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Full text of "Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle"

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Tome  XXX 


2*  Série 


JANVIER  1958 


Paru  le  30  mai  1938. 


SOMMAIRE 

Page» 

Liste  des  Associés  et  Correspondants  nommés  en  1957 .  5 

Travaux  faits  dans  les  laboratoires  pendant  Vannée  1957 .  10 

Communications  : 

F.  iTAubenton.  Sur  Cromeria  nilotica  Boulenger  1901  (Poisson  des  eaux  douces 

africaines).  Répartition  géographique  et  notes  écologiques .  68 

A.  Vili.iers.  La  collection  Maurice  Pic  au  Muséum  de  Paris . .  71 

J.  Berlioz.  Note  biologique  sur  des  Cétoines  (Coléoptères-Scarabéides) 

d’Afrique  australe .  73 

F.  Grandjean.  Observations  sur  les  Palaeacaroides  (5e  série) .  76 

D.  Guinot.  Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures  (Portunidae  et 

Xanthidae)  de  Plie  Mayotte.  11.  Xanthidac .  84 

J.  Forest.  Sur  la  nomenclature  des  Pagures  des  mers  françaises .  94 

G.  Cherbonnier.  Holothuries  des  côtes  de  Sierra  Leone  (2e  note) .  101 

R.  Abrard.  Présence  de  l’Aurochs  dans  un  dépôt  de  fond  de  vallée  sèche 

à  Orveau  (Seine-et-Oise) .  109 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL 
D’HISTOIRE  NATURELLE 

2e  Série.  —  Tome  XXX 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

ANNÉE  1958 


PARIS 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  Rue  Cuvier,  5e 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N°  1. 


424e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

16  JANVIER  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  J.  BERLIOZ 


LISTE  DES  ASSOCIÉS  ET  CORRESPONDANTS 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

NOMMÉS  EN  1957 


ASSOCIÉ 

De  Breteuil  (François),  présenté  par  M.  le  Professeur  Eugène 

Séguy. 

M.  le  Marquis  François  de  Breteuil,  actuellement  domicilié  en  Amé¬ 
rique,  a  exprimé  à  de  nombreuses  reprises  le  témoignage  de  l’intérêt 
qu’il  porte  au  Muséum.  M.  le  Marquis  de  Breteuil  est  un  entomologiste 
savant  et  appliqué,  spécialisé  dans  l’étude  des  précieux  Lépidoptères 
de  la  famille  des  Saturnides,  dont  il  a  réuni  dans  une  salle  de  son  château 
de  Breteuil  une  importante  collection.  Cet  ensemble  a  été  très  utile  au 
Professeur  Bouvier  pour  l’élaboration  de  sa  monographie  des  Cérato- 
campides.  Il  écrit,  en  effet,  au  début  de  son  travail  :  «  La  collection  de 
M.  de  Breteuil  doit  être  tenue  pour  riche,  car  non  seulement  elle  ren¬ 
ferme  toutes  les  espèces  et  presque  tous  les  types  décrits  par  Boisduval, 
mais  on  y  trouve  encore  quantité  d’autres  formes  dont  beaucoup  sont 
nouvelles  pour  la  science.  »  Cette  collection  insigne,  dont  la  valeur  est 
encore  augmentée  de  l’ensemble  des  Ornithoptères  jaunes,  comprenant 
les  types  d’OBERTHÜn,  est  maintenant  installée  au  laboratoire  d’Ento- 
mologie  du  Muséum. 

M.  le  Marquis  de  Breteuil  nous  donne  une  preuve  définitive  de  l’in- 


—  6  — 


térèt  qu’il  porte  à  notre  grand  Établissement  national  en  léguant  sans 
conditions  une  précieuse  collection  d’étude,  source  de  richesse,  de  vie 
et  de  possibilités  de  recherches,  marquée  à  tout  jamais  par  le  nom  de 
celui  qui  l’a  formée. 

L’Assemblée  des  Professeurs,  unanime,  a  décidé  de  conférer  à  M.  le 
Marquis  François  de  Breteuil,  le  titre  d’ Associé  du  Muséum  National 
d’Histoire  Naturelle. 


CORRESPONDANTS 

Gaudefroy  (Christophe),  présenté  par  M.  le  Professeur  J.  Orcel. 

M.  le  Chanoine  Christophe  Gaudefroy  est  professeur  honoraire  de 
Minéralogie  à  l’Institut  Catholique  de  Paris.  Il  est  actuellement  minéra¬ 
logiste  au  Service  Géologique  du  Maroc,  où  il  est  chargé  du  classement 
de  la  collection  minéralogique  et  de  l’étude  des  minéraux  recueillis  par 
les  géologues  de  ce  service  au  cours  de  leurs  recherches  sur  le  terrain 
Il  a  publié,*  principalement  dans  le  Bulletin  de  la  Société  Française  de 
Minéralogie  et  dans  les  Comptes  Rendus  de  l’Académie  des  Sciences,  de 
nombreux  mémoires  de  cristallographie  optique,  domaine  dans  lequel 
il  s’est  acquis  une  très  grande  notoriété  en  France  et  à  l’Étranger. 

Lorsqu’il  était  en  activité  à  l’Institut  Catholique,  M.  Ch.  Gaudefroy 
fréquentait  le  laboratoire  de  Minéralogie  du  Muséum  où  il  nous  faisait 
bénéficier  de  sa  grande  compétence.  Il  nous  a  aidé  notamment  à  classer 
les  documents  de  la  collection  Des  Cloizeaux. 

Depuis  son  départ  au  Maroc,  M.  Ch.  Gaudefroy  a  toujours  manifesté 
sa  fidélité  à  notre  Maison  en  donnant,  pour  nos  collections  minéralogiquse, 
les  échantillons  les  plus  caractéritiques  des  gîtes  minéraux  marocains. 
Certains  d’entre  eux  sont  parmi  les  plus  spectaculaires  de  ceux  que  nous 
possédons. 

Le  titre  de  Correspondant  du  Muséum  sera  pour  lui  une  marque  de 
notre  gratitude  et  de  notre  amitié  à  laquelle  il  sera  très  sensible. 

Philipon  (G.),  présenté  par  M.  le  Professeur  E.  Séguy. 

M.  le  Comte  G.  Philipon  était  un  entomologiste  réputé,  excellent 
spécialiste  en  Insectes  Lépidoptères,  surtout  pour  ceux  du  groupe  des 
Ornithoptères.  C'était  un  collaborateur  fidèle  du  laboratoire  d’Ento- 
mologie  pendant  les  années  d’avant-guerre.  Sa  précieuse  collection,  qui 
renferme  de  magnifiques  insectes  d’une  grande  rareté,  a  été  léguée  au 
Muséum  en  1957. 

Aufrère  (G.),  présenté  par  M.  le  Professeur  G.  Kuhnholtz- 

Lordat. 

M.  G.  Aufrère  a  fréquenté  divers  laboratoires  du  Muséum  dès  sa 
plus  tendre  enfance.  Il  n’a  jamais  perdu  contact  avec  ses  premiers  maîtres. 
Ingénieur  en  Chef  des  services  agricoles,  il  a  fait  des  prospections  très 
variées  dans  le  Sud-Ouest  (botanique,  paléobotanique  particulièrement). 
Il  a  donné  diverses  études  au  Bulletin  du  Muséum  et  possède  encore  des 


notes  inédites  (notamment  sur  les  plantes  truffières  nouvelles).  J’ai  eu 
l’occasion  de  faire  avec  lui  des  randonnées  phytogéographiques  dans 
les  Basses-Alpes.  C’est  un  excellent  naturaliste,  très  attaché  au  Muséum. 

Biberson  (Pierre),  présenté  par  M.  le  Professeur  H.-V.  Vallois. 

Contrôleur  civil  à  Casablanca,  M.  Biberson,  depuis  15  ans,  a  effectué 
sans  arrêt  dans  toute  la  région  occidentale  du  Maroc,  et  plus  spécialement 
sur  la  côte  atlantique,  des  fouilles  préhistoriques  qui  lui  ont  fourni  un 
abondant  et  très  important  matériel.  Le  produit  de  ses  recherches  a 
été  donné  par  lui  au  Laboratoire  de  Préhistoire  du  Musée  de  l’Homme, 
qu’il  a  ainsi  enrichi  de  séries  d’autant  plus  précieuses  qu’elles  sont  toutes 
stratigraphiquement  bien  datées.  Préhistorien  de  mérite,  M.  Biberson 
a  publié  à  plusieurs  reprises  ses  recherches  dans  des  mémoires  de  valeur. 

de  Saint-Périer  (Mme),  présentée  par  M.  le  Professeur  H.-V.  Val- 

lois. 

Pendant  de  longues  années,  Mme  de  Saint-Périer  a  effectué  avec  son 
mari,  le  Comte  de  Saint-Périer,  d’importantes  fouilles  préhistoriques 
dans  diverses  régions  de  France.  Le  produit  de  ces  fouilles  a  été  géné¬ 
reusement  donné  par  eux  aux  Laboratoires  de  Paléontologie  et  d’ Anthro¬ 
pologie  du  Muséum  d’Histoire  Naturelle.  A  la  suite  de  ces  dons,  M.  de 
Saint-Périer  avait  été  nommé  Membre  Correspondant  du  Muséum. 

Mme  de  Saint-Périer,  après  la  mort  de  son  mari,  a  continué  ces  fouilles 
et  continue  également  ses  dons  au  Musée  de  l’Homme.  Elle  a  tout  der¬ 
nièrement  encore  favorisé  d’une  façon  active  l’obtention  par  le  Musée 
de  pièces  importantes.  Elle  est  l’auteur  de  travaux  et  mémoires  d’un 
mérite  reconnu. 

Panouse  (Jean-B.),  présenté  par  M.  le  Professeur  Vachon. 

M.  Panouse  est  Maître  de  Conférences  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Bordeaux  et  détaché  depuis  de  nombreuses  années  comme  Professeur 
à  l’Institut  Scientifique  chérifien,  dont  il  dirige  le  Laboratoire  de  Zoologie. 
Son  activité  zoologique  est  fort  importante  et  variée,  mais  M.  Panouse 
a  porté  particulièrement  ses  efforts  sur  l’étude  d’Arachnides  fort  diffi¬ 
ciles  à  classer  :  les  Solifuges.  Il  travaille  en  étroite  collaboration  avec 
mon  Laboratoire,  y  accomplit  de  fréquents  stages  d’étude,  augmente, 
dans  cette  spécialité,  nos  connaissances  et  nos  collections  et  ses  travaux 
font  maintenant  autorité. 

Collignon  (Maurice),  présenté  par  M.  le  Professeur  J. -P.  Lehman. 

Le  Général  Maurice  Collignon  est  depuis  fort  longtemps  un  habitué 
du  laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum  ;  ami  du  Professeur  Boule 
et  spécialiste  des  Céphalopodes  fossiles,  il  fréquentait  déjà  le  laboratoire 
comme  travailleur  libre  avant  cette  dernière  guerre.  Les  recherches  du 
Général  Collignon  concernent  surtout  les  Invertébrés  fossiles  :  il  est 
sans  conteste  le  meilleur  spécialiste  des  Ammonites  de  Madagascar, 
auxquelles  il  a  consacré  des  études  nombreuses  et  minutieuses  qui  ont 


paru  essentiellement  dans  les  Annales  de  Paléontologie  et  dans  les  publi¬ 
cations  du  Service  géologique  de  Madagascar.  Depuis  sa  mise  à  la  retraite 
de  l’Armée,  il  fait  presque  chaque  année  une  mission  sur  le  terrain  à 
Madagascar  d’environ  six  mois  (souvent  dans  des  régions  difficiles)  ; 
au  cours  de  celles-ci,  il  a  collecté  de  nombreux  fossiles  dont  il  a  fait  don 
au  Muséum  (Plésiosaure,  Poissons,  Inocérames  —  dont  certains  géants  — , 
Polypiers,  etc.).  Son  activité  inlassable  et  son  dynamisme  laissent  espérer 
de  nouvelles  et  prochaines  moissons.  Il  me  paraît  souhaitable  de  récom¬ 
penser  le  zèle  scientifique  du  Général  Collignon  en  lui  attribuant  le 
titre  de  Correspondant  du  Muséum. 

Wasson  (R.  Gordon),  présenté  par  M.  le  Professeur  R.  Heim. 

M.  R.  Gordon  Wasson,  de  New-York,  est  un  ethnologue  et  un  linguiste 
de  valeur  qui  s’est  appliqué  à  l’étude,  à  travers  l’histoire,  des  champi¬ 
gnons  dans  leurs  rapports  avec  le  folklore,  la  sorcellerie,  les  religions, 
et  tout  ce  qui  touche  à  l’aspect  humaniste  et  linguistique  des  connaissances 
les  concernant.  Il  a  su  notamment  discuter  de  l’origine  des  termes  ver¬ 
naculaires  qui  leur  sont  appliqués,  et  s’est  efforcé  d’en  tirer  des  éléments 
permettant  d’éclairer  les  parentés  entre  certaines  langues.  Il  a  apporté, 
dans  le  domaine  ethno-botanique,  une  contribution  fondamentale  à  la 
découverte  et  à  l’interprétation  des  séances  rituelles  datant  de  l’époque 
précortésienne,  subsistant  encore  chez  quelques  tribus  d’indiens  du 
Mexique  Central,  et  dont  l’absorption  de  champignons  hallucinatoires 
fournit  le  thème  et  l’objet.  Le  Muséum  lui  doit  à  ce  propos  de  m’avoir 
transmis  tous  les  matériaux  recueillis  au  cours  de  ses  expéditions  de  1953 
à  1955  chez  les  Mazatèques,  les  Zapotèques  et  les  Mijes,  récoltes  qui 
m’ont  fourni  les  éléments  nécessaires  à  mes  premières  études  dans  ce 
domaine,  avant  le  voyage  que  j’entrepris  avec  lui,  en  1956,  dans  le 
Mexique  Central  et  Méridional.  Sa  contribution,  qui  s’inspirait  de  la  grande 
amitié  qu’il  porte  à  notre  pays,  a  permis  au  Muséum  de  Paris  de  garder 
la  priorité  dans  des  études  dont  l’intérêt  botanique,  physiologique,  ethno¬ 
logique  et  chimique  est  aujourd’hui  établi.  J’ajoute  que  sa  femme,  le 
Dr  Valentina  Pavlovna  Wasson,  a  été  sa  collaboratrice  de  tous  les 
instants  et  que  c’est  ensemble  qu’ils  ont  publié  leur  ouvrage  magistral, 
Mushrooms,  Russia  and  History  (New  York,  1957). 

Saccas  (Athanase-Michel),  présenté  par  M.  le  Professeur  R.  Heim. 

M.  Athanase  Michel  Saccas,  ingénieur  agricole,  a  été  mon  collabora¬ 
teur  pendant  de  nombreuses  années  et  il  entreprit  sa  thèse  d’ingénieur- 
docteur  au  Laboratoire  de  Cryptogamie.  Phytopathologiste  de  qualité, 
spécialiste  aujourd’hui  des  maladies  des  plantes  tropicales,  particulière¬ 
ment  du  caféier,  il  dirige  le  Laboratoire  de  Pathologie  Végétale  de  Bou- 
koko,  en  Oubangui,  manifestant  une  activité  exceptionnelle  qui  lui  a 
valu  l’an  dernier  l’un  des  grands  prix  décernés  par  le  Conseil  Supérieur 
de  la  Recherche  Scientifique  et  du  Progrès  Technique,  récompensant 
ainsi  les  résultats  pratiques  remarquables  qu’il  avait  obtenus  dans  le 
traitement  de  la  grave  maladie  de  la  trachéomycose  ou  carbunculariose 
du  caféier  en  Afrique  Equatoriale.  M.  Saccas  a  enrichi  notablement 
nos  collections  nationales  par  l’envoi  de  nombreux  échantillons  qui  sont 


—  9  — 


intercalés  peu  à  peu  dans  nos  herbiers,  et  dans  notre  mycothèque.  D’ori¬ 
gine  grecque,  naturalisé  Français,  il  a  donné  de  multiples  preuves  d’atta¬ 
chement  à  notre  pays. 

Kimura  (Yojiro),  présenté  par  M.  le  Professeur  R.  Heim. 

M.  Yojiro  Kimura,  professeur  à  la  Faculté  des  Arts  Libéraux^  de 
Tokio,  est  l’un  des  meilleurs  phanérogamistes  du  Japon,  dont  les  travaux 
de  floristique  et  de  systématique  s’inspirent  d’un  souci  philosophique 
qui  donne  notamment  à  ses  études  sur  la  phylogénie  des  plantes  une 
large  audience.  D’autre  part,  il  s’est  intéressé  très  particulièrement  à 
l’histoire  de  la  Botanique  française  et  a  publié  récemment  un  premier 
ouvrage  sur  Adanson.  Au  cours  d’un  séjour  prolongé  au  Laboratoire 
de  Phanérogamie  du  Muséum,  il  a  manifesté  son  attachement  à  notre 
pays  et  l’intérêt  qu’il  porte  à  la  science  française,  sentiments  qui  se  con¬ 
firment  par  son  intention  de  poursuivre  ses  investigations  historiques  sur 
les  naturalistes  du  Muséum.  Il  est,  parmi  nos  collègues  japonais,  l’un  de 
ceux  dont  l’amitié  à  notre  égard  s’est  manifestée  avec  le  plus  d’efficacité. 


TRAVAUX  FAITS  DANS  LES  LABORATOIRES 


ET 

ACCROISSEMENT  DES  COLLECTIONS 

DU  MUSÉUM  NATIONAL  d’hISTOIRE  NATURELLE 

PENDANT  L’ANNÉE  1957. 


SOMMAIRE 

Laboratoire.  Page 

Anatomie  comparée  .  11 

Ethnologie  des  Hommes  actuels  et  des  Hommes  fossiles  (Musée 

de  l’Homme) .  11 

Zoologie  :  Mammifères  et  Oiseaux .  18 

Éthologie  des  Animaux  Sauvages .  21 

Zoologie  :  Reptiles  et  Poissons .  22 

Entomologie .  «  23 

Entomologie  agricole  coloniale  .  27 

Zoologie  :  Vers  et  Crustacés .  28 

Malacologie .  31 

Pêches  et  Productions  coloniales  d’origine  animale .  33 

Laboratoire  d’Helminthologie  et  de  Parasitologie  comparée  de 

l’École  Pratique  des  Hautes  Études .  35 

Physiologie  générale .  37 

Paléontologie . 38 

Anatomie  comparée  des  Végétaux  vivants  et  fossiles .  41 

Phanérogamie .  42 

Cryptogamie .  47 

Culture .  52 

Agronomie  tropicale .  54 

Géologie  .  56 

Minéralogie .  58 

Écologie  et  Protection  de  la  Nature .  60 

Physique  appliquée .  60 

Océanographie  physique .  62 

Chimie  appliquée  aux  corps  organiques .  63 

Bibliothèque  Centrale.  —  Périodiques  nouvellement  inscrits 

en  1957 .  63 


—  11  — 


Anatomie  comparée. 

J.  Anthony,  Sous-Directeur.  —  Le  cerveau  humain  à  la  lumière  de  l’Ana¬ 
tomie  comparée,  in  :  L’Evolution  Humaine.  Bibl.  Phil.  scient., 
1957,  Flammarion,  édit.,  Paris,  pp.  22-54,  12  fig. 

R.  Saban,  Assistant.  —  Les  affinités  du  genre  Tupaïa  Rallies  1821,  d’après 
les  caractères  morphologiques  de  la  tête  osseuse.  Ann.  de  Paléont., 
42,  pp.  169-224,  et  42,  pp.  1-43,  41  fig.,  3  pl. 

—  E.  Abonnenc  et  J.  Hurault.  —  Ribliographie  de  la  Guyane  fran¬ 
çaise.  I.  Ouvrages  et  articles  de  langue  française  concernant  la 
Guyane  et  les  Territoires  avoisinants.  Paris,  Larose,  278  p. 

J.  Lessertisseur,  Assistant,  G.  Gardet  et  R.  Laugier.  —  Sur  un 
problematicum  du  Lias  inférieur  de  la  Haute-Marne,  Siphonites 
heberti  de  Sap.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  6e  sér.,  6,  pp.  997-1000,  2  fig. 

- —  et  F.  Jouffeoy  (Mlle) .  —  Particularités  musculaires  de  l’avant-bras 
et  de  la  main  chez  un  Chimpanzé,  Pan  troglodytes  (Owen).  Bull. 
Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  2e  sér.,  29,  n°  2,  1957,  pp.  121-126,  3  fig. 


Ethnologie  des  Hommes  actuels  et  des  Hommes  fossiles. 

(Musée  de  l’Homme). 

H.  Y.  Vallois,  Professeur.  • — -  Sovremennoié  sostoianié  antropologuii  i 
etnografii  vo  Francii.  Sovietskaia  Etnografiia,  1956,  fasc.  4,  pp.  64-67. 
- —  L’Homme  de  Neandertal.  L’Education  Nationale,  13,  n°  3,  1957, 
pp.  16-18,  2  fig. 

—  Les  différences  sexuelles  d’ordre  pondéral  des  os  longs  de  l’Homme. 

C.  B.  Acad.  Sc.,  244,  n°  5  (28  janv.),  1957,  pp.  671-674,  2  fig. 

—  Le  cinquième  Congrès  International  des  Sciences  Anthropologiques 

et  Ethnologiques  (Philadelphie,  1956).  L’ Anthropologie,  60,  nos  5-6, 
pp.  471-494,  1956. 

—  Les  races  humaines  (Le  Razze  umane)  ;  traduction  italienne,  1  vol. 

de  126  p.,  11  fig.,  texte  et  59  fig.  h.  t.,  A.  Garzanti,  Milano,  1957. 
- —  L’Homme  de  Néandertal.  Bull.  Ass.  anciens  élèves  École  techn.  Mines 
d'Alès,  53,  1957,  pp.  10-13,  4  fig. 

—  Negrilli  Kamerouna.  Sovietskaia  Etnografiia,  1957,  fasc.  1,  pp.  118-125. 

—  Fossil  Men  :  a  textbook  of  human  Paleontology.  1  vol.  cartonné  toile 

de  xxvi-536  p.,  298  fig.,  Thames  and  Hudson  ed.,  Londres,  1957 
(Traduction  anglaise  de  la  4e  éd.  franç.  complètement  révisée  de 
«  Les  Hommes  fossiles  »  avec  M.  Houle). 

— ■  Les  races  humaines.  4e  éd.  franç.,  1  vol.  de  128  p.  11  fig.,  Presses 
Universitaires,  Paris,  1957. 

— -  Le  poids  comme  caractère  sexuel  des  os  longs.  L’ Anthropologie,  61, 
n°  1-2,  1957,  pp.  45-69,  10  fig. 

—  Les  Singes  géants  fossiles  de  la  Chine  quaternaire.  La  Nature,  n°  3270 

(oet.),  1957,  pp.  386-390,  4  fig. 


—  12 


—  L’ancienneté  du  crâne  de  Keilor.  L' Anthropologie,  60,  n°8  5-6,  1956, 

pp.  563-565. 

—  Nouvelles  découvertes  d’Hommes  fossiles.  Ibid.,  61,  n°  1-2,  1957, 

pp.  154-156. 

—  et  M.-C.  Ch am la.  — -  Recherches  sur  l’anthropologie  des  Malgaches. 

Bull.  Soc.  Anthrop.  Paris,  8,  10e  s.,  1957,  pp.  3-16,  7  fig. 

P.  Rivet,  Professeur  honoraire.  —  Les  origines  de  l’Homme  américain. 
Gallimard,  Coll.  «  L'Espèce  humaine  »,  Paris,  1957,  183  p.,  21  fig., 
16  pl. 

P.  Champion,  Sous-Directeur.  —  Marcel  Griaule  (1898-1956).  J.  Soc. 
Africanistes,  Paris,  26,  1956  [1957],  pp.  267-271,  1  fig. 

—  Ribliographie  de  Marcel  Griaule.  Ibid.,  pp.  279-290. 

D.  Schaeffner  (Paulme,  Mme),  Assistante,  Directeur  d’études  à  l’École 
Pratique  des  Hautes  Etudes.  —  Des  riziculteurs  africains,  les 
Baga  (Guinée  française).  Les  Cahiers  d’Outre-Mer,  Bordeaux,  10, 
1957,.  pp.  257-278,  3  fig.,  2  pl. 

—  L’Art  et  l’Afrique  noire.  Histoire  générale  de  l’Art,  Paris,  Quillet,  2, 

1957,  pp.  717-731. 

M.  Bouteiller  (MUe),  Assistante  détachée,  Maître  de  Recherches  au 
C.N.R.S.  —  La  Société  des  Observateurs  de  l’Homme,  ancêtre 
de  la  Société  d’ Anthropologie  de  Paris.  Bull,  et  Mém.  Soc.  Anthrop. 
Paris,  7,  10®  sér.,  1956  [1957],  pp.  123-137. 

—  La  contribution  des  Normands  des  xvie  et  xvne  siècles  à  la  connais¬ 

sance  des  Indiens  d’Amérique.  Ann.  Normandie,  6e  année,  n°  2, 
1956  [1957],  pp.  135-149. 

—  Trois  prières  pour  entrer  au  Ciel  :  documents  berrichons  inédits. 

L' Ethnographie,  nlle  série,  n°  51,  1956  [1957],  pp.  123-124. 

—  Degérando  (1800),  Précurseur  de  l’Ethnographie.  Bev.  anthrop., 

nlle  sér.,  n°  3,  1957,  pp.  231-237. 

R.  Hartweg,  Assistant.  — •  Vers  la  constitution  des  Sciences  de  l’Homme. 
Le  Concours  médical,  Paris,  n°  20,  1957,  pp.  2507-2511. 

F.  Girard  (MUe),  Assistante.  —  Un  théâtre  de  marionnettes  aux  Nou¬ 
velles-Hébrides  :  son  importance  religieuse.  Tribus,  Stuttgart,  6, 
1957,  pp.  7-15,  5  pl. 

—  et  J.  Barrau.  —  Quelques  plantes  alimentaires  et  rituelles  en  usage 

chez  les  Buang.  J.  Agric.  Trop,  et  Bot.  appl.,  4,  n°  5-6,  1957, 
pp.  212-227,  illust.,  cartes. 

H.  L  ehmann,  Assistant  (détaché  au  C.N.R.S.).  —  Ma  plus  belle  découverte 
(Journal  de  fouilles).  Marco  Polo,  n°  27,  janvier  1957,  pp.  13-24. 

—  XXXIIe  Congrès  international  des  Américanistes.  J.  Soc.  América- 

nistes,  nIle  sér.,  45,  1956  [1957],  pp.  229-234. 

M.  de  Fontanès-Damascos  (Roussel,  Mme),  Assistante.  —  Compte  rendu 
de  Cocchiara,  Storia  del  folklore  in  Europa.  Bev.  Arts  et  Trad. 
populaires,  5e  année,  n°  1,  janvier-mars  1957,  pp.  90-91. 

—  Compte  rendu  de  Battaglia,  Osservazione  sulla  distribuzione  e  sulla 

forma  dei  trulli  pugliesi.  L’ Anthropologie,  61,  n°  1-2,  1957,  p.  139. 


—  13  — 


M.  Gessain  (de  Lestrange,  Mme),  Assistante  et  R.  Gessain.  —  L’An¬ 
thropologie.  In  l’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie  «  Clartés  », 
Paris,  1956  [1957],  fasc.  4520,  4530,  4540,  illust. 

G.  Rouget,  Assistant.  —  Disque  :  Musique  bochiman  et  musique  pyg¬ 
mée.  Musée  de  l'Homme  et  Peabody  Muséum.  Microsillon  30  cm, 
• —  Disque  :  Pondo  Kakou.  Musique  de  société  secrète.  Musée  de  l’Homme 
et  Contrepoint.  Microsillon  30  cm. 

• —  Disque  :  Musique  des  revenants.  Dahomey.  Ibid.  Microsillon  30  cm. 

—  Disque  :  Musique  persane.  Ibid.  Microsillon  30  cm. 

—  et  Y.  Grimaud  (Mme).  —  Notes  sur  la  musique  des  Rochiman  com¬ 

parée  à  celle  des  Pygmées.  Musée  de  V Ilomme-Peabody  Muséum, 
20  p.,  vii  p.  de  notations  musicales. 

G.  Railloud,  Technicien  (détaché  au  C.N.R.S).  —  Note  sur  une  épingle 
d’argent  de  la  Lozère.  Bull.  Soc.  Préhist.  Françt,  53,  fasc.,  10,  1956 
[1957],  pp.  569-570,  1  fig. 

—  Recherches  au  camp  de  Catenoy  (Oise).  Ibid.,  pp.  570-574,  2  fig. 
• —  Le  mobilier  néolithique  de  la  grotte  de  Nermont,  à  Saint-Moré  (Yonne). 

Rev.  archéol.  de  l’Est  et  du  Centre,  6,  fasc.  2,  avril-juin  1956  [1957], 
pp.  97-113,  8  fig. 

— •  Néolithique.  Lexique  stratigraphique  international,  1,  Europe,  fasc.  4e, 
France,  Belgique,  Pays-Bas,  Luxembourg,  Paris,  C.N.R.S.,  1957, 
pp.  79-88. 

P.  Marquer  (Mlle),  Technicien-adjoint.  —  Les  races.  In  L’Homme 
(Races  et  Mœurs),  Encyclopédie  «  Clartés  »,  Paris,  1956  [1957], 
fasc.  4550,  4560,  4570,  illust. 

J.  Delange  (Mme),  Aide  de  Laboratoire.  • —  Ethnologie  du  Premier 
Congrès  des  Intellectuels  Noirs.  Temps  modernes,  n°  134,  avril  1957, 

p.  1608-1616. 

A.  Schaeffner,  Maître  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Compte  rendu 
de  Thérèse  Marix  Spire,  Les  Romantiques  et  la  musique  ;  le  cas 
George  Sand,  1804-1838.  Rev.  musicol.,  39,  juillet  1957,  pp.  115-119. 
R.  d’Harcourt,  Maître  de  Recherches  honoraire.  —  Civilisations  pré¬ 
colombiennes.  In  L’Art  et  l’Homme,  Paris,  Larousse,  1957, 
pp.  103-107. 

—  Mœurs  et  coutumes  des  Galibi  (d’après  une  lettre  inédite  du  Père 

J.  Chrétien,  1725).  J.  Soc.  Américanistes ,  Paris,  nlle  sér.,  46,  1957, 
pp.  46-66. 

—  et  M.  d’HARCouRT  (Mme).  —  Chansons  folkloriques  françaises  au 

Canada.  Presses  Universitaires  de  France,  Paris,  1956  [1957], 
in-8°,  450  p. 

J.  P.  Lebeuf,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  L’ethnologie  et  les 
civilisations  africaines.  Message  au  1er  Congrès  international  des 
écrivains  et  artistes  noirs.  Présence  afric.,  Paris,  juin-sep¬ 
tembre  1956  [1957],  pp.  399-400. 

—  Etude  des  migrations  dans  l’ouest  africain.  Ajrica,  27,  n°  2,  p.  193. 

—  La  civilisation  du  Tchad.  In  Proceeding  of  the  lllrd  International 

West  African  Conférence  (Ibadan,  12-20  décembre  1949),  Lagos, 
1956  [1957],  pp.  293-296. 


14  — 


- —  Le  rôle  pratique  de  l’ethnologie.  C.  R.  Séances  Acad.  Sciences  Colon., 
Paris,  17,  18  janvier  1957,  pp.  14-22. 

—  Application  de  l’ethnologie  à  l’assistance  sanitaire.  Inst.  Sociol.  Solvay., 

Bruxelles,  1957,  1  vol.,  88  p. 

H.  Reichlen,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Amérique  précolom¬ 
bienne.  In  L'Art  et  l’Homme,  Paris,  Larousse,  1957,  pp.  107-114. 

J.  Michéa,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  La  Société  esquimaude. 
In  L’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie  «  Clartés  »,  Paris, 
1956  [1957],  fasc.  4780. 

— -  Le  concept  de  la  force  vitale  chez  les  Esquimaux.  Ibid.,  fasc.  4840. 

J.  Chelhod,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  — -  Notes  sur  le  mariage 
chez  les  Arabes  du  Koweït.  J.  Soc.  Africanistes,  Paris,  26,  1956 
[1957],  pp.  255-262. 

J.  Rouch,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  - — -  Rapport  sur  les  migra¬ 
tions  nigériennes  vers  la  basse  Côte  d’ivoire.  Bull.  I.F.A.N., 
Niamey,  1957,  44  p. 

—  Connaissance  de  l’Afrique  noire.  In  «  Explorations  »,  le  Livre  de  Paris, 

Fasquelle,  1957,  pp.  13-88,  52  photogr.,  1  carte. 

—  Migrations  au  Ghana  (Gold  Coast).  J.  Soc.  Africanistes,  Paris,  26, 

1956  [1957],  pp.  33-196,  illust.,  1  carte. 

—  Film  :  Les  Maîtres  Fous.  Films  de  la  Pléiade,  Paris,  1957,  16  mm. 

et  35  mm.  couleur,  sonore,  27  mn.  (Gd  Prix  Film  ethnog.  et  géog. 
Biennale  de  Venise,  1957). 

H.  Lhote,  Chargé  de  Recherches  au  C.N.R.S.  - — -  Contribution  à  l’histoire 
des  Touaregs  soudanais.  Bull.  I.F.A.N.,  sér.  B,  18,  Dakar, 
pp.  391-407. 

—  Peintures  rupestres  préhistoriques  du  Tassili-n-Ajjer.  Public.  Gou¬ 

vernement  Général  de  l'Algérie  (Beaux-Arts),  mai  1957,  4  p. 

—  Archâologische  Untersuchungen  im  Sud-Atlas.  Die  Umschau,  Frank- 

fürt-am-Main,  juillet  1957,  pp.  400-403. 

—  Les  peintures  rupestres  du  Tassili-n-Ajjer.  Algéria,  juin  1957,  pp.  29-36. 

—  Compte  rendu  provisoire  de  la  Mission  Lhote  au  Tassili-n’Ajjer.  Inst. 

Rech.  sahariennes,  15,  1957,  pp.  179-182. 

—  Les  gravures  rupestres  d’Aouineght  (Sahara  occidental).  Bull.  I.F. A. N., 

sér.  B,  19,  Dakar,  pp.  617-658. 

—  Peintures  préhistoriques  du  Sahara  (Mission  H.  Lhote  au  Tassili). 

Edit.  Musée  Arts  Décoratifs,  Paris,  1957,  64  p. 

—  Épaulard  et  Th.  Monod.  —  Description  de  l’Afrique.  Nlle  édit. 

de  Jean  Léon  l’Africain  (annot.  de  Épaulard,  Monod,  Lhote, 
Mauny).  2  vol.,  in-8°,  Paris,  Maisonneuve,  11  cartes. 

D.  Férembach  (Mlle),  Chargée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Les  restes 
humains  de  l’Abri  Lachaud.  Bull,  et  Mèm.  Soc.  d’Anthrop.  de  Paris, 
10°  sér.,  8,  fasc.  1-2,  1957,  pp.  61-80,  6  fig. 

A.  Lebeuf  (Masson  Detourbet,  Mme),  Attachée  de  Recherches  au 
C.N.R.S.  —  Répartition  de  l’Art  africain.  In  L’Art  et  l’Homme, 
Paris,  Larousse,  1957,  pp.  90-93. 


—  15  — 


—  Mission  ethno-sociologique  a  Ruashi  (Rapport  d’activité)  1956-1957. 

Inst.  Sociol.  Solvay,  Bruxelles,  1957,  pp.  4-11. 

■ — •  Les  Kotoko,  citadins  et  pêcheurs  de  la  région  tchadienne.  In  Proceeding 
of  the  Illrd  International  West  Africain  Conférence  (Ibadan, 
12-20  décembre  1949),  Lagos,  1956  [1957],  pp.  297-302. 

H.  Balfet  (MUe),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Les  techniques. 
In  L’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie  «  Clartés  »,  Paris, 
1956  [1957],  fasc.  4710,  4730,  4740,  4750,  illust. 

—  Basketry,  a  proposed  classification.  TJniv.  of  California  Archaeol. 

Survey,  n°  37.  Papers  on  California  Archaeol.,  47,  avril  1957, 
pp.  1-21,  4  pl.  (trad.  A.  Baumhoff),  Univ.  o£  California. 

M.  C.  Ciiamla  (Mme),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  et  H.  V.  Val- 
lois.  —  Recherches  sur  l’anthropologie  des  Malgaches.  Bull,  et 
Mém.  Soc.  d'Anthrop.  de  Paris,  10e  sér.,  8,  fasc.  1-2,  1957, 
pp.  3-16,  7  fig. 

D.  Champault  (Mme),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Un  collier 
d’enfant  du  Sahara  algéro-marocain.  J.  Soc.  Africanistes,  Paris, 
26,  1956  (1957],  pp.  197-209. 

M.  Doré  (Mlle),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Bibliographie 
américaniste.  J.  Soc.  Américanistes,  Paris,  nlle  sér.,  46,  1957, 
pp.  239-364. 

M.  Palau  Marti  (Mlle),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Les 
Dogon.  Paris,  Presses  Universitaires  de  France,  1957,  123  p.,  diag., 
cartes  (monographies  ethnologiques  africaines  publiées  sous  le 
patronage  de  l’Institut  international  africain). 

—  et  J.  Chelhod.  —  Bibliographie  africaniste.  J.  Soc.  Africanistes, 

Paris,  26,  1956  [1957],  pp.  291-356. 

T.  Poulain  (Josien,  Mme),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Forme 
chalcolithiquo  du  gisement  de  Bir-es-Safadi  à  Reersheba,  Israël. 
Bull.  Soc.  Préhist.  Franç.,  Paris,  53,  fasc.  11-12,  1956  [1957], 
pp.  724-726. 

- — ■  Fonds  de  cabanes  chalcolithiques  de  la  Bergerie  Neuve  à  Lauret 
(Hérault),  étude  de  la  faune.  Ibid.,  54,  fasc.  1-2,  1957,  pp.  94-97. 

—  Le  gisement  chalcolithique  d’Anis  II  hortus  à  Valflaunès  (Hérault), 

étude  de  la  faune.  Ibid.,  pp.  98-100. 

—  Comparaison  des  sites  chalcolithiques  de  la  Bergerie  Neuve  et  d’Anis  II. 

Ibid.,  pp.  101-102. 

—  L’élevage.  In  L’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie  «  Clartés  », 

Paris,  1956  [1957],  fasc.  4740,  pp.  8-15. 

S.  Dreyfus-Roche  (Mme),  Attachée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  — -  La 
musique  au  Brésil.  In  :  L’Amérique  du  Sud.  Edit.  Odé  «  Le  Monde 
en  couleurs  »,  Paris,  1957,  pp.  61-65. 

—  Le  Brésil  central  :  Sud  Para,  Matto  Grosso,  Goias.  Ibid.,  pp.  195-213, 

illust. 

—  Chez  les  Indiens  du  Brésil  central.  Connaissance  du  Monde,  Paris, 

juin-juillet  1957,  pp.  51-62,  illust. 

—  Disque  :  Brésil  I.  Musique  indienne.  Musée  de  l’Homme  et  Contrepoint. 

Microsillon  30  cm.,  33  t/m. 


—  16  — 


—  Disque  :  Brésil  II.  Musique  populaire  de  Bahia.  Ibid.  Microsillon 

30  cm.,  33  t/m. 

J.  Chavajllon  et  N.  Chavaillon  (Mme),  Attachés  de  Becherches  au 
C.N.B.S.  —  Chronologie  du  Quaternaire  saharien  depuis  les  der¬ 
niers  dépôts  du  Paléolithique  ancien  jusqu’au  Néolithique.  C.  R. 
Acad.  Sciences,  244,  18  mars  1957,  pp.  1663-1666. 

C.  Jest,  Stagiaire  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Fête  des  récoltes  chez 
les  Kapsiki,  nord  Cameroun.  Notes  afric.,  Dakar,  n°  75,  juillet  1957, 
pp.  79-83,  fig. 

—  Funérailles  Turu.  Sciences  et  Nature,  Paris,  n°  19,  janvier-février  1957, 

pp.  9-14,  illust. 

P.  Biberson,  Correspondant  du  Muséum.  — •  Le  gisement  de  1’  «  Atlan- 
thrope  »  de  Sidi  Abderrahmann  (Casablanca).  Bull.  Archéol.  maro¬ 
caine,  1,  1956  [1957],  pp.  39-92,  48  fig. 

—  et  G.  Lecointre.  • — -  Progrès  dans  la  connaissance  du  Quaternaire 

de  Casablanca  (Maroc).  Bull.  Soc.  Géol.  France  (6),  6,  1956  [1957], 
pp.  855-866,  3  fig. 

—  et  C.  Arambourg.  —  The  fossil  human  remains  from  the  Paleolithic 

site  of  Sidi  Abderrahmann  (Morocco).  Americ.  Journ.  of  Physic. 
Anthrop.,  14,  nlle  sér.,  (3),  septembre  1956  [1957],  pp.  467-490, 
6  fig.,  1  pl. 

A.  Leroi-Gourhan,  Professeur  à  la  Sorbonne.  —  Technique  et  société 
chez  l’animal  et  chez  l’homme.  Recherches  et  Débats,  n°  18, 
février  1957,  pp.  11-27. 

—  Le  comportement  technique  chez  l’animal  et  chez  l’homme.  In  «  L’évo¬ 

lution  humaine  »,  Paris,  Flammarion,  1957,  pp.  55-80. 

—  Ébauche  de  l’art.  In  «  L’Art  et  l’Homme  ».  I,  Paris,  Larousse,  1957, 

pp.  33-36. 

—  L’art  des  primitifs  actuels.  Ibid.,  pp.  83-86. 

—  L’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie  «  Clartés  »,  Paris,  1956 

[1957],  Préface,  fasc.  4505. 

— -  L’évolution  humaine.  Ibid.,  fasc.  4510. 

—  Esthétique.  Ibid.,  fasc.  4860  et  4870. 

G.  Olivier,  Professeur  à  la  F'aculté  de  Médecine  de  Paris.  —  Anthropo¬ 
logie  de  la  clavicule  ;  XIII,  conclusions  générales.  Bull,  et  Mém. 
Soc.  Anthrop.  Paris,  10e  sér.,  7,  fasc.  5-6,  1956  [1957],  pp.  404-447, 
12  fig. 

R.  Riquet.  —  Les  populations  néo-énéolithiques  du  bas  Languedoc. 
Ibid.,  pp.  316-358,  3  fig. 

E.  H.  Ackerknecht,  Professeur  à  l’Université  de  Zurich.  — •  P.  M.  A. 
Dumoutier  et  la  collection  phrénologique  du  Musée  de  l’Homme. 
Ibid.,  pp.  289-308. 

J.  Tubiana,  Professeur  à  l’Ecole  des  Langues  orientales.  - —  Les  possédés 
«  Kounama  ».  Sciences  et  Voyages,  n°  136,  mars  1957,  pp.  34-38. 
R.  Gessain.  —  «  Vagina  dentata  »  dans  la  clinique  et  la  mythologie. 
La  psychanalyse.  Presses  Universitaires  de  France,  Paris,  vol.  3 
1957,  pp.  247-295. 


—  17  — 


S.  Vian Ès  (Mme)  et  L.  Molet.  —  Une  langue  secrète  chez  les  Antemoro. 
Bull.  Acad.  Malgache,  1956  [1957], 

G.  Granai,  Professeur  à  l’Institut  des  Hautes  Études,  Tunis.  — •  Le 
phénomène  social.  In  L’Homme  (Races  et  Mœurs).  Encyclopédie 
«  Clartés  »,  Paris,  1956  [1957],  fasc.  4770. 

—  Archaïques  et  civilisés.  Ibid.,  fasc.  4790. 

—  L’organisation  sociale.  Ibid.,  fasc.  4800  et  4810. 

—  Les  manifestations  religieuses.  Ibid.,  fasc.  4820  et  4830. 

Principales  collections  reçues. 

a)  Pièces  de  collection  : 

Département  d' Anthropologie  :  Deux  crânes  de  Gorilles  du  Gabon  (don 
Mme  Durand-Ferté)  ;  deux  moulages  des  crânes  fossiles  d’Ober- 
cassel  d'et  $  (achat)  ;  ossements  provenant  de  fouilles  au  Liban 
(don  Dukand). 

Département  de  Préhistoire  :  Collection  lithique  moustérienne  de  La  Quina 
et  du  Placard  (don  J.  Towsend  Russel)  ;  pièces  paléolithiques 
de  l’Oubangui-Chari  (don  L.  Devienne)  ;  collection  mésolithique 
du  Maroc  (don  M.  Antoine)  ;  huit  mille  pièces  paléolithiques 
provenant  des  fouilles  de  Sidi  Abderrhamann  au  Maroc  (don 
P.  Riberson)  ;  fouilles  néolithiques  du  Tassili-n-Ajjer  au  Sahara 
[mission  J.  Lhote)  ;  fouilles  paléolithique  et  néolithique  de 
l’Ennedi  (mission  des  Confins  du  Tchad). 

Département  d’Afrique  blanche  et  Levant  :  Dix-huit  objets  du  Liban 
(don  Mme  P.  Rocalye)  ;  deux  cents  objets  d’ethnographie  de 
l’Ennedi  et  du  Nord  Ouadaï  (mission  des  Confins  du  Tchad)  ; 
objets  touareg  (don  Mme  de  Ponfilly  Renault). 

Département  d’Afrique  noire  :  Collection  d’ethnographie  guinéenne  (don 
Rasmussen)  ;  objets  de  la  Côte  d’ivoire  (don  Withofs). 

Département  d’ Amérique  :  Tapisserie  péruvienne  (achat)  ;  statuette  en 
céramique  du  Honduras  (don  H.  Rreuil)  ;  trente-sept  pièces  de 
vêtement  et  trente-quatre  objets  d’archéologie  du  Guatémala  (don 
H.  Lehmann)  ;  galon  orné  de  plumes  du  Pérou  (don  Ratton)  ; 
vêtements  indigènes  du  Pérou  et  du  Guatémala  (don  H.  Reichlen). 

Département  d’Asie  :  Pièces  d’iconographie  chinoise  (don  Cottin)  ;  canne 
horoscope  laotienne  (don  Bitard)  ;  figurines  japonaises  (don 
Erlanger)  ;  coiffure  de  théâtre  de  Chine  (don  M1Ie  Amik)  ;  objets 
d’Afghanistan  (don  F.  Balsan)  ;  vêtements  de  Turquie  et  de  Corée 
,  (don  Stroehlin). 

Département  d’Europe  :  Objets  de  Yougoslavie  (don  B.  Rudolf)  ;  costume 
de  carnaval  yougoslave  (achat)  ;  pièces  de  costumes  tchécoslo¬ 
vaques  (don  Mme  Buffet)  ;  .  trènte-deux  objets  de  Grèce  (don 
Mme  Hadjimihali).  _  C  .  ■ 

Département  d’Océanie  :  Cinquante-sept  pièces  de  Nouvelles-Hébrides  et 
d’Australie  (don  Chardonnet).  ;  coiffures  de  danse  des  Nouvelles* 
■  Hébrides  (Mission1  MP®  -  Laroche)  ;  objets  de  Nouvelle-Guinée 
hollandaise  (don  Groenevelt).;  vingt  et  une  pièces  d’Australie 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


2 


—  18  — 


(don  Villeminot)  ;  trois  objets  de  Bali  (mission  Berthe)  ;  deux 
pièces  anciennes  de  Tahiti  (don  Batton)  ;  quatre  objets  des  Mar¬ 
quises  provenant  de  l’expédition  Dumont-d’Urville,  1846  (don 
Costil)  ;  importante  collection  de  Bornéo  (don  Piazzini). 

Département  des  Arctiques  • — ■  U. R. S. S.  d’Asie  :  Objets  d’ethnographie 
de  Mongolie  (don  Dangassuren)  ;  archéologie  des  Eskimo  de  la 
Baie  d’Hudson  (don  B.  P.  Mary-Rousselière). 

b)  Photographies  et  clichés  : 

Trois  cent-cinquante  documents  d’A.O.F.  (Dr.  L.  Pales)  ;  deux 
cents  photos,  sur  l’Albanie  (Mme  de  Fontanès)  ;  cent  soixante-sept 
documents  d’Assam  (Mme  G.  Bertrand)  ;  cinquante-cinq  pro¬ 
jections  sur  le  Kenya,  le  Cameroun  et  la  Côte  d’ivoire  (Mme  R.  Ges- 
sain)  ;  trente-cinq  documents  du  Luxembourg  (J.  Oster)  ;  quatre- 
vingt-dix  documents  du  Mozambique  (Dr.  Reis)  ;  etc. 

c)  Films  : 

«  Hottentots  et  hottentotes  »,  en  couleurs,  16  mm.  (don  Dr.  H.  V. 
Vallois)  ;  «  La  vie  des  femmes  dans  l'île  de  Laeso  »,  16  mm.  koda- 
chrome,  et  quatre  films  16  mm.  en  noir  et  blanc  :  «Les  poteries  noires 
du  Jutland  »,  «  Les  couvertures  des  toits  en  plomb  des  vieilles  églises 
du  Danemark  »,  «  Le  potier  »  et  «  Le  forgeron  »  (don  Rothenborg)  ; 
«  Pays  moi  »,  16  mm.  couleurs,  par  P.  Laforest  (dépôt  C.N.R.S.)  ; 
«  La  Haute  Marne,  département  qui  renaît  »,  16  mm.  noir  et  blanc 
(don  du  Préfet  du  Département  de  la  Haute-Marne)  ;  «  En  regar¬ 
dant  passer  le  Tchad  »,  16  mm.  kodachrome,  par  P.  Ichac  (dépôt 
C.N.R.S.). 


Zoologie  :  Mammifères  et  Oiseaux. 

J.  Berlioz,  Professeur.  —  Étude  d’une  collection  d’Oiseaux  d’Iran. 
Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  Paris,  1957,  pp.  451-461. 

—  Observations  ornithologiques  au  cours  d’un  voyage  en  Afrique  du 

Sud  (ill.).  L’Ois,  et  Rev.  fr.  Orn.,  1957,  pp.  107-139. 

—  Notice  nécrologique  du  Docteur  G.  Bouet.  Bull.  Soc.  Orn.  Fr.,  1957, 

pp.  xix-xxn. 

The  dimorphic  Egrets  (en  anglais).  Journ.  Bombay  Nat.  Hist.  Soc., 
décembre  1956,  pp.  188-189. 

—  Peinture  et  photographie.  Science  et  Nature,  n°  21,  mai-juin  1957, 

pp.  25-27. 

—  Les  Aigrettes  dimorphiques  dans  l’Ancien  Monde  (communication  au 

Congrès  pan-africain  de  Livingstone,  juillet  1957). 

—  Les  premières  recherches  ornithologiques  françaises  en  Afrique  du 

Sud  (communication  au  Congrès  pan-africain  de  Livingstone, 
juillet  1957). 

J.  Dorst,  Sous-directeur.  — -  Contribution  à  l’étude  écologique  des 
oiseaux  du  Haut  Maranon  (Pérou  septentrional).  L’Ois,  et  Rev.  fr. 
Orn.,  27,  1957,  pp.  235-269. 


19  — 


J.  Dorst.  —  Étude  d’une  collection  d’oiseaux  des  hauts-plateaux  andins  du 
Pérou  méridional.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29, 1957,  pp.  127-129. 

—  Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Tyran  du  genre  Serphophaga, 

du  Pérou  septentrional.  Ibid.,  1957,  pp.  207-209. 

—  Étude  d’une  collection  d’oiseaux  rapportée  du  bassin  du  Haut  Mara- 

non,  Pérou  septentrional.  Ibid.,  1957,  pp.  377-384. 

—  A  propos  d’un  spécimen  de  Bubale  d’Afrique  du  Nord  conservé  au 

Muséum  de  Paris.  Ibid.,  1957,  pp.  447-450. 

—  The  Puya  stands  of  the  Peruvian  high  plateaux  as  a  bird  habitat. 

(en  anglais).  The  Ibis,  99,  1957,  pp.  594-599. 

—  Considérations  sur  la  dentition  de  lait  des  Chiroptères  de  la  famille 

des  Molossidés.  Mammalia,  21,  1957,  pp.  133-135. 

—  Coloration  anormale  chez  un  Minioptère  de  Schreibers.  Ibid.,  1957, 

p.  191. 

— ■  Propositions  de  la  Commission  internationale  de  Nomenclature  zoo¬ 
logique.  Ibid.,  1957,  p.  194. 

— •  Note  sur  la  dentition  lactéale  de  Tonatia  amblyotis  (Chiroptères, 
Phyllostomidés).  Ibid.,  1957,  pp.  302-304. 

—  Record  de  longévité  d’un  Grand  Rhinolophe.  Ibid.,  1957,  p.  305. 

• —  Un  cas  d’albinisme  complet  chez  un  Rhinolophe  euryale.  Ibid.,  1957, 

p.  306. 

—  La  réunion  de  1’  «  American  Society  of  Mammalogists  »  à  Lawrence, 

Kansas,  17-20  juin  1957.  Ibid.,  1957,  pp.  309-310. 

—  La  vie  sur  les  hauts-plateâux  andins  du  Pérou.  La  Terre  et  la  Vie, 

1957,  pp.  3-o0. 

—  La  Sixième  Conférence  de  la  Section  continentale  européenne  du  Comité 

international  pour  la  préservation  des  oiseaux.  Ibid.,  1957,  pp.  79-81. 

—  Le  Manchot  à  aigrettes.  Naturalia,  n°  40,  1957,  pp.  14-17. 

—  Le  Pigeon-voyageur  et  sa  mystérieuse  boussole.  Ibid.,  n°  45,  1957, 

pp.  8-12. 

—  J, a  nuit  d’une  Chauve-souris.  Ibid.,  n°  49,  1957,  pp.  5-9. 

—  Le  Canard  Col-vert  et  ses  migrations.  Ibid.,  n°  51,  1957,  pp.  7-10. 

—  Paysages  et  végétaux  des  hauts-plateaux  péruviens.  Science  et  Nature, 

n°  21,  1957,  pp.  3-9. 

—  La  conservation  des  collections  d’oiseaux.  Collections  et  Curiosités, 

n°  2,  1957,  pp.  6-9. 

—  Préface  à  :  O.  Fehringer,  Encyclopédie  des  Oiseaux,  Paris  (Nathan, 

éd.). 

—  Traduction  de  :  M.  Eisentraxjt  et  H.  Knorr.  —  Les  Chauves-souris 

cavernicoles  de  la  Guinée  française.  Mammalia,  21,  1957,  pp.  321- 
341. 

—  H.  Heim  de  Balsac  et  E.  Morales-Agacino.  —  Liste  des  noms 

français  et  espagnols  des  mammifères  d’Europe.  Mammalia,  21, 
1957,  pp.  258-266. 

—  et  G.  Morel.  —  A  propos  de  la  répartition  du  Gobe-mouches  Alseonax 

aquaticus  en  Afrique  occidentale.  L’Ois,  et  Rev.  fr.  Orn.,  27,  1957, 

pp.  302-303. 


20  — 


J.  Dorst  et  J.-B.  Panouse.  —  Note  sur  la  distribution  d ’Eptesicus  isa- 
bellinus  au  Maroc.  C.  R.  Séances  mensuelles  Soc.  Sc.  Nat.  Phys. 
Maroc.,  1957,  pp.  68-69. 

—  —  A  propos  des  Sérotines  du  Maroc.  Ibid,.,  1957,  p.  83. 

Chr.  Jouanin,  Assistant.  —  Les  Procellariidés  mélaniques  signalés  en 
mer  d’Oman.  L'Ois,  et  Rev.  jr.  Orn.  (n.  s.),  1957,  pp.  12-27. 

—  L’irruption  de  Mouettes  tridactyles  de  février  1957  en  France.  Ibid., 

1957,  pp.  363-377. 

Fr.  Petter,  Assistant.  —  Remarques  sur  la  systématique  des  Rattus 
africains,  et  description  d’une  forme  nouvelle  de  l’Aïr.  Mammalia, 
21,  2,  pp.  125-133. 

—  Liste  commentée  des  espèces  de  Gerbillidés  de  Palestine.  Ibid., 

pp.  241-258. 

— •  La  reproduction  du  Fennec.  Ibid.,  pp.  307-309. 

—  Le  désert,  in  «  Les  plus  beaux  paysages  ».  Larousse,  1957. 

—  Contribution  à  l’écologie  de  l’écureuil  à  doigts  grêles  (Spermophilopsis 

leptodactylus  bactrianus  Scully).  La  Terre  et  la  Vie,  4,  pp.  283-296. 

—  B.  Seyoian  et  P.  Mostachfi.  —  Données  nouvelles  sur  la  répartition 

des  Gerbillidés  et  de  quelques  autres  rongeurs  en  Iran  et  en  Irak. 
Mammalia,  21,  2,  pp.  111-121. 

P.  Paulian,  Stagiaire  de  Recherches,  C.N.R.S.  —  Note  préliminaire 
sur  la  sytématique  de  l’Otarie  de  F  Ile  Amsterdam.  Mammalia, 
21,  1,  1  carte,  pp.  9-14. 

• — -  Note  sur  les  Phoques  des  Iles  Amsterdam  et  Saint-Paul.  Ibid.,  3,  2  pl., 
pp.  210-225,  flg. 

—  La  pêche  autour  des  des  Iles  Saint-Paul  et  Amsterdam  et  son  avenir 

La  Terre  et  la  Vie,  4,  1957,  pp.  267-282. 

— •  et  M.  Blanc.  —  Poissons  des  Iles  Saint-Paul  et  Amsterdam.  Mém. 

Inst.  Scient.  Madagascar,  sér.  F,  t.  I,  3  pl.,  pp.  325-335. 

R.-D.  Etchecopar,  Chef  du  C.R.M.M.O.  — -  La  nouvelle  organisation 
française  des  Recherches  sur  les  Migrations.  Bull.  C.R.M.M.O., 
n°  9,  1957,  pp.  1-19. 

— -  Enquête  sur  les  conséquences  du  froid  de  février  1956.  L’Ois,  et  Rev.  Fr. 
Orn.,  1957,  pp.  72-73. 

— •  Mouettes  tridactyles  en  Ile  de  France.  Ibid.,  pp.  99-100. 

— -  Notice  nécrologique  Ronsil.  Bull.  Soc.  Orn.  Fr.,  1957,  pp.  i-m. 

—  Compte  rendu  de  la  Ve  Assemblée  Générale  de  la  6e  Réunion  Tech¬ 

nique  U.I.P.N.  Bull.  Soc.  Orn.  Fr.,  1957,  pp.  v-vm. 

— -  Les  grandes  réserves  de  la  France  métropolitaine.  Rapport  U.I.P.N., 
Edinburgh,  1956. 

—  Introduction  à  «  L’Art  Français  dans  le  Livre  d’Oiseau  »  de  Ronsil. 

Paris,  1957. 

- — -  et  Fr.  FÏue.  • — -  Les  Ptéroclididés.  L'Ois,  et  Rev.  jr.  Orn.,  1957,  pp.  35-58. 

- Nouvelles  données  sur  l’avifaune  des  Iles  Canaries  (recueillies  au 

printemps  1956).  Ibid.,  pp.  309-334. 

Fr.  Roux,  Assistant  scientifique  du  C.R.M.M.O.  —  Données  générales 
et  considérations  analytiques  sur  les  reprises  d’Ansériformes  lors 
des  grands  froids  de  février  1956.  Ibid.,  pp.  72-95. 


Fr.  Roux.  — Sur  la  présence  de  phoques  à  F  Ile  d’Ouessant.  Bull.  Cercle  des 
Naturalistes  du  Finistère ,  1957,  pp.  13-18. 

M.-H.  Julien,  Assistant  technique  du  C.R.M.M.O.  —  Troisième  camp 
de  baguage  à  l’Ile  d’Ouessant.  Bull.  Soc.  Orn.  Fr.,  1957,  pp.  x-xn. 

—  Le  Baguage  des  Oiseaux.  La  Nature,  n°  3262,  fév.  1957,  pp.  56-62. 

—  Le  Baguage  des  Oiseaux.  L'École  et  la  Vie,  n°  19,  juillet  1957, 

pp.  156-157. 

—  Bird  ringing  in  France.  The  Ring,  n°  XII,  août  1957,  pp.  247-248. 

—  La  Protection  de  la  Nature.  Bull.  Cercle  des  Naturalistes  du  Finistère, 

1957,  pp.  1-6. 

—  C.  Ferry,  A.  Lucas,  L.-A.  Marsille  et  J.  Rapine.  —  La  Protection 

des  Oiseaux  en  Bretagne.  Ibid.,  pp.  23-30. 

R.  Didier,  Associé  du  Muséum,  et  P.  Cantuel,  Correspondant.  —  Notes 
de  tératologie  comparée.  Un  cas  de  monstres  monocéphaliens 
déradelphes  chez  le  Blaireau.  Mammalia,  21,  1957,  pp.  235-237. 
J.-C.  Beaucournu.  —  Note  sur  la  répartition  de  Rhinolophus  euryale 
(Blasius)  dans  l’ouest  de  la  France.  Ibid.,  1957,  pp.  90-95. 

P.  Dandelot.  —  Sur  la  présence  au  Tonkin  de  la  forme  typique  de  l’Écu¬ 
reuil  à  ventre  rouge.  Ibid.,  1957,  pp.  191-193. 

R.  Deleuil.  —  Une  nouvelle  Chauve-souris  pour  la  Tunisie,  Otonycteris 
Hemprichi  Peters  1860.  Ibid.,  1957,  p.  190. 

P.  Pfeffer.  —  Note  sur  le  peuplement  mammalien  des  îles  de  Florès, 
Komodo  et  Rintja  (Petites  Iles  delà  Sonde).  Ibid.,  1957,  pp.  405-411. 
P.  Rougeot,  Correspondant  du  Muséum.  —  Note  sur  la  biologie  de  quel¬ 
ques  Muscicapidés  du  Gabon  (ill.) .  L’Ois,  et  Rev.  fr.  Orn.,  1957, 
pp.  277-283. 

Collections  reçues  :  Une  importante  collection  de  Mammifères  et  d’Oiseaux 
d’Iran  (Mission  Fr.  et  G.  Petter)  ;  une  importante  collection  de 
Mammifères  du  Pérou  (Mission  J.  Dorst)  ;  une  collection  de 
Mammifères  et  d’Oiseaux  d’Irak  (Mission  Fr.  Petter)  ;  une  col¬ 
lection  d’Oiseaux  du  Congo  Belge,  acquise  par  échange  de  l’Institut 
Royal  des  Sciences  Naturelles  de  Belgique  ;  une  collection  de 
Mammifères  du  Maroc,  don  du  Dr.  Blanc  ;  une  collection  d’Oiseaux 
du  Gabon,  don  de  M.  P.  Rougeot,  correspondant  du  Muséum  ; 
une  collection  d’Oiseaux  du  Japon,  acquise  par  échange  de 
M.  Kobayashi. 


Éthologie  des  Animaux  sauvages. 

Jacques  Nouvel,  Professeur.  —  La  muséologie  et  l’étiquetage  dans  un 
Jardin  Zoologique.  Union  Internationale  des  Directeurs  de  Parcs 
Zoologiques,  Rotterdam,  mai  1957. 

—  Remarques  sur  la  fonction  génitale  et  la  naissance  d’un  Okapi.  Col¬ 

loque  sur  la  Systématique  et  la  Biologie  des  Ongulés,  Paris,  octobre 
1957. 

—  Périodicité  de  la  fonction  génitale  de  quelques  Ongulés.  Ibid. 


—  22  — 


— ,  Paul  Bullier  et  Jean  Rinjard,  Sous-Directeurs.  —  Rapport  sur 
la  mortalité  et  la  natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  pendant 
l’année  1956.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  Paris,  2e  sér.,  29,  n°  4,  1957, 
pp.  297-309. 

— ,  Jean  Rinjard,  Sous-Directeur,  Marie-Antoinette  Pasquier  et  Guy 
Chauvier,  Assistants.  —  Les  collections  actuelles  d 'Ongulés  du 
Parc  Zoologique  et  de  la  Ménagerie  du  Jardin  des  Plantes  avec 
quelques  remarques  sur  la  longévité  de  ces  espèces  en  captivité. 
Colloque  sur  la  Systématique  et  la  Biologie  des  Ongulés,  Paris, 
octobre  1957. 

Paul  Bullier,  Sous-Directeur.  —  Curieuse  anomalie  des  bois  chez  un 
Cerf  axis  (Axis  axis  Erxleben)  castré.  Ibid. 

Edmond  Dechambre,  Sous-Directeur.  —  Hypothèses  sur  le  mécanisme 
de  l’hérédité  des  caractères  acquis.  C.  R.  Soc.  Biogéogr.,  291, 
1956,  p.  109. 

—  Encyclopédie  Féline.  207  pages,  nombreuses  photographies.  Édit. 

Prisma,  Paris,  1957. 

Paul  C.  J.  Roth.  —  Action  de  l’Acide  Tétraiodobutyrique  sur  la  méta¬ 
morphose  expérimentale  des  têtards  de  Rana  temporaria  L.  Ann. 
d’Endocrinol,  (déc.  1956),  17,  n°  6,  pp.  813-817. 

—  Action  de  l’Acide  Tétraiodothyroacétique  et  Triiodothyroacétique  sur 

la  métamorphose  des  têtards  de  Rana  temporaria  L.  Ibid., 
pp.  817-822. 

— •  La  métamorphose  expérimentale  des  Batraciens,  test  de  choix  pour 
les  dérivés  de  l’hormone  thyroïdienne.  75e  Congrès  de  V A.F.A.S., 
Périgueux  (1957). 

—  P.  Brocq  et  J.  Verne.  —  Influences  d’une  interversion  de  régime 

acide— >  alcalin  et  alcalin  ->  acide,  sur  les  effets  de  l’implantation 
de  comprimés  de  dihydrofolliculine  chez  la  Lapine.  Bull.  Acad. 
Nat.  de  Médecine,  1957,  n°  11-12,  p.  227. 

Zoologie  :  Reptiles  et  Poissons. 

J.  Guibé,  Professeur.  —  Reptiles  d’Iran  récoltés  par  M.  Francis  Petter. 
Description  d’un  Vipéridé  nouveau  :  Pseudocerastes  latirostris  n.  sp. 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  2e  sér.,  29,  2,  1957,  pp.  136-142,  fig. 

—  et  M.  Lamotte.  —  Révision  systématique  des  Plychadena  (Batraciens 

anoures,  Ranidés)  d’Afrique  occidentale.  Bull.  I.F.A.N.,  sér.  A, 
19,  3,  1957,  pp.  937-1003,  35  fig. 

—  et  J.  Spillmann.  • — -  Au  sujet  de  quelques  types  de  Cyprinidés  (Pois¬ 

sons)  de  Cuvier  et  Valenciennes.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  2e  sér., 
29,  6,  1957,  pp.  462-463. 

M.  L.  Bauchot,  Assistant,  R.  Bauchot  et  P.  Lubet.  — -  Étude  de  la  faune 
ichthyologique  du  bassin  d’Arcachon  (Gironde).  Ibid.,  n°  5,  1957, 
pp.  385-406. 

J.  Arnoult,  Assistant.  — ■  Naturalisation  de  la  Gambusie  en  France  : 
Gambusia  holbrooki  (Girard).  Bull,  franç.  Pisciculture,  n°  183, 
déc.  1956,  p.  86. 


23  — 


• —  Sur  quelques  Poissons  rares  et  peu  connus  des  eaux  douces  de  France. 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  2e  sér.,  29,  6,  1957,  pp.  464-466. 

Collections  reçues.  • — -  Poissons  d’eaux  douces  de  Madagascar  (don  de 
l’I.R.S.M.  et  du  Service  des  Eaux  et  Forêts).  Poissons  des  eaux 
douces  de  Guinée  française  (Mt  Nimba)  (don  de  M.  Daget).  Pois¬ 
sons  des  côtes  de  Catalogne  (don  de  M.  Crosnier).  Poissons  du 
golfe  de  Guinée  (Mission  Calypso  1957).  Reptiles  d’Iran  (don  de 
M.  F.  Petter).  Reptiles  et  Batraciens  de  Bornéo  (don  de  M.  Pfef- 
fer).  Reptiles  et  Batraciens  du  Mt  Nimba  (Guinée  française)  (don 
de  M.  M.  Lamotte).  Batraciens  du  Cameroun  (don  de  M.  Perret). 

Entomologie. 

E.  Seguy,  Professeur.  —  Un  nouveau  Nigidius  du  Ruanda  (Col.  Luca- 
nidae).  Ann.  Mus.  Congo,  Tervuren,  51,  1956,  pp.  333-335,  figs. 

—  Louis-Eugène  Bouvier,  notice  sur  sa  vie  et  ses  travaux.  Arch.  Mus. 

Nat.  Hist.  nat.,  sér.  7,  4,  1957,  pp.  vii-xxix,  portrait. 

—  La  faune  des  lacs,  des  étangs  et  des  marais  de  l’Europe  occidentale. 

EnCj  prat.  nat.  (Lechevalier),20,  1957,  pp.  vn-550,  272  fig.,  32  pl. 
— -  Chloropides  africains  du  Muséum  (Dipt.).  Revue  jr.  Entom.,  1957, 
24,  pp.  264-277. 

Dr.  R.  Jeannel,  Professeur  honoraire.  — -  Les  Psélaphides  Myrmécophiles 
de  l’Afrique  Intertropicale.  Rev.  fr.  Entom.,  Paris,  23,  1956,  fasc.  4, 
pp.  197-215,  15  fig. 

—  Un  nouveau  Duvalius  des  Basses-Alpes.  Notes  Biosp.,  Paris,  11,  1956, 

fasc.  2,  pp.  95-98,  2  fig. 

—  Sur  quelques  Psélaphides  du  Tonkin  recueillis  par  le  R.  Père  A.  de 

Cooman.  Rev.  fr.  Entom.,  Paris,  24,  1957,  fasc.  1,  pp.  5-32,  29  fig. 

—  Deux  nouveaux  Trechus  d’Asie  Centrale.  Ent.  Medd.,  Copenhague, 

1957,  pp.  97-100,  2  pl.,  4  fig. 

—  et  E.  Rivalier.  —  Coléoptères  Carabiques.  (mission  franco-mauri- 

tienne  à  la  Réunion)  Mém.  Inst,  scient.  Madagascar,  8,  1957, 
pp.  119-129,  4  fig. 

—  Révision  des  Oritocatopini  Jeannel  (Col.  Catopidae).  Rev.  Zool.  Bot. 

Afr.,  55,  3-4  (paru  le  20-7-57),  pp.  325-337,  21  fig. 

—  Sur  Y Itadolytes  Stammeri  G.  Müller,  Scaritide  troglobie  de  la  région 

des  Pouilles.  Mém.  del  Mus.  Civ.  di  Stor.  Nat.,  Yerona,  5,  1956, 
pp.  315-319,  4  fig. 

—  Un  Bathysciola  cavernicole  nouveau  de  l’Arménie  Turque.  Notes 

Biosp.,  Paris,  12,  1957,  pp.  23-24,  1  fig. 

■ — •  Révision  des  petits  Scaritides  qndogés  voisins  de  Reicheia  Saulcy. 

Rev.  fr.  Entom.,  Paris,  24,  fasc.  2,  1957,  pp.  129-212,  107  fig. 

• —  Coléoptères  Psélaphides  de  l’Angola  (2e  série),  Publ.  Cuit.,  Angola, 
Lisboa,  32,  1957,  pp.  1-111,  153  fig. 

L.  Chopard,  Professeur  honoraire.  —  Un  Poisson  qui  peut  vivre  sans 
eau.  Le  Protoptère.  La  Nature,  n°  3261,  janvier  1957,  pp.  30-34, 
6  fig. 


—  24  — 


—  Le  nombre  des  chromosomes  humains  serait  de  46.  Ibid.,  p.  15. 

—  L’endocrinologie  des  Invertébrés.  Ibid.,  n°  3262,  février  1957,  p.  77. 

—  L’accouplement  des  Scorpions.  Ibid.,  n°  3263,  mars  1957,  p.  77, 

—  Note  sur  les  Orthoptères  cavernicoles  de  Crète.  Bull.  Soc.  ent.  Fr., 

62,  pp.  26-28,  3  fig. 

—  Un  Mollusque  abyssal  plus  ancien  que  le  Coelacanthe.  La  Nature, 

n°  3264,  avril  1957,  pp.  131-133,  5  fig. 

—  Le  langage  des  Abeilles  à  l’essaimage.  Ibid.,  p.  133. 

—  Hormones  et  neurosécrétions  des  Invertébrés.  Ibid.,  n°  3266,  juin  1957, 

pp.  218-223,  12  fig. 

—  La  faune  entomologique  de  l’île  de  la  Réunion.  Orthoptéroïdes. 

Mém.  Inst,  scient.  Madag,  sér.  E,  8,  pp.  31-56,  11  fig. 

—  Les  Fourmis  champignonnistes.  La  Nature,  n°  3268,  août  1957,  p.  319. 

—  Le  déterminisme  des  migrations  chez  les  Saumons.  Ibid.,  pp.  325-326, 

1  fig. 

— -  et  A.  Villiers.  —  Speologica  africana.  Gryllidae  des  grottes  de 
Guinée.  Bull.  I.F.A.N.,  sér.  A,  19,  n°  3,  pp.  763-769,  3  fig. 

A.  Villiers,  Sous-Directeur.  —  Voyage  de  J.  Bechyné  en  Afrique  occi¬ 
dentale.  Hemiptera  Pentatomidae  et  Coplosomatidae.  Entomolo- 
gischen  Arbeiten  aus  dem  Muséum  G.  Frey,  Tutzing, »7,  1,  1956, 
pp.  203-216,  3  fig. 

—  Hémiptères  H enicocephalidae  du  Musée  Royal  du  Congo  Belge.  Rev. 

Zool.  bot.  Afr.,  54,  1956,  pp.  290-294,  2  fig. 

—  Liste  des  types  déposés  au  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 

par  l’Institut  Français  d’Afrique  Noire  (7e  liste).  Bull.  Mus.  nat. 
Hist.  nat.  (2),  28,  6,  1956,  pp.  495-499. 

—  Notes  d’Entomologie  ouest-africaine  VII,  Hémiptères  .Réduviides 

nouveaux  ou  peu  connus.  Bull.  I.F.A.N.,  29,  série  A,  n°  1,  1957, 
pp.  268-273. 

—  Aperçu  sommaire  sur  le  peuplement  des  niayes  de  la  presqu’île  du  Cap 

Vert  (Sénégal).  Ibid.,  pp.  333-345,  7  phot. 

—  Tortues  marines  du  Sénégal.  Science  et  Nature,  n°  21,  mai-juin  1957, 

pp.  17-23,  11  phot. 

—  Mission  du  Muséum  dans  les  îles  du  Golfe  de  Guinée.  Entomologie  I. 

Un  nouvel  Eméside  de  Sâo  Tomé  (Het.  Reduviidae).  Bull.  Soc. 
ent.  France,  62,  n°  1-2,  pp.  54-55,  5  fig. 

—  Speologica  africana.  Gryllidae  des  grottes  de  Guinée  (avec  L.  Cho- 

pard).  Bull.  I.F.A.N.,  29,  série  A,  n°  3,  juillet  1957,  pp.  763-769, 
3  fig. 

—  Résultats  de  l’expédition  du  Professeur  Dr.  Hâkan  Lindberg  aux  îles 

du  Cap  Vert  durant  l’hiver  1953-54,  n°  14,  Hémiptères  Réduviides 
récoltés  aux  îles  du  Cap  Veut  par  le  Dr.  H.  Lindberg.  Soc.  Scient. 
Fennica,  Comment.  Biolog.,  16,  13,  1957,  pp.  1-3,  2  fig. 

—  Initiations  Africaines.  XIV.  Les  Lépidoptères  de  l’Afrique  noire 

française.  Fasc.  1,  Introduction  :  Structures,  mœurs,  récolte,  conser¬ 
vation,  classification.  Dakar,  I.F.A.N.,  1957,  84  p.,  109  fig. 

—  Initiations  Africaines.  XIV.  Les  Lépidoptères  de  l’Afrique  noire 

française.  Fasc.  2,  Papilionidae.  Ibid.,  50  p.,  79  fig. 


—  25  — 


—  Notes  sur  les  Disteniinae  d’Afrique  et  de  la  région  malgache  [Col. 

Cerambycidae ).  Bull.  I.F.A.N.,  29,  série  A,  n°  4, 1957,  pp.  1217-1222, 
4  fig. 

—  Coléoptères  Erotylidae  (Languriinae  et  Cladoxeninae )  du  Musée  Royal 

du  Congo  Belge.  Rev.  Zool.  Bot.  Afr.,  55,  n°  3-4,  1957,  pp.  255-261. 
• —  Mission  du  Muséum  dans  les  îles  du  Golfe  de  Guinée.  III,  Coleoptera 
Cerambycidae.  Bull.  Soc.  ent.  France ,  62,  1957,  n°  5-6,  pp.  147-149, 

1  fig. 

—  Les  Réduviides  de  Madagascar.  XI.  Saicinae.  Bull.  Mus.  nat.  Hist. 

nat.  (2),  29,  n°  4,  1957,  pp.  310-314. 

G.  Colas,  Assistant.  —  Deux  Carabiques  nouveaux  de  Grèce.  Rev.  fr. 
Ent.,  24,  1957,  pp.  253-254,  f.  3. 

—  L’Entomologie.  Chasse,  récoltes,  observations.  Bull.  Touring-Club 

de  Fr.  [ Plein  Air,  Camping ),  n°  115,  1957,  pp.  189-190,  11  fig. 

—  L’Entomologie.  Préparation,  rangement  et  étude  des  insectes  récoltés. 

Ibid.,  n°  116,  pp.  241-244. 

P.  Viette,  Assistant.  — -  Nouveaux  Gelechiidae  de  Madagascar  ( Lepi - 
doptera).  Le  Natur.  malg.,  8  ,1956  [1957],  pp.  209-224,  9  fig. 

— ■  Mission  entomologique  dans  les  îles  du  golfe  de  Guinée  (Principe, 
Sâo  Tomé,  Annobon).  Bull.  Soc.  ent.  France,  61,  1956  [1957], 
pp.  200-208,  1  tabl.,  3  fig.,  1957. 

—  Un  Euclasta  nouveau  d’Afrique  orientale  [Lep.  Pyraustidae) .  Ibid., 

62,  1957,  pp.  36-37,  1  fig. 

—  Thyridides  nouveaux  ou  peu  connus  de  Madagascar.  Bull.  mens.  Soc. 

Linn.  Lyon,  26e  année,  1957,  pp.  171-175. 

—  L’Entomologie  à  La  Réunion.  Mém.  Inst,  scient.  Madag.,  E,  8,  1957, 

pp.  3-9. 

—  Lépidoptères  de  La  Réunion  (excepté  les  Tordeuses  et  les  Géomé- 

trides).  Ibid.,  pp.  137-226,  26  fig.,  1  pl. 

—  Hyménoptères  Mutillidae  de  La  Réunion.  Ibid.,  p.  319. 

- —  Quelques  types  de  Pyrales  d’A.  Caradja  au  Muséum  national,  Paris. 
L’Entomologiste,  13,  1957,  p.  6. 

—  Notes  sur  quelques  types  de  Latreille.  Lambillionea,  Bruxelles,  56, 

1956  [1957],  pp.  88-92. 

- —  Mission  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  dans  les  îles  du  golfe 
de  Guinée.  Entomologie  IL  Pyrales  nouvelles  [Lep.].  Rev.  franç. 
Ent.,  24,  1957,  pp.  91-104,  8  fig. 

—  Deux  nouvelles  Sésies  de  Madagascar  [Lep.  Aegeriidae).  Le  Natur. 

malg.,  9,  1957,  pp.  91-94,  2  fig. 

—  Les  Lépidoptères  des  nids.  Bull.  Soc.  ent.  France,  62,  1957,  pp.  107-122. 

—  et  R.  Paulian.  —  Liste  et  aperçu  des  stations  visitées  par  la  mission 

franco-mauritanienne  (à  La  Réunion).  Mém.  Inst,  scient.  Madag., 
E,  8,  1957,  pp.  11-13,  3  pl. 

A.  Descarpentries,  Assistant.  —  Note  sur  des  Buprestides  peu  connus 
ou  nouveaux.  Bull.  Soc.  ent.  France,  61,  1956  [1957],  pp.  228-231, 
1  fig. 

—  Sponsor  nouveaux  de  Madagascar  et  des  îles  Mascareignes  (Col.  Bupres- 

lidae).  Ibid.,  62,  1957,  pp.  199-208,  11  fig. 


—  26 


S.  Kelner-Pillault,  Assistante.  —  Attirance  sexuelle  chez  Mantis 
religiosa  (Orthop.).  Bull.  Soc.  eut.  Fr.,  62,  1957,  pp.  9-11,  1  tabl., 
1  graph. 

E.  Rivalier,  Correspondant.  - — •  Coléoptères  Carabiques  (mission  franco- 
mauritienne  à  la  Réunion)  (en  collaboration  avec  le  Prof. 
R.  Jeannel).  Mém.  Inst.  Scient.  Madagascar,  8,  1957,  pp.  119-129, 
4  fig. 

—  Vœux  pour  la  mise  en  ordre  de  la  nomenclature  infraspécifique. 

L’Entomologiste,  13,  1957,  fasc.  1,  p.  3-5. 

H.  Stempffer,  Correspondant.  —  Contribution  à  l’étude  des  Lépidoptères 
Lycaenidae  de  l’Afrique  équatoriale.  Ann.  Mus.  R.  Congo  belge, 
Tervuren,  1956  [1957],  49,  52  p.,  31  fig.,  3  pl. 

- —  Contribution  à  l’étude  des  Lycaenidae  de  la  faune  éthiopienne  (Lép.). 
Bull.  I.F.A.N.,  19,  1957,  pp.  209-227. 

—  Initiations  Africaines  XIX.  Les  Lépidoptères  de  l’Afrique  noire  fran¬ 

çaise,  fasc.  3,  Lycaenidae.  Dakar,  I.F.A.N.,  1957,  228  p.,  331  fig. 

G.  Bernardi,  Attaché  de  recherches  du  C.N.R.S.  —  Contribution  à 

l’étude  des  pseudodualspecies  :  une  nouvelle  espèce  iranienne 
d’Euchloë  Hb.  (Lep.  Pieridae).  Bull.  Soc.  ent.  France,  1957,  62, 
pp.  38-41,  4  fig. 

—  Un  genre  méconnu,  Calopieris  Aurivillius.  Rev.  jranç.  Ent.,  1957,  24, 

pp.  278-280,  5  fig. 

—  Contribution  à  l’étude  des  catégories  taxonomiques  :  I.  Avant-propos, 

nomenclatures  et  définitions.  Bull.  Soc.  ent.  France,  61,  1956  [1957], 
pp.  194-200. 

—  Note  sur  la  variation  géographique  de  Pinacopleryx  eriphia  God., 

principalement  au  nord  de  l’Equateur.  Bull.  I.F.A.N.,  19,  1957, 
pp.  1176-1194,  1  pl.,  1  carte. 

Cl.  Herbulot,  Attaché.  —  Liste  des  Ennominae  de  Madagascar 
(Lepidoptera  Geometridae) .  Le  Natur.  malg.,  8,  1956  [1957], 
pp.  243-260,  1  pl. 

—  Lépidoptères  Geometridae  nouveaux  pour  le  département  des  Alpes- 

Maritimes.  L’Entomologiste,  12,  1956  [1957],  pp.  115-117. 

—  Nouvelles  formes  de  Geometridae  d’Europe  occidentale  et  d’Afrique 

du  Nord.  Bull.  mens.  Soc.  Linn.  Lyon,  26e  année,  1957,  pp.  190-192. 

—  Lépidoptères  Geometridae  de  l’île  de  La  Réunion.  Mém.  Inst,  scient. 

Madag.,  E,  8,  1957,  pp.  227-236,  1  pl. 

—  Lépidoptères  Geometridae  in  Rés.  Exp.  zool.  Prof.  Dr.  Hâkan  Lind- 

berg  aux  îles  du  Cap  -Vert  durant  l’hiver  1953-54.  Soc.  Scient. 
Fenn.,  Comm.  Biol.,  16  (10),  pp.  1-8,  12  fig.,  1  pl. 

H.  De  Lesse,  Attaché  de  recherches  au  C.N.R.S.  —  Révision  du  genre 

Lethe  (s.  I.)  (Lep.  Nymphalidae  Satyrinae ).  Ann.  Soc.  ent.  France, 
125,  1956  [1957],  pp.  75-95,  36  fig. 

■ — •  Descriptions  des  sous-espèces  pyrénéennes  d'Erebia  cassioides  Hohnw. 
(Lep.  Nymphalidae  Satyrinae),  Lambillionea,  56,  1956  [1957], 
ppp.  101-109,  2  fig. 

—  Liste  des  Lépidoptères  Rhopalocères  récoltés  en  1955,  au  Liban,  par 

H.  de  Lesse.  Bull.  mens.  Soc.  Linn.  Lyon,  26e  année,  1957,  pp.  238- 
241. 


—  27  — 


—  Une  nouvelle  espèce  d’Erebia  pour  la  faune  suisse.  Lambillionea,  57, 

1957,  pp.  6-10,  2  fig. 

J.  Mateu,  Attaché  de  recherches  au  C.N.R.S.  —  Révision  de  los  Dromius 
Ronelli  y  Philorhizus  Hope  de  las  islas  Canarias  y  Madera  (Col. 
Carabidae).  Institut  Royal  Sc.  Nat.  de  Belg.,  bull.  n°  29,  33,  1957, 
pp.  1-30. 

F.  Pierre,  Attaché  de  recherches  au  C.N.R.S.  —  Coléoptères  Ténébrio- 

nides  du  Tassili  n’Ajjer  (Mission  F.  Bernard).  Miss.  Scient.  Tassili 
Ajjer,  vol.  2,  10  p.,  2  fig.,  1  tabl.  ( Publ .  Inst.  Rech.  Sahar.,  Alger, 
1957). 

—  H.  de  Toulgoet,  Attaché.  —  Descriptions  d’Arctiides  nouvelles  de 

Madagascar  (Lep.)  (6e  note).  Ann.  Soc.  ent.  France,  125,  1956 
[1957],  pp.  57-73,  13  fig.,  2  pl. 

—  Note  pour  servir  à  la  révision  systématique  des  Arctiides  malgaches. 

Bull.  Soc.  ent.  France,  61,  1956  [1957],  pp.  178-183. 

Ch.  P.  Alexander.  —  Mission  du  Muséum  national  dans  les  îles  du  golfe 
de  Guinée.  Entomologie,  IV.  Crane-flies  from  the  gulf  of  Guinea 
( Dipt .  Tipulidae).  Rev.  franç.  Ent.,  24,  1957,  pp.  255-263,  7  fig. 
E.  M.  Hering.  —  Neue  Cochlidiidae  von  Madagascar  (Lep.).  Ann.  Soc. 

ent.  France,  126,  1957,  pp.  91-104,  1  pl. 

H.  Marion.  —  Notes  sur  des  espèces  de  Pyrales  nouvelles  ou  peu  connues 
de  Madagascar  (Lepidoptera) .  Le  Natur.  malg.,  8,  1956  [1957], 
pp.  225-242,  14  fig.,  2  pl. 

• — •  Notes  sur  quelques  Pyrales  françaises.  Rev.  franç.  Lépid.,  15,  1956 
[1957],  pp.  144-147. 

G.  Ruter.  — -  Contribution  à  l’étude  des  Cétonides  (Col.  Scarab.)  malgaches. 

Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  62,  1957,  pp.  30-33,  2  fig. 


Entomologie  agricole  coloniale. 

P.  Vayssière,  Professeur.  —  Rapport  sur  l’activité  de  la  chaire  d’Ento- 
mologie  Agricole  Coloniale  en  1956.  Journ.  d’Agr.  trop,  et  de  Bot. 
appl.,  Paris,  4,  3-4,  1957,  pp.  176-180. 

— >  Monophlébines  nuisibles  au  Cotonnier  et  à  l’Arachide  en  Afrique 
(Homoptères,  Coccides).  Bull.  Inst.  roy.  Sc.  nat.  de  Belgique, 
Bruxelles,  33,  13,  1957,  pp.  1-8. 

—  Aperçus  sur  la  culture  et  plus  spécialement  sur  les  parasites  du  Tabac 

à  Sumatra.  Journ.  d’Agr.  trop,  et  de  Bot.  appl.,  Paris,  4,  7-8, 
1957,  pp.  281-302. 

J.  Carayon,  Sous-Directeur.  —  Introduction  à  l’étude  des  Anthocoridae 
omphalophores  (Ilemiptera  Heteroptera).  Ann.  Soc.  entom.  France, 
Paris,  126,  1957,  pp.  159-197. 

J.  R.  Steffan,  Assistant.  —  Note  synonymique  sur  les  Cratocentrini  et 
les  Phasgonophonorini  (Hym.  Chalcididae) .  Bull.  Soc.  Ent.  Fr., 
Paris,  61,  1956  [1957],  fasc.  11-12,  pp.  238-242. 

—  Morphologie  du  pétiole  abdominal  des  Chalcididae  (Hymenoplera). 

Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  4,  1957,  pp.  315-322. 


—  28 


— •  Epitraninae  (Hym.  Chalcididae )  du  Musée  Royal  du  Congo  Belge. 
Rev.  Zool.  Bot.  Afr.,  Bruxelles,  56,  1957,  fasc.  1-2,  pp.  71-91. 

—  Révision  des  genres  Chirocera  Latr.,  Tanyotorthus  Stefï.  et  Tanyo- 

coryphus  Cam.  (Hym.  Chalcididae).  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  Paris, 
126,  1957,  pp.  139-158. 

R.  Pujol,  Assistant.  — •  Étude  préliminaire  des  principaux  insectes  nui¬ 
sibles  aux  Colatiers.  Journ.  d’Agr.  trop,  et  de  Bot.  appl.,  Paris, 
4,  5-6,  1957,  pp.  241-264. 

L.  Gerin,  Attaché.  —  Les  Helopeltis  (Hemipt.  Miridae)  nuisibles  aux 
Quinquinas  du  Cameroun  français.  J.  Agric.  trop,  et  Bot.  appl., 
Paris,  1956,  3,  9-10,  pp.  512-540,  4  pl.  hors  texte. 

H.  Bertrand,  Directeur  adjoint  à  l’Ecole  des  Hautes  Études.  —  Récoltes 
de  Coléoptères  aquatiques  (Hydrocanthares)  dans  les  massifs  mon¬ 
tagneux  de  la  Grèce  ;  observations  écologiques.  Bull.  Soc.  Zool . 
France,  81,  5-6,  1956  [1957],  pp.  323-338. 

—  Récoltes  de  Coléoptères  aquatiques  (Hydrocanthares)  dans  les  massifs 

montagneux  de  l’Espagne  ;  observations  écologiques  (3e  note). 
Bull  Ibid.,  82,  n°  2-3,  1957,  pp.  149-157. 

—  Captures  et  élevages  de  larves  de  Coléoptères  aquatiques  (17e  note). 

Bull.  Soc.  Entom.  Fr.,  Paris,  61,  7-8,  1956. 

—  10  Coléoptères  aquatiques  de  Calabre.  — -  XX.  Coleoptera  —  Ricerche 

Zoologiche  sid  Massiccio  del  Pollino  (Luciania-Calabria).  Ann. 
Istituto  Mus.  Zool.  Univ.  Napoli,  8,  4,  1957,  pp.  1-16. 

Acquisitions  nouvelles.  — •  Abondant  matériel  fixé  d’Hémiptères  Hété- 
roptères  d’Afrique  tropicale,  récolté  en  basse  Côte  d’ivoire  par 
M.  N.  Halle,  correspondant  du  Muséum. 

Collections  importantes  de  Coccidae  africains,  d’Hétéroptères  Anthoco- 
ridae  corticoles  et  nidicoles  de  Côte  d’ivoire,  Cameroun,  Moyen 
Congo  ;  Hyménoptères  Chalcidoideae  de  divers  continents  ;  nom¬ 
breux  insectes  nuisibles  aux  principales  cultures  des  régions  tro¬ 
picales. 


Zoologie  :  Vers  et  Crustacés. 

L.  Fage,  Professeur  honoraire,  Membre  de  l’Institut.  — •  Pycnogonides. 

Galathea  Report,  2,  1957,  pp.  167-181,  22  fig.,  1  carte. 

M.  Vachon,  Professeur.  —  Quelques  remarques  préliminaires  sur  les 

Pseudoscorpions  des  îles  du  Cap-Vert.  Comm.  Biol.,  Soc.  Sc.  Fen- 
nica,  15,  n°  20,  1956,  9  p.. 

—  Remarques  sur  les  Chernetidae  (Pseudoscorpions)  de  la  faune  britan¬ 

nique.  Ann.  Mag.  nat.  History,  sér.  12,  10,  1957,  pp.  389-394. 

—  Sur  de  nouveaux  caractères  familiaux  et  génériques  chez  les  Scorpions. 

Proceedings  XIV  International  Congress  of  Zoology,  Copenhagen, 
1953.  Copenhagen,  1956. 

—  The  Biology  of  Scorpions.  Journ.  Bombay  Nat.  Hist.  Soc.,  54,  n°  1 , 

déc.  1956,  pp.  128-139,  17  fig.,  1  pl. 

—  La  régénération  appendiculaire  chez  les  Scorpions.  C.  R.  Ac.  Sc., 

244,  1957,  pp.  2556-2559,  1  fig. 


—  29  — 


—  Notes  biologiques  sur  quelques  Scorpions  en  captivité  (jeûne,  sommeil, 

reproduction).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  1,  1957, 
pp.  83-87. 

— ■  Les  Scorpions.  Animaux  fluorescents.  La  Nature,  n°  3269,  sept.  1957, 
pp.  346-347,  1  fig. 

—  Remarques  sur  la  morphogénèse  au  cours  de  la  régénération  des 

pattes  chez  les  araignées.  Proceedings  XIV  International  Congress 
of  Zoology,  Copenhagen,  1953.  Copenhagen,  1956. 

—  Les  tendances  actuelles  de  la  Biogéographie  en  France  vues  par  un 

systématicien.  C.  R.  Soc.  Biogéogr.,  n°  292,  1956,  pp.  116-124. 
M.  André,  Sous-Directeur.  —  La  faune  acarologique  du  sol  des  forêts. 

C.  R.  82e  Congrès  des  Sociétés  Savantes,  Bordeaux,  1957,  p.  103. 
J.  Forest,  Assistant.  ■ — ■  Mise  au  point  sur  les  Brachynotus  de  Méditer¬ 
ranée  et  d’Afrique  occidentale  :  Brachynotus  sexdentatus  Risso  et 
Brachynotus  atlanticus  nov.  sp.  Bull.  I.F.A.N.,  19,  sér.  A,  n°  2, 
1957,  pp.  501-510,  14  fig. 

— -  Une  réunion  carcinologique  à  Barcelone.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér., 
29,  n°  5,  1957,  pp.  421-427. 

• — -  Sur  la  validité  et  le  nom  des  deux  espèces  d’ Atelecyclus  { Crustacea 
Decapoda  Brachyura).  Ibid.,  n°  6,  pp.  469-474. 

—  Crustacés  Décapodes  recueillis  au  cours  de  la  croisière  du  «  Professeur 

Lacaze-Duthiers  »  au  large  des  côtes  d’Algérie  (juin-juillet  1952). 
—  Replantia.  Vie  et  Milieu,  2,  suppl.  6,  1957,  pp.  117-120. 

D.  Guinot,  Assistante.  —  Sur  une  collection  de  Crustacés  Décapodes 
Brachyoures  ( Portunidae  et  Xanthidae)  de  l’île  Mayotte.  I.  Portunus 
( Hellenus )  mariei  sp.  nov.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  6, 
1957,  pp.  475-484. 

Fr.  Grandjean,  Membre  de  l’Institut.  —  Les  stases  du  développement 
ontogénétique  chez  Balaustium  florale  (Acarien,  Erythroïde).  Pre¬ 
mière  partie.  Ann.  Soc.  Ent.  France,  125,  1956  [1957],  pp.  135-152, 
5  fig. 

—  Observations  sur  les  Oribates  (37e  sér.).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér., 

29,  n°  1,  1957,  pp.  88-95,  2  fig. 

—  Belorchestes  gebennicus  n.  sp.,  nouvel  Oribate  sauteur.  Ibid.,  n°  2, 

pp.  148-155,  2  fig. 

— •  Observations  sur  les  Galumnidae  (3e  sér.)  (Acariens,  Oribates).  Rev. 
Fr.  Ent.,  24,  fasc.  2,  1957,  pp.  109-120,  3  fig. 

—  Galumnidae  sans  carènes  lamellaires  (Acariens,  Oribates),  2e  sér.. 

Bull.  Soc.  Zool.  France,  82,  1957,  n°  1,  pp.  57-71,  5  fig. 

—  L’infracapitulum  et  la  manducation  chez  les  Oribates  et  d’autres 

Acariens.  Ann.  Sc.  Nat.  Zool.,  (11e  sér.),  1957,  pp.  233-281,  7  fig. 
• —  Observations  sur  les  Palaeacaroides  (4e  sér.).  Bull.  Mus.  Hist.  nat. 

(2e  sér.),  29,  n°  3,  1957,  pp.  213-220,  2  fig. 

M.  A.  Yandel,  Membre  de  l’Institut.  —  Essai  de  traduction  des  phé¬ 
nomènes  évolutifs  en  termes  ontogéniques.  Application  au  cas 
des  Oniscoïdes  (Isopodes  terrestres).  C.  R.  Ac.  Sc.,  244,  1957, 
pp.  979-984,  1  fig. 

—  Etude  d’une  espèce  polymorphe,  Porcellio  lamellatus  (Uljanin)  Budde- 

Lund,  suivie  de  considérations  sur  le  rôle  des  glandes  tégumentaires 


—  30  — 


chez  les  Isopodes  terrestres.  Bull.  Soc.  Zool.  France,  81,  n°  5-6, 
1956  (1957],  pp.  359-368,  3  fig. 

—  Les  Isopodes  terrestres  des  Açores.  Mém.  Mus.  Hist.  nat.  Série  A, 

Zoologie,  8,  fasc.  7,  pp.  249-264,  1  fig. 

—  Description  d’une  nouvelle  espèce  d ’ Armadillidium  [A.  pardoi  n.  sp.), 

provenant  du  Rif  (Crustacés,  Isopodes  terrestres).  Bull.  Mus.  Hist. 
nat.,  2^  sér.,  28,  n°  6,  1956  [1957],  pp.  533-536,  1  fig. 

—  Nouvelles  espèces  et  sous-espèces  appartenant  au  genre  Oritoniscus 

(Isopodes  terrestres).  Bull.  Soc.  Hist.  Nat.  Toulouse,  92,  fasc.  1-2, 
1957,  pp.  7-16,  6  fig. 

• —  Sur  une  nouvelle  espèce  de  Metoponorthus  appartenant  au  sous-genre 
Soteriscus  (Isopodes  terrestres).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29, 
n°  2,  1957,  pp.  159-162,  3  fig. 

—  Nouvelles  espèces  ou  sous-espèces  d’Oniscoïdes  endogés  appartenant 

à  la  faune  française.  Rev.  franç.  Entomologie,  24,  fasc.  2,  1957, 
pp.  121-128,  6  fig. 

■ —  Le  genre  Atlantidium  (Crustacés,  Isopodes)  ;  sa  genèse  ;  son  intérêt 
évolutif  et  biogéographique.  C.  R.  Ac.  Sc.,  245,  1957,  pp.  773-777, 
1  fig. 

—  Sur  une  nouvelle  espèce  d ’Halophiloscia  :  H alophiloscia  ( Stenophi - 

loscia )  bitschi  n.  sp.  et  son  intérêt  écologique  et  biogéographique 
(Crustacés,  Isopodes  terrestres).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29, 
n»  3,  1957,  pp.  231-234,  8  fig. 

Remy  (P.  A.).  —  Description  d’un  nouveau  Pauropode  de  Nouvelle- 
Calédonie.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  28,  n°  6,  1956  [1957], 
pp.  519-523,  3  fig. 

—  Palpigrades  et  Pauropodes  du  Natal  (récoltes  du  Dr.  R.  F.  Lawrence). 

Ibid.,  29,  n°  3,  1957,  pp.  221-225,  3  fig. 

J.-M.  Démangé,  Attaché.  ■ —  Etude  sur  Lithobius  troglodytes  et  ses  variétés 
et  description  de  deux  formes  nouvelles.  Notes  Biosp.,  11,  1956, 
pp.  107-121,  1  fig. 

—  Myriapodes  Diplopodes  du  Tchad  (A.E.F.)  nuisibles  au  cotonnier. 

Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  1,  1957,  pp.  96-105,  19  fig. 

—  Sur  un  nouveau  Myriapode  Diplopode  de  Côte  d’ivoire,  Peridontopyge 

vachoni  n.  sp.  Ibid.,  n°  2,  pp.  156-168,  6  fig. 

—  Contribution  à  la  faune  cavernicole  de  l’Ouest  de  la  France.  N.  Biosp., 

12,  1957,  pp.  25-28,  2  fig. 

—  Sur  quelques  Spirostreptides  de  Côte  d’ivoire  et  description  d’une 

sous-espèce  nouvelle.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  3,  1957, 
pp.  226-230,  10  fig. 

—  Spirostreptus  multisulcatus  Myriapode  nouveau  du  Tchad  (Diplopode 

Spirostreptide).  Ibid.,  n°  4,  pp.  323-327,  8  fig. 

J.  Denis,  Attaché.  —  Description  de  deux  Araignées  nouvelles  de  la 
Mer  Rouge.  Ibid.,  28,  n°  5,  1956,  pp.  446-449,  2  fig. 

—  Une  nouvelle  station  française  pour  Ostearius  melanopygius.  Entomol., 

13,  1957,  pp.  36-37. 

—  Zoologisch-systematische  Ergebnisse  der  Studienreise  von  H.  Janets- 

schek  und  W.  Steiner  in  die  spanische  Sierra  Nevada,  1954. 


—  31  — 


VII.  Araneae.  Sitz.  Osterr.  Akad.  wiss.,  Mathem.-naturw.  Kl.,  156, 
1957,  pp.  265-302. 

■ —  et  E.  Dresco.  - —  Araignées  cavernicoles  du  Maroc.  Notes  Biospéo- 
logiques,  12,  1957,  pp.  49-52,  3  fig. 

Ed.  Dresco,  Attaché.  —  Note  sur  quelques  Araignées  cavernicoles  du 
genre  Troglohyphantes  et  description  d’espèces  nouvelles.  Premier 
Congrès  Intern.  Spéléol.,  3,  Paris,  pp.  295-300,  8  fig. 

— -  Captures  d’ Araignées  en  Espagne  (Campagnes  biospéologiques  de  1952 
et  1954).  Famille  des  Agelenidae.  Spéleon,  7,  1956,  pp.  1-7,  3  fig. 
— -  Description  d’une  espèce  nouvelle  de  Tegenaria  et  remarques  sur 
Tegenaria  saeoa  Black  et  T.  africa  C.  K.  Ch  (Araneae,  Agelenidae). 
Vie  et  Milieu,  8,  fasc.  2,  1957,  pp,  211-220,  15  fig. 

—  Sur  la  capture  de  Meta  bourneti  Sim.  en  Bourgogne  (Araneae,  Argio- 

pidae).  Sous  le  plancher,  publ.  Spél.  Club  Dijon,  n°  2, 1957,  pp.  36-37. 

—  A  propos  de  Meta  bourneti  Sim.  (Araneae,  Argiopidae).  Studia  Spelaeo- 

logica,  Guigno,  1957,  pp.  83-90. 

Condé  (B.).  - — -  Protoures  et  Diploures  des  Açores  et  de  Madère.  Bull. 
Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  pp.  145-147,  1  fig. 

C.  Jubertjhie,  Attaché  du  C.N.R.S.  —  Une  nouvelle  espèce  d’Opilion 
Sironnidae  de  France  et  d’Espagne  :  Parasiro  coiffaiti  n.  sp. 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  28,  n°  4,  1956,  pp.  394-400,  2  pl. 

—  Présence  d’organes  de  stridulation  chez  deux  Nemastomatidae  (Opi- 

lionsj.  Ibid.,  2e  sér.,  29,  n°  3,  pp.  210-212,  2  fig. 

—  Développement  de  deux  Opilions  Phalangiidae,  Odiellus  gallicus 

E.  Simon,  et  Homalenotus  quadridentatus  Cuvier.  C.  R.  Ac.  Sc., 
244,  1957,  pp.  2747-2750. 

Collections  reçues  : 

Myriapodes  :  Caroline  du  Sud  (M.  Crabill)  ;  S.  Paulo  (Schubart). 
Arachnides  :  A. O. F.  (H.  Bertrand)  ;  Mahé,  Seychelles  (André  Deihomme, 
Agent  consulaire  de  France). 

Crustacés  :  Décapodes,  Auray  (R.  Bourdon)  ;  Concarneau  (J.  Forest)  ; 
B.  de  Saint-Malo  (Postel)  ;  Catalogne  (O.R.S.T.O.M.).  —  Copé- 
podes  :  Provenances  diverses  (Cl.  Delamare-Deboutteville)  ; 
Sénégal  (Th.  Monod)  ;  Vancouver  (R.  U.  Gooding). 

Annélides  Polychètes  :  Dakar,  Pointe  Bernard,  Baie  de  Hann  (M.  Sourie)  ; 
golfe  de  Guinée  (Coll.  Calypso,  det.  P.  Fauvel  :  140  espèces). 


Malacologie. 

E.  Fischer-Piette,  Professeur.  —  Sur  les  progrès  des  espèces  septen¬ 
trionales  dans  le  bios  intercotidal  ibérique  :  situation  en  1956- 
1957.  C.R.A.S.,  245,  1957,  pp.  373-375. 

- —  Sur  un  Donax  récolté  par  M.  Sourie  au  Sénégal.  Journ.  de  Conchyl., 
97,  1957,  pp.  63-66,  9  fig. 


—  32  — 


—  et  M.  Prenant.  — •  Quelques  données  écologiques  sur  les  Cirripèdes 

intercotidaux  du  Portugal,  de  l’Espagne  du  Sud  et  du  Nord  du 
Maroc.  Bull.  Centre  Études  et  Rech.  Sc.  Biarritz,  n°  3,  1957, 
pp.  361-368. 

—  et  B.  S.  Kisch.  —  Sur  la  distribution  de  Monodonta  colubrina  Gould, 

espèce  nouvelle  pour  la  faune  française.  Journ.  de  Conchyl.,  97, 
1957,  pp.  25-32. 

—  W.  H.  Bishop,  D.  J.  Crisp  et  M.  Prenant.  —  Sur  l’écologie  des 

Cirripèdes  de  la  côte  atlantique  française.  Bull.  Inst.  Océanogr., 
n°  1099,  1957,  12  p. 

G.  Ranson,  Sous-Directeur.  - — -  Planorbes,  Bulins  et  Lymnées  de  Mada¬ 
gascar.  Rapport  à  la  Conférence  Africaine  sur  la  Bilharziose. 
Brazzaville,  26  nov.-8  déc.  1956.  Organisation  Mondiale  de  la  Santé, 
WHO-Bil.  Conf.  -34. 

—  Observations  sur  la  répartition  géographique  de  3  Planorbes  d’Afrique 

occidentale.  Ibid.,  WHO-Bil.  Conf.-bo. 

• —  Observations  sur  la  répartition  géographique  de  trois  autres  Planorbes 
africains  du  genre  Biomphalaria  de  l’Afrique  du  Sud  et  du  Lac 
Albert.  Ibid.,  WHO-Bil.  Conf.- 58. 

A.  Franc,  Sous-Directeur.  — •  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  de 
l’Archipel  Néo-Calédonien.  Mémoires  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  N.  S., 
sér.  A,  Zool.,  13,  1956,  pp.  1-200,  24  pl. 

G.  Cherbonnier,  Assistant.  • — ■  Ophiures  rares  ou  nouvelles  des  côtes 
de  Sierra  Leone.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  2,  1957, 
pp.  163-171,  fig.  1-3. 

— ■  Paysages  marins.  Naturalia,  n°  46,  juillet  1957,  pp.  19-28,  19  photos 
dont  12  en  couleurs. 

• —  Une  Ophiure  nouvelle  de  Méditerranée  :  Amphiura  apicula  n.  sp. 
Vie  et  Milieu,  8,  2,  1957,  pp.  200-204,  fig.  1-3. 

—  Une  nouvelle  Holothurie  dendrochirote  de  Méditerranée  :  Ludwigia 

petiti  n.  sp.  Ibid.,  3,  1957,  fig.  1-3. 

- — -  Les  Echinodermes  de  Banyuls.  Ibid. 

J.-M.  Gaillard,  Assistant  et  A.  Tixier-Durivault.  —  Anatomie  ani¬ 
male  et  dissection,  375  p.,  242  fig.  Ed.  Vigot,  Paris,  1957. 

A.  Tixier-Durivault,  Chargée  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Les  Alcyon- 
naires  du  Muséum.  I.  Famille  des  Alcyoniidae.  4.  Genre  Lobo- 
phytum.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  28,  n°  6,  1956  [1957], 
pp.  541-546. 

—  et  M.  Prevorsek.  —  Validité  du  genre  Spongodes  Lesson  1831.  Bull. 

Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  n°  2,  pp.  172-179. 

—  — -  Révision  de  la  famille  des  Nephtheidae.  I.  Le  genre  Spongodes 

Lesson  1831.  Inst.  Roy.  Sci.  Nat.  Belgique  (sous  presse). 

—  et  J.-M.  Gaillard.  — •  Voir  J.-M.  Gaillard. 

M.  Prevorsek  et  A.  Tixier-Durivault.  —  Voir  A.  Tixier-Durivault. 
I.  Marche-Marchad.  —  Description  de  5  Gastéropodes  nouveaux  de 
la  côte  occidentale  d’Afrique.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  2e  sér., 
29,  n°  2,  1957,  pp.  200-205. 


—  33  — 


—  Nouveau  catalogue  de  la  collection  des  Mollusques  testacés  marins 

d’Afrique  occidentale.  I.F.A.N.  (1957). 

A.  Pruvot-Fol.  —  Révision  de  la  famille  des  Phyllidiadae.  Journ.  de 
Conchyl.,  96,  1956,  pp.  55-80. 

—  Les  Arminiadae  (Pleurophyllidiadae  ou  Diphyllidiadae  des  anciens 

auteurs).  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  27,  1955,  pp.  462-464. 

—  Note  à  propos  de  l’Acteon.  Bull.  Soc.  zool.  France,  80,  1955,  pp.  301-307. 

—  Note  sur  deux  Nudibranches  attribués  à  la  famille  des  Polyceradae. 

Ibid.,  pp.  350-359. 

— -  Récoltes  d’échantillons  zoologiques  en  plongée.  Ibid.,  81,  1956, 
pp.  393-395. 

—  Diagnose  d’une  Elysie  peut-être  nouvelle  de  la  Méditerranée.  Bull. 

Mus.  Nat.  Hist.  nat.,  29,  2e  sér.,  1957,  pp.  337-339. 

Ed.  Salmon.  —  Catalogue  des  Strophocheilidae  existant  au  Muséum. 
Journ.  de  Conchyl.,  1956,  fasc.  3,  pp.  129-137. 

Collections  reçues.  —  Les  Rissoa  de  la  collection  Staadt.  Lot  de  Mol¬ 
lusques  de  Cholon,  collectés  en  1949  par  M.  T.  T.  Ngoc  (don  de 
M.  Ph.  Dollfus) .  Murex  bourgeoisi  var.  quadrifons,  venant  de 
l’Archipel  de  Los  en  Guinée,  (don  de  M.  Guilbert).  Rulins  du  Sud 
Rrésil,  don  de  M.  C.  Biezanko  (de  Pelotas  Brésil).  Un  lot  de  Pla- 
norbes  du  Pérou  (3.900  m.),  don  de  M.  de  Macedo.  Un  lot  de 
Mollusques  marins  actuels  et  quaternaires  de  Dakar,  Lagos,  etc. 
et  les  types  et  paratypes  de  M.  Nickles.  Lot  de  Mollusques  d’A.O.F. 
(types  et  paratypes  de  M.  Marche-Marchad).  Un  lot  de  de  valves 
droites  et  gauches  de  V asconiella  jefjreysiana  P.  Fischer  d’Hendaye, 
don  de  M.  Kisch.  Echinodermes  de  Sierra  Leone,  M.  Alan  Long- 
hurst.  Echinodermes  de  Madagascar,  M.  Millot.  Echinodermes 
d’Afrique  du  Sud,  M.  Day.  Echinodermes  de  la  «  Calypso  »  du 
golfe  de  Guinée.  Alcvonnaires  d’Afrique  du  Sud,  M.  Day.  Mol¬ 
lusques  fluviatiles  de  Madagascar,  M.  Brygoo.  Mollusques  ter¬ 
restres  et  fluviatiles  de  Guinée  et  côte  d’ivoire,  M.  Bertrand. 
Mollusques  fluviatiles  du  Congo  Belge  et  Afrique  Équatoriale 
française,  M.  Ranson.  Mollusques  marins  d’Espagne,  Portugal 
et  Maroc,  M.  E.  Fischer. 

PÊCHES  ET  PRODUCTIONS  COLONIALES  d’oRIGINE  ANIMALE. 

Th.  Monod,  Professeur.  —  Les  grandes  divisions  chorologiques  de 
l’Afrique.  Commission  pour  la  Collaboration  Technique  en  Afrique, 
publ.  n°  24,  London,  1957,  147  p.,  3  pl.  (dont  2  cartes). 

P.  Budker,  Sous-Directeur.  —  Coll.  «  Le  Monde  Sous-Marin  ».  Les  Edi¬ 
tions  Prisma,  Paris,  1957,  559  p.,  fig.  (art.  Cétacés  et  Sélaciens). 
M.  Blanc,  Assistant,  et  J.  Daget.  — -  Les  eaux  et  les  poissons  de  Haute- 
Yolta.  Mémoires  I.F.A.N.,  Dakar,  1957,  n°  50,  pp.  99-169,  30  fig., 
4  pi. 

—  et  P.  Paulian.  —  Poissons  des  Iles  Saint-Paul  et  Amsterdam.  Mémoires 

Inst.  Scient.  Madagascar,  1957,  sér.  F,  1,  pp.  325-335,  pl.  XVIII- 
XX. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958.  3 


—  34  — 


—  et  F.  cI’Aubenton.  — -  Compte  rendu  sommaire  d’une  seconde  mission 

hydrobiologique  en  Haute-Volta  (15  février-17  avril  1957).  Méde¬ 
cine  Tropicale,  Marseille,  1957,  vol.  17,  n°  3,  pp.  412-415. 

—  —  Sur  une  seconde  mission  relative  à  la  lutte  contre  l’onchocercose 

en  A. O. F.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  s.,  1957,  29,  3,  pp.  256-259. 

- -  M.  Ovazza  et  M.  Vaiade.  —  Recherches  sur  la  prophylaxie  de 

l’onchocercose.  I.  Etude  hydrobiologique  de  la  Bougouri-Bâ  et 
essais  de  désinsectisation.  Bulletin  I.F.A.N.  (sous  presse). 

Y.  Plessis,  Assistant.  —  Note  sur  le  contrôle  de  la  salinité  en  milieu 
marin  artificiel.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  2e  s.,  28,  6,  1956, 
pp.  583-589,  3  fig. 

—  Aquariums  marins.  Atomes,  Paris,  n°  136,  août-septembre  1957, 

pp.  277-281,  10  fig. 

—  Les  fiches  signalétiques  de  Science  et  Nature.  Science  et  Nature,  Paris, 

n°  23,  septembre-octobre  1957,  p.  19  ;  n°  24,  5  p.,  9  fig. 

F.  d’AuBENTON,  Attaché  de  Recherches  au  C.N.R.S.  —  Voir  M.  Blanc. 
— -  et  J.  Daget.  —  Développement  et  morphologie  du  crâne  d 'Heterotis 
niloticus  Ehr.  Bulletin  I.F.A.N.,  sér.  A,  1957,  19,  n°  3,  pp.  881-936, 
31  fig. 

E.  Postel,  Directeur  de  Recherches  à  l’O.R.S.T.O.M.  —  Une  nouvelle 
station  à  Hemichromis  bimaculatus  en  Afrique  du  Nord  :  la  mare 
de  Kebili  en  Tunisie.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  s.,  1957,  29, 
2,  pp.  143-144,  1  carte,  bibliogr. 

- — •  Premières  observations  sur  les  fonds  à  praires  [Venus  verrucosa )  de 
la  Baie  de  Saint-Malo.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  1957,  29,  6. 

—  La  Pêche  Maritime  en  Tunisie.  V.  Pêche  aux  thons.  La  Pêche  Mari¬ 

time,  n°  951,  1957,  pp.  249-250,  1  carte,  bibliogr. 

- —  Id.  VI.  Pêche  aux  crustacés.  Ibid.,  n°  952,  1957,  pp.  298-299,  1  carte, 
bibliogr. 

—  Id.  VII.  Pêche  dans  les  lacs.  Ibid.,  n°  953,  1957,  pp.  318-320,  3  cartes, 

2  fig.,  bibliogr. 

—  Id.  VIII.  Pêche  aux  éponges.  Ibid.,  n°  955,  1957,  pp.  441-443,  1  carte, 

bibliogr. 

—  Pêche  aux  éponges  (Aperçu  sur  la  Tunisie).  Naturalia,  n°  41,  1957, 

pp.  5-7,  5  fig. 

—  Le  Thon  rouge.  Ibid.,  n°  43,  1957,  pp.  17-23,  1  carte,  7  fig. 

—  Instantanés  de  Nossi-Bé.  Geographia,  74,  1957,  pp.  13-20,  1  carte, 

16  fig. 

J.  Plessis.  —  Observations  sur  la  reproduction  de  Phyllodoce  mucosa 
Oerstedt  (Annélide  Polychète).  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  s.,  29, 
4,  1957,  pp.  340-344,  î  fig. 

—  et  Y.  Plessis.  —  Note  écologique  sur  une  Némerte  :  Cerebratulus 

marginatus  Renier  (1807).  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  81,  2-3,  1957, 
pp.  164-168,  1  fig. 

Collections  reçues.  —  Poissons  de  l’Ile  de  la  Réunion  (coll.  E.  Postel), 


35  — 


Laboratoire  cT Helminthologie  et  de  Parasitologie  comparée 
de  V  École  Pratique  des  Hautes  Études. 

R.  Ph.  Doi.i.fus,  Directeur.  —  Un  Diplotriaena  de  Galliforme  (N ematoda 
Filarioidea).  Ann.  Parasitol.  hum.  et  comp.,  31,  n°  5,  1956,  pp.  663- 
664,  fig.  1-3,  distribué  21-2-1957. 

- —  Sur  trois  Distomes  ( Telorchis ,  Opisthioglyphe,  Astiotrema )  de  cou¬ 
leuvres  du  genre  Natrix  Laurenti  1768.  Ibid.,  32,  n°  1-2,  avril  1957, 
pp.  41-55,  fig.  1-6. 

—  Les  Dicrocoeliinae  d’oiseaux  décrits  ou  mentionnés  en  1900  par  Alcide 

Railliet  et  quelques  autres.  Ibid.,  32,  n°  4,  pp.  369-384,  fig.  1-16. 

—  Crustacés  Décapodes  intéressant  la  faune  atlantique  du  Maroc  récoltés 

par  le  «  Michael  Sars  »  et  étudiés  par  E.  Sivertsen  et  L.  B.  Hol- 
thuis  (Bergen,  15-2-1956).  C.  R.  Séances  Soc.  Sci.  Phys,  et  Nat. 
Maroc,  1956,  22,  n°  7,  pp.  134-135. 

—  Quelques  poissons  Téléostéens  marins  récemment  entrés  dans  la  col¬ 

lection  de  l’Institut  Scientifique  Chérifien.  Ibid.,  1957,  23,  n°  6, 
p.  113. 

—  Le  genre  Centrorhynchus  Lühe  (1911)  ( Acanthocephala-Polymorphidae )• 

Note  rectificative.  Bull.  I.F.A.N.,  sér.  A,  19,  n°  2, 1957,  pp.  412-416- 
■ — •  Présence  accidentelle  d’une  larve  de  Cestode  Tétrarhynque  chez  un 
Ophidien  terrestre  d’Algérie.  Arch.  Inst.  Pasteur  d'Algérie,  35, 
n°  2,  1957,  pp.  70-72,  fig.  1-2. 

—  Miscellanea  helminthologica  maroccana.  XIX.  Nouvelles  récoltes 

d’ Oochoristica  chez  des  Sauriens  du  Maroc.  XX.  Contribution  à 
la  connaissance  des  N ematotaenia.  XXL  Quelques  Cestodes  d’Oti- 
diformes,  principalement  d’Afrique  du  Nord.  Répartition  géo¬ 
graphique  des  Cestodes  d’Otidiformes.  XXII.  Annotations  au  sujet 
de  divers  Acanthocéphales  dont  il  a  été  question  dans  Miscellanea 
Helminthologica  Maroccana  I  (1951)  et  XI  (1953).  Arch.  Inst. 
Pasteur  Maroc,  5,  n°  7,  1957,  pp.  272-407,  fig.  1-11,  1-16,  1-50. 

—  Que  savons-nous  sur  la  spécificité  parasitaire  des  Cestodes  Tétra- 

rhynques  ?  Premier  Symposium  sur  la  spécificité  parasitaire  des 
parasites  de  Vertébrés,  Neuchâtel,  15-18  avril  1957,  pp.  255-258. 

—  et  Mme  Yvonne  Campana-Rouget.  —  Helminthes  trouvés  dans  le 

tube  digestif  de  Coelacanthes,  aux  Comores,  par  le  Dr  Jacques 
Millot,  en  septembre  (1953  et  1954).  Mém.  Inst.  Scient.  Madagas¬ 
car,  sér.  A,  11,  n°  1,  pp.  33-41,  fig.  1-18  (paru  le  1-3-1957). 

—  et  Alain  G.  Chabadd.  —  Phénomènes  de  convergence  chez  les  Spiru- 

rides,  en  particulier  les  sous-familles  Habronematinae  Chitwood 
et  Wehr  1932  et  Schistorophinae  L.  Travassos  1918  ;  leur  impor¬ 
tance  pour  une  classification  naturelle  des  Spirurides  ( Nematoda 
parasitica ).  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  82,  n°  1,  1957,  pp.  88-102. 
- Miscellanea  helminthologica  maroccana  XXIII.  Nématodes  d’Oti- 


—  36 


diformes.  Arch.  Inst.  Pasteur  Maroc,  5,  n°  7,  1957,  pp.  408-446, 
fig.  1  A-2. 

—  A.  G.  Chabaud  et  Y.  Golvan.  —  Helminthes  de  la  région  de  Banyuls. 

—  V.  Nouveau  Distome  Aphalloides  coelomicola  n.  gen.  n.  sp.  de 
la  cavité  générale  d’un  Gobius  d’eau  saumâtre.  Ann.  Parasitai, 
hum.  et  comp.,  32,  n°  1-2,  1957,  pp.  28-40,  fig.  I-VIII. 

—  et  Jacques  Nouvel.  —  Une  énigme  pour  la  spécificité  parasitaire  et 

la  biogéographie  :  le  cas  d’ Achillurbainia  ( Trematoda  Digenea). 
Premier  Symposium  sur  la  spécificité  parasitaire  des  parasites  de 
Vertébrés,  Neuchâtel,  15-18  avril  1957,  pp.  222-229. 

Alain  G.  Chabaud,  Directeur-adjoint.  —  Nématodes  parasites  d’oiseaux 
en  Tunisie.  Collection  C.  Vermeil.  Arch.  Inst.  Pasteur  Tunis, 
34,  pp.  155-166,  fig.  1-5. 

—  Revue  critique  des  Nématodes  du  genre  Quilonia  Lane  1914  et  du 

genre  Murshidia  Lane  1914.  Ann.  Parasitai,  hum.  et  comp.,  32, 
1957,  pp.  98-131,  fig.  1-14. 

—  Synonymie  de  Dipetalonema  Blanci  et  de  Litomosa  vite.  Ibid.,  Notes 

et  informations,  pp.  342-343. 

- — •  Notes  sur  les  Nématodes  du  genre  Desmidocercella.  Ibid.,  pp.  343-347. 

—  Spécificité  paraistaire  chez  les  nématodes  parasites  de  Vertébrés. 

Premier  Symposium  sur  la  spécificité  parasitaire  des  parasites  de 
Vertébrés,  Neuchâtel,  15-18  avril  1957,  pp.  230-243. 

—  Sur  la  systématique  des  Nématodes  du  sous-ordre  des  Ascaridina 

parasites  de  Vertébrés.  Bull.  Soc.  Zool.  France,  31, 1957,  pp.  243-253, 
fig.  1. 

• —  et  Yves  Golvan.  —  Megalobatrachonema  Campanae  n.  sp.  [N ematoda 
Kathlaniinae )  parasite  de  tritons  de  la  région  parisienne.  Ann. 
Parasitai,  hum.  et  comp.  32,  1957,  pp.  243-263,  fig.  1-3. 

- Miscellanea  Helminthologica  Maroccana  XXIV.  Nématodes  para¬ 
sites  de  Lézards  de  la  forêt  de  Nefifik.  Arch.  Inst.  Pasteur  du  Maroc, 
5,  1957,  pp.  447-469,  fig.  1-6. 

—  et  S.  Gretillat.  —  Carmyerus  Dollfusi  n.  sp.  (Trematoda  Gastro- 

thylacidae),  parasite  des  bovidés  à  Madagascar.  Ann.  Parasitai, 
hum.  et  comp.,  32,  1957,  pp.  56-70,  fig.  1-9. 

—  et  M.  Rougeaux.  —  Remarques  sur  la  dentition  de  Syngamus  trachea 

(Montagu)  et  sur  la  place  systématique  des  Syngames.  Ibid., 
pp.  264-266,  fig.  1. 

Cl.  Dupuis,  Chef  de  Travaux.  — -  Sur  les  principes  d’une  codifica¬ 
tion  de  la  terminologie  anatomique  et  morphologique  relative  aux' 
insectes  et  quelques  questions  annexes  de  nomenclature.  Beitràge 
zur  Entomologie,  Berlin,  7,  Nr  1-2,  1957,  pp.  1-16  (en  français, 
résumés  allemand  et  russe). 

—  Contributions  à  l’étude  des  Phasiinae  cimicophages  ( Diptera  Larvae- 

voridae).  XIX.  Étude  de  Cylindromyia  pilipes  (Lw)  s.  str.  Cahiers 
des  Naturalistes,  Bull.  N.  P.,  n.  s.,  13,  1957,  fasc.  1,  pp.  9-22. 


—  37  — 


—  Développement  expérimental  de  larves  de  Phasiinae  (Diptera  Larvae- 

voridae)  chez  un  hôte  non  spécifique.  C.  R.  Acad.  Sc.,  245,  1957, 
n°  18,  pp.  1579-1580. 

—  Variations  convergentes  ou  comparables  de  certains  caractères  des 

Tachinaires,  notamment  des  Phasiinae  ( Dipt .  Larvaevoridae )  ;  leur 
signification  taxonomique  différente  selon  les  lignées.  Proc. 
XIV  Intern.  Congress  of  Zool.  (Copenhagen,  1953),  pp.  474-476. 

—  Importance  taxonomique  des  genitalia  femelles  des  Hémiptères  Hété- 

roptères.  Ibid.,  pp.  489-491. 

- — •  et  Danile  Rapilly.  — -  Comptes  rendus  des  principales  excursions 
des  Naturalistes  Parisiens  en  1956.  Cahiers  des  Naturalistes,  Bull. 
N.  P.,  n.  s.,  12,  1956  [1957],  fasc.  4,  pp.  101-125. 


Physiologie  générale. 

M.  Fontaine,  Professeur.  —  L’étude  des  mécanismes  physiologiques 
des  migrations  et  le  Centre  d’Études  et  de  Recherches  scienti¬ 
fiques  de  Biarritz.  C.E.R.S.,  n°  3,  1957,  pp.  343-351. 

—  Pharmacodynamie  et  Physiologie  comparée.  Actualités  pharmaceu¬ 

tiques,  10e  série,  1957,  pp.  157-174. 

—  L.  Arvy  et  M.  Gabe.  —  Action  de  l’hyperthyroïdie  expérimentale 

sur  le  complexe  hypothalamo-hypophysaire  de  la  Truite.  Bull. 
Soc.  Zool.  France,  131,  1956,  p.  168. 

—  - -  Fonctionnement  thyroïdien  et  neuro-sécrétion  hypothalamique 

chez  la  Truite  ( Salmo  gairdnerii  Rich.).  J.  Physiol.,  49,  1957, 
pp.  685-697. 

—  et  Y.  A.  Fontaine,  Assistant.  — •  Activités  thyréotropes  différentes, 

en  fonction  de  la  température,  d’extraits  hypophysaires  de  Mammi¬ 
fères  et  d’un  Téléostéen.  C.  R.  Acad.  Sci.,  244,  1957,  pp.  2339-2341. 

—  —  Influence  de  l’origine  zoologique  des  substances  hypophysaires 

thyréotropes  sur  leur  activité  en  fonction  de  la  température. 
*  J.'  Physiol.,  49,  1957,  pp.  169-173. 

—  F.  de  la  Querrière  et  A.  Raffy.  • — -  Action  de  l’hypophysectomie 

sur  le  métabolisme  respiratoire  de  l’Anguille  Anguilla  anguilla  L. 
C.  R.  Soc.  Biol.,  151,  1957,  p.  232. 

—  et  J.  Leloup,  Assistant.  —  Sur  l’existence  de  différences  spécifique 

de  perméabilité  au  radioiode  des  hématies  de  divers  Poissons. 
J.  Physiol.,  49,  1957,  pp.  164-169. 

—  et  M.  Olivereau.  —  Interrénal  antérieur  et  smoltification  chez  Salmo 

salar.  Ibid.,  pp.  174-176. 

Y.  A.  Fontaine,  Assistant.  - — •  Diminution  du  pouvoir  thyréotrope  de 
l’hypophyse  après  thyroïdectomie  chez  un  Mammifère  (le  Rat) 
et  un  Téléostéen  (l’Anguille).  C.  R.  Ac.  Sc.,  245,  1957,  pp.  2538. 

R.  Boulouard.  —  Action  du  froid  sur  la  teneur  en  17-hydroxycorticosté 


—  38  — 


roïdes  du  sang  chez  le  Rat  et  le  Cobaye.  C.  R.  Soc.  Biol.,  151, 
n°  5,  1957,  p.  913. 

M.  Cléments.  —  The  proteolytic  activity  of  the  thyroid  and  other  tissues 
of  the  dogfish  Scyliorhinus  ( Scyllium )  canicula.  Bull.  Inst.  Océan., 
54,  n°  1091,  1957. 

F.  Lachiver.  —  Application  de  la  méthode  catalytique  au  microdosage 
de  l’iode  dans  les  milieux  biologiques.  Ann.  pharmac.  Fr.,  14, 
pp.  41-58. 

—  Relation  entre  la  teneur  en  127  I  et  le  rapport  monoiodotyrosine- 
diiodotyrosine  dans  la  thyroïde.  Son  influence  sur  la  nature  et  la 
vitesse  de  sécrétion  hormonale.  Étude  faite  chez  un  hibernant, 
le  Lérot  ( Elyomis  quercinus  L.)  à  l’aide  du  radioiode  131 1.  C.  R.  Soc. 
Biol.,  151,  1957,  p.  649. 

Mme  J.  Leloup-Hatey,  M.  Olivereau  et  Ch.  Kayser.  — •  L’activité 
de  la  thyroïde  chez  un  hibernant,  le  Lérot  (Elyomis  quercinus  L.) 
en  hiver  et  au  printemps.  Ibid.,  p.  653. 

Mme  J.  Leloup-Hatey.  —  Le  cholestérol  de  l’interrénal  antérieur  de 
quelques  Poissons  Téléostéens.  Bull.  Soc.  Chim.  biol.,  39,  1957, 
pp.  1311-1320. 

M.  Olivereau.  —  Radiothyroïdectomie  chez  l’Anguille  (Anguilla  an- 
anguilla  L.).  Arch.  Anat.  microsc.  Morph.  exp.,  46,  1957,  pp.  39-60. 

F.  de  la  Querrière  et  F.  Lachiver.  —  Mesure  in  vivo  de  la  radioactivité 
thyroïdienne  après  injection  d’iode  radioactif  131  1  chez  les  Colom- 
bidés.  Zeit.  f.  vergleich.  Physiol.,  40,  1957,  pp.  479-491. 


Paléontologie. 

C.  Arambourg,  Professeur  honoraire.  —  Sur  des  restes  à'Hipparion 
setifense  Pomel  des  calcaires  lacustres  de  Mascara  (Oran).  Bull. 
Soc.  Géol.  Fr.,  6,  1956  [1957],  pp.  817-827,  3  fig.,  1  pl. 

—  Observations  sur  ies  Gazelles  fossiles  du  Pléistocène  supérieur  de 

l’Afrique  du  Nord.  Bull.  Soc.  Hist.  Nat.  Afrique  du  Nord ,  48, 
1957,  pp.  49-81,  5  fig.,  2  pl. 

—  Discours  du  président  sortant.  Bull.  Soc.  Préh.  Fr.,  54,  1957,  pp.  3-4. 

—  Récentes  découvertes  de  Paléontologie  humaine  réalisées  en  Afrique 

du  Nord  française  (VAtlanthropus  de  Ternifine  —  l’Hominien  de 
Casablanca).  Proc.  Third.  Panafrican  Congress  on  Prehistory, 
Livingstone,  1955  (paru  à  Londres  en  1957),  pp.  186-194,  8  fig. 

—  La  Genèse  de  l'Humanité  (5e  édition).  Collection  Que  Sais-je  ?  Presses 

Universitaires  de  France,  Paris,  1957,  127  p.,  39  fig. 

J.  P.  Lehman,  Professeur.  —  Compléments  à  l’étude  des  genres  Ecrine- 
somus  et  Bobasatrania  de  Madagascar.  Ann.  Paléont.,  42,  1956 
[1957],  pp.  1-30,  6  fig.,  9  pl. 

—  Un  problème  non  résolu  :  l’origine  des  Vertébrés.  La  Nature,  n°  3265, 

pp.  174-177,  4  fig. 


39  — 


—  Les  Stégocéphales  sahariens.  C.  R.  Acad.  Sri.,  245,  1957,  pp.  551-552. 

—  Les  Stégocéphales  sahariens.  Ann.  Paléont.,  43,  1957,  pp.  137-146,  3  pl. 

—  L’évolution  de  la  Paléontologie  (leçon  inaugurale  du  14  décembre  1956). 

Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  1957,  pp.  363-376. 

—  Les  Vertébrés  inférieurs  triasiques  de  Madagascar.  Commission  Coopé¬ 

ration  Technique  en  Afrique  au  sud  du  Sahara,  Géologie  ;  C.  R.,  2, 
1957,  pp.  357-361. 

—  Traduction  de  E.  Stensiô  :  Les  Cyclostomes  fossiles  ou  Ostracodermes, 

1957.  Traité  de  Zoologie  de  P.  Grassé,  vol.  Poissons,  pp.  173-425. 

.1.  Sobsay,  Assistant  (en  collaboration  avec  M.  Casteras,  P.  Celet, 
J.  Debelmas,  etc.).  Lexique  stratigraphique  International.  Vol.  I. 
Europe,  fascicule  4a  :  France,  Belgique,  Pays-Bas,  Luxembourg; 
fascicule  4  a  VI  Crétacé.  Edition  C.N.R.S.,  1957,  403  p. 

—  Inocérames.  In  :  Mollusques  fossiles  du  Crétacé  de  la  Côte  occidentale 

de  l’Afrique,  du  Cameroun  à  l’Angola.  II.  Lamellibranches  (par 
E.  Dartevelle  et  S.  Freneix).  Ann.  Mus.  Roy.  Congo  Belge,  Sri. 
Géol.,  20,  1957,  pp.  56-61,  pl.  7,  35. 

—  Ammonites  du  Coniacien  de  la  Haute  Medjei'da  (Constantine,  Algérie). 

Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  7,  1957,  pp.  187-196,  2  fig.,  1  pl. 

R.  Lavocat,  Directeur  à  l’École  des  Hautes  Etudes.  —  La  faune  des 
Rongeurs  des  Grottes  à  Australopithèques.  Paleont.  Africana,  4, 
1956  [1957],  pp.  133-134. 

—  Sur  les  couches  à  Dinosauriens  de  Madagascar.  Commission  Coopé¬ 

ration  Technique  en  Afrique  au  sud  du  Sahara,  Géologie,  C.  R., 
pp.  363-364. 

—  L’œuvre  réfléchie,  témoignage  fondamental  de  l’entrée  en  scène  de 

l’humanité  dans  le  monde.  Les  Études  Philos.,  Act.  Congrès  Soc. 
Philos.  Langue  française,  n°  3,  pp.  149-152. 

R.  Hoffstetter,  Maître  de  Recherches  au  C.N.R.S.  — -  El  Ecuador  en 

el  Léxico  Estratigrafico  Interna cional.  Bol.  Inf.  Cienc.  Nac.,  Quito, 
9,  1957,  n»  82,  pp.  214-217. 

—  Un  Saurien  Hélodermatidé  ( Eurheloderma  gallicum  nov.  gen.,  nov.  sp.) 

dans  la  faune  fossile  des  Phosphorites  du  Quercy.  Résumé  dans 
C.R.S.Soc.  Géol.  France,  n°  13,  1957,  p.  258  (la  note  sera  publiée 
au  Bulletin). 

—  Quelques  observations  sur  les  Stégosaurinés.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist. 

Nat.,  29,  n°  6,  pp.  537-547. 

—  (en  collaboration  avec  H.  Fuenzalida,  G.  Cecioni,  etc.).  —  Lexique 

stratigraphique  international,  t.  V,  Amérique  latine  (direction 
R.  Hoffstetter),  fasc.  7,  Chili. 

S.  Freneix,  Chargée  de  recherches.  ■ — -  Sur  quelques  Lamellibranches  du 

Dévonien  et  du  Carbonifère  du  Bassin  de  Tindouf  et  du  Tafilet. 
Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  7,  1957,  pp.  31-44,  pl.  4  et  5. 

—  et  E.  Saurin.  —  Le  Miocène  de  Vermègues  (Bouches-du-Rhône). 

C.  R.  S.  Soc.  Géol.  Fr.,  n®  2,  1957,  pp.  25-28. 


—  40 


S.  Freneix  et  E.  Dartevelle.  —  Mollusques  fossiles  du  Crétacé  de 
la  Côte  occidentale  d’Afrique  du  Cameroun  à  l’Angola.  II.  Lamelli¬ 
branches.  Ann.  Musée  Roy.  Congo  Belge ,  Sciences  Géol.,  sér.  in-8°, 
20,  1957,  271  p.,  34  pl. 

S.  D’Assignies,  Attaché  de  Recherches.  — Vocabulaire  de  la  phylogénie. 

Revue  Questions  Scient.,  5e  série,  18,  pp.  239-262,  3  pl. 

R.  V.  Gabis,  Attachée  de  Recherches.  —  Étude  de  la  mandibule  humaine 
de  la  station  moustérienne  de  Petit-Puymoyen  (Charente).  Bull. 
Soc.,  Géol.  Fr.,  6,  1956  [1957],  pp.  1021-1028,  6  fig. 

D.  Heyler,  Attaché  de  Recherches.  —  Des  Ratraciens  vieux  de  250  mil¬ 
lions  d’années.  Science  et  Nature,  n°  24,  5  p.,  9  fig. 

—  Révision  des  Rranchiosaures  de  la  région  d’Autun.  Ann.  de  Paléon¬ 

tologie,  43,  1957,  pp.  45-111,  37  fig.,  12  pl. 

K.  Jouffroy,  Attachée  de  Recherches,  et  J.  Lessertisseur.  — ■  Parti¬ 

cularités  musculaires  de  l’avant-bras  et  de  la  main  d’un  Chimpanzé, 
Pan  troglodytes  (Owen).  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  29,  1957,  n°  2. 
J.  Roman,  Attaché  de  Recherches.  —  Les  dissymétries  des  Echinolampas 
fossiles  (Echinides  Exocycles  Cassiduloides).  Bull.  Soc.  Géol.  Fr., 
7,  pp.  67-82,  1  fig. 

Y.  Coppens,  Stagiaire,  de  Recherches.  —  La  céramique  soyeuse  dans  le 
sud  du  Morbihan.  Not.  Archéol.  Armor.  Ann.  de  Bretagne,  43,  1956 
[1957],  fasc.  1,  pp.  143-152,  3  fig. 

— ■  et  J.  Rriard.  —  Ripenne,  haches  et  objets  de  parure  de  l’âge  du 
Bronze  découverts  à  Jaulny  (Meurthe-et-Moselle).  Bull.  Soc.  Préhi. 
Fr.,  54,  fasc.  5-6,  pp.  324-328,  2  fig. 

—  Le  Paléolithique  armoricain.  Bull.  Soc.  Polymathique  du  Morbihan, 

1210e  séance,  pp.  42-43. 

F.  Ozansoy,  travailleur  libre.  —  Positions  stratigraphiques  des  formations 

continentales  du  Tertiaire  d’Eurasie  au  point  de  vue  de  la  chrono¬ 
logie  nordaméricaine.  Bull,  of  the  Min.  Bes.  a.  Explor.  Inst,  of 
Turkey,  n°  49,  1957,  pp.  11-28,  4  fig. 

—  Faunes  de  Mammifères  du  Tertiaire  de  Turquie  et  leurs  révisions  strati¬ 

graphiques.  Ibid.,  n°  49,  1957,  pp.  29-48,  2  pl.,  1  carte. 

L.  Beltan  (Mne),  Boursière  d’ Enseignement  supérieur  (3e  cycle).  Contri¬ 

bution  à  l’étude  des  Holostéens  du  Jurassique.  Diplôme  Et.  Sup., 
Faculté  des  Sciences,  Univers.  Paris. 

—  Étude  sommaire  d’un  moulage  naturel  de  la  cavité  crânienne  d’un 

Boreosomus  de  l’Eotrias  de  Madagascar.  C.  R.  Acad.  Sc.,  245, 
pp.  549-551. 

Bardot  (Mlle).  —  Description  de  quelques  Stégocéphales  de  la  Galerie 
de  Paléontologie  du  Muséum.  Diplôme  d’Ét.  Sup.,  Faculté  des 
Sciences,  Univers.  Paris. 

G.  Chateau  (Mlle).  —  Genres  Australosomus  et  Saurichthys  du  Sud  de 

Madagascar  comparés  à  ceux  du  Nord.  Ibid. 

M.  Laurain  (Mlle).  —  Étude  des  genres  Bobasatrania  et  Thomasinotus 

de  l’Eotrias  du  Sud  de  Madagascar.  Ibid. 


—  41  — 


F.  Lemaire  (Mlle).  — •  Étude  morphologique  de  quelques  Actinoptérygiens 
fossiles.  Ibid. 

M.  Nauche  (Mlle).  —  Trois  Ganoïdes  éotriasiques  du  Sud  de  Madagascar. 
Ibid. 

Collections  reçues  : 

Invertébrés  ;  moulage  d’un  Tryblydium  (échange  avec  le  musée  de 
Stockholm)  ;  collection  d’invertébrés  fossiles  de  Grignon  (don 
Dujardin)  ;  Polypiers,  Inocérames,  etc.  de  Madagascar  (don 
Collignon)  ;  Crustacés  de  Madagascar  (don  Germain),  etc. 

Vertébrés  :  moulages  d ’Osteoslraci  et  d’ Ichthyostegalia  (échange  avec  le 
Musée  de  Stockholm)  ;  moulage  d ’Eryops  (échange  avec  l’ American 
Muséum  of  Natural  History)  ;  Stégocéphales  sahariens  (don  Société 
CREPS  et  CPA)  ;  holotype  de  Protobatrachus  (spécimen  unique  ; 
seul  Proanoure  connu  don  de  M.  le  Professeur  Piveteau)  ; 
empreintes  de  pas  et  moulages  d’os  de  Reptiles  fossiles  du  Basu- 
toland  (don  Ellenberger)  ;  restes  de  Chéloniens  fossiles  (don 
Destombes)  ;  œuf  de  Dinosauriens  d’Aix-en-Provence  (don  Dughi)  : 
Plésiosaure  de  Madagascar  (don  Collignon)  ;  Phénacodontes  et 
Insectivores  de  Cernay  (don  Russell)  ;  Mammifères  aquitaniens 
de  Paulhiac  (don  Mlle  Jouffroy)  ;  Mammifères  oligocènes  de 
Limagne  (Bransat,  Saint-Gérand-le-Puy,  Montaigu-le-Blin,  etc.)  ; 
miocènes  des  faluns  de  l’Anjou  (Baugé)  ;  quaternaires  (Provence) 
(don  Ginsburg)  ;  moulages  de  Rhinocéridés  fossiles  des  Musées 
de  Bâle,  Bordeaux,  Lyon,  Marseille,  Toulouse,  etc.  (don  D’Assi- 
gnies)  ,  etc.  ;  Mammifères  Wurmiens  de  Seine-et-Marne  (don 
Coppens). 


Anatomie  comparée  des  Végétaux  vivants  et  fossiles. 

A.  Loubière,  Professeur.  — -  Contribution  à  l’étude  paléophytologique 
du  bassin  houiller  de  Saint-Perdoux.  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat., 
2®  sér.,  29,  1957,  p.  356. 

—  Observations  sur  un  Arthrosporé.  Bull.  Soc.  Linn.  Lyon,  n°  9,  1957, 

p.  262. 

Ed.  Boureau,  Sous-Directeur.  —  Anatomie  Végétale.  L’appareil  végétatif 
des  Phanérogames.  Tome  III,  pp.  i-vii,  525-753,  fig.  287-370  ; 
pl.  XIII-XXIII.  Les  Presses  Universitaires  de  France,  Paris,  1957. 
— •  A  propos  de  la  répartition  paléogéographique  des  Malpighiaceae. 
C.  R.  Soc.  Biogéogr.,  290,  1956,  p.  108. 

—  Sur  la  Dendrochronologie.  Ibid.,  292,  1956,  pp.  125-126. 

—  A  propos  de  l’origine  des  Flores  terrestres.  Ibid.,  294,  1957,  pp.  13-15. 

—  A  propos  de  la  répartition  paléogéographique  des  Dipterocarpaceae 

fossiles.  Ibid.,  296-297,  1957,  pp.  46-47. 

—  Paul  Becquerel.  Sa  vie,  son  œuvre.  Rev.  gén.  Bot.,  64,  1957,  pp.  133-140, 

1  pl.  h.  t. 


—  42  — 


—  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  (XXIII).  Sur  une  nouvelle  espèce 

de  bois  fossile  de  Sterculiaceae  récoltée  à  Ouaou  en  Namous  : 
Sterculioxylon  Freulonii  n.  sp.  Bull.  Must.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29, 
1957,  pp.  112-120,  2  fig.,  1  pl.  h.  t. 

—  P.  Claracq  et  F.  Nougarède.  —  Sur  la  Paléobotanique  et  la  strati¬ 

graphie  du  Bassin  de  Fort-Polignac  (Sahara).  C.  R.  Acad.  Sri., 
245,  1957,  pp.  544-545,  1  carte. 

Ch.  Ginieis,  Assistant.  —  Étude  morphologique  et  anatomique  des 
embryons  de  quelques  espèces  du  genre  Phœnix.  Bull.  Mus.  nat. 
Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  p.  439. 

Collections  reçues.  — -  Bois  fossiles  du  Secondaire  de  Madagascar  (Coll. 
Lavocat),  du  Maroc  (Coll.  Choubert),  du  Fuvélien  d’Espagne 
(Coll.  Lapparent). 


Phanérogamie. 

H.  Humbert,  Professeur,  Membre  de  l’Institut.  —  Un  curieux  Ceropegia 
(Asclépiadacées)  nouveau  de  Madagascar.  Bull.  Mus.  Hist.  nat., 
2°  sér.,  29,  6,  pp.  503-507,  1  pl. 

■ —  Sur  deux  Hydrocotyle  (Ombellifères)  d’Afrique  tropicale.  Bull.  Jard. 
Bot.  Etat,  Bruxelles,  1957. 

—  Notice  nécrologique  sur  Ch.  Killian.  C.  R.  Ac.  Sc.,  mai  1957. 

—  Notice  nécrologique  sur  R.  de  Litardière.  Ibid.,  décembre  1957. 
- — -  Parallélisme  entre  la  chorologie  des  Dendrosenecio  africains  et  celle 

des  Espeletia  américains.  C.  R.  8e  Congr.  Int.  Bot.,  Paris,  sect.  4, 
1957,  p.  105. 

—  Le  jardin  botanique  alpin  et  le  laboratoire  de  la  «  Jaysinia  »  à  Samoëns 

(Haute-Savoie)  (fondation  Cognacq-Jay),  station  écologique  placée 
sous  le  contrôle  scientifique  du  Muséum  national  d’ Histoire  natu¬ 
relle.  Publ.  du  Mus.,  17,  1957,  pp.  7-14,  2  pl. 

J.  Leandri,  Sous-Directeur.  — -  Euphorbiacées  malgaches  nouvelles  récol¬ 
tées  par  M.  R.  Capuron.  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  103, 1957,  pp.  604-608. 

—  Sur  quelques  témoins  de  la  végétation  primitive  du  versant  occidental 

des  hauts-plateaux  malgaches  (partie  centrale).  Bull.  Jard.  Bot. 
État,  Bruxelles,  27,  1957,  pp.  209-216,  1  pl. 

— •  Notes  systématiques  sur  les  Euphorbiacées-Phyllanthées  de  Madagas¬ 
car.  Mém.  Inst.  Scient.  Madag.,  sér.  B,  8,  1957,  pp.  205-261,  10  pl. 

—  Au  sujet  du  Fatoua  madagascariensis  J.  Leand.  (en  collaboration 

avec  J.  Bosser.  Natur.  malg.,  9,  1,  1957,  pp.  37-40,  1  pl. 

—  Les  espèces  malgaches  du  genre  Cleistanthus  Hook.  f.  (Euphorbiacées). 

Ibid.,  pp.  41-47. 

—  Quelques  galles  d’Euphorbiacées,  Moracées  et  Urticacées  malgaches. 

Ibid.,  pp.  49-52. 


—  43  — 


—  Sur  la  répartition  et  les  affinités  des  Thyméléacées  d’Indochine  orien¬ 

tale.  Proc.  8th  Pacific  sc.  Cong.,  Quezon,  4,  1957,  pp.  579-587. 

—  Comptes  rendus  des  séances  de  Taxinomie,  Systématique  et  Phylo¬ 

génie  des  Phanérogames.  C.  R.  8e  Congr.  Int.  Bot.,  Paris,  sect.  4, 
pp.  20-76  et  80-93. 

Mme  Tardieu-Blot,  Sous-Directeur.  — ■  Encore  deux  Asplénium  nouveaux 
de  Madagascar.  Natur.  malg.,  9,  1957,  pp.  31-35,  f.  1-9. 

—  Sur  un  Antigramma  de  Madagascar  et  sur  la  répartition  géographique 

des  genres  Antigramma  et  Schajfneria.  Ibid.,  1957,  pp.  29-32, 
f.  1-4. 

—  Sur  les  Athyrium  malgaches  du  sous-genre  Diplazium  ;  affinités  et 

description  d’espèces  nouvelles.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  29,  1957, 
pp.  289-293. 

—  Deux  Lonchitis  nouveaux  de  Madagascar.  Ibid.,  pp.  293-294. 

—  Le  genre  Ceterach  à  Madagascar.  Am.  fern  Journ.,  1957,  p.  000. 

—  Comptes  rendus  des  séances  de  Taxinomie,  Systématique  et  Phylo¬ 

génie  (Cryptogames  vasculaires).  C.  R.  8e  Congr.  Int.  Bot.,  Paris, 
sect.  4,  1957,  pp.  76-80. 

—  L’œuvre  botanique  de  la  France  en  Indochine.  Proc.  8th.  Pacific  sci. 

Congr.,  4,  1957,  pp.  545-553. 

P.  Jovet,  Sous-Directeur.  — •  Plantes  récoltées  en  Turquie  en  1956  par 
Hubert  de  Lesse.  Énumération.  Répartition  géographique.  Bull, 
soc.  Bot.  de  Fr.,  104,  1957,  pp.  298-320,  2  c.,  3  tx. 

— -  Activité  de  quelques  végétaux  en  1956.  Bulletin  du  C.E.R.S.,  Biarritz 
1-3,  1957,  pp.  369-394. 

—  C.  R.  de  la  Réunion  de  la  Soc.  Fr.  Sc.  Nat.  tenue  à  Paris  le  25  févr.  1956. 

Rev.  Gén.  des  Sc.,  113,  1956,  p.  112. 

—  Crocus  macrobolbos  Jovet  et  Gombault,  sp.  nov.  (diagnose  latine), 

in  Contr.  à  la  Connaissance  de  la  Flore  de  la  Djezireh  syrienne, 
par  R.  Gombault.  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  103,  n°  7-8,  1956. 

- —  Le  Galinsoga  aristulata  Bicknell  à  Biarritz  en  1956.  Bull.  C.E.R.S., 
Biarritz,  1,  2,  1956,  pp.  281-282. 

—  The  History  of  the  British  Flora.  A  factual  Basis  for  Phytogeography, 

by  H.  Godwin  (The  Univ.  Press,  Cambridge),  1956.  Rev.  Cyt.  et 
Biol.,  Vég.  18,  1,  1957,  pp.  455-459. 

—  Peucedanum  mucronatum  Thieb.  (emend.  R.  Gombault).  (Étude 

anatomique  et  morphologique  du  fruit),  in  R.  Gombault,  Notules 
sur  la  Flore  de  la  Syrie  et  du  Liban.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  104,  5-6, 
1957,  p.  289. 

—  et  R.  Willmann,  Technicien.  — -  Colloque  Intern.  sur  la  Contribution 

française  à  l’étude  de  la  Flore  nord-Américaine  de  1700  à  1850 
(tenu  du  11  au  14  sept.  1956  sous  les  auspices  du  C.N.R.S.).  Rev. 
Gén.  des  Sc.,  63,  nov.-déc.  1956,  pp.  322-323. 

- A.  Trécul,  botaniste  français  (1818-1896).  Biographie  sommaire. 

Voyage  en  Amérique  du  Nord  (1848-1850).  Coll,  intern.  C.N.R.S. 
Les  Bot.  français  en  Amér.  du  Nord  avant  1850,  1957,  pp.  83-106, 
1  pl.,1  carte. 


44  — 


P.  Jovet  et  G.  Aymonin,  Assistant.  - — -  Erica  vagans  L.  et  Daboecia 
cantabrica  (Huds.)  Koch,  bruyères  atlantiques  relativement  mon¬ 
tagnardes.  Plantes  de  montagne,  6-2,  22,  1957,  pp.  122-127,  2  fig. 

—  et  J.  M.  Turmel.  —  Comptes  rendus  des  séances  de  Phytogéographie 

(III.  Écologie  descriptive).  8e  Congr.  Ins.  Bot.,  Paris,  sect.  7, 
1957,  pp.  127-177. 

—  et  C.  Guinet.  —  Comptes  rendus  des  séances  sur  les  Jardins  bota¬ 

niques.  Ibid.,  sect.  26-11,  1957,  pp.  133-160. 

F.  Pellegrin,  Sous-Directeur  honoraire.  —  Voir  Aubréville. 

J.  Arènes,  Assistant.  —  Répartition  géographique  des  Malpighiacées 
vivantes  et  fossiles.  C.  R.  Séances  Soc.  Biogéogr.,  290,  1956,  pp.  81- 
108. 

— -  Les  Centaurées  de  la  sous-section  Jacea.  Systématique,  chorologie 
et  phylogénie.  Bull.  Jard.  Bot.  État,  Bruxelles,  27, 1957,  pp.  143-157. 

—  L’opinion  des  biogéographes  français  sur  les  frontières  biogéographiques 

en  Indo-Malaisie.  Proceed.  eighth  Pacif.  Sc.  Congress,  4,  1953, 
pp.  218-225,  1  carte  hors  texte. 

—  Pomptes  Rendus  des  séances  et  rapports  et  communications  déposés 

au  8e  Congrès  International  de  Botanique  —  Sous-section  4  B  : 
Chorologie  des  Unités  systématiques.  1957,  pp.  94-110. 

Mlle  M.  Keraudren,  Assistante.  —  Voir  Cavaco. 

G.  Aymonin,  Assistant.  —  Contribution  à  l’étude  de  Dapline  cneorum  L. 

(Thyméléacées)  :  Systématique,  chorologie,  synécologie.  Mém.  Dipl. 
Ét.  Sup.  , Paris,  1957,  ni  -f-  206  p.,  48  ill. 

—  Les  méthodes  de  sauvegarde  des  unités  taxinomiques  vivantes. 

Ibid.,  8  p. 

A.  Cavaco,  Chargé  de  Recherches  du  C.N.R.S.  — -  Deux  Monimiacées 
nouvelles  de  Madagascar  :  Tambourissa  Decaryana  Cavaco  et 
T.  Capuronii  Cavaco.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  29,  3,  1957,  pp.  287-288. 

—  Notes  synonymiques  sur  quelques  Tambourissa  (Monimiacées).  Bull. 

Soc.  Bot.  de  Fr.,  104,  1957,  pp.  162-164. 

■ —  Sur  les  Tambourissa  (Monimiacées)  de  Madagascar  et  des  Comores. 
Ibid.,  pp.  283-286. 

■ — •  A  new  combination  in  Ephippiandra  and  a  new  species  of  Tambourissa 
(Monimiaceae).  Kew  Bullet.,  2,  1957,  p.  228. 

—  Quelques  espèces  nouvelles  de  Madagascar  :  Monimiaceae  et  Annona- 

ceae.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  s.,  29,  1957,  pp.  351-352. 

— •  et  Mlle  Keraudren,  Assistante.  —  Notes  systématiques  et  biogéo¬ 
graphiques  sur  les  Annonacées  de  Madagascar  et  des  Comores. 
Bull.  Jard.  bot.  de  l'Etat,  27,  1957,  pp.  59-93,  3  fig. 

A.  Lourteig,  Chargée  de  Recherches  du  C.N.R.S.  —  La  distribution 
géographique  des  Renonculacées  en  Amérique  du  Sud.  C.  R.  Soc. 
Biogéogr.,  289,  1956,  pp.  56-70,  10  cartes. 

— -  The  botany  of  the  Guayana  highlands.  II.  Lythraceae.  Mem.  New  York 
Bot.  Garden,  9-3,  1957,  pp.  355-359,  4  fig. 

R.  Virot,  Chargé  de  Recherches  du  C.N.R.S.  —  La  Végétation  canaque., 


—  45  — 


Mém.  Mus.  nat.  Hist.  riat.,  sér.  B,  7,  1957,  pp.  i-iv  -f-  1-398,  48  fig. 
48  phot.  en  24  pl.  hors  texte. 

• — •  Modifications  récentes  et  actuelles  de  la  flore  et  de  la  .végétation  du 
Périgord  méridional  (Bas-Périgord).  Cahier  des  Naturalistes  (Bull. 
Natur.  Paris.).  N.  5,  13,  fasc.  2,  1957,  pp.  43-61,  3  tableaux. 
J.  Vidal,  Chargé  de  Recherches  du  C.N.R.S.  — -  La  végétation  du  Laos. 
l:e  partie,  Le  milieu.  Trav.  Lab.  forest.  Toulouse,  5-1,  1-3,  1956, 

120  p.,  21  pl. 

A.  Guillaumin,  Professeur  honoraire  de  Culture.  —  Notes  sur  quelques 
plantes  utilisées  par  les  indigènes  en  Nouvelle-Calédonie.  Journ. 
Agric.  trop,  et  Bot.  app.,  2,  1956,  pp.  887-891. 

■ —  Résultats  scientifiques  de  la  mission  franco-suisse  de  Botanique  en 
Nouvelle-Calédonie.  Mém.  Mus.  Hist.  nat.,  n.  sér.  B,  Botanique, 
8,  fasc.  1,  1957,  pp.  1-120. 

—  Le  développement  des  connaissances  botaniques  sur  la  Nouvelle- 

Calédonie.  Bull.  Jard.  bot.  Etat,  Bruxelles,  26,  1957,  pp.  205-208. 
■ —  Les  connaissances  actuelles  sur  la  flore  des  Nouvelles-Hébrides. 
Journ.  Soc.  Océan.,  12,  1956,  pp.  339-341. 

—  Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  Bull.  Mus.  Hist.  nat., 

2«  sér.,  29,  1957,  pp.  345-348  et  500-502. 

—  Introduction  en  France  des  plantes  horticoles  originaires  de  l’Amé 

rique  du  Nord  avant  1850.  Les  Botanistes  français  en  Amérique 
du  Nord  avant  1850.  Colloque  int.  du  C.N.R.S.,  1956,  pp.  123-135. 
— -  et  H.  S.  Mac  Kee.  —  Contribution  à  la  flore  de  la  Nouvelle-Calédonie  : 
CXIII,  CXIV,  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  pp.  180-183, 
260-266. 

—  et  M.  Chaudun.  —  Un  jardin  désertique  à  Paris.  Rev.  hort.  (belge), 

n.  sér.,  12,  1957,  p.  166,  fig. 

MUe  A.  Camus,  Correspondant  du  Muséum.  —  Le  genre  Viguierella 
A.  Camus  et  Stapf  et  une  sous-tribu  nouvelle.  Bull.  Soc.  bot.  Fr., 

103,  1956,  p.  272. 

- —  Espèce  nouvelle  du  genre  Heteropholis  Hubb.  Ibid.,  1956,  p.  476.  [1957] 

—  Sections  et  espèce  nouvelle  du  genre  Panicum.  Ibid.,  1956  [1957], 

p.  612. 

—  Contribution  française  à  l’étude  des  Graminées  de  l’Amérique  du 

Nord  au  xvme  siècle  et  dans  la  première  moitié  du  xixe  s.,  in  : 
Colloque  intern.  C.N.R.S.,  Paris,  11-14  sept.  1956  [1957],  pp.  107-121. 

—  Contribution  à  l’étude  des  Graminées  du  Cambodge  et  du  Viêt-Nam. 

Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  pp.  186-189. 

—  Contribution  à  l’étude  des  Graminées  de  Madagascar.  Ibid.,  pp.  274 

et  484. 

—  Cyrtococcum  et  Sacciolepis  nouveaux  de  Madagascar.  Bull.  Soc.  bot.  Fr., 

104,  1957,  p.  104. 

• —  Tristachya  et  Cyrtococcum  nouveaux  de  Madagascar.  Ibid.,  p.  160. 
— •  Un  Bromus  hybride  des  dunes  du  Cotentin.  Bull.  Mus.  Hist.  nat., 
2e  sér.,  29,  1957,  p.  184. 

- —  Petrochloris  (Graminées),  genre  nouveau  de  Madagascar.  Ibid., 
pp.  349-350. 


—  46  — 


- — -  Bromus  hybrides  de  la  flore  française.  Bull.  Jard.  bot.  Etat,  Bruxelles, 
1957,  p.  479. 

—  Schizostachyum,  Cyrtococcum  et  Sacciolepis  (Graminées)  nouveaux  de 

Madagascar.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  104,  1957,  pp.  281-283. 

A.  Aubréville,  Inspecteur  général  honoraire  des  E.  et  F.  —  Répartition 
géographique  des  Eucaesalpiniées  et  leur  disjonction  Ouest- 
africaine.  C.  B.  Soc.  Biogéogr.,  289,  1956,  pp.  70-72. 

—  Le  Vénézuéla  forestier.  Bois  et  Forêts  des  Tropiques,  45,  1956,  pp.  3-14, 

8  fig. 

— —  Accord  à  Yangambi  sur  la  nomenclature  des  types  africains  de  végé¬ 
tation.  Ibid.,  51,  1957,  pp.  23-37,  3  fig. 

—  Échos  du  Congo  belge.  Ibid.,  pp.  28-39,  9  fig. 

—  et  F.  Pellegrin,  Sous-Directeur  honoraire.  — -  Sapotacées  nouvelles 

d’Afrique  tropicale.  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  104,  1957,  pp.  276-281. 
R.  P.  Ch.  Tisserant.  — •  Un  Uvaria  peu  connu  d’Afrique  équatoriale  : 
V varia  muricata  (Pierre)  Engler  et  Diels  (Annonacées).  Bull.  Soc. 
Bot.  de  Fr.,  103,  1956,  pp.  468-470. 

— •  Le  genre  Xylopia  (Annonacées)  en  Oubangui-Chari.  Ibid.,  pp.  609-611. 
J.  C.  Adam.  —  Liste-guide  des  plantes  phanérogames  observées  le  20  sep¬ 
tembre  1956  sur  la  station  du  Gommier  ( Acacia  senegal  (L.)  = 
A.  Verek  G.  et  P.)  à  Linguéré.  (Djolof),  Sénégal.  Ibid.,  104,  1957, 
pp.  18-24. 

M.  Hadj  Moustapha.  — •  Les  Capparidacées  de  Madagascar.  I  :  Le  genre 
Maerua.  Ibid.,  103,  1956,  pp.  471-475. 

H.  Stehlé.  —  Extension  de  l'aire  du  genre  Discipiper  Trel.  et  Stehlé 
dans  l’archipel  caraïbe  (22e  contribution).  Ibid.,  pp.  477-479. 
R.  Decary,  Associé  du  Muséum.  - — •  Sur  le  Nepenthes  de  Madagascar. 

Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  29,  3,  1957,  pp.  267-271. 

R.  Ozenda,  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Grenoble,  et 
P.  Quézel.  — •  Présence  de  Fagonia  malvana  en  Afrique  orientale 
et  description  de  la  ssp.  Humberlii.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  29,  3, 
1957,  pp.  272-273. 

R.  Gombault.  —  Notes  d’un  méhariste.  L’ Ethnographie,  n.  sér.,  50, 
pp.  1-40. 

— ■  Contribution  à  la  connaissance  de  la  flore  de  la  Djezireh  syrienne. 
Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  103,  1956,  pp.  460-461. 

—  Notules  sur  la  flore  de  la  Syrie  et  du  Liban  (suite  et  fin).  Ibid.,  104, 

1957,  pp.  286-291. 

C.  E.  B.  Bbemekamp,  membre  de  l’Académie  royale  néerlandaise.  —  Mono¬ 
graphie  des  Triainolepidées,  tribu  nouvelle  des  Rubioidées  (Rubia- 
cées).  I.  Proc.  Konink.  Nederl.  Akad.  Vetensch.  , Amsterdam,  59, 
1956,  21  p.,  fig. 

A.  J.  G.  H.  Kostermans.  —  Le  genre  Beilschmiedia  Nees  (Lauracées) 
à  Madagascar.  Pengumuman  Balai  Besar  Penjelidikan  Kehutanan 
Indonesia,  56,  1957,  12  p.,  4  fig. 

—  Le  genre  Potameia  Du  Petit-Thouars  (Lauracées)  à  Madagascar.  Ibid., 

55,  1957,  35  p.,  19  fig. 


—  47  — 


—  Le  genre  Ocotea  Anbl.  (Lauracées)  à  Madagascar.  Ibid.,  60,  44  p., 

18  fïg. 

—  Additional  notes  on  Mimosaceae.  —  The  généra  Mammea  L.  and 

Ochrocarpos  Thou.  Djawa.  Kehut.  Indonesia,  1956,  15  p.,  7  pl. 

H.  Hara.  —  Critical  notes  on  some  type  specimens  of  East  Asiatic  plants 
in  foreign  herbaria.  J.  Jap.  Bot.,  30,  1955,  pp.  19,  138,  193,  271, 
322,  fig. 

R.  Martinez  Crovetto.  —  Révision  critique  du  genre  Elateriopsis 
(Cucurbitaceae).  C.  R.  8e  Cong.  Int.  Bot.,  Paris,  seet.  4,  1957, 
pp.  74-75. 

— ■  Sur  une  nouvelle  délimitation  de  la  tribu  Cyclanthereae  (Cucurbitaceae)- 
Ibid.,  p.  75. 

Ch.  Dehay.  — -  Anatomie  comparée  de  la  feuille  des  Chlénacées.  Mém. 
Inst.  Sci.  Madag.,  8-B,  1957,  pp.  145-204,  74  fig. 

A.  Duchaigne  et  A.  Du  Chalard.  —  Contribution  à  l’étude  des  nouvelles 
espèces  indochinoises  de  Polyosma  (Saxifragacées  au  sens  large. 
Escalloniacées  des  nouvelles  classifications).  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr., 
103,  1956,  pp.  582-586,  3  fig. 

Principales  acquisitions  nouvelles  :  herbier  de  Loménie  ;  herbier  Viaux- 
Cambuzat  ;  herbier  de  Chine  centrale  des  RR. PP.  Chanet  et 
Serre,  environ  4.000  parts  ;  herbier  d’Indochine  du  Professeur 
Pételot,  5.000  parts  ;  herbier  du  Sénégal  de  M.  Adam,  4.000  parts  ; 
herbier  du  Sénégal  du  R. P.  Berhaut,  2.000  parts  ;  herbier  des  îles 
atlantiques  de  M.  Rose,  700  parts.  —  Plantes  de  Madagascar  : 
M.  Bosser,  I.R.S.M.,  1.500  parts  ;  Conservation  des  Réserves 
naturelles,  1.055  parts.  - — •  Herbier  de  Guyane  de  M.  Lemée, 
1.500  parts.  — ■  Herbier  d’Océanie  de  M.  Mac  Kee,  704  parts.  - — 
Plantes  reçues  à  titre  d’échange  :  Africaines  (I.F.A.N.,  Centre 
technique  forestier  de  Nogent,  Kew,  Pretoria,  1.481  parts.  — 
Américaines  :  Service  des  Eaux  et  Forêts  de  Guyane,  Jardin  bota¬ 
nique  de  New  York,  Jardin  botanique  de  Para  (Belem),  2.218  parts. 
—  Océaniennes  :  Herbier  de  Bogor  (Java),  de  Leyde  (Hollande), 
1.077  parts. 

6.300  spécimens  ont  été  prêtés  à  d’autres  Etablissements  scien¬ 
tifiques  ;  25.549  nouveaux  spécimens  ont  été  reçus  ;  1.461  ont  été 
donnés  et  1.799  empruntés  à  l’étranger.  142  botanistes  (85  Français, 
57  étrangers)  ont  effectué  au  Laboratoire  des  travaux  suivis, 
305  autres  personnes  ont  utilisé  momentanément  les  ressources 
du  Laboratoire. 


Cryptogamie. 

Roger  Heim,  Professeur,  Membre  de  l’Institut.  —  Les  Champignons 
d’Europe.  2  vol.,  Paris,  1957,  N.  Boubée  Ed.,  899  pp.,  332  fig., 
20  pl.  noir,  56  pl.  couleur. 


48  — 


- —  Les  Agarics  hallucinogènes  du  genre  Psilocybe  recueillis  au  cours 
de  notre  récente  mission  dans  le  Mexique  méridional  et  central 
en  compagnie  de  M.  R.  Gordon  Wasson.  C.  R.  Acad.  Sc.,  244, 
1957,  pp.  695-700. 

—  Analyse  de  quelques  expériences  personnelles  produites  par  l’ingestion 

des  Agarics  hallucinogènes  du  Mexique.  Ibid.,  245, 1957,  pp.  597-603. 
■ — -  Sur  les  Psilocybes  hallucinatoires  des  Aztèques  et  sur  le  microendé¬ 
misme  des  Agarics  utilisés  par  les  Indiens  du  Mexique  à  des  fins 
divinatoires.  Ibid.,  245,  1957,  pp.  1761-1765. 

—  Notes  préliminaires  sur  les  Agarics  hallucinogènes  du  Mexique.  Rev. 

de  Mycol.,  22,  1957,  fasc.  1,  pp.  58-79  ;  fasc.  2,  pp.  183-207. 

— 1  Sur  un  cas  d’empoisonnement  mortel  causé  au  Mexique  par  V Amanita 
bisporigera  Atk.  Ibid.,  2,  pp.  208-216,  pl.  IV. 

- —  Les  Champignons  au  théâtre.  Ibid.,  pp.  247-249. 

—  Préface  à  l’ouvrage  de  Mme  M.  Moreau,  «  Le  dépérissement  des 

.  œillets  ».  Encyclopédie  Mycologique,  30,  Paris,  1957,  Lechevalier  éd., 

2  p. 

—  Préface  à  l’ouvrage  d’André  Guerrin,  «  Humanité  et  Subsistances  ». 

Bibliothèque  Scientifique,  n°  30,  Éd.  du  Griffon,  Neuchâtel,  1957, 

pp.  1-10. 

— -  Ouverture  du  colloque  sur  «  Les  Botanistes  français  en  Amérique  du 
Nord  ».  Colloques  Intern.  du  C.N.R.S.,  Paris,  1957,  pp.  13-15. 

—  Chronique  scientifique  du  Figaro  Littéraire,  1957,  et  de  Science  et 

Nature,  1957, 

—  Revue  de  Mycologie,  22,  1  et  2,  1957,  et  Supplément  colonial. 

• —  et  Roger  Cailleux.  —  Culture  pure  et  obtention  semi-industrielle 
des  Agarics  hallucinogènes  du  Mexique.  C.  R.  Acad.  Sc.,  244,  1957, 
pp.  3109-3114. 

Robert  Lami,  Sous-Directeur  honoraire,  et  P.  Bourrelly.  —  Revue 
Algologique,  n.  sér.,  t.  III. 

Pierre  Bourrelly,  Sous-Directeur.  —  Une  Euglène  marine  méconnue, 
Euglena  Roberti-Lamii  Lefèvre.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  104,  1957, 
pp.  43-46,  5  fig. 

—  Cyanoptyche  gloeocystis  fo.  minor,  nov.  fa.  :  une  algue  rare  de  Ram¬ 

bouillet.  Rev.  Algol.,  2,  1957,  4,  pp.  275-276. 

- — -  Un  nouveau  genre  de  Xan'thophycée  d’eau  douce  de  la  forêt  de  Sénart  : 
Chadefaudiothrix.  Ibid.,  3,  2,  pp.  97-102,  4  fig.,  1  pl.  hors  texte. 

—  Trois  algues  microscopiques  marines  des  environs  de  Dinard.  Ibid., 

pp.  168-169. 

- —  Algues  d’eau  douce  du  Soudan  Français,  région  du  Macina  (A.O.F.). 
Bull.  I.F.A.N.,  sér.  A,  19,  n°  4,  1957,  pp.  1047-1123,  21  pl.  de 
192  fig. 

—  Initiation  pratique  à  la  systématique  des  Algues  d’eau  douce,  VI 

(Tétrasporales).  Bull.  Microsc.  appl.,  7,  5,  1957,  pp.  118-124,  1  pl. 
de  5  fig. 

—  et  R.  Lami.  —  Revue  Algologique,  nouv.  sér.,  t.  III. 


49  — 


Suzanne  Jovet-Ast  (Mme),  Sous-Directeur.  —  Hépatiques  marocaines. 
Soc.  Sc.  Nat.  et  Phys.  Maroc,  35,  1955,  4e  trim.  1955  [1957], 
pp.  265-282. 

—  Id.,  Ibid.,  36,  1er  trim.  1956  [1957],  pp.  42-60. 

—  Riccia  Frostii  Aust.  au  Sahara  et  en  Turquie.  Rev.  Bryol.  et  Lichénol., 

26,  1-2,  1957,  p.  67. 

—  Quatre  Riccia  des  Petites  Antilles.  Ibid.,  pp.  120-130,  3  pl.  de  63  fig. 

—  Protonéma  de  régénération  chez  Schistostega  pennata,  la  Mousse  lumi¬ 

neuse.  Bull,  du  C.E.R.S.,  Biarritz,  3,  1957,  pp.  401-404,  10  fig. 

—  et  H.  Gillet.  —  Deux  Riccia  de  T  Air  (Territoire  du  Niger).  Rev.  Bryol. 

et  Lichénol.,  26,  1-2,  1957,  pp.  62-66,  2  fig. 

Jacqueline  Nicot  (Mme),  Assistant.  —  Une  moisissure  nouvelle  isolée 
de  sols  africains  :  Nodulisporium  didymosporum  sp.  nov.  Rev.  de 
Mycol.,  21,  Suppl,  colon.,  n°  2,  1956,  pp.  112-118. 

—  Deux  Mucorales  du  sol  :  additions  au  genre  Haplosporangium  Thaxter. 

Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  73,  1,  1957,  pp.  83-93. 

—  La  maladie  des  spéléologues  au  Vénézuéla.  Rev.  de  Mycol.,  22,  2,  1957, 

pp.  229-231. 

—  et  M.  Chadefaud.  —  Les  asques  des  Sordariales.  C.  R.  Acad.  Sc., 

244,  1957,  pp.  2415-2418. 

—  et  A.  Leduc.  — •  Mise  en  évidence  d’un  mucilage  dans  la  paroi  des 

spores  de  Trichothecium  roseurn  Link  ex  Fr.,  Ibid.,  244,  1957, 
pp.  1403-1405. 

—  et  J.  Meyer.  —  Un  Hvphomycète  nouveau  des  sols  tropicaux  :  Staphy- 

lotrichum  coccosporum  nov.  gen.,  nov.  sp.  Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  72, 
4,  1956,  pp.  318-323. 

Michel  Denizot,  Assistant.  —  Sur  la  répartition  géographique  du  Peys- 
sonnelia  coriacea  J.  Feld.  Rev.  Algol.,  nouv.  sér.,  4, 1957,  pp.  274-275. 

Mireille  Moreau  (Mme),  Assistant.  — ■  Déséquilibre  de  la  microflore  fon¬ 
gique  du  sol  dans  les  cultures  d’œillets  méditerranéennes.  C.  R. 
Acad.  Agric.  Fr.,  42,  11,  1956,  pp.  557-559. 

—  A  la  recherche  d’un  moyen  de  lutte  contre  les  parasites  vasculaires. 

Phytiatrie-Phytopharmacie,  5,  4,  1956,  pp.  229-238. 

—  Les  Neurospora.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  103,  9-10,  1956,  pp.  678-738. 

—  Tissu  ligneux  du  collet  et  susceptibilité  de  l’œillet  cultivé  aux  para¬ 

sites  vasculaires.  Ibid.,  104,  5-6,  1957,  pp.  257-269,  4  fig. 

—  La  dégradation  des  sols  et  la  culture  de  l’œillet.  Sc.  et  Nature,  n°  20, 

1957,  pp.  23-24,  2  fig. 

—  Le  dépérissement  des  œillets.  Encyclopédie  mycologique,  30,  Paris, 

1957,  Lechevalier  éd.,  309  p.,  30  fig. 

—  Localisation  des  enzymes  oxydants  chez  l’œillet  cultivé.  C.  R.  Acad.  Sc., 

244,  10,  1957,  pp.  1408-1411. 

— ■  Évolution  du  complexe  lignifiant  de  l’œillet  cultivé  sous  les  attaques 
du  Phialophora  cinerescens.  Rev.  de  Mycol.,  22,  2,  1957,  pp.  155-165, 
1  fig.,  1  pl.  hors  texte. 

— •  Importance  des  enzymes  oxydants  sur  le  pouvoir  fongicide  de  quelques 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


4 


50 


dérivés  phénoliques.  Rés.  Comm.  4e  Congrès  Int.  lutte  contre  les 
ennemis  des  plantes,  1957,  pp.  189-190. 

—  et  Cl.  Moreau.  —  Voir  Cl.  Moreau. 

Roger  Cailleux,  Assistant  (Roger  Heim  et).  —  Culture  pure  et  obtention 
semi-industrielle  des  Agarics  hallucinogènes  du  Mexique.  C.  R. 
Acad.  Sc.,  244,  1957,  pp.  3109-3114. 

Marcelle  Le  Gal  (Mme),  Maître  de  recherches  du  C.N.R.S.  - — ■  Arthur 
Anselm  Pearson  (1874-1954).  Rull.  Soc.  Myc.  Fr.,  73,  1,  1957, 
pp.  13-17,  1  phot. 

Émile  Manguin,  Chargé  de  recherches  du  C.N.R.S.  —  Premier  inventaire 
des  Diatomées  de  la  Terre  Adélie,  Antarctique  :  espèces  nouvelles. 
Rev.  Algol.,  3,  1957,  pp.  111-134,  7  pl.,  de  51  fig. 

—  Les  Diatomées  de  l’estuaire  de  la  Rance.  Rull.  Labor.  marit.  de  Dinard, 

42,  1956,  pp.  62-76. 

Françoise  Ardré  (Mlle),  Stagiaire  de  recherches  du  C.N.R.S.  — -  Florule 
hivernale  de  la  Ria  de  Vigo.  Rev.  Algol.,  3,  1957,  pp.  135-146, 
3  fig. 

Valia  Allorge  (Mme).  — -  W.  R.  Sherrin,  Notice  nécrologique.  Rev.  Bryol. 
et  Lichénol.,  26,  1-2,  1957,  p.  87. 

—  Revue  Bryologique  et  Lichénologique,  26,  1-2,  3-4,  1957. 

Claude  Moreau,  Chargé  du  Centre  de  Déterminations  phytopatholo- 
giques  de  l’O.R.S.T.O.M.  —  Les  maladies  parasitaires  des  prin¬ 
cipales  cultures  coloniales.  Revue  bibliographique,  XVIII.  Rev. 
de  Mycol.,  21,  Suppl,  colon.,  n°  2,  1956,  pp.  125-144. 

—  Rhizoctonia  bataticola  (Taubh.)  Butl.  Maladie  à  sclérotes.  Fiche  de 

phytopathologie  tropicale  n°  15.  Ibid.,  7  p.,  1  fig. 

— •  Pourriture  des  fruits  et  conditions  d’entreposage.  Fruits,  12,  4-5, 
1957,  pp.  177-183. 

— ■  Variations  du  pouvoir  inhibiteur  d’un  mélange  de  deux  fongicides. 
Rés.  comm.  4e  Congrès  int.  lutte  contre  les  ennemis  des  plantes, 
1957,  p.  191. 

—  et  Mireille  Moreau.  —  Alliances  et  antagonismes  entre  Champignons, 

leur  intérêt  pour  la  compréhension  de  certains  problèmes  phyto- 
pathologiques.  Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  72,  3,  1956,  pp.  250-253. 

—  • — ■  Ascomycètes  de  Côte  d’ivoire,  IV.  Une  Diaporthacée  sur  feuilles  de 

Trachyphrynium.  Rev.  de  Mycol.,  21,  Suppl,  colon.,  n°  2,  1956, 
pp.  119-124,  2  fig. 

- -  Micromycètes  africains,  V.  Ibid.,  22,  Suppl,  colon.,  n°  1,  1957, 

pp.  1-5,  2  fig. 

—  ■ — -  Un  cas  de  flétrissement  des  Cinéraires.  Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  73,  1, 

1957,  pp.  94-96,  1  fig. 

Marius  Chadefaud,  Associé  du  Muséum.  —  Les  Champignons  et  les 
Algues.  Ann.  Univ.  Paris,  27e  année,  n°  1,  1957,  pp.  5-22. 

—  Les  asques  des  Diatrypales.  C.  R.  Acad.  Sc.,  244,  1957,  pp.  1813-1815. 
— •  Pollen  et  systématique  chez  les  Angiospermes  Ranaliennes.  VIIIe  Con¬ 
grès  Int.  Bot.,  C.  R.  Séances,  Rapp.  et  Comm.,  sections  3-6,  1954 
[1957],  p.  234. 


—  51  — 


—  et  J.  Nicot.  —  Les  asques  des  Sordariales.  C.  R.  Acad.  Sc.,  244, 

1957,  pp.  2415-2418. 

Robert  Potier  de  la  Yarde,  Correspondant  du  Muséum.  —  Contri¬ 
bution  à  la  flore  bryologique  africaine,  8e  article.  Rev.  Bryol. 
et  Lichénol.,  25,  1956,  pp.  213-233. 

—  Contribution  à  la  flore  bryologique  africaine,  9e  article.  Ibid.,  26,  1-2, 

1957,  pp.  1-7. 

—  Mousses  récoltées  à  Madagascar  par  M.  le  Professeur  H.  Humbert 

au  cours  de  son  9e  voyage.  Ibid.,  3-4,  pp.  200-210. 

—  Le  genre  Ectropothecium  à  Madère,  apud  Luisier  in  «  Recherches 

bryologiques  récentes  à  Madère.  7e  série  ».  Broteria,  25,  4,  1957, 
pp.  177-180. 

- —  Contribution  à  la  flore  bryologique  des  Seychelles.  Svensk  Bot.  Tid- 
skrift,  51,  1957,  pp.  159-162. 

Marcel  Locquin,  Attaché  au  Muséum.  —  Transposition  en  contrastes 
de  couleurs  des  contrastes  en  microscopie  électronique.  Bull. 
Microscopie,  1956,  6,  pp.  155-156. 

—  Installation  universelle  de  microcinématographie  et  de  télévision. 

Ibid.,  1957,  7,  pp.  57-59. 

—  Microphotographie  avec  contrôle  en  continu  du  temps  de  pose.  Ibid., 

pp.  90-91. 

—  L’influence  des  modifications  pupillaires  de  l’objectif  sur  les  contrastes 

en  microscopie  électronique.  C.  R.  Congr.  Intern.  Microscopie 
Électronique,  Londres,  1954  [1956],  pp.  285-289. 

—  L’observation  d’objets  vivants  au  microscope  électronique.  Ibid., 

pp.  448-452. 

— -  Les  structures  hélicoïdales  complexes  des  capillitium  des  Myxomy¬ 
cètes,  Trichiacées  et  Arcyriacées.  Ibid.,  pp.  348-350. 

—  Quelques  Lépiotes  nouvelles  ou  critiques.  Friesia,  35,  1956,  pp.  293- 

296. 

—  Dispositif  modulateur  de  phase  et  d’amplitude  permettant  la  réalisa¬ 

tion  d’un  contraste  de  phase  sans  plaque  de  phase  matérielle. 
C.  R.  Acad.  Sc.,  24 3,  1956,  pp.  901-902. 

—  Microscope  à  commande  élastique  de  la  mise  au  point.  Ibid.,  244, 

1957,  pp.  2378-2380. 

—  Microscope  à  mise  au  point  par  déformation  élastique.  La  Nature, 

n°  3266,  juin  1957. 

—  Contraste  de  phase  et  contraste  interchromatique.  Étude  comparée 

des  méthodes.  Proc.  Electron.  Microsc.  Conf.,  Stockholm,  sept.  1956 
[1957],  p.  78. 

—  Chromatoxia,  code  mycologique  et  pédologique  des  couleurs  avec 

1  pl.  et  36  filtres  h.  t.,  Paris,  1957. 

Henri  Romagnesi,  Attaché  au  Muséum.  —  A  propos  de  la  Monographie 
des  Lactaires  de  W.  Neuhofî.  Communication  session  europ.  de 
Mycologie,  Rruxelles,  1956.  Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  72,  4,  1956, 
pp.  324-340,  1  fig. 

—  et  R.  Kühner.  —  Compléments  à  la  «  Flore  analytique  ».  IX.  Espèces 


—  52  — 


nouvelles,  critiques  ou  rares  de  Yolvariacées.  Ibid.,  3,  1950, 
pp.  181-249,  36  fig. 

- Compléments  à  la  «  Flore  analytique  »,  VIII.  Espèces  nouvelles, 

critiques  ou  rares  de  Naucoriacées,  Coprinacées  et  Lépiotacées. 
Bull.  Soc.  Naturalistes  d’Oyonnax,  n°  10-11,  1956-1957,  Mém. 
hors-série  n°  2,  pp.  1-94,  46  fig. 

Fritz  Herbst.  — -  Contribution  à  l’étude  cytologique  de  quelques  Cyano- 
phycées.  Rev.  Algol.,  3,  1957,  pp.  147-167,  6  pl.  de  35  fig. 

Collections  reçues.  —  Bryophytes  :  Nouvelle-Calédonie,  leg.  M.  Serpette, 
20  spécimens  ;  Bornéo,  leg.  W.  Meijer,  Leiden,  110  spécimens  ; 
Hepaticae  Japonicae,  sér.  VII,  n°  301-350  ;  Tonkin,  leg.  Petelot, 
100  spécimens  ;  Madagascar  et  La  Réunion,  leg.  M.  Bosser, 
110  spécimens  ;  Herbier  Le  Sourd,  88  paquets,  environ  10.000  nu¬ 
méros  ;  Tristan  da  Cunha,  lég.  Dyer,  6  spécimens;  Archipel  des 
Crozet,  40  spécimens  ;  Kryptogamae  Exsiccatae  ed.  a  Mus.  Palat. 
Vindobonensi,  Decas  96-101. 

Champignons  :  Madagascar,  leg.  J.  Bosser  ;  Monts  Nimba, 
Mission  Bertrand  ;  New  York  Botanical  Garden  ;  Polypores,  State 
Univ.,  Syracuse  ;  Puccinia  et  Uromyces,  National  Muséum,  Dublin  ; 
E.  Müi.ler,  Zurich  ;  Iran,  Francis  Petter. 


Culture. 

A.  Guillaumin,  Professeur  honoraire.  —  Contribution  à  la  flore  de  la 
Nouvelle-Calédonie  :  CXIII,  CXIV.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris, 
2e  sér.,  29,  1957,  pp.  180-183,  260-266. 

—  Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  Ibid.,  pp.  345-348, 

500-502. 

—  Résultats  scientifiques  de  la  mission  franco-suisse  de  Rotanique  en 

Nouvelle-Calédonie.  Mém.  Mus.  Hist.  nat.,  Paris,  n.  sér.,  B,  Bota¬ 
nique  8,  fasc.  1,  1957,  pp.  1-120. 

—  Les  connaissances  actuelles  sur  la  flore  des  Nouvelles-Hébrides.  Journ. 

Soc.  Océan.,  Paris,  12,  1956,  pp.  339-341. 

—  Le  développement  des  connaissances  botaniques  sur  la  Nouvelle- 

Calédonie.  Bull.  Jard.  Bot.  Etat,  Bruxelles,  26,  1957,  pp.  205-208. 

—  Un  jardin  désertique  à  Paris.  Rev.  hort.  (belge),  Liège,  n.  sér.,  12,  1957, 

p.  166,  1  fig. 

— -  et  V.  Chaudun.  - —  Introduction  en  France  des  plantes  horticoles 
originaires  de  l’Amérique  du  Nord  avant  1850.  Colloque  du 
C.N.R.S.,  LXIII  fil  à  14  sept.  1956 ).  Les  Botanistes  français 
en  Amérique  du  Nord  avant  1850,  Paris,  1957,  pp.  123-135. 

—  et  H.  S.  Mac  Kee.  —  Notes  sur  quelques  plantes  utilisées  par  les 

indigènes  en  Nouvelle-Calédonie.  J.  Agric.  Trop,  et  Bot.  appl., 
3,  1956,  pp.  887-891. 

J.  L.  Hamel,  Sous-Directeur.  —  Matériaux  pour  l’étude  caryo-taxino- 
mique  des  Saxifragacées  III,  Les  chromosomes  somatiques  d’une 


—  53  — 


saxifrage  supposée  hybride  :  Saxijraga  Hausmannii  A.  Ker- 
ner.  Recueil  travaux  Labo.  Jaysinia  Samoens  (Haute-Savoie). 
Publ.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  n°  17,  1957,  pp.  169-173,  2  pl. 
J.-M.  Turmel,  Assistant.  —  Précipitations  et  températures  à  Samoens 
(Haute-Savoie).  Ibid.,  pp.  41-47,  1  fig.,  5  tabl. 

—  Dégâts  et  pertes  dues  au  froid  dans  les  collections  horticoles  pendant 

le  mois  de  février  1956.  Ann.  Soc.  nat.  Hort.  France,  Paris,  3e  année, 
n°  9,  1957,  pp.  243-270,  1  fig.,  2  tabl. 

Ph.  Guinet,  Assistant.  —  Une  capillaire  rustique  peu  connue  :  Adiantum 
venustum  Don.  Bull.  Liaison  Jardins  botaniques  (Strasbourg), 
n°  4,  1957,  p.  8. 

—  Euphorbia  Myrsinites  L.  et  E.  corsica  Req.  —  Plantes  de  montagne. 

Bull.  Soc.  Jard.  alpins,  Paris,  2,  n°  22,  1957,  pp.  131-132,  2  fig. 
E.  Manguin,  Jardinier  en  Chef.  —  Premier  inventaire  des  Diatomées 
de  la  terre  Adélie  (Antarctique)  :  espèces  nouvelles.  Bev.  Algol., 
nouv.  sér.,  3,  n°  3,  1957,  pp.  111-134,  7  pl.  de  51  fig. 

J.  Weill,  Jardinier  en  Chef.  —  Sur  quelques  Saxifrages  des  Alpes-Mari¬ 
times.  Plantes  de  montagne.  Bull.  Soc.  Jard.  alpins,  Paris,  2,  n°  20, 

1956,  pp.  87-89. 

—  Pour  créer  un  jardin  alpin.  Jardin  de  France.  Bull.  Soc.  Nat.  d'Hort. 

France,  Paris,  8e  sér.,  3,  n°  2,  1957,  pp.  54-57,  2  fig.,  1  photo. 

—  Buxbaumia  aphylla  L.  dans  la  forêt  de  Fontainebleau.  Rev.  Bryol. 

et  Lichen.,  Paris,  26,  1957,  n°  1-2,  p.  86. 

—  et  A.  Fargeas,  Aide  technique.  —  Index  seminum  Horti  Parisiensis, 

1957. 

V.  Chaudun,  Secrétaire.  —  Ornamental  Conifers,  3e  édit,  anglaise.  Trad. 

par  V.  Higgins,  114  p.,  40  photos.  1957. 

H.  Rose,  Aide  technique.  ■ — -  Quelques  espèces  de  Hoya.  Cactus,  Paris, 
n°  53,  1957,  pp.  152-154. 

—  Les  Philodendrons  en  appartement.  Science  et  Nature,  Paris,  n°  24, 

1957,  pp.  25-27. 

A.  Wattier,  Jardinier  auxiliaire  permanent.  —  Les  lis,  plantes  reines  de 
nos  jardins.  II,  Principales  espèces  et  variétés.  Jardin  de  France. 
Bull.  Soc.  nat.  Hort.  France,  Paris,  8e  sér.,  3,  n°  1,  1957,  pp.  13-17, 
3  photos. 

A.  Bertrand,  Correspondant  du  Muséum.  —  Premier  salon  des  cactées 
et  plantes  grasses.  Ibid.,  n°  6,  1957,  pp.  212-213. 

J.  Marnier-Lapostolle,  Correspondant  du  Muséum.  —  Le  genre  Gas- 
trolea.  Cactus,  Paris,  n°  55,  1957,  pp.  198-204,  8  photos. 

—  Les  Crassula.  Ibid.,  ne-6,  1957,  pp.  222-225,  7  photos. 

M.  Van  Campo  (Mme),  Maître  de  Recherche.  — •  Palynologie  africaine,  I. 
Bull.  I.F.A.N.,  sér.  A,  19,  n°  3,  pp.  659-678,  24  pl. 


—  54  — 


PLANTES  RARES  OU  NOUVELLES 


REÇUES  PAR  LE  SERVICE  DE  CULTURE  PENDANT  L’ANNÉE  1957 


Collecteurs 

Plantes 

vivantes 

Graines 

Origines  ou  observations 

M.  DE  SlGALDI . 

17 

i 

Viêt-Nam. 

M.  Tixier . 

26 

i 

Viêt-Nam  :  Orchidées 

et  Pyrus  Doumeri. 

Eaux  et  Forets . 

2 

1  Chêne  liège  de  8  m. 

1  Chêne  liège  de  4  m. 

M.  Grillet  . 

8 

Viêt-Nam  :  Orchidées. 

M.  Montagnac  . 

17 

6 

Madagascar. 

M.  Boyer  . 

3 

Afrique  centrale. 

M.  R.  de  Vilmorin . 

8 

14 

Jardin  botanique  d’Osaka. 

3 

Popilla  japonica. 

M.  von  Wetensck  Doe- 

LINDEN . 

6 

Frère  Exupère . 

2 

Viêt-Nam  :  Orchidées. 

Jardin  botanique  de  Tiflis. 

7 

Dr.  Bertrand . 

5 

2 

Guinée  française. 

M.  J.  Marnier . 

99 

Stapéliées,  Ceropegia. 

M.  M.  Lecoufle . 

23 

Abidjian  :  Orchidées. 

M.  Merle . 

15 

A. O. F.  :  Orchidées. 

M.  P.  Cour . 

15 

Iles  Kerguelen. 

R.  P.  Bériiault . 

6 

I.F.A.C . 

2 

M.  C.  Coüet . 

20 

Plantes  alpines. 

Colonel  Genty . 

14 

Ile  Crozet  (Terres  aus- 

traies). 

Mme  Gateau . 

8 

Sénégal. 

Total . 

311 

31 

Agronomie  Tropicale. 

R.  Portères,  Professeur.  —  Compagnonnage  agraire  et  génétique  bio¬ 
géographique  chez  les  Riz  cultivés.  C.  R.  Soc.  Biogéographie,  34, 
n°  298,  pp.  68-99,  9  fig. 

—  Vers  une  organisation  française  de  Recherche  Scientifique  et  Technique 

sur  des  nouvelles  drogues  pharmaceutiques  d’origine  végétale. 
J.  Agric.  trop,  et  Bot.  appliquée,  4,  1957,  n°  1-2,  pp.  94-105. 

—  Céréales  mineures  du  genre  Digitaria  dans  l’Inde.  Ibid.,  pp.  106-107. 

—  Rapport  sur  l’activité  du  Laboratoire  d’ Agronomie  Tropicale  en  1956- 

Ibid.,  pp.  108-111. 


—  55  — 


—  Le  sel  culinaire  et  les  Cendres  de  plantes  en  dehors  de  l’Afrique.  Ibid., 

n°  3-4,  pp.  157-158. 

—  Les  variétés  de  Riz  de  l’Ile  du  Kabak  (Guinée  Française).  Ibid., 

n°  5-6,  pp.  185-211. 

— •  Paysages  floristiques  des  Parcours  culturaux  en  Afrique  Tropicale. 

C.  R.  Soc.  Biogéographie,  34,  1957,  pp.  16-20. 

- —  Un  arbre  vivant  à  contre-saison  en  Afrique  Tropicale  :  Faidherbia 
albida.  In  Science  et  Nature,  n°  19,  janv.-févr.  1957,  pp.  19-24. 
Jean  F.  Leroy,  Sous-Directeur.  —  Le  premier  explorateur  de  Terre-Neuve 
et  des  îles  Saint-Pierre  et  Miquelon  :  Bachelot  de  la  Pylaie 
(1786-1856).  Étude  sur  ses  voyages  et  travaux  relatifs  aux  dites 
îles,  d’après  ses  publications,  ses  herbiers  et  des  documents  nou¬ 
veaux.  In  «  Les  Botanistes  français  en  Amérique  du  Nord  ».  Publi¬ 
cations  du  C.N.R.S.,  Colloque  Intern.,  n°  63,  pp.  202-230,  8  pl.  h.  t. 
1  carte. 

—  Note  sur  l’introduction  des  plantes  américaines  en  France  dans  la 

première  moitié  du  xvme  s.  (Bernard  de  Jussieu  et  Prat).  Ibid., 
pp.  285-286. 

—  Avant-propos.  Ibid.,  pp.  5-8. 

—  Bachelot  de  la  Pylaie  ou  une  vie  de  ferveur  inassouvie  au  service 

de  las  cience.  Éditorial,  Science  et  Nature,  n°  19. 

—  Note  sur  les  premières  herborisations  à  Domfront  (Orne).  Le  Pays 

Bas-Normand,  n°  105,  pp.  86-88. 

—  Rapport  sommaire  sur  une  mission  en  A. O. F.  J.  Agric.  trop,  et  Bot. 

appl.,  4,  n°  3-4,  pp.  170-175. 

— ■  Science  et  Ennui.  Éditorial,  Science  et  Nature,  n°  24. 

—  Aire  d’une  série  d’espèces  vicariantes  de  Celtis  afro-asiatiques.  J.  Agric. 

trop  et  Bot.  appl.,  n°  7-8,  pp.  352-355,  1  carte. 

Hubert  Gillet,  Assistant.  —  Pour  les  naturalistes  amateurs  :  la  Botanique. 
I.  Sur  le  terrain.  Science  et  Nature,  n°  22,  juillet-août  1957,  pp.  29-32. 

—  IL  Après  la  récolte.  Ibid.,  n°  23,  sept.-oct.  1957,  pp.  36-38. 

—  L’Histoire  naturelle  par  les  timbres  :  une  émission  de  Madagascar. 

Ibid.,  n°  22,  p.  35. 

• —  Quelques  aspects  biogéographiques  du  Massif  montagneux  de  l’Aïr. 

C.  R.  Soc.  Biogéogr.,  294,  1957,  pp.  20-25. 

- —  Une  enclave  floristique  soudanienne  dans  le  Massif  de  l’Ennedi  (Nord- 
Tchad).  Ibid. 

— ■  Compte  rendu  sommaire  d’une  mission  dans  le  Massif  de  l’Ennedi 
(Nord-Tchad)  et  au  Djebel  Marrah  (Soudan)  effectuée  par  M.  Hubert 
Gillet  (20  juillet-11  novembre).  J.  Agric.  trop,  et  Bol.  appl.,  4, 
n°  9-10. 

—  et  S.  Jovet-Ast  (Mme).  - — ■  Deux  Riccia  de  l’Aïr  (Territoire  du  Niger). 

Rev.  Bryol.  et  Lichénol.,  26,  1-2,  1957,  pp.  62-66. 

—  et  A.  Vaillant.  — -  Note  sur  les  principales  Cypéracées  du  Nord- 

Cameroun  (région  tchadienne).  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  29, 
n°  3,  1957,  pp.  282-286. 


Géologie. 


R.  Abrard,  Professeur.  —  Étude  hydrogéologique  d’un  projet  de  captage 
à  Fontainebleau.  Assoc.  des  Naturalistes  de  la  Vallée  du  Loing  et 
du  Massif  de  Fontainebleau,  28,  n°  1,  1952,  pp.  5-6. 

—  Le  calcaire  de  Brie  et  les  marnes  vertes  sannoisiennes  aux  environs 

de  Fontainebleau.  Ibid.,  29,  n°  1,  1953,  pp.  4-6,  1  fig. 

—  Contribution  à  l’étude  hydrogéologique  de  la  Brie.  Ibid.,  30,  n°  3, 

1954,  p.  34. 

—  Hydrogéologie  du  Sud  Seine-et-Marnais.  Ibid.,  31,  n°  5, 1955,  pp.  34-36. 
— -  Lambeau  d’alluvions  anciennes  à  Voulangis  (Seine-et-Marne).  Ibid., 

32,  1956,  n°  8-9,  p.  48. 

— •  Contribution  à  l’étude  hydrogéologique  du  Bassin  de  Paris.  Bull- 
Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  28,  1956,  pp.  565-579. 

—  Échantillons  provenant  de  sondages  et  forages  entrés  en  1955-1956 

dans  les  collections  (en  collaboration  avec  R.  Soyer).  Ibid.,  29, 
1957,  p.  193. 

—  Précisions  sur  quelques  points  de  la  Géologie  du  Bassin  de  Paris. 

Ibid.,  1957,  pp.  194-196. 

—  Le  Périmètre  de  Protection,  organe  essentiel  des  captages.  Le  Génie 

Rural,  50e  année,  n°  5,  1957,  pp.  212-213. 

R.  Furon,  Sous-Directeur.  —  Le  Cambrien  du  Sahara  et  de  l’Ouest 
africain.  Publ.  XXe  Congrès  Géol.  Intern.,  Mexico,  1956,  Sympo¬ 
sium  sur  le  Cambrien,  1,  pp.  243-260. 

—  DU  Cambrien  en  Afrique.  Ibid.,  1,  1956,  pp.  261-264. 

—  A  l’aube  de  la  Science  ;  les  Temps  préhistoriques.  Histoire  générale 

des  Sciences,  1,  pp.  1-12  (Presses  Universitaires  de  France),  1957. 

—  Observations  sur  le  Parc  National  de  la  Haute-Sure  (Luxembourg). 

Bull.  Soc.  Nat.  luxembourgeois,  n°  60,  1955  [1957],  pp.  110-115. 

—  Le  plateau  continental.  Géographia,  n°  66,  1957,  pp.  17-20,  2  fig. 

—  L’importance  de  la  rosée.  Ibid.,  n°  71,  pp.  2-6,  3  fig. 

—  La  Carte  géologique  de  la  France.  Ibid.,  n°  72,  pp.  2-7,  7  fig. 

—  Le  Proche-Orient  (Syrie-Liban-Israël-Jordanie-Iraq-Arabie).  1  vol. 

in-8°,  267  p.,  14  cartes  (Payot,  éditeur),  1957. 

—  Guerriers  et  Savants.  Le  rôle  de  l’Armée  dans  l’exploration  géolo¬ 

gique  de  l’Afrique  française.  Saint-Cyr,  n°  28,  1957,  pp.  43-49  et  129 
18  fig. 

—  Fossiles  et  gîtes  fossilifères  de  France.  Naturalia,  1957,  n°  42,  pp.  18-23, 

5  fig.  ;  n°  43,  pp.  28-33,  5  fig.  ;  n°  44,  pp.  26-31,  5  fig. 

- —  Dans  l’ombre  d’Hiroshima.  Rev.  gén.  Sc.  pures  et  appl.,  64,  1957, 
pp.  205-207. 

—  Spectacles  de  la  Nature.  1  volume  illustré  in  4°  (Larousse),  1957 

(en  collaboration  avec  R.  Blais  et  F.  Petter). 

—  Le  Sahara  (Géologie,  ressources  minérales,  mise  en  valeur).  1  vol. 

in-8°,  300  p.,  22  fig.  et  cartes  (Payot),  1957. 

R.  Soyer,  Assistant.  —  Échantillons  provenant  de  sondages  et  forages 


—  57  — 


entrés  en  1955-1956  dans  les  collections  (en  collaboration  avec 
R.  Abrard).  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  p.  193. 

P.  Balavoine,  Collaborateur  technique  du  C.N.R.S.  —  Sur  deux  Bryo¬ 
zoaires  de  la  région  nord  de  Saint-Malo.  Bull.  Lab.  mar.  de  Dinard, 
fasc.  42,  1956,  pp.  35-40. 

—  Procédé  de  coloration  des  Bryozoaires  pour  l’étude  et  la  photographie. 

Ibid.,  fasc.  42,  1956,  pp.”  33-34. 

—  Nouveaux  gisements  de  Bryozoaires  dans  le  Lutétien  du  Bassin  de 

Paris.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  29,  n°  2, 1957,  pp.  190-192. 

E.  Aubert  de  la  Rüe,  Maître  de  Recherches  au  C.N.R.S.  ■ — -  L’Archipel 
de  Kerguelen.  Larousse  mensuel,  n°  507,  nov.  1956,  pp.  164-166. 

—  Les  Indices  minéraux  des  Iles  Kerguelen.  Chronique  des  Mines  d’ Outre- 

Mer,  n°  241,  juillet  1956,  pp.  162-165. 

—  La  Géologie  des  Nouvelles-Hébrides.  Journal  de  la  Société  des  Ocèa- 

nistes,  12,  n°  12,  déc.  1956,  pp.  63-98,  3  pl. 

—  Région  du  Lac  des  Trente-et-un-Milles.  Bapport  géologique,  n°  67, 

30  p.,  1  carte. Ministère  des  Mines  de  la  Province  de  Québec,  Québec, 
1956. 

—  Région  de  Mc  Gill.  Bapport  géologique,  n°  68,  23  p.,  1  carte.  Ibid. 

—  Quelques  observations  sur  le  socle  cristallin  de  l’Amazonie  brési¬ 

lienne.  C.  B.  somm.  Soc.  Géol.  Fr.,  n°  11,  3  juin  1957,  pp.  304-307. 

—  La  Polynésie  française.  Larousse  mensuel,  nov.  1957. 

L.  Dubertret,  Maître  de  recherches  au  C.N.R.S.  —  Carte  géologique 
du  Liban  au  l/50.000e  Feuille  d’Hermon  (Rachaya  Sud)  avec 
2  coupes  à  l’échelle,  1957. 

—  Carte  géologique  du  Liban  au  l/50.000e.  Feuille  de  Tyr-Nabatiyé, 

et  de  Nâqoûra-Bennt  Jbaïl,  1957. 

—  Khirbet  El-Umbachi  et  Hebariyé  (en  collaboration  avec  M.  Dunand). 

Ann.  Archéol.  de  Syrie,  publ.  par  la  Dir.  Gén.  des  Antiquités  de 
Syrie,  4  et  5,  1954-1955,  pp.  59-76,  9  fig.,  14  pl. 

L.  Feugueur,  Attaché  au  Bureau  de  Recherches  géologiques,  géophy¬ 
siques  et  minières.  ■ — -  L’Yprésien  franco-belge.  Essais  de  corréla¬ 
tion  stratigraphique  et  micropaléontologique.  B. S. G. F.,  (6e  sér.) 
6,  1956,  pp.  735-751. 

—  Un  cas  d’éboulement  argileux  au  pied  d’une  falaise  calcaire  pendant 

le  Quaternaire  ancien  à  Seine-Port  (S.-et-M.).  Bull.  Mus.  Nat. 
Hist.  Nat.,  2e  sér.,  29,  n°  2,  1957,  pp.  197-200. 

—  Différenciation  géologique  des  argiles  tertiaires  en  Ile-de-France. 

B.  Soc.  Franç.  de  Céramique,  n°  35,  avril-juin  1957. 

A.  Huilleret.  —  Observations  sur  l’Yprésien  de  Damery  et  de  Chavot 
(Marne).  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  29,  2e  sér.,  1957,  pp.  359-361. 

Collections  reçues.  ■ — -  Roches  et  fossiles  du  Portugal  recueillis  par 
M.  R.  Furon  (Collection  54-1,  suite).  —  Roches  des  Iles  San  Tomé 
et  Principe  recueillies  par  MM.  Th.  Monod,  Yiette,  et  par  la 
Faculté  des  Sciences  de  Lisbonne  (Coll,  cataloguée  sous  le  n°  57-1). 
—  Roches  du  Mozambique  recueillies  par  la  Faculté  des  Sciences 


—  58  — 


de  Lisbonne  (Coll,  cataloguée  sous  le  n°  57-2).  —  Roches  de  la 
Rhodésie  du  Sud  recueillies  par  M.  L.  Dubertret  (Coll,  cataloguée 
sous  le  n°  57-3).  —  Roches  et  fossiles  du  Nummulitique  d’Alexan- 
drette  (Turquie)  recueillis  par  M.  L.  Dubertret  (Coll,  cataloguée 
sous  le  n°  57-4).  —  Roches  d’Afrique  orientale  (Kenya)  recueillies 
par  M.  L.  Dubertret  (Coll,  cataloguée  sous  le  n°  57-5).  —  Roches 
M.  Rushveld  (Afrique  du  Sud),  recueillies  par  M.  L.  Dubertret 
(Coll,  cataloguée  sous  le  n°  57-6). 


Minéralogie. 

J.  Orcel,  Professeur,  H.  Curien,  C.  Guillemin  et  Mlle  Micheline 
Sternberg.  - — •  La  hibonite,  nouvelle  espèce  minérale.  C.  R.  Acad. 
Soi.,  242,  1956,  pp.  2845-2847. 

—  S.  Hénin  et  Mlle  S.  Caillère.  — -  La  texture  des  pyrophyllites  et 

son  influence  sur  leur  courbe  thermique  différentielle.  C.  R.  Acad. 
Sri.,  244,  1957,  pp.  1383-1386. 

- —  G.  Thomeret,  M.  Ray,  F.  Fournier  et  H.  Gisselbrecht.  —  Occlu¬ 
sions  post-opératoires  dues  à  des  poudres  intrapéritonéales. 
Mémoires  de  l'Académie  de  chirurgie,  n°  4-5,  1957,  pp.  150-158. 

—  Mlle  S.  Caillère  et  F.  Kraut.  —  Espèces  minérales  naturelles.  «  Les 

Techniques  de  l’Ingénieur  »,  K-160  à  K-164  (1957).  (Tableaux  de 
1.343  espèces  minérales  avec  leurs  propriétés  cristallographiques 
optiques  et  chimiques,  accompagnées  d’un  exposé  général  sur  les 
notions  essentielles  de  la  minéralogie  et  de  la  cristallochimie,  et 
sur  les  rapports  de  ces  sciences  avec  les  techniques. 

—  et  D.  Fauquier.  —  Sur  l’origine  des  oxydes  de  titane  observés  dans 

les  bétafites  et  les  euxénites  métamictes  et  recristallisées  sous 
l’action  de  la  chaleur.  C.  R.  Acad.  Sri.,  245,  1957,  pp.  701-703. 

—  Notice  biographique  sur  Armand  Dufrenoy  (1792-1857).  Revue  Géné¬ 

rale  des  Sciences,  64,  n°  78,  1957,  pp.  229-237. 

—  Cours  de  Métallogénie  (3e  cycle).  1)  Microstructure  des  minerais. 

2)  Minéraux  des  pegmatites.  3)  Minéraux  secondaires  d’uranium.  — 
Pub.  lab.  Gèol.  appl.  Facul.  Sri.,  1957. 

S.  Caillère  (Mlle),  Sous-Directeur.  - — -  Allocution  à  la  Soc.  Fr.  Min. 
Crist.  janvier  1957. 

—  Cours  de  Métallogénie  sédimentaire  (3e  cycle).  Publ.  lab.  Gèol.  appl. 

Facul.  Sri.,  1957,  70  p. 

—  S.  Hénin,  P.  Birot.  —  Sur  la  formation  transitoire  des  montmo- 

rillonites  dans  certaines  altérations  latéritiques.  C.  R.  Acad.  Sri., 
244,  1957,  pp.  788-791. 

—  S.  Hénin  et  J.  Esquevin.  —  Synthèse  des  minéraux  argileux.  R  ni. 

Groupe  fr.  des  Argiles,  9,  1957  (sous  presse). 

- Synthèse  d’argiles  cobaltifères.  Clay  Min.  Bul.,  1957. 

—  et  S.  Hénin.  —  Propositions  pour  normaliser  la  nomenclature  des 

minéraux  argileux.  Bul.  Gr.  fr.  des  Argiles,  9,  1957,  (sous  presse). 

- Évolution  du  concept  d’argiles.  Mém.  Com.  Tr.  Hist.  Scient. 

(sect.  Sciences)  (sous  presse). 


—  59  — 


—  - —  Sur  la  présence  à  Diélette  d’une  saponite  à  texture  fibreuse. 

Bul.  Soc.  Fr.  Min.  Crist.,  80,  1957,  pp.  543-545. 

-i - Étude  d’une  singularité  apparente  dans  une  carrière  d’argile 

kaolinique  de  la  Combe,  près  les  Eyzies  (Dordogne).  C.  R.  82e  Congr. 
Soc.  sav.,  Bordeaux,  1957,  pp.  55-59. 

—  et  Kraut.  —  Étude  minéralogique  du  gîte  de  Wolfram  de  Teissières- 

les-Boulies  (Cantal).  C.  R.  Acad.  Sci.,  240,  1955,  pp.  1650-1652  L 

- -  Sur  les  accidents  sulfurés  des  schistes  ardoisiers  de  l’Anjou.  Bul. 

Soc.  Fr.  Min.  Crist.,  80,  1957,  pp.  439-443. 

—  et  V.  Malycheff.  — -  Étude  de  la  fraction  argileuse  du  loess  du  bassin 

de  Paris.  C.  R.  Acad.  Sci.,  245,  1957,  pp.  1446-1488. 

—  R.  Lagrange,  T.  Pobeguin  et  G.  Baron.  —  Sur  la  présence  de  la 

huntite  dans  une  grotte  do  l’Hérault.  Ibid.,  pp.  92-94. 

J.  Prouvost,  Assistant.  —  L’examen  microscopique  en  lumière  réfléchie. 
Conférence  devant  la  Commission  Générale  d’organisation  scienti¬ 
fique,  3  décembre  1957. 

— ■  et  C.  Lévy.  —  Rapport  entre  la  chalcopyrite,  la  stannite  et  le  reniérite. 

Bul.  Soc.  fr.  Min.  Crist.,  80,  1957,  pp.  59-66. 

E.  Jeremine  (Mme).  Maître  de  Recherches.  — ■  Étude  pétrographique  d’une 
collection  de  roches  gabbroïques  de  Betsiry  (Madagascar).  Bul. 
Bureau  Géol.  Madagascar,  Tananarive. 

— •  Étude  microscopique  et  chimique  de  laves  de  San  Miguel  (Açores). 
Comm.  dos  Serviços  Geol.,  Portugal. 

—  et  A.  Sandrea.  —  Contribution  à  l’étude  de  l’île  d’Ouessant.  Bul. 

Carte  Géol.  Fr. 

P.  Renaud.  —  Invention  rationnelle,  II.  Décomposition  des  systèmes 
physiques.  Rev.  Gén.  Sci.,  63,  n°  11-12,  1956. 

—  Conférence  à  la  Sté  Fr.  des  Sci.  comparées,  mars  1957.  Présidence 

de  M.  Coufflgnal  :  Théorie  de  l’Identification  expérimentale. 

—  Théorie  de  l’Identification  expérimentale.  Structure  et  évolution  des 

Techniques,  n°  47-48,  1957. 

—  Invention  rationnelle,  III.  Relève  du  nerf  optique  par  d’autres  nerfs. 

Structure  et  évolution  des  Techniques  (sous  presse). 

—  Joly  et  Dervichian.  —  Corrélation  entre  la  définition  de  l’énergie 

et  sa  conservation.  Cas  de  systèmes  à  n  paramètres  sans  échanges 
matériels  (sous  presse). 

C.  Lévy.  —  Analyse  thermique  de  quelques  minéraux  sulfurés.  Bul.  Soc. 
Fr.  Min.  (sous  presse). 

— -  et  C.  Guillemin.  —  Sur  les  minéraux  du  sondage  de  Petitchet  (Isère). 
Ibid.,  80,  p.  237. 

J.  Esquevin.  —  Sur  la  composition  minéralogique  des  moresnetites  et 
l’existence  probable  d’une  nouvelle  phyllite  zincifère.  C.  R.  Acad. 
Sci.,  1957,  244,  pp.  215-217. 

Collections  reçues.  —  Pendant  l’année  1957  deux  météorites  nouvelles 
ont  été  incorporées  dans  la  collection  :  1°)  une  chondrite,  tombée 

1.  Figure,  par  erreur,  dans  la  liste  des  travaux  1955  [Bull.  Mus.  Hist.  nal.,  28, 
n°  1,  1956  p.  53)  sous  la  signature  de  J.  Orcel,  S.  Caillère  et  F.  Kraut. 


—  60  — 


le  27  juillet  1956  à  Nadiabondi  (Soudan  oriental)  et  pesant  environ 
3  kgs  665  (don  de  M.  J.  Guillemain)  ;  2°)  une  chondrite  tombée 
à  Trifir,  au  Soudan,  et  recueillie  en  mai  1956  ;  poids  approximatif 
1  kg  (don  de  M.  Rouaix). 

Une  huntite  (espèce  récemment  décrite)  recueillie  dans  la  grotte 
de  la  Clamousse  (Hérault)  est  entrée  à  la  collection,  ainsi  qu’une 
saponite  fibreuse,  rapportée  de  la  Mine  de  Diélette,  et  une  alunite 
de  Crète,  échantillons  tous  décrits  au  cours  de  l’année. 

Par  ailleurs,  plusieurs  centaines  d’échantillons  de  la  collection 
Vésignié  ont  été  catalogués  dans  la  collection  générale  ainsi  qu’une 
série  de  minéraux  d’uranium  provenant  de  Kerségalec  près  Lignol 
(Morbihan). 

En  outre,  la  collection  pétrographique  a  été  complétée  par  une 
série  de  roches  provenant  de  Bretagne  et  du  Morvan. 

Enfin,  de  la  Mine  de  fer  de  Diélette,  Mlle  Caillère  et  M.  Kraut 
ont  rapporté  une  nouvelle  série  de  minerais  et  de  roches. 

Écologie  et  Protection  de  la  Nature. 

G.  Kuiinholtz-Lordat,  Professeur.  —  L’écologie,  travail  d’équipe. 
Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  1957,  1,  pp.  70-80,  2  fig.,  1  pl. 
h.  t.,  4  ph. 

—  La  végétation  de  la  garrigue.  Ann.  Soc.  Hist.  Nat.  Hérault,  1er  trim. 

1957,  12  p. 

—  Les  problèmes  généraux  de  phytopathologie  dans  le  cadre  de  la  para¬ 

sitologie  générale.  Rev.  de  Mycol.,  22,  1,  15  mai  1957,  25  p. 


Physique  appliquée. 

Y.  Le  Grand,  Professeur.  —  Pathologie  de  l’éclairage  fluorescent.  Vie 
Médic.,  Paris,  37,  n°  8,  1957,  pp.  1013-1016. 

- — ■  L’électricité  océanique.  Scientia,  Côme,  6e  sér.,  92,  n°  10,  1957, 
pp.  249-254. 

—  La  lumière  et  son  action  biologique.  L’Opticien-Lunetier,  Paris,  n°  54, 

1957,  pp.  10-11. 

—  Les  lampes  à  incandescence.  Ibid.,  n°  55,  1957,  pp.  14-15. 

— -  L’Éclairage  par  fluorescence.  Ibid.,  n°  56,  1957,  pp.  9-10. 

—  Le  confort  de  l’éclairage.  Ibid.,  n°  57,  1957,  pp.  18-19. 

—  L’éclairage  des  écoles.  Ibid.,  n°  58,  1957,  pp.  18-19. 

- — -  L’éclairage  industriel.  Ibid.,  n°  59,  1957,  pp.  6-7. 

—  La  couleur  dans  la  vie.  Couleurs,  Paris,  n°  18,  1956,  pp.  33-40. 

—  Photographie  en  couleurs  et  document  scientifique.  Science  et  Nature, 

Paris,  n°  23,  1957,  pp.  30-34,  9  phot. 

—  Encyclopédie  Prisma  de  la  couleur  (Éd.  Prisma,  Paris,  1957).  Articles  :: 

Historique,  pp.  81-83  ;  Vision  des  couleurs,  pp.  241-245,  2  fig. 

—  Light,  Colour  and  Vision  (Chapman  and  Hall  Ltd.  Ed.,  Londres,  1957),. 

1  vol.,  512  p.,  125  fig. 


—  61  — 


—  et  E.  Baumgardt.  —  Éclairage  par  fluorescence  et  fatigue  visuelle. 

Ann.  d’Oculist.,  Paris,  189,  n°  10,  1956,  pp.  829-835. 

A.  Ivanoff,  Sous-Directeur.  —  Contribution  à  l’étude  des  propriétés 
optiques  de  l’eau  de  mer  en  Bretagne  et  en  Corse,  et  à  la  théorie 
de  la  polarisation  sous-marine.  Ann.  Géophys.,  Paris,  13,  n°  1, 
1957,  pp.  22-53,  18  fig. 

—  Au  sujet  de  la  visibilité  des  objets  immergés.  Bull.  Inf.  Com.  cent. 

Océanog.  et  Étude  des  Côtes,  Paris,  9,  n°  5,  1957,  pp.  270-283,  5  fig. 

—  Un  polarimètre  sous-marin  à  cellule  photoélectrique.  Premiers  résul¬ 

tats  obtenus.  Ibid.,  9,  n°  9,  1957,  pp.  491-499,  2  pl. 

—  La  photographie  sous-marine.  Naturalia,  Paris,  n°  46,  1957,  pp.  41-45, 

6  phot. 

—  Couleurs  sous-marines.  Couleurs,  Paris,  n°  18,  1956,  pp.  43-47,  1  fig., 

6  phot. 

—  Encyclopédie  Prisma  de  la  Couleur  (Éd.  Prisma,  Paris,  1957).  Articles 

Lumière,  Photométrie  et  Photographie  sous-marine,  pp.  105-117, 
158-162  et  216-219,  34  fig. 

—  Encyclopédie  du  Monde  sous-marin  (Éd.  Prisma,  Paris,  1957).  Articles 

Lumière  et  Optique  sous-marine,  pp.  245-257  et  367-372,  7  fig. 

—  et  J.  Lenoble.  —  Au  sujet  de  l’influence  de  l’ouverture  du  faisceau 

incident  sur  le  facteur  de  dépolarisation  de  la  lumière  diffusée 
par  les  molécules.  C.  R.  Acad.  Sri.,  Paris,  244,  n°  3,  1957,  pp.  329- 
331,  2  fig. 

J.  Lenoble,  Chargée  de  Recherches  du  C.N.R.S.  —  Sur  la  variation 
de  la  couleur  de  la  lumière  du  jour  en  fonction  de  la  hauteur 
du  soleil.  Ibid.,  244,  n°  5,  1957,  pp.  647-650,  3  fig. 

—  Étude  de  la  pénétration  du  rayonnement  ultraviolet  dans  les  eaux 

côtières  de  Bretagne.  Ann.  Géophys.,  Paris,  12,  n°  3,  1956,  pp.  225- 
227. 

—  Projet  d’un  spectrographe  double  pour  l’étude  du  spectre  ultra-violet 

du  ciel.  Ibid.,  12,  n°  4,  1956,  pp.  287-289,  3  fig. 

—  Étude  de  la  pénétration  du  rayonnement  ultraviolet  naturel  dans 

la  mer.  Bull.  Inf.  Com.  cent.  Océanog.  et  Étude  des  .côtes,  Paris, 
9,  n°  1,  1957,  pp.  10-20,  9  fig. 

—  Spectrophotomètre  photoélectrique  sous-marin.  Ibid.,  9,  n°  10,  1957, 

pp.  551-564,  4  fig. 

— -  Étude  théorique  de  la  pénétration  du  rayonnement  dans  les  milieux 
diffusants  naturels.  Optica  Acta,  Paris,  4,  n°  1,  1957,  pp.  1-11, 
9  fig. 

—  Remarques  sur  le  calcul  du  rayonnement  ultraviolet  du  ciel  pur. 

Rev.  d’Opt.,  Paris,  36,  n°  7,  1957,  pp.  343-356,  4  fig. 

— -  Étude  de  la  pénétration  du  rayonnement  dans  la  mer.  J.  de  Phys., 
Paris,  17,  n°  12,  1957,  pp.  44-46  S,  3  fig. 

—  La  visibilité  dans  la  brume.  La  Nature,  Paris,  n°  3265, 1957,  pp.  187-190, 

9  fig. 

—  et  Y.  Bouriau.  —  Sur  la  réalisation  de  polariseurs  pour  l’ultraviolet. 

C.  R.  Acad.  Sri.,  Paris,  245,  n°  5,  1957,  pp.  511-514,  2  fig. 


—  62  — 


J.  Chanu,  Chargé  de  Recherches  du  C.N.R.S.  — -  Remarque  sur  la  défi¬ 
nition  des  flux  de  diffusion  dans  les  mélanges  binaires.  Ibid.,  n°  8, 
1957,  pp.  829-831. 

R.  Bonnet,  Chargé  de  Recherches  du  C.N.R.S.  — -  Théorie  optique  et 
adaptation  des  verres  de  contact.  Ann.  d’Oculist.,  Paris,  189, 
n°  4,  1957,  pp.  281-292,  12  fig. 

—  et  P.  Cochet.  —  Contrôle  médical  d’un  porteur  de  lentilles  précor- 
néennes.  Clin.  Ophtalm.,  Paris,  5,  n°  3,  1957,  pp.  1-11,  12  fig. 

C.  Bourdy,  Chargée  de  Recherches  du  C.N.R.S.  —  Contribution  à  l’étude 
de  la  vision  binoculaire  de  l’espace.  Rev.  d'Optique,  Paris,  36, 
n°  10,  1957,  pp.  449-475,  20  fig. 


Océanographie  physique. 

H.  Lacombe,  Professeur.  —  Rapport  de  la  Section  d’Océanographie 
Physique  1955.  Comptes  Rendus  du  Comité  National  Français  de 
Géodésie  et  Géophysique.  Année  1957,  pp.  143-157. 

■ —  L’Océanographie  Physique,  Revue  des  Questions  Scientifiques,  20  juil¬ 
let  1957,  pp.  374-399. 

—  L’Énergie  des  Mers,  «  La  Météorologie  »,  IY,  44,  1956,  Paris,  1957, 

pp.  143-157. 

- —  Compte  Rendu  des  principaux  travaux  de  l’Assemblée  Générale  de 
l’Association  Internationale  d’Océanographie  Physique,  Toronto, 
3-14  septembre  1957.  Bull.  d’Inf.  du  C.O.E.C.,  9,  10,  déc.  1957, 
pp.  537-544. 

—  Aperçu  sur  les  marées.  Science  et  Nature,  juillet-août  1957,  pp.  21-28, 

5  fig.,  5  phot.  ;  septembre-octobre  1957,  pp.  13-18,  6  fig.,  3  phot. 

—  et  A.  Gougenheim.  - — •  La  circulation  océanique,  La  circulation  océa¬ 

nique  ;  dynamique  des  courants  marins.  Annuaire  du  Bureau  des 
Longitudes  pour  1956,  pp.  585-594. 

- —  P.  Tchernia,  Sous-Directeur  et  G.  Benoist.  —  Contribution  à  l’étude 
de  l’hydrologie  de  la  mer  Égée  en  été,  présentée  à  l’Assemblée 
de  l’Association  Internationale  d’Océanographie  Physique  (A.I.O.P.) 
à  Toronto  (Résumé)  paru  dans  «  Reports  and  Abstracts  of  commu¬ 
nications  »  A.I.O.P.,  Gôteborg,  1957,  pp.  101-102. 

—  et  P.  Tchernia.  —  Températures  et  Salinités  profondes  en  Méditer¬ 

ranée.  Ibid.,  p.  103. 

P.  Tchernia,  Sous-Directeur.  —  Sur  l’origine  des  eaux  salées  profondes 
du  Nord-Ouest  de  l’Océan  Indien.  Bull.  d’Inf.  du  C.O.E.C.,  9, 
10,  décembre  1957,  pp.  545-550. 

J.  C.  Lizeray,  Assistant.  —  Travaux  Océanographiques  récents  de 
T  «  Élie  Monnier  »  en  Méditerranée  occidentale.  Bull.  d’Inf.  du 
C.O.E.C.,  9,  8,  pp.  413-415. 

B.  Saint-Guily.  —  Sur  le  coefficient  vertical  de  turbulence  dans  les 
courants  de  vent  et  de  pente.  Bull,  de  l’Institut  Océanographique, 
1090,  janvier  1957. 


—  63  — 


—  Les  mouvements  radiaux  de  Hamel  lorsqu’il  existe  une  force  de  Coriolis 

et  la  structure  de  certains  courants  océaniques.  Comptes  Rendus 
des  Séances  de  V Académie  des  Sciences,  244,  mars  1957,  pp.  1528- 
1529. 

—  Quelques  compléments  sur  la  théorie  des  courants  de  dérive  non 

stationnaires.  Bull.  d'Inf.  du  C.O.E.C.,  9,  4,  avril  1957. 

—  Les  méandres  des  veines  de  courant  dans  les  Océans.  Bull.  Institut 

Océanographique,  n°  1108,  12  décembre  1957. 

Chimie  appliquée  aux  corps  organisés. 

f  C.  Sannié,  Professeur.  —  Recherches  sur  les  saponines  stéroliques. 
Les  saponosides  du  petit  houx  Ruscus  aculeatus  L.  (avec  la  colla¬ 
boration  de  H.  Lapin,  F.  Eloy,  L.  Gogolludo  Sanchez).  Bull. 
Soc.  Chim.  biol.,  39,  p.  301. 

—  Recherches  sur  les  saponines  stéroliques.  Néoruscogénine  :  3  p,  1  diol 

5  22  b,  25  L  spirostène,  nouvelle  sapogénine  de  Ruscus  aculeatus  L. 
Bull.  Soc.  Chim.,  1957,  p.  1237  (avec  la  collaboration  de  H.  Lapin). 
M.  Frèrejacque,  Sous-Directeur.  — -  Poisons  digitaliques.  Revue  gén. 
des  Sci.,  1957,  p.  39. 

—  Charles  Sannié.  J.  Agr.  Trop.  Bot.  appl.,  1957. 

G.  Kersaint,  Sous-Directeur.  • — •  Sur  le  symbolisme  de  l’élément  et  de  la 
molécule  organique  marqués  Bull.  Soc.  Chim.  1957,  p.  53. 

A.  Resplandy,  Assistant.  — •  Recherches  sur  les  alcaloïdes  de  Burasaia 
madagascariensis  D.  C.  Obtention  du  nitrate  naturel  de  burasaïne. 
C.  R.  Acad.  Sci.,  245,  1957,  p.  725. 

IL  Lapin.  —  Sur  la  constitution  de  la  ruscogénine.  Ibid.,  244,  1957, 
p.  3065. 

V.  Plouvier.  • —  Sur  la  recherche  du  pinitol  chez  quelques  Caryophylla- 
cées,  Magnoliacées  et  plantes  de  familles  voisines.  Ibid.,  244,  1957, 
p.  382. 

—  Sur  la  recherche  du  séquoytol  et  du  pinitol.  chez  quelques  Gymno¬ 

spermes.  Ibid.,  245,  1957. 

S.  Heitz  (Mme)  —  Saponines  et  sapogénines  de  quelques  plantes  françaises 
et  africaines.  Thèse  de  Doctorat  de  l’Université  de  Paris,  janvier  1957. 
Z.  Moloster  —  Contribution  à  l’identification  des  colorants  par  chroma¬ 
tographie  sur  papier  .Différentes  applications.  Ibid.,  décembre  1957. 

Bibliothèque  Centrale. 

—  Communications  en  1957  de  9.000  ouvrages,  non  compris  les  ouvrages 

de  référence. 

—  Prêt  de  11.606  ouvrages  aux  laboratoires  du  Muséum,  à  l’Université, 

au  C.N.R.S.  et  à  divers  organismes. 

—  Inscription  de  1.315  ouvrages  et  brochures  (dans  ce  chiffre  ne  sont 

pas  compris  les  dépouillements  de  périodiques). 

—  Inscription  de  262  documents  iconographiques. 

—  Inscription  de  76  périodiques  nouveaux  dont  la  liste  suit  : 


—  64  — 


Périodiques  nouvellement  inscrits  en  1957. 

Acta  zoologica  cracoviensia.  — -  Krakow,  1956  — >  in-8°.  1  (1956)  — >- 

Pr  3418 

Actualités  biologiques.  — •  Paris,  1954  — >  in-8°.  1  (1954)  — >  Pr  5918 
Annales  de  la  recherche  forestière  au  Maroc.  Rapport  annuel.  —  Rabat, 

in-8°.  1952  -> .  Pr  3414 

Annales  de  la  Société  entomologique  de  Québec.  —  Québec,  1956  — >  in-8°. 

1  (1956)  -» .  Pr  3419 

Annales  des  services  météorologiques  de  la  France  d’outre-mer.  — -  Paris, 

1951  (1955)  in-4°.  1  (1951  (1955))  -> .  Pr  1502  D 

Annual  review  of  nuclear  science.  ■ — -  Stanford  ;  Palo  Alto,  1952  — >  in-8°. 

1  (1952)  -> .  Pr  2504 

Archives  de  biologie  thermo-climatique.  — -  Paris,  1956  —>  in-8°.  N°  1-2 

(1956)  .  Pr  5647 

Atti  délia  Società  peloritana  di  scienze  fisiche,  matematiche  e  naturali.  — ■ 

Messina,  19155  — >  in-8°.  1  (1955)  — > .  Pr  3413 

Beitrage  zur  neotropischen  Fauna.  — •  Jena,  1956  — >  in-8°.  1  (1956)  > 

Pr  5644 

Belmontia.  — •  Wageningen,  1957  ->  in-8°.  1  (1957)  ->....  Pr  3437 
Biological  lectures  (Marine  biological  laboratory,  Woods  Fiole).  —  Roston, 

1891-99,  in-12  et  in-8°.  1  (1891)  —  7  (1899) .  Pr  1155  A 

Bioloski  vestnik.  ■ — -  Ljubljana,  1952  — >  in-8°.  1  (1952)  — >..  Pr  3411 

Boletim  do  Museu  de  biologia.  —  Santa  Teresa,  in-8°.  N.  10  (1951)  — >■ 

Pr  3441 

Bollettino  del  Museo  civico  di  storia  naturale  di  Venezia.  — •  Venezia,  in-8°. 

9  (1956)  -> .  Pr  3439 

Bulletin  du  Centre  d’études  et  de  recherches  scientifiques,  Biarritz.  —  Riar- 

ritz,  1956  -H*  in-8°.  1  (1956-7)  -> .  Pr  3446 

Bulletin  of  the  Chinese  association  for  the  advancement  of  science.  —  Taipei, 

in-8°.  1956  —> .  Pr  5626 

Bulletin  of  the  Scientific  and  technical  documentation  centre.  — •  Cairo,  1955, 

in-4°.  1  (1955)  -> .  Pr  1699 

ôehoslovackaja  biologija  (Cehoslovackaja  akademija  nauk)  [Éd.  russe].  — 

Praha,  1952-1954,  in-8».  1  (1952)  —  3  (1954) .  Pr  296  J/l 

Cercle  hydrobiologique  de  Bruxelles.  Communication.  — -  Rruxelles,  in-8° 

et  in-4°.  16  (1956)  -s» .  Pr  5649 

Ceskoslovenskà  parasitologie.  —  Praha,  1954  — >  in-8°.  2  (1955)  — > 

Pr  296  J 

Congrès  scientifique  international  du  tabac.  1955  1,  Paris,  1955. 

[Compte  rendu],  1956,  in-8°.  .  Pr  5367 

Contributions  du  Département  de  biologie,  Université  Laval,  Québec.  — • 

Québec,  1952  ->  in-8°.  N°  1  (1952)  -> .  Pr  5598  C 

Coresta.  — -  Paris,  in-8°.  1957 .  Pr  3448 

Deutsche  Baumschule.  —  Aachen,  1949  — >  in-8°.  8  (1956)  — >  Pr  3440 

Florida  State  muséum.  Report  of  the  director.  —  Gainesville,  in-8°.  1955-56 
(1957)  . .  Pr  3406  A 


—  65  — 


Folia  biologica  (Academia  scientiarum  bohemoslovenica).  ■ — -  Praha, 

1955  ->  in-8°.  1  (1955)  -> . .  Pr  296  J/l 

Geografiska  annaler.  —  Stockholm,  1919  -»  in-4°.  12  (1930)  —  35  (1953) 

(lac.)  .  Pr  1695 

Geological  survey  of  Japan.  Memoirs.  —  Tokyo,  1907-1910,  in-8°.  1907- 

1910 .  Pr  3433  A 

Geologické  prdce  (Slovenska  akademia  vied).  —  Bratislava,  in-8°.  29 

(1952)  -> .  -  Pr  5914  C 

Geologické  prdce.  Zprdvy  (Slovenska  akademia  vied).  —  Bratislava, 

1954  ->  in-8°.  1  (1954)  -> .  Pr  5914  C/l 

Histoire  de  la  médecine.  —  Paris,  1951  — >  in-8°.  7  (1957)  —>  Pr  3417 
Hong  Kong  annual  departmental  report  by  the  director  of  agriculture, 

fisheries  and  foresiry.  —  Hong  Kong,  in-8°.  1952-53  — >  Pr  3409 

Indian  forest  records.  N.  S.  Mycology.  —  Dehra  Dun,  1950  —>  in-8°. 

1  (1950)  . .  Pr  5540  A 

International  abstracts  of  biological  sciences.  —  London,  1954  — y  in-4°. 

1  (1954)  -> .  Pr  5504 

International  North  Pacific  fisheries  commission  : 

—  Annual  report.  —  Vancouver,  in-4°.  1955  (1956)  — >  Pr  5583 

—  Bulletin.  —  Vancouver,  1955— >  in-4°.  1  (1955)— >  Pr  5583  A 

Journal  of  the  West  African  science  association.  — -  Achimota,  1954  -> 

in-8°.  1  (1954-5)  -> .  Pr  5915 

Lake  Victoria  fisheries  service.  Annual  report.  —  Nairobi,  in-8°.  1952— > 

Pr  3435 

Los  Angeles  county  muséum.  Contributions  in  science.  —  Los  Angeles, 

1957  ->  in-8».  1  (1957)  .  Pr  1551  B 

Lozania  (Instituto  de  ciencias  naturales,  Universidad,  Bogota).  —  Bogota, 

1952  ->  in-8°.  1  (1952)  -> .  Pr  2287  B 

Memoirs  of  the  Hong  Kong  biological  circle.  —  Hong  Kong,  1953  — > 

in-8».  1  (1953)  -» .  Pr  3410 

Micropaleontology.  —  New  York,  1955  — >  in-4°.  1  (1955)  — >  Pr  507  N 

Monumenta  archaeologica.  —  Praha,  1948  — >  in-4°.  1  (1948)  — > . 

Pr  5205  A 

Mutisia  (Instituto  de  ciencias  naturales,  Universidad,  Bogota).  — -  Bogota, 

1952  in-8».  1  (1952)  -> .  Pr  2287  A 

Natural  history  muséum.  Stanford  university.  Circular.  —  Stanford, 

1955  —  >  in-4°.  1  — > .  Pr  647  H/2 

Opuscula  zoologica  (Zoologische  Staatssammlung  in  München) .  —  München, 

1957  in-8».  1  (1957)  .  Pr  2385  A 

Palaeontology.  —  London,  1957  ->  in-8».  1957  — > .  Pr  5515 

Palynologie.  Bibliographie  (Muséum  national  d'histoire  naturelle).  — 

Paris,  1956  in-8».  1  (1956)  .  Pr  5916 

Penjelidikan  laut  di  Indonesia  (Marine  research  in  Indonesia).  — -  Djakarta, 

1956  ->  in-8».  1  (1956)  -> . . .  Pr  3415 

Physics  and  chemistry  of  the  earth.  —  London,  1956  — >  in-8».  1  (1956)  -> 

Pr  5919 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


5 


—  66  — 


Pfirodovëdeckÿ  sbornik  Ostravského  kraje.  —  Opava,  1921  -»  in-8°.  10 

(1949) .  Pr  3436 

Publicaciones  del  Instituto  de  biologia  aplicada.  —  Barcelona,  1944  — > 

in-8°.  1  (1944)  -> .  Pr  3438 

Recent  progress  in  hormone  research.  —  New-York,  1947  — >  in-8°.  12 

(1956)  .  Pr  5543 

The  Review  of  the  Polish  academy  of  sciences.  — •  Warszawa,  1956  ->  in-8°.  1 

(1956)  -> .  Pr  476  Y 

Revista  agronomica  del  Noroeste  Argentin/).  —  San  Miguel  de  Tucuman, 

1954  in-8°.  1  (1954-5)  .  Pr  2244  E 

Revista  de  biologia.  —  Lisboa,  1956  ->  in-8°.  1  (1956)  — >.  .  Pr  5555 

Revista  iberica  de  parasitologia.  —  Granada,  1941  — >  in-8°.  2  (1942)  — > 

Pr  3416 

Revue  de  l'enseignement  supérieur.  • — -  Paris,  1956  — >  in-8°.  1956  — > 

Pr  5581 

Rivista  italiana  di  paleontologia  e  stratigrafia.  —  Parma  ;  Milano,  1895  — > 

in-8».  61  (1955),  n»4-> .  Pr  5541 

Sciences  humaines  outre-mer  ( ORSTOM ).  —  Paris,  1957  — >  in-4°.  1957  — > 

Pr  5181  F 


Sechenov  physiolo gical  journal  of  the  USSR.  —  London,  in-8°.  43  (1957)  — > 

Pr  5792  A 

Société  serbe  de  géographie.  Beograd  : 

— •  Bulletin.  1912  — >  in-8°.  28  (1948J-33  (1953)  -f-  fragments. 

Pr  3423 

—  Éditions  spéciales.  1927  — >■  in-8°.  5  (1929) -31  (1953)  (lac.). 

Pr  3423  A 

—  Atlas.  1929  ->  in-4°.  11-12  (1934) .  Pr  3423  B 

—  Collection  de  cartes.  1931  3  (1933J-5  (1936)..  Pr  3423  C 

—  Mémoires.  1933  ->  in-8°.  1  (1933)-7  (1953)  (lac.).  Pr  3423  D 
Sudan  notes  and  records.  —  Khartoum,  1918  — >  in-8°.  36  (1955)  — 

Pr  3431 

Survey  of  biological  progress.  —  New  York,  1949  in-8°.  1  (1949)  — > 

Pr  2650 

Syslematics  association.  Publication.  —  London,  1953  -»  in-8°.  1  (1953)  — > 

Pr  5917 

Systematic  zoology.  —  New  Haven  ;  Baltimore,  1952  —>  in-8°.  1  (1952)  — > 

Pr  5645 

Travaux  du  Laboratoire  de  botanique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon. 

—  Dijon,  in-8°.  1955  .  Pr  3412 

University  of  California.  Scripps  institution  of  oceanography.  Contributions. 

—  La  Jolla,  1937  ->  in-8°.  1954  .  Pr  603  X/l 

Vitamins  and  hormones.  —  New  York,  1943  ->  in-8°.  14  (1956)  — > 

Pr  5542 


Wiadomoéci  parazytologiczne  (Polskie  towarzystwo  parazytologiczne).  — 

Warszawa,  1955  — y  in-8°.  1  (1955)  — > .  Pr  5539 

Zeitschrift  fur  Fischerei  und  deren  Hilfswissenschaften.  —  Berlin,  1893- 

1944;  1952  ->  in-8».  1  (1952-3)  -> .  Pr  3443 

Zoologische  Beitràge.  N.  F.  —  Berlin,  1950  — >  in-8°.  1  (1950-5)  — >  Pr  181 


67  — 


*  Travaux  parus  en  1957  dans  les  Éditions  du  Muséum 

SANS  PÉRIODICITÉ  FIXE. 

—  Dans  les  Archives  du  Muséum ,  7e  série  : 

Tome  4.  —  xxix-100  p. 

E.  Seguy.  Louis-Eugène  Bouvier,  pp.  vii-xxix,  portrait. 

J.  Risbec.  Nudibranches  du  Viêt-Nam,  pp.  1-34,  22  pl.  Préface 
de  R.  Serène  et  G.  Ranson. 

P.  Chabanaud.  Les  Symphurus  marbrés  du  Complexe  Indo- 
Pacifique  tropical,  pp.  79-100,  4  pl. 

—  Dans  les  Mémoires  du  Muséum ,  nouvelle  série  : 

A.  Zoologie  : 

Tome  8,  fasc.  7.  — -  A.  Vandel.  Les  Isopodes  terrestres  des  Açores, 
pp.  249-264. 

Tome  13,  fasc.  unique.  • — •  A.  Franc.  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
de  l’archipel  néo-calédonien,  pp.  1-200,  24  pl. 

Tome  15,  fasc.  1.  — -  R.  Ronsil.  L’art  français  dans  le  livre  d’oiseaux, 
pp.  1-134,  20  pl. 

Tome  16,  fasc.  1.  —  F.  Pax  und  I.  Müller.  Zoantharien  aus  Viêt- 
Nam,  pp.  1-40,  13  pl. 

B.  Botanique  : 

Tome  7,  fasc.  unique.  —  R.  Virot.  La  végétation  canaque,  pp.  1-400, 
24  pl. 

Tome  8,  fasc.  1.  —  A.  Guillaumin.  Résultats  scientifiques  de  la  Mis¬ 
sion  Franco-suisse  de  botanique  en  Nouvelle-Calédonie  (1950-1952), 

pp.  1-120. 

C.  Sciences  de  la  terre  : 

Tome  6,  fasc.  unique.  • — -  E.  Buge.  Les  Bryozoaires  du  néogène  de  l’ouest 
de  la  France  et  leur  signification  stratigraphique  et  paléobiologique, 
pp.  1-436,  12  pl. 

- — -  Dans  les  Publications  du  Muséum  : 

N°  17.  — •  Travaux  du  laboratoire  de  «  La  Jaysinia  »  à  Samoëns.  Recueil 
publié  sous  la  direction  de  H.  Humbert.  In-8°,  175  p.,  fig.,  8  pl. 

*  Pour  la  vente  ou  l’échange  de  ces  publications,  s’adresser  à  la  Bibliothèque 
centrale  du  Muséum  national  d’histoire  naturelle,  36,  rue  Geofîroy-Saint-Hilaire, 
Paris  (5e). 


—  68 


COMMUNICATIONS 


Sur  Cromeria  nilotica  Boulenger  1901 
(Poisson  des  eaux  douces  africaines) 
Répartition  géographique  et  notes  écologiques 

Par  F.  cTAubenton. 


Cette  note  a  pour  but  d’attirer  l’attention  des  ichthyologistes 
sur  un  petit  poisson  peu  connu  des  eaux  douces  africaines,  Cromeria 
nilotica  Boulenger  1901,  qui  doit  avoir  une  répartition  biogéogra¬ 
phique  beaucoup  plus  vaste  que  celle  que  nous  lui  prêtons  à  l’heure 
actuelle. 

Ce  poisson  appartient  à  la  famille  des  Cromeriidae  (Teleostei, 
Clupeiforme,  sous-ordre  des  Cromeriodei).  Cette  famille  ne  comprend 
qu’un  genre  qui  n’a  lui-même  qu’une  seule  espèce  Cromeria  nilotica 
Boulenger  1901  dont  on  distingue  deux  sous-espèces  géographiques 
Cromeria  nilotica  nilotica  Boulenger  1901  pour  le  Bassin  du  Nil 
et  Cromeria  nilotica  occidentalis  Daget  1954  pour  l’Afrique  occi¬ 
dentale. 

Le  Cromeria  est  un  poisson  au  corps  allongé,  nu,  laissant  apparaître 
les  myomères.  Les  nageoires  sont  formées  de  rayons  mous.  La  cau¬ 
dale  est  fourchue  à  lobe  arrondi.  La  bouche  est  petite  et  infère, 
sans  dents.  L’ouverture  branchiale  est  latérale  et  étroite.  Les  bran- 
chiospines  sont  nombreuses  et  serrées.  La  vessie  aérienne  est  allongée 
et  communique  avec  l’oesophage.  Le  Cromeria  est  de  couleur  blan¬ 
châtre,  transparent,  légèrement  jaune  sur  le  dos,  avec  de  petites 
taches  brunes  ainsi  que  sur  la  partie  médiane  des  flancs.  Un  trait 
sombre  horizontal  barre  le  museau  en  avant  de  l’œil.  La  taille  maxima 
connue  est  celle  d’une  femelle  de  32  mm.  de  longueur  standard,  soit 
37  mm.  de  longueur  totale,  pêchée  à  Diafarabé  le  21  août  1954 
(M.  Blanc  —  F.  d’AuBENTON  1954,  p.  575). 

D’après  les  auteurs  la  répartition  biogéographique  de  Cromeria 
nilotica  est  la  suivante  : 

Bassin  du  Nil  :  Dans  le  Nil  Blanc  à  Fashoda  et  dans  le  lac  No 
(G.  A.  Boulenger  1901,  p.  445)  et  à  Kor  Barboy. 

Bassin  du  Niger  :  a)  Niger  supérieur  :  à  Faranah  et  dans  un  de 
ses  affluents,  le  Tinkisso,  à  Bissikrima  (J.  Daget,  1954  p.  65). 


—  69  — 


b)  Delta  central  :  à  Diafarabé  (J.  Daget  1954,  p.  65  et  M.  Blanc 
et  F.  (I’Aubenton  1954,  p.  575). 

Bassin  des  Volta  :  a)  Volta  Noire  :  à  Ouessa,  Samandéni,  et  dans 
un  de  ses  affluents,  la  Bougouri-Ba,  au  pont  de  la  route  de  Léo 
(M.  Blanc  et  J.  Daget  1956,  p.  120),  à  la  chaussée  submersible 
de  Nabéré,  à  celle  de  la  route  de  Dano  et  au  gué  de  Hemkoa  au  sud 
de  Zambo. 

b)  Volta  Blanche  :  dans  un  de  ses  affluents,  la  Pendjari,  près 
d’Arli  (M.  Blanc  et  J.  Daget  1957,  p.  120). 

Le  régime  alimentaire  du  Cromeria  se  compose  de  plancton  et  de 
phytoplancton,  ceci  en  harmonie  avec  son  filtre  branchiospinal  très 
serré  et  son  intestin  très  long. 

La  reproduction  de  ce  poisson  s’effectue  pendant  la  saison  des 
hautes  eaux  comme  la  plupart  des  poissons  de  la  zone  soudanienne, 
en  pénétrant  dans  les  plaines,  les  marigots,  ou  les  rizières  inondées. 
Le  21  août  1954  nous  avons  pêché  un  lot  de  8  Cromeria  mâles  et 
femelles  tous  mâtures  alors  qu’ils  se  préparaient  à  pénétrer  dans 
la  rizière  de  Diafarabé  située  en  bordure  du  Niger.  D’autre  part 
J.  Daget  (1954)  écrit  avoir  observé  et  pêché  le  5  octobre  1946,  à  la 
décrue,  un  lot  de  60  individus,  tous  de  même  taille,  nageant  en 
essaim  ;  il  s’agissait  d’alevins  probablement  issus  de  la  même  ponte. 

Les  Cromeria  se  rencontrent  plus  aisément  dans  les  petites  rivières 
que  dans  les  fleuves  trop  vastes  pour  être  bien  prospectés,  ce  qui 
ne  veut  pas  dire  qu’ils  sont  plus  abondants  dans  le  premier  cas, 
mais  qu’il  y  est  plus  facile  de  les  observer  et  de  préciser  leur  biotope. 
Les  Cromeria  affectionnent  particulièrement,  en  saison  sèche,  les 
eaux  vives  de  faibles  profondeurs  sur  des  fonds  sableux  ou  grave¬ 
leux.  De  jour  ils  sont  enfouis  et  il  est  difficile  de  les  voir.  De  nuit 
nous  les  avons  observés  à  la  lampe  électrique  dans  des  profondeurs 
très  faibles  de  5  à  15  cm.  ;  ils  reposaient  sur  le  fond,  se  déplaçant 
par  moment  avec  brusquerie  et  une  grande  rapidité.  Ce  poisson 
aime  les  courants  mais  se  tient  de  préférence  le  long  des  bords 
ou  dans  des  courants  secondaires  moins  rapides.  La  température 
des  eaux  où  il  se  tient  varie  de  25°  à  30°.  Les  dosages  faits  aux  dif¬ 
férents  lieux  de  capture  donnent  des  pH  de  6,2  à  7,5  ;  la  teneur  en 
réserves  alcalines  (S.B.V.)  varie  de  0,3  à  1,25  et  le  degré  hydroti- 
métrique  de  0°  à  5°. 

L’engin  le  plus  pratique  pour  pêcher  les  Cromeria  est  le  troubleau 
manié  de  façon  à  coiffer  l’eau  et  à  le  ramener  vivement  en  raclant 
le  fond  à  contre-courant. 


Laboratoire  des  Pêches  Coloniales  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 


Blanc  (M.)  et  (I’Aubenton  (F.).  ■ — -  Compte  rendu  sommaire  d’une  mis¬ 
sion  hydrobiologique  au  Soudan.  Bull.  Mus.  Nat.  Iiist.  Nat.,  1954, 
2e  sér.,  t.  XXVI,  n°  5,  pp.  572-578. 

Blanc  (M.) ,  d’AuBENTON  (F.),  Ovazza  (M.)  et  Valade  (M.).  — 
Recherches  sur  la  prophylaxie  de  l’onchocercose  en  A. O. F.  I.  Étude 
hydrobiologique  de  la  Bougouri-Bâ  et  essais  de  désinsectisation.  Bull. 
IFAN,  1958,  sér.,  A,  sous  presse. 

Blanc  (M.)  et  Daget  (J.).  — -  Les  eaux  et  les  poissons  de  Haute-Volta. 
Mémoires  IFAN,  Dakar,  1957,  n°  50,  pp.  95-169,  30  fig.,  4  pl. 

Boulenger  (G.  A.).  —  Diagnoses  of  new  fishes  discovered  by  Mr  W.  L.  S. 
Loat  in  the  Nile.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  1901,  7,  sér.  8,  pp.  444-446. 

—  Fishes,  systematic  account  of  Teleostei  in  The  Cambridge  Natural 
History,  London,  1904,  vol.  VII,  pp.  541-727. 

Daget  (J.).  —  Les  poissons  du  Niger  supérieur.  Mémoires  IFAN,  Dakar, 
1954,  n»  36,  391  p.,  141  fig. 

Pellegrin  (J.).  —  Les  poissons  de  la  famille  des  Cromeriidae  et  leurs 
affinités.  Arch.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  1935  (6),  12,  pp.  461-463. 

Swinnerton  (H.).  —  Osteology  of  Cromeria  nilotica  and  Galaxias  atte- 
nuatus.  Zool.  Jahrb.  (Abtli.  Anat.),  1903,  18,  pp.  58-70,  15  fig. 


—  71  — 


La  collection  Maurice  Pic  au  Muséum  de  Paris 
Par  A.  Villiers. 


Le  Laboratoire  d’Entomologie  du  Muséum  National  d’Histoire 
Naturelle  de  Paris  vient  d’entrer  en  possession  de  la  collection  et 
de  la  bibliothèque  qui  lui  ont  été  généreusement  léguées  par  l’émi¬ 
nent  coléoptèriste,  Maurice  Pic,  décédé  le  29  décembre  1957,  dans 
sa  92e  année. 

Avec  Maurice  Pic  disparaît  une  des  figures  les  plus  connues  de 
l’Entomologie  de  la  première  moitié  du  vingtième  siècle  et,  proba¬ 
blement,  le  dernier  représentant  de  cette  cohorte  des  grands  ama¬ 
teurs  spécialistes  qui  ont  constitué  d’énormes  collections  et  auxquels 
l’Entomologie  doit  tant  de  travaux  importants. 

Maurice  Pic  est  né  le  23  mars  1866  et  fut  dès  son  plus  jeune  âge 
attiré  par  l’Entomologie  où  il  se  spécialisa  très  vite  dans  les  Coléop¬ 
tères,  guidé  à  ses  débuts  par  l’Abbé  Viturat. 

Parmi  cet  ordre,  son  groupe  de  prédilection  fut  d’abord  les 
Cérambycides  paléarctiques  dont  il  constitua  une  collection  extrê¬ 
mement  riche  et  complète  qui  lui  permit  de  publier  de  1891  à  1933, 
les  onze  cahiers  des  «  Matériaux  pour  servir  à  l’étude  des  Longi- 
cornes  »,  base  indispensable  de  toute  recherche  sur  cette  famille. 

Vivant  en  province,  en  Saône-et-Loire,  dans  sa  charmante  gen¬ 
tilhommière  des  Guerreaux,  libre  de  son  temps,  doté  de  certains 
moyens,  travailleur  infatigable,  Maurice  Pic  s’attaqua  bientôt  à 
d’autres  groupes  de  Coléoptères.  Il  choisit  systématiquement  les 
familles  les  plus  délaissées,  Hétéromères,  Malacodermes,  Clérides, 
Anobiides,  etc.  Cette  méthode  lui  livra  un  champ  d’études  immense 
et  lui  permit  d’acquérir  à  bon  compte  des  matériaux  peu  recherchés 
par  les  autres  entomologistes.  Parallèlement,  cette  spécialisation 
dans  des  groupes  négligés  lui  valut  de  recevoir  de  toutes  parts  des 
dizaines  de  milliers  d’insectes  qui  lui  étaient  soumis  pour  étude 
et  dont  les  doubles  venaient  enrichir  sa  propre  collection. 

D’autre  part,  M.  Pic  acquit,  par  achat,  diverses  collections  de 
valeur  :  Jacquet,  Leprieur,  Tournier,  Fauconnet,  Théry  (en 
partie),  Belon  (Lathridiens),  Viturat,  Perroud,  Nodier  et  Grand- 
Jean  pour  les  Coléoptères,  ainsi  que  la  collection  d’Ichneumonides 
de  Berthoumieu. 

Enfin,  grand  voyageur  lui-même  durant  toute  une  période  de 
sa  vie,  il  parcourut  en  chassant  les  Insectes  une  bonne  partie  de 
l’Europe,  de  l’Afrique  du  Nord  et  du  Proche-Orient. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  72  — 


L’ensemble  des  collections  réunies  de  ces  diverses  manières  repré¬ 
sentait  à  la  fin  de  sa  vie  environ  3.Q00  cartons  renfermant  un  nombre 
considérable  d’espèces  et  de  très  nombreux  types  et  paratypes. 
En  effet,  descripteur  extrêmement  fécond,  Maurice  Pic  décrivit 
plus  de  20.000  espèces  et  variétés. 

L’entrée  de  cet  inestimable  ensemble  au  Muséum  de  Paris,  venant 
s’ajouter  à  la  collection  R.  Oberthür  récemment  acquise,  fait 
indiscutablement  de  cette  institution  la  première  du  monde  en 
matière  de  Coléoptères. 

Malheureusement  M.  Pic  n’a  jamais  pu  disposer  d’un  préparateur 
et,  durant  les  dernières  années  de  sa  vie,  submergé  par  les  maté¬ 
riaux  d’étude  qui  s’accumulaient,  il  ne  put  assurer  comme  cela 
aurait  été  utile,  l’entretien  de  sa  collection.  De  graves  dégâts  ont 
été  commis  par  les  Anthrènes,  des  boîtes  entières  ont  été  totalement 
détruites.  Un  travail  considérable  sera  nécessaire  à  la  remise  en 
état  d’un  très  grand  nombre  de  cartons.  Ce  n’est  donc  que  dans 
des  délais  assez  longs,  probablement  plusieurs  années,  que  la  col¬ 
lection  pourra  être  présentée  aux  spécialistes  français  et  étrangers 
qui,  sa'ns  aucun  doute,  viendront  très  nombreux  pour  la  consulter. 


Laboratoire  d’ Entomologie  du  Muséum. 


Note  biologique  sur  des  Cétoines 
(Coléoptères  scarabéides)  d'afrique  australe 

Par  J.  Berlioz. 


Au  cours  de  deux  voyages  en  Afrique  australe,  en  1956  et  1957, 
effectués  à  la  même  époque  de  l’année  :  août-septembre,  j’ai  pu  faire 
quelques  observations  entomologiques,  dont  certaines  me  paraissent 
devoir  être  présentées  ici.  Elles  concernent  des  Coléoptères  Céto- 
niinés  trouvés  dans  la  région  du  Cap  au  cours  de  la  première  quin¬ 
zaine  de  septembre,  et  leur  rigoureuse  similitude  d’une  année  à 
l’autre  leur  donne  évidemment  plus  de  valeur  indicative.  Rappelons 
que  cette  période  de  l’année,  fin  de  la  saison  pluvieuse  hivernale 
dans  la  région  du  Cap,  est  assez  favorable  localement  aux  obser¬ 
vations  biologiques,  beaucoup  plus  en  tout  cas  que  dans  l’est  de 
la  province  du  Cap,  où  la  période  sèche  bat  encore  son  plein  au 
même  moment. 

Au  cours  de  ces  deux  séjours  à  Cape  Town,  j’ai  récolté  sembla¬ 
blement  en  abondance  des  Cétoines  appartenant  à  trois  espèces, 
—  toutes  strictement  cantonnées  à  l’intérieur  des  fleurs  profondes 
de  Protea.  Ce  sont  : 

Trichostetha  fciscicularis  (L.)  ; 

«  »  fuscorubra  (Voet)  »  ; 

Genuchus  hottentotus  (F.). 

Genuchus  hottentotus,  petite  espèce  dont  la  couleur  varie  du  noir 
uniforme  au  noir  fortement  mélangé  de  rougeâtre,  appartient  au 
groupe  des  Cremastocheilini  et  passe  pour  avoir  des  larves  myrmé- 
cophiles,  comme  tant  d’autres  types  de  cette  tribu.  Les  adultes  se 
capturent  tout  au  fond  des  fleurs  de  Protea  en  début  d’épanouisse¬ 
ment,  mais  ils  sont  assez  difficiles  à  découvrir,  car  leur  structure 
déprimée  leur  permet  de  se  dissimuler  aisément  entre  les  pièces 
florales  très  compliquées  de  ces  plantes,  souvent  en  compagnie  de 
petits  Hopliides  ou  d’autres  Coléoptères  plus  minuscules,  souvent 
aussi  presque  immergés  dans  le  liquide  sucré  à  la  base  de  ces  fleurs. 
Une  fois  extraits  hors  de  ces  cachettes,  ils  s’envolent  très  facilement 
au  soleil,  grâce  à  leurs  courtes  ailes,  en  écartant  les  élytres  comme 
les  Trichies,  et  non  à  la  façon  des  Cétoines  vraies.  J’ai  trouvé  cette 
espèce  en  grande  abondance  à  Somerset  West,  à  l’est  des  «  Cape 
flats  »,  et  en  beaucoup  plus  petit  nombre  au  pied  de  la  Montagne 
de  la  Table,  à  Cape  Town. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  74  — 


Le  Trichostetha  fascicularis  est  l’un  des  Coléoptères  les  plus  ancien¬ 
nement  connus  et  les  plus  répandus  auprès  de  la  ville  même  de 
Cape  Town.  Il  abondait  dans  les  Protea  du  jardin  botanique  de 
Kirstenbosch  et  dans  ceux  du  jardin  de  l’Université,  c’est-à-dire 
au  pied  même  du  Mont  de  la  Table,  et  je  l’ai  trouvé  aussi,  en  moindre 
quantité,  bien  à  l’est  des  :  «  Cape  Flats  »,  le  long  du  littoral  de  la  False 
Bay.  Partout,  cette  espèce  m’a  paru  très  constante  de  caractères, 
et  aucun  spécimen  ne  présentait  la  moindre  tendance  vers  la  forme 
prunipennis  Burm.,  qui  paraît  la  remplacer  au  Natal  et,  sans  doute, 
dans  Test  de  l’Afrique  du  Sud. 

La  forme  désignée  ici  sous  le  nom  de  «  Trichostetha  fuscorubra 
(Voet)  »  est  beaucoup  plus  litigieuse,  quoique  tout  aussi  abon¬ 
dante  :  mais  je  ne  l’ai  trouvée  rigoureusement  qu’à  l’est  des  «  Cape 
flats  »,  dans  les  Monts  Hollando-hottentots  (Col  Du  Toit,  Col  de 
Franschhoek)  et  sur  le  littoral  de  la  False  Bay  au  pied  de  ces  mon¬ 
tagnes  ;  je  n’en  ai  jamais  vu  un  seul  spécimen  auprès  du  Mont  de 
la  Table.  Pourtant  cette  forme  est  admise  généralement  par  les 
systématiciens  comme  assimilable  à  l’espèce  bien  connue  Trich. 
capensis  (L.),  et  les  entomologistes  sud-africains  la  considèrent 
comme  une  simple  variété  ou  même  un  stade  imparfait  de  celle-ci  ! 
Que  ces  deux  formes  soient  effectivement  voisines  Tune  de  l’autre 
(les  principales  différences  apparentes  résident  dans  l’aspect  des 
élytres,  rougeâtre  foncé  et  fortement  piquetées  de  blanc  chez  capen¬ 
sis,  et  testacé  jaunâtre,  non  ou  très  faiblement  piquetées  chez  fus¬ 
corubra,  —  dénomination  évidemment  peu  adéquate  en  pareil  cas  !), 
que  Ton  trouve  même  parfois  des  spécimens  un  peu  intermédiaires 
d’apparence,  cela  ne  saurait  faire  de  doute,  d’après  l’examen  des 
séries  en  collection.  Rappelons  aussi  que  Trich.  signata  (F.)  est 
une  autre  forme  voisine  de  fuscorubra,  mais  glabre  et  non  ou  à  peine 
piquetée  de  blanc  sur  le  pronotum.  Or,  ce  qu’il  convient  de  souli¬ 
gner,  c’est  que,  en  septembre,  je  n’ai  nulle  part  trouvé  un  seul 
capensis  vrai  et  que  fuscorubra  ne  se  montrait  qu’à  Test  des  «  Cape 
flats  »,  alors  que,  selon  les  observations  et  les  récoltes  de  mon  col¬ 
lègue  le  Professeur  Broekhuysen,  de  l’Université  de  Cape  Town, 
Tr.  capensis  typique  se  montre  en  abondance  dans  les  Protea  du 
jardin  de  Kirstenbosch  en  décembre-janvier,  c’est-à-dire  en  plein 
été.  Y  a-t-il  là  des  questions  de  saison  ou  de  différences  écologiques, 
—  peut-être  en.  rapport  avec  les  floraisons  échelonnées  au  cours 
de  Tannée  des  diverses  espèces  de  Protea  ?  Il  ne  me  paraît  pas  en 
tout  cas  que  ces  deux  formes  capensis  et  fuscorubra  puissent  être 
strictement  assimilées  Tune  à  l’autre. 

Quant  à  la  partialité  quasi  exclusive  de  ces  trois  espèces  de  Cétoines 
pour  les  fleurs  profondes  des  Protea  (j’ai  trouvé  très  exceptionnelle¬ 
ment  Trich.  fascicularis,  mais  jamais  les  deux  autres,  sur  des  fleurs 
de  Leucospermum,  autres  Protéacées  à  fleurs  non  moins  décora- 


tives,  mais  de  structure  très  ouverte,  bien  différente),  on  ne  peut 
omettre  de  remarquer  qu’elle  est  un  moyen  de  défense  très  efficace 
contre  leurs  ennemis  prédateurs,  entre  autres  les  Oiseaux  insecti¬ 
vores.  En  effet,  à  l’intérieur  des  fleurs  de  certains  Protea,  ces  Cétoines, 
même  le  gros  Trich.  fascicularis,  peuvent  vivre  absolument  cachées 
aux  regards,  et,  si  l’exploration  de  ces  fleurs  est  très  possible  méca¬ 
niquement  aux  Oiseaux  nectarivores  dotés  d’un  long  bec  et  d’une 
langue  protractile,  comme  les  Promerops  et  les  Soui-mangas  (qui 
capturent  d’ailleurs  aussi  de  très  petits  insectes),  elle  ne  saurait 
par  contre  convenir  aux  possibilités  des  véritables  prédateurs  insec¬ 
tivores,  comme  les  Pies-grièches.  Pourtant  deux  espèces  au  moins 
parmi  ces  dernières  :  la  Pie-grièche  fiscale  ( Lanius  collaris  L.)  et 
la  <c  Bokmakierie  »  ( Telophorus  zeylonus  [L.])  sont  communes  aux 
abords  mêmes  du  Cap,  fréquentant  volontiers  le  jardin  botanique 
de  Kirstenbosch,  et  leur  voracité,  qui  s’attaque  surtout  aux  Orthop¬ 
tères,  plus  faciles  à  voir  et  à  capturer,  ne  ménagerait  certainement 
pas  les  Cétoines,  si  celles-ci  se  montraient  plus  à  découvert. 

J’ajoute  que,  dans  d’autres  régions  d’Afrique  du  Sud,  les  spathes 
blanches  des  Arums  (Richardia  af ricana),  plantes  si  couramment 
répandues  dans  toutes  les  localités  un  peu  humides,  peuvent  offrir 
les  mêmes  moyens  de  défense  :  c’est  ainsi  que  j’y  ai  trouvé  plusieurs 
fois  une  petite  Cétoine  :  Leucoscelis  marginalis  (Swartz),  et  mon 
collègue  M.  Sn.  Taylor,  de  Port-Elizabeth,  également  une  autre  : 
Elaphinis  tiprina  (01.).  Mais  la  vie  de  ces  deux  espèces  n’est  sans 
doute  pas  inféodée  à  cette  plante,  comme  paraît  l’être  au  contraire 
aux  Protea  la  vie  des  Cétoines  du  Cap  :  car  je  n’ai  jamais  trouvé 
une  seule  de  celles-ci  dans  les  fleurs  d’Arum,  qui  abondent  pourtant 
aux  abords  de  la  ville  et  qui  abritent,  elles  aussi,  une  foule  de 
petits  Coléoptères,  entre  autres  de  la  tribu  des  Rutelines. 


—  76 


Observations  sur  les  Palaeacaroides  (5e  série) 
Par  F.  Grandjean. 


I.  —  Archeonothrus  natalensis  Trâg.  1906. 

Difficultés  relatives  a  la  dentition  mandibulaire.  — - 
L’exemplaire  T,  celui  qui  est  contenu  dans  la  préparation  choisie 
pour  redécrire  A.  natalensis  (3),  n’est  pas  parfait.  Il  est  malheureu¬ 
sement  pourvu  d’une  dentition  anormale  au  mors  fixe  de  ses  man¬ 
dibules.  A  cette  malchance,  qui  exige  une  correction,  s’ajoute  une 
autre  malchance,  un  désaccord  avec  la  description  originelle  de 
natalensis. 

Le  désaccord  concerne  le  mors  mobile  de  la  mandibule.  Trâ- 
gârdh  nous  dit  que  ce  mors  est  dépourvu  de  dents  (6,  p.  871). 
Or  la  mandibule  de  l’exemplaire  T  a  3  dents  non  terminales  à  son 
mors  mobile  et  ces  dents  sont  bien  saillantes,  quoique  arrondies, 
rapprochées  les  unes  des  autres,  en  feston  (3,  p.  552,  fig.  3  A). 

Ce  désaccord  est  vite  réglé,  car  des  8  préparations  de  Tragardh 
qui  portent  sur  leur  étiquette  les  mots  Archeonothrus  natalensis, 
ou  seulement  le  mot  Archeonothrus,  4  contiennent  des  individus 
dont  les  mandibules  ont  des  mors  mobiles  à  3  dents  non  terminales, 
comme  sur  la  figure  3  A  précitée  ou  comme  sur  la  figure  3  E  du  même 
travail 1.  Ces  préparations  sont  celles  que  je  désigne  par  T,  N,  M 
et  L.  Dans  une  5e  préparation,  que  je  désigne  par  S  et  qui  a  été 
remontée  par  Sellnick,  on  voit  aux  mors  mobiles  des  dents  fortes, 
aiguës,  inégales,  nombreuses  et  bien  séparées.  Les  3  autres  prépa¬ 
rations  sont  trop  abîmées  pour  laisser  voir  clairement  quelque 
chose. 

J’ai  observé,  en  outre,  des  Palaeacaroides  recueillis  par  Trâ- 
gârdh  en  1905  et  conservés  en  alcool  2.  Cinq  individus,  parmi  eux, 
ont  les  caractères  de  T,  les  mandibules  mises  à  part,  et  on  retrouve 
à  leurs  mors  mobiles,  à  droite  et  à  gauche,  les  mêmes  dents  que 
sur  la  figure  3  E.  Les  autres  individus  ne  sont  pas  des  natalensis 
et  leurs  dentitions  aux  mors  mobiles  sont  d’un  type  très  différent 

1.  Dans  la  suite,  les  figures  désignées  sans  référence  par  3  A  et  3  E  sont  toujours 
celles  de  ce  travail. 

2.  Ces  exemplaires  m’ont  été  obligeamment  envoyés  par  Sellnick,  comme  les 
préparations.  Sans  ce  matériel  fortement  détérioré,  mais  ayant  bien  gardé  quelques 
caractères  importants,  il  aurait  été  impossible  de  reconstituer  natalensis  et  de  savoir 
ce  qu’est  réellement  un  Archeonothrus. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  11  — 


de  celui  que  représentent  les  figures  3  E  et  3  A.  Les  dents  sont 
aiguës  et  non  groupées.  Je  n’ai  vu  aucun  mors  mobile  dont  on  puisse 
dire,  même  en  n’y  regardant  pas  de  très  près,  qu’il  est  sans  dents. 

L’affirmation  de  Trâgàrdh  est  donc  singulière.  Elle  ne  peut  être 
que  fausse  ou  résulter  d’un  lapsus  calami.  Elle  n’a  pas  été  corrigée 
en  193^  (7)  quand  cet  auteur  a  parlé  de  nouveau  d’A.  natalensis 
et  a  donné  quelques  figures  du  gnathosoma. 

On  peut  l’expliquer  de  plusieurs  manières..  Une  d’elles  consiste 
à  remarquer(ce  n’est  pas  inutile  à  d’autres  égards)  que  les  3  dents 
en  feston  sont  antiaxiales  (3,  fig.  3  B).  Elles  ne  traversent  pas  tout 
le  mors  mobile.  Si  la  mandibule  n’est  pas  bien  orientée  latéralement, 
si  elle  est  un  peu  oblique,  le  côté  dorsal  soulevé,  les  dents  ne  se 
projettent  plus  sur  le  contour  apparent  du  mors  et  elles  se  voient 
mal. 

Une  autre  manière  de  l’expliquer  nous  est  offerte  par  un  caractère 
anormal  du  mors  fixe  dans  la  préparation  T.  Tragârdh  aurait  voulu 
dire  que  le  mors  fixe,  et  non  le  mors  mobile,  est  dépourvu  de  dents. 
Ce  n’est  pas  vrai  non  plus.  Rappelons-nous  cependant  que  la  man¬ 
dibule  droite  de  l’exemplaire  T  n’a  qu’une  dent  non  terminale  effa¬ 
cée,  presque  nulle.  J’ai  signalé  cette  anomalie  dans  ma  description 
de  1952  (3,  p.  554).  11  suffit  d’admettre  que  Tragârdh  était  pressé, 
qu’il  n’a  fait  qu’une  description  hâtive  et  sommaire,  qu’il  n’a  regardé 
qu’une  seule  mandibule  et  qu’il  est  tombé  sur  celle-là. 

S’il  en  a  été  ainsi,  la  description  du  mors  fixe  doit  convenir  au 
mors  mobile.  Or  nous  lisons  que  le  mors  fixe  a  3  dents  émoussées. 
Ce  seraient  les  3  dents  en  feston  du  mors  mobile,  la  dent  terminale, 
celle  qui  est  du  côté  paraxial,  n’étant  pas  comptée.  La  dent  termi¬ 
nale  est  partiellement  cachée  dans  l’orientation  latérale  et  elle 
n’attire  guère  l’attention.  On  peut  supposer  aussi  que  Tragârdh 
l’a  remarquée,  mais  que,  lorsqu’il  parle  d’un  nombre  de  dents  à 
un  mors,  il  ne  compte  pas  comme  dent  l’extrémité  de  ce  mors. 
Les  3  dents  sont  alors  nécessairement  celles  du  mors  mobile  car  le 
mors  fixe  n’a  jamais  plus  de  2  dents  non  terminales. 

Cette  deuxième  explication  est  fragile,  compliquée  et  contestable. 
J’ai  cru  bon  de  l’imaginer  pour  éviter  de  dire  que  Tragârdh  a  mal 
observé  et  parce  qu’elle  se  rattache,  en  faisant  intervenir  la  mandi¬ 
bule  droite  de  l’exemplaire  T,  à  la  question  de  savoir  si  le  mors 
fixe  de  natalensis,  en  structure  normale,  est  dépourvu  de  dent  non 
terminale  comme  à  la  dite  mandibule,  ou  pourvu  d’une  seule  dent 
non  terminale  comme  à  la  mandibule  gauche  du  même  exemplaire 
(fig.  3  A),  ou  pourvu  de  2  dents  non  terminales  comme  sur  d’autres 
exemplaires  (fig.  3  E).  Plus  haut,  j’ai  dit  que  l’exemplaire  T  avait 
des  mandibules  à  dentition  anormale,  mais  ce  n’est  pas  évident 
et  ne  résoud  pas  la  question. 

Parlons  donc  maintenant  du  mors  fixe.  Nous  savons  les  carac- 


78 


tères  de  ce  mors  dans  la  préparation  T.  Voici  ce  qu’apprennent  les 
3  autres  préparations  utilisables  : 

Dans  une  de  ces  préparations,  que  je  désigne  par  N,  la  mandibule 
droite  a  2  dents  non  terminales  de  même  taille  au  mors  fixe,  tandis 
que  la  mandibule  gauche  a  2  dents  non  terminales  de  tailles  très 
différentes,  l’antérieure  étant  beaucoup  plus  petite  que  la  postérieure. 

La  préparation  N  est  étiquetée  natalensis  de  la  main  de  Trâ- 
gârdh,  sans  indication  de  date  ni  de  provenance.  Elle  a  été  montée 
dans  une  gelée  à  la  glycérine  qui  s’est  desséchée  complètement,  de 
sorte  que  l’animal  est  maintenant  aplati  d’une  incroyable  façon, 
réduit  à  une  mince  pellicule  dont  je  n’ai  pu  qu’améliorer  la  trans¬ 
parence  en  l’imbibant  d’acide  lactique.  L’exemplaire  N  est  cepen¬ 
dant,  sans  doute  possible,  un  natalensis.  J’ai  vérifié  sur  lui  des 
caractères  de  T,  notamment  la  forme  curieuse  de  la  crête  dorsale 
du  labre.  Cet  exemplaire  a  conservé  quelques-uns  des  très  grands 
poils  bruns  dorsaux,  dressés  et  ondulés,  qu’a  représentés  Trâgârdh. 
Un  de  ces  poils  est  même  visible  jusqu’à  sa  pointe. 

Dans  une  autre  préparation,  que  j’appelle  M  et  qui  porte  une 
étiquette  semblable  à  celle  de  N,  l’animal  est  également  devenu 
une  pellicule  très  mince  enrobée  dans  de  la  gélatine  insoluble.  Les 
mandibules  ont  seules  résisté  à  l’écrasement.  Elles  sont  pareilles 
et  ont  2  dents  non  terminales  au  mors  fixe.  Une  d’elles  est  repré¬ 
sentée  par  la  figure  3  E.  A  cette  différence  entre  M  et  T,  qui  est 
forte,  s’ajoutent  des  différences  minimes  aux  dents  du  mors  mobile, 
qui  sont  moins  arrondies,  et  au  rutellum,  dont  la  découpure  termi¬ 
nale  est  plus  simple,  plus  vive.  Les  restes  de  l’animal  ne  contredisent 
aucune  des  observations  faites  sur  T  mais  ils  sont  en  trop  mauvais 
état  pour  que  les  caractères  de  comparaison  soient  probants. 

Les  préparations  N  et  M  contiennent  chacune  un  mâle.  Je  crois 
que  Tragârdh  a  fait  ses  figures  1,  3  et  5  de  1932  d’après  elles. 

Une  4e  préparation  de  Tragârdh  renferme  A.  natalensis.  Je  la 
désigne  par  L.  Elle  est  dans  le  même  état  de  conservation  relative¬ 
ment  favorable  que  T.  Son  étiquette  porte  seulement  les  mots 
«  Archeonothrus  Natal  Lawrence  ».  Elle  contient  une  femelle 
qui  a  été  vraisemblablement  envoyée  par  Lawrence  à  Tragârdh, 
postérieurement  à  1905.  J’aurais  pu  décrire  cet  exemplaire  à  la 
place  de  T.  J’ai  préféré  T  pour  les  raisons  indiquées  précédemment 
(5,  p.  220)  et  parce  que  L  a  perdu,  à  droite  et  à  gauche,  les  articles 
distaux  des  pattes  antérieures.  Les  mandibules  de  L  ont  2  dents 
non  terminales  au  mors  fixe. 

Ainsi,  d’après  le  nombre  des  cas  observés  dans  ces  4  préparations, 
l’hypothèse  qu’il  y  a  2  dents  non  terminales  au  mors  fixe  de  la 
mandibule  de  natalensis ,  comme  sur  la  figure  3  E,  est  la  plus  pro¬ 
bable.  L’exemplaire  N  serait  anormal  d’un  côté  et  l’exemplaire  T 
le  serait  des  deux  côtés. 


—  79  — 


L’hypothèse  de  plus  grande  probabilité  est  devenue  une  certitude 
par  l’examen  des  5  exemplaires  en  alcool.  Leurs  10  mandibules 
avaient  toutes,  à  leurs  mors  fixes,  2  dents  non  terminales  comme  sur 
la  figure  3  E.  Ces  exemplaires  ont  été  étiquetés  par  Tragârdh 
avec  le  nom  générique  Archeonothrus,  une  date  (13  mars  1905) 
et  la  provenance  (Pietermaritzburg),  sans  nom  d’espèce. 

Concluons  en  assignant  à  natalensis,  pour  le  mors  fixe  de  sa  man¬ 
dibule,  en  structure  normale,  les  caractères  de  la  figure  3  E,  et 
ajoutons  que  la  variabilité  individuelle  est  grande,  avec  dyssi- 
métrie.  Une  des  dents  non  terminales  peut  être  supprimée,  et  même 
les  2.  Au  mors  mobile,  au  contraire,  on  a  toujours  3  dents  non 
terminales  comme  sur  les  figures  3  E  ou  3  A. 

Observations  complémentaires  et  vérifications.  —  Les 
5  exemplaires  que  je  viens  de  mentionner  n’ont  pu  servir,  bien  qu’ils 
soient  entiers,  à  faire  des  figures  d’ensemble.  Ils  sont  trop  mal  con¬ 
servés.  Leur  séjour  dans  l’alcool  pendant  un  demi-siècle  a  fait 
tomber  tous  leurs  poils  et  les  a  complètement  décolorés.  Nous 
devons  attendre,  pour  achever  la  description  de  natalensis,  d’en 
avoir  des  individus  fraîchement  récoltés.  L’animal  doit  être  commun 
en  Afrique  australe.  Il  vaudrait  mieux  ne  pas  le  laisser  longtemps 
dans  l’alcool  avant  de  l’étudier  ou  de  le  transférer  dans  un  autre 
milieu  (4,  p.  189). 

J’ai  utilisé  les  5  vieux  exemplaires  pour  vérifier  ma  description 
de  1952  et  la  compléter. 

La  vérification  a  été  facile.  Je  n’ai  rien  trouvé  à  changer  pour 
le  texte  et  les  figures,  sauf  ce  qui  concerne  les  dents  de  la  mandibule 
et  la  taille  des  poils  adanaux.  Ceux-ci  avaient  tous  la  même  taille, 
à  très  peu  près.  La  crête  du  labre  est  comme  sur  les  figures  2  D,  2  E 
et  2  A  de  1952,  avec  des  variations  de  détail  dans  le  groupement 
des  épines.  Le  rutellum  est  comme  sur  la  figure  2  C,  avec  une  saillie 
proximoventrale  tantôt  semblable  et  tantôt  plus  accentuée,  plus 
anguleuse.  On  a  bien,  à  l’hystérosoma,  les  mêmes  sclérites  portant 
les  mêmes  poils. 

Ma  figure  4  C  de  1952  n’est  pas  orientée  car  je  l’ai  faite  sur 
un  fragment  détaché  de  la  cuticule.  Pour  l’orienter,  il  faut  diriger 
la  ligne  e1  /2  vers  le  bas,  à  45°  environ  de  l’horizontale.  Alors  le  sclérite 
est,  à  peu  près,  comme  on  le  verrait  sur  l’animal  entier  si  celui-ci 
était  projeté  sur  son  plan  de  symétrie  avec  le  capitulum  à  droite. 

Les  observations  nouvelles  portent  sur  la  forme  générale  du  corps, 
l’organe  génital  mâle  et  les  pattes  de  II  à  IV. 

La  forme  générale  du  corps  est  presque  la  même  que  chez  Stoma- 
carus  Tristani  (2,  fig.  1  A  et  2  A).  Au  prodorsum  on  a  la  même 
convexité  transversale  au  niveau  des  bothridies  et  des  poils  inter- 
lamellaires,  comme  sur  la  figure  2  A  précitée.  Devant  la  convexité 


—  80  — 


il  y  a  un  creux  transversal  sa,  un  peu  moins  accentué  que  chez 
Tristani.  La  seule  différence  notable  est  que  l’hystérosoma  est  moins 
régulièrement  arrondi.  Il  est  plus  bosselé  sur  le  dos  et  sur  les  côtés, 
chaque  bosse  portant  un  des  grands  poils.  Ceux-ci  avaient  disparu, 
mais  leurs  alvéoles  de  base  étaient  très  visibles  et  permettaient  de 
juger,  par  leur  diamètre,  de  la  dimension  relative  des  poils.  Chaque 
bosse  est  occupée  par  un  sclérite,  totalement  ou  partiellement. 
Elle  n’est  pas  séparée  du  reste  de  la  cuticule  par  un  sillon.  Le  pas¬ 
sage  est  progressif  et  la  pente  est  douce  car  la  bosse  n’est  pas  haute. 

L’organe  génital  mâle,  d’après  ce  qu’on  en  voit  sur  l’animal  entier, 
est  apparemment  semblable  à  celui  de  S.  Tristani.  Les  5  exemplaires 
étant  mâles  je  n’ai  pas  vu  l’organe  femelle. 

Les  tailles  de  ces  mâles  étaient  comprises  entre  480  et  500  p. 

Les  pattes  antérieures  étaient  seules  présentes  dans  la  prépara¬ 
tion  T.  J’ai  vu  toutes  les  pattes  sur  les  exemplaires  en  alcool  et 
constaté  qu’elles  sont  longues  et  robustes.  Les  pattes  I  sont  à  la 
fois  les  plus  longues  et  les  plus  épaisses.  Il  n’était  pas  possible  d’étu¬ 
dier  la  chaetotaxie  à  cause  du  trop  grand  nombre  de  poils  tombés. 

Les  griffes  sont  tridactyles  à  toutes  les  pattes,  quoique  apparem¬ 
ment  bidactyles  à  II,  III  et  IV.  L’ongle  central,  en  effet,  est  si 
vestigial  à  II,  III  et  IV  qu’il  faut  le  chercher  pour  le  voir  (il  n’en 
serait  probablement  pas  ainsi  s’il  n’était  pas  décoloré),  sa  plus  grande 
longueur  ne  dépassant  pas,  ou  guère,  l’épaisseur  d’un  des  ongles 
latéraux.  Il  ne  fait  donc  pas  saillie  et  il  n’est  discernable  que  par 
transparence  if  travers  un  des  grands  ongles,  dans  l’orientation 
latérale.  Il  est  encore  plus  petit  que  chez  Tristani.  Dans  les  autres 
orientations  on  ne  le  voit  pas  beaucoup  mieux.  Les  ongles  latéraux 
des  pattes  II,  III  et  IV  sont  beaucoup  plus  courbés  que  ceux  de 
la  patte  I  et  de  taille  inégale.  La  différence  n’est  pas  grande,  mais 
elle  est  nette.  L’ongle  antiaxial  est  le  plus  grand  à  IL  Conformément 
à  la  règle  d’homologie  parallèle  c’est  l’ongle  paraxial  qui  est  le  plus 
grand  à  III  et  IV. 

IL  —  Autres  Palaeacaroïdes. 

Au  total,  dans  les  préparations  et  les  tubes  de  Trâgardh,  il  y  a 
au  moins  4  espèces  et  probablement  davantage.  Les  4  espèces  appar¬ 
tiennent  à  plusieurs  genres  et  sont  toutes  des  Archeonothrinae. 
La  faune  de  l’Afrique  australe  semble  riche  en  Acariens  de  cette 
sous-famille.  J’ai  remarqué  dans  les  tubes  un  Stomacarus  de  petite 
taille  et  une  espèce  assez  grande,  atteignant  735  p  dans  le  sexe 
femelle,  qui  est  peut-être  celle  de  la  préparation  5  et  qui  semble 
appartenir  à  un  genre  nouveau.  Aucun  individu  n’est  assez  bien 
conservé,  malheureusement,  pour  pouvoir  être  décrit  avec  des 
figures  d’ensemble. 


—  81 


Les  mandibules  pourraient  être  dessinées  correctement.  Elles  ont 
des  dentitions  très  diverses,  surtout  au  mors  mobile.  Les  caractères 
de  ces  appendices  ont  donc  une  particulière  importance  en  taxo¬ 
nomie  chez  les  Archeonothrinae,  plus  généralement  chez  les  Palaea- 
caroïdes.  Il  ne  faut  pas  les  omettre  ou  les  négliger  dans  les  des¬ 
criptions.  C’est  pourquoi  j’ai  cru  nécessaire  de  discuter  longuement 
sur  ce  sujet  pour  natalensis.  Il  fallait  éliminer  les  doutes  qu’il  était 
légitime  d’avoir. 

Il  ne  faut  pas  négliger  non  plus  les  caractères  des  rutellums, 
ni  ceux  des  labres.  Un  labre  de  Palaeacaroïde  est  souvent  orne¬ 
menté  d’une  manière  qui  n’est  pas  banale.  Le  contraste  est  grand 
avec  les  Oribates  supérieurs  dont  les  labres,  dans  beaucoup  de 
familles  et  superfamilles,  sont  constamment  lisses  et  presque  pareils. 
Le  motif  du  contraste  est  peut-être  que  les  Palaeacaroïdes  sont 
astégasimes  tandis  que  les  Oribates  supérieurs  sont  stégasimes. 
La  surface  du  corps  ou  d’un  appendice  doit  avoir  tendance  à  perdre 
sa  sculpture  quand  elle  n’est  plus,  à  cause  d’un  tectum  d’origine 
secondaire  qui  la  recouvre,  en  contact  permanent  avec  l’extérieur. 

Le  Stomacarus  est  intéressant  car  il  est  représenté  par  2  femelles 
et  les  vulves  ont  des  poils  un  peu  élargis  à  leur  base,  mais  minces 
au  milieu  et  au  bout,  semblables  à  ceux  des  pénis  d’autres  espèces. 
Aucun  n’est  hypertrophié  en  griffe,  contrairement  à  ce  qu’on  pouvait 
croire  d’après  Stomacarus  Macfarlani  (5,  p.  213,  215  et  216,  fig.  2  A, 
2  B,  2  C). 

Ce  fait  important  nous  amène  à  faire  jouer  la  remarque  6  du 
travail  précité  sur  Macfarlani.  Au  lieu  de  supposer  que  la  femelle 
encore  inconnue  de  Tristani  a  des  poils  eugénitaux  différenciés  à 
la  façon  de  celle  de  Macfarlani  il  devient  beaucoup  plus  logique 
de  supposer  qu’elle  a  des  poils  eugénitaux  semblables  à  ceux  du 
mâle,  car  la  faune  de  l’île  Tristan  da  Cunha  a  sûrement  davantage 
de  points  communs  avec  celle  de  l’Afrique  australe  qu’avec  celle 
d’une  province  intérieure  de  l’Argentine.  Macfarlani,  par  conséquent, 
n’est  probablement  pas  un  Stomacarus. 

Je  crois  qu’il  vaut  mieux,  dans  ces  conditions,  décider  qu’il  n’en 
est  pas  un  et  créer  pour  lui  un  nouveau  genre. 

Appelons  ce  genre  Andacarus  n.  g.  Il  n’a  pour  le  moment  qu’une 
espèce,  Andacarus  Macfarlani  (Grandj.  1957). 

Attendre  d’avoir  trouvé  la  femelle  de  Tristani  pour  créer  ce  genre 
serait  plus  prudent,  mais  l’attente  aurait  été  vraisemblablement 
très  longue,  trop  longue  pour  les  besoins  de  l’Oribatologie,  car 
Tristani  est  peut  être  spécial  à  l’île  Tristan  da  Cunha  et  cette  île 
est  une  des  plus  isolées  du  monde. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


6 


—  82  — 


III.  —  Différences  entre  les  genres  Archeonothrus,  Stomacarus 

et  Andacarus. 

Ces  3  genres  forment  une  sous-famille,  les  Archeonothrinae.  La 
diagnose  de  cette  sous-famille  (4,  p.  196)  reste  valable  à  condition 
d’y  supprimer  les  mots  «  Poils  eugénitaux  femelles  normaux  ». 

La  remarque  5  de  mon  travail  sur  Macfarlani  (5,  p.  219)  doit  être 
rejetée. 

Archeonothrus  diffère  à  la  fois  de  Stomacarus  et  à’ Andacarus  par 
les  caractères  suivants  : 

1.  Un  sclérite  postanal  impair  porte  les  8  poils  7q,  h2,  ps1  et  ps2 
(3,  fig.  4  F).  Ces  poils  sont  voisins  les  uns  des  autres.  A  la  place  de 
ce  sclérite  impair  on  a  4  sclérites  dans  les  deux  autres  genres,  chacun 
d’eux  portant  d’un  côté  les  poils  hx  et  h2,  ou  bien  les  poils  psx  et  ps2 
(2,  fig.  1  B,  2  A  ;  5,  fig.  1  A). 

2.  Les  poils  elt  ft  et  f2  de  l’opisthosoma,  de  chaque  côté,  sont 
rapprochés  et  implantés  sur  un  sclérite  commun  (3,  fig.  4  C).  Dans 
les  deux  autres  genres  le  poil  e1  est  à  part  (2,  fig.  1  A,  2  A  ;  5,  fig.  1  A). 

3.  Le  poil  antérieur  de  la  mandibule  est  fortement  antiaxial  et 
implanté  très  en  avant  (3,  fig.  3  A,  3  E).  Dans  les  deux  genres  il  est 
plus  dorsal  et  moins  antérieur  (2,  fig.  3  D  ;  5,  fig.  2  E). 

4.  Le  mors  mobile  de  la  mandibule  a  3  dents  arrondies,  en  feston, 
comme  sur  la  figure  3  A  précitée,  ou  du  moins  groupées  comme  sur 
la  figure  3  E.  Ces  dents  sont  au  bord  antiaxial,  près  de  l’extrémité 
de  ce  mors.  On  ne  retrouve  pas  du  tout  ce  caractère  dans  les  deux 
autres  genres  (fig.  3  D  et  2  E  précitées). 

5.  Les  protubérances  dorsales  du  labre,  formant  des  crêtes,  sont 
aplaties  et  bordées  par  des  épines  en  couronne  qui  partent  horizon¬ 
talement  (3,  fig.  2  D,  2  E).  Les  crêtes  du  labre  n’ont  pas  ce  caractère 
dans  les  deux  autres  genres  (2,  fig.  3  C). 

6.  Les  ongles  latéraux,  à  toutes  les  pattes,  ne  sont  pas  spatulés, 
ou  à  peine  (3,  fig.  1  D).  Ils  le  sont  fortement  dans  les  deux  autres 
genres  (2,  fig.  2  G  ;  5,  fig.  1  B). 

7.  La  nervure  translamellaire,  au  prodorsum,  est  très  faible  ou 
nulle  (3,  fig.  1  A).  Elle  est  forte  dans  les  deux  autres  genres 
(2,  fig.  1  A). 

Ces  caractères  ne  sont  probablement  pas  tous  cruciaux  et  d’im¬ 
portance  générique,  mais  les  départager  ne  sera  possible  que  plus 
tard,  quand  on  connaîtra  davantage  d’espèces. 

Le  genre  Archeonothrus  diffère  en  outre  du  genre  Andacarus  par 
ses  poils  eugénitaux  femelles  non  différenciés,  semblables  dans  les 
deux  sexes. 

Quant  aux  genres  Stomacarus  et  Andacarus,  nous  admettrons 
qu’ils  diffèrent  par  les  caractères  suivants  : 


—  83  — 


1.  Andacarus  a  des  poils  eugénitaux  femelles  bulleux,  hyper¬ 
trophiés  (5,  fig.  2  A,  2  B,  2  C).  Chez  Stomacarus  les  poils  eugénitaux 
femelles  n’ont  rien  de  particulier. 

2.  Les  grands  poils  dorsaux  et  latéraux  sont  barbelés,  épais  et 
non  effilés  chez  Andacarus  (5,  fig.  1  A).  Ils  sont  lisses,  plus  minces, 
ondulés  et  non  effilés  chez  Stomacarus  (2,  fig.  1  A,  2  A). 

L’incertitude  provient  de  ce  que  le  type  de  Stomacarus  a  été 
décrit  d’après  un  seul  individu.  On  court  évidemment  la  chance 
de  créer  une  incertitude  semblable  (très  fâcheuse)  dans  tous  les  cas 
analogues  et  plus  généralement  quand  les  caractères  du  type  sont 
fondés  sur  un  seul  sexe.  Cet  inconvénient  est  évitable,  mais  attendre 
d’avoir  l’autre  sexe  pour  décrire,  ou  de  savoir  que  l’animal  est  par- 
thénogénétique,  aurait  d’autres  inconvénients. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

Euratom.  —  En  1941,  à  propos  de  statistique  sexuelle  (1,  p.  464), 
j’ai  mis  l’animal  que  j’appelais  alors  Palaeacarus  appalachicus 
(P.  hystricinus)  parmi  les  Oribates  à  mâles  communs.  C’est  faux 
car  en  1954,  examinant  une  cinquantaine  d’individus  pour  le  sexe, 
j’ai  constaté  qu’ils  étaient  tous  femelles  (4,  p.  200).  Peut-être  avais-je 
observé  autrefois  un  mâle  atavique,  exceptionnel,  comme  il  y  en  a 
souvent  chez  les  Oribates  parthénogénétiques,  et  cette  rencontre 
expliquerait  aussi  pourquoi  j’ai  cité  hystricinus  à  propos  d’analogie 
chaetotaxique  eugénitale  entre  mâles  et  femelles  (4,  p.  220).  L’expli¬ 
cation  a  cependant  le  défaut  de  n’être  fondée  sur  rien.  Je  n’ai  trouvé 
aucune  mention  de  ce  mâle  dans  mes  dossiers  et  mes  fiches.  Admet¬ 
tons,  pour  le  moment,  qu’aucun  mâle  n’a  été  vu  jusqu’ici  chez 
Palaeacarus  hystricinus. 


TRAVAUX  CITÉS 

1.  Grandjean  (F.).  • — •  Statistique  sexuelle  et  parthénogenèse  chez  les 
Oribates  (C.  R.  Ac.  Sciences  Paris,  t.  212,  p.  463  à  467,  1941). 

2.  Id.  — ■  Observations  sur  les  Palaeacaroïdes,  lre  série  (Bull.  Mus.  Hist. 
nat.  Paris,  2e  série,  t.  24,  p.  360  à  367,  1952). 

3.  Id.  — •  Observations  sur  les  Palaeacaroïdes,  3e  série  (Bull.  Mus.  Hist. 
nat.  Paris,  2e  série,  t.  24,  p.  547  à  554,  1952). 

4.  Id.  — -  Étude  sur  les  Palaeacaroïdes  (Mém.  Mus.  Hist.  nat.  Paris, 
série  A,  Zoologie,  t.  7,  fasc.  3,  p.  179  à  274,  1954). 

5.  Id.  —  Observations  sur  les  Palaeacaroïdes,  4e  série  (Bull.  Mus.  Hist. 
nat.  Paris,  2e  série,  t.  29,  p.  213  à  220,  1957). 

6.  TrâgArdh  (I.).  - —  Neue  Acariden  aus  Natal  und  Zululand  (Zool. 
Anzeiger,  t.  30,  p.  870  à  877,  1906). 

7.  Id.  — ■  Palaeacariformes,  a  new  suborder  of  acari  (Archiv  for  Zoologi, 
t.  24  B,  n°  2,  p.  1  à  6,  1932). 


—  84  — 


Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures 
( PORTUNIDAE  ET  XANTHIDAE )  DE  L' ILE  MAYOTTE. 

II.  XANTHIDAE 

Par  Danièle  Guinot. 


Carpilodes  rugipes  (Heller). 

Fig.  11  a ,  b. 

Actaeodes  rugipes  Heller,  1861  a,  p.  9  ;  1861  b,  p.  330,  pl.  2,  fig.  20  : 
Mer  Rouge. 

Carpilodes  rugipes,  A.  Milne  Edwards,  1865,  p.  229,  pl.  12,  fig.  4,  4  a 
4  b  :  Mer  Rouge. 

Actaea  rugipes,  Kossmann,  1877,  p.  24  :  Mer  Rouge. 

Carpilodes  rugatus,  Miers  [nec  Zozymus  rugatus  H.  Milne  Edwards, 
1834],  1884,  p.  529  :  Seychelles. 

Carpilodes  rugipes,  Lenz,  1905,  p.  348  :  Zanzibar.  — -  Nobili,  1906  a, 
p.  220  :  Mer  Rouge,  Golfe  d’Aden.  —  Lenz,  1910,  p.  545  :  Madagascar 
(Sainte-Marie)  ;  1912,  p.  3  :  Mer  Rouge  (Tor).  —  Odhner,  1925,  p.  24, 
pl.  2,  fig.  3  :  Mer  Rouge,  Golfe  de  Suez. 
nec  :  Carpiloxanthus  rugipes,  Heller,  1865,  p.  17  (Tahiti)  [=  Carpi- 
loxanthus  vaillantianus  A.  Milne  Edwards,  1862  =  Carpilodes  bellus 
(Dana,  1852)]. 

—  Phymodius  rugipes,  Miers,  1884,  p.  531  (Seychelles)  [=  Carpilodes 

monticulosus  A.  Milne-Edwards,  1873]. 

—  Carpilodes  rugipes,  Rathbun,  1910,  p.  351  (Golfe  de  Siam)  [=  C.  mar- 

garitatus  A.  Milne-Edwards,  1873], 

—  Carpilodes  rugipes,  Klunzinger,  1913,  p.  137  [41],  pl.  5,  fig.  4  (Mer 

Rouge)  [=  C.  ruber  A.  Milne  Edwards,  1865]. 

Matériel  examiné.  —  1  12  X  7,3  mm. 

Remarques.  —  Cette  espèce  qui  n’avait  pas  encore  été  signalée 
des  Comores  est  connue  de  Mer  Rouge,  du  Golfe  d’Aden,  de  la  côte 
orientale  d’Afrique,  de  Madagascar  et  des  Seychelles. 

Nous  figurons  le  pl 1  du  spécimen  examiné  :  il  présente,  sur  la 
surface  exposée,  dix  longues  soies  plumeuses,  à  extrémité  légère¬ 
ment  claviforme  (fig.  11  a,  11  b).  Le  pl 1  çj  d’un  spécimen  de  cette 
espèce,  récolté  à  Djibouti  et  signalé  par  Nobili  en  1906,  est  exacte¬ 
ment  de  même  type  :  il  montre  le  même  nombre  de  soies  et  le  lobe 
apical  est  long  et  effilé.  Il  se  rapproche  du  pl 1  d’une  autre  espèce 
de  Carpilodes,  C.  margaritatus  A.  Milne  Edwards,  figuré  par  Chopra 
et  Das  (1937,  p.  396,  fig.  5  :  Archipel  de  Mergui),  qui  offre  huit 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


longues  soies  plumeuses,  relativement  plus  courtes,  nettement  cla- 
viformes  et  paraissant  toutes  insérées  sur  le  bord  ventral  de  la  gout¬ 
tière  de  l’appendice. 


Fig.  11,  12.  —  Premier  pléopode  mâle. 

Fig.  11.  Carpilodes  rugipes  (Heller),  12  X  7,3  mm.,  Ile  Mayotte  :  11  a  (X  27)  ;  11  6, 
extrémité  grossie  (x  45).  —  Fig.  12.  C.  tristis  Dana,  25  X  15  mm.,  Nouvelle-Calé¬ 
donie  :  12  a  (X  23)  ;  12  6,  extrémité  grossie  (X  45). 

Carpilodes  tristis  Dana. 

Fig.  12  a,  b. 

Carpilodes  tristis  Dana,  1852  a,  p.  77  ;  1852  b,  p.  193,  pl.  9,  fig.  7  a-d  : 
Archipel  des  Tuamotu. 

?  Carpilodes  granulatus  Heller,  1862,  p.  520.  — -  A.  Milne  Edwards, 
1865,  p.  226,  pl.  12,  fig.  5  :  Iles  Nicobars,  Tahiti. 

Carpilodes  tristis,  Heller,  1865,  p.  17  :  Tahiti.  —  A.  Milne  Edwards, 
1865,  p.  225  :  Archipel  des  Tuamotu  ;  1873  a,  p.  178  :  Nouvelle-Calé- 


—  86  — 


xlonie.  —  Haswell,  1882,  p.  56  :  Australie  (Iles  Holborn,  Molle, 
Darnley).  —  Müller,  1887,  p.  474  :  Trincomali.  — -  de  Man,  1890, 
p.  50  :  Tahiti.  —  Henderson,  1893,  p.  353  :  Muttuwartu  Par.  —  Ort- 
mann,  1893,  p.  467  :  Singapour,  «  Sudsee  »  ;  1894,  p.  51  :  Dar-es-Salam. 
• —  Alcock,  1898,  p.  82  :  Iles  Andaman,  Nicobars.  • — -  Borradaile, 
1900,  p.  585  :  Rotuma.  - — -  de  Man,  1902,  p.  577  :  Ternate,  Iles  Fidji. 
—  Lenz,  1905,  p.  347  :  Ile  Aldabra.  —  Rathbun,  1907,  p.  37  :  Tuamotu 
(Ile  Fakarava)  ;  1911,  p.  211  :  Salomon,  Peros,  Coin  ;  Coetivy.  — 
Odhner,  1925,  p.  12,  pl.  1,  fig.  1  :  Indo-Pacifique.  • — -  Ward,  1932, 
p.  240  :  Iles  du  Capricorne  (Fairfax  et  Héron).  —  Miyaké,  1939,  p.  207  : 
Iles  Marshall,  Iles  Gilbert. 

Liomera  tristis,  Barnard,  1950,  p.  237. 

Carpilodes  tristis,  Tweedie,  1950  b,  p.  113  :  Iles  Cocos-Keeling. 
nec  :  Carpilodes  tristis,  Lenz,  1910,  p.  545  (Mozambique)  [=  Lachno- 
podus  subacutus  (Stimpson,  1858)]  l. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  19,5  X  11,5  mm. 

Remarques.  —  Il  n’est  pas  étonnant  de  retrouver  cette  espèce  à 
l'Ile  Mayotte  étant  donné  son  abondance  dans  F  Indo-Pacifique  : 
elle  avait  été  signalée  des  Seychelles  (Ile  Aldabra). 

Carpilodes  granulatus  Heller  que  figure  A.  Milne  Edwards 
(1865,  pl.  12,  fig.  5)  et  qui  diffère  de  C.  tristis  seulement  par  la 
fine  granulation  de  la  caparace  et  des  chélipèdes,  est  probablement, 
somme  l’a  supposé  Odhner  (1925,  p.  12),  la  même  espèce  que  celle-ci. 
Nous  n’avons  pas  trouvé  trace  du  spécimen  figuré  par  A.  Milne 
Edwards  dans  la  collection  du  Muséum  d’Histoire  naturelle. 

Nous  figurons  le  pl 1  (J  (fig.  12  a,  12  b)  d’après  des  spécimens  pro¬ 
venant  de  Nouvelle-Calédonie.  Le  nombre  des  longues  soies  clavi- 
formes  dépasse  vingt  et  le  lobe  apical,  recourbé,  présente  une  extré¬ 
mité  régulièrement  arrondie. 

Carpilodes  caelatus  Odhner. 

Carpilodes  sp.,  Calman,  1900,  p.  4  :  Détroit  de  Torrès  (Ile  Murray). 
Carpilodes  caelatus  Odhner,  1925,  p.  21,  pl.  1,  fig.  19,  19  a  :  Iles  Kei, 
Amboine,  Mer  de  Chine,  Iles  Sulu,  Iles  Bonin. 

Carpilodes  caelatus,  Sakai,  1939,  p.  475.  —  Tweedie,  1950  b,  p.  113  :  Iles 
Cocos-Keeling. 

Matériel  examiné.  —  1  $  8  X  5  mm. 

Remarques.  —  Ce  spécimen  ressemble  à  celui  décrit  et  figuré 
par  Odhner,  excepté  en  ce  qui  concerne  Faire  protogastrique  : 

1.  Odhner  (1925,  pp.  12,  82)  propose  la  synonymie  Xantho  bidentatus  A.  Milne 
Edwards  1867  =  Lachnopodus  subacutus  (Stimpson  1858).  Après  examen  du  type  de 
X.  bidentatus ,  nous  pensons  que  les  deux  espèces  sont  distinctes,  celle  de  Milne 
Edwards  devant  cependant  être  rattachée  au  genre  Lachnopodus.  Nous  reviendrons 
sur  cette  question  au  cours  de  l’étude  (en  collaboration  avec  J.  Forest)  des  Bra- 
chyoures  recueillis  à  Tahiti  et  aux  Tuamotu  par  G.  Ranson. 


—  87  — 

en  effet,  comme  l’indique  d’ailleurs  la  clef  d’ODHNER  (1925,  pp.  9-12) 
et  comme  l’a  remarqué  Tweedie  ( loc .  cit.,  p.  113),  2  M  est  divisé 
en  deux  lobes. 

Cette  espèce  était  à  ce  jour  connue  seulement  du  Pacifique  occi¬ 
dental  et  du  nord-est  de  l’Océan  Indien  :  sa  capture  à  l’Ile  Mayotte 
agrandit  considérablement  son  aire  de  répartition.  Elle  y  a  vrai¬ 
semblablement  été  recueillie  sur  le  récif,  comme  les  autres  espèces 
de  Carpilodes  ;  l’exemplaire  de  C.  caelatus  signalé  par  Tweedie 
également,  mais  les  spécimens  signalés  antérieurement  ont  été 
trouvés  en  eau  plus  profonde  d’où  cette  hypothèse  d’ODHNER 
(1925,  p.  22)  :  «  Keine  Rifï-Form,  sondern  in  einiger  Tiefe  lebend.  » 

Actaea  cavipes  (Dana). 

Fig.  13  a,  b. 

Actaeodes  cavipes  Dana,  1852  a,  p.  78  ;  1852  b,  p.  199,  pl.  11,  fig.  5  a-b. 
Actaea  cavipes,  Alcock,  1898,  p.  147.  —  Odhner,  1925,  p.  68.  —  Sakai, 
1939,  p.  492,  pl.  92,  fig.  7.  —  Miyaké,  1939,  p.  211.  • — -  Stephensen, 
1945,  p.  151.  —  Tweedie,  1947,  pp.  27,  29  ;  1950  a,  p.  86  ;  1950  b, 
p.  118  ;  Baknard,  1950,  p.  229. 

Matériel  examiné.  — ■  1  $  13  X  8,6  mm. 

Remarques.  —  Nous  figurons  le  pl 1  $  d’un  spécimen  d ’A.  cavipes 
déterminé  par  Balss  et  provenant  de  Tamatave  (fig.  13  a,  13  b). 
Odhner  (1925,  p.  69)  avait  déjà  signalé  cette  espèce  de l’Ile  Mayotte. 

Actaea  tomentosa  (H.  Milne  Edwards). 

Zozymus  tomentosus  H.  Milne  Edwards,  1834,  p.  385. 

Actaea  tomentosa,  Alcock,  1898,  p.  140.  - — -  Odhner,  1925,  p.  70.  — 
Miyaké,  1939,  p.  183,  pl.  13,  fig.  6,  fig.  texte  8  ;  p.  212  ;  1940  b,  p.  25. 
— •  Sakai,  1939,  p.  487,  pl.  93,  fig.  8.  —  Ward,  1941,  p.  2.  —  Tweedie, 
1947,  p.  27.  —  Barnard,  1950,  p.  233,  fig.  43,  e,  f. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  17  X  11  mm. 

Actaea  polyacantha  (Heller). 

Fig.  14  a,  b. 

Chlorodius  polyacanthus  Heller,  1861  a,  p.  11  ;  1861  b,  p.  339,  pl.  3, 
fig.  21  :  Mer  Rouge. 

Pilodius  fragifer,  Paulson,  1875,  p.  31,  pl.  6,  fig.  2  :  Mer  Rouge  (nec  : 

Chlorodius  fragifer  Adams  et  White,  1848). 

Actaea  polyacantha,  Ortmann,  1893,  p.  455.  —  Nobili,  1906  a,  p.  259.: 
Mer  Rouge,  Djibouti.  — -  Rathbun,  1911,  p.  222,  pl.  18,  fig.  5,  6  : 
Salomon,  Coetivy. 

Actàodius  fragifer,  Klunzinger,  1913,  p.  232  [136],  pl.  1,  fig.  10  :  Mer 
Rouge. 


Fig.  13,  16.  —  Premier  pléopode  mâle. 

Fig.  13.  Actaea  cavipes  (Dana),  17  X  10  mm.,  Tamatave  :  13  a  (X  25)  ;  13  6',  extrémité 
grossie  (X  45).  —  Fig.  14.  A.  polyacantha  (Heller),  11  X  8  mm.,  Djibouti  :  14  a 
(X  23)  ;  14  6,  extrémité  grossie  (X  45).  —  Fig.  15.  A.  margaritifera  Odhner,  Nobili 
det.  A.  nodulosa  White,  13x9  mm.,  Djibouti  :  15  a  (X  25)  ;  15  b,  extrémité  grossie 
(X  58).  —  Fig.  16.  A.  nodulosa  White,  17,5  X  11  mm.,  Ile  Aldabra  :  16  a  (  X  23); 
16  6,  extrémité  grossie  (X  45). 


89  — 


Actaea  polyacantha,  Odiiner,  1925,  p.  57  :  Djibouti,  Zanzibar,  Mer  de 
Chine,  Australie  (Ile  Baudin),  Nouvelle- Angleterre,  Iles  Marshall,  Iles 
Gilbert,  Iles  Fidji,  Samoa.  —  Ward,  1932,  p.  247  :  Iles  du  Capricorne 
(Ile  North  West).  —  Balss,  1934,  p.  514  :  Tamatave.  —  Sakai,  1939, 
p.  486,  pl.  94,  fig.  23  :  Japon.  - —  Miyaké,  1939,  p.  212. 

Matériel  examiné.  —  1  $  6  X  4  mm. 

Remarques.  —  Le  pl 1  d ’A.  polyacantha  représenté  ici  (fig.  14  a, 
14  b)  est  celui  d’un  spécimen  de  Djibouti  déterminé  par  Nobili  : 
il  se  caractérise  par  un  lobe  distal  court,  élargi  et  tronqué.  Il  se 
différencie  ainsi  de  celui  qui  a  été  figuré  pour  certaines  espèces, 
également  indo-pacifiques,  à’ Actaea  dont  le  lobe  distal  est  allongé 
et  effilé.  Ces  espèces  sont^les  suivantes  —  nous  renvoyons  aux  auteurs 
qui  ont  figuré  cet  appendice  —  :  Actaea  areolata  Dana  in  Chopea 
et  Das,  1937,  fig.  6  ;  A.  calculosa  (H.  Milne  Edwards),  ibid.,  fig.  7  ; 
A.  tomentosa  (H.  Milne  Edwards)  in  Miyaké,  1939,  fig.  8  et  Bar- 
nard,  1950,  fig.  43,  /  ;  A.  savignyi  (H.  Milne  Edwards)  in  Sakai, 
1939,  fig.  37,  Stephensen,  1945,  fig.  38  C  et  Barnard,  1950, 
fig.  43,  c  ;  A.  paroula  (Krauss)  in  Barnard,  1950,  fig.  43,  h  ; 
A.  rüppellii  (Krauss),  ibid.,  fig.  43,  i. 

Le  pl 1  $  d’M.  polyacantha  diffère  également  par  les  mêmes  carac¬ 
tères  de  ceux  des  trois  autres  espèces  figurés  ici  :  A.  cavipes  (Dana) 
(fig.  13  a,  13  b),  A.  margaritifera  Odhner  (fig.  15  a,  15  b)  et  A.  nodu- 
losa  White  (fig.  16  a,  16  b). 


Actaea  margaritifera  Odhner. 

Fig.  15  a,  b,  17. 

Actaea  nodulosa,  Henderson  ( nec  White,  1847),  1893,  p.  356  :  Golfe  de 
Manaar  (Tuticorin).  —  Alcock,  1898,  p.  148  :  Côte  de  Malabar,  Golfe 
Persique,  Iles  Andaman.  —  ?  Lanchester,  1900,  p.  733  :  Singapour. 
— ■  Nobili,  1906  a,  p.  257,  pl.  10,  fig.  2  :  Aden.  —  Rathbun,  1910, 
p.  350  :  Golfe  de  Siam. 

Actaea  margaritifera  Odhner,  1925,  p.  48,  pl.  3,  fig.  10  :  Karachi,  Ceylan 
(Trincomali),  Iles  Kei.  —  ?  Stephensen,  1945,  p.  152  :  Golfe  Persique. 

Matériel  examiné.  —  1  juv.  6,2  X  4,5  mm. 

Remarques.  —  En  1925,  T.  Odhner  a  décrit  une  nouvelle  espèce 
A' Actaea,  A.  margaritifera  à  laquelle  il  a  rapporté  VA.  nodulosa  de 
quelques  auteurs  ( nec  White,  1847).  Le  type  d’M.  margaritifera  est 
VA.  nodulosa  déterminé  par  Nobili  (1906  a,  p.  257),  qui  a  pour 
provenance  Aden  (Jousseaume  coll.)  :  il  s’agit  d’une  femelle 
de  22,5  X  16  mm  conservée  au  Muséum  d’Histoire  naturelle. 
Le  second  spécimen  femelle  d’Aden  cité  par  Nobili  n’est  pas 
dans  nos  collections,  mais  nous  avons  trouvé  le  spécimen  de 


—  90 


Djibouti  (Coutière  coll.),  signalé  en  même  temps  et  également 
déterminé  A.  nodulosa  :  il  s’agit  d’un  mâle  —  et  non  d’une  femelle 
comme  le  note  Nobili  —  de  13  X  9  mm  ;  Odhner  ne  semble  pas 
l’avoir  examiné  et  ne  le  mentionne  pas.  Nous  avons  donc  pu  compa¬ 
rer  le  petit  échantillon  de  l’ Ile  Mayotte  à  deux  exemplaires  d’M.  mar- 
garitifera  dont  le  type.  Nous  l’avons  d’autre  part  comparé  à  trois 
exemplaires  d’A.  nodulosa  White,  1847  (=  A.  pisigera  Nobili,  1905  ; 
1906  a,  p.  259,  pl.  10,  fig.  1)  récoltés  par  la  Calypso  à  l’Ile  Aldabra. 

Les  trois  spécimens  d’A.  margaritifera  que  nous  avons  examinés 
sont  de  tailles  bien  différentes  ;  nous  rappelons  ici  les  caractères 
essentiels  de  cette  espèce  : 


Fig.  17.  —  Actaea  margaritifera  Odhner  (Nobili  det.  1906,  A.  nodulosa  White), 
cJ  13  X  9  mm.,  Djibouti,  Coutière  coll.  (X  1,6). 


Rapport  largeur-longueur  de  la  carapace  chez  l’adulte  égal  à  1,45  envi¬ 
ron.  Face  dorsale  subdivisée  en  nombreux  lobules  par  des  sillons  profonds 
et  lisses  (fig.  17)  ;  lobules  irrégulièrement  surmontés  de  tubercules  perli- 
formes  peu  nombreux  et  espacés,  en  particulier  sur  la  région  postérieure 
de  la  carapace.  Aréole  3  M  tripartie  ;  2  M,  bipartie,  avec  le  lobe  interne 
nettement  plus  étroit  que  l’externe  —  ceci  est  surtout  visible  chez  le 
plus  grand  spécimen,  le  type,  comme  l’indique  la  figure  d’OüHNER  ( loc . 
cit .,  pl.  3,  fig.  10)  —  et  peu  séparé  de  1  M  ;  aréoles  postfrontales  bien 
séparées.  6  L,  5  L,  2  L  nettement  séparées  ainsi  que  les  aréoles  qui 
longent  le  bord  antéro-latéral  :  1  L,  3  L,  4  L,  et  le  bord  postéro-laté¬ 
ral  :  1  R  et  2  R.  Aire  cardiaque  non  divisée  ;  aire  intestinale  formée  de 
deux  bandes  parallèles  de  granules  dont  l’antérieure,  formée  de  2-3 
rangées,  est  interrompue  en  son  milieu.  Surface  de  la  carapace  avec  des 
touffes  de  très  longs  poils  disposées  symétriquement  sur  les  régions  sui¬ 
vantes  :  sur  le  bord  supra-orbitaire  interne,  sur  le  lobe  externe  de  2  M, 
sur  5  L,  4L,  1  R,  sur  3  M  (de  part  et  d’autre),  sur  3  R,  sur  1  P  (de 


—  91  — 


part  et  d’autre)  ;  enfin,  sur  la  partie  postérieure  de  la  région  cardiaque 
et  sur  3  R,  de  chaque  côté,  trois  touffes  plus  petites. 

Sur  le  bord  antéro-latéral,  quatre  lobes  saillants,  formés  par  le  rappro¬ 
chement  de  plusieurs  tubercules. 

Front  q-uadrilobé,  les  deux  lobes  internes  beaucoup  plus  proéminents 
que  les  externes  ;  échancrure  médiane  profonde,  triangulaire. 

Face  inférieure  et  sternum  granuleux. 

Chélipèdes  recouverts  de  granules  perliformes,  saillants,  devenant  poin¬ 
tus  sur  la  face  supérieure  du  carpe  et  du  propode.  Des  poils  analogues  à 
ceux  de  la  carapace  sur  la  face  supérieure  de  la  pince. 

Pattes  ambulatoires  couvertes  de  tubercules  arrondis  ou  un  peu  poin¬ 
tus  ;  sur  le  bord  supérieur  ces  tubercules  deviennent  aigus,  presque  spini- 
formes  ;  tous  les  articles  frangés  de  longs  poils,  en  particulier  le  bord 
supérieur  ;  des  poils  analogues,  moins  touffus,  sur  la  face  externe  du  carpe 
(l’extrémité  distale  surtout)  et  le  propode. 

PI1  <S  figuré  :  fig.  15  a,  15  b. 

L’A.  nodulosa  White,  1847  (cf.  Odhneb,  1925,  p.  56,  pl.  3,  fig.  20), 
avec  laquelle  A.  margaritifera  a  été  confondue  par  quelques  auteurs, 
se  distingue  de  celle-ci  par  le  céphalothorax  plus  large,  la  face  dorsale 
subdivisée  en  un  plus  petit  nombre  de  lobules  (en  particulier  2  M 
et  les  lobules  latéraux  ne  sont  pas  divisés)  et  couverte  de  granu¬ 
lations  plus  nombreuses  et  moruliformes,  par  l’absence  des  touffes 
de  longs  poils  caractéristiques  d’M.  margaritifera,  par  le  sternum 
et  l’abdomen  creusés  de  profondes  dépressions  et  érodés  ;  enfin 
l’ornementation  des  appendices  thoraciques  consiste  en  granulations 
moruliformes  et  pisiformes  (cf.  Nobili,  1906  a,  p.  259  :  Actaea  pisi- 
gera),  et  le  bord  supérieur  des  pattes  ambulatoires  est  armé  de  tuber¬ 
cules  pédonculés  et  bolétiformes,  au  lieu  des  dents  spiniformes 
observées  chez  A.  margaritifera.  Nous  figurons  le  pl 1  d’un  spécimen 
mâle  dh4.  nodulosa  White  provenant  de  l’ Ile  Aldabra  (G.  Cher- 
bonnier  coll.)  et  mesurant  17,5  X  11  mm  (fig.  16  a,  16  b). 

La  distribution  géographique  d’M.  margaritifera  s’établit  actuelle¬ 
ment  comme  suit  :  Iles  Kei,  Golfe  de  Siam,  Andaman,  Ceylan,  Indes 
(Tuticorin  et  côte  ouest),  Karachi,  Golfe  Persique,  Aden,  Comores 
(Ile  Mayotte)  b 


Neoliomera  sabaea  (Nobili). 

Actaea  sabaea  Nobili,  1905,  p.  403  ;  1906  a,  p.  254,  pl.  10,  fig.  3  :  Perim, 
Djibouti. 

Actàa  sabaea,  Klunzinger,  1913,  p.  192  [96]. 

Neoliomera  sabaea,  Odhner,  1925,  p.  31,  pl.  2,  fig.  11  :  Djibouti,  Durban. 


1.  D’après  Odhner  ( loc .  cit.,  pp.  48-49),  les  spécimens  qu’il  cite  de  Singapour  et 
l’.l.  aff.  hystrix  Caïman  (1900,  p.  11)  du  Détroit  de  Torrès  seraient  A.  margaritifera 
var.  bullifera  (Alcock,  1898,  p.  149  ;  Illustr.  Invest.,  1889,  pl.  37,  lig.  2). 


—  92 


Moluques.  —  Balss,  1934,  p.  514  :  Madagascar  (Tamatave),  Ceylan. 
— •  Barnard,  1950,  p.  241,  fig.  37,  c.  —  Tweedie,  1950  a,  p.  91  (clef). 

Matériel  examiné.  ■ —  1  Ç  16  X  10  mm. 

Remarques.  —  Aucun  premier  pléopode  çj  de  Neoliomera  n’a 
encore  été  représenté,  à  notre  connaissance.  Nous  figurerons  celui 
de  N.  sabaea  ainsi  que  celui  du  type  de  plusieurs  autres  espèces 
du  genre  dans  l’étude  de  la  collection  Ranson,  annoncée  plus  haut. 

Xantho  ( Leptodius)  exaratus  (H.  Milne  Edwards). 

Chlorodius  exaratus  H.  Milne  Edwards,  1834,  p.  402  ;  1849,  pl.  11,  fig.  3. 
Xantho  (Leptodius)  exaratus,  Alcock,  1898,  p.  118  (ubi  litt.  et  syn.). 
Leptodius  exaratus,  Bouvier,  1915,  p.  107  ( pro  parte  :  les  spécimens  des 
«  Récifs  de  Grand  Port  »).  - — •  Balss,  1922,  p.  127  (ubi  litt.). 

Xanto  (—  Leptodius)  exaratus,  Gordon,  1931,  pp.  543-545,  fig.  20,  22  B. 
Leptodius  exaratus,  Shen,  1932,  pp.  99,  100,  fig.  57,  58  c,  d.  —  Yokoya, 
1933,  p.  189.  —  Boone,  1934,  p.  110,  fig.  58  (répartition  géographique). 
—  Chopra  et  Das,  1937,  p.  398. 

Xantho  exaratus,  Monod,  1938,  p.  125,  fig.  17  B. 

Xantho  (Leptodius)  exaratus,  Balss,  1938,  p.  41.  - — -  Sakai,  1939,  p.  465, 
pl.  58,  fig.  3,  pl.  91,  fig.  1.  —  Miyaké,  1939,  p.  209  ;  1940  b,  p.  25. 
Xantho  (=  Leptodius)  exaratus,  Stephensen,  1945,  p.  149,  fig.  37  C. 
Xantho  (Leptodius)  hydrophilus,  Barnard,  1950,  p.  223,  fig.  41,  c,  42,  c-e  ; 
1955,  p.  3. 

Matériel  examiné.  - —  1  (J  19  X  13  mm,  1  $  9  X  6,4  mm. 

Remarques.  —  Le  pl 1  du  spécimen  mâle  de  l’ Ile  Mayotte  corres¬ 
pond  bien  à  celui  qu’ont  figuré  I.  Gordon  en  1931  (fig.  22  B),  Shen 
en  1932  (fig.  58  c),  Monod  en  1938  (fig.  17  B)  et  Stephensen 
en  1945  (fig.  37  C).  Barnard  (1950,  fig.  42,  d )  figure  également 
le  pl 1  (J  de  cette  espèce  qu’il  désigne  sous  le  nom  d’hydrophilus 
Herbst. 

Bouvier  a  signalé  en  1915  (pp.  107,  108)  Leptodius  exaratus  de 
l’Ile  Maurice,  représenté  là,  d’une  part  par  «  cinq  jeunes  à  test 
très  rugueux  et  pour  la  plupart  à  pinces  épineuses  »  dont  la  prove¬ 
nance  est  «  Le  Chaland  »,  d’autre  part  par  plusieurs  exemplaires 
de  grande  taille  des  «  Récifs  de  Grand  Port  ».  Ces  derniers  sont  bien 
des  X.  exaratus  ;  quant  aux  cinq  autres  petits  échantillons,  que 
nous  avons  également  examinés,  ils  appartiennent  non  pas  au  genre 
Xantho  (Leptodius) ,  mais  au  genre  Phymodius  :  il  s’agit  vraisem¬ 
blablement  de  Ph.  ornatus  (Dana).  Le  tube  qui  porte  l’étiquette 
«  Le  Chaland,  Bouvier  det.  »,  contient,  outre  ces  cinq  spécimens, 
un  sixième  spécimen  de  petite  taille,  qui  nous  paraît  être  un  Chloro- 
dopsis.  L’identification  des  cinq  jeunes  spécimens  de  Phymodius 


—  93  — 


(?  ornatus )  à  l’espèce  -Y.  exaratus  avait  amené  Bouvier  à  attribuer 
aux  chélipèdes  de  cette  espècu  une  armature  épineuse  :  en  réalité, 
tous  les  jeunes  de  .Y.  exaratus  que  nous  avons  observés,  offrent  des 
chélipèdes  lisses  ou  seulement  finement  granuleux. 

Phymodius  monticulosus  (Dana). 

Chlorodius  monticulosus  Dana,  1852  a,  p.  79  ;  1852  b,  p.  206,  pl.  11, 
fig.  9  a-f. 

Phymodius  monticulosus,  Alcock,  1898,  p.  163  [ubi  litt.  et  syn.).  —  Gor¬ 
don,  1934,  p.  34,  fig.  17  a,  a  1,  18  a,  19  a  (révision).  — ■  Miyaké,  1939, 
p.  214.  —  Barnard,  1950,  p.  217,  fig.  40,  a-h  ;  1955,  p.  3.  —  Tweedie, 
1950  b,  p.  122. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  ovigère  13  X  9,5  mm. 

Hypocolpus  diverticulatus  (Strahl). 

Melissa  diverticulata  Strahl,  1861,  pp.  101-103,  nom.  nov.  pro  Cancer 
exsculptus,  Savigny,  1809,  pl.  6,  fig.  3,  1-4  [nec  C.  exsculptus  Herbst, 
1790  =  Euxanthus  exsculptus  (Herbst)]. 

La  synonymie  et  les  remarques  relatives  à  cette  espèce  seront 
publiées  en  1958  dans  une  révision  des  genres  Euxanthus  Dana 
et  Hypocolpus  Rathbun. 

Matériel  examiné.  —  1  $  26  X  19  mm. 

(A  suivre ). 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


94  - 


Sur  la  nomenclature  des  Pagures 

DES  MERS  FRANÇAISES 
Par  Jacques  Forest. 


Depuis  la  parution  du  volume  de  la  Faune  de  France  consacré 
aux  Crustacés  Décapodes  Marcheurs  (Bouvier,  1940)  un  grand 
nombre  de  corrections  ont  été  apportées  à  la  nomenclature  des 
espèces  qui  y  sont  mentionnées  et  notamment  à  celle  des  Pagures. 
Certaines  des  corrections  relatives  à  ce  groupe  ont  été  publiées  dans 
divers  travaux  de  systématique,  d’autres  résultent  d’une  récente  déci¬ 
sion  de  la  Commission  Internationale  de  Nomenclature  Zoologique. 

En  présence  de  plusieurs  changements  importants  dans  des  noms 
de  genre,  d’espèce  ou  d’auteur,  et  de  multiples  rectifications  de 
dates,  une  mise  au  point  n’était  pas  inutile  :  j’ai  résumé  ou  exposé 
ici  les  différentes  questions  qui  ont  trait  à  des  modifications  de  la 
nomenclature  des  Pagures  signalés  dans  la  Faune  de  France,  en 
renvoyant  éventuellement  aux  publications  où  elles  sont  examinées 
en  détail.  Une  liste  des  espèces  indiquera,  d’une  part,  le  nom  employé 
par  Bouvier  et,  d’autre  part,  le  nom  correct. 

1.  —  Décision  de  la  Commission  Internationale  de  Nomenclature 
Zoologique  sur  l’emploi  du  nom  générique  Pagurus  Fabricius,  1775. 

Le  problème  a  déjà  été  exposé  en  détail  (Forest,  J.  et  Hol- 
thuis,  L.  B.,  1955,  pp.  307-321)  et  peut  se  résumer  de  la  façon 
suivante  : 

Le  nom  de  Pagurus  était  employé  dans  une  acception  différente 
par  deux  groupes  de  carcinologistes.  Les  uns  —  parmi  lesquels 
la  majorité  des  européens  —  désignaient  sous  ce  nom  le  genre 
auquel  appartient  l’espèce  décrite  par  IIerbst  sous  le  nom  de  Cancer 
arrosor,  et  sous  le  nom  d ’ Eupagurus  Brandt,  le  genre  dont  le  type 
est  Cancer  bernhardus  Linné,  1758.  Les  autres  —  et  notamment, 
depuis  cinquante  ans,  la  grande  majorité  des  américains  —  consi¬ 
déraient  cette  dernière  espèce  comme  type  du  genre  Pagurus,  attri¬ 
buant  le  nom  de  Dardanus  Paulson  aux  Pagurus  des  auteurs  du 
premier  groupe. 

Les  deux  genres  étant  considérés  comme  types  des  deux  sous- 
familles  de  Paguridae,  le  nom  de  Pagurinae  s’appliquait  soit  à 
l’une,  soit  à  l’autre  des  sous-familles,  suivant  pourrait-on  dire,  la 
nationalité  des  auteurs. 

Le  principe  de  l’universalité  de  la  nomenclature  exigeait  qu’une 
solution  définitive  vînt  mettre  fin  à  une  telle  confusion.  Deux  pro¬ 
positions  furent  soumises  à  la  Commission  Internationale  de  Nomen- 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  95  — 


clature  Zoologique.  L’une,  celle  de  L.  B.  Holthuis,  s’en  tenait 
à  l’application  stricte  des  règles,  ce  qui  avait  pour  conséquence 
de  désigner  les  deux  espèces  citées  plus  haut  sous  les  noms  de  Dar- 
danus  arrosor  et  de  Pagurus  bernhardus. 

Je  préconisais,  pour  ma  part,  une  seconde  solution,  déjà  adoptée 
par  Th.  Monod  et  approuvée  par  R.  Ph.  Dollfus  :  suppression 
de  Pagurus  et  emploi  de  Dardanus  et  d’Eupagurus,  noms  toujours 
utilisés  sans  équivoque  jusqu’ici.  Cette  seconde  solution  impliquait 
le  recours  aux  Pleins  Pouvoirs  de  la  Commission  qui  a  préféré  s’en 
tenir  à  l’application  stricte  des  règles.  Ce  sont  donc  les  noms  de 
Pagurus  Fabricius  (Type  Cancer  bernhardus  L.)  et  de  Dardanus 
Paulson  (Type  Dardanus  helleri  Paulson)  qui  ont  été  inscrits  sur 
la  Liste  Officielle  des  Noms  de  Genres. 

D’autre  part  dans  la  Liste  Officielle  des  Noms  de  Familles  ont  été 
insérés  :  Paguridae  (correction  par  Samouelle  de  Pagurii)  Latreille, 
1802-1803  et  Diogeninae  Ortmann,  1892.  Ce  dernier  nom  a  en  effet 
la  priorité  sur  Dardaninae  Schmidt,  1926,  puisque  Diogenes  Dana 
et  Dardanus  Paulson  sont  maintenant  considérés  comme  appar¬ 
tenant  à  la  même  sous-famille. 

La  décision  de  la  Commission  de  Nomenclature  oblige  à  modifier 
plusieurs  des  noms  employés  par  Bouvier  dans  la  Faune  de  France  : 
à  Pagurinae  et  Eupagurinae  doivent  être  respectivement  substitués 
les  noms  de  Diogeninae  et  de  Pagurinae,  à  Pagurus,  Dardanus  et 
à  Eupagurus,  Pagurus. 

2.  —  Sur  les  espèces  dont  le  nom  est  attribué  à  W.  Thompson. 

Dans  une  liste  des  Crustacés  d’Irlande,  W.  Thompson  (1844,  p.  267) 

mentionne  quatre  nouvelles  espèces  de  Pagures  :  Pagurus  Hynd- 
mani,  P.  Cuanensis,  P.  Ulidiae,  P.  laevis  ;  il  s’agit  en  réalité  de 
nomina  nuda  puisque  Thompson  ne  donne  ni  description,  ni  dessin. 
Ces  espèces  sont  décrites  et  figurées  pour  la  première  fois  dans 
A  History  of  the  British  Stalk-eyed  Crustacea,  par  T.  Bell  (1846, 
pp.  182,  178,  180,  184)  à  qui  ces  noms  doivent  par  conséquent 
être  attribués  (Bell  corrige  Hyndmani  en  Hyndmanni  et  Ulidiae 
en  ulidianus ). 

Au  strict  point  de  vue  de  la  nomenclature,  les  noms  corrects 
actuels  sont  les  suivants  :  Anapagurus  hyndmanni  (Bell,  1846) 
Pagurus  cuanensis  Bell,  1846,  Pagurus  ulidianus  Bell,  1846,  et 
Anapagurus  laevis  (Bell,  1846),  mais  seul  les  deux  Anapagurus  sont 
à  considérer  comme  espèces  valides  :  en  effet,  Pagurus  cuanensis 
est  un»  synonyme  présumé  postérieur  de  Pagurus  spinimanus 
Lucas,  1846  ( vide  infra,  p.  96)  et  P.  ulidianus  est  vraisemblablement 
identifiable,  comme  Bouvier  l’a  indiqué,  à  Pagurus  bernhardus  (L.). 

3.  —  Espèces  décrites  par  II.  Lucas  d’une  part,  et  par  T.  Bell 
d’autre  part,  en  1846. 


—  96 


J’ai  exposé  en  1955  (p.  114)  le  problème  posé  par  la  description 
des  mêmes  espèces  par  H.  Lucas  dans  YHistoire  naturelle  des 
Animaux  Articulés,  I.  Crustacés,  Arachnides,  Myriapodes  et  Hexapodes 
(Exploration  scientifique  de  l’Algérie)  et  par  T.  Bell  dans  l’ouvrage 
cité  plus  haut. 

Ce  sont  :  Pagurus  sculptimanus  Lucas  =  Pagurus  forbesi  Bell. 

Pagurus  spinimanus  Lucas  =  Pagurus  cuanensis  Bell. 

Les  descriptions  de  Lucas  et  de  Bell  étaient  considérées  comme 
datant  respectivement  de  1849  et  1853.  Or,  ces  dates,  imprimées 
sur  la  page  de  titre  des  ouvrages  en  question,  sont  toutes  deux 
erronées.  C.  D.  Sherborn  a  déjà  signalé  (1923,  p.  cxxxiii)  que  A  His- 
tory  of  the  British  Stalk-eyed  Crustacea  a  été  publié,  en  fascicules, 
de  1844  à  1853  :  les  pages  où  figurent  les  Pagures  mentionnés  plus 
haut  sont  de  1846. 

Quant  à  la  partie  de  l’ouvrage  de  Lucas  consacrée  aux  Crustacés 
(pp.  1-40,  pl.  I-VI)  sa  parution  est  signalée  dans  la  Bibliographie 
de  la  France,  n°  13,  du  28  mars  1846  et  dans  Y  Echo  du  Monde 
savant,  n°  26,  du  2  avril  '1846. 

Les  descriptions  des  deux  auteurs  datant  de  la  même  année  1846, 
après  avoir  vainement  essayé  d’obtenir  une  date  plus  précise  pour 
celles  de  Bell  et  sachant  que  celles  de  Lucas  avaient  été  publiées 
dans  les  premiers  mois  de  l’année,  j’ai  pensé  que  c’était  à  ces  der¬ 
nières  qu’il  convenait  de  donner  la  priorité  et  que  les  noms  à  retenir 
étaient  ceux  de  Pagurus  sculptimanus  Lucas,  1846  et  de  Pagurus 
spinimanus  Lucas,  1846. 

Les  noms  employés  dans  la  Faune  de  France  sont  :  Eupagurus 
sculptimanus  Lucas,  1849  et  Eupagurus  cuanensis  Thompson,  1843. 
Pour  la  première  espèce,  Bouvier  n’a  pas  envisagé  la  synonymie 
avec  P.  forbesi  Bell,  nom  qu’il  aurait  daté  de  toutes  façons  de  1853. 
Pour  la  seconde,  la  référence  à  Thompson,  1843,  donnait  à  cuanensis 
priorité  sur  le  synonyme  spinimanus  Lucas,  1849  (on  lit  «  1839  » 
ce  qui  est  certainement  un  lapsus). 

4.  —  Correction  orthographique  d’un  nom  spécifique  de  Risso. 

Un  Dardanus  de  la  faune  française  méditerranéenne  a  été  décrit 

par  Risso  (1827,  p.  39)  sous  le  nom  de  :  «  Pagurus  calidus,  ...  P.  rusé  ». 
L’intention  de  l’auteur  était  manifestement  d’utiliser  le  nom  scien¬ 
tifique  traduisant  exactement  le  nom  vernaculaire  qu’il  employait, 
comme  il  l’a  fait  pour  la  très  grande  majorité  des  espèces  décrites. 
Or,  l’adjectif  latin  signifiant  «  rusé  »  est  callidus.  Il  y  a  donc  lieu, 
me  semble-t-il,  de  proposer  une  correction  de  l’orthographe  originale. 

5.  —  Substitution  du  nom  alatus  Fabricius,  1775  à  excavatus 
Herbst,  1791,  pour  une  espèce  du  genre  Pagurus. 

La  synonymie  de  l’espèce  a  été  donnée  précédemment  (Forest, 


97 


1955;  p.  110,  sous  le  nom  d’ Eupagurus  alatus )  ainsi  que  les  raisons 
qui  justifient  le  rétablissement  du  nom  employé  par  Fabricius. 

6.  —  Réunion  des  genres  Parapagurus  Smith ,  1879  et  Sympagurus 
Smith,  1884. 

L’inconstance  des  caractères  sur  lesquels  repose  la  distinction 
des  deux  genres  (forme  des  branchies)  m’a  amené  ( loc .  cit.,  p.  100) 
à  suivre  l’exemple  de  H.  Balss  (1912,  p.  96)  qui  les  réunit.  La  seule 
espèce  de  Sympagurus  signalée  dans  la  Faune  de  France  doit  par 
conséquent  être  désignée  sous  le  nom  de  Parapagurus  bicristatus 
(A.  Milne  Edwards,  1880). 

7.  —  Rectifications  portant  sur  la  date  de  description  des  espèces. 

La  vérification  de  la  date  de  description  des  différentes  espèces 

méditerranéennes  a  fait  l’objet  d’un  travail  collectif  effectué  au 
cours  d’une  réunion  du  Groupe  d’Etudes  Carcinologiques  à  Banyuls- 
sur-Mer.  Ce  sont  ces  dates  corrigées  qui  figurent  dans  une  liste  des 
Décapodes  de  la  région  de  Cadaquès  publiées  par  R.  Zariquiey 
(1956)  L  Une  rectification  supplémentaire  cependant  :  les  espèces 
décrites  par  Risso  dans  le  tome  V  de  l 'Histoire  naturelle  des  Pro¬ 
ductions  de  l’Europe  méridionale  doivent  être  datées  non  de  1826, 
date  figurant  sur  la  page  de  titre,  mais  de  1827,  date  réelle  de  publi¬ 
cation  de  ce  volume  (cf.  Rull.  Mus.  Hist.  nat.,  29,  1957,  p.  474). 

8.  —  Le  nom  de  l’espèce  française  du  genre  Clibanarius. 

Le  Pagure  le  plus  commun  en  eau  profonde,  en  Méditerranée, 
et  à  marée  basse,  des  côtes  du  Maroc  à  la  Pointe  de  Bretagne,  dans 
la  plupart  des  zones  rocheuses,  a  été  décrit  par  Risso  en  1827  sous 
le  nom  de  Pagurus  misanthropus  et  rattaché  par  Heller  au  genre 
Clibanarius  dont  la  plupart  des  espèces  vivent  dans  les  eaux  tro¬ 
picales.  L’espèce  est  la  seule  du  genre  dans  la  région  considérée. 
En  effet,  si  Pesta  mentionne  (1918,  p.  222)  un  C.  hirsutus  (Costa) 
et  un  C.  rouxi  Heller,  il  s’agit  vraisemblablement  dans  le  premier 
cas  d’un  synonyme  de  l’espèce  de  Risso  et  dans  le  second  d’un  syno¬ 
nyme  de  Calcinps  ornatus  (Roux).  Quant  au  Clibanarius  medi- 
terraneus  Kossmann,  il  me  paraît  identifiable  à  Pagurus  anachoretus 
Risso. 

J’ai  eu  l’occasion  de  retrouver  une  description  de  notre  Cliba¬ 
narius  indiscutablement  antérieure  à  celle  de  Risso  :  dans  le  tome  24, 
paru  en  1818,  du  Nouveau  Dictionnaire  d’ Histoire  naturelle  appliquée 
aux  Arts,  à  l’Agriculture,  à  V Économie  rurale  et  domestique,  à  la 
Médecine,  etc.,  à  l’article  «  Pagure  »,  signé  de  Latreille,  est  décrit, 


1.  Où  il  a  été  tenu  compte  en  particulier  des  dates  réelles  de  parution  de  l’ouvrage 
de  P.  Roux  :  Crustacés  de  la  Méditerranée  et  de  son  littoral...  La  page  de  titre  porte  1828 
mais  les  planches  ont  été  publiées  aux  dates  suivantes  :  pl.  I-X,  1828  ;  pl.  XI-XV, 
1829  ;  pl.  XVI-XLY,  1830.  (Cf.  Th.  Monod,  Mém.  I.F.A.N.,  n°  45,  1956,  p.  646). 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


7 


à  la  page  366,  un  «  Pagure  Pattes-rouges,  Pagurus  erythropus  ». 
La  description,  remarquablement  précise  pour  l’époque,  s’applique 
sans  ambiguité  à  l’espèce  caractérisée  de  façon  bien  plus  sommaire 
par  Risso.  Elle  est  reproduite  ci-dessous  : 

«  ...  Pagure  pattes-rouges,  Pagurus  erythropus.  Cette  espèce, 
qui  se  trouve  sur  les  côtes  océaniques,  paroit  être  très  voisine  de 
celle  que  Fabricius  nomme  eremita,  ainsi  que  des  suivantes  :  sclope- 
tarius  vittatus,  Bosc,  Oliv.  ;  oculatus  tubularis,  Risso.  Son  corps  n’a 
guère  plus  de  huit  à  neuf  lignes  de  long  ;  son  tronc  est  jaunâtre  et 
ponctué,  avec  la  division  antérieure,  en  forme  de  carré  long,  un  peu 
plus  étroite  en  arrière,  arrondie  aux  angles  latéraux,  légèrement 
sinuée  et  tridentée  au  bord  antérieur  ;  près  du  milieu  de  chacun 
de  ses  bords  latéraux  est  une  impression  demi-circulaire  ;  les  pédi¬ 
cules  oculaires,  les  antennes  et  les  six  pattes  antérieures  sont  rouges, 
mais  cette  couleur  est  plus  vive  aux  antennes  ;  ces  parties,  et  surtout 
les  pattes,  sont  hérissées  de  poils  jaunâtres  ;  les  pédicules  oculaires 
sont  grêles,  cylindriques,  de  la  longueur  du  pédoncule  des  antennes 
intermédiaires,  et  un  peu  plus  longs  que  celui  des  extérieures  ; 
l’appendice  spiniforme  du  pédoncule  de  celles-ci  est  court,  velu, 
avec  quatre  dents  aiguës  au  côté  interne  ;  les  serres  sont  égales, 
ponctuées  de  blanc,  avec  les  carpes  courts,  les  pinces  moyennes, 
chargées,  ainsi  que  les  doigts,  de  tubercules  blancs,  assez  forts  et 
coniques  ;  l’extrémité  des  doigts  est  unie  et  un  peu  creusée  en  cuiller  ; 
les  tarses  des  quatre  pattes  suivantes  sont  rayés  longitudinalement 
de  rouge  et  de  blanc,  comprimés,  assez  courts,  avec  quelques  petites 
épines  en  dessous  ;  les  pattes  sont  d’ailleurs  simplement  ponctuées, 
et  plusieurs  de  leurs  poils  y  sont  réunis  par  faisceaux.  » 

Bien  que  le  nom  A’ erythropus  semble  avoir  été  complètement 
oublié  depuis  sa  publication,  je  ne  crois  pas  qu’il  faille  demander 
sa  suppression  au  profit  de  misanthropus  Risso,  c’est-à-dire  une 
suspension  des  Règles  de  Nomenclature  ;  il  n’y  a  aucun  doute  sur 
la  synonymie  des  deux  noms,  la  description  de  Latreille  est  très 
précise,  et  le  nom  de  Clihanarius  misanthropus  figure  surtout  dans 
les  listes  ou  travaux  de  faunistique,  l’espèce  n’ayant  guère  fait 
l’objet  de  recherches  biologiques  et  ne  présentant  pas  d’intérêt 
économique.  Je  proposerai  donc  de  la  désigner  sous  le  nom  de  Cli- 
banarius  erythropus  (Latreille,  1818 1). 

Le  Cancer  eremita  et  le  Cancer  tubularis  de  Linné,  que  certains 
auteurs  ont  supposé  identifiables  au  Clihanarius  de  nos  côtes,  sont 
décrits  de  façon  trop  sommaire  pour  qu’il  soit  possible  de  reconnaître 
avec  certitude,  les  espèces  qu’ils  désignent. 


1.  Et  non  1816  comme  je  l’ai  écrit  par  erreur  dans  une  note  précédente  (Bull.  Mus. 
Hist.  nat.,  2e  sér.,  29,  n°  5,  1957,  p.  426). 


Liste  des  Pagures  signalés  dans  la  Faune  de  France. 


Nom  employé  par  E.-L.  Bouvier. 

Paguridae  Dana,  1852. 
Pagurinae  Ortmann  (emend.), 
1892. 

Paguristes  Dana,  1852. 

Paguristes  oculatus  Fabricius,  1781. 

Clibanarius  Dana,  1852. 
Clibanarius  misanthropus  Risso, 
1826. 

Calcinus  Dana,  1852. 

Calcinus  ornatus  Roux,  1828. 
Diogenes  Dana,  1852. 

Diogenes  pugilator  Roux,  1828. 
Pagurus  Fabricius,  1798. 

Pagurus  arrosor  Flerbst,  1796. 
Pagurus  calidus  Risso,  1826. 
Eupagurinae  Ortmann,  1892. 
Parapagurus  Smith,  1879. 
Sympagurus  Smith,  1488. 
Parapagurus  pilosimanus  Smith, 
1879. 

Sympagurus  bicristatus  Milne  Ed¬ 
wards,  1880. 

Eupagurus  Brandt,  1851. 
Eupagurus  sculptimanus  Lucas, 
1849. 

Eupagurus  cuanensis  Thompson, 
1843. 

Eupagurus  excavatus  Herbst,  1791. 
Eupagurus  variabilis  Milne  Ed¬ 
wards  et  Bouvier,  1892. 
Eupagurus  bernhardus  Linné,  1758. 
Eupagurus  Prideauxi  Leach,  1815. 
Eupagurus  anachoretus  Risso,  1826. 
Eupagurus  carneus  Pocock,  1889. 
Eupagurus  Chevreuxi  Bouvier, 1896. 
N  ematopagurus  Edw.  et  Bouv., 
1892. 

N  ematopagurus  longicornis  Milne 
Edw.  et  Bouv.,  1892. 
Catapaguroides  Edw.  et  Bouv., 
1892. 

Catapaguroides  timidus  Roux,  1828. 
Anapagurus  Flenderson,  1888. 


Nom  correct. 

Paguridae  Latreille,  1802-1803. 
Diogeninae  Ortmann,  1892. 

Paguristes  Dana,  1851. 

Paguristes  oculatus  (Fabricius, 
1775). 

Clibanarius  Dana,  1852. 
Clibanarius  erythropus  (Latreille, 
1818). 

Calcinus  Dana,  1851. 

Calcinus  ornatus  (Roux,  1830). 
Diogenes  Dana,  1851. 

Diogenes  pugilator  (Roux,  1829). 
Dardanus  Paulson,  1875. 
Dardanus  arrosor  (Herbst,  1796). 
Dardanus  callidus  (Risso,  1827). 
Pagurinae  Latreille,  1802-1803. 

Parapagurus  Smith,  1879. 

Parapagurus  pilosimanus  Smith, 
1879. 

Parapagurus  bicristatus  (A.  Milne 
Edwards,  1880). 

Pagurus  Fabricius,  1775. 

Pagurus  sculptimanus  Lucas,  1846. 

Pagurus  spinimanus  Lucas,  1846. 

Pagurus  alatus  Fabricius,  1775. 
Pagurus  variabilis  (A.  Milne  Ed¬ 
wards  et  Bouvier,  1892). 
Pagurus  bernhardus  (Linné,  1758). 
Pagurus  prideauxi  Leach,  1815. 
Pagurus  anachoretus  Risso,  1827. 
Pagurus  carneus  (Pocock,  1889). 
Pagurus  chevreuxi  (Bouvier,  1896). 
Nematopagurus  A.  Milne  Edwards 
et  Bouvier,  1892. 
Nematopagurus  longicornis  A. 

Milne  Edwards  et  Bouvier,  1892. 
Catapaguroides  A.  Milne  Edwards 
et  Bouvier,  1892. 
Catapaguroides  timidus  (Roux, 
1830). 

Anapagurus  Henderson,  1888. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


7. 


—  100  — 


Anapagurus  laevis  Thompson,  1843. 

Anapagurus  breviaculeatus  Fenizia, 
1937. 

Anapagurus  chiroacanthus  Lillje- 
borg,  1856. 

Anapagurus  curvidaclylus  Chevreux 
et  Bouvier,  1892. 

Anapagurus  brevicarpus  Milne  Ed¬ 
wards  et  Bouvier,  1892. 

Anapagurus  Hyndmanni  Thomp¬ 
son,  1843. 

Anapagurus  bicorniger  Milne  Ed¬ 
wards  et  Bouvier,  1892. 


Anapagurus  laevis  (Bell,  1846). 

Anapagurus  breviaculeatus  Fenizia, 
1937. 

Anapagurus  chiroacanthus  (Lillje- 
borg,  1856). 

Anapagurus  curvidactylus  Chevreux 
et  Bouvier,  1892. 

Anapagurus  brevicarpus  A.  Milne 
Edwards  et  Bouvier,  1892. 

Anapagurus  hyndmanni  (Bell, 
1846). 

Anapagurus  bicorniger  A.  Milne 
Edwards  et  Bouvier,  1892. 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

Opinion  472.  Addition-  to  the  Official  List  of  Generic  Names  in  Zoology 
of  the  generic  name  Pagurus  Fabricius,  1775,  with  Cancer  bernhardus 
Linnaeus,  1758,  as  type  species  (Class  Crustaeea,  Order  Decapoda). 
Opin.  int.  Comm.  Zool.  Nom.,  16,  1957,  pp.  213-276. 

Bell,  T.,  1844-1853.  A  History  of  the  British  Stalk-eyed  Crustaeea. 
London,  pp.  i-lxv,  1-386,  174  fig. 

Bouvier,  E.-L.,  1940.  Décapodes  Marcheurs.  Faune  de  France,  37, 
pp.  1-404,  222  fig.  texte,  14  pl. 

Balss,  H.,  1912.  Paguriden.  LFiss.  Ergebn.  deutschen  Tiefsee-Exp.  «  Val- 
divia  »,  1898-1899,  20,  2,  pp.  86-124,  5  pl. 

Forest,  J.,  1955.  Pagurides.  Exp.  ocèanogr.  belge,  Eaux  côtières  afr.  Atl. 
Sud,  1948-1949,  Res.  scient.,  3,  n°  4,  pp.  21-147,  32  fig.  texte,  6  pl. 

Forest,  J.  et  Holthuis,  L.  B.,  1955.  Application  for  a  decision  regarding 
the  status  of  the  generic  name  Pagurus  Fabricius,  1775  (Class  Crustaeea, 
Order  Decapoda)  and  application  for  the  use  of  the  Plenary  Powers 
in  regard  thereto  in  certain  circumstances.  Bull.  Zool.  Nomencl.,  11,  10, 
pp.  307-320. 

Latreille,  P.  A.,  1818.  Pagure  in  :  Nouveau  Dictionnaire  d’Histoire 
naturelle,  24,  pp.  358-367. 

Lucas,  H.,  1846.  Crustacés  in  :  Histoire  naturelle  des  Animaux  articulés. 
I.  (Exploration  scientifique  de  l’Algérie  pendant  les  années  1840,  1841 
et  1842).  Sciences  physiques.  Zool.,  I,  pp.  3-88,  pl.  1-8. 

Pesta,  O.,  1918.  Die  Decapodenfauna  der  Adria.  Versuch  einer  Mono¬ 
graphie.  Leipzig  und  Wien,  pp.  i-x,  1-500,  150  fig.  texte,  1  carte  h.  t. 

Risso,  A.,  1827.  Histoire  naturelle  des  principales  productions  de  l’Europe 
méridionale...,  5,  pp.  i-viii,  pp.  1-403,  10  pl.  (daté  de  1826). 

Sherborn,  C.  D.,  1923.  Index  Animalium.  Sect.  2,  pt.  II,  pp.  cxxxm- 
cxxxvi,  12—384. 

Thompson,  W.,  1844.  Report  on  the  Fauna  of  Ireland  :  Div.  Invertebrata. 
Rep.  Brit.  Assoc.  Adv.  Sci.,  1843,  pp.  245-291. 

Zahiquiey  Alvarez,  R.,  1956.  Crustaceos  Decapodos  de  la  région  de 
Cadaquès  (Espana).  Vie  et  Milieu,  1955,  6,  2,  pp.  397-409. 


Holothuries  des  côtes  de  Sierra-Leone 

2e  NOTE 


Par  Gustave  Cherbonnier. 


Trachythyone  fallax  n.  sp. 

(fxg.  3,  a- 1). 

Sierra-Leone,  (Gambie),  st.  MB.  6/A.  3,  par  13°30'  N  —  17°10'O, 
prof.  39  mètres,  1  holotype. 

Cette  petite  holothurie  mesure  à  peu  près  27  mm.  de  long.  Le  corps 
est  légèrement  incurvé  (fig.  3,  e),  un  peu  renflé  au  milieu  et  il  s’amincit 
progressivement  jusqu’à  l’anus.  Son  aspect  est  très  semblable  à  celui  de 
Trachythyone  elongata  Duben  et  Koren.  Le  tégument,  d’un  blanc  gri¬ 
sâtre,  est  mince,  rigide,  bourré  de  spiculés  qui  se  voient  par  transparence. 
Les  pieds,  partiellement  rétractiles  et  terminés  par  une  petite  ventouse 
non  soutenue  par  un  disque  calcaire,  sont  petits  aux  extrémités  du  corps, 
bien  plus  grands  au  milieu.  En  partant  de  la  bouche,  ils  sont  d’abord 
assez  espacés,  disposés  en  quinconce,  puis  ils  deviennent  nombreux  et 
serrés  sur  la  face  ventrale,  moins  nombreux  sur  la  face  dorsale  ;  ils  se 
disposent  à  nouveau  en  quinconce  au  voisinage  de  l’anus. 

Neuf  tentacules  jaunâtres,  huit  grands  et  un  très  petit.  Couronne  cal¬ 
caire  dont  toutes  les  pièces  ont  le  sommet  bifide,  alors  que  le  bord  pos¬ 
térieur,  assez  profondément  échancré,  est  dépourvu  de  tout  prolongements 
caudaux  (fig.  3,  /).  Une  grande  et  très  grosse  vésicule  de  Poli.  Un  long 
canal  hydrophore  avec  un  petit  madréporite  bien  calcifié.  Muscles  longi¬ 
tudinaux  épais,  peu  larges.  Muscles  rétracteurs  fins,  s’insérant  au  tiers 
antérieur  du  corps.  Gonades  faites  de  nombreux  tubes  simples,  filiformes. 
Poumons  ayant  peu  de  digitations. 

Les  spiculés  du  tégument,  aussi  bien  ventral  que  dorsal,  sont  de  deux 
sortes  :  des  plaques  très  ajourées  (fig.  3,  c,  d),  pouvant  s’allonger  (fig.  3,  6,  h) 
pour  devenir  très  grandes  (fig.  3,  l)  ;  des  corbeilles  assez  profondes,  à 
quatre  perforations  centrales,  portant  de  6  à  8  grosses  digitations  sur 
les  bords  (fig.  3,  a).  Les  parois  des  pieds  sont  soutenues  par  de  petits 
bâtonnets  (fig.  3,  i)  et  des  plaques  fortement  incurvées  (fig.  3,  g).  Les 
bâtonnets  des  tentacules  sont  droits  (fig.  3,  j)  ou  incurvés  (fig.  3,  k). 
Il  n’existe  pas  de  corpuscules  crépus. 

Rapports  et  différences. 

Cette  nouvelle  espèce  de  Trachythyone  présente  des  affinités 
étroites  avec  Trachythyone  elongata  D.  et  K.,  des  mers  d’Europe  : 
même  forme  légèrement  incurvée  et  amincissement  de  la  région 
anale  ;  sensiblement  la  même  répartition  des  pieds.  Les  spiculés, 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  102  — 


Fig.  3.  —  Trachythyone  fallax  n.  sp. 
e  :  X  4  ;  /  :  X  6  ;  b,  c,  d,  g,  h,  i.  I  :  éch.  1  ;  a,  j,  k  :  éch.  2. 


bien  que  différents,  sont  de  même  sorte  ;  mais  les  plaques  de 
Tr.  fallax  sont  plus  épaisses  et  à  plus  grandes  mailles  alors  que  les 
corbeilles  sont  moins  profondes  et  cerclées  de  piquants  moins  nom¬ 
breux.  « 


Parocnus  ransoni  Cherbonnier. 

Sierra-Leone,  station  D.  4,  estuaire  de  la  Sierra-Leone  River, 
prof.  10  mètres,  7  ex. 

Synonymie  :  Parocnus  ransoni  Cherbonnier,  1949,  p.  256  ;  Cher¬ 
bonnier,  1949,  p.  164,  pl.  III,  fig.  1-18. 

Le  plus  grand  exemplaire  mesure  16  mm.  de  long  sur  5  mm.  de 
plus  grand  diamètre,  le  plus  petit  10  mm.  de  long  sur  3,5  mm.  de 
diamètre.  Trois  sont  fortement  incurvés,  les  autres  étant  droits  ; 
tous  ont  la  partie  caudale  fortement  amincie.  Le  plus  grand  exem¬ 
plaire  est  d’un  gris  très  clair,  alors  que  les  six  autres  sont  gris  foncé. 
Ils  présentent  tous  les  mêmes  caractères  que  l’holotype  et,  notam¬ 
ment,  la  disposition  caractéristique  des  spiculés,  bien  visibles  à 
travers  le  tégument. 

Echinocucumis  tenera  n.  sp. 

(fig.  4,  a-i). 

Sierra-Leone,  station  MB. 1/A. 4,  par  14°21'  N  —  8°23'  O,  pro¬ 
fondeur  88  mètres. 

Cette  holothurie  de  petite  taille  est  incurvée,  la  bouche  et  l’anus  étant 
dressés  vers  le  haut  (fig.  4,  b)  ;  elle  mesure,  redressée,  environ  25  mm.  de 
long.  Le  tégument  est  blanc  jaunâtre,  mince,  rigide,  rugueux,  bourré 
de  spiculés. 

Dix  tentacules  pommelés,  deux  grands,  quatre  moyens  et  quatre  petits. 
Couronne  calcaire  (fig.  4,  a)  à  interradiales  triangulaires,  à  radiales 
étroites  et  bifides  au  sommet  et  portant  postérieurement  de  courts 
appendices.  Une  vésicule  de  Poli.  Un  canal  hydrophorp.avec  madréporite 
libre,  non  calcifié,  ayant  l’aspect  d’un  chou-fleur.  Muscles  longitudinaux 
filiformes  ;  muscles  rétracteurs  très  fins,  s’attachant  vers  le  milieu  du 
corps.  Gonades  faites  d’un  grand  nombre  de  gros  tubes  simples,  bourrés 
d’œufs.  Poumons  très  fins  portant  quelques  rares  ramifications.  Vaste 
cloaque.  Anus  entouré  de  cinq  petits  pieds.  Les  pieds,  répartis  uniquement 
sur  les  radius,  sont  longs,  fins,  terminés  par  une  ventouse  soutenue  par 
un  minuscule  disque  calcaire  percé  de  quelques  grands  trous  ;  ils  sont 
très  rares  sur  les  radius  dorsaux,  plus  abondants  sur  les  radius  ventraux, 
notamment  au  milieu  du  corps. 

Le  tégument  est  bourré  de  grandes  plaques  épaisses,  allongées  (fig.  4,  e,  g ) 
ou  très  élargies  (fig.  4,  /),  portant  le  plus  souvent  de  fines  pointes  à  l’un 
des  sommets  et  des  nodosités  plus  ou  moins  nombreuses  entre  les  grandes 
perforations.  On  trouve  aussi  des  plaques  bien  plus  petites  mais  toujours 
noduleuses  (fig.  4,  c,  d).  Les  parois  des  pieds  sont  soutenues  par  des 
bâtonnets  incurvés  dont  souvent  l’un  des  bras  a  subi  une  torsion  (fig.  4,  i). 
Les  bâtonnets  des  digitations  des  tentacules  sont  très  délicats  (fig.  4,  h), 
alors  que  ceux  du  tronc  sont  longs  et  épais. 

Rapports  et  différences. 

Cette  nouvelle  espèce  à' Echinocucumis  présente  des  affinités  avec 
Echinocucumis  hispida  (Barrett),  des  Mers  d’Europe  et  sa  forme 


—  104  — 


Fig.  4.  —  Echinocucumis  tenera  n.  sp. 
b  :  X  4  ;  a  :  X  6  ;  c,  d,  e,  /,  g  :  éch.  1  ;  h,  i  :  éch.  2. 


atypica  Deichmann,  de  la  mer  des  Antilles,  et  également  avec 
E.  paratypica  Ludwig  et  Heding,  trouvé  au  large  des  côtes  de  la 
Somalie  italienne  par  1.289  mètres  de  profondeur.  Mais,  entre  autres 


—  105  — 


différences  bien  marquées,  les  spiculés  de  E.  tenera  ne  présentent 
jamais  la  longue  tige  épaisse  qui  s’élève  près  de  la  périphérie  des 
grandes  plaques  de  E.  typica,  et  l’aspect  de  notre  nouvelle  espèce 
est  bien  différent  de  celui  de  E.  paratypica. 


—  106  — 


Fig.  6.  —  Panningia  curvata  n.  sp. 
a-e  :  éch.  1  ;  f-h  :  éch.  2. 

Genre  Panningia  n.  g. 

Diagnose.  —  Holothuries  dendrochirotes  ayant  dix  tentacules  de 
taille  égale.  Corps  recourbé  en  forme  de  U.  Pieds  répartis  selon  les 


—  107 


radius,  bisériés,  en  quinconce  ;  pas  de  pieds  interradiaires.  Pas  de 
dents  anales.  Tégument  mince,  avec  une  seule  couche  de  spiculés 
en  forme  de  plaques  imbriquées,  largement  perforées,  portant  à 
une  extrémité  une  apophyse  plus  ou  moins  longue  faisant  un  angle 
de  60  à  90°  avec  le  plan  de  la  plaque.  Couronne  calcaire  faite  de 
dix  pièces,  les  radiales  portant  de  très  courts  prolongements  caudaux 
d’une  seule  pièce. 

Type  du  genre  :  Panningia  curvata  n.  sp. 

Panningia  curvata  n.  sp. 

(Fig.  5,  a-p  ;  fig.  6,  a-h). 

Sierra-Leone,  estuaire  de  la  Sierra-Leone  River,  prof.  8  mètres, 
2  ex. 


L’holotype  (fxg.  5,  l)  est  fortement  incurvé  et  le  bivium  est  bien  plus 
court  que  le  trivium  ;  l’anus  est  légèrement  effilé.  Le  tégument,  très  mince, 
est  d’un  gris  sale.  Les  pieds  sont  répartis  selon  les  radius  en  un  double 
rang  ;  c’est  un  mélange  de  longs  pieds  cylindriques,  terminés  par  une  ven¬ 
touse  non  soutenue  par  un  disque  calcaire,  et  de  papilles  coniques.  Le  tégu¬ 
ment,  translucide,  laisse  voir  très  nettement  les  spiculés  qui  forment  une 
mosaïque  de  grandes  plaques  perforées  portant  un  prolongement  effilé 
et  dressé  à  une  extrémité,  si  bien  qu’à  un  faible  grossissement,  le  tégument 
paraît  couvert  de  petits  pieds  interradiaires  (fig.  5,  m). 

Dix  tentacules  très  ramifiés,  de  taille  égale.  Couronne  calcaire  bien  cal¬ 
cifiée,  à  longues  interradiales  triangulaires,  à  radiales  échancrées  au 
sommet  et  portant  deux  courts  prolongements  à  la  partie  postérieure 
(fig.  5,  g).  Une  grosse  vésicule  de  Poli.  Un  canal  hydrophore  (fig.  5,  h). 
Un  gros  estomac  musculeux.  Muscles  longitudinaux  larges  et  minces  ; 
muscles  rétracteurs  courts  et  épais.  Gonades  faites  de  gros  tubes  simples 
bourrés  d’œufs.  Poumons  atteignant  la  longueur  du  corps,  munis  de  courtes 
digitations  translucides.  Petit  cloaque.  Anus  sans  dents. 

L’autre  exemplaire,  le  syntype,  est  plus  petit  que  l’holotype,  mais 
présente  les  mêmes  caractéristiques. 

Les  spiculés  du  tégument  ventral  et  du  tégument  dorsal  sont  identiques. 
Ce  sont  de  très  nombreuses  plaques,  comportant  souvent  un  nombre 
élevé  de  perforations  ;  leur  surface  est  lisse  (fig.  5,  n,  fig.  6,  a)  ou  légère¬ 
ment  noduleuse  (fig.  6,  b).  D’autres  spiculés,  plus  petits,  sont  allongés 
(fig.  5,  a,  j).  De  plus,  beaucoup  de  ces  plaques  portent,  à  une  extrémité, 
un  long  prolongement  formant  un  angle  presque  droit  avec  le  plan  de 
la  plaque  (fig.  5,  i,  k  ;  fig.  6,  b,  c,  d,  e).  Ce  prolongement  est  souvent  cassé 
tandis  qu’il  est  presque  toujours  intact  dans  les  plaques  de  taille  bien 
plus  petite  (fig.  6,  /,  g,  h). 

Les  parois  des  pieds  possèdent  des  bâtonnets  de  formes  variées  (fig.  5, 
b,  c ,  d,  e ,  /).  Les  tentacules  ont  peu  de  spiculés  ;  ce  sont  dex  bâtonnets 
élargis  au  milieu  (fig.  5,  o  Jet  de  rares  corpuscules  crépus  (fig.  5,  p ). 


—  108  — 


Rapports  et  différences. 

Panningia  curvata,  par  ses  spiculés  portant  une  long  prolonge¬ 
ment  à  une  extrémité,  se  rapproche  des  espèces  appartenant  aux 
genres  de  la  Sous-famille  Ypsilothuriinae  Heding,  notamment  des 
Echinocucumis  et  des  Ypsilothuria,  dont  elle  a  la  forme  en  XJ.  Mais 
les  courts  prolongements  des  pièces  radiales  de  sa  couronne  calcaire 
l’apparentent  aux  espèces  des  genres  Athyone  Deichmann,  Pseudo- 
thyone  Panning,  de  la  sous-famille  des  Sclerodactylinde  Panning,  si 
bien  que  l’on  peut  considérer  le  genre  Panningia  comme  intermé¬ 
diaire  entre  les  deux  sous-familles. 

( à  suivre.) 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


—  109  — 


Présence  de  l'Avrochs 

DANS  UN  DÉPÔT  DE  FOND  DE  VALLÉE  SÈCHE  A  ÛRVEAU 

(Seine-et-Oise) 

Par  René  Abbard. 


Les  formations  de  fonds  de  vallées  sèches  figurées  sous  la  nota¬ 
tion  A  sur  la  feuille  de  Melun  au  80.000e  s’étalent  sur  une  superficie 
de  plusieurs  kilomètres  carrés,  dans  le  vallonnement  entre  buttes 
sableuses  avec  calcaires  lacustres  orienté  NE-SW,  entre  Longueville 
et  Bouville.  Elles  sont  constituées  par  des  sables  de  Fontainebleau 
remaniés  avec  fragments  de  calcaires  d’Étampes  et  de  l’Orléanais, 
généralement  anguleux,  mais  parfois  subroulés.  Le  dépôt  qui  pré¬ 
sente  des  intercalations  sableuses,  est  stratifié  et  prend  fréquem¬ 
ment  un  aspect  d'alluvions  ;  il  est  d’ailleurs  exploité  pour  sable 
et  gravillon.  On  y  rencontre  sporadiquement  des  blocs  plus  ou 
moins  volumineux  de  grès  stampiens  et  de  lacustre,  ainsi  que  des 
paquets  de  marnes  blanches.  Son  épaisseur  est  de  1  m.  50  à  2  m. 
et  son  allure  conduit  à  penser  qu’il  y  a  eu  peut-être  un  transport 
par  les  eaux  de  ruissellement  et  non  pas  seulement  éboulis  à  sec 
sur  les  pentes. 

M.  Dupuis,  Directeur  d’école  à  d’Huison-Longueville,  m’a  remis 
une  vertèbre  d’un  grand  Bovidé  qui  provient  d’une  gravière  située 
à  1.200  m.  environ  à  l’Est  d’Orveau,  au  lieudit  «  la  Justice  »  sur 
la  parcelle  450-451  du  cadatre,  section  C.  Bien  qu’incomplète  en 
ce  qui  concerne  les  apophyses,  elle  peut  être  rapportée  à  la  quatrième 
ou  cinquième  vertèbre  cervicale  de  Bison  priscus  Boj.  D’autres 
vertèbres  auraient  été  recueillies,  mais  elles  ont  été  dispersées. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


—  110  - 


DONS  D’OUVRAGES 

Raymond  Furon.  Le  Sahara.  Géologie,  ressources  minérales,  mise 

en  valeur,  1  vol.  in-8,  300  pages,  22  cartes,  Payot  édit.,  Paris, 
1958. 

Le  Sahara  est  un  désert  si  parfait  que  personne  ne  nous  l’avait  jamais 
disputé.  Depuis  1945,  on  en,  a  entrepris  l’exploration  scientifique  avec 
des  moyens  nouveaux  et  on  y  a  découvert  du  pétrole.  Ce  sont  là  des  richesses 
dont  on  ne  peut  encore  évaluer  l’importance  définitive,  mais  qui  attirent 
l’attention. 

Dans  la  première  partie  de  son  ouvrage,  M.  Furon  rappelle  le  cadre 
géographique,  puis  résume  l’histoire  du  Sahara  depuis  les  origines  jusqu’à 
l’occupation  française. 

La  seconde  partie,  la  plus  importante,  traitée  avec  une  compétence 
particulière,  est  consacrée  à  la  structure  géologique  du  Sahara,  exposant, 
d’abord  la  stratigraphie  générale,  puis  la  géologie  régionale.  C’est  une  mise 
au  point  d’autant  plus  précieuse  qu’elle  tient  compte  des  toutes  dernières 
découvertes. 

La  troisième  partie  apporte  des  précisions  sur  les  ressources  minérales 
récemment  découvertes  :  l’eau,  le  pétrole  d’Hassi  Messaoud  et  de  l’Edjelé, 
les  gaz  naturels,  le  fer,  le  cuivre,  le  manganèse,  etc.  L’auteur  cite  des 
chiffres,  des  tonnages,  des  analyses. 

A  la  fin  de  son  livre,  l’auteur  expose  les  difficultés  de  la  mise  en  valeur  : 
sources  d’énergie,  moyens  de  transport,  main-d’œuvre,  situation  politique 
et  financière. 

Il  est  intéressant  de  voir  le  dossier  «  Sahara  »  repris,  complètement  mis 
à  jour  et  présenté  sous  tous  ses  aspects  avec  beaucoup  de  scrupule  et 
d’exactitude  scientifique. 

(R.  Abrard.) 


Le  Gérant  :  Jacques  Forest. 


ABBEVILLE.  -  IMPRIMERIE  F.  PAILLART. 


30-5-1958. 


RÈGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à  la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

■  Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRACES  A  PART 

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travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
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correspondant. 

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En  vente  à  la  Bibliothèque  centrale  du  Muséum, 
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Annuaire  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1939). 
Archives  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895. 

6  numéros  par  an;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.). 
Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  ; 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Dinard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Bevue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’ Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934  ;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d’ Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’ Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5e  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Systematicae.  Directeur  :  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Revue  Algologique.  Directeur  :  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mme  V.  Allorge,  Labo¬ 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Revue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1928;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBEVILLE.  • —  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  —  30-5-1958. 


Tome  XXX 


2e  Série 


MARS  1958 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL 
D'HISTOIRE  NATURELLE 


PARIS 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57.  Rue  Cuvier,  5e 

Publication  bimestrielle 


Paru  le  15  juillet  1958. 


SOMMAIRE 


Pages 

Communications  : 

F.  K.  Jouffroy  et  J.  Lessertisseur.  Notes  sur  la  musculature  de  la  main  et 

du  pied  d’un  Orang-outan  ( Pongo  pygmaeus  Hoppius) .  111 

J.  Arnoult.  Présence  de  Testudo  hermanni  F.  G.  Gmelin  (Chélonien)  en  Nor¬ 
mandie  .  123 

J.  Guibé  et  M.  Lamotte.  —  Morphologie  et  reproduction  par  développement 

direct  d’un  Anoure  du  Mont  Nimba,  Arthroleptis  cruscuîum  Angel .  125 

M.  Blanc.  Sur  quelques  poissons  des  Iles  Kerguelen  rapportés  par  le  Dr  Bour- 

LAUD .  134 

M.-L.  Bauchot-Boutin.  Sur  Antennarius  pinniceps  Commerson  (Téléostéen 

Lophiiforme)  et  sa  signification  taxinomique .  139 

J.  Spillmann.  Sur  deux  poissons  des  collections  du  Muséum,  témoins  de  l’exis¬ 
tence  au  xixe  siècle,  dans  le  lac  Léman,  de  Corégones  du  type  «  dispersus  ».  .  144 

S.  Kelner-Pillault.  Catalogue  de  quelques  types  d’Hyménoptères  provenant 

de  la  collection  de  l’Abbé  J.  J.  Kieffer .  146 

J.  Carayon.  Un  nouvel  Anthocoridae  omphalophore  de  Côte  d’ivoire.  (Hemip- 

tera  Heteroptera) . 153 

C.  Juberthie.  Révision  du  genre  Parisiro  (Opilions,  Sironidae)  et  description 

de  Parasiro  minor  n.  sp .  159 

F.  Grand  je  an.  Observations  sur  les  Oribates  (38e  série) .  167 

D.  Guinot.  Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures  (Portunidae  et  Xan- 

thidae)  de  l’île  Mayotte.  II.  Xanthidae.  (suite) .  175 

J.  Forest.  Les  Pagures  du  Viêt-Nam.  IL  Sur  quelques  espèces  du  genre 

Calcinus  Dana .  184 

G.  Cherbonnier.  Les  Holothuries  des  côtes  de  Sierra  Leone  (3e  note) .  191 

—  Sur  le  genre  Globosita  n.  n.  =  Sphaerella  Ileding  et  Panning  (Holothuries 

dendrochirotes) .  198 

J.-L.  Hamel.  Matériaux  pour  l’étude  caryo-taxinomiqueS  des  Saxifragacées. 

IV.  Trois  Saxifrages  de  la  section  Kabschia  Engl .  199 

J.  Arènes.  A  propos  du  Carduncellus  lucens  Bail .  206 

—  Centaurea  sisymbrii folia,  s pecies  orientalis  nova .  210 

—  Un  Cirsium  nouveau  pour  la  flore  du  Maroc  et  pour  la  science .  212 

Ed.  Boureau.  Contribution  à  l’étude  anatomique  des  espèces  actuelles  de 

Ropalocarpaceae .  213 

E.  Aubert  de  la  Rue.  Remarques  sur  les  différents  faciès  du  Précambrien  dans 

le  Nord-Est  du  Brésil .  222 

R.  Soyer.  La  galerie  téléphonique  sous  la  Seine,  entre  la  place  Saint-Michel  et 

la  place  du  Châtelet,  à  Paris  (Notice  géologique) .  234 

R.  Abrard.  Bois  fossile  des  alluvions  modernes  de  l’Armançon  à  Vireaux 

(Yonne) .  239 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N°  2. 


425e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

6  mars  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  E.  SÉGUY 


COMMUNICATIONS 


Notes  sur  la  musculature  de  la  main  et  du  pied 
d’un  Orang-outan  (Pongo  pygmaeus  Hoppius). 

Par- F.  K.  Jouffroy  et  J.  Lessertisseur. 


Introduction. 

Poursuivant  l’étude  systématique  de  la  myologie  des  membres 
des  Primates,  spécialement  des  Anthropomorphes,  nous  avons  eu 
l’occasion  de  constater  quelques  nouvelles  particularités  (v.  Jouffroy 
et  Lessertisseur  1957)  des  muscles  de  la  main  et  du  pied  chez  un 
jeune  mâle  d’Orang-Outan,  Pongo  pygmaeus  Hop.,  n°  1957-158 
du  Laboratoire  d’ Anatomie  comparée  du  Muséum,  provenant  du 
parc  zoologique  de  Vincennes. 

Elles  concernent,  à  des  degrés  inégaux,  trois  des  plans  musculaires 
qu’il  est  classique  de  distinguer  dans  l’autopode  mammalien  : 
longs  fléchisseurs,  contracteurs  (ou  courts  adducteurs),  interosseux 
ventraux  et  dorsaux  (courts  fléchisseurs  et  courts  abducteurs). 
Nous  tenterons  de  dégager  séparément  l’intérêt  de  chacune  d’elles  : 
les  unes  sont  de  simples  anomalies  individuelles,  les  autres  des  moda¬ 
lités  particulières  de  certaines  dispositions  variables  chez  les  Pri- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


8 


112  — 


mates  et,  à  ce  titre,  peuvent  fournir  des  indications  fonctionnelles 
ou,  peut-être,  phylogénétiques. 

I.  Plan  des  longs  fléchisseurs. 

a)  Absence  des  tendons  destinés  au  3e  doigt  de  la  main  gauche. 

Tandis  que  la  main  droite  montrait  la  disposition  normale  des  longs 

fléchisseurs,  chacun  des  doigts  II  à  V  recevant  un  tendon  perforé  du 
fléchisseur  superficiel,  un  tendon  perforant  du  fléchisseur  profond,  on 
constatait  au  médius  gauche  l’absence  totale  de  ces  tendons.  Pourtant, 
très  tôt  isolé  du  fléchisseur  profond  de  l’index,  un  tendon  paraissait 
destiné  au  3e  doigt  ;  mais,  dès  le  niveau  du  carpe,  il  s’anastomosait  entière¬ 
ment  avec  un  autre  tendon,  lui-même  issu  du  tendon  du  fléchisseur 
superficiel  destiné  à  l’index  (fig.  1).  Il  se  produisait  ainsi  une  sorte  de 
court-circuit  entre  les  deux  fléchisseurs  qui  auraient  dû  mobiliser  le 
médius. 

En  revanche,  le  lombrical,  très  bien  développé,  provenait  normale¬ 
ment  du  tendon  profond  donnant  lieu  à  cette  anastomose  et  se  trouvait 
de  ce  fait  le  seul  muscle  reliant  le  doigt  à  la  masse  des  fléchisseurs.  Dans 
ces  conditions,  la  puissance  de  flexion  de  ce  doigt  était  très  faible  ;  une 
traction  exercée  sur  les  corps  des  muscles  fléchisseurs  n’agissait  que  sur 
les  2e,  4e,  et  5e  rayons,  le  3e  demeurant  pratiquement  paralysé. 

En  rapport  avec  cette  déficience,  ce  doigt  était  d’ailleurs  moins  déve¬ 
loppé  qu’il  n’est  normal,  à  la  fois  pour  l’épaisseur  et  la  longueur,  nette¬ 
ment  inférieure  à  celle  de  l’annulaire,  quoique  supérieure  à  celle  de  l’index 
(l’ordre  normal  est  3  —  4  —  2  —  5  —  1).  Cette  gracilité  et  cette  brièveté 
étaient  suffisantes  pour  avoir  été  remarquées  sur  le  cadavre  avant  toute 
dissection. 

Quoiqu’il  arrive,  rarement,  que  le  tendon  perforé  d’un  doigt 
(spécialement  du  5e)  manque  chez  les  Primates,  c’est  le  seul  cas  où 
nous  avions  observé  également  l’absence  de  tendon  perforant. 
Nous  n’avons  pu  en  trouver  mention  non  plus  dans  la  littérature 
scientifique. 

b)  Origines  variées  des  tendons  perforés  des  orteils. 

Seul  le  pied  droit  a  été  disséqué.  On  sait  que,  chez  les  Primafes 
et  l’Homme  même,  l’origine  des  tendons  perforants  et  perforés  des 
orteils  est  variable.  Pour  ne  parler  que  de  ceux-ci,  ils  peuvent  pro¬ 
venir  normalement,  soit  du  court  fléchisseur  plantaire,  soit  de 
petits  faisceaux  musculaires  accolés  aux  tendons  du  fléchisseur 
tibial  et  déjà  signalés  par  Gies  (1868)  et  par  Chudzinski  (1874  et 
1884).  La  première  de  ces  dispositions  est  plutôt  humaine,  la  seconde 
plutôt  simienne  (en  ce  sens  qu’elle  se  rencontre  généralement  chez 
les  Singes  pour  les  trois  orteils  externes).  Mais  il  est  connu  depuis 
longtemps  que  bien  des  intermédiaires,  et  aussi  des  dispositions 
différentes,  existent,  spécialement  chez  les  Anthropomorphes. 


—  113  — 


Chez  notre  Orang  (fig.  2),  le  court  fléchisseur  plantaire1  fournissait 
les  tendons  perforés  des  deuxième  et  troisième  orteils,  ce  qui,  d’après 
nos  observations  et  les  auteurs  consultés,  paraît  être  le  cas  le  plus  fréquent 
chez  les  Pongidés.  Plus  originale  çtait  la  provenance  des  perforés  des 
quatrième  et  cinquième  orteils.  Celui-là  était  fourni  par  le  fléchisseur 
tibial,  le  fléchisseur  péronier  donnant  le  perforant  correspondant  ;  celui-ci 


H  III  IV  V 


V  IV  III  II 


Fig.  1.  Fig.  2. 

Plan  des  longs  fléchisseurs.  (Les  lignes  transversales  interrompues  représentent  les 
limites  proximale  et  distale  du  métapode). 

Fig.  1.  —  Main  gauche.  Face  palmaire.  1.  Fléchisseur  profond,  chef  radial.  2.  Fléchis¬ 
seur  superficiel.  3.  Fléchisseur  profond,  chef  cubital.  Lombricaux  en  noir. 

FiG.  2.  —  Pied  droit.  Face  plantaire.  1.  Chair  carrée.  2.  Fléchisseur  tibial.  3.  Court 
fléchisseur  plantaire.  4.  Fléchisseur  péronier  (Côtés  tibial  et  péronéal  intervertis 
proximalement  pour  la  clarté.  Lombricaux  non  figurés.) 


parjta  chair  carrée  (muscle  qui,  comme  le  notait  déjà  Ledouble,  1897, 
fait  très  souvent  défaut  chez  les  Anthropomorphes),  le  perforant  prove¬ 
nant  ici  du  fléchisseur  tibial.  L’appareil  accessoire  de  Chudzinski  n’existait 
donc  sur  aucun  tendon. 

1.  Le  court  fléchisseur  plantaire  est  considéré  ici,  malgré  son  nom,  comme  appar¬ 
tenant  au  plan  des  longs  fléchisseurs.  En  effet,  selon  Savalischin  (1911),  Loth  (1931), 
etc.,  il  provient  phylogénétiquement  du  muscle  long  fléchisseur  (tibial)  des  orteils. 


—  114 


Cette  disposition  reste  jusqu’ici  unique  dans  nos  dissections  et 
nos  lectures.  Quoique  se  rapprochant  quelque  peu  de  la  disposition 
humaine  normale,  par  l’importance  accrue  du  court  fléchisseur  plan¬ 
taire  et  la  disparition  de  l’appareil  accessoire  de  Chudzinski,  elle 
est  un  nouvel  exemple  de  l’extrême  plasticité  des  muscles  de  cette 
région  du  pied,  spécialement  chez  les  Anthropomorphes. 

c)  Absence  des  longs  fléchisseurs  du  pouce  et  du  gros  orteil. 

Pas  plus  à  la  main  qu’au  pied,  le  premier  doigt  ne  recevait  la 
moindre  trace  de  long  fléchisseur.  Il  est  connu,  et  nous  l’avons 
rappelé  ici-même  (1957)  à  propos  de  la  dissection  d’un  Chimpanzé, 
que  le  muscle  long  fléchisseur  propre  de  ce  doigt  n’est  presque  jamais 
autonome  chez  les  Singes,  du  moins  sous  son  développement  normal, 
et  qu’il  est  souvent  atrophié  ou  absent  à  la  main  des  Anthromor- 
phes  h 

De  ceux-ci,  l’Orang  est  l’espèce  où  il  fait  le  plus  couramment 
défaut.  Parmi  les  auteurs  consultés,  seul  Hepburn  (1892)  l’y  a  ren¬ 
contré,  mais  seulement  à  la  main,  bien  développé  et  indépendant  du 
tendon  de  l’index.  Si  l’on  remarque  d’une  part  que  l’Orang  est,  de 
tous  les  Anthropomorphes,  celui  dont  le  premier  rayon  est  le  plus 
réduit  ;  d’autre  part  que,  parmi  les  autres  Primates,  seuls  les  Atèles 
et  les  Colobes,  chez  qui  le  pouce  de  la  main  est  vestigial,  manquent 
également  tout  à  fait  de  long  fléchisseur  pour  ce  doigt,  il  devient 
clair  que  cette  absence  est  en  rapport  avec  le  mode  de  locomotion 
suspendue  pratiqué  par  ces  formes.  Le  cas  des  Hylobatidés  cons¬ 
titue  cependant  une  exception. 


II.  Plan  des  contracteurs. 

Signalés  pour  la  première  fois  de  façon  explicite  par  Halford 
(1867),  les  contracteurs  des  doigts  et  des  orteils,  parfois  nommés 
aussi,  à  la  suite  de  Cunningham  (1878,  1879)  «  courts  adducteurs  », 
forment  un  plan  musculaire  situé  entre  longs  fléchisseurs  et  inter- 
rosseux  ventraux.  Ces  muscles,  normaux  chez  les  Mammifères  et 
particulièrement  les  Primates,  sont  réduits  chez  les  Anthropo¬ 
morphes,  absents  chez  l’Homme,  à  l’exception  des  adducteurs  du 
pouce  et  du  gros  orteil.  Déjà  étudiés  par  divers  auteurs,  en  parti¬ 
culier  Forster  (1917),  ils  feront  prochainement  l’objet  de  notre 
part  d’un  article  général.  On  se  borne  ici  à  leur  description  chez  le 
spécimen  considéré,  intéressant  à  la  fois  par  le  degré  d’involution 
qu’ils  y  manifestent,  et  par  une  anomalie  unilatérale  à  la  main. 


1.  Au  pied  de  l’Homme  même,  le  prétendu  long  fléchisseur  propre  du  gros  orteil 
(fléchisseur  péronier)  concourt  en  outre  le  plus  souvent  à  la  formation  des  tendons 
fléchisseurs  des  2e  et  3e  orteils  (v.  déjà  Struthers  1863). 


—  115  — 


Fig.  3.  Fig.  4. 


Plan  des  contracteurs. 

Fig.  3.  —  Main  droite.  Face  palmaire  (fléchisseurs  et  lombricaux  réséqués).  1.  Ab¬ 
ducteur  et  court  fléchisseur  du  pouce  (non  distingués)  ;  2.  Adducteur  du  pouce 
(1er  contracteur),  oblique  et  transverse,  avec  d.,  faisceau  anormal  («  distrahens  ») 
abducteur  de  l’index.  3.  Premier  interrosseux  dorsal.  4.  Aponévrose  palmaire 
(contracteurs  des  doigts  IV  et  V)  (par  transparence,  interosseux  du  IV).  5.  Interos¬ 
seux  palmaire  du  V.  6.  Court  fléchisseur  du  V.  7.  Abducteur  du  V.  1.,  ligaments 
transverses  intercapitulaires. 

Fig.  4.  —  Pied  droit.  Face  plantaire  (fléchisseurs  et  lombicaux  réséqués).  1.  Abducteur 
du  premier  orteil.  2.  Court  fléchisseur  du  premier  orteil.  3.  Adducteur  oblique  et  4. 
adducteur  transverse  du  premier  orteil  (premier  contracteur).  5.  Contracteur  du 
deuxième  orteil,  vestigial.  6.  Contracteur  du  quatrième  orteil  (aponévrose  plantaire 
profonde).  7  et  8.  Interrosseux  palmaires  interne  et  externe  du  IV.  9.  Interosseux 
palmaire  du  V.  10.  Court  fléchisseur  du  V.  11.  Abducteur  du  V.  1.,  ligaments  trans¬ 
verses  intercapitulaires,  p.,  tendon  du  long  péronier  latéral. 


—  116  — 


a)’  Degré  d’involution  des  contracteurs . 

A  la  main  comme  au  pied  (fig.  3  et  4),  le  premier  contracteur,  ou 
adducteur  du  pouce,  est  seul  bien  développé,  tant  par  son  origine  basipo- 
dienne  (adducteur  oblique)  que  par  son  origine  aponévrotique  et  métapo- 
dienne  (adducteur  transverse),  ces  deux  faisceaux  étant  relativement 
distincts  au  pied,  mais  en  continuité  à  la  main. 

Le  reste  de  ce  plan  présente  un  notable  degré  d’involution  et  tend  à  se 
résoudre  en  une  plaque  aponévrotique  (aponévroses  palmaire  et  plantaire 
profondes,  dites  aussi  aponévroses  interosseuses),  où  des  tractus  fibreux 
permettent  toutefois  de  reconnaître  plus  que  des  traces  des  contracteurs 
du  quatrième  et,  à  la  main,  du  cinquième  rayons,  normaux  chez  les  Singes. 
Le  contracteur  du  deuxième  rayon  n’est  indiqué  qu’au  pied  droit,  par  un 
très  petit  tendon  sans  éléments  charnus.  Un  solide  raphé  médian,  où 
prennent  naissance  d’une  part  les  fibres  transverses  de  l’adducteur  du 
premier  rayon  et  celles,  d’autre  part,  qui  représentent  le  contracteur  du  4e, 
s’insère  tout  au  long  du  3e  métapodien  ;  au  pied  un  raphé  semblable, 
moins  développé,  court  sur  la  moitié  plantaire  extrême  du  2e  métatarsien 
et  sert  d’attache  aux  fibres  distales  de  l’adducteur  transverse  du  1er  orteil. 
Tandis  qu’au  pied  la  plaque  des  contracteurs,  à  l’exceptkm  des  fibres 
charnues  destinées  au  bord  interne  du  4e  orteil,  paraît  s’arrêter  vers  l’ex¬ 
térieur  au  niveau  du  raphé  médian  (3e  métatarsien),  et  laisse  ainsi,  fléchis¬ 
seurs  et  lombricaux  étant  réclinés,  apparaître  les  interosseux  des  4e  et 
5e  orteils,  elle  se  poursuit  à  la  main,  sous  forme  d’une  mince  aponévrose 
contenant  des  fibres  charnues  destinées  au  4e  (des  deux  côtés)  et  au 
5e  doigts  (côté  externe),  jusqu’au  niveau  du  court  fléchisseur  de  l’auri¬ 
culaire,  si  bien  que  les  interosseux  n’apparaissent  ici  que  par  transparence. 
L’aponévrose  palmaire  profonde  est  ainsi  mieux  indiquée  que  son  homo¬ 
logue  plantaire. 

Il  en  est  de  même  des  ligaments  transverses  intercapitulaires  ( ligamenta 
transversa  capitulorum,  ligaments  intermétapodiens),  tendus  à  ce  niveau 
entre  les  capsules,  articulaires  métapodio-phalangiennes,  et  qui  paraissent 
représenter  des  épaississements  distaux  de  ces  aponévroses  :  à  la  main 
les  trois  ligaments  situés  dans  les  2e,  3e  et  4e  espaces  intercapitulaires  sont 
également  développés  ;  au  pied,  celui  du  4e  espace  est  le  mieux  marqué. 

Par  ces  dispositions,  l’Orang  se  révèle,  avec  le  Chimpanzé,  à  peu 
près  intermédiaire  entre  Cynomorphes  et  Hylobatidés  d’une  part, 
le  Gorille  et  l’Homme  d’autre  part.  Dans  le  premier  de  ces  deux 
groupes,  les  contracteurs  des  rayons  2,  4  et  5  sont  encore  présents 
en  tant  qu’unités  musculaires  distinctes,  quoique  les  deux  premiers 
tendent  à  disparaître  chez  les  Semnopithèques  et  surtout  les  Gib¬ 
bons,  tandis  que  l’aponévrose  profonde  et  les  ligaments  intercapi¬ 
tulaires  n’y  existent  pas  encore.  Dans  le  second  groupe,  l’aponévrose 
profonde  et  les  ligaments  intercapitulaires  tendent  à  remplacer 
complètement  les  unités  musculaires,  lesquelles  peuvent  (surtout  C5) 
exister  encore  chez  le  Chimpanzé. 


—  117 


b)  Faisceau  de  l’adducteur  du  pouce  pouvant  jouer  le  rôle  d’ab¬ 
ducteur  de  l’index. 

Si  le  contracteur  (adducteur)  de  l’index,  manquait  totalement  aux 
deux  mains,  on  relevait  par  contre,  à  la  main  droite  seulement,  un  fais¬ 
ceau  anormal  provenant  de  l’adducteur  transverse  du  pouce,  et  dont  cer¬ 
taines  fibres  allaient  chercher  origine  jusqu’au  raphé  médian,  sous  celles, 
normales  de  ce  muscle.  Ce  faisceau  charnu  plat,  très  superficiel,  (faisceau  d 
de  la  fig.  3),  formant  avec  les  fibres  du  1er  adducteur  un  angle  obtus, 
appartenait  incontestablement  à  la  plaque  des  contracteurs  ;  et  il  allait 
s’attacher  à  la  base  de  la  lre  phalange  de  l’index,  côté  externe,  sur  l’apo¬ 
névrose  latérale,  près  du  1er  interosseux  dorsal,  et  palmairement  par 
rapport  à  lui.  Il  surcroisait  ainsi  l’interosseux  palmaire  interne  du  2e  rayon, 
dont  il  était  parfaitement  distinct,  et  semblait  pouvoir  jouer,  avec  le 
1er  interosseux  dorsal,  qu’il  doublait,  le  rôle  d’abducteur  de  l’index. 

Il  ne  paraît  pas  exceptionnel,  chez  les  Anthropomorphes,  de  voir 
s’ébaucher,  à  côté  des  faisceaux  (contrahentes) ,  subsistant  de  la 
disposition  simienne  primitive,  des  faisceaux  antagonistes  ( distra - 
hentes,  en  quelque  sorte),  par  lesquels  l’aponévrose  profonde  s’attache 
aussi  aux  côtés  des  doigts  situés  à  l’opposé  de  l’axe  d’adduction  de 
l’autopode.  Forster  (1917)  en  signale  chez  l’Orang,  aux  trois  doigts 
internes,  et  nous  en  avons  observé  aussi,  peu  marqués,  pour  les 
côtés  radiaux  des  3e  et  4e  doigts  de  notre  individu,  ainsi  que  pour  le 
côté  péronéal  du  4e  orteil  d’un  Chimpanzé.  Mais  ces  faisceaux  restent 
généralement  faibles  et  tendineux,  alors  que  celui-ci  était  bien  déve¬ 
loppé  et  entièrement  charnu. 

Nous  pensons  toutefois  que  sa  formation  est  en  rapport  avec  le 
même  phénomène  d’envahissement  et  de  renforcement  de  la  région 
palmaire  distale  par  les  tractus  fibreux  ou  charnus,  les  uns  longitu¬ 
dinaux,  les  autres  transversaux,  qui  contribuent  à  la  formation  de 
l’adducteur  transverse  d’une  part,  de  l’aponévrose  profonde  et  des 
ligaments  intercapitulaires  d’autre  part,  aux  dépens  des  muscles 
contracteurs  internes  involués  et,  par  conséquent,  de  la  mobilité 
unitaire  des  doigts. 

Ajoutons  que,  dans  la  partie  correspondante  du  pied,  l’adducteur 
de  l’hallux  tendait  aussi  à  étendre  son  insertion  sur  le  côté  tibial 
du  2e  orteil,  mais,  ici,  par  rattachement  à  l’aponévrose  latérale  du 
doigt  et  accolement  au  premier  interosseux  dorsal,  dont  il  était  peu 
distinct  en  cette  région. 


III.  Plan  des  interosseux. 


Dans  l’ensemble,  les  muscles  interosseux  sont  très  développés  et  mon¬ 
trent  à  la  main  et  au  pied  une  disposition  rappelant,  par  certains  côtés, 
la  disposition  simienne,  par  d’autres  la  disposition  humaine.  La  distri- 


—  118  — 


bution  des  interosseux  dorsaux  du  pied  était  simienne,  c’est-à-dire  que 
deux  muscles  dorsaux  symétriques  s’insèrent  de  part  et  d’autre  du  3e  orteil, 
qui  peut  être  ainsi  considéré  comme  axial  (et  non  du  2e  comme  chez 
l’Homme). 

Ceci  est  presque  général  chez  l’Orang,  où  la  distribution  humaine  n’a 
été  que  très  rarement  observée  (Fick  1895,  Michaelis  1903),  alors  qu’elle 
est  plus  fréquente  chez  le  Chimpanzé  et  surtout  le  Gorille. 

Par  contre,  ceux  des  interosseux  ventraux  qui  s’attachent  distalement 
du  même  côté  qu’un  interosseux  dorsal  (c’est-à-dire  du  côté  tourné  vers 
l’axe  constitué  par  le  3e  rayon),  tout  en  conservant  une  terminaison  dis¬ 
tincte  sur  l’aponévrose  latéro-dorsale  du  doigt,  étaient,  aussi  bien  au  pied 
qu’à  la  main,  relativement  fusionnés  avec  cet  interosseux  dorsal  (voir 
toutefois  ci-dessous,  §  a),  ce  qui  est  une  disposition  presque  humaine, 
encore  qu’elle  puisse  exister  aussi  chez  divers  Singes,  en  particulier  les 
Gibbons  ;  différente  en  tous  cas  de  celle  présentée  habituellement  par  le 
Chimpanzé. 

Le  premier  interosseux  dorsal  (indistinct  du  ventral  situé  du  même 
côté)  n’était  pratiquement  bipenné  ni  à  la  main,  ni  au  pied,  ne  s’insérant 
presque  pas  au  1er  métapodien,  mais  essentiellement  au  basipode  et  au 
2e  métapodien  (disposition  simienne).  Les  autres  dorsaux  étaient  normale¬ 
ment  bipennés. 

Deux  faits  exceptionnels  ont  toutefois  retenu  notre  attention. 

a)  Report  de  la  terminaison  de  V interosseux  palmaire  externe  du 
4e  doigt  sur  le  3e. 

A  la  main  gauche,  la  base  de  la  lre  phalange  du  4e  doigt,  côté  externe, 
ne  recevait  pas  d’interosseux.  Le  faisceau,  inséré  normalement  de  ce  côté 
sur  le  4e  métacarpien,  allait  se  terminer  sur  l’aponévrose  latérale  de  la 
lre  phalange  du  médius,  au  delà  du  3e  interosseux  dorsal  (lui-même  inséré 
à  la  base  de  cette  phalange). 

Il  en  résultait  que  toute  la  moitié  distale  du  côté  externe  du  4e  méta¬ 
carpien  était  à  nu,  n’étant  recouverte  par  aucun  muscle,  afférent  ou 
efférent,  (fig.  5). 

Cette  disposition,  impliquant  en  fait  le  transfert  de  l’insertion 
distale  d’un  interosseux  d’un  doigt  à  l’autre,  est  bien  difficile  à 
expliquer.  Elle  montre  en  tous  cas  que  ces  petits  muscles  sont  sus¬ 
ceptibles  de  variations  plus  étendues  qu’il  ne  paraîtrait  logique 
de  le  supposer,  et  rend  à  la  fois  plus  aisé  à  admettre,  quoique  non 
moins  difficile  à  concevoir,  le  transfert  analogue  de  la  terminaison 
de  l’interosseux  dorsal  du  3e  au  2e  orteils,  observé  souvent  chez  le 
Chimpanzé  et  le  Gorille,  et  qui  a  dû  nécessairement  se  produire, 
à  un  moment  ou  à  l’autre  de  l’évolution,  dans  la  genèse  du  pied 
humain.  Cette  modalité  n’est  cependant  conforme  ni  à  celles  que 
paraissent  indiquer  certaines  autres  variations  observées  chez  le 
Gorille  et  chez  l’Homme  (dont  nous  avons  fait  état  ailleurs  pour 
tenter  d’expliquer  ce  passage,  v.  Lessertisseur  1958),  ni  au  fait 
dont  nous  abordons  maintenant  la  description. 


119  — 


b)  Ebauche  d’un  interosseux  dorsal  externe  du  2e  orteil. 

Au  pied  droit,  où  les  interosseux  dorsaux  présentaient  la  disposition 
simienne  normale  évoquée  ci-dessus,  existait  toutefois,  à  l’extrémité 
distale  du  métatarsien  du  2e  rayon,  l’ébauche  charnue  d’un  interosseux 
dorsal  externe.  Ses  fibres  musculaires  naissaient  du  tiers  extrême  de  la 
face  latérale  de  l’os,  dans  sa  région  dorsale,  au-delà  de  l’insertion  de  la 
partie  externe  du  deuxième  interosseux  dorsal,  et  au-dessus  de  l’interos- 
seux  palmaire  externe  du  2e  rayon,  desquels  elles  étaient  parfaitement 
distinctes  ;  elles  s’achevaient  par  un  tendon  plat  inséré  à  la  base  de  la 
lre  phalange  du  même  orteil,  figurant  ainsi  un  interosseux  dorsal  réduit 
à  sa  partie  distale,  et  dont  le  rôle  ne  pouvait  être  évidemment  que  très 
faible  (fig.  6). 


FIG.  5.  fig.  6. 

Plan  des  interosseux.  (En  traits  pleins,  les  interosseux  ventraux,  en  traits  interrompus,. 

les  dorsaux.  Courts  fléchisseurs  des  1er  et  Ve  rayons  non  figurés). 

Fig.  5.  —  Main  gauche.  Face  palmaire  (par  erreur,  l’interosseux  dorsal  externe  du. 

III  a  été  partiellement  représenté  en  trait  plein). 

Fig.  6.  —  Pied  droit.  Face  plantaire. 

Cette  néoformation  évoque,  de  façon  cette  fois  impérative,  la, 
tendance  à  l’acquisition  de  l’interosseux  dorsal  humain  correspon¬ 
dant,  connu  exceptionnellement  chez  les  Anthropomorphes.  Mais  le 
véritable  interosseux  dorsal  du  2e  espace,  l’interosseux  simien,  ne 
s’en  trouvait  nullement  réduit.  On  rappellera  évidemment  à  ce 
propos  les  cas  où,  comme  dans  le  Gorille  de  Hepburn  (1892)  et 
l’Australien  de  Campbell  (1936),  deux  interosseux  dorsaux  pour  le 
2e  et  le  3e  orteils  coexistaient  complètement  dans  ce  même  espace 
intermétatarsien  1,  réalisant  ainsi  la  transition  idéale. 


1.  Disposition  également  observée  par  nous  chez  un  chimpanzé  (n°  1957-160). 


—  120  — 


Conclusion. 

Le  seul  compte-rendu  d’une  dissection,  même  appuyé  par  la 
comparaison  avec  d’autres  cas,  personnels  ou  puisés  dans  la  litté¬ 
rature  scientifique,  ne  peut  évidemment  donner  lieu  à  des  considé¬ 
rations  très  générales.  Il  nous  paraît  pourtant  que  la  quantité  relati¬ 
vement  grande  des  anomalies  ou  des  particularités  rencontrées  ici, 
comme  d’ailleurs  lors  de  la  dissection  de  beaucoup  d’ Anthropo¬ 
morphes,  demande  quelque  commentaire. 

Alors  que  la  diposition  des  muscles  de  l’autopode  des  Cynomorphes 
semble  assez  stable,  celle  de  ce  sous-ordre  présente,  par  comparaison, 
deux  tendances,  sinon  toujours  claires  et  faciles  à  distinguer,  sur 
lesquelles  du  moins  la  réflexion  peut  s’exercer  avec  intérêt.  Ces 
tendances  donnent  lieu  à  des  variations,  en  apparence  minimes,  qui 
ne  peuvent  être  constatées  que  par  une  dissection  très  attentive  ; 
ce  pourquoi  les  auteurs  qui  ont  traité  en  général  de  la  musculature 
de  ces  espèces  n’ont  pu  toujours  leur  accorder  une  considération 
suffisante. 

L’une  est  le  renforcement  de  la  solidité  de  la  paume  et  du  pou¬ 
voir  de  flexion  des  doigts,  ce  qui  se  fait  au  détriment  de  leur  mobilité 
individuelle,  en  particulier  de  celle  du  pouce,  qui  tend  à  se  réduire. 
Le  mode  de  locomotion,  dit  brachiateur,  pratiqué  ici,  est  évidem¬ 
ment  en  cause  L  A  cet  ordre  de  faits  se  rattachent  avrc  vraisem¬ 
blance,  parmi  les  particularités  décrites  ici,  l’absence  de  long  fléchis¬ 
seur  au  premier  rayon,  l’involution  des  contracteurs,  avec  for¬ 
mation  d’un  puissant  adducteur  transverse,  d’une  aponévrose  pro¬ 
fonde  et  de  ligaments  intercapitulaires,  et  l’importance  de  la  muscu¬ 
lature  interosseuse. 

L’autre  tendance  concerne  le  rapprochement  avec  l’anatomie 
humaine.  Bien  qu’une  filiation  entre  Anthropomorphes  actuels  et 
Homme  soit  hors  de  question,  un  certain  parallélisme  se  traduit  sur 
quelques  points,  par  exemple  l’importance  croissante  prise  par  le 
court  fléchisseur  plantaire  dans  la  constitution  des  tendons  perforés 
des  orteils,  l’involution  des  contracteurs  avec  formation  de  liga¬ 
ments  intercapitulaires,  la  liaison  des  interosseux  ventraux  et  dor¬ 
saux  situés  du  même  côté  des  rayons  digitaux,  enfin  l’apparition 
éventuelle  d’un  interosseux  dorsal  externe  du  2e  orteil.  L’Orang 
lui-même,  bien  qu’à  cet  égard  plus  éloigné  de  l’Homme  que  le 
Chimpanzé  et  surtout  le  Gorille,  manifeste  à  quelque  degré  une  évo¬ 
lution  en  ce  sens.  On  ne  peut  cependant  invoquer  dans  son  cas  la 
tendance  à  la  marche  terrestre  ou  à  la  bipédie  mais  tout  au  plus 
l’accroissement  général  du  poids  corporel. 

1.  On  peut  se  demander  cependant  pourquoi  certaines  variations  se  manifestent 
parfois  au  même  degré  au  pied  qu’à  la  main. 


—  121  — 


Sans  prétendre  apporter  ici  de  réponse  à  ces  questions,  réponse 
qui  devrait  être  fondée  sur  une  masse  de  faits  infiniment  plus  consi¬ 
dérable,  bornons-nous  à  noter  ce  que  ces  deux  simples  listes  suffisent 
à  montrer  :  tandis  que  les  deux  tendances  qu’elles  traduisent  sont 
opposées  en  plusieurs  points  essentiels  (flexion  du  pouce,  mobilité 
unitaire  des  doigts,  axe  d’adduction  du  pied),  elles  se  recouvrent 
sur  d’autres  (involution  des  contracteurs,  formation  de  l’aponévrose 
profonde  et  des  ligaments  intermétapodiens)  —  et,  de  toute  façon, 
sont  souvent  très  souples  et  susceptibles  de  degrés  et  de  combinaisons 
variées.  La  théorie  de  l’origine  arboricole  et  même,  selon  certains, 
brachiatrice,  de  la  lignée  humaine  n’est  donc  pas,  au  premier  abord, 
comme  on  le  prétend  parfois,  directement  établie,  ou  même  indis¬ 
cutablement  étayée,  par  l’analogie  des  dispositions  musculaires  de 
l’autopode  chez  l’Homme  et  les  grands  Singes. 

Laboratoire  d’ Anatomie  Comparée  du  Muséum. 


OUVRAGES  CITÉS 

Campbell  (B.),  1936.  The  foot  musculature  of  an  Australian,  a  Hawaiian 
and  a  Chinese.  Amer.  J.  Phys.  Anthrop.,  21,  pp.  19-28. 
Chudzinski  (T.),  1874.  Nouvelles  observations  sur  le  système  musculaire 
du  nègre.  Revue  d' Anthrop.,  3,  pp.  21-41. 

—  1884.  Quelques  notes  sur  l’anatomie  de  deux  nègres.  Ibid.,  13,  pp.  603- 

616. 

Cunningham  (J.),  1878.  The  intrinsic  muscles  of  the  hand  of  the  Thy- 
lacine,  Cuscus  and  Phascogale.  J.  Anat.  and  Physio.,  12,  pp.  434- 
444. 

—  1879.  The  intrinsic  muscles  of  the  mammalian  foot.  Ibid.,  13,  pp.  1-16. 
Fick  (R.),  1895.  Vergleichend-anatomische  studien  an  einem  erwach- 

senen  Orang-Utan.  Archiv.  f.  Anat.  u.  Physiol.,  pp.  1-100. 
Forster  (A.),  1917.  Die  Musculi  contrahentes  und  interossei  manus  in 
der  Saügetierreihe  und  beim  Menschen.  Ibid.,  pp.  101-378. 

Gies  (T.),  1868.  Der  flexor  digitorum  pedis  commuais  longus  und  seine 
varietâten.  Reichert  u.  Du  Rois  Reymond’ s  Archiv.  /.  Anat., 
Physiol.,  u.  Wissensch.  Medicin.,  10,  pp.  231-239. 

Halford  (G.  B.),  1863.  Not  like  man  bimanous  and  biped,  nor  yet  qua- 
drumanous,  but  cheiropodous.  Melbourne,  Watson-McKinnon, 

18  p. 

Hepburn  (D.),  1892.  The  comparative  anatomie  of  the  muscles  and 
nerves  of  the  superior  and  inferior  extremities  of  the  Anthropoid 
Apes.  J.  Anat.  and  Physiol.,  26,  pp.  149-186,  324-356. 

Jouffroy  (F.  K.)  et  Lessertisseur  (J.),  1957.  Particularités  musculaires 
de  l’avant-bras  et  de  la  main  chez  un  Chimpanzé.  Bull.  Mus. 
Ilist.  nat .,  29,  pp.  121-126. 


—  122 


Ledouble  (A.  F.),  1897.  Traité  des  variations  du  système  musculaire  de 
l’Homme  et  de  leur  signification  au  point  de  vue  de  l’Anthro¬ 
pologie  zoologique,  t.  II.  Reinwald,  Paris. 

Lessertisseur  (J.),  1958.  Doit-on  distinguer  deux  plans  de  muscles 
interosseux  à  la  main  et  au  pied  des  Primates  ?  Ann.  Sc.  Nat., 
Zool,  20  (1957),  pp.  77-104. 

Loth  (E.),  1931.  Anthropologie  des  parties  molles.  Masson,  Paris. 

Michaelis  (P.),  1903.  Beitrâge  zur  vergleichende  Myologie  des  Cyno- 
cephalm  babuin,  Simia  satyrus  und  Troglodytes  niger.  Archiv.  f. 
Anat.  u.  Physiol.,  pp.  205-256. 

Sawalischin  (M.),  1911.  Der  Musculus  flexor  commuais  brevis  digito- 
rum  pedis  in  der  Primatenreihe,  mit  spezieller  Berücksichtigung 
der  menschlicher  Yarietâten.  Morphol.  Jahrb.,  42,  pp.  557-663. 

Struthers  (J.),  1863.  On  the  error  of  regarding  the  flexor  pollicis  pedis 
of  man  as  normally  a  flexor  of  the  great  toe  only.  Edinb.  Med.  and 
Chir.  J.,  9,  p.  84. 


—  123  — 


Présence  de  Testudo  hermanni  F.  G.  Gmelin  (Chélonien) 
en  Normandie. 

Par  J.  Arnoult. 


La  plus  grande  confusion  a  toujours  existé  dans  la  dénomination 
•des  Tortues  terrestres  que  l’on  est  à  même  de  trouver  en  France. 

Ces  Chéloniens,  au  nombre  de  deux,  sont  surtout  représentés  : 
1.  Par  la  Tortue  grecque,  Testudo  graeca  Linné,  que  l’on  importe 
•chaque  année  en  grand  nombre  d’Afrique  du  Nord,  mais  qui  n’est 
pas  vraiment  acclimatée,  bien  qu’elle  puisse  subsister  de  nom¬ 
breuses  années  en  liberté  dans  la  nature  ;  elle  se  reproduit  mal  sous 
nos  climats  et  les  cas  de  pontes  suivis  d’éclosions  sont  fort  rares. 

2.  Par  la  Tortue  d’Hermann,  Testudo  hermanni  F.  G.  Gmelin, 
qui  elle,  est  indigène,  et  vit  normalement  en  petites  colonies  dans 
certaines  forêts  méditerranéennes. 

Avant  de  donner  des  détails  sur  la  présence  de  la  Tortue  d’Her¬ 
mann  en  Normandie,  il  semble  bon  de  rappeler  que  depuis  la  révision 
en  1925  du  genre  Testudo  par  Flower,  l’ancienne  Testudo  graeca, 
•originaire  de  Grèce,  est  devenu  Testudo  hermanni,  et  Testudo  iberica 
Pallas,  typiquement  africaine,  se  dénomme  actuellement  Testudo 
graeca. 

Depuis  cette  rectification  de  nomenclature,  il  y  a  toujours  con¬ 
fusion  entre  ces  deux  espèces  de  Tortues,  et  il  est  bon  je  crois, 
de  rappeler  brièvement  les  différences  morphologiques  qui  existent 
entre  elles. 

Testudo  graeca  Linné.  —  La  carapace  est  de  forme  ovalaire  allon¬ 
gée,  elle  se  termine  normalement  par  une  seule  plaque  marginale 
supracaudale  ;  il  existe  une  plaque  nuchale  ;  la  plaque  sus-caudale 
•est  simple.  Le  sternum  est  mobile  en  arrière  ;  la  queue  est  courte 
non  terminée  par  un  revêtement  corné.  Il  existe  un  gros  tubercule 
•conique  à  chaque  cuisse  sur  la  face  postérieure.  La  coloration  géné¬ 
rale  de  la  carapace  est  olivâtre  avec  une  large  tache  noire  sur  chaque 
plaque.  Cette  espèce  atteint  30  centimètres  de  long. 

Cette  Tortue  vit  de  préférence  dans  les  endroits  découverts  et  très 
•ensoleillés. 

Testudo  hermanni  F.  G.  Gmelin.  — -  La  carapace  se  termine  nor¬ 
malement  par  deux  plaques  marginales  supracaudales  symétriques. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  124  — 


Le  sternum  est  absolument  immobile  en  arrière.  Il  n’existe  pas  de 
tubercule  conique  aux  cuisses  et  la  queue,  caractère  très  important, 
est  longue  et  terminée  par  un  revêtement  corné.  La  forme  générale 
de  la  carapace  est  assez  variable  mais  beaucoup  plus  ronde  et  plus 
élevée  que  Testudo  graeca.  Le  nombre  des  plaques  marginales  est 
constamment  de  25.  La  coloration  générale  est  assez  claire,  tirant 
sur  le  jaune  paille  pour  les  jeunes  individus.  Longueur  30  cm. 

Cette  Tortue  semble  préférer  les  lieux  boisés  et  assez  frais  mais 
comme  tous  les  Chéloniens  elle  fait  de  longues  stations  au  soleil. 

Il  est  bon  de  signaler  qu’une  variété  de  cette  espèce  Testudo 
hermanni  robertmertensi  a  été  décrite  par  H.  Wermuth  en  1952, 
mais  il  semble  qu’elle  n’existe  pas  d’une  façon  certaine  en  France, 
mais  qu’elle  soit  plutôt  localisée  en  Espagne. 

L’habitat  normal  de  Testudo  hermanni  embrasse  le  sud  de  l’Eu- 
ropes  les  Balkans,  la  Grèce,  F  Italie  et  la  plupart  des  Iles  méditer¬ 
ranéennes.  En  France,  elle  a  été  signalée  en  petites  colonies  isolées 
dans  le  massif  des  Maures,  dans  l’Estérel,  le  Roussillon  et  les  Pyré¬ 
nées  orientales,  mais  jamais  dans  une  contrée  aussi  septentrionale 
que  la  Normandie. 

Il  existe  en  effet  une  colonie  prospère  de  cette  espèce  dans  le 
Calvados,  en  forêt  de  Cinglay,  sur  la  route  de  Caen  à  Fiers,  qui  nous 
a  été  signalée  par  Monsieur  Bastidon. 

Cette  présence  étonnante  a  été  vérifiée  depuis,  et  il  semble  que 
ces  Tortues  étaient  connues  des  habitants  avant  1939. 

On  peut  évaluer  cette  colonie,  à  plusieurs  centaines  d’individus 
de  tous  âges  et  de  toutes  tailles,  cantonnés,  principalement  semble-t- 
il,  dans  le  Sud-Ouest,  dans  des  vallons  sablonneux  et  bien  exposés. 

Il  est  difficile  d’émettre  une  opinion  sur  l’origine  de  ces  Tortues, 
et  le  plus  plausible  serait  d’imaginer  qu’il  s’agit  d’une  introduction 
ancienne  et  d’une  acclimatation  réussie. 

Labiratoire  de  Zoologie  du  Muséum  ( Reptiles  et  Poissons). 


OUVRAGES  CONSULTÉS' 

Angel  (F.),  1946.  Reptiles  et  Amphibiens  (Faune  de  France),  pp.  171-176, 
3  fig. 

Chabanaud  (P.),  1925.  La  Tortue  grecque  dans  le  Midi  de  la  France. 
Guillemot  et  De  La  Mothe,  Paris. 

Wermuth  (H.).  Testudo  hermanni  robertmertensi  n.  subsp.  und  ihr 
Vorkommen  in  Spanien.  Senckenbergiana  B.  33,  Frankfurt  a  M. 
Flower  Major  (S.  S.),  1925.  Contribution  to  our  Knowledge  of  the 
Duration  of  live  in  Vertebrate  Animal.  III.  Reptiles.  Proc.  Zool. 
London,  pp.  929-932. 


—  125 


Morphologie  et  reproduction 
PAR  DÉVELOPPEMENT  DIRECT  D'UN  ANOURE  DU  MONT  NlMBA, 

Arthroleptis  crusculum  Angel. 

Par  J.  Guibk  et  M.  Lamottf.. 


L’espèce  Arthroleptis  crusculum  a  été  décrite  par  F.  Angel  en 
1950  sur  du  matériel  — -  une  dizaine  de  spécimens  —  provenant  du 
Mont  Nimba  en  Guinée-Française 1.  Plusieurs  dizaines  d’autres 
spécimens  ont  pu  être  capturés  depuis  au  cours  de  nouvelles  recher¬ 
ches  faites  dans  les  divers  biotopes  de  cette  région.  L’existence 
de  telles  séries  et  le  parfait  état  de  conservation  des  nouveaux  * 
exemplaires  permettent  de  préciser  certains  points  de  la  diagnose 
originelle  et  de  mieux  définir  ainsi  les  caractéristiques  de  l’espèce. 
Ces  détails  s’avèrent  indispensables  si  l’on  veut  pouvoir  distinguer 
A.  crusculum  des  autres  espèces  du  genre  Arthroleptis,  dont  la 
complexité  systématique  est  considérable  en  raison  de  l’absence 
presque  totale  de  caractères  utilisables  pour  définir  les  espèces. 

En  même  temps  s’est  trouvée  précisée  la  répartition  écologique 
de  cet  Arthroleptis  et  un  aspect  remarquable  de  sa  biologie  :  un 
développement  direct  des  jeunes,  qui  sortent  tout  métamorphosés 
d’œufs  à  gros  vitellus  déposés,  au  nombre  d’une  quinzaine,  dans  des 
nids  aménagés  dans  le  sol,  à  quelques  centimètres  de  profondeur. 

Caractères  morphologiques  de  l’espèce  (fig.  1). 

—  Espèce  de  petite  taille,  ne  dépassant  pas  2  cm  de  longueur 
totale. 

La  tête  est  relativement  grosse,  à  peine  plus  longue  que -large; 
sa  longueur  est  comprise  de  2,3  à  2,6  fois  dans  celle  du  corps.  La 
langue  est  cordiforme,  avec  une  petite  papille  ronde  à  son  quart 
antérieur.  Le  museau  est  arrondi,  le  canthus  rostralis  peu  marqué. 

Les  narines  sont  un  peu  plus  rapprochées  de  l’extrémité  du  museau 
que  de  l’œil  ;  l’espace  qui  les  sépare  l’une  de  l’autre  est  sensible¬ 
ment  égal  à  la  distance  entre  l’œil  et  la  narine  et  à  l’espace  inte- 
rorbitraire.  Ce  dernier  est  égal  à  la  largeur  de  la  paupière  supé¬ 
rieure.  L’œil  est  grand,  son  diamètre  horizontal  un  peu  plus  court 
que  le  museau.  Le  tympan  est  petit,  assez  éloigné  de  l’œil,  peu  dis- 

1.  Mission  M.  Lamotte,  1941-1942. 

Bulletin  du  Muséum ,.  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  126 


tinct,  de  forme  plus  ou  moins  ovale  ;  son  diamètre  vertical  est  presque 
«gai  à  la  distance  œil-narine. 

Les  doigts  sont  obtus  ;  le  1  plus  court  que  le  2  ;  celui-ci  nettement 
plus  long  que  le  4.  Les  tubercules  sous-articulaires  sont  globuleux 
et  saillants.  La  base  des  doigts  et  la  région  palmaire  sont  garnies  de 
gros  tubercules  arrondis  (fig.  2). 

La  patte  postérieure  est  courte.  L’articulation  tibiotarsienne 


atteint  l’œil.  Le  fémur  est  aussi  long  ou  à  peine  plus  court  que  le 
tibia.  La  longueur  de  ce  dernier  est  comprise  de  1,9  à  2,6  fois  dans 
celle  du  corps.  Le  pied,  sans  le  tarse,  est  à  peine  plus  court  que  le 
tibia.  Les  orteils  sont  obtus,  le  III  plus  long  que  le  Y  ;  il  n’existe 
pas  de  palmure.  Les  métatarsiens  externes  sont  unis  sur  toute  leur 
longueur.  Les  tubercules  sous-articulaires  sont  arrondis  et  sail¬ 
lants  ;  le  tubercule  métatarsien  interne  est  gros  et  plus  ou  moins 
globuleux.  A  la  base  des  orteils,  II,  III,  IV,  on  remarque,  en  arrière 
du  tubercule  sous-articulaire,  un  petit  tubercule  basal  saillant  auquel 
font  suite  des  tubercules  surnuméraires  plus  ou  moins  alignés  le 
long  des  métatarsiens  (fig.  2). 


—  127  — 


Les  téguments  sont  chagrinés,  avec  des  verrucosités  éparses 
sur  le  dos,  plus  nombreuses  sur  les  flancs  et  les  jambes.  Souvent  il 
existe  une  très  fine  ligne  saillante  médio-dorsale.  La  face  inférieure 
des  cuisses  et  l’abdomen  sont  grossièrement  granuleux. 

La  coloration  est  uniformément  ardoisée  sur  le  dos,  sans  dessin 
ni  taches.  La  face  inférieure  est  blanchâtre,  plus  ou  moins  abon¬ 
damment  saupoudrée  de  foncé,  sur  la  gorge,  la  poitrine,  les  côtés 
de  l’abdomen  et  les  cuisses.  Le  pourtour  de  la  mandibule  est  marqueté 
de  blanc  et  de  brun. 

La  plus  grande  femelle  que  nous  ayons  examinée  (19,5  mm  de 


Fig.  2.  —  Arthroleptis  crusculum  Angel. 

A  gauche  :  main  d’un  $  adulte.  —  A  droite  :  pied. 


long)  renfermait  dans  ses  oviductes  des  ovules  mesurant  2,5  mm  de 
diamètre. 

Particularités  du  mâle.  —  Les  mâles  présentent  les  mêmes  caracté¬ 
ristiques  générales  que  les  femelles  mais  aussi  un  certain  nombre  de 
particularités.  La  main  est  remarquable,  par  l’allongement  du  doigt  3 
qui  est  nettement  plus  long  que  la  moitié  de  la  longueur  du  tibia. 
Les  doigts  2  et  3  sont  garnis  sur  leur  bord  externe  de  petites  épines 
saillantes  (fig.  2). 

Les  téguments  sont  plus  verruqueux  que  chez  les  femelles,  en 
particulier  sur  les  flancs  et  l’abdomen,  dont  les  granulations  sont 
surmontées  de  petites  épines.  Sans  doute  s’agit-il  d’un  caractère 
sexuel  saisonnier.  Il  existe  un  volumineux  sac  vocal  sous  la  gorge. 

La  coloration  est  brun  noirâtre,  sans  trace  de  dessins  dorsaux, 
les  flancs  irrégulièrement  rembrunis.  Sur  la  face  ventrale,  identique 
par  ailleurs  à  celle  de  la  femelle,  le  sac  vocal  est  fortement  pigmenté. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


9 


—  128  — 


Nous  avons  pu  étudier  un  grand  nombre  d’individus  dont  les 
tailles  s’échelonnent  de  4,5  à  19,5mm.  Chez  les  très  jeunes  exem¬ 
plaires,  la  livrée  offre  le  caractère  que  l’on  retrouve  chez  la  plupart 
des  Batraciens  juvéniles  :  une  teinte  de  fond  sombre  saupoudrée 
d’un  très  fin  pointillé  argenté.  Chez  les  formes  de  plus  grande  taille, 
la  teinte  dorsale  est  brune  avec  un  dessin  plus  sombre  en  forme  de 
triangle  dont  la  base  interorbitaire,  est  soulignée  de  clair  (fig.  3). 
Elle  est  suivie  par  deux  taches  en  losange  ou  hexagone  dont  l’anté¬ 
rieure  est  plus  petite  que  la  postérieure.  La  netteté  de  ces  taches 
varie  selon  les  individus,  elles  sont  parfois  indistinctes,  l’animal  est 
alors  de  teinte  brune  plus  ou  moins  foncée.  Quelques  individus  pré¬ 
sentent  une  fine  ligne  blanche  médio-dorsale. 


Fig.  3.  —  Arthroleptis  crusculum  Angel.  Juvénile. 

L’un  des  caractères  principaux  d’d.  crusculum  est  l’existence- 
de  tubercules  plantaires  dont  la  netteté  varie  selon  l’âge.  D’une 
façon  à  peu  près  générale  on  peut  établir  l’évolution  suivante  : 

A  —  Individus  de  moins  de  5  mm  de  longueur  totale  :  les  tuber¬ 
cules  sont  indistincts,  leur  emplacement  à  peine  indiqué  par  une 
tache  claire. 

B  —  Individus  de  5  à  10  mm  :  les  tubercules  basaux  aux  orteils 
II,  III  et  IV  sont  plus  ou  moins  distincts,  les  autres  surtout  indiqués 
par  des  taches  claires  ou  de  légères  saillies  visibles  sous  un  fort 
grossissement  et  en  lumière  rasante. 

C  —  Au-delà  de  10  mm  :  au  moins  un  tubercule  basal  net,  sinon 
les  trois  ;  les  surnuméraires  plus  ou  moins  distincts,  au  maximum 
chez  les  formes  en  période  de  reproduction  pour  lesquelles  l’ensemble^ 
des  granulations  tégumentaires  apparaissent  plus  marquées. 


—  129 


Il  est  évident  que  l’état  de  conservation  des  individus  joue  un 
rôle  important  dans  l’appréciation  de  ce  caractère  ;  il  est  rare  cepen¬ 
dant  que  l’un  des  tubercules  basaux  ne  puisse  être  distingué. 

Répartition  géographique  et  localisation  écologique. 

Tous  les  spécimens  de  A.  crusculum  connus  à  ce  jour  proviennent 
du  Mont  Nimba  ou  de  son  pourtour  immédiat.  Il  n’est  cependant 
pas  exclu,  compte  tenu  de  l’absence  presque  totale  de  prospections 
erpétologiques  importantes  dans  l’Ouest  Africain  en  dehors  du 
Nimba,  que  l’espèce  puisse  être  retrouvée  ailleurs  ;  peut-être  existe- 
t-elle  notamment  dans  les  paysages  assez  semblables  de  la  chaîne 
du  Simandou,  à  une  centaine  de  kilomètres  plus  au  nord. 

La  plupart  des  individus  capturés,  au  nombre  d’une  centaine, 
l’ont  été  dans  des  biotopes  herbacés,  assez  souvent  au  voisinage  de 
galeries  forestières  ;  quelques  autres  ont  été  pris  dans  des  maquis 
ou  formations  buissonnantes.  Le  fait  le  plus  remarquable  est  que  la 
majorité  d’entre  eux,  plus  des  trois  quarts,  proviennent  de  zones 
élevées  de  la  montagne.  A.  crusculum  est  ainsi  l’un  des  rares  Batra¬ 
ciens  qui  atteignent  les  crêtes  mêmes  du  Nimba,  où  plusieurs  indi¬ 
vidus  ont  été  pris  au-dessus  de  1.600  m.  Il  vit  là  au  contact  du 
Batracien  vivipare  N ectophrynoides  occidentalis  Angel,  d’ailleurs 
bien  plus  abondant  que  lui  à  cette  altitude.  De  fait,  dans  la  plupart 
des  relevés  quantitatifs  de  faune  effectués  dans  la  prairie  sommitale, 
A.  crusculum  est  absent,  alors  que  N.  occidentalis  pullule  :  ainsi  sur 
quatre  prospections  intégrales  faites  en  saison  des  pluies  dans  la 
prairie  d’altitude  au  voisinage  du  Mont  Tô,  vers  1.650  m,  et  corres¬ 
pondant  à  une  surface  de  100  m2,  plus  de  400  N  ectophrynoides  ont 
été  capturés  et  aucun  Arthroleptis. 

(16  Pa)  prairie  Mont  Tô,  1650  m.,  7  août....  0  A.  crusculum 
(111  N  ectophrynoides). 

(30  Pa)  prairie  Mont  Tô,  1600  m.,  25  août....  0  A.  crusculum 
(80  N ectophrynoides). 

(51  Pa)  prairie  Mont  Tô,  1650  m.,  20  sept....  0  A.  crusculum 
(80  N  ectophrynoides). 

(117  Pa)  prairie  Mont  Tô,  1.650  m.,  22  sept.  ...  0A.  crusculum 
(135  Necto  phrynoides ). 

Les  secteurs  de  la  prairie  d’altitude  où  vit  A.  crusculum  corres¬ 
pondent  manifestement  à  ceux  qui  sont  les  plus  pauvres  en  Necto- 
phrynoides  :  tels  sont  le  Pierré  Richaud  et  le  versant  oriental  de  la 
montagne  au-dessus  de  Bié.  Nous  avons  ainsi  noté,  dans  quelques 
relevés  quantitatifs  correspondant  chacun  à  une  surface  prospectée 
de  25  m2,  les  résultats  suivants  : 

(128  Pa)  prairie  Pierré  Richaud,  1.600  m.,  22  oct.  ...  6  A.  crus¬ 
culum,  1  N  ectophrynoides. 


—  130  — 


(116  Pa)  prairie  vers  Pierre  Richaud,  1.450  m.,  11  sept .  1 

A.  crusculum,  1  N ectophrynoides. 

(28  Pa)  prairie  vers  Pierré  Richaud,  1.400  m.,  24  août....  7 
A.  crusculum,  0  N  ectophrynoides. 

(130  Pa)  prairie  vers  Pierré  Richaud,  1.400  m.,  28  oct.  ...  5 
A.  crusculum,  0  N  ectophrynoides . 

(31  Pa)  prairie  versant  Bié,  1.400  m.,  26  août.  ...  2  A.  crusculum 
0  N ectophrynoides. 

De  plus,  à  l’encontre  de  N.  occidentalis,  qui  ne  descend  jamais  au- 
dessous  de  1.200  m.  d’altitude,  A.  crusculum  n’est  pas  exclusivement 
cantonné  dans  les  prairies  sommitales.  Il  se  retrouve,  et  en  plus 
grande  abondance,  à  des  altitudes  moindres,  notamment  entre 
1.400  et  900  m.  La  densité  de  l’espèce  peut  y  être,  en  certains  points 
et  à  certaines  périodes  de  l’année  —  en  saison  des  pluies,  de  juillet 
à  octobre,  —  assez  importante  : 

(39  Pa)  prairie  versant  Bié,  1.000  m,  2  sept.  ...  13  A.  crusculum, 
0  N  ectophrynoides. 

(40  Pa)  prairie  plateau  Zouguépo,  1.000  m,  8  sept .  18  A. 

crusculum,  0  N  ectophrynoides. 

Mais  A.  crusculum  se  retrouve  plus  bas  encore,  sur  les  plateaux 
à  700-900  m.  notamment,  et  même  dans  les  savanes  du  piedmont, 
à  500  m.  d’altitude,  au  voisinage  immédiat  de  la  montagne  (capturés 
à  Ziéla,  Blandé,  Bakoré)  : 

(125  Sa)  savane  Bakoré,  500  m.,  8  oct.,  sur  25  m2  :  7  A.  crusculum,. 

En  dehors  de  ces  diverses  captures  faites  en  milieux  herbacés, 
plusieurs  spécimens  ont  été  pris  dans  la  zone  de  maquis  et  de  buis¬ 
sons  qui  couvrent  la  crête  méridionale  de  la  chaîne,  au-dessus  de 
Nion,  à  1.300-1.400  m.  Il  nous  semble  en  outre  que  l’espèce  se  réfugie 
en  partie  dans  les  buissons  des  zones  de  lisière  et  dans  les  galeries 
forestières  lorsque  vient  la  saison  sèche.  Elle  n’en  reste  pas  moins 
essentiellement  une  forme  de  milieux  herbacés,  ainsi  qu’en  font  foi 
la  grande  majorité  des  lieux  de  capture,  et  cela  à  l’encontre  de  nom¬ 
breux  autres  Arthroleptis  de  la  région. 

Cycle  annuel  et  mode  de  reproduction. 

Un  nombre  assez  notable  des  spécimens  de  A.  crusculum  capturés 
sont  des  individus  juvéniles  ;  certains  sont  même  très  jeunes,  leur 
taille  n’atteignant  pas  8  mm  alors  que  l’adulte  atteint  20  mm.  Il 
est  ainsi  possible,  en  comparant  les  captures  faites  aux  diverses 
époques  de  l’année,  de  déterminer  dans  une  certaine  mesure  la 
période  de  reproduction  de  l’espèce  et  les  grandes  lignes  de  son  cycle 
annuel. 


131 


En  pleine  saison  des  pluies,  le  nombre  des  individus  juvéniles 
est  particulièrement  important  ;  ils  représentent  la  majorité  des 
captures.  Plus  précisément,  lés  très  jeunes  individus  se  trouvent 
surtout  en  juin,  juillet,  plus  rarement  en  août,  et  les  juvéniles  plus 
avancés  en  septembre  et  octobfe,  vers  la  fin  de  la  saison  des  pluies. 
En  saison  sèche  et  en  première  saison  des  tornades,  avant  le  début 
de  la  vraie  saison  des  pluies,  les  seuls  individus  capturés  sont  au 
contraire  des  adultes.  Des  femelles  pleines  d’œufs  prêts  à  être 
pondus  ont  été  observées  en  avril,  en  mai  et  dans  la  première  moitié 
de  juillet. 

De  ces  diverses  observations,  il  ressort  que  A.  crusculum,  comme 
la  plupart  des  Batraciens  de  la  région,  se  reproduit  essentiellement 
dans  la  première  partie  de  la  saison  des  pluies,  entre  avril  et  juillet. 
Les  jeunes  effectuent  leur  développement  durant  la  saison  des  pluies 
où  ils  sont  nés  et  deviennent  adultes  en  trois  ou  quatre  mois,  mais 
ils  ne  se  reproduisent  qu’après  la  saison  sèche,  c’est-à-dire  à  l’âge 
de  onze  mois  environ.  La  proportion  élevée  des  jeunes  par  rapport 
aux  adultes  semble  montrer  d’autre  part  que  la  durée  de  vie  de  l’es¬ 
pèce  est  brève  et  ne  dépasse  sans  doute  pas  deux  ans. 

Le  mode  de  reproduction  et  de  développement  de  l’espèce,  fort 
original  pour  un  Anoure,  nous  a  été  révélé  par  la  découverte,  dans  le 
sol  humide  du  maquis  qui  couvre  une  partie  de  la  crête  du  Nimba 
vers  la  frontière  libérienne,  d’un  nid  renfermant  une  quinzaine 
d’œufs  de  grande  taille  (3,5  mm  de  diamètre).  Parmi  eux,  il  en  était 
deux  déjà  éclos  et  qui  avaient  donné  naissance  à  deux  minuscules 
Arthroleptis  appartenant  indubitablement  à  la  forme  A.  crusculum, 
seule  représentée  d’ailleurs  dans  ce  secteur  élevé  de  la  montagne 
(1.400  m.). 

Arthroleptis  crusculum  Angel  a  donc  ainsi  un  développement 
direct  se  déroulant,  sans  phase  aquatique  aucune,  dans  un  nid 
aménagé  à  quelques  centimètres  de  profondeur  sous  la  surface  du 
sol  (fig.  4).  Le  nid  forme  une  petite  excavation  de  un  à  deux  centi¬ 
mètres  de  diamètre,  aux  bords  assez  réguliers,  semblant  tapissée  de 
mucus.  La  ponte  est  constituée  d’une  quinzaine  d’œufs  très  riches 
en  vitellus,  dont  la  taille  —  3,5  mm  de  diamètre  —  est  extrêmement 
grande  pour  une  si  petite  espèce.  Elle  rappelle  assez  celle  d’un  gros 
Escargot  comme  notre  Hélix  pomatia  d’Europe,  avec  seulement 
un  nombre  trois  ou  quatre  fois  moins  élevé  d’œufs. 

Ce  développement  mène  à  la  naissance  de  jeunes  entièrement 
métamorphosés,  semblables,  aux  dimensions  près,  à  leurs  parents. 
La  vie  larvaire  sous  forme  de  têtard  aquatique  se  trouve  donc 
entièrement  escamotée  et  les  métamorphoses  s’effectuent  au  cours 
de  la  vie  embryonnaire  à  l’intérieur  de  l’œuf,  de  sorte  que  l’espèce 
se  trouve  être  totalement  indépendante  du  milieu  aquatique. 


—  132  — 


Un  tel  développement  direct  n’est  pas  inconnu  chez  les  Anoures 
où  l’on  connaît  un  certain  nombre  d’espèces,  appartenant  à  des 
familles  différentes,  qui  déposent  leurs  pontes  hors  de  l’eau,  le  plus 
souvent  dans  le  sol.  Tel  est  le  cas  de  divers  Microhylidae  appartenant 
aux  genres  Breviceps,  Oreophryne,’  Cophixalus  et  Asterophrys,  de 
Sminthillus  (Cuba)  parmi  les  Brachycephalidae,  d’espèces  du  genre 
Hylodes  parmi  les  Leptodactylidae.  Chez  les  Ranidae,  Discodeles 
opisthodon  (Nouvelle-Guinée)  et  Cornufer  guentheri  (Philippines) 
pondent  dans  des  crevasses  du  sol  et  les  œufs  se  développent  directe¬ 
ment  sans  stade  larvaire  libre.  Il  en  est  de  même  chez  les  Arthro- 
leptis  ( Arthroleptella)  lightfooti  du  Cap  et,  selon  Noble,  d 'Arthroleptis 
stenodactylus  d’Afrique  du  Sud. 

Il  semble  d’ailleurs  assez  probable  que  plusieurs  autres  espèces 


Fig.  4.  —  Schéma  du  nid  d' Arthroleptis  crusculum  Angel. 

d’ Arthroleptis  offrent  un  mode  de  reproduction  et  de  développement 
analogue  et  se  soient  elles  aussi  libérées  de  la  nécessité  d’un  déve¬ 
loppement  aquatique  sous  forme  de  têtards. 

Conclusion. 

Par  un  mécanisme  entièrement  différent,  A.  crusculum  se  trouve 
avoir  ainsi  réalisé  une  adaptation  à  la  vie  terrestre  qui  équivaut 
à  celle  du  petit  Crapaud  vivipare  Nectophrynoides  occidentalis, 
caractéristique  lui  aussi  du  peuplement  batrachologique  du  Nimba, 
Les  deux  formes  coexistent  d’ailleurs  partiellement,  ainsi  que  nous 
l’avons  vu,  dans  les  zones  élevées  de  la  montagne  ;  plus  exactement 
elles  s’y  sont  partagé  certains  biotopes  peu  propres  à  la  vie  des 
Batraciens  à  développement  aquatique  normal. 

Dans  les  régions  les  plus  élevées  et  les  plus  ennuagées  de  la  mon¬ 
tagne,  Nectophrynoides  l’emporte  nettement  sur  A.  crusculum. 
Si,  en  effet,  le  nombre  des  jeunes  d’une  «  couvée  »  d’ Arthroleptis 
semble  plutôt  supérieur  à  l’effectif  moyen  d’une  portée  de  Necto- 


—  133 


phrynoides,  les  jeunes  Arthroleptis  naissent  de  bien  plus  petite 
taille  que  les  Nectophrynoides  ;  ce  fait  constitue  un  très  lourd  han¬ 
dicap  devant  le  danger  que  constituent  les  divers  prédateurs, 
particulièrement  nombreux  durant  le  début  de  la  saison  des  pluies. 
Le  nid  lui-même,  placé  fort  près  de  la  surface  du  sol,  est  exposé 
aux  intempéries,  en  particulier  aux  excès  de  pluies  comme  aux 
périodes  de  sécheresse.  Il  est  également  très  exposé  aux  prédateurs, 
même  de  petite  taille,  comme  les  Carabiques  ou  les  Myriapodes 
Chilopodes,  qui  abondent.  Enfin  les  très  jeunes  A.  crusculum  peuvent 
fort  bien  servir  de  proies  aux  Nectophrynoides,  tandis  que  la  taille 
de  ces  derniers  à  la  naissance  —  7  à  8  mm  —  les  rend  déjà  moins 
vulnérables.  Ces  faits  suffisent  sans  doute  à  expliquer  la  totale 
suprématie  des  Nectophrynoides  dans  la  plus  grande  partie  de  la 
prairie  et  notamment  au-dessus  de  1.400  m  des  crêtes. 

Nectophrymoides  a  toutefois  des  exigences  climatiques  —  besoin 
durant  plusieurs  mois  de  vie  active  d’une  atmosphère  saturée 
d’humidité  et  de  crachin  —  et  des  exigences  pédologiques  —  besoin 
de  fissures  profondes  dans  le  sol  lui  permettant  de  résister  au  déssèche- 
ment  intense  de  la  prairie  en  saison  sèche  —  qui  limitent  très  étroite¬ 
ment  son  domaine.  Dans  la  partie  septentrionale  de  la  chaîne 
(Pierré  Richaud)  et  sur  le  versant  oriental  au-dessus  de  Bié,  trop 
exposés  aux  vents  desséchants,  et  d’une  façon  générale  au-dessous 
de  la  zone  des  nuages  persistants  de  saison  humide,  l’espèce  se 
trouve  donc  pratiquement  éliminée.  C’est  dans  ce  secteur  encore 
montagnard  mais  débarrassé  de  la  concurrence  des  Nectophrynoides 
que  les  peuplements  de  A.  crusculum  sont  les  plus  importants.  Sur 
des  pentes  encore  abruptes  d’où  l’absence  de  collections  d’eau  non 
courante  exclut  la  plupart  des  autres  espèces  de  Batraciens,  il 
profite  seul  de  l’avantage  fondamental  que  constitue  son  mode  de 
développement  direct. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons) 
du  Muséum. 

Laboratoire  de  Zoologie  de  VEcole  Normale 
Supérieure. 


134  — 


Sur  quelques  poissons  des  Iles  Kerguelen 

RAPPORTÉS  PAR  LE  Dr  BOURLAUD. 

Par  Maurice  Blanc. 


Le  Laboratoire  des  Pêches  Coloniales  du  Muséum  vient  de  recevoir 
un  nouveau  lot  de  poissons  provenant  des  Iles  Kerguelen.  Il  s’agit 
de  poissons  capturés  au  cours  de  la  mission  1956-1957  par  le  Docteur 
Jacques  Bourlaud,  Médecin  des  Troupes  Coloniales.  Cette  col¬ 
lection  très  modeste  vient  compléter  de  façon  fort  heureuse  les  précé¬ 
dentes  collections  reçues  de  cette  île  lointaine.  Elle  comprend  trois 
familles  appartenant  toutes  trois  à  l’ordre  des  Percif ormes  et  au 
sous-ordre  des  Trachinoidei. 

1°  Famille  des  Chaenichthyidae. 

—  Chaenichthys  rhinoceratus,  Bichardson.  Deux  exemplaires  de 
350  mm  de  longueur  standard.  C’est  une  espèce  bien  connue  et  déjà 
représentée  dans  notre  collection. 

—  Chaenichthys  rugosus,  Kegan.  Deux  exemplaires  mesurant 
respectivement  300  et  330  mm  de  longueur  standard.  Cette  seconde 
espèce  n’existait  pas  encore  dans  notre  collection  et  semble  beaucoup 
moins  connue  que  la  première,  avec  laquelle  elle  a  d’ailleurs  proba¬ 
blement  été  souvent  confondue. 

Les  deux  espèces  ont  en  effet  un  aspect  très  voisin,  avec  une  tête 
de  grande  dimension  par  rapport  au  reste  du  corps,  un  museau 
allongé  et  aplati  en  forme  de  spatule  et  une  bouche  pouvant  s’ou¬ 
vrir  très  largement  (ce  qui  leur  a  valu  le  nom  de  «  Grande  Gueule  »). 
Les  deux  espèces  ont  le  dessus  du  museau  orné  d’une  épine  rostrale 
faisant  penser  à  une  petite  corne  de  rhinocéros.  Les  différences 
principales  portent  sur  le  diamètre  oculaire  qui  est  plus  grand 
(compris  5  fois  1/2  à  7  fois  1/4  dan*  la  longueur  de  la  tête)  chez 
C.  rhinoceratus  que  chez  C.  rugosus  (compris  7  fois  1/4  à  8  fois) 
et  sur  le  nombre  de  plaques  osseuses  garnissant  la  ligne  latérale 
supérieure  ;  il  en  existe  69  à  84  chez  C.  rhinoceratus  et  seulement  de 
62  à  65  chez  C.  rugosus.  Ces  deux  espèces  semblent  caractéristiques 
des  Iles  Kerguelen  L 

1.  A  titre  de  curiosité  il  faut  ajouter  que  ces  deux  espèces  sont  dépourvues  de 
pigment  sanguin  ;  leur  cœur  et  leurs  branchies  ont  un  aspect  blanc  crémeux.  Ce  sont 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


135  — 


A  titre  d’indication,  vu  le  peu  d’exemplaires  de  C.  rugosus  exis¬ 
tant  dans  les  collections  mondiales,  nous  avons  cru  bon  d’indiquer 
les  chiffres  suivants,  relevés  sur  les  deux  exemplaires  du  Dr  J.  Bour- 

I.AUD. 


Longueur  standard 
Longueur  de  la  tète 
Diamètre  de  l’œil. 
Nageoire  dorsale.  . 
Nageoire  anale. .  .  . 
Nageoire  pectorale 


300  mm 
112  mm 
1 4  mm 
IX-30  rayons 
28  rayons 
18  rayons 


330  mm 
122  mm 
16,5  mm 
IX-30  rayons 
28  rayons 
18  rayons 


2°  Famille  des  Ilarpagiferidae. 

—  Harpagifer  bispinnis  (Schneider).  Deux  exemplaires  mesurant 
44  et  55  mm  de  longueur  standard.  C’est  une  espèce  largement 
répandue  dans  les  mers  australes  ;  elle  est  très  commune  à  marée 
basse,  dans  le?  flaques  parmi  les  pierres  et  les  rochers,  mais  peut 
présenter  d’importantes  variations  de  coloration.  C’est  ainsi  que  la 
teinte  de  ces  deux  nouveaux  exemplaires  est  nettement  plus  claire 
que  celle  des  échantillons  qui  figuraient  déjà  au  laboratoire. 


3°  Famille  des  Nototheniidae. 

—  Notothenia  cyanobrancha  Richardson.  Neuf  exemplaires  dont  la 
longueur  standard  s’échelonne  entre  52  et  75  mm.  C’est  une  espèce 
qui  n’a  jamais  été  signalée  autre  part  qu’aux  Iles  Kerguelen  où 
elle  semble  assez  fréquente.  Elle  figurait  déjà  dans  notre  collection. 

Le  dessus  de  la  tête,  ainsi  qu’une  grande  partie  des  joues  et  des 
opercules  sont  nus.  L’espace  interorbitaire  est  relativement  étroit 
(compris  5  à  6  fois  1/2  dans  la  longueur  de  la  tête).  Les  écailles 
du  corps  sont  cténoïdes. 

Formule  radiaire  :  D  :  IV-VI,  33-36. 

A  :  30-34 
Pect.  :  20-21. 

—  Nothothenia  coriiceps.  Richardson.  Deux  exemplaires  de  56  mm 
de  longueur  standard.  C’est  une  espèce  dont  l’habitat  est  assez  vaste 
et  qui  nous  a  déjà  été  rapportée  de  Terre-Adélie  par  le  Dr.  J.  Sapin 
Jaloustre  (expédition  1949-51)  et  par  le  Dr  J.  Cendron  (expédition 
1950-52).  Nous  ne  l’avions  pas  encore  des  Kerguelen  où  elle  a  pour¬ 
tant  été  signalée  dès  1844  par  Richardson. 

Le  dessus  de  la  tête  ainsi  qu’une  partie  des  joues  et  des  opercules 

des  poissons  qui  doivent  se  contenter  de  l’oxygène  dissous  dans  leur  plasma  sanguin  ; 
ils  sont  peu  actifs  et  ont  un  métabolisme  très  faible  (travaux  en  cours  du  Pr.  J.  T.  Ruud- 
à  Oslo). 


—  136  — 


sont  nus  également,  mais  l’espace  interorbitaire  est  plus  large  que 
dans  l’espèce  précédente.  Il  est  compris  de  3  fois  2/3  à  5  fois  dans  la 
longueur  de  la  tête.  Les  écailles  du  corps  sont  cycloïdes. 

Formule  radiaire  :  D  :  III-VII,  35-40. 

A  :  27-31. 

Pect  :  17-18 

Les  deux  exemplaires  rapportés  par  le  Dr  Bourlaud  sont  des 
individus  jeunes  ;  ils  présentent  à  l’extrémité  de  chaque  nageoire 
pectorale  une  grosse  tache  noire  qui  n’existe  pas  chez  l’adulte. 


En  ajoutant  les  Poissons  ci-dessus  aux  Poissons  déjà  rapportés 
des  Iles  Kerguelen  pour  la  collection  du  Laboratoire  des  Pêches 
Coloniales  nous  pouvons  établir  la  liste  suivante  : 

Ordre  des  Rajiformes. 

(Sous-ordre  des  Rajoidei). 

Famille  des  Rajidae. 

Raja  murrayi  Gunther  :  1  exemplaire  Ç  de  410  mm  (coll.  P.  Pau- 
lian  —  M.  Angot) 1. 


Ordre  des  Gadiformes. 

Famille  des  Muraenolepidae. 

Muraenolepis  marmoratus,  Gunther  :  2  exemplaires  de  320  et 
115  mm  (coll.  P.  Paulian  —  M.  Angot). 

Ordre  des  Perciformes. 

(Sous-ordre  des  Trachinoidei). 

Famille  des  Chaenichthyidae. 

Chaenichthys  rhinoceratus,  Richardson  :  1  exemplaire  momifié  de 
320  mm  (coll.  Aubert  de  la  Rue).  —  1  crâne  (coll.  R.  Aretas).  — 
1  exemplaire  de  360  mm.  (coll.  R.  Aretas).  —  2  exemplaires  de 
340  et  71  mm  (coll.  P.  Paulian  —  M.  Angot).  —  2  exemplaires  de 
350  mm  (coll.  J.  Bourlaud). 

Chaenichthys  rugosus.  Regan  :  2  exemplaires  de  300  et  330  mm 
(coll.  J.  Bourlaud). 


1.  Raja  eatoni,  Gunther  qui  avait  été  également  capturée  par  P.  Paulian  n’a  mal¬ 
heureusement  pas  été  rapportée  à  Paris. 


—  137  — 


Flamille  des  Harpagiferidae. 

Harpagifer  bispinnis  (Schneider)  :  16  exemplaires  de  43  à  73  mm 
<coll.  R.  Aretas).  —  9  exemplaires  de  45  à  69  mm  (coll.  P.  Pau¬ 
lian  —  M.  Angot).  —  2  exemplaires  de  44  et  55  mm  (coll.  J.  Bour- 
iaud). 


Famille  des  Nototheniidae. 

Notothenia  acuta,  Gunther  :  1  exemplaire  de  162  mm  (coll.  P.  Pau¬ 
lian  —  M.  Angot). 

Notothenia  mizops,  Gunther  :  1  exemplaire  de  47  mm  (coll.  P.  Pau¬ 
lian  —  M.  Angot). 

Notothenia  rossii,  Richardson  :  4  exemplaires  de  80  à  190  mm  (coll. 
R.  Aretas).  —  2  exemplaires  de  175  et  370  mm  (coll.  P.  Paulian  — 
M.  Angot). 

Notothenia  cyanobrancha,  Richardson  :  1  exemplaire  de  145  mm 
(coll.  R.  Aretas).  —  24  exemplaires  de  35  à  205  mm  (coll.  P.  Pau¬ 
lian  —  M.  Angot).  —  9  exemplaires  de  52  à  75  mm  (coll.  J.  Bour¬ 
laud). 

Notothenia  coriiceps,  Richardson  :  2  exemplaires  (jeunes)  de  56  mm 
(coll.  J.  Bourlaud). 

Conclusion  :  Ce  tableau  récapitulatif  nous  montre  que  les  deux 
Chaenichthys  rugosus  Regan  et  les  deux  jeunes  Notothenia  corii¬ 
ceps  Richardson  constituent  l’intérêt  principal  de  la  collection  du 
Dr.  J.  Bourlaud.  Il  nous  montre  aussi  que  la  faune  ichthyologique 
des  Iles  Kerguelen  est  peu  riche  et  surtout  peu  variée  ;  les  espèces 
capturées  sont  toujours  les  mêmes  ;  de  plus  elles  appartiennent  pour 
la  plupart  à  un  même  groupe  ( Nototheniidae  et  familles  voisines) 
lequel  est  vraiment  caractéristique  des  mers  antarctiques  et  suban¬ 
tarctiques. 


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Sur  Antennarius  pinniceps  Commerson  (Téléostéen 

LoPHUFORME )  ET  SA  SIGNIFICATION  TAXINOMIQUE. 
Par  M.-L.  Bauchot-Boutin. 


La  détermination  des  Antennariidés  (Téléostéens  Lophiiformes) 
des  côtes  orientales  et  occidentales  d’Afrique  a  donné  lieu,  de  la 
part  de  plusieurs  auteurs,  à  de  nombreuses  confusions. 

Tl  m’a  semblé,  en  consultant  des  travaux  récents,  que  les  noms 
d ' Antennarius  scaber  Cuv.  1817,  et  Antennarius  pinniceps  Comm.  in 
Cuv.  Val.  1837,  étaient  vraisemblablement  attribués  aux  individus 
d’une  même  espèce,  les  auteurs  anglais  ayant  adopté  l’épithète  de 
pinniceps  les  français  celui  de  scaber.  Delais  (1951)  est  le  seul  qui 
émette  quelques  doutes  sur  l’identité  de  ses  spécimens  avec  V Anten¬ 
narius  scaber  décrit  par  Cuvier. 

Le  but  de  nos  recherches  est  de  mieux  définir  les  espèces  Anten¬ 
narius  scaber  et  Antennarius  pinniceps  en  se  reportant  aux  descrip¬ 
tions  originales,  de  préciser  les  caractères  différentiels,  d’établir  les 
synonymies,  en  un  mot  de  rechercher  la  validité  des  deux  noms 
spécifiques  1.  Afin  de  mettre  mieux  en  lumière  les  erreurs  qui  sont 
à  l’origine  de  cette  confusion,  nous  exposerons  ce  problème  en  res¬ 
pectant  l’ordre  chronologique. 

En  1798,  Lacépède,  dans  l’Histoire  Naturelle  des  Poissons,  donne 
de  la  Lophie  histrion  —  Lophius  histrio  L.  1758  —  une  description 
complète.  Nous  notons  en  particulier  :  «  ...  immédiatement  derrière 
l’ouverture  de  la  bouche,  on  voit  une  prolongation,  ou  un  filament 
cartilagineux  et  élastique  qui  soutient  deux  appendices  alongés  et 
charnus...  Nous  avons  trouvé  dans  les  manuscrits  de  Commerson 
la  description  d’une  Lophie  (en  note  Antennarius  antennâ  tricorni) 
dont  nous  avons  fait  graver  la  figure  d’après  un  des  dessins  de  ce 
célèbre  voyageur.  Ce  cartilagineux  a  de  trop  grands  rapports  avec 
l’histrion  pour  que  nous  n’ayons  pas  dû  les  rapporter  l’un  et  l’autre 
à  la  même  espèce.  Voici  en  effet  la  seule  différence  qui  les  distingue, 
et  qui,  si  elle  est  constante,  ne  peut  constituer  qu’une  variété  d’âge 
ou  de  sexe,  ou  de  pays.  Le  filament  élastique  qui  s’élève  derrière 
l’ouverture  de  la  bouche,  au  lieu  de  porter  un  appendice  charnu, 
divisé  uniquement  en  deux  parties,  en  soutient  un  partagé  en  trois 

1.  Les  caractères  de  coloration  éminemment  variables  d’un  individu  à  l’autre, 
sont  très  voisins  chez  les  espèces  citées,  et  ne  peuvent  être  utilisés  comme  caractère 
systématique  accessoire. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  140  — 


lobes,  dont  les  deux  extérieurs  sont  plus  épais.  C’est  dans  la  mer 
voisine  des  côtes  orientales  de  l’Afrique  que  Commerson  a  trouvé 
l’individu  qu’il  a  décrit  ». 

Ainsi,  Lacépède  donne,  comme  illustration  de  sa  Lophie  his¬ 
trion  (PI.  14,  fig.  1),  la  figure  gravée  d’après  le  dessin  de  Com¬ 
merson  représentant  son  Antennarius  antennâ  tricorni.  C’est  ici 
la  première  source  d’erreur  :  chez  Lophius  histrio  L.,  espèce  décrite 
d’après  un  spécimen  originaire  du  Brésil,  l’extrémité  de  ce  «  filament 
élastique  »  —  appelé  antenne  par  Commerson,  et  identifié  au  pre¬ 
mier  rayon  de  la  nageoire  dorsale  par  Cuvier  quelques  années  plus 
tard  —  est  bilobée  ;  chez  Antennarius  antenna  tricorni  Comm., 
espèce  originaire  de  l’Océan  indien,  l’extrémité  du  premier  rayon  est 
trilobée. 

En  1817,  dans  une  monographie  du  genre  Chorinectes  Cuv.  (syn  :: 
Antennarius  Comm.),  publiée  dans  les  Mémoires  du  Muséum  d’His- 
toire  Naturelle,  t.  III,  Cuvier  note  déjà  la  difficulté  de  répartir  les 
synonymes,  Linné  ayant  confondu  toutes  les  espèces  décrites  avant 
lui  sous  le  nom  de  Lophius  histrio. 

Chez  Chironectes,  reconnaissable  à  sa  tête  comprimée  verticale¬ 
ment  et  à  l’absence,  derrière  les  trois  rayons  libres  antérieurs,  de 
nageoire  épineuse  séparée  de  la  nageoire  molle,  Cuvier  distingue 
10  espèces.  Nous  retiendrons  pour  l’intérêt  de  cette  mise  au  point  : 

Chironectes  scaher  Cuv.  Le  Chironecte  rude.  «  corpore  scabro 
appendiculato  radio  capitali  primo  longo,  tentaculis  duobus  carnosis 
terminato,  secundo  et  tertio  scabris.  ...  Le  premier  rayon  est  terminé- 
par  deux  tentacules  mous  aussi  longs  que  lui  et  beaucoup  plus  gros. 
En  se  desséchant  ils  prennent  aussi  la  forme  de  fils.  » 

Cuvier  émet  ensuite  quelques  doutes  sur  la  synonymie  avec- 
l’espèce  représentée  par  Bloch  (1801)  sous  le  nom  de  Lophius  his¬ 
trio.  Par  contre,  il  poursuit  :  «  ...  c’est  plus  sûrement  le  poisson  donné 
par  Monsieur  de  Lacépède  d’après  un  dessin  de  Commerson,  (t.  1, 
pl.  XIV,  fig.  1),  seulement  le  premier  rayon  se  termine  par  trois 
tentacules  au  lieu  de  deux,  ce  qui  était  probablement  une  variété 
accidentelle  ;  tout  le  reste  de  la  figure  et  la  longue  et  minutieuse 
description  laissée  par  Commerson  se  rapportent  à  notre  espèce  ». 

Cuvier  a  décrit  l’espèce  nouvelle  Chironectes  scaber  d’après 
les  individus  rapportés  de  la  Trinité  et  des  Antilles.  C’est  donc 
une  espèce  atlantique,  et,  dès  lors,  on  peut  s’étonner  que  Cuvier, 
à  la  suite  de  Lacépède,  ait  identifié  deux  espèces  d’origine  si 
différente  et  présentant  un  caractère  anatomique  également  différent 
et  très  apparent.  Antennarius  scaber  Cuyv,  est  à  rapprocher  de  Lophius 
histrio  L.,  et  non  pas  d’ Antennarius  antennâ  tricorni  de  Commerson. 

Dans  l’édition  Desmaret  des  œuvres  de  Lacépède  (1835,  t.  III),. 
nous  notons,  outre  l’erreur  typographique  qui  attribue  22  rayons  èt 


—  141  — 


la  dorsale  (12  dans  l’édition  originale),  que  la  Lophie  histrion  n’est 
pas  représentée  par  la  même  figure  que  dans  l’édition  de  1798, 
le  premier  rayon  de  la  nageoire  dorsale  est  bilobé  et  non  pas  trilobé. 

En  1837,  dans  l’Histoire  Naturelle  des  Poissons  de  Cuvier  et 
Valenciennes  (t.  XII,  Livre  XV,  Ch.  n),  Valenciennes  porte  à  18 
le  nombre  des  espèces  de  Chironectes  dont  il  donne  la  description. 
Page  412,  il  précise  les  caractères  du  Chironecte  rude,  Chironectes 
scaher  Cuv.  :  «  Tous  nos  individus  de  l’espèce  d’Amérique,  et  c’est 
là,  jusqu’à  présent,  le  principal  de  leurs  caractères,  ont  leur  premier 
rayon  libre  terminé  par  deux  longues  lanières  ou  deux  feuilles  mem¬ 
braneuses.  » 

A  cette  espèce  il  rapporte  des  individus  ramenés  de  la  Martinique 
de  la  Trinité,  tous  d’origine  atlantique. 

C’est  alors  au  Chironecte  âpre  —  Chironectes  hispidus  C.  V.  (syn  : 
Lophius  hispidus  Bl.  Schn.,  Chorinectes  lophotes  Cuv.)  —  espèce 
originaire  des  Indes  qu’il  rapporte  une  espèce  décrite  par  Com- 
merson  sous  le  nom  d’ Antennarius  pinniceps  et  originaire  de  l’île 
des  Tonneliers  près  de  T  Ile  de  France.  Ainsi,  le  nom  spécifique 
de  pinniceps  apparaît  pour  la  première  fois  dans  les  œuvres  de 
Cuvier  et  Valenciennes  en  1837.  Un  examen  minutieux  des  manus¬ 
crits  de  Commerson  m’a  montré  qu’il  s’agit  du  même  Antennarius 
antennâ  tricorni  signalé  dans  les  ouvrages  de  Lacépède  (1798  et 
1835)  et  ceux  de  Cuvier  (1817),  Commerson  désignant  indistincte¬ 
ment  cet  individu  par  l’un  ou  l’autre  épithète. 

Mais  Antennarius  pinniceps  Comm.  est-il  pour  autant  synonyme 
de  Chironectes  hispidus  Cuv.  ?  Certainement  pas  puisque  l’espèce 
indienne  Chironectes  hispidus  C.  V.  est  caractérisée  par  la  houppe 
ovale  allongée  et  ciliée  qui  termine  le  premier  rayon  libre  de  la 
nageoire  dorsale. 

Il  semble  évidemment  plus  logique  de  rapprocher  Antennarius 
pinniceps  Comm.  de  l’espèce  Chironectes  hispidus  C.  V.  «  répandue 
dans  tout  le  grand  Océan  Indien  »,  que  de  Chironectes  scaber  Cuv. 
qui  provient  «xclusivemert  des  Antilles.  Toutefois  la  nature  du 
premier  rayon  libre  de  la  nageoire  dorsale  est  un  caractère  anato¬ 
mique  suffisamment  net  pour  justifier  la  validité  de  l’espèce  Anten¬ 
narius  pinniceps  Comm.  Ainsi,  successivement  rapportée  à  Lophius 
histrio  L.  par  Lacépède,  à  Chironectes  scaber  Cuv.  par  Cuvier,  à 
Chironectes  hispidus  C.  V.  par  Valenciennes  (in  Cuvier  et  Valen¬ 
ciennes),  l’espèce  Antennarius  pinniceps  Comm.  est-elle  bien  définie. 

En  1861,  Gunther,  dans  son  catalogue  des  Poissons,  t.  III,  est 
le  premier  à  distinguer  ces  trois  espèces  qu’après  lui  les  auteurs  se 
sont  complus  à  confondre. 

En  résumé,  il  faut  distinguer,  en  respectant  les  règles  de  nomen¬ 
clature  : 


—  142  — 


Antennarius  pinniceps.  Commerson  in  C.  V.  1837,  dont  le  premier 
rayon  libre  de  la  nageoire  dorsale  est  trilobé. 

Antennarius  histrio  (L.  1758)  (syn  :  Lophius  histrio  L.,  Chironectes 
scaber  Cuv.)  dont  le  premier  rayon  libre  est  bilobé. 

Antennarius  hispidus  (Bloch  Schn.  1801)  (syn  :  Chironectes  lophotes 
Cuv.,  Chironectes  hispidus  C.  V.)  dont  le  premier  rayon  libre  est 
terminé  par  une  houppe. 

Antennarius  histrio  (L.)  est  exclusivement  atlantique,  les  deux 
autres  espèces  sont  essentiellement  indiennes.  Alors  que  Antennarius 
hispidus  (Bloch  Schn.)  est  très  largement  réparti  dans  la  région 
indopacifique,  Antennarius  pinniceps,  Comm.  dont  le  type  est  origi¬ 
naire  de  File  de  France,  a  toutefois  été  cité  dans  la  faune  de  S1  Hélène 
par  Gunther  (1869),  Melliss  (1875),  sur  les  côtes  du  Libéria  par 
Buttikoffer  (1890),  et  récemment  au  large  des  côtes  de  la  Guinée 
portugaise  (J.  Arnoult,  F.  d’AuBENTON,  M.  L.  Bauchot,  M.  Blanc, 
1958). 

Laboratoire  de  Zoologie  ( Reptiles  et  Poissons) 
du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

Arnoult  (J.),  d’Aubenton  (F.),  Bauchot  (M.  L.),  Blanc  (M.),  1958. 
Croisière  de  «  La  Calypso  »  dans  le  Gofe  de  Guinée  (mai-juillet 
1956).  Poissons  Téléostéens  (2e  partie).  Ann.  Inst.  Océan.  Sous- 
presse. 

Barnard  (K.  H.),  1927.  A  Monograph  of  the  Marine  Fishes  South  Africa. 
Part.  II,  p.  1.000. 

Bloch  (M.  E.),  1801.  Systema  Ichthyologiae,  edit.  Schneider  (Jo.  G.), 
p.  143. 

Buttikoffer  (J.),  1890.  Reisebilder  aus  Liberia.  II,  pp.  447-453. 

Cadenat  (J.),  1950.  Poissons  de  mer  du  Sénégal.  I.  F.  A.  N.  Dakar. 

Cuvier  (G.),  1817.  Sur  le  genre  Chironectes  Cuv.  Mém.  Mus.  Hist.  Nat., 
t.  III,  pp.  418-436. 

■Cuvier  (G.)  et  Valenciennes  (A.),  1837.  Histoire  naturelle  des  Poissons, 
t.  XII,  pp.  389-438. 

Delais  (M.),  1951.  Notes  sur  les  Antennariidés  en  collection  au  Labora¬ 
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t.  XIII,  n°  1. 

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II,  pp.  1128-1133. 

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Gunther  (A.),  1869.  Report  of  a  second  collection  of  fishes  made  at 
St  Helena  by  J.  C.  Melliss,  Esq.  Proc.  Zool.  Soc.  London,  p.  238. 

Lacépède,  1798.  Histoire  Naturelle  des  Poissons,  t.  I,  pp.  301-331. 


—  143  — 


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t.  III,  pp.  51-60. 

Linné  (C.) ,  1766.  Systema  Naturae.  Classis  IV,  Pisces.  Vol.  I,  pars  1, 
pp.  419-532. 

Melliss  (J.  C.),  1875.  St  Helena,  London,  p.  107. 

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au  centre  d’océanographie  de  l’Institut  d’études  centrafricaines 
de  Pointe  Noire.  Paris. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


10 


—  144  — 


Sur  deux  poissons  des  collections  du  Muséum, 

TÉMOINS  DE  L’EXISTENCE  AU  XIXe  SIÈCLE ,  DANS  LE  LAC  LÉMAN, 
DE  CORÉGONES  DU  TYPE  «  DISPERSUS  ». 

Par  J.  Spillmann. 


Il  est  reconnu  que  les  Corégones  peuplant  actuellement  le  Léman 
sont  les  descendants  des  millions  d’alevins  importés  du  lac  de  Neu¬ 
châtel  par  les  Suisses  depuis  1923.  Ce  sont  donc  des  Palées  ( Core - 
gonus  schinzi  palea )  d’après  Fatio  qui  indique  22  à  28  (29)  bran- 
chiospines  sur  le  1er  arc,  la  moyenne  étant  actuellement  voisine  de  27. 
Leur  fraye  est  de  courte  durée,  sur  la  beine  pour  les  plus  jeunes,  sur  le 
bord  du  mont  et  plus  tardivement  pour  les  grands  individus  (Dot- 
TRENS,  1950). 

Les  anciennes  formes  du  Léman  :  Coregonus  hiemalis  (Jur.),  la 
Gravenche,  frayant  en  décembre  dans  la  zone  littorale,  sous  peu 
d’eau  et  Coregonus  schinzi  fera  Fatio,  la  Fera,  frayant  en  janvier- 
mars  en  profondeur,  semblent  avoir  aujourd’hui  disparu  du  lac. 
Ces  deux  dernières  espèces  appartenaient  au  type  balleus  de  Fatio, 
c’est-à-dire  à  branchiospines  courtes  et  peu  nombreuses. 

On  sait  l’importance  prise  par  l’étude  des  branchiospines  dans  la 
systématique  des  Corégones,  branchiospines  auxquelles  les  spécia¬ 
listes  modernes  s’accordent  à  reconnaître  un  caractère  héréditaire 
(Svaruson  1957). 

En  1890,  Fatio  écrivait  qu’il  n’existait  point,  dans  le  Léman, 
de  Corégones  à  branchiospines  longues  et  nombreuses  (type  dis¬ 
persas)  ;  cet  avis  semble  avoir  été  partagé  par  tous  les  auteurs. 

Nous  avons  trouvé  dans  la  collection  de  Corégones  du  Muséum 
deux  exemplaires  en  provenance  du  Léman  et  étiquetés  Coregonus 
fera  Jur. 

Nous  avons  été  surpris  de  constater  que  ces  deux  exemplaires 
possédaient  des  branchiospines  longues  et  nombreuses,  respective¬ 
ment  40  et  41. 

Ces  deux  poissons,  par  le  nombre  et  l’aspect  de  leurs  branchios¬ 
pines,  ainsi  que  par  le  profil  de  la  tête,  appartiennent  en  réalité  au 
type  dispersus  (branchiospines  longues  et  nombreuses)  et  corres¬ 
pondent  soit  à  la  forme  Blaufelchen,  soit  au  type  Gangfisch  (bouche 
terminale,  museau  non  proéminent). 

Nous  avons  relevé  sur  ces  deux  poissons  les  mesures  indiquées 
par  Dottrens  dans  son  étude  comparative  des  Corégones  du  lac  du 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


145  — 


Bourget.  Nous  constatons  que  l’un  des  exemplaires,  le  plus  grand, 
rapporté  par  Kienner  en  1828  et  entré  dans  les  collections  du  Muséum 
sous  le  n°  3212,  rentre  dans  les  limites  de  la  diagnose  donnée  par 
Dottrens  pour  Coregonus  W artmanni  (Bloch).  Il  se  place,  en  effet, 
à  l’intérieur  des  trois  cercles  correspondant  au  Lavaret  pour  les  trois 
indices  Br  N’,  Br.  N”,  et  N”N’  servant  à  la  discrimination  entre  la 
Palée,  la  Bondelle  et  le  Lavaret. 1 

Le  deuxième  exemplaire  provient  de  la  collection  Moreau,  il  est 
entré  dans  les  collection  du  Muséum  sous  le  n°  98.1160.  Il  présente 
les  mêmes  caractères  généraux  que  le  premier  mais,  s’il  se  situe  à 
l’intérieur  du  cercle  correspondant  au  Lavaret  pour  le  premier 
indice  Br  N’,  il  se  place  légèrement  à  l’extérieur  des  cercles  pour  les 
deux  autres  indices.  Ce  dernier  exemplaire  ne  correspond  donc  pas 
exactement  à  la  diagnose  de  C.  W  artmanni  (Bloch)  bien  qu’il  en  soit 
très  proche. 

L’étude  de  ces  deux  pièces  met  en  évidence  la  présence,  dans  le  lac 
Léman,  au  xixe  siècle,  de  Corégones  du  type  «  dispersus  ». 

Le  fait  nous  a  paru  digne  d’être  signalé  car,  à  notre  connaissance 
du  moins,  la  présence,  à  cette  époque,  dans  le  Léman,  de  formes  de 
Corégones  de  ce  type  ne  semble  pas  avoir  été  reconnue. 

Une  pensée  qui  vient  naturellement  à  l’esprit  est  de  supposer  une 
erreur  dans  l’attribution  d’origine  des  pièces  ;  cependant  rien  ne  nous 
permet  de  suspecter  l’exactitude  des  renseignements  consignés  sur  le 
registre  d’inscription.  De  plus,  l’origine  très  différente  des  deux 
pièces,  l’une  rapportée  pour  le  Muséum  par  Kienner,  l’autre  pro¬ 
venant  des  collections  personnelles  de  Moreau,  impliquerait  une 
double  erreur,  ce  qui  est  peu  vraisemblable. 

Nous  adressons  nos  très  vifs  remerciements  à  M.  le  Professeur 
Dottrens  auquel  nous  avons  soumis  cette  note  et  les  principales 
caractéristiques  de  ces  deux  Corégones. 

Le  Professeur  Dottrens  a  bien  voulu  nous  présenter  ses  obser¬ 
vations  et  nous  dire  que  ces  poissons  devraient  être  rapportés  au 
type  Gangfisch. 

1.  Dottrens  E.  :  Sur  le  Lavaret  du  lac  du  Bourget.  Archives  des  Sciences,  vol.  3, 
fasc.  3,  p.  189,  Genève  1950. 


—  146 


Catalogue  de  quelques  types  D’Hyménoptères 

PROVENANT  DE  LA  COLLECTION  DE  L’ABBÉ  J.  J.  KlEFFER. 
Par  S.  Kelner-Pillault. 


Nous  devons  cette  importante  partie  de  la  collection  Kieffer  aux 
recherches  personnelles  et  à  l’amitié  de  M.  P.  L.  G.  Benoit,  chef  de  la 
section  des  Invertébrés  du  Musée  du  Congo  Belge,  à  Tervuren.  Il  a  trouvé 
ces  précieux  insectes  au  collège  de  Bitche,  où  enseignait  l’Abbé  Kieffer. 
Le  recteur  du  collège,  le  R.  P.  P.  J.  Schmitt,  a  bien  voulu  s’en  dessaisir 
et  charger  M.  Benoit  de  les  remettre  au  Muséum.  Je  suis  heureux  d’ex¬ 
primer  à  ces  deux  correspondants  l’expression  de  la  reconnaissance  des 
autorités  du  Muséum  et  du  Laboratoire  d’Entomologie. 

Ces  insectes  seront  du  plus  haut  intérêt  pour  les  spécialistes.  La  plupart 
représentent  les  types  des  descriptions  de  Kieffer.  Ils  permettront  de 
rectifier  certaines  erreurs  des  auteurs  qui  ont  pu  identifier  une  espèce  sous 
un  nom  et  l’ont  décrite  sous  un  autre. 

Enfin  nos  collections,  assez  pauvres  dans  ces  groupes,  se  trouvent  brus¬ 
quement  enrichies  en  espèces  paléarctiques  et  surtout  océaniennes  (E. 
Seguy). 


Dryinidae. 

Type  : 

Mesydroinus  indicus  Kieffer 

Rec.  Indian  Mus.  10,  1914,  N°  20. 

Ç  holotype  et  4  paratypes  portant  tous  l’étiquette  «  para- 
sitic  on  Phromnia  nymph.  11.  11.  1910  ». 

Non  Types  : 

Aphelopus  melaleucus  Dalman 

3  exemplaires  dont  un  porvenant  de  la  collection  Foerster, 
Aix-la-Chapelle. 

Prenanteon  frontalis  Dalman 

3  exemplaires  provenant,  de  la  collection  Foerster,  Aix-la- 
Chapelle. 

Embolemidaf.. 

Type  : 

Embolemus  Ruddi  Westwood  var.  rufus  Kieffer 
André  spec.  Hym.  Eur.,  IX,  1906,  P.  473. 

(J  holotype,  Trieste  (Graeffe). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  147  — 


L’étiquette  mentionne  «  E.  rufus  »  mais  l’épingle  porte  égale¬ 
ment  une  étiquette  de  la  main  de  Graeffe  :  «  Polyphanus 
sickershusanus  Nees  ».  Le  genre  Polyplanus  Nees  1834  est 
synonyme  d ’ Embolemus  Westwood  1833  ;  M.  P.  L.  G. 
Benoit  signale  que  cette  variété  est  identique  à  la  forme 
typique  décrite  par  Westwood  et  qu’il  n’a  pas  pu  retrouver 
les  caractères  invoqués  par  Kif.ffer  pour  séparer  cette 
variété  qu’il  considère  plus  tard  (Tierreich  41, 1914,  P.  227) 
comme  espèce  franche. 

Non  type  : 

Embolemus  Ruddi  Westwood 

Ç  et  ^  de  Trieste  (Graeffe). 

Bethylidae. 

Types  : 

Arysepyris  pedestris  K. 

André  Spec.  Hym.  Eur.,  IX,  1906,  p.  340. 

$  holotype,  Corfou. 

Cleistepyris  minor  K. 

Insecta,  3,  1913,  p.  256. 

<§  holotype,  Luzon,  Mt  Makilling.  —  paratype,  Luzou,  Los 
Banos. 

Epyris  bipartitus  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  IX,  1906,  p.  334. 

Ç  holotype  sans  abdomen,  Corfou.  Le  spécimen  porte  l’éti¬ 
quette  «  E.  Occipitalis  »,  nom  in  litteris. 

Epyris  lutescens  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  29,  1905,  p.  113. 

(J  holotype,  Victoria,  Australie. 

Mesitius  liemipterus  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  IX,  1906,  p.  399. 

Ç  holotype,  Corfou.  Ce  spécimen  porte  l’étiquette  de  la  main 
de  Kieffer  «  Mesitius  subapterus  »,  nom  resté  in  litteris 
mais  cet  exemplaire  correspond  fidèlement  à  la  description 
de  M.  hemipterus  et  provient  de  la  même  localité. 

Non  Types  : 

Chlorepyris  raptor  K.,  Guernos,  Mt  Negros. 

Chlorepyris  rejectus  K.,  Luzon,  Mt  Makiling. 


—  148 


Proctotrupidae  (=  Serphoidae). 

Types  : 

E xallonyx  fumipennis  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1908,  p.  339. 
holotype,  Trieste  (Graeffe). 

Exallonyx  subserratus  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  X,  1908,  p.  336. 

$  holotype,  Bitche. 

Exallonyx  subserratus,  var.  hyalinipennis  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1908,  p.  336. 

Ç  holotype,  Bitche  ;  l’étiquette  porte  :  «  Exallonyx  hyalini¬ 
pennis  ». 

Serphus  ( Phaenoserphus )  micrurus  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1908,  p.  312. 

(J  holotype,  2  paratypes,  Portugal. 

Serphus  ( Phaenoserphus )  viator,  var.  testaceicornis  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1908,  p.  311. 

$  holotype,  Loitsch-Krain.  —  1  paratype,  Trieste,  —  3  para- 
types,  Monte  Maggiore. 

Serphus  ( Cryptoserphus )  longicalcar  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1908,  p.  317. 

Ç  holotype,  Bitche  ;  l’étiquette  porte  :  «  Proctotrypes  longi¬ 
calcar  ». 

Non  Types  : 

Serphus  ( Phaenoserphus )  calcar  Hal.  Trieste. 

»  »  viator  Hal.  Bitche. 

»  »  pallipes  Hal.  Loitsch-Krain  et  Bitche. 

»  »  gravidator  L.  Trieste  et  Tolmein. 

Platygasteridae. 

Types  : 

Leptacis  bitensis  K. 

Tierreich,  48,  1926,  p.  640. 

Ç  holotype,  Bitche,  n.  n.  pro  L.  pubescens  in  Broteria,  XI, 
1913,  p.  196,  mais  n’est  pas  le  pubescens  d’AsHMEAD, 
1893. 


—  149 


Ceraphronidae. 

Types  : 

Aphanogmus  fasciipennis  Th.  var.  radialis  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  X,  1907,  p.  199. 

$  holotype,  Bitche,  élevé  plus  tard  par  Kieffer  au  rang 
d’espèce  (Tierreich,  42,  1914,  p.  118). 

Ceraphron  myrmecophilus  K. 

Broteria,  XI,  1913,  p.  197. 

$  holotype,  Angleterre,  Nethy  Bridge,  14,  VI,  1912,  dans 
nid  de  Formica  rufa. 

Ceraphron  nigrelliceps  K. 

Andr.é,  Spec.  Hym.  Eur.  X,  1907,  p.  247. 

Ç  holotype,  Bitche. 

Megaspilus  Wasmanni  K. 

Bull.  Soc.  H.  N.  Metz,  23,  1904,  p.  38. 

paratype,  Lech,  Allemagne,  dans  nid  de  Formica  rufa. 
D’après  Benoit,  l’holotype  se  trouverait  dans  la  collection 
Wasmann. 

Non  Type  : 

Megaspilus  scutellaris  Boheman 
1  ^  de  Trieste. 


Scelionidae. 


Types  : 

Amblyscelio  striaticeps  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  XI,  1913,  p.  260. 

(J  holotype,  Trieste. 

Anteris  atriceps  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  428. 

$  holotype,  Luzon,  Los  Banos. 

Transféré  plus  tard  (Tierreich,  48,  1926,  p.  434)  dans  le  genre 
Psilanteris  K... 

Apegus  araticeps  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  XI,  1913,  p.  299. 

Ç  holotype,  allotype  et  7  paratypes,  Trieste. 

Apegus  minor  I\. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.,  XI,  1913,  p.  291. 

(J  holotype  et  1  paratype,  Trieste. 

Baryconus  rufipes  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  32,  1908,  p.  165. 

Ç  holotype,  allotype  Trieste. 


—  150  — 


Camptoteleia  excavata  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  388. 
holotype,  Luzon,  Los  Banos. 

Camptoteleia  dorsalis  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  173. 
holotype,  sans  tête,  Butuan,  Mindanao. 

Hoploteleia  carinata  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  368. 

Ç  holotype,  Butua,  Mindanao,  et  2  exemplaires  de  Los 
Banos. 

P.  L.  G.  Benoit  précise  que  cette  espèce  a  été  transférée  plus 
tard  par  Kieffer  dans  le  genre  Camptoteleia  ;  elle  est  homo¬ 
nyme  de  C.  carinata  K.  (Insecta,  III,  1913,  p.  387),  type 
du  genre  et  Kieffer  change  erronnément  son  nom  en  C. 
perplexa  K.  (Tierreich,  48,  1926,  p.  386)  alors  que  sa  des¬ 
cription  a  paru  avant  celle  du  génotype.  Il  propose  le  nom 
de  C.  Kiefferi,  n.  n,  pour  C.  carinata  K. 

Camptoteleia  consobrina  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  173. 

Ç  holotype  et  2  paratypes,  Butuan,  Mindanao. 

Chrestoteleia  Baheri  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  389. 

Ç  holotype,  Luzon,  Los  Banos. 

Dilapitha  variipennis  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  179. 

(J  holotype,  Butuan,  Mindanao. 

Hoplogryon  pedisequus  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  32,  1908,  p.  224. 

$  holotype,  Trieste. 

Hoploteleia  Graffei  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  32,  1908,  p.  177. 

$  holotype,  Trieste. 

Hoploteleia  philippinensis  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  369. 

$  holotype  sans  tête,  $  allotype  et  12  paratypes  dont 
2  sans  abdomen,  Luzon,  Los  Banos. 

Hoploteleia  unidens  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  370. 

Ç  holotype,  allotype  et  9  paratypes  dont  2  sans  abdomen, 
Luzon,  Los  Banos. 


—  151 


Macroteleia  cavifrons  K. 

Philipp.  J.  Science,  9,  1944,  p.  299. 

Ç  holotype  et  4  paratypes  dont  1  sans  badomen,  Butuan,. 
Mindanao. 

Macroteleia  flaviceps  K. 

Philipp.  J.  Science,  9,  1944,  p.  300. 

Le  type  est  détruit,  il  reste  l’étiquette  d’identification,  la 
localité  (Luzon,  Mt  Makiling)  et  l’épingle. 

Macroteleia  Lambertoni  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  56. 

$  holotype,  Luzon,  volcan  Banahao. 

Macroteleia  Philippinensis  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  367. 

$  holotype,  $  allotype  et  1  paratype,  Luzon,  Los  Banos. 
Macroteleia  punctatifrons  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  58. 

(J  holotype,  Luzon,  Malinao  près  de  Tayabas. 

Paragryon  algicola  K. 

Boll.  Lab.  Zool.  Portici,  4,  1910,  p.  343. 

$  holotype,  $  allotype  et  1  paratype,  Ile  de  Wight. 
Paragryon  pedestris  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  32,  1908,  p.  199. 

£  holotype,  Bitche. 

Phaedroteleia  ruficoxa  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  183. 

(J  holotype,  Butuan,  Mindanao. 

Phaenateleia  rufa  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  183. 

$  holotype,  sans  tête,  Butuan,  Mindanao. 

Plagioscelio  rufescens  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  186. 

holotype,  Butuan,  Mindanao. 

Platyscelis  punctatus  K. 

Insecta,  III,  1913,  p.  321. 

holotype,  Luzon,  Mt  Makiling,  1  paratype  sans  tête,. 
Luzon,  Los  Banos. 

Prosparasion  caeruleum  K. 

Boll.  Lab.  Zool.  Portici,  7,  1913,  p.  190. 

^  holotype,  Butuan,  Mindanao  et  1  paratype,  Luzon,  Mt 
Makiling. 


152  — 


Scelio  variipennis  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  60. 

Ç  holotype,  Dapitan,  Mindanao. 

Scelio  macrotomus  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  61. 

(J  holotype  détruit  ;  seules  les  étiquettes  et  l’épingle  sub¬ 
sistent. 

Sparasion  obtusifrons  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  30,  1906,  p.  175. 

(J  holotype,  Tolmein,  et  2  paratypes,  Tragoss  et  Loitseh- 
Krain. 

Sparasion  punctatissimum  K. 

Ann.  Soc.  Scient.  Bruxelles,  30,  1906,  p.  172. 

(J  holotype,  Trieste. 

Sparasion  philippinensis  K. 

Insecta  ,111,  1913,  p.  320. 

Ç  holotype  et  3  paratypes,  Luzon,  Los  Banos. 

—  1  paratype,  Dapidan,  Mindanao  et  3  paratypes,  Iligan. 
Trissoscelio  nigriceps  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  53. 

^  holotype,  Luzon,  Mt  Makiling. 

Trissoscelio  punctaticeps  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  54. 

holotype,  Luzon,  Los  Banos. 

Trissoscelio  ruficeps  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  54. 

Ç  holotype,  Luzon,  Mt.  Makiling. 

Trissoscelio  evanescens  K. 

Bull.  Soc.  H.  N.  Metz,  23,  1904,  p.  47. 

Ç  holotype  préparé  avec  un  spécimen  de  l’hôte  «  Lasius 
brunneus  »,  Lains  près  de  Vienne. 

Trichanteris  acutiventris  K. 

Broteria,  14,  1916,  p.  176. 

$  holotype,  Luzon,  Mt  Makiling.  Espèce  transférée  plus  tard 
par  Kieffer  dans  son  genre  Dicroteleia. 

Tomotoleia  trifasciata  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  50. 

(J  holotype,  Luzon,  Mt  Makiling. 

Sacespilus  rugosiceps  K. 

Broteria,  15,  1917,  p.  62. 

$  holotype,  Luzon,  Mt  Makiling. 


Un  nouvel  Anthocoridæ  omphalophore  de  Côte  D'Ivoire 
[Hemiptera  Heteroptera], 

Par  Jacques  Carayon. 


Dans  un  travail  récent  (J.  Carayon,  1957)  j’ai  fait  connaître 
les  particularités  morphologiques,  structurales  et  biologiques,  qui 
caractérisent  certains  Anthocoridæ  Lyctocorinæ  désignés  comme 
«  omphalophores  ». 

Ces  particularités,  liées  aux  modalités  de  l’accouplement  et  de 
l’insémination,  sont  pour  la  plupart  propres  aux  femelles.  Leur  signe 
extérieur  chez  ces  dernières  est  l’omphalus,  différenciation  tégumen- 
taire,  en  forme  de  tube  ou  d’anneau,  située  sur  l’axe  longitudinal 
médian  du  septième  sternite  abdominal.  Lors  de  l’accouplement, 
c’est  dans  l’omphalus  et  non  pas  dans  l’orifice  des  voies  génitales 
normales  que  le  mâle  introduit  son  organe  copulateur. 

Les  autres  différenciations  structurales,  que  présente  l’organisme 
femelle  en  rapport  avec  ce  mode  d’accouplement,  sont  internes  et 
accessibles  seulement  par  l’étude  anatomique  ou  histologique. 
Elles  ont  été  signalées  dans  le  travail  cité  plus  haut,  et  je  n’y  revien¬ 
drai  pas  ici. 

Chez  tous  les  Anthocoridæ  omphalophores  connus  jusqu’à  présent, 
les  mâles  possèdent  eux  aussi  une  particularité  morphologique  remar¬ 
quable,  sans  équivalent  chez  d’autres  représentants  de  la  Famille. 
Cette  particularité  tient  à  l’existence  sur  le  pygophore  d’une  pièce 
fixe,  que  j’ai  nommée  «  paraméroïde  »  en  raison  de  son  aspect  rap¬ 
pelant  celui  du  véritable  paramère,  dont  elle  n’a  cependant  pas  la 
nature  appendiculaire.  11  est  vraisemblable  que  le  paraméroïde 
facilite  l’intromission  ou  la  fixation  des  pièces  copulatrices  mâles 
dans  l’omphalus  de  la  femelle. 

Bien  qu’omphalophore,  l’espèce  nouvelle,  principal  objet  de  la 
présente  Note,  constitue  une  exception  en  ce  que  le  mâle  est  dépourvu 
de  paraméroïde. 

Cette  espèce  appartient  au  genre  Buchananiella  Reuter,  dénomi¬ 
nation  qui  appelle  une  remarque.  Avec  la  plupart  des  auteurs  récents, 
j’avais  jusqu’à  présent  utilisé  pour  ce  genre  le  nom  de  Poronotellus 
proposé  par  G.  W.  Kirkaldy  (1904)  à  la  place  de  Poronotus  Reuter, 
1871.  Abandonné  par  son  auteur,  puis  rétabli  par  G.  G.  Champion 
(1901),  Poronotus  Reuter,  dont  Buchananiella  Reuter,  1884,  n’est 
qu’un  synonyme  (B.  Poppius,  1909),  était  en  effet  préoccupé  et 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  154  — 


devait  être  changé.  Toutefois,  comme  O.  M.  Reuter  l’avait  indiqué 
dès  1912  (p.  26,  note  32)  c’est  Buchananiella  qui  a  priorité  sur  Poro- 
notellus  pour  remplacer  Poronotus  et  désigner  ce  genre. 

Buchananiella  crassicornis  n.  sp. 

Habitus  du  $  indiqué  par  la  fig.  1.  Corps  étroit  et  allongé,  3,1  à 
3,4  fois  plus  long  que  large  entre  les  angles  antérieurs  du  pronotum. 
Coloration  générale  brun  très  foncé,  presque  noir,  assez  largement 
et  fortement  éclaircie  sur  les  hémélytres.  Tégument  luisant,  entière¬ 
ment  couvert  dorsalement  de  longs  poils  beiges,  peu  sêrrés,  pour  la 
plupart  semi-couchés. 

Tête  brun  noir  ;  sa  largeur  à  peine  inférieure  à  sa  longueur  ;  sa 
région  antéoculaire  un  peu  plus  courte  que  les  yeux.  Ceux-ci,  vus 
dorsalement,  2  fois  plus  longs  que  larges,  et  séparés  par  un  espace 
égal  (chez  le  <$)  ou  un  peu  supérieur  (chez  la  Ç)  au  double  de  leur 
diamètre.  Ocelles  beaucoup  plus  grands  que  les  cornéules,  et  bien 
plus  écartés  l’un  de  l’autre  que  du  bord  interne  des  yeux.  Antennes 
brun  clair,  sauf  l’art.  Il  jaune  à  la  base  sur  les  2/3  environ  de  sa 
longueur  ;  articles  antennaires  fusiformes  et  relativement  épais, 
surtout  les  deux  premiers  ;  leur  pilosité  fine,  régulière,  et  à  peine 
plus  longue  sur  III  et  IV  que  sur  II  ;  I  n’atteignant  pas  l’apex  de  la 
tête  ;  longueur  de  II  5  fois  plus  grande  que  son  diamètre,  et  égale 
aux  4/5  de  la  largeur  de  la  tête  ;  III  de  moitié  plus  mince  et  presque 
2  fois  plus  court  que  II  ;  IV  presque  de  même  diamètre  que  III  et  un 
peu  plus  long  que  lui.  Rostre  jaune,  bruni  à  la  base,  hérissé  de  poils 
fins  ;  son  apex  dépassant  de  peu  le  bord  antérieur  du  prosternum. 

Pronotum  uniformément  brun  presque  noir,  2,5  fois  plus  large 
entre  les  angles  postérieurs  qu’au  bord  antérieur  ;  sa  largeur  à  ce 
bord  un  peu  moindre  que  sa  longueur  au  milieu  ;  marges  latérales 
subrectilignes  ou  légèrement  concaves,  et  formant,  environ  au  tiers 
antérieur  de  leur  longueur  une  faible  saillie,  qui  porte  un  long  macro- 
chète  obliquement  dressé  vers  l’avant  ;  bord  antérieur  droit  ;  bord 
postérieur  fortement  concave,  surtout  le  long  de  la  base  du  scutellum  ; 
en  arrière  d’un  col  antérieur  relativement  long  et  très  finement  ridé, 
disque  du  pronotum  présentant  un  large  callus  peu  saillant,  lisse, 
vaguement  divisé  par  un  sillon  longitudinal  médian  peu  visible  ; 
sillon  transverse  bien  marqué,  placé  au  milieu  du  pronotum  ;  lobe 
postérieur  de  celui-ci  assez  fortement  rugueux.  Scutellum  à  peine 
plus  clair  que  le  pronotum,  aussi  long,  ou  presque,  que  large  à  la 
base  ;  son  apex  mucroné,  et  ses  bords  latéraux  festonnés  ;  sa  surface 
lisse,  finement  ponctuée,  présentant  vers  le  milieu,  dans  une  légère 
dépression  transverse,  2  profondes  fovéoles  séparées  l’une  de  l’autre 
par  une  distance  égale  au  double  de  leur  diamètre. 

Face  ventrale  de  la  tête  et  du  thorax  brun  foncé  presque  noir, 


parfois  un  peu  plus  clair  dans  la  région  médiane  ;  bord  postérieur  du 
prosternum  dessinant  un  angle  obtus  ;  gouttières  odorantes  méta- 
pleurales  courtes,  brusquement  amincies  et  fortement  infléchies  vers 


Buchananiella  crassicornis  n.  sp.  :  1.  Aspect  général  du  Holotype.  —  2.  Pygophore 
d’un  $  paratype,  vu  dorsalement.  —  3.  Région  médiane  du  septième  sternite 
abdominal  d’une  montrant  la  position  et  l’aspect  de  l’omphalus  (2  et  3  d’après 
des  pièces  traitées  à  la  potasse  et  examinées  en  lumière  transmise). 


—  156  — 


l’arrière  à  leur  extrémité  apicale,  qui  se  prolonge  par  une  longue 
suture  recourbée  vers  l’avant,  où  elle  atteint  le  bord  métapleural 
antérieur. 

Hélmélytres  largement  brun  clair,  avec  le  clavus,  l’embolium  au 
moins  à  l’apex,  et  surtout  le  cuneus  brun  plus  foncé  ;  nervure 
R.  -f-  M.  festonnée  sauf  vers  l’apex  ;  embolium  atteignant  une  largeur 
sensiblement  égale  aux  3/4  de  celles  du  clavus  ;  membrane  unifor¬ 
mément  enfumée,  mate,  et  pourvue  de  3  nervures  longitudinales 
parallèles,  dont  aucune  n’est  fourchue  à  la  base.  Pattes  en  majeure 
partie  d’un  brun  jaune  clair  plus  ou  moins  assombri  sur  les  fémurs  I 
et  II  ;  les  hanches  de  toutes  les  pattès,  et  la  presque  totalité  des 
fémurs  III  brun  foncé  ;  chez  le  (J,  face  interne  des  tibias  antérieurs 
portant  dans  sa  moitié  basale  une  rangée  régulière  de  8  à  9  courtes 
épines  obliquement  dressées. 

Abdomen  généralement  brun  très  foncé,  couvert  d’une  fine  pilo¬ 
sité  assez  dense  par  places,  et  portant  une  paire  de  macrochètes 
dressés  latéralement  sur  les  bords  de  chacun  des  segments  postérieurs 
à  partir  du  VIe. 

Chez  le  apex  de  l’abdomen  plus  ou  moins  fortement  tordu 
vers  la  gauche,  et  présentant  une  dissymétrie  déjà  apparente  sur 
l’urite  VII,  mais  surtout  accusée  au  niveau  de  l’urite  VIII  ;  pygo- 
phore  dépourvu  de  paraméroïde,  et  conformé  comme  l’indique  la 
fig.  2  ;  paramère  en  lame  plate,  subrectangulaire,  avec  une  gouttière 
longeant  tout  le  bord  antérieur  et  aboutissant  à  un  petit  bec  apical. 

Chez  la  Ç,  un  omphalus,  situé  en  plein  milieu  du  sternite  VII  à 
égale  distance  des  bords  antérieur  et  postérieur,  mais  souvent  peu 
visible  à  l’examen  macroscopique  de  spécimens  entiers  ;  sur  prépa¬ 
ration  microscopique  étudiée  à  un  grossissement  suffisant,  omphalus 
apparaissant,  comme  l’indique  la  fig.  3,  sous  forme  d’un  disque  clair 
d’environ  25  [x  de  diamètre,  au  centre  duquel  s’ouvre  un  petit  tube 
sombre  de  moitié  plus  étroit 1. 

Dimensions  mesurées  chez  10  et  10  ÇÇ  Paratypes,  et  expri¬ 
mées  en  1  /100e  de  mm.  2  Le  premier  chiffre  donné  représente  la 
moyenne  arithmétique,  les  chiffres  entre  parenthèses  correspondent 
aux  valeurs  extrêmes  observées. 


1.  Les  coupes  histologiques  montrent  que  ce  tube  s’enfonce  obliquement  dans  l’ab¬ 
domen  en  se  dirigeant  vers  l’avant  ;  il  est  court,  (25  tx  environ),  subcylindrique,  avec 
une  paroi  cuticulaire  mince,  et  aboutit  comme  chez  les  autres  Anthocoridæ  ompha- 
lophores  (cf.  J.  Carayon,  1957)  dans  une  «  poche  spermatique  »,  reliée  par  un  cordon 
conducteur  de  spermatozoïdes  à  la  paroi  ventrale  du  vagin. 

2.  Mesures  prises  sur  des  spécimens  conservés  en  alcool,  sauf  en  ce  qui  concerne  les 
dimensions  des  articles  des  antennes  et  du  rostre,  mesurées  au  microscope  sur  pièces 
montées  dans  le  baume. 


—  157  — 


Longueur  totale  (apex  hémé- 

SS 

?? 

lytres)  . 

188  (178-194) 

210 

(200-221) 

Largeur  maximale  du  pronotum. 

59 

(56-61) 

65 

(63-68) 

Longueur  du  pronotum  au  milieu 

27 

(26-28) 

30 

(28-31) 

Largeur  de  la  tête . 

32 

(31-33) 

32 

(31-33) 

Longueur  de  la  tête . 

33 

(31-35) 

35 

(33-37) 

Langueurs  des  articles  antennaires  :  8,  25,  14,  18  chez  un  $  Para- 
type  et  8,  24,  15,  17  chez  une  $  Paratype.  Longueurs  des  articles 
du  rostre,:  6,  16,  13  chez  un  $  Paratype,  et  8,  19,  16  chez  une  $ 
Paratype. 

Holotype  Allotype  $,  et  Paratypes  (10  et  10  $Ç)  récoltés 
dans  des  nids  de  Tisserins  en  Basse  Côte-d’Ivoire  aux  environs 
d’Adiopodoumé  par  M.  Nicolas  Halle,  de  janvier  à  avril  1956. 
(Coll.  Muséum  National,  Paris). 

D’autres  spécimens  de  la  même  espèce  ont  été  trouvés  au  cours  de 
l’année  1957,  toujours  dans  des  nids  de  Tisserins  provenant  de 
diverses  localités  de  Basse  Côte-d’Ivoire.  J’en  ai  trouvé  quelques 
exemplaires  parmi  des  Anthocoridés  nidicoles,  que  R.  Pujol  a  eu 
l’obligeance  de  récolter  à  mon  intention  en  Guinée  française 
(Sérédou,  avril  1958).  Apparemment  assez  commune  dans  ccs 
régions  d’A.O.F.  Buchananiella  crassicornis  n’a  jamais  été  ren¬ 
contrée  —  jusqu’ici  du  moins  —  parmi  les  nombreux  Anthoco¬ 
ridés  capturés  dans  des  nids  au  Cameroun  et  au  Moyen  Congo. 
Dans  ces  Territoires  se  trouve  en  revanche  une  espèce  omphalophore 
de  Buchananiella,  peut-être  vicariante  de  la  précédente,  et  qui,  elle, 
paraît  absente  en  Côte-d’Ivoire.  Cette  espèce,  B.  anulata  (Carayon, 
1957),  est  probablement  de  toutes  les  Buchananiella  connues  la  plus 
proche  de  B.  crassicornis.  Bien  que  voisines  par  l’aspect  général,  la 
coloration,  et  de  nombreux  détails  morphologiques,  anulata  et 
crassicornis  n’en  sont  pas  moins  faciles  à  séparer  l’une  de  l’autre 
grâce  aux  différences  qu’y  présentent  notamment  la  forme  du  pro- 
notum,  les  fovéoles  scutellaires,  la  nervation  de  la  membrane  et  sur¬ 
tout  les  pièces  génitales. 


Voici  pour  terminer  une  clé  de  détermination  et  quelques  indi¬ 
cations  concernant  les  espèces  de  Buchananiella  maintenant  connues 
en  Afrique. 

1  (2)  Pas  d’omphalus  chez  le  Ç,  ni  de  paraméroïde  chez  le  Paramère  en 

forme  de  lame  longue  et  étroite  recourbée  dorso-ventralement. 

B.  sodalis  (Buch.-White,  1878). 

2  (1)  Omphalus  toujours  présent  chez  la  v.  Paramère  jamais  en  forme  de 

lame  recourbée  dorso-ventralement. 

3  (6)  (J  pourvu  d’un  paraméroïde.  Nervure  longitudinale  interne  de  la 

membrane  bifurquée  à  la  base. 


—  158  — 


4  (5)  Paramère  effilé  apicaleraent  et  coudé  à  angle  droit.  Omphalus 

beaucoup  plus  long  que  large.  Fovéoles  scutellaires  profondes, 

B.  continua  (Buch.-White,  1879). 

5  (4)  Paramère  en  forme  de  lame  droite,  très  élargie  à  l’apex.  Omphalus 

aussi  long  que  large.  Fovéoles  scutellaires  presque  effacées. 

B.  anulata  (J.  Carayon,  1957). 
■6  (3)  (J  dépourvu  de  paraméroïde.  Nervure  longitudinale  interne  de  la 
membrane  non  bifurquée  à  la  base.  ...  B.  crassicornis  n.  sp. 

B.  sodalis,  connue  surtout  des  régions  pacifiques,  doit  être  consi¬ 
dérée  comme  une  espèce  cosmopolite  tropicale.  J’ai  déjà  eu  l’oc¬ 
casion  de  signaler  son  abondance  dans  une  grande  partie  de  l’Afrique 
et  aux  Iles  Mascareignes  (J.  Carayon,  1958).  Depuis,  l’identification 
d’Anthocoridés  provenant  des  Antilles  (La  Martinique  et  la  Guade¬ 
loupe  )m’a  montré  que  B.  sodalis  est  également  présente  dans  cette 
région. 

B.  continua,  considérée  il  y  a  peu  de  temps  encore  comme  habi¬ 
tant  seulement  les  Iles  Atlantiques,  a  elle  aussi  une  très  vaste  répar¬ 
tition  géographique.  En  effet,  après  avoir  indiqué  que  B.  continua 
se  trouve  à  La  Réunion  (J.  Carayon,  1958),  j’ai  pu  rapporter  avec 
certitude  à  cette  espèce  des  exemplaires  récoltés  en  Afrique  orientale 
(Kenya,  Limuru,  LM.  1600,  9/V/54,  coll.  Thomas),  et  en  Argentine 
(Mar  del  Plata,  N.  Kormilev  leg.,  12-1-1956)  L 

Dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances  du  moins,  il  semble  que 
B.  anulata  et  B.  crassicornis  ont  des  aires  de  répartition  beaucoup 
plus  restreintes.  Ces  espèces  paraissent  même  cantonnées  à  des 
régions  d’Afrique  tropicale  différentes  pour  l’une  et  pour  l’autre. 

Muséum  National  d’ Histoire  Naturelle.  (E.  A.  C.). 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

•Carayon  (J.),  1957.  Introduction  à  l’étude  des  Anthocoridae  omphalo- 
phores  ( Hemiptera  Heteroptera).  Ann.  Soc.  entom.  France,  126, 
pp.  159-197.  (Bibliographie  à  consulter  pour  les  travaux  cités 
dans  la  présente  note,  mais  dont  les  références  ne  figurent  pas 
dans  cet  index). 

Carayon  (J.),  1958.  Quelques  Hémiptères  Anthocoridae  des  Iles  Masca¬ 
reignes.  Mém.  Inst,  scient.  Madagascar.  Ser.  E.,  IX,  pp.  335-348. 

Reuter  (O.  M.),  1912.  Hemipterologische  Miscellen.  Ojv.  Finska  vet.  Soc. 
Fôrh.,  Bd.  LIV,  Afd.  A,  n°  7,  pp.  1-76. 

1.  Ces  divers  exemplaires  n’ont  été  obligeamment  communiqués  par  le  Prof. 

C.  J.  Drake,  auquel  j’exprime  ici  ma  gratitude. 


—  159  — 


Révision  du  genre  Parasiro  (O pilions,  Sironidae ) 

ET  DESCRIPTION  DE  PARASIRO  MINOR  N.  SP. 

Par  C.  Juberthie. 


La  description  d’une  espèce  nouvelle,  Parasiro  coiffaiti  Jub.,  nous 
a  conduits  à  examiner  le  type  de  l’espèce  P.  corsicus  (E.  Simon)  ren¬ 
fermé  dans  le  tube  2246  de  la  collection  Simon  du  Muséum  d’His- 
toire  naturelle  de  Paris.  Nous  avons  trouvé  dans  ce  tube  deux  groupes 
d’individus  :  un  premier  groupe  composé  de  12  $  et  9  $  de  grande 
taille  et  un  second  groupe  formé  de  2  ^  et  4  $  de  petite  taille. 

E.  Simon  a  décrit  l’espèce  Parasiro  ( Cyphophthalumus )  corsicus 
en  1872  sur  les  grands  individus  de  ce  tube  comme  le  prouve  la  taille 
qu’il  donne  :  2,5  mm  en  1872,  1,7  mm  en  1879  après  rectification. 
De  plus,  il  est  à  peu  près  certain  que  sa  description  a  été  faite  sur  une 
femelle  car  il  écrit  :  «  tarse  4  à  second  article  étroit,  parallèle,  ni 
convexe,  ni  épineux  ».  La  description  et  les  dessins  de  Hansen  et 
Soebensen  1904  se  rapportent  aux  grands  individus  (P.  corsicus 
E.  S.),  comme  le  montrent  la  présence  de  dents  à  la  griffe  des  pattes  1 
(fig.  2  h)  et  les  tailles  qu’ils  donnent  p.  112  (1,78  mm  ;  1,8  mm). 

Les  individus  de  petite  taille,  tous  adultes,  appartiennent  à  une 
espèce  nouvelle,  P.  minor  n.  sp.,  confondue  jusqu’à  maintenant  avec 
P.  corsicus.  Quelques  individus  de  cette  nouvelle  espèce  ont  été 
retrouvés  par  M.  le  Professeur  Remy,  en  Corse  et  sont  conservés  au 
Muséum  de  Paris. 


Parasiro  minor  n.  sp. 

Spécimens  étudiés.  Collection  E.  Simon,  2  <J,  4  Ç,  Corse  (Types 
conservés  au  Muséum  de  Paris  sous  le  N°  2246  bis).  Evisa,  Corse, 
vers  825  m  d’altitude,  1  (J,  15-viii-1942  ;  Gravone,  Corse,  1  $, 
28-ix-48  ;  récoltes  de  M.  le  Professeur  Remy. 

Description  du  mâle. 

Couleur.  —  Corps  brun  rouge  ;  appendices  fauve  rouge,  fauve  orange. 
Corps.  —  Longueur  1,38  et  1,44  mm;  largeur  maximum  0,78  mm. 
Forme  donnée  dans  la  figure  1  ;  tubercules  des  glandes  odoriférantes  assez 
longs,  légèrement  inclinés  vers  le  sol,  s’élevant  directement  sur  le  bord 
céphalothoracique  du  scutum  dorsal  (fig.  2)  ;  dernier  segment  dorsal  et 
limite  entre  le  céphalothorax  et  le  premier  tergite  abdominal  régulière¬ 
ment  arrondis.  Téguments  ornés  de  granulations  à  sommet  plat  et  lisse, 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


11 


160  — 


et,  de  très  petites  denticulations  entre  ces  granulations  et  sur  les  faces 
latérales  de  ces  dernières.  Corps  orné  de  petites  soies  blanches.  Corona 
analis  semblable  à  celle  de  P.  corsicus  et  P.  coiffaiti  ;  tergite  10  arrondi 
en  forme  de  clapet  ;  tergite  9  et  sternite  9  en  forme  de  demi-couronnes 
encerclant  le  tergite  10  ;  sternite  9  nettement  séparé  latéralement  du 
sternite  8,  mais,  fusionné  avec  ce  dernier  dans  sa  région  médiane  (fig.  14). 


Planche  1.  Parasiro  minor  n.  sp.  (type)  —  Fig.  1  :  Corps,  face  dorsale  ;  fig.  2  :  Corps, 
face  latérale  ;  fig.  3  :  Grilïe  1  ;  fig.  4  :  Griffe  2  ;  fig.  5  :  Chélicère,  face  interne  ;  fig.  6  : 
Tarse  4  du  mâle,  face  latérale.  —  Parasiro  corsicus  (Sim.).  Fig.  7  :  Corps,  face  dor¬ 
sale  ;  fig.  8  :  Corps,  face  latérale  ;  fig.  9  :  Griffe  1  ;  fig.  10  :  Premier  article  des  chéli- 
cères,  face  latérale  ;  fig.  11  :  Tarse  4  du  mâle,  face  latérale.  (Echelles  des  figures  1,  2, 
7,  8  =  Ej  ;  5,  10  =  E2  ;  3,  4,  6,  9, 11  =  E,). 

Orifice  génital  plus  large  que  long,  arrondi  antérieurement,  relevé  en 
proéminence  aux  3/4  antérieurs  de  chaque  côté  ;  hanches  4  contiguës  en 
avant  de  cet  orifice  sur  une  longueur  à  peu  près  égale  aux  3/4  de  celle 
de  ce  dernier. 

Chélicères.  —  Article  basal  court,  pourvu  de  deux  fortes  crêtes  trans¬ 
verses,  une  médio-dorsale  en  avant  du  bord  frontal  du  céphalothorax  et 
une  médio-ventrale  ;  orné  de  2  ou  3  soies  dorsales  :  une  sub-apicale,  parfois 
une  entre  l’apex  et  la  crête,  une  sur  la  crête  (fig.  5)  ;  sans  granulations  mais 


161  — 


couvert  dans  la  région  postérieure  de  ses  faces  latérales  de  nombreuses 
écailles  imbriquées,  se  transformant,  dans  la  région  antérieure  de  la  face 
externe  en  petites  écailles  espacées  et  pointues,  dans  la  région  antérieure 
de  la  face  interne  en  grosses  écailles  pointues.  Article  distal  lisse,  sans 
granulations,  orné  de  quelques  soies. 

Pédipalpe.  —  Lisse  et  sans  granulations  ;  orné  de  poils  raides  ;  portant 
dans  la  région  apico-dorsale  du  tarse,  2  poils  courbes,  dirigés  vers  la  griffe, 
ressemblant  aux  solénidions  baculiformes  des  Acariens  et  aux  poils 
sensitifs  décrits  par  Hansen  et  Soerensen  ;  terminé  par  une  griffe  droite. 

Pattes.  —  Tarses  1  à  4  et  métatarses  1  et  2  lisses,  exception  faite  pour 
leur  portion  basale  ;  cette  portion  ainsi  que  les  autres  articles  des  pattes 
recouverts,  comme  le  corps,  de  granulations  et  de  denticulations.  Tous  les 
articles  ornés  de  grands  poils  raides  ;  tarses  1  et  2  ornés  en  plus  :  sur  la 
face  inférieure  de  petites  soies  couchées,  sur  la  face  dorsale  de  quelques 
soies  recourbées  vers  l’avant  ressemblant  à  des  solénidions,  dans  la  région 
sub-apicale  de  la  face  dorsale  d’une  très  grosse  épine  émoussée  dirigée 
vers  la  griffe  et  précédée  de  2  à  4  petites  soies  raides.  Tarse  4  (fig.  6), 


bombé,  moins  haut  que  celui  de  P.  corsicus , 


,  lisse,  orné  de  grands 


poils  raides  et  à  sa  face  ventrale  de  quelques  petites  soies  couchées  ; 
apophyse  de  la  glande  tarsale  située  au  tiers  postérieur  de  la  face  dorsale, 
assez  longue,  se  terminant  au-delà  de  l’orifice  de  la  glande  par  une  pointe 
conique,  nullement  aplatie  latéralement  comme  celle  de  P.  coifjaiti , 
recourbée  vers  la  griffe  et  déportée  vers  l’extérieur.  Griffes  augmentant 
de  taille  de  la  première  à  la  quatrième  ;  première  sans  dent  (fig.  3),  deu¬ 
xième  avec  une  dent  (fig.  4),  troisième  avec  2  dents,  quatrième  avec  1  dent 
et  1  protubérance  latérale. 


Pénis.  —  Le  pénis,  non  segmenté  et  faiblement  chitinisé,  a  la  forme  d’un 
cylindre  très  court  prolongé  par  un  petit  mamelon  (fig.  13).  La  partie 
cylindrique,  aplatie  dorso-ventralement,  est  tronquée  obliquement  à 
l’apex,  la  face  dorsale  étant  la  plus  courte  (longueur  totale,  de  la  base  du 
pénis  à  l’extrémité  du  mamelon,  Lv  =  0,19  mm  ;  diamètre  latéral,  dl  = 
0,11  mm).  La  face  dorsale  se  termine  en  forme  de  demi-couronne  (de), 
incurvée  vers  l’arrière,  portant  8  poils,  dont  les  4  médians  sont  aplatis 
dorso-ventralement  et  prennent  la  forme  d’une  lame  dans  leur  portion 
basale  ;  les  deux  poils  médians  sont  plus  courts  que  les  autres  poils  et  ne 
dépassent  le  mamelon  que  de  peu.  La  face  ventrale,  plus  longue  que  la 
dorsale,  porte  1  poil  médian  terminal  ou  2  poils  sub-médians  terminaux 
à  base  renflée. 

La  portion  apicale  du  pénis  renferme,  de  la  face  dorsale  à  la  face  ven¬ 
trale,  les  parties  suivantes  :  2  pointes  sub-médianes  (p.)  dont  l’extrémité, 
légèrement  courbée  latéralement,  n’a  cependant  pas  la  forme  d’un  crochet 
et  dont  la  base  est  élargie  en  lame  membraneuse.  —  2  tubercules  (t.) 
latéraux,  ornés  de  fines  denticulations.  —  1  lame  médiane  réniforme  (r), 
chitinisée,  recouverte  d’écailles  imbriquées,  terminées  par  une  pointe 
dirigée  vers  la  base  du  pénis.  —  1  mamelon  arrondi  (m.),  couvert  de  denti¬ 
culations  sur  sa  face  dorsale  et  orné ,  à  son  extrémité ,  de  5  ou  6  poils  courts 
et  espacés. 


—  162  — 


Description  de  la  femelle.  —  Longueur  du  corps  :  1,35  mm  ; 
1,39  mm  ;  1,43  mm  ;  1,44  mm. 


Planche  2.  Parasiro  minor  n.  sp.  (type)  —  Fig.  12  :  Ovipositeur,  face  dorsale  ;  fig.  13  : 
Pénis,  face  dorsale;  fig.  14  :  corona  analis  du  mâle.  —  Parasiro  corsicus  (Sim.). 
Fig.  15  :  Ovipositeur,  face  dorsale  ;  fig.  16  :  Pénis,  face  dorsale  ;  fig.  17  :  Portion 
du  pénis,  face  ventrale  ;  fig.  18  :  Corona  analis  du  mâle.  —  Parasiro  coiffaiti 
Juberthie.  Fig.  19  :  Corona  analis  du  mâle,  m  =  membrane  inter-segmentaire. 
(Echelles  des  figures  13, 16,  17  =  Ej  ;  12,  15  =  E2  ;  14,  18,  19  =  E,). 

La  femelle  est  identique  au  mâle  sauf  sur  les  points  suivants  : 

Orifice  génital.  Plus  long,  sans  proéminences  ;  hanches  4  se  rejoignant 
en  avant  de  l’orifice  sous  forme  de  deux  lames  très  étroites. 


—  163  — 


Tarse.  4.  Non  bombé,  sans  apophyse  ni  glande  tarsale. 

Ovipositeur.  L’ovipositeur  (fig.  12)  a  la  forme  d’un  cylindre  aplati  dorso- 
ventralement,  segmenté,  chitinisé,  formé  de  10  ou  11  segments  dont  le  pre¬ 
mier  est  subdivisé  longitudinalement  en  deux  lobes  mobiles  et  indépen¬ 
dants  ;  longueur  au  repos  dans  l’abdomen,  0,65  mm  environ,  diamètre 
latéral  à  la  hauteur  du  second  segment  0,  12  mm.  Chaque  segment,  plus 
étroit  à  la  base  qu’au  sommet,  porte,  exception  faite  pour  le  ou  les  deux 
derniers,  à  mi-hauteur  de  chaque  face,  une  rangée  transversale  de  4  poils. 
Ces  poils  augmentent  régulièrement  de  taille  de  la  base  à  l’apex  de  l’ovi¬ 
positeur  exception  faite  pour  ceux  du  deuxième  segment  qui  sont  parti¬ 
culièrement  longs.  Les  lobes,  environ  deux  fois  plus  longs  que  le  deuxième 
segment,  portent  :  4  poils  à  V emplacement  des  tubercules  pileux,  deux  dor¬ 
saux  et  deux  ventraux,  les  deux  antérieurs  (tl  et  t2)  longs  et  sensiblement 
dans  le  prolongement  du  lobe,  les  deux  postérieurs  (t3,  t4)  deux  fois 
plus  courts  et  orientés  obliquement  ;  1  long  poil  apical  près  du  bord, 
interne  et  dans  le  prolongement  du  lobe  (Ll)  ;  1  petit  poil  dorsal,  sub¬ 
terminal  (L2)  près  du  bord  interne  ;  le  plus  souvent  2  petits  poils  dans  la 
région  médio-dorsale.  - — -  Les  réceptacles  séminaux  (r.  s.)  sont  simples,  assez 
longs,  logés  dans  la  moitié  basale  de  chaque  lobe  et  ressemblent  à  ceux  de 
P.  corsicus. 


Parasiro  corsicus  (Simon). 

Nous  précisons  les  descriptions  de  Simon  et  Hansen  et  Sœren- 
sen  sur  les  points  suivants. 

Male.  Longueur  du  corps  :  1,76  i  0,08  mm  ;  forme  figures  7  et  8.  Corona 
analis  fig.  18.  Chélicères  avec  4  ou  5  poils  à  la  face  dorsale  du  premier  article, 
entre  la  proéminence  et  l’apex  (fig.  10).  Tarse  4  plus  haut  que  celui  de 
...  1  6 

P.  minor  et  coiffaiti,  —  =  —  (fig.  11).  Griffes  des  pattes  plus  grandes  que 
J_j  1 U 

celles  de  P.  minor,  toutes  pourvues  de  deux  dents,  rarement  trois  (fig.  9). 

Pénis.  Non  segmenté,  faiblement  chitinisé,  en  forme  de  cylindre  très 
court  prolongé  par  un  fort  mamelon  (fig.  16)  ;  la  partie  cylindrique,  aplatie 
dorso-ventralement,  est  tronquée  obliquement  à  l’apex,  la  face  dorsale 
étant  la  plus  courte  (long,  totale  Lv  =  0,27  mm  ;  diamètre  latéral 
dl  =  0,12  mm).  La  face  dorsale  se  termine  par  une  demi-couronne  de  12  poils 
(parfois  11),  très  longs,  exception  faite  pour  les  deux  médians  courts  et 
entrecroisés,  La  face  ventrale  (fig.  17),  est  ornée  d’un  seul  poil  médian, 
terminal,  à  base  renflée.  La  portion  apicale  du  pénis  renferme,  de  la  face 
dorsale  à  la  face  ventrale  :  2  crochets  grands  et  médians  (c),  courbés  laté¬ 
ralement,  à  base  élargie  en  lame  membraneuse  ;  1  lame  médiane  réniforme 
chitinisée,  recouverte  d’écailles  imbriquées,  terminées  par  une  pointe 
dirigée  vers  la  base  du  pénis  ;  1  mamelon  triangulaire,  couvert  latéralement 
de  denticulations,  orné  de  6  poils,  2  latéraux  sub-terminaux  et  4  sub¬ 
médians  terminaux,  contigus,  à  base  élargie. 

Femelle.  Ovipositeur  (fig.  15).  Construit  sur  le  même  type  que  celui  des 
deux  autres  espèces  ;  0,70  mm  de  long,  0,16  mm  de  large.  Les  lobes,  nette¬ 
ment  plus  longs  que  ceux  de  P.  minor  sont  ornés  par  :  3  longs  poils  à 


—  164 


V emplacement  des  tubercules  pileux  ;  1  long  poil  apical  dans  le  prolongement 
des  lobes,  2  poils  sub-apicaux,  un  dorsal  et  un  ventral  ;  1  ou  2  poils  très 
courts,  au  milieu  des  lobes,  face  dorsale  et  ventrale.  Les  réceptacles  sémi¬ 
naux  sont  simples. 


Parasiro  coiffaiti  Juberthie. 

Caractères  propres  a  cette  espèce.  —  Taille  :  1,59mm  ^  0,03  mm  ; 
1  ou  2  poils  à  l’article  basal  des  chélicères  ;  pas  de  dents  aux  griffes  des 
pattes  1  ;  dents  aux  grilles  des  pattes  2  et  3  ;  dents  ou  non  aux  grilles  des 
pattes  4  ;  portion  terminale  de  V apophyse  du  tarse  4  mâle  aplatie.  Corona 
analis  avec  les  sternites  8  et  9  soudés  dans  leur  portion  médiane  et  dis¬ 
tincts  dans  leurs  portions  latérales  ;  tergite  9  libre  (fig.  19).  Pénis  :  3  poils 
ventraux,  demi-couronne  de  8  poils,  mamelon  petit  orné  de  4  poils  espacés, 
crochets  petits,  présence  de  tubercules  latéraux.  Ovipositeur  :  4  poils  à 
l’emplacement  des  tubercules  pileux  ;  réceptacles  séminaux  bifides. 


Remarques  sur  la  position  systématique 
de  Parasiro  americanus  (Davis). 

Une  espèce  américaine  Stro  americanus,  qui  présente  certains 
caractères  du  genre  Siro  et  certains  caractères  du  genre  Parasiro, 
a  été  décrite  par  Davis  en  1933  et  mise  par  ce  dernier  dans  un  grand 
genre  Siro  provenant  de  la  fusion  des  genres  Siro  Latreille  1804  et 
Parasiro  Hansen  et  Soerensen  1904.  Hinton  en  1938  a  opté  pour  une 
autre  solution  et  l’a  mise  dans  le  genre  Parasiro  ;  Rosas-Costa  1950 
l’a  maintenue  dans  ce  genre. 

La  comparaison  des  paratypes  de  Parasiro  americanus  avec  les 
types  des  3  espèces  européennes  du  genre  Parasiro  et  de  ceux  de 
Siro  rubens  nous  conduit  aux  deux  conclusions  suivantes  : 

1.  —  Parasiro  americanus  n’appartient  pas  au  genre  Parasiro. 
Il  en  diffère  par  :  ses  tubercules  plus  dorsaux  et  plus  relevés  dont  la 
base  est  éloignée  du  bord  du  céphalothorax  ;  sa  corona  analis  qui 
présente  des  sternites  8  et  9  entièrement  soudés  ;  ses  très  longues 
chélicères  ;  son  ovipositeur  formé  d’une  trentaine  de  segments  et  qui 
est  muni  de  tubercules  pileux  ; 

2.  —  Parasiro  americanus  n’appartient  pas  au  genre  Siro.  Il  en 
diffère  par  :  sa  corona  analis  dont  le  tergite  9  est  libre  ;  son  article 
basal  des  chélicères  qui  présente  une  crête  transverse  médio-dorsale  ; 
ses  griffes  2  qui  sont  dentées. 

Cette  espèce  appartient  donc  à  un  autre  genre  et  nous  en  donne¬ 
rons  les  caractères  détaillés  dans  un  travail  ultérieur. 

Affinités  du  genre  Parasiro.  —  Ce  genre  se  distingue  de  tous 
les  autres  genres  de  Sironidae  par  deux  caractères  morphologiques  : 
la  position  des  tubercules,  et,  la  soudure  médiane  des  sternites  8  et  9. 


—  165 


La  position  plus  ou  moins  dorsale  des  tubercules  chez  les  Cyphoph- 
thalmes  traduit  une  migration  de  ces  tubercules  de  la  position  médio- 
dorsale  au  bord  du  céphalothorax  ou  inversement.  Le  genre  Parasiro, 
avec  ses  tubercules  s’élevant  directement  sur  le  bord  du  céphalo¬ 
thorax  constitue  soit  le  terme  ultime  soit  le  terme  premier  de  cette 
migration. 

Les  diverses  espèces  de  Cyphophthalmes  présentent  une  soudure 
plus  ou  moins  complète  des  pièces  qui  composent  la  corona  analis. 
Les  types  suivants  sont  connus  :  sternites  8,9  et  tergite  9  libres  ; 
sternites  8  et  9  soudés  dans  leur  région  médiane  ;  sternites  8  et 
9  soudés  ;  sternites  8,9  et  tergite  9  soudés  en  une  seule  pièce.  Le  genre 
Parasiro  avec  ses  sternites  8  et  9  soudés  seulement  dans  leur  région 
médiane  représente  le  type  le  plus  faible  de  soudure  et,  donc,  le  pre¬ 
mier  terme  de  cette  évolution. 

Répartition  géographique.  —  Le  genre  Parasiro  est  localisé 
dans  deux  régions  :  la  partie  orientale  des  Pyrénées  (versant  fran¬ 
çais  et  versant  espagnol)  et  la  Corse. 


Conclusions 

Diagnose  du  genre  Parasiro  Hansen  et  Soerensen  1904. 

I .  Tubercules  des  glandes  odoriférantes  s’élevant  directement  sur 
le  bord  latéral  du  céphalothorax.  —  2.  Corona  analis,  dans  les  deux 
sexes,  avec  le  tergite  9  distinct  des  sternites  8  et  9  ;  sternites  8  et 
9  fusionnés  dans  leur  région  médiane  mais  distincts  dans  leurs  por¬ 
tions  latérales.  —  3.  Dents  aux  griffes  de  2,  3,  4  paires  de  pattes.  — 
4.  Métatarses  presque  aussi  longs  que  leurs  tarses.  —  5.  Article  basal 
des  chélicères  avec  une  crête  transverse  médio-dorsale.  —  6.  Ovipo- 
siteur  court  (10  segments  environ),  sans  tubercules  pileux  à  l’extré¬ 
mité  des  lobes. 

Clef  de  détermination  des  espèces. 

1.  Dents  aux  griffes  des  4  paires  de  pattes ....  P.  corsicus  (Sim.). 

—  Dents  aux  griffes  de  2  ou  3  paires  de  pattes .  2 

2.  Portion  terminale  de  l’apophyse  du  tarse  4  mâle  aplatie  laté¬ 
ralement  ;  réceptacles  séminaux  de  l’ovipositeur  bifides . 

P.  coiffaiti  Juberthie. 

—  Portion  terminale  de  l’apophyse  du  tarse  4  conique,  non  aplatie  ; 

réceptacles  séminaux  simples . P.  minor  Juberthie. 


Laboratoire  du  CNRS ,  Moulis,  Ariège. 
Laboratoire  de  Zoologie  du  Aluséum. 


—  166  — 


OUVRAGES  CITÉS 

Davis  (N.  W.),  1933.  A  new  Opilionid  from  Flbrida  (Arachnida,  Cypho- 
phthalmi).  Journ.  New  York  Ent.  soc.,  41,  pp.  49-53,  1  pi. 

Hansen  (H.)  et  Soerensen  (W.),  1904.  On  two  orders  of  Arachnida. 
Cambridge  Univ.  Press.,  pp.  1-182,  9  pl. 

Hinton  (H.  E.) ,  1938.  A  key  to  the  généra  of  the  suborder  Cyphophthalmi, 
with  a  description  and  figures  of  Neogovea  immsi  gen.  et  sp.  n. 
(Arachnida,  Opiliones).  Ann.  Mag.  nat.  Iiist.  London,  Ser.  11,  2, 
(10),  pp.  331-338. 

Juberthie  (C.) ,  1956.  Une  nouvelle  espèce  d’Opilion  Sironidae  de  France 
et  d’Espagne  :  Parasiro  coiffaiti  n.  sp.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.  Paris, 
2,  28,  n°  4,  pp.  394-400,  2  pl.,  Bibl. 

Rosas  Costa  (A.),  1950.  Sinopsis  de  los  generos  de  Sironidae,  con  la  des- 
cripcion  de  dos  generos  y  una  especie  nuevos.  ( Opiliones ,  Cypho¬ 
phthalmi).  Arthropoda,  1,  n°  2/4,  pp.  127-151,  2  pl. 

Simon  ( E.) ,  1872.  Notice  sur  les  Arachnides  cavernicoles  et  hypogés  et 
notice  complémentaire.  Ann.  Soc.  entom.  France,  ser.  5,  2,  pp.  215- 
244,  1  pl. 

Simon  (E.),  1879.  Les  Arachnides  de  France,  7.  Paris. 


—  167 


Observations  sur  les  0  ri  bat  es  (38=  série). 
Par  F.  Grandjean. 


I.  —  Prélarves. 

Les  cadavres  d’Oribates  que  l’on  trouve  directement,  ou  bien  ceux 
qui  tombent  dans  l’alcool  avec  d’autres  objets  inertes,  dans  le 
procédé  ordinaire  de  capture  par  dessication,  peuvent  être  précieux 
s’ils  sont  femelles.  Il  ne  faut  pas  les  dédaigner.  Très  souvent,  en  effet, 
l’Acarien  est  mort  avant  d’avoir  fini  de  pondre  et  dans  son  corps  il 
y  a  des  œufs  qui  ont  commencé  leur  développement  comme  s’ils 
avaient  été  pondus.  Le  développement  n’est  pas  achevé  et  les  œufs 
contiennent  des  prélarves  ou  des  larves.  On  a  des  chances  d’observer 
ces  stases  à  peu  de  frais,  particulièrement  les  prélarves,  sans  la 
dépense  de  temps  qu’exigeraient  des  élevages. 

Un  cadavre  de  Ceratoppia  bipilis  m’a  permis  récemment  de  décrire 
la  prélarve  de  cette  espèce  (5,  pp.  112  à  114,  fig.  1).  Dans  2  autres 
cadavres,  l’un  de  Phauloppia  lucorum  et  l’autre  d ’ Hermanniella 
dolosa,  je  viens  de  trouver  aussi  des  œufs  à  prélarves.  Ces  cadavres 
étaient  entiers  et  ils  avaient  même  gardé  toutes  leurs  pattes,  cir¬ 
constance  qui  est  logiquement  défavorable.  Aussi  le  développement 
des  œufs  s’était-il  vite  arrêté.  Aucune  trace  de  formation  larvaire 
n’était  discernable.  Aucune  prélarve  n’était  même  peut-être  tout 
à  fait  mûre.  Des  observations  précises  et  sûres,  malgré  cela,  ont  été 
possibles. 

Le  cadavre  de  Phauloppia  lucorum,  trouvé  à  Menton  en  mai  1933, 
contenait  10  œufs  dont  8  laissaient  voir,  après  chauffage  dans  l’acide 
lactique,  la  prélarve.  Le  chauffage  éclaircit  et  fait  gonfler  l’œuf 
beaucoup  plus  que  la  prélarve  de  sorte  que  la  stase  interne  se  sépare 
complètement  de  la  paroi  externe,  sous  la  seule  condition  qu’elle 
ait  une  cuticule  chitineuse.  La  prélarve  a  la  même  forme  générale 
que  l’œuf,  en  moins  allongé  toutefois,  et  sa  cuticule  est  lisse. 

Sur  la  cuticule  prélarvaire,  sans  même  avoir  besoin  d’enlever  la 
paroi  de  l’œuf  1,  on  distingue  facilement  les  deux  organes  de  Clapa¬ 
rède  Cl  et  les  deux  dents  d’éclosion  k,  moins  facilement  le  sillon 

1.  Il  vaut  mieux  enlever  cette  paroi  et  on  y  parvient  sans  peine  car  il  suffît  de  la 
toucher  avec  une  aiguille,  une  fois  l’œuf  gonflé,  pour  qu’elle  se  fende  en  long  d’un  pôle- 
à  l’autre,  suivant  une  ligne  de  déhiscence  qui  est  préparée. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


168  — 


latérofrontal  If,  sauf  en  avant,  et  difficilement,  car  c’est  un  fil  très 
mince  et  très  pâle,  le  pharynx.  La  bouche  n’est  pas  marquée  exté¬ 
rieurement  par  une  dépression,  mais  sa  place  est  définie  sans  ambi¬ 
guïté.  C’est  le  point  de  la  cuticule  où  est  attaché  le  pharynx.  Lors¬ 
qu’on  regarde  la  prélarve  du  côté  ventral  on  voit  très  bien  ce  point. 
Il  est  accentué,  quoique  minuscule,  parce  que  le  pharynx  est  alors 
presque  vertical. 

Une  figure  de  la  prélarve,  pour  lucorum,  ne  différerait  pas  beaucoup 
de  celle  que  j’ai  donnée  pour  bipilis  dans  le  travail  précité  (5,  fig.  IC). 
Les  divers  organes,  ou  caractères,  occuperaient  sensiblement  les 
mêmes  positions  que  sur  cette  figure.  Il  faudrait  seulement  sup¬ 
primer  la  protubérance  frontale,  affaiblir  le  sillon  If,  et  grossir  les 
dents  k. 

L’organe  Cl  est  dans  la  peau,  enfoncé  juste  assez  pour  qu’il  ne 
fasse  pas  saillie  à  l’extérieur.  Il  ne  fait  pas  non  plus  saillie  à  l’inté¬ 
rieur.  L’anneau  de  chitine  différenciée  qui  l’entoure  est  à  grand 
indice.  Observé  perpendiculairement  à  la  surface  de  la  prélarve, 
cet  anneau  a  une  forme  compliquée  et  bizarre,  apparemment  quel¬ 
conque,  car  il  est  puissamment  et  très  irrégulièrement  côtelé  et 
cannelé.  Les  côtes  et  cannelures  changent  d’une  prélarve  à  l’autre, 
bien  entendu,  et  entre  la  gauche  et  la  droite  de  la  même  prélarve. 
L’organe  lui-même  est  trop  petit  pour  qu’on  puisse  le  séparer  de 
l’anneau.  Il  doit  avoir  aussi  des  côtes  irrégulières  sur  son  pourtour  1. 

Le  cadavre  d ’ Hermanniella  dolosa,  trouvé  aux  environs  de  Flo¬ 
rence  en  mai  1934,  contenait  7  œufs  dont  3  seulement  laissaient 
voir,  après  le  traitement  à  l’acide  lactique,  une  prélarve  incolore, 
à  surface  lisse,  ayant  à  peu  près  la  même  forme  que  l’œuf.  La  plus 
avancée  de  ces  prélarves  aurait  pu  être  dessinée  utilement,  mais  j’ai 
eu  la  malchance  de  la  perdre,  et  en  même  temps  les  deux  autres, 
au  cours  des  manipulations. 

D’après  ce  que  j’ai  eu  le  temps  de  voir,  il  y  a  de  notables  diffé¬ 
rences  entre  une  prélarve  d 'Hermanniella  et  celles  décrites  jusqu’ici 
chez  les  Oribates  supérieurs,  c’est-à-dire  celles  des  genres  Damaeus, 
Ceratoppia,  Podacarus  et  Phauloppia. 

La  principale  vient  du  pharynx,  qui  est  beaucoup  moins  vestigial. 
Il  est  grand,  large,  courbé  en  arc  à  la  façon  d’un  vrai  pharynx. 
Ce  n’est  pas  un  fil  ou  un  ruban  de  forme  indéterminée.  Il  est  même 
prolongé  par  un  rudiment  d’œsophage.  Sa  section  transversale, 
vers  son  milieu,  en  coupe  optique,  est  crescentiforme.  Je  suppose 
qu’il  est  plein,  mais  il  semble  creux  dans  sa  partie  proximale,  et 
il  doit  l’être  en  continuation  de  la  bouche,  car  celle-ci,  quoique  très 

1.  Chez  Damaeus  onustus  j’ai  dessiné  des  côtes  sur  l’organe  (3,  fig.  1  E),  mais  je  n’ai 
pas  parlé  d’anneau.  Peut-être  ai-je  confondu  l’anneau  avec  la  paroi  latérale  de  l’or¬ 
gane  ?  Il  faudra  revoir  la  prélarve  d 'onustus. 


petite,  est  un  trou,  une  cavité  incontestable  à  la  surface  ventrale. 

De  la  bouche,  quand  on  regarde  cette  surface,  on  voit  partir 
deux  lignes  assez  courtes,  accentuées,  obliques,  symétriques  l’une 
de  l’autre,  figurant  un  accent  circonflexe. 

Une  autre  ligne,  ou  plutôt  une  bande  étroite  apparemment 
formée  de  chitine  plus  épaisse,  ou  plus  réfringente,  part  de  la  bouche 
en  avant.  Elle  est  sagittale  et  suit  un  sillon  léger.  Elle  s’élargit  un 
peu  puis  se  termine  brusquement,  et  le  sillon  disparaît. 

Je  n’ai  pas  réussi  à  voir  les  dents  k.  Elles  manquent  peut-être. 
Ue  sillon  If  m’a  échappé  aussi.  Dans  la  région  frontale  j’ai  observé 
seulement  des  ondulations  de  la  cuticule  (des  rides  larges  et  basses, 
parallèles.) 

L’organe  Cl  est  très  petit,  enfoncé  profondément.  Il  n’attire  pas 
du  tout  l’attention.  Il  communique  avec  la  surface  par  un  canal  très 
mince  dont  l’orifice  est  minuscule,  comme  chez  Podacarus  Auberti 
(4,  fig.  10  C,  10  E,  10  F).  Le  canal  est  plus  long  chez  H.  dolosa,  rela¬ 
tivement. 

Remarques.  La  prélarve  de  Phauloppia  lucorum  est  banale  par 
ses  caractères,  mais  constater  qu  elle  existe  est  important.  La  stase 
prélarvaire  étant  régressive  et  ne  servant  à  rien  on  pouvait  supposer 
qu’une  larve,  dans  les  genres  les  plus  évolués  d’Oribates,  se  déve¬ 
loppait  directement  dans  l’œuf.  Il  est  probable,  au  contraire,  qu’elle 
se  développe  toujours  dans  une  prélarve. 

La  prélarve  d’ Jlermanniella  dolosa  nous  apprend  que  les  prélarves 
des  Oribates  supérieurs,  bien  qu’elles  aient  toutes  le  même  aspect 
et  que  leurs  pattes  ne  soient  même  plus  représentées  par  des  mame¬ 
lons  discernables,  ne  sont  pas  également  régressives.  Le  genre 
Ilermanniella,  qui  se  distingue  fortement  des  autres  Oribates  supé¬ 
rieurs  par  un  système  trachéen  resté  pauvre  à  la  stase  adulte, 
s’en  distingue  à  la  stase  prélarvaire  par  un  pharynx  moins  vestigial 
et  une  bouche  qui  n’est  pas  complètement  supprimée. 


II.  —  Drymobates  silvicola  Grandj.  1930. 

D’après  la  figure  8  de  ma  description  de  Drymobates  silvicola 
(1,  p.  275),  la  tritonymphe  de  cet  Acarien  a  32  poils  gastronotiques. 
Un  caractère  aussi  surprenant  (il  ne  m’avait  pas  surpris  en  1930, 
faute  de  connaissances  en  chaetotaxie)  avait  besoin  d’être  confirmé 
ou  infirmé.  J’ai  donc  examiné  de  nouveau  mes  exemplaires  de  la 
Martinique.  L’examen  a  porté  d’abord  sur  la  tritonymphe,  puis  sur 
l’adulte. 

La  tritonymphe  n’a  pas  32  poils  gastronotiques.  La  figure  1 
du  présent  travail,  qui  remplace  l’ancienne  figure  8,  montre  qu’elle 


—  170  — 


en  a  30  seulement.  J’ai  dû  prendre  autrefois  la  cupule  ip  pour  un  poil. 
En  outre  j’ai  dû  avoir  sous  les  yeux  un  individu  un  peu  anormal 
par  la  position  de  ps1  et  je  l’ai  trop  gonflé  dans  l’acide  lactique,  en  le 
chauffant  pour  le  rendre  transparent.  La  nouvelle  figure  a  été  faite 
sur  un  individu  traité  par  le  mélange  d’Amann  et  à  peine  chauffé. 

L’adulte  aussi  n’a  pas  été  décrit  sans  erreur.  La  figure  2  A  corrige, 
en  ce  qu’elle  a  d’inexact,  l’ancienne  figure  6.  Le  grand  poil  qui  est 
devant  le  pedotectum  I  sur  l’ancienne  figure  et  celui  qui  semble 
implanté  en  arrière,  devant  le  pedotectum  II,  sur  la  même  figure, 


Fig.  1.  —  Drymobates  silvicola  Grandj.  1930.  Tritonymphe  latérale  (x  115). 
Les  poils  épimériques  et  ceux  des  pattes  ne  sont  pas  représentés. 


sont  les  poils  des  trochanters  I  et  IL  Les  poils  de  l’idiosoma  qui 
sont  dans  la  même  région,  ou  qui  s’y  projettent,  sont  en  réalité  les 
poils  1  c,  3  c  et  ex,  comme  on  le  voit  sur  la  nouvelle  figure  2  A. 

Le  poil  ex  est  grand  chez  l’adulte  et  il  n’est  pas  placé,  contraire¬ 
ment  à  ce  qu’indique  l’ancienne  figure  7,  à  côté  et  au-dessus  de  l’aire 
poreuse  Al  (la  sublamellaire).  Je  l’ai  bien  placé  et  correctement 
dessiné  sur  la  figure  1  de  mon  travail  sur  les  trachées  (2,  p.  111). 

Ces  erreurs  sont  les  principales,  ou  du  moins  les  plus  apparentes, 
mais  il  y  en  a  d’autres,  importantes  aussi,  faites  par  omission. 

Une  d’elles  consiste  à  avoir  oublié  le  poil  c3  du  notogaster.  A 
vrai  dire  ce  poil  n’existe  pas  réellement,  en  tant  que  poil,  mais  son 
alvéole  et  son  canal  n’ont  pas  disparu,  de  sorte  qu’il  compte  pour  la 


—  171 


chaetotaxie.  Grâce  a  lui  on  peut  mettre  sans  hésiter,  à  tous  les  poils, 
la  notation  d’unidéficience. 

Une  autre  erreur  par  omission  est  de  n’avoir  signalé,  aux  pattes, 
que  les  caractères  de  l’ambulacre.  Je  n’avais  pas  remarqué  que  les 
fémurs  III  et  IV  ont  dorsalement  une  forte  néotrichie  (fig.  2  B, 
2  C).  C’est  un  caractère  très  exceptionnel. 

Pour  les  changements  de  terminologie  et  de  notation  je  ne  répète 
pas  en  quoi  ils  consistent  tous,  car  ce  serait  trop  long  et  j’ai  déjà 


Fig.  2.  —  Drymobates  silvicola  Grandj.  1930.  —  A  (x  160),  vu  de  dessous,  partiel  ; 
on  a  enlevé  les  pattes  (leurs  trochanters  compris)  ainsi  que  le  gnathosoma  et  le 
notogaster.  —  B  (X  280),  fémur  et  génual  III  gauches,  vus  latéralement.  —  C 
(X  280),  fémur  et  génual  IV  gauches,  id.. 


donné  des  exemples,  pour  d’autres  Oribates,  de  ces  changements. 
Voici  cependant  quelques  explications  utiles  : 

La  bosse  s  que  l’on  voit  entre  les  acetabula  III  et  IV,  sur  la  figure 
2  A,  est  désignée  par  T  IV  (tectopedium  IV)  sur  mon  ancienne 
figure  7.  Ce  n’est  pas  un  tectopedium,  ni  un  discidium.  Elle  appar¬ 
tient  à  un  prolongement  du  tectum  acétabulaire  IV.  Elle  est  formée 
par  le  bord  libre  de  ce  prolongement  tectal,  lequel  va  rejoindre  en 
avant,  en  face  de  l’acetabulum  III,  la  carène  péripodale  ou  circum- 
pédieuse. 

J’abandonne,  pour  la  carène  péripodale,  les  anciennes  notations 
7t  et  0.  Elles  sont  remplacées,  respectivement,  par  cir.  p  (ou  cir )  et  th. 


—  172 


En  1930  j’ai  désigné  par  «  pores  »  ou  «  pseudopores  »  les  saccules 
Sa  et  SI.  Un  saccule  n’est  pas  un  pore,  ni  un  pseudopore.  C’est  une 
aire  poreuse  affaissée,  repliée  sur  elle-même,  ayant  pénétré  dans  le 
corps  plus  ou  moins  profondément.  On  peut  dire  que  c’est  une  inva- 


Fig.  3.  —  Drymobates  silvicola  Ghaxdj.  1930.  Notogaster  séparé  (x  140). 

Les  impressions  musculaires  et  les  insertions  tendineuses  ne  sont  dessinées  qu’à  gauche. 


gination  poreuse  de  la  cuticule.  Un  saccule  communique  toujours 
avec  l'atmosphère  par  un  orifice  qu’il  ne  faut  pas  appeler  non  plus 
un  pore,  ou  un  pseudopore.  Les  pores  du  saccule  sont  représentés 
par  les  petites  lignes  rayonnantes  de  mon  ancienne  figure  5  B. 

Les  rectifications  précédentes  ne  suffisent  pas,  ajoutées  à  l’an¬ 
cienne  description,  pour  que  nous  puissions  donner  une  place  au 


—  173  — 


genre  Drymobates  dans  la  classification  naturelle.  Nous  savons  que 
ce  genre  est  poronotique  et  que  ses  nymphes  ont  un  hystérosoma  à 
microseléntes.  Il  appartient  donc  au  même  groupe  que  les  Oriba- 
tululae,  les  Scheloribatidcce  et  les  Haplozetidae.  Pour  en  dire  davan¬ 
tage  il  faudrait  le  connaître  mieux  à  toutes  scs  stases.  Je  reviendrai 
sur  ce  sujet  car  il  y  a  encore,  dans  mes  récoltes  de  la  Martinique, 
quelques  nymphes  des  trois  sortes  et  une  larve. 

En  attendant,  je  complète  la  description  du  notogaster. 

11  est  fortement  soudé  au  prodorsum.  Quand  on  le  sépare,  on 
arrache  ordinairement  un  bon  morceau  de  la  cuticule  prodorsale 
ou  gastronotique.  Le  cas  de  la  figure  3  du  présent  travail,  où  le  bord 
n’est  qu’éehaneré  faiblement  à  2  endroits,  est  plutôt  exceptionnel. 
La  ligne  de  grande  suture,  malgré  cela,  est  très  accentuée  devant  le 
sillon  à  accolade  (ancienne  figure  3). 

fl  n'y  a  pas  de  tectum  latéropostérieur  de  bordure. 

Le  vestige  c3  m’a  paru  constant.  Sur  8  notogasters  examinés  il 
existait  des  deux  côtés,  toujours  à  la  même  place. 

Les  aires  poreuses  .12  et  .13  du  système  octotaxique  sont,  toujours 
fragmentées,  multiples.  11  y  en  a  une  de  plus,  de  chaque  côté,  ou 
bien  deux,  et  même  trois,  ce  qui  fait  au  total  de  3  à  5  aires  poreuses, 
à  droite  ou  à  gauche.  Plus  il  y  a  d'aires  poreuses  et  plus  elles  sont 
petites  et  irrégulières.  L’irrégularité  porte  sur  la  taille  des  aires 
poreuses  et  sur  les  distances  qui  les  séparent.  Elle  est  dissymétrique. 
On  ne  peut  donner  à  ces  aires  aucune  notation. 

La  lyrifissure  ia  n’est  pas  dorsale.  Elle  est  dans  la  peau  de  liaison, 
sous  le  débordement  huméral.  Je  l’ai  représentée  sur  l’ancienne 
figure  7,  au-dessus  de  la  longue  aire  poreuse  Ah. 

Les  impressions  musculaires  sont  très  petites.  En  avant,  elles 
sont  même  ponctuelles  et  il  en  part  de  fins  tendons. 

La  réticulation  pâle  et  floue  que  l’on  voit  au  notogaster,  pour 
une  certaine  mise  au  point,  est  à  la  surface  interne  de  la  cuticule, 
comme  si  elle  révélait,  par  un  moulage  très  léger,  les  formes  et  les 
dimensions  qu’avaient,  avant  la  destruction  des  tissus  par  l’acide 
lactique,  les  cellules  de  l’hypoderme. 


III.  —  A  propos  de  Nothrus  biurus  Koch. 

Dans  un  travail  récent  sur  les  Camisiidae  et  Nothridae  de  Suède 
(6,  ]i.  479  et  480),  Sellnick  et  Forsslund  désignent  par  biurus  le 
segriis  de  Koch.  Nothrus  biurus  Koch  1839  (C.  M.  A.  fasc.  30,  n°  2) 
ne  peut  guère  être  en  effet  qu’une  nymphe  de  Nothrus  segjiis  Koch 
1839  (C.  M.  A.  fasc.  30,  n°  1).  Je  ne  l’ignorais  pas  en  1939,  quand  j'ai 
appelé  le  même  animal  Camisia  exuvialis,  mais  il  m’avait  paru  clair 
que  le  deuxième  nom  biurus  du  segnis  de  Koch  n’était  pas  valable. 


—  174  — 


Mon  opinion  est  toujours  la  même  et  je  continuerai  d’appeler  exuvia- 
lis  le  segnis  de  Koch.  Je  crois  qu’un  auteur  qui  a  donné  un  premier 
nom  à  une  espèce  ne  peut  donner  un  deuxième  nom  à  cette  espèce 
que  pour  remplacer  le  premier,  une  fois  reconnu  que  celui-ci  n’est 
pas  acceptable  parce  que  c’est  un  homonyme,  ou  parce  qu’il  est 
synonyme  d’un  nom  plus  ancien,  ou  pour  tout  autre  motif.  Il  faut 
aussi,  bien  entendu,  que  l’auteur  du  deuxième  nom  ait  la  priorité 
dans  ce  remplacement.  Si  le  deuxième  nom  n’est  pas  donné  dans  ces 
conditions,  et  c’est  le  cas  pour  biurus,  je  le  considère  comme  frappé 
d’invalidité  totale  dès  sa  publication. 

N’est-il  pas  dangereux  de  le  déclarer  valide  en  le  reprenant  et  par 
conséquent  d’admettre  qu’un  auteur  peut  donner  valablement  deux 
ou  plusieurs  noms  différents  à  la  même  espèce,  parce  qu’il  croit 
avoir  affaire  à  deux  ou  plusieurs  espèces  différentes  ?  Si  nous  accor¬ 
dons  ce  bénéfice  à  Koch,  nous  ne  pourrons  le  refuser  à  d’autres 
auteurs  et  il  faudra  même  en  faire  une  règle,  c’est-à-dire  l’accorder 
dans  tous  les  cas,  même  si  l’auteur  agissait  ainsi  par  précaution, 
sachant  ce  qu’il  fait,  son  dessein  inavoué  étant  avant  tout  que  l’es¬ 
pèce  porte  un  nom  donné  par  lui. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


TRAVAUX  CITÉS 

1.  Grand  jean  (F.).  —  Oribates  nouveaux  de  la  région  caraïbe  [Bull. 

Soc.  Zool.  France,  t.  55,  pp.  262  à  284,  1930). 

2.  Id.  —  Les  organes  respiratoires  secondaires  des  Oribates  (Ann.  Soc. 

entom.  France,  t.  103,  pp.  109  à  146,  1934). 

3.  Id.  —  Observations  sur  les  Oribates,  31e  série  (Bull.  Mus.  nat.  Ilist. 

natur.  Paris,  2e  série,  t.  26,  pp.  582  à  589,  1954). 

4.  Ici.  —  Sur  un  Acarien  des  îles  Kerguélen,  Podacarus  Auberti  (Mém. 

Mus.  nat.  Hist.  natur.  Paris,  série  A,  Zoologie,  t.  8,  pp.  109  à  150, 
1955). 

5.  Id.  —  Observations  sur  les  Oribates,  33e  série  (Bull.  Mus.  nat.  Hist. 

natur.  Paris,  2e  série,  t.  28,  pp.  111  à  118,  1956). 

6.  Sellnick  (M.)  et  Forssiund  (K.  H.).  —  Die  Camisiidae  Schwedens 

(Archiv  for  Zoologi,  série  2,  t.  8,  n°  4,  pp.  473  à  530,  1955). 


—  175  — 


Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures 

(PORTUNIDAE  ET  XANTHIDAE )  DE  L'ILE  MAYOTTE. 
II.  XANTHIDAE.  (SUITE). 

Par  Danièle  Guinot. 


Liocarpilocles  armiger  (Nobili) 

Fig.  18,  19,  20  a,  b. 

Pilodius  armiger  Nobili,  1905,  p.  405  ;  190G  a,  p.  267,  pl.  8,  fîg.  5  :  Mer 
Rouge,  Obock,  Djibouti. 

Liocarpilocles  armiger,  Balss,  1938,  p.  45. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  5  X  3,5  mm. 

Remarques.  Cette  petite  espèce  a  été  mal  figurée  par  Nobili 
en  190G  :  la  fig.  5  de  la  pl.  8  la  représente  très  schématiquement, 
et  inexactement  en  ce  qui  concerne  le  bord  antéro-latéral,  —  sur 
lequel  n’est  indiquée  aucune  des  trois  dents  — ,  les  pattes  ambula¬ 
toires  où  l’on  ne  distingue  pratiquement  pas  les  fortes  épines,  et  les 
yeux.  Nous  en  avons  examiné  les  nombreux  syntypes  provenant 
de  Mer  Rouge,  conservés  au  Muséum  d’Histoire  naturelle,  ainsi  que 
d’autres  spécimens  de  la  même  localité  et  du  Golfe  d’ Aden  déterminés 
également  par  Nobili.  Nous  figurons  l’un  de  ces  syntypes,  un  mâle 
de  5,3  sur  4  mm  (fig.  18)  :  la  carapace  est  large  et  légèrement  bombée 
et  porte  quelques  touffes  de  poils  ;  le  front  est  fortement  échancré  en 
son  milieu  ;  le  bord  antéro-latéral  est  armé  de  trois  dents  dont  la 
dernière  est  nettement  moins  saillante.  Nous  figurons  en  outre  le 
maxillipède  externe  (fig.  19)  et  le  pl1  ff  (fig.  20  a ,  20  b). 

Nous  avons  comparé  les  spécimens  de  Mer  Rouge  et  du  Golfe 
d’Aden  à  l’exemplaire  de  Mayotte  ainsi  qu’à  deux  femelles  (3,5  X 
2,5  mm  et  4  X  3  mm)  récoltées  également  dans  l’Océan  Indien,  à 
l'Ile  Aldabra,  par  la  «  Calypso.  » 

H.  Balss  (1938,  p.  46,  fig.  16)  a  décrit  une  sous-espèce,  Liocar- 
pilodes  armiger  pacifions  des  Iles  Fidji,  d’après  trois  spécimens  : 
un  mâle  (5,  6  X  3,  8  mm)  et  deux  femelles  dont  l’une,  ovigère, 
mesure  4,5  X  3,2  mm.  Balss,  qui  a  comparé  la  sous-cspèce  paci ficus 
à  des  spécimens  provenant  de  Djibouti  appartenant  à  la  forme 
typique,  la  distingue  de  celle-ci  par  le  front  rectiligne  et  dépourvu 
de  la  profonde  incision  médiane  triangulaire,  par  la  carapace  plus 
lisse,  par  la  présence  de  deux  dents  antéro-latérales  seulement,  par 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958.  12 


—  176  — 


ailleurs  peu  saillantes,  et  par  l’absence  de  la  forte  pointe  sous-hépa¬ 
tique. 

A  l’étude  des  nombreux  spécimens-types  de  Mer  Rouge,  du 
spécimen  de  l’ Ile  Mayotte  et  des  deux  exemplaires  de  l’ Ile  Aldabra, 
il  semble  que  les  caractères  distinctifs  de  L.  armiger  et  de  L.  armigcr 
pacificus  rentrent  dans  le  cadre  des  variations  à' armiger  :  en  effet 
dans  certains  exemplaires,  si  le  front  présente  toujours  une  incisure 
médiane  assez  nette,  le  bord  frontal  de  part  et  d’autre  est  à  peine 
sinueux.  D'autre  part,  la  carapace  est  souvent  lisse,  la  troisième  dent 
antéro-latérale  parfois  obsolète,  tandis  que  les  deux  précédentes  sont 
peu  saillantes  ;  enfin  la  pointe  sous-hépatique  offre  un  développement 


Fig.  18.  —  Liocarpilodes  armiger  (Nobili),  4  Syntype  5,3  X  4  mm, 
Mer  Rouge,  X  13. 


variable  et  cette  zone  est  souvent  garnie  de  plusieurs  petits  tuber¬ 
cules. 

Si  le  spécimen  de  l’ Ile  Mayotte  offre  un  front  presque  droit  avec 
seulement  une  légère  échancrure  médiane  et  trois  dents  antéro¬ 
latérales  bien  distinctes,  les  deux  exemplaires  de  l’ Ile  Aldabra  sont 
tout  à  fait  typiques. 

En  ce  qui  concerne  les  chélipèdes  et  les  pattes  ambulatoires,  la 
figure  de  H.  Balss  ( loc .  cit.,  fig.  16)  pourrait  tout  aussi  bien  s’ap¬ 
pliquer  à  la  forme  typique. 

Chlorodopsis  areolata  (H.  Milne  Edwards). 

Fig.  21  a,  b. 

Chlorodius  areolatus  H.  Milne  Edwards,  1834,  p.  400. 

Chlorodopsis  areolata,  Alcock,  1898,  p.  166  ( ubi  syn.  et  litt.).  —  Balss, 
1922,  p.  131  ;  1935,  p.  139  ( ubi  litt.)  ;  1938,  p.  62.  —  Miyaké,  1939, 


—  177  — 


p.  215  ;  1940  a,  p.  23.  —  Sakai,  1939,  p.  502,  pl.  97,  fig.  3.  —  Tweedie, 
1947,  p.  27  ;  1950  b ,  p.  121.  —  Barnard,  1950,  p.  214,  fig.  39,  d.  e. 


Fig.  19,  20.  —  Liocarpilodes  armiger  (Nobili),  <$  Syntype  5,3  X  4  mm,  Mer  Rouge. 
19.  Maxillipède  externe,  X  23.  —  20  a.  Premier  pléopode,  face  postérieure,  X  65. 
—  20  b.  Extrémité  du  même  grossie,  face  antérieure,  X  90. 

Fig.  21.  —  Chlorodopsis  areolala  (H.  Milne  Edwards),  <$  17  X  12  mm,  Ile  Mayotte. 
21  a.  Premier  pléopode,  face  postérieure,  X  20  (t  :  épines  vues  en  transparence).  — 
21  b.  Extrémité  du  même  grossie,  face  antérieure,  X  52. 


—  178  — 


Matériel  examiné.  —  1  £  17  X  12  mm. 

Remarques.  — -  Bien  que  le  pl1  de  cette  espèce  ait  déjà  été  figuré 
par  Barnard  (1950,  fig.  39,  e),  nous  le  figurons  à  nouveau  (fig.  21  a, 
21  b)  afin  de  le  comparer  à  celui  de  plusieurs  autres  espèces  de  Chlo- 
rodopsis. 


Chlorodopsis  spinipes  (Heller). 

Fig.  22  a,  b. 

Pilodius  spinipes  Heller,  1861  a,  p.  11  ;  1861  b,  p.  340,  pl.  2,  fig.  22. 

Chlorodopsis  wood-masoni  Alcock,  1898,  p.  170. 

Chlorodopsis  spinipes,  Balss,  1938,  pp.  61,  62  ( litt .  et  syn .)  :  cf.  Saaai, 
1939,  p.  506. 

nec  :  Chlorodopsis  spinipes,  A.  Milne  Edwards,  1873  a,  p.  230,  pl.  8, 
fig.  6  :  cf.  Balss,  1938,  pp.  61,  62. 

Matériel  examiné.  —  1  (J  14  X  9  mm. 

Remarques.  —  Nous  avons  rapporté  le  spécimen  de  l’Ile  Mayotte  à 
Chl.  spinipes,  bien  que  son  appartenance  à  cette  espèce  ne  nous 
semble  pas  certaine.  Nous  avons  pu  le  comparer  à  de  nombreux 
exemplaires  de  Chl.  spinipes  Heller,  compte  tenu  cependant  que  la 
majorité  des  spécimens  déterminés  spinipes  sont  en  réalité  des  Chl. 
pugil  (Dana),  ainsi  que  l’a  établi  la  mise  au  point  de  H.  Balss  en  1938. 
L’exemplaire  de  l’Ile  Mayotte  montre,  comme  Chl.  spinipes,  des 
dents  antéro-latérales  au  nombre  de  4,  spiniformes,  une  épine  sous- 
hépatique  saillante  ainsi  que  des  dents  pointues  sur  les  lobules  hépa¬ 
tiques  ;  de  même,  les  pattes  ambulatoires  offrent  une  pilosité  qui, 
si  elle  est  assez  abondante,  est  beaucoup  moins  épaisse  que  chez  Chl. 
pugil.  Il  diffère  de  Chl.  spinipes  par  l’ornementation  de  la  face 
dorsale  qui  porte  des  tubercules  moins  saillants,  par  le  front  dont 
l’encoche  médiane  est  en  forme  de  V  très  évasé  et  surtout  par  la 
forme  des  chélipèdes  :  en  effet,  si  chez  tous  les  spécimens  mâles  de 
Chl.  spinipes  que  nous  avons  examinés,  la  main  du  grand  chélipède 
est  courte  et  assez  globuleuse,  chez  le  spécimen  de  File  Mayotte, 
un  mâle  adulte,  cet  article,  non  globuleux,  est  pratiquement  de  même 
forme  que  le  petit  chélipède,  et  le  dactyle  est  long.  La  forme  et  les 
proportions  des  chélipèdes  de  ce  spécimen  se  rapprcherait  davantage 
de  la  conformation  femelle  observée  chez  Ch.  spinipes  ;  cependant, 
même  dans  ce  cas,  la  différence  persiste.  Nous  avons  examiné  un 
certain  nombre  d’espèces  de  Chlorodopsis  :  une  seule  possède 
des  chélipèdes  analogues  à  cevix  du  spécimen  de  Mayotte  :  il  s’agit 
de  Chl.  melanospinis  Rathbun,  1911  (p.  226,  pl.  18,  fig.  11)  de  l’Ile 
Aldabra,  espèce  à  laquelle  nous  avons  identifié  certains  échantillons 
récoltés  par  la  «  Calypso  »  en  1954  et  provenant  de  la  même  localité. 

Le  pl1  du  spécimen  mâle  de  l’Ile  Mayotte  est  analogue  à  celui  de 


Fig.  22-25.  —  Premier  pléopode  mâle  :  a,  face  postérieure  ;  b,  face  antérieure,  extré¬ 
mité  grossie. 

22.  Chlorodopsis  spinipes  (Heller),  16  X  10  mm,  Mer  Rouge  :  22  a,  X  20.  22  b ,  X  60.  — 
23.  Chl.  melanodactylus  A.  Milne  Edwards,  Syntype  15  X  10  mm,  Nouvelle-Calé¬ 
donie  :  23  a,  x  20,  23  b,  X  57.  —  24.  Chl.  nigrocrinita  (Stimpson),  Syntype  de  Chl. 
melanochirus  A.  Milne  Edwards,  15  X  10  mm,  Nouvelle-Calédonie  :  24  a,  X  23. 

24  b,  X  65.  —  25.  Chl.  pilumnoides  (White),  20  X  13  mm,  Poulo  Condor  :  25  a,  X  20. 

25  b,  X  48.  t  :  épines  vue  en  transparence. 


—  180  — 


Chl.  spinipes.  Nous  figurons  le  premier  pléopode  d’un  Chl.  spinipes 
typique  provenant  de  Mer  Rouge  et  déterminé  par  Nouili  en  1905 
(fig.  22  a,  22  b).  Nous  avons  comparé  le  premier  pléopode  mâle  de 

Chl.  spinipes  à  celui  de  Chl.  pugil  :  il  présente  une  conformation 

analogue  chez  les  deux  espèces  dont,  par  ailleurs,  d’autres  caractères 
morphologiques  révèlent  les  affinités.  Nous  avons  également  examiné 
le  premier  pléopode  mâle  d’autres  espèces  de  Chloroclupsis  :  sa  diver¬ 
sité  de  forme  permet  de  faciliter  la  discrimination  spécifique,  sou¬ 
vent  difficile  à  l’intérieur  de  ce  genre.  Nous  figurons  le  pl1  de 

Chl.  melanodaetylus  A.  Milne  Edwards,  1873  (p.  229,  pl.  8,  fig.  7  ; 

cf.  Tweedie,  1950  b,  p.  121)  :  il  appartient  à  l’un  des  syntypes  mâles 
de  Nouvelle-Calédonie,  conservés  au  Muséum  (fig.  23  a,  23  b). 

Les  fig.  24  a,  24  b  représentent  le  pl1  ^  de  l’un  des  types  de  Chl. 
melanochirus  A.  Milne  Edwards,  1873  (p.  228,  pl.  8,  fig.  5)  provenant 
de  Nouvelle-Calédonie  :  il  a  déjà  été  figuré  par  Sakai  en  1939  (p.  504, 
fig.  42)  sous  le  nom  de  Chl.  nigrocrinita  (Stimpson,  1858)  dont  le  Chl. 
melanochirus  A.  Milne  Edwards  serait  synonyme  :  la  comparaison 
des  pléopodes  mâles  confirme  l’identité  des  deux  espèces.  Sakai 
(1939,  fig.  41)  figure  aussi  le  pl1  £  de  Chl  granulata  Stimpson,  1858, 
espèce  facilement  distinguable  des  espèces  voisines  grâce  à  la  con¬ 
formation  particulière  du  premier  pléopode  mâle.  Nous  refigurons 
enfin  le  pl1  (fig.  25  a,  25  b)  de  Chl.  pilumnoides  White,  1847 
déjà  figuré  par  Gordon  (1934,  fig.  26  a)  et  Sakai  (1939,  fig.  43,  b,  c). 

Chlorodopsis  pugil  (Dana). 

Pilodius  pugil  Dana,  1852  a.  p.  80  ;  1852  b ,  p.  219,  pl.  12,  fig.  8. 

Chlorodopsis  spinipes,  A.  Milne  Edwards,  1873  a,  p.  230,  pl.  8,  fig.  6 
[nec  (Heller,  1861)]. 

Chlorodopsis  pugil,  Gordon,  1934,  p.  48.  —  Balss,  1938,  p.  61  (uhi 
litt.  et  syn.).  —  Sakai,  1939,  p.  506,  pl.  97,  fig.  5.  —  Miyaké,  1939,  p.  216. 

Matériel  examiné.  —  1  13  X  9  mm. 

Chlorodiella  nigra  (Forskâl). 

Cancer  niger  Forskâl,  1775,  p.  89. 

Chlorodius  niger,  Alcock,  1898,  p.  160  [ubi  litt.  et  syn.). 

Chlorodiella  niger,  Gordon,  1934,  p.  50.  —  Ciiopra  et  Das,  1937, 
p.  402,  fig.  8,  pl.  6,  fig.  2.  —  Balss,  1938,  p.  52.  —  Monod,  1938,  p.  132. 
—  Stepiiensen,  1945,  p.  156,  fig.  38  D-E.  —  Barnard,  1950,  p.  213. 

Chlorodiella  nigra,  Miyaké,  1938,  p.  192,  fig  3  a  ;  1939,  p.  213.  —  Sakai, 
1939,  p.  508,  pl.  97,  fig.  1.  —  Tweedie,  1947,  p.  27.  —  Barnard,  1955, 
p.  29. 

Matériel  examiné.  —  5  g  :  13,7  X  9,5  mm  ;  12  X  8  mm  ;  11  X 

7.5  mm  ;  11  X  7,3  mm  ;  8,7  X  6  mm  ;  2  £  juv.  :  5  X  3,5  mm  ; 

4.5  X  3  mm  ;  2  $  :  18  X  12  mm  ;  15  X  10  mm  ;  1  Ç  juv.  4,3  X  3  mm. 


—  1  RI 


Remarques.  —  Le  pl1  des  spécimens  mâles  adultes  de  l’ Ile  Mayotte 
correspond  bien  au  dessin  donné  par  Miyaké  en  1938  (p.  192, 
fig.  3  a)  et  plus  tard  par  Stephensen  (1945,  fig.  38  D).  Le  pl1  des 
deux  petits  mâles  est  un  peu  différent  ;  le  lobe  apical  est  moins  déve¬ 
loppé,  les  soies  subdistales  sont  plus  longues  et  plus  groupées  ; 
il  représente  vraisemblablement  la  forme  jeune  de  cet  appendice. 
Nous  l’avons  comparé  au  pl1  $  de  Chl.  laevissima  (Dana),  figuré  par 
Miyaké  ( loc .  cit.,  p.  192,  fig.  3  b)  et  à  celui  de  spécimens  de  Chl. 
barhata  (Borradaile)  que  nous  avons  examinés  b 

Cymo  andreossyi  (Audouin). 

Fig.  26  a,  b. 

Pilumnus  ?  andreossyi  Savigny,  1809,  pl.  5,  fig.  5  ;  Audouin,  1826, 
p.  86  ;  1827,  p.  265. 

Cancer  (Cymo)  andreossyi,  de  Haan,  1833,  p.  22. 

Cymo  andreossyi,  Alcock,  1898,  p.  173  ( ubi  litt.).  —  Balss,  1922, 
p.  128  ;  —  Ward,  1932,  p.  251.  —  Gordon  1934,  p.  50.  —  Monod,  1938, 
p.  134.  —  Balss,  1938,  p.  63.  —  Miyaké,  1939,  p.  216.  —  Sakai,  1939, 
p.  507.  —  Tweedie,  1950  b,  p.  123.  —  Barnard,  1955,  p.  29,  fig.  11. 

Matériel  examiné.  —  2  $  :  10  X  9  mm  ;  9,5  X  8,7  mm  ;  1  $  :  10,5  X 
10  mm. 

2  $  :  9,4  X  9,4  mm  ;  8,1  X  8,2  mm.  —  1  Ç  :  9,3  X  9,2  mm. 

Remarques.  —  Le  pléopode  figuré  ici  (fig.  26  a,  26  b)  est  celui  du 
mâle  sesurant  10  X  9  mm. 

Les  six  spécimens  ont  les  doigts  des  deux  chélipèdes  blancs. 
Le  front  est  typique  (cf.  Barnard,  1955,  fig.  11)  et  bien  distinct 
de  celui  de  C.  quadrilobatus  (fig.  27).  Les  six  exemplaires  de  l’ Ile 
Mayotte  nous  paraissent  se  rattacher  à  deux  formes  un  peu  diffé¬ 
rentes  :  les  trois  premiers  spécimens  cités  dans  le  matériel  examiné, 
deux  mâles  et  une  femelle,  ont  une  carapace  plus  large  que  longue  et 
ornée  de  tubercules  pointus,  et  des  épines  aiguës  mais  courtes  sur  les 
pattes  ambulatoires.  Dans  les  trois  autres  spécimens,  également  deux 
mâles  et  une  femelle,  approximativement  de  même  taille  que  les 
précédents,  la  carapace  est  au  moins  aussi  longue  que  large,  plus 
plate  et  pratiquement  lisse  ;  le  front  et  les  chélipèdes  portent  des 
épines  très  aiguës,  les  épines  des  pattes  ambulatoires  sont  également 
très  longues  :  sur  la  première  paire,  le  dactyle  est  inerme  sur  la  face 
supérieure,  le  propode  porte  une  rangée  de  trois  épines,  nettement 

1.  Alors  que  ce  travail  est  sous  presse,  l’étude  (en  collaboration  avec  J.  Forest) 
des  Chlorodiella  de  Tahiti  (collection  Ranson)  et  des  autres  spécimens  du  genre  con¬ 
servés  au  Muséum,  nous  permet  de  rectifier  ces  déterminations  :  nous  avons  deux 
espèces  bien  distinctes  à  1  ’ Ile  Mayotte.  Si  les  grands  spécimens  sont  effectivement 
Chl.  nigra,  les  petits  sont  des  Chl.  laevissima.  L’espèce  dont  Miyaké  (1338,  fig.  3  b) 
figure  le  pl1  c?  sous  ce  dernier  nom,  est  Chl.  cytherea  (Dana)  que  les  auteurs  ont  mise 
en  synonymie  avec  Chl.  nigra  et  que  nous  retrouvons  dans  nos  collections  sous  les 
noms  de  nigra,  laevissima  ou  barbata. 


—  182 


plus  fortes,  le  carpe  est  armé,  en  plus  de  quelques  petits  tubercules 
spiniformes,  de  deux  épines  distales  aiguës.  Les  pattes  ambulatoires 
sont  aussi  plus  longues  et  plus  grêles  dans  cette  seconde  forme  qui 
correspond  peut-être  au  C.  deplanatus  A.  Milne  Edwards  (1873  br 


Fig.  26,  27.  —  Premier  pléopode  mâle  :  a,  face  postérieure  ;  b,  face  antérieure,  extré¬ 
mité  grossie. 

26.  Cymo  andreossyi  (Audouin),  10x9  mm,  Ile  Mayotte  :  26  a,  X  32.  26  b,  X  60. 
07  Cymo  quadrilpbatus  Miers,  15  X  15  mm,  Ile  Mayotte  :  27  a,  X  21.  27  b,  X  45. 


p.  257  ;  cf.  Alcock,  1898,  p.  174),  mis  en  synonymie  par  certains 
auteurs  avec  C.  andreossyi  et  dont  nous  n’avons  pas  vu  le  type. 

La  localité  de  Mayotte  est  nouvelle  pour  cette  espèce  :  cependant 
la  collection  du  Muséum  comporte  quelques  spécimens  de  C.  andreos¬ 
syi  provenant  de  Mayotte,  déterminés  par  H.  Balss  mais  non 
publiés  à  notre  connaissance. 


183  — 


Cymo  melanodactylus  de  Haan. 

Cancer  (Cymo)  melanodactylus  de  Haan,  1833,  p.  22. 

Cymo  melanodactylus,  Dana,  1852  b,  p.  225,  pl.  13,  fig.  1.  ■ — •  Alcock, 
1898,  p.  174.  —  Gordon,  1934,  p.  50.  ■ — ■  Chopra  et  Das,  1937,  p.  403,. 
fig.  9.  • —  Balss,  1938,  p.  63.  • — •  Sakai,  1939,  p.  507,  pl.  97,  fig.  7.  —  Ward, 
1942,  p.  3  [?  et  C.  deplanatus]. 

Cymo  andreossyi  var.  melanodactyla,  Stephensen,  1945,  p.  153  [= 
andreossyi] . 

Cymo  melanodactylus,  Tweedie,  1947,  p.  27. 

Matériel  examiné.  —  1  <§  :  12  X  11  mm. 

Remarques.  —  Il  n’est  pas  rare  de  trouver  dans  la  même  localité 
C.  andreossyi  et  C.  melanodactylus,  la  seconde  espèce  étant,  d’ailleurs, 
souvent  considérée  comme  variété  de  la  première  ou  même  syno¬ 
nyme  (comme  l’a  fait  récemment  Tweedie,  1950  b,  p.  123).  Nous 
avons  séparé  les  deux  espèces  mais  une  étude  approfondie  de  ce 
petit  genre  permettrait  peut-être  de  conclure  à  l’existence  d’une 
seule  espèce  qui  se  révélerait  ainsi  susceptible  d’importantes  varia¬ 
tions  et  ceci  sur  toute  l’étendue  de  son  aire  de  répartition. 

Notre  spécimen  a  les  doigts  noirs  ;  le  propode  du  grand  chélipède 
est  armé  sur  la  face  externe  de  petits  granules  pointus  ;  les  pattes 
ambulatoires  portent  des  épines  courtes  et  aiguës,  subégalcs. 

Le  pl1  (J  de  cette  espèce  a  été  bien  figuré  par  Chopra  et  Das 
en  1937  (p.  403,  fig.  9).  Stephensen  (1945,  p.  153,  fig.  38  A-B) 
figure  le  pl1  d’un  Cymo,  qu’il  désigne  sous  le  nom  de  C.  andreossyi 
var.  melanodactyla,  dont  on  ne  sait  s’il  est  melanodactylus  puisqu’il  a 
perdu  ses  chélipèdes  :  la  figure,  à  un  faible  grossissement,  donne  peu 
d’indications. 

Nous  avons  examiné  le  premier  pléopode  de  plusieurs  spécimens 
mâles  de  C.  melanodactylus  de  diverses  provenances  ;  il  concorde 
avec  la  figure  donnée  par  Chopra  et  Das  :  le  lobe  distal  est  bien 
développé  et  il  y  a  quelques  soies  subterminales  assez  courtes  et  plu¬ 
meuses  sur  une  grande  partie  de  sa  longueur. 

Cymo  quadrilobatus  Miers. 

Fig.  27  a,  b. 

Cymo  andreossyi  var.  quadrilobatus  Miers,  1884,  p.  533. 

Cymo  quadrilobatus,  Alcock,  1898,  p.  175.  —  Ward,  1942,  pp.  55,  100. 
—  Tweedie,  1950  b,  p.  123. 

Matériel  examiné.  —  1  ^  15  X  15  mm. 

Remarques.  —  Nous  figurons  le  pl1  $  de  cette  espèce  (fig.  27  a,. 
27  b). 


(à  suivre). 


184 


Les  Pagures  du  Viêt-Nam. 

II,  Sur  quelques  espèces  du  genre  Calcinus  Dana. 

Par  .Jacques  Forest. 


Les  collections  de  l’Institut  Océanographique  du  Viêt-Nam  com¬ 
prennent  plusieurs  espèces  de  Pagures  du  genre  Calcinus  Dana. 
Trois  d’entre  elles  ont  été  étudiées  par  Fize  et  Serène  (1955)  : 
C .  herbsti  de  Man,  C.  gaimardi  H.  Milne  Edwards  et  C.  latens  Ran- 
dall.  Les  soixante-dix  spécimens  qui  m’ont  été  communiqués  appar¬ 
tiennent  à  quatre  espèces.  L’une,  C.  minutus  Buitendijk,  a  été  décrite 
d’Indonésie  en  1937  ;  une  seconde,  représentée  par  un  unique 
spécimen  de  petite  taille,  est  apparentée,  sinon  identique,  à  C.  spica- 
tus  Forest,  connu,  par  le  seul  holotype,  de  Mangareva  (îles  Tuamotu). 
Enfin  deux  autres  espèces  ne  me  semblent  pas  avoir  encore  été 
décrites  ;  ce  sont  Calcinus  vachoni  sp.  nov.  et  Calcinus  pulcher  sp. 
nov. 

Je  n’ai  donné  ici  que  des  descriptions  sommaires  avec  des  dessins 
des  régions  caractéristiques  et  des  remarques  comportant  princi¬ 
palement  des  comparaisons  avec  les  formes  voisines.  Il  faut  insister 
sur  la  variabilité  importante  que  l’on  observe  dans  le  genre  Cal¬ 
cinus  ;  il  existe  tout  d’abord  un  dimorphisme  sexuel  dans  la  forme 
et  l’ornementation  des  chélipèdes  (cf.  Forest,  1951,  pp.  87,  94  ; 
1956,  p.  225)  :  la  main  gauche  en  particulier  est  en  général  plus 
allongée  et  plus  lisse  chez  les  mâles.  D’autre  part,  l’allongement  des 
pédoncules  oculaires  est  souvent  fonction  de  la  taille  :  ces  appen¬ 
dices  sont  plus  longs  et  plus  grêles  chez  les  plus  grands  individus. 

Des  aquarelles,  communiquées  par  R.  Serène,  permettent  d’in¬ 
diquer  la  coloration  sur  le  vivant.  Pour  C.  pulcher  les  marques 
colorées  persistent  dans  l’alcool,  atténuées,  mais  assez  visibles  pour 
que  l’on  reconnaise  immédiatement  l’espèce.  Par  contre  C.  minutus 
et  C.  vachoni  ont  une  pigmentation  moins  vive,  assez  variable  chez 
le  second,  et  qui  disparaît  plus  ou  moins  complètement  dans  l’alcool. 

Tous  les  Calcinus  étudiés  proviennent  de  la  région  de  Nhatrang. 
La  plupart  des  récoltes  ont  été  faites  à  la  main  ou  par  plongée 
jusqu’à  six  mètres  environ  de  profondeur,  sur  des  blocs  de  coraux 
vivants  ou  morts.  On  notera  que  les  deux  formes  les  plus  abondantes, 
Calcinus  minutus  Buitendijk  et  C.  vachoni  sp.  nov.,  ont  été  recueillies, 
à  une  exception  près,  en  des  stations  parfois  géographiquement 
voisines,  mais  différentes,  qui  correspondent  vraisemblablement  à 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  185  — 


des  biotopes  définis,  qu’il  reste  à  préciser.  A  propos  de  l’une  de  ces 
deux  espèces  R.  Serène  fournit  une  indication  supplémentaire  (in 
litt.)  :  «  je  crois  pouvoir  avancer  que  l’espèce  à  doigts  orangé  [C. 
minutus ]  vit  toujours  sur  les  colonies  vivantes  et  entre  les  branches, 
dans  la  partie  vivante,  plus  spécialement  sur  les  colonies  de  Seria- 
topora  et  Pocillopora  ». 

Calcinus  vachoni  sp.  nov.,  dont  de  nombreux  exemplaires-ont  été 
recueillis  à  marée  basse  ou  en  eau  peu  profonde  sur  le  récif  corallien 
littoral,  sans  qu’on  puisse  préciser  davantage  son  habitat,  est  la 
seule  espèce  qui  ait  aussi  été  capturée  par  des  dragages,  l’un  pra¬ 
tiqué  à  une  profondeur  non  indiquée  mais  certainement  assez  faible, 
l’autre  par  19  mètres. 

Quant  au  Calcinus  pulcher  sp.  nov.,  probablement  assez  étroite¬ 
ment  localisé,  il  n’a  été  trouvé  qu’en  deux  stations,  sur  des  fonds  de 
«  sable,  coraux  et  débris  de  coraux  »,  au  cours  de  plongées  à  3  et 
10  mètres  de  profondeur. 

Il  est  souhaitable  que,  compte-tenu  des  résultats  exposés  ici,  de 
nouvelles  récoltes  de  Calcinus  soient  pratiquées  dans  la  région  de 
Nhatrang,  et  qu’une  attention  particulière  soit  apportée  aux  condi¬ 
tions  écologiques  dans  lesquelles  vit  chaque  espèce.  On  peut  espérer 
que  d’autres  spécimens  de  C.  aff.  spicatus  seront  retrouvés  et  qu’il 
sera  ainsi  possible  de  préciser  le  statut  taxonomique  de  cette  espèce. 

Calcinus  minutus  Buitendijk, 

Fig.  1,  6-8,  14,  18. 

Calcinus  minutus  Buitendijk,  1937,  p.  269,  fig.  13-15. 

Matériel  examiné.  —  19  spécimens  provenant  des  localités 
suivantes  :  Plage  de  Bai  Dong,  coraux,  3-4  m,  plongée  (Rte.  1393, 
15.11.53).  —  Hon  Miêu,  pointe  S.  E.,  roche,  2-3  m,  plongée  (Rte. 
1441,  2.3.54).  —  Hon  Tâm,  coraux,  2  m,  plongée  (Rte.  1464,  15.6.54). 
—  Hon  Nôi,  côte  S.  W.,  roches  et  débris  de  coraux,  0,5-6  m,  à  la 
main  et  plongée  (Rte.  1474,  16-17.7.54).  —  Hon  Mun,  côte  nord, 
sable  et  gros  blocs  de  roche,  2-4  m,  plongée  (Rte.  1496,  23.9.54).  — 
Hon  Miêu,  pointe  S.  E.,  sable  et  coraux,  à  la  main  (Rte.  1536, 
16.5.55). 

Description.  — ■  Écusson  céphalothoracique  un  peu  plus  long  que  large, 
le  rapport  des  deux  dimensions  égal  en  moyenne  à  6/5.  Rostre  obtus,  court. 
Chez  les  adultes,  pédoncules  oculaires,  sensiblement  de  même  longueur 
que  l’écusson  ou  même  un  peu  plus  longs,  le  droit  un  peu  plus  court  ; 
leur  diamètre  minimum  compris  7  à  8  fois  dans  leur  longueur  ;  écailles 
oculaires  avec  1  à  4  dents  sur  le  bord  antérieur.  Pédoncule  antennulaire 
atteignant  le  quart  distal  des  pédoncules  oculaires  et  dépassant  les  pédon¬ 
cules  antennaires  de  la  moitié  de  leur  article  distal  (fig.  1). 

Chélipède  gauche  très  variable  chez  les  mâles  adultes  :  dans  certains 


Fig.  1,  Calcinus  minutus  Buitendijk,  3  8  mm,  X  6.  —  Fig.  2,  C.  vachoni  sp.  nov 
3  type  8  mm,  X  10.  —  Fig.  3,  Id.,  3  4  mm,  x  15.  —  Fig.  4,  C.  pulcher  sp.  nov 
3  type  11  mm,  X  6.  —  Fig.  5,  C.  afî.  spicatus  Forest,  3  3,5  mm,  X  15. 


—  187  — 


cas,  carpe  à  peu  près  inerme,  à  bord  supéro-interne  simplement  anguleux 
dans  la  région  distale  ;  main  allongée  (longueur/hauteur  =  2,2  environ), 
à  bord  inférieur  légèrement  concave,  lisse  ;  dactyle  très  faiblement  granu- 


Fig.  6-12.  —  Chélipède  gauche. 

6,  Calcinus  minutus  Buitendijk,  S  8  mm,  X  6  ;  7,  id.,  autre  $  8  mm,  X  6  ;  8,  id., 
$  3,2  mm,  X  15  ;  9 ,  C.  vachoni  sp.  nov.,  $  type  8  mm,  X  6  ;  10,  id.,  <$  4  mm,  X  13  ; 
11,  C.  afî.  spicatus ,  $  3,5  mm,  X  15  ;  12,  C.  pulcher ,  sp.  nov.,  <$  type  11  mm,  X  5,5  ; 
Fig.  13.  —  C.  pulcher  sp.  nov.,  <$  type  11  mm,  chélipède  droit,  X  5,5. 

leux  par  dessus  (fig.  6)  ;  chez  d’autres  spécimens,  carpe  avec  une  épine 
distale  au  bord  supérieur  et  quelques  tubercules  dans  la  région  antérieure, 
main  courte  f longueur/hauteur  =  1,7  environ),  à  bord  supérieur  tuberculé, 


—  188 


à  bord  inférieur  légèrement  convexe  (fig.  7).  Chélipède  gauche  femelle 
de  ce  dernier  type.  Chez  les  plus  petits  individus,  tubercules  du  carpe  et 
de  la  main  plus  nombreux  et  plus  aigus  (fig.  8). 

Dactyle  des  2e  et  3e  pattes  thoraciques,  faiblement  comprimé  latérale¬ 
ment,  plus  court  que  le  propode,  avec  7-8  spinules  au  bord  inférieur. 
Rapports  des  longueurs  (bord  supérieur)  de  ces  deux  articles  et  de  la  lon¬ 
gueur  à  la  hauteur  maximum  du  propode,  égaux  respectivement  à  4/5 
et  à  3,5  environ  pour  la  p3  gauche. 

Pilosité  des  p2  et  p3  assez  faible,  constituée  surtout  par  de  maigres 
faisceaux  de  soies  inégales,  à  très  petites  barbules,  disposées  en  courtes 
rangées  transversales,  plus  nombreuses  sur  les  régions  inférieures  des 
articles  (fig.  14). 

Lobes  postérieurs  du  telson  bordé  de  longues  soies  et,  à  partir  de  l'apex 
du  lobe  gauche  jusqu’au  milieu  du  lobe  droit,  de  fortes  épines  crochues 

(fig-  IB). 

Coloration  sur  le  vivant  :  carapace  céphalothoracique  blanchâtre  dans 
la  région  antérieure,  violacée  dans  la  région  postérieure  ;  pédoncules 
oculaires  roses,  pédoncules  antennulaires  et  antennaires  bleu  foncé  à  la 
base  et  verdâtre  ;  chélipèdes  blanchâtres  avec  quelques  ponctuations 
rouge-orange  sur  les  doigts  ;  pattes  ambulatoires  avec  le  dactyle  et  la 
région  distale  du  propode  rouge-orange  intense,  le  reste  blanc  jaunâtre 
avec  des  ponctuations  rouge-orange. 

D’après  A.  Buitendijk,  les  spécimens  en  alcool  ont  les  écailles  oculaires, 
les  régions  distales  des  pédoncules  antennulaires  et  antennaires,  et  des 
maxillipèdes  bleutés  ;  la  carapace  et  les  pattes  sont  d’un  blanc  tacheté 
d'orange,  les  dactyles  des  pattes  ambulatoires  orange  clair  avec  des  petites 
taches  plus  sombres. 

Nos  spécimens  sont  dans  l’ensemble  plus  décolorés  :  les  écailles  oculaires 
et  la  base  des  antennes  sont  rougeâtres,  l’extrémité  des  maxillipèdes 
externes  bordée  de  bleu,  les  dactyles  des  pattes  ambulatoires  d’un  jaune- 
orange  assez  pâle  et  les  taches  jaunes  sur  le  reste  de  ces  appendices  sont 
peu  visibles. 

Remarques.  —  La  description  et  les  dessins  de  A.  Buitendijk 
(1937,  p.  270),  s'appliquent  bien  à  nos  spécimens  de  petite  taille, 
mais  les  plus  grands  individus,  à  carapace  de  8  à  10  mm,  tel  celui 
dont  la  région  antérieure  est  figurée  ici  (fig.  1)  ont  des  pédoncules 
oculaires  plus  longs  et  plus  grêles.  Si,  chez  les  jeunes,  le  chélipède 
gauche  présente  des  tubercules  plus  ou  moins  épineux  (cf.  fig.  8  et 
Buitendijk,  loc.  cit.,  fig.  14  x),  chez  les  mâles  les  plus  grands  cet 
appendice  est  en  général  beaucoup  plus  allongé  et  lisse  (fig.  6) 
comme  chez  le  spécimen  de  Kera  mentionné  par  A.  Buitendijk. 
Chez  d’autres  mâles  (fig.  7)  et  chez  les  femelles,  le  chélipède  présente 
une  forme  et  une  ornementation  qui  se  rapprochent  de  celles  des 
jeunes. 

1.  l.es  légendes  des  fig.  13  et  14  de  A.  Buitendijk  sont  à  intervertir. 


—  189  — 


Comme  je  l'ai  indiqué  en  1956  1,  C.  minutus  est  extrêmement 
proche  de  C.  nitidus  Heller  de  Tahiti.  Le  dessin  du  chélipède  gauche 
du  seul  spécimen  —  un  mâle  à  carapace  de  10,5  mm  —  de  C.  nitidus 


Fig.  14-19.  —  Troisième  patte  thoracique  gauche. 

14,  Calcinus  minutus  Buitendijk,  <$  8  mm,  x  5,5  ;  15,  C.  vachoni  sp.  nov.,  Ç  allotype 
6,5  mm,  X  9  ;  16,  C.  pulcher  sp.  nov.,  type  11  mm,  X  5  ;  17,  C.  aff.  spicatus 
Forest,  $  3,5  mm,  X  9. 

Fig.  18-19.  —  Telson. 

18,  C.  minutus  Buitendijk,  <$  10,5  mm,  X  16  ;  19,  C .  vachoni  sp.  nov.,  type  8  mm,. 
X  16. 


que  j’ai  examiné  (Forest,  1956,  p.  219,  fig.  3)  ressemble  beaucoup 
à  celui  de  certains  C.  minutus  (cf.  fig.  6).  Les  seules  différences  que 

1.  Dans  cette  note,  un  malencontreux  lapsus  m’a  fait  écrire  minimus  au  lieu  de- 
minutus  ;  je  n’ai  pu  rectifier  l’orthographe  sur  les  épreuves,  les  circonstances  m’ayant 
empêché  de  les  corriger  personnellement. 


—  190 


l'on  peut  relever  entre  ce  spécimen  et  un  mâle  de  C.  minutus  de 
même  taille,  le  plus  grand  que  j’ai  rencontré,  portent  sur  des  propor¬ 
tions  et  la  coloration  :  chez  C.  nitidus,  le  pédoncule  oculaire  gauche 
(le  droit  manque)  a  une  largeur  minimum  comprise  dix  fois  dans  sa 
longueur  au  lieu  de  huit  fois  ;  les  pattes  ambulatoires  sont  un  peu  plus 
longues  et  un  peu  plus  grêles  ;  les  dactyles  des  pattes  ambula¬ 
toires  sont,  après  un  long  séjour  en  alcool,  d’un  rouge  orange  intense 
et  il  y  a,  en  plus,  de  larges  taches  orange  persistant  sur  les  chéli- 
pèdes,  taches  qui  ne  paraissent  pas  exister  chez  C.  minutus. 

Lorsque  d’autres  C.  nitidus  auront  été  retrouvés  et  que  l’on  aura 
pu  déterminer  la  variabilité  de  cette  espèce,  l’on  sera  peut-être 
amené  à  considérer  C.  minutus  comme  un  synonyme.  C.  minutus  est 
également  très  proche  de  C.  rosaceus  Heller  (Forest,  1956,  p.  225), 
de  l’ouest  de  l’Océan  Indien,  dont  on  ne  peut  guère  le  distinguer  que 
par  la  coloration  qui,  chez  les  C.  rosaceus  conservés  en  alcool,  est 
uniformément  rose  à  l’exception  d’un  anneau  distal  blanc  sur  les 
pédoncules  oculaires,  sur  le  dactyle  et  sur  le  propode  des  pattes 
ambulatoires. 

(à  suivre ). 


—  191 


Les  Holothuries  des  Côtes  de  Sierra-Leone. 

(3e  note) 

Par  Gustave  Cherbonnier. 


Genre  Deichmannia  n.  g. 

Diagnose.  Holothuries  dendrochirotes  à  corps  presque  sphérique, 
la  bouche  et  l’anus  étant  très  rapprochés  par  suite  du  raccourcisse¬ 
ment  du  trivium.  Tégument  mince,  lisse.  Pieds  dorsaux  rares,  dis¬ 
persés  sur  les  radius  et  les  interradius  ;  pieds  ventraux  bisériés  sur 
les  radius,  pieds  interradiaires  peu  nombreux  ;  tous  les  pieds  sont 
terminés  par  une  ventouse  soutenue  par  un  disque  calcaire.  Dix  ten¬ 
tacules,  dont  deux  très  petits.  Couronne  calcaire  portant  des  prolon¬ 
gements  caudaux  de  longueur  moyenne  et  d’une  seule  pièce.  Spiculés 
du  tégument  composés  uniquement  de  petites  corbeilles.  Tentacules 
avec  bâtonnets  et  corpuscules  crépus. 

Deichmannia  unica  n.  sp. 

(Fig.  7,  a-k). 

Sierra-Leona,  station  D.  31/F,  Sierra-Leone  River,  prof.  10  m., 
1  ex.  holotype  et  type  du  genre. 

Le  corps  de  l’animal  est  sphérique,  la  bouche  et  l’anus  étant  assez 
rapprochés  dorsalement,  un  peu  comme  dans  le  genre  Ypsilothuria.  Le 
tégument  est  très  mince  et  très  plissé  ;  les  longs  pieds  sont  répartis  sur 
deux  rangs  assez  serrés  sur  la  face  ventrale,  quelques-uns  étant  également 
dispersés  sur  les  interradius  et  plus  petits  que  les  autres  ;  ceux  de  la  face 
dorsale  ne  sont  pas  sériés  et  ils  sont  très  dispersés  ;  tous  ces  pieds  sont 
terminés  par  une  ventouse  soutenue  par  un  disque  calcaire  à  larges  mailles, 
à  bord  très  denticulé.  La  couleur  du  corps  est  grisâtre,  alors  que  la  bouche 
et  l’anus  sont  cerclés  de  noir.  Les  tentacules  sont  au  nombre  de  dix  :  huit 
grands  à  tronc  noirâtre,  à  digitations  d’un  blanc  pur,  et  deux  très  petits 
réduits  à  des  moignons  dépourvus  de  toutes  digitations.  Couronne  cal¬ 
caire  à  interradiales  pointues,  à  radiales  bifides  au  sommet  et  dont  le  bord 
postérieur  porte  deux  prolongements  de  longueur  moyenne  (fig.  7,  g). 
Muscles  longitudinaux  et  muscles  rétracteurs  très  fins,  filiformes.  Une 
vésicule  de  Poli,  énorme.  Un  minuscule  canal  hydrophore,  terminé  par  un 
madréporite  sphérique.  Je  n’ai  pas  trouvé  traces  de  gonades.  Poumons 
très  courts  quoique  bien  ramifiés.  Anus  entouré  de  cinq  petits  pieds  sur¬ 
plombant  cinq  dents  anales  quadrangulaires. 

Les  spiculés  du  tégument  se  composent  uniquement  de  rares  petites 
corbeilles  profondes  à  quatre  branches  qui  se  séparent  souvent  en  deux 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958.  13 


—  192 


ramifications  au  sommet  (fig.  7,  a ,  e )  et  de  corbeilles  de  formes  très  irré¬ 
gulières  et  bien  moins  profondes  que  les  précédentes  ( fig.  7,  c).  Les  pieds 
ont  une  ventouse  terminale  soutenue  par  un  disque  calcaire  très  réduit 


Fig.  7.  —  Deichmannia  unica  nov.  sp. 
b  :  X  2,  3  ;  g  :  X  7  ;  i  :  éch.  1  ;  /,  k  :  éch.  2  ;  autres  figures  :  éch.  3. 


193  — 


pour  les  pieds  dorsaux,  de  taille  normale  pour  les  ventraux  ;  leurs  parois 
sont  soutenues  par  des  bâtonnets  pourvus  d’une  pointe  centrale  (fig.  7,  j) 
souvent  bifide  au  sommet  (fig.  7,  h).  Les  bâtonnets  des  tentacules  sont 
droits  ou  incurvés  (fig.  7,  /,  k)  ;  on  trouve  aussi  de  très  nombreux  corpus¬ 
cules  crépus  (fig.  7,  d).  La  région  anale  possède,  en  plus  des  dents  calcaires, 
de  très  grandes  plaques  lisses  (fig.  7,  i). 

Rapports  et  différences. 

Par  sa  forme  presque  sphérique,  Deichmannia  unica  rappelle 
les  espèces  du  genre  Ypsilothuria,  dont  la  bouche  et  l’anus  sont 
placés  à  l’extrémité  de  tubes  plus  ou  moins  longs  et  dont  la  peau 
est  couverte  d’écailles,  ce  qui  n’est  pas  le  cas  chez  unica.  Par  sa 
couronne  calcaire  possédant  de  courts  prolongements  caudaux  et 
ses  spiculés  faits  uniquement  de  corbeilles,  le  genre  Deichmannia 
doit  prendre  rang  à  côté  du  genre  Eupentacta,  de  la  sous-famille 
Selerodactylinae. 


Havelockia  guttata  n.  sp. 

(Fig.  8,  a-q). 

Sierra-Leona,  station  MB.  4/A.  2,  Cap  Sainte-Anne,  prof.  56  m., 
1  holotype  ;  station  MB.  7/B.  5,  cap  Sierra-leone,  prof.  25  m., 
1  ex.  ;  Cap  Sierra-Leone,  prof.  30  m.,  station  MIC  7/B.  14,  1  ex. 

L’holotype  mesure  20  mm.  de  long  sur  8  mm.  de  plus  grand  diamètre. 
Les  syntypes  mesurent  respectivement  15  mm.  sur  7  mm.  et  12  mm.  sur 
5  mm.  Les  trois  échantillons  sont  cylindriques  avec  l’anus  légèrement 
eflilé.  Le  tégument  est  épais,  lisse,  blanc  jaunâtre  à  grisâtre,  marbré  de 
nombreuses  taches  marron  foncé.  Les  pieds,  de  couleur  tango,  sont 
répartis  sur  tout  le  corps,  sans  indication  de  sériation  radiaire  ;  ils  sont 
longs,  fins,  cylindriques,  terminés  par  une  ventouse  soutenue  par  un  petit 
disque  calcaire  (fig.  8,  /). 

Dix  tentacules  jaunâtres,  dont  deux  ventraux  plus  petits.  Couronne 
calcaire  peu  calcifiée,  à  interradiales  triangulaires,  à  radiales  bifides  au 
sommet  alors  que  leur  partie  inférieure  porte  deux  longs  prolongements 
(fig.  8,  p).  Une  grosse  vésicule  de  Poli.  Un  petit  canal  hydrophore.  Muscles 
longitudinaux  larges  et  peu  épais  ;  muscles  rétracteurs  courts,  presque 
cylindriques.  Gonades  formées  d’un  grand  nombre  de  tubes  simples, 
bourrés  d’éléments  sexuels.  Poumons  très  ramifiés,  atteignant  la  longueur 
du  corps.  Petit  cloaque.  Anus  armé  de  cinq  dents  calcaires,  chacune  sur¬ 
montée  d’une  paire  de  très  petits  pieds. 

Les  spiculés  du  tégument  sont  peu  nombreux.  Les  plus  communs  sont 
des  tourelles  à  disque  percé  de  quatre  trous  principaux  et  de  4  trous 
accessoires  (fig.  8,  a)  d’où  s’élance  une  flèche  à  deux  piliers  terminés  par 
une  couronne  non  perforée.  C’est  surtout  dans  la  région  anale  que  se  ren¬ 
contrent  des  tourelles  à  disque  plus  grand,  plus  perforé,  surmonté  d’une 
flèche  plus  trapue,  à  couronne  plus  épineuse  (fig.  8,  b,  c ,  d ,  e,  g,  h,  k).  Le 
disque  calcaire  des  pieds  est  petit  (fig.  8,  ï).  Les  parois  des  pieds  possèdent 
de  très  rares  spiculés,  notamment  des  bâtonnets,  sauf  ceux  de  la  région 


—  194  — 


anale  qui  ont  des  tourelles  à  disque  très  incurvé,  surmonté  d’une  flèche 
à  deux  piliers  très  denticulés  au  sommet  (fig.  8,  /,  i,  j) •  Les  bâtonnets  des 
digitations  des  tentacules  sont  grêles  (fig.  8,  m ),  alors  que  ceux  du  tronc 


—  195  — 


sont  bien  plus  longs,  plus  épais,  droits  ou  incurvés,  simplement  perforés 
aux  extrémités  ou  sur  toute  leur  longueur.  On  rencontre  aussi  des  corpus¬ 
cules  crépus  (fig.  8,  n)  qui  prennent  souvent  l’aspect  de  bâtonnets  (fig.  8,  q ) 
ou  de  plaques  d’allure  bizarre  (fig.  8,  o). 


196  — 


Rapports  et  différences. 

Havelockia  guttata  appartient  au  groupe  d’espèces  qui  ont  peu 
de  spiculés  dans  le  tégument,  comme  havelockia  inermis  Heller,  et 
dont  les  tourelles  sont  à  piliers  assez  bas,  comme  Havelockia  villosa 
(Semper). 


Havelockia  exigua  n.  sp. 

(Fig.  9,  a-q). 

Sierra-Leone,  Station  D.  8,  Sierra-Leone  River,  prof.  25  m., 
1  ex. 

L’unique  exemplaire  est  en  forme  de  concombre  et  mesure  14  mm. 
de  long  sur  7  mm.  de  plus  grand  diamètre  ;  l’extrémité  antérieure  est 
tronquée,  alors  que  la  région  anale  est  légèrement  amincie.  Le  tégument 
est  mou,  mince,  marron  très  clair  et  les  spiculés,  assez  dispersés,  se  voient 
par  transparence.  Le  corps  est  entièrement  couvert  de  petits  pieds  rela¬ 
tivement  espacés,  assez  longs,  cylindriques,  terminés  par  une  ventouse 
soutenue  par  un  petit  disque  calcaire  (fig.  9,  c)  ;  il  n’y  a  pas  d’indice  de 
sériation  des  pieds  le  long  des  radius. 

Dix  tentacules  dont  deux  ventraux  très  petits.  La  couronne  calcaire 
est  très  haute,  puisqu’elle  atteint  presque  la  moitié  de  la  longueur  du  corps 
de  l’animal  ;  peu  calcifiée,  les  nombreuses  pièces  calcaires  qui  la  composent 
sont  peu  visibles  (fig.  9,  a)  ;  les  radiales  sont  échancrées  au  sommet  et  leur 
bord  postérieur  est  muni  de  deux  longs  prolongements  ;  les  interradiales 
sont  triangulaires.  Une  grosse  vésicule  de  Poli.  Un  madréporite  libre 
dans  la  cavité  générale  (fig.  9,  p).  Muscles  longitudinaux  larges  et  minces  ; 
muscles  rétracteurs  très  larges,  rubanés.  Les  poumons,  qui  possèdent 
de  courtes  et  nombreuses  ramifications,  atteignent  la  longueur  du  corps. 
Les  gonades,  femelles,  sont  formées  de  nombreux  et  gros  tubes  simples 
bourrés  d’œufs.  Anus  sans  dents.  Petit  cloaque. 

Les  spiculés  du  tégument  aussi  bien  dorsal  que  ventral,  se  composent 
exclusivement  de  tourelles  ;  la  base  de  celles-ci  est  subcarrée,  à  bord 
ondulé  ;  elle  est  percée  de  quatre  grands  trous  et  de  quatre  trous  acces¬ 
soires  plus  petits  (fig.  9,  e,  /)  ;  la  tourelle,  à  deux  piliers  (fig.  9,  o,  q),  se 
termine  par  deux  ou  trois  petites  pointes.  D’autres  tourelles  possèdent 
simplement  quatre  à  cinq  grandes  perforations  (fig.  9,  l)  ou,  au  contraire, 
sont  percées  de  12-16  trous  inégaux  (fig.  9,  i).  La  paroi  des  pieds  est  ren¬ 
forcée  par  des  bâtonnets  élargis  au  milieu,  percés  de  4  trous  centraux 
surmontés  d’une  flèche  à  deux  piliers  (fig.  9,  k,  j)  ;  leurs  extrémités  ne 
possèdent  chacune  qu’une  perforation.  Les  spiculés  des  tentacules  se  com¬ 
posent  de  fins  bâtonnets  (fig.  9,  g,  h)  et  de  corpuscules  crépus  (fig.  9,  m,  n) 
dont  certains  sont  très  moduleux  (fig.  9,  b,  d). 

Rapports  et  différences. 

Cette  espèce  est  très  voisine  de  Havelockia  venustella  (Ludwig 
et  Heding). 


Thyone  fusus  0.  F.  Muller. 

Sierra-Leone,  station  MB.  4/B.  5,  par  7°  33’  N  —  13°  51’  0, 
prof.  140  mètres,  2  ex. 

Ces  deux  exemplaires,  qui  sont  de  petite  taille,  ne  différent  en 
rien  des  exemplaires  trouvés  sur  les  côtes  européennes,  notamment 
les  spiculés,  qui  sont  absolument  identiques. 

(à  suivre). 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


Sur  le  genre  Globosita  n.  n.  =  Sphaerella  Heding 
et  Panning  (Holothuries  dendrochirotes). 

Par  Gustave  Cherbonnier. 


C’est  au  cours  de  leur  révision  de  la  Famille  Phylloplioridae 
que  Heding  et  Panning  1  furent  amenés  à  créer  le  genre  Sphaerella 
pour  deux  espèces  de  la  sous-famille  Cladolabinae  :  Sphaerella  argus 
Heding  et  Panning  et  Sphaerella  dobsoni  (Bell).  Malheureusement, 
Sphaerella  avait  déjà  été  employé  précédemment  comme  nom  de 
genre  par  Sommerfelt,  en  1824,  pour  des  Protozoaires  flagellés, 
par  Conrad,  en  1838  et  en  1860,  pour  des  Mollusques,  par  Gray, 
en  1869,  pour  des  Alcyonaires.  Il  est  donc  impossible  de  conserver 
Sphaerella  comme  nouveau  genre  d’ Holothuries  dendrochirotes. 
Je  propose  de  le  remplacer  par  Globosita  qui  évoque  également  la 
forme  vaguement  sphérique,  globuleuse,  des  particules  calcaires  du 
tégument  de  ces  Holothuries. 

La  diagnose  du  genre  Globosita  est  celle  établie  par  Heding  et 
Panning  pour  Sphaerella  :  grandes  holothuries  dendrochirotes  à 
vingt  tentacules  ;  couronne  calcaire  à  radiales  fragmentées  et  pour¬ 
vues  d’un  prolongement  postérieur  ;  corpuscules  calcaires  de  la  peau  : 
petites  plaques.  Il  comprend  l’espèce  type  Globosita  argus  (Heding 
et  Panning),  de  Java,  et  Globosita  dobsoni  (Bell),  du  Honduras. 

1.  Heding  (S.  G.)  et  Panning  (A.).  Phyllophoridae,  eine  Bearbeitung  der  Poly- 
tentaculaten  Dendrochiroten  Holothurien  des  Zoologischen  Muséums  in  Kopenhagen. 
Spolia  Zool.  Mus.  Hauniensis,  vol.  XIII,  1954,  Kobenhavn,  pp.  111-113,  fig.  41-42. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


199 


Matériaux  pour  l'étude  caryo-taxinomique 
DES  SaXIFRAGACÉES. 

iv.  Trois  Saxifrages  de  la  section  Kabschia  engl. 
Par  Jean-Louis  Hamel. 


Engler  et  Irmscher  (1919)  rassemblent,  dans  cette  douzième 
section  du  genre  Saxifraga  (ils  en  distinguent  quinze  à  l’intérieur  du 
genre),  quarante-cinq  espèces  toutes  remarquables  par  leur  appareil 
végétatif  de  faibles  dimensions  et  l’organisation  de  leurs  fleurs  :  leurs 
feuilles  alternes,  légèrement  charnues,  disposées  en  bouquets  denses 
sur  de  courts  stolons  restant  étroitement  unis  les  uns  aux  autres, 
sécrètent  peu  de  calcaire  ;  leurs  fleurs,  portées  par  une  hampe 
fouillée  qui  ne  dépasse  guère  10  cm,  solitaires  ou  groupées  en  une 
panicule,  sont  régulières  et  possèdent  un  ovaire  bicarpellé  habituelle¬ 
ment  infère  ou  semi-infère. 

L’homogénéité  de  la  section  se  trouve  confirmée  par  la  facilité 
que  ces  Saxifrages  présentent  de  s’hybrider  et  que  Sündermann  a 
beaucoup  utilisée  pour  obtenir  de  multiples  formes  horticoles  tou¬ 
jours  élégantes.  Elle  semble  vérifiée  encore  par  l’uniformité  des 
caractères  caryologiques,  du  moins  si  l’on  en  juge  d’après  les  quelques 
résultats  actuellement  publiés  :  les  noyaux  interphasiques  sont  du 
type  réticulé  (Hamel,  1953)  et  les  chromosomes  somatiques  sont  au 
nombre  de  26  chez  les  dix  espèces  étudiées  et  chez  deux  hybrides 
(Skovsted,  1934,  Hamel,  loc.  rit.). 

Les  trois  espèces  examinées  ici,  les  Saxifraga  corymbosa  Boiss.. 
S.  Grisebachii  v.  Degen  et  Dôrfler,  S.  lilacina  Duthie,  ont  également 
des  noyaux  interphasiques  réticulés  et  26  chromosomes  somatiques. 

Deux  d’entre  elles  appartiennent  au  premier  des  sept  groupes 
reconnus  par  les  monographes  allemands  à  l’intérieur  de  la  section, 
au  groupe  des  Mediae  Engl,  et  Irmsch.,  dont  les  sept  espèces  sont 
caractérisées  par  leurs  feuilles  spatulées  et  leurs  pétales  plus  courts 
ou  aussi  longs  que  leurs  sépales.  Les  auteurs  anglais  les  isolent 
parfois  en  une  section  spéciale  qu’ils  appelent  Engleria. 

Le  Saxifraga  corymbosa  Boiss.,  originaire  de  l’Asie  Mineure  occi¬ 
dentale  et  des  Carpathes  orientales,  se  distingue,  par  la  couleur 
jaune-verdâtre  de  ses  pétales,  des  S.  media  Gouan  et  S.  Stribrnyi 
(Velenovsky)  Podpera,  qui  possèdent  l’un  et  l’autre  des  fleurs  d’un 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


200  — 


rouge-pourpré.  Ces  trois  espèces  forment  un  ensemble  défini  par  la 
présence  d’inflorescences  en  panicules  rameuses  dont  les  pédoncules 
floraux  sont  toujours  plus  longs  que  les  bractées. 

T. es  boutons  floraux  du  S.  corymbosa  utilisés  pour  cette  étude 
ont  été  prélevés  sur  des  plantes  nées  de  graines  reçues  du  Jardin 
botanique  de  Munich  en  1953  et  cultivées  au  Muséum.  Les  plaques 
équatoriales,  observées  dans  les  tissus  somatiques  de  jeunes  ovules 
où  la  méiose  n’est  pas  encore  commencée,  présentent  JG  chromo¬ 
somes,  qui,  dans  leur  ensemble,  rappellent  ceux  que  dessine  Skovs- 
tf.d  (loc.  cit.,  p.  24,  fig.  61)  pour  le  S.  Stribrnyi  dont  il  a  examiné, 


Fig.  1.  —  Saxifraga  corymbosa.  2.  S.  Grisebachii.  3,  S.  lilacina. 


lui  aussi,  des  boutons  floraux  :  parmi  les  chromosomes  figurés  par 
cet  auteur,  il  est  possible  d’en  reconnaître  une  paire  a  mesurant 
environ  2,4  g,  si  l’on  en  juge  d’après  l’échelle  donnée  p.  3,  et  présen¬ 
tant  vraisemblablement  des  bras  inégaux,  une  b,  dont  les  éléments 
sont  légèrement  moins  longs  et  deux  encore  où  ils  sont  à  peine  plus 
courts.  Les  18  autres  chromosomes  sont  en  forme  de  bâtonnets 
plus  ou  moins  incurvés  ;  les  plus  grands  d’entre  eux  atteignent 
1,4  p  et  les  plus  petits  (m)  0,7  g.  Chez  le  S.  corymbosa,  les  chro¬ 
mosomes  a  possèdent  des  bras  inégaux  et  atteignent  2,4  g  ;  les  b 
sont  au  contraire  soudés  en  V  et  ne  dépassent  guère  2  g.  Les  chromo¬ 
somes  c  et  <!,  eux  aussi  quasi  isobrachiaux,  ont  sensiblement  les 
mêmes  dimensions.  Il  est  enfin  possible  d’apparier  les  petits  bâtons 
différemment  courbés  que  sont  les  autres  chromosomes  ;  leur  taille 
varie  entre  1,8  g  (les  e  par  exemple)  et  à  peine  1  g  (m)  (fig.  1,  fixateur 


—  201  — 


de  Navashin,  coloration  par  la  méthode  de  Feulgen).  Tous  ont  une 
épaisseur  moyenne  de  0,4  g. 

Le  Saxijraga  Grisebachii  v.  Degen  et  Dôrfler  et  le  S.  porophylla 
Bertol.,  possèdent  l’un  et  l’autre  une  inflorescence  qui  rappelle  un 
épi  en  raison  de  leurs  pédoncules  floraux  plus  courts  que  les  bractées. 
Mais  la  longueur  relative  des  feuilles  portées  par  leurs  stolons  per¬ 
met  de  les  distinguer  :  chez  le  premier,  elles  ont  entre  2,5  et  4  cm  ; 
chez  le  second,  elles  n’ont  que  de  1  à  2  cm.  Par  ailleurs,  le  premier 
ne  se  trouve  qu’en  Macédoine,  le  second,  plus  polymorphe,  se  ren¬ 
contre  depuis  les  Apennins  et  les  Abruzzes  jusqu’en  Asie  Mineure. 

Les  méristèmes  radiculaires  ayant  servi  à  l’étude  caryologique  du 
S.  Grisebachii  ont  été  prélevés  sur  des  pieds  reçus  de  la  Nursery 
anglaise  «  Stevenage  »  en  1953,  tandis  que  les  boutons  floraux,  où 
furent  observés  différents  stades  de  la  méiose  dans  de  jeunes  éta¬ 
mines,  quelques  étapes  de  la  première  division  des  grains  de  pollen, 
des  mitoses  somatiques  dans  de  jeunes  ovules  et  dans  le  périanthe, 
étaient  récoltés  sur  des  plantes  rapportées  au  Muséum  en  1956  par 
M.  C.  Guinet,  qui  les  avait  trouvées  en  Macédoine  sur  le  Ljubloten 
(Sar  Planina). 

Chez  le  S.  Grisebachii,  comme  chez  les  autres  Saxifrages  où  cette 
étude  comparée  a  pu  être  faite,  les  chromosomes  constituant  son 
idiogramme  peuvent  être  reconnus  aussi  bien  dans  les  plaques  équa¬ 
toriales  observables  dans  les  méristèmes  radiculaires  que  dans  celles 
présentées  par  les  jeunes  ovules  ou  les  diverses  pièces  du  périanthe 
et  que  dans  celles  de  la  première  division  du  pollen.  Sans  doute  dans 
les  premières  y  sont-ils  à  la  fois  légèrement  plus  grêles  (environ 
0,3  fx)  et  plus  allongés,  alors  que  dans  les  secondes,  toujours  plus  à 
l’étroit  dans  des  cellules  moins  volumineuses,  ils  paraissent  plus 
trapus  étant  plus  épais  (0,4  [x  en  moyenne)  en  même  temps  que  moins 
longs,  comme  si  la  spiralisation  de  leurs  chromosomes  était  plus 
serrée.  Dans  le  pollen  enfin,  ainsi  que  le  remarque  Mme  J.  Vazart 
(1957,  p.  208)  à  propos  de  la  Balsamine,  «  le  degré  de  la  contraction 
[des  chromosomes]  varie  selon  les  cellules.  Chez  les  unes,  il  est  à  peine 
plus  élevé  que  celui  qui  est  atteint  normalement  dans  les  noyaux 
diploïdes  au  cours  de  la  mitose  somatique  de  type  banal  ;  dans  les 
autres  le  condensation  du  matériel  chromatique  est  beaucoup  plus 
prononcée  et  l’aspect  des  chromosomes  se  rapproche  davantage  de 
celui  des  Gemini  ».  Cependant  chez  le  S.  Grisebachii,  cette  contraction 
n’atteint  jamais  celle  qui  caractérise  les  monovalents  au  moment 
de  la  métaphase  II  :  ceux-ci  ont  alors  la  même  apparence  que  les 
bivalents  de  la  métaphase  I,  tout  en  étant  plus  petits  qu’eux,  et  se 
présentant  comme  des  masses  grossièrement  sphériques  ou  ovoïdes, 
telles  que  celles  dessinées  ici  (fig.  2  d,  fixateur  de  Navashin,  colo¬ 
ration  par  la  méthode  de  Feulgen,  comme  pour  toutes  les  autres 
figures  relatives  à  cette  espèce).  Les  chromosomes  du  pollen,  au 


202  — 


moment  de  sa  première  division,  même  lorsqu’il  sont  très  con¬ 
tractés,  sont  toujours  plus  longs  que  larges  —  le  chromosome  a 
ressemble  alors  à  un  petit  bâton  de  1,6  p.,  épais  de  0,5  p  et  ont  sou¬ 
vent  (fig.  2  c)  un  aspect  qui  rappelle  celui  des  chromosomes  soma¬ 
tiques  observables  dans  les  cellules  florales  (fig.  2  a)  ;  jamais  il  n’en  a 
été  observé  d’aussi  grêles  que  ceux  des  plaques  métaphasiques  des 
méristèmes  radiculaires  (fig.  2  b). 

L’idiogramme  du  Saxifraga  Grisebachii  peut  être  ainsi  décrit  :  les 
chromosomes  a,  à  peine  longs  de  2,5  p,  possèdent  un  bras  presque 
deux  fois  plus  grand  que  l’autre.  Une  telle  dissymétrie  se  retrouve, 
peut-être  plus  marquée  encore,  chez  les  chromosomes  c  qui  mesurent 
2  p.  Les  chromosomes  des  couples  b  et  d,  moins  hétérobrachiaux 
qu’eux,  ont  sensiblement  même  aspect,  mais  les  seconds  atteignent 
2  p  que  les  premiers  dépassent  nettement,  Les  chromosomes  e  (2  p) 
sont  vraisemblablement  isobrachiaux  comme  la  plupart  des  autres 
dont  les  dimensions  s’échelonnent  jusqu’à  environ  1  p  (chromosomes 
m ).  Seuls  ceux  de  la  paire  j  ne  doivent  pas  l’être,  car  ils  présentent 
un  petit  segment  qui  rappelle  presque  un  «  Kôpfchen  ». 

Il  est  possible  de  reconnaître,  sur  les  plaques  équatoriales  des 
métaphases  I,  les  bivalents  correspondant  aux  chromosomes  a,  b,  c, 
d,  e,  /,  qui  sont  manifestement  plus  gros  que  les  autres  et  m  nettement 
plus  petit  qu’eux. 

Ces  bivalents  sont  très  comparables  à  ceux  du  Saxifraga  poro- 
phylla,  ce  qui  paraît  confirmer  la  parenté  existant  entre  ces  deux 
espèces,  si  l’on  en  juge  d’après  leurs  caractères  morphologiques. 
Toutefois  leurs  idiogrammes  respectifs,  tout  en  indiquant  qu’elles 
ont  des  affinités,  révèlent  qu’elles  sont  bien  distinctes.  Il  suffit  à  ce 
sujet  de  rappeler  ce  que  j’écrivais  à  propos  du  S.  porophylla  (1953, 
p.  199,  fig.  63  a  et  b)  :  «  le  plus  volumineux  des  bivalents  corres¬ 
pond  aux  deux  chromosomes  a  qui  semblent  être  isobrachiaux  et 
mesurent  un  peu  plus  de  2,1  g  1.  Un  second  légèrement  moins  grand 
est  formé  par  les  chromosomes  b  dont  un  bras  est  très  réduit.  On  en 
reconnaît  ensuite  quatre,  sphériques,  de  diamètres  décroissants, 
constitués  par  les  chromosomes  c  d,  e  et  f,  notablement  plus  longs 
que  les  quatorze  autres,  parmi  lesquels  se  remarquant  cependant  les 
deux  plus  courts  m,  qui  ne  dépassent  pas  0,9  g.  et  donnent  le  plus 
petit  des  bivalents.  » 

Le  Saxifraga  lilacina  Duthie,  originaire  de  l’Hymalaya,  doit  son 
nom  à  la  couleur  mauve  de  ses  fleurs  solitaires.  Engler  et  Irms- 
cher  ( loc .  cit.,  p.  560)  le  rangent  dans  le  quatrième  groupe  de  la 
section,  celui  des  Marginatae  dont  les  dix-neuf  espèces  sont  caracté¬ 
risées  par  leurs  fleurs,  habituellement  blanches  ou  roses,  aux  pétales 
plus  longs  que  les  sépales  et  que  les  étamines,  par  leur  stolons  aux 


1.  Les  observations  ont  été  faites,  chez  cette  espèce,  sur  de  jeunes  boutons  floraux 


—  203  — 


feuilles  courtes,  généralement  aussi  larges  au  voisinage  du  sommet 
qu’à  la  base. 

A  ma  connaissance,  il  n’existe  de  résultats  caryologiques  que  pour 
deux  espèces  de  ce  groupe,  les  S.  scardica  Griseb.,  et  S.  marginata 
Stern.,  l’un  et  l’autre  circum-méditerranéens  et  possédant  une  inflo¬ 
rescence  pluriflore.  Ils  ont  chacun  13  bivalents  et  l’idiogramme  du 
S.  scardica  est  remarquable  par  la  longueur  des  chromosomes  a  qui 
atteignent  2,8  p,. 

Chez  le  S.  lilacina,  les  observations  ont  été  faites  sur  des  boutons 
floraux  cueillis  sur  des  plantes  élevées  à  la  Nursery  «  Stevenage  » 
et  cultivées  au  Muséum.  Parmi  les  28  chromosomes  somatiques,  tous 
épais  de  0,4  p,  il  est  aisé  d’en  reconnaître  deux,  a,  mesurant  plus  de 
2  p  et  possédant  un  bras  sensiblement  deux  fois  plus  court  que 
l’autre,  quatre  encore,  b  et  c,  ayant  environ  2  p  et  vraisemblablement 
isobrachiaux  comme  les  d,  à  peine  moins  longs  et  les  g  beaucoup  plus 
petits,  les  m  enfin,  bâtonnets  n’atteignant  pas  1  p.  Les  autres  chro¬ 
mosomes  ressemblent  à  ceux-ci,  mais  sont  plus  ou  moins  grands 
qu’eux  (fig.  3  b,  même  fixateur  et  même  coloration  que  précédem¬ 
ment).  Dans  les  cellules  mères  du  pollen,  en  métaphase  I,  ces  chro¬ 
mosomes  forment  des  bivalents  qui  sont,  comme  chez  les  autres 
espèces,  de  dimensions  variées  :  deux  retiennent  aussitôt  l’attention 
en  raison  de  leur  volume  plus  fort  (a)  et  plus  faible  (m).  Le  bivalent  a, 
d’ailleurs,  beaucoup  plus  long  que  large,  ressemble  à  ses  homologues 
chez  le  S.  scardica  (Hamel,  loc.  cit.,  p.  200)  et  la  variété  Rocheliana 
(Stern.).  Engl,  et  Irmsch.  du  S.  marginata  (Skovsted,  loc.  cit.,  p.  26, 
fig.  64)  ;  sans  doute,  peut-on  penser  avec  l’auteur  danois,  qu’il  doit 
son  aspect  à  la  formation  de  deux  chiasmas  au  moment  du  strép- 
sitène.  Il  est  également  possible  de  reconnaître  les  bivalents  b,  c,  d 
qui  sont  aussi  plus  gros  que  les  autres. 


Il  est  inutile  de  décrire  ici  la  méiose  dont  le  déroulement  a  pu 
être  suivi  dans  les  étamines  du  Saxifraga  Grisebachii  et  dont  quelques 
stades  ont  été  observés  dans  celles  du  S.  lilacina.  Elle  paraît  en 
effet  s’effectuer  comme  chez  les  autres  Saxifrages  étudiées  de  ce 
point  de  vue  et  l’interprétation  qu’on  en  peut  donner  est  celle  que  je 
proposais  en  1953. 

Dans  les  tissus  somatiques  des  Saxifraga  corymbosa,  S.  Grise¬ 
bachii  et  S.  lilacina,  les  noyaux  interphasiques  sont  nettement  réti¬ 
culés  :  le  réseau  chromatique  est  constitué  de  fins  filaments  ressem¬ 
blant  à  ceux  que  l’on  observe  chez  les  Saxifrages  de  la  Section 
Kabschia,  à  l’exception  du  S.  caesia  L.  où  ils  sont  moins  grêles. 
L’évolution  de  ces  noyaux  au  cours  de  la  mitose  est  identique  à 
celle  décrite  pour  ces  mêmes  plantes  (Hamel,  loc.  cit.,  pp.  251-253). 


204 


Chez  le  Saxifraga  Grisebachii,  il  a  été  possible  de  suivre  l’évolution 
du  pollen  depuis  la  formation  des  tétrades  jusqu’au  moment  où 
les  grains  possèdent  un  noyau  végétatif  et  un  noyau  reproducteur. 
Dans  leur  ensemble,  ces  phénomènes  sont  comparables  à  ceux  que 
j’ai  décrits  en  1953  chez  le  S.  oppositijolia  L.,  de  la  section  Porphy- 
rion  Tausch,  qui  possède  également  des  noyaux  réticulés.  Mais 
quelques  précisions  peuvent  être  apportées  à  cette  description. 

La  télophase  de  la  deuxième  division  méiotique  est  fort  longue. 
Commencée  au  moment  où  les  tétrades  se  forment,  elle  se  poursuit 
pendant  tout  le  temps  où  celles-ci,  prenant  leur  aspect  caractéris¬ 
tique  de  grains  de  pollen,  deviennent  généralement  sphériques, 
parfois  légèrement  ellipsoïdales.  Leur  diamètre  mesure  alors  de  11  à 
13  (x  et  ne  variera  pratiquement  pas,  jusqu’à  la  fin  de  la  première 
division.  Cette  évolution  télophasique  ne  se  déroule  pas  à  la  même 
vitesse  dans  tous  les  grains.  Certains  sont  en  interphase  et  présentent 
un  réticulum  bien  régulier,  tandis  que  d’autres  montrent  encore  sur 
celui-ci  des  épaississements  qu’on  pourrait  prendre  pour  des  chro¬ 
mocentres  et  qui  correspondent  aux  portions  non  despiralisées  des 
monovalents,  et  que  d’autres,  entrant  déjà  en  prophase,  forment  des 
travées  denses  dans  leur  réseau. 

Ce  manque  de  synchronisme  se  retrouve  dans  les  stades  ultérieurs, 
comme  si  chaque  grain  avait  un  rythme  interne  propre.  Ceux  qui  sont 
rapidement  devenus  interphasiques  gardent  leur  avance  et  achèvent 
souvent  leur  première  mitose  alors  que  d’autres,  dans  le  même  sac, 
sont  encore  en  anaphase,  en  métaphase,  ou  en  prophase.  Certains 
même  débutent  à  peine  leur  évolution  mitotique.  L’explication  de 
cette  apparente  anarchie  semble  difficile  car  tous  ces  divers  stades 
s’observent  pêle-mêle  à  l’intérieur  d’un  même  sac  et  les  éléments 
des  différentes  tétrades  ne  paraissent  pas  toujours  eux-mêmes 
accordés.  Selon  de  nombreux  auteurs,  ce  phénomène  serait  le  signe 
de  l’hybridité  du  végétal  étudié.  Cette  hypothèse  ne  semble  guère 
pouvoir  être  retenue  ici,  puisque  les  plantes  examinées  ont  été 
récoltées  dans  une  station  classique  de  cette  espèce,  où  elle  existe 
seule,  ainsi  que  me  l’a  confirmé  M.  C.  Guinet. 

Les  étapes  caractéristiques  de  cette  première  division  sont  com¬ 
parables  à  celles  de  mitoses  dans  les  tissus  somatiques  :  on  retrouve, 
au  cours  de  la  prophase,  le  stade  des  travées  denses  dans  le  réseau, 
celui  des  filaments  minces,  qui  bientôt  se  raccourciront  pour  donner 
des  petits  boudins  courts  et  trapus  correspondant  chacun  aux  divers 
chromosomes.  Ceux-ci  prendront  généralement  leurs  dimensions 
habituelles  à  la  suite  d’un  phénomène  de  décontraction  ;  quelquefois 
ce  relâchement  ne  s’achève  pas  complètement  et  les  chromosomes 
sont  alors  moins  longs  et  plus  épais. 

Jamais  on  n’observe  à  ce  stade  une  déformation  importante  du 
noyau,  comme  Mme  J.  Vazart  ( loc .  cit.)  en  constate  chez  la  Balsa- 


—  205  — 


mine,  déformations  dues  à  la  pression  exercée  par  deux  grandes 
vacuoles  latérales,  se  gorgeant  d’eau  en  même  temps  que  les  grains 
grossissent  brusquement.  Sans  doute  faut-il  voir  là  l’effet  d’une 
évolution  caryologique  plus  précoce  dans  le  pollen  de  la  Balsamine. 

A  la  prémétaphase,  chez  le  Saxifraga  Grisebachii,  le  noyau  occupe 
toujours  une  position  décentrée.  La  métaphase  qui  suit  est  orientée 
perpendiculairement  au  point  le  plus  proche  de  la  membrane,  si  bien 
qu’un  des  noyaux  fils,  celui  qui  deviendra  le  noyau  reproducteur,  se 
trouvera  à  son  voisinage,  tandis  que  le  futur  noyau  végétatif  sera 
presqu’au  centre  de  la  cellule.  Il  convient  de  remarquer  que  cette 
orientation  est  propre  à  chaque  grain  et  qu’il  ne  paraît  pas  y  avoir, 
pour  l’ensemble  d’un  même  sac,  une  direction  privilégiée. 

Les  noyaux  fils,  au  moment  de  la  télophase,  sont  de  dimensions  et 
de  formes  différentes  :  l’un,  le  noyau  végétatif,  à  l’aspect  d’une 
olive,  l’autre,  proche  de  la  membrane  pollinique,  celui  d’une  pastille. 
Ils  ont  cependant  tous  les  deux  une  structure  comparable  :  on 
observe  des  masses  très  colorées,  ovoïdes,  relativement  grosses  et 
ressemblant  à  des  chromocentres  ;  elles  correspondent  aux  parties 
situées  au  voisinage  des  centromères,  puisque,  à  partir  d’elles, 
s’allongent  des  sortes  de  bras  plus  pâles  en  train  de  subir  un  phéno¬ 
mène  de  déspiralisation.  Celui-ci  est  très  rapide  dans  le  noyau 
végétatif  qui  retrouve  sa  structure  réticulée,  rendue  encore  plus 
grêle  par  son  gonflement  qui  l’amène  à  être  quasi-sphérique.  Son 
diamètre  est  alors  de  4  g  environ.  Le  noyau  reproducteur  grossit 
beaucoup  moins  et  reste  ellipsoïdal  (son  grand  axe  atteint  3  g)  ;  il 
garde  plus  longtemps  des  épaississements  chromatiques  disposés 
sur  de  gros  trabécules  formant  un  réseau  grossier  autour  de  deux  ou 
trois  nucléoles.  Les  stades  ultérieurs  de  l'évolution  n'ont  pu  être 
examinés. 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

Exgler  (A.)  et  Irmscher  ( E.) ,  1919.  Saxijragaceae ,  Saxifraga,  II,  in 
Engler  (A.)  :  I  las  Pflanzenreich,  IV,  117,  69,  309-320 

Hamel  (J.  L . ) ,  1953.  Contribution  à  l’étude  cyto-taxinomique  des  Saxi- 
i'ragacées,  Rev.  Cylol.  et  Biol,  vé-gèt.,  14,  113-313. 

Skovsted  (A.),  1934.  Cytological  studies  in  the  tribe  Saxifrageae,  Dansk 
bot.  Ark,  8,  5,  1-52. 

Vazakt  (Mme  J.),  1957.  Etude  cytologique  de  la  Balsamine.  I.  Généralités 
et  différenciation  du  pollen,  Rev.  Cytol.  et  Biol,  végét.,  18,  197-234. 


—  206  — 


A  propos  du  Carduncellus  lucens  Bail. 
Par  J.  Arènes. 


Le  binôme  Carduncellus  lucens  a  été  créé  par  Ball  en  1873  (in 
Journ.  Bot.,  XI,  370)  pour  une  plante  récoltée  par  lui  au  Maroc  en 
mai  1871,  dans  le  Grand  Atlas  (Ait  Mesan,  sous  Arround),  entre 
2.000  m.  et  2.530  m.  d’alt.  Le  type  en  est  à  Kew  1  ;  il  nous  a  été 
communiqué  par  cet  établissement  ;  nous  avons  pu  ainsi  étudier  les 
caractères  de  cette  plante  trop  sommairement  décrite  par  Ball. 
Nous  possédons  à  Paris  :  1°  un  échantillon  collecté  en  mai  1871 
par  Maw,  dans  la  même  localité,  sous  Arround,  à  8.000  pieds,  et 
déterminé  par  Ball  «  Carduncellus  lucens  Nob.,  forsansubs  pecies 
C.  monspeliensis  »  (mss)  ;  2°  sous  sachet,  divers  fragments,  de  capi¬ 
tule  en  particulier,  provenant  d’Ait  Mesan,  déterminés  par  Ball  » 
C.  nitidus  Nob.,  Ait  Mesan  »  (mss). 

La  plante  de  Kew  (typus)  et  celles  de  Paris,  présentent  les  caractères 
communs  suivants  :  feuilles  primaires  indivises,  ciliées-spinuleuses 
sur  les  marges,  longuement  cuspidées-épineuses  au  sommet,  les  ulté¬ 
rieures  pinnatipartites,  épineuses.  Bractées  périclinales  médianes 
terminées  par  un  appendice  ^  coriace,  réduit,  longuement  épineux, 
à  épines  longues,  inégales,  palmées,  blanches,  vulnérantes,  Akènes 
(jeunes),  larges,  droits,  tétragones,  hauts  de  4  mm,  lisses  ;  disque 
épigyne  bordé  d’une  coronule  égale,  scarieuse,  étalée,  fortement 
denticulée-fimbriée  ;  soies  de  l’aigrette  non  plumeuses,  ^  scabres. 

A  ces  caractères  nous  opposerons  successivement  ceux  des  Cardun¬ 
cellus  rhapondcoides  et  C.  pinnatus. 

1.  Carduncellus  rhapondcoides  Coss.  et  Dur.  Fa,  rhapondcoides. 

Feuilles  indivises  ou  pinnatilolées  ou  pinnatifides,  ciliées  spinu- 

leuses  sur  les  marges,  arrondies  ou  obtuses  ou  brièvement  spinu- 
leuses  au  sommet.  Bractées  périclinales  médianes  terminées  par  un 
appendice  scarieux,  denticulé  ou  brièvement  frangé,  non  épineux. 
Akènes  étroits,  droits,  tétragones,  hauts  de  3-5  mm  ;  disque  épigyne 
bordé  d’une  marge  épaisse,  égale,  dressée,  à  peine  crénelée  ;  soies  de 
l’aigrette  plumeuses. 

2.  Carduncellus  rhapondcoides  Coss.  et  Dur.  Fa  dissectus  (Coss.) 
Maire.  Ne  diffère  du  précédent  que  par  ses  féuilles  pinnatipartites, 
épineuses,  rappelant  en  tous  points  celles  de  C.  pinnatus.  Maire  a 

1.  Nous  remercions  MM.  Sauvage,  Guinochet  et  Taylor  qui  ont  bien  voulu  nous 
-adresser  de  Rabat,  d’Alger  et  de  Kew  le  matériel  dont  l’étude  a  permis  la  rédaction 
de  cette  note. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


bien  indiqué  ce  fait  dans  sa  Contribution  520  :  «  Planta  habitu 
G.  pinnatum  (Desf.)  referens  ». 

3.  Carduncellus  pinnatus  Desf. 

Feuilles  pinnatipartites,  épineuses.  Bractées  périclinales  médianes 
terminées  par  un  appendice  scarieux,  ^  orbiculaire,  fimbrié,  non 
épineux.  Akènes  larges,  un  peu  arqués,  atteignant  7  mm,  très  rugueux, 
tétragones  ;  disque  épigyne  bordé  d’une  marge  épaisse,  dressée,  den¬ 
tée,  fortement  relevée  aux  4  angles  de  l’akène  ;  soies  de  l’aigrette  non 
plumeuses,  ^  scabres. 

Il  ressort  de  cette  analyse  détaillée  que  Maire  (Contributions, 
Contr.  697  bis,  p.  187,  1929)  en  attribuant  au  C.  lucens  des  soies  de 
l’aigrette  plumeuses  a  commis  une  erreur.  Il  n’avait  pas  eu  sous  les 
yeux  le  type  de  Bail  dont  l’examen  ne  laisse  aucun  doute.  Les 
plantes  dénommées  par  lui  C.  lucens  sont  vraisemblablement  toutes 
des  C.  rhaponticodies  Fa  dis  sec  tus  dont  les  aigrettes  sont  effectivement 
formées  de  soies  plumeuses. 

La  clé  suivante  permettra  de  distinguer  les  4  races. 

1.  Aigrette  formée  de  soies  plumeuses,  non  scabres . 

C  .  rhaponticoides 

2.  Feuilles  indivises  ou  pinnatilobées  ou  pinnatifides,  à  marges 

ciliées-spinuleuses . . .  F*  rhaponticoides.... 

2’.  Feuilles  pinnatipartii es,  épineuses  (port  de  C.  pinnatus).... 

Fa  dissectus 

1’.  Aigrette  formée  de  soies  du  scabres,  non  plumeuses.  C.  pinnatus 

3.  Feuilles  primaires  indivises,  ciliées-spinuleuses  sur  les  marges, 

longuement  cuspidées-épineuses  au  sommet,  les  ultérieures 
pinnatipartites,  épineuses,  Appendices .  périclinaux  médians 
scarieux,  dz  orbiculaires,  fïmbriés,  non  épineux.  Akènes  très 
rugueux  ;  disque  épigyne  bordé  d’une  marge  épaisse,  dressée, 
dentée,  fortement  relevée  aux  4  angles  de  l’akène.... . 

Subsp.  pinnatus 

3.  Feuilles  pinnatipartites-épineuses.  Appendices  périclinaux 
médians  ^  coriaces,  longuement  épineux,  à  épines  longues, 
inégales,  palmées,  blanches,  vulnérantes.  Akènes  (jeunes) 
lisses  ;  disque  épigyne  bordé  par  une  coronule  égale,  scarieuse, 
étalée,  fortement  denticulée-fimbriée .  Subsp.  lucens 

1.  Carduncellus  rhaponticoides  Coss.  et  Dur. 

Fa  rhaponticoides . 

Algérie.  - —  Constantine  :  Batna  ;  plaine  de  Mélila  ;  entre  Aïn 
Yagout  et  Asnam  ;  Aïn  Tameyra  ;  à  l’W  d’Ali  ben  Tabor.  Oran  : 
environs  d’Aflou. 

Maroc.  —  Thimadit  ;  Djebel  Takreda  (prov.  de  Ntifa). 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


14 


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Fa  dissectus  (Coss.)  Maire. 

Maroc.  —  Autour  de  la  ville  de  Maroc  :  Djebel  Ouenza,  Dj.  Azir- 
wel  ;  prov.  de  Demnat  :  Dj.  Azighza  ;  Grand  Atlas  :  au-dessus 
d’Agoudal  (2.500  m.)  ;  Ourika  (2.500  —  2.800  m.)  ;  vallée  Reraya 
(2.700  m.)  —  Probablement  aussi  :  Grand  Atlas,  près  Midelt  (Maire, 
Contr.  520  ;  plante  non  vue). 

2.  Carduncellus  pinnatus  (Desf.)  DC. 

Subsp.  pinnatus. 

Tunisie.  —  Bordj  Toum  ;  Guelaa  Feghura  ;  Kessera,  entre  Kai- 
rouan  et  le  Kef  ;  au  S  d’Ali  ben  Amar  ;  entre  Soliman  et  Hammam 
el  Lif  ;  presqu’île  du  Cap  Bon,  Nebeul  ;  Mahamedia  ;  vallée  de  la 
Medjerda,  Bordj  Toum  au  NE  de  Medjez  el  Bab. 

Algérie.  —  Djebel  Babor,  Aïn  Beida,  Dj.  S’Gag,  Sidi  Chaib  près 
de  Teniet  el  Had,  Tlemcen,  Bordj  el  Meskiana,  Kralid  Garaba  et 
Timitlas  (cercle  de  Saïda),  Saïda,  à  l’W  de  Boghar.  —  Constantine  : 
coteaux  de  Mansourah  ;  Constantine  ;  Aïn  Bey,  près  Constantine 
plaine  de  Batna  ;  Dj.  Tougour  près  Batna  ;  Monts  Aures  ;  Dj.  Chiliah 
et  vallée  de  l’Oued  Aldi.  —  Alger  :  versant  septentrional  du  Djurd- 
jura  ;  environs  d’Aumale.  • —  Oran  :  Oran  ;  Geryville  (El  Biod)  ;  Dj. 
Ksel. 

Maroc.  —  Aïn  Slaoua  ;  district  d’Ida-Ouchemlal  :  Amaluz  et  Tidli 
Ighichan,  Ida-Ouchemlal  et  Adrar  Mgorn,  Foumalili  ;  Tanger  t 
Zinet  ;  district  de  Tazeroualt  :  Tifermit  et  Ida-Oubakil,  Ighirmillul, 
Dj.  Tafraout  et  Kerkar,  Acakaoublagh  et  Mont  Omahou,  de  Taze¬ 
roualt  à  Issighiwar  ;  entre  Dar  Caïd  Ito  et  Aïn  Leuh  ;  Moyen  Atlas  : 
Daiet  Achlef  (1.750  m.)  ;  Grand  Atlas  :  Mont  Gourza  (2.900  m.). 

Subsp.  lucens  (Bail)  Jah.  et  Maire. 

Maroc.  —  Grand  Atlas,  région  subalpine  à  partir  de  2.000  m.  : 
vallée  d’Aït  Mesan,  au-dessus  d’Arround.  —  Les  localités  de  Reraya, 
Ourika,  citées  par  Maire  pour  C.  lucens  se  rapportent  certainement  à 
C.  rhaponticoides  Fa  dissectus  ;  probablement  aussi,  celles  de  Mes- 
floua,  Glaoua,  données  par  le  même  auteur,  mais  nous  n’avons  pas 
vu  les  plantes. 

En  résumé  : 

1.  Le  Carduncellus  lucens  Bail  possède  une  aigrette  dont  les  soies 
sont  i  scabres,  jamais  plumeuses. 

2.  Outre  le  caractère  précédent,  on  doit  considérer  comme  discri- 
minatifs  du  C.  lucens  :  a)  l’héréromorphisme  foliaire,  les  feuilles 
primaires  étant  indivises,  ciliées-spinuleuses  sur  les  marges,  longue¬ 
ment  cuspidées-épineuses  au  sommet,  les  feuilles  ultérieures  étant 
pinnatipartites-épineuses  ;  b)  l’organisaton  des  appendices  péricli- 
naux  médians,  ^  coriaces,  réduits,  longuement  épineux,  à  épines 
longues,  inégales,  palmées,  blanches,  vulnérantes  ;  c)  les  caractères 


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des  akènes,  droits,  lisses,  à  disque  épigyne  bordé  d’une  coronule 
égale,  scarieuse,  étalée,  fortement  denticulée-fimbriée. 

3.  La  concomitance  de  soies  de  l’aigrette  plumeuses  et  de  feuilles 
(indivises,  pinnatilobées  ou  pinnatifides)  à  marges  ciliées-spinuleuses, 
jamais  cuspidées-épineuses  au  sommet,  caractérise  C.  rhaponticoides. 
On  peut  trouver  dans  une  même  localité,  voire  dans  une  même 
colonie  ou  sur  un  même  individu,  tous  les  types  de  feuilles  avec  tran¬ 
sitions  entre  les  limbes  indivis  et  ceux  pinnatifides  de  sorte  qu’il  est 
illusoire  de  vouloir  créer  à  ce  propos  des  variétés  ou  même  des  formes. 

4.  La  véritable  Fa  dissectus  du  C.  rhaponticoides  est  tout  à  fait 
semblable  d’aspect  au  C.  pinnatus  typique.  Sa  morphologie  foliaire 
est  identique  mais  les  soies  de  ses  aigrettes  sont  plumeuses,  caractère 
qui,  à  lui  seul,  suffit  pour  opposer  la  plante  à  la  fois  à  la  sous-espèce 
lucens  et  à  la  sous-espèce  pinnatus.  Il  offre  en  outre,  comme  la  forme 
rhaponthicoides,  des  bractées  préciclinales  médianes  terminées  en 
appendice  scarieux,  denticulé  ou  brièvement  frangé. 

5.  Les  akènes  suffisent  à  caractériser  les  C.  rhaponticoides ,  C.  pin¬ 
natus  et  C.  lucens.  Chez  le  premier,  C.  rhaponticoides,  ils  sont  étroits, 
droits,  lisses,  avec  disque  épigyne  entouré  d’un  bord  épais,  dressé, 
à  peine  crénulé,  égal  sur  tout  le  pourtour,  avec  soies  de  l’aigrette 
plumeuses.  Chez  le  second,  C.  pinnatus,  ils  sont  larges,  un  peu  arqués, 
très  rugueux,  avec  disque  entouré  d’un  bord  épais,  dressé,  denté, 
nettement  plus  haut  aux  4  angles  de  l’akène,  avec  soies  de  l’aigrette 
non  plumeuses.  Chez  le  dernier,  C.  lucens,  ils  sont  larges,  droits, 
lisses,  avec  disque  épigyne  bordé  d’une  coronule  scarieuse,  étalée, 
fortement  fimbriée,  avec  soies  de  l’aigrette  scabres,  non  plumeuses. 

6.  La  seule  localité  connue  et  certaine  du  C.  lucens  est  celle  d’Aït 
Mesan  dans  le  Grand  Atlas.  La  plante  est  à  rechercher. 


BIBLIOGRAPHIE 

Ball  (J.).  — •  Plants  collected  in  Morocco  by  J.  D.  Hooker,  G.  Maw  and 
J.  Ball.  Journ.  of  Bot.,  new  ser.,  II  (1873),  370. 

Battendier  et  Trabut.  —  Flore  de  l’Algérie  (1888),  pp.  512-513. 

Jahandiez  (E.)  et  Maire  (R.).  - — •  Catalogue  des  Plantes  du  Maroc,  III 
(1934),  pp.  823-824. 

Maire  (R.).  —  Contributions  à  l’étude  de  la  flore  de  l’Afrique  du  Nord, 
fasc.  14  (1929),  Contr.  520,  p.  27  et  fasc.  16  (1929),  Contr.  697  bis, 
p.  187. 


Centaurea  sisymbriifolia,  species  orientalis  nova. 


Par  J.  Arènes. 


Centaurea  (Seridia  DC).  sisymbriifolia  spec.  nov. 

C.  viridis,  caule  simplici  monocephalo  45-55  cm.  alto  laxe  araneoso, 
stir.pe  robusta  simplici  vel  2-3  —  furcata ,  lignosa.  Folia  usque  20  cm.  longa 
et  8  cm.  lata,  utrinque,  viridia  et  aspera,  basalia  et  caulina  inferiora  pinna- 
tipartito-runcinata,  inferne  in  petiolum  longe  attenuata,  lobis  lateralibus 
5-6  oblongis  vel  ovatis  vel  triangularibus  acutis,  lobo  terminali  valdc  major 
( usque  11  cm.  longo  et  6  cm.  lato )  ovato  vel  elliptico  acuto,  caulina  superiora 
oblonga  vel  linearia  sessilia,  floralia  nulla,  caulina  inferiora  anguste 
decurrentia.  Calathidia  mediocria,  solitaria  ;  periclinium  ovoideum,  basi 
rotundatun,  apice  contractum,  20-25  mm.  longum,  ±  15  mm.  latum, 
leviter  araneosum,  bracteis  ovatis  enervatis  ;  appendices  minutissimae, 
fuscae,  patulo-erectae  vel  erectae  spinis  5-7  — palmatis  ( usque  8  mm.)  robustis 
±  vulneranlibus,  mediis  vix  longioribus.  Corollae  flavae,  haud  radiatae. 
Achenia  glabra,  pappo  albo  setis  usque  8-10  mm.  longjs  quam  achenium 
longioribus.  —  Typus  in  Herb.  Mus.  Paris  ;  D r  T.  Baytop  leg.,  sine  n°. 

Turquie  d’Europe.  —  Aydos  (Istanbul). 

D’après  les  diagnoses  de  la  flore  de  Boissier  (Fl.  or.  III)  et  les 
collections  de  l’Herbier  du  Muséum,  les  espèces  orientales  à  corolles 
jaunes  de  la  section  Seridia  se  distingueront  de  la  façon  suivante  : 

1.  Plante  entièrement  blanche-tomenteuse.  Aigrette  égalant 

l’akèn*'  .  . .  C.  hololeuca 

1’.  Plante  non  entièrement  blanche-tomenteuse. 

2.  Plante  verte. 

3.  Feuilles  entières,  lancéolées  brièvement  décurrentes.  Appen¬ 
dice  à  II  —  13  épines  courtes.  Aigrette  égalant  l’akène.  .  .  . 

C.  lancifolia 

3’.  Feuilles  au  moins  en  partie  pinnatipartites-roncinées.  Appen¬ 
dice  à  5-9  épines. 

4.  Appendices  étalés  ou  réfléchis,  à  7-9  épines  robustes,  la 
médiane  bien  plus  développée.  Péricline  globuleux.  Aigrette 

plus  courte  que  l’akène .  C.  lycopifolia 

4’.  Appendices  étalés-dressés  ou  dressés  à  5-7  épines  longues, 
robustes,  la  médiane  à  peine  plus  développée.  Péricline 
ovoïde.  Aigrette  plus  longue  que  l’akène.  C.  sisymbriifolia 

2’.  Feuilles  vertes  et  glabrescentes  en  dessus,  blanches  tomen- 

teuses  en  dessous.  Aigrette  plus  courte  que  l’akène . 

C.  cheiracantha 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  211  — 

Les  caractères  de  C.  sisymbriifolia  discriminatifs  par  rapport  aux 
4  autres  espèces  sont  :  ceux  des  feuilles  (pinnatipartites,  roncinées, 
vertes  et  rudes  sur,  les  2  faces),  ceux  des  appendices  périclinaux 
(très  petits,  bruns,  étalés-dressés  ou  dressés)  et  de  leurs  épines 
(5-7,  longues,  robustes,  la  médiane  à  peine  plus  longue),  ceux  des 
akènes  (aigrette  bien  plus  longue  que  l’akène  glabre). 


212  — 


Un  Cirsium  nouveau  pour  la  flore  du  Maroc 

ET  POUR  LA  SCIENCE. 

Par  J.  Arènes. 


Cirsium  (Subgen.  Lamyra  (Cass.)  Ry)  pseudo-hispanicum  J.  Ar. 

spec.  nov. 

Planta  ±  5  dm.  alta,  caule  ascendenti,  basi  lignoso ,  obscure  anguloso, 
vix  striato,  albo-tomentoso,  superne  breviler  ramoso.  Folia  haud  decurrentia, 
usque  15  cm.  longa,  coriacea,  supra  glabra,  subtus  dense  albo-tomentosa, 
lanceolato-pinnatiloba ,  lobis  lateralibus  brevibus  simplicibus  vel  lobulatis, 
lobulis  divaricatis,  nervis  lateralibus  in  spinam  simplicem  vel  bifidam 
fulvam  longam  vulnerantem  productis,  lobo  terminali  ±  5  cm.  longo  auguste 
triangulari  in  spinam  luteam  debilem  longissime  attenuato  integro.  Cala- 
thidia  pedunculata  mediocria,  corymbosa  ;  periclinium  subglobosum 
(14-17  mm  diam.,  acumina  exclusa),  glabrum  ;  bracteae  ovato-lanceolatae, 
intimae  acutae  erectae,  aliae  acumine  usque  15  mm  longo  auguste  triangulari 
in  spinam  luteam  brevem  vulnerantem  longe  attenuato-terminatae,  acumina 
media  patula,  externa  patula  vel  reflexa.  Corolla  tubo  3  mm  longo,  fauce 
5,5  mm  longa,  lobis  5-6  mm  longis.  Achenia  linearia,  e  basi  ad  apicem  vix 
dilatata,  3, 5-4, 5  mm  longa,  paulum  compressa,  hinc  brunnea  et  coslulis 
3  luteis  obtusis  ornata,  illinc  lutea  et  tenuiter  granosa  ;  pappus  albus,  selis 
paulum  inaequalibus  (11-13  mm  longis).  — ■  Typus  in  Herb.  Mus.  Paris, 
S.  Jovet-Ast,  P.  Jovet  et  Ch.  Sauvage  13543. 

Maroc.  —  Rif  (SW)  :  massif  calcaire  central,  vallon  de  Tasmout, 
dans  la  sapinière  ;  leg.  Mme  S.  Jovet-Ast  P.  Jovet  et  Ch.  Sauvage, 
8  juin  1955,  sub  n°  13543  (Mission  bot.  de  l’Inst.  scient,  chérifien 
dans  le  Rif  central  et  occidental). 

Par  sa  morphologie  foliaire  et  les  caractères  de  son  inflorescence 
et  de  son  péricline,  cette  plante  diffère  du  Cirsium  Casabonae  (L.) 
DC  h  L’espèce  la  plus  voisine  est  le  Cirsium  hispanicum  (DC.) 
d’Espagne  ;  elle  en  a  le  port,  l’inflorescence  et  les  caractères  géné¬ 
raux  du  péricline,  mais,  sont  profondément  différents,  la  morphologie 
foliaire,  la  taille  des  calathides  et  les  caractères  des  akènes.  C’est 
indubitablement  une  excellente  espèce  qui  se  rattache  au  sous-genre 
Lamyra  (Cass.)  Ry.2  par  la  présence,  à  la  base  de  ses  anthères,  de 
longs  caudicules  filiformes  et  fimbriés. 

1.  Les  noms  successifs  de  cette  espèce  sont  :  1753,  Carduus  Casabonae  L.  ;  1778, 
C.  polyacanthos  Lmk  ;  1794,  Cirsium  trispinosum  Moench  ;  1805,  C.  Casabonae  DC.  ; 
1822,  Lamyra  triacantha  Cass.  ;  1837,  Chamaepeuce  Casabonae  DC.  Elle  doit  donc 
bien  s’appeler  Cirsium  Casabonae  (L.)  DC. 

2.  Lamyra  Cass.  1822  et  1825  ;  Ptilostemon  Cass.  1825  ;  Chamaepeuce  DC.  1837. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  213  — 


Contribution  a  l'étude  anatomique  . 

DES  ESPÈCES  ACTUELLES  DE  ROPALOCARPACEAE. 
Par  Edouard  Boureau. 


La  famille  des  Ropalocarpaceae,  endémique  de  Madagascar,  com¬ 
prend  deux  genres  vivants  :  Ropalocarpus  Teijsrn.  et  Binn.  et  Dia- 
lyceras  R.  Capuron.  Elle  fait  l’objet  d’une  étude  systématique  de  la 
part  de  R.  Capuron  qui  a  séparé  les  deux  genres. 

Structures  ligneuses  des  Ropalocarpus. 

Bien  que  ne  présentant  pas  de  qualités  pratiques  particulières, 
les  bois  des  diverses  espèces  de  ce  genre,  non  encore  décrits,  ont  l’in¬ 
térêt  d’apporter  un  certain  nombre  de  renseignements  nouveaux, 
utiles  si  l’on  veut  situer  la  famille  à  sa  véritable  place  parmi  les 
Angiospermes  dicotylédones.  Dans  la  présente  note,  nous  décrirons 
principalement  le  bois  secondaire  du  Ropalocarpus  Louoelii  (A.  Dan- 
guy)  R.  Capuron,  en  évaluant  la  signification  évolutive  des  différents 
caractères. 

1.  —  Zones  d’accroissement. 

Elles  ne  sont  pas  très  apparentes.  Le  plan  ligneux  transversal 
est  constitué  par  de  nombreuses  chaînettes  parallèles  de  paren¬ 
chyme,  régulièrement  espacées.  En  certaines  zones  cependant,  les 
fdes  cellulaires  parenchymateuses  sont  plus  resserrées,  figurant 
ainsi  la  seule  indication  d’un  développement  périodique  dans  le 
bois  secondaire. 

2.  —  Jeunes  tiges. 

a)  Moelle.  —  En  coupe  transversale,  la  moelle  est  constituée  par 
des  cellules  arrondies,  séparées  par  des  méats.  Les  diamètres  cellu¬ 
laires  varient  de  15  p  à  50  p  ;  il  est  plus  fréquemment  de  25  p. 

b)  Rois  secondaire.  —  Au  voisinage  de  la  moelle,  le  parenchyme 
est  diffus  et  il  ne  tend  à  se  grouper  en  chaînettes  qu’à  1  mm  de 
celle-ci.  Pendant  ce  temps,  les  vaisseaux  augmentent  de  calibre, 
leurs  contours  deviennent  moins  angulaires.  Leur  diamètre  passe  de 
25  p  en  moyenne  auprès  de  la  moelle,  à  50  p  à  1  mm  de  celle-ci.  Les 
traumatismes  agissent  sur  le  cambium  en  provoquant  l’apparition 
de  nombreux  canaux  verticaux  lysigènes  et  parfois  par  l’élargisse- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


ment  brusque  en  direction  tangentielle,  des  cellules  des  rayons. 
Cette  apparition  de  canaux  traumatiques  dans  la  jeune  tige  semble 
en  rapport  avec  l’émission  des  traces  foliaires. 

Au  voisinage  de  la  moelle  d’un  très  jeune  rameau,  les  rayons 
sont  très  nettement  du  type  I  de  D.  A.  Kribs  1  et  hétérogènes.  Ils 
sont  donc  de  deux  sortes  :  a)  de  grands  rayons  dont  la  partie  centrale 
est  bisériée  et  étroite,  avec  des  cellules  plus  hautes  que  larges  en 
coupe  tangentielle  et  d’une  taille  différente  dans  les  longues  parties 
terminales  unisériées  formées  de  cellules  carrées  ;  b)  des  rayons 
entièrement  unisériés,  plus  courts,  formés  de  cellules  comparables  à 
celles  des  terminaisons  des  grands  rayons. 

Plus  loin  de  la’ moelle  (1  mm),  dans  un  très  jeune  rameau,  on 
observe  une  évolution  progressive,  tendant  vers  l’homogénéité  pour 
les  grands  rayons  dont  les  terminaisons  se  raccourcissent,  en  même 
temps  que  la  partie  plurisériée  s’élargit  et  s’allonge. 

c)  Tissus  extérieurs  au  bois.  —  Ils  comportent,  une  alternance  de 
cellules  libériennes  claires  à  parois  minces,  et  de  cellules  parenchy¬ 
mateuses  au  contenu  sombre,  disposées  en  files  concentriques.  La 
partie  corticale  plus  externe  contient  des  faisceaux  de  fibres  isolés 
et  la  jeune  tige  est  limitée  par  un  liège  abondant. 

d)  Sécrétions.  —  Les  tissus  vivants  parenchymateux  sont  fré¬ 
quemment  constitués  par  des  cellules  à  contenu  rouge  sombre, 
notamment  dans  la  moelle,  le  parenchyme  libérien,  les  tissus 
ligneux  vivants  et  surtout  ceux  qui  ont  une  origine  traumatique. 

3.  —  Bois  secondaire  adulte. 

A)  Vaisseaux.  —  Les  pores  sont  diffus,  disposés  sans  ordre  appa¬ 
rent.  Ils  sont  presque  toujours  solitaires,  souvent  isodiamétriques, 
très  rarement  accolés  par  deux. 

Dimensions  des  pores.  Les  pores  sont  de  taille  moyenne,  leur  dia¬ 
mètre  tangentiel  étant  compris  entre  100  et  200  p.  Les  dimensions 
les  plus  fréquemment  observées  sont  les  suivantes  :  200  p  X  200  p 
(diamètre  tangentiel  X  diamètre  radial).  Les  autres  vaisseaux  sont 
généralement  plus  petits,  le  diamètre  tangentiel  descendant  à  120  p 
et  le  diamètre  radial  à  100  p. 

La  paroi  des  vaisseaux  atteint  2  p,  5  d’épaisseur. 

Abondance  des  pores  :  3  à  4  par  mm2. 

Aspect  longitudinal  des  éléments  de  vaisseaux  :  le  trajet  des  vaisseaux 
est  dévié  par  la  présence  des  grands  rayons  dans  le  bois  adulte. 
Un  élément  de  vaisseau  a  une  longueur  presque  toujours  égale  à 
400  p,  c’est-à-dire  à  celle  d’un  étage  dans  lequel  il  est  régulièrement 

1.  Kribs  D.  A.,  1935.  —  Salient  lines  of  structural  specialization  in  the  wood  rays 
of  Dicotyledons.  Bot.  Gaz.  96  :  547-557,  1935. 


placé.  La  cloison  terminale  est  sensiblement  horizontale.  Là  perfo¬ 
ration  est  simple. 

Les  ponctuations  latérales  des  éléments  de  vaisseaux  sont  alter¬ 
nées.  Leur  nombre  moyen  va  de  3  à  3,2  pour  100  p2. 

B)  Parenchyme  ligneux.  —  Dans  le  plan  ligneux  transversal,-  le 
parenchyme  est  disposé  en  chaînettes  concentriques  unicellulaires, 
séparées  par  un  nombre  de  fibres  allant  de  1  à  4,  surtout  3.  Les 
chaînettes  concentriques  observées  dans  un  plan  transversal  sont  au 
nombre  de  14  par  mm  radial. 


Fig.  1.  —  Ropalocarpus  Louvellii  (P.  Danguy)  R.  Capuron.  (Echantillon  9072  CTFT  r 
Forêt  littorale  sur  le  sable  de  la  côte  Est  de  Madagascar).  Portion  de  coupe  tangen- 
tielle  montrant  les  parois  verticales  des  cellules  de  parenchyme  en  contact  avec  un 
élément  de  vaisseau.  Remarquer  le  plissement  considérable  des  couches  primaires 
(et  secondaires  ?)  sur  les  substances  pectiques  de  la  couche  mitoyenne,  particulière¬ 
ment  plastique. 

En  coupe  transversale,  les  cellules  de  parenchyme  sont  géné¬ 
ralement  isodiamétriques  (diamètre  moyen  :  25  g)  sauf  au  contact 
des  éléments  de  vaisseaux  où  elles  peuvent  s’aplatir  de  façon  vasi- 
centrique  (p.  exemple  25  p  X  45  p). 

Observées  dans  une  coupe  longitudinale  radiale,  les  cellules  de 
parenchyme  apparaissent  groupées  par  files  de  4  cellules  de  100  p. 
et  allongées  verticalement.  La  file  entière  de  400  p  constitue  la 
hauteur  de  l’étage  du  bois. 

L’étagement  de  ce  tissu  disparait  parfois.  En  effet  les  files  de  cellules 
parenchymateuses  se  rejoignant  d’un  étage  à  l’autre,  deviennent 
continues,  masquant  ainsi  localement  l’aspect  étagé. 

Les  parois  radiales  communes  à  deux  cellules  parenchymateuses 
sont  couvertes  de  ponctuations  simples,  circulaires,  lorsqu’elles  sont 
isolées  ou  quelquefois  déformées,  lorsqu’elles  sont  rapprochées  les 


216  — 


unes  des  autres.  Elles  sont  de  taille  inégale,  disposées  sans  ordre 
sur  la  paroi. 

Le  parenchyme  renferme  des  cristaux  d’oxalate  de  calcium  mono¬ 
hydrate. 

Formation  des  replis  membranaires.  —  La  surface  latérale  de  la 
paroi  des  cellules  de  parenchyme  voisines  des  vaisseaux  s’agrandit, 
probablement  sous  l’influence  des  substances  de  croissance  du  type 
auxine  qui  circulent  dans  les  éléments  de  vaisseaux.  On  peut  cons¬ 
tater  que  le  périmètre  transversal  des  cellules  parenchymateuses  va 
quelquefois  du  simple  au  double,  quand  on  passe  des  cellules  sans 
contact  avec  les  vaisseaux  aux  cellules  en  contact  avec  eux.  Comme 
l’allongement  vertical  des  éléments  de  vaisseaux  n’a  pas  lieu  dans  les 
mêmes  proportions  que  l’élargissement  diamétral,  il  s’ensuit  la 
formation  de  replis  parenchymateux  de  la  membrane,  d’un  type 
particulier  (fig.  1). 

Ces  replis  résultent  d’un  glissement  des  parois  primaires  et  secon¬ 
daires  sur  la  membrane  mitoyenne.  Le  développement  n’est  nulle¬ 
ment  symplastique. 

C)  Rayons  ligneux.  —  Les  rayons  du  bois  adulte  atteignent  un 
développement  important.  Leur  largeur  est  également  grande. 

Les  rayons  les  plus  fréquemment  représentés  ont  les  caractéris¬ 
tiques  suivantes  : 


Rayon  1  :  Hauteur  =  3.025  p 
Largeur  =  250  p 

Rayon  2  :  Hauteur  =  3.575  p 
Largeur  =  ■  250  p 
Rayon  3  :  Hauteur  =  4.400  p 
Largeur  =  275  p 


Nombre  de  cellules  :  oo 
Nombre  de  cellules  :  9 
Nombre  de  cellules  :  oo 
Nombre  de  cellules  :  10 
Nombre  de  cellules  :  oo 
Nombre  de  cellules  :  13 


L’élongation  apicale  des  initiales  cambiales  fusiformes  produc¬ 
trices  de  fibres,  isole  souvent  une  partie  du  rayon  qui  se  trouve 
ainsi  fragmenté.  Il  en  résulte  des  rayons  plus  petits  qui  se  répartissent 
dans  le  plan  ligneux,  plus  ou  moins  loin  des  grands  rayons  dont  ils 
sont  issus  : 


Rayon  4  :  Hauteur  =  275  p  Nombre  de  cellules  :  11 
Largeur  =  50  p  Nombre  de  cellules  :  2 

Au  cours  du  développement  axifuge,  les  rayons  se  fragmentent 
de  plus  en  plus  et  augmentent  progressivement  de  taille. 

Les  rayons  unisériés  deviennent  rares  dans  le  bois  adulte. 

Les  rayons  sont  du  type  homogènes  II  (classification  de  D.  A. 
Kribs). 

Nombre  de  rayons  au  mm  :  2,  quelquefois  3. 


—  217  — 


Remarque. 

Au  cours  du  vieillissement  du  plan  ligneux,  les  rayons  du  type 
hétérogène  I  de  Kribs  dans  le  bois  jeune,  évoluent  vers  l’homogé¬ 
néité  avec  une  élimination  progressive  des  rayons  unisériés  réalisant 
ainsi  finalement  le  type  homogène  II.  Ce  processus  évolutif  est 
voisin  de  celui  qui  fut  signalé  par  E.  S.  Barghoorn  1  dans  une 
Icacinaceae,  le  Stemonurus  javanicus  Blume. 

Il  est  à  remarquer  que  la  succession  de  ces  structures  est  conforme 
au  schéma  évolutif  que  Kribs  a  basé  sur  l’observation  d’une  réduction 
de  longueur  des  initiales  cambiales  au  cours  de  la  mégaévolution  des 
plantes  vasculaires. 

D)  Fibres  ligneuses.  —  Dans  le  plan  ligneux  transversal,  les  fibres 
ont  un  contour  polygonal,  avec  des  angles  vifs  pratiquement  dépour¬ 
vus  de  méats.  Elles  peuvent  être  heptagonales,  sont  surtout  hexa¬ 
gonales  dans  la  partie  la  plus  large,  pour  devenir  pentagonales, 
quadrangulaires  ou  triangulaires  dans  la  partie  terminale.  Elles 
sont  disposées  sans  ordre  apparent,  par  épaisseurs  de  2  à  5  (surtout 
2  et  3)  entre  les  chaînettes  de  parenchyme.  Elles  sont  couvertes 
de  petites  ponctuations  aréolées  à  ouverture  étroitement  fendue, 
longue  de  4  p,  sur  toutes  les  faces. 

La  plupart  des  fibres  sont  de  largeur  moyenne,  le  diamètre  le 
plus  fréquent  étant  de  25  p.  On  sait  que  les  fibres  de  largeur  moyenne 
se  situent  entre  24  p  et  40  p. 

Mensurations  observées  sur  le  plan  transversal  : 


i 

2 

3 

Diamètre  total  maximum  (D) 

25  p 

25  p 

15  p 

Diamètre  du  lumen . 

5  p 

7  p  5 

7  p  5 

Epaisseur  de  la  paroie  {e) .  .  .  . 

10  p 

8  p  75 

3  p  75 

(  e  \ 

10 

35 

1 

Indice  d’épaisseur  (g  I . 

25 

le  plus 
fréquent 

ÏÔO 

4 

Les  fibres  ont  donc  une  paroi  épaisse,  l’indice  d’épaisseur  le  plus 

.  ,  ,  ,  .  .1 

répandu  étant  supérieur  a  -  . 

O 

E)  Formation  des  canaux  verticaux  traumatiques.  —  Les  canaux 
secréteurs  verticaux  traumatiques  ont  été  observés  exclusivement 


1.  Barghoorn  E.  S.,  1941.  —  The  ontogenetic  development  and  phylogenetic 
specialization  of  rays  in  the  xylem  of  Dicotyledons.  II.  Modification  of  the  multiseriate 
-and  uniseriate  rays.  Am.  J.  Bot.  28  (4)  :  273-282,  1941. 


dans  une  jeune  tige  de  Ropalocarpus  Louvelii  et  ils  étaient  proba¬ 
blement  en  rapport  avec  une  émission  de  traces  foliaires.  Ils  n’ont 
pas  été  observés  dans  les  échantillons  du  bois  adulte.  Toutefois, 
il  s’agit  bien  d’un  caractère  du  genre,  car  le  même  processus  a  été 
observé  dans  le  bois  adulte  d’une  autre  espèce  indéterminée  (fig.  2). 

Sous  l’action  d’agents  extérieurs  traumatisants,  le  cambium,  au 
lieu  d’avoir  le  comportement  habituel  dans  ses  différenciations,  forme 
des  bandes  concentriques  de  parenchyme  secondaire  plus  ou  moins 
épaisses,  plus  ou  moins  continués  et  qui  restent  indifférenciées  au 
sein  des  formations  ligneuses. 


Fig.  2.  —  Ropalocarpus  sp.  (Echantillon  9739  CTFT  :  base  occidentale 
de  la  Montagne  d’Ambre  à  Madagascar).  Portion  de  coupe  transversale, 
es  :  canal  sécréteur  vertical. 

A.  Formation  d’une  large  bande  parenchymateuse  cambiforme  et  apparition  d’un 
canal  secréteur  vertical  schizogène  (es). 

B.  Extension  du  parenchyme  cambiforme  pathologique  par  de  nouveaux  cloisonne¬ 
ments  et  apparition  de  processus  lysigènes  autour  du  canal. sécréteur  (es). 

Ces  bandes,  nettement  plus  développées  que  les  chaînettes  nor¬ 
males  parenchymateuses  unicellulaires,  sont  cambiformes.  Elles 
sont  formées  de  cellules  quadrangulaires  régulièrement  disposées 
en  files  radiales.  Lorsqu’elles  ont  atteint  une  épaisseur  assez  impor¬ 
tante,  des  canaux  verticaux  intercellulaires  schizogènes  apparaissent 
d’abord.  Puis,  à  la  suite  de  processus  lysigènes,  les  canaux  trauma¬ 
tiques  atteignent  un  grand  développement.  Les  canaux  contiennent 
une  substance  sombre  et  à  leur  voisinage  s’observent  des  cellules 
sécrétrices  brun-rouge  foncé,  comparables  à  celles  que  l’on  a  obser¬ 
vées  dans  la  moelle  des  jeunes  tiges. 


219  — 


..  Affinités. 

1.  —  Comparaisoji  du  plan  ligneux  transversal. 

On  peut  grouper  les  plans  ligneux  d’après  les  similitudes  pré¬ 
sentées,  qu’elles  soient  le  témoignage  d’affinités  réelles  ou  de  con¬ 
vergences  de  caractères,  et  quelle  que  soit  la  structure  de  la  fleur 
correspondante  qui  sert  de  base  à  la  classification  habituelle  des 
espèces. 

Le  plan  ligneux  transversal  adulte,  caractérisé,  comme  dans 
les  Ropalocarpus,  par  des  chaînettes  unicellulaires  de  parenchyme 
se  retrouve  dan  un  certain  nombre  de  familles  qu’on  peut  parfois 
séparer  par  la  structure  des  rayons  1  définis  par  D.  A.  Kribs  d’après 
leur  aspect  dans  un  plan  tangentiel. 


Rayons -du  bois  adulte 

Canaux 

secréteurs 

F  amilles 

Nombre  de 
cellules  (largeur) 

Types 

(suivant  Kribs) 

Sapotaceae . 

(1),  2-3,  (4-5) 

Hétérogènes  II  A  ; 

II  B  ;  III 

absents 

Ebenaceae . 

1-2,  (3-4) 

Hétérogènes  II  B 

III 

absents 

Styracaceae . 

1,4  (5,6) 

Hétérogènes  II  A,  B 

verticaux, 

traumatique 

Annonaceae . 

Euphorbiaceae-Cro- 

(3), 4-8  (13-15) 

Homogènes  1,  11 

absents 

tonoideae . 

1,  2,  3,  (4-5) 

Hétérogènes,  I,  II, 

III 

radiaux  ou 
verticaux 
traumatiques 

Ropalocarpaceae  .  . 

(2),  9-10,  (13) 

Homogènes  II 

verticaux 

traumatiques. 

On  doit  considérer  cet  ensemble  comme'  un  groupe  horizontal 
constituant  pour  chacun  des  phylums,  sans  proche  parenté  néces¬ 
saire,  une  étape  de  leur  évolution. 

Le  voisinage  des  Styracaceae  et  la  ressemblance  des  plans 
ligneux  transversaux  qui  montrent  pareillemênt  des  canaux  secré¬ 
teurs  verticaux  traumatiques,  ne  résistent  pas  à  un  examen  plus 
approfondi.  Il  y  a  un  fort  hétérochronisme  dans  la  vitesse  d’évolution 
des  différents  caractères.  En  effet,  malgré'un  plan  ligneux  trans¬ 
versal  identique,  d’autres  caractères  importants-sont  différents  :  la 

1.  Voir  Ed.  Boureau  :  Anatomie  végétale.  Volume  HT.  Les  Presses  Universitaires 
de  France,  1957,  v.  p.  625;  ' 


—  220  — 


perforation  des  éléments  de  vaisseaux  est  simple  dans  le  Ropalo- 
carpus  alors  qu’elle  est  scalariforme  dans  les  Styracaceae. 

2.  —  Comparaison  avec  le  bois  des  Cochlospermaceae. 

Les  caractères  du  bois  secondaire  dans  le  genre  Ropalocarpus, 
doivent  être  comparés  avec  ceux  des  Cochlospermacées,  si  on  tient 
compte  des  données  de  la  fleur  (R.  Capuron). 

Bien  que  relativement  peu  connu,  le  bois  de  Cochlospermum  pré¬ 
sente  des  caractéristiques  précises.  Les  unes  peuvent  être  voisines, 
les  autres  différentes  de  celles  des  Ropalocarpus. 

a)  Caractères  comparables. 

De  nombreux  caractères  sont  strictement  les  mêmes  :  taille  et 
mode  de  groupement  des  vaisseaux,  perforations  simples,  disposition 
des  ponctuations  intervasculaires. 

Le  parenchyme  est  également  apotrachéal.  Il  est  pareillement 
disposé  en  fdes  verticales  de  4  cellules  étagées.  Les  fibres  sont  cou¬ 
vertes  de  ponctuations  aréolées. 

b)  Caractères  différentiels. 

Les  vaisseaux  du  Ropalocarpus  Louvelii  sont  plus  rares  ;  les  élé¬ 
ments  de  vaisseaux  sont  plus  courts. 

Les  bandes  apotrachéales  de  parenchyme  ne  sont  pas  unicellu- 
laires,  mais  larges  de  2  à  8  cellules  dans  les  Cochlospermacées. 

Les  canaux  secréteurs  des  Cochlospermacées  sont  horizontaux 
alors  que  ceux  des  Ropalocarpus  sont  verticaux  et  traumatiques. 
La  paroi  des  fibres  de  Cochlospermacées  va  de  «  assez  mince  »  à 
«  très  mince  »,  alors  que  celles  des  Ropalocarpus  sont  «  épaisses  ». 
Les  rayons  sont  d’une  largeur  comparable,  mais  ceux  du  Ropalo¬ 
carpus  Louvelii  sont  d’un  type  plus  évolué  (homogène  II),  alors  que 
ceux  du  Cochlospermum  sont  hétérogènes  IL 

c)  Etat  évolutif  comparé  du  Cochlospermum  et  du  Ropalocarpus. 

D’après  D.  A.  Kribs  x,  1937,  le  parenchyme  concentrique  étroit 

du  plan  transversal  est  plus  primitif  que  l’état  concentrique  large. 
Or  ce  dernier  caractérise  le  Cochlospermum,  ainsi  que  le  parenchyme 
vertical  pathologique  du  Ropalocarpus.  Par  rapport  à  ce  caractère, 
le  Cochlospermum  présente  donc  un  plan  ligneux  plus  évolué  que 
celui  du  Ropalocarpus. 

Mais  la  hauteur  d’un  étage  est  de  400  p  dans  le  Ropalocarpus  et 
de  600  p  dans  le  Cochlospermum.  On  sait  que,  dans  une  structure 
étagée,  la  hauteur  d’une  initiale  cambiale  est  celle  de  l’étage1  2. 


1.  Kribs  D.  A.,  1937.  —  Salient  lines  of  structural  specialization  in  the  wood  paren- 
chym  of  Dicotyledons.  Bull.  Ferrez  Bot.  Club,  64  :  177-186,  1937. 

2.  Ed.  Boureau,  1956.  —  Anatomie  végétale.  Volume  II,  pp.  i-vii  -f-  335-524, 
fig.  177-284,  pl.  VIII-XII  ;  voir  en  particulier  la  figure  194,  p.  366. 


BULL.  MUS.  NAT.  HIST.  NAT, 


Planche  I 


—  221 


Cela  tend  donc  à  prouver,  pour  cet  autre  caractère,  que  le  Cochlos- 
permum  est  plus  primitif  que  le  Ropalocarpus. 

Il  y  a  ainsi  contraoiction  dans  le  sens  d’évolution  des  deux 
caractères,  ce  qui  montre  qu’il  ne  peut  s’agir  de  deux  espèces  étroite¬ 
ment  apparentées.  On  peut  affirmer  que  les  deux  genres  ont  des 
points  connus  pour  certains  aspects  morphologiques,  mais  ils  sont 
phylétiquement  indépendants,  en  raison  de  la  loi  bien  établie  de 
l’irréversibilité  dans  la  marche  évolutive  des  caractères  anatomiques- 
du  bois.  Cela  justifie  dans  une  certaine  mesure  la  séparation  opérée 
par  R.  Capuron  qui  groupe  les  Ropalocarpus  en  une  famille  autonome 
de  Ropalocarpacées.  Cette  séparation  est  d’ailleurs  déjà  justifiée 
si  on  se  base  sur  l’orientation  des  canaux,  verticaux  dans  les  Ropalo¬ 
carpacées,  et  horizontaux  dans  les  Cochlospermacées. 

Laboratoire  cl’ Anatomie  comparée  des  végétaux  vivants 
et  fossiles. 


LÉGENDE  DE  LA  PLANCHE 

Planche  I.  —  Ropalocarpus  Louvellii  (P.  Danguy)  R.  Capuron  (Echantillon  9072 
CTFT  :  Forêt  littorale  sur  le  sable  de  la  Côte  Est  de  Madagascar. 

1.  Portion  de  coupe  transversale  montrant  la  disposition  relative  du  parenchyme 
en  chaînette,  par  rapport  aux  rayons  et  aux  vaisseaux. 

2.  Portion  de  la  figure  précédente  à  un  plus  fort  grossissement. 

3.  Portion  de  coupe  radiale  montrant  la  disposition  étagée  du  parenchyme  vertical 
cristallifère. 

4.  Portion  de  coupe  tangentielle  montrant  la  structure  des  grands  rayons  homogène» 
du  plan  ligneux  adulte. 


222 


Remarques  sur  les  différents  faciès  du  Précambrien 
dans  le  Nord-Est  du  Brésil. 

Par  E.  Albert  de  la  Rüe. 


Nous  ne  disposons  d’aucune  carte  géologique  le  moindrement 
détaillée  de  l’ensemble  du  Nord-Est  brésilien.  La  carte  géologique 
générale  du  Brésil,  publiée  en  1942  (1),  attribue  à  l’Archéen  (Com¬ 
plexe  fondamental  brésilien)  la  presque  totalité  des  terrains  pré¬ 
cambriens  de  cette  partie  du  pays.  De  rares  îlots  n’occupant,  au 
total,  qu’une  surface  insignifiante,  sont  cependant  considérés  comme 
étant  de  l’Algonkien.  L’année  suivante  d’ailleurs,  A.  Oliveira 
et  O.  Leonardos,  dans  leur  ouvrage  sur  la  géologie  du  Brésil  (2), 
admettent  également  cette  façon  de  voir.  Diverses  publications  bré¬ 
siliennes  plus  récentes,  intéressant  des  secteurs  restreints  du  Nord- 
Est,  ont  continué  à  considérer  le  socle  cristallin  de  cette  région 
comme  archéen,  employant  toujours  pour  le  désigner  le  terme  conven¬ 
tionnel  et  vague  de  complexe  brésilien.  La  carte  géologique  de  l’Amé¬ 
rique,  au  1  :  5.000.000e,  éditée  en  1950  (3),  ne  représente  pas  un 
progrès  à  cet  égard,  la  partie  du  Bouclier  brésilien  qui  nous  inté¬ 
resse  étant  toujours  à  peu  près  intégralement  attribuée  au  Précam¬ 
brien  inférieur,  en  dehors  d’une  frange  côtière  récente  (Tertiaire 
et  Quartenaire)  et  des  lambeaux  de  Crétacé  épargnés  par  l’érosion. 

Pourtant,  dès  1945,  une  excellente  mise  au  point  concernant  les 
terrains  anciens  du  Nord-Est  du  Brésil  a  été  présentée  par  Glycon 
de  Paiva,  comme  introduction  à  une  étude  de  Almeida  Rolff 
sur  la  géologie  du  Plateau  de  Borborema  (4,  5).  Il  ne  semble  pas  que 
la  question  ait  été  sérieusement  reprise  depuis  lors. 

Parmi  ceux  que  Ton  peut  considérer  comme  les  véritables  créateurs 
de  la  géologie  du  Précambrien  du  Nord-Est  prend  place,  en  premier 
lieu,  R.  Crandall  (6),  qui  distingua  un  complexe  fondamental  de 
schistes  cristallins,  attribué  à  l’Archéen  et  une  série  moins  métamor¬ 
phique,  mais  non  fossilifère,  placée  à  tort  dans  le  Paléozoïque.  Cette 
série  dite  du  Cearâ,  comprend  des  schistes,  des  quartzites  et  des  mar¬ 
bres,  souvent  difficiles  à  distinguer  des  formations  antérieures.  C’est 
ainsi  que  Crandall  incorpora  provisoirement  une  bonne  partie  des 
roches  formant  le  massif  de  Borborema  au  complexe  cristallin,  en 
faisant  remarquer,  toutefois,  que  lorsqu’on  procéderait  au  levé 
détaillé  de  la  région,  il  apparaîtrait  qu’une  bonne  partie  de  celles- 
ci  font  en  réalité  partie  de  la  série  du  Cearâ.  Une  certaine  confusion 
se  présente  entre  le  texte  et  les  coupes  établies  par  Crandall  en 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  223  — 


ce  qui  concerne  la  position  du  granité  par  rapport  à  la  série  du  Cearâ. 
Le  premier  fait  état  d’intrusions  granitiques,  mais  les  coupes  font 
apparaître  le  granité  comme  plus  ancien. 

En  1920,  E.  de  Olivera  (7)  fit  une  reconnaissance  de  la  région  de 
Pedra  Branca  dans  le  Nord  du  massif  de  Borborema  et  attribua  à  la 
série  du  Cearâ  de  Crandall  un  ensemble  de  quartzites  (appartenant 
à  la  base  de  la  formation)  de  micaschistes,  de  calcaires  et  d’amphi- 
bolites.  La  similitude,  entre  ces  roches  et  celles  de  la  formation  ferrifère 
de  l’état  de  Minas  Gérais,  l’incita  d’ailleurs  à  assimiler  cette  série 
du  Cearâ  à  la  partie  supérieure  de  l’Algonkien,  et  non  pas  au  Paléo¬ 
zoïque,  comme  l’avait  fait  Crandall. 

Sur  ces  entrefaites,  L.  de  Morais  entreprenait  ses  longs  itiné¬ 
raires  parmi  les  secteurs  montagneux  du  Paraiba,  du  Rio  Grande  do 
Norte  et  dans  le  SE  du  Cearâ,  l’étude  lithologique  de  ses  nombreux 
matériaux  étant  confiée  à  Djalma  Guimaraes.  Selon  la  première 
interprétation  que  L.  de  Morais  donna  de  ses  observations 1, 
le  socle  du  Nord-Est  était  formé  par  des  massifs  de  granité  que 
recouvraient  des  lambeaux  de  terrains  métamorphiques.  Dans  la 
seconde  partie  de  son  mémoire,  l’auteur  cité,  modifiant  son  point  de 
vue  initial,  pensa  que  les  gneiss,  micaschistes,  quartzites  et  cal¬ 
caires  appartenaient  à  une  seule  unité  géologique,  recoupée  par 
des  intrusions  granitiques.  Il  ne  concédait  à  la  série  du  Cearâ  que 
des  quartzites,  phyllites  et  calcaires,  à  l’exclusion  des  micaschistes, 
attribués,  ainsi  que  les  gneiss,  à  l’Archéen.  A  Crandall,  il  repro¬ 
chait  d’avoir  indu  dans  sa  série  du  Cearâ  des  faciès  qui  lui  parais¬ 
saient  indiscutablement  liés  au  complexe  cristallin  fondamental. 
L.  de  Morais  restreignit  finalement  l’extension  de  l’Algonltien  du 
Cearâ  à  des  taches  limitées,  ne  le  trouvant  bien  représenté  que 
dans  le  Sud-Est  de  l’état,  entre  Ico  et  Quixeramobim. 

La  conclusion  du  point  de  vue  de  L.  de  Morais,  rapportée  par 
G.  de  P  ai  va,  est  que  la  plus  grande  partie  du  territoire  compris 
entre  l’Alagoas  et  le  Cearâ,  en  fait  tout  le  Nord-Est,  est  constituée 
par  des  gneiss  et  des  granités,  accompagnés  de  micaschistes  et  de 
marbres,  le  tout  étant  d’âge  archéen. 

Entre  temps,  l’examen  pétrographique  des  roches  du  Nord-Est 
montrait  à  D.  Guimaraes  l’importance  des  phénomènes  de  graniti- 
sation  parmi  les  roches  de  la  série  de  Cearâ. 

La  période  1941-1945  suscita  de  nombreuses  recherches  minières 
dans  le  Nord-Est  du  Brésil,  en  vue  de  l’exploitation  des  minéraux 
critiques.  Elles  donnèrent  lieu  à  d’intéressantes  publications,  mais 
de  caractère  surtout  métallogénique,  la  plupart  des  auteurs  ne  se 
préoccupant  guère  de  la  chronologie  des  terrains  minéralisés.  Les 
uns  les  attribuent  à  l’Archéen,  les  autres  à  la  série  du  Cearâ  (Algon- 
kien)  sans  plus.  Seul  Rolff,  m’a-t-il  semblé,  qui  a  longuement  parti¬ 
cipé  à  ces  recherches  minières,  s’est  intéressé  à  la  succession  des 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958.  15 


224  — 


différentes  formations  rencontrées.  Le  secteur  qu’il  étudia  corres¬ 
pond  à  la  province  tantalo-glucinifère  située  dans  le  Nord-Est  du 
Plateau  de  Borborema,  la  partie  la  mieux  connue  du  Nord-Est. 

Rolff  rompt  définitivement  avec  la  notion  fortement  ancrée  des 
gneiss  archéens,  attribuant  toutes  les  roches  à  l’Algonkien.  Mica¬ 
schistes  et  quartzites  de  la  série  du  Cearâ  ont  été  largement  feld- 
spathisés,  transformés  en  gneiss  et  en  migmatites,  sans  que  soit 
cependant  entièrement  altérés  leurs  caractères  primitifs. 

Si  l’on  tente  de  concilier  ces  différentes  opinions,  il  semble  que 
l’on  doive  donc  distinguer  dans  le  Nord-Est  du  Brésil  : 

1°  un  Précambrien  supérieur,  représenté  par  la  série  du  Cearâ ,  celle-ci 
entendue  dans  un  sens  très  large  et  non  restreinte  aux  seules  roches  peu 
métamorphiques  ; 

2°  un  Précambrien  inférieur,  comprenant  une  partie  des  gneiss  de 
l’ancien  complexe  cristallin  (Archéen)  et  certains  granités  associés,  les 
autres  granités  étant  plus  jeunes. 

En  réalité,  la  succession  des  terrains  anciens,  métamorphiques  à 
des  degrés  divers  et  fortement  plissés,  dont  est  formée  cette  partie 
du  Bouclier  brésilien,  apparait  plus  complexe.  C’est  du  moins 
l’impression  que  j’ai  eue,  en  ne  limitant  pas  mes  investigations  à  la 
seule  zone  minière  du  Borborema,  mais  en  les  étendant  à  l’ensemble 
du  Nord-Est.  Elles  ont  été  réalisées  au  cours  de  reconnaissances 
rapides,  faites  à  l’occasion  d’une  mission  d’expertise  confiée  par 
l’UNESCO  et  représentent  environ  15.000  km  d’itinéraires  accomplis 
en  1953-54.  Mes  observations  ont  donc  nécessairement  un  caractère 
très  fragmentaire.  Les  nombreux  échantillons  récoltés  ont  été  offerts 
aux  Laboratoires  de  Minéralogie  et  de  Géologie  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle.  Leur  examen,  leur  comparaison,  ainsi  que  les 
mesures  de  directions  et  de  pendages,  m’ont  conduit  à  distinguer 
dans  ce  socle  ancien  un  certain  nombre  de  faciès,  les  uns  rares  et 
originaux,  d’autres  plus  communs  et  d’une  grande  extension.  Les 
données  obtenues  ne  suffisent  certainement  pas  à  établir  des  subdi¬ 
visions  locales  définitives  dans  le  Précambrien,  mais  elles  apportent 
un  certain  nombre  d’indications  qu’il  était  utile  de  réunir  et  qui 
faciliteront,  par  la  suite,  la  répartition  de  ce  Précambrien,  non 
pas  en  deux  séries,  comme  actuellement,  mais  certainement  en  un 
plus  grand  nombre. 

Les  phénomènes  de  granitisation  ont  été  parfois  si  étendus 
et  intenses,  qu’il  est  malaisé  de  dire  si  certains  gneiss,  d’aspect 
très  ancien,  appartiennent  effectivement  au  prétendu  Complexe 
cristallin  fondamental  et  représentent  le  Précambrien  inférieur  ou 
une  phase  de  celui-ci,  ou  s’il  s’agit  simplement  de  terrains  plus 
récents,  profondément  modifiés.  Il  est  des  cas,  en  effet,  où  aucun 
changement  de  faciès  latéral  ne  fournit  la  moindre  indication,  les 


225  — 


mêmes  gneiss  se  suivant,  uniformes,  sur  de  longues  distances.  Dans 
ce  domaine  aride  du  Nord-Est,  où  la  décomposition  superficielle  est 
peu  développée  et  la  végétation  clairsemée,  les  affleurements  rocheux 
ne  font  pas  défaut.  Malgré  cela,  il  ne  m’a  pas  été  souvent  possible 
d’observer  des  contacts  certains  entre  des  gneiss  de  types  différents, 
offrant  entre  eux  des  discordances  angulaires. 

On  observe  souvent,  à  peu  de  distance,  la  coexistence  de  roches 
peu  métamorphiques  (schistes,  phyllites,  grès  micacés,  micaschistes, 
etc...)  et  de  gneiss  francs,  offrant  la  même  orientation.  Des  récur¬ 
rences  de  ces  mêmes  associations  de  faciès  différents  (schistes  et 
gneiss  par  exemple)  ne  sont  pas  rares  dans  certaines  régions.  Ceci 
permet  de  penser  qu’on  est  en  présence  d’une  même  formation  irré¬ 
gulièrement  gneissifiée.  Mais,  souvent  aussi,  des  roches  semblables 
voisinent,  accusant  des  directions  absolument  différentes,  au  point 
que  l’on  hésite  à  les  grouper  dans  un  même  ensemble.  J’ai  montré, 
à  ce  propos,  combien  apparaissaient  complexes  les  divers  plisse¬ 
ments  qui  ont  affecté  le  socle  précambrien  du  Nord-Est,  se  recou¬ 
pant  suivant  plusieurs  directions  (9). 

Comme  on  ne  peut  se  fonder  avec  certitude  sur  le  degré  de  méta¬ 
morphisme,  de  granitisation,  ni  sur  l’orientation  des  roches  pour 
établir  des  relations  d’âge  relatif,  on  voit  combien  grande  est  la 
difficulté  de  débrouiller  la  structure  de  ce  Précambrien.  C’est  un 
travail  qui  exige  une  bonne  part  d’interprétation  personnelle,  des 
études  de  terrain  détaillées,  encore  jamais  entreprises  jusqu’ici 
et  qui  seraient  grandement  facilitées  si  l’on  disposait  de  quelques 
mesures  d’âge,  calculées  d’après  la  radioactivité  des  roches.  A  cet 
égard,  nous  sommes  encore  très  pauvres,  ne  pouvant  guère  nous 
appuyer  que  sur  trois  valeurs  intéressant  les  venues  de  pegmatites 
les  plus  récentes. 

Gneiss  gris.  —  Les  roches,  qui  semblent  les  plus  anciennes,  sont 
des  gneiss  gris,  très  granitisés,  bien  rubanés  en  général,  presque 
toujours  redressés  à  la  verticale.  Ils  paraissent  avoir  une  origine 
sédimentaire,  indiquée  occasionnellement  par  quelques  intercala¬ 
tions  de  quartzite  ou  de  calcaire.  Ces  gneiss  sont  fréquemment 
associés  à  de  petites  masses  de  granité  gris  à  grain  fin,  qui  semblent 
les  recouper. 

On  note,  un  peu  partout,  la  présence  de  ces  gneiss  gris,  mais 
ils  m’ont  semblé  avoir  une  extension  toute  spéciale  dans  les  sec¬ 
teurs  suivants  : 

a)  Nord-Est  et  centre  est  du  Cearâ,  où  leur  direction  est  NE. 

b)  dans  la  partie  médiane  et  occidentale  des  états  de  Paraiba  et  de 
Pernambuco,  où  ils  ont  des  orientations  diverses,  celle  qui  domine  étant 
dans  l’ensemble  WNW-ESE. 

c)  le  Nord  de  Bahia  où  leur  direction  est  NE-SW. 


—  226  — 


Gneiss  de  Caicô.  —  Des  gneiss,  habituellement  gris-rosé,  à  grain  fin, 
dont  la  schistosité  est  peu  marquée,  mais  le  rubanement  assez  net, 
principalement  sur  les  surfaces  légèrement  altérées,  sont  assez  caracté¬ 
ristiques  de  la  partie  méridionale  du  Rio  Grande  do  Norte,  notam¬ 
ment  du  municipe  de  Caicô,  où  leur  orientation  générale  est  NE- 
SW.  Leur  origine  sédimentaire  est  indiscutablement  prouvée  par  la 
présence  de  bandes  calcaires  intercalées  parallèlement  à  leur  ruba¬ 
nement  (Riacho  de  Fora  près  de  Sâo  Joâo  Sabugi).  Des  gneiss  de 
type  de  Caicô  se  retrouvent  en  de  nombreux  points  du  Rio  Grande  do 
Norte  et  du  Paraiba. 

Migmatites.  —  Les  migmatites,  d’aspects  très  divers,  ont  une  exten¬ 
sion  considérable  dans  le  Nord-Est  et  une  bonne  partie  des  granités 
sont  en  réalité  des  roches  hybrides,  résultant  de  la  feldspathisation 
d’anciens  sédiments.  Il  apparaît  non  moins  certain  que  l’on  est  en 
présence  de  plusieurs  phases  de  migmatitisation,  la  plus  récente 
affectant  des  phyllites  bien  représentées  dans  le  centre  du  Pernam- 
buco  et  l’Ouest  du  Paraiba.  Une  phase  antérieure  a  profondément 
modifié  les  micaschistes  de  la  série  du  Cearâ  dans  le  Massif  de  Bor- 
borema  et  la  plaine  adjacente  du  Seridô. 

Des  migmatites  nettement  plus  anciennes,  parfois  en  étroite 
relation  avec  les  gneiss  gris,  dont  il  n’a  pas  été  possible  de  préciser  les 
sédiments  dont  elles  dérivent,  ont  été  observées  sur  de  grandes  sur¬ 
faces  du  Nord  du  Cearâ  (régions  d’Itapipoca  et  de  Granja  notam¬ 
ment)  de  même  qu’en  divers  autres  points  du  Nord-Est. 

Gneiss  oeillés.  —  Ce  type  est  très  largement  représenté  dans  tout 
le  territoire  visité,  spécialement  dans  le  Paraiba,  où  il  atteint  une 
extension  particulière  dans  l’Est  du  Plateau  de  Borborema.  Ces 
gneiss  sont  tantôt  schisteux  et  bien  lités,  rubanés  éventuellement, 
mais  parfois  aussi  massifs,  au  point  de  présenter  un  aspect  franche¬ 
ment  granitique.  On  peut  dire  que  l’on  rencontre  tous  les  passages 
entre  des  gneiss  normaux,  mouchetés  de  grands  cristaux  de  micro- 
cline  rose  ou  grisâtre  et  des  granités  porphyroïdes  sans  aucune  orien¬ 
tation.  Les  observations  faites  sur  le  terrain  semblent  indiquer  que 
ces  gneiss  oeillés  peuvent  s’être  développés  aux  dépens  de  diffé¬ 
rents  types  de  gneiss  préexistants  et  même  de  schistes.  Nous  en 
verrons  quelques  exemples.  De  grands  cristauxmi  de  crocline  ont 
pris  naissance,  localement,  dans  des  gneiss  rubanés  du  type  Caicô. 
Il  ne  semble  pas  exclu,  dans  certains  cas,  que  les  gneiss  oeillés  aient 
pu  acquérir  une  plasticité  suffisante  et  jouer  le  rôle  d’un  magma 
intrusif,  envahissant,  sous  l’effet  de  fortes  pressions,  d’autres  gneiss, 
non  feldspathisés,  dont  ils  renferment  des  enclaves.  Le  cas  peut 
être  observé  à  Campina  Grande  et  à  Ramada,  près  d’Itaretama 
(R.  G.  N.).  C’est  dans  la  partie  du  Plateau  de  Borborema  située 
juste  à  l’Est  de  Campina  Grande  que  ces  gneiss  oeillés  ont  le  faciès 


—  227 


le  plus  typiquement  granitique.  On  en  retrouve  d’identiques  autour 
de  Bananeiras  et  de  Solanea,  entre  Pombal  et  Catole  da  Rocha, 
de  même  qu’entre  Pombal  et  Souza.  Dans  cette  dernière  section  les 
gneiss  porphyroïdes  sont  souvent  étroitement  associés  avec  des  gneiss 
gris  feuilletés  sans  porphyroblates.  C’est  d’ailleurs  là  un  fait  assez 
fréquent,  que  l’on  retrouve  par  exemple  à  Soledade,  au  Nord  de 
Sumé  et  en  d’autres  points  du  Paraiba,  comme  dans  les  états 
limitrophes,  ainsi  dans  le  Cearâ  et  le  Rio  Grande  do  Norte,  en  parti¬ 
culier  à  l’Ouest  de  Serra  Negra.  11  y  a  lieu,  également,  de  noter 
l’association  fréquente  des  gneiss  oeillés  avec  un  granité  gris  à  grain 
fin.  A  7  km  à  l’Est  de  Brejo  do  Cruz  ces  derniers  apparaissent  sous 
forme  d’enclaves  orientées  N  75°  E  dans  le  granité  gris  régional, 
devenant  lui-même  un  peu  porphyroïde  par  endroits. 

Dans  le  municipe  d’Acari  la  transformation  des  micaschistes  de 
Sérido,  qui  font  partie  de  la  série  du  Cearâ,  en  gneiss  oeillés,  est 
nette  en  plusieurs  points. 

Le  Cearâ  nous  offre  plusieurs  exemples  de  la  feldspathisation 
des  schistes  phylliteux  régionaux,  passant  ainsi  graduellement  à  des 
gneiss  porphyroïdes,  ainsi  dans  le  municipe  d’Icô,  d’une  part  dans  le 
chaînon  situé  un  peu  au  Nord  de  Lima  Campos  et  de  l’autre  entre 
Icô  et  Ouro  Branco.  Ces  quelques  exemples,  parmi  d’autres,  semblent 
indiquer  que  les  gneiss  porphyroïdes,  si  abondants  dans  le  Nord- 
Est,  se  sont  développés  aux  dépens  de  formations  préexistantes  assez 
diverses. 

Un  bon  nombre  des  gneiss  oeillés  examinés  ont  une  orientation 
comprise  entre  NE-SW  et  ENE-WSW,  mais  certains  présentent 
également  d’autres  directions,  en  particulier  NW-SE  et  WNW-ESE. 

Cliarnockites.  —  Il  est  intéressant  de  signaler  la  présence,  juste  au 
SW  de  Serra  Branca,  dans  le  Cariri  du  Paraiba,  d’un  gneiss  à  hypers- 
thène  du  type  des  charnockites.  La  roche,  d’une  teinte  chamois, 
est  très  riche  en  microcline  un  peu  opalescent,  pauvre  en  quartz. 
L’hypersthène  est  abondant,  accompagné  d’un  peu  de  biotite. 
Sa  relation  avec  les  roches  voisines  n’a  pu  être  clairement  établie. 

Série  du  Cearâ.  —  Cette  unité  géologique,  à  quoi  certains  sont  ten¬ 
tés  de  ramener  la  totalité  des  formations  métamorphiques,  sinon  du 
Nord-Est,  au  moins  de  la  région  minière  Borborema-Seridô,  est  la 
mieux  connue.  Les  plus  récentes  études  qui  s’y  rapportent  sont 
celles  de  Heinz  Ebert  (10),  auquel  plusieurs  coupes  transversales 
ont  permis  d’établir  la  séquence  stratigraphique  suivante  du  haut 
en  bas  : 

5)  Schistes  du  Seridô  (micaschistes  plus  ou  moins  quartzitiques  et 
arkosiques). 

4)  Calcaire  de  Quixaba  (micaschistes  avec  calcaire  et  skarnite). 

3)  Groupe  de  Parelhas  (arlcoses  et  conglomérats  granitiques). 


—  228  — 


2)  Quartzite  d’Equador  (quartzite  micacé  (itacolumite)  ou  conglo- 
mératique). 

1)  Schistes  inférieurs  (micaschistes  et  quartzites). 

Cet  ensemble  a  été  affecté,  selon  H.  Ebert,  par  des  plissements 
peu  compliqués  de  direction  générale  NNE-SSW,  mais  son  méta¬ 
morphisme  est  complexe.  Une  grande  discordance  semble  exister 
entre  les  termes  1  et  2.  Le  terme  le  plus  fréquent  est  le  schiste  du 
Seridô,  en  grande  partie  transformé  en  migmatites,  alors  que  les 
niveaux  inférieurs  sont  beaucoup  moins  métamorphisés. 

Je  n’ai  pas  étudié  en  détail  la  série  du  Cearâ,  mal  nommée,  puis¬ 
que  le  secteur  type  Borborema-Serido,  où  elle  a  été  le  mieux  décrite, 
se  situe  dans  les  états  du  Paraiba  et  du  Rio  Grande  do  Norte,  mais 
l’occasion  m’a  été  donnée,  au  cours  d’investigations  minières,  de 
faire  quelques  observations  éparses  à  son  sujet. 

En  ce  qui  concerne  les  grès  micacés,  d’un  blanc-crème,  finement 
lités,  du  type  d’Equador,  comparables  aux  itacolumites  de  Minas, 
leur  extension  est  grande  dans  toute  la  région  en  particulier  dans  la 
Serra  de  Junco  et  dans  celle  des  Queimadas,  autour  de  Carnauba 
et  de  Pedra  Branca  1.  Je  leur  ai  trouvé  en  certains  endroits  des  faciès 
originaux  qui  n’ont  pas  encore  été  signalés.  C’es.t  ainsi  que  sur  le 
flanc  ouest  de  la  Serra  das  Queimadas,  à  la  cote  500  et  à  3  km  au  Sud 
de  Parelhas,  ces  psammites,  dirigés  N  42°  E,  présentent  une  superbe 
coloration  mauve-violacé.  La  muscovite  habituelle  est  ici  transformée 
en  lépidolite.  La  roche  renferme,  en  outre,  des  groupements  de  cris¬ 
taux  en  gerbes  de  rubellite  rouge-orangé.  La  présence  de  ces  miné¬ 
raux  lithinifères  est  en  relation  évidente  avec  la  venue  des  puissants 
filons  de  pegmatite  bérylo-tantalifère,  renfermant  souvent  de  l’am- 
bligonite  et  du  spodumène,  qui  recoupent  la  série  du  Cearâ  dans 
tout  ce  secteur  montagneux.  De  minces  veines  de  granité  à  lépidolite 
traversent  directement  les  grès  mauves  en  question.  Une  roche  iden¬ 
tique,  également  très  riche  en  lépidolite  et  en  rubellite,  se  débitant 
aisément  en  larges  plaques  régulières,  forme  vers  les  cotes  550-600, 
dans  la  Serra  de  Junco  (Région  de  Juazeirinho,  Paraiba)  des  reliefs 
tabulaires.  L’orientation  des  couches  est  ici  E-W,  leur  pendage  de 
10°  NW. 

Il  est  curieux  de  noter  qu’en  beaucoup  d’autres  endroits,  au  con¬ 
tact  même  de  dykes  de  pegmatites  lithinifères,  les  grès  micacés 
n’ont  pas  été  modifiés,  restant  parfaitement  blancs. 

Un  autre  faciès  très  remarquable  correspond  aux  grès  micacés 
à  fuchsite,  que  j’ai  rencontrés  à  Macuna  (Paraiba),  endroit  situé 
à  la  cote  600  et  à  18  km  au  SSE  de  Santa  Luzia.  Le  mica  chromique, 

1.  On  peut  se  demander  si  ces  psammiles,  au  lieu  d’appartenir  à  la  Série  du  Cearâ, 
ne  correspondraient  pas  à  celle,  plus  récente,  d ’  Itacolumi,  identifiée  dans  l’état  de 
Minas  Gérais  et  placée  à  la  partie  supérieure  du  Précambrien  ? 


—  229 


très  abondant,  communique  à  ces  grès  une  coloration  d’un  vert 
intense.  Ils  contiennent  d’assez  nombreux  petits  zircons  rouges  et 
sont  orientés  N  81°  E,  avec  un  pendage  sub-vertical. 

Hors  du  Boqueirâo  de  Parelhas,  le  défilé  que  franchit  le  rio  Seridô, 
je  n’ai  revu  nulle  part  ailleurs  le  conglomérat  du  Seridô.  Il  forme  là 
des  dépôts  puissants,  passant  latéralement  aux  grès  micacés.  La 
roche,  très  laminée,  contient  des  galets  en  amandes  surtout  quar- 
tzitiques,  plus  rarement  d’un  granité  très  leucocrate.  Le  ciment  est 
un  grès  micacé  saccharoïde,  finement  imprégné  d’épidote,  avec,  par 
places,  des  parties  arkosiques  contenant  des  paillettes  de  chlorite. 
Certaines  parties  de  ce  conglomérat  sont  bien  rubanées,  avec  de 
minces  bandes  de  quartz  vitreux. 

Des  micaschistes  du  Seridô,  très  quartzeux  habituellement  et 
passant  preque  à  des  grès  micacés,  je  ne  dirai  pas  grand  chose.  Il 
convient  cependant  de  noter  les  différences  notables  d’orientation 
que  j’ai  relevées  parmi  eux. 

Il  y  a,  parmi  les  calcaires  cristallins  de  la  série  du  Cearâ,  de  véri¬ 
tables  marbres,  à  grain  fin  et  d’un  beau  blanc.  Certains  d’entre  eux 
sont  d’ailleurs  plus  ou  moins  fortement  magnésiens.  Les  bandes 
et  lentilles  de  calcaires,  inclues  dans  les  micaschistes  du  Seridô, 
sont  pourtant  souvent  chargées  de  minéraux  divers,  surtout  de  sili¬ 
cates  calciques  (andradite,  idocrase,  épidote,  wollastonite,  scapolite, 
etc...)  développés  sous  l’influence  du  métamorphisme  de  contact 
granitique.  Elles  ont  été  transformées  en  tactites,  qui  contiennent 
fréquemment  de  la  scheelite  leur  conférant  un  puissant  intérêt 
économique. 

On  connaît,  dans  le  SE  du  Cearâ,  entre  Oros,  Alencar  et  Jucas, 
sur  une  centaine  de  kilomètres,  plusieurs  affleurements  de  magnésite 
(giobertite),  accompagnant  des  calcaires  cristallins,  des  schistes  et 
des  quartzites.  Ces  dépôts  sont  généralement  considérés  comme 
appartenant  à  la  série  du  Cearâ. 

Un  dernier  faciès  de  cette  dernière,  bien  que  très  subordonné  par 
rapport  aux  autres,  correspond  aux  amphibolites.  Celles-ci  peuvent 
dériver  de  calcaires  impurs,  mais  également  de  produits  volcaniques 
basiques.  Dans  cette  dernière  éventualité,  il  est  intéressant  de  noter, 
qu’à  l’inverse  de  ce  que  l’on  connaît  dans  le  Précambrien  supérieur 
de  nombreuses  autres  régions,  la  série  du  Cearâ  est  marquée  par  une 
très  grande  pauvreté  en  intercalations  volcaniques.  Je  n’envisage 
pas,  ici,  les  quelques  filons  basaltiques  qui  la  traversent  et  sont  nette¬ 
ment  postérieurs. 

Au  cours  de  mes  itinéraires,  je  n’ai  revu  nulle  part  un  ensemble 
de  formations  comparable  à  la  série  du  Cearâ,  telle  qu’elle  se  présente 
dans  le  secteur  Borborema-Seridô.  Même  les  publications  existantes 
ne  la  mettent  pas  en  évidence  ailleurs  d’une  façon  positive,  car  à 
mon  avis,  l’attribution  des  couches  à  magnésite  du  SE  du  Cearâ  à 


—  230  — 


celle-ci,  est  discutable.  De  grands  espaces  du  Nord-Est  sont  encore 
trop  mal  connus  pour  qu’on  ne  puisse  cependant  espérer  rencontrer 
ailleurs  cette  série,  avec  les  aspects  caractéristiques  qu’on  lui  con¬ 
naît. 

Divers  types  de  formations  schisteuses .  —  Des  schistes,  en  général 
fortement  plissés  et  redressés,  montrant  souvent  d’un  point  à  l’autre 
une  orientation  changeante,  occupent  dans  certaines  parties  du 
territoire  examiné  des  espaces  plus  ou  moins  considérables.  Ils  se 
distinguent  des  micaschistes  de  la  série  du  Cearâ  en  ce  qu’ils  dérivent 
de  sédiments  moins  arénacés  et  plus  profonds  dans  l’ensemble, 
affectés  par  un  métamorphisme  moins  accusé.  Ces  faits  incitent  à 
les  considérer  comme  appartenant  aux  formations  les  plus  récentes 
du  Précambrien  supérieur.  Ils  ne  sont  cependant  pas  entièrement 
exempts  de  phénomènes  de  granitisation. 

On  reconnaît,  parmi  ces  formations  schisteuses,  des  faciès  ardoi- 
siers,  noirs  en  général,  parfois  chargés  de  grenat  et  de  staurotide, 
ainsi  ceux  de  Catingueira  (Piancô,  Paraiba),  verticaux  et  dirigés 
N  38°  W,  ceux  du  défilé  du  rio  Jaguaribe,  près  d’Oros  (Cearâ)  de 
direction  N  56°  E,  inclinés  de  45°  vers  l’Ouest  et  enfin  les  affleure¬ 
ments  du  rio  Piranhas,  à  Jucurutu  (R.  G.  N.),  orientés  N  58°  E, 
avec  pendage  de  50°  W.  Ces  schistes  noirs  se  retrouvent  en  enclaves 
dans  le  massif  de  granité  gris  visible  un  peu  en  amont. 

Des  schistes  argileux,  grisâtres  ou  verdâtres,  offrant  sur  de  grandes 
distances  des  caractères  assez  constants,  sont  assez  communs,  ainsi 
entre  lara  (SE  du  Cearâ)  et  Salgueiro  (Pernambuco)  où  leur  direction 
générale  est  NW-SE.  Ils  s’étendent  d’ailleurs  largement  autour 
de  Salgueiro,  à  l’Ouest  vers  Parnamirim  et  à  l’Est  sur  une  soixan¬ 
taine  de  kilomètres,  mais  ici  avec  des  directions  variables.  On  en  voit 
de  très  semblables  aussi  dans  le  Paraiba,  entre  le  pied  de  l’escarpe¬ 
ment  de  la  Serra  de  Texeira  et  les  abords  de  Patos  (D  :  N  78°  W, 
P  :  85°  N). 

Des  schistes  verdâtres,  accompagnés  de  quartzites,  forment  les 
escarpements  de  Pedra  Verde,  près  de  General  Tiburcio,  dans  une 
ramification  de  la  Serra  Grande  (Cearâ).  Ils  montrent  un  assez  puis¬ 
sant  niveau  conglomératique,  avec  des  galets  calcaires  et  quartzeux, 
déformés  tectoniquement. 

Parmi  d’autres,  citons  encore  des  schistes  à  actinote  et  des  talc- 
schistes,  notamment  à  Baixio  (Cearâ). 

En  maints  endroits  a  pu  être  observé  le  passage  progressif  de 
schistes  peu  métamorphiques  à  des  roches  très  feldspathisées  et 
même  à  des  gneiss  véritables.  J’en  ai  eu  plusieurs  exemples  dans  le 
Cearâ,  d’une  part  entre  Iguatu  et  Jucas,  où  des  séricitoschistes 
orientés  E-W,  avec  pendage  de  60°  SW,  passent  à  l’Ouest  à  des  gneiss 
feuilletés  sans  changer  d’orientation.  J’ai  évoqué,  précédemment, 
le  cas  du  chaînon  de  Lima  Campos,  près  d’Icô  (Cearâ)  où  des  schistes 


—  231  — 


se  chargent  de  grands  cristaux  de  microcline  et  passent  à  des  gneiss 
porphyroïdes.  Dans  le  Paraiba,  entre  Catingueira  et  Pianco,  on  note 
aussi  de  curieuses  et  fréquentes  récurrences  de  schistes  et  de  gneiss, 
ceux-ci  semblant  dériver  des  premiers. 

Quartzites.  —  Je  réunis  ici  des  roches  qui,  probablement,  s’appa¬ 
rentent  à  des  séries  différentes  du  Précambrien,  les  unes  étant  asso¬ 
ciées  à  des  gneiss  considérés  comme  anciens,  d’autres  accompagnant 
au  contraire  les  schistes  précédents.  Dans  l’ensemble,  les  quartzites 
ne  jouent  pas  un  rôle  considérable  dans  les  régions  visitées,  si  ce 
n’est  dans  le  Nord  du  Cearâ,  vers  l’extrémité  nord  de  la  Serra  Grande 
ou  d’Ipiapaba,  où  ils  sont  fréquemment  associés  à  des  schistes  et 
montrent  des  directions  variant  entre  N  30°  W  et  N  85°  E,  celles-ci 
relevées  dans  la  vallée  partant  de  General  Tiburcio,  en  direction  de 
Granja  et  dans  celle,  plus  à  l’Est,  du  rio  Coreau.  Parmi  ces  quart¬ 
zites,  j’en  citerai  un  en  particulier,  manganésifère,  accompagnant 
un  gisement  de  cryptomélane,  à  la  Fazenda  Genipape,  à  une  tran- 
taine  de  kilomètres  au  SW  de  Granja.  Ces  quartzites  du  Nord  du 
Cearâ,  dépourvus  de  métamorphisme,  semblent  devoir  être  consi¬ 
dérés  comme  appartenant  au  Précambrien  tout  à  fait  supérieur. 
La  position  stratigraphique  des  quartzites  accompagnant  le  gisement 
d’hématite  d’Itauna,  à  18  km  au  Sud  de  Chaval,  à  l’extrémité  nord- 
ouest  du  Cearâ,  est  incertaine.  Ils  ont  été  attribués  à  l’Algonkien. 
Ces  quartzites  à  hématite  sont  dirigés  N  85°  E,  avec  un  pendage  de 
20°  SW.  Le  reste  de  la  plaine  est  formé  par  des  gneiss,  mais  un 
granité  à  muscovite  affleure  au  Sud  de  la  colline  d’Itauna. 

D’autres  quartzites,  associés  à  des  gneiss,  contiennent  également 
de  l’hématite,  ainsi  à  6  km  au  Sud  d’Ipaumirim  (Cearâ)  ou  de  la 
magnétite,  comme  à  Pinhôes  (Bahia),  endroit  situé  à  82  km  de  Jua- 
zeiro  sur  la  route  de  Uaua. 

Un  quartzite  à  hématite,  en  relation  avec  des  schistes  peu  méta¬ 
morphiques,  est  visible  à  6  km  au  Sud  de  Jati,  près  de  la  limite  Cearâ- 
Pernambuco. 

Roches  intrusives.  —  Les  granités  n’occupent,  par  rapport  aux  for¬ 
mations  métamorphiques,  que  des  aires  relativement  restreintes. 
Des  études  ultérieures  montreront  sans  doute  que  ces  granités  appar¬ 
tiennent  à  plusieurs  venues  différentes,  qui,  la  plupart,  semblent 
avoir  un  caractère  très  diffus.  Pous  l’instant,  il  n’est  guère  possible 
d’en  distinguer  plus  de  deux  ou  trois,  comme  l’a  fait  Rolff.  L’un 
d’eux  est  un  granité  gris  à  grain  fin  d’une  structure  habituellement 
homogène.  Il  serait  responsable,  en  grande  partie,  de  la  gneissifi- 
cation  de  la  série  du  Cearâ.  Ses  affleurements  se  signalent  souvent, 
mais  non  nécessairement,  par  des  reliefs  accusés.  A  ce  type  appar¬ 
tiennent  notamment  les  massifs  granitiques  d’Acari,  de  Cerro  Cora, 
de  la  vallée  du  rio  Piranhas  en  amont  de  Jucurutu  (R.  G.  N.),  ceux 


—  232 


de  Catole  da  Rocha,  Brejo  do  Cruz,  Pianeo  (Paraiba)  et  d’Itaitanga, 
à  26  km  au  Sud  de  Fortaleza  (Cearâ). 

Le  même  auteur  distingue  une  venue  de  granité  gris-rosé  por- 
phyroïde,  plus  jeune  et  responsable  génétiquement  de  la  minérali¬ 
sation  en  tungstène  de  la  zone  Borborema-Seridô.  11  s'agit  précisé¬ 
ment  là  de  la  roche  que  j’ai  considérée  plus  haut  comme  étant  un 
gneiss  porphyroïde,  résultant  de  la  feldspathisation  de  divers  schistes 
et  micaschistes  et  offrant,  par  places,  un  faciès  franchement  grani¬ 
tique.  C’est  sans  doute  à  ce  même  type  de  granité  que  fait  allusion 
L.  J.  de  Morais  (11),  lorsqu’il  décrit  l’intrusion  granitique  de  Paulo 
Afonso  sur  le  rio  Sâo  Francisco.  A  mon  avis,  ce  granité,  très  diffus 
et  hétérogène,  doit  être,  au  moins  en  partie,  considéré  comme  une 
migmatite.  L.  de  Morais  pense  qu’il  s’agit  là  d’un  batholite,  orienté 
KE-SW,  s’étendant  sur  plusieurs  centaines  de  kilomètres,  jusque 
dans  le  Rio  Grande  do  Norte,  où  sa  mise  en  place  doit  être  en  relation 
avec  la  minéralisation  en  scheelite  et  en  tantalite.  Il  n’apparaît  pas 
en  surface  comme  une  masse  unique,  mais  forme  une  suite  de  corps 
intrusifs,  séparés  par  des  lambeaux  de  couverture  (gneiss,  migma- 
tites  et  autres  roches  métamorphiques).  Ce  granité  de  Paulo  Afonso, 
rose  et  d’un  grain  irrégulier,  hétérogène,  est  accompagné  d’un  faciès 
gris  porphyroïde,  de  syénite,  d’aplite  et  de  pegmatite. 

Rolff  reconnaît  enfin  une  troisième  série  intrusive,  qui  corres¬ 
pond  aux  puissantes  masses  de  pegmatites  bérylo-tantalifères,  riches 
en  minéraux  lithinifères  et  autres  de  la  zone  Borborema-Seridô.  Il 
se  demande  si  celles-ci  sont  un  faciès  de  l’un  ou  l’autre  des  deux 
granités  indiqués  ou  une  intrusion  indépendante. 

Rappelons  que  l’âge  de  certains  de  ees  dykes  de  pegmatite  a  pu 
être  déterminé  par  Willer  Florexcio  (12)  grâce  à  la  présence  d’ura- 
ninite.  Il  a  trouvé  472  millions  d’années  pour  l’Alto  Boqueirâo, 


LÉGENDES  DES  PLANCHES 
Planche  I. 

1.  —  Migmatite  formant  le  lit  du  rio  Caldeirâo  ou  dos  Quintos,  près  de  son  confluent 
avec  le  rio  Seridô,  en  aval  de  Parelhas  (R. G. N.). 

2.  —  Gneiss  porphyroïde  injecté  d’aplite,  à  20  km  au  Nord-Ouest  de  Jatinâ  sur  la 
route  de  Salgueiro  (Pernambuco). 

3.  —  Paragneiss  granitisé  (migmatite)  très  plissoté.  A  4  km  à  l’Est  de  Pianeo  sur 
la  route  de  Patos  (Paraiba). 

4.  —  Gneiss  rubané  redressé.  Pernambucinho,  près  de  Sertania  (Pernambuco). 

Planche  II. 

1.  —  Paragneiss  plissés  (Série  du  Cearâ).  Exploitation  de  scheelite  de  Quixeré.  Mun. 

de  Sâo  Joâo  Sabuji  (R. G. N.). 

2.  —  Affleurement  de  magnésite  devant  son  aspect  ruiniforme  à  des  phénomènes 
de  dissolution.  Mina  Caldeirao,  -José  de  Alencar  (Cearâ). 

3.  —  Schistes  ardoisiers  noirs  à  grenat  et  staurotide.  Boquerâo  du  rio  Taguaribe 
près  d’Oros  (Cearâ). 

4.  —  Grès  micacé  (Itacolumite)  à  mica  et  tourmaline  Ethiques  se  débitant  en  grandes 
dalles.  Serra  das  Queimadas  (cote  500),  municipe  de  Parelhas  (R.G.N.). 


\ù  I. 


Photos  E.  Aubert  de  la  Rüe. 


—  233 


444  et  481  pour  l’Alto  Tibiri,  qui  traversent  les  grès  micacés  et  les 
micaschistes  de  la  série  du  Cearâ,  âge  comparable  aux  venues  de 
pegmatites  malgaches,  fixé  à  485  millions  d’années,  ce  qui  les  situe 
dans  le  Cambrien. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


RÉFÉRENCES  BIBLIOGRAPHIQUES 

1.  Bastos  (Annibal,  Alves).  Mapa  geologico  do  Brasil,  esc.  1/5.000.000 

Departamento  Nacional  da  Produçao  Minerai,  Rio  de  Janeiro, 

1942. 

2.  Oliveira  (A.)  et  Leonardos  (O.).  Geologia  do  Brasil.  Rio  de  Janeiro, 

1943. 

3.  Geological  Map  of  South  America.  The  Geological  Society  of  America, 

New  York,  1950. 

4.  Paiva  (Glycon  de).  Evoluçâo  dos  Conhecimentos  sobre  a  Geologia 

Criptozoica  do  Nordeste  do  Brasil.  D.  N.  P.  M.,  Bolet,  73,  pp.  13- 
31,  Rio  de  Janeiro,  1945. 

5.  Rolff  (P.  A.  M.  de  Almeida).  Geologia  da  Provincia  Tântalo  Gluci- 

nifera  da  Borborema.  D.  N.  P.  M.,  Bolet,  73,  pp.  33-72,  Rio  de 
Janeiro,  1945. 

6.  Crandall  (R.).  Geografia,  Geologia,  Suprimento  d’Agua  e  Açudagem 

nos  Estados  Orientais  do  Norte  do  Brasil,  131  p.,  Publ.  N°  4. 
Inspectoria  Fédéral  de  Obras  contra  as  Seccas.  Rio  de  Janeiro,  1910. 

7.  Olivera  (Euzebio  de).  Nota  preliminar  sobre  as  jazidas  de  cobre  de 

Pedra  Branca,  Estados  de  Paraiba  e  Rio  Grande  do  Norte. 
Bolet,  do  Ministerio  da  Agricultura.  Anno  12,  n°  1,  pp.  75-114, 
Rio  de  Janeiro,  1923. 

8.  Moraes  (L.  J.).  Serras  e  Montanhas  do  Nordeste.  2  vol.,  Publ.  n°  58, 

Inspectoria  Fédéral  de  Obras  contra  as  Seccas.  Rio  de  Janeiro, 
1924. 

9.  Aubert  de  La  Rue  (E.).  Sur  quelques  directions  de  plissements 

affectant  le  Précambrien  du  Nord-Est  du  Brésil.  C.  B.  Somm.  Soc. 
Géol.  Fr.  février  1958. 

10.  Ebert  (H.).  Pesquisas  no  Poligono  das  Sêcas.  in  Relatorio  Anual  do 

Diretor.  Div.  de  Geologia  e  Mineralogia,  pp.  85-87,  Rio  de  Janeiro, 
1955. 

11.  Mgr  a  es  (L.  J.).  Estrutura  da  Regiâo  da  Cachoeira  de  Paulo  Afonso. 

Mineraçao  e  Metalurgia ,  Vol.  XIII,  N°  78,  Março-Abril  de  1949, 
Rio  de  Janeiro. 

12.  F  lorêncio  (W.).  Cronogeologica  dos  Pegmatitos  brasileiros.  Insti- 

tuto  de  Tecnologia  Industrial ,  Avulso  N°  9,  p.  21,  Belo  Horizonte, 
1949. 

13.  Alves  (B.  P.)  e  Morais  (L.  J.  de)  Geologia  e  recursos  minerais  do 

Rectangulo  de  Paulo  Afonso.  Pp.  107-196  in  Estudos  da  Zona  de 
Influencia  da  Cachceira  de  Paulo  Afonso.  Instituto  Brasileiro  de 
Geografia  e  Estatisca.  Rio  de  Janeiro,  1952. 


—  234  — 


La  galerie  téléphonique  sous  la  Seine, 

ENTRE  LA  PLACE  SAINT-MICHEL  ET  LA  PLACE  DU  ClIATELET , 

a  Paris.  (Notice  Géologique). 

Par  R.  Soyer. 


La  construction  d’une  galerie  circulaire  à  grande  section  destinée 
au  passage  des  câbles  téléphoniques  d’une  rive  à  l’autre  de  la  Seine 
a  été  confiée  par  le  Ministère  des  P.  T.  T.  au  Service  technique  des 
Travaux  neufs  et  du  Métropolitain,  qui  la  réalisa  de  1955  à  1957. 

Les  études  préalables  effectuées  en  vue  de  déterminer  la  meilleure 
assise  de  passage  ont  abouti,  après  exécution  d’un  sondage  de  confir¬ 
mation  implanté  place  Saint-Michel,  à  adopter  le  Calcaire  grossier 
supérieur,  très  résistant  et  bien  protégé  des  infiltrations  possibles  de 
la  nappe  aquifère  des  alluvions  par  sa  couverture  habituelle  de  Marnes 
et  Caillasses  peu  perméable. 

Dans  leur  ensemble,  les  prévisions  concernant  la  position  et  l’allure 
des  assises  se  sont  réalisées,  et  seule  une  anomalie  locale  a  été  cons¬ 
tatée  sous  le  grand  bras  du  fleuve. 

Caractéristiques  de  l’ouvrage. 

Le  type  adopté  est  une  galerie  circulaire  à  double  pente  de  3  m  90 
de  diamètre  extérieur  et  de  626  m  de  longueur,  dont  chaque  extré¬ 
mité  aboutit  à  un  puits  vertical.  A  l’origine,  place  Saint-Michel, 
le  puis  d’accès  rive  gauche,  profond  de  26  m  74  est  situé  entre  les 
cotes  33,97  et  7,23  (sol  et  base  du  radier).  Le  puits  terminal  rive 
droite,  implanté  à  l’angle  des  rues  Saint-Denis  et  Jean-Lantier, 
atteint  30  m  20  (entre  35,  54  et  10,34). 

Un  puits  intermédiaire  partant  de  la  cote  33,79  est  ouvert  rue  de 
Lutèce,  dans  l’île  de  la  Cité.  Extérieur  au  tracé,  il  rejoint  la  galerie 
par  un  rameau  perpendiculaire  aboutissant  au  point  bas  de  celle-ci, 
à  la  cote  6,94. 

Les  travaux  ont  été  effectués  par  les  méthodes  les  plus  modernes  : 
emploi  généralisé  de  sondages  verticaux  transformés  en  pieux  sécants 
pour  constituer  le  cuvelage  des  puits  ;  injections  de  ciment  par 
forages  horizontaux  ou  obliques  à  partir  des  quatre  fronts  d’attaque  ; 
abatage  des  roches  à  l’aide  de  forages  horizontaux  à  grande  section. 
La  protection  contre  les  eaux  extérieures  a  été  complètement  réalisée, 
et  l’ouvrage  n’a  rencontré  que  des  venues  aquifères  très  faibles, 
localisées  et  temporaires. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


—  235  — 


Stratigraphie  générale. 


La  coupe  stratigraphique  générale  de  la  section  intéressée  par 
l’ouvrage  est  caractérisée  par  les  cotes  du  sommet  des  formations 
rencontrées,  consignées  dans  le  tableau  ci-dessous  : 


Sondage 

Puits 

Puits 

Puits 

St-Michel 

St-Michel 

Lutèce 

St  Denis 

Cote  du 

sol  (Remblais) . 

33,91 

33,97 

33,79 

35,54 

Alluvions 

modernes . 

29,21 

29,07 

30,15 

30,65 

Alluvions 

anciennes . 

26,31 

26,20 

21,46 

26,57 

Marnes  et  Caillasses . 

20,31 

20,83 

20,71 

24,80 

Calcaire 

grossier  supr . 

10,41 

10,50 

11,70 

14,55 

Calcaire  grossier  moyen . . 

— 

— 

6,99 

— 

La  galerie  téléphonique  sous  la  Seine,  à  Paris. 

L’examen  de  ces  cotes  fait  apparaître  deux  faits  importants  : 

1°  la  réduction  considérable  d’épaisseur  des  Alluvions  anciennes 
sous  la  Cité,  où  les  Alluvions  modernes  atteignent  par  contre  une 
épaisseur  notable  :  8,69  m. 

2°  relèvement  des  assises  vers  le  Nord,  indiqué  par  l’allure  du 
«  Banc  de  Roche  »  couronnant  le  Calcaire  grossier  supérieur  qui 
passe  de  la  cote  10,41  sur  la  rive  gauche  à  14,55  sur  la  rive  droite. 

Stratigraphie  détaillée. 

X  —  Remblais.  —  Les  remblais  ont  en  moyenne  4,50  m  d’épais¬ 
seur,  sauf  au  voisinage  des  berges,  où  ils  atteignent  8  et  même  10  m. 
On  y  distingue  3  niveaux  dans  le  sondage  Saint-Michel  :  une  couche 
de  base  ancienne,  bien  compacte  et  homogène  (1,10  m),  puis  des 
dépôts  grossiers  plus  récents  (2,10  m),  et  au  sommet  un  remblaie¬ 
ment  très  récent  (1,50  m). 

Fz  —  Alluvions  modernes.  —  Les  limons,  tourbes  et  sables  qui  les 
constituent  sont  peu  épais  sur  la  rive  gauche  (3  m),  où  elles  com- 


—  236  — 


portent  des  sables  fins,  jaunes,  quartzeux,  à  silex  noirs  et  jaunâtres 
patinés  (0,50  m),  puis  des  limons  gris-jaunâtres  argileux  à  graviers 
et  silex  (0,30  m)  et  une  couche  supérieure  épaisse  de  limons  argileux 
jaunes  et  gris  compacts  à  passages  tourbeux. 

Sur  la  rive  droite,  elles  sont  surtout  représentées  par  des  sables 
fins  et  graviers  quartzeux  (4,10  m),  sans  couches  de  limons  notables. 

Dans  l’île  de  la  Cité,  le  puits  Lutèce  a  traversé  une  série  remar¬ 
quable  par  sa  puissance  et  sa  variété  de  composition  et  qui  comprend 
de  haut  en  bas  : 


11  Limon  gris  argilo-calcaire .  1,14  m 

10  Limon  brun  argileux  grossier  à  débris  végétaux .  2,26 

9  Sable  calcaire  un  peu  argileux .  0,69 

8  Argile  grise  sableuse  et  tourbeuse .  0,23 

7  Argile  grise  tenace  à  filets  tourbeux  (présence,  à  la  cote 

25,50,  d’un  tibia  humain) .  0,85 

6  Sable  gris-verdâtre  coquillier .  0,30 

5  Argile  sableuse  et  tourbeuse .  0,30 

4  Sable  gris-verdâtre  calcareux,  à  granules  argileux,  très 
coquillier,  Mollusques  très  nombreux,  mais  de  petite 
taille  et  brisés  où  prédominent .  0,29 


Valvata  piscinalis  M 

—  cristata  M 
Bythinia  tentaculata  L 
Planorbis  albus  M 

—  rotundatus  Poir. 

Theodoxia  fluviatilis  L. 

Pisidium  sp. 

3  Sable  calcareux  grisâtre,  cailloutis,  bois  flottés,  «  falaise  » 


à  grands  Unios  encroûtés  :  U.  tumidus  Phil .  1,76 

B.  tentaculata  L,  Th.  fluviatilis  L,  Sphaerium. 

2  Troncs  et  branches  d’arbres  flottés  et  tourbifiés .  0,13 

1  Calcaire  tendre  feuilleté,  argile,  «  falaise  »  =  roche  calcaire 
d’origine  -organique,  blanche,  tufacée,  tendre,  légère,  à 

noyaux  argileux  et  crayeux .  0,74 

Th.  fluviatilis  rares,  B.  tentaculata  nombreuses  ;  rares 
Sphaerium. 


La  composition  des  Alluvions  modernes  présente  des  analogies 
avec  celles  de  la  coupe  de  la  pointe  amont  de  l’Ile  Saint-Louis  1, 
et  certainement  davantage  qu’avec  la  coupe  théorique  de  la  Cité 
établie  par  A.  Vacquer  2.  La  coupe  ci-dessus  est  donc  d’une  haute 
importance  pour  la  connaissance  des  dépôts  quaternaires  récents  de 
la  Seine. 


1.  Stan.  Meunier.  Source  sulfureuse  découverte  dans  l’ Ile  Saint-Louis  à  Paris. 
Le  Naturaliste,  t.  II,  1888,  p.  128. 

2.  A.  Vacquer,  in  Dupuy.  Le  sol  et  la  croissance  de  Paris.  Ann.,  de  Géog .,  t.  IX, 
1900,  p.  340. 


—  237  — 


Fy  —  Allumions  anciennes.  —  Les  sables  et  graviers  de  la  basse 
terrasse,  composés  de  sables  jaunes  avec  graviers  de  silex,  de  grès 
et  de  meulière,  de  plus  en  plus  grossiers  vers  la  base  dans  le  sondage 
(6  m)  et  le  puits  Saint-Michel  (5,40  m),  n’ont  plus  que  0,75  m 
dans  le  puits  Lutèee.  Leur  base  est  au  contact  des  Marnes  et  Cail¬ 
lasses  lutétiennes  aux  cotes  respectives  de  20,31,  20,83  et  20,71. 
Sur  la  rive  droite  où  elle  se  tient  à  24,80,  l’épaisseur  du  dépôt  n’est 
encore  que  de  1,50  m.  Le  puits  St  Denis  a  traversé  une  poche  de 
dissolution  dans  les  marnes  lutétiennes,  comblée  par  le  conglomérat 
(Calcin)  fréquent  à  la  base  des  alluvions,  entre  les  cotes  21,49  et 
23,03. 

E5d  —  Marnes  et  Caillasses.  —  Elles  ont  été  entièrement  tra¬ 
versées  par  les  quatre  ouvrages  précités  ;  elles  sont  très  peu  décapitées 
sous  les  alluvions  et  leur  puissance  reconnue  atteint,  du  Sud  au 
Nord  :  9,90  m  (sondage),  10,13  m  (puits  St  Michel),  9,01  m  (puits 
Lutèee),  10,25  m  (puits  St  Denis).  Sous  la  Cité,  les  Caillasses  propre¬ 
ment  dites,  composées  de  calcaires  marneux,  de  caillasses  siliceuses, 
de  calcaire  fossilifère  (Rochette),  ont  environ  4  m  ;  la  zone  de  pas¬ 
sage  où  alternent  :  bancs  de  marne,  caillasses  siliceuses  et  ealcite 
cristalline  2,20  m,  et  les  marnes  du  sommet  :  2,75  m.  Celles-ci 
atteignent  4,73  m  sur  la  rive  gauche  et  3,80  m  sur  la  rive  droite,  où 
elles  sont  un  peu  moins  décapées. 

E5d  —  Calcaire  grossier  supérieur.  —  Il  constitue  l’assise  de  passage 
de  la  galerie,  dont  la  voûte  est  établie,  à  l’origine,  dans  les  bancs 
francs,  et  le  radier  d'abord  dans  le  banc  Vert,  puis  dans  le  banc 
Royal  jusqu’au  voisinage  du  puits  Lutèee  où  une  légère  remontée 
des  bancs  amène  le  sommet  du  Lutétien  inférieur  (E5e)  sous  forme 
d’un  calcaire  gris  très  dur  (Lambourdes)  en  pied  de  galerie.  A  00  m 
en  aval,  la  série  s’incline  brusquement  vers  le  Nord,  et  le  banc  de 
Roche  est  en  entier  dans  la  galerie  sous  le  quai  de  l’Horloge  ;  il 
s’incline  encore  jusqu’à  l’aplomb  de  la  berge  et  remonte  ensuite 
peu  à  peu  pour  passer  au-dessus  de  la  voûte,  à  la  verticale  de  la  ligne 
N°  11  du  Métropolitain. 

La  base  du  puits  St  Denis  se  tient  dans  le  Liais  et  le  banc  Vert. 
Les  Marnes  et  Caillasses  n’apparaissent  en  ciel  de  galerie  que  sur  une 
courte  section  située  entre  les  Pts  Hect.  :  3,77  et  4,25,  et  sur  une 
hauteur  de  50  cm  au  point  de  dépression  maximum,  c’est-à-dire 
sous  le  mur  de  quai  de  la  rive  gauche  du  grand  bras  de  la  Seine. 

Eaux  souterraines.  —  La  nappe  des  alluvions  a  été  rencontrée  à  la 
cote  27,14  sous  la  place  Saint-Michel,  en  période  de  hautes  eaux 
souterraines  (22  mars  1955),  à  la  base  des  Alluvions  modernes. 
Sur  la  rive  droite  elle  se  tient  ordinairement  vers  la  cote  25,50  dans 
les  Alluvions  anciennes. 

Des  venues  d’aux  ascendantes  étaient  à  craindre  à  la  traversée 


238 


du  Calcaire  grossier  supérieur  fissuré  où  circulent  des  eaux  en  charge, 
mais  grâce  à  la  technique  adoptée,  les  Sous-pressions  ont  été  réduites 
au  minimum,  et  l’on  n’a  eu  à  subir  d’intrusions  au  radier  qu’au 
voisinage  du  puits  St  Michel  ;  leur  débit  n’a  jamais  excédé  4  m3 
heure  ;  elles  ont  d’ailleurs  disparu  dès  que  la  série  d’injections  a  été 
accentuée. 

Tectonique.  —  En  prenant  le  banc  de  Roche  comme  repère,  on 
constate,  sur  l’ensemble  du  tracé,  un  relèvement  des  couches  luté- 
tiennes  dirigé  vers  le  Nord,  la  Roche  passant  de  10,70  sous  la  place 
St  Michel  à  14,55  à  l’angle  des  rues  St  Denis  et  Jean-Lantier.  La 
dépression  synclinalè  correspondant  au  passage  du  grand  bras,  où  le 
sommet  de  la  Roche  n’est  plus  qu’à  la  cote  10,00  est  remarquable, 
car  elle  souligne  l’influence  directe  de  la  tectonique  sur  le  tracé  du 
lit  du  fleuve.  On  sait  que  le  grand  bras  a  toujours  été  très  actif, 
alors  que  le  petit  bras,  sous  lequel  les  couches  lutétiennes  forment 
un  petit  dôme,  était  autrefois  guéable. 

Une  comparaison  du  profil  de  la  galerie  téléphonique  avec  celui 
de  la  ligne  N°  4  du  Métropolitain  passant  à  100  m  à  l’Est  fait  ressortir 
des  différences  de  cotes  très  importantes  car  dans  ce  dernier,  le  banc 
de  Roche  se  tient  à  la  cote  14,73  (Nivellement  N)  à  l’aplomb  du  mur 
de  quai,  pour  atteindre  son  maximum  de  relèvement  sous  le  grand 
bras  à  la  cote  15,64  1  exactement  au  2e  tiers  du  caisson.  On  ne  cons¬ 
tate  donc  pas  de  dépression  correspondant  à  celle  qu’a  rencontrée 
la  galerie  téléphonique  et  sur  la  ligne  N°  4  le  relèvement  des  couches 
est  régulier  et  continu  entre  la  place  St  Michel  et  la  place  du  Châtelet. 

L’allure  générale  du  tracé  diverge  d’ailleurs  complètement  : 
alluvions  modernes  moins  puissantes,  sables  et  graviers  plus  épais 
et  d’aspect  lenticulaire  sur  la  ligne,  soulignant  ainsi  la  conformation 
très  particulière  du  sous-sol  de  la  Cité  qui  a  joué  un  rôle  primordial 
dans  la  Géologie  du  sous-sol  parisien  2  (p.  331). 

1.  A.  Dollot.  Ligne  de  la  porte  de  Clignancourt  à  la  porte  d’Orléans.  Profil  en 
long  géologique.  Publ.  Serv.  Techn.  du  Métropolitain,  Paris,  1908. 

2.  R.  Soyer.  Géologie  de  Paris.  Mém.  Serv.  Cte  Géol.  de  la  France,  Paris,  1953, 

610  p.,  6  pl.,  5  cartes  h.-t. 


239  — 


Bois  fossile  des  alluvions  modernes 
de  l'Armançon  a  Vire  aux  (Yonne) 

Par  René  Abrard. 


Un  puits  pour  recherche  d’eau  potable  exécuté  au  moulin  de  Fran- 
gey  à  Yireaux,  dans  une  boucle  et  sur  la  rive  gauche  de  l’Armançon, 
a  traversé  1  m.  50  de  limon  argileux  et  2  m.  50  d’alluvions  modernes 
sableuses  et  caillouteuses  avant  d’atteindre  le  substratum  de  la 
basse  plaine,  constitué  par  des  calcaires  marneux  qui  se  situent  à 
la  limite  du  Rauracien  et  de  l’Argovien.  L’exploitation  pour  ciment 
de  Frangey  concerne  le  Rauracien. 

A  3  m.  30  de  profondeur,  dans  les  alluvions,  a  été  rencontré  un 
tronc  d’arbre  de  1  m.  50  de  longueur  sur  0  m.  30  de  diamètre  envi¬ 
ron.  M.  Rruno,  Ingénieur  des  Travaux  Ruraux  à  Auxerre  qui  m’a 
signalé  le  fait  et  conduit  à  Vireaux,  était  présent  lors  de  la  décou¬ 
verte  de  ce  tronc  d’arbre  qui  était  en  position  horizontale  en  travers 
du  puits,  en  place  dans  une  formation  non  remaniée.  Il  semble  donc 
bien  s’agir  d’un  bois  fossile  et  non  d’un  pieu  dont  on  ne' s’explique¬ 
rait  pas  le  contour  irrégulier. 

Ce  bois,  très  lignitifié,  a  été  étudié  par  Ed.  Roureau,  qui  a  reconnu 
un  Quercoxylon  se  rapportant  à  un  chêne  à  feuilles  caduques,  pro¬ 
bablement  au  chêne  rouvre,  essence  actuellement  dominante  dans 
les  bois  de  la  région. 

Les  alluvions  sont  aquifères  dans  les  2  m.  50  inférieurs  au  limon, 
le  débit  étant  de  36  m3-h.  en  octobre  1955.  Le  mode  de  fossilisation 
du  bois  a  été  conditionné  par  son  gisement  dans  une  assise  imprégnée 
d’eau. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  2,  1958. 


15* 


—  240  — 


DONS  D’OUVRAGES 

Raymond  Furon.  Causes  de  la  répartition  des  êtres  vivants.  Paléo¬ 
géographie,  Biogéographie  dynamique ,  1  vol.  in-8°,  (Collection  : 

Evolution  des  Sciences),  167  pages,  15  figures  et  cartes,  Masson 
édit.  Paris,  1958. 

L’étude  de  la  répartition  géographique  des  êtres  vivants  est  du  domaine 
des  Biologistes  (Zoologistes  et  Botanistes),  mais  l’étude  des  origines  et  des 
causes  de  leur  mise  en  place  demande  le  secours  des  Géologues  (Paléon¬ 
tologistes  et  Paléogéographes). 

Le  Géologue  a  une  formation  qui  l’habitue  à  envisager  tous  les  pro¬ 
blèmes  à  l’échelle  du  Globe  et  à  l’échelle  du  Temps  géologique.  D’où  l’in¬ 
térêt  particulier  de  ce  livre  écrit  par  un  Géologue  biogéographe. 

L’auteur  expose  d’abord  les  grands  problèmes  de  la  Biogéographie 
moderne,  montre  l’importance  de  la  nouvelle  systématique  dans  l’inven¬ 
taire  du  monde  vivant  et  fossile,  examine  les  causes  actuelles  de  la  répar¬ 
tition  des  êtres  vivants,  puis  les  causes  anciennes,  géographiques,  clima¬ 
tiques,  écologiques. 

La  seconde  partie  de  l’ouvrage  est  consacrée  aux  problèmes  de  la  Paléo¬ 
biogéographie  (le  Temps,  la  paléogéographie,  la  paléoécologie,  la  paléocli¬ 
matologie).  Il  y  est  fait  mention  des  méthodes  les  plus  récentes,  entre 
autres  celle  de  la  détermination  isotopique  des  paléotempératures. 

La  troisième  partie  est  dès  lors  réservée  à  la  Biogéographie  dynamique, 
à  la  mise  en  place  des  faunes  et  des  flores.  Des  chapitres  très  denses  et 
riches  d’idées  nouvelles  traitent  de  la  querelle  de  la  Gondwanie,  des 
problèmes  de  l’Arctide,  de  la  Méditerranée,  de  la  grande  subsidence  de 
l’Océan  Pacifique,  de  l’Australie,  du  peuplement  de  l’Indonésie  et  de 
l’Amérique  du  Sud,  des  variations  contemporaines. 

C’est  un  livre  qui  intéresse  non  seulement  les  Biogéographes,  mais  tous 
les  Naturalistes. 

R.  Abrar». 


Le  Gérant  :  Jacques  Forest. 


ABBEVILLE. 


IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  -  15*7-1958. 


RÈGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à  la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Us 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRACES  A  PART 

Les  auteurs  ont  droit  à  25  tirés  à  part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent 
s’en  procurer  à  leur  frais  25  ou  50  exemplaires  supplémentaires  aux 
conditions  ci-après  : 


25  ex.  50  ex. 

2-4  pages .  150  fr.  190  fr. 

6-8  pages .  180  fr.  225  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  auteurs  qui  voudraient  obtenir  de  véritables  tirages  à  part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
désiré  sur  les  épreuves. 

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correspondant. 

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du  Muséum,  36  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris,  Ve. 

C.  C.  P.  Paris.  9062-62) 


ÉDITIONS  DU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


En  vente  à  la  Bibliothèque  centrale  du  Muséum, 
36,  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris-5e. 


Annuaire  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1939). 
Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895. 

6  numéros  par  an;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.). 
Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  ; 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Dinard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Bevue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’ Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934  ;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d’ Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5e  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Systematicae.  Directeur  :  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Revue  Algologique.  Directeur  :  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mme  V.  Allorge,  Labo¬ 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Bevue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1928;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBEVILLE.  ■ —  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  -  15-7-1958. 


Tome  XXX 


2*  Série 


AVRIL  1958 


BULLETIN 

i)U 

MUSÉUM  NATIONAL 
D’HISTOIRE  NATURELLE 


PARIS 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  Rue  Cuvier,  5e 

Publication  bimestrielle 


Paru  le  8  Août  1958. 


SOMMAIRE 


Pages 

Communications  : 

J.  Nouvel,  P.  Bullieii,  et  J.  Rinjard.  Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité 

enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  bois  de  Vincennes  pendant  l’année  1957.  241 

J.  Guibé  et  M.  Lamotte.  Une  espèce  nouvelle  de  Batracien  du  Mont  Nimba 
(Guinée  française)  appartenant  au  genre  Phrynobatraehus  :  Ph.  maculi- 
ventris  n.  sp . .  255 

M.-L.  Bauchot  et  J.  M.  Bassot.  Sur  Heteroconger  longissimus  Günther  (Téléo- 

stéen  Anguilliforme)  et  quelques  aspects  de  sa  biologie .  258 

A.  Villiers.  Notes  sur  les  Disteniinae  de  la  région  indo-pacifique  (Col.  Ceram- 

bijcidae)  .  262 

J.-M.  Démangé.  Un  nouveau  genre  et  une  nouvelle  espèce  de  Myriapodes  du 

Mont  Nimba  (Guinée).  (Diplopodes  Spirostreptidae) .  271 

D.  Guinot.  Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures  ( Porlunidae  et 

Xanthidae)  de  l’ile  Mayotte.  II  Xanthidae  (Suite) .  276 

.1.  Forest.  Les  Pagures  du  Viêt-Nam.  II.  Sur  quelques  espèces  du  genre  Cal- 

cinus  Dana  ( suite) .  285 

A.  Vandel.  Sur  une  nouvelle  espèce  d ’ Armadillidium  provenant  du  Rif  maro¬ 
cain,  A.  djebalensis,  n.  sp.  (Crustacés  ;  Isopodes  terrestres) .  291 

G.  Cherbonnier.  Holothuries  des  côtes  de  Sierra  Leone  (4e  note).. .  294 

P.  Balavoine.  Bryozoaires  recueillis  à  la  Nouvelle-Amsterdam  par  M.  E.  Au¬ 
bert  de  la  Rüc  en  1953 .  300 

A.  Guillaumin.  Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques  des  serres  du  Muséum 

(Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  XVI II) . 302 

H.  Zoller.  A  l’occasion  du  250e  anniversaire  de  Alhrecht  von  Haller.  Quel¬ 
ques  remarques  sur  son  œuvre  botanique  et  ses  collections .  305 

R.  Furon.  Découverte,  paléontologie  et  stralrigraphic  des  grands  Foramini- 

fères  de  l’Ouest  africain .  313 

Ed.  Boureau.  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  (XXIV).  Sur  le  Termina- 
lioxylon  fczzanense  n.  sp.,  Combretaceae  fossile  du  désert  du  Calancho  (Fezzan 
oriental)  .  321 

Actes  administratifs .  328 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N°  3. 


426e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

24  avril  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  J.  BERLIOZ 


COMMUNICATIONS 


Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité  enregistrées 
au  Parc  Zoologique  du  bois  de  V incennes 
PENDANT  L'ANNÉE  1957. 

Par  J.  Nouvel,  P.  Bullier  et  J.  Rinjard. 


A.  —  MORTALITÉ 

I.  ■ —  Mammifères. 

L’effectif,  qui  était  de  523  têtes  le  1er  janvier  1957  est  ramené 
à  511  le  31  décembre  en  raison  des  ventes  d’animaux  ayant  un 
intérêt  zoologique  restreint.  Au  cours  de  l’année  1957  nos  pertes 
en  mammifères  s’élèvent  à  129  sujets  se  décomposant  en  70  adultes 
acclimatés,  14  sujets  récemment  incorporés  (sur  un  total  de  119), 
12  sujets  nés  au  Parc  et  âgés  de  10  jours  à  6  mois  (tous  nés  en  1956), 
et  33  sujets  mort-nés  ou  nouveau-nés  âgés  de  moins  de  10  jours. 

La  répartition  de  cette  mortalité  par  catégorie  et  par  mois  est 
donnée  dans  le  tableau  ci-contre  : 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


16 


—  242  — 


Tableau  I 


Janv. 

Fur. 

Mars 

A»ril 

liai 

Juin 

.1  ml. 

AoAl 

Sep». 

(M. 

Soi. 

Déc. 

Toiaui 

Mammifères  acclima¬ 
tés  . 

4 

5 

4 

8 

11 

5 

7 

4 

4 

5 

5 

8 

70 

Mammifères  récem¬ 
ment  importés .... 

1 

0 

0 

1 

1 

i 

0 

1 

3 

0 

4 

2 

14 

Jeunes  (de  10  jours  à 
6  mois) . 

0 

0 

0 

1 

2 

0 

0 

3 

1 

3 

1 

1 

12: 

Nouveau-nés  et  mort- 
nés  . 

4 

1 

3 

3 

ii 

2 

2 

0 

0 

0 

3 

4 

33 

_ 

Totaux . 

9 

6 

7 

13 

25 

8 

9 

8 

8 

8 

13 

15 

129 

Voici,  pour  les  trois  premières  catégories,  la  liste  de  ces  pertes, 
énumérées  dans  l’ordre  zoologique,  (les  sujets  appartenant  à  la 
quatrième  no  figurent  que  dans  le  tableau  de  natalité). 

Ordre  des  Primates. 

Famille  des  Anthropoïdes. 

2  Chimpanzés,  Pan  troglodytes  (L.) ,  dont  une  jeune  femelle  qui  succombe 

à  une  pneumonie  2  mois  après  son  arrivée  et  un  mâle  adulte  qui 
meurt  de  tuberculose. 

Famille  des  Papioïdés. 

7  Babouins,  Papio  papio  (Desm.),  parmi  lesquels  une  femelle,  donnée 
au  Parc,  qui  meurt  quinze  jours  plus  tard  d’une  congestion  pulmo¬ 
naire,  deux  mâles,  dont  un  jeune  âgé  d’un  mois,  qui  sont  victimes 
des  luttes  inter-spécifiques  et  4  femelles  qui  succombent  respective¬ 
ment  à  une  pleuropneumonie,  à  une  myocardite  chronique,  à  une 
congestion  cérébrale  et  à  une  péritonite. 

Famille  des  Cercopithécidés. 

3  Magots,  Maeaca  sylvanus  (B.),  femelles  :  le  premier  succombe,  un  mois 

après  son  arrivée,  à  une  entérite  aiguë,  le  second  à  une  infection 
gangréneuse  de  l’utérus,  et,  le  dernier,  à  des  traumatismes  multiples. 


-  243  — 


Ordre  des  Carnivores. 

Famille  des  Canidés. 

1  Renard,  Vulpes  vulpes  (L.),  est  atteint  de  néphrite  chronique. 

1  Fennec,  Fennecus  zerda  (Zimm.),  succombe,  à  une  pleuropneumonie, 

quinze  jours  après  son  importation. 

Famille  des  Félidés. 

6  Lions,  Panthera  leu  (L.),  âgés  de  14  à  20  mois,  atteints  d’encéphalo- 
myélite  chronique,  meurent  dans  un  état  cachectique. 

2  Tigres,  Panthera  tigris  (L.),  dont  une  femelle  reproductrice  atteinte  de 

pleuropneumonie,  et  un  jeune  sujet,  récemment  offert  au  Parc, 
qui  succombe  à  une  septicémie  consécutive  à  un  abcès  profond  du 
maxillaire  inférieur. 

3  Panthères,  Panthera  pardus  (L.),  parmi  lesquelles  une  femelle  victime 

d’une  dystocie,  et  un  couple,  vivant  au  Parc  depuis  1947,  dont 
l’autopsie  révèle  la  présence,  chez  le  mâle,  de  lésions  de  sénilité 
(néphrite  chronique)  et,  chez  la  femelle,  d’importantes  lésions  tuber¬ 
culeuses  pulmonaires. 

3  Servals,  Leptailurus  serval  Schreber  :  le  premier  succombe  à  une  pleuro¬ 
pneumonie  tuberculeuse  ;  les  deux  autres  sont  respectivement 
victimes,  peu  après  leur  importation  (Tchad),  l’un  du  «  typhus  » 
des  carnassiers  de  ménagerie  et  l’autre  d’une  obstruction  pylorique. 

Famille  des  Ursidés. 

1  Ours  blanc,  Thalarctos  maritimus  (Desm.),  né  au  Parc  et  âgé  de  deux  ans, 
succombe  à  une  rupture  de  l’estomac. 


Ordre  des  Pinnipèdes. 

Famille  des  Phocidés. 

2  Eléphants  de  mer,  Mirounga  leonina  L.,  le  premier,  importé  des  îles 
Kerguélen  en  1955,  présente  des  lésions  consécutives  à  une  immersion 
forcée,  dont  la  cause  reste  incertaine,  l’autre,  arrivé  en  1954,  suc¬ 
combe  à  une  obstruction  pylorique  due  à  l’ingestion  d’une  balle  de 
tennis. 


Ordre  des  Ongulés. 

Sous-Ordre  des  Proboscidiens. 

Famille  des  Eléphantidés . 

1  Eléphant  d’Asie,  Elephas  maximus  L.,  âgé,  atteint  depuis  plusieurs 
années,  d’arthrite  chronique  des  membres,  doit  être  sacrifié. 


Sous-Ordre  des  Artiodactyles. 


Famille  des  Suidés. 

1  Sanglier  d’Europe,  Sus  scrofa  L.,  âgé  de  40  jours,  se  noie  accidentellement. 
Famille  des  Bovidés. 

1  Buffle  de  l’Inde,  Bubalus  bubalis  (L.),  âgé,  (importé  en  1937)  s’affaisse 

sur  son  parc,  ne  peut  se  relever,  et  doit  être  achevé. 

4  Chèvres  naines  d’A.  O.  F.  (espèce  domestique),  parmi  lesquelles  trois 

adultes  présentent  des  lésions  de  l’appareil  digestif  et  une  jeune, 
âgée  de  5  mois,  dont  l’autopsie  révèle  un  état  congestif  du  poumon 
et  de  l’intestin. 

12  Mouflons  de  Corse,  Ovis  musimon  (Pallas),  chez  lesquels  nous  notons, 
pour  les  adultes,  une  péritonite,  une  infection  gangréneuse  de 
l’utérus,  une  mort  accidentelle,  deux  cas  d’entérite,  deux  cas  de 
cachexie  et  trois  cas  de  myocardite  chronique  ;  d’autre  part,  un 
jeune  sujet,  de  15  jours,  fait  une  chute  mortelle  et  un  autre,  âgé 
d’un  mois,  meurt  sans  lésion  apparente. 

9  Mouflons  à  manchettes,  Ammotragus  lervia  (Pallas),  dont  quatre  sont 
atteints  de  tuberculose,  un  cinquième  d’entérite  chronique  et  les 
autres,  victimes  d’accidents. 

2  Gnous  bleus,  Connochaetes  taurinus  (Burchell),  dont  une  femelle  entrée 

en  1951,  qui  présente  des  lésions  de  tuberculose  généralisée,  et  un 
mâle,  âgé  d’un  an,  qui  est  victime  d’un  accident  de  capture. 

1  Addax,  Addax  nasomaculatus  (Blainville),  vivant  au  Parc  depuis  1949, 

atteint  de  tuberculose  généralisée. 

2  Guibs  harnachés,  Tragelaphus  scriptus  (Pallas),  succombent  à  une 

pleuropneumonie  et  à  une  congestion  généralisée. 

5  Gazelles  cervicapres  de  l’Inde,  Antilope  cervicapra  Pallas  :  les  deux 

premières,  dont  un  sujet  âgé  de  2  mois,  présentent,  à  l’autopsie, 
des  lésions  congestives  du  poumon  et  de  l’intestin,  les  trois  autres, 
dont  un  sujet  de  5  mois,  sont  victimes  de  traumatismes  multiples. 

3  Gazelles  dorcas,  Gazella  dorcas  L.,  parmi  lesquelles  deux  sujets  sont 

victimes  d’accidents  de  capture  et  un  jeune,  d’un  mois,  de  bron- 
chopneumonie. 

2  Gazelles-girafes,  Litocranius  walleri  (Brooke),  meurent  aussitôt  leur 
arrivée  du  Kénya  ;  leur  autopsie  révèle  des  lésions  de  congestion 
pulmonaire  et  intestinale,  vraisemblablement  consécutives  à  un 
arrêt  prolongé,  par  mauvais  temps,  au  passage  de  la  frontière. 

1  Gazelle  à  front  roux,  Gazella  rufifrons  (Gray),  est  victime  d’un  accident 

de  capture. 

2  Céphalophes  de  Grimm,  Sylvicapra  grimmia  (L.)  :  le  premier  meurt 

d’une  congestion  pulmonaire  ;  le  second,  âgé  de  deux  mois,  suc¬ 
combe  à  une  crise  convulsive  soudaine,  dont  l’autopsie  ne  permet 
pas  de  préciser  l’étiologie. 


245  — 


Famille  des  Camélidés. 

1  Dromadaire,  Camelus  dromedarius  L.,  âgé  de  quatre  mois,  dont  l’au¬ 
topsie  n’explique  pas  la  mort. 

1  Guanaco,  Lama  glama  huanacus  (Molina),  atteint  de  sclérose  du  foie 

et  de  congestion  rénale. 

Famille  des  Cervidés. 

2  Cerfs  pseudaxis,  Sika  hortulorum  Swinhoë,  doivent  être  abattus  en 

raison  de  graves  lésions  traumatiques  de  l’appareil  locomoteur. 
2  Cerfs  d’Eld,  Cervus  eldi  Guthrie,  meurent  de  tuberculose. 

1  Cerf  des  marais,  Hydropotes  inermis  Swinhoe,  âgé,  succombe,  dix  jours 
après  son  arrivée,  à  une  entérite  chronique  accompagnée  d’ascite. 
1  Biche  wapiti,  Cervus  canadensis  Erxl.,  vivant  au  Parc  depuis  1939, 
atteint  de  tuberculose  généralisée. 

1  Renne,  Rangifer  tarandus  L.,  femelle,  entré  en  1946,  dont  l’autopsie 
révèle  l’existence  de  lésions  congestives  du  poumon  et  de  l’intestin. 


Ordre  des  Rongeurs. 

Famille  des  Castoridés. 

3  Castors  du  Canada,  Castor  canadensis  Kuhl,  parmi  lesquels  une  femelle 
incorporée  dans  nos  collections  en  1951,  qui  présente  une  myocar¬ 
dite  chronique  et  une  hypertrophie  de  la  rate,  et  un  couple  récem¬ 
ment  arrivé  au  Parc,  avec  des  lésions  congestives  graves  de  l’ap¬ 
pareil  digestif. 


Ordre  des  Marsupiaux. 

Famille  des  Didelphidés. 

1  Opossum,  Didelpliys  marsupialis  L.,  atteint  de  dégénérescence  graisseuse 
du  foie. 


Famille  des  Macropodidés. 

2  Kangourous  roux,  Macropus  rufus  (Desm.)  :  l’un  d’eux  est  victime 

d’un  traumatisme  crânien  ;  la  cause  de  la  mort  du  second,  survenue 
à  l’âge  d’un  an,  n’a  pu  être  déterminée. 

1  Wallabie  de  Bennett,  Macropus  ruficollis  bennetti  (Wat.),  âgé  de  deux 
mois,  succombe  à  une  congestion  pulmonaire. 

3  Wallabies  thétis,  Thylogale  eugenii  (Desm.),  dont  un  sujet  récemment 

arrivé  au  Parc,  présentent,  à  l’autopsie,  des  lésions  de  congestion 
“  généralisée. 


246  — 


Observations  sur  les  causes  de  la  mortalité. 

1°  Maladies  à  virus  :  un  cas  de  typhus  des  félidés  a  été  constaté 
chez  un  serval. 

2°  Maladies  microbiennes  :  chez  ce  même  serval  une  Listeria  — • 
Listeria  monocytes  —  a  été  isolée  du  sang  du  cœur. 

3°  La  tuberculose  qui  persiste  chez  les  mouflons  à  manchettes, 
a  été,  en  outre,  observée  chez  un  chimpanzé,  une  panthère,  un 
serval,  un  gnou  bleu,  un  addax,  deux  cerfs  d’Eld,  et  un  cerf  wapiti. 

4°  Maladies  parasitaires  :  aucun  cas  n’a  été  relevé  cette  année. 

5°  Les  accidents  ou  traumatismes  occupent  toujours  une  place 
importante  parmi  les  causes  de  mortalité. 

La  répartition  des  lésions  organiques  d’étiologie  indéterminée 
sont  signalées  dans  le  tableau  ci-dessous  : 

Tableau  II 


Lésions  anatomo-pathologiques  Nombre  de  cas. 


Maladies  à  virus . 

Maladies  microbiennes  (sauf  tuberculose) 

Tuberculose . 

Maladies  parasitaires . 

I  Estomac . 

Affections  V  Intestin . 

de  l’appareil  <  Foie . 

digestif  /  Péritoine . 

Rate . 


Affections  j  poumon . 

de  1  appareil  plèvre . 

respiratoire  ' 

Affections  de  l’appareil  circulatoire  :  Myocarde 
Affections  )  TT. , 

,  /  Utérus . 

de  1  appareil  >  t, 

,  v  ,  i  Dystocie . 

génital  ' 

Affections  de  l’appareil  urinaire  :  Reins . 


Affections  ^ 
du  système  ^ 
nerveux  / 


Encéphalo-myélite..  .  . 
Congestion  cérébrale, 


Affections  de  l’appareil  locomoteur  (d’origine  non  trauma¬ 
tique)  . 

Maladies  ^  Maladies  de  la  nutrition  et  cachexies . 

générales  j  Congestion  généralisée . 

Traumatismes  et  accidents  divers . 


1 

1 

12 

0 

2 

12 

3 

2 

1 

13 

5 

5 

2 

1 

2 

6 

1 


1 

10 

3 

24 


Causes  indéterminées  (adultes). 


II.  ■ —  Oiseaux. 


L’effectif  qui  atteignait  788  têtes  le  1er  janvier  1957  n’est  plus  que 
de  605  le  31  décembre  ;  cette  diminution  résulte,  comme  celle  des 
mammifères,  de  la  vente  d’oiseaux  d’intérêt  zoologique  restreint. 

Au  cours  de  l’année  1957  nous  avons  perdu  95  oiseaux,  dont 
45  adultes  acclimatés,  23  récemment  incorporés  aux  collections 
{sur  un  total  de  193),  5  âgés  de  un  à  six  mois  nés  en  1957  et  22  nou¬ 
vellement  éclos. 

La  répartition  mensuelle  de  la  mortalité  est  indiquée  dans  le 
tableau  ci-dessous  : 


Tableau  111 


Janv. 

Févr. 

Mars  1 

:  ! 

Avril  Hai  Juin  | 

Juil. 

Août 

Sept. 

Otl. 

Not. 

Déc. 

Tulam 

Oiseaux  acclimatés .  . 

G 

3 

4 

5  !  6  1  3 

i  ' 

3 

4 

1 

2 

5 

3 

45 

Oiseaux  récemment 

importés . 

6 

0 

0 

0  4  0 

i!! 

3  ! 

1 

2 

3 

3 

1 

23 

Jeunes  de  1  à  6  mois. 

0 

0 

0 

O 

O 

O 

1 

1 

1 

0 

1 

0  ! 

5 

Sujets  nouvellement 

1  J 

éclos . 

1 

0 

0 

0  4  8 

4 

5 

0 

o 

0 

0 

22 

Totaux . | 

13  | 

al 

4 

5  14  |  Il 

I 

12 

11 

4 

'  5 
|  5 

9 

4 

95 

Voici  la  liste  de  ces  pertes,  établie  par  ordre  zoologique,  avec 
indication  de  leurs  causes,  à  l’exception  des  22  sujets  éclos  depuis 
moins  d’un  mois  qui  ne  seront  nominativement  signalés  que  dans  la 
statistique  de  natalité. 

Ordre  des  Struthioniformes. 

Famille  des  Struthionidés. 

2  Autruches,  Struthio  camelus  L.,  dont  une  femelle,  vivant  au  Parc  depuis 
1950,  qui  est  atteinte  de  tuberculose  hépatique  et  un  mâle  qui, 
après  avoir  couvé  pendant  40  jours,  succombe  à  une  vive  congestion 
intestinale  probablement  provoquée  par  un  refroidissement  nocturne. 


—  248  — 


Ordre  des  Casuariformes. 

Famille  des  Casuaridés. 

1  Casoar  à  casque,  Casuarius  casuarius  (L.),  meurt  d’une  pneumonie 
tuberculeuse. 


Ordre  des  Sphénisciformes. 

Famille  des  Sphénicidés. 

2  Manchots  royaux,  Aptenodytes  patagonica  J.  P.  Miller,  dont  un  récem¬ 
ment  importé  des  Iles  Kerguélen,  succombent  à  une  infection  asper¬ 
gillaire. 

8  Gorfous  dorés,  Eudyptes  chrysolophus  (Brandt),  parmi  lesquels  4  sont 
victimes,  dès  leur  arrivée,  de  la  même  infection  que  les  manchots 
royaux,  deux  autres,  du  même  convoi,  meurent  cachectiques,  les 
deux  derniers  mourant  après  un  an  de  captivité,  l’un  d’aspergillose 
et  l’autre  sans  lésion  apparente. 

2  Manchots  de  Humboldt,  Spheniscus  humboldti  Meyen  :  l’un  âgé  de  trois 
mois,  l’autre  qui  venait  d’être  offert  au  Parc,  sont  victimes  de  la 
chaleur  estivale. 


Ordre  des  Pelecaniformes. 

Famille  des  Pélécanidés. 

1  Pélican  d’Afrique,  Pelecanus  occidentalis  L.,  atteint  de  péricardite 
et  de  myocardite  chroniques. 

1  Pélican  roussâtre,  Pelecanus  rufescens  Gmelin,  victime  de  fractures 

ouvertes  des  deux  humérus. 

Ordre  des  Ciconiiformes. 

Famille  des  Ardèidés. 

2  Hérons  cendrés,  Ardea  cinerea  L.,  dont  l’un  présente,  à  l’autopsie  des 

lésions  de  sénilité,  alors  que  l’autre  succombe  à  une  fracture  de  la 
colonne  vertébrale,  (2-3  dorsale). 

Famille  des  Treskiornithidés. 

5  Ibis  rouges,  Guara  rubra  (L.)  :  nous  notons,  chez  les  quatre  premiers, 
une  entérite  chronique,  et  un  traumatisme  du  crâne  ;  la  mort  du 
dernier  sujet  ne  peut  être  attribuée  qu’à  un  brusque  refroidissement 
nocturne  consécutif  à  une  violente  pluie. 

Famille  des  Ciconiidés. 

1  Cigogne  blanche,  Ciconia  ciconia  (L.),  tuée,  à  l’âge  de  deux  mois,  par 
un  cob  de  Bu  (l’on  mâle. 


—  249  — 


1  Jabiru  d’Afrique,  Ephippiorhynchus  senegalensis  (Shaw),  entré  en 
1947,  dont  l’autopsie  révèle,  dans  la  cavité  abdominale,  un  volu¬ 
mineux  abcès  froid  responsable  d’une  péritonite  chronique. 

1  Marabout  d’Afrique,  Leptoptilos  crumeniferus  (Lesson),  atteint  d’une 
fracture  ouverte  du  tibia. 

Famille  des  Phénicoptéridés. 

4  Flamants  roses,  Phoenicopterus  antiquorum  Tem.,  parmi  lesquels, 
trois  sujets,  vivant  au  Parc  depuis  1934,  présentent  des  lésions  de 
congestion  ou  de  sénilité  et  le  dernier  des  fractures  d’une  aile  et 
d’une  patte  quelques  jours  après  son  incorporation. 

4  Flamants  du  Chili,  Phoenicopterus  chilensis  Molina  :  les  deux  premiers 

meurent  sitôt  l’éjointage  peu  après  leur  importation  ;  les  deux 
autres  sont  atteints  de  fractures  des  membres. 

5  Flamants  rouges,  Phoenicopterus  ruber  L.,  sont  victimes  de  divers 

traumatismes  pendant  leur  transport  ou  dans  les  jours  qui  suivent 
leur  arrivée  au  Parc. 

Ordre  des  Ansériformes. 

Famille  des  Anhimidés. 

1  Kamichi  cornu,  Anhima  cornuta  (L.),  entré  en  1954,  meurt  de  tuber¬ 
culose  intestinale. 


Famille  des  Anatidès. 

2  Cygnes  sauvages,  Cygnus  cygnus  (L.)  :  la  mort  de  la  femelle  est  la  consé¬ 

quence  d’une  entérite  aiguë  ;  mais  celle  du  mâle  reste  inexpliquée. 

3  Cygnes  muets,  Cygnus  olor  (Gmelin),  dont  les  autopsies  révèlent  une 

sclérose  du  foie,  une  hypertrophie  de  la  rate  et  une  myocardite 
chronique. 

2  Cygnes  blancs  à  cou  noir,  Cygnus  melanocoriphus  (Molina),  maigres 
et  anémiés,  meurent  aussitôt  leur  arrivée  au  Parc. 

1  Oie  Céréopse,  Cereopsis  N ovae-H ollatidiae  (Lath.),  tuée  par  un  cerf 
cochon. 

1  Oie  des  neiges  blanche,  Chen  hyperborea  (Pallas),  meurt  quinze  jours 
après  son  arrivée  du  Canada. 

1  Dendrocygne  fauve,  Dendrocygna  bicolor  (Vieillot),  est  tué  par  un  chat. 

1  Canard  carolin,  Aix  sponsa  (L.),  est  victime  des  luttes  que  se  livrent 

les  mâles  au  moment  de  l’accouplement. 

2  Canards  souchets,  Spatula  clypeata  L.,  qui  venaient  d’arriver  au  Parc, 

meurent  le  lendemain  de  l’éjointage. 

1  Sarcelle  d’hiver,  Anas  crecca  L.,  est  tuée  par  les  mâles. 

2  Sarcelles  d’été,  Anas  querquedula  L.  :  la  première,  récemment  importée, 

meurt  deux  jours  après  avoir  été  éjointée  ;  l’autre  succombe  à  une 
hépatite. 


250 


Ordre  des  Galliformes. 

Famille  des  Phasianidés. 

2  Paons  ordinaires,  Pavo  cristalus  L.,  présentent  l’un  des  lésions  de  séné- 
lité,  l’autre,  un  abcès  du  cloaque. 

1  Paon  blanc,  Pavo  cristatus  L.  var.  alba,  âgé  de  cinq  mois,  et  1  Faisan 

argenté,  Gennaeus  nyclhemerus  (L.),  meurent  accidentellement. 

2  Faisans  dorés,  Chrysolophus  pictus  (L.),  succombent  le  mâle  à  une 

indigestion  ingluviale,  la  femelle  à  un  accident  de  ponte  accompagné 
de  typhlite  parasitaire. 

Famille  des  Méléagridés. 

:2  Dindons  sauvages,  Meleagris  gallopavo  L.,  jeunes  sont  tués  par  un  mara¬ 
bout  d’Afrique. 


Ordre  des  Gruiformes. 

Famille  des  Rallidés. 

1  Poule  sultane,  Porphyrio  poliocephalus  (Latham),  succombe,  huit  jours 
après  son  arrivée  d’Indochine,  à  une  hépatite. 

1  Râle  de  Guyane,  Aramides  cajanea  (Müller),  entré  en  1954,  meurt  de 
tuberculose. 


Ordre  des  Charadriiformes 
Famille  des  Laridés. 

1  Mouette  rieuse,  Larus  ridibundus  L.,  succombe  à  une  plaie  pénétrante 
du  crâne. 


Ordre  des  Falconiformes. 

Famille  des  Falconidés. 

2  Buses  variables,  Buteo  buteo  L.,  sont  victimes  de  combats  inter-spéci- 
(iques. 


Ordre  des  Psittaciformes. 

Famille  des  Psittacidés. 

1  Ara  ararauna,  Ara  ararauna  (L.),  vivant  au  Parc  depuis  1936,  suc¬ 
combe  à  une  hémorragie  abdominale. 

1  Perroquet  amazone,  Amazona  amazonica  (L.),  est  atteint  d’entérite 
aiguë. 


Ordre  des  Coraciiformes. 

Famille  des  Bucérotidés. 

1  Calao  d’Abyssinie,  Bucorvus  abyssinicus  Bodd.,  meurt  de  tuberculose 
hépatique. 


251 


Observations  sur  les  causes  de  la  mortalité. 

1°  Nous  n’avons  observé  cette  année  ni  maladie  à  virus,  ni  maladie 
microbienne,  autre  que  la  tuberculose. 

2°  Celle-ci,  a  été  constatée  chez  une  autruche,  un  casoar,  un 
kamichi,  cornu,  un  calao  d’Abyssinie  et  un  râle  de  la  guyane. 

3°  Les  maladies  parasitaires  se  limitent  à  sept  cas  d’aspergillose 
chez  les  manchots  et  un  cas  de  typhilite  à  Heterakis  gallinae  chez 
un  faisan  doré. 

4°  Les  traumatismes  et  accidents  divers  sont  toujours  nombreux 
et  tiennent  cette  année  encore  la  première  place  parmi  les  causes  de 
mortalité. 

La  répartition  des  autres  affections  ou  maladies  est  indiquée  dans 
le  tableau  ci-dessous  : 

Tableau  IV 


Lésions  anatomo-pathologiques 


Nombre  de  cas. 


Maladies  à  virus . 

Maladies  microbiennes  (sauf  tuberculose) . 

Tuberculose . 

Maladies  parasitaires . 

j  Jabot . . 

Affections  i  Intestin . 

de  l’appareil  \  Foie . 

digestif.  I  Rate . 

!  Péritoine . 


Affections  'j 

de  l’appareil  >  Poumon . 

respiratoire  j 
Affections  )  . 

,  ,,  f  Myocarde . 

de  1  appareil  >  _ .  .  , 

,  .  .  \  Péricarde . 

circulatoire  ] 

Affections  de  l’appareil  génital. 


I  Myocarde 


Maladies  (  Maladies  de  la  nutrition  et  cachexies 

générales  (  Congestion  généralisée . 

Traumatismes  et  accidents  divers . 

Accidents  de  l’acclimatement . 

Causes  indéterminées  (adultes) . 

Jeunes  et  nouvellement  éclos . 


-  252 


B.  —  NATALITÉ 

La  natalité  est  cette  année,  pour  les  Mammifères,  comparable  à 
celle  de  1956.  Sur  133  mises-bas,  nous  notons  8  mort-nés,  et  125  sujets 
viables,  dont  25  sont  morts  avant  le  10e  jour  et  12  avant  le  6e  mois. 

Les  éclosions,  par  contre,  ont  été  un  peu  moins  nombreuses. 
Sur  102  jeunes,  21  n’ont  pas  atteint  un  mois  et  5  sont  morts  avant  la 
fin  de  leur  6e  mois. 

Le  tableau  ci-dessous  montre  la  répartition  mensuelle  des  nais¬ 
sances  : 


Tableau  V 


Janv. 

Féir. 

Mars 

Avril 

Mai 

Juin 

Juil. 

Aoûl 

Sept. 

Oct. 

Nov. 

Déc. 

Mammifères  .... 

16 

1 

10 

26 

26 

16 

7 

8 

6 

5 

7 

5 

Oiseaux . 

1 

— 

2 

6 

33 

27 

18 

7 

6 

2 

— 

Les  deux  tableaux  suivants  indiquent,  par  ordre  zoologique,  la 
liste  des  naissances  pendant  l’année  1957. 


En  conclusion,  l’année  1957  accuse  une  diminution  d’effectifs  due 
à  la  réduction  de  certains  groupes  spécifiques,  la  diversité  des 
espèces  donnant,  à  notre  avis,  plus  de  prix  aux  collections  que  le 
nombre  des  sujets  présentés. 

La  mortalité  reste  équivalente  à  celle  des  années  précédentes  et 
relève  de  causes  diverses  parmi  lesquelles  les  maladies  microbiennes 
et  parasitaires  restent  rares,  hormis  la  tuberculose. 

La  natalité,  par  contre,  a  été  améliorée,  surtout  si  l’on  considère 
les  espèces  chez  lesquelles  elle  est  signalée  :  un  okapi  (le  premier  né 
en  captivité  hors  du  pays  d’origine),  trois  girafes,  deux  pécaris, 
des  autruches,  des  nandous,  des  émeus  et  des  manchots.  Nous  avons 
malheureusement  perdu,  parmi  les  jeunes,  un  grand  fourmilier,, 
un  hippopotame  nain  et  deux  otaries  de  Californie. 


—  253  — 


Tableau  VI 
Mammifères. 


Désignation 

Nés 

Mort-nés 

Morts  av.  1 
le  10*  j. 

Morts 
av.  l’âge 
de  6  mois 

Animaux 

élevés 

Papio  papio  (Desm.) . 

9 

1 

4  ! 

i 

3 

Macaca  sylvanus  (L.) . 

1 

1 

— 

— 

— 

Myrmecophaga  jubata  L . 

1 

— 

1 

— 

— 

Canis  aureus  L . 

1 

1 

— 

— 

Ursus  arctos  syriacus  Hemp.  et  Ehrer. . 

2 

— 

1 

— 

1 

Zalophus  californianus  Lesson . 

2 

1 

1 

— 

— 

Choeropsis  liberiensis  Morton . 

1 

— 

1 

— 

— 

Equus  quagga  granti  de  Winton . 

2 

— 

1 

— 

1 

Sus  scrofa  L . 

4 

— 

— 

i 

3 

Dicotyles  tajacu  (L.)  . 

2 

— 

— 

— 

2 

Bison  bison  (L.) . . . 

1 

— 

— 

— 

1 

Bubalus  bubalis,  (L.) . 

2 

— 

1 

— 

1 

Poëphagus  grunniens  (L.) . 

1 

— 

1 

— 

— 

Chèvres  naines  (espèce  domestique)... 

13 

— 

1 

i 

11 

Ovis  musimon  (Pallas)  . 

16 

1 

2 

2 

11 

Ammotragus  lervia  (Pallas) . 

2 

— 

— 

1 

1 

Boselaphus  tragocamelus  (Pallas) . 

7 

— 

1 

!  — 

6 

Taurotragus  oryx  (Pallas) . 

2 

— 

— 

:  — 

2 

Limnolragus  spekei  Sclater . 

3 

— 

— 

]  — 

3 

Aegoryx  algazel  (Oken) . 

1 

— 

— 

— 

1 

Gazella  dorcas  (L.) . 

3 

1 

— 

i 

1 

Antilope  cervicapra  Pallas . 

6 

— 

1 

2 

3 

Sylvicapra  grimmia  L . 

2 

— 

— 

i 

1 

Girafja  camelopardalis  L . 

3 

— 

— 

— 

3 

•Okapia  johnstoni  Sclater . 

1 

— 

— 

;  — 

1 

Camelus  dromedarius  L . 

1 

— 

— 

i 

— 

Lama  g  lama  glama  L . 

1 

— 

— 

— 

1 

Cervus  elaphus  L . 

7 

— 

— 

!  — 

7 

Cervus  eldi  Guthrië . 

5 

1 

1 

,  — 

3 

Axis  axis  (Erxleb.) . 

10 

1 

3 

l  — 

6 

Sika  hortulorum  Swinhoë . 

1 

— 

— 

— 

1 

Rusa  unicolor  Kerr . 

1 

— 

1 

— 

— 

Rangijer  tarandus  L . 

2 

— 

o 

— 

— 

.Dama  dama  (L.) . 

9 

— 

i 

— 

8 

Hyelaphus  porcinus  (Zimm.) . 

4 

— 

— 

— 

4 

•  Capreolus  capreolus  (L.) . 

2 

— 

i 

— 

1 

Macropus  rufus  (Desm.) . 

1 

— 

— 

— 

1 

Macropus  ruficollis  bennetti  Wat . 

1 

i 

254  — 


Tableau  VII 
Oiseaux. 


Désignation 

Éclos 

Morts 
pendant 
le  1er  mois 

Morts  av. 

l’âge  i 
de  6  mois  | 

Vivants 

au 

31-12-57 

Struthio  camelus  L . 

4 

i 

_  j 

3 

Rhea  americana  (L.) . 

6 

4 

_ 

2 

Dromiceius  novae  hollandiae  Latham. .  . 

2 

_ 

— 

2 

Spheniscus  humboldti  Meyen . 

4 

— 

i 

3 

Spheniscus  demersus  L . 

1 

1 

— 

_ 

Phalacrocorax  carbo  L . 

6 

— 

— 

6 

Ciconia  ciconia  (L.) . 

5 

2 

i 

2 

Cygnus  olor  (Gmelin) . 

10 

2 

— 

8 

Cygnus  cygnus  (L.) . 

1 

— 

— 

1 

Chenopsis  atrata  Latham . 

i  3 

;  — 

— 

3 

Branla  canadensis  (L.) . 

8 

— 

— 

8 

Branta  leucopsis  (Bechst.) . 

7 

7 

— 

— 

Eulabeia  indica  (Latham) . 

1 

i  — 

— 

1 

Aix  sponsa  (L.) . 

7 

— 

1  — 

7 

Phasianus  colchicus  L . 

2 

— 

— 

2 

Chrysolophus  pictus  (L.) . 

4 

i 

— 

3 

Gennaeus  nycthemerus  (L.) . 

5 

j  — 

— 

5 

Syrmaticus  reevesii  (Gray) . 

2 

— 

1  - 

1  2 

Pavo  cristatus  L . 

11 

— 

1  _ 

11 

Pavo  cristatus  L.  var.  alba . 

5 

— 

i 

4 

Meleagris  gallopavo  L . 

8 

4 

2 

2 

(Laboratoire  d' Éthologie  des  animaux  sauvages). 


—  255 


Une  espèce  nouvelle  de  Batracien  du  Mont  Nimba 
( Guinée  française)  appartenant  au  genre 
Phrynobatrachus  :  Ph.  MACULIVENTRIS  N.  SP. 

Par  J.  Guibé  et  M.  Lamotte. 


Parmi  les  Batraciens  récoltés  par  l’un  de  nous  au  Mont  Nimba 
(Guinée-Française),  une  forme  appartenant  au  genre  Phrynobatra¬ 
chus  nous  paraît  justifier  la  création  d’une  espèce  nouvelle,  dont 
nous  donnons  ici  la  description. 

Phrynobatrachus  maculiventris,  n.  sp.  (fig.  1). 

Espèce  de  taille  moyenne  (18  à  25  mm),  d’aspect  élancé.  La  tête  est 
aussi  large  que  longue  ;  sa  longueur,  comprise  au  plus  trois  fois  dans  celle 
du  corps,  est  nettement  plus  courte  que  celle  du  tibia  ou  du  pied.  Le 
museau  est  court,  élevé,  obtus,  à  canthus  rostralis  non  distinct.  Les 
narines  sont  plus  proches  de  l’extrémité  du  museau  que  de  l’œil  ;  l’espace 
entre  les  narines,  plus  large  que  la  distance  de  l’œil  à  la  narine,  est  égal 
à  l’espace  interorbitaire.  L’œil  est  grand,  son  diamètre  sensiblement 
égal  à  l’espace  entre  les  narines.  Le  tympan  est  petit  et  peu  distinct. 

Le  doigt  1  est  plus  court  que  le  2,  celui-ci  est  plus  court  que  le  4.  Les 
disques  terminaux  sont  petits,  mais  nets.  Il  existe  un  gros  tubercule 
palmaire  médian.  La  patte  postérieure  est  assez  courte  ;  l’articulation 
tibio-tarsienne  atteint  un  point  entre  l’œil  et  la  narine.  Le  fémur  est  plus 
court  que  le  tibia,  ce  dernier  est  assez  long;  sa  longueur  est  comprise  moins 
de  deux  fois  dans  celle  du  corps,  elle  est  supérieure  à  celle  du  pied.  La 
largeur  du  tibia  est  comprise  environ  quatre  fois  dans  sa  longueur. 

L’orteil  III  est  plus  court  que  le  V.  La  palmure  est  très  réduite,  elle 
dépasse  à  peine  le  tubercule  sous  articulaire  proximal  des  orteils,  mais  se 
prolonge  jusqu’aux  disques  en  une  frange  étroite.  Les  disques  terminaux 
sont  aussi  développés  qu’aux  doigts.  Les  métatarsiens  externes  sont 
presqu’entièrement  réunis  l’un  à  l’autre. 

Le  tubercule  métatarsien  interne  est  gros  et  oblong.  Le  tubercule 
externe  est  petit  et  arrondi,  Le  tubercule  tarsien  est  petit  et  conique.  La 
distance  entre  les  tubercules  tarsien  et  interne  est  plus  faible  que  celle 
entre  les  tubercules  tarsien  et  externe,  ou  que  celle  entre  les  tubercules 
interne  et  externe  ;  elle  est  égale  à  la  distance  entre  l’œil  et  la  narine. 

Les  téguments  sont  lisses,  à  part  quelques  granulations  éparses  sur  la 
région  dorsale  postérieure  et  un  faible  repli  supratympanique. 

La  longueur  du  corps  est  de  22,5  à  25,2  mm  pour  les  ÇÇ,  de  17,5  et- 
18,5  mm  pour  les 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  256  — 


La  coloration  —  en  alcool  • — -  est  brun-violacée  sur  le  dos  avec  un  che¬ 
vron  plus  foncé,  ouvert  en  arrière  sur  la  région  scapulaire  et  parfois  une 
barre  interpalpébrale.  Les  côtés  de  la  tête  et  les  flancs  sont  plus  foncés  ; 
il  existe  une  tache  blanche  sous-oculaire  et  une  barre  oblique  blanche 
qui  naît  de  l’œil,  passe  sous  le  tympan,  au-dessus  de  la  racine  du  bras  et  se 
prolonge  jusqu’à  la  région  inguinale.  Le  membre  antérieur  est  pâle  au- 
dessus,  plus  foncé  en  arrière  et  en-dessous.  La  face  antérieure  de  la 
cuisse  est  marquée  par  une  barre  longitudinale  foncée  comme  les  flancs, 
étendue  de  l’aine  au  genou  ;  la  face  supérieure  présente  une  teinte  foncée 
dans  sa  partie  postérieure  et  interne  où  elle  est  séparée  de  l’aine  par  un 


trait  courbe  blanc  très  net.  La  face  postérieure  est  foncée  et  coupée  par 
une  barre  blanche  oblique,  de  l’extrémité  du  corps  au  genou.  La  face 
dorsale  du  tibia,  du  tarse  et  du  pied  est  de  teinte  pâle  avec  des  barres 
transversales  plus  foncées. 

La  face  inférieure  du  corps  est  gris  sombre,  découpée  en  îlots  irréguliers 
par  des  lignes  blanches  méandriformes  ;  sous  les  membres  postérieurs  la 
teinte  sombre  est  réduite  à  des  taches  plus  ou  moins  arrondies.  La  face 
inférieure  du  tarse  et  la  sole  plantaire  sont  uniformément  noirâtres. 

Chez  les  mâles,  il  existe  un  volumineux  sac  vocal  gulaire  de  teinte 
uniformément  noire  et  une  glande  ovalaire  sur  la  face  postérieure  des 
cuisses.  La  pelote  nuptiale  occupe  la  partie  dorsale  et  externe  du  premier 
doigt,  à  l’exclusion  de  la  phalange  terminale. 


—  257 


Holotypes  :  1  $  et  1  <J,  n°  58.346  et  n°  58.347.  Col.  Mus.  Paris. 
Provenance  :  mare  en  forêt,  près  Doromou  (Guinée  française), 
oct.  1956. 

Paratypes  :  7  2  et  12  nor  58.348  à  58.366,  Col.  Mus.  Paris. 
Provenance  :  mare  en  forêt  près  Doromou  (Nimba,  Guinée  française), 
oct.  1956. 

Phrynobatrachus  maculiventris  fait  partie  du  groupe  de  formes 
caractérisées  par  une  palmure  réduite,  par  des  métatarsiens  externes 
presqu’entièrement  soudés,  et  par  l’existence  d’une  glande  fémorale 
chez  les  Ces  trois  caractéristiques  se  trouvent  réunies  chez  un 
certain  nombre  d’espèces  signalées  d’Afrique  occidentale  :  Ph. 
calcaratus  (Ptrs),  Ph.  minutus  (Blgr),  Ph.  cornutus  (Blgr),  Ph.  gut- 
turosus  (Chah.),  Ph.  jraterculus  (Chah.),  Ph.  tobka  (Chah.)  et  Ph. 
decoratus  (Lov.).  En  raison  de  la  coloration  particulière  de  notre 
espèce  et,  tout  spécialement,  de  celle  de  sa  face  ventrale  qui  s’est 
révélée  constante  chez  les  21  exemplaires  que  nous  avons  examinés, 
Phrynobatrachus  maculiventris  ne  saurait  être  confondu  avec  aucune 
des  espèces  citées  ci-dessus. 

Tous  les  spécimens  actuellement  connus  de  Phrynobatrachus 
maculiventris  proviennent  d’une  même  localité  :  les  abords  d’une 
mare  en  forêt  primaire,  près  de  Doromou,  sur  le  piedmont  oriental 
du  Nimba.  Les  prospections,  pourtant  importantes,  effectuées 
ailleurs  dans  la  région  ne  nous  l’ont  pas  fait  retrouver,  parmi  les 
milliers  de  Batraciens  recueillis.  11  s’agit  donc  d’une  forme  peu  com¬ 
mune,  très  vraisemblablement  inféodée  à  la  forêt  humide  non  encore 
défrichée.  Les  exemplaires  capturés  étaient  réunis,  à  l’occasion 
de  la  reproduction  en  fin  de  saison  des  pluies  (septembre-octobre). 

Les  autres  Batraciens  capturés  dans  ce  même  biotope  étaient 
presque  tous  des  formes  de  forêt  humide  et  sombre  :  Chiromantis 
rufescens,  Hylambates  leonardi,  Hyperolius  zonatus,  Cardioglossa 
leucomystax,  Phrynobatrachus  aelleni.  On  y  trouvait  aussi  en  abon¬ 
dance  Phrynobatrachus  decoratus,  espèce  plus  ubiquiste,  ainsi  que 
Xenopus  tropicalis. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum 
(Reptiles  et  Poissons). 

Laboratoire  de  Zoologie  de  l'Ecole 
Normale  Supérieure. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


17 


—  258  — 


Sur  Heteroconger  longissimus  Günther 

(  T  ÉLÉOS  TÉ  EX  A  X  G  U1LLIFORME) 

ET  QUELQUES  ASPECTS  DE  SA  BIOLOGIE. 

Par  M.-L.  Bauchot  et  J.-M.  Bassot. 


Heteroconger  longissimus  Günther  est  l’une  des  deux  espèces  de 
l’unique  genre  de  la  famille  des  Heterocongridae. 

Les  Heterocongridae,  Téléostéens  Anguilliformes,  font  partie  du 
sous-ordre  des  Congroidei  caractérisé  par  l’absence  d’écailles  ;  ils 
se  distinguent  des  autres  familles  du  même  sous-ordre  par  l’absence 
de  pectorales  et  de  filament  caudal,  et  par  un  museau  très  court  et 
obtus. 

Le  genre  Heteroconger  fut  décrit  par  Bleeker  en  1868  d’après  un 
spécimen  originaire  d’Amboine  dans  l’archipel  des  Moluques  ;  c’est 
le  type  d 'Heteroconger  polyzona. 

L’espèce  Heteroconger  longissimus  fut  décrite  par  Günther  en 
1870  sur  un  spécimen  rapporté  de  Lanzarote  (Canaries)  par  le  Rév. 
R.  T.  Lowe.  Elle  se  distingue  de  l'espèce  indienne  par  sa  coloration 
uniformément  noire  ( Heteroconger  polyzona  a  une  teinte  claire 
régulièrement  zébrée  de  bandes  sombres),  la  longueur  de  la  queue 
contenue  plus  de  deux  fois  dans  la  longueur  totale,  ses  yeux  extrê¬ 
mement  petits,  et  l’allure  des  nageoires  verticales  très  basses  et 
presque  indistinctes. 

Heteroconger  longissimus  Günther  n’est  connu  que  des  Canaries  et 
de  Madère,  et  encore  sa  présence  aux  Canaries  ne  fut-elle  signalée 
après  Günther,  que  par  Vinciguerra  en  1892,  et  Fowler  en  1936, 
par  référence  à  leurs  prédécesseurs.  A  Madère,  seul  G.  Maul  cite 
Heteroconger  longissimus,  comme  très  rare,  dans  sa  liste  des  Poissons 
de  Madère  en  1949. 

Une  quinzaine  d’individus  d’ Heteroconger  longissimus  Günther 
furent  récoltés  par  l’un  de  nous  au  cours  de  la  mission  de  la  Calypso 
sur  les  rivages  de  Madère  en  août  1956.  Deux  de  ces  spécimens  ont 
été  rapportés  au  Muséum  (n°  de  collections  :  56-62).  Leurs  mensu¬ 
rations  sont  les  suivantes  : 

Longueur  totale  :  590  mm  et  490  mm 
Longueur  préanale  :  180  et  143  mm 
Longueur  de  la  tête  :  27  et  24  mm. 

Outre  l’intérêt  de  posséder  dans  nos  collections  les  plus  rares  des 
Anguilliformes,  il  nous  a  été  donné  de  découvrir  le  biotope  de  cet 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  259 


Heteroconger  et  de  connaître  un  des  aspects  de  sa  biologie  si  curieuse. 

L’équipe  de  plongeurs  de  la  Calypso  a  procédé  à  une  rapide  explo¬ 
ration  en  scaphandre  autonome  de  la  côte  de  l’île  Madère,  du  Cap 
Sao  Lourenço  à  Funchal.  Une  trentaine  de  plongées  ont  été  effectuées 
et  les  observations  révèlent,  tout  au  long  de  la  zone  explorée,  un 
aspect  semblable  que  nous  schématisons  ci-dessous  (Fig.  1). 

—  en  continuité  avec  la  falaise  aérienne,  une  falaise  rocheuse 
de  pente  très  accusée  (toujours  supérieure  à  45°)  est  remarquable 
par  sa  pauvreté  en  faune  fixée  :  quelques  éponges,  de  rares  touffes 
d'Hydraires  ou  de  Gorgones  sont  disséminées  sur  la  roche  volca¬ 
nique  qui  apparaît  donc  le  plus  souvent  nue. 


—  au  pied  de  cette  falaise  (soit  par  25  à  30  mètres  de  fond)  gisent 
des  blocs  d’éboulis  ;  d’abord  volumineux,  ils  se  réduisent  à  une 
bande  de  galets  vers  le  large,  ils  sont  couverts  d’une  assez  dense 
population  de  Diadema  antillarum. 

—  à  cette  zone  rocheuse  fait  suite  une  plage  de  sable,  s’enfonçant 
en  pente  beaucoup  plus  douce  vers  le  large  ;  elle  a  été  suivie  jusqu’à 
environ  200  mètres  du  pied  de  la  falaise,  soit  alors  à  une  profondeur 
de  50  mètres,  dangereuse  à  dépasser.  Rappelons  que  sur  l’île  Madère, 
il  n’est  connu  qu’une  seule  et  fort  petite  plage  aérienne  —  la  Prainia 
—  composée  de  sables  volcaniques.  La  très  importante  bande  sableuse 
sous-marine  est  formée  d’un  sable  à  débris  de  Lamellibranches  et  de 
Scaphopodes  qui  semble  beaucoup  plus  proche  de  celui  de  l’île  de 
Porto  Santo  que  de  celui  de  la  Prainia  de  Madère. 

C’est  dans  cette  bande  sableuse  que  vit  Heteroconger  longissimus 


260  — 


dans  des  conditions  écologiques  tout  à  fait  étonnantes.  A  raison  de 
un  ou  deux  individus  par  mètre  carré,  et  cela  représente  une  forte 
densité  de  population,  les  Heteroconger  vivent  au  tiers  fichés  verti¬ 
calement  dans  des  terriers  creusés  dans  le  sédiment  ;  la  portion 
antérieure  de  leur  corps  émerge  seule,  légèrement  courbée  dans  le 
sens  contraire  au  faible  courant  de  fond.  Aucun  mouvement  n’est 
perceptible,  mais  l’observation  est  fort  malaisée  car,  au  fur  et  à 
mesure  de  l’approche  du  plongeur,  les  Heteroconger  disparaissent, 
et  ils  sont  complètement  enfouis  dans  le  sable  lorsqu’on  se  trouve  à 
3  ou  4  mètres  de  leur  gîte.  Dans  ce  champ  régulièrement  «  planté  » 
de  poissons,  le  plongeur  déplace  avec  lui  une  auréole  de  méfiance. 

Le  terrier  dans  lequel  vit  et  s’abrite  Heteroconger  est  de  section 
cylindrique,  et  il  affleure  le  niveau  du  sable  sans  être  marqué  par 
aucune  dépression  ou  tumulus  ;  ses  parois  sont  nettement  consoli¬ 
dées  par  un  ciment  de  sable,  mais  suffisamment  fragiles  pour  ne 
pouvoir  être  suivies  profondément.  Toutes  les  tentatives  faites  pour 
déterrer  les  Heteroconger  ou  les  tuer  dans  leur  trou  à  l’aide  d’ins¬ 
truments  divers  sont  restées  vaines.  Seul  un  dynamitage,  déclenché 
une  demi-heure  après  la  mise  en  place  de  l’explosif  a  permis  de 
recueillir  une  dizaine  d’individus. 

A.  W.  Herre,  en  1930,  a  décrit  un  biotope  comparable  pour 
Heteroconger  polyzona  Bleeker,  dans  la  région  de  Dumaguete 
(Oriental  Negros)  aux  Philippines  ;  il  s’agit  d’une  bande  de  sable 
coralligène  parallèle  au  rivage  et  recouverte  par  au  moins  2  mètres 
d’eau  (1  mètre  aux  grandes  marées).  Herre  signale  que  les  terriers 
sont  disposés  par  couples,  dont  les  trous  sont  distants  de  20  cm 
environ,  et  chaque  couple  est  situé  de  60  à  80  centimètres  des 
couples  voisins.  Cette  colonie  s’étend  sur  plusieurs  centaines  de 
mètres,  peut-être  même  sur  des  kilomètres.  Nous  n’avons  pas 
remarqué  chez  l’espèce  de  Madère  le  couplage  des  terriers,  mais  le 
comportement  des  individus  est  le  même  que  celui  que  signale 
Herre. 

De  quoi  se  nourrissent  les  Heteroconger  qui  ne  paraissent  pas 
effectuer  de  déplacements  hors  de  leurs  terriers  ?  L’examen  du 
contenu  stomacal  des  deux  spécimens  en  collection  a  révélé  la  pré¬ 
sence  d’un  Mollusque  Gastéropode  Prosobranche,  d’un  Crustacé 
Décapode  Macroure,  de  deux  Copépodes  ;  on  a  reconnu  également, 
bien  que  très  altérés,  la  partie  antérieure  d’un  Crustacé  podoph- 
thalme,  et  une  ponte  de  petits  œufs.  Il  semble  donc  que  les  Hete¬ 
roconger  se  nourrissent  surtout  de  la  microfaune  du  sable,  mais  aussi 
de  petits  animaux  planctomiques. 

On  ne  connaît  rien  du  mode  de  reproduction  des  Heterocongridae. 
Les  observations  seraient  plus  faciles,  semble-t-il,  pour  Heteroconger 
polyzona  dont  les  colonies  sont  plus  accessibles. 

C’est  tout  un  chapitre  de  la  biologie  des  Heterocongridae  qui  reste 


—  261  — 


à  découvrir,  et  il  serait  d’un  grand  intérêt,  car  il  n’existe  aucun 
autre  Anguilliforme  qui  vive  en  colonies  aussi  caractéristiques  et 
qui  présente  un  comportement  aussi  singulier. 

Laboratoire  de  Zoologie  ( Reptiles  et 
Poissons)  du  Muséum . 


BIBLIOGRAPHIE 

Bleeker  (P.),  1868.  Description  de  3  espèces  inédites  de  Poissons  des 
îles  d’Amboine  et  de  Wiagiou.  Verslagen  Kon.  Akad.  Wet.  Ams¬ 
terdam  (2),  II,  pp.  331-332. 

Fowler  (H.  W.j,  1936.  The  Marine  Fishes  of  West  Africa.  Vol.  LXX,  part. 
I,  pp.  278-279. 

Günther  (A.),  1870.  Catalogue  of  Fishes  in  the  British  Muséum.  Vol. 
VIII,  pp.  44-45. 

Herre  (A.  W.),  1930.  Heteroconger  polyzona  in  the  Philippines.  Copeia, 
n°  3,  septembre  1930. 

Maul  (G.  E.) ,  1949.  Lista  sistematica  dos  peixes  assinalados  nos  mares  da 
Madeira.  Funchal  1949. 

Vinciguerra  ( D.) ,  1892.  Catalogo  dei  pesci  delle  isole  Canarie.  Atti.  Soc. 
Ital.  Sci.  Nat.,  XXXIV,  p.  332. 

Weber  (M.)  et  Beaufort  (L.  F.  de)  1916.  The  Fishes  of  the  Indo  Austra- 
lian  archipelago.  Vol.  III. 


262  — 


Notes  sur  les  Disteniinae  de  la  région  indo-pacifique 
(Col.  Cerambycidae). 

Par  André  Yilliers. 


I.  —  SYSTÉMATIQUE 

La  sous-famille  des  Disteniinae  est.  représentée  dans  la  région 
qui  nous  intéresse  ici  par  8  genres  :  Cyrtonops  White,  Dynamostes 
Pascoe,  Distenia  Serville,  T ypodryas  Thomson,  Melegena  Pascoe, 
Clytomelegena  Pic,  Noemia  Pascoe  et  Nericonia  Pascoe.  Tous  ces 
genres  comportent  un  nombre  variable  d’espèces  dont  la  réparti¬ 
tion  et  les  affinités  présentent  un  certain  intérêt.  En  outre  les 
collections  du  Muséum  National  d’Histoire  Naturelle  de  Paris 
renferment  d’assez  nombreuses  espèces  nouvelles  dont  les  diagnoses 
préliminaires  sont  données  ci-après. 

La  sous-famille  a  été  divisée  en  3  tribus  :  Cyrtonopini,  Dynamos- 
tini  et  Disteniini  par  Gressit  ( philipp .  J.  Sc.,  72, 1-2, 1940,  p.  27-28). 
Cette  division  ne  paraît  pas  très  heureuse  car  elle  est  basée  sur  des 
caractères  anatomiquement  peu  importants  tandis  qu’il  n'est  pas 
fait  état,  par  exemple,  de  la  structure  très  particulière  des  palpes 
de  certains  genres.  De  toute  façon  une  classification  valable  ne 
pourra  être  établie  qu’après  révision  des  genres  américains. 

Tribu  Cyrtonopini. 

Cette  tribu  ne  comprend  que  le  genre  Cyrtonops.  Sa  distribution 
est  limitée  à  l’Asie  méridionale  de  l’Inde  à  Formose. 

Genre  Cyrtonops  White. 

Cyrtonops  White  1853,  Cat.  Col.  Brit.  Mus.,  vol.  7,  p.  32.  — 
Génotype  :  ('.  punctipennis  White. 

Le  genre  comprend  G  espèces  : 

1.  C.  punctipennis  White  1853  :  Inde  septentrionale,  Birmanie, 
Tonkin,  Sumatra,  Thibet,  Formose  (?),  Bornéo  (?). 

2.  C.  tonkineus  Fairmaire  1895  :  Tonkin. 

3.  C.  nigra  Gahan  1906  :  Nord  de  l’Inde,  Formose  (?). 

4.  C.  asakinai  Mitono  1947  :  Formose. 

5.  C.  rufipennis  Pic  1922.  Tonkin. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  263 


6.  C.  insularis,  n.  sp.  —  Type  :  un  de  Samarinda,  Est  Bornéo. 
Un  paratype  de  Java. 

Long.  25-27  mm.  —  Même  coloration  et  même  structure  que  C.  nigra, 
en  diffère  par  sa  plus  grande  taille,  la  ponctuation  de  la  tête  et  du  pro- 
notum  beaucoup  moins  grossière,  moins  profonde  et  moins  dense,  les 
élytres  portant  une  grossière  ponctuation  profonde  très  dense  s’étendant 
presque  jusqu’à  l’apex  et  une  ponctuation  secondaire  fine  et  éparse  alors 
que  chez  nigra  les  élytres  portent  une  forte  ponctuation  enfoncée  éparse 
s’effaçant  sur  le  tiers  apical  et  une  ponctuation  secondaires  dense.  Pubes¬ 
cence  du  dernier  article  des  palpes  maxillaires  des  J  jaune.  Fémurs  avec 
de  petites  dents  à  la  face  inférieure. 

Tribu  Dynaniostini. 

Un  seul  genre  localisé  dans  le  Nord  de  l’Inde. 

Genre  Dynamostes  Pascoe. 

Dynamostes  Pascoe,  1857,  Trans  Ent.  Soc.  Lond.  (2),  vol.  4,  p.  80. 

Une  seule  espèce  : 

1.  D.  audax  Pascoe  1857  :  Indes  septentiionales. 

Tribu  Disteniini. 

Cette  tribu  comprend  tous  les  genres  de  la  sous-famille,  à  l’excep¬ 
tion  des  précédents.  Elle  étend  son  aire  dans  toute  la  zone  intertro¬ 
picale  du  globe,  sauf  en  Australie  mais  est  très  pauvrement  repré¬ 
sentée  en  Afrique  continentale  par  les  seuls  genres  Phelocalocera 
Blanchard  1845  (1  espèce)  et  Pseudodistenia  Villiers  1957  (3  espèces)  ; 
par  contre  la  région  malgache  comprend  de  nombreuses  espèces  du 
genre  NetKinius  Fairmaire  1889  et  une  espèce  du  genre  Pheloca- 
locerella  Villiers  1957.  Dans  la  région  néotropicale  les  Disteniini 
sont  représentés  par  de  très  nombreuses  espèces  réparties  dans 
quelques  genres  dont  la  systématique  reste  très  confuse  et  qu’il 
sera  nécessaire  de  démembrer. 

Genre  Distenia  Serville. 

Distenia  Serville  1828,  Enc.  Méth.,  vol.  10,  p.  485. 

Génotype  :  D.  columbina  Sjrville  1825  (Brésil). 

Synonymes  :  Antinoe  Thomson  1864,  Apheles  Blessig  1872  ; 
Sahuntala  Lameere  1890  ;  Thelxiope  Thomson  1864. 

Le  genre  Distenia  est  répandu  en  Asie  méridionale,  au  Japon, 
aux  Philippines,  en  Indo-Malaisie,  et  dans  la  région  néarctique  où 
il  compte  au  moins  une  soixantaine  d’espèces.  C’est  un  genre  peu 
homogène  que  divers  auteurs  ont  terté  sans  succès  de  diviser, 


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chacun  des  caractères  choisis  présentant  de  multiples  intermédiaires 
avec  les  caractères  opposés. 

Dans  le  cadre  de  notre  dition,  nous  citerons  les  espèces  suivantes  : 

1.  D.  dohertyi  Gahan  1906  :  Inde  (Manipur). 

2.  D.  dravidiana  Gahan  1906  :  Inde  (Nilgiri,  Malabar). 

3.  D.  gracilis  Blessig  1872  :  Amour,  Corée,  Japon,  Formose, 
Nord-Est  de  la  Chine. 

4.  D.  kalidasae  Lameere  1890  :  Bengale. 

5.  D.  pryeri  Pascoe  1885  :  Bornéo,  Malacca. 

6.  D.  formosana  Mitono  1936  :  Formose. 

7.  D.  nigrosparsa  Pic  1914  :  Yunnam,  Szechuan,  Sikang. 

8.  D.  sparsepunctata  Pic  1928  :  Annam. 

9.  D.  heterotar salis  Heller  1923  :  Philippines. 

10.  D.  bougainoilleana  Schwarzer  1923  :  I.  Salomon,  Bougain¬ 
ville.  Malaita. 

11.  D.  lecitemporalis  Heller  1924  :  Philippines. 

12.  D.  sumcctrensis  Schwarzer  1924  :  Sumatra. 

13.  D.  punctulata  Dillon  1952  :  I.  Fidji,  Viti  Levu. 

14.  D.  pici,  n.  sp.  —  Type  :  1111  cj  de  Maria  Basti,  Bouthan. 

Long.  23  mm.  — •  Noir  entièrement  revêtu  d’une  dense  pubescence 
dorée  couchée  à  l’exception  de  trois  bandes  longitudinales  sur  le  prono- 
tum  et  du  pourtour  de  la  ponctuation  élytrale. 

Très  proche  de  nigrosparsa  Pic  et  dohertyi  Gahan.  Stature  étroite. 
Pronotum  transverse,  imponctué  sur  la  bande  longitudinale  médiane 
dénudée,  portant,  sur  le  disque,  deux  tubercules  coniques  en  avant  et 
deux  protubérances  arrondies  en  arrière  du  milieu  ;  ces  protubérances 
sont  comprises,  deux  à  deux,  dans  les  bandes  dénudées  latérales  et  l’espace 
qui  les  sépare  porte  quelques  rides  transverses.  Côtés  du  pronotum  avec 
une  très  forte  protubérance  conique  subaiguë.  Élytres  avec  quelques 
gros  points  enfoncés  très  écartés  l’un  de  l’autre,  répartis  sans  ordre. 
Apex  échancrés  en  courbe  concave,  l’angle  externe  aigu,  l’angle  suturai 
prolongé  en  une  forte  pointe  aiguë. 

Cette  espèce  diffère  de  dohertyi  par  sa  ponctuation  irrégulière 
alors  qu’elle  est  alignée  chez  dohertyi  et  de  nigrosparsa  par  les  apex 
des  élytres  échancrés  et  bidentés  alors  qu’ils  sont  progressivement 
atténués  et  unidentés  chez  nigrosparsa. 

15.  D.  semiflava,  n.  sp.  — -  Type  :  Mine  des  Rubis,  Haute  Bir¬ 
manie,  1.200-2.300  m. 

Long.  17  mm.  —  Tête  et  pronotum  noirs.  Antennes  roux  clair  avec 
les  articles  III  à  X  assombris  à  l’apex.  Apex  du  labre  et  base  des  mandi¬ 
bules  roux.  Elytres  jaunes  avec  l’apex,  la  suture  et  le  pourtour  de  l’écus- 


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son  brunâtres.  Pattes  jaunes  avec  les  genoux  bruns.  Face  ventrale  brune 
avec  les  côtés  des  segments  abdominaux  plus  clairs  :  Tout  le  corps  avec 
une  fine  pubescence  claire  couchée  peu  dense. 

Très  proche  de  doliertyi  Gahan.  Structure  étroite.  Pronotum  à  peu 
près  aussi  long  que  large  portant,  sur  le  disque,  une  très  légère  protu¬ 
bérance  médiane  allongée,  flanquée  de  quatre  protubérances  larges  et 
un  peu  plus  étroites  ;  bord  collaire  légèrement  évasé.  Côtés  du  prono¬ 
tum  avec  une  forte  protubérance  conique.  Élytres  avec  des  rangées  de 
points  enfoncés  assez  gros,  irrégulièrement  espacés  ;  tiers  apical  imponctué  ; 
apex  atténués,  légèrement  sinués,  l’angle  suturai  avec  une  forte  dent 
triangulaire  aiguë. 

Cette  espèce  diffère  de  dohertyi,  outre  la  coloration,  par  les  protu¬ 
bérances  latérales  du  pronotum  moins  aiguës  et  l’apex  des  élytres 
qui,  chez  dohertyi,  est  échancré  en  courbe  concave  et  bidenté. 

16.  D.  tonkinea,  n.  sp.  —  type  du  Tonkin,  700-1.000  m,  avril- 
mai. 

Long.  21  mm.  • — •  Noir  avec  l’apex  du  clypeus,  le  labre,  le  nodule  arti¬ 
culaire  du  scape  des  antennes,  l’apex  des  palpes  maxillaires,  les  trochanters 
et  les  ongles  roux.  Moitié  basale  des  fémurs  jaune.  Tout  le  corps  avec 
une  fine  pubescence  claire  couchée  qui  donne  à  l’insecte  un  aspect  gris 
et  soyeux. 

Proche  de  dravidiana  Gahan,  mais  stature  un  peu  plus  courte.  Tête 
et  pronotum  densément  ponctués  et  ruguleux.  Pronotum  à  peu  près 
aussi  long  que  large,  son  bord  collaire  fortement  évasé,  son  disque  pré¬ 
sentant  une  surface  presque  plane,  transverse,  délimitée  par  quatre  très 
légères  protubérances  arrondies.  Côtés  du  pronotum  avec  une  forte 
protubérance  conique.  Elytres  avec  des  rangées  régulières  de  points 
enfoncés,  la  seconde  la  plus  courte,  le  tiers  apical  imponctué  ;  apex  semi- 
ovalaires,  très  légèrement  échancrés  en  courbe  concave,  l’angle  externe 
effacé  et  arrondi,  l’angle  suturai  obtus,  à  peine  marqué. 

Cette  espèce  diffère  de  dravidiana,  outre  sa  coloration  et  la  briè¬ 
veté  de  sa  stature,  par  la  rugosité  et  la  brièveté  de  son  pronotum 
et  ses  élytres  portant  des  lignes  de  points  moins  nombreuses  et  às 
apex  sans  épines. 

17.  D.  dayak,  n.  sp.  —  Type,  un  de  Pontianak,  Bornéo. 

Long.  19  mm.  —  Noir  avec  les  élytres  brun  rouge  foncé  à  l’exception, 
d’une  bande  suturale  noire  ;  pattes  brun  rouge. 

Extrêmement  proche  de  pryeri  Pascoe  dont  il  se  distingue  par 
la  coloration,  les  protubérances  discales  du  pronotum  moins  sail¬ 
lantes  et  la  pubescence  claire  couchée  moins  dense. 

18.  D.  femoralis  Boppe  1921  :  Indes,  Surada. 

19.  D.  fulvipennis  Gressitt  1935  :  Siam. 

20.  D.  metallica,  n.  sp.  —  Type  :  Bornéo. 


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Long.  17  mm.  —  Tête  et  pronotum  noirs  avec  des  reflets  verdâtres. 
Antennes  brunes  s’éclaircissant  vers  l’apex.  Elytres  noir-bleus,  brunâtres 
vers  l’apex.  Pattes  jaunes. 

Stature  grêle.  Aspect  des  espèces  américaines  du  groupe  de  phaeocera 
Bâtes.  Tête  étroite  avec  les  tempes  arrondies  et  un  cou  bien  marqué  ; 
face  dorsale  avec  un  profond  sillon  longitudinal  médian  s’étendant  des 
antennes  au  niveau  du  bord  postérieur  des  yeux  ;  quelques  très  gros 
points  enfoncés  épars  et  donnant  naissance  à  des  soies  érigées.  Pronotum 
allongé,  à  bord  collaire  évasé,  souligné  par  une  profonde  dépression 
transverse  ;  une  autre  dépression  transverse,  suivie  devant  la  base  ; 
disque  irrégulier,  marqué  de  gros  points  enfoncés  laissant  lisses  cinq 
protubérances  arrondies,  une  médiane  longitudinale  et  allongée,  deux 
antémédianes  et  deux  postérieures  unies  aux  précédentes  par  une  bande 
lisse  ;  côtés  du  pronotum  avec  une  épine  conique,  aiguë  à  l’apex  et  large 
à  la  base.  Elytres  avec  des  rangées  serrées  de  gros  points  enfoncés  s’clfa- 
çant  vers  l’apex,  celui-ci  échancré  en  courbe,  l’angle  externe  prolongé 
par  une  pointe  conique,  l’angle  interne  en  dent  aiguë.  Face  ventrale 
fortement  et  densément  ponctuée. 


Genre  Typodryas  Thomson. 

Typodryas  Thomson,  1864,  Syst.  Ceramb.,  P.  227.  —  Bophk, 
1921,  Gen.  Ins.,  p.  6.  —  Génotype  :  Typodrias  callichromoïdes  Thom¬ 
son. 

Synonyme  :  Psalanta  Pascoe,  1869,  Trans.  Ent.  Soc.  Lond.  (3), 
vol.  3,  p.  659. 

Ce  genre  est  très  proche  de  Distenia  dont  il  se  distingue  essen¬ 
tiellement  par  ;,on  pronotum  dont  la  base  est  couverte  d’un  fin 
réseau  de  carènes  et  de  stries  transversales  et  dont  le  disque  porte 
également  des  carènes  plus  ou  moins  foi  tes  et  visibles  ;  les  fémurs 
postérieurs  sont  plus  longs  que  chez  Distenia  et,  chez  les  mâles 
atteignent  presque  l’apex  des  élytres. 

Le  Généra  Insectorum  énumère  4  espèces,  parmi  lesquelles  T.  fenio- 
ralis  Boppe  1921,  à  fémurs  très  courts,  appartient  en  réalité  au 
genre  Distenia. 

1.  T.  callichromoides  Thomson,  1864  ;  Indes  :  Assam.;  existe 
également  au  Tonkin  :  Bao-Lac,  Than  Moi  (Mus.  Paris)  et  en  Bir¬ 
manie  :  Ruby  Mines  (Mus.  Paris). 

2.  T.  chalybeata  Pascoe,  1866  :  Singapour,  Penang,  Sumatra, 
Java,  Bornéo. 

3.  T.  trochanterius  Gahan,  1906  :  Assam. 

4.  T.  Cambodianus,  n.  sp.  —  Type  du  Cambodge  ;  Siam  :  Chan- 
tabon  (Mouhot  coll.,  Mus.  Paris). 

Long.  19-22  mm.  —  Tête  et  pronotum  bleu  foncé.  Elytres  bleu  ver¬ 
dâtre  avec  la  suture  bleu  foncé.  Pattes  bleu  sombre  à  reflets  violacés. 


—  267  — 


Tête  ponctuée,  avec  des  carènes  irrégulières  plus  ou  moins  vermiculées. 
Dernier  article  des  palpes  maxillaires  du  3  fortement  épaissi  de  la  base 
à  l’apex  qui  est  obliquement  tronqué.  Pronotum  plus  long  que  large, 
plus  étroit  à  l’apex  qu’à  la  base,  muni  latéralement  d’une  forte  protu¬ 
bérance  conique  mousse  à  l’apex  ;  disque  densément  ponctué,  les  parties 
élevées  étroites,  formant  de  très  petites  et  courtes  carènes,  visibles  seule¬ 
ment  à  fort  grossissement  ;  base  avec  un  réseau  bien  marqué  de  carènes 
transverses.  Élytres  étroits  finement  ponctués  avec  des  rangées  de  gros 
points  enfoncés  disparaissant  vers  le  tiers  apical  et,  sur  le  disque  deux 
côtes  longitudinales  très  effacées  ;  apex  de  chaque  élytre  échancré  en 
courbe,  avec  deux  dents  dont  l’externe  est  un  peu  plus  grande  que 
l’interne  ;  pubescence  élytrale  fine  et  courte,  plus  dense  et  formant  une 
bande  soyeuse  entre  les  deux  côtes  longitudinales. 

Cette  espèce  est  proche  de  callichromoides  et  trochanterius  mais 
se  distingue  de  toutes  les  espèces  du  genre  par  la  finesse  des  carènes 
du  pronotum. 

5.  T.  unidentatus,  n.  sp.  —  Type  :  un  £  de  Java,  Preanger  dans 
les  Monts  Djampangs. 

Long.  26  mm.  ■ — -  Tête,  pronotum  et  élytres  d’un  vert  bleuté,  les  élytres 
plus  clairs  avec  la  suture  bleu  foncé.  Pattes  et  antennes  bleu  sombre. 

Même  structure,  même  ponctuation  et  même  stries  que  T.  cha- 
lybeata,  en  diffère  à  première  vue  par  les  élytres  dont  chacun  se 
termine  en  une  simple  pointe  triangulaire. 

Genre  Melegena  Pascoe. 

Melegena  Pascoe,  1869,  Trans.  Ent.  Soc.  Lond.  (3),  vol.  3,  p.  659. 
—  Génotype  :  M.  pubipennis  Pascoe. 

Le  genre  est  propre  à  F  Indo-Malaisie  et  compte  4  espèces  : 

1.  M.  pubipennis  Pascoe  1869  :  Bornéo. 

2.  M.  flavipes  Gahan  1906  :  Indes  :  Bombay. 

3.  M.  cyanea  Pascoe  1871  :  Cochinchine. 

4.  M.  diversipes  Pic  1933  :  Cochinchine. 

Une  autre  espèce,  M.  simplicicollis  Pic  1926,  appartient  en  îéalité 
au  genre  Noemia. 


Genre  Clytomelegena  Pic. 

Clytomelegena  Pic  1928,  F  Echange,  44,  p.  11.  —  Génotype  : 
C.  postaurata  Pic  1928. 

Genre  extrêmement  particulier,  semblant  très  localisé.  Une  seule 
espèce  : 

1.  C.  postaurata  Pic  1928  :  Tonkin. 


—  268 


Genre  Noemia  Pascoe. 

Noemia  Pascoe  1857,  Trans.  Ent.  Soc.  Lond.  (2),  4,  p.  111.  — 
Génotype  :  N.  flavicornis  Pascoe  1857. 

A  ce  genre  a  été  rapporté  comme  synonyme  le  genre  Nethinius 
Fairmaire  1889  décrit  de  Madagascar.  En  réalité  cette  synonymie 
est  inexacte  (\  illiers,  1957)  et  les  deux  genres  doivent,  malgré 
leurs  affinités  incontestables,  rester  séparés.  Noemia  reste  propre 
à  la  région  indo-malaise  où  il  compte  12  espèces  : 

1.  N.  flavicornis  Pascoe  1857  :  Malacca. 

2.  N.  stevensii  Pascoe  1857  :  Bornéo. 

3.  N.  apicicornis  Ritsema  1890  :  Sumatra. 

4.  N.  simplicicollis  Pic  1926  :  Tonkin. 

5.  N.  virescens  Schwarzer  1927  :  Sumatra. 

6.  N.  submetallica  Gressitt  1940  :  Haïnan  ;  n’ayant  pu  examiner 
le  type,  je  rapporte  avec  un  certain  doute  à  cette  espèce  deux  exem¬ 
plaires  du  Muséum  de  Paris  provenant  du  Tonkin  :  Hoa-Binh. 

7.  N.  incompta  Gressit  1935  :  Formose.  Tonkin  :  Hanoï. 

8.  N.  negrosensis  Aurivillius  1927  :  Philippines  :  Negros. 

9.  N.  subuyanensis  Aurivillius  1927  :  Philippines  Subuyan. 

10.  N.  mindanaoensis  Gressit  1935  :  Philippines  :  Mindanao. 

11.  N.  semirufa,  n.  sp.  —  Type  :  un  <$  du  Tonkin,  Monts  Mauzon, 
au  Muséum  de  Paris. 

Long.  17,5  mm.  —  Tête,  pronotum  et  écusson  rouge  sombre.  Palpes 
maxillaires  brun  de  poix  avec  le  premier  article  en  entier  et  l’apex  des 
articles  suivants  testacés.  Antennes  rouge  sombre  avec  le  scape,  l’ar¬ 
ticle  II,  la  moitié  basale  de  l’article  III  noirs,  les  articles  V  à  XI  avec 
l’extrême  base  testacée.  Elytres  noirs.  Pattes  noires  avec  la  base  des 
fémurs  et  la  moitié  apicale  des  tibias  postérieurs  testacées  ;  tarses  posté¬ 
rieurs  brun  clair.  Face  ventrale  de  la  tête  et  du  thorax  rouge,  l’abdomen 
noir. 

Tête  arrondie,  finement  et  densément  chagrinée  avec  les  tubercules 
antennaires  et  le  front  lisses,  et  un  sillon  longitudinal  médian.  Scape 
des  antennes  à  base  frêle  et  courbée  ;  apex  de  l’article  VI  atteignant 
le  niveau  de  l’apex  des  élytres  (  <?)•  Pronotum  allongé  avec  un  long  rebord 
collaire  évasé  et  un  large  rebord  basilaire,  tous  deux  finement  striés 
en  travers  ;  disque  presque  plan,  finement  et  densément  chagriné  ;  tuber¬ 
cules  latéraux  bien  marqués,  en  cône  mousse  à  l’apex.  Elytres  densément 
chagrinés,  portant  des  rangées  de  points  gros  et  profonds  à  la  base, 
s’effaçant  vers  l’apex,  celui-ci  ovalaire. 

12.  N.  apicalis,  n.  sp.  —  Type  :  un  $  de  Bornéo  :  Sarawak,  au 
Muséum  de  Paris. 


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Long.  13  mm.  —  Tête,  pronotum  et  écusson  bleu-vert  métallique  ; 
pièces  buccales  et  antennes  flaves  avec  l’apex  des  mandibules  noir  et 
l’apex  du  onzième  article  des  antennes  assombri.  Élytres  jaunes  avec 
le  cinquième  apical  violet,  cette  coloration  remontant  sur  la  déclivité 
latérale  jusqu’au  tiers  basal.  Pattes  noires,  à  reflets  violacés  avec  la 
base  des  fémurs,  l’apex  des  tibias  antérieurs,  la  moitié  des  tibias  inter¬ 
médiaires  et  les  deux  tiers  apicaux  des  tibias  postérieurs  jaunes.  Face 
ventrale  bleu  sombre  verdâtre. 

Tête  ovalaire,  lisse  avec  quelques  gros  points  épars  et  un  sillon  longi¬ 
tudinal  médian.  Apex  du  sixième  article  des  antennes  n’atteignant  pas 
tout  à  fait  l’apex  des  élytres.  Pronotum  plus  long  que  large  avec  un  large 
Tebord  collaire  et  un  large  rebord  basilaire,  tous  deux  assez  fortement 
striés  en  travers  ;  disque  convexe,  portant  de  gros  points  enfoncés  épars 
et  de  grandes  soies  érigées  ;  côtés  avec  un  petit  tubercule  conique  mousse 
à  l’apex.  Élytres  très  étroits,  portant  des  rangées  longitudinales  de  gros 
points  enfoncés  ne  disparaissant  que  sur  le  cinquième  apical  et  une  très 
fine  et  assez  dense  pubescence  claire. 

Genre  Nericonia  Pacoe. 

Nericonia  Pascoe  1869,  Trans.  Ent.  Soc.  London  (3),  III,  p.  657. 
—  Génotype  :  N.  trijasciata  Pascoe. 

1.  N.  trifasciata  Pascoe,  1869  :  Bornéo. 

2.  N.  nigra  Gahan,  1894  :  Birmanie. 

3.  N.  fuscicornis  Aurivillius,  1927  :  Philippines. 

4.  N.  opacella  Aurivillius,  1927  :  Philippines. 

5.  N.  glabricollis  Heller,  1915  :  Philippines  :  Luzon. 

6.  N.  x-litterata  Heller,  1924  :  Philippines  :  Mindanao. 


II.  —  RÉPARTITION  GÉOGRAPHIQUE 

Les  Disteniinae  de  la  région  indo-pacifique  présentent  ainsi  qu’on 
vient  de  le  voir  des  types  de  répartition  assez  variés.  Il  en  est 
de  même  des  affinités  des  divers  genres  : 

Dynamostes  Pascoe  et  Clytomelegena  Pic  sont  très  particuliers  et 
sont  tous  deux  extrêmement  localisés,  le  premier  au  nord  de  l’Inde, 
le  second  au  Tonkin. 

Le  genre  Cyrtonops  White  présente  lui  aussi  des  caractères  très 
particuliers,  notamment,  chez  les  mâles,  la  présence  d’un  appen¬ 
dice  pubescent,  au  dernier  article  des  palpes  maxillaires.  Cet  organe, 
probablement  sensoriel,  ne  se  retrouve  chez  aucun  Disteniinae  indo¬ 
pacifique  ou  africain  mais  seulement  dans  les  genres  américains 
Iieteropalpus  Buquet  et  Pseudocometes  Villiers.  Cyrtonops  et  Iiete- 


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ropalpus  diffèrent  d’ailleurs  par  un  certain  nombre  d’autres  carac¬ 
tères. 

Le  grand  genre  Distenia  est  très  hétérogène  mais  les  tentatives  de 
divers  auteurs  en  faveur  de  son  démembrement  n’ont  abouti  qu’à  des 
échecs  car.  si  des  types  extrêmes  paraissent  bien  différenciés 
par  certains  traits  morphologiques,  des  caractères  intermédiaires 
sont  présentés  par  d’autres  espèces.  Le  genre  ne  se  rencontre 
que  dans  la  région  indo-pacifique  et  sur  le  continent  américain 
où  il  prend  un  développement  considérable,  tout  en  conservant 
son  caractère  hétérogène.  Les  espèces  citées  d’Afrique  appartiennent 
en  réalité  à  des  genres  di  tincts.  Pseudodistenia  Villiers  1957  et 
Phelocalocera  Blanchard. 

Dans  la  région  qui  nous  intéresse  ici  les  Distenia  actuellement 
connus  étendent  leur  aire  sur  une  grande  partie  de  l’Asie  conti¬ 
nentale  (Inde,  Siam,  Birmanie,  péninsule  indo-chinoise,  Chine 
orientale  ju-qu’à  l’Amour)  ainsi  qu’au  Japon,  à  Formose,  à  Haïnan, 
dans  les  îles  malaise  (Bornéo,  Sumatra),  aux  Philippines  et  enfin 
aux  îles  Salomon  et  Fidji. 

Les  diverses  espèces  semblent  toutefois  pouvoir  être  groupée;» 
en  3  lignées  : 

a)  Lignée  de  D.  gracilis  groupant  des  espèces  de  stature  allongée, 
à  ponctuation  modérée  (D.  kalidasae,  nigrosparsa,  pici,  semiflava, 
dravidiana ,  etc...). 

b)  Lignée  de  D.  pryeri  groupant  des  espèces  à  stature  plus  courte, 
subtriangulaire,  à  ponctuation  assez  forte  (D.  dayak). 

c)  Lignée  de  D.  femoralis  avec  des  espèces  allongées,  à  forte 
ponctuation  alignée,  pronotum  fovéolé  (D.  metallica)  tout  à  fait 
analogue  aux  espèces  américaines  du  groupe  de  D.  phaeocera  Bâtes. 

Typodry  as  est  très  proche  de  Distenia  et  son  aire  est  restreinte 
au  nord  de  l’Inde,  l’Indo-ehine,  Sumatra,  Java,  et  Bornéo. 

Le  genre  Noemia  Pascoe  est  propre  au  sud-est  du  continent 
asiatique  et  aux  îles  indo-malaisss  :  Presqu’île  de  Malacca,  Tonkin, 
Haïnan,  Formose,  Philippines,  Bornéo,  Sumatra.  Mais  au  contraire 
du  genre  Distenia,  il  ne  présente  aucun  lier  avec  des  formes  améri¬ 
caines  et  es  affinités  sont  orientées  vers  l’ouest  de  l’Océan  indien 
vers  les  Nethinius  de  la  région  malgache. 

Enfin  les  genres  voisins  de  Noemia,  Melegena  Pascoe  et  Neri- 
conia  Pascoe  sont  plus  étroitement  localisés,  Melegena  avec  4  espèces 
de  l'Inde,  la  Cochinchine  et  Bornéo,  Neticonia  avec  4  espèces  des 
Philippines,  une  de  Bornéo  et  une  de  Birmanie. 


Un  nouveau  genre  et  une  nouvelle  espèce 
de  Myriapodes  du  Mont  Nimba  (Guinée). 

(. Diplopodes  Sitrostreptidae). 

Par  J.-M.  Démangé. 


L’un  des  collaborateurs  de  M.  M.  Lamottf,  nous  a  remis  deux 
exemplaires  de  Myriapodes  Spirostreptidae  à  déterminer.  Ceux-ci 
étant  une  espèce  nouvelle  appartenant  à  un  genre  nouveau,  nous 
les  décrivons  ci-dessous. 

Humilistreptus  nov.  gen. 

Taille  très  petite,  16  à  20  mm.  Nombre  de  segments  du  corps 
réduit.  Lobes  latéraux  du  collum  creusés  d’une  profonde  rigole, 
le  long- de  l’arête  interne,  produisant  une  saillie  triangulaire  dans 
les  deux  sexes. 

Pores  débutant  au  cinquième  segment. 

Gonopodes  avec  une  longue  épine  fémorale  en  ruban,  presque 
aussi  longue  que  le  télopodite.  Télopoditc  rubaneux,  à  extrémité 
étalée  en  plage,  portant  dans  sa  portion  médiane  interne  un  rameau 
séminal  libre  précédé  de  deux  lobes  latéraux  arrondis,  lesquels 
sont  placés  obliquement  par  rapport  à  l’axe  de  l’organe  et  paral¬ 
lèlement  l’un  par  rapport  à  l’autre.  (Caractère  générique  des  gono¬ 
podes  ?) 

Type  :  H.  nimbanus  nov.  sp. 

Humilistreptus  nimbanus.  nov.  sp. 

rj  37  à  40  segments  dont  2  apodes.  Longueur  16  mm  ;  lar¬ 
geur  1  mm. 

Ç  38  à  43  segments  dont  2  apodes.  Longueur  20  mm  ;  lar¬ 
geur  1,3  mm. 

Coloration  châtain  clair  à  marron  foncé  presque  noir  et  marbrée. 
Ventre  et  flancs,  plus  clairs  en  dessous  du  pore.  Pattes  concolores.  Tète 
et  premiers  segments  du  corps  jaunâtres  à  brunâtres.  Très  petile  espèce. 

Tète  brillante,  à  surface  finement  ponctuée  et  striolée.  Sillon  occipital 
faible.  Sillon  interoculaire  absent.  4  fossettes  prélabiales.  Une  grosse  dent 
au  fond  de  l’échancrure  du  labre. 

Ocelles  un  peu  aplatis,  peu  nombreux  et  ordonnés  en  3  rangées  indis- 
Bulletin  du  Muséum ,  2°  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


tinctes  (6.4.2  -  6.4.2),  rassemblés  en  un  champ  vaguement  triangulaire. 
Antennes  courtes,  épaissies  en  massue  à  l’extrémité,  dépassant  un  peu 
le  bord  du  collum. 

Collum  large,  finement  striolé,  à  bord  antérieur  brusquement  incurvé 
vers  l’arrière  au  niveau  des  yeux.  Lobes  latéraux  avec  une  profonde 
rigole  le  long  de  l’arête  antérieure  (Fig.  1).  Rigole  large  et  arrondie  sur 
la  surface  du  col  et  prenant  naissance  au  niveau  des  ocelles,  allant  en 
s’éloignant  vers  la  pointe  du  col  et  produisant  une  saillie  denticulaire 
antérieure  qui  est  rabattue  légèrement  entre  le  gnathochilarium  et  la 


Fig.  1.  Tête  et  premiers  segments  du  corps  du  <$.  —  Fig.  2,  Tête  et  premiers  segments 
du  corps  de  la  $,  préparés  à  la  potasse.  —  Fig.  3.  Extrémité  du  télopodite  avec  la 
branche  séminale  précédée  des  deux  lobes  obliques.  —  Fig.  4.  Extrémité  postérieure 
du  corps. 


première  paire  de  pattes.  Une  nouvelle  arête  supérieure  donne  aux  lobes 
leur  aspect  général  triangulaire.  Saillie  inférieure  du  col  avec  deux  forts 
sillons  longitudinaux  disposés  le  long  de  l’arête  supérieure  qui  est  profon- 
démment  rebordée.  Bord  postérieur  des  lobes  ridé  comme  le  col,  plus 
légèrement  sur  le  dos. 

Téguments  luisants,  à  surface  couverte  de  grosses  ponctuations  espacées 
et  de  strioles. 

Prozonites  avec  sillons  circulaires.  Partie  postérieure  avec  fines  stries 
longitudinales.  Ponctuation  faible  ou  nulle. 

Suture  profonde  étranglant  le  segment.  Fond  de  l’impression  avec  de 
fortes  cannelures.  Pas  de  sinuosité  au  niveau  du  pore. 


273  — 


Métazonites  avec  stries  longitudinales  très  profondes,  assez  éloignées 
les  unes  des  autres,  séparées  par  une  boursouflure  arrondie  de  la  surface 
et  atteignant  presque  au  pore.  Stries  supérieures  obsolètes.  Bord  posté¬ 
rieur  des  métazonites  cannelé  sous  le  ventre. 


Fig.  5.  Gonopodes,  face  antérieure.  —  Fig.  6.  Télopodite  des  gonopodes. 
Fig.  7.  Première  paire  de  pattes  du  <$.  —  Fig.  8.  Une  patte  ambulatoire. 


Pores  petits,  s’ouvrant  dans  les  métazonites  et  débutant  au  cin¬ 
quième  segment. 

Dernier  segment  court  et  large,  à  bord  postérieur  arrondi  et  épais 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  1,  1958. 


18 


—  274  — 


au  dessus  des  valves  (Fig.  4).  Pas  trace  de  prolongement  caudal.  Valves 
bombées,  amincies  au  bord  marginal  mais  non  rebordées.  Partie  supé¬ 
rieure  libre  dépassant  le  bord  postérieur  du  segment.  Sternite  large, 
à  bord  subrectiligne. 

Sternite  des  pattes  ambulatoires  réticulé,  sans  sillons  transversaux. 

Male.  —  Bord  antérieur  des  stipes  mandibulaires  large,  muni  de 
trois  fortes  dents  dont  les  médiane  et  postérieure  sont  les  plus  accusées 

(Fig.  1). 

Pattes  ambulatoires  avec  sole  seulement  au  tibia  jusqu’à  la  dernière 
paire  de  pattes  (Fig.  8). 

Première  paire  de  pattes  avec  un  coxosternum  large  (Fig.  7).  Extré¬ 
mité  proximale  du  trochanter  prolongée  en  large  plage  atteignant  presque 
le  bord  postérieur  et  nettement  détachée  du  coxosternum. 

Gonopodes.  —  Sternite  en  triangle  allongé,  petit.  Hanches  à  silhouette 
longue  et  étroite  plus  large  à  la  base  qu’au  sommet.  Feuillets  très  iné¬ 
gaux,  le  feuillet  postérieur  dominant  largement  l’antérieur  (Fig.  5). 

Feuillet  antérieur  avec  un  champ  pileux  prémarginal  composé  d’une 
dizaine  de  soies  relativement  longues.  Sommet  évasé  à  bord  antérieur 
creusé  en  demi-cercle.  Angle  interne  légèrement  saillant  ne  dépassant 
pas  le  genou. 

Feuillet  postérieur  terminé  en  pointe  large  et  arrondie,  flanquée  à 
mi-hauteur  d’une  longue  protubérance  transversale  large,  continuée  par 
une  bosse  sur  l’arête  interne  du  coxite. 

Télopodite  en  ruban  large,  enroulé  sur  lui-même  (Fig.  5  et  6),  portant 
une  très  longue  épine  fémorale  également  en  ruban  large, prenant  nais¬ 
sance  au  genou,  presque  aussi  longue  que  le  télopodite  et  à  extrémité 
distale  élargie  en  palette  allongée,  terminée  en  pointe  aiguë.  Télopodite 
deux  fois  spiralé  au  delà  du  genou.  Extrémité  distale  fortement  élargie 
en  plage  subrectangulaire,  à  angles  arrondis.  Bords  latéraux  redressés 
en  gouttière.  Axe  médian  du  télopodite  occupé  par  l’extrémité  du  canal 
séminal,  débouchant  dans  une  tigelle  grêle  précédée  de  deux  processus 
lamellaires  arrondis,  concaves  vers  l’arrière,  plus  ou  moins  tordus  sur 
eux  mêmes  (Fig.  3).  Processus  subparallèles  entre  eux  et  situés  oblique¬ 
ment  par  rapport  à  l’axe  longitudinal  de  l’organe. 

Femelle.  —  Stipes  mandibulaires  à  bord  antérieur  muni  de  deux 
saillies  denticulaires  dont  l’antérieure  est  la  plus  longue.  (Fig.  2). 

Lobes  latéraux  du  collum  plus  allongés  que  chez  le  d  et  descendant 
plus  bas  sous  le  ventre.  Bord  postérieur  présentant  une  encoche  plus 
ou  moins  profonde  près  de  l’angle  extrême  du  lobe  (Fig.  2). 

Pas  de  sole  aux  pattes  ambulatoires. 

Le  nouveau  genre  Humilistreptus  est  voisin  du  genre  Pempto- 
porus  Att.  mais  s’en  distingue  par  les  caractères  suivants  : 

Pemptoporus  Att.  Humilistreptus  nov.  gen. 

—  Taille  relativement  grande  :  —  Taille  petite  :  16  à  20  mm. 

70  mm. 

—  Au  moins  50  segments. 


—  Moins  de  50  segments. 


275  — 


Collum  du  S  non  saillant  en 
avant,  sans  gorge. 


Sternite  du  dernier  segment 
plus  ou  moins  soudé  à  celui-ci. 
Soles  aux  tibia  et  tarse. 
Sternite  des  pattes  ambulatoires 
strié  transversalement. 

Quille  latérale  des  gonopodes 
rudimentaire. 

Pas  de  lamelles  à  l’extrémité. 


—  Collum  du  saillant  en  avant 
et  à  bord  antérieur  creusé  d’une 
gorge  dans  laquelle  se  couchent 
les  antennes.  Pointe  de  l’angle 
rabattue  ventralement. 

—  Sternite  du  dernier  segment 
entièrement  libre. 

—  Sole  seulement  au  tibia. 

—  Sternite  des  pattes  ambulatoires 
réticulé,  sans  sillons  transver¬ 
saux. 

—  Quille  latérale  des  gonopodes 
bien  développée. 

—  •  Deux  lamelles  obliques  près  du 

rameau  séminal. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle. 


276  — 


Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures 

(PORTUNIDAE  ET  XANTHIDAE)  DE  LIEE  MAYOTTE. 
II.  XANTHIDAE  (SUITE). 

Par  Danièle  Guinot. 


Pseudozius  caystrus  (Adams  et  White). 

Panopeus  caystrus  Adams  et  White,  1848,  p.  42,  pl.  9,  fig.  2. 

Pseudozius  caystrus,  Alcock,  1898,  p.  181  (ubi  litt.).  —  Balss,  1938, 
p.  64  (ubi  litt.).  —  Sakai,  1939,  p.  514.  —  Miyaké,  1939,  p.  186,  pl.  13, 
fig.  5,  fig.  texte  9.  —  Ward,  1942,  p.  95.  —  Barsard,  1950,  p.  253, 
fig.  47,  j-l.  —  Twef.die,  1950  b,  p.  123,  fig.  2,  b,  c. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  13,5  X  8  mm. 

Remarques.  —  Les  pléopodes  mâles  1  et  2  de  Pseudozius  caystrus 
qui  sont  du  type  xanthidien  banal  (cf.  Tweedie,  1950  b,  p.  142  ; 
Monod,  1956,  p.  222)  ont  été  figurés  par  Miyaké,  1939,  p.  186, 
fig.  9  ;  Tweedie,  1950  b,  fig.  2,  b,  c  ;  Barnard,  1950,  fig.  47,  l. 

Epixanthus  corrosus  A.  Milne  Edwards. 

Fig.  28  a,  b,  30. 

Epixanthus  corrosus  A.  Milne  Edwards,  1873  a,  p.  241,  pl.  9,  fig.  1.  — 
de  Man,  1891,  p.  13.  —  Nobili,  1906  a,  p.  273.  —  Balss,  1938,  p.  66.  — 
Sakai,  1939,  p.  519,  fig.  48.  —  Miyaké,  1939,  p.  217. 

Matériel  examiné.  —  1  Ç  6  X  4  mm. 

Remarques.  —  Les  pléopodes  1  et  2  qui  sont  figurés  ici  (fig.  28  a, 
28  b,  29)  appartiennent  à  un  mâle  de  29  X  17  mm  de  Mer  Rouge 
déterminé  par  Nobili  (1906  a,  p.  273). 

Epixanthus  frontalis  (H.  Milne  Edwards). 

Fig.  29  a,  b,  31. 

Ozius  frontalis  H.  Milne  Edwards,  1834,  p.  406. 

Epixanthus  frontalis,  Heller,  1865,  p.  20. 

Pseudozius  caystrus,  Whitelegge  (nec  Adams  et  White,  1848),  1897, 

p.  136. 

Epixanthus  frontalis,  Alcock,  1898,  p.  185  ( ubi  litt.  et  syn.).  —  Grant  et 
McCulloch,  1906,  p.  13.  —  Lenz,  1910,  p.  552.  —  Klunzinger,  1913, 
p.  295  [199].  —  Sakai,  1939,  p.  519,  fig.  47,  pl.  98,  fig.  4.  —  Chopra 
et  Das,  1937,  p.  405.  —  Monod,  1938,  p.  134.  • —  Stephensen,  1945, 
p.  139.  —  Barnard,  1950,  p.  259,  fig.  48,  a,  b  ;  1955,  p.  4. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


278 


Matériel  examiné.  —  12  8x5  mm. 

Remarques.  —  La  collection  du  Muséum  abrite  plusieurs  spéci¬ 
mens  femelles  de  cette  espèce,  déterminés  par  H.  Balss  et  prove 
nant  de  Madagascar  :  la  moitié  postérieure  du  eéphalotorax  et  la 
face  externe  des  pattes  ambulatoires  sont  lisses  tandis  que  la  région 
antérieure  de  la  carapace  ainsi  que  la  face  supérieure  du  carpe  et 
du  propode  du  chélipède  sont  rugueuses.  Or  ces  caractères  sont 
précisément  ceux  d’après  lesquels  de  Man  (1891,  pp.  14-17,  pl.  1, 
fig.  3)  a  décrit  une  espèce  qui  serait  intermédiaire  entre  E.  frontalis 
et  E.  corrnsus. 

E.  subcorrosus,  dont  le  type  provient  de  File  Upolu  n’a  été 
signalé  depuis,  à  notre  connaissance,  que  deux  fois  seulement  : 
d’une  part,  par  Grant  et  McCulloch  (1906,  p.  14)  qui  lui  rapportent 
un  spécimen  de  l’Ile  Woodlark  déterminé  «  Pseudozius  caystrus 
Adams  et  White  »  par  Whitelegge  en  1897,  et  d’autre  part  par 
H.  Balss  qui,  en  1922  (p.  132'  le  cite  dans  la  liste  des  espèces 
décrites  du  genre  Epixanthus.  Les  spécimens  «  semi-rugueux»  de 
Madagascar  signalés  ci-dessus  sont  des  femelles  et  de  petite  taille 
tandis  que  les  exemplaires,  mâles  et  femelles,  typiques  —  lisses 
ou  finement  granuleux  —  d ’E.  frontalis  que  nous  avons  examinés 
sont  de  grande  taille.  11  est  possible,  bien  que  les  exemplaires 
types  d  ’E.  subcorrosus  décrits  par  de  Man  en  1891  soient  de  grande 
taille,  que  l’on  soit  en  présence  d’une  seule  espèce  dont  les  jeunes 
seraient  partiellement  rugueux  et  dont  les  adultes  offriraient  une 
rugosité  variable.  L’étude  d’un  plus  grand  nombre  de  spécimens 
de  plusieurs  tailles  et  la  comparaison  des  pléopodes  mâles  permet¬ 
traient  soit  la  confirmation  de  la  validité  d  ’E.  subcorrosus,  soit, 
plus  probablement  son  identification  à  E.  frontalis  (H.  Milne 
Edwards). 

Le  spécimen  de  File  Mayotte,  une  petite  femelle  venant  de  muer, 
est  légèrement  rugueuse  sur  la  partie  antérieure  du  céphalothorax. 

Les  pléopodes  1  et  2  que  nous  figurons  ici  (fig.  29  a,  29  b,  31) 
appartiennent  à  un  mâle  typique  d’Tï.  frontalis  mesurant  25  X  16  mm, 
et  provenant  de  Port  Denison  (Queensland). 

Pilumnus  vespertilio  (Fabr.). 

Cancer  oespertilio  Fabr.,  1 793,  p.  463. 

Pilumnus  vespertilio,  Alcock,  1898,  p.  192  (ubi  litt.  etsyn.).  —  Balss, 
1922,  p.  117  ;  1933,  p.  21  (ubi  litt.  etsyn.).  —  Sakai,  1939,  p.  532,  pl.  100, 
fig.  1,  2.  —  Ward,  1941,  p.  2.  —  Barnard,  1950,  p.  263,  fig.  49,  a,  b. 

Matériel  examiné.  —  1  ^  6  X  4,7  mm. 

Remarques.  —  Barnard  a  figuré  le  premier  pléopode  mâle  de 
cette  espèce  (1950,  fig.  49,  b). 


279  — 


Tetralia  glaberrima  (Herbst). 

Cancer  glaberrimus  Herbst,  1790,  p.  262,  pl.  20,  fig.  115. 

Tretalia  glaberrima,  Alcock,  1898,  p.  223  (ubi  litt.  et  syn.J.  —  Chopra 
et  Das,  1937,  p.  411,  pl.  89.  —  Balss,  1938,  p.  72.  —  Sakai,  1939,  p.  553, 
pl.  100,  fig.  8.  —  Ward,  1941,  p.  2.  —  Stephensen,  1945,  p.  161,  fig.  42, 
A,  B.  —  Barnabe,  1950,  p.  280,  fig.  52,  c,  d.  —  Serène  et  Pham  Thank 
Dat,  1957,  pp.  4-27. 

Matériel  examiné.  —  1  $  8  X  8  mm. 

(Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum). 


BIBLIOGRAPHIE 

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—  285  — 


Les  Pagures  du  Viêt-Nam. 

h.  Sur  quelques  espèces  du  genre  Calcixus  Dana  (suite). 
Par  Jacques  Forest. 


Calcinus  vachoni  sp.  nov. 

Fig.  2,  3,  9,  10,  15,  19. 

Matériel  examiné.  —  45  spécimens  provenant  des  localités 
suivantes  :  dragage  entre  Hon  Cuc  Chim  et  la  côte  (Rte.  1424, 
29.12.1953.  —  Rocher  Noir,  récif  de  coraux,  1  m,  à  la  main  (Rte. 
1456,  18.5.1954)  et  0,5-6  m,  à  la  main  et  plongée  (Rte.  1475,  22.7.54). 
—  Hon  Lon,  îles  Tré,  côte  N.W.,  sable  et  gros  blocs  de  roche,  2  m, 
plongée  (Rte.  1501,  27.9.54).  —  Hon  Miêu,  pointe  S.E.,  sable  et 
coraux,  à  la  main  (Rte.  1536,  16.5.55).  —  A4  milles  au  N. O.  de 
Hon  Lon,  19  m,  dragage  (Rte.  1537,  20.5.55). 

Tous  ces  spécimens  sont  des  paratypes  à  l’exception  d’un  mâle 
à  carapace  de  8  mm  et  d’une  femelle  à  carapace  de  6,5  mm,  tous 
deux  de  la  récolte  1456,  choisis  respectivement  comme  holotype  et 
allotype. 

En  outre,  un  spécimen  recueilli  à  l’ile  des  Pêcheurs  (Rte.  1474) 
est  rattaché  avec  doute  à  cette  espèce  en  raison  d’une  pigmentation 
particulière. 

Description.  —  Ecusson  céphalothoracique  plus  long  que  large,  le 
rapport  des  deux  dimensions  variant  entre  10/9  et  6/5.  Pédoncules  ocu¬ 
laires  un  peu  plus  courts  que  l’écusson  ;  leur  diamètre  minimum  compris 
6  à  7  fois  dans  leur  longueur  ;  cornée  petite  et  à  peine  renflée  chez  les 
adultes.  Ecailles  oculaires  avec  3  ou  4  dents  au  bord  distal.  Pédoncules 
antennulaires  n’atteignant  pas  tout  à  fait  la  cornée.  Pédoncules  antennaires 
dépassant  légèrement  le  tiers  distal  des  pédoncules  oculaires  (fig.  2). 

Chélipède  gauche  du  mâle  adulte  avec  la  protubérance  habituelle  sur 
la  face  supéro-externe  du  carpe,  sans  dents  ni  tubercules  sur  cet  article 
ni  sur  la  main  qui,  lisse  ou  très  finement  granuleuse,  est  sensiblement 
deux  fois  plus  longue  que  haute  ;  bord  palmaire  inférieur  faiblement 
concave  (fig.  9). 

Chez  les  mâles  de  petite  taille  et  chez  les  femelles,  main  plus  courte, 
(le  rapport  de  la  longueur  à  la  hauteur  maximum  voisin  de  1,7)  avec 
le  bord  inférieur  convexe,  une  dent  distale  suivie  de  plusieurs  tubercules 
plus  ou  moins  aigus  sur  le  carpe  ;  régions  supérieure  et  inférieure  du  pro- 
pode  et  dactyle  tuberculés  (fig.  10). 

Pattes  ambulatoires  assez  trapues  avec  4-5  spinules  sous  le  dactyle. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  286 


Pour  la  troisième  patte  thoracique  gauche,  bord  supérieur  du  dactyle 
un  peu  plus  court  que  celui  du  propode  ;  rapport  de  la  longueur  du  bord 
supérieur  à  la  hauteur  maximum  de  ce  dernier  article  variant  de  2,2 
(chez  les  plus  petits)  à  2,5  environ. 

Pilosité  forte  sous  la  moitié  distale  du  propode  et  sous  le  dactyle  : 
il  y  a  en  particulier  une  rangée  transverse  de  longues  soies  plumeuses 
dans  la  région  antérieure  du  propode,  qui  cache  le  bord  inférieur  du 
dactyle  (fig.  15). 

Telson  avec  le  lobe  postérieur  gauche  assez  court,  arrondi  ;  une  frange 
de  longues  soies  sur  le  bord  postérieur  des  deux  lobes  ;  deux  séries  de  dents 
crochues  :  l’une,  de  2  à  5,  sur  le  bord  latéral  gauche,  en  avant  de  la  frange 
de  soies  postérieure,  l’autre  s’étendant  de  part  et  d’autre  de  l’échancrure 
médiane  (fig.  19). 

Coloration  sur  le  vivant  assez  variable  :  la  majeure  partie  des  spéci¬ 
mens  ont  l’écusson  céphalothoracique,  les  pédoncules  oculaires  et  anten- 
nulaires,  la  base  des  antennes,  verts  ainsi  que  les  appendices  thoraciques, 
à  l’exception  des  doigts  qui  sont  blanc  jaunâtre  ;  le  dernier  article  du 
pédoncule  et  le  flagelle  des  antennes  sont  rougeâtres  et  il  y  a,  sur  chaque 
pédoncule  oculaire,  près  de  la  base,  une  large  tache  d’un  vert  très  sombre 
qui  n’atteint  pas  le  bord  externe  de  l’appendice.  Chez  d’autres  individus 
la  teinte  verte  est  remplacée  par  une  teinte  jaunâtre  ou  brunâtre  clair 
et  les  taches  sur  les  pédoncules  oculaires  sont  brun  foncé.  Deux  spéci¬ 
mens  étaient  presque  uniformément  d’un  blanc  rosâtre  avec  cependant 
un  très  large  anneau  noir  sur  chaque  pédoncule  oculaire  et  les  pédon¬ 
cules  antennulaires  noirs  sauf  pour  l’article  distal  bleu  clair.  Dans  l’alcool, 
la  plupart  des  spécimens  se  sont  complètement  décolorés.  Ne  subsiste 
sur  certains  exemplaires  et  notamment  chez  le  type,  qu’une  teinte  gris- 
bleu  sur  les  chélipèdes,  alors  que  le  dernier  article  des  antennules  est 
encore  teinté  de  bleu. 

Remarques.  —  Cette  espèce,  que  je  suis  heureux  de  dédier  au 
Professeur  M.  Vachon,  est  la  mieux  représentée  parmi  les  Calcinus 
de  Nhatrang  qui  m’ont  été  communiqués  ;  j’en  ai,  en  effet,  dénom¬ 
bré  45  spécimens  provenant  de  6  récoltes  et  mesurant  de  2,5  à  8  mm. 

C.  vachoni  se  distingue  des  trois  espèces  apparentées,  C.  minutus 
Buitendijk,  C.  nitidus  Heller  et  C.  rosaceus  Heller  par  une  série  de 
caractères  dont  les  plus  nets  sont  les  suivants  : 

Les  pédoncules  oculaires  sont  un  peu  plus  courts  et  moins  grêles, 
le  dactyle  des  pattes  ambulatoires  est  plus  court  et  armé  par  dessous 
d’un  plus  petit  nombre  de  spinules  cornées,  4  à  5  au  lieu  de  6  à  8 
pour  la  troisième  patte  thora  ique  gauche.  La  pilosité  des  pattes 
ambulatoires  et  notamment  des  deux  p3  est  différente  :  la  région 
distale  du  propode  et  le  dactyle  sont  garnis  par  dessous  de  longs 
poils  plumeux  qui  cachent  en  partie  la  région  inférieure  du  dactyle. 
Enfin  on  observe  sur  le  bord  gauche  du  telson  des  épines  qui  ne 
sont  visibles  dans  aucune  des  trois  autres  espèces. 

Une  femelle  de  la  collection  (Rte.  1474)  à  carapace  de  6  mm, 
privée  de  l’extrémité  de  l’abdomen,  diffère,  à  en  juger  par  les  notes 


—  287  — 


de  couleur  qui  m’ont  été  communiquées,  des  autres  spécimens  : 
carpe  et  région  distale  du  mérus  des  chélipèdes  sont  noirs  tachetés 
de  blanc  et  un  large  anneau  noir  occupe  la  moitié  proximale  du 
dactyle  des  pattes  ambulatoires.  Je  n’ai  pu  relever  comme  autres 
différences  avec  les  individus  typiques  que  la  brièveté  particulière 
des  dactyles  des  p2  et  p3,  par  rapport  aux  propodes,  et  la  pilosité 
assez  faible  de  ces  articles,  ainsi  que  la  dissymétrie  relativement 
peu  marquée  des  chélipèdes.  L’absence  de  telson  est  un  élément 
supplémentaire  d’incertitude  et  ce  n’est  qu’avec  doute  que  j’iden¬ 
tifie  ce  spécimen  à  C.  vachoni. 

Calcinus  pulcher  sp.  nov. 

Fig.  4,  12,  13,  16. 

Matériel  examiné.  —  Rocher  Noir,  face  N.E.,  coraux,  10  m, 
plongée  (Rte.  1457,  22.5.54)  :  2  Ç  dont  1  ovigère  (Paratypes).  — 
Hon  Lon,  face  à  Nhatrang,  sable  et  débris  de  coraux,  3  m,  (Rte. 
1494,  16.9.54)  :  3  spécimens  dont  1  g  à  carapace  de  11  mm  (holo- 
type)  et  1  Ç  à  carapace  de  8  mm  (allotype). 

Description.  —  Ecusson  céphalothoracique  plus  ou  moins  allongé, 
le  rapport  des  dimensions  égal  à  4/3  environ  chez  le  type,  proche  de  1/1 
chez  d’autres  spécimens.  Pédoncules  oculaires  plus  longs  que  l’écusson, 
leur  longueur  représentant  plus  de  11  fois  leur  diamètre  minimum  chez 
l’holotype,  un  peu  moins  longs  et  moins  grêles  chez  les  plus  petits  exem¬ 
plaires.  Ecailles  oculaires  à  bord  distal  armé  de  3-4  dents,  parfois  d’une 
seule  chez  les  plus  petits  exemplaires.  Pédoncules  antennulaires  attei¬ 
gnant  le  quart  distal  des  pédoncules  oculaires  qui  dépassent  les  pédon¬ 
cules  antennaires  de  près  de  la  moitié  de  leur  longueur  (fig.  4). 

Chélipède  gauche  avec  le  carpe  et  la  main  recouverts  en  partie  de 
tubercules  plus  ou  moins  aigus  ;  rapport  de  la  hauteur  à  la  longueur 
de  la  main  voisine  de  1,  8  chez  le  mâle  (fig.  12)  et  de  1,6  chez  la  femelle. 

Chélipède  droit  avec  la  région  palmaire  renflée,  des  tubercules  cornés 
sur  le  carpe,  le  propode  et  le  dactyle  (fig.  13). 

Pattes  ambulatoires  avec,  sur  le  carpe,  une  dent  distale  suivie  de 
plusieurs  denticules  ;  dactyle  à  peine  comprimé  latéralement,  armé 
de  6  épines  sur  le  bord  inférieur  pour  la  p3  gauche,  de  7  à  9  épines  pour 
les  autres  pattes.  Rapport  longueur  du  bord  supérieur/hauteur  maxi¬ 
mum  du  propode  de  p3  gauche  voisin  de  3  ;  rapport  des  longueurs  (bord 
supérieur)  du  propode  et  du  dactyle  de  cet  appendice  voisin  de  6/5. 

Pilosité  des  p3  et  p3  constituée  par  des  faisceaux  de  soies  plumeuses, 
disposés  surtout  sur  les  régions  supérieure  et  inférieure  des  articles  (fig.  16). 

Coloration  sur  le  vivant  :  écusson  brunâtre  avec  une  large  tache  plus 
foncée  en  arrière  du  rostre.  Pédoncules  oculaires  rouge  carminé  dans 
la  moitié  proximale,  brun  en  avant.  Extrémité  des  pédoncules  antennu¬ 
laires  bleue.  Chélipèdes  bruns  avec  les  doigts  jaunâtre  et  une  grosse 
tache  brun  foncé  sur  les  faces  externe  el  interne  de  la  région  palmaire. 
Pattes  p3  et  p3  jaunes  brunâtres  avec  des  petites  taches  rouges  ou  brunes 


288  — 


allongées  disposées  en  lignes  longitudinales  ;  des  taches  plus  larges  brun 
foncé  disposées  en  anneau  médian  sur  chaque  article,  à  l’exception  du 
carpe  des  p2  qui  serait  presque  entièrement  rouge  carminé.  Les  marques 
colorées  subsistent,  atténuées,  dans  l’alcool  sous  la  forme  de  marbrures 
rougeâtres  ou  brunâtres. 

Remarques.  —  Calcinus  pulcher  se  distingue  par  sa  pilosité  et 
surtout  par  sa  coloration  particulière  des  autres  Calcinus  indo¬ 
pacifiques  à  pédoncules  oculaires  grêles.  Vivant,  comme  les  autres 
espèces  de  Nhatrang,  parmi  les  coraux,  on  notera  qu’il  n’a'  été 
capturé  qu’au  cours  de  plongées  sur  des  fonds  de  3  à  10  mètres. 


Calcinus  aff.  spicatus  Forest. 

Fig.  5,  11,  17. 

?  Calcinus  spicatus  Forest,  1951,  p.  90,  fig.  10-13. 

Matériel  examiné.  —  Rocher  Noir,  récif  de  coraux,  1  m,  à  la 
main  (Rte.  1456,  18.5.54)  :  1  $  juv.  à  carapace  de  3,5  mm. 

Description.  —  Ecusson  céphalothoracique  presque  aussi  large  que 
long.  Pédoncules  oculaires  avec  un  diamètre  minimum  compris  environ 
5  fois  dans  la  longueur,  laquelle  est  sensiblement  la  même  que  celle  de 
l’écusson.  Écailles  oculaires  avec  une  seule  épine  distale.  Pédoncules 
antennulaires  atteignant  presque  la  cornée  du  pédoncule  oculaire  droit  ; 
pédoncules  antennaires  un  peu  plus  courts  (Pig.  5). 

Chélipède  gauche  seulement  un  peu  plus  grand  que  le  droit,  avec  le 
carpe  inerme,  la  main  sub-cylindrique  dans  la  région  palmaire,  lisse, 
sauf  près  du  bord  supérieur  où  il  existe  quelques  ponctuations  et  près 
du  bord  inférieur  où  elle  est  faiblement  tuberculée  ;  des  tubercules  spinu- 
leux  sur  le  dactyle.  Hiatus  interdigital  peu  important  (fig.  11). 

Pattes  ambulatoires  p2  et  p3  avec  le  dactyle  grêle  ;  son  bord  supérieur 
sensiblement  aussi  long  que  celui  du  propode.  Sous  ces  deux  articles 
■des  faisceaux  de  longues  soies  plumeuses  (fig.  17). 

Coloration  sur  le  vivant  :  carapace  d’un  vert  maculé  de  rosâtre.  Pédon¬ 
cules  oculaires  bleu  clair  dans  la  région  distale,  bleu  très  foncé  dans  la 
moitié  proximale,  pédoncules  antennaires  et  flagelles  jaunes,  chélipèdes 
brun  foncé  avec  les  doigts  blanc  jaunâtre  ;  p2  brun  foncé  jusqu’au  milieu 
du  propode,  p3  également  brun  foncé  jusqu’au  milieu  du  carpe,  les  autres 
régions  des  pattes  ambulatoires  blanc  jaunâtre  tacheté  de  brun. 

Remarques.  —  Le  petit  spécimen  sommairement  décrit  ci-dessus 
ne  me  paraît  identifiable  à  aucune  des  espèces  précédentes  ni  à 
un  autre  Calcinus  déjà  signalé  du  Viêt-Nam.  Par  la  forme  du 
chélipède  gauche,  il  se  rapprocherait  des  jeunes  C.  pulcher,  mais 
en  diffère  par  les  proportions  et  la  pilosité  de  cet  appendice,  ainsi, 
que  par  la  coloration.  Par  la  pilosité  des  pattes  ambulatoires,  il 
ressemble  à  P.  vachoni  avec  cependant  des  soies  plus  longuement 
plumeuses  ;  il  s’en  éloigne  par  le  dactyle  de  ces  appendices,  plus 


—  289  — 


grêle,  par  la  forme  du  chélipède  gauche,  par  le  telson  et  également 
par  la  coloration. 

C’est  d’une  espèce  de  Tahiti,  C.  spicatus  Forest,  que  ce  spécimen 
m’a  paru  le  plus  voisin  :  C.  spicatus  a  en  effet  un  dactyle  des  p 2 
et  p3  (Forest,  1951,  p.  91,  fîg.  13)  grêle,  presque  aussi  long  que  le 
propode  ;  d’autre  part  la  pilosité  de  ces  appendices  est  très  voisine  ; 
les  soies  sur  les  pattes  ambulatoires  portent  de  longues  barbules 
et  sont  disposées  à  peu  près  de  la  même  façon.  Dans  les  deux  cas, 
la  dissymétrie  entre  les  deux  chélipèdes  est  relativement  peu 
marquée. 

Certes,  il  existe  entre  le  petit  spécimen  de  Nhatrang  et  l’holo- 
type  (et  seul  spécimen  connu)  de  C.  spicatus  des  différences  notables 
mais  qui  sont  certainement  en  partie  liées  à  la  différence  de  taille  : 
carapace  de  3,  5  mm  pour  l’un,  de  11  mm  pour  l’autre  :  c’est  le  cas 
pour  les  pédoncules  oculaires  toujours  relativement  plus  courts  et 
moins  grêles  chez  les  individus  les  plus  jeunes  (cf.  fig.  5  et  Forest, 
1951,  fig.  10).  Le  Calcinus  recueilli  à  Nhatrang  présentait  une 
coloration  vraisemblablement  caractéristique  de  l’espèce  mais  qui 
ne  peut  guère  intervenir  dans  la  comparaison  avec  le  type  de 
C.  spicatus  recueilli  en  1905  et  certainement  très  décoloré  ( loc . 
cit.,  p.  93). 

La  découverte  d’autres  spécimens,  plus  grands,  de  la  forme 
désignée  ici  sous  le  nom  de  C.  aff.  spicatus  permettra  soit  de  l’iden¬ 
tifier  à  l’espèce  de  Mangareva,  soit  de  la  décrire  comme  espèce 
distincte. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

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the  collection  of  the  Indian  Muséum,  Pt.  2,  Anomura,  fasc.  1. 
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Buitf.ndijk,  A.  M.-,  1937.  —  The  Paguridea  of  the  Snellius  Expédition. 

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à  propos  de  la  description  de  deux  espèces  nouvelles  de  Polynésie 
orientale  :  Calcinus  seurali  et  Calcinus  spicatus.  Bull.  Soc.  Zool. 
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- —  1952.  —  Remarques  sur  les  genres  Diogenes  Dana  et  Troglopagurus 
Henderson  à  propos  de  la  description  d’un  Paguridae  nouveau  de 
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Inst.  Boy.  Sci.  nat.  Belgique,  28,  n°  11,  pp.  1-15,  15  fig. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


19 


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• —  1957.  —  Les  Pagures  du  Viêt-Nam.  I.  Le  genre  Diogenes  Dana.  Bull. 

Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  28,  n°  6,  (1956),  pp.  524-532,  16  fig. 
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291 


Sur  une  nouvelle  espèce  d’Armadillidium 

PROVENANT  DU  RlF  MAROCAIN,  A.  DJEBALENSIS  V.  SP. 

(Crustacés  ;  Isopodes  terrestres). 

Par  A.  Vandei,. 

ASSOCIÉ  DU  MUSÉUM. 


La  faune  isopodique  du  Rif  marocain  est  encore  très  imparfaite¬ 
ment  connue.  Cette  lacune  est  fort  regrettable,  car  l’on  ne  saurait 
douter  que  cette  région  montagneuse  n’ait  conservé  de  nombreux 
éléments  de  l’ancienne  faune  bético-rifaine. 

J’ai  décrit,  voici  deux  ans  (Vandei.,  1946),  une  nouvelle  espèce 
d ’  Armadillidium,  A.  pardoi,  provenant  du  Djebel  Kerker,  au  sud  de 
Melilla.  La  présente  note  est  consacrée  à  la  description  d’une  autre 
espèce,  provenant  celle-ci  de  la  région  occidentale  du  Rif.  Son  aspect 
est  moins  spectaculaire  que  celui  de  A.  pardoi  ;  mais,  son  intérêt 
est  de  représenter  un  type  certainement  primitif  et  encore  voisin 
de  la  souche  qui  a  donné  naissance  à  ce  groupe  d 'Armadillidium. 

Armadillidium  djebalenüs  n.  sp. 

Station.  — -  J’ai  examiné  deux  femelles  de  cette  espèce,  qui  ont 
été  recueillies  sur  le  Djebel  Dersa,  massif  montagneux  qui  se  dresse 
au  sud  de  la  ville  de  Tétouan. 

Description.  —  Longueur  :  3,5  mm.  —  Coloration  :  brun  jaunâtre. 

Appareil  oculaire  :  constitué  par  une  douzaine  d’ommatidies. 

Ornementation  :  téguments  recouverts  de  granulations,  arrondies  sur 
les  côtés  du  corps,  allongées  dans  la  région  médiane.  On  compte  3-4  ran¬ 
gées  de  granulations  sur  le  vertex  et  autant  sur  le  premier  péréionite  ; 
2-3  sur  les  tergites  II-IV  ;  1-2  sur  les  tergites  V-VII  ;  et,  une  rangée  sur 
les  pléonites  3-5.  De  plus,  une  rangée  de  petites  granulations  s’aligne  à 
l’extrême  bord  postérieur  des  péréionites. 

Céphalon  (Fig.  A)  :  de  type  duplocaréné.  Ecusson  faisant  saillie  au 
devant  du  front  ;  son  bord  supérieur  est  fortement  incurvé  ;  vu  de  dessus, 
il  apparaît  sous  la  forme  d’un  V  à  branches  largement  divergentes.  Lignes 
frontale  et  post-scutellaire  très  fines,  à  peine  saillantes.  Gouttière  des 
lobes  antennaires  largement  ouverte. 

Péréion  :  Bord  postérieur  du  premier  péréionite  anguleusement  coudé 
au  niveau  du  pleurépimère  (Fig.  B).  Angle  antérieur  du  premier  pleuré- 
pimère  à  peine  relevé  vers  le  haut. 

Telson  (Fig.  C)  :  triangulaire,  à  sommet  arrondi. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  292  — 


Affinités.  —  Cette  petite  forme  rappelle,  à  un  examen  superficiel, 
Armadillidium  pictum  Brandt.  En  fait,  une  comparaison  entre  ces 
deux  espèces  fait  ressortir  aussitôt  leurs  différences.  L’écusson  de 
pictum  est  étroit,  son  bord  supérieur  droit  ;  celui  de  djebalensis  est 
beaucoup  plus  large  ;  son  bord  supérieur  est  fortement  incurvé. 
Enfin,  le  dessin  et  la  différenciation  des  lignes  frontale  et  post- 
scutellaire  sont  nettement  dissemblables  dans  les  deux  espèces. 


La  nouvelle  espèce  doit,  par  contre  être  rapprochée  d’A.  serra- 
tum  B.  L.  On  notera,  en  particulier,  la  présence,  chez  les  deux 
espèces,  d’un  angle  très  marqué  formé  par  le  bord  postérieur  du 
premier  péréionite  lorsqu’il  aborde  le  pleurépimère. 

A.  djebalensis  se  distingue  de  serratum  par  sa  tête  plus  large  et 
nettement  rectangulaire  ;  celle  de  serratum  est  plus  étroite  ;  vue  de 
face,  elle  apparaît  presque  carrée.  De  plus,  les  lignes  frontale  et 
post-scutellaire  sont  beaucoup  mieux  individualisées,  plus  épaisses 
et  plus  saillantes  chez  serratum  que  chez  djebalensis.  Les  autres 
différences  que  l’on  relève  entre  les  deux  espèces  résultent,  au 
moins  en  partie,  de  la  différence  de  taille  et  du  développement  allo- 
métrique  de  certains  caractères  chez  la  plus  grande  espèce,  c’est  à 
dire  serratum.  Si  l’on  compare  l’adulte  de  djebalensis  à  un  pullus 
de  serratum  mesurant  2  mm,  les  différences  s’atténuent.  Chez  le 
jeune  serratum,  les  granulations  sont  faibles  et  point  encore  trans¬ 
formées  en  épines  ;  le  premier  pleurépimère  n’est  point  relevé  vers 


—  293  — 


le  haut,  ni  creusé  en  gouttière  ;  les  lignes  frontale  et  post-scutellaire 
sont  fines  et  très  faiblement  saillantes. 

En  un  mot,  A.  djebalensis  représente  une  espèce  de  petite  taille, 
possédant  des  caractères  primitifs  et  peu  différenciés,  tandis  que 
serratum  —  ainsi  qu’H.  pardoi  Vandel  —  ont  acquis,  en  même  temps 
qu’une  taille  avantageuse,  des  caractères  hautement  spécialisés, 
entre  autres  une  ornementation  très  spectaculaire,  formée  d’épines 
qui,  comme  le  prouve  l’étude  de  leur  développement,  résultent  de  la 
croissance  précoce  et  rapide  des  tubercules  qui  recouvrent  les  ter- 
gites  du  jeune  animal. 

A.  djebalensis  doit  prendre  place  dans  le  groupe  serratum  dont  elle 
représente  le  type  le  plus  primitif.  Ainsi,  l’espèce  serratum  ne  conserve 
plus  la  place  isolée  qu’elle  a  occupée  pendant  si  longtemps  dans 
le  genre  Armadillidium.  Avec  pardoi  Vandel  et  djebalensis  n.  sp.,  elle 
constitue  un  groupe  homogène,  le  groupe  serratum  (Vandel,  1946). 

Considérations  Biogéographiques.  —  Le  genre  Armadillidium 
représente  un  type  essentiellement  méditerranéen.  Il  s’est  scindé 
précocement  en  groupes  distincts,  répartis  dans  les  différents 
secteurs  du  domaine  méditerranéen.  Le  groupe  serratum  est  le  plus 
occidental  d’entre  eux.  Aucun  Armadillidium  ne  possède,  en  effet, 
une  répartition  de  type  atlantique.  La  seule  espèce  à  laquelle  on 
pourrait  attribuer  une  distribution  atlantique  est  A.  album  Dollfus. 
Mais,  il  est  à  peu  près  certain  que  Holoarmadillidium  dudichi  Arcan- 
geli  1929,  dénommé  par  la  suite  Armadillidium  ( Italoarmadillidium ) 
dudichi  (Arcangeli  1948)  est  synonyme  d’M.  album.  Cette  identifi¬ 
cation  permet  de  tenir  A.  album,  largement  répandu  sur  les  côtes 
d’Italie,  pour  une  espèce  d’origine  méditerranéenne.  Son  extension 
sur  les  côtes  de  l’Atlantique,  de  la  Manche  et  de  la  mer  du  Nord, 
représente  donc  une  manifestation  d 'étalement  littoral,  analogue  à 
celle  qui  a  été  signalée  depuis  longtemps  chez  d’autres  espèces 
d’ Armadillidium  (A.  granulatum  Brandt,  A.  depressum  Brandt, 
A.  assimile  B.-L.). 

A.  serratum  peuple  la  Catalogne  française  et  espagnole.  Les  limites 
actuelles  de  son  habitat  sont  représentées  par  la  vallée  du  Tech 
au  nord,  et  celle  du  Ter,  au  sud.  Cependant,  comme  ses  alliés  les  plus 
proches  sont  cantonnés  dans  le  Rif  marocain,  on  est  conduit  à 
attribuer  au  groupe  serratum  une  origine  bético-rifaine,  et  à  tenir 
le  domaine  occupé  aujourd’hui  par  serratum  comme  une  aire  rési¬ 
duelle,  reste  d’un  habitat  autrefois  beaucoup  plus  étendu. 

BIBLIOGRAPHIE 

Vandf.l  (A.).  Description  d’une  nouvelle  espèce  d’ Armadillidium  [A. 
pardoi  n.  sp.),  provenant  du  Rif  (Crustacés  ;  Isopodes  terrestres). 
—  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.  Paris.  (2)  XXVIII,  1956,  pp.  533-536. 


—  294 


Holothuries  des  côtes  de  Sierra-Leone 

(4e  Note). 

Par  Gustave  Cherbonnier. 


Rhopalodina  lageniformis  Gray. 

Synonymie  :  Rhopalodina  lageniformis  Gray,  1853,  p.  301  ; 
Heding  et  Panning,  1954,  p.  99,  fig.  32,  b-d,  fig.  34  (synonymie 
complète)  ;  Rhopalodina  heurteli  Perrier,  1886,  p.  286,  fig.  205  ; 
Rhopalodina  savatieri  de  Rochebrune,  1884,  p.  5,  pl.  1,  fig.  1-5. 

Sierra-Leone,  station  S. 9/A,  Freetown,  prof.  14  m.  ;  station 
MB. 4/A. 2  par  7°24’  N-12°59'  O,  prof.  56  m.  ;  station  MB. 5/A. 2, 
par  7°04'  N-ll°57'  O,  prof.  36  m.  ;  station  MB. 5/C. 3,  par 
6°58'  N-il°43'  O,  prof.  28  m.  ;  station  MB.6/B.7,  13°22' 
N-16°57'  O  (Gambie),  prof.  15m.;  station  MB. 6/C. 3  par  ÎS^S' 
iST-16°48'  O,  prof.  9  m.  ;  station  MB. 7/A. 4,  par  8°45'  N-13°26'  O, 
prof.  12m.;  station  MB. 7/A. 6,  par  8°50'  N-  13°26'  O,  prof.  10  m.  ; 
également  nombreuses  stations  dans  l’estuaire  de  la  Sierra-Leone 
River. 

Les  divers  exemplaires  de  Rhopalodina  lageniformis  ont  été 
déterminés  par  miss  A.  H.  Clark  et  ne  m’ont,  pas  été  communiqués. 

Rhopalodina  pachyderma  Panning. 

(Fig.  10.  «-/). 

Synonymie  :  Rhopalodina  lageniformis  Gray  var.  pachyderma 
Panning,  1932,  p.  372,  pl.  II,  fig.  2  a,  b.  ;  Rhopalodina  pachyderma 
Panning,  1935  (1934),  p.  27,  fig.  7-8  ;  Heding  et  Panning,  1954, 
p.  101,  fig.  35. 

Sierra-Leone,  station  D.  19. 

L’échantillon  est  gris,  avec  le  col  légèrement  rosé.  Le  col  mesure 
17  mm.  de  long  sur  3  mm.  de  diamètre,  la  panse  14  mm.  de  long 
avec  un  diamètre  maximum  de  9  mm.  L’exemplaire  est  absolu¬ 
ment  conforme  au  type  de  Panning.  Il  y  a  dix  tentacules  de  taille 
égale  entourant  un  cercle  de  dix  tentacules  de  très  petite  taille. 
La  couronne  calcaire,  peu  calcifiée,  a  de  très  larges  radiales  et  des 
interradiales  étroites  et  bifides  au  sommet  (fig.  10,  e).  Les  dents 
anales,  percées  d’un  grand  nombre  de  très  petits  trous,  sont  en 
forme  de  bouteille  à  panse  subcarrée  et  à  long  goulot  étroit. 

Les  tourelles  du  col  sont  massives,  avec  une  flèche  courte  et  très 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  296  — 


Euthyonidiella  dubia  n.  sp. 

(Fig.  11,  a-o). 

Sierra-Leone,  station  D.14/B,  Hamilton,  prof.  14  m.,  1  holo- 
type  ;  station  MB. 7/B. 7.  par  8°40'  N-13°44'  O,  prof.  25  m.,  1  ex. 


297 


L’holotype  mesure  17  mm  de  long.  Il  est  en  forme  de  concombre  renflé- 
au  milieu,  légèrement  effilé  à  la  partie  anale.  Le  tégument,  jaune  sale, 
est  peu  épais  et  laisse  apercevoir  les  spiculés  par  transparence.  Les  pieds 
sont  petits,  cylindriques,  munis  d’une  ventouse  soutenue  par  un  assez 
grand  disque  calcaire  ;  ils  sont  disposés  en  un  double  rang  peu  serré  sur 
les  radius  et  ils  envahissent  les  interradius,  surtout  vers  le  milieu  du 
corps.  L’anus  est  armé  de  cinq  longues  dents  quadrangulaires,  surmontées 
chacune  par  deux  très  petits  pieds  (fïg.  11,  a). 

Vingt  tentacules  brunâtres  :  dix  grands  sur  un  cercle  externe,  les 
dix  autres,  bien  plus  petits,  sur  deux  cercles  internes  (fig.  11,  b).  Cou¬ 
ronne  calcaire  à  hautes  radiales  prolongées  postérieurement  par  deux 
longues  queues  à  divisions  peu  visibles,  à  interradiales  à  sommet  trian¬ 
gulaire  (fig.  11,  g).  Une  longue  vésicule  de  Poli.  Un  très  court  canal 
hydrophore.  Muscles  longitudinaux  fins  et  ronds  ;  muscles  rétracteurs 
«  cordés  »  s’attachant  au  tiers  antérieur  du  corps.  Poumons  très  ramifiés, 
de  la  longueur  du  corps. 

Le  syntype,  qui  mesure  30  mm  de  long,  est  de  couleur  rosée,  avec  les 
tentacules  un  peu  plus  pâles. 

Les  spiculés  du  tégument  se  composent  de  tourelles  à  base  circulaire- 
multiperforée,  d’où  s’élance  une  flèche  à  quatre  piliers,  terminée  par  une 
couronne  non  perforée  (fig.  11,  d,  j,  k,  m).  Les  parois  des  pieds  sont 
renforcées  par  des  tourelles  dont  la  base  n’est  jamais  circulaire  (fig.  11,  l) 
et,  le  plus  souvent,  fortement  incurvée  (fig.  11,  c)  ;  cette  base  est  sur¬ 
montée  d’une  haute  flèche  grêle,  à  sommet  simple  (fig.  11,  /)  ou  bifide- 
(fig.  11,  h).  Les  spiculés  des  tentacules  consistent  en  de  très  petits  bâton¬ 
nets  (fig.  11,  e,  i)  et  en  corpuscules  crépus  (fig.  11,  n,  o). 

Rapports  et  différences. 

Le  genre  Euthyonidiella  comprenait  jusqu’ici  six  espèces  :  E.  Kyus- 
kuensis  Heding  et  Panning,  originaire  des  côtes  japonaises  baignées 
par  la  Mer  Jaune  ;  E.  ambigua  (Heding),  trouvée  sur  la  côte  est 
d’Afrique,  à  Dar-es-Salaam  ;  E.  zacae  (Deichmann),  dont  la  répar¬ 
tition  s’étend  des  côtes  sud  de  la  Californie  aux  Iles  Galapagos  ; 
E.  destichada  (Deichmann)  et  E.  trita  (Sluiter),  des  côtes  de  Floride  ; 
E.  atlantica  (Ludwig  et  Helding),  récoltée  au  large  du  Cap  Bojador. 
C’est  de  cette  dernière  espèce  que  se  rapproche  le  plus  E.  dubia, 
mais  elle  s’en  distingue  nettement  par  la  répartition  des  pieds 
qui,  chez  atlantica,  sont  limités  aux  radius,  alors  qu’ils  envahissent 
les  interradius  chez  E.  dubia  ;  par  la  disposition  des  tentacules, 
la  forme  des  tourelles  du  tégument  et  la  présence,  dans  les  tenta¬ 
cules,  de  corpuscules  crépus. 

Lipotrapeza  capilla  n.  sp. 

(Fig.  12,  a-k). 

Sierra-Leone,  station  MB. 6/B. 5,  par  7°33'N-13°51'  0,  prof.  140  m.,. 
2  ex. 

L’holotype  et  le  syntype  sont  absolument  semblables.  Le  premier  mesure 
19  mm.  de  long  sur  9  mm.  de  plus  grand  diamètre.  Sa  forme  est  celle- 


—  298  — 


<Tun  petit  concombre  avec  l’anus  légèrement  effilé.  Le  corps  est  entière¬ 
ment  brun  et  couvert  d’une  foule  de  pieds  proportionnellement  très 
longs,  minces,  terminés  par  une  ventouse  soutenue  par  un  disque  cal¬ 
caire  bien  développé  ;  ces  pieds  conservent,  par  endroits,  une  pigmen- 


2.» _ j  lOOy . 

Fig.  12.  —  Lipotrapeza  capilla  n.  sp. 
c  :  X  2,3  ;  /  :  X  3,5  ;  a ,  b,  h,  i,  j  :  éch.  1  ;  d,  e,  g,  /.•  :  éch.  2. 


tation  rougeâtre,  si  bien  que  l’on  peut  supposer  que  l’animal  vivant 
était  rouge  assez  sombre  ou  même  franchement  brun.  Les  tentacules, 
bruns,  sont  au  nombre  de  vingt  :  quinze  tentacules  répartis  sur  un  cercle 
externe,  dont  cinq  paires  de  grands  et,  entre  chaque  paire,  un  tentacule 
très  petit  ;  cinq  petits  tentacules  sur  un  cercle  interne.  La  couronne 


—  299  — 


calcaire  péripharyngienne  est  haute  et  bien  calcifiée  (fig.  12,  c)  ;  les 
interradiales  sont  étroites,  à  bord  postérieur  fortement  encoché,  à  extré¬ 
mité  antérieure  triangulaire  ;  les  radiales  portent  deux  longs  prolonge¬ 
ments  caudaux,  mais  les  lignes  de  suture  des  divers  articles  qui  les  com¬ 
posent  sont  à  peine  visibles.  Une  longue  vésicule  de  Poli.  Un  canal  hydro- 
phore  terminé  par  un  petit  madréporite  en  chou-fleur  (fig.  12,  /),  l’ensemble 
attaché  au  mésentère  dorsal.  Gonades  faites  de  nombreux  et  gros  tubes 
simples  violet  foncé.  Tégument  épais,  lisse.  Anus  sans  dents.  Muscles 
longitudinaux  épais  ;  muscles  rétracteurs  courts.  Poumons  très  ramifiés, 
atteignant  la  longueur  du  corps. 

Les  spiculés  du  tégument  sont  de  deux  sortes  :  de  très  nombreux 
corpuscules  crépus  qui  peuvent  atteindre  une  taille  double  et  être  bien 
plus  compliqués  que  ceux  figurés  (fig.  12,  e)  ;  de  très  rares  plaques  allongées 
et  légèrement  incurvées  (fig.  12,  a,  b).  Les  parois  des  pieds  ne  contiennent 
pas  plus  de  quatre  à  cinq  bâtonnets  (fig.  12,  h).  La  région  anale  est 
occupée  par  de  très  grandes  plaques  formées  de  plusieurs  réseaux  de 
trabécules  ;  leur  taille  atteint  500  à  600  g.  Les  corpuscules  crépus  des 
tentacules  sont  bien  plus  grands  que  ceux  du  tégument  (fig.  12,  d,  g,  k) 
et  les  bâtonnets  sont  légèrement  épineux  aux  extrémités  (fig.  12,  /  /] . 

Rapports  et  différences. 

Le  genre  Litotrapeza  comprenait  jusqu’ici  trois  espèces  indo- 
pacifiques  :  L.  vestiens  (Joshua),  L.  japonica  Ileding  et  Pannirg 
et  L.  ventripes  (Joshua  et  Creed).  Elles  sont  caractérisées  notam¬ 
ment  par  la  présence,  dans  le  péristome  et  la  région  anale,  de 
corpuscules  crépus  à  l’exclusion,  semble-t-il,  de  tout  autre  spiculé, 
bien  que  de  très  rares  rudiments  de  tourelles  aient  été  signalés 
dans  la  peau  de  L.  japonica.  Mais  il  se  pourrait  que  d’autres  sortes 
de  spiculés  existent  chez  les  deux  autres  espèces  puisque  Joshua 
et  Creed  ont  décrit  L.  ventripes  comme  totalement  dépourvue 
de  spiculés  alors  que,  plus  tard,  Clark  devait  signaler,  chez  cette 
même  espèce,  la  présence  de  corpuscules  crépus  dans  le  péristome 
et  le  tégument  anal  et  de  rares  bâtonnets  dans  la  paroi  des  pieds. 
Ce  qui  lèverait  les  quelques  doutes  que  j’ai  à  ranger  dubia  dans 
le  genre  Lipotrapeza. 

(à  suivre). 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


300 


Bryozoaires  recueillis  a  la  Nouvelle- Amsterdam 
[Océan  Indien)  par  M.  E.  Aubert  de  la  Rue  en  1953. 


Par  Pierre  Balavoine. 


M.  E.  Aubert  de  la  Rüe  a  récolté  sur  la  côte  N.  E.  de  la  Nouvelle- 
Amsterdam  en  1953,  à  environ  40  m.  de  profondeur,  deux  fragments 
de  zoaria  d ’Holoporella  tridenticulata  Busk,  sur  lesquels  se  trouvent 
fixées  d’autres  colonies.  C’est  la  première  fois  à  ma  connaissance 
que  des  Bryozoaires  sont  signalés  dans  cette  région. 

Je  tiens  à  remercier  M.  E.  Aubert  de  la  Rüe  qui  a  bien  voulu 
me  confier  ces  déterminations. 

Callopora  Uumerilii  (Audouin,  1826).  —  6  colonies,  dont  la  plu¬ 
part  sont  ancestrulées.  Une  autre  ayant  conservé  ses  épines  et  la 
plus  grande  partie  de  son  ectocyste. 

Chaperia  multifida  (Busk,  1881).  —  Grand  zoarium  ancestrulé 
avec  quelques  zoécies  ovicellées.  La  meilleure  figure  est  celle 
de  Marcus,  1937-38  (pp.  202-203,  fig.  3)  (5). 

Onychocella  inarmata  Canu  et  Basslei  1929.  —  Grand  zoarium 
mort  dont  la  partie  centrale  est  intacte.  Les  onychocellaires  sont 
nombreux  et  bien  conservés.  Ils  n’existent  pas  sur  les  figures  de 
Canu  et  Bassler,  1929  (p.  125,  pl.  12,  fig.  9-10)  (2). 

Caberea  Darwini  Busk,  1884.  —  Il  n’a  été  récolté  qu’un  petit 
zoarium  bien  conforme  avec  la  figure  de  Marcus,  1922  (pp.  90-91, 
pl.  V,  fig.  1-1  a)  (4). 

C’est  la  seule  espèce  qui  se  retrouve  aux  Iles  Kerguelen.  Elle 
a  été  déterminée  par  Busk,  1879  sous  le  nom  de  Caberea  Boryi 
Audouin  (1). 

Microporella  ciliata  (Pallas,  1766).  —  Deux  colonies  ancestrulées 
et  entièrement  ovicellées.  Aviculaires  larges,  elliptiques.  Frontale 
ponctuée. 

Crepidacantha  Poissonii  (Audouin,  1826).  —  Petite  colonie  ances- 
trulée  recouverte  par  son  ectocyste.  Quelques  zoécies  encore  munies 
de  leurs  épines  aperturales.  Les  espèces  de  ce  genre  sont  de  très 
petite  taille  et  de  détermination  souvent  difficile.  Elles  ont  été 
étudiées  par  Canu  et  Bassler  1930  et  par  Marcus  en  1922,  (3-4). 

Holoporella  tridenticulata  Busk,  1881.  —  Deux  grands  zoaria 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  301  — 


avec  plages  de  zoécies  bien  conservées.  Les  meilleures  figures  et 
descriptions  sont  celles  de  Canu  et  Bassler  1930  (3). 

A  cette  faunule,  il  faut  ajouter  les  genres  Stomatopora,  Berenicea , 
Mucronella,  Porella  et  Vittaticella  qui  sont  représentés  par  des 
colonies  trop  petites  pour  être  déterminées  spécifiquement. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

1.  Busk,  G.  —  Phil.  Transac.  London,  CLXVIII,  pp.  193-199,  1  pl . , 

1878  (1879). 

2.  Canu,  F.  et  Bassler,  R.  S.  —  Smith  Inst.  U.  S.  Nat.  Mus.,  vol.  9, 

bull.  100,  685  p.,  224  fig.,  94  pl.,  1929. 

3.  - Proceed.  U.  S.  Nat.  Mus.,  n°  2810,  78  p.,  13  fig.,  14  pl.,  1929 

(1930). 

4.  Marcus,  E.  —  Vidensk.  Medd.  naturh.  Forcn.  K  job,  LXXIII,  pp.  85- 

121,  1  pl.,  11  text-fïg.,  1921  (1922). 

.5.  —  Ibid  ,  CI,  pp.  183-252,  32  fig.,  1937-38. 


—  302  — 


Plantes  nouvelles ,  rares  ou  critiques 

DLS  SERRES  DU  MUSÉUM. 

(Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  XVIII). 
Par  A.  Guillaumin. 


315.  Denarobium  braianense  Gagnep.  - —  Annam  :  Benmethuot 
(Hach  n°  2,  f.  19,  1958)  ;  se  rencontre  aussi  sur  la  route  de  Djiring 
à  Phanthut  (d’après  Hach)  où  Poilane  l’avait  découvert. 

Ne  figure  pas  dans  la  Flore  (V Indochine  ayant  été  décrit  ulté¬ 
rieurement  par  Gagnepain. 

319.  D.  longicornu  Lindl.  —  Annam  :  Pics  du  Lang  bian,  Dalat 
nord,  2.000  m,  forêt  de  feuillus  peu  ensoleillée,  assez  humide  et 
froide  (Grillet  n°  115,  f.  220,  1956). 

Fleurs  à  labelle  dans  sa  moitié  inférieure  rayé  d’orange  avec 
bande  médiane  orangé. 

Jusqu’ici  signalé  seulement  du  Tonkin  pour  l’fndochine. 

320.  D.  primulinum  Lindl.  —  Annam  :  Dalat  (Hach  n°  8,  f.  69, 
1958). 

Sépales  et  pétales  rose  violacé  clair,  labelle  presque  blanc  à  tache 
jaune  primevère  avec  du  violet  à  la  base. 

Pas  encore  signalé  en  Annam. 

185.  Eria  conoallarioides  Lindl.  var.  —  Annam  :  Dalat  ( C.R.S.T _ 
n°  13/EP,  donné  par  les  Frères  Exupère  et  Paul,  f.  138,  1955. 

Mêmes  observations  que  pour  la  plante  reçue  antérieurement 
{C.R.S.T.  n°  20,  f.  182,  1953). 

134.  E.  dalatensis  Gagnep.  — Annam  :  Dalat  (Tixier  n°  12,  f.  148,. 
1958). 

Fleurs  pourpre  noir  ainsi  que  l’avait  noté  Evrard  alors  que 
l’échantillon  antérieur  ( C.R.S.T .  n°  14  pro  parte,  f.  183,  1952) 
avait  les  fleurs  jaune  miel  comme  VE.  Evrordii  Gagnep.  mais 
avec  des  points  rouges  à  la  base  du  labelle. 

En  l’absence  de  fleurs,  les  deux  espèces  se  distinguent  parce  que 
VE.  dalatensis  est  dressé,  à  feuilles  lancéolées,  convexes  des  deux  côtés 
alors  que  VE.  Eorardii  est  traînant,  à  feuilles  obovales-orbicu- 
laires  et  plates. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  303  — 


318.  E.  flava  Lindl.  —  Laos  :  Vientiane  (Tixier,  n°  V,  f.  2, 
195G). 

Fleur  odorante,  jaune  très  légèrement  teintée  longitudinalement 
de  rouge  sur  les  sépales  et  les  pétales,  labelle  en  dessus  à  étroite 
bande  longitudinale  médiane  épaissie,  rouge  brun,  en  dessous  rayé 
et  ponetué  de  rouge  ce  qui  correspond  à  la  plante  d’Hooker 
( Exot .  El.  II,  t.  124)  et  non  à  celle  de  King  et  Pantling  (Ann.  Jard. 
bot.  Calcutta,  Y 1 1 1 ,  t.  123). 

275.  E.  subalietia  Gagnep.  —  Annam  :  Dalat  :  Arbre  broyé,  sur 
chêne  à  mi-ombre  (C.R.S.T.  n°  17,  de  Sigaldi  et  Lên  leg.,  f.  183, 
1952  . 

319.  Bulbophyllum  onbrophilum  Gagnep.  —  Annam  :  sommet  du 
Grand  Pic  du  Lang  bian,  2.100  m,  forê„  de  feuillus  très  ensoleillée 
(Grillet  n°  105,  f.  197,  1956). 

Fleur  jaune  d’or  avec  une  petite  tache  rouge  sombre  à  l'extré¬ 
mité  des  pétales  et,  le  labelle  rouge  sombre  sauf  une  bande  longitu¬ 
dinale  verdâtre. 

Cette  espèce  voisine  de  B.  reptans  Lindl.  ne  figure  pas  dans  la 
Flore  d’ Indochine,  ayant  été  décrite  ultérieurement  (Bull.  Mus., 
2e  sér.,  XXII,  P-  401,  1950)  par  Gagnepaix.  Poilane  qui  l’avait 
trouvée  en  Annam  (Province  de  Kontum)  disait  que  la  fleur  est 
jaune  striée  de  pourpre  en  dedans. 

290.  Coelogyne  Rossiana  Reichb.  f.  —  Annam  :  commune  autour 
de  Dalat  (Hacii  n°  4,  f.  19,  1958). 

N’avait  été  signalée  en  Indochine  que  de  Cochinchihe. 

Les  feuilles  sont  étroites  (30-40  cm  X  1,5-2  cm),  les  fleurs  de 
3-5  cm  X  5-6  cm  sont  odorantes,  blanches  sauf  le  labelle  strié 
longitudinalement  de  brun  sur  les  lobes  latéraux  et  marqué  au 
milieu  de  jaune  avec  les  3  crêtes  brunes  sur  le  lobe  médian. 

320.  C.  Moorecma  Sander  ex  Rolfe  —  Annam  :  Dunkia-Mi-Ba 
(Pic  du  Lang  bian)  (Hach  n°  3,  f.  19,  1958). 

Fleurs  à  sépales  et  pétales  blanc  pur,  labelle  de  même  couleur 
sauf  une  plage  jaune  à  l’union  des  lobes  latéraux  et  du  médian 
garnie  de  papilles  jaunes  longues  de  3  mm,  en  forme  de  poils  dis¬ 
posées  en  5  rangées  d’arrière  en  avant. 

177.  Acriopsis  indien  Wight  —  Laos  :  Vientiane  (Tixier  1956). 

Pas  encore  signalée  au  Laos. 

327.  Dendrobium  terminale  Par.  et  Reichb.  f.  —  Annam  :  Dalat 
(de  Sigaldi,  f.  25,  1946). 

La  couleur  correspond  exactement  à  la  planche  55  de  King  et. 
Pantling  (Ann.  Jard.  bot.  Calcutta,  VIII,  t.  42). 


—  304  — 


322.  Cymbidium  Poi.lanei  Gagnep.  —  Annam  :  commune  autour 
■de  Dalat  (Hach  n°  5,  f.  19  et  G9,  1958),  non  viet  nam.  :  Tu  con. 

Sépale  et  pétales  vert  d’eau  à  raies  ^  nombreuses,  brun  mauve, 
labelle  vert  d'eau  marqué  sur  les  côtés  de  taches  brun  mauve, 
•colonne  blanche  à  raies  roses  longitudinales  discontinues,  la  face 
supre  n’est  pas  velue  mais  seulement  couverte  de  courtes  papilles. 
Poilane  qui  avait  découvert  la  plante  au  Cambodge  a  noté  «  fleurs 
blanches  »  mais  je  l’ai  rangé  dans  la  clef  (Flore  d’ Indochine,  VI, 
p.  411)  dans  les  espèces  à  sépales  et  pétales  verts. 


—  305 


A  L’OCCASION  DU  250e  ANNIVERSAIRE  DE 
Albrecht  von  Haller. 

Quelques  remarques  sur  son  œuvre  botanique 

ET  SES  COLLECTIONS. 

Par  H.  Zoller. 

(Zürich). 


1.  La  Vie  de  Haller. 

Lorsqu'on  parle  des  grands  essais  encyclopédiques  du  xvme  siècle, 
on  ne  doit  pas  oublier  de  citer  l’œuvre  de  Haller,  l’un  des  génies 
les  plus  célèbres  de  son  époque.  Né  à  Berne  en  1708,  un  an  après 
Linné,  il  se  distingue  déjà  pendant  son  enfance  par  une  intelligence 
extraordinaire.  Il  commence  ses  études  universitaires  de  Médecine 
à  Tübingen,  les  continue  chez  Boerhaave  à  Leide,  et  revenu  de  ses 
voyages  en  Allemagne,  en  Angleterre,  et  en  France,  il  devient 
bientôt  le  poète  admiré  de  toute  l’Allemagne,  en  publiant  en  1729 
sa  fameuse  poésie  «  Die  Alpen  ».  Depuis  les  chants  et  les  contes  du 
Moyen-Age  et  les  cantiques  de  la  Réforme  on  n’a  guère  entendu 
en  Allemagne  un  poète  ayant  tant  de  feu  et  tant  d’enthousiasme  pour 
les  beautés  de  la  nature.  Si  on  dit  aujourd’hui  que  la  poésie  de 
Haller,  surchargée  de  réflexions  morales  est  morte,  il  faut  cepen¬ 
dant  affirmer  que  le  développement  glorieux  de  la  littérature  alle¬ 
mande  classique  reste  inexplicable  sans  le  génie  du  précurseur 
Haller. 

C’est  en  1728  à  Bâle  que  Haller  a  pris  le  goût  de  la  Botanique 
que  lui  enseignait  notamment  B.  Staehelin  ;  après  avoir  vu  la 
collection  de  Bauhin,  il  parcourt,  avec  son  ami  J.  Gessner,  les  Alpes 
du  Valais  et  de  l’Oberland  Bernois.  Aussitôt  il  publie  ses  premières 
descriptions  soignées  de  plantes  alpines  qui  ont  attiré  l’attention 
des  botanistes  de  ce  temps.  N’ayant  pas  obtenu  à  Berne  le  poste 
qu’il  désirait,  il  va  s’installer  à  Gôttingen  en  1736  où  il  obtient  la 
charge  de  Professeur  de  Médecine  et  de  Botanique,  grâce  à  l’inter¬ 
vention  de  son  ami  August  Johann  Hugo,  chez  le  Baron  de  Münch- 
hausen.  Là,  il  trouve  les  meilleures  conditions  pour  ses  expériences 
physiologiques  saisonnières  et  pour  ses  observations  anatomiques 
fondamentales.  Pour  étudier  les  plantes,  il  fait  de  nouveau  plusieurs 
voyages  dans  les  Alpes,  les  montagnes  du  Harz,  les  environs  sablon¬ 
neux  de  Celle  et  dans  les  îlots  steppiques  de  la  Saxonie.  Outre  ses 
chefs-d’œuvre  en  Médecine  et  la  rédaction  des  «  Gottingische  Zeit- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


20 


—  306  — 


ungen  von  gelehrten  Sachen  »  etc.,  il  a  publié  en  1742  la  première 
édition  de  sa  flore  helvétique  ( Enumeratio  methodica  stirpium  Hel- 
vetiae)  et,  en  1733,  un  catalogue  du  jardin  botanique  de  Gôttingen 
et  des  plantes  spontanées  des  environs  de  la  ville.  Mais,  après  la 
mort  de  sa  première  femme  en  1736  et  de  sa  deuxième  femme  en  1740, 
Haller  souffre  du  mal  du  pays  ;  d’autre  part  il  avait  l’ambition 
politique  d’entrer  au  «  Petit  Conseil  »  de  Berne.  Il  rentre  donc  en 
Suisse  en  1753  malgré  l’amitié  et  la  bienveillance  du  Baron  de 
Münchhausen  et  en  dépit  de  tous  les  honneurs  qu’on  lui  a  offerts 
à  Gôttingen. 

A  Berne,  on  n’a  guère  estimé  le  génie  puissant  et  orgueilleux 
de  Haller  et,  en  1758,  il  a  été  envoyé  à  Roche  comme  directeur  des 
salines.  Mais,  humilié  à  Berne,  il  passe  là  quelques  années  heureuses, 
en  parcourant  les  champs,  les  prés,  les  marais  et  les  montagnes 
de  cette  merveilleuse  région  qu’il  appelle  «  beatam  vallem  Aqui- 
lejensium  ».  Une  nouvelle  période  de  découvertes  floristiques  com¬ 
mence.  Encouragé  par  ses  amis  Thomas,  Dick  et  Ricou,  il  décrit  de 
nouvelles  espèces  telles  que  Pulsatilla  Halleri,  Saxifraga  muscoides, 
Primula  Halleri,  etc.,  et  constate  la  présence  d ’Alyssum  alpestre, 
Potentilla  multifida,  Astragalus  exscapus,  Crépis  pygmaea,  etc. 
En  1768,  Haller  va  publier  la  deuxième  édition  de  la  flore  helvé¬ 
tique  ( Historia  stirpium  indigenarum  Ilelvetiae),  pleine  de  données 
phytogéographiques  admirables. 

Après  son  retour  à  Berne  en  1764,  son  esprit  devient  de  plus  en 
plus  sombre,  pessimiste  et  plein  de  remords.  Quoique  son  état  de 
santé  s’aggrave,  il  écrit  ses  copieuses  bibliographies,  publie  des 
romans  politiques  et  éthiques  en  se  déclarant  contre  le  libéralisme 
de  Voltaire.  Il  meurt  en  1777,  un  an  avant  Linné. 

2.  Les  collections  botaniques  de  Haller  b 

L’herbier  Haller  ne  fut  guère  touché  par  les  botanistes,  fait 
étonnant  mais  qui  pourrait  s’expliquer  en  raison  de  sa  nomenclature 
prélinnéenne.  Les  mystères  que  l’histoire  de  la  célèbre  collection 
nous  présente  sont  éclaircis  par  la  publication  de  Ed.  Bonnet  : 
L’Herbier  et  les  Manuscrits  d’Albert  de  Haller.  —  Journal  de 
Botanique,  T.  III,  1889.  Lasègue  (Herbier  Delessert,  p.  342, 
1849)  a  cru  l'herbier  Haller  à  Milan.  Alphonse  de  Candolle  (La 
Phytographie  p.  417,  1880)  fait  remarquer  que  l’indication  de 
Lasègue  doit  être  erronée  et  qu’il  ne  connaît  qu’un  seul  herbier 
Haller  à  Gôttingen.  Ed.  Bonnet  prouve  en  1889  que  l'herbier 

1.  Je  remercie  vivement  le  Prof.  F.  Firbas  à  Gôttingen  d’avoir  attiré  mon  attention 
sur  l’herbier  Haller  et  les  Dr.  P.  Jovet  et  A.  Lourteig  de  toute  l’aide  qu’ils  m’ont 
apportée  pendant  mon  séjour  au  Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum  National 
d’Histoire  Naturelle  (Paris)  et  enfin  le  Prof.  E.  Hintzsche  à  Berne  qui  m’a  donné  dea 
renseignements  importants. 


—  307  — 


dépendant  de  la  succession  de  Haller  se  trouve  au  Muséum  National 
d’Histoire  Naturelle  (Paris),  en  comparant  les  ex-libris  et  l’écriture 
de  l’herbier  avec  ceux  des  quatre  volumes  interfoliés  ( Historia 
Stirpium  indigenarum  Helvetiae,  1768).  Malgré  ce  travail,  l’herbier 
Haller  reste  ignoré  des  botanistes. 

En  1956,  à  Gôttingen,  le  Prof.  F.  Firbas  m’a  fait  savoir  que  l’on 
conserve  au  Systematisch-Geobotanisches  Institut  d’une  part  la 
correspondance  entre  A.  Grisebach  et  A.  von  Tavel  à  l’occasion 
du  centenaire  de  la  mort  de  Haller  en  1877  à  Berne,  d’autre  part 
des  annotations  du  Dr.  O.  Drude  sur  l’herbier  de  l’Académie.  En 
parcourant  les  anciennes  collections  non-incorporées,  j’ai  trouvé 
environ  600  échantillons  de  Haller.  En  outre,  des  plantes  de  Haller 
—  plus  nombreuses  sans  doute  qu’on  ne  le  pense  —  existent  dans 
l’herbier  de  son  fds,  à  Genève.  Ainsi,  un  spécimen  de  Phaca  frigida 
qui  m’a  été  communiqué  en  1957,  est  signé  par  Haller.  On  pourrait 
découvrir  d’autres  plantes  de  Haller  dans  diverses  collections  du 
xvme  siècle. 

On  doit  donc  distinguer  trois  parties  dans  les  collections  de 
Haller  :  la  première,  la  plus  importante,  correspond  à  son  Herbier 
conservé  à  Paris  ;  la  seconde,  assez  considérable,  se  trouve  à  Gôt¬ 
tingen  ;  la  troisième  comprend  les  échantillons  inclus  dans  d’autres 
herbiers. 

Après  avoir  étudié  la  collection  de  Paris  pendant  plusieurs 
semaines  je  vais  faire  quelques  remarques  préliminaires  sur  son 
contenu  qui  est  d’une  richesse  surprenante.  Un  travail  sur  l’herbier 
de  Gôttingen  et  un  catalogue  critique  du  genre  Saxijraga  sont  en 
préparation. 

Ed.  Bonnet  a  raconté  l’histoire  de  l’herbier  Haller  en  1889. 
Bientôt  après  la  mort  de  Haller,  la  collection  dépendant  de  sa  suc¬ 
cession  a  été  vendue  à  Joseph  II  d’Autriche,  qui  l’a  donnée  à  l’Uni¬ 
versité  de  Pavia.  Après  un  séjour  de  18  ans  environ,  elle  a  été  trans¬ 
portée  en  1796  à  Paris  au  temps  du  Directoire  et,  sans  être  inscrite 
sur  les  registres  du  Muséum,  elle  a  été  conservée  jusqu’à  nos  jours 
au  Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum  National. 

Ensuite,  Ed.  Bonnet  a  mentonné  que  l’Herbier  Haller  comprend 
60  volumes  in-folio  de  47  cm  de  haut  sur  33  cm  de  large,  à  demi- 
reliure,  en  veau  brun,  etc.  On  peut  ajouter  que  la  plupart  des  échan¬ 
tillons  se  trouvent  fixés  sur  les  feuilles  d’une  manière  assez  parti¬ 
culière  :  tous  collés  à  la  colle  ordinaire  ils  sont  souvent,  en  outre, 
scellés  par  plusieurs  gouttes  de  cire  à  cacheter  noire  et  par  d’étroites 
languettes  en  cuivre.  Le  nombre  des  spécimens  dépasse  sans  doute 
dix  mille,  et  l’ordre  suit  les  principales  lignes  de  la  classification 
hallérienne.  Mais  on  note  des  exceptions  très  importantes,  dues  au 
hasard  ou  résultant  des  raisonnements  de  Haller  sur  les  relations 
de  parenté  entre  les  divers  groupes  de  plantes.  J’ai  constaté  l’absence 


—  308 


du  Volume  45  qui  a  contenu  le  genre  Carex  et  qui,  actuellement,  reste 
introuvable. 

Quant  aux  échantillons  de  l’herbier,  la  grande  majorité  a  été 
collectée  en  Suisse,  mais  il  y  a  de  nombreuses  plantes  qui  provien¬ 
nent  d’Allemagne,  d’Autriche,  de  France,  de  Hollande,  de  Scandi¬ 
navie  et  de  la  région  méditerranéenne.  On  trouve  même  des  échan¬ 
tillons  du  nord  de  l’Asie,  du  Canada  et  des  Indes  et  de  nombreux 
spécimens  cultivés  dans  divers  jardins  botaniques  notamment  celui 
de  Gôttingen.  Il  faut  donc  distinguer  les  spécimens  récoltés  par 
Haller  lui-même  et  les  plantes  qui  lui  ont  été  envoyées  par  ses 
correspondants. 

L’herbier  Haller  offre  un  intérêt  historique  extraordinaire. 
D’abord,  je  viens  de  constater  que  Haller,  en  étudiant  en  1728 
l’herbier  de  C.  Bauhin  (1560-1624)  à  Bâle,  a  été  autorisé  à  y  prélever 
des  échantillons.  Entre  les  spécimens  (vol.  12,  18e  feuille)  qui  cor¬ 
respondent  au  numéro  989,  T.  I,  p.  423  Haller  Helv.  1768  ( Saxi - 
fraga  exarata  Vill.  et  Saxifraga  hypnoides  L.) ,  on  trouve  une  éti¬ 
quette  qui  nous  en  donne  la  meilleure  preuve.  Elle  porte  l’indication 
suivante  écrite  par  Haller  lui-même  :  «  Saxifragia  tridactylites 
alp  caule  folioso  nob  »  et  en-dessous  «  ex  stirpibus  CB  »  (initiales 
de  Caspar  Bauhin,  toujours  employées  par  Haller).  Si  on  cherche 
à  identifier  l’échantillon  provenant  de  l’herbier  Bauhin,  on  doit 
d’abord  se  rappeler  que  Haller,  en  parlant  de  la  répartition  du 
989.  Saxifraga,  a  ajouté  lui-même  la  remarque  suivante  :  «  Varieta- 
tem  p.  ex  plantis  siccis  C.  B.  habui  ».  On  observe,  en  effet,  parmi 
les  nombreux  spécimens  réunis  sur  la  même  feuille  d’herbier,  tout 
près  de  l’étiquette  ci-dessus  mentionnée  (en  haut  et  à  gauche)  une 
seule  plante  montrant  bien  les  caractères  du  989  3.  Varietas  cum 
gemmulis  in  alis  foliorum  =  Saxifraga  hypnoides  L.,  et  il  n’y  a 
aucun  doute  que  cette  plante  a  été  tirée  de  l’herbier  Caspar  Bauhin. 
(Voir  Planche  I,  1).  Il  y  a  d’ailleurs  beaucoup  d’échantillons  portant 
les  synonymes  de  Caspar  Bauhin  et  en  dessous,  les  lettres  «  e  h  c  b  » 
qu’on  doit  lire  comme  «  ex  herbario  Caspar  Bauhin  ». 

Bien  que  Ed.  Bonnet  ait  constaté  des  dates  entre  1732  et  1769, 
il  faut  ajouter  que  des  plantes  ont  été  récoltées  pendant  le  premier 
voyage  dans  les  Alpes  en  1728  et  que  Haller  a  signé  beaucoup  de 
plantes  recueillies  déjà  au  début  du  xvie  siècle.  Mais  ce  n’est  que 
par  une  étude  minutieuse  qu’on  peut  les  identifier,  car,  en  général, 
Haller  a  mis  sur  la  même  feuille  des  échantillons  provenant  de 
différentes  stations  et  même  de  plusieurs  collecteurs.  La  feuille  déjà 
mentionnée  (vol.  12,  18e  feuille)  nous  donne  un  bon  exemple  de  la 
façon  selon  laquelle  Haller  a  composé  son  herbier  et  décrit  ses 
espèces  :  on  y  compte  14  spécimens  assez  bien  conservés  et  6  éti¬ 
quettes.  Outre  celle  dont  j’ai  parlé  ci-dessus,  on  trouve  les  indica- 
tins  de  «  fouly,  S  Bernard,  Gotth  et  Speluga  »  et  deux  autres  que  je 


309  — 


n’ai  pu  déchiffrer.  L'examen  des  volumes  nous  prouve  que  Haller 
n’a  guère  décrit  une  espèce  sans  la  connaître  de  plusieurs  stations 
et  sans  avoir  eu  une  collection  représentative  devant  les  yeux. 

La  valeur  phytogéographique  de  son  herbier  augmente  à  mesure 
qu’on  réussit  à  déchiffrer  son  écriture  presque  illisible.  Si  on  dit  que 
ses  notations  sont  brèves  et  même  incomplètes,  il  faut  les  comparer 
avec  celles  des  herbiers  de  son  temps.  Une  telle  comparaison  montre 
qu’on  n’observe  guère  que  chez  lui  des  indications  de  localités  ainsi 
nombreuses.  Pour  ne  pas  oublier  la  collection  splendide  de  Mousses, 
Hépatiques,  Lichens,  Champignons  et  Algues  —  au  total  8  volumes  — 
je  mentionnerai  la  feuille  de  Bartramia  Halleriana  lledwig.  On  y 
trouve  les  indications  suivantes  :  «  les  plans  Jaiernaz  »  (Alpes  vau- 
doises),  «  inter  Splugen  et  Schams  »  (Alpes  des  Grisons),  «  Inter 
Ayrolo  et  Faido  »  (Tessin),  nec  non  juxta  viam  Malam  Rhatia  ». 
Les  deux  dernières  remarques  se  trouvent  sur  une  étiquette  de  W.  La 
Chenal.  (Voir  planche  I,  4).  Dans  la  collection  de  Gôttingen,  on 
observe  encore  l’indication  de  «  Farnspurg  »  (Jura  Balois).  On 
doit  donc  se  rendre  compte  de  l’importance  de  l’herbier  Haller, 
soit  pour  la  détermination  des  espèces  décrites  dans  ses  travaux 
botaniques,  soit  pour  les  problèmes  de  la  nomenclature  prélinnéenne. 
En  plus,  il  nous  fournit  les  bases  des  premières  recherches  sur  la 
répartition  des  plantes  en  Suisse  et  présente  un  intérêt  extraordinaire 
pour  l’histoire  de  la  botanique  pendant  sa  grande  période  de  déve¬ 
loppement  au  xvme  siècle. 

Pendant  la  rédaction  de  sa  flore  helvétique,  Haller  a  été  aidé 
par  plusieurs  amis.  A.  Gagnebin  occupe  à  cet  égard  un  rang  tout 
particulier  :  il  a  écrit  des  étiquettes  très  soignées  avec  tous  les 
synonymes  prélinnéens  connus  et  a  ajouté  quelquefois  d’admirables 
descriptions  des  stations  de  ces  découvertes  et  même  de  leur  écologie 
(Voir  planche  I,  3  et  II).  Puis  on  trouve  des  annotations  fort  remar¬ 
quables  de  La  Chenal  (Voir  planche  I,  2)  et  du  médecin  Ricou. 
Il  y  a  également  des  échantillons  de  Claret,  Dick,  Duvernoy, 
Gessner,  Huber,  Koch,  Koenig,  Thomas  et  Zwinger.  Pour  la 
plupart  des  plantes  collectées  par  ces  derniers,  les  annotations 
ont  été  faites  par  Haller  lui-même  qui  indiqua  le  nom  du  collecteur. 

A  propos  des  auteurs  étrangers,  je  dois  d’abord  mentionner 
C.  von  Linné.  On  sait  que  la  célèbre  correspondance  entre  les  deux 
illustres  naturalistes  a  cessé  en  1749  pour  toute  leur  vie.  J’ai  réussi 
à  trouver  des  indications  «  .4  Linnaeo  »  écrites  de  la  main  de  Haller. 
On  doit  certainement  remarquer  dans  ces  échantillons  des  plantes 
authentiques  de  Linné  et  on  observe  de  précieuses  feuilles  dont  une 
partie  correspond  à  la  collection  de  Haller,  une  autre  au  spécimen 
qu’il  a  extrait  de  l’herbier  Bauhin  et  une  troisième  au  don  de  Linné 
(p.  e.  vol.  12,  32e  feuille).  (Voir  planche  III).  Quant  aux  plantes 
qui  portent  des  noms  binaires,  je  n’ai  pas  réussi  à  prouver  qu’il  y  a 


—  310 


parmi  eux  des  spécimens  nommés  par  Linné.  En  effet,  on  observe 
une  collection  très  considérable  de  la  Suède  dont  Haller  parle 
dans  la  préface  de  sa  flore  helvétique  (1768)  :  «  Ex  Suecia  dona 
Reginae  Louisae  Udalricae  collectionem  stirpium  e/us  regni  possideo.  » 
L’écriture  soignée  diffère  nettement  des  exemples  qu’on  trouve  au 
catalogue  de  l’herbier  Linné  et  des  phototypes  que  l’on  m’a  montrés 
à  Paris.  D’ailleurs  il  semble  peu  probable  que  Linné  ait  nommé 
cette  collection  consacrée  à  son  adversaire  Haller.  Le  nombre  de 
plantes  envoyées  par  N.  J.v.  Jacquin  est  très  considérable  ;  elles 
portent  toutes  des  noms  binaires.  Finalement  on  constate  presque 
partout  des  noms  binaires  qui  furent  écrits  sans  doute  après  la  mort 
de  Haller,  car  je  les  ai  vus  aussi  dans  les  quatre  volumes  interfoliés 
de  sa  flore  helvétique  qui  portent  beaucoup  de  rectifications  de 
Haller  lui-même,  .le  n’en  connais  pas  l’auteur,  mais  je  présume 
comme  Ed.  Bonnet  que  ces  annotations  peu  soignées  ont  été  ajou¬ 
tées  pendant  le  séjour  de  l’herbier  à  Pavia. 

Quant  aux  autres  correspondants,  je  viens  de  reconnaître  l’écri¬ 
ture  de  C.  J.  Bellardi  (plantes  du  Piémont),  de  J.  G.  Gmelin 
(collection  précieuse  de  la  Sibérie),  d’A.  Gouan  (échantillons  du  Sud 
de  la  France  et  des  Pyrénées),  de  B.  de  Jussieu  (plantes  cultivées 
au  Jardin  de  Trianon  à  Versailles),  de  Morenius  (spécimens  des 
environs  de  Verona),  de  I.  G.  Grimm  (mousses  provenant  de  la 
contrée  d’Eisenach  en  Allemagne),  de  Rainville  (collection  de 
Graminées  et  de  Cypéracées  de  Hollande).  Je  dois  faire  remarquer 
que  j'ai  énuméré  seulement  les  auteurs  dont  les  contributions  à 
l’herbier  Haller  sont  réellement  constatées.  Evidemment  il  y  en  a 
beaucoup  d’autres  mais  l’identification  exacte  me  semble  extrême¬ 
ment  difficile  car  la  correspondance  de  Haller  était  très  abondante. 

Les  remarques  sur  l'herbier  Haller  resteraient  incomplètes  si 
nous  ne  parlions  des  types.  Les  collections  qu’il  a  faites  avant  de 
décrire  ses  nouvelles  espèces  sont  merveilleuses.  En  suivant  son 
itinéraire,  ses  publications  et  sa  correspondance,  on  arrive  quelque¬ 
fois  parfaitement  bien  à  identifier  les  spécimens  qui  lui  ont  servi 
de  base.  Evidemment  ces  échantillons  ont  une  valeur  particulière. 
On  sait  que  surtout  Allioni  et  Crantz  se  reportent  plusieurs  fois 
aux  descriptions  halleriennes  et  même  Linné  cite  très  souvent  son 
adversaire.  La  comparaison  avec  le  catalogue  de  l’herbier  Linné 
montre  bien  qu’on  cherche  quelquefois  en  vain  dans  cet  herbier  des 
espèces  alpines  mentionnées  par  Linné.  Cependant,  ces  espèces 
sont  très  richement  représentées  dans  l’herbier  Haller. 

3.  La  conception  botanique  de  Haller. 

Pour  bien  comprendre  les  idées  et  la  valeur  de  ses  travaux,  il 
faut  se  souvenir  qu'il  fut  le  fondateur  de  la  physiologie  moderne. 


—  311  — 


puisqu’il  introduisit  la  méthode  expérimentale  dans  les  sciences 
naturelles  —  fait  déjà  mentionné  depuis  plusieurs  dizaines  d’années 
—  qu’il  a  publié  une  immense  œuvre  anatomique,  base  du  dévelop¬ 
pement  de  la  médecine  au  xixe  siècle  et  qu’il  a  terminé  peu  avant  sa 
mort  ses  grandes  bibliographies  botaniques  et  médicales  indis¬ 
pensables  pour  de  nombreuses  recherches  historiques. 

Linné  était  avant  tout  le  génie  glorieux  de  la  nomenclature 
biologique  ;  la  valeur  de  la  nomenclature  binaire  reste  indiscutée. 
Haller  eut  donc  tort  de  se  déclarer  adversaire  de  Linné  et  de  publier 
sa  correspondance.  Cependant  il  faut  se  demander  pourquoi  Haller 
n’a  pas  accepté  les  idées  grandioses  de  Linné.  Faut-il  chercher  les 
raisons  seulement  dans  son  caractère  susceptible  et  ambitieux  ? 
ou  bien,  était-il  guidé  par  des  réflexions  purement  scientifiques  ? 
Regardons  les  trois  problèmes  principaux  de  cette  controverse  : 
la  nomenclature,  le  système  sexuel  et  la  constance  des  espèces. 

En  Taxinomie,  Haller  a  suivi  une  stricte  tradition  historique 
présentant  tous  les  synonymes  créés  depuis  les  Bauhins  jusqu’à 
ses  contemporains  dans  l’ordre  chronologique  des  publications.  On 
comprend  que  Haller  ait  été  choqué  par  la  manière  libre  de  Linné 
et  par  le  bouleversement  causé  par  l’introduction  de  la  nomencla¬ 
ture  binaire.  Mais  on  trouve  encore  des  raisons  plus  profondes. 
Haller  en  publiant  ses  chefs-d’œuvre  anatomiques,  a  surtout 
employé  des  termes  morphologiques  ou  topographiques  plus  ou 
moins  concrets  ce  qui  n’a  pas  changé  jusqu’à  nos  jours,  et  il  a  exigé 
ce  principe  en  botanique  rejetant  tous  les  noms  triviaux.  Tandis  que 
Linné,  le  botaniste,  a  trouvé  une  abstraction  géniale  et  pratique, 
Haller,  botaniste  et  grand  anatomiste  à  la  fois,  n’a  pas  pu  le  suivre. 

D’autre  part,  en  cherchant  des  relations  de  parenté,  Haller 
a  refusé  le  système  sexuel  qui  lui  semblait  très  artificiel.  Linné 
n’a  point  prétendu  que  son  système  était  définitif  et  il  a  même 
répondu  à  Haller  qu’il  serait  toujours  prêt  à  accepter  une  con¬ 
ception  plus  naturelle.  Mais,  étant  donné  que  les  connaissances 
scientifiques  n’étaient  pas  encore  assez  avancées,  Haller  n’a  jamais 
réussi  à  achever  son  système  naturel.  Ses  idées  encore  vagues  et 
peu  conformes  à  l’esprit  du  xvme  siècle  devaient  seulement  triom¬ 
pher  après  les  grandes  recherches  de  morphologie  comparée  et  de 
phylogénie  du  xixe  siècle. 

L’idée  que  les  organismes  se  présentent  en  espèces  fixes,  était 
un  principe  fondamental  du  système  de  Linné,  et  ce  n’est  que  par 
force  qu’il  avoua  les  difficultés  de  sa  conception  vers  la  fin  de  sa 
vie.  Très  tôt,  Haller  se  rendit  compte  que  les  espèces  sont  plus 
ou  moins  variables  et  son  herbier  nous  en  donne  les  meilleures 
preuves.  On  peut  donc  confirmer  dans  la  plupart  des  cas,  les  paroles 
de  Haller  qui  disait  n’avoir  jamais  décrit  une  espèce  sans  avoir 
observé  des  spécimens  de  différentes  localités  et,  si  possible,  à  tous 


—  312  — 


les  stades  de  leur  développement.  De  plus,  il  cultiva  même  les 
plantes  qu’il  considérait  comme  critiques,  et  il  mit  dans  son  herbier 
les  échantillons  horticoles  à  côté  des  spécimens  provenant  des  sta¬ 
tions  naturelles.  C’est  grâce  à  cette  méthode  de  travail  si  précise 
et  moderne,  qu’on  trouve  dans  l’herbier  Haller  des  collections 
d’une  richesse  éblouissante  et  d’un  intérêt  historique  extraordinaire. 

Mentionnons,  pour  terminer,  la  valeur  phytogéographique  fonda¬ 
mentale  de  son  œuvre  botanique.  Déjà  en  1768  il  révèle  les  traits 
principaux  de  la  végétation  holarctique,  en  comparant  les  étages 
alpins  aux  différentes  régions  végétales  de  l’Eurasie  et,  en  même 
temps,  il  donne  quelques  observations  écologiques  et  phytosociolo- 
giques  surprenantes.  Tout  cela  ne  resta  pas  sans  influence  sur  les 
botanistes  qui  lui  succédèrent  et  A.  v.  Humboldt  fut  sans  doute 
enthousiasmé  par  la  sérénité  des  pages  dans  lesquelles  Haller  fit 
une  admirable  description  de  la  végétation  des  Alpes  helvétiques. 


EXPLICATION'  DES  PLANCHES 

Planche  I. 

1.  Etiquette  écrite  de  la  main  de  Haller  et  prouvant  l’existence  de  plantes  de  Caspar 
Bauhin  (1560-1624)  dans  l’herbier  Haller  (vol.  12,  18e  feuil.).  —  2.  Ecriture  de  Ch⬠
telain.  —  3.  Ecriture  de  Gagnebin.  —  4.  Feuille  portant  une  partie  de  la  collection 
du  1802.  Bryum  Haller  Helv.  T.  III,  p.  43  (1768)  =  Bartramia  Halleriana  Hedw. 
Haller  fut  le  premier  à  séparer  cette  espèce  en  1742.  J’ai  indiqué  les  spécimens  qui 
lui  ont  servi  de  base  à  l’aide  du  signe  «  Type  ».  A  droite,  on  trouve  l’indication  1739  ; 
à  gauche,  j’ai  déchiffré  une  description  préliminaire  :  «  Bryum  capillaceo  folio  sphae- 
ricis  fere  sessilibus  per  caulem  sparsis  capitulis  »,  et,  plus  bas,  le  synonyme  abrégé 
du  4.  Bryum  Haller  Helv.  p.  109  (1742)  «  alp.  ramosiss.  capitulis  crassis  ad  caulem 
fere  sessilibus  »  (vol.  54,  6e.  feuil.). 

Planche  II. 

Le  spécimen  du  355,  Spartium  Haller  llelv.  T.  I,  p.  154  (1768)  =  Cytisus  decumbens 
(Durande)  Spach  est  un  magnifique  exemple  d’une  nouvelle  espèce  découverte  par 
Châtelain  et  Gagnebin  dans  le  Jura  Suisse  et  décrite  par  Haller  en  1762.  On  doit  consi¬ 
dérer  que  tous  les  échantillons  recueillis  par  Gagnebin  et  Châtelain  ont  servi  à  Haller 
comme  base  pour  sa  description,  et  je  les  ai  marqués  avec  «  Type  ».  L’étiquette 
N°  2125  porte  une  indication  très  soignée  de  Gagnebin.  On  observe  en  outre  les  anno¬ 
tations  de  Haller  (écriture  fine  sur  différentes  étiquettes).  L’indication  «  Genista 
pilosa  L.  a  Roulier  Mair.  de  la  Brev.  «  est  de  la  main  de  Châtelain.  Au-dessous  on 
peut  déchiffrer  les  mots  «  alia  planta  »  écrits  par  Haller.  L’écriture  de  la  grande 
étiquette  en  bas  et  à  gauche  pourrait  être  identifiée  d’après  la  correspondance  de 
Haller.  Il  faut  ajouter  que  le  spécimen  de  Besançon  indiqué  par  La  Chenal  «  Genista 
in  Entend.  II  descripta  »,  a  été  recueilli  après  la  première  description  de  Haller  (vol. 
14,  9e  feuil.). 


Planche  III. 

1.  Une  partie  de  la  collection  du  1980.  Saxifraga  Haller  Ilelv.  T.  I,  p.  420  (1768)  = 
Saxifraga  oppositifolia  L.  Cette  feuille  a  une  valeur  unique.  En  haut,  on  trouve 
l’échantillon  qui  a  servi  à  Haller  pour  sa  première  description  de  l’espèce  en  1742. 
L’indication  «  Grind  »  signifie  Grindelwald  (Oberland  Bernois). 

2.  A  droite  on  trouve  trois  spécimens  envoyés  à  Haller  par  C.  v.  Linné,  indiqués  par 
Haller  lui-même  «  A  Linnaeo  ».  A  gauche  on  observe  la  plante  de  Caspar  Bauhin. 
L’étiquette  écrite  également  par  Haller  porte  le  synonyme  de  J.  R.  H.  Till. 
Scheuchzer  «  Saxifragia  alpina,  ericoides,  flore  coeruleo  »  et  en-dessous  les  lettres 
ex  h.  cb  qu’on  doit  lire  :  ex  herbario  Caspar  Bauhin:  (vol.  12,  32e  feuil.). 


PLANCHE  1 


PLANCHE  11 


’utmn:  j* 


313  — 


Découverte ,  paléontologie  et  stratigraphie 

DES  GRANDS  FoitAM  IN  ITÈRES  DU  TERTIAIRE 
de  l’Ouest  africain. 

Par  Raymond  Fübon. 


11  y  a  maintenant  plus  d’un  demi-siècle  que  les  premières  Numtnu- 
lit.es  furent  découvertes  en  Afrique  occidentale,  au  Sénégal.  On 
découvrit  ensuite  les  Lépidocyclines  de  Dakar  et  de  rares  Oper- 
eulines. 

D’autres  grands  Foraminifères  furent  découverts  par  la  suite, 
mais  les  déterminateurs  se  trouvèrent  devant  de  tels  problèmes 
qu’ils  renoncèrent  à  se  prononcer. 

C’est  qu’en  dehors  des  Nummulites  du  Lutétien,  la  faune  de 
l’Ouest  africain  s'est  révélée  comprendre  des  Nummulites  et  des 
Operculines  cordelées  dans  l’Eocène  inférieur,  puis  des  Discocy¬ 
clines  nouvelles.  La  littérature  s’est  trouvée  un  peu  encombrée 
d’incertitudes  paléontologiques  et  stratigraphiques.  Ayant  eu 
l’occasion  d’en  faire  le  point  à  l’occasion  d’une  révision  de  mon 
Manuel  de  Paléogéographie,  j’ai  pensé  utile  d’en  faire  profiter 
ceux  de  nos  confrères  que  le  sujet  peut  intéresser  et  qui  n’ont  pas 
toujours  toutes  facilites  pour  consulter  les  ouvrages  publiés. 


1.  —  Lf.s  Lépidocyclines. 

C’est  Henry  Hubert  qui  découvrit  des  blocs  de  calcaire  à  Lépi 
docyclines  à  Dakar.  Les  déterminations  furent  faites  par  H.  Dou- 
vili.é  qui  y  reconnut  Lepidocyclina  marginata  et  L.  cf.  Schlum- 
bergeri  (5). 

Le  niveau  fut  attribué  à  l’Aquitanien  (Miocène  inférieur). 

Toutefois,  en  1942,  R.  Furon  distingua  parmi  ces  blocs  des 
calcaires  blancs  ne  contenant  cjue  des  Lépidocyclines  et.  des  cal¬ 
caires  roux  contenant  à  la  fois  des  Lépidocyclines  et  des  Nummu¬ 
lites  (N.  Tournoueri)  impliquant  un  niveau  oligocène  (8).  Les 
blocs  de  calcaires  à  Lépidocyclines  ne  sont  pas  en  place  mais  noyés 
dans  des  tufs  volcaniques  (J.  Malavoy)  et  ils  appartiennent  à 
l’Oligocène  et  au  Miocène  inférieur. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


—  314  — 


IL  —  Nummulites,  Opf.rculines,  Discocyclines. 

C’est  en  1902,  que  pour  la  première  fois  dans  l’Ouest  africain, 
des  Nummulites  furent  découvertes  dans  les  matériaux  d’un  son¬ 
dage  à  Saint-Louis  du  Sénégal,  à  la  profondeur  de  230  mètres. 

G.  Vasseur  les  attribua  à  l’espèce  Ehrenbergi  des  couches  du 
Mokattam  d’Egypte,  voisine  de  gizehensis.  11  pensa  que  le  niveàu 
devait  être  yprésien  (1). 

En  1904,  Stanislas  Meunier  publie  la  coupe  complète  du  sondage 
de  Saint-Louis  du  Sénégal  (2). 

En  1905,  le  même  auteur  signale  la  présence  de  Nummulites  à 
Mayayes  (Sénégal,)  à  60  mètres  de  profondeur  ;  elles  seraient  diffé¬ 
rentes  de  celles  de  Saint-Louis,  mais  ne  sont  pas  nommées  (3). 

En  1907,  P.  Lemoine  étudie  les  matériaux  du  Capitaine  Vallier. 
Il  s’y  trouvait  des  Nummulites  provenant  du  puits  de  Katéni. 
J.  Boussac  les  détermine  comme  Nummulites  Heeri  de  la  Harpe  (4). 

En  1908,  Stanislas  Meunier  publie  la  découverte  de  Nummulites 
cf.  distans,  mais  il  faut  attendre  1916  pour  trouver  une  étude  de 

H.  Douvillé  sur  les  matériaux  du  Capitaine  Friry  qui  sont  déposés 
au  Muséum.  Il  y  retrouve  les  mêmes  Nummulites  qu’à  Saint-Louis 
du  Sénégal,  mais  il  n’accepte  pas  leur  rapprochement  avec  N.  Ehren¬ 
bergi  ou  N.  gizehensis  qui  sont  des  formes  granuleuses  ;  elles  seraient 
plus  voisines  des  variétés  méandriformes  de  N.  atacicus,  sans 
être  identiques  (5).  En  1920,  IL  Douvillé  revient  sur  le  sujet, 
détermine  Nummulites  Heeri  de  la  Harpe  et  donne  le  nom  de 
Nummulites  V asseuri  et  N.  subvasseuri  aux  Nummulites  de  Saint- 
Louis  du  Sénégal,  retrouvées  en  plusieurs  points  du  Sénégal.  Les 
niveaux  à  Nummulites  sont  attribués  au  Lutétien  inférieur  (6). 

Le  même  auteur  indique  la  présence  A'Operculina  canalifera 
d’Archiac  au  Sénégal  et  au  Soudan,  dans  l’Éocène  inférieur. 

Il  faut  attendre  ensuite  plus  de  quinze  ans  pour  arriver  aux  récoltes 
de  F.  Jacquet,  déterminées  par  J.  Flandrin  en  1936  (7). 

Tout  d’abord,  J.  Flandrin  s’attache  à  démontrer  que  l’espèce 
V asseuri  n’est  pas  valable,  qu’elle  est  très  polymorphe  et  doit 
être  une  N.  gizehensis  non  granuleuse,  à  filets  cloisonnaires  méan¬ 
driformes  normaux.  Elle  prend  le  nom  de  Nummulites  gizehensis 
(Forskal),  variété  V asseuri  H.  Douvillé.  La  petite  forme  Nummulites 
subvasseuri  H.  Douvillé  devient  Nummulites  curvispira  Savi  et 
Meneghini,  variété  V asseuri  H.  Douvillé. 

Les  autres  espèces  reconnues  sont  Nummulites  irregularis  Desh. 
et  subirregularis  de  la  Harpe,  N.  distans  Desh.  et  N.  Tchiatcheffi 
d’Archiac,  N.  Murchisoni  Brunner  et  sa  forme  mégasphérique 
N.  Heeri  de  la  Harpe,  N.  sub-Beaumonti  de  la  Harpe. 

Au  point  de  vue  stratigraphique,  F.  Jacquet  voyait  un  Luté- 


—  315  — 


tien  inférieur  à  Nummulites  irregularis  et  distans  et  un  Lutétien 
supérieur  à  Nummulites  gizehensis.  Nummulites  Heeri  restait  de 
position  incertaine. 

En  1942,  R.  Furon  signale  l’existence  de  Nummulites  dans  des 
calcaires  roux  de  Dakar,  contenant  des  Lépidocyelines.  La  Nummu- 
lPe,  de  petite  taille,  serait  N.  Tournoueri,  forme  mégasphérique 
de  N.  Bouillei  (8).  Le  niveau  serait  Oligocène. 

En  1943,  commence  la  très  curieuse  histoire  des  Nummulites 
cordelées. 

Le  service  des  Mines  de  l’A. O. F.  reprend  les  matériaux  du  son¬ 
dage  de  M’Backé  (Sénégal)  exécuté  en  1933-34  et  envoie  un  lot 
de  Nummulites  à  J.  Flandrin  qui  les  compare  d'abord  à  N.  Heeri- 
Murchinoni  (sans  conclure)  et  demande  des  informations  complé¬ 
mentaires.  Ensuite,  G.  Arnaud,  Chef  du  Service  des  Mines  demande 
par  lettre  du  22-7-1943,  au  L4  C1  L.  M.  Davies,  s’il  veut  bien 
■examiner  des  Nummulites  du  Sénégal  et  du  Dahomey. 

Nous  avons  connaissance  de  ce  premier  épisode  par  le  Rapport 
inédit  de  H.  Besairie,  conservé  à  Dakar,  puis  par  une  étude  du 
L4  C1  Davies  lui-même  (1952). 

La  lettre  du  22-7-1943  fut  suivie  de  deux  lots  de  Nummulites, 
les  unes  du  Sénégal,  les  autres  (le  lot  26)  de  Toffo  Dahomey). 

Le  L4  C1  Davies  estime  que  les  Nummulites  de  Toffo  ressemblent 
beaucoup  à  Nummulites  Nuttalli  Davies  du  Ranikot  de  l’Inde  et 
demande  un  autre  lot.  Il  reçoit  le  lot  7745  de  3  m.  de  profondeur 
■et  confirme  sa  première  opinion  par  lettre  du  13  avril  1944.  Il 
reçoit  alors  un  troisième  lot  (6345),  de  12  m.  de  profondeur  à  Zahuc, 
au  S.-E.  de  Toffo. 

Le  7-7-1944,  le  L4  C1  Davies  informe  G.  Arnaud  que  la  forme 
mégasphérique  est  différente  de  N.  ( Ranikothalia)  thalicus  Davies, 
mais  que  le  couple  est  tout  de  même  voisin  de  Nuttalli. 

Ces  premiers  renseignements,  consignés  dans  le  Rapport  Besairie, 
sont  connus  par  des  notes  infra-paginales  de  l'étude  publiée  par 
G.  Arnaud  dans  le  numéro  de  novembre-décembre  1945  des 
«  Annales  des  Mines  et  des  Carburants  »  (9). 

En  1948,  R.  Furon  publie  le  Paléocène  du  Togo  et  cite  la  décou¬ 
verte  de  N.  Nuttalli  au  Dahomey  (10). 

En  1949,  le  L4  C1  Davies  décrit  sommairement  les  Ranikothalia 
de  Toffo,  (que  par  un  lapsus  calami,  il  situe  au  Togo),  montrant 
■qu’elles  forment  un  chaînon  entre  les  formes  de  l’Inde  et  celles 
du  Paléocène  des  Antilles  (11). 

La  même  année,  à  Dakar,  F.  Tessier  publie  une  Note  sur  le 
Paléocène  du  Sénégal,  mais  n’a  pu  retrouver  d'échantillons  de 
Nummulites  cordelées  et  n’a  pas  encore  eu  connaissance  de  la  note 
•du  L4  C1  Davies  (12). 

L’année  1952  connaît  une  abondante  littérature. 


—  316 


Il  y  a  d’abord  la  Thèse  de  F.  Tessier  (13)  sur  le  Crétacé  et  le 
Tertiaire  du  Sénégal.  L’auteur  rappelle  que  le  L4  C1  Davies  a 
déterminé  des  Nummulites  Beaumonti  d’Archiae,  puis  surtout 
Nummulites  Nuttalli  du  sondage  de  M’Backé.  Au  point  de  vue 
stratigraphique,  toutes  les  Nummulites  (saut  N.  Nuttalli )  appar¬ 
tiennent  au  Lutétien  supérieur. 

La  même  année,  L.  R.  Cox,  étudiant  les  faunes  de  Gold  Coast  (14) 
parle  des  Nummulites  du  Dahomey  vues  par  le  L4-C4  Davies  et 
rappelle  qu’il  avait  déterminé  des  Nummulites  et  des  Discocyclines 
dans  le  district  de  Keta  (Gold  Coast)  (15).  Dans  une  note  infra- 
paginale,  il  est  indiqué  que  le  L4  C1  Davies  estime  que  la  Nuinmu- 
lite  du  Dahomey  pourrait  être  yprésienne. 

Encore  en  1952,  paraît  le  document  essentiel,  l’étude  complète 
de  ces  Nummulites,  qui  sont  des  espèces  nouvelles  :  Ranikothalia 
Sahnii  et  R.  Savitriae  Davies.  Le  document  paraît  dans  un  pério¬ 
dique  imprévu,  dans  le  Tome  I  de  The  Palaeobotanist,  de  Lucknow 
(Inde).  Cela  tient  à  ce  que  le  L4  C1  Davies  a  voulu  participer  à 
l’hommage  des  amis  de  Birbal  Sahni,  qui  venait  de  mourir,  hom¬ 
mage  qui  se  manifestait  sous  la  forme  de  l’édition  du  Tome  premier 
du  Palaeobotanist  (16).  L’auteur  pense  que  ces  Ranikothalia  sont 
paléocènes  et  qu’elles  indiquent  le  passage  des  faunes  des  Indes 
à  celles  des  Antilles  L’âge  serait  «  Sparnacien  »  (donc  de  l’Yprésien). 

En  1954,  Mme  de  Cizancourt  et  J.  Cuvillier  reçoivent  des 
Nummulites  (en  lames  minces)  provenant  d’un  sondage  du  Ferlo 
(Sénégal).  Ces  Nummulites,  supposées  lutétiennes,  sont  en  fait  des 
Nummulites  eordelées  du  Paléocène,  connues  dans  la  région  caraïbe 
et  au  Venezuela  :  Nummulites  ( Operculinoides )  caraibensis  M.  de  Ciz., 
N.  (Opère.)  torifera  M.  de  Ciz.,  N.  (Opère.)  catenula  B  Cushman 
et  Jarvis,  N.  (Opère.)  Bermudezi  B  Palmer  (17).  Il  n’est  plus 
question  des  Ranikothalia.  mais  le  L4  C1  M.  Davies  avait  noté 
que  les  espèces  du  Sénégal  n’étaient  pas  tout  à  fait  les  mêmes 
que  celles  du  Dahomey,  du  moins  celles  qu’il  avait  vues. 

En  1955,  R.  Abrard,  étudiant  des  matériaux  communiqués 
par  A.  Gorodiski,  retrouve  au  Sénégal  le  couple  Ranikothalia 
Sahnii- S avitriae  (18). 

On  le  trouve  à  126-128  m.  de  profondeur  dans  le  sondage  de 
Dahra  (205  km  N.-E.  de  Dakar)  et  R.  Abrard  note  combien 
l’espèce,  fort  différente  de  N.  Nuttalli  est  proche  de  N.  Bermudezi. 
Des  échantillons  de  M’Backé  appartiennent  au  même  groupe. 
Stratigraphiquement,  l’hypothèse  de  L.  M.  Davies  semble  pro¬ 
bable  :  Yprésien  plutôt  que  Paléocène  vrai. 

D’autres  sondages  confirment  l’hypothèse  de  F.  Tessier  con¬ 
cernant  la  répartition  des  Nummulites  dans  le  Lutétien. 

A  la  liste  des  espèces  déjà  connues,  s’ajoute  le  couple  .V.  irre- 
gularis-subirregularis  de  la  Harpe. 


—  317  — 


La  même  année,  l'intérêt  se  reporte  sur  l’Éocène  inférieur  de 
Fresco,  en  Côte  d’ivoire,  découvert  en  1928  et  revu  en  1933  par 
J.  Malavoy,  qui  signale  la  présence  de  Nautiles  et  d'Orbitoïdés  (19). 
F.  Tessier  y  recueille  en  1954  de  curieux  Foraminifères  qui  sont 
étudiés  par  R.  Abrard  (20).  Une  bonne  coupe  du  gisement  est 
publiée  par  P.  Maugis  en  1955,  montrant  que  les  couches  à  Nautiles 
sont  surmontées  par  les  niveaux  à  Foraminifères  (21). 

Il  s’agit  d’un  groupe  inédit,  des  Operculines  cordelées  ( Operculina 
( Nummulitoides )  Tessieri  n.  subgen.,  n.  sp.,)  qui  représentent  des 
formes  archaïques  tout  à  fait  spéciales,  intermédiaires  entre  les 
Operculines  vraies  et  les  Nummulites  cordelées  (Operculinoides 
=  Ranikothalia) .  L’espèce  est  très  polymorphe  et  on  pourrait  y  voir 
également  un  terme  de  passage  entre  les  Nummulites  cordelées 
et  les  Assilines  du  groupe  A.  praespira.  On  se  trouve  donc  à  un 
carrefour  de  sous-genres  et  de  genres. 

D’autre  part,  F.  Tessier  avait  signalé  dans  sa  Thèse  l’existence, 
au  Sénégal,  de  Discocyclines  à  bouton  central  ombiliqué,  ne  sem¬ 
blant  correspondre  à  aucune  espèce  antérieurement  décrite.  Les 
échantillons,  très  fragiles,  oe  prêtaient  mal  aux  préparations 
microscopiques.  En  1952,  L.  Feugueur  rapporta  au  Muséum 
nombre  de  ces  Discocyclines  provenant  du  Lutétien  de  Lam-Lam. 
R.  Abrard  a  décrit  cette  espèce  qui  est  effectivement  nouvelle  : 
Discocyclina  senegalensis  nov.  sp.  et  rappelle  les  formes  de  Bornéo 
et  de  la  Nouvelle  Calédonie  (22). 

En  1957,  M.  Slansky  publie  une  étude  stratigraphique  sur  le 
bassin  sédimentaire  côtier  du  Dahomey  et  du  Togo  (23).  Le  «  Paléo- 
cène  »  a  une  épaisseur  connue  de  l’ordre  de  200  mètres.  La  base 
est  caractérisée  par  la  présence  d'Ostrea  Friryi  Meunier  et  de 
Togocyamus  Seefriedi  Oppenh.  A  une  centaine  de  mètres  au-dessus 
de  la  base  et  au-dessous  de  l’Yprésien-Lutétien,  il  existe  un  niveau 
repère  dont  la  microfaune  gaiantit  l’âge  paléocène. 

A  60  m.  environ  sous  ce  niveau  repère,  Fauteur  indique  un  niveau 
à  Nummulites  comportant  à  la  fois  Ranikothalia  Sahnii-Saoitriae 
Davies,  Nummulites  ( Operculinoides )  cf .  catenula  Cushm.  et  Jarvis, 
N.  ( Opère.)  Bermudezi  Palmer.  Ce  sont  les  espèces  du  Sénégal  et 
leur  niveau  est  ici  très  précio.  Aucune  Nummulite  n’a  été  trouvée 
dans  l’Yprésien-Lutétien.  Ce  dernier  point  peut  être  considéré 
comme  définitivement  acquis.  Il  reste  à  souligner  la  présence  à 
la  base  du  Paléocène  d’Ostrea  Friryi  qui  est  lutétienne  au  Sénégal. 
Par  contre,  le  petit  Oursin,  Togocyamus  Seefriedi  est  bien  au  même 
niveau  en  Gold  Coast  (L.  R.  Cox,  1952). 

On  remarquera  également  que  la  stratigraphie  détaillée  pourrait 
bien  n'avoir  qu’une  valeur  très  locale,  puisque  toute  la  faune, 
sauf  les  Nummulitidés ,  a  été  trouvée  au  Togo,  dans  le  puits  de 
Togblékové,  sur  quelques  mètres  d’épaisseur  seulement  (10). 


318  — 


Au  total,  dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances,  il  existe  un 
Éocène  inférieur  (le  Paléocène  probablement,  caractérisé  par  des 
Foraminifères  très  particuliers  :  des  Nummulites  cordelées  opercu- 
linoïdes  (Operculinoides  —  Ranikothalia )  et  des  Operculines  cor¬ 
delées  nurnnuilitoïdes  (Nummulitoid.es). 

L’Yprésien  vrai  semble  manquer  de  Nummulites,  celles-ci  n’exis¬ 
tant  qu’au  Sénégal  et  étant  localisées  dans  le  Lutétien  supérieur, 
d’après  F.  Tessier. 

Le  Lutétien-Bartonien  d’Ameki  (Nigeria)  n’a  livré  aucune 
Nummulite.  L'Oligocène  de  Dakar  contient  Nummulites  Tour- 
noueri. 

De  grands  Foraminifères  comme  Orbitolites  complanatus,  si 
commun  dans  le  Lutétien  de  toute  la  zone  méditerranéenne,  n’est 
cité  qu’une  seule  fois,  et  avec  doute,  par  J.  M.  Pires  Soares,  en 
provenance  de  la  Guinée  portugaise  (24). 

L’absence  souvent  remarquée  de  Nummulites  dans  le  Sahara 
peut  tenir  à  l’absence  du  niveau  à  Nummulites  cordelées  à  la  base 
de  l’Éocène  saharien,  ainsi  qu’à  l’absence  de  Lutétien  au  sommet. 

Enfin,  on  peut  remarquer  l'absence  totale  de  Nummulites  dans 
l  Éocène  de  Nigeria,  du  Cameroun  et  du  Gabon  (où  il  atteint 
1.500  mètres  d’épaisseur)  (25),  ainsi  que  dans  les  formations  côtières 
du  Congo  et  de  l’Angola. 

Dernière  remarque  :  il  serait  préférable  de  renoncer  au  terme 
Paléocène  qui  est  utilisé  dans  des  sens  différents  par  les  divers 
auteurs. 


BIBLIOGRAPHIE 

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319  — 


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13.  —  1952.  —  Contributions  à  la  Stratigraphie  et  à  la  Paléontologie 

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Mines  A.  O.  F.,  1952,  n°  14,  2  volumes. 

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17.  Cizancourt,  M.  de,  Cuvillier,  J.,  1954.  - — •  Les  Nummulites  cor- 

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18.  Abrard,  R.,  Gorodiski,  A.,  1955.  —  Précisions  sur  l’Éocène  infé¬ 

rieur  et  moyen  du  Sénégal,  d’après  des  sondages  récents.  C.  R. 
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Fresco  (Côte  d’ivoire).  C.  R.  Soc.  Géol.  Fr.,  1935,  pp.  236-237. 

20.  Abrard,  R.,  1955.  —  Une  Operculine  cordelée  de  l’Eocène  inférieur 

de  la  Côte  d’ivoire  :  Operculina  ( N ummuliloides )  Tessieri  n.  sub- 
gen.,  n.  sp.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  1955,  (6),  t.  5,  pp.  489-493,  1  pl. 

21.  Maugis,  P.,  1955.  —  Comptes  rendus  des  Etudes  de  Préreconnais¬ 

sance  pétrolière  en  Afrique  occidentale  française.  Bull.  Dir.  Mines 
A.O.F.,  1955,  n°  19,  page  26. 

22.  Abrard,  R.,  1956.  —  Dyscocyclina  senegalensis  nov.  sp.  du  Luté- 

tien  du  Sénégal.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  1956,  (6),  t.  6,  pp.  237-241, 
1  fig-,  1  pl. 

23.  Slansky,  M.,  1957.  —  Précisions  sur  la  faune  des  formations  marines 

du  bassin  sédimentaire  côtier  du  Dahomey  et  du  Togo.  C.  R.  Soc. 
Géol.  Fr.,  1957,  pp.  280-283. 

24.  Sousa  Torrf.s,  A.,  Pires  Soares,  J.  M.,  O’Donnell,  H.,  —  1947. 

Guiné  portuguesa-Contribuçoes  paleontologicas.  C.  R.  2e  Conj. 
Intern.  Afric.  occ.,  Rissau  147  (publié  en  1950)  pp.  33-36  et  : 


—  320  — 


Algums  testemunhos  geologicos  da  Guiné  portuguesa.  Contrib. 
paleontologicas.  Bull.  Soc.  Port.  Sc.  Nat.,  1947,  t.  15,  pp.  105-108. 
.25.  Hourcq,  V.,  1957.  — -Bassins  sédimentaires  du  Cameroun.  XXe  Congr. 
Géol.  Intern.,  Mexico  1956,  Symposium  Gis.  Petrol.  et  Gaz,  t.  1, 
pp.  45-68.  Les  recherches  pétrolières  dans  la  zone  côtière  du 
Gabon.  Ibidem,  pp.  113-141. 


Étude  paléoxyloluoique  du  Sahara  ( XXIV ). 
Sur  le  Terminalioxylon  fezzanense  n.  sp., 

CoMBRETACEAE  FOSSILE  DU  DÉSERT  DU  C  AI.  A  ECHO 
( Fezzan  oriental). 

Par  Edouard  Boureau. 


Ea  série  de  Notes  que  nous  publions  sur  les  arbres  fossiles  des 
déserts  sahariens  a  pour  but  de  reconstituer  les  riches  flores  qui 
se  sont  succédé  dans  cette  partie  de  l’Afrique. 

Les  troncs  fossiles  représentent  de  loin  les  restes  les  plus  nom¬ 
breux  subsistant  dans  les  couches  continentales. 

L’importance  de  ces  recherches  n’est  plus  à  démontrer,  tant  au 
point  de  vue  stratigraphique  qu’au  point  de  vue  de  l’histoire  bota¬ 
nique  et  climatologique  des  forêts  disparues.  Cependant  des  échan¬ 
tillons  nombreux  devront  être  encore  très  objectivement  et  soigneu¬ 
sement  décrits  avant  qu’une  synthèse  définitive  puisse  être  donnée 

Le  bois  fossile  qui  fait  l'objet  de  cette  nouvelle  Note  a  été  récolté 
dans  le  Serir  du  Calancho,  à  Dor  et  Talah,  dans  le  Fezzan  oriental. 
11  a  été  découvert  par  MM.  Belt.air,  Freulon  et  Lefranc  1  aux¬ 
quels  nous  adressons  nos  plus  vifs  remerciements. 

L’échantillon  appartient  aux  couches  de  passage  de  l’Eocène 
à  l’Oligocène.  Ces  formations  ont  déjà  livré  un  fruit  fossile,  le 
Fezzania  calanchoensis  Boureau  2. 

COMBRETACEAE 

Genre  Terminalioxylon  Schonfeld,  1947  3. 

Terminalioxylon  fezzanense  n.  sp. 

(planche  I). 

L’échantillon  se  présente  sous  l’aspect  d’un  bloc  très  silicifié, 
de  couleur  mastic,  veiné  de  noir.  Les  structures  sont  bien  conservées. 

Collection  Boureau,  505. 

1.  Bellair  P.,  Freulon  J.  M.  et  Lefranc  J.  Pli.,  1954,  Découverte  d’une  for¬ 
mation  à  Vertébrés  et  Végétaux  d’âge  tertiaire  au  bord  occidental  du  désert  libvque 
(Sahara  oriental),  C.  R.  Acad.  Sc.,  239  :  1822-1824,  Paris,  1954. 

2.  Boureau  Éd.,  1956,  Sur  la  paléocarpologie  de  l’Afrique  nord-équatoriale  et 
sur  un  nouveau  fruit  tertiaire  du  Fezzan  oriental.  Bull.  Mus.  hist.  nat.  28  (6)  :  558- 
564,  1  fig.,  1956. 

3.  Schonfeld  G.,  1947,  Hôlzer  aus  dem  Tertiâr  von  Kolumbien.  Abh.  Senckenb. 
Natur.  Ges.,  475  :  1-53,  38  fig.,  5  pl.,  1947. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


21 


I.  —  ÉTUDE  ANATOMIQUE 

Bois  hétéroxylé  d’ Angiosperme.  Les  zones  d’accroissement 
périodique  du  bois  sont  figurées  uniquement  par  la  présence  de 
bandes  tangentielles  de  parenchyme  très  isolées  et  accompagnées 
de  canaux  secréteurs  verticaux  pathologiques. 

1.  Vaisseaux.  —  Les  pores  sont  diffus,  avec  une  certaine  ten¬ 
dance  à  être  disposés  suivant  un  alignement  oblique,  allant 
quelquefois  localement  vers  l’horizontale.  En  coupe  transversale, 
les  vaisseaux  sont  ovoïdes,  le  grand  axe  étant  placé  en  direction 
radiale.  Ils  sont  presque  toujours  solitaires  (93  %),  plus  rarement 
groupés  en  séries  radiales  de  2  (5  %),  exceptionnellement  de  3  (1  %), 
4  (0,6  %)  et  5  (0,4  %)  vaisseaux  accolés. 

Mensurations.  —  Diamètres  transversaux  des  pores  (tangentiel 
X  radial)  :  100  p  X  120  p  ;  100  p  X  130  p  ;  110  p  X  150  p  ;  120  p 
X  150  p  ;  130  p  X  160  p.  Ils  sont  donc  surtout  de  taille  moyenne, 
le  diamètre  tangentiel  étant  compris  entre  100  p  et  200  p. 

Certains  pores  beaucoup  plus  rares  sont  de  petite  taille  ou  de 
très  petite  taille  (50  p  X  50  p  ;  60  p  X  70  p).. 

Densité  des  pores.  —  5  à  13  au  mm2. 

Les  pores  sont  dépourvus  de  contenus  oléo-résineux. 

Aspect  longitudinal.  —  Les  éléments  de  vaisseaux  ont  une  lon¬ 
gueur  allant  de  150  p  à  350  p.  Ils  sont  donc  courts.  La  limite 
entre  extrêmement  courts  et  très  courts  se  situe  à  175  p  et  la  limite 
entre  très  courts  et  assez  courts,  à  250  p.  Les  vaisseaux  courts 
vont  jusqu’à  350  p. 

Les  ponctuations  latérales  sont  hexagonales,  contiguës,  alternées 
ou  quelquefois  opposées.  Leur  diamètre  maximum  est  de  10  p. 
Elles  sont  de  taille  moyenne.  L’ouverture  de  ces  ponctuations  est 
fendue  horizontalement.  Les  ponctuations  aréolées  sont  certaine¬ 
ment  ornées,  mais  ce  caractère  est  d’observation  incertaine  malgré 
la  bonne  conservation  de  l’échantillon  fossile. 

Les  cloisons  terminales  des  éléments  de  vaisseaux  sont  horizon¬ 
tales  ou  faiblement  obliques.  La  perforation  terminale  est  simple. 

2.  Parenchyme  ligneux.  —  Il  est  soit  associé  aux  vaisseaux, 
soit  disposé  en  bandes  tangentielles  indépendantes.  11  est  formé 
de  cellules  au  contenu  sombre. 

a)  Parenchyme  paratrachéal  (juxtavasculaire).  11  forme  autour  des 
éléments  de  vaisseaux  une  gaine  souvent  incomplète,  faiblement 
aliforme  (au  plus  4  cellules),  confluente  lorsque  les  vaisseaux  sont 
rapprochés.  Les  cellules  de  parenchyme  ont  un  diamètre  trans¬ 
versal  de  30  p,  ce  qui  les  rend  facile  à  distinguer  des  fibres  dont 
le  diamètre  moyen  atteint  au  plus  15  p. 


323  — 


b)  Parenchyme  apotrachéal  (circummédullaire).  Il  apparaît  sous 
l’aspect  de  bandes  de  parenchyme  épaisses  en  moyenne  de  10  cel¬ 
lules,  aux  diamètres  voisins  de  20  p  X  25  p,  allongées  en  direction 
radiale.  Ces  bandes  contiennent  de  nombreux  canaux  secréteurs 
verticaux  d’origine  pathologique.  Il  est  difficile  de  préciser  s’il 
s’agit  de  bandes  initiales  ou  terminales  fi 

Aspect  longitudinal  des  cellules  parenchymateuses.  —  Les  cellules 
du  parenchyme  paratrachéal  sont  allongées  verticalement  le  long 
des  éléments  de  vaisseaux  (hauteur  90  p,).  Les  cellules  du  parenchyme 
circummédullaire  ont  un  aspect  vertical  différent.  LTne  coupe 
longitudinale  montre  des  cellules  sensiblement  isodiamétriques  au 
milieu  desquelles  on  retrouve  les  canaux  secréteurs  verticaux. 
Diamètres  des  cellules  de  parenchyme  apotrachéal  :  environ  20  p. 
(plan  vertical). 

3.  Rayons.  —  Ils  sont  unisériés,  très  exceptionnellement  hisériés. 
Ils  sont  homogènes  (type  III  de  D.  A.  Kribs) 1  2,  formés  de  cellules 
au  contenu  sombre,  comme  le  parenchyme  vertical,  mais  présentent 
parfois  vers  la  mi-hauteur  une  cellule  claire,  cristallifère  et  dilatée. 

Les  cellules  couchées  ont  (plan  tangentiel)  une  largeur  de  25  p. 
et  une  hauteur  moyenne  de  33  p.  Les  cellules  marginales  des  rayons 
sont  plus  effilées  (hauteur  :  50  p). 

Les  cellules  cristallifères  dilatées  placées  à  la  même  hauteur 
dans  le  plan  ligneux  atteignent  les  dimensions  suivantes  (largeur 
X  hauteur)  30  p  X  70  p  ;  30  p  X  50  p.  Les  cristaux  ont  disparu 
au  cours  de  la  fossilisation. 


II.  —  AFFINITES 


Dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances  du  plan  ligneux  des  espèces 
vivantes,  les  canaux  secréteurs  verticaux  d’origine  traumatique 
se  retrouvent  dans  les  familles  suivantes3 4 5 * 7  : 


1.  Ampelidaceae 

2.  Bombacaceae 

3.  Boraginaceae 

4 .  Burseraceae 

5.  Caesalpiniaceae 

(i.  Combretaceae 

7.  Elaeagnaceae 


8.  Euphorbiaceae 

11.  Elaeocarpaceae 

10.  Hamamelidaceae 

11.  Locyf hidaoeae 

12.  Malvaceae 

13.  Meliaceae 
11.  Mimosaeeae 


1.  Voir  les  distinctions  faites  pour  ces  tissus  par  K.  A.  Chowdiiury  :  Chow- 
ruiuKY  K.  A.,  1934,  The  so  called  terminal  parenchyma  cells  in  the  wood  of  Termi 
natta  lomentosa.  Nature.  133  :  215,  1934.  ht..  1936,  Terminal  and  initial  parenchyma 
cells  in  the  wood  of  T erminalia  tomentosa  W.  et  A.,  New  Phyt.,  35  :  351-358,  1936. 

2.  Kiubs  D.  A.,  1935,  Salient  linos  of  structural  spécialisation  in  the  wood  rays 
of  dicotyledons,  Bot.  Gaz.  96  :  547-557,  1935. 

3.  .Metoai.I'K  (i.  11.  et,  Cuiat.k  I,..  1950.  Anatoniv  of  the  Dicotyledons.  (if.  pp.  617 
619.  19.50. 


—  324  — 


15.  Moringaceae 

16.  Myrtaceae 

17.  Papilionaceae 

18.  Proteaceae 

19.  Ropalocarpaceae 

20.  Rosaceae 


21.  Rutaeeae 

22.  Sapindaceae 

23.  Simarubaceae 

24.  Sterculiaceae 

25.  Styracaeace 

26.  Vochysiaceae. 


On  peut  procéder  aux  éliminations  suivantes  : 

a.  Les  familles  1,  3,  8,  9,  12,  15,  18  n’ont  jamais  de  rayons  uni- 
sériés,  mais  au  contraire  deux  types  de  rayons  observables  dans 
le  plans  ligneux  tangentiel. 

b)  La  famille  2  doit  être  éliminée  car  le  seul  genre  ayant  des 
rayons  unisériés  ( Camptustemum )  a  des  vaisseaux  assez  petits, 
c’est-à-dire  compris  entre  50  et  100  p. 

c)  Les  familles  11,  14,  16,  19,  20,  24,  25,  26  ont  une  répartition 
générale  du  parenchyme  vertical  différente  de  celles  de  notre 
échantillon  fossile.  De  plus  elles  peuvent  être  éliminées,  dans  de 
nombreux  cas,  en  raison  de  leur  phloème  interxylémien  possible, 
de  leur  structure  étagée,  de  l’absence  ou  de  l’extrême  rareté  des 
canaux  secréteurs  verticaux  d’origine  pathologique. 

d )  Famille  4  :  Burseraceae.  D’après  Spiekerkoetter  1,  de 

larges  bandes  tangentielles  comme  celles  de  notre  échantillon 
fossile  n’ont  été  signalées  que  dans  les  Commiphora  subcrenata 
A.  Peter,  C.  mildbraedi  Engl,  et  C.  heterozygia  A  Peter.  Or  le  genre 
Commiphora  ne  possède  jamais  de  rayons  exclusivement  unisériés. 

e )  Familles  7,  10.  Dans  tous  les  cas,  les  vaisseaux  sont  petits, 
c’est-à-dire  avec  un  diamètre  moyen  inférieur  à  100  p. 

/)  famille  5  :  Dans  cette  famille,  il  n’y  a  aucun  genre  dans  lequel 
on  ait  signalé  simultanément  des  canaux  secréteurs  verticaux  et 
des  rayons  unisériés  homogènes. 


1.  Spiekerkoetter  11., 
ostafrikanischer  Meliaccen, 
1934. 


1924,  Untersuchungen  zur  Anatomie  untl  Systematik 
liurseraceen  und  Simarubaceen.  Bot.  Arrh.,  7  :  274-320, 


Légende  de  i.a  planche 

Planche  I,  (publiée  avec  le  concours  du  C.N.R.S.). 

Terininalioxiflon  fezzanmse  n.  sp. 

1.  Portion  de  coupe  transversale  montrant  les  pores  diiïus  accompagnés  de  leur 
parenchyme  juxtavasculaire  plus  ou  moins  aliforme  et  avec  une  bande  de  paren¬ 
chyme  circummédullaire  (p.  s.)  à  canaux. 

2.  Portion  de  coupe  longitudinale  radiale  montrant  un  canal  secréteur  au  milieu 
de  son  parenchyme  circummédullaire  (p.  s.). 

3.  Portion  de  coupe  longitudinale  tangentielle  montrant  les  rayons  unisériés  homo¬ 
gènes  et  une  file  de  vaisseaux  (v.)  avec  leurs -ponctuations  latérales  aréolées,  alter- 


».  *•  V 


BULL.  MUS.  NAT.  HIST.  NAT. 


Planche  I 


A.  Barry  imp. 


Clichés  Ed.  Boureau 


325  — 


g)  famille  17  :  Les  canaux  secréteurs  verticaux  traumatiques 
signalés  dans  les  Andira  et  les  Humboldtiella  ont  une  répartition 
différente  dans  le  plan  ligneux.  Ils  sont  dispersés  dans  tout  l’anneau 
d’accroissement.  De  plus  les  rayons  de  ces  deux  genres  ne  sont 
pas  unisériés. 

h)  famille  14  :  Les  canaux  verticaux  traumatiques  ont  été 
observés  dans  Y Entada  abyssinien  Steud.  et  le  Senegalia  glomerosa, 
mais  dans  ces  espèces,  le  parenchyme  y  est  très  abondant  et  les 
rayons  d’un  autre  type. 

t)  famille  22  :  Des  canaux  verticaux  à  gomme  ont  été  signalés 
seulement  dans  le  Dilodendron  bipinnatum  Radkl.  et  dans  les  Diplo- 
keleba.  Ce  dernier  genre  a  des  rayons  ayant  jusqu’à  3  séries  de 
cellules. 

f)  famille  13  :  Meliaceae.  Dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances 
de  la  famille,  les  espèces  ayant  à  la  fois  des  rayons  unisériés  ou 
presque  tous  unisériés,  des  canaux  secréteurs  verticaux  patholo¬ 
giques,  étant  en  même  temps,  dépourvues  de  fibres  ligneuses 
septées,  appartiennent  exclusivement  au  genre  Dysoxylum.  Ur, 
ce  genre  possède  des  cellules  parenchymateuses  cloisonnées  à 
cristaux,  ce  qui  est  contraire  à  ce  qu’on  observe  dans  notre  bois 
minéralisé. 

k)  famille  21,  Rutaceae.  Aucune  Rutaceae  n’est  caractérisée 
à  la  fois  par  des  rayons  1 -sériés,  parfois  2-sériés  et  par  des  canaux 
secréteurs  verticaux  pathologiques.  Les  rayons  sont  le  plus  souvent 
2-et  3-sériés. 

l)  famille  23.  Simarubaceae.  Les  trois  genres  à  rayons  unisériés 
(Aeschrion,  Guilfoylia,  Quassia)  ont  d’autres  caractères  qui  les 
éloignent  de  notre  échantillon  fossile,  soit  parce  que  les  rayons 
ont  une  hauteur  supérieure  à  1  mm,  avec  un  parenchyme  rare  ou 
absent  ( Guilfoylia),  soit  par  l’absence  de  canaux  secréteurs  ( Guil¬ 
foylia,  Quassia )  soit  en  raison  du  nombre  élevé  de  rayons  au  milli¬ 
mètre  tangentiel  (17),  (dans  Aeschrion  et  Guilfoylia). 

L’est  donc  aux  espèces  de  la  famille  des  Combretaeeae  que  nous 
sommes  amené  à  comparer  notre  échantillon.  L’examen  appro¬ 
fondi  des  nombreux  caractères  de  notre  bois  fossile  vient  en  effet 
confirmer  la  validité  de  cette  détermination. 

Comparaison  avec  les  Combretaeeae  actuelles.  —  La  famille  des 
Combretaeeae  possède  des  espèces  à  rayons  unisériés  dans  les  genres 
suivants  :  Anogeissus,  Buchenavia,  Combretum,  Conocarpus,  Lagun- 
cularia,  Lunmitzia  et  Terminalia.  Parmi  eux,  seuls  les  genres 
Anogeissus,  Buchenavia  et  Terminalia  ont  été  signalés  comme 
possédant  des  canaux  secréteurs  verticaux  pathologiques.  D’autre 
part,  les  rayons  homogènes  du  type  111  se  rencontrent  seulement 
dans  les  Buchenavia  et  les  Terminalia.  Les  affinités  de  notre  échan- 


—  326  — 


tillon  avec  les  Terminalia  sont  bien  marquées.  Dans  ce  genre,  le 
parenchyme  est  pareillement  réparti  à  la  fois  de  façon  juxtavascu- 
laire  et  circummédullaire. 

Le  genre  Terminalia  comporte  plus  de  200  espèces  actuelles 
réparties  dans  les  régions  tropicales  et  subtropicales.  On  les  rencontre 
même  en  Nouvelle-Calédonie. 

Comparaison  avec  les  espèces  fossiles  de  Combretaceae.  — -  Parmi 
les  espèces  fossiles  de  Combretaceae  déjà  décrites,  nous  devons 
citer  d’abord  le  Combretacinium  quisqualoides  Félix,  1894  1 ,  de  la 
série  de  Sumgait  (Éocène)  d’Apscheron  (Caucase).  On  a  rapproché 
cette  espèce  fossile  du  Quisqualis  pubescens  actuel.  Elle  s’éloigne 
de  notre  échantillon  à  rayons  unisériés  par  la  répartition  du  paren¬ 
chyme  et  par  ses  rayons  qui  contiennent  jusqu’à  4  séries  cellulaires. 

Les  espèces  fossiles  se  rapprochant  du  genre  actuel  Terminalia 
ont  été  groupées  dans  le  genre  T erminalioxylon  Schônfeld.  1947. 

On  connaît  actuellement  huit  espèces  fossiles  de  ce  genre  :  Termi- 
naiioxylon  narango  Schônfeld,  1947  2  et  T.  porosum  Schônfeld,  1947  2 
des  couches  tertiaires  de  Colombie  ;  T  erminalioxylon  annarnense 
Boureau,  1950  3  du  Tertiaire  d’Indochine  ;  T  erminalioxylon  specio- 
sum  Ramanujam,  1956  4 5,  T.  Felixi  Ramanujam,  1956  4,  T.  mortan- 
drense  Navale,  1955  6  et  T.  Sahnii  Navale,  1955  6  du  Tertiaire  des 
Indes  ;  T  erminalioxylon  edengense  Boureau,  1955  6  du  Tertiaire 
saharien. 

Bien  que  présentant  des  caractères  communs  nombreux,  ces 
espèces  fossiles  diffèrent  nettement  de  notre  échantillon  fossile, 
justifiant  l'appellation  différente  que  nous  lui  donnons  :  T  ermina¬ 
lioxylon  fezzanense  n.  sp.,  rappelant  ainsi  ses  affinités  et  ses  origines. 

TTI.  —  DIAGNOSE 

Terminalioxylon  fezzanense  n.  sp..  Ed.  Boureau  :  Bois  hétéroxylé 
d’ Angiosperme.  Zones  d’accroissement  périodique  dues  à  la  présence 
de  bandes  parenchymateuses  tangentielles.  Pores  diffus  au  nombre 
de  5  à  13  mm2,  très  souvent  solitaires,  rarement  accolés  par  2,  excep- 

1.  Félix  J.,  1894,  Untersuchungcn  über  fossile  Jïôlzer  IV.  Hôl/.cr  ans  dem  Kau- 
kasus.  Zeitsclir.  deutsch.  Geol.  Ges.,  46  :  79-110,  pl.  VJTT-X,  1894. 

2.  Schônfeld  G.,  1947,  Hôlzer  aus  dem  Tcrtiar  von  Kolumbien,  Abh.  Senckenberg 
Naturf.  Ges.,  475  :  1-53,  pl.  I-V,  1947. 

3.  Boureau  Ed.,  1950,  Contribution  à  l’étude  paléoxylologique  de  l’Indochine. 
III.  Terminalioxylon  annarnense  n.  sp.,  Combretaceae  des  argiles  néogènes  du  Sud  de 
l’Annam  central.  Bull,  du  Service  Géologique  de  V Indochine,  29  (4)  :  5-11,  pl.  I,  1950. 

4.  Ramanujam  C.  G.  Iv.,  1956,  On  two  new  species  ai  Terminalioxylon  from  the 
Tertiary  of  South  Arcot.  Ind.  Bot.  Soc.  35  (1)  :  103-113,  1956. 

5.  Navale  G.  Iv.  B.,  1955,  On  two  new  species  of  Terminalioxylon  Schônfeld  from 
the  Tertiary  beds  of  south  India.  The  Palaeobotanist  4  :  35-39,  1955. 

6.  Boureau  Ed.,  1955,  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  (XXI)  :  .Sur  un  Termi¬ 
nalioxylon  edengense  n.  sp.  de  la  pente  sud  de  Edeng,  au  Sud-Ouest  de  l’Adrar  Tiguirirt 
(Sahara  soudanais).  Bull.  Mus.  I/ist.  nat.,  2  e  s..  27  (3)  :  247-255,  1  fig..  1  pl..  1955. 


—  327 


tionriellement  3,  4  et  5,  c/e  largeur  langentielle  surtout  moyenne.  Vais¬ 
seaux  à  ponctuations  latérales  aréolées,  hexagonales,  alternées  ou  quel¬ 
quefois  opposées,  à  cloisons  terminales  horizontales  ou  faiblement 
obliques.  Perforations  terminales  simples- Parenchyme  fuxtavascula ire 
peu  développé,  peu  aliforme  et  parenchyme  circummédullaire  disposé  en 
bandes  épaisses,  à  canaux  secréteurs  verticaux  d’origine  traumatique. 
Rayons  unisériés,  de  hauteur  inférieure  à  1  mm  avec,  au  plus  26  cel¬ 
lules,  du  type  homogène  II  1  de  la  classification  de  Kribs  ou  hétéro¬ 
gène  III ,  si  on  tient  compte  des  cellules  dilatées  cristallifères.  Vibres 
ligneuses  à  parois  minces  et  à  large  ouverture. 

Laboratoire  dé  anatomie  comparée  dés  végétaux  vivants  et  fossiles. 


ACTES  A DMINISTRATIFS 


M.  André  Le  Troquer,  Président  de  P  Assemblée  Nationale,  est 
nommé  Membre  du  Conseil  du  Muséum  National  d’Histoire  Naturelle 
(Décret  ministériel  du  18-xii-1957). 

M.  Charles  Mextzer  est  nommé  Professeur  à  la  chaire  de  Chimie 
appliquée  aux  corps  organisés  (D.  m.  du  31  -m-1 958) . 

M.  le  Professeur  IL  Humbert  est  nommé  Professeur  honoraire  du 
Muséum  (D.  m.  du  24-ii-1958). 

M.  le  Professeur  M.  Fontaine  est  nommé  Assesseur  au  Directeur 
pour  l’année  1958  (Arrêté  m.  du  28-i i i-l 958) . 

M.  le  Professeur  E.  Séguy  est  délégué  dans  les  fonctions  d’ Assesseur 
au  Directeur  pour  l’année  1958  (A.  m.  du  1 0-m-l 958) . 

M.  le  Professeur  Th.  Monod  est  chargé  des  fonctions  de  Professeur 
et  de  Doyen  à  la  Faculté  des  Sciences  de  P  Université  de  Dakar  (A.  m. 
du  31-X-1957). 

MM.Hissard  et  Reboussin,  Maîtres  de  dessin,  sont  chargés  de  leçons 
de  dessin  pendant  l’année  1958  (A.  m.  du  17-iv-1958). 

M.  le  Professeur  A.  Loubière  est  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la 
retraite  pour  ancienneté,  à  compter  du  6-V-1958  et  maintenu  en  fonction 
jusqu’au  30-ix-1958  (A.  m.  du  5-m-l 958) . 

M.  le  Professeur  G.  Kuhnholtz-Lordat  est  admis  à  faire  valoir  ses 
droits  à  la  retraite  pour  ancienneté,  à  compter  du  8-1-1958  et  maintenu 
en  fonctions  jusqu’au  30-ix-1958  (A.  m.  du  10-m-1958). 

M.  Marcel  Frerejacque,  Sous-directeur,  est  admis  à  faire  valoir  ses 
droits  à  la  retraite  à  compter  du  17-H-1958  et  maintenu  en  fonctions 
jusqu’au  30-ix-1958  (A.  m.  du  17-H-1958). 

M.  Emile  Manguin,  Jardinier-chef  des  serres,  est  admis  à  faire  valoir 
ses  droits  à  la  retraite,  à  compter  du  28-H-1958  (A.  m.  du  15-H-1958). 

M.  Frédéric  Beauchamp,  Adjudant  des  gardes,  est  admis  à  faire  valoir 
ses  droits  à  la  retraite,  à  compter  du  13-V-1958  (A.  m.  du  15-ii-1958). 

M.  Léon  Sarsat,  Gardien  de  ménagerie,  est  admis  à  faire  valoir  ses 
droits  à  la  retraite,  à  compter  du  15-V-1958  (A.  m.  du  15-H-1958). 


Le  Gérant  :  Jacques  Forest. 


ABBEVILLE. 


IMPRIMERIE  F.  PAILLART. 


8-8-1958. 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à  la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1  / 2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A  PART 

Les  auteurs  ont  droit  à  25  tirés  à  part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent 
s’en  procurer  à  leur  frais  25  ou  50  exemplaires  supplémentaires  aux 
conditions  ci-après  : 


25  ex.  50  ex. 

2-4  pages .  150  fr.  190  fr. 

6-8  pages .  180  fr.  225  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  auteurs  qui  voudraient  obtenir  de  véritables  tirages  à  part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
désiré  sur  les  épreuves,  / 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

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France  :  1.500  fr.  —  Étranger  :  2.200  fr. 

(Chèque  bancaire  ou  mandat  au  nom  de  la  Bibliothèque  centrale 
du  Muséum,  36  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris,  Ve. 

C.  C.  P.  Paris.  9062-62) 


ÉDITIONS  DU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


En  vente  à  la  Bibliothèque  centrale  du  Muséum, 
36,  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris-5e. 


Annuaire  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1 939) . 
Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895. 

6  numéros  par  an;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.). 
Mémoires  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  ; 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Dinard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Bevue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934  ;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d’ Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5e  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Syslematicae.  Directeur  :  M.  II.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Bevue  Algologique.  Directeur  :  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Bevue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mme  V.  Allorge,  Labo¬ 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Bevue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1928;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBEVILLE.  * —  IMPRIMER  IB  F.  PAILLART. 


8-8-1958. 


Tome  XXX 


2'  Série 


JUIN  1958 


BULLETIN 

DU 

MUSEUM  NATIONAL 
D’HISTOIRE  NATURELLE 


PARIS 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  Rue  Cuvier.  5e 

Publication  bimestrielle 


Paru  le  20  Septembre  1958. 


SOMMAI  RR 


Pages 

Communications  : 

J.  Guibé.  André  Marie  Constant  Duméril,  le  Père  de  l’Erpétologie.  Leçon  inau¬ 
gurale  du  cours  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons).  . .  . .  329 

E.  Postel.  Sur  la  présence  de  Carcharodon  carcharias  (L.,  1758)  dans  les  eaux 

tunisiennes .  342 

J.  Plessis.  Note  préliminaire  sur  le  sang  de  Protopterus  annectens  (Owen,  1839).  345 

F.  Grand  jean.  Scheloribatidae  et  Oribatulidae  (Acariens,  Oribates) .  352 

A.  Vandel.  «  Porcellio  pubescens  Dollfus  1893  »  appartient  au  genre  Trichorhina 

Budde-Lund.  (Isopodes  terrestres;  Squamiferidae) .  360 

E.  Aubert  de  la  Rüe  et  R.  Soyer.  Faunule  de  Mollusques  terrestres  recueillie 

dans  l’île  de  Makatea  (Archipel  des  Tuamotu) .  365 

R.  de  Saint-Seine.  Proposition  d’une  nomenclature  morphologique  pour  les 

aires  coronales  des  Echinides .  367 

G.  Cherbonnier.  Holothuries  des  côtes  de  Sierra  Leone  (5e  et  dern.  note) ....  371 

Y.  Plessis.  Quelques  observations  sur  le  cycle  des  Méduses  Acalèphes .  379 

J.  Arnoult  et  J.  Spillmann.  Sur  quelques  techniques  actuelles  facilitant  le 

confinement  et  le  transport  d’animaux  aquatiques  vivants .  386 

A.  Guillaumin.  Contributions  à  la  flore  de  la  Nouvelle  Calédonie.  CXV. 

Plantes  récoltées  par  C.  Mac  Millan . .  393 

Y.  Coppens.  Le  Mammouth  de  l’Atrikanova  (Sibérie) .  402 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N°  4. 


427e  réunion  des  naturalistes  du  muséum 

19  juin  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  E.  SÉGUY 


COMMUNICATIONS 


André  Marié-Constant  Duméril, 

Le  Père  de  l  Erpêtologie 
Leçon  inaugurale  du  cours  de  Zoologie 
(Reptiles  et  Poissons) 

PRONONCÉE  LE  29  AVRIL  1958. 


Par  Jean  Guidé. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE. 


Ce  n’est  pas  sans  une  certaine  émotion  qu’un  nouveau  Professeur 
au  Muséum  aborde  les  deux  actes  qui  le  consacrent  définitivement  : 
la  première  Assemblée  des  Professeurs,  la  leçon  inaugurale  de  son 
Cours. 

Alors  qu’avec  la  première  il  prend  contact  avec  les  devoirs  et  les 
responsabilités  qui  lui  incombent  désormais  dans  la  marche  du  grand 
Etablissement  à  laquelle  ses  Collègues  ont  bien  voulu  l’associer, 
la  leçon  inaugurale  lui  donne  l’occasion  d’exprimer  publiquement  sa 
gratitude  à  tous  ceux  qui,  de  près  ou  de  loin,  de  quelque  façon  que 
ce  soit,  ont  pris  part  à  sa  nomination. 

Mes  remerciements  s’adresseront  en  premier  lieu  aux  Professeurs 
du  Muséum  qui  m’ont  fait  l’honneur  de  me  désigner  pour  occuper  la 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958.  22 


-  330  — 


chaire  des  Reptiles  et  des  Poissons.  Qu'ils  soient  persuadés  que  je 
ferai  tout  pour  justifier  la  confiance  dont  ils  ont  bien  voulu  m’honorer 
et  que,  suivant  leur  exemple,  tous  mes  efforts  auront  pour  but  le 
prestige  du  Muséum  en  général,  celui  de  la  chaire  des  Reptiles  et  des 
Poissons  en  particulier.  Les  Membres  de  l’Académie  des  Sciences  ont 
à  leur  tour  sanctionné  le  choix  de  l’Assemblée  :  qu’ils  veuillent  bien 
trouver  ici  l’expression  de  ma  gratitude.  Je  ne  saurais  non  plus 
oublier  mes  Maîtres  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Caen  auxquels  je 
dois  ma  formation  de  naturaliste. 

Je  ne  suis  pas  né  à  la  Ménagerie,  comme  il  était  coutume,  au  siècle 
dernier,  de  le  dire  plaisamment  de  certains  Professeurs,  et  bien  que 
parisien,  je  n’ai  même  pas  effectué  mes  premiers  pas  sous  les  véné¬ 
rables  ombrages  du  Jardin  des  Plantes,  mais  plus  prosaïquement 
dans  le  square  du  Bon  Marché.  Toutefois,  en  tant  que  zoologiste, 
j’ai  gravi  tous  les  échelons  de  la  hiérarchie  scientifique  du  Muséum 
et  je  tiens  à  exprimer  mes  remerciements  aux  Assistants  et  aux 
Sous-Directeurs  pour  l’amicale  sympathie  et  le  soutien  cordial  que 
j  ai  toujours  trouvé  parmi  eux. 

Huitième  titulaire  de  l’une  des  plus  anciennes  et  des  plus  impor¬ 
tantes  chaires  à  collection  du  Muséum,  héritier  d’illustres  prédé¬ 
cesseurs,  j’apprécie  à  leur  juste  valeur  et  l’honneur  que  m’échoit  et 
les  responsabilités  qui  m’incombent.  J’éprouve  au  surplus  une 
certaine  fierté  du  fait  que  le  choix  de  l’Assemblée  se  soit  porté  sur 
un  spécialiste  d’une  discipline  peu  recherchée  en  raison  peut-être 
du  dégoût  ou  de  la  frayeur  qu’elle  inspire  :  l’Erpétologie,  et,  à  ce 
titre,  je  m’enorgueillis  d’être,  après  Constant  Duméril,  le  second 
titulaire  de  la  chaire,  spécialiste  en  cette  discipline. 

Qu’est-ce  que  l’Erpétologie  ? 

C’est  la  connaissance  des  Reptiles.  Ce  n’est  qu’au  siècle  dernier 
que  les  Naturalistes  ont  éprouvé  le  besoin  de  déterminer,  d’une  façon 
précise,  les  limites  de  la  classe  dans  laquelle  sont  rangés  les  Reptiles 
actuels.  Jusqu’alors  en  effet,  ces  formes  animales  étaient  groupées 
sous  les  appellations  de  Quadrupèdes  ovipares  et  de  Serpents,  les¬ 
quelles  dataient  d’Aristote.  La  promotion  de  vocable  Reptiles  au 
grade  de  terme  officiel  de  la  taxinomie  est  due  à  Lyonnet.  Dans  les 
remarques  accompagnant  la  traduction  de  l’ouvrage  de  Lesser 
«  La  Théologie  des  Insectes  »,  parue  en  1745,  après  avoir  comparé 
Grenouilles,  Crapauds,  Vipères,  Tortues  et  Crocodiles  avec  les 
Insectes,  l’auteur  conclut  :  «  Si  les  animaux  que  je  viens  de  nommer 
n’appartiennent  pas  à  la  classe  des  Insectes,  à  quelle  classe  faut-il  les 
rapporter  ?  Je  réponds  que,  comme  ils  diffèrent  à  plusieurs  égards 
des  Insectes  et  à  plusieurs  autres  égards  du  reste  des  animaux,  et 
qu’ainsi  on  ne  saurait  les  ranger  convenablement  sous  aucune  des 
quatre  divisions  d’ Animaux  établies,  je  ne  ferai  pas  de  difficultés 
d’en  faire  une  classe  à  part,  que  l’on  pourrait  nommer,  faute  d’un 


331  — 


nom  plus  convenable,  la  classe  des  Reptiles,  en  prenant  ce  mot  dans 
un  sens  un  peu  moins  vague  que  celui  qu’on  lui  donne  ordinaire¬ 
ment  ».  Quelques  années  plus  tard,  en  1756,  Brisson  adopte  cette 
manière  de  voir  dans  son  «  Règne  animal  divisé  en  neuf  Classes  ». 

La  délimitation  des  Reptiles  fait  des  progrès  avec  Linné,  les 
dernières  éditions  du  Systema  Naturae  distinguent  deux  Ordres  : 
les  Serpentes,  dépourvus  de  pattes  et  les  Reptiles,  pourvus  de  pattes, 
ces  deux  ordres  étant  par  ailleurs  réunis  en  une  Classe  unique,  celle 
des  Amphibia.  Les  progrès  des  recherches  et  plus  spécialement  en 
Anatomie  comparée  devaient  rapidement  entraîner  un  éclatement 
de  la  classification  linnéenne.  Jusqu’alors  les  Naturalistes  avaient 
attribué  beaucoup  plus  d’importance  aux  caractères  externes  qu’à 
ceux  de  l’organisation  et  du  développement.  Ce  sont  ces  considé¬ 
rations  qui  ont  été  à  la  base  de  la  méthode  de  Brongniart  qui, 
en  1799,  distingue  parmi  les  Reptiles  les  quatre  Ordres  des  Chélo- 
niens,  des  Sauriens,  des  Ophidiens  et  des  Batraciens.  Ce  n’est  qu’en 
1825  que  Latreille  éleva  l’ordre  des  Batraciens  au  rang  de  Classe, 
le  séparant  ainsi  des  Reptiles  ;  cette  manière  de  voir  ne  fut  pas  immé¬ 
diatement  adoptée  puisque  Duméril,  dans  son  Erpétologie  générale 
conserve  la  classification  de  Brongniart. 

Le  mot  reptile  (du  latin  repere  signifiant  ramper)  évoque  le  mode 
de  progression  de  ces  animaux.  L’exactitude  du  terme  peut  prêter  à 
discussion  :  en  effet,  si  les  Serpents  et  de  nombreux  Lézards  apodes 
—  l’Orvet  par  exemple  —  se  déplacent  en  rampant,  n’est-il  pas 
impropre  de  qualifier  ainsi  la  course  agile  de  nombreux  lézards 
dont  certains  même  fuyent  dressés  sur  leurs  pattes  postérieures  ? 
Cependant  si  l’on  considère  ces  formes  au  repos  ou  au  cours  de  mou¬ 
vements  lents,  on  constate  qu’ils  reposent  sur  le  sol  par  toute  la 
surface  de  leur  abdomen  et  se  déplacent  en  se  soulevant  à  peine  sur 
leurs  pattes  mais  en  ondulant  du  corps  et  de  la  queue.  Malgré  la 
légère  impropriété  du  terme  reptile,  et  en  dépit  de  la  frayeur  qu’il 
inspire  à  beaucoup,  n’est-il  pas  préférable  à  celui  de  «  Kryérozoaires  » 
proposé  par  Hermann,  et  signifiant  animal  froid,  livide  et  dégoû¬ 
tant  ?  «  Ce  mot,  a  écrit  Duméril,  ne  fut  heureusement  pas  adopté, 
car  il  aurait  propagé  des  idées  fausses  qui  ont  existé  longtemps, 
et  qui  font  encore  aujourd’hui  proscrire  indistinctement  par  le 
vulgaire  toute  cette  race  d’animaux  ».  Latreille,  voulant  souligner 
l’une  des  caractéristiques  physiologiques  du  groupe,  inventa  le 
terme  «  Hémacryures  »,  qui  veut  dire  à  sang  froid.  John  Hunter, 
pour  des  raisons  anatomiques,  distingue  :  les  Tricoïles,  c’est-à-dire 
les  Reptiles  dont  le  cœur  n’a  que  trois  cavités,  les  Tétracoïles, 
c’est-à-dire  les  Mammifères  et  les  Oiseaux,  dont  le  cœur  a  quatre 
cavités  et  les  Dicoïles,  les  Poissons,  à  cœur  pourvu  de  deux  cavités. 
Toutes  ces  appellations  tombèrent  dans  l’oubli  ;  seul  le  vocable 
Reptile  persista. 


—  332  — 


Ainsi  l’Erpétologie,  ou  Traité  des  Reptiles,  terme  tiré  de  l’équi¬ 
valent  grec  du  mot  reptile,  est  la  discipline  qui  s’intéresse  aux  ani¬ 
maux  vertébrés  aériens  à  respiration  pulmonaire,  à  cœur  à  trois 
cavités,  à  température  variable,  à  corps  couvert  d’écailles,  à  déve¬ 
loppement  sans  métamorphoses,  et  dont  les  représentants  actuels 
sont  les  Lézards,  les  Serpents,  les  Tortues,  les  Crocodiles  et  ce  véri¬ 
table  fossile  vivant,  le  Rhyncocéphale. 

Le  JO  juin  1793,  par  décret  de  la  Convention  Nationale,  l’ancien 
Jardin  du  Roy  devint  le  Muséum  National  d’ Histoire  Naturelle. 
Celui-ci  comprenait  alors  douze  chaires  dont  les  titulaires  étaient  les 
anciens  démonstrateurs  et  sous-démonstrateurs  du  Jardin  du  Roy. 
L’un  d’eux,  cependant,  était  absent  :  Bernard  de  la  Ville,  comte 
de  Lacépède.  Son  activité  politique  aux  débuts  de  la  Révolution, 
son  amitié  pour  plusieurs  Girondins  marquants,  ses  titres  de  noblesse, 
l’avaient  rendu  quelque  peu  suspect  et,  conscient  du  danger  mortel 
que  comportait  alors  ce  qualificatif,  il  avait  jugé  plus  prudent  de 
donner  sa  démission  de  sous-garde  et  sous-démonstrateur  du  Cabinet 
d’Histoire  Naturelle  et  de  se  faire  oublier  en  se  retirant  à  la 
campagne.  Après  la  réaction  thermidorienne,  la  Convention  décida, 
le  11  décembre  1794,  de  diviser  la  chaire  des  Vertébrés,  occupée  alors 
par  Etienne  Geoffroy  Saint-Hilaire,  et  de  créer  une  chaire 
des  Reptiles  et  des  Poissons  dont  le  premier  titulaire,  désigné  par 
l’Assemblée  des  Professeurs  en  date  du  12  janvier  1795,  fut  Lacé- 
pf.de. 

Esprit  vaste  et  cultivé,  portant  son  extraordinaire  activité  dans 
les  domaines  les  plus  variés  :  science,  musique,  littérature,  poli¬ 
tique,  je  ne  vous  retracerai  pas  sa  carrière,  laquelle  a  fait  l’objet  de  la 
brillante  leçon  inaugurale  de  mon  prédécesseur,  le  Professeur  Léon 
Berlin.  Les  honneurs  extra-scientifiques  s’accumulant  sur  les 
épaules  de  Lacépède  —  il  est  en  effet  nommé  Sénateur  en  1799, 
Président  du  Sénat  en  1801,  Grand  Chancelier  de  la  Légion  d’ Hon¬ 
neur  en  1803,  —  celui-ci  ne  peut  plus  suffire  à  sa  tâche,  il  abandonne 
ses  activités  scientifiques  et,  en  1803,  il  charge  Cuvier  d’offrir  la 
suppléance  de  la  chaire  des  Reptiles  et  des  Poissons  à  un  médecin 
connu  surtout  pour  ses  travaux  d’anatomie,  Constant  Duméril. 

Justement  effrayé  par  un  enseignement  pour  lequel  il  ne  se  jugeait 
nullement  préparé,  Duméril  voulut  refuser  ;  sur  l’insistance  de 
Cuvier  il  finit  par  accepter.  Voici  en  quels  termes  il  relate  la  chose 
dans  une  lettre  à  l’un  de  ses  frères. 

«  Qui  m’eût  dit,  il  y  a  neuf  ans  :  étudiez  l’Histoire  naturelle,  cela 
vous  conduira  à  Paris  ;  vous  y  arriverez  aux  premiers  emplois  ;  on 
vous  donnera  à  choisir  les  premières  places  ;  vous  remplacerez  Lacé¬ 
pède...  Voilà  pourtant  ce  qui  arrive.  J’étais  avant  hier  fort  embarrassé 
quand  on  me  fit  cette  proposition.  Pourquoi  ?  Il  y  en  a  beaucoup  de 
raisons.  Les  principales  ?  Les  voici  en  peu  de  mots  :  il  s’agit  de  pro- 


—  333  — 


fesser  au  Muséum  d’Histoire  Naturelle  les  Reptiles  et  les  Poissons. 
Or  je  n’ai  jamais  étudié  les  Poissons  épineux  qui  composent  près  des 
deux  tiers  de  la  seconde  partie...  Daudin,  Brongniart,  Geoffroy 
suivent  la  même  carrière,  ils  ont  écrit  sur  ce  sujet  ;  ce  sont  mes  amis  ; 
ils  vont  me  regarder  comme  un  intrigant  qui  aura  cherché  à  leur 
enlever  une  place  que  je  ne  devais  même  pas  désirer...  Cependant  il 
fallait  se  décider,  et  voilà  comment  Cuvier,  qui  était  chargé  par 
Lacépède  de  me  faire  la  proposition,  répondait  à  mes  observations  : 
...  Je  te  donnerai  tous  mes  manuscrits...  Lacépède  ta  communi¬ 
quera  toutes  ses  notes.  Ce  n’est  pas  la  place  en  elle-même  que  tu 
dois  considérer,  c’est  le  pied  que  tu  mets  dans  l’établissement,  c’est  la 
confiance  dont  on  t’honore  ;  c’est  la  préférence  qu’on  te  donne  sans 
que  tu  l’aies  sollicitée...  Il  faut  accepter.  J’ai  accepté  ». 

Cette  acceptation  constitue  l’un  des  événements  les  plus  impor¬ 
tants  dans  l’Histoire  de  l’Erpétologie. 

Second  titulaire  de  la  chaire  des  Reptiles  et  des  Poissons,  André, 
Marie,  Constant  Duméril  naquit  le  1er  janvier  1774  à  Amiens. 
Il  était  l’avant  dernier  d’une  nombreuse  famille  comptant  six  gar¬ 
çons  et  deux  filles.  Dès  son  enfance,  Duméril  manifesta  un  penchant 
marqué  pour  l’étude  des  choses  de  la  nature  ;  accompagnant  fréquem¬ 
ment  sa  mère  dans  une  église  de  sa  ville  natale,  il  remarqua  et  recueil¬ 
lit,  en-dessous  de  nids  d’hirondelles  qu’abritaient  des  corniches, 
des  insectes  meurtris  ou  mutilés,  échappés  à  la  voracité  des  oisillons. 
De  là  naquit  sa  première  passion  de  naturaliste  :  l’Entomologie. 
Sa  curiosité  scientifique  ne  fit  que  croître  et,  au  cours  de  ses  prome¬ 
nades  il  récoltait  tous  les  objets  d’histoire  naturelle  qui  frappaient 
ses  regards,  à  tel  point  que  sa  mère  se  vit  dans  l’obligation  de  faire 
faire  à  ses  vêtements  une  poche  de  peau  parce  que  l’abondance  et  la 
variété  de  ses  récoltes  avaient  raison  des  ordinaires  poches  de  toile. 
Si  l’Entomologie  fut  sa  première  passion,  il  n’en  délaissait  pas  pour 
autant  les  autres  branches  de  l’histoire  naturelle.  L’exploration  fré¬ 
quente  des  grandes  prairies  tourbeuses  de  son  pays  natal  lui  fournit 
l’occasion  de  se  familiariser  avec  la  Botanique  et  d’effectuer  ses  pre¬ 
mières  observations  erpétologiques  sur  les  Tritons  et  les  Salamandres 
que  l’on  nommait  alors  les  Lézards  d’eau. 

Contraints  par  la  modicité  de  leurs  ressources  (son  père  était 
alors  juge  de  paix),  les  parents  de  Duméril,  qui  voyaient  dans  les 
occupations  de  leurs  fils  un  amusement  plutôt  qu’une  possibilité 
de  carrière,  pensèrent  à  lui  choisir  une  situation.  Duméril  voulait 
être  médecin,  n’a-t-il  pas  écrit  à  Mr  d’Eu  :  «  Mes  goûts  m’ont  toujours 
porté  vers  la  médecine,  tel  a  toujours  été  mon  but  ;  c’est  là  que 
toutes  mes  vues  ont  été  dirigées  ».  La  longueur  et  le  coût  de  telles 
études  effrayèrent  son  père  ;  c’est  alors  qu’un  ami  de  la  famille, 
frappé  par  les  connaissances  du  jeune  homme  en  sciences  naturelles, 


334  — 


conçut  la  très  singulière  idée  de  le  placer  dans  une  droguerie  rouen- 
naise  où  il  devint,  avec  résignation,  garçon  de  boutique.  «  Le  pre¬ 
mier  pas  est  fait...  je  m’y  accoutumerai  »,  écrit-il  alors  à  son  père. 

Par  un  hasard  providentiel,  il  se  trouva  que  son  patron  M.  Thil- 
laye,  était  à  la  fois  droguiste  et  membre  de  l’Académie  royale  des 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de  Rouen,  qu’il  possédait  une  impor¬ 
tante  bibliothèque  scientifique  et  qu’ayant  rapidement  apprécié 
la  valeur  de  son  garçon  de  boutique  et  son  penchant  pour  l’étude 
des  sciences  naturelles,  il  lui  en  facilita  la  poursuite,  fermant  les 
yeux  avec  délicatesse  sur  certaines  heures  consacrées  à  la  science  au 
détriment  de  la  droguerie.  Duméril  n’oublia  jamais  ce  qu’il  devait  à 
son  bienfaiteur,  dont  il  ne  parla  qu’avec  émotion  pour  exprimer  les 
sentiments  d’estime  et  de  reconnaissance  qu’il  éprouvait  à  son  égard. 

L’un  des  résultats  de  cette  initiation  un  peu  particulière  à  la  dro¬ 
guerie  fut  l’obtention  par  Duméril,  en  1791,  d’un  prix  de  Botanique 
décerné  par  l’Académie  de  Rouen.  C’est  à  ce  succès  botanique  qu’est 
due  la  carrière  médicale  de  Duméril.  En  effet,  un  membre  corres¬ 
pondant  de  l’Institut,  Laumonnier,  habile  chirurgien,  professeur 
à  l’Ecole  de  Médecine  de  Rouen,  remarqua  le  jeune  lauréat  et  l’initia 
à  la  connaissance  de  l’anatomie  humaine,  science  qui  fut  pour  le 
jeune  homme  une  révélation  et  qui  devint  rapidement  une  passion 
envahissante,  ainsi  qu’en  témoignent  ses  lettres  débordant  d’en¬ 
thousiasme.  «  J’ai  travaillé  cet  hiver,  je  n’ai  pas  perdu  un  seul 
instant.  L’anatomie  a  été  pour  moi  la  même  passion  que  celle  de 
courir  les  insectes.  Jugez  »  écrit-il  à  sa  mère  en  1794,  et  quelques 
mois  plus  tard  :  «  Je  ne  sais,  n’entends,  ne  rêve  qu’anatomie  !  V ous 
rappeliez-vous  le  temps  où  la  botanique  et  les  insectes  étaient  ma 
passion  favorite...  Vous  m’avez  vu  alors,  vous  avez  pu  remarquer 
si  j’étais  passionné.  Eh  bien,  vous  n’avez  rien  vu,  vous  ne  me  con¬ 
naissiez  pas  encore.  L’ardeur  que  j’y  mettais  n’est  rien  auprès  de 
celle  qui  m’entraîne  vers  l’anatomie.  C’est  un  grand  bonheur  pour 
moi  !  ».  Un  tel  acharnement  porta  rapidement  ses  fruits  :  à  19  ans, 
en  1793,  Constant  Duméril  fut  nommé  Prévôt  d’ Anatomie  à  l’Ecole 
secondaire  de  Médecine  de  Rouen. 

Le  4  décembre  1794,  revenant  sur  les  suppressions  inconsidérées 
de  l’Assemblée  législative,  un  arrêté  de  la  Convention  décréta  la 
création  d’Ecoles  de  Santé  à  Paris,  Montpellier  et  Strasbourg,  les¬ 
quelles  étaient  destinées  aux  Elèves  de  la  Patrie  recrutés  dans  chaque 
district  de  la  République.  Constant  Duméril  fut  choisi,  et  au  début 
de  1795,  il  débarqua  à  Paris,  riche  de  son  enthousiasme  et  d’un 
certificat  de  Rouelle,  Officier  de  Santé  en  Chef  de  l’Hospice  de 
Rouen,  où  il  était  écrit  :  «  L’élève  Duméril  parcourt  à  pas  de  géant 
les  diverses  parties  de  l’art  de  guérir,  il  possède  toutes  les  qualités 
d’un  homme  de  génie  ».  Appréciation  dithyrambique  peut-être,  mais 
néanmoins  justifiée  puisqu’en  1795,  Duméril  fut  nommé,  sur  con- 


—  335  — 


cours,  prosecteur  à  FEcole  de  Santé,  devant  un  concurrent  sérieux 
en  la  personne  de  Dupuytren,  en  1799,  promu  Chef  de  Travaux 
d’ Anatomie,  en  1801,  à  27  ans,  Professeur  d’ Anatomie  et  de  Physio¬ 
logie,  en  1811,  Médecin  des  Hôpitaux. 

Parallèlement  à  cette  brillante  carrière  médicale,  se  déroulait 
une  non  moins  importante  carrière  scientifique.  Dès  le  début  de  son 
installation  à  Paris,  le  penchant  de  Duméril  pour  les  sciences 
naturelles  le  rapproche  du  Muséum.  Cuvier,  sentant  la  nécessité  de 
connaître  les  animaux  supérieurs,  eut  recours  à  Duméril  dont  il 
appréciait  les  connaissances  anatomiques  ;  ce  dernier  devint  ainsi, 
en  quelque  sorte,  le  professeur  de  Cuvier  auquel  il  apportait,  soi¬ 
gneusement  cachées  dans  ses  poches,  des  pièces  anatomiques  qu’il 
décrivait  et  expliquait  à  celui  qui  sera  plus  tard  son  maître  et  qu’il 
devait  remplacer  comme  professeur  aux  Ecoles  du  Panthéon  et  des 
Quatre  Nations.  On  comprend  alors  l’insistance  que  mit  Cuvier  à 
appuyer  la  proposition  de  suppléance  de  Lacépède  auprès  de  Dumé¬ 
ril,  en  1803.  Cette  suppléance  dura  vingt-deux  ans  ;  il  est  vrai 
toutefois  que  l’Assemblée  des  Professeurs  autorisa  Duméril,  en 
novembre  1811,  à  prendre  le  titre  de  Professeur- Adjoint  ;  il  fut 
nommé  titulaire  de  la  chaire  en  1825,  à  la  mort  de  Lacépède,  et  en 
assuma  la  direction  jusqu’en  1857. 

Durant  les  premiers  temps  de  cette  longue  administration  de 
54  années,  Constant  Duméril,  écarté  de  son  Laboratoire  par  ses 
charges  hospitalières  et  par  les  exigences  d’une  clientèle  nombreuse 
et  absorbante,  ne  venait  guère  au  Muséum  que  pour  son  enseigne¬ 
ment  et  laissait  à  Cuvier  et  Valenciennes  le  soin  de  conserver  à  la 
chaire  sa  réputation  scientifique.  Ces  derniers  avaient  entrepris  en 
effet  la  publication  de  la  très  célèbre  «  Histoire  Naturelle  des  Pois¬ 
sons  ».  Mais,  en  1832,  Cuvier  disparaît  et  Valenciennes  est  appelé 
à  la  chaire  de  Malacologie,  laissant  libre  le  poste  d’ Aide-Naturaliste 
que  Duméril  confia  à  Gabriel  Bibron.  Naturaliste  expert,  chercheur 
avisé,  dessinateur  précis,  Bibron,  dont  la  jeunesse  et  l’ardeur  étaient 
tempérées  par  la  maturité  et  l’expérience  de  Duméril,  fut  pour  ce 
dernier  le  collaborateur  rêvé,  à  l’égal  de  Valenciennes  pour  Cuvier. 
C’est  à  cette  heureuse  collaboration  que  l’on  doit  l’Histoire  Naturelle 
complète  des  Reptiles,  ou  Erpétologie  générale,  qu’une  mort  préma¬ 
turée  ne  permit  pas  à  Gabriel  Bibron  de  voir  terminée. 

Le  milieu  du  xixe  siècle  sonna  pour  Duméril  l’heure  des  ordi¬ 
naires  tristesses  :  il  cessa  ses  fonctions  à  la  Faculté  de  Médecine, 
abandonna  les  Hôpitaux,  quitta  le  Muséum  ;  la  compagne  de  sa  vie 
—  il  avait  épousé  en  1806,  Alphonsine  Delaboche,  veuve  de 
J.  B.  Say,  —  des  amis  très  chers  disparurent.  Il  eut  la  joie  de  voir  son 
fils  Auguste  lui  succéder  au  Muséum.  Au  cours  de  sa  vieillesse, 
exempte  d’infirmité,  il  revint  à  sa  passion  première  et  jusqu’à  sa 
mort,  qu’il  vit  venir  avec  calme  et  sérénité,  il  ne  cessa  de  travailler 


336 


à  son  Entomologie  analytique,  que  l’Académie  des  Sciences  publia 
dans  ses  Mémoires. 

Constant  Duméril  mourut  le  14  août  1860  et  fut  inhumé  au  Père 
Laohaise. 

Une  existence  aussi  bien  remplie  fut  couronnée  d’honneurs  juste¬ 
ment  mérités.  Ayant  refusé  de  poser  sa  candidature  à  l’Institut 
en  1803,  devant  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  Brongniart,  il 
succéda  à  Tenon  en  1816  ;  il  fut  membre  de  l’Académie  de  Médecine 
dès  sa  fondation,  ainsi  que  de  toutes  les  Académies  européennes. 
Deux  mois  avant  sa  mort,  il  avait  été  élevé  au  grade  de  Commandeur 
de  la  Légion  d' Honneur. 

Le  nombre,  la  variété  et  l’importance  des  travaux  de  Duméril 
l’ont  rendu,  sinon  l’égal,  du  moins  l’auxiliaire  de  Linné,  de  Réau- 
mur  et  surtout  de  Cuvier,  auquel  son  nom  restera  toujours  associé 
dans  l’histoire  de  l’Anatomie  et  de  la  Physiologie  comparée.  N’est-ce 
pas  à  lui  en  effet  qu’est  due  1  idée  de  la  publication  des  fameuses 
Leçons  d’Anatomie  comparée,  dont  il  devait,  d’ailleurs,  rédiger  les 
premiers  volumes  ?  N’est-ce  pas  lui  qui,  dès  1802,  dans  son  enseigne¬ 
ment,  émettait  l’idée  hardie,  entrevue  jusqu’alors  par  le  grand  poète 
Goethe,  de  la  composition  vertébrale  du  crâne  ?  L’importance 
d’une  telle  découverte,  que  l’école  allemande  développa  quelques 
années  plus  tard  avec  exagération,  fut  alors  négligée,  et  son  exploi¬ 
tation  détournée  par  de  mauvaises  plaisanteries  :  les  jeunes  amis  de 
Duméril  ne  1  abordaient  plus,  en  effet,  sans  lui  demander  comment  se' 
portait  sa  vertèbre  pensante  ! 

Doué  d’une  intense  activité,  Duméril  nous  laisse  d’abondants 
travaux.  Parmi  eux  nous  retiendrons  ceux  qui  mettent  en  évidence 
sa  conception  particulière  de  la  méthode  systématique. 

En  1806,  paraît  la  Zoologie  analytique  qui  représente  le  premier 
essai  de  classification  philosophique  rationnelle  effectué  dans  le 
domaine  de  la  Zoologie.  Il  s’agit  d’un  exposé  fidèle  et  concis  du 
Règne  animal  distribué  en  petits  tableaux  synoptiques  commodes, 
mettant  en  valeur  la  filiation  des  genres.  Charles  Bonaparte 
qualifiera  cet  ouvrage  de  «  vrai  fil  d’Ariane  dans  le  labyrinthe  de  la 
méthode  ». 

L’Ichthyologie  analytique  de  1856  correspond  à  l’application  à 
un  groupe  zoologique  déterminé  de  la  méthode  exposée  dans  le  travail 
précédent.  L  auteur  y  fait  preuve  d’une  profonde  connaissance  de  la 
structure  des  Poissons.  L’originalité  du  travail  consiste  en  une  heu¬ 
reuse  combinaison  entre  la  méthode  naturelle  et  le  classement  arti¬ 
ficiel.  L’Entomologie  analytique,  publiée  en  1860  après  la  mort  de 
Duméril  rappelle  les  ouvrages  précédents  par  la  méthode  qui  en  a 
inspiré  les  classifications,  mais  l’auteur  insiste  ici  plus  particulière¬ 
ment  sur  les  fonctions  et  les  mœurs. 


J’ai  gardé  pour  finir  l’ouvrage  capital  :  l’Erpétologie  générale  ou 
Histoire  Naturelle  complète  des  Reptiles,  monument  en  dix  volumes 
et  un  atlas  de  cent-vingt  planches,  publié  de  1834  à  1854,  avec  la 
collaboration  de  Gabriel  Bibron  puis,  après  la  mort  de  ce  dernier, 
d’Auguste  Duméril. 

Jusqu’alors,  les  seuls  ouvrages  erpétologiques  de  valeur  étaient 
ceux  de  Lacépède  (1790),  qui  mentionnait  292  espèces,  de  Daudin 
(1802)  avec  556  espèces,  de  Merrem  (1820)  avec  580  espèces. 
Duméril  et  Bibron  donnèrent  dans  leur  ouvrage,  pour  1 .311  espèces 
de  Reptiles  et  de  Batraciens,  des  descriptions  originales  précises  et 
accompagnées  de  considérations  anatomiques,  éthologiques  et 
historiques  du  plus  haut  intérêt.  L’Erpétologie  générale  constitue 
encore  l’un  des  ouvrages  fondamentaux  auquel  tout  erpétologiste 
doit  se  référer  et  sur  lequel  il  peut  prendre  exemple  sans  crainte. 

La  rédaction  d’une  telle  œuvre  fut  facilitée  par  des  circonstances 
exceptionnelles  ;  elle  bénéficia  de  l’essor  que  connurent  au  xixe  siècle 
les  grands  voyages  de  découvertes,  lesquels  comportaient  un  per¬ 
sonnel  scientifique  chargé  de  la  recherche  et  de  la  récolte  d’échan¬ 
tillons  d’histoire  naturelle.  Constant  Duméril  réunit  ainsi  une  très 
importante  collection  erpétologique.  «  C’est  la  plus  nombreuse  que 
l’on  ait  en  Europe  et  dans  le  monde,  écrivait-il,  j’éprouve  un  orgueil 
national  à  la  proclamer  ».  Geoffroy  Saint-Hilaire  dira,  à  la  mort  de 
Duméril  :  «  Aucune  collection  n’égale  celle  que  M.  Duméril  remet¬ 
tait  il  y  a  quelques  années  dans  les  mains  filiales  d’un  successeur 
digne  de  lui  ». 

En  plus  de  cette  importante  collection  qui,  par  le  nombre  de  ses 
types  et  l’état  de  conversation  des  échantillons,  constitue  l’une  des 
richesses  du  Muséum,  c’est  encore  à  Duméril  que  l’on  doit  la  création 
de  la  Ménagerie  des  Reptiles,  dont  Vaillant  a  relaté  l’histoire. 
Constant  Duméril,  visitant  la  foire  des  Loges,  avait  été  frappé 
par  la  bonne  tenue  d'une  ménagerie  ambulante  appartenant  à  un 
sieur  Vallée  ;  il  en  proposa  l’achat  à  l’Assemblée  des  Professeurs 
en  octobre  1838.  Débuts  évidemment  modestes  puisqu’exception 
faite  des  Oiseaux  et  des  Mammifères,  le  fond  erpétologique  compor¬ 
tait  deux  Pythons  et  trois  Crocodiles  qui  primitivement  furent 
installés  dans  une  pièce  au  rez-de-chaussée  d’une  petite  maison, 
aujourd’hui  détruite,  située  dans  l’enceinte  de  la  Ménagerie  actuelle. 
Le  développement  en  fut  rapide  grâce  au  zèle  de  Duméril  qui  solli¬ 
citait  de  façon  pressante  les  voyageurs.  C’est  à  cette  initiative  que 
nous  sommes  redevables  des  observations  faites  par  Valenciennes 
sur  l’élévation  de  la  température  chez  les  gros  Serpents  durant 
l'incubation,  ainsi  que  des  observations  d’A.  Duméril  sur  la  ponte 
et  les  métamorphoses  de  l’Axolotl,  mettant  en  évidence  le  phéno¬ 
mène  de  la  néoténie,  ou  encore  sur  l’enkystement  du  Protoptère 
par  exemple.  Rapidement  le  local  initial  devint  trop  petit  et  il  fut 


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nécessaire  de  construire  l’actuelle  Ménagerie,  celle-ci  fut  inaugurée 
en  1874  par  Blanchard,  elle  connaît  à  son  tour  la  meme  maladie 
d’exiguité  que  la  précédente. 

Les  travaux  scientifiques  de  Duméril  appartiennent  d  une  part 
à  l’école  de  Linné  par  l’élégance  de  la  nomenclature,  par  1  opposition 
des  caractères,  la  clarté  des  descriptions,  l’ordonnance  rigoureuse 
des  ensembles.  D’autre  part  ils  rejoignent  l’école  de  Cuvier  par  le 
nombre  et  la  variété  des  observations  anatomiques,  par  la  déter¬ 
mination  de  la  fonction  des  organes.  Observateur  attentif  plutôt 
que  généralisateur  hardi,  les  enchaînements  d’idées,  1  exposé  de  lois 
générales  gouvernant  un  ordre  de  phénomènes  ne  convenaient  pas  à 
son  caractère.  Ce  sont  ces  tendances  naturelles  qui  ont  conduit 
Duméiul  à  l’élaboration  de  sa  méthode  originale.  «  Quand  on  réflé¬ 
chit,  écrit-il  dans  la  Préface  de  sa  Zoologie  analytique,  sur  la 
manière  dont  nos  connaissances  s’acquièrent  et  se  développent,  on 
observe  qu’elles  sont  toujours  la  conséquence  d’une  comparaison  : 
or  comme  tous  les  corps  de  la  Nature  ne  diffèrent  entre  eux  que  par 
leurs  propriétés,  l’idée  que  nous  nous  en  formons  est  une  sorte 
d’analyse,  un  véritable  jugement».  Et  il  ajoute  quelques  lignes  plus 
loin  :  «  Cette  méthode  consiste  à  offrir  à  l’observateur  qui  examine  un 
objet  le  choix  entre  deux  propositions  contradictoires  dont  1  une, 
reconnue  vraie,  exclut  nécessairement  1  adoption  de  1  autre  ». 

Voilà  bien  la  définition  des  clés  dichotomiques  et,  une  telle 
méthode,  qui  nous  paraît  actuellement  si  normale,  était  alors  quelque 
peu  nouvelle.  Pour  arriver  au  résultat  envisagé,  comment  opérer 
«  Parmi  les  animaux,  chacun  devant  présenter  une  conformation 
et  une  structure  qui  appartienne  à  son  espèce,  diriger  l’observation 
sur  l’un  d’eux,  qu’on  suppose  maintenant  avoir  sous  les  yeux  et  que 
l’on  veut  connaître  de  manière  à  rendre  évidentes  les  particularités 
qui  le  caractérisent  ».  On  conçoit  dès  lors  qu  avec  une  telle  méthode 
la  précision  et  la  clarté  des  descriptions  données  par  Duméril  aient 
été  un  modèle  pour  tous,  et  c’est  là  une  des  raisons  pour  lesquelles 
Flourens,  dans  l’éloge  historique  qu’il  consacra  à  Duméril,  a  pu 
écrire  ces  lignes  : 

«  En  retour  de  tant  de  services  rendus,  les  naturalistes  le 
monde  des  naturalistes,  le  monde  des  classificateurs,  aréopage  qui  se 
fait  l’illusion  de  croire  ses  arrêts  éternels  —  décerna  à  Duméril 
le  titre  de  Père  de  l’Erpétologie  ». 

De  tous  les  titres  que  lui  acquirent  sa  renommée  et  ses  travaux, 
c’est  celui  de  Professeur  que  Constant  Duméril  apprécia  le  plus. 
Dès  .son  enfance  il  faisait  profiter  ses  compagnons  de  ses  observa¬ 
tions  ;  enseigner  fut  pour  lui  la  joie  et  l’orgueil  de  sa  longue  carrière  : 
n’a-t-il  pas  professé  durant  cinquante-neuf  années  à  la  faculté  de 
Médecine  et  durant  cinquante-quatre  au  Muséum  !  Son  enseigne- 


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ment  était  à  la  fois  animé,  pittoresque  et  accompagné  d’un  goût  pro¬ 
noncé  pour  la  mimique.  L’un  de  ses  contemporains,  Isidore  Salles 
de  Gosse,  qui  publia  en  1847  une  Histoire  naturelle  des  Professeurs, 
le  dépeint  comme  se  livrant  «  à  mille  évolutions  plus  ou  moins  inno¬ 
centes  et  reptiliennes  ».  Quoiqu’il  en  soit,  ses  auditeurs  appréciaient 
son  enseignement,  si  l’on  en  juge  d’après  la  lettre  qu’il  écrivit  à  sa 
mère  peu  après  ses  débuts  au  Muséum  :  «  Mes  cours  sont  extrême¬ 
ment  suivis,  plus  qu’aucun  de  ceux  qui  se  font  dans  les  Galeries, 
lesquels  n’ont  que  de  cinq  à  six  personnes,  .l’ai  habituellement  plus 
de  soixante  élèves,  et  cela  me  fait  une  sorte  de  réputation  dans  l’éta¬ 
blissement  ». 

Je  n’insisterai  pas  sur  les  qualités  morales  de  Constant  Duméril, 
me  contentant  de  citer  les  termes  par  lesquels  Mil n' e  Edwards 
clôturait  son  discours  d’adieu  :  «  Ma  conscience,  aurait-il  pu  dire,  a 
toujours  été  la  règle  de  ma  conduite,  et  j’ai  constamment  cherché 
à  agir  envers  autrui  comme  j’aurais  voulu  que  l’on  agisse  envers  moi. 
En  effet  Duméril  fut  avant  tout  un  homme  de  bien  ». 

Le  successeur  de  Constant  Duméril  fut  son  fils  Auguste,  qui 
l’assistait  comme  Aide-Naturaliste  depuis  la  mort  de  Gabriel  Bibron 
en  1848,  et  qui,  après  avoir  été  suppléant  en  1853,  le  remplaça 
en  1857.  Par  l’orientation  de  ses  travaux,  A.  Duméril  fut  surtout 
ichthyologiste.  A  la  mort  d’Auguste  Duméril  en  1870,  la  chaire  fut 
en  raison  des  événements,  privée  de  titulaire  pendant  cinq  années 
et  l’intérim  assuré  par  le  Professeur  d’Entomologie  Blanchard. 
Ce  n’est  qu’en  1875  que  Léon  Vaillant  fut  nommé  Professeur  ; 
Louis  Roule  lui  succéda  en  1910,  puis  Jacques  Pellegrin  en  1936. 
C’est  avant  tout  comme  ichthyologistes  que>ces  trois  Professeurs 
sont  connus. 

En  1944,  l’Assemblée  des  Professeurs  appela  à  la  succession  de 
Jacques  Pellegrin,  Léon  Bertin,  Sous- Directeur  du  Laboratoire 
depuis  1938.  Le  souvenir  du  Professeur  Bertin  est  encore  trop 
vivant  parmi  nous  pour  qu’il  soit  nécessaire  de  rappeler  longuement 
ce  que  fut  son  administration  de  la  chaire  des  Reptiles  et  des  Pois¬ 
sons.  Permettez-moi  cependant  d’évoquer  ici,  en  quelques  mots,  le 
souvenir  de  celui  dont  je  fus  le  collaborateur  pendant  plus  de  dix 
années,  au  cours  desquelles  j’ai  toujours  bénéficié  de  sa  plus  entière 
confiance  et  de  sa  plus  cordiale  bienveillance. 

Ichthyologiste  de  valeur,  auquel  nous  sommes  redevables  d’im¬ 
portants  travaux,  en  particulier  sur  le  groupe  si  difficile  des  Poissons 
abyssaux  ;  esprit  encyclopédique,  doué  d’une  remarquable  aptitude 
d’exposition  et  d’un  style  élégant  et  précis,  nous  avons  tous  été  à 
même  de  juger  le  talent  avec  lequel  il  savait  mettre  à  la  portée  de 
tous  les  questions  apparemment  les  plus  complexes  ;  enseignant 
éminent,  possédant  de  brillantes  qualités  pédagogiques,  il  attirait 
de  nombreux  auditeurs  à  ses  cours  qu’il  savait  rendre  attrayants  par 


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la  nature  même  des  sujets  traités  et  la  façon  brillante  dont  il  les 
traitait.  Après  avoir  réorganisé  son  Laboratoire,  et  tout  particulière¬ 
ment  la  très  riche  bibliothèque  qu’il  renferme,  Léon  Bertin  avait 
entrepris  un  classement  méthodique  de  l'importante  collection  des 
Poissons,  richesse  inestimable  de  la  chaire,  qu’il  évaluait  à  plus 
de  cinquante  mille  bocaux.  Un  accident  dont  nous  gardons  encore 
le  souvenir  par  sa  soudaineté  est  venu  brutalement  interrompre 
cette  carrière. 

Si,  ainsi  que  nous  avons  pu  le  constater,  après  la  disparition  de 
Constant  Duméril,  l’orientation  des  titulaires  de  la  Chaire  fut  sur¬ 
tout  à  tendances  ichthyologiques,  l’Erpétologie  n’en  fut  pas  pour 
autant  délaissée.  L’œuvre  de  Duméril  fut  poursuivis  par  les  Aides- 
Naturalistes  et  par  les  Assistants,  parmi  lesquels  il  faut  citer  Fran¬ 
çois  Mocquard  qui,  de  1884  à  1908,  se  fît  remarquer  par  les  impor¬ 
tants  travaux  qu’il  consacra  à  l’Erpétologie.  Fernand  Angel, 
entré  au  Muséum  en  qualité  de  Préparateur  auxiliaire  en  1905, 
termina  sa  carrière  en  1950  comme  Assistant.  Durant  quarante-cinq 
années,  d’abord  avec  Mocquard  puis  seul,  il  représenta  l’Erpétologie 
française  dans  laquelle  il  avait  acquis  une  compétence  universelle¬ 
ment  reconnue.  Enfin,  je  ne  saurais  oublier  la  très  caractéristique 
figure  de  Marie  Phisalix.  Entrée  au  Laboratoire  des  Reptiles 
et  des  Poissons  en  qualité  de  travailleur  libre  en  1910,  elle  y  demeura 
jusqu’à  sa  mort  en  1945.  La  renommée  mondiale  que  lui  valurent 
ses  recherches  sur  les  animaux  venimeux  et  les  venins  contribua  à 
l’illustration  de  notre  chaire.  Ainsi,  grâce  à  tous  ces  chercheurs,  la 
France  n’a  pas  cessé  d’être  représentée  de  la  manière  la  plus  hono¬ 
rable  dans  la  systématique  ardue  des  Reptiles. 

Toute  succession  comporte  un  héritage  ?  Assumant  désormais  la 
direction  de  la  Chaire  des  Reptiles  et  des  Poissons,  je  me  trouve 
investi  de  responsabilités,  héritage  de  mes  devanciers.  La  principale 
consiste  à  maintenir  sinon  à  accroître  la  renommée  qu’ils  ont  acquis 
à  cette  chaire.  Celle-ci  comporte  l’un  de  des  plus  importantes  et  des 
plus  riches  collection  du  Muséum,  puisqu’elle  renferme  les  types  de 
Cuvier,  Valenciennes  et  C.  Duméril  ;  l’un  de  mes  premiers  soucis 
sera  la  conservation  de  cette  richesse  et  également  son  augmentation. 
Seuls  ceux  qui  ont  la  charge  de  collections  savent  le  travail  qu’exigent 
la  conservation  et  le  classement  de  centaines  de  milliers  d’exemplaires, 
la  plupart  conservés  en  alcool.  Si  j’insiste  en  premier  lieu  sur  ce 
travail  de  collection,  loin  de  moi  la  pensée  d’y  voir  une  fin  en  soi 
et  de  n’estimer  la  collection  que  pour  elle-même.  De  même  qu'une 
usine  ou  un  atelier  comportent  un  outillage  indispensable  au  travail 
de  son  personnel,  de  même  la  collection  d’une  chaire  constitue  son 
indispensable  instrument  de  travail,  auquel  nous  devons  tous  nos  ' 
soins,  comme  le  bon  ouvrier  soigne  ses  outils.  La  raison  d’être  des 


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chaires  du  Muséum  est  avant  tout  la  Systématique,  que  d'aucuns 
considèrent  avec  dédain  parce  qu’ils  la  confondent  avec  la  nomen¬ 
clature.  Purement  morphologique  à  ses  débuts,  la  Systématique 
s’appuya  de  plus  en  plus  par  la  suite  sur  l’Anatomie,  aujourd’hui, 
poursuivant  son  évolution,  elle  fait  appel  à  toutes  les  disciplines  : 
l’Embryologie,  l’Ethologie,  l’Ecologie,  la  Biogéographie,  ainsi 
apparaît-elle  comme  la  science  de  base,  d’où  la  nécessité  de  col¬ 
lections  dont  le  classement  et  la  richesse  soient  générateurs  de  tra¬ 
vaux  dignes  de  ceux  de  nos  prédécesseurs. 

Dans  un  monde  de  plus  en  plus  enclin  à  n’apprécier  que  le  prolit 
immédiat,  la  science  pure  apparaît  comme  une  douce  manie  sans 
grand  intérêt  :  étudier  des  Lézards,  des  Grenouilles  et,  horreur  !  des 
Serpents,  a  quoi  cela  peut-il  bien  servir  ?  Réfuter  une  telle  opinion 
serait  ici  hors  de  propos,  je  me  bornerai  à  rappeler  la  réponse  que  fit 
Franklin  à  un  spectateur  sceptique  quant  à  l’intérêt  du  premier 
voyage  aérien  de  PilAtrf,  de  Rozier  :  «  A  quoi  l’enfant  qui  vient  de 
naître  peut-il  servir  ?  ». 

Attirer  de  jeunes  chercheurs  au  Laboratoire,  et  avec  l’aide  de  mes 
collaborateurs,  guider  leurs  recherches,  leur  insuffler  le  feu  sacré, 
en  un  mot  former  des  élèves  et  des  successeurs,  telle  est  mon  ambi¬ 
tion.  Ainsi  tâcherai-je  de  ne  pas  faillir  à  l’exemple  de  mes  devan¬ 
ciers  et  de  maintenir  le  renom  de  la  chaire  des  Reptiles  et  des  Poissons 
du  Muséum. 


—  342 


Sur  la  présence  de  Carcharodon  carcharias  (l.,  1758) 

DANS  LES  EAUX  TUNISIENNES 


Par  Emile  Postei,. 


La  présence  du  requin  blanc  ( Carcharodon  carcharias)  en  Médi¬ 
terranée  n’est  pas  une  nouveauté.  Il  y  a  été  signalé  dès  1768  par 
Brunnich,  puis  ensuite  par  la  plupart  des  auteurs  classiques  : 
Walbaum  (1792),  Rafinesqtje  (1810),  Bonaparte  (1839),  Dumf.ril 
(1865),  etc...  Il  n’est  donc  pas  étonnant  de  le  trouver  en  Tunisie  et  la 
notation  de  ses  captures  n’aurait  qu’un  intérêt  secondaire  si  elles 
ne  s’effectuaient  à  des  dates  réparties  sur  une  très  courte  période. 

Alors  que  Bigelow  et  Schroeder  (1948,  page  140)  donnent  en 
effet  le  requin  blanc  comme  «  exceedingly  irregular  in  its  occurence  » 
il  apparaît  régulièrement  dans  les  eaux  du  Golfe  de  Tunis  entre 
le  15  et  le  30  mai. 

Grâce  à  l’amabilité  du  Directeur  des  Madragues  de  Sidi  Daoud 
j’ai  pu  reconstituer  la  liste  des  captures  faites  de  1953  à  1956  dans 
une  thonnaire  calée  au  NW  du  Cap  Bon,  de  fin  avril  à  fin  juillet, 
par  environ  35  mètres  de  profondeur.  Cette  liste  s’établit  comme 
suit  : 

1953  —  1  Requin  blanc,  aux  environs  du  20  mai 

1954  —  2  Requins  blancs,  aux  environs  du  20  mai 

1955  —  Aucune  capture 

1956  —  1  Requin  blanc  ($),  le  16  mai 

1  Requin  blanc  (<^),  le  22  mai. 

J’ai  moi-même  examiné  l’exemplaire  du  16  mai  1956  et  fait 
relever  les  mensurations  de  celui  du  22  mai.  Les  résultats  de  ces 
observations  sont  exposés  dans  le  tableau  ci-dessous  où  les  longueurs 
sont  exprimées  en  centimètres  et  les  poids  en  kilogrammes. 

$  S 


(16  mai) 

(22  mai) 

Longueur  totale . 

520 

410 

Longueur  au  V  de  la  caudale . 

470 

380 

Envergure  de  la  queue . 

130 

Hauteur  de  la  lre  dorsale . 

.  75 

57 

Longueur  de  la  pectorale  gauche . 

100 

81 

Périmètre  au  niveau  de  la  lre  dorsale .... 

390 

250 

Poids  total . 

1.800 

1.300 

Poids  du  foie . 

385 

135 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  343 


Carckarodon  carcharias  (?)  capturé  le  16  mai  1956  dans  la  madrague  de  Sidi  Daoud 

(Tunisie). 


-  344  — 


La  femelle  du  16  mai  était  en  état  de  complet  repos  sexuel. 
Elle  avait  dans  l’estomac  : 

1  I surus  sp.  d'un  peu  plus  d’un  mètre. 

2  crânes  (un  gros  et  un  petit)  et  de  nombreux  os  de  Delphinus 
sp.  (peut-être  une  femelle  et  son  foetus). 

Des  débris  de  carapace  de  Chelone  mydas. 

Malgré  mes  recherches  je  n’ai  trouvé  aucun  parasite. 

Laboratoire  des  Pèches  et  Productions  Coloniales  d'origine  animale 
et  O.  R.  S.  T.  O.  M. 


—  345 


Note  préliminaire  sur  le  sang  de  Protopterus  annectexs 

(ÜWEN,  1839) 

Par  Jacqueline  Plessis. 


Des  recherches  sur  le  sang  de  Protopterus  annectens  ont  déjà 
été  faites,  mais  vu  la  difficulté  de  se  procurer  cet  animal,  les  travaux 
ont  surtout  porté  sur  l’étude  de  coupes  histologiques  faites  dans  du 
matériel  conservé.  Je  dois  à  l’obligeance  du  Professeur  Monod 
d’avoir  quelques  individus  vivants  expédiés  par  avion,  à  sec,  dans 
des  boîtes  en  fer  percées  de  trous  et  contenant  quelques  plantes 
humides.  Ces  animaux  sont  d’une  grande  résistance  et  aucune  perte 
n’est  à  signaler  malgré  les  blessures  et  l’infection  que  présentaient 
quelques  individus  à  l’arrivée. 

Un  des  Protoptères  de  petite  taille  (25  cm)  avait  sur  le  dos  une 
plaie  infectée  de  8  sur  3  cm  dans  sa  partie  la  plus  large.  L’animal 
a  été  traité  par  de  l’hydroxymercuridibromofluorescéine 1.  La  peau 
s’est  détachée  de  l’animal,  laissant  les  muscles  à  vif.  Malgré  de 
nombreuses  prises  de  sang  et  une  alimentation  nulle,  il  a  survécu. 
L’observation  de  son  sang  m’a  permis  de  noter  une  évolution  inté¬ 
ressante  au  cours  de  la  guérison  de  sa  plaie. 

Ces  Protoptères  sont  dans  de  l'eau  entre  25  et  30°  C  et  ils  sont 
nourris  avec  des  vers  rouges  et  de  la  viande. 

Prises  de  sang  :  Etant  donné  la  taille  des  Protoptères  et  leur  résis¬ 
tance,  il  est  possible  de  prélever,  sans  danger,  du  sang  chez  un  même 
individu,  à  intervalles  plus  ou  moins  rapprochés.  Nous  avons 
procédé  à  des  prises  intracardiaques  sans  aucunes  précautions  spé¬ 
ciales.  L’aiguille  est  enfoncée  ventralement,  légèrement  au-dessus 
du  niveau  des  nageoires  pectorales  et  le  sang  est  recueilli  directe¬ 
ment  dans  un  verre  de  montre  paraffiné.  Sauf  dans  un  cas  patholo¬ 
gique  où  le  sang  a  coagulé  instantanément,  il  n’est  pas  nécessaire 
d’employer  d’anticoagulant,  la  dilution  et  les  frottis  étant  effectués 
très  rapidement. 

L’appareil  à  contention  employé  est  un  morceau  de  pneu  de 
bicyclette.  L’animal  est  enveloppé  dans  un  linge  pour  éviter  au 
mucus  de  le  rendre  trop  glissant.  L’animal  présente  une  réaction  de 
défense  :  agitation,  qui  se  termine  par  une  expiration  bruyante, 
généralement  suivie  d’une  sorte  de  syncope.  Pendant  la  prise  cbc 

1.  Il  est  d’usage  dans  une  note  scientifique  de  ne  pas  employer  le  nom  des  spé¬ 
cialités  sous  lequel  ce  produit  est  vendu  communément. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


23 


346 


sang,  il  ne  présente  aucune  réaction  et  retrouve  son  activité  habi¬ 
tuelle  dès  qu’il  est  libéré. 

Nous  avons  pu  constater  plusieurs  fois,  après  la  prise  de  sang, 
aussi  bien  sur  l’animal  dont  certains  muscles  étaient  à  vif  que  sur  les 
parties  peu  pigmentées  d’individus  sains,  une  intense  vasculari¬ 
sation  passagère  des  capillaires  superficiels. 

La  quantité  de  sang  prélevée  est  généralement  minime  :  3  à  4 
gouttes.  Pour  une  étude  de  l’hémoglobine  par  électrophorèse,  j’ai 
prélevé  environ  1,5  ml.  sur  un  animal  de  450  g.  sans  que  celui-ci 
présente  aucun  signe  pathologique. 

Pour  que  la  prise  de  sang  soit  bien  réussie,  il  faut  que  les  mouve¬ 
ments  du  cœur  soient  décelables  aux  battements  de  l’aiguille,  le 
sang  coule  alors  assez  rapidement.  S’il  en  est  autrement,  l’aiguille 
n’est  pas  exactement  dans  le  cœur  et  le  sang  ainsi  recueilli  n’est  pas 
pur.  Des  numérations  faites  dans  ce  cas  donnent  des  résultats 
jusqu’à  6  fois  inférieurs  à  la  normale.  La  première  goutte  de  sang 
n’est  pas  utilisée  pour  le  comptage. 

Formule  sanguine  :  Immédiatement  après  la  prise  de  sang,  une 
dilution  est  faite,  au  1  /200e,  dans  une  pipette  de  Fiessinger,  avec  le 
liquide  de  dilution  suivant  : 


chlorure  de  magnésium .  1  g. 

citrate  de  potassium .  0,2  g. 

bleu  de  méthylène .  0,05  g. 

formol  à  40% .  0,5  ml. 

eau  distillée .  100  ml. 


Les  décomptes  d’érythrocytes  ont  été  faits  avec  la  cellule  de 
Fiessinger.  A  cause  de  la  taille  de  ces  cellules  (Champy  et  Louvel, 
1939-1940)  et  de  leur  petit  nombre,  comparé  à  ceux  du  sang  humain, 
il  n'est  pas  possible  d’employer  la  même  méthode  de  comptage. 
En  effet,  le  nombre  des  érythrocytes  contenu  dans  les  petits  rectan¬ 
gles  de  la  cellule  est  très  minime.  Nous  avons  adopté  de  compter  tous 
les  éléments  contenus  dans  la  partie  quadrillée  de  la  cellule,  soit 
dans  1  mm3  du  mélange. 

Le  nombre  d’érythrocytes  ainsi  compté  est  de  l’ordre  de  6  à 
700,  quantité  suffisante  pour  une  bonne  approximation.  Pour  con¬ 
naître  le  nombre  d’érythrocytes  par  mm3  de  sang,  il  suffit  de  mul¬ 
tiplier  le  chiffre  obtenu  par  la  dilution,  soit  200. 

De  nombreux  décomptes,  faits  sur  plusieurs  individus,  permet¬ 
tent  de  donner  un  chiffre  moyen  de  120  à  130.000  érythrocytes  par 
mm3  de  sang.  Ces  chiffres  sont  des  moyennes,  dont  certains  résultats 
sont  assez  éloignés  (90  à  160.000).  11  reste  donc  à  préciser  les  varia¬ 
tions  de  formule  en  fonction  de  l’état  physiologique  qui  dépend 
de  nombreux  facteurs  :  heures  de  la  journée,  alimentation,  crois¬ 
sance,  saisons,  enkystement,  etc... 


—  347 


L’habitude  nous  a  permis  d’obtenir  dans  ces  numérations  des 
résultats  constants  pour  un  même  échantillon  de  sang,  avec  le 
mélange  d’une  sevde  piquette  ou  ceux  de  deux  pipettes  différentes. 
Exemple  :  10  juin  1958, 

pipette  I  :  114.000  et  118.000  érythrocytes/mm3 
pipette  II  :  115.000  et  116.000  »  » 

Précautions  :  La  taille  des  érythrocytes  et  leur  grande  vitesse  de 
sédimentation  dans  la  cellule  permet  d’effectuer  la  numération  sans 
attendre.  On  sait  qu’avec  le  sang  humain,  il  est  nécessaire  d’attendre 
quelques  minutes  pour  que  la  sédimentation  soit  opérée  dans  la 
cellule.  Toutefois,  les  précautions  habituelles  doivent  être  prises  : 
bien  agiter  la  pipette  pour  homogénéiser  le  mélange  avant  de  remplir 
la  cellule,  vérifier  si  la  répartition  est  bonne  dans  toutes  les  parties 
de  la  cellule  et  il  est  bon  de  faire  au  moins  deux  comptages  par 
échantillon. 

En  ce  qui  concerne  le  nombre  des  leucocytes,  des  essais  de  numé¬ 
ration  ont  été  faits  avec  les  mêmes  techniques  que  pour  le  sang 
humain  :  lyse  des  hématies,  dilution  au  1  /10e.  Mais  les  noyaux  des 
érythrocytes  lysés  gênent  le  comptage  et  les  résultats  n’ont  pas  été 
satisfaisants.  Aussi  des  numérations  ont  été  faites  dans  les  mêmes 
conditions  que  pour  les  érythrocytes.  11  semble  qu’un  individu 
normal  ait  de  l’ordre  de  2.000  mononucléaires  par  mm3  (leucocytes 
moins  les  granulocytes),  mais  le  petit  nombre  de  ces  éléments 
comptés  dans  1  mm3  du  liquide  de  dilution  (1/200)  ne  permet  aucune 
précision.  Le  nombre  des  granulocytes  est  infime  chez  un  tel  animal, 
et  ne  peut  être  évalué  par  cette  méthode. 

Etudes  sur  frottis  :  1.  Sang  normal.  Des  frottis  ont  été  faits  et 
colorés  par  la  méthode  de  May  Grünwald-Giemsa.  La  nomenclature 
des  cellules  est  une  chose  délicate.  Drzewina  dans  sa  thèse  (p.  156) 
déclare  qu’il  est  impossible  de  différencier  les  lymphocytes  des 
mononucléaires  dans  le  sang  des  Ichthyopsidés.  Très  récemment 
(1956),  Jakowska  souligne  la  confusion  qui  caractérise  la  termi¬ 
nologie  de  l’hématologie  des  poissons  et  passe  en  revue  les  nomen¬ 
clatures  employées  par  les  différents  auteurs.  Jordan  et  Speidel 
(1931)  chez  Protopterus  aethiopicus  distinguent  comme  cellules 
mûres  les  petits  lymphocytes,  analogues  à  ceux  décrits  par  Champy 
et  Louvel  (1939-40)  chez  Protopterus  annectens.  Mais  les  monocytes 
ne  semblent  pas  correspondre  aux  mononucléaires,  petits  et  moyens 
de  l’ouvrage  de  Champy. 

Quant  à  la  série  granulocytaire,  elle  est  particulièrement  bien 
représentée  chez  le  Protoptère,  sinon  en  nombre,  du  moins  en 
variété. 

Il  y  a  les  granulocytes  basophiles,  caractérisés  par  des  granu¬ 
lations  violet  foncé  au  May  Grünwald-Giemsa. 


348  — 


Les  deux  travaux  antérieurement  cités  assimilent  aux  polynu¬ 
cléaires  neutrophiles  des  vertébrés  supérieurs,  des  granulocytes  à 
petites  granulations  éosinophiles,  rouge  vineux  par  le  Romanowski, 
dont  le  noyau  est  tri-  ou  tétra-lobé.  «  Ce  qui  nous  confirme  dans 
cette  idée,  dit  Chajlpy,  c’est  qu’il  existe  des  éosinophiles  vrais, 
d’ailleurs  fort  rares,  dont  l’homologie  avec  ceux  des  Mammifères 
s’affirme  par  les  caractères  suivants  :  rareté  considérable,  noyau 
en  S  ou  en  C,  moins  lobé  que  ceux  des  neutrophiles  ;  granulations 
très  grosses,  très  acidophiles,  très  réfringentes.  »  Pour  Jordan, 
les  granulocytes  à  petites  granulations  sont  les  «  granulocytes 
éosinophiles  spéciaux  ». 

Stephan  (1906)  a  étudié  l’évolution  des  cellules  à  granulations 
éosinophiles  du  tissu  lymphoïde  du  Protoptère.  Il  a  constaté  qu’en 
période  active  les  cellules  à  granulations  éosinophiles  sont  plus 
nombreuses  qu’après  l’enkystement.  Quelques  temps  après  le  réveil, 
les  granulations  apparaissent.  Donc  il  y  a  élaboration  des  granula¬ 
tions  seulement  en  période  active,  consommation  en  tout  temps. 
Les  granulations  apparaissent  puis  grossissent  et  semblent  se  dis¬ 
soudre  dans  la  cellule.  Il  s’agirait  pour  lui  des  mêmes  cellules  à  des 
stades  différents. 

Adoptons  ici  la  nomenclature  de  Champy  et  Louvel  :  série  hya¬ 
line  :  lymphocytes  et  mononucléaires,  série  granuleuse  :  éosinophiles, 
basophiles.  D’une  façon  générale,  dans  un  sang  normal  de  Protop- 
terus  annectens,  le  nombre  des  polynucléaires  est  très  réduit  par 
rapport  à  celui  des  cellules  de  la  série  hyaline  :  soit  une  moyenne 
de  4  à  10  %  pour  96  à  90  %  de  lymphocytes  et  mononucléaires  L 

2.  Elude  de  variations  dues  à  des  changements  d’activité  physio¬ 
logique  ou  à  des  cas  pathologiques. 

Jordan  et  Speidel  ont  étudié  les  organes  hématopoïetiques 
et  le  sang  circulant  de  Protopterus  aethiopicus.  Plusieurs  individus 
ont  subi  une  «  estivation  »  :  ils  étaient  placés  dans  des  boîtes  conte¬ 
nant  de  la  terre  humide,  sans  nourriture,  pendant  une  durée  de 
temps  variant  de  2  mois  à  427  jours.  Certains  ont  été  sacrifiés 
aussitôt  après  le  réveil,  sans  avoir  repris  auparavant  une  vie  active. 
Ceux  qui  ont  été  remis  dans  l’eau  (à  part  un  exemplaire  qui  a  été 
sacrifié  très  rapidement)  sont  tous  morts  des  suites  d’une  infection 
ou  ont  été  sacrifiés  alors  qu’ils  étaient  atteints  de  cette  même 
infection  superficielle. 

Ces  auteurs  signalent,  qu’après  la  période  d’estivation,  le  sang 
contient  un  grand  nombre  de  granulocytes  dégénérescents,  aussi 


1.  Nous  n’avons  noté  volontairement  ici  aucune  numération  de  thrombocytes,  celle- 
ci  n’ayant  aucune  signification  sur  frottis  ni  dans  les  liquides  de  dilution  ordinaires  à 
cause  de  la  propriété  de  ces  cellules  de  se  rassembler,  empêchant  toute  répartition 
correcte. 


—  349 


bien  les  éosinophiles  que  les  éosinophiles  spéciaux.  Dans  le  sang 
d’un  animal  atteint  d’infection  à  son  retour  à  la  vie  active,  ils  cons¬ 
tatent  des  monocytes  et  des  macrophages  nombreux  et  actifs  à 
ingérer  les  débris  spécialement  d’éosinophiles  (p.  342). 

Ces  observations  sont  à  rapprocher  de  celles  que  nous  avons 
faites  sur  le  sang  d’un  Protopterus  annectens  signalé  plus  haut  et 
qui  a  présenté  une  plaie  infectée.  Son  sang  avait  un  taux  consi¬ 
dérable  d’éosinophiles  :  40  à  50  %  (du  nombre  total  de  leucocytes) 
dont  la  plupart  étaient  en  état  de  dégénérescence.  Nous  n’avons  pu 
nous-même  constater  l’augmentation  du  nombre  des  éosinophiles 
puisque  l’animal  est  arrivé  malade.  Ces  cellules  présentaient  des 
granulations  énormes,  très  pâles,  comme  dissoutes,  les  contours 
de  la  cellule  étaient  fragiles  et  le  noyau  diffus,  homogène,  très 
pâle  et  parfois  complètement  absent  (fig.  20,  Jordan).  Suivant 
légèrement  cette  poussée  d’éosinophiles,  vint  l’apparition  de  macro¬ 
phages  contenant  des  débris  d’éosinophiles. 

Lorsque  la  plaie  est  devenue  saine,  environ  un  mois  avant  que  la 
peau  régénérée  commence  à  se  pigmenter,  le  pourcentage  d’éosino¬ 
philes  est  redevenu  normal  et  les  macrophages  ont  disparu. 

Jordan  et  Speidkl  attribuent  les  modifications  du  sang  qu’ils 
ont  constatées  à  la  longue  période  d’estivation  subie  par  les  Protop- 
tères,  mais  ils  n’osent  pas  conclure  d’une  façon  très  affirmative 
à  cause  du  deuxième  facteur  qui  est  intervenu  dans  de  nombreux 
cas  :  l’infection.  Les  observations  identiques  que  nous  avons  faites 
sur  un  animal  atteint  d’infection  et  n’ayant  pas  subi  d'estivation, 
viendraient  renforcer  leur  doute.  Notons  cependant  que  Stephan 
signale  que  certaines  cellules,  surtout  à  la  fin  de  l’enkystement, 
montrent  des  signes  de  dégénérescence,  ceci  dans  le  tissu  lymphoïde 
du  Protoptère. 

Rappelons  ici  que  la  présence  des  éosinophiles  dans  le  sang  des 
Poissons  est  extrêmement  variable,  non  seulement  d’une  espèce  à 
l’autre,  mais,  dans  la  même  espèce,  d’un  individu  à  l’autre  (Durand) 
Rawitz  a  remarqué  l’absence  d’éosinophiles  chez  les  téléostéens 
comestibles,  tandis  que  Durand  (1943,  p.  26)  observe  chez  Balistes 
stellatus  un  pourcentage  d’éosinophiles  très  grand.  Ce  balistc  ayant 
une  chair  réputée  comme  toxique  dans  certaines  régions,  il  en  con¬ 
clut  que  l’éosinophilie  pourrait  traduire  «  une  réaction  d’auto¬ 
défense  de  l’organisme  en  vue  de  neutraliser  ces  substances  toxiques  ». 
Notons  ici  qu’une  tribu  africaine  consomme  la  chair  du  Protoptère. 

Drzewina  (1909)  note  que  le  nombre  d’éosinophiles  diminuerait 
chez  les  individus  gardés  en  aquarium.  Elle  a  également  constaté 
(1906)  une  diminution  et  même  une  disparition  des  éosinophiles  des 
Téléostéens  marins  avec  la  dessalure  de  l’eau. 

Toutes  ces  observations  montrent  combien  la  question  est  com¬ 
plexe.  Dans  le  cas  du  Protoptère,  la  modification  des  éosinophiles 


—  350  — 


est  sans  doute  provoquée  par  différents  facteurs.  Pour  élucider  la 
question  que  nous  avons  étudiée,  il  reste  à  réaliser  l’enkystement 
expérimental  du  Protopterus  annectens  après  avoir  étudié  sa  formule 
sanguine  et  de  réussir  le  retour  à  la  vie  active,  ce  que  nous  nous 
proposons  de  faire.  Il  est  probable  d’ailleurs  que  les  éosinophiles 
ne  seront  pas  les  seuls  éléments  variables  et  que  plusieurs  facteurs 
hématologiques  seront  modifiés. 

Laboratoire  des  Pêches  Coloniales  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

1956.  Blanc  (M.),  d’AuBENTON  (F.),  Plessis  (Y.).  Etude  de  l’enkys¬ 
tement  de  Protopterus  annectens  (Owen  1839).  Bull.  I.  F.  A.  N. 
1956,  18,  sér.  A,  3,  843-54,  8  fig.,  2  pl.,  2  tabl. 

1906.  Bbyce  (T.  H.).  The  histology  of  the  blood  of  tlie  larva  of  Lepido- 
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II.  Haematogenesis.  Trans.  Roy.  soc.,  Edinburg,  1906,  41,  11, 
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351  — 


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Soc.  Biol.,  1906,  61,  501-3. 


SCHELORIBATIDAE  ET  OrIBATULIDAE  [AcARIESS,  OrIBATES) 
Par  F.  Gbandjean. 


1.  —  Différences  entre  les  deux  familles. 

I  )ans  une  publication  récente  (4.  pp.  122  à  J  27,  fig.  1  à  4)  Reinhart. 
Schuster  a  décrit  un  Oribate  nouveau  qui  vit  dans  les  trottoirs 
à  Tenarea  tortuosa  du  rivage  méditerranéen,  en  France.  L’animal, 
désigné  par  Halorihatula  tenareae,  est  un  Schéloribatidé.  Il  a  été 
mis  dans  les  Oribatulidés,  à  tort,  parce  qu’il  a  26  poils  gastrono- 
tiques. 

Par  là  nous  voyons  qu’il  ne  faut  pas  trop  se  fier  au  texte  d’une 
diagnose.  Les  diagnoses  de  mon  Essai  (3)  expriment  l’état  de  nos 
connaissances  en  1953.  A  cette  époque  les  Schéloribatidés  connus 
de  moi,  ou  décrûs  par  d’autres,  avaient  tous  20  poils  gastronotiques. 
Depuis,  j’en  ai  observé  qui  ont  gardé  les  poils  centrodorsaux,  ce  qui 
leur  donne  26  poils  comme  à  Halorihatula  tenareae,  et  même  qui  ont 
gardé,  en  outre,  les  poils  cx,  ce  qui  leur  en  donne  28  comme  à  Topo- 
bates  granifer  n.  g.,  n.  sp.  (je  décris  plus  loin  cette  nouvelle  espèce). 
L’histoire  des  Galumnidés  se  répète.  Nous  savons  maintenant  que 
chez  les  Galumnidés,  où  il  est  de  règle  que  les  poils  centrodorsaux 
aient  disparu,  certaines  espèces,  celles  du  genre  Vaghia  en  Europe, 
ont  conservé  ces  poils  (Thavk  1955,  Grand  jean  1956).  Corrigeons 
donc  la  diagnose  des  Schéloribatidés  et  celle  des  Galumnidés  en 
remplaçant  «  Ng  (10)  »,  dans  ces  diagnoses,  par  «  Ng  (10)  en  général  ». 

Cette  correction  faite  il  ne  reste,  pour  distinguer  un  Schéloribatidé 
d’un  Oribatulidé,  que  2  caractères,  celui  de  l’atrichosie  par apr octale 
et  celui  de  la  corne  double.  Ces  caractères  sont-ils  constants  ? 

Atrichosik  paraproctale.  —  L’atrichosie  paraproctale  est  à 
2  niveaux  chez  les  Oribatulidés  et  à  3  chez  les  Schéloribatidés.  Les 
paraproctes  sont  glabres  aux  stases  proto  et  deutonymphale  dans 
les  deux  familles,  mais  les  larves  ont  des  poils  paraproctaux  chez  les 
Oribatulidés  tandis  qu’elles  n’en  ont  pas  chez  les  Schéloribatidés. 
Les  figures  1  A  et  2  A  font  voir  la  différence. 

La  différence  est  sans  défaut  jusqu’ici.  Les  Oribatulidés  appar¬ 
tiennent  tous  au  groupe  A3  de  mon  travail  de  1949  (1,  pp.  206  et 
207)  et  les  Schéloribatidés  au  groupe  A4.  En  1949  je  n’avais  étudié 
à  cet  égard  qu ’Oribatula  exarata,  Phauloppia  lucorum  et  une  espèce 
de  Scheloribates  non  nommée.  J’ajoute  maintenant,  à  cette  liste, 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  353  — 


Oribatula  tibialis,  0.  ( Zyg .)  eæilis ,  Scheloribates  laevigatus  et  Dome- 
turina  plantivaga.  Quoique  très  pauvre  encore  cette  liste  nouvelle 
contient  la  totalité  des  espèces  d'Oribatulidés  et  de  Schéloribatidés 
dont  j’ai  actuellement  des  larves  sûres. 

Développement  nu  la  corne  double.  —  La  corne  double,  au 
tarse  du  palpe,  se  forme  au  cours  du  développement  chez  les  Oriba- 
tulidés  tandis  qu’elle  existe  dès  la  stase  larvaire  chez  les  Schélori¬ 
batidés.  Les  figures  I  B,  1  C,  1  l>,  2  I?  et  2  C  font  voir  la  différence. 


Fig.  1.  —  Oribatula  tibialis  (Nie.).  —  A  (x  510),  larve,  face  ventrale  de  l’hysté- 
rosoma.  —  B  (X  1555),  larve,  tarse  du  palpe  droit  dans  l’orientation  latérale.  — 
—  C  (X  1555),  protonymphe,  id.  —  D  (X  1555),  adulte,  id.  —  Des  5  figures  qui 
devraient  représenter  le  développement  du  tarse  palpien  (puisqu’il  y  a  5  stases), 
deux  sont  inutiles  car  le  tarse  acquiert  chez  la  deutonymphe  (à  l’allongement  près, 
qui  est  moindre)  tous  les  caractères  qu’il  a  chez  l’adulte. 


Comme  la  précédente,  cette  différence  est  sans  défaut  jusqu’ici. 
Les  espèces  que  j'ai  examinées  sont  celles  dont  je  connais  le  déve¬ 
loppement,  c’est-à-dire  celles  désignées  plus  haut  pour  l’atrichosie 
paraproctale. 

Ajoutons-lui  une  autre  différence.  Le  poil  su,  ou  sul  (le  suhul- 
timal),  qui  est  toujours  un  poil  ordinaire  au  palpe  d'une  larve, 
n’est  pas,  ou  est  déjà  à  la  place  qu'il  occupera  quand  il  sera  devenu 
une  eupathidic,  selon  qu’il  s’agit  d’un  Oribatulidé  ou  d’un  Schélo- 
ribatidé. 

On  constate,  sur  les  figures  I  11  et  1  C,  que  ce  poil  est  à  bonne 


distance  derrière  les  eupathidies  (ul)  et  qu'il  est  au  contraire  aussi 
loin  que  possible  en  avant  sur  la  figure  1  I).  Le  changement,  qui  est 
considérable,  n’est  pas  progressif.  Il  se  fait  en  une  fois,  au  cours  de  la 
mue  entre  la  proto-  et  la  deutonymphe. 

Il  en  est  tout  autrement  sur  les  figures  2  B  et  2  G.  Le  poil  su 
occupe  la  même  place  pendant  tout  le  développement,  qu’il  soil  ou 
non  une  eupathidie. 


Fig.  2.  —  Scheloribates  laevigatus  (Koch).  —  A  (x  410),  larve,  face  ventrale  de  l’hys- 
térosoma.  —  B  (X  1555),  larve,  articles  distaux  du  palpe  droit  dans  l’orientation 
latérale. —  C  (X  1555),  adulte,  tarse  du  palpe  droit  dans  la  même  orientation.  — 
Des  5  ligures,  trois  sont  inutiles  car  la  protonymphe  répète  la  larve  (à  l’allongement 
près,  qui  est  plus  grand)  et  les  deux  autres  nymphes  répètent  l’adulte  (à  l’allonge¬ 
ment  près,  qui  est  moindre). 

Caractères  des  adultes.  —  Le  critérium  de  la  corne  double 
et  celui  de  l’atrichosie  sont  précieux,  mais  très  incommodes.  Ils 
exigent  que  l’on  ait  récolté  des  larves.  Si  l’on  ne  dispose  que  d’adultes 
a-t-on  des  moyens  sûrs  pour  distinguer  les  deux  familles  ? 

Dans  l’état  de  nus  connaissances  voici  ce  que  l’on  peut  dire  : 

I .  Poils  gastronotiques.  Les  Oribatulidés  gardent  les  poils  centro- 
dorsaux  et  2  paires  de  poils  c.  Ils  ont  28  poils  au  notogaster,  ou 
seulement  26,  selon  que  la  paire  ps3  existe  ou  manque.  Je  n'ai 
constaté  l’absence  de  cette  paire,  jusqu’ici,  que  chez  O.  tibicilis  et 
O.  (Z.)  exilis. 


—  355  — 


Les  Schéloribatidés  ne  gardent  habituellement  pas  les  poils 
centrodorsaux.  Ils  ont  alors  20  poils  gastronotiques,  ceux  de  la 
notation  Dometorina.  Exceptionnellement,  ils  ont  26  poils  ou  28  poils 
gastronotiques,  comme  il  a  été  dit  plus  haut.  Les  26  poils  ne  sont  pas 
les  mêmes  que  chez  tibialis  et  eæilis,  car  les  poils  ps3  sont  toujours 
présents. 

2.  Aires  poreuses  et  saccules  du  système  octotaxique.  Les  Oriba- 
tulidés  sont  tous  à  aires  poreuses.  Les  Schéloribatidés  ont  des  sae- 
cules  ou  des  aires  poreuses. 

3.  Eupathidies  du  palpe.  Les  eupathidies  uV,  ni"  et  su,  au  tarse 
du  palpe,  ne  sont  pas  étalées  en  éventail  chez  les  Oribatulidés, 
tandis  qu’elles  le  sont  chez  les  Schéloribatidés  (  Il g.  I  1),  2  C). 

J’entends  par  là  que  les  bases  de  ces  3  eupathidies,  chez  les 
Schéloribatidés  (comme  chez  les  Galumnidés  et  d'autres  familles), 
sont  presque  dans  un  même  plan,  celui  de  pseudosymétrie  du  tarse. 
La  paire  (ul)  a  complètement  basculé  et  on  ne  pourrait  pas  dis¬ 
tinguer  uV  d’  ul”  si  l’une  des  eupathidies  n’allait  pas  un  peu  du 
côté  antiaxial  et  l’autre  un  peu  du  côté  paraxial.  Pour  voir  cela  il 
faut  mettre  au  point  successivement  les  extrémités  distales  des  deux 
eupathidies,  le  palpe  étant  vu  à  part  et  latéralement,  comme  sur  la 
figure  2  C.  L’objectif  doit  être  fort  mais  le  X  40  à  sec  suffit.  Avec 
une  faible  ouverture  numérique  on  a  l’impression  de  mettre  au  point 
simultanément  et  tout  entières  les  3  eupathidies. 

Chez  les  Oribatulidés,  le  basculement  est  beaucoup  moindre. 
Il  arrive  même,  par  exemple  chez  Phauloppia  lucorum,  qu’il  soit 
presque  nul,  de  sorte  que  les  eupathidies  ul’  et  ul”  se  projettent 
l'une  sur  l’autre  dans  l’orientation  latérale.  Chez  O.  tibialis  elles 
ne  se  projettent  pas  l’une  sur  l’autre,  mais  leurs  bases  ne  sont  pas 
écartées  et  l’on  n’a  aucune  peine  à  distinguer  l’antiaxiale  de  la  para¬ 
xiale. 

4.  Sillon  sternal.  Les  Schéloribatidés  ont  un  sillon  sternal  au  podo- 
soma.  Le  sillon  commence  devant  les  volets  génitaux.  En  avant 
il  se  divise  en  deux  branches  qui  encadrent  la  mentonnière.  J’ai 
représenté  ce  sillon  chez  Hemileius  initialis  (2,  p.  120,  fig.  1  B). 
Schuster  le  représente  bien  chez  II.  tenareae  (4,  p.  125,  fig.  2). 
Exceptionnellement,  il  est  remplacé  par  un  groupe  de  sillons  parallèles 
(2,  p.  130,  fig.  4  B,  Siculobata  sicula ).  On  le  voit  mieux  par  réflexion 
que  par  transparence. 

Jusqu’ici  je  n’ai  rencontré  aucun  Oribatulidé  qui  ait  ce  sillon. 

5.  Relativement  au  notogaster,  l’animal  étant  mis  dans  l’orien¬ 
tation  dorsale,  le  prodorsum  est  notablement  plus  petit  chez  les 
Schéloribatidés  que  chez  les  Oribatulidés. 

6.  Les  Oribatulidés  n’ont  rien  à  l’épaule,  ou  n’ont  qu’un  dépasse¬ 
ment  minuscule,  anguleux  ou  non.  Chez  les  Schéloribatidés  on 


—  356  — 


rencontre  les  mêmes  cas  et  d’autres,  fréquents,  où  l’animal  a  de  vrais 
petits  ptéromorphes. 

7.  Les  Oribatulidés  sont  tous  tridactyles.  Les  Sehéloribatidés 
sont  tridactyles  ou  monodactyles. 

•Je  n’ai  pas  osé  faire  intervenir  d’autres  caractères.  Les  sept  sont 
même  hasardés  car  ils  sont  établis  sur  des  observations  insuffisantes,, 
beaucoup  trop  sporadiques.  J’ai  surtout  voulu  attirer  l'attention, 
par  cette  liste  provisoire,  sur  4  caractères  qui  sont  presque  toujours 
négligés  dans  les  descriptions.  Ce  sont  les  4  premiers.  11  ne  suffit  pas 
de  donner  le  nombre  des  poils  gastronotiques  et  de  dessiner  le  noto- 
gaster.  Il  faut  faire  connaître  la  chaetotaxie.  I  n  poil  n’en  vaut  pas 
un  autre.  Il  ne  suffit  pas  de  dire  que  l’animal  a  des  aires  poreuses 
ou  des  saccules.  Il  faut  distinguer  les  deux  cas  et  pour  cela,  si  l’on 
rencontre  une  difficulté,  séparer  le  notogaster  et  l’observer  à  part. 
Il  faut  observer  aussi  le  palpe  à  part,  à  fort  grossissement,  sans  quoi 
I  on  risque  de  se  tromper  sur  les  eupathidies.  Il  faut  regarder  l’animal 
par  réflexion  avant  de  le  préparer,  pour  mieux  voir  le  sillon  sternal. 

Errata.  La  figure  que  j’ai  donnée  pour  le  palpe,  chez  Siculobata 
sicula  (2,  p.  132,  fig.  5  C),  n’est  pas  bonne.  L’eupathidie  ul” ,  celle 
qui  est  au  milieu  dans  le  groupe  des  3  terminales,  est  dessinée  comme 
si  elle  était,  relativement  à  l’eupathidie  uV  qui  est  au-dessus  d’elle, 
fortement  antiaxiale.  Elle  est  antiaxiale  en  effet,  mais  très  peu,, 
beaucoup  moins  que  la  figure  ne  l’indique. 

Le  genre  Eporibatula  appartient  aux  Oribatulidés.  Je  l’ai  attribué 
jusqu’ici  aux  Sehéloribatidés  parce  que  Sellmck  m’a  envoyé 
autrefois,  par  mégarde,  sous  le  nom  d ’ Eporibatula  rauschenensis, 
un  Schéloribatidé.  Ce  Schéloribatidé  n’est  pas  E.  rauschenensis 
et  j’ai  eu  le  tort  de  ne  pas  m’en  être  aperçu  jusqu’à  une  date  récente. 

IL  —  Topobates  granifer  n.  g.,  n.  sp. 

Topobates  granifer  doit  être  rare  car  je  l’ai  trouvé  dans  2  localités 
seulement,  d’abord  à  Mont-Dore  (Puy-de-Dôme),  à  1.200  m.  d’alti¬ 
tude,  en  juin  1933,  dans  de  grandes  mousses  sur  des  rochers,  au 
ravin  de  la  Grande  cascade  (4  individus),  puis  dans  ma  région,  près 
de  Périgueux  (Dordogne),  en  juin  et  juillet  1939,  à  quatre  reprises, 
mais  toujours  sans  dépasser  3  individus  par  récolte.  Les  récoltes 
de  Périgueux  ont  été  faites  à  peu  de  distance  l  une  de  l’autre,  au 
fond  d’un  petit  ravin  boisé,  dans  des  silex  non  jointifs  couverts 
de  grandes  mousses,  à  terre.  Les  silex  ont  été  pris  jusqu’à  10  cm.  de 
profondeur. 

Des  10  individus  de  Périgueux,  9  sont  femelles  et  1  mâle,  pro¬ 
portion  singulière  due  au  hasard  très  probablement.  Des  4  individus 


—  357  — 


de  Mont-Dore,  3  sont  mâles  et  1  femelle.  Les  longueurs  des  14  indi¬ 
vidus  sont  comprises  entre  450  et  510  jjl .  Leur  couleur  est  d’un  brun 
assez  clair.  Je  choisis  pour  la  description  les  exemplaires  de  Péri- 
gueux. 


Fig.  3.  —  Topobates  granifer  n.  g.,  n.  sp.  —  A  (X  205),  de  dessus.  —  B  (x  425), 
grande  suture  ;  le  notogaster  a  été  arraché  avec  un  morceau  de  la  cuticule  prodorsale 
entre  les  dorsophragmas  ( hd ).  —  C  (X  730),  surface  du  notogaster  vue  à  plat  entre 
les  poils  dm,  pour  montrer  les  granules  de  microsculpture.  —  D  (X  730),  id.,  vue  sur 
la  pente  au  bord  postérieur  ;  les  deux  poils  sont  la  paire  psv 


L’animal  se  distingue  immédiatement  de  tous  les  autres  Schélo- 
rifoatidés  par  sa  microsculpture  granuleuse,  très  accentuée,  et  par 
ses  28  poils  gastronotiques  (fîg.  3). 

Les  granules  couvrent  le  notogaster  sauf  en  avant  et  aux  épaules. 
En  avant  ils  s’arrêtent  à  faible  distance  de  la  grande  suture.  Les 


358  — 


épaules  sont  plus  dégagées  et  les  granules  ne  dépassent  guère,  dans 
cette  région,  les  poils  e2.  Le  petit  ptéromorphe  (l’aileron)  est  lisse. 

Ces  granules  ne  sont  pas  eérotégumentaires.  Ils  appartiennent 
à  la  cuticule,  ils  ne  sont  pas  pleins,  mais  formés  d’une  pellicule 
mince  qui  doit  être  l’épiostracum.  Ils  sont  mal  calibrés,  assez  irré¬ 
gulièrement  répartis,  très  saillants  et  limités  avec  précision  à  leur 
base  dans  l’observation  à  plat  (fig.  3  C).  On  les  dirait  hémisphé¬ 
riques  s’ils  n’étaient  pas  d’ordinaire  un  peu  allongés. 

Des  granules  semblables  occupent  la  surface  ventrale,  de  chaque 
côté  des  volets  anaux,  et  les  volets  anaux  eux-mêmes  où  ils  m’ont 
paru  moins  saillants.  La  région  granuleuse  ano-adanale  atteint  en 
avant  les  poils  cul3  et  les  dépasse  un  peu,  plus  ou  moins  selon  les 
individus.  Latéralement  elle  s’avance  davantage,  presque  jusqu'à 
l’arête  péripodale  postérieure.  Elle  ne  remonte  pas  jusqu’au  bord  du 
bouclier  ventral. 

La  peau  de  liaison  dorsoventrale  porte  aussi  les  mêmes  granules, 
aussi  accentués  qu’ailleurs,  dans  une  bande  qui  occupe  en  arrière 
la  plus  grande  partie  de  sa  surface.  Cette  bande  côtoie  le  notogaster. 
Elle  reste  écartée  du  bord  ventral  et  sa  largeur  diminue  en  avant. 
Elle  disparaît  en  face  d’un  point  qui  serait  à  peu  près  au  milieu  de 
l'intervalle  entre  ips  et  ih. 

En  lumière  réfléchie,  à  faible  grossissement,  on  distingue  très  bien 
les  régions  granuleuses  et  les  lisses.  Les  premières  sont  un  peu 
ternies.  Les  secondes,  c’est-à-dire  la  plus  grande  partie  de  la  surface 
ventrale,  le  propodosoma  et  les  pattes,  sont  brillantes.  On  passe 
toujours  progressivement  des  régions  granuleuses  aux  lisses.  Les  gra¬ 
nules  diminuent  de  taille  et  se  raréfient. 

La  chaetotaxie  à  28  poils  est  donnée  par  la  figure  3  A.  Les  poils, 
tous  grands,  sont  presque  perpendiculaires  à  la  surface  à  leur  base, 
puis  ils  se  courbent  en  arrière,  fortement,  les  postérieurs  surtout. 
Ils  sont  un  peu  barbelés.  Je  les  ai  dessinés  lisses,  faute  de  pouvoir 
représenter  correctement  leurs  barbules  à  l’échelle  de  la  figure. 

L’aileron  est  vu  presque  à  plat  dans  l'orientation  dorsale  (fig.  3  A). 
Projeté  latéralement  il  ne  fait  guère  plus  saillie  que  le  bord  huméral 
chez  Hemileius  initialis  (2,  p.  122,  fig.  2  A). 

C’est  d ’H.  initialis.  parmi  les  Schéloribatidés  qui  ont  été  décrits 
jusqu’ici  avec  quelque  détail,  que  T.  granifer  se  rapproche  le  plus. 
Il  en  est  même  si  voisin  qu’une  description  formelle  de  granifer  me 
semble  inutile.  Toute  ma  description  de  1953  pour  initialis,  les 
figures  comprises  (2,  pp.  119  à  127,  fig.  1  à  3),  abstraction  faite, 
bien  entendu,  de  la  microsculpture  granuleuse,  des  28  poils  et  de 
l'aileron,  est  applicable  à  granifer.  sauf  des  différences  très  faibles. 
Faute  de  place  je  ne  signale  pas  ici  ces  différences.  J’en  parlerai 
ultérieurement. 

La  figure  3  B  montre  que  le  notogaster,  si  on  l’enlève,  emporte 


—  359 


avec  lui  un  morceau  du  prodorsum.  mais  reste  intact.  Son  bord  b 
et  la  ligne  e  parallèle  à  b  ne  sont  pas  interrompues.  La  soudure  n’est 
donc  effective  que  derrière  e.  Entre  b  et  c  le  notogaster  surplombe 
librement,  en  minuscule  tectum,  la  cuticule  prodorsale.  La  ligne  m, 
entre  les  dorsophragmas,  est  très  variable,  très  floue,  parfois  indis¬ 
tincte. 

Variations  chaetotaxiques  au  notogaster.  —  A  Périgucux 
le  poil  Cj  était  aléatoire.  Il  manquait  d’un  seul  côté  (2  :  10)  ou  des 
deux  à  la  fois  (1  :  10).  Total  des  présences  (16  :  20).  Les  4  absences 
étaient  complètes,  c’est-à-dire  sans  vestige  d’alvéole. 

A  Mont-Dore  le  poil  était  toujours  absent.  Six  absences  étaient 
complètes.  Pour  les  deux  autres,  qui  étaient  sur  le  même  individu, 
on  voyait  à  la  place  du  poil  un  vestige  de  l’alvéole. 

Topobates  granijer  n’a  donc  pas  toujours  28  poils  gastronotiques. 
Il  peut  en  avoir  seulement  26.  Ses  poils  cy  sont  en  régression  verti- 
tionnelle. 

Le  poil  (j,  s'il  existe,  est  habituellement  de  la  même  taille  que  c2. 
Il  est  quelquefois  plus  petit,  à  droite  ou  à  gauche,  notablement 
(3  :  20). 

Sur  la  figure  3  A,  à  droite,  j'ai  représenté  par  une  petite  croix, 
près  de  c2,  une  marque  à  peine  visible  que  je  pense  être  un  vestige 
de  l'alvéole  de  c3.  Ce  vestige  est  aléatoire.  J’ai  tenté  de  faire  le  relevé 
de  ses  présences,  mais  j’y  ai  renoncé  car  il  y  a  trop  de  cas  douteux. 

Laboratoire  (le  Zoologie  clu  Muséum. 


TRAVAUX  CITÉS 

1.  Guandjean  (F.).  —  Formules  anales,  gastronotiques,  génitales  et 

aggéni  taies  du  développement  numérique  des  poils  chez  les  Ori- 
bates.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  t.  74,  pp.  201  à  225,  1949). 

2.  In.  —  Sur  les  genres  Hemileius  Bf.ui..  et  Siculobata  n.  g.  ( Mém .  Mus. 

nat.  Hist.  natur.  Paris,  série  A,  Zoologie,  t.  6.  pp.  117  à  137,  1953). 

3.  Id.  —  Essai  de  classification  des  Oribates  (Bull.  Soc.  Zool.  France, 

t.  78,  pp.  421  à  446,  1953  [1954]). 

4.  Schuster  (R.).  —  Haloribatula  tenareae  n.  g.,  n.  sp.,  eine  neue  Oriba- 

tide  ans  deiu  mediterranen  Eulitoral  (Zool.  Anzeiger,  t.  159, 
pp.  122  à  127,  1957). 


-  360  — 


«  PORCELLIO  PUBESCENS  DûLLFUS  1893  » 
APPARTIENT  AU  GENRE  TrICHORHINA  BUDDE-LUND 
( ISOPODES  TERRESTRES-,  SQUAMIFERIDAE). 

Par  A.  Vandel. 

ASSOCIÉ  DU  MUSÉUM 


Le  biogéographe  est  constamment  arrêté,  au  cours  de  ses 
recherches  sur  la  répartition  des  êtres  vivants,  par  de  faux  pro¬ 
blèmes  qui  découlent  d’erreurs  de  systématique.  C’est  l’une  de 
ces  erreurs  qui  fait  l’objet  de  la  présente  note. 

L’aire  de  répartition  du  genre  Porcellio  comprend  les  légions 
méridionales  de  l’Amérique  du  Nord  (Californie,  Texas,  Mexique) 
les  archipels  atlantiques,  l'Europe,  l’Afrique  du  Nord  et  l’Asie 
Mineure.  Cette  distribution  prouve  que  le  genre  Porcellio  repré¬ 
sente  un  type  mésogéen.  11  est  aujourd’hui  particulièrement  bien 
représenté  dans  les  contrées  atlantiques  qui  correspondent  à  la 
région  moyenne  de  l’ancienne  Mésogée,  tandis  qu’aux  deux  extré¬ 
mités,  occidentale  (Amérique)  et  orientale  (régions  balkaniques, 
égéidiennes  et  asiatiques)  de  son  aire  de  répartition,  ses  représen¬ 
tants  deviennent  moins  nombreux  et  moins  variés. 

Cependant,  Dollfus  (1893,  p.  341)  décrivait,  dans  son  Mémoire 
sur  les  Isopodes  du  Vénézuéla,  une  nouvelle  espèce  d’Oniscoïde 
qu’il  nommait  «  Porcellio  pubescens  ».  Cinquante  ans  plus  tard, 
Van  Name  (  1942,  p.  236)  signale  la  récolte  d’une  femelle  de  la  même 
espèce  à  El  Vallc,  faubourg  méridional  de  Caracas.  La  présence, 
en  plein  territoire  gondwanien,  d’une  espèce  appartenant  à  un 
genre  mésogéen  posait  un  problème  biogéographiquement  inso¬ 
luble.  En  fait,  il  n’y  a  là  aucun  problème,  mais  seulement  une 
erreur  de  détermination  générique. 

Me  fondant  sur  la  description  (fort  L'exacte,  ainsi  qu’il  sera 
dit  plus  loin)  que  Dollfus  a  donnée  de  «  Porcellio  pubescens  », 
j’avais  tout  d’abord  assimilé  (Vandei.,  1952,  p.  64)  cette  espèce 
à  Agabiformius  lentus  (Budde-Lund).  Cependant,  M.  Alceu  Lemos 
de  Castro,  du  M  us  eu  Nacional  de  Rio  de  Janeiro,  m’écrivait  dans 
une  lettre  datée  du  11  décembre  1957,  que  les  exemplaire  signalés 
par  Van  Name  sous  le  nom  de  Porcellio  pubescens ,  et  conservés 
dans  les  collections  de  l’U.  S.  National  Muséum,  sont  différents 
d’ Agabiformius  lentus.  Par  ailleurs,  M.  Lemos  de  Castro  me  signalait 
que  des  exemplaires  récoltés  au  Brésil  sont  fort  semblables  aux  spé¬ 
cimens  décrits  par  Van  Name. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  3,  1958. 


361  — 


Il  convenait  donc  do  reprendre  l’examen  de  cette  espèce  et  de 
fixer  sa  place  systématique.  Une  étude  renouvelée  de  «  Porcellio 
pubescens  »  a  pu  être  poursuivie  grâce  aux  exemplaires  conservés 
dans  la  collection  Dollfus  qui  fait  partie  aujourd’hui  des  Collec¬ 
tions  du  Muséum  National  d’ Histoire  Naturelle  de  Paris.  On  recon¬ 
naît,  au  premier  coup  d’œil,  que  le  «  Porcellio  pubescens  »  de  Dollfus 
appartient  à  la  famille  des  Squamiferidae  et  au  genre  Trichorhina, 
genre  essentiellement  gondwanien  (Vandel,  194G  a  et  b,  1952). 
«  Porcellio  pubescens  »  doit  donc  porter  le  nom  de  : 

Trichorhina  pubescens  (Dollfus  1893). 


Stations  de  Trichorhina  pubescens. 

La  Collections  Dollfus  comprend  un  total  de  14  exemplaires 
récoltés  par  Eugène  Simon,  en  1888,  et  provenant  des  localités 
suivantes  :  1)  Caracas  ;  2)  Petare,  localité  située  à  douze  kilomètres 
à  l’est  de  Caracas  ;  3)  Colonie  Tovar,  à  cinquante  kilomètres  à 
l’ouest  de  Caracas,  dans  le  district  d’Aragua,  à  1.798  m  d’altitude. 


Sur  la  possibilité  d’une  reproduction  parthénogénétique 
de  Trichorhina  pubescens 

Les  quatorze  individus  de  la  collection  Dollfus  sont  des  femelles. 
L’exemplaire  signalé  par  Van  Name  et  provenant  d’El  Valle 
appartient  également  au  sexe  femelle.  Par  conséquent,  tous  les 
individus  connus  de  cette  espèce  sont  des  femelles.  Il  est  donc 
probable  que,  tout  comme  Trichorhina  tomentosa  (Budde-Lund), 
cette  espèce  se  reproduit  par  parthénogenèse. 

Description  de  Trichorhina  pubescens. 

Il  paraît  utile  de  donner  une  description  renouvelée  de  cette 
espèce  encore  mal  connue.  Cette  description  repose  sur  l’examen 
des  types  de  la  Collection  Dollfus. 

Taille.  —  Le  plus  grand  exemplaire  de  la  collection  Dollfus  mesure  : 
5  X  2,25  mm.  (Les  dimensions*  données  par  Dollfus  :  8  X  3,5  mm  sont 
dont  très  exagérées).  L’exemplaire  observé  par  Van  Name  mesure  6  mm. 

Coloration.  — -  Couleur  brun  foncé.  Une  ligne  médiane  blanche.  De 
chaque  côté  du  corps,  une  bande  blanche  à  la  limite  du  pleurépimère. 
Une  bande  foncée  à  la  base  du  pleurépimère  -  le  reste  du  pleurépimère 
est  grisâtre. 

Œil  (Fig.  D).  — •  Assez  grand,  formé  de  10-12  ommatidies. 

Caractères  tégumentaires.  —  1)  Carapace  recouverte  d’écailles  ovoïdes, 
étroitement  serrées  en  damier,  les  unes  contre  les  autres  (Fig.  A). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958.  24 


362 


2)  Téguments  recouverts  de  grandes  soies-écailles  élargies,  soutenues 
par  deux  nervures,  et  portées  par  un  pied.  Le  bord  postérieur  du  céphalon 
et  de  chaque  segment  du  corps  est  garni  d’une  rangée  de  très  grandes 
soies-écailles,  régulièrement  disposées  (Fig.  A,  B  et  G). 


Fig.  1. 


3)  Aoduli  latérales  petits,  peu  apparents. 

4)  Ni  champs  ni  pores  glandulaires. 

Forme  générale  du  corps.  —  Corps  fortement  convexe  (et  non  «  peu 
convexe  »,  comme  le  dit  Dollfus)  ;  côtés  du  corps  tombant  verticale¬ 
ment. 


—  363  — 


Céphalon  (Fig.  D).  —  Pas  de  ligne  frontale  (ni  de  «  lobe  frontal  médian 
triangulaire  »,  comme  l’écrit  Dollfus).  Front  fortement  bombé  vers 
l’avant,  limité  vers  le  bas  par  une  ligne  supra-antennaire  très  nette.  Il 
n’y  a  pas  de  «  lobes  latéraux  »,  comme  l’écrit  Dollfus,  mais  des  tuber¬ 
cules  antennaires. 

Pérêion.  — •  Bord  postérieur  du  premier  péréionite  droit,  non  sinué. 

Pléon  (Fig.  E).  —  Pléon  continuant  le  péréion  ;  néopleurons  allongés, 
falciformes. 

Telson  (Fig.  E).  — -  Telson  triangulaire,  à  côtés  très  légèrement  incurvés. 

Appendices.  —  1)  Antenne  (Fig.  F)  relativement  longue,  atteignant 
le  bord  postérieur  du  premier  péréionite.  Articles  2,  3,  4  et  5  creusés 
d’une  gouttière  à  leur  face  inférieure.  Flagelle  (le  deux  articles,  le  basi¬ 
laire  beaucoup  plus  court  que  le  distal. 

2)  Maxillule  :  endite  externe  terminé  par  des  dents  toutes  entières. 

3)  Maxillipède  :  endite  armé  d’une  forte  tige,  mais  dépourvu  de  péni" 
cille. 

4)  Pléopodes,  dépourvus  de  pseudo-trachées. 

Affinités  de  Trichorhina  pubescens. 

Cette  espèce  n’appartient  certainement  pas  au  genre  Porcellio. 
L’absence  de  ligne  frontale,  et  plus  encore  celle  de  pseudo-trachées, 
excluent  cette  espèce  du  groupe  des  Oniscoïdes  supérieurs  ou 
Pseudo-trachéates.  Par  contre,  elle  appartient  incontestablement 
à  la  famille  des  Squamiferidae  et  au  genre  Trichorhina .  Trichorhina 
pubescens  paraît  extrêmement  voisine  de  Trichorhina  marianii 
Arcangeli  (Arcangeli,  1930),  de  Costa-Rica,  et  lui  est  peut-être 
identique.  Elle  en  diffère  cependant  par  ses  néopleurons  moins 
allongés  et  se  terminant  par  une  pointe  moins  aiguë. 

Ces  deux  espèces,  certainement  très  voisines  l’une  de  l’autre, 
diffèrent  des  autres  représentants  du  genre  par  une  taille  plus 
grande,  une  pigmentation  plus  intense,  un  œil  plus  volumineux, 
constitué  de  10-12  ommatidies,  des  antennes  plus  longues,  attei¬ 
gnant  le  bord  postérieur  du  premier  ou  du  second  péréionites.  Arcan¬ 
geli  (1935)  s’interroge  sur  la  place  que  doit  occuper  Tr.  marianii, 
et  se  demande  s’il  convient  de  la  placer  dans  le  genre  Trichorhina, 
ou  dans  un  genre  nouveau.  A  mon  avis,  les  deux  espèces  pubescens 
et  marianii  appartiennent  bien  au  genre  Trichorhina,  mais  répondent 
au  type  le  plus  primitif  que  l’on  connaisse  dans  cette  coupure 
générique.  Elles  ne  sont  pas  encore  affectées  des  caractères 
dégénératifs  qui  marquent  la  plupart  des  espèces  de  ce  genre.  Il 
conviendrait  peut-être  de  classer  ces  deux  espèces  dans  un  sous- 
genre  particulier. 


—  364  — 


BIBLIOGRAPHIE 

Arcangkli,  A.,  1930.  —  Contributo  alla  conoscenza  del  «Microgenton  » 
dl  Costa-Rica.  Boll.  d.  Labor.  Zool.  Porlici,  XXV,  pp.  1-29,  8  fig. 

—  1935.  - —  Gli  Isopodi  terrestri  del  Portogallo.  Boll.  d.  Labor.  Zool. 

Porlici,  XXIX,  pp.  1-39,  24  fig. 

Dollfus  ,A.,  1893.  —  Voyage  de  M.  E.  Simon  au  Vénézuéla  (décembre 
bre  1887-avril  1888).  — •  25e  Mémoire.  Isopodes  terrestres.  Annal. 
Soc.  Entomol.  France.  LXII,  pp.  339-346,  pl.  9-10. 

Name,  W.  G.  Van,  1942.  —  A  second  Supplément  to  the  American  Land 
and  Fresh-Water  Isopod  Crustàcea.  Bull.  Americ.  Mus.  Nat. 
Hist.,  LXXX,  pp.  299-329,  34  fig. 

— -Vandel,  A.,  1946  a.  —  Le  Répartition  géographique  des  Oniscoidea 
(Crustacés,  Isopodes  terrestres).  Bull.  biol.  France  Belgique. 
LXXIX,  pp.  221-272,  12  cartes. 

— -  1946  b.  — -  Crustacés  Isopodes  terrestres  (Oniscoidea)  épigés  et  caver¬ 
nicoles  du  Portugal.  - — ■  Etude  des  récoltes  de  M.  A.  de  Barros 
Machado.  Ana'is  d.  Faculd.  Cienc.  Porto,  XXX,  pp.  135-427, 
158  fig. 

—  1952.  —  Étude  des  Isopodes  terrestres  récoltés  au  Vénézuéla  par  le 

Dr  G.  Marcuzzi,  suivie  de  considérations  sur  le  peuplement  du 
Continent  de  Gondwana.  Mem.  d.  Mus.  Cio.  Stor.  Nat.  Verona, 
III,  pp.  59-203,  97  fig. 


—  365  — 


Faunule  de  Mollusques  terrestres  recueillie  dans  vile 
de  Makatea  (Archipel  des  Tuamotu) 

Par  E.  Aubert  de  la  Rüe  et  R.  Soyer. 


Au  cours  d’une  mission  effectuée  en  1955  dans  les  archipels  du 
Pacifique,  l’un  de  nous  (E.  A)  a  fait  un  court  séjour  dans  l’ Ile  de 
Makatea,  où  il  a  recueilli  une  faunule  de  Mollusques  pulmonés  dont 
la  liste  est  susceptible  de  présenter  un  intérêt  particulier,  en  raison 
de  la  rareté  des  publications  concernant  cette  île,  l’une  des  plus 
occidentales  de  l’archipel  des  Tuamotu. 

Makatea  est  la  seule  île  d’une  élévation  notable  des  Tuamotu. 
Te  soulèvement  s'est  fait  par  saccades,  comme  en  témoignent  les 
encoches  horizontales  parallèles  indiquant  d’anciennes  lignes  de 
rivage  visibles  sur  les  falaises  verticales  qui  entourent  l’île.  Son 
sommet  constitue  un  plateau  d’une  surface  assez  inégale  et  ondulée, 
compris  entre  40  et  80  m,  la  partie  la  plus  haute,  au  Nord,  atteignant 
112  m.  Makatea  est  entièrement  formée  par  des  calcaires  récifaux 
massifs  et  entièrement  recristallisés,  probablement  très  récents. 
Les  phénomènes  de  dissolution  les  ont  transformés  superficiellement 
en  lapiez  très  accidentés.  Ces  calcaires  sont  d’ailleurs  criblés  d’exca¬ 
vations  circulaires  remplies  de  phosphate  de  chaux  dont  l’exploi¬ 
tation  très  active  a  dénudé  l’île  sur  une  bonne  partie  de  son  étendue, 
laissant  encore  subsister  ailleurs  sa  couverture  forestière  très 
fournie. 

La  totalité  des  Mollusques  cités  ont  été  recueillis  sur  la  partie 
haute  de  Makatea,  le  plus  souvent  dans  les  anfractuosités  des  lapiez 
calcaires,  indifféremment  dans  les  zones  exploitées  et  boisées. 
Cyclomorpha  obligatum  offre  cette  particularité  d’être  fréquemment 
cimenté  au  calcaire  par  des  incrustations  secondaires  actuelles. 

Les  exemplaires  recueillis  appartiennent  aux  espèces  suivantes  : 

Connu  do  : 


Trochonanina  obconica  Pease 

c 

Arch. 

de  la  Société 

lindodonta  consobrina  Garrett 

AC 

d° 

—  obolus  Gould 

R 

Tahiti, 

Raiatea,  Tahaa 

- —  daedalea  Gould 

R 

Tahiti 

Microcystis  angustivoluta  Garr. 

AC 

Moorea 

Libéra  Heynemanni  Pfr 

A  R 

Tahiti 

—  gregaria  Garr. 

R 

Moorea 

*Dorcasia  similaris  Fér. 

R 

Pacifique 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série, 

t.  XXX,  n° 

4,  1958. 

—  366 

— 

Suhulina  octona  Pfr 

C 

Pacifique 

Partula  nodosa  Pfr 

AC 

Tahiti 

—  gr.  otaheitana  Cr  (brisés) 

AR 

d° 

Helicina  ( Aphanoconia )  discoidea  Pease 

et  var. 

R 

Tahaa 

—  —  tumidior  A.  J.  Wagn. 

R 

d° 

Helicina  ( Aphanoconia )  pantheri  A.  J. 

Wagn. 

C 

Arch.  de  la  Société 

Taheitia  ( Truncatella )  pallida  Pease 

TC  • 

Raiatea 

*  Cyclomorpha  obligatum  Gould 

TC 

Arch.  de  la  Société 

—  flava  Rrod 

R 

d» 

*  D.  similaris  a  été  obligeamment  déterminé  par  Mlle  Robine,  et  Cyclomorpha 
par  M.  G.  Ranson. 

Cette  fainiule  comprend  15  espèces  et  1  variété.  Bien  qu’aucun 
exemplaire  vivant  n’ait  été  recueilli,  la  plupart  des  coquilles  appar¬ 
tiennent  à  des  espèces  habitant  actuellement  l’île,  vu  l’état  de  fraî¬ 
cheur  des  tests,  la  plupart  intacts.  Seuls  ceux  de  Partula  gr.  ota- 
heitana  brisés  et  de  Partula  nodosa  encroûtés  et  calcifiés,  sont  peut- 
être  subfossiles. 

Toutes  les  espèces  représentées  sont  connues,  et  en  dehors  de 
deux  d’entre  elles  généralisées  dans  le  domaine  Pacifique  :  Dorcasia 
similaris  et  Suhulina  octona,  elles  sont  connues  dans  une  ou  plusieurs 
îles  de  l’Archipel  de  la  Société  :  Trochonanina  obconica,  Endodonta 
consobrina,  Helicina  pantheri,  Cyclomorpha  obligatum  et  C.  flaoa. 
D’après  l’inventaire  de  G.  Garrett  1  Endodonta  obolus  vit  à  Raiatea, 
Tahaa  et  Tahiti  ;  E.  dciedalea,  Libéra  Heynemanni,  Partula  nodosa, 
P.  otaheitana,  à  Tahiti  ;  Microcystis  angustivoluta  et  Libéra  gregaria 
ont  été  cités  à  Moorea  ;  Helicina  discoidea  et  sa  variété  tumidior  sont 
connus  de  Tahaa,  Taheitia  pallida  était  spéciale  à  File  de  Raiatea 
jusqu’à  ce  jour. 

La  faunule  de  Makatea  présente  donc  une  affinité  totale  avec  la 
faune  malacologique  des  îles  constituant  l’Archipel  de  la  Société. 
Nous  soulignons  en  outre  la  présence  à  Tahiti  de  Dorcasia  similaris, 
espèce  de  large  extension  géographique  que  l’un  de  nous  (E.  A)  a 
recueillie  en  grand  nombre,  et  qui  ne  figure  pas  dans  l’inventaire  de 
G.  Garrett  L  On  peut  en  conclure  qu’elle  y  est  d’introduction 
récente,  c’est-à-dire  postérieure  à  1884. 

1.  G.  Garrett.  —  The  tcrrestrial  Mollusca  inhabiting  the  Society  Islands.  Jour. 
Acad.  Nat.  Sri.,  Philadelphie,  vol.  IX  (2)  part.  I,  1884. 


367  — 


Proposition  d'une  Nomenclature  Morphologique 
pour  les  Aires  Coronales  des  Eciiinides 

Par  Roseline  de  Saint-Seine. 


L’étude  du  développement  des  Echinides,  et  surtout  celle  de 
leurs  anomalies,  montre  que  de  chaque  plaque  radiale  dépendent 
quatre  colonnes  de  plaques  coronales,  dont  deux  forment  l’ambu- 
lacre,  et  les  deux  autres,  les  demi-ambulacres  adjacents  de  part 
et  d’autre  de  celui-ci.  Les  coronales,  en  effet,  prennent  naissance 
en  des  zones  placogènes  situées  en  bordure  des  radiales,  la  zone  dont 
est  issu  l’ambulacre  étant  située  au  centre  du  bord  adorai  de  la 
radiale  correspondante,  et  celles  d’où  naissent  les  demi-ambulacres, 
respectivement  de  part  et  d’autre  de  cette  radiale.  D’autre  part, 
chez  les  Echinides  présentant  des  anomalies  de  symétrie,  on  cons¬ 
tate  qu’à  l’absence,  au  refoulement  à  distance  de  l’apex,  ou  au 
dédoublement  d’une  radiale  correspondent  l’absence,  le  refoulement 
ou  le  dédoublement  de  l’ensemble  des  quatre  colonnes  précédentes. 
Les  très  rares  cas  où  cette  loi  paraît  en  défaut  sont  susceptibles 
d’interprétations  qui  s’y  conforment  L  Par  contre  il  n’existe  aucune 
corrélation  entre  la  présence  ou  l’absence  d’une  génitale  et  celle  de 
coronales.  Tout  se  passe  donc  comme  si  les  radiales  induisaient  la 
formation  de  ces  dernières 2. 

La  figure  1  illustre  la  loi  précédente  :  on  voit  que,  chez  ce 
Toxopneustes  partiellement  tétramère,  la  radiale  II  a  induit  normale¬ 
ment  ses  plaques  pendant  le  début  de  la  croissance  du  test,  époque 
où  elle  faisait  probablement  partie  de  l'apex.  Ensuite,  la  production 
ultérieure  de  plaques  ayant  subi  quelque  inhibition,  cette  radiale 
a  été,  avec  les  coronales  induites  par  elle,  refoulée  de  plus  en  plus 
loin  de  l’apex  par  la  pression  de  croissance  des  plaques  issues  des 
radiales  voisines;  finalement,  la  croissance  achevée,  la  radiale  11 
se  trouvait  près  de  l’ambitus.  (Quant  à  la  position  anormale  de  la 


1.  Ainsi  la  radiale  précédant  la  série  avortée  peut  exceptionnellement  manquer  : 
il  est  probable  qu’elle  s’est  résorbée  (Buigiiton  A.  G.  1944).  Ou  encore  une  radiale, 
présente,  n’a  induit  qu’une  série  incomplète  de  plaques,  certaines  colonnes  étant  avor¬ 
tées  (Jackson  R.  T.  1919,  pl.  7,  fig.  1).  Enfin  parfois  il  semble  qu’un  auteur  n’ait  pas 
figuré  de  radiale  là  où  elle  existait  probablement,  faute  d’avoir  pu  distinguer  la  suture 
séparant  cette  plaque  d’une  voisine  :  ces  sutures,  chez  les  fossiles,  sont  parfois  très 
difficiles  à  voir,  même  après  coloration  et  sous  le  binoculaire. 

2.  C’est  à  titre  d’abréviation  qu’est  ainsi  désigné  l’inducteur  :  ici,  et  dans  la  suite, 
f  expression  «  la  radiale  induit  »  est  employée  dans  le  sens  de  :  «  les  zones  placogènes  en 
bordure  de  la  radiale  induisent  ». 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  368  — 


plaque  apore  située  au-dessus  de  cette  radiale,  elle  doit  résulter 
de  la  pression  de  croissance  des  plaques  précédentes  de  même  demi- 
ambulacre). 


Toxopneustes  variegalus  LK.  actuel  de  Tampa  Bay,  Floride. 
Schéma  d’après  Jackson  R.  T.  1912,  pl.  7,  fig.  2. 
Numération  de  Lovén.  En  hachures  :  radiales. 


Il  peut  paraître  étonnant  que,  des  nombreux  cas  analogues 
signalés  isolément  ou  ayant  fait  l’objet  d’études  systématiques 
(Jackson  R.  T.  1912  et  1927),  n’aient  pas  été  dégagées  entièrement 


—  369 


les  conclusions  qui  paraissent  s’imposer  en  ce  qui  concerne  la  division 
de  la  corona.  N’est-il  pas  évident,  en  effet,  que  l’ensemble  de  plaques 
issues  des  bords  d’une  même  radiale  —  et  formant,  en  quelque  sorte, 
le  champ  d'induction  de  celle-ci  —  est  le  radius  véritable  de  l’Echi- 
nide  ?  Il  sérail,  dès  lors,  désirable  de  donner  au  terme  radius  l’ex¬ 
tension  précédente,  comprenant  donc  l’ambulacre  et  les  deux  demi- 
interambulacres  adjacents. 


Fig.  2. 

Quant  aux  termes  synonymes  interradius  et  interumhulacre,  que 
valent-ils  ?  L’un  et  l'autre  représentent,  non  une  unité  morpho¬ 
logique  réelle,  mais  un  ensemble  hétérogène  de  plaques  issues  de 
radiales  différentes.  Si,  d'ailleurs,  était  adoptée  l’extension  précé¬ 
dente  du  terme  radius,  celui  d’interradius  n’aurait  évidemment 
plus  d’objet. 

Remarquons  enfin,  en  ce  qui  concerne  la  numération  des  aires, 
que  la  plupart  des  systèmes,  notant  chaque  IA  d’un  chiffre  arabe 
équivalent  au  chiffre  romain  désignant  l’AM  adjacent  à  sa  gauche, 
paraissent  suggérer  quelque  rattachement  plus  étroit  à  cet  AM 


—  370  — 


qu'à  son  symétrique  de  droite.  On  obvierait  à  cet  inconvénient 
par  l’adoption  d’un  chiffrage  reflétant  l’équivalence  de  deux  aires 
par  rapport  à  une  troisième  qu’elles  encadrent. 

Il  semble  que  les  difficultés  précédentes  seraient  résolues,  et  plus 
exactement  traduite  l’unité  morphologique  du  radius,  par  l’adoption 
du  terme  margina  pour  désigner  l’ensemble  des  deux  colonnes  apores 
encadrant  F  AM  et  dont  les  plaques  seraient  dites  marginales 1. 
J. a  notation  a  et  b,  dans  l’ordre  habituel,  étant  utilisée  pour  dis¬ 
tinguer  les  deux  colonnes  de  l’AM,  les  lettres  a  et  p  pourraient  l’être 
en  ce  qui  concerne  les  colonnes  marginales  respectivement  adja¬ 
centes.  Ainsi  la  7e  plaque  de  la  rangée  (3  du  radius  III  serait  dite  : 
7-p-III,  ou  7  p  III. 

La  nomenclature  précédente  est  évidemment  indépendante  du 
système  de  numération  des  radius  ;  la  fig  2  en  est  une  application 
à  celui  de  Lovén.  Si,  à  titre  purement  descriptif,  le  terme  interam- 
bulacre  —  ou  celui  de  zone  marginale  —  paraissait  d’emploi  com¬ 
mode  cette  aire  serait  notée  au  moyen  des  chiffres  des  radius  auquels 
elle  appartient  :  IA  IV- V,  ou  ZM  IV-V. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE  SOMMAIRE 

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1 .  Par  analogie,  sinon  homologie  stricte,  avec  les  plaques  de  môme  nom  des  Astérides. 
L’adjectif  «  marginal  »  ,dans  le  sens  de  «  voisin  de  l’ambulacre  »,  pourrait  être  remplacé, 
avec  plus  de  précision,  par  «  ambital  ».  Ex.  :  anus  infra-ambital. 


—  371  — 


Holothuries  des  cotes  de  Sierra  Leone 

(5e  ET  DEUX.  NOTE) 

Par  Gustave  Cherbonnier. 


Genre  Stichopus. 

Stichopus  regalis  (Cuvier). 

Sierra-Leone,  nombreux  exemplaires  récoltés  entre  88  et  200  in. 

Ces  exemplaires,  qui  ne  m’ont  pas  été  envoyés,  ont  été  déterminés 
par  M.  Alan  Longhurst  et  Miss  A.  M.  Clark. 

Holothuria  lentiginosa  Marenzeller. 

Synonymie  :  Holothuria  lentiginosa  Marenzeller,  1893,  p.  6, 
pl.  I,  fig.  1,  pl.  1  T,  fig.  1  ;  ITérouard,  1929,  pp.  53,  63  :  Panning,  1935, 
p.  82,  fig.  68.  Holothuria  pardalis  Selenka  var.  lentiginosa  Bedford, 
1899,  p.  143. 

Sierra-Leone,  1  ex.  (sans  autre  indication  d’origine). 

L’échantillon,  de  forme  cylindrique,  mesure  130  mm.  de  long  sur 
40  mm.  de  diamètre.  La  face  dorsale  est  mouchetée  de  nombreuses 
petites  plages  marron  foncé,  accompagnées  de  zébrures  de  même 
couleur  ;  les  flancs  sont  jaune  verdâtre  et  le  milieu  de  la  face  ven¬ 
trale  est  brunâtre.  Les  spiculés  sont  absolument  identiques  à  ceux 
figurés  par  Marenzeller. 

Répartition  géographique  :  Açores,  Sierra-Leone. 

Holothuria  suspecta  n.  sp. 

(Fig.  13,  a-j  ;  fig.  14,  a-h ). 

Sierra-Leone,  n°  16,  1  ex. 

L’unique  exemplaire  est  très  contracté  et  a  l’aspect  d’un  gros  boudin 
ridé.  Il  mesure  60  mm  de  long  sur  46  mm  de  plus  grand  diamètre.  La 
bouehe  et  l’anus  sont  terminaux  et  celui-ci  est  dépourvu  de  dents.  Le  dos 
est  brunâtre  alors  que  le  ventre  est  jaune  verdâtre.  Le  tégument,  assez 
épais,  est  très  rugueux  par  suite  de  la  présence  de  très  nombreuses  tou¬ 
relles  que  l’on  aperçoit  par  transparence.  Le  dos  est  couvert  de  petits 
pieds  cylindriques,  bourrés  de  spiculés,  terminés  par  une  ventouse  sou¬ 
tenue  par  un  très  petit  disque  calcaire.  Les  pieds  ventraux  sont  plus  longs, 
à  ventouse  soutenue  par  un  énorme  disque  calcaire  ;  ils  sont  répartis  indif¬ 
féremment  sur  les  radius  et  les  interradius. 

Vingt  longs  tentacules  de  taille  égale,  marron  foncé.  Couronne  calcaire 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  372  — 

haute  et  très  calcifiée,  à  larges  radiales,  à  interradiales  courtes  et  trian¬ 
gulaires  (fig.  14,  e).  Une  longue  vésicule  de  Poli.  Trois  canaux  hydrophores 
libres,  terminés  chacun  par  un  madréporite  allongé  et  criblé  de  trous 
(flg.  13,  c).  Longues  ampoules  tentaculaires.  Muscles  longitudinaux  larges 


Fig.  13.  Holothuria  suspecta  n.  sp. 
c  :  X  4  ;  autres  figures  :  à  l’échelle. 


—  373  — 

mais  peu  épais.  Poumons  très  longs  et  abondamment  ramifiés.  Vaste 
•cloaque.  Gonades  en  une  seule  touffe  de  quelques  tubes  longs  et  4  à  5  fois 
ramifiés.  Intestin  rempli  d’une  vase  grise  assez  fine.  Pas  d’organe  de  Cuvier. 


Fig.  14.  Holothuria  suspecta  n.  sp. 
e  :  X  3,5  ;  c,  d  :  éch..  1  ;  autres  figures  :  éch.  2. 


—  374 


Les  spiculés  ilu  tégument  ventral  se  composent  de  très  nombreuses 
tourelles  ;  leur  disque  est  percé  de  quatre  trous  centraux,  entourés  de 
10-12  trous  (fig.  13,  a),  auxquels  s’ajoutent  souvent  quelques  petites 
perforations  disposées  sur  un  cercle  externe  (fig.  13,  h)  ;  le  bord  du  disque 
est  toujours  plus  ou  moins  denticulé.  J, a  flèche,  à  quatre  piliers  (fig.  13,  d) 
est  terminée  par  une  couronne  percée  au  centre  et  portant  des  épines 
disposées  sur  plusieurs  étages  (fig.  13,  a)  ;  ces  épines  peuvent  être  presque 
cylindriques  et  à  pointe  émoussée  (fig.  13,  b,  e).  On  rencontre  également 
des  tourelles  à  grand  disque  et  à  bord  dentelé  (fig.  13,  g).  Les  parois  des 
pieds,  en  plus  de  ces  tourelles,  possèdent  de  longs  bâtonnets  très  caracté¬ 
ristiques  (fig.  14,  a)  et  d’autres  munis  de  très  nombreuses  perforations 
avec,  le  plus  souvent,  un  élargissement  central.  Il  existe  également,  à  la 
fois  dans  le  tégument  et  la  paroi  des  pieds  ventraux,  de  rares  «  boutons  » 
à  bord  fortement  ondulé,  percés  de  deux  rangées  de  trous  (fig.  13,  /  et  fig.  14 
/,  g,  h)  ;  ces  trous  sont  plus  grands  dans  les  «  boutons  »  des  pieds  dorsaux 
(fig.  14,  h).  La  majorité  des  tourelles  du  tégument  dorsal  ont  le  bord  du 
disque  portant  des  digitations  bien  plus  importantes  que  celles  du  disque 
des  tourelles  du  tégument  ventral  (fig.  13,  i)  ;  la  flèche,  à  quatre  piliers, 
est  plus  haute  et  terminée  par  une  couronne  d’épines  fortes  et  longues 
(fig.  13,  i,  j).  Les  bâtonnets  des  pieds  dorsaux  sont  plus  larges  et  plus 
perforés  que  ceux  des  pieds  ventraux  (fig.  14,  b).  Les  parois  des  tentacules 
sont  renforcées  par  de  longs  bâtonnets  (fig.  14,  d)  dont  certains  portent 
des  piquants  aux  extrémités  (fig.  14,  c)  ;  quelques-uns  deviennent  plus 
massifs  et  se  ramifient  en  deux  ou  plusieurs  branches. 

Rapports  et  différences. 

Cette  nouvelle  Ilolothuria  est  bien  différente  de  celles  rencontrées 
dans  des  régions  voisines,  telles  H.  lentiginosci  Marenzeller,  II.  daka- 
rensis  Panning,  II.  arguinensis  Koehler  et  \  aney  et  II.  saecularis 
Bell,  cette  dernière  de  l’Angola  et  dont  le  tégument  est  totalement 
dépourvu  de  tourelles  et  ne  possède  que  des  «  boutons  »  nodulcux  de 
forme  assez  particulière. 

Leptosynapta  longhursti  n.  sp. 

(fig.  15,  a-o). 

Sierra-Leone,  station  MB.  2/A.  8,  par  13°29’  N-8°23’  O,  prof. 
18  m.,  2  ex. 

L’holotype  mesure  14  mm.  de  long  sur  5  mm.  de  plus  grand  diamètre 
et  le  syntype  30  mm.  de  long  sur  3  mm.  de  diamètre.  Leur  couleur  est 
blanc  jaunâtre.  Le  tégument,  assez  épais,  est  couvert  de  minuscules  verru¬ 
cosités. 

Douze  tentacules  de  taille  égale,  les  ventraux  portant  de  très  nom¬ 
breuses  papilles  sensorielles  alors  que  les  dorsaux  en  ont  très  peu  ou  en 
sont  totalement  dépourvus  ;  cinq  paires  de  digitations  et  une  digitation 
terminale,  deux  plus  longues  que  les  autres.  Couronne  calcaire  de  la  forme 
classique  (fig.  15,  o)  perforée  pour  le  passage  des  nerfs.  Une  vésicule  de 


—  375 


Poli.  Un  canal  hydrophore  termine  par  un  raadréporite  non  calcifié, 
en  forme  de  doigt.  Gonades  faites  d’une  dizaine  de  gros  tubes  bourrés 
d’œufs  ;  canal  génital  débouchant  sous  les  tentacules  dorsaux.  Intestin 


Fig.  15.  Lcplosynapta  longhursli  n.  sp. 
o  :  15  ;  g ,  i  :  éch.  1  ;  a-f,  /.■,  /  :  éeli.  2  ;  h,  j,  m,  n  :  ccli.  3. 


376  — 


formant  une  boucle  vers  le  milieu  du  corps.  Les  mésentères  sont  totale¬ 
ment  dépourvus  d’urnes  ciliées  ;  celles-ci,  très  nombreuses,  sont  fixées 
en  grappes  de  10-12  sur  le  tégument,  à  gauche  du  muscle  longitudinal 
médian  ventral,  (fig.  15,  g,  i). 

Les  plaques  anchorales  du  tégument  de  la  région  orale  (fig.  15,  a,  b) 
sont  un  peu  plus  petites  que  celles  de  la  région  médiane  (fig.  15,  /)  et, 
surtout,  de  la  région  anale  (fig.  15,  e )  dont  les  ancres  (fig.  15,  k)  sont  aussi 
nettement  plus  longues  que  celles  des  autres  régions  du  corps  (fig.  15,  l). 
On  trouvé  également,  dispersées  dans  toutes  les  parties  du  tégument,  des 
plaques  anchorales  et  des  ancres  très  petites  (fig.  15,  c,  d).  Les  digitations 
des  tentacules  sont  soutenues  par  des  bâtonnets  (fig.  15,  h,  j)  alors  que 
leur  tronc  est  rempli  de  corpuscules  (fig.  15,  m,  il)  identiques  à  ceux  que 
l’on  trouve  dans  la  membrane  péristomienne  et  dans  les  bandes  radiaires 
du  tégument. 

Rapports  et  différences. 

Cette  nouvelle  Synapte  rappelle  L.  inhaerens  O.  F.  Müller  par  ses 
plaques  anchorales  et  L.  cruenta  Cherbonnier  par  la  forme  de  ses 
urnes  ciliées  et  des  corpuscules  des  bandes  radiaires  ;  mais  elle  se 
distingue  facilement  de  ces  deux  espèces  par  sa  taille  très  réduite, 
«on  tégument  couvert  de  minuscules  verrucosités,  ses  caractères 
anatomiques  et  ses  spiculés,  notamment  ceux  des  tentacules  qui  sont 
totalement  différents. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


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1927.  —  Les  Echinodermes  des  Mers  d’Europe,  t.  II. 

1906.  Koehler  (R.)  et  Vaney  (C.).  Missions  des  Pêcheries  de  la  côte 
occidentale  d’Afrique.  II.  Echinodermes.  Actes  Soc.  linn.  Bordeaux, 
sér.  6,  t.  10,  pp.  58-66,  pl.  IV-VI. 

1935.  Ludwig  (H.)  et  Heding  (Sv.) .  Die  Holothurien  der  Deutschen 
Tiefsee  exp.  I.  Fusslose  und  Dendrochirote  Formen.  Vl’t.ss.  Ergebn. 
Deutsch.  Tiefsee-exp.  «  Valdivia  »  1898-1899,  bd.  4,  Iena,  pp.  123- 
214,  text-fig.  1-65,  pl.  I-II. 

1893.  Marenzeller  (E.  von).  Contribution  à  l’étude  des  Holothuries  de 
l’Atlantique  nord  (Golfe  de  Gascogne,  îles  Açores).  Résuit.  Camp 
Scient.  Prince  Monaco,  fasc.  6. 

1932.  Panning  (A.).  Echinoderma.  III.  Holothurioidea  3  (Famille  Rhopa- 
lodinidae).  In  :  Michaelsen,  W.  :  Beitràge  zur  Kenntniss  der  Meeres- 
fauna  West-Afrikas,  bd.  3,  pp.  361-372,  fig.  1-3,  pl.  I-II. 

1935.  —  Die  Gattung  Rhopalodina.  Verhandl.  Naturw.  Ver.  in  Hamburg, 
bd.  V.  heft  1-4,  pp.  20-35,  fig.  1-20. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958.  25 


378  — 


1939.  —  Holothurien  von  den  Kanaren  und  von  Dakar.  Vidensk  Medd. 
fra  Dansk  naturh.  Foren.  i  Kopenhavn,  bd.  103,  pp.  523-546, 
fig.  1-11. 

1949.  —  Versuch  einer  Neuordnung  der  Familie  Cucumariidae  (Holo- 
thurioidea,  Dendrochirota).  Zool.  Jahrb.,  Jena,  pp.  404-470, 
fig.  1-62. 

1886.  Perrier  (Ed.).  Les  explorations  sous-marines.  Paris. 

1902.  Perrier  (R.).  Holothuries.  Expéditions  scientifiques  du  «  Travail¬ 
leur  »  et  du  «  Talisman  »,  pp.  273-554,  fig.  1-14,  pl.  XII-XXII. 

1884.  Rochebrune  (A.  T.  de).  Sur  un  Echinoderme  nouveau  du  genre 
Rhopalodina  propre  à  la  Sénégambie.  Ann.  Sri.  nat.  La  Rochelle , 
p.  5,  pl.  1,  fig.  1-5. 

1867.  Semper  (C.) .  Reisen  im  Archipel  der  Philippinen.  2.  Theil,  1.  Band. 
Holothurien.  Leipzig. 

1910.  Sluiter  (C.  Ph.).  Westindische  Holothurien.  In  :  Kückenthal  und 
Hartmeyer.  Ergebnisse  einer  Zoologischen  Forschungreise  nacli 
Westindien.  Zool.  Jahrb.,  suppl.  11,  systématik,  pp.  331-342. 


—  379  — 


Quelques  observations 
SUR  LE  CYCLE  DE  MÉDUSES  ACALÈPIIES 

Par  Yves  Plessis. 


Etudiant  depuis  plusieurs  années  la  faune  de  la  zone  intercotidale 
et  particulièrement  la  faune  associée  aux  moulières  dans  la  Manche, 
nous  avons  été  amenés  à  inclure  parmi  les  animaux  de  cette  zone, 
bien  que  rarement  observés  sur  place,  des  formes  larvaires  de 
Méduses  Acalèphes. 

C’est  à  partir  du  niveau  de  la  Zone  à  Rhodymenia  palmata  (L.)  et 
en  dessous,  le  plus  souvent  à  la  limite  du  terrain  rocheux  ou  même 
sur  le  sable  grossier,  sous  les  pierres  ou  dans  les  coquilles  vides  de 
différents  mollusques  que  l’on  a  le  plus  de  chance  de  trouver  les 
discrètes  colonies  de  ces  polypes.  Il  semble  que  ces  animaux  soient 
répandus,  sinon  très  abondants  sur  les  fonds  de  maerl. 

Le  Professeur  Gallien  a  eu  l’obligeance  de  me  montrer  l’été 
dernier  une  station  de  ces  polypes  à  Saint-Briac  (Côtes-du-Nord). 
Quelques  jours  plus  tard,  pouvant  largement  utiliser  le  bateau  du 
Laboratoire  maritime  de  Dinard  «  La  Sepiole  »  grâce  à  l’amabilité 
de  Mr  Lami,  nous  avons  trouvé  une  station  de  Scyphistomes  à  l’ Ile 
au  Moine  dans  la  Rance.  Ces  animaux  se  trouvaient  répartis  sous 
une  pierre  au  milieu  de  Codium  dichotomum  (Iluds.)  Setchell.  Enfin 
ces  formes  sont  apparues  spontanément  et  à  plusieurs  reprises  dans 
l’aquarium  marin  du  Laboratoire  des  Pêches  tropicales  du  Muséum. 
Une  première  fois  en  1953  dans  une  coquille  de  Buccin,  nous  avons 
observé  de  nombreux  Scyphistomes  et  un  Strobile  semblables  à  ceux 
décrits  par  Agassiz,  qu’il  attribua  au  genre  Aurélia. 

Description  sommaire.  —  Ne  voulant  pas  préjuger  de  l’espèce  nous 
avons  appelé  cette  forme,  la  forme  A.  Par  la  suite,  plusieurs  colonies, 
apparemment  identiques  sont  apparues  en  élevage  ;  elles  ont  reçu 
la  même  dénomination.  Les  polypes  forment  des  petites  masses 
blanchâtres  de  1,5  mm  à  2  mm  de  diamètre  ;  elles  possèdent  au 
développement  complet  IG  tentacules.  L’épithélium  est  uniformé 
ment  cilié  et  renferme  des  nématoblastes.  La  multiplication  se  fait 
par  bourgeonnement  sur  des  stolons.  Cette  multiplication  est 
accélérée  par  une  abondante  nourriture  dans  les  conditions  optima  : 
14  à  18°  C  et  une  chlorinité  comprise  entre  19  et  20°  %. 

Plusieurs  souches  nouvelles  sont  apparues  dans  les  bacs  d’élevage. 
Cet  hiver  notamment,  une  forme  beaucoup  plus  petite  que  nous 
avons  appelée  forme  B,  a  envahi  certaines  parois  de  verre.  Le  dia- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


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mètre  ne  dépasse  pas  0,5  mm,  mais  la  partie  pédieuse  sécrété  une 
longue  colonne  qui  atteint  et  parfois  dépasse  1  mm.  La  symétrie 
tétramère  n’est  pas  toujours  respectée  :  ce  polype  possède  de  10  à 
16  tentacules  ;  la  bouche  qui  présente  normalement  la  forme  d’un 
carré  à  côtés  concaves  et  à  angles  perradiaux  présente  parfois  une 
symétrie  pentamère.  En  fait  depuis  les  recherches  de  Goette  sur 
la  formation  de  la  cavité  gastrale,  on  sait  que  ces  êtres  ont  une  symé¬ 
trie  binaire  secondairement  masquée  par  la  symétrie  radiaire. 
Pied  et  stolons  sont  particulièrement  extensibles.  Ces  stolons 
stériles  atteignent  parfois  5  mm. 

On  peut  voir  sur  certains  individus  le  pied  s’allonger  au  bout  de 
sa  colonne  puis  se  courber  en  spirale  :  le  tout  rappelle  alors  un  Vorti- 
celle  rétracté. 

Ces  deux  types  A  et  H  forment  dans  les  bacs  des  colonies  toujours 
séparées.  Leur  importance  est  variable,  d’une  dizaine  d’individus 
à  plusieurs  centaines. 

Reproduction  gemmipare.  —  Nous  ne  nous  étendrons  pas  sur  la 
reproduction  gemmipare  des  formes  A,  bien  que  cette  multiplication 
prenne  des  aspects  assez  variés.  Elle  rentre  dans  les  descriptions 
faites  par  IIérouard  et  Pérez  et  également  dans  celles  faites 
autrefois  par  Agassiz.  Ces  formes  ont  été  rapportées  au  genre  Chry- 
saora  et  Aurélia. 

La  forme  H  qui  parait  se  rapprocher  de  la  description  des  Scyphis- 
tomes  de  Cyanea  capillata  Eschsch.  faite  par  Pérez,  présente  quel¬ 
ques  particularités  qui  méritent  d’être  signalées. 

Le  disque  pédieux  semble  sécréter  constamment  une  base  qui 
finit  par  former  une  sorte  de  colonne  jaunâtre,  peut-être  chiti- 
neuse.  Cette  colonne  ne  se  développe  que  si  l’animal  se  trouve  sur  un 
sol  particulièrement  meuble.  L’aspect  d’un  individu  rappelle  alors 
étrangement  celui  d’un  Hydraire.  Sur  les  parois  de  verre  le  polype, 
à  la  taille  près,  ressemble  à  la  forme  A,  mais  beaucoup  plus  élancé. 

Par  contre  sa  reproduction  gemmipare  montre  un  caractère  très 
particulier  :  le  bourgeon  prend  naissance  sur  la  paroi  latérale  du 
calice  à  un  niveau  assez  élevé.  Jusqu’ici  nous  sommes  en  présence 
d'un  processus  absolument  classique.  Le  plus  souvent  un  stolon 
stérile  se  développe  à  partir  du  bourgeon  et  comme  ce  stolon  ainsi 
que  la  partie  pédieuse  du  parent  sont  capables  de  s’allonger  consi¬ 
dérablement,  le  rejeton  a  la  possibilité  de  se  fixer  assez  loin  du 
géniteur.  Parfois  un  stolon  stérile  prend  naissance  sur  le  parent  en 
même  temps  que  le  bourgeon.  Nous  avons,  à  plusieurs  reprises 
observé  que  dans  de  tels  cas  le  bourgeon  se  détache  du  parent  avec 
le  pied  de  celui-ci,  tandis  que  le  stolon  devient  la  partie  pédieuse  du 
géniteur.  La  séparation  s’opère  donc  dans  ce  cas  sur  le  parent  entre 
le  pied  et  le  stolon  pédieux  nouvellement  formé. 


—  381  — 


Pkbez  et  Hérouard  avaient  décrit  une  sorte  de  marche  arpenteuse 
du  scyphistome  :  le  polype  fixe  un  stolon  sur  le  sol,  à  une  certaine 
distance  du  pied,  et  tandis  qu’il  se  contracte  en  augmentant  de 
diamètre,  le  pied  primitif  s’étire  et  la  nouvelle  région  pédieuse 
peut  par  la  suite  faire  seule  son  office.  Un  phénomène  analogue 
semble  ici  se  produire,  mais  dans  ce  cas  1  ancienne  région  pédieuse 
portant  un  bourgeon  ne  régresse  pas  mais  se  sépare  par  un  étrangle¬ 
ment  du  corps  du  premier  polype.  Tout  se  passe  comme  si  le  bour¬ 
geon  exerce  une  sorte  d’attraction  sur  le  pied  du  parent,  alors  que 
l’attraction  du  parent  est  tout  entière  faite  sur  le  stolon. 

Cette  façon  d’envisager  le  processus  laisse  supposer  que  des 
efforts  de  traction  par  le  pied  d’une  part  et  le  stolon  pédieux  de 
l’autre  sont  en  cause  :  il  n’en  est  rien,  car  ce  mode  de  multiplication 
a  été  observé  aussi  bien  sur  un  sol  meuble  que  sur  les  parois  des 
bacs  d’élevage.  Parfois  le  développement  du  bourgeon  est  si  avancé 
au  moment  de  l’apparition  du  stolon  qu’il  n’est  pas  possible  de 
reconnaître  le  parent.  Ce  phénomène  dans  ce  cas  peut  passer  ina¬ 
perçu. 

Faisant  peut-être  suite  à  la  multiplication  gemmipare,  bien  que 
nos  observations  ne  nous  aient  pas  permis  d’établir  une  solution  de 
continuité,  nous  avons  observé  des  cas  de  rupture  naturelle  entre 
le  disque  pédieux  et  le  polype.  On  voit  alors  le  disque  pédieux 
ou  ce  qui  en  reste  former  une  petite  boule,  qui  ne  tarde  pas  à  dis¬ 
paraître,  à  l’extrémité  de  la  colonne  chitineuse  (?),  tandis  que  le 
scyphistome  devient  une  petite  larve  piriforme  nageante.  Les  tenta¬ 
cules  réduits  à  des  boutons  forment  une  petite  couronne  autour  de  la 
bouche.  La  partie  pédieuse  se  termine  en  pointe  émoussée  et  cons¬ 
titue  la  partie  antérieure  dans  la  natation  :  cette  position  est  déter¬ 
minée  par  le  battement  des  cils  vibratiles  répartis  dans  le  tissu 
épithélial.  Après  avoir  nagé  quelques  temps,  le  pied  reprend  un 
aspect  glanduleux  et  l’animal  finit  par  se  fixer  de  nouveau  au  sol 
en  formant  un  disque  pédieux. 

Il  n’est  pas  étonnant  dans  ces  conditions  de  voir  des  colonies  se 
former  à  des  endroits  très  éloignés  les  uns  des  autres.  Notons  en 
passant  que  les  scyphistomes  que  nous  avons  appelés  forme  A, 
artificiellement  détachés  de  leur  support,  semblent  presque  tous, 
au  moins  pendant  les  périodes  actives  de  l’année,  capables  de  se 
fixer  à  nouveau.  Ces  polypes  sur  lesquels  nous  avons  fait  cette 
dernière  observation  sont  des  animaux  en  plein  bourgeonnement. 
De  telles  formes  d’après  les  travaux  d’ Hérouard,  sont  incapables 
de  se  fixer  de  nouveau.  Avait-il  alors  des  animaux  fatigués  et  peu 
vigoureux  ou  faut-il  voir  là  des  différences  spécifiques  ? 

Modifications  métaboliques  et  strobilisation.  —  Les  remarques 
suivantes  se  rapportent  à  la  forme  A.  Certains  individus  situés  dans 


—  382  — 


des  endroits  particulièrement  favorables,  où  ils  trouvent  sans  doute 
une  nourriture  abondante,  ont  doublé  ou  même  triplé  de  taille.  En 
même  temps,  leurs  tissus  se  colorent  en  jaune-orange.  Alors  que  tous 
les  individus  du  type  A  semblent  normalement  comporter  des 
stolons,  ceux-ci  en  sont  dépourvus.  Nous  pensons  que  la  fin  de  la 
multiplication  gemmipare  et  l’apparition  de  la  reproduction  sexuée 
n’est  pas  compatible  avec  la  présence  et  la  formation  de  stolons. 
Bien  que  l’apparition  de  cette  forme  ne  prélude  pas  nécessairement 
à  la  strobilisation,  il  semble  marquer  un  arrêt  dans  la  reproduction 
asexée.  D’autre  part  les  éphyras  qui  apparaissent  dans  l’eau  de 
l’élevage  présentent  une  pigmentation  jaune  très  marquée.  On  sait 
que  les  carotiprotides  sont  répandus  dans  les  produits  sexuels 
des  Coelentérés,  rien  d’étonnant  alors  à  ce  qu’ils  apparaissent  dès  la 
fin  de  la  vie  asexuée  des  polypes  ;  ceci  n’est  toute  fois  qu’une  hypo¬ 
thèse  de  travail.  Nous  ne  pensons  pas  que  la  coloration  des  polypes 
soit  due  au  passage  par  diffusion  dans  les  tissus  des  colorants  figurés 
dans  la  nourriture,  car  ces  formes  apparaissent  spontanément  en 
élevage  au  milieu  de  formes  absolument  normales.  Elles  sont  souvent 
par  petits  groupes  de  quelques  individus. 

Nous  avons  pu  suivre  pendant  près  de  trois  semaines  l’évolution 
d’éphyras.  Nous  avons  pu  constater  que  la  coloration  s’accentue 
avec  l’âge.  Malheureusement  cette  forme  est  particulièrement 
fragile  et  l’on  est  en  droit  de  penser  que,  dans  la  nature  comme 
en  aquarium,  ce  stade  subit  des  pertes  considérables  en  individus. 
Dans  nos  bacs  ce  stade  est  bon  nageur  dès  son  apparition.  On  voit 
les  jeunes  méduses  se  contracter  rythmiquement  une  centaine 
de  fois  par  minute.  Après  cent  à  cent  cinquante  battements,  il  se 
produit  un  temps  d’arrêt  de  quelques  secondes  avant  de  repartir. 
Au  bout  de  quelques  jours,  bien  que  le  rythme  soit  aussi  rapide, 
les  poses  sont  beaucoup  plus  longues  et  l’animal  perd  petit  à  petit 
sa  faculté  de  nager  en  surface  :  notons  que  cette  observation  a  pu 
être  faite  dans  un  volume  d’eau  de  700  litres  avec  une  profondeur 
d’un  mètre.  Dans  nos  bacs,  bien  que  la  microfaune  soit  riche,  les 
éphyras  ne  trouvent  peut-être  pas  une  nourriture  adéquate  et  dans 
ce  cas  s’affaiblissent  rapidement.  Nous  pensons  plutôt  que  l’animal 
perd  assez  vite  ses  qualités  nautiques  et,  dans  la  nature,  s’il  continue 
à  participer  à  la  vie  planctonique,  c’est  sans  doute  parce  que  le 
milieu  lui  est  favorable.  Nous  ferons  ici  une  remarque  qui  nous 
semble  valable  pour  un  grand  nombre  d’espèces  animales  ;  le  pas¬ 
sage  de  la  vie  benthique  à  la  vie  planctonique  au  cours  du  cycle 
évolutif  des  individus  d’une  espèce  n’est  possible  que  grâce  à  l’utili¬ 
sation  d’une  réserve  d’énergie  fugace.  Si  l’animal  manque  son  départ 
et  n’atteint  pas  rapidement  son  nouveau  milieu  (nous  allions  dire, 
n’accroche  pas  son  orbite),  il  est  irrémédiablement  perdu.  Il  faudrait 
sans  doute  pour  ctudier  ce  passage  construire  un  aquarium  spécial 


—  383  — 


qui  malheureusement,  faute  de  moyens  matériels,  ne  peut  être 
envisagé. 

Dans  le  cas  précis  des  larves  de  méduses  il  est  peut-être  néces¬ 
saire  d’avoir  une  grande  hauteur  d’eau  ou  des  courants  assez  forts 
pour  permettre  à  l’éphyra  d’atteindre  la  forme  adulte  et  lui  éviter 
le  contact  avec  la  faune  benthique  dangereuse  pour  elle.  En  tout  cas, 
lorsque  l’animal  tombe  au  fond  d’un  bac  d’élevage,  il  ne  tarde  pas  à 
être  la  proie  de  nombreux  Infusoires  auxquels  se  joignent  rapidement 
des  Flagellés  et  des  Nématodes... 

En  ce  qui  concerne  l’époque  de  la  formation  des  éphyras, 
Hkrouard  avait  remarqué  dans  ses  élevages  que  le  rouleau  inédu- 
saire  se  forme  à  l’automne  et  qu’après  avoir  égrainé  ses  éphyras,  le 
seyphistome  rentre  en  repos  hivernal  ;  toutefois  il  mentionne  comme 
exceptionnelle  une  strobilisation  en  février.  D’après  Teissier  la 
libération  des  éphyras  de  Chrysaora  liysocelles  (Linné)  se  fait  en 
avril-mai,  à’ Aurélia  aurita  (Linné)  en  mai.  Pour  cette  dernière  espèce 
Prenant  signale  sa  reproduction  en  août.  Dans  nos  élevages 
nous  avons  eu  cette  année  des  éphyras  pendant  tout  le  mois  de 
mai.  Ici  un  certain  nombre  de  conditions  ne  sont  pas  très  différentes 
du  milieu  naturel  de  référence  :  la  température  de  l’eau  ne  descend 
pas  l’hiver  en-dessous  de  10°  G  et  l’été  elle  ne  dépasse  guère  19°  C, 
la  chlorinité  varie  entre  19  et  20°  %.  Il  faut  sans  doute  tenir  compte 
dans  le  cycle  des  méduses  des  conditions  d’élevage  et  ne  pas  oublier 
que  les  observations  des  différents  auteurs  ne  se  rapportent  pas 
nécessairement  aux  mêmes  espèces. 

Conclusions.  —  Le  cycle  des  méduses  comporte  encore  beaucoup 
de  points  obscurs.  La  grande  difficulté  de  se  procurer  des  stades 
jeunes,  le  fait  que  le  déterminisme  de  leur  évolution  nous  échappe 
complètement  et  l’impossibilité  jusqu’ici  de  mener  le  cycle  évolutif 
jusqu’au  bout,  en  rendent  l’étude  difficile.  Le  seul  cas  où  il  est 
possible  de  donner  un  nom  d’espèce  à  la  forme  polype  est  de  partir 
de  planula  dont  on  connaît  l’origine  comme  a  pu  le  faire  Ch.  Perez 
avec  les  larves  de  Cyanea  cap  illata  Eschsch. 

De  nos  observations  actuelles  nous  pouvons  dégager  : 

Le  milieu  naturel  où  l’on  trouve  en  Manche  des  scyphistomes  est 
le  fond  de  «  Maerl  »  sans  préjuger  toutefois  de  toute  autre  localisation. 

Dans  l’évolution  d’une  méduse  la  multiplication  gemmipare  est 
probablement  le  mode  de  prolifération  le  plus  important  :  c’est  lui 
qui  donne  le  plus  grand  nombre  d’individus.  Ce  processus  peut 
continuer  des  années  sans  l’apparition  de  formes  sexuées.  La  multi¬ 
plication  sexuée  est  un  phénomène  beaucoup  moins  fréquent  et 
en  tout  cas  très  temporaire  dont  le  déterminisme  n’est  pas  connu. 
L'apparition  du  stade  éphyrule  semble  pouvoir  se  faire  toute  l’année. 

Si  la  forme  sexuée  est  vraiment  la  forme  pélagique  permettant  la 


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dispersion  de  l’espèce  à  de  grandes  distances,  la  forme  seyphis- 
tome  peut  dans  certains  cas  et  dans  certaines  espèces  au  moins  être 
une  forme  nageuse  benthique  et  assurer  une  dispersion  considérable 
si  les  éléments  extérieurs  s’y  prêtent. 

Dans  le  cycle  évolutif,  l’apparition  de  la  forme  éphyrule  se  traduit 
par  une  mortalité  considérable.  La  fragilité  de  l’animal  vis-à-vis 
des  prédateurs  de  très  petite  taille  et  la  variabilité  possible  de  ces 
qualités  nautiques  pendant  sa  maturation  donnent  aux  facteurs 
externes  une  très  grande  importance.  C’est  ce  qui  détermine  proba¬ 
blement  en  mer  l’apparition  brutale  et  véritablement  explosive 
des  populations  de  Méduses. 

Les  observations  des  auteurs  n'aboutissent  pas  toujours  à  des 
résultats  comparables,  parce  que  les  espèces  ne  sont  pas  identifiables 
au  stade  scyphistome.  Il  faut  avoir  en  même  temps  en  élevage 
des  formes  aussi  différentes  que  celle  appelées  par  nous  dans  nos 
notes  forme  A  et  R  pour  constater  la  présence  de  deux  espèces  au 
moins. 

L’étude  de  la  structure  des  nématocystes  au  microscope  électro¬ 
nique  que  nous  avons  pu  commencer  grâce  à  l’obligeance  du  Pro¬ 
fesseur  Legrand  avec  le  concours  de  Mlle  Bazochk,  nous  permettra 
peut-être  de  débrouiller  la  difficile  filiation  entre  les  scyphistomes 
et  les  formes  advdtes. 

PRINCIPAUX  OUVRAGES  CONSULTÉS 

1860.  Agassiz  (L.).  Contribution  to  the  Natural  History  of  the  United 
States  of  America.  Boston,  vol.  III  :  texte  :  301  p.,  102  fig.  ;  atlas  : 
26  p,  14  fig.,  19  pl.  h.  t. 

1879.  Haeckel  ( E.) .  Monographie  der  Medusen.  I.  Das  System  der 
Medusen.  Jena,  G.  Fischer,  c  ol.  1  ;  672  p.,  40  pl. 

1881.  — -  Metagenesis  und  Hvpogenesis  von  Aurélia  aurita.  Jena,  G.  Fis¬ 
cher,  1-36,  8  pl.  h.  t. 

1883.  Claus  (C.) .  Untersuchungen  über  die  organisation  und  Entwicklung 
der  Medusen.  Prag.  F.  Tempsky  ;  Leipzig,  G.  Freytag  :  1-96,  20  pl. 
1887.  Goette  (A.).  Entwicklungsgeschicht  der  Aurélia  aurita  und  Coty- 
lorhiza  luberculata.  Leipzig,  L.  Voss,  fasc.  4  :  79  p.,  9  pl.  h.  t. 

1891.  Claus  (C.) .  Über  die  Entwicklung  des  Scyphostoma  von  Coty- 
lorhiza,  Aurélia  und  Chrysaora  sowie  über  die  systeinatiche  Stellung 
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—  385  — 


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386  — 


Sur  quelques  techniques  actuelles 

FACILITAS!'  LE  COS  E1S  E.\l  EST 
ET  LE  7  'H  ASS  FORT  D’AS  IM  AUX  AQUATIQUES  VIVANTS 

Par  .1.  Arnoui.t  et  J.  Spillmann. 


L’intérêt,  pour  les  Laboratoires  <le  Biologie,  de  maintenir  et  de 
recevoir  dans  de  bonnes  conditions  des  animaux  aquatiques  vivants  : 
Poissons,  larves  de  Batraciens,  Crustacés,  larves  aquatiques  d’in¬ 
sectes,  etc.  ...  n’est  plus  à  démontrer.  Malheureusement,  tous  le 
procédés  utilisés  jusqu’à  ces  dernières  années  sont  loin  de  donner 
entière  satisfaction  ;  l’emploi  de  bidons  métalliques,  bocaux  de  verre 
ou  même  tonnelets  en  bois  munis  d’un  système  d’aération  complé¬ 
mentaire,  présente  plusieurs  inconvénients  dont  le  poids  et  l’encom¬ 
brement  ne  sont  pas  les  moindres. 

Aussi  l’ utilisation,  depuis  quelques  années,  de  sacs  et  de  pochettes 
en  matière  plastique  souple,  a-t-elle  marqué  une  étape  dans  l'amé¬ 
lioration  des  conditions  de  transport,  par  l’extrême  légèreté  du 
contenant. 

Le  problème  du  poids  de  l’emballage  pouvait  donc  être  considéré 
comme  résolu  ;  on  s’est  alors  appliqué  à  envisager  par  quel  moyen 
on  pourrait  prolonger  le  temps  de  séjour  des  animaux,  en  l’occurrence 
des  Poissons.  On  utilisa  des  anesthésiques,  que  l’on  supposait  à  juste 
titre  capables  de  ralentir  leur  métabolisme  respiratoire  et,  dans  le 
cas  des  sacs  en  matière  plastique,  on  remplaça  l’air  en  contact  avec- 
la  surface  de  l’eau  par  de  l’oxygène  pur. 

Quelques  comptes-rendus  sommaires  de  ces  techniques,  parus  dans 
des  Revues  étrangères  d’Aquariologie,  avaient,  à  l’époque,  mis  notre 
attention  en  éveil.  Nous  n’avons  trouvé,  dans  des  Revues  françaises, 
que  de  brèves  mentions  de  ces  procédés.  En  pratique,  ces  nouvelles 
méthodes  de  transport  sont  encore  peu  utilisées,  notamment  en 
France. 

Devant  ce  peu  de  références  bibliographiques  et  la  difficulté 
d’obtenir  des  renseignements  de  la  part  des  utilisateurs,  nous  pro¬ 
cédons  depuis  quelques  mois  à  des  essais  qui  nous  ont  permis 
d’expérimenter  sur  de  nombreuses  espèces  animales  et  d’étudier 
leur  résistance  particulière. 

Nous  avons  d’abord  utilisé  des  anesthésiques  sur  différents  Pois¬ 
sons,  ce  qui  a  permis  de  profiter  d’une  immobilité  temporaire  poul¬ 
ies  conserver  très  calmes,  avec  un  métabolisme  réduit,  dans  des 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


387  — 


milieux  confinés,  avec  une  quantité  infime  d'eau  et  ceci  pendant 
des  laps  de  temps  variant,  selon  les  espèces,  de  18  à  114  heures. 

Les  Poissons  ainsi  traités  se  sont  parfaitement  remis,  mais  ces 
expériences  nous  ont  permis  de  constater  que  les  doses  d’anesthésiant 
à  utiliser  devaient  être  calculées  en  tenant  compte  des  espèces  et 
que  des  Poissons  réputés  robustes,  comme  la  Carpe,  pouvaient 
être  considérés  comme  parmi  les  plus  fragiles  et  les  plus  sensibles. 

Nous  ne  retiendrons  ici  que  les  produits  qui  nous  ont  semblé  le 
mieux  tolérés  :  anesthésiques  (Chlorétone,  MS  222)  ;  tranquillisants 
(Largactil,  Amobarbital). 

Certains  anesthésiques  peuvent  être  utilisés  également  comme 
tranquillisants.  Il  faut  entendre  par  «  tranquillisants  »  des  produits 
que  l’on  ajoute  à  l’eau  dans  laquelle  on  conserve  les  Poissons  et  qui 
ont  pour  but,  non  de  les  anesthésier,  mais  en  quelque  sorte  de  les 
placer  en  état  de  vie  ralentie.  C’est  ainsi  que  le  MS  222  est  employé 
à  la  dose  de  1  p.  1.000  comme  anesthésique  et  à  des  doses  variant 
de  1  p.  10.000  à  1  p.  100.000  comme  tranquillisant. 

Les  produits,  que  nous  avons  utilisés  à  titre  de  tranquillisants 
proviennent  de  laboratoires,  fabricants  de  produits  pharmaceutiques  ; 
leur  identité  chimique  est  la  suivante  : 

MS  222  :  (Méthanesulfonate  de  l’éther  éthylique  de  l’acide  meta- 
a  mino-  b  e  nz  oïq  ue) . 

Largactil  :  Chlorhydrate  de  Chloro-3  (Dimethylamino  —  3’  Propyl 
—  10  Phenothiazine. 

Amobarbital  :  Iso-amyl-éthyl-malonylurée. 

Le  Largactil  a  été  employé  à  des  doses  variant  de  1  à  3  millionièmes 
l’ Amobarbital  à  des  doses  variant  de  1  p.  50.000  à  1  p.  100.000. 

Parallèlement  au  problème  de  la  respiration  se  pose  la  question 
de  la  corruption  de  l’eau.  Les  déchets  respiratoires,  alimentaires  et 
excrétions  diverses,  provoquent  une  pollution  plus  ou  moins  rapide 
de  l’eau  qui  par  elle  seule  est  susceptible  de  provoquer  la  mort  de 
l’animal  avant  que  la  réserve  d’air  soit  épuisée. 

Pour  éviter  ou  tout  au  moins  retarder  cette  décomposition,  nous 
avons  tenté,  avec  quelque  succès,  l'emploi  d’un  antibiotique  ;  nous 
nous  sommes  servis  d’une  solution  préparée  de  Pénicilline  G  (100.000 
U.  O.  pour  6  cc  d’H  20).  La  dose  utilisée  fut  de  4  gouttes  de  cette 
solution  ajoutées  à  50  cc  de  l’eau  où  se  trouvait  conservé  le  Poisson. 

On  connait  le  pouvoir  purificateur  de  l’oxygène  et  on  est  tout 
naturellement  porté  à  l'utiliser  pour  aérer  l’eau  qui  contient  des 
animaux  aquatiques. 

Depuis  longtemps,  en  Pisciculture,  on  diffuse  de  l’air  ou  de  l’oxy¬ 
gène  dans  les  bidons  de  transport  et  dans  les  aquariums.  Cet  appoint 
joue  directement  sur  la  respiration  des  animaux,  mais  surtout 
équilibre  le  milieu  en  contribuant  à  sa  purification  par  l’oxydation 
des  matières  organiques.  Cependant,  l’excès  d’oxygène,  se  traduisant 


388  — 


par  un.  trouble  de  l’eau  dû  à  l’infinité  de  fines  bulles,  est  nocif  et 
provoque  des  accidents  (obstruction  des  capillaires  branchiaux 
observée  dans  le  transport  des  Carpes  et  surtout  chez  des  Sardines 
conservées  vivantes,  comme  appât,  pour  la  pêche  au  Thon). 

Lès  premières  expéditions  en  sac  de  Polyéthylène  sur  de  longues 
distances  remontent  au  plus  à  quatre  ans  et  nous  avons  pu,  il  y  a 
deux  ans,  contrôler  un  arrivage  de  Poissons  marins  vivants,  en  pro¬ 
venance,  par  air,  de  la  région  de  Singapour.  Des  Poissons  de  petite 
taille  étaient  contenus  dans  un  sac  plastique  aux  trois  quarts  plein 
d’eau  et,  dont  la  partie  supérieure  avait  été  gonflée  à  l’oxygène  et 
fermée  hermétiquement.  Ce  sac  lui-même  était  enfermé  dans  un  autre 
sac  d’une  taille  plus  grande,  gonflé  à  son  tour  avec  de  l’oxygène. 
Le  tout,  entouré  de  sciure  de  bois,  était  placé  dans  un  emballage 
en  carton. 

Intéressés  par  cette  expérience  réussie,  nous  nous  sommes  docu¬ 
mentés  sur  les  qualités  du  Polyéthylène  et  avons  appris  qu’une  de 
ses  propriétés  dans  le  cas  qui  nous  occupe,  était  une  certaine  per¬ 
méabilité  aux  gaz. 

Ayant  été  consultés  récemment  sur  les  possiblités  d’expéditions 
de  Carpes  à  Madagascar,  dans  les  conditions  les  plus  économiques 
et  les  plus  rapides,  nous  avons  fait  systématiquement  de  nombreux 
essais  avec  comme  idée  directrice  la  réalisation  de  colis  d’encombre¬ 
ment  et  de  poids  minimum,  par  réduction  du  volume  d’eau. 

Les  résultats  de  ces  essais  sont  consignés  dans  le  tableau  I  ci- 
dessous.  Ils  ont  été  faits  en  sacs  de  Polyéthylène,  chaque  poisson 
étant  enfermé  individuellement  dans  un  sac. 

Les  individus  conservés  dans  30  ou  50  cc  d'eau  étaient  placés 
dans  des  sacs  de  20  X  10  cm  et  ceux  conservés  dans  90  ou  250  cc 
d’eau  étaient  placés  dans  des  sacs  de  36  X  18  cm. 

L’épaisseur  de  ces  sacs  était  de  3,8  à  5 /100e  de  mm.  Ils  étaient 
gonflés  à  l’air  ou  à  l’oxygène  avec  environ  200  cc  de  gaz  pour  les 
petits  sacs  et  1.250  cc  pour  les  grands. 

Ainsi  que  nous  l’avons  déjà  vu,  un  des  grands  avantages  du 
Polyéthylène,  en  tant  qu’emballage  pour  le  transport  et  la  conser¬ 
vation  des  animaux  vivants,  est  sa  perméabilité  aux  gaz. 

Dans  le  but  de  mettre  en  évidence  cette  qualité,  nous  nous  sommes 
livrés  à  un  certain  nombre  d’essais  comparatifs  en  utilisant,  d’une 
part  des  bocaux  en  verre  pleins  d’eau  et  clos  et,  d’autre  part,  des 
sacs  de  Polyéthylène  contenant  la  même  quantité  d’eau  et  clos 
également. 

Les  résultats  sont  consignés  dans  le  tableau  II  ci-dessous. 

Nous  avons  étendu  les  essais  à  des  animaux  aquatiques  divers, 
pour  mieux  illustrer  les  possibilités  d’utilisation  du  matériel  plas 
tique. 


Tableau  I 

Temps  »e  survie  assurés  pour  des  Poissons  en  sacs  de  Polyéthylène 

GONFLÉS  A  L’AIR  OU  A  l’oXYGENE. 


Sacs  de  20  X  lücni  pour  poissons  conservés  dans  30  ou  50  cc  d’eau,  —  sacs  de  36  X  18cm  pour  poissons  conservés  dans  90  ou  250  cc  d’eau. 


Tranquillisant  :  ! 

Espèce. 

Température. 

L  =  Largactil 

A  =  Amobarbital  1 

Air  ou  oxygène. 

Durée  de  séjour. 

Poids 

des  individus. 

Quantité  d’eau. 

M  =  MS  222 

Cyprinus  carpio 

4-6° 

néant 

air 

48  h. 

2  à  300  gr. 

poids  pour  poids 

(Cyprinidés) 

15° 

id. 

oxygène 

96  h. 

id. 

id. 

4-6o 

id. 

air 

48  h. 

15  à  25  gr. 

50  cc 

Carassias  auratus 

15-20» 

id. 

air 

48  li. 

id. 

id. 

(Cyprinidés) 

13-10° 

id. 

oxygène 

108  h. 

id. 

id. 

15-20° 

L  ou  A  ou  M 

air 

48  à  70  h. 

id. 

id. 

Tinca  linca  (Cyprinidés) 

4-6° 

néant 

air 

100  h. 

15  à  20  gr. 

id. 

Gobio  "obi o 

10-19° 

néant 

oxvgène 

90  le- 

250  cc 

1 9-20° 

id. 

oxvgène 

92  h. 

50  cc 

(Cyprinidés) 

id. 

id. 

air 

08  li. 

id. 

Perça  fluaiatilis  (Percidés) 

4-6° 

Largactil 

air 

114  h. 

20  à  25  gr. 

30  cc 

Micropterus  salmoides 

15-20» 

L  ou  A 

air 

40  à  72  h. 

5  à  8  gr. 

50  cc 

(Centrarchidés) 

16° 

néant 

oxygène 

100  h. 

id. 

id. 

19-20“ 

néant 

oxygène 

120  h. 

alevin  3  cm 

90  cc 

S  al  mu  irideus 

id. 

id. 

air 

25  h. 

Truitelle  9  cm. 

250  cc 

(Salmonidés) 

id. 

id. 

oxygène 

42  li. 

id. 

id. 

id. 

id. 

oxygène 

26  h. 

id. 

90  ce 

Tableau  II 


Tableau  comparatif  des  temps  de  survie  en  bocal  fermé  plein  d’eau  et  en  sac  polyéthylène,  mêmes  conditions  1. 


Espèce. 

Températures. 

Mode  de  conservation. 

Durée  du  séjour. 

Poissons 

Phoxinus  phoxinus  (Cyprinidés). 

19-200 

id. 

Bocal  1  lit. 

Sac  1  lit. 

Mort  à  54e  heure. 

Vivant  à  64e  heure. 

Micropterus  salmoides  (Centrarehidés). 

23o 

id. 

Bocal  100  cc 

Sac  100  cc 

Mort  à  4°  heure. 

Vivant  à  8e  heure. 

Pygosteus  pungitius  (Gasterostéidés). 

17» 

id. 

Bocal  125  cc 

Sac  125  cc 

Morte  à  6e  heure. 

Vivante  à  90e  heure. 

Crustacés 

Asellus  aquations  (Asellidés). 

23» 

id. 

Bocal  100  cc  15  individus 

Sac  100  cc  15  individus 

Mortes  à  14e  heure. 

Vivantes  à  120e  heure. 

Gammarus  pulex  (Gammaridés). 

23» 

id. 

Bocal  100  cc  6  individus 

Sac  100  cc  6  individus 

Toutes  mortes  à  7e  heure, 
vivantes  à  48e  heure. 

Daphnia  magna  (Daphniidés). 

23o 

id. 

Bocal  100  cc  12  fem.  avec  œufs. 
Sac  100  cc  12  fem.  id. 

Toutes  mortes  à  17°  heure. 

Toutes  vivantes  à  99e  heure. 

3  vivantes  à  168e  heure. 

Batraciens 

Têtards  de  Pana  temporaria  (Ranidés). 

23o 

id. 

Bocal  100  cc  2  têtards. 

Sac  100  cc  2  têtards 

Morts  à  17e  heure. 

Vivants  à  216e  heure. 

Insectes 

Larves  de  Calopteryx 

0 

F'  "S 

T- • 

Bocal  125  cc 

Sac  125  cc 

Morte  à  51e  heure. 

Vivante  à  90e  heure. 

1.  Sauf  mention  spéciale,  le  nombre  d’heures  de  séjour,  pour  les  animaux  en  sac,  est  un  temps  minimum.  La  démonstration  étant  faite  de  la  supé¬ 
riorité  de  l’emballage  pour  la  conservation  des  animaux,  ceux-ci  ont  été  récupérés. 


391  — 


L’ensemble  des  résultats  obtenus  conduit  à  formuler  les  obser¬ 
vations  suivantes  : 

1°  L’insuflation  d’oxygène  pur,  directement  dans  le  sac  contenant 
un  poisson,  ne  cause  aucun  dommage  à  ce  dernier. 

2°  L’oxygène  pur  a,  sur  l’air,  l’avantage  d’apporter  une  survie 
très  sensiblement  plus  longue  du  sujet.  L’eau  dans  laquelle  baigne  le 
poisson  ne  se  corrompt  pas  et  ne  prend  pas  d’odeur.  Nous  pensons 
que  c’est  surtout  grâce  à  l’action  de  l’oxygène  sur  les  matières  orga¬ 
niques  qu’est  due  la  prolongation  de  la  durée  du  temps  de  séjour 
possible  des  animaux  dans  les  sacs  gonflés  avec  ce  gaz. 

3°  Dans  les  sacs  d’expédition,  un  faible  volume  d’eau  par  rapport 
au  volume  d’air  ou  d’oxygène,  présente  un  double  avantage  ;  d’une 
part  le  volume  total  d’oxygène  disponible  est  plus  élevé,  d’autre 
part  le  poids  de  l’ensemble  est  minime. 

4°  C’est  avec  des  poissons  très  actifs,  ou  sujets  à  de  brutales 
réactions  de  frayeur  (Black-Bass),  que  l’emploi  d’un  tranquillisant 
est  le  plus  avantageux. 

5°  Du  fait  de  l’isolement  des  poissons  en  sacs  individuels,  la 
fragmentation  de  la  masse  d’eau  représente,  dans  une  expédition, 
un  avantage  d’ordre  mécanique  et  sanitaire,  en  cas  de  mort  d’un  des 
sujets. 

Par  ailleurs,  les  Poissons  isolés  témoignent  d’un  comportement 
plus  calme  que  les  poissons  groupés. 

6°  La  bonne  condition  des  poissons  expédiés  est  un  important 
facteur  de  réussite.  Il  est  préférable  qu’ils  aient  jeûné  pendant  les 
24  heures  précédant  le  transport,  pour  éviter  les  dégorgements  qui 
pollueraient  l’eau. 

Pour  les  Naturalistes  de  toutes  disciplines,  l’emploi  de  sacs  en 
Polyéthylène  se  doit  d’être  connu  pour  les  avantages  qu’ils  leur 
apportent  en  comparaison  avec  l’ancien  matériel. 

Ces  sacs  permettent  de  ramener  plantes  et  animaux  en  bon  état 
et  vivants  au  Laboratoire.  Pour  les  plantes,  l’usage  en  est  déjà 
répandu,  mais  les  Zoologistes  sont  encore  peu  nombreux  à  l’utiliser. 

Pour  les  organismes  aquatiques,  marins  et  d’eau  douce,  on  ne 
saurait  trop  insister  sur  la  simplicité  et  l’efficacité  de  la  méthode  qui 
consiste  à  les  placer  avec  un  peu  d’eau  dans  des  sacs  où  l’on  aura 
soin  d’emprisonner  de  l’air  en  les  fermant  avec  un  simple  bracelet 
de  caoutchouc.  Pour  les  longues  expéditions  il  est  nécessaire  de 
remplacer  l’air  par  de  l’oxygène.  La  température  ambiante,  si  elle  ne 
dépasse  pas  -|-  25°  c.  peut  être  tolérée  par  la  plupart  des  espèces. 
Il  est  bien  évident  que  des  précautions  doivent  être  prises  (clima¬ 
tisation  de  l’ensemble)  pour  des  espèces  à  exigences  bien  définies. 

Tous  nos  essais  ont  été  effectués  au  Laboratoire,  soit  au  frigidaire 
à  -j-  4-6°,  soit  à  la  température  ambiante  d’une  pièce.  Mais  nous 
avons  tenu  à  les  soumettre  à  l’épreuve  de  déplacements  en  auto- 


392 


mobile  et,  pour  finir,  à  l'expédition  parfaitement  réussie  d’un  colis 
de  1  kg,  contenant,  en  sacs  séparés  sous  oxygène  :  une  Carpe  de 
250  grs  avec  250  ce  d’eau  ;  un  Black-Bass  de  !)  cm  avec  50  cc  d’eau 
et  un  alevin  de  Truite  (S.  irideus )  de  3  cm  avec  90  cc  d’eau.  Cet  envoi 
au  Laboratoire  Océanographique  de  Villefranche-sur-Mer  a  quitté 
le  Muséum  le  12  juin  à  10  heures  et  a  été  remis  au  destinataire 
24  heures  après. 

De  son  côté,  notre  correspondant  de  Villefranche  vient  de  nous 
retourner  dans  les  mêmes  sacs  et  dans  les  mêmes  conditions,  quel¬ 
ques  organismes  marins.  Le  voyage  avait  duré  41  heures  par  temps 
orageux  et  l’oxygène  employé  avait  été  fourni  par  le  procédé  de 
fortune  utilisant  le  Peroxyde  de  Sodium.  Lin  Gobius  de  forte  taille 
était  mort,  ainsi  que  la  crevette  qui  l’accompagnait,  mais  le  sac, 
s’était  partiellement  vidé. 

Par  contre,  un  Hippocampe,  un  Pagure  et  deux  Actinies  sont 
actuellement  en  parfaite  santé. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons) 
du  Muséum. 


RÉFÉRENCES  BIBLIOGRAPHIQUES 

— ■  The  Aquarium  —  mai  1954. 

—  Water  Life  —  décembre  1954. 

—  L’Aquarium  et  les  Poissons  —  janvier  et  juillet  1955. 

—  Progressive  Fiscli-culturist  1957. 

J.  Arnoult  et  J.  Spillmann.  L’emploi  des  anesthésiques  dans  le 
transport  des  Poissons.  Science  et  Nature,  mars-avril  58. 


—  393 


Contributions  a  la  flore  de  la  Nouvelle  Calédonie,  cxv 
Plantes  récoltées  par  C.  MacMillan 

Par  A.  Guillaumin. 


Pendant  un  court  séjour  en  NUe  Calédonie,  Calvin  MacMilan 
a  récolté,  de  fin  juin  au  début  d’août  1952,  un  certain  nombre  de 
plantes  vasculaires.  Celles-ci  ont  été  déposées  à  l'herbier  de  l’Uni¬ 
versité  de  Californie,  à  Berkely  ;  le  Professeur  II.  L.  Mason  qui  en 
est  le  Directeur  a  bien  voulu  m’en  confier  l’étude  et  faire  don  à 
l’herbier  du  Muséum  de  Paris  de  226  doubles. 

Hibbertia  Panclieri  Briq.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5059). 

II.  tontoutensis  Guillaum.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5060). 

11.  Wagapii  Gilg.  (nomen),  Guillaum.  (descript.)  Route  de  Houaï- 
lou  :  13  miles  S.  E.  de  Ponérihouen  (5215). 

Agation  Panclieri  Brong.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5088). 

Pittosporum  echinatum  Brong.  et  Gris.  —  Sommet  du  Dôme  de 
Tiébaghi  (5060  ®). 

P.  pouinense  Guillaum.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à  TE.  de  la 
route  de  Népouï  —  Pouembout  (5035). 

P.  promjense  Guillaum.  —  Bois  du  Sud  (5119). 

Maxwellia  lepidota  Bail!  —  2  miles  au  N.  O.  de  Voh  (5107). 

Solmsia  calophylla  Bail!  —  Baie  du  Carénage  (5135). 

—  —  var.  chrysophylla  Guillaum.  —  Route  Nouméa- 

Montagne  des  Sources,  à  14  miles  de  Nouméa  (5196). 

Elaeocarpus  alaternoides  Brong.  et  Gris.  —  Rivière  blanche  (5124). 

E.  Baudouinii  Brong.  et  Gris.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5087). 

E.  persicaefolius  Brong.  et  Gris.  —  Route  Bouloupari-Thio,  à 
11  miles  de  Bouloupari  (5147). 

A ntholoma  rnontana  Labill.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi 
(5058  «). 

Hugonia  neo-caledonica  Vieill.  ex  Guillaum.  —  Route  La  Foa- 
Canala,  à  5  miles  de  la  route  La  Foa-Bourail  (5170). 

Acridocarpus  austro  caledonicus  Baill.  — Bord  de  la  route  à  10  miles 
au  S.  de  Kaala-Gomen  (5099). 

Oxalis  Balansae  Guillaum.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à  l’E.  de 
la  route  de  Népouï —  Pouembout  (5032). 

O.  repens  Thunb.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi  (5068). 

Zieridium  pseudo  obtusifolium  Guillaum.  —  Rivière  de  Baraoua 
(5175). 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  394 


Eriostemon  pallidium  Sehltr.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources,  à  14  miles  de  Nouméa  (5192). 

Myrtopsis  N ovae-C aledoniae  Engl.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5082). 
M.  pomaderridifolia  Guillaum.  —  Route  de  la  Raie  du  Carénage, 
à  2  miles  au  S.  de  la  route  Nouméa-Yaté  (5143). 

Mdicope  ?  —  Rivière  de  Baraoua  (5182). 

Comptonella  albiflora  Bak.  f.  —  Sur  la  côte  entre  Ilouaïlou  et 
Poindimié,  à  11  miles  au  N.  de  Ilouaïlou  (5203). 

C.  drupacea  Guillaum.  —  Baie  du  Carénage  (5133)  ;  Mt  Mou  : 
5  miles  au  N.  de  Païta  (5005). 

Evodia  liaudouinii  Baiil.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources,  à  14  miles  de  Nouméa  (5191). 

E.  sp.  afï.  Baudouinii  Baiil.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5057). 
Halfordia  Kendack  Guillaum.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5160). 
Acronychia  laevis  Forst.  — -  Route  La  Foa-Canala,  à  5  miles  de 
la  route  La  Foa-Bourail  (5171). 

Soulamea  cardiocarpa  Baiil.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5066  “). 

S.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  —  Route  de  Ilouaïlou  :  13  miles  au  S. 
de  Ponérihouen  (5216). 

Dysoxylum  minutiflorum  C.  DC.  var.  paroi  folium  C.  DC.  —  Dôme 
de  Tiébaghi  (5067). 

D.  nitidum  C.  DC.  var.  obtusifolium  C.  DC.^ —  Rivière  encaissée  :  à 

1  mile  à  TE.  de  la  route  Népouï-Pouembout  (5038). 

D.  refescens  Vieill.  in  Panch.  et  Seb.  —  Rivière  de  Baraoua  (5185). 
Amoora  Balansaeana  C.  DC.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi 
(5073). 

Pterocelastrus  marginatus  Baiil.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources,  à  14  miles  de  Nouméa  (5189). 

Maytenus  Pancheriana  Guillaum.  —  Route  de  Ilouaïlou,  13  miles 
S.  E.  de  Ponérihouen  (5208). 

M .  Sebertiana  Loes.  ?  vel.  M.  Drakeana  Loes.  ?  —  Route  de  Canala  : 

2  miles  N.  O.  de  Thio  (5155). 

Salaciopsis  sp.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5077). 

Alpliitonia  neo-caledonica  Guillaum.  —  2  miles  N.  O.  de  Voit 
(5105). 

Podonephelium  Ilomei  Radlk.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi 
(5057®). 

Guioa  fnsea  Radlk.  —  Route  La  Foa-Canala  :  à  5  miles  de  la  route 
Bourail-La  Foa  (5166). 

G.  glauca  Radlk.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5063,  5065°). 

Dodonea  viscosa  Jacq.  —  1,5  mile  au  N.  O.  de  Plum  (5022)  ; 
Rivière  encaissée  ;  à  1  mile  à  l’E.  de  la  route  Népouï-Pouembout 
(5027)  ;  Dôme  de  Tiébaghi  (5056). 

Tephrosia  Le-Ratiana  Harms.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à  l’E. 
de  la  route  Népouï-Pouembout  (5039)  ;  2  miles  N.  O.  de  Yoh  (5100). 


—  395  — 

Arthroclianthus  Deplanchei  Hochr.  —  10  miles  au  S.  de  Kaala- 
Gomen  (5053)  ;  presqu’île  de  Népouï  (5051). 

Flemingia  strobilifera  R.  Br.  —  Sur  la  côte  entre  Houaïlou  et 
Poindimié  :  à  11  miles  au  N.  de  Ilouaïluu  (5202). 

Caesalpinia  rubiginosa  Guillaum.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5047). 

Acacia  simplicifolia  Druce.  —  Route  de  Ilouaïlou  :  sur  la  côte, 
à  13  miles  au  S.  E.  de  Ponérihouen  (5205). 

A.  spirorbis  Eabill.  —  Nouméa  :  au  S.  de  l’Anse  Yata  (5017). 

Albizzia  glandulosa  Guillaum.  —  Collines  littorales  à  13  miles 

au  S.  de  Ponérihouen  (5212). 

Serianthes  calycina  Benth.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à  l’E.  de 
la  route  Népouï-Pouembout  (5040). 

Codia  arborea  Brong.  ex  Guillaum.  —  4  miles  au  N.  0.  de  Kaala- 
Gomen  (5095). 

Pancheria  alaternoides  Brong.  et  Gris  var.  lanceolata  Pampan.  — 
Près  de  la  baie  des  Pirogues,  2  miles  S.  E.  de  Plum  (5113). 

P.  elegans  Brong.  et  Gris.  —  Route  Nouméa-Plum,  à  2  miles  de 
Plum  :  pentes  N.  E.  du  Mt  Dore  (5019). 

P.  gatopensis  Vieil],  ex  Guillaum.  —  Collines  littorales  à  13  miles 
S.  E.  de  Ponérihouen  sur  la  route  de  Houaïlou  (5210). 

Geissois  pruinosa  Brong.  et  Gris.  —  Bois  du  Sud  (5116). 

Cunonia  motif ana  Sehltr.  —  Mt  Mou  :  5  miles  au  N.  de  Païta 
(5006). 

C.  purpurea  Brong.  et  Gris.  —  Rivière  blanche  (5122). 

Drosera  nen-caledonica  R.  Ham.  —  Route  Nouméa-Plum  :  pentes 
N.  E.  du  Mt  Dore  (5018). 

Rhizophora  mucronata  L.  —  Littoral,  route  Nouméa-Plum  :  à 
5  miles  de  Nouméa  (5186). 

Baeckea  cricoidcs  Droit  g.  et  Gris  —  Mt  Mou  :  à  5  miles  au  N.  de 
Païta  (5003). 

B.  parada  D.  C.  —  Rivière  de  Baraoua  (5185)  :  Dôme  de  Tiébaghi 
(5080). 

B.  pini folia  UC.  —  Sur  la  côte  de  Houaïlou  à  Poindimié,  à  1 1  miles 
au  N.  de  Houaïlou  (5200). 

B.  sp.  efr.  pinijolia  DC.  —  Route  Bouloupari-Thio  :  à  16  miles  de 
Bouloupari  (5148). 

Melaleuca  Bronugniartii  Danik.  —  Rivière  blanche  (5121). 

M.  Leucadendron  L.  —  Nouméa  :  au  S.  de  l'Anse  Vata  (5016). 

Callistemon  Pancheri  Brong.  et  Gris.  —  Baie  du  Carénage  (5136). 

Tristania  Callobuxus  Ndzu.  —  Route  de  la  Baie,  du  Carénage  :  à 
2  miles  au  S.  de  la  route  Nouméa-Yaté  (5141). 

T.  glauca  Brong  et  Gris.  —  Rivière  blanche  (5125). 

Moorea  ariens  h  Montr.  ?  —  Rivière  de  Baraoua  (5177). 

M.  canescens  Beauvis.  —  4  miles  au  N.  O.  de  Kaala-Gomen,  route 
de  la  mine,  pentes  S.  du  Mt  Kaala  (5096). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958.  26. 


—  396  — 


M.  Deplanchei  Guillaum.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources  ;  à  14  miles  de  Nouméa  (5197). 

Metrosideros  operculata  Labill.  —  Route  de  Canala  :  5  miles  au 
N.  O.  de  Thio  (5162). 

Mearnsia  porphyrea  Diels.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta  (5004). 

Xanthostemon  pubescens  Gugerli.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à 
l’E.  de  la  route  Népouï-Pouembout  (5036). 

X.  speciosum  Gugerli.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5083). 

Purpureostemon  ciliatum  Gugerli.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5065). 

Myrtus  artensis  Guillaum.  et  Beauvis.  —  Sur  la  côte  entre  Houaï- 
lou  et  Poindimié,  à  15  miles  au  N.  de  Houaïlou  (5204). 

Syzygium  austro-caledonicum  Guillaum.  —  Route  La  Foa- 
Canala  :  à  5  miles  de  la  route  La  Foa-Bourail  (5169). 

S.  patens  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  —  S.  ngoyense  Schltr.  —  Route 
Nouméa-Montagne  des  Sources  :  à  14  miles  de  Nouméa  (5188)  ;  route 
Nouméa-Yaté  :  près  de  la  route  du  Carénage  (5129). 

S.  tetragonum  Vieill.  ex  Guillaum.  —  Sommet  du  Mt  Mou  (5011), 
arbuste  ou  petit  arbre,  fruits  rouges. 

Eugenia  myrtoides  Rrong.  et  Gris.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5063°). 

Caryophyllus  Kriegeri  Guillaum.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5085) 
arbuste  de  1-1,25  m.  Rare. 

C.  multipetalus  Guillaum.  —  Route  de  Canala  :  5  miles  au  N.  O.  de 
Thio  (5161). 

Ilomalium  arboreum  Briq.  —  Sur  la  côte,  à  13  miles  au  S.  E.  de 
Ponérihouen  sur  la  route  de  Houaïlou  (5216). 

II.  Deplanchei  Warb.  —  Route  de  Koumac  :  au  S.  de  Tiébaghi  et  de 
Paagoumène  (5091). 

Coelospermum  monticolum  Baill.  ex  Guillaum.  —  Dôme  de  Tié- 
Laghi  (5062“). 

Gardénia  Aubryi  Vieill.  —  Bois  du  Sud  (5118). 

G.  Deplenchei  Guillaum.  —  Route  de  Koumac  au  S.  de  Tiébaghi 
et  de  Paagoumène  (5092). 

G.  Uroillei  Montr.  —  2  miles  au  N.  O.  de  Yoh  (5106). 

Guettarda  rhamnoides  Baill.  — -  Presqu’île  de  Népouï  (5048). 

Chomelia  microcarpa  Guillaum.  —  Baie  des  Pirogues  :  2  miles  S.  E. 
de  Plum  (5110)  ;  13  miles  au  S.  E.  de  Ponérihouen  sur  la  route  de 
Houaïlou  (5207). 

Morinda  gatopensis  Guillaum.  —  2  miles  N.  O.  de  Thio  (5102). 

Psychotria  coptosperma  Guillaum.  —  2  miles  N.  O.  de  Thio  (5101) 

P.  Deplanchei  Guillaum.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  à  l’E.  de 
la  route  Népouï-Pouembout  (5037). 

P.  deverdiana  Guillaum.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5045). 

P.  rupicola  Schltr.  ■ —  Route  Nouméa-Yaté  près  de  l’embranche¬ 
ment  de  la  route  du  Carénage  (5130). 

Normandia  neo- calédonien  Hook.  f.  —  Route  Nouméa-Mon- 


—  397 


tagne  des  Sources  :  à  14  miles  de  Nouméa  (5193)  ;  Mt  Mou  :  à  5  miles 
au  N.  de  Païta  (5007). 

Scaevola  Beckii  Zahlbr.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources  ;  à  14  miles  de  Nouméa  (5194)  ;  route  de  Canala  :  à  5  miles 
de  Thio  (5160)  ;  Mt  Mou  :  5  miles  au  N.  de  Païta  (5001). 

S.  frutescens  Krause.  —  Route  de  Houaïlou  :  13  miles  au  S.  E.  de 
Ponérihouen  (5206). 

S.  montana  Labill.  —  Route  Nouméa-Plum  :  pentes  N.  E.  du 
Mt  Dore  (5021)  ;  route  Bouloupari-Thio  :  à  19  miles  de  Bouloupari 
(5150)  ;  Rivière  de  Poya  :  à  3  miles  au  S.  de  Poya  (5023). 

Leucopogon  albicans  Brong.  et  Gris.  —  Route  Nouméa-Mon¬ 
tagne  des  Sources  :  à  14  miles  de  Nouméa  (5195)  ;  Baie  des  Pirogues  : 
à  2  miles  au  N.  E.  de  Plum  (5112). 

L.  Cymbulae  Labill.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5062). 

L.  Cymbulae  Labill.  var.  angustifolius  Brong.  et  Gris.  —  Bivière 
encaissée  :  1  mile  à  l’E.  de  la  route  Népouï-Pouembout  (5026). 

L.  longistylis  Brong.  et  Gris.  —  Route  du  Carénage  :  à  2  miles  au 
S.  de  la  route  Nouméa-Yaté  (5140). 

Dracophyllum  ramosum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  —  Route  de 
Canala  :  5  miles  au  N.  O.  de  Thio  (5159). 

D.  Thiebautii  Brong.  et  Gris.  —  Mine  Chagrin  au  N.  O.  de  Koumac 
(5094). 

Moesct  noao-caledonica  Mez.  —  Route  La  Foa-Canala  :  à  5  miles  de 
la  route  La  Foa-Bourail  (5165)  ;  Rivière  encaissée  (5024). 

Rapanea  asymmetrica  Mez.  —  Route  La  Foa-Canala  :  à  5  miles  de  la 
route  La  Foa-Bourail  (5167). 

R.  neo-caledonica  Mez.  —  Rivière  de  Baraoua  (5176)  ;  Rivière 
encaissée  :  à  1  mile  à  l’E.  de  la  route  Népoui-Pouemhout  (5031). 

Leptostylis  filipes  Benth.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5089). 

L.  petiolata  Vink.  —  Presqu’île  de  Népouï  ;  escarpements  domi¬ 
nant  la  mer  30  m  (5052).  —  Arbre,  5-7  m.  fleurs  roses. 

Planchonella  erebrifolia  Pierre.  —  Rivière  de  Baraoua  (5174). 

Maba  glauca. Montr.  —  Route  d’Houaïlou  :  13  miles  au  S.  E.  de 
Ponérihouen  (5209)  ;  Dôme  de  Tiébaghi  :  entre  Paagoumène  et  la 
mine  de  Tiébaghi  (5090)  ;  sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi  (5070). 

Jasminum  neo-caledonicum  Sehltr.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tié¬ 
baghi  (5059®). 

Osmanthus  Badula  Iluteh.  —  Baie  du  Carénage  (5132). 

O.  vaccinioides  Hoch.  —  Route  Houaïlou-Ponérihouen  :  à  13  miles 
au  S.  E.  de  Ponérihouen,  rivage  (5213). 

Melodinus  celastroides  Baill.  —  Presqu’île  de  Népoui  (5046). 

M.  phyllireoides  Labill.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi  (5069). 

Rauwolfia  viridis  Guillaume  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5081). 

Cerbera  obtusifolia  v.  Heurck  et  Müll.-Arg.  —  Rivière  encaissée  : 

1  mile  à  l’E.  de  la  route  Népouï-Pouemhout  (5025). 


—  398  — 


Ochrosia  V  ieillardii  Guillaum.  —  2  miles  au  N.  0.  de  Yoh  (5104). 
Fruit  obcordiforme,  un  peu  comprimé,  (1,5  cm  X  1,5  cm  X  1  cm), 
marginé  sur  le  bord. 

O.  V ieillardii  Guillaum.  ?  —  Pentes  S.  du  Mt  Kaala  à  4  miles  au 
N.  0.  de  Kaala-Gomen  (5097). 

Alyxia  disphaerocarpa  v.  Ileurck  et  Müll.-Arg.  —  Rivière  de 
Raraoua  (5178). 

*A.  dolioliflora  Guillaum.  sp.  nov. 

Frutex,  1-1,25  cm  altos ,  glaberrimus,  ramis  gracilibus  primum  cinereis 
mox  nigris  ;  foliis  oppositis,  angustissime  linearibus  (2,5-5  cm  X  0,2  cm), 
basin  versus  in  petiolum  indistinctum  sensirn  attenuatis  apice  apiculatis, 
coriaceis,  marginibus  revolutis.  Flores  axillares,  singuli,  sessiles,  dolioli- 
formes  conice  coronati,  4  mm  longi,  sepalis  acide  triangularibus,  1,5  mm 
longis,  margine  ciliolulatis,  nigris,  corolla  alba  ?,  4  mm  longa,  tubo  dolio- 
lijormi,  crasso,  extra  glabro,  intus  ad  supremam  partent  vix  pilosulo,  lobis 
5,  erectis,  ovatis,  in  conum  approximatis ,  tubo  5-plo  brevioribus,  intus  et 
extra  glabris,  antheris  lanceolatis,  1  mm  longis,  faiice  insertis,  ovario  sub- 
globoso,  pilorum  minorum  corona  ad  basin  cincto,  stylo  staminum  basin 
attingente.  Fructus  articula  1  vel  2  superpositis,  ellipsodeis  ( circa  8  mm  X 
4  mm).  Shrub,  3-4  feet  tall.  Common  (5108). 

N’est  pas  sans  affinités  avec  A.  rosmarinijolia  Guillaum.  mais 
les  fleurs  sont  isolées  et  d’une  forme  très  spéciale. 

Alstonia  Balansae  Guillaum.  —  Route  Bouloupari-Thio  :  1  mile  au 
S.  0.  de  Thio  (5152). 

A.  Deplancliei  v.  Hcurek.  et  Müll.-Arg.  Baie  du  Carénage  (5134). 

A.  Lenormandii  v.  Ileurck  et  Müll.-Arg.  —  Route  Nouméa- 
Montagne  des  Sources  :  à  14  miles  de  Nouméa  (5190). 

Parsonsia  carnea  Panch.  ex  Bail!  —  Sommet  du  T)ôme  de  Tié- 
baghi  (5074). 

Mitrasacme  nudicaulis  Reinw.  —  Route  de  Koumac  :  au  S.  de 
Tiébaghi  et  de  Paagoumène  (5093). 

Geniostoma  oleifolium  S.  Moore.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5058). 

Fagraea  Schlechteri  Gilg  et  Ben.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi 
(5076). 

Duboisia  myoporoides  R.  Br.  —  Sommet  du  Dôme  de  Tiébaghi 
(5071). 

Coronanthera  pulchra  C.  B.  Clarke.  —  Route  Nouméa-Mon¬ 
tagne  des  Sources  :  à  17  miles  de  Nouméa  (5198). 

Pseuderanthemum  Comptonii  S.  Moore.  —  Rivière  de  Baraoua 
(5181). 

P.  incisum  R.  Ben.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5044). 

Myoporum  tenuifolium  Forst.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5043). 

Oxera  macrocalyx  Dub.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5061°). 

Les  4  pétales  supérieurs  jaunes,  le  5e  inférieur  blanc. 


399  — 


0.  neriifolia  Beauvis.  var.  —  Route  de  Canala  :  2  miles  au  N.  0. 
de  Thio  (5156). 

Fleurs  blanches  ;  feuilles  ovales  (env.  8  cm  X  3-3,5  cm)  aiguës 
au  sommet,  pétiole  long  de  4  mm.  A  mesure  qu’on  se  rapproche  des 
fleurs  les  pétioles  deviennent  de  plus  en  plus  courts  et  enfin  nuis 
en  même  temps  que  le  limbe  devient  plus  petit,  ovale,  cordé  à  la 
hase,  aigu  au  sommet. 

0.  pulchella  Labill.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5041). 

Fleurs  blanches. 

Nepenthes  Vieillardii  Hook.  f.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources  :  à  14  miles  de  Nouméa  (5187). 

Peperomia  blanda  Kunth.  —  Route  Bouloupari-Thio  :  à  5  miles  de 

Bouloupari  (5145). 

Litsea  Deplanchei  Guillaum.  —  Route  La  Foa-Canala  ;  à  5  miles  de 
la  route  La  Foa-Bourail  (5168). 

L.  Iriflora  Guillaum.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5078). 

Cenarrhenes  paniculata  Brong.  et  Gris.  — -  Mt  Mou  :  5  miles  au  N. 
de  Païta  (5002). 

*Grevillea  MacMillanii  Guillaum.  sp.  nov. 

Frutex  3-5  m  altus,  ramis  minute  argenteo  oppresse  pilosis  ;  foliis  jere 
fili/ormibus  (12  cm  X  0,2  cm),  supra  glabris ,  subtus  Costa  excepta  minute 
argenteo  oppresse  pilosis,  basin  versus  longe  attenuatis,  apice  apiculatis. 
Inflorescentia  fructifera  erecta,  circa  10  cm  longa,  minute  argenteo  oppresse 
pilosa,  fruetibus  oblique  ovoideis,  1,5  cm  longis,  0,5  cm  rostratis  pedicello 
0,5  cm  longo. 

Shrub,  10-15  feet  tall.  In  dense  shrub  on  steep  serpentine  slope.  Near 
dry  wash.  —  Road  from  Bouloupari  to  Thio  ;  1  mile  south-west  of  Thio. 
Altitude  200  feet,  25  july  1952  (5131). 

Voisin  de  G.  heterochroma  Brong.  et  Gris  mais  très  distinct  par 
ses  feuilles. 

G.  Gillivrayi  llook.  f.  —  1/2  mile  N.  O.  de  Plum  :  pentes  N.  E.  du 
Mt  Dore  (5020). 

G.  heterochrona  Brong.  et  Gris.  —  Mt  Mou  :  5  miles  au  N.  de  Païta 
(5000)  ;  Dôme  de  Tiébaghi  (5064). 

G.  Meissneri  Montr.  ?  —  Route  Ponérihouen-Houaïlou  :  à  13  miles 
au  S.  de  Ponérihouen  (5211)  ;  sans  localité  (5109). 

Stenocarpus  Comptonii  S.  Moore.  —  Route  Nouméa-Yaté  :  près 
de  la  route  du  Carénage  (5131). 

5.  Milnei  Meissn.  —  Route  Bouloupari-Thio  :  à  19  miles  de  Bou¬ 
loupari  (5149)  ;  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  E  de  la  route  Népouï- 
Pouembout  (5029). 

S.  phyllodineus  S.  Moore.  —  Route  Thio-Canala  ;  à  2  miles  de  Thio 
(5154). 

S.  umbellatus  Sehltr.  var.  Billardieri  (Brong.  et  Gris).  —  Rivière 
blanche  (5123)  ;  Dôme  de  Tiébaghi  (5054). 


400  — 


Wickstroemia  indica  C.  A.  Mey.  var.  insularis  Schltr.  —  Presqu'île 
de  Népouï  (5042). 

• - var.  —  Rivière  encaissée  :  1  mile  E  de  la  route  Népouï- 

Pouembout  (5030). 

Amyema  scandens  Danser.  —  Rivière  blanche  (5126)  ;  Mt  Mou  : 
5  miles  au  N.  de  Païta  (5010). 

Korthalsella  dichotoma  Engl,  sur  Rapanea.  —  Sommet  du  Dôme  de 
Tiébaghi  (5075). 

Exocarpus  neo-caledonicus  Schltr.  et  Pilger.  —  Près  de  la  baie  des 
Pirogues  :  2  miles  S.  6.  E.  de  Plum  (5111). 

E.  phyllanthoides  Endl.  —  Rivière  encaissée  :  I  mile  à  l’E.  de  la 
route  Népouï-Pouembout  (5034). 

Phyllanthus  Bourgeoisii Baill.  —  Côte  entre  Houaïlou  et  Poindimié  : 
à  11  miles  au  N.  de  Houaïlou  (5201). 

P.  buxoides  Guillaum.  —  2  miles  N.  O.  de  Voh  (5103). 

P.  ngoyensis  Schltr.  —  Rivière  de  Raraoua  (5184). 

P.  serpentinus  S.  Moore.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5064®). 

P.  sp.  —  2  miles  N.  O.  de  Thio  (5103). 

Longetia  buxoides  Baill.  —  Route  du  Carénage  :  2  miles  au  S.  de 
la  route  Nouméa-Yaté  (5142)  ;  2  miles  N.  O.  de  Thio  sur  la  route 
de  Canala  (5153). 

Bureavia  cerunculata  Baill.  —  Près  de  la  Baie  des  Pirogues  :  2  miles 
S.  E.  de  Plum  (5115)  ;  Rivière  de  Baraoua  (5179). 

Croton  insulare  Baill.  —  2  miles  N.  O.  de  Voh  (5104°)  ;  sommet  du 
Dôme  de  Tiébaghi  (5072). 

Baloghia  lucida  Endl.  —  Route  Bouloupari-Thio  ;  à  6  miles  de 
Bouloupari  (5146). 

Claoxylon  insulanum  Müll.-Arg.  —  Route  La  Foa-Canala  :  à 
5  miles  de  la  route  La  Foa-Bourail  (5172). 

Pisonia  aculeata  L.  —  Presqu’île  de  Népouï  (5050). 

Casuarina  angulata  J.  Poiss.  — -  2  miles  N.  O.  de  Thio  sur  la  route 
de  Canala  (5157)  ;  Rivière  encaissée  à  :  1  mile  à  l’E.  de  la  route 
Népouï-Pouembout  (5028). 

C.  Chamaecyparis  J.  Poiss.  —  4  miles  N.  O.  de  Kaala-Gomen,  au 
S.  du  Mt  Ivaala  (5098). 

C.  Cunninghamiana  Miq.  —  Route  Nouméa-Montagne  des 
Sources  (5199). 

C.  Deplancheana  Miq.  Près  de  la  Baie  des  Pirogues  :  à  2  miles 
S.-E.  de  Plum  (5114)  ;  Route  de  la  Raie  du  Carénage  :  2  miles  au  S. 
de  l’embranchement  de  la  route  de  Yaté  (5144). 

C.  nodiflora  Forst.  —  Rivière  blanche  (5127). 

C.  Poissoniana  Schltr.  =  C.  Deplancheana  Miq.  var.  debilis 
J.  Poiss.  —  Rivière  de  Baraoua  (5180). 

Eria  karicouyensis  Schltr.  —  5  miles  N.  O.  de  Thio  sur  la  route 
de  Canala  (51 63). 


—  401  — 


Calanthe  Balansae  Finet.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta  (5012). 

Smilax  neo-caledonica  Schltr.  =  S.  purpurata  Forst.  var.  concolor 
A.  DC.  —  Bois  du  Sud  (5117). 

Xeronema  Moorci  Brong.  et  Gris.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta 
(5008). 

Xyris  neo-caledonica  Rendle.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta 
(5009). 

Araucaria  Cookii  R.  Br.  jeune  ?  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5084). 

Agathis  ovata  Warb.  —  5  miles  de  la  Baie  du  Carénage  sur  la  route 
allant  rejoindre  la  route  Nouméa-Yaté  (5137). 

Podocarpus  Comptonii  Buchh.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta 
(5017). 

P.  minor  Parlai.  —  5  miles  de  la  Baie  du  Carénage  sur  la  route 
allant  rejoindre  la  route  Nouméa-Yaté  (5139). 

P.  palustris  Buchh.  —  Rivière  blanche  (5120). 

P.  V ieillardii  Parlât.  —  Rivière  de  Baraoua  (5173). 

Acmopyle  Pancheri  Pilger.  —  Mt  Mou  :  5  miles  N.  de  Païta  (5013, 
5014). 

Dacrydium  araucarioides  Brong.  et  Gris.  —  Rivière  blanche  (5128). 

D.  Balansae  Brong.  et  Gris.  —  5  miles  N.  O.  de  Thio  sur  la  route 
de  Canala  (5158). 

Asplénium  V ieillardii  Mett.  var.  scoparioides  Rosenst.  —  Route 
La  Foa-Canala  :  à  5  miles  de  la  route  La  Foa-Bourail  (5104). 

Stromatopteris  moniliformis  Mett.  —  5  miles  de  la  Baie  du  Carénage 
sur  la  route  allant  rejoindre  la  route  Nouméa-Yaté  (5138). 

Schizaea  dichotoma  Sm.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5066). 

S.  laevigata  Mett.  —  Rivière  encaissée  :  à  1  mile  E  de  la  route 
Népouï-Pouembout  (5033). 

Lygodium  reticulatum  Schk.  —  Dôme  de  Tiébaghi  (5079). 

Psilotum  triquetrum  SW.  - —  Dôme  de  Tiébaghi  (5086). 


Le  Mammouth  de  l'Atrikanova  ( Sibérie ) 


Par  Yves  Coppens. 


C’est  en  1912  que  ce  Mammouth  siébrien  fut  offert  au  Muséum 
par  le  Comte  Alexandre  de  Stenbocq-Fermor  :  la  mission  scienti¬ 
fique  russe  de  1901-1903  en  Nouvelle  Sibérie,  mission  dirigée  par 
l’explorateur  Vollosovitch,  venait  de  le  rapporter  de  la  plus  grande 
des  îles  Liakov,  propriété  du  Comte  (des  sources  de  la  rivière  Atri- 
kanova). 

Ce  cadeau  remarquable  par  la  qualité  et  la  quantité  de  ses  pièces 
puisqu’il  comprenait,  outre  cet  animal  en  chair  et  en  os,  de  nombreux 
éléments  de  la  faune  et  de  la  flore  associées,  prend  d’autant  plus  de 
valeur  et  d’importance,  aujourd’hui,  qu’un  ukase,  émis  peu  de  temps 
après  ce  don,  interdit  la  sortie  du  territoire  russe  de  tout  morceau 
de  mammouth.  Le  Muséum  de  Paris  est  par  suite,  le  seul  musée 
européen  (Russie  évidemment  exclue),  à  posséder  un  Mammouth 
sibérien  entier. 

Marcellin  Boule,  Directeur  du  Laboratoire  de  Paléontologie, 
annonça  l’acquisition  du  Mammouth  dans  un  court  article  paru  en 
1913  dans  IA  Anthropologie  et  entreprit  d’en  monter  le  squelette. 
Pour  ce  faire,  il  lui  fallait  commencer  par  décharner  un  certain 
nombre  de  pièces  encore  recouvertes  de  parties  molles  à  savoir  les 
quatre  pattes,  le  tibia,  le  péroné  et  la  rotule  gam  lies  et  l’extrémité 
de  la  queue  (5  vertèbres).  Seule  la  patte  postérieure  gauche  fut 
décharnée  à  cette  époque  ;  la  guerre  de  1914  suspendit  les  travaux. 

Quelques  années  plus  tard,  Henri  Neuville,  qui  avait  publié 
dès  1914,  en  collaboration  avec  Gautiîelet,  une  étude  sur  le  sang 
du  Mammouth  de  l’Atrikonova,  entreprit  la  dissection  des  autres 
pièces  ;  il  en  profita  pour  étudier  les  rayons  digitaux  et  les  téguments 
en  même  temps  que  ceux  des  Eléphants  actuels  et  ses  remarques 
firent  l’objet  d’une  série  de  notes  publiées  de  1917  à  1946  dans  le 
Bulletin  du  Muséum ,  U  Anthropologie  et  Mammalia. 

Enfin,  l’an  dernier,  Monsieur  le  Professeur  Piveteau  nous  a  sug¬ 
géré  d’entreprendre  l’étude  de  ce  riche  matériel  ostéologique  ; 
Monsieur  le  Professeur  Lehman,  Directeur  du  Laboratoire  de  Paléon¬ 
tologie,  nous  a  alors  chargé  de  réaliser  le  montage  du  squelette. 

C’est,  aujourd’hui,  chose  faite  :  le  Mammouth  de  l’Atrikanova 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  4,  1958. 


—  403  — 


est  présenté,  pour  la  première  fois,  à  l’exposition  sur  «  l’Evolution 
des  Vertébrés  et  l’Origine  de  l’Homme  »  avant  de  prendre  définitive¬ 
ment  place  dans  une  des  salles  ou  galeries  du  laboratoire  de  Paléon¬ 
tologie. 

Nous  n’aurions,  évidemment,  pu  mener  à  bien  ce  montage  sans 
l’aide  technique  de  Messieurs  Gasnier,  Bahrat  et  Bertay  à  qui 
revient  la  part  la  plus  considérable  et  la  plus  ingrate.  Les  pièces 
manquantes  ont  été  reconstituées  en  plâtre  par  les  mouleurs  du 
laboratoire,  Messieurs  Richir  et  Sonilhac. 

Ont  été  ainsi  reconstitués  : 

la  défense  droite, 
les  deux  humérus, 

la  partie  distale  de  la  diaphyse  du  fémur  droit, 
la  rotule  droite, 

les  vertèbres  1,  2,  3,  4,  5,  9,  10,  11,  13,  14,  16,  17,  19,  22,  23,  24, 
25,  27,  28,  29  et  30. 

les  côtes  droites  1,  5,  8,  9,  10,  16,  17,  18  et  19, 
les  côtes  gauches  1,  2,  3,  5,  6,  7,  8,  9, 10, 11 , 12,  13,  14,  16,  17  et  19. 
et  les  4  pattes  dont  nous  possédons  tous  les  os  originaux  que  nous 
conservons  volontairement  fibres  pour  en  permettre  l’examen 
éventuel. 

Toutes  ces  pièces  en  plâtre  ont  été  fabriquées  d’après  des  osse¬ 
ments  originaux  de  Mammouths  sibériens  ou  européens  des  col¬ 
lections  du  Muséum  ou  d’après  les  descriptions  et  figurations  d’osse¬ 
ments  d’autres  collections.  Lorsque  les  modèles  manquaient  (pour 
les  côtes  par  exemple)  des  ossements  d’Eléphants  actuels  ont  fourni 
l’inspiration.  L’examen  de  squelettes  montés  d’Eléphants  fossiles 
des  divers  Musées  du  monde,  des  gravures  rupestres  de  Mammouths 
et  d’Eléphants  actuels  ont  guidé  notre  montage. 

Le  manque  de  crédits  du  Laboratoire  nous  a  empêché  de  réaliser 
certaines  transformations  que  nous  aurions  voulu  faire  subir  à 
quelques  pièces  déjà  moulées  ou  montées  par  Marcellin  Boule  : 
nous  n’avons  pu  appliquer  à  la  colonne  vertébrale  les  récentes  obser¬ 
vations  du  Professeur  Garutt  de  Leningrad  sur  la  courbure  du 
rachis  chez  les  Mammouths.  Nous  n’avons  pas  pu,  pour  les  mêmes 
raisons,  refaire  de  nouveaux  humérus  :  les  anciens  nous  semblent 
avoir  été  moulés  sur  des  humérus  d’Eléphants  d’Asie  actuels. 

Enfin  nous  ne  possédons  que  les  3  premières  vertèbres  (libres) 
et  les  5  dernières  (recouvertes  de  peau)  de  la  queue  de*ce  Mammouth 
et  nous  n’avons  pas  encore  trouvé  le  temps  et  les  documents  pour 
fabriquer  les  13  ou  14  vertèbres  intermédiaires. 

Nous  nous  excusons  donc  de  présenter  un  montage  si  imparfait  ; 
nous  nous  efforcerons  de  réparer  peu  à  peu  les  inexactitudes  et  de 
combler  les  absences. 


404 


Pour  terminer  disons  que  ce  Mammouth  est  un  mâle  adulte,  qu’il 
atteint  une  hauteur  de  2,1)0  m  au  garrot  et  une  longueur  de  4,25  m 
de  la  face  antérieure  des  défenses  à  la  dernière  vertèbre  sacrée  (puis¬ 
que  la  queue  manque)  ;  bien  que  les  Mammouths  n’atteignent  pas 
les  dimensions  gigantesques  qu’on  leur  prête  si  volontiers,  notre 
exemplaire  comme  tous  ceux  des  îles  Liakov  et  de  la  côte  Nord-Est 
de  la  Sibérie  est  à  ranger  parmi  les  plus  petits  (les  plus  grands 
peuvent  dépasser  3,50  m).  Ce  Mammouth  de  l’Atrikanova  est  le 
deuxième  Mammouth  monté  en  France  :  le  premier  est  celui  décou¬ 
vert  en  1908  par  le  Docteur  Pontier  dans  la  vallée  de  l’Aa  (Pas- 
de-Calais)  et  monté,  par  ses  soins,  dans  son  cabinet  de  Lumbres. 


BIBLIOGRAPHIE 
Mammouth  de  l’Atrikanova. 

Boule  (M.).  1913.  —  Un  cadavre  de  Mammouth  sibérien  au  Muséum. 
L’ Anthropologie,  24,  Nouvelles  et  correspondances,  pp.  116-117. 

Neuville  (H.)  et  Gautrelet  (J.).  1914.  —  Observations  faites  sur  le 
sang  du  Mammouth  olïert  au  Muséum  par  le  Comte  Stenbocq- 
Fermor.  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  20,  pp.  106-109,  1  pl. 

Neuville  (H.)  et  Gautrelet  (J.).  Même  article  dans  l’Anthropologie, 
26,  pp.  298,  1915. 

Vollosovitch  (K.  A.).  1915.  —  Le  Mammouth  de  l’ile  Bolchoï  Liakovsky 
(îles  de  la  Nouvelle  Sibérie).  V erhandlungen  der  russisch-kaiser- 
liclien  mineralogischen  Gessellschaft  zu  St  Petersburg,  II  sér.,  L, 
pp.  305-338,  1  fig.,  pl.  XII-XVI  (en  russe). 

Neuville  (H.).  1917.  —  Du  tégument  des  Proboscidiens.  Bull.  Mus. 
nat.  Hist.  nat.,  23,  pp.  374-387,  2  pl.  (allusion  au  Mammouth 
de  l’Atrikanova,  p.  382). 

—  1918.  —  Sur  quelques  particularités  du  tégument  des  Eléphants 

et  sur  les  comparaisons  qu’elles  suggèrent.  Ibid.,  24,  pp.  309-318, 
3  pl.  (allusion  au  Mammouth  de  l’Atrikanova,  pp.  315-316). 

- —  1918-1919.  —  De  l’extinction  du  Mammouth.  —  L’Anthropologie, 
29,  pp.  193-212,  3  fig.  (allusions  au  Mammouth  de  l’Atrikanova, 
pp.  196,  206-207  et  210).  Même  article  :  On  the  extinction  of  the 
Mammoth.  Ann.  Rep.  Bureau  amer.  ethn.  Smiths.  Inst.,  pp.  327- 
338,  pl.  I-III,  Washington  1921. 

—  1944.  —  Remarques  sur  les  rayons  digitaux  du  Mammouth  de  Sibérie 

(Elephas  primigenius  Blumenbach).  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  2, 
16,  pp.  353-538. 

Yaufrey  (R.). '1955.  —  Proboscidiens  fossiles.  — -  in  P.  P.  Grasse,  Traité 
de  Zoologie,  Tome  XVII,  fasc.  I,  Paris,  Masson  (allusions  au 
Mammouth  de  l’Atrikanova,  pp.  846-847  ;  figuration  de  la  peau 
d’un  membre  antérieur  et  d’un  membre  postérieur  de  ce  Mammouth, 
fig.  857). 

—  1957.  —  Proboscidiens,  Etude  systématique.  — •  in  J.  Piveteau, 


Photo  Simon. 

Le  Mammouth  de  l’Atrikanova  (îles  Liakov,  Nouvelle  Sibérie)  moulé  à  l’exposiliou 
du  Muséum  («  L’Evolution  des  Vertébrés  et  l’Origine  de  l’Homme  »). 


405 


Traité  de  Paléontologie,  Tome  VI,  Vol.  2,  Paris,  Masson  (allusions 
au  Mammouth  de  l’Atrikanova,  pp.  272-273  et  276,  même  figu¬ 
ration  que  dans  l’article  précédent,  fig.  86). 


Montages  de  Mammouth. 

Ahet,  (O.).  1914.  —  Neue  Rekonstruktion  des  Mammut  den  Zeichnungen 
des  Eiszeit  menschen.  —  Verh.  Zool.  Botan.  Ges.  Wien ,  LXIV. 

- —  1925.  —  Geschichte  und  Method  der  Rekonstruktion  vorzeitlicher 
Wirbeltiere.  Jena. 

Cuvier  (G.).  1812.  —  Recherches  sur  les  ossemens  fossiles  de  quadru¬ 
pèdes  où  l’on  rétablit  les  caractères  de  plusieurs  espèces  d’animaux 
que  les  révolutions  du  globe  paroissent  avoir  détruites.  —  lre  éd. 
1812  ;  2e  éd.  1821-1824  ;  3e  éd.  1825  ;  4«  éd.  1834-1836. 

Diethich  (W.  O.).  1912.  —  Elephas  primigenius  Fraasi,  eine  schwâbische 
Mammutrasse.  —  J ahreshefte  des  Vereins  fur  vaterlàndische  Natur- 
kunde  in  Württemberg,  68,  pp.  42-106,  26  fig.,  2  pl.,  Stuttgart. 

Doubinine  (V.  R.)  et  Garoutt  (V.  L.).  1954.  —  Sur  le  squelette  du 
Mammouth  du  Delta  de  la  Lena.  —  Revue  de  Zoologie,  XXXIII, 
fasc.  2  (en  russe). 

Félix  (J.).  1912.  —  Das  Mammouth  von  Borna.  —  Verôffentlichungen 
des  stadtischen  Muséums  fiir  vôlkerkunde  zu  Leipzig,  Heft  IV, 
pp.  1-53,  8  pl.  Leipzig. 

Garoutt  (V.  L.).  1946.  —  Expérience  de  reconstruction  plastique  d’un 
Mammouth  à  pelage,  Nouvelles  de  V Institut  de  Leningrad,  3  (en 
russe). 

—  et  Doubinine  (V.  B.).  1951.  —  Sur  le  squelette  du  Mammouth  de 

Taïmyr.  —  Revue  de  Zoologie,  XXX,  fasc.  1  (en  russe). 

Osborn  (TL  P.).  1907.  —  A  mounted  squeleton  of  the  Columbian  Mam- 
moth  (Elephas  columbi).  —  Bull.  Amer.  Mus.  Natur.  Ilist.,  XXIII, 
art.  XII,  pp.  255-257,  New- York. 

—  1942.  • — -  Proboscidea.  A  monograph  of  the  discovery,  évolution, 

migration  and  extinction  of  the  Mastodons  and  Eléphants  of  the 
world.  —  Vol.  II,  Stegodontoidea,  Elephantoidea,  New-York. 

Pauw  (L.  F.  de).  1905.  — -  Notes  sur  la  solidification  et  le  montage  des 
grands  Mammifères.  —  Méthode  de  montage  mobile  du  Mammouth 
du  musée  royal  d  Histoire  naturelle  de  Belgique.  — ■  Annales  du 
cercle  archéologique  du  pays  de  Waes,  XXIV,  liv.  I. 

Pfizenmayer  (E.  W.).  1905.  —  Beitrag  zur  Morphologie  von  Elephas 
primigenius  Blum.  und  Erklârung  meines  Rekonstruktionversuclis. 
—  Verhandl.  Min.  Ges.,  II  ser.,  Bd.  XLIII,  pp.  521-542,  St.  Peters- 
burg. 

- —  1907.  —  A  contribution  to  the  Morphology  of  the  Mammoth,  Elephas 
primigenius  Blum.  with  en  explanation  of  my  attempt  at  a  res- 
toration.  —  Ann.  Rep.  Smithsonian  Institution  for  the  year  ending 
June  30,  pp.  321-333,  Washington. 

Pontier  (G.).  1914.  —  Etude  sur  Y  Elephas  primigenius  de  la  vallée  de 
l’Aa.  —  Ann.  de  la  Soc.  Geol.  du  Nord,  XLIII,  pp.  30-89. 


—  406  — 

W oodward  (H.).  1871.  —  Notes  on  a  visit  to  the  Royal  Muséum  of 
Natural  History  at  Brussels  with  some  account  of  the  «  Mammoth  » 
discovered  at  Lierre  and.  reconstructed  by  M.  Dupont.  — -  Geologist, 
VIII. 


Le  Gérant  :  Jacques  Fokest. 


ADBEVII  1  E. 


IMPRIMERIE  F.  paillart.  —  20-9-1058. 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est-  réservé  à  la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu'une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


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s’en  procurer  à  leur  frais  25  ou  50  exemplaires  supplémentaires  aux 
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2-4  pages .  150  fr.  190  fr. 

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Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  auteurs  qui  voudraient  obtenir  de  véritables  tirages  à  part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
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correspondant. 

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En  vente  à  la  Ribliothèque  centrale  du  Muséum, 
36,  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris-5e. 


Annuaire  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1939). 
Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895; 

6  numéros  par  an;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.) . 
Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  . 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Binard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Bevue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d'Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934  ;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d’ Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5e  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Systematicae.  Directeur  :  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Revue  Algologique.  Directeur  :  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mme  V.  Allorge,  Labo 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Revue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1928;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBEVILLE.  ' —  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  — •  20-9-1958. 


Tome  XXX 


2'  Série 


OCTOBRE  1958 


Paru  le  10  décembre  1958. 


SOMMAIRE 


Pages 

Communications  : 

G.  Olivier  et  H.  Pineau.  Croissance  prénatale  du  Macacus  rhésus .  407 

S.  Kelner-Pillault.  Catalogue  des  types  de  Cynipidae  provenant  delà  collec¬ 
tion  de  l’Abbé  J. -J.  Kieffer .  414 

—  Les  Diapriinae  (Hym.  Proctotrupidae)  des  îles  Philippines  provenant  de  la 

collection  de  l’Abbé  J.- J.  Kieffer .  418 

M.  Vachon.  A  propos  de  Liobuthus  kessleri  Birula,  Scorpion  psammophile  nou¬ 
veau  pour  la  faune  iranienne .  422 

F.  Grand.iean.  Au  sujet  du  naso  et  de  son  œil  infère  chez  les  Oribates  et  les 

Endeostigmata  (Acariens) .  427 

A.  Rem  y.  Pauropodes  de  Gambie .  436 

A.  Vandel.  Les  Porcellions  du  groupe  Atlantique  et  du  sous-groupe  bético- 

rifain .  443 

Y.  Plessis.  Note  préliminaire  sur  l’étude  statistique  des  coquilles  vides  de 

Bivalves,  en  particulier  de  Mytilus  edulis  L .  454 

A.  Guillaumin.  Plantes  nouvelles,  rares,  ou  critiques  des  serres  du  Muséum. 

(Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  XIX) .  458 

N.  Halle.  Hippocrateacées  nouvelles  d’Afrique  occidentale .  464 

Actes  administratifs .  472 

Distinctions  honorifiques .  472 

Dons  d'ouvrages .  473 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N»  5. 


428e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

2  OCTOBRE  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  J.  BERLIOZ 


COMMUNICATIONS 


Croissance  prénatale  du  Macacüs  rhésus 
Par  Georges  Olivier  et  Henri  Pineau. 


Le  Macacus  rhésus  est  un  animal  d’expérience  si  précieux  qu’on  a 
particulièrement  étudié  son  anatomie  (Hartman  et  Strauss  1933) 
et  son  embryologie  (Schultz  1937,  Heuser  et  Streeter  1941). 
Utilisant  les  données  de  ces  derniers  auteurs,  nous  avons  pu  faire 
une  étude  comparée  des  croissances  prénatales  du  Macaque  et  de 
l’Homme  et  montrer  qu’elles  diffèrent  surtout  par  la  durée  relative 
du  stade  embryonnaire,  c’est-à-dire  de  l’époque  où  les  organes  se 
forment  et  se  différencient. 

A  côté  de  ces  considérations  théoriques,  nous  avons  établi  une 
donnée  pratique  :  un  tableau  de  croissance  embryonnaire  et  foetale 
du  Macaque,  qui  peut  être  utile  à  différents  chercheurs.  Aussi  nous 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


27 


—  408  — 


Fig.  1.  —  Courbe  de  croissance  prénatale  du  Macacus  rhésus. 


Fig.  2.  —  Croissance  prénatale  comparée  du  Macaque  et  de  l’IIomme,  en  supposant 
égales  la  durée  de  gestation  et  la  taille-assis  à  la  naissance  :  les  courbes  ne  se  super¬ 
posent  pas,  parce  que  la  durée  de  la  période  embryonnaire  du  Macaque  est  plus 
brève. 


—  409  — 


reproduisons  en  note  x,  les  valeurs  originales  des  auteurs  et  allons 
indiquer  comment  on  peut  établir  la  courbe  de  croissance  moyenne. 

Rappelons  d’abord  que,  dans  tous  les  cas,  il  s’agit  de  la  taille  du 
vertex  au  coccyx  en  millimètres  et  de  l’âge  de  fécondation  (différent 
de  l’âge  menstruel).  Chez  les  Macacus  rhésus,  les  auteurs  considèrent 
que  la  gestation  est  de  165  jours,  (soit  8  mois  1/2)  avec  des  fluctua¬ 
tions  (de  159  à  174  jours).  Ilartman  (1932)  signale  que  les  primipares 
ont  une  gestation  un  peu  plus  courte  (164  jours),  les  multipares  un 
peu  plus  longue  (168  jours)  ;  le  poids  de  naissance  varie  de  453  g  à 
477  g. 

Stade  embryonnaire.  — •  Si  l’on  considère  la  croissance  au  début 
de  la  vie  prénatale  et  qu’on  utilise  les  logarithmes  de  l’âge  et  de  la 
taille  de  chaque  sujet,  on  obtient  des  points  placés  sensiblement 
en  ligne  droite  (leur  coefficient  de  corrélation  linéaire  est  de  r 
=  0,984).  On  a  donc,  pour  le  début  de  la  vie  intra-utérine,  une 
relation  du  type  : 

log.  Age  j  =  Log.  Taille  mm  +  “  log.  a 

soit  Age  j  =  a  Taille  a. 

On  reconnaît  là  une  relation  d’allométrie,  en  supposant  que  le 
facteur  «  temps  »  soit  un  caractère  implicite  de  l’embryon. 

Au-delà  de  ce  début  de  la  vie,  la  relation  cesse  d’être  linéaire, 
une  autre  courbe  commence  :  c’est  le  début  de  la  vie  foetale,  qui 
correspond  à  un  type  de  croissance  différent.  La  définition  des  stades 
embryonnaire  et  foetal  a  un  certain  caractère  conventionnel  ;  elle 
varie  suivant  les  auteurs.  Pour  nous  la  première  sera  l’époque  de  la 
vie  intra-utérine  où  la  croissance  est  allométrique.  Cette  époque  cesse 


1.  Les  dimensions  utilisées,  relevées  dans  les  publications  de  Schultz  et  de  Heuser 
et  Streeter,  sont  les  suivantes  : 


Age  en  jours 

Taille  en  cm 

Age  en  jours 

Taille  en  cm 

Age  en  jours 

Taille  en 

13 

0,15 

29 

7,6 

66 

73 

13 

0,18 

31 

8,0 

75 

110 

15 

0,30 

32 

8,5 

80 

88 

17 

0,48 

34 

11,3 

86 

113 

18 

0,85 

35 

11,9 

92 

110 

19 

1,37 

36 

12,8 

100,5 

131 

110 

162 

21 

1,9 

36 

13,0 

115 

155 

115 

161 

21 

2,3 

41 

19,8 

117 

157 

21,5 

2,7 

44 

22,0 

125 

159 

24,75 

3,2 

50 

39 

120 

170 

135 

180 

23,5 

3,4 

52 

44 

140 

170 

26 

4,0 

53 

44 

145 

187 

146 

190 

26,5 

5,7 

57 

49 

162 

197 

27 

6,2 

60 

52 

169 

217 

27 

5,0 

65,5 

80 

168  ? 

260 

vers  le  41e  jour.  Mais  cette  date  est  difficile  à  préciser  à  un  jour  près, 
car  le  passage  d’un  type  de  courbe  à  l’autre  est  progressif  et  doit 
varier  un  peu  d’un  sujet  à  l’autre.  Si  l’on  s’en  tenait  à  la  rigueur 
mathématique  de  la  corrélation  calculée,  on  établirait  l’équation 
d’une  droite  de  régression,  puis  les  paramètres  de  la  relation  générale 
citée  plus  haut,  et  on  aurait  : 

Age,  =  18,94.  Taille  (°,23). 


Loq.  de  l’âge  de  fécondation  de  l'embryon 


Fig.  3.  —  Croissance  du  Macaque  lors  de  la  période  embryonnaire,  en  doubles  coor¬ 
données  logarithmiques.  Les  points  cessent  de  se  disposer  en  ligne  droite  vers  1,61 
(log.  41  jours).  Une  autre  loi  de  croissance  sera  applicable  pour  le  foetus. 


Mais  on  s’aperçoit  expérimentalement  que  cette  équation  devient 
inexacte  à  la  fin  de  la  vie  embryonnaire  et  que  la  courbe  de  crois¬ 
sance  calculée  ne  se  raccorde  pas  bien  avec  la  courbe  foetale  qui 
vient  ensuite.  Or  il  suffit  de  modifier  très  légèrement  les  paramètres 
pour  obtenir  un  meilleur  ajustement  des  courbes  ;  on  obtient  alors  : 
Agej  =  19,75.  Taille  (°,24). 

Nous  retiendrons  cette  dernière  relation  pour  établir  le  tableau 
de  croissance  qui  sera  donné  ci-dessous. 

Stade  foetal.  —  Pour  la  seconde  partie  de  la  vie  prénatale,  il  suffit 
d’utiliser  les  cordonnées  semi-logarithmiques  pour  avoir  un  nuage 
de  points  pratiquement  linéaire.  On  a  donc  la  relation  : 


—  411  — 


log.  Age,  =  A  Taille  +  B. 

Par  convention  nous  délimitons  le  stade  foetal  à  l’époque  où  la 
croissance  est  une  fonction  logarithmique  de  l’âge.  Pour  les  raisons 


Fig.  4.  —  Croissance  du  Macaque  lors  de  la  période  foetale,  en  fonction  du  logarithme 
de  l’àge  de  fécondation.  En  dessous  de  1,61  (log.  41  jours),  les  points  cessent  de  se 
disposer  en  ligne  droite  et  correspondent  à  la  loi  de  croissance  différente  de  l’embryon. 


exposées  lors  du  stade  embryonnaire  on  n’utilisera  pas  la  relation 
théorique,  qui  serait  : 

log.  Agej  =  0,003043  Taille  assis  mm  +  1,589  (avec  r  =  0,991). 


—  412  — 


mais  la  relation  suivante,  un  peu  modifiée  pour  que  les  deux  courbes, 
embryonnaire  et  foetale  se  raccordent  bien  : 

log.  Agej  =  0,003244  Taille  assis  mm  +  1,548. 

De  cette  équation,  et  de  celle  retenue  pour  le  stade  embryonnaire 
se  déduisent  les  tailles  calculées  suivantes,  valables  en  moyenne  et 
permettant  de  déterminer  l’âge  d’un  foetus  ou  d’un  embryon  de 
Macacus  rhésus  : 


Tableau  de  croissance. 


1. 

Stade  embryonnaire 

2.  Stade 

foetal 

Age  en 

jours  Taille  Vertex-coccyx 

Age  en  jours 

Taille  assis 

(en  mm) 

(en  mm) 

13 

0,175 

45 

31,0 

14 

0,24 

50 

46,6 

16 

0,41 

60 

70,9 

18 

0,68 

70 

91,6 

20 

1,05 

80 

109,5 

22 

1,56 

90 

125,3 

24 

2,24 

100 

139,4 

26 

3,13 

1 10 

152,1 

28 

4,26 

120 

163,8 

30 

5,68 

130 

174,5 

32 

7,44 

140 

184,4 

34 

9,58 

150 

193,6 

36 

12,2 

160 

202,3 

38 

15,2 

170 

210,4 

40 

18,9 

Signalons  qu’à  côté  de  l’intérêt  pratique  de  ce  tableau,  il  y  a  aussi 
l’intérêt  théorique  de  ces  relations,  car  elles  se  répercutent  assuré¬ 
ment  sur  la  croissance  longitudinale  des  organes.  Déjà  Hines  et 
Emerson  (1951)  ont  utilisé  des  échelles  logarithmiques  pour  étudier 
la  croissance  de  la  chorde  dorsale  du  Macaque.  D’une  manière  plus 
générale,  on  peut  avancer  les  hypothèses  suivantes  : 

—  au  stade  embryonnaire,  les  dimensions  longitudinales  du 
Macaque  présenteront  entre  elles  des  relations  d’allométrie  ; 

—  au  stade  foetal,  ces  dimensions  longitudinales  présenteront 
entre  elles  des  relations  linéaires  (comme  chez  l’Homme  d’ailleurs, 
pour  lequel  Scammons  et  nous-mêmes  en  avons  fait  la  preuve)  ; 
elles  n’ont  pas  besoin  d’être  traitées  suivant  les  règles  de  l’allométrie 
comme  l’ont  fait  Lumf.r  et  Schultz  dans  un  travail  par  ailleurs 
remarquable. 


—  413  — 


Résumé. 


La  croissance  prénatale  du  Macaque  est  régie  par  les  mêmes  lois 
que  celles  de  l’Homme,  mais  les  formules  ont  des  paramètres  diffé¬ 
rents.  Pour  l’embryon,  on  a  :  Agej  =  19,75  Taille  (°,24),  pour  le 
foetus  :  log.  Agej  =  0,003244  Taille  T-  1,548.  De  ces  deux  équations 
se  déduisent  un  tableau  des  valeurs  moyennes  théoriques  de  la 
taille  du  foetus  et  de  l’embryon  du  Macaque,  utilisable  pour  les 
chercheurs. 


BIBLIOGRAPHIE 

Hartman  C.  G.  • — ■  Studies  in  the  reproduction  of  the  Monkey  Macacus 
( Pithecus )  rhésus ,  with  spécial  reference  to  the  menstruation  and 
pregnancy.  Contrib.  to  Embryology,  Carnegie  Instit.,  1932,  23, 
n°  134,  1-162  (6  pi.) . 

Heuser  C.  H.  et  Streeter  G.  L.  —  Development  of  the  Macaque 
embryo.  Ibid.,  1941,  29,  n°  181,  15-55  (33  pl.). 

Ili  nés  M.  et  Emerson  B.  M.  —  Development  of  the  spinal  cord  in  the 
fêtai  and  infant  Macaque.  Ibid.,  1951,  34,  n°  222,  1-18. 

Lumer  II.  et  Sciiultz  A.  H.  —  Relative  growth  of  the  limb  segments 
and  tail  in  Macaques.  Human  Biology,  1941,  13,  n°  3,  pp.  283-305. 

Olivier  G.  et  Pineau  H.  • —  Les  lois  de  la  croissance  prénatale.  C.  R. 
Acad.  Sci.,  1957,  245,  222-224. 

Olivier  G.  et  PiNEAu  H.  —  Croissance  prénatale  comparée  des  Primates. 
Ibid.,  1958,  246,  1.292-1.294  (rapport  Piveteau). 

Sciiultz  A.  H.  —  Fêtai  growth  and  development  of  the  Rhésus  monkey. 
Conlrib.  to  Embryology,  Carnegie  Instit.  1937,  26,  n°  00,  71-97. 

—  Growth  and  development,  in  «  The  anatomy  of  the  rhésus  monkey  », 
edited  by  Hartman  and  Strauss  jr.,  Londres,  1933  (pp.  10-27). 


—  414  — 


Catalogue  des  types  de  Cynipidae 

PROVENANT  DE  LA  COLLECTION  DE  L'ABBÉ  J.-J.  KlEFFER 
Par  S.  Kelner-Pillault. 


La  collection  Kiefïer  que  M.  P.  L.  G.  Benoit  a  bien  voulu  nous 
transmettre,  contenait,  outre  des  Dryinidae,  Embolemidae,  Bethy- 
lidae  déjà  mentionnés  dans  une  note  précédente  (S.  K. -P.,  Bull, 
du  Muséum,  t.  30.  n°  2,  1958),  quelques  Cynipidae. 

Malheureusement,  sur  le  très  grand  nombre  d’espèces  décrites 
par  Kieffer,  bien  peu  ont  été  retrouvées  et  les  exemplaires  qui 
nous  sont  parvenus  sont  en  général  assez  mal  conservés.  Néanmoins 
ce  nouvel  apport  procure  au  Muséum  les  types  de  12  espèces 
d’Océanie,  17  espèces  d’Europe  et  2  espèces  d’Asie.  En  voici  la 
liste  complète  par  familles. 


Ibaliinae. 


lbalia  schirmeri  K. 

André,  Spec.  Hyrn.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  521. 

Ç  holotype,  allotype  et  1  Ç  paratype.  —  Environs  de  Berlin. 

Cynipidae. 

Sapholytus  excisus  K.  =  Synergus  (Hartig)  excisus  K. 

Bull.  Soc.  Hist.  Nat.  de  Metz,  11,  1904,  p.  4. 

Ç  holotype  et  5  Ç  paratypes.  — -  Kurseong,  Bengale. 

Andricus  curvator  Hartig,  var.  lusitanicus  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  435. 

holotype  et  3  $  paratypes.  • — -  Espagne,  près  d’Uclès. 

Andricus  lambertoni  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7,  1905,  p.  456. 

Ç  holotype.  —  Environs  de  Bitche,  Lorraine. 

Andricus  panteli  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7,  1905,  p.  485. 

Ç  holotype  et  7  $  paratypes.  —  Sicile. 

Andricus  magretti  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7,  1905,  p.  487. 

Ç  holotype.  —  Smyrne.  Ce  spécimen  est  entièrement  revêtu  de 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  415  — 


moisissures  collées  au  tégument  et  ses  deux  antennes  sont  incom¬ 
plètes.  Un  second  individu  ne  possède  plus  que  l’antenne  droite 
et  le  troisième  exemplaire  est  réduit  à  la  tête  et  au  thorax. 

Plagiotrochus  kiefferianus  Tavares. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7,  1905,  p.  602. 

Les  deux  exemplaires  que  nous  possédons  sont  typiques  de  la 
forme  agame  et  proviennent  d’Espagne. 

Dryophanta  ilicis  K.  =  Cynips  (L.)  ilicis  K. 

Les  deux  exemplaires  provenant  d’Espagne,  collés  sur  paillettes, 
ont  perdu  les  antennes  mais  sont  conformes  à  la  description  de  la 
forme  agame  de  Dryophanta  disticha  Hartig  donnée  par  Kieffer 
dans  «  André,  Spec.  Hym.  Eur.,  7,  1905,  p.  639.  D’ailleurs,  dans 
la  table  du  Species  d’André,  Kieffer,  pour  Dryophanta  ilicis,  ren¬ 
voie  à  Dryophanta  disticha  llartig. 

Non  types  : 

Andricus  seckendorfji  Wachtl.,  2  exemplaires  d’Asie  mineure. 

Andricus  globuli  Hartig.,  4  exemplaires. 

Andricus  lucidus  Hartig.,  1  exemplaire. 

Andricus  oestrus  (Giraud)  Mayr,  1  exemplaire. 

Eucoilinae. 


Aspicera  hrevispina  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur,  7  bis,  1905,  p.  278. 

$  holotype,  £  allotype.  —  Espagne,  environs  de  Cabrera  y  Diae, 
Cothonaspis  ( Erisphagia)  cupulifera  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  282. 
£  holotype.  —  Luzon,  Mont  Makiling. 

Cothonaspis  (Erisphagia)  philippinensis  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  282, 
Ç  holotype.  — •  Luzon,  Laguna,  Los  Bafios. 

Psilosema  longicornis  K. 

Mittheilungen  der  Philomathischen  Gesellschaft,  band  3,  1906, 
Ges.  15,  p.  419. 

$  holotype,  5  Ç.  —  Vosges. 

Cleidotoma  (Iieptameris)  striatella  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  611. 

Ç  holotype.  —  Bitche. 

L’étiquette,  de  l’écriture  de  Kieffer,  porte  le  nom  «  Heptameris 
striata  »  mais  cet  exemplaire,  examiné  par  P.  L.  G.  Benoit,  corres¬ 
pond  à  la  description  de  Cleidotoma  (Heptameris)  striatella. 


—  416  — 

Cleidotoma  (Tetrarhoptra)  formicaria  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  614. 

$  holotype.  —  Exaeten,  Hollande. 

Deux  autres  exemplaires  collés  sur  une  même  paillette  portent 
la  mention  F.  rufa,  Nethem-Bridge,  21-vi-12  et  sont  dénommés  par 
Kieffer  Kleditoma  formicaria  K  ;  dans  la  table  du  Spec.  Kieffer 
indique  la  synonymie  des  genres  Kleditoma  Cam.  =  Cleidotoma 
Westwood. 

Cothonaspis  ( Adieris )  apicalis  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  158. 

$  holotype.  ■ —  Bitche. 

Cothonaspis  lagunensis  K.  =  Trybliograplia  (Foerster)  lagunen- 
sis  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  281. 
9  holotype,  sans  antennes.  — -  Luzon,  Mont  Makiling. 

1  exemplaire  réduit  au  thorax,  Luzon,  Los  Banos. 

Cothonaspis  rufata  K.  =  Trybliographa  (Foerster)  rufata  K. 
The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  282. 
^  holotype.  —  Luzon,  Mont  Makiling. 

Chrestosema  antennale  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  619. 

$  holotype  et  6  9-  —  Bitche. 

L’étiquette  écrite  de  la  main  de  Kieffer,  porte  la  mention 
•«  Chrestosema  antennalis  »  mais  tous  les  individus  sont  conformes 
à  la  description  du  Species. 

Ganaspis  aperta  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  Il,  1916,  n°  4,  p.  283. 
$  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

$  paratype.  —  Mont  Banahao. 

I  exemplaire  sans  tête,  Los  Banos. 

Ganaspis  validicornis  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  284. 
.($  holotype.  —  Luzon,  Tayabas  Malinao. 

L’antenne  gauche  ne  possède  plus  que  deux  articles. 

Ganaspis  hexatoma  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  284. 
9  holotype.  —  Luzon,  Mont  Makiling. 

Ganaspis  minima  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  vol.  11,  1916,  n°  4,  p.  284. 
holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Cet  exemplaire  est  en  mauvais  état,  ne  possède  plus  d’abdomen 
-et  l’antenne  droite,  seule  existante,  est  réduite  à  3  articles. 


—  417 


Eucoela  (Psichacra)  agaricorum  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  199. 

Ç  holotype.  —  Bitche. 

Eucoela  (Eucoela)  fungicola  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  211. 

Ç  holotype.  • —  Bitche. 

Cet  exemplaire  a  perdu  l’antenne  droite. 

Eucoela  (Eucoela)  fimbriata  K. 

André,  Spec.  Ilym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  212. 

Ç  holotype.  —  Bitche. 

Cet  exemplaire  n’a  plus  d’antennes. 

Eucoela  ( Eucoela )  floricola  K. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  217. 

Ç  holotype.  —  Bitche. 

Cet  exemplaire  n’a  plus  d’antennes. 

Eucoela  pulchra  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  11,  1916,  n°  4,  p.  279. 
$  holotype.  —  Luzon,  Mont  Makiling. 

Exemplaire  sans  abdomen. 

Eucoela  manilensis  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  11,  1916,  n°  4,  p.  280. 
$  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Eucoela  philipp  inarum  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  11,  1916,  n°  4,  p.  280. 
(Ç  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

L’antenne  droite  est  réduite  à  4  articles. 

Eucoela  (Episoda)  luzonica  K. 

The  Philippine  Journal  of  Science,  11,  1916,  n°  4,  p.  280. 
($  holotype.  — -  Luzon,  Mont  Makiling. 

Non  Types  : 

Onychia  ligurica  Gir. 

André,  Spec.  Hym.  Eur.  7  bis,  1905,  p.  286. 

1  exemplaire  sans  antennes. 

2  espèces  indéterminées  : 

1  lbalia  d’Europe. 

1  Eucoelinae  d’Europe  parasite  de  Lasius  juliginosus. 


418  — 


Les  Diapriinae  (Hym.  Proctotrupidaej 
des  Iles  Philippines 

PROVENANT  DE  LA  COLLECTION  DE  L’ABBÉ  J.-J.  KlEFFER 
Par  S.  Kelner-Pillaclt. 


En  1913,  dans  la  Revue  française  «  Insecta  »,  Kieffer  décrit 
62  espèces  nouvelles  de  Proctotrupidae  récoltés  aux  Iles  Philippines 
par  Ch.  Fuller  Baker,  A.  M.  professeur  à  l’Université  des  Phi¬ 
lippines. 

Antérieurement,  Westwood,  Ashmead,  Brown  et  Crawfohb 
qui  s’étaient  intéressés  aux  Hyménoptères  Proctotrupidae  de  cette 
région,  en  avaient  décrit  26  espèces  dont  6  de  Diapriinae  alors  que 
Kieffer  dans  sa  publication  en  décrit  32  espèces  nouvelles  répar¬ 
ties  en  10  genres  différents  dont  5  genres  et  1  sous-genre  nouveaux. 
Tous  les  exemplaires  qui  lui  ont  servi  pour  faire  ses  descriptions 
ont  été  retrouvés  et,  grâce  à  l’amabilité  de  P.  L.  G.  Benoit,  font 
maintenant  partie  de  la  collection  du  Laboratoire  d’Entomologie 
du  Muséum.  Nous  en  dressons  ici  l’inventaire. 

Galesus  (Schizogalesus)  clavaticornis  Kieffer. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  430. 

Ç  holotype  dont  l’abdomen  détaché  est  recollé  sur  la  paillette.  — 
Luzon,  Los  Banos. 

Galesus  (Schizogalesus)  phihppinensis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  431. 

holotype  et  6  $  paratypes.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Galesus  (Schizogalesus)  crawfordi  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  431. 

holotype.  —  Malinao  Tayabas,  alors  que  le  locus  indiqué  par 
Kieffer  à  la  fin  de  sa  description  es*  Los  Banos. 

Galesus  (Schizogalesus)  curticeps  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  431. 

^  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Hemigalesus  niger  K.,  génotype. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  434. 

$  holotype  et  5  $  paratypes,  Ç  allotype  et  3  Ç  paratypes,  tous 
de  Luzon,  Los  Banos. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  419  — 


Hemigalesus  rufus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  434 

^  holotype  et  2  $  paratypes  ;  Ç  allotype,  tous  de  Luzon,  Los 
Baûos. 

Hemigalesus  brevicornis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  435. 

(J  holotype  et  $  paratype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Hemigalesus  gracilis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  435. 

$  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Aparamesius  carinatus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  436. 

Ç  holotype,  sans  tête,  £  allotype  et  1  para+ype,  tous  de  Luzon, 
Los  Banos. 

Aparamesius  filicornis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  437. 

$  holotype  et  1  £  paratype.  — -  Luzon,  Los  Banos. 

Aparamesius  levistilus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  437. 

holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Aparamesius  depressus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  437. 

Ç  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Spilomicrus  carinifrons  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  438. 

<J  holotype  et  Ç  allotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

En  1916,  Kieffer,  dans  son  ouvrage  sur  les  Diapriidae,  met 
cette  espèce  dans  le  genre  Odontopria  (Kieffer,  Diapriidae,  1916, 
p.  278). 

Spilomicrus  variicornis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  439. 

Ç  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos.  Espèce  rebaptisée  en  1916 
Spilomicrus  atriceps  Kieffer  (Kieffer,  Diapriidae,  1916,  p.  301). 

Spilomicrus  opertus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  440. 

(J  holotype  auquel  il  manque  l’antenne  gauche  et  1  paratype 
sans  tête.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Spilomicrus  dispansus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  440. 

$  holotype.  — -  Luzon,  Los  Banos. 


—  420  — 


Spilomicrus  nitidicornis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  441. 

<$  holotype  dont  l’antenne  gauche,  séparée,  e^t  recollée  sur  la 
paillette.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Spilomicrus  consobrinus  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  441. 

Ç  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Non  Type  : 

Spilomicrus  striatijrons  K. 

Non  retrouvé  dans  les  publications  de  Kif.ffer  ;  est  peut-être 
in  litteris. 

Scapopria  atriceps  K.,  génotype. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  441. 

Ç  holotype  dont  la  tête  séparée  est  recollée  sur  la  même  paillette.  — 
Luzon,  Los  Banos. 

Acidopria  variicornis  K.,  génotype. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  442. 

$  holotype,  Ç  allotype  et  1  $  paratype.  —  Luzon,  Los  Banos. 
Acidopria  tetratoma  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  443. 

(J  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Phaenopria  rufa  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  455. 

$  holotype  sans  antennes.  — -  Luzon,  Los  Banos. 

Phaenopria  nigriceps  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  455. 

($  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Phaenopria  exilis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  456. 

cJ  holotype  et  5  ^  paratypes.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Loxotropa  philip pinensis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  456. 
holotype.  —  Luzon,  Los  Banios. 

Trichopria  ( Trichopria )  caudata  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  456. 

$  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Trichopria  analis  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  457. 

Ç  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos  ;  synonyme  d' Ashmeadopria 
analis  K. 


421  — 


Trichopria  (Trichopria)  semirufa  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  457. 

holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Trichopria  (Ceratopria)  insulae  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  458. 

holotype.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Ashmeadopria  hakeri  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  458. 

holotype  dont  il  ne  reste  que  le  thorax  portant  les  ailes  et  les 
pattes.  —  Luzon,  Los  Banos. 

Ashmeadopria  nigriventris  K. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  459. 

(J  holotype.  —  Luzon,  Los  Banos.  Ivieffer,  en  1916,  transfère 
cette  espèce  dans  le  genre  Trichopria  (Kieffer,  Diapriidae,  1916, 

p.  112). 

Ashmeadopria  bipunctata  I\. 

Insecta,  vol.  3,  1913,  p.  459. 

(J  holotype  et  1  paratype.  —  Luzon,  Los  Banos.  Comme  la 
précédente,  cette  espèce  a  été  transférée  par  Kieffer  dans  le  genre 
Trichopria,  sous-genre  Planopria  (Kieffer,  Diapriidae,  1916, 

p.  112). 


—  422 


A  PROPOS  DE  Liobuthus  kessleri  Birula, 
Scorpion  psammopiiile  nouveau 
POUR  LA  FAUNE  IRANIENNE 

Par  Max  Vachon. 


En  1955-56,  M.  Francis  Petter,  du  Laboratoire  de  Mamma- 
logie  du  Muséum  National  de  Paris  a  effectué  deux  missions  en 
Irak  et  en  Iran,  en  vue  d’étudier  la  répartition  des  Rongeurs  ;  il 
a  eu  l’amabilité  de  nous  rapporter  quelques  Scorpions  et  parmi 
eux,  nous  avons  eu  la  bonne  fortune  d’y  tiouver,  provenant  de 
Sarakhs,  une  espèce  très  rare,  Liobuthus  kessleri  dont  c’est  la  pre¬ 
mière  citation  en  Iran.  Sarakhs  se  trouve  à  la  pointe  orientale  et 
septentrionale  de  l’Iran  en  une  région  qui,  politiquement  est  ira¬ 
nienne,  mais  est  en  continuité  biogéographique  avec  le  désert  de 
Turkménie  ;  c’est  dans  ce  désert  que  fut,  pour  la  première  fois, 
découvert  cette  espèce  (d’Aschabad  aux  rives  de  l’Amou  Daria)  L 
Plus  tard  2,  L.  kessleri  fut  retrouvé  vers  l’est  dans  les  déserts  avoi¬ 
sinant  le  Syr  Daria. 

M.  F.  Petter  a  rapporté  de  Sarakhs  4  spécimens,  3  $  et  1  $  cap¬ 
turés  dans  les  dunes  le  8-XI-1956.  Ces  spécimens  correspondent 
en  tous  les  points  à  la  description  donnée  par  A.  Birula  en  1899 
(loc.  cit.)  :  c’est  pourquoi  nous  nous  bornerons,  dans  cette  note,  à 
insister  sur  quelques  détails  morphologiques  complétant  la  dia¬ 
gnose  originale  et  à  faire  quelques  commentaires  d’ordre  biogéogra¬ 
phique. 

Remarques  morphologiques. 

Les  spécimens  capturés  à  Sarakhs  sont  de  teinte  uniforme,  jaune 
paille  et  le  plus  grand,  une  Ç,  n’a  que  3,8  cm  alors  que  ceux  consi¬ 
dérés  par  A.  Birula  comme  $  adultes  ont  près  de  5  cm  (loc.  cit., 
1899,  p.  280).  Mais  en  1911  (loc.  cit.,  p.  170),  ce  même  auteur  cite 
une  $  adulte  provenant  des  rives  de  l’Amou  Daria,  mesurant  3,9  cm. 
Par  contre,  tous  les  spécimens  $  étudiés  par  A.  Birula  sont  qua¬ 
lifiés  de  jeunes  et  leur  taille  n’est  pas  précisée.  Le  spécimen  $  que 

1.  Miscellanea  scorpiologica.  III.  Zur  synonymie  der  russischen  Scorpion.  Ann. 
Mus.  Zool.  Acad.  Imp.  Sc.  St.  Petersbourg,  t.  IV,  276-80,  1899. 

2.  Miscellanea  scorpiologica.  IX.  Ein  Beitrag  zur  Kenntnis  des  Skorpionenfauna 
•<Ies_russischen  Reiches  und  der  angrenzenden  Lânder  Ibid.,  t.  XVI,  161-79,  1911. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  423  — 


nous  avons  étudié  ne  mesure  que  2,4  cm  et  malgré  sa  petite  taille 
est  un  adulte  (l’étude  de  ses  organes  reproducteurs  nous  l’ayant 
assuré).  Précisons  à  ce  sujet  que  la  pars  reflexa  du  flagelle  est  très 
longue  et  est  plus  de  2  fois  plus  longue  que  la  pars  recta. 

Les  spécimens  de  Sarakhs  nous  ont  confirmé  que  le  doigt  fixe 
des  chélicères  ne  possède  qu’une  seule  dent  à  sa  face  inférieure  et 
le  doigt  mobile,  à  cette  même  face,  1  ou  2  dents. 

La  chitine  du  corps  est  peu  granulée,  sauf  sur  le  céphalothorax 
en  avant  des  yeux,  les  3  carènes  dorsales  du  tronc  sont  à  peine 
visibles,  les  carènes  de  la  queue  sont  indistinctes  ;  la  gouttière 
dorsale  est  très  lisse,  même  dans  le  5e  anneau.  La  carène  latérale 
ventrale  de  cet  anneau  est  faite  de  dents,  petites,  distinctes,  peu 
.différentes  en  taille  et  le  cadre  anal  possède,  lui  aussi,  5  ou  6  dents 
bien  séparées.  Les  soies  sont  peu  nombreuses,  il  n’y  en  a  aucune 
sur  le  tronc,  la  queue  en  possède  peu  (4,  par  exemple,  sur  les  flancs 
du  5e  anneau). 

Le  nombre  de  dents  des  peignes  est  très  différent  selon  les  sexes  : 
13  ou  14  chez  la  Ç,  27  chez  le  fi  ;  les  fulcres  de  la  face  interne  ne 
portent  aucune  soie. 

Le  sexe  est  facile  à  reconnaître  grâce  au  nombre  de  dents  des 
peignes  ;  il  n’y  a  aucune  différence  d’ordre  sexuel  dans  la  forme 
des  pinces  qui,  chez  le  fi  adulte,  ressemblent  beaucoup  à  celles  des  $, 
la  main  étant  dans  les  deux  sexes  1,4  à  1,5  fois  aussi  longue  que 
large. 

La  disposition  des  dents  du  doigt  mobile  des  pinces  est  illustrée 
dans  la  figure  1. 

A.  Birula,  dans  ses  diagnoses,  ne  tenait  pas  compte  des  soies 
ou  trichobothries.  Nos  recherches  nous  ont  montré  la  grande  impor¬ 
tance  de  ces  soies,  c’est  pourquoi  nous  décrivons  ici  en  détail  leur 
disposition.  Chez  les  Buthidae  —  et  ceci  est  vrai  pour  la  quasi¬ 
totalité  des  genres  —  le  nombre  des  trichobothries  est  si  constant 
qu’il  nous  a  été  possible  de  les  nommer  et  d’établir  des  diagrammes 
à  valeur  générique  et  même  spécifique  :  il  y  a  toujours  11  trichobo¬ 
thries  sur  le  bras,  13  sur  l’avant-bras  et  15  sur  les  pinces  (7  sur 
le  doigt  fixe  et  8  sur  la  main).  Quelques  genres  font  exception  :  ils 
possèdent  un  nombre  réduit  de  trichobothries  (1,  2  ou  3  étant 
absentes  soit  sur  l’un  soit  sur  l’autre  des  articles  :  Orthochirus, 
Lissothus,  Microbuthus  par  exemple). 

Un  seul  genre  :  Buthiscus,  dans  toute  la  famille,  ne  possède  un 
nombre  de  trichobothries  supérieur  au  nombre  normal  :  soit  12  sur 
le  bras  au  lieu  de  11.  Cette  trichobothrie  supplémentaire  existe 
dès  la  naissance  et  est  très  constante  en  position  L  Or,  L.  kesslen 

1.  Sur  la  présence,  en  Tripolitaine,  d’un  scorpion  du  sud  algéro-tunisien,  Buthiscus 
bicalcaratus  Birula  et  sur  la  morphologie  des  appendices  de  la  protonymphe.  Arch. 
Inst.  Pasteur  Algérie,  t.  33,  n°  2,  pp.  101-5,  1955. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


28 


424  — 


possède,  lui  aussi,  un  nombre  de  trichobothries  supérieur  au  nombre 
normal.  En  effet,  comme  le  montre  les  figures,  il  y  a,  non  pas  11  tri- 


Liobuthus  kessleri  Birula  Ç. 

Fig.  1  :  doigt  mobile  de  la  pince  droite,  vu  de  l’intérieur  ;  gd,  ge,  gi  :  granules  dis¬ 
taux,  externe,  interne.  —  Fig.  2  et  3  :  pince  droite,  vue  des  faces  externe  et  ven¬ 
trale  ;  seules  les  trichobothries  sont  portées  et  désignées  par  leur  abréviation 
usuelle  ;  longueur  de  la  pince  :  6,5  cm.  —  Fig.  4  :  bras  et  avant  bras-de  la 
patte-mâchoire  droite,  vue  dorsalement.  —  Fig.  5  :  avant-bras,  vu  latéralement  ; 
les  abréviations  s’appliquent  aux  trichobothries. 


chobothries  sur  le  bras,  mais  14  c’est-à-dire  3  de  plus  (fig.  4)  :  une 
dorsale  d6  et  2  externes  e3  et  e4.  L’avant-bras  porte,  non  pas  13  tri¬ 
chobothries  mais  17  ou  18,  c’est-à-dire  4  ou  5  de  plus  sur  sa  face 


—  425  — 


externe  (fig.  4  et  5).  Le  nombre  des  trichobothries  de  la  pince  est 
normal  (fig.  2  et  3). 

En  résumé,  le  genre  Liobuthus,  par  le  nombre  élevé  de  ses  tri¬ 
chobothries,  46  ou  47  contre  39  normalement,  se  classe  à  part  dans 
toute  la  famille  des  Buthidae  et  près  du  genre  Buthiscus  qui  lui  aussi 
possède  un  nombre  de  trichobothries  supérieur  au  nombre  normal 
(40  contre  39).  Mais  le  genre  Liobuthus  se  distingue  facilement  du 
genre  Buthiscus  par  le  nombre  élevé  de  ses  trichobothries  supplé¬ 
mentaires  (2  de  plus  au  bras,  5  ou  6  de  plus  à  l’avant-bras),  la 
disposition  des  séries  de  dents  des  pinces. 

Le  rapprochement  des  genres  Buthiscus  et  Liobuthus  suggère  les 
remarques  suivantes. 

Remarq u es  biogéog rap hiques. 

Les  deux  genres  Buthiscus  et  Liobuthus  ont  des  affinités  cer¬ 
taines  que  non  seulement  les  trichobothries  (en  nombre  supérieur 
à  la  normale)  prouvent  mais  que  d’autres  caractères  confirment 
encore.  Ces  deux  genres,  monospécifiques,  sont  essentiellement 
psammophiles  :  on  ne  les  trouve  que  dans  les  dunes  des  régions 
désertiques,  le  premier  dans  le  sud  algéro-tunisien,  en  Tripolitaine, 
le  second  en  Turkménie.  L.  kessleri  et  B.  bicalcaralus  sont  de  petits 
Scorpions,  de  teinte  claire,  jaune  paille  ;  leur  chitine  est  peu  ornée, 
les  carènes  du  céphalothorax,  du  tronc,  des  anneaux  de  la  queue 
sont  très  atténuées  ;  les  pattes  ambulatoires,  surtout  les  3  premières 
paires,  sont  très  nettement  «  adaptées  »  au  fouissage  et  au  balayage 
du  sable  :  les  tarses  sont  très  aplatis  et  ont  une  rangée  de  longues 
soies  formant  peigne  ;  les  éperons  basitarsaux  sont  très  développés 
et  fortement  pileux.  De  plus,  l'éperon  tibial,  aux  pattes  3  et  4, 
présent  chez  la  majorité  des  Scorpions,  n’existe  pas  chez  L.  kessleri 
et,  chez  B.  calcaralus,  peut  ou  non  exister  à  l’une  des  pattes.  Ainsi, 
la  grande  ressemblance  morphologique  de  ces  deux  genres,  la  pos¬ 
session  de  caractères  très  curieux,  leur  identité  de  biotope  incitent 
tout  naturellement  à  les  rapprocher  systématiquement  malgré 
l’éloignement  de  leur  situation  géographique.  C’est  d’ailleurs  ce 
que  A.  Birula  avait  déjà  souligné  (lue.  cit.  19:11,  p.  174).  Il  est 
même  nécessaire  d’y  adjoindre  le  genre  Anomalobuthus  Kraepelin 
1900,  habitant  les  régions  désertiques  voisines  du  Syr  Daria  et  dont 
il  serait  fort  intéressant  de  connaître  la  formule  trichobothriale. 

Il  est  vraisemblable  que  ces  trois  genres  appartiennent  à  une 
ancienne  faune  disloquée  par  l’installation  des  déserts  et  l’existence  de 
ces  genres,  monospécifiques,  géographiquement  éloignés  le  laisse  sup¬ 
poser.  Nombreux  sont  les  exemples  que  nous  avons  déjà  donnés  sur 
les  affinités  d’espèces  de  Scorpions  très  éloignées  les  unes  di  s  autres, 
dans  tout  le  territoire  dit  saharo-Sindien  allant  de  Dakar  aux 


—  426  — 


Indes  1  tel  Androctonus  crassicauda  gonneti  de  l’anti-atlas  maro¬ 
cain  dont  les  plus  proches  parents  se  retrouvent  en  Iran.  Les  trois 
genres  Buthiscus,  Liobuthus,  Anomalobuthus  et  peut-être  même 
Psammobuthus  Birula  1911  (avec  une  seule  espèce  du  Turkestan) 
vivent  en  un  même  biotope  ;  ils  ont  des  caractères  particuliers  et 
communs  ;  il  y  a  donc  tout  lieu  de  penser  qu’ils  sont  les  représen¬ 
tants  d’une  faune  saharo-sindienne  autochthone,  fort  ancienne, 
disloquée  par  l’installation  récente  des  déserts  et  dont  quelques 
espèces  seulement  ont  pu  persister  parceque  mieux  adaptées  à  ces 
nouvelles  conditions  de  vie. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum  National. 

1.  Études  sur  les  Scorpions.  Publ.  Inst.  Pasteur  Algérie.  482  pp.,  1952. 


—  427  — 


Au  SUJET  DU  NASO  ET  DE  SON  ŒIL  INFÈRE 
CHEZ  LES  OrIBATES  ET  LES  EnDEOST I  GM  ATA  (ÂCARIENS) 

Par  F.  Grandjean. 


L’extrémité  antérieure  du  corps  primitif  est  aujourd’hui  l’extré¬ 
mité  antérieure  dorsale  du  podosoma.  De  nombreux  Acariens  ont 
encore  à  cet  endroit  une  protubérance  impaire  qui  surplombe  les 
mandibules.  J'ai  décrit  cette  protubérance  en  la  désignant  d’abord 
par  frontale,  ou,  accessoirement,  par  épivertex,  chez  des  Endeostig- 
mata  (3,  fîg.  7  C,  en  pr.  /.,  Pachygnathus  trichotus  ;  4,  p.  22  et 
fig.  1  A,  2,  4  C,  8  A,  10  A,  11,  15, 16  A,  16  C,  17,  Terpnacarus  Bouvieri, 
Alycosmesis  palmata,  Alicorhagia  fragilis,  Sphaerolichus  barbarus) . 
Un  peu  plus  tard  j’ai  substitué  à  «  protubérance  frontale  »  le  vocable 
«  naso  »  qui  est  plus  simple  et  plus  ancien  (il  a  été  employé  par 
Berlese)  et  j’ai  parlé  du  naso  dans  le  genre  Bimichaelia  (5,  p.  24 
et  fig.  11  A,  11  B,  11  D,  13  A,  14  A,  14  B,  14  C,  16  A,  16  D,  18  A). 

La  cuticule  ventrale  du  naso,  chez  ces  Acariens,  ne  se  distingue 
souvent  de  la  dorsale  que  parce  qu’elle  est  sans  microsculpture, 
mais  elle  s’en  distingue  souvent  aussi  par  un  caractère  surprenant  : 
elle  est  occupée  presque  tout  entière,  en  son  milieu,  par  une  saillie 
très  convexe  et  lisse,  en  calotte  sphérique  ou  en  demi-sphère,  qui 
a  l’apparence  d’un  œil  dépigmenté.  J’ai  supposé  (4,  p.  22)  qu’il 
s’agit  vraiment  d’un  œil  en  voie  de  disparition.  L’œil  peut  être 
bilobé,  c’est-à-dire  traversé  en  son  milieu,  dans  le  plan  de  symétrie, 
par  un  sillon  (5,  p.  45,  fig.  14  B  1,  Bimichaelia  campylognatha) . 

Avoir  franchement  un  naso  est  très  exceptionnel  chez  les  Ori- 
bates.  C’est  un  caractère  spécial,  dans  l’état  de  nos  connaissances, 
aux  Archeonotliridae  et  aux  Brachychthoniidae. 

Pour  la  première  de  ces  deux  familles  je  renvoie  à  des  descrip¬ 
tions  antérieures  (10,  p.  216  et  fig.  6  A,  7  A,  Acaronychus  Tràgâr- 
dhi  ;  6,  p.  363  et  fig.  1,  2  A,  2  B,  2  C,  Stomacarus  Tristani  ;  7,  p.  548. 
fig.  1  A,  Archeonothrus  natalensis).  Le  naso  porte  toujours  sous 
lui  un  œil  bilobé,  désigné  dans  ces  publications  par  protubérance 
infère. 

Pour  la  deuxième  de  ces  familles  je  donne  ici  des  figures.  J’ai 


1.  La  figure  14  B  est  latérale  de  sorte  que  le  sillon  s’y  projette,  à  très  peu  près, 
sur  le  contour  apparent  de  l’œil,  mais  à  côté  d’elle  il  y  a  une  petite  figure  où  le  naso 
est  vu  de  devant.  Sur  la  petite  figure  le  contour  apparent  de  l’œil  est  en  forme  d’oméga, 
à  cause  du  sillon. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  428  — 


choisi  une  espèce  de  Brachychthonius  assez  grosse  (250  g)  L  Sa 
protubérance  infère  Oc  est  également  bilobée.  Elle  regarde  en 
arrière  (fig.  1  A).  Son  sillon  médian  est  en  arrière  aussi,  naturelle¬ 
ment,  de  sorte  que,  pour  qu'il  affecte  le  contour  apparent  de  l’organe 
et  par  conséquent  se  révèle  par  un  oméga,  comme  il  est  dit  plus 
haut  pour  Bimichaelia  campylognatha,  il  faut  regarder  l’animal 
de  dessus  (fig.  1  C)  ou  de  dessous. 

De  devant  (fig.  1  B)  la  protubérance  est  ronde  et  le  sillon  médian, 
qui  se  projette  sur  un  diamètre  vertical,  est  à  peine  discernable. 
La  ligne  en  pointillé  que  j’ai  tracée  pour  lui  sur  la  figure  exagère 
considérablement  sa  visibilité.  Si  l’on  n’éclaircit  pas  convenable¬ 
ment,  si  l’on  n’enlève  pas  les  mandibules  et  si  l’on  n’observe  pas 
dans  un  milieu  de  faible  indice,  on  ne  voit  rien  et  on  peut  croire 
que  la  protubérance  n’est  pas  bilobée 1  2. 

Arguments.  — -  L’idée  que  la  protubérance  infère  est  un  œil 
dégénéré  qui  a  perdu  son  pigment  et  son  emplacement  primitif 
est  fondée  sur  son  apparence,  sur  la  forme  de  sa  surface  (une  calotte 
sphérique  est  normale  pour  une  cornée,  insolite  pour  une  protubé¬ 
rance  quelconque)  et  sur  ce  qu'elle  n’est  pas  insensiblement  raccor¬ 
dée,  dans  de  nombreux  cas,  à  la  cuticule  du  naso.  Elle  est  souvent 
marquée  à  sa  base,  en  effet,  par  un  sillon  fort,  à  peu  près  circulaire, 
qui  la  limite  exactement.  On  voit  cela  sur  les  figures  précitées 
et  sur  celles  du  présent  travail.  Sur  la  figure  i  D  j’ai  désigné  le 
sillon  de  base  par  lli.  Dans  l’orientation  frontale  de  l’Acarien 
(fig.  1  B)  ce  sillon  est  confondu  avec  le  contour  apparent.  J’ai  mal  vu 
entre  les  poils  ro,  dans  cette  orientation,  parce  que  la  cuticule  qui 
est  derrière  l’œil  a  de  gros  plis  (fig.  1  A,  1  D).  Ces  plis  et  le  bord 
postérieur  de  la  cloison  rostrale  se  projettent  sur  la  base  de  l’œil, 
en  haut. 

Un  autre  argument  est  que  la  protubérance  infère  se  retrouve, 
avec  des  caractères  identiques  ou  presque  identiques,  chez  des 

1.  C’est  un  Brachychochthonius  mais  je  doute  de  la  validité  de  ce  dernier  genre. 
La  figure  39  de  Berlese  (Acari  nuovi  V-VI,  PI.  XIX),  sur  laquelle  est  fondé  tota¬ 
lement  le  genre  Brachychthonius  puisque  l’animal  représenté  par  cette  figure  n’est 
pas  spécifiquement  décrit,  définit  médiocrement  un  Brachychthoniidé  qui  n’est  évi¬ 
demment  pas  l’ Hypochthonius  brevis  de  Michael.  Il  me  semble  que  ce  Brachychtho¬ 
niidé  est  un  Brachychochthonius.  Brachychochthonius  est  probablement  synonyme  de 
Brachychthoni  us. 

2.  J’ai  rencontré  le  même  cas  chez  Acaronychus  Tràgûrdhi  et  je  me  suis  mal  exprimé 
lorsque  j’ai  dit,  parlant  du  naso  de  cet  Acarien,  «  si  on  l’examine  de  face  on  voit  qu’il 
a  une  protubérance  infère  bien  ronde,  non  bilobée  »  ((10,  p.  216).  On  constate  en  effet 
que  la  protubérance  est  ronde,  mais  dans  l’orientation  dorsale  du  meme  Acarien  la 
ligne  en  forme  d’oméga  est  présente  et  je  l’ai  dessinée  (10,  p.  215,  fig.  6  A).  Le  dessin 
est  médiocre  car  son  échelle  est  trop  petite.  En  outre  la  protubérance  n’est  pas  très 
bombée  chez  Tràgârdhi.  Remarquons  qu’on  peut  avoir,  chez  d’autres  Acariens,  un 
oméga  très  franc  dans  l’orientation  frontale.  C’est  le  cas,  rappelé  plus  haut.,  de 
B.  campylognatha.  C’est  aussi  celui  de  Stomacarus  Tristani  (6,  fig.  2  C).  Tout  dépend 
de  l’inclinaison  naturelle  du  naso  et  de  celle,  artificielle,  qu’on  lui  a  donnée  dans  la 
préparation  qui  a  servi  au  dessin. 


429  — 


Endeostigmata  et  des  Oribates,  Acariens  très  différents,  et  que 
les  Oribates  ayant  la  protubérance  infère  appartiennent  sans 
exception  aux  groupes  les  plus  primitifs,  les  Palaeacaroïdes  et  les 
Enarthronota.  Comment  pourrait-il  en  être  ainsi  si  la  protubérance 
infère  n’avait  pas  une  origine  primitive  ?  Et  quelle  autre  origine 
primitive  pourrait-elle  avoir  sinon  celle  que  nous  lui  avons  attri¬ 
buée  ? 


Fig.  1.  —  Brachychthonius  sp.  —  A  (x  680),  vu  latéralement,  extrémité  antérieure 
du  corps  avec  le  naso.  —  B  (X  680),  id.,  vu  de  devant  ;  les  poils  rostraux  ne  sont 
représentés  que  par  leur  base.  —  C  (X  680),  vu  de  dessus  jusqu’aux  bothridies.  — 
D  (x  1150),  naso  seul  vu  latéralement  comme  en  A,  plus  grossi,  autre  exemplaire. 
—  Oc,  œil  ou  protubérance  infère  ;  Ib,  ligne  de  base  de  l’œil  ;  sr,  sillon  rostral  ; 
MD,  mandibule  ;  FP,  fémur  du  palpe  ;  FI,  fémur  de  la  patte  I  ;  xa,  poil  exobo- 
thridique  antérieur  ;  xp,  vestige  qui  représente  probablement  le  poil  exobothri- 
dique  postérieur. 


J'ajoute  qu’il  y  a  du  pigment  au  voisinage  de  la  protubérance 
infère  chez  Terpnacarus  Bouvieri  (4,  p.  22  et  fig.  1  B,  2). 

Les  3  paires  d’yeux  primitifs.  —  L’œil  hypothétique,  que 
nous  nous  permettrons  maintenant  d’appeler  l’œil  antérieur,  ou 
l’œil  du  naso,  est  le  plus  souvent  bilobé.  C’est  un  œil  double.  Il 
est  donc  logique  de  lui  donner  la  valeur  de  deux  yeux  formant 
paire.  Les  deux  yeux  de  la  paire,  autrefois  séparés,  se  sont  rappro¬ 
chés  et  partiellement  confondus.  Le  sillon  médian  disparaît  quand 
la  fusion  est  complète  et  l’œil  devient  simple,  impair. 

L’œil  antérieur,  qu’il  soit  double  ou  simple,  occupe  une  place 
particulière,  toujours  la  même,  sous  le  naso.  Si  l’animal  a  aussi 
des  yeux  latéraux  sur  le  prodorsum,  ces  yeux  sont  loin  du  naso, 


—  430  — 


très  en  arrière*.  Puisejue  avoir  des  yeux  latéraux  n’est  pas  excep¬ 
tionnel  chez  les  Endeo-  et  Prostigmata  et  puisque  le  plus  grand 
nombre  de  ces  yeux,  les  très  régressifs  comptés  avec  les  autres, 
est  4  (2  paires),  l’archétype  des  Acariens  avait  au  moins  6  veux 
(3  paires.) 

Chez  les  Oribates  tous  ces  yeux  ont  disparu,  sauf  dans  deux 
cas. 

Le  premier  cas,  le  moins  rare,  celui  dont  nous  avons  parlé  jusqu’ici, 
exige  la  conservation  d’un  naso. 

Le  deuxième  cas  est  représenté  par  une  seule  espèce,  Heteroch- 
thonius  gibbus  (1,  p.  235  à  242,  fig.  1  et  2).  Il  diffère  totalement 
du  premier.  Je  crois  que  gibbus  a  perdu  les  yeux  homologues  de 
ceux  d’un  Brachychthonius.  Son  œil  impair  serait  le  résultat  d’une 
fusion  entre  les  deux  yeux  latéraux  de  la  paire  médiane  primitive 
et  ses  yeux  sous-bothridiques,  par  conséquent,  seraient  ceux  de 
la  paire  postérieure  primitive. 

Ces  homologies  ne  sont  pas  sûres.  Gibbus  est  trop  isolé.  Il  faudrait 
trouver  d’autres  cas. 

Régression  du  naso  chez  les  Oribates.  —  Le  naso  le  plus 
primitif,  chez  les  Oribates,  est  celui  de  certains  Brachychthoniidés 
(très  nombreux).  Il  fait  saillie,  en  avant,  comme  une  glabelle 
(fig.  1  C).  Dans  les  orientations  dorsale  et  frontale  il  a  un  contour 
apparent  qui  lui  est  propre. 

Chez  d’autres  Brachychthoniidés,  nombreux  aussi,  et  chez  les 
Palaeacaroïdes  Archéonothridés,  h*  naso  est  moins  individualisé. 
Il  n’est  pas  franchement  en  surplomb.  Il  passe  plus  doucement, 
sur  ses  côtés,  au  reste  du  prodorsum. 

Chez  les  autres  Oribates  on  peut  dire  qu’il  n’y  a  pas  de  vrai 
naso  et  même,  plus  simplement,  qu’il  n’y  a  pas  de  naso,  mais  cela 
ne  signifie  pas  que  le  naso  primitif  ait  disparu  complètement.  Je 
crois  au  contraire  qu’il  a  le  plus  souvent  persisté,  mais  qu’il  est 
devenu  méconnaissable.  Il  a  perdu  son  œil  et  il  s’est  aplati.  Il  a 
été  pris  dans  l’évolution  qui  a  construit  le  tectum  rostral.  Il  occupe 
encore,  partiellement,  le  mince  intervalle  entre  les  deux  parois  de 
ce  tectum. 

Ici  je  crois  préférable,  pour  montrer  des  étapes  dans  cette  régres¬ 
sion,  de  ne  pas  choisir  des  exemples,  parce  qu’ils  devraient  être 
trop  nombreux  et  nous  entraîneraient  trop  loin.  Des  figures  sché¬ 
matiques  (fig.  2)  seront  plus  commodes  et  suffiront  pour  le  moment 

Je  rappelle  d’abord  qu’un  tectum  peut  être  ou  non  bordé  par 
un  limbe  (2,  p.  353  à  356,  fig.  1  A  à  1  F).  Pour  le  tectum  rostral  3  cas 
principaux  sont  possibles.  Dans  celui  de  la  figure  2  A,  le  plus  pri¬ 
mitif,  il  n’y  a  aucun  limbe.  Dans  celui  de  la  figure  2  B  il  y  a  deux 
limbes  latéraux,  symétriques  l’un  de  l’autre,  et  séparés  par  une 


431  — 


région  médiane  où  le  tectum  a  deux  parois.  Dans  celui  de 
la  figure  2  C  les  limbes  latéraux  se  sont  étendus  vers  le  plan  de 
symétrie  ;  ils  se  sont  rejoints  et  le  tectum  est  bordé  partout.  Nous 
dirons  dans  ce  dernier  cas,  le  plus  évolué,  qu’il  y  a  un  limbe  frontal. 

En  coupe  sagittale  on  a  le  plus  souvent  les  figures  2  D  ou  2  E 
pour  2  A  et  2  B  et  la  figure  2  F  pour  2  C.  L’épaisseur  interne  (vivante) 
du  tectum,  c’est-à-dire  l’intervalle  entre  les  deux  surfaces  internes 


Fig.  2.  —  Schémas  de  la  structure  chitineuse  d’un  tectum  rostral  d’Oribate.  —  A, 
B,  C,  le  tectum  est  vu  à  plat,  de  dessus  ;  D  à  M,  coupes  sagittales.  —  La  surface 
en  pointillé  sur  les  figures  B  et  C  est  celle  des  limbes  ;  N,  partie  du  tectum  qui  est 
homologue  d’un  naso,  ou  de  la  partie  antérieure  et  moyenne  d’un  naso  ;  c.r.,  cloi¬ 
son  rostrale  (c’est  le  tégument  ventral,  ou  recouvert,  ou  inférieur,  du  tectum)  ; 
bt,  bord  postérieur  de  la  cloison  rostrale  ;  tg.  d.,  tégument  dorsal,  ou  recouvrant, 
ou  supérieur,  du  tectum  ;  w,  angle  capitulaire  ;  st,  rétrécissement  ou  étranglement 
du  tectum  ;  'k,  base  de  limbe  ;  X1,  base  d’un  limbe  de  lre  espèce  ;  base  d’un 
limbe  de  2e  espèce.  Les  notations  tg.  d.,  c.  r.  et  bt  des  figures  D  à  F  ne  sont  pas 
répétées  sur  les  figures  G  à  M. 


de  ses  parois,  diminue  constamment  de  l’arrière  à  l’avant.  D’autres 
fois  on  a  des  figures  comme  2  G,  2  H  ou  2  J.  L’épaisseur  interne 
diminue  d’abord,  passe  par  un  minimum  à  un  endroit  st  (l’étran¬ 
glement  ou  rétrécissement),  puis  augmente  et  rediminue. 

Le  bord  postérieur  bt  de  la  cloison  rostrale,  d’autre  part,  au  lieu 
de  se  diriger  vers  l’angle  capitulaire  w  en  s’abaissant  toujours, 
commence  ordinairement  par  se  rapprocher  de  la  paroi  dorsale  -, 
il  s’abaisse  ensuite.  Cela  vient  de  ce  que  les  mandibules,  en  struc- 


—  432 


turc  normale  et  dans  la  position  de  repos,  quand  l’Acarien  n’est 
pas  très  primitif,  sont  sous  le  tectum,  au  contact  de  la  cloison  cr 
(attachées  en  arrière  au  bord  ht).  On  comprend  que  la  cloison  se 
relève  au-dessus  d’elles,  de  chaque  côté,  plus  ou  moins  coaprée 
à  leur  dos,  et  qu’elle  s’infléchisse  entre  elles.  Le  tectum  rostral 
est  donc  le  plus  épais  entre  les  mandibules.  Dans  cet  épaississe¬ 
ment.  est  contenu  le  reste  du  naso. 

Appelons  .Y  la  partie  du  tectum  rostral  qui  est  homologue  du 
naso.  Dans  cette  partie  le  tectum  a  ses  deux  parois.  En  avant, 
N  doit  aller  jusqu'au  bord  dans  les  structures  2  A  et  2  B  et  jusqu'à 
la  base  du  limbe  frontal  dans  la  structure  2  G,  pourvu  que  le  limbe 
frontal  soit  de  première  espèce  (voir  plus  loin).  Latéralement,  dans 
Jes  structures  2  B  et  2  C,  la  limite  de  N  suit  peut-être  la  base  du 
limbe  latéral,  de  chaque  côté,  ou  de  la  partie  latérale  du  limbe, 
mais  pas  trop  loin  du  plan  de  symétrie  car  elle  ne  va  sûrement 
pas  jusqu’en  w. 

En  arrière  et  ventralement  les  seules  limites  que  l’on  puisse 
assigner  à  AT,  sur  les  schémas,  sont  ht  et  st.  Ghoisir  entre  elles  est 
une  affaire  de  définition  puisque  nous  n’avons  pas  encore  donné 
du  naso  une  définition  précise.  La  question  principale  est  de  savoir 
si  la  ligne  ht,  qui  est  la  limite  antérieure  ventrale  du  segment  des 
mandibules  quand  elle  est  au-dessus  de  celles-ci,  l’est  aussi  entre 
les  mandibules  quand  elle  est  dans  le  plan  de  symétrie  et  à  son 
voisinage. 

Quelle  que  soit  la  réponse  une  partie  de  N,  sinon  AT  tout  entier, 
occupe  une  région  antérieure  et  médiane  du  tectum  rostral.  Sur 
les  figures  j’ai  mis  la  lettre  N  dans  cette  région,.  On  peut  supposer 
que  st  représente  le  rétrécissement  qui  est  derrière  l’œil  quand  il 
y  a  un  œil  et  un  vrai  naso.  S'il  en  est  ainsi  les  structures  2  G  à  2  J 
sont  plus  primitives  que  les  structures  2  D  à  2  F,  respectivement, 
et  le  caractère  st  est  d’ancienne  origine.  Remarquons  que  les 
figures  2  G  et  2  H  sont  schématiquement  semblables  à  la  figure  1  D  de 
Brachychthonius ,  une  fois  admis  qu’à  la  cornée  des  yeux  s'est  substi¬ 
tuée  une  cuticule  banale. 

Du  côté  dorsal  un  sillon  transversal  sr,  ordinairement  large  et 
peu  profond  (fi g.  1  A),  le  sillon  rostral,  toujours  placé  chez  les 
Oribates  entre  les  poils  ro  et  la,  marque  la  fin  du  naso.  Ce  sillon 
peut  manquer  chez  des  Acariens  à  naso.  11  peut  exister,  inverse¬ 
ment,  et  être  fort  chez  des  Oribates  sans  naso,  à  tectum  rostral 
très  mince.  On  est  en  droit  de  douter  qu'il  s'agisse  dans  tous  les 
cas  d’un  même  sillon  primitif.  Rien  ne  s’oppose  non  plus  à  ce 
qu’on  l’admette.  Sur  les  figures  schématiques  j’ai  fait  abstraction 
du  sillon  rostral. 

Les  poils  rostraux  sont  les  poils  du  naso.  Ils  sont  primitivement 


—  433  — 


assez  près  l’un  de  l’autre  car  le  naso  est  beaucoup  moins  large  que 
le  reste  du  prodorsum. 

Bourrelet  rostral.  —  J’ai  parlé  à  plusieurs  reprises,  dans 
des  descriptions,  d’un  bourrelet  rostral,  particulièrement  dans  la 
description  d’ Hemileius  initialis  (9,  p.  121  et  fig.  2  A,  2  B,  2  C,  en 
br).  Je  crois  que  ce  bourrelet  est  l’extrémité  antérieure  de  la 
région  N,  la  structure  étant  celle  du  schéma  2  G  avec  st  très  en 
avant  et  si  fort  que  les  deux  parois  du  tectum  s’y  touchent. 

Il  arrive  aussi  qu’un  bourrelet  rostral  apparaisse  dans  le  traite¬ 
ment  à  l’acide  lactique.  Cela  signifie  que  le  tectum  rostral  est 
terminé  par  un  limbe  à  deux  parois  comme  celui  de  la  figure  2  L, 
ces  parois  n’étant  pas  soudées,  de  sorte  que  le  gonflement  a  pu 
les  écarter  l’une  de  l’autre.  Appelons  un  tel  limbe  un  limbe  de  seconde 
espèce. 

Un  limbe  de  seconde  espèce  a  dû  ou  a  pu  se  former  par  apla¬ 
tissement  total  d’un  tectum,  ou  d’une  partie  d’un  tectum,  par 
exemple  par  l’aplatissement  de  ce  qui  est  devant  st  dans  les  struc¬ 
tures  2  G  ou  2  If.  On  aurait  2  K  comme  intermédiaire  et  X2,  base 
du  tectum  de  seconde  espèce,  serait  homologue  de  st. 

Un  limbe  de  première  espèce  est  une  lame  de  chitine  qui  est  d’un 
seul  tenant.  11  n’a  pas  de  surface  interne  qui  le  divise  en  deux  lames 
accolées. 

On  suppose,  dans  les  schémas  2  B  et  2  C,  que  les  limbes  laté¬ 
raux  et  le  limbe  frontal  sont  de  première  espèce.  Dans  le  schéma 
2  M  il  y  a  un  limbe  de  seconde  espèce  entre  X2  et  Xj,  et  un  limbe 
de  première  espèce  entre  Xj,  et  le  bord.  Ce  cas  peut  provenir'  de 
2  J  comme  2  L  peut  provenir  de  2  II  ou  de  2  G. 


Corrections. 

1.  J’ai  dit  en  1939,  à  propos  des  Endeostigmata  (4,  p.  22,  en  ren¬ 
voi),  que  la  protubérance  frontale,  c’est-à-dire  le  naso,  ne  s’est 
formée  que  pour  porter  l’œil  impair  (celui  des  T erpnacaridae  et 
de  Sphaerolichus ).  C’est  bien  peu  probable.  Je  crois  maintenant 
que  le  naso  représente  le  ou  les  segments  prémandibulaires  les  plus 
antérieurs  et  qu’il  a  régressé,  conservant  ou  non  les  yeux  qu’il 
portait. 

2.  En  1952  (8,  p.  33  et  34)  .j’ai  parlé  du  tectum  rostral  comme 
s’il  avait  toujours  un  limbe  frontal  et  j’ai  fait  abstraction  du  naso. 
En  outre  j’ai  traité  la  ligne  ht  comme  si  elle  était  tout  entière  un 
bord  d’acetabulum.  Nous  n'avons  aucune  raison  de  croire  cela 
pour  la  partie  de  cette  ligne  qui  est  au-dessus  de  l’intervalle  entre 
les  mandibules.  Le  présent  travail  corrige  ces  erreurs. 

3.  En  1958  (11,  p.  64)  j’ai  parlé  d’un  bourrelet  (désigné  par 


—  434  — 


boule)  qui  se  forme  quelquefois  à  l’extrémité  du  rostre,  chez  Per- 
lohmannia  dissimilis,  quand  on  chauffe  l’animal  dans  l’acide 
lactique.  J’ai  refusé,  à  tort,  d’admettre  que  ce  bourrelet  puisse 
être  un  vestige  de  naso  et  j’ai  même  dit  qu’un  naso,  s’il  existait, 
ne  serait  pas  à  l’extrémité  du  tectum  rostral.  Dans  cette  phrase 
le  mot  tectum  a  été  mis  par  inadvertance  à  la  place  de  limbe  (de 
limbe  frontal)  mais  il  ne  suffirait  pas,  pour  que  la  phrase  fût  corri¬ 
gée,  de  remplacer  tectum  rostral  par  limbe  frontal.  Il  faudrait 
encore  que  ce  limbe  fût  de  première  espèce  et  la  boule  dont  j’ai 
parlé  révèle  au  contraire  qu’il  est  de  seconde  espèce  chez  dissi¬ 
milis. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


Addenda.  —  Les  problèmes  soulevés  par  le  naso  et  son  œil 
sont  nombreux  et  difficiles.  Le  présent  travail  n’en  donne  qu’un 
aperçu  très  imparfait.  Ce  que  j’en  dis  se  rapporte  principalement 
à  des  adultes.  Aux  autres  stases  le  naso  existe  aussi,  naturellement, 
ou  bien  ce  qu’il  est  devenu  dans  la  régression.  On  voit  mieux  qu’à 
la  stase  adulte  chez  les  Oribates,  parce  que  le  tectum  rostral  et  ses 
limbes  sont  moins  développés,  ou  manquent. 

Il  est  surprenant  qu’on  voie  particulièrement  bien  chez  certaines 
prélarves.  Celle  de  Camisia  segnis  a  un  naso  très  accentué  (Grand- 
jean  1936)  et  celle  de  Trhypochthonius  tectorum  également  (Taberly 
1952).  Il  faudrait  s’assurer  que  le  sillon  latéro-frontal  décrit  chez 
d’autres  prélarves  existe  aussi  chez  ces  prélarves  à  naso  et  qu’il 
passe  en  avant  sous  le  naso.  Je  rappelle  que  ce  sillon  est  la  ligne 
de  déhiscence. 


TRAVAUX  CITÉS 


1.  Grandjean  (F.).  • —  Sur  un  Oribatidé  pourvu  d’yeux  {Bull.  Soc. 

zool.  France,  t.  53,  p.  235  à  242,  1928). 

2.  là.  —  Observations  sur  les  Oribates,  6e  série  {Bull.  Mm.  nat.  Hist. 

natur.  Paris,  2e  série,  t.  4.  p.  353  à  360,  1934). 

3.  Id.  — -  Le  genre  Pachygnathus  Dugès  ( Alycus  Koch),  4e  partie  {Bull. 

Mus.  nat.  Hist.  natur.  Paris,  2e  série,  t.  9,  p.  199  à  205,  1937). 

4.  Id.  —  Quelques  genres  d’Acariens  appartenant  au  groupe  des  Endeos- 

tigmata  {Ann.  Sc.  natur.  Zoologie,  11e  série,  t.  2,  p.  1  à  122,  1939). 

5.  Id.  —  Quelques  genres  d’Acariens  appartenant  au  groupe  des  Endeos- 

tigmata,  2e  série,  2e  partie  {Ann.  Sc.  natur.  Zoologie,  11e  série, 
t.  5,  p.  1  à  59,  1943  [1945]). 

6.  Id.  —  Observations  sur  les  Palaeacaroïdes,  lre  série  {Bull.  Mus.  nat. 

Ilist.  natur.  Paris,  2e  série,  t.  24,  p.  360  à  367,  1952). 


—  435  — 


7.  Id.  • — •  Observations  sur  les  Palaeacaroïdes,  3e  série  (Bull.  Mus.  nat. 

Hist.  natur.  Paris,  2e  série,  t.  24,  p.  547  à  554,  1952). 

8.  Id.  — -  Au  sujet  de  l’ectosquelette  du  podosoma  chez  les  Oribates 

supérieurs  et  de  sa  terminologie  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  t.  77, 
p.  13  à  36,  1952). 

9.  Id.  — •  Sur  les  genres  Hemileius  Berl.  et  Siculobata  n.  g.  (Mém.  Mus. 

nat.  Ilist.  natur.  Paris.  Série  A.  Zoloogie.  Tome  6,  p.  117  à  137, 
1953). 

10.  Id.  —  Étude  sur  les  Palaeacaroïdes  (Mém.  Mus.  nat.  Ilist.  natur. 

Paris.  Série  A.  Zoologie.  Tome  7,  p.  179  à  272,  1954). 

11.  Id.  ■ — •  Perlohmannia  dissimilis  (Hewitt)  (Mém.  Mus.  nat.  Hist. 

natur.  Paris.  Série  A.  Zoologie.  Tome  16,  p.  57  à  119,  1958). 


—  436  — 


Pauropodes  de  Gamme 
Par  Paul  A.  Remv. 


Ces  animaux,  au  nombre  de  69,  ont  été  récoltés  par  M.  D.  H.  Mur¬ 
phy'  (Dept.  of  Zoology,  The  Durham  College  in  the  University  of 
Durham)  qui  a  eu  l’obligeance  de  me  les  communiquer,  ce  dont  je 
le  remercie  vivement. 


F.  Pauropidae. 

S. -F.  Pauropinae. 

G.  Allopauropus. 

S. -G.  Allopauropus. 

A.  singularius  n.  sp. 

1  km  à  l’E.  de  Keneba  (West  Kiang  district),  sol  à  la  profondeur 
de  8  à  12  cm  (G  40-3)  1,  12-XI-57,  6  ind.  à  9  pp.  :  2  longs  de  0,42 
et  0,52  mm,  4  Ç  longues  de  0,40,  0,41,  0,49  et  0,58  mm. 

Tête.  ■ —  Organes  temporaux  égaux  ou  un  peu  inférieurs  à  leur  écar¬ 
tement.  Poils  tergaux  grêles,  subcylindriques,  annelés. 

Antennes.  —  Poils  de  l’article  IV  :  p  =  39,  p’  =  28,  p”  =  23,  r  =  20. 
Le  rameau  tergal  t,  à  région  basilaire  relativement  étroite,  est  égal,  un 
peu  supérieur  ou  un  peu  inférieur  au  double  de  sa  largeur  ;  il  est  égal 
aux  5/8  environ  du  poil  p,  sa  longueur  variant  du  1/5  aux  3/10  de  celle 
du  flagelle  et  étant  un  peu  plus  courte  que  celle  du  rameau  sternal  s. 
Celui-ci,  à  région  basilaire  étroite,  à  région  antéro-distale  fortement  tron¬ 
quée,  est  d’un  peu  moins  de  2  fois  à  un  peu  plus  de  2  fois  aussi  long  que 
large  ;  il  est  plus  court  (7/10  à  8/10)  que  son  poil  sternal  q  qui  est  épais, 
annelé,  et  dont  la  région  apicale  est  fortement  dilatée  ;  le  rameau  ster¬ 
nal  est  égal  ou  un  peu  inférieur  à  son  flagelle  antérieur  F2  dont  la  longueur 
varie  des  3/10  aux  4/10  de  celle  du  flagelle  postérieur  Fs,  lequel  est  un 
peu  plus  long  (1,06  à  1,  20  que  le  flagelle  , ,  alors  que  chez  tous  les  Pau- 
ropus  et  Allopauropus  dont  j’ai  mensuré  les  flagelles  antennaires  jusqu’à 
ce  jour,  /'3  est  un  peu  plus  court  que  F1  ;  cette  singularité  présentée  par 

1.  Le  sigle  entre  parenthèses  est  celui  qui  a  été  attribué  à  la  station  par  le  collec¬ 
teur  ;  il  est  suivi  de  la  date  de  capture. 

Abréviations.  —  Ind.  à  ...  pp.  —  individus  à  . . .  paires  de  pattes  locomotrices  ;. 
p.  I  ...  - :  pattes  locomotrices  de  la  lre  . . .  paire  ;  sexe  ?,  st  ?  =  sexe,  stade  non- 
reconnus  ;  tr.  —  trichobothries. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  437  — 


l’espèce  décrite  ici  lui  a  valu  son  appellation  ;  la  région  apicale  de  F3  est 
particulièrement  épaissie,  davantage  que  celle  de  F1  et  de  F2  ;  la  largeur 
du  globule  g  est  égale  aux  9/13  de  la  longueur  totale  de  l’organe  et  aux 
4/5  environ  de  la  largeur  du  rameau  tergal. 

Tronc.  —  Le  tergite  V  porte  une  rangée  antérieure  de  6  poils  et  une 
postérieure  de  4  ;  le  tergite  VI  en  a  une  rangée  antérieure  de  4  et  une 
postérieure  de  2  ;  ceux-ci  (1  3)  sont  grêles,  subcylindriques,  annelés, 
arqués  l’un  vers  l’autre,  égaux  à  un  peu  plus  de  la  1/2  de  leur  écartement 


\ 


Fig.  1.  —  1  à  3.  Allopauropus  singularius  n.  sp.  à  9  pp.  —  1.  $.  Rameaux  de  l’antenne- 
droite,  face  sternale.  —  2.  $.  Tarse  de  la  patte  gauche,  face  postérieure.  —  3.  ç£. 
Portion  du  pygidium,  face  sternale  (les  appendices  de  la  plaque  anale  ne  sont  pas 
à  plat).  —  4.  Allopauropus  aristatus  Remy  à  9  pp.  Ç.  Région  médio-postérieure 
du  tergum  pygidial  et  plaque  anale  (dont  les  appendices  ont  été  mal  vus).  —  5.  Fage- 
pauropus  hesperius  Remy  à  8  pp.  sexe  ?  Trichobothric  III. 


et  presque  aussi  longs  que  les  soies  pygidiales  av  Trichobothries  I  à  IV 
grêles,  effilées  ;  leur  pubescence,  raide,  un  peu  oblique,  simple  sur  la 
région  proximale,  devient  plus  longue,  plus  souple  et  ramifiée  ;  elle  est 
plus  dense  chez  les  tr.  III  que  chez  les  autres  ;  les  tr.  V  sont  semblables 
aux  tr.  I  à  IV  mais  leur  pubescence  est  moins  longue  et  n’est  vraisem¬ 
blablement  pas  ramifiée.  Poil  coxal  et  poil  trochantérien  des  p.  I  à  IX 
paraissent  simples  ;  au  tarse  des  p.  IX  (1  d),  le  poil  proximal  est  égal 
aux  3/10  de  la  longueur  de  l’article  et  à  2  fois  le  poil  distal,  qui  est  épais, 
claviforme,  annelé. 

Pygidium.  —  Tergum  présentant  une  paire  de  lobes  médio-pos té- 
rieurs  arrondis.  Soies  grêles,  subcylindriques  ;  les  av  subrectilignes,. 


—  438  — 


•égales  ou  légèrement  inférieures  à  leur  écartement,  sont  un  peu  plus 
longues  (environ  7/6)  et  égales  aux  3/8  environ  des  a3  ;  les  a2  sont  très 
près  des  a3,  l’intervalle  a3  a2  étant  plus  court  (2/3  chez  1  d)  que  l’écarte¬ 
ment  des  av  Styles  st  (1  $)  subcylindriques,  arqués  l’un  vers  l’autre, 
égaux  à  la  1/2  de  leur  écartement. 

Sternum  présentant  un  lobe  médio-postérieur  large  et  arrondi.  Soies 
subcylindriques  ;  les  b3  épaisses,  annelées,  plus  courtes  que  leur  écarte¬ 
ment  ;  les  fc2  subcylindriques,  grêles,  à  peu  près  égales  à  l’intervalle 
b1  b 2  ;  les  b3  égales  ou  légèrement  supérieures  à  la  1/2  des  ax  et  à  la  1/2  de 
leur  écartement  qui  est  approximativement  les  2/3  de  celui  des  bv  La 
plaque  anale  est  une  palette  sublosangique  à  sommets  largement  arrondis  ; 
elle  porte  (face  sternale  ?)  une  paire  de  courts  appendices  claviformes, 
divergents. 

Affinités.  —  L’espèce  appartient  au  groupe  d’M.  danicus  Hansen, 
où  elle  se  place  au  voisinage  d’M.  modestus  Hansen,  du  Siam,  et  de 
mes  A.  verecundus  de  la  région  pyrénéenne  et  A.  humilis  de  Bul¬ 
garie  ;  elle  se  distingue  de  ces  formes  et  des  autres  H.  parles  dimen¬ 
sions  relatives  des  flagelles  antennaires  F1  et  F3  ;  elle  se  distingue 
aussi  de  ees  3  formes  par  certains  caractères  chétotaxiques  du  pygi- 
dium  :  chez  elle,  les  soies  a2  sont  relativement  plus  courtes  et  les 
styles  sont  plus  longs  que  chez  les  3  voisines. 

A.  sphaeruliger  Remy. 

1  km  à  l’E.  de  Keneba  (G  40-3),  avec  H.  singularius,  1  ind.  à 
9  pp.  Ç.  —  2  km  à  l'O.  de  Keneba,  sol  à  la  profondeur  d’environ 
90  à  100  cm  (G  42-2),  l-xn-57,  1  ind.  à  9  pp.  2. 

Côte  d’ivoire,  Madagascar  (Nosi  Be). 

La  plaque  anale  du  1er  ind.  ressemble  à  celle  des  spécimens  de 
Côte  d’ivoire,  avec  cette  différence  que  sa  région  basale  est  plus 
grêle  ;  celle  du  2e  ind.  rappelle  celle  des  exemplaires  de  Madagascar. 

S. -G.  üecapauropus. 

A.  aristatus  Rciny. 

1  km  à  l’E.  de  Keneba,  sol  sablonneux  de  forêt  secondaire  pauvre 
(G  13-1),  l-vn-57, 1  ind.  à  9  pp.  —  Keneba,  sol  cultivé  sablonneux 
(G  31-1),  2-X-57,  1  ind.  à  9  pp.  $  long  de  0,53  mm. 

Europe,  Afrique  du  Nord,  Madagascar,  Amérique  du  Nord. 

J’ai  fait  les  remarques  suivantes  en  examinant  la  $  :  les  tricho- 
bothries  V  sont  épaisses  et  leurs  épines  sont  moins  longues  et  moins 
•  denses  que  chez  le  type  de  Lorraine  ;  les  styles  sont  pubescents,  sub¬ 
triangulaires  à  bords  latéraux  concaves  ;  ils  rappellent  ceux  de  mes 
A.  latistylus  et  A.  pistillifer  ;  les  bords  latéraux  de  la  partie  anté¬ 
rieure  de  la  plaque  anale  sont  subparallèles,  la  partie  postérieure 
«de  l’organe  étant  subogivale,  à  apex  émoussé. 


439  — 


Chez  le  çj,  l’aspect  des  styles  est  intermédiaire  entre  celui  qu’on 
observe  chez  le  type  et  celui  qui  vient  d’être  décrit  ;  les  tr.  Y  de  ce  $ 
ont  été  détachées  ;  la  plaque  anale  rappelle  celle  qui  est  décrite  plus 
haut. 


A.  proximus  Remy. 

2  km  au  N.  de  Jali  (West  Kiang  district),  rizières  abandonnées 
(G  22-3),  18-viii-57,  1  ind.  à  9  pp.  Ç.  —  Manduar  (West  Kiang 
district)  (G  23-2),  21-vm-57,  30  ind.  :  19  à  9  pp.  (17  Ç,  2  sexe  ?), 
0  à  6  pp.,  1  à  3  pp.,  4  st  ?  sexe  ?  —  2  km  à  l’O.  de  Keneba  :  a)  sol  et 
débris  ligneux  (G  24-3),  29-viii-57,  2  ind.  :  1  à  9  pp.  $,  1  st  ?  sexe  ?  ; 
b)  sol  humide  à  Termites  (G  25-1),  4-IX-57,  4  ind.  à  9  pp.  (2  Ç, 
2  sexe  ?).  —  2  km  à  l’O.  de  Keneba  (G  42-2),  avec  A.  sphaeruliger, 
1  ind.  à  6  pp.  —  Rivière  Kotu  près  de  Fajara  (Kombo  district), 
alluvions  sablonneuses  (G  50  A-2),  20-in-58,  2  ind.  à  9  pp.  $. 

Chez  17  ind.  de  Manduar  (14  à  9  pp.  dont  12  Ç,  3  à  6  pp.,  2  st  ?) 
ainsi  que  chez  les  2  Ç  à  9  pp.  des  alluvions  de  la  Kotu,  la  plaque  anale 
est  tout  à  fait  semblable  à  celle  de  mon  A.  clavator,  dont  j’ai  publié 
les  dessins  ( Mém .  Mus.  nation.  Hist.  nat.,  27,  1948,  p.  137,  fig.  1 
et  Bull.  Inst.  Egypte,  32,  1949-1950,  p.  45,  fig.  4)  ;  chez  les  autres 
spécimens,  elle  ressemble  à  celle  de  mon  A.  proximus  [Proc.  zool. 
Soc.  London,  118,  1948,  p.  572,  fig.  4). 

A.  proximus  a  été  trouvé  en  Afrique  (Basse-Égypte,  Hoggar, 
Côte  d’ivoire,  Congo  belge,  Afrique  orientale  britannique),  à  Mada¬ 
gascar,  aux  Carolines  (île  Peleiu),  en  Amérique  (Floride,  Argentine), 
peut-être  aussi  au  Cameroun  et  sur  l’île  de  la  Réunion  ;  A.  clavator  a 
été  récolté  en  Afrique  (Basse-Égypte,  Côte  d’ivoire,  Congo  belge, 
Angola),  à  Madagascar,  sur  l’île  de  la  Réunion,  aux  Carolines 
(île  Peleiu)  et  en  Amérique  (États-Unis,  Jamaïque)  ;  les  2  formes 
cohabitent  en  certaines  stations  et  ne  diffèrent  guère  que  par  l’aspect 
de  la  plaque  anale  ;  aussi  je  me  demande  si  A.  clavator  4e  trim. 
1948  n’est  pas  synonyme  d’M.  proximus  18-vm-1948. 

Le  sexe  a  été  reconnu  chez  31  A.  proximus  et  98  A.  clavator  ;  tous 
ces  animaux  sont  des  Ç  ;  l’absence  de  $  dans  toutes  les  récoltes, 
dispersées  sur  toute  la  terre,  est  encore  un  argument  en  faveur  de 
cette  synonymie.  L’espèce  paraît  bien  être  parthénogénétique 

A.  tenuis  Remy. 

Keneba,  sol  sablonneux,  M.R.C.  field  Station  (G  11-4),  2-vii-57, 
1  ind.  à  9  pp.  $. 

Afrique  du  Nord,  Sénégal,  Côte  d’ivoire,  Angola,  Kenya,  Mada¬ 
gascar,  île  de  la  Réunion,  Argentine. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


29 


—  440  — 


Allopauropus  sp. 

Manduar,  forêt,  sous  pièce  de  bois,  parmi  des  Termites  (G  8  A-l)> 
23-VI-57,  débris  de  5  ind.  —  Manduar  (G  23-2),  avec  A.  proximus, 
1  ind.  à  6  pp.  dont  la  plaque  anale  rappelle  celle  de  mon  A.  Chi- 
chinii  de  Basse-Egypte  et  de  Madagascar.  —  2-3  km  à  FO.  de  Keneba, 
litière  forestière  humide  (G  48-5),  26-xii-57,  2  ind.  :  1  à  6  pp.,  1  à 
3  pp.  —  2  km  à  l’0.  de  Keneba  (G  25-1),  avec  A.  proximus,  2  ind.  : 
1  à  9  pp.  sexe?,  1  st?  sexe?  —  Keneba  (G  31-1),  avec  A.  aristatus, 
1  ind.  st?  sexe?  —  Abuko  (Kombo  district),  litière  épaisse,  mouillée 
(G  51-6),  5-iv-57,  débris  de  2  ind.  dont  1  à  9  pp.  Ç. 

S. -F.  PoLYPAUROPINAE. 

G.  Fagepauropus. 

F.  hesperius  Remy. 

1  km  à  FE.  de  Keneba  (G  40-3),  avec  A.  singularius,  3  ind.  à  8  pp. 
(2  Ç,  1  sexe?  long  de  0,54  mm). 

De  cette  espèce  on  ne  connaissait  qu’un  ind.  à  8  pp.  sexe?  du 
Maroc  méridional. 

Contrairement  à  ce  qui  a  lieu  chez  les  Polypauropus  et  les  Poly- 
pauropoides,  la  tête  ne  porte  pas  de  palette  médio-tergale.  Les 
trichobothries  III  sont  épaissies  progressivement  à  partir  du  bulbe 
et  leur  apex  est  largement  arrondi  ;  leur  pubescence  est  courte, 
raide,  oblique,  simple. 


G.  Polypauropus. 

P.  Murphyi  n.  sp.  1. 

1  km  à  l’E.  de  Keneba  (G  13-1),  avec  A.  aristatus,  1  ind.  à  9  pp.  Ç 
long  de  1  mm. 

Tête.  —  Palette  médio-tergale  rappelant  beaucoup  celle  de  mon  Poly¬ 
pauropus  Duboscqi,  un  peu  plus  de  3  fois  aussi  longue  que  large,  bilobée  (?) 
en  avant,  rétrécie  légèrement  vers  l’arrière. 

Antennes.  —  Le  rameau  tergal  t,  1  fois  1/3  aussi  long  que  sa  largeur 
maximum  qui  est  atteinte  près  de  l’apex,  est  égal  au  1/6  environ  de 
son  flagelle  F1  et  à  la  1/2  du  rameau  sternal  s.  Celui-ci,  légèrement  plus 
court  que  son  poil  distal  q  qui  est  les  2/3  du  poil  proximal  q'  (q  et  q’  sont 
annelés,  légèrement  épaissis  sur  une  faible  longueur  à  partir  de  la  base, 
puis  restent  subcylindriques  jusqu’à  l’apex)  ;  un  des  flagelles  est  un  peu 
plus  court  (0,9)  et  l’autre  un  peu  plus  long  (1,12)  que  F.. 


1.  Dédié  à  son  collecteur. 


—  441 


Tronc.  —  L’écartement  des  2  poils  postérieurs  du  dernier  tergite  est 
le  1/5  de  celui  des  soies  pygidiales  av  Les  trichobothries  I  et  II  sont 
simples,  extrêmement  grêles,  au  moins  jusqu’à  une  bonne  distance  du 
bulbe  (elles  sont  amputées  de  leur  région  distale)  ;  les  tr.  III,  IV  et  V  sont 
simples,  amincies  vers  l’apex  ;  la  pubescence  des  tr.  III  est  partout  dense, 
relativement  longue,  raide,  ramifiée  (?)  ;  un  peu  oblique  dans  la  région 
proximale,  elle  devient  bientôt  normale  à  l’axe  ;  les  tr.  IV  ressemblent 


Fig.  2.  — Polypauropus  Murphyi  n.  sp.  à  9  pp.  $.  1.  Palette  céphalique  médio-ter- 
gale.  —  2.  Rameaux  de  l’antenne  droite,  face  substernale.  —  3.  Tarse  de  la  patte 
gauche,  face  antérieure.  —  4.  Région  postérieure  du  pygidium,  face  tergale.  — 
5.  Soie  pygidiale  b3. 


beaucoup  aux  tr.  1 1 1,  mais  leur  axe  est  beaucoup  plus  grêle  et  leur  pubes¬ 
cence  moins  dense  ;  les  tr.  V  sont  très  effilées,  leur  pubescence  est 
partout  dense,  relativement  longue  et  oblique.  Au  tarse  des  p.  IX,  le 
poil  proximal  est  égal  au  poil  distal  et  au  1/5  de  la  longueur  de  l’article. 

Pygidium.  —  Le  tergum  présente  un  lobe  médio-postérieur  arrondi, 
large,  peu  proéminent,  pubescent.  Soies  av  soies  a3  et  styles  st  sont  rela¬ 
tivement  courts,  subcylindriques  ;  les  al  et  les  styles  sont  sur  la  face 
tergale  ;  les  a2,  qui  sont  subcylindriques,  très  longues,  et  les  a3  sont  sur 
la  face  sternale,  près  des  bords  latéro-postérieurs  ;  les  a1  sont  égales  à 
leur  écartement,  aux  5/7  des  «3  et  des  st. 

Sternum.  Les  soies  bv  un  peu  amincies  vers  l’apex,  qui  est  émoussé, 


—  442  — 


sont  plus  longues  (11/9)  que  leur  écartement  et  égales  à  presque  5  fois 
les  a1  ;  les  b3,  épaissies  progressivement  vers  l’apex,  sont  égales  à  la  1/2 
de  leur  écartement  et  à  peu  près  égales  aux  b  1.  Les  tiges  claviformes, 
pubescentes  qui  représentent  la  plaque  anale  sont  ovalaires,  plus  étroites 
que  celles  de  P.  Duboscqi. 

Affinités.  —  Cette  espèce  se  distingue  des  3  autres  P.  connus 
(P.  Duboscqi,  subcosmopolite,  P.  arbustus  Remy  et  P.  Guitoui 1 
Remy  et  Bittard,  l’un  et  l’autre  de  Madagascar),  par  la  brièveté  de 
ses  soies  pygidiales  ;  les  caractères  de  sa  palette  céphalique 
médio-tergale  et  de  ses  trichobothries  III  permettent  de  le  placer 
plus  près  de  P.  Duboscqi  que  des  2  autres. 

Polypauropus  sp. 

Keneba,  sol  cultivé  sablonneux  (G  31-1),  avec  A.  aristatus,  1  ind. 
à  6  pp.  en  mauvais  état. 

La  palette  céphalique  médio-tergale  ressemble  à  celle  de 
P.  arbustus  et  de  P.  Guitoui  :  sa  région  distale  est  très  large, 
divisée  en  une  paire  de  lobes  arrondis  par  une  petite  échancrure  en 
pointe,  large  et  peu  profonde. 

1.  Et  non  pas  Guittoui  comme  il  a  été  écrit  dans  la  diagnose  originelle  de  cette 
espèce. 


—  443 


Les  Pouce ll io ns  du  groupe  Atlantique 

ET  DU  SOUS-GROUPE  BÉTICO-RI F  AIN 
Par  A.  Vandel. 

ASSOCIÉ  DU  MUSÉUM 


J’ai  reconnu  (Vandel,  1951,  1956  b),  l’existence,  à  l’intérieur 
de  l’immense  genre  Porcellio,  d’un  vaste  ensemble  de  formes  dotées 
de  caractères  encore  primitifs,  et  propres  aux  régions  occidentales 
de  l’Europe,  ainsi  qu’aux  archipels  atlantiques  (madérien  et  cana¬ 
rien)  ;  c’est  pourquoi  je  lui  ai  donné  le  nom  de  groupe  atlantique.  Il 
convient  de  reconnaître,  dans  cet  ensemble  qui  comprend  environ 
vingt-cinq  espèces,  plusieurs  sous-groupes.  L’un  d’eux,  le  sous- 
groupe  bético-rifain,  fait  l’obje*  de  la  présente  note. 

Le  sous-groupe  bético-rifain. 

Trois  Porcellions  :  Porcellio  humberti  Paulian  de  Félice,  P.  de 
bueni  Dollfus  et  P.  colasi  n.  sp.,  présentent  entre  eux  d’incontes¬ 
tables  affinités  ;  ils  doivent  être  rapprochés  et  réunis  dans  une  même 
unité  systématique  :  le  sous-groupe  bético-rifain.  Le  tableau  ci- 
joint  permet  de  distinguer  ces  trois  espèces. 

P.  humberti  représente  incontestablement  le  type  le  plus  pri¬ 
mitif.  Les  deux  autres  espèces  correspondent  à  des  formes  plus 
évoluées,  dans  lesquelles  apparaissent  les  tendances  qui  se  mani¬ 
festent  chez  tous  les  Porcellions,  au  cours  de  leur  évolution  spé- 
cialisatrice  :  développement  d’une  sinuosité  au  bord  postérieur  des 
premiers  péréionites  ;  transformation  de  la  pointe  du  telson  en  un 
lobe  élargi  et  arrondi  ;  réduction  de  la  taille  des  noduli  latérales  ; 
excentricité  du  nodulus  IV  ;  réduction,  puis  disparition  du  sillon 
glandulaire  auquel  se  substituent  des  champs  glandulaires  indi¬ 
vidualisés  ;  troncature  de  la  pointe  de  l’exopodite  du  premier  pléo- 
pode  mâle  (ce  dernier  caractère  étant  propre  aux  Porcellions  du 
groupe  atlantique). 

Répartition  géographique  (Fig.  1).  —  L’espèce  primitive  du  sous- 
groupe,  Porcellio  humberti,  présente  une  répartition,  bético-rifaine 
tout  à  fait  typique.  On  ne  saurait  douter  qu’elle  corresponde  à  la 
distribution  originelle  de  ce  groupe  d’espèces.  Les  deux  autres 
espèces,  plus  spécialisées,  se  sont  éloignées  du  centre  primitif  de 
répartition  :  colasi  est  propre  à  l’Alpujarra,  et  de  bueni,  au  nord- 
ouest  de  la  péninsule  ibérique. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


TABLEAU  COMPARATIF  DE  TROIS  ESPÈCES  DE  PORCELLIONS  : 
PORCELLIO  HUMBERT  J,  DE  BU  EM  ET  COLAS  I. 


CARACTÈRES 

P.  HUMBERT I 

P.  DE  BUENI 

P.  COLASI 

Caractères  somatiques 
Bord  postérieur  du  1er  péréio- 

Droit,  ou  très  faiblement  in- 

Nettement  sinué  ;  de  chaque 

Nettement  sinué  ;  de  chaque 

nite 

curvé  ;  pas  de  pointe  posté- 

côté,  une  pointe  dirigée  vers 

côté,  une  pointe  dirigée  vers 

rieure. 

l’arrière. 

l’arrière. 

Telson 

Triangulaire,  à  côtés  faible- 

Base  et  pointe  bien  distinctes  ; 

Base  et  pointe  bien,  distinctes  ; 

ment  incurvés  ;  pointe  et 

extrémité  arrondie  ou  en 

pointe  allongée,  étroite, 

base  peu  distinctes  ;  extré¬ 
mité  pointue. 

ogive,  parfois  pointue. 

arrondie  à  son  extrémité. 

Caractères  tégumentaires 

Soies-écailles 

Très  allongées,  piliformes,  for- 

Courtes  et  triangulaires 

Très  courtes  et  très  étroites 

ruant  un  revêtement  pileux 
bien  apparent,  à  faible  gros¬ 
sissement. 

Noduli  latérales 

Très  grands. 

Grands 

Petits 

Moyenne  des  valeurs  des 

0,44 

0,42 

0,83 

rapports  nodulaires  I-VII 
Excentricité  du  nodulus  IV, 

Nulle 

Nulle 

Bien  marquée 

par  rapport  aux  noduli 
qui  l’entourent 

Sillons  et  champs  glandu- 

Sillon,  glandulaire  bien  mar- 

Un  sillon  glandulaire  distinct  ; 

Sillon  glandulaire  elfacé. 

laires 

qué  ;  les  champs  glandulaires 

champs  glandulaires  indé- 

Champs  glandulaires  indé- 

représentent  un  élargisse- 

pendants  du  sillon,  complè- 

pendants,  complètement 

ment  local  du  sillon  glandu¬ 
laire. 

tement  cerclés. 

cerclés. 

Caractères  sexuels  mâles 
Dimorphisme  sexuel  anten- 

Nettement  marqué. 

Nul 

Nul 

naire 

Pointe  de  l’exopodile  du  pie- 

Pointe  bien  développée,  trian- 

Pointe  tronquée,  excavée  à  son 

Pointe  tronquée,  largement 

mier  pléopode  male 

gulaire. 

extrémité. 

arrondie. 

__  445  — 


Purcellio  humberti  Paulian  de  Félice  1939. 

P.  humberti  n’était  connu  jusqu’ici  que  par  huit  exemplaires 
(1  <?,  ?  $),  recueillis  par  R.  Paulian  et  A.  Villiers,  au  Djebel 


'  9  R  c/e  buem 
O  R  humberti 
I  A  IR  CO/âSl 


6 


Û 


Fig.  1.  —  Carte  de  répartition  des  Porcellions  appartenant  au  sous-groupe 
bético-rifain. 

Ayachi  (3.800  m),  dans  le  Haut  Atlas  marocain.  Ces  exemplaires 
ont  été  décrûs  par  Paulian  de  Félice  (1939)  ;  mais  la  description 


446  — 


sommaire  qu’elle  en  a  donnée  n’a  point  permis  à  l’auteur  de  recon¬ 
naître  la  place  exacte  que  doit  occuper  cette  espèce  dans  la  classifi¬ 
cation,  ni  de  soupçonner  son  intérêt  biogéographique.  Il  convient 
donc  de  donner  de  cette  espèce  une  description  renouvelée. 

Description.  • —  Taille  :  11  X  5  mm. 

Coloration  :  couleur  généralement  bistre,  plus  rarement  violacé  ;  pleu- 
répimètres  clairs,  presque  toujours  tachés  de  fauve  ;  zones  de  linéoles 
plus  ou  moins  apparentes  suivant  les  individus. 


Fig.  2.  —  Porcellio  humberti.  A,  bord  latéral  du  second  péréionite  ;  B,  Telson. 

Caractères  tégumentaires.  —  a)  Téguments  à  peu  près  complètement 
lisses  ;  quelques  reliefs  très  plats  et  peu  apparents. 

b)  Écailles  très  peu  apparentes,  visibles  seulement  par  places,  semi- 
circulaires. 

c)  Téguments  recouverts  d’un  revêtement  de  poils  courts,  dorés.  Ce 
revêtement,  très  net  et  très  caractéristique,  devient  presque  invisible 
chez  certains  individus  (en  rapport  avec  le  cycle  de  mue  ?).  Au  micros¬ 
cope,  ce  revêtement  apparaît  constitué  par  de  longues  soies-écailles 
piliformes  (Fig.  2  A). 

d)  Noduli  latérales  très  apparents,  même  à  faible  grossissement  ;  ils 
sont  constitués  par  une  très  forte  tige,  insérée  au  milieu  d’une  aire  dépig- 

d 

mentée.  Les  indices  nodulaires,  -,  sont  pour  les  sept  péréionites  égaux 

aux  valeurs  suivantes  (calculées  sur  un  mâle  recueilli  à  Tarifa)  :  0,50  — 
0,43  — •  0,48  —  0,46  —  0,48  — ■  0,34  —  0,38.  Ces  chiffres  établissent  que 
les  écarts  par  rapport  à  la  moyenne  (0,44)  sont  très  faibles.  Le  nodulus  IV 


—  447  — 


n’est  pas  excentrique.  La  courbe  représentative  des  indices  nodulaires^ 
est  à  peu  près  droite  (Fig.  4  A). 

e)  Le  côté  de  chaque  péréionite  est  parcouru  par  un  sillon  glandulaire 
très  net,  bordé  par  un  bourrelet  saillant.  Le  champ  glandulaire  ne  repré¬ 
sente  rien  autre  chose  qu’un  élargissement  local  du  sillon  glandulaire 
(Fig.  2  A).  Les  champs  glandulaires,  ovoïdes  sur  les  premiers  segments, 
deviennent  étroits  et  fusiformes  sur  les  segments  postérieurs.  Le  premier 
champ  glandulaire  occupe  l’angle  antérieur  du  pleurépimère.  Les  champs 


Fig.  3.  —  Porcellio  humberti.  A  et  B,  premier  pléopode  mâle,  exopodite 
(A,  Benaojan  ;  B,  Tarifa)  ;  C,  antennes  du  mâle  et  de  la  femelle. 


des  segments  II-VÏ1  sont  situés  aux  environs  du  quart  antérieur  du 
pleupérimère.  Le  nombre  de  pores  est  compris  zntre  13  et  10  sur  les 
segments  I-III,  et  entre  8  et  5  sur  les  segments  IV-VII. 

Caractères  somatiques.  —  a)  Forme  générale  du  corps  :  corps  fortement 
convexe. 

b)  Céphalon  :  lobe  médian  très  faiblement  saillant,  largement  arrondi  ; 
lobes  latéraux  médiocres,  arrondis. 

c )  Péréion  :  bord  postérieur  du  premier  péréionite,  à  peu  près  droit, 
très  faiblement  incurvé. 

d)  Telson  (Fig.  2  B)  :  triangulaire,  à  côtés  faiblement  incurvés  ;  pointe 
et  base  peu  distinctes  ;  extrémité  pointue. 

Caractères  sexuels  mâles.  — •  a)  Antennes  nettement  dimorphes  (Fig. 
3  C)  ;  tous  les  articles  de  la  hampe,  en  particulier  les  articles  4  et  5,  sont. 


—  448  — 


plus  épais  chez  le  mâle  que  chez  la  femelle  ;  l’article  5  de  l’antenne  mâle 
est  fusiforme. 

b)  Une  brosse  carpienne  sur  les  péréiopodes  I  et  II  mâles. 

c)  Péréiopode  VII  :  ischion  court  et  fortement  claviforme. 

d )  Premier  pléopode  (Fig.  3  A  et  B)  :  exopodite  prolongé  par  une 
pointe  bien  marquée  ;  bord  interne  garni  de  très  fortes  tiges,  au  nombre 
de  trois  à  huit. 

Affinités.  —  La  présente  espèce  ne  se  rattache  point  à  gallicus 
Dollfus,  comme  l’écrit  Paulian  de  Félice  (1939,  p.  210),  mais 
bien  à  de  bueni  Dollfus.  Elle  s’en  distingue  :  1)  par  un  revêtement 
pileux,  formé  de  poi's  courts  et  dorés  ;  2)  par  le  bord  postérieur  du 
premier  péréionite  qui  est  droit  ou  à  peine  sinué,  alors  qu’il  est 
fortement  sinué  et  dessine  des  angles  nets  chez  de  bueni  ;  3)  par  le 
telson  dont  la  base  et  la  pointe  sont  peu  distinctes,  et  le  sommet 
pointu  ;  4)  par  un  dimorphisme  sexuel  antennaire  qui  fait  défaut 
chez  de  bueni,  mais  qui  se  rencontre  chez  plusieurs  formes  du  groupe 
atlantique  (dispar  Verhoefî,  calderensis  Vandel,  herminiensis  Van- 
del,  et  toutes  les  espèces  du  sous-groupe  madérien). 

Cette  forme  est,  à  bien  des  égards,  très  primitive,  et,  en  tout 
cas  beaucoup  moins  spécialisée  que  de  bueni.  Les  dispositions  que 
l’on  rencontre  chez  cette  espèce,  et  que  l’on  peut  qualifier  de  pri¬ 
mitives,  sont  les  suivantes  :  absence  de  sinuosité  au  bord  posté¬ 
rieur  du  premier  péréionite  ;  forme  du  teslon  dont  la  base  et  la 
pointe  sont  peu  distinctes  ;  noduli  latérales  très  grands,  très  appa¬ 
rents,  et  insérés  au  milieu  d’une  plage  claire  (type  Metoponorthus)  ; 
système  glandulaire  primitif,  caractérisé  par  la  persistance  d’un 
sillon  glandulaire  continu,  les  champs  glandulaires  ne  représentant 
que  des  élargissements  locaux  de  ce  sillon  ;  ce  système  est  très 
semblable  à  celui  des  Porcellions  canariens  primitifs,  tels  que 
P.  meridionalis  et  centralis  (Vandel,  1954)  ;  par  la  forme  de  l’exopo- 
dite  du  premier  pléopode  mâle  qui  a  conservé  sa  pointe,  comme 
celui  des  Porcellions  canariens  primitifs,  P.  septcntrionalis  et  méridio¬ 
nal  is. 

Ainsi,  cette  espèce  confirme  ce  que  les  Metoponorthus  du  sous- 
genre  Soteriscus  nous  avaient  déjà  appris,  (Vandel,  1956  a)  à  savoir 
les  rapports  étroits  que  l’on  relève  entre  la  faune  bético-rifaine  et 
la  faune  canarienne. 

Répartition  géographique  (Fig.  1).  —  Il  est  surprenant  de 
constater  que  cette  espèce,  cependant  largement  répandue,  n’ait 
été  signalée  jusqu’ici  que  dans  une  seule  station,  d’ailleurs  tout  à 
fait  excentrique  par  rapport  au  centre  de  son  aire  de  répartition. 

Cette  espèce  occupe  tout  d’abord  la  totalité  du  territoire  maro¬ 
cain,  à  l’exception  de  l’extrême  sud  du  pays.  Elle  peuple  tout  le 


449  — 


Rif  :  Benitez,  près  de  Ceuta  (récoltes  de  M.  Ferrer  Andreu)  ; 
environs  de  Tétouan  (récoltes  de  M.  A.  Pardo)  ;  Mont  Gurugu, 
au  sud  de  Melilla  (récoltes  de  M.  A.  Pardo).  Elle  est  commune 
dansré  les  gions  centrales  du  Maroc  :  Mehdia  (M.  Vachox),  forêt  de 
Mamora,  à  l’est  de  Kenitra  (récoltes  de  Ch.  Alluaudj,  Boulhaud 
(Ch.  Alldaud),  et  dans  le  plateau  d’Oulmès  :  forêt  de  chênes-verts 
d’El  Hareha  (récoltes  de  M.  Vachon)  et  environs  d’Oulmès  (récoltes 
de  M.  Pamouse)  ;  Mahiridja,  au  sud  de  Guercif  (P.  Remy).  Enfin, 
nous  avons  dit  que  le  type  de  l’espèce  provient  du  Haut-Atlas 
(Djebel  Ayachi). 

D’autre  part,  cette  espèce  est  fort  commune  dans  l’extrême  sud 
de  l’Espagne,  où  je  l’ai  récoltée  en  abondance,  au  cours  d’une  mission 
zoologique  accomplie  en  1952.  Province  de  Malaga  :  environs  de 
Ronda  et  de  Benaojan  ;  El  Burgo  ;  Sierra  de  las  Nieves  jusqu’à 
1.400  m  d’altitude)  ;  Parauta,  sur  les  bords  du  Rio  del  Nacimiento. 
Province  de  Gadiz  :  Algéciras  ;  Tarifa  ;  Chiclana  de  la  Fron+era. 

De  ces  données,  on  peut  conclure  que  P.  humberd  possède  une 
répartition  typiquement  bético-rifaine. 

Porcellio  de  bueni  Dollfus  1892. 

Cette  espèce  a  été  décrite  par  Dollfus  (1892),  puis  par  moi- 
même  (Vandel,  1946).  Il  paraît  inutile  de  reprendre  à  nouveau 
la  description  de  cette  espèce. 

P.  de  bueni  est  connu  de  la  province  de  la  Corogne,  en  Espagne 
(Dollfus,  1892,  1893),  et  de  la  moitié  septentrionale  du  Portugal 
(Arcaxgeli,  1935  ;  Luisier,  1936  ;  Carvalho,  1944  ;  Vandel, 
1946).  L’aire  de  répartition  de  cette  espèce,  c’est-à-dire  le  nord- 
ouest  de  la  péninsule  ibérique,  est  séparée  des  lieux  de  peuplement 
de  P.  humberd  par  un  large  hiatus,  correspondant  au  Portugal 
méridional  ;  cette  région  est  totalement  dépourvue  de  Poreellions 
appartenant  à  ce  groupe  de  formes. 

Porcellio  colasi  n.  sp. 

Cette  espèce  n’est  connue  que  par  trois  individus  i2  et  1  ?  ovi- 
gère)  récoltés  par  M.  Guy  Colas,  à  Capileira  (prov.  de  Granada), 
dans  l’Alpujarra.  Cette  espèce  doit  être  fort  rare,  ou  du  moins  fort 
localisée,  car  elle  ne  figure  point  dans  l’abondant  matériel  rassem¬ 
blé  par  M.  .1.  Mate u,  et  provenant  de  régions  très  diverses  de  l'Alpu- 
jarra. 

•  l’ai  tout  d’abord  confondu  cette  espèce  avec  P.  de  bueni ,  et  c’est 
sous  ce  nom  que  je  l’ai  signalée  dans  mon  étude  sur  les  Isopodes 
de  l’Andalousie  (Vandel,  1953,  pp.  56  et  68).  Cette  confusion  est 
excusable,  car,  par  leur  aspect  général,  ces  deux  espèces  sont  fort 
semblables.  C’est  la  considération  des  critères  biogéographiques  et 


450  — 


écologiques  qui  m’a  permis  de  rectifier  cette  erreur.  Il  m’a  paru 
surprenant,  en  effet,  qu’une  espèce  adaptée  aux  climats  extrêmement 
humides  du  nord-ouest  de  la  péninsule  ibérique,  se  retrouve  en 
Andalousie.  Un  examen  renouvelé  des  exemplaires  provenant  de 
Capileira  m’a  montré  que  la  forme  andalouse  est  proche  de  P.  de 


Fig.  4.  —  A,  Valeurs  des  rapports  nodulaires  chez  Porcellio  colasi  (a)  et  P.  de  buenv 
(b)  ;  en  ordonnée,  les  valeurs  du  rapport  nodulaire  ;  en  abcisse,  les  sept  péréio- 
nites,  I- V 1 1 .  B,  Porcellio  colasi,  bord  latéral  du  troisième  péréionite  ;  C,  soie-écaille. 

bueni,  mais  qu’elle  constitue  incontestablement  une  espèce  dis¬ 
tincte. 

Description.  —  Taille  :  8,5  mm. 

Coloration  :  voisine  de  celle  de  P.  laevis  ;  couleur  violacée  ;  zones  de 
linéoles  blanchâtres. 

Caractères  lé  Alimentaires.  —  a)  Téguments  à  peu  près  lisses,  cha¬ 
grinés,  plus  ou  moins  pulvérulents. 


—  451 


b)  Écailles  très  peu  apparentes,  semi-circulaires. 

c)  Soies-écaillées  piliformes,  à  écaille  très  courte,  mais  aussi  1res  étroite 
(Fig.  4  C). 

d)  Noduli  latérales  réduits,  beaucoup  plus  petits  que  ceux  de  P.  hum- 
berti  (Fig.  4  B).  Les  valeurs  du  rapport  nodulaire  sont  beaucoup  plus 
■élevées  que  celles  des  deux  espèces  précédentes.  Voici  les  valeurs  rele¬ 
vées  sur  un  mâle  de  Capileira  :  0,87  —  0,86  —  0,87  — •  0,96  — -  0,75  — - 
0,71  — •  0,82  ;  la  moyenne  est  égale  à  0,83.  De  plus,  l’excentricité  du 
nodalus  IV  est  nettement  marquée  (Fig.  4  A). 


Fig.  5.  —  Porcellio  colasi.  A,  céphalon  et  premier  péréionite  ;  B,  telson  ; 
C,  exopodite  du  premier  pléopode  mâle. 


e )  Sillon  glandulaire  réduit,  peu  apparent.  Champs  glandulaires  indé¬ 
pendants,  complètement  cerclés,  ovoïdes  (Fig.  4  B).  Le  premier  champ 
■occupe  l’angle  antérieur  du  premier  pleurépimère  ;  les  champs  suivants 
se  situent  aux  environs  du  quart  antérieur  du  pleurépimère.  Le  nombre 
de  pores  renfermés  dans  chaque  champ  glandulaire  varie  entre  26 
(champ  I)  et  12  (champ  VI). 

Caractères  somatiques.  —  a)  Forme  générale  du  corps  :  corps  fortement 
convexe,  bombé. 

6)  Céphalon  (Fig.  5  A)  :  lobe  médian  faiblement  saillant,  largement 
arrondi  ;  lobes  latéraux  médiocres. 

c)  Péréion  :  bord  postérieur  des  premiers  péréionites  à  bord  postérieur 
nettement  sinué,  formant  des  angles  dirigés  vers  l’arrière  (Fig.  5  A). 

d)  Telson  (Fig.  5  B)  :  pointe  bien  détachée  de  la  base,  allongée,  étroite, 
arrondie  à  son  extrémité. 


—  452  — 


Caractères  sexuels  mâles.  ■ — •  a)  Antennes  semblables  dans  les  deux 
sexes. 

6)  Une  brosse  carpienne  sur  les  trois  premiers  péréiopod.es  ;  une  brosse 
morale  sur  la  première  paire  de  péréiopodes. 

e)  Péréiopode  VII  :  ischion  légèrement  incurvé  sur  son  bord  sternal. 

d)  Premier  pléopode  :  exopodite  (Fig.  5  C)  à  pointe  tronquée,  large¬ 
ment  arrondie.  Bord  interne  garni  de  très  fortes  tiges,  au  nombre  de  sept 
à  huit. 

Affinités.  —  P.  colasi  s’apparente  étroitement  à  P.  de  bueni, 
mais  il  ne  lui  est  cependant  pas  identique.  Les  caractères  soma¬ 
tiques  sont  fort  semblables  dans  les  deux  espèces  ;  par  contre  les 
caractères  tégumentaires  et  sexuels  sont  nettement  différents  : 

a)  les  soies-écailles  de  colasi  ont  une  pointe  très  courte  et  étroite, 
tandis  que  l’écaille  de  de  bueni  est  triangulaire. 

b)  Les  noduli  latérales  sont  de  taille  réduite  chez  colasi,  beaucoup 
plus  grands,  chez  de  bueni. 

c )  Les  noduli  latérales  sont  beaucoup  plus  éloignés  de  la  marge 
chez  colasi  que  chez  de  bueni,  disposition  qui  se  traduit  par  les 
valeurs  des  indices  nodulaires,  fort  différentes  dans  les  deux  espèces  : 

de  bueni  colasi 


Indice  nodulaire  IV .  0,46  0,96 

Moyenne  des  indices  nodulaires  I-VII .  0,42  0,83 


d)  Le  nodulus  IV  est  nettement  excentrique  par  rapport  aux 
noduli  avoisinants  chez  colasi,  tandis  que  chez  de  bueni,  les  noduli 
sont  tous  à  peu  près  à  la  même  distance  du  bord  latéral  (Fig.  4  A). 

e)  L’exopodite  du  premier  pléopode  mâle  se  termine,  chez  colasi 
par  une  pointe  largement  tronquée  et  arrondie,  tandis  qu’elle  est 
échancrée  chez  de  bueni. 


BIBLIOGRAPHIE 

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(2)  XXVIII,  pp.  124-128. 


—  454  — 


Note  préliminaire  sur  l'étude  statistique 
DES  COQUILLES  VIDES  DE  BIVALVES, 

EN  PARTICULIER  DE  MYT1LUS  EDULIS  L, 

Par  Yves  Plessis. 


Nous  avons  été  amené  à  vérifier  si  l’étude  statistique  des  coquilles 
vides  de  Mytilus  ectulis  L.  ne  permettait  pas  d’obtenir  des  rensei¬ 
gnements  intéressants  sur  l’action  de  leurs  ennemis.  Nous  avons 
fait  cette  étude  sur  le  terrain  en  interprétant  une  série  d’observations 
à  la  lumière  des  faits  obtenus  en  milieu  expérimental  et  artificiel. 
En  aquarium  il  est  évidemment  possible  d’obtenir,  en  faisant  coha¬ 
biter  les  moules  avec  nombre  de  prédateurs,  un  aussi  grand  nombre 
de  coquilles  vides  que  l’on  veut.  Les  reliefs  de  repas  sont  alors  exa¬ 
minés  et  montrent  dans  certains  cas  des  marques  absolument  spé¬ 
cifiques  du  prédateur.  Tout  le  monde  connaît  la  perforation  caracté¬ 
ristique  des  coquilles  de  bivalves  par  les  gastropodes.  Les 
ostréiculteurs  et  les  mytiliculteurs  n’ont-ils  pas  donné  le  nom  de 
«perceurs  »  à  certains  d’entre  eux  ?  D’autre  part  les  étoiles  de  mer, 
Asterias  rubens  L.,  la  pieuvre,  Octopüs  vulgaris  Lamarck  ne  semblent 
pas  laisser  de  traces.  Par  contre  les  crabes,  Carcinus  maenas  Penn. 
et  également  Portunus  puber  L.,  ouvrent  volontiers  les  moules  pour 
en  faire  leur  nourriture.  Les  coquilles  de  moules  relativement  minces, 
d’autant  plus  minces  que  les  moules  vivent  et  grandissent  dans 
une  zone  sub-littoral  (Baird  et  Drinnan  1957)  sont  facilement 
entaillées  sur  leur  bord  postérieur.  Cette  entaille,  qui  prélude  le 
plus  souvent  au  repas  du  crustacé,  est  remarquable  par  sa  forme 
en  V.  L’entaille  peut  même  être  obtenue  fortuitement,  le  crabe 
engageant  involontairement  une  patte  entre  deux  valves  baillantes. 
Des  faits  identiques  ont  même  été  signalés  sur  des  praires  (Moulton 
et  Gustafson  1956)  qui  présentent  ainsi  des  cicatrices  circulaires 
sur  leurs  valves. 

Toutes  ces  remarques  nous  montrent  que  les  coquilles  vides  sur 
le  terrain  sont  d’origines  très  diverses  : 

—  Coquilles  perforées  par  des  gastropodes. 

—  Coquilles  entaillées  et  même  brisées  par  des  crabes.  Entailles 
-en  V  ou  dents  de  scie  sur  le  bord  postérieur. 

—  Coquilles  brisées  par  effort  mécanique  dû  à  des  causes  diverses. 

—  Coquilles  intactes  dues  à  une  mort  naturelle  ou  par  asphyxie 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


—  455 


(après  un  fort  coup  de  vent,  il  arrive  souvent  que  des  moules  se 
trouvent  enfouies  dans  la  vase  et  meurent). 

—  Coquilles  intactes  après  destruction  de  l’animal  par  poulpes 
ou  étoiles  de  mer. 

—  Coquilles  brisées  par  des  poissons. 

Les  gastropodes,  en  tuant  l’animal  après  perforation  des  valves, 
ne  sont  pas  toujours  bénéficiaires  de  l’opération  :  un  crabe  peut 
alors  s’en  emparer  et  briser  la  coquille. 

En  présence  de  toutes  ces  inconnues,  nous  avons  simplement  cher¬ 
ché  à  établir  un  pourcentage  de  coquilles  entières  percées  par  rapport 
aux  coquilles  intactes.  Devant  la  complexité  du  problème,  les 
résultats  ne  peuvent  être  quantitatifs  mais  exprimer  qualitativement 
des  indications  générales,  Toutefois,  en  ce  qui  concerne  la  destruc¬ 
tion  par  les  gastropodes,  nous  pouvons  raisonnablement  penser 
que  les  chiffres  exprimés  sont  constamment  en  dessous  de  la  réalité. 

Nous  admettons  que  pratiquement  les  gastropodes  ne  perforent 
qu’une  seule  valve.  Dans  la  nature  les  exceptions  sont  suffisamment 
rares  pour  être  négligées,  expérimentalement  nous  obtenons  presque 
toujours  le  percement  des  deux  valves.  Donc  dans  nos  calculs,  à 
toute  valve  percée  correspond  une  valve  non  percée,  quelle  que  soit 
la  suite  des  événements. 

Nous  avons  collecté  des  coquilles  de  moules  sur  les  lieux  même 
du  peuplement.  Le  dénombrement  nous  a  permis  de  constater 
que  nous  avions  toujours  autant  de  valves  droites  que  de  valves 
gauches  dans  les  limites  de  probabilité,  aussi  pour  simplifier  l'opé¬ 
ration  nous  avons  apparié  chaque  valve  percée  avec  une  valve 
intacte  et  nous  avons  établi  nos  calculs  par  paires  de  valves. 


Résultats  : 


Station  1  (Sainte-Honorine-des-Perthes,  W  de  Port-en  Bessin, 
Calvados)  : 

a)  Sur  le  fond,  au  bas  de  l’eau,  dans  l’hiorzon  à  Rhodymenia  pal- 
mata  (L.)  I.  Agardh 

coquilles  normales  80  % 

coquilles  perforées  par  (sur  150  valves) 

Purpura  lapillus  L.  20  % 

b)  A  l’accore  du  rocher,  sur  une  paroi  verticale  d’un  mètre  envi¬ 
ron  à  la  base  de  l’horizon  à  Fucus  serratus  L.  : 


coquilles  normales 
coquilles  perforées  par  P.  I. 


(sur  228  valves) 


c)  Dans  l’horizon  à  Fucus  serratus  L.,  dans  un  ruisseau  à  mer 
basse  (eau  saumâtre  due  à  un  apport  d'eau  douce)  : 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


30 


—  456  — 


(sur  590  valves) 


(sur  400  valves) 


coquilles  normales  90  % 

coquilles  perforées  par  P.  I.  10  % 

Station  2  (Bouiïay,  à  l’Est  de  Port-en-Bessin)  : 

Horizon  à  Gracilaria  verrucosa  (Huds.)  Papen. 
coquilles  normales  73  % 

coquilles  perforées  par  P.  I.  27  % 

Station  3  (Les  Essarts  de  Langrune,  Calvados)  : 

Immédiatement  au-dessus  de  l’horizon  à  Laminaria  saccharina 
Lamour.  : 

coquilles  normales  98,6  %  ,  ,  . 

•n  t  -  ni  i  r  o/  (sur  280  valves) 

coquilles  perforées  par  P.  L  .  1,4  %  1 

Station  4  (Le  Dossard,  à  Luc-sur-Mer,  Calvados)  : 

Horizon  à  Rhodymenia  palmata  (L.)  I.  Agardh  : 
coquilles  normales  60  % 

coquilles  perforées  par  P.  I.  40  % 

Station  5  (Le  Pouquet,  à  Lion-sur-Mer,  Calvados) 

Horizon  à  Rhodymenia  palmata  (L.)  I.  Agardh  : 
coquilles  normales  100  % 


(sur  266  valves) 


Remarques. 

Les  stations  de  1  à  4  ont  un  peuplement  de  «  moulettes  »,  prati¬ 
quement-  dépourvues  de  balanes.  Les  Essarts  de  Langrune  consti¬ 
tuent  actuellement  le  peuplement  le  plus  important  du  Calvados. 
La  mortalité  par  enfouissement  dans  la  vase  n’y  est  pas  négligeable. 
Purpura  lapillus  L.  est  très  peu  abondant. 

Dans  la  station  5,  Purpura  lapillus  L.  est  en  quantité  plus  notable  : 
une  dizaine  par  mètre  carré,  mais  les  coquilles  de  moules  récoltées 
sont  de  grande  taille  et  toutes  abondamment  recouvertes  de  balanes. 
Fischer-Piette  (1935)  a  montré  que  les  pourpres  percent  les 
valves  de  moules  lorsqu’ils  n’ont  plus  de  cirripèdes  à  manger. 

Dans  beaucoup  de  stations  les  pourpres  ont  percé  les  valves  le 
plus  souvent  vers  la  région  dorsale  ;  dans  ces  conditions  nous  avons 
parfois  trouvé  entre  les  valves  droites  et  gauches  perforées  des 
chiffres  s’écartant  des  probabilités  :  un  facteur  perturbant  a  dû 
jouer  (orientation  des  moules,  sens  du  courant  ?). 

Nous  avons  étendu  nos  recherches  à  d’autres  espèces  de  Pélécy- 
podes.  C’est  ainsi  qu’aux  marées  de  septembre  1958  nous  avons 
récolté  à  Luc-sur-Mer  des  coquilles  roulées  de  Mactra  solida  L. 
Alors  que  nos  récoltes  de  moules  se  sont  effectuées  à  cette  même 
époque  sur  les  lieux  même  de  leur  peuplement,  les  coquilles  de 
mactres  ont  sans  doute  été  collectées  loin  de  leur  station  naturelle, 


457  — 


cri  tout  cas  l’examen  des  perforations  de  certaines  coquilles  a  révélé 
l’existence  de  prédateurs  inconnus  de  nous.  Cette  technique  n’a 
pas  encore  donné  toute  sa  mesure  et  nous  pensons  pouvoir  l’utiliser 
dans  des  applications  variées. 


PRINCIPAUX  OUVRAGES  CONSULTÉS 

1935.  Fischer-Piette  (E.).  Histoire  d’une  moulière.  Observation  sur 
une  phase  de  déséquilibre  faunistique.  Bull.  biol.  Fr.  Belg.,  LXIX, 
153-177,  4  fig.,  1  pl.  h.t. 

1938.  Moore  (H.  B.).  The  biology  of  Purpura  lapillus.  III.  Life  history 
and  relation  to  environmental  factors.  J.  Mar.  Biol.  Assoc.,  23, 
1938,  67-74. 

1956.  Moulton  (J.  M.)  et  Gustafson  (A.  H.).  Grenn  Crabs  and  the 
Redistribution  of  Quahogs.  Science,  123,  p.  992. 

1957.  Baird  (R.  H.),  Drinnan  (R.  E.).  The  ratio  of  shell  to  méat  in 
Mytilus  as  a  function  of  tidal  exposure  to  air.  Cons.  perm.  intern. 
Expi.  Mer,  J.  Cons.  Danem,  22,  3,  329-336. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


30. 


Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques 
des  serres  du  Muséum 

(Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine,  XIX) 
Par  A.  Guillaumin. 


129.  Dendrobium  aduncum  Wall.  ?  —  Terrestre,  Annam  :  vallée 
de  Prenn,  1.200-1.300  m  (Grillet  n°  128,  f.  201,  1956). 

L’opercule  de  l’anthère  n’est  pas  coloré,  le  labelle  est  rayé 
transversalement  de  violet  sur  les  lobes  latéraux  et  longitudina¬ 
lement  à  la  base  du  lobe  médian  où  il  n’est  pas  épaissi  tout  en 
étant  velu. 

315.  D.  braianense  Gagnep.  —  Laos  :  Xieng  Kouang  (Tixier  XXV, 
f.  178,  1956). 

N’avait  pas  encore  été  trouvé  au  Laos. 

323.  D.  ciliatum  Parish-Laos  :  Vientiane  (Tixier  Dendrobium  n°  1, 
f.  192,  1955),  n°  3,  f.  218,  1955  ;  Annam  :  Dalat  (Tixier  n°  52, 
f.  223,  1958). 

Le  premier  échantillon  correspond  à  la  planche  5.430  du  Bota- 
nical  Magazine  sauf  que  le  labelle  est  de  la  même  couleur  que  les 
sépales  et  les  pétales,  les  deux  autres  ont  la  fleur  jaune  pâle  avec 
des  raies  transversales  rose  violacé  sur  le  labelle  et  des  cils  jaunes 
d’or  ;  il  y  a  jusqu’à  12  fleurs. 

324.  D.  pseudorevolutum  Guillaum.  sp.  nov. 

Caules  numerosi,  slricti,  erecti,  usque  ad  30  cm  alti,  cylindracei,  2  mm 
diam.,  omnino  foliati ,  Folia  densa,  disticha,  lineari-elliptica  (3  cm 
X  1  cm),  sessilia,  amplexicaulia,  apice  levissime  aequaliter  2-lobulata. 
Racemi  brevissimi  (1,5  cm),  ad  apicem  axillares,  3-4  flori,  bracleis 
triangularibus,  3-4  mm  longis,  viridibus,  pedicello  ovarioque  2-plo  longio - 
ribus  ;  flores  albi,  4,5  mm  lati,  sepalis  inferiore  ovato,  2  mm  longo, 
obtuso,  lateralibus  majoribus,  triangulari  —  ovatis,  apice  acutis,  mentum 
brevem  basi  formantibus,  petalis  ovatis,  sepalo  inferiore  similibus, 
labello  late  ovato  (expanso  sub  discoideo,  4  m  X  4  m),  lobis  lateralibus 
indistinctis,  antice  late  rotundato,  marginibus  integerrimis,  medio  1- 
verrucoso,  columna  brevi,  stelidiis  lanceolatis,  apice  minute  2-lobulatis , 
antherae  operculo  anguste  cordato,  poliniis  4,  claviformibus,  glandula 
]>arva  brumea. 

Annam  :  région  de  Dalat  :  Chute  de  Dantan,  épiphyte  sur  des 
feuillus  (de  Sigaldi  n°  297/Sig,  f.  235,  1956). 

L’aspect  général  est  tout  à  fait  celui  de  D.  revolutum  Lindl. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


459  — 


mais  les  fleurs  sont  bien  plus  petites,  par  3-4,  et  le  labelle  ne 
présente  qu’une  verrue  médiane  au  lieu  de  3  nervures  saillantes. 

134.  Eria  dalatensis  Gagnep.  —  Annam  :  Dalat  (Tixier  n°  11, 
f.  148,  1938). 

325.  E.  Kingii  Hook.  f.  —  Annam  :  Dalat  (Tixier,  Eria  n°  20, 
f.  248,  1957). 

Pédicelles  roses  à  tomentum  laineux  blanc  ;  fleur  jaune  pâle 
marginée  d’un  peu  de  rose  vers  la  base  du  labelle  :  a  une  callosité 
pubérulente  globuleuse  à  la  base  du  labelle  et  1  côté  glabre  à 
l’insertion  de  chaque  lobe  latéral  du  labelle. 

Découverte  à  Pérak,  cette  espèce  ne  figure  pas  dans  la  Flore 
de  V Indochine  bien  qu’un  échantillon  déterminé  par  Gagnepain 
ait  été  trouvé  et  récolté  au  Lang  bian,  à  1.650  m  par  Eberhardt 
in0  219  et  aquarelle). 

326.  E.  paniculata  Lindl.  in  Wall.  —  Annam  :  environ  de  Dalat 
(Tixier  n°  44  ;  f.  223,  1958). 

Fleur  laineuse  blanche  en  dehors,  en  dedans  jaune  taché  de 
brun,  verrucosité  basale  du  labelle  globuleuse,  jaune,  papilleuse, 
ouverture  cylindrique  également  jaune  et  papilleuse.  Dans  la 
planche  de  King  et  Pantling  (Ann.  J ard.  bot.  Calcutta,  VIII, 
t.  174)  les  callosités  comme  le  labelle  et  les  pétales  sont  rose 
pâle. 

299.  E.  Poilanei  Gagnep.  —  Laos  :  environs  Luang-Prabang  (Tixier 
Eria  n°  3,  f.  199,  1955). 

N’avait  encore  été  trouvé  qu’au  Cambodge  et  en  Annam. 

275.  E.  subaliena  Gagnep.  —  Annam  :  Lang  bian  (Lemai  f.  92, 
(1932). 

327.  Arundina  chinensis  Bl.  —  Annam  :  Nhatrang  :  Suoi  Giao  : 
piste  Yersin,  (de  Sigaedi  n°  322 /Sig.,  f.  183,  1958). 

328.  Bulbophyllum  affinoides  Guillaum.  sp.  nov. 

Pseudobulbi  ovoidei ,  leviter  compressi  (2  cm  X  1,2  cm  X  1  cm),  valde 
approximati,  omnino  griseo  tunicati,  radicibus  fibrosis.  Folium  1,  ova- 
tum,  (b  cm  X  2  cm)  apice  brevissime  acutum,  basi  breviter  cuneatum, 
in  utraque  pagina  pallide.  viride,  Costa  supra  canaliculata,  subtus  obtuse 
prominente,  petiolo  vix  1  cm  longo.  Scapus  brevissi mus ,  bracteis  obtectus, 
flos  1,  1,5  cm  latus,  pedicello  ovarioque  elongatis,  4  cm  Ion  gis,  purpureo 
apice  densius  maculatis,  sepalis  inflexis,  ovato-lanceolatis  (13  mm  X 
5  mm),  apice  obtusis,  aureis,  purpureo  1-nervatis,  lateralibus  leviter 
falcatis,  petalis  similibus  sed  leviter  angustioribus  et  j-nervatis,  labello 
7  mm  longo,  basi  purpureo  maculato,  2-costato,  auriculis  2,  erectis, 
sat  membranaceis,  ovatis,  purpureo  marmoratis,  parte  anteriore  lingui- 
formi,  crassa,  levissime  verrucosa,  atro  purp  i rca,  columna  aurea, 
purpureo  maculata,  basi  produeta. 


—  460  — 


Annam  :  Dalat  (C.R.S.T.  n°  43/E.O.,  f.  174,  1955). 

La  fleur  ressemble  d’une  façon  frappante  à  celle  du  B.  affine 
Lindl.  in  Wall,  de  l’Inde  et  du  Tonkin  (voir  King  et  Pantling 
l.c.,  t.  91)  mais  elle  est  dorée,  le  labelle  n’est  pas  triangulaire 
aigu  mais  linguiforme  et  possède  des  oreillettes,  de  plus  les  pseu¬ 
dobulbes  et  les  feuilles  sont  très  différents. 

305.  B.  bolovenense  Guillaum.  —  Annam  :  plateau  de  Djiring,  forêt 
claire  vers  1.000  m  (Tixier  n°  35,  f.  203,  1958). 

A  rapprocher  de  B.  clandestimnn  Lindl.  du  Ténassérim,  de  la 
Péninsule  malaise  et  de  Bornéo. 

329.  B.  pinicolum  Gagnep.  — -  Annam  :  Dalat  :  Arbre  broyé,  sur 
Pin  à  3  feuilles  (C.  R.  S.  T.,  n°  15,  f.  183,  1952). 

Pseudobulbes  globuleux,  lisses,  bruns  ;  fleurs  blanc  crème  à 
extrémité  de  labelle  rouge  sombre. 

270.  Cirrhopetalum  bootanense  Griff.  —  Annam  :  Dalat  (de  Sigaldi 
f.  25,  1956). 

288.  C.  bootanoides  Guillaum.  — -  Annam  :  Dalat  (C.R.S.T.  n°  263/ 
Sig.,  f.  180  bis,  1955). 

233.  Calanthe  angusta  Lindl.  —  Annam  :  Dalat  (C.R.S.T.  n°  406/ 
Lên.  f.  150,  1954). 

330.  Liparis  bituberculata  Lindl.  —  Annam  :  Chutes  de  Prenn,  au 
S.  de  Dalat,  1.200  m,  forêt  de  feuillus  très  humide  et  très  peu 
ensoleillée  (Grillet  n°  170,  f.  220,  1956). 

Correspond  bien  à  la  planche  de  King  et  Pantling  [l.c.,  t  39) 
sauf  que  les  2  tubercules  de  la  base  du  labelle  sont  arrondis  et 
non  aigus. 

Espèce  de  l’Inde  subtropicale  pas  encore  signalée  en  Indo¬ 
chine. 

331.  Microstylis  congesta  Reichb.  f.  —  Annam  :  Dalat  :  la  Savoi- 
sienne,  1.500  m,  chemin  à  buffles  assez  ensoleillé,  sec  (Grillet 
n°  229,  f.  231,  1956). 

La  planche  de  King  et  Pantling  (l.c.,  t.  23)  figure  des  fleurs, 
roses  ;  Gagnepain,  (Fl.  Indochine  VI,  p.  171)  les  dit  rouges  ou 
jaunes  ;  ici  elles  sont  franchement  verte's. 

132.  Cymbidium  lancifolium  Hook.  —  Annam  :  Dalat  (Hach,  Cym¬ 
bidium  n°  11,  f.  69,  1957). 

Le  labelle  est  rayé  transversalement  de  rouge  violacé  sur  les 
lobes  latéraux,  le  lobe  médian  étant  maculé  de  rouge  violacé. 
D’après  les  croquis  de  Hach,  il  en  serait  de  même  pour  son  Cym¬ 
bidium  n°  5  alors  que  son  Cymbidium  n°  9  aurait  les  sépales  et 
les  pétales  rayés  de  brun  foncé  et  le  labelle  rayé  sur  les  lobes  laté- 


—  461  — 


raux  et  moucheté  sur  le  lobe  médian  de  rouge  et  son  Cymbidium 
n°  10  des  sépales  verdâtres  sans  rayures,  les  pétales  presque 
blancs  avec  une  raie  mauve  médiane,  le  labelle  rayé  sur  les  lobes 
latéraux  et  moucheté  sur  le  lobe  médian  de  violet. 

332.  Luisia  ladlabris  Rolfe  ex  Downie.  - —  Annam  :  acheté  sur 
le  marché  de  Dalat,  provient  probablement  de  l’altitude  de  1.000  m 
(Tixier  n°  25,  f.  180,  1958). 

138.  L.  teretifolia  Gaud.  —  Laos  :  Xieng  Kouang  (Tixier  f.  178, 
1956). 

Sépales  et  pétales  jaune  verdâtre  en  dessus,  violet  noir  avec 
une  mince  bordure  jaune  verdâtre  et  une  ligne  transversale  verte 
à  l’entrée  de  la  concavité  hémisphérique,  colonne  violette. 

322.  Sarcantus  Demangei  Guillaum.  - —  Annam  :  Dalat  :  bas  fonds 
autour  de  Saint-Benoit  en  association  avec  Cleisostoma  dichro- 
anta  ft  Ceratostylis  Evrardii  (Tixier  n°  18,  f.  149,  1958). 

Sépales  et  pétales  jaune  pâle,  labelle  rose  violacée. 

Signalée  seulement  au  Tonkin  et  au  Laos. 

333.  S.  inflatus  Rolfe.  —  Annam  :  forêt  d’Ericacées  de  Klang  Yang, 
en  association  avec  Saccolabium  rubescens  (Tixier  n°  43,  f.  223, 
1958). 

Avait  déjà  été  trouvé  en  Annam  mais  sans  localité  précise. 

334.  S.  vientianensis  Guillaum.  sp.  nov. 

Acaulis,  foliis  distachis,  7,  complanatis,  ovato-linearibus  (3-4  cm  X 
1,50  cm),  apice  projunde  aequaliter  2-lobis,  crassis  supra  canaliculatis, 
subtus  levissime  carinatis,  pallide  viridibus.  I nflorescentia  basilaris, 
racemosa,  pendula,  9  cm  longa,  3a  suprema  parte  florifera,  rachi  gracile, 
nigro,  floribus  9,  vix  1  cm  latis,  pedicello  ovarioque  indistincto  circa 
0,5  cm  longo,  nigro,  sepalis  petalisque  pallidissime  luteis  roseo  sufjusis, 
labello  roseo,  sepalis  superiore  ovato,  concavo,  4  mm  longo,  3-ner- 
vato,  lateralibus  leviter  longioribus,  ovato-linearibus,  1  -nervatis,  petalis 
linearibus  petalo  superiore  aequilongis,  2-plo  angustioribus,  'l-nervatis, 
labello  5  mm  longo,  3-lobalo,  lobis  lateralibus  erectis,  auguste  triangu- 
laribus,  tenuibus,  inter  eos  carina  papillosa,  terminali  crasso,  projunde 
canaliculato,  triangulari,  calcare  pendulo,  leviter  incurvo,  cylindrico, 
apice  globoso,  omnino  septato,  postice  callo  cornibus  2,  involutis,  haud 
papillosis,  occluso,  columna  brevissima,  polliniis  globosis,  stipite  capil- 
lari,  curva,  2  mm  longo,  glandula  punctiformi. 

Laos  :  Vientiane  (Tixier  f.  192,  1955). 

Semble  voisin  de  S.  crassifolius  Rolfe  ex  Downie  mais  tige 
nulle,  feuilles  au  sommet  2-  lobées  également,  hampe  de  l’inflo¬ 
rescence  grêle,  pendante  et  labelle  différent. 

Ressemble  beaucoup  à  un  Stereochilus  mais  l’éperon  est  com¬ 
plètement  divisé  en  2  par  une  cloison  verticale. 


—  462  — 


335.  Saccolabium  Tixieri  Guillaum.  sp.  nov. 

Herba  2  cm  alta,  acaulis  ;  follis  circa  10,  disticliis,  linearibus  (  1 ,5-2  cm 
X  0.5  cm )  apice  inaequaliter  obtusis ,  basi  liaud  attenuatis,  crassis, 
snbtas  primurn  purpureis,  mox  viridescentibus ,  subtus  carinatis,  supra 
leviter  canaliculatis ,  in  utraque  pagina  leviter  rugosis.  I nflorescentia  ad 
basin  lateralis,  racemosa,  circa  10 -flora,  1,5  cm  longa,  sepalo  superiore 
ovato ,  1  mm  long o,  sepalis  lateralibus  oblique  fere  quadratis,  2  mm  longis, 
petalis  ellipticis,  apice  attenuatis,  1  mm  longis ,  ut  sepalis  basi  ci  ri  di  bus . 
apicem  versas  roseis,  labello  4  mm  longo,  3-lobato,  lobis  lateralibus  laie 
ovatis,  albis,  margine  roseis,  medio  lineari,  apice  crasso  papillosoque,  roseo, 
calcare  albo,  curvato,  pendulo,  2  mm  longo,  apice  subgloboso,  columna 
fere  o,  antherae  operculo  luteo,  dimidio  superiore  ovato,  medio  plicato  et 
basi  minute  3-dendato,  polliniis  2,  caudiculo  longo,  recto,  glandula  auguste 
lanceolata,  ovario  pedicelloque  indistincto  calcare  longiore. 

Annam  :  Dalat  (Tixier  n°  13,  f.  206,  1957). 

Peut  se  confondre  avec  Saccolabium  triflorum  Guillaum.  mais 
feuilles  carénées  en  dessous  et  peu  profondément  canaliculées 
en  dessus  :  l'inflorescence  est  plus  florifère  et  le  labelle  est  diffé¬ 
rent  par  ses  lobes  non  triangulaire,  le  médian  épaissi  à  son  extré¬ 
mité  en  une  sorte  de  globe  applati. 

336.  Cleisostoma  laoticum  Guillaum.  —  Annam  :  Dalat,  1.000  m 
(Tixier  n°  1,  f.  148,  1958). 

Fleurs  blanches  avec  des  taches  violettes  sur  les  sépales,  les 
pétales  et  le  labelle.  Floraison  au  début  de  février. 

N’avait  encore  été  signalé  qu’au  Laos  sans  précision  de  loca¬ 
lité. 

127,  221.  C .  Sigaldiensis  Guillaum. 

La  plante  ( C.R.S.T .  n°  11,  f.  183,  1952)  que  j’avais  décrite  sous 
ce  nom  est  semblable  à  une  deuxième  ( C.R.S.T .  n°  202  /Sig.,  f.  134, 
1955)  signalée  comme  Biermannia  annamica  Guillaum.  ;  une  3e 
provenant  aussi  de  Dalat  (de  Sigaldi  n°  XIII,  f.  25,  1956)  appar¬ 
tient  certainement  à  la  même  espèce  quoique  les  callosités  pubéru- 
lentes  de  la  base  du  lobe  médian  du  labelle  au  lieu  d’être  hémisphé¬ 
riques  sont  lancéolées  ;  le  labelle  sacciforme,  papilleux  en  dehors, 
articulé  sur  le  pied  de  la  colonne  est  bien  d’un  Cleisostoma. 

309.  Oberonia  flacata  King  et  Pantl.  —  Annam  :  Dalat  (Tixier  n°  4, 
f.  148,  1958). 

222.  Paphiopedium  callosum  Hook.  —  Annam  :  Dalat  (Grillet 
f.  215,  1956).. 

337.  Ione  paleacea  Lindl.  —  Annam  :  flan  ■  sud  du  Lang  bian, 
vers  1.700  m  (Tixier  n°  10,  f.  148,  1958). 

Floraison  en  février. 

Espèce  du  Sikkim  et  du  Bhotan  pas  encore  signalée  en  Indo¬ 
chine. 


—  463  — 


338.  Panisea  parviflora  Lindl.  —  Annam  :  hanche  de  Lang  bian, 
vers  1.900  m,  sur  Pins  et  Ericacées  (Tixier  n°  14,  f.  149,  1958). 

Espèce  de  l’Inde  subtropicale  pas  encore  signalée  en  Indochine. 

339.  Aphyllorchis  EvrarcLii  Gagnep.  —  Annam  :  Benom  da  Treu, 
sur  la  crête  parallèle  au  Lang  bian,  au  Nord,  vers  1.700  m,  forêt 
dense  (Tixif.r  n°  27  pro  parte,  f.  180,  1958). 

Fleur  jaune  sale  avec  des  stries  pourpre  foncé  sur  les  nervures 
des  pièces  florales. 

340.  Renanthera  bilinguis  Reichb.  f.  =  Arachnanthe  bilinguis 
Benth.  —  Annam  :  région  de  Tish  So,  au  N.  de  Dalat,  1.200  m., 
forêt  de  feuillus  très  ensoleillée,  inflorescence  pouvant  atteindre 
1  m.  et  porter  une  vingtaine  de  fleurs  (Grillet,  n°  67,  f.  197, 1956). 
Ne  figure  pas  dans  la  Flore  de  V Indochine  bien  qu’elle  ait  été 
trouvée  au  Darlac  par  Petit. 

341.  Calanthe  pachystalix  Reichb.  f.  in  Hook.  f.  ?  —  Annam  :  Dalat 
(Grillet,  n°  219,  f.  215,  1956). 

Diffère  de  la  plante  du  N. -O.  de  l’Himalaya  et  du  Tonkin  par 
ses  feuilles  ovales  (20  cm  X  6  cm)  et  non  étroitement  lancéolées  ; 
Heurs  blanches  à  grumeaux  jaunes. 


Plantes  d’Indochine  autres  que  des  Orchidées. 

342.  Hoya  macrophylla  Bl.  —  Annam  :  Dalat  (C.R.S.T.,  f.  149, 
1955,  ,p.  n°  6). 

Signalé  en  Cochinchine,  au  Laos  et  au  Tonkin  mais  pas  encore 
en  Annam. 

Le  pédicelle  est  très  finement  et  courtement  velu. 

343.  H.  pubens  Cost.  —  Annam  :  Dalat  (C.R.S.T.,  f.  149,  1955,  sp. 

n°  7).  Signalé  seulement  au  Tonkin. 

343.  Polusonatum  punctatum  Rovle.  —  Annam  :  Dalat  (Tixier, 
n°  34,  f.  259,  1957). 

Signalé  de  l'Inde,  du  Sud  de  la  Chine  et  du  Tonkin  mais  pas 
encore  de  l’ Annam. 


—  464  — 


Hippocrateacées  nouvelles  d’Afrique  Occidentale 
Par  N.  Halle. 


La  création  de  deux  genres  nouveaux  nous  a  paru  nécessaire  au 
cours  d’une  révision  des  Hippocrateacées  d’Afrique  Occidentale. 
L’étude  des  récoltes  de  l’Institut  d’Adiopodoumé  (IA),  de  Côte 
d’ivoire,  des  collections  du  Muséum  de  Paris,  l’examen  des  herbiers 
de  Kew,  du  British  Muséum  et  du  Jardin  Botanique  de  Bruxelles, 
nous  conduisent  d’autre  part  à  décrire  7  espèces  et  6  variétés  nou¬ 
velles  pour  la  science.  Notre  travail  vient  compléter  l’œuvre  déjà 
ancienne  de  Loesener,  ainsi  que  les  travaux  plus  récents  de  A.  C. 
Smith  et  de  R.  Wilczeic. 

En  ce  qui  concerne  les  deux  genres  nouveaux,  la  présente  note 
comporte  l’utilisation  taxonomique  de  caractères  précédemment 
négligés.  Les  descriptions  latines  que  nous  donnons  sont  destinées 
à  devancer  la  publication  d’une  monographie  des  Hippocrateacées 
d’Afrique  Occidentale  qui  comportera  une  abondante  iconographie. 
Une  présentation  provisoire  de  ce  travail  a  déjà  été  faite  pour  la 
soutenance  d’une  thèse  de  Dotorat  d’Université  le  11  juin  1958 
(Université  de  Paris). 

Nous  exprimons  nos  remerciements  à  MM.  les  Directeurs  de 
l’Institut  d’Adiopodoumé,  du  Centre  National  de  la  Recherche 
Scientifique,  du  Muséum  de  Paris,  ainsi  qu’aux  Directeurs  et  Con¬ 
servateurs  des  herbier.,  belges  et  britanniques.  Grâce  à  eux  l’élabo¬ 
ration  et  la  mise  au  point  de  ce  travail  ont  pu  être  réalisées. 

Simirestis  N.  Hallé  gen.  nov. 

Affine  generi  Loeseneriella  A.  C.  Smith,  sed  ligno  cylindrato  non  sulcato 
neque  rimoso,  praefloratione  imbricata  nunquam  valvata,  generi  Reissantia 
N.  Hallé,  sed  germinatione  hypogea,  ligno  omnino  normali,  cymarum 
ramis  haud  multipliée  furcatis,  generi  Cuervea  (Bentham  et  Hooker) 
Triana,  sed  seminibus  parvis,  compressis  alatisque,  alae  nervo  separato  a 
rapheo,  ovario  non  immerso  in  disco  differt. 

Scandens,  filamentis  resinosis  destitutus.  Lignum  normale  cylindratum. 
Folia  opposita  exstipulata  ;  stipulae  separate,  4  in  nodo.  I nflorescentiae 
axillares  cymosae  vel  paniculatae  cymiferae.  Cyma  simplex  pedunculata 
dichotome  furcata  sine  ramis  inter  furcas,  bracteis  oppositis.  Flores  prae¬ 
floratione  imbricata,  petalis  5  cucullatis  in  alabastro.  Sepala  5  imbricata, 
Discus  simplex  non  interruptus.  Stamina  3  extrorsis  antheris.  Pollen  sim- 

Bulletin  du  Muséum,  2°  série,  t.  XXX,  n°  5,  1958. 


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plex  tricolporatus .  Ovarium  triloculare  stylo  stricte  ereclo.  Fructus  siccus- 
tricarpellatus ,  carpellis  complanatis.  Semina  alata  binervia  ;  raphea  alam 
transiens  ;  germinatio  hypogea. 

Species  typica  S.  dewildemaniana  N.  Halle  nom  nov.  (=  Hippocratea 
affiinis  De  Wild.  1923  non  Cambess.  1833)  Africae  tropicalis  incola. 

17  espèces  de  Simirestis  africaines  ont  été  reconnues  et  ont  donné 
lieu  aux  combinaisons  nouvelles  suivantes  :  Simirestis  welwitschii 
(Oliv.)  N.  Hallé,  S.  unguiculata  (Loes.)  N.  Hallé,  S.  preussii  (Loes.) 
N.  Hallé,  S.  plumbea  (Blakelock  et  Wilczck)  N.  Hallé,  S.  panicu- 
lata  (Vahl)  N.  Hallé,  5.  tisserantii  N.  Hallé  sp.  nov.,  S.  dewildema¬ 
niana  N.  Hallé  nom  nov.  et  S.  luteoviridis  (Exell)  N.  Hallé,  espèces 
connues  d’Afrique  Occidentale  ;  S.  fimbriata  (Exell)  N.  Hallé, 
S.  ritschardii  (R.  Wilczek)  N.  Hallé,  S.  delagoensis  (Loes.)  N.  Hallé,. 
S.  graciliflora  (Welw.  ex  Oliv.)  N.  Hallé,  S.  stuhlmanniana  (Loes.) 
N.  Hallé,  S.  polyantha  (Loes.)  N.  Hallé,  S.  goetzei  (Loes.)  N.  Hallé, 
S.  scheffleri  (Loes.)  N.  Hallé  et  S.  andongensis  (Welw.  ex  Oliv.) 
N.  Hallé,  espèces  non  connues  d’Afrique  Occidentale. 

Remarques  :  Les  caractères  proprement  génériques  qui  nous  sem¬ 
blent  les  plus  importants,  concernent  le  bois  qui  est  cylindrique 
et  à  rayons  égaux  ;  la  préfloraison  de  type  quinconcial  à  pétales 
imbriqués  cucullés  dans  le  bouton  ;  le  disque  simple  et  continu  ; 
l’inflorescence  dont  les  dichotomies  sont  dépourvues  de  ramifi¬ 
cations  supplémentaires. 

1.  Simirestis  tisserantii  N.  Hallé  sp.  nov. 

Scandens ,  praecelsus  lignosus  glaberrimus.  Ramuli  teretes.  Cortex  primum 
cinereus,  deinde  crebre  lenticellatus ,  subtiliter  rugosus.  Stipulae  parvulae 
distantes.  Petiolus  canaliculatus  9-15  mm  longus.  Folia  opposita  ;  lamina 
margine  integra  vel  subdentata  (denticulis  utrinsecus  10  non  excedentibus ) , 
parce  chartacea,  6-14  saepius  8-11  cm  longa,  4,5-7  cm  lata  ;  basis  laxe  et 
distincte  cuneata  ;  acumen  5-13  mm  longum  ;  ultimus  apex  rotundatus. 
Nervi  conspicui,  latérales  utrinque  4-6  usque  ad  apicem  incurvati. 

Cymae  dichotomae  axillares  vel  saepe  pedunculis  suboppositis  in  termina-- 
libus  racemis  compositae  ;  articuli  subflavi  diluti,  subquadrangulares,  sulco 
longitudinale  praediti,  pedunculus  saepius  3-4,5  cm  longus  vel  versus  api¬ 
cem  brevior.  Ramuli  (j-8-plice  ramosi,  bracteolis  oppositis  acutis  vix  1  mm 
longis.  Pedicelli  usque  ad  3-4  mm  longi,  saepius  fere  alabaslros  aequantes. 
Alabaster  ovatus  vel  oblongus  2-4  mm  longus,  praefloratione  imbricata. 
Flores  5-7  mm  diam.  Sepala  5  rotundata  inaequalia,  laie  imbricata,  insigne 
ad  imum  excurvata.  Petala  flava  vel  viridia,  ovalia  in  alabastro,  deinde  basi 
constricta  apice  inaequaliter  extento.  Discus  stricte  subteres.  Stamina  3  fila - 
mentis  basi  dilatatis.  Ovarium  trilobatum  triloculare,  ovulis  circiter  10  in 
buoque  loculo.  Mericarpia  3  bivalvata,  seminibus  alatis  circiter  5  cm  longis. 

Species  affinis  S.  dewildemanianae  Ni  Hallé  . 

Holotype  :  Oubangui  Boukoko  Tisserant  1268  ex  herbier  de 
Boukoko,  au  Muséum  de  Paris. 


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Matériel  étudié  : 

Côte  d’ivoire  :  N.  Halle  108  ;  IA  3575,  3607,  3608. 

Gabon  :  Le  Testu  7288  (MP,  BM). 

Oubangui  :  Tisserant  1989,  1268  (MP). 

Congo  Belge  :  Malchair  416  (B)  échantillon  décrit  par  B.  Wilczek 
comme  Loeseneriella  paniculata  (Vahl)  var.  nigrescens. 

Reissantia  N.  Ilallé  gen.  nov. 

Affine  generi  Apodostigma  R.  Wilczek,  sed  cymarum  ramis  multipli- 
cibus,  stylo  erecto,  disco  haud  interrupto,  generi  Elachyptera  A.  C.  Smith, 
sed  seminibus  alatis,  carpellis  complanatis,  affine  quoque  generi  Simirestis 
N.  Halle,  sed  germinatione  cpigea,  cymarum  ramis  multiplici bus  alque 
disco  minuta  differt. 

Scandens  vel  frutex  sarmentosus,  filamenlis  resinosis  destiiutus.  Lignum 
normale  vel  subnormale.  Folia  opposita  ;  stipulas  separatae.  Cymae  axil- 
lares  pedonculatae ,  axibus  secundariis  multiplicibus  quadrangularibus ,  mul¬ 
tipliée  furcatae  ;  bradas,  oppositae.  Flores  paroi,  pedicellati,  praefloratione 
imbricata.  Sepala  5  imbricata  ;  petala  5  semierecta.  Discus  minutissimus. 
Starnina  3  ;  antherae  extrorsae  transverse  déhiscentes .  Pollen  simplex.  Ova- 
riurn  3-locuIare  ;  Stylus  minutus  erectus.  Ovula  2  in  quoque  loculo.  Fructus 
siccus  tricarpellatus .  Carpella  complanata,  oblonga  vel  elliptica,  duobns 
seminibus.  Semina  alata  binervata,  raphea  alam  transiens.  Germinatio 
epi.gea. 

Specie  typica  R.  astericautha  N.  Halle,  Africae  tropicalis  incola. 

Le  genre  Reissantia  est  représenté  dans  de  nombreuses  régions  tropicales 
de  l’ancien  monde  ;  en  Afrique  il  comprend  les  quatre  espèces  suivantes, 
dont  seule  la  dernière  n’est  pas  connue  d’Afrique  Occidentale  :  R.  indica 
(Willd).  N.  Halle,  R.  astericautha  N.  Halle  sp.  nov.,  R.  parvifolia 
(Oliv.)  N.  Halle  et  R.  buchananii  (Loes.)  N.  Halle. 

Remarques  :  Les  caractères  génériques  essentiels  se  rapportent 
au  nombre  d’ovules,  soit  2  par  carpelle,  à  l'inflorescence  qui  com¬ 
porte  des  ramifications  multiples  et  à  la  germination  qui  est 
épigée. 

2.  Reissantia  astericantha  N.  Ilallé  sp.  nov. 

Scandens  lignosus  glaberrimus ,  filamenlis  resinosis  destitutus.  Ramuli 
majores  quadrangulares.  Stipulas  pluridentatae  distantes.  Petiolus  6-10  mm 
longus  canaliculatus.  Folia  opposita.  Lamina  acuminata ,  ovata  interdum 
laxe  ovata  6-12  vulgo  8-10  cm  longa,  charlacea ,  concolor  plerumque  in  sicco 
olivo-virida.  Laminae  basis  rotundata  vel  cuneata,  saepe  simul  rotundata  et 
breviter  cuneolata.  Apex  plus  minusve  ad  acumen  4-10  mm  longum  atte- 
nuatus.  Margines  serratae  denlibus  utrinsecus  20-45,  paulum  eminentibus 
et  saepe  mucronulatis.  Nervi  latérales  utrinque  5-7  haud  prominentes. 

Cymae  axillares  multiflorae,  omnino  glabrae,  ramis  robustis ,  multiparae 
arliculis  quadrangularibus .  Pedunculus  2-4  cm  longus.  Bracteolae  oppositae 
1  mm  vel  minus  longue.  Pedicellus  quant  alabasler  brevior.  Alabaster  ovato- 
. oblongus  viridis ,  praefloratione  imbricata.  Flores  virides  2,  5-4  mm  diam. 


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Sepala  5  parvula  imbricata  subaequalia,  apice  ovato  subacuto.  Pelaln  vidun- 
tur  attenuata  et  apice  acutissima,  marginibus  involutis  versus  apicem. 
Petali  basis  erecta  deinde  extra  in  medio  inflexo  patentia,  extremo  apice 
surrecta.  Disais  perparvus  ;  ovarium  parvum.  Staminum  filamenla  taeniala 
basi  dilatata.  Stylus  «reclus  auguste  protentus. 

Fructus  parvulus  floralibus  perstantibus.  Mericarpia  3  usque  4,5-5  cm 
longa,  1,1-2  cm  lata  ;  in  quoque  duobus  seminibus  alatis  3,5-4  cm  longis. 
Tiaphea  alam  transiens. 

Species  afjinis  R.  indicae  (Willd.)  N.  Halle. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  Adiopodoumé  IA  3128  au  Muséum  de 
Paris. 

Matériel  étudié  : 

Guinée  Française  :  A.  Chevalier  18618  (MP,  B). 

Sierra  Leone  :  Thomas  3536  (BM)  ;  Lane  Poole  381  (K)  ; 
Deighton-  1211  et  3249  (K). 

Libéria  :  Linder  808  (K). 

Côte  d’ivoire  :  IA  3128  (MP),  1983,  3549  etc. 

Fernando  Po  :  Barter  s.  n.  (K)  ;  Mann  183  nec  185  (K). 

Oubangui  :  Tisserant  2128,  1171,  1988  (MP)  ;  Le  Tf.stu  4032 
(MP). 

Gabon  :  Le  Testu  8655,  9231,  9639  (MP). 

Congo  Belge  :  Robyns  436,  Mortehan  701,  Pynaert  1479, 
Hulstaert  804,  Goossens  6200,  Bequaert  5090,  Ci.aessens 
606  (B)  ;  Lebrun  1226,  1183,  564  bis,  1048,  6310  (B)  ;  Louis 
16354  et  15904  (B). 

Angola  :  Welwitsch  1337,  1334  (BM)  ;  Gossweiler  10175,  9257 
(BM). 

Uganda  :  Bagshawe  710  a  (BM)  ;  Chandlf.r  1572,  2163  (K,  B)  ; 
Dawki.ns  433,  533  (K)  ;  Dummer  568  (BM). 

Remarques  :  Cette  espèce  est  restée  longtemps  confondue  avec 
R.  indica.  Elle  est  facile  à  distinguer  de  cette  dernière  par  la  taille 
•et  la  couleur  de  ses  fleurs  et  par  la  disposition  de  ses  pétales. 

3.  Loesenerielia  ectypetala  N.  Ilallé  sp.  nov. 

Scandens  robustus  lignosus ,  filamenlis  resinosis  destitutus.  Rami  saepe 
■quadrangulati .  Lignum  alte  sulcatum.  Stipulas  acutae  transverso  arculo 
■conjunctae.  Petiolus  4-7  mm  longus.  Folia  opposita  chartacea  subconcolora 
7-15  cm  longa ,  3, 5-7, 5  cm  lata.  Laminae  basis  obtusa  vel  rotundata  ;  apex 
■acuminatus  ;  acumen  6-11  mm  longum  ;  margo  utrinque  15-25  denticulis 
taxe  dentata.  Nervi  latérales  utrinque  5-7.  Reiiculus  densus,  tenuiter  supra 
et  infra  prominulus  in  sicco. 

Cymae  dichotomae  dense  puberulae,  simplices  axillares  vel  compositae, 
pedunculis  1-4  cm  longis,  3-b-plice  jurcatae.  Pubescentia  dense  fulva-fusca 
ad  bracleolas,  calyces  alabastrumque  apicem.  Pedicellus  10-30  mm  longus. 
Alabaster  oblongus  apice  obtusus  7-10  mm  longus.  Sepala  5  breviter  apicu- 


—  468  — 


lata  haud  imbricata.  Praefloratio  valvata.  Petala  5  ad  apicem  carnosa  et 
ectypa,  slamina  comprimentia  in  alabastro.  Discus  duplex,  infimus  cupuli- 
formis,  in  medio  androgynophoro  interruptus,  superior  carnosus.  Stamina 
3  brévia,  versus  basern  haud  connata.  Ovarium  3/4  immersum,  triloculatum. 
Ovula  12  biseriata  in  quoque  loculo.  Stylum  erectum  1  mm  longum. 

Fruclus  siccus  tricarpellatus,  seminibus  alatis. 

Species  affinis  L.  clematoide  Loes. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  Kregbé,  route  de  Ouellé  à  Mbahiakro 
IA  2938,  au  Muséum  de  Paris. 

Matériel  étudié  : 

Guinée  Française  :  Jacques-Félix  944  (MP). 

Côte  d’ivoire  :  N.  Halle  104,  362,  74,  263,  293  ;  IA  3594,  3595, 
2933,  2938  (MP). 

Gold  Coast  :  Darko  907  (K). 

Nigéria  :  Onochie  8948  (K). 

4.  Campylostemon  nigrisilvae  N.  Hallé.  sp.  nov. 

Scandens  gracilis  (usque  15  mm  diam.)  glaberrimus  ;  ramuli  quadran- 
gulati  vel  subalati,  rufi  laeves  deinde  squamosi,  Ligni  sectura  stellata  den- 
tata.  Stipulae  sub filiformes.  Folia  opposita  exstipulata  filamentis  resinosis 
per  fraclionem.  Petiolus  3-8  mm  longus.  Lamina  6-12  (15)  cm  longa,  2,5- 
4,5  (5,7)  cm  lata,  valde  discolor,  supra  cinereo-viridis,  infra  fusca  rufa  ; 
basis  plus  minusve  obtusa.  Acumen  arctum  20  mm  longum  aliquid  tortum. 
Margo  subintegra  vel  subdentata  6-10(12)  dcnticulis. 

Flores  et  fructus  ignoti. 

Species  affinis  C.  angolensi  Welw.  ex  Ouv. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  forêt  de  l’Anguédédou  IA  3617  au 
Muséum  de  Paris. 

Matériel  étudié  : 

Côte  d’ivoire  :  IA  3617  (MP)  ;  N.  Hallé  354,  264,  355,  356,  137 
et  177. 

5.  Salacia  uregaensis  R.  Wilczek  v.  aurantiaea  N.  Hallé  var.nov 

Affinis  S.  uregaensi  et  certe  conspeci ficus,  sed  ab  illo  differt  : 

Petiolus  3-7  mm  longus.  Lamina  marginibus  saepius  integris  ;  nervi 
latérales  utrinque  4-7.  Pedicelli  5-8  mm  longi.  Flores  6-10,5  mm  diam., 
sepalis  1-2,5  mm  longis,  petalis  orbicularibus  integris  cire.  3-4  mm.  Fructus 
ellipticus  breviter  acuminatus. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  Forêt  de  la  Mudjika  IA  3656,  au  Muséum 
de  Paris. 

Matériel  étudié  : 

Sierra  Leone  :  Deighton  5647  (K)  ;  Urwin  et  Smythe  16  (K). 

Côte  d’ivoire  :  IA  1483,  2188,  3151,  3102,  3655,  2824  ;  IA  3656 
(MP  :  A.  Chevalier  22604,  22645,  20005,  17729,  17986, 
17614  (MP)  ;  N.  Hallé  284,  266,  458. 


—  469  — 


Gold  Coast  :  Darko  962  (K)  ;  Andoh  5616  (BM)  ;  Lawton  5705 
(BM)  ;  Akpabla  901  (K). 

Gabon  :  Le  Testu  7647  (MP). 

Remarque  :  Cette  nouvelle  variété  vient  s'ajouter  au  groupe  des 
Salacia  lehmbachii,  uregaensis  et  leonensis. 

6.  Salacia  leonensis  Hutch.  et  Moss  v.  cucumerella  N.  Hallé  v.  nov. 

A  specie ,  ramis  i-alatis  compressis,  foliis  oblongis  breviter  petiolatis  vel 
subsessilibus ,  basi  cordatis,  cymarum  pedunculo  usque  15  mm  longo,  fructu 
angusto  differt. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  forêt  de  Divo  IA  3659,  au  Muséum  de 
Paris. 

Matériel  étudié  : 

Libéria  :  Dinklagf,  2855  (MP)  ;  Baldwin  6993  (K). 

Côte  d’ivoire  :  IA  3659  (MP)  et  3660. 

7.  Salacia  alata  De  Wild.  v.  superba  N.  Hallé  var.  nov. 

A  specie,  ramis  laxe  alatis,  alis  valde  undulatis,  foliis  usque  ad  25  cm 
longis,  floribus  pluribus,  fructu  valde  muricato  et  tuberculato  differt. 

Holotype  :  Gabon,  Libreville  Klaine  282  au  Muséum  de  Paris. 
Matériel  étudié  : 

Nigéria  :  U j o r  30182  (K)  ;  Talbot  1385,  1611  (BM). 

Gabon  :  Duparquet  s.  n.  (MP)  ;  Klaine  247,  282,  1917  (MP). 

8.  Salacia  whytei  Loes.  f.  ophiurella  N.  Hallé  f.  nov. 

A  specie,  inflorescentiae  pedunculo  percurrente  in  axem  multis  barcteolis 
sqameum,  usque  10  mm  longum  continuato  differt. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  Adiopodoumé  IA  3634,  au  Muséum  de 

Paris. 

9.  Salacia  miegei  N.  Hallé  sp.  nov. 

Scandens  interdum  suffrutex,  glaberrimus ,  ramulis  terretibus.  Folia  oppo- 
sita  vel  subopposita  resinosis  filamentis  per  fractionem.  Petiolus  9-12(17)  mm 
longus.  Lamina  fere  subcoriacea  discolor  in  sicco,  supra  viridis  nubila, 
infra  flava,  oblonga  8-19(27)  cm  longa,  3,2-8(10)  cm  lata  ;  foliae  maximae, 
in  juvenibus  stirpibus.  Laminae  basis  cuneata,  apex  acuminatus  saepe 
pandatus.  Mar  go  subintegra  vel  dentata.  Nervae  latérales  (7)8-14  utrinque. 

I nflorescentia  2-3  cm  diam.  subsessilis  glomerulo  capitato  multis  floribus 
radiantibus.  Pedicellus  gracilis  6-10  mm  longus.  Alabaster  1,5  mm  diam. 
2  mm  longus.  FIos  glaber  flavus  2, 5-3, 5  mm  diam.  Calyx  aequilibus  parvis 
imbricatis  sepalis.  Petala  ovata  tenua  margine  integra  1,5-2  mm  longa. 
Discus  breviter  tronconicus ,  fossulatus  ad  apicem.  Stamina  3  extrorsa,  fila- 
menta  gracilia  1,5-2  mm  longa.  Anthera  supra  stylum  conjuncta. 

Fructus  ignotus. 

Species  affinés  S.  eleganti  Weiw.  ex  Oliv. 


470  — 


Holotype  :  Côte  d’ivoire  route  de  Soubré  à  Buhio  IA  3547  au 
Muséum  de  Paris. 

Matériel  étudié  : 

Côte  d’ivoire  :  JA  3547  (MP),  3626,  3627. 

10.  Salacia  lateritia  N.  Italie  nov.  sp. 

Scandons,  glaberrimus  ;  rami  extremi  corlice  luxe  et  inaequaliter  plicato 
U Ueo-fulvo,  secundum  squamoso.  Folia  opposita  vel  subopposita ,  per  fractu- 
ram  emmitentia  filamenta  resinosa.  Petiolus  5-10  mm  longue  concrescens. 
Lamina  oblonga  elliplica,  12-28  cm  longa,  5-10  cm  lata,  chartacea,  paulum 
discolor,  ad  basim  obtusa,  acumine  6-20  mm  longo,  margine  subintegra, 
nervis  lateralibus  6-10  utrinque.  Réticulum  conspicuum  supra,  prominu- 
lum  punctis  ectypis  infra  in  sicco. 

Inflorescentia  axillaris  glabre  floribus  pluribus  vel  multis  fasciculatis, 
pedunculo  crasso  plus  minusve  furcato  2-10  mm  longo.  Pedicelli  10-20  mm 
longi.  Alabastrum  ovoideum  5  mm  longum,  praefloratione  imbricata.  Sac- 
pala  5  inuequalia  convexa,  margine  rotundada  vel  ovata.  Corolla  ochracea- 
laleritia,  petalis  5  tenais  convexis  reflexis  oblongo-rotundatis  4-5  mm  Ion  gis, 
3-3,5  mm  latis.  Disais  tronconicus  ochraceus,  tuberibus  versus  apicem. 
S  la  mina  3  filamentis  latis,  antheris  extrorsis,  suboblique  biloculalis,  rimis 
longitudinalibus  dehiscentibus.  Ovarium  triloculatum  fere  immersum  in 
disco,  loculis  k-ovulatis. 

Fructus  laevis  elliplieus  tricarinatus  apiculatus  cire.  7,5  cm  longus. 

Species  affinis  S.  pyriformi  (Don)  Steldel. 

Holotype  :  Côte  d’ivoire,  Forêt  de  A'apo  IA  3624,  au  Muséum  de 
Paris. 

Matériel  étudié  : 

Libéria  :  Linder  253  (K):  Baldwin,  6721  (K). 

Côte  d’ivoire  :  Pobegiin  s.  n.  (MP)  :  IA  3543,  3625,  2785.  1680, 
3624  (MP)  ;  X.  IIallé  140,141,  142.  144  ;  A.  Chevalier  19516, 
19419,  19584  (MP). 

Nigéria  :  Onochie  31892  (K). 

1  1.  Salacia  oliveriann  Loes.  v.  adiopodoumella  X.  IIallé  var.  nov. 

.1  specie,  inflorescentiis  minori bus,  pedunculo  cire.  1  mm  longo,  haud 
furcato,  1-5  flores  jerenle,  alabastro  3-4  mm  longo,  stylo  1,5-2  mm  longo 
differl.  Fructus  oblongus  subcylinàricus,  u-sque  10  cm  longus  et  3,5  cm  latus, 
laevis  flammeus. 

Holotype  :  Cô’e  d’ivoire,  Adiopodoumé  IA  1517.  au  Muséum  de 
Paris. 

Matériel  étudié  : 

Côte  d’ivoire  :  IA  1517  (MP),  3644  ;  X.  IIallé  94,  127.  153.  154, 
178;  A.  chevallier  17090,  17300  (MP). 

Remarques  : 

La  variété  adiopodoumella  caractérise  tous  les  échantillons  de 
Côte  d’ivoire  ;  elle  diffère  de  la  forme  typique  dont  1  is  inflorescences 


—  471 


plus  vigoureuses  ont  les  caractères  suivants  :  pédoncule  de  3-10  mm 
de  long,  courtement  divisé  au  sommet  et  portant  10-20  fleurs  envi¬ 
ron  ;  bouton  oblong  de  5  mm  env.  ;  style  de  2  à  3  mm. 

12.  Salacia  columna  N.  Halle,  nov.  sp. 

Scandens  lignosus,  ramis  cylindratis  glabris  laevibus.  Folia  opposita 
vel  subopposita,  glabra.  Petiolm  4-8  mm  longus,  filamentis  resinosis  per 
fractionem.  Lamina  charlacea  juscescens  in  sicco,  6-25  cm  longa,  3-8  cm  lata , 
acuminata ,  basi  acuta  vel  subobtusa,  marginibus  integris  vel  subdentatis  ; 
acumen  distortum  5-15  mm  longum.  Nervae  latérales  (6)7-8(13)  utrinque. 

I nflorescentia  pluri  vel  multiflora,  glabra,  axillaris,  subsessilis,  glome- 
rulos  capitatos  dense  bracteolatos  ferens.  Pedicelli  3,5-8  mm  longi  ;  alabasler 
oblongus ,  versus  medium  conspicue  dilalatus,  cire.  4-5,5  mm  longus,  praeflo- 
ratione  imbricata.  Flores  glabres  virides,  radiantes,  6-12  mm  diam.  Sepa- 
la  5  imbricata,  inacqualia,  subor bicularia  interdum  ovata.  Petala  5  oblon- 
ga  subcucullaia,  tenua,  denticulata,  prias  erecta,  ad  marginem  disci  expli- 
cata.  Discus  viridis  latus,  in  columna  stricta  gynandrophorum  figurante 
elatus.  Stamina  3,  antheris  biloculatis  rimis  longitudinalis  extrorsis  dehis- 
centibus.  Ovarium  triloculatum,  haud  immesum  in  disco. 

Fructus  rotundatus  vel  oblongus,  tricarinatus ,  ad  extremilates  verrucosus  r. 
cum  circa  4-6  seminibus. 

Species  affinis  S.  senegalensi  (Lam.)  DC. 

13.  Description  de  S.  columna  v.  akeassii  N.  Hallé  var.  nov. 

A  specie,  ramis  dense  lenticellosis,  foliis  et  floribus  minoribus,  sepalis 
subaequalibus  et  breviter  apiculatis  differt. 

Holotypes  :  S.  columna  v.  columna  :  Libéria  Mecca  Baldwin  10801 . 
herbier  de  Kew.  S.  columna  v.  akeassii  :  Côte  d’ivoire  Azaguié,  Aké 
Assi  IA  2954,  herbier  du  Muséum  de  Paris. 

Matériel  étudié  : 

Sierra  Léone  :  Deighton  3105  et  2627  (MP). 

Libéria  :  Baldwin  10688,  10964,  11550,  10787,  10801  (K)  ;  King 
121  (K)  ;  Whyte  s.  n.  (K)  ;  Bunting  78  (BM). 

Côte  d’ivoire  :  IA  2954  (MP)  ;  N.  Hallé  2,  11,  138,  155,  178,  287  ; 
A.  Chevalier  21298,  21161  (MP). 


BIBLIOGRAPHIE 

Th.  Loesener  :  Engl,  et  Pr.  Nat.  Pflanz.  III,  V,  227  (1893).  Bot.  Jahrb., 
XXXIV,  103  (1904). 

Hltchinson  et  M.  B.  Moss  :  in  Hutcii.  et  Dalzif.l.  Fl.  West  Trop.. 
Afr.  I,  447  (1928). 

A.  C.  Smitii  :  Amer.  Journ.  Bot.,  XXVIII,  438  (1941). 

R.  Wilczek  :  Bull.  dard.  Bot.  Brux.,  XXVI,  399  (1956). 


Laboratoire  de  phanérogamie  du  Muséum  National ._ 


472  — 


ACTES  ADMINISTRATIFS 


MM.  R.  Courrier  et  P.  Donzelot  sont  nommés  Membres  du  Conseil 
-du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (Décret  ministériel  du  22-vii- 
1958). 

M.  André  Aubreville  est  nommé  Professeur  à  la  chaire  de  Phané- 
rogamie  (D.  m.  du  23-vm-1958). 

M.  M.  Blanc  est  nommé  sous-Directeur  de  Laboratoire  à  la  chaire 
de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons).  (Arrêté  m.  du  24-VI-1958). 

M.  J.  Sornay  est  nommé  sous-Directeur  de  Laboratoire  à  la  chaire 
de  Paléontologie  (A.  m.  du  24-vi-1958). 

M.  J.  Anthony  est  nommé  sous-Directeur  de  Laboratoire  à  la  chaire 
d’ Anatomie  comparée  (A.  m.  du  3-IX-1958). 

M.  H.  Rose  est  nommé  Jardinier-chef  au  Muséum  (A.  m.  du  24-vi- 
1958). 

M.  P.  Lancelle  est  nommé  Adjudant  des  gardes  (A.  m.  du  24-vi-1958). 

M.  R.  Chauvancy  est  nommé  Technicien  à  la  chaire  de  Zoologie  (Mam¬ 
mifères  et  Oiseaux)  (  A.  m.  du  l-vm-1958). 

M.  Fr.  Berger,  Aide  de  laboratoire  au  Vivarium,  est  admis  à  faire 
valoir  ses  droits  à  la  retraite  (A.  m.  du  24-vi-1958). 

M.  Fr.  Ferteux,  Chef  taxidermiste,  est  admis  à  faire  valoir  ses  droits 
à  la  retraite  (A.  m.  du  25-vn-1958). 

M.  Fr.  Coquil,  Aide  de  laboratoire  à  la  chaire  de  Zoologie  (Vers  et 
Crustacés),  est  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite  (A.  m.  du 
31-vn-1958). 

M.  J.  Guillou,  Aide-technique  au  Service  de  la  Culture,  est  admis 
à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite  (A.  m.  du  l-vm-1958). 


DISTINCTIONS  HONORIFIQUES 
Légion  d’Honneur 

M.  Th.  Monod,  Professeur,  est  promu  Officier  de  la  Légion  d’Honneur 
par  décret  du  20  août  1958. 


Ordre  des  Palmes  Académiques 

Par  décret  du  5  Juillet  1958 
sont  promus  Officiers  : 

MM.  J.  Guibé,  Professeur  ;  A.  Franc,  sous-Directeur  ;  G.  Cherbon- 
nier,  Assistant  ;  A.  Fargeas,  Aide-technique  ;  J.  Guillou,  Aide-tech- 


—  473  — 


nique  ;  Mmos.  A.  Tixier,  Chargé  de  recherches  au  C.N.R.S.  (labora¬ 
toire  de  Malacologie)  ;  V.  Triebel,  Aide  de  laboratoire  spécialisé. 

sont  nommés  Chevaliers  : 

MM.  A.  Reymond,  sous-Directeur  ;  J.  Forest,  Assistant  ;  J. -R.  Stef- 
FiK,  Assistant  ;  Mme  E.  Falck,  Attaché  de  recherches  au  C.N.R.S. 
(Musée  de  l’Homme)  :  Mlle  D.  Bourdain,  sous-Bibliothécaire  ;  MM.  P.  Lan- 
ceiie,  Adjudant  des  gardes  ;  L.  Champeaux,  sous-Brigadier  des  gar¬ 
diens  de  galerie. 


DONS  D’OUVRAGES 

J.  Millot  cl:  J.  Anthony.  —  Anatomie  de  Latimeria  chalumnae. 

T.  I.  Squelette,  Muscles  et  Formation  de  soutien.  Centre  National 

de  la  Recherche  Scientifique  éd.,  Paris,  1958. 

J, a  découverte  du  Coelacanthe,  Latimeria  chalumnae,  a  été  justement 
considérée  comme  l’événement  le  plus  sensationnel  du  siècle  en  matière 
d’histoire  naturelle. 

Ce  remarquable  poisson,  remontant  à  plus  de  300  millions  d’années, 
appartenant  au  grand  groupe  archaïque  des  Crossoptérygiens  que  l’on 
croyait  depuis  longtemps  entièrement  disparu  et  d’où  sont  issus  par 
voie  d’évolution  tous  les  Vertébrés  terrestres  actuels  jusqu’à  l’Homme 
a  acquis  une  célébrité  dont  aucun  animal  n’avait  approché  avant  lui 
et  a  pris  la  valeur  d’un  symbole. 

Il  méritait  l’étude  structurale  la  plus  approfondie.  Celle-ci  a  été  entre¬ 
prise  par  le  laboratoire  d’Anatomie  comparée  du  Muséum  National 
d’Histoire  Naturelle,  aidé  par  le  Centre  National  de  la  Recherche  Scien¬ 
tifique  et  par  l’Institut  de  Recherche  Scientifique  de  Madagascar.  Sa 
publication  nécessitera  trois  ou  quatre  gros  volumes.  Le  premier  vient 
de  paraître  :  il  comprend  l’analyse  minutieuse  du  Squelette,  des  Muscles 
et  des  Formations  de  Soutien  qui  sont  la  base  de  toute  l’Anatomie. 

Pour  la  commodité  du  lecteur,  l’ouvrage  se  présente  d’une  façon  origi¬ 
nale  en  deux  parties  jumelées,  de  format  27  X  34,  encartées  dans  une 
même  reliure  et  consultables,  soit  indépendamment,  soit  simultanément  : 
un  livret  de  texte  de  127  pages,  illustré  de  30  figures,  et  un  atlas  de 
80  grandes  planches  photographiques  sur  papier  Kromelcote  de  175  gr. 
dont  les  plus  importantes,  soit  une  quarantaine,  sont  accompagnées  de 
schémas  ou  de  dessins  explicatifs. 

Le  texte  comporte  une  description  détaillée  et  une  première  interpré¬ 
tation  des  éléments  étudiés.  Les  figures  et  les  planches  reproduisent 
les  plus  caractéristiques  des  préparations  utilisées  :  dissections,  radio¬ 
graphies,  coupes  sagittales  et  transversales  de  la  tête.  L’ensemble  réalise 
une  documentation  d’une  valeur  et  d’une  richesse  exceptionnelle  à  l’in¬ 
tention,  non  seulement  des  anatomistes  spécialisés  et  des  paléontolo¬ 
gistes,  mais  aussi  de  tous  les  zoologistes  et  biologistes  s’intéressant  à  cet 
extraordinaire  fossile  vivant. 


—  474  — 


G.  Tregoubofk  et  M.  Rose.  —  Manuel  de  planctonologie  méditer¬ 
ranéenne.  Centre  National  de  la  Recherche  Scientifique ,  éd.,  Paris, 
1957.  Tome  I,  texte,  587  p.  ;  tome  II,  illustrations,  207  pi.  +  12  p. 

Cet  ouvrage  est  dû  à  la  collaboration  de  deux  éminents  zoologistes 
qui  ont  consacré  de  longues  années  à  l’étude  d’organismes  du  plancton 
de  Méditerranée.  Comme  l’écrivent  les  deux  auteurs,  il  est  avant  tout 
destiné  à  guider  les  étudiants  à  travers  un  monde  complexe  où  se  ren¬ 
contrent,  d’une  part  des  animaux  et  des  végétaux  appartenant  aux  groupes 
les  plus  divers  et  dont  la  vie  est  exclusivement  pélagique  et,  d’autre  part, 
les  innombrables  formes  larvaires  des  animaux  benthiques  sessiles  ou 
errants.  Mais  si  l’intérêt  didactique  du  Manuel  doit  être  apprécié  par 
tous  ceux  qui  ont  la  charge  de  mettre  les  étudiants  en  contact  avec  un 
domaine  dont  ils  n’ont  encore  qu’une  connaissance  théorique  et  très 
fragmentaire,  il  rendra  également  de  grands  services  aux  zoologistes 
non  familiarisés  avec  les  formes  marines  et  aux  océanographes  biolo¬ 
gistes  qui  ont  à  identifier  des  organismes  qui  ne  ressortissent  pas  à  leurs 
spécialités. 

Les  différents  chapitres  ont  été  rédigés  indépendamment  par  l’un  ou 
l’autre  des  auteurs.  Les  premiers  sont  consacrés  aux  généralités  sur  le 
plancton  marin,  au  rôle  du  plancton  et  à  la  productivité  de  la  mer.  Chacun 
des  chapitres  suivants  se  rapporte  à  un  groupe  zoologique  distinct  et 
contient  les  notions  essentielles  sur  la  morphologie,  le  développement, 
l’écologie  et  la  biologie  des  représentants  du  groupe  ;  en  outre,  une  partie 
systématique,  incluant  des  tableaux  dichotomiques,  permet  la  déter¬ 
mination  des  familles  et  des  principaux  genres  méditerranéens  ;  enfin 
une  liste  bibliographique  mentionne  les  principaux  ouvrages  qui  se  rap¬ 
portent  au  groupe  en  question. 

L’illustration  est  abondante  et  soignée  :  les  207  planches  qui  forment 
le  deuxième  tome  du  Manuel  comprennent  plus  de  2.200  figures. 


Le  Gérant  :  Jacques  Forest. 


ABBEVILLE.  -  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  -  10-12-1958. 


RÈGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à  la  publication  des  travaux  fait» 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A  PART 

Les  auteurs  ont  droit  à  25  tirés  à  part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent 
s’en  procurer  à  leur  frais  25  ou  50  exemplaires  supplémentaires  aux 
conditions  ci-après  : 


25  ex.  50  ex. 

2-4  pages . .  150  fr.  190  fr. 

6-8  pages . * . .  .  180  fr.  225  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  auteurs  qui  voudraient  obtenir  de  véritables  tirages  à  part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
désiré  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 


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France  :  1.500  fr.  —  Étranger  :  2.200  fr. 

(Chèque  bancaire  ou  mandat  au  nom  de  la  Bibliothèque  centrale 
du  Muséum,  36  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris,  Ve. 

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ÉDITIONS  DU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


En  vente  à  la  Bibliothèque  centrale  du  Muséum, 
36,  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris-5®. 


Annuaire  du  Muséum  national  d' Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1939). 
Archives  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895; 

6  numéros  par  an  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.). 
Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  . 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Dinard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Revue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d' Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d' Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5®  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Systematicae.  Directeur  :  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5®  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Revue  Algologique.  Directeur  ;  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5®  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mm®  V.  Allorge,  Labo¬ 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Revue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1928;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBBVILLB.  * —  IM  PR  IM  BR  IB  T.  PAILLART.  — •  10-12-1958. 


Tome  XXX 


2*  Série 


NOVEMBRE  1958 


Paru  le  26  janvier  1959. 


SOMMAIRE 


Pages 

Communications  : 

F.  K.  Jouffroy.  Muscles  péroniers  des  quatrième  et  cinquième  orteils  chez 

les  Primates.  Description  et  interprétation .  475 

J.  Lessertisseur.  Signification  de  l’épine  iliaque  antéro-inférieure  chez  les 

Primates.  Étude  ostéologique  et  myologique .  482 

J.  Berlioz.  Étude  d’une  collection  d’Oiseaux  de  Guinée  française .  400 

Th.  Monod.  Verrouillage  osseux  à  trois  positions  chez  Triacanthus  brevirostris 

Temminck  et  Schlegel  (Poissons,  Balistiformes) .  408 

J.  Spillmann.  Un  Chevaine  aberrant,  présentant  des  signes  d’hybridation 

avec  le  Blageon  :  Teleetes  soufia  (Risso) .  502 

J.  R.  Steffan.  Comportement  de  Lasiochalcidia  igilensis  (Ms.)  et  de  l’espèce 

nouvelle  L.  pugnatrix  (Hym.  Chalcididae) ,  parasites  de  fourmilions....  506 

A.  Vandel.  Protracheoniscus  pierrei  Vandel  n’est  pas  un  Porcellionide 

quinquétracheate  mais  un  Oniscidé  (Crustacés;  Isopodes  terrestres)...  513 

R.  Ph.  Dollfus.  Porocéphales  d’un  Chiroptèrc  frugivore  de  Bamako-sur-Niger 

(Soudan  français) .  517 

J.  L.  Hamel.  Matériaux  pour  l’étude  caryo-taxinomique  des  Saxifragacées. 

V.  Le  noyau  et  les  chromosomes  somatiques  du  Bolandra  oregona  S.  Watts. .  .  522 

P.  Balavoine.  Sur  la  présence  de  Semiomctra  italica  (Schlüter,  1878)  (Coma- 

tulidae)  dans  le  Lutétien  de  Bois-Gouët  (Loire-Atlantique) .  525 

Ed.  Boureau.  Contribution  à  l’étude  paléoxylologique  de  l’Indochine  (VI)  : 

Sur  le  Quercoxylon  Ogurai  n.  sp.,  bois  fossile  de  l’Ile  de  Bach  Long  Vi 

(Golfe  du  Tonkin) .  526 

Table  des  matières  du  Tome  XXX .  532 


/ 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1958.  —  N°  6 


429e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

27  NOVEMBRE  1958 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  J.  BERLIOZ 


COMMUNICATIONS 


Muscles  péroniers  des  quatrième  et  cinquième  orteils 
chez  les  Primates 
Description  et  interprétation 

par  F.  K.  Jouffroy. 


I.  Description. 


Péronier  du  cinquième  orteil  (Huxley). 


extensor  proprius  digiti  quinti 

peronaeus  tertius 

adductor  digiti  quinti  longus 

peronaeus  intermedius 

peronaeus  médius 

extensor  brevis  digiti  quinti 

peronaeus  parvus 

extensor  lateralis  digiti  quinti 

fibulinus 

extensor  digiti  quinti 

peronaeus  quartus 

peronaeus  quinti ,  peronaeus  sextus 

peronaeus  accès ,  orius 

peronéo-cuboïdien 


Devis 

Meckel  et  Ilartman 

Burdach 

Brühl 

Cuvier 

Ruge,  Franck 

Bischofï 

Ribbing 

Strauss-Durckeim 
Young,  Robinson 
Otto 

Macalister 

Henle 

Chudzinsky 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


31 


—  476  — 


Le  péronier  du  cinquième  orteil  est  un  muscle  qui,  s’il  n’appartient 
à  l’anatomie  humaine  qu’à  titre  d’anomalie,  est  présent  dans  presque 
toute  la  série  des  Mammifères,  et,  en  particulier  chez  les  Primates. 
Il  a  été  décrit  par  de  nombreux  auteurs  sous  des  noms  très  divers, 
comme  en  témoigne  l’importante  synonymie. 

Appartenant  à  la  loge  latérale  externe  de  la  jambe,  le  péronier 
du  cinquième  orteil  se  présente,  typiquement,  comme  un  muscle 
fusiforme,  grêle,  naissant  par  des  fibres  charnues  à  la  moitié  supé¬ 
rieure  de  la  face  externe  du  péroné,  juste  en  dessous  de  la  tête  de 
cet  os.  Il  est  situé  en  dedans  du  long  péronier  latéral,  dans  un 
plan  plus  profond,  et  en  dehors  du  court  péronier.  Peu  après  leur 
origine,  les  fibres  charnues  donnent  naissance  à  un  fin  tendon  qui 
court  à  la  surface  de  la  masse  musculaire  et  s’en  libère  au  niveau 
du  tiers  inférieur  de  la  jambe.  Accolé  à  ceux  du  peronaeus  longus 
et  du  peronaeus  brevis,  ce  tendon  glisse  ensuite  dans  la  gouttière 
retro-malléolaire  avant  de  longer  le  bord  externe  du  cinquième 
métatarsien  ;  suivant  les  cas,  il  se  fixe  distalement,  ou  siir  le  bord 
externe  de  la  dernière  phalange,  ou  sur  l’aponévrose  dorsale  du 
cinquième  orteil,  en  se  confondant  avec  le  tendon  correspondant 
de  l’un  ou  l’autre  des  extenseurs  ( extensor  digitorum  longus,  extensor 
digitorum  brevis ) . 

Il  arrive  aussi  que  le  péronier  du  cinquième  orteil  soit  moins  bien 
individualisé  et  qu’on  ne  puisse  l’isoler  complètement,  par  la  dis¬ 
section,  du  court  péronier  latéral  :  c’est  le  cas  chez  certains  Cyno- 
morphes  où  l’on  voit  le  tendon  du  péronier  du  cinquième  orteil 
naître  de  la  masse  charnue  du  court  péronier  latéral. 

Il  peut  exister  une  confusion  plus  complète  encore  de  ces  muscles, 
allant  jusqu’à  intéresser  les  tendons  eux-mêmes.  Nous  avons 
observé,  sur  deux  Chimpanzés,  un  tendon  qui  se  séparait  de  celui 
du  court  péronier  latéral,  entre  la  gouttière  retro-malléolaire  et 
l’insertion  distale  de  ce  muscle,  pour  aller  se  confondre  avec  le 
tendon  du  long  extenseur  commun  sur  l’aponévrose  dorsale  du 
cinquième  orteil.  Cette  disposition  a  été  observée  par  de  nombreux 
auteurs  chez  des  Anthropoïdes.  Lorsque  le  péronier  du  cinquième 
orteil  est  à  ce  point  rudimentaire,  il  est  dit  «  prolongement  digital  » 
ou  «  prolongement  phalangien  »  du  court  péronier  (Pozzi,  1872). 

L’absence  complète  d’un  tendon  issu  de  la  masse  péronéale,  et 
destiné  au  dernier  orteil,  telle  qu’on  l’observe  normalement  chez 
l’Homme,  et  parfois  chez  les  Anthropoïdes,  peut  alors  être  considérée 
comme  le  stade  final  de  l’absorption  du  péronier  du  cinquième 
orteil  par  le  court  péronier  latéral. 

Péronier  du  quatrième  orteil. 

Le  péronier  du  quatrième  orteil  est  très  voisin  du  muscle  pré¬ 
cédent.  Il  prend  naissance  sur  la  moitié  inférieure  du  bord  externe 


_  477  — 


du  péroné,  en  dessous  du  péronier  du  cinquième  orteil.  Son  tendon, 
d’une  extrême  ténuité,  s’accole  à  ceux  des  autres  muscles  péroniers 
pour  se  réfléchir  vers  l’extrémité  du  pied,  en  passant  dans  la  gout¬ 
tière  rétro-malléolaire.  Son  insertion  distale  est  semblable  à  celle 
du  péronier  du  cinquième  orteil,  mais  elle  intéresse  l’orteil  pénul¬ 
tième. 

Il  arrive  souvent  que  les  tendons  destinés  respectivement  aux 
orteils  IY  et  V  proviennent  d’un  seul  et  même  faisceau  charnu  : 
c’est  le  peronaeus  quarti  et  quinti  digiti. 

Anatomie  comparée. 

Le  péronier  du  cinquième  orteil  est  plus  fréquent  que  celui  du 
quatrième  orteil.  On  observe  celui-là  dans  presque  toute  la  série 
des  Mammifères  pentadactyles,  alors  que  celui-ci  n’apparaît  que 
dans  certains  ordres. 

Avant  d’aborder  le  chapitre  des  Primates,  citons  pour  mémoire  que, 
seul,  le  péronier  du  cinquième  orteil  a  été  décrit  chez  les  Carnivores  1 
et  qu’il  n’existe  aucun  des  deux  extenseurs  latéraux  chez  les  Solipèdes 
et  les  Ruminants,  comme  le  laisse  prévoir  la  spécialisation  des  membres 
dans  ces  groupes  2.  Les  deux  muscles  coexistent  chez  les  Rongeurs,  en 
particulier  chez  les  Sciuromorphes  (Parsons,  1894),  et  chez  certains 
Édentés  (Windle  et  Parsons,  1899). 

Si  les  Insectivores  Lipotyphla  (  Gymnura,  Erinaceus )  possèdent  sou¬ 
vent  un  muscle  unique  qui  fournit  des  tendons  pour  chacun  des  deux 
orteils  externes  (Dobson,  1882),  Tupaia  et  Ptilocercus ,  en  revanche, 
montrent  deux  muscles  parfaitement  distincts  qui  naissent  sur  le  péroné, 
en  dessous  du  plan  du  long  péronier  latéral  (Le  Gros  Clark,  1924,  1926). 
Le  premier,  destiné  au  doigt  V,  nait  au  niveau  de  la  première  moitié 
de  l’os  ;  le  second,  correspondant  au  doigt  IY,  au  niveau  du  tiers  inférieur. 
Cette  division  en  deux  muscles  bien  distincts  rappelle  la  disposition 
observée  chez  les  Prosimiens  et  semble  apparenter,  tout  au  moins  en  ce 
qui  concerne  ce  caractère,  les  Tupaïdés  aux  Lemuroidea  plus  qu’aux  Lipo¬ 
typhla. 

Le  péronier  du  cinquième  orteil  est,  chez  Tupaia,  tout  à  fait  indépen¬ 
dant  du  court  péronier  mais  il  reçoit  de  ce  muscle  un  tendon  de  renforce¬ 
ment.  Le  Gros  Clark  signale  que  le  tendon  du  péronier  du  cinquième 
orteil  perfore  celui  du  court  péronier  3. 


1.  Chez  le  Chat  (Strauss-Durckeim,  1845),  l’Ours  (Shepero,  1883  ;  Testut,  1884), 
le  Chien  (Ellenberger  et  Baum,  1891),  la  Civette  (Young,  1880),  le  Morse  (Mûrie, 
1870),  le  Phoque  (Humphry,  1868). 

2.  Lesbre  (1897)  signale  cependant  la  présence  du  péronier  du  cinquième  orteil 
chez  le  Porc,  malgré  la  tendance  à  la  réduction  des  doigts  latéraux. 

3.  On  ne  doit  pas  attacher  d’importance  systématique  à  une  telle  disposition  que 
nous  avons  observée  plusieurs  fois  dans  le  genre  Papio ,  et  que  Straus  décrit  chez  le 
Gorille  :  le  tendon  du  court  péronier  forme,  peu  avant  son  insertion  sur  le  métatar¬ 
sien  V,  une  boutonnière  que  traverse,  de  l’extérieur  vers  l’intérieur,  et  de  dessous  en 
dessus,  le  tendon  du  péronier  du  cinquième  orteil. 


—  478  — 


Chez  Tarsius ,  comme  chez  Tupaia,  il  existe  deux  muscles  péroniers 
distincts  pour  chacun  des  deux  orteils  externes,  et  distincts  égale¬ 
ment  des  autres  muscles  péroniers. 

L’ensemble  des  Lemuroidea  présente  des  différences  morpholo¬ 
giques  en  ce  qui  concerne  les  muscles  de  la  jambe  :  chez  les  Dau- 


Fig.  1.  —  Daubentonia.  —  Pied  droit;  vue  externe;  semi-schématique. 


1 

/ 


Fig.  2.  —  Daubentonia.  —  Pied  gauche  ;  vue  supérieure  schématique. 

Légende  des  figures  :  B  :  Courts  extenseurs  des  orteils.  —  C  :  Court  péronier 
latéral.  —  E  :  Long  extenseur  commun  des  orteils.  —  L  :  Long  péronier  latéral.  — 
P  :  Péronier  du  cinquième  orteil.  —  Q  :  Péronier  de  quatrième  orteil.  —  1  :  Liga¬ 
ment  annulaire  antérieur.  —  2  :  Ligament  annulaire  externe  ;  gouttière  rétro- 
malléolaire. 


—  479  — 


bentoniiformes  et  chez  les  Lemuriformes,  les  quatre  muscles  péro¬ 
niers  sont  représentés,  ce  qui  n’est,  pas  le  cas  des  Lorisiformes. 

Les  péroniers  des  quatrième  et  cinquième  orteils  sont,  chez  Dau- 
bentonia,  parfaitement  individualisés,  fusiformes,  mais  extrême¬ 
ment  grêles.  Ils  donnent  naissance,  surtout  le  premier,  à  des  tendons 
si  ténus  qu’ils  peuvent  échapper  à  une  observation  un  peu  hâtive. 
Owen  (1866)  ne  les  a  pas  décrits  mais  ils  ont  été  observés  par  Mûrie 
et  Mivart  (1866),  Chapman  (1900)  et  Zuckehkandi.  (1900).  Chez 
les  Indrisinés,  Milne  Edwards  (1876)  décrit  ces  muscles  comme 
des  dépendances  du  long  péronier  latéral.  Sur  un  spécimen  de 
Propithecus  verreauxi,  nous  n’avons  trouvé  que  trois  péroniers 
latéraux  :  le  péronier  du  quatrième  orteil  était  absent,  celui  du 
cinquième  était  confondu  proximalement  avec  le  long  péronier. 
Chez  les  Lemurinés,  nous  avons  observé  les  deux  corps  musculaires 
confondus  aussi  plus  ou  moins  avec  celui  de  long  péronier.  Sur 
un  spécimen  de  Lemur  varias,  le  péronier  du  quatrième  orteil  don¬ 
nait  naissance  à  deux  tendons,  l’un  pour  le  doigt  IV  et  l’autre  pour 
le  doigt  III.  Chez  tous  les  Lémuriformes,  comme  chaque  fois  qu’il 
existe  un  tendon  du  court  extenseur  pour  l'orteil  considéré,  c’est, 
avec  ce  tendon  et  non  avec  celui  du  long  extenseur  commun,  que 
le  péronier  du  cinquième  orteil  vient  s’unir  d’abord,  pour  former 
ensuite  l’aponévrose  dorsale  de  la  phalange. 

Les  Lorisiformes  se  distinguent  des  Prosimiens  malgaches,  dont 
nous  venons  de  parler,  par  l’absence  de  péronier  du  quatrième 
orteil  et  par  l’inconstance  de  celui  du  cinquième  orteil.  Nous  avons 
trouvé  ce  muscle  chez  Nycticebus,  mais  non  chez  Galago,  et  Mûrie 
et  Mivart  en  signalent  l’absence  chez  Loris  et  Perodicticus. 

Les  Singes  de  l’ancien  et  du  nouveau  Mondes  offrent  beaucoup 
moins  de  diversité.  L’absence  du  péronier  du  quatrième  orteil  est 
la  règle  :  nous  ne  l’avons  trouvé  sur  aucun  sujet  L  Au  contraire 
il  existe,  en  principe,  un  péronier  du  cinquième  orteil,  et  les  varia¬ 
tions  structurales  correspondent  surtout  à  des  différences  de  degré 
dans  l’individualisation  de  ce  muscle  au  regard  du  court  péronier. 
Nous  l’avons  trouvé  complètement  indépendant  chez  :  Lagothrix, 
llapale,  Ateles,  Semnopithecus,  Colobus,  Cercopithecus  callitricus  ; 
seul,  le  tendon  était  isolable  chez  :  Cebus,  Cercopithecus  cephus. 

Chez  les  Anthropoïdes,  le  péronier  du  cinquième  orteil  est  incons¬ 
tant  ;  seules,  les  statistiques  pourront  définir  la  disposition  qui  doit 
être  considérée  comme  typique.  Lorsqu’il  existe,  le  muscle  est 
vestigial  et  représenté  par  le  «  prolongement  phalangien  du  court 
péronier  ».  Sous  cette  forme,  il  existait  chez  nos  deux  Chimpanzés, 
comme  chez  les  spécimens  de  Brühl,  Champneys,  Fick,  Hartmann, 


1.  Cependant,  Frets  (1911)  et  Ribbing  (1909)  ont  vu  ce  muscle  chez  quelques 
individus. 


—  481  — 


Humphry,  Macalister,  Straus  et  Wilder  alors  qu’il  était  absent 
chez  ceux  de  Bischoff,  Raxke,  Rotchuch  et  Ruge.  Chez  le  Gorille, 
il  a  été  observé  par  Deniker,  Macalister,  Raven  et  Straus, 
mais  non  par  Bischoff,  Chapman,  Duvernoy,  Hartmann,  IIep- 
burn,  Owen,  Ranke,  Rotchuch,  et  Sommer  ;  chez  l’Orang,  par 
Fick,  Frets,  Hepburn,  Langer,  Michaelis  et  Straus,  mais  non 
par  Bischoff,  Ranke,  Rotchuch,  Ruge  et  nous-même.  Chez  le 
Gibbon,  enfin,  par  Chudzinsky,  Ivohlbrügge  (Hylobates)  et 
Straus,  mais  non  par  Bischoff,  Hepburn,  Koiilbrügge  (Sym- 
phalangus),  Ranke,  Rotchuch  et  nous-même. 

Chez  l’Homme  ce  muscle  est  normalement  absent. 

Ce  panorama  montre  que,  si  le  péronier  du  cinquième  orteil  est 
présent  chez  presque  tous  les  Primates,  on  constate,  dans  cet  ordre, 
qu’il  tend  à  être  absorbé  par  les  autres  muscles  péroniers.  Mais 
il  faut  distinguer  deux  processus  différents.  Chez  les  Simiens,  c'est 
avec  le  court  péronier  que  l’on  observe  tous  les  stades  de  la  confu¬ 
sion  progressive  (confusion  parfaite  chez  l’Homme,  et  à  laquelle 
l'atrophie  du  petit  orteil  ne  doit  pas  être  étrangère).  Chez  les  Pro¬ 
simiens,  au  contraire,  la  confusion  se  produit  avec  le  long  péronier 
latéral  qui  prend  dans  ce  groupe  une  très  grande  importance  par 
rapport  aux  autres  muscles  péroniers  (importance  corrélative  du 
rôle  privilégié  de  l’hallux  dans  le  mécanisme  de  la  pince  plantaire). 

Cette  tendance  à  la  disparition  des  péroniers  des  quatrième  et 
cinquième  orteils  est  moins  accentuée  chez  les  Prosimiens  que  chez 
les  Simiens.  Elle  est  cependant  bien  mise  en  évidence  dans  le  groupe 
des  Lorisiformes. 

(A  suivre.) 

Laboratoire  d’ Anatomie  comparée. 


Fig.  3  à  5.  —  Pieds  droits  ;  vue  externe  semi-schématique. 

(Même  légende  que  précédemment.) 

Fig.  3.  Cercopithecus.  —  Fig.  4.  Pan.  —  Fig.  5.  Homo  (le  péronier  antérieur  n’a  pas 
été  représenté). 


—  482  — 


Signification  de  v  épine  iliaque  antéro-inférieure 
chez  les  Primates 

Première  partie  :  Étude  ostéologique  et  myologique 
par  J.  Lessertisseur. 

Introduction. 

La  forme  très  variable  de  l'ilion  des  Primates  a  fait  l’objet  de 
trop  d’études  approfondies  (Mivart  1867,  Van  den  Brof.k  1911, 
1914,  Weidenreich  1913,  Waterman  1929,  Straus  1929,  Mednick 
1955)  pour  qu’il  soit  question  dans  une  courte  note  de  plus  que 
quelques  remarques  sur  un  point  d’anatomie  régionale.  Frappé, 
au  cours  de  nombreuses  dissections,  du  fait  que  la  région  sous- 
cotyloïdienne  du  bord  «  antérieur  »  de  l’ilion,  entre  autres,  présentait 
de  très  notables  différences  entre  groupes,  on  a  voulu  poser  la  ques¬ 
tion  de  leur  signification  fonctionnelle. 

Les  genres  suivants  ont  été  spécialement  examinés  au  double 
point  de  vue  ostéologique  et  myologique  : 

Lémuriens  :  Lemur,  Lepilemur,  Propithecus,  Daubentoma,  Galago, 
Nycticebus,  Loris. 

Platyrrhiniens  :  Cebus,  Ateles,  Lagothrix. 

Catarrhiniens  cynomorphcs  :  Semnopithecus,  Colobus,  Enjthro- 
cebus,  Macacus,  Cercopithecus. 

Catarrhiniens  anthropomorphes  :  Ilylobates,  Pan,  Pongo. 

Développement  de  l’épine  iliaque  antéro-inférieure. 

On  connaît  sous  ce  nom,  en  Anatomie  humaine,  une  saillie  ou 
tubercule  de  la  partie  basse  du  bord  antérieur  de  l’ilion,  au-dessus 
de  la  cavité  cotyloïde,  où  s’attachent  le  tendon  direct  du  muscle 
droit  antérieur  de  la  cuisse  et  le  ligament  ilio-fémoral.  L’expression 
«  bord  antérieur  »  pouvant  être  ambiguë  chez  des  formes  non- 
humaines,  où  l’ilion  possède  trois  faces,  on  préférera  la  nomenclature 
de  Van  den  Broek,  dans  laquelle  ce  bord  est  désigné  par  l’épithète 
«  acétabulaire  »  qui  le  distingue  du  bord  «  pubien  »  (dont  la  partie 
inférieure  ou  «  terminale  »  correspond  à  la  crête  pectinéale  de 
l’Homme). 

Ainsi  localisée  et  sommairement  définie,  l’épine  iliaque  antéro- 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  483  — 


inférieure  est  étonnamment  diverse  chez  les  Primates;  sa  présence 
y  est  inconstante,  ses  dimensions  et  sa  forme,  lorsqu’elle  existe, 
très  variables.  Parmi  les  Prosimiens,  elle  est  très  développée  chez 
les  Tupaïformes,  plus  encore  chez  les  Lémuriformes,  où  elle  atteint 
son  maximum  chez  les  Indrisinés  ;  elle  est  en  général  faible  ou 
absente  chez  les  Tarsiiformes  et  les  Lorisiformes.  C’est  aussi  le  cas 
des  Simiens.  Elle  ne  sc  retrouve  bien  prononcée  que  chez  les  Homi- 


Fig.  1.  —  Forme  de  l’ilion  chez  les  Primates. 

(Toutes  les  ligures  ont  été  ramenées  à  la  même  longueur.) 

En  haut ,  Prosimiens  :  de  g.  à  dr.  Tupaia,  Tarsius,  Propithecus,  Nycticebus,  Galago. 
En  bas,  Simiens  et  Hominiens  :  de  g.  à  dr.  Cebus,  Semnopithecus,  Hylobates,  Pan ,  Homo. 

niens,  où  elle  est  loin  cependant  d’atteindre  la  taille  et  la  différen¬ 
ciation  de  celle  des  Lémuriformes.  Ne  pouvant  entrer  ici  dans  le 
détail  des  genres,  on  s’est  contenté  de  figurer  quelques  types  repré¬ 
sentatifs  des  principaux  groupes  :  Tupaia,  Tarsius,  Propithecus, 
Nycticebus,  Galago,  Cebus,  Semnopithecus,  Hylobates,  Pan,  Homo 
(%  !)• 

Il  est  admis  que  la  forme  et  le  modelé  des  surfaces  osseuses  sont 
en  rapport  avec  la  puissance  et  la  disposition  des  muscles  et  liga¬ 
ments  qui  s’y  insèrent.  On  tentera  dans  cet  esprit  l’étude  myologique 
et  syndesmologique  sommaire  de  la  région  considérée. 


—  484 


Muscles  et  ligaments  suscotyloïdiens. 

Seront  laissés  de  côté  les  muscles  iliaque  et  fessiers,  qui  occupent 
respectivement  les  faces  «  interne  »  et  «  externe  »  (plans  iliaque  et 
glutéal  de  v.  den  Broek)  de  l’ilion,  et  peuvent  étendre  les  limites 
de  leur  insertion  jusqu’à  la  région  considérée.  On  reconnaît  alors 
comme  pouvant  prendre  attache  sur  l’épine  iliaque  antéro-inférieure 
(ou  partie  correspondante  du  bord  acétabulaire)  ou  à  son  voisinage 
immédiat  :  a)  le  couturier  ou  une  aponévrose  interépineuse  sur 
laquelle  ce  muscle  peut  prendre  origine  ;  b)  le  droit  antérieur  de 
la  cuisse  ;  c)  le  petit  iliaque  ;  d)  le  ligament  ilio- fémoral  (v.  fig.  2). 

a)  Ligament  interépineux  et  muscle  du  couturier.  L’origine  du 
couturier  varie  selon  les  genres  dans  l’intervalle  des  épines  iliaques 
antéro-supérieure  et  antéro-inférieure  (ou  des  emplacements  cor¬ 
respondants).  Le  plus  souvent,  elle  est  très  nettement  distante  du 
tendon  «  direct  »  du  droit  antérieur  et  n’a  alors  rien  à  voir  avec 
l’existence  de  l’épine  qui  nous  occupe.  Chez  les  seuls  Lémuriformes  x, 
son  origine  est  parfois  suffisamment  basse  pour  intéresser  une  partie 
supérieure  de  cette  épine.  Mais  surtout  le  bord  acétabulaire  est  ici 
très  creux,  formant  un  arc  dont  la  concavité  est  occupée  par  un 
ligament,  tendu  entre  les  deux  épines  iliaques  antérieures.  C’est 
sur  lui  que  prend  essentiellement  origine  le  couturier,  généralement 
en  forme  de  ruban  large  et  plat.  Mais  y  naissent  aussi  des  fibres 
appartenant,  vers  l’extérieur,  au  groupe  des  fessiers  (correspondant, 
sans  être  jamais  bien  individualisées,  au  tenseur  du  fascia  lata, 
et  au  scansorius)  et,  vers  l’intérieur,  à  l'iliaque.  On  peut  donc  dire 
que  ce  ligament  des  Lémuriformes  permet  à  la  fois,  en  donnant 
insertion  à  une  partie  des  fibres  constituantes  d’une  puissante 
musculature  ilio-fémorale,  l’extension  et  l’allègement  de  l’aile 
iliaque. 

Il  en  est  autrement  chez  les  Tarsiiform.es,  les  Lorisiformes,  les 
Simiens  et  les  Hominiens,  chez  lesquels  le  couturier  et  les  formations 
iliaque  et  fessière  dans  leur  partie  antérieure,  naissent  plutôt  du 
bord  acétabulaire  lui-même,  souvent  de  l’épine  antéro-supérieure, 
sans  l’intermédiaire  d’une  bandelette  ligamentaire  bien  différenciée. 

b)  Droit  antérieur  de  la  cuisse.  On  décrit  classiquement  au  muscle 
droit  antérieur  de  l’Homme  trois  tendons  d’origine,  nommés  «  direct  », 
«  réfléchi  »  et  «  récurrent  ».  Le  «  direct  »  naît  de  l’épine  antéro- 
inférieure  ;  le  «  réfléchi  »,  du  sourcil  cotyloïdien  ;  le  «  récurrent  » 

1.  Chez  les  Tupaïformes,  Legros-Clark  indique  que  l’origine  du  couturier  se  fait 
sur  le  «  ligament  inguinal  »  (bandelette  ilio-pubienne).  La  partie  supérieure  de  ce 
ligament  équivaut  sans  doute  à  notre  ligament  interépineux.  Chez  les  Insectivores 
proprement  dits  (Lipotyphla) ,  le  couturier  manque  souvent,  excepté  chez  les  Erina- 
•céidés  (Leche,  Dobson). 


—  485  — 


se  détache  de  ce  dernier  pour  se  confondre  avec  le  faisceau  supérieur 
(ilio-prétrochantérien)  du  ligament  de  Bertin  et  l’expansion  apo- 
névrotique  du  petit  fessier. 

Chez  les  Primates  non-humains,  il  n’a  pas  été  signalé,  à  notre 
connaissance,  de  tendon  «  récurrent  »,  et  nous  n’en  avons  jamais 
observé  nettement  (v.  infra).  Les  deux  autres  tendons  existent, 
mais  peuvent  être  plus  ou  moins  confondus  ou  fusionnés  (comme 
d’ailleurs  chez  l’Homme).  Une  remarque  doit  être  faite  à  leur  sujet. 


A  B  C 

Fig.  2.  —  Insertions  musculaires  sur  le  bord  acétabulaire  de  l’ilion  chez 
A  :  Propithecus,  B  :  Erythrocebus,  C  :  Homo. 

1.  Couturier.  2.  Tenseur  du  fascia  lata.  3.  Droit  antérieur,  avec  ses  tendons  a )  «  direct  », 
b)  «  réfléchi  »,  c)  récurrent.  4.  Petit  iliaque.  5.  Crural.  (Les  muscles  vastes,  fessiers 
et  psoas-iliaque  ne  sont  pas  figurés.) 

Les  termes  «  direct  »  et  «  réfléchi  »  s’entendent  aisément  dans  l’atti¬ 
tude  bipède  érigée,  mais  deviennent  impropres  chez  les  quadru¬ 
pèdes  L  En  effet,  lorsque  le  fémur  est  à  angle  droit  avec  l’aile  iliaque, 
le  bord  supérieur  de  l’acétabulum  et  le  tendon  qui  s'y  insère  se 
trouvent  sensiblement  dans  la  direction  de  la  cuisse  :  il  est  donc 
logique  de  considérer  le  tendon  dit  «  réfléchi  »  comme  primitivement 
normal  (prolongeant  le  corps  musculaire),  le  tendon  «  direct  » 
n’étant  alors  qu’une  insertion  secondaire  de  renforcement.  C’est 

1.  On  pourrait  donc  préférer  les  termes  de  Williams  :  chef  acétabulaire  ou  coty- 
loïdien  (réfléchi)  et  chef  iliaque  (direct). 


—  486 


ce  que  paraissent  montrer  l’anatomie  comparée  et  l’embryologie. 

D’une  part,  en  effet,  dans  la  mesure  où  la  distinction  des  deux 
tendons  est  possible,  on  observe  toujours,  chez  les  Primates  non 
humains,  une  nette  prédominance  du  chef  acétabulaire,  même  chez 
les  Lémuriformes  et  Galagidés,  où  le  chef  iliaque  est  distinct  et  déve¬ 
loppé  sur  une  épine  antéro-inférieure L  D’autre  part,  comme  le 
notait  Williams  (1879),  au  cours  de  l’ontogénèse  humaine,  vers 
le  6e  mois  fœtal,  et  en  rapport  peut-être  avec  la  position  fléchie 
du  membre  à  ce  stade,  le  chef  cotyloïdien  est  seul  distinct,  l’autre 
n’étant  encore  représenté  que  par  une  bande  relativement  insi¬ 
gnifiante  de  tissu  aponévrotique.  Enfin  le  même  auteur  signale 
que,  chez  l’Homme,  l’importance  du  tendon  «  direct  »  est  propor¬ 
tionnelle  à  la  musculature  du  sujet,  tandis  que  le  tendon  réfléchi 
ne  suit  pas  une  variation  correspondante 1  2. 

On  peut  résumer  comme  suit  les  observations  relatives  à  l’origine 
du  droit  antérieur  chez  les  Primates.  Chez  Tarsius,  le  chef  acéta¬ 
bulaire  est  seul  développé,  renforcé  toutefois  par  des  fibres  prove¬ 
nant  de  l’aponévrose  du  psoas-iliaque  (Woolard)  3.  Chez  les  Lorisi- 
formes,  excepté  les  Galagidés  où  il  y  a  deux  chefs  assez  distincts, 
on  ne  peut  parler  aussi  que  d’un  seul  tendon.  Les  Lémuriformes 
offrent  au  contraire  l’exemple  de  deux  tendons  bien  développés, 
parfois  subégaux.  Chez  les  Simiens,  la  séparation  des  chefs  est  plus 
ou  moins  théorique  :  le  tendon,  plat  et  continu,  s’effile  loin  vers 
l’arrière  du  sourcil  cotyloïdien  ;  mais  il  existe  toujours  des  fibres 
provenant  du  bord  antérieur  de  l’os,  et  celles-ci,  représentant  le 
tendon  <c  direct  »  nous  ont  paru  spécialement  développées  chez  les 
Platyrrhiniens  (ex.  Cebus )  et  chez  Hylobates.  Enfin,  on  retrouve 
chez  l’Homme  la  distinction  assez  nette  des  deux  tendons.  L’exis¬ 
tence  de  fibres  récurrentes  est  ébauchée  par  une  forte  adhérence 
à  la  capsule  articulaire  spécialement  chez  Cebus  et  Propithecus, 
mais  l’Homme  seul  semble  pourtant  posséder  un  véritable  tendon 
récurrent. 

c)  Muscle  petit  iliaque  (Winslow).  Ce  petit  muscle,  connu  sous 
des  noms  variés  comme  iléo-capsulaire  (Harrisson),  iléo-capsulo- 
trochantérien  (Cruveilhier),  iléo-capsulo-fémoral  (Fiorani),  acces¬ 
soire  de  l’iliaque  (Bischoff),  capsulaire  de  la  hanche  (Gurtl, 
Lesbre)...,  a  fait  couler  certainement  plus  d’encre  qu’il  n’en  mérite. 
On  le  mentionne  ici  pour  préciser  ses  occurrences  normales  et  parce 
qu’il  joue  sans  doute  un  rôle  dans  l’évolution  de  cette  région 
(v.  infra). 

1.  Les  deux  tendons  sont  presque  égaux  chez  Propithecus  et  Daubentonia. 

2.  On  s’est  borné  ici  à  l’anatomie  comparée  des  Primates.  Les  conclusions  des  auteurs 
en  ce  qui  concerne  l’ensemble  des  Mammifères  sont  plutôt  contradictoires. 

3.  Chez  Hylobates,  où  ce  muscle  est  très  développé,  nous  avons  aussi  observé  l’échange 
de  quelques  fibres  avec  l’iliaque. 


—  487  — 


Il  s’agit  d’un  maigre  faisceau  de  fibres  charnues,  prenant  origine 
du  sourcil  cotyloïdien,  sous  (et  parfois  sur)  le  tendon  «  réfléchi  » 
du  droit  antérieur,  ou  entre  ses  deux  tendons,  contournant  vers 
l’avant  la  capsule  coxo-fémorale,  et  allant  se  terminer  sur  le  tro- 
chantin  ou  dans  sa  région  immédiate,  entre  l’insertion  du  psoas- 
iliaque  et  celle  du  vaste  interne  h 

Quoi  qu’il  ait  été  signalé  à  maintes  reprises  chez  les  Primates 
(v.  p.  ex.  Ayer  chez  le  Semnopithèque,  Champneys  chez  le  Cyno¬ 
céphale,  Deniker  chez  le  Gibbon,  Sperino  chez  le  Chimpanzé, 
Raven  chez  le  Gorille),  son  existence  y  est  plus  souvent  passée  sous 


Fig.  3.  —  Muscles  et  ligaments  antérieurs  de  l'articulation  de  la  hanche  chez  l’Homme 

(d’après  Paturet). 

1.  Couturier.  2.  Petit  fessier.  3.  Droit  antérieur.  4.  Psoas-iliaque,  a)  et  b)  Tendons 
direct  et  réfléchi  du  droit  antérieur,  c)  Tendon  récurrent  du  droit  antérieur,  expan¬ 
sion  aponévrotique  du  pietit  fessier  et  faisceau  ilio-prétrochantérien  du  ligament 
ilio-fémoral.  d)  Son  faisceau  ilio-prétrochantinien.  e)  Ligament  pubo-fémoral. 

silence,  sans  doute  par  suite  de  son  peu  d’importance.  Or,  dans 
pratiquement  toutes  nos  dissections,  nous  l’avons  rencontré,  à  des 
degrés  variés  de  développement.  On  doit  donc  admettre  qu’il  est 
normal,  non  seulement  (Lesbre)  chez  les  Périssodactyles  et  les 
Carnivores,  mais  aussi  chez  les  Primates  et,  sans  doute,  dans  l’en¬ 
semble  des  Mammifères.  Chez  l’Homme,  son  existence  n’est  pas 
toujours  considérée  par  les  traités  classiques.  De  nombreux  auteurs 
l’ont  pourtant  signalé  commenormal  (Cruveilhier,  Sappey,  Barbe, 
Peyrot,  Fiorani,  Ledoubie,  Lesbre,  Rouvière,  Bryce,  Bar- 
deen...).  Le  problème  de  sa  possible  involution  ligamentaire  sera 
abordé  dans  le  prochain  paragraphe. 


1.  On  ne  discutera  pas  ici,  après  Testut,  Henke,  Poirier,  Menier...  si  ce  muscle 
représente  ou  non  «  une  portion  extra-pelvienne  du  muscle  iliaque  »,  ceci  d’autant 
moins  que  certains  de  ces  auteurs  ou  bien  (Testut,  Henke)  l’ont  confondu  avec  le 
scansorius ,  ou  bien  (Menier)  ne  l’ont  pas  identifié  avec  certitude. 


488  — 


d)  Ligament  ilio-fémoral.  Aussi  nommé  ligament  en  V  ou  en  Y, 
de  Bertin  ou  de  Bigelow,  son  étude,  chez  l’Homme,  a  été  faite 
avec  un  soin  particulier  par  Peyrot  (1902),  Fiorani  (1903)  et 
Rouvière  (1909).  Si  l’on  fait  abstraction  du  faisceau  pubo-fémoral, 
parfois  cependant  considéré  comme  lui  appartenant,  mais  sans 
rapport  direct  avec  notre  sujet,  il  comporte  classiquement  deux 
faisceaux,  l’un  et  l’autre  attachés  proximalement  à  l’épine  iliaque 
antéro-inférieure.  Le  premier,  nommé,  selon  les  auteurs,  horizontal, 
supérieur,  supéro-externe  ou  ilio-prétrochantérien,  va  s’insérer  à 
l’angle  du  grand  trochanter  (tubercule  prétroc hantérien).  L’autre, 
dit  vertical,  moyen,  inférieur,  inféro-externe  ou  ilio-prétrochantinien, 
à  l’extrémité  inférieure  de  la  ligne  oblique  antérieure,  sur  le  tubercule 
prétrochantinien  ou  à  l’emplacement  correspondant  de  la  surface 
prétrochantinienne  (fig.  3). 

Que  l’importance  de  cette  formation  soit  en  rapport  avec  la  station 
debout  humaine  a  été  souvent  avancé  et  ne  fait  aucun  doute  :  le 
renforcement  de  la  capsule  articulaire  coxale  vers  l’avant  est  rendu 
nécessaire  par  l’extension  complète  de  la  cuisse  sur  le  bassin.  Les 
seuls  points  importants  et  discutés  concernent  l’origine  des  éléments 
qui  composent  le  ligament. 

Pour  la  portion  supéro-externe,  Sutton  (1888)  pense  qu’elle 
provient  de  la  transformation  fibreuse  du  petit  fessier  antérieur 
(scansorius),  lequel  manque  habituellement  chez  l’Homme.  Mais, 
d’une  part,  les  deux  structures  peuvent  coexister,  d’autre  part, 
leurs  insertions  supérieures  ne  sont  pas  équivalentes. 

Bouvière  (1909)  propose  qu’une  partie  de  ce  faisceau  (ligament 
iliotendino-trochantérien)  soit  due  «  à  la  régression  et  à  la  transfor¬ 
mation  tendineuse  d’un  faisceau  d’origine  iliaque  du  muscle  vaste 
externe  »  (?),  les  deux  autres  parties,  ligament  ilio-prétrochantérien 
proprement  dit  et  expansion  aponévrotique  du  petit  fessier  repré¬ 
sentant  respectivement  des  épaissements  de  la  capsule  articulaire 
et  de  l’aponévrose  du  petit  fessier.  Mais  l’auteur  de  cette  interpré¬ 
tation  doit  remonter  aux  Amphibiens  pour  prouver  l’existence  du 
faisceau  musculaire  en  question,  connu,  il  est.  vrai,  à  titre  d’anomalie 
chez  l’Homme  (muscle  ilio-rotulien  de  Morestin,  droit  accessoire 
de  Macalister). 

On  peut  donc  plutôt  penser,  avec  Peyrot  (1902)  que  l’ensemble 
du  faisceau  supérieur  du  ligament  ilio-fémoral  correspond  à  un 
véritable  ligament,  et  non  à  une  involution  musculaire.  En  effet, 
cet  auteur  a  décrit  chez  divers  Mammifères  (Chien,  Chat,  Cheval, 
Mouton)  et  nous  avons  observé  chez  certains  Primates  (Propithecus, 
Cebus)  un  épaississement  de  la  capsule  articulaire  qui  pourrait 
correspondre  aux  fibres  ilio-prétrochantériennes  (en  même  temps 
qu’au  tendon  récurrent  du  droit  antérieur,  ces  formations  étant  en 
continuité)  L  La  différence  ne  serait  alors  que  de  degré,  et  tien- 


—  489  — 


drg.it  aux  incitations  fonctionnelles  de  la  station  debout  humaine. 
On  peut  signaler  à  ce  sujet  que  le  faisceau,  selon  Peyrot,  manque 
entièrement  chez  le  fœtus  humain. 

Quant  à  la  portion  inférieure,  ou  mieux  inféro-interne  (ilio- 
prétrochantinienne),  Peyrot  (1902)  puis  Rouvière  (1909)  ont  pensé 
établir  qu’elle  provient  «  de  la  transformation  fibreuse  de  faisceaux 
musculaires  placés  en  avant  de  la  capsule  articulaire,  ayant  la 
même  situation  et  les  mêmes  insertions  que  le  ligament  lui-même  » 
(Rouvière,  p.  82).  Les  faisceaux  musculaires  en  questionne  peuvent 
évidemment  désigner  que  le  muscle  petit  iliaque,  précédemment 
décrit  :  qu’on  y  reconnaisse  théoriquement,  comme  le  veut  Peyrot, 
deux  formations  distinctes  (muscles  petit  iliaque  et  ilio-fémoral), 
ou  qu’on  admette,  avec  Rouvière,  l’unité  de  l’ensemble,  importe 
assez  peu  :  il  reste  que  la  partie  charnue,  superficielle,  du  muscle, 
se  continue  généralement,  chez  l’Homme,  avec  le  ligament  qui  en 
représenterait  la  partie  profonde.  L’étude  macroscopique  et  micro¬ 
scopique  (Fiorani),  l’étude  de  fœtus  (Peyrot,  Rouvière),  con¬ 
firment  qu’il  y  a  ici  continuité,  dans  l’espace  et  le  temps,  des  tissus 
musculaire  et  ligamentaire. 

L’hypothèse  n’est  d’ailleurs  pas  incompatible  avec  celle  de  Vallois 
(1926),  qui  estime  «  qu’au  moins  toute  la  partie  profonde  du  liga¬ 
ment  est  un  épaississement  capsulaire,  d’origine  fonctionnelle  » 
(p.  251). 

Dans  l’ensemble,  on  doit  donc  admettre  que  le  ligament  ilio- 
fémoral  correspond  à  un  renforcement,  chez  l’Homme,  de  la  capsule 
de  la  hanche.  Ce  renforcement  est  peut-être,  au  moins  en  ce  qui 
concerne  le  faisceau  supéro-externe,  déjà  esquissé  chez  certaines 
formes  quadrupèdes,  mais  correspond  en  majeure  partie  à  l’acqui¬ 
sition  de  la  station  droite.  Conformément  aux  vues  de  Sutton  (1888), 
certains  éléments  proviennent  d’un  développement  accru  du  tissu 
capsulaire,  d’autres  résultent  de  l’involution  d’éléments  musculaires, 
le  départ  exact  entre  ces  deux  modalités  pouvant  encore  faire  l’objet 
de  discussions. 

( A  suivre.) 

(Laboratoire  d’ Anatomie  comparée.) 

1.  Quelques  autres  observations  ont  été  publiées  aussi  sur  des  Primates  non- 
humains.  Cf.  Langer  (1879)  sur  l’Orang,  Sutton  (1888)  sur  Cercocebus,  Zucker- 
kandl  (1900)  sur  Daubentonia.  D’après  Keith  (1894),  serait  particulière  à  l’Homme 
la  disposition  spirale  des  fibres  de  l’articulation  coxo-fémorale. 


—  490  — 


Étude  d'une  collection  D'Oiseaux  de  Guinée  française 
Par  J.  Berlioz. 


La  collection  d’Oiseaux  faisant  l’objet  de  cette  étude  a  été  réunie 
par  M.  R.  Pujol,  Assistant  d’Entomologie  appliquée  au  Muséum, 
au  cours  d’un  séjour  qu’il  fit  en  Haute-Guinée  française  en  1957-58, 
et  je  tiens  à  le  remercier  chaleureusement  ici  du  zélé  dévouement 
dont  il  a  fait  preuve  pour  un  objet  en  somme  un  peu  étranger  à 
ses  préoccupations  professionnelles. 

Tous  les  spécimens  proviennent  de  la  région  de  Sérédou,  surtout 
en  janvier-février  1958.  Cette  localité  se  trouve  située  à  45  km. 
environ  au  sud  de  Macenta  sur  la  route  de  Nzérékoré,  près  du  massif 
des  Monts  Ziama,  non  loin  de  la  frontière  de  Libéria,  et  comporte 
des  altitudes  variant  entre  650  et  1.250  m.  environ,  en  biotope  pour 
la  plus  grande  partie  forestier.  Les  caractères  de  l’avifaune  y  rap¬ 
pellent  étroitement  ceux  des  régions  montueuses  voisines  en  Sierra- 
Leone,  qui,  du  point  de  vue  ornithologique,  ont  été  beaucoup  plus 
abondamment  prospectées.  Rappelons,  en  passant,  que  l’avifaune 
de  la  Guinée  française  a  été  surtout  révélée  autrefois  par  les  envois 
commerciaux  destinés  à  la  plumasserie  et  aussi  par  les  travaux  du 
Dr.  Maclaud  :  mais  le  classique  et  récent  ouvrage  de  D.  Bannerman 
«  Birds  of  tropical  West  Africa  »  ne  fait  guère  mention  de  données 
précises  en  Haute- Guinée  française. 

La  collection  de  M.  Pujol  apporte  donc  un  appoint  non  négli¬ 
geable  à  nos  connaissances  sur  cette  région.  On  y  remarquera,  tout 
naturellement,  une  dominance  d’espèces  sédentaires  de  la  zone  fores¬ 
tière,  avec  pourtant  quelques  autres  plutôt  savanicoles.  Il  est  par¬ 
ticulièrement  intéressant  d'y  noter  aussi,  en  raison  de  l’époque 
de  collecte,  la  présence  de  quelques  migrateurs  d’Europe,  ainsi  que 
celle  de  quelques  sujets  capturés  au  nid,  qui  apportent  ainsi  des 
précisions  inédites  sur  l’époque  de  nidification  de  certaines  espèces 
sédentaires.  Enfin  le  Muséum  doit  à  cette  collection  de  s’enrichir 
de  quelques  formes  qui  n’y  étaient  pas  encore  représentées  et  parmi 
lesquelles  certaines  sont  réputées  comme  de  grandes  raretés,  tel 
que  l’Indicateur  à  bec  grêle,  P?'odotiscus  insignis. 


Falconiformes. 

Gymnogenys  typicus  pectoralis  (Sharpe)  :  rj  ad.,  16  février. 
Elanus  cœr.  cœruleus  (Desf.)  :  pull.,  15  février. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  491  — 


Sujet  très  jeune,  âgé  tout  au  plus  d’une  quinzaine  de  jours, 
partiellement  encore  en  duvet  parmi  lequel  apparaît  néanmoins 
le  plumage  juvénile,  voisin  du  définitif,  —  indiquant  une  nidi¬ 
fication  en  saison  sèche,  comme  pour  tant  de  Rapaces. 

CoLUMBIFORMES. 

Turturœna  irid.  iriditorques  (Cass.)  :  juv.,  6  février. 

Spécimen  très  immature  et  malheureusement  défectueux  d’une 
espèce  sylvicole,  rare  en  collection. 

Streptopelia  semitorquata  erytlirophrys  (Sw.)  :  imm.,  16  février. 

Tympanistria  tympanistrïa  Fraseri  Bp.  :  £  ad.,  29  janvier. 


CUCULIFORMES. 

Chrysococcyx  caprins  (Bodd.)  :  <$  imm.,  7  janvier  ;  2  ÇÇ  imm., 
7  et  18  janvier. 

Il  vaut  particulièrement  d’être  noté  que  ces  spécimens  de 
Coucou  didric,  visiblement  encore  jeunes  en  raison  de  la  tonalité 
très  rousse  de  leur  plumage  du  dessus  du  corps,  ont  été,  selon 
les  indications  de  M.  Pujor,  collectés  parmi  les  rizières.  Or  c’est 
un  fait  acquis  maintenant  que  cette  espèce,  très  répandue  et 
éclectique  dans  son  habitat,  marque  au  contraire  partout,  dans 
ses  habitudes  de  reproduction  parasitaire,  une  prédilection  mar¬ 
quée  pour  les  nids  de  Ploceidés  :  ceux-ci  pullulent  précisément 
souvent  au  voisinage  des  rizières,  auxquelles  certains  d’entre  eux 
se  montrent  même  nettement  préjudiciables.  Le  Coucou  se 
manifesterait-il  donc  en  ce  cas  comme  un  utile  auxiliaire  naturel 
de  la  riziculture  ? 


Piciformes. 

Mesopicos  pyrrhogaster  (Malh.)  :  ad.,  19  janvier. 

Gymnobucco  calvus  calvus  (Lafr.)  :  3  ÇÇ  ad.,  17  et  24  février. 

Pogoniulus  erythronotus  (Cuv.)  :  ad.,  16  janvier  ;  un  ad.  (?  Mars). 

Pogoniulus  scol.  scolopaceus  (Bp.)  :  ad.,  9  et  17  février. 

Prodotiscus  insignis  flavodorsalis  Bann.  :  Ç  ad.,  16  février. 

Cette  race  occidentale  du  petit  Indicateur  à  bec  grêle  est  consi¬ 
dérée  par  tous  les  auteurs  comme  très  rare,  et  rien  ne  paraît  être 
encore  connu  de  son  mode  de  vie  dans  la  forêt  guinéenne.  L’espèce 
est  du  moins  un  peu  mieux  connue  en  région  congolaise  :  là, 
selon  Friedmann  ( The  Honey-Guides,  1955)  et  contrairement  à  la 
plupart  des  autres  Indicateurs  africains,  elle  parasite  plutôt  les 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958.  32 


—  492  — 


nids  ouverts  de  divers  petits  Passeriformes  que  les  trous  d’arbres 
des  autres  Piciformes. 

CorACIADIFORMES. 

Eurystomus  gui.  gularis  Vieill.  :  Ç  ad.,  11  mars. 

Merops  cilbicollis  Vieill.  :  çJÇ  ad.,  16  février  et  13  janvier. 

Alcedo  crist.  cristata  Pall.  :  $  ad.,  14  janvier. 

Halcyon  senegalensis  juscopilea  Rchw.  :  Ç  ad.,  24  février. 

Halcyon  malimbica  Forbesi  Sharpe  :  Ç  ad.,  24  mars. 

Lophoceros  semifasciatus  (Ilartl.)  :  ad.,  18  janvier. 

Passeriformes. 

Hirundinidés. 

Hirundo  rust.  rustica  L.  :  Ç  ad.,  9  janvier. 

Migrateur  d’Europe  bien  connu,  hôte  d’hiver  en  la  région. 

Hirundo  abyssinica  puella  Tomm.  et  Schl.  :  :  ad.,  7  janvier. 

Muscicapidés. 

Alseonax  cinereus  nigrorum  Coll,  et  Hart.  :  un  ad. 

Cette  espèce  de  Gobe-mouches,  qui  semble  répandue  dans 
toutes  les  régions  densément  forestières  d’Afrique,  reste  néanmoins 
toujours  rare  dans  les  musées,  —  ce  qui  est  dû  aussi  sans  doute 
à  son  mode  de  vie  assez  caché  autant  qu’à  sa  modeste  apparence. 
La  sous-espèce  occidentale  nigrorum  (=  cinerascens  Sharpe), 
supposée  distincte,  est  particulièrement  ambiguë,  et,  selon  Chapin 
(. Birds  of  the  Belgian  Congo,  vol.  III,  p.  606,  1953),  n’était  jusqu’à 
présent  connue  que  de  Côte  d’Or  et  du  Togo,  en  régions  fores¬ 
tières  côtières  sans  doute  ;  la  présente  citation  étend  donc  encore 
assez  loin  vers  l’ouest  l’habitat  connu  de  l’espèce,  —  sans  que 
cet  unique  spécimen  nous  permette  pourtant  d’en  discuter  ici 
les  variations  subspécifiques  possibles. 

Sylviidés. 

Sylvia  bor.  borin  (Bodd.)  :  ad.,  16  et  11  février. 

Cette  Fauvette,  bien  connue  en  Europe,  n’est  qu’un  hivernant 
en  Afrique  tropicale.  Les  deux  spécimens  cités  ici  exhibent  un 
plumage  en  fin  de  mue,  très  frais  dans  l’ensemble,  indice  d’une 
mue  prénuptiale  en  fin  d’hivernage,  avant  la  migration  de  retour 
vers  la  terre  de  nidification. 


493  — 


Phylloscopus  troch.  trochilus  (L.)  :  $  ad.,  12  janvier,  vers  1.250  m. 
d’altitude. 

Ce  spécimen  d’une  espèce  européenne  non  moins  connue  que 
la  précédente,  et  hivernante  aussi  seulement  en  Afrique,  montre, 
comme  les  deux  Fauvettes  précitées,  un  plumage  en  fin  de  mue. 

Eremomela  bad.  badiceps  (Fras.)  :  un  ad.  (?  mars). 

A  l’inverse  des  précédentes,  cette  Fauvette  représente  en  la 
région  un  élément  tropical  sédentaire. 


Timaliidés. 

Macrosphenus  concolor  (Hartl.)  :  $  ad.,  20  février. 

Pycnonotidés. 

Pycnonotus  barbatus  inornatus  (Fras.)  :  3  $  c?ad.,  2  et  11  janvier, 
16  février  ;  2  pull.,  18  et  19  janvier. 

Les  deux  poussins  mentionnés  ici,  déjà  bien  emplumés,  prouvent 
par  leurs  dates  de  capture  que  le  mois  de  janvier  rentre  dans  la 
période  de  nidification  de  cet  Oiseau  très  commun  et  familier, 
—  période  probablement  assez  longue. 

Pyrrhurus  simplex  (Hartl.)  :  Ç  ad.,  20  février. 


Dicruridés. 

Dicrurus  adsimilis  atactus  Oberh.  :  Ç  ad.,  10  février. 


Laniidés. 

Lanius  collaris  Smithi  (Fras.)  :  <$  ad.,  8  janvier. 

Nicator  chloris  chloris  (Val.)  :  $  Çad.,  9  et  16  février. 

Ces  deux  spécimens  confirment  clairement  la  notable  différence 
de  taille  existant  entre  les  deux  sexes,  telle  que  les  auteurs  l’ont 
déjà  indiquée. 


Nectariniidés. 

Cinnyris  coccinigaster  (Lath.)  :  imm.  (en  transition). 

Cinnyris  chloropygius  ?  Kempi  O.-Gr.  :  ad.,  13  janvier  et  2  mars. 

Comme  l’a  déjà  souligné  très  exactement  A.  L.  Rand  ( Birds 
from  Liberia,  Fieldiana  :  Zool.,  1951,  p.  638),  les  sous-espèces 
occidentales  de  cet  Oiseau,  pourtant  si  abondant  en  Afrique, 
restent  encore  imparfaitement  caractérisées. 


494 


Chalcomitra  Adelb.  Adelberti  (Gerv.)  :  (en  transition). 

Ce  Soui-inanga  est  d’une  espèce  peu  commune,  propre  à 
l’Afrique  occidentale,  et  dont  les  changements  éventuels  de 
livrée  des  mâles  ne  sont  pas  encore  bien  élucidés.  Ce  spécimen 
exhibe  un  plumage  très  usé  et  très  terne,  parmi  lequel  appa¬ 
raissent  sur  les  diverses  parties  du  corps  et  des  ailes  les  plumes 
de  la  livrée  de  noces,  avec  la  zone  gulaire  pâle  déjà  bien  marquée. 
Cyanomitra  vert,  verticalis  (Lath.)  :  (J  imm.,  25  janvier. 
Cyanomitra  cyanolaema  magnirostrata  (Bâtes)  2  ad.,  13  et  23  jan¬ 
vier. 

Ces  deux  spécimens,  en  parfait  plumage,  confirment  la  validité 
de  cette  sous-espèce,  rare  et  peu  connue,  d’un  Soui-manga  par 
ailleurs  assez  commun  :  comparés  à  14  spécimens  du  Cameroun 
et  du  Gabon,  leur  plumage  montre  une  teinte  plus  sombre,  plus 
grise,  et  leur  bec  —  ainsi  qu’à  un  moindre  degré  la  queue  —  est 
visiblement  plus  long. 

Jusqu’à  présent,  cette  sous-espèce  magnirostrata  paraît  essen¬ 
tiellement  confinée  aux  régions  montueuses  de  la  Sierra-Leone 
orientale  et  aux  territoires  voisins  en  Guinée  française. 

Cyanomitra  olivacea  guineensis  Bann.  :  Ç  ad.,  17  février. 
Anthreptes  collaris  subcollaris  (IJartl.)  :  2  ad.,  17  février. 

Parmi  les  Nectariniidés  de  cette  collection  figure  un  autre 
spécimen  du  genre  Anthreptes,  malheureusement  unique,  mais 
dont  les  caractères  ne  correspondent  exactement  à  ceux  d’aucune 
espèce  connue  jusqu’à  maintenant.  Je  dois  donc  le  considérer 
comme  représentant  une  forme  inédite,  que  je  propose  de  nommer, 
en  l’honneur  de  son  collecteur  : 

Anthreptes  Pujoli,  sp.  nov.  :  ad.  ?,  16  février. 

Petite  taille  ;  aspect  général  d 'Anthreptes  tephrolœma  (J.  et  Fr.)  $. 
Dessus  du  corps  et  ailes  uniformément  gris  olivâtre  sombre,  sans  aucune 
trace  de  métallisation,  passant  au  plus  olivâtre  sur  l’uropygium.  Au-dessus 
des  lores  un  vague  trait  blanchâtre  ne  dépassant  guère  le  niveau  des 
yeux.  Les  couvertures  des  ailes  marquées  de  fines  bordures  ou  taches 
apicales  claires,  beaucoup  plus  précises  à  l’extrémité  des  couvertures 
moyennes  que  sur  les  autres  et  simulant  une  étroite  bande  plus  ou  moins 
interrompue.  Dessous  du  corps  gris  olivâtre  plus  clair  que  le  dessus, 
passant  au  blanchâtre  sur  le  menton  et  teinté  de  jaune  sur  l’abdomen, 
les  axillaires  et  les  sous-caudales.  Pennes  des  ailes  et  de  la  queue  brun 
noir,  bordées  d’olivâtre.  Bec  et  pattes  noirs. 

Bec  (presque  droit)  :  11,5  mm.  ;  aile  :  53  ;  queue  :  30  ;  tarse  :  16. 

Ce  petit  Oiseau,  si  modeste  d’aspect,  doit  aux  fines  macula- 
tures  blanchâtres  de  ses  couvertures  alaires  un  caractère  très 
particulier.  Il  ne  peut  guère  toutefois  s’agir  d’un  immature,  en 


—  495  — 


raison  surtout  de  la  coloration  entièrement  noire  du  bec.  L’aspect 
est  plutôt  celui  d’une  femelle  adulte.  Mais,  d’une  part,  son  identi¬ 
fication  comme  mâle  est  celle  d’un  collecteur  assez  expérimenté. 
D’autre  part,  ayant  examiné  comparativement,  outre  le  matériel 
du  Muséum  de  Paris,  les  vastes  séries  du  British  Muséum,  à 
Londres,  où  ne  figure  pas  moins  d’une  soixantaine  de  femelles 
et  de  mâles  sans  couleurs  brillantes  des  formes  les  plus  voisines 
d’aspect  :  Anthreptes  rect.  rectirostris  (Shaw)  et  A.  r.  tephrolœma 
(J.  et  Fr.),  —  dont  les  mâles  ont  toujours  le  plumage  en  partie 
métallisé,  —  Anthreptes  Seimundi  (O.-Gr.)  et  Cyanomitra  Batesi 
(O.-Gr.),  —  dont  les  mâles,  même  adultes,  ont  un  plumage  terne, 
gynémorpbique,  —  je  n’ai  pu  trouver  chez  aucun  spécimen, 
quel  que  soit  le  sexe  ou  l’âge,  une  pattern  des  ailes  similaire. 
Les  Anthr.  r.  tephrolœma  seules  semblent  présenter  parfois 
sur  les  grandes  couvertures,  mais  non  les  moyennes,  des  traces 
analogues. 

C’est  donc  de  ces  Oiseaux  ÇÇ  que  se  rapproche  le  plus  en  appa¬ 
rence  notre  spécimen,  les  Anthreptes  Seimundi  et  Cyan.  Batesi 
ayant  tous  invariablement  le  bec  plus  incurvé.  Il  convient  en 
outre  de  remarquer  que  la  forme  rectirostris,  représentative  en 
Afrique  occidentale  de  tephrolœma,  du  Cameroun-Congo,  se 
montre  à  tous  les  stades  de  plumage  sensiblement  plus  teintée 
de  jaune  :  or,  géographiquement,  ce  serait  plutôt  à  celle-là  qu’à 
celle-ci  que  devrait  éventuellement  être  rapporté  notre  spécimen. 
Par  sa  coloration,  celui-ci  ne  présente  aucune  trace  de  la  métalli¬ 
sation,  sensible  dès  le  jeune  âge,  des  rectirostris  et  tephrolœma, 
pas  plus  que  de  touffes  pleurales,  et  rappelle  plutôt  A.  Seimundi, 
C.  Batesi,  et  même  Ilylia  prasina  :  il  paraît  possible,  —  sans  que 
rien  actuellement  permette  d’affirmer  cette  hypothèse,  —  qu’il 
s’agisse  là  d’une  espèce  voisine  d 'Anthr.  rectirostris,  dont  le  mâle 
adulte  conserverait,  avec  une  apparence  gynémorphique,  une 
pattern  particulière  des  ailes. 

Hylia  prasina  (Cassin)  :  2  $  ad.,  25  et  26  janvier,  4  février. 


Motacillidés. 

Anthus  trio,  trivialis  (L.)  :  ad.,  16  février. 

Cette  espèce  est  un  autre  migrateur  d’Europe  bien  connu, 
seulement  hivernant  en  Afrique  tropicale. 


Ploceidés. 


Cette  famille  occupe  toujours  une  place  importante  dans  l’avi- 
faune  africaine.  La  plupart  des  espèces  figurant  dans  cette 


—  496  — 


collection  se  montrent  précisément  des  formes  caractéristiques 
des  régions  forestières  de  l’Afrique  occidentale  et  de  leurs  abords. 

Ploceus  castaneofuscus  Less.  :  2  Ç  ad.,  25  et  26  janvier, 

4  février. 

Ploceus  brach.  brachypterus  (Sw.)  :  3  ad.,  10  et  12  janvier, 
7  février. 

Malimbus  rubricollis  Bartletti  Sharpe  :  $  ad.,  18  mars. 

Malimbus  nitens  nitens  (Gray)  :  2  ÇÇ  ad.,  6  février,  15  mars. 

Malimbus  scut.  scutatus  (Cassin)  :  <$  ad.,  26  janvier. 

Spermestes  eue.  cucullata  Swains.  :  çJÇ  ad.,  10  mars. 

Spermestes  ( Amauresthes)  fringilloides  (Lafr.)  :  ad.,  7  février; 

Ç  ad.,  16  janvier. 

Les  fluctuations  de  cette  espèce  de  «  Mange-mil  »  ont  été  bien 
souvent  signalées  par  les  auteurs  :  elle  paraît  s’adapter  tout  par¬ 
ticulièrement  à  l’extension  de  la  riziculture. 

Nigrita  bic.  bicolor  (Hartl.)  :  ad.,  26  janvier  ;  £  imm.,  7  janvier  ; 
$  ad.,  30  janvier. 

Nigrita  fusconota  uropygialis  Sharpe  :  $  subad.,  19  janvier. 

Voici  encore  une  capture  fort  intéressante  et  qui  étend  loin  vers 
l’ouest  l’aire  d’habitat  connue  jusqu’ici  de  l’espèce  :  la  sous-espèce 
occidentale  uropygialis,  réputée  rare,  n’était  en  effet  signalée 
que  de  Gold  Coast  au  Lagos,  se  différenciant  sensiblement  de  la 
sous-espèce  nominale,  propre  à  la  région  congolaise  et  à  l’Ou¬ 
ganda,  par  la  teinte  de  l’uropygium,  nettement  plus  claire  que 
celle  du  dos.  Par  ce  caractère,  bien  marqué,  le  spécimen  cité  ici 
paraît  se  rapporter  très  exactement  à  cette  population  occiden¬ 
tale  ;  mais  l’espèce  elle-même,  dans  l’ensemble,  reste  assez  mal 
connue. 


Oriolidés. 

Oriolus  brach.  brachyrhynchus  Sw.  :  2  ad.,  17  janvier  et 

16  février. 

Oriolus  nigripennis  J.  et  E.  Verr.  :  $  ad.,  13  janvier;  £  pull., 
31  janvier. 

Bien  que  cette  espèce  de  Loriot  et  la  précédente  soient  si 
semblables  de  taille  et  d’aspect,  le  poussin  cité  ici,  bien  qu’encore 
très  jeune  (tout  au  plus  une  douzaine  de  jours,  avec  la  gorge 
encore  entièrement  nue  et  les  rectrices  peu  perceptibles),  possède 
déjà  des  ailes  assez  bien  constituées,  dont  la  coloration  et  la 
pattern  permettent  de  l’attribuer,  sans  confusion  possible,  à 
nigripennis  et  non  à  brachyrhynchus.  On  connaît  peu  de  choses 
sur  la  nidification  à' Or.  nigripennis,  et  cette  preuve  de  la  repro- 


—  497  — 


duction  de  cette  espèce  en  janvier  dans  la  région  de  Sérédou 
apporte  un  élément  inédit  dans  l’étude  de  sa  biologie  :  clic  confirme 
d’ailleurs,  à  peu  de  chose  près,  la  date  de  février  donnée  par 
Bannerman,  selon  les  observations  de  Will.  Lowe  dans  les  Ashantis. 

Corvidés. 

Corvus  albus  Müll.  :  $  ad.,  16  février. 


Verrouillage  osseux  a  trois  positions 
chez  Triacanthus  brevirostris  Temminck  et  Sc-hlegel 
[Poissons,  Balistiformes ] 

Par  Théodore  Monod. 


Les  systèmes  de  verrouillage  décrits  chez  les  Poissons  et  destinés 
à  «  caler  »  en  position  érigée  un  aiguillon  appartenant  à  une  nageoire 
dorsale,  pectorale  ou  ventrale  se  répartissent  en  deux  types  fonda¬ 
mentaux  :  flexion  simple  et  flexion-rotation. 

1°  Dans  le  cas  d’une  nageoire  impaire  (aiguillon  de  la  dorsale), 
il  s’agit  d’un  calage  s’effectuant  dans  un  seul  plan,  l’élément  majeur 
se  trouvant  bloqué  sur  un  élément  accessoire,  postérieur  (Baliste) 
ou  antérieur  (Silurif ormes). 

2°  Dans  le  cas  d’une  nageoire  paire,  pectorale  (Siluriformes)  ou 
ventrale  ( Triacanthus ),  le  calage  implique  à  la  fois  une  flexion  et  une 
rotation,  amenant  l’aiguillon  dans  sa  position  de  blocage  (rampe 
hélicoïdale  des  Siluriformes,  calage  sur  «  crans  »  des  Triacanthes). 

On  sait  depuis  longtemps  (Hoi.lard,  1853,  p.  106-107,  pl.  3, 
fig.  1,  5  [7] -6)  que  le  pelvis  des  Triacanthes,  impair  par  soudure 
des  deux  éléments  constituants,  comporte  un  processus  ascendant 
[pu),  qui  se  loge  à  l’intérieur  de  la  ceinture  scapulaire,  et  un  processus 
horizontal  [pv)  se  terminant  en  arrière  juste  en  avant  de  l’anus  : 
les  deux  gros  aiguillons  représentant  les  ventrales  s’articulent  sur 
l’angle  de  l’équerre  formée  par  les  deux  processus  pelviens. 

L’articulation  de  ces  aiguillons  assure  une  double  fonction  : 
mobilité  et  verrouillage  de  l’épine.  Ces  fonctions,  qui  intéressent 
morphologiquement,  bien  entendu,  à  la  fois  le  pelvis  et  la  nageoire 
se  trouvent  topographiquement  séparées,  le  dispositif  de  blocage 
de  l’épine  se  trouvant  dorsal  alors  que  l’articulation  proprement 
dite  est  ventrale. 


Légende  explicative. 

a,  apophyse  postérieure  du  processus  antérieur  du  pelvis.  —  b,  bouton  d’arrêt  de 
la  base  de  l’épine.  —  ba,  bord  antérieur  du  processus  ventral  du  pelvis.  —  bu,  but- 
toir  (fonctionnel  en  position  III).  —  cb,  cran-buttoir  (fonctionnel  en  position  II). 
—  cd,  carène  dorsale  du  pelvis.  —  cv,  carène  ventrale,  double,  du  processus  ascen¬ 
dant  du  pelvis.  —  e,  épine  (nageoire  ventrale).  —  ed  1-2,  éléments  1-2  de  la  partie 
dorsale  de  la  tête  articulaire  de  l’épine.  —  ev  1-2,  éléments  1-2  de  la  partie  ven¬ 
trale  de  la  tête  articulaire  de  l’épine.  —  Ib,  logement  de  l’angle  du  bouton  d’arrêt 
(en  position  I).  —  pa,  processus  ascendant  du  pelvis.  —  pad,  processus  antérieur 
droit  du  pelvis.  —  pag,  processus  antérieur  gauche  du  pelvis.  —  pv,  processus 
ventral  du  pelvis.  —  s,  sillon  principal  de  la  tête  articulaire  de  l’épine.  —  sad,  sillon 
accessoire  dorsal  de  la  tête  articulaire  de  l’épine.  —  sav,  sillon  accessoire  ventral 
de  la  tête  articulaire  de  l’épine.  —  ta,  tête  articulaire  de  l’épine. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  499  — 


Fig.  1.  —  Triacanthus  brevirostris  Temminck  et  Schlegel,  pelvis  et  ventrale,  vue 
latérale,  côté  gauche.  —  Fig.  2,  id.,  pelvis  et  ventrales,  vue  ventrale.  —  Fig.  3,  id., 
pelvis  et  ventrales,  vue  dorsale. 


Commençons  par  cette  dernière  (fig.  1-2).  La  tête  articulaire 
(ta)  de  l’épine  porte  un  sillon  principal  (s)  séparant  deux  parties 
portant  chacune  un  sillon  accessoire  (sad  -\-  sav)  ;  l’acétabulum 
pelvien  porte  en  son  centre  une  apophyse  (a)  prolongeant  posté¬ 
rieurement  le  processus  antérieur  et  si'  poursuivant  par  une  carène, 


cd - 4-- 


Fig.  4.  —  Triacanthus  brevirostris  Temminck  et  Schlegel,  moitié  antérieure  du  pelvis  et  de  l’épine  ventrale,  côté  gauche,  dans  la  position  I  (épine 
rabattue).  —  Fig.  5,  id.,  position  II  (épine  semi-érigée,  bloquée  sur  la  crète-buttoir).  —  Fig.  6,  id.,  position  III  (épine  érigée,  bloquée  sur 
le  buttoir). 


500 


501  — 


s’engageant  dans  la  rainure  principale  de  la  poulie  condylienne,  et 
se  poursuivant  à  l'intérieur  de  l’acétabulum.  L’obliquité  de  l’ensemble 
des  parties  en  contact  (tête  articulaire,  sillon  principal,  acétabulum 
et  «  talon  »  de  ce  dernier)  impose  à  l’aiguillon  un  double  mouvement 
d’érection  et  de  torsion  autour  de  son  axe,  dans  le  sens  des  aiguilles 
d’une  montre. 

C’est  cette  torsion  de  l’épine  qui  va  permettre  au  deuxième  sys¬ 
tème,  le  verrouillage,  de  fonctionner  (fig.  1,  3-6).  L’articulation 
proprement  dite  étant  ventrale,  le  dispositif  de  blocage  est  dorsal  : 
il  se  compose  d’un  bouton  d’arrêt  (b),  apophyse  plus  ou  moins  aplatie, 
à  sommet  tronqué,  de  la  base  de  l’épine.  Celle-ci  peut  prendre  trois 
positions. 

Au  repos  (position  I),  l’épine,  entièrement  rabattue,  est  couchée 
le  long  du  processus  ventral  du  pelvis  ;  le  bouton  d’arrêt  vient  buter 
par  son  angle  antéro-externe,  dans  une  fossette  ( Ib )  de  la  surface 
dorsale  du  pelvis  qui  limite  de  la  sorte  la  course  de  l’épine. 

Celle-ci  commence  à  s’ériger  :  quand  elle  atteint  un  angle  d’en¬ 
viron  40°  avec  l’axe  du  pelvis,  le  bouton  d’arrêt,  qui  s’est  à  la  fois 
reculé  et  abaissé,  va  se  trouver  en  contact  avec  un  «  cran  »  linéaire 
( cb )  sculpté  dans  la  paroi  dorsale  du  pelvis  :  dès  que  le  bouton  a 
dépassé  le  «  cran  »,  il  fonctionne  à  la  façon  d’un  cliquet  et  s’enclanche 
(fig.  5)  :  l’épine  se  trouve  calée  sur  son  cran  d’arrêt  (position  II)  et  ne 
saurait  revenir  à  sa  position  de  départ  qu’au  prix  d’une  nouvelle  tor¬ 
sion  :  aucune  pression  directe  sur  l’épine  ne  parviendra  à  la  rabattre. 

Mais  l’arme  défensive  que  constitue  l’épine  peut  devenir  plus 
efficace  encore  avec  un  nouveau  mouvement  l’amenant  à  faire 
avec  l’axe  du  pelvis  un  angle  d’environ  65°  :  ici  le  bouton  d’arrêt 
a  atteint  le  bord  même  du  pelvis  et  il  y  trouve  une  sorte  de  plate¬ 
forme  ou  buttoir  (bu)  sur  lequel  il  va  pouvoir  reposer  par  toute 
sa  surface  distale  :  c’est  la  position  III,  plus  menaçante  que  la 
précédente  puisque  l’aiguillon  est  plus  redressé  mais  aussi  plus 
solidement  bloqué  puisque  le  bouton  se  verrouille  ici  non  plus  sur 
une  simple  ligne  en  relief  sur  une  surface  mais  sur  une  plateforme 
qu’il  aborde  ici  de  face  :  l’épine  est  dès  lors  aussi  fermement  immo¬ 
bilisée  que  si  elle  était  dépourvue  de  toute  articulation  et  soudée 
au  pelvis. 

On  admettra  sans  doute  qu’il  valait  la  peine  de  signaler  un  exemple 
de  verrouillage  osseux  aussi  remarquable  au  point  de  vue  mécanique. 
J’ajoute  que  ce  détail  n’avait  pas  échappé  à  l’attention  de  IL  IIol- 
lard  qui  le  décrivait  en  1853  (p.  107) 1  sans  toutefois,  semble-t-il, 
en  avoir  reconnu  toute  la  complexité. 

Laboratoire  des  Pêches  Outre-mer 
et  Institut  Français  d'Afrique  Noire. 

1.  H.  Hollard,  Monographie  de  la  famille  des  Balistides,  Ann.  Sc.  Nat.,  Zool.  (3), 
XX,  1853,  pp.  71-114,  pl.  1-3. 


—  502  — 


Un  Chevaine  aberrant,  présentant  des  signes 

D’HYBRIDATION  AVEC  LE  BLAGEON  :  TELESTES  SOUFIA  ( RlSSO } 
Par  J.  S  PI  LL  MANN. 


Le  Poisson  qui  fait  F objet  de  cette  note  a  clé  recueilli,  dans  la 
première  quinzaine  du  mois  d’août  dernier,  dans  la  rivière  Les 
Usses,  affluent  du  Rhône. 

Il  s’agit  d’un  mâle  qui,  au  moment  de  sa  capture  était  sexuelle¬ 
ment  mûr.  Ce  poisson  porte  des  tubercules  nuptiaux,  de  petite  taille, 
sur  le  dessus  de  la  tête,  les  opercules  et  les  pré-opercules. 

A  première  vue  il  se  présente  comme  un  Chevaine  ;  il  en  a  l’aspect 
général  et  répond,  quant  à  ses  caractères  numériques,  à  la  diagnose 
habituelle.  Cependant,  nous  verrons  dans  la  suite  que,  par  certaines 
particularités,  il  s’écarte  de  la  normale  et  montre  des  signes  manifestes 
d’hybridation. 

Ces  signes  appartenant  à  une  espèce,  le  Blageon,  dont  le  croi¬ 
sement  avec  le  Chevaine  n’a  jamais  été,  à  notre  connaissance  du 
moins,  signalé,  il  nous  a  paru  utile  de  préciser  les  caractéristiques 
de  ce  poisson  et  de  donner  les  raisons  pour  lesquelles  il  doit  être 
eonsidéré  comme  un  hybride. 

Caractères  numériques  : 

Ecailles  de  la  ligne  latérale  :  46  (écailles  eaniculées  seules  comp¬ 
tées). 

Écailles  transversales  :  7/3  -j-  1  (comptées  en  oblique  sens  nord- 
est  sud-ouest,  de  la  naissance  de  la  dorsale  à  la  ligne  latérale,  puis 
nord-ouest  sud-est  entre  la  ligne  latérale  et  la  naissance  de  la 
nageoire  pelvienne.  Écailles  entières  seules  comptées,  celle  de  la 
ligne  latérale  comptée  -j-  1). 

Rayons  des  nageoires  :  D  =  1 1 1/8,  A  =  1 1 1/8,  Pt  =  1/17, 
Pv  =  1/9,  C  =  19. 

Pour  la  caudale,  seuls  les  rayons  principaux  sont  comptés. 

Dents  pharyngiennes  :  sur  2  rangs,  du  type  5  — 2,  denticulées. 

Branchiospines  :  10. 

Caractères  métriques  : 

Longueur  totale  :  1 90  mm.,  les  deux  lobes  de  la  caudale  rapprochés. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  503  — 


Longueur  standard  :  155  mm.,  de  la  pointe  du  museau  à  la  nais¬ 
sance  des  rayons  de  la  caudale  b 

Longueur  de  la  tête  :  35  mm.,  de  la  pointe  du  museau  à  l’extrémité 
du  bord  libre  de  l’opercule,  à  l’exclusion  de  la  membrane  marginale. 
Longueur  du  dessus  de  la  tête  :  26  mm.,  partie  médiane  dorsale. 
Distance  du  bord  postérieur  de  la  tête  à  la  naissance  de  la  dorsale  : 
60  mm. 

Diamètre  horizontal  de  l’œil  :  8  mm. 

Espace  préorbitaire  :  9  mm. 

Espace  post  orbitaire  :  17  mm. 

Hauteur  dorsale  :  28  mm. 

Base  dorsale  :  17  mm. 


Hauteur  anale  :  24  mm. 

Base  anale  :  16  mm. 

Longueur  pectorale  :  26  mm. 

Distance  entre  insertion  pectorale  et  pelvienne  :  42  mm. 

Toutes  les  mesures  ci-dessus  ont  été  prises  au  compas  reporté 
sur  règle. 

Les  mesures  suivantes  ont  été  prises  au  pied  à  coulisse  : 

Plus  grande  hauteur  du  corps,  nageoires  exclues  :  35,8  mm. 

Plus  grande  épaisseur  du  corps  :  19,3  mm. 

Plus  petite  hauteur  du  pédicule  caudal  :  15,2  mm. 

Largeur  tête  au  bord  antérieur  de  l’œil  :  13,7  mm. 

Caractères  aberrants  du  poisson  étudié  : 

Caractères  extérieurs  : 

Tête  relativement  fine,  museau  obtus,  surplombant  légèrement 

1.  Pour  les  mesures  comportant  départ  de  la  pointe  du  museau,  il  faut  comprendre 
la  projection  de  ce  museau  sur  la  surface  plane  supportant  le  poisson  couché  sur  le 
flanc  droit. 

Les  chiffres  donnés  pour  les  écailles,  les  branchiospines  et  les  dents  pharyngiennes 
sont  relevés  sur  le  flanc  gauche. 


—  504  — 


la  mandibule  dont  l’extrémité  est  située  sur  l’horizontale  passant 
par  le  bord  inférieur  de  l’œil.  La  bouche  est  donc  sub-inférieure 
et  plus  basse  que  celle  du  Chevaine. 

Partie  visible  du  sous-opercule  (en  forme  de  demi-croissant) 
particulièrement  étroite. 

Voûte  sous-orbitaire  peu  développée  et  non  saillante  au-dessus 
de  l’œil. 

Pigment  jaune  orangé  localisé  de  la  manière  suivante  :  une 
ligne  soulignant  la  base  de  la  nageoire  anale  et  le  pourtour  postérieur 
et  inférieur  de  l’opercule.  Une  tache  à  l’aisselle  de  chacune  des 
nageoires  pectorales  et  pelviennes,  une  autre,  plus  diffuse,  à  l’extré¬ 
mité  inférieure  du  pédicule  caudal. 


Fig.  1.  Meule  de  l’hybride  des  Usses  (tace  et  profd),  longueur  :  5  mm.  —  Fig.  2. 
Meule  d’un  Telestes  des  Usses.  —  Fig.  3.  Meule  de  Leuciscus  sephalus  (d’après 
Fatio).  —  Fig.  4.  Meule  de  Squalius  agassizi  =  T.  soufia  (d’après  Fatio). 


Enfin,  à  la  partie  inférieure  de  la  tête,  une  ligne  médiane  entre 
les  deux  mandibules. 

Nageoire  caudale  à  lobes  aigus,  de  forme  générale  plus  fine  que 
celle  du  Chevaine. 

Il  existe,  dans  la  disposition  des  stries  rayonnantes  des  écailles, 
une  particularité  :  le  centre  de  dispersion  de  ces  stries,  au  lieu  d’être 
situé  au  centre  de  l’écaille,  comme  chez  le  Chevaine,  est  très  nette¬ 
ment  plus  près  du  bord  fixe  que  du  bord  libre.  De  plus  les  stries 
rayonnantes  sont  très  peu  saillantes. 

Caractères  intérieurs  : 

La  cavité  générale  du  corps  est  fortement  pigmentée,  d’une  teinte 
diffuse  brun  noir. 

La  meule  (pièce  représentant  les  pharyngiens  supérieurs  et  fixée 
à  la  face  inférieure  de  l’occipital  basilaire)  est  nettement  différente 
de  celle  du  Chevaine. 


—  505 


Interprétation  des  caractères  : 

Si,  dans  son  allure  générale,  notre  poisson  rappelle  le  Chevaine, 
la  forme  de  la  tête  attire  l’attention  par  ses  caractères  particuliers, 
de  même  que  la  localisation  du  pigment  jaune,  en  rappelant  le 
Telestes. 

Lorsque  l’on  considère  la  paroi  de  la  cavité  générale  du  corps, 
on  est  tout  de  suite  frappé  par  sa  pigmentation  mélanique  diffuse. 

Si  certains  cyprins  ont  parfois,  sur  cette  paroi,  quelques  méla- 
nophores  épars,  seuls  les  genres  Chondrostoma  et  Telestes  présentent 
cette  coloration  diffuse  d’un  noir  plus  ou  moins  intense. 

Les  hybrides  des  Chondrostomes  avec  le  Chevaine  ou  le  Telestes 
( Chondrostoma  rysela  Ag.)  sont  connus.  Or,  nous  ne  retrouvons  sur 
le  poisson  étudié,  en  dehors  de  la  pigmentation  de  la  cavité  générale 
que  des  caractères  qui  nous  ramènent  tous  au  Telestes. 

C’est  ainsi  que  la  meule,  différente  de  celle  du  Chevaine  qui  est 
fortement  trilobée,  avec  un  grand  talon  postérieur  enfoncé  en  coin 
entre  les  deux  lobes  antérieurs  réunis  en  forme  de  cœur,  est  très 
semblable  à  celle  des  Telestes.  Par  ailleurs  elle  ne  ressemble  en  rien 
à  la  meule  des  Chondrostomes,  plate  et  unie,  sans  talon  postérieur 
et  de  dimensions  plus  grandes.  Pour  des  poissons  de  taille  comparable, 
la  meule  du  Chondrostome  est  sensiblement  le  double  de  celle  du 
Telestes. 

En  ce  qui  concerne  les  écailles  de  notre  hybride,  si  le  nombre 
des  stries  rayonnantes  est  le  même  que  chez  le  Chevaine,  l’empla¬ 
cement  de  leur  centre  de  dispersion  est  situé  comme  chez  le  Telestes. 

Relativement  aux  dents  pharyngiennes,  nous  observerons  qu’à 
taille  égale,  les  dents  du  Chevaine  et  celles  du  Telestes  se  ressemblent 
beaucoup.  Habituellement,  toutes  celles  du  Chevaine  possèdent 
une  ou  plusieurs  dentelures  sur  la  tranche,  chez  le  Telestes  seules 
les  plus  grandes  sont  dentelées.  Si  faible  que  soit  la  différence,  celles 
de  l’hybride  se  rapprochent  plus,  par  ce  caractère,  de  celles  du 
Telestes.  En  tout  cas,  aucun  signe  ne  rappelle  les  dents  bien  diffé¬ 
rentes,  sur  un  seul  rang,  plus  fortes  et  biseautées,  des  Chondrostomes. 

En  résumé,  le  poisson  que  nous  venons  d’étudier  présente  nette¬ 
ment  des  caractères  d’hybridation  avec  Telestes  sou  fia  (Risso). 

A  notre  avis,  il  ne  s’agit  pas  d’un  hybride  de  première  génération. 
De  tels  hybrides  présentent  normalement  des  caractères  numériques 
intermédiaires  entre  les  deux  espèces  mères,  ce  qui  n’est  pas  le  cas 
ici. 

Il  sera  intéressant  de  suivre  le  peuplement  de  cette  rivière  et 
de  s’efforcer  d’y  retrouver  d’autres  hybrides  afin  de  les  étudier. 

C’est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire. 


Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons). 


Comportement  de  Lasiochalcidia  igiliensis  (Ms.) 

ET  DE  L'ESPÈCE  NOUVELLE  L.  PUGNATRIX  (ÜYM.  ChALCIDIDAEA 
PARASITES  DE  FOURMILIONS 

Par  J.  R.  Steffan. 


Hormis  quelques  dépôts  littoraux  assez  restreints,  la  région 
marseillaise  ne  possède  pas  de  sables  vifs.  Le  seul  gisement  remar¬ 
quable  distant  de  la  côte  est  situé  dans  une  dépression  du  versant 
septentrional  du  Massif  de  Marseilleveyre,  la  dépression  d’Enjarre, 
où  un  matériau  arénacé,  provenant  essentiellement  de  la  dégra¬ 
dation  des  dolomies  jurassiques  sous-jacentes,  occupe  de  vastes 
superficies  et,  sous  l’action  du  vent,  escalade  des  pentes  rocheuses 
en  formant  de  véritables  dunes.  Dans  ce  sable  dolomitique  abondent 
les  larves  du  fourmilion  Myrmeleon  inconspicuus  Rb.  qu’accom¬ 
pagnent  celles,  de  grande  taille,  de  Y Acanthaclisis  baetica  Rb.  L 
Depuis  plusieurs  années  nous  soupçonnions  certains  Chalcididae 
méditerranéens  appartenant  à  la  tribu  des  Hybothoracini  de  parasiter 
les  fourmilions  aux  stades  préimaginaux.  Les  raisons  en  étaient,  d’une 
part  le  fait  bien  établi  qu’au  moins  deux  représentants  de  ce  groupe, 
Hybothorax  graffi  Ratz,  en  Europe,  et  Lasiochalcidia  ( Lasiochalcidia ) 
myrmeleonae  (Mani)  2,  en  Inde,  éclosent  de  tels  hôtes,  et  d’autre 
part,  la  constatation  que  les  nombreuses  espèces  voisines  en  cause 
sont  manifestement  psammophiles  comme  en  témoigne  leurs  lieux 
de  capture.  De  plus,  lors  d’une  mission  en  Guinée,  nous  avions  eu 
l’occasion  de  récolter  deux  Hybothoracini  nouveaux,  L .  (Lasio¬ 
chalcidia)  brevifrons  Stefî.  et  L.  (Anoplochalcidia)  guineensis 
(Stefî.)  aux  alentours  ou  dans  des  entonnoirs  de  fourmilions,  sans 
toutefois  réussir  à  surprendre  l’acte  de  ponte.  L  ne  enquête  menée 
auprès  d’entomologistes  français  ou  étrangers  étudiant  les  Myr- 
méleonides  n’avait  cependant  jeté  d’aucune  lumière  sur  la  biologie 
de  ces  Chalcidiens,  toujours  absents  de  leurs  élevages,  ce  qui  nous 
laissait  incertain  quant  à  la  validité  de  notre  hypothèse. 

En  1958,  au  cours  de  la  première  quinzaine  du  mois  de  septembre, 
nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  recueillir  dans  la  dépression 
d’Enjarre  trois  espèces  de  Lasiochalcidia  et  d’observer  le  compor¬ 
tement  de  deux  d’entre  elles.  Toutes  sont  parasites  du  Myrmeleon 
inconspicuus. 

1.  Nous  devons  à  l’obligeance  de  M.  J.  Aubf.r  la  détermination  de  ces  larves. 

2.  Cette  espèce  a  été  décrite  sous  le  nom  de  Euchalcis  myrmeleonae. 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  507  — 


L’espèce  de  loin,  la  plus  commune,  du  moins  en  cette  période 
de  l’année,  est  L.  (Lasiochalcidia)  igiliensis  (Ms.)  ;  environ  80  % 
de  l’ensemble  des  récoltées  sur  le  sable  en  quête  d’une  larve 
à  parasiter  appartiennent  à  cette  forme  et,  plusieurs  fois,  nous 
avons  assisté  à  sa  ponte.  Cette  Lasiochalcidia,  dont  on  ignorait 
l’hôte,  avait  été  découverte  dans  File  de  Giglio,  puis  signalée  ces 
dernières  années,  en  Afrique  du  Nord  et  en  Asie  mineure.  Sa  présence 
en  Europe  continentale  était  contestée. 

La  seconde  espèce  n’est  autre  que  notre  L.  ( Anoplochalcidia) 
guineensis,  redécrite  sous  le  nom  de  L.  indescripta  Bck  sur  des 
individus  d’Europe  centrale  ;  2  ÇÇ  seulement  ont  été  capturées, 
soit  4  %  de  la  population  totale,  et  pas  plus  qu’en  Guinée  nous 
n’avons  réussi  à  observer  l’attaque  de  l’hôte.  Mais,  très  récemment, 
l’U.  S.  Muséum  de  Washington  nous  a  communiqué  un  couple  de 
la  même  Lasiochalcidia  obtenu  de  fourmilions  près  de  Collobrières 
(Var)  par  M.  H.  L.  Parker  qui  nous  avait  aimablement  instruit 
de  cette  éclosion.  L’identité  de  la  victime  ne  fait  donc  aucun  doute. 
Certaines  considérations  qui  seront  développées  dans  un  travail 
plus  général  nous  amènent  à  supposer  que  cette  espèce  parasite 
les  larves  de  Myrmeléonides  comme  un  Haltichellini  des  États-Unis, 
le  Stomatoceras  rubra  Ashm.  var.  eriensis  Wall.,  dont  le  compor¬ 
tement,  le  seul  étudié  jusqu’à  ce  jour  (Wallace  G.  E.,  Ann.  Carn. 
Mus.,  29,  1942,  pp.  31-40)  diffère  sensiblement  de  celui  des  deux 
Lasiochalcidia  qui  font  l'objet  de  cette  note. 

Enfin,  aux  formes  précédentes  s’associe  une  nouvelle  espèce, 
L.  (Lasiochalcidia)  pugnatrix,  moins  bien  représentée  que  L.  igi¬ 
liensis  —  ses  constituent  16  %  de  la  population  —  mais  recher¬ 
chant  et  parasitant  les  larves  de  fourmilions  de  manière  identique. 
En  voici  la  description. 

L.  (Lasiochalcidia)  pugnatrix  sp.  n. 

9.  Tête  et  antennes  entièrement  noires  comme  le  thorax.  Tegulae 
variant  du  roux  au  brun  noirâtre.  Pattes  antérieures  et  médianes  rousses, 
sauf  la  première  paire  de  coxas  noire,  la  portion  basale  des  fémurs  et  la 
portion  apicale  des  tibias  souvent  très  rembrunies  ;  pattes  postérieures 
rousses,  la  face  ventrale  et  l’arête  externe  des  tibias  noirâtres.  Abdomen 
en  grande  partie  roux,  la  région  dorsale  des  cinq  derniers  tergites  noire, 
ainsi  que  le  dessus  du  tergite  II  et  la  partie  postérieure  du  disque  du 
tergite  I  chez  les  petits  individus.  Ailes  antérieures  légèrement  enfumées, 
sauf  à  leur  apex. 

Tête  à  front  plan,  la  dépression  du  scrobe  nulle.  Longueur  des  orbites 
un  peu  inférieure  à  la  largeur  du  vertex  et  presque  égale  à  la  longueur 
des  joues  (ces  trois  dimensions  dans  le  rapport  8  :  10  :  9)  ;  diamètre  de 
l’ouverture  buccale  atteignant  les  2/3  de  la  largeur  du  vertex  (7  :  10). 
Diamètre  trans verse  de  la  tête  atteignant  également  les  2/3  de  la  largeur 
du  vertex  (7  :  10). 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


33 


Antennes  grêles  ;  pédicelle  à  peu  près  4  fois  plus  long  que  large  ;  annellus, 
en  moyenne,  2  fois  plus  long  que  large,  égal  aux  3/4  du  pédicelle  ;  funicule  I 


côté  et  enfonçant  sa  tarière  dans  le  prothorax  d’une  larve  de  Myrmeleon  également 
renversée  sur  le  flanc  (d’après  une  photographie  prise  à  l’éclair  électronique). 

presque  2  fois  plus  long  que  large,  à  peine  plus  couit  que  l’annellus  ; 
funicule  VII,  encore  un  peu  plus  long  que  large,  égal  aux  3/4  (grands  indi¬ 
vidus)  ou  aux  2/3  (petits  individus)  de  l’annellus  ;  massue,  égale  aux 


509  — 


2  précédents  articles  réunis,  presque  aussi  longue  que  le  pédicelle. 

Thorax,  vu  dorsalement,  avec  les  côtés  du  pronotum  peu  convergents. 
Disque  scutellaire  fortement  bombé  et  visiblement  plus  large  que  long, 
le  rebord  postcutellaire  prolongé  apicalement  par  deux  petites  dents 
triangulaires  redressées  obliquement  et  toujours  nettement  séparées  l’une 
de  l’autre. 

Carènes  latérales  du  propodeum  armées  d’une  seule  petite  dent  proxi¬ 
male  (dent  poststigmatique),  la  dent  distale  absente,  le  propodeum 
lui-même  médiocrement  resserre  au  delà  de  l’emplacement  qu’occuperait 
cette  dernière  dent. 

Fémurs  postérieurs  relativement  grêles,  au  moins  2  fois  plus  longs  que 
larges,  à  lobe  apical  convexe  peu  saillant  ;  bord  ventral  serratulé  de  ces 
fémurs  armé  de  30  à  40  denticules.  Éperon  externe  des  tibias  postérieurs 
à  peine  plus  court  que  l’éperon  interne. 

Ailes  antérieures  à  marginale  bien  développée,  sa  longueur  égale  au  1/4 
de  celle  de  la  cellule  costale. 

Abdomen  pyriforme,  la  partie  apicale  du  tergite  Vil  (épipyge)  très 
brève,  sa  carinule  médiane  plus  courte  que  la  distance  séparant  les  pygo- 
styles. 

Longueur  :  3, 9-5, 4  mm. 

<?.  Diffère  de  la  9  par  les  caractères  suivants.  Pattes  plus  sombres, 
variant  du  brun  noirâtre  au  noir,  les  fémurs  postérieurs  demeurant  roux. 
Tête  plus  courte,  la  longueur  des  joues  égale  au  diamètre  de  l’ouverture 
buccale  (7  :  7).  Antennes  à  scape  renflé  au  niveau  de  son  premier  tiers  ; 
pédicelle  presque  2  fois  plus  long  que  large  ;  annellus  environ  2  fois  1/2 
plus  large  que  long  ;  funicule  I,  guère  plus  long  que  large,  à  peine  plus 
court  que  les  2  précédents  articles  réunis  ;  funicule  YII  subcarré,  égal 
aux  2/3  du  funicule  I  ;  massue  un  peu  plus  longue  que  le  funicule  I  et 
l’annellus  réunis.  Abdomen  ovoïde. 

Longueur  :  4, 0-4, 5  mm. 

Holotype  :  1  Ç.  Allotype  :  1  Paratypes  :  7  Ç$  et  1  <$.  Sablière 
d’Enjarre  ;  env.  de  Mazargues  (Bouches-du-Rhône).  Types  et  para- 
types  déposés  au  Muséum  National  d’Histoire  naturelle  (Paris). 

Par  la  conformation  de  leur  propodeum,  les  deux  sexes  de  cette 
nouvelle  espèce  se  distinguent  sans  ambiguïté  des  autres  Lasio- 
chalcidia  du  bassin  méditerranéen.  Alors  que  chez  ces  dernières 
les  carènes  latérales  du  segment  médiaire  sont  armées  d’une  paire 
de  robustes  dents  plus  ou  moins  voisines  l’une  de  l’autre,  cette  struc¬ 
ture  étant  considérée  jusqu’à  présent  comme  un  caractère  générique, 
on  observe,  chez  L.  pugnatrix,  la  disparition  complète  de  la  dent 
apicale  et  une  sensible  réduction  de  la  dent  antérieure  comme  chez 
l’espèce  décrite  par  Masi  sous  le  nom  de  Dromochalcidia  moluccensis . 
En  outre,  les  se  singularisent  parla  coloration  franchement  rousse 
des  deux  premiers  tergites  abdominaux  dont,  seule,  la  région  dorsale 
est  parfois  maculée  de  noir.  Encore  la  macule  du  premier  tergite, 
quand  elle  est  présente,  ne  forme-t-elle  qu’une  tache  limitée  à 
l’extrémité  du  disque.  Chez  les  autres  espèces,  au  contraire,  tout 


—  510 


l’abdomen  est  noir,  à  l’exception  de  sa  région  ventrale  plus  ou  moins 
testacée.  L.  pugnatrix  diffère  secondairement  de  L.  dargelasi  (Latr.), 
la  forme  la  plus  affine,  par  sa  taille  moindre  et  ses  fémurs  postérieurs 
grêles.  En  outre,  le  scape  antennaire  du  est  simplement  renflé, 
et  non  denté  comme  chez  cette  dernière  espèce. 


La  recherche  de  l’hôte,  sa  capture  et  l’acte  de  ponte. 

Dès  9  heures  du  matin  et  jusqu’aux  alentours  de  17  heures,  au 
début  de  septembre,  lorsque  l’ombre  des  collines  envahit  la  dépres¬ 
sion  d’Enjarre,  il  est  possible  d’y  observer  des  L.  pugnatrix  en  com¬ 
pagnie  de  plus  nombreuses  L.  igiliensis,  les  unes  et  les  autres  en 
quête  de  larves  de  Myrmeleon.  Les  Chalcidiens,  après  avoir  atterri, 
se  mettent  à  cheminer  rapidement  sur  le  sable  qu’ils  palpent  de  leurs 
antennes,  tandis  que  leur  abdomen  s’élève  et  s’abaisse  de  façon 
rythmique.  Le  trajet  très  irrégulier  suivi  par  les  imectes  les  conduit 
à  recouper  plusieurs  fois  leur  route  et  à  bien  explorer  une  surface 
assez  considérable,  sans  souci  du  vent  qui,  parfois,  les  roule  sur 
le  sol.  Au  bout  d’un  laps  de  temps  variant  de  quelques  minutes 
à  un  quart  d’heure,  les  Lasiochalcidia  dont  les  recherches  sont 
demeurées  infructueuses,  s’envolent  soudainement,  franchissent  une 
distance  de  40  centimètres  à  2  mètres,  et  reprennent,  aussitôt 
posés,  les  manœuvres  déjà  décrites.  Il  arrive  que,  durant  leurs 
déplacements,  ces  Lasiochalcidia  pénètrent  dans  un  entonnoir  de 
fourmilion,  mais  elles  n’y  séjournent  pas  ;  bien  plus,  certaines 
parvenues  à  proximité  du  piège,  l’évitent  par  un  saut  brusque.  C’est 
pourquoi,  avant  d’avoir  assisté  à  l’attaque  d’un  Myrmeleon,  il 
nous  avait  paru  improbable  que  celui-ci  put  être  l’hôte  des  deux 
parasites. 

Les  choses,  en  effet,  vont  se  passer  tout  différemment  si  une 
Lasiochalcidia  décèle  une  larve  simplement  dissimulée  sous  une  faible 
épaisseur  de  sable  :  l’hyménoptère  «  tombe  en  arrêt  »  ou  encore 
exécute  quelques  pas  précipités  de  côté,  cette  curieuse  démarche 
ayant  sans  doute  pour  but  de  garder  le  contact  avec  le  fourmilion 
invisible  qui  recule  perpendiculairement  à  la  direction  primitivement 
suivie  par  la  Lasiochalcidia .  Cette  dernière,  sans  plus  tarder,  s’arc- 
boute  sur  ses  pattes  médianes  et  postérieures,  incline  son  corps  en 
avant,  et,  de  ses  pattes  antérieures,  déblaie  fébrilement  le  sable 
recouvrant  la  victime,  cessant  même,  à  l’occasion,  de  fouir,  pour 
écarter  un  petit  caillou.  Sa  posture,  comme  son  comportement, 
sont  alors  comparables  à  ceux  d’une  Ammophile  ou  d’un  Bembex 
creusant  leur  terrier  ! 

Les  opérations  ultérieures,  dont  l’objet  est  de  débusquer  le  four¬ 
milion,  ont  été  suivies  sous  le  binoculaire  avec  L.  pugnatrix,  seule 


—  511  — 


espèce  qui  eut  accepté  d’attaquer  les  Myrmeleon  au  laboratoire  1. 
Peu  après  qu’ait  débuté  le  travail  d’excavation,  la  Lasiochalcidia 
dégaine  sa  tarière  et  la  plongera  à  de  multiples  reprises  dans  le  sable, 
non  pour  pondre  dans  l’hôte  ou  le  paralyser,  mais,  semble-t-il, 
afin  de  le  situer  avec  précision  ou  l’obliger  à  quitter  sa  retraite. 
Nous  avons  notamment  observé  une  $  pivoter  autour  de  sa  tarière 
qui  reposait  comme  un  axe  sur  le  dos  d’une  larve  de  Myrmeleon , 
et,  modifiant  sa  première  façon  de  gratter  le  sable,  le  rejeter  laté¬ 
ralement  avec  ses  pattes  médianes  et  postérieures  jusqu’à  ce  que 
le  fourmilion  soit  dégagé.  Ainsi  harcelé,  l’hôte  se  décide  à  sortir 
de  sa  cachette.  En  fait,  aussi  bien  dans  la  nature  que  dans  une  boîte 
de  Pétri,  et  si  l’on  n’intervient  pas  pour  favoriser  le  parasite,  celui-ci 
perd  le  plus  souvent  la  trace  de  la  larve  qui  s’éloigne  tout  en  s’en¬ 
terrant  plus  profondément.  La  Lasiochalcidia,  poursuivant  néan¬ 
moins  le  déblaiement  , l’interrompt  de  temps  à  autre  pour  explorer 
sans  succès  les  environs,  revient  ensuite  à  son  travail  ou  ébauche, 
à  proximité,  un  autre  puits,  enfin  abandonne  définitivement  les 
lieux  au  bout  de  quelques  minutes  à  un  quart  d’heure. 

Nos  recherches  sur  ces  insectes  n’en  sont  encore  qu’à  leur  début, 
mais  nous  pouvons  affirmer  dès  maintenant  que  la  perception  des 
mouvements  du  fourmilion,  ou  mieux,  du  sable  qui  le  recouvre, 
joue  un  rôle  primordial  dans  la  découverte  de  l’hôte  par  l’hymé- 
noptère  et  sa  localisation  durant  sa  fuite.  Une  Lasiochalcidia  paraît 
ne  pas  soupçonner  la  présence  d’une  larve  immobilisée  quelques 
millimètres  au-dessous  d’elle,  alors  que  l’agitation  d’une  petite 
masse  de  sable  provoquée  par  un  pinceau,  préalablement  enterré, 
éveille,  sans  coup  férir,  son  attention  et  déclanche  aussitôt  le  «  réflexe 
de  fouissement  ».  En  déplaçant  plus  ou  moins  vite  le  pinceau  on 
réussit,  soit  à  guider  la  marche  du  Chalcidien  qui  suit  le  monticule 
de  sable  vagabond,  soit  à  lui  faire  délaisser  son  travail  de  terrassier 
qu’il  reprend  là  où  l’instrument  remue  le  sol.  Il  semble  que  le 
siège  de  cette  perception  des  mouvements  (ou  vibrations)  du  substra¬ 
tum  réside  dans  les  tarses  plutôt  que  dans  les  antennes  car  à  une 
saccade  provoquée  sur  les  côtés  de  l’insecte  ou  derrière  lui,  il  répond 
sans  hésitation  par  une  rotation  d’un  quart  ou  d’un  demi-tour. 
Il  n’est  pas  exclu  que  la  vision  puisse  également  intervenir  dans 
cette  phase  de  l’activité  de  l’hyménoptère. 

Émergeant  du  sol,  le  fourmilion  est  saisi  par  la  Lasiochalcidia 
ou  capturé  après  une  brève  poursuite  lorsqu’il  cherche  à  fuir  ! 
Cette  dernière  observation,  portant  sur  une  L.  igiliensis,  a  été 
répétée  au  laboratoire  avec  L.  pugnatrix,  en  utilisant  successivement 
un  fragment  d'allumette  et  une  larve  de  Vermileo  attachés  à  un 

1.  Les  échecs  enregistrés  avec  L.  igiliensis  devaient  être  occasionnés  par  l’illumi¬ 
nation  ou  l’ensoleillement  trop  intenses  de  leur  cage,  le  phototropisme  l’emportant 
sur  le  besoin  de  pondre. 


—  512 


fil  :  à  deux  reprises,  une  Ç  attentive  aux  mouvements  du  sol,  devait, 
après  une  course  d’environ  2  centimètres,  rattraper  le  leurre  ou  le 
diptère  traînés  sur  le  sable,  puis  les  lâcher  après  avoir  reconnu  leur 
nature. 

La  larve  du  fourmilion,  nullement  inhibée,  riposte  en  lançant 
des  coups  de  tête  et  en  pinçant  dans  ses  mandibules,  une  antenne, 
une  patte  ou  l’abdomen  du  parasite.  A  l’issu  d’une  très  courte 
lutte,  les  deux  protagonistes  se  retrouvent  habituellement  placés 
en  tête-bêche,  le  dos  de  la  victime  tourné  vers  la  face  ventrale  de 
la  Lasiochalcidia  toujours  couchée  sur  le  flanc.  Nous  avons  vérifié 
que  cette  position  de  l’hyménoptère  est  constante,  quelle  que  soit 
l’attitude  du  fourmilion  qui  maintient,  dans  la  plupart  des  cas, 
l’un  des  tibias  postérieurs  de  l’agresseur  entre  ces  mors  L  Le  parasite 
perce  alors  de  sa  tarière  le  prothorax  de  l’hôte  —  seul  point  commun 
avec  le  comportement  de  St.  rubra  var.  eriensis  —  tandis  que  s’ac¬ 
centue  la  vibration  de  ses  antennes  qui  courrent  le  long  du  corps 
de  la  larve.  Celle-ci,  presque  aussitôt,  desserre  ses  mandibules  et 
va  demeurer  inerte  durant  les  45  à  125  secondes  que  durera  l’acte 
de  ponte.  Puis,  l’introduction  de  l’œuf  de  7/10  de  millimètre  effectuée, 
la  Lasiochalcidia  se  redresse  et  abandonne  le  fourmilion  qui,  sans 
délai,  se  réanime  et  recule  pour  s’enterrer  hâtivement.  Son  immo¬ 
bilité  très  passagère  ne  doit  donc  pas  être  attribuée  à  une  paralysie, 
mais  correspond  plutôt  à  une  thanatose. 

Les  trois  larves  capturées  par  L.  igiliensis,  à  Enjarre  même, 
mesuraient  entre  3,6  et  4  mm.,  (mandibules  comprises),  l’une  d’elles 
étant  encore  engagée  dans  une  exuvie.  Au  laboratoire,  L.  pugnatrix 
attaquait  des  fourmilions  d’une  taille  comparable  ou  légèrement 
supérieure,  mais  évitait  les  individus  dépassant  6  mm.  De  ce  fait, 
il  est  nécessaire  que  l’hôte,  choisi  à  un  âge  voisin  de  celui  de  sa 
première  mue,  s’accroisse  considérablement  avant  que  le  parasite 
puisse  achever  son  développement  larvaire. 

En  résumé,  ces  deux  Lasiochalcidia  dont  on  serait  tenté  d’écrire 
qu’elles  «  chassent  »  les  larves  de  fourmilions,  manifestent  un  com¬ 
portement  exceptionnel  chez  les  Chalcidoïdes  et  rappelant  même, 
à  plusieurs  titres,  celui  de  Sphégiens.  Bien  qu’il  s’agisse  d’une  con¬ 
vergence  explicable  par  l’éthologie  particulière  du  Planipenne,  on 
notera  que  St.  rubra  var.  eriensis  élevé  d’un  hôte  aux  mœurs  iden¬ 
tiques,  adopte  à  son  égard  une  attitude  plus  passive  et  orthodoxe, 
en  ce  sens  qu’il  se  contente  d’attendre  l’agression  du  fourmilion 
pour  le  parasiter  et  d’autre  part,  qu’il  ne  chercherait  pas  à  le  pour¬ 
suivre  en  cas  de  fuite.  Ajoutons  que  certains  indices  laissent  présumer 
un  troisième  type  de  comportement  chez  H.  graffi  dont  nous  étu¬ 
dions  actuellement  la  biologie. 

1.  Deux  L.  igiliensis  récoltées  à  Enjarre,  et  amputées  de  cet  article,  l’avaient  pro¬ 
bablement  perdu  dans  un  tel  combat. 


513  — 


Protracheoniscus  pierrei  Vasdel 

S’EST  PAS  US  Porc  EU  AO  S  IDE  QU  1 S  QU  É  T  RA  C  HÉ  A  TE 
MAIS  US  OSISCIDÉ 

(Crustacés  :  Isopodes  terrestres) 

Par  A.  Vandel. 

ASSOCIÉ  DU  MUSÉUM 


J’ai  décrit,  voici  huit  ans  (Vandel,  1950),  une  nouvelle  espère 
d’Isopode  terrestre  recueillie  par  M.  Franklin  Pierre,  aux  environs 
de  Beni-Abbès  :  Protracheoniscus  pierrei.  Je  l’avais  rangée  alors 
dans  la  sous-famille  des  Porcellionides  quinquetrachéates  et  dans 
le  genre  Protracheoniscus.  Cependant,  Arcangeli  (1952,  pp.  99-100) 
tenait  pour  douteuse  l’attribution  de  cette  espèce  au  genre  Pro- 
tracheoniscus. 

L’étude  du  matériel  rassemblé  par  M.  le  Professeur  P.  Remv, 
au  cours  de  ses  prospections  marocaines,  m’a  permis  de  reprendre 
l’examen  de  cet  Isopode.  Notre  collègue  a,  en  effet,  recueilli  un 
mâle  de  la  même  espèce,  le  22  septembre  1950,  dans  l’oasis  de 
Figuig  (palmeraie  d’El  Oughadir).  L’étude  de  cet  exemplaire  m’a 
permis  de  reconnaître  le  bien  fondé  de  la  critique  d’AiicANGELi  ; 
l’attribution  de  cette  forme  saharienne  au  genre  Protracheoniscus 
et  à  la  famille  des  Porcellionidae  était  inexacte.  Cependant,  cette 
erreur  est  instructive.  Elle  confirme  le  sentiment  qui  s'était  imposé 
à  moi  depuis  longtemps,  et  que  j’avais  déjà  exprimé  dans  un  travail 
précédent  (Vandel,  1952,  p.  110).  L’évolution  régressive  qui  réduit 
le  nombre  de  segments  du  flagelle  antennaire  atteint  son  terme 
chez  les  Oniscoïdes  supérieurs,  c’est-à-dire  chez  les  Trachéates  ; 
chez  eux,  le  flagelle  antennaire  est  toujours  constitué  de  deux  seg¬ 
ments  seulement.  Cependant,  cette  stabilité  n’est  pas  encore  établie 
au  niveau  des  Oniscidae,  c’est-à-dire  des  Atrachéates  ;  chez  les 
représentants  de  cette  famille,  le  nombre  de  segments  du  flagelle 
antennaire  varie  de  2  à  15  (Vandel,  1955,  p.  479).  C'est,  la  présence, 
chez  l’espèce  présentement  étudiée,  d’un  flagelle  antennaire  composé 
de  deux  articles  qui  avait  mal  orienté  mon  premier  diagnostic. 

11  convient  de  compléter  et  de  corriger  la  description  que  j’avais 
donnée  de  cette  espèce  sur  les  points  suivants  : 

1)  Œil.  —  Chez  l’exemplaire  de  Figuig,  l’œil  est  composé  seu¬ 
lement.  de  3-4  ommatidies. 

2)  Antennule  (Fig.  A).  —  Cet  appendice  est  constitué  de  trois 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


514 


articles.  Le  troisième  qui  est  de  beaucoup  le  plus  long,  porte  un 
bouquet  latéral  de  trois  aesthetascs,  et  un  faisceau  terminal  de 
quatre  éléments  du  même  type. 

3)  Maxillipède  (Fig.  C).  —  Le  palpe  est  étroit,  de  type  philoscien  ; 
il  est  composé  de  quatre  articles.  L’endite  porte  une  forte  tige 
et  une  mince  soie,  mais  elle  est  dépourvue  de  pénicillé. 

4)  Péréiopodes  (Fig.  B).  —  Le  péréiopode  porte  un  organe  dac- 
tylien  ( o.d .)  fixé  à  l’extrémité  du  dactylos  Ul) . 


Mauritaniscus  pierrei  (Vandel).  —  A,  antennule  ;  B,  extrémité  du  septième  péréiopode  ; 
d ,  dactylos  ;  o.d.,  organe  dactylien  ;  C,  maxillipède. 


5)  Pléopodes.  —  Les  figures  que  j’ai  données  dans  mon  premier 
travail  sont  exactes,  mais  elles  ont  été  mal  interprétées.  Les  exo¬ 
podites  sont  dépourvus  de  pseudo-trachées.  Aucun  sillon  ne  parcourt 
les  exopodites  de  la  première  et  de  la  seconde  paires  de  pléopodes. 
Par  contre,  les  exopodites  3,  4  et  5  portent  du  côté  externe  un  pro¬ 
fond  sillon.  Ce  sillon  correspond,  non  point  à  un  sillon  trachéen, 
mais  au  repli  qui  limite  la  concavité  dans  laquelle  se  loge  l’endopodite 
et  que  Verhoeff  (1920,  p.  413)  désigne,  dans  ses  travaux,  sous  le 
nom  de  Muldenfalte.  Un  gros  vaisseau  sanguin  occupe  le  bord  externe 
de  l’exopodite  ;  une  disposition  vasculaire  analogue  se  retrouve 
chez  Alloniscus. 


515 


Position  systématique  de  l’espèce  étudiée. 

Il  est  bien  certain  après  ce  qui  vient  d’être  dit  que  la  présente 
espèce  étant  dépourvue  de  pseudo-trachées  ne  saurait  être  main¬ 
tenue  ni  dans  le  genre  Protracheoniscus,  ni  dans  la  famille  des 
Porcellionidae.  En  conséquence,  toutes  les  conclusions  relatives  aux 
affinités  et  à  la  répartition  de  cette  espèce  qui  avaient  été  dévelop¬ 
pées  dans  mon  premier  travail  demandent  à  être  révisées. 

L’examen  renouvelé  de  cette  espèce  permet  de  lui  reconnaître 
d’incontestables  ressemblances  avec  le  genre  Alloniscus.  Voici  les 
principales  :  a)  Soies-écailles  de  forme  et  de  constitution  très  ana¬ 
logue  ;  b)  Structure  céphalique  semblable  ;  c)  Antennule  présentant 
outre  le  faisceau  terminal,  un  bouquet  latéral  d’aesthetascs  inséré 
sur  le  troisième  article  ;  d)  Flagelle  antennaire  pourvu  d’aesthe¬ 
tascs  ;  e )  présence  d’un  organe  dactylien  ;  /)  Péréiopodes  antérieurs 
du  mâle  pourvus  d’une  forte  brosse  sur  le  méros  et  sur  le  carpos  ; 
g)  Exopodite  des  pléopodes  dépourvus  de  pseudotrachées,  mais 
présentant  une  irrigation  sanguine  très  développée,  en  particulier 
le  long  du  bord  externe. 

Cependant,  on  observe  de  notables  différences  entre  la  présente 
espèce  et  les  représentants  du  genre  Alloniscus  :  a)  Absence  de 
pores  glandulaires  (présents  chez  Alloniscus)  ;  b)  Flagelle  antennaire 
de  deux  segments  (trois  segments  chez  Alloniscus)  ;  c)  Palpe  du 
maxillipède  étroit,  de  type  philoscien,  formé  de  quatre  articles 
(palpe  très  large  chez  Alloniscus,  formé  de  cinq  articles)  ;  d)  Endite 
du  maxillipède  pourvu  de  deux  tiges,  mais  dépourvu  de  pénicillé 
(chez  Alloniscus,  l'endite  est  dépourvu  de  tiges,  mais  porte  un 
pénicillé).  Ces  différences  sont  trop  marquées  pour  qu’il  soit  possible 
d’inclure  la  présente  espèce  dans  le  genre  Alloniscus.  Il  convient 
de  créer  pour  elle  un  nouveau  genre  que  je  propose  de  nommer  : 

Mauritaniscus  n.  g. 

La  présente  espèce  doit  donc  se  nommer  :  Mauritaniscus  pierrei 
((Vandel,  1950). 


Conclusion. 

En  conclusion,  il  convient  de  ranger  l’espèce  saharienne  dans 
un  genre  distinct  qui  prend  place  à  côté  d ’ Alloniscus.  Nous  avons 
déjà  dit  (Vandel,  1952,  p.  112)  qu’à  notre  avis  le  genre  Alloniscus 
doit  être  inclus  dans  la  sous-famille  des  Scyphacinae,  ainsi  que 
l’avait  déjà  reconnu  Dana,  il  y  a  plus  d’un  siècle  (Dana,  1854, 
p.  176).  Comme  Alloniscus,  le  genre  Mauritaniscus  doit  prendre 
place  dans  la  famille  des  Oniscidae  et  dans  la  sous-famille  des 
Scyphacinae. 


—  516  — 


BIBLIOGRAPHIE 

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zugleich  ein  Beitrag  zur  Ivenntnis  der  Entstehung  der  Landtiere 
(Ueber  Isopoden.  21  Aulsatz).  —  Zeit.  tviss.  Zool.,  CXVIII,  pp.  365- 
447. 


—  517  — 


POROCÉPHALES  D'UN  ClilROPTÈRE  FRUGIVORE  DE  BAMAKO-SUR- 

Niger  (Soudan  français) 

Par  Robert  Ph.  Dollfus. 


Chez  des  Eidolon  helvum  (Kerr  1792)  (Fam.  Pteropidae  J.  Ed. 
Gray  1821),  grande  roussette  frugivore  effectuant  à  Bamako  et 
dans  plusieurs  villes  du  Soudan  des  migrations  annuelles,  quelques 
parasites  ont  été  récoltés,  en  juillet  1958,  par  le  Service  Phytosani¬ 
taire  de  la  Direction  de  l’Agriculture  du  Soudan  français.  Parmi  ces 
parasites,  se  trouvaient  des  larves  de  Porocéphales  qui  m’ont  été 
soumises  pour  identification  L 

A.  Larve  de  Linguatula. 

Trois  exemplaires  de  cette  larve  étaient  libres  dans  le  fond  d’un 
tube  contenant  un  foie  parasité  par  une  autre  espèce  de  Porocé- 
phale  ;  il  est  donc  probable  que  ces  trois  larves  de  Linguatula  se 
trouvaient  libres  à  la  surface  du  foie  lorsque  celui-ci  a  été  mis  en 
alcool. 

Il  s’agit  de  la  larve  à  son  dernier  stade  larvaire  (nymphe),  c’est-à- 
dire  libérée  de  son  enveloppe  et  appelée  «  Stachellarve  »  par  les 
auteurs  allemands. 

Les  dimensions  varient  de  2,6  X  0,9  mm.  à  3,5  X  1,0  mm. 
La  face  dorsale  est  un  peu  convexe  et  la  ventrale  un  peu  concave  ; 
la  forme  générale,  arrondie  antérieurement,  s’atténuant  postérieu¬ 
rement,  est  celle  de  Linguatula  serrata  Frôlich  au  même  stade. 
Il  y  a  environ  75  à  80  segments,  dont  le  bord  postérieur  est  très 
finement  et  très  brièvement  pectiné.  Les  crochets  sont  égaux  entre 
eux  et  la  longueur  crochet  +  fulcrum,  varie  de  459  à  474  p  ;  ils 
sont  disposés  en  arc  de  cercle  et  le  cadre  buccal  est  au  niveau  des 
crochets  internes. 

S’agit-il  de  Linguatula  serrata  Frôlich  1789,  au  stade  autrefois 
nommé  Pentastomum  denticulatum  (Rudolphi  1805)  ?  C’est  possible, 
mais,  comme  les  diverses  espèces  du  genre  Linguatula  sont  extrême¬ 
ment  voisines  et  que  l’on  ne  connaît  pas  les  larves  de  celles  d'Afrique 
tropicale,  je  considère  seulement  comme  probable  l’attribution 
à  serrata. 

1.  Je  remercie  mon  ami  Paul  Vayssière  de  m’avoir  confié  cet  intéressant  matériel. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  518  — 


S 

Fig.  1 .  —  Linguatula  sp.  (larve).  Crochets  (459-474  p)  avec  leur  fulcrum  et  cadre  buccal. 
Vue  ventrale.  Individu  long  de  3,5  mm. 

Légende  de  la  planche. 

Fig.  1.  Linguatula  sp.  (larve),  individu  long  de  2,6  mm.,  région  antérieure.  —  Fig.  2. 
Même  individu,  région  postérieure.  —  Fig.  3-4.  N ettorhynclius  (syn.  Armiüifer )  sp., 
larves  longues  de  11-16  mm. 

Tous  mes  remerciements  à  Jacques  Carayon  qui  a  exécuté  les  clichés. 


POROCÉPHALES  Ü’UN  CHIROPTÈRE 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  i.  XXX,  n°  5,  1958. 


B.  Larve  peut-être  attribuable 
au  genre  Nettorhynchus  (synon.  Armillifer). 


Six  individus  de  cette  larve  se  trouvaient  les  unes  dans  le  foie, 
les  autres  sur  la  rate.  Ceux  du  foie  étaient,  soit  encastrés  à  la  surface 
(mais  sous  la  capsule  du  foie),  soit  profondément  engagés  dans  le 
tissu  hépatique.  Chaque  individu  était  recourbé  en  anneau  dans 
un  kyste  membraneux  ou  une  capsule  réactionnelle  intensément 
vascularisée. 


Fig.  2.  —  Même  espèce  que  pour  la  fig.  1.  Crochet  externe  vu  de  face  avec  son  fulcrum. 
Individu  long  de  2,6  mm.  Même  grossissement  que  pour  la  fîg.  1. 


Extraite  de  son  enveloppe  et  étendue,  la  larve  est  longue  de 
11  à  16  mm.,  avec  un  diamètre  d’environ  2  mm.  ;  subcylindrique, 
arrondie  antérieurement  et  postérieurement,  annelée  ;  il  y  a  environ 
23-25  segments,  y  compris  les  extrémités,  dont  l’antérieure  est  un 
peu  dilatée,  plus  grosse  que  la  postérieure. 

Les  crochets,  fortement  recourbés  sont  égaux  entre  eux  et  dis¬ 
posés  en  arc,  la  paire  externe  est  en  partie  en  arrière  de  la  paire 
interne  et  le  cadre  buccal  est  au  niveau  de  la  paire  interne. 


î.  3.  N ettorhynchus  (syn.  Armillifer)  sp.  (larve).  Crochet  externe  du  côté  droit 

(vue  ventrale).  Individu  long  de  16  mm.,  prélevé  sur  la  rate. 


.  4.  —  Même  espèce  que  pour  la  fig.  3.  Crochet  interne  et  cadre  buccal  vus  par  la 
face  ventrale.  Individu  long  de  11  mm.  encastré  dans  le  foie,  sous  la  capsule  du  foie  . 
Même  grossissement  que  pour  la  fig.  3. 


—  521 


Le  fait  que.  clans  son  enveloppe,  la  larve  est  recourbée,  sa  face 
ventrale  formant  la  partie  convexe  de  la  courbure,  est,  d’après 
H.  Heymons  (1935,  p.  140),  caractéristique  des  larves  du  genre 
Armillifer.  Je  suis  donc  amené  à  comparer  ma  larve  à  celles  de 
«•e  genre,  bien  que,  d'après  H.  Heymons  (1935,  p.  236),  la  bouche 
des  Armillifer  soit  circulaire. 

Dans  le  genre  Armillifer  L.  W.  Sambon  1922,  genre  qui,  ainsi 
que  je  l’ai  montré  (1950,  p.  112-113)  tombe  en  synonymie  de 
N ettorhynchus  P.  Gervais  1846  (Nettorhynque  Blainville  1824, 
N etrurhynchus  J.  C.  Zenker  1827)  ont  été  réunies  six  espèces  ;  les 
larves  sont  connues  pour  Armillifer  armillatus  (Wyman  1845), 
A .  cmnulatus  (Baird  1853),  .4.  monihfonnis  (Diesing  1835)  et 
.-1.  Brumpti  Giglioli  1922.  D’après  le  nombre  des  anneaux,  il  ne  peut 
pas  s’agir  de  cette  dernière  espèce  ;  le  nombre  des  anneaux  est 
aussi  plus  élevé  chez  monihformis  et  anmdatus  que  chez  la  nôtre. 

S’agit-il  à.’ armillatus  ?  Le  nombre  des  anneaux  est  à  peu  près 
compatible,  mais  il  y  a  incertitude  sur  le  genre  en  raison  de  la  forme 
du  cadre  buccal,  je  préfère  donc  ne  proposer  qu’une  identification 
générique  et  spécifique  provisoires. 


Il  ne  semble  pas  que  des  Porocéphales  aient  été  signalés  chez 
des  Chiroptères  en  Afrique.  La  seule  mention  d’un  Porocéphale 
chez  un  Chiroptère  est  celle  de  Pentastoma  subcylindricum  Diesing 
1835,  larve  trouvée  encapsulée  sur  l’estomac  de  Phyllostomus 
discolor  Wagner  1843,  au  Brésil  et  supposée  correspondre  à  Poro- 
cephalus  crotali  Ilumboldt  1811. 


BIBLIOGRAPHIE 

1950.  Doli.fus  (Robert  Pli.).  Armillifer  L.-W.  Sambon  1922  tombe  en 
synonymie  de  Nettorhynque  H.  D.  de  Bioinville  1824.  Annales 
de  Parasitologie  hum.  et  compar.,  t.  XXV,  nos  1-2,  1950,  pp.  112-113. 

1935.  Heymons  (Richard).  Pentastomida.  Dr.  H.  G.  Bronns  Klassen 
uncl  Ordnungen  des  Tierreichs,  Bd.  V,  Abt.  IV,  Buch  1,  Lief.  1-2  ; 
1935,  pp.  i-vx  +  1-268,  lîg.  texte  1-148.  (Se  reporter  à  cet  ouvrage 
pour  la  Bibliographie) . 


—  522  — 


Matériaux  pour  l'étude  caryo-taxinomique 

DES  S AXIFRA  GAGÉES. 

V.  Le  Noyau  et  les  Chromosomes  somatiques 
du  Bolandra  oregona  S.  Watts. 

Par  J.  L.  Hamel. 


C’est  A.  Gray  qui,  en  1868,  orée  le  genre  Bolandra  pour  une  plante 
de  la  Californie,  le  B.  californica  ;  en  1879,  S.  Wattson  décrit  une 
seconde  espèce,  originaire  de  l’Orégon  et  du  Washington,  le  B.  ore¬ 
gona.  Engler  (1930,  p.  119),  se  conformant  à  l’opinion  de 
C.  O.  Rosendahl  (1905,  p.  58),  place  ce  genre  à  l’intérieur  de  la 
sous-tribu  des  Saxifraginées  au  voisinage  des  genres  Jepsonia, 
Suksdorfia,  Sullivantia ,  Boykinia,  dont  les  représentants  sont  tous 
de  l’Amérique  du  Nord  1,  Hyeronimusia,  propre  à  l’Argentine  et 
à  la  Bolivie,  Peltiphyllum,  qui  est  lui  aussi  nord-américain,  et 
Saxifraga,  que  l’on  rencontre  dans  tout  l’hémisphère  nord.  Tous 
ces  genres  sont  caractérisés  par  une  placentation  centrale,  des  feuilles 
dépourvues  de  glandes  enfoncées  dans  le  limbe,  comme  en  ont  les 
Bergenia.  Mais  si  les  genres  Jepsonia  et  Bolandra  semblent  voisins 
par  la  forme  en  coupe  de  leur  réceptacle  qui  n’est  soudé  qu’à  la 
base  des  carpelles,  ils  se  distinguent  par  les  dimensions  respectives 
de  leurs  graines  qui  sont  grosses  chez  le  premier,  petites  chez  le 
second,  et  par  le  nombre  de  leurs  étamines,  dix  chez  celui-là  (comme 
chez  les  Peltiphyllum  et  Saxifraga  qui  s’en  séparent  par  la  forme 
de  leur  réceptacle),  cinq  chez  celui-ci.  Ce  dernier  caractère  relie 
les  Bolandra  aux  Suksdorfia,  aux  Sullivantia,  à  la  majorité  des 
Boykinia,  mais  ceux-ci  sont  remarquables  par  la  forme  de  leur 
réceptacle  soudé  avec  les  carpelles  sur  le  tiers  ou  la  moitié  de  leur 
hauteur,  aux  Hyeronimusia  enfin,  dont  l’ovaire  est  entièrement  uni 
au  réceptacle  en  forme  de  cloche. 

Dans  les  tissus  somatiques  du  Bolandra  oregona,  tels  qu’on  peut 
les  observer  dans  les  méristèrnes  radiculaires  (les  plantes  utilisées 
pour  ce  travail  sont  issues  de  semis  faits  au  Jardin  des  Plantes 
à  partir  de  graines  reçues  de  la  «  Nursery  »  English  et  dont  l’identité 
a  pu  être  vérifiée  au  moment  de  la  floraison),  les  noyaux  inter- 

1.  Haka  (1937)  estime  en  effet  que  les  deux  Boykinia  japonais  doivent  être  classés 
l’un  dans  le  genre  Neoboykinia  (N.  liycoctonifolia),  l’autre  dans  le  genre  Peltoboykinia 
(P.  tellimoides) .  Pour  celui-ci,  l’étude  caryologique  confirme  les  arguments  tirés  par 
cet  auteur  de  la  morphologie  et  de  l’anatomie  (Hamel,  1953). 

Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


-  523  — 


phasiques  présentent  autour  du  nucléole  un  réticulum  grêle,  peu 
dense,  très  net  cependant,  rosé  après  la  réaction  de  Feulgen,  sur 
lequel  se  détachent  des  chromocentres  petits  et  rouges,  dont  le 
nombre  est  sensiblement  égal  à  celui  des  chromosomes.  Cet  aspect 
rappelle  celui  des  noyaux  interphasiques  du  Sullivantia  Sullivantii 
(T.  et  G.)  Britton  (Hamel,  1953,  p.  257).  Il  appartient  encore  au 
type  des  noyaux  réticulés  à  chromocentres  tel  que  le  définit 
Mlle  C.  Delay  (1946-1948,  p.  35)  ;  toutefois  la  faible  densité  du  réseau 
le  rapproche  des  noyaux  semi-réticulés  observables  chez  les  Boykinia 
rotundifolia  Parry,  B.  aconitifolia  Nutt.,  B.  elata  (Nutt.)  Greene 
var.  cincinnata  Rosend.  et  B.  Jamesii  (Torr.)  Engl. 

Les  noyaux  quiescents,  dans  les  tissus  où  l’activité  mitotique 
est  suspendue,  ont  sensiblement  même  apparence  ;  mais  les  chromo- 
centres  tendent  à  diminuer  de  volume  jusqu’à  ne  plus  représenter 


que  des  points  sur  les  mailles  du  réseau  toujours  discernable.  Cette 
évolution  peu  marquée  ne  s’observe  pas  chez  le  Sullivantia  Sulli¬ 
vantii. 

La  mitose  se  déroule  suivant  le  processus  décrit  pour  celui-ci  : 
la  prophase  commence  au  moment  où  les  chromocentres  paraissent 
portés  par  des  sortes  de  travées  que  dessinent  en  se  regroupant  les 
filaments  du  réseau.  Ces  travées  sont  alors  soumises  à  un  phénomène 
d’étirement  qui  aboutit  à  la  formation  de  rubans  flexueux,  pâles, 
dépourvus  de  tout  épaississement  rappelant  les  chromocentres. 
Ces  rubans  se  raccourcissent  ensuite  en  même  temps  qu’ils  s'épais¬ 
sissent  et  deviennent  plus  colorés.  Ils  ressemblent  bientôt  à  des 
sortes  de  boudins  trapus,  légèrement  plus  courts  que  les  chromosomes 
métaphasiques.  Lorsqu’ils  ont  pris  leur  aspect  définitif,  la  prophase 
s’achève  :  le  nucléole,  généralement  unique,  et  la  membrane  nucléaire 
disparaissent . 

Les  chromosomes  métaphasiques  sont  au  nombre  de  14.  Leur 
épaisseur  moyenne  est  de  0,3  g.  Comme  chez  les  autres  Saxifragacées, 
on  peut  les  apparier  :  les  deux  plus  grands,  a,  mesurent  environ  3  je 
et  ont  deux  bras  inégaux  ;  ceux  du  couple  b  excèdent  2  p.  et  possèdent 
un  bras  presque  deux  fois  plus  long  que  l’autre.  Ayant  sensiblement 
2  p,  les  chromosomes  c  sont  quasi-isobrachiaux,  tandis  que  les  d 


Buletin  Idu  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


34 


524 


mit  un  bras  fort,  réduit  qui  les  fait  souvent  ressembler  à  un  crochet. 
Les  trois  autres  paires  ressemblent  à  des  bâtonnets  arqués,  mais 
les  e,  dont  les  bras  sont  à  peu  près  égaux,  peuvent  atteindre  1,5  jx  ; 
les  /,  de  dimensions  voisines,  présentent  un  satellite  qui  n’est  pas 
toujours  visible.  Dans  ce  cas  il  n'est  pas  possible  de  les  distinguer 
des  chromosomes  g  qui  dépassent  1  jx  (fig.  I,  où  les  deux  satellites 
sont  visibles,  et  2  où  un  seul  satellite  est  présent  ;  fixateur  de  Nava- 
shin,  coloration  par  la  méthode  de  Feulgen). 

L’anaphase,  typique,  ne  présente  aucune  particularité  la  dif¬ 
férenciant  de  celles  observables  chez  la  plupart  des  Saxifragacées 
à  noyaux  de  ce  type.  Les  télophascs  sont  d’abord  peu  lisibles  car 
les  noyaux  sont  très  petits,  encombrés  par  les  chromosomes  qui 
paraissent  occuper  toute  la  cavité  nucléaire  autour  d’un  nucléole. 
Progressivement  les  noyaux  deviennent  ovoïdes,  puis  presque 
sphériques  au  moment  où  commence  l’interphase.  Les  chromosomes 
se  sont  alors  despiralisés,  constituant  peu  à  peu  le  réseau  grêle  sur 
lequel  subsistent  les  fragments  encore  spiralisés  correspondant  aux 
chromocentres. 

Ainsi  le  nombre  des  chromosomes,  leur  aspect  .général  et  leurs 
dimensions  ,1e  type  nucléaire,  tout  en  lui  gardant  son  originalité, 
permettent  de  placer  le  Bolandra  oregcina  dans  un  ensemble  caryo- 
logiquement  défini  où  se  trouvent  le  Sullivantia  Sullivantii  qui 
possède  lui  aussi  14  chromosomes,  et  sans  doute  les  autres  Sullivantia, 
et  les  Boykinia,  spécialement  ceux  chez  qui  n  =  7  (B.  Jamesii, 
B.  elata  var.  cincinnata),  ensemble  qui  groupe  des  plantes  américaines 
comparables  par  leurs  caractères  morphologiques. 


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Hara  (H.),  1937.  Two  new  généra  of  Saxifragaceae  in  Japan,  Bot.  Mag. 
Tokyo,  51,  250-254. 

Rose.ndaiil  (C.  ().),  1906.  Die  nordamerikanischen  Saxifragineae  und 
ihre  Verwandtschafts-Verhaeltnisse  in  Beziehung  zu  ihrer  geogra- 
phischen  Verbreitung,  Beihbl.  83  zu  d  botan.  J ahrbüch.,  37,  1-80. 


—  525  — 


Sur  la  présence  de  Semiometra  italica  (Schlüter,  1878; 
(CoMATULIDAE)  DANS  LE  LuTÉTIEN  DE  BOIS-GOUËT 

(Loi  re- A  tlantiq  ue  ) . 

Par  Pierre  Balavoine. 


Les  Comatulidae  fossiles  ont  été  bien  étudiés  par  Torsten  Gislén 
en  1924  1 .  M.  Marcel  David  a  recueilli  parmi  de  nombreux  Bryo¬ 
zoaires,  dans  le  Lutétien  de  Bois-Gouët  (Loire- Atlantique),  2  pièces 
centro-dorsales  d’un  Antedon,  dont  l’une  est  bien  conservée.  Ces 
échantillons  d 'Antedon  correspondent  exactement  à  A.  italicus, 
espèce  décrite  et  figurée  par  Schlüter  en  1878  2  et  provenant  de 
l’Éocène  de  Monte  Spilecco  près  Monte  Bolca  (Italie). 

Cette  espèce  est  classée  dans  le  genre  Semiometra  créé  par 
T.  Gislén  en  1924  ( op .  cit.,  p.  172).  Sa  répartition  géologique  s'étend 
du  Crétacé  supérieur  à  l’Eocène  avec  les  espèces  suivantes  :  S.  cour- 
villensis  (Valette,  1927)  —  Santonien  (France)  ;  S.  impressa  Car- 
penter,  1881  —  Sénonien  (Suède)  ;  5.  italica  (Schlüter,  1878)  —  Eocène 
(Italie)  ;  S.  lenticularis  Schlüter,  1878  —  Crétacé  supérieur  (Hol¬ 
lande)  ;  S.  plana  Brunnich-Nielsen,  1913  —  Crétacé  supérieur  (Alle¬ 
magne  et  Danemark)  ;  S.  pommerania  Gislén,  1924  —  Sénonien 
(Allemagne)  ;  S.  rowei  Gislén,  1924  —  Turonien  (Grande-Bretagne)  ; 
S.  scania  Gislén,  1924  —  Sénonien  (Suède). 

Les  Comatulidae  éocènes  actuellement  étudiés  sont  :  Antedon 
breviceps  Tate  et  Dennant,  1893,  Eocène  d’Australie  ( nomen  nudum)  ; 
A.  pertusa  Clark,  1900  —  Eocène  d’Australie  (nomen  nudum )  ; 
Glenotremites  atacicus  (Doncieux,  1911)  —  Lutétien  inférieur  de 
Fontcouverte  (Aude)  ;  Gl.  conoideus  (Emmons,  1858)  —  Eocène  — 
Caroline  du  Nord  (U. S. A.)  ;  Conometra  alticeps  (Philippi,  1844)  — 
Eocène  de  Païenne  (Italie)  et  Semiometra  italica  (Schlüter,  1878)  — 
Eocène  —  Monte  Spilecco,  près  Monte  Bolca  (Italie). 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  T.  Gislén,  Echinoderm  studies.  The  fossil  Comatulids.  Zoologiska  Bidrag  fran 
Uppsala,  1924,  IX,  pp.  102-193,  fig.  192-258. 

2.  Cl.  Schlüter,  Uber  einige  astyle  crinoiden.  Zeitschr.  der  Deutschen  geol.  Gesell., 
vol.  30,  pp.  28-66,  Tab.  3,  fig.  8-10,  1878. 


Bulletin  du  Muséum ,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


34 


—  526  — 


Contribution  a  l'étude  paléoxylologique  de  l'Indochine 
(VI)  :  Sur  le  Quercoxylon  Ogurai  n.  sp„ 
bois  fossile  de  l  Ile  de  Bach  Long  Vi  (Golfe  du  Tonkin)  x. 

Par  Edouard  Bouheau. 


Outre  d’intéressantes  informations  botaniques  et  biogéogra¬ 
phiques,  la  paléoxylologie  a  déjà  donné  des  précisions  stratigra- 
phiques  du  plus  haut  intérêt  en  permettant  de  dater  des  couches 
continentales  d’âge  jusque-là  incertain  ou  inconnu. 

Pour  l’Indochine,  en  particulier,  on  pensait  bien  que  les  «  terrains 
rouges  »  devaient  monter  au-dessus  du  Lias  et  ceci  à  la  suite  d’ob¬ 
servations  de  paléozoologie  et  de  celles  des  géologues  du  Siam  2, 
mais  ce  sont  des  bois  fossiles  1  qui  ont  permis  de  montrer  définiti¬ 
vement  que  ces  «  terrains  rouges  »  continentaux  post-triasiques 
sont  de  tous  les  âges,  du  Rhétien  au  Crétacé  et  qu’ils  montent  même 
plus  haut  dans  le  Tertiaire. 

Le  bois  fossile  qui  fait  l’objet  de  cette  nouvelle  Note  a  été  récolté 
dans  l’Ile  de  Bach  Long  Vi  (encore  appelée  Ile  de  Nightingale), 
dans  le  Golfe  du  Tonkin  à  environ  130  km.  de  Ilaïphong  et  de  la 
pointe  Morne.  Cette  île  peu  étendue  (3,5  km2),  «  autrefois  inhabitée 
et  boisée,  a  été  occupée  il  y  a  une  vingtaine  d’années  par  des  Chinois 
émigrés  du  NW  d’Haïnan  qui...  Font  totalement  déboisée  pour 
y  établir  de  maigres  cultures  »  (Saurin  3). 

L’étude  paléoxylologique  que  l’on  trouvera  ci-après  vient  con¬ 
firmer  un  âge  tertiaire  pour  les  grès  continentaux  de  Bach  Long  Vi. 
Selon  Ed.  Saurin,  l’existence  des  grès  continentaux  montre  que 
l’île  est  le  témoin  qui  subsisterait  d’un  pont  ayant  établi  autrefois 
une  liaison  continentale  datant  probablement  du  Néogène  et  du 
Pléistocène  ancien,  entre  le  Tonkin  et  Haïnan.  Cela  prouve,  en 
outre,  que  le  plateau  sous-marin,  situé  entre  ces  deux  continents, 
dont  la  partie  Nord  a  une  profondeur  maximum  de  40  m.,  résul- 

1.  Cette  note  fait  suite  à  :  Ed.  Bouheau,  1950,  Contribution  à  l’étude  paléoxylo¬ 
logique  de  l’Indochine  (I  à  IV).  Bull.  Serv .  gêol.  Indochine ,  XXIX,  fasc.  1  et  2,  pp.  1-52, 
4  pl. 

Ed.  Boureau,  1952,  Ibid.  (V).  Mêm.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  n.  s.,  sér.  C,  T.  II,  fasc.  1, 
pp.  1-26,  6  pl. 

2.  R.  Furon,  1955,  Histoire  de  la  Géologie  de  la  France  d’Outre-Mer.  Ibid.,  V, 
pp.  1-218  (voir  page  178). 

3.  Ed.  Saurin,  1956,  L’Ile  de  Bach  Long  Vi  (Golfe  du  Tonkin).  Bull.  Soc.  Gêol.  Fr., 
6e  s.,  6,  pp.  699-705. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XXX,  n°  6,  1958. 


—  527  — 


terait  d’une  submersion  récente.  Une  telle  profondeur  de  40  m. 
est  également  celle  qui  existe  encore  en  divers  points  des  côtes 
indochinoises  pour  le  substratum  rocheux  formé  par  des  sédiments 
marins  récents. 

L’importance  de  la  paléoxylologie  pour  dater  les  grès  continentaux 
de  Bach  Long  Vi  a  été,  là  encore,  tout  à  fait  évidente,  car  avant 
ce  travail  de  M.  Saurin,  l’île  était  teintée  sur  les  cartes  comme 
pour  des  calcaires  anthracolithiques  dont  elle  est  complètement 
dépourvue. 

L’échantillon  1  que  nous  étudions  maintenant  a  été  récolté  par 
M.  Ed.  Saurin  que  nous  remercions  vivement.  11  a  déjà  été  signalé 
dans  son  intéressant  travail  sur  l' Ile  de  Bach  Long  Vi.  Cet  échantillon 
se  présente  sous  l’aspect  d’un  bloc  charbonneux  noir,  assez  dur  et 
minéralisé.  Les  structures  du  plan  ligneux  transversal  sont  quelque 
peu  déformées  par  une  compression  latérale,  mais  les  détails  des 
ponctuations  restent  bien  conservés,  surtout  ceux  des  champs  de 
croisement. 


Famille  des  Fagaceae. 

Quercoxylon  Ogurai  n.  sp. 

(planche  I) 

I.  Etude  anatomique. 

Bois  hétéroxylé  d’Angiosperme.  Les  zones  annuelles  sont  géné¬ 
ralement  visibles  mais  cette  zonation  est  peu  marquée,  au  plus  semi- 
poreuse. 

A.  Vaisseaux.  A  partir  des  vaisseaux  les  plus  grands  du  bois 
initial,  les  Vaisseaux  légèrement  plus  petits  du  bois  final  forment 
des  files  radiales  d’éléments  diffus  et  espacés.  Les  vaisseaux  sont 
toujours  isolés  et  régulièrement  circulaires  en  certains  points  des 
lames  minces.  En  d’autres  endroits,  l’écrasement  de  l’échantillon 
donne  souvent  un  aspect  arrondi  allongé  radialement. 

Dimensions  des  vaisseaux  en  coupe  transversale  :  160  p  X  160  p 
et  180  p  X  180  p,  240  p  X  150  p  (bois  initial). 

Densité  des  vaisseaux  :  en  moyenne  7  au  mm2  transversal. 

Contenu  des  pores.  Les  pores  sont  garnis  d’une  abondante  thyllose 
à  paroi  mince  qui  en  obstrue  complètement  la  cavité.  Cette  thyllose 
s’observe  aussi  bien  dans  une  lame  transversale  que  dans  les  lames 
longitudinales.  Elle  est  formée  de  cellules  à  parois  minces,  souvent 
accompagnées  d  une  abondante  substance  sombre,  probablement 

1.  Collection  du  Muséum  :  Boureau  722  (B.L.V.  3). 


—  528  — 


tannique.  La  perforation  de  la  paroi  terminale  des  éléments  de  vais¬ 
seaux  est  simple. 

L’épaisseur  de  la  paroi  des  vaisseaux  est  d’environ  3  p. 

Les  ponctuations  latérales  des  vaisseaux  sont  aréolées,  alternées 
d’un  diamètre  moyen  égal  à  7  p. 

B.  Fibres  trachéides.  Les  fibres  ligneuses  sont  des  fibres  trachéides 
typiques  pourvues  sur  leurs  parois  de  ponctuations  aréolées  dispo¬ 
sées  en  files  généralement  unisériées  et  d’observation  facile.  Le  dia¬ 
mètre  des  fibres  va  de  15  à  20  p  (fibres  étroites,  car  le  diamètre  moyen 
est  inférieur  à  24  p).  L’ouverture  est  d’environ  3  p.  Ces  fibres,  dont 
la  coupe  transversale  est  polygonale,  ont  donc  une  paroi  épaisse, 

épaisseur  de  la  paroi  ,  .  1 

car  le  rapport  - — ; - - — ; — — —  est  supérieur  à 

épaisseur  de  la  fibre  3 

Les  fibres  trachéides  sont  souvent  vasicentriques  et  disjointes 
au  niveau  des  grands  vaisseaux. 

C.  Rayons.  Les  rayons  sont  de  deux  types  :  les  uns  sont  unisériés, 
les  autres  de  grande  taille. 

a)  rayons  unisériés.  Ils  sont  très  nombreux  :  20  au  millimètre 
horizontal  tangentiel.  Les  cellules  des  rayons  sont  quadrangulaires 
avec  des  angles  arrondis  et  quelquefois  elliptiques,  à  paroi  ponctuée. 
Elles  sont  couchées  dans  le  sens  du  rayon.  La  largeur  de  ces  rayons 
est  en  moyenne  de  20  p.  Ces  rayons,  unisériés  dans  leur  plus  grande 
partie,  peuvent  être  localement  bisériés.  Leur  hauteur  verticale 
est  variable.  Les  cellules  terminales  sont  souvent  plus  hautes  que 
les  autres.  Elles  sont  généralement  plus  hautes  que  larges,  c’est-à-dire 
nettement  dressées  (30  p  X  50  p).  Le  nombre  des  cellules  verticales 
de  ces  rayons  unisériés  atteint  13...  18...  23  (ce  dernier  rayon  a 
une  hauteur  de  550  p). 

b)  grands  rayons.  Les  grands  rayons  sont,  de  façon  typique, 
des  rayons  agrégés,  disséqués  surtout  aux  extrémités.  La  partie 
moyenne  de  ces  rayons  peut  être  localement  composée  (9  séries). 
Dans  d’autres  cas,  les  grands  rayons  sont  disséqués  dans  toute  leur 
longueur  (faux  rayons). 

c)  champs  de  croisement.  Les  champs  de  croisement  communs 
aux  vaisseaux  et  aux  cellules  des  rayons  sont  pourvus  de  grandes 
ponctuations  allongées  (p.  ex.  :  largeur  :  5  p  ;  longueur  :  12,5  p) 
dites  «  palissadiques  »,  rappelant  ainsi  une  ornementation  scala¬ 
riforme.  Elles  sont  toujours  perpendiculaires  à  la  grande  dimension 
de  la  cellule.  Dans  les  cellules  de  rayons  couchées  horizontalement, 
ces  ponctuations  palissadiques  sont  verticales.  Dans  les  cellules 
dressées  des  marges  des  rayons,  elles  sont  horizontales,  c’est-à-dire 
disposées  parallèlement  à  la  petite  dimension  de  la  cellule.  Il  y  a 
entre  ces  deux  positions  extrêmes  des  positions  intermédiaires  et 
ces  ponctuations  sont  alors  obliques.  Ces  ponctuations  de  champ. 


—  529 


bien  que  paraissant  limitées  par  un  double  trait,  ne  semblent  pas 
aréolées. 

D.  Parenchyme  vertical.  Dans  les  lames  transversales,  le  paren¬ 
chyme  vertical  est  disposé  en  files  tangentielles  perpendiculairement 
aux  rayons  (parenchyme  concentrique)  et  distantes  de  150  p. 
Il  est  principalement  formé  d’une  seule  file  cellulaire  ou  plus  rare¬ 
ment  de  cellules  disposées  sur  2  ou  3  épaisseurs  radiales.  Le  diamètre 
transversal  de  ces  cellules  généralement  isodiamétriques  varie  de 
25  p  à  40  p.  Le  parenchyme  concentrique  est  marqué  aussi  nettement 
dans  le  bois  initial  que  dans  le  bois  final.  Le  parenchyme  vertical 
est  formé  de  files  de  cellules  successives  longues  de  100  à  150  p. 
Elles  peuvent  être  septées,  mais  on  doit  l’affirmer  avec  des  réserves  : 
Il  s’agit  peut-être  d’une  apparence  de  septation  seulement  due  au 
contact  du  parenchyme  vertical  et  du  parenchyme  horizontal  des 
rayons. 

Evolution  morphologique  du  contenu  des  cellules  parenchymateuses . 
Toutes  les  cellules  parenchymateuses  de  ce  bois  fossile  renferment 
encore  un  contenu  très  noir  constitué  par  des  composés  tanniques. 
La  distinction  entre  fibres  et  cellules  de  parenchyme  est  ainsi 
très  aisée. 

Le  contenu  cellulaire  peut  se  diviser  et  montrer  de  nombreuses 
«  bulles  »  de  taille  d’abord  petite.  Puis,  ces  «  bulles  »,  de  plus  en 
plus  confluentes,  se  groupent  pour  constituer,  en  fin  de  compte, 
dans  une  même  cellule,  qui  se  vide  peu  à  peu,  deux  ou  une  seule 
grande  cavité  claire,  sphérique,  observable  particulièrement  dans 
une  coupe  radiale.  Le  parenchyme  vertical  a  généralement  un  con¬ 
tenu  tannique  très  dense.  Au  contraire,  le  parenchyme  horizontal 
des  rayons  unisériés  est,  en  général,  faiblement  concentré  avec 
peu  de  composés  tanniques.  Celui  des  grands  rayons  est  plus  dense, 
surtout  dans  la  partie  centrale,  alors  que,  dans  la  partie  marginale 
du  rayon,  il  a,  comme  dans  les  rayons  unisériés,  tendance  à  perdre 
les  tannins  par  formation  de  cavités  claires.  Ces  aspects  observés 
dans  l’échantillon  fossile  rendent  ainsi  compte  de  la  concentration 
et  de  la  diffusion  des  tannins  et  donnent  une  indication  sur  le  fonc¬ 
tionnement  des  cellules  vivantes  du  plan  ligneux. 

Le  plan  ligneux  semble  contenir  des  cristaux  dans  le  parenchyme, 
mais  ces  derniers  sont  peu  visibles. 


IL  Affinités. 

Le  plan  ligneux  fossile,  en  question  ici,  est  de  façon  typique 
celui  d’un  Quercus  à  feuilles  persistantes,  ainsi  qu’en  témoigne  la 
structure  des  anneaux  annuels  d’accroissement. 


—  530 


Parmi  les  espèces  actuelles,  il  n’est  pas  sans  rappeler  le  Quercus 
Chevalieri  Hick.  et  A.  Camus,  surtout  pour  la  coupe  transversale 
très  ressemblante.  Il  faut  cependant  constater  que  les  rayons, 
typiquement  composés  dans  cette  espèce  vivante  [Lecomte,  pl.  X  1], 
sont  assez  différents  de  ceux  de  notre  bois.  C’est  plutôt  du  côté 
du  Pasania  dealbata  Œrst,  qu’il  faut  se  reporter  pour  trouver 
des  rayons  comparables  [Lecomte,  pl.  XI  et  une  thyllose  aussi 
abondante  dans  des  vaisseaux  semblablement  répartis. 

Néanmoins,  l’espèce  fossile  qui  vient  d’être  décrite  est  assez  dif¬ 
férente  des  types  vivants  connus. 

On  peut  établir  certaines  autres  comparaisons  avec  diverses 
espèces  fossiles  2. 

1.  —  Comparaison  avec  le  Quercinium  hobashiraishi  Ogura,  1932, 
du  Paléogène  de  Najima,  près  de  la  ville  de  Fukuoka,  au  Japon3. 

Ce  bois  japonais,  qui  appartient  pareillement  à  un  Quercus  à 
feuilles  persistantes,  présente  un  grand  nombre  de  caractères  com¬ 
muns  avec  notre  bois  fossile.  La  seule  distinction  importante  réside 
dans  les  grands  rayons  de  type  différent.  Le  Quercinium  hobashiraishi 
a  des  grands  rayons  «  composés  »,  alors  que  ceux  du  Quercoxylon 
Ogurai  ont  tendance  à  se  disséquer  et  à  former  de  faux  rayons  du 
type  «  agrégé  ».  D’autre  part,  le  Quercinium  hobashiraishi  a  un 
parenchyme  vertical  plus  abondant  dans  le  bois  initial  alors  que 
dans  le  Quercoxylon  Ogurai,  ce  tissu  est  marqué  aussi  nettement 
dans  le  bois  initial  que  dans  le  bois  final. 

2.  —  Comparaison  avec  le  Quercus  cf.  acuta  Thunberg  de 
S.  Watari,  1952,  du  Miocène  de  Taziri,  Préfecture  de  Simane  (Japon). 

Les  rayons  de  cet  échantillon  sont  également  du  type  «  composé  ». 
Toutefois  les  figures  5,  p.  110,  et  3  b,  p.  111  données  par  S.  Watari  4 
indiquent  un  début  de  dissection  rappelant  les  faux  rayons  agrégés 
du  Quercoxylon  Ogurai. 

D’autre  part  Watari  signale  un  parenchyme  septé  cristallifère. 
Il  n’est  pas  impossible  que  le  parenchyme  vertical  de  notre  échantillon 
soit  septé.  Il  faut  cependant  admettre  que  cette  septation  est  difficile 
à  affirmer  et  qu’une  confusion  possible  peut  résulter,  dans  le  bois 


1.  H.  Lecomte,  1925-192G,  Les  bois  de  l' Indochine.  Publ.  de  l’agence  économique 
de  l’Indochine.  Texte  :  pp.  1-310,  16  pl.,  1925  ;  Atlas  :  68  pl.,  1926. 

2.  Voir  une  liste  d'espèces  fossiles  de  Fagaceae  dans  :  Ed.  Boureau,  1957,  Anatomie 
végétale ,  vol.  III,  p.  673. 

3.  Y.  Ogura,  1932.  On  the  structure  of  “  hobashira-ishi  ”,  a  famous  silicified  trunk 
at  Najima  near  Fukuoka  City.  Jap.  J.  Bot.,  6,  pp.  173-181,  pl.  1 1 1- IV. 

N.  B.  —  «  hobashira-ishi  »  signifie  «  mât  pétrifié  ».  Ce  tronc  fossile  décrit  par  Ogura, 
découvert  sur  la  plage  de  Najima  dans  le  Kiushiu  au  Japon,  est  particulièrement 
célèbre.  La  légende  veut  qu’il  résulte  de  la  silification  du  mât  d’un  bateau  utilisé  par 
l’empereur  Jingo  pour  envahir  la  Corée,  en  201  av.  J.-C.  Comme  le  fait  remarquer 
Y.  Ogura,  le  bois  silicifié  est  tertiaire  et  non  d’âge  quaternaire  ! 

4.  S.  Watari,  1952,  Dicotyledonous  woods  from  the  Miocene  along  the  Japan 
seaside  of  Honsyu.  J.  Fac.  Sci.,  U.  Tokyo,  Bot.,  6  (3),  pp.  97-134. 


BULL.  MUS.  NAT.  HIST.  NAT. 


Planche  I 


531  — 


de  Bach  Long  Vi,  d’une  apparence  seulement  due  au  contact  du 
parenchyme  vertical  et  du  parenchyme  horizontal  des  rayons  uni- 
sériés.  Malgré  des  points  communs  remarquables,  cette  autre  espèce 
fossile  japonaise  diffère  sensiblement  de  notre  échantillon  indochi- 
nois. 

Les  différences  constatées  avec  les  espèces  connues  vivantes  et 
fossiles  justifient  l’appellation  nouvelle  que  nous  donnons.  Nous 
dédions  cette  espèce  à  notre  collègue,  le  Prof.  Yudzuru  Ogura  de 
l’Université  de  Tokyo. 


III.  Diagnose. 

Quercoxyion  Ogurai  n.  sp.  —  Bois  d 'Angiosperme  rapporté  au  genre 
Quercus.  Anneaux  d’accroissement  pas  toujours  très  nets,  du  type  semi- 
poreux.  Vaisseaux  diffus,  disposés  en  files,  isolés,  au  nombre  de  7  par  mm2, 
à  coupe  transversale  elliptique,  à  grande  taille  dans  le  bois  initial  et  de 
taille  toujours  moyenne  dans  le  bois  final.  Thyllose  abondante  à  parois 
cellulaires  minces.  Fibres-trachéides  à  ponctuations  aréolces  très  nettes, 
à  paroi  «  épaisse  ».  Rayons  de  deux  types  :  rayons  unisérés  et  grands 
rayons.  Ces  derniers  du  type  intermédiaire  composé-agrégé.  Champs  de 
croisement  contenant  des  ponctuations  allongées,  palissadiques.  Paren¬ 
chyme  vertical  en  chaînettes  d’une  ou  plusieurs  assises  cellulaires.  Cellules 
parenchymateuses  à  contenu  sombre,  probablement  tannique. 

Laboratoire  d' Anatomie  comparée 
des  Végétaux  vivants  et  fossiles 
du  Muséum. 


Légende  de  la  planche. 

Planche  I.  —  Quercoxyion  Ogurai  n.  sp.,  Boureau. 

1.  Portion  de  coupe  transversale  montrant  les  vaisseaux  disposés  en  files  radiales 
et  les  files  de  cellules  parenchymateuses  au  contenu  noir,  perpendiculaires  aux 
rayons. 

2.  Portion  de  coupe  tangentielle  montrant  l’extrémité  d’un  grand  rayon  et  les  petits 
rayons  unisériés  voisins. 

3.  Portion  de  coupe  radiale  montrant  au  voisinage  d’un  vaisseau  les  ponctuations 
palissadiques  des  champs  de  croisement. 


532 


TABLE  DES  MATIÈRES 

du  Tome  XXX.  —  2'  Série. 


Actes  administratifs .  328,472 

Distinctions  honorifiques .  472 

Liste  des  Associés  et  Correspondants  nommés  en  1957 .  5 

Travaux  faits  dans  les  laboratoires  pendant  Vannée  1957 .  10 

Communications  : 

Abrard  (R.)*  Présence  de  l’Aurochs  dans  un  dépôt  de  fond  de  vallée  sèche 

à  Orveau  (Seine-et-Oise) .  109 

—  Bois  fossile  des  alluvions  modernes  de  l’Armançon  à  Vireaux  (Yonne).  .  239 

Arènes  (J.).  A  propos  du  Carduncellus  lucens  Bail .  206 

—  Centaurea  sisymbriifolia,  species  orientalis  nova .  210 

—  Un  Cirsium  nouveau  pour  la  flore  du  Maroc  et  pour  la  science....  212 

Arnoult  (J.).  Présence  de  Testudo  hermanni  F.  G.  Gmelin  (Chélonien)  en 

Normandie .  123 

—  et  Spillmann  (J.).  Sur  quelques  techniques  actuelles  facilitant  le  confi¬ 
nement  et  le  transport  d’animaux  aquatiques  vivants .  386 

Aubenton  (F.  d’).  Sur  Cromeria  nilotica  Boulenger  1901  (Poisson  des  eaux 

douces  africaines).  Répartition  et  notes  écologiques .  68 

Aubert  de  la  Rüe  (E.).  Remarques  sur  les  différents  faciès  du  Précambrien 

dans  le  Nord-Est  du  Brésil .  222 

—  et  Soyer  (R.).  Faunule  de  Mollusques  terrestres  recueillie  dans  l’ Ile 

de  Makatea  (Archipel  des  Tuamotu) .  365 

Balavoine  (P.).  Bryozoaires  recueillis  à  la  Nouvelle-Amsterdam  par  M.  E.  Au¬ 
bert  de  la  Rüe  en  1953 .  300 

—  Sur  la  présence  de  Semiometra  italica  (Schlüter,  1878)  (Comatulidae) 

dans  le  Lutétien  de  Bois-Gouët  (Loire-Atlantique) .  525 

Bauchot-Boutin  (M.-L.).  Sur  Antennarius  pinniceps  Commerson  (Téléostéen 

Lophiiforme)  et  sa  signification  taxinomique .  139 

—  et  Bassot  (J.  M.).  Sur  Ileteroconger  longissimus  Günther  (Téléostéen 

Anguilliforme)  et  quelques  aspects  de  sa  biologie .  258 

Berlioz  (J.).  Note  biologique  sur  des  Cétoines  (Coléoptères-Scarabéides) 

d’Afrique  australe .  73 

—  Étude  d’une  collection  d’Oiseaux  de  Guinée  française .  490 

Blanc  (M.).  Sur  quelques  poissons  des  Iles  Kerguelen  rapportés  par  le 

Dr  Bourlaud .  134 

Boureau  (Ed.).  Contribution  à  l’étude  anatomique  des  espèces  actuelles  de 

Ropalocarpaceae .  213 

—  Étude  paléoxylologique  du  Sahara  (XXIV).  Sur  le  T erminalioxylon 

fezzanense  n.  sp.,  Combretaceae  fossile  du  désert  du  Calancho  (Fezzan 
oriental) .  321 


—  533  — 


—  Contribution  à  l’étude  paléoxylologique  de  l’Indochine.  VI  :  Sur  le 
Quercoxylon  Ogurai  n.  sp.,  bois  fossile  de  l’île  de  Bach  Long  Vi  (Golfe 

du  Tonkin) .  526 

Carayon  (J.).  Un  nouvel  Anthocoridae  omphalophore  de  Côte  d’ivoire  (Hemip- 

tera  Heteroptera) .  153 

Chf.rbonnier  (G.).  Les  Holothuries  des  côtes  de  Sierra  Leone..  .  101,  191,  294,  371 

—  Sur  le  genre  Globosita  n.  n.  =  Sphaerella  Heding  et  Panning  (Holothuries 

dendrochirotes) .  198 

Coppens  (Y.).  Le  Mammouth  de  l’Atrikanova  (Sibérie) .  402 

Démangé  (J.-M.).  Un  nouveau  genre  et  une  nouvelle  espèce  de  Myriapodes 

du  Mont  Nimba  (Guinée).  (Diplopodes  Spirostreptidae) .  271 

Dollfus  (R.  Ph.).  Porocéphales  d’un  Chiroptère  frugivore  de  Bamako-sur- 

Niger  (Soudan  français) .  517 

Forest  (J.).  Sur  la  nomenclature  des  Pagures  des  mers  françaises .  94 

—  Les  Pagures  du  Viêt-Nam.  IL  Sur  quelques  espèces  du  genre  Calcinus 

Dana .  184,  285 

Furon  (R.).  Découverte,  paléontologie  et  stratigraphie  des  grands  Forami- 

nifères  de  l’Ouest  africain .  313 

Grandjean  (F.).  Observations  sur  les  Palaeacaroides  (5e  série) .  76 

—  Observations  sur  les  Oribates  (38e  série) .  167 

—  Scheloribatidae  et  Oribatulidae  (Acariens,  Oribates) .  352 

—  Au  sujet  du  naso  et  de  son  œil  infère  chez  les  Oribates  et  les  Endeostig- 

mata  (Acariens) .  427 

Guidé  (J.).  André  Marie  Constant  Duméril,  le  Père  de  l’Erpétologie.  Leçon 

inaugurale  du  cours  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons) .  329 

—  et  La  motte  (M.).  Morphologie  et  reproduction  par  développement  direct 

d’un  Anoure  du  Mont  Nimba,  Arthroleptis  crusculum  Angel .  125 

—  —  Une  espèce  nouvelle  de  Batracien  du  Mont  Nimba  (Guinée  fran¬ 
çaise)  appartenant  au  genre  Phrynobatrachus  :  Ph.  maculiventris  n.  sp.  .  .  255 

Guillaumin  (A.).  Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques  des  serres  du  Muséum 

(Notules  sur  quelques  Orchidées  d’Indochine.  XVIII,  XIX)...  302,  458 

—  Contributions  à  la  flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  CXV.  Plantes  récol¬ 
tées  par  C.  Mac  Millan .  393 

Guinot  (D.).  Sur  une  collection  de  Décapodes  Brachyoures  ( Portunidae  et 

Xanthidaé)  de  l’Ile  Mayotte.  IL  Xanthidae .  84,  175,  276 

Halle  (N.).  Hippocrateacées  nouvelles  d’Afrique  occidentale .  464 

Hamel  (J.-L.).  Matériaux  pour  l’étude  caryo-taxinomiques  des  Saxifragacées. 

IV.  Trois  Saxifrages  de  la  section  Kabschia  Engl .  199 

—  Id.  V.  Le  noyau  et  les  chromosomes  somatiques  du  Bolandra  oregona 

S.  Watts. . . . .  522 

Jouffroy  (F.  K.).  Muscles  péroniers  des  quatrième  et  cinquième  orteils  chez 

les  Primates.  Description  et  interprétation .  475 

—  et  Lessertisseur  (J.).  Notes  sur  la  musculature  de  la  main  et  du 

pied  d’un  Orang-outan  (Pongo  pygmaeus  Iloppius) .  111 

Juberthie  (C.).  Révision  du  genre  Parisiro  (Opilions,  Sironidae)  et  description 

de  Parasiro  minor  n.  sp .  159 

Kelner-Pillault  (S.).  Catalogue  de  quelques  types  d’Hyménoptères  prove¬ 
nant  de  la  collection  de  l’Abbé  J.  J.  Kieffer .  146 

—  Catalogue  des  types  de  Cynipidae  provenant  de  la  collection  de  l’Abbé 

J. -J.  Kieffer .  414 

—  Les  Diapriinae  (Hym.  Proctotrupidae)  des  îles  Philippines  provenant 

de  la  collection  de  l’Abbé  J.-J.  Kieffer .  418 

Lessertisseur  (J.).  Signification  de  l’épine  iliaque  antéro-inférieure  chez 

les  Primates.  Étude  ostéologique  et  myologique .  482 

Monod  (Th.).  Verrouillage  osseux  à  trois  positions  chez  Triacanthus  brevirostris 

Temminck  et  Schlegel  (Poissons,  Balistiformes) .  498 


—  534  — 

Nouvel  (J.),  Bullier  (P.)  et  Rinjard  (J.).  Rapport  sur  la  mortalité  et  la 
natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  bois  de  Yincennes  pendant 

l’année  1957 .  241 

Olivier  (G.)  et  Pineau  (H.).  Croissance  prénatale  du  Macacus  rhésus .  407 

Plessis  (J.).  Note  préliminaire  sur  le  sang  de  Protoptcrus  armectens  (Owen,  1 839).  345 
Plessis  (Y.)  Quelques  observations  sur  le  cycle  des  Méduses  Acalèphes .  .  .  .  379 

—  Note  préliminaire  sur  l’étude  statistique  des  coquilles  vides  de  Bivalves, 

en  particulier  de  Mytilus  edulis  L .  454 

Postel  (E.).  Sur  la  présence  de  Carrharodon  rarcharias  (L.,  1758)  dans  les 

eaux  tunisiennes .  342 

Re.my  (A.).  Pauropodes  de  Gambie .  43G 

Saint-Seine  (R.  de).  Proposition  d’une  nomenclature  morphologique  pour  les 

aires  coronales  des  Échinides .  367 

Soyer  (R.).  La  galerie  téléphonique  sous  la  Seine,  entre  la  place  Saint-Michel 

et  la  place  du  Châtelet,  à  Paris  (Notice  géologique) .  234 

Spillmann  (J.).  Sur  deux  poissons  des  collections  du  Muséum,  témoins  «le 
l’existence  au  xixe  siècle,  dans  le  lac  Léman,  de  Corégones  du  type 
«  dispersus  » .  144 

—  Un  Chevaine  aberrant  présentant  des  signes  d’hybridation  avec  le  Blageon 

[Telestes  sou  fia  Risso) .  502 

Steffan  (J.  R.).  Comportement  de  Lasiochalcidia  igilensis  (Ms.)  et  de  l’espèce 

nouvelle  L.  pugnatrix  (Hvm.  Chalcididae ),  parasites  de  fourmilions.  .  .  .  506 

Vachon  (M.).  A  propos  de  Liobuthus  kessleri  Birula,  Scorpion  psammophile 

nouveau  pour  la  faune  iranienne .  422 

Vandel  (A.).  Sur  une  nouvelle  espèce  d ’Armadillidium  provenant  du  Ri f 

marocain,  A.  djebalensis,  n.  sp.  (Crustacés;  Isopodes  terrestres) .  291 

—  «  Porcellio  pubescens  Dollfus  1893  »  appartient  au  genre  Trichorhina 

Budde-Lund.  (Isopodes  terrestres  ;  Squamiferidae) .  360 

—  Les  Porcellions  du  groupe  Atlantique  et  du  sous-groupe  bético-rifain .  .  .  443 

—  Protracheoniscus  pierrei  Vandel  n’est  pas  un  Porcellionide  quinqué- 

trachéate,  mais  un  Oniscidé  (Crustacés,  Isopodes  terrestres) .  513 

Villiers  (A.).  La  collection  Maurice  Pic  au  Muséum  de  Paris .  71 

—  Notes  sur  les  Disteniinae  de  la  région  indo-pacifique  ( Col.  Cerambycidae) .  262 

Zoller  (H.).  A  l’occasion  du  250e  anniversaire  de  Albrecht  von  Haller. 

Quelques  remarques  sur  son  œuvre  botanique  et  ses  collections .  305 


Le  Gérant  :  Jacques  Forest. 


ABR  E  VILLE.  -  IMPRIMERIE  F.  PAILLART. -  26-1-1959. 


RÈGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à  la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à  l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  est  de  6  par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages  d’im¬ 
pression)  par  fascicule  et  plus  de  2  feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus¬ 
crits  aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à  la 
charge  des  auteurs  ;  ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ;  faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  ies  remanie¬ 
ments  ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à  la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à  un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à  part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à  part  supplé¬ 
mentaires  qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 


TIRAGES  A  PART 

Les  auteurs  ont  droit  à  25  tirés  à  part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent 
s’en  procurer  à  leur  frais  25  ou  50  exemplaires  supplémentaires  aux 
conditions  ci-aprês  : 


25  ex.  50  ex. 

2-4  pages .  150  fr.  190  fr. 

6-8  pages .  180  fr.  225  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Les  auteurs  qui  voudraient  obtenir  de  véritables  tirages  à  part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  le  nombre  d’exemplaires 
désiré  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  I 
France  :  1.500  fr.  —  Étranger  :  2.200  fr. 

(Chèque  bancaire  ou  mandat  au  nom  de  la  Bibliothèque  centrale 
du  Muséum,  36  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris,  Ve. 

C.  C.  P.  Paris.  9062-62) 


ÉDITIONS  DU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


En  vente  à  la  Bibliothèque  centrale  du  Muséum, 
36,  rue  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris-5e. 


Annuaire  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1939). 
Archives  du  Muséum  national  d’IIistoire  naturelle  (paraissent  depuis  1802. 
In-4°,  sans  périodicité). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (paraît  depuis  1895; 

6  numéros  par  an;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.200  fr.). 
Mémoires  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraissent  depuis  1936. 
Depuis  1950,  nouvelle  série  en  3  parties  :  A,  Zoologie  ;  B,  Botanique  . 
C,  Sciences  de  la  terre.  Sans  périodicité). 

Notes  et  Mémoires  sur  le  Moyen-Orient  (paraissent  depuis  1933.  In-4°, 
sans  périodicité). 

Publications  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (paraissent  depuis 
1933.  Sans  périodicité). 


PUBLICATIONS  DES  LABORATOIRES  DU  MUSÉUM 


Bulletin  du  Laboratoire  maritime  de  Dinard.  (Ille-et-Vilaine).  Depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule. 

Mammalia.  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères. 
Directeur  :  M.  Ed.  Bourdelle,  Laboratoire  de  Zoologie  des  Mammifères, 
55,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1936  ;  trimestriel  ;  abonnement, 
France,  1.200  fr.,  Étranger,  1.600  fr. 

Revue  française  d’ Entomologie.  Directeur  :  M.  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’ Entomologie,  45  bis,  rue  de  Buffon,  Paris-5e,  depuis  1934  ;  trimes¬ 
triel  ;  abonnement,  France,  1000  fr.,  Étranger,  1.800  fr. 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  Laboratoire  de  Culture,  61,  rue  de  Buffon 
Paris-5e  ;  depuis  1882  ;  échange. 

Journal  d’ Agriculture  tropicale  et  de  Botanique  appliquée,  suite  de  Revue 
internationale  de  Botanique  appliquée  et  d' Agriculture  coloniale  depuis 
1954.  Laboratoire  d’Entomologie  agricole  coloniale,  57,  rue  Cuvier, 
Paris-5e  ;  abonnement,  France,  1.500  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 

Notulae  Systematicae.  Directeur  :  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Pha- 
nérogamie,  16,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1909  ;  sans  périodicité 
abonnement,  France,  600  fr.  ;  Étranger,  1000  fr. 

Revue  Algologique.  Directeur  :  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
12,  rue  de  Buffon,  Paris-5e  ;  depuis  1924  ;  abonnement,  France,  1.000  fr., 
Étranger,  1.200  fr. 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  Directeur  :  Mme  V.  Allorge,  Labo¬ 
ratoire  de  Cryptogamie  ;  depuis  1874  ;  abonnement,  France,  1.500  fr., 
Étranger,  2.000  fr. 

Revue  de  Mycologie.  Directeur  :  M.  Roger  Heim,  Laboratoire  de  Crypto¬ 
gamie  ;  depuis  1 928  ;  abonnement,  France  et  territoires  d’Outre-Mer, 
1.400  fr.,  Étranger,  2.000  fr. 


ABBEV1I.LB.  • —  IMPRIMERIE  F.  PAILLART.  —  26-1*1959.