Tome XXX
2* Série
JANVIER 1958
Paru le 30 mai 1938.
SOMMAIRE
Page»
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1957 . 5
Travaux faits dans les laboratoires pendant Vannée 1957 . 10
Communications :
F. iTAubenton. Sur Cromeria nilotica Boulenger 1901 (Poisson des eaux douces
africaines). Répartition géographique et notes écologiques . 68
A. Vili.iers. La collection Maurice Pic au Muséum de Paris . . 71
J. Berlioz. Note biologique sur des Cétoines (Coléoptères-Scarabéides)
d’Afrique australe . 73
F. Grandjean. Observations sur les Palaeacaroides (5e série) . 76
D. Guinot. Sur une collection de Décapodes Brachyoures (Portunidae et
Xanthidae) de Plie Mayotte. 11. Xanthidac . 84
J. Forest. Sur la nomenclature des Pagures des mers françaises . 94
G. Cherbonnier. Holothuries des côtes de Sierra Leone (2e note) . 101
R. Abrard. Présence de l’Aurochs dans un dépôt de fond de vallée sèche
à Orveau (Seine-et-Oise) . 109
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1958
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N° 1.
424e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
16 JANVIER 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1957
ASSOCIÉ
De Breteuil (François), présenté par M. le Professeur Eugène
Séguy.
M. le Marquis François de Breteuil, actuellement domicilié en Amé¬
rique, a exprimé à de nombreuses reprises le témoignage de l’intérêt
qu’il porte au Muséum. M. le Marquis de Breteuil est un entomologiste
savant et appliqué, spécialisé dans l’étude des précieux Lépidoptères
de la famille des Saturnides, dont il a réuni dans une salle de son château
de Breteuil une importante collection. Cet ensemble a été très utile au
Professeur Bouvier pour l’élaboration de sa monographie des Cérato-
campides. Il écrit, en effet, au début de son travail : « La collection de
M. de Breteuil doit être tenue pour riche, car non seulement elle ren¬
ferme toutes les espèces et presque tous les types décrits par Boisduval,
mais on y trouve encore quantité d’autres formes dont beaucoup sont
nouvelles pour la science. » Cette collection insigne, dont la valeur est
encore augmentée de l’ensemble des Ornithoptères jaunes, comprenant
les types d’OBERTHÜn, est maintenant installée au laboratoire d’Ento-
mologie du Muséum.
M. le Marquis de Breteuil nous donne une preuve définitive de l’in-
— 6 —
térèt qu’il porte à notre grand Établissement national en léguant sans
conditions une précieuse collection d’étude, source de richesse, de vie
et de possibilités de recherches, marquée à tout jamais par le nom de
celui qui l’a formée.
L’Assemblée des Professeurs, unanime, a décidé de conférer à M. le
Marquis François de Breteuil, le titre d’ Associé du Muséum National
d’Histoire Naturelle.
CORRESPONDANTS
Gaudefroy (Christophe), présenté par M. le Professeur J. Orcel.
M. le Chanoine Christophe Gaudefroy est professeur honoraire de
Minéralogie à l’Institut Catholique de Paris. Il est actuellement minéra¬
logiste au Service Géologique du Maroc, où il est chargé du classement
de la collection minéralogique et de l’étude des minéraux recueillis par
les géologues de ce service au cours de leurs recherches sur le terrain
Il a publié,* principalement dans le Bulletin de la Société Française de
Minéralogie et dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, de
nombreux mémoires de cristallographie optique, domaine dans lequel
il s’est acquis une très grande notoriété en France et à l’Étranger.
Lorsqu’il était en activité à l’Institut Catholique, M. Ch. Gaudefroy
fréquentait le laboratoire de Minéralogie du Muséum où il nous faisait
bénéficier de sa grande compétence. Il nous a aidé notamment à classer
les documents de la collection Des Cloizeaux.
Depuis son départ au Maroc, M. Ch. Gaudefroy a toujours manifesté
sa fidélité à notre Maison en donnant, pour nos collections minéralogiquse,
les échantillons les plus caractéritiques des gîtes minéraux marocains.
Certains d’entre eux sont parmi les plus spectaculaires de ceux que nous
possédons.
Le titre de Correspondant du Muséum sera pour lui une marque de
notre gratitude et de notre amitié à laquelle il sera très sensible.
Philipon (G.), présenté par M. le Professeur E. Séguy.
M. le Comte G. Philipon était un entomologiste réputé, excellent
spécialiste en Insectes Lépidoptères, surtout pour ceux du groupe des
Ornithoptères. C'était un collaborateur fidèle du laboratoire d’Ento-
mologie pendant les années d’avant-guerre. Sa précieuse collection, qui
renferme de magnifiques insectes d’une grande rareté, a été léguée au
Muséum en 1957.
Aufrère (G.), présenté par M. le Professeur G. Kuhnholtz-
Lordat.
M. G. Aufrère a fréquenté divers laboratoires du Muséum dès sa
plus tendre enfance. Il n’a jamais perdu contact avec ses premiers maîtres.
Ingénieur en Chef des services agricoles, il a fait des prospections très
variées dans le Sud-Ouest (botanique, paléobotanique particulièrement).
Il a donné diverses études au Bulletin du Muséum et possède encore des
notes inédites (notamment sur les plantes truffières nouvelles). J’ai eu
l’occasion de faire avec lui des randonnées phytogéographiques dans
les Basses-Alpes. C’est un excellent naturaliste, très attaché au Muséum.
Biberson (Pierre), présenté par M. le Professeur H.-V. Vallois.
Contrôleur civil à Casablanca, M. Biberson, depuis 15 ans, a effectué
sans arrêt dans toute la région occidentale du Maroc, et plus spécialement
sur la côte atlantique, des fouilles préhistoriques qui lui ont fourni un
abondant et très important matériel. Le produit de ses recherches a
été donné par lui au Laboratoire de Préhistoire du Musée de l’Homme,
qu’il a ainsi enrichi de séries d’autant plus précieuses qu’elles sont toutes
stratigraphiquement bien datées. Préhistorien de mérite, M. Biberson
a publié à plusieurs reprises ses recherches dans des mémoires de valeur.
de Saint-Périer (Mme), présentée par M. le Professeur H.-V. Val-
lois.
Pendant de longues années, Mme de Saint-Périer a effectué avec son
mari, le Comte de Saint-Périer, d’importantes fouilles préhistoriques
dans diverses régions de France. Le produit de ces fouilles a été géné¬
reusement donné par eux aux Laboratoires de Paléontologie et d’ Anthro¬
pologie du Muséum d’Histoire Naturelle. A la suite de ces dons, M. de
Saint-Périer avait été nommé Membre Correspondant du Muséum.
Mme de Saint-Périer, après la mort de son mari, a continué ces fouilles
et continue également ses dons au Musée de l’Homme. Elle a tout der¬
nièrement encore favorisé d’une façon active l’obtention par le Musée
de pièces importantes. Elle est l’auteur de travaux et mémoires d’un
mérite reconnu.
Panouse (Jean-B.), présenté par M. le Professeur Vachon.
M. Panouse est Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de
Bordeaux et détaché depuis de nombreuses années comme Professeur
à l’Institut Scientifique chérifien, dont il dirige le Laboratoire de Zoologie.
Son activité zoologique est fort importante et variée, mais M. Panouse
a porté particulièrement ses efforts sur l’étude d’Arachnides fort diffi¬
ciles à classer : les Solifuges. Il travaille en étroite collaboration avec
mon Laboratoire, y accomplit de fréquents stages d’étude, augmente,
dans cette spécialité, nos connaissances et nos collections et ses travaux
font maintenant autorité.
Collignon (Maurice), présenté par M. le Professeur J. -P. Lehman.
Le Général Maurice Collignon est depuis fort longtemps un habitué
du laboratoire de Paléontologie du Muséum ; ami du Professeur Boule
et spécialiste des Céphalopodes fossiles, il fréquentait déjà le laboratoire
comme travailleur libre avant cette dernière guerre. Les recherches du
Général Collignon concernent surtout les Invertébrés fossiles : il est
sans conteste le meilleur spécialiste des Ammonites de Madagascar,
auxquelles il a consacré des études nombreuses et minutieuses qui ont
paru essentiellement dans les Annales de Paléontologie et dans les publi¬
cations du Service géologique de Madagascar. Depuis sa mise à la retraite
de l’Armée, il fait presque chaque année une mission sur le terrain à
Madagascar d’environ six mois (souvent dans des régions difficiles) ;
au cours de celles-ci, il a collecté de nombreux fossiles dont il a fait don
au Muséum (Plésiosaure, Poissons, Inocérames — dont certains géants — ,
Polypiers, etc.). Son activité inlassable et son dynamisme laissent espérer
de nouvelles et prochaines moissons. Il me paraît souhaitable de récom¬
penser le zèle scientifique du Général Collignon en lui attribuant le
titre de Correspondant du Muséum.
Wasson (R. Gordon), présenté par M. le Professeur R. Heim.
M. R. Gordon Wasson, de New-York, est un ethnologue et un linguiste
de valeur qui s’est appliqué à l’étude, à travers l’histoire, des champi¬
gnons dans leurs rapports avec le folklore, la sorcellerie, les religions,
et tout ce qui touche à l’aspect humaniste et linguistique des connaissances
les concernant. Il a su notamment discuter de l’origine des termes ver¬
naculaires qui leur sont appliqués, et s’est efforcé d’en tirer des éléments
permettant d’éclairer les parentés entre certaines langues. Il a apporté,
dans le domaine ethno-botanique, une contribution fondamentale à la
découverte et à l’interprétation des séances rituelles datant de l’époque
précortésienne, subsistant encore chez quelques tribus d’indiens du
Mexique Central, et dont l’absorption de champignons hallucinatoires
fournit le thème et l’objet. Le Muséum lui doit à ce propos de m’avoir
transmis tous les matériaux recueillis au cours de ses expéditions de 1953
à 1955 chez les Mazatèques, les Zapotèques et les Mijes, récoltes qui
m’ont fourni les éléments nécessaires à mes premières études dans ce
domaine, avant le voyage que j’entrepris avec lui, en 1956, dans le
Mexique Central et Méridional. Sa contribution, qui s’inspirait de la grande
amitié qu’il porte à notre pays, a permis au Muséum de Paris de garder
la priorité dans des études dont l’intérêt botanique, physiologique, ethno¬
logique et chimique est aujourd’hui établi. J’ajoute que sa femme, le
Dr Valentina Pavlovna Wasson, a été sa collaboratrice de tous les
instants et que c’est ensemble qu’ils ont publié leur ouvrage magistral,
Mushrooms, Russia and History (New York, 1957).
Saccas (Athanase-Michel), présenté par M. le Professeur R. Heim.
M. Athanase Michel Saccas, ingénieur agricole, a été mon collabora¬
teur pendant de nombreuses années et il entreprit sa thèse d’ingénieur-
docteur au Laboratoire de Cryptogamie. Phytopathologiste de qualité,
spécialiste aujourd’hui des maladies des plantes tropicales, particulière¬
ment du caféier, il dirige le Laboratoire de Pathologie Végétale de Bou-
koko, en Oubangui, manifestant une activité exceptionnelle qui lui a
valu l’an dernier l’un des grands prix décernés par le Conseil Supérieur
de la Recherche Scientifique et du Progrès Technique, récompensant
ainsi les résultats pratiques remarquables qu’il avait obtenus dans le
traitement de la grave maladie de la trachéomycose ou carbunculariose
du caféier en Afrique Equatoriale. M. Saccas a enrichi notablement
nos collections nationales par l’envoi de nombreux échantillons qui sont
— 9 —
intercalés peu à peu dans nos herbiers, et dans notre mycothèque. D’ori¬
gine grecque, naturalisé Français, il a donné de multiples preuves d’atta¬
chement à notre pays.
Kimura (Yojiro), présenté par M. le Professeur R. Heim.
M. Yojiro Kimura, professeur à la Faculté des Arts Libéraux^ de
Tokio, est l’un des meilleurs phanérogamistes du Japon, dont les travaux
de floristique et de systématique s’inspirent d’un souci philosophique
qui donne notamment à ses études sur la phylogénie des plantes une
large audience. D’autre part, il s’est intéressé très particulièrement à
l’histoire de la Botanique française et a publié récemment un premier
ouvrage sur Adanson. Au cours d’un séjour prolongé au Laboratoire
de Phanérogamie du Muséum, il a manifesté son attachement à notre
pays et l’intérêt qu’il porte à la science française, sentiments qui se con¬
firment par son intention de poursuivre ses investigations historiques sur
les naturalistes du Muséum. Il est, parmi nos collègues japonais, l’un de
ceux dont l’amitié à notre égard s’est manifestée avec le plus d’efficacité.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1957.
SOMMAIRE
Laboratoire. Page
Anatomie comparée . 11
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée
de l’Homme) . 11
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 18
Éthologie des Animaux Sauvages . 21
Zoologie : Reptiles et Poissons . 22
Entomologie . « 23
Entomologie agricole coloniale . 27
Zoologie : Vers et Crustacés . 28
Malacologie . 31
Pêches et Productions coloniales d’origine animale . 33
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée de
l’École Pratique des Hautes Études . 35
Physiologie générale . 37
Paléontologie . 38
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles . 41
Phanérogamie . 42
Cryptogamie . 47
Culture . 52
Agronomie tropicale . 54
Géologie . 56
Minéralogie . 58
Écologie et Protection de la Nature . 60
Physique appliquée . 60
Océanographie physique . 62
Chimie appliquée aux corps organiques . 63
Bibliothèque Centrale. — Périodiques nouvellement inscrits
en 1957 . 63
— 11 —
Anatomie comparée.
J. Anthony, Sous-Directeur. — Le cerveau humain à la lumière de l’Ana¬
tomie comparée, in : L’Evolution Humaine. Bibl. Phil. scient.,
1957, Flammarion, édit., Paris, pp. 22-54, 12 fig.
R. Saban, Assistant. — Les affinités du genre Tupaïa Rallies 1821, d’après
les caractères morphologiques de la tête osseuse. Ann. de Paléont.,
42, pp. 169-224, et 42, pp. 1-43, 41 fig., 3 pl.
— E. Abonnenc et J. Hurault. — Ribliographie de la Guyane fran¬
çaise. I. Ouvrages et articles de langue française concernant la
Guyane et les Territoires avoisinants. Paris, Larose, 278 p.
J. Lessertisseur, Assistant, G. Gardet et R. Laugier. — Sur un
problematicum du Lias inférieur de la Haute-Marne, Siphonites
heberti de Sap. Bull. Soc. Géol. Fr., 6e sér., 6, pp. 997-1000, 2 fig.
- — et F. Jouffeoy (Mlle) . — Particularités musculaires de l’avant-bras
et de la main chez un Chimpanzé, Pan troglodytes (Owen). Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 29, n° 2, 1957, pp. 121-126, 3 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
H. Y. Vallois, Professeur. • — - Sovremennoié sostoianié antropologuii i
etnografii vo Francii. Sovietskaia Etnografiia, 1956, fasc. 4, pp. 64-67.
- — L’Homme de Neandertal. L’Education Nationale, 13, n° 3, 1957,
pp. 16-18, 2 fig.
— Les différences sexuelles d’ordre pondéral des os longs de l’Homme.
C. B. Acad. Sc., 244, n° 5 (28 janv.), 1957, pp. 671-674, 2 fig.
— Le cinquième Congrès International des Sciences Anthropologiques
et Ethnologiques (Philadelphie, 1956). L’ Anthropologie, 60, nos 5-6,
pp. 471-494, 1956.
— Les races humaines (Le Razze umane) ; traduction italienne, 1 vol.
de 126 p., 11 fig., texte et 59 fig. h. t., A. Garzanti, Milano, 1957.
- — L’Homme de Néandertal. Bull. Ass. anciens élèves École techn. Mines
d'Alès, 53, 1957, pp. 10-13, 4 fig.
— Negrilli Kamerouna. Sovietskaia Etnografiia, 1957, fasc. 1, pp. 118-125.
— Fossil Men : a textbook of human Paleontology. 1 vol. cartonné toile
de xxvi-536 p., 298 fig., Thames and Hudson ed., Londres, 1957
(Traduction anglaise de la 4e éd. franç. complètement révisée de
« Les Hommes fossiles » avec M. Houle).
— ■ Les races humaines. 4e éd. franç., 1 vol. de 128 p. 11 fig., Presses
Universitaires, Paris, 1957.
— - Le poids comme caractère sexuel des os longs. L’ Anthropologie, 61,
n° 1-2, 1957, pp. 45-69, 10 fig.
— Les Singes géants fossiles de la Chine quaternaire. La Nature, n° 3270
(oet.), 1957, pp. 386-390, 4 fig.
— 12
— L’ancienneté du crâne de Keilor. L' Anthropologie, 60, n°8 5-6, 1956,
pp. 563-565.
— Nouvelles découvertes d’Hommes fossiles. Ibid., 61, n° 1-2, 1957,
pp. 154-156.
— et M.-C. Ch am la. — - Recherches sur l’anthropologie des Malgaches.
Bull. Soc. Anthrop. Paris, 8, 10e s., 1957, pp. 3-16, 7 fig.
P. Rivet, Professeur honoraire. — Les origines de l’Homme américain.
Gallimard, Coll. « L'Espèce humaine », Paris, 1957, 183 p., 21 fig.,
16 pl.
P. Champion, Sous-Directeur. — Marcel Griaule (1898-1956). J. Soc.
Africanistes, Paris, 26, 1956 [1957], pp. 267-271, 1 fig.
— Ribliographie de Marcel Griaule. Ibid., pp. 279-290.
D. Schaeffner (Paulme, Mme), Assistante, Directeur d’études à l’École
Pratique des Hautes Etudes. — Des riziculteurs africains, les
Baga (Guinée française). Les Cahiers d’Outre-Mer, Bordeaux, 10,
1957,. pp. 257-278, 3 fig., 2 pl.
— L’Art et l’Afrique noire. Histoire générale de l’Art, Paris, Quillet, 2,
1957, pp. 717-731.
M. Bouteiller (MUe), Assistante détachée, Maître de Recherches au
C.N.R.S. — La Société des Observateurs de l’Homme, ancêtre
de la Société d’ Anthropologie de Paris. Bull, et Mém. Soc. Anthrop.
Paris, 7, 10® sér., 1956 [1957], pp. 123-137.
— La contribution des Normands des xvie et xvne siècles à la connais¬
sance des Indiens d’Amérique. Ann. Normandie, 6e année, n° 2,
1956 [1957], pp. 135-149.
— Trois prières pour entrer au Ciel : documents berrichons inédits.
L' Ethnographie, nlle série, n° 51, 1956 [1957], pp. 123-124.
— Degérando (1800), Précurseur de l’Ethnographie. Bev. anthrop.,
nlle sér., n° 3, 1957, pp. 231-237.
R. Hartweg, Assistant. — • Vers la constitution des Sciences de l’Homme.
Le Concours médical, Paris, n° 20, 1957, pp. 2507-2511.
F. Girard (MUe), Assistante. — Un théâtre de marionnettes aux Nou¬
velles-Hébrides : son importance religieuse. Tribus, Stuttgart, 6,
1957, pp. 7-15, 5 pl.
— et J. Barrau. — Quelques plantes alimentaires et rituelles en usage
chez les Buang. J. Agric. Trop, et Bot. appl., 4, n° 5-6, 1957,
pp. 212-227, illust., cartes.
H. L ehmann, Assistant (détaché au C.N.R.S.). — Ma plus belle découverte
(Journal de fouilles). Marco Polo, n° 27, janvier 1957, pp. 13-24.
— XXXIIe Congrès international des Américanistes. J. Soc. América-
nistes, nIle sér., 45, 1956 [1957], pp. 229-234.
M. de Fontanès-Damascos (Roussel, Mme), Assistante. — Compte rendu
de Cocchiara, Storia del folklore in Europa. Bev. Arts et Trad.
populaires, 5e année, n° 1, janvier-mars 1957, pp. 90-91.
— Compte rendu de Battaglia, Osservazione sulla distribuzione e sulla
forma dei trulli pugliesi. L’ Anthropologie, 61, n° 1-2, 1957, p. 139.
— 13 —
M. Gessain (de Lestrange, Mme), Assistante et R. Gessain. — L’An¬
thropologie. In l’Homme (Races et Mœurs). Encyclopédie « Clartés »,
Paris, 1956 [1957], fasc. 4520, 4530, 4540, illust.
G. Rouget, Assistant. — Disque : Musique bochiman et musique pyg¬
mée. Musée de l'Homme et Peabody Muséum. Microsillon 30 cm,
• — Disque : Pondo Kakou. Musique de société secrète. Musée de l’Homme
et Contrepoint. Microsillon 30 cm.
• — Disque : Musique des revenants. Dahomey. Ibid. Microsillon 30 cm.
— Disque : Musique persane. Ibid. Microsillon 30 cm.
— et Y. Grimaud (Mme). — Notes sur la musique des Rochiman com¬
parée à celle des Pygmées. Musée de V Ilomme-Peabody Muséum,
20 p., vii p. de notations musicales.
G. Railloud, Technicien (détaché au C.N.R.S). — Note sur une épingle
d’argent de la Lozère. Bull. Soc. Préhist. Françt, 53, fasc., 10, 1956
[1957], pp. 569-570, 1 fig.
— Recherches au camp de Catenoy (Oise). Ibid., pp. 570-574, 2 fig.
• — Le mobilier néolithique de la grotte de Nermont, à Saint-Moré (Yonne).
Rev. archéol. de l’Est et du Centre, 6, fasc. 2, avril-juin 1956 [1957],
pp. 97-113, 8 fig.
— • Néolithique. Lexique stratigraphique international, 1, Europe, fasc. 4e,
France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Paris, C.N.R.S., 1957,
pp. 79-88.
P. Marquer (Mlle), Technicien-adjoint. — Les races. In L’Homme
(Races et Mœurs), Encyclopédie « Clartés », Paris, 1956 [1957],
fasc. 4550, 4560, 4570, illust.
J. Delange (Mme), Aide de Laboratoire. • — Ethnologie du Premier
Congrès des Intellectuels Noirs. Temps modernes, n° 134, avril 1957,
p. 1608-1616.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Compte rendu
de Thérèse Marix Spire, Les Romantiques et la musique ; le cas
George Sand, 1804-1838. Rev. musicol., 39, juillet 1957, pp. 115-119.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire. — Civilisations pré¬
colombiennes. In L’Art et l’Homme, Paris, Larousse, 1957,
pp. 103-107.
— Mœurs et coutumes des Galibi (d’après une lettre inédite du Père
J. Chrétien, 1725). J. Soc. Américanistes , Paris, nlle sér., 46, 1957,
pp. 46-66.
— et M. d’HARCouRT (Mme). — Chansons folkloriques françaises au
Canada. Presses Universitaires de France, Paris, 1956 [1957],
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J. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — L’ethnologie et les
civilisations africaines. Message au 1er Congrès international des
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tembre 1956 [1957], pp. 399-400.
— Etude des migrations dans l’ouest africain. Ajrica, 27, n° 2, p. 193.
— La civilisation du Tchad. In Proceeding of the lllrd International
West African Conférence (Ibadan, 12-20 décembre 1949), Lagos,
1956 [1957], pp. 293-296.
14 —
- — Le rôle pratique de l’ethnologie. C. R. Séances Acad. Sciences Colon.,
Paris, 17, 18 janvier 1957, pp. 14-22.
— Application de l’ethnologie à l’assistance sanitaire. Inst. Sociol. Solvay.,
Bruxelles, 1957, 1 vol., 88 p.
H. Reichlen, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Amérique précolom¬
bienne. In L'Art et l’Homme, Paris, Larousse, 1957, pp. 107-114.
J. Michéa, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — La Société esquimaude.
In L’Homme (Races et Mœurs). Encyclopédie « Clartés », Paris,
1956 [1957], fasc. 4780.
— - Le concept de la force vitale chez les Esquimaux. Ibid., fasc. 4840.
J. Chelhod, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — - Notes sur le mariage
chez les Arabes du Koweït. J. Soc. Africanistes, Paris, 26, 1956
[1957], pp. 255-262.
J. Rouch, Chargé de Recherches au C.N.R.S. - — - Rapport sur les migra¬
tions nigériennes vers la basse Côte d’ivoire. Bull. I.F.A.N.,
Niamey, 1957, 44 p.
— Connaissance de l’Afrique noire. In « Explorations », le Livre de Paris,
Fasquelle, 1957, pp. 13-88, 52 photogr., 1 carte.
— Migrations au Ghana (Gold Coast). J. Soc. Africanistes, Paris, 26,
1956 [1957], pp. 33-196, illust., 1 carte.
— Film : Les Maîtres Fous. Films de la Pléiade, Paris, 1957, 16 mm.
et 35 mm. couleur, sonore, 27 mn. (Gd Prix Film ethnog. et géog.
Biennale de Venise, 1957).
H. Lhote, Chargé de Recherches au C.N.R.S. - — - Contribution à l’histoire
des Touaregs soudanais. Bull. I.F.A.N., sér. B, 18, Dakar,
pp. 391-407.
— Peintures rupestres préhistoriques du Tassili-n-Ajjer. Public. Gou¬
vernement Général de l'Algérie (Beaux-Arts), mai 1957, 4 p.
— Archâologische Untersuchungen im Sud-Atlas. Die Umschau, Frank-
fürt-am-Main, juillet 1957, pp. 400-403.
— Les peintures rupestres du Tassili-n-Ajjer. Algéria, juin 1957, pp. 29-36.
— Compte rendu provisoire de la Mission Lhote au Tassili-n’Ajjer. Inst.
Rech. sahariennes, 15, 1957, pp. 179-182.
— Les gravures rupestres d’Aouineght (Sahara occidental). Bull. I.F. A. N.,
sér. B, 19, Dakar, pp. 617-658.
— Peintures préhistoriques du Sahara (Mission H. Lhote au Tassili).
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— Épaulard et Th. Monod. — Description de l’Afrique. Nlle édit.
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patronage de l’Institut international africain).
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(Hérault), étude de la faune. Ibid., 54, fasc. 1-2, 1957, pp. 94-97.
— Le gisement chalcolithique d’Anis II hortus à Valflaunès (Hérault),
étude de la faune. Ibid., pp. 98-100.
— Comparaison des sites chalcolithiques de la Bergerie Neuve et d’Anis II.
Ibid., pp. 101-102.
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— Chez les Indiens du Brésil central. Connaissance du Monde, Paris,
juin-juillet 1957, pp. 51-62, illust.
— Disque : Brésil I. Musique indienne. Musée de l’Homme et Contrepoint.
Microsillon 30 cm., 33 t/m.
— 16 —
— Disque : Brésil II. Musique populaire de Bahia. Ibid. Microsillon
30 cm., 33 t/m.
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P. Biberson, Correspondant du Muséum. — • Le gisement de 1’ « Atlan-
thrope » de Sidi Abderrahmann (Casablanca). Bull. Archéol. maro¬
caine, 1, 1956 [1957], pp. 39-92, 48 fig.
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pp. 855-866, 3 fig.
— et C. Arambourg. — The fossil human remains from the Paleolithic
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Anthrop., 14, nlle sér., (3), septembre 1956 [1957], pp. 467-490,
6 fig., 1 pl.
A. Leroi-Gourhan, Professeur à la Sorbonne. — Technique et société
chez l’animal et chez l’homme. Recherches et Débats, n° 18,
février 1957, pp. 11-27.
— Le comportement technique chez l’animal et chez l’homme. In « L’évo¬
lution humaine », Paris, Flammarion, 1957, pp. 55-80.
— Ébauche de l’art. In « L’Art et l’Homme ». I, Paris, Larousse, 1957,
pp. 33-36.
— L’art des primitifs actuels. Ibid., pp. 83-86.
— L’Homme (Races et Mœurs). Encyclopédie « Clartés », Paris, 1956
[1957], Préface, fasc. 4505.
— - L’évolution humaine. Ibid., fasc. 4510.
— Esthétique. Ibid., fasc. 4860 et 4870.
G. Olivier, Professeur à la F'aculté de Médecine de Paris. — Anthropo¬
logie de la clavicule ; XIII, conclusions générales. Bull, et Mém.
Soc. Anthrop. Paris, 10e sér., 7, fasc. 5-6, 1956 [1957], pp. 404-447,
12 fig.
R. Riquet. — Les populations néo-énéolithiques du bas Languedoc.
Ibid., pp. 316-358, 3 fig.
E. H. Ackerknecht, Professeur à l’Université de Zurich. — • P. M. A.
Dumoutier et la collection phrénologique du Musée de l’Homme.
Ibid., pp. 289-308.
J. Tubiana, Professeur à l’Ecole des Langues orientales. - — Les possédés
« Kounama ». Sciences et Voyages, n° 136, mars 1957, pp. 34-38.
R. Gessain. — « Vagina dentata » dans la clinique et la mythologie.
La psychanalyse. Presses Universitaires de France, Paris, vol. 3
1957, pp. 247-295.
— 17 —
S. Vian Ès (Mme) et L. Molet. — Une langue secrète chez les Antemoro.
Bull. Acad. Malgache, 1956 [1957],
G. Granai, Professeur à l’Institut des Hautes Études, Tunis. — • Le
phénomène social. In L’Homme (Races et Mœurs). Encyclopédie
« Clartés », Paris, 1956 [1957], fasc. 4770.
— Archaïques et civilisés. Ibid., fasc. 4790.
— L’organisation sociale. Ibid., fasc. 4800 et 4810.
— Les manifestations religieuses. Ibid., fasc. 4820 et 4830.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d' Anthropologie : Deux crânes de Gorilles du Gabon (don
Mme Durand-Ferté) ; deux moulages des crânes fossiles d’Ober-
cassel d'et $ (achat) ; ossements provenant de fouilles au Liban
(don Dukand).
Département de Préhistoire : Collection lithique moustérienne de La Quina
et du Placard (don J. Towsend Russel) ; pièces paléolithiques
de l’Oubangui-Chari (don L. Devienne) ; collection mésolithique
du Maroc (don M. Antoine) ; huit mille pièces paléolithiques
provenant des fouilles de Sidi Abderrhamann au Maroc (don
P. Riberson) ; fouilles néolithiques du Tassili-n-Ajjer au Sahara
[mission J. Lhote) ; fouilles paléolithique et néolithique de
l’Ennedi (mission des Confins du Tchad).
Département d’Afrique blanche et Levant : Dix-huit objets du Liban
(don Mme P. Rocalye) ; deux cents objets d’ethnographie de
l’Ennedi et du Nord Ouadaï (mission des Confins du Tchad) ;
objets touareg (don Mme de Ponfilly Renault).
Département d’Afrique noire : Collection d’ethnographie guinéenne (don
Rasmussen) ; objets de la Côte d’ivoire (don Withofs).
Département d’ Amérique : Tapisserie péruvienne (achat) ; statuette en
céramique du Honduras (don H. Rreuil) ; trente-sept pièces de
vêtement et trente-quatre objets d’archéologie du Guatémala (don
H. Lehmann) ; galon orné de plumes du Pérou (don Ratton) ;
vêtements indigènes du Pérou et du Guatémala (don H. Reichlen).
Département d’Asie : Pièces d’iconographie chinoise (don Cottin) ; canne
horoscope laotienne (don Bitard) ; figurines japonaises (don
Erlanger) ; coiffure de théâtre de Chine (don M1Ie Amik) ; objets
d’Afghanistan (don F. Balsan) ; vêtements de Turquie et de Corée
, (don Stroehlin).
Département d’Europe : Objets de Yougoslavie (don B. Rudolf) ; costume
de carnaval yougoslave (achat) ; pièces de costumes tchécoslo¬
vaques (don Mme Buffet) ; . trènte-deux objets de Grèce (don
Mme Hadjimihali). _ C . ■
Département d’Océanie : Cinquante-sept pièces de Nouvelles-Hébrides et
d’Australie (don Chardonnet). ; coiffures de danse des Nouvelles*
■ Hébrides (Mission1 MP® - Laroche) ; objets de Nouvelle-Guinée
hollandaise (don Groenevelt).; vingt et une pièces d’Australie
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
2
— 18 —
(don Villeminot) ; trois objets de Bali (mission Berthe) ; deux
pièces anciennes de Tahiti (don Batton) ; quatre objets des Mar¬
quises provenant de l’expédition Dumont-d’Urville, 1846 (don
Costil) ; importante collection de Bornéo (don Piazzini).
Département des Arctiques • — ■ U. R. S. S. d’Asie : Objets d’ethnographie
de Mongolie (don Dangassuren) ; archéologie des Eskimo de la
Baie d’Hudson (don B. P. Mary-Rousselière).
b) Photographies et clichés :
Trois cent-cinquante documents d’A.O.F. (Dr. L. Pales) ; deux
cents photos, sur l’Albanie (Mme de Fontanès) ; cent soixante-sept
documents d’Assam (Mme G. Bertrand) ; cinquante-cinq pro¬
jections sur le Kenya, le Cameroun et la Côte d’ivoire (Mme R. Ges-
sain) ; trente-cinq documents du Luxembourg (J. Oster) ; quatre-
vingt-dix documents du Mozambique (Dr. Reis) ; etc.
c) Films :
« Hottentots et hottentotes », en couleurs, 16 mm. (don Dr. H. V.
Vallois) ; « La vie des femmes dans l'île de Laeso », 16 mm. koda-
chrome, et quatre films 16 mm. en noir et blanc : «Les poteries noires
du Jutland », « Les couvertures des toits en plomb des vieilles églises
du Danemark », « Le potier » et « Le forgeron » (don Rothenborg) ;
« Pays moi », 16 mm. couleurs, par P. Laforest (dépôt C.N.R.S.) ;
« La Haute Marne, département qui renaît », 16 mm. noir et blanc
(don du Préfet du Département de la Haute-Marne) ; « En regar¬
dant passer le Tchad », 16 mm. kodachrome, par P. Ichac (dépôt
C.N.R.S.).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Étude d’une collection d’Oiseaux d’Iran.
Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 1957, pp. 451-461.
— Observations ornithologiques au cours d’un voyage en Afrique du
Sud (ill.). L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1957, pp. 107-139.
— Notice nécrologique du Docteur G. Bouet. Bull. Soc. Orn. Fr., 1957,
pp. xix-xxn.
The dimorphic Egrets (en anglais). Journ. Bombay Nat. Hist. Soc.,
décembre 1956, pp. 188-189.
— Peinture et photographie. Science et Nature, n° 21, mai-juin 1957,
pp. 25-27.
— Les Aigrettes dimorphiques dans l’Ancien Monde (communication au
Congrès pan-africain de Livingstone, juillet 1957).
— Les premières recherches ornithologiques françaises en Afrique du
Sud (communication au Congrès pan-africain de Livingstone,
juillet 1957).
J. Dorst, Sous-directeur. — - Contribution à l’étude écologique des
oiseaux du Haut Maranon (Pérou septentrional). L’Ois, et Rev. fr.
Orn., 27, 1957, pp. 235-269.
19 —
J. Dorst. — Étude d’une collection d’oiseaux des hauts-plateaux andins du
Pérou méridional. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, pp. 127-129.
— Description d’une nouvelle espèce de Tyran du genre Serphophaga,
du Pérou septentrional. Ibid., 1957, pp. 207-209.
— Étude d’une collection d’oiseaux rapportée du bassin du Haut Mara-
non, Pérou septentrional. Ibid., 1957, pp. 377-384.
— A propos d’un spécimen de Bubale d’Afrique du Nord conservé au
Muséum de Paris. Ibid., 1957, pp. 447-450.
— The Puya stands of the Peruvian high plateaux as a bird habitat.
(en anglais). The Ibis, 99, 1957, pp. 594-599.
— Considérations sur la dentition de lait des Chiroptères de la famille
des Molossidés. Mammalia, 21, 1957, pp. 133-135.
— Coloration anormale chez un Minioptère de Schreibers. Ibid., 1957,
p. 191.
— ■ Propositions de la Commission internationale de Nomenclature zoo¬
logique. Ibid., 1957, p. 194.
— • Note sur la dentition lactéale de Tonatia amblyotis (Chiroptères,
Phyllostomidés). Ibid., 1957, pp. 302-304.
— Record de longévité d’un Grand Rhinolophe. Ibid., 1957, p. 305.
• — Un cas d’albinisme complet chez un Rhinolophe euryale. Ibid., 1957,
p. 306.
— La réunion de 1’ « American Society of Mammalogists » à Lawrence,
Kansas, 17-20 juin 1957. Ibid., 1957, pp. 309-310.
— La vie sur les hauts-plateâux andins du Pérou. La Terre et la Vie,
1957, pp. 3-o0.
— La Sixième Conférence de la Section continentale européenne du Comité
international pour la préservation des oiseaux. Ibid., 1957, pp. 79-81.
— Le Manchot à aigrettes. Naturalia, n° 40, 1957, pp. 14-17.
— Le Pigeon-voyageur et sa mystérieuse boussole. Ibid., n° 45, 1957,
pp. 8-12.
— J, a nuit d’une Chauve-souris. Ibid., n° 49, 1957, pp. 5-9.
— Le Canard Col-vert et ses migrations. Ibid., n° 51, 1957, pp. 7-10.
— Paysages et végétaux des hauts-plateaux péruviens. Science et Nature,
n° 21, 1957, pp. 3-9.
— La conservation des collections d’oiseaux. Collections et Curiosités,
n° 2, 1957, pp. 6-9.
— Préface à : O. Fehringer, Encyclopédie des Oiseaux, Paris (Nathan,
éd.).
— Traduction de : M. Eisentraxjt et H. Knorr. — Les Chauves-souris
cavernicoles de la Guinée française. Mammalia, 21, 1957, pp. 321-
341.
— H. Heim de Balsac et E. Morales-Agacino. — Liste des noms
français et espagnols des mammifères d’Europe. Mammalia, 21,
1957, pp. 258-266.
— et G. Morel. — A propos de la répartition du Gobe-mouches Alseonax
aquaticus en Afrique occidentale. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 27, 1957,
pp. 302-303.
20 —
J. Dorst et J.-B. Panouse. — Note sur la distribution d ’Eptesicus isa-
bellinus au Maroc. C. R. Séances mensuelles Soc. Sc. Nat. Phys.
Maroc., 1957, pp. 68-69.
— — A propos des Sérotines du Maroc. Ibid,., 1957, p. 83.
Chr. Jouanin, Assistant. — Les Procellariidés mélaniques signalés en
mer d’Oman. L'Ois, et Rev. jr. Orn. (n. s.), 1957, pp. 12-27.
— L’irruption de Mouettes tridactyles de février 1957 en France. Ibid.,
1957, pp. 363-377.
Fr. Petter, Assistant. — Remarques sur la systématique des Rattus
africains, et description d’une forme nouvelle de l’Aïr. Mammalia,
21, 2, pp. 125-133.
— Liste commentée des espèces de Gerbillidés de Palestine. Ibid.,
pp. 241-258.
— • La reproduction du Fennec. Ibid., pp. 307-309.
— Le désert, in « Les plus beaux paysages ». Larousse, 1957.
— Contribution à l’écologie de l’écureuil à doigts grêles (Spermophilopsis
leptodactylus bactrianus Scully). La Terre et la Vie, 4, pp. 283-296.
— B. Seyoian et P. Mostachfi. — Données nouvelles sur la répartition
des Gerbillidés et de quelques autres rongeurs en Iran et en Irak.
Mammalia, 21, 2, pp. 111-121.
P. Paulian, Stagiaire de Recherches, C.N.R.S. — Note préliminaire
sur la sytématique de l’Otarie de F Ile Amsterdam. Mammalia,
21, 1, 1 carte, pp. 9-14.
• — - Note sur les Phoques des Iles Amsterdam et Saint-Paul. Ibid., 3, 2 pl.,
pp. 210-225, flg.
— La pêche autour des des Iles Saint-Paul et Amsterdam et son avenir
La Terre et la Vie, 4, 1957, pp. 267-282.
— • et M. Blanc. — Poissons des Iles Saint-Paul et Amsterdam. Mém.
Inst. Scient. Madagascar, sér. F, t. I, 3 pl., pp. 325-335.
R.-D. Etchecopar, Chef du C.R.M.M.O. — - La nouvelle organisation
française des Recherches sur les Migrations. Bull. C.R.M.M.O.,
n° 9, 1957, pp. 1-19.
— - Enquête sur les conséquences du froid de février 1956. L’Ois, et Rev. Fr.
Orn., 1957, pp. 72-73.
— • Mouettes tridactyles en Ile de France. Ibid., pp. 99-100.
— - Notice nécrologique Ronsil. Bull. Soc. Orn. Fr., 1957, pp. i-m.
— Compte rendu de la Ve Assemblée Générale de la 6e Réunion Tech¬
nique U.I.P.N. Bull. Soc. Orn. Fr., 1957, pp. v-vm.
— - Les grandes réserves de la France métropolitaine. Rapport U.I.P.N.,
Edinburgh, 1956.
— Introduction à « L’Art Français dans le Livre d’Oiseau » de Ronsil.
Paris, 1957.
- — - et Fr. FÏue. • — - Les Ptéroclididés. L'Ois, et Rev. jr. Orn., 1957, pp. 35-58.
- Nouvelles données sur l’avifaune des Iles Canaries (recueillies au
printemps 1956). Ibid., pp. 309-334.
Fr. Roux, Assistant scientifique du C.R.M.M.O. — Données générales
et considérations analytiques sur les reprises d’Ansériformes lors
des grands froids de février 1956. Ibid., pp. 72-95.
Fr. Roux. — Sur la présence de phoques à F Ile d’Ouessant. Bull. Cercle des
Naturalistes du Finistère , 1957, pp. 13-18.
M.-H. Julien, Assistant technique du C.R.M.M.O. — Troisième camp
de baguage à l’Ile d’Ouessant. Bull. Soc. Orn. Fr., 1957, pp. x-xn.
— Le Baguage des Oiseaux. La Nature, n° 3262, fév. 1957, pp. 56-62.
— Le Baguage des Oiseaux. L'École et la Vie, n° 19, juillet 1957,
pp. 156-157.
— Bird ringing in France. The Ring, n° XII, août 1957, pp. 247-248.
— La Protection de la Nature. Bull. Cercle des Naturalistes du Finistère,
1957, pp. 1-6.
— C. Ferry, A. Lucas, L.-A. Marsille et J. Rapine. — La Protection
des Oiseaux en Bretagne. Ibid., pp. 23-30.
R. Didier, Associé du Muséum, et P. Cantuel, Correspondant. — Notes
de tératologie comparée. Un cas de monstres monocéphaliens
déradelphes chez le Blaireau. Mammalia, 21, 1957, pp. 235-237.
J.-C. Beaucournu. — Note sur la répartition de Rhinolophus euryale
(Blasius) dans l’ouest de la France. Ibid., 1957, pp. 90-95.
P. Dandelot. — Sur la présence au Tonkin de la forme typique de l’Écu¬
reuil à ventre rouge. Ibid., 1957, pp. 191-193.
R. Deleuil. — Une nouvelle Chauve-souris pour la Tunisie, Otonycteris
Hemprichi Peters 1860. Ibid., 1957, p. 190.
P. Pfeffer. — Note sur le peuplement mammalien des îles de Florès,
Komodo et Rintja (Petites Iles delà Sonde). Ibid., 1957, pp. 405-411.
P. Rougeot, Correspondant du Muséum. — Note sur la biologie de quel¬
ques Muscicapidés du Gabon (ill.) . L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1957,
pp. 277-283.
Collections reçues : Une importante collection de Mammifères et d’Oiseaux
d’Iran (Mission Fr. et G. Petter) ; une importante collection de
Mammifères du Pérou (Mission J. Dorst) ; une collection de
Mammifères et d’Oiseaux d’Irak (Mission Fr. Petter) ; une col¬
lection d’Oiseaux du Congo Belge, acquise par échange de l’Institut
Royal des Sciences Naturelles de Belgique ; une collection de
Mammifères du Maroc, don du Dr. Blanc ; une collection d’Oiseaux
du Gabon, don de M. P. Rougeot, correspondant du Muséum ;
une collection d’Oiseaux du Japon, acquise par échange de
M. Kobayashi.
Éthologie des Animaux sauvages.
Jacques Nouvel, Professeur. — La muséologie et l’étiquetage dans un
Jardin Zoologique. Union Internationale des Directeurs de Parcs
Zoologiques, Rotterdam, mai 1957.
— Remarques sur la fonction génitale et la naissance d’un Okapi. Col¬
loque sur la Systématique et la Biologie des Ongulés, Paris, octobre
1957.
— Périodicité de la fonction génitale de quelques Ongulés. Ibid.
— 22 —
— , Paul Bullier et Jean Rinjard, Sous-Directeurs. — Rapport sur
la mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique pendant
l’année 1956. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2e sér., 29, n° 4, 1957,
pp. 297-309.
— , Jean Rinjard, Sous-Directeur, Marie-Antoinette Pasquier et Guy
Chauvier, Assistants. — Les collections actuelles d 'Ongulés du
Parc Zoologique et de la Ménagerie du Jardin des Plantes avec
quelques remarques sur la longévité de ces espèces en captivité.
Colloque sur la Systématique et la Biologie des Ongulés, Paris,
octobre 1957.
Paul Bullier, Sous-Directeur. — Curieuse anomalie des bois chez un
Cerf axis (Axis axis Erxleben) castré. Ibid.
Edmond Dechambre, Sous-Directeur. — Hypothèses sur le mécanisme
de l’hérédité des caractères acquis. C. R. Soc. Biogéogr., 291,
1956, p. 109.
— Encyclopédie Féline. 207 pages, nombreuses photographies. Édit.
Prisma, Paris, 1957.
Paul C. J. Roth. — Action de l’Acide Tétraiodobutyrique sur la méta¬
morphose expérimentale des têtards de Rana temporaria L. Ann.
d’Endocrinol, (déc. 1956), 17, n° 6, pp. 813-817.
— Action de l’Acide Tétraiodothyroacétique et Triiodothyroacétique sur
la métamorphose des têtards de Rana temporaria L. Ibid.,
pp. 817-822.
— • La métamorphose expérimentale des Batraciens, test de choix pour
les dérivés de l’hormone thyroïdienne. 75e Congrès de V A.F.A.S.,
Périgueux (1957).
— P. Brocq et J. Verne. — Influences d’une interversion de régime
acide— > alcalin et alcalin -> acide, sur les effets de l’implantation
de comprimés de dihydrofolliculine chez la Lapine. Bull. Acad.
Nat. de Médecine, 1957, n° 11-12, p. 227.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guibé, Professeur. — Reptiles d’Iran récoltés par M. Francis Petter.
Description d’un Vipéridé nouveau : Pseudocerastes latirostris n. sp.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 29, 2, 1957, pp. 136-142, fig.
— et M. Lamotte. — Révision systématique des Plychadena (Batraciens
anoures, Ranidés) d’Afrique occidentale. Bull. I.F.A.N., sér. A,
19, 3, 1957, pp. 937-1003, 35 fig.
— et J. Spillmann. • — - Au sujet de quelques types de Cyprinidés (Pois¬
sons) de Cuvier et Valenciennes. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
29, 6, 1957, pp. 462-463.
M. L. Bauchot, Assistant, R. Bauchot et P. Lubet. — - Étude de la faune
ichthyologique du bassin d’Arcachon (Gironde). Ibid., n° 5, 1957,
pp. 385-406.
J. Arnoult, Assistant. — ■ Naturalisation de la Gambusie en France :
Gambusia holbrooki (Girard). Bull, franç. Pisciculture, n° 183,
déc. 1956, p. 86.
23 —
• — Sur quelques Poissons rares et peu connus des eaux douces de France.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 29, 6, 1957, pp. 464-466.
Collections reçues. • — - Poissons d’eaux douces de Madagascar (don de
l’I.R.S.M. et du Service des Eaux et Forêts). Poissons des eaux
douces de Guinée française (Mt Nimba) (don de M. Daget). Pois¬
sons des côtes de Catalogne (don de M. Crosnier). Poissons du
golfe de Guinée (Mission Calypso 1957). Reptiles d’Iran (don de
M. F. Petter). Reptiles et Batraciens de Bornéo (don de M. Pfef-
fer). Reptiles et Batraciens du Mt Nimba (Guinée française) (don
de M. M. Lamotte). Batraciens du Cameroun (don de M. Perret).
Entomologie.
E. Seguy, Professeur. — Un nouveau Nigidius du Ruanda (Col. Luca-
nidae). Ann. Mus. Congo, Tervuren, 51, 1956, pp. 333-335, figs.
— Louis-Eugène Bouvier, notice sur sa vie et ses travaux. Arch. Mus.
Nat. Hist. nat., sér. 7, 4, 1957, pp. vii-xxix, portrait.
— La faune des lacs, des étangs et des marais de l’Europe occidentale.
EnCj prat. nat. (Lechevalier),20, 1957, pp. vn-550, 272 fig., 32 pl.
— - Chloropides africains du Muséum (Dipt.). Revue jr. Entom., 1957,
24, pp. 264-277.
Dr. R. Jeannel, Professeur honoraire. — - Les Psélaphides Myrmécophiles
de l’Afrique Intertropicale. Rev. fr. Entom., Paris, 23, 1956, fasc. 4,
pp. 197-215, 15 fig.
— Un nouveau Duvalius des Basses-Alpes. Notes Biosp., Paris, 11, 1956,
fasc. 2, pp. 95-98, 2 fig.
— Sur quelques Psélaphides du Tonkin recueillis par le R. Père A. de
Cooman. Rev. fr. Entom., Paris, 24, 1957, fasc. 1, pp. 5-32, 29 fig.
— Deux nouveaux Trechus d’Asie Centrale. Ent. Medd., Copenhague,
1957, pp. 97-100, 2 pl., 4 fig.
— et E. Rivalier. — Coléoptères Carabiques. (mission franco-mauri-
tienne à la Réunion) Mém. Inst, scient. Madagascar, 8, 1957,
pp. 119-129, 4 fig.
— Révision des Oritocatopini Jeannel (Col. Catopidae). Rev. Zool. Bot.
Afr., 55, 3-4 (paru le 20-7-57), pp. 325-337, 21 fig.
— Sur Y Itadolytes Stammeri G. Müller, Scaritide troglobie de la région
des Pouilles. Mém. del Mus. Civ. di Stor. Nat., Yerona, 5, 1956,
pp. 315-319, 4 fig.
— Un Bathysciola cavernicole nouveau de l’Arménie Turque. Notes
Biosp., Paris, 12, 1957, pp. 23-24, 1 fig.
■ — • Révision des petits Scaritides qndogés voisins de Reicheia Saulcy.
Rev. fr. Entom., Paris, 24, fasc. 2, 1957, pp. 129-212, 107 fig.
• — Coléoptères Psélaphides de l’Angola (2e série), Publ. Cuit., Angola,
Lisboa, 32, 1957, pp. 1-111, 153 fig.
L. Chopard, Professeur honoraire. — Un Poisson qui peut vivre sans
eau. Le Protoptère. La Nature, n° 3261, janvier 1957, pp. 30-34,
6 fig.
— 24 —
— Le nombre des chromosomes humains serait de 46. Ibid., p. 15.
— L’endocrinologie des Invertébrés. Ibid., n° 3262, février 1957, p. 77.
— L’accouplement des Scorpions. Ibid., n° 3263, mars 1957, p. 77,
— Note sur les Orthoptères cavernicoles de Crète. Bull. Soc. ent. Fr.,
62, pp. 26-28, 3 fig.
— Un Mollusque abyssal plus ancien que le Coelacanthe. La Nature,
n° 3264, avril 1957, pp. 131-133, 5 fig.
— Le langage des Abeilles à l’essaimage. Ibid., p. 133.
— Hormones et neurosécrétions des Invertébrés. Ibid., n° 3266, juin 1957,
pp. 218-223, 12 fig.
— La faune entomologique de l’île de la Réunion. Orthoptéroïdes.
Mém. Inst, scient. Madag, sér. E, 8, pp. 31-56, 11 fig.
— Les Fourmis champignonnistes. La Nature, n° 3268, août 1957, p. 319.
— Le déterminisme des migrations chez les Saumons. Ibid., pp. 325-326,
1 fig.
— - et A. Villiers. — Speologica africana. Gryllidae des grottes de
Guinée. Bull. I.F.A.N., sér. A, 19, n° 3, pp. 763-769, 3 fig.
A. Villiers, Sous-Directeur. — Voyage de J. Bechyné en Afrique occi¬
dentale. Hemiptera Pentatomidae et Coplosomatidae. Entomolo-
gischen Arbeiten aus dem Muséum G. Frey, Tutzing, »7, 1, 1956,
pp. 203-216, 3 fig.
— Hémiptères H enicocephalidae du Musée Royal du Congo Belge. Rev.
Zool. bot. Afr., 54, 1956, pp. 290-294, 2 fig.
— Liste des types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle
par l’Institut Français d’Afrique Noire (7e liste). Bull. Mus. nat.
Hist. nat. (2), 28, 6, 1956, pp. 495-499.
— Notes d’Entomologie ouest-africaine VII, Hémiptères .Réduviides
nouveaux ou peu connus. Bull. I.F.A.N., 29, série A, n° 1, 1957,
pp. 268-273.
— Aperçu sommaire sur le peuplement des niayes de la presqu’île du Cap
Vert (Sénégal). Ibid., pp. 333-345, 7 phot.
— Tortues marines du Sénégal. Science et Nature, n° 21, mai-juin 1957,
pp. 17-23, 11 phot.
— Mission du Muséum dans les îles du Golfe de Guinée. Entomologie I.
Un nouvel Eméside de Sâo Tomé (Het. Reduviidae). Bull. Soc.
ent. France, 62, n° 1-2, pp. 54-55, 5 fig.
— Speologica africana. Gryllidae des grottes de Guinée (avec L. Cho-
pard). Bull. I.F.A.N., 29, série A, n° 3, juillet 1957, pp. 763-769,
3 fig.
— Résultats de l’expédition du Professeur Dr. Hâkan Lindberg aux îles
du Cap Vert durant l’hiver 1953-54, n° 14, Hémiptères Réduviides
récoltés aux îles du Cap Veut par le Dr. H. Lindberg. Soc. Scient.
Fennica, Comment. Biolog., 16, 13, 1957, pp. 1-3, 2 fig.
— Initiations Africaines. XIV. Les Lépidoptères de l’Afrique noire
française. Fasc. 1, Introduction : Structures, mœurs, récolte, conser¬
vation, classification. Dakar, I.F.A.N., 1957, 84 p., 109 fig.
— Initiations Africaines. XIV. Les Lépidoptères de l’Afrique noire
française. Fasc. 2, Papilionidae. Ibid., 50 p., 79 fig.
— 25 —
— Notes sur les Disteniinae d’Afrique et de la région malgache [Col.
Cerambycidae ). Bull. I.F.A.N., 29, série A, n° 4, 1957, pp. 1217-1222,
4 fig.
— Coléoptères Erotylidae (Languriinae et Cladoxeninae ) du Musée Royal
du Congo Belge. Rev. Zool. Bot. Afr., 55, n° 3-4, 1957, pp. 255-261.
• — Mission du Muséum dans les îles du Golfe de Guinée. III, Coleoptera
Cerambycidae. Bull. Soc. ent. France , 62, 1957, n° 5-6, pp. 147-149,
1 fig.
— Les Réduviides de Madagascar. XI. Saicinae. Bull. Mus. nat. Hist.
nat. (2), 29, n° 4, 1957, pp. 310-314.
G. Colas, Assistant. — Deux Carabiques nouveaux de Grèce. Rev. fr.
Ent., 24, 1957, pp. 253-254, f. 3.
— L’Entomologie. Chasse, récoltes, observations. Bull. Touring-Club
de Fr. [ Plein Air, Camping ), n° 115, 1957, pp. 189-190, 11 fig.
— L’Entomologie. Préparation, rangement et étude des insectes récoltés.
Ibid., n° 116, pp. 241-244.
P. Viette, Assistant. — - Nouveaux Gelechiidae de Madagascar ( Lepi -
doptera). Le Natur. malg., 8 ,1956 [1957], pp. 209-224, 9 fig.
— ■ Mission entomologique dans les îles du golfe de Guinée (Principe,
Sâo Tomé, Annobon). Bull. Soc. ent. France, 61, 1956 [1957],
pp. 200-208, 1 tabl., 3 fig., 1957.
— Un Euclasta nouveau d’Afrique orientale [Lep. Pyraustidae) . Ibid.,
62, 1957, pp. 36-37, 1 fig.
— Thyridides nouveaux ou peu connus de Madagascar. Bull. mens. Soc.
Linn. Lyon, 26e année, 1957, pp. 171-175.
— L’Entomologie à La Réunion. Mém. Inst, scient. Madag., E, 8, 1957,
pp. 3-9.
— Lépidoptères de La Réunion (excepté les Tordeuses et les Géomé-
trides). Ibid., pp. 137-226, 26 fig., 1 pl.
— Hyménoptères Mutillidae de La Réunion. Ibid., p. 319.
- — Quelques types de Pyrales d’A. Caradja au Muséum national, Paris.
L’Entomologiste, 13, 1957, p. 6.
— Notes sur quelques types de Latreille. Lambillionea, Bruxelles, 56,
1956 [1957], pp. 88-92.
- — Mission du Muséum national d’Histoire naturelle dans les îles du golfe
de Guinée. Entomologie IL Pyrales nouvelles [Lep.]. Rev. franç.
Ent., 24, 1957, pp. 91-104, 8 fig.
— Deux nouvelles Sésies de Madagascar [Lep. Aegeriidae). Le Natur.
malg., 9, 1957, pp. 91-94, 2 fig.
— Les Lépidoptères des nids. Bull. Soc. ent. France, 62, 1957, pp. 107-122.
— et R. Paulian. — Liste et aperçu des stations visitées par la mission
franco-mauritanienne (à La Réunion). Mém. Inst, scient. Madag.,
E, 8, 1957, pp. 11-13, 3 pl.
A. Descarpentries, Assistant. — Note sur des Buprestides peu connus
ou nouveaux. Bull. Soc. ent. France, 61, 1956 [1957], pp. 228-231,
1 fig.
— Sponsor nouveaux de Madagascar et des îles Mascareignes (Col. Bupres-
lidae). Ibid., 62, 1957, pp. 199-208, 11 fig.
— 26
S. Kelner-Pillault, Assistante. — Attirance sexuelle chez Mantis
religiosa (Orthop.). Bull. Soc. eut. Fr., 62, 1957, pp. 9-11, 1 tabl.,
1 graph.
E. Rivalier, Correspondant. - — • Coléoptères Carabiques (mission franco-
mauritienne à la Réunion) (en collaboration avec le Prof.
R. Jeannel). Mém. Inst. Scient. Madagascar, 8, 1957, pp. 119-129,
4 fig.
— Vœux pour la mise en ordre de la nomenclature infraspécifique.
L’Entomologiste, 13, 1957, fasc. 1, p. 3-5.
H. Stempffer, Correspondant. — Contribution à l’étude des Lépidoptères
Lycaenidae de l’Afrique équatoriale. Ann. Mus. R. Congo belge,
Tervuren, 1956 [1957], 49, 52 p., 31 fig., 3 pl.
- — Contribution à l’étude des Lycaenidae de la faune éthiopienne (Lép.).
Bull. I.F.A.N., 19, 1957, pp. 209-227.
— Initiations Africaines XIX. Les Lépidoptères de l’Afrique noire fran¬
çaise, fasc. 3, Lycaenidae. Dakar, I.F.A.N., 1957, 228 p., 331 fig.
G. Bernardi, Attaché de recherches du C.N.R.S. — Contribution à
l’étude des pseudodualspecies : une nouvelle espèce iranienne
d’Euchloë Hb. (Lep. Pieridae). Bull. Soc. ent. France, 1957, 62,
pp. 38-41, 4 fig.
— Un genre méconnu, Calopieris Aurivillius. Rev. jranç. Ent., 1957, 24,
pp. 278-280, 5 fig.
— Contribution à l’étude des catégories taxonomiques : I. Avant-propos,
nomenclatures et définitions. Bull. Soc. ent. France, 61, 1956 [1957],
pp. 194-200.
— Note sur la variation géographique de Pinacopleryx eriphia God.,
principalement au nord de l’Equateur. Bull. I.F.A.N., 19, 1957,
pp. 1176-1194, 1 pl., 1 carte.
Cl. Herbulot, Attaché. — Liste des Ennominae de Madagascar
(Lepidoptera Geometridae) . Le Natur. malg., 8, 1956 [1957],
pp. 243-260, 1 pl.
— Lépidoptères Geometridae nouveaux pour le département des Alpes-
Maritimes. L’Entomologiste, 12, 1956 [1957], pp. 115-117.
— Nouvelles formes de Geometridae d’Europe occidentale et d’Afrique
du Nord. Bull. mens. Soc. Linn. Lyon, 26e année, 1957, pp. 190-192.
— Lépidoptères Geometridae de l’île de La Réunion. Mém. Inst, scient.
Madag., E, 8, 1957, pp. 227-236, 1 pl.
— Lépidoptères Geometridae in Rés. Exp. zool. Prof. Dr. Hâkan Lind-
berg aux îles du Cap -Vert durant l’hiver 1953-54. Soc. Scient.
Fenn., Comm. Biol., 16 (10), pp. 1-8, 12 fig., 1 pl.
H. De Lesse, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Révision du genre
Lethe (s. I.) (Lep. Nymphalidae Satyrinae ). Ann. Soc. ent. France,
125, 1956 [1957], pp. 75-95, 36 fig.
■ — • Descriptions des sous-espèces pyrénéennes d'Erebia cassioides Hohnw.
(Lep. Nymphalidae Satyrinae), Lambillionea, 56, 1956 [1957],
ppp. 101-109, 2 fig.
— Liste des Lépidoptères Rhopalocères récoltés en 1955, au Liban, par
H. de Lesse. Bull. mens. Soc. Linn. Lyon, 26e année, 1957, pp. 238-
241.
— 27 —
— Une nouvelle espèce d’Erebia pour la faune suisse. Lambillionea, 57,
1957, pp. 6-10, 2 fig.
J. Mateu, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Révision de los Dromius
Ronelli y Philorhizus Hope de las islas Canarias y Madera (Col.
Carabidae). Institut Royal Sc. Nat. de Belg., bull. n° 29, 33, 1957,
pp. 1-30.
F. Pierre, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Coléoptères Ténébrio-
nides du Tassili n’Ajjer (Mission F. Bernard). Miss. Scient. Tassili
Ajjer, vol. 2, 10 p., 2 fig., 1 tabl. ( Publ . Inst. Rech. Sahar., Alger,
1957).
— H. de Toulgoet, Attaché. — Descriptions d’Arctiides nouvelles de
Madagascar (Lep.) (6e note). Ann. Soc. ent. France, 125, 1956
[1957], pp. 57-73, 13 fig., 2 pl.
— Note pour servir à la révision systématique des Arctiides malgaches.
Bull. Soc. ent. France, 61, 1956 [1957], pp. 178-183.
Ch. P. Alexander. — Mission du Muséum national dans les îles du golfe
de Guinée. Entomologie, IV. Crane-flies from the gulf of Guinea
( Dipt . Tipulidae). Rev. franç. Ent., 24, 1957, pp. 255-263, 7 fig.
E. M. Hering. — Neue Cochlidiidae von Madagascar (Lep.). Ann. Soc.
ent. France, 126, 1957, pp. 91-104, 1 pl.
H. Marion. — Notes sur des espèces de Pyrales nouvelles ou peu connues
de Madagascar (Lepidoptera) . Le Natur. malg., 8, 1956 [1957],
pp. 225-242, 14 fig., 2 pl.
• — • Notes sur quelques Pyrales françaises. Rev. franç. Lépid., 15, 1956
[1957], pp. 144-147.
G. Ruter. — - Contribution à l’étude des Cétonides (Col. Scarab.) malgaches.
Bull. Soc. ent. Fr., 62, 1957, pp. 30-33, 2 fig.
Entomologie agricole coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — Rapport sur l’activité de la chaire d’Ento-
mologie Agricole Coloniale en 1956. Journ. d’Agr. trop, et de Bot.
appl., Paris, 4, 3-4, 1957, pp. 176-180.
— > Monophlébines nuisibles au Cotonnier et à l’Arachide en Afrique
(Homoptères, Coccides). Bull. Inst. roy. Sc. nat. de Belgique,
Bruxelles, 33, 13, 1957, pp. 1-8.
— Aperçus sur la culture et plus spécialement sur les parasites du Tabac
à Sumatra. Journ. d’Agr. trop, et de Bot. appl., Paris, 4, 7-8,
1957, pp. 281-302.
J. Carayon, Sous-Directeur. — Introduction à l’étude des Anthocoridae
omphalophores (Ilemiptera Heteroptera). Ann. Soc. entom. France,
Paris, 126, 1957, pp. 159-197.
J. R. Steffan, Assistant. — Note synonymique sur les Cratocentrini et
les Phasgonophonorini (Hym. Chalcididae) . Bull. Soc. Ent. Fr.,
Paris, 61, 1956 [1957], fasc. 11-12, pp. 238-242.
— Morphologie du pétiole abdominal des Chalcididae (Hymenoplera).
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 4, 1957, pp. 315-322.
— 28
— • Epitraninae (Hym. Chalcididae ) du Musée Royal du Congo Belge.
Rev. Zool. Bot. Afr., Bruxelles, 56, 1957, fasc. 1-2, pp. 71-91.
— Révision des genres Chirocera Latr., Tanyotorthus Stefï. et Tanyo-
coryphus Cam. (Hym. Chalcididae). Ann. Soc. Ent. Fr., Paris,
126, 1957, pp. 139-158.
R. Pujol, Assistant. — • Étude préliminaire des principaux insectes nui¬
sibles aux Colatiers. Journ. d’Agr. trop, et de Bot. appl., Paris,
4, 5-6, 1957, pp. 241-264.
L. Gerin, Attaché. — Les Helopeltis (Hemipt. Miridae) nuisibles aux
Quinquinas du Cameroun français. J. Agric. trop, et Bot. appl.,
Paris, 1956, 3, 9-10, pp. 512-540, 4 pl. hors texte.
H. Bertrand, Directeur adjoint à l’Ecole des Hautes Études. — Récoltes
de Coléoptères aquatiques (Hydrocanthares) dans les massifs mon¬
tagneux de la Grèce ; observations écologiques. Bull. Soc. Zool .
France, 81, 5-6, 1956 [1957], pp. 323-338.
— Récoltes de Coléoptères aquatiques (Hydrocanthares) dans les massifs
montagneux de l’Espagne ; observations écologiques (3e note).
Bull Ibid., 82, n° 2-3, 1957, pp. 149-157.
— Captures et élevages de larves de Coléoptères aquatiques (17e note).
Bull. Soc. Entom. Fr., Paris, 61, 7-8, 1956.
— 10 Coléoptères aquatiques de Calabre. — - XX. Coleoptera — Ricerche
Zoologiche sid Massiccio del Pollino (Luciania-Calabria). Ann.
Istituto Mus. Zool. Univ. Napoli, 8, 4, 1957, pp. 1-16.
Acquisitions nouvelles. — • Abondant matériel fixé d’Hémiptères Hété-
roptères d’Afrique tropicale, récolté en basse Côte d’ivoire par
M. N. Halle, correspondant du Muséum.
Collections importantes de Coccidae africains, d’Hétéroptères Anthoco-
ridae corticoles et nidicoles de Côte d’ivoire, Cameroun, Moyen
Congo ; Hyménoptères Chalcidoideae de divers continents ; nom¬
breux insectes nuisibles aux principales cultures des régions tro¬
picales.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — • Pycnogonides.
Galathea Report, 2, 1957, pp. 167-181, 22 fig., 1 carte.
M. Vachon, Professeur. — Quelques remarques préliminaires sur les
Pseudoscorpions des îles du Cap-Vert. Comm. Biol., Soc. Sc. Fen-
nica, 15, n° 20, 1956, 9 p..
— Remarques sur les Chernetidae (Pseudoscorpions) de la faune britan¬
nique. Ann. Mag. nat. History, sér. 12, 10, 1957, pp. 389-394.
— Sur de nouveaux caractères familiaux et génériques chez les Scorpions.
Proceedings XIV International Congress of Zoology, Copenhagen,
1953. Copenhagen, 1956.
— The Biology of Scorpions. Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., 54, n° 1 ,
déc. 1956, pp. 128-139, 17 fig., 1 pl.
— La régénération appendiculaire chez les Scorpions. C. R. Ac. Sc.,
244, 1957, pp. 2556-2559, 1 fig.
— 29 —
— Notes biologiques sur quelques Scorpions en captivité (jeûne, sommeil,
reproduction). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 1, 1957,
pp. 83-87.
— ■ Les Scorpions. Animaux fluorescents. La Nature, n° 3269, sept. 1957,
pp. 346-347, 1 fig.
— Remarques sur la morphogénèse au cours de la régénération des
pattes chez les araignées. Proceedings XIV International Congress
of Zoology, Copenhagen, 1953. Copenhagen, 1956.
— Les tendances actuelles de la Biogéographie en France vues par un
systématicien. C. R. Soc. Biogéogr., n° 292, 1956, pp. 116-124.
M. André, Sous-Directeur. — La faune acarologique du sol des forêts.
C. R. 82e Congrès des Sociétés Savantes, Bordeaux, 1957, p. 103.
J. Forest, Assistant. ■ — ■ Mise au point sur les Brachynotus de Méditer¬
ranée et d’Afrique occidentale : Brachynotus sexdentatus Risso et
Brachynotus atlanticus nov. sp. Bull. I.F.A.N., 19, sér. A, n° 2,
1957, pp. 501-510, 14 fig.
— - Une réunion carcinologique à Barcelone. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
29, n° 5, 1957, pp. 421-427.
• — - Sur la validité et le nom des deux espèces d’ Atelecyclus { Crustacea
Decapoda Brachyura). Ibid., n° 6, pp. 469-474.
— Crustacés Décapodes recueillis au cours de la croisière du « Professeur
Lacaze-Duthiers » au large des côtes d’Algérie (juin-juillet 1952).
— Replantia. Vie et Milieu, 2, suppl. 6, 1957, pp. 117-120.
D. Guinot, Assistante. — Sur une collection de Crustacés Décapodes
Brachyoures ( Portunidae et Xanthidae) de l’île Mayotte. I. Portunus
( Hellenus ) mariei sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 6,
1957, pp. 475-484.
Fr. Grandjean, Membre de l’Institut. — Les stases du développement
ontogénétique chez Balaustium florale (Acarien, Erythroïde). Pre¬
mière partie. Ann. Soc. Ent. France, 125, 1956 [1957], pp. 135-152,
5 fig.
— Observations sur les Oribates (37e sér.). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
29, n° 1, 1957, pp. 88-95, 2 fig.
— Belorchestes gebennicus n. sp., nouvel Oribate sauteur. Ibid., n° 2,
pp. 148-155, 2 fig.
— • Observations sur les Galumnidae (3e sér.) (Acariens, Oribates). Rev.
Fr. Ent., 24, fasc. 2, 1957, pp. 109-120, 3 fig.
— Galumnidae sans carènes lamellaires (Acariens, Oribates), 2e sér..
Bull. Soc. Zool. France, 82, 1957, n° 1, pp. 57-71, 5 fig.
— L’infracapitulum et la manducation chez les Oribates et d’autres
Acariens. Ann. Sc. Nat. Zool., (11e sér.), 1957, pp. 233-281, 7 fig.
• — Observations sur les Palaeacaroides (4e sér.). Bull. Mus. Hist. nat.
(2e sér.), 29, n° 3, 1957, pp. 213-220, 2 fig.
M. A. Yandel, Membre de l’Institut. — Essai de traduction des phé¬
nomènes évolutifs en termes ontogéniques. Application au cas
des Oniscoïdes (Isopodes terrestres). C. R. Ac. Sc., 244, 1957,
pp. 979-984, 1 fig.
— Etude d’une espèce polymorphe, Porcellio lamellatus (Uljanin) Budde-
Lund, suivie de considérations sur le rôle des glandes tégumentaires
— 30 —
chez les Isopodes terrestres. Bull. Soc. Zool. France, 81, n° 5-6,
1956 (1957], pp. 359-368, 3 fig.
— Les Isopodes terrestres des Açores. Mém. Mus. Hist. nat. Série A,
Zoologie, 8, fasc. 7, pp. 249-264, 1 fig.
— Description d’une nouvelle espèce d ’ Armadillidium [A. pardoi n. sp.),
provenant du Rif (Crustacés, Isopodes terrestres). Bull. Mus. Hist.
nat., 2^ sér., 28, n° 6, 1956 [1957], pp. 533-536, 1 fig.
— Nouvelles espèces et sous-espèces appartenant au genre Oritoniscus
(Isopodes terrestres). Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, 92, fasc. 1-2,
1957, pp. 7-16, 6 fig.
• — Sur une nouvelle espèce de Metoponorthus appartenant au sous-genre
Soteriscus (Isopodes terrestres). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29,
n° 2, 1957, pp. 159-162, 3 fig.
— Nouvelles espèces ou sous-espèces d’Oniscoïdes endogés appartenant
à la faune française. Rev. franç. Entomologie, 24, fasc. 2, 1957,
pp. 121-128, 6 fig.
■ — Le genre Atlantidium (Crustacés, Isopodes) ; sa genèse ; son intérêt
évolutif et biogéographique. C. R. Ac. Sc., 245, 1957, pp. 773-777,
1 fig.
— Sur une nouvelle espèce d ’Halophiloscia : H alophiloscia ( Stenophi -
loscia ) bitschi n. sp. et son intérêt écologique et biogéographique
(Crustacés, Isopodes terrestres). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29,
n» 3, 1957, pp. 231-234, 8 fig.
Remy (P. A.). — Description d’un nouveau Pauropode de Nouvelle-
Calédonie. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 6, 1956 [1957],
pp. 519-523, 3 fig.
— Palpigrades et Pauropodes du Natal (récoltes du Dr. R. F. Lawrence).
Ibid., 29, n° 3, 1957, pp. 221-225, 3 fig.
J.-M. Démangé, Attaché. ■ — Etude sur Lithobius troglodytes et ses variétés
et description de deux formes nouvelles. Notes Biosp., 11, 1956,
pp. 107-121, 1 fig.
— Myriapodes Diplopodes du Tchad (A.E.F.) nuisibles au cotonnier.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 1, 1957, pp. 96-105, 19 fig.
— Sur un nouveau Myriapode Diplopode de Côte d’ivoire, Peridontopyge
vachoni n. sp. Ibid., n° 2, pp. 156-168, 6 fig.
— Contribution à la faune cavernicole de l’Ouest de la France. N. Biosp.,
12, 1957, pp. 25-28, 2 fig.
— Sur quelques Spirostreptides de Côte d’ivoire et description d’une
sous-espèce nouvelle. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 3, 1957,
pp. 226-230, 10 fig.
— Spirostreptus multisulcatus Myriapode nouveau du Tchad (Diplopode
Spirostreptide). Ibid., n° 4, pp. 323-327, 8 fig.
J. Denis, Attaché. — Description de deux Araignées nouvelles de la
Mer Rouge. Ibid., 28, n° 5, 1956, pp. 446-449, 2 fig.
— Une nouvelle station française pour Ostearius melanopygius. Entomol.,
13, 1957, pp. 36-37.
— Zoologisch-systematische Ergebnisse der Studienreise von H. Janets-
schek und W. Steiner in die spanische Sierra Nevada, 1954.
— 31 —
VII. Araneae. Sitz. Osterr. Akad. wiss., Mathem.-naturw. Kl., 156,
1957, pp. 265-302.
■ — et E. Dresco. - — Araignées cavernicoles du Maroc. Notes Biospéo-
logiques, 12, 1957, pp. 49-52, 3 fig.
Ed. Dresco, Attaché. — Note sur quelques Araignées cavernicoles du
genre Troglohyphantes et description d’espèces nouvelles. Premier
Congrès Intern. Spéléol., 3, Paris, pp. 295-300, 8 fig.
— - Captures d’ Araignées en Espagne (Campagnes biospéologiques de 1952
et 1954). Famille des Agelenidae. Spéleon, 7, 1956, pp. 1-7, 3 fig.
— - Description d’une espèce nouvelle de Tegenaria et remarques sur
Tegenaria saeoa Black et T. africa C. K. Ch (Araneae, Agelenidae).
Vie et Milieu, 8, fasc. 2, 1957, pp, 211-220, 15 fig.
— Sur la capture de Meta bourneti Sim. en Bourgogne (Araneae, Argio-
pidae). Sous le plancher, publ. Spél. Club Dijon, n° 2, 1957, pp. 36-37.
— A propos de Meta bourneti Sim. (Araneae, Argiopidae). Studia Spelaeo-
logica, Guigno, 1957, pp. 83-90.
Condé (B.). - — - Protoures et Diploures des Açores et de Madère. Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, pp. 145-147, 1 fig.
C. Jubertjhie, Attaché du C.N.R.S. — Une nouvelle espèce d’Opilion
Sironnidae de France et d’Espagne : Parasiro coiffaiti n. sp.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 4, 1956, pp. 394-400, 2 pl.
— Présence d’organes de stridulation chez deux Nemastomatidae (Opi-
lionsj. Ibid., 2e sér., 29, n° 3, pp. 210-212, 2 fig.
— Développement de deux Opilions Phalangiidae, Odiellus gallicus
E. Simon, et Homalenotus quadridentatus Cuvier. C. R. Ac. Sc.,
244, 1957, pp. 2747-2750.
Collections reçues :
Myriapodes : Caroline du Sud (M. Crabill) ; S. Paulo (Schubart).
Arachnides : A. O. F. (H. Bertrand) ; Mahé, Seychelles (André Deihomme,
Agent consulaire de France).
Crustacés : Décapodes, Auray (R. Bourdon) ; Concarneau (J. Forest) ;
B. de Saint-Malo (Postel) ; Catalogne (O.R.S.T.O.M.). — Copé-
podes : Provenances diverses (Cl. Delamare-Deboutteville) ;
Sénégal (Th. Monod) ; Vancouver (R. U. Gooding).
Annélides Polychètes : Dakar, Pointe Bernard, Baie de Hann (M. Sourie) ;
golfe de Guinée (Coll. Calypso, det. P. Fauvel : 140 espèces).
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Sur les progrès des espèces septen¬
trionales dans le bios intercotidal ibérique : situation en 1956-
1957. C.R.A.S., 245, 1957, pp. 373-375.
- — Sur un Donax récolté par M. Sourie au Sénégal. Journ. de Conchyl.,
97, 1957, pp. 63-66, 9 fig.
— 32 —
— et M. Prenant. — • Quelques données écologiques sur les Cirripèdes
intercotidaux du Portugal, de l’Espagne du Sud et du Nord du
Maroc. Bull. Centre Études et Rech. Sc. Biarritz, n° 3, 1957,
pp. 361-368.
— et B. S. Kisch. — Sur la distribution de Monodonta colubrina Gould,
espèce nouvelle pour la faune française. Journ. de Conchyl., 97,
1957, pp. 25-32.
— W. H. Bishop, D. J. Crisp et M. Prenant. — Sur l’écologie des
Cirripèdes de la côte atlantique française. Bull. Inst. Océanogr.,
n° 1099, 1957, 12 p.
G. Ranson, Sous-Directeur. - — - Planorbes, Bulins et Lymnées de Mada¬
gascar. Rapport à la Conférence Africaine sur la Bilharziose.
Brazzaville, 26 nov.-8 déc. 1956. Organisation Mondiale de la Santé,
WHO-Bil. Conf. -34.
— Observations sur la répartition géographique de 3 Planorbes d’Afrique
occidentale. Ibid., WHO-Bil. Conf.-bo.
• — Observations sur la répartition géographique de trois autres Planorbes
africains du genre Biomphalaria de l’Afrique du Sud et du Lac
Albert. Ibid., WHO-Bil. Conf.- 58.
A. Franc, Sous-Directeur. — • Mollusques terrestres et fluviatiles de
l’Archipel Néo-Calédonien. Mémoires Mus. nat. Hist. nat., N. S.,
sér. A, Zool., 13, 1956, pp. 1-200, 24 pl.
G. Cherbonnier, Assistant. • — ■ Ophiures rares ou nouvelles des côtes
de Sierra Leone. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 2, 1957,
pp. 163-171, fig. 1-3.
— ■ Paysages marins. Naturalia, n° 46, juillet 1957, pp. 19-28, 19 photos
dont 12 en couleurs.
• — Une Ophiure nouvelle de Méditerranée : Amphiura apicula n. sp.
Vie et Milieu, 8, 2, 1957, pp. 200-204, fig. 1-3.
— Une nouvelle Holothurie dendrochirote de Méditerranée : Ludwigia
petiti n. sp. Ibid., 3, 1957, fig. 1-3.
- — - Les Echinodermes de Banyuls. Ibid.
J.-M. Gaillard, Assistant et A. Tixier-Durivault. — Anatomie ani¬
male et dissection, 375 p., 242 fig. Ed. Vigot, Paris, 1957.
A. Tixier-Durivault, Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Les Alcyon-
naires du Muséum. I. Famille des Alcyoniidae. 4. Genre Lobo-
phytum. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 6, 1956 [1957],
pp. 541-546.
— et M. Prevorsek. — Validité du genre Spongodes Lesson 1831. Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, n° 2, pp. 172-179.
— — - Révision de la famille des Nephtheidae. I. Le genre Spongodes
Lesson 1831. Inst. Roy. Sci. Nat. Belgique (sous presse).
— et J.-M. Gaillard. — • Voir J.-M. Gaillard.
M. Prevorsek et A. Tixier-Durivault. — Voir A. Tixier-Durivault.
I. Marche-Marchad. — Description de 5 Gastéropodes nouveaux de
la côte occidentale d’Afrique. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér.,
29, n° 2, 1957, pp. 200-205.
— 33 —
— Nouveau catalogue de la collection des Mollusques testacés marins
d’Afrique occidentale. I.F.A.N. (1957).
A. Pruvot-Fol. — Révision de la famille des Phyllidiadae. Journ. de
Conchyl., 96, 1956, pp. 55-80.
— Les Arminiadae (Pleurophyllidiadae ou Diphyllidiadae des anciens
auteurs). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 27, 1955, pp. 462-464.
— Note à propos de l’Acteon. Bull. Soc. zool. France, 80, 1955, pp. 301-307.
— Note sur deux Nudibranches attribués à la famille des Polyceradae.
Ibid., pp. 350-359.
— - Récoltes d’échantillons zoologiques en plongée. Ibid., 81, 1956,
pp. 393-395.
— Diagnose d’une Elysie peut-être nouvelle de la Méditerranée. Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., 29, 2e sér., 1957, pp. 337-339.
Ed. Salmon. — Catalogue des Strophocheilidae existant au Muséum.
Journ. de Conchyl., 1956, fasc. 3, pp. 129-137.
Collections reçues. — Les Rissoa de la collection Staadt. Lot de Mol¬
lusques de Cholon, collectés en 1949 par M. T. T. Ngoc (don de
M. Ph. Dollfus) . Murex bourgeoisi var. quadrifons, venant de
l’Archipel de Los en Guinée, (don de M. Guilbert). Rulins du Sud
Rrésil, don de M. C. Biezanko (de Pelotas Brésil). Un lot de Pla-
norbes du Pérou (3.900 m.), don de M. de Macedo. Un lot de
Mollusques marins actuels et quaternaires de Dakar, Lagos, etc.
et les types et paratypes de M. Nickles. Lot de Mollusques d’A.O.F.
(types et paratypes de M. Marche-Marchad). Un lot de de valves
droites et gauches de V asconiella jefjreysiana P. Fischer d’Hendaye,
don de M. Kisch. Echinodermes de Sierra Leone, M. Alan Long-
hurst. Echinodermes de Madagascar, M. Millot. Echinodermes
d’Afrique du Sud, M. Day. Echinodermes de la « Calypso » du
golfe de Guinée. Alcvonnaires d’Afrique du Sud, M. Day. Mol¬
lusques fluviatiles de Madagascar, M. Brygoo. Mollusques ter¬
restres et fluviatiles de Guinée et côte d’ivoire, M. Bertrand.
Mollusques fluviatiles du Congo Belge et Afrique Équatoriale
française, M. Ranson. Mollusques marins d’Espagne, Portugal
et Maroc, M. E. Fischer.
PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES d’oRIGINE ANIMALE.
Th. Monod, Professeur. — Les grandes divisions chorologiques de
l’Afrique. Commission pour la Collaboration Technique en Afrique,
publ. n° 24, London, 1957, 147 p., 3 pl. (dont 2 cartes).
P. Budker, Sous-Directeur. — Coll. « Le Monde Sous-Marin ». Les Edi¬
tions Prisma, Paris, 1957, 559 p., fig. (art. Cétacés et Sélaciens).
M. Blanc, Assistant, et J. Daget. — - Les eaux et les poissons de Haute-
Yolta. Mémoires I.F.A.N., Dakar, 1957, n° 50, pp. 99-169, 30 fig.,
4 pi.
— et P. Paulian. — Poissons des Iles Saint-Paul et Amsterdam. Mémoires
Inst. Scient. Madagascar, 1957, sér. F, 1, pp. 325-335, pl. XVIII-
XX.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958. 3
— 34 —
— et F. cI’Aubenton. — - Compte rendu sommaire d’une seconde mission
hydrobiologique en Haute-Volta (15 février-17 avril 1957). Méde¬
cine Tropicale, Marseille, 1957, vol. 17, n° 3, pp. 412-415.
— — Sur une seconde mission relative à la lutte contre l’onchocercose
en A. O. F. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 1957, 29, 3, pp. 256-259.
- - M. Ovazza et M. Vaiade. — Recherches sur la prophylaxie de
l’onchocercose. I. Etude hydrobiologique de la Bougouri-Bâ et
essais de désinsectisation. Bulletin I.F.A.N. (sous presse).
Y. Plessis, Assistant. — Note sur le contrôle de la salinité en milieu
marin artificiel. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e s., 28, 6, 1956,
pp. 583-589, 3 fig.
— Aquariums marins. Atomes, Paris, n° 136, août-septembre 1957,
pp. 277-281, 10 fig.
— Les fiches signalétiques de Science et Nature. Science et Nature, Paris,
n° 23, septembre-octobre 1957, p. 19 ; n° 24, 5 p., 9 fig.
F. d’AuBENTON, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Voir M. Blanc.
— - et J. Daget. — Développement et morphologie du crâne d 'Heterotis
niloticus Ehr. Bulletin I.F.A.N., sér. A, 1957, 19, n° 3, pp. 881-936,
31 fig.
E. Postel, Directeur de Recherches à l’O.R.S.T.O.M. — Une nouvelle
station à Hemichromis bimaculatus en Afrique du Nord : la mare
de Kebili en Tunisie. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 1957, 29,
2, pp. 143-144, 1 carte, bibliogr.
- — • Premières observations sur les fonds à praires [Venus verrucosa ) de
la Baie de Saint-Malo. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 1957, 29, 6.
— La Pêche Maritime en Tunisie. V. Pêche aux thons. La Pêche Mari¬
time, n° 951, 1957, pp. 249-250, 1 carte, bibliogr.
- — Id. VI. Pêche aux crustacés. Ibid., n° 952, 1957, pp. 298-299, 1 carte,
bibliogr.
— Id. VII. Pêche dans les lacs. Ibid., n° 953, 1957, pp. 318-320, 3 cartes,
2 fig., bibliogr.
— Id. VIII. Pêche aux éponges. Ibid., n° 955, 1957, pp. 441-443, 1 carte,
bibliogr.
— Pêche aux éponges (Aperçu sur la Tunisie). Naturalia, n° 41, 1957,
pp. 5-7, 5 fig.
— Le Thon rouge. Ibid., n° 43, 1957, pp. 17-23, 1 carte, 7 fig.
— Instantanés de Nossi-Bé. Geographia, 74, 1957, pp. 13-20, 1 carte,
16 fig.
J. Plessis. — Observations sur la reproduction de Phyllodoce mucosa
Oerstedt (Annélide Polychète). Bull. Mus. Hist. nat., 2e s., 29,
4, 1957, pp. 340-344, î fig.
— et Y. Plessis. — Note écologique sur une Némerte : Cerebratulus
marginatus Renier (1807). Bull. Soc. Zool. Fr., 81, 2-3, 1957,
pp. 164-168, 1 fig.
Collections reçues. — Poissons de l’Ile de la Réunion (coll. E. Postel),
35 —
Laboratoire cT Helminthologie et de Parasitologie comparée
de V École Pratique des Hautes Études.
R. Ph. Doi.i.fus, Directeur. — Un Diplotriaena de Galliforme (N ematoda
Filarioidea). Ann. Parasitol. hum. et comp., 31, n° 5, 1956, pp. 663-
664, fig. 1-3, distribué 21-2-1957.
- — Sur trois Distomes ( Telorchis , Opisthioglyphe, Astiotrema ) de cou¬
leuvres du genre Natrix Laurenti 1768. Ibid., 32, n° 1-2, avril 1957,
pp. 41-55, fig. 1-6.
— Les Dicrocoeliinae d’oiseaux décrits ou mentionnés en 1900 par Alcide
Railliet et quelques autres. Ibid., 32, n° 4, pp. 369-384, fig. 1-16.
— Crustacés Décapodes intéressant la faune atlantique du Maroc récoltés
par le « Michael Sars » et étudiés par E. Sivertsen et L. B. Hol-
thuis (Bergen, 15-2-1956). C. R. Séances Soc. Sci. Phys, et Nat.
Maroc, 1956, 22, n° 7, pp. 134-135.
— Quelques poissons Téléostéens marins récemment entrés dans la col¬
lection de l’Institut Scientifique Chérifien. Ibid., 1957, 23, n° 6,
p. 113.
— Le genre Centrorhynchus Lühe (1911) ( Acanthocephala-Polymorphidae )•
Note rectificative. Bull. I.F.A.N., sér. A, 19, n° 2, 1957, pp. 412-416-
■ — • Présence accidentelle d’une larve de Cestode Tétrarhynque chez un
Ophidien terrestre d’Algérie. Arch. Inst. Pasteur d'Algérie, 35,
n° 2, 1957, pp. 70-72, fig. 1-2.
— Miscellanea helminthologica maroccana. XIX. Nouvelles récoltes
d’ Oochoristica chez des Sauriens du Maroc. XX. Contribution à
la connaissance des N ematotaenia. XXL Quelques Cestodes d’Oti-
diformes, principalement d’Afrique du Nord. Répartition géo¬
graphique des Cestodes d’Otidiformes. XXII. Annotations au sujet
de divers Acanthocéphales dont il a été question dans Miscellanea
Helminthologica Maroccana I (1951) et XI (1953). Arch. Inst.
Pasteur Maroc, 5, n° 7, 1957, pp. 272-407, fig. 1-11, 1-16, 1-50.
— Que savons-nous sur la spécificité parasitaire des Cestodes Tétra-
rhynques ? Premier Symposium sur la spécificité parasitaire des
parasites de Vertébrés, Neuchâtel, 15-18 avril 1957, pp. 255-258.
— et Mme Yvonne Campana-Rouget. — Helminthes trouvés dans le
tube digestif de Coelacanthes, aux Comores, par le Dr Jacques
Millot, en septembre (1953 et 1954). Mém. Inst. Scient. Madagas¬
car, sér. A, 11, n° 1, pp. 33-41, fig. 1-18 (paru le 1-3-1957).
— et Alain G. Chabadd. — Phénomènes de convergence chez les Spiru-
rides, en particulier les sous-familles Habronematinae Chitwood
et Wehr 1932 et Schistorophinae L. Travassos 1918 ; leur impor¬
tance pour une classification naturelle des Spirurides ( Nematoda
parasitica ). Bull. Soc. Zool. Fr., 82, n° 1, 1957, pp. 88-102.
- Miscellanea helminthologica maroccana XXIII. Nématodes d’Oti-
— 36
diformes. Arch. Inst. Pasteur Maroc, 5, n° 7, 1957, pp. 408-446,
fig. 1 A-2.
— A. G. Chabaud et Y. Golvan. — Helminthes de la région de Banyuls.
— V. Nouveau Distome Aphalloides coelomicola n. gen. n. sp. de
la cavité générale d’un Gobius d’eau saumâtre. Ann. Parasitai,
hum. et comp., 32, n° 1-2, 1957, pp. 28-40, fig. I-VIII.
— et Jacques Nouvel. — Une énigme pour la spécificité parasitaire et
la biogéographie : le cas d’ Achillurbainia ( Trematoda Digenea).
Premier Symposium sur la spécificité parasitaire des parasites de
Vertébrés, Neuchâtel, 15-18 avril 1957, pp. 222-229.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint. — Nématodes parasites d’oiseaux
en Tunisie. Collection C. Vermeil. Arch. Inst. Pasteur Tunis,
34, pp. 155-166, fig. 1-5.
— Revue critique des Nématodes du genre Quilonia Lane 1914 et du
genre Murshidia Lane 1914. Ann. Parasitai, hum. et comp., 32,
1957, pp. 98-131, fig. 1-14.
— Synonymie de Dipetalonema Blanci et de Litomosa vite. Ibid., Notes
et informations, pp. 342-343.
- — • Notes sur les Nématodes du genre Desmidocercella. Ibid., pp. 343-347.
— Spécificité paraistaire chez les nématodes parasites de Vertébrés.
Premier Symposium sur la spécificité parasitaire des parasites de
Vertébrés, Neuchâtel, 15-18 avril 1957, pp. 230-243.
— Sur la systématique des Nématodes du sous-ordre des Ascaridina
parasites de Vertébrés. Bull. Soc. Zool. France, 31, 1957, pp. 243-253,
fig. 1.
• — et Yves Golvan. — Megalobatrachonema Campanae n. sp. [N ematoda
Kathlaniinae ) parasite de tritons de la région parisienne. Ann.
Parasitai, hum. et comp. 32, 1957, pp. 243-263, fig. 1-3.
- Miscellanea Helminthologica Maroccana XXIV. Nématodes para¬
sites de Lézards de la forêt de Nefifik. Arch. Inst. Pasteur du Maroc,
5, 1957, pp. 447-469, fig. 1-6.
— et S. Gretillat. — Carmyerus Dollfusi n. sp. (Trematoda Gastro-
thylacidae), parasite des bovidés à Madagascar. Ann. Parasitai,
hum. et comp., 32, 1957, pp. 56-70, fig. 1-9.
— et M. Rougeaux. — Remarques sur la dentition de Syngamus trachea
(Montagu) et sur la place systématique des Syngames. Ibid.,
pp. 264-266, fig. 1.
Cl. Dupuis, Chef de Travaux. — - Sur les principes d’une codifica¬
tion de la terminologie anatomique et morphologique relative aux'
insectes et quelques questions annexes de nomenclature. Beitràge
zur Entomologie, Berlin, 7, Nr 1-2, 1957, pp. 1-16 (en français,
résumés allemand et russe).
— Contributions à l’étude des Phasiinae cimicophages ( Diptera Larvae-
voridae). XIX. Étude de Cylindromyia pilipes (Lw) s. str. Cahiers
des Naturalistes, Bull. N. P., n. s., 13, 1957, fasc. 1, pp. 9-22.
— 37 —
— Développement expérimental de larves de Phasiinae (Diptera Larvae-
voridae) chez un hôte non spécifique. C. R. Acad. Sc., 245, 1957,
n° 18, pp. 1579-1580.
— Variations convergentes ou comparables de certains caractères des
Tachinaires, notamment des Phasiinae ( Dipt . Larvaevoridae ) ; leur
signification taxonomique différente selon les lignées. Proc.
XIV Intern. Congress of Zool. (Copenhagen, 1953), pp. 474-476.
— Importance taxonomique des genitalia femelles des Hémiptères Hété-
roptères. Ibid., pp. 489-491.
- — • et Danile Rapilly. — - Comptes rendus des principales excursions
des Naturalistes Parisiens en 1956. Cahiers des Naturalistes, Bull.
N. P., n. s., 12, 1956 [1957], fasc. 4, pp. 101-125.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur. — L’étude des mécanismes physiologiques
des migrations et le Centre d’Études et de Recherches scienti¬
fiques de Biarritz. C.E.R.S., n° 3, 1957, pp. 343-351.
— Pharmacodynamie et Physiologie comparée. Actualités pharmaceu¬
tiques, 10e série, 1957, pp. 157-174.
— L. Arvy et M. Gabe. — Action de l’hyperthyroïdie expérimentale
sur le complexe hypothalamo-hypophysaire de la Truite. Bull.
Soc. Zool. France, 131, 1956, p. 168.
— - - Fonctionnement thyroïdien et neuro-sécrétion hypothalamique
chez la Truite ( Salmo gairdnerii Rich.). J. Physiol., 49, 1957,
pp. 685-697.
— et Y. A. Fontaine, Assistant. — • Activités thyréotropes différentes,
en fonction de la température, d’extraits hypophysaires de Mammi¬
fères et d’un Téléostéen. C. R. Acad. Sci., 244, 1957, pp. 2339-2341.
— — Influence de l’origine zoologique des substances hypophysaires
thyréotropes sur leur activité en fonction de la température.
* J.' Physiol., 49, 1957, pp. 169-173.
— F. de la Querrière et A. Raffy. • — - Action de l’hypophysectomie
sur le métabolisme respiratoire de l’Anguille Anguilla anguilla L.
C. R. Soc. Biol., 151, 1957, p. 232.
— et J. Leloup, Assistant. — Sur l’existence de différences spécifique
de perméabilité au radioiode des hématies de divers Poissons.
J. Physiol., 49, 1957, pp. 164-169.
— et M. Olivereau. — Interrénal antérieur et smoltification chez Salmo
salar. Ibid., pp. 174-176.
Y. A. Fontaine, Assistant. - — • Diminution du pouvoir thyréotrope de
l’hypophyse après thyroïdectomie chez un Mammifère (le Rat)
et un Téléostéen (l’Anguille). C. R. Ac. Sc., 245, 1957, pp. 2538.
R. Boulouard. — Action du froid sur la teneur en 17-hydroxycorticosté
— 38 —
roïdes du sang chez le Rat et le Cobaye. C. R. Soc. Biol., 151,
n° 5, 1957, p. 913.
M. Cléments. — The proteolytic activity of the thyroid and other tissues
of the dogfish Scyliorhinus ( Scyllium ) canicula. Bull. Inst. Océan.,
54, n° 1091, 1957.
F. Lachiver. — Application de la méthode catalytique au microdosage
de l’iode dans les milieux biologiques. Ann. pharmac. Fr., 14,
pp. 41-58.
— Relation entre la teneur en 127 I et le rapport monoiodotyrosine-
diiodotyrosine dans la thyroïde. Son influence sur la nature et la
vitesse de sécrétion hormonale. Étude faite chez un hibernant,
le Lérot ( Elyomis quercinus L.) à l’aide du radioiode 131 1. C. R. Soc.
Biol., 151, 1957, p. 649.
Mme J. Leloup-Hatey, M. Olivereau et Ch. Kayser. — • L’activité
de la thyroïde chez un hibernant, le Lérot (Elyomis quercinus L.)
en hiver et au printemps. Ibid., p. 653.
Mme J. Leloup-Hatey. — Le cholestérol de l’interrénal antérieur de
quelques Poissons Téléostéens. Bull. Soc. Chim. biol., 39, 1957,
pp. 1311-1320.
M. Olivereau. — Radiothyroïdectomie chez l’Anguille (Anguilla an-
anguilla L.). Arch. Anat. microsc. Morph. exp., 46, 1957, pp. 39-60.
F. de la Querrière et F. Lachiver. — Mesure in vivo de la radioactivité
thyroïdienne après injection d’iode radioactif 131 1 chez les Colom-
bidés. Zeit. f. vergleich. Physiol., 40, 1957, pp. 479-491.
Paléontologie.
C. Arambourg, Professeur honoraire. — Sur des restes à'Hipparion
setifense Pomel des calcaires lacustres de Mascara (Oran). Bull.
Soc. Géol. Fr., 6, 1956 [1957], pp. 817-827, 3 fig., 1 pl.
— Observations sur ies Gazelles fossiles du Pléistocène supérieur de
l’Afrique du Nord. Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord , 48,
1957, pp. 49-81, 5 fig., 2 pl.
— Discours du président sortant. Bull. Soc. Préh. Fr., 54, 1957, pp. 3-4.
— Récentes découvertes de Paléontologie humaine réalisées en Afrique
du Nord française (VAtlanthropus de Ternifine — l’Hominien de
Casablanca). Proc. Third. Panafrican Congress on Prehistory,
Livingstone, 1955 (paru à Londres en 1957), pp. 186-194, 8 fig.
— La Genèse de l'Humanité (5e édition). Collection Que Sais-je ? Presses
Universitaires de France, Paris, 1957, 127 p., 39 fig.
J. P. Lehman, Professeur. — Compléments à l’étude des genres Ecrine-
somus et Bobasatrania de Madagascar. Ann. Paléont., 42, 1956
[1957], pp. 1-30, 6 fig., 9 pl.
— Un problème non résolu : l’origine des Vertébrés. La Nature, n° 3265,
pp. 174-177, 4 fig.
39 —
— Les Stégocéphales sahariens. C. R. Acad. Sri., 245, 1957, pp. 551-552.
— Les Stégocéphales sahariens. Ann. Paléont., 43, 1957, pp. 137-146, 3 pl.
— L’évolution de la Paléontologie (leçon inaugurale du 14 décembre 1956).
Bull. Mus. Hist. Nat., 1957, pp. 363-376.
— Les Vertébrés inférieurs triasiques de Madagascar. Commission Coopé¬
ration Technique en Afrique au sud du Sahara, Géologie ; C. R., 2,
1957, pp. 357-361.
— Traduction de E. Stensiô : Les Cyclostomes fossiles ou Ostracodermes,
1957. Traité de Zoologie de P. Grassé, vol. Poissons, pp. 173-425.
.1. Sobsay, Assistant (en collaboration avec M. Casteras, P. Celet,
J. Debelmas, etc.). Lexique stratigraphique International. Vol. I.
Europe, fascicule 4a : France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg;
fascicule 4 a VI Crétacé. Edition C.N.R.S., 1957, 403 p.
— Inocérames. In : Mollusques fossiles du Crétacé de la Côte occidentale
de l’Afrique, du Cameroun à l’Angola. II. Lamellibranches (par
E. Dartevelle et S. Freneix). Ann. Mus. Roy. Congo Belge, Sri.
Géol., 20, 1957, pp. 56-61, pl. 7, 35.
— Ammonites du Coniacien de la Haute Medjei'da (Constantine, Algérie).
Bull. Soc. Géol. Fr., 7, 1957, pp. 187-196, 2 fig., 1 pl.
R. Lavocat, Directeur à l’École des Hautes Etudes. — La faune des
Rongeurs des Grottes à Australopithèques. Paleont. Africana, 4,
1956 [1957], pp. 133-134.
— Sur les couches à Dinosauriens de Madagascar. Commission Coopé¬
ration Technique en Afrique au sud du Sahara, Géologie, C. R.,
pp. 363-364.
— L’œuvre réfléchie, témoignage fondamental de l’entrée en scène de
l’humanité dans le monde. Les Études Philos., Act. Congrès Soc.
Philos. Langue française, n° 3, pp. 149-152.
R. Hoffstetter, Maître de Recherches au C.N.R.S. — - El Ecuador en
el Léxico Estratigrafico Interna cional. Bol. Inf. Cienc. Nac., Quito,
9, 1957, n» 82, pp. 214-217.
— Un Saurien Hélodermatidé ( Eurheloderma gallicum nov. gen., nov. sp.)
dans la faune fossile des Phosphorites du Quercy. Résumé dans
C.R.S.Soc. Géol. France, n° 13, 1957, p. 258 (la note sera publiée
au Bulletin).
— Quelques observations sur les Stégosaurinés. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., 29, n° 6, pp. 537-547.
— (en collaboration avec H. Fuenzalida, G. Cecioni, etc.). — Lexique
stratigraphique international, t. V, Amérique latine (direction
R. Hoffstetter), fasc. 7, Chili.
S. Freneix, Chargée de recherches. ■ — - Sur quelques Lamellibranches du
Dévonien et du Carbonifère du Bassin de Tindouf et du Tafilet.
Bull. Soc. Géol. Fr., 7, 1957, pp. 31-44, pl. 4 et 5.
— et E. Saurin. — Le Miocène de Vermègues (Bouches-du-Rhône).
C. R. S. Soc. Géol. Fr., n® 2, 1957, pp. 25-28.
— 40
S. Freneix et E. Dartevelle. — Mollusques fossiles du Crétacé de
la Côte occidentale d’Afrique du Cameroun à l’Angola. II. Lamelli¬
branches. Ann. Musée Roy. Congo Belge , Sciences Géol., sér. in-8°,
20, 1957, 271 p., 34 pl.
S. D’Assignies, Attaché de Recherches. — Vocabulaire de la phylogénie.
Revue Questions Scient., 5e série, 18, pp. 239-262, 3 pl.
R. V. Gabis, Attachée de Recherches. — Étude de la mandibule humaine
de la station moustérienne de Petit-Puymoyen (Charente). Bull.
Soc., Géol. Fr., 6, 1956 [1957], pp. 1021-1028, 6 fig.
D. Heyler, Attaché de Recherches. — Des Ratraciens vieux de 250 mil¬
lions d’années. Science et Nature, n° 24, 5 p., 9 fig.
— Révision des Rranchiosaures de la région d’Autun. Ann. de Paléon¬
tologie, 43, 1957, pp. 45-111, 37 fig., 12 pl.
K. Jouffroy, Attachée de Recherches, et J. Lessertisseur. — ■ Parti¬
cularités musculaires de l’avant-bras et de la main d’un Chimpanzé,
Pan troglodytes (Owen). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 29, 1957, n° 2.
J. Roman, Attaché de Recherches. — Les dissymétries des Echinolampas
fossiles (Echinides Exocycles Cassiduloides). Bull. Soc. Géol. Fr.,
7, pp. 67-82, 1 fig.
Y. Coppens, Stagiaire, de Recherches. — La céramique soyeuse dans le
sud du Morbihan. Not. Archéol. Armor. Ann. de Bretagne, 43, 1956
[1957], fasc. 1, pp. 143-152, 3 fig.
— ■ et J. Rriard. — Ripenne, haches et objets de parure de l’âge du
Bronze découverts à Jaulny (Meurthe-et-Moselle). Bull. Soc. Préhi.
Fr., 54, fasc. 5-6, pp. 324-328, 2 fig.
— Le Paléolithique armoricain. Bull. Soc. Polymathique du Morbihan,
1210e séance, pp. 42-43.
F. Ozansoy, travailleur libre. — Positions stratigraphiques des formations
continentales du Tertiaire d’Eurasie au point de vue de la chrono¬
logie nordaméricaine. Bull, of the Min. Bes. a. Explor. Inst, of
Turkey, n° 49, 1957, pp. 11-28, 4 fig.
— Faunes de Mammifères du Tertiaire de Turquie et leurs révisions strati¬
graphiques. Ibid., n° 49, 1957, pp. 29-48, 2 pl., 1 carte.
L. Beltan (Mne), Boursière d’ Enseignement supérieur (3e cycle). Contri¬
bution à l’étude des Holostéens du Jurassique. Diplôme Et. Sup.,
Faculté des Sciences, Univers. Paris.
— Étude sommaire d’un moulage naturel de la cavité crânienne d’un
Boreosomus de l’Eotrias de Madagascar. C. R. Acad. Sc., 245,
pp. 549-551.
Bardot (Mlle). — Description de quelques Stégocéphales de la Galerie
de Paléontologie du Muséum. Diplôme d’Ét. Sup., Faculté des
Sciences, Univers. Paris.
G. Chateau (Mlle). — Genres Australosomus et Saurichthys du Sud de
Madagascar comparés à ceux du Nord. Ibid.
M. Laurain (Mlle). — Étude des genres Bobasatrania et Thomasinotus
de l’Eotrias du Sud de Madagascar. Ibid.
— 41 —
F. Lemaire (Mlle). — • Étude morphologique de quelques Actinoptérygiens
fossiles. Ibid.
M. Nauche (Mlle). — Trois Ganoïdes éotriasiques du Sud de Madagascar.
Ibid.
Collections reçues :
Invertébrés ; moulage d’un Tryblydium (échange avec le musée de
Stockholm) ; collection d’invertébrés fossiles de Grignon (don
Dujardin) ; Polypiers, Inocérames, etc. de Madagascar (don
Collignon) ; Crustacés de Madagascar (don Germain), etc.
Vertébrés : moulages d ’Osteoslraci et d’ Ichthyostegalia (échange avec le
Musée de Stockholm) ; moulage d ’Eryops (échange avec l’ American
Muséum of Natural History) ; Stégocéphales sahariens (don Société
CREPS et CPA) ; holotype de Protobatrachus (spécimen unique ;
seul Proanoure connu don de M. le Professeur Piveteau) ;
empreintes de pas et moulages d’os de Reptiles fossiles du Basu-
toland (don Ellenberger) ; restes de Chéloniens fossiles (don
Destombes) ; œuf de Dinosauriens d’Aix-en-Provence (don Dughi) :
Plésiosaure de Madagascar (don Collignon) ; Phénacodontes et
Insectivores de Cernay (don Russell) ; Mammifères aquitaniens
de Paulhiac (don Mlle Jouffroy) ; Mammifères oligocènes de
Limagne (Bransat, Saint-Gérand-le-Puy, Montaigu-le-Blin, etc.) ;
miocènes des faluns de l’Anjou (Baugé) ; quaternaires (Provence)
(don Ginsburg) ; moulages de Rhinocéridés fossiles des Musées
de Bâle, Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, etc. (don D’Assi-
gnies) , etc. ; Mammifères Wurmiens de Seine-et-Marne (don
Coppens).
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — - Contribution à l’étude paléophytologique
du bassin houiller de Saint-Perdoux. Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2® sér., 29, 1957, p. 356.
— Observations sur un Arthrosporé. Bull. Soc. Linn. Lyon, n° 9, 1957,
p. 262.
Ed. Boureau, Sous-Directeur. — Anatomie Végétale. L’appareil végétatif
des Phanérogames. Tome III, pp. i-vii, 525-753, fig. 287-370 ;
pl. XIII-XXIII. Les Presses Universitaires de France, Paris, 1957.
— • A propos de la répartition paléogéographique des Malpighiaceae.
C. R. Soc. Biogéogr., 290, 1956, p. 108.
— Sur la Dendrochronologie. Ibid., 292, 1956, pp. 125-126.
— A propos de l’origine des Flores terrestres. Ibid., 294, 1957, pp. 13-15.
— A propos de la répartition paléogéographique des Dipterocarpaceae
fossiles. Ibid., 296-297, 1957, pp. 46-47.
— Paul Becquerel. Sa vie, son œuvre. Rev. gén. Bot., 64, 1957, pp. 133-140,
1 pl. h. t.
— 42 —
— Étude paléoxylologique du Sahara (XXIII). Sur une nouvelle espèce
de bois fossile de Sterculiaceae récoltée à Ouaou en Namous :
Sterculioxylon Freulonii n. sp. Bull. Must. Hist. nat., 2e sér., 29,
1957, pp. 112-120, 2 fig., 1 pl. h. t.
— P. Claracq et F. Nougarède. — Sur la Paléobotanique et la strati¬
graphie du Bassin de Fort-Polignac (Sahara). C. R. Acad. Sri.,
245, 1957, pp. 544-545, 1 carte.
Ch. Ginieis, Assistant. — Étude morphologique et anatomique des
embryons de quelques espèces du genre Phœnix. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, p. 439.
Collections reçues. — - Bois fossiles du Secondaire de Madagascar (Coll.
Lavocat), du Maroc (Coll. Choubert), du Fuvélien d’Espagne
(Coll. Lapparent).
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur, Membre de l’Institut. — Un curieux Ceropegia
(Asclépiadacées) nouveau de Madagascar. Bull. Mus. Hist. nat.,
2° sér., 29, 6, pp. 503-507, 1 pl.
■ — Sur deux Hydrocotyle (Ombellifères) d’Afrique tropicale. Bull. Jard.
Bot. Etat, Bruxelles, 1957.
— Notice nécrologique sur Ch. Killian. C. R. Ac. Sc., mai 1957.
— Notice nécrologique sur R. de Litardière. Ibid., décembre 1957.
- — - Parallélisme entre la chorologie des Dendrosenecio africains et celle
des Espeletia américains. C. R. 8e Congr. Int. Bot., Paris, sect. 4,
1957, p. 105.
— Le jardin botanique alpin et le laboratoire de la « Jaysinia » à Samoëns
(Haute-Savoie) (fondation Cognacq-Jay), station écologique placée
sous le contrôle scientifique du Muséum national d’ Histoire natu¬
relle. Publ. du Mus., 17, 1957, pp. 7-14, 2 pl.
J. Leandri, Sous-Directeur. — - Euphorbiacées malgaches nouvelles récol¬
tées par M. R. Capuron. Bull. Soc. Bot. de Fr., 103, 1957, pp. 604-608.
— Sur quelques témoins de la végétation primitive du versant occidental
des hauts-plateaux malgaches (partie centrale). Bull. Jard. Bot.
État, Bruxelles, 27, 1957, pp. 209-216, 1 pl.
— • Notes systématiques sur les Euphorbiacées-Phyllanthées de Madagas¬
car. Mém. Inst. Scient. Madag., sér. B, 8, 1957, pp. 205-261, 10 pl.
— Au sujet du Fatoua madagascariensis J. Leand. (en collaboration
avec J. Bosser. Natur. malg., 9, 1, 1957, pp. 37-40, 1 pl.
— Les espèces malgaches du genre Cleistanthus Hook. f. (Euphorbiacées).
Ibid., pp. 41-47.
— Quelques galles d’Euphorbiacées, Moracées et Urticacées malgaches.
Ibid., pp. 49-52.
— 43 —
— Sur la répartition et les affinités des Thyméléacées d’Indochine orien¬
tale. Proc. 8th Pacific sc. Cong., Quezon, 4, 1957, pp. 579-587.
— Comptes rendus des séances de Taxinomie, Systématique et Phylo¬
génie des Phanérogames. C. R. 8e Congr. Int. Bot., Paris, sect. 4,
pp. 20-76 et 80-93.
Mme Tardieu-Blot, Sous-Directeur. — ■ Encore deux Asplénium nouveaux
de Madagascar. Natur. malg., 9, 1957, pp. 31-35, f. 1-9.
— Sur un Antigramma de Madagascar et sur la répartition géographique
des genres Antigramma et Schajfneria. Ibid., 1957, pp. 29-32,
f. 1-4.
— Sur les Athyrium malgaches du sous-genre Diplazium ; affinités et
description d’espèces nouvelles. Bull. Mus. Hist. nat., 29, 1957,
pp. 289-293.
— Deux Lonchitis nouveaux de Madagascar. Ibid., pp. 293-294.
— Le genre Ceterach à Madagascar. Am. fern Journ., 1957, p. 000.
— Comptes rendus des séances de Taxinomie, Systématique et Phylo¬
génie (Cryptogames vasculaires). C. R. 8e Congr. Int. Bot., Paris,
sect. 4, 1957, pp. 76-80.
— L’œuvre botanique de la France en Indochine. Proc. 8th. Pacific sci.
Congr., 4, 1957, pp. 545-553.
P. Jovet, Sous-Directeur. — • Plantes récoltées en Turquie en 1956 par
Hubert de Lesse. Énumération. Répartition géographique. Bull,
soc. Bot. de Fr., 104, 1957, pp. 298-320, 2 c., 3 tx.
— - Activité de quelques végétaux en 1956. Bulletin du C.E.R.S., Biarritz
1-3, 1957, pp. 369-394.
— C. R. de la Réunion de la Soc. Fr. Sc. Nat. tenue à Paris le 25 févr. 1956.
Rev. Gén. des Sc., 113, 1956, p. 112.
— Crocus macrobolbos Jovet et Gombault, sp. nov. (diagnose latine),
in Contr. à la Connaissance de la Flore de la Djezireh syrienne,
par R. Gombault. Bull. Soc. Bot. de Fr., 103, n° 7-8, 1956.
- — Le Galinsoga aristulata Bicknell à Biarritz en 1956. Bull. C.E.R.S.,
Biarritz, 1, 2, 1956, pp. 281-282.
— The History of the British Flora. A factual Basis for Phytogeography,
by H. Godwin (The Univ. Press, Cambridge), 1956. Rev. Cyt. et
Biol., Vég. 18, 1, 1957, pp. 455-459.
— Peucedanum mucronatum Thieb. (emend. R. Gombault). (Étude
anatomique et morphologique du fruit), in R. Gombault, Notules
sur la Flore de la Syrie et du Liban. Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 5-6,
1957, p. 289.
— et R. Willmann, Technicien. — - Colloque Intern. sur la Contribution
française à l’étude de la Flore nord-Américaine de 1700 à 1850
(tenu du 11 au 14 sept. 1956 sous les auspices du C.N.R.S.). Rev.
Gén. des Sc., 63, nov.-déc. 1956, pp. 322-323.
- A. Trécul, botaniste français (1818-1896). Biographie sommaire.
Voyage en Amérique du Nord (1848-1850). Coll, intern. C.N.R.S.
Les Bot. français en Amér. du Nord avant 1850, 1957, pp. 83-106,
1 pl.,1 carte.
44 —
P. Jovet et G. Aymonin, Assistant. - — - Erica vagans L. et Daboecia
cantabrica (Huds.) Koch, bruyères atlantiques relativement mon¬
tagnardes. Plantes de montagne, 6-2, 22, 1957, pp. 122-127, 2 fig.
— et J. M. Turmel. — Comptes rendus des séances de Phytogéographie
(III. Écologie descriptive). 8e Congr. Ins. Bot., Paris, sect. 7,
1957, pp. 127-177.
— et C. Guinet. — Comptes rendus des séances sur les Jardins bota¬
niques. Ibid., sect. 26-11, 1957, pp. 133-160.
F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Voir Aubréville.
J. Arènes, Assistant. — Répartition géographique des Malpighiacées
vivantes et fossiles. C. R. Séances Soc. Biogéogr., 290, 1956, pp. 81-
108.
— - Les Centaurées de la sous-section Jacea. Systématique, chorologie
et phylogénie. Bull. Jard. Bot. État, Bruxelles, 27, 1957, pp. 143-157.
— L’opinion des biogéographes français sur les frontières biogéographiques
en Indo-Malaisie. Proceed. eighth Pacif. Sc. Congress, 4, 1953,
pp. 218-225, 1 carte hors texte.
— Pomptes Rendus des séances et rapports et communications déposés
au 8e Congrès International de Botanique — Sous-section 4 B :
Chorologie des Unités systématiques. 1957, pp. 94-110.
Mlle M. Keraudren, Assistante. — Voir Cavaco.
G. Aymonin, Assistant. — Contribution à l’étude de Dapline cneorum L.
(Thyméléacées) : Systématique, chorologie, synécologie. Mém. Dipl.
Ét. Sup. , Paris, 1957, ni -f- 206 p., 48 ill.
— Les méthodes de sauvegarde des unités taxinomiques vivantes.
Ibid., 8 p.
A. Cavaco, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — - Deux Monimiacées
nouvelles de Madagascar : Tambourissa Decaryana Cavaco et
T. Capuronii Cavaco. Bull. Mus. Hist. nat., 29, 3, 1957, pp. 287-288.
— Notes synonymiques sur quelques Tambourissa (Monimiacées). Bull.
Soc. Bot. de Fr., 104, 1957, pp. 162-164.
■ — Sur les Tambourissa (Monimiacées) de Madagascar et des Comores.
Ibid., pp. 283-286.
■ — • A new combination in Ephippiandra and a new species of Tambourissa
(Monimiaceae). Kew Bullet., 2, 1957, p. 228.
— Quelques espèces nouvelles de Madagascar : Monimiaceae et Annona-
ceae. Bull. Mus. Hist. nat., 2e s., 29, 1957, pp. 351-352.
— • et Mlle Keraudren, Assistante. — Notes systématiques et biogéo¬
graphiques sur les Annonacées de Madagascar et des Comores.
Bull. Jard. bot. de l'Etat, 27, 1957, pp. 59-93, 3 fig.
A. Lourteig, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — La distribution
géographique des Renonculacées en Amérique du Sud. C. R. Soc.
Biogéogr., 289, 1956, pp. 56-70, 10 cartes.
— - The botany of the Guayana highlands. II. Lythraceae. Mem. New York
Bot. Garden, 9-3, 1957, pp. 355-359, 4 fig.
R. Virot, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — La Végétation canaque.,
— 45 —
Mém. Mus. nat. Hist. riat., sér. B, 7, 1957, pp. i-iv -f- 1-398, 48 fig.
48 phot. en 24 pl. hors texte.
• — • Modifications récentes et actuelles de la flore et de la .végétation du
Périgord méridional (Bas-Périgord). Cahier des Naturalistes (Bull.
Natur. Paris.). N. 5, 13, fasc. 2, 1957, pp. 43-61, 3 tableaux.
J. Vidal, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — - La végétation du Laos.
l:e partie, Le milieu. Trav. Lab. forest. Toulouse, 5-1, 1-3, 1956,
120 p., 21 pl.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Notes sur quelques
plantes utilisées par les indigènes en Nouvelle-Calédonie. Journ.
Agric. trop, et Bot. app., 2, 1956, pp. 887-891.
■ — Résultats scientifiques de la mission franco-suisse de Botanique en
Nouvelle-Calédonie. Mém. Mus. Hist. nat., n. sér. B, Botanique,
8, fasc. 1, 1957, pp. 1-120.
— Le développement des connaissances botaniques sur la Nouvelle-
Calédonie. Bull. Jard. bot. Etat, Bruxelles, 26, 1957, pp. 205-208.
■ — Les connaissances actuelles sur la flore des Nouvelles-Hébrides.
Journ. Soc. Océan., 12, 1956, pp. 339-341.
— Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. Bull. Mus. Hist. nat.,
2« sér., 29, 1957, pp. 345-348 et 500-502.
— Introduction en France des plantes horticoles originaires de l’Amé
rique du Nord avant 1850. Les Botanistes français en Amérique
du Nord avant 1850. Colloque int. du C.N.R.S., 1956, pp. 123-135.
— - et H. S. Mac Kee. — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie :
CXIII, CXIV, Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, pp. 180-183,
260-266.
— et M. Chaudun. — Un jardin désertique à Paris. Rev. hort. (belge),
n. sér., 12, 1957, p. 166, fig.
MUe A. Camus, Correspondant du Muséum. — Le genre Viguierella
A. Camus et Stapf et une sous-tribu nouvelle. Bull. Soc. bot. Fr.,
103, 1956, p. 272.
- — Espèce nouvelle du genre Heteropholis Hubb. Ibid., 1956, p. 476. [1957]
— Sections et espèce nouvelle du genre Panicum. Ibid., 1956 [1957],
p. 612.
— Contribution française à l’étude des Graminées de l’Amérique du
Nord au xvme siècle et dans la première moitié du xixe s., in :
Colloque intern. C.N.R.S., Paris, 11-14 sept. 1956 [1957], pp. 107-121.
— Contribution à l’étude des Graminées du Cambodge et du Viêt-Nam.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, pp. 186-189.
— Contribution à l’étude des Graminées de Madagascar. Ibid., pp. 274
et 484.
— Cyrtococcum et Sacciolepis nouveaux de Madagascar. Bull. Soc. bot. Fr.,
104, 1957, p. 104.
• — Tristachya et Cyrtococcum nouveaux de Madagascar. Ibid., p. 160.
— • Un Bromus hybride des dunes du Cotentin. Bull. Mus. Hist. nat.,
2e sér., 29, 1957, p. 184.
- — Petrochloris (Graminées), genre nouveau de Madagascar. Ibid.,
pp. 349-350.
— 46 —
- — - Bromus hybrides de la flore française. Bull. Jard. bot. Etat, Bruxelles,
1957, p. 479.
— Schizostachyum, Cyrtococcum et Sacciolepis (Graminées) nouveaux de
Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957, pp. 281-283.
A. Aubréville, Inspecteur général honoraire des E. et F. — Répartition
géographique des Eucaesalpiniées et leur disjonction Ouest-
africaine. C. B. Soc. Biogéogr., 289, 1956, pp. 70-72.
— Le Vénézuéla forestier. Bois et Forêts des Tropiques, 45, 1956, pp. 3-14,
8 fig.
— — Accord à Yangambi sur la nomenclature des types africains de végé¬
tation. Ibid., 51, 1957, pp. 23-37, 3 fig.
— Échos du Congo belge. Ibid., pp. 28-39, 9 fig.
— et F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — - Sapotacées nouvelles
d’Afrique tropicale. Bull. Soc. Bot. de Fr., 104, 1957, pp. 276-281.
R. P. Ch. Tisserant. — • Un Uvaria peu connu d’Afrique équatoriale :
V varia muricata (Pierre) Engler et Diels (Annonacées). Bull. Soc.
Bot. de Fr., 103, 1956, pp. 468-470.
— • Le genre Xylopia (Annonacées) en Oubangui-Chari. Ibid., pp. 609-611.
J. C. Adam. — Liste-guide des plantes phanérogames observées le 20 sep¬
tembre 1956 sur la station du Gommier ( Acacia senegal (L.) =
A. Verek G. et P.) à Linguéré. (Djolof), Sénégal. Ibid., 104, 1957,
pp. 18-24.
M. Hadj Moustapha. — • Les Capparidacées de Madagascar. I : Le genre
Maerua. Ibid., 103, 1956, pp. 471-475.
H. Stehlé. — Extension de l'aire du genre Discipiper Trel. et Stehlé
dans l’archipel caraïbe (22e contribution). Ibid., pp. 477-479.
R. Decary, Associé du Muséum. - — • Sur le Nepenthes de Madagascar.
Bull. Mus. Hist. nat., 29, 3, 1957, pp. 267-271.
R. Ozenda, Professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, et
P. Quézel. — • Présence de Fagonia malvana en Afrique orientale
et description de la ssp. Humberlii. Bull. Mus. Hist. nat., 29, 3,
1957, pp. 272-273.
R. Gombault. — Notes d’un méhariste. L’ Ethnographie, n. sér., 50,
pp. 1-40.
— ■ Contribution à la connaissance de la flore de la Djezireh syrienne.
Bull. Soc. Bot. Fr., 103, 1956, pp. 460-461.
— Notules sur la flore de la Syrie et du Liban (suite et fin). Ibid., 104,
1957, pp. 286-291.
C. E. B. Bbemekamp, membre de l’Académie royale néerlandaise. — Mono¬
graphie des Triainolepidées, tribu nouvelle des Rubioidées (Rubia-
cées). I. Proc. Konink. Nederl. Akad. Vetensch. , Amsterdam, 59,
1956, 21 p., fig.
A. J. G. H. Kostermans. — Le genre Beilschmiedia Nees (Lauracées)
à Madagascar. Pengumuman Balai Besar Penjelidikan Kehutanan
Indonesia, 56, 1957, 12 p., 4 fig.
— Le genre Potameia Du Petit-Thouars (Lauracées) à Madagascar. Ibid.,
55, 1957, 35 p., 19 fig.
— 47 —
— Le genre Ocotea Anbl. (Lauracées) à Madagascar. Ibid., 60, 44 p.,
18 fïg.
— Additional notes on Mimosaceae. — The généra Mammea L. and
Ochrocarpos Thou. Djawa. Kehut. Indonesia, 1956, 15 p., 7 pl.
H. Hara. — Critical notes on some type specimens of East Asiatic plants
in foreign herbaria. J. Jap. Bot., 30, 1955, pp. 19, 138, 193, 271,
322, fig.
R. Martinez Crovetto. — Révision critique du genre Elateriopsis
(Cucurbitaceae). C. R. 8e Cong. Int. Bot., Paris, seet. 4, 1957,
pp. 74-75.
— ■ Sur une nouvelle délimitation de la tribu Cyclanthereae (Cucurbitaceae)-
Ibid., p. 75.
Ch. Dehay. — - Anatomie comparée de la feuille des Chlénacées. Mém.
Inst. Sci. Madag., 8-B, 1957, pp. 145-204, 74 fig.
A. Duchaigne et A. Du Chalard. — Contribution à l’étude des nouvelles
espèces indochinoises de Polyosma (Saxifragacées au sens large.
Escalloniacées des nouvelles classifications). Bull. Soc. Bot. de Fr.,
103, 1956, pp. 582-586, 3 fig.
Principales acquisitions nouvelles : herbier de Loménie ; herbier Viaux-
Cambuzat ; herbier de Chine centrale des RR. PP. Chanet et
Serre, environ 4.000 parts ; herbier d’Indochine du Professeur
Pételot, 5.000 parts ; herbier du Sénégal de M. Adam, 4.000 parts ;
herbier du Sénégal du R. P. Berhaut, 2.000 parts ; herbier des îles
atlantiques de M. Rose, 700 parts. — Plantes de Madagascar :
M. Bosser, I.R.S.M., 1.500 parts ; Conservation des Réserves
naturelles, 1.055 parts. - — • Herbier de Guyane de M. Lemée,
1.500 parts. — ■ Herbier d’Océanie de M. Mac Kee, 704 parts. - —
Plantes reçues à titre d’échange : Africaines (I.F.A.N., Centre
technique forestier de Nogent, Kew, Pretoria, 1.481 parts. —
Américaines : Service des Eaux et Forêts de Guyane, Jardin bota¬
nique de New York, Jardin botanique de Para (Belem), 2.218 parts.
— Océaniennes : Herbier de Bogor (Java), de Leyde (Hollande),
1.077 parts.
6.300 spécimens ont été prêtés à d’autres Etablissements scien¬
tifiques ; 25.549 nouveaux spécimens ont été reçus ; 1.461 ont été
donnés et 1.799 empruntés à l’étranger. 142 botanistes (85 Français,
57 étrangers) ont effectué au Laboratoire des travaux suivis,
305 autres personnes ont utilisé momentanément les ressources
du Laboratoire.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Les Champignons
d’Europe. 2 vol., Paris, 1957, N. Boubée Ed., 899 pp., 332 fig.,
20 pl. noir, 56 pl. couleur.
48 —
- — Les Agarics hallucinogènes du genre Psilocybe recueillis au cours
de notre récente mission dans le Mexique méridional et central
en compagnie de M. R. Gordon Wasson. C. R. Acad. Sc., 244,
1957, pp. 695-700.
— Analyse de quelques expériences personnelles produites par l’ingestion
des Agarics hallucinogènes du Mexique. Ibid., 245, 1957, pp. 597-603.
■ — - Sur les Psilocybes hallucinatoires des Aztèques et sur le microendé¬
misme des Agarics utilisés par les Indiens du Mexique à des fins
divinatoires. Ibid., 245, 1957, pp. 1761-1765.
— Notes préliminaires sur les Agarics hallucinogènes du Mexique. Rev.
de Mycol., 22, 1957, fasc. 1, pp. 58-79 ; fasc. 2, pp. 183-207.
— 1 Sur un cas d’empoisonnement mortel causé au Mexique par V Amanita
bisporigera Atk. Ibid., 2, pp. 208-216, pl. IV.
- — Les Champignons au théâtre. Ibid., pp. 247-249.
— Préface à l’ouvrage de Mme M. Moreau, « Le dépérissement des
. œillets ». Encyclopédie Mycologique, 30, Paris, 1957, Lechevalier éd.,
2 p.
— Préface à l’ouvrage d’André Guerrin, « Humanité et Subsistances ».
Bibliothèque Scientifique, n° 30, Éd. du Griffon, Neuchâtel, 1957,
pp. 1-10.
— - Ouverture du colloque sur « Les Botanistes français en Amérique du
Nord ». Colloques Intern. du C.N.R.S., Paris, 1957, pp. 13-15.
— Chronique scientifique du Figaro Littéraire, 1957, et de Science et
Nature, 1957,
— Revue de Mycologie, 22, 1 et 2, 1957, et Supplément colonial.
• — et Roger Cailleux. — Culture pure et obtention semi-industrielle
des Agarics hallucinogènes du Mexique. C. R. Acad. Sc., 244, 1957,
pp. 3109-3114.
Robert Lami, Sous-Directeur honoraire, et P. Bourrelly. — Revue
Algologique, n. sér., t. III.
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Une Euglène marine méconnue,
Euglena Roberti-Lamii Lefèvre. Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957,
pp. 43-46, 5 fig.
— Cyanoptyche gloeocystis fo. minor, nov. fa. : une algue rare de Ram¬
bouillet. Rev. Algol., 2, 1957, 4, pp. 275-276.
- — - Un nouveau genre de Xan'thophycée d’eau douce de la forêt de Sénart :
Chadefaudiothrix. Ibid., 3, 2, pp. 97-102, 4 fig., 1 pl. hors texte.
— Trois algues microscopiques marines des environs de Dinard. Ibid.,
pp. 168-169.
- — Algues d’eau douce du Soudan Français, région du Macina (A.O.F.).
Bull. I.F.A.N., sér. A, 19, n° 4, 1957, pp. 1047-1123, 21 pl. de
192 fig.
— Initiation pratique à la systématique des Algues d’eau douce, VI
(Tétrasporales). Bull. Microsc. appl., 7, 5, 1957, pp. 118-124, 1 pl.
de 5 fig.
— et R. Lami. — Revue Algologique, nouv. sér., t. III.
49 —
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Sous-Directeur. — Hépatiques marocaines.
Soc. Sc. Nat. et Phys. Maroc, 35, 1955, 4e trim. 1955 [1957],
pp. 265-282.
— Id., Ibid., 36, 1er trim. 1956 [1957], pp. 42-60.
— Riccia Frostii Aust. au Sahara et en Turquie. Rev. Bryol. et Lichénol.,
26, 1-2, 1957, p. 67.
— Quatre Riccia des Petites Antilles. Ibid., pp. 120-130, 3 pl. de 63 fig.
— Protonéma de régénération chez Schistostega pennata, la Mousse lumi¬
neuse. Bull, du C.E.R.S., Biarritz, 3, 1957, pp. 401-404, 10 fig.
— et H. Gillet. — Deux Riccia de T Air (Territoire du Niger). Rev. Bryol.
et Lichénol., 26, 1-2, 1957, pp. 62-66, 2 fig.
Jacqueline Nicot (Mme), Assistant. — Une moisissure nouvelle isolée
de sols africains : Nodulisporium didymosporum sp. nov. Rev. de
Mycol., 21, Suppl, colon., n° 2, 1956, pp. 112-118.
— Deux Mucorales du sol : additions au genre Haplosporangium Thaxter.
Bull. Soc. Myc. Fr., 73, 1, 1957, pp. 83-93.
— La maladie des spéléologues au Vénézuéla. Rev. de Mycol., 22, 2, 1957,
pp. 229-231.
— et M. Chadefaud. — Les asques des Sordariales. C. R. Acad. Sc.,
244, 1957, pp. 2415-2418.
— et A. Leduc. — • Mise en évidence d’un mucilage dans la paroi des
spores de Trichothecium roseurn Link ex Fr., Ibid., 244, 1957,
pp. 1403-1405.
— et J. Meyer. — Un Hvphomycète nouveau des sols tropicaux : Staphy-
lotrichum coccosporum nov. gen., nov. sp. Bull. Soc. Myc. Fr., 72,
4, 1956, pp. 318-323.
Michel Denizot, Assistant. — Sur la répartition géographique du Peys-
sonnelia coriacea J. Feld. Rev. Algol., nouv. sér., 4, 1957, pp. 274-275.
Mireille Moreau (Mme), Assistant. — ■ Déséquilibre de la microflore fon¬
gique du sol dans les cultures d’œillets méditerranéennes. C. R.
Acad. Agric. Fr., 42, 11, 1956, pp. 557-559.
— A la recherche d’un moyen de lutte contre les parasites vasculaires.
Phytiatrie-Phytopharmacie, 5, 4, 1956, pp. 229-238.
— Les Neurospora. Bull. Soc. Bot. Fr., 103, 9-10, 1956, pp. 678-738.
— Tissu ligneux du collet et susceptibilité de l’œillet cultivé aux para¬
sites vasculaires. Ibid., 104, 5-6, 1957, pp. 257-269, 4 fig.
— La dégradation des sols et la culture de l’œillet. Sc. et Nature, n° 20,
1957, pp. 23-24, 2 fig.
— Le dépérissement des œillets. Encyclopédie mycologique, 30, Paris,
1957, Lechevalier éd., 309 p., 30 fig.
— Localisation des enzymes oxydants chez l’œillet cultivé. C. R. Acad. Sc.,
244, 10, 1957, pp. 1408-1411.
— ■ Évolution du complexe lignifiant de l’œillet cultivé sous les attaques
du Phialophora cinerescens. Rev. de Mycol., 22, 2, 1957, pp. 155-165,
1 fig., 1 pl. hors texte.
— • Importance des enzymes oxydants sur le pouvoir fongicide de quelques
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
4
50
dérivés phénoliques. Rés. Comm. 4e Congrès Int. lutte contre les
ennemis des plantes, 1957, pp. 189-190.
— et Cl. Moreau. — Voir Cl. Moreau.
Roger Cailleux, Assistant (Roger Heim et). — Culture pure et obtention
semi-industrielle des Agarics hallucinogènes du Mexique. C. R.
Acad. Sc., 244, 1957, pp. 3109-3114.
Marcelle Le Gal (Mme), Maître de recherches du C.N.R.S. - — ■ Arthur
Anselm Pearson (1874-1954). Rull. Soc. Myc. Fr., 73, 1, 1957,
pp. 13-17, 1 phot.
Émile Manguin, Chargé de recherches du C.N.R.S. — Premier inventaire
des Diatomées de la Terre Adélie, Antarctique : espèces nouvelles.
Rev. Algol., 3, 1957, pp. 111-134, 7 pl., de 51 fig.
— Les Diatomées de l’estuaire de la Rance. Rull. Labor. marit. de Dinard,
42, 1956, pp. 62-76.
Françoise Ardré (Mlle), Stagiaire de recherches du C.N.R.S. — - Florule
hivernale de la Ria de Vigo. Rev. Algol., 3, 1957, pp. 135-146,
3 fig.
Valia Allorge (Mme). — - W. R. Sherrin, Notice nécrologique. Rev. Bryol.
et Lichénol., 26, 1-2, 1957, p. 87.
— Revue Bryologique et Lichénologique, 26, 1-2, 3-4, 1957.
Claude Moreau, Chargé du Centre de Déterminations phytopatholo-
giques de l’O.R.S.T.O.M. — Les maladies parasitaires des prin¬
cipales cultures coloniales. Revue bibliographique, XVIII. Rev.
de Mycol., 21, Suppl, colon., n° 2, 1956, pp. 125-144.
— Rhizoctonia bataticola (Taubh.) Butl. Maladie à sclérotes. Fiche de
phytopathologie tropicale n° 15. Ibid., 7 p., 1 fig.
— • Pourriture des fruits et conditions d’entreposage. Fruits, 12, 4-5,
1957, pp. 177-183.
— ■ Variations du pouvoir inhibiteur d’un mélange de deux fongicides.
Rés. comm. 4e Congrès int. lutte contre les ennemis des plantes,
1957, p. 191.
— et Mireille Moreau. — Alliances et antagonismes entre Champignons,
leur intérêt pour la compréhension de certains problèmes phyto-
pathologiques. Bull. Soc. Myc. Fr., 72, 3, 1956, pp. 250-253.
— • — ■ Ascomycètes de Côte d’ivoire, IV. Une Diaporthacée sur feuilles de
Trachyphrynium. Rev. de Mycol., 21, Suppl, colon., n° 2, 1956,
pp. 119-124, 2 fig.
- - Micromycètes africains, V. Ibid., 22, Suppl, colon., n° 1, 1957,
pp. 1-5, 2 fig.
— ■ — - Un cas de flétrissement des Cinéraires. Bull. Soc. Myc. Fr., 73, 1,
1957, pp. 94-96, 1 fig.
Marius Chadefaud, Associé du Muséum. — Les Champignons et les
Algues. Ann. Univ. Paris, 27e année, n° 1, 1957, pp. 5-22.
— Les asques des Diatrypales. C. R. Acad. Sc., 244, 1957, pp. 1813-1815.
— • Pollen et systématique chez les Angiospermes Ranaliennes. VIIIe Con¬
grès Int. Bot., C. R. Séances, Rapp. et Comm., sections 3-6, 1954
[1957], p. 234.
— 51 —
— et J. Nicot. — Les asques des Sordariales. C. R. Acad. Sc., 244,
1957, pp. 2415-2418.
Robert Potier de la Yarde, Correspondant du Muséum. — Contri¬
bution à la flore bryologique africaine, 8e article. Rev. Bryol.
et Lichénol., 25, 1956, pp. 213-233.
— Contribution à la flore bryologique africaine, 9e article. Ibid., 26, 1-2,
1957, pp. 1-7.
— Mousses récoltées à Madagascar par M. le Professeur H. Humbert
au cours de son 9e voyage. Ibid., 3-4, pp. 200-210.
— Le genre Ectropothecium à Madère, apud Luisier in « Recherches
bryologiques récentes à Madère. 7e série ». Broteria, 25, 4, 1957,
pp. 177-180.
- — Contribution à la flore bryologique des Seychelles. Svensk Bot. Tid-
skrift, 51, 1957, pp. 159-162.
Marcel Locquin, Attaché au Muséum. — Transposition en contrastes
de couleurs des contrastes en microscopie électronique. Bull.
Microscopie, 1956, 6, pp. 155-156.
— Installation universelle de microcinématographie et de télévision.
Ibid., 1957, 7, pp. 57-59.
— Microphotographie avec contrôle en continu du temps de pose. Ibid.,
pp. 90-91.
— L’influence des modifications pupillaires de l’objectif sur les contrastes
en microscopie électronique. C. R. Congr. Intern. Microscopie
Électronique, Londres, 1954 [1956], pp. 285-289.
— L’observation d’objets vivants au microscope électronique. Ibid.,
pp. 448-452.
— - Les structures hélicoïdales complexes des capillitium des Myxomy¬
cètes, Trichiacées et Arcyriacées. Ibid., pp. 348-350.
— Quelques Lépiotes nouvelles ou critiques. Friesia, 35, 1956, pp. 293-
296.
— Dispositif modulateur de phase et d’amplitude permettant la réalisa¬
tion d’un contraste de phase sans plaque de phase matérielle.
C. R. Acad. Sc., 24 3, 1956, pp. 901-902.
— Microscope à commande élastique de la mise au point. Ibid., 244,
1957, pp. 2378-2380.
— Microscope à mise au point par déformation élastique. La Nature,
n° 3266, juin 1957.
— Contraste de phase et contraste interchromatique. Étude comparée
des méthodes. Proc. Electron. Microsc. Conf., Stockholm, sept. 1956
[1957], p. 78.
— Chromatoxia, code mycologique et pédologique des couleurs avec
1 pl. et 36 filtres h. t., Paris, 1957.
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — A propos de la Monographie
des Lactaires de W. Neuhofî. Communication session europ. de
Mycologie, Rruxelles, 1956. Bull. Soc. Myc. Fr., 72, 4, 1956,
pp. 324-340, 1 fig.
— et R. Kühner. — Compléments à la « Flore analytique ». IX. Espèces
— 52 —
nouvelles, critiques ou rares de Yolvariacées. Ibid., 3, 1950,
pp. 181-249, 36 fig.
- Compléments à la « Flore analytique », VIII. Espèces nouvelles,
critiques ou rares de Naucoriacées, Coprinacées et Lépiotacées.
Bull. Soc. Naturalistes d’Oyonnax, n° 10-11, 1956-1957, Mém.
hors-série n° 2, pp. 1-94, 46 fig.
Fritz Herbst. — - Contribution à l’étude cytologique de quelques Cyano-
phycées. Rev. Algol., 3, 1957, pp. 147-167, 6 pl. de 35 fig.
Collections reçues. — Bryophytes : Nouvelle-Calédonie, leg. M. Serpette,
20 spécimens ; Bornéo, leg. W. Meijer, Leiden, 110 spécimens ;
Hepaticae Japonicae, sér. VII, n° 301-350 ; Tonkin, leg. Petelot,
100 spécimens ; Madagascar et La Réunion, leg. M. Bosser,
110 spécimens ; Herbier Le Sourd, 88 paquets, environ 10.000 nu¬
méros ; Tristan da Cunha, lég. Dyer, 6 spécimens; Archipel des
Crozet, 40 spécimens ; Kryptogamae Exsiccatae ed. a Mus. Palat.
Vindobonensi, Decas 96-101.
Champignons : Madagascar, leg. J. Bosser ; Monts Nimba,
Mission Bertrand ; New York Botanical Garden ; Polypores, State
Univ., Syracuse ; Puccinia et Uromyces, National Muséum, Dublin ;
E. Müi.ler, Zurich ; Iran, Francis Petter.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur honoraire. — Contribution à la flore de la
Nouvelle-Calédonie : CXIII, CXIV. Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 29, 1957, pp. 180-183, 260-266.
— Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. Ibid., pp. 345-348,
500-502.
— Résultats scientifiques de la mission franco-suisse de Rotanique en
Nouvelle-Calédonie. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, n. sér., B, Bota¬
nique 8, fasc. 1, 1957, pp. 1-120.
— Les connaissances actuelles sur la flore des Nouvelles-Hébrides. Journ.
Soc. Océan., Paris, 12, 1956, pp. 339-341.
— Le développement des connaissances botaniques sur la Nouvelle-
Calédonie. Bull. Jard. Bot. Etat, Bruxelles, 26, 1957, pp. 205-208.
— Un jardin désertique à Paris. Rev. hort. (belge), Liège, n. sér., 12, 1957,
p. 166, 1 fig.
— - et V. Chaudun. - — Introduction en France des plantes horticoles
originaires de l’Amérique du Nord avant 1850. Colloque du
C.N.R.S., LXIII fil à 14 sept. 1956 ). Les Botanistes français
en Amérique du Nord avant 1850, Paris, 1957, pp. 123-135.
— et H. S. Mac Kee. — Notes sur quelques plantes utilisées par les
indigènes en Nouvelle-Calédonie. J. Agric. Trop, et Bot. appl.,
3, 1956, pp. 887-891.
J. L. Hamel, Sous-Directeur. — Matériaux pour l’étude caryo-taxino-
mique des Saxifragacées III, Les chromosomes somatiques d’une
— 53 —
saxifrage supposée hybride : Saxijraga Hausmannii A. Ker-
ner. Recueil travaux Labo. Jaysinia Samoens (Haute-Savoie).
Publ. Mus. nat. Hist. nat., n° 17, 1957, pp. 169-173, 2 pl.
J.-M. Turmel, Assistant. — Précipitations et températures à Samoens
(Haute-Savoie). Ibid., pp. 41-47, 1 fig., 5 tabl.
— Dégâts et pertes dues au froid dans les collections horticoles pendant
le mois de février 1956. Ann. Soc. nat. Hort. France, Paris, 3e année,
n° 9, 1957, pp. 243-270, 1 fig., 2 tabl.
Ph. Guinet, Assistant. — Une capillaire rustique peu connue : Adiantum
venustum Don. Bull. Liaison Jardins botaniques (Strasbourg),
n° 4, 1957, p. 8.
— Euphorbia Myrsinites L. et E. corsica Req. — Plantes de montagne.
Bull. Soc. Jard. alpins, Paris, 2, n° 22, 1957, pp. 131-132, 2 fig.
E. Manguin, Jardinier en Chef. — Premier inventaire des Diatomées
de la terre Adélie (Antarctique) : espèces nouvelles. Bev. Algol.,
nouv. sér., 3, n° 3, 1957, pp. 111-134, 7 pl. de 51 fig.
J. Weill, Jardinier en Chef. — Sur quelques Saxifrages des Alpes-Mari¬
times. Plantes de montagne. Bull. Soc. Jard. alpins, Paris, 2, n° 20,
1956, pp. 87-89.
— Pour créer un jardin alpin. Jardin de France. Bull. Soc. Nat. d'Hort.
France, Paris, 8e sér., 3, n° 2, 1957, pp. 54-57, 2 fig., 1 photo.
— Buxbaumia aphylla L. dans la forêt de Fontainebleau. Rev. Bryol.
et Lichen., Paris, 26, 1957, n° 1-2, p. 86.
— et A. Fargeas, Aide technique. — Index seminum Horti Parisiensis,
1957.
V. Chaudun, Secrétaire. — Ornamental Conifers, 3e édit, anglaise. Trad.
par V. Higgins, 114 p., 40 photos. 1957.
H. Rose, Aide technique. ■ — - Quelques espèces de Hoya. Cactus, Paris,
n° 53, 1957, pp. 152-154.
— Les Philodendrons en appartement. Science et Nature, Paris, n° 24,
1957, pp. 25-27.
A. Wattier, Jardinier auxiliaire permanent. — Les lis, plantes reines de
nos jardins. II, Principales espèces et variétés. Jardin de France.
Bull. Soc. nat. Hort. France, Paris, 8e sér., 3, n° 1, 1957, pp. 13-17,
3 photos.
A. Bertrand, Correspondant du Muséum. — Premier salon des cactées
et plantes grasses. Ibid., n° 6, 1957, pp. 212-213.
J. Marnier-Lapostolle, Correspondant du Muséum. — Le genre Gas-
trolea. Cactus, Paris, n° 55, 1957, pp. 198-204, 8 photos.
— Les Crassula. Ibid., ne-6, 1957, pp. 222-225, 7 photos.
M. Van Campo (Mme), Maître de Recherche. — • Palynologie africaine, I.
Bull. I.F.A.N., sér. A, 19, n° 3, pp. 659-678, 24 pl.
— 54 —
PLANTES RARES OU NOUVELLES
REÇUES PAR LE SERVICE DE CULTURE PENDANT L’ANNÉE 1957
Collecteurs
Plantes
vivantes
Graines
Origines ou observations
M. DE SlGALDI .
17
i
Viêt-Nam.
M. Tixier .
26
i
Viêt-Nam : Orchidées
et Pyrus Doumeri.
Eaux et Forets .
2
1 Chêne liège de 8 m.
1 Chêne liège de 4 m.
M. Grillet .
8
Viêt-Nam : Orchidées.
M. Montagnac .
17
6
Madagascar.
M. Boyer .
3
Afrique centrale.
M. R. de Vilmorin .
8
14
Jardin botanique d’Osaka.
3
Popilla japonica.
M. von Wetensck Doe-
LINDEN .
6
Frère Exupère .
2
Viêt-Nam : Orchidées.
Jardin botanique de Tiflis.
7
Dr. Bertrand .
5
2
Guinée française.
M. J. Marnier .
99
Stapéliées, Ceropegia.
M. M. Lecoufle .
23
Abidjian : Orchidées.
M. Merle .
15
A. O. F. : Orchidées.
M. P. Cour .
15
Iles Kerguelen.
R. P. Bériiault .
6
I.F.A.C .
2
M. C. Coüet .
20
Plantes alpines.
Colonel Genty .
14
Ile Crozet (Terres aus-
traies).
Mme Gateau .
8
Sénégal.
Total .
311
31
Agronomie Tropicale.
R. Portères, Professeur. — Compagnonnage agraire et génétique bio¬
géographique chez les Riz cultivés. C. R. Soc. Biogéographie, 34,
n° 298, pp. 68-99, 9 fig.
— Vers une organisation française de Recherche Scientifique et Technique
sur des nouvelles drogues pharmaceutiques d’origine végétale.
J. Agric. trop, et Bot. appliquée, 4, 1957, n° 1-2, pp. 94-105.
— Céréales mineures du genre Digitaria dans l’Inde. Ibid., pp. 106-107.
— Rapport sur l’activité du Laboratoire d’ Agronomie Tropicale en 1956-
Ibid., pp. 108-111.
— 55 —
— Le sel culinaire et les Cendres de plantes en dehors de l’Afrique. Ibid.,
n° 3-4, pp. 157-158.
— Les variétés de Riz de l’Ile du Kabak (Guinée Française). Ibid.,
n° 5-6, pp. 185-211.
— • Paysages floristiques des Parcours culturaux en Afrique Tropicale.
C. R. Soc. Biogéographie, 34, 1957, pp. 16-20.
- — Un arbre vivant à contre-saison en Afrique Tropicale : Faidherbia
albida. In Science et Nature, n° 19, janv.-févr. 1957, pp. 19-24.
Jean F. Leroy, Sous-Directeur. — Le premier explorateur de Terre-Neuve
et des îles Saint-Pierre et Miquelon : Bachelot de la Pylaie
(1786-1856). Étude sur ses voyages et travaux relatifs aux dites
îles, d’après ses publications, ses herbiers et des documents nou¬
veaux. In « Les Botanistes français en Amérique du Nord ». Publi¬
cations du C.N.R.S., Colloque Intern., n° 63, pp. 202-230, 8 pl. h. t.
1 carte.
— Note sur l’introduction des plantes américaines en France dans la
première moitié du xvme s. (Bernard de Jussieu et Prat). Ibid.,
pp. 285-286.
— Avant-propos. Ibid., pp. 5-8.
— Bachelot de la Pylaie ou une vie de ferveur inassouvie au service
de las cience. Éditorial, Science et Nature, n° 19.
— Note sur les premières herborisations à Domfront (Orne). Le Pays
Bas-Normand, n° 105, pp. 86-88.
— Rapport sommaire sur une mission en A. O. F. J. Agric. trop, et Bot.
appl., 4, n° 3-4, pp. 170-175.
— ■ Science et Ennui. Éditorial, Science et Nature, n° 24.
— Aire d’une série d’espèces vicariantes de Celtis afro-asiatiques. J. Agric.
trop et Bot. appl., n° 7-8, pp. 352-355, 1 carte.
Hubert Gillet, Assistant. — Pour les naturalistes amateurs : la Botanique.
I. Sur le terrain. Science et Nature, n° 22, juillet-août 1957, pp. 29-32.
— IL Après la récolte. Ibid., n° 23, sept.-oct. 1957, pp. 36-38.
— L’Histoire naturelle par les timbres : une émission de Madagascar.
Ibid., n° 22, p. 35.
• — Quelques aspects biogéographiques du Massif montagneux de l’Aïr.
C. R. Soc. Biogéogr., 294, 1957, pp. 20-25.
- — Une enclave floristique soudanienne dans le Massif de l’Ennedi (Nord-
Tchad). Ibid.
— ■ Compte rendu sommaire d’une mission dans le Massif de l’Ennedi
(Nord-Tchad) et au Djebel Marrah (Soudan) effectuée par M. Hubert
Gillet (20 juillet-11 novembre). J. Agric. trop, et Bol. appl., 4,
n° 9-10.
— et S. Jovet-Ast (Mme). - — ■ Deux Riccia de l’Aïr (Territoire du Niger).
Rev. Bryol. et Lichénol., 26, 1-2, 1957, pp. 62-66.
— et A. Vaillant. — - Note sur les principales Cypéracées du Nord-
Cameroun (région tchadienne). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., 29,
n° 3, 1957, pp. 282-286.
Géologie.
R. Abrard, Professeur. — Étude hydrogéologique d’un projet de captage
à Fontainebleau. Assoc. des Naturalistes de la Vallée du Loing et
du Massif de Fontainebleau, 28, n° 1, 1952, pp. 5-6.
— Le calcaire de Brie et les marnes vertes sannoisiennes aux environs
de Fontainebleau. Ibid., 29, n° 1, 1953, pp. 4-6, 1 fig.
— Contribution à l’étude hydrogéologique de la Brie. Ibid., 30, n° 3,
1954, p. 34.
— Hydrogéologie du Sud Seine-et-Marnais. Ibid., 31, n° 5, 1955, pp. 34-36.
— - Lambeau d’alluvions anciennes à Voulangis (Seine-et-Marne). Ibid.,
32, 1956, n° 8-9, p. 48.
— • Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris. Bull-
Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 28, 1956, pp. 565-579.
— Échantillons provenant de sondages et forages entrés en 1955-1956
dans les collections (en collaboration avec R. Soyer). Ibid., 29,
1957, p. 193.
— Précisions sur quelques points de la Géologie du Bassin de Paris.
Ibid., 1957, pp. 194-196.
— Le Périmètre de Protection, organe essentiel des captages. Le Génie
Rural, 50e année, n° 5, 1957, pp. 212-213.
R. Furon, Sous-Directeur. — Le Cambrien du Sahara et de l’Ouest
africain. Publ. XXe Congrès Géol. Intern., Mexico, 1956, Sympo¬
sium sur le Cambrien, 1, pp. 243-260.
— DU Cambrien en Afrique. Ibid., 1, 1956, pp. 261-264.
— A l’aube de la Science ; les Temps préhistoriques. Histoire générale
des Sciences, 1, pp. 1-12 (Presses Universitaires de France), 1957.
— Observations sur le Parc National de la Haute-Sure (Luxembourg).
Bull. Soc. Nat. luxembourgeois, n° 60, 1955 [1957], pp. 110-115.
— Le plateau continental. Géographia, n° 66, 1957, pp. 17-20, 2 fig.
— L’importance de la rosée. Ibid., n° 71, pp. 2-6, 3 fig.
— La Carte géologique de la France. Ibid., n° 72, pp. 2-7, 7 fig.
— Le Proche-Orient (Syrie-Liban-Israël-Jordanie-Iraq-Arabie). 1 vol.
in-8°, 267 p., 14 cartes (Payot, éditeur), 1957.
— Guerriers et Savants. Le rôle de l’Armée dans l’exploration géolo¬
gique de l’Afrique française. Saint-Cyr, n° 28, 1957, pp. 43-49 et 129
18 fig.
— Fossiles et gîtes fossilifères de France. Naturalia, 1957, n° 42, pp. 18-23,
5 fig. ; n° 43, pp. 28-33, 5 fig. ; n° 44, pp. 26-31, 5 fig.
- — Dans l’ombre d’Hiroshima. Rev. gén. Sc. pures et appl., 64, 1957,
pp. 205-207.
— Spectacles de la Nature. 1 volume illustré in 4° (Larousse), 1957
(en collaboration avec R. Blais et F. Petter).
— Le Sahara (Géologie, ressources minérales, mise en valeur). 1 vol.
in-8°, 300 p., 22 fig. et cartes (Payot), 1957.
R. Soyer, Assistant. — Échantillons provenant de sondages et forages
— 57 —
entrés en 1955-1956 dans les collections (en collaboration avec
R. Abrard). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 29, 1957, p. 193.
P. Balavoine, Collaborateur technique du C.N.R.S. — Sur deux Bryo¬
zoaires de la région nord de Saint-Malo. Bull. Lab. mar. de Dinard,
fasc. 42, 1956, pp. 35-40.
— Procédé de coloration des Bryozoaires pour l’étude et la photographie.
Ibid., fasc. 42, 1956, pp.” 33-34.
— Nouveaux gisements de Bryozoaires dans le Lutétien du Bassin de
Paris. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 29, n° 2, 1957, pp. 190-192.
E. Aubert de la Rüe, Maître de Recherches au C.N.R.S. ■ — - L’Archipel
de Kerguelen. Larousse mensuel, n° 507, nov. 1956, pp. 164-166.
— Les Indices minéraux des Iles Kerguelen. Chronique des Mines d’ Outre-
Mer, n° 241, juillet 1956, pp. 162-165.
— La Géologie des Nouvelles-Hébrides. Journal de la Société des Ocèa-
nistes, 12, n° 12, déc. 1956, pp. 63-98, 3 pl.
— Région du Lac des Trente-et-un-Milles. Bapport géologique, n° 67,
30 p., 1 carte. Ministère des Mines de la Province de Québec, Québec,
1956.
— Région de Mc Gill. Bapport géologique, n° 68, 23 p., 1 carte. Ibid.
— Quelques observations sur le socle cristallin de l’Amazonie brési¬
lienne. C. B. somm. Soc. Géol. Fr., n° 11, 3 juin 1957, pp. 304-307.
— La Polynésie française. Larousse mensuel, nov. 1957.
L. Dubertret, Maître de recherches au C.N.R.S. — Carte géologique
du Liban au l/50.000e Feuille d’Hermon (Rachaya Sud) avec
2 coupes à l’échelle, 1957.
— Carte géologique du Liban au l/50.000e. Feuille de Tyr-Nabatiyé,
et de Nâqoûra-Bennt Jbaïl, 1957.
— Khirbet El-Umbachi et Hebariyé (en collaboration avec M. Dunand).
Ann. Archéol. de Syrie, publ. par la Dir. Gén. des Antiquités de
Syrie, 4 et 5, 1954-1955, pp. 59-76, 9 fig., 14 pl.
L. Feugueur, Attaché au Bureau de Recherches géologiques, géophy¬
siques et minières. ■ — - L’Yprésien franco-belge. Essais de corréla¬
tion stratigraphique et micropaléontologique. B. S. G. F., (6e sér.)
6, 1956, pp. 735-751.
— Un cas d’éboulement argileux au pied d’une falaise calcaire pendant
le Quaternaire ancien à Seine-Port (S.-et-M.). Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2e sér., 29, n° 2, 1957, pp. 197-200.
— Différenciation géologique des argiles tertiaires en Ile-de-France.
B. Soc. Franç. de Céramique, n° 35, avril-juin 1957.
A. Huilleret. — Observations sur l’Yprésien de Damery et de Chavot
(Marne). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 29, 2e sér., 1957, pp. 359-361.
Collections reçues. ■ — - Roches et fossiles du Portugal recueillis par
M. R. Furon (Collection 54-1, suite). — Roches des Iles San Tomé
et Principe recueillies par MM. Th. Monod, Yiette, et par la
Faculté des Sciences de Lisbonne (Coll, cataloguée sous le n° 57-1).
— Roches du Mozambique recueillies par la Faculté des Sciences
— 58 —
de Lisbonne (Coll, cataloguée sous le n° 57-2). — Roches de la
Rhodésie du Sud recueillies par M. L. Dubertret (Coll, cataloguée
sous le n° 57-3). — Roches et fossiles du Nummulitique d’Alexan-
drette (Turquie) recueillis par M. L. Dubertret (Coll, cataloguée
sous le n° 57-4). — Roches d’Afrique orientale (Kenya) recueillies
par M. L. Dubertret (Coll, cataloguée sous le n° 57-5). — Roches
M. Rushveld (Afrique du Sud), recueillies par M. L. Dubertret
(Coll, cataloguée sous le n° 57-6).
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur, H. Curien, C. Guillemin et Mlle Micheline
Sternberg. - — • La hibonite, nouvelle espèce minérale. C. R. Acad.
Soi., 242, 1956, pp. 2845-2847.
— S. Hénin et Mlle S. Caillère. — - La texture des pyrophyllites et
son influence sur leur courbe thermique différentielle. C. R. Acad.
Sri., 244, 1957, pp. 1383-1386.
- — G. Thomeret, M. Ray, F. Fournier et H. Gisselbrecht. — Occlu¬
sions post-opératoires dues à des poudres intrapéritonéales.
Mémoires de l'Académie de chirurgie, n° 4-5, 1957, pp. 150-158.
— Mlle S. Caillère et F. Kraut. — Espèces minérales naturelles. « Les
Techniques de l’Ingénieur », K-160 à K-164 (1957). (Tableaux de
1.343 espèces minérales avec leurs propriétés cristallographiques
optiques et chimiques, accompagnées d’un exposé général sur les
notions essentielles de la minéralogie et de la cristallochimie, et
sur les rapports de ces sciences avec les techniques.
— et D. Fauquier. — Sur l’origine des oxydes de titane observés dans
les bétafites et les euxénites métamictes et recristallisées sous
l’action de la chaleur. C. R. Acad. Sri., 245, 1957, pp. 701-703.
— Notice biographique sur Armand Dufrenoy (1792-1857). Revue Géné¬
rale des Sciences, 64, n° 78, 1957, pp. 229-237.
— Cours de Métallogénie (3e cycle). 1) Microstructure des minerais.
2) Minéraux des pegmatites. 3) Minéraux secondaires d’uranium. —
Pub. lab. Gèol. appl. Facul. Sri., 1957.
S. Caillère (Mlle), Sous-Directeur. - — - Allocution à la Soc. Fr. Min.
Crist. janvier 1957.
— Cours de Métallogénie sédimentaire (3e cycle). Publ. lab. Gèol. appl.
Facul. Sri., 1957, 70 p.
— S. Hénin, P. Birot. — Sur la formation transitoire des montmo-
rillonites dans certaines altérations latéritiques. C. R. Acad. Sri.,
244, 1957, pp. 788-791.
— S. Hénin et J. Esquevin. — Synthèse des minéraux argileux. R ni.
Groupe fr. des Argiles, 9, 1957 (sous presse).
- Synthèse d’argiles cobaltifères. Clay Min. Bul., 1957.
— et S. Hénin. — Propositions pour normaliser la nomenclature des
minéraux argileux. Bul. Gr. fr. des Argiles, 9, 1957, (sous presse).
- Évolution du concept d’argiles. Mém. Com. Tr. Hist. Scient.
(sect. Sciences) (sous presse).
— 59 —
— - — Sur la présence à Diélette d’une saponite à texture fibreuse.
Bul. Soc. Fr. Min. Crist., 80, 1957, pp. 543-545.
-i - Étude d’une singularité apparente dans une carrière d’argile
kaolinique de la Combe, près les Eyzies (Dordogne). C. R. 82e Congr.
Soc. sav., Bordeaux, 1957, pp. 55-59.
— et Kraut. — Étude minéralogique du gîte de Wolfram de Teissières-
les-Boulies (Cantal). C. R. Acad. Sci., 240, 1955, pp. 1650-1652 L
- - Sur les accidents sulfurés des schistes ardoisiers de l’Anjou. Bul.
Soc. Fr. Min. Crist., 80, 1957, pp. 439-443.
— et V. Malycheff. — - Étude de la fraction argileuse du loess du bassin
de Paris. C. R. Acad. Sci., 245, 1957, pp. 1446-1488.
— R. Lagrange, T. Pobeguin et G. Baron. — Sur la présence de la
huntite dans une grotte do l’Hérault. Ibid., pp. 92-94.
J. Prouvost, Assistant. — L’examen microscopique en lumière réfléchie.
Conférence devant la Commission Générale d’organisation scienti¬
fique, 3 décembre 1957.
— ■ et C. Lévy. — Rapport entre la chalcopyrite, la stannite et le reniérite.
Bul. Soc. fr. Min. Crist., 80, 1957, pp. 59-66.
E. Jeremine (Mme). Maître de Recherches. — ■ Étude pétrographique d’une
collection de roches gabbroïques de Betsiry (Madagascar). Bul.
Bureau Géol. Madagascar, Tananarive.
— • Étude microscopique et chimique de laves de San Miguel (Açores).
Comm. dos Serviços Geol., Portugal.
— et A. Sandrea. — Contribution à l’étude de l’île d’Ouessant. Bul.
Carte Géol. Fr.
P. Renaud. — Invention rationnelle, II. Décomposition des systèmes
physiques. Rev. Gén. Sci., 63, n° 11-12, 1956.
— Conférence à la Sté Fr. des Sci. comparées, mars 1957. Présidence
de M. Coufflgnal : Théorie de l’Identification expérimentale.
— Théorie de l’Identification expérimentale. Structure et évolution des
Techniques, n° 47-48, 1957.
— Invention rationnelle, III. Relève du nerf optique par d’autres nerfs.
Structure et évolution des Techniques (sous presse).
— Joly et Dervichian. — Corrélation entre la définition de l’énergie
et sa conservation. Cas de systèmes à n paramètres sans échanges
matériels (sous presse).
C. Lévy. — Analyse thermique de quelques minéraux sulfurés. Bul. Soc.
Fr. Min. (sous presse).
— - et C. Guillemin. — Sur les minéraux du sondage de Petitchet (Isère).
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J. Esquevin. — Sur la composition minéralogique des moresnetites et
l’existence probable d’une nouvelle phyllite zincifère. C. R. Acad.
Sci., 1957, 244, pp. 215-217.
Collections reçues. — Pendant l’année 1957 deux météorites nouvelles
ont été incorporées dans la collection : 1°) une chondrite, tombée
1. Figure, par erreur, dans la liste des travaux 1955 [Bull. Mus. Hist. nal., 28,
n° 1, 1956 p. 53) sous la signature de J. Orcel, S. Caillère et F. Kraut.
— 60 —
le 27 juillet 1956 à Nadiabondi (Soudan oriental) et pesant environ
3 kgs 665 (don de M. J. Guillemain) ; 2°) une chondrite tombée
à Trifir, au Soudan, et recueillie en mai 1956 ; poids approximatif
1 kg (don de M. Rouaix).
Une huntite (espèce récemment décrite) recueillie dans la grotte
de la Clamousse (Hérault) est entrée à la collection, ainsi qu’une
saponite fibreuse, rapportée de la Mine de Diélette, et une alunite
de Crète, échantillons tous décrits au cours de l’année.
Par ailleurs, plusieurs centaines d’échantillons de la collection
Vésignié ont été catalogués dans la collection générale ainsi qu’une
série de minéraux d’uranium provenant de Kerségalec près Lignol
(Morbihan).
En outre, la collection pétrographique a été complétée par une
série de roches provenant de Bretagne et du Morvan.
Enfin, de la Mine de fer de Diélette, Mlle Caillère et M. Kraut
ont rapporté une nouvelle série de minerais et de roches.
Écologie et Protection de la Nature.
G. Kuiinholtz-Lordat, Professeur. — L’écologie, travail d’équipe.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, 1, pp. 70-80, 2 fig., 1 pl.
h. t., 4 ph.
— La végétation de la garrigue. Ann. Soc. Hist. Nat. Hérault, 1er trim.
1957, 12 p.
— Les problèmes généraux de phytopathologie dans le cadre de la para¬
sitologie générale. Rev. de Mycol., 22, 1, 15 mai 1957, 25 p.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — Pathologie de l’éclairage fluorescent. Vie
Médic., Paris, 37, n° 8, 1957, pp. 1013-1016.
- — ■ L’électricité océanique. Scientia, Côme, 6e sér., 92, n° 10, 1957,
pp. 249-254.
— La lumière et son action biologique. L’Opticien-Lunetier, Paris, n° 54,
1957, pp. 10-11.
— Les lampes à incandescence. Ibid., n° 55, 1957, pp. 14-15.
— - L’Éclairage par fluorescence. Ibid., n° 56, 1957, pp. 9-10.
— Le confort de l’éclairage. Ibid., n° 57, 1957, pp. 18-19.
— L’éclairage des écoles. Ibid., n° 58, 1957, pp. 18-19.
- — - L’éclairage industriel. Ibid., n° 59, 1957, pp. 6-7.
— La couleur dans la vie. Couleurs, Paris, n° 18, 1956, pp. 33-40.
— Photographie en couleurs et document scientifique. Science et Nature,
Paris, n° 23, 1957, pp. 30-34, 9 phot.
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Historique, pp. 81-83 ; Vision des couleurs, pp. 241-245, 2 fig.
— Light, Colour and Vision (Chapman and Hall Ltd. Ed., Londres, 1957),.
1 vol., 512 p., 125 fig.
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optiques de l’eau de mer en Bretagne et en Corse, et à la théorie
de la polarisation sous-marine. Ann. Géophys., Paris, 13, n° 1,
1957, pp. 22-53, 18 fig.
— Au sujet de la visibilité des objets immergés. Bull. Inf. Com. cent.
Océanog. et Étude des Côtes, Paris, 9, n° 5, 1957, pp. 270-283, 5 fig.
— Un polarimètre sous-marin à cellule photoélectrique. Premiers résul¬
tats obtenus. Ibid., 9, n° 9, 1957, pp. 491-499, 2 pl.
— La photographie sous-marine. Naturalia, Paris, n° 46, 1957, pp. 41-45,
6 phot.
— Couleurs sous-marines. Couleurs, Paris, n° 18, 1956, pp. 43-47, 1 fig.,
6 phot.
— Encyclopédie Prisma de la Couleur (Éd. Prisma, Paris, 1957). Articles
Lumière, Photométrie et Photographie sous-marine, pp. 105-117,
158-162 et 216-219, 34 fig.
— Encyclopédie du Monde sous-marin (Éd. Prisma, Paris, 1957). Articles
Lumière et Optique sous-marine, pp. 245-257 et 367-372, 7 fig.
— et J. Lenoble. — Au sujet de l’influence de l’ouverture du faisceau
incident sur le facteur de dépolarisation de la lumière diffusée
par les molécules. C. R. Acad. Sri., Paris, 244, n° 3, 1957, pp. 329-
331, 2 fig.
J. Lenoble, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — Sur la variation
de la couleur de la lumière du jour en fonction de la hauteur
du soleil. Ibid., 244, n° 5, 1957, pp. 647-650, 3 fig.
— Étude de la pénétration du rayonnement ultraviolet dans les eaux
côtières de Bretagne. Ann. Géophys., Paris, 12, n° 3, 1956, pp. 225-
227.
— Projet d’un spectrographe double pour l’étude du spectre ultra-violet
du ciel. Ibid., 12, n° 4, 1956, pp. 287-289, 3 fig.
— Étude de la pénétration du rayonnement ultraviolet naturel dans
la mer. Bull. Inf. Com. cent. Océanog. et Étude des .côtes, Paris,
9, n° 1, 1957, pp. 10-20, 9 fig.
— Spectrophotomètre photoélectrique sous-marin. Ibid., 9, n° 10, 1957,
pp. 551-564, 4 fig.
— - Étude théorique de la pénétration du rayonnement dans les milieux
diffusants naturels. Optica Acta, Paris, 4, n° 1, 1957, pp. 1-11,
9 fig.
— Remarques sur le calcul du rayonnement ultraviolet du ciel pur.
Rev. d’Opt., Paris, 36, n° 7, 1957, pp. 343-356, 4 fig.
— - Étude de la pénétration du rayonnement dans la mer. J. de Phys.,
Paris, 17, n° 12, 1957, pp. 44-46 S, 3 fig.
— La visibilité dans la brume. La Nature, Paris, n° 3265, 1957, pp. 187-190,
9 fig.
— et Y. Bouriau. — Sur la réalisation de polariseurs pour l’ultraviolet.
C. R. Acad. Sri., Paris, 245, n° 5, 1957, pp. 511-514, 2 fig.
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n° 4, 1957, pp. 281-292, 12 fig.
— et P. Cochet. — Contrôle médical d’un porteur de lentilles précor-
néennes. Clin. Ophtalm., Paris, 5, n° 3, 1957, pp. 1-11, 12 fig.
C. Bourdy, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — Contribution à l’étude
de la vision binoculaire de l’espace. Rev. d'Optique, Paris, 36,
n° 10, 1957, pp. 449-475, 20 fig.
Océanographie physique.
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Géodésie et Géophysique. Année 1957, pp. 143-157.
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— L’Énergie des Mers, « La Météorologie », IY, 44, 1956, Paris, 1957,
pp. 143-157.
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l’Association Internationale d’Océanographie Physique, Toronto,
3-14 septembre 1957. Bull. d’Inf. du C.O.E.C., 9, 10, déc. 1957,
pp. 537-544.
— Aperçu sur les marées. Science et Nature, juillet-août 1957, pp. 21-28,
5 fig., 5 phot. ; septembre-octobre 1957, pp. 13-18, 6 fig., 3 phot.
— et A. Gougenheim. - — • La circulation océanique, La circulation océa¬
nique ; dynamique des courants marins. Annuaire du Bureau des
Longitudes pour 1956, pp. 585-594.
- — P. Tchernia, Sous-Directeur et G. Benoist. — Contribution à l’étude
de l’hydrologie de la mer Égée en été, présentée à l’Assemblée
de l’Association Internationale d’Océanographie Physique (A.I.O.P.)
à Toronto (Résumé) paru dans « Reports and Abstracts of commu¬
nications » A.I.O.P., Gôteborg, 1957, pp. 101-102.
— et P. Tchernia. — Températures et Salinités profondes en Méditer¬
ranée. Ibid., p. 103.
P. Tchernia, Sous-Directeur. — Sur l’origine des eaux salées profondes
du Nord-Ouest de l’Océan Indien. Bull. d’Inf. du C.O.E.C., 9,
10, décembre 1957, pp. 545-550.
J. C. Lizeray, Assistant. — Travaux Océanographiques récents de
T « Élie Monnier » en Méditerranée occidentale. Bull. d’Inf. du
C.O.E.C., 9, 8, pp. 413-415.
B. Saint-Guily. — Sur le coefficient vertical de turbulence dans les
courants de vent et de pente. Bull, de l’Institut Océanographique,
1090, janvier 1957.
— 63 —
— Les mouvements radiaux de Hamel lorsqu’il existe une force de Coriolis
et la structure de certains courants océaniques. Comptes Rendus
des Séances de V Académie des Sciences, 244, mars 1957, pp. 1528-
1529.
— Quelques compléments sur la théorie des courants de dérive non
stationnaires. Bull. d'Inf. du C.O.E.C., 9, 4, avril 1957.
— Les méandres des veines de courant dans les Océans. Bull. Institut
Océanographique, n° 1108, 12 décembre 1957.
Chimie appliquée aux corps organisés.
f C. Sannié, Professeur. — Recherches sur les saponines stéroliques.
Les saponosides du petit houx Ruscus aculeatus L. (avec la colla¬
boration de H. Lapin, F. Eloy, L. Gogolludo Sanchez). Bull.
Soc. Chim. biol., 39, p. 301.
— Recherches sur les saponines stéroliques. Néoruscogénine : 3 p, 1 diol
5 22 b, 25 L spirostène, nouvelle sapogénine de Ruscus aculeatus L.
Bull. Soc. Chim., 1957, p. 1237 (avec la collaboration de H. Lapin).
M. Frèrejacque, Sous-Directeur. — - Poisons digitaliques. Revue gén.
des Sci., 1957, p. 39.
— Charles Sannié. J. Agr. Trop. Bot. appl., 1957.
G. Kersaint, Sous-Directeur. • — • Sur le symbolisme de l’élément et de la
molécule organique marqués Bull. Soc. Chim. 1957, p. 53.
A. Resplandy, Assistant. — • Recherches sur les alcaloïdes de Burasaia
madagascariensis D. C. Obtention du nitrate naturel de burasaïne.
C. R. Acad. Sci., 245, 1957, p. 725.
IL Lapin. — Sur la constitution de la ruscogénine. Ibid., 244, 1957,
p. 3065.
V. Plouvier. • — Sur la recherche du pinitol chez quelques Caryophylla-
cées, Magnoliacées et plantes de familles voisines. Ibid., 244, 1957,
p. 382.
— Sur la recherche du séquoytol et du pinitol. chez quelques Gymno¬
spermes. Ibid., 245, 1957.
S. Heitz (Mme) — Saponines et sapogénines de quelques plantes françaises
et africaines. Thèse de Doctorat de l’Université de Paris, janvier 1957.
Z. Moloster — Contribution à l’identification des colorants par chroma¬
tographie sur papier .Différentes applications. Ibid., décembre 1957.
Bibliothèque Centrale.
— Communications en 1957 de 9.000 ouvrages, non compris les ouvrages
de référence.
— Prêt de 11.606 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C.N.R.S. et à divers organismes.
— Inscription de 1.315 ouvrages et brochures (dans ce chiffre ne sont
pas compris les dépouillements de périodiques).
— Inscription de 262 documents iconographiques.
— Inscription de 76 périodiques nouveaux dont la liste suit :
— 64 —
Périodiques nouvellement inscrits en 1957.
Acta zoologica cracoviensia. — - Krakow, 1956 — > in-8°. 1 (1956) — >-
Pr 3418
Actualités biologiques. — • Paris, 1954 — > in-8°. 1 (1954) — > Pr 5918
Annales de la recherche forestière au Maroc. Rapport annuel. — Rabat,
in-8°. 1952 -> . Pr 3414
Annales de la Société entomologique de Québec. — Québec, 1956 — > in-8°.
1 (1956) -» . Pr 3419
Annales des services météorologiques de la France d’outre-mer. — - Paris,
1951 (1955) in-4°. 1 (1951 (1955)) -> . Pr 1502 D
Annual review of nuclear science. ■ — - Stanford ; Palo Alto, 1952 — > in-8°.
1 (1952) -> . Pr 2504
Archives de biologie thermo-climatique. — - Paris, 1956 —> in-8°. N° 1-2
(1956) . Pr 5647
Atti délia Società peloritana di scienze fisiche, matematiche e naturali. — ■
Messina, 19155 — > in-8°. 1 (1955) — > . Pr 3413
Beitrage zur neotropischen Fauna. — • Jena, 1956 — > in-8°. 1 (1956) >
Pr 5644
Belmontia. — • Wageningen, 1957 -> in-8°. 1 (1957) ->.... Pr 3437
Biological lectures (Marine biological laboratory, Woods Fiole). — Roston,
1891-99, in-12 et in-8°. 1 (1891) — 7 (1899) . Pr 1155 A
Bioloski vestnik. ■ — - Ljubljana, 1952 — > in-8°. 1 (1952) — >.. Pr 3411
Boletim do Museu de biologia. — Santa Teresa, in-8°. N. 10 (1951) — >■
Pr 3441
Bollettino del Museo civico di storia naturale di Venezia. — • Venezia, in-8°.
9 (1956) -> . Pr 3439
Bulletin du Centre d’études et de recherches scientifiques, Biarritz. — Riar-
ritz, 1956 -H* in-8°. 1 (1956-7) -> . Pr 3446
Bulletin of the Chinese association for the advancement of science. — Taipei,
in-8°. 1956 —> . Pr 5626
Bulletin of the Scientific and technical documentation centre. — • Cairo, 1955,
in-4°. 1 (1955) -> . Pr 1699
ôehoslovackaja biologija (Cehoslovackaja akademija nauk) [Éd. russe]. —
Praha, 1952-1954, in-8». 1 (1952) — 3 (1954) . Pr 296 J/l
Cercle hydrobiologique de Bruxelles. Communication. — - Rruxelles, in-8°
et in-4°. 16 (1956) -s» . Pr 5649
Ceskoslovenskà parasitologie. — Praha, 1954 — > in-8°. 2 (1955) — >
Pr 296 J
Congrès scientifique international du tabac. 1955 1, Paris, 1955.
[Compte rendu], 1956, in-8°. . Pr 5367
Contributions du Département de biologie, Université Laval, Québec. — •
Québec, 1952 -> in-8°. N° 1 (1952) -> . Pr 5598 C
Coresta. — - Paris, in-8°. 1957 . Pr 3448
Deutsche Baumschule. — Aachen, 1949 — > in-8°. 8 (1956) — > Pr 3440
Florida State muséum. Report of the director. — Gainesville, in-8°. 1955-56
(1957) . . Pr 3406 A
— 65 —
Folia biologica (Academia scientiarum bohemoslovenica). ■ — - Praha,
1955 -> in-8°. 1 (1955) -> . . Pr 296 J/l
Geografiska annaler. — Stockholm, 1919 -» in-4°. 12 (1930) — 35 (1953)
(lac.) . Pr 1695
Geological survey of Japan. Memoirs. — Tokyo, 1907-1910, in-8°. 1907-
1910 . Pr 3433 A
Geologické prdce (Slovenska akademia vied). — Bratislava, in-8°. 29
(1952) -> . - Pr 5914 C
Geologické prdce. Zprdvy (Slovenska akademia vied). — Bratislava,
1954 -> in-8°. 1 (1954) -> . Pr 5914 C/l
Histoire de la médecine. — Paris, 1951 — > in-8°. 7 (1957) —> Pr 3417
Hong Kong annual departmental report by the director of agriculture,
fisheries and foresiry. — Hong Kong, in-8°. 1952-53 — > Pr 3409
Indian forest records. N. S. Mycology. — Dehra Dun, 1950 —> in-8°.
1 (1950) . . Pr 5540 A
International abstracts of biological sciences. — London, 1954 — y in-4°.
1 (1954) -> . Pr 5504
International North Pacific fisheries commission :
— Annual report. — Vancouver, in-4°. 1955 (1956) — > Pr 5583
— Bulletin. — Vancouver, 1955— > in-4°. 1 (1955)— > Pr 5583 A
Journal of the West African science association. — - Achimota, 1954 ->
in-8°. 1 (1954-5) -> . Pr 5915
Lake Victoria fisheries service. Annual report. — Nairobi, in-8°. 1952— >
Pr 3435
Los Angeles county muséum. Contributions in science. — Los Angeles,
1957 -> in-8». 1 (1957) . Pr 1551 B
Lozania (Instituto de ciencias naturales, Universidad, Bogota). — Bogota,
1952 -> in-8°. 1 (1952) -> . Pr 2287 B
Memoirs of the Hong Kong biological circle. — Hong Kong, 1953 — >
in-8». 1 (1953) -» . Pr 3410
Micropaleontology. — New York, 1955 — > in-4°. 1 (1955) — > Pr 507 N
Monumenta archaeologica. — Praha, 1948 — > in-4°. 1 (1948) — > .
Pr 5205 A
Mutisia (Instituto de ciencias naturales, Universidad, Bogota). — - Bogota,
1952 in-8». 1 (1952) -> . Pr 2287 A
Natural history muséum. Stanford university. Circular. — Stanford,
1955 — > in-4°. 1 — > . Pr 647 H/2
Opuscula zoologica (Zoologische Staatssammlung in München) . — München,
1957 in-8». 1 (1957) . Pr 2385 A
Palaeontology. — London, 1957 -> in-8». 1957 — > . Pr 5515
Palynologie. Bibliographie (Muséum national d'histoire naturelle). —
Paris, 1956 in-8». 1 (1956) . Pr 5916
Penjelidikan laut di Indonesia (Marine research in Indonesia). — - Djakarta,
1956 -> in-8». 1 (1956) -> . . . Pr 3415
Physics and chemistry of the earth. — London, 1956 — > in-8». 1 (1956) ->
Pr 5919
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
5
— 66 —
Pfirodovëdeckÿ sbornik Ostravského kraje. — Opava, 1921 -» in-8°. 10
(1949) . Pr 3436
Publicaciones del Instituto de biologia aplicada. — Barcelona, 1944 — >
in-8°. 1 (1944) -> . Pr 3438
Recent progress in hormone research. — New-York, 1947 — > in-8°. 12
(1956) . Pr 5543
The Review of the Polish academy of sciences. — • Warszawa, 1956 -> in-8°. 1
(1956) -> . Pr 476 Y
Revista agronomica del Noroeste Argentin/). — San Miguel de Tucuman,
1954 in-8°. 1 (1954-5) . Pr 2244 E
Revista de biologia. — Lisboa, 1956 -> in-8°. 1 (1956) — >. . Pr 5555
Revista iberica de parasitologia. — Granada, 1941 — > in-8°. 2 (1942) — >
Pr 3416
Revue de l'enseignement supérieur. • — - Paris, 1956 — > in-8°. 1956 — >
Pr 5581
Rivista italiana di paleontologia e stratigrafia. — Parma ; Milano, 1895 — >
in-8». 61 (1955), n»4-> . Pr 5541
Sciences humaines outre-mer ( ORSTOM ). — Paris, 1957 — > in-4°. 1957 — >
Pr 5181 F
Sechenov physiolo gical journal of the USSR. — London, in-8°. 43 (1957) — >
Pr 5792 A
Société serbe de géographie. Beograd :
— • Bulletin. 1912 — > in-8°. 28 (1948J-33 (1953) -f- fragments.
Pr 3423
— Éditions spéciales. 1927 — >■ in-8°. 5 (1929) -31 (1953) (lac.).
Pr 3423 A
— Atlas. 1929 -> in-4°. 11-12 (1934) . Pr 3423 B
— Collection de cartes. 1931 3 (1933J-5 (1936).. Pr 3423 C
— Mémoires. 1933 -> in-8°. 1 (1933)-7 (1953) (lac.). Pr 3423 D
Sudan notes and records. — Khartoum, 1918 — > in-8°. 36 (1955) —
Pr 3431
Survey of biological progress. — New York, 1949 in-8°. 1 (1949) — >
Pr 2650
Syslematics association. Publication. — London, 1953 -» in-8°. 1 (1953) — >
Pr 5917
Systematic zoology. — New Haven ; Baltimore, 1952 —> in-8°. 1 (1952) — >
Pr 5645
Travaux du Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences de Dijon.
— Dijon, in-8°. 1955 . Pr 3412
University of California. Scripps institution of oceanography. Contributions.
— La Jolla, 1937 -> in-8°. 1954 . Pr 603 X/l
Vitamins and hormones. — New York, 1943 -> in-8°. 14 (1956) — >
Pr 5542
Wiadomoéci parazytologiczne (Polskie towarzystwo parazytologiczne). —
Warszawa, 1955 — y in-8°. 1 (1955) — > . Pr 5539
Zeitschrift fur Fischerei und deren Hilfswissenschaften. — Berlin, 1893-
1944; 1952 -> in-8». 1 (1952-3) -> . Pr 3443
Zoologische Beitràge. N. F. — Berlin, 1950 — > in-8°. 1 (1950-5) — > Pr 181
67 —
* Travaux parus en 1957 dans les Éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
— Dans les Archives du Muséum , 7e série :
Tome 4. — xxix-100 p.
E. Seguy. Louis-Eugène Bouvier, pp. vii-xxix, portrait.
J. Risbec. Nudibranches du Viêt-Nam, pp. 1-34, 22 pl. Préface
de R. Serène et G. Ranson.
P. Chabanaud. Les Symphurus marbrés du Complexe Indo-
Pacifique tropical, pp. 79-100, 4 pl.
— Dans les Mémoires du Muséum , nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 8, fasc. 7. — - A. Vandel. Les Isopodes terrestres des Açores,
pp. 249-264.
Tome 13, fasc. unique. • — • A. Franc. Mollusques terrestres et fluviatiles
de l’archipel néo-calédonien, pp. 1-200, 24 pl.
Tome 15, fasc. 1. — - R. Ronsil. L’art français dans le livre d’oiseaux,
pp. 1-134, 20 pl.
Tome 16, fasc. 1. — F. Pax und I. Müller. Zoantharien aus Viêt-
Nam, pp. 1-40, 13 pl.
B. Botanique :
Tome 7, fasc. unique. — R. Virot. La végétation canaque, pp. 1-400,
24 pl.
Tome 8, fasc. 1. — A. Guillaumin. Résultats scientifiques de la Mis¬
sion Franco-suisse de botanique en Nouvelle-Calédonie (1950-1952),
pp. 1-120.
C. Sciences de la terre :
Tome 6, fasc. unique. • — - E. Buge. Les Bryozoaires du néogène de l’ouest
de la France et leur signification stratigraphique et paléobiologique,
pp. 1-436, 12 pl.
- — - Dans les Publications du Muséum :
N° 17. — • Travaux du laboratoire de « La Jaysinia » à Samoëns. Recueil
publié sous la direction de H. Humbert. In-8°, 175 p., fig., 8 pl.
* Pour la vente ou l’échange de ces publications, s’adresser à la Bibliothèque
centrale du Muséum national d’histoire naturelle, 36, rue Geofîroy-Saint-Hilaire,
Paris (5e).
— 68
COMMUNICATIONS
Sur Cromeria nilotica Boulenger 1901
(Poisson des eaux douces africaines)
Répartition géographique et notes écologiques
Par F. cTAubenton.
Cette note a pour but d’attirer l’attention des ichthyologistes
sur un petit poisson peu connu des eaux douces africaines, Cromeria
nilotica Boulenger 1901, qui doit avoir une répartition biogéogra¬
phique beaucoup plus vaste que celle que nous lui prêtons à l’heure
actuelle.
Ce poisson appartient à la famille des Cromeriidae (Teleostei,
Clupeiforme, sous-ordre des Cromeriodei). Cette famille ne comprend
qu’un genre qui n’a lui-même qu’une seule espèce Cromeria nilotica
Boulenger 1901 dont on distingue deux sous-espèces géographiques
Cromeria nilotica nilotica Boulenger 1901 pour le Bassin du Nil
et Cromeria nilotica occidentalis Daget 1954 pour l’Afrique occi¬
dentale.
Le Cromeria est un poisson au corps allongé, nu, laissant apparaître
les myomères. Les nageoires sont formées de rayons mous. La cau¬
dale est fourchue à lobe arrondi. La bouche est petite et infère,
sans dents. L’ouverture branchiale est latérale et étroite. Les bran-
chiospines sont nombreuses et serrées. La vessie aérienne est allongée
et communique avec l’oesophage. Le Cromeria est de couleur blan¬
châtre, transparent, légèrement jaune sur le dos, avec de petites
taches brunes ainsi que sur la partie médiane des flancs. Un trait
sombre horizontal barre le museau en avant de l’œil. La taille maxima
connue est celle d’une femelle de 32 mm. de longueur standard, soit
37 mm. de longueur totale, pêchée à Diafarabé le 21 août 1954
(M. Blanc — F. d’AuBENTON 1954, p. 575).
D’après les auteurs la répartition biogéographique de Cromeria
nilotica est la suivante :
Bassin du Nil : Dans le Nil Blanc à Fashoda et dans le lac No
(G. A. Boulenger 1901, p. 445) et à Kor Barboy.
Bassin du Niger : a) Niger supérieur : à Faranah et dans un de
ses affluents, le Tinkisso, à Bissikrima (J. Daget, 1954 p. 65).
— 69 —
b) Delta central : à Diafarabé (J. Daget 1954, p. 65 et M. Blanc
et F. (I’Aubenton 1954, p. 575).
Bassin des Volta : a) Volta Noire : à Ouessa, Samandéni, et dans
un de ses affluents, la Bougouri-Ba, au pont de la route de Léo
(M. Blanc et J. Daget 1956, p. 120), à la chaussée submersible
de Nabéré, à celle de la route de Dano et au gué de Hemkoa au sud
de Zambo.
b) Volta Blanche : dans un de ses affluents, la Pendjari, près
d’Arli (M. Blanc et J. Daget 1957, p. 120).
Le régime alimentaire du Cromeria se compose de plancton et de
phytoplancton, ceci en harmonie avec son filtre branchiospinal très
serré et son intestin très long.
La reproduction de ce poisson s’effectue pendant la saison des
hautes eaux comme la plupart des poissons de la zone soudanienne,
en pénétrant dans les plaines, les marigots, ou les rizières inondées.
Le 21 août 1954 nous avons pêché un lot de 8 Cromeria mâles et
femelles tous mâtures alors qu’ils se préparaient à pénétrer dans
la rizière de Diafarabé située en bordure du Niger. D’autre part
J. Daget (1954) écrit avoir observé et pêché le 5 octobre 1946, à la
décrue, un lot de 60 individus, tous de même taille, nageant en
essaim ; il s’agissait d’alevins probablement issus de la même ponte.
Les Cromeria se rencontrent plus aisément dans les petites rivières
que dans les fleuves trop vastes pour être bien prospectés, ce qui
ne veut pas dire qu’ils sont plus abondants dans le premier cas,
mais qu’il y est plus facile de les observer et de préciser leur biotope.
Les Cromeria affectionnent particulièrement, en saison sèche, les
eaux vives de faibles profondeurs sur des fonds sableux ou grave¬
leux. De jour ils sont enfouis et il est difficile de les voir. De nuit
nous les avons observés à la lampe électrique dans des profondeurs
très faibles de 5 à 15 cm. ; ils reposaient sur le fond, se déplaçant
par moment avec brusquerie et une grande rapidité. Ce poisson
aime les courants mais se tient de préférence le long des bords
ou dans des courants secondaires moins rapides. La température
des eaux où il se tient varie de 25° à 30°. Les dosages faits aux dif¬
férents lieux de capture donnent des pH de 6,2 à 7,5 ; la teneur en
réserves alcalines (S.B.V.) varie de 0,3 à 1,25 et le degré hydroti-
métrique de 0° à 5°.
L’engin le plus pratique pour pêcher les Cromeria est le troubleau
manié de façon à coiffer l’eau et à le ramener vivement en raclant
le fond à contre-courant.
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Blanc (M.) et (I’Aubenton (F.). ■ — - Compte rendu sommaire d’une mis¬
sion hydrobiologique au Soudan. Bull. Mus. Nat. Iiist. Nat., 1954,
2e sér., t. XXVI, n° 5, pp. 572-578.
Blanc (M.) , d’AuBENTON (F.), Ovazza (M.) et Valade (M.). —
Recherches sur la prophylaxie de l’onchocercose en A. O. F. I. Étude
hydrobiologique de la Bougouri-Bâ et essais de désinsectisation. Bull.
IFAN, 1958, sér., A, sous presse.
Blanc (M.) et Daget (J.). — - Les eaux et les poissons de Haute-Volta.
Mémoires IFAN, Dakar, 1957, n° 50, pp. 95-169, 30 fig., 4 pl.
Boulenger (G. A.). — Diagnoses of new fishes discovered by Mr W. L. S.
Loat in the Nile. Ann. Mag. Nat. Hist., 1901, 7, sér. 8, pp. 444-446.
— Fishes, systematic account of Teleostei in The Cambridge Natural
History, London, 1904, vol. VII, pp. 541-727.
Daget (J.). — Les poissons du Niger supérieur. Mémoires IFAN, Dakar,
1954, n» 36, 391 p., 141 fig.
Pellegrin (J.). — Les poissons de la famille des Cromeriidae et leurs
affinités. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat., 1935 (6), 12, pp. 461-463.
Swinnerton (H.). — Osteology of Cromeria nilotica and Galaxias atte-
nuatus. Zool. Jahrb. (Abtli. Anat.), 1903, 18, pp. 58-70, 15 fig.
— 71 —
La collection Maurice Pic au Muséum de Paris
Par A. Villiers.
Le Laboratoire d’Entomologie du Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris vient d’entrer en possession de la collection et
de la bibliothèque qui lui ont été généreusement léguées par l’émi¬
nent coléoptèriste, Maurice Pic, décédé le 29 décembre 1957, dans
sa 92e année.
Avec Maurice Pic disparaît une des figures les plus connues de
l’Entomologie de la première moitié du vingtième siècle et, proba¬
blement, le dernier représentant de cette cohorte des grands ama¬
teurs spécialistes qui ont constitué d’énormes collections et auxquels
l’Entomologie doit tant de travaux importants.
Maurice Pic est né le 23 mars 1866 et fut dès son plus jeune âge
attiré par l’Entomologie où il se spécialisa très vite dans les Coléop¬
tères, guidé à ses débuts par l’Abbé Viturat.
Parmi cet ordre, son groupe de prédilection fut d’abord les
Cérambycides paléarctiques dont il constitua une collection extrê¬
mement riche et complète qui lui permit de publier de 1891 à 1933,
les onze cahiers des « Matériaux pour servir à l’étude des Longi-
cornes », base indispensable de toute recherche sur cette famille.
Vivant en province, en Saône-et-Loire, dans sa charmante gen¬
tilhommière des Guerreaux, libre de son temps, doté de certains
moyens, travailleur infatigable, Maurice Pic s’attaqua bientôt à
d’autres groupes de Coléoptères. Il choisit systématiquement les
familles les plus délaissées, Hétéromères, Malacodermes, Clérides,
Anobiides, etc. Cette méthode lui livra un champ d’études immense
et lui permit d’acquérir à bon compte des matériaux peu recherchés
par les autres entomologistes. Parallèlement, cette spécialisation
dans des groupes négligés lui valut de recevoir de toutes parts des
dizaines de milliers d’insectes qui lui étaient soumis pour étude
et dont les doubles venaient enrichir sa propre collection.
D’autre part, M. Pic acquit, par achat, diverses collections de
valeur : Jacquet, Leprieur, Tournier, Fauconnet, Théry (en
partie), Belon (Lathridiens), Viturat, Perroud, Nodier et Grand-
Jean pour les Coléoptères, ainsi que la collection d’Ichneumonides
de Berthoumieu.
Enfin, grand voyageur lui-même durant toute une période de
sa vie, il parcourut en chassant les Insectes une bonne partie de
l’Europe, de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 72 —
L’ensemble des collections réunies de ces diverses manières repré¬
sentait à la fin de sa vie environ 3.Q00 cartons renfermant un nombre
considérable d’espèces et de très nombreux types et paratypes.
En effet, descripteur extrêmement fécond, Maurice Pic décrivit
plus de 20.000 espèces et variétés.
L’entrée de cet inestimable ensemble au Muséum de Paris, venant
s’ajouter à la collection R. Oberthür récemment acquise, fait
indiscutablement de cette institution la première du monde en
matière de Coléoptères.
Malheureusement M. Pic n’a jamais pu disposer d’un préparateur
et, durant les dernières années de sa vie, submergé par les maté¬
riaux d’étude qui s’accumulaient, il ne put assurer comme cela
aurait été utile, l’entretien de sa collection. De graves dégâts ont
été commis par les Anthrènes, des boîtes entières ont été totalement
détruites. Un travail considérable sera nécessaire à la remise en
état d’un très grand nombre de cartons. Ce n’est donc que dans
des délais assez longs, probablement plusieurs années, que la col¬
lection pourra être présentée aux spécialistes français et étrangers
qui, sa'ns aucun doute, viendront très nombreux pour la consulter.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
Note biologique sur des Cétoines
(Coléoptères scarabéides) d'afrique australe
Par J. Berlioz.
Au cours de deux voyages en Afrique australe, en 1956 et 1957,
effectués à la même époque de l’année : août-septembre, j’ai pu faire
quelques observations entomologiques, dont certaines me paraissent
devoir être présentées ici. Elles concernent des Coléoptères Céto-
niinés trouvés dans la région du Cap au cours de la première quin¬
zaine de septembre, et leur rigoureuse similitude d’une année à
l’autre leur donne évidemment plus de valeur indicative. Rappelons
que cette période de l’année, fin de la saison pluvieuse hivernale
dans la région du Cap, est assez favorable localement aux obser¬
vations biologiques, beaucoup plus en tout cas que dans l’est de
la province du Cap, où la période sèche bat encore son plein au
même moment.
Au cours de ces deux séjours à Cape Town, j’ai récolté sembla¬
blement en abondance des Cétoines appartenant à trois espèces,
— toutes strictement cantonnées à l’intérieur des fleurs profondes
de Protea. Ce sont :
Trichostetha fciscicularis (L.) ;
« » fuscorubra (Voet) » ;
Genuchus hottentotus (F.).
Genuchus hottentotus, petite espèce dont la couleur varie du noir
uniforme au noir fortement mélangé de rougeâtre, appartient au
groupe des Cremastocheilini et passe pour avoir des larves myrmé-
cophiles, comme tant d’autres types de cette tribu. Les adultes se
capturent tout au fond des fleurs de Protea en début d’épanouisse¬
ment, mais ils sont assez difficiles à découvrir, car leur structure
déprimée leur permet de se dissimuler aisément entre les pièces
florales très compliquées de ces plantes, souvent en compagnie de
petits Hopliides ou d’autres Coléoptères plus minuscules, souvent
aussi presque immergés dans le liquide sucré à la base de ces fleurs.
Une fois extraits hors de ces cachettes, ils s’envolent très facilement
au soleil, grâce à leurs courtes ailes, en écartant les élytres comme
les Trichies, et non à la façon des Cétoines vraies. J’ai trouvé cette
espèce en grande abondance à Somerset West, à l’est des « Cape
flats », et en beaucoup plus petit nombre au pied de la Montagne
de la Table, à Cape Town.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 74 —
Le Trichostetha fascicularis est l’un des Coléoptères les plus ancien¬
nement connus et les plus répandus auprès de la ville même de
Cape Town. Il abondait dans les Protea du jardin botanique de
Kirstenbosch et dans ceux du jardin de l’Université, c’est-à-dire
au pied même du Mont de la Table, et je l’ai trouvé aussi, en moindre
quantité, bien à l’est des : « Cape Flats », le long du littoral de la False
Bay. Partout, cette espèce m’a paru très constante de caractères,
et aucun spécimen ne présentait la moindre tendance vers la forme
prunipennis Burm., qui paraît la remplacer au Natal et, sans doute,
dans Test de l’Afrique du Sud.
La forme désignée ici sous le nom de « Trichostetha fuscorubra
(Voet) » est beaucoup plus litigieuse, quoique tout aussi abon¬
dante : mais je ne l’ai trouvée rigoureusement qu’à l’est des « Cape
flats », dans les Monts Hollando-hottentots (Col Du Toit, Col de
Franschhoek) et sur le littoral de la False Bay au pied de ces mon¬
tagnes ; je n’en ai jamais vu un seul spécimen auprès du Mont de
la Table. Pourtant cette forme est admise généralement par les
systématiciens comme assimilable à l’espèce bien connue Trich.
capensis (L.), et les entomologistes sud-africains la considèrent
comme une simple variété ou même un stade imparfait de celle-ci !
Que ces deux formes soient effectivement voisines Tune de l’autre
(les principales différences apparentes résident dans l’aspect des
élytres, rougeâtre foncé et fortement piquetées de blanc chez capen¬
sis, et testacé jaunâtre, non ou très faiblement piquetées chez fus¬
corubra, — dénomination évidemment peu adéquate en pareil cas !),
que Ton trouve même parfois des spécimens un peu intermédiaires
d’apparence, cela ne saurait faire de doute, d’après l’examen des
séries en collection. Rappelons aussi que Trich. signata (F.) est
une autre forme voisine de fuscorubra, mais glabre et non ou à peine
piquetée de blanc sur le pronotum. Or, ce qu’il convient de souli¬
gner, c’est que, en septembre, je n’ai nulle part trouvé un seul
capensis vrai et que fuscorubra ne se montrait qu’à Test des « Cape
flats », alors que, selon les observations et les récoltes de mon col¬
lègue le Professeur Broekhuysen, de l’Université de Cape Town,
Tr. capensis typique se montre en abondance dans les Protea du
jardin de Kirstenbosch en décembre-janvier, c’est-à-dire en plein
été. Y a-t-il là des questions de saison ou de différences écologiques,
— peut-être en. rapport avec les floraisons échelonnées au cours
de Tannée des diverses espèces de Protea ? Il ne me paraît pas en
tout cas que ces deux formes capensis et fuscorubra puissent être
strictement assimilées Tune à l’autre.
Quant à la partialité quasi exclusive de ces trois espèces de Cétoines
pour les fleurs profondes des Protea (j’ai trouvé très exceptionnelle¬
ment Trich. fascicularis, mais jamais les deux autres, sur des fleurs
de Leucospermum, autres Protéacées à fleurs non moins décora-
tives, mais de structure très ouverte, bien différente), on ne peut
omettre de remarquer qu’elle est un moyen de défense très efficace
contre leurs ennemis prédateurs, entre autres les Oiseaux insecti¬
vores. En effet, à l’intérieur des fleurs de certains Protea, ces Cétoines,
même le gros Trich. fascicularis, peuvent vivre absolument cachées
aux regards, et, si l’exploration de ces fleurs est très possible méca¬
niquement aux Oiseaux nectarivores dotés d’un long bec et d’une
langue protractile, comme les Promerops et les Soui-mangas (qui
capturent d’ailleurs aussi de très petits insectes), elle ne saurait
par contre convenir aux possibilités des véritables prédateurs insec¬
tivores, comme les Pies-grièches. Pourtant deux espèces au moins
parmi ces dernières : la Pie-grièche fiscale ( Lanius collaris L.) et
la <c Bokmakierie » ( Telophorus zeylonus [L.]) sont communes aux
abords mêmes du Cap, fréquentant volontiers le jardin botanique
de Kirstenbosch, et leur voracité, qui s’attaque surtout aux Orthop¬
tères, plus faciles à voir et à capturer, ne ménagerait certainement
pas les Cétoines, si celles-ci se montraient plus à découvert.
J’ajoute que, dans d’autres régions d’Afrique du Sud, les spathes
blanches des Arums (Richardia af ricana), plantes si couramment
répandues dans toutes les localités un peu humides, peuvent offrir
les mêmes moyens de défense : c’est ainsi que j’y ai trouvé plusieurs
fois une petite Cétoine : Leucoscelis marginalis (Swartz), et mon
collègue M. Sn. Taylor, de Port-Elizabeth, également une autre :
Elaphinis tiprina (01.). Mais la vie de ces deux espèces n’est sans
doute pas inféodée à cette plante, comme paraît l’être au contraire
aux Protea la vie des Cétoines du Cap : car je n’ai jamais trouvé
une seule de celles-ci dans les fleurs d’Arum, qui abondent pourtant
aux abords de la ville et qui abritent, elles aussi, une foule de
petits Coléoptères, entre autres de la tribu des Rutelines.
— 76
Observations sur les Palaeacaroides (5e série)
Par F. Grandjean.
I. — Archeonothrus natalensis Trâg. 1906.
Difficultés relatives a la dentition mandibulaire. — -
L’exemplaire T, celui qui est contenu dans la préparation choisie
pour redécrire A. natalensis (3), n’est pas parfait. Il est malheureu¬
sement pourvu d’une dentition anormale au mors fixe de ses man¬
dibules. A cette malchance, qui exige une correction, s’ajoute une
autre malchance, un désaccord avec la description originelle de
natalensis.
Le désaccord concerne le mors mobile de la mandibule. Trâ-
gârdh nous dit que ce mors est dépourvu de dents (6, p. 871).
Or la mandibule de l’exemplaire T a 3 dents non terminales à son
mors mobile et ces dents sont bien saillantes, quoique arrondies,
rapprochées les unes des autres, en feston (3, p. 552, fig. 3 A).
Ce désaccord est vite réglé, car des 8 préparations de Tragardh
qui portent sur leur étiquette les mots Archeonothrus natalensis,
ou seulement le mot Archeonothrus, 4 contiennent des individus
dont les mandibules ont des mors mobiles à 3 dents non terminales,
comme sur la figure 3 A précitée ou comme sur la figure 3 E du même
travail 1. Ces préparations sont celles que je désigne par T, N, M
et L. Dans une 5e préparation, que je désigne par S et qui a été
remontée par Sellnick, on voit aux mors mobiles des dents fortes,
aiguës, inégales, nombreuses et bien séparées. Les 3 autres prépa¬
rations sont trop abîmées pour laisser voir clairement quelque
chose.
J’ai observé, en outre, des Palaeacaroides recueillis par Trâ-
gârdh en 1905 et conservés en alcool 2. Cinq individus, parmi eux,
ont les caractères de T, les mandibules mises à part, et on retrouve
à leurs mors mobiles, à droite et à gauche, les mêmes dents que
sur la figure 3 E. Les autres individus ne sont pas des natalensis
et leurs dentitions aux mors mobiles sont d’un type très différent
1. Dans la suite, les figures désignées sans référence par 3 A et 3 E sont toujours
celles de ce travail.
2. Ces exemplaires m’ont été obligeamment envoyés par Sellnick, comme les
préparations. Sans ce matériel fortement détérioré, mais ayant bien gardé quelques
caractères importants, il aurait été impossible de reconstituer natalensis et de savoir
ce qu’est réellement un Archeonothrus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 11 —
de celui que représentent les figures 3 E et 3 A. Les dents sont
aiguës et non groupées. Je n’ai vu aucun mors mobile dont on puisse
dire, même en n’y regardant pas de très près, qu’il est sans dents.
L’affirmation de Trâgàrdh est donc singulière. Elle ne peut être
que fausse ou résulter d’un lapsus calami. Elle n’a pas été corrigée
en 193^ (7) quand cet auteur a parlé de nouveau d’A. natalensis
et a donné quelques figures du gnathosoma.
On peut l’expliquer de plusieurs manières.. Une d’elles consiste
à remarquer(ce n’est pas inutile à d’autres égards) que les 3 dents
en feston sont antiaxiales (3, fig. 3 B). Elles ne traversent pas tout
le mors mobile. Si la mandibule n’est pas bien orientée latéralement,
si elle est un peu oblique, le côté dorsal soulevé, les dents ne se
projettent plus sur le contour apparent du mors et elles se voient
mal.
Une autre manière de l’expliquer nous est offerte par un caractère
anormal du mors fixe dans la préparation T. Tragârdh aurait voulu
dire que le mors fixe, et non le mors mobile, est dépourvu de dents.
Ce n’est pas vrai non plus. Rappelons-nous cependant que la man¬
dibule droite de l’exemplaire T n’a qu’une dent non terminale effa¬
cée, presque nulle. J’ai signalé cette anomalie dans ma description
de 1952 (3, p. 554). 11 suffit d’admettre que Tragârdh était pressé,
qu’il n’a fait qu’une description hâtive et sommaire, qu’il n’a regardé
qu’une seule mandibule et qu’il est tombé sur celle-là.
S’il en a été ainsi, la description du mors fixe doit convenir au
mors mobile. Or nous lisons que le mors fixe a 3 dents émoussées.
Ce seraient les 3 dents en feston du mors mobile, la dent terminale,
celle qui est du côté paraxial, n’étant pas comptée. La dent termi¬
nale est partiellement cachée dans l’orientation latérale et elle
n’attire guère l’attention. On peut supposer aussi que Tragârdh
l’a remarquée, mais que, lorsqu’il parle d’un nombre de dents à
un mors, il ne compte pas comme dent l’extrémité de ce mors.
Les 3 dents sont alors nécessairement celles du mors mobile car le
mors fixe n’a jamais plus de 2 dents non terminales.
Cette deuxième explication est fragile, compliquée et contestable.
J’ai cru bon de l’imaginer pour éviter de dire que Tragârdh a mal
observé et parce qu’elle se rattache, en faisant intervenir la mandi¬
bule droite de l’exemplaire T, à la question de savoir si le mors
fixe de natalensis, en structure normale, est dépourvu de dent non
terminale comme à la dite mandibule, ou pourvu d’une seule dent
non terminale comme à la mandibule gauche du même exemplaire
(fig. 3 A), ou pourvu de 2 dents non terminales comme sur d’autres
exemplaires (fig. 3 E). Plus haut, j’ai dit que l’exemplaire T avait
des mandibules à dentition anormale, mais ce n’est pas évident
et ne résoud pas la question.
Parlons donc maintenant du mors fixe. Nous savons les carac-
78
tères de ce mors dans la préparation T. Voici ce qu’apprennent les
3 autres préparations utilisables :
Dans une de ces préparations, que je désigne par N, la mandibule
droite a 2 dents non terminales de même taille au mors fixe, tandis
que la mandibule gauche a 2 dents non terminales de tailles très
différentes, l’antérieure étant beaucoup plus petite que la postérieure.
La préparation N est étiquetée natalensis de la main de Trâ-
gârdh, sans indication de date ni de provenance. Elle a été montée
dans une gelée à la glycérine qui s’est desséchée complètement, de
sorte que l’animal est maintenant aplati d’une incroyable façon,
réduit à une mince pellicule dont je n’ai pu qu’améliorer la trans¬
parence en l’imbibant d’acide lactique. L’exemplaire N est cepen¬
dant, sans doute possible, un natalensis. J’ai vérifié sur lui des
caractères de T, notamment la forme curieuse de la crête dorsale
du labre. Cet exemplaire a conservé quelques-uns des très grands
poils bruns dorsaux, dressés et ondulés, qu’a représentés Trâgârdh.
Un de ces poils est même visible jusqu’à sa pointe.
Dans une autre préparation, que j’appelle M et qui porte une
étiquette semblable à celle de N, l’animal est également devenu
une pellicule très mince enrobée dans de la gélatine insoluble. Les
mandibules ont seules résisté à l’écrasement. Elles sont pareilles
et ont 2 dents non terminales au mors fixe. Une d’elles est repré¬
sentée par la figure 3 E. A cette différence entre M et T, qui est
forte, s’ajoutent des différences minimes aux dents du mors mobile,
qui sont moins arrondies, et au rutellum, dont la découpure termi¬
nale est plus simple, plus vive. Les restes de l’animal ne contredisent
aucune des observations faites sur T mais ils sont en trop mauvais
état pour que les caractères de comparaison soient probants.
Les préparations N et M contiennent chacune un mâle. Je crois
que Tragârdh a fait ses figures 1, 3 et 5 de 1932 d’après elles.
Une 4e préparation de Tragârdh renferme A. natalensis. Je la
désigne par L. Elle est dans le même état de conservation relative¬
ment favorable que T. Son étiquette porte seulement les mots
« Archeonothrus Natal Lawrence ». Elle contient une femelle
qui a été vraisemblablement envoyée par Lawrence à Tragârdh,
postérieurement à 1905. J’aurais pu décrire cet exemplaire à la
place de T. J’ai préféré T pour les raisons indiquées précédemment
(5, p. 220) et parce que L a perdu, à droite et à gauche, les articles
distaux des pattes antérieures. Les mandibules de L ont 2 dents
non terminales au mors fixe.
Ainsi, d’après le nombre des cas observés dans ces 4 préparations,
l’hypothèse qu’il y a 2 dents non terminales au mors fixe de la
mandibule de natalensis , comme sur la figure 3 E, est la plus pro¬
bable. L’exemplaire N serait anormal d’un côté et l’exemplaire T
le serait des deux côtés.
— 79 —
L’hypothèse de plus grande probabilité est devenue une certitude
par l’examen des 5 exemplaires en alcool. Leurs 10 mandibules
avaient toutes, à leurs mors fixes, 2 dents non terminales comme sur
la figure 3 E. Ces exemplaires ont été étiquetés par Tragârdh
avec le nom générique Archeonothrus, une date (13 mars 1905)
et la provenance (Pietermaritzburg), sans nom d’espèce.
Concluons en assignant à natalensis, pour le mors fixe de sa man¬
dibule, en structure normale, les caractères de la figure 3 E, et
ajoutons que la variabilité individuelle est grande, avec dyssi-
métrie. Une des dents non terminales peut être supprimée, et même
les 2. Au mors mobile, au contraire, on a toujours 3 dents non
terminales comme sur les figures 3 E ou 3 A.
Observations complémentaires et vérifications. — Les
5 exemplaires que je viens de mentionner n’ont pu servir, bien qu’ils
soient entiers, à faire des figures d’ensemble. Ils sont trop mal con¬
servés. Leur séjour dans l’alcool pendant un demi-siècle a fait
tomber tous leurs poils et les a complètement décolorés. Nous
devons attendre, pour achever la description de natalensis, d’en
avoir des individus fraîchement récoltés. L’animal doit être commun
en Afrique australe. Il vaudrait mieux ne pas le laisser longtemps
dans l’alcool avant de l’étudier ou de le transférer dans un autre
milieu (4, p. 189).
J’ai utilisé les 5 vieux exemplaires pour vérifier ma description
de 1952 et la compléter.
La vérification a été facile. Je n’ai rien trouvé à changer pour
le texte et les figures, sauf ce qui concerne les dents de la mandibule
et la taille des poils adanaux. Ceux-ci avaient tous la même taille,
à très peu près. La crête du labre est comme sur les figures 2 D, 2 E
et 2 A de 1952, avec des variations de détail dans le groupement
des épines. Le rutellum est comme sur la figure 2 C, avec une saillie
proximoventrale tantôt semblable et tantôt plus accentuée, plus
anguleuse. On a bien, à l’hystérosoma, les mêmes sclérites portant
les mêmes poils.
Ma figure 4 C de 1952 n’est pas orientée car je l’ai faite sur
un fragment détaché de la cuticule. Pour l’orienter, il faut diriger
la ligne e1 /2 vers le bas, à 45° environ de l’horizontale. Alors le sclérite
est, à peu près, comme on le verrait sur l’animal entier si celui-ci
était projeté sur son plan de symétrie avec le capitulum à droite.
Les observations nouvelles portent sur la forme générale du corps,
l’organe génital mâle et les pattes de II à IV.
La forme générale du corps est presque la même que chez Stoma-
carus Tristani (2, fig. 1 A et 2 A). Au prodorsum on a la même
convexité transversale au niveau des bothridies et des poils inter-
lamellaires, comme sur la figure 2 A précitée. Devant la convexité
— 80 —
il y a un creux transversal sa, un peu moins accentué que chez
Tristani. La seule différence notable est que l’hystérosoma est moins
régulièrement arrondi. Il est plus bosselé sur le dos et sur les côtés,
chaque bosse portant un des grands poils. Ceux-ci avaient disparu,
mais leurs alvéoles de base étaient très visibles et permettaient de
juger, par leur diamètre, de la dimension relative des poils. Chaque
bosse est occupée par un sclérite, totalement ou partiellement.
Elle n’est pas séparée du reste de la cuticule par un sillon. Le pas¬
sage est progressif et la pente est douce car la bosse n’est pas haute.
L’organe génital mâle, d’après ce qu’on en voit sur l’animal entier,
est apparemment semblable à celui de S. Tristani. Les 5 exemplaires
étant mâles je n’ai pas vu l’organe femelle.
Les tailles de ces mâles étaient comprises entre 480 et 500 p.
Les pattes antérieures étaient seules présentes dans la prépara¬
tion T. J’ai vu toutes les pattes sur les exemplaires en alcool et
constaté qu’elles sont longues et robustes. Les pattes I sont à la
fois les plus longues et les plus épaisses. Il n’était pas possible d’étu¬
dier la chaetotaxie à cause du trop grand nombre de poils tombés.
Les griffes sont tridactyles à toutes les pattes, quoique apparem¬
ment bidactyles à II, III et IV. L’ongle central, en effet, est si
vestigial à II, III et IV qu’il faut le chercher pour le voir (il n’en
serait probablement pas ainsi s’il n’était pas décoloré), sa plus grande
longueur ne dépassant pas, ou guère, l’épaisseur d’un des ongles
latéraux. Il ne fait donc pas saillie et il n’est discernable que par
transparence if travers un des grands ongles, dans l’orientation
latérale. Il est encore plus petit que chez Tristani. Dans les autres
orientations on ne le voit pas beaucoup mieux. Les ongles latéraux
des pattes II, III et IV sont beaucoup plus courbés que ceux de
la patte I et de taille inégale. La différence n’est pas grande, mais
elle est nette. L’ongle antiaxial est le plus grand à IL Conformément
à la règle d’homologie parallèle c’est l’ongle paraxial qui est le plus
grand à III et IV.
IL — Autres Palaeacaroïdes.
Au total, dans les préparations et les tubes de Trâgardh, il y a
au moins 4 espèces et probablement davantage. Les 4 espèces appar¬
tiennent à plusieurs genres et sont toutes des Archeonothrinae.
La faune de l’Afrique australe semble riche en Acariens de cette
sous-famille. J’ai remarqué dans les tubes un Stomacarus de petite
taille et une espèce assez grande, atteignant 735 p dans le sexe
femelle, qui est peut-être celle de la préparation 5 et qui semble
appartenir à un genre nouveau. Aucun individu n’est assez bien
conservé, malheureusement, pour pouvoir être décrit avec des
figures d’ensemble.
— 81
Les mandibules pourraient être dessinées correctement. Elles ont
des dentitions très diverses, surtout au mors mobile. Les caractères
de ces appendices ont donc une particulière importance en taxo¬
nomie chez les Archeonothrinae, plus généralement chez les Palaea-
caroïdes. Il ne faut pas les omettre ou les négliger dans les des¬
criptions. C’est pourquoi j’ai cru nécessaire de discuter longuement
sur ce sujet pour natalensis. Il fallait éliminer les doutes qu’il était
légitime d’avoir.
Il ne faut pas négliger non plus les caractères des rutellums,
ni ceux des labres. Un labre de Palaeacaroïde est souvent orne¬
menté d’une manière qui n’est pas banale. Le contraste est grand
avec les Oribates supérieurs dont les labres, dans beaucoup de
familles et superfamilles, sont constamment lisses et presque pareils.
Le motif du contraste est peut-être que les Palaeacaroïdes sont
astégasimes tandis que les Oribates supérieurs sont stégasimes.
La surface du corps ou d’un appendice doit avoir tendance à perdre
sa sculpture quand elle n’est plus, à cause d’un tectum d’origine
secondaire qui la recouvre, en contact permanent avec l’extérieur.
Le Stomacarus est intéressant car il est représenté par 2 femelles
et les vulves ont des poils un peu élargis à leur base, mais minces
au milieu et au bout, semblables à ceux des pénis d’autres espèces.
Aucun n’est hypertrophié en griffe, contrairement à ce qu’on pouvait
croire d’après Stomacarus Macfarlani (5, p. 213, 215 et 216, fig. 2 A,
2 B, 2 C).
Ce fait important nous amène à faire jouer la remarque 6 du
travail précité sur Macfarlani. Au lieu de supposer que la femelle
encore inconnue de Tristani a des poils eugénitaux différenciés à
la façon de celle de Macfarlani il devient beaucoup plus logique
de supposer qu’elle a des poils eugénitaux semblables à ceux du
mâle, car la faune de l’île Tristan da Cunha a sûrement davantage
de points communs avec celle de l’Afrique australe qu’avec celle
d’une province intérieure de l’Argentine. Macfarlani, par conséquent,
n’est probablement pas un Stomacarus.
Je crois qu’il vaut mieux, dans ces conditions, décider qu’il n’en
est pas un et créer pour lui un nouveau genre.
Appelons ce genre Andacarus n. g. Il n’a pour le moment qu’une
espèce, Andacarus Macfarlani (Grandj. 1957).
Attendre d’avoir trouvé la femelle de Tristani pour créer ce genre
serait plus prudent, mais l’attente aurait été vraisemblablement
très longue, trop longue pour les besoins de l’Oribatologie, car
Tristani est peut être spécial à l’île Tristan da Cunha et cette île
est une des plus isolées du monde.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
6
— 82 —
III. — Différences entre les genres Archeonothrus, Stomacarus
et Andacarus.
Ces 3 genres forment une sous-famille, les Archeonothrinae. La
diagnose de cette sous-famille (4, p. 196) reste valable à condition
d’y supprimer les mots « Poils eugénitaux femelles normaux ».
La remarque 5 de mon travail sur Macfarlani (5, p. 219) doit être
rejetée.
Archeonothrus diffère à la fois de Stomacarus et à’ Andacarus par
les caractères suivants :
1. Un sclérite postanal impair porte les 8 poils 7q, h2, ps1 et ps2
(3, fig. 4 F). Ces poils sont voisins les uns des autres. A la place de
ce sclérite impair on a 4 sclérites dans les deux autres genres, chacun
d’eux portant d’un côté les poils hx et h2, ou bien les poils psx et ps2
(2, fig. 1 B, 2 A ; 5, fig. 1 A).
2. Les poils elt ft et f2 de l’opisthosoma, de chaque côté, sont
rapprochés et implantés sur un sclérite commun (3, fig. 4 C). Dans
les deux autres genres le poil e1 est à part (2, fig. 1 A, 2 A ; 5, fig. 1 A).
3. Le poil antérieur de la mandibule est fortement antiaxial et
implanté très en avant (3, fig. 3 A, 3 E). Dans les deux genres il est
plus dorsal et moins antérieur (2, fig. 3 D ; 5, fig. 2 E).
4. Le mors mobile de la mandibule a 3 dents arrondies, en feston,
comme sur la figure 3 A précitée, ou du moins groupées comme sur
la figure 3 E. Ces dents sont au bord antiaxial, près de l’extrémité
de ce mors. On ne retrouve pas du tout ce caractère dans les deux
autres genres (fig. 3 D et 2 E précitées).
5. Les protubérances dorsales du labre, formant des crêtes, sont
aplaties et bordées par des épines en couronne qui partent horizon¬
talement (3, fig. 2 D, 2 E). Les crêtes du labre n’ont pas ce caractère
dans les deux autres genres (2, fig. 3 C).
6. Les ongles latéraux, à toutes les pattes, ne sont pas spatulés,
ou à peine (3, fig. 1 D). Ils le sont fortement dans les deux autres
genres (2, fig. 2 G ; 5, fig. 1 B).
7. La nervure translamellaire, au prodorsum, est très faible ou
nulle (3, fig. 1 A). Elle est forte dans les deux autres genres
(2, fig. 1 A).
Ces caractères ne sont probablement pas tous cruciaux et d’im¬
portance générique, mais les départager ne sera possible que plus
tard, quand on connaîtra davantage d’espèces.
Le genre Archeonothrus diffère en outre du genre Andacarus par
ses poils eugénitaux femelles non différenciés, semblables dans les
deux sexes.
Quant aux genres Stomacarus et Andacarus, nous admettrons
qu’ils diffèrent par les caractères suivants :
— 83 —
1. Andacarus a des poils eugénitaux femelles bulleux, hyper¬
trophiés (5, fig. 2 A, 2 B, 2 C). Chez Stomacarus les poils eugénitaux
femelles n’ont rien de particulier.
2. Les grands poils dorsaux et latéraux sont barbelés, épais et
non effilés chez Andacarus (5, fig. 1 A). Ils sont lisses, plus minces,
ondulés et non effilés chez Stomacarus (2, fig. 1 A, 2 A).
L’incertitude provient de ce que le type de Stomacarus a été
décrit d’après un seul individu. On court évidemment la chance
de créer une incertitude semblable (très fâcheuse) dans tous les cas
analogues et plus généralement quand les caractères du type sont
fondés sur un seul sexe. Cet inconvénient est évitable, mais attendre
d’avoir l’autre sexe pour décrire, ou de savoir que l’animal est par-
thénogénétique, aurait d’autres inconvénients.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Euratom. — En 1941, à propos de statistique sexuelle (1, p. 464),
j’ai mis l’animal que j’appelais alors Palaeacarus appalachicus
(P. hystricinus) parmi les Oribates à mâles communs. C’est faux
car en 1954, examinant une cinquantaine d’individus pour le sexe,
j’ai constaté qu’ils étaient tous femelles (4, p. 200). Peut-être avais-je
observé autrefois un mâle atavique, exceptionnel, comme il y en a
souvent chez les Oribates parthénogénétiques, et cette rencontre
expliquerait aussi pourquoi j’ai cité hystricinus à propos d’analogie
chaetotaxique eugénitale entre mâles et femelles (4, p. 220). L’expli¬
cation a cependant le défaut de n’être fondée sur rien. Je n’ai trouvé
aucune mention de ce mâle dans mes dossiers et mes fiches. Admet¬
tons, pour le moment, qu’aucun mâle n’a été vu jusqu’ici chez
Palaeacarus hystricinus.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). • — • Statistique sexuelle et parthénogenèse chez les
Oribates (C. R. Ac. Sciences Paris, t. 212, p. 463 à 467, 1941).
2. Id. — ■ Observations sur les Palaeacaroïdes, lre série (Bull. Mus. Hist.
nat. Paris, 2e série, t. 24, p. 360 à 367, 1952).
3. Id. — • Observations sur les Palaeacaroïdes, 3e série (Bull. Mus. Hist.
nat. Paris, 2e série, t. 24, p. 547 à 554, 1952).
4. Id. — - Étude sur les Palaeacaroïdes (Mém. Mus. Hist. nat. Paris,
série A, Zoologie, t. 7, fasc. 3, p. 179 à 274, 1954).
5. Id. — Observations sur les Palaeacaroïdes, 4e série (Bull. Mus. Hist.
nat. Paris, 2e série, t. 29, p. 213 à 220, 1957).
6. TrâgArdh (I.). - — Neue Acariden aus Natal und Zululand (Zool.
Anzeiger, t. 30, p. 870 à 877, 1906).
7. Id. — ■ Palaeacariformes, a new suborder of acari (Archiv for Zoologi,
t. 24 B, n° 2, p. 1 à 6, 1932).
— 84 —
Sur une collection de Décapodes Brachyoures
( PORTUNIDAE ET XANTHIDAE ) DE L' ILE MAYOTTE.
II. XANTHIDAE
Par Danièle Guinot.
Carpilodes rugipes (Heller).
Fig. 11 a , b.
Actaeodes rugipes Heller, 1861 a, p. 9 ; 1861 b, p. 330, pl. 2, fig. 20 :
Mer Rouge.
Carpilodes rugipes, A. Milne Edwards, 1865, p. 229, pl. 12, fig. 4, 4 a
4 b : Mer Rouge.
Actaea rugipes, Kossmann, 1877, p. 24 : Mer Rouge.
Carpilodes rugatus, Miers [nec Zozymus rugatus H. Milne Edwards,
1834], 1884, p. 529 : Seychelles.
Carpilodes rugipes, Lenz, 1905, p. 348 : Zanzibar. — - Nobili, 1906 a,
p. 220 : Mer Rouge, Golfe d’Aden. — Lenz, 1910, p. 545 : Madagascar
(Sainte-Marie) ; 1912, p. 3 : Mer Rouge (Tor). — Odhner, 1925, p. 24,
pl. 2, fig. 3 : Mer Rouge, Golfe de Suez.
nec : Carpiloxanthus rugipes, Heller, 1865, p. 17 (Tahiti) [= Carpi-
loxanthus vaillantianus A. Milne Edwards, 1862 = Carpilodes bellus
(Dana, 1852)].
— Phymodius rugipes, Miers, 1884, p. 531 (Seychelles) [= Carpilodes
monticulosus A. Milne-Edwards, 1873].
— Carpilodes rugipes, Rathbun, 1910, p. 351 (Golfe de Siam) [= C. mar-
garitatus A. Milne-Edwards, 1873],
— Carpilodes rugipes, Klunzinger, 1913, p. 137 [41], pl. 5, fig. 4 (Mer
Rouge) [= C. ruber A. Milne Edwards, 1865].
Matériel examiné. — 1 12 X 7,3 mm.
Remarques. — Cette espèce qui n’avait pas encore été signalée
des Comores est connue de Mer Rouge, du Golfe d’Aden, de la côte
orientale d’Afrique, de Madagascar et des Seychelles.
Nous figurons le pl 1 du spécimen examiné : il présente, sur la
surface exposée, dix longues soies plumeuses, à extrémité légère¬
ment claviforme (fig. 11 a, 11 b). Le pl 1 çj d’un spécimen de cette
espèce, récolté à Djibouti et signalé par Nobili en 1906, est exacte¬
ment de même type : il montre le même nombre de soies et le lobe
apical est long et effilé. Il se rapproche du pl 1 d’une autre espèce
de Carpilodes, C. margaritatus A. Milne Edwards, figuré par Chopra
et Das (1937, p. 396, fig. 5 : Archipel de Mergui), qui offre huit
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
longues soies plumeuses, relativement plus courtes, nettement cla-
viformes et paraissant toutes insérées sur le bord ventral de la gout¬
tière de l’appendice.
Fig. 11, 12. — Premier pléopode mâle.
Fig. 11. Carpilodes rugipes (Heller), 12 X 7,3 mm., Ile Mayotte : 11 a (X 27) ; 11 6,
extrémité grossie (x 45). — Fig. 12. C. tristis Dana, 25 X 15 mm., Nouvelle-Calé¬
donie : 12 a (X 23) ; 12 6, extrémité grossie (X 45).
Carpilodes tristis Dana.
Fig. 12 a, b.
Carpilodes tristis Dana, 1852 a, p. 77 ; 1852 b, p. 193, pl. 9, fig. 7 a-d :
Archipel des Tuamotu.
? Carpilodes granulatus Heller, 1862, p. 520. — - A. Milne Edwards,
1865, p. 226, pl. 12, fig. 5 : Iles Nicobars, Tahiti.
Carpilodes tristis, Heller, 1865, p. 17 : Tahiti. — A. Milne Edwards,
1865, p. 225 : Archipel des Tuamotu ; 1873 a, p. 178 : Nouvelle-Calé-
— 86 —
xlonie. — Haswell, 1882, p. 56 : Australie (Iles Holborn, Molle,
Darnley). — Müller, 1887, p. 474 : Trincomali. — - de Man, 1890,
p. 50 : Tahiti. — Henderson, 1893, p. 353 : Muttuwartu Par. — Ort-
mann, 1893, p. 467 : Singapour, « Sudsee » ; 1894, p. 51 : Dar-es-Salam.
• — Alcock, 1898, p. 82 : Iles Andaman, Nicobars. • — - Borradaile,
1900, p. 585 : Rotuma. - — - de Man, 1902, p. 577 : Ternate, Iles Fidji.
— Lenz, 1905, p. 347 : Ile Aldabra. — Rathbun, 1907, p. 37 : Tuamotu
(Ile Fakarava) ; 1911, p. 211 : Salomon, Peros, Coin ; Coetivy. —
Odhner, 1925, p. 12, pl. 1, fig. 1 : Indo-Pacifique. • — - Ward, 1932,
p. 240 : Iles du Capricorne (Fairfax et Héron). — Miyaké, 1939, p. 207 :
Iles Marshall, Iles Gilbert.
Liomera tristis, Barnard, 1950, p. 237.
Carpilodes tristis, Tweedie, 1950 b, p. 113 : Iles Cocos-Keeling.
nec : Carpilodes tristis, Lenz, 1910, p. 545 (Mozambique) [= Lachno-
podus subacutus (Stimpson, 1858)] l.
Matériel examiné. — 1 Ç 19,5 X 11,5 mm.
Remarques. — Il n’est pas étonnant de retrouver cette espèce à
l'Ile Mayotte étant donné son abondance dans F Indo-Pacifique :
elle avait été signalée des Seychelles (Ile Aldabra).
Carpilodes granulatus Heller que figure A. Milne Edwards
(1865, pl. 12, fig. 5) et qui diffère de C. tristis seulement par la
fine granulation de la caparace et des chélipèdes, est probablement,
somme l’a supposé Odhner (1925, p. 12), la même espèce que celle-ci.
Nous n’avons pas trouvé trace du spécimen figuré par A. Milne
Edwards dans la collection du Muséum d’Histoire naturelle.
Nous figurons le pl 1 (J (fig. 12 a, 12 b) d’après des spécimens pro¬
venant de Nouvelle-Calédonie. Le nombre des longues soies clavi-
formes dépasse vingt et le lobe apical, recourbé, présente une extré¬
mité régulièrement arrondie.
Carpilodes caelatus Odhner.
Carpilodes sp., Calman, 1900, p. 4 : Détroit de Torrès (Ile Murray).
Carpilodes caelatus Odhner, 1925, p. 21, pl. 1, fig. 19, 19 a : Iles Kei,
Amboine, Mer de Chine, Iles Sulu, Iles Bonin.
Carpilodes caelatus, Sakai, 1939, p. 475. — Tweedie, 1950 b, p. 113 : Iles
Cocos-Keeling.
Matériel examiné. — 1 $ 8 X 5 mm.
Remarques. — Ce spécimen ressemble à celui décrit et figuré
par Odhner, excepté en ce qui concerne Faire protogastrique :
1. Odhner (1925, pp. 12, 82) propose la synonymie Xantho bidentatus A. Milne
Edwards 1867 = Lachnopodus subacutus (Stimpson 1858). Après examen du type de
X. bidentatus , nous pensons que les deux espèces sont distinctes, celle de Milne
Edwards devant cependant être rattachée au genre Lachnopodus. Nous reviendrons
sur cette question au cours de l’étude (en collaboration avec J. Forest) des Bra-
chyoures recueillis à Tahiti et aux Tuamotu par G. Ranson.
— 87 —
en effet, comme l’indique d’ailleurs la clef d’ODHNER (1925, pp. 9-12)
et comme l’a remarqué Tweedie ( loc . cit., p. 113), 2 M est divisé
en deux lobes.
Cette espèce était à ce jour connue seulement du Pacifique occi¬
dental et du nord-est de l’Océan Indien : sa capture à l’Ile Mayotte
agrandit considérablement son aire de répartition. Elle y a vrai¬
semblablement été recueillie sur le récif, comme les autres espèces
de Carpilodes ; l’exemplaire de C. caelatus signalé par Tweedie
également, mais les spécimens signalés antérieurement ont été
trouvés en eau plus profonde d’où cette hypothèse d’ODHNER
(1925, p. 22) : « Keine Rifï-Form, sondern in einiger Tiefe lebend. »
Actaea cavipes (Dana).
Fig. 13 a, b.
Actaeodes cavipes Dana, 1852 a, p. 78 ; 1852 b, p. 199, pl. 11, fig. 5 a-b.
Actaea cavipes, Alcock, 1898, p. 147. — Odhner, 1925, p. 68. — Sakai,
1939, p. 492, pl. 92, fig. 7. — Miyaké, 1939, p. 211. • — - Stephensen,
1945, p. 151. — Tweedie, 1947, pp. 27, 29 ; 1950 a, p. 86 ; 1950 b,
p. 118 ; Baknard, 1950, p. 229.
Matériel examiné. — ■ 1 $ 13 X 8,6 mm.
Remarques. — Nous figurons le pl 1 $ d’un spécimen d ’A. cavipes
déterminé par Balss et provenant de Tamatave (fig. 13 a, 13 b).
Odhner (1925, p. 69) avait déjà signalé cette espèce de l’Ile Mayotte.
Actaea tomentosa (H. Milne Edwards).
Zozymus tomentosus H. Milne Edwards, 1834, p. 385.
Actaea tomentosa, Alcock, 1898, p. 140. - — - Odhner, 1925, p. 70. —
Miyaké, 1939, p. 183, pl. 13, fig. 6, fig. texte 8 ; p. 212 ; 1940 b, p. 25.
— • Sakai, 1939, p. 487, pl. 93, fig. 8. — Ward, 1941, p. 2. — Tweedie,
1947, p. 27. — Barnard, 1950, p. 233, fig. 43, e, f.
Matériel examiné. — 1 Ç 17 X 11 mm.
Actaea polyacantha (Heller).
Fig. 14 a, b.
Chlorodius polyacanthus Heller, 1861 a, p. 11 ; 1861 b, p. 339, pl. 3,
fig. 21 : Mer Rouge.
Pilodius fragifer, Paulson, 1875, p. 31, pl. 6, fig. 2 : Mer Rouge (nec :
Chlorodius fragifer Adams et White, 1848).
Actaea polyacantha, Ortmann, 1893, p. 455. — Nobili, 1906 a, p. 259.:
Mer Rouge, Djibouti. — - Rathbun, 1911, p. 222, pl. 18, fig. 5, 6 :
Salomon, Coetivy.
Actàodius fragifer, Klunzinger, 1913, p. 232 [136], pl. 1, fig. 10 : Mer
Rouge.
Fig. 13, 16. — Premier pléopode mâle.
Fig. 13. Actaea cavipes (Dana), 17 X 10 mm., Tamatave : 13 a (X 25) ; 13 6', extrémité
grossie (X 45). — Fig. 14. A. polyacantha (Heller), 11 X 8 mm., Djibouti : 14 a
(X 23) ; 14 6, extrémité grossie (X 45). — Fig. 15. A. margaritifera Odhner, Nobili
det. A. nodulosa White, 13x9 mm., Djibouti : 15 a (X 25) ; 15 b, extrémité grossie
(X 58). — Fig. 16. A. nodulosa White, 17,5 X 11 mm., Ile Aldabra : 16 a ( X 23);
16 6, extrémité grossie (X 45).
89 —
Actaea polyacantha, Odiiner, 1925, p. 57 : Djibouti, Zanzibar, Mer de
Chine, Australie (Ile Baudin), Nouvelle- Angleterre, Iles Marshall, Iles
Gilbert, Iles Fidji, Samoa. — Ward, 1932, p. 247 : Iles du Capricorne
(Ile North West). — Balss, 1934, p. 514 : Tamatave. — Sakai, 1939,
p. 486, pl. 94, fig. 23 : Japon. - — Miyaké, 1939, p. 212.
Matériel examiné. — 1 $ 6 X 4 mm.
Remarques. — Le pl 1 d ’A. polyacantha représenté ici (fig. 14 a,
14 b) est celui d’un spécimen de Djibouti déterminé par Nobili :
il se caractérise par un lobe distal court, élargi et tronqué. Il se
différencie ainsi de celui qui a été figuré pour certaines espèces,
également indo-pacifiques, à’ Actaea dont le lobe distal est allongé
et effilé. Ces espèces sont^les suivantes — nous renvoyons aux auteurs
qui ont figuré cet appendice — : Actaea areolata Dana in Chopea
et Das, 1937, fig. 6 ; A. calculosa (H. Milne Edwards), ibid., fig. 7 ;
A. tomentosa (H. Milne Edwards) in Miyaké, 1939, fig. 8 et Bar-
nard, 1950, fig. 43, / ; A. savignyi (H. Milne Edwards) in Sakai,
1939, fig. 37, Stephensen, 1945, fig. 38 C et Barnard, 1950,
fig. 43, c ; A. paroula (Krauss) in Barnard, 1950, fig. 43, h ;
A. rüppellii (Krauss), ibid., fig. 43, i.
Le pl 1 $ d’M. polyacantha diffère également par les mêmes carac¬
tères de ceux des trois autres espèces figurés ici : A. cavipes (Dana)
(fig. 13 a, 13 b), A. margaritifera Odhner (fig. 15 a, 15 b) et A. nodu-
losa White (fig. 16 a, 16 b).
Actaea margaritifera Odhner.
Fig. 15 a, b, 17.
Actaea nodulosa, Henderson ( nec White, 1847), 1893, p. 356 : Golfe de
Manaar (Tuticorin). — Alcock, 1898, p. 148 : Côte de Malabar, Golfe
Persique, Iles Andaman. — ? Lanchester, 1900, p. 733 : Singapour.
— ■ Nobili, 1906 a, p. 257, pl. 10, fig. 2 : Aden. — Rathbun, 1910,
p. 350 : Golfe de Siam.
Actaea margaritifera Odhner, 1925, p. 48, pl. 3, fig. 10 : Karachi, Ceylan
(Trincomali), Iles Kei. — ? Stephensen, 1945, p. 152 : Golfe Persique.
Matériel examiné. — 1 juv. 6,2 X 4,5 mm.
Remarques. — En 1925, T. Odhner a décrit une nouvelle espèce
A' Actaea, A. margaritifera à laquelle il a rapporté VA. nodulosa de
quelques auteurs ( nec White, 1847). Le type d’M. margaritifera est
VA. nodulosa déterminé par Nobili (1906 a, p. 257), qui a pour
provenance Aden (Jousseaume coll.) : il s’agit d’une femelle
de 22,5 X 16 mm conservée au Muséum d’Histoire naturelle.
Le second spécimen femelle d’Aden cité par Nobili n’est pas
dans nos collections, mais nous avons trouvé le spécimen de
— 90
Djibouti (Coutière coll.), signalé en même temps et également
déterminé A. nodulosa : il s’agit d’un mâle — et non d’une femelle
comme le note Nobili — de 13 X 9 mm ; Odhner ne semble pas
l’avoir examiné et ne le mentionne pas. Nous avons donc pu compa¬
rer le petit échantillon de l’ Ile Mayotte à deux exemplaires d’M. mar-
garitifera dont le type. Nous l’avons d’autre part comparé à trois
exemplaires d’A. nodulosa White, 1847 (= A. pisigera Nobili, 1905 ;
1906 a, p. 259, pl. 10, fig. 1) récoltés par la Calypso à l’Ile Aldabra.
Les trois spécimens d’A. margaritifera que nous avons examinés
sont de tailles bien différentes ; nous rappelons ici les caractères
essentiels de cette espèce :
Fig. 17. — Actaea margaritifera Odhner (Nobili det. 1906, A. nodulosa White),
cJ 13 X 9 mm., Djibouti, Coutière coll. (X 1,6).
Rapport largeur-longueur de la carapace chez l’adulte égal à 1,45 envi¬
ron. Face dorsale subdivisée en nombreux lobules par des sillons profonds
et lisses (fig. 17) ; lobules irrégulièrement surmontés de tubercules perli-
formes peu nombreux et espacés, en particulier sur la région postérieure
de la carapace. Aréole 3 M tripartie ; 2 M, bipartie, avec le lobe interne
nettement plus étroit que l’externe — ceci est surtout visible chez le
plus grand spécimen, le type, comme l’indique la figure d’OüHNER ( loc .
cit ., pl. 3, fig. 10) — et peu séparé de 1 M ; aréoles postfrontales bien
séparées. 6 L, 5 L, 2 L nettement séparées ainsi que les aréoles qui
longent le bord antéro-latéral : 1 L, 3 L, 4 L, et le bord postéro-laté¬
ral : 1 R et 2 R. Aire cardiaque non divisée ; aire intestinale formée de
deux bandes parallèles de granules dont l’antérieure, formée de 2-3
rangées, est interrompue en son milieu. Surface de la carapace avec des
touffes de très longs poils disposées symétriquement sur les régions sui¬
vantes : sur le bord supra-orbitaire interne, sur le lobe externe de 2 M,
sur 5 L, 4L, 1 R, sur 3 M (de part et d’autre), sur 3 R, sur 1 P (de
— 91 —
part et d’autre) ; enfin, sur la partie postérieure de la région cardiaque
et sur 3 R, de chaque côté, trois touffes plus petites.
Sur le bord antéro-latéral, quatre lobes saillants, formés par le rappro¬
chement de plusieurs tubercules.
Front q-uadrilobé, les deux lobes internes beaucoup plus proéminents
que les externes ; échancrure médiane profonde, triangulaire.
Face inférieure et sternum granuleux.
Chélipèdes recouverts de granules perliformes, saillants, devenant poin¬
tus sur la face supérieure du carpe et du propode. Des poils analogues à
ceux de la carapace sur la face supérieure de la pince.
Pattes ambulatoires couvertes de tubercules arrondis ou un peu poin¬
tus ; sur le bord supérieur ces tubercules deviennent aigus, presque spini-
formes ; tous les articles frangés de longs poils, en particulier le bord
supérieur ; des poils analogues, moins touffus, sur la face externe du carpe
(l’extrémité distale surtout) et le propode.
PI1 <S figuré : fig. 15 a, 15 b.
L’A. nodulosa White, 1847 (cf. Odhneb, 1925, p. 56, pl. 3, fig. 20),
avec laquelle A. margaritifera a été confondue par quelques auteurs,
se distingue de celle-ci par le céphalothorax plus large, la face dorsale
subdivisée en un plus petit nombre de lobules (en particulier 2 M
et les lobules latéraux ne sont pas divisés) et couverte de granu¬
lations plus nombreuses et moruliformes, par l’absence des touffes
de longs poils caractéristiques d’M. margaritifera, par le sternum
et l’abdomen creusés de profondes dépressions et érodés ; enfin
l’ornementation des appendices thoraciques consiste en granulations
moruliformes et pisiformes (cf. Nobili, 1906 a, p. 259 : Actaea pisi-
gera), et le bord supérieur des pattes ambulatoires est armé de tuber¬
cules pédonculés et bolétiformes, au lieu des dents spiniformes
observées chez A. margaritifera. Nous figurons le pl 1 d’un spécimen
mâle dh4. nodulosa White provenant de l’ Ile Aldabra (G. Cher-
bonnier coll.) et mesurant 17,5 X 11 mm (fig. 16 a, 16 b).
La distribution géographique d’M. margaritifera s’établit actuelle¬
ment comme suit : Iles Kei, Golfe de Siam, Andaman, Ceylan, Indes
(Tuticorin et côte ouest), Karachi, Golfe Persique, Aden, Comores
(Ile Mayotte) b
Neoliomera sabaea (Nobili).
Actaea sabaea Nobili, 1905, p. 403 ; 1906 a, p. 254, pl. 10, fig. 3 : Perim,
Djibouti.
Actàa sabaea, Klunzinger, 1913, p. 192 [96].
Neoliomera sabaea, Odhner, 1925, p. 31, pl. 2, fig. 11 : Djibouti, Durban.
1. D’après Odhner ( loc . cit., pp. 48-49), les spécimens qu’il cite de Singapour et
l’.l. aff. hystrix Caïman (1900, p. 11) du Détroit de Torrès seraient A. margaritifera
var. bullifera (Alcock, 1898, p. 149 ; Illustr. Invest., 1889, pl. 37, lig. 2).
— 92
Moluques. — Balss, 1934, p. 514 : Madagascar (Tamatave), Ceylan.
— • Barnard, 1950, p. 241, fig. 37, c. — Tweedie, 1950 a, p. 91 (clef).
Matériel examiné. ■ — 1 Ç 16 X 10 mm.
Remarques. — Aucun premier pléopode çj de Neoliomera n’a
encore été représenté, à notre connaissance. Nous figurerons celui
de N. sabaea ainsi que celui du type de plusieurs autres espèces
du genre dans l’étude de la collection Ranson, annoncée plus haut.
Xantho ( Leptodius) exaratus (H. Milne Edwards).
Chlorodius exaratus H. Milne Edwards, 1834, p. 402 ; 1849, pl. 11, fig. 3.
Xantho (Leptodius) exaratus, Alcock, 1898, p. 118 (ubi litt. et syn.).
Leptodius exaratus, Bouvier, 1915, p. 107 ( pro parte : les spécimens des
« Récifs de Grand Port »). - — • Balss, 1922, p. 127 (ubi litt.).
Xanto (— Leptodius) exaratus, Gordon, 1931, pp. 543-545, fig. 20, 22 B.
Leptodius exaratus, Shen, 1932, pp. 99, 100, fig. 57, 58 c, d. — Yokoya,
1933, p. 189. — Boone, 1934, p. 110, fig. 58 (répartition géographique).
— Chopra et Das, 1937, p. 398.
Xantho exaratus, Monod, 1938, p. 125, fig. 17 B.
Xantho (Leptodius) exaratus, Balss, 1938, p. 41. - — - Sakai, 1939, p. 465,
pl. 58, fig. 3, pl. 91, fig. 1. — Miyaké, 1939, p. 209 ; 1940 b, p. 25.
Xantho (= Leptodius) exaratus, Stephensen, 1945, p. 149, fig. 37 C.
Xantho (Leptodius) hydrophilus, Barnard, 1950, p. 223, fig. 41, c, 42, c-e ;
1955, p. 3.
Matériel examiné. - — 1 (J 19 X 13 mm, 1 $ 9 X 6,4 mm.
Remarques. — Le pl 1 du spécimen mâle de l’ Ile Mayotte corres¬
pond bien à celui qu’ont figuré I. Gordon en 1931 (fig. 22 B), Shen
en 1932 (fig. 58 c), Monod en 1938 (fig. 17 B) et Stephensen
en 1945 (fig. 37 C). Barnard (1950, fig. 42, d ) figure également
le pl 1 (J de cette espèce qu’il désigne sous le nom d’hydrophilus
Herbst.
Bouvier a signalé en 1915 (pp. 107, 108) Leptodius exaratus de
l’Ile Maurice, représenté là, d’une part par « cinq jeunes à test
très rugueux et pour la plupart à pinces épineuses » dont la prove¬
nance est « Le Chaland », d’autre part par plusieurs exemplaires
de grande taille des « Récifs de Grand Port ». Ces derniers sont bien
des X. exaratus ; quant aux cinq autres petits échantillons, que
nous avons également examinés, ils appartiennent non pas au genre
Xantho (Leptodius) , mais au genre Phymodius : il s’agit vraisem¬
blablement de Ph. ornatus (Dana). Le tube qui porte l’étiquette
« Le Chaland, Bouvier det. », contient, outre ces cinq spécimens,
un sixième spécimen de petite taille, qui nous paraît être un Chloro-
dopsis. L’identification des cinq jeunes spécimens de Phymodius
— 93 —
(? ornatus ) à l’espèce -Y. exaratus avait amené Bouvier à attribuer
aux chélipèdes de cette espècu une armature épineuse : en réalité,
tous les jeunes de .Y. exaratus que nous avons observés, offrent des
chélipèdes lisses ou seulement finement granuleux.
Phymodius monticulosus (Dana).
Chlorodius monticulosus Dana, 1852 a, p. 79 ; 1852 b, p. 206, pl. 11,
fig. 9 a-f.
Phymodius monticulosus, Alcock, 1898, p. 163 [ubi litt. et syn.). — Gor¬
don, 1934, p. 34, fig. 17 a, a 1, 18 a, 19 a (révision). — ■ Miyaké, 1939,
p. 214. — Barnard, 1950, p. 217, fig. 40, a-h ; 1955, p. 3. — Tweedie,
1950 b, p. 122.
Matériel examiné. — 1 Ç ovigère 13 X 9,5 mm.
Hypocolpus diverticulatus (Strahl).
Melissa diverticulata Strahl, 1861, pp. 101-103, nom. nov. pro Cancer
exsculptus, Savigny, 1809, pl. 6, fig. 3, 1-4 [nec C. exsculptus Herbst,
1790 = Euxanthus exsculptus (Herbst)].
La synonymie et les remarques relatives à cette espèce seront
publiées en 1958 dans une révision des genres Euxanthus Dana
et Hypocolpus Rathbun.
Matériel examiné. — 1 $ 26 X 19 mm.
(A suivre ).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
94 -
Sur la nomenclature des Pagures
DES MERS FRANÇAISES
Par Jacques Forest.
Depuis la parution du volume de la Faune de France consacré
aux Crustacés Décapodes Marcheurs (Bouvier, 1940) un grand
nombre de corrections ont été apportées à la nomenclature des
espèces qui y sont mentionnées et notamment à celle des Pagures.
Certaines des corrections relatives à ce groupe ont été publiées dans
divers travaux de systématique, d’autres résultent d’une récente déci¬
sion de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique.
En présence de plusieurs changements importants dans des noms
de genre, d’espèce ou d’auteur, et de multiples rectifications de
dates, une mise au point n’était pas inutile : j’ai résumé ou exposé
ici les différentes questions qui ont trait à des modifications de la
nomenclature des Pagures signalés dans la Faune de France, en
renvoyant éventuellement aux publications où elles sont examinées
en détail. Une liste des espèces indiquera, d’une part, le nom employé
par Bouvier et, d’autre part, le nom correct.
1. — Décision de la Commission Internationale de Nomenclature
Zoologique sur l’emploi du nom générique Pagurus Fabricius, 1775.
Le problème a déjà été exposé en détail (Forest, J. et Hol-
thuis, L. B., 1955, pp. 307-321) et peut se résumer de la façon
suivante :
Le nom de Pagurus était employé dans une acception différente
par deux groupes de carcinologistes. Les uns — parmi lesquels
la majorité des européens — désignaient sous ce nom le genre
auquel appartient l’espèce décrite par IIerbst sous le nom de Cancer
arrosor, et sous le nom d ’ Eupagurus Brandt, le genre dont le type
est Cancer bernhardus Linné, 1758. Les autres — et notamment,
depuis cinquante ans, la grande majorité des américains — consi¬
déraient cette dernière espèce comme type du genre Pagurus, attri¬
buant le nom de Dardanus Paulson aux Pagurus des auteurs du
premier groupe.
Les deux genres étant considérés comme types des deux sous-
familles de Paguridae, le nom de Pagurinae s’appliquait soit à
l’une, soit à l’autre des sous-familles, suivant pourrait-on dire, la
nationalité des auteurs.
Le principe de l’universalité de la nomenclature exigeait qu’une
solution définitive vînt mettre fin à une telle confusion. Deux pro¬
positions furent soumises à la Commission Internationale de Nomen-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 95 —
clature Zoologique. L’une, celle de L. B. Holthuis, s’en tenait
à l’application stricte des règles, ce qui avait pour conséquence
de désigner les deux espèces citées plus haut sous les noms de Dar-
danus arrosor et de Pagurus bernhardus.
Je préconisais, pour ma part, une seconde solution, déjà adoptée
par Th. Monod et approuvée par R. Ph. Dollfus : suppression
de Pagurus et emploi de Dardanus et d’Eupagurus, noms toujours
utilisés sans équivoque jusqu’ici. Cette seconde solution impliquait
le recours aux Pleins Pouvoirs de la Commission qui a préféré s’en
tenir à l’application stricte des règles. Ce sont donc les noms de
Pagurus Fabricius (Type Cancer bernhardus L.) et de Dardanus
Paulson (Type Dardanus helleri Paulson) qui ont été inscrits sur
la Liste Officielle des Noms de Genres.
D’autre part dans la Liste Officielle des Noms de Familles ont été
insérés : Paguridae (correction par Samouelle de Pagurii) Latreille,
1802-1803 et Diogeninae Ortmann, 1892. Ce dernier nom a en effet
la priorité sur Dardaninae Schmidt, 1926, puisque Diogenes Dana
et Dardanus Paulson sont maintenant considérés comme appar¬
tenant à la même sous-famille.
La décision de la Commission de Nomenclature oblige à modifier
plusieurs des noms employés par Bouvier dans la Faune de France :
à Pagurinae et Eupagurinae doivent être respectivement substitués
les noms de Diogeninae et de Pagurinae, à Pagurus, Dardanus et
à Eupagurus, Pagurus.
2. — Sur les espèces dont le nom est attribué à W. Thompson.
Dans une liste des Crustacés d’Irlande, W. Thompson (1844, p. 267)
mentionne quatre nouvelles espèces de Pagures : Pagurus Hynd-
mani, P. Cuanensis, P. Ulidiae, P. laevis ; il s’agit en réalité de
nomina nuda puisque Thompson ne donne ni description, ni dessin.
Ces espèces sont décrites et figurées pour la première fois dans
A History of the British Stalk-eyed Crustacea, par T. Bell (1846,
pp. 182, 178, 180, 184) à qui ces noms doivent par conséquent
être attribués (Bell corrige Hyndmani en Hyndmanni et Ulidiae
en ulidianus ).
Au strict point de vue de la nomenclature, les noms corrects
actuels sont les suivants : Anapagurus hyndmanni (Bell, 1846)
Pagurus cuanensis Bell, 1846, Pagurus ulidianus Bell, 1846, et
Anapagurus laevis (Bell, 1846), mais seul les deux Anapagurus sont
à considérer comme espèces valides : en effet, Pagurus cuanensis
est un» synonyme présumé postérieur de Pagurus spinimanus
Lucas, 1846 ( vide infra, p. 96) et P. ulidianus est vraisemblablement
identifiable, comme Bouvier l’a indiqué, à Pagurus bernhardus (L.).
3. — Espèces décrites par II. Lucas d’une part, et par T. Bell
d’autre part, en 1846.
— 96
J’ai exposé en 1955 (p. 114) le problème posé par la description
des mêmes espèces par H. Lucas dans YHistoire naturelle des
Animaux Articulés, I. Crustacés, Arachnides, Myriapodes et Hexapodes
(Exploration scientifique de l’Algérie) et par T. Bell dans l’ouvrage
cité plus haut.
Ce sont : Pagurus sculptimanus Lucas = Pagurus forbesi Bell.
Pagurus spinimanus Lucas = Pagurus cuanensis Bell.
Les descriptions de Lucas et de Bell étaient considérées comme
datant respectivement de 1849 et 1853. Or, ces dates, imprimées
sur la page de titre des ouvrages en question, sont toutes deux
erronées. C. D. Sherborn a déjà signalé (1923, p. cxxxiii) que A His-
tory of the British Stalk-eyed Crustacea a été publié, en fascicules,
de 1844 à 1853 : les pages où figurent les Pagures mentionnés plus
haut sont de 1846.
Quant à la partie de l’ouvrage de Lucas consacrée aux Crustacés
(pp. 1-40, pl. I-VI) sa parution est signalée dans la Bibliographie
de la France, n° 13, du 28 mars 1846 et dans Y Echo du Monde
savant, n° 26, du 2 avril '1846.
Les descriptions des deux auteurs datant de la même année 1846,
après avoir vainement essayé d’obtenir une date plus précise pour
celles de Bell et sachant que celles de Lucas avaient été publiées
dans les premiers mois de l’année, j’ai pensé que c’était à ces der¬
nières qu’il convenait de donner la priorité et que les noms à retenir
étaient ceux de Pagurus sculptimanus Lucas, 1846 et de Pagurus
spinimanus Lucas, 1846.
Les noms employés dans la Faune de France sont : Eupagurus
sculptimanus Lucas, 1849 et Eupagurus cuanensis Thompson, 1843.
Pour la première espèce, Bouvier n’a pas envisagé la synonymie
avec P. forbesi Bell, nom qu’il aurait daté de toutes façons de 1853.
Pour la seconde, la référence à Thompson, 1843, donnait à cuanensis
priorité sur le synonyme spinimanus Lucas, 1849 (on lit « 1839 »
ce qui est certainement un lapsus).
4. — Correction orthographique d’un nom spécifique de Risso.
Un Dardanus de la faune française méditerranéenne a été décrit
par Risso (1827, p. 39) sous le nom de : « Pagurus calidus, ... P. rusé ».
L’intention de l’auteur était manifestement d’utiliser le nom scien¬
tifique traduisant exactement le nom vernaculaire qu’il employait,
comme il l’a fait pour la très grande majorité des espèces décrites.
Or, l’adjectif latin signifiant « rusé » est callidus. Il y a donc lieu,
me semble-t-il, de proposer une correction de l’orthographe originale.
5. — Substitution du nom alatus Fabricius, 1775 à excavatus
Herbst, 1791, pour une espèce du genre Pagurus.
La synonymie de l’espèce a été donnée précédemment (Forest,
97
1955; p. 110, sous le nom d’ Eupagurus alatus ) ainsi que les raisons
qui justifient le rétablissement du nom employé par Fabricius.
6. — Réunion des genres Parapagurus Smith , 1879 et Sympagurus
Smith, 1884.
L’inconstance des caractères sur lesquels repose la distinction
des deux genres (forme des branchies) m’a amené ( loc . cit., p. 100)
à suivre l’exemple de H. Balss (1912, p. 96) qui les réunit. La seule
espèce de Sympagurus signalée dans la Faune de France doit par
conséquent être désignée sous le nom de Parapagurus bicristatus
(A. Milne Edwards, 1880).
7. — Rectifications portant sur la date de description des espèces.
La vérification de la date de description des différentes espèces
méditerranéennes a fait l’objet d’un travail collectif effectué au
cours d’une réunion du Groupe d’Etudes Carcinologiques à Banyuls-
sur-Mer. Ce sont ces dates corrigées qui figurent dans une liste des
Décapodes de la région de Cadaquès publiées par R. Zariquiey
(1956) L Une rectification supplémentaire cependant : les espèces
décrites par Risso dans le tome V de l 'Histoire naturelle des Pro¬
ductions de l’Europe méridionale doivent être datées non de 1826,
date figurant sur la page de titre, mais de 1827, date réelle de publi¬
cation de ce volume (cf. Rull. Mus. Hist. nat., 29, 1957, p. 474).
8. — Le nom de l’espèce française du genre Clibanarius.
Le Pagure le plus commun en eau profonde, en Méditerranée,
et à marée basse, des côtes du Maroc à la Pointe de Bretagne, dans
la plupart des zones rocheuses, a été décrit par Risso en 1827 sous
le nom de Pagurus misanthropus et rattaché par Heller au genre
Clibanarius dont la plupart des espèces vivent dans les eaux tro¬
picales. L’espèce est la seule du genre dans la région considérée.
En effet, si Pesta mentionne (1918, p. 222) un C. hirsutus (Costa)
et un C. rouxi Heller, il s’agit vraisemblablement dans le premier
cas d’un synonyme de l’espèce de Risso et dans le second d’un syno¬
nyme de Calcinps ornatus (Roux). Quant au Clibanarius medi-
terraneus Kossmann, il me paraît identifiable à Pagurus anachoretus
Risso.
J’ai eu l’occasion de retrouver une description de notre Cliba¬
narius indiscutablement antérieure à celle de Risso : dans le tome 24,
paru en 1818, du Nouveau Dictionnaire d’ Histoire naturelle appliquée
aux Arts, à l’Agriculture, à V Économie rurale et domestique, à la
Médecine, etc., à l’article « Pagure », signé de Latreille, est décrit,
1. Où il a été tenu compte en particulier des dates réelles de parution de l’ouvrage
de P. Roux : Crustacés de la Méditerranée et de son littoral... La page de titre porte 1828
mais les planches ont été publiées aux dates suivantes : pl. I-X, 1828 ; pl. XI-XV,
1829 ; pl. XVI-XLY, 1830. (Cf. Th. Monod, Mém. I.F.A.N., n° 45, 1956, p. 646).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
7
à la page 366, un « Pagure Pattes-rouges, Pagurus erythropus ».
La description, remarquablement précise pour l’époque, s’applique
sans ambiguité à l’espèce caractérisée de façon bien plus sommaire
par Risso. Elle est reproduite ci-dessous :
« ... Pagure pattes-rouges, Pagurus erythropus. Cette espèce,
qui se trouve sur les côtes océaniques, paroit être très voisine de
celle que Fabricius nomme eremita, ainsi que des suivantes : sclope-
tarius vittatus, Bosc, Oliv. ; oculatus tubularis, Risso. Son corps n’a
guère plus de huit à neuf lignes de long ; son tronc est jaunâtre et
ponctué, avec la division antérieure, en forme de carré long, un peu
plus étroite en arrière, arrondie aux angles latéraux, légèrement
sinuée et tridentée au bord antérieur ; près du milieu de chacun
de ses bords latéraux est une impression demi-circulaire ; les pédi¬
cules oculaires, les antennes et les six pattes antérieures sont rouges,
mais cette couleur est plus vive aux antennes ; ces parties, et surtout
les pattes, sont hérissées de poils jaunâtres ; les pédicules oculaires
sont grêles, cylindriques, de la longueur du pédoncule des antennes
intermédiaires, et un peu plus longs que celui des extérieures ;
l’appendice spiniforme du pédoncule de celles-ci est court, velu,
avec quatre dents aiguës au côté interne ; les serres sont égales,
ponctuées de blanc, avec les carpes courts, les pinces moyennes,
chargées, ainsi que les doigts, de tubercules blancs, assez forts et
coniques ; l’extrémité des doigts est unie et un peu creusée en cuiller ;
les tarses des quatre pattes suivantes sont rayés longitudinalement
de rouge et de blanc, comprimés, assez courts, avec quelques petites
épines en dessous ; les pattes sont d’ailleurs simplement ponctuées,
et plusieurs de leurs poils y sont réunis par faisceaux. »
Bien que le nom A’ erythropus semble avoir été complètement
oublié depuis sa publication, je ne crois pas qu’il faille demander
sa suppression au profit de misanthropus Risso, c’est-à-dire une
suspension des Règles de Nomenclature ; il n’y a aucun doute sur
la synonymie des deux noms, la description de Latreille est très
précise, et le nom de Clihanarius misanthropus figure surtout dans
les listes ou travaux de faunistique, l’espèce n’ayant guère fait
l’objet de recherches biologiques et ne présentant pas d’intérêt
économique. Je proposerai donc de la désigner sous le nom de Cli-
banarius erythropus (Latreille, 1818 1).
Le Cancer eremita et le Cancer tubularis de Linné, que certains
auteurs ont supposé identifiables au Clihanarius de nos côtes, sont
décrits de façon trop sommaire pour qu’il soit possible de reconnaître
avec certitude, les espèces qu’ils désignent.
1. Et non 1816 comme je l’ai écrit par erreur dans une note précédente (Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 29, n° 5, 1957, p. 426).
Liste des Pagures signalés dans la Faune de France.
Nom employé par E.-L. Bouvier.
Paguridae Dana, 1852.
Pagurinae Ortmann (emend.),
1892.
Paguristes Dana, 1852.
Paguristes oculatus Fabricius, 1781.
Clibanarius Dana, 1852.
Clibanarius misanthropus Risso,
1826.
Calcinus Dana, 1852.
Calcinus ornatus Roux, 1828.
Diogenes Dana, 1852.
Diogenes pugilator Roux, 1828.
Pagurus Fabricius, 1798.
Pagurus arrosor Flerbst, 1796.
Pagurus calidus Risso, 1826.
Eupagurinae Ortmann, 1892.
Parapagurus Smith, 1879.
Sympagurus Smith, 1488.
Parapagurus pilosimanus Smith,
1879.
Sympagurus bicristatus Milne Ed¬
wards, 1880.
Eupagurus Brandt, 1851.
Eupagurus sculptimanus Lucas,
1849.
Eupagurus cuanensis Thompson,
1843.
Eupagurus excavatus Herbst, 1791.
Eupagurus variabilis Milne Ed¬
wards et Bouvier, 1892.
Eupagurus bernhardus Linné, 1758.
Eupagurus Prideauxi Leach, 1815.
Eupagurus anachoretus Risso, 1826.
Eupagurus carneus Pocock, 1889.
Eupagurus Chevreuxi Bouvier, 1896.
N ematopagurus Edw. et Bouv.,
1892.
N ematopagurus longicornis Milne
Edw. et Bouv., 1892.
Catapaguroides Edw. et Bouv.,
1892.
Catapaguroides timidus Roux, 1828.
Anapagurus Flenderson, 1888.
Nom correct.
Paguridae Latreille, 1802-1803.
Diogeninae Ortmann, 1892.
Paguristes Dana, 1851.
Paguristes oculatus (Fabricius,
1775).
Clibanarius Dana, 1852.
Clibanarius erythropus (Latreille,
1818).
Calcinus Dana, 1851.
Calcinus ornatus (Roux, 1830).
Diogenes Dana, 1851.
Diogenes pugilator (Roux, 1829).
Dardanus Paulson, 1875.
Dardanus arrosor (Herbst, 1796).
Dardanus callidus (Risso, 1827).
Pagurinae Latreille, 1802-1803.
Parapagurus Smith, 1879.
Parapagurus pilosimanus Smith,
1879.
Parapagurus bicristatus (A. Milne
Edwards, 1880).
Pagurus Fabricius, 1775.
Pagurus sculptimanus Lucas, 1846.
Pagurus spinimanus Lucas, 1846.
Pagurus alatus Fabricius, 1775.
Pagurus variabilis (A. Milne Ed¬
wards et Bouvier, 1892).
Pagurus bernhardus (Linné, 1758).
Pagurus prideauxi Leach, 1815.
Pagurus anachoretus Risso, 1827.
Pagurus carneus (Pocock, 1889).
Pagurus chevreuxi (Bouvier, 1896).
Nematopagurus A. Milne Edwards
et Bouvier, 1892.
Nematopagurus longicornis A.
Milne Edwards et Bouvier, 1892.
Catapaguroides A. Milne Edwards
et Bouvier, 1892.
Catapaguroides timidus (Roux,
1830).
Anapagurus Henderson, 1888.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
7.
— 100 —
Anapagurus laevis Thompson, 1843.
Anapagurus breviaculeatus Fenizia,
1937.
Anapagurus chiroacanthus Lillje-
borg, 1856.
Anapagurus curvidaclylus Chevreux
et Bouvier, 1892.
Anapagurus brevicarpus Milne Ed¬
wards et Bouvier, 1892.
Anapagurus Hyndmanni Thomp¬
son, 1843.
Anapagurus bicorniger Milne Ed¬
wards et Bouvier, 1892.
Anapagurus laevis (Bell, 1846).
Anapagurus breviaculeatus Fenizia,
1937.
Anapagurus chiroacanthus (Lillje-
borg, 1856).
Anapagurus curvidactylus Chevreux
et Bouvier, 1892.
Anapagurus brevicarpus A. Milne
Edwards et Bouvier, 1892.
Anapagurus hyndmanni (Bell,
1846).
Anapagurus bicorniger A. Milne
Edwards et Bouvier, 1892.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Opinion 472. Addition- to the Official List of Generic Names in Zoology
of the generic name Pagurus Fabricius, 1775, with Cancer bernhardus
Linnaeus, 1758, as type species (Class Crustaeea, Order Decapoda).
Opin. int. Comm. Zool. Nom., 16, 1957, pp. 213-276.
Bell, T., 1844-1853. A History of the British Stalk-eyed Crustaeea.
London, pp. i-lxv, 1-386, 174 fig.
Bouvier, E.-L., 1940. Décapodes Marcheurs. Faune de France, 37,
pp. 1-404, 222 fig. texte, 14 pl.
Balss, H., 1912. Paguriden. LFiss. Ergebn. deutschen Tiefsee-Exp. « Val-
divia », 1898-1899, 20, 2, pp. 86-124, 5 pl.
Forest, J., 1955. Pagurides. Exp. ocèanogr. belge, Eaux côtières afr. Atl.
Sud, 1948-1949, Res. scient., 3, n° 4, pp. 21-147, 32 fig. texte, 6 pl.
Forest, J. et Holthuis, L. B., 1955. Application for a decision regarding
the status of the generic name Pagurus Fabricius, 1775 (Class Crustaeea,
Order Decapoda) and application for the use of the Plenary Powers
in regard thereto in certain circumstances. Bull. Zool. Nomencl., 11, 10,
pp. 307-320.
Latreille, P. A., 1818. Pagure in : Nouveau Dictionnaire d’Histoire
naturelle, 24, pp. 358-367.
Lucas, H., 1846. Crustacés in : Histoire naturelle des Animaux articulés.
I. (Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841
et 1842). Sciences physiques. Zool., I, pp. 3-88, pl. 1-8.
Pesta, O., 1918. Die Decapodenfauna der Adria. Versuch einer Mono¬
graphie. Leipzig und Wien, pp. i-x, 1-500, 150 fig. texte, 1 carte h. t.
Risso, A., 1827. Histoire naturelle des principales productions de l’Europe
méridionale..., 5, pp. i-viii, pp. 1-403, 10 pl. (daté de 1826).
Sherborn, C. D., 1923. Index Animalium. Sect. 2, pt. II, pp. cxxxm-
cxxxvi, 12—384.
Thompson, W., 1844. Report on the Fauna of Ireland : Div. Invertebrata.
Rep. Brit. Assoc. Adv. Sci., 1843, pp. 245-291.
Zahiquiey Alvarez, R., 1956. Crustaceos Decapodos de la région de
Cadaquès (Espana). Vie et Milieu, 1955, 6, 2, pp. 397-409.
Holothuries des côtes de Sierra-Leone
2e NOTE
Par Gustave Cherbonnier.
Trachythyone fallax n. sp.
(fxg. 3, a- 1).
Sierra-Leone, (Gambie), st. MB. 6/A. 3, par 13°30' N — 17°10'O,
prof. 39 mètres, 1 holotype.
Cette petite holothurie mesure à peu près 27 mm. de long. Le corps
est légèrement incurvé (fig. 3, e), un peu renflé au milieu et il s’amincit
progressivement jusqu’à l’anus. Son aspect est très semblable à celui de
Trachythyone elongata Duben et Koren. Le tégument, d’un blanc gri¬
sâtre, est mince, rigide, bourré de spiculés qui se voient par transparence.
Les pieds, partiellement rétractiles et terminés par une petite ventouse
non soutenue par un disque calcaire, sont petits aux extrémités du corps,
bien plus grands au milieu. En partant de la bouche, ils sont d’abord
assez espacés, disposés en quinconce, puis ils deviennent nombreux et
serrés sur la face ventrale, moins nombreux sur la face dorsale ; ils se
disposent à nouveau en quinconce au voisinage de l’anus.
Neuf tentacules jaunâtres, huit grands et un très petit. Couronne cal¬
caire dont toutes les pièces ont le sommet bifide, alors que le bord pos¬
térieur, assez profondément échancré, est dépourvu de tout prolongements
caudaux (fig. 3, /). Une grande et très grosse vésicule de Poli. Un long
canal hydrophore avec un petit madréporite bien calcifié. Muscles longi¬
tudinaux épais, peu larges. Muscles rétracteurs fins, s’insérant au tiers
antérieur du corps. Gonades faites de nombreux tubes simples, filiformes.
Poumons ayant peu de digitations.
Les spiculés du tégument, aussi bien ventral que dorsal, sont de deux
sortes : des plaques très ajourées (fig. 3, c, d), pouvant s’allonger (fig. 3, 6, h)
pour devenir très grandes (fig. 3, l) ; des corbeilles assez profondes, à
quatre perforations centrales, portant de 6 à 8 grosses digitations sur
les bords (fig. 3, a). Les parois des pieds sont soutenues par de petits
bâtonnets (fig. 3, i) et des plaques fortement incurvées (fig. 3, g). Les
bâtonnets des tentacules sont droits (fig. 3, j) ou incurvés (fig. 3, k).
Il n’existe pas de corpuscules crépus.
Rapports et différences.
Cette nouvelle espèce de Trachythyone présente des affinités
étroites avec Trachythyone elongata D. et K., des mers d’Europe :
même forme légèrement incurvée et amincissement de la région
anale ; sensiblement la même répartition des pieds. Les spiculés,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 102 —
Fig. 3. — Trachythyone fallax n. sp.
e : X 4 ; / : X 6 ; b, c, d, g, h, i. I : éch. 1 ; a, j, k : éch. 2.
bien que différents, sont de même sorte ; mais les plaques de
Tr. fallax sont plus épaisses et à plus grandes mailles alors que les
corbeilles sont moins profondes et cerclées de piquants moins nom¬
breux. «
Parocnus ransoni Cherbonnier.
Sierra-Leone, station D. 4, estuaire de la Sierra-Leone River,
prof. 10 mètres, 7 ex.
Synonymie : Parocnus ransoni Cherbonnier, 1949, p. 256 ; Cher¬
bonnier, 1949, p. 164, pl. III, fig. 1-18.
Le plus grand exemplaire mesure 16 mm. de long sur 5 mm. de
plus grand diamètre, le plus petit 10 mm. de long sur 3,5 mm. de
diamètre. Trois sont fortement incurvés, les autres étant droits ;
tous ont la partie caudale fortement amincie. Le plus grand exem¬
plaire est d’un gris très clair, alors que les six autres sont gris foncé.
Ils présentent tous les mêmes caractères que l’holotype et, notam¬
ment, la disposition caractéristique des spiculés, bien visibles à
travers le tégument.
Echinocucumis tenera n. sp.
(fig. 4, a-i).
Sierra-Leone, station MB. 1/A. 4, par 14°21' N — 8°23' O, pro¬
fondeur 88 mètres.
Cette holothurie de petite taille est incurvée, la bouche et l’anus étant
dressés vers le haut (fig. 4, b) ; elle mesure, redressée, environ 25 mm. de
long. Le tégument est blanc jaunâtre, mince, rigide, rugueux, bourré
de spiculés.
Dix tentacules pommelés, deux grands, quatre moyens et quatre petits.
Couronne calcaire (fig. 4, a) à interradiales triangulaires, à radiales
étroites et bifides au sommet et portant postérieurement de courts
appendices. Une vésicule de Poli. Un canal hydrophorp.avec madréporite
libre, non calcifié, ayant l’aspect d’un chou-fleur. Muscles longitudinaux
filiformes ; muscles rétracteurs très fins, s’attachant vers le milieu du
corps. Gonades faites d’un grand nombre de gros tubes simples, bourrés
d’œufs. Poumons très fins portant quelques rares ramifications. Vaste
cloaque. Anus entouré de cinq petits pieds. Les pieds, répartis uniquement
sur les radius, sont longs, fins, terminés par une ventouse soutenue par
un minuscule disque calcaire percé de quelques grands trous ; ils sont
très rares sur les radius dorsaux, plus abondants sur les radius ventraux,
notamment au milieu du corps.
Le tégument est bourré de grandes plaques épaisses, allongées (fig. 4, e, g )
ou très élargies (fig. 4, /), portant le plus souvent de fines pointes à l’un
des sommets et des nodosités plus ou moins nombreuses entre les grandes
perforations. On trouve aussi des plaques bien plus petites mais toujours
noduleuses (fig. 4, c, d). Les parois des pieds sont soutenues par des
bâtonnets incurvés dont souvent l’un des bras a subi une torsion (fig. 4, i).
Les bâtonnets des digitations des tentacules sont très délicats (fig. 4, h),
alors que ceux du tronc sont longs et épais.
Rapports et différences.
Cette nouvelle espèce à' Echinocucumis présente des affinités avec
Echinocucumis hispida (Barrett), des Mers d’Europe et sa forme
— 104 —
Fig. 4. — Echinocucumis tenera n. sp.
b : X 4 ; a : X 6 ; c, d, e, /, g : éch. 1 ; h, i : éch. 2.
atypica Deichmann, de la mer des Antilles, et également avec
E. paratypica Ludwig et Heding, trouvé au large des côtes de la
Somalie italienne par 1.289 mètres de profondeur. Mais, entre autres
— 105 —
différences bien marquées, les spiculés de E. tenera ne présentent
jamais la longue tige épaisse qui s’élève près de la périphérie des
grandes plaques de E. typica, et l’aspect de notre nouvelle espèce
est bien différent de celui de E. paratypica.
— 106 —
Fig. 6. — Panningia curvata n. sp.
a-e : éch. 1 ; f-h : éch. 2.
Genre Panningia n. g.
Diagnose. — Holothuries dendrochirotes ayant dix tentacules de
taille égale. Corps recourbé en forme de U. Pieds répartis selon les
— 107
radius, bisériés, en quinconce ; pas de pieds interradiaires. Pas de
dents anales. Tégument mince, avec une seule couche de spiculés
en forme de plaques imbriquées, largement perforées, portant à
une extrémité une apophyse plus ou moins longue faisant un angle
de 60 à 90° avec le plan de la plaque. Couronne calcaire faite de
dix pièces, les radiales portant de très courts prolongements caudaux
d’une seule pièce.
Type du genre : Panningia curvata n. sp.
Panningia curvata n. sp.
(Fig. 5, a-p ; fig. 6, a-h).
Sierra-Leone, estuaire de la Sierra-Leone River, prof. 8 mètres,
2 ex.
L’holotype (fxg. 5, l) est fortement incurvé et le bivium est bien plus
court que le trivium ; l’anus est légèrement effilé. Le tégument, très mince,
est d’un gris sale. Les pieds sont répartis selon les radius en un double
rang ; c’est un mélange de longs pieds cylindriques, terminés par une ven¬
touse non soutenue par un disque calcaire, et de papilles coniques. Le tégu¬
ment, translucide, laisse voir très nettement les spiculés qui forment une
mosaïque de grandes plaques perforées portant un prolongement effilé
et dressé à une extrémité, si bien qu’à un faible grossissement, le tégument
paraît couvert de petits pieds interradiaires (fig. 5, m).
Dix tentacules très ramifiés, de taille égale. Couronne calcaire bien cal¬
cifiée, à longues interradiales triangulaires, à radiales échancrées au
sommet et portant deux courts prolongements à la partie postérieure
(fig. 5, g). Une grosse vésicule de Poli. Un canal hydrophore (fig. 5, h).
Un gros estomac musculeux. Muscles longitudinaux larges et minces ;
muscles rétracteurs courts et épais. Gonades faites de gros tubes simples
bourrés d’œufs. Poumons atteignant la longueur du corps, munis de courtes
digitations translucides. Petit cloaque. Anus sans dents.
L’autre exemplaire, le syntype, est plus petit que l’holotype, mais
présente les mêmes caractéristiques.
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont identiques.
Ce sont de très nombreuses plaques, comportant souvent un nombre
élevé de perforations ; leur surface est lisse (fig. 5, n, fig. 6, a) ou légère¬
ment noduleuse (fig. 6, b). D’autres spiculés, plus petits, sont allongés
(fig. 5, a, j). De plus, beaucoup de ces plaques portent, à une extrémité,
un long prolongement formant un angle presque droit avec le plan de
la plaque (fig. 5, i, k ; fig. 6, b, c, d, e). Ce prolongement est souvent cassé
tandis qu’il est presque toujours intact dans les plaques de taille bien
plus petite (fig. 6, /, g, h).
Les parois des pieds possèdent des bâtonnets de formes variées (fig. 5,
b, c , d, e , /). Les tentacules ont peu de spiculés ; ce sont dex bâtonnets
élargis au milieu (fig. 5, o Jet de rares corpuscules crépus (fig. 5, p ).
— 108 —
Rapports et différences.
Panningia curvata, par ses spiculés portant une long prolonge¬
ment à une extrémité, se rapproche des espèces appartenant aux
genres de la Sous-famille Ypsilothuriinae Heding, notamment des
Echinocucumis et des Ypsilothuria, dont elle a la forme en XJ. Mais
les courts prolongements des pièces radiales de sa couronne calcaire
l’apparentent aux espèces des genres Athyone Deichmann, Pseudo-
thyone Panning, de la sous-famille des Sclerodactylinde Panning, si
bien que l’on peut considérer le genre Panningia comme intermé¬
diaire entre les deux sous-familles.
( à suivre.)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 109 —
Présence de l'Avrochs
DANS UN DÉPÔT DE FOND DE VALLÉE SÈCHE A ÛRVEAU
(Seine-et-Oise)
Par René Abbard.
Les formations de fonds de vallées sèches figurées sous la nota¬
tion A sur la feuille de Melun au 80.000e s’étalent sur une superficie
de plusieurs kilomètres carrés, dans le vallonnement entre buttes
sableuses avec calcaires lacustres orienté NE-SW, entre Longueville
et Bouville. Elles sont constituées par des sables de Fontainebleau
remaniés avec fragments de calcaires d’Étampes et de l’Orléanais,
généralement anguleux, mais parfois subroulés. Le dépôt qui pré¬
sente des intercalations sableuses, est stratifié et prend fréquem¬
ment un aspect d'alluvions ; il est d’ailleurs exploité pour sable
et gravillon. On y rencontre sporadiquement des blocs plus ou
moins volumineux de grès stampiens et de lacustre, ainsi que des
paquets de marnes blanches. Son épaisseur est de 1 m. 50 à 2 m.
et son allure conduit à penser qu’il y a eu peut-être un transport
par les eaux de ruissellement et non pas seulement éboulis à sec
sur les pentes.
M. Dupuis, Directeur d’école à d’Huison-Longueville, m’a remis
une vertèbre d’un grand Bovidé qui provient d’une gravière située
à 1.200 m. environ à l’Est d’Orveau, au lieudit « la Justice » sur
la parcelle 450-451 du cadatre, section C. Bien qu’incomplète en
ce qui concerne les apophyses, elle peut être rapportée à la quatrième
ou cinquième vertèbre cervicale de Bison priscus Boj. D’autres
vertèbres auraient été recueillies, mais elles ont été dispersées.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
— 110 -
DONS D’OUVRAGES
Raymond Furon. Le Sahara. Géologie, ressources minérales, mise
en valeur, 1 vol. in-8, 300 pages, 22 cartes, Payot édit., Paris,
1958.
Le Sahara est un désert si parfait que personne ne nous l’avait jamais
disputé. Depuis 1945, on en, a entrepris l’exploration scientifique avec
des moyens nouveaux et on y a découvert du pétrole. Ce sont là des richesses
dont on ne peut encore évaluer l’importance définitive, mais qui attirent
l’attention.
Dans la première partie de son ouvrage, M. Furon rappelle le cadre
géographique, puis résume l’histoire du Sahara depuis les origines jusqu’à
l’occupation française.
La seconde partie, la plus importante, traitée avec une compétence
particulière, est consacrée à la structure géologique du Sahara, exposant,
d’abord la stratigraphie générale, puis la géologie régionale. C’est une mise
au point d’autant plus précieuse qu’elle tient compte des toutes dernières
découvertes.
La troisième partie apporte des précisions sur les ressources minérales
récemment découvertes : l’eau, le pétrole d’Hassi Messaoud et de l’Edjelé,
les gaz naturels, le fer, le cuivre, le manganèse, etc. L’auteur cite des
chiffres, des tonnages, des analyses.
A la fin de son livre, l’auteur expose les difficultés de la mise en valeur :
sources d’énergie, moyens de transport, main-d’œuvre, situation politique
et financière.
Il est intéressant de voir le dossier « Sahara » repris, complètement mis
à jour et présenté sous tous ses aspects avec beaucoup de scrupule et
d’exactitude scientifique.
(R. Abrard.)
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART.
30-5-1958.
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DU
MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57. Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 15 juillet 1958.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
F. K. Jouffroy et J. Lessertisseur. Notes sur la musculature de la main et
du pied d’un Orang-outan ( Pongo pygmaeus Hoppius) . 111
J. Arnoult. Présence de Testudo hermanni F. G. Gmelin (Chélonien) en Nor¬
mandie . 123
J. Guibé et M. Lamotte. — Morphologie et reproduction par développement
direct d’un Anoure du Mont Nimba, Arthroleptis cruscuîum Angel . 125
M. Blanc. Sur quelques poissons des Iles Kerguelen rapportés par le Dr Bour-
LAUD . 134
M.-L. Bauchot-Boutin. Sur Antennarius pinniceps Commerson (Téléostéen
Lophiiforme) et sa signification taxinomique . 139
J. Spillmann. Sur deux poissons des collections du Muséum, témoins de l’exis¬
tence au xixe siècle, dans le lac Léman, de Corégones du type « dispersus ». . 144
S. Kelner-Pillault. Catalogue de quelques types d’Hyménoptères provenant
de la collection de l’Abbé J. J. Kieffer . 146
J. Carayon. Un nouvel Anthocoridae omphalophore de Côte d’ivoire. (Hemip-
tera Heteroptera) . 153
C. Juberthie. Révision du genre Parisiro (Opilions, Sironidae) et description
de Parasiro minor n. sp . 159
F. Grand je an. Observations sur les Oribates (38e série) . 167
D. Guinot. Sur une collection de Décapodes Brachyoures (Portunidae et Xan-
thidae) de l’île Mayotte. II. Xanthidae. (suite) . 175
J. Forest. Les Pagures du Viêt-Nam. IL Sur quelques espèces du genre
Calcinus Dana . 184
G. Cherbonnier. Les Holothuries des côtes de Sierra Leone (3e note) . 191
— Sur le genre Globosita n. n. = Sphaerella Ileding et Panning (Holothuries
dendrochirotes) . 198
J.-L. Hamel. Matériaux pour l’étude caryo-taxinomiqueS des Saxifragacées.
IV. Trois Saxifrages de la section Kabschia Engl . 199
J. Arènes. A propos du Carduncellus lucens Bail . 206
— Centaurea sisymbrii folia, s pecies orientalis nova . 210
— Un Cirsium nouveau pour la flore du Maroc et pour la science . 212
Ed. Boureau. Contribution à l’étude anatomique des espèces actuelles de
Ropalocarpaceae . 213
E. Aubert de la Rue. Remarques sur les différents faciès du Précambrien dans
le Nord-Est du Brésil . 222
R. Soyer. La galerie téléphonique sous la Seine, entre la place Saint-Michel et
la place du Châtelet, à Paris (Notice géologique) . 234
R. Abrard. Bois fossile des alluvions modernes de l’Armançon à Vireaux
(Yonne) . 239
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N° 2.
425e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
6 mars 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. SÉGUY
COMMUNICATIONS
Notes sur la musculature de la main et du pied
d’un Orang-outan (Pongo pygmaeus Hoppius).
Par- F. K. Jouffroy et J. Lessertisseur.
Introduction.
Poursuivant l’étude systématique de la myologie des membres
des Primates, spécialement des Anthropomorphes, nous avons eu
l’occasion de constater quelques nouvelles particularités (v. Jouffroy
et Lessertisseur 1957) des muscles de la main et du pied chez un
jeune mâle d’Orang-Outan, Pongo pygmaeus Hop., n° 1957-158
du Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum, provenant du
parc zoologique de Vincennes.
Elles concernent, à des degrés inégaux, trois des plans musculaires
qu’il est classique de distinguer dans l’autopode mammalien :
longs fléchisseurs, contracteurs (ou courts adducteurs), interosseux
ventraux et dorsaux (courts fléchisseurs et courts abducteurs).
Nous tenterons de dégager séparément l’intérêt de chacune d’elles :
les unes sont de simples anomalies individuelles, les autres des moda¬
lités particulières de certaines dispositions variables chez les Pri-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
8
112 —
mates et, à ce titre, peuvent fournir des indications fonctionnelles
ou, peut-être, phylogénétiques.
I. Plan des longs fléchisseurs.
a) Absence des tendons destinés au 3e doigt de la main gauche.
Tandis que la main droite montrait la disposition normale des longs
fléchisseurs, chacun des doigts II à V recevant un tendon perforé du
fléchisseur superficiel, un tendon perforant du fléchisseur profond, on
constatait au médius gauche l’absence totale de ces tendons. Pourtant,
très tôt isolé du fléchisseur profond de l’index, un tendon paraissait
destiné au 3e doigt ; mais, dès le niveau du carpe, il s’anastomosait entière¬
ment avec un autre tendon, lui-même issu du tendon du fléchisseur
superficiel destiné à l’index (fig. 1). Il se produisait ainsi une sorte de
court-circuit entre les deux fléchisseurs qui auraient dû mobiliser le
médius.
En revanche, le lombrical, très bien développé, provenait normale¬
ment du tendon profond donnant lieu à cette anastomose et se trouvait
de ce fait le seul muscle reliant le doigt à la masse des fléchisseurs. Dans
ces conditions, la puissance de flexion de ce doigt était très faible ; une
traction exercée sur les corps des muscles fléchisseurs n’agissait que sur
les 2e, 4e, et 5e rayons, le 3e demeurant pratiquement paralysé.
En rapport avec cette déficience, ce doigt était d’ailleurs moins déve¬
loppé qu’il n’est normal, à la fois pour l’épaisseur et la longueur, nette¬
ment inférieure à celle de l’annulaire, quoique supérieure à celle de l’index
(l’ordre normal est 3 — 4 — 2 — 5 — 1). Cette gracilité et cette brièveté
étaient suffisantes pour avoir été remarquées sur le cadavre avant toute
dissection.
Quoiqu’il arrive, rarement, que le tendon perforé d’un doigt
(spécialement du 5e) manque chez les Primates, c’est le seul cas où
nous avions observé également l’absence de tendon perforant.
Nous n’avons pu en trouver mention non plus dans la littérature
scientifique.
b) Origines variées des tendons perforés des orteils.
Seul le pied droit a été disséqué. On sait que, chez les Primafes
et l’Homme même, l’origine des tendons perforants et perforés des
orteils est variable. Pour ne parler que de ceux-ci, ils peuvent pro¬
venir normalement, soit du court fléchisseur plantaire, soit de
petits faisceaux musculaires accolés aux tendons du fléchisseur
tibial et déjà signalés par Gies (1868) et par Chudzinski (1874 et
1884). La première de ces dispositions est plutôt humaine, la seconde
plutôt simienne (en ce sens qu’elle se rencontre généralement chez
les Singes pour les trois orteils externes). Mais il est connu depuis
longtemps que bien des intermédiaires, et aussi des dispositions
différentes, existent, spécialement chez les Anthropomorphes.
— 113 —
Chez notre Orang (fig. 2), le court fléchisseur plantaire1 fournissait
les tendons perforés des deuxième et troisième orteils, ce qui, d’après
nos observations et les auteurs consultés, paraît être le cas le plus fréquent
chez les Pongidés. Plus originale çtait la provenance des perforés des
quatrième et cinquième orteils. Celui-là était fourni par le fléchisseur
tibial, le fléchisseur péronier donnant le perforant correspondant ; celui-ci
H III IV V
V IV III II
Fig. 1. Fig. 2.
Plan des longs fléchisseurs. (Les lignes transversales interrompues représentent les
limites proximale et distale du métapode).
Fig. 1. — Main gauche. Face palmaire. 1. Fléchisseur profond, chef radial. 2. Fléchis¬
seur superficiel. 3. Fléchisseur profond, chef cubital. Lombricaux en noir.
FiG. 2. — Pied droit. Face plantaire. 1. Chair carrée. 2. Fléchisseur tibial. 3. Court
fléchisseur plantaire. 4. Fléchisseur péronier (Côtés tibial et péronéal intervertis
proximalement pour la clarté. Lombricaux non figurés.)
parjta chair carrée (muscle qui, comme le notait déjà Ledouble, 1897,
fait très souvent défaut chez les Anthropomorphes), le perforant prove¬
nant ici du fléchisseur tibial. L’appareil accessoire de Chudzinski n’existait
donc sur aucun tendon.
1. Le court fléchisseur plantaire est considéré ici, malgré son nom, comme appar¬
tenant au plan des longs fléchisseurs. En effet, selon Savalischin (1911), Loth (1931),
etc., il provient phylogénétiquement du muscle long fléchisseur (tibial) des orteils.
— 114
Cette disposition reste jusqu’ici unique dans nos dissections et
nos lectures. Quoique se rapprochant quelque peu de la disposition
humaine normale, par l’importance accrue du court fléchisseur plan¬
taire et la disparition de l’appareil accessoire de Chudzinski, elle
est un nouvel exemple de l’extrême plasticité des muscles de cette
région du pied, spécialement chez les Anthropomorphes.
c) Absence des longs fléchisseurs du pouce et du gros orteil.
Pas plus à la main qu’au pied, le premier doigt ne recevait la
moindre trace de long fléchisseur. Il est connu, et nous l’avons
rappelé ici-même (1957) à propos de la dissection d’un Chimpanzé,
que le muscle long fléchisseur propre de ce doigt n’est presque jamais
autonome chez les Singes, du moins sous son développement normal,
et qu’il est souvent atrophié ou absent à la main des Anthromor-
phes h
De ceux-ci, l’Orang est l’espèce où il fait le plus couramment
défaut. Parmi les auteurs consultés, seul Hepburn (1892) l’y a ren¬
contré, mais seulement à la main, bien développé et indépendant du
tendon de l’index. Si l’on remarque d’une part que l’Orang est, de
tous les Anthropomorphes, celui dont le premier rayon est le plus
réduit ; d’autre part que, parmi les autres Primates, seuls les Atèles
et les Colobes, chez qui le pouce de la main est vestigial, manquent
également tout à fait de long fléchisseur pour ce doigt, il devient
clair que cette absence est en rapport avec le mode de locomotion
suspendue pratiqué par ces formes. Le cas des Hylobatidés cons¬
titue cependant une exception.
II. Plan des contracteurs.
Signalés pour la première fois de façon explicite par Halford
(1867), les contracteurs des doigts et des orteils, parfois nommés
aussi, à la suite de Cunningham (1878, 1879) « courts adducteurs »,
forment un plan musculaire situé entre longs fléchisseurs et inter-
rosseux ventraux. Ces muscles, normaux chez les Mammifères et
particulièrement les Primates, sont réduits chez les Anthropo¬
morphes, absents chez l’Homme, à l’exception des adducteurs du
pouce et du gros orteil. Déjà étudiés par divers auteurs, en parti¬
culier Forster (1917), ils feront prochainement l’objet de notre
part d’un article général. On se borne ici à leur description chez le
spécimen considéré, intéressant à la fois par le degré d’involution
qu’ils y manifestent, et par une anomalie unilatérale à la main.
1. Au pied de l’Homme même, le prétendu long fléchisseur propre du gros orteil
(fléchisseur péronier) concourt en outre le plus souvent à la formation des tendons
fléchisseurs des 2e et 3e orteils (v. déjà Struthers 1863).
— 115 —
Fig. 3. Fig. 4.
Plan des contracteurs.
Fig. 3. — Main droite. Face palmaire (fléchisseurs et lombricaux réséqués). 1. Ab¬
ducteur et court fléchisseur du pouce (non distingués) ; 2. Adducteur du pouce
(1er contracteur), oblique et transverse, avec d., faisceau anormal (« distrahens »)
abducteur de l’index. 3. Premier interrosseux dorsal. 4. Aponévrose palmaire
(contracteurs des doigts IV et V) (par transparence, interosseux du IV). 5. Interos¬
seux palmaire du V. 6. Court fléchisseur du V. 7. Abducteur du V. 1., ligaments
transverses intercapitulaires.
Fig. 4. — Pied droit. Face plantaire (fléchisseurs et lombicaux réséqués). 1. Abducteur
du premier orteil. 2. Court fléchisseur du premier orteil. 3. Adducteur oblique et 4.
adducteur transverse du premier orteil (premier contracteur). 5. Contracteur du
deuxième orteil, vestigial. 6. Contracteur du quatrième orteil (aponévrose plantaire
profonde). 7 et 8. Interrosseux palmaires interne et externe du IV. 9. Interosseux
palmaire du V. 10. Court fléchisseur du V. 11. Abducteur du V. 1., ligaments trans¬
verses intercapitulaires, p., tendon du long péronier latéral.
— 116 —
a)’ Degré d’involution des contracteurs .
A la main comme au pied (fig. 3 et 4), le premier contracteur, ou
adducteur du pouce, est seul bien développé, tant par son origine basipo-
dienne (adducteur oblique) que par son origine aponévrotique et métapo-
dienne (adducteur transverse), ces deux faisceaux étant relativement
distincts au pied, mais en continuité à la main.
Le reste de ce plan présente un notable degré d’involution et tend à se
résoudre en une plaque aponévrotique (aponévroses palmaire et plantaire
profondes, dites aussi aponévroses interosseuses), où des tractus fibreux
permettent toutefois de reconnaître plus que des traces des contracteurs
du quatrième et, à la main, du cinquième rayons, normaux chez les Singes.
Le contracteur du deuxième rayon n’est indiqué qu’au pied droit, par un
très petit tendon sans éléments charnus. Un solide raphé médian, où
prennent naissance d’une part les fibres transverses de l’adducteur du
premier rayon et celles, d’autre part, qui représentent le contracteur du 4e,
s’insère tout au long du 3e métapodien ; au pied un raphé semblable,
moins développé, court sur la moitié plantaire extrême du 2e métatarsien
et sert d’attache aux fibres distales de l’adducteur transverse du 1er orteil.
Tandis qu’au pied la plaque des contracteurs, à l’exceptkm des fibres
charnues destinées au bord interne du 4e orteil, paraît s’arrêter vers l’ex¬
térieur au niveau du raphé médian (3e métatarsien), et laisse ainsi, fléchis¬
seurs et lombricaux étant réclinés, apparaître les interosseux des 4e et
5e orteils, elle se poursuit à la main, sous forme d’une mince aponévrose
contenant des fibres charnues destinées au 4e (des deux côtés) et au
5e doigts (côté externe), jusqu’au niveau du court fléchisseur de l’auri¬
culaire, si bien que les interosseux n’apparaissent ici que par transparence.
L’aponévrose palmaire profonde est ainsi mieux indiquée que son homo¬
logue plantaire.
Il en est de même des ligaments transverses intercapitulaires ( ligamenta
transversa capitulorum, ligaments intermétapodiens), tendus à ce niveau
entre les capsules, articulaires métapodio-phalangiennes, et qui paraissent
représenter des épaississements distaux de ces aponévroses : à la main
les trois ligaments situés dans les 2e, 3e et 4e espaces intercapitulaires sont
également développés ; au pied, celui du 4e espace est le mieux marqué.
Par ces dispositions, l’Orang se révèle, avec le Chimpanzé, à peu
près intermédiaire entre Cynomorphes et Hylobatidés d’une part,
le Gorille et l’Homme d’autre part. Dans le premier de ces deux
groupes, les contracteurs des rayons 2, 4 et 5 sont encore présents
en tant qu’unités musculaires distinctes, quoique les deux premiers
tendent à disparaître chez les Semnopithèques et surtout les Gib¬
bons, tandis que l’aponévrose profonde et les ligaments intercapi¬
tulaires n’y existent pas encore. Dans le second groupe, l’aponévrose
profonde et les ligaments intercapitulaires tendent à remplacer
complètement les unités musculaires, lesquelles peuvent (surtout C5)
exister encore chez le Chimpanzé.
— 117
b) Faisceau de l’adducteur du pouce pouvant jouer le rôle d’ab¬
ducteur de l’index.
Si le contracteur (adducteur) de l’index, manquait totalement aux
deux mains, on relevait par contre, à la main droite seulement, un fais¬
ceau anormal provenant de l’adducteur transverse du pouce, et dont cer¬
taines fibres allaient chercher origine jusqu’au raphé médian, sous celles,
normales de ce muscle. Ce faisceau charnu plat, très superficiel, (faisceau d
de la fig. 3), formant avec les fibres du 1er adducteur un angle obtus,
appartenait incontestablement à la plaque des contracteurs ; et il allait
s’attacher à la base de la lre phalange de l’index, côté externe, sur l’apo¬
névrose latérale, près du 1er interosseux dorsal, et palmairement par
rapport à lui. Il surcroisait ainsi l’interosseux palmaire interne du 2e rayon,
dont il était parfaitement distinct, et semblait pouvoir jouer, avec le
1er interosseux dorsal, qu’il doublait, le rôle d’abducteur de l’index.
Il ne paraît pas exceptionnel, chez les Anthropomorphes, de voir
s’ébaucher, à côté des faisceaux (contrahentes) , subsistant de la
disposition simienne primitive, des faisceaux antagonistes ( distra -
hentes, en quelque sorte), par lesquels l’aponévrose profonde s’attache
aussi aux côtés des doigts situés à l’opposé de l’axe d’adduction de
l’autopode. Forster (1917) en signale chez l’Orang, aux trois doigts
internes, et nous en avons observé aussi, peu marqués, pour les
côtés radiaux des 3e et 4e doigts de notre individu, ainsi que pour le
côté péronéal du 4e orteil d’un Chimpanzé. Mais ces faisceaux restent
généralement faibles et tendineux, alors que celui-ci était bien déve¬
loppé et entièrement charnu.
Nous pensons toutefois que sa formation est en rapport avec le
même phénomène d’envahissement et de renforcement de la région
palmaire distale par les tractus fibreux ou charnus, les uns longitu¬
dinaux, les autres transversaux, qui contribuent à la formation de
l’adducteur transverse d’une part, de l’aponévrose profonde et des
ligaments intercapitulaires d’autre part, aux dépens des muscles
contracteurs internes involués et, par conséquent, de la mobilité
unitaire des doigts.
Ajoutons que, dans la partie correspondante du pied, l’adducteur
de l’hallux tendait aussi à étendre son insertion sur le côté tibial
du 2e orteil, mais, ici, par rattachement à l’aponévrose latérale du
doigt et accolement au premier interosseux dorsal, dont il était peu
distinct en cette région.
III. Plan des interosseux.
Dans l’ensemble, les muscles interosseux sont très développés et mon¬
trent à la main et au pied une disposition rappelant, par certains côtés,
la disposition simienne, par d’autres la disposition humaine. La distri-
— 118 —
bution des interosseux dorsaux du pied était simienne, c’est-à-dire que
deux muscles dorsaux symétriques s’insèrent de part et d’autre du 3e orteil,
qui peut être ainsi considéré comme axial (et non du 2e comme chez
l’Homme).
Ceci est presque général chez l’Orang, où la distribution humaine n’a
été que très rarement observée (Fick 1895, Michaelis 1903), alors qu’elle
est plus fréquente chez le Chimpanzé et surtout le Gorille.
Par contre, ceux des interosseux ventraux qui s’attachent distalement
du même côté qu’un interosseux dorsal (c’est-à-dire du côté tourné vers
l’axe constitué par le 3e rayon), tout en conservant une terminaison dis¬
tincte sur l’aponévrose latéro-dorsale du doigt, étaient, aussi bien au pied
qu’à la main, relativement fusionnés avec cet interosseux dorsal (voir
toutefois ci-dessous, § a), ce qui est une disposition presque humaine,
encore qu’elle puisse exister aussi chez divers Singes, en particulier les
Gibbons ; différente en tous cas de celle présentée habituellement par le
Chimpanzé.
Le premier interosseux dorsal (indistinct du ventral situé du même
côté) n’était pratiquement bipenné ni à la main, ni au pied, ne s’insérant
presque pas au 1er métapodien, mais essentiellement au basipode et au
2e métapodien (disposition simienne). Les autres dorsaux étaient normale¬
ment bipennés.
Deux faits exceptionnels ont toutefois retenu notre attention.
a) Report de la terminaison de V interosseux palmaire externe du
4e doigt sur le 3e.
A la main gauche, la base de la lre phalange du 4e doigt, côté externe,
ne recevait pas d’interosseux. Le faisceau, inséré normalement de ce côté
sur le 4e métacarpien, allait se terminer sur l’aponévrose latérale de la
lre phalange du médius, au delà du 3e interosseux dorsal (lui-même inséré
à la base de cette phalange).
Il en résultait que toute la moitié distale du côté externe du 4e méta¬
carpien était à nu, n’étant recouverte par aucun muscle, afférent ou
efférent, (fig. 5).
Cette disposition, impliquant en fait le transfert de l’insertion
distale d’un interosseux d’un doigt à l’autre, est bien difficile à
expliquer. Elle montre en tous cas que ces petits muscles sont sus¬
ceptibles de variations plus étendues qu’il ne paraîtrait logique
de le supposer, et rend à la fois plus aisé à admettre, quoique non
moins difficile à concevoir, le transfert analogue de la terminaison
de l’interosseux dorsal du 3e au 2e orteils, observé souvent chez le
Chimpanzé et le Gorille, et qui a dû nécessairement se produire,
à un moment ou à l’autre de l’évolution, dans la genèse du pied
humain. Cette modalité n’est cependant conforme ni à celles que
paraissent indiquer certaines autres variations observées chez le
Gorille et chez l’Homme (dont nous avons fait état ailleurs pour
tenter d’expliquer ce passage, v. Lessertisseur 1958), ni au fait
dont nous abordons maintenant la description.
119 —
b) Ebauche d’un interosseux dorsal externe du 2e orteil.
Au pied droit, où les interosseux dorsaux présentaient la disposition
simienne normale évoquée ci-dessus, existait toutefois, à l’extrémité
distale du métatarsien du 2e rayon, l’ébauche charnue d’un interosseux
dorsal externe. Ses fibres musculaires naissaient du tiers extrême de la
face latérale de l’os, dans sa région dorsale, au-delà de l’insertion de la
partie externe du deuxième interosseux dorsal, et au-dessus de l’interos-
seux palmaire externe du 2e rayon, desquels elles étaient parfaitement
distinctes ; elles s’achevaient par un tendon plat inséré à la base de la
lre phalange du même orteil, figurant ainsi un interosseux dorsal réduit
à sa partie distale, et dont le rôle ne pouvait être évidemment que très
faible (fig. 6).
FIG. 5. fig. 6.
Plan des interosseux. (En traits pleins, les interosseux ventraux, en traits interrompus,.
les dorsaux. Courts fléchisseurs des 1er et Ve rayons non figurés).
Fig. 5. — Main gauche. Face palmaire (par erreur, l’interosseux dorsal externe du.
III a été partiellement représenté en trait plein).
Fig. 6. — Pied droit. Face plantaire.
Cette néoformation évoque, de façon cette fois impérative, la,
tendance à l’acquisition de l’interosseux dorsal humain correspon¬
dant, connu exceptionnellement chez les Anthropomorphes. Mais le
véritable interosseux dorsal du 2e espace, l’interosseux simien, ne
s’en trouvait nullement réduit. On rappellera évidemment à ce
propos les cas où, comme dans le Gorille de Hepburn (1892) et
l’Australien de Campbell (1936), deux interosseux dorsaux pour le
2e et le 3e orteils coexistaient complètement dans ce même espace
intermétatarsien 1, réalisant ainsi la transition idéale.
1. Disposition également observée par nous chez un chimpanzé (n° 1957-160).
— 120 —
Conclusion.
Le seul compte-rendu d’une dissection, même appuyé par la
comparaison avec d’autres cas, personnels ou puisés dans la litté¬
rature scientifique, ne peut évidemment donner lieu à des considé¬
rations très générales. Il nous paraît pourtant que la quantité relati¬
vement grande des anomalies ou des particularités rencontrées ici,
comme d’ailleurs lors de la dissection de beaucoup d’ Anthropo¬
morphes, demande quelque commentaire.
Alors que la diposition des muscles de l’autopode des Cynomorphes
semble assez stable, celle de ce sous-ordre présente, par comparaison,
deux tendances, sinon toujours claires et faciles à distinguer, sur
lesquelles du moins la réflexion peut s’exercer avec intérêt. Ces
tendances donnent lieu à des variations, en apparence minimes, qui
ne peuvent être constatées que par une dissection très attentive ;
ce pourquoi les auteurs qui ont traité en général de la musculature
de ces espèces n’ont pu toujours leur accorder une considération
suffisante.
L’une est le renforcement de la solidité de la paume et du pou¬
voir de flexion des doigts, ce qui se fait au détriment de leur mobilité
individuelle, en particulier de celle du pouce, qui tend à se réduire.
Le mode de locomotion, dit brachiateur, pratiqué ici, est évidem¬
ment en cause L A cet ordre de faits se rattachent avrc vraisem¬
blance, parmi les particularités décrites ici, l’absence de long fléchis¬
seur au premier rayon, l’involution des contracteurs, avec for¬
mation d’un puissant adducteur transverse, d’une aponévrose pro¬
fonde et de ligaments intercapitulaires, et l’importance de la muscu¬
lature interosseuse.
L’autre tendance concerne le rapprochement avec l’anatomie
humaine. Bien qu’une filiation entre Anthropomorphes actuels et
Homme soit hors de question, un certain parallélisme se traduit sur
quelques points, par exemple l’importance croissante prise par le
court fléchisseur plantaire dans la constitution des tendons perforés
des orteils, l’involution des contracteurs avec formation de liga¬
ments intercapitulaires, la liaison des interosseux ventraux et dor¬
saux situés du même côté des rayons digitaux, enfin l’apparition
éventuelle d’un interosseux dorsal externe du 2e orteil. L’Orang
lui-même, bien qu’à cet égard plus éloigné de l’Homme que le
Chimpanzé et surtout le Gorille, manifeste à quelque degré une évo¬
lution en ce sens. On ne peut cependant invoquer dans son cas la
tendance à la marche terrestre ou à la bipédie mais tout au plus
l’accroissement général du poids corporel.
1. On peut se demander cependant pourquoi certaines variations se manifestent
parfois au même degré au pied qu’à la main.
— 121 —
Sans prétendre apporter ici de réponse à ces questions, réponse
qui devrait être fondée sur une masse de faits infiniment plus consi¬
dérable, bornons-nous à noter ce que ces deux simples listes suffisent
à montrer : tandis que les deux tendances qu’elles traduisent sont
opposées en plusieurs points essentiels (flexion du pouce, mobilité
unitaire des doigts, axe d’adduction du pied), elles se recouvrent
sur d’autres (involution des contracteurs, formation de l’aponévrose
profonde et des ligaments intermétapodiens) — et, de toute façon,
sont souvent très souples et susceptibles de degrés et de combinaisons
variées. La théorie de l’origine arboricole et même, selon certains,
brachiatrice, de la lignée humaine n’est donc pas, au premier abord,
comme on le prétend parfois, directement établie, ou même indis¬
cutablement étayée, par l’analogie des dispositions musculaires de
l’autopode chez l’Homme et les grands Singes.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Campbell (B.), 1936. The foot musculature of an Australian, a Hawaiian
and a Chinese. Amer. J. Phys. Anthrop., 21, pp. 19-28.
Chudzinski (T.), 1874. Nouvelles observations sur le système musculaire
du nègre. Revue d' Anthrop., 3, pp. 21-41.
— 1884. Quelques notes sur l’anatomie de deux nègres. Ibid., 13, pp. 603-
616.
Cunningham (J.), 1878. The intrinsic muscles of the hand of the Thy-
lacine, Cuscus and Phascogale. J. Anat. and Physio., 12, pp. 434-
444.
— 1879. The intrinsic muscles of the mammalian foot. Ibid., 13, pp. 1-16.
Fick (R.), 1895. Vergleichend-anatomische studien an einem erwach-
senen Orang-Utan. Archiv. f. Anat. u. Physiol., pp. 1-100.
Forster (A.), 1917. Die Musculi contrahentes und interossei manus in
der Saügetierreihe und beim Menschen. Ibid., pp. 101-378.
Gies (T.), 1868. Der flexor digitorum pedis commuais longus und seine
varietâten. Reichert u. Du Rois Reymond’ s Archiv. /. Anat.,
Physiol., u. Wissensch. Medicin., 10, pp. 231-239.
Halford (G. B.), 1863. Not like man bimanous and biped, nor yet qua-
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— 123 —
Présence de Testudo hermanni F. G. Gmelin (Chélonien)
en Normandie.
Par J. Arnoult.
La plus grande confusion a toujours existé dans la dénomination
•des Tortues terrestres que l’on est à même de trouver en France.
Ces Chéloniens, au nombre de deux, sont surtout représentés :
1. Par la Tortue grecque, Testudo graeca Linné, que l’on importe
•chaque année en grand nombre d’Afrique du Nord, mais qui n’est
pas vraiment acclimatée, bien qu’elle puisse subsister de nom¬
breuses années en liberté dans la nature ; elle se reproduit mal sous
nos climats et les cas de pontes suivis d’éclosions sont fort rares.
2. Par la Tortue d’Hermann, Testudo hermanni F. G. Gmelin,
qui elle, est indigène, et vit normalement en petites colonies dans
certaines forêts méditerranéennes.
Avant de donner des détails sur la présence de la Tortue d’Her¬
mann en Normandie, il semble bon de rappeler que depuis la révision
en 1925 du genre Testudo par Flower, l’ancienne Testudo graeca,
•originaire de Grèce, est devenu Testudo hermanni, et Testudo iberica
Pallas, typiquement africaine, se dénomme actuellement Testudo
graeca.
Depuis cette rectification de nomenclature, il y a toujours con¬
fusion entre ces deux espèces de Tortues, et il est bon je crois,
de rappeler brièvement les différences morphologiques qui existent
entre elles.
Testudo graeca Linné. — La carapace est de forme ovalaire allon¬
gée, elle se termine normalement par une seule plaque marginale
supracaudale ; il existe une plaque nuchale ; la plaque sus-caudale
•est simple. Le sternum est mobile en arrière ; la queue est courte
non terminée par un revêtement corné. Il existe un gros tubercule
•conique à chaque cuisse sur la face postérieure. La coloration géné¬
rale de la carapace est olivâtre avec une large tache noire sur chaque
plaque. Cette espèce atteint 30 centimètres de long.
Cette Tortue vit de préférence dans les endroits découverts et très
•ensoleillés.
Testudo hermanni F. G. Gmelin. — - La carapace se termine nor¬
malement par deux plaques marginales supracaudales symétriques.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 124 —
Le sternum est absolument immobile en arrière. Il n’existe pas de
tubercule conique aux cuisses et la queue, caractère très important,
est longue et terminée par un revêtement corné. La forme générale
de la carapace est assez variable mais beaucoup plus ronde et plus
élevée que Testudo graeca. Le nombre des plaques marginales est
constamment de 25. La coloration générale est assez claire, tirant
sur le jaune paille pour les jeunes individus. Longueur 30 cm.
Cette Tortue semble préférer les lieux boisés et assez frais mais
comme tous les Chéloniens elle fait de longues stations au soleil.
Il est bon de signaler qu’une variété de cette espèce Testudo
hermanni robertmertensi a été décrite par H. Wermuth en 1952,
mais il semble qu’elle n’existe pas d’une façon certaine en France,
mais qu’elle soit plutôt localisée en Espagne.
L’habitat normal de Testudo hermanni embrasse le sud de l’Eu-
ropes les Balkans, la Grèce, F Italie et la plupart des Iles méditer¬
ranéennes. En France, elle a été signalée en petites colonies isolées
dans le massif des Maures, dans l’Estérel, le Roussillon et les Pyré¬
nées orientales, mais jamais dans une contrée aussi septentrionale
que la Normandie.
Il existe en effet une colonie prospère de cette espèce dans le
Calvados, en forêt de Cinglay, sur la route de Caen à Fiers, qui nous
a été signalée par Monsieur Bastidon.
Cette présence étonnante a été vérifiée depuis, et il semble que
ces Tortues étaient connues des habitants avant 1939.
On peut évaluer cette colonie, à plusieurs centaines d’individus
de tous âges et de toutes tailles, cantonnés, principalement semble-t-
il, dans le Sud-Ouest, dans des vallons sablonneux et bien exposés.
Il est difficile d’émettre une opinion sur l’origine de ces Tortues,
et le plus plausible serait d’imaginer qu’il s’agit d’une introduction
ancienne et d’une acclimatation réussie.
Labiratoire de Zoologie du Muséum ( Reptiles et Poissons).
OUVRAGES CONSULTÉS'
Angel (F.), 1946. Reptiles et Amphibiens (Faune de France), pp. 171-176,
3 fig.
Chabanaud (P.), 1925. La Tortue grecque dans le Midi de la France.
Guillemot et De La Mothe, Paris.
Wermuth (H.). Testudo hermanni robertmertensi n. subsp. und ihr
Vorkommen in Spanien. Senckenbergiana B. 33, Frankfurt a M.
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Duration of live in Vertebrate Animal. III. Reptiles. Proc. Zool.
London, pp. 929-932.
— 125
Morphologie et reproduction
PAR DÉVELOPPEMENT DIRECT D'UN ANOURE DU MONT NlMBA,
Arthroleptis crusculum Angel.
Par J. Guibk et M. Lamottf..
L’espèce Arthroleptis crusculum a été décrite par F. Angel en
1950 sur du matériel — - une dizaine de spécimens — provenant du
Mont Nimba en Guinée-Française 1. Plusieurs dizaines d’autres
spécimens ont pu être capturés depuis au cours de nouvelles recher¬
ches faites dans les divers biotopes de cette région. L’existence
de telles séries et le parfait état de conservation des nouveaux *
exemplaires permettent de préciser certains points de la diagnose
originelle et de mieux définir ainsi les caractéristiques de l’espèce.
Ces détails s’avèrent indispensables si l’on veut pouvoir distinguer
A. crusculum des autres espèces du genre Arthroleptis, dont la
complexité systématique est considérable en raison de l’absence
presque totale de caractères utilisables pour définir les espèces.
En même temps s’est trouvée précisée la répartition écologique
de cet Arthroleptis et un aspect remarquable de sa biologie : un
développement direct des jeunes, qui sortent tout métamorphosés
d’œufs à gros vitellus déposés, au nombre d’une quinzaine, dans des
nids aménagés dans le sol, à quelques centimètres de profondeur.
Caractères morphologiques de l’espèce (fig. 1).
— Espèce de petite taille, ne dépassant pas 2 cm de longueur
totale.
La tête est relativement grosse, à peine plus longue que -large;
sa longueur est comprise de 2,3 à 2,6 fois dans celle du corps. La
langue est cordiforme, avec une petite papille ronde à son quart
antérieur. Le museau est arrondi, le canthus rostralis peu marqué.
Les narines sont un peu plus rapprochées de l’extrémité du museau
que de l’œil ; l’espace qui les sépare l’une de l’autre est sensible¬
ment égal à la distance entre l’œil et la narine et à l’espace inte-
rorbitraire. Ce dernier est égal à la largeur de la paupière supé¬
rieure. L’œil est grand, son diamètre horizontal un peu plus court
que le museau. Le tympan est petit, assez éloigné de l’œil, peu dis-
1. Mission M. Lamotte, 1941-1942.
Bulletin du Muséum ,. 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 126
tinct, de forme plus ou moins ovale ; son diamètre vertical est presque
«gai à la distance œil-narine.
Les doigts sont obtus ; le 1 plus court que le 2 ; celui-ci nettement
plus long que le 4. Les tubercules sous-articulaires sont globuleux
et saillants. La base des doigts et la région palmaire sont garnies de
gros tubercules arrondis (fig. 2).
La patte postérieure est courte. L’articulation tibiotarsienne
atteint l’œil. Le fémur est aussi long ou à peine plus court que le
tibia. La longueur de ce dernier est comprise de 1,9 à 2,6 fois dans
celle du corps. Le pied, sans le tarse, est à peine plus court que le
tibia. Les orteils sont obtus, le III plus long que le Y ; il n’existe
pas de palmure. Les métatarsiens externes sont unis sur toute leur
longueur. Les tubercules sous-articulaires sont arrondis et sail¬
lants ; le tubercule métatarsien interne est gros et plus ou moins
globuleux. A la base des orteils, II, III, IV, on remarque, en arrière
du tubercule sous-articulaire, un petit tubercule basal saillant auquel
font suite des tubercules surnuméraires plus ou moins alignés le
long des métatarsiens (fig. 2).
— 127 —
Les téguments sont chagrinés, avec des verrucosités éparses
sur le dos, plus nombreuses sur les flancs et les jambes. Souvent il
existe une très fine ligne saillante médio-dorsale. La face inférieure
des cuisses et l’abdomen sont grossièrement granuleux.
La coloration est uniformément ardoisée sur le dos, sans dessin
ni taches. La face inférieure est blanchâtre, plus ou moins abon¬
damment saupoudrée de foncé, sur la gorge, la poitrine, les côtés
de l’abdomen et les cuisses. Le pourtour de la mandibule est marqueté
de blanc et de brun.
La plus grande femelle que nous ayons examinée (19,5 mm de
Fig. 2. — Arthroleptis crusculum Angel.
A gauche : main d’un $ adulte. — A droite : pied.
long) renfermait dans ses oviductes des ovules mesurant 2,5 mm de
diamètre.
Particularités du mâle. — Les mâles présentent les mêmes caracté¬
ristiques générales que les femelles mais aussi un certain nombre de
particularités. La main est remarquable, par l’allongement du doigt 3
qui est nettement plus long que la moitié de la longueur du tibia.
Les doigts 2 et 3 sont garnis sur leur bord externe de petites épines
saillantes (fig. 2).
Les téguments sont plus verruqueux que chez les femelles, en
particulier sur les flancs et l’abdomen, dont les granulations sont
surmontées de petites épines. Sans doute s’agit-il d’un caractère
sexuel saisonnier. Il existe un volumineux sac vocal sous la gorge.
La coloration est brun noirâtre, sans trace de dessins dorsaux,
les flancs irrégulièrement rembrunis. Sur la face ventrale, identique
par ailleurs à celle de la femelle, le sac vocal est fortement pigmenté.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
9
— 128 —
Nous avons pu étudier un grand nombre d’individus dont les
tailles s’échelonnent de 4,5 à 19,5mm. Chez les très jeunes exem¬
plaires, la livrée offre le caractère que l’on retrouve chez la plupart
des Batraciens juvéniles : une teinte de fond sombre saupoudrée
d’un très fin pointillé argenté. Chez les formes de plus grande taille,
la teinte dorsale est brune avec un dessin plus sombre en forme de
triangle dont la base interorbitaire, est soulignée de clair (fig. 3).
Elle est suivie par deux taches en losange ou hexagone dont l’anté¬
rieure est plus petite que la postérieure. La netteté de ces taches
varie selon les individus, elles sont parfois indistinctes, l’animal est
alors de teinte brune plus ou moins foncée. Quelques individus pré¬
sentent une fine ligne blanche médio-dorsale.
Fig. 3. — Arthroleptis crusculum Angel. Juvénile.
L’un des caractères principaux d’d. crusculum est l’existence-
de tubercules plantaires dont la netteté varie selon l’âge. D’une
façon à peu près générale on peut établir l’évolution suivante :
A — Individus de moins de 5 mm de longueur totale : les tuber¬
cules sont indistincts, leur emplacement à peine indiqué par une
tache claire.
B — Individus de 5 à 10 mm : les tubercules basaux aux orteils
II, III et IV sont plus ou moins distincts, les autres surtout indiqués
par des taches claires ou de légères saillies visibles sous un fort
grossissement et en lumière rasante.
C — Au-delà de 10 mm : au moins un tubercule basal net, sinon
les trois ; les surnuméraires plus ou moins distincts, au maximum
chez les formes en période de reproduction pour lesquelles l’ensemble^
des granulations tégumentaires apparaissent plus marquées.
— 129
Il est évident que l’état de conservation des individus joue un
rôle important dans l’appréciation de ce caractère ; il est rare cepen¬
dant que l’un des tubercules basaux ne puisse être distingué.
Répartition géographique et localisation écologique.
Tous les spécimens de A. crusculum connus à ce jour proviennent
du Mont Nimba ou de son pourtour immédiat. Il n’est cependant
pas exclu, compte tenu de l’absence presque totale de prospections
erpétologiques importantes dans l’Ouest Africain en dehors du
Nimba, que l’espèce puisse être retrouvée ailleurs ; peut-être existe-
t-elle notamment dans les paysages assez semblables de la chaîne
du Simandou, à une centaine de kilomètres plus au nord.
La plupart des individus capturés, au nombre d’une centaine,
l’ont été dans des biotopes herbacés, assez souvent au voisinage de
galeries forestières ; quelques autres ont été pris dans des maquis
ou formations buissonnantes. Le fait le plus remarquable est que la
majorité d’entre eux, plus des trois quarts, proviennent de zones
élevées de la montagne. A. crusculum est ainsi l’un des rares Batra¬
ciens qui atteignent les crêtes mêmes du Nimba, où plusieurs indi¬
vidus ont été pris au-dessus de 1.600 m. Il vit là au contact du
Batracien vivipare N ectophrynoides occidentalis Angel, d’ailleurs
bien plus abondant que lui à cette altitude. De fait, dans la plupart
des relevés quantitatifs de faune effectués dans la prairie sommitale,
A. crusculum est absent, alors que N. occidentalis pullule : ainsi sur
quatre prospections intégrales faites en saison des pluies dans la
prairie d’altitude au voisinage du Mont Tô, vers 1.650 m, et corres¬
pondant à une surface de 100 m2, plus de 400 N ectophrynoides ont
été capturés et aucun Arthroleptis.
(16 Pa) prairie Mont Tô, 1650 m., 7 août.... 0 A. crusculum
(111 N ectophrynoides).
(30 Pa) prairie Mont Tô, 1600 m., 25 août.... 0 A. crusculum
(80 N ectophrynoides).
(51 Pa) prairie Mont Tô, 1650 m., 20 sept.... 0 A. crusculum
(80 N ectophrynoides).
(117 Pa) prairie Mont Tô, 1.650 m., 22 sept. ... 0A. crusculum
(135 Necto phrynoides ).
Les secteurs de la prairie d’altitude où vit A. crusculum corres¬
pondent manifestement à ceux qui sont les plus pauvres en Necto-
phrynoides : tels sont le Pierré Richaud et le versant oriental de la
montagne au-dessus de Bié. Nous avons ainsi noté, dans quelques
relevés quantitatifs correspondant chacun à une surface prospectée
de 25 m2, les résultats suivants :
(128 Pa) prairie Pierré Richaud, 1.600 m., 22 oct. ... 6 A. crus¬
culum, 1 N ectophrynoides.
— 130 —
(116 Pa) prairie vers Pierre Richaud, 1.450 m., 11 sept . 1
A. crusculum, 1 N ectophrynoides.
(28 Pa) prairie vers Pierré Richaud, 1.400 m., 24 août.... 7
A. crusculum, 0 N ectophrynoides.
(130 Pa) prairie vers Pierré Richaud, 1.400 m., 28 oct. ... 5
A. crusculum, 0 N ectophrynoides .
(31 Pa) prairie versant Bié, 1.400 m., 26 août. ... 2 A. crusculum
0 N ectophrynoides.
De plus, à l’encontre de N. occidentalis, qui ne descend jamais au-
dessous de 1.200 m. d’altitude, A. crusculum n’est pas exclusivement
cantonné dans les prairies sommitales. Il se retrouve, et en plus
grande abondance, à des altitudes moindres, notamment entre
1.400 et 900 m. La densité de l’espèce peut y être, en certains points
et à certaines périodes de l’année — en saison des pluies, de juillet
à octobre, — assez importante :
(39 Pa) prairie versant Bié, 1.000 m, 2 sept. ... 13 A. crusculum,
0 N ectophrynoides.
(40 Pa) prairie plateau Zouguépo, 1.000 m, 8 sept . 18 A.
crusculum, 0 N ectophrynoides.
Mais A. crusculum se retrouve plus bas encore, sur les plateaux
à 700-900 m. notamment, et même dans les savanes du piedmont,
à 500 m. d’altitude, au voisinage immédiat de la montagne (capturés
à Ziéla, Blandé, Bakoré) :
(125 Sa) savane Bakoré, 500 m., 8 oct., sur 25 m2 : 7 A. crusculum,.
En dehors de ces diverses captures faites en milieux herbacés,
plusieurs spécimens ont été pris dans la zone de maquis et de buis¬
sons qui couvrent la crête méridionale de la chaîne, au-dessus de
Nion, à 1.300-1.400 m. Il nous semble en outre que l’espèce se réfugie
en partie dans les buissons des zones de lisière et dans les galeries
forestières lorsque vient la saison sèche. Elle n’en reste pas moins
essentiellement une forme de milieux herbacés, ainsi qu’en font foi
la grande majorité des lieux de capture, et cela à l’encontre de nom¬
breux autres Arthroleptis de la région.
Cycle annuel et mode de reproduction.
Un nombre assez notable des spécimens de A. crusculum capturés
sont des individus juvéniles ; certains sont même très jeunes, leur
taille n’atteignant pas 8 mm alors que l’adulte atteint 20 mm. Il
est ainsi possible, en comparant les captures faites aux diverses
époques de l’année, de déterminer dans une certaine mesure la
période de reproduction de l’espèce et les grandes lignes de son cycle
annuel.
131
En pleine saison des pluies, le nombre des individus juvéniles
est particulièrement important ; ils représentent la majorité des
captures. Plus précisément, lés très jeunes individus se trouvent
surtout en juin, juillet, plus rarement en août, et les juvéniles plus
avancés en septembre et octobfe, vers la fin de la saison des pluies.
En saison sèche et en première saison des tornades, avant le début
de la vraie saison des pluies, les seuls individus capturés sont au
contraire des adultes. Des femelles pleines d’œufs prêts à être
pondus ont été observées en avril, en mai et dans la première moitié
de juillet.
De ces diverses observations, il ressort que A. crusculum, comme
la plupart des Batraciens de la région, se reproduit essentiellement
dans la première partie de la saison des pluies, entre avril et juillet.
Les jeunes effectuent leur développement durant la saison des pluies
où ils sont nés et deviennent adultes en trois ou quatre mois, mais
ils ne se reproduisent qu’après la saison sèche, c’est-à-dire à l’âge
de onze mois environ. La proportion élevée des jeunes par rapport
aux adultes semble montrer d’autre part que la durée de vie de l’es¬
pèce est brève et ne dépasse sans doute pas deux ans.
Le mode de reproduction et de développement de l’espèce, fort
original pour un Anoure, nous a été révélé par la découverte, dans le
sol humide du maquis qui couvre une partie de la crête du Nimba
vers la frontière libérienne, d’un nid renfermant une quinzaine
d’œufs de grande taille (3,5 mm de diamètre). Parmi eux, il en était
deux déjà éclos et qui avaient donné naissance à deux minuscules
Arthroleptis appartenant indubitablement à la forme A. crusculum,
seule représentée d’ailleurs dans ce secteur élevé de la montagne
(1.400 m.).
Arthroleptis crusculum Angel a donc ainsi un développement
direct se déroulant, sans phase aquatique aucune, dans un nid
aménagé à quelques centimètres de profondeur sous la surface du
sol (fig. 4). Le nid forme une petite excavation de un à deux centi¬
mètres de diamètre, aux bords assez réguliers, semblant tapissée de
mucus. La ponte est constituée d’une quinzaine d’œufs très riches
en vitellus, dont la taille — 3,5 mm de diamètre — est extrêmement
grande pour une si petite espèce. Elle rappelle assez celle d’un gros
Escargot comme notre Hélix pomatia d’Europe, avec seulement
un nombre trois ou quatre fois moins élevé d’œufs.
Ce développement mène à la naissance de jeunes entièrement
métamorphosés, semblables, aux dimensions près, à leurs parents.
La vie larvaire sous forme de têtard aquatique se trouve donc
entièrement escamotée et les métamorphoses s’effectuent au cours
de la vie embryonnaire à l’intérieur de l’œuf, de sorte que l’espèce
se trouve être totalement indépendante du milieu aquatique.
— 132 —
Un tel développement direct n’est pas inconnu chez les Anoures
où l’on connaît un certain nombre d’espèces, appartenant à des
familles différentes, qui déposent leurs pontes hors de l’eau, le plus
souvent dans le sol. Tel est le cas de divers Microhylidae appartenant
aux genres Breviceps, Oreophryne,’ Cophixalus et Asterophrys, de
Sminthillus (Cuba) parmi les Brachycephalidae, d’espèces du genre
Hylodes parmi les Leptodactylidae. Chez les Ranidae, Discodeles
opisthodon (Nouvelle-Guinée) et Cornufer guentheri (Philippines)
pondent dans des crevasses du sol et les œufs se développent directe¬
ment sans stade larvaire libre. Il en est de même chez les Arthro-
leptis ( Arthroleptella) lightfooti du Cap et, selon Noble, d 'Arthroleptis
stenodactylus d’Afrique du Sud.
Il semble d’ailleurs assez probable que plusieurs autres espèces
Fig. 4. — Schéma du nid d' Arthroleptis crusculum Angel.
d’ Arthroleptis offrent un mode de reproduction et de développement
analogue et se soient elles aussi libérées de la nécessité d’un déve¬
loppement aquatique sous forme de têtards.
Conclusion.
Par un mécanisme entièrement différent, A. crusculum se trouve
avoir ainsi réalisé une adaptation à la vie terrestre qui équivaut
à celle du petit Crapaud vivipare Nectophrynoides occidentalis,
caractéristique lui aussi du peuplement batrachologique du Nimba,
Les deux formes coexistent d’ailleurs partiellement, ainsi que nous
l’avons vu, dans les zones élevées de la montagne ; plus exactement
elles s’y sont partagé certains biotopes peu propres à la vie des
Batraciens à développement aquatique normal.
Dans les régions les plus élevées et les plus ennuagées de la mon¬
tagne, Nectophrynoides l’emporte nettement sur A. crusculum.
Si, en effet, le nombre des jeunes d’une « couvée » d’ Arthroleptis
semble plutôt supérieur à l’effectif moyen d’une portée de Necto-
— 133
phrynoides, les jeunes Arthroleptis naissent de bien plus petite
taille que les Nectophrynoides ; ce fait constitue un très lourd han¬
dicap devant le danger que constituent les divers prédateurs,
particulièrement nombreux durant le début de la saison des pluies.
Le nid lui-même, placé fort près de la surface du sol, est exposé
aux intempéries, en particulier aux excès de pluies comme aux
périodes de sécheresse. Il est également très exposé aux prédateurs,
même de petite taille, comme les Carabiques ou les Myriapodes
Chilopodes, qui abondent. Enfin les très jeunes A. crusculum peuvent
fort bien servir de proies aux Nectophrynoides, tandis que la taille
de ces derniers à la naissance — 7 à 8 mm — les rend déjà moins
vulnérables. Ces faits suffisent sans doute à expliquer la totale
suprématie des Nectophrynoides dans la plus grande partie de la
prairie et notamment au-dessus de 1.400 m des crêtes.
Nectophrymoides a toutefois des exigences climatiques — besoin
durant plusieurs mois de vie active d’une atmosphère saturée
d’humidité et de crachin — et des exigences pédologiques — besoin
de fissures profondes dans le sol lui permettant de résister au déssèche-
ment intense de la prairie en saison sèche — qui limitent très étroite¬
ment son domaine. Dans la partie septentrionale de la chaîne
(Pierré Richaud) et sur le versant oriental au-dessus de Bié, trop
exposés aux vents desséchants, et d’une façon générale au-dessous
de la zone des nuages persistants de saison humide, l’espèce se
trouve donc pratiquement éliminée. C’est dans ce secteur encore
montagnard mais débarrassé de la concurrence des Nectophrynoides
que les peuplements de A. crusculum sont les plus importants. Sur
des pentes encore abruptes d’où l’absence de collections d’eau non
courante exclut la plupart des autres espèces de Batraciens, il
profite seul de l’avantage fondamental que constitue son mode de
développement direct.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
du Muséum.
Laboratoire de Zoologie de VEcole Normale
Supérieure.
134 —
Sur quelques poissons des Iles Kerguelen
RAPPORTÉS PAR LE Dr BOURLAUD.
Par Maurice Blanc.
Le Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum vient de recevoir
un nouveau lot de poissons provenant des Iles Kerguelen. Il s’agit
de poissons capturés au cours de la mission 1956-1957 par le Docteur
Jacques Bourlaud, Médecin des Troupes Coloniales. Cette col¬
lection très modeste vient compléter de façon fort heureuse les précé¬
dentes collections reçues de cette île lointaine. Elle comprend trois
familles appartenant toutes trois à l’ordre des Percif ormes et au
sous-ordre des Trachinoidei.
1° Famille des Chaenichthyidae.
— Chaenichthys rhinoceratus, Bichardson. Deux exemplaires de
350 mm de longueur standard. C’est une espèce bien connue et déjà
représentée dans notre collection.
— Chaenichthys rugosus, Kegan. Deux exemplaires mesurant
respectivement 300 et 330 mm de longueur standard. Cette seconde
espèce n’existait pas encore dans notre collection et semble beaucoup
moins connue que la première, avec laquelle elle a d’ailleurs proba¬
blement été souvent confondue.
Les deux espèces ont en effet un aspect très voisin, avec une tête
de grande dimension par rapport au reste du corps, un museau
allongé et aplati en forme de spatule et une bouche pouvant s’ou¬
vrir très largement (ce qui leur a valu le nom de « Grande Gueule »).
Les deux espèces ont le dessus du museau orné d’une épine rostrale
faisant penser à une petite corne de rhinocéros. Les différences
principales portent sur le diamètre oculaire qui est plus grand
(compris 5 fois 1/2 à 7 fois 1/4 dan* la longueur de la tête) chez
C. rhinoceratus que chez C. rugosus (compris 7 fois 1/4 à 8 fois)
et sur le nombre de plaques osseuses garnissant la ligne latérale
supérieure ; il en existe 69 à 84 chez C. rhinoceratus et seulement de
62 à 65 chez C. rugosus. Ces deux espèces semblent caractéristiques
des Iles Kerguelen L
1. A titre de curiosité il faut ajouter que ces deux espèces sont dépourvues de
pigment sanguin ; leur cœur et leurs branchies ont un aspect blanc crémeux. Ce sont
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
135 —
A titre d’indication, vu le peu d’exemplaires de C. rugosus exis¬
tant dans les collections mondiales, nous avons cru bon d’indiquer
les chiffres suivants, relevés sur les deux exemplaires du Dr J. Bour-
I.AUD.
Longueur standard
Longueur de la tète
Diamètre de l’œil.
Nageoire dorsale. .
Nageoire anale. . . .
Nageoire pectorale
300 mm
112 mm
1 4 mm
IX-30 rayons
28 rayons
18 rayons
330 mm
122 mm
16,5 mm
IX-30 rayons
28 rayons
18 rayons
2° Famille des Ilarpagiferidae.
— Harpagifer bispinnis (Schneider). Deux exemplaires mesurant
44 et 55 mm de longueur standard. C’est une espèce largement
répandue dans les mers australes ; elle est très commune à marée
basse, dans le? flaques parmi les pierres et les rochers, mais peut
présenter d’importantes variations de coloration. C’est ainsi que la
teinte de ces deux nouveaux exemplaires est nettement plus claire
que celle des échantillons qui figuraient déjà au laboratoire.
3° Famille des Nototheniidae.
— Notothenia cyanobrancha Richardson. Neuf exemplaires dont la
longueur standard s’échelonne entre 52 et 75 mm. C’est une espèce
qui n’a jamais été signalée autre part qu’aux Iles Kerguelen où
elle semble assez fréquente. Elle figurait déjà dans notre collection.
Le dessus de la tête, ainsi qu’une grande partie des joues et des
opercules sont nus. L’espace interorbitaire est relativement étroit
(compris 5 à 6 fois 1/2 dans la longueur de la tête). Les écailles
du corps sont cténoïdes.
Formule radiaire : D : IV-VI, 33-36.
A : 30-34
Pect. : 20-21.
— Nothothenia coriiceps. Richardson. Deux exemplaires de 56 mm
de longueur standard. C’est une espèce dont l’habitat est assez vaste
et qui nous a déjà été rapportée de Terre-Adélie par le Dr. J. Sapin
Jaloustre (expédition 1949-51) et par le Dr J. Cendron (expédition
1950-52). Nous ne l’avions pas encore des Kerguelen où elle a pour¬
tant été signalée dès 1844 par Richardson.
Le dessus de la tête ainsi qu’une partie des joues et des opercules
des poissons qui doivent se contenter de l’oxygène dissous dans leur plasma sanguin ;
ils sont peu actifs et ont un métabolisme très faible (travaux en cours du Pr. J. T. Ruud-
à Oslo).
— 136 —
sont nus également, mais l’espace interorbitaire est plus large que
dans l’espèce précédente. Il est compris de 3 fois 2/3 à 5 fois dans la
longueur de la tête. Les écailles du corps sont cycloïdes.
Formule radiaire : D : III-VII, 35-40.
A : 27-31.
Pect : 17-18
Les deux exemplaires rapportés par le Dr Bourlaud sont des
individus jeunes ; ils présentent à l’extrémité de chaque nageoire
pectorale une grosse tache noire qui n’existe pas chez l’adulte.
En ajoutant les Poissons ci-dessus aux Poissons déjà rapportés
des Iles Kerguelen pour la collection du Laboratoire des Pêches
Coloniales nous pouvons établir la liste suivante :
Ordre des Rajiformes.
(Sous-ordre des Rajoidei).
Famille des Rajidae.
Raja murrayi Gunther : 1 exemplaire Ç de 410 mm (coll. P. Pau-
lian — M. Angot) 1.
Ordre des Gadiformes.
Famille des Muraenolepidae.
Muraenolepis marmoratus, Gunther : 2 exemplaires de 320 et
115 mm (coll. P. Paulian — M. Angot).
Ordre des Perciformes.
(Sous-ordre des Trachinoidei).
Famille des Chaenichthyidae.
Chaenichthys rhinoceratus, Richardson : 1 exemplaire momifié de
320 mm (coll. Aubert de la Rue). — 1 crâne (coll. R. Aretas). —
1 exemplaire de 360 mm. (coll. R. Aretas). — 2 exemplaires de
340 et 71 mm (coll. P. Paulian — M. Angot). — 2 exemplaires de
350 mm (coll. J. Bourlaud).
Chaenichthys rugosus. Regan : 2 exemplaires de 300 et 330 mm
(coll. J. Bourlaud).
1. Raja eatoni, Gunther qui avait été également capturée par P. Paulian n’a mal¬
heureusement pas été rapportée à Paris.
— 137 —
Flamille des Harpagiferidae.
Harpagifer bispinnis (Schneider) : 16 exemplaires de 43 à 73 mm
<coll. R. Aretas). — 9 exemplaires de 45 à 69 mm (coll. P. Pau¬
lian — M. Angot). — 2 exemplaires de 44 et 55 mm (coll. J. Bour-
iaud).
Famille des Nototheniidae.
Notothenia acuta, Gunther : 1 exemplaire de 162 mm (coll. P. Pau¬
lian — M. Angot).
Notothenia mizops, Gunther : 1 exemplaire de 47 mm (coll. P. Pau¬
lian — M. Angot).
Notothenia rossii, Richardson : 4 exemplaires de 80 à 190 mm (coll.
R. Aretas). — 2 exemplaires de 175 et 370 mm (coll. P. Paulian —
M. Angot).
Notothenia cyanobrancha, Richardson : 1 exemplaire de 145 mm
(coll. R. Aretas). — 24 exemplaires de 35 à 205 mm (coll. P. Pau¬
lian — M. Angot). — 9 exemplaires de 52 à 75 mm (coll. J. Bour¬
laud).
Notothenia coriiceps, Richardson : 2 exemplaires (jeunes) de 56 mm
(coll. J. Bourlaud).
Conclusion : Ce tableau récapitulatif nous montre que les deux
Chaenichthys rugosus Regan et les deux jeunes Notothenia corii¬
ceps Richardson constituent l’intérêt principal de la collection du
Dr. J. Bourlaud. Il nous montre aussi que la faune ichthyologique
des Iles Kerguelen est peu riche et surtout peu variée ; les espèces
capturées sont toujours les mêmes ; de plus elles appartiennent pour
la plupart à un même groupe ( Nototheniidae et familles voisines)
lequel est vraiment caractéristique des mers antarctiques et suban¬
tarctiques.
BIBLIOGRAPHIE
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Sur Antennarius pinniceps Commerson (Téléostéen
LoPHUFORME ) ET SA SIGNIFICATION TAXINOMIQUE.
Par M.-L. Bauchot-Boutin.
La détermination des Antennariidés (Téléostéens Lophiiformes)
des côtes orientales et occidentales d’Afrique a donné lieu, de la
part de plusieurs auteurs, à de nombreuses confusions.
Tl m’a semblé, en consultant des travaux récents, que les noms
d ' Antennarius scaber Cuv. 1817, et Antennarius pinniceps Comm. in
Cuv. Val. 1837, étaient vraisemblablement attribués aux individus
d’une même espèce, les auteurs anglais ayant adopté l’épithète de
pinniceps les français celui de scaber. Delais (1951) est le seul qui
émette quelques doutes sur l’identité de ses spécimens avec V Anten¬
narius scaber décrit par Cuvier.
Le but de nos recherches est de mieux définir les espèces Anten¬
narius scaber et Antennarius pinniceps en se reportant aux descrip¬
tions originales, de préciser les caractères différentiels, d’établir les
synonymies, en un mot de rechercher la validité des deux noms
spécifiques 1. Afin de mettre mieux en lumière les erreurs qui sont
à l’origine de cette confusion, nous exposerons ce problème en res¬
pectant l’ordre chronologique.
En 1798, Lacépède, dans l’Histoire Naturelle des Poissons, donne
de la Lophie histrion — Lophius histrio L. 1758 — une description
complète. Nous notons en particulier : « ... immédiatement derrière
l’ouverture de la bouche, on voit une prolongation, ou un filament
cartilagineux et élastique qui soutient deux appendices alongés et
charnus... Nous avons trouvé dans les manuscrits de Commerson
la description d’une Lophie (en note Antennarius antennâ tricorni)
dont nous avons fait graver la figure d’après un des dessins de ce
célèbre voyageur. Ce cartilagineux a de trop grands rapports avec
l’histrion pour que nous n’ayons pas dû les rapporter l’un et l’autre
à la même espèce. Voici en effet la seule différence qui les distingue,
et qui, si elle est constante, ne peut constituer qu’une variété d’âge
ou de sexe, ou de pays. Le filament élastique qui s’élève derrière
l’ouverture de la bouche, au lieu de porter un appendice charnu,
divisé uniquement en deux parties, en soutient un partagé en trois
1. Les caractères de coloration éminemment variables d’un individu à l’autre,
sont très voisins chez les espèces citées, et ne peuvent être utilisés comme caractère
systématique accessoire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 140 —
lobes, dont les deux extérieurs sont plus épais. C’est dans la mer
voisine des côtes orientales de l’Afrique que Commerson a trouvé
l’individu qu’il a décrit ».
Ainsi, Lacépède donne, comme illustration de sa Lophie his¬
trion (PI. 14, fig. 1), la figure gravée d’après le dessin de Com¬
merson représentant son Antennarius antennâ tricorni. C’est ici
la première source d’erreur : chez Lophius histrio L., espèce décrite
d’après un spécimen originaire du Brésil, l’extrémité de ce « filament
élastique » — appelé antenne par Commerson, et identifié au pre¬
mier rayon de la nageoire dorsale par Cuvier quelques années plus
tard — est bilobée ; chez Antennarius antenna tricorni Comm.,
espèce originaire de l’Océan indien, l’extrémité du premier rayon est
trilobée.
En 1817, dans une monographie du genre Chorinectes Cuv. (syn ::
Antennarius Comm.), publiée dans les Mémoires du Muséum d’His-
toire Naturelle, t. III, Cuvier note déjà la difficulté de répartir les
synonymes, Linné ayant confondu toutes les espèces décrites avant
lui sous le nom de Lophius histrio.
Chez Chironectes, reconnaissable à sa tête comprimée verticale¬
ment et à l’absence, derrière les trois rayons libres antérieurs, de
nageoire épineuse séparée de la nageoire molle, Cuvier distingue
10 espèces. Nous retiendrons pour l’intérêt de cette mise au point :
Chironectes scaher Cuv. Le Chironecte rude. « corpore scabro
appendiculato radio capitali primo longo, tentaculis duobus carnosis
terminato, secundo et tertio scabris. ... Le premier rayon est terminé-
par deux tentacules mous aussi longs que lui et beaucoup plus gros.
En se desséchant ils prennent aussi la forme de fils. »
Cuvier émet ensuite quelques doutes sur la synonymie avec-
l’espèce représentée par Bloch (1801) sous le nom de Lophius his¬
trio. Par contre, il poursuit : « ... c’est plus sûrement le poisson donné
par Monsieur de Lacépède d’après un dessin de Commerson, (t. 1,
pl. XIV, fig. 1), seulement le premier rayon se termine par trois
tentacules au lieu de deux, ce qui était probablement une variété
accidentelle ; tout le reste de la figure et la longue et minutieuse
description laissée par Commerson se rapportent à notre espèce ».
Cuvier a décrit l’espèce nouvelle Chironectes scaber d’après
les individus rapportés de la Trinité et des Antilles. C’est donc
une espèce atlantique, et, dès lors, on peut s’étonner que Cuvier,
à la suite de Lacépède, ait identifié deux espèces d’origine si
différente et présentant un caractère anatomique également différent
et très apparent. Antennarius scaber Cuyv, est à rapprocher de Lophius
histrio L., et non pas d’ Antennarius antennâ tricorni de Commerson.
Dans l’édition Desmaret des œuvres de Lacépède (1835, t. III),.
nous notons, outre l’erreur typographique qui attribue 22 rayons èt
— 141 —
la dorsale (12 dans l’édition originale), que la Lophie histrion n’est
pas représentée par la même figure que dans l’édition de 1798,
le premier rayon de la nageoire dorsale est bilobé et non pas trilobé.
En 1837, dans l’Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et
Valenciennes (t. XII, Livre XV, Ch. n), Valenciennes porte à 18
le nombre des espèces de Chironectes dont il donne la description.
Page 412, il précise les caractères du Chironecte rude, Chironectes
scaher Cuv. : « Tous nos individus de l’espèce d’Amérique, et c’est
là, jusqu’à présent, le principal de leurs caractères, ont leur premier
rayon libre terminé par deux longues lanières ou deux feuilles mem¬
braneuses. »
A cette espèce il rapporte des individus ramenés de la Martinique
de la Trinité, tous d’origine atlantique.
C’est alors au Chironecte âpre — Chironectes hispidus C. V. (syn :
Lophius hispidus Bl. Schn., Chorinectes lophotes Cuv.) — espèce
originaire des Indes qu’il rapporte une espèce décrite par Com-
merson sous le nom d’ Antennarius pinniceps et originaire de l’île
des Tonneliers près de T Ile de France. Ainsi, le nom spécifique
de pinniceps apparaît pour la première fois dans les œuvres de
Cuvier et Valenciennes en 1837. Un examen minutieux des manus¬
crits de Commerson m’a montré qu’il s’agit du même Antennarius
antennâ tricorni signalé dans les ouvrages de Lacépède (1798 et
1835) et ceux de Cuvier (1817), Commerson désignant indistincte¬
ment cet individu par l’un ou l’autre épithète.
Mais Antennarius pinniceps Comm. est-il pour autant synonyme
de Chironectes hispidus Cuv. ? Certainement pas puisque l’espèce
indienne Chironectes hispidus C. V. est caractérisée par la houppe
ovale allongée et ciliée qui termine le premier rayon libre de la
nageoire dorsale.
Il semble évidemment plus logique de rapprocher Antennarius
pinniceps Comm. de l’espèce Chironectes hispidus C. V. « répandue
dans tout le grand Océan Indien », que de Chironectes scaber Cuv.
qui provient «xclusivemert des Antilles. Toutefois la nature du
premier rayon libre de la nageoire dorsale est un caractère anato¬
mique suffisamment net pour justifier la validité de l’espèce Anten¬
narius pinniceps Comm. Ainsi, successivement rapportée à Lophius
histrio L. par Lacépède, à Chironectes scaber Cuv. par Cuvier, à
Chironectes hispidus C. V. par Valenciennes (in Cuvier et Valen¬
ciennes), l’espèce Antennarius pinniceps Comm. est-elle bien définie.
En 1861, Gunther, dans son catalogue des Poissons, t. III, est
le premier à distinguer ces trois espèces qu’après lui les auteurs se
sont complus à confondre.
En résumé, il faut distinguer, en respectant les règles de nomen¬
clature :
— 142 —
Antennarius pinniceps. Commerson in C. V. 1837, dont le premier
rayon libre de la nageoire dorsale est trilobé.
Antennarius histrio (L. 1758) (syn : Lophius histrio L., Chironectes
scaber Cuv.) dont le premier rayon libre est bilobé.
Antennarius hispidus (Bloch Schn. 1801) (syn : Chironectes lophotes
Cuv., Chironectes hispidus C. V.) dont le premier rayon libre est
terminé par une houppe.
Antennarius histrio (L.) est exclusivement atlantique, les deux
autres espèces sont essentiellement indiennes. Alors que Antennarius
hispidus (Bloch Schn.) est très largement réparti dans la région
indopacifique, Antennarius pinniceps, Comm. dont le type est origi¬
naire de File de France, a toutefois été cité dans la faune de S1 Hélène
par Gunther (1869), Melliss (1875), sur les côtes du Libéria par
Buttikoffer (1890), et récemment au large des côtes de la Guinée
portugaise (J. Arnoult, F. d’AuBENTON, M. L. Bauchot, M. Blanc,
1958).
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum.
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— 143 —
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
10
— 144 —
Sur deux poissons des collections du Muséum,
TÉMOINS DE L’EXISTENCE AU XIXe SIÈCLE , DANS LE LAC LÉMAN,
DE CORÉGONES DU TYPE « DISPERSUS ».
Par J. Spillmann.
Il est reconnu que les Corégones peuplant actuellement le Léman
sont les descendants des millions d’alevins importés du lac de Neu¬
châtel par les Suisses depuis 1923. Ce sont donc des Palées ( Core -
gonus schinzi palea ) d’après Fatio qui indique 22 à 28 (29) bran-
chiospines sur le 1er arc, la moyenne étant actuellement voisine de 27.
Leur fraye est de courte durée, sur la beine pour les plus jeunes, sur le
bord du mont et plus tardivement pour les grands individus (Dot-
TRENS, 1950).
Les anciennes formes du Léman : Coregonus hiemalis (Jur.), la
Gravenche, frayant en décembre dans la zone littorale, sous peu
d’eau et Coregonus schinzi fera Fatio, la Fera, frayant en janvier-
mars en profondeur, semblent avoir aujourd’hui disparu du lac.
Ces deux dernières espèces appartenaient au type balleus de Fatio,
c’est-à-dire à branchiospines courtes et peu nombreuses.
On sait l’importance prise par l’étude des branchiospines dans la
systématique des Corégones, branchiospines auxquelles les spécia¬
listes modernes s’accordent à reconnaître un caractère héréditaire
(Svaruson 1957).
En 1890, Fatio écrivait qu’il n’existait point, dans le Léman,
de Corégones à branchiospines longues et nombreuses (type dis¬
persas) ; cet avis semble avoir été partagé par tous les auteurs.
Nous avons trouvé dans la collection de Corégones du Muséum
deux exemplaires en provenance du Léman et étiquetés Coregonus
fera Jur.
Nous avons été surpris de constater que ces deux exemplaires
possédaient des branchiospines longues et nombreuses, respective¬
ment 40 et 41.
Ces deux poissons, par le nombre et l’aspect de leurs branchios¬
pines, ainsi que par le profil de la tête, appartiennent en réalité au
type dispersus (branchiospines longues et nombreuses) et corres¬
pondent soit à la forme Blaufelchen, soit au type Gangfisch (bouche
terminale, museau non proéminent).
Nous avons relevé sur ces deux poissons les mesures indiquées
par Dottrens dans son étude comparative des Corégones du lac du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
145 —
Bourget. Nous constatons que l’un des exemplaires, le plus grand,
rapporté par Kienner en 1828 et entré dans les collections du Muséum
sous le n° 3212, rentre dans les limites de la diagnose donnée par
Dottrens pour Coregonus W artmanni (Bloch). Il se place, en effet,
à l’intérieur des trois cercles correspondant au Lavaret pour les trois
indices Br N’, Br. N”, et N”N’ servant à la discrimination entre la
Palée, la Bondelle et le Lavaret. 1
Le deuxième exemplaire provient de la collection Moreau, il est
entré dans les collection du Muséum sous le n° 98.1160. Il présente
les mêmes caractères généraux que le premier mais, s’il se situe à
l’intérieur du cercle correspondant au Lavaret pour le premier
indice Br N’, il se place légèrement à l’extérieur des cercles pour les
deux autres indices. Ce dernier exemplaire ne correspond donc pas
exactement à la diagnose de C. W artmanni (Bloch) bien qu’il en soit
très proche.
L’étude de ces deux pièces met en évidence la présence, dans le lac
Léman, au xixe siècle, de Corégones du type « dispersus ».
Le fait nous a paru digne d’être signalé car, à notre connaissance
du moins, la présence, à cette époque, dans le Léman, de formes de
Corégones de ce type ne semble pas avoir été reconnue.
Une pensée qui vient naturellement à l’esprit est de supposer une
erreur dans l’attribution d’origine des pièces ; cependant rien ne nous
permet de suspecter l’exactitude des renseignements consignés sur le
registre d’inscription. De plus, l’origine très différente des deux
pièces, l’une rapportée pour le Muséum par Kienner, l’autre pro¬
venant des collections personnelles de Moreau, impliquerait une
double erreur, ce qui est peu vraisemblable.
Nous adressons nos très vifs remerciements à M. le Professeur
Dottrens auquel nous avons soumis cette note et les principales
caractéristiques de ces deux Corégones.
Le Professeur Dottrens a bien voulu nous présenter ses obser¬
vations et nous dire que ces poissons devraient être rapportés au
type Gangfisch.
1. Dottrens E. : Sur le Lavaret du lac du Bourget. Archives des Sciences, vol. 3,
fasc. 3, p. 189, Genève 1950.
— 146
Catalogue de quelques types D’Hyménoptères
PROVENANT DE LA COLLECTION DE L’ABBÉ J. J. KlEFFER.
Par S. Kelner-Pillault.
Nous devons cette importante partie de la collection Kieffer aux
recherches personnelles et à l’amitié de M. P. L. G. Benoit, chef de la
section des Invertébrés du Musée du Congo Belge, à Tervuren. Il a trouvé
ces précieux insectes au collège de Bitche, où enseignait l’Abbé Kieffer.
Le recteur du collège, le R. P. P. J. Schmitt, a bien voulu s’en dessaisir
et charger M. Benoit de les remettre au Muséum. Je suis heureux d’ex¬
primer à ces deux correspondants l’expression de la reconnaissance des
autorités du Muséum et du Laboratoire d’Entomologie.
Ces insectes seront du plus haut intérêt pour les spécialistes. La plupart
représentent les types des descriptions de Kieffer. Ils permettront de
rectifier certaines erreurs des auteurs qui ont pu identifier une espèce sous
un nom et l’ont décrite sous un autre.
Enfin nos collections, assez pauvres dans ces groupes, se trouvent brus¬
quement enrichies en espèces paléarctiques et surtout océaniennes (E.
Seguy).
Dryinidae.
Type :
Mesydroinus indicus Kieffer
Rec. Indian Mus. 10, 1914, N° 20.
Ç holotype et 4 paratypes portant tous l’étiquette « para-
sitic on Phromnia nymph. 11. 11. 1910 ».
Non Types :
Aphelopus melaleucus Dalman
3 exemplaires dont un porvenant de la collection Foerster,
Aix-la-Chapelle.
Prenanteon frontalis Dalman
3 exemplaires provenant, de la collection Foerster, Aix-la-
Chapelle.
Embolemidaf..
Type :
Embolemus Ruddi Westwood var. rufus Kieffer
André spec. Hym. Eur., IX, 1906, P. 473.
(J holotype, Trieste (Graeffe).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 147 —
L’étiquette mentionne « E. rufus » mais l’épingle porte égale¬
ment une étiquette de la main de Graeffe : « Polyphanus
sickershusanus Nees ». Le genre Polyplanus Nees 1834 est
synonyme d ’ Embolemus Westwood 1833 ; M. P. L. G.
Benoit signale que cette variété est identique à la forme
typique décrite par Westwood et qu’il n’a pas pu retrouver
les caractères invoqués par Kif.ffer pour séparer cette
variété qu’il considère plus tard (Tierreich 41, 1914, P. 227)
comme espèce franche.
Non type :
Embolemus Ruddi Westwood
Ç et ^ de Trieste (Graeffe).
Bethylidae.
Types :
Arysepyris pedestris K.
André Spec. Hym. Eur., IX, 1906, p. 340.
$ holotype, Corfou.
Cleistepyris minor K.
Insecta, 3, 1913, p. 256.
<§ holotype, Luzon, Mt Makilling. — paratype, Luzou, Los
Banos.
Epyris bipartitus K.
André, Spec. Hym. Eur. IX, 1906, p. 334.
Ç holotype sans abdomen, Corfou. Le spécimen porte l’éti¬
quette « E. Occipitalis », nom in litteris.
Epyris lutescens K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 29, 1905, p. 113.
(J holotype, Victoria, Australie.
Mesitius liemipterus K.
André, Spec. Hym. Eur., IX, 1906, p. 399.
Ç holotype, Corfou. Ce spécimen porte l’étiquette de la main
de Kieffer « Mesitius subapterus », nom resté in litteris
mais cet exemplaire correspond fidèlement à la description
de M. hemipterus et provient de la même localité.
Non Types :
Chlorepyris raptor K., Guernos, Mt Negros.
Chlorepyris rejectus K., Luzon, Mt Makiling.
— 148
Proctotrupidae (= Serphoidae).
Types :
E xallonyx fumipennis K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1908, p. 339.
holotype, Trieste (Graeffe).
Exallonyx subserratus K.
André, Spec. Hym. Eur. X, 1908, p. 336.
$ holotype, Bitche.
Exallonyx subserratus, var. hyalinipennis K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1908, p. 336.
Ç holotype, Bitche ; l’étiquette porte : « Exallonyx hyalini¬
pennis ».
Serphus ( Phaenoserphus ) micrurus K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1908, p. 312.
(J holotype, 2 paratypes, Portugal.
Serphus ( Phaenoserphus ) viator, var. testaceicornis K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1908, p. 311.
$ holotype, Loitsch-Krain. — 1 paratype, Trieste, — 3 para-
types, Monte Maggiore.
Serphus ( Cryptoserphus ) longicalcar K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1908, p. 317.
Ç holotype, Bitche ; l’étiquette porte : « Proctotrypes longi¬
calcar ».
Non Types :
Serphus ( Phaenoserphus ) calcar Hal. Trieste.
» » viator Hal. Bitche.
» » pallipes Hal. Loitsch-Krain et Bitche.
» » gravidator L. Trieste et Tolmein.
Platygasteridae.
Types :
Leptacis bitensis K.
Tierreich, 48, 1926, p. 640.
Ç holotype, Bitche, n. n. pro L. pubescens in Broteria, XI,
1913, p. 196, mais n’est pas le pubescens d’AsHMEAD,
1893.
— 149
Ceraphronidae.
Types :
Aphanogmus fasciipennis Th. var. radialis K.
André, Spec. Hym. Eur., X, 1907, p. 199.
$ holotype, Bitche, élevé plus tard par Kieffer au rang
d’espèce (Tierreich, 42, 1914, p. 118).
Ceraphron myrmecophilus K.
Broteria, XI, 1913, p. 197.
$ holotype, Angleterre, Nethy Bridge, 14, VI, 1912, dans
nid de Formica rufa.
Ceraphron nigrelliceps K.
Andr.é, Spec. Hym. Eur. X, 1907, p. 247.
Ç holotype, Bitche.
Megaspilus Wasmanni K.
Bull. Soc. H. N. Metz, 23, 1904, p. 38.
paratype, Lech, Allemagne, dans nid de Formica rufa.
D’après Benoit, l’holotype se trouverait dans la collection
Wasmann.
Non Type :
Megaspilus scutellaris Boheman
1 ^ de Trieste.
Scelionidae.
Types :
Amblyscelio striaticeps K.
André, Spec. Hym. Eur., XI, 1913, p. 260.
(J holotype, Trieste.
Anteris atriceps K.
Insecta, III, 1913, p. 428.
$ holotype, Luzon, Los Banos.
Transféré plus tard (Tierreich, 48, 1926, p. 434) dans le genre
Psilanteris K...
Apegus araticeps K.
André, Spec. Hym. Eur., XI, 1913, p. 299.
Ç holotype, allotype et 7 paratypes, Trieste.
Apegus minor I\.
André, Spec. Hym. Eur., XI, 1913, p. 291.
(J holotype et 1 paratype, Trieste.
Baryconus rufipes K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 32, 1908, p. 165.
Ç holotype, allotype Trieste.
— 150 —
Camptoteleia excavata K.
Insecta, III, 1913, p. 388.
holotype, Luzon, Los Banos.
Camptoteleia dorsalis K.
Broteria, 14, 1916, p. 173.
holotype, sans tête, Butuan, Mindanao.
Hoploteleia carinata K.
Insecta, III, 1913, p. 368.
Ç holotype, Butua, Mindanao, et 2 exemplaires de Los
Banos.
P. L. G. Benoit précise que cette espèce a été transférée plus
tard par Kieffer dans le genre Camptoteleia ; elle est homo¬
nyme de C. carinata K. (Insecta, III, 1913, p. 387), type
du genre et Kieffer change erronnément son nom en C.
perplexa K. (Tierreich, 48, 1926, p. 386) alors que sa des¬
cription a paru avant celle du génotype. Il propose le nom
de C. Kiefferi, n. n, pour C. carinata K.
Camptoteleia consobrina K.
Broteria, 14, 1916, p. 173.
Ç holotype et 2 paratypes, Butuan, Mindanao.
Chrestoteleia Baheri K.
Insecta, III, 1913, p. 389.
Ç holotype, Luzon, Los Banos.
Dilapitha variipennis K.
Broteria, 14, 1916, p. 179.
(J holotype, Butuan, Mindanao.
Hoplogryon pedisequus K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 32, 1908, p. 224.
$ holotype, Trieste.
Hoploteleia Graffei K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 32, 1908, p. 177.
$ holotype, Trieste.
Hoploteleia philippinensis K.
Insecta, III, 1913, p. 369.
$ holotype sans tête, $ allotype et 12 paratypes dont
2 sans abdomen, Luzon, Los Banos.
Hoploteleia unidens K.
Insecta, III, 1913, p. 370.
Ç holotype, allotype et 9 paratypes dont 2 sans abdomen,
Luzon, Los Banos.
— 151
Macroteleia cavifrons K.
Philipp. J. Science, 9, 1944, p. 299.
Ç holotype et 4 paratypes dont 1 sans badomen, Butuan,.
Mindanao.
Macroteleia flaviceps K.
Philipp. J. Science, 9, 1944, p. 300.
Le type est détruit, il reste l’étiquette d’identification, la
localité (Luzon, Mt Makiling) et l’épingle.
Macroteleia Lambertoni K.
Broteria, 15, 1917, p. 56.
$ holotype, Luzon, volcan Banahao.
Macroteleia Philippinensis K.
Insecta, III, 1913, p. 367.
$ holotype, $ allotype et 1 paratype, Luzon, Los Banos.
Macroteleia punctatifrons K.
Broteria, 15, 1917, p. 58.
(J holotype, Luzon, Malinao près de Tayabas.
Paragryon algicola K.
Boll. Lab. Zool. Portici, 4, 1910, p. 343.
$ holotype, $ allotype et 1 paratype, Ile de Wight.
Paragryon pedestris K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 32, 1908, p. 199.
£ holotype, Bitche.
Phaedroteleia ruficoxa K.
Broteria, 14, 1916, p. 183.
(J holotype, Butuan, Mindanao.
Phaenateleia rufa K.
Broteria, 14, 1916, p. 183.
$ holotype, sans tête, Butuan, Mindanao.
Plagioscelio rufescens K.
Broteria, 14, 1916, p. 186.
holotype, Butuan, Mindanao.
Platyscelis punctatus K.
Insecta, III, 1913, p. 321.
holotype, Luzon, Mt Makiling, 1 paratype sans tête,.
Luzon, Los Banos.
Prosparasion caeruleum K.
Boll. Lab. Zool. Portici, 7, 1913, p. 190.
^ holotype, Butuan, Mindanao et 1 paratype, Luzon, Mt
Makiling.
152 —
Scelio variipennis K.
Broteria, 14, 1916, p. 60.
Ç holotype, Dapitan, Mindanao.
Scelio macrotomus K.
Broteria, 14, 1916, p. 61.
(J holotype détruit ; seules les étiquettes et l’épingle sub¬
sistent.
Sparasion obtusifrons K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 30, 1906, p. 175.
(J holotype, Tolmein, et 2 paratypes, Tragoss et Loitseh-
Krain.
Sparasion punctatissimum K.
Ann. Soc. Scient. Bruxelles, 30, 1906, p. 172.
(J holotype, Trieste.
Sparasion philippinensis K.
Insecta ,111, 1913, p. 320.
Ç holotype et 3 paratypes, Luzon, Los Banos.
— 1 paratype, Dapidan, Mindanao et 3 paratypes, Iligan.
Trissoscelio nigriceps K.
Broteria, 15, 1917, p. 53.
^ holotype, Luzon, Mt Makiling.
Trissoscelio punctaticeps K.
Broteria, 15, 1917, p. 54.
holotype, Luzon, Los Banos.
Trissoscelio ruficeps K.
Broteria, 15, 1917, p. 54.
Ç holotype, Luzon, Mt. Makiling.
Trissoscelio evanescens K.
Bull. Soc. H. N. Metz, 23, 1904, p. 47.
Ç holotype préparé avec un spécimen de l’hôte « Lasius
brunneus », Lains près de Vienne.
Trichanteris acutiventris K.
Broteria, 14, 1916, p. 176.
$ holotype, Luzon, Mt Makiling. Espèce transférée plus tard
par Kieffer dans son genre Dicroteleia.
Tomotoleia trifasciata K.
Broteria, 15, 1917, p. 50.
(J holotype, Luzon, Mt Makiling.
Sacespilus rugosiceps K.
Broteria, 15, 1917, p. 62.
$ holotype, Luzon, Mt Makiling.
Un nouvel Anthocoridæ omphalophore de Côte D'Ivoire
[Hemiptera Heteroptera],
Par Jacques Carayon.
Dans un travail récent (J. Carayon, 1957) j’ai fait connaître
les particularités morphologiques, structurales et biologiques, qui
caractérisent certains Anthocoridæ Lyctocorinæ désignés comme
« omphalophores ».
Ces particularités, liées aux modalités de l’accouplement et de
l’insémination, sont pour la plupart propres aux femelles. Leur signe
extérieur chez ces dernières est l’omphalus, différenciation tégumen-
taire, en forme de tube ou d’anneau, située sur l’axe longitudinal
médian du septième sternite abdominal. Lors de l’accouplement,
c’est dans l’omphalus et non pas dans l’orifice des voies génitales
normales que le mâle introduit son organe copulateur.
Les autres différenciations structurales, que présente l’organisme
femelle en rapport avec ce mode d’accouplement, sont internes et
accessibles seulement par l’étude anatomique ou histologique.
Elles ont été signalées dans le travail cité plus haut, et je n’y revien¬
drai pas ici.
Chez tous les Anthocoridæ omphalophores connus jusqu’à présent,
les mâles possèdent eux aussi une particularité morphologique remar¬
quable, sans équivalent chez d’autres représentants de la Famille.
Cette particularité tient à l’existence sur le pygophore d’une pièce
fixe, que j’ai nommée « paraméroïde » en raison de son aspect rap¬
pelant celui du véritable paramère, dont elle n’a cependant pas la
nature appendiculaire. 11 est vraisemblable que le paraméroïde
facilite l’intromission ou la fixation des pièces copulatrices mâles
dans l’omphalus de la femelle.
Bien qu’omphalophore, l’espèce nouvelle, principal objet de la
présente Note, constitue une exception en ce que le mâle est dépourvu
de paraméroïde.
Cette espèce appartient au genre Buchananiella Reuter, dénomi¬
nation qui appelle une remarque. Avec la plupart des auteurs récents,
j’avais jusqu’à présent utilisé pour ce genre le nom de Poronotellus
proposé par G. W. Kirkaldy (1904) à la place de Poronotus Reuter,
1871. Abandonné par son auteur, puis rétabli par G. G. Champion
(1901), Poronotus Reuter, dont Buchananiella Reuter, 1884, n’est
qu’un synonyme (B. Poppius, 1909), était en effet préoccupé et
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 154 —
devait être changé. Toutefois, comme O. M. Reuter l’avait indiqué
dès 1912 (p. 26, note 32) c’est Buchananiella qui a priorité sur Poro-
notellus pour remplacer Poronotus et désigner ce genre.
Buchananiella crassicornis n. sp.
Habitus du $ indiqué par la fig. 1. Corps étroit et allongé, 3,1 à
3,4 fois plus long que large entre les angles antérieurs du pronotum.
Coloration générale brun très foncé, presque noir, assez largement
et fortement éclaircie sur les hémélytres. Tégument luisant, entière¬
ment couvert dorsalement de longs poils beiges, peu sêrrés, pour la
plupart semi-couchés.
Tête brun noir ; sa largeur à peine inférieure à sa longueur ; sa
région antéoculaire un peu plus courte que les yeux. Ceux-ci, vus
dorsalement, 2 fois plus longs que larges, et séparés par un espace
égal (chez le <$) ou un peu supérieur (chez la Ç) au double de leur
diamètre. Ocelles beaucoup plus grands que les cornéules, et bien
plus écartés l’un de l’autre que du bord interne des yeux. Antennes
brun clair, sauf l’art. Il jaune à la base sur les 2/3 environ de sa
longueur ; articles antennaires fusiformes et relativement épais,
surtout les deux premiers ; leur pilosité fine, régulière, et à peine
plus longue sur III et IV que sur II ; I n’atteignant pas l’apex de la
tête ; longueur de II 5 fois plus grande que son diamètre, et égale
aux 4/5 de la largeur de la tête ; III de moitié plus mince et presque
2 fois plus court que II ; IV presque de même diamètre que III et un
peu plus long que lui. Rostre jaune, bruni à la base, hérissé de poils
fins ; son apex dépassant de peu le bord antérieur du prosternum.
Pronotum uniformément brun presque noir, 2,5 fois plus large
entre les angles postérieurs qu’au bord antérieur ; sa largeur à ce
bord un peu moindre que sa longueur au milieu ; marges latérales
subrectilignes ou légèrement concaves, et formant, environ au tiers
antérieur de leur longueur une faible saillie, qui porte un long macro-
chète obliquement dressé vers l’avant ; bord antérieur droit ; bord
postérieur fortement concave, surtout le long de la base du scutellum ;
en arrière d’un col antérieur relativement long et très finement ridé,
disque du pronotum présentant un large callus peu saillant, lisse,
vaguement divisé par un sillon longitudinal médian peu visible ;
sillon transverse bien marqué, placé au milieu du pronotum ; lobe
postérieur de celui-ci assez fortement rugueux. Scutellum à peine
plus clair que le pronotum, aussi long, ou presque, que large à la
base ; son apex mucroné, et ses bords latéraux festonnés ; sa surface
lisse, finement ponctuée, présentant vers le milieu, dans une légère
dépression transverse, 2 profondes fovéoles séparées l’une de l’autre
par une distance égale au double de leur diamètre.
Face ventrale de la tête et du thorax brun foncé presque noir,
parfois un peu plus clair dans la région médiane ; bord postérieur du
prosternum dessinant un angle obtus ; gouttières odorantes méta-
pleurales courtes, brusquement amincies et fortement infléchies vers
Buchananiella crassicornis n. sp. : 1. Aspect général du Holotype. — 2. Pygophore
d’un $ paratype, vu dorsalement. — 3. Région médiane du septième sternite
abdominal d’une montrant la position et l’aspect de l’omphalus (2 et 3 d’après
des pièces traitées à la potasse et examinées en lumière transmise).
— 156 —
l’arrière à leur extrémité apicale, qui se prolonge par une longue
suture recourbée vers l’avant, où elle atteint le bord métapleural
antérieur.
Hélmélytres largement brun clair, avec le clavus, l’embolium au
moins à l’apex, et surtout le cuneus brun plus foncé ; nervure
R. -f- M. festonnée sauf vers l’apex ; embolium atteignant une largeur
sensiblement égale aux 3/4 de celles du clavus ; membrane unifor¬
mément enfumée, mate, et pourvue de 3 nervures longitudinales
parallèles, dont aucune n’est fourchue à la base. Pattes en majeure
partie d’un brun jaune clair plus ou moins assombri sur les fémurs I
et II ; les hanches de toutes les pattès, et la presque totalité des
fémurs III brun foncé ; chez le (J, face interne des tibias antérieurs
portant dans sa moitié basale une rangée régulière de 8 à 9 courtes
épines obliquement dressées.
Abdomen généralement brun très foncé, couvert d’une fine pilo¬
sité assez dense par places, et portant une paire de macrochètes
dressés latéralement sur les bords de chacun des segments postérieurs
à partir du VIe.
Chez le apex de l’abdomen plus ou moins fortement tordu
vers la gauche, et présentant une dissymétrie déjà apparente sur
l’urite VII, mais surtout accusée au niveau de l’urite VIII ; pygo-
phore dépourvu de paraméroïde, et conformé comme l’indique la
fig. 2 ; paramère en lame plate, subrectangulaire, avec une gouttière
longeant tout le bord antérieur et aboutissant à un petit bec apical.
Chez la Ç, un omphalus, situé en plein milieu du sternite VII à
égale distance des bords antérieur et postérieur, mais souvent peu
visible à l’examen macroscopique de spécimens entiers ; sur prépa¬
ration microscopique étudiée à un grossissement suffisant, omphalus
apparaissant, comme l’indique la fig. 3, sous forme d’un disque clair
d’environ 25 [x de diamètre, au centre duquel s’ouvre un petit tube
sombre de moitié plus étroit 1.
Dimensions mesurées chez 10 et 10 ÇÇ Paratypes, et expri¬
mées en 1 /100e de mm. 2 Le premier chiffre donné représente la
moyenne arithmétique, les chiffres entre parenthèses correspondent
aux valeurs extrêmes observées.
1. Les coupes histologiques montrent que ce tube s’enfonce obliquement dans l’ab¬
domen en se dirigeant vers l’avant ; il est court, (25 tx environ), subcylindrique, avec
une paroi cuticulaire mince, et aboutit comme chez les autres Anthocoridæ ompha-
lophores (cf. J. Carayon, 1957) dans une « poche spermatique », reliée par un cordon
conducteur de spermatozoïdes à la paroi ventrale du vagin.
2. Mesures prises sur des spécimens conservés en alcool, sauf en ce qui concerne les
dimensions des articles des antennes et du rostre, mesurées au microscope sur pièces
montées dans le baume.
— 157 —
Longueur totale (apex hémé-
SS
??
lytres) .
188 (178-194)
210
(200-221)
Largeur maximale du pronotum.
59
(56-61)
65
(63-68)
Longueur du pronotum au milieu
27
(26-28)
30
(28-31)
Largeur de la tête .
32
(31-33)
32
(31-33)
Longueur de la tête .
33
(31-35)
35
(33-37)
Langueurs des articles antennaires : 8, 25, 14, 18 chez un $ Para-
type et 8, 24, 15, 17 chez une $ Paratype. Longueurs des articles
du rostre,: 6, 16, 13 chez un $ Paratype, et 8, 19, 16 chez une $
Paratype.
Holotype Allotype $, et Paratypes (10 et 10 $Ç) récoltés
dans des nids de Tisserins en Basse Côte-d’Ivoire aux environs
d’Adiopodoumé par M. Nicolas Halle, de janvier à avril 1956.
(Coll. Muséum National, Paris).
D’autres spécimens de la même espèce ont été trouvés au cours de
l’année 1957, toujours dans des nids de Tisserins provenant de
diverses localités de Basse Côte-d’Ivoire. J’en ai trouvé quelques
exemplaires parmi des Anthocoridés nidicoles, que R. Pujol a eu
l’obligeance de récolter à mon intention en Guinée française
(Sérédou, avril 1958). Apparemment assez commune dans ccs
régions d’A.O.F. Buchananiella crassicornis n’a jamais été ren¬
contrée — jusqu’ici du moins — parmi les nombreux Anthoco¬
ridés capturés dans des nids au Cameroun et au Moyen Congo.
Dans ces Territoires se trouve en revanche une espèce omphalophore
de Buchananiella, peut-être vicariante de la précédente, et qui, elle,
paraît absente en Côte-d’Ivoire. Cette espèce, B. anulata (Carayon,
1957), est probablement de toutes les Buchananiella connues la plus
proche de B. crassicornis. Bien que voisines par l’aspect général, la
coloration, et de nombreux détails morphologiques, anulata et
crassicornis n’en sont pas moins faciles à séparer l’une de l’autre
grâce aux différences qu’y présentent notamment la forme du pro-
notum, les fovéoles scutellaires, la nervation de la membrane et sur¬
tout les pièces génitales.
Voici pour terminer une clé de détermination et quelques indi¬
cations concernant les espèces de Buchananiella maintenant connues
en Afrique.
1 (2) Pas d’omphalus chez le Ç, ni de paraméroïde chez le Paramère en
forme de lame longue et étroite recourbée dorso-ventralement.
B. sodalis (Buch.-White, 1878).
2 (1) Omphalus toujours présent chez la v. Paramère jamais en forme de
lame recourbée dorso-ventralement.
3 (6) (J pourvu d’un paraméroïde. Nervure longitudinale interne de la
membrane bifurquée à la base.
— 158 —
4 (5) Paramère effilé apicaleraent et coudé à angle droit. Omphalus
beaucoup plus long que large. Fovéoles scutellaires profondes,
B. continua (Buch.-White, 1879).
5 (4) Paramère en forme de lame droite, très élargie à l’apex. Omphalus
aussi long que large. Fovéoles scutellaires presque effacées.
B. anulata (J. Carayon, 1957).
■6 (3) (J dépourvu de paraméroïde. Nervure longitudinale interne de la
membrane non bifurquée à la base. ... B. crassicornis n. sp.
B. sodalis, connue surtout des régions pacifiques, doit être consi¬
dérée comme une espèce cosmopolite tropicale. J’ai déjà eu l’oc¬
casion de signaler son abondance dans une grande partie de l’Afrique
et aux Iles Mascareignes (J. Carayon, 1958). Depuis, l’identification
d’Anthocoridés provenant des Antilles (La Martinique et la Guade¬
loupe )m’a montré que B. sodalis est également présente dans cette
région.
B. continua, considérée il y a peu de temps encore comme habi¬
tant seulement les Iles Atlantiques, a elle aussi une très vaste répar¬
tition géographique. En effet, après avoir indiqué que B. continua
se trouve à La Réunion (J. Carayon, 1958), j’ai pu rapporter avec
certitude à cette espèce des exemplaires récoltés en Afrique orientale
(Kenya, Limuru, LM. 1600, 9/V/54, coll. Thomas), et en Argentine
(Mar del Plata, N. Kormilev leg., 12-1-1956) L
Dans l’état actuel de nos connaissances du moins, il semble que
B. anulata et B. crassicornis ont des aires de répartition beaucoup
plus restreintes. Ces espèces paraissent même cantonnées à des
régions d’Afrique tropicale différentes pour l’une et pour l’autre.
Muséum National d’ Histoire Naturelle. (E. A. C.).
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
•Carayon (J.), 1957. Introduction à l’étude des Anthocoridae omphalo-
phores ( Hemiptera Heteroptera). Ann. Soc. entom. France, 126,
pp. 159-197. (Bibliographie à consulter pour les travaux cités
dans la présente note, mais dont les références ne figurent pas
dans cet index).
Carayon (J.), 1958. Quelques Hémiptères Anthocoridae des Iles Masca¬
reignes. Mém. Inst, scient. Madagascar. Ser. E., IX, pp. 335-348.
Reuter (O. M.), 1912. Hemipterologische Miscellen. Ojv. Finska vet. Soc.
Fôrh., Bd. LIV, Afd. A, n° 7, pp. 1-76.
1. Ces divers exemplaires n’ont été obligeamment communiqués par le Prof.
C. J. Drake, auquel j’exprime ici ma gratitude.
— 159 —
Révision du genre Parasiro (O pilions, Sironidae )
ET DESCRIPTION DE PARASIRO MINOR N. SP.
Par C. Juberthie.
La description d’une espèce nouvelle, Parasiro coiffaiti Jub., nous
a conduits à examiner le type de l’espèce P. corsicus (E. Simon) ren¬
fermé dans le tube 2246 de la collection Simon du Muséum d’His-
toire naturelle de Paris. Nous avons trouvé dans ce tube deux groupes
d’individus : un premier groupe composé de 12 $ et 9 $ de grande
taille et un second groupe formé de 2 ^ et 4 $ de petite taille.
E. Simon a décrit l’espèce Parasiro ( Cyphophthalumus ) corsicus
en 1872 sur les grands individus de ce tube comme le prouve la taille
qu’il donne : 2,5 mm en 1872, 1,7 mm en 1879 après rectification.
De plus, il est à peu près certain que sa description a été faite sur une
femelle car il écrit : « tarse 4 à second article étroit, parallèle, ni
convexe, ni épineux ». La description et les dessins de Hansen et
Soebensen 1904 se rapportent aux grands individus (P. corsicus
E. S.), comme le montrent la présence de dents à la griffe des pattes 1
(fig. 2 h) et les tailles qu’ils donnent p. 112 (1,78 mm ; 1,8 mm).
Les individus de petite taille, tous adultes, appartiennent à une
espèce nouvelle, P. minor n. sp., confondue jusqu’à maintenant avec
P. corsicus. Quelques individus de cette nouvelle espèce ont été
retrouvés par M. le Professeur Remy, en Corse et sont conservés au
Muséum de Paris.
Parasiro minor n. sp.
Spécimens étudiés. Collection E. Simon, 2 <J, 4 Ç, Corse (Types
conservés au Muséum de Paris sous le N° 2246 bis). Evisa, Corse,
vers 825 m d’altitude, 1 (J, 15-viii-1942 ; Gravone, Corse, 1 $,
28-ix-48 ; récoltes de M. le Professeur Remy.
Description du mâle.
Couleur. — Corps brun rouge ; appendices fauve rouge, fauve orange.
Corps. — Longueur 1,38 et 1,44 mm; largeur maximum 0,78 mm.
Forme donnée dans la figure 1 ; tubercules des glandes odoriférantes assez
longs, légèrement inclinés vers le sol, s’élevant directement sur le bord
céphalothoracique du scutum dorsal (fig. 2) ; dernier segment dorsal et
limite entre le céphalothorax et le premier tergite abdominal régulière¬
ment arrondis. Téguments ornés de granulations à sommet plat et lisse,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
11
160 —
et, de très petites denticulations entre ces granulations et sur les faces
latérales de ces dernières. Corps orné de petites soies blanches. Corona
analis semblable à celle de P. corsicus et P. coiffaiti ; tergite 10 arrondi
en forme de clapet ; tergite 9 et sternite 9 en forme de demi-couronnes
encerclant le tergite 10 ; sternite 9 nettement séparé latéralement du
sternite 8, mais, fusionné avec ce dernier dans sa région médiane (fig. 14).
Planche 1. Parasiro minor n. sp. (type) — Fig. 1 : Corps, face dorsale ; fig. 2 : Corps,
face latérale ; fig. 3 : Grilïe 1 ; fig. 4 : Griffe 2 ; fig. 5 : Chélicère, face interne ; fig. 6 :
Tarse 4 du mâle, face latérale. — Parasiro corsicus (Sim.). Fig. 7 : Corps, face dor¬
sale ; fig. 8 : Corps, face latérale ; fig. 9 : Griffe 1 ; fig. 10 : Premier article des chéli-
cères, face latérale ; fig. 11 : Tarse 4 du mâle, face latérale. (Echelles des figures 1, 2,
7, 8 = Ej ; 5, 10 = E2 ; 3, 4, 6, 9, 11 = E,).
Orifice génital plus large que long, arrondi antérieurement, relevé en
proéminence aux 3/4 antérieurs de chaque côté ; hanches 4 contiguës en
avant de cet orifice sur une longueur à peu près égale aux 3/4 de celle
de ce dernier.
Chélicères. — Article basal court, pourvu de deux fortes crêtes trans¬
verses, une médio-dorsale en avant du bord frontal du céphalothorax et
une médio-ventrale ; orné de 2 ou 3 soies dorsales : une sub-apicale, parfois
une entre l’apex et la crête, une sur la crête (fig. 5) ; sans granulations mais
161 —
couvert dans la région postérieure de ses faces latérales de nombreuses
écailles imbriquées, se transformant, dans la région antérieure de la face
externe en petites écailles espacées et pointues, dans la région antérieure
de la face interne en grosses écailles pointues. Article distal lisse, sans
granulations, orné de quelques soies.
Pédipalpe. — Lisse et sans granulations ; orné de poils raides ; portant
dans la région apico-dorsale du tarse, 2 poils courbes, dirigés vers la griffe,
ressemblant aux solénidions baculiformes des Acariens et aux poils
sensitifs décrits par Hansen et Soerensen ; terminé par une griffe droite.
Pattes. — Tarses 1 à 4 et métatarses 1 et 2 lisses, exception faite pour
leur portion basale ; cette portion ainsi que les autres articles des pattes
recouverts, comme le corps, de granulations et de denticulations. Tous les
articles ornés de grands poils raides ; tarses 1 et 2 ornés en plus : sur la
face inférieure de petites soies couchées, sur la face dorsale de quelques
soies recourbées vers l’avant ressemblant à des solénidions, dans la région
sub-apicale de la face dorsale d’une très grosse épine émoussée dirigée
vers la griffe et précédée de 2 à 4 petites soies raides. Tarse 4 (fig. 6),
bombé, moins haut que celui de P. corsicus ,
, lisse, orné de grands
poils raides et à sa face ventrale de quelques petites soies couchées ;
apophyse de la glande tarsale située au tiers postérieur de la face dorsale,
assez longue, se terminant au-delà de l’orifice de la glande par une pointe
conique, nullement aplatie latéralement comme celle de P. coifjaiti ,
recourbée vers la griffe et déportée vers l’extérieur. Griffes augmentant
de taille de la première à la quatrième ; première sans dent (fig. 3), deu¬
xième avec une dent (fig. 4), troisième avec 2 dents, quatrième avec 1 dent
et 1 protubérance latérale.
Pénis. — Le pénis, non segmenté et faiblement chitinisé, a la forme d’un
cylindre très court prolongé par un petit mamelon (fig. 13). La partie
cylindrique, aplatie dorso-ventralement, est tronquée obliquement à
l’apex, la face dorsale étant la plus courte (longueur totale, de la base du
pénis à l’extrémité du mamelon, Lv = 0,19 mm ; diamètre latéral, dl =
0,11 mm). La face dorsale se termine en forme de demi-couronne (de),
incurvée vers l’arrière, portant 8 poils, dont les 4 médians sont aplatis
dorso-ventralement et prennent la forme d’une lame dans leur portion
basale ; les deux poils médians sont plus courts que les autres poils et ne
dépassent le mamelon que de peu. La face ventrale, plus longue que la
dorsale, porte 1 poil médian terminal ou 2 poils sub-médians terminaux
à base renflée.
La portion apicale du pénis renferme, de la face dorsale à la face ven¬
trale, les parties suivantes : 2 pointes sub-médianes (p.) dont l’extrémité,
légèrement courbée latéralement, n’a cependant pas la forme d’un crochet
et dont la base est élargie en lame membraneuse. — 2 tubercules (t.)
latéraux, ornés de fines denticulations. — 1 lame médiane réniforme (r),
chitinisée, recouverte d’écailles imbriquées, terminées par une pointe
dirigée vers la base du pénis. — 1 mamelon arrondi (m.), couvert de denti¬
culations sur sa face dorsale et orné , à son extrémité , de 5 ou 6 poils courts
et espacés.
— 162 —
Description de la femelle. — Longueur du corps : 1,35 mm ;
1,39 mm ; 1,43 mm ; 1,44 mm.
Planche 2. Parasiro minor n. sp. (type) — Fig. 12 : Ovipositeur, face dorsale ; fig. 13 :
Pénis, face dorsale; fig. 14 : corona analis du mâle. — Parasiro corsicus (Sim.).
Fig. 15 : Ovipositeur, face dorsale ; fig. 16 : Pénis, face dorsale ; fig. 17 : Portion
du pénis, face ventrale ; fig. 18 : Corona analis du mâle. — Parasiro coiffaiti
Juberthie. Fig. 19 : Corona analis du mâle, m = membrane inter-segmentaire.
(Echelles des figures 13, 16, 17 = Ej ; 12, 15 = E2 ; 14, 18, 19 = E,).
La femelle est identique au mâle sauf sur les points suivants :
Orifice génital. Plus long, sans proéminences ; hanches 4 se rejoignant
en avant de l’orifice sous forme de deux lames très étroites.
— 163 —
Tarse. 4. Non bombé, sans apophyse ni glande tarsale.
Ovipositeur. L’ovipositeur (fig. 12) a la forme d’un cylindre aplati dorso-
ventralement, segmenté, chitinisé, formé de 10 ou 11 segments dont le pre¬
mier est subdivisé longitudinalement en deux lobes mobiles et indépen¬
dants ; longueur au repos dans l’abdomen, 0,65 mm environ, diamètre
latéral à la hauteur du second segment 0, 12 mm. Chaque segment, plus
étroit à la base qu’au sommet, porte, exception faite pour le ou les deux
derniers, à mi-hauteur de chaque face, une rangée transversale de 4 poils.
Ces poils augmentent régulièrement de taille de la base à l’apex de l’ovi¬
positeur exception faite pour ceux du deuxième segment qui sont parti¬
culièrement longs. Les lobes, environ deux fois plus longs que le deuxième
segment, portent : 4 poils à V emplacement des tubercules pileux, deux dor¬
saux et deux ventraux, les deux antérieurs (tl et t2) longs et sensiblement
dans le prolongement du lobe, les deux postérieurs (t3, t4) deux fois
plus courts et orientés obliquement ; 1 long poil apical près du bord,
interne et dans le prolongement du lobe (Ll) ; 1 petit poil dorsal, sub¬
terminal (L2) près du bord interne ; le plus souvent 2 petits poils dans la
région médio-dorsale. - — - Les réceptacles séminaux (r. s.) sont simples, assez
longs, logés dans la moitié basale de chaque lobe et ressemblent à ceux de
P. corsicus.
Parasiro corsicus (Simon).
Nous précisons les descriptions de Simon et Hansen et Sœren-
sen sur les points suivants.
Male. Longueur du corps : 1,76 i 0,08 mm ; forme figures 7 et 8. Corona
analis fig. 18. Chélicères avec 4 ou 5 poils à la face dorsale du premier article,
entre la proéminence et l’apex (fig. 10). Tarse 4 plus haut que celui de
... 1 6
P. minor et coiffaiti, — = — (fig. 11). Griffes des pattes plus grandes que
J_j 1 U
celles de P. minor, toutes pourvues de deux dents, rarement trois (fig. 9).
Pénis. Non segmenté, faiblement chitinisé, en forme de cylindre très
court prolongé par un fort mamelon (fig. 16) ; la partie cylindrique, aplatie
dorso-ventralement, est tronquée obliquement à l’apex, la face dorsale
étant la plus courte (long, totale Lv = 0,27 mm ; diamètre latéral
dl = 0,12 mm). La face dorsale se termine par une demi-couronne de 12 poils
(parfois 11), très longs, exception faite pour les deux médians courts et
entrecroisés, La face ventrale (fig. 17), est ornée d’un seul poil médian,
terminal, à base renflée. La portion apicale du pénis renferme, de la face
dorsale à la face ventrale : 2 crochets grands et médians (c), courbés laté¬
ralement, à base élargie en lame membraneuse ; 1 lame médiane réniforme
chitinisée, recouverte d’écailles imbriquées, terminées par une pointe
dirigée vers la base du pénis ; 1 mamelon triangulaire, couvert latéralement
de denticulations, orné de 6 poils, 2 latéraux sub-terminaux et 4 sub¬
médians terminaux, contigus, à base élargie.
Femelle. Ovipositeur (fig. 15). Construit sur le même type que celui des
deux autres espèces ; 0,70 mm de long, 0,16 mm de large. Les lobes, nette¬
ment plus longs que ceux de P. minor sont ornés par : 3 longs poils à
— 164
V emplacement des tubercules pileux ; 1 long poil apical dans le prolongement
des lobes, 2 poils sub-apicaux, un dorsal et un ventral ; 1 ou 2 poils très
courts, au milieu des lobes, face dorsale et ventrale. Les réceptacles sémi¬
naux sont simples.
Parasiro coiffaiti Juberthie.
Caractères propres a cette espèce. — Taille : 1,59mm ^ 0,03 mm ;
1 ou 2 poils à l’article basal des chélicères ; pas de dents aux griffes des
pattes 1 ; dents aux grilles des pattes 2 et 3 ; dents ou non aux grilles des
pattes 4 ; portion terminale de V apophyse du tarse 4 mâle aplatie. Corona
analis avec les sternites 8 et 9 soudés dans leur portion médiane et dis¬
tincts dans leurs portions latérales ; tergite 9 libre (fig. 19). Pénis : 3 poils
ventraux, demi-couronne de 8 poils, mamelon petit orné de 4 poils espacés,
crochets petits, présence de tubercules latéraux. Ovipositeur : 4 poils à
l’emplacement des tubercules pileux ; réceptacles séminaux bifides.
Remarques sur la position systématique
de Parasiro americanus (Davis).
Une espèce américaine Stro americanus, qui présente certains
caractères du genre Siro et certains caractères du genre Parasiro,
a été décrite par Davis en 1933 et mise par ce dernier dans un grand
genre Siro provenant de la fusion des genres Siro Latreille 1804 et
Parasiro Hansen et Soerensen 1904. Hinton en 1938 a opté pour une
autre solution et l’a mise dans le genre Parasiro ; Rosas-Costa 1950
l’a maintenue dans ce genre.
La comparaison des paratypes de Parasiro americanus avec les
types des 3 espèces européennes du genre Parasiro et de ceux de
Siro rubens nous conduit aux deux conclusions suivantes :
1. — Parasiro americanus n’appartient pas au genre Parasiro.
Il en diffère par : ses tubercules plus dorsaux et plus relevés dont la
base est éloignée du bord du céphalothorax ; sa corona analis qui
présente des sternites 8 et 9 entièrement soudés ; ses très longues
chélicères ; son ovipositeur formé d’une trentaine de segments et qui
est muni de tubercules pileux ;
2. — Parasiro americanus n’appartient pas au genre Siro. Il en
diffère par : sa corona analis dont le tergite 9 est libre ; son article
basal des chélicères qui présente une crête transverse médio-dorsale ;
ses griffes 2 qui sont dentées.
Cette espèce appartient donc à un autre genre et nous en donne¬
rons les caractères détaillés dans un travail ultérieur.
Affinités du genre Parasiro. — Ce genre se distingue de tous
les autres genres de Sironidae par deux caractères morphologiques :
la position des tubercules, et, la soudure médiane des sternites 8 et 9.
— 165
La position plus ou moins dorsale des tubercules chez les Cyphoph-
thalmes traduit une migration de ces tubercules de la position médio-
dorsale au bord du céphalothorax ou inversement. Le genre Parasiro,
avec ses tubercules s’élevant directement sur le bord du céphalo¬
thorax constitue soit le terme ultime soit le terme premier de cette
migration.
Les diverses espèces de Cyphophthalmes présentent une soudure
plus ou moins complète des pièces qui composent la corona analis.
Les types suivants sont connus : sternites 8,9 et tergite 9 libres ;
sternites 8 et 9 soudés dans leur région médiane ; sternites 8 et
9 soudés ; sternites 8,9 et tergite 9 soudés en une seule pièce. Le genre
Parasiro avec ses sternites 8 et 9 soudés seulement dans leur région
médiane représente le type le plus faible de soudure et, donc, le pre¬
mier terme de cette évolution.
Répartition géographique. — Le genre Parasiro est localisé
dans deux régions : la partie orientale des Pyrénées (versant fran¬
çais et versant espagnol) et la Corse.
Conclusions
Diagnose du genre Parasiro Hansen et Soerensen 1904.
I . Tubercules des glandes odoriférantes s’élevant directement sur
le bord latéral du céphalothorax. — 2. Corona analis, dans les deux
sexes, avec le tergite 9 distinct des sternites 8 et 9 ; sternites 8 et
9 fusionnés dans leur région médiane mais distincts dans leurs por¬
tions latérales. — 3. Dents aux griffes de 2, 3, 4 paires de pattes. —
4. Métatarses presque aussi longs que leurs tarses. — 5. Article basal
des chélicères avec une crête transverse médio-dorsale. — 6. Ovipo-
siteur court (10 segments environ), sans tubercules pileux à l’extré¬
mité des lobes.
Clef de détermination des espèces.
1. Dents aux griffes des 4 paires de pattes .... P. corsicus (Sim.).
— Dents aux griffes de 2 ou 3 paires de pattes . 2
2. Portion terminale de l’apophyse du tarse 4 mâle aplatie laté¬
ralement ; réceptacles séminaux de l’ovipositeur bifides .
P. coiffaiti Juberthie.
— Portion terminale de l’apophyse du tarse 4 conique, non aplatie ;
réceptacles séminaux simples . P. minor Juberthie.
Laboratoire du CNRS , Moulis, Ariège.
Laboratoire de Zoologie du Aluséum.
— 166 —
OUVRAGES CITÉS
Davis (N. W.), 1933. A new Opilionid from Flbrida (Arachnida, Cypho-
phthalmi). Journ. New York Ent. soc., 41, pp. 49-53, 1 pi.
Hansen (H.) et Soerensen (W.), 1904. On two orders of Arachnida.
Cambridge Univ. Press., pp. 1-182, 9 pl.
Hinton (H. E.) , 1938. A key to the généra of the suborder Cyphophthalmi,
with a description and figures of Neogovea immsi gen. et sp. n.
(Arachnida, Opiliones). Ann. Mag. nat. Iiist. London, Ser. 11, 2,
(10), pp. 331-338.
Juberthie (C.) , 1956. Une nouvelle espèce d’Opilion Sironidae de France
et d’Espagne : Parasiro coiffaiti n. sp. Bull. Mus. Hist. nat. Paris,
2, 28, n° 4, pp. 394-400, 2 pl., Bibl.
Rosas Costa (A.), 1950. Sinopsis de los generos de Sironidae, con la des-
cripcion de dos generos y una especie nuevos. ( Opiliones , Cypho¬
phthalmi). Arthropoda, 1, n° 2/4, pp. 127-151, 2 pl.
Simon ( E.) , 1872. Notice sur les Arachnides cavernicoles et hypogés et
notice complémentaire. Ann. Soc. entom. France, ser. 5, 2, pp. 215-
244, 1 pl.
Simon (E.), 1879. Les Arachnides de France, 7. Paris.
— 167
Observations sur les 0 ri bat es (38= série).
Par F. Grandjean.
I. — Prélarves.
Les cadavres d’Oribates que l’on trouve directement, ou bien ceux
qui tombent dans l’alcool avec d’autres objets inertes, dans le
procédé ordinaire de capture par dessication, peuvent être précieux
s’ils sont femelles. Il ne faut pas les dédaigner. Très souvent, en effet,
l’Acarien est mort avant d’avoir fini de pondre et dans son corps il
y a des œufs qui ont commencé leur développement comme s’ils
avaient été pondus. Le développement n’est pas achevé et les œufs
contiennent des prélarves ou des larves. On a des chances d’observer
ces stases à peu de frais, particulièrement les prélarves, sans la
dépense de temps qu’exigeraient des élevages.
Un cadavre de Ceratoppia bipilis m’a permis récemment de décrire
la prélarve de cette espèce (5, pp. 112 à 114, fig. 1). Dans 2 autres
cadavres, l’un de Phauloppia lucorum et l’autre d ’ Hermanniella
dolosa, je viens de trouver aussi des œufs à prélarves. Ces cadavres
étaient entiers et ils avaient même gardé toutes leurs pattes, cir¬
constance qui est logiquement défavorable. Aussi le développement
des œufs s’était-il vite arrêté. Aucune trace de formation larvaire
n’était discernable. Aucune prélarve n’était même peut-être tout
à fait mûre. Des observations précises et sûres, malgré cela, ont été
possibles.
Le cadavre de Phauloppia lucorum, trouvé à Menton en mai 1933,
contenait 10 œufs dont 8 laissaient voir, après chauffage dans l’acide
lactique, la prélarve. Le chauffage éclaircit et fait gonfler l’œuf
beaucoup plus que la prélarve de sorte que la stase interne se sépare
complètement de la paroi externe, sous la seule condition qu’elle
ait une cuticule chitineuse. La prélarve a la même forme générale
que l’œuf, en moins allongé toutefois, et sa cuticule est lisse.
Sur la cuticule prélarvaire, sans même avoir besoin d’enlever la
paroi de l’œuf 1, on distingue facilement les deux organes de Clapa¬
rède Cl et les deux dents d’éclosion k, moins facilement le sillon
1. Il vaut mieux enlever cette paroi et on y parvient sans peine car il suffît de la
toucher avec une aiguille, une fois l’œuf gonflé, pour qu’elle se fende en long d’un pôle-
à l’autre, suivant une ligne de déhiscence qui est préparée.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
168 —
latérofrontal If, sauf en avant, et difficilement, car c’est un fil très
mince et très pâle, le pharynx. La bouche n’est pas marquée exté¬
rieurement par une dépression, mais sa place est définie sans ambi¬
guïté. C’est le point de la cuticule où est attaché le pharynx. Lors¬
qu’on regarde la prélarve du côté ventral on voit très bien ce point.
Il est accentué, quoique minuscule, parce que le pharynx est alors
presque vertical.
Une figure de la prélarve, pour lucorum, ne différerait pas beaucoup
de celle que j’ai donnée pour bipilis dans le travail précité (5, fig. IC).
Les divers organes, ou caractères, occuperaient sensiblement les
mêmes positions que sur cette figure. Il faudrait seulement sup¬
primer la protubérance frontale, affaiblir le sillon If, et grossir les
dents k.
L’organe Cl est dans la peau, enfoncé juste assez pour qu’il ne
fasse pas saillie à l’extérieur. Il ne fait pas non plus saillie à l’inté¬
rieur. L’anneau de chitine différenciée qui l’entoure est à grand
indice. Observé perpendiculairement à la surface de la prélarve,
cet anneau a une forme compliquée et bizarre, apparemment quel¬
conque, car il est puissamment et très irrégulièrement côtelé et
cannelé. Les côtes et cannelures changent d’une prélarve à l’autre,
bien entendu, et entre la gauche et la droite de la même prélarve.
L’organe lui-même est trop petit pour qu’on puisse le séparer de
l’anneau. Il doit avoir aussi des côtes irrégulières sur son pourtour 1.
Le cadavre d ’ Hermanniella dolosa, trouvé aux environs de Flo¬
rence en mai 1934, contenait 7 œufs dont 3 seulement laissaient
voir, après le traitement à l’acide lactique, une prélarve incolore,
à surface lisse, ayant à peu près la même forme que l’œuf. La plus
avancée de ces prélarves aurait pu être dessinée utilement, mais j’ai
eu la malchance de la perdre, et en même temps les deux autres,
au cours des manipulations.
D’après ce que j’ai eu le temps de voir, il y a de notables diffé¬
rences entre une prélarve d 'Hermanniella et celles décrites jusqu’ici
chez les Oribates supérieurs, c’est-à-dire celles des genres Damaeus,
Ceratoppia, Podacarus et Phauloppia.
La principale vient du pharynx, qui est beaucoup moins vestigial.
Il est grand, large, courbé en arc à la façon d’un vrai pharynx.
Ce n’est pas un fil ou un ruban de forme indéterminée. Il est même
prolongé par un rudiment d’œsophage. Sa section transversale,
vers son milieu, en coupe optique, est crescentiforme. Je suppose
qu’il est plein, mais il semble creux dans sa partie proximale, et
il doit l’être en continuation de la bouche, car celle-ci, quoique très
1. Chez Damaeus onustus j’ai dessiné des côtes sur l’organe (3, fig. 1 E), mais je n’ai
pas parlé d’anneau. Peut-être ai-je confondu l’anneau avec la paroi latérale de l’or¬
gane ? Il faudra revoir la prélarve d 'onustus.
petite, est un trou, une cavité incontestable à la surface ventrale.
De la bouche, quand on regarde cette surface, on voit partir
deux lignes assez courtes, accentuées, obliques, symétriques l’une
de l’autre, figurant un accent circonflexe.
Une autre ligne, ou plutôt une bande étroite apparemment
formée de chitine plus épaisse, ou plus réfringente, part de la bouche
en avant. Elle est sagittale et suit un sillon léger. Elle s’élargit un
peu puis se termine brusquement, et le sillon disparaît.
Je n’ai pas réussi à voir les dents k. Elles manquent peut-être.
Ue sillon If m’a échappé aussi. Dans la région frontale j’ai observé
seulement des ondulations de la cuticule (des rides larges et basses,
parallèles.)
L’organe Cl est très petit, enfoncé profondément. Il n’attire pas
du tout l’attention. Il communique avec la surface par un canal très
mince dont l’orifice est minuscule, comme chez Podacarus Auberti
(4, fig. 10 C, 10 E, 10 F). Le canal est plus long chez H. dolosa, rela¬
tivement.
Remarques. La prélarve de Phauloppia lucorum est banale par
ses caractères, mais constater qu elle existe est important. La stase
prélarvaire étant régressive et ne servant à rien on pouvait supposer
qu’une larve, dans les genres les plus évolués d’Oribates, se déve¬
loppait directement dans l’œuf. Il est probable, au contraire, qu’elle
se développe toujours dans une prélarve.
La prélarve d’ Jlermanniella dolosa nous apprend que les prélarves
des Oribates supérieurs, bien qu’elles aient toutes le même aspect
et que leurs pattes ne soient même plus représentées par des mame¬
lons discernables, ne sont pas également régressives. Le genre
Ilermanniella, qui se distingue fortement des autres Oribates supé¬
rieurs par un système trachéen resté pauvre à la stase adulte,
s’en distingue à la stase prélarvaire par un pharynx moins vestigial
et une bouche qui n’est pas complètement supprimée.
II. — Drymobates silvicola Grandj. 1930.
D’après la figure 8 de ma description de Drymobates silvicola
(1, p. 275), la tritonymphe de cet Acarien a 32 poils gastronotiques.
Un caractère aussi surprenant (il ne m’avait pas surpris en 1930,
faute de connaissances en chaetotaxie) avait besoin d’être confirmé
ou infirmé. J’ai donc examiné de nouveau mes exemplaires de la
Martinique. L’examen a porté d’abord sur la tritonymphe, puis sur
l’adulte.
La tritonymphe n’a pas 32 poils gastronotiques. La figure 1
du présent travail, qui remplace l’ancienne figure 8, montre qu’elle
— 170 —
en a 30 seulement. J’ai dû prendre autrefois la cupule ip pour un poil.
En outre j’ai dû avoir sous les yeux un individu un peu anormal
par la position de ps1 et je l’ai trop gonflé dans l’acide lactique, en le
chauffant pour le rendre transparent. La nouvelle figure a été faite
sur un individu traité par le mélange d’Amann et à peine chauffé.
L’adulte aussi n’a pas été décrit sans erreur. La figure 2 A corrige,
en ce qu’elle a d’inexact, l’ancienne figure 6. Le grand poil qui est
devant le pedotectum I sur l’ancienne figure et celui qui semble
implanté en arrière, devant le pedotectum II, sur la même figure,
Fig. 1. — Drymobates silvicola Grandj. 1930. Tritonymphe latérale (x 115).
Les poils épimériques et ceux des pattes ne sont pas représentés.
sont les poils des trochanters I et IL Les poils de l’idiosoma qui
sont dans la même région, ou qui s’y projettent, sont en réalité les
poils 1 c, 3 c et ex, comme on le voit sur la nouvelle figure 2 A.
Le poil ex est grand chez l’adulte et il n’est pas placé, contraire¬
ment à ce qu’indique l’ancienne figure 7, à côté et au-dessus de l’aire
poreuse Al (la sublamellaire). Je l’ai bien placé et correctement
dessiné sur la figure 1 de mon travail sur les trachées (2, p. 111).
Ces erreurs sont les principales, ou du moins les plus apparentes,
mais il y en a d’autres, importantes aussi, faites par omission.
Une d’elles consiste à avoir oublié le poil c3 du notogaster. A
vrai dire ce poil n’existe pas réellement, en tant que poil, mais son
alvéole et son canal n’ont pas disparu, de sorte qu’il compte pour la
— 171
chaetotaxie. Grâce a lui on peut mettre sans hésiter, à tous les poils,
la notation d’unidéficience.
Une autre erreur par omission est de n’avoir signalé, aux pattes,
que les caractères de l’ambulacre. Je n’avais pas remarqué que les
fémurs III et IV ont dorsalement une forte néotrichie (fig. 2 B,
2 C). C’est un caractère très exceptionnel.
Pour les changements de terminologie et de notation je ne répète
pas en quoi ils consistent tous, car ce serait trop long et j’ai déjà
Fig. 2. — Drymobates silvicola Grandj. 1930. — A (x 160), vu de dessous, partiel ;
on a enlevé les pattes (leurs trochanters compris) ainsi que le gnathosoma et le
notogaster. — B (X 280), fémur et génual III gauches, vus latéralement. — C
(X 280), fémur et génual IV gauches, id..
donné des exemples, pour d’autres Oribates, de ces changements.
Voici cependant quelques explications utiles :
La bosse s que l’on voit entre les acetabula III et IV, sur la figure
2 A, est désignée par T IV (tectopedium IV) sur mon ancienne
figure 7. Ce n’est pas un tectopedium, ni un discidium. Elle appar¬
tient à un prolongement du tectum acétabulaire IV. Elle est formée
par le bord libre de ce prolongement tectal, lequel va rejoindre en
avant, en face de l’acetabulum III, la carène péripodale ou circum-
pédieuse.
J’abandonne, pour la carène péripodale, les anciennes notations
7t et 0. Elles sont remplacées, respectivement, par cir. p (ou cir ) et th.
— 172
En 1930 j’ai désigné par « pores » ou « pseudopores » les saccules
Sa et SI. Un saccule n’est pas un pore, ni un pseudopore. C’est une
aire poreuse affaissée, repliée sur elle-même, ayant pénétré dans le
corps plus ou moins profondément. On peut dire que c’est une inva-
Fig. 3. — Drymobates silvicola Ghaxdj. 1930. Notogaster séparé (x 140).
Les impressions musculaires et les insertions tendineuses ne sont dessinées qu’à gauche.
gination poreuse de la cuticule. Un saccule communique toujours
avec l'atmosphère par un orifice qu’il ne faut pas appeler non plus
un pore, ou un pseudopore. Les pores du saccule sont représentés
par les petites lignes rayonnantes de mon ancienne figure 5 B.
Les rectifications précédentes ne suffisent pas, ajoutées à l’an¬
cienne description, pour que nous puissions donner une place au
— 173 —
genre Drymobates dans la classification naturelle. Nous savons que
ce genre est poronotique et que ses nymphes ont un hystérosoma à
microseléntes. Il appartient donc au même groupe que les Oriba-
tululae, les Scheloribatidcce et les Haplozetidae. Pour en dire davan¬
tage il faudrait le connaître mieux à toutes scs stases. Je reviendrai
sur ce sujet car il y a encore, dans mes récoltes de la Martinique,
quelques nymphes des trois sortes et une larve.
En attendant, je complète la description du notogaster.
11 est fortement soudé au prodorsum. Quand on le sépare, on
arrache ordinairement un bon morceau de la cuticule prodorsale
ou gastronotique. Le cas de la figure 3 du présent travail, où le bord
n’est qu’éehaneré faiblement à 2 endroits, est plutôt exceptionnel.
La ligne de grande suture, malgré cela, est très accentuée devant le
sillon à accolade (ancienne figure 3).
fl n'y a pas de tectum latéropostérieur de bordure.
Le vestige c3 m’a paru constant. Sur 8 notogasters examinés il
existait des deux côtés, toujours à la même place.
Les aires poreuses .12 et .13 du système octotaxique sont, toujours
fragmentées, multiples. 11 y en a une de plus, de chaque côté, ou
bien deux, et même trois, ce qui fait au total de 3 à 5 aires poreuses,
à droite ou à gauche. Plus il y a d'aires poreuses et plus elles sont
petites et irrégulières. L’irrégularité porte sur la taille des aires
poreuses et sur les distances qui les séparent. Elle est dissymétrique.
On ne peut donner à ces aires aucune notation.
La lyrifissure ia n’est pas dorsale. Elle est dans la peau de liaison,
sous le débordement huméral. Je l’ai représentée sur l’ancienne
figure 7, au-dessus de la longue aire poreuse Ah.
Les impressions musculaires sont très petites. En avant, elles
sont même ponctuelles et il en part de fins tendons.
La réticulation pâle et floue que l’on voit au notogaster, pour
une certaine mise au point, est à la surface interne de la cuticule,
comme si elle révélait, par un moulage très léger, les formes et les
dimensions qu’avaient, avant la destruction des tissus par l’acide
lactique, les cellules de l’hypoderme.
III. — A propos de Nothrus biurus Koch.
Dans un travail récent sur les Camisiidae et Nothridae de Suède
(6, ]i. 479 et 480), Sellnick et Forsslund désignent par biurus le
segriis de Koch. Nothrus biurus Koch 1839 (C. M. A. fasc. 30, n° 2)
ne peut guère être en effet qu’une nymphe de Nothrus segjiis Koch
1839 (C. M. A. fasc. 30, n° 1). Je ne l’ignorais pas en 1939, quand j'ai
appelé le même animal Camisia exuvialis, mais il m’avait paru clair
que le deuxième nom biurus du segnis de Koch n’était pas valable.
— 174 —
Mon opinion est toujours la même et je continuerai d’appeler exuvia-
lis le segnis de Koch. Je crois qu’un auteur qui a donné un premier
nom à une espèce ne peut donner un deuxième nom à cette espèce
que pour remplacer le premier, une fois reconnu que celui-ci n’est
pas acceptable parce que c’est un homonyme, ou parce qu’il est
synonyme d’un nom plus ancien, ou pour tout autre motif. Il faut
aussi, bien entendu, que l’auteur du deuxième nom ait la priorité
dans ce remplacement. Si le deuxième nom n’est pas donné dans ces
conditions, et c’est le cas pour biurus, je le considère comme frappé
d’invalidité totale dès sa publication.
N’est-il pas dangereux de le déclarer valide en le reprenant et par
conséquent d’admettre qu’un auteur peut donner valablement deux
ou plusieurs noms différents à la même espèce, parce qu’il croit
avoir affaire à deux ou plusieurs espèces différentes ? Si nous accor¬
dons ce bénéfice à Koch, nous ne pourrons le refuser à d’autres
auteurs et il faudra même en faire une règle, c’est-à-dire l’accorder
dans tous les cas, même si l’auteur agissait ainsi par précaution,
sachant ce qu’il fait, son dessein inavoué étant avant tout que l’es¬
pèce porte un nom donné par lui.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grand jean (F.). — Oribates nouveaux de la région caraïbe [Bull.
Soc. Zool. France, t. 55, pp. 262 à 284, 1930).
2. Id. — Les organes respiratoires secondaires des Oribates (Ann. Soc.
entom. France, t. 103, pp. 109 à 146, 1934).
3. Id. — Observations sur les Oribates, 31e série (Bull. Mus. nat. Ilist.
natur. Paris, 2e série, t. 26, pp. 582 à 589, 1954).
4. Ici. — Sur un Acarien des îles Kerguélen, Podacarus Auberti (Mém.
Mus. nat. Hist. natur. Paris, série A, Zoologie, t. 8, pp. 109 à 150,
1955).
5. Id. — Observations sur les Oribates, 33e série (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 28, pp. 111 à 118, 1956).
6. Sellnick (M.) et Forssiund (K. H.). — Die Camisiidae Schwedens
(Archiv for Zoologi, série 2, t. 8, n° 4, pp. 473 à 530, 1955).
— 175 —
Sur une collection de Décapodes Brachyoures
(PORTUNIDAE ET XANTHIDAE ) DE L'ILE MAYOTTE.
II. XANTHIDAE. (SUITE).
Par Danièle Guinot.
Liocarpilocles armiger (Nobili)
Fig. 18, 19, 20 a, b.
Pilodius armiger Nobili, 1905, p. 405 ; 190G a, p. 267, pl. 8, fîg. 5 : Mer
Rouge, Obock, Djibouti.
Liocarpilocles armiger, Balss, 1938, p. 45.
Matériel examiné. — 1 Ç 5 X 3,5 mm.
Remarques. Cette petite espèce a été mal figurée par Nobili
en 190G : la fig. 5 de la pl. 8 la représente très schématiquement,
et inexactement en ce qui concerne le bord antéro-latéral, — sur
lequel n’est indiquée aucune des trois dents — , les pattes ambula¬
toires où l’on ne distingue pratiquement pas les fortes épines, et les
yeux. Nous en avons examiné les nombreux syntypes provenant
de Mer Rouge, conservés au Muséum d’Histoire naturelle, ainsi que
d’autres spécimens de la même localité et du Golfe d’ Aden déterminés
également par Nobili. Nous figurons l’un de ces syntypes, un mâle
de 5,3 sur 4 mm (fig. 18) : la carapace est large et légèrement bombée
et porte quelques touffes de poils ; le front est fortement échancré en
son milieu ; le bord antéro-latéral est armé de trois dents dont la
dernière est nettement moins saillante. Nous figurons en outre le
maxillipède externe (fig. 19) et le pl1 ff (fig. 20 a , 20 b).
Nous avons comparé les spécimens de Mer Rouge et du Golfe
d’Aden à l’exemplaire de Mayotte ainsi qu’à deux femelles (3,5 X
2,5 mm et 4 X 3 mm) récoltées également dans l’Océan Indien, à
l'Ile Aldabra, par la « Calypso. »
H. Balss (1938, p. 46, fig. 16) a décrit une sous-espèce, Liocar-
pilodes armiger pacifions des Iles Fidji, d’après trois spécimens :
un mâle (5, 6 X 3, 8 mm) et deux femelles dont l’une, ovigère,
mesure 4,5 X 3,2 mm. Balss, qui a comparé la sous-cspèce paci ficus
à des spécimens provenant de Djibouti appartenant à la forme
typique, la distingue de celle-ci par le front rectiligne et dépourvu
de la profonde incision médiane triangulaire, par la carapace plus
lisse, par la présence de deux dents antéro-latérales seulement, par
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958. 12
— 176 —
ailleurs peu saillantes, et par l’absence de la forte pointe sous-hépa¬
tique.
A l’étude des nombreux spécimens-types de Mer Rouge, du
spécimen de l’ Ile Mayotte et des deux exemplaires de l’ Ile Aldabra,
il semble que les caractères distinctifs de L. armiger et de L. armigcr
pacificus rentrent dans le cadre des variations à' armiger : en effet
dans certains exemplaires, si le front présente toujours une incisure
médiane assez nette, le bord frontal de part et d’autre est à peine
sinueux. D'autre part, la carapace est souvent lisse, la troisième dent
antéro-latérale parfois obsolète, tandis que les deux précédentes sont
peu saillantes ; enfin la pointe sous-hépatique offre un développement
Fig. 18. — Liocarpilodes armiger (Nobili), 4 Syntype 5,3 X 4 mm,
Mer Rouge, X 13.
variable et cette zone est souvent garnie de plusieurs petits tuber¬
cules.
Si le spécimen de l’ Ile Mayotte offre un front presque droit avec
seulement une légère échancrure médiane et trois dents antéro¬
latérales bien distinctes, les deux exemplaires de l’ Ile Aldabra sont
tout à fait typiques.
En ce qui concerne les chélipèdes et les pattes ambulatoires, la
figure de H. Balss ( loc . cit., fig. 16) pourrait tout aussi bien s’ap¬
pliquer à la forme typique.
Chlorodopsis areolata (H. Milne Edwards).
Fig. 21 a, b.
Chlorodius areolatus H. Milne Edwards, 1834, p. 400.
Chlorodopsis areolata, Alcock, 1898, p. 166 ( ubi syn. et litt.). — Balss,
1922, p. 131 ; 1935, p. 139 ( ubi litt.) ; 1938, p. 62. — Miyaké, 1939,
— 177 —
p. 215 ; 1940 a, p. 23. — Sakai, 1939, p. 502, pl. 97, fig. 3. — Tweedie,
1947, p. 27 ; 1950 b , p. 121. — Barnard, 1950, p. 214, fig. 39, d. e.
Fig. 19, 20. — Liocarpilodes armiger (Nobili), <$ Syntype 5,3 X 4 mm, Mer Rouge.
19. Maxillipède externe, X 23. — 20 a. Premier pléopode, face postérieure, X 65.
— 20 b. Extrémité du même grossie, face antérieure, X 90.
Fig. 21. — Chlorodopsis areolala (H. Milne Edwards), <$ 17 X 12 mm, Ile Mayotte.
21 a. Premier pléopode, face postérieure, X 20 (t : épines vues en transparence). —
21 b. Extrémité du même grossie, face antérieure, X 52.
— 178 —
Matériel examiné. — 1 £ 17 X 12 mm.
Remarques. — - Bien que le pl1 de cette espèce ait déjà été figuré
par Barnard (1950, fig. 39, e), nous le figurons à nouveau (fig. 21 a,
21 b) afin de le comparer à celui de plusieurs autres espèces de Chlo-
rodopsis.
Chlorodopsis spinipes (Heller).
Fig. 22 a, b.
Pilodius spinipes Heller, 1861 a, p. 11 ; 1861 b, p. 340, pl. 2, fig. 22.
Chlorodopsis wood-masoni Alcock, 1898, p. 170.
Chlorodopsis spinipes, Balss, 1938, pp. 61, 62 ( litt . et syn .) : cf. Saaai,
1939, p. 506.
nec : Chlorodopsis spinipes, A. Milne Edwards, 1873 a, p. 230, pl. 8,
fig. 6 : cf. Balss, 1938, pp. 61, 62.
Matériel examiné. — 1 (J 14 X 9 mm.
Remarques. — Nous avons rapporté le spécimen de l’Ile Mayotte à
Chl. spinipes, bien que son appartenance à cette espèce ne nous
semble pas certaine. Nous avons pu le comparer à de nombreux
exemplaires de Chl. spinipes Heller, compte tenu cependant que la
majorité des spécimens déterminés spinipes sont en réalité des Chl.
pugil (Dana), ainsi que l’a établi la mise au point de H. Balss en 1938.
L’exemplaire de l’Ile Mayotte montre, comme Chl. spinipes, des
dents antéro-latérales au nombre de 4, spiniformes, une épine sous-
hépatique saillante ainsi que des dents pointues sur les lobules hépa¬
tiques ; de même, les pattes ambulatoires offrent une pilosité qui,
si elle est assez abondante, est beaucoup moins épaisse que chez Chl.
pugil. Il diffère de Chl. spinipes par l’ornementation de la face
dorsale qui porte des tubercules moins saillants, par le front dont
l’encoche médiane est en forme de V très évasé et surtout par la
forme des chélipèdes : en effet, si chez tous les spécimens mâles de
Chl. spinipes que nous avons examinés, la main du grand chélipède
est courte et assez globuleuse, chez le spécimen de File Mayotte,
un mâle adulte, cet article, non globuleux, est pratiquement de même
forme que le petit chélipède, et le dactyle est long. La forme et les
proportions des chélipèdes de ce spécimen se rapprcherait davantage
de la conformation femelle observée chez Ch. spinipes ; cependant,
même dans ce cas, la différence persiste. Nous avons examiné un
certain nombre d’espèces de Chlorodopsis : une seule possède
des chélipèdes analogues à cevix du spécimen de Mayotte : il s’agit
de Chl. melanospinis Rathbun, 1911 (p. 226, pl. 18, fig. 11) de l’Ile
Aldabra, espèce à laquelle nous avons identifié certains échantillons
récoltés par la « Calypso » en 1954 et provenant de la même localité.
Le pl1 du spécimen mâle de l’Ile Mayotte est analogue à celui de
Fig. 22-25. — Premier pléopode mâle : a, face postérieure ; b, face antérieure, extré¬
mité grossie.
22. Chlorodopsis spinipes (Heller), 16 X 10 mm, Mer Rouge : 22 a, X 20. 22 b , X 60. —
23. Chl. melanodactylus A. Milne Edwards, Syntype 15 X 10 mm, Nouvelle-Calé¬
donie : 23 a, x 20, 23 b, X 57. — 24. Chl. nigrocrinita (Stimpson), Syntype de Chl.
melanochirus A. Milne Edwards, 15 X 10 mm, Nouvelle-Calédonie : 24 a, X 23.
24 b, X 65. — 25. Chl. pilumnoides (White), 20 X 13 mm, Poulo Condor : 25 a, X 20.
25 b, X 48. t : épines vue en transparence.
— 180 —
Chl. spinipes. Nous figurons le premier pléopode d’un Chl. spinipes
typique provenant de Mer Rouge et déterminé par Nouili en 1905
(fig. 22 a, 22 b). Nous avons comparé le premier pléopode mâle de
Chl. spinipes à celui de Chl. pugil : il présente une conformation
analogue chez les deux espèces dont, par ailleurs, d’autres caractères
morphologiques révèlent les affinités. Nous avons également examiné
le premier pléopode mâle d’autres espèces de Chloroclupsis : sa diver¬
sité de forme permet de faciliter la discrimination spécifique, sou¬
vent difficile à l’intérieur de ce genre. Nous figurons le pl1 de
Chl. melanodaetylus A. Milne Edwards, 1873 (p. 229, pl. 8, fig. 7 ;
cf. Tweedie, 1950 b, p. 121) : il appartient à l’un des syntypes mâles
de Nouvelle-Calédonie, conservés au Muséum (fig. 23 a, 23 b).
Les fig. 24 a, 24 b représentent le pl1 ^ de l’un des types de Chl.
melanochirus A. Milne Edwards, 1873 (p. 228, pl. 8, fig. 5) provenant
de Nouvelle-Calédonie : il a déjà été figuré par Sakai en 1939 (p. 504,
fig. 42) sous le nom de Chl. nigrocrinita (Stimpson, 1858) dont le Chl.
melanochirus A. Milne Edwards serait synonyme : la comparaison
des pléopodes mâles confirme l’identité des deux espèces. Sakai
(1939, fig. 41) figure aussi le pl1 £ de Chl granulata Stimpson, 1858,
espèce facilement distinguable des espèces voisines grâce à la con¬
formation particulière du premier pléopode mâle. Nous refigurons
enfin le pl1 (fig. 25 a, 25 b) de Chl. pilumnoides White, 1847
déjà figuré par Gordon (1934, fig. 26 a) et Sakai (1939, fig. 43, b, c).
Chlorodopsis pugil (Dana).
Pilodius pugil Dana, 1852 a. p. 80 ; 1852 b , p. 219, pl. 12, fig. 8.
Chlorodopsis spinipes, A. Milne Edwards, 1873 a, p. 230, pl. 8, fig. 6
[nec (Heller, 1861)].
Chlorodopsis pugil, Gordon, 1934, p. 48. — Balss, 1938, p. 61 (uhi
litt. et syn.). — Sakai, 1939, p. 506, pl. 97, fig. 5. — Miyaké, 1939, p. 216.
Matériel examiné. — 1 13 X 9 mm.
Chlorodiella nigra (Forskâl).
Cancer niger Forskâl, 1775, p. 89.
Chlorodius niger, Alcock, 1898, p. 160 [ubi litt. et syn.).
Chlorodiella niger, Gordon, 1934, p. 50. — Ciiopra et Das, 1937,
p. 402, fig. 8, pl. 6, fig. 2. — Balss, 1938, p. 52. — Monod, 1938, p. 132.
— Stepiiensen, 1945, p. 156, fig. 38 D-E. — Barnard, 1950, p. 213.
Chlorodiella nigra, Miyaké, 1938, p. 192, fig 3 a ; 1939, p. 213. — Sakai,
1939, p. 508, pl. 97, fig. 1. — Tweedie, 1947, p. 27. — Barnard, 1955,
p. 29.
Matériel examiné. — 5 g : 13,7 X 9,5 mm ; 12 X 8 mm ; 11 X
7.5 mm ; 11 X 7,3 mm ; 8,7 X 6 mm ; 2 £ juv. : 5 X 3,5 mm ;
4.5 X 3 mm ; 2 $ : 18 X 12 mm ; 15 X 10 mm ; 1 Ç juv. 4,3 X 3 mm.
— 1 RI
Remarques. — Le pl1 des spécimens mâles adultes de l’ Ile Mayotte
correspond bien au dessin donné par Miyaké en 1938 (p. 192,
fig. 3 a) et plus tard par Stephensen (1945, fig. 38 D). Le pl1 des
deux petits mâles est un peu différent ; le lobe apical est moins déve¬
loppé, les soies subdistales sont plus longues et plus groupées ;
il représente vraisemblablement la forme jeune de cet appendice.
Nous l’avons comparé au pl1 $ de Chl. laevissima (Dana), figuré par
Miyaké ( loc . cit., p. 192, fig. 3 b) et à celui de spécimens de Chl.
barhata (Borradaile) que nous avons examinés b
Cymo andreossyi (Audouin).
Fig. 26 a, b.
Pilumnus ? andreossyi Savigny, 1809, pl. 5, fig. 5 ; Audouin, 1826,
p. 86 ; 1827, p. 265.
Cancer (Cymo) andreossyi, de Haan, 1833, p. 22.
Cymo andreossyi, Alcock, 1898, p. 173 ( ubi litt.). — Balss, 1922,
p. 128 ; — Ward, 1932, p. 251. — Gordon 1934, p. 50. — Monod, 1938,
p. 134. — Balss, 1938, p. 63. — Miyaké, 1939, p. 216. — Sakai, 1939,
p. 507. — Tweedie, 1950 b, p. 123. — Barnard, 1955, p. 29, fig. 11.
Matériel examiné. — 2 $ : 10 X 9 mm ; 9,5 X 8,7 mm ; 1 $ : 10,5 X
10 mm.
2 $ : 9,4 X 9,4 mm ; 8,1 X 8,2 mm. — 1 Ç : 9,3 X 9,2 mm.
Remarques. — Le pléopode figuré ici (fig. 26 a, 26 b) est celui du
mâle sesurant 10 X 9 mm.
Les six spécimens ont les doigts des deux chélipèdes blancs.
Le front est typique (cf. Barnard, 1955, fig. 11) et bien distinct
de celui de C. quadrilobatus (fig. 27). Les six exemplaires de l’ Ile
Mayotte nous paraissent se rattacher à deux formes un peu diffé¬
rentes : les trois premiers spécimens cités dans le matériel examiné,
deux mâles et une femelle, ont une carapace plus large que longue et
ornée de tubercules pointus, et des épines aiguës mais courtes sur les
pattes ambulatoires. Dans les trois autres spécimens, également deux
mâles et une femelle, approximativement de même taille que les
précédents, la carapace est au moins aussi longue que large, plus
plate et pratiquement lisse ; le front et les chélipèdes portent des
épines très aiguës, les épines des pattes ambulatoires sont également
très longues : sur la première paire, le dactyle est inerme sur la face
supérieure, le propode porte une rangée de trois épines, nettement
1. Alors que ce travail est sous presse, l’étude (en collaboration avec J. Forest)
des Chlorodiella de Tahiti (collection Ranson) et des autres spécimens du genre con¬
servés au Muséum, nous permet de rectifier ces déterminations : nous avons deux
espèces bien distinctes à 1 ’ Ile Mayotte. Si les grands spécimens sont effectivement
Chl. nigra, les petits sont des Chl. laevissima. L’espèce dont Miyaké (1338, fig. 3 b)
figure le pl1 c? sous ce dernier nom, est Chl. cytherea (Dana) que les auteurs ont mise
en synonymie avec Chl. nigra et que nous retrouvons dans nos collections sous les
noms de nigra, laevissima ou barbata.
— 182
plus fortes, le carpe est armé, en plus de quelques petits tubercules
spiniformes, de deux épines distales aiguës. Les pattes ambulatoires
sont aussi plus longues et plus grêles dans cette seconde forme qui
correspond peut-être au C. deplanatus A. Milne Edwards (1873 br
Fig. 26, 27. — Premier pléopode mâle : a, face postérieure ; b, face antérieure, extré¬
mité grossie.
26. Cymo andreossyi (Audouin), 10x9 mm, Ile Mayotte : 26 a, X 32. 26 b, X 60.
07 Cymo quadrilpbatus Miers, 15 X 15 mm, Ile Mayotte : 27 a, X 21. 27 b, X 45.
p. 257 ; cf. Alcock, 1898, p. 174), mis en synonymie par certains
auteurs avec C. andreossyi et dont nous n’avons pas vu le type.
La localité de Mayotte est nouvelle pour cette espèce : cependant
la collection du Muséum comporte quelques spécimens de C. andreos¬
syi provenant de Mayotte, déterminés par H. Balss mais non
publiés à notre connaissance.
183 —
Cymo melanodactylus de Haan.
Cancer (Cymo) melanodactylus de Haan, 1833, p. 22.
Cymo melanodactylus, Dana, 1852 b, p. 225, pl. 13, fig. 1. ■ — • Alcock,
1898, p. 174. — Gordon, 1934, p. 50. ■ — ■ Chopra et Das, 1937, p. 403,.
fig. 9. • — Balss, 1938, p. 63. • — • Sakai, 1939, p. 507, pl. 97, fig. 7. — Ward,
1942, p. 3 [? et C. deplanatus].
Cymo andreossyi var. melanodactyla, Stephensen, 1945, p. 153 [=
andreossyi] .
Cymo melanodactylus, Tweedie, 1947, p. 27.
Matériel examiné. — 1 <§ : 12 X 11 mm.
Remarques. — Il n’est pas rare de trouver dans la même localité
C. andreossyi et C. melanodactylus, la seconde espèce étant, d’ailleurs,
souvent considérée comme variété de la première ou même syno¬
nyme (comme l’a fait récemment Tweedie, 1950 b, p. 123). Nous
avons séparé les deux espèces mais une étude approfondie de ce
petit genre permettrait peut-être de conclure à l’existence d’une
seule espèce qui se révélerait ainsi susceptible d’importantes varia¬
tions et ceci sur toute l’étendue de son aire de répartition.
Notre spécimen a les doigts noirs ; le propode du grand chélipède
est armé sur la face externe de petits granules pointus ; les pattes
ambulatoires portent des épines courtes et aiguës, subégalcs.
Le pl1 (J de cette espèce a été bien figuré par Chopra et Das
en 1937 (p. 403, fig. 9). Stephensen (1945, p. 153, fig. 38 A-B)
figure le pl1 d’un Cymo, qu’il désigne sous le nom de C. andreossyi
var. melanodactyla, dont on ne sait s’il est melanodactylus puisqu’il a
perdu ses chélipèdes : la figure, à un faible grossissement, donne peu
d’indications.
Nous avons examiné le premier pléopode de plusieurs spécimens
mâles de C. melanodactylus de diverses provenances ; il concorde
avec la figure donnée par Chopra et Das : le lobe distal est bien
développé et il y a quelques soies subterminales assez courtes et plu¬
meuses sur une grande partie de sa longueur.
Cymo quadrilobatus Miers.
Fig. 27 a, b.
Cymo andreossyi var. quadrilobatus Miers, 1884, p. 533.
Cymo quadrilobatus, Alcock, 1898, p. 175. — Ward, 1942, pp. 55, 100.
— Tweedie, 1950 b, p. 123.
Matériel examiné. — 1 ^ 15 X 15 mm.
Remarques. — Nous figurons le pl1 $ de cette espèce (fig. 27 a,.
27 b).
(à suivre).
184
Les Pagures du Viêt-Nam.
II, Sur quelques espèces du genre Calcinus Dana.
Par .Jacques Forest.
Les collections de l’Institut Océanographique du Viêt-Nam com¬
prennent plusieurs espèces de Pagures du genre Calcinus Dana.
Trois d’entre elles ont été étudiées par Fize et Serène (1955) :
C . herbsti de Man, C. gaimardi H. Milne Edwards et C. latens Ran-
dall. Les soixante-dix spécimens qui m’ont été communiqués appar¬
tiennent à quatre espèces. L’une, C. minutus Buitendijk, a été décrite
d’Indonésie en 1937 ; une seconde, représentée par un unique
spécimen de petite taille, est apparentée, sinon identique, à C. spica-
tus Forest, connu, par le seul holotype, de Mangareva (îles Tuamotu).
Enfin deux autres espèces ne me semblent pas avoir encore été
décrites ; ce sont Calcinus vachoni sp. nov. et Calcinus pulcher sp.
nov.
Je n’ai donné ici que des descriptions sommaires avec des dessins
des régions caractéristiques et des remarques comportant princi¬
palement des comparaisons avec les formes voisines. Il faut insister
sur la variabilité importante que l’on observe dans le genre Cal¬
cinus ; il existe tout d’abord un dimorphisme sexuel dans la forme
et l’ornementation des chélipèdes (cf. Forest, 1951, pp. 87, 94 ;
1956, p. 225) : la main gauche en particulier est en général plus
allongée et plus lisse chez les mâles. D’autre part, l’allongement des
pédoncules oculaires est souvent fonction de la taille : ces appen¬
dices sont plus longs et plus grêles chez les plus grands individus.
Des aquarelles, communiquées par R. Serène, permettent d’in¬
diquer la coloration sur le vivant. Pour C. pulcher les marques
colorées persistent dans l’alcool, atténuées, mais assez visibles pour
que l’on reconnaise immédiatement l’espèce. Par contre C. minutus
et C. vachoni ont une pigmentation moins vive, assez variable chez
le second, et qui disparaît plus ou moins complètement dans l’alcool.
Tous les Calcinus étudiés proviennent de la région de Nhatrang.
La plupart des récoltes ont été faites à la main ou par plongée
jusqu’à six mètres environ de profondeur, sur des blocs de coraux
vivants ou morts. On notera que les deux formes les plus abondantes,
Calcinus minutus Buitendijk et C. vachoni sp. nov., ont été recueillies,
à une exception près, en des stations parfois géographiquement
voisines, mais différentes, qui correspondent vraisemblablement à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 185 —
des biotopes définis, qu’il reste à préciser. A propos de l’une de ces
deux espèces R. Serène fournit une indication supplémentaire (in
litt.) : « je crois pouvoir avancer que l’espèce à doigts orangé [C.
minutus ] vit toujours sur les colonies vivantes et entre les branches,
dans la partie vivante, plus spécialement sur les colonies de Seria-
topora et Pocillopora ».
Calcinus vachoni sp. nov., dont de nombreux exemplaires-ont été
recueillis à marée basse ou en eau peu profonde sur le récif corallien
littoral, sans qu’on puisse préciser davantage son habitat, est la
seule espèce qui ait aussi été capturée par des dragages, l’un pra¬
tiqué à une profondeur non indiquée mais certainement assez faible,
l’autre par 19 mètres.
Quant au Calcinus pulcher sp. nov., probablement assez étroite¬
ment localisé, il n’a été trouvé qu’en deux stations, sur des fonds de
« sable, coraux et débris de coraux », au cours de plongées à 3 et
10 mètres de profondeur.
Il est souhaitable que, compte-tenu des résultats exposés ici, de
nouvelles récoltes de Calcinus soient pratiquées dans la région de
Nhatrang, et qu’une attention particulière soit apportée aux condi¬
tions écologiques dans lesquelles vit chaque espèce. On peut espérer
que d’autres spécimens de C. aff. spicatus seront retrouvés et qu’il
sera ainsi possible de préciser le statut taxonomique de cette espèce.
Calcinus minutus Buitendijk,
Fig. 1, 6-8, 14, 18.
Calcinus minutus Buitendijk, 1937, p. 269, fig. 13-15.
Matériel examiné. — 19 spécimens provenant des localités
suivantes : Plage de Bai Dong, coraux, 3-4 m, plongée (Rte. 1393,
15.11.53). — Hon Miêu, pointe S. E., roche, 2-3 m, plongée (Rte.
1441, 2.3.54). — Hon Tâm, coraux, 2 m, plongée (Rte. 1464, 15.6.54).
— Hon Nôi, côte S. W., roches et débris de coraux, 0,5-6 m, à la
main et plongée (Rte. 1474, 16-17.7.54). — Hon Mun, côte nord,
sable et gros blocs de roche, 2-4 m, plongée (Rte. 1496, 23.9.54). —
Hon Miêu, pointe S. E., sable et coraux, à la main (Rte. 1536,
16.5.55).
Description. — ■ Écusson céphalothoracique un peu plus long que large,
le rapport des deux dimensions égal en moyenne à 6/5. Rostre obtus, court.
Chez les adultes, pédoncules oculaires, sensiblement de même longueur
que l’écusson ou même un peu plus longs, le droit un peu plus court ;
leur diamètre minimum compris 7 à 8 fois dans leur longueur ; écailles
oculaires avec 1 à 4 dents sur le bord antérieur. Pédoncule antennulaire
atteignant le quart distal des pédoncules oculaires et dépassant les pédon¬
cules antennaires de la moitié de leur article distal (fig. 1).
Chélipède gauche très variable chez les mâles adultes : dans certains
Fig. 1, Calcinus minutus Buitendijk, 3 8 mm, X 6. — Fig. 2, C. vachoni sp. nov
3 type 8 mm, X 10. — Fig. 3, Id., 3 4 mm, x 15. — Fig. 4, C. pulcher sp. nov
3 type 11 mm, X 6. — Fig. 5, C. afî. spicatus Forest, 3 3,5 mm, X 15.
— 187 —
cas, carpe à peu près inerme, à bord supéro-interne simplement anguleux
dans la région distale ; main allongée (longueur/hauteur = 2,2 environ),
à bord inférieur légèrement concave, lisse ; dactyle très faiblement granu-
Fig. 6-12. — Chélipède gauche.
6, Calcinus minutus Buitendijk, S 8 mm, X 6 ; 7, id., autre $ 8 mm, X 6 ; 8, id.,
$ 3,2 mm, X 15 ; 9 , C. vachoni sp. nov., $ type 8 mm, X 6 ; 10, id., <$ 4 mm, X 13 ;
11, C. afî. spicatus , $ 3,5 mm, X 15 ; 12, C. pulcher , sp. nov., <$ type 11 mm, X 5,5 ;
Fig. 13. — C. pulcher sp. nov., <$ type 11 mm, chélipède droit, X 5,5.
leux par dessus (fig. 6) ; chez d’autres spécimens, carpe avec une épine
distale au bord supérieur et quelques tubercules dans la région antérieure,
main courte f longueur/hauteur = 1,7 environ), à bord supérieur tuberculé,
— 188
à bord inférieur légèrement convexe (fig. 7). Chélipède gauche femelle
de ce dernier type. Chez les plus petits individus, tubercules du carpe et
de la main plus nombreux et plus aigus (fig. 8).
Dactyle des 2e et 3e pattes thoraciques, faiblement comprimé latérale¬
ment, plus court que le propode, avec 7-8 spinules au bord inférieur.
Rapports des longueurs (bord supérieur) de ces deux articles et de la lon¬
gueur à la hauteur maximum du propode, égaux respectivement à 4/5
et à 3,5 environ pour la p3 gauche.
Pilosité des p2 et p3 assez faible, constituée surtout par de maigres
faisceaux de soies inégales, à très petites barbules, disposées en courtes
rangées transversales, plus nombreuses sur les régions inférieures des
articles (fig. 14).
Lobes postérieurs du telson bordé de longues soies et, à partir de l'apex
du lobe gauche jusqu’au milieu du lobe droit, de fortes épines crochues
(fig- IB).
Coloration sur le vivant : carapace céphalothoracique blanchâtre dans
la région antérieure, violacée dans la région postérieure ; pédoncules
oculaires roses, pédoncules antennulaires et antennaires bleu foncé à la
base et verdâtre ; chélipèdes blanchâtres avec quelques ponctuations
rouge-orange sur les doigts ; pattes ambulatoires avec le dactyle et la
région distale du propode rouge-orange intense, le reste blanc jaunâtre
avec des ponctuations rouge-orange.
D’après A. Buitendijk, les spécimens en alcool ont les écailles oculaires,
les régions distales des pédoncules antennulaires et antennaires, et des
maxillipèdes bleutés ; la carapace et les pattes sont d’un blanc tacheté
d'orange, les dactyles des pattes ambulatoires orange clair avec des petites
taches plus sombres.
Nos spécimens sont dans l’ensemble plus décolorés : les écailles oculaires
et la base des antennes sont rougeâtres, l’extrémité des maxillipèdes
externes bordée de bleu, les dactyles des pattes ambulatoires d’un jaune-
orange assez pâle et les taches jaunes sur le reste de ces appendices sont
peu visibles.
Remarques. — La description et les dessins de A. Buitendijk
(1937, p. 270), s'appliquent bien à nos spécimens de petite taille,
mais les plus grands individus, à carapace de 8 à 10 mm, tel celui
dont la région antérieure est figurée ici (fig. 1) ont des pédoncules
oculaires plus longs et plus grêles. Si, chez les jeunes, le chélipède
gauche présente des tubercules plus ou moins épineux (cf. fig. 8 et
Buitendijk, loc. cit., fig. 14 x), chez les mâles les plus grands cet
appendice est en général beaucoup plus allongé et lisse (fig. 6)
comme chez le spécimen de Kera mentionné par A. Buitendijk.
Chez d’autres mâles (fig. 7) et chez les femelles, le chélipède présente
une forme et une ornementation qui se rapprochent de celles des
jeunes.
1. l.es légendes des fig. 13 et 14 de A. Buitendijk sont à intervertir.
— 189 —
Comme je l'ai indiqué en 1956 1, C. minutus est extrêmement
proche de C. nitidus Heller de Tahiti. Le dessin du chélipède gauche
du seul spécimen — un mâle à carapace de 10,5 mm — de C. nitidus
Fig. 14-19. — Troisième patte thoracique gauche.
14, Calcinus minutus Buitendijk, <$ 8 mm, x 5,5 ; 15, C. vachoni sp. nov., Ç allotype
6,5 mm, X 9 ; 16, C. pulcher sp. nov., type 11 mm, X 5 ; 17, C. aff. spicatus
Forest, $ 3,5 mm, X 9.
Fig. 18-19. — Telson.
18, C. minutus Buitendijk, <$ 10,5 mm, X 16 ; 19, C . vachoni sp. nov., type 8 mm,.
X 16.
que j’ai examiné (Forest, 1956, p. 219, fig. 3) ressemble beaucoup
à celui de certains C. minutus (cf. fig. 6). Les seules différences que
1. Dans cette note, un malencontreux lapsus m’a fait écrire minimus au lieu de-
minutus ; je n’ai pu rectifier l’orthographe sur les épreuves, les circonstances m’ayant
empêché de les corriger personnellement.
— 190
l'on peut relever entre ce spécimen et un mâle de C. minutus de
même taille, le plus grand que j’ai rencontré, portent sur des propor¬
tions et la coloration : chez C. nitidus, le pédoncule oculaire gauche
(le droit manque) a une largeur minimum comprise dix fois dans sa
longueur au lieu de huit fois ; les pattes ambulatoires sont un peu plus
longues et un peu plus grêles ; les dactyles des pattes ambula¬
toires sont, après un long séjour en alcool, d’un rouge orange intense
et il y a, en plus, de larges taches orange persistant sur les chéli-
pèdes, taches qui ne paraissent pas exister chez C. minutus.
Lorsque d’autres C. nitidus auront été retrouvés et que l’on aura
pu déterminer la variabilité de cette espèce, l’on sera peut-être
amené à considérer C. minutus comme un synonyme. C. minutus est
également très proche de C. rosaceus Heller (Forest, 1956, p. 225),
de l’ouest de l’Océan Indien, dont on ne peut guère le distinguer que
par la coloration qui, chez les C. rosaceus conservés en alcool, est
uniformément rose à l’exception d’un anneau distal blanc sur les
pédoncules oculaires, sur le dactyle et sur le propode des pattes
ambulatoires.
(à suivre ).
— 191
Les Holothuries des Côtes de Sierra-Leone.
(3e note)
Par Gustave Cherbonnier.
Genre Deichmannia n. g.
Diagnose. Holothuries dendrochirotes à corps presque sphérique,
la bouche et l’anus étant très rapprochés par suite du raccourcisse¬
ment du trivium. Tégument mince, lisse. Pieds dorsaux rares, dis¬
persés sur les radius et les interradius ; pieds ventraux bisériés sur
les radius, pieds interradiaires peu nombreux ; tous les pieds sont
terminés par une ventouse soutenue par un disque calcaire. Dix ten¬
tacules, dont deux très petits. Couronne calcaire portant des prolon¬
gements caudaux de longueur moyenne et d’une seule pièce. Spiculés
du tégument composés uniquement de petites corbeilles. Tentacules
avec bâtonnets et corpuscules crépus.
Deichmannia unica n. sp.
(Fig. 7, a-k).
Sierra-Leona, station D. 31/F, Sierra-Leone River, prof. 10 m.,
1 ex. holotype et type du genre.
Le corps de l’animal est sphérique, la bouche et l’anus étant assez
rapprochés dorsalement, un peu comme dans le genre Ypsilothuria. Le
tégument est très mince et très plissé ; les longs pieds sont répartis sur
deux rangs assez serrés sur la face ventrale, quelques-uns étant également
dispersés sur les interradius et plus petits que les autres ; ceux de la face
dorsale ne sont pas sériés et ils sont très dispersés ; tous ces pieds sont
terminés par une ventouse soutenue par un disque calcaire à larges mailles,
à bord très denticulé. La couleur du corps est grisâtre, alors que la bouche
et l’anus sont cerclés de noir. Les tentacules sont au nombre de dix : huit
grands à tronc noirâtre, à digitations d’un blanc pur, et deux très petits
réduits à des moignons dépourvus de toutes digitations. Couronne cal¬
caire à interradiales pointues, à radiales bifides au sommet et dont le bord
postérieur porte deux prolongements de longueur moyenne (fig. 7, g).
Muscles longitudinaux et muscles rétracteurs très fins, filiformes. Une
vésicule de Poli, énorme. Un minuscule canal hydrophore, terminé par un
madréporite sphérique. Je n’ai pas trouvé traces de gonades. Poumons
très courts quoique bien ramifiés. Anus entouré de cinq petits pieds sur¬
plombant cinq dents anales quadrangulaires.
Les spiculés du tégument se composent uniquement de rares petites
corbeilles profondes à quatre branches qui se séparent souvent en deux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958. 13
— 192
ramifications au sommet (fig. 7, a , e ) et de corbeilles de formes très irré¬
gulières et bien moins profondes que les précédentes ( fig. 7, c). Les pieds
ont une ventouse terminale soutenue par un disque calcaire très réduit
Fig. 7. — Deichmannia unica nov. sp.
b : X 2, 3 ; g : X 7 ; i : éch. 1 ; /, k : éch. 2 ; autres figures : éch. 3.
193 —
pour les pieds dorsaux, de taille normale pour les ventraux ; leurs parois
sont soutenues par des bâtonnets pourvus d’une pointe centrale (fig. 7, j)
souvent bifide au sommet (fig. 7, h). Les bâtonnets des tentacules sont
droits ou incurvés (fig. 7, /, k) ; on trouve aussi de très nombreux corpus¬
cules crépus (fig. 7, d). La région anale possède, en plus des dents calcaires,
de très grandes plaques lisses (fig. 7, i).
Rapports et différences.
Par sa forme presque sphérique, Deichmannia unica rappelle
les espèces du genre Ypsilothuria, dont la bouche et l’anus sont
placés à l’extrémité de tubes plus ou moins longs et dont la peau
est couverte d’écailles, ce qui n’est pas le cas chez unica. Par sa
couronne calcaire possédant de courts prolongements caudaux et
ses spiculés faits uniquement de corbeilles, le genre Deichmannia
doit prendre rang à côté du genre Eupentacta, de la sous-famille
Selerodactylinae.
Havelockia guttata n. sp.
(Fig. 8, a-q).
Sierra-Leona, station MB. 4/A. 2, Cap Sainte-Anne, prof. 56 m.,
1 holotype ; station MB. 7/B. 5, cap Sierra-leone, prof. 25 m.,
1 ex. ; Cap Sierra-Leone, prof. 30 m., station MIC 7/B. 14, 1 ex.
L’holotype mesure 20 mm. de long sur 8 mm. de plus grand diamètre.
Les syntypes mesurent respectivement 15 mm. sur 7 mm. et 12 mm. sur
5 mm. Les trois échantillons sont cylindriques avec l’anus légèrement
eflilé. Le tégument est épais, lisse, blanc jaunâtre à grisâtre, marbré de
nombreuses taches marron foncé. Les pieds, de couleur tango, sont
répartis sur tout le corps, sans indication de sériation radiaire ; ils sont
longs, fins, cylindriques, terminés par une ventouse soutenue par un petit
disque calcaire (fig. 8, /).
Dix tentacules jaunâtres, dont deux ventraux plus petits. Couronne
calcaire peu calcifiée, à interradiales triangulaires, à radiales bifides au
sommet alors que leur partie inférieure porte deux longs prolongements
(fig. 8, p). Une grosse vésicule de Poli. Un petit canal hydrophore. Muscles
longitudinaux larges et peu épais ; muscles rétracteurs courts, presque
cylindriques. Gonades formées d’un grand nombre de tubes simples,
bourrés d’éléments sexuels. Poumons très ramifiés, atteignant la longueur
du corps. Petit cloaque. Anus armé de cinq dents calcaires, chacune sur¬
montée d’une paire de très petits pieds.
Les spiculés du tégument sont peu nombreux. Les plus communs sont
des tourelles à disque percé de quatre trous principaux et de 4 trous
accessoires (fig. 8, a) d’où s’élance une flèche à deux piliers terminés par
une couronne non perforée. C’est surtout dans la région anale que se ren¬
contrent des tourelles à disque plus grand, plus perforé, surmonté d’une
flèche plus trapue, à couronne plus épineuse (fig. 8, b, c , d , e, g, h, k). Le
disque calcaire des pieds est petit (fig. 8, ï). Les parois des pieds possèdent
de très rares spiculés, notamment des bâtonnets, sauf ceux de la région
— 194 —
anale qui ont des tourelles à disque très incurvé, surmonté d’une flèche
à deux piliers très denticulés au sommet (fig. 8, /, i, j) • Les bâtonnets des
digitations des tentacules sont grêles (fig. 8, m ), alors que ceux du tronc
— 195 —
sont bien plus longs, plus épais, droits ou incurvés, simplement perforés
aux extrémités ou sur toute leur longueur. On rencontre aussi des corpus¬
cules crépus (fig. 8, n) qui prennent souvent l’aspect de bâtonnets (fig. 8, q )
ou de plaques d’allure bizarre (fig. 8, o).
196 —
Rapports et différences.
Havelockia guttata appartient au groupe d’espèces qui ont peu
de spiculés dans le tégument, comme havelockia inermis Heller, et
dont les tourelles sont à piliers assez bas, comme Havelockia villosa
(Semper).
Havelockia exigua n. sp.
(Fig. 9, a-q).
Sierra-Leone, Station D. 8, Sierra-Leone River, prof. 25 m.,
1 ex.
L’unique exemplaire est en forme de concombre et mesure 14 mm.
de long sur 7 mm. de plus grand diamètre ; l’extrémité antérieure est
tronquée, alors que la région anale est légèrement amincie. Le tégument
est mou, mince, marron très clair et les spiculés, assez dispersés, se voient
par transparence. Le corps est entièrement couvert de petits pieds rela¬
tivement espacés, assez longs, cylindriques, terminés par une ventouse
soutenue par un petit disque calcaire (fig. 9, c) ; il n’y a pas d’indice de
sériation des pieds le long des radius.
Dix tentacules dont deux ventraux très petits. La couronne calcaire
est très haute, puisqu’elle atteint presque la moitié de la longueur du corps
de l’animal ; peu calcifiée, les nombreuses pièces calcaires qui la composent
sont peu visibles (fig. 9, a) ; les radiales sont échancrées au sommet et leur
bord postérieur est muni de deux longs prolongements ; les interradiales
sont triangulaires. Une grosse vésicule de Poli. Un madréporite libre
dans la cavité générale (fig. 9, p). Muscles longitudinaux larges et minces ;
muscles rétracteurs très larges, rubanés. Les poumons, qui possèdent
de courtes et nombreuses ramifications, atteignent la longueur du corps.
Les gonades, femelles, sont formées de nombreux et gros tubes simples
bourrés d’œufs. Anus sans dents. Petit cloaque.
Les spiculés du tégument aussi bien dorsal que ventral, se composent
exclusivement de tourelles ; la base de celles-ci est subcarrée, à bord
ondulé ; elle est percée de quatre grands trous et de quatre trous acces¬
soires plus petits (fig. 9, e, /) ; la tourelle, à deux piliers (fig. 9, o, q), se
termine par deux ou trois petites pointes. D’autres tourelles possèdent
simplement quatre à cinq grandes perforations (fig. 9, l) ou, au contraire,
sont percées de 12-16 trous inégaux (fig. 9, i). La paroi des pieds est ren¬
forcée par des bâtonnets élargis au milieu, percés de 4 trous centraux
surmontés d’une flèche à deux piliers (fig. 9, k, j) ; leurs extrémités ne
possèdent chacune qu’une perforation. Les spiculés des tentacules se com¬
posent de fins bâtonnets (fig. 9, g, h) et de corpuscules crépus (fig. 9, m, n)
dont certains sont très moduleux (fig. 9, b, d).
Rapports et différences.
Cette espèce est très voisine de Havelockia venustella (Ludwig
et Heding).
Thyone fusus 0. F. Muller.
Sierra-Leone, station MB. 4/B. 5, par 7° 33’ N — 13° 51’ 0,
prof. 140 mètres, 2 ex.
Ces deux exemplaires, qui sont de petite taille, ne différent en
rien des exemplaires trouvés sur les côtes européennes, notamment
les spiculés, qui sont absolument identiques.
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Sur le genre Globosita n. n. = Sphaerella Heding
et Panning (Holothuries dendrochirotes).
Par Gustave Cherbonnier.
C’est au cours de leur révision de la Famille Phylloplioridae
que Heding et Panning 1 furent amenés à créer le genre Sphaerella
pour deux espèces de la sous-famille Cladolabinae : Sphaerella argus
Heding et Panning et Sphaerella dobsoni (Bell). Malheureusement,
Sphaerella avait déjà été employé précédemment comme nom de
genre par Sommerfelt, en 1824, pour des Protozoaires flagellés,
par Conrad, en 1838 et en 1860, pour des Mollusques, par Gray,
en 1869, pour des Alcyonaires. Il est donc impossible de conserver
Sphaerella comme nouveau genre d’ Holothuries dendrochirotes.
Je propose de le remplacer par Globosita qui évoque également la
forme vaguement sphérique, globuleuse, des particules calcaires du
tégument de ces Holothuries.
La diagnose du genre Globosita est celle établie par Heding et
Panning pour Sphaerella : grandes holothuries dendrochirotes à
vingt tentacules ; couronne calcaire à radiales fragmentées et pour¬
vues d’un prolongement postérieur ; corpuscules calcaires de la peau :
petites plaques. Il comprend l’espèce type Globosita argus (Heding
et Panning), de Java, et Globosita dobsoni (Bell), du Honduras.
1. Heding (S. G.) et Panning (A.). Phyllophoridae, eine Bearbeitung der Poly-
tentaculaten Dendrochiroten Holothurien des Zoologischen Muséums in Kopenhagen.
Spolia Zool. Mus. Hauniensis, vol. XIII, 1954, Kobenhavn, pp. 111-113, fig. 41-42.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
199
Matériaux pour l'étude caryo-taxinomique
DES SaXIFRAGACÉES.
iv. Trois Saxifrages de la section Kabschia engl.
Par Jean-Louis Hamel.
Engler et Irmscher (1919) rassemblent, dans cette douzième
section du genre Saxifraga (ils en distinguent quinze à l’intérieur du
genre), quarante-cinq espèces toutes remarquables par leur appareil
végétatif de faibles dimensions et l’organisation de leurs fleurs : leurs
feuilles alternes, légèrement charnues, disposées en bouquets denses
sur de courts stolons restant étroitement unis les uns aux autres,
sécrètent peu de calcaire ; leurs fleurs, portées par une hampe
fouillée qui ne dépasse guère 10 cm, solitaires ou groupées en une
panicule, sont régulières et possèdent un ovaire bicarpellé habituelle¬
ment infère ou semi-infère.
L’homogénéité de la section se trouve confirmée par la facilité
que ces Saxifrages présentent de s’hybrider et que Sündermann a
beaucoup utilisée pour obtenir de multiples formes horticoles tou¬
jours élégantes. Elle semble vérifiée encore par l’uniformité des
caractères caryologiques, du moins si l’on en juge d’après les quelques
résultats actuellement publiés : les noyaux interphasiques sont du
type réticulé (Hamel, 1953) et les chromosomes somatiques sont au
nombre de 26 chez les dix espèces étudiées et chez deux hybrides
(Skovsted, 1934, Hamel, loc. rit.).
Les trois espèces examinées ici, les Saxifraga corymbosa Boiss..
S. Grisebachii v. Degen et Dôrfler, S. lilacina Duthie, ont également
des noyaux interphasiques réticulés et 26 chromosomes somatiques.
Deux d’entre elles appartiennent au premier des sept groupes
reconnus par les monographes allemands à l’intérieur de la section,
au groupe des Mediae Engl, et Irmsch., dont les sept espèces sont
caractérisées par leurs feuilles spatulées et leurs pétales plus courts
ou aussi longs que leurs sépales. Les auteurs anglais les isolent
parfois en une section spéciale qu’ils appelent Engleria.
Le Saxifraga corymbosa Boiss., originaire de l’Asie Mineure occi¬
dentale et des Carpathes orientales, se distingue, par la couleur
jaune-verdâtre de ses pétales, des S. media Gouan et S. Stribrnyi
(Velenovsky) Podpera, qui possèdent l’un et l’autre des fleurs d’un
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
200 —
rouge-pourpré. Ces trois espèces forment un ensemble défini par la
présence d’inflorescences en panicules rameuses dont les pédoncules
floraux sont toujours plus longs que les bractées.
T. es boutons floraux du S. corymbosa utilisés pour cette étude
ont été prélevés sur des plantes nées de graines reçues du Jardin
botanique de Munich en 1953 et cultivées au Muséum. Les plaques
équatoriales, observées dans les tissus somatiques de jeunes ovules
où la méiose n’est pas encore commencée, présentent JG chromo¬
somes, qui, dans leur ensemble, rappellent ceux que dessine Skovs-
tf.d (loc. cit., p. 24, fig. 61) pour le S. Stribrnyi dont il a examiné,
Fig. 1. — Saxifraga corymbosa. 2. S. Grisebachii. 3, S. lilacina.
lui aussi, des boutons floraux : parmi les chromosomes figurés par
cet auteur, il est possible d’en reconnaître une paire a mesurant
environ 2,4 g, si l’on en juge d’après l’échelle donnée p. 3, et présen¬
tant vraisemblablement des bras inégaux, une b, dont les éléments
sont légèrement moins longs et deux encore où ils sont à peine plus
courts. Les 18 autres chromosomes sont en forme de bâtonnets
plus ou moins incurvés ; les plus grands d’entre eux atteignent
1,4 p et les plus petits (m) 0,7 g. Chez le S. corymbosa, les chro¬
mosomes a possèdent des bras inégaux et atteignent 2,4 g ; les b
sont au contraire soudés en V et ne dépassent guère 2 g. Les chromo¬
somes c et <!, eux aussi quasi isobrachiaux, ont sensiblement les
mêmes dimensions. Il est enfin possible d’apparier les petits bâtons
différemment courbés que sont les autres chromosomes ; leur taille
varie entre 1,8 g (les e par exemple) et à peine 1 g (m) (fig. 1, fixateur
— 201 —
de Navashin, coloration par la méthode de Feulgen). Tous ont une
épaisseur moyenne de 0,4 g.
Le Saxijraga Grisebachii v. Degen et Dôrfler et le S. porophylla
Bertol., possèdent l’un et l’autre une inflorescence qui rappelle un
épi en raison de leurs pédoncules floraux plus courts que les bractées.
Mais la longueur relative des feuilles portées par leurs stolons per¬
met de les distinguer : chez le premier, elles ont entre 2,5 et 4 cm ;
chez le second, elles n’ont que de 1 à 2 cm. Par ailleurs, le premier
ne se trouve qu’en Macédoine, le second, plus polymorphe, se ren¬
contre depuis les Apennins et les Abruzzes jusqu’en Asie Mineure.
Les méristèmes radiculaires ayant servi à l’étude caryologique du
S. Grisebachii ont été prélevés sur des pieds reçus de la Nursery
anglaise « Stevenage » en 1953, tandis que les boutons floraux, où
furent observés différents stades de la méiose dans de jeunes éta¬
mines, quelques étapes de la première division des grains de pollen,
des mitoses somatiques dans de jeunes ovules et dans le périanthe,
étaient récoltés sur des plantes rapportées au Muséum en 1956 par
M. C. Guinet, qui les avait trouvées en Macédoine sur le Ljubloten
(Sar Planina).
Chez le S. Grisebachii, comme chez les autres Saxifrages où cette
étude comparée a pu être faite, les chromosomes constituant son
idiogramme peuvent être reconnus aussi bien dans les plaques équa¬
toriales observables dans les méristèmes radiculaires que dans celles
présentées par les jeunes ovules ou les diverses pièces du périanthe
et que dans celles de la première division du pollen. Sans doute dans
les premières y sont-ils à la fois légèrement plus grêles (environ
0,3 fx) et plus allongés, alors que dans les secondes, toujours plus à
l’étroit dans des cellules moins volumineuses, ils paraissent plus
trapus étant plus épais (0,4 [x en moyenne) en même temps que moins
longs, comme si la spiralisation de leurs chromosomes était plus
serrée. Dans le pollen enfin, ainsi que le remarque Mme J. Vazart
(1957, p. 208) à propos de la Balsamine, « le degré de la contraction
[des chromosomes] varie selon les cellules. Chez les unes, il est à peine
plus élevé que celui qui est atteint normalement dans les noyaux
diploïdes au cours de la mitose somatique de type banal ; dans les
autres le condensation du matériel chromatique est beaucoup plus
prononcée et l’aspect des chromosomes se rapproche davantage de
celui des Gemini ». Cependant chez le S. Grisebachii, cette contraction
n’atteint jamais celle qui caractérise les monovalents au moment
de la métaphase II : ceux-ci ont alors la même apparence que les
bivalents de la métaphase I, tout en étant plus petits qu’eux, et se
présentant comme des masses grossièrement sphériques ou ovoïdes,
telles que celles dessinées ici (fig. 2 d, fixateur de Navashin, colo¬
ration par la méthode de Feulgen, comme pour toutes les autres
figures relatives à cette espèce). Les chromosomes du pollen, au
202 —
moment de sa première division, même lorsqu’il sont très con¬
tractés, sont toujours plus longs que larges — le chromosome a
ressemble alors à un petit bâton de 1,6 p., épais de 0,5 p et ont sou¬
vent (fig. 2 c) un aspect qui rappelle celui des chromosomes soma¬
tiques observables dans les cellules florales (fig. 2 a) ; jamais il n’en a
été observé d’aussi grêles que ceux des plaques métaphasiques des
méristèmes radiculaires (fig. 2 b).
L’idiogramme du Saxifraga Grisebachii peut être ainsi décrit : les
chromosomes a, à peine longs de 2,5 p, possèdent un bras presque
deux fois plus grand que l’autre. Une telle dissymétrie se retrouve,
peut-être plus marquée encore, chez les chromosomes c qui mesurent
2 p. Les chromosomes des couples b et d, moins hétérobrachiaux
qu’eux, ont sensiblement même aspect, mais les seconds atteignent
2 p que les premiers dépassent nettement, Les chromosomes e (2 p)
sont vraisemblablement isobrachiaux comme la plupart des autres
dont les dimensions s’échelonnent jusqu’à environ 1 p (chromosomes
m ). Seuls ceux de la paire j ne doivent pas l’être, car ils présentent
un petit segment qui rappelle presque un « Kôpfchen ».
Il est possible de reconnaître, sur les plaques équatoriales des
métaphases I, les bivalents correspondant aux chromosomes a, b, c,
d, e, /, qui sont manifestement plus gros que les autres et m nettement
plus petit qu’eux.
Ces bivalents sont très comparables à ceux du Saxifraga poro-
phylla, ce qui paraît confirmer la parenté existant entre ces deux
espèces, si l’on en juge d’après leurs caractères morphologiques.
Toutefois leurs idiogrammes respectifs, tout en indiquant qu’elles
ont des affinités, révèlent qu’elles sont bien distinctes. Il suffit à ce
sujet de rappeler ce que j’écrivais à propos du S. porophylla (1953,
p. 199, fig. 63 a et b) : « le plus volumineux des bivalents corres¬
pond aux deux chromosomes a qui semblent être isobrachiaux et
mesurent un peu plus de 2,1 g 1. Un second légèrement moins grand
est formé par les chromosomes b dont un bras est très réduit. On en
reconnaît ensuite quatre, sphériques, de diamètres décroissants,
constitués par les chromosomes c d, e et f, notablement plus longs
que les quatorze autres, parmi lesquels se remarquant cependant les
deux plus courts m, qui ne dépassent pas 0,9 g. et donnent le plus
petit des bivalents. »
Le Saxifraga lilacina Duthie, originaire de l’Hymalaya, doit son
nom à la couleur mauve de ses fleurs solitaires. Engler et Irms-
cher ( loc . cit., p. 560) le rangent dans le quatrième groupe de la
section, celui des Marginatae dont les dix-neuf espèces sont caracté¬
risées par leurs fleurs, habituellement blanches ou roses, aux pétales
plus longs que les sépales et que les étamines, par leur stolons aux
1. Les observations ont été faites, chez cette espèce, sur de jeunes boutons floraux
— 203 —
feuilles courtes, généralement aussi larges au voisinage du sommet
qu’à la base.
A ma connaissance, il n’existe de résultats caryologiques que pour
deux espèces de ce groupe, les S. scardica Griseb., et S. marginata
Stern., l’un et l’autre circum-méditerranéens et possédant une inflo¬
rescence pluriflore. Ils ont chacun 13 bivalents et l’idiogramme du
S. scardica est remarquable par la longueur des chromosomes a qui
atteignent 2,8 p,.
Chez le S. lilacina, les observations ont été faites sur des boutons
floraux cueillis sur des plantes élevées à la Nursery « Stevenage »
et cultivées au Muséum. Parmi les 28 chromosomes somatiques, tous
épais de 0,4 p, il est aisé d’en reconnaître deux, a, mesurant plus de
2 p et possédant un bras sensiblement deux fois plus court que
l’autre, quatre encore, b et c, ayant environ 2 p et vraisemblablement
isobrachiaux comme les d, à peine moins longs et les g beaucoup plus
petits, les m enfin, bâtonnets n’atteignant pas 1 p. Les autres chro¬
mosomes ressemblent à ceux-ci, mais sont plus ou moins grands
qu’eux (fig. 3 b, même fixateur et même coloration que précédem¬
ment). Dans les cellules mères du pollen, en métaphase I, ces chro¬
mosomes forment des bivalents qui sont, comme chez les autres
espèces, de dimensions variées : deux retiennent aussitôt l’attention
en raison de leur volume plus fort (a) et plus faible (m). Le bivalent a,
d’ailleurs, beaucoup plus long que large, ressemble à ses homologues
chez le S. scardica (Hamel, loc. cit., p. 200) et la variété Rocheliana
(Stern.). Engl, et Irmsch. du S. marginata (Skovsted, loc. cit., p. 26,
fig. 64) ; sans doute, peut-on penser avec l’auteur danois, qu’il doit
son aspect à la formation de deux chiasmas au moment du strép-
sitène. Il est également possible de reconnaître les bivalents b, c, d
qui sont aussi plus gros que les autres.
Il est inutile de décrire ici la méiose dont le déroulement a pu
être suivi dans les étamines du Saxifraga Grisebachii et dont quelques
stades ont été observés dans celles du S. lilacina. Elle paraît en
effet s’effectuer comme chez les autres Saxifrages étudiées de ce
point de vue et l’interprétation qu’on en peut donner est celle que je
proposais en 1953.
Dans les tissus somatiques des Saxifraga corymbosa, S. Grise¬
bachii et S. lilacina, les noyaux interphasiques sont nettement réti¬
culés : le réseau chromatique est constitué de fins filaments ressem¬
blant à ceux que l’on observe chez les Saxifrages de la Section
Kabschia, à l’exception du S. caesia L. où ils sont moins grêles.
L’évolution de ces noyaux au cours de la mitose est identique à
celle décrite pour ces mêmes plantes (Hamel, loc. cit., pp. 251-253).
204
Chez le Saxifraga Grisebachii, il a été possible de suivre l’évolution
du pollen depuis la formation des tétrades jusqu’au moment où
les grains possèdent un noyau végétatif et un noyau reproducteur.
Dans leur ensemble, ces phénomènes sont comparables à ceux que
j’ai décrits en 1953 chez le S. oppositijolia L., de la section Porphy-
rion Tausch, qui possède également des noyaux réticulés. Mais
quelques précisions peuvent être apportées à cette description.
La télophase de la deuxième division méiotique est fort longue.
Commencée au moment où les tétrades se forment, elle se poursuit
pendant tout le temps où celles-ci, prenant leur aspect caractéris¬
tique de grains de pollen, deviennent généralement sphériques,
parfois légèrement ellipsoïdales. Leur diamètre mesure alors de 11 à
13 (x et ne variera pratiquement pas, jusqu’à la fin de la première
division. Cette évolution télophasique ne se déroule pas à la même
vitesse dans tous les grains. Certains sont en interphase et présentent
un réticulum bien régulier, tandis que d’autres montrent encore sur
celui-ci des épaississements qu’on pourrait prendre pour des chro¬
mocentres et qui correspondent aux portions non despiralisées des
monovalents, et que d’autres, entrant déjà en prophase, forment des
travées denses dans leur réseau.
Ce manque de synchronisme se retrouve dans les stades ultérieurs,
comme si chaque grain avait un rythme interne propre. Ceux qui sont
rapidement devenus interphasiques gardent leur avance et achèvent
souvent leur première mitose alors que d’autres, dans le même sac,
sont encore en anaphase, en métaphase, ou en prophase. Certains
même débutent à peine leur évolution mitotique. L’explication de
cette apparente anarchie semble difficile car tous ces divers stades
s’observent pêle-mêle à l’intérieur d’un même sac et les éléments
des différentes tétrades ne paraissent pas toujours eux-mêmes
accordés. Selon de nombreux auteurs, ce phénomène serait le signe
de l’hybridité du végétal étudié. Cette hypothèse ne semble guère
pouvoir être retenue ici, puisque les plantes examinées ont été
récoltées dans une station classique de cette espèce, où elle existe
seule, ainsi que me l’a confirmé M. C. Guinet.
Les étapes caractéristiques de cette première division sont com¬
parables à celles de mitoses dans les tissus somatiques : on retrouve,
au cours de la prophase, le stade des travées denses dans le réseau,
celui des filaments minces, qui bientôt se raccourciront pour donner
des petits boudins courts et trapus correspondant chacun aux divers
chromosomes. Ceux-ci prendront généralement leurs dimensions
habituelles à la suite d’un phénomène de décontraction ; quelquefois
ce relâchement ne s’achève pas complètement et les chromosomes
sont alors moins longs et plus épais.
Jamais on n’observe à ce stade une déformation importante du
noyau, comme Mme J. Vazart ( loc . cit.) en constate chez la Balsa-
— 205 —
mine, déformations dues à la pression exercée par deux grandes
vacuoles latérales, se gorgeant d’eau en même temps que les grains
grossissent brusquement. Sans doute faut-il voir là l’effet d’une
évolution caryologique plus précoce dans le pollen de la Balsamine.
A la prémétaphase, chez le Saxifraga Grisebachii, le noyau occupe
toujours une position décentrée. La métaphase qui suit est orientée
perpendiculairement au point le plus proche de la membrane, si bien
qu’un des noyaux fils, celui qui deviendra le noyau reproducteur, se
trouvera à son voisinage, tandis que le futur noyau végétatif sera
presqu’au centre de la cellule. Il convient de remarquer que cette
orientation est propre à chaque grain et qu’il ne paraît pas y avoir,
pour l’ensemble d’un même sac, une direction privilégiée.
Les noyaux fils, au moment de la télophase, sont de dimensions et
de formes différentes : l’un, le noyau végétatif, à l’aspect d’une
olive, l’autre, proche de la membrane pollinique, celui d’une pastille.
Ils ont cependant tous les deux une structure comparable : on
observe des masses très colorées, ovoïdes, relativement grosses et
ressemblant à des chromocentres ; elles correspondent aux parties
situées au voisinage des centromères, puisque, à partir d’elles,
s’allongent des sortes de bras plus pâles en train de subir un phéno¬
mène de déspiralisation. Celui-ci est très rapide dans le noyau
végétatif qui retrouve sa structure réticulée, rendue encore plus
grêle par son gonflement qui l’amène à être quasi-sphérique. Son
diamètre est alors de 4 g environ. Le noyau reproducteur grossit
beaucoup moins et reste ellipsoïdal (son grand axe atteint 3 g) ; il
garde plus longtemps des épaississements chromatiques disposés
sur de gros trabécules formant un réseau grossier autour de deux ou
trois nucléoles. Les stades ultérieurs de l'évolution n'ont pu être
examinés.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Exgler (A.) et Irmscher ( E.) , 1919. Saxijragaceae , Saxifraga, II, in
Engler (A.) : I las Pflanzenreich, IV, 117, 69, 309-320
Hamel (J. L . ) , 1953. Contribution à l’étude cyto-taxinomique des Saxi-
i'ragacées, Rev. Cylol. et Biol, vé-gèt., 14, 113-313.
Skovsted (A.), 1934. Cytological studies in the tribe Saxifrageae, Dansk
bot. Ark, 8, 5, 1-52.
Vazakt (Mme J.), 1957. Etude cytologique de la Balsamine. I. Généralités
et différenciation du pollen, Rev. Cytol. et Biol, végét., 18, 197-234.
— 206 —
A propos du Carduncellus lucens Bail.
Par J. Arènes.
Le binôme Carduncellus lucens a été créé par Ball en 1873 (in
Journ. Bot., XI, 370) pour une plante récoltée par lui au Maroc en
mai 1871, dans le Grand Atlas (Ait Mesan, sous Arround), entre
2.000 m. et 2.530 m. d’alt. Le type en est à Kew 1 ; il nous a été
communiqué par cet établissement ; nous avons pu ainsi étudier les
caractères de cette plante trop sommairement décrite par Ball.
Nous possédons à Paris : 1° un échantillon collecté en mai 1871
par Maw, dans la même localité, sous Arround, à 8.000 pieds, et
déterminé par Ball « Carduncellus lucens Nob., forsansubs pecies
C. monspeliensis » (mss) ; 2° sous sachet, divers fragments, de capi¬
tule en particulier, provenant d’Ait Mesan, déterminés par Ball »
C. nitidus Nob., Ait Mesan » (mss).
La plante de Kew (typus) et celles de Paris, présentent les caractères
communs suivants : feuilles primaires indivises, ciliées-spinuleuses
sur les marges, longuement cuspidées-épineuses au sommet, les ulté¬
rieures pinnatipartites, épineuses. Bractées périclinales médianes
terminées par un appendice ^ coriace, réduit, longuement épineux,
à épines longues, inégales, palmées, blanches, vulnérantes, Akènes
(jeunes), larges, droits, tétragones, hauts de 4 mm, lisses ; disque
épigyne bordé d’une coronule égale, scarieuse, étalée, fortement
denticulée-fimbriée ; soies de l’aigrette non plumeuses, ^ scabres.
A ces caractères nous opposerons successivement ceux des Cardun¬
cellus rhapondcoides et C. pinnatus.
1. Carduncellus rhapondcoides Coss. et Dur. Fa, rhapondcoides.
Feuilles indivises ou pinnatilolées ou pinnatifides, ciliées spinu-
leuses sur les marges, arrondies ou obtuses ou brièvement spinu-
leuses au sommet. Bractées périclinales médianes terminées par un
appendice scarieux, denticulé ou brièvement frangé, non épineux.
Akènes étroits, droits, tétragones, hauts de 3-5 mm ; disque épigyne
bordé d’une marge épaisse, égale, dressée, à peine crénelée ; soies de
l’aigrette plumeuses.
2. Carduncellus rhapondcoides Coss. et Dur. Fa dissectus (Coss.)
Maire. Ne diffère du précédent que par ses féuilles pinnatipartites,
épineuses, rappelant en tous points celles de C. pinnatus. Maire a
1. Nous remercions MM. Sauvage, Guinochet et Taylor qui ont bien voulu nous
-adresser de Rabat, d’Alger et de Kew le matériel dont l’étude a permis la rédaction
de cette note.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
bien indiqué ce fait dans sa Contribution 520 : « Planta habitu
G. pinnatum (Desf.) referens ».
3. Carduncellus pinnatus Desf.
Feuilles pinnatipartites, épineuses. Bractées périclinales médianes
terminées par un appendice scarieux, ^ orbiculaire, fimbrié, non
épineux. Akènes larges, un peu arqués, atteignant 7 mm, très rugueux,
tétragones ; disque épigyne bordé d’une marge épaisse, dressée, den¬
tée, fortement relevée aux 4 angles de l’akène ; soies de l’aigrette non
plumeuses, ^ scabres.
Il ressort de cette analyse détaillée que Maire (Contributions,
Contr. 697 bis, p. 187, 1929) en attribuant au C. lucens des soies de
l’aigrette plumeuses a commis une erreur. Il n’avait pas eu sous les
yeux le type de Bail dont l’examen ne laisse aucun doute. Les
plantes dénommées par lui C. lucens sont vraisemblablement toutes
des C. rhaponticodies Fa dis sec tus dont les aigrettes sont effectivement
formées de soies plumeuses.
La clé suivante permettra de distinguer les 4 races.
1. Aigrette formée de soies plumeuses, non scabres .
C . rhaponticoides
2. Feuilles indivises ou pinnatilobées ou pinnatifides, à marges
ciliées-spinuleuses . . . F* rhaponticoides....
2’. Feuilles pinnatipartii es, épineuses (port de C. pinnatus)....
Fa dissectus
1’. Aigrette formée de soies du scabres, non plumeuses. C. pinnatus
3. Feuilles primaires indivises, ciliées-spinuleuses sur les marges,
longuement cuspidées-épineuses au sommet, les ultérieures
pinnatipartites, épineuses, Appendices . périclinaux médians
scarieux, dz orbiculaires, fïmbriés, non épineux. Akènes très
rugueux ; disque épigyne bordé d’une marge épaisse, dressée,
dentée, fortement relevée aux 4 angles de l’akène.... .
Subsp. pinnatus
3. Feuilles pinnatipartites-épineuses. Appendices périclinaux
médians ^ coriaces, longuement épineux, à épines longues,
inégales, palmées, blanches, vulnérantes. Akènes (jeunes)
lisses ; disque épigyne bordé par une coronule égale, scarieuse,
étalée, fortement denticulée-fimbriée . Subsp. lucens
1. Carduncellus rhaponticoides Coss. et Dur.
Fa rhaponticoides .
Algérie. - — Constantine : Batna ; plaine de Mélila ; entre Aïn
Yagout et Asnam ; Aïn Tameyra ; à l’W d’Ali ben Tabor. Oran :
environs d’Aflou.
Maroc. — Thimadit ; Djebel Takreda (prov. de Ntifa).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
14
— 208
Fa dissectus (Coss.) Maire.
Maroc. — Autour de la ville de Maroc : Djebel Ouenza, Dj. Azir-
wel ; prov. de Demnat : Dj. Azighza ; Grand Atlas : au-dessus
d’Agoudal (2.500 m.) ; Ourika (2.500 — 2.800 m.) ; vallée Reraya
(2.700 m.) — Probablement aussi : Grand Atlas, près Midelt (Maire,
Contr. 520 ; plante non vue).
2. Carduncellus pinnatus (Desf.) DC.
Subsp. pinnatus.
Tunisie. — Bordj Toum ; Guelaa Feghura ; Kessera, entre Kai-
rouan et le Kef ; au S d’Ali ben Amar ; entre Soliman et Hammam
el Lif ; presqu’île du Cap Bon, Nebeul ; Mahamedia ; vallée de la
Medjerda, Bordj Toum au NE de Medjez el Bab.
Algérie. — Djebel Babor, Aïn Beida, Dj. S’Gag, Sidi Chaib près
de Teniet el Had, Tlemcen, Bordj el Meskiana, Kralid Garaba et
Timitlas (cercle de Saïda), Saïda, à l’W de Boghar. — Constantine :
coteaux de Mansourah ; Constantine ; Aïn Bey, près Constantine
plaine de Batna ; Dj. Tougour près Batna ; Monts Aures ; Dj. Chiliah
et vallée de l’Oued Aldi. — Alger : versant septentrional du Djurd-
jura ; environs d’Aumale. • — Oran : Oran ; Geryville (El Biod) ; Dj.
Ksel.
Maroc. — Aïn Slaoua ; district d’Ida-Ouchemlal : Amaluz et Tidli
Ighichan, Ida-Ouchemlal et Adrar Mgorn, Foumalili ; Tanger t
Zinet ; district de Tazeroualt : Tifermit et Ida-Oubakil, Ighirmillul,
Dj. Tafraout et Kerkar, Acakaoublagh et Mont Omahou, de Taze¬
roualt à Issighiwar ; entre Dar Caïd Ito et Aïn Leuh ; Moyen Atlas :
Daiet Achlef (1.750 m.) ; Grand Atlas : Mont Gourza (2.900 m.).
Subsp. lucens (Bail) Jah. et Maire.
Maroc. — Grand Atlas, région subalpine à partir de 2.000 m. :
vallée d’Aït Mesan, au-dessus d’Arround. — Les localités de Reraya,
Ourika, citées par Maire pour C. lucens se rapportent certainement à
C. rhaponticoides Fa dissectus ; probablement aussi, celles de Mes-
floua, Glaoua, données par le même auteur, mais nous n’avons pas
vu les plantes.
En résumé :
1. Le Carduncellus lucens Bail possède une aigrette dont les soies
sont i scabres, jamais plumeuses.
2. Outre le caractère précédent, on doit considérer comme discri-
minatifs du C. lucens : a) l’héréromorphisme foliaire, les feuilles
primaires étant indivises, ciliées-spinuleuses sur les marges, longue¬
ment cuspidées-épineuses au sommet, les feuilles ultérieures étant
pinnatipartites-épineuses ; b) l’organisaton des appendices péricli-
naux médians, ^ coriaces, réduits, longuement épineux, à épines
longues, inégales, palmées, blanches, vulnérantes ; c) les caractères
— 209 —
des akènes, droits, lisses, à disque épigyne bordé d’une coronule
égale, scarieuse, étalée, fortement denticulée-fimbriée.
3. La concomitance de soies de l’aigrette plumeuses et de feuilles
(indivises, pinnatilobées ou pinnatifides) à marges ciliées-spinuleuses,
jamais cuspidées-épineuses au sommet, caractérise C. rhaponticoides.
On peut trouver dans une même localité, voire dans une même
colonie ou sur un même individu, tous les types de feuilles avec tran¬
sitions entre les limbes indivis et ceux pinnatifides de sorte qu’il est
illusoire de vouloir créer à ce propos des variétés ou même des formes.
4. La véritable Fa dissectus du C. rhaponticoides est tout à fait
semblable d’aspect au C. pinnatus typique. Sa morphologie foliaire
est identique mais les soies de ses aigrettes sont plumeuses, caractère
qui, à lui seul, suffit pour opposer la plante à la fois à la sous-espèce
lucens et à la sous-espèce pinnatus. Il offre en outre, comme la forme
rhaponthicoides, des bractées préciclinales médianes terminées en
appendice scarieux, denticulé ou brièvement frangé.
5. Les akènes suffisent à caractériser les C. rhaponticoides , C. pin¬
natus et C. lucens. Chez le premier, C. rhaponticoides, ils sont étroits,
droits, lisses, avec disque épigyne entouré d’un bord épais, dressé,
à peine crénulé, égal sur tout le pourtour, avec soies de l’aigrette
plumeuses. Chez le second, C. pinnatus, ils sont larges, un peu arqués,
très rugueux, avec disque entouré d’un bord épais, dressé, denté,
nettement plus haut aux 4 angles de l’akène, avec soies de l’aigrette
non plumeuses. Chez le dernier, C. lucens, ils sont larges, droits,
lisses, avec disque épigyne bordé d’une coronule scarieuse, étalée,
fortement fimbriée, avec soies de l’aigrette scabres, non plumeuses.
6. La seule localité connue et certaine du C. lucens est celle d’Aït
Mesan dans le Grand Atlas. La plante est à rechercher.
BIBLIOGRAPHIE
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J. Ball. Journ. of Bot., new ser., II (1873), 370.
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Centaurea sisymbriifolia, species orientalis nova.
Par J. Arènes.
Centaurea (Seridia DC). sisymbriifolia spec. nov.
C. viridis, caule simplici monocephalo 45-55 cm. alto laxe araneoso,
stir.pe robusta simplici vel 2-3 — furcata , lignosa. Folia usque 20 cm. longa
et 8 cm. lata, utrinque, viridia et aspera, basalia et caulina inferiora pinna-
tipartito-runcinata, inferne in petiolum longe attenuata, lobis lateralibus
5-6 oblongis vel ovatis vel triangularibus acutis, lobo terminali valdc major
( usque 11 cm. longo et 6 cm. lato ) ovato vel elliptico acuto, caulina superiora
oblonga vel linearia sessilia, floralia nulla, caulina inferiora anguste
decurrentia. Calathidia mediocria, solitaria ; periclinium ovoideum, basi
rotundatun, apice contractum, 20-25 mm. longum, ± 15 mm. latum,
leviter araneosum, bracteis ovatis enervatis ; appendices minutissimae,
fuscae, patulo-erectae vel erectae spinis 5-7 — palmatis ( usque 8 mm.) robustis
± vulneranlibus, mediis vix longioribus. Corollae flavae, haud radiatae.
Achenia glabra, pappo albo setis usque 8-10 mm. longjs quam achenium
longioribus. — Typus in Herb. Mus. Paris ; D r T. Baytop leg., sine n°.
Turquie d’Europe. — Aydos (Istanbul).
D’après les diagnoses de la flore de Boissier (Fl. or. III) et les
collections de l’Herbier du Muséum, les espèces orientales à corolles
jaunes de la section Seridia se distingueront de la façon suivante :
1. Plante entièrement blanche-tomenteuse. Aigrette égalant
l’akèn*' . . . C. hololeuca
1’. Plante non entièrement blanche-tomenteuse.
2. Plante verte.
3. Feuilles entières, lancéolées brièvement décurrentes. Appen¬
dice à II — 13 épines courtes. Aigrette égalant l’akène. . . .
C. lancifolia
3’. Feuilles au moins en partie pinnatipartites-roncinées. Appen¬
dice à 5-9 épines.
4. Appendices étalés ou réfléchis, à 7-9 épines robustes, la
médiane bien plus développée. Péricline globuleux. Aigrette
plus courte que l’akène . C. lycopifolia
4’. Appendices étalés-dressés ou dressés à 5-7 épines longues,
robustes, la médiane à peine plus développée. Péricline
ovoïde. Aigrette plus longue que l’akène. C. sisymbriifolia
2’. Feuilles vertes et glabrescentes en dessus, blanches tomen-
teuses en dessous. Aigrette plus courte que l’akène .
C. cheiracantha
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 211 —
Les caractères de C. sisymbriifolia discriminatifs par rapport aux
4 autres espèces sont : ceux des feuilles (pinnatipartites, roncinées,
vertes et rudes sur, les 2 faces), ceux des appendices périclinaux
(très petits, bruns, étalés-dressés ou dressés) et de leurs épines
(5-7, longues, robustes, la médiane à peine plus longue), ceux des
akènes (aigrette bien plus longue que l’akène glabre).
212 —
Un Cirsium nouveau pour la flore du Maroc
ET POUR LA SCIENCE.
Par J. Arènes.
Cirsium (Subgen. Lamyra (Cass.) Ry) pseudo-hispanicum J. Ar.
spec. nov.
Planta ± 5 dm. alta, caule ascendenti, basi lignoso , obscure anguloso,
vix striato, albo-tomentoso, superne breviler ramoso. Folia haud decurrentia,
usque 15 cm. longa, coriacea, supra glabra, subtus dense albo-tomentosa,
lanceolato-pinnatiloba , lobis lateralibus brevibus simplicibus vel lobulatis,
lobulis divaricatis, nervis lateralibus in spinam simplicem vel bifidam
fulvam longam vulnerantem productis, lobo terminali ± 5 cm. longo auguste
triangulari in spinam luteam debilem longissime attenuato integro. Cala-
thidia pedunculata mediocria, corymbosa ; periclinium subglobosum
(14-17 mm diam., acumina exclusa), glabrum ; bracteae ovato-lanceolatae,
intimae acutae erectae, aliae acumine usque 15 mm longo auguste triangulari
in spinam luteam brevem vulnerantem longe attenuato-terminatae, acumina
media patula, externa patula vel reflexa. Corolla tubo 3 mm longo, fauce
5,5 mm longa, lobis 5-6 mm longis. Achenia linearia, e basi ad apicem vix
dilatata, 3, 5-4, 5 mm longa, paulum compressa, hinc brunnea et coslulis
3 luteis obtusis ornata, illinc lutea et tenuiter granosa ; pappus albus, selis
paulum inaequalibus (11-13 mm longis). — ■ Typus in Herb. Mus. Paris,
S. Jovet-Ast, P. Jovet et Ch. Sauvage 13543.
Maroc. — Rif (SW) : massif calcaire central, vallon de Tasmout,
dans la sapinière ; leg. Mme S. Jovet-Ast P. Jovet et Ch. Sauvage,
8 juin 1955, sub n° 13543 (Mission bot. de l’Inst. scient, chérifien
dans le Rif central et occidental).
Par sa morphologie foliaire et les caractères de son inflorescence
et de son péricline, cette plante diffère du Cirsium Casabonae (L.)
DC h L’espèce la plus voisine est le Cirsium hispanicum (DC.)
d’Espagne ; elle en a le port, l’inflorescence et les caractères géné¬
raux du péricline, mais, sont profondément différents, la morphologie
foliaire, la taille des calathides et les caractères des akènes. C’est
indubitablement une excellente espèce qui se rattache au sous-genre
Lamyra (Cass.) Ry.2 par la présence, à la base de ses anthères, de
longs caudicules filiformes et fimbriés.
1. Les noms successifs de cette espèce sont : 1753, Carduus Casabonae L. ; 1778,
C. polyacanthos Lmk ; 1794, Cirsium trispinosum Moench ; 1805, C. Casabonae DC. ;
1822, Lamyra triacantha Cass. ; 1837, Chamaepeuce Casabonae DC. Elle doit donc
bien s’appeler Cirsium Casabonae (L.) DC.
2. Lamyra Cass. 1822 et 1825 ; Ptilostemon Cass. 1825 ; Chamaepeuce DC. 1837.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 213 —
Contribution a l'étude anatomique .
DES ESPÈCES ACTUELLES DE ROPALOCARPACEAE.
Par Edouard Boureau.
La famille des Ropalocarpaceae, endémique de Madagascar, com¬
prend deux genres vivants : Ropalocarpus Teijsrn. et Binn. et Dia-
lyceras R. Capuron. Elle fait l’objet d’une étude systématique de la
part de R. Capuron qui a séparé les deux genres.
Structures ligneuses des Ropalocarpus.
Bien que ne présentant pas de qualités pratiques particulières,
les bois des diverses espèces de ce genre, non encore décrits, ont l’in¬
térêt d’apporter un certain nombre de renseignements nouveaux,
utiles si l’on veut situer la famille à sa véritable place parmi les
Angiospermes dicotylédones. Dans la présente note, nous décrirons
principalement le bois secondaire du Ropalocarpus Louoelii (A. Dan-
guy) R. Capuron, en évaluant la signification évolutive des différents
caractères.
1. — Zones d’accroissement.
Elles ne sont pas très apparentes. Le plan ligneux transversal
est constitué par de nombreuses chaînettes parallèles de paren¬
chyme, régulièrement espacées. En certaines zones cependant, les
fdes cellulaires parenchymateuses sont plus resserrées, figurant
ainsi la seule indication d’un développement périodique dans le
bois secondaire.
2. — Jeunes tiges.
a) Moelle. — En coupe transversale, la moelle est constituée par
des cellules arrondies, séparées par des méats. Les diamètres cellu¬
laires varient de 15 p à 50 p ; il est plus fréquemment de 25 p.
b) Rois secondaire. — Au voisinage de la moelle, le parenchyme
est diffus et il ne tend à se grouper en chaînettes qu’à 1 mm de
celle-ci. Pendant ce temps, les vaisseaux augmentent de calibre,
leurs contours deviennent moins angulaires. Leur diamètre passe de
25 p en moyenne auprès de la moelle, à 50 p à 1 mm de celle-ci. Les
traumatismes agissent sur le cambium en provoquant l’apparition
de nombreux canaux verticaux lysigènes et parfois par l’élargisse-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
ment brusque en direction tangentielle, des cellules des rayons.
Cette apparition de canaux traumatiques dans la jeune tige semble
en rapport avec l’émission des traces foliaires.
Au voisinage de la moelle d’un très jeune rameau, les rayons
sont très nettement du type I de D. A. Kribs 1 et hétérogènes. Ils
sont donc de deux sortes : a) de grands rayons dont la partie centrale
est bisériée et étroite, avec des cellules plus hautes que larges en
coupe tangentielle et d’une taille différente dans les longues parties
terminales unisériées formées de cellules carrées ; b) des rayons
entièrement unisériés, plus courts, formés de cellules comparables à
celles des terminaisons des grands rayons.
Plus loin de la’ moelle (1 mm), dans un très jeune rameau, on
observe une évolution progressive, tendant vers l’homogénéité pour
les grands rayons dont les terminaisons se raccourcissent, en même
temps que la partie plurisériée s’élargit et s’allonge.
c) Tissus extérieurs au bois. — Ils comportent, une alternance de
cellules libériennes claires à parois minces, et de cellules parenchy¬
mateuses au contenu sombre, disposées en files concentriques. La
partie corticale plus externe contient des faisceaux de fibres isolés
et la jeune tige est limitée par un liège abondant.
d) Sécrétions. — Les tissus vivants parenchymateux sont fré¬
quemment constitués par des cellules à contenu rouge sombre,
notamment dans la moelle, le parenchyme libérien, les tissus
ligneux vivants et surtout ceux qui ont une origine traumatique.
3. — Bois secondaire adulte.
A) Vaisseaux. — Les pores sont diffus, disposés sans ordre appa¬
rent. Ils sont presque toujours solitaires, souvent isodiamétriques,
très rarement accolés par deux.
Dimensions des pores. Les pores sont de taille moyenne, leur dia¬
mètre tangentiel étant compris entre 100 et 200 p. Les dimensions
les plus fréquemment observées sont les suivantes : 200 p X 200 p
(diamètre tangentiel X diamètre radial). Les autres vaisseaux sont
généralement plus petits, le diamètre tangentiel descendant à 120 p
et le diamètre radial à 100 p.
La paroi des vaisseaux atteint 2 p, 5 d’épaisseur.
Abondance des pores : 3 à 4 par mm2.
Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux : le trajet des vaisseaux
est dévié par la présence des grands rayons dans le bois adulte.
Un élément de vaisseau a une longueur presque toujours égale à
400 p, c’est-à-dire à celle d’un étage dans lequel il est régulièrement
1. Kribs D. A., 1935. — Salient lines of structural specialization in the wood rays
of Dicotyledons. Bot. Gaz. 96 : 547-557, 1935.
placé. La cloison terminale est sensiblement horizontale. Là perfo¬
ration est simple.
Les ponctuations latérales des éléments de vaisseaux sont alter¬
nées. Leur nombre moyen va de 3 à 3,2 pour 100 p2.
B) Parenchyme ligneux. — Dans le plan ligneux transversal,- le
parenchyme est disposé en chaînettes concentriques unicellulaires,
séparées par un nombre de fibres allant de 1 à 4, surtout 3. Les
chaînettes concentriques observées dans un plan transversal sont au
nombre de 14 par mm radial.
Fig. 1. — Ropalocarpus Louvellii (P. Danguy) R. Capuron. (Echantillon 9072 CTFT r
Forêt littorale sur le sable de la côte Est de Madagascar). Portion de coupe tangen-
tielle montrant les parois verticales des cellules de parenchyme en contact avec un
élément de vaisseau. Remarquer le plissement considérable des couches primaires
(et secondaires ?) sur les substances pectiques de la couche mitoyenne, particulière¬
ment plastique.
En coupe transversale, les cellules de parenchyme sont géné¬
ralement isodiamétriques (diamètre moyen : 25 g) sauf au contact
des éléments de vaisseaux où elles peuvent s’aplatir de façon vasi-
centrique (p. exemple 25 p X 45 p).
Observées dans une coupe longitudinale radiale, les cellules de
parenchyme apparaissent groupées par files de 4 cellules de 100 p.
et allongées verticalement. La file entière de 400 p constitue la
hauteur de l’étage du bois.
L’étagement de ce tissu disparait parfois. En effet les files de cellules
parenchymateuses se rejoignant d’un étage à l’autre, deviennent
continues, masquant ainsi localement l’aspect étagé.
Les parois radiales communes à deux cellules parenchymateuses
sont couvertes de ponctuations simples, circulaires, lorsqu’elles sont
isolées ou quelquefois déformées, lorsqu’elles sont rapprochées les
216 —
unes des autres. Elles sont de taille inégale, disposées sans ordre
sur la paroi.
Le parenchyme renferme des cristaux d’oxalate de calcium mono¬
hydrate.
Formation des replis membranaires. — La surface latérale de la
paroi des cellules de parenchyme voisines des vaisseaux s’agrandit,
probablement sous l’influence des substances de croissance du type
auxine qui circulent dans les éléments de vaisseaux. On peut cons¬
tater que le périmètre transversal des cellules parenchymateuses va
quelquefois du simple au double, quand on passe des cellules sans
contact avec les vaisseaux aux cellules en contact avec eux. Comme
l’allongement vertical des éléments de vaisseaux n’a pas lieu dans les
mêmes proportions que l’élargissement diamétral, il s’ensuit la
formation de replis parenchymateux de la membrane, d’un type
particulier (fig. 1).
Ces replis résultent d’un glissement des parois primaires et secon¬
daires sur la membrane mitoyenne. Le développement n’est nulle¬
ment symplastique.
C) Rayons ligneux. — Les rayons du bois adulte atteignent un
développement important. Leur largeur est également grande.
Les rayons les plus fréquemment représentés ont les caractéris¬
tiques suivantes :
Rayon 1 : Hauteur = 3.025 p
Largeur = 250 p
Rayon 2 : Hauteur = 3.575 p
Largeur = ■ 250 p
Rayon 3 : Hauteur = 4.400 p
Largeur = 275 p
Nombre de cellules : oo
Nombre de cellules : 9
Nombre de cellules : oo
Nombre de cellules : 10
Nombre de cellules : oo
Nombre de cellules : 13
L’élongation apicale des initiales cambiales fusiformes produc¬
trices de fibres, isole souvent une partie du rayon qui se trouve
ainsi fragmenté. Il en résulte des rayons plus petits qui se répartissent
dans le plan ligneux, plus ou moins loin des grands rayons dont ils
sont issus :
Rayon 4 : Hauteur = 275 p Nombre de cellules : 11
Largeur = 50 p Nombre de cellules : 2
Au cours du développement axifuge, les rayons se fragmentent
de plus en plus et augmentent progressivement de taille.
Les rayons unisériés deviennent rares dans le bois adulte.
Les rayons sont du type homogènes II (classification de D. A.
Kribs).
Nombre de rayons au mm : 2, quelquefois 3.
— 217 —
Remarque.
Au cours du vieillissement du plan ligneux, les rayons du type
hétérogène I de Kribs dans le bois jeune, évoluent vers l’homogé¬
néité avec une élimination progressive des rayons unisériés réalisant
ainsi finalement le type homogène II. Ce processus évolutif est
voisin de celui qui fut signalé par E. S. Barghoorn 1 dans une
Icacinaceae, le Stemonurus javanicus Blume.
Il est à remarquer que la succession de ces structures est conforme
au schéma évolutif que Kribs a basé sur l’observation d’une réduction
de longueur des initiales cambiales au cours de la mégaévolution des
plantes vasculaires.
D) Fibres ligneuses. — Dans le plan ligneux transversal, les fibres
ont un contour polygonal, avec des angles vifs pratiquement dépour¬
vus de méats. Elles peuvent être heptagonales, sont surtout hexa¬
gonales dans la partie la plus large, pour devenir pentagonales,
quadrangulaires ou triangulaires dans la partie terminale. Elles
sont disposées sans ordre apparent, par épaisseurs de 2 à 5 (surtout
2 et 3) entre les chaînettes de parenchyme. Elles sont couvertes
de petites ponctuations aréolées à ouverture étroitement fendue,
longue de 4 p, sur toutes les faces.
La plupart des fibres sont de largeur moyenne, le diamètre le
plus fréquent étant de 25 p. On sait que les fibres de largeur moyenne
se situent entre 24 p et 40 p.
Mensurations observées sur le plan transversal :
i
2
3
Diamètre total maximum (D)
25 p
25 p
15 p
Diamètre du lumen .
5 p
7 p 5
7 p 5
Epaisseur de la paroie {e) . . . .
10 p
8 p 75
3 p 75
( e \
10
35
1
Indice d’épaisseur (g I .
25
le plus
fréquent
ÏÔO
4
Les fibres ont donc une paroi épaisse, l’indice d’épaisseur le plus
. , , , . .1
répandu étant supérieur a - .
O
E) Formation des canaux verticaux traumatiques. — Les canaux
secréteurs verticaux traumatiques ont été observés exclusivement
1. Barghoorn E. S., 1941. — The ontogenetic development and phylogenetic
specialization of rays in the xylem of Dicotyledons. II. Modification of the multiseriate
-and uniseriate rays. Am. J. Bot. 28 (4) : 273-282, 1941.
dans une jeune tige de Ropalocarpus Louvelii et ils étaient proba¬
blement en rapport avec une émission de traces foliaires. Ils n’ont
pas été observés dans les échantillons du bois adulte. Toutefois,
il s’agit bien d’un caractère du genre, car le même processus a été
observé dans le bois adulte d’une autre espèce indéterminée (fig. 2).
Sous l’action d’agents extérieurs traumatisants, le cambium, au
lieu d’avoir le comportement habituel dans ses différenciations, forme
des bandes concentriques de parenchyme secondaire plus ou moins
épaisses, plus ou moins continués et qui restent indifférenciées au
sein des formations ligneuses.
Fig. 2. — Ropalocarpus sp. (Echantillon 9739 CTFT : base occidentale
de la Montagne d’Ambre à Madagascar). Portion de coupe transversale,
es : canal sécréteur vertical.
A. Formation d’une large bande parenchymateuse cambiforme et apparition d’un
canal secréteur vertical schizogène (es).
B. Extension du parenchyme cambiforme pathologique par de nouveaux cloisonne¬
ments et apparition de processus lysigènes autour du canal. sécréteur (es).
Ces bandes, nettement plus développées que les chaînettes nor¬
males parenchymateuses unicellulaires, sont cambiformes. Elles
sont formées de cellules quadrangulaires régulièrement disposées
en files radiales. Lorsqu’elles ont atteint une épaisseur assez impor¬
tante, des canaux verticaux intercellulaires schizogènes apparaissent
d’abord. Puis, à la suite de processus lysigènes, les canaux trauma¬
tiques atteignent un grand développement. Les canaux contiennent
une substance sombre et à leur voisinage s’observent des cellules
sécrétrices brun-rouge foncé, comparables à celles que l’on a obser¬
vées dans la moelle des jeunes tiges.
219 —
.. Affinités.
1. — Comparaisoji du plan ligneux transversal.
On peut grouper les plans ligneux d’après les similitudes pré¬
sentées, qu’elles soient le témoignage d’affinités réelles ou de con¬
vergences de caractères, et quelle que soit la structure de la fleur
correspondante qui sert de base à la classification habituelle des
espèces.
Le plan ligneux transversal adulte, caractérisé, comme dans
les Ropalocarpus, par des chaînettes unicellulaires de parenchyme
se retrouve dan un certain nombre de familles qu’on peut parfois
séparer par la structure des rayons 1 définis par D. A. Kribs d’après
leur aspect dans un plan tangentiel.
Rayons -du bois adulte
Canaux
secréteurs
F amilles
Nombre de
cellules (largeur)
Types
(suivant Kribs)
Sapotaceae .
(1), 2-3, (4-5)
Hétérogènes II A ;
II B ; III
absents
Ebenaceae .
1-2, (3-4)
Hétérogènes II B
III
absents
Styracaceae .
1,4 (5,6)
Hétérogènes II A, B
verticaux,
traumatique
Annonaceae .
Euphorbiaceae-Cro-
(3), 4-8 (13-15)
Homogènes 1, 11
absents
tonoideae .
1, 2, 3, (4-5)
Hétérogènes, I, II,
III
radiaux ou
verticaux
traumatiques
Ropalocarpaceae . .
(2), 9-10, (13)
Homogènes II
verticaux
traumatiques.
On doit considérer cet ensemble comme' un groupe horizontal
constituant pour chacun des phylums, sans proche parenté néces¬
saire, une étape de leur évolution.
Le voisinage des Styracaceae et la ressemblance des plans
ligneux transversaux qui montrent pareillemênt des canaux secré¬
teurs verticaux traumatiques, ne résistent pas à un examen plus
approfondi. Il y a un fort hétérochronisme dans la vitesse d’évolution
des différents caractères. En effet, malgré'un plan ligneux trans¬
versal identique, d’autres caractères importants-sont différents : la
1. Voir Ed. Boureau : Anatomie végétale. Volume HT. Les Presses Universitaires
de France, 1957, v. p. 625; '
— 220 —
perforation des éléments de vaisseaux est simple dans le Ropalo-
carpus alors qu’elle est scalariforme dans les Styracaceae.
2. — Comparaison avec le bois des Cochlospermaceae.
Les caractères du bois secondaire dans le genre Ropalocarpus,
doivent être comparés avec ceux des Cochlospermacées, si on tient
compte des données de la fleur (R. Capuron).
Bien que relativement peu connu, le bois de Cochlospermum pré¬
sente des caractéristiques précises. Les unes peuvent être voisines,
les autres différentes de celles des Ropalocarpus.
a) Caractères comparables.
De nombreux caractères sont strictement les mêmes : taille et
mode de groupement des vaisseaux, perforations simples, disposition
des ponctuations intervasculaires.
Le parenchyme est également apotrachéal. Il est pareillement
disposé en fdes verticales de 4 cellules étagées. Les fibres sont cou¬
vertes de ponctuations aréolées.
b) Caractères différentiels.
Les vaisseaux du Ropalocarpus Louvelii sont plus rares ; les élé¬
ments de vaisseaux sont plus courts.
Les bandes apotrachéales de parenchyme ne sont pas unicellu-
laires, mais larges de 2 à 8 cellules dans les Cochlospermacées.
Les canaux secréteurs des Cochlospermacées sont horizontaux
alors que ceux des Ropalocarpus sont verticaux et traumatiques.
La paroi des fibres de Cochlospermacées va de « assez mince » à
« très mince », alors que celles des Ropalocarpus sont « épaisses ».
Les rayons sont d’une largeur comparable, mais ceux du Ropalo¬
carpus Louvelii sont d’un type plus évolué (homogène II), alors que
ceux du Cochlospermum sont hétérogènes IL
c) Etat évolutif comparé du Cochlospermum et du Ropalocarpus.
D’après D. A. Kribs x, 1937, le parenchyme concentrique étroit
du plan transversal est plus primitif que l’état concentrique large.
Or ce dernier caractérise le Cochlospermum, ainsi que le parenchyme
vertical pathologique du Ropalocarpus. Par rapport à ce caractère,
le Cochlospermum présente donc un plan ligneux plus évolué que
celui du Ropalocarpus.
Mais la hauteur d’un étage est de 400 p dans le Ropalocarpus et
de 600 p dans le Cochlospermum. On sait que, dans une structure
étagée, la hauteur d’une initiale cambiale est celle de l’étage1 2.
1. Kribs D. A., 1937. — Salient lines of structural specialization in the wood paren-
chym of Dicotyledons. Bull. Ferrez Bot. Club, 64 : 177-186, 1937.
2. Ed. Boureau, 1956. — Anatomie végétale. Volume II, pp. i-vii -f- 335-524,
fig. 177-284, pl. VIII-XII ; voir en particulier la figure 194, p. 366.
BULL. MUS. NAT. HIST. NAT,
Planche I
— 221
Cela tend donc à prouver, pour cet autre caractère, que le Cochlos-
permum est plus primitif que le Ropalocarpus.
Il y a ainsi contraoiction dans le sens d’évolution des deux
caractères, ce qui montre qu’il ne peut s’agir de deux espèces étroite¬
ment apparentées. On peut affirmer que les deux genres ont des
points connus pour certains aspects morphologiques, mais ils sont
phylétiquement indépendants, en raison de la loi bien établie de
l’irréversibilité dans la marche évolutive des caractères anatomiques-
du bois. Cela justifie dans une certaine mesure la séparation opérée
par R. Capuron qui groupe les Ropalocarpus en une famille autonome
de Ropalocarpacées. Cette séparation est d’ailleurs déjà justifiée
si on se base sur l’orientation des canaux, verticaux dans les Ropalo¬
carpacées, et horizontaux dans les Cochlospermacées.
Laboratoire cl’ Anatomie comparée des végétaux vivants
et fossiles.
LÉGENDE DE LA PLANCHE
Planche I. — Ropalocarpus Louvellii (P. Danguy) R. Capuron (Echantillon 9072
CTFT : Forêt littorale sur le sable de la Côte Est de Madagascar.
1. Portion de coupe transversale montrant la disposition relative du parenchyme
en chaînette, par rapport aux rayons et aux vaisseaux.
2. Portion de la figure précédente à un plus fort grossissement.
3. Portion de coupe radiale montrant la disposition étagée du parenchyme vertical
cristallifère.
4. Portion de coupe tangentielle montrant la structure des grands rayons homogène»
du plan ligneux adulte.
222
Remarques sur les différents faciès du Précambrien
dans le Nord-Est du Brésil.
Par E. Albert de la Rüe.
Nous ne disposons d’aucune carte géologique le moindrement
détaillée de l’ensemble du Nord-Est brésilien. La carte géologique
générale du Brésil, publiée en 1942 (1), attribue à l’Archéen (Com¬
plexe fondamental brésilien) la presque totalité des terrains pré¬
cambriens de cette partie du pays. De rares îlots n’occupant, au
total, qu’une surface insignifiante, sont cependant considérés comme
étant de l’Algonkien. L’année suivante d’ailleurs, A. Oliveira
et O. Leonardos, dans leur ouvrage sur la géologie du Brésil (2),
admettent également cette façon de voir. Diverses publications bré¬
siliennes plus récentes, intéressant des secteurs restreints du Nord-
Est, ont continué à considérer le socle cristallin de cette région
comme archéen, employant toujours pour le désigner le terme conven¬
tionnel et vague de complexe brésilien. La carte géologique de l’Amé¬
rique, au 1 : 5.000.000e, éditée en 1950 (3), ne représente pas un
progrès à cet égard, la partie du Bouclier brésilien qui nous inté¬
resse étant toujours à peu près intégralement attribuée au Précam¬
brien inférieur, en dehors d’une frange côtière récente (Tertiaire
et Quartenaire) et des lambeaux de Crétacé épargnés par l’érosion.
Pourtant, dès 1945, une excellente mise au point concernant les
terrains anciens du Nord-Est du Brésil a été présentée par Glycon
de Paiva, comme introduction à une étude de Almeida Rolff
sur la géologie du Plateau de Borborema (4, 5). Il ne semble pas que
la question ait été sérieusement reprise depuis lors.
Parmi ceux que Ton peut considérer comme les véritables créateurs
de la géologie du Précambrien du Nord-Est prend place, en premier
lieu, R. Crandall (6), qui distingua un complexe fondamental de
schistes cristallins, attribué à l’Archéen et une série moins métamor¬
phique, mais non fossilifère, placée à tort dans le Paléozoïque. Cette
série dite du Cearâ, comprend des schistes, des quartzites et des mar¬
bres, souvent difficiles à distinguer des formations antérieures. C’est
ainsi que Crandall incorpora provisoirement une bonne partie des
roches formant le massif de Borborema au complexe cristallin, en
faisant remarquer, toutefois, que lorsqu’on procéderait au levé
détaillé de la région, il apparaîtrait qu’une bonne partie de celles-
ci font en réalité partie de la série du Cearâ. Une certaine confusion
se présente entre le texte et les coupes établies par Crandall en
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 223 —
ce qui concerne la position du granité par rapport à la série du Cearâ.
Le premier fait état d’intrusions granitiques, mais les coupes font
apparaître le granité comme plus ancien.
En 1920, E. de Olivera (7) fit une reconnaissance de la région de
Pedra Branca dans le Nord du massif de Borborema et attribua à la
série du Cearâ de Crandall un ensemble de quartzites (appartenant
à la base de la formation) de micaschistes, de calcaires et d’amphi-
bolites. La similitude, entre ces roches et celles de la formation ferrifère
de l’état de Minas Gérais, l’incita d’ailleurs à assimiler cette série
du Cearâ à la partie supérieure de l’Algonkien, et non pas au Paléo¬
zoïque, comme l’avait fait Crandall.
Sur ces entrefaites, L. de Morais entreprenait ses longs itiné¬
raires parmi les secteurs montagneux du Paraiba, du Rio Grande do
Norte et dans le SE du Cearâ, l’étude lithologique de ses nombreux
matériaux étant confiée à Djalma Guimaraes. Selon la première
interprétation que L. de Morais donna de ses observations 1,
le socle du Nord-Est était formé par des massifs de granité que
recouvraient des lambeaux de terrains métamorphiques. Dans la
seconde partie de son mémoire, l’auteur cité, modifiant son point de
vue initial, pensa que les gneiss, micaschistes, quartzites et cal¬
caires appartenaient à une seule unité géologique, recoupée par
des intrusions granitiques. Il ne concédait à la série du Cearâ que
des quartzites, phyllites et calcaires, à l’exclusion des micaschistes,
attribués, ainsi que les gneiss, à l’Archéen. A Crandall, il repro¬
chait d’avoir indu dans sa série du Cearâ des faciès qui lui parais¬
saient indiscutablement liés au complexe cristallin fondamental.
L. de Morais restreignit finalement l’extension de l’Algonltien du
Cearâ à des taches limitées, ne le trouvant bien représenté que
dans le Sud-Est de l’état, entre Ico et Quixeramobim.
La conclusion du point de vue de L. de Morais, rapportée par
G. de P ai va, est que la plus grande partie du territoire compris
entre l’Alagoas et le Cearâ, en fait tout le Nord-Est, est constituée
par des gneiss et des granités, accompagnés de micaschistes et de
marbres, le tout étant d’âge archéen.
Entre temps, l’examen pétrographique des roches du Nord-Est
montrait à D. Guimaraes l’importance des phénomènes de graniti-
sation parmi les roches de la série de Cearâ.
La période 1941-1945 suscita de nombreuses recherches minières
dans le Nord-Est du Brésil, en vue de l’exploitation des minéraux
critiques. Elles donnèrent lieu à d’intéressantes publications, mais
de caractère surtout métallogénique, la plupart des auteurs ne se
préoccupant guère de la chronologie des terrains minéralisés. Les
uns les attribuent à l’Archéen, les autres à la série du Cearâ (Algon-
kien) sans plus. Seul Rolff, m’a-t-il semblé, qui a longuement parti¬
cipé à ces recherches minières, s’est intéressé à la succession des
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958. 15
224 —
différentes formations rencontrées. Le secteur qu’il étudia corres¬
pond à la province tantalo-glucinifère située dans le Nord-Est du
Plateau de Borborema, la partie la mieux connue du Nord-Est.
Rolff rompt définitivement avec la notion fortement ancrée des
gneiss archéens, attribuant toutes les roches à l’Algonkien. Mica¬
schistes et quartzites de la série du Cearâ ont été largement feld-
spathisés, transformés en gneiss et en migmatites, sans que soit
cependant entièrement altérés leurs caractères primitifs.
Si l’on tente de concilier ces différentes opinions, il semble que
l’on doive donc distinguer dans le Nord-Est du Brésil :
1° un Précambrien supérieur, représenté par la série du Cearâ , celle-ci
entendue dans un sens très large et non restreinte aux seules roches peu
métamorphiques ;
2° un Précambrien inférieur, comprenant une partie des gneiss de
l’ancien complexe cristallin (Archéen) et certains granités associés, les
autres granités étant plus jeunes.
En réalité, la succession des terrains anciens, métamorphiques à
des degrés divers et fortement plissés, dont est formée cette partie
du Bouclier brésilien, apparait plus complexe. C’est du moins
l’impression que j’ai eue, en ne limitant pas mes investigations à la
seule zone minière du Borborema, mais en les étendant à l’ensemble
du Nord-Est. Elles ont été réalisées au cours de reconnaissances
rapides, faites à l’occasion d’une mission d’expertise confiée par
l’UNESCO et représentent environ 15.000 km d’itinéraires accomplis
en 1953-54. Mes observations ont donc nécessairement un caractère
très fragmentaire. Les nombreux échantillons récoltés ont été offerts
aux Laboratoires de Minéralogie et de Géologie du Muséum national
d’Histoire naturelle. Leur examen, leur comparaison, ainsi que les
mesures de directions et de pendages, m’ont conduit à distinguer
dans ce socle ancien un certain nombre de faciès, les uns rares et
originaux, d’autres plus communs et d’une grande extension. Les
données obtenues ne suffisent certainement pas à établir des subdi¬
visions locales définitives dans le Précambrien, mais elles apportent
un certain nombre d’indications qu’il était utile de réunir et qui
faciliteront, par la suite, la répartition de ce Précambrien, non
pas en deux séries, comme actuellement, mais certainement en un
plus grand nombre.
Les phénomènes de granitisation ont été parfois si étendus
et intenses, qu’il est malaisé de dire si certains gneiss, d’aspect
très ancien, appartiennent effectivement au prétendu Complexe
cristallin fondamental et représentent le Précambrien inférieur ou
une phase de celui-ci, ou s’il s’agit simplement de terrains plus
récents, profondément modifiés. Il est des cas, en effet, où aucun
changement de faciès latéral ne fournit la moindre indication, les
225 —
mêmes gneiss se suivant, uniformes, sur de longues distances. Dans
ce domaine aride du Nord-Est, où la décomposition superficielle est
peu développée et la végétation clairsemée, les affleurements rocheux
ne font pas défaut. Malgré cela, il ne m’a pas été souvent possible
d’observer des contacts certains entre des gneiss de types différents,
offrant entre eux des discordances angulaires.
On observe souvent, à peu de distance, la coexistence de roches
peu métamorphiques (schistes, phyllites, grès micacés, micaschistes,
etc...) et de gneiss francs, offrant la même orientation. Des récur¬
rences de ces mêmes associations de faciès différents (schistes et
gneiss par exemple) ne sont pas rares dans certaines régions. Ceci
permet de penser qu’on est en présence d’une même formation irré¬
gulièrement gneissifiée. Mais, souvent aussi, des roches semblables
voisinent, accusant des directions absolument différentes, au point
que l’on hésite à les grouper dans un même ensemble. J’ai montré,
à ce propos, combien apparaissaient complexes les divers plisse¬
ments qui ont affecté le socle précambrien du Nord-Est, se recou¬
pant suivant plusieurs directions (9).
Comme on ne peut se fonder avec certitude sur le degré de méta¬
morphisme, de granitisation, ni sur l’orientation des roches pour
établir des relations d’âge relatif, on voit combien grande est la
difficulté de débrouiller la structure de ce Précambrien. C’est un
travail qui exige une bonne part d’interprétation personnelle, des
études de terrain détaillées, encore jamais entreprises jusqu’ici
et qui seraient grandement facilitées si l’on disposait de quelques
mesures d’âge, calculées d’après la radioactivité des roches. A cet
égard, nous sommes encore très pauvres, ne pouvant guère nous
appuyer que sur trois valeurs intéressant les venues de pegmatites
les plus récentes.
Gneiss gris. — Les roches, qui semblent les plus anciennes, sont
des gneiss gris, très granitisés, bien rubanés en général, presque
toujours redressés à la verticale. Ils paraissent avoir une origine
sédimentaire, indiquée occasionnellement par quelques intercala¬
tions de quartzite ou de calcaire. Ces gneiss sont fréquemment
associés à de petites masses de granité gris à grain fin, qui semblent
les recouper.
On note, un peu partout, la présence de ces gneiss gris, mais
ils m’ont semblé avoir une extension toute spéciale dans les sec¬
teurs suivants :
a) Nord-Est et centre est du Cearâ, où leur direction est NE.
b) dans la partie médiane et occidentale des états de Paraiba et de
Pernambuco, où ils ont des orientations diverses, celle qui domine étant
dans l’ensemble WNW-ESE.
c) le Nord de Bahia où leur direction est NE-SW.
— 226 —
Gneiss de Caicô. — Des gneiss, habituellement gris-rosé, à grain fin,
dont la schistosité est peu marquée, mais le rubanement assez net,
principalement sur les surfaces légèrement altérées, sont assez caracté¬
ristiques de la partie méridionale du Rio Grande do Norte, notam¬
ment du municipe de Caicô, où leur orientation générale est NE-
SW. Leur origine sédimentaire est indiscutablement prouvée par la
présence de bandes calcaires intercalées parallèlement à leur ruba¬
nement (Riacho de Fora près de Sâo Joâo Sabugi). Des gneiss de
type de Caicô se retrouvent en de nombreux points du Rio Grande do
Norte et du Paraiba.
Migmatites. — Les migmatites, d’aspects très divers, ont une exten¬
sion considérable dans le Nord-Est et une bonne partie des granités
sont en réalité des roches hybrides, résultant de la feldspathisation
d’anciens sédiments. Il apparaît non moins certain que l’on est en
présence de plusieurs phases de migmatitisation, la plus récente
affectant des phyllites bien représentées dans le centre du Pernam-
buco et l’Ouest du Paraiba. Une phase antérieure a profondément
modifié les micaschistes de la série du Cearâ dans le Massif de Bor-
borema et la plaine adjacente du Seridô.
Des migmatites nettement plus anciennes, parfois en étroite
relation avec les gneiss gris, dont il n’a pas été possible de préciser les
sédiments dont elles dérivent, ont été observées sur de grandes sur¬
faces du Nord du Cearâ (régions d’Itapipoca et de Granja notam¬
ment) de même qu’en divers autres points du Nord-Est.
Gneiss oeillés. — Ce type est très largement représenté dans tout
le territoire visité, spécialement dans le Paraiba, où il atteint une
extension particulière dans l’Est du Plateau de Borborema. Ces
gneiss sont tantôt schisteux et bien lités, rubanés éventuellement,
mais parfois aussi massifs, au point de présenter un aspect franche¬
ment granitique. On peut dire que l’on rencontre tous les passages
entre des gneiss normaux, mouchetés de grands cristaux de micro-
cline rose ou grisâtre et des granités porphyroïdes sans aucune orien¬
tation. Les observations faites sur le terrain semblent indiquer que
ces gneiss oeillés peuvent s’être développés aux dépens de diffé¬
rents types de gneiss préexistants et même de schistes. Nous en
verrons quelques exemples. De grands cristauxmi de crocline ont
pris naissance, localement, dans des gneiss rubanés du type Caicô.
Il ne semble pas exclu, dans certains cas, que les gneiss oeillés aient
pu acquérir une plasticité suffisante et jouer le rôle d’un magma
intrusif, envahissant, sous l’effet de fortes pressions, d’autres gneiss,
non feldspathisés, dont ils renferment des enclaves. Le cas peut
être observé à Campina Grande et à Ramada, près d’Itaretama
(R. G. N.). C’est dans la partie du Plateau de Borborema située
juste à l’Est de Campina Grande que ces gneiss oeillés ont le faciès
— 227
le plus typiquement granitique. On en retrouve d’identiques autour
de Bananeiras et de Solanea, entre Pombal et Catole da Rocha,
de même qu’entre Pombal et Souza. Dans cette dernière section les
gneiss porphyroïdes sont souvent étroitement associés avec des gneiss
gris feuilletés sans porphyroblates. C’est d’ailleurs là un fait assez
fréquent, que l’on retrouve par exemple à Soledade, au Nord de
Sumé et en d’autres points du Paraiba, comme dans les états
limitrophes, ainsi dans le Cearâ et le Rio Grande do Norte, en parti¬
culier à l’Ouest de Serra Negra. 11 y a lieu, également, de noter
l’association fréquente des gneiss oeillés avec un granité gris à grain
fin. A 7 km à l’Est de Brejo do Cruz ces derniers apparaissent sous
forme d’enclaves orientées N 75° E dans le granité gris régional,
devenant lui-même un peu porphyroïde par endroits.
Dans le municipe d’Acari la transformation des micaschistes de
Sérido, qui font partie de la série du Cearâ, en gneiss oeillés, est
nette en plusieurs points.
Le Cearâ nous offre plusieurs exemples de la feldspathisation
des schistes phylliteux régionaux, passant ainsi graduellement à des
gneiss porphyroïdes, ainsi dans le municipe d’Icô, d’une part dans le
chaînon situé un peu au Nord de Lima Campos et de l’autre entre
Icô et Ouro Branco. Ces quelques exemples, parmi d’autres, semblent
indiquer que les gneiss porphyroïdes, si abondants dans le Nord-
Est, se sont développés aux dépens de formations préexistantes assez
diverses.
Un bon nombre des gneiss oeillés examinés ont une orientation
comprise entre NE-SW et ENE-WSW, mais certains présentent
également d’autres directions, en particulier NW-SE et WNW-ESE.
Cliarnockites. — Il est intéressant de signaler la présence, juste au
SW de Serra Branca, dans le Cariri du Paraiba, d’un gneiss à hypers-
thène du type des charnockites. La roche, d’une teinte chamois,
est très riche en microcline un peu opalescent, pauvre en quartz.
L’hypersthène est abondant, accompagné d’un peu de biotite.
Sa relation avec les roches voisines n’a pu être clairement établie.
Série du Cearâ. — Cette unité géologique, à quoi certains sont ten¬
tés de ramener la totalité des formations métamorphiques, sinon du
Nord-Est, au moins de la région minière Borborema-Seridô, est la
mieux connue. Les plus récentes études qui s’y rapportent sont
celles de Heinz Ebert (10), auquel plusieurs coupes transversales
ont permis d’établir la séquence stratigraphique suivante du haut
en bas :
5) Schistes du Seridô (micaschistes plus ou moins quartzitiques et
arkosiques).
4) Calcaire de Quixaba (micaschistes avec calcaire et skarnite).
3) Groupe de Parelhas (arlcoses et conglomérats granitiques).
— 228 —
2) Quartzite d’Equador (quartzite micacé (itacolumite) ou conglo-
mératique).
1) Schistes inférieurs (micaschistes et quartzites).
Cet ensemble a été affecté, selon H. Ebert, par des plissements
peu compliqués de direction générale NNE-SSW, mais son méta¬
morphisme est complexe. Une grande discordance semble exister
entre les termes 1 et 2. Le terme le plus fréquent est le schiste du
Seridô, en grande partie transformé en migmatites, alors que les
niveaux inférieurs sont beaucoup moins métamorphisés.
Je n’ai pas étudié en détail la série du Cearâ, mal nommée, puis¬
que le secteur type Borborema-Serido, où elle a été le mieux décrite,
se situe dans les états du Paraiba et du Rio Grande do Norte, mais
l’occasion m’a été donnée, au cours d’investigations minières, de
faire quelques observations éparses à son sujet.
En ce qui concerne les grès micacés, d’un blanc-crème, finement
lités, du type d’Equador, comparables aux itacolumites de Minas,
leur extension est grande dans toute la région en particulier dans la
Serra de Junco et dans celle des Queimadas, autour de Carnauba
et de Pedra Branca 1. Je leur ai trouvé en certains endroits des faciès
originaux qui n’ont pas encore été signalés. C’es.t ainsi que sur le
flanc ouest de la Serra das Queimadas, à la cote 500 et à 3 km au Sud
de Parelhas, ces psammites, dirigés N 42° E, présentent une superbe
coloration mauve-violacé. La muscovite habituelle est ici transformée
en lépidolite. La roche renferme, en outre, des groupements de cris¬
taux en gerbes de rubellite rouge-orangé. La présence de ces miné¬
raux lithinifères est en relation évidente avec la venue des puissants
filons de pegmatite bérylo-tantalifère, renfermant souvent de l’am-
bligonite et du spodumène, qui recoupent la série du Cearâ dans
tout ce secteur montagneux. De minces veines de granité à lépidolite
traversent directement les grès mauves en question. Une roche iden¬
tique, également très riche en lépidolite et en rubellite, se débitant
aisément en larges plaques régulières, forme vers les cotes 550-600,
dans la Serra de Junco (Région de Juazeirinho, Paraiba) des reliefs
tabulaires. L’orientation des couches est ici E-W, leur pendage de
10° NW.
Il est curieux de noter qu’en beaucoup d’autres endroits, au con¬
tact même de dykes de pegmatites lithinifères, les grès micacés
n’ont pas été modifiés, restant parfaitement blancs.
Un autre faciès très remarquable correspond aux grès micacés
à fuchsite, que j’ai rencontrés à Macuna (Paraiba), endroit situé
à la cote 600 et à 18 km au SSE de Santa Luzia. Le mica chromique,
1. On peut se demander si ces psammiles, au lieu d’appartenir à la Série du Cearâ,
ne correspondraient pas à celle, plus récente, d ’ Itacolumi, identifiée dans l’état de
Minas Gérais et placée à la partie supérieure du Précambrien ?
— 229
très abondant, communique à ces grès une coloration d’un vert
intense. Ils contiennent d’assez nombreux petits zircons rouges et
sont orientés N 81° E, avec un pendage sub-vertical.
Hors du Boqueirâo de Parelhas, le défilé que franchit le rio Seridô,
je n’ai revu nulle part ailleurs le conglomérat du Seridô. Il forme là
des dépôts puissants, passant latéralement aux grès micacés. La
roche, très laminée, contient des galets en amandes surtout quar-
tzitiques, plus rarement d’un granité très leucocrate. Le ciment est
un grès micacé saccharoïde, finement imprégné d’épidote, avec, par
places, des parties arkosiques contenant des paillettes de chlorite.
Certaines parties de ce conglomérat sont bien rubanées, avec de
minces bandes de quartz vitreux.
Des micaschistes du Seridô, très quartzeux habituellement et
passant preque à des grès micacés, je ne dirai pas grand chose. Il
convient cependant de noter les différences notables d’orientation
que j’ai relevées parmi eux.
Il y a, parmi les calcaires cristallins de la série du Cearâ, de véri¬
tables marbres, à grain fin et d’un beau blanc. Certains d’entre eux
sont d’ailleurs plus ou moins fortement magnésiens. Les bandes
et lentilles de calcaires, inclues dans les micaschistes du Seridô,
sont pourtant souvent chargées de minéraux divers, surtout de sili¬
cates calciques (andradite, idocrase, épidote, wollastonite, scapolite,
etc...) développés sous l’influence du métamorphisme de contact
granitique. Elles ont été transformées en tactites, qui contiennent
fréquemment de la scheelite leur conférant un puissant intérêt
économique.
On connaît, dans le SE du Cearâ, entre Oros, Alencar et Jucas,
sur une centaine de kilomètres, plusieurs affleurements de magnésite
(giobertite), accompagnant des calcaires cristallins, des schistes et
des quartzites. Ces dépôts sont généralement considérés comme
appartenant à la série du Cearâ.
Un dernier faciès de cette dernière, bien que très subordonné par
rapport aux autres, correspond aux amphibolites. Celles-ci peuvent
dériver de calcaires impurs, mais également de produits volcaniques
basiques. Dans cette dernière éventualité, il est intéressant de noter,
qu’à l’inverse de ce que l’on connaît dans le Précambrien supérieur
de nombreuses autres régions, la série du Cearâ est marquée par une
très grande pauvreté en intercalations volcaniques. Je n’envisage
pas, ici, les quelques filons basaltiques qui la traversent et sont nette¬
ment postérieurs.
Au cours de mes itinéraires, je n’ai revu nulle part un ensemble
de formations comparable à la série du Cearâ, telle qu’elle se présente
dans le secteur Borborema-Seridô. Même les publications existantes
ne la mettent pas en évidence ailleurs d’une façon positive, car à
mon avis, l’attribution des couches à magnésite du SE du Cearâ à
— 230 —
celle-ci, est discutable. De grands espaces du Nord-Est sont encore
trop mal connus pour qu’on ne puisse cependant espérer rencontrer
ailleurs cette série, avec les aspects caractéristiques qu’on lui con¬
naît.
Divers types de formations schisteuses . — Des schistes, en général
fortement plissés et redressés, montrant souvent d’un point à l’autre
une orientation changeante, occupent dans certaines parties du
territoire examiné des espaces plus ou moins considérables. Ils se
distinguent des micaschistes de la série du Cearâ en ce qu’ils dérivent
de sédiments moins arénacés et plus profonds dans l’ensemble,
affectés par un métamorphisme moins accusé. Ces faits incitent à
les considérer comme appartenant aux formations les plus récentes
du Précambrien supérieur. Ils ne sont cependant pas entièrement
exempts de phénomènes de granitisation.
On reconnaît, parmi ces formations schisteuses, des faciès ardoi-
siers, noirs en général, parfois chargés de grenat et de staurotide,
ainsi ceux de Catingueira (Piancô, Paraiba), verticaux et dirigés
N 38° W, ceux du défilé du rio Jaguaribe, près d’Oros (Cearâ) de
direction N 56° E, inclinés de 45° vers l’Ouest et enfin les affleure¬
ments du rio Piranhas, à Jucurutu (R. G. N.), orientés N 58° E,
avec pendage de 50° W. Ces schistes noirs se retrouvent en enclaves
dans le massif de granité gris visible un peu en amont.
Des schistes argileux, grisâtres ou verdâtres, offrant sur de grandes
distances des caractères assez constants, sont assez communs, ainsi
entre lara (SE du Cearâ) et Salgueiro (Pernambuco) où leur direction
générale est NW-SE. Ils s’étendent d’ailleurs largement autour
de Salgueiro, à l’Ouest vers Parnamirim et à l’Est sur une soixan¬
taine de kilomètres, mais ici avec des directions variables. On en voit
de très semblables aussi dans le Paraiba, entre le pied de l’escarpe¬
ment de la Serra de Texeira et les abords de Patos (D : N 78° W,
P : 85° N).
Des schistes verdâtres, accompagnés de quartzites, forment les
escarpements de Pedra Verde, près de General Tiburcio, dans une
ramification de la Serra Grande (Cearâ). Ils montrent un assez puis¬
sant niveau conglomératique, avec des galets calcaires et quartzeux,
déformés tectoniquement.
Parmi d’autres, citons encore des schistes à actinote et des talc-
schistes, notamment à Baixio (Cearâ).
En maints endroits a pu être observé le passage progressif de
schistes peu métamorphiques à des roches très feldspathisées et
même à des gneiss véritables. J’en ai eu plusieurs exemples dans le
Cearâ, d’une part entre Iguatu et Jucas, où des séricitoschistes
orientés E-W, avec pendage de 60° SW, passent à l’Ouest à des gneiss
feuilletés sans changer d’orientation. J’ai évoqué, précédemment,
le cas du chaînon de Lima Campos, près d’Icô (Cearâ) où des schistes
— 231 —
se chargent de grands cristaux de microcline et passent à des gneiss
porphyroïdes. Dans le Paraiba, entre Catingueira et Pianco, on note
aussi de curieuses et fréquentes récurrences de schistes et de gneiss,
ceux-ci semblant dériver des premiers.
Quartzites. — Je réunis ici des roches qui, probablement, s’appa¬
rentent à des séries différentes du Précambrien, les unes étant asso¬
ciées à des gneiss considérés comme anciens, d’autres accompagnant
au contraire les schistes précédents. Dans l’ensemble, les quartzites
ne jouent pas un rôle considérable dans les régions visitées, si ce
n’est dans le Nord du Cearâ, vers l’extrémité nord de la Serra Grande
ou d’Ipiapaba, où ils sont fréquemment associés à des schistes et
montrent des directions variant entre N 30° W et N 85° E, celles-ci
relevées dans la vallée partant de General Tiburcio, en direction de
Granja et dans celle, plus à l’Est, du rio Coreau. Parmi ces quart¬
zites, j’en citerai un en particulier, manganésifère, accompagnant
un gisement de cryptomélane, à la Fazenda Genipape, à une tran-
taine de kilomètres au SW de Granja. Ces quartzites du Nord du
Cearâ, dépourvus de métamorphisme, semblent devoir être consi¬
dérés comme appartenant au Précambrien tout à fait supérieur.
La position stratigraphique des quartzites accompagnant le gisement
d’hématite d’Itauna, à 18 km au Sud de Chaval, à l’extrémité nord-
ouest du Cearâ, est incertaine. Ils ont été attribués à l’Algonkien.
Ces quartzites à hématite sont dirigés N 85° E, avec un pendage de
20° SW. Le reste de la plaine est formé par des gneiss, mais un
granité à muscovite affleure au Sud de la colline d’Itauna.
D’autres quartzites, associés à des gneiss, contiennent également
de l’hématite, ainsi à 6 km au Sud d’Ipaumirim (Cearâ) ou de la
magnétite, comme à Pinhôes (Bahia), endroit situé à 82 km de Jua-
zeiro sur la route de Uaua.
Un quartzite à hématite, en relation avec des schistes peu méta¬
morphiques, est visible à 6 km au Sud de Jati, près de la limite Cearâ-
Pernambuco.
Roches intrusives. — Les granités n’occupent, par rapport aux for¬
mations métamorphiques, que des aires relativement restreintes.
Des études ultérieures montreront sans doute que ces granités appar¬
tiennent à plusieurs venues différentes, qui, la plupart, semblent
avoir un caractère très diffus. Pous l’instant, il n’est guère possible
d’en distinguer plus de deux ou trois, comme l’a fait Rolff. L’un
d’eux est un granité gris à grain fin d’une structure habituellement
homogène. Il serait responsable, en grande partie, de la gneissifi-
cation de la série du Cearâ. Ses affleurements se signalent souvent,
mais non nécessairement, par des reliefs accusés. A ce type appar¬
tiennent notamment les massifs granitiques d’Acari, de Cerro Cora,
de la vallée du rio Piranhas en amont de Jucurutu (R. G. N.), ceux
— 232
de Catole da Rocha, Brejo do Cruz, Pianeo (Paraiba) et d’Itaitanga,
à 26 km au Sud de Fortaleza (Cearâ).
Le même auteur distingue une venue de granité gris-rosé por-
phyroïde, plus jeune et responsable génétiquement de la minérali¬
sation en tungstène de la zone Borborema-Seridô. 11 s'agit précisé¬
ment là de la roche que j’ai considérée plus haut comme étant un
gneiss porphyroïde, résultant de la feldspathisation de divers schistes
et micaschistes et offrant, par places, un faciès franchement grani¬
tique. C’est sans doute à ce même type de granité que fait allusion
L. J. de Morais (11), lorsqu’il décrit l’intrusion granitique de Paulo
Afonso sur le rio Sâo Francisco. A mon avis, ce granité, très diffus
et hétérogène, doit être, au moins en partie, considéré comme une
migmatite. L. de Morais pense qu’il s’agit là d’un batholite, orienté
KE-SW, s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres, jusque
dans le Rio Grande do Norte, où sa mise en place doit être en relation
avec la minéralisation en scheelite et en tantalite. Il n’apparaît pas
en surface comme une masse unique, mais forme une suite de corps
intrusifs, séparés par des lambeaux de couverture (gneiss, migma-
tites et autres roches métamorphiques). Ce granité de Paulo Afonso,
rose et d’un grain irrégulier, hétérogène, est accompagné d’un faciès
gris porphyroïde, de syénite, d’aplite et de pegmatite.
Rolff reconnaît enfin une troisième série intrusive, qui corres¬
pond aux puissantes masses de pegmatites bérylo-tantalifères, riches
en minéraux lithinifères et autres de la zone Borborema-Seridô. Il
se demande si celles-ci sont un faciès de l’un ou l’autre des deux
granités indiqués ou une intrusion indépendante.
Rappelons que l’âge de certains de ees dykes de pegmatite a pu
être déterminé par Willer Florexcio (12) grâce à la présence d’ura-
ninite. Il a trouvé 472 millions d’années pour l’Alto Boqueirâo,
LÉGENDES DES PLANCHES
Planche I.
1. — Migmatite formant le lit du rio Caldeirâo ou dos Quintos, près de son confluent
avec le rio Seridô, en aval de Parelhas (R. G. N.).
2. — Gneiss porphyroïde injecté d’aplite, à 20 km au Nord-Ouest de Jatinâ sur la
route de Salgueiro (Pernambuco).
3. — Paragneiss granitisé (migmatite) très plissoté. A 4 km à l’Est de Pianeo sur
la route de Patos (Paraiba).
4. — Gneiss rubané redressé. Pernambucinho, près de Sertania (Pernambuco).
Planche II.
1. — Paragneiss plissés (Série du Cearâ). Exploitation de scheelite de Quixeré. Mun.
de Sâo Joâo Sabuji (R. G. N.).
2. — Affleurement de magnésite devant son aspect ruiniforme à des phénomènes
de dissolution. Mina Caldeirao, -José de Alencar (Cearâ).
3. — Schistes ardoisiers noirs à grenat et staurotide. Boquerâo du rio Taguaribe
près d’Oros (Cearâ).
4. — Grès micacé (Itacolumite) à mica et tourmaline Ethiques se débitant en grandes
dalles. Serra das Queimadas (cote 500), municipe de Parelhas (R.G.N.).
\ù I.
Photos E. Aubert de la Rüe.
— 233
444 et 481 pour l’Alto Tibiri, qui traversent les grès micacés et les
micaschistes de la série du Cearâ, âge comparable aux venues de
pegmatites malgaches, fixé à 485 millions d’années, ce qui les situe
dans le Cambrien.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Bastos (Annibal, Alves). Mapa geologico do Brasil, esc. 1/5.000.000
Departamento Nacional da Produçao Minerai, Rio de Janeiro,
1942.
2. Oliveira (A.) et Leonardos (O.). Geologia do Brasil. Rio de Janeiro,
1943.
3. Geological Map of South America. The Geological Society of America,
New York, 1950.
4. Paiva (Glycon de). Evoluçâo dos Conhecimentos sobre a Geologia
Criptozoica do Nordeste do Brasil. D. N. P. M., Bolet, 73, pp. 13-
31, Rio de Janeiro, 1945.
5. Rolff (P. A. M. de Almeida). Geologia da Provincia Tântalo Gluci-
nifera da Borborema. D. N. P. M., Bolet, 73, pp. 33-72, Rio de
Janeiro, 1945.
6. Crandall (R.). Geografia, Geologia, Suprimento d’Agua e Açudagem
nos Estados Orientais do Norte do Brasil, 131 p., Publ. N° 4.
Inspectoria Fédéral de Obras contra as Seccas. Rio de Janeiro, 1910.
7. Olivera (Euzebio de). Nota preliminar sobre as jazidas de cobre de
Pedra Branca, Estados de Paraiba e Rio Grande do Norte.
Bolet, do Ministerio da Agricultura. Anno 12, n° 1, pp. 75-114,
Rio de Janeiro, 1923.
8. Moraes (L. J.). Serras e Montanhas do Nordeste. 2 vol., Publ. n° 58,
Inspectoria Fédéral de Obras contra as Seccas. Rio de Janeiro,
1924.
9. Aubert de La Rue (E.). Sur quelques directions de plissements
affectant le Précambrien du Nord-Est du Brésil. C. B. Somm. Soc.
Géol. Fr. février 1958.
10. Ebert (H.). Pesquisas no Poligono das Sêcas. in Relatorio Anual do
Diretor. Div. de Geologia e Mineralogia, pp. 85-87, Rio de Janeiro,
1955.
11. Mgr a es (L. J.). Estrutura da Regiâo da Cachoeira de Paulo Afonso.
Mineraçao e Metalurgia , Vol. XIII, N° 78, Março-Abril de 1949,
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12. F lorêncio (W.). Cronogeologica dos Pegmatitos brasileiros. Insti-
tuto de Tecnologia Industrial , Avulso N° 9, p. 21, Belo Horizonte,
1949.
13. Alves (B. P.) e Morais (L. J. de) Geologia e recursos minerais do
Rectangulo de Paulo Afonso. Pp. 107-196 in Estudos da Zona de
Influencia da Cachceira de Paulo Afonso. Instituto Brasileiro de
Geografia e Estatisca. Rio de Janeiro, 1952.
— 234 —
La galerie téléphonique sous la Seine,
ENTRE LA PLACE SAINT-MICHEL ET LA PLACE DU ClIATELET ,
a Paris. (Notice Géologique).
Par R. Soyer.
La construction d’une galerie circulaire à grande section destinée
au passage des câbles téléphoniques d’une rive à l’autre de la Seine
a été confiée par le Ministère des P. T. T. au Service technique des
Travaux neufs et du Métropolitain, qui la réalisa de 1955 à 1957.
Les études préalables effectuées en vue de déterminer la meilleure
assise de passage ont abouti, après exécution d’un sondage de confir¬
mation implanté place Saint-Michel, à adopter le Calcaire grossier
supérieur, très résistant et bien protégé des infiltrations possibles de
la nappe aquifère des alluvions par sa couverture habituelle de Marnes
et Caillasses peu perméable.
Dans leur ensemble, les prévisions concernant la position et l’allure
des assises se sont réalisées, et seule une anomalie locale a été cons¬
tatée sous le grand bras du fleuve.
Caractéristiques de l’ouvrage.
Le type adopté est une galerie circulaire à double pente de 3 m 90
de diamètre extérieur et de 626 m de longueur, dont chaque extré¬
mité aboutit à un puits vertical. A l’origine, place Saint-Michel,
le puis d’accès rive gauche, profond de 26 m 74 est situé entre les
cotes 33,97 et 7,23 (sol et base du radier). Le puits terminal rive
droite, implanté à l’angle des rues Saint-Denis et Jean-Lantier,
atteint 30 m 20 (entre 35, 54 et 10,34).
Un puits intermédiaire partant de la cote 33,79 est ouvert rue de
Lutèce, dans l’île de la Cité. Extérieur au tracé, il rejoint la galerie
par un rameau perpendiculaire aboutissant au point bas de celle-ci,
à la cote 6,94.
Les travaux ont été effectués par les méthodes les plus modernes :
emploi généralisé de sondages verticaux transformés en pieux sécants
pour constituer le cuvelage des puits ; injections de ciment par
forages horizontaux ou obliques à partir des quatre fronts d’attaque ;
abatage des roches à l’aide de forages horizontaux à grande section.
La protection contre les eaux extérieures a été complètement réalisée,
et l’ouvrage n’a rencontré que des venues aquifères très faibles,
localisées et temporaires.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
— 235 —
Stratigraphie générale.
La coupe stratigraphique générale de la section intéressée par
l’ouvrage est caractérisée par les cotes du sommet des formations
rencontrées, consignées dans le tableau ci-dessous :
Sondage
Puits
Puits
Puits
St-Michel
St-Michel
Lutèce
St Denis
Cote du
sol (Remblais) .
33,91
33,97
33,79
35,54
Alluvions
modernes .
29,21
29,07
30,15
30,65
Alluvions
anciennes .
26,31
26,20
21,46
26,57
Marnes et Caillasses .
20,31
20,83
20,71
24,80
Calcaire
grossier supr .
10,41
10,50
11,70
14,55
Calcaire grossier moyen . .
—
—
6,99
—
La galerie téléphonique sous la Seine, à Paris.
L’examen de ces cotes fait apparaître deux faits importants :
1° la réduction considérable d’épaisseur des Alluvions anciennes
sous la Cité, où les Alluvions modernes atteignent par contre une
épaisseur notable : 8,69 m.
2° relèvement des assises vers le Nord, indiqué par l’allure du
« Banc de Roche » couronnant le Calcaire grossier supérieur qui
passe de la cote 10,41 sur la rive gauche à 14,55 sur la rive droite.
Stratigraphie détaillée.
X — Remblais. — Les remblais ont en moyenne 4,50 m d’épais¬
seur, sauf au voisinage des berges, où ils atteignent 8 et même 10 m.
On y distingue 3 niveaux dans le sondage Saint-Michel : une couche
de base ancienne, bien compacte et homogène (1,10 m), puis des
dépôts grossiers plus récents (2,10 m), et au sommet un remblaie¬
ment très récent (1,50 m).
Fz — Alluvions modernes. — Les limons, tourbes et sables qui les
constituent sont peu épais sur la rive gauche (3 m), où elles com-
— 236 —
portent des sables fins, jaunes, quartzeux, à silex noirs et jaunâtres
patinés (0,50 m), puis des limons gris-jaunâtres argileux à graviers
et silex (0,30 m) et une couche supérieure épaisse de limons argileux
jaunes et gris compacts à passages tourbeux.
Sur la rive droite, elles sont surtout représentées par des sables
fins et graviers quartzeux (4,10 m), sans couches de limons notables.
Dans l’île de la Cité, le puits Lutèce a traversé une série remar¬
quable par sa puissance et sa variété de composition et qui comprend
de haut en bas :
11 Limon gris argilo-calcaire . 1,14 m
10 Limon brun argileux grossier à débris végétaux . 2,26
9 Sable calcaire un peu argileux . 0,69
8 Argile grise sableuse et tourbeuse . 0,23
7 Argile grise tenace à filets tourbeux (présence, à la cote
25,50, d’un tibia humain) . 0,85
6 Sable gris-verdâtre coquillier . 0,30
5 Argile sableuse et tourbeuse . 0,30
4 Sable gris-verdâtre calcareux, à granules argileux, très
coquillier, Mollusques très nombreux, mais de petite
taille et brisés où prédominent . 0,29
Valvata piscinalis M
— cristata M
Bythinia tentaculata L
Planorbis albus M
— rotundatus Poir.
Theodoxia fluviatilis L.
Pisidium sp.
3 Sable calcareux grisâtre, cailloutis, bois flottés, « falaise »
à grands Unios encroûtés : U. tumidus Phil . 1,76
B. tentaculata L, Th. fluviatilis L, Sphaerium.
2 Troncs et branches d’arbres flottés et tourbifiés . 0,13
1 Calcaire tendre feuilleté, argile, « falaise » = roche calcaire
d’origine -organique, blanche, tufacée, tendre, légère, à
noyaux argileux et crayeux . 0,74
Th. fluviatilis rares, B. tentaculata nombreuses ; rares
Sphaerium.
La composition des Alluvions modernes présente des analogies
avec celles de la coupe de la pointe amont de l’Ile Saint-Louis 1,
et certainement davantage qu’avec la coupe théorique de la Cité
établie par A. Vacquer 2. La coupe ci-dessus est donc d’une haute
importance pour la connaissance des dépôts quaternaires récents de
la Seine.
1. Stan. Meunier. Source sulfureuse découverte dans l’ Ile Saint-Louis à Paris.
Le Naturaliste, t. II, 1888, p. 128.
2. A. Vacquer, in Dupuy. Le sol et la croissance de Paris. Ann., de Géog ., t. IX,
1900, p. 340.
— 237 —
Fy — Allumions anciennes. — Les sables et graviers de la basse
terrasse, composés de sables jaunes avec graviers de silex, de grès
et de meulière, de plus en plus grossiers vers la base dans le sondage
(6 m) et le puits Saint-Michel (5,40 m), n’ont plus que 0,75 m
dans le puits Lutèee. Leur base est au contact des Marnes et Cail¬
lasses lutétiennes aux cotes respectives de 20,31, 20,83 et 20,71.
Sur la rive droite où elle se tient à 24,80, l’épaisseur du dépôt n’est
encore que de 1,50 m. Le puits St Denis a traversé une poche de
dissolution dans les marnes lutétiennes, comblée par le conglomérat
(Calcin) fréquent à la base des alluvions, entre les cotes 21,49 et
23,03.
E5d — Marnes et Caillasses. — Elles ont été entièrement tra¬
versées par les quatre ouvrages précités ; elles sont très peu décapitées
sous les alluvions et leur puissance reconnue atteint, du Sud au
Nord : 9,90 m (sondage), 10,13 m (puits St Michel), 9,01 m (puits
Lutèee), 10,25 m (puits St Denis). Sous la Cité, les Caillasses propre¬
ment dites, composées de calcaires marneux, de caillasses siliceuses,
de calcaire fossilifère (Rochette), ont environ 4 m ; la zone de pas¬
sage où alternent : bancs de marne, caillasses siliceuses et ealcite
cristalline 2,20 m, et les marnes du sommet : 2,75 m. Celles-ci
atteignent 4,73 m sur la rive gauche et 3,80 m sur la rive droite, où
elles sont un peu moins décapées.
E5d — Calcaire grossier supérieur. — Il constitue l’assise de passage
de la galerie, dont la voûte est établie, à l’origine, dans les bancs
francs, et le radier d'abord dans le banc Vert, puis dans le banc
Royal jusqu’au voisinage du puits Lutèee où une légère remontée
des bancs amène le sommet du Lutétien inférieur (E5e) sous forme
d’un calcaire gris très dur (Lambourdes) en pied de galerie. A 00 m
en aval, la série s’incline brusquement vers le Nord, et le banc de
Roche est en entier dans la galerie sous le quai de l’Horloge ; il
s’incline encore jusqu’à l’aplomb de la berge et remonte ensuite
peu à peu pour passer au-dessus de la voûte, à la verticale de la ligne
N° 11 du Métropolitain.
La base du puits St Denis se tient dans le Liais et le banc Vert.
Les Marnes et Caillasses n’apparaissent en ciel de galerie que sur une
courte section située entre les Pts Hect. : 3,77 et 4,25, et sur une
hauteur de 50 cm au point de dépression maximum, c’est-à-dire
sous le mur de quai de la rive gauche du grand bras de la Seine.
Eaux souterraines. — La nappe des alluvions a été rencontrée à la
cote 27,14 sous la place Saint-Michel, en période de hautes eaux
souterraines (22 mars 1955), à la base des Alluvions modernes.
Sur la rive droite elle se tient ordinairement vers la cote 25,50 dans
les Alluvions anciennes.
Des venues d’aux ascendantes étaient à craindre à la traversée
238
du Calcaire grossier supérieur fissuré où circulent des eaux en charge,
mais grâce à la technique adoptée, les Sous-pressions ont été réduites
au minimum, et l’on n’a eu à subir d’intrusions au radier qu’au
voisinage du puits St Michel ; leur débit n’a jamais excédé 4 m3
heure ; elles ont d’ailleurs disparu dès que la série d’injections a été
accentuée.
Tectonique. — En prenant le banc de Roche comme repère, on
constate, sur l’ensemble du tracé, un relèvement des couches luté-
tiennes dirigé vers le Nord, la Roche passant de 10,70 sous la place
St Michel à 14,55 à l’angle des rues St Denis et Jean-Lantier. La
dépression synclinalè correspondant au passage du grand bras, où le
sommet de la Roche n’est plus qu’à la cote 10,00 est remarquable,
car elle souligne l’influence directe de la tectonique sur le tracé du
lit du fleuve. On sait que le grand bras a toujours été très actif,
alors que le petit bras, sous lequel les couches lutétiennes forment
un petit dôme, était autrefois guéable.
Une comparaison du profil de la galerie téléphonique avec celui
de la ligne N° 4 du Métropolitain passant à 100 m à l’Est fait ressortir
des différences de cotes très importantes car dans ce dernier, le banc
de Roche se tient à la cote 14,73 (Nivellement N) à l’aplomb du mur
de quai, pour atteindre son maximum de relèvement sous le grand
bras à la cote 15,64 1 exactement au 2e tiers du caisson. On ne cons¬
tate donc pas de dépression correspondant à celle qu’a rencontrée
la galerie téléphonique et sur la ligne N° 4 le relèvement des couches
est régulier et continu entre la place St Michel et la place du Châtelet.
L’allure générale du tracé diverge d’ailleurs complètement :
alluvions modernes moins puissantes, sables et graviers plus épais
et d’aspect lenticulaire sur la ligne, soulignant ainsi la conformation
très particulière du sous-sol de la Cité qui a joué un rôle primordial
dans la Géologie du sous-sol parisien 2 (p. 331).
1. A. Dollot. Ligne de la porte de Clignancourt à la porte d’Orléans. Profil en
long géologique. Publ. Serv. Techn. du Métropolitain, Paris, 1908.
2. R. Soyer. Géologie de Paris. Mém. Serv. Cte Géol. de la France, Paris, 1953,
610 p., 6 pl., 5 cartes h.-t.
239 —
Bois fossile des alluvions modernes
de l'Armançon a Vire aux (Yonne)
Par René Abrard.
Un puits pour recherche d’eau potable exécuté au moulin de Fran-
gey à Yireaux, dans une boucle et sur la rive gauche de l’Armançon,
a traversé 1 m. 50 de limon argileux et 2 m. 50 d’alluvions modernes
sableuses et caillouteuses avant d’atteindre le substratum de la
basse plaine, constitué par des calcaires marneux qui se situent à
la limite du Rauracien et de l’Argovien. L’exploitation pour ciment
de Frangey concerne le Rauracien.
A 3 m. 30 de profondeur, dans les alluvions, a été rencontré un
tronc d’arbre de 1 m. 50 de longueur sur 0 m. 30 de diamètre envi¬
ron. M. Rruno, Ingénieur des Travaux Ruraux à Auxerre qui m’a
signalé le fait et conduit à Vireaux, était présent lors de la décou¬
verte de ce tronc d’arbre qui était en position horizontale en travers
du puits, en place dans une formation non remaniée. Il semble donc
bien s’agir d’un bois fossile et non d’un pieu dont on ne' s’explique¬
rait pas le contour irrégulier.
Ce bois, très lignitifié, a été étudié par Ed. Roureau, qui a reconnu
un Quercoxylon se rapportant à un chêne à feuilles caduques, pro¬
bablement au chêne rouvre, essence actuellement dominante dans
les bois de la région.
Les alluvions sont aquifères dans les 2 m. 50 inférieurs au limon,
le débit étant de 36 m3-h. en octobre 1955. Le mode de fossilisation
du bois a été conditionné par son gisement dans une assise imprégnée
d’eau.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 2, 1958.
15*
— 240 —
DONS D’OUVRAGES
Raymond Furon. Causes de la répartition des êtres vivants. Paléo¬
géographie, Biogéographie dynamique , 1 vol. in-8°, (Collection :
Evolution des Sciences), 167 pages, 15 figures et cartes, Masson
édit. Paris, 1958.
L’étude de la répartition géographique des êtres vivants est du domaine
des Biologistes (Zoologistes et Botanistes), mais l’étude des origines et des
causes de leur mise en place demande le secours des Géologues (Paléon¬
tologistes et Paléogéographes).
Le Géologue a une formation qui l’habitue à envisager tous les pro¬
blèmes à l’échelle du Globe et à l’échelle du Temps géologique. D’où l’in¬
térêt particulier de ce livre écrit par un Géologue biogéographe.
L’auteur expose d’abord les grands problèmes de la Biogéographie
moderne, montre l’importance de la nouvelle systématique dans l’inven¬
taire du monde vivant et fossile, examine les causes actuelles de la répar¬
tition des êtres vivants, puis les causes anciennes, géographiques, clima¬
tiques, écologiques.
La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux problèmes de la Paléo¬
biogéographie (le Temps, la paléogéographie, la paléoécologie, la paléocli¬
matologie). Il y est fait mention des méthodes les plus récentes, entre
autres celle de la détermination isotopique des paléotempératures.
La troisième partie est dès lors réservée à la Biogéographie dynamique,
à la mise en place des faunes et des flores. Des chapitres très denses et
riches d’idées nouvelles traitent de la querelle de la Gondwanie, des
problèmes de l’Arctide, de la Méditerranée, de la grande subsidence de
l’Océan Pacifique, de l’Australie, du peuplement de l’Indonésie et de
l’Amérique du Sud, des variations contemporaines.
C’est un livre qui intéresse non seulement les Biogéographes, mais tous
les Naturalistes.
R. Abrar».
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE.
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
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ABBEVILLE. ■ — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 15-7-1958.
Tome XXX
2* Série
AVRIL 1958
BULLETIN
i)U
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 8 Août 1958.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel, P. Bullieii, et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées au Parc Zoologique du bois de Vincennes pendant l’année 1957. 241
J. Guibé et M. Lamotte. Une espèce nouvelle de Batracien du Mont Nimba
(Guinée française) appartenant au genre Phrynobatraehus : Ph. maculi-
ventris n. sp . . 255
M.-L. Bauchot et J. M. Bassot. Sur Heteroconger longissimus Günther (Téléo-
stéen Anguilliforme) et quelques aspects de sa biologie . 258
A. Villiers. Notes sur les Disteniinae de la région indo-pacifique (Col. Ceram-
bijcidae) . 262
J.-M. Démangé. Un nouveau genre et une nouvelle espèce de Myriapodes du
Mont Nimba (Guinée). (Diplopodes Spirostreptidae) . 271
D. Guinot. Sur une collection de Décapodes Brachyoures ( Porlunidae et
Xanthidae) de l’ile Mayotte. II Xanthidae (Suite) . 276
.1. Forest. Les Pagures du Viêt-Nam. II. Sur quelques espèces du genre Cal-
cinus Dana ( suite) . 285
A. Vandel. Sur une nouvelle espèce d ’ Armadillidium provenant du Rif maro¬
cain, A. djebalensis, n. sp. (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 291
G. Cherbonnier. Holothuries des côtes de Sierra Leone (4e note).. . 294
P. Balavoine. Bryozoaires recueillis à la Nouvelle-Amsterdam par M. E. Au¬
bert de la Rüc en 1953 . 300
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVI II) . 302
H. Zoller. A l’occasion du 250e anniversaire de Alhrecht von Haller. Quel¬
ques remarques sur son œuvre botanique et ses collections . 305
R. Furon. Découverte, paléontologie et stralrigraphic des grands Foramini-
fères de l’Ouest africain . 313
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (XXIV). Sur le Termina-
lioxylon fczzanense n. sp., Combretaceae fossile du désert du Calancho (Fezzan
oriental) . 321
Actes administratifs . 328
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N° 3.
426e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
24 avril 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc Zoologique du bois de V incennes
PENDANT L'ANNÉE 1957.
Par J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. ■ — Mammifères.
L’effectif, qui était de 523 têtes le 1er janvier 1957 est ramené
à 511 le 31 décembre en raison des ventes d’animaux ayant un
intérêt zoologique restreint. Au cours de l’année 1957 nos pertes
en mammifères s’élèvent à 129 sujets se décomposant en 70 adultes
acclimatés, 14 sujets récemment incorporés (sur un total de 119),
12 sujets nés au Parc et âgés de 10 jours à 6 mois (tous nés en 1956),
et 33 sujets mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est
donnée dans le tableau ci-contre :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
16
— 242 —
Tableau I
Janv.
Fur.
Mars
A»ril
liai
Juin
.1 ml.
AoAl
Sep».
(M.
Soi.
Déc.
Toiaui
Mammifères acclima¬
tés .
4
5
4
8
11
5
7
4
4
5
5
8
70
Mammifères récem¬
ment importés ....
1
0
0
1
1
i
0
1
3
0
4
2
14
Jeunes (de 10 jours à
6 mois) .
0
0
0
1
2
0
0
3
1
3
1
1
12:
Nouveau-nés et mort-
nés .
4
1
3
3
ii
2
2
0
0
0
3
4
33
_
Totaux .
9
6
7
13
25
8
9
8
8
8
13
15
129
Voici, pour les trois premières catégories, la liste de ces pertes,
énumérées dans l’ordre zoologique, (les sujets appartenant à la
quatrième no figurent que dans le tableau de natalité).
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes.
2 Chimpanzés, Pan troglodytes (L.) , dont une jeune femelle qui succombe
à une pneumonie 2 mois après son arrivée et un mâle adulte qui
meurt de tuberculose.
Famille des Papioïdés.
7 Babouins, Papio papio (Desm.), parmi lesquels une femelle, donnée
au Parc, qui meurt quinze jours plus tard d’une congestion pulmo¬
naire, deux mâles, dont un jeune âgé d’un mois, qui sont victimes
des luttes inter-spécifiques et 4 femelles qui succombent respective¬
ment à une pleuropneumonie, à une myocardite chronique, à une
congestion cérébrale et à une péritonite.
Famille des Cercopithécidés.
3 Magots, Maeaca sylvanus (B.), femelles : le premier succombe, un mois
après son arrivée, à une entérite aiguë, le second à une infection
gangréneuse de l’utérus, et, le dernier, à des traumatismes multiples.
- 243 —
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Renard, Vulpes vulpes (L.), est atteint de néphrite chronique.
1 Fennec, Fennecus zerda (Zimm.), succombe, à une pleuropneumonie,
quinze jours après son importation.
Famille des Félidés.
6 Lions, Panthera leu (L.), âgés de 14 à 20 mois, atteints d’encéphalo-
myélite chronique, meurent dans un état cachectique.
2 Tigres, Panthera tigris (L.), dont une femelle reproductrice atteinte de
pleuropneumonie, et un jeune sujet, récemment offert au Parc,
qui succombe à une septicémie consécutive à un abcès profond du
maxillaire inférieur.
3 Panthères, Panthera pardus (L.), parmi lesquelles une femelle victime
d’une dystocie, et un couple, vivant au Parc depuis 1947, dont
l’autopsie révèle la présence, chez le mâle, de lésions de sénilité
(néphrite chronique) et, chez la femelle, d’importantes lésions tuber¬
culeuses pulmonaires.
3 Servals, Leptailurus serval Schreber : le premier succombe à une pleuro¬
pneumonie tuberculeuse ; les deux autres sont respectivement
victimes, peu après leur importation (Tchad), l’un du « typhus »
des carnassiers de ménagerie et l’autre d’une obstruction pylorique.
Famille des Ursidés.
1 Ours blanc, Thalarctos maritimus (Desm.), né au Parc et âgé de deux ans,
succombe à une rupture de l’estomac.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
2 Eléphants de mer, Mirounga leonina L., le premier, importé des îles
Kerguélen en 1955, présente des lésions consécutives à une immersion
forcée, dont la cause reste incertaine, l’autre, arrivé en 1954, suc¬
combe à une obstruction pylorique due à l’ingestion d’une balle de
tennis.
Ordre des Ongulés.
Sous-Ordre des Proboscidiens.
Famille des Eléphantidés .
1 Eléphant d’Asie, Elephas maximus L., âgé, atteint depuis plusieurs
années, d’arthrite chronique des membres, doit être sacrifié.
Sous-Ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
1 Sanglier d’Europe, Sus scrofa L., âgé de 40 jours, se noie accidentellement.
Famille des Bovidés.
1 Buffle de l’Inde, Bubalus bubalis (L.), âgé, (importé en 1937) s’affaisse
sur son parc, ne peut se relever, et doit être achevé.
4 Chèvres naines d’A. O. F. (espèce domestique), parmi lesquelles trois
adultes présentent des lésions de l’appareil digestif et une jeune,
âgée de 5 mois, dont l’autopsie révèle un état congestif du poumon
et de l’intestin.
12 Mouflons de Corse, Ovis musimon (Pallas), chez lesquels nous notons,
pour les adultes, une péritonite, une infection gangréneuse de
l’utérus, une mort accidentelle, deux cas d’entérite, deux cas de
cachexie et trois cas de myocardite chronique ; d’autre part, un
jeune sujet, de 15 jours, fait une chute mortelle et un autre, âgé
d’un mois, meurt sans lésion apparente.
9 Mouflons à manchettes, Ammotragus lervia (Pallas), dont quatre sont
atteints de tuberculose, un cinquième d’entérite chronique et les
autres, victimes d’accidents.
2 Gnous bleus, Connochaetes taurinus (Burchell), dont une femelle entrée
en 1951, qui présente des lésions de tuberculose généralisée, et un
mâle, âgé d’un an, qui est victime d’un accident de capture.
1 Addax, Addax nasomaculatus (Blainville), vivant au Parc depuis 1949,
atteint de tuberculose généralisée.
2 Guibs harnachés, Tragelaphus scriptus (Pallas), succombent à une
pleuropneumonie et à une congestion généralisée.
5 Gazelles cervicapres de l’Inde, Antilope cervicapra Pallas : les deux
premières, dont un sujet âgé de 2 mois, présentent, à l’autopsie,
des lésions congestives du poumon et de l’intestin, les trois autres,
dont un sujet de 5 mois, sont victimes de traumatismes multiples.
3 Gazelles dorcas, Gazella dorcas L., parmi lesquelles deux sujets sont
victimes d’accidents de capture et un jeune, d’un mois, de bron-
chopneumonie.
2 Gazelles-girafes, Litocranius walleri (Brooke), meurent aussitôt leur
arrivée du Kénya ; leur autopsie révèle des lésions de congestion
pulmonaire et intestinale, vraisemblablement consécutives à un
arrêt prolongé, par mauvais temps, au passage de la frontière.
1 Gazelle à front roux, Gazella rufifrons (Gray), est victime d’un accident
de capture.
2 Céphalophes de Grimm, Sylvicapra grimmia (L.) : le premier meurt
d’une congestion pulmonaire ; le second, âgé de deux mois, suc¬
combe à une crise convulsive soudaine, dont l’autopsie ne permet
pas de préciser l’étiologie.
245 —
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire, Camelus dromedarius L., âgé de quatre mois, dont l’au¬
topsie n’explique pas la mort.
1 Guanaco, Lama glama huanacus (Molina), atteint de sclérose du foie
et de congestion rénale.
Famille des Cervidés.
2 Cerfs pseudaxis, Sika hortulorum Swinhoë, doivent être abattus en
raison de graves lésions traumatiques de l’appareil locomoteur.
2 Cerfs d’Eld, Cervus eldi Guthrie, meurent de tuberculose.
1 Cerf des marais, Hydropotes inermis Swinhoe, âgé, succombe, dix jours
après son arrivée, à une entérite chronique accompagnée d’ascite.
1 Biche wapiti, Cervus canadensis Erxl., vivant au Parc depuis 1939,
atteint de tuberculose généralisée.
1 Renne, Rangifer tarandus L., femelle, entré en 1946, dont l’autopsie
révèle l’existence de lésions congestives du poumon et de l’intestin.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Castoridés.
3 Castors du Canada, Castor canadensis Kuhl, parmi lesquels une femelle
incorporée dans nos collections en 1951, qui présente une myocar¬
dite chronique et une hypertrophie de la rate, et un couple récem¬
ment arrivé au Parc, avec des lésions congestives graves de l’ap¬
pareil digestif.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Didelphidés.
1 Opossum, Didelpliys marsupialis L., atteint de dégénérescence graisseuse
du foie.
Famille des Macropodidés.
2 Kangourous roux, Macropus rufus (Desm.) : l’un d’eux est victime
d’un traumatisme crânien ; la cause de la mort du second, survenue
à l’âge d’un an, n’a pu être déterminée.
1 Wallabie de Bennett, Macropus ruficollis bennetti (Wat.), âgé de deux
mois, succombe à une congestion pulmonaire.
3 Wallabies thétis, Thylogale eugenii (Desm.), dont un sujet récemment
arrivé au Parc, présentent, à l’autopsie, des lésions de congestion
“ généralisée.
246 —
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Maladies à virus : un cas de typhus des félidés a été constaté
chez un serval.
2° Maladies microbiennes : chez ce même serval une Listeria — •
Listeria monocytes — a été isolée du sang du cœur.
3° La tuberculose qui persiste chez les mouflons à manchettes,
a été, en outre, observée chez un chimpanzé, une panthère, un
serval, un gnou bleu, un addax, deux cerfs d’Eld, et un cerf wapiti.
4° Maladies parasitaires : aucun cas n’a été relevé cette année.
5° Les accidents ou traumatismes occupent toujours une place
importante parmi les causes de mortalité.
La répartition des lésions organiques d’étiologie indéterminée
sont signalées dans le tableau ci-dessous :
Tableau II
Lésions anatomo-pathologiques Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
I Estomac .
Affections V Intestin .
de l’appareil < Foie .
digestif / Péritoine .
Rate .
Affections j poumon .
de 1 appareil plèvre .
respiratoire '
Affections de l’appareil circulatoire : Myocarde
Affections ) TT. ,
, / Utérus .
de 1 appareil > t,
, v , i Dystocie .
génital '
Affections de l’appareil urinaire : Reins .
Affections ^
du système ^
nerveux /
Encéphalo-myélite.. . .
Congestion cérébrale,
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma¬
tique) .
Maladies ^ Maladies de la nutrition et cachexies .
générales j Congestion généralisée .
Traumatismes et accidents divers .
1
1
12
0
2
12
3
2
1
13
5
5
2
1
2
6
1
1
10
3
24
Causes indéterminées (adultes).
II. ■ — Oiseaux.
L’effectif qui atteignait 788 têtes le 1er janvier 1957 n’est plus que
de 605 le 31 décembre ; cette diminution résulte, comme celle des
mammifères, de la vente d’oiseaux d’intérêt zoologique restreint.
Au cours de l’année 1957 nous avons perdu 95 oiseaux, dont
45 adultes acclimatés, 23 récemment incorporés aux collections
{sur un total de 193), 5 âgés de un à six mois nés en 1957 et 22 nou¬
vellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous :
Tableau 111
Janv.
Févr.
Mars 1
: !
Avril Hai Juin |
Juil.
Août
Sept.
Otl.
Not.
Déc.
Tulam
Oiseaux acclimatés . .
G
3
4
5 ! 6 1 3
i '
3
4
1
2
5
3
45
Oiseaux récemment
importés .
6
0
0
0 4 0
i!!
3 !
1
2
3
3
1
23
Jeunes de 1 à 6 mois.
0
0
0
O
O
O
1
1
1
0
1
0 !
5
Sujets nouvellement
1 J
éclos .
1
0
0
0 4 8
4
5
0
o
0
0
22
Totaux . |
13 |
al
4
5 14 | Il
I
12
11
4
' 5
| 5
9
4
95
Voici la liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec
indication de leurs causes, à l’exception des 22 sujets éclos depuis
moins d’un mois qui ne seront nominativement signalés que dans la
statistique de natalité.
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
2 Autruches, Struthio camelus L., dont une femelle, vivant au Parc depuis
1950, qui est atteinte de tuberculose hépatique et un mâle qui,
après avoir couvé pendant 40 jours, succombe à une vive congestion
intestinale probablement provoquée par un refroidissement nocturne.
— 248 —
Ordre des Casuariformes.
Famille des Casuaridés.
1 Casoar à casque, Casuarius casuarius (L.), meurt d’une pneumonie
tuberculeuse.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphénicidés.
2 Manchots royaux, Aptenodytes patagonica J. P. Miller, dont un récem¬
ment importé des Iles Kerguélen, succombent à une infection asper¬
gillaire.
8 Gorfous dorés, Eudyptes chrysolophus (Brandt), parmi lesquels 4 sont
victimes, dès leur arrivée, de la même infection que les manchots
royaux, deux autres, du même convoi, meurent cachectiques, les
deux derniers mourant après un an de captivité, l’un d’aspergillose
et l’autre sans lésion apparente.
2 Manchots de Humboldt, Spheniscus humboldti Meyen : l’un âgé de trois
mois, l’autre qui venait d’être offert au Parc, sont victimes de la
chaleur estivale.
Ordre des Pelecaniformes.
Famille des Pélécanidés.
1 Pélican d’Afrique, Pelecanus occidentalis L., atteint de péricardite
et de myocardite chroniques.
1 Pélican roussâtre, Pelecanus rufescens Gmelin, victime de fractures
ouvertes des deux humérus.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardèidés.
2 Hérons cendrés, Ardea cinerea L., dont l’un présente, à l’autopsie des
lésions de sénilité, alors que l’autre succombe à une fracture de la
colonne vertébrale, (2-3 dorsale).
Famille des Treskiornithidés.
5 Ibis rouges, Guara rubra (L.) : nous notons, chez les quatre premiers,
une entérite chronique, et un traumatisme du crâne ; la mort du
dernier sujet ne peut être attribuée qu’à un brusque refroidissement
nocturne consécutif à une violente pluie.
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne blanche, Ciconia ciconia (L.), tuée, à l’âge de deux mois, par
un cob de Bu (l’on mâle.
— 249 —
1 Jabiru d’Afrique, Ephippiorhynchus senegalensis (Shaw), entré en
1947, dont l’autopsie révèle, dans la cavité abdominale, un volu¬
mineux abcès froid responsable d’une péritonite chronique.
1 Marabout d’Afrique, Leptoptilos crumeniferus (Lesson), atteint d’une
fracture ouverte du tibia.
Famille des Phénicoptéridés.
4 Flamants roses, Phoenicopterus antiquorum Tem., parmi lesquels,
trois sujets, vivant au Parc depuis 1934, présentent des lésions de
congestion ou de sénilité et le dernier des fractures d’une aile et
d’une patte quelques jours après son incorporation.
4 Flamants du Chili, Phoenicopterus chilensis Molina : les deux premiers
meurent sitôt l’éjointage peu après leur importation ; les deux
autres sont atteints de fractures des membres.
5 Flamants rouges, Phoenicopterus ruber L., sont victimes de divers
traumatismes pendant leur transport ou dans les jours qui suivent
leur arrivée au Parc.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anhimidés.
1 Kamichi cornu, Anhima cornuta (L.), entré en 1954, meurt de tuber¬
culose intestinale.
Famille des Anatidès.
2 Cygnes sauvages, Cygnus cygnus (L.) : la mort de la femelle est la consé¬
quence d’une entérite aiguë ; mais celle du mâle reste inexpliquée.
3 Cygnes muets, Cygnus olor (Gmelin), dont les autopsies révèlent une
sclérose du foie, une hypertrophie de la rate et une myocardite
chronique.
2 Cygnes blancs à cou noir, Cygnus melanocoriphus (Molina), maigres
et anémiés, meurent aussitôt leur arrivée au Parc.
1 Oie Céréopse, Cereopsis N ovae-H ollatidiae (Lath.), tuée par un cerf
cochon.
1 Oie des neiges blanche, Chen hyperborea (Pallas), meurt quinze jours
après son arrivée du Canada.
1 Dendrocygne fauve, Dendrocygna bicolor (Vieillot), est tué par un chat.
1 Canard carolin, Aix sponsa (L.), est victime des luttes que se livrent
les mâles au moment de l’accouplement.
2 Canards souchets, Spatula clypeata L., qui venaient d’arriver au Parc,
meurent le lendemain de l’éjointage.
1 Sarcelle d’hiver, Anas crecca L., est tuée par les mâles.
2 Sarcelles d’été, Anas querquedula L. : la première, récemment importée,
meurt deux jours après avoir été éjointée ; l’autre succombe à une
hépatite.
250
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
2 Paons ordinaires, Pavo cristalus L., présentent l’un des lésions de séné-
lité, l’autre, un abcès du cloaque.
1 Paon blanc, Pavo cristatus L. var. alba, âgé de cinq mois, et 1 Faisan
argenté, Gennaeus nyclhemerus (L.), meurent accidentellement.
2 Faisans dorés, Chrysolophus pictus (L.), succombent le mâle à une
indigestion ingluviale, la femelle à un accident de ponte accompagné
de typhlite parasitaire.
Famille des Méléagridés.
:2 Dindons sauvages, Meleagris gallopavo L., jeunes sont tués par un mara¬
bout d’Afrique.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Rallidés.
1 Poule sultane, Porphyrio poliocephalus (Latham), succombe, huit jours
après son arrivée d’Indochine, à une hépatite.
1 Râle de Guyane, Aramides cajanea (Müller), entré en 1954, meurt de
tuberculose.
Ordre des Charadriiformes
Famille des Laridés.
1 Mouette rieuse, Larus ridibundus L., succombe à une plaie pénétrante
du crâne.
Ordre des Falconiformes.
Famille des Falconidés.
2 Buses variables, Buteo buteo L., sont victimes de combats inter-spéci-
(iques.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Ara ararauna, Ara ararauna (L.), vivant au Parc depuis 1936, suc¬
combe à une hémorragie abdominale.
1 Perroquet amazone, Amazona amazonica (L.), est atteint d’entérite
aiguë.
Ordre des Coraciiformes.
Famille des Bucérotidés.
1 Calao d’Abyssinie, Bucorvus abyssinicus Bodd., meurt de tuberculose
hépatique.
251
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons observé cette année ni maladie à virus, ni maladie
microbienne, autre que la tuberculose.
2° Celle-ci, a été constatée chez une autruche, un casoar, un
kamichi, cornu, un calao d’Abyssinie et un râle de la guyane.
3° Les maladies parasitaires se limitent à sept cas d’aspergillose
chez les manchots et un cas de typhilite à Heterakis gallinae chez
un faisan doré.
4° Les traumatismes et accidents divers sont toujours nombreux
et tiennent cette année encore la première place parmi les causes de
mortalité.
La répartition des autres affections ou maladies est indiquée dans
le tableau ci-dessous :
Tableau IV
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
j Jabot . .
Affections i Intestin .
de l’appareil \ Foie .
digestif. I Rate .
! Péritoine .
Affections 'j
de l’appareil > Poumon .
respiratoire j
Affections ) .
, ,, f Myocarde .
de 1 appareil > _ . . ,
, . . \ Péricarde .
circulatoire ]
Affections de l’appareil génital.
I Myocarde
Maladies ( Maladies de la nutrition et cachexies
générales ( Congestion généralisée .
Traumatismes et accidents divers .
Accidents de l’acclimatement .
Causes indéterminées (adultes) .
Jeunes et nouvellement éclos .
- 252
B. — NATALITÉ
La natalité est cette année, pour les Mammifères, comparable à
celle de 1956. Sur 133 mises-bas, nous notons 8 mort-nés, et 125 sujets
viables, dont 25 sont morts avant le 10e jour et 12 avant le 6e mois.
Les éclosions, par contre, ont été un peu moins nombreuses.
Sur 102 jeunes, 21 n’ont pas atteint un mois et 5 sont morts avant la
fin de leur 6e mois.
Le tableau ci-dessous montre la répartition mensuelle des nais¬
sances :
Tableau V
Janv.
Féir.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil.
Aoûl
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
Mammifères ....
16
1
10
26
26
16
7
8
6
5
7
5
Oiseaux .
1
—
2
6
33
27
18
7
6
2
—
Les deux tableaux suivants indiquent, par ordre zoologique, la
liste des naissances pendant l’année 1957.
En conclusion, l’année 1957 accuse une diminution d’effectifs due
à la réduction de certains groupes spécifiques, la diversité des
espèces donnant, à notre avis, plus de prix aux collections que le
nombre des sujets présentés.
La mortalité reste équivalente à celle des années précédentes et
relève de causes diverses parmi lesquelles les maladies microbiennes
et parasitaires restent rares, hormis la tuberculose.
La natalité, par contre, a été améliorée, surtout si l’on considère
les espèces chez lesquelles elle est signalée : un okapi (le premier né
en captivité hors du pays d’origine), trois girafes, deux pécaris,
des autruches, des nandous, des émeus et des manchots. Nous avons
malheureusement perdu, parmi les jeunes, un grand fourmilier,,
un hippopotame nain et deux otaries de Californie.
— 253 —
Tableau VI
Mammifères.
Désignation
Nés
Mort-nés
Morts av. 1
le 10* j.
Morts
av. l’âge
de 6 mois
Animaux
élevés
Papio papio (Desm.) .
9
1
4 !
i
3
Macaca sylvanus (L.) .
1
1
—
—
—
Myrmecophaga jubata L .
1
—
1
—
—
Canis aureus L .
1
1
—
—
Ursus arctos syriacus Hemp. et Ehrer. .
2
—
1
—
1
Zalophus californianus Lesson .
2
1
1
—
—
Choeropsis liberiensis Morton .
1
—
1
—
—
Equus quagga granti de Winton .
2
—
1
—
1
Sus scrofa L .
4
—
—
i
3
Dicotyles tajacu (L.) .
2
—
—
—
2
Bison bison (L.) . . .
1
—
—
—
1
Bubalus bubalis, (L.) .
2
—
1
—
1
Poëphagus grunniens (L.) .
1
—
1
—
—
Chèvres naines (espèce domestique)...
13
—
1
i
11
Ovis musimon (Pallas) .
16
1
2
2
11
Ammotragus lervia (Pallas) .
2
—
—
1
1
Boselaphus tragocamelus (Pallas) .
7
—
1
! —
6
Taurotragus oryx (Pallas) .
2
—
—
: —
2
Limnolragus spekei Sclater .
3
—
—
] —
3
Aegoryx algazel (Oken) .
1
—
—
—
1
Gazella dorcas (L.) .
3
1
—
i
1
Antilope cervicapra Pallas .
6
—
1
2
3
Sylvicapra grimmia L .
2
—
—
i
1
Girafja camelopardalis L .
3
—
—
—
3
•Okapia johnstoni Sclater .
1
—
—
; —
1
Camelus dromedarius L .
1
—
—
i
—
Lama g lama glama L .
1
—
—
—
1
Cervus elaphus L .
7
—
—
! —
7
Cervus eldi Guthrië .
5
1
1
, —
3
Axis axis (Erxleb.) .
10
1
3
l —
6
Sika hortulorum Swinhoë .
1
—
—
—
1
Rusa unicolor Kerr .
1
—
1
—
—
Rangijer tarandus L .
2
—
o
—
—
.Dama dama (L.) .
9
—
i
—
8
Hyelaphus porcinus (Zimm.) .
4
—
—
—
4
• Capreolus capreolus (L.) .
2
—
i
—
1
Macropus rufus (Desm.) .
1
—
—
—
1
Macropus ruficollis bennetti Wat .
1
i
254 —
Tableau VII
Oiseaux.
Désignation
Éclos
Morts
pendant
le 1er mois
Morts av.
l’âge i
de 6 mois |
Vivants
au
31-12-57
Struthio camelus L .
4
i
_ j
3
Rhea americana (L.) .
6
4
_
2
Dromiceius novae hollandiae Latham. . .
2
_
—
2
Spheniscus humboldti Meyen .
4
—
i
3
Spheniscus demersus L .
1
1
—
_
Phalacrocorax carbo L .
6
—
—
6
Ciconia ciconia (L.) .
5
2
i
2
Cygnus olor (Gmelin) .
10
2
—
8
Cygnus cygnus (L.) .
1
—
—
1
Chenopsis atrata Latham .
i 3
; —
—
3
Branla canadensis (L.) .
8
—
—
8
Branta leucopsis (Bechst.) .
7
7
—
—
Eulabeia indica (Latham) .
1
i —
—
1
Aix sponsa (L.) .
7
—
1 —
7
Phasianus colchicus L .
2
—
—
2
Chrysolophus pictus (L.) .
4
i
—
3
Gennaeus nycthemerus (L.) .
5
j —
—
5
Syrmaticus reevesii (Gray) .
2
—
1 -
1 2
Pavo cristatus L .
11
—
1 _
11
Pavo cristatus L. var. alba .
5
—
i
4
Meleagris gallopavo L .
8
4
2
2
(Laboratoire d' Éthologie des animaux sauvages).
— 255
Une espèce nouvelle de Batracien du Mont Nimba
( Guinée française) appartenant au genre
Phrynobatrachus : Ph. MACULIVENTRIS N. SP.
Par J. Guibé et M. Lamotte.
Parmi les Batraciens récoltés par l’un de nous au Mont Nimba
(Guinée-Française), une forme appartenant au genre Phrynobatra¬
chus nous paraît justifier la création d’une espèce nouvelle, dont
nous donnons ici la description.
Phrynobatrachus maculiventris, n. sp. (fig. 1).
Espèce de taille moyenne (18 à 25 mm), d’aspect élancé. La tête est
aussi large que longue ; sa longueur, comprise au plus trois fois dans celle
du corps, est nettement plus courte que celle du tibia ou du pied. Le
museau est court, élevé, obtus, à canthus rostralis non distinct. Les
narines sont plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; l’espace
entre les narines, plus large que la distance de l’œil à la narine, est égal
à l’espace interorbitaire. L’œil est grand, son diamètre sensiblement
égal à l’espace entre les narines. Le tympan est petit et peu distinct.
Le doigt 1 est plus court que le 2, celui-ci est plus court que le 4. Les
disques terminaux sont petits, mais nets. Il existe un gros tubercule
palmaire médian. La patte postérieure est assez courte ; l’articulation
tibio-tarsienne atteint un point entre l’œil et la narine. Le fémur est plus
court que le tibia, ce dernier est assez long; sa longueur est comprise moins
de deux fois dans celle du corps, elle est supérieure à celle du pied. La
largeur du tibia est comprise environ quatre fois dans sa longueur.
L’orteil III est plus court que le V. La palmure est très réduite, elle
dépasse à peine le tubercule sous articulaire proximal des orteils, mais se
prolonge jusqu’aux disques en une frange étroite. Les disques terminaux
sont aussi développés qu’aux doigts. Les métatarsiens externes sont
presqu’entièrement réunis l’un à l’autre.
Le tubercule métatarsien interne est gros et oblong. Le tubercule
externe est petit et arrondi, Le tubercule tarsien est petit et conique. La
distance entre les tubercules tarsien et interne est plus faible que celle
entre les tubercules tarsien et externe, ou que celle entre les tubercules
interne et externe ; elle est égale à la distance entre l’œil et la narine.
Les téguments sont lisses, à part quelques granulations éparses sur la
région dorsale postérieure et un faible repli supratympanique.
La longueur du corps est de 22,5 à 25,2 mm pour les ÇÇ, de 17,5 et-
18,5 mm pour les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 256 —
La coloration — en alcool • — - est brun-violacée sur le dos avec un che¬
vron plus foncé, ouvert en arrière sur la région scapulaire et parfois une
barre interpalpébrale. Les côtés de la tête et les flancs sont plus foncés ;
il existe une tache blanche sous-oculaire et une barre oblique blanche
qui naît de l’œil, passe sous le tympan, au-dessus de la racine du bras et se
prolonge jusqu’à la région inguinale. Le membre antérieur est pâle au-
dessus, plus foncé en arrière et en-dessous. La face antérieure de la
cuisse est marquée par une barre longitudinale foncée comme les flancs,
étendue de l’aine au genou ; la face supérieure présente une teinte foncée
dans sa partie postérieure et interne où elle est séparée de l’aine par un
trait courbe blanc très net. La face postérieure est foncée et coupée par
une barre blanche oblique, de l’extrémité du corps au genou. La face
dorsale du tibia, du tarse et du pied est de teinte pâle avec des barres
transversales plus foncées.
La face inférieure du corps est gris sombre, découpée en îlots irréguliers
par des lignes blanches méandriformes ; sous les membres postérieurs la
teinte sombre est réduite à des taches plus ou moins arrondies. La face
inférieure du tarse et la sole plantaire sont uniformément noirâtres.
Chez les mâles, il existe un volumineux sac vocal gulaire de teinte
uniformément noire et une glande ovalaire sur la face postérieure des
cuisses. La pelote nuptiale occupe la partie dorsale et externe du premier
doigt, à l’exclusion de la phalange terminale.
— 257
Holotypes : 1 $ et 1 <J, n° 58.346 et n° 58.347. Col. Mus. Paris.
Provenance : mare en forêt, près Doromou (Guinée française),
oct. 1956.
Paratypes : 7 2 et 12 nor 58.348 à 58.366, Col. Mus. Paris.
Provenance : mare en forêt près Doromou (Nimba, Guinée française),
oct. 1956.
Phrynobatrachus maculiventris fait partie du groupe de formes
caractérisées par une palmure réduite, par des métatarsiens externes
presqu’entièrement soudés, et par l’existence d’une glande fémorale
chez les Ces trois caractéristiques se trouvent réunies chez un
certain nombre d’espèces signalées d’Afrique occidentale : Ph.
calcaratus (Ptrs), Ph. minutus (Blgr), Ph. cornutus (Blgr), Ph. gut-
turosus (Chah.), Ph. jraterculus (Chah.), Ph. tobka (Chah.) et Ph.
decoratus (Lov.). En raison de la coloration particulière de notre
espèce et, tout spécialement, de celle de sa face ventrale qui s’est
révélée constante chez les 21 exemplaires que nous avons examinés,
Phrynobatrachus maculiventris ne saurait être confondu avec aucune
des espèces citées ci-dessus.
Tous les spécimens actuellement connus de Phrynobatrachus
maculiventris proviennent d’une même localité : les abords d’une
mare en forêt primaire, près de Doromou, sur le piedmont oriental
du Nimba. Les prospections, pourtant importantes, effectuées
ailleurs dans la région ne nous l’ont pas fait retrouver, parmi les
milliers de Batraciens recueillis. 11 s’agit donc d’une forme peu com¬
mune, très vraisemblablement inféodée à la forêt humide non encore
défrichée. Les exemplaires capturés étaient réunis, à l’occasion
de la reproduction en fin de saison des pluies (septembre-octobre).
Les autres Batraciens capturés dans ce même biotope étaient
presque tous des formes de forêt humide et sombre : Chiromantis
rufescens, Hylambates leonardi, Hyperolius zonatus, Cardioglossa
leucomystax, Phrynobatrachus aelleni. On y trouvait aussi en abon¬
dance Phrynobatrachus decoratus, espèce plus ubiquiste, ainsi que
Xenopus tropicalis.
Laboratoire de Zoologie du Muséum
(Reptiles et Poissons).
Laboratoire de Zoologie de l'Ecole
Normale Supérieure.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
17
— 258 —
Sur Heteroconger longissimus Günther
( T ÉLÉOS TÉ EX A X G U1LLIFORME)
ET QUELQUES ASPECTS DE SA BIOLOGIE.
Par M.-L. Bauchot et J.-M. Bassot.
Heteroconger longissimus Günther est l’une des deux espèces de
l’unique genre de la famille des Heterocongridae.
Les Heterocongridae, Téléostéens Anguilliformes, font partie du
sous-ordre des Congroidei caractérisé par l’absence d’écailles ; ils
se distinguent des autres familles du même sous-ordre par l’absence
de pectorales et de filament caudal, et par un museau très court et
obtus.
Le genre Heteroconger fut décrit par Bleeker en 1868 d’après un
spécimen originaire d’Amboine dans l’archipel des Moluques ; c’est
le type d 'Heteroconger polyzona.
L’espèce Heteroconger longissimus fut décrite par Günther en
1870 sur un spécimen rapporté de Lanzarote (Canaries) par le Rév.
R. T. Lowe. Elle se distingue de l'espèce indienne par sa coloration
uniformément noire ( Heteroconger polyzona a une teinte claire
régulièrement zébrée de bandes sombres), la longueur de la queue
contenue plus de deux fois dans la longueur totale, ses yeux extrê¬
mement petits, et l’allure des nageoires verticales très basses et
presque indistinctes.
Heteroconger longissimus Günther n’est connu que des Canaries et
de Madère, et encore sa présence aux Canaries ne fut-elle signalée
après Günther, que par Vinciguerra en 1892, et Fowler en 1936,
par référence à leurs prédécesseurs. A Madère, seul G. Maul cite
Heteroconger longissimus, comme très rare, dans sa liste des Poissons
de Madère en 1949.
Une quinzaine d’individus d’ Heteroconger longissimus Günther
furent récoltés par l’un de nous au cours de la mission de la Calypso
sur les rivages de Madère en août 1956. Deux de ces spécimens ont
été rapportés au Muséum (n° de collections : 56-62). Leurs mensu¬
rations sont les suivantes :
Longueur totale : 590 mm et 490 mm
Longueur préanale : 180 et 143 mm
Longueur de la tête : 27 et 24 mm.
Outre l’intérêt de posséder dans nos collections les plus rares des
Anguilliformes, il nous a été donné de découvrir le biotope de cet
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 259
Heteroconger et de connaître un des aspects de sa biologie si curieuse.
L’équipe de plongeurs de la Calypso a procédé à une rapide explo¬
ration en scaphandre autonome de la côte de l’île Madère, du Cap
Sao Lourenço à Funchal. Une trentaine de plongées ont été effectuées
et les observations révèlent, tout au long de la zone explorée, un
aspect semblable que nous schématisons ci-dessous (Fig. 1).
— en continuité avec la falaise aérienne, une falaise rocheuse
de pente très accusée (toujours supérieure à 45°) est remarquable
par sa pauvreté en faune fixée : quelques éponges, de rares touffes
d'Hydraires ou de Gorgones sont disséminées sur la roche volca¬
nique qui apparaît donc le plus souvent nue.
— au pied de cette falaise (soit par 25 à 30 mètres de fond) gisent
des blocs d’éboulis ; d’abord volumineux, ils se réduisent à une
bande de galets vers le large, ils sont couverts d’une assez dense
population de Diadema antillarum.
— à cette zone rocheuse fait suite une plage de sable, s’enfonçant
en pente beaucoup plus douce vers le large ; elle a été suivie jusqu’à
environ 200 mètres du pied de la falaise, soit alors à une profondeur
de 50 mètres, dangereuse à dépasser. Rappelons que sur l’île Madère,
il n’est connu qu’une seule et fort petite plage aérienne — la Prainia
— composée de sables volcaniques. La très importante bande sableuse
sous-marine est formée d’un sable à débris de Lamellibranches et de
Scaphopodes qui semble beaucoup plus proche de celui de l’île de
Porto Santo que de celui de la Prainia de Madère.
C’est dans cette bande sableuse que vit Heteroconger longissimus
260 —
dans des conditions écologiques tout à fait étonnantes. A raison de
un ou deux individus par mètre carré, et cela représente une forte
densité de population, les Heteroconger vivent au tiers fichés verti¬
calement dans des terriers creusés dans le sédiment ; la portion
antérieure de leur corps émerge seule, légèrement courbée dans le
sens contraire au faible courant de fond. Aucun mouvement n’est
perceptible, mais l’observation est fort malaisée car, au fur et à
mesure de l’approche du plongeur, les Heteroconger disparaissent,
et ils sont complètement enfouis dans le sable lorsqu’on se trouve à
3 ou 4 mètres de leur gîte. Dans ce champ régulièrement « planté »
de poissons, le plongeur déplace avec lui une auréole de méfiance.
Le terrier dans lequel vit et s’abrite Heteroconger est de section
cylindrique, et il affleure le niveau du sable sans être marqué par
aucune dépression ou tumulus ; ses parois sont nettement consoli¬
dées par un ciment de sable, mais suffisamment fragiles pour ne
pouvoir être suivies profondément. Toutes les tentatives faites pour
déterrer les Heteroconger ou les tuer dans leur trou à l’aide d’ins¬
truments divers sont restées vaines. Seul un dynamitage, déclenché
une demi-heure après la mise en place de l’explosif a permis de
recueillir une dizaine d’individus.
A. W. Herre, en 1930, a décrit un biotope comparable pour
Heteroconger polyzona Bleeker, dans la région de Dumaguete
(Oriental Negros) aux Philippines ; il s’agit d’une bande de sable
coralligène parallèle au rivage et recouverte par au moins 2 mètres
d’eau (1 mètre aux grandes marées). Herre signale que les terriers
sont disposés par couples, dont les trous sont distants de 20 cm
environ, et chaque couple est situé de 60 à 80 centimètres des
couples voisins. Cette colonie s’étend sur plusieurs centaines de
mètres, peut-être même sur des kilomètres. Nous n’avons pas
remarqué chez l’espèce de Madère le couplage des terriers, mais le
comportement des individus est le même que celui que signale
Herre.
De quoi se nourrissent les Heteroconger qui ne paraissent pas
effectuer de déplacements hors de leurs terriers ? L’examen du
contenu stomacal des deux spécimens en collection a révélé la pré¬
sence d’un Mollusque Gastéropode Prosobranche, d’un Crustacé
Décapode Macroure, de deux Copépodes ; on a reconnu également,
bien que très altérés, la partie antérieure d’un Crustacé podoph-
thalme, et une ponte de petits œufs. Il semble donc que les Hete¬
roconger se nourrissent surtout de la microfaune du sable, mais aussi
de petits animaux planctomiques.
On ne connaît rien du mode de reproduction des Heterocongridae.
Les observations seraient plus faciles, semble-t-il, pour Heteroconger
polyzona dont les colonies sont plus accessibles.
C’est tout un chapitre de la biologie des Heterocongridae qui reste
— 261 —
à découvrir, et il serait d’un grand intérêt, car il n’existe aucun
autre Anguilliforme qui vive en colonies aussi caractéristiques et
qui présente un comportement aussi singulier.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et
Poissons) du Muséum .
BIBLIOGRAPHIE
Bleeker (P.), 1868. Description de 3 espèces inédites de Poissons des
îles d’Amboine et de Wiagiou. Verslagen Kon. Akad. Wet. Ams¬
terdam (2), II, pp. 331-332.
Fowler (H. W.j, 1936. The Marine Fishes of West Africa. Vol. LXX, part.
I, pp. 278-279.
Günther (A.), 1870. Catalogue of Fishes in the British Muséum. Vol.
VIII, pp. 44-45.
Herre (A. W.), 1930. Heteroconger polyzona in the Philippines. Copeia,
n° 3, septembre 1930.
Maul (G. E.) , 1949. Lista sistematica dos peixes assinalados nos mares da
Madeira. Funchal 1949.
Vinciguerra ( D.) , 1892. Catalogo dei pesci delle isole Canarie. Atti. Soc.
Ital. Sci. Nat., XXXIV, p. 332.
Weber (M.) et Beaufort (L. F. de) 1916. The Fishes of the Indo Austra-
lian archipelago. Vol. III.
262 —
Notes sur les Disteniinae de la région indo-pacifique
(Col. Cerambycidae).
Par André Yilliers.
I. — SYSTÉMATIQUE
La sous-famille des Disteniinae est. représentée dans la région
qui nous intéresse ici par 8 genres : Cyrtonops White, Dynamostes
Pascoe, Distenia Serville, T ypodryas Thomson, Melegena Pascoe,
Clytomelegena Pic, Noemia Pascoe et Nericonia Pascoe. Tous ces
genres comportent un nombre variable d’espèces dont la réparti¬
tion et les affinités présentent un certain intérêt. En outre les
collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
renferment d’assez nombreuses espèces nouvelles dont les diagnoses
préliminaires sont données ci-après.
La sous-famille a été divisée en 3 tribus : Cyrtonopini, Dynamos-
tini et Disteniini par Gressit ( philipp . J. Sc., 72, 1-2, 1940, p. 27-28).
Cette division ne paraît pas très heureuse car elle est basée sur des
caractères anatomiquement peu importants tandis qu’il n'est pas
fait état, par exemple, de la structure très particulière des palpes
de certains genres. De toute façon une classification valable ne
pourra être établie qu’après révision des genres américains.
Tribu Cyrtonopini.
Cette tribu ne comprend que le genre Cyrtonops. Sa distribution
est limitée à l’Asie méridionale de l’Inde à Formose.
Genre Cyrtonops White.
Cyrtonops White 1853, Cat. Col. Brit. Mus., vol. 7, p. 32. —
Génotype : ('. punctipennis White.
Le genre comprend G espèces :
1. C. punctipennis White 1853 : Inde septentrionale, Birmanie,
Tonkin, Sumatra, Thibet, Formose (?), Bornéo (?).
2. C. tonkineus Fairmaire 1895 : Tonkin.
3. C. nigra Gahan 1906 : Nord de l’Inde, Formose (?).
4. C. asakinai Mitono 1947 : Formose.
5. C. rufipennis Pic 1922. Tonkin.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 263
6. C. insularis, n. sp. — Type : un de Samarinda, Est Bornéo.
Un paratype de Java.
Long. 25-27 mm. — Même coloration et même structure que C. nigra,
en diffère par sa plus grande taille, la ponctuation de la tête et du pro-
notum beaucoup moins grossière, moins profonde et moins dense, les
élytres portant une grossière ponctuation profonde très dense s’étendant
presque jusqu’à l’apex et une ponctuation secondaire fine et éparse alors
que chez nigra les élytres portent une forte ponctuation enfoncée éparse
s’effaçant sur le tiers apical et une ponctuation secondaires dense. Pubes¬
cence du dernier article des palpes maxillaires des J jaune. Fémurs avec
de petites dents à la face inférieure.
Tribu Dynaniostini.
Un seul genre localisé dans le Nord de l’Inde.
Genre Dynamostes Pascoe.
Dynamostes Pascoe, 1857, Trans Ent. Soc. Lond. (2), vol. 4, p. 80.
Une seule espèce :
1. D. audax Pascoe 1857 : Indes septentiionales.
Tribu Disteniini.
Cette tribu comprend tous les genres de la sous-famille, à l’excep¬
tion des précédents. Elle étend son aire dans toute la zone intertro¬
picale du globe, sauf en Australie mais est très pauvrement repré¬
sentée en Afrique continentale par les seuls genres Phelocalocera
Blanchard 1845 (1 espèce) et Pseudodistenia Villiers 1957 (3 espèces) ;
par contre la région malgache comprend de nombreuses espèces du
genre NetKinius Fairmaire 1889 et une espèce du genre Pheloca-
locerella Villiers 1957. Dans la région néotropicale les Disteniini
sont représentés par de très nombreuses espèces réparties dans
quelques genres dont la systématique reste très confuse et qu’il
sera nécessaire de démembrer.
Genre Distenia Serville.
Distenia Serville 1828, Enc. Méth., vol. 10, p. 485.
Génotype : D. columbina Sjrville 1825 (Brésil).
Synonymes : Antinoe Thomson 1864, Apheles Blessig 1872 ;
Sahuntala Lameere 1890 ; Thelxiope Thomson 1864.
Le genre Distenia est répandu en Asie méridionale, au Japon,
aux Philippines, en Indo-Malaisie, et dans la région néarctique où
il compte au moins une soixantaine d’espèces. C’est un genre peu
homogène que divers auteurs ont terté sans succès de diviser,
— 264 —
chacun des caractères choisis présentant de multiples intermédiaires
avec les caractères opposés.
Dans le cadre de notre dition, nous citerons les espèces suivantes :
1. D. dohertyi Gahan 1906 : Inde (Manipur).
2. D. dravidiana Gahan 1906 : Inde (Nilgiri, Malabar).
3. D. gracilis Blessig 1872 : Amour, Corée, Japon, Formose,
Nord-Est de la Chine.
4. D. kalidasae Lameere 1890 : Bengale.
5. D. pryeri Pascoe 1885 : Bornéo, Malacca.
6. D. formosana Mitono 1936 : Formose.
7. D. nigrosparsa Pic 1914 : Yunnam, Szechuan, Sikang.
8. D. sparsepunctata Pic 1928 : Annam.
9. D. heterotar salis Heller 1923 : Philippines.
10. D. bougainoilleana Schwarzer 1923 : I. Salomon, Bougain¬
ville. Malaita.
11. D. lecitemporalis Heller 1924 : Philippines.
12. D. sumcctrensis Schwarzer 1924 : Sumatra.
13. D. punctulata Dillon 1952 : I. Fidji, Viti Levu.
14. D. pici, n. sp. — Type : 1111 cj de Maria Basti, Bouthan.
Long. 23 mm. — • Noir entièrement revêtu d’une dense pubescence
dorée couchée à l’exception de trois bandes longitudinales sur le prono-
tum et du pourtour de la ponctuation élytrale.
Très proche de nigrosparsa Pic et dohertyi Gahan. Stature étroite.
Pronotum transverse, imponctué sur la bande longitudinale médiane
dénudée, portant, sur le disque, deux tubercules coniques en avant et
deux protubérances arrondies en arrière du milieu ; ces protubérances
sont comprises, deux à deux, dans les bandes dénudées latérales et l’espace
qui les sépare porte quelques rides transverses. Côtés du pronotum avec
une très forte protubérance conique subaiguë. Élytres avec quelques
gros points enfoncés très écartés l’un de l’autre, répartis sans ordre.
Apex échancrés en courbe concave, l’angle externe aigu, l’angle suturai
prolongé en une forte pointe aiguë.
Cette espèce diffère de dohertyi par sa ponctuation irrégulière
alors qu’elle est alignée chez dohertyi et de nigrosparsa par les apex
des élytres échancrés et bidentés alors qu’ils sont progressivement
atténués et unidentés chez nigrosparsa.
15. D. semiflava, n. sp. — - Type : Mine des Rubis, Haute Bir¬
manie, 1.200-2.300 m.
Long. 17 mm. — Tête et pronotum noirs. Antennes roux clair avec
les articles III à X assombris à l’apex. Apex du labre et base des mandi¬
bules roux. Elytres jaunes avec l’apex, la suture et le pourtour de l’écus-
— 265 —
son brunâtres. Pattes jaunes avec les genoux bruns. Face ventrale brune
avec les côtés des segments abdominaux plus clairs : Tout le corps avec
une fine pubescence claire couchée peu dense.
Très proche de doliertyi Gahan. Structure étroite. Pronotum à peu
près aussi long que large portant, sur le disque, une très légère protu¬
bérance médiane allongée, flanquée de quatre protubérances larges et
un peu plus étroites ; bord collaire légèrement évasé. Côtés du prono¬
tum avec une forte protubérance conique. Élytres avec des rangées de
points enfoncés assez gros, irrégulièrement espacés ; tiers apical imponctué ;
apex atténués, légèrement sinués, l’angle suturai avec une forte dent
triangulaire aiguë.
Cette espèce diffère de dohertyi, outre la coloration, par les protu¬
bérances latérales du pronotum moins aiguës et l’apex des élytres
qui, chez dohertyi, est échancré en courbe concave et bidenté.
16. D. tonkinea, n. sp. — type du Tonkin, 700-1.000 m, avril-
mai.
Long. 21 mm. • — • Noir avec l’apex du clypeus, le labre, le nodule arti¬
culaire du scape des antennes, l’apex des palpes maxillaires, les trochanters
et les ongles roux. Moitié basale des fémurs jaune. Tout le corps avec
une fine pubescence claire couchée qui donne à l’insecte un aspect gris
et soyeux.
Proche de dravidiana Gahan, mais stature un peu plus courte. Tête
et pronotum densément ponctués et ruguleux. Pronotum à peu près
aussi long que large, son bord collaire fortement évasé, son disque pré¬
sentant une surface presque plane, transverse, délimitée par quatre très
légères protubérances arrondies. Côtés du pronotum avec une forte
protubérance conique. Elytres avec des rangées régulières de points
enfoncés, la seconde la plus courte, le tiers apical imponctué ; apex semi-
ovalaires, très légèrement échancrés en courbe concave, l’angle externe
effacé et arrondi, l’angle suturai obtus, à peine marqué.
Cette espèce diffère de dravidiana, outre sa coloration et la briè¬
veté de sa stature, par la rugosité et la brièveté de son pronotum
et ses élytres portant des lignes de points moins nombreuses et às
apex sans épines.
17. D. dayak, n. sp. — Type, un de Pontianak, Bornéo.
Long. 19 mm. — Noir avec les élytres brun rouge foncé à l’exception,
d’une bande suturale noire ; pattes brun rouge.
Extrêmement proche de pryeri Pascoe dont il se distingue par
la coloration, les protubérances discales du pronotum moins sail¬
lantes et la pubescence claire couchée moins dense.
18. D. femoralis Boppe 1921 : Indes, Surada.
19. D. fulvipennis Gressitt 1935 : Siam.
20. D. metallica, n. sp. — Type : Bornéo.
— 266 —
Long. 17 mm. — Tête et pronotum noirs avec des reflets verdâtres.
Antennes brunes s’éclaircissant vers l’apex. Elytres noir-bleus, brunâtres
vers l’apex. Pattes jaunes.
Stature grêle. Aspect des espèces américaines du groupe de phaeocera
Bâtes. Tête étroite avec les tempes arrondies et un cou bien marqué ;
face dorsale avec un profond sillon longitudinal médian s’étendant des
antennes au niveau du bord postérieur des yeux ; quelques très gros
points enfoncés épars et donnant naissance à des soies érigées. Pronotum
allongé, à bord collaire évasé, souligné par une profonde dépression
transverse ; une autre dépression transverse, suivie devant la base ;
disque irrégulier, marqué de gros points enfoncés laissant lisses cinq
protubérances arrondies, une médiane longitudinale et allongée, deux
antémédianes et deux postérieures unies aux précédentes par une bande
lisse ; côtés du pronotum avec une épine conique, aiguë à l’apex et large
à la base. Elytres avec des rangées serrées de gros points enfoncés s’clfa-
çant vers l’apex, celui-ci échancré en courbe, l’angle externe prolongé
par une pointe conique, l’angle interne en dent aiguë. Face ventrale
fortement et densément ponctuée.
Genre Typodryas Thomson.
Typodryas Thomson, 1864, Syst. Ceramb., P. 227. — Bophk,
1921, Gen. Ins., p. 6. — Génotype : Typodrias callichromoïdes Thom¬
son.
Synonyme : Psalanta Pascoe, 1869, Trans. Ent. Soc. Lond. (3),
vol. 3, p. 659.
Ce genre est très proche de Distenia dont il se distingue essen¬
tiellement par ;,on pronotum dont la base est couverte d’un fin
réseau de carènes et de stries transversales et dont le disque porte
également des carènes plus ou moins foi tes et visibles ; les fémurs
postérieurs sont plus longs que chez Distenia et, chez les mâles
atteignent presque l’apex des élytres.
Le Généra Insectorum énumère 4 espèces, parmi lesquelles T. fenio-
ralis Boppe 1921, à fémurs très courts, appartient en réalité au
genre Distenia.
1. T. callichromoides Thomson, 1864 ; Indes : Assam.; existe
également au Tonkin : Bao-Lac, Than Moi (Mus. Paris) et en Bir¬
manie : Ruby Mines (Mus. Paris).
2. T. chalybeata Pascoe, 1866 : Singapour, Penang, Sumatra,
Java, Bornéo.
3. T. trochanterius Gahan, 1906 : Assam.
4. T. Cambodianus, n. sp. — Type du Cambodge ; Siam : Chan-
tabon (Mouhot coll., Mus. Paris).
Long. 19-22 mm. — Tête et pronotum bleu foncé. Elytres bleu ver¬
dâtre avec la suture bleu foncé. Pattes bleu sombre à reflets violacés.
— 267 —
Tête ponctuée, avec des carènes irrégulières plus ou moins vermiculées.
Dernier article des palpes maxillaires du 3 fortement épaissi de la base
à l’apex qui est obliquement tronqué. Pronotum plus long que large,
plus étroit à l’apex qu’à la base, muni latéralement d’une forte protu¬
bérance conique mousse à l’apex ; disque densément ponctué, les parties
élevées étroites, formant de très petites et courtes carènes, visibles seule¬
ment à fort grossissement ; base avec un réseau bien marqué de carènes
transverses. Élytres étroits finement ponctués avec des rangées de gros
points enfoncés disparaissant vers le tiers apical et, sur le disque deux
côtes longitudinales très effacées ; apex de chaque élytre échancré en
courbe, avec deux dents dont l’externe est un peu plus grande que
l’interne ; pubescence élytrale fine et courte, plus dense et formant une
bande soyeuse entre les deux côtes longitudinales.
Cette espèce est proche de callichromoides et trochanterius mais
se distingue de toutes les espèces du genre par la finesse des carènes
du pronotum.
5. T. unidentatus, n. sp. — Type : un £ de Java, Preanger dans
les Monts Djampangs.
Long. 26 mm. ■ — - Tête, pronotum et élytres d’un vert bleuté, les élytres
plus clairs avec la suture bleu foncé. Pattes et antennes bleu sombre.
Même structure, même ponctuation et même stries que T. cha-
lybeata, en diffère à première vue par les élytres dont chacun se
termine en une simple pointe triangulaire.
Genre Melegena Pascoe.
Melegena Pascoe, 1869, Trans. Ent. Soc. Lond. (3), vol. 3, p. 659.
— Génotype : M. pubipennis Pascoe.
Le genre est propre à F Indo-Malaisie et compte 4 espèces :
1. M. pubipennis Pascoe 1869 : Bornéo.
2. M. flavipes Gahan 1906 : Indes : Bombay.
3. M. cyanea Pascoe 1871 : Cochinchine.
4. M. diversipes Pic 1933 : Cochinchine.
Une autre espèce, M. simplicicollis Pic 1926, appartient en îéalité
au genre Noemia.
Genre Clytomelegena Pic.
Clytomelegena Pic 1928, F Echange, 44, p. 11. — Génotype :
C. postaurata Pic 1928.
Genre extrêmement particulier, semblant très localisé. Une seule
espèce :
1. C. postaurata Pic 1928 : Tonkin.
— 268
Genre Noemia Pascoe.
Noemia Pascoe 1857, Trans. Ent. Soc. Lond. (2), 4, p. 111. —
Génotype : N. flavicornis Pascoe 1857.
A ce genre a été rapporté comme synonyme le genre Nethinius
Fairmaire 1889 décrit de Madagascar. En réalité cette synonymie
est inexacte (\ illiers, 1957) et les deux genres doivent, malgré
leurs affinités incontestables, rester séparés. Noemia reste propre
à la région indo-malaise où il compte 12 espèces :
1. N. flavicornis Pascoe 1857 : Malacca.
2. N. stevensii Pascoe 1857 : Bornéo.
3. N. apicicornis Ritsema 1890 : Sumatra.
4. N. simplicicollis Pic 1926 : Tonkin.
5. N. virescens Schwarzer 1927 : Sumatra.
6. N. submetallica Gressitt 1940 : Haïnan ; n’ayant pu examiner
le type, je rapporte avec un certain doute à cette espèce deux exem¬
plaires du Muséum de Paris provenant du Tonkin : Hoa-Binh.
7. N. incompta Gressit 1935 : Formose. Tonkin : Hanoï.
8. N. negrosensis Aurivillius 1927 : Philippines : Negros.
9. N. subuyanensis Aurivillius 1927 : Philippines Subuyan.
10. N. mindanaoensis Gressit 1935 : Philippines : Mindanao.
11. N. semirufa, n. sp. — Type : un <$ du Tonkin, Monts Mauzon,
au Muséum de Paris.
Long. 17,5 mm. — Tête, pronotum et écusson rouge sombre. Palpes
maxillaires brun de poix avec le premier article en entier et l’apex des
articles suivants testacés. Antennes rouge sombre avec le scape, l’ar¬
ticle II, la moitié basale de l’article III noirs, les articles V à XI avec
l’extrême base testacée. Elytres noirs. Pattes noires avec la base des
fémurs et la moitié apicale des tibias postérieurs testacées ; tarses posté¬
rieurs brun clair. Face ventrale de la tête et du thorax rouge, l’abdomen
noir.
Tête arrondie, finement et densément chagrinée avec les tubercules
antennaires et le front lisses, et un sillon longitudinal médian. Scape
des antennes à base frêle et courbée ; apex de l’article VI atteignant
le niveau de l’apex des élytres ( <?)• Pronotum allongé avec un long rebord
collaire évasé et un large rebord basilaire, tous deux finement striés
en travers ; disque presque plan, finement et densément chagriné ; tuber¬
cules latéraux bien marqués, en cône mousse à l’apex. Elytres densément
chagrinés, portant des rangées de points gros et profonds à la base,
s’effaçant vers l’apex, celui-ci ovalaire.
12. N. apicalis, n. sp. — Type : un $ de Bornéo : Sarawak, au
Muséum de Paris.
— 269
Long. 13 mm. — Tête, pronotum et écusson bleu-vert métallique ;
pièces buccales et antennes flaves avec l’apex des mandibules noir et
l’apex du onzième article des antennes assombri. Élytres jaunes avec
le cinquième apical violet, cette coloration remontant sur la déclivité
latérale jusqu’au tiers basal. Pattes noires, à reflets violacés avec la
base des fémurs, l’apex des tibias antérieurs, la moitié des tibias inter¬
médiaires et les deux tiers apicaux des tibias postérieurs jaunes. Face
ventrale bleu sombre verdâtre.
Tête ovalaire, lisse avec quelques gros points épars et un sillon longi¬
tudinal médian. Apex du sixième article des antennes n’atteignant pas
tout à fait l’apex des élytres. Pronotum plus long que large avec un large
Tebord collaire et un large rebord basilaire, tous deux assez fortement
striés en travers ; disque convexe, portant de gros points enfoncés épars
et de grandes soies érigées ; côtés avec un petit tubercule conique mousse
à l’apex. Élytres très étroits, portant des rangées longitudinales de gros
points enfoncés ne disparaissant que sur le cinquième apical et une très
fine et assez dense pubescence claire.
Genre Nericonia Pacoe.
Nericonia Pascoe 1869, Trans. Ent. Soc. London (3), III, p. 657.
— Génotype : N. trijasciata Pascoe.
1. N. trifasciata Pascoe, 1869 : Bornéo.
2. N. nigra Gahan, 1894 : Birmanie.
3. N. fuscicornis Aurivillius, 1927 : Philippines.
4. N. opacella Aurivillius, 1927 : Philippines.
5. N. glabricollis Heller, 1915 : Philippines : Luzon.
6. N. x-litterata Heller, 1924 : Philippines : Mindanao.
II. — RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
Les Disteniinae de la région indo-pacifique présentent ainsi qu’on
vient de le voir des types de répartition assez variés. Il en est
de même des affinités des divers genres :
Dynamostes Pascoe et Clytomelegena Pic sont très particuliers et
sont tous deux extrêmement localisés, le premier au nord de l’Inde,
le second au Tonkin.
Le genre Cyrtonops White présente lui aussi des caractères très
particuliers, notamment, chez les mâles, la présence d’un appen¬
dice pubescent, au dernier article des palpes maxillaires. Cet organe,
probablement sensoriel, ne se retrouve chez aucun Disteniinae indo¬
pacifique ou africain mais seulement dans les genres américains
Iieteropalpus Buquet et Pseudocometes Villiers. Cyrtonops et Iiete-
— 270 —
ropalpus diffèrent d’ailleurs par un certain nombre d’autres carac¬
tères.
Le grand genre Distenia est très hétérogène mais les tentatives de
divers auteurs en faveur de son démembrement n’ont abouti qu’à des
échecs car. si des types extrêmes paraissent bien différenciés
par certains traits morphologiques, des caractères intermédiaires
sont présentés par d’autres espèces. Le genre ne se rencontre
que dans la région indo-pacifique et sur le continent américain
où il prend un développement considérable, tout en conservant
son caractère hétérogène. Les espèces citées d’Afrique appartiennent
en réalité à des genres di tincts. Pseudodistenia Villiers 1957 et
Phelocalocera Blanchard.
Dans la région qui nous intéresse ici les Distenia actuellement
connus étendent leur aire sur une grande partie de l’Asie conti¬
nentale (Inde, Siam, Birmanie, péninsule indo-chinoise, Chine
orientale ju-qu’à l’Amour) ainsi qu’au Japon, à Formose, à Haïnan,
dans les îles malaise (Bornéo, Sumatra), aux Philippines et enfin
aux îles Salomon et Fidji.
Les diverses espèces semblent toutefois pouvoir être groupée;»
en 3 lignées :
a) Lignée de D. gracilis groupant des espèces de stature allongée,
à ponctuation modérée (D. kalidasae, nigrosparsa, pici, semiflava,
dravidiana , etc...).
b) Lignée de D. pryeri groupant des espèces à stature plus courte,
subtriangulaire, à ponctuation assez forte (D. dayak).
c) Lignée de D. femoralis avec des espèces allongées, à forte
ponctuation alignée, pronotum fovéolé (D. metallica) tout à fait
analogue aux espèces américaines du groupe de D. phaeocera Bâtes.
Typodry as est très proche de Distenia et son aire est restreinte
au nord de l’Inde, l’Indo-ehine, Sumatra, Java, et Bornéo.
Le genre Noemia Pascoe est propre au sud-est du continent
asiatique et aux îles indo-malaisss : Presqu’île de Malacca, Tonkin,
Haïnan, Formose, Philippines, Bornéo, Sumatra. Mais au contraire
du genre Distenia, il ne présente aucun lier avec des formes améri¬
caines et es affinités sont orientées vers l’ouest de l’Océan indien
vers les Nethinius de la région malgache.
Enfin les genres voisins de Noemia, Melegena Pascoe et Neri-
conia Pascoe sont plus étroitement localisés, Melegena avec 4 espèces
de l'Inde, la Cochinchine et Bornéo, Neticonia avec 4 espèces des
Philippines, une de Bornéo et une de Birmanie.
Un nouveau genre et une nouvelle espèce
de Myriapodes du Mont Nimba (Guinée).
(. Diplopodes Sitrostreptidae).
Par J.-M. Démangé.
L’un des collaborateurs de M. M. Lamottf, nous a remis deux
exemplaires de Myriapodes Spirostreptidae à déterminer. Ceux-ci
étant une espèce nouvelle appartenant à un genre nouveau, nous
les décrivons ci-dessous.
Humilistreptus nov. gen.
Taille très petite, 16 à 20 mm. Nombre de segments du corps
réduit. Lobes latéraux du collum creusés d’une profonde rigole,
le long- de l’arête interne, produisant une saillie triangulaire dans
les deux sexes.
Pores débutant au cinquième segment.
Gonopodes avec une longue épine fémorale en ruban, presque
aussi longue que le télopodite. Télopoditc rubaneux, à extrémité
étalée en plage, portant dans sa portion médiane interne un rameau
séminal libre précédé de deux lobes latéraux arrondis, lesquels
sont placés obliquement par rapport à l’axe de l’organe et paral¬
lèlement l’un par rapport à l’autre. (Caractère générique des gono¬
podes ?)
Type : H. nimbanus nov. sp.
Humilistreptus nimbanus. nov. sp.
rj 37 à 40 segments dont 2 apodes. Longueur 16 mm ; lar¬
geur 1 mm.
Ç 38 à 43 segments dont 2 apodes. Longueur 20 mm ; lar¬
geur 1,3 mm.
Coloration châtain clair à marron foncé presque noir et marbrée.
Ventre et flancs, plus clairs en dessous du pore. Pattes concolores. Tète
et premiers segments du corps jaunâtres à brunâtres. Très petile espèce.
Tète brillante, à surface finement ponctuée et striolée. Sillon occipital
faible. Sillon interoculaire absent. 4 fossettes prélabiales. Une grosse dent
au fond de l’échancrure du labre.
Ocelles un peu aplatis, peu nombreux et ordonnés en 3 rangées indis-
Bulletin du Muséum , 2° série, t. XXX, n° 3, 1958.
tinctes (6.4.2 - 6.4.2), rassemblés en un champ vaguement triangulaire.
Antennes courtes, épaissies en massue à l’extrémité, dépassant un peu
le bord du collum.
Collum large, finement striolé, à bord antérieur brusquement incurvé
vers l’arrière au niveau des yeux. Lobes latéraux avec une profonde
rigole le long de l’arête antérieure (Fig. 1). Rigole large et arrondie sur
la surface du col et prenant naissance au niveau des ocelles, allant en
s’éloignant vers la pointe du col et produisant une saillie denticulaire
antérieure qui est rabattue légèrement entre le gnathochilarium et la
Fig. 1. Tête et premiers segments du corps du <$. — Fig. 2, Tête et premiers segments
du corps de la $, préparés à la potasse. — Fig. 3. Extrémité du télopodite avec la
branche séminale précédée des deux lobes obliques. — Fig. 4. Extrémité postérieure
du corps.
première paire de pattes. Une nouvelle arête supérieure donne aux lobes
leur aspect général triangulaire. Saillie inférieure du col avec deux forts
sillons longitudinaux disposés le long de l’arête supérieure qui est profon-
démment rebordée. Bord postérieur des lobes ridé comme le col, plus
légèrement sur le dos.
Téguments luisants, à surface couverte de grosses ponctuations espacées
et de strioles.
Prozonites avec sillons circulaires. Partie postérieure avec fines stries
longitudinales. Ponctuation faible ou nulle.
Suture profonde étranglant le segment. Fond de l’impression avec de
fortes cannelures. Pas de sinuosité au niveau du pore.
273 —
Métazonites avec stries longitudinales très profondes, assez éloignées
les unes des autres, séparées par une boursouflure arrondie de la surface
et atteignant presque au pore. Stries supérieures obsolètes. Bord posté¬
rieur des métazonites cannelé sous le ventre.
Fig. 5. Gonopodes, face antérieure. — Fig. 6. Télopodite des gonopodes.
Fig. 7. Première paire de pattes du <$. — Fig. 8. Une patte ambulatoire.
Pores petits, s’ouvrant dans les métazonites et débutant au cin¬
quième segment.
Dernier segment court et large, à bord postérieur arrondi et épais
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 1, 1958.
18
— 274 —
au dessus des valves (Fig. 4). Pas trace de prolongement caudal. Valves
bombées, amincies au bord marginal mais non rebordées. Partie supé¬
rieure libre dépassant le bord postérieur du segment. Sternite large,
à bord subrectiligne.
Sternite des pattes ambulatoires réticulé, sans sillons transversaux.
Male. — Bord antérieur des stipes mandibulaires large, muni de
trois fortes dents dont les médiane et postérieure sont les plus accusées
(Fig. 1).
Pattes ambulatoires avec sole seulement au tibia jusqu’à la dernière
paire de pattes (Fig. 8).
Première paire de pattes avec un coxosternum large (Fig. 7). Extré¬
mité proximale du trochanter prolongée en large plage atteignant presque
le bord postérieur et nettement détachée du coxosternum.
Gonopodes. — Sternite en triangle allongé, petit. Hanches à silhouette
longue et étroite plus large à la base qu’au sommet. Feuillets très iné¬
gaux, le feuillet postérieur dominant largement l’antérieur (Fig. 5).
Feuillet antérieur avec un champ pileux prémarginal composé d’une
dizaine de soies relativement longues. Sommet évasé à bord antérieur
creusé en demi-cercle. Angle interne légèrement saillant ne dépassant
pas le genou.
Feuillet postérieur terminé en pointe large et arrondie, flanquée à
mi-hauteur d’une longue protubérance transversale large, continuée par
une bosse sur l’arête interne du coxite.
Télopodite en ruban large, enroulé sur lui-même (Fig. 5 et 6), portant
une très longue épine fémorale également en ruban large, prenant nais¬
sance au genou, presque aussi longue que le télopodite et à extrémité
distale élargie en palette allongée, terminée en pointe aiguë. Télopodite
deux fois spiralé au delà du genou. Extrémité distale fortement élargie
en plage subrectangulaire, à angles arrondis. Bords latéraux redressés
en gouttière. Axe médian du télopodite occupé par l’extrémité du canal
séminal, débouchant dans une tigelle grêle précédée de deux processus
lamellaires arrondis, concaves vers l’arrière, plus ou moins tordus sur
eux mêmes (Fig. 3). Processus subparallèles entre eux et situés oblique¬
ment par rapport à l’axe longitudinal de l’organe.
Femelle. — Stipes mandibulaires à bord antérieur muni de deux
saillies denticulaires dont l’antérieure est la plus longue. (Fig. 2).
Lobes latéraux du collum plus allongés que chez le d et descendant
plus bas sous le ventre. Bord postérieur présentant une encoche plus
ou moins profonde près de l’angle extrême du lobe (Fig. 2).
Pas de sole aux pattes ambulatoires.
Le nouveau genre Humilistreptus est voisin du genre Pempto-
porus Att. mais s’en distingue par les caractères suivants :
Pemptoporus Att. Humilistreptus nov. gen.
— Taille relativement grande : — Taille petite : 16 à 20 mm.
70 mm.
— Au moins 50 segments.
— Moins de 50 segments.
275 —
Collum du S non saillant en
avant, sans gorge.
Sternite du dernier segment
plus ou moins soudé à celui-ci.
Soles aux tibia et tarse.
Sternite des pattes ambulatoires
strié transversalement.
Quille latérale des gonopodes
rudimentaire.
Pas de lamelles à l’extrémité.
— Collum du saillant en avant
et à bord antérieur creusé d’une
gorge dans laquelle se couchent
les antennes. Pointe de l’angle
rabattue ventralement.
— Sternite du dernier segment
entièrement libre.
— Sole seulement au tibia.
— Sternite des pattes ambulatoires
réticulé, sans sillons transver¬
saux.
— Quille latérale des gonopodes
bien développée.
— • Deux lamelles obliques près du
rameau séminal.
Laboratoire de Zoologie du Muséum national d' Histoire naturelle.
276 —
Sur une collection de Décapodes Brachyoures
(PORTUNIDAE ET XANTHIDAE) DE LIEE MAYOTTE.
II. XANTHIDAE (SUITE).
Par Danièle Guinot.
Pseudozius caystrus (Adams et White).
Panopeus caystrus Adams et White, 1848, p. 42, pl. 9, fig. 2.
Pseudozius caystrus, Alcock, 1898, p. 181 (ubi litt.). — Balss, 1938,
p. 64 (ubi litt.). — Sakai, 1939, p. 514. — Miyaké, 1939, p. 186, pl. 13,
fig. 5, fig. texte 9. — Ward, 1942, p. 95. — Barsard, 1950, p. 253,
fig. 47, j-l. — Twef.die, 1950 b, p. 123, fig. 2, b, c.
Matériel examiné. — 1 Ç 13,5 X 8 mm.
Remarques. — Les pléopodes mâles 1 et 2 de Pseudozius caystrus
qui sont du type xanthidien banal (cf. Tweedie, 1950 b, p. 142 ;
Monod, 1956, p. 222) ont été figurés par Miyaké, 1939, p. 186,
fig. 9 ; Tweedie, 1950 b, fig. 2, b, c ; Barnard, 1950, fig. 47, l.
Epixanthus corrosus A. Milne Edwards.
Fig. 28 a, b, 30.
Epixanthus corrosus A. Milne Edwards, 1873 a, p. 241, pl. 9, fig. 1. —
de Man, 1891, p. 13. — Nobili, 1906 a, p. 273. — Balss, 1938, p. 66. —
Sakai, 1939, p. 519, fig. 48. — Miyaké, 1939, p. 217.
Matériel examiné. — 1 Ç 6 X 4 mm.
Remarques. — Les pléopodes 1 et 2 qui sont figurés ici (fig. 28 a,
28 b, 29) appartiennent à un mâle de 29 X 17 mm de Mer Rouge
déterminé par Nobili (1906 a, p. 273).
Epixanthus frontalis (H. Milne Edwards).
Fig. 29 a, b, 31.
Ozius frontalis H. Milne Edwards, 1834, p. 406.
Epixanthus frontalis, Heller, 1865, p. 20.
Pseudozius caystrus, Whitelegge (nec Adams et White, 1848), 1897,
p. 136.
Epixanthus frontalis, Alcock, 1898, p. 185 ( ubi litt. et syn.). — Grant et
McCulloch, 1906, p. 13. — Lenz, 1910, p. 552. — Klunzinger, 1913,
p. 295 [199]. — Sakai, 1939, p. 519, fig. 47, pl. 98, fig. 4. — Chopra
et Das, 1937, p. 405. — Monod, 1938, p. 134. • — Stephensen, 1945,
p. 139. — Barnard, 1950, p. 259, fig. 48, a, b ; 1955, p. 4.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
278
Matériel examiné. — 12 8x5 mm.
Remarques. — La collection du Muséum abrite plusieurs spéci¬
mens femelles de cette espèce, déterminés par H. Balss et prove
nant de Madagascar : la moitié postérieure du eéphalotorax et la
face externe des pattes ambulatoires sont lisses tandis que la région
antérieure de la carapace ainsi que la face supérieure du carpe et
du propode du chélipède sont rugueuses. Or ces caractères sont
précisément ceux d’après lesquels de Man (1891, pp. 14-17, pl. 1,
fig. 3) a décrit une espèce qui serait intermédiaire entre E. frontalis
et E. corrnsus.
E. subcorrosus, dont le type provient de File Upolu n’a été
signalé depuis, à notre connaissance, que deux fois seulement :
d’une part, par Grant et McCulloch (1906, p. 14) qui lui rapportent
un spécimen de l’Ile Woodlark déterminé « Pseudozius caystrus
Adams et White » par Whitelegge en 1897, et d’autre part par
H. Balss qui, en 1922 (p. 132' le cite dans la liste des espèces
décrites du genre Epixanthus. Les spécimens « semi-rugueux» de
Madagascar signalés ci-dessus sont des femelles et de petite taille
tandis que les exemplaires, mâles et femelles, typiques — lisses
ou finement granuleux — d ’E. frontalis que nous avons examinés
sont de grande taille. 11 est possible, bien que les exemplaires
types d ’E. subcorrosus décrits par de Man en 1891 soient de grande
taille, que l’on soit en présence d’une seule espèce dont les jeunes
seraient partiellement rugueux et dont les adultes offriraient une
rugosité variable. L’étude d’un plus grand nombre de spécimens
de plusieurs tailles et la comparaison des pléopodes mâles permet¬
traient soit la confirmation de la validité d ’E. subcorrosus, soit,
plus probablement son identification à E. frontalis (H. Milne
Edwards).
Le spécimen de File Mayotte, une petite femelle venant de muer,
est légèrement rugueuse sur la partie antérieure du céphalothorax.
Les pléopodes 1 et 2 que nous figurons ici (fig. 29 a, 29 b, 31)
appartiennent à un mâle typique d’Tï. frontalis mesurant 25 X 16 mm,
et provenant de Port Denison (Queensland).
Pilumnus vespertilio (Fabr.).
Cancer oespertilio Fabr., 1 793, p. 463.
Pilumnus vespertilio, Alcock, 1898, p. 192 (ubi litt. etsyn.). — Balss,
1922, p. 117 ; 1933, p. 21 (ubi litt. etsyn.). — Sakai, 1939, p. 532, pl. 100,
fig. 1, 2. — Ward, 1941, p. 2. — Barnard, 1950, p. 263, fig. 49, a, b.
Matériel examiné. — 1 ^ 6 X 4,7 mm.
Remarques. — Barnard a figuré le premier pléopode mâle de
cette espèce (1950, fig. 49, b).
279 —
Tetralia glaberrima (Herbst).
Cancer glaberrimus Herbst, 1790, p. 262, pl. 20, fig. 115.
Tretalia glaberrima, Alcock, 1898, p. 223 (ubi litt. et syn.J. — Chopra
et Das, 1937, p. 411, pl. 89. — Balss, 1938, p. 72. — Sakai, 1939, p. 553,
pl. 100, fig. 8. — Ward, 1941, p. 2. — Stephensen, 1945, p. 161, fig. 42,
A, B. — Barnabe, 1950, p. 280, fig. 52, c, d. — Serène et Pham Thank
Dat, 1957, pp. 4-27.
Matériel examiné. — 1 $ 8 X 8 mm.
(Laboratoire de Zoologie du Muséum).
BIBLIOGRAPHIE
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of H. M. S. Samarang, 1843-1848, London, 4°, VIII + 66 pp.,
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,/. Asiat. Soc. Bengal, Calcutta, 67, pt. 2, n° 1, pp. 67-233.
— 1899. — N° 4. The Brachyura Cyclometopa. Part II. The Families
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Les Pagures du Viêt-Nam.
h. Sur quelques espèces du genre Calcixus Dana (suite).
Par Jacques Forest.
Calcinus vachoni sp. nov.
Fig. 2, 3, 9, 10, 15, 19.
Matériel examiné. — 45 spécimens provenant des localités
suivantes : dragage entre Hon Cuc Chim et la côte (Rte. 1424,
29.12.1953. — Rocher Noir, récif de coraux, 1 m, à la main (Rte.
1456, 18.5.1954) et 0,5-6 m, à la main et plongée (Rte. 1475, 22.7.54).
— Hon Lon, îles Tré, côte N.W., sable et gros blocs de roche, 2 m,
plongée (Rte. 1501, 27.9.54). — Hon Miêu, pointe S.E., sable et
coraux, à la main (Rte. 1536, 16.5.55). — A4 milles au N. O. de
Hon Lon, 19 m, dragage (Rte. 1537, 20.5.55).
Tous ces spécimens sont des paratypes à l’exception d’un mâle
à carapace de 8 mm et d’une femelle à carapace de 6,5 mm, tous
deux de la récolte 1456, choisis respectivement comme holotype et
allotype.
En outre, un spécimen recueilli à l’ile des Pêcheurs (Rte. 1474)
est rattaché avec doute à cette espèce en raison d’une pigmentation
particulière.
Description. — Ecusson céphalothoracique plus long que large, le
rapport des deux dimensions variant entre 10/9 et 6/5. Pédoncules ocu¬
laires un peu plus courts que l’écusson ; leur diamètre minimum compris
6 à 7 fois dans leur longueur ; cornée petite et à peine renflée chez les
adultes. Ecailles oculaires avec 3 ou 4 dents au bord distal. Pédoncules
antennulaires n’atteignant pas tout à fait la cornée. Pédoncules antennaires
dépassant légèrement le tiers distal des pédoncules oculaires (fig. 2).
Chélipède gauche du mâle adulte avec la protubérance habituelle sur
la face supéro-externe du carpe, sans dents ni tubercules sur cet article
ni sur la main qui, lisse ou très finement granuleuse, est sensiblement
deux fois plus longue que haute ; bord palmaire inférieur faiblement
concave (fig. 9).
Chez les mâles de petite taille et chez les femelles, main plus courte,
(le rapport de la longueur à la hauteur maximum voisin de 1,7) avec
le bord inférieur convexe, une dent distale suivie de plusieurs tubercules
plus ou moins aigus sur le carpe ; régions supérieure et inférieure du pro-
pode et dactyle tuberculés (fig. 10).
Pattes ambulatoires assez trapues avec 4-5 spinules sous le dactyle.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 286
Pour la troisième patte thoracique gauche, bord supérieur du dactyle
un peu plus court que celui du propode ; rapport de la longueur du bord
supérieur à la hauteur maximum de ce dernier article variant de 2,2
(chez les plus petits) à 2,5 environ.
Pilosité forte sous la moitié distale du propode et sous le dactyle :
il y a en particulier une rangée transverse de longues soies plumeuses
dans la région antérieure du propode, qui cache le bord inférieur du
dactyle (fig. 15).
Telson avec le lobe postérieur gauche assez court, arrondi ; une frange
de longues soies sur le bord postérieur des deux lobes ; deux séries de dents
crochues : l’une, de 2 à 5, sur le bord latéral gauche, en avant de la frange
de soies postérieure, l’autre s’étendant de part et d’autre de l’échancrure
médiane (fig. 19).
Coloration sur le vivant assez variable : la majeure partie des spéci¬
mens ont l’écusson céphalothoracique, les pédoncules oculaires et anten-
nulaires, la base des antennes, verts ainsi que les appendices thoraciques,
à l’exception des doigts qui sont blanc jaunâtre ; le dernier article du
pédoncule et le flagelle des antennes sont rougeâtres et il y a, sur chaque
pédoncule oculaire, près de la base, une large tache d’un vert très sombre
qui n’atteint pas le bord externe de l’appendice. Chez d’autres individus
la teinte verte est remplacée par une teinte jaunâtre ou brunâtre clair
et les taches sur les pédoncules oculaires sont brun foncé. Deux spéci¬
mens étaient presque uniformément d’un blanc rosâtre avec cependant
un très large anneau noir sur chaque pédoncule oculaire et les pédon¬
cules antennulaires noirs sauf pour l’article distal bleu clair. Dans l’alcool,
la plupart des spécimens se sont complètement décolorés. Ne subsiste
sur certains exemplaires et notamment chez le type, qu’une teinte gris-
bleu sur les chélipèdes, alors que le dernier article des antennules est
encore teinté de bleu.
Remarques. — Cette espèce, que je suis heureux de dédier au
Professeur M. Vachon, est la mieux représentée parmi les Calcinus
de Nhatrang qui m’ont été communiqués ; j’en ai, en effet, dénom¬
bré 45 spécimens provenant de 6 récoltes et mesurant de 2,5 à 8 mm.
C. vachoni se distingue des trois espèces apparentées, C. minutus
Buitendijk, C. nitidus Heller et C. rosaceus Heller par une série de
caractères dont les plus nets sont les suivants :
Les pédoncules oculaires sont un peu plus courts et moins grêles,
le dactyle des pattes ambulatoires est plus court et armé par dessous
d’un plus petit nombre de spinules cornées, 4 à 5 au lieu de 6 à 8
pour la troisième patte thora ique gauche. La pilosité des pattes
ambulatoires et notamment des deux p3 est différente : la région
distale du propode et le dactyle sont garnis par dessous de longs
poils plumeux qui cachent en partie la région inférieure du dactyle.
Enfin on observe sur le bord gauche du telson des épines qui ne
sont visibles dans aucune des trois autres espèces.
Une femelle de la collection (Rte. 1474) à carapace de 6 mm,
privée de l’extrémité de l’abdomen, diffère, à en juger par les notes
— 287 —
de couleur qui m’ont été communiquées, des autres spécimens :
carpe et région distale du mérus des chélipèdes sont noirs tachetés
de blanc et un large anneau noir occupe la moitié proximale du
dactyle des pattes ambulatoires. Je n’ai pu relever comme autres
différences avec les individus typiques que la brièveté particulière
des dactyles des p2 et p3, par rapport aux propodes, et la pilosité
assez faible de ces articles, ainsi que la dissymétrie relativement
peu marquée des chélipèdes. L’absence de telson est un élément
supplémentaire d’incertitude et ce n’est qu’avec doute que j’iden¬
tifie ce spécimen à C. vachoni.
Calcinus pulcher sp. nov.
Fig. 4, 12, 13, 16.
Matériel examiné. — Rocher Noir, face N.E., coraux, 10 m,
plongée (Rte. 1457, 22.5.54) : 2 Ç dont 1 ovigère (Paratypes). —
Hon Lon, face à Nhatrang, sable et débris de coraux, 3 m, (Rte.
1494, 16.9.54) : 3 spécimens dont 1 g à carapace de 11 mm (holo-
type) et 1 Ç à carapace de 8 mm (allotype).
Description. — Ecusson céphalothoracique plus ou moins allongé,
le rapport des dimensions égal à 4/3 environ chez le type, proche de 1/1
chez d’autres spécimens. Pédoncules oculaires plus longs que l’écusson,
leur longueur représentant plus de 11 fois leur diamètre minimum chez
l’holotype, un peu moins longs et moins grêles chez les plus petits exem¬
plaires. Ecailles oculaires à bord distal armé de 3-4 dents, parfois d’une
seule chez les plus petits exemplaires. Pédoncules antennulaires attei¬
gnant le quart distal des pédoncules oculaires qui dépassent les pédon¬
cules antennaires de près de la moitié de leur longueur (fig. 4).
Chélipède gauche avec le carpe et la main recouverts en partie de
tubercules plus ou moins aigus ; rapport de la hauteur à la longueur
de la main voisine de 1, 8 chez le mâle (fig. 12) et de 1,6 chez la femelle.
Chélipède droit avec la région palmaire renflée, des tubercules cornés
sur le carpe, le propode et le dactyle (fig. 13).
Pattes ambulatoires avec, sur le carpe, une dent distale suivie de
plusieurs denticules ; dactyle à peine comprimé latéralement, armé
de 6 épines sur le bord inférieur pour la p3 gauche, de 7 à 9 épines pour
les autres pattes. Rapport longueur du bord supérieur/hauteur maxi¬
mum du propode de p3 gauche voisin de 3 ; rapport des longueurs (bord
supérieur) du propode et du dactyle de cet appendice voisin de 6/5.
Pilosité des p3 et p3 constituée par des faisceaux de soies plumeuses,
disposés surtout sur les régions supérieure et inférieure des articles (fig. 16).
Coloration sur le vivant : écusson brunâtre avec une large tache plus
foncée en arrière du rostre. Pédoncules oculaires rouge carminé dans
la moitié proximale, brun en avant. Extrémité des pédoncules antennu¬
laires bleue. Chélipèdes bruns avec les doigts jaunâtre et une grosse
tache brun foncé sur les faces externe el interne de la région palmaire.
Pattes p3 et p3 jaunes brunâtres avec des petites taches rouges ou brunes
288 —
allongées disposées en lignes longitudinales ; des taches plus larges brun
foncé disposées en anneau médian sur chaque article, à l’exception du
carpe des p2 qui serait presque entièrement rouge carminé. Les marques
colorées subsistent, atténuées, dans l’alcool sous la forme de marbrures
rougeâtres ou brunâtres.
Remarques. — Calcinus pulcher se distingue par sa pilosité et
surtout par sa coloration particulière des autres Calcinus indo¬
pacifiques à pédoncules oculaires grêles. Vivant, comme les autres
espèces de Nhatrang, parmi les coraux, on notera qu’il n’a' été
capturé qu’au cours de plongées sur des fonds de 3 à 10 mètres.
Calcinus aff. spicatus Forest.
Fig. 5, 11, 17.
? Calcinus spicatus Forest, 1951, p. 90, fig. 10-13.
Matériel examiné. — Rocher Noir, récif de coraux, 1 m, à la
main (Rte. 1456, 18.5.54) : 1 $ juv. à carapace de 3,5 mm.
Description. — Ecusson céphalothoracique presque aussi large que
long. Pédoncules oculaires avec un diamètre minimum compris environ
5 fois dans la longueur, laquelle est sensiblement la même que celle de
l’écusson. Écailles oculaires avec une seule épine distale. Pédoncules
antennulaires atteignant presque la cornée du pédoncule oculaire droit ;
pédoncules antennaires un peu plus courts (Pig. 5).
Chélipède gauche seulement un peu plus grand que le droit, avec le
carpe inerme, la main sub-cylindrique dans la région palmaire, lisse,
sauf près du bord supérieur où il existe quelques ponctuations et près
du bord inférieur où elle est faiblement tuberculée ; des tubercules spinu-
leux sur le dactyle. Hiatus interdigital peu important (fig. 11).
Pattes ambulatoires p2 et p3 avec le dactyle grêle ; son bord supérieur
sensiblement aussi long que celui du propode. Sous ces deux articles
■des faisceaux de longues soies plumeuses (fig. 17).
Coloration sur le vivant : carapace d’un vert maculé de rosâtre. Pédon¬
cules oculaires bleu clair dans la région distale, bleu très foncé dans la
moitié proximale, pédoncules antennaires et flagelles jaunes, chélipèdes
brun foncé avec les doigts blanc jaunâtre ; p2 brun foncé jusqu’au milieu
du propode, p3 également brun foncé jusqu’au milieu du carpe, les autres
régions des pattes ambulatoires blanc jaunâtre tacheté de brun.
Remarques. — Le petit spécimen sommairement décrit ci-dessus
ne me paraît identifiable à aucune des espèces précédentes ni à
un autre Calcinus déjà signalé du Viêt-Nam. Par la forme du
chélipède gauche, il se rapprocherait des jeunes C. pulcher, mais
en diffère par les proportions et la pilosité de cet appendice, ainsi,
que par la coloration. Par la pilosité des pattes ambulatoires, il
ressemble à P. vachoni avec cependant des soies plus longuement
plumeuses ; il s’en éloigne par le dactyle de ces appendices, plus
— 289 —
grêle, par la forme du chélipède gauche, par le telson et également
par la coloration.
C’est d’une espèce de Tahiti, C. spicatus Forest, que ce spécimen
m’a paru le plus voisin : C. spicatus a en effet un dactyle des p 2
et p3 (Forest, 1951, p. 91, fîg. 13) grêle, presque aussi long que le
propode ; d’autre part la pilosité de ces appendices est très voisine ;
les soies sur les pattes ambulatoires portent de longues barbules
et sont disposées à peu près de la même façon. Dans les deux cas,
la dissymétrie entre les deux chélipèdes est relativement peu
marquée.
Certes, il existe entre le petit spécimen de Nhatrang et l’holo-
type (et seul spécimen connu) de C. spicatus des différences notables
mais qui sont certainement en partie liées à la différence de taille :
carapace de 3, 5 mm pour l’un, de 11 mm pour l’autre : c’est le cas
pour les pédoncules oculaires toujours relativement plus courts et
moins grêles chez les individus les plus jeunes (cf. fig. 5 et Forest,
1951, fig. 10). Le Calcinus recueilli à Nhatrang présentait une
coloration vraisemblablement caractéristique de l’espèce mais qui
ne peut guère intervenir dans la comparaison avec le type de
C. spicatus recueilli en 1905 et certainement très décoloré ( loc .
cit., p. 93).
La découverte d’autres spécimens, plus grands, de la forme
désignée ici sous le nom de C. aff. spicatus permettra soit de l’iden¬
tifier à l’espèce de Mangareva, soit de la décrire comme espèce
distincte.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
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Mus., 3, pp. 127-151, pl. 6-7.
291
Sur une nouvelle espèce d’Armadillidium
PROVENANT DU RlF MAROCAIN, A. DJEBALENSIS V. SP.
(Crustacés ; Isopodes terrestres).
Par A. Vandei,.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM.
La faune isopodique du Rif marocain est encore très imparfaite¬
ment connue. Cette lacune est fort regrettable, car l’on ne saurait
douter que cette région montagneuse n’ait conservé de nombreux
éléments de l’ancienne faune bético-rifaine.
J’ai décrit, voici deux ans (Vandei., 1946), une nouvelle espèce
d ’ Armadillidium, A. pardoi, provenant du Djebel Kerker, au sud de
Melilla. La présente note est consacrée à la description d’une autre
espèce, provenant celle-ci de la région occidentale du Rif. Son aspect
est moins spectaculaire que celui de A. pardoi ; mais, son intérêt
est de représenter un type certainement primitif et encore voisin
de la souche qui a donné naissance à ce groupe d 'Armadillidium.
Armadillidium djebalenüs n. sp.
Station. — - J’ai examiné deux femelles de cette espèce, qui ont
été recueillies sur le Djebel Dersa, massif montagneux qui se dresse
au sud de la ville de Tétouan.
Description. — Longueur : 3,5 mm. — Coloration : brun jaunâtre.
Appareil oculaire : constitué par une douzaine d’ommatidies.
Ornementation : téguments recouverts de granulations, arrondies sur
les côtés du corps, allongées dans la région médiane. On compte 3-4 ran¬
gées de granulations sur le vertex et autant sur le premier péréionite ;
2-3 sur les tergites II-IV ; 1-2 sur les tergites V-VII ; et, une rangée sur
les pléonites 3-5. De plus, une rangée de petites granulations s’aligne à
l’extrême bord postérieur des péréionites.
Céphalon (Fig. A) : de type duplocaréné. Ecusson faisant saillie au
devant du front ; son bord supérieur est fortement incurvé ; vu de dessus,
il apparaît sous la forme d’un V à branches largement divergentes. Lignes
frontale et post-scutellaire très fines, à peine saillantes. Gouttière des
lobes antennaires largement ouverte.
Péréion : Bord postérieur du premier péréionite anguleusement coudé
au niveau du pleurépimère (Fig. B). Angle antérieur du premier pleuré-
pimère à peine relevé vers le haut.
Telson (Fig. C) : triangulaire, à sommet arrondi.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 292 —
Affinités. — Cette petite forme rappelle, à un examen superficiel,
Armadillidium pictum Brandt. En fait, une comparaison entre ces
deux espèces fait ressortir aussitôt leurs différences. L’écusson de
pictum est étroit, son bord supérieur droit ; celui de djebalensis est
beaucoup plus large ; son bord supérieur est fortement incurvé.
Enfin, le dessin et la différenciation des lignes frontale et post-
scutellaire sont nettement dissemblables dans les deux espèces.
La nouvelle espèce doit, par contre être rapprochée d’A. serra-
tum B. L. On notera, en particulier, la présence, chez les deux
espèces, d’un angle très marqué formé par le bord postérieur du
premier péréionite lorsqu’il aborde le pleurépimère.
A. djebalensis se distingue de serratum par sa tête plus large et
nettement rectangulaire ; celle de serratum est plus étroite ; vue de
face, elle apparaît presque carrée. De plus, les lignes frontale et
post-scutellaire sont beaucoup mieux individualisées, plus épaisses
et plus saillantes chez serratum que chez djebalensis. Les autres
différences que l’on relève entre les deux espèces résultent, au
moins en partie, de la différence de taille et du développement allo-
métrique de certains caractères chez la plus grande espèce, c’est à
dire serratum. Si l’on compare l’adulte de djebalensis à un pullus
de serratum mesurant 2 mm, les différences s’atténuent. Chez le
jeune serratum, les granulations sont faibles et point encore trans¬
formées en épines ; le premier pleurépimère n’est point relevé vers
— 293 —
le haut, ni creusé en gouttière ; les lignes frontale et post-scutellaire
sont fines et très faiblement saillantes.
En un mot, A. djebalensis représente une espèce de petite taille,
possédant des caractères primitifs et peu différenciés, tandis que
serratum — ainsi qu’H. pardoi Vandel — ont acquis, en même temps
qu’une taille avantageuse, des caractères hautement spécialisés,
entre autres une ornementation très spectaculaire, formée d’épines
qui, comme le prouve l’étude de leur développement, résultent de la
croissance précoce et rapide des tubercules qui recouvrent les ter-
gites du jeune animal.
A. djebalensis doit prendre place dans le groupe serratum dont elle
représente le type le plus primitif. Ainsi, l’espèce serratum ne conserve
plus la place isolée qu’elle a occupée pendant si longtemps dans
le genre Armadillidium. Avec pardoi Vandel et djebalensis n. sp., elle
constitue un groupe homogène, le groupe serratum (Vandel, 1946).
Considérations Biogéographiques. — Le genre Armadillidium
représente un type essentiellement méditerranéen. Il s’est scindé
précocement en groupes distincts, répartis dans les différents
secteurs du domaine méditerranéen. Le groupe serratum est le plus
occidental d’entre eux. Aucun Armadillidium ne possède, en effet,
une répartition de type atlantique. La seule espèce à laquelle on
pourrait attribuer une distribution atlantique est A. album Dollfus.
Mais, il est à peu près certain que Holoarmadillidium dudichi Arcan-
geli 1929, dénommé par la suite Armadillidium ( Italoarmadillidium )
dudichi (Arcangeli 1948) est synonyme d’M. album. Cette identifi¬
cation permet de tenir A. album, largement répandu sur les côtes
d’Italie, pour une espèce d’origine méditerranéenne. Son extension
sur les côtes de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord,
représente donc une manifestation d 'étalement littoral, analogue à
celle qui a été signalée depuis longtemps chez d’autres espèces
d’ Armadillidium (A. granulatum Brandt, A. depressum Brandt,
A. assimile B.-L.).
A. serratum peuple la Catalogne française et espagnole. Les limites
actuelles de son habitat sont représentées par la vallée du Tech
au nord, et celle du Ter, au sud. Cependant, comme ses alliés les plus
proches sont cantonnés dans le Rif marocain, on est conduit à
attribuer au groupe serratum une origine bético-rifaine, et à tenir
le domaine occupé aujourd’hui par serratum comme une aire rési¬
duelle, reste d’un habitat autrefois beaucoup plus étendu.
BIBLIOGRAPHIE
Vandf.l (A.). Description d’une nouvelle espèce d’ Armadillidium [A.
pardoi n. sp.), provenant du Rif (Crustacés ; Isopodes terrestres).
— Bull. Mus. Hist. Nat. Paris. (2) XXVIII, 1956, pp. 533-536.
— 294
Holothuries des côtes de Sierra-Leone
(4e Note).
Par Gustave Cherbonnier.
Rhopalodina lageniformis Gray.
Synonymie : Rhopalodina lageniformis Gray, 1853, p. 301 ;
Heding et Panning, 1954, p. 99, fig. 32, b-d, fig. 34 (synonymie
complète) ; Rhopalodina heurteli Perrier, 1886, p. 286, fig. 205 ;
Rhopalodina savatieri de Rochebrune, 1884, p. 5, pl. 1, fig. 1-5.
Sierra-Leone, station S. 9/A, Freetown, prof. 14 m. ; station
MB. 4/A. 2 par 7°24’ N-12°59' O, prof. 56 m. ; station MB. 5/A. 2,
par 7°04' N-ll°57' O, prof. 36 m. ; station MB. 5/C. 3, par
6°58' N-il°43' O, prof. 28 m. ; station MB.6/B.7, 13°22'
N-16°57' O (Gambie), prof. 15m.; station MB. 6/C. 3 par ÎS^S'
iST-16°48' O, prof. 9 m. ; station MB. 7/A. 4, par 8°45' N-13°26' O,
prof. 12m.; station MB. 7/A. 6, par 8°50' N- 13°26' O, prof. 10 m. ;
également nombreuses stations dans l’estuaire de la Sierra-Leone
River.
Les divers exemplaires de Rhopalodina lageniformis ont été
déterminés par miss A. H. Clark et ne m’ont, pas été communiqués.
Rhopalodina pachyderma Panning.
(Fig. 10. «-/).
Synonymie : Rhopalodina lageniformis Gray var. pachyderma
Panning, 1932, p. 372, pl. II, fig. 2 a, b. ; Rhopalodina pachyderma
Panning, 1935 (1934), p. 27, fig. 7-8 ; Heding et Panning, 1954,
p. 101, fig. 35.
Sierra-Leone, station D. 19.
L’échantillon est gris, avec le col légèrement rosé. Le col mesure
17 mm. de long sur 3 mm. de diamètre, la panse 14 mm. de long
avec un diamètre maximum de 9 mm. L’exemplaire est absolu¬
ment conforme au type de Panning. Il y a dix tentacules de taille
égale entourant un cercle de dix tentacules de très petite taille.
La couronne calcaire, peu calcifiée, a de très larges radiales et des
interradiales étroites et bifides au sommet (fig. 10, e). Les dents
anales, percées d’un grand nombre de très petits trous, sont en
forme de bouteille à panse subcarrée et à long goulot étroit.
Les tourelles du col sont massives, avec une flèche courte et très
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 296 —
Euthyonidiella dubia n. sp.
(Fig. 11, a-o).
Sierra-Leone, station D.14/B, Hamilton, prof. 14 m., 1 holo-
type ; station MB. 7/B. 7. par 8°40' N-13°44' O, prof. 25 m., 1 ex.
297
L’holotype mesure 17 mm de long. Il est en forme de concombre renflé-
au milieu, légèrement effilé à la partie anale. Le tégument, jaune sale,
est peu épais et laisse apercevoir les spiculés par transparence. Les pieds
sont petits, cylindriques, munis d’une ventouse soutenue par un assez
grand disque calcaire ; ils sont disposés en un double rang peu serré sur
les radius et ils envahissent les interradius, surtout vers le milieu du
corps. L’anus est armé de cinq longues dents quadrangulaires, surmontées
chacune par deux très petits pieds (fïg. 11, a).
Vingt tentacules brunâtres : dix grands sur un cercle externe, les
dix autres, bien plus petits, sur deux cercles internes (fig. 11, b). Cou¬
ronne calcaire à hautes radiales prolongées postérieurement par deux
longues queues à divisions peu visibles, à interradiales à sommet trian¬
gulaire (fig. 11, g). Une longue vésicule de Poli. Un très court canal
hydrophore. Muscles longitudinaux fins et ronds ; muscles rétracteurs
« cordés » s’attachant au tiers antérieur du corps. Poumons très ramifiés,
de la longueur du corps.
Le syntype, qui mesure 30 mm de long, est de couleur rosée, avec les
tentacules un peu plus pâles.
Les spiculés du tégument se composent de tourelles à base circulaire-
multiperforée, d’où s’élance une flèche à quatre piliers, terminée par une
couronne non perforée (fig. 11, d, j, k, m). Les parois des pieds sont
renforcées par des tourelles dont la base n’est jamais circulaire (fig. 11, l)
et, le plus souvent, fortement incurvée (fig. 11, c) ; cette base est sur¬
montée d’une haute flèche grêle, à sommet simple (fig. 11, /) ou bifide-
(fig. 11, h). Les spiculés des tentacules consistent en de très petits bâton¬
nets (fig. 11, e, i) et en corpuscules crépus (fig. 11, n, o).
Rapports et différences.
Le genre Euthyonidiella comprenait jusqu’ici six espèces : E. Kyus-
kuensis Heding et Panning, originaire des côtes japonaises baignées
par la Mer Jaune ; E. ambigua (Heding), trouvée sur la côte est
d’Afrique, à Dar-es-Salaam ; E. zacae (Deichmann), dont la répar¬
tition s’étend des côtes sud de la Californie aux Iles Galapagos ;
E. destichada (Deichmann) et E. trita (Sluiter), des côtes de Floride ;
E. atlantica (Ludwig et Helding), récoltée au large du Cap Bojador.
C’est de cette dernière espèce que se rapproche le plus E. dubia,
mais elle s’en distingue nettement par la répartition des pieds
qui, chez atlantica, sont limités aux radius, alors qu’ils envahissent
les interradius chez E. dubia ; par la disposition des tentacules,
la forme des tourelles du tégument et la présence, dans les tenta¬
cules, de corpuscules crépus.
Lipotrapeza capilla n. sp.
(Fig. 12, a-k).
Sierra-Leone, station MB. 6/B. 5, par 7°33'N-13°51' 0, prof. 140 m.,.
2 ex.
L’holotype et le syntype sont absolument semblables. Le premier mesure
19 mm. de long sur 9 mm. de plus grand diamètre. Sa forme est celle-
— 298 —
<Tun petit concombre avec l’anus légèrement effilé. Le corps est entière¬
ment brun et couvert d’une foule de pieds proportionnellement très
longs, minces, terminés par une ventouse soutenue par un disque cal¬
caire bien développé ; ces pieds conservent, par endroits, une pigmen-
2.» _ j lOOy .
Fig. 12. — Lipotrapeza capilla n. sp.
c : X 2,3 ; / : X 3,5 ; a , b, h, i, j : éch. 1 ; d, e, g, /.• : éch. 2.
tation rougeâtre, si bien que l’on peut supposer que l’animal vivant
était rouge assez sombre ou même franchement brun. Les tentacules,
bruns, sont au nombre de vingt : quinze tentacules répartis sur un cercle
externe, dont cinq paires de grands et, entre chaque paire, un tentacule
très petit ; cinq petits tentacules sur un cercle interne. La couronne
— 299 —
calcaire péripharyngienne est haute et bien calcifiée (fig. 12, c) ; les
interradiales sont étroites, à bord postérieur fortement encoché, à extré¬
mité antérieure triangulaire ; les radiales portent deux longs prolonge¬
ments caudaux, mais les lignes de suture des divers articles qui les com¬
posent sont à peine visibles. Une longue vésicule de Poli. Un canal hydro-
phore terminé par un petit madréporite en chou-fleur (fig. 12, /), l’ensemble
attaché au mésentère dorsal. Gonades faites de nombreux et gros tubes
simples violet foncé. Tégument épais, lisse. Anus sans dents. Muscles
longitudinaux épais ; muscles rétracteurs courts. Poumons très ramifiés,
atteignant la longueur du corps.
Les spiculés du tégument sont de deux sortes : de très nombreux
corpuscules crépus qui peuvent atteindre une taille double et être bien
plus compliqués que ceux figurés (fig. 12, e) ; de très rares plaques allongées
et légèrement incurvées (fig. 12, a, b). Les parois des pieds ne contiennent
pas plus de quatre à cinq bâtonnets (fig. 12, h). La région anale est
occupée par de très grandes plaques formées de plusieurs réseaux de
trabécules ; leur taille atteint 500 à 600 g. Les corpuscules crépus des
tentacules sont bien plus grands que ceux du tégument (fig. 12, d, g, k)
et les bâtonnets sont légèrement épineux aux extrémités (fig. 12, / /] .
Rapports et différences.
Le genre Litotrapeza comprenait jusqu’ici trois espèces indo-
pacifiques : L. vestiens (Joshua), L. japonica Ileding et Pannirg
et L. ventripes (Joshua et Creed). Elles sont caractérisées notam¬
ment par la présence, dans le péristome et la région anale, de
corpuscules crépus à l’exclusion, semble-t-il, de tout autre spiculé,
bien que de très rares rudiments de tourelles aient été signalés
dans la peau de L. japonica. Mais il se pourrait que d’autres sortes
de spiculés existent chez les deux autres espèces puisque Joshua
et Creed ont décrit L. ventripes comme totalement dépourvue
de spiculés alors que, plus tard, Clark devait signaler, chez cette
même espèce, la présence de corpuscules crépus dans le péristome
et le tégument anal et de rares bâtonnets dans la paroi des pieds.
Ce qui lèverait les quelques doutes que j’ai à ranger dubia dans
le genre Lipotrapeza.
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
300
Bryozoaires recueillis a la Nouvelle- Amsterdam
[Océan Indien) par M. E. Aubert de la Rue en 1953.
Par Pierre Balavoine.
M. E. Aubert de la Rüe a récolté sur la côte N. E. de la Nouvelle-
Amsterdam en 1953, à environ 40 m. de profondeur, deux fragments
de zoaria d ’Holoporella tridenticulata Busk, sur lesquels se trouvent
fixées d’autres colonies. C’est la première fois à ma connaissance
que des Bryozoaires sont signalés dans cette région.
Je tiens à remercier M. E. Aubert de la Rüe qui a bien voulu
me confier ces déterminations.
Callopora Uumerilii (Audouin, 1826). — 6 colonies, dont la plu¬
part sont ancestrulées. Une autre ayant conservé ses épines et la
plus grande partie de son ectocyste.
Chaperia multifida (Busk, 1881). — Grand zoarium ancestrulé
avec quelques zoécies ovicellées. La meilleure figure est celle
de Marcus, 1937-38 (pp. 202-203, fig. 3) (5).
Onychocella inarmata Canu et Basslei 1929. — Grand zoarium
mort dont la partie centrale est intacte. Les onychocellaires sont
nombreux et bien conservés. Ils n’existent pas sur les figures de
Canu et Bassler, 1929 (p. 125, pl. 12, fig. 9-10) (2).
Caberea Darwini Busk, 1884. — Il n’a été récolté qu’un petit
zoarium bien conforme avec la figure de Marcus, 1922 (pp. 90-91,
pl. V, fig. 1-1 a) (4).
C’est la seule espèce qui se retrouve aux Iles Kerguelen. Elle
a été déterminée par Busk, 1879 sous le nom de Caberea Boryi
Audouin (1).
Microporella ciliata (Pallas, 1766). — Deux colonies ancestrulées
et entièrement ovicellées. Aviculaires larges, elliptiques. Frontale
ponctuée.
Crepidacantha Poissonii (Audouin, 1826). — Petite colonie ances-
trulée recouverte par son ectocyste. Quelques zoécies encore munies
de leurs épines aperturales. Les espèces de ce genre sont de très
petite taille et de détermination souvent difficile. Elles ont été
étudiées par Canu et Bassler 1930 et par Marcus en 1922, (3-4).
Holoporella tridenticulata Busk, 1881. — Deux grands zoaria
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 301 —
avec plages de zoécies bien conservées. Les meilleures figures et
descriptions sont celles de Canu et Bassler 1930 (3).
A cette faunule, il faut ajouter les genres Stomatopora, Berenicea ,
Mucronella, Porella et Vittaticella qui sont représentés par des
colonies trop petites pour être déterminées spécifiquement.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Busk, G. — Phil. Transac. London, CLXVIII, pp. 193-199, 1 pl . ,
1878 (1879).
2. Canu, F. et Bassler, R. S. — Smith Inst. U. S. Nat. Mus., vol. 9,
bull. 100, 685 p., 224 fig., 94 pl., 1929.
3. - Proceed. U. S. Nat. Mus., n° 2810, 78 p., 13 fig., 14 pl., 1929
(1930).
4. Marcus, E. — Vidensk. Medd. naturh. Forcn. K job, LXXIII, pp. 85-
121, 1 pl., 11 text-fïg., 1921 (1922).
.5. — Ibid , CI, pp. 183-252, 32 fig., 1937-38.
— 302 —
Plantes nouvelles , rares ou critiques
DLS SERRES DU MUSÉUM.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVIII).
Par A. Guillaumin.
315. Denarobium braianense Gagnep. - — Annam : Benmethuot
(Hach n° 2, f. 19, 1958) ; se rencontre aussi sur la route de Djiring
à Phanthut (d’après Hach) où Poilane l’avait découvert.
Ne figure pas dans la Flore (V Indochine ayant été décrit ulté¬
rieurement par Gagnepain.
319. D. longicornu Lindl. — Annam : Pics du Lang bian, Dalat
nord, 2.000 m, forêt de feuillus peu ensoleillée, assez humide et
froide (Grillet n° 115, f. 220, 1956).
Fleurs à labelle dans sa moitié inférieure rayé d’orange avec
bande médiane orangé.
Jusqu’ici signalé seulement du Tonkin pour l’fndochine.
320. D. primulinum Lindl. — Annam : Dalat (Hach n° 8, f. 69,
1958).
Sépales et pétales rose violacé clair, labelle presque blanc à tache
jaune primevère avec du violet à la base.
Pas encore signalé en Annam.
185. Eria conoallarioides Lindl. var. — Annam : Dalat ( C.R.S.T _
n° 13/EP, donné par les Frères Exupère et Paul, f. 138, 1955.
Mêmes observations que pour la plante reçue antérieurement
{C.R.S.T. n° 20, f. 182, 1953).
134. E. dalatensis Gagnep. — Annam : Dalat (Tixier n° 12, f. 148,.
1958).
Fleurs pourpre noir ainsi que l’avait noté Evrard alors que
l’échantillon antérieur ( C.R.S.T . n° 14 pro parte, f. 183, 1952)
avait les fleurs jaune miel comme VE. Evrordii Gagnep. mais
avec des points rouges à la base du labelle.
En l’absence de fleurs, les deux espèces se distinguent parce que
VE. dalatensis est dressé, à feuilles lancéolées, convexes des deux côtés
alors que VE. Eorardii est traînant, à feuilles obovales-orbicu-
laires et plates.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 303 —
318. E. flava Lindl. — Laos : Vientiane (Tixier, n° V, f. 2,
195G).
Fleur odorante, jaune très légèrement teintée longitudinalement
de rouge sur les sépales et les pétales, labelle en dessus à étroite
bande longitudinale médiane épaissie, rouge brun, en dessous rayé
et ponetué de rouge ce qui correspond à la plante d’Hooker
( Exot . El. II, t. 124) et non à celle de King et Pantling (Ann. Jard.
bot. Calcutta, Y 1 1 1 , t. 123).
275. E. subalietia Gagnep. — Annam : Dalat : Arbre broyé, sur
chêne à mi-ombre (C.R.S.T. n° 17, de Sigaldi et Lên leg., f. 183,
1952 .
319. Bulbophyllum onbrophilum Gagnep. — Annam : sommet du
Grand Pic du Lang bian, 2.100 m, forê„ de feuillus très ensoleillée
(Grillet n° 105, f. 197, 1956).
Fleur jaune d’or avec une petite tache rouge sombre à l'extré¬
mité des pétales et, le labelle rouge sombre sauf une bande longitu¬
dinale verdâtre.
Cette espèce voisine de B. reptans Lindl. ne figure pas dans la
Flore d’ Indochine, ayant été décrite ultérieurement (Bull. Mus.,
2e sér., XXII, P- 401, 1950) par Gagnepaix. Poilane qui l’avait
trouvée en Annam (Province de Kontum) disait que la fleur est
jaune striée de pourpre en dedans.
290. Coelogyne Rossiana Reichb. f. — Annam : commune autour
de Dalat (Hacii n° 4, f. 19, 1958).
N’avait été signalée en Indochine que de Cochinchihe.
Les feuilles sont étroites (30-40 cm X 1,5-2 cm), les fleurs de
3-5 cm X 5-6 cm sont odorantes, blanches sauf le labelle strié
longitudinalement de brun sur les lobes latéraux et marqué au
milieu de jaune avec les 3 crêtes brunes sur le lobe médian.
320. C. Moorecma Sander ex Rolfe — Annam : Dunkia-Mi-Ba
(Pic du Lang bian) (Hach n° 3, f. 19, 1958).
Fleurs à sépales et pétales blanc pur, labelle de même couleur
sauf une plage jaune à l’union des lobes latéraux et du médian
garnie de papilles jaunes longues de 3 mm, en forme de poils dis¬
posées en 5 rangées d’arrière en avant.
177. Acriopsis indien Wight — Laos : Vientiane (Tixier 1956).
Pas encore signalée au Laos.
327. Dendrobium terminale Par. et Reichb. f. — Annam : Dalat
(de Sigaldi, f. 25, 1946).
La couleur correspond exactement à la planche 55 de King et.
Pantling (Ann. Jard. bot. Calcutta, VIII, t. 42).
— 304 —
322. Cymbidium Poi.lanei Gagnep. — Annam : commune autour
■de Dalat (Hach n° 5, f. 19 et G9, 1958), non viet nam. : Tu con.
Sépale et pétales vert d’eau à raies ^ nombreuses, brun mauve,
labelle vert d'eau marqué sur les côtés de taches brun mauve,
•colonne blanche à raies roses longitudinales discontinues, la face
supre n’est pas velue mais seulement couverte de courtes papilles.
Poilane qui avait découvert la plante au Cambodge a noté « fleurs
blanches » mais je l’ai rangé dans la clef (Flore d’ Indochine, VI,
p. 411) dans les espèces à sépales et pétales verts.
— 305
A L’OCCASION DU 250e ANNIVERSAIRE DE
Albrecht von Haller.
Quelques remarques sur son œuvre botanique
ET SES COLLECTIONS.
Par H. Zoller.
(Zürich).
1. La Vie de Haller.
Lorsqu'on parle des grands essais encyclopédiques du xvme siècle,
on ne doit pas oublier de citer l’œuvre de Haller, l’un des génies
les plus célèbres de son époque. Né à Berne en 1708, un an après
Linné, il se distingue déjà pendant son enfance par une intelligence
extraordinaire. Il commence ses études universitaires de Médecine
à Tübingen, les continue chez Boerhaave à Leide, et revenu de ses
voyages en Allemagne, en Angleterre, et en France, il devient
bientôt le poète admiré de toute l’Allemagne, en publiant en 1729
sa fameuse poésie « Die Alpen ». Depuis les chants et les contes du
Moyen-Age et les cantiques de la Réforme on n’a guère entendu
en Allemagne un poète ayant tant de feu et tant d’enthousiasme pour
les beautés de la nature. Si on dit aujourd’hui que la poésie de
Haller, surchargée de réflexions morales est morte, il faut cepen¬
dant affirmer que le développement glorieux de la littérature alle¬
mande classique reste inexplicable sans le génie du précurseur
Haller.
C’est en 1728 à Bâle que Haller a pris le goût de la Botanique
que lui enseignait notamment B. Staehelin ; après avoir vu la
collection de Bauhin, il parcourt, avec son ami J. Gessner, les Alpes
du Valais et de l’Oberland Bernois. Aussitôt il publie ses premières
descriptions soignées de plantes alpines qui ont attiré l’attention
des botanistes de ce temps. N’ayant pas obtenu à Berne le poste
qu’il désirait, il va s’installer à Gôttingen en 1736 où il obtient la
charge de Professeur de Médecine et de Botanique, grâce à l’inter¬
vention de son ami August Johann Hugo, chez le Baron de Münch-
hausen. Là, il trouve les meilleures conditions pour ses expériences
physiologiques saisonnières et pour ses observations anatomiques
fondamentales. Pour étudier les plantes, il fait de nouveau plusieurs
voyages dans les Alpes, les montagnes du Harz, les environs sablon¬
neux de Celle et dans les îlots steppiques de la Saxonie. Outre ses
chefs-d’œuvre en Médecine et la rédaction des « Gottingische Zeit-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
20
— 306 —
ungen von gelehrten Sachen » etc., il a publié en 1742 la première
édition de sa flore helvétique ( Enumeratio methodica stirpium Hel-
vetiae) et, en 1733, un catalogue du jardin botanique de Gôttingen
et des plantes spontanées des environs de la ville. Mais, après la
mort de sa première femme en 1736 et de sa deuxième femme en 1740,
Haller souffre du mal du pays ; d’autre part il avait l’ambition
politique d’entrer au « Petit Conseil » de Berne. Il rentre donc en
Suisse en 1753 malgré l’amitié et la bienveillance du Baron de
Münchhausen et en dépit de tous les honneurs qu’on lui a offerts
à Gôttingen.
A Berne, on n’a guère estimé le génie puissant et orgueilleux
de Haller et, en 1758, il a été envoyé à Roche comme directeur des
salines. Mais, humilié à Berne, il passe là quelques années heureuses,
en parcourant les champs, les prés, les marais et les montagnes
de cette merveilleuse région qu’il appelle « beatam vallem Aqui-
lejensium ». Une nouvelle période de découvertes floristiques com¬
mence. Encouragé par ses amis Thomas, Dick et Ricou, il décrit de
nouvelles espèces telles que Pulsatilla Halleri, Saxifraga muscoides,
Primula Halleri, etc., et constate la présence d ’Alyssum alpestre,
Potentilla multifida, Astragalus exscapus, Crépis pygmaea, etc.
En 1768, Haller va publier la deuxième édition de la flore helvé¬
tique ( Historia stirpium indigenarum Ilelvetiae), pleine de données
phytogéographiques admirables.
Après son retour à Berne en 1764, son esprit devient de plus en
plus sombre, pessimiste et plein de remords. Quoique son état de
santé s’aggrave, il écrit ses copieuses bibliographies, publie des
romans politiques et éthiques en se déclarant contre le libéralisme
de Voltaire. Il meurt en 1777, un an avant Linné.
2. Les collections botaniques de Haller b
L’herbier Haller ne fut guère touché par les botanistes, fait
étonnant mais qui pourrait s’expliquer en raison de sa nomenclature
prélinnéenne. Les mystères que l’histoire de la célèbre collection
nous présente sont éclaircis par la publication de Ed. Bonnet :
L’Herbier et les Manuscrits d’Albert de Haller. — Journal de
Botanique, T. III, 1889. Lasègue (Herbier Delessert, p. 342,
1849) a cru l'herbier Haller à Milan. Alphonse de Candolle (La
Phytographie p. 417, 1880) fait remarquer que l’indication de
Lasègue doit être erronée et qu’il ne connaît qu’un seul herbier
Haller à Gôttingen. Ed. Bonnet prouve en 1889 que l'herbier
1. Je remercie vivement le Prof. F. Firbas à Gôttingen d’avoir attiré mon attention
sur l’herbier Haller et les Dr. P. Jovet et A. Lourteig de toute l’aide qu’ils m’ont
apportée pendant mon séjour au Laboratoire de Phanérogamie du Muséum National
d’Histoire Naturelle (Paris) et enfin le Prof. E. Hintzsche à Berne qui m’a donné dea
renseignements importants.
— 307 —
dépendant de la succession de Haller se trouve au Muséum National
d’Histoire Naturelle (Paris), en comparant les ex-libris et l’écriture
de l’herbier avec ceux des quatre volumes interfoliés ( Historia
Stirpium indigenarum Helvetiae, 1768). Malgré ce travail, l’herbier
Haller reste ignoré des botanistes.
En 1956, à Gôttingen, le Prof. F. Firbas m’a fait savoir que l’on
conserve au Systematisch-Geobotanisches Institut d’une part la
correspondance entre A. Grisebach et A. von Tavel à l’occasion
du centenaire de la mort de Haller en 1877 à Berne, d’autre part
des annotations du Dr. O. Drude sur l’herbier de l’Académie. En
parcourant les anciennes collections non-incorporées, j’ai trouvé
environ 600 échantillons de Haller. En outre, des plantes de Haller
— plus nombreuses sans doute qu’on ne le pense — existent dans
l’herbier de son fds, à Genève. Ainsi, un spécimen de Phaca frigida
qui m’a été communiqué en 1957, est signé par Haller. On pourrait
découvrir d’autres plantes de Haller dans diverses collections du
xvme siècle.
On doit donc distinguer trois parties dans les collections de
Haller : la première, la plus importante, correspond à son Herbier
conservé à Paris ; la seconde, assez considérable, se trouve à Gôt¬
tingen ; la troisième comprend les échantillons inclus dans d’autres
herbiers.
Après avoir étudié la collection de Paris pendant plusieurs
semaines je vais faire quelques remarques préliminaires sur son
contenu qui est d’une richesse surprenante. Un travail sur l’herbier
de Gôttingen et un catalogue critique du genre Saxijraga sont en
préparation.
Ed. Bonnet a raconté l’histoire de l’herbier Haller en 1889.
Bientôt après la mort de Haller, la collection dépendant de sa suc¬
cession a été vendue à Joseph II d’Autriche, qui l’a donnée à l’Uni¬
versité de Pavia. Après un séjour de 18 ans environ, elle a été trans¬
portée en 1796 à Paris au temps du Directoire et, sans être inscrite
sur les registres du Muséum, elle a été conservée jusqu’à nos jours
au Laboratoire de Phanérogamie du Muséum National.
Ensuite, Ed. Bonnet a mentonné que l’Herbier Haller comprend
60 volumes in-folio de 47 cm de haut sur 33 cm de large, à demi-
reliure, en veau brun, etc. On peut ajouter que la plupart des échan¬
tillons se trouvent fixés sur les feuilles d’une manière assez parti¬
culière : tous collés à la colle ordinaire ils sont souvent, en outre,
scellés par plusieurs gouttes de cire à cacheter noire et par d’étroites
languettes en cuivre. Le nombre des spécimens dépasse sans doute
dix mille, et l’ordre suit les principales lignes de la classification
hallérienne. Mais on note des exceptions très importantes, dues au
hasard ou résultant des raisonnements de Haller sur les relations
de parenté entre les divers groupes de plantes. J’ai constaté l’absence
— 308
du Volume 45 qui a contenu le genre Carex et qui, actuellement, reste
introuvable.
Quant aux échantillons de l’herbier, la grande majorité a été
collectée en Suisse, mais il y a de nombreuses plantes qui provien¬
nent d’Allemagne, d’Autriche, de France, de Hollande, de Scandi¬
navie et de la région méditerranéenne. On trouve même des échan¬
tillons du nord de l’Asie, du Canada et des Indes et de nombreux
spécimens cultivés dans divers jardins botaniques notamment celui
de Gôttingen. Il faut donc distinguer les spécimens récoltés par
Haller lui-même et les plantes qui lui ont été envoyées par ses
correspondants.
L’herbier Haller offre un intérêt historique extraordinaire.
D’abord, je viens de constater que Haller, en étudiant en 1728
l’herbier de C. Bauhin (1560-1624) à Bâle, a été autorisé à y prélever
des échantillons. Entre les spécimens (vol. 12, 18e feuille) qui cor¬
respondent au numéro 989, T. I, p. 423 Haller Helv. 1768 ( Saxi -
fraga exarata Vill. et Saxifraga hypnoides L.) , on trouve une éti¬
quette qui nous en donne la meilleure preuve. Elle porte l’indication
suivante écrite par Haller lui-même : « Saxifragia tridactylites
alp caule folioso nob » et en-dessous « ex stirpibus CB » (initiales
de Caspar Bauhin, toujours employées par Haller). Si on cherche
à identifier l’échantillon provenant de l’herbier Bauhin, on doit
d’abord se rappeler que Haller, en parlant de la répartition du
989. Saxifraga, a ajouté lui-même la remarque suivante : « Varieta-
tem p. ex plantis siccis C. B. habui ». On observe, en effet, parmi
les nombreux spécimens réunis sur la même feuille d’herbier, tout
près de l’étiquette ci-dessus mentionnée (en haut et à gauche) une
seule plante montrant bien les caractères du 989 3. Varietas cum
gemmulis in alis foliorum = Saxifraga hypnoides L., et il n’y a
aucun doute que cette plante a été tirée de l’herbier Caspar Bauhin.
(Voir Planche I, 1). Il y a d’ailleurs beaucoup d’échantillons portant
les synonymes de Caspar Bauhin et en dessous, les lettres « e h c b »
qu’on doit lire comme « ex herbario Caspar Bauhin ».
Bien que Ed. Bonnet ait constaté des dates entre 1732 et 1769,
il faut ajouter que des plantes ont été récoltées pendant le premier
voyage dans les Alpes en 1728 et que Haller a signé beaucoup de
plantes recueillies déjà au début du xvie siècle. Mais ce n’est que
par une étude minutieuse qu’on peut les identifier, car, en général,
Haller a mis sur la même feuille des échantillons provenant de
différentes stations et même de plusieurs collecteurs. La feuille déjà
mentionnée (vol. 12, 18e feuille) nous donne un bon exemple de la
façon selon laquelle Haller a composé son herbier et décrit ses
espèces : on y compte 14 spécimens assez bien conservés et 6 éti¬
quettes. Outre celle dont j’ai parlé ci-dessus, on trouve les indica-
tins de « fouly, S Bernard, Gotth et Speluga » et deux autres que je
309 —
n’ai pu déchiffrer. L'examen des volumes nous prouve que Haller
n’a guère décrit une espèce sans la connaître de plusieurs stations
et sans avoir eu une collection représentative devant les yeux.
La valeur phytogéographique de son herbier augmente à mesure
qu’on réussit à déchiffrer son écriture presque illisible. Si on dit que
ses notations sont brèves et même incomplètes, il faut les comparer
avec celles des herbiers de son temps. Une telle comparaison montre
qu’on n’observe guère que chez lui des indications de localités ainsi
nombreuses. Pour ne pas oublier la collection splendide de Mousses,
Hépatiques, Lichens, Champignons et Algues — au total 8 volumes —
je mentionnerai la feuille de Bartramia Halleriana lledwig. On y
trouve les indications suivantes : « les plans Jaiernaz » (Alpes vau-
doises), « inter Splugen et Schams » (Alpes des Grisons), « Inter
Ayrolo et Faido » (Tessin), nec non juxta viam Malam Rhatia ».
Les deux dernières remarques se trouvent sur une étiquette de W. La
Chenal. (Voir planche I, 4). Dans la collection de Gôttingen, on
observe encore l’indication de « Farnspurg » (Jura Balois). On
doit donc se rendre compte de l’importance de l’herbier Haller,
soit pour la détermination des espèces décrites dans ses travaux
botaniques, soit pour les problèmes de la nomenclature prélinnéenne.
En plus, il nous fournit les bases des premières recherches sur la
répartition des plantes en Suisse et présente un intérêt extraordinaire
pour l’histoire de la botanique pendant sa grande période de déve¬
loppement au xvme siècle.
Pendant la rédaction de sa flore helvétique, Haller a été aidé
par plusieurs amis. A. Gagnebin occupe à cet égard un rang tout
particulier : il a écrit des étiquettes très soignées avec tous les
synonymes prélinnéens connus et a ajouté quelquefois d’admirables
descriptions des stations de ces découvertes et même de leur écologie
(Voir planche I, 3 et II). Puis on trouve des annotations fort remar¬
quables de La Chenal (Voir planche I, 2) et du médecin Ricou.
Il y a également des échantillons de Claret, Dick, Duvernoy,
Gessner, Huber, Koch, Koenig, Thomas et Zwinger. Pour la
plupart des plantes collectées par ces derniers, les annotations
ont été faites par Haller lui-même qui indiqua le nom du collecteur.
A propos des auteurs étrangers, je dois d’abord mentionner
C. von Linné. On sait que la célèbre correspondance entre les deux
illustres naturalistes a cessé en 1749 pour toute leur vie. J’ai réussi
à trouver des indications « .4 Linnaeo » écrites de la main de Haller.
On doit certainement remarquer dans ces échantillons des plantes
authentiques de Linné et on observe de précieuses feuilles dont une
partie correspond à la collection de Haller, une autre au spécimen
qu’il a extrait de l’herbier Bauhin et une troisième au don de Linné
(p. e. vol. 12, 32e feuille). (Voir planche III). Quant aux plantes
qui portent des noms binaires, je n’ai pas réussi à prouver qu’il y a
— 310
parmi eux des spécimens nommés par Linné. En effet, on observe
une collection très considérable de la Suède dont Haller parle
dans la préface de sa flore helvétique (1768) : « Ex Suecia dona
Reginae Louisae Udalricae collectionem stirpium e/us regni possideo. »
L’écriture soignée diffère nettement des exemples qu’on trouve au
catalogue de l’herbier Linné et des phototypes que l’on m’a montrés
à Paris. D’ailleurs il semble peu probable que Linné ait nommé
cette collection consacrée à son adversaire Haller. Le nombre de
plantes envoyées par N. J.v. Jacquin est très considérable ; elles
portent toutes des noms binaires. Finalement on constate presque
partout des noms binaires qui furent écrits sans doute après la mort
de Haller, car je les ai vus aussi dans les quatre volumes interfoliés
de sa flore helvétique qui portent beaucoup de rectifications de
Haller lui-même, .le n’en connais pas l’auteur, mais je présume
comme Ed. Bonnet que ces annotations peu soignées ont été ajou¬
tées pendant le séjour de l’herbier à Pavia.
Quant aux autres correspondants, je viens de reconnaître l’écri¬
ture de C. J. Bellardi (plantes du Piémont), de J. G. Gmelin
(collection précieuse de la Sibérie), d’A. Gouan (échantillons du Sud
de la France et des Pyrénées), de B. de Jussieu (plantes cultivées
au Jardin de Trianon à Versailles), de Morenius (spécimens des
environs de Verona), de I. G. Grimm (mousses provenant de la
contrée d’Eisenach en Allemagne), de Rainville (collection de
Graminées et de Cypéracées de Hollande). Je dois faire remarquer
que j'ai énuméré seulement les auteurs dont les contributions à
l’herbier Haller sont réellement constatées. Evidemment il y en a
beaucoup d’autres mais l’identification exacte me semble extrême¬
ment difficile car la correspondance de Haller était très abondante.
Les remarques sur l'herbier Haller resteraient incomplètes si
nous ne parlions des types. Les collections qu’il a faites avant de
décrire ses nouvelles espèces sont merveilleuses. En suivant son
itinéraire, ses publications et sa correspondance, on arrive quelque¬
fois parfaitement bien à identifier les spécimens qui lui ont servi
de base. Evidemment ces échantillons ont une valeur particulière.
On sait que surtout Allioni et Crantz se reportent plusieurs fois
aux descriptions halleriennes et même Linné cite très souvent son
adversaire. La comparaison avec le catalogue de l’herbier Linné
montre bien qu’on cherche quelquefois en vain dans cet herbier des
espèces alpines mentionnées par Linné. Cependant, ces espèces
sont très richement représentées dans l’herbier Haller.
3. La conception botanique de Haller.
Pour bien comprendre les idées et la valeur de ses travaux, il
faut se souvenir qu'il fut le fondateur de la physiologie moderne.
— 311 —
puisqu’il introduisit la méthode expérimentale dans les sciences
naturelles — fait déjà mentionné depuis plusieurs dizaines d’années
— qu’il a publié une immense œuvre anatomique, base du dévelop¬
pement de la médecine au xixe siècle et qu’il a terminé peu avant sa
mort ses grandes bibliographies botaniques et médicales indis¬
pensables pour de nombreuses recherches historiques.
Linné était avant tout le génie glorieux de la nomenclature
biologique ; la valeur de la nomenclature binaire reste indiscutée.
Haller eut donc tort de se déclarer adversaire de Linné et de publier
sa correspondance. Cependant il faut se demander pourquoi Haller
n’a pas accepté les idées grandioses de Linné. Faut-il chercher les
raisons seulement dans son caractère susceptible et ambitieux ?
ou bien, était-il guidé par des réflexions purement scientifiques ?
Regardons les trois problèmes principaux de cette controverse :
la nomenclature, le système sexuel et la constance des espèces.
En Taxinomie, Haller a suivi une stricte tradition historique
présentant tous les synonymes créés depuis les Bauhins jusqu’à
ses contemporains dans l’ordre chronologique des publications. On
comprend que Haller ait été choqué par la manière libre de Linné
et par le bouleversement causé par l’introduction de la nomencla¬
ture binaire. Mais on trouve encore des raisons plus profondes.
Haller en publiant ses chefs-d’œuvre anatomiques, a surtout
employé des termes morphologiques ou topographiques plus ou
moins concrets ce qui n’a pas changé jusqu’à nos jours, et il a exigé
ce principe en botanique rejetant tous les noms triviaux. Tandis que
Linné, le botaniste, a trouvé une abstraction géniale et pratique,
Haller, botaniste et grand anatomiste à la fois, n’a pas pu le suivre.
D’autre part, en cherchant des relations de parenté, Haller
a refusé le système sexuel qui lui semblait très artificiel. Linné
n’a point prétendu que son système était définitif et il a même
répondu à Haller qu’il serait toujours prêt à accepter une con¬
ception plus naturelle. Mais, étant donné que les connaissances
scientifiques n’étaient pas encore assez avancées, Haller n’a jamais
réussi à achever son système naturel. Ses idées encore vagues et
peu conformes à l’esprit du xvme siècle devaient seulement triom¬
pher après les grandes recherches de morphologie comparée et de
phylogénie du xixe siècle.
L’idée que les organismes se présentent en espèces fixes, était
un principe fondamental du système de Linné, et ce n’est que par
force qu’il avoua les difficultés de sa conception vers la fin de sa
vie. Très tôt, Haller se rendit compte que les espèces sont plus
ou moins variables et son herbier nous en donne les meilleures
preuves. On peut donc confirmer dans la plupart des cas, les paroles
de Haller qui disait n’avoir jamais décrit une espèce sans avoir
observé des spécimens de différentes localités et, si possible, à tous
— 312 —
les stades de leur développement. De plus, il cultiva même les
plantes qu’il considérait comme critiques, et il mit dans son herbier
les échantillons horticoles à côté des spécimens provenant des sta¬
tions naturelles. C’est grâce à cette méthode de travail si précise
et moderne, qu’on trouve dans l’herbier Haller des collections
d’une richesse éblouissante et d’un intérêt historique extraordinaire.
Mentionnons, pour terminer, la valeur phytogéographique fonda¬
mentale de son œuvre botanique. Déjà en 1768 il révèle les traits
principaux de la végétation holarctique, en comparant les étages
alpins aux différentes régions végétales de l’Eurasie et, en même
temps, il donne quelques observations écologiques et phytosociolo-
giques surprenantes. Tout cela ne resta pas sans influence sur les
botanistes qui lui succédèrent et A. v. Humboldt fut sans doute
enthousiasmé par la sérénité des pages dans lesquelles Haller fit
une admirable description de la végétation des Alpes helvétiques.
EXPLICATION' DES PLANCHES
Planche I.
1. Etiquette écrite de la main de Haller et prouvant l’existence de plantes de Caspar
Bauhin (1560-1624) dans l’herbier Haller (vol. 12, 18e feuil.). — 2. Ecriture de Châ¬
telain. — 3. Ecriture de Gagnebin. — 4. Feuille portant une partie de la collection
du 1802. Bryum Haller Helv. T. III, p. 43 (1768) = Bartramia Halleriana Hedw.
Haller fut le premier à séparer cette espèce en 1742. J’ai indiqué les spécimens qui
lui ont servi de base à l’aide du signe « Type ». A droite, on trouve l’indication 1739 ;
à gauche, j’ai déchiffré une description préliminaire : « Bryum capillaceo folio sphae-
ricis fere sessilibus per caulem sparsis capitulis », et, plus bas, le synonyme abrégé
du 4. Bryum Haller Helv. p. 109 (1742) « alp. ramosiss. capitulis crassis ad caulem
fere sessilibus » (vol. 54, 6e. feuil.).
Planche II.
Le spécimen du 355, Spartium Haller llelv. T. I, p. 154 (1768) = Cytisus decumbens
(Durande) Spach est un magnifique exemple d’une nouvelle espèce découverte par
Châtelain et Gagnebin dans le Jura Suisse et décrite par Haller en 1762. On doit consi¬
dérer que tous les échantillons recueillis par Gagnebin et Châtelain ont servi à Haller
comme base pour sa description, et je les ai marqués avec « Type ». L’étiquette
N° 2125 porte une indication très soignée de Gagnebin. On observe en outre les anno¬
tations de Haller (écriture fine sur différentes étiquettes). L’indication « Genista
pilosa L. a Roulier Mair. de la Brev. « est de la main de Châtelain. Au-dessous on
peut déchiffrer les mots « alia planta » écrits par Haller. L’écriture de la grande
étiquette en bas et à gauche pourrait être identifiée d’après la correspondance de
Haller. Il faut ajouter que le spécimen de Besançon indiqué par La Chenal « Genista
in Entend. II descripta », a été recueilli après la première description de Haller (vol.
14, 9e feuil.).
Planche III.
1. Une partie de la collection du 1980. Saxifraga Haller Ilelv. T. I, p. 420 (1768) =
Saxifraga oppositifolia L. Cette feuille a une valeur unique. En haut, on trouve
l’échantillon qui a servi à Haller pour sa première description de l’espèce en 1742.
L’indication « Grind » signifie Grindelwald (Oberland Bernois).
2. A droite on trouve trois spécimens envoyés à Haller par C. v. Linné, indiqués par
Haller lui-même « A Linnaeo ». A gauche on observe la plante de Caspar Bauhin.
L’étiquette écrite également par Haller porte le synonyme de J. R. H. Till.
Scheuchzer « Saxifragia alpina, ericoides, flore coeruleo » et en-dessous les lettres
ex h. cb qu’on doit lire : ex herbario Caspar Bauhin: (vol. 12, 32e feuil.).
PLANCHE 1
PLANCHE 11
’utmn: j*
313 —
Découverte , paléontologie et stratigraphie
DES GRANDS FoitAM IN ITÈRES DU TERTIAIRE
de l’Ouest africain.
Par Raymond Fübon.
11 y a maintenant plus d’un demi-siècle que les premières Numtnu-
lit.es furent découvertes en Afrique occidentale, au Sénégal. On
découvrit ensuite les Lépidocyclines de Dakar et de rares Oper-
eulines.
D’autres grands Foraminifères furent découverts par la suite,
mais les déterminateurs se trouvèrent devant de tels problèmes
qu’ils renoncèrent à se prononcer.
C’est qu’en dehors des Nummulites du Lutétien, la faune de
l’Ouest africain s'est révélée comprendre des Nummulites et des
Operculines cordelées dans l’Eocène inférieur, puis des Discocy¬
clines nouvelles. La littérature s’est trouvée un peu encombrée
d’incertitudes paléontologiques et stratigraphiques. Ayant eu
l’occasion d’en faire le point à l’occasion d’une révision de mon
Manuel de Paléogéographie, j’ai pensé utile d’en faire profiter
ceux de nos confrères que le sujet peut intéresser et qui n’ont pas
toujours toutes facilites pour consulter les ouvrages publiés.
1. — Lf.s Lépidocyclines.
C’est Henry Hubert qui découvrit des blocs de calcaire à Lépi
docyclines à Dakar. Les déterminations furent faites par H. Dou-
vili.é qui y reconnut Lepidocyclina marginata et L. cf. Schlum-
bergeri (5).
Le niveau fut attribué à l’Aquitanien (Miocène inférieur).
Toutefois, en 1942, R. Furon distingua parmi ces blocs des
calcaires blancs ne contenant cjue des Lépidocyclines et. des cal¬
caires roux contenant à la fois des Lépidocyclines et des Nummu¬
lites (N. Tournoueri) impliquant un niveau oligocène (8). Les
blocs de calcaires à Lépidocyclines ne sont pas en place mais noyés
dans des tufs volcaniques (J. Malavoy) et ils appartiennent à
l’Oligocène et au Miocène inférieur.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
— 314 —
IL — Nummulites, Opf.rculines, Discocyclines.
C’est en 1902, que pour la première fois dans l’Ouest africain,
des Nummulites furent découvertes dans les matériaux d’un son¬
dage à Saint-Louis du Sénégal, à la profondeur de 230 mètres.
G. Vasseur les attribua à l’espèce Ehrenbergi des couches du
Mokattam d’Egypte, voisine de gizehensis. 11 pensa que le niveàu
devait être yprésien (1).
En 1904, Stanislas Meunier publie la coupe complète du sondage
de Saint-Louis du Sénégal (2).
En 1905, le même auteur signale la présence de Nummulites à
Mayayes (Sénégal,) à 60 mètres de profondeur ; elles seraient diffé¬
rentes de celles de Saint-Louis, mais ne sont pas nommées (3).
En 1907, P. Lemoine étudie les matériaux du Capitaine Vallier.
Il s’y trouvait des Nummulites provenant du puits de Katéni.
J. Boussac les détermine comme Nummulites Heeri de la Harpe (4).
En 1908, Stanislas Meunier publie la découverte de Nummulites
cf. distans, mais il faut attendre 1916 pour trouver une étude de
H. Douvillé sur les matériaux du Capitaine Friry qui sont déposés
au Muséum. Il y retrouve les mêmes Nummulites qu’à Saint-Louis
du Sénégal, mais il n’accepte pas leur rapprochement avec N. Ehren¬
bergi ou N. gizehensis qui sont des formes granuleuses ; elles seraient
plus voisines des variétés méandriformes de N. atacicus, sans
être identiques (5). En 1920, IL Douvillé revient sur le sujet,
détermine Nummulites Heeri de la Harpe et donne le nom de
Nummulites V asseuri et N. subvasseuri aux Nummulites de Saint-
Louis du Sénégal, retrouvées en plusieurs points du Sénégal. Les
niveaux à Nummulites sont attribués au Lutétien inférieur (6).
Le même auteur indique la présence A'Operculina canalifera
d’Archiac au Sénégal et au Soudan, dans l’Éocène inférieur.
Il faut attendre ensuite plus de quinze ans pour arriver aux récoltes
de F. Jacquet, déterminées par J. Flandrin en 1936 (7).
Tout d’abord, J. Flandrin s’attache à démontrer que l’espèce
V asseuri n’est pas valable, qu’elle est très polymorphe et doit
être une N. gizehensis non granuleuse, à filets cloisonnaires méan¬
driformes normaux. Elle prend le nom de Nummulites gizehensis
(Forskal), variété V asseuri H. Douvillé. La petite forme Nummulites
subvasseuri H. Douvillé devient Nummulites curvispira Savi et
Meneghini, variété V asseuri H. Douvillé.
Les autres espèces reconnues sont Nummulites irregularis Desh.
et subirregularis de la Harpe, N. distans Desh. et N. Tchiatcheffi
d’Archiac, N. Murchisoni Brunner et sa forme mégasphérique
N. Heeri de la Harpe, N. sub-Beaumonti de la Harpe.
Au point de vue stratigraphique, F. Jacquet voyait un Luté-
— 315 —
tien inférieur à Nummulites irregularis et distans et un Lutétien
supérieur à Nummulites gizehensis. Nummulites Heeri restait de
position incertaine.
En 1942, R. Furon signale l’existence de Nummulites dans des
calcaires roux de Dakar, contenant des Lépidocyelines. La Nummu-
lPe, de petite taille, serait N. Tournoueri, forme mégasphérique
de N. Bouillei (8). Le niveau serait Oligocène.
En 1943, commence la très curieuse histoire des Nummulites
cordelées.
Le service des Mines de l’A. O. F. reprend les matériaux du son¬
dage de M’Backé (Sénégal) exécuté en 1933-34 et envoie un lot
de Nummulites à J. Flandrin qui les compare d'abord à N. Heeri-
Murchinoni (sans conclure) et demande des informations complé¬
mentaires. Ensuite, G. Arnaud, Chef du Service des Mines demande
par lettre du 22-7-1943, au L4 C1 L. M. Davies, s’il veut bien
■examiner des Nummulites du Sénégal et du Dahomey.
Nous avons connaissance de ce premier épisode par le Rapport
inédit de H. Besairie, conservé à Dakar, puis par une étude du
L4 C1 Davies lui-même (1952).
La lettre du 22-7-1943 fut suivie de deux lots de Nummulites,
les unes du Sénégal, les autres (le lot 26) de Toffo Dahomey).
Le L4 C1 Davies estime que les Nummulites de Toffo ressemblent
beaucoup à Nummulites Nuttalli Davies du Ranikot de l’Inde et
demande un autre lot. Il reçoit le lot 7745 de 3 m. de profondeur
■et confirme sa première opinion par lettre du 13 avril 1944. Il
reçoit alors un troisième lot (6345), de 12 m. de profondeur à Zahuc,
au S.-E. de Toffo.
Le 7-7-1944, le L4 C1 Davies informe G. Arnaud que la forme
mégasphérique est différente de N. ( Ranikothalia) thalicus Davies,
mais que le couple est tout de même voisin de Nuttalli.
Ces premiers renseignements, consignés dans le Rapport Besairie,
sont connus par des notes infra-paginales de l'étude publiée par
G. Arnaud dans le numéro de novembre-décembre 1945 des
« Annales des Mines et des Carburants » (9).
En 1948, R. Furon publie le Paléocène du Togo et cite la décou¬
verte de N. Nuttalli au Dahomey (10).
En 1949, le L4 C1 Davies décrit sommairement les Ranikothalia
de Toffo, (que par un lapsus calami, il situe au Togo), montrant
■qu’elles forment un chaînon entre les formes de l’Inde et celles
du Paléocène des Antilles (11).
La même année, à Dakar, F. Tessier publie une Note sur le
Paléocène du Sénégal, mais n’a pu retrouver d'échantillons de
Nummulites cordelées et n’a pas encore eu connaissance de la note
•du L4 C1 Davies (12).
L’année 1952 connaît une abondante littérature.
— 316
Il y a d’abord la Thèse de F. Tessier (13) sur le Crétacé et le
Tertiaire du Sénégal. L’auteur rappelle que le L4 C1 Davies a
déterminé des Nummulites Beaumonti d’Archiae, puis surtout
Nummulites Nuttalli du sondage de M’Backé. Au point de vue
stratigraphique, toutes les Nummulites (saut N. Nuttalli ) appar¬
tiennent au Lutétien supérieur.
La même année, L. R. Cox, étudiant les faunes de Gold Coast (14)
parle des Nummulites du Dahomey vues par le L4-C4 Davies et
rappelle qu’il avait déterminé des Nummulites et des Discocyclines
dans le district de Keta (Gold Coast) (15). Dans une note infra-
paginale, il est indiqué que le L4 C1 Davies estime que la Nuinmu-
lite du Dahomey pourrait être yprésienne.
Encore en 1952, paraît le document essentiel, l’étude complète
de ces Nummulites, qui sont des espèces nouvelles : Ranikothalia
Sahnii et R. Savitriae Davies. Le document paraît dans un pério¬
dique imprévu, dans le Tome I de The Palaeobotanist, de Lucknow
(Inde). Cela tient à ce que le L4 C1 Davies a voulu participer à
l’hommage des amis de Birbal Sahni, qui venait de mourir, hom¬
mage qui se manifestait sous la forme de l’édition du Tome premier
du Palaeobotanist (16). L’auteur pense que ces Ranikothalia sont
paléocènes et qu’elles indiquent le passage des faunes des Indes
à celles des Antilles L’âge serait « Sparnacien » (donc de l’Yprésien).
En 1954, Mme de Cizancourt et J. Cuvillier reçoivent des
Nummulites (en lames minces) provenant d’un sondage du Ferlo
(Sénégal). Ces Nummulites, supposées lutétiennes, sont en fait des
Nummulites eordelées du Paléocène, connues dans la région caraïbe
et au Venezuela : Nummulites ( Operculinoides ) caraibensis M. de Ciz.,
N. (Opère.) torifera M. de Ciz., N. (Opère.) catenula B Cushman
et Jarvis, N. (Opère.) Bermudezi B Palmer (17). Il n’est plus
question des Ranikothalia. mais le L4 C1 M. Davies avait noté
que les espèces du Sénégal n’étaient pas tout à fait les mêmes
que celles du Dahomey, du moins celles qu’il avait vues.
En 1955, R. Abrard, étudiant des matériaux communiqués
par A. Gorodiski, retrouve au Sénégal le couple Ranikothalia
Sahnii- S avitriae (18).
On le trouve à 126-128 m. de profondeur dans le sondage de
Dahra (205 km N.-E. de Dakar) et R. Abrard note combien
l’espèce, fort différente de N. Nuttalli est proche de N. Bermudezi.
Des échantillons de M’Backé appartiennent au même groupe.
Stratigraphiquement, l’hypothèse de L. M. Davies semble pro¬
bable : Yprésien plutôt que Paléocène vrai.
D’autres sondages confirment l’hypothèse de F. Tessier con¬
cernant la répartition des Nummulites dans le Lutétien.
A la liste des espèces déjà connues, s’ajoute le couple .V. irre-
gularis-subirregularis de la Harpe.
— 317 —
La même année, l'intérêt se reporte sur l’Éocène inférieur de
Fresco, en Côte d’ivoire, découvert en 1928 et revu en 1933 par
J. Malavoy, qui signale la présence de Nautiles et d'Orbitoïdés (19).
F. Tessier y recueille en 1954 de curieux Foraminifères qui sont
étudiés par R. Abrard (20). Une bonne coupe du gisement est
publiée par P. Maugis en 1955, montrant que les couches à Nautiles
sont surmontées par les niveaux à Foraminifères (21).
Il s’agit d’un groupe inédit, des Operculines cordelées ( Operculina
( Nummulitoides ) Tessieri n. subgen., n. sp.,) qui représentent des
formes archaïques tout à fait spéciales, intermédiaires entre les
Operculines vraies et les Nummulites cordelées (Operculinoides
= Ranikothalia) . L’espèce est très polymorphe et on pourrait y voir
également un terme de passage entre les Nummulites cordelées
et les Assilines du groupe A. praespira. On se trouve donc à un
carrefour de sous-genres et de genres.
D’autre part, F. Tessier avait signalé dans sa Thèse l’existence,
au Sénégal, de Discocyclines à bouton central ombiliqué, ne sem¬
blant correspondre à aucune espèce antérieurement décrite. Les
échantillons, très fragiles, oe prêtaient mal aux préparations
microscopiques. En 1952, L. Feugueur rapporta au Muséum
nombre de ces Discocyclines provenant du Lutétien de Lam-Lam.
R. Abrard a décrit cette espèce qui est effectivement nouvelle :
Discocyclina senegalensis nov. sp. et rappelle les formes de Bornéo
et de la Nouvelle Calédonie (22).
En 1957, M. Slansky publie une étude stratigraphique sur le
bassin sédimentaire côtier du Dahomey et du Togo (23). Le « Paléo-
cène » a une épaisseur connue de l’ordre de 200 mètres. La base
est caractérisée par la présence d'Ostrea Friryi Meunier et de
Togocyamus Seefriedi Oppenh. A une centaine de mètres au-dessus
de la base et au-dessous de l’Yprésien-Lutétien, il existe un niveau
repère dont la microfaune gaiantit l’âge paléocène.
A 60 m. environ sous ce niveau repère, Fauteur indique un niveau
à Nummulites comportant à la fois Ranikothalia Sahnii-Saoitriae
Davies, Nummulites ( Operculinoides ) cf . catenula Cushm. et Jarvis,
N. ( Opère.) Bermudezi Palmer. Ce sont les espèces du Sénégal et
leur niveau est ici très précio. Aucune Nummulite n’a été trouvée
dans l’Yprésien-Lutétien. Ce dernier point peut être considéré
comme définitivement acquis. Il reste à souligner la présence à
la base du Paléocène d’Ostrea Friryi qui est lutétienne au Sénégal.
Par contre, le petit Oursin, Togocyamus Seefriedi est bien au même
niveau en Gold Coast (L. R. Cox, 1952).
On remarquera également que la stratigraphie détaillée pourrait
bien n'avoir qu’une valeur très locale, puisque toute la faune,
sauf les Nummulitidés , a été trouvée au Togo, dans le puits de
Togblékové, sur quelques mètres d’épaisseur seulement (10).
318 —
Au total, dans l’état actuel de nos connaissances, il existe un
Éocène inférieur (le Paléocène probablement, caractérisé par des
Foraminifères très particuliers : des Nummulites cordelées opercu-
linoïdes (Operculinoides — Ranikothalia ) et des Operculines cor¬
delées nurnnuilitoïdes (Nummulitoid.es).
L’Yprésien vrai semble manquer de Nummulites, celles-ci n’exis¬
tant qu’au Sénégal et étant localisées dans le Lutétien supérieur,
d’après F. Tessier.
Le Lutétien-Bartonien d’Ameki (Nigeria) n’a livré aucune
Nummulite. L'Oligocène de Dakar contient Nummulites Tour-
noueri.
De grands Foraminifères comme Orbitolites complanatus, si
commun dans le Lutétien de toute la zone méditerranéenne, n’est
cité qu’une seule fois, et avec doute, par J. M. Pires Soares, en
provenance de la Guinée portugaise (24).
L’absence souvent remarquée de Nummulites dans le Sahara
peut tenir à l’absence du niveau à Nummulites cordelées à la base
de l’Éocène saharien, ainsi qu’à l’absence de Lutétien au sommet.
Enfin, on peut remarquer l'absence totale de Nummulites dans
l Éocène de Nigeria, du Cameroun et du Gabon (où il atteint
1.500 mètres d’épaisseur) (25), ainsi que dans les formations côtières
du Congo et de l’Angola.
Dernière remarque : il serait préférable de renoncer au terme
Paléocène qui est utilisé dans des sens différents par les divers
auteurs.
BIBLIOGRAPHIE
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— 320 —
Algums testemunhos geologicos da Guiné portuguesa. Contrib.
paleontologicas. Bull. Soc. Port. Sc. Nat., 1947, t. 15, pp. 105-108.
.25. Hourcq, V., 1957. — -Bassins sédimentaires du Cameroun. XXe Congr.
Géol. Intern., Mexico 1956, Symposium Gis. Petrol. et Gaz, t. 1,
pp. 45-68. Les recherches pétrolières dans la zone côtière du
Gabon. Ibidem, pp. 113-141.
Étude paléoxyloluoique du Sahara ( XXIV ).
Sur le Terminalioxylon fezzanense n. sp.,
CoMBRETACEAE FOSSILE DU DÉSERT DU C AI. A ECHO
( Fezzan oriental).
Par Edouard Boureau.
Ea série de Notes que nous publions sur les arbres fossiles des
déserts sahariens a pour but de reconstituer les riches flores qui
se sont succédé dans cette partie de l’Afrique.
Les troncs fossiles représentent de loin les restes les plus nom¬
breux subsistant dans les couches continentales.
L’importance de ces recherches n’est plus à démontrer, tant au
point de vue stratigraphique qu’au point de vue de l’histoire bota¬
nique et climatologique des forêts disparues. Cependant des échan¬
tillons nombreux devront être encore très objectivement et soigneu¬
sement décrits avant qu’une synthèse définitive puisse être donnée
Le bois fossile qui fait l'objet de cette nouvelle Note a été récolté
dans le Serir du Calancho, à Dor et Talah, dans le Fezzan oriental.
11 a été découvert par MM. Belt.air, Freulon et Lefranc 1 aux¬
quels nous adressons nos plus vifs remerciements.
L’échantillon appartient aux couches de passage de l’Eocène
à l’Oligocène. Ces formations ont déjà livré un fruit fossile, le
Fezzania calanchoensis Boureau 2.
COMBRETACEAE
Genre Terminalioxylon Schonfeld, 1947 3.
Terminalioxylon fezzanense n. sp.
(planche I).
L’échantillon se présente sous l’aspect d’un bloc très silicifié,
de couleur mastic, veiné de noir. Les structures sont bien conservées.
Collection Boureau, 505.
1. Bellair P., Freulon J. M. et Lefranc J. Pli., 1954, Découverte d’une for¬
mation à Vertébrés et Végétaux d’âge tertiaire au bord occidental du désert libvque
(Sahara oriental), C. R. Acad. Sc., 239 : 1822-1824, Paris, 1954.
2. Boureau Éd., 1956, Sur la paléocarpologie de l’Afrique nord-équatoriale et
sur un nouveau fruit tertiaire du Fezzan oriental. Bull. Mus. hist. nat. 28 (6) : 558-
564, 1 fig., 1956.
3. Schonfeld G., 1947, Hôlzer aus dem Tertiâr von Kolumbien. Abh. Senckenb.
Natur. Ges., 475 : 1-53, 38 fig., 5 pl., 1947.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
21
I. — ÉTUDE ANATOMIQUE
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme. Les zones d’accroissement
périodique du bois sont figurées uniquement par la présence de
bandes tangentielles de parenchyme très isolées et accompagnées
de canaux secréteurs verticaux pathologiques.
1. Vaisseaux. — Les pores sont diffus, avec une certaine ten¬
dance à être disposés suivant un alignement oblique, allant
quelquefois localement vers l’horizontale. En coupe transversale,
les vaisseaux sont ovoïdes, le grand axe étant placé en direction
radiale. Ils sont presque toujours solitaires (93 %), plus rarement
groupés en séries radiales de 2 (5 %), exceptionnellement de 3 (1 %),
4 (0,6 %) et 5 (0,4 %) vaisseaux accolés.
Mensurations. — Diamètres transversaux des pores (tangentiel
X radial) : 100 p X 120 p ; 100 p X 130 p ; 110 p X 150 p ; 120 p
X 150 p ; 130 p X 160 p. Ils sont donc surtout de taille moyenne,
le diamètre tangentiel étant compris entre 100 p et 200 p.
Certains pores beaucoup plus rares sont de petite taille ou de
très petite taille (50 p X 50 p ; 60 p X 70 p)..
Densité des pores. — 5 à 13 au mm2.
Les pores sont dépourvus de contenus oléo-résineux.
Aspect longitudinal. — Les éléments de vaisseaux ont une lon¬
gueur allant de 150 p à 350 p. Ils sont donc courts. La limite
entre extrêmement courts et très courts se situe à 175 p et la limite
entre très courts et assez courts, à 250 p. Les vaisseaux courts
vont jusqu’à 350 p.
Les ponctuations latérales sont hexagonales, contiguës, alternées
ou quelquefois opposées. Leur diamètre maximum est de 10 p.
Elles sont de taille moyenne. L’ouverture de ces ponctuations est
fendue horizontalement. Les ponctuations aréolées sont certaine¬
ment ornées, mais ce caractère est d’observation incertaine malgré
la bonne conservation de l’échantillon fossile.
Les cloisons terminales des éléments de vaisseaux sont horizon¬
tales ou faiblement obliques. La perforation terminale est simple.
2. Parenchyme ligneux. — Il est soit associé aux vaisseaux,
soit disposé en bandes tangentielles indépendantes. 11 est formé
de cellules au contenu sombre.
a) Parenchyme paratrachéal (juxtavasculaire). 11 forme autour des
éléments de vaisseaux une gaine souvent incomplète, faiblement
aliforme (au plus 4 cellules), confluente lorsque les vaisseaux sont
rapprochés. Les cellules de parenchyme ont un diamètre trans¬
versal de 30 p, ce qui les rend facile à distinguer des fibres dont
le diamètre moyen atteint au plus 15 p.
323 —
b) Parenchyme apotrachéal (circummédullaire). Il apparaît sous
l’aspect de bandes de parenchyme épaisses en moyenne de 10 cel¬
lules, aux diamètres voisins de 20 p X 25 p, allongées en direction
radiale. Ces bandes contiennent de nombreux canaux secréteurs
verticaux d’origine pathologique. Il est difficile de préciser s’il
s’agit de bandes initiales ou terminales fi
Aspect longitudinal des cellules parenchymateuses. — Les cellules
du parenchyme paratrachéal sont allongées verticalement le long
des éléments de vaisseaux (hauteur 90 p,). Les cellules du parenchyme
circummédullaire ont un aspect vertical différent. LTne coupe
longitudinale montre des cellules sensiblement isodiamétriques au
milieu desquelles on retrouve les canaux secréteurs verticaux.
Diamètres des cellules de parenchyme apotrachéal : environ 20 p.
(plan vertical).
3. Rayons. — Ils sont unisériés, très exceptionnellement hisériés.
Ils sont homogènes (type III de D. A. Kribs) 1 2, formés de cellules
au contenu sombre, comme le parenchyme vertical, mais présentent
parfois vers la mi-hauteur une cellule claire, cristallifère et dilatée.
Les cellules couchées ont (plan tangentiel) une largeur de 25 p.
et une hauteur moyenne de 33 p. Les cellules marginales des rayons
sont plus effilées (hauteur : 50 p).
Les cellules cristallifères dilatées placées à la même hauteur
dans le plan ligneux atteignent les dimensions suivantes (largeur
X hauteur) 30 p X 70 p ; 30 p X 50 p. Les cristaux ont disparu
au cours de la fossilisation.
II. — AFFINITES
Dans l’état actuel de nos connaissances du plan ligneux des espèces
vivantes, les canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique
se retrouvent dans les familles suivantes3 4 5 * 7 :
1. Ampelidaceae
2. Bombacaceae
3. Boraginaceae
4 . Burseraceae
5. Caesalpiniaceae
(i. Combretaceae
7. Elaeagnaceae
8. Euphorbiaceae
11. Elaeocarpaceae
10. Hamamelidaceae
11. Locyf hidaoeae
12. Malvaceae
13. Meliaceae
11. Mimosaeeae
1. Voir les distinctions faites pour ces tissus par K. A. Chowdiiury : Chow-
ruiuKY K. A., 1934, The so called terminal parenchyma cells in the wood of Termi
natta lomentosa. Nature. 133 : 215, 1934. ht.. 1936, Terminal and initial parenchyma
cells in the wood of T erminalia tomentosa W. et A., New Phyt., 35 : 351-358, 1936.
2. Kiubs D. A., 1935, Salient linos of structural spécialisation in the wood rays
of dicotyledons, Bot. Gaz. 96 : 547-557, 1935.
3. .Metoai.I'K (i. 11. et, Cuiat.k I,.. 1950. Anatoniv of the Dicotyledons. (if. pp. 617
619. 19.50.
— 324 —
15. Moringaceae
16. Myrtaceae
17. Papilionaceae
18. Proteaceae
19. Ropalocarpaceae
20. Rosaceae
21. Rutaeeae
22. Sapindaceae
23. Simarubaceae
24. Sterculiaceae
25. Styracaeace
26. Vochysiaceae.
On peut procéder aux éliminations suivantes :
a. Les familles 1, 3, 8, 9, 12, 15, 18 n’ont jamais de rayons uni-
sériés, mais au contraire deux types de rayons observables dans
le plans ligneux tangentiel.
b) La famille 2 doit être éliminée car le seul genre ayant des
rayons unisériés ( Camptustemum ) a des vaisseaux assez petits,
c’est-à-dire compris entre 50 et 100 p.
c) Les familles 11, 14, 16, 19, 20, 24, 25, 26 ont une répartition
générale du parenchyme vertical différente de celles de notre
échantillon fossile. De plus elles peuvent être éliminées, dans de
nombreux cas, en raison de leur phloème interxylémien possible,
de leur structure étagée, de l’absence ou de l’extrême rareté des
canaux secréteurs verticaux d’origine pathologique.
d ) Famille 4 : Burseraceae. D’après Spiekerkoetter 1, de
larges bandes tangentielles comme celles de notre échantillon
fossile n’ont été signalées que dans les Commiphora subcrenata
A. Peter, C. mildbraedi Engl, et C. heterozygia A Peter. Or le genre
Commiphora ne possède jamais de rayons exclusivement unisériés.
e ) Familles 7, 10. Dans tous les cas, les vaisseaux sont petits,
c’est-à-dire avec un diamètre moyen inférieur à 100 p.
/) famille 5 : Dans cette famille, il n’y a aucun genre dans lequel
on ait signalé simultanément des canaux secréteurs verticaux et
des rayons unisériés homogènes.
1. Spiekerkoetter 11.,
ostafrikanischer Meliaccen,
1934.
1924, Untersuchungen zur Anatomie untl Systematik
liurseraceen und Simarubaceen. Bot. Arrh., 7 : 274-320,
Légende de i.a planche
Planche I, (publiée avec le concours du C.N.R.S.).
Terininalioxiflon fezzanmse n. sp.
1. Portion de coupe transversale montrant les pores diiïus accompagnés de leur
parenchyme juxtavasculaire plus ou moins aliforme et avec une bande de paren¬
chyme circummédullaire (p. s.) à canaux.
2. Portion de coupe longitudinale radiale montrant un canal secréteur au milieu
de son parenchyme circummédullaire (p. s.).
3. Portion de coupe longitudinale tangentielle montrant les rayons unisériés homo¬
gènes et une file de vaisseaux (v.) avec leurs -ponctuations latérales aréolées, alter-
». *• V
BULL. MUS. NAT. HIST. NAT.
Planche I
A. Barry imp.
Clichés Ed. Boureau
325 —
g) famille 17 : Les canaux secréteurs verticaux traumatiques
signalés dans les Andira et les Humboldtiella ont une répartition
différente dans le plan ligneux. Ils sont dispersés dans tout l’anneau
d’accroissement. De plus les rayons de ces deux genres ne sont
pas unisériés.
h) famille 14 : Les canaux verticaux traumatiques ont été
observés dans Y Entada abyssinien Steud. et le Senegalia glomerosa,
mais dans ces espèces, le parenchyme y est très abondant et les
rayons d’un autre type.
t) famille 22 : Des canaux verticaux à gomme ont été signalés
seulement dans le Dilodendron bipinnatum Radkl. et dans les Diplo-
keleba. Ce dernier genre a des rayons ayant jusqu’à 3 séries de
cellules.
f) famille 13 : Meliaceae. Dans l’état actuel de nos connaissances
de la famille, les espèces ayant à la fois des rayons unisériés ou
presque tous unisériés, des canaux secréteurs verticaux patholo¬
giques, étant en même temps, dépourvues de fibres ligneuses
septées, appartiennent exclusivement au genre Dysoxylum. Ur,
ce genre possède des cellules parenchymateuses cloisonnées à
cristaux, ce qui est contraire à ce qu’on observe dans notre bois
minéralisé.
k) famille 21, Rutaceae. Aucune Rutaceae n’est caractérisée
à la fois par des rayons 1 -sériés, parfois 2-sériés et par des canaux
secréteurs verticaux pathologiques. Les rayons sont le plus souvent
2-et 3-sériés.
l) famille 23. Simarubaceae. Les trois genres à rayons unisériés
(Aeschrion, Guilfoylia, Quassia) ont d’autres caractères qui les
éloignent de notre échantillon fossile, soit parce que les rayons
ont une hauteur supérieure à 1 mm, avec un parenchyme rare ou
absent ( Guilfoylia), soit par l’absence de canaux secréteurs ( Guil¬
foylia, Quassia ) soit en raison du nombre élevé de rayons au milli¬
mètre tangentiel (17), (dans Aeschrion et Guilfoylia).
L’est donc aux espèces de la famille des Combretaeeae que nous
sommes amené à comparer notre échantillon. L’examen appro¬
fondi des nombreux caractères de notre bois fossile vient en effet
confirmer la validité de cette détermination.
Comparaison avec les Combretaeeae actuelles. — La famille des
Combretaeeae possède des espèces à rayons unisériés dans les genres
suivants : Anogeissus, Buchenavia, Combretum, Conocarpus, Lagun-
cularia, Lunmitzia et Terminalia. Parmi eux, seuls les genres
Anogeissus, Buchenavia et Terminalia ont été signalés comme
possédant des canaux secréteurs verticaux pathologiques. D’autre
part, les rayons homogènes du type 111 se rencontrent seulement
dans les Buchenavia et les Terminalia. Les affinités de notre échan-
— 326 —
tillon avec les Terminalia sont bien marquées. Dans ce genre, le
parenchyme est pareillement réparti à la fois de façon juxtavascu-
laire et circummédullaire.
Le genre Terminalia comporte plus de 200 espèces actuelles
réparties dans les régions tropicales et subtropicales. On les rencontre
même en Nouvelle-Calédonie.
Comparaison avec les espèces fossiles de Combretaceae. — - Parmi
les espèces fossiles de Combretaceae déjà décrites, nous devons
citer d’abord le Combretacinium quisqualoides Félix, 1894 1 , de la
série de Sumgait (Éocène) d’Apscheron (Caucase). On a rapproché
cette espèce fossile du Quisqualis pubescens actuel. Elle s’éloigne
de notre échantillon à rayons unisériés par la répartition du paren¬
chyme et par ses rayons qui contiennent jusqu’à 4 séries cellulaires.
Les espèces fossiles se rapprochant du genre actuel Terminalia
ont été groupées dans le genre T erminalioxylon Schônfeld. 1947.
On connaît actuellement huit espèces fossiles de ce genre : Termi-
naiioxylon narango Schônfeld, 1947 2 et T. porosum Schônfeld, 1947 2
des couches tertiaires de Colombie ; T erminalioxylon annarnense
Boureau, 1950 3 du Tertiaire d’Indochine ; T erminalioxylon specio-
sum Ramanujam, 1956 4 5, T. Felixi Ramanujam, 1956 4, T. mortan-
drense Navale, 1955 6 et T. Sahnii Navale, 1955 6 du Tertiaire des
Indes ; T erminalioxylon edengense Boureau, 1955 6 du Tertiaire
saharien.
Bien que présentant des caractères communs nombreux, ces
espèces fossiles diffèrent nettement de notre échantillon fossile,
justifiant l'appellation différente que nous lui donnons : T ermina¬
lioxylon fezzanense n. sp., rappelant ainsi ses affinités et ses origines.
TTI. — DIAGNOSE
Terminalioxylon fezzanense n. sp.. Ed. Boureau : Bois hétéroxylé
d’ Angiosperme. Zones d’accroissement périodique dues à la présence
de bandes parenchymateuses tangentielles. Pores diffus au nombre
de 5 à 13 mm2, très souvent solitaires, rarement accolés par 2, excep-
1. Félix J., 1894, Untersuchungcn über fossile Jïôlzer IV. Hôl/.cr ans dem Kau-
kasus. Zeitsclir. deutsch. Geol. Ges., 46 : 79-110, pl. VJTT-X, 1894.
2. Schônfeld G., 1947, Hôlzer aus dem Tcrtiar von Kolumbien, Abh. Senckenberg
Naturf. Ges., 475 : 1-53, pl. I-V, 1947.
3. Boureau Ed., 1950, Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine.
III. Terminalioxylon annarnense n. sp., Combretaceae des argiles néogènes du Sud de
l’Annam central. Bull, du Service Géologique de V Indochine, 29 (4) : 5-11, pl. I, 1950.
4. Ramanujam C. G. Iv., 1956, On two new species ai Terminalioxylon from the
Tertiary of South Arcot. Ind. Bot. Soc. 35 (1) : 103-113, 1956.
5. Navale G. Iv. B., 1955, On two new species of Terminalioxylon Schônfeld from
the Tertiary beds of south India. The Palaeobotanist 4 : 35-39, 1955.
6. Boureau Ed., 1955, Étude paléoxylologique du Sahara (XXI) : .Sur un Termi¬
nalioxylon edengense n. sp. de la pente sud de Edeng, au Sud-Ouest de l’Adrar Tiguirirt
(Sahara soudanais). Bull. Mus. I/ist. nat., 2 e s.. 27 (3) : 247-255, 1 fig.. 1 pl.. 1955.
— 327
tionriellement 3, 4 et 5, c/e largeur langentielle surtout moyenne. Vais¬
seaux à ponctuations latérales aréolées, hexagonales, alternées ou quel¬
quefois opposées, à cloisons terminales horizontales ou faiblement
obliques. Perforations terminales simples- Parenchyme fuxtavascula ire
peu développé, peu aliforme et parenchyme circummédullaire disposé en
bandes épaisses, à canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique.
Rayons unisériés, de hauteur inférieure à 1 mm avec, au plus 26 cel¬
lules, du type homogène II 1 de la classification de Kribs ou hétéro¬
gène III , si on tient compte des cellules dilatées cristallifères. Vibres
ligneuses à parois minces et à large ouverture.
Laboratoire dé anatomie comparée dés végétaux vivants et fossiles.
ACTES A DMINISTRATIFS
M. André Le Troquer, Président de P Assemblée Nationale, est
nommé Membre du Conseil du Muséum National d’Histoire Naturelle
(Décret ministériel du 18-xii-1957).
M. Charles Mextzer est nommé Professeur à la chaire de Chimie
appliquée aux corps organisés (D. m. du 31 -m-1 958) .
M. le Professeur IL Humbert est nommé Professeur honoraire du
Muséum (D. m. du 24-ii-1958).
M. le Professeur M. Fontaine est nommé Assesseur au Directeur
pour l’année 1958 (Arrêté m. du 28-i i i-l 958) .
M. le Professeur E. Séguy est délégué dans les fonctions d’ Assesseur
au Directeur pour l’année 1958 (A. m. du 1 0-m-l 958) .
M. le Professeur Th. Monod est chargé des fonctions de Professeur
et de Doyen à la Faculté des Sciences de P Université de Dakar (A. m.
du 31-X-1957).
MM.Hissard et Reboussin, Maîtres de dessin, sont chargés de leçons
de dessin pendant l’année 1958 (A. m. du 17-iv-1958).
M. le Professeur A. Loubière est admis à faire valoir ses droits à la
retraite pour ancienneté, à compter du 6-V-1958 et maintenu en fonction
jusqu’au 30-ix-1958 (A. m. du 5-m-l 958) .
M. le Professeur G. Kuhnholtz-Lordat est admis à faire valoir ses
droits à la retraite pour ancienneté, à compter du 8-1-1958 et maintenu
en fonctions jusqu’au 30-ix-1958 (A. m. du 10-m-1958).
M. Marcel Frerejacque, Sous-directeur, est admis à faire valoir ses
droits à la retraite à compter du 17-H-1958 et maintenu en fonctions
jusqu’au 30-ix-1958 (A. m. du 17-H-1958).
M. Emile Manguin, Jardinier-chef des serres, est admis à faire valoir
ses droits à la retraite, à compter du 28-H-1958 (A. m. du 15-H-1958).
M. Frédéric Beauchamp, Adjudant des gardes, est admis à faire valoir
ses droits à la retraite, à compter du 13-V-1958 (A. m. du 15-ii-1958).
M. Léon Sarsat, Gardien de ménagerie, est admis à faire valoir ses
droits à la retraite, à compter du 15-V-1958 (A. m. du 15-H-1958).
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE.
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 / 2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (paraissent depuis 1936.
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C, Sciences de la terre. Sans périodicité).
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Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
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Bevue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Syslematicae. Directeur : M. II. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; sans périodicité
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 1000 fr.
Bevue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Bevue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Bevue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. * — IMPRIMER IB F. PAILLART.
8-8-1958.
Tome XXX
2' Série
JUIN 1958
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier. 5e
Publication bimestrielle
Paru le 20 Septembre 1958.
SOMMAI RR
Pages
Communications :
J. Guibé. André Marie Constant Duméril, le Père de l’Erpétologie. Leçon inau¬
gurale du cours de Zoologie (Reptiles et Poissons). . . . . 329
E. Postel. Sur la présence de Carcharodon carcharias (L., 1758) dans les eaux
tunisiennes . 342
J. Plessis. Note préliminaire sur le sang de Protopterus annectens (Owen, 1839). 345
F. Grand jean. Scheloribatidae et Oribatulidae (Acariens, Oribates) . 352
A. Vandel. « Porcellio pubescens Dollfus 1893 » appartient au genre Trichorhina
Budde-Lund. (Isopodes terrestres; Squamiferidae) . 360
E. Aubert de la Rüe et R. Soyer. Faunule de Mollusques terrestres recueillie
dans l’île de Makatea (Archipel des Tuamotu) . 365
R. de Saint-Seine. Proposition d’une nomenclature morphologique pour les
aires coronales des Echinides . 367
G. Cherbonnier. Holothuries des côtes de Sierra Leone (5e et dern. note) .... 371
Y. Plessis. Quelques observations sur le cycle des Méduses Acalèphes . 379
J. Arnoult et J. Spillmann. Sur quelques techniques actuelles facilitant le
confinement et le transport d’animaux aquatiques vivants . 386
A. Guillaumin. Contributions à la flore de la Nouvelle Calédonie. CXV.
Plantes récoltées par C. Mac Millan . . 393
Y. Coppens. Le Mammouth de l’Atrikanova (Sibérie) . 402
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N° 4.
427e réunion des naturalistes du muséum
19 juin 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. SÉGUY
COMMUNICATIONS
André Marié-Constant Duméril,
Le Père de l Erpêtologie
Leçon inaugurale du cours de Zoologie
(Reptiles et Poissons)
PRONONCÉE LE 29 AVRIL 1958.
Par Jean Guidé.
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
Ce n’est pas sans une certaine émotion qu’un nouveau Professeur
au Muséum aborde les deux actes qui le consacrent définitivement :
la première Assemblée des Professeurs, la leçon inaugurale de son
Cours.
Alors qu’avec la première il prend contact avec les devoirs et les
responsabilités qui lui incombent désormais dans la marche du grand
Etablissement à laquelle ses Collègues ont bien voulu l’associer,
la leçon inaugurale lui donne l’occasion d’exprimer publiquement sa
gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, de quelque façon que
ce soit, ont pris part à sa nomination.
Mes remerciements s’adresseront en premier lieu aux Professeurs
du Muséum qui m’ont fait l’honneur de me désigner pour occuper la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958. 22
- 330 —
chaire des Reptiles et des Poissons. Qu'ils soient persuadés que je
ferai tout pour justifier la confiance dont ils ont bien voulu m’honorer
et que, suivant leur exemple, tous mes efforts auront pour but le
prestige du Muséum en général, celui de la chaire des Reptiles et des
Poissons en particulier. Les Membres de l’Académie des Sciences ont
à leur tour sanctionné le choix de l’Assemblée : qu’ils veuillent bien
trouver ici l’expression de ma gratitude. Je ne saurais non plus
oublier mes Maîtres de la Faculté des Sciences de Caen auxquels je
dois ma formation de naturaliste.
Je ne suis pas né à la Ménagerie, comme il était coutume, au siècle
dernier, de le dire plaisamment de certains Professeurs, et bien que
parisien, je n’ai même pas effectué mes premiers pas sous les véné¬
rables ombrages du Jardin des Plantes, mais plus prosaïquement
dans le square du Bon Marché. Toutefois, en tant que zoologiste,
j’ai gravi tous les échelons de la hiérarchie scientifique du Muséum
et je tiens à exprimer mes remerciements aux Assistants et aux
Sous-Directeurs pour l’amicale sympathie et le soutien cordial que
j ai toujours trouvé parmi eux.
Huitième titulaire de l’une des plus anciennes et des plus impor¬
tantes chaires à collection du Muséum, héritier d’illustres prédé¬
cesseurs, j’apprécie à leur juste valeur et l’honneur que m’échoit et
les responsabilités qui m’incombent. J’éprouve au surplus une
certaine fierté du fait que le choix de l’Assemblée se soit porté sur
un spécialiste d’une discipline peu recherchée en raison peut-être
du dégoût ou de la frayeur qu’elle inspire : l’Erpétologie, et, à ce
titre, je m’enorgueillis d’être, après Constant Duméril, le second
titulaire de la chaire, spécialiste en cette discipline.
Qu’est-ce que l’Erpétologie ?
C’est la connaissance des Reptiles. Ce n’est qu’au siècle dernier
que les Naturalistes ont éprouvé le besoin de déterminer, d’une façon
précise, les limites de la classe dans laquelle sont rangés les Reptiles
actuels. Jusqu’alors en effet, ces formes animales étaient groupées
sous les appellations de Quadrupèdes ovipares et de Serpents, les¬
quelles dataient d’Aristote. La promotion de vocable Reptiles au
grade de terme officiel de la taxinomie est due à Lyonnet. Dans les
remarques accompagnant la traduction de l’ouvrage de Lesser
« La Théologie des Insectes », parue en 1745, après avoir comparé
Grenouilles, Crapauds, Vipères, Tortues et Crocodiles avec les
Insectes, l’auteur conclut : « Si les animaux que je viens de nommer
n’appartiennent pas à la classe des Insectes, à quelle classe faut-il les
rapporter ? Je réponds que, comme ils diffèrent à plusieurs égards
des Insectes et à plusieurs autres égards du reste des animaux, et
qu’ainsi on ne saurait les ranger convenablement sous aucune des
quatre divisions d’ Animaux établies, je ne ferai pas de difficultés
d’en faire une classe à part, que l’on pourrait nommer, faute d’un
331 —
nom plus convenable, la classe des Reptiles, en prenant ce mot dans
un sens un peu moins vague que celui qu’on lui donne ordinaire¬
ment ». Quelques années plus tard, en 1756, Brisson adopte cette
manière de voir dans son « Règne animal divisé en neuf Classes ».
La délimitation des Reptiles fait des progrès avec Linné, les
dernières éditions du Systema Naturae distinguent deux Ordres :
les Serpentes, dépourvus de pattes et les Reptiles, pourvus de pattes,
ces deux ordres étant par ailleurs réunis en une Classe unique, celle
des Amphibia. Les progrès des recherches et plus spécialement en
Anatomie comparée devaient rapidement entraîner un éclatement
de la classification linnéenne. Jusqu’alors les Naturalistes avaient
attribué beaucoup plus d’importance aux caractères externes qu’à
ceux de l’organisation et du développement. Ce sont ces considé¬
rations qui ont été à la base de la méthode de Brongniart qui,
en 1799, distingue parmi les Reptiles les quatre Ordres des Chélo-
niens, des Sauriens, des Ophidiens et des Batraciens. Ce n’est qu’en
1825 que Latreille éleva l’ordre des Batraciens au rang de Classe,
le séparant ainsi des Reptiles ; cette manière de voir ne fut pas immé¬
diatement adoptée puisque Duméril, dans son Erpétologie générale
conserve la classification de Brongniart.
Le mot reptile (du latin repere signifiant ramper) évoque le mode
de progression de ces animaux. L’exactitude du terme peut prêter à
discussion : en effet, si les Serpents et de nombreux Lézards apodes
— l’Orvet par exemple — se déplacent en rampant, n’est-il pas
impropre de qualifier ainsi la course agile de nombreux lézards
dont certains même fuyent dressés sur leurs pattes postérieures ?
Cependant si l’on considère ces formes au repos ou au cours de mou¬
vements lents, on constate qu’ils reposent sur le sol par toute la
surface de leur abdomen et se déplacent en se soulevant à peine sur
leurs pattes mais en ondulant du corps et de la queue. Malgré la
légère impropriété du terme reptile, et en dépit de la frayeur qu’il
inspire à beaucoup, n’est-il pas préférable à celui de « Kryérozoaires »
proposé par Hermann, et signifiant animal froid, livide et dégoû¬
tant ? « Ce mot, a écrit Duméril, ne fut heureusement pas adopté,
car il aurait propagé des idées fausses qui ont existé longtemps,
et qui font encore aujourd’hui proscrire indistinctement par le
vulgaire toute cette race d’animaux ». Latreille, voulant souligner
l’une des caractéristiques physiologiques du groupe, inventa le
terme « Hémacryures », qui veut dire à sang froid. John Hunter,
pour des raisons anatomiques, distingue : les Tricoïles, c’est-à-dire
les Reptiles dont le cœur n’a que trois cavités, les Tétracoïles,
c’est-à-dire les Mammifères et les Oiseaux, dont le cœur a quatre
cavités et les Dicoïles, les Poissons, à cœur pourvu de deux cavités.
Toutes ces appellations tombèrent dans l’oubli ; seul le vocable
Reptile persista.
— 332 —
Ainsi l’Erpétologie, ou Traité des Reptiles, terme tiré de l’équi¬
valent grec du mot reptile, est la discipline qui s’intéresse aux ani¬
maux vertébrés aériens à respiration pulmonaire, à cœur à trois
cavités, à température variable, à corps couvert d’écailles, à déve¬
loppement sans métamorphoses, et dont les représentants actuels
sont les Lézards, les Serpents, les Tortues, les Crocodiles et ce véri¬
table fossile vivant, le Rhyncocéphale.
Le JO juin 1793, par décret de la Convention Nationale, l’ancien
Jardin du Roy devint le Muséum National d’ Histoire Naturelle.
Celui-ci comprenait alors douze chaires dont les titulaires étaient les
anciens démonstrateurs et sous-démonstrateurs du Jardin du Roy.
L’un d’eux, cependant, était absent : Bernard de la Ville, comte
de Lacépède. Son activité politique aux débuts de la Révolution,
son amitié pour plusieurs Girondins marquants, ses titres de noblesse,
l’avaient rendu quelque peu suspect et, conscient du danger mortel
que comportait alors ce qualificatif, il avait jugé plus prudent de
donner sa démission de sous-garde et sous-démonstrateur du Cabinet
d’Histoire Naturelle et de se faire oublier en se retirant à la
campagne. Après la réaction thermidorienne, la Convention décida,
le 11 décembre 1794, de diviser la chaire des Vertébrés, occupée alors
par Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, et de créer une chaire
des Reptiles et des Poissons dont le premier titulaire, désigné par
l’Assemblée des Professeurs en date du 12 janvier 1795, fut Lacé-
pf.de.
Esprit vaste et cultivé, portant son extraordinaire activité dans
les domaines les plus variés : science, musique, littérature, poli¬
tique, je ne vous retracerai pas sa carrière, laquelle a fait l’objet de la
brillante leçon inaugurale de mon prédécesseur, le Professeur Léon
Berlin. Les honneurs extra-scientifiques s’accumulant sur les
épaules de Lacépède — il est en effet nommé Sénateur en 1799,
Président du Sénat en 1801, Grand Chancelier de la Légion d’ Hon¬
neur en 1803, — celui-ci ne peut plus suffire à sa tâche, il abandonne
ses activités scientifiques et, en 1803, il charge Cuvier d’offrir la
suppléance de la chaire des Reptiles et des Poissons à un médecin
connu surtout pour ses travaux d’anatomie, Constant Duméril.
Justement effrayé par un enseignement pour lequel il ne se jugeait
nullement préparé, Duméril voulut refuser ; sur l’insistance de
Cuvier il finit par accepter. Voici en quels termes il relate la chose
dans une lettre à l’un de ses frères.
« Qui m’eût dit, il y a neuf ans : étudiez l’Histoire naturelle, cela
vous conduira à Paris ; vous y arriverez aux premiers emplois ; on
vous donnera à choisir les premières places ; vous remplacerez Lacé¬
pède... Voilà pourtant ce qui arrive. J’étais avant hier fort embarrassé
quand on me fit cette proposition. Pourquoi ? Il y en a beaucoup de
raisons. Les principales ? Les voici en peu de mots : il s’agit de pro-
— 333 —
fesser au Muséum d’Histoire Naturelle les Reptiles et les Poissons.
Or je n’ai jamais étudié les Poissons épineux qui composent près des
deux tiers de la seconde partie... Daudin, Brongniart, Geoffroy
suivent la même carrière, ils ont écrit sur ce sujet ; ce sont mes amis ;
ils vont me regarder comme un intrigant qui aura cherché à leur
enlever une place que je ne devais même pas désirer... Cependant il
fallait se décider, et voilà comment Cuvier, qui était chargé par
Lacépède de me faire la proposition, répondait à mes observations :
... Je te donnerai tous mes manuscrits... Lacépède ta communi¬
quera toutes ses notes. Ce n’est pas la place en elle-même que tu
dois considérer, c’est le pied que tu mets dans l’établissement, c’est la
confiance dont on t’honore ; c’est la préférence qu’on te donne sans
que tu l’aies sollicitée... Il faut accepter. J’ai accepté ».
Cette acceptation constitue l’un des événements les plus impor¬
tants dans l’Histoire de l’Erpétologie.
Second titulaire de la chaire des Reptiles et des Poissons, André,
Marie, Constant Duméril naquit le 1er janvier 1774 à Amiens.
Il était l’avant dernier d’une nombreuse famille comptant six gar¬
çons et deux filles. Dès son enfance, Duméril manifesta un penchant
marqué pour l’étude des choses de la nature ; accompagnant fréquem¬
ment sa mère dans une église de sa ville natale, il remarqua et recueil¬
lit, en-dessous de nids d’hirondelles qu’abritaient des corniches,
des insectes meurtris ou mutilés, échappés à la voracité des oisillons.
De là naquit sa première passion de naturaliste : l’Entomologie.
Sa curiosité scientifique ne fit que croître et, au cours de ses prome¬
nades il récoltait tous les objets d’histoire naturelle qui frappaient
ses regards, à tel point que sa mère se vit dans l’obligation de faire
faire à ses vêtements une poche de peau parce que l’abondance et la
variété de ses récoltes avaient raison des ordinaires poches de toile.
Si l’Entomologie fut sa première passion, il n’en délaissait pas pour
autant les autres branches de l’histoire naturelle. L’exploration fré¬
quente des grandes prairies tourbeuses de son pays natal lui fournit
l’occasion de se familiariser avec la Botanique et d’effectuer ses pre¬
mières observations erpétologiques sur les Tritons et les Salamandres
que l’on nommait alors les Lézards d’eau.
Contraints par la modicité de leurs ressources (son père était
alors juge de paix), les parents de Duméril, qui voyaient dans les
occupations de leurs fils un amusement plutôt qu’une possibilité
de carrière, pensèrent à lui choisir une situation. Duméril voulait
être médecin, n’a-t-il pas écrit à Mr d’Eu : « Mes goûts m’ont toujours
porté vers la médecine, tel a toujours été mon but ; c’est là que
toutes mes vues ont été dirigées ». La longueur et le coût de telles
études effrayèrent son père ; c’est alors qu’un ami de la famille,
frappé par les connaissances du jeune homme en sciences naturelles,
334 —
conçut la très singulière idée de le placer dans une droguerie rouen-
naise où il devint, avec résignation, garçon de boutique. « Le pre¬
mier pas est fait... je m’y accoutumerai », écrit-il alors à son père.
Par un hasard providentiel, il se trouva que son patron M. Thil-
laye, était à la fois droguiste et membre de l’Académie royale des
Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, qu’il possédait une impor¬
tante bibliothèque scientifique et qu’ayant rapidement apprécié
la valeur de son garçon de boutique et son penchant pour l’étude
des sciences naturelles, il lui en facilita la poursuite, fermant les
yeux avec délicatesse sur certaines heures consacrées à la science au
détriment de la droguerie. Duméril n’oublia jamais ce qu’il devait à
son bienfaiteur, dont il ne parla qu’avec émotion pour exprimer les
sentiments d’estime et de reconnaissance qu’il éprouvait à son égard.
L’un des résultats de cette initiation un peu particulière à la dro¬
guerie fut l’obtention par Duméril, en 1791, d’un prix de Botanique
décerné par l’Académie de Rouen. C’est à ce succès botanique qu’est
due la carrière médicale de Duméril. En effet, un membre corres¬
pondant de l’Institut, Laumonnier, habile chirurgien, professeur
à l’Ecole de Médecine de Rouen, remarqua le jeune lauréat et l’initia
à la connaissance de l’anatomie humaine, science qui fut pour le
jeune homme une révélation et qui devint rapidement une passion
envahissante, ainsi qu’en témoignent ses lettres débordant d’en¬
thousiasme. « J’ai travaillé cet hiver, je n’ai pas perdu un seul
instant. L’anatomie a été pour moi la même passion que celle de
courir les insectes. Jugez » écrit-il à sa mère en 1794, et quelques
mois plus tard : « Je ne sais, n’entends, ne rêve qu’anatomie ! V ous
rappeliez-vous le temps où la botanique et les insectes étaient ma
passion favorite... Vous m’avez vu alors, vous avez pu remarquer
si j’étais passionné. Eh bien, vous n’avez rien vu, vous ne me con¬
naissiez pas encore. L’ardeur que j’y mettais n’est rien auprès de
celle qui m’entraîne vers l’anatomie. C’est un grand bonheur pour
moi ! ». Un tel acharnement porta rapidement ses fruits : à 19 ans,
en 1793, Constant Duméril fut nommé Prévôt d’ Anatomie à l’Ecole
secondaire de Médecine de Rouen.
Le 4 décembre 1794, revenant sur les suppressions inconsidérées
de l’Assemblée législative, un arrêté de la Convention décréta la
création d’Ecoles de Santé à Paris, Montpellier et Strasbourg, les¬
quelles étaient destinées aux Elèves de la Patrie recrutés dans chaque
district de la République. Constant Duméril fut choisi, et au début
de 1795, il débarqua à Paris, riche de son enthousiasme et d’un
certificat de Rouelle, Officier de Santé en Chef de l’Hospice de
Rouen, où il était écrit : « L’élève Duméril parcourt à pas de géant
les diverses parties de l’art de guérir, il possède toutes les qualités
d’un homme de génie ». Appréciation dithyrambique peut-être, mais
néanmoins justifiée puisqu’en 1795, Duméril fut nommé, sur con-
— 335 —
cours, prosecteur à FEcole de Santé, devant un concurrent sérieux
en la personne de Dupuytren, en 1799, promu Chef de Travaux
d’ Anatomie, en 1801, à 27 ans, Professeur d’ Anatomie et de Physio¬
logie, en 1811, Médecin des Hôpitaux.
Parallèlement à cette brillante carrière médicale, se déroulait
une non moins importante carrière scientifique. Dès le début de son
installation à Paris, le penchant de Duméril pour les sciences
naturelles le rapproche du Muséum. Cuvier, sentant la nécessité de
connaître les animaux supérieurs, eut recours à Duméril dont il
appréciait les connaissances anatomiques ; ce dernier devint ainsi,
en quelque sorte, le professeur de Cuvier auquel il apportait, soi¬
gneusement cachées dans ses poches, des pièces anatomiques qu’il
décrivait et expliquait à celui qui sera plus tard son maître et qu’il
devait remplacer comme professeur aux Ecoles du Panthéon et des
Quatre Nations. On comprend alors l’insistance que mit Cuvier à
appuyer la proposition de suppléance de Lacépède auprès de Dumé¬
ril, en 1803. Cette suppléance dura vingt-deux ans ; il est vrai
toutefois que l’Assemblée des Professeurs autorisa Duméril, en
novembre 1811, à prendre le titre de Professeur- Adjoint ; il fut
nommé titulaire de la chaire en 1825, à la mort de Lacépède, et en
assuma la direction jusqu’en 1857.
Durant les premiers temps de cette longue administration de
54 années, Constant Duméril, écarté de son Laboratoire par ses
charges hospitalières et par les exigences d’une clientèle nombreuse
et absorbante, ne venait guère au Muséum que pour son enseigne¬
ment et laissait à Cuvier et Valenciennes le soin de conserver à la
chaire sa réputation scientifique. Ces derniers avaient entrepris en
effet la publication de la très célèbre « Histoire Naturelle des Pois¬
sons ». Mais, en 1832, Cuvier disparaît et Valenciennes est appelé
à la chaire de Malacologie, laissant libre le poste d’ Aide-Naturaliste
que Duméril confia à Gabriel Bibron. Naturaliste expert, chercheur
avisé, dessinateur précis, Bibron, dont la jeunesse et l’ardeur étaient
tempérées par la maturité et l’expérience de Duméril, fut pour ce
dernier le collaborateur rêvé, à l’égal de Valenciennes pour Cuvier.
C’est à cette heureuse collaboration que l’on doit l’Histoire Naturelle
complète des Reptiles, ou Erpétologie générale, qu’une mort préma¬
turée ne permit pas à Gabriel Bibron de voir terminée.
Le milieu du xixe siècle sonna pour Duméril l’heure des ordi¬
naires tristesses : il cessa ses fonctions à la Faculté de Médecine,
abandonna les Hôpitaux, quitta le Muséum ; la compagne de sa vie
— il avait épousé en 1806, Alphonsine Delaboche, veuve de
J. B. Say, — des amis très chers disparurent. Il eut la joie de voir son
fils Auguste lui succéder au Muséum. Au cours de sa vieillesse,
exempte d’infirmité, il revint à sa passion première et jusqu’à sa
mort, qu’il vit venir avec calme et sérénité, il ne cessa de travailler
336
à son Entomologie analytique, que l’Académie des Sciences publia
dans ses Mémoires.
Constant Duméril mourut le 14 août 1860 et fut inhumé au Père
Laohaise.
Une existence aussi bien remplie fut couronnée d’honneurs juste¬
ment mérités. Ayant refusé de poser sa candidature à l’Institut
en 1803, devant Geoffroy Saint-Hilaire et Brongniart, il
succéda à Tenon en 1816 ; il fut membre de l’Académie de Médecine
dès sa fondation, ainsi que de toutes les Académies européennes.
Deux mois avant sa mort, il avait été élevé au grade de Commandeur
de la Légion d' Honneur.
Le nombre, la variété et l’importance des travaux de Duméril
l’ont rendu, sinon l’égal, du moins l’auxiliaire de Linné, de Réau-
mur et surtout de Cuvier, auquel son nom restera toujours associé
dans l’histoire de l’Anatomie et de la Physiologie comparée. N’est-ce
pas à lui en effet qu’est due 1 idée de la publication des fameuses
Leçons d’Anatomie comparée, dont il devait, d’ailleurs, rédiger les
premiers volumes ? N’est-ce pas lui qui, dès 1802, dans son enseigne¬
ment, émettait l’idée hardie, entrevue jusqu’alors par le grand poète
Goethe, de la composition vertébrale du crâne ? L’importance
d’une telle découverte, que l’école allemande développa quelques
années plus tard avec exagération, fut alors négligée, et son exploi¬
tation détournée par de mauvaises plaisanteries : les jeunes amis de
Duméril ne 1 abordaient plus, en effet, sans lui demander comment se'
portait sa vertèbre pensante !
Doué d’une intense activité, Duméril nous laisse d’abondants
travaux. Parmi eux nous retiendrons ceux qui mettent en évidence
sa conception particulière de la méthode systématique.
En 1806, paraît la Zoologie analytique qui représente le premier
essai de classification philosophique rationnelle effectué dans le
domaine de la Zoologie. Il s’agit d’un exposé fidèle et concis du
Règne animal distribué en petits tableaux synoptiques commodes,
mettant en valeur la filiation des genres. Charles Bonaparte
qualifiera cet ouvrage de « vrai fil d’Ariane dans le labyrinthe de la
méthode ».
L’Ichthyologie analytique de 1856 correspond à l’application à
un groupe zoologique déterminé de la méthode exposée dans le travail
précédent. L auteur y fait preuve d’une profonde connaissance de la
structure des Poissons. L’originalité du travail consiste en une heu¬
reuse combinaison entre la méthode naturelle et le classement arti¬
ficiel. L’Entomologie analytique, publiée en 1860 après la mort de
Duméril rappelle les ouvrages précédents par la méthode qui en a
inspiré les classifications, mais l’auteur insiste ici plus particulière¬
ment sur les fonctions et les mœurs.
J’ai gardé pour finir l’ouvrage capital : l’Erpétologie générale ou
Histoire Naturelle complète des Reptiles, monument en dix volumes
et un atlas de cent-vingt planches, publié de 1834 à 1854, avec la
collaboration de Gabriel Bibron puis, après la mort de ce dernier,
d’Auguste Duméril.
Jusqu’alors, les seuls ouvrages erpétologiques de valeur étaient
ceux de Lacépède (1790), qui mentionnait 292 espèces, de Daudin
(1802) avec 556 espèces, de Merrem (1820) avec 580 espèces.
Duméril et Bibron donnèrent dans leur ouvrage, pour 1 .311 espèces
de Reptiles et de Batraciens, des descriptions originales précises et
accompagnées de considérations anatomiques, éthologiques et
historiques du plus haut intérêt. L’Erpétologie générale constitue
encore l’un des ouvrages fondamentaux auquel tout erpétologiste
doit se référer et sur lequel il peut prendre exemple sans crainte.
La rédaction d’une telle œuvre fut facilitée par des circonstances
exceptionnelles ; elle bénéficia de l’essor que connurent au xixe siècle
les grands voyages de découvertes, lesquels comportaient un per¬
sonnel scientifique chargé de la recherche et de la récolte d’échan¬
tillons d’histoire naturelle. Constant Duméril réunit ainsi une très
importante collection erpétologique. « C’est la plus nombreuse que
l’on ait en Europe et dans le monde, écrivait-il, j’éprouve un orgueil
national à la proclamer ». Geoffroy Saint-Hilaire dira, à la mort de
Duméril : « Aucune collection n’égale celle que M. Duméril remet¬
tait il y a quelques années dans les mains filiales d’un successeur
digne de lui ».
En plus de cette importante collection qui, par le nombre de ses
types et l’état de conversation des échantillons, constitue l’une des
richesses du Muséum, c’est encore à Duméril que l’on doit la création
de la Ménagerie des Reptiles, dont Vaillant a relaté l’histoire.
Constant Duméril, visitant la foire des Loges, avait été frappé
par la bonne tenue d'une ménagerie ambulante appartenant à un
sieur Vallée ; il en proposa l’achat à l’Assemblée des Professeurs
en octobre 1838. Débuts évidemment modestes puisqu’exception
faite des Oiseaux et des Mammifères, le fond erpétologique compor¬
tait deux Pythons et trois Crocodiles qui primitivement furent
installés dans une pièce au rez-de-chaussée d’une petite maison,
aujourd’hui détruite, située dans l’enceinte de la Ménagerie actuelle.
Le développement en fut rapide grâce au zèle de Duméril qui solli¬
citait de façon pressante les voyageurs. C’est à cette initiative que
nous sommes redevables des observations faites par Valenciennes
sur l’élévation de la température chez les gros Serpents durant
l'incubation, ainsi que des observations d’A. Duméril sur la ponte
et les métamorphoses de l’Axolotl, mettant en évidence le phéno¬
mène de la néoténie, ou encore sur l’enkystement du Protoptère
par exemple. Rapidement le local initial devint trop petit et il fut
— 338 —
nécessaire de construire l’actuelle Ménagerie, celle-ci fut inaugurée
en 1874 par Blanchard, elle connaît à son tour la meme maladie
d’exiguité que la précédente.
Les travaux scientifiques de Duméril appartiennent d une part
à l’école de Linné par l’élégance de la nomenclature, par 1 opposition
des caractères, la clarté des descriptions, l’ordonnance rigoureuse
des ensembles. D’autre part ils rejoignent l’école de Cuvier par le
nombre et la variété des observations anatomiques, par la déter¬
mination de la fonction des organes. Observateur attentif plutôt
que généralisateur hardi, les enchaînements d’idées, 1 exposé de lois
générales gouvernant un ordre de phénomènes ne convenaient pas à
son caractère. Ce sont ces tendances naturelles qui ont conduit
Duméiul à l’élaboration de sa méthode originale. « Quand on réflé¬
chit, écrit-il dans la Préface de sa Zoologie analytique, sur la
manière dont nos connaissances s’acquièrent et se développent, on
observe qu’elles sont toujours la conséquence d’une comparaison :
or comme tous les corps de la Nature ne diffèrent entre eux que par
leurs propriétés, l’idée que nous nous en formons est une sorte
d’analyse, un véritable jugement». Et il ajoute quelques lignes plus
loin : « Cette méthode consiste à offrir à l’observateur qui examine un
objet le choix entre deux propositions contradictoires dont 1 une,
reconnue vraie, exclut nécessairement 1 adoption de 1 autre ».
Voilà bien la définition des clés dichotomiques et, une telle
méthode, qui nous paraît actuellement si normale, était alors quelque
peu nouvelle. Pour arriver au résultat envisagé, comment opérer
« Parmi les animaux, chacun devant présenter une conformation
et une structure qui appartienne à son espèce, diriger l’observation
sur l’un d’eux, qu’on suppose maintenant avoir sous les yeux et que
l’on veut connaître de manière à rendre évidentes les particularités
qui le caractérisent ». On conçoit dès lors qu avec une telle méthode
la précision et la clarté des descriptions données par Duméril aient
été un modèle pour tous, et c’est là une des raisons pour lesquelles
Flourens, dans l’éloge historique qu’il consacra à Duméril, a pu
écrire ces lignes :
« En retour de tant de services rendus, les naturalistes le
monde des naturalistes, le monde des classificateurs, aréopage qui se
fait l’illusion de croire ses arrêts éternels — décerna à Duméril
le titre de Père de l’Erpétologie ».
De tous les titres que lui acquirent sa renommée et ses travaux,
c’est celui de Professeur que Constant Duméril apprécia le plus.
Dès .son enfance il faisait profiter ses compagnons de ses observa¬
tions ; enseigner fut pour lui la joie et l’orgueil de sa longue carrière :
n’a-t-il pas professé durant cinquante-neuf années à la faculté de
Médecine et durant cinquante-quatre au Muséum ! Son enseigne-
— 339 —
ment était à la fois animé, pittoresque et accompagné d’un goût pro¬
noncé pour la mimique. L’un de ses contemporains, Isidore Salles
de Gosse, qui publia en 1847 une Histoire naturelle des Professeurs,
le dépeint comme se livrant « à mille évolutions plus ou moins inno¬
centes et reptiliennes ». Quoiqu’il en soit, ses auditeurs appréciaient
son enseignement, si l’on en juge d’après la lettre qu’il écrivit à sa
mère peu après ses débuts au Muséum : « Mes cours sont extrême¬
ment suivis, plus qu’aucun de ceux qui se font dans les Galeries,
lesquels n’ont que de cinq à six personnes, .l’ai habituellement plus
de soixante élèves, et cela me fait une sorte de réputation dans l’éta¬
blissement ».
Je n’insisterai pas sur les qualités morales de Constant Duméril,
me contentant de citer les termes par lesquels Mil n' e Edwards
clôturait son discours d’adieu : « Ma conscience, aurait-il pu dire, a
toujours été la règle de ma conduite, et j’ai constamment cherché
à agir envers autrui comme j’aurais voulu que l’on agisse envers moi.
En effet Duméril fut avant tout un homme de bien ».
Le successeur de Constant Duméril fut son fils Auguste, qui
l’assistait comme Aide-Naturaliste depuis la mort de Gabriel Bibron
en 1848, et qui, après avoir été suppléant en 1853, le remplaça
en 1857. Par l’orientation de ses travaux, A. Duméril fut surtout
ichthyologiste. A la mort d’Auguste Duméril en 1870, la chaire fut
en raison des événements, privée de titulaire pendant cinq années
et l’intérim assuré par le Professeur d’Entomologie Blanchard.
Ce n’est qu’en 1875 que Léon Vaillant fut nommé Professeur ;
Louis Roule lui succéda en 1910, puis Jacques Pellegrin en 1936.
C’est avant tout comme ichthyologistes que>ces trois Professeurs
sont connus.
En 1944, l’Assemblée des Professeurs appela à la succession de
Jacques Pellegrin, Léon Bertin, Sous- Directeur du Laboratoire
depuis 1938. Le souvenir du Professeur Bertin est encore trop
vivant parmi nous pour qu’il soit nécessaire de rappeler longuement
ce que fut son administration de la chaire des Reptiles et des Pois¬
sons. Permettez-moi cependant d’évoquer ici, en quelques mots, le
souvenir de celui dont je fus le collaborateur pendant plus de dix
années, au cours desquelles j’ai toujours bénéficié de sa plus entière
confiance et de sa plus cordiale bienveillance.
Ichthyologiste de valeur, auquel nous sommes redevables d’im¬
portants travaux, en particulier sur le groupe si difficile des Poissons
abyssaux ; esprit encyclopédique, doué d’une remarquable aptitude
d’exposition et d’un style élégant et précis, nous avons tous été à
même de juger le talent avec lequel il savait mettre à la portée de
tous les questions apparemment les plus complexes ; enseignant
éminent, possédant de brillantes qualités pédagogiques, il attirait
de nombreux auditeurs à ses cours qu’il savait rendre attrayants par
— 340 —
la nature même des sujets traités et la façon brillante dont il les
traitait. Après avoir réorganisé son Laboratoire, et tout particulière¬
ment la très riche bibliothèque qu’il renferme, Léon Bertin avait
entrepris un classement méthodique de l'importante collection des
Poissons, richesse inestimable de la chaire, qu’il évaluait à plus
de cinquante mille bocaux. Un accident dont nous gardons encore
le souvenir par sa soudaineté est venu brutalement interrompre
cette carrière.
Si, ainsi que nous avons pu le constater, après la disparition de
Constant Duméril, l’orientation des titulaires de la Chaire fut sur¬
tout à tendances ichthyologiques, l’Erpétologie n’en fut pas pour
autant délaissée. L’œuvre de Duméril fut poursuivis par les Aides-
Naturalistes et par les Assistants, parmi lesquels il faut citer Fran¬
çois Mocquard qui, de 1884 à 1908, se fît remarquer par les impor¬
tants travaux qu’il consacra à l’Erpétologie. Fernand Angel,
entré au Muséum en qualité de Préparateur auxiliaire en 1905,
termina sa carrière en 1950 comme Assistant. Durant quarante-cinq
années, d’abord avec Mocquard puis seul, il représenta l’Erpétologie
française dans laquelle il avait acquis une compétence universelle¬
ment reconnue. Enfin, je ne saurais oublier la très caractéristique
figure de Marie Phisalix. Entrée au Laboratoire des Reptiles
et des Poissons en qualité de travailleur libre en 1910, elle y demeura
jusqu’à sa mort en 1945. La renommée mondiale que lui valurent
ses recherches sur les animaux venimeux et les venins contribua à
l’illustration de notre chaire. Ainsi, grâce à tous ces chercheurs, la
France n’a pas cessé d’être représentée de la manière la plus hono¬
rable dans la systématique ardue des Reptiles.
Toute succession comporte un héritage ? Assumant désormais la
direction de la Chaire des Reptiles et des Poissons, je me trouve
investi de responsabilités, héritage de mes devanciers. La principale
consiste à maintenir sinon à accroître la renommée qu’ils ont acquis
à cette chaire. Celle-ci comporte l’un de des plus importantes et des
plus riches collection du Muséum, puisqu’elle renferme les types de
Cuvier, Valenciennes et C. Duméril ; l’un de mes premiers soucis
sera la conservation de cette richesse et également son augmentation.
Seuls ceux qui ont la charge de collections savent le travail qu’exigent
la conservation et le classement de centaines de milliers d’exemplaires,
la plupart conservés en alcool. Si j’insiste en premier lieu sur ce
travail de collection, loin de moi la pensée d’y voir une fin en soi
et de n’estimer la collection que pour elle-même. De même qu'une
usine ou un atelier comportent un outillage indispensable au travail
de son personnel, de même la collection d’une chaire constitue son
indispensable instrument de travail, auquel nous devons tous nos '
soins, comme le bon ouvrier soigne ses outils. La raison d’être des
— 341 —
chaires du Muséum est avant tout la Systématique, que d'aucuns
considèrent avec dédain parce qu’ils la confondent avec la nomen¬
clature. Purement morphologique à ses débuts, la Systématique
s’appuya de plus en plus par la suite sur l’Anatomie, aujourd’hui,
poursuivant son évolution, elle fait appel à toutes les disciplines :
l’Embryologie, l’Ethologie, l’Ecologie, la Biogéographie, ainsi
apparaît-elle comme la science de base, d’où la nécessité de col¬
lections dont le classement et la richesse soient générateurs de tra¬
vaux dignes de ceux de nos prédécesseurs.
Dans un monde de plus en plus enclin à n’apprécier que le prolit
immédiat, la science pure apparaît comme une douce manie sans
grand intérêt : étudier des Lézards, des Grenouilles et, horreur ! des
Serpents, a quoi cela peut-il bien servir ? Réfuter une telle opinion
serait ici hors de propos, je me bornerai à rappeler la réponse que fit
Franklin à un spectateur sceptique quant à l’intérêt du premier
voyage aérien de PilAtrf, de Rozier : « A quoi l’enfant qui vient de
naître peut-il servir ? ».
Attirer de jeunes chercheurs au Laboratoire, et avec l’aide de mes
collaborateurs, guider leurs recherches, leur insuffler le feu sacré,
en un mot former des élèves et des successeurs, telle est mon ambi¬
tion. Ainsi tâcherai-je de ne pas faillir à l’exemple de mes devan¬
ciers et de maintenir le renom de la chaire des Reptiles et des Poissons
du Muséum.
— 342
Sur la présence de Carcharodon carcharias (l., 1758)
DANS LES EAUX TUNISIENNES
Par Emile Postei,.
La présence du requin blanc ( Carcharodon carcharias) en Médi¬
terranée n’est pas une nouveauté. Il y a été signalé dès 1768 par
Brunnich, puis ensuite par la plupart des auteurs classiques :
Walbaum (1792), Rafinesqtje (1810), Bonaparte (1839), Dumf.ril
(1865), etc... Il n’est donc pas étonnant de le trouver en Tunisie et la
notation de ses captures n’aurait qu’un intérêt secondaire si elles
ne s’effectuaient à des dates réparties sur une très courte période.
Alors que Bigelow et Schroeder (1948, page 140) donnent en
effet le requin blanc comme « exceedingly irregular in its occurence »
il apparaît régulièrement dans les eaux du Golfe de Tunis entre
le 15 et le 30 mai.
Grâce à l’amabilité du Directeur des Madragues de Sidi Daoud
j’ai pu reconstituer la liste des captures faites de 1953 à 1956 dans
une thonnaire calée au NW du Cap Bon, de fin avril à fin juillet,
par environ 35 mètres de profondeur. Cette liste s’établit comme
suit :
1953 — 1 Requin blanc, aux environs du 20 mai
1954 — 2 Requins blancs, aux environs du 20 mai
1955 — Aucune capture
1956 — 1 Requin blanc ($), le 16 mai
1 Requin blanc (<^), le 22 mai.
J’ai moi-même examiné l’exemplaire du 16 mai 1956 et fait
relever les mensurations de celui du 22 mai. Les résultats de ces
observations sont exposés dans le tableau ci-dessous où les longueurs
sont exprimées en centimètres et les poids en kilogrammes.
$ S
(16 mai)
(22 mai)
Longueur totale .
520
410
Longueur au V de la caudale .
470
380
Envergure de la queue .
130
Hauteur de la lre dorsale .
. 75
57
Longueur de la pectorale gauche .
100
81
Périmètre au niveau de la lre dorsale ....
390
250
Poids total .
1.800
1.300
Poids du foie .
385
135
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 343
Carckarodon carcharias (?) capturé le 16 mai 1956 dans la madrague de Sidi Daoud
(Tunisie).
- 344 —
La femelle du 16 mai était en état de complet repos sexuel.
Elle avait dans l’estomac :
1 I surus sp. d'un peu plus d’un mètre.
2 crânes (un gros et un petit) et de nombreux os de Delphinus
sp. (peut-être une femelle et son foetus).
Des débris de carapace de Chelone mydas.
Malgré mes recherches je n’ai trouvé aucun parasite.
Laboratoire des Pèches et Productions Coloniales d'origine animale
et O. R. S. T. O. M.
— 345
Note préliminaire sur le sang de Protopterus annectexs
(ÜWEN, 1839)
Par Jacqueline Plessis.
Des recherches sur le sang de Protopterus annectens ont déjà
été faites, mais vu la difficulté de se procurer cet animal, les travaux
ont surtout porté sur l’étude de coupes histologiques faites dans du
matériel conservé. Je dois à l’obligeance du Professeur Monod
d’avoir quelques individus vivants expédiés par avion, à sec, dans
des boîtes en fer percées de trous et contenant quelques plantes
humides. Ces animaux sont d’une grande résistance et aucune perte
n’est à signaler malgré les blessures et l’infection que présentaient
quelques individus à l’arrivée.
Un des Protoptères de petite taille (25 cm) avait sur le dos une
plaie infectée de 8 sur 3 cm dans sa partie la plus large. L’animal
a été traité par de l’hydroxymercuridibromofluorescéine 1. La peau
s’est détachée de l’animal, laissant les muscles à vif. Malgré de
nombreuses prises de sang et une alimentation nulle, il a survécu.
L’observation de son sang m’a permis de noter une évolution inté¬
ressante au cours de la guérison de sa plaie.
Ces Protoptères sont dans de l'eau entre 25 et 30° C et ils sont
nourris avec des vers rouges et de la viande.
Prises de sang : Etant donné la taille des Protoptères et leur résis¬
tance, il est possible de prélever, sans danger, du sang chez un même
individu, à intervalles plus ou moins rapprochés. Nous avons
procédé à des prises intracardiaques sans aucunes précautions spé¬
ciales. L’aiguille est enfoncée ventralement, légèrement au-dessus
du niveau des nageoires pectorales et le sang est recueilli directe¬
ment dans un verre de montre paraffiné. Sauf dans un cas patholo¬
gique où le sang a coagulé instantanément, il n’est pas nécessaire
d’employer d’anticoagulant, la dilution et les frottis étant effectués
très rapidement.
L’appareil à contention employé est un morceau de pneu de
bicyclette. L’animal est enveloppé dans un linge pour éviter au
mucus de le rendre trop glissant. L’animal présente une réaction de
défense : agitation, qui se termine par une expiration bruyante,
généralement suivie d’une sorte de syncope. Pendant la prise cbc
1. Il est d’usage dans une note scientifique de ne pas employer le nom des spé¬
cialités sous lequel ce produit est vendu communément.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
23
346
sang, il ne présente aucune réaction et retrouve son activité habi¬
tuelle dès qu’il est libéré.
Nous avons pu constater plusieurs fois, après la prise de sang,
aussi bien sur l’animal dont certains muscles étaient à vif que sur les
parties peu pigmentées d’individus sains, une intense vasculari¬
sation passagère des capillaires superficiels.
La quantité de sang prélevée est généralement minime : 3 à 4
gouttes. Pour une étude de l’hémoglobine par électrophorèse, j’ai
prélevé environ 1,5 ml. sur un animal de 450 g. sans que celui-ci
présente aucun signe pathologique.
Pour que la prise de sang soit bien réussie, il faut que les mouve¬
ments du cœur soient décelables aux battements de l’aiguille, le
sang coule alors assez rapidement. S’il en est autrement, l’aiguille
n’est pas exactement dans le cœur et le sang ainsi recueilli n’est pas
pur. Des numérations faites dans ce cas donnent des résultats
jusqu’à 6 fois inférieurs à la normale. La première goutte de sang
n’est pas utilisée pour le comptage.
Formule sanguine : Immédiatement après la prise de sang, une
dilution est faite, au 1 /200e, dans une pipette de Fiessinger, avec le
liquide de dilution suivant :
chlorure de magnésium . 1 g.
citrate de potassium . 0,2 g.
bleu de méthylène . 0,05 g.
formol à 40% . 0,5 ml.
eau distillée . 100 ml.
Les décomptes d’érythrocytes ont été faits avec la cellule de
Fiessinger. A cause de la taille de ces cellules (Champy et Louvel,
1939-1940) et de leur petit nombre, comparé à ceux du sang humain,
il n'est pas possible d’employer la même méthode de comptage.
En effet, le nombre des érythrocytes contenu dans les petits rectan¬
gles de la cellule est très minime. Nous avons adopté de compter tous
les éléments contenus dans la partie quadrillée de la cellule, soit
dans 1 mm3 du mélange.
Le nombre d’érythrocytes ainsi compté est de l’ordre de 6 à
700, quantité suffisante pour une bonne approximation. Pour con¬
naître le nombre d’érythrocytes par mm3 de sang, il suffit de mul¬
tiplier le chiffre obtenu par la dilution, soit 200.
De nombreux décomptes, faits sur plusieurs individus, permet¬
tent de donner un chiffre moyen de 120 à 130.000 érythrocytes par
mm3 de sang. Ces chiffres sont des moyennes, dont certains résultats
sont assez éloignés (90 à 160.000). 11 reste donc à préciser les varia¬
tions de formule en fonction de l’état physiologique qui dépend
de nombreux facteurs : heures de la journée, alimentation, crois¬
sance, saisons, enkystement, etc...
— 347
L’habitude nous a permis d’obtenir dans ces numérations des
résultats constants pour un même échantillon de sang, avec le
mélange d’une sevde piquette ou ceux de deux pipettes différentes.
Exemple : 10 juin 1958,
pipette I : 114.000 et 118.000 érythrocytes/mm3
pipette II : 115.000 et 116.000 » »
Précautions : La taille des érythrocytes et leur grande vitesse de
sédimentation dans la cellule permet d’effectuer la numération sans
attendre. On sait qu’avec le sang humain, il est nécessaire d’attendre
quelques minutes pour que la sédimentation soit opérée dans la
cellule. Toutefois, les précautions habituelles doivent être prises :
bien agiter la pipette pour homogénéiser le mélange avant de remplir
la cellule, vérifier si la répartition est bonne dans toutes les parties
de la cellule et il est bon de faire au moins deux comptages par
échantillon.
En ce qui concerne le nombre des leucocytes, des essais de numé¬
ration ont été faits avec les mêmes techniques que pour le sang
humain : lyse des hématies, dilution au 1 /10e. Mais les noyaux des
érythrocytes lysés gênent le comptage et les résultats n’ont pas été
satisfaisants. Aussi des numérations ont été faites dans les mêmes
conditions que pour les érythrocytes. 11 semble qu’un individu
normal ait de l’ordre de 2.000 mononucléaires par mm3 (leucocytes
moins les granulocytes), mais le petit nombre de ces éléments
comptés dans 1 mm3 du liquide de dilution (1/200) ne permet aucune
précision. Le nombre des granulocytes est infime chez un tel animal,
et ne peut être évalué par cette méthode.
Etudes sur frottis : 1. Sang normal. Des frottis ont été faits et
colorés par la méthode de May Grünwald-Giemsa. La nomenclature
des cellules est une chose délicate. Drzewina dans sa thèse (p. 156)
déclare qu’il est impossible de différencier les lymphocytes des
mononucléaires dans le sang des Ichthyopsidés. Très récemment
(1956), Jakowska souligne la confusion qui caractérise la termi¬
nologie de l’hématologie des poissons et passe en revue les nomen¬
clatures employées par les différents auteurs. Jordan et Speidel
(1931) chez Protopterus aethiopicus distinguent comme cellules
mûres les petits lymphocytes, analogues à ceux décrits par Champy
et Louvel (1939-40) chez Protopterus annectens. Mais les monocytes
ne semblent pas correspondre aux mononucléaires, petits et moyens
de l’ouvrage de Champy.
Quant à la série granulocytaire, elle est particulièrement bien
représentée chez le Protoptère, sinon en nombre, du moins en
variété.
Il y a les granulocytes basophiles, caractérisés par des granu¬
lations violet foncé au May Grünwald-Giemsa.
348 —
Les deux travaux antérieurement cités assimilent aux polynu¬
cléaires neutrophiles des vertébrés supérieurs, des granulocytes à
petites granulations éosinophiles, rouge vineux par le Romanowski,
dont le noyau est tri- ou tétra-lobé. « Ce qui nous confirme dans
cette idée, dit Chajlpy, c’est qu’il existe des éosinophiles vrais,
d’ailleurs fort rares, dont l’homologie avec ceux des Mammifères
s’affirme par les caractères suivants : rareté considérable, noyau
en S ou en C, moins lobé que ceux des neutrophiles ; granulations
très grosses, très acidophiles, très réfringentes. » Pour Jordan,
les granulocytes à petites granulations sont les « granulocytes
éosinophiles spéciaux ».
Stephan (1906) a étudié l’évolution des cellules à granulations
éosinophiles du tissu lymphoïde du Protoptère. Il a constaté qu’en
période active les cellules à granulations éosinophiles sont plus
nombreuses qu’après l’enkystement. Quelques temps après le réveil,
les granulations apparaissent. Donc il y a élaboration des granula¬
tions seulement en période active, consommation en tout temps.
Les granulations apparaissent puis grossissent et semblent se dis¬
soudre dans la cellule. Il s’agirait pour lui des mêmes cellules à des
stades différents.
Adoptons ici la nomenclature de Champy et Louvel : série hya¬
line : lymphocytes et mononucléaires, série granuleuse : éosinophiles,
basophiles. D’une façon générale, dans un sang normal de Protop-
terus annectens, le nombre des polynucléaires est très réduit par
rapport à celui des cellules de la série hyaline : soit une moyenne
de 4 à 10 % pour 96 à 90 % de lymphocytes et mononucléaires L
2. Elude de variations dues à des changements d’activité physio¬
logique ou à des cas pathologiques.
Jordan et Speidel ont étudié les organes hématopoïetiques
et le sang circulant de Protopterus aethiopicus. Plusieurs individus
ont subi une « estivation » : ils étaient placés dans des boîtes conte¬
nant de la terre humide, sans nourriture, pendant une durée de
temps variant de 2 mois à 427 jours. Certains ont été sacrifiés
aussitôt après le réveil, sans avoir repris auparavant une vie active.
Ceux qui ont été remis dans l’eau (à part un exemplaire qui a été
sacrifié très rapidement) sont tous morts des suites d’une infection
ou ont été sacrifiés alors qu’ils étaient atteints de cette même
infection superficielle.
Ces auteurs signalent, qu’après la période d’estivation, le sang
contient un grand nombre de granulocytes dégénérescents, aussi
1. Nous n’avons noté volontairement ici aucune numération de thrombocytes, celle-
ci n’ayant aucune signification sur frottis ni dans les liquides de dilution ordinaires à
cause de la propriété de ces cellules de se rassembler, empêchant toute répartition
correcte.
— 349
bien les éosinophiles que les éosinophiles spéciaux. Dans le sang
d’un animal atteint d’infection à son retour à la vie active, ils cons¬
tatent des monocytes et des macrophages nombreux et actifs à
ingérer les débris spécialement d’éosinophiles (p. 342).
Ces observations sont à rapprocher de celles que nous avons
faites sur le sang d’un Protopterus annectens signalé plus haut et
qui a présenté une plaie infectée. Son sang avait un taux consi¬
dérable d’éosinophiles : 40 à 50 % (du nombre total de leucocytes)
dont la plupart étaient en état de dégénérescence. Nous n’avons pu
nous-même constater l’augmentation du nombre des éosinophiles
puisque l’animal est arrivé malade. Ces cellules présentaient des
granulations énormes, très pâles, comme dissoutes, les contours
de la cellule étaient fragiles et le noyau diffus, homogène, très
pâle et parfois complètement absent (fig. 20, Jordan). Suivant
légèrement cette poussée d’éosinophiles, vint l’apparition de macro¬
phages contenant des débris d’éosinophiles.
Lorsque la plaie est devenue saine, environ un mois avant que la
peau régénérée commence à se pigmenter, le pourcentage d’éosino¬
philes est redevenu normal et les macrophages ont disparu.
Jordan et Speidkl attribuent les modifications du sang qu’ils
ont constatées à la longue période d’estivation subie par les Protop-
tères, mais ils n’osent pas conclure d’une façon très affirmative
à cause du deuxième facteur qui est intervenu dans de nombreux
cas : l’infection. Les observations identiques que nous avons faites
sur un animal atteint d’infection et n’ayant pas subi d'estivation,
viendraient renforcer leur doute. Notons cependant que Stephan
signale que certaines cellules, surtout à la fin de l’enkystement,
montrent des signes de dégénérescence, ceci dans le tissu lymphoïde
du Protoptère.
Rappelons ici que la présence des éosinophiles dans le sang des
Poissons est extrêmement variable, non seulement d’une espèce à
l’autre, mais, dans la même espèce, d’un individu à l’autre (Durand)
Rawitz a remarqué l’absence d’éosinophiles chez les téléostéens
comestibles, tandis que Durand (1943, p. 26) observe chez Balistes
stellatus un pourcentage d’éosinophiles très grand. Ce balistc ayant
une chair réputée comme toxique dans certaines régions, il en con¬
clut que l’éosinophilie pourrait traduire « une réaction d’auto¬
défense de l’organisme en vue de neutraliser ces substances toxiques ».
Notons ici qu’une tribu africaine consomme la chair du Protoptère.
Drzewina (1909) note que le nombre d’éosinophiles diminuerait
chez les individus gardés en aquarium. Elle a également constaté
(1906) une diminution et même une disparition des éosinophiles des
Téléostéens marins avec la dessalure de l’eau.
Toutes ces observations montrent combien la question est com¬
plexe. Dans le cas du Protoptère, la modification des éosinophiles
— 350 —
est sans doute provoquée par différents facteurs. Pour élucider la
question que nous avons étudiée, il reste à réaliser l’enkystement
expérimental du Protopterus annectens après avoir étudié sa formule
sanguine et de réussir le retour à la vie active, ce que nous nous
proposons de faire. Il est probable d’ailleurs que les éosinophiles
ne seront pas les seuls éléments variables et que plusieurs facteurs
hématologiques seront modifiés.
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Soc. Biol., 1906, 61, 501-3.
SCHELORIBATIDAE ET OrIBATULIDAE [AcARIESS, OrIBATES)
Par F. Gbandjean.
1. — Différences entre les deux familles.
I )ans une publication récente (4. pp. 122 à J 27, fig. 1 à 4) Reinhart.
Schuster a décrit un Oribate nouveau qui vit dans les trottoirs
à Tenarea tortuosa du rivage méditerranéen, en France. L’animal,
désigné par Halorihatula tenareae, est un Schéloribatidé. Il a été
mis dans les Oribatulidés, à tort, parce qu’il a 26 poils gastrono-
tiques.
Par là nous voyons qu’il ne faut pas trop se fier au texte d’une
diagnose. Les diagnoses de mon Essai (3) expriment l’état de nos
connaissances en 1953. A cette époque les Schéloribatidés connus
de moi, ou décrûs par d’autres, avaient tous 20 poils gastronotiques.
Depuis, j’en ai observé qui ont gardé les poils centrodorsaux, ce qui
leur donne 26 poils comme à Halorihatula tenareae, et même qui ont
gardé, en outre, les poils cx, ce qui leur en donne 28 comme à Topo-
bates granifer n. g., n. sp. (je décris plus loin cette nouvelle espèce).
L’histoire des Galumnidés se répète. Nous savons maintenant que
chez les Galumnidés, où il est de règle que les poils centrodorsaux
aient disparu, certaines espèces, celles du genre Vaghia en Europe,
ont conservé ces poils (Thavk 1955, Grand jean 1956). Corrigeons
donc la diagnose des Schéloribatidés et celle des Galumnidés en
remplaçant « Ng (10) », dans ces diagnoses, par « Ng (10) en général ».
Cette correction faite il ne reste, pour distinguer un Schéloribatidé
d’un Oribatulidé, que 2 caractères, celui de l’atrichosie par apr octale
et celui de la corne double. Ces caractères sont-ils constants ?
Atrichosik paraproctale. — L’atrichosie paraproctale est à
2 niveaux chez les Oribatulidés et à 3 chez les Schéloribatidés. Les
paraproctes sont glabres aux stases proto et deutonymphale dans
les deux familles, mais les larves ont des poils paraproctaux chez les
Oribatulidés tandis qu’elles n’en ont pas chez les Schéloribatidés.
Les figures 1 A et 2 A font voir la différence.
La différence est sans défaut jusqu’ici. Les Oribatulidés appar¬
tiennent tous au groupe A3 de mon travail de 1949 (1, pp. 206 et
207) et les Schéloribatidés au groupe A4. En 1949 je n’avais étudié
à cet égard qu ’Oribatula exarata, Phauloppia lucorum et une espèce
de Scheloribates non nommée. J’ajoute maintenant, à cette liste,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 353 —
Oribatula tibialis, 0. ( Zyg .) eæilis , Scheloribates laevigatus et Dome-
turina plantivaga. Quoique très pauvre encore cette liste nouvelle
contient la totalité des espèces d'Oribatulidés et de Schéloribatidés
dont j’ai actuellement des larves sûres.
Développement nu la corne double. — La corne double, au
tarse du palpe, se forme au cours du développement chez les Oriba-
tulidés tandis qu’elle existe dès la stase larvaire chez les Schélori¬
batidés. Les figures I B, 1 C, 1 l>, 2 I? et 2 C font voir la différence.
Fig. 1. — Oribatula tibialis (Nie.). — A (x 510), larve, face ventrale de l’hysté-
rosoma. — B (X 1555), larve, tarse du palpe droit dans l’orientation latérale. —
— C (X 1555), protonymphe, id. — D (X 1555), adulte, id. — Des 5 figures qui
devraient représenter le développement du tarse palpien (puisqu’il y a 5 stases),
deux sont inutiles car le tarse acquiert chez la deutonymphe (à l’allongement près,
qui est moindre) tous les caractères qu’il a chez l’adulte.
Comme la précédente, cette différence est sans défaut jusqu’ici.
Les espèces que j'ai examinées sont celles dont je connais le déve¬
loppement, c’est-à-dire celles désignées plus haut pour l’atrichosie
paraproctale.
Ajoutons-lui une autre différence. Le poil su, ou sul (le suhul-
timal), qui est toujours un poil ordinaire au palpe d'une larve,
n’est pas, ou est déjà à la place qu'il occupera quand il sera devenu
une eupathidic, selon qu’il s’agit d’un Oribatulidé ou d’un Schélo-
ribatidé.
On constate, sur les figures I 11 et 1 C, que ce poil est à bonne
distance derrière les eupathidies (ul) et qu'il est au contraire aussi
loin que possible en avant sur la figure 1 I). Le changement, qui est
considérable, n’est pas progressif. Il se fait en une fois, au cours de la
mue entre la proto- et la deutonymphe.
Il en est tout autrement sur les figures 2 B et 2 G. Le poil su
occupe la même place pendant tout le développement, qu’il soil ou
non une eupathidie.
Fig. 2. — Scheloribates laevigatus (Koch). — A (x 410), larve, face ventrale de l’hys-
térosoma. — B (X 1555), larve, articles distaux du palpe droit dans l’orientation
latérale. — C (X 1555), adulte, tarse du palpe droit dans la même orientation. —
Des 5 ligures, trois sont inutiles car la protonymphe répète la larve (à l’allongement
près, qui est plus grand) et les deux autres nymphes répètent l’adulte (à l’allonge¬
ment près, qui est moindre).
Caractères des adultes. — Le critérium de la corne double
et celui de l’atrichosie sont précieux, mais très incommodes. Ils
exigent que l’on ait récolté des larves. Si l’on ne dispose que d’adultes
a-t-on des moyens sûrs pour distinguer les deux familles ?
Dans l’état de nus connaissances voici ce que l’on peut dire :
I . Poils gastronotiques. Les Oribatulidés gardent les poils centro-
dorsaux et 2 paires de poils c. Ils ont 28 poils au notogaster, ou
seulement 26, selon que la paire ps3 existe ou manque. Je n'ai
constaté l’absence de cette paire, jusqu’ici, que chez O. tibicilis et
O. (Z.) exilis.
— 355 —
Les Schéloribatidés ne gardent habituellement pas les poils
centrodorsaux. Ils ont alors 20 poils gastronotiques, ceux de la
notation Dometorina. Exceptionnellement, ils ont 26 poils ou 28 poils
gastronotiques, comme il a été dit plus haut. Les 26 poils ne sont pas
les mêmes que chez tibialis et eæilis, car les poils ps3 sont toujours
présents.
2. Aires poreuses et saccules du système octotaxique. Les Oriba-
tulidés sont tous à aires poreuses. Les Schéloribatidés ont des sae-
cules ou des aires poreuses.
3. Eupathidies du palpe. Les eupathidies uV, ni" et su, au tarse
du palpe, ne sont pas étalées en éventail chez les Oribatulidés,
tandis qu’elles le sont chez les Schéloribatidés ( Il g. I 1), 2 C).
J’entends par là que les bases de ces 3 eupathidies, chez les
Schéloribatidés (comme chez les Galumnidés et d'autres familles),
sont presque dans un même plan, celui de pseudosymétrie du tarse.
La paire (ul) a complètement basculé et on ne pourrait pas dis¬
tinguer uV d’ ul” si l’une des eupathidies n’allait pas un peu du
côté antiaxial et l’autre un peu du côté paraxial. Pour voir cela il
faut mettre au point successivement les extrémités distales des deux
eupathidies, le palpe étant vu à part et latéralement, comme sur la
figure 2 C. L’objectif doit être fort mais le X 40 à sec suffit. Avec
une faible ouverture numérique on a l’impression de mettre au point
simultanément et tout entières les 3 eupathidies.
Chez les Oribatulidés, le basculement est beaucoup moindre.
Il arrive même, par exemple chez Phauloppia lucorum, qu’il soit
presque nul, de sorte que les eupathidies ul’ et ul” se projettent
l'une sur l’autre dans l’orientation latérale. Chez O. tibialis elles
ne se projettent pas l’une sur l’autre, mais leurs bases ne sont pas
écartées et l’on n’a aucune peine à distinguer l’antiaxiale de la para¬
xiale.
4. Sillon sternal. Les Schéloribatidés ont un sillon sternal au podo-
soma. Le sillon commence devant les volets génitaux. En avant
il se divise en deux branches qui encadrent la mentonnière. J’ai
représenté ce sillon chez Hemileius initialis (2, p. 120, fig. 1 B).
Schuster le représente bien chez II. tenareae (4, p. 125, fig. 2).
Exceptionnellement, il est remplacé par un groupe de sillons parallèles
(2, p. 130, fig. 4 B, Siculobata sicula ). On le voit mieux par réflexion
que par transparence.
Jusqu’ici je n’ai rencontré aucun Oribatulidé qui ait ce sillon.
5. Relativement au notogaster, l’animal étant mis dans l’orien¬
tation dorsale, le prodorsum est notablement plus petit chez les
Schéloribatidés que chez les Oribatulidés.
6. Les Oribatulidés n’ont rien à l’épaule, ou n’ont qu’un dépasse¬
ment minuscule, anguleux ou non. Chez les Schéloribatidés on
— 356 —
rencontre les mêmes cas et d’autres, fréquents, où l’animal a de vrais
petits ptéromorphes.
7. Les Oribatulidés sont tous tridactyles. Les Sehéloribatidés
sont tridactyles ou monodactyles.
•Je n’ai pas osé faire intervenir d’autres caractères. Les sept sont
même hasardés car ils sont établis sur des observations insuffisantes,,
beaucoup trop sporadiques. J’ai surtout voulu attirer l'attention,
par cette liste provisoire, sur 4 caractères qui sont presque toujours
négligés dans les descriptions. Ce sont les 4 premiers. 11 ne suffit pas
de donner le nombre des poils gastronotiques et de dessiner le noto-
gaster. Il faut faire connaître la chaetotaxie. I n poil n’en vaut pas
un autre. Il ne suffit pas de dire que l’animal a des aires poreuses
ou des saccules. Il faut distinguer les deux cas et pour cela, si l’on
rencontre une difficulté, séparer le notogaster et l’observer à part.
Il faut observer aussi le palpe à part, à fort grossissement, sans quoi
I on risque de se tromper sur les eupathidies. Il faut regarder l’animal
par réflexion avant de le préparer, pour mieux voir le sillon sternal.
Errata. La figure que j’ai donnée pour le palpe, chez Siculobata
sicula (2, p. 132, fig. 5 C), n’est pas bonne. L’eupathidie ul” , celle
qui est au milieu dans le groupe des 3 terminales, est dessinée comme
si elle était, relativement à l’eupathidie uV qui est au-dessus d’elle,
fortement antiaxiale. Elle est antiaxiale en effet, mais très peu,,
beaucoup moins que la figure ne l’indique.
Le genre Eporibatula appartient aux Oribatulidés. Je l’ai attribué
jusqu’ici aux Sehéloribatidés parce que Sellmck m’a envoyé
autrefois, par mégarde, sous le nom d ’ Eporibatula rauschenensis,
un Schéloribatidé. Ce Schéloribatidé n’est pas E. rauschenensis
et j’ai eu le tort de ne pas m’en être aperçu jusqu’à une date récente.
IL — Topobates granifer n. g., n. sp.
Topobates granifer doit être rare car je l’ai trouvé dans 2 localités
seulement, d’abord à Mont-Dore (Puy-de-Dôme), à 1.200 m. d’alti¬
tude, en juin 1933, dans de grandes mousses sur des rochers, au
ravin de la Grande cascade (4 individus), puis dans ma région, près
de Périgueux (Dordogne), en juin et juillet 1939, à quatre reprises,
mais toujours sans dépasser 3 individus par récolte. Les récoltes
de Périgueux ont été faites à peu de distance l une de l’autre, au
fond d’un petit ravin boisé, dans des silex non jointifs couverts
de grandes mousses, à terre. Les silex ont été pris jusqu’à 10 cm. de
profondeur.
Des 10 individus de Périgueux, 9 sont femelles et 1 mâle, pro¬
portion singulière due au hasard très probablement. Des 4 individus
— 357 —
de Mont-Dore, 3 sont mâles et 1 femelle. Les longueurs des 14 indi¬
vidus sont comprises entre 450 et 510 jjl . Leur couleur est d’un brun
assez clair. Je choisis pour la description les exemplaires de Péri-
gueux.
Fig. 3. — Topobates granifer n. g., n. sp. — A (X 205), de dessus. — B (x 425),
grande suture ; le notogaster a été arraché avec un morceau de la cuticule prodorsale
entre les dorsophragmas ( hd ). — C (X 730), surface du notogaster vue à plat entre
les poils dm, pour montrer les granules de microsculpture. — D (X 730), id., vue sur
la pente au bord postérieur ; les deux poils sont la paire psv
L’animal se distingue immédiatement de tous les autres Schélo-
rifoatidés par sa microsculpture granuleuse, très accentuée, et par
ses 28 poils gastronotiques (fîg. 3).
Les granules couvrent le notogaster sauf en avant et aux épaules.
En avant ils s’arrêtent à faible distance de la grande suture. Les
358 —
épaules sont plus dégagées et les granules ne dépassent guère, dans
cette région, les poils e2. Le petit ptéromorphe (l’aileron) est lisse.
Ces granules ne sont pas eérotégumentaires. Ils appartiennent
à la cuticule, ils ne sont pas pleins, mais formés d’une pellicule
mince qui doit être l’épiostracum. Ils sont mal calibrés, assez irré¬
gulièrement répartis, très saillants et limités avec précision à leur
base dans l’observation à plat (fig. 3 C). On les dirait hémisphé¬
riques s’ils n’étaient pas d’ordinaire un peu allongés.
Des granules semblables occupent la surface ventrale, de chaque
côté des volets anaux, et les volets anaux eux-mêmes où ils m’ont
paru moins saillants. La région granuleuse ano-adanale atteint en
avant les poils cul3 et les dépasse un peu, plus ou moins selon les
individus. Latéralement elle s’avance davantage, presque jusqu'à
l’arête péripodale postérieure. Elle ne remonte pas jusqu’au bord du
bouclier ventral.
La peau de liaison dorsoventrale porte aussi les mêmes granules,
aussi accentués qu’ailleurs, dans une bande qui occupe en arrière
la plus grande partie de sa surface. Cette bande côtoie le notogaster.
Elle reste écartée du bord ventral et sa largeur diminue en avant.
Elle disparaît en face d’un point qui serait à peu près au milieu de
l'intervalle entre ips et ih.
En lumière réfléchie, à faible grossissement, on distingue très bien
les régions granuleuses et les lisses. Les premières sont un peu
ternies. Les secondes, c’est-à-dire la plus grande partie de la surface
ventrale, le propodosoma et les pattes, sont brillantes. On passe
toujours progressivement des régions granuleuses aux lisses. Les gra¬
nules diminuent de taille et se raréfient.
La chaetotaxie à 28 poils est donnée par la figure 3 A. Les poils,
tous grands, sont presque perpendiculaires à la surface à leur base,
puis ils se courbent en arrière, fortement, les postérieurs surtout.
Ils sont un peu barbelés. Je les ai dessinés lisses, faute de pouvoir
représenter correctement leurs barbules à l’échelle de la figure.
L’aileron est vu presque à plat dans l'orientation dorsale (fig. 3 A).
Projeté latéralement il ne fait guère plus saillie que le bord huméral
chez Hemileius initialis (2, p. 122, fig. 2 A).
C’est d ’H. initialis. parmi les Schéloribatidés qui ont été décrits
jusqu’ici avec quelque détail, que T. granifer se rapproche le plus.
Il en est même si voisin qu’une description formelle de granifer me
semble inutile. Toute ma description de 1953 pour initialis, les
figures comprises (2, pp. 119 à 127, fig. 1 à 3), abstraction faite,
bien entendu, de la microsculpture granuleuse, des 28 poils et de
l'aileron, est applicable à granifer. sauf des différences très faibles.
Faute de place je ne signale pas ici ces différences. J’en parlerai
ultérieurement.
La figure 3 B montre que le notogaster, si on l’enlève, emporte
— 359
avec lui un morceau du prodorsum. mais reste intact. Son bord b
et la ligne e parallèle à b ne sont pas interrompues. La soudure n’est
donc effective que derrière e. Entre b et c le notogaster surplombe
librement, en minuscule tectum, la cuticule prodorsale. La ligne m,
entre les dorsophragmas, est très variable, très floue, parfois indis¬
tincte.
Variations chaetotaxiques au notogaster. — A Périgucux
le poil Cj était aléatoire. Il manquait d’un seul côté (2 : 10) ou des
deux à la fois (1 : 10). Total des présences (16 : 20). Les 4 absences
étaient complètes, c’est-à-dire sans vestige d’alvéole.
A Mont-Dore le poil était toujours absent. Six absences étaient
complètes. Pour les deux autres, qui étaient sur le même individu,
on voyait à la place du poil un vestige de l’alvéole.
Topobates granijer n’a donc pas toujours 28 poils gastronotiques.
Il peut en avoir seulement 26. Ses poils cy sont en régression verti-
tionnelle.
Le poil (j, s'il existe, est habituellement de la même taille que c2.
Il est quelquefois plus petit, à droite ou à gauche, notablement
(3 : 20).
Sur la figure 3 A, à droite, j'ai représenté par une petite croix,
près de c2, une marque à peine visible que je pense être un vestige
de l'alvéole de c3. Ce vestige est aléatoire. J’ai tenté de faire le relevé
de ses présences, mais j’y ai renoncé car il y a trop de cas douteux.
Laboratoire (le Zoologie clu Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Guandjean (F.). — Formules anales, gastronotiques, génitales et
aggéni taies du développement numérique des poils chez les Ori-
bates. (Bull. Soc. Zool. France, t. 74, pp. 201 à 225, 1949).
2. In. — Sur les genres Hemileius Bf.ui.. et Siculobata n. g. ( Mém . Mus.
nat. Hist. natur. Paris, série A, Zoologie, t. 6. pp. 117 à 137, 1953).
3. Id. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France,
t. 78, pp. 421 à 446, 1953 [1954]).
4. Schuster (R.). — Haloribatula tenareae n. g., n. sp., eine neue Oriba-
tide ans deiu mediterranen Eulitoral (Zool. Anzeiger, t. 159,
pp. 122 à 127, 1957).
- 360 —
« PORCELLIO PUBESCENS DûLLFUS 1893 »
APPARTIENT AU GENRE TrICHORHINA BUDDE-LUND
( ISOPODES TERRESTRES-, SQUAMIFERIDAE).
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
Le biogéographe est constamment arrêté, au cours de ses
recherches sur la répartition des êtres vivants, par de faux pro¬
blèmes qui découlent d’erreurs de systématique. C’est l’une de
ces erreurs qui fait l’objet de la présente note.
L’aire de répartition du genre Porcellio comprend les légions
méridionales de l’Amérique du Nord (Californie, Texas, Mexique)
les archipels atlantiques, l'Europe, l’Afrique du Nord et l’Asie
Mineure. Cette distribution prouve que le genre Porcellio repré¬
sente un type mésogéen. 11 est aujourd’hui particulièrement bien
représenté dans les contrées atlantiques qui correspondent à la
région moyenne de l’ancienne Mésogée, tandis qu’aux deux extré¬
mités, occidentale (Amérique) et orientale (régions balkaniques,
égéidiennes et asiatiques) de son aire de répartition, ses représen¬
tants deviennent moins nombreux et moins variés.
Cependant, Dollfus (1893, p. 341) décrivait, dans son Mémoire
sur les Isopodes du Vénézuéla, une nouvelle espèce d’Oniscoïde
qu’il nommait « Porcellio pubescens ». Cinquante ans plus tard,
Van Name ( 1942, p. 236) signale la récolte d’une femelle de la même
espèce à El Vallc, faubourg méridional de Caracas. La présence,
en plein territoire gondwanien, d’une espèce appartenant à un
genre mésogéen posait un problème biogéographiquement inso¬
luble. En fait, il n’y a là aucun problème, mais seulement une
erreur de détermination générique.
Me fondant sur la description (fort L'exacte, ainsi qu’il sera
dit plus loin) que Dollfus a donnée de « Porcellio pubescens »,
j’avais tout d’abord assimilé (Vandei., 1952, p. 64) cette espèce
à Agabiformius lentus (Budde-Lund). Cependant, M. Alceu Lemos
de Castro, du M us eu Nacional de Rio de Janeiro, m’écrivait dans
une lettre datée du 11 décembre 1957, que les exemplaire signalés
par Van Name sous le nom de Porcellio pubescens , et conservés
dans les collections de l’U. S. National Muséum, sont différents
d’ Agabiformius lentus. Par ailleurs, M. Lemos de Castro me signalait
que des exemplaires récoltés au Brésil sont fort semblables aux spé¬
cimens décrits par Van Name.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 3, 1958.
361 —
Il convenait donc do reprendre l’examen de cette espèce et de
fixer sa place systématique. Une étude renouvelée de « Porcellio
pubescens » a pu être poursuivie grâce aux exemplaires conservés
dans la collection Dollfus qui fait partie aujourd’hui des Collec¬
tions du Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris. On recon¬
naît, au premier coup d’œil, que le « Porcellio pubescens » de Dollfus
appartient à la famille des Squamiferidae et au genre Trichorhina,
genre essentiellement gondwanien (Vandel, 194G a et b, 1952).
« Porcellio pubescens » doit donc porter le nom de :
Trichorhina pubescens (Dollfus 1893).
Stations de Trichorhina pubescens.
La Collections Dollfus comprend un total de 14 exemplaires
récoltés par Eugène Simon, en 1888, et provenant des localités
suivantes : 1) Caracas ; 2) Petare, localité située à douze kilomètres
à l’est de Caracas ; 3) Colonie Tovar, à cinquante kilomètres à
l’ouest de Caracas, dans le district d’Aragua, à 1.798 m d’altitude.
Sur la possibilité d’une reproduction parthénogénétique
de Trichorhina pubescens
Les quatorze individus de la collection Dollfus sont des femelles.
L’exemplaire signalé par Van Name et provenant d’El Valle
appartient également au sexe femelle. Par conséquent, tous les
individus connus de cette espèce sont des femelles. Il est donc
probable que, tout comme Trichorhina tomentosa (Budde-Lund),
cette espèce se reproduit par parthénogenèse.
Description de Trichorhina pubescens.
Il paraît utile de donner une description renouvelée de cette
espèce encore mal connue. Cette description repose sur l’examen
des types de la Collection Dollfus.
Taille. — Le plus grand exemplaire de la collection Dollfus mesure :
5 X 2,25 mm. (Les dimensions* données par Dollfus : 8 X 3,5 mm sont
dont très exagérées). L’exemplaire observé par Van Name mesure 6 mm.
Coloration. — - Couleur brun foncé. Une ligne médiane blanche. De
chaque côté du corps, une bande blanche à la limite du pleurépimère.
Une bande foncée à la base du pleurépimère - le reste du pleurépimère
est grisâtre.
Œil (Fig. D). — • Assez grand, formé de 10-12 ommatidies.
Caractères tégumentaires. — 1) Carapace recouverte d’écailles ovoïdes,
étroitement serrées en damier, les unes contre les autres (Fig. A).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958. 24
362
2) Téguments recouverts de grandes soies-écailles élargies, soutenues
par deux nervures, et portées par un pied. Le bord postérieur du céphalon
et de chaque segment du corps est garni d’une rangée de très grandes
soies-écailles, régulièrement disposées (Fig. A, B et G).
Fig. 1.
3) Aoduli latérales petits, peu apparents.
4) Ni champs ni pores glandulaires.
Forme générale du corps. — Corps fortement convexe (et non « peu
convexe », comme le dit Dollfus) ; côtés du corps tombant verticale¬
ment.
— 363 —
Céphalon (Fig. D). — Pas de ligne frontale (ni de « lobe frontal médian
triangulaire », comme l’écrit Dollfus). Front fortement bombé vers
l’avant, limité vers le bas par une ligne supra-antennaire très nette. Il
n’y a pas de « lobes latéraux », comme l’écrit Dollfus, mais des tuber¬
cules antennaires.
Pérêion. — • Bord postérieur du premier péréionite droit, non sinué.
Pléon (Fig. E). — Pléon continuant le péréion ; néopleurons allongés,
falciformes.
Telson (Fig. E). — - Telson triangulaire, à côtés très légèrement incurvés.
Appendices. — 1) Antenne (Fig. F) relativement longue, atteignant
le bord postérieur du premier péréionite. Articles 2, 3, 4 et 5 creusés
d’une gouttière à leur face inférieure. Flagelle (le deux articles, le basi¬
laire beaucoup plus court que le distal.
2) Maxillule : endite externe terminé par des dents toutes entières.
3) Maxillipède : endite armé d’une forte tige, mais dépourvu de péni"
cille.
4) Pléopodes, dépourvus de pseudo-trachées.
Affinités de Trichorhina pubescens.
Cette espèce n’appartient certainement pas au genre Porcellio.
L’absence de ligne frontale, et plus encore celle de pseudo-trachées,
excluent cette espèce du groupe des Oniscoïdes supérieurs ou
Pseudo-trachéates. Par contre, elle appartient incontestablement
à la famille des Squamiferidae et au genre Trichorhina . Trichorhina
pubescens paraît extrêmement voisine de Trichorhina marianii
Arcangeli (Arcangeli, 1930), de Costa-Rica, et lui est peut-être
identique. Elle en diffère cependant par ses néopleurons moins
allongés et se terminant par une pointe moins aiguë.
Ces deux espèces, certainement très voisines l’une de l’autre,
diffèrent des autres représentants du genre par une taille plus
grande, une pigmentation plus intense, un œil plus volumineux,
constitué de 10-12 ommatidies, des antennes plus longues, attei¬
gnant le bord postérieur du premier ou du second péréionites. Arcan¬
geli (1935) s’interroge sur la place que doit occuper Tr. marianii,
et se demande s’il convient de la placer dans le genre Trichorhina,
ou dans un genre nouveau. A mon avis, les deux espèces pubescens
et marianii appartiennent bien au genre Trichorhina, mais répondent
au type le plus primitif que l’on connaisse dans cette coupure
générique. Elles ne sont pas encore affectées des caractères
dégénératifs qui marquent la plupart des espèces de ce genre. Il
conviendrait peut-être de classer ces deux espèces dans un sous-
genre particulier.
— 364 —
BIBLIOGRAPHIE
Arcangkli, A., 1930. — Contributo alla conoscenza del «Microgenton »
dl Costa-Rica. Boll. d. Labor. Zool. Porlici, XXV, pp. 1-29, 8 fig.
— 1935. - — Gli Isopodi terrestri del Portogallo. Boll. d. Labor. Zool.
Porlici, XXIX, pp. 1-39, 24 fig.
Dollfus ,A., 1893. — Voyage de M. E. Simon au Vénézuéla (décembre
bre 1887-avril 1888). — • 25e Mémoire. Isopodes terrestres. Annal.
Soc. Entomol. France. LXII, pp. 339-346, pl. 9-10.
Name, W. G. Van, 1942. — A second Supplément to the American Land
and Fresh-Water Isopod Crustàcea. Bull. Americ. Mus. Nat.
Hist., LXXX, pp. 299-329, 34 fig.
— -Vandel, A., 1946 a. — Le Répartition géographique des Oniscoidea
(Crustacés, Isopodes terrestres). Bull. biol. France Belgique.
LXXIX, pp. 221-272, 12 cartes.
— - 1946 b. — - Crustacés Isopodes terrestres (Oniscoidea) épigés et caver¬
nicoles du Portugal. - — ■ Etude des récoltes de M. A. de Barros
Machado. Ana'is d. Faculd. Cienc. Porto, XXX, pp. 135-427,
158 fig.
— 1952. — Étude des Isopodes terrestres récoltés au Vénézuéla par le
Dr G. Marcuzzi, suivie de considérations sur le peuplement du
Continent de Gondwana. Mem. d. Mus. Cio. Stor. Nat. Verona,
III, pp. 59-203, 97 fig.
— 365 —
Faunule de Mollusques terrestres recueillie dans vile
de Makatea (Archipel des Tuamotu)
Par E. Aubert de la Rüe et R. Soyer.
Au cours d’une mission effectuée en 1955 dans les archipels du
Pacifique, l’un de nous (E. A) a fait un court séjour dans l’ Ile de
Makatea, où il a recueilli une faunule de Mollusques pulmonés dont
la liste est susceptible de présenter un intérêt particulier, en raison
de la rareté des publications concernant cette île, l’une des plus
occidentales de l’archipel des Tuamotu.
Makatea est la seule île d’une élévation notable des Tuamotu.
Te soulèvement s'est fait par saccades, comme en témoignent les
encoches horizontales parallèles indiquant d’anciennes lignes de
rivage visibles sur les falaises verticales qui entourent l’île. Son
sommet constitue un plateau d’une surface assez inégale et ondulée,
compris entre 40 et 80 m, la partie la plus haute, au Nord, atteignant
112 m. Makatea est entièrement formée par des calcaires récifaux
massifs et entièrement recristallisés, probablement très récents.
Les phénomènes de dissolution les ont transformés superficiellement
en lapiez très accidentés. Ces calcaires sont d’ailleurs criblés d’exca¬
vations circulaires remplies de phosphate de chaux dont l’exploi¬
tation très active a dénudé l’île sur une bonne partie de son étendue,
laissant encore subsister ailleurs sa couverture forestière très
fournie.
La totalité des Mollusques cités ont été recueillis sur la partie
haute de Makatea, le plus souvent dans les anfractuosités des lapiez
calcaires, indifféremment dans les zones exploitées et boisées.
Cyclomorpha obligatum offre cette particularité d’être fréquemment
cimenté au calcaire par des incrustations secondaires actuelles.
Les exemplaires recueillis appartiennent aux espèces suivantes :
Connu do :
Trochonanina obconica Pease
c
Arch.
de la Société
lindodonta consobrina Garrett
AC
d°
— obolus Gould
R
Tahiti,
Raiatea, Tahaa
- — daedalea Gould
R
Tahiti
Microcystis angustivoluta Garr.
AC
Moorea
Libéra Heynemanni Pfr
A R
Tahiti
— gregaria Garr.
R
Moorea
*Dorcasia similaris Fér.
R
Pacifique
Bulletin du Muséum, 2e série,
t. XXX, n°
4, 1958.
— 366
—
Suhulina octona Pfr
C
Pacifique
Partula nodosa Pfr
AC
Tahiti
— gr. otaheitana Cr (brisés)
AR
d°
Helicina ( Aphanoconia ) discoidea Pease
et var.
R
Tahaa
— — tumidior A. J. Wagn.
R
d°
Helicina ( Aphanoconia ) pantheri A. J.
Wagn.
C
Arch. de la Société
Taheitia ( Truncatella ) pallida Pease
TC •
Raiatea
* Cyclomorpha obligatum Gould
TC
Arch. de la Société
— flava Rrod
R
d»
* D. similaris a été obligeamment déterminé par Mlle Robine, et Cyclomorpha
par M. G. Ranson.
Cette fainiule comprend 15 espèces et 1 variété. Bien qu’aucun
exemplaire vivant n’ait été recueilli, la plupart des coquilles appar¬
tiennent à des espèces habitant actuellement l’île, vu l’état de fraî¬
cheur des tests, la plupart intacts. Seuls ceux de Partula gr. ota-
heitana brisés et de Partula nodosa encroûtés et calcifiés, sont peut-
être subfossiles.
Toutes les espèces représentées sont connues, et en dehors de
deux d’entre elles généralisées dans le domaine Pacifique : Dorcasia
similaris et Suhulina octona, elles sont connues dans une ou plusieurs
îles de l’Archipel de la Société : Trochonanina obconica, Endodonta
consobrina, Helicina pantheri, Cyclomorpha obligatum et C. flaoa.
D’après l’inventaire de G. Garrett 1 Endodonta obolus vit à Raiatea,
Tahaa et Tahiti ; E. dciedalea, Libéra Heynemanni, Partula nodosa,
P. otaheitana, à Tahiti ; Microcystis angustivoluta et Libéra gregaria
ont été cités à Moorea ; Helicina discoidea et sa variété tumidior sont
connus de Tahaa, Taheitia pallida était spéciale à File de Raiatea
jusqu’à ce jour.
La faunule de Makatea présente donc une affinité totale avec la
faune malacologique des îles constituant l’Archipel de la Société.
Nous soulignons en outre la présence à Tahiti de Dorcasia similaris,
espèce de large extension géographique que l’un de nous (E. A) a
recueillie en grand nombre, et qui ne figure pas dans l’inventaire de
G. Garrett L On peut en conclure qu’elle y est d’introduction
récente, c’est-à-dire postérieure à 1884.
1. G. Garrett. — The tcrrestrial Mollusca inhabiting the Society Islands. Jour.
Acad. Nat. Sri., Philadelphie, vol. IX (2) part. I, 1884.
367 —
Proposition d'une Nomenclature Morphologique
pour les Aires Coronales des Eciiinides
Par Roseline de Saint-Seine.
L’étude du développement des Echinides, et surtout celle de
leurs anomalies, montre que de chaque plaque radiale dépendent
quatre colonnes de plaques coronales, dont deux forment l’ambu-
lacre, et les deux autres, les demi-ambulacres adjacents de part
et d’autre de celui-ci. Les coronales, en effet, prennent naissance
en des zones placogènes situées en bordure des radiales, la zone dont
est issu l’ambulacre étant située au centre du bord adorai de la
radiale correspondante, et celles d’où naissent les demi-ambulacres,
respectivement de part et d’autre de cette radiale. D’autre part,
chez les Echinides présentant des anomalies de symétrie, on cons¬
tate qu’à l’absence, au refoulement à distance de l’apex, ou au
dédoublement d’une radiale correspondent l’absence, le refoulement
ou le dédoublement de l’ensemble des quatre colonnes précédentes.
Les très rares cas où cette loi paraît en défaut sont susceptibles
d’interprétations qui s’y conforment L Par contre il n’existe aucune
corrélation entre la présence ou l’absence d’une génitale et celle de
coronales. Tout se passe donc comme si les radiales induisaient la
formation de ces dernières 2.
La figure 1 illustre la loi précédente : on voit que, chez ce
Toxopneustes partiellement tétramère, la radiale II a induit normale¬
ment ses plaques pendant le début de la croissance du test, époque
où elle faisait probablement partie de l'apex. Ensuite, la production
ultérieure de plaques ayant subi quelque inhibition, cette radiale
a été, avec les coronales induites par elle, refoulée de plus en plus
loin de l’apex par la pression de croissance des plaques issues des
radiales voisines; finalement, la croissance achevée, la radiale 11
se trouvait près de l’ambitus. (Quant à la position anormale de la
1. Ainsi la radiale précédant la série avortée peut exceptionnellement manquer :
il est probable qu’elle s’est résorbée (Buigiiton A. G. 1944). Ou encore une radiale,
présente, n’a induit qu’une série incomplète de plaques, certaines colonnes étant avor¬
tées (Jackson R. T. 1919, pl. 7, fig. 1). Enfin parfois il semble qu’un auteur n’ait pas
figuré de radiale là où elle existait probablement, faute d’avoir pu distinguer la suture
séparant cette plaque d’une voisine : ces sutures, chez les fossiles, sont parfois très
difficiles à voir, même après coloration et sous le binoculaire.
2. C’est à titre d’abréviation qu’est ainsi désigné l’inducteur : ici, et dans la suite,
f expression « la radiale induit » est employée dans le sens de : « les zones placogènes en
bordure de la radiale induisent ».
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 368 —
plaque apore située au-dessus de cette radiale, elle doit résulter
de la pression de croissance des plaques précédentes de même demi-
ambulacre).
Toxopneustes variegalus LK. actuel de Tampa Bay, Floride.
Schéma d’après Jackson R. T. 1912, pl. 7, fig. 2.
Numération de Lovén. En hachures : radiales.
Il peut paraître étonnant que, des nombreux cas analogues
signalés isolément ou ayant fait l’objet d’études systématiques
(Jackson R. T. 1912 et 1927), n’aient pas été dégagées entièrement
— 369
les conclusions qui paraissent s’imposer en ce qui concerne la division
de la corona. N’est-il pas évident, en effet, que l’ensemble de plaques
issues des bords d’une même radiale — et formant, en quelque sorte,
le champ d'induction de celle-ci — est le radius véritable de l’Echi-
nide ? Il sérail, dès lors, désirable de donner au terme radius l’ex¬
tension précédente, comprenant donc l’ambulacre et les deux demi-
interambulacres adjacents.
Fig. 2.
Quant aux termes synonymes interradius et interumhulacre, que
valent-ils ? L’un et l'autre représentent, non une unité morpho¬
logique réelle, mais un ensemble hétérogène de plaques issues de
radiales différentes. Si, d'ailleurs, était adoptée l’extension précé¬
dente du terme radius, celui d’interradius n’aurait évidemment
plus d’objet.
Remarquons enfin, en ce qui concerne la numération des aires,
que la plupart des systèmes, notant chaque IA d’un chiffre arabe
équivalent au chiffre romain désignant l’AM adjacent à sa gauche,
paraissent suggérer quelque rattachement plus étroit à cet AM
— 370 —
qu'à son symétrique de droite. On obvierait à cet inconvénient
par l’adoption d’un chiffrage reflétant l’équivalence de deux aires
par rapport à une troisième qu’elles encadrent.
Il semble que les difficultés précédentes seraient résolues, et plus
exactement traduite l’unité morphologique du radius, par l’adoption
du terme margina pour désigner l’ensemble des deux colonnes apores
encadrant F AM et dont les plaques seraient dites marginales 1.
J. a notation a et b, dans l’ordre habituel, étant utilisée pour dis¬
tinguer les deux colonnes de l’AM, les lettres a et p pourraient l’être
en ce qui concerne les colonnes marginales respectivement adja¬
centes. Ainsi la 7e plaque de la rangée (3 du radius III serait dite :
7-p-III, ou 7 p III.
La nomenclature précédente est évidemment indépendante du
système de numération des radius ; la fig 2 en est une application
à celui de Lovén. Si, à titre purement descriptif, le terme interam-
bulacre — ou celui de zone marginale — paraissait d’emploi com¬
mode cette aire serait notée au moyen des chiffres des radius auquels
elle appartient : IA IV- V, ou ZM IV-V.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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1 . Par analogie, sinon homologie stricte, avec les plaques de môme nom des Astérides.
L’adjectif « marginal » ,dans le sens de « voisin de l’ambulacre », pourrait être remplacé,
avec plus de précision, par « ambital ». Ex. : anus infra-ambital.
— 371 —
Holothuries des cotes de Sierra Leone
(5e ET DEUX. NOTE)
Par Gustave Cherbonnier.
Genre Stichopus.
Stichopus regalis (Cuvier).
Sierra-Leone, nombreux exemplaires récoltés entre 88 et 200 in.
Ces exemplaires, qui ne m’ont pas été envoyés, ont été déterminés
par M. Alan Longhurst et Miss A. M. Clark.
Holothuria lentiginosa Marenzeller.
Synonymie : Holothuria lentiginosa Marenzeller, 1893, p. 6,
pl. I, fig. 1, pl. 1 T, fig. 1 ; ITérouard, 1929, pp. 53, 63 : Panning, 1935,
p. 82, fig. 68. Holothuria pardalis Selenka var. lentiginosa Bedford,
1899, p. 143.
Sierra-Leone, 1 ex. (sans autre indication d’origine).
L’échantillon, de forme cylindrique, mesure 130 mm. de long sur
40 mm. de diamètre. La face dorsale est mouchetée de nombreuses
petites plages marron foncé, accompagnées de zébrures de même
couleur ; les flancs sont jaune verdâtre et le milieu de la face ven¬
trale est brunâtre. Les spiculés sont absolument identiques à ceux
figurés par Marenzeller.
Répartition géographique : Açores, Sierra-Leone.
Holothuria suspecta n. sp.
(Fig. 13, a-j ; fig. 14, a-h ).
Sierra-Leone, n° 16, 1 ex.
L’unique exemplaire est très contracté et a l’aspect d’un gros boudin
ridé. Il mesure 60 mm de long sur 46 mm de plus grand diamètre. La
bouehe et l’anus sont terminaux et celui-ci est dépourvu de dents. Le dos
est brunâtre alors que le ventre est jaune verdâtre. Le tégument, assez
épais, est très rugueux par suite de la présence de très nombreuses tou¬
relles que l’on aperçoit par transparence. Le dos est couvert de petits
pieds cylindriques, bourrés de spiculés, terminés par une ventouse sou¬
tenue par un très petit disque calcaire. Les pieds ventraux sont plus longs,
à ventouse soutenue par un énorme disque calcaire ; ils sont répartis indif¬
féremment sur les radius et les interradius.
Vingt longs tentacules de taille égale, marron foncé. Couronne calcaire
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 372 —
haute et très calcifiée, à larges radiales, à interradiales courtes et trian¬
gulaires (fig. 14, e). Une longue vésicule de Poli. Trois canaux hydrophores
libres, terminés chacun par un madréporite allongé et criblé de trous
(flg. 13, c). Longues ampoules tentaculaires. Muscles longitudinaux larges
Fig. 13. Holothuria suspecta n. sp.
c : X 4 ; autres figures : à l’échelle.
— 373 —
mais peu épais. Poumons très longs et abondamment ramifiés. Vaste
•cloaque. Gonades en une seule touffe de quelques tubes longs et 4 à 5 fois
ramifiés. Intestin rempli d’une vase grise assez fine. Pas d’organe de Cuvier.
Fig. 14. Holothuria suspecta n. sp.
e : X 3,5 ; c, d : éch.. 1 ; autres figures : éch. 2.
— 374
Les spiculés ilu tégument ventral se composent de très nombreuses
tourelles ; leur disque est percé de quatre trous centraux, entourés de
10-12 trous (fig. 13, a), auxquels s’ajoutent souvent quelques petites
perforations disposées sur un cercle externe (fig. 13, h) ; le bord du disque
est toujours plus ou moins denticulé. J, a flèche, à quatre piliers (fig. 13, d)
est terminée par une couronne percée au centre et portant des épines
disposées sur plusieurs étages (fig. 13, a) ; ces épines peuvent être presque
cylindriques et à pointe émoussée (fig. 13, b, e). On rencontre également
des tourelles à grand disque et à bord dentelé (fig. 13, g). Les parois des
pieds, en plus de ces tourelles, possèdent de longs bâtonnets très caracté¬
ristiques (fig. 14, a) et d’autres munis de très nombreuses perforations
avec, le plus souvent, un élargissement central. Il existe également, à la
fois dans le tégument et la paroi des pieds ventraux, de rares « boutons »
à bord fortement ondulé, percés de deux rangées de trous (fig. 13, / et fig. 14
/, g, h) ; ces trous sont plus grands dans les « boutons » des pieds dorsaux
(fig. 14, h). La majorité des tourelles du tégument dorsal ont le bord du
disque portant des digitations bien plus importantes que celles du disque
des tourelles du tégument ventral (fig. 13, i) ; la flèche, à quatre piliers,
est plus haute et terminée par une couronne d’épines fortes et longues
(fig. 13, i, j). Les bâtonnets des pieds dorsaux sont plus larges et plus
perforés que ceux des pieds ventraux (fig. 14, b). Les parois des tentacules
sont renforcées par de longs bâtonnets (fig. 14, d) dont certains portent
des piquants aux extrémités (fig. 14, c) ; quelques-uns deviennent plus
massifs et se ramifient en deux ou plusieurs branches.
Rapports et différences.
Cette nouvelle Ilolothuria est bien différente de celles rencontrées
dans des régions voisines, telles H. lentiginosci Marenzeller, II. daka-
rensis Panning, II. arguinensis Koehler et \ aney et II. saecularis
Bell, cette dernière de l’Angola et dont le tégument est totalement
dépourvu de tourelles et ne possède que des « boutons » nodulcux de
forme assez particulière.
Leptosynapta longhursti n. sp.
(fig. 15, a-o).
Sierra-Leone, station MB. 2/A. 8, par 13°29’ N-8°23’ O, prof.
18 m., 2 ex.
L’holotype mesure 14 mm. de long sur 5 mm. de plus grand diamètre
et le syntype 30 mm. de long sur 3 mm. de diamètre. Leur couleur est
blanc jaunâtre. Le tégument, assez épais, est couvert de minuscules verru¬
cosités.
Douze tentacules de taille égale, les ventraux portant de très nom¬
breuses papilles sensorielles alors que les dorsaux en ont très peu ou en
sont totalement dépourvus ; cinq paires de digitations et une digitation
terminale, deux plus longues que les autres. Couronne calcaire de la forme
classique (fig. 15, o) perforée pour le passage des nerfs. Une vésicule de
— 375
Poli. Un canal hydrophore termine par un raadréporite non calcifié,
en forme de doigt. Gonades faites d’une dizaine de gros tubes bourrés
d’œufs ; canal génital débouchant sous les tentacules dorsaux. Intestin
Fig. 15. Lcplosynapta longhursli n. sp.
o : 15 ; g , i : éch. 1 ; a-f, /.■, / : éeli. 2 ; h, j, m, n : ccli. 3.
376 —
formant une boucle vers le milieu du corps. Les mésentères sont totale¬
ment dépourvus d’urnes ciliées ; celles-ci, très nombreuses, sont fixées
en grappes de 10-12 sur le tégument, à gauche du muscle longitudinal
médian ventral, (fig. 15, g, i).
Les plaques anchorales du tégument de la région orale (fig. 15, a, b)
sont un peu plus petites que celles de la région médiane (fig. 15, /) et,
surtout, de la région anale (fig. 15, e ) dont les ancres (fig. 15, k) sont aussi
nettement plus longues que celles des autres régions du corps (fig. 15, l).
On trouvé également, dispersées dans toutes les parties du tégument, des
plaques anchorales et des ancres très petites (fig. 15, c, d). Les digitations
des tentacules sont soutenues par des bâtonnets (fig. 15, h, j) alors que
leur tronc est rempli de corpuscules (fig. 15, m, il) identiques à ceux que
l’on trouve dans la membrane péristomienne et dans les bandes radiaires
du tégument.
Rapports et différences.
Cette nouvelle Synapte rappelle L. inhaerens O. F. Müller par ses
plaques anchorales et L. cruenta Cherbonnier par la forme de ses
urnes ciliées et des corpuscules des bandes radiaires ; mais elle se
distingue facilement de ces deux espèces par sa taille très réduite,
«on tégument couvert de minuscules verrucosités, ses caractères
anatomiques et ses spiculés, notamment ceux des tentacules qui sont
totalement différents.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
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— 379 —
Quelques observations
SUR LE CYCLE DE MÉDUSES ACALÈPIIES
Par Yves Plessis.
Etudiant depuis plusieurs années la faune de la zone intercotidale
et particulièrement la faune associée aux moulières dans la Manche,
nous avons été amenés à inclure parmi les animaux de cette zone,
bien que rarement observés sur place, des formes larvaires de
Méduses Acalèphes.
C’est à partir du niveau de la Zone à Rhodymenia palmata (L.) et
en dessous, le plus souvent à la limite du terrain rocheux ou même
sur le sable grossier, sous les pierres ou dans les coquilles vides de
différents mollusques que l’on a le plus de chance de trouver les
discrètes colonies de ces polypes. Il semble que ces animaux soient
répandus, sinon très abondants sur les fonds de maerl.
Le Professeur Gallien a eu l’obligeance de me montrer l’été
dernier une station de ces polypes à Saint-Briac (Côtes-du-Nord).
Quelques jours plus tard, pouvant largement utiliser le bateau du
Laboratoire maritime de Dinard « La Sepiole » grâce à l’amabilité
de Mr Lami, nous avons trouvé une station de Scyphistomes à l’ Ile
au Moine dans la Rance. Ces animaux se trouvaient répartis sous
une pierre au milieu de Codium dichotomum (Iluds.) Setchell. Enfin
ces formes sont apparues spontanément et à plusieurs reprises dans
l’aquarium marin du Laboratoire des Pêches tropicales du Muséum.
Une première fois en 1953 dans une coquille de Buccin, nous avons
observé de nombreux Scyphistomes et un Strobile semblables à ceux
décrits par Agassiz, qu’il attribua au genre Aurélia.
Description sommaire. — Ne voulant pas préjuger de l’espèce nous
avons appelé cette forme, la forme A. Par la suite, plusieurs colonies,
apparemment identiques sont apparues en élevage ; elles ont reçu
la même dénomination. Les polypes forment des petites masses
blanchâtres de 1,5 mm à 2 mm de diamètre ; elles possèdent au
développement complet IG tentacules. L’épithélium est uniformé
ment cilié et renferme des nématoblastes. La multiplication se fait
par bourgeonnement sur des stolons. Cette multiplication est
accélérée par une abondante nourriture dans les conditions optima :
14 à 18° C et une chlorinité comprise entre 19 et 20° %.
Plusieurs souches nouvelles sont apparues dans les bacs d’élevage.
Cet hiver notamment, une forme beaucoup plus petite que nous
avons appelée forme B, a envahi certaines parois de verre. Le dia-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 380 —
mètre ne dépasse pas 0,5 mm, mais la partie pédieuse sécrété une
longue colonne qui atteint et parfois dépasse 1 mm. La symétrie
tétramère n’est pas toujours respectée : ce polype possède de 10 à
16 tentacules ; la bouche qui présente normalement la forme d’un
carré à côtés concaves et à angles perradiaux présente parfois une
symétrie pentamère. En fait depuis les recherches de Goette sur
la formation de la cavité gastrale, on sait que ces êtres ont une symé¬
trie binaire secondairement masquée par la symétrie radiaire.
Pied et stolons sont particulièrement extensibles. Ces stolons
stériles atteignent parfois 5 mm.
On peut voir sur certains individus le pied s’allonger au bout de
sa colonne puis se courber en spirale : le tout rappelle alors un Vorti-
celle rétracté.
Ces deux types A et H forment dans les bacs des colonies toujours
séparées. Leur importance est variable, d’une dizaine d’individus
à plusieurs centaines.
Reproduction gemmipare. — Nous ne nous étendrons pas sur la
reproduction gemmipare des formes A, bien que cette multiplication
prenne des aspects assez variés. Elle rentre dans les descriptions
faites par IIérouard et Pérez et également dans celles faites
autrefois par Agassiz. Ces formes ont été rapportées au genre Chry-
saora et Aurélia.
La forme H qui parait se rapprocher de la description des Scyphis-
tomes de Cyanea capillata Eschsch. faite par Pérez, présente quel¬
ques particularités qui méritent d’être signalées.
Le disque pédieux semble sécréter constamment une base qui
finit par former une sorte de colonne jaunâtre, peut-être chiti-
neuse. Cette colonne ne se développe que si l’animal se trouve sur un
sol particulièrement meuble. L’aspect d’un individu rappelle alors
étrangement celui d’un Hydraire. Sur les parois de verre le polype,
à la taille près, ressemble à la forme A, mais beaucoup plus élancé.
Par contre sa reproduction gemmipare montre un caractère très
particulier : le bourgeon prend naissance sur la paroi latérale du
calice à un niveau assez élevé. Jusqu’ici nous sommes en présence
d'un processus absolument classique. Le plus souvent un stolon
stérile se développe à partir du bourgeon et comme ce stolon ainsi
que la partie pédieuse du parent sont capables de s’allonger consi¬
dérablement, le rejeton a la possibilité de se fixer assez loin du
géniteur. Parfois un stolon stérile prend naissance sur le parent en
même temps que le bourgeon. Nous avons, à plusieurs reprises
observé que dans de tels cas le bourgeon se détache du parent avec
le pied de celui-ci, tandis que le stolon devient la partie pédieuse du
géniteur. La séparation s’opère donc dans ce cas sur le parent entre
le pied et le stolon pédieux nouvellement formé.
— 381 —
Pkbez et Hérouard avaient décrit une sorte de marche arpenteuse
du scyphistome : le polype fixe un stolon sur le sol, à une certaine
distance du pied, et tandis qu’il se contracte en augmentant de
diamètre, le pied primitif s’étire et la nouvelle région pédieuse
peut par la suite faire seule son office. Un phénomène analogue
semble ici se produire, mais dans ce cas 1 ancienne région pédieuse
portant un bourgeon ne régresse pas mais se sépare par un étrangle¬
ment du corps du premier polype. Tout se passe comme si le bour¬
geon exerce une sorte d’attraction sur le pied du parent, alors que
l’attraction du parent est tout entière faite sur le stolon.
Cette façon d’envisager le processus laisse supposer que des
efforts de traction par le pied d’une part et le stolon pédieux de
l’autre sont en cause : il n’en est rien, car ce mode de multiplication
a été observé aussi bien sur un sol meuble que sur les parois des
bacs d’élevage. Parfois le développement du bourgeon est si avancé
au moment de l’apparition du stolon qu’il n’est pas possible de
reconnaître le parent. Ce phénomène dans ce cas peut passer ina¬
perçu.
Faisant peut-être suite à la multiplication gemmipare, bien que
nos observations ne nous aient pas permis d’établir une solution de
continuité, nous avons observé des cas de rupture naturelle entre
le disque pédieux et le polype. On voit alors le disque pédieux
ou ce qui en reste former une petite boule, qui ne tarde pas à dis¬
paraître, à l’extrémité de la colonne chitineuse (?), tandis que le
scyphistome devient une petite larve piriforme nageante. Les tenta¬
cules réduits à des boutons forment une petite couronne autour de la
bouche. La partie pédieuse se termine en pointe émoussée et cons¬
titue la partie antérieure dans la natation : cette position est déter¬
minée par le battement des cils vibratiles répartis dans le tissu
épithélial. Après avoir nagé quelques temps, le pied reprend un
aspect glanduleux et l’animal finit par se fixer de nouveau au sol
en formant un disque pédieux.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions de voir des colonies se
former à des endroits très éloignés les uns des autres. Notons en
passant que les scyphistomes que nous avons appelés forme A,
artificiellement détachés de leur support, semblent presque tous,
au moins pendant les périodes actives de l’année, capables de se
fixer à nouveau. Ces polypes sur lesquels nous avons fait cette
dernière observation sont des animaux en plein bourgeonnement.
De telles formes d’après les travaux d’ Hérouard, sont incapables
de se fixer de nouveau. Avait-il alors des animaux fatigués et peu
vigoureux ou faut-il voir là des différences spécifiques ?
Modifications métaboliques et strobilisation. — Les remarques
suivantes se rapportent à la forme A. Certains individus situés dans
— 382 —
des endroits particulièrement favorables, où ils trouvent sans doute
une nourriture abondante, ont doublé ou même triplé de taille. En
même temps, leurs tissus se colorent en jaune-orange. Alors que tous
les individus du type A semblent normalement comporter des
stolons, ceux-ci en sont dépourvus. Nous pensons que la fin de la
multiplication gemmipare et l’apparition de la reproduction sexuée
n’est pas compatible avec la présence et la formation de stolons.
Bien que l’apparition de cette forme ne prélude pas nécessairement
à la strobilisation, il semble marquer un arrêt dans la reproduction
asexée. D’autre part les éphyras qui apparaissent dans l’eau de
l’élevage présentent une pigmentation jaune très marquée. On sait
que les carotiprotides sont répandus dans les produits sexuels
des Coelentérés, rien d’étonnant alors à ce qu’ils apparaissent dès la
fin de la vie asexuée des polypes ; ceci n’est toute fois qu’une hypo¬
thèse de travail. Nous ne pensons pas que la coloration des polypes
soit due au passage par diffusion dans les tissus des colorants figurés
dans la nourriture, car ces formes apparaissent spontanément en
élevage au milieu de formes absolument normales. Elles sont souvent
par petits groupes de quelques individus.
Nous avons pu suivre pendant près de trois semaines l’évolution
d’éphyras. Nous avons pu constater que la coloration s’accentue
avec l’âge. Malheureusement cette forme est particulièrement
fragile et l’on est en droit de penser que, dans la nature comme
en aquarium, ce stade subit des pertes considérables en individus.
Dans nos bacs ce stade est bon nageur dès son apparition. On voit
les jeunes méduses se contracter rythmiquement une centaine
de fois par minute. Après cent à cent cinquante battements, il se
produit un temps d’arrêt de quelques secondes avant de repartir.
Au bout de quelques jours, bien que le rythme soit aussi rapide,
les poses sont beaucoup plus longues et l’animal perd petit à petit
sa faculté de nager en surface : notons que cette observation a pu
être faite dans un volume d’eau de 700 litres avec une profondeur
d’un mètre. Dans nos bacs, bien que la microfaune soit riche, les
éphyras ne trouvent peut-être pas une nourriture adéquate et dans
ce cas s’affaiblissent rapidement. Nous pensons plutôt que l’animal
perd assez vite ses qualités nautiques et, dans la nature, s’il continue
à participer à la vie planctonique, c’est sans doute parce que le
milieu lui est favorable. Nous ferons ici une remarque qui nous
semble valable pour un grand nombre d’espèces animales ; le pas¬
sage de la vie benthique à la vie planctonique au cours du cycle
évolutif des individus d’une espèce n’est possible que grâce à l’utili¬
sation d’une réserve d’énergie fugace. Si l’animal manque son départ
et n’atteint pas rapidement son nouveau milieu (nous allions dire,
n’accroche pas son orbite), il est irrémédiablement perdu. Il faudrait
sans doute pour ctudier ce passage construire un aquarium spécial
— 383 —
qui malheureusement, faute de moyens matériels, ne peut être
envisagé.
Dans le cas précis des larves de méduses il est peut-être néces¬
saire d’avoir une grande hauteur d’eau ou des courants assez forts
pour permettre à l’éphyra d’atteindre la forme adulte et lui éviter
le contact avec la faune benthique dangereuse pour elle. En tout cas,
lorsque l’animal tombe au fond d’un bac d’élevage, il ne tarde pas à
être la proie de nombreux Infusoires auxquels se joignent rapidement
des Flagellés et des Nématodes...
En ce qui concerne l’époque de la formation des éphyras,
Hkrouard avait remarqué dans ses élevages que le rouleau inédu-
saire se forme à l’automne et qu’après avoir égrainé ses éphyras, le
seyphistome rentre en repos hivernal ; toutefois il mentionne comme
exceptionnelle une strobilisation en février. D’après Teissier la
libération des éphyras de Chrysaora liysocelles (Linné) se fait en
avril-mai, à’ Aurélia aurita (Linné) en mai. Pour cette dernière espèce
Prenant signale sa reproduction en août. Dans nos élevages
nous avons eu cette année des éphyras pendant tout le mois de
mai. Ici un certain nombre de conditions ne sont pas très différentes
du milieu naturel de référence : la température de l’eau ne descend
pas l’hiver en-dessous de 10° G et l’été elle ne dépasse guère 19° C,
la chlorinité varie entre 19 et 20° %. Il faut sans doute tenir compte
dans le cycle des méduses des conditions d’élevage et ne pas oublier
que les observations des différents auteurs ne se rapportent pas
nécessairement aux mêmes espèces.
Conclusions. — Le cycle des méduses comporte encore beaucoup
de points obscurs. La grande difficulté de se procurer des stades
jeunes, le fait que le déterminisme de leur évolution nous échappe
complètement et l’impossibilité jusqu’ici de mener le cycle évolutif
jusqu’au bout, en rendent l’étude difficile. Le seul cas où il est
possible de donner un nom d’espèce à la forme polype est de partir
de planula dont on connaît l’origine comme a pu le faire Ch. Perez
avec les larves de Cyanea cap illata Eschsch.
De nos observations actuelles nous pouvons dégager :
Le milieu naturel où l’on trouve en Manche des scyphistomes est
le fond de « Maerl » sans préjuger toutefois de toute autre localisation.
Dans l’évolution d’une méduse la multiplication gemmipare est
probablement le mode de prolifération le plus important : c’est lui
qui donne le plus grand nombre d’individus. Ce processus peut
continuer des années sans l’apparition de formes sexuées. La multi¬
plication sexuée est un phénomène beaucoup moins fréquent et
en tout cas très temporaire dont le déterminisme n’est pas connu.
L'apparition du stade éphyrule semble pouvoir se faire toute l’année.
Si la forme sexuée est vraiment la forme pélagique permettant la
— 384 —
dispersion de l’espèce à de grandes distances, la forme seyphis-
tome peut dans certains cas et dans certaines espèces au moins être
une forme nageuse benthique et assurer une dispersion considérable
si les éléments extérieurs s’y prêtent.
Dans le cycle évolutif, l’apparition de la forme éphyrule se traduit
par une mortalité considérable. La fragilité de l’animal vis-à-vis
des prédateurs de très petite taille et la variabilité possible de ces
qualités nautiques pendant sa maturation donnent aux facteurs
externes une très grande importance. C’est ce qui détermine proba¬
blement en mer l’apparition brutale et véritablement explosive
des populations de Méduses.
Les observations des auteurs n'aboutissent pas toujours à des
résultats comparables, parce que les espèces ne sont pas identifiables
au stade scyphistome. Il faut avoir en même temps en élevage
des formes aussi différentes que celle appelées par nous dans nos
notes forme A et R pour constater la présence de deux espèces au
moins.
L’étude de la structure des nématocystes au microscope électro¬
nique que nous avons pu commencer grâce à l’obligeance du Pro¬
fesseur Legrand avec le concours de Mlle Bazochk, nous permettra
peut-être de débrouiller la difficile filiation entre les scyphistomes
et les formes advdtes.
PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS
1860. Agassiz (L.). Contribution to the Natural History of the United
States of America. Boston, vol. III : texte : 301 p., 102 fig. ; atlas :
26 p, 14 fig., 19 pl. h. t.
1879. Haeckel ( E.) . Monographie der Medusen. I. Das System der
Medusen. Jena, G. Fischer, c ol. 1 ; 672 p., 40 pl.
1881. — - Metagenesis und Hvpogenesis von Aurélia aurita. Jena, G. Fis¬
cher, 1-36, 8 pl. h. t.
1883. Claus (C.) . Untersuchungen über die organisation und Entwicklung
der Medusen. Prag. F. Tempsky ; Leipzig, G. Freytag : 1-96, 20 pl.
1887. Goette (A.). Entwicklungsgeschicht der Aurélia aurita und Coty-
lorhiza luberculata. Leipzig, L. Voss, fasc. 4 : 79 p., 9 pl. h. t.
1891. Claus (C.) . Über die Entwicklung des Scyphostoma von Coty-
lorhiza, Aurélia und Chrysaora sowie über die systeinatiche Stellung
der Scyphomedusen. Arb. Zool. Inst. Wien, 10 : 85-128,3 pl. h. t.
1894. Hyde (I.). Entwicklungsgeschichte einiger Scyphomedusen. Zeit. /.
FFiss. Zool., 58 : 531-565, 4 fig., 6 pl. h. t.
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aurita Lam. Arch. f. EnUvickl. rnech., 8, 239-252, 1 pl. h. t.
1900. Hein (W.). Untersuchungen über die Entwicklung von Aurélia
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1902. Friedemann (O.). Untersuchungen iiber die posterabryonale
Entwicklung von Aurélia aurita. Zeit. /. wiss. ZooL, 71 : 227-207,
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C. R. Acad. Sc., Paris, 165 : 001-603.
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1909. Heric (M.). Zur Kenntniss der polydisken slrobilation von Aurélia
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1910. Hazdi (J.). Die Reduktion des Scyphopolypen und der Ephyra
von Chrysaora. Ein Yortra g, "chu lien am 8. internat. Zoologen-
kongresse in Graz : 578-589, 20 fig.
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Central., 32 : 52-00, 4 fig.
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chez un Scyphistome. Bull. Soc. Zool. Fr., 45 260-201. :
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1922. Ferez (Ch.). Observation sur la multiplication gemmipare d’un
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74e Congr. Ass. Franc. Avarie. Sc., Caen : 3 p., 1 fig.
1950. Plessis (A’.). Note écologique sur l’aquarium marin du Laboratoire
des Pêches Coloniales du Muséum. Bull. Mus. Ilist. nul., 2'' sér., 28,
256-260, 1 fig.
386 —
Sur quelques techniques actuelles
FACILITAS!' LE COS E1S E.\l EST
ET LE 7 'H ASS FORT D’AS IM AUX AQUATIQUES VIVANTS
Par .1. Arnoui.t et J. Spillmann.
L’intérêt, pour les Laboratoires <le Biologie, de maintenir et de
recevoir dans de bonnes conditions des animaux aquatiques vivants :
Poissons, larves de Batraciens, Crustacés, larves aquatiques d’in¬
sectes, etc. ... n’est plus à démontrer. Malheureusement, tous le
procédés utilisés jusqu’à ces dernières années sont loin de donner
entière satisfaction ; l’emploi de bidons métalliques, bocaux de verre
ou même tonnelets en bois munis d’un système d’aération complé¬
mentaire, présente plusieurs inconvénients dont le poids et l’encom¬
brement ne sont pas les moindres.
Aussi l’ utilisation, depuis quelques années, de sacs et de pochettes
en matière plastique souple, a-t-elle marqué une étape dans l'amé¬
lioration des conditions de transport, par l’extrême légèreté du
contenant.
Le problème du poids de l’emballage pouvait donc être considéré
comme résolu ; on s’est alors appliqué à envisager par quel moyen
on pourrait prolonger le temps de séjour des animaux, en l’occurrence
des Poissons. On utilisa des anesthésiques, que l’on supposait à juste
titre capables de ralentir leur métabolisme respiratoire et, dans le
cas des sacs en matière plastique, on remplaça l’air en contact avec-
la surface de l’eau par de l’oxygène pur.
Quelques comptes-rendus sommaires de ces techniques, parus dans
des Revues étrangères d’Aquariologie, avaient, à l’époque, mis notre
attention en éveil. Nous n’avons trouvé, dans des Revues françaises,
que de brèves mentions de ces procédés. En pratique, ces nouvelles
méthodes de transport sont encore peu utilisées, notamment en
France.
Devant ce peu de références bibliographiques et la difficulté
d’obtenir des renseignements de la part des utilisateurs, nous pro¬
cédons depuis quelques mois à des essais qui nous ont permis
d’expérimenter sur de nombreuses espèces animales et d’étudier
leur résistance particulière.
Nous avons d’abord utilisé des anesthésiques sur différents Pois¬
sons, ce qui a permis de profiter d’une immobilité temporaire poul¬
ies conserver très calmes, avec un métabolisme réduit, dans des
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
387 —
milieux confinés, avec une quantité infime d'eau et ceci pendant
des laps de temps variant, selon les espèces, de 18 à 114 heures.
Les Poissons ainsi traités se sont parfaitement remis, mais ces
expériences nous ont permis de constater que les doses d’anesthésiant
à utiliser devaient être calculées en tenant compte des espèces et
que des Poissons réputés robustes, comme la Carpe, pouvaient
être considérés comme parmi les plus fragiles et les plus sensibles.
Nous ne retiendrons ici que les produits qui nous ont semblé le
mieux tolérés : anesthésiques (Chlorétone, MS 222) ; tranquillisants
(Largactil, Amobarbital).
Certains anesthésiques peuvent être utilisés également comme
tranquillisants. Il faut entendre par « tranquillisants » des produits
que l’on ajoute à l’eau dans laquelle on conserve les Poissons et qui
ont pour but, non de les anesthésier, mais en quelque sorte de les
placer en état de vie ralentie. C’est ainsi que le MS 222 est employé
à la dose de 1 p. 1.000 comme anesthésique et à des doses variant
de 1 p. 10.000 à 1 p. 100.000 comme tranquillisant.
Les produits, que nous avons utilisés à titre de tranquillisants
proviennent de laboratoires, fabricants de produits pharmaceutiques ;
leur identité chimique est la suivante :
MS 222 : (Méthanesulfonate de l’éther éthylique de l’acide meta-
a mino- b e nz oïq ue) .
Largactil : Chlorhydrate de Chloro-3 (Dimethylamino — 3’ Propyl
— 10 Phenothiazine.
Amobarbital : Iso-amyl-éthyl-malonylurée.
Le Largactil a été employé à des doses variant de 1 à 3 millionièmes
l’ Amobarbital à des doses variant de 1 p. 50.000 à 1 p. 100.000.
Parallèlement au problème de la respiration se pose la question
de la corruption de l’eau. Les déchets respiratoires, alimentaires et
excrétions diverses, provoquent une pollution plus ou moins rapide
de l’eau qui par elle seule est susceptible de provoquer la mort de
l’animal avant que la réserve d’air soit épuisée.
Pour éviter ou tout au moins retarder cette décomposition, nous
avons tenté, avec quelque succès, l'emploi d’un antibiotique ; nous
nous sommes servis d’une solution préparée de Pénicilline G (100.000
U. O. pour 6 cc d’H 20). La dose utilisée fut de 4 gouttes de cette
solution ajoutées à 50 cc de l’eau où se trouvait conservé le Poisson.
On connait le pouvoir purificateur de l’oxygène et on est tout
naturellement porté à l'utiliser pour aérer l’eau qui contient des
animaux aquatiques.
Depuis longtemps, en Pisciculture, on diffuse de l’air ou de l’oxy¬
gène dans les bidons de transport et dans les aquariums. Cet appoint
joue directement sur la respiration des animaux, mais surtout
équilibre le milieu en contribuant à sa purification par l’oxydation
des matières organiques. Cependant, l’excès d’oxygène, se traduisant
388 —
par un. trouble de l’eau dû à l’infinité de fines bulles, est nocif et
provoque des accidents (obstruction des capillaires branchiaux
observée dans le transport des Carpes et surtout chez des Sardines
conservées vivantes, comme appât, pour la pêche au Thon).
Lès premières expéditions en sac de Polyéthylène sur de longues
distances remontent au plus à quatre ans et nous avons pu, il y a
deux ans, contrôler un arrivage de Poissons marins vivants, en pro¬
venance, par air, de la région de Singapour. Des Poissons de petite
taille étaient contenus dans un sac plastique aux trois quarts plein
d’eau et, dont la partie supérieure avait été gonflée à l’oxygène et
fermée hermétiquement. Ce sac lui-même était enfermé dans un autre
sac d’une taille plus grande, gonflé à son tour avec de l’oxygène.
Le tout, entouré de sciure de bois, était placé dans un emballage
en carton.
Intéressés par cette expérience réussie, nous nous sommes docu¬
mentés sur les qualités du Polyéthylène et avons appris qu’une de
ses propriétés dans le cas qui nous occupe, était une certaine per¬
méabilité aux gaz.
Ayant été consultés récemment sur les possiblités d’expéditions
de Carpes à Madagascar, dans les conditions les plus économiques
et les plus rapides, nous avons fait systématiquement de nombreux
essais avec comme idée directrice la réalisation de colis d’encombre¬
ment et de poids minimum, par réduction du volume d’eau.
Les résultats de ces essais sont consignés dans le tableau I ci-
dessous. Ils ont été faits en sacs de Polyéthylène, chaque poisson
étant enfermé individuellement dans un sac.
Les individus conservés dans 30 ou 50 cc d'eau étaient placés
dans des sacs de 20 X 10 cm et ceux conservés dans 90 ou 250 cc
d’eau étaient placés dans des sacs de 36 X 18 cm.
L’épaisseur de ces sacs était de 3,8 à 5 /100e de mm. Ils étaient
gonflés à l’air ou à l’oxygène avec environ 200 cc de gaz pour les
petits sacs et 1.250 cc pour les grands.
Ainsi que nous l’avons déjà vu, un des grands avantages du
Polyéthylène, en tant qu’emballage pour le transport et la conser¬
vation des animaux vivants, est sa perméabilité aux gaz.
Dans le but de mettre en évidence cette qualité, nous nous sommes
livrés à un certain nombre d’essais comparatifs en utilisant, d’une
part des bocaux en verre pleins d’eau et clos et, d’autre part, des
sacs de Polyéthylène contenant la même quantité d’eau et clos
également.
Les résultats sont consignés dans le tableau II ci-dessous.
Nous avons étendu les essais à des animaux aquatiques divers,
pour mieux illustrer les possibilités d’utilisation du matériel plas
tique.
Tableau I
Temps »e survie assurés pour des Poissons en sacs de Polyéthylène
GONFLÉS A L’AIR OU A l’oXYGENE.
Sacs de 20 X lücni pour poissons conservés dans 30 ou 50 cc d’eau, — sacs de 36 X 18cm pour poissons conservés dans 90 ou 250 cc d’eau.
Tranquillisant : !
Espèce.
Température.
L = Largactil
A = Amobarbital 1
Air ou oxygène.
Durée de séjour.
Poids
des individus.
Quantité d’eau.
M = MS 222
Cyprinus carpio
4-6°
néant
air
48 h.
2 à 300 gr.
poids pour poids
(Cyprinidés)
15°
id.
oxygène
96 h.
id.
id.
4-6o
id.
air
48 h.
15 à 25 gr.
50 cc
Carassias auratus
15-20»
id.
air
48 li.
id.
id.
(Cyprinidés)
13-10°
id.
oxygène
108 h.
id.
id.
15-20°
L ou A ou M
air
48 à 70 h.
id.
id.
Tinca linca (Cyprinidés)
4-6°
néant
air
100 h.
15 à 20 gr.
id.
Gobio "obi o
10-19°
néant
oxvgène
90 le-
250 cc
1 9-20°
id.
oxvgène
92 h.
50 cc
(Cyprinidés)
id.
id.
air
08 li.
id.
Perça fluaiatilis (Percidés)
4-6°
Largactil
air
114 h.
20 à 25 gr.
30 cc
Micropterus salmoides
15-20»
L ou A
air
40 à 72 h.
5 à 8 gr.
50 cc
(Centrarchidés)
16°
néant
oxygène
100 h.
id.
id.
19-20“
néant
oxygène
120 h.
alevin 3 cm
90 cc
S al mu irideus
id.
id.
air
25 h.
Truitelle 9 cm.
250 cc
(Salmonidés)
id.
id.
oxygène
42 li.
id.
id.
id.
id.
oxygène
26 h.
id.
90 ce
Tableau II
Tableau comparatif des temps de survie en bocal fermé plein d’eau et en sac polyéthylène, mêmes conditions 1.
Espèce.
Températures.
Mode de conservation.
Durée du séjour.
Poissons
Phoxinus phoxinus (Cyprinidés).
19-200
id.
Bocal 1 lit.
Sac 1 lit.
Mort à 54e heure.
Vivant à 64e heure.
Micropterus salmoides (Centrarehidés).
23o
id.
Bocal 100 cc
Sac 100 cc
Mort à 4° heure.
Vivant à 8e heure.
Pygosteus pungitius (Gasterostéidés).
17»
id.
Bocal 125 cc
Sac 125 cc
Morte à 6e heure.
Vivante à 90e heure.
Crustacés
Asellus aquations (Asellidés).
23»
id.
Bocal 100 cc 15 individus
Sac 100 cc 15 individus
Mortes à 14e heure.
Vivantes à 120e heure.
Gammarus pulex (Gammaridés).
23»
id.
Bocal 100 cc 6 individus
Sac 100 cc 6 individus
Toutes mortes à 7e heure,
vivantes à 48e heure.
Daphnia magna (Daphniidés).
23o
id.
Bocal 100 cc 12 fem. avec œufs.
Sac 100 cc 12 fem. id.
Toutes mortes à 17° heure.
Toutes vivantes à 99e heure.
3 vivantes à 168e heure.
Batraciens
Têtards de Pana temporaria (Ranidés).
23o
id.
Bocal 100 cc 2 têtards.
Sac 100 cc 2 têtards
Morts à 17e heure.
Vivants à 216e heure.
Insectes
Larves de Calopteryx
0
F' "S
T- •
Bocal 125 cc
Sac 125 cc
Morte à 51e heure.
Vivante à 90e heure.
1. Sauf mention spéciale, le nombre d’heures de séjour, pour les animaux en sac, est un temps minimum. La démonstration étant faite de la supé¬
riorité de l’emballage pour la conservation des animaux, ceux-ci ont été récupérés.
391 —
L’ensemble des résultats obtenus conduit à formuler les obser¬
vations suivantes :
1° L’insuflation d’oxygène pur, directement dans le sac contenant
un poisson, ne cause aucun dommage à ce dernier.
2° L’oxygène pur a, sur l’air, l’avantage d’apporter une survie
très sensiblement plus longue du sujet. L’eau dans laquelle baigne le
poisson ne se corrompt pas et ne prend pas d’odeur. Nous pensons
que c’est surtout grâce à l’action de l’oxygène sur les matières orga¬
niques qu’est due la prolongation de la durée du temps de séjour
possible des animaux dans les sacs gonflés avec ce gaz.
3° Dans les sacs d’expédition, un faible volume d’eau par rapport
au volume d’air ou d’oxygène, présente un double avantage ; d’une
part le volume total d’oxygène disponible est plus élevé, d’autre
part le poids de l’ensemble est minime.
4° C’est avec des poissons très actifs, ou sujets à de brutales
réactions de frayeur (Black-Bass), que l’emploi d’un tranquillisant
est le plus avantageux.
5° Du fait de l’isolement des poissons en sacs individuels, la
fragmentation de la masse d’eau représente, dans une expédition,
un avantage d’ordre mécanique et sanitaire, en cas de mort d’un des
sujets.
Par ailleurs, les Poissons isolés témoignent d’un comportement
plus calme que les poissons groupés.
6° La bonne condition des poissons expédiés est un important
facteur de réussite. Il est préférable qu’ils aient jeûné pendant les
24 heures précédant le transport, pour éviter les dégorgements qui
pollueraient l’eau.
Pour les Naturalistes de toutes disciplines, l’emploi de sacs en
Polyéthylène se doit d’être connu pour les avantages qu’ils leur
apportent en comparaison avec l’ancien matériel.
Ces sacs permettent de ramener plantes et animaux en bon état
et vivants au Laboratoire. Pour les plantes, l’usage en est déjà
répandu, mais les Zoologistes sont encore peu nombreux à l’utiliser.
Pour les organismes aquatiques, marins et d’eau douce, on ne
saurait trop insister sur la simplicité et l’efficacité de la méthode qui
consiste à les placer avec un peu d’eau dans des sacs où l’on aura
soin d’emprisonner de l’air en les fermant avec un simple bracelet
de caoutchouc. Pour les longues expéditions il est nécessaire de
remplacer l’air par de l’oxygène. La température ambiante, si elle ne
dépasse pas -|- 25° c. peut être tolérée par la plupart des espèces.
Il est bien évident que des précautions doivent être prises (clima¬
tisation de l’ensemble) pour des espèces à exigences bien définies.
Tous nos essais ont été effectués au Laboratoire, soit au frigidaire
à -j- 4-6°, soit à la température ambiante d’une pièce. Mais nous
avons tenu à les soumettre à l’épreuve de déplacements en auto-
392
mobile et, pour finir, à l'expédition parfaitement réussie d’un colis
de 1 kg, contenant, en sacs séparés sous oxygène : une Carpe de
250 grs avec 250 ce d’eau ; un Black-Bass de !) cm avec 50 cc d’eau
et un alevin de Truite (S. irideus ) de 3 cm avec 90 cc d’eau. Cet envoi
au Laboratoire Océanographique de Villefranche-sur-Mer a quitté
le Muséum le 12 juin à 10 heures et a été remis au destinataire
24 heures après.
De son côté, notre correspondant de Villefranche vient de nous
retourner dans les mêmes sacs et dans les mêmes conditions, quel¬
ques organismes marins. Le voyage avait duré 41 heures par temps
orageux et l’oxygène employé avait été fourni par le procédé de
fortune utilisant le Peroxyde de Sodium. Lin Gobius de forte taille
était mort, ainsi que la crevette qui l’accompagnait, mais le sac,
s’était partiellement vidé.
Par contre, un Hippocampe, un Pagure et deux Actinies sont
actuellement en parfaite santé.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
du Muséum.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
— ■ The Aquarium — mai 1954.
— Water Life — décembre 1954.
— L’Aquarium et les Poissons — janvier et juillet 1955.
— Progressive Fiscli-culturist 1957.
J. Arnoult et J. Spillmann. L’emploi des anesthésiques dans le
transport des Poissons. Science et Nature, mars-avril 58.
— 393
Contributions a la flore de la Nouvelle Calédonie, cxv
Plantes récoltées par C. MacMillan
Par A. Guillaumin.
Pendant un court séjour en NUe Calédonie, Calvin MacMilan
a récolté, de fin juin au début d’août 1952, un certain nombre de
plantes vasculaires. Celles-ci ont été déposées à l'herbier de l’Uni¬
versité de Californie, à Berkely ; le Professeur II. L. Mason qui en
est le Directeur a bien voulu m’en confier l’étude et faire don à
l’herbier du Muséum de Paris de 226 doubles.
Hibbertia Panclieri Briq. — Dôme de Tiébaghi (5059).
II. tontoutensis Guillaum. — Dôme de Tiébaghi (5060).
11. Wagapii Gilg. (nomen), Guillaum. (descript.) Route de Houaï-
lou : 13 miles S. E. de Ponérihouen (5215).
Agation Panclieri Brong. — Dôme de Tiébaghi (5088).
Pittosporum echinatum Brong. et Gris. — Sommet du Dôme de
Tiébaghi (5060 ®).
P. pouinense Guillaum. — Rivière encaissée : à 1 mile à TE. de la
route de Népouï — Pouembout (5035).
P. promjense Guillaum. — Bois du Sud (5119).
Maxwellia lepidota Bail! — 2 miles au N. O. de Voh (5107).
Solmsia calophylla Bail! — Baie du Carénage (5135).
— — var. chrysophylla Guillaum. — Route Nouméa-
Montagne des Sources, à 14 miles de Nouméa (5196).
Elaeocarpus alaternoides Brong. et Gris. — Rivière blanche (5124).
E. Baudouinii Brong. et Gris. — Dôme de Tiébaghi (5087).
E. persicaefolius Brong. et Gris. — Route Bouloupari-Thio, à
11 miles de Bouloupari (5147).
A ntholoma rnontana Labill. — Sommet du Dôme de Tiébaghi
(5058 «).
Hugonia neo-caledonica Vieill. ex Guillaum. — Route La Foa-
Canala, à 5 miles de la route La Foa-Bourail (5170).
Acridocarpus austro caledonicus Baill. — Bord de la route à 10 miles
au S. de Kaala-Gomen (5099).
Oxalis Balansae Guillaum. — Rivière encaissée : à 1 mile à l’E. de
la route de Népouï — Pouembout (5032).
O. repens Thunb. — Sommet du Dôme de Tiébaghi (5068).
Zieridium pseudo obtusifolium Guillaum. — Rivière de Baraoua
(5175).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 394
Eriostemon pallidium Sehltr. — Route Nouméa-Montagne des
Sources, à 14 miles de Nouméa (5192).
Myrtopsis N ovae-C aledoniae Engl. — Dôme de Tiébaghi (5082).
M. pomaderridifolia Guillaum. — Route de la Raie du Carénage,
à 2 miles au S. de la route Nouméa-Yaté (5143).
Mdicope ? — Rivière de Baraoua (5182).
Comptonella albiflora Bak. f. — Sur la côte entre Ilouaïlou et
Poindimié, à 11 miles au N. de Ilouaïlou (5203).
C. drupacea Guillaum. — Baie du Carénage (5133) ; Mt Mou :
5 miles au N. de Païta (5005).
Evodia liaudouinii Baiil. — Route Nouméa-Montagne des
Sources, à 14 miles de Nouméa (5191).
E. sp. afï. Baudouinii Baiil. — Dôme de Tiébaghi (5057).
Halfordia Kendack Guillaum. — Dôme de Tiébaghi (5160).
Acronychia laevis Forst. — - Route La Foa-Canala, à 5 miles de
la route La Foa-Bourail (5171).
Soulamea cardiocarpa Baiil. — Dôme de Tiébaghi (5066 “).
S. Pancheri Brong. et Gris. — Route de Ilouaïlou : 13 miles au S.
de Ponérihouen (5216).
Dysoxylum minutiflorum C. DC. var. paroi folium C. DC. — Dôme
de Tiébaghi (5067).
D. nitidum C. DC. var. obtusifolium C. DC.^ — Rivière encaissée : à
1 mile à TE. de la route Népouï-Pouembout (5038).
D. refescens Vieill. in Panch. et Seb. — Rivière de Baraoua (5185).
Amoora Balansaeana C. DC. — Sommet du Dôme de Tiébaghi
(5073).
Pterocelastrus marginatus Baiil. — Route Nouméa-Montagne des
Sources, à 14 miles de Nouméa (5189).
Maytenus Pancheriana Guillaum. — Route de Ilouaïlou, 13 miles
S. E. de Ponérihouen (5208).
M . Sebertiana Loes. ? vel. M. Drakeana Loes. ? — Route de Canala :
2 miles N. O. de Thio (5155).
Salaciopsis sp. — Dôme de Tiébaghi (5077).
Alpliitonia neo-caledonica Guillaum. — 2 miles N. O. de Voit
(5105).
Podonephelium Ilomei Radlk. — Sommet du Dôme de Tiébaghi
(5057®).
Guioa fnsea Radlk. — Route La Foa-Canala : à 5 miles de la route
Bourail-La Foa (5166).
G. glauca Radlk. — Dôme de Tiébaghi (5063, 5065°).
Dodonea viscosa Jacq. — 1,5 mile au N. O. de Plum (5022) ;
Rivière encaissée ; à 1 mile à l’E. de la route Népouï-Pouembout
(5027) ; Dôme de Tiébaghi (5056).
Tephrosia Le-Ratiana Harms. — Rivière encaissée : à 1 mile à l’E.
de la route Népouï-Pouembout (5039) ; 2 miles N. O. de Yoh (5100).
— 395 —
Arthroclianthus Deplanchei Hochr. — 10 miles au S. de Kaala-
Gomen (5053) ; presqu’île de Népouï (5051).
Flemingia strobilifera R. Br. — Sur la côte entre Houaïlou et
Poindimié : à 11 miles au N. de Ilouaïluu (5202).
Caesalpinia rubiginosa Guillaum. — Presqu’île de Népouï (5047).
Acacia simplicifolia Druce. — Route de Ilouaïlou : sur la côte,
à 13 miles au S. E. de Ponérihouen (5205).
A. spirorbis Eabill. — Nouméa : au S. de l’Anse Yata (5017).
Albizzia glandulosa Guillaum. — Collines littorales à 13 miles
au S. de Ponérihouen (5212).
Serianthes calycina Benth. — Rivière encaissée : à 1 mile à l’E. de
la route Népouï-Pouembout (5040).
Codia arborea Brong. ex Guillaum. — 4 miles au N. 0. de Kaala-
Gomen (5095).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris var. lanceolata Pampan. —
Près de la baie des Pirogues, 2 miles S. E. de Plum (5113).
P. elegans Brong. et Gris. — Route Nouméa-Plum, à 2 miles de
Plum : pentes N. E. du Mt Dore (5019).
P. gatopensis Vieil], ex Guillaum. — Collines littorales à 13 miles
S. E. de Ponérihouen sur la route de Houaïlou (5210).
Geissois pruinosa Brong. et Gris. — Bois du Sud (5116).
Cunonia motif ana Sehltr. — Mt Mou : 5 miles au N. de Païta
(5006).
C. purpurea Brong. et Gris. — Rivière blanche (5122).
Drosera nen-caledonica R. Ham. — Route Nouméa-Plum : pentes
N. E. du Mt Dore (5018).
Rhizophora mucronata L. — Littoral, route Nouméa-Plum : à
5 miles de Nouméa (5186).
Baeckea cricoidcs Droit g. et Gris — Mt Mou : à 5 miles au N. de
Païta (5003).
B. parada D. C. — Rivière de Baraoua (5185) : Dôme de Tiébaghi
(5080).
B. pini folia UC. — Sur la côte de Houaïlou à Poindimié, à 1 1 miles
au N. de Houaïlou (5200).
B. sp. efr. pinijolia DC. — Route Bouloupari-Thio : à 16 miles de
Bouloupari (5148).
Melaleuca Bronugniartii Danik. — Rivière blanche (5121).
M. Leucadendron L. — Nouméa : au S. de l'Anse Vata (5016).
Callistemon Pancheri Brong. et Gris. — Baie du Carénage (5136).
Tristania Callobuxus Ndzu. — Route de la Baie, du Carénage : à
2 miles au S. de la route Nouméa-Yaté (5141).
T. glauca Brong et Gris. — Rivière blanche (5125).
Moorea ariens h Montr. ? — Rivière de Baraoua (5177).
M. canescens Beauvis. — 4 miles au N. O. de Kaala-Gomen, route
de la mine, pentes S. du Mt Kaala (5096).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958. 26.
— 396 —
M. Deplanchei Guillaum. — Route Nouméa-Montagne des
Sources ; à 14 miles de Nouméa (5197).
Metrosideros operculata Labill. — Route de Canala : 5 miles au
N. O. de Thio (5162).
Mearnsia porphyrea Diels. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta (5004).
Xanthostemon pubescens Gugerli. — Rivière encaissée : à 1 mile à
l’E. de la route Népouï-Pouembout (5036).
X. speciosum Gugerli. — Dôme de Tiébaghi (5083).
Purpureostemon ciliatum Gugerli. — Dôme de Tiébaghi (5065).
Myrtus artensis Guillaum. et Beauvis. — Sur la côte entre Houaï-
lou et Poindimié, à 15 miles au N. de Houaïlou (5204).
Syzygium austro-caledonicum Guillaum. — Route La Foa-
Canala : à 5 miles de la route La Foa-Bourail (5169).
S. patens Panch. ex Brong. et Gris. — S. ngoyense Schltr. — Route
Nouméa-Montagne des Sources : à 14 miles de Nouméa (5188) ; route
Nouméa-Yaté : près de la route du Carénage (5129).
S. tetragonum Vieill. ex Guillaum. — Sommet du Mt Mou (5011),
arbuste ou petit arbre, fruits rouges.
Eugenia myrtoides Rrong. et Gris. — Dôme de Tiébaghi (5063°).
Caryophyllus Kriegeri Guillaum. — Dôme de Tiébaghi (5085)
arbuste de 1-1,25 m. Rare.
C. multipetalus Guillaum. — Route de Canala : 5 miles au N. O. de
Thio (5161).
Ilomalium arboreum Briq. — Sur la côte, à 13 miles au S. E. de
Ponérihouen sur la route de Houaïlou (5216).
II. Deplanchei Warb. — Route de Koumac : au S. de Tiébaghi et de
Paagoumène (5091).
Coelospermum monticolum Baill. ex Guillaum. — Dôme de Tié-
Laghi (5062“).
Gardénia Aubryi Vieill. — Bois du Sud (5118).
G. Deplenchei Guillaum. — Route de Koumac au S. de Tiébaghi
et de Paagoumène (5092).
G. Uroillei Montr. — 2 miles au N. O. de Yoh (5106).
Guettarda rhamnoides Baill. — - Presqu’île de Népouï (5048).
Chomelia microcarpa Guillaum. — Baie des Pirogues : 2 miles S. E.
de Plum (5110) ; 13 miles au S. E. de Ponérihouen sur la route de
Houaïlou (5207).
Morinda gatopensis Guillaum. — 2 miles N. O. de Thio (5102).
Psychotria coptosperma Guillaum. — 2 miles N. O. de Thio (5101)
P. Deplanchei Guillaum. — Rivière encaissée : à 1 mile à l’E. de
la route Népouï-Pouembout (5037).
P. deverdiana Guillaum. — Presqu’île de Népouï (5045).
P. rupicola Schltr. ■ — Route Nouméa-Yaté près de l’embranche¬
ment de la route du Carénage (5130).
Normandia neo- calédonien Hook. f. — Route Nouméa-Mon-
— 397
tagne des Sources : à 14 miles de Nouméa (5193) ; Mt Mou : à 5 miles
au N. de Païta (5007).
Scaevola Beckii Zahlbr. — Route Nouméa-Montagne des
Sources ; à 14 miles de Nouméa (5194) ; route de Canala : à 5 miles
de Thio (5160) ; Mt Mou : 5 miles au N. de Païta (5001).
S. frutescens Krause. — Route de Houaïlou : 13 miles au S. E. de
Ponérihouen (5206).
S. montana Labill. — Route Nouméa-Plum : pentes N. E. du
Mt Dore (5021) ; route Bouloupari-Thio : à 19 miles de Bouloupari
(5150) ; Rivière de Poya : à 3 miles au S. de Poya (5023).
Leucopogon albicans Brong. et Gris. — Route Nouméa-Mon¬
tagne des Sources : à 14 miles de Nouméa (5195) ; Baie des Pirogues :
à 2 miles au N. E. de Plum (5112).
L. Cymbulae Labill. — Dôme de Tiébaghi (5062).
L. Cymbulae Labill. var. angustifolius Brong. et Gris. — Bivière
encaissée : 1 mile à l’E. de la route Népouï-Pouembout (5026).
L. longistylis Brong. et Gris. — Route du Carénage : à 2 miles au
S. de la route Nouméa-Yaté (5140).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — Route de
Canala : 5 miles au N. O. de Thio (5159).
D. Thiebautii Brong. et Gris. — Mine Chagrin au N. O. de Koumac
(5094).
Moesct noao-caledonica Mez. — Route La Foa-Canala : à 5 miles de
la route La Foa-Bourail (5165) ; Rivière encaissée (5024).
Rapanea asymmetrica Mez. — Route La Foa-Canala : à 5 miles de la
route La Foa-Bourail (5167).
R. neo-caledonica Mez. — Rivière de Baraoua (5176) ; Rivière
encaissée : à 1 mile à l’E. de la route Népoui-Pouemhout (5031).
Leptostylis filipes Benth. — Dôme de Tiébaghi (5089).
L. petiolata Vink. — Presqu’île de Népouï ; escarpements domi¬
nant la mer 30 m (5052). — Arbre, 5-7 m. fleurs roses.
Planchonella erebrifolia Pierre. — Rivière de Baraoua (5174).
Maba glauca. Montr. — Route d’Houaïlou : 13 miles au S. E. de
Ponérihouen (5209) ; Dôme de Tiébaghi : entre Paagoumène et la
mine de Tiébaghi (5090) ; sommet du Dôme de Tiébaghi (5070).
Jasminum neo-caledonicum Sehltr. — Sommet du Dôme de Tié¬
baghi (5059®).
Osmanthus Badula Iluteh. — Baie du Carénage (5132).
O. vaccinioides Hoch. — Route Houaïlou-Ponérihouen : à 13 miles
au S. E. de Ponérihouen, rivage (5213).
Melodinus celastroides Baill. — Presqu’île de Népoui (5046).
M. phyllireoides Labill. — Sommet du Dôme de Tiébaghi (5069).
Rauwolfia viridis Guillaume — Dôme de Tiébaghi (5081).
Cerbera obtusifolia v. Heurck et Müll.-Arg. — Rivière encaissée :
1 mile à l’E. de la route Népouï-Pouemhout (5025).
— 398 —
Ochrosia V ieillardii Guillaum. — 2 miles au N. 0. de Yoh (5104).
Fruit obcordiforme, un peu comprimé, (1,5 cm X 1,5 cm X 1 cm),
marginé sur le bord.
O. V ieillardii Guillaum. ? — Pentes S. du Mt Kaala à 4 miles au
N. 0. de Kaala-Gomen (5097).
Alyxia disphaerocarpa v. Ileurck et Müll.-Arg. — Rivière de
Raraoua (5178).
*A. dolioliflora Guillaum. sp. nov.
Frutex, 1-1,25 cm altos , glaberrimus, ramis gracilibus primum cinereis
mox nigris ; foliis oppositis, angustissime linearibus (2,5-5 cm X 0,2 cm),
basin versus in petiolum indistinctum sensirn attenuatis apice apiculatis,
coriaceis, marginibus revolutis. Flores axillares, singuli, sessiles, dolioli-
formes conice coronati, 4 mm longi, sepalis acide triangularibus, 1,5 mm
longis, margine ciliolulatis, nigris, corolla alba ?, 4 mm longa, tubo dolio-
lijormi, crasso, extra glabro, intus ad supremam partent vix pilosulo, lobis
5, erectis, ovatis, in conum approximatis , tubo 5-plo brevioribus, intus et
extra glabris, antheris lanceolatis, 1 mm longis, faiice insertis, ovario sub-
globoso, pilorum minorum corona ad basin cincto, stylo staminum basin
attingente. Fructus articula 1 vel 2 superpositis, ellipsodeis ( circa 8 mm X
4 mm). Shrub, 3-4 feet tall. Common (5108).
N’est pas sans affinités avec A. rosmarinijolia Guillaum. mais
les fleurs sont isolées et d’une forme très spéciale.
Alstonia Balansae Guillaum. — Route Bouloupari-Thio : 1 mile au
S. 0. de Thio (5152).
A. Deplancliei v. Hcurek. et Müll.-Arg. Baie du Carénage (5134).
A. Lenormandii v. Ileurck et Müll.-Arg. — Route Nouméa-
Montagne des Sources : à 14 miles de Nouméa (5190).
Parsonsia carnea Panch. ex Bail! — Sommet du T)ôme de Tié-
baghi (5074).
Mitrasacme nudicaulis Reinw. — Route de Koumac : au S. de
Tiébaghi et de Paagoumène (5093).
Geniostoma oleifolium S. Moore. — Dôme de Tiébaghi (5058).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — Sommet du Dôme de Tiébaghi
(5076).
Duboisia myoporoides R. Br. — Sommet du Dôme de Tiébaghi
(5071).
Coronanthera pulchra C. B. Clarke. — Route Nouméa-Mon¬
tagne des Sources : à 17 miles de Nouméa (5198).
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore. — Rivière de Baraoua
(5181).
P. incisum R. Ben. — Presqu’île de Népouï (5044).
Myoporum tenuifolium Forst. — Presqu’île de Népouï (5043).
Oxera macrocalyx Dub. — Dôme de Tiébaghi (5061°).
Les 4 pétales supérieurs jaunes, le 5e inférieur blanc.
399 —
0. neriifolia Beauvis. var. — Route de Canala : 2 miles au N. 0.
de Thio (5156).
Fleurs blanches ; feuilles ovales (env. 8 cm X 3-3,5 cm) aiguës
au sommet, pétiole long de 4 mm. A mesure qu’on se rapproche des
fleurs les pétioles deviennent de plus en plus courts et enfin nuis
en même temps que le limbe devient plus petit, ovale, cordé à la
hase, aigu au sommet.
0. pulchella Labill. — Presqu’île de Népouï (5041).
Fleurs blanches.
Nepenthes Vieillardii Hook. f. — Route Nouméa-Montagne des
Sources : à 14 miles de Nouméa (5187).
Peperomia blanda Kunth. — Route Bouloupari-Thio : à 5 miles de
Bouloupari (5145).
Litsea Deplanchei Guillaum. — Route La Foa-Canala ; à 5 miles de
la route La Foa-Bourail (5168).
L. Iriflora Guillaum. — Dôme de Tiébaghi (5078).
Cenarrhenes paniculata Brong. et Gris. — - Mt Mou : 5 miles au N.
de Païta (5002).
*Grevillea MacMillanii Guillaum. sp. nov.
Frutex 3-5 m altus, ramis minute argenteo oppresse pilosis ; foliis jere
fili/ormibus (12 cm X 0,2 cm), supra glabris , subtus Costa excepta minute
argenteo oppresse pilosis, basin versus longe attenuatis, apice apiculatis.
Inflorescentia fructifera erecta, circa 10 cm longa, minute argenteo oppresse
pilosa, fruetibus oblique ovoideis, 1,5 cm longis, 0,5 cm rostratis pedicello
0,5 cm longo.
Shrub, 10-15 feet tall. In dense shrub on steep serpentine slope. Near
dry wash. — Road from Bouloupari to Thio ; 1 mile south-west of Thio.
Altitude 200 feet, 25 july 1952 (5131).
Voisin de G. heterochroma Brong. et Gris mais très distinct par
ses feuilles.
G. Gillivrayi llook. f. — 1/2 mile N. O. de Plum : pentes N. E. du
Mt Dore (5020).
G. heterochrona Brong. et Gris. — Mt Mou : 5 miles au N. de Païta
(5000) ; Dôme de Tiébaghi (5064).
G. Meissneri Montr. ? — Route Ponérihouen-Houaïlou : à 13 miles
au S. de Ponérihouen (5211) ; sans localité (5109).
Stenocarpus Comptonii S. Moore. — Route Nouméa-Yaté : près
de la route du Carénage (5131).
5. Milnei Meissn. — Route Bouloupari-Thio : à 19 miles de Bou¬
loupari (5149) ; Rivière encaissée : à 1 mile E de la route Népouï-
Pouembout (5029).
S. phyllodineus S. Moore. — Route Thio-Canala ; à 2 miles de Thio
(5154).
S. umbellatus Sehltr. var. Billardieri (Brong. et Gris). — Rivière
blanche (5123) ; Dôme de Tiébaghi (5054).
400 —
Wickstroemia indica C. A. Mey. var. insularis Schltr. — Presqu'île
de Népouï (5042).
• - var. — Rivière encaissée : 1 mile E de la route Népouï-
Pouembout (5030).
Amyema scandens Danser. — Rivière blanche (5126) ; Mt Mou :
5 miles au N. de Païta (5010).
Korthalsella dichotoma Engl, sur Rapanea. — Sommet du Dôme de
Tiébaghi (5075).
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Près de la baie des
Pirogues : 2 miles S. 6. E. de Plum (5111).
E. phyllanthoides Endl. — Rivière encaissée : I mile à l’E. de la
route Népouï-Pouembout (5034).
Phyllanthus Bourgeoisii Baill. — Côte entre Houaïlou et Poindimié :
à 11 miles au N. de Houaïlou (5201).
P. buxoides Guillaum. — 2 miles N. O. de Voh (5103).
P. ngoyensis Schltr. — Rivière de Raraoua (5184).
P. serpentinus S. Moore. — Dôme de Tiébaghi (5064®).
P. sp. — 2 miles N. O. de Thio (5103).
Longetia buxoides Baill. — Route du Carénage : 2 miles au S. de
la route Nouméa-Yaté (5142) ; 2 miles N. O. de Thio sur la route
de Canala (5153).
Bureavia cerunculata Baill. — Près de la Baie des Pirogues : 2 miles
S. E. de Plum (5115) ; Rivière de Baraoua (5179).
Croton insulare Baill. — 2 miles N. O. de Voh (5104°) ; sommet du
Dôme de Tiébaghi (5072).
Baloghia lucida Endl. — Route Bouloupari-Thio ; à 6 miles de
Bouloupari (5146).
Claoxylon insulanum Müll.-Arg. — Route La Foa-Canala : à
5 miles de la route La Foa-Bourail (5172).
Pisonia aculeata L. — Presqu’île de Népouï (5050).
Casuarina angulata J. Poiss. — - 2 miles N. O. de Thio sur la route
de Canala (5157) ; Rivière encaissée à : 1 mile à l’E. de la route
Népouï-Pouembout (5028).
C. Chamaecyparis J. Poiss. — 4 miles N. O. de Kaala-Gomen, au
S. du Mt Ivaala (5098).
C. Cunninghamiana Miq. — Route Nouméa-Montagne des
Sources (5199).
C. Deplancheana Miq. Près de la Baie des Pirogues : à 2 miles
S.-E. de Plum (5114) ; Route de la Raie du Carénage : 2 miles au S.
de l’embranchement de la route de Yaté (5144).
C. nodiflora Forst. — Rivière blanche (5127).
C. Poissoniana Schltr. = C. Deplancheana Miq. var. debilis
J. Poiss. — Rivière de Baraoua (5180).
Eria karicouyensis Schltr. — 5 miles N. O. de Thio sur la route
de Canala (51 63).
— 401 —
Calanthe Balansae Finet. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta (5012).
Smilax neo-caledonica Schltr. = S. purpurata Forst. var. concolor
A. DC. — Bois du Sud (5117).
Xeronema Moorci Brong. et Gris. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta
(5008).
Xyris neo-caledonica Rendle. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta
(5009).
Araucaria Cookii R. Br. jeune ? — Dôme de Tiébaghi (5084).
Agathis ovata Warb. — 5 miles de la Baie du Carénage sur la route
allant rejoindre la route Nouméa-Yaté (5137).
Podocarpus Comptonii Buchh. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta
(5017).
P. minor Parlai. — 5 miles de la Baie du Carénage sur la route
allant rejoindre la route Nouméa-Yaté (5139).
P. palustris Buchh. — Rivière blanche (5120).
P. V ieillardii Parlât. — Rivière de Baraoua (5173).
Acmopyle Pancheri Pilger. — Mt Mou : 5 miles N. de Païta (5013,
5014).
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris. — Rivière blanche (5128).
D. Balansae Brong. et Gris. — 5 miles N. O. de Thio sur la route
de Canala (5158).
Asplénium V ieillardii Mett. var. scoparioides Rosenst. — Route
La Foa-Canala : à 5 miles de la route La Foa-Bourail (5104).
Stromatopteris moniliformis Mett. — 5 miles de la Baie du Carénage
sur la route allant rejoindre la route Nouméa-Yaté (5138).
Schizaea dichotoma Sm. — Dôme de Tiébaghi (5066).
S. laevigata Mett. — Rivière encaissée : à 1 mile E de la route
Népouï-Pouembout (5033).
Lygodium reticulatum Schk. — Dôme de Tiébaghi (5079).
Psilotum triquetrum SW. - — Dôme de Tiébaghi (5086).
Le Mammouth de l'Atrikanova ( Sibérie )
Par Yves Coppens.
C’est en 1912 que ce Mammouth siébrien fut offert au Muséum
par le Comte Alexandre de Stenbocq-Fermor : la mission scienti¬
fique russe de 1901-1903 en Nouvelle Sibérie, mission dirigée par
l’explorateur Vollosovitch, venait de le rapporter de la plus grande
des îles Liakov, propriété du Comte (des sources de la rivière Atri-
kanova).
Ce cadeau remarquable par la qualité et la quantité de ses pièces
puisqu’il comprenait, outre cet animal en chair et en os, de nombreux
éléments de la faune et de la flore associées, prend d’autant plus de
valeur et d’importance, aujourd’hui, qu’un ukase, émis peu de temps
après ce don, interdit la sortie du territoire russe de tout morceau
de mammouth. Le Muséum de Paris est par suite, le seul musée
européen (Russie évidemment exclue), à posséder un Mammouth
sibérien entier.
Marcellin Boule, Directeur du Laboratoire de Paléontologie,
annonça l’acquisition du Mammouth dans un court article paru en
1913 dans IA Anthropologie et entreprit d’en monter le squelette.
Pour ce faire, il lui fallait commencer par décharner un certain
nombre de pièces encore recouvertes de parties molles à savoir les
quatre pattes, le tibia, le péroné et la rotule gam lies et l’extrémité
de la queue (5 vertèbres). Seule la patte postérieure gauche fut
décharnée à cette époque ; la guerre de 1914 suspendit les travaux.
Quelques années plus tard, Henri Neuville, qui avait publié
dès 1914, en collaboration avec Gautiîelet, une étude sur le sang
du Mammouth de l’Atrikonova, entreprit la dissection des autres
pièces ; il en profita pour étudier les rayons digitaux et les téguments
en même temps que ceux des Eléphants actuels et ses remarques
firent l’objet d’une série de notes publiées de 1917 à 1946 dans le
Bulletin du Muséum , U Anthropologie et Mammalia.
Enfin, l’an dernier, Monsieur le Professeur Piveteau nous a sug¬
géré d’entreprendre l’étude de ce riche matériel ostéologique ;
Monsieur le Professeur Lehman, Directeur du Laboratoire de Paléon¬
tologie, nous a alors chargé de réaliser le montage du squelette.
C’est, aujourd’hui, chose faite : le Mammouth de l’Atrikanova
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 4, 1958.
— 403 —
est présenté, pour la première fois, à l’exposition sur « l’Evolution
des Vertébrés et l’Origine de l’Homme » avant de prendre définitive¬
ment place dans une des salles ou galeries du laboratoire de Paléon¬
tologie.
Nous n’aurions, évidemment, pu mener à bien ce montage sans
l’aide technique de Messieurs Gasnier, Bahrat et Bertay à qui
revient la part la plus considérable et la plus ingrate. Les pièces
manquantes ont été reconstituées en plâtre par les mouleurs du
laboratoire, Messieurs Richir et Sonilhac.
Ont été ainsi reconstitués :
la défense droite,
les deux humérus,
la partie distale de la diaphyse du fémur droit,
la rotule droite,
les vertèbres 1, 2, 3, 4, 5, 9, 10, 11, 13, 14, 16, 17, 19, 22, 23, 24,
25, 27, 28, 29 et 30.
les côtes droites 1, 5, 8, 9, 10, 16, 17, 18 et 19,
les côtes gauches 1, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 , 12, 13, 14, 16, 17 et 19.
et les 4 pattes dont nous possédons tous les os originaux que nous
conservons volontairement fibres pour en permettre l’examen
éventuel.
Toutes ces pièces en plâtre ont été fabriquées d’après des osse¬
ments originaux de Mammouths sibériens ou européens des col¬
lections du Muséum ou d’après les descriptions et figurations d’osse¬
ments d’autres collections. Lorsque les modèles manquaient (pour
les côtes par exemple) des ossements d’Eléphants actuels ont fourni
l’inspiration. L’examen de squelettes montés d’Eléphants fossiles
des divers Musées du monde, des gravures rupestres de Mammouths
et d’Eléphants actuels ont guidé notre montage.
Le manque de crédits du Laboratoire nous a empêché de réaliser
certaines transformations que nous aurions voulu faire subir à
quelques pièces déjà moulées ou montées par Marcellin Boule :
nous n’avons pu appliquer à la colonne vertébrale les récentes obser¬
vations du Professeur Garutt de Leningrad sur la courbure du
rachis chez les Mammouths. Nous n’avons pas pu, pour les mêmes
raisons, refaire de nouveaux humérus : les anciens nous semblent
avoir été moulés sur des humérus d’Eléphants d’Asie actuels.
Enfin nous ne possédons que les 3 premières vertèbres (libres)
et les 5 dernières (recouvertes de peau) de la queue de*ce Mammouth
et nous n’avons pas encore trouvé le temps et les documents pour
fabriquer les 13 ou 14 vertèbres intermédiaires.
Nous nous excusons donc de présenter un montage si imparfait ;
nous nous efforcerons de réparer peu à peu les inexactitudes et de
combler les absences.
404
Pour terminer disons que ce Mammouth est un mâle adulte, qu’il
atteint une hauteur de 2,1)0 m au garrot et une longueur de 4,25 m
de la face antérieure des défenses à la dernière vertèbre sacrée (puis¬
que la queue manque) ; bien que les Mammouths n’atteignent pas
les dimensions gigantesques qu’on leur prête si volontiers, notre
exemplaire comme tous ceux des îles Liakov et de la côte Nord-Est
de la Sibérie est à ranger parmi les plus petits (les plus grands
peuvent dépasser 3,50 m). Ce Mammouth de l’Atrikanova est le
deuxième Mammouth monté en France : le premier est celui décou¬
vert en 1908 par le Docteur Pontier dans la vallée de l’Aa (Pas-
de-Calais) et monté, par ses soins, dans son cabinet de Lumbres.
BIBLIOGRAPHIE
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pp. 305-338, 1 fig., pl. XII-XVI (en russe).
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nat. Hist. nat., 23, pp. 374-387, 2 pl. (allusion au Mammouth
de l’Atrikanova, p. 382).
— 1918. — Sur quelques particularités du tégument des Eléphants
et sur les comparaisons qu’elles suggèrent. Ibid., 24, pp. 309-318,
3 pl. (allusion au Mammouth de l’Atrikanova, pp. 315-316).
- — 1918-1919. — De l’extinction du Mammouth. — L’Anthropologie,
29, pp. 193-212, 3 fig. (allusions au Mammouth de l’Atrikanova,
pp. 196, 206-207 et 210). Même article : On the extinction of the
Mammoth. Ann. Rep. Bureau amer. ethn. Smiths. Inst., pp. 327-
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de Zoologie, Tome XVII, fasc. I, Paris, Masson (allusions au
Mammouth de l’Atrikanova, pp. 846-847 ; figuration de la peau
d’un membre antérieur et d’un membre postérieur de ce Mammouth,
fig. 857).
— 1957. — Proboscidiens, Etude systématique. — • in J. Piveteau,
Photo Simon.
Le Mammouth de l’Atrikanova (îles Liakov, Nouvelle Sibérie) moulé à l’exposiliou
du Muséum (« L’Evolution des Vertébrés et l’Origine de l’Homme »).
405
Traité de Paléontologie, Tome VI, Vol. 2, Paris, Masson (allusions
au Mammouth de l’Atrikanova, pp. 272-273 et 276, même figu¬
ration que dans l’article précédent, fig. 86).
Montages de Mammouth.
Ahet, (O.). 1914. — Neue Rekonstruktion des Mammut den Zeichnungen
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— 406 —
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Natural History at Brussels with some account of the « Mammoth »
discovered at Lierre and. reconstructed by M. Dupont. — - Geologist,
VIII.
Le Gérant : Jacques Fokest.
ADBEVII 1 E.
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d'Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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nérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; sans périodicité
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Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. ' — IMPRIMERIE F. PAILLART. — • 20-9-1958.
Tome XXX
2' Série
OCTOBRE 1958
Paru le 10 décembre 1958.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
G. Olivier et H. Pineau. Croissance prénatale du Macacus rhésus . 407
S. Kelner-Pillault. Catalogue des types de Cynipidae provenant delà collec¬
tion de l’Abbé J. -J. Kieffer . 414
— Les Diapriinae (Hym. Proctotrupidae) des îles Philippines provenant de la
collection de l’Abbé J.- J. Kieffer . 418
M. Vachon. A propos de Liobuthus kessleri Birula, Scorpion psammophile nou¬
veau pour la faune iranienne . 422
F. Grand.iean. Au sujet du naso et de son œil infère chez les Oribates et les
Endeostigmata (Acariens) . 427
A. Rem y. Pauropodes de Gambie . 436
A. Vandel. Les Porcellions du groupe Atlantique et du sous-groupe bético-
rifain . 443
Y. Plessis. Note préliminaire sur l’étude statistique des coquilles vides de
Bivalves, en particulier de Mytilus edulis L . 454
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares, ou critiques des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XIX) . 458
N. Halle. Hippocrateacées nouvelles d’Afrique occidentale . 464
Actes administratifs . 472
Distinctions honorifiques . 472
Dons d'ouvrages . 473
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N» 5.
428e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2 OCTOBRE 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Croissance prénatale du Macacüs rhésus
Par Georges Olivier et Henri Pineau.
Le Macacus rhésus est un animal d’expérience si précieux qu’on a
particulièrement étudié son anatomie (Hartman et Strauss 1933)
et son embryologie (Schultz 1937, Heuser et Streeter 1941).
Utilisant les données de ces derniers auteurs, nous avons pu faire
une étude comparée des croissances prénatales du Macaque et de
l’Homme et montrer qu’elles diffèrent surtout par la durée relative
du stade embryonnaire, c’est-à-dire de l’époque où les organes se
forment et se différencient.
A côté de ces considérations théoriques, nous avons établi une
donnée pratique : un tableau de croissance embryonnaire et foetale
du Macaque, qui peut être utile à différents chercheurs. Aussi nous
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
27
— 408 —
Fig. 1. — Courbe de croissance prénatale du Macacus rhésus.
Fig. 2. — Croissance prénatale comparée du Macaque et de l’IIomme, en supposant
égales la durée de gestation et la taille-assis à la naissance : les courbes ne se super¬
posent pas, parce que la durée de la période embryonnaire du Macaque est plus
brève.
— 409 —
reproduisons en note x, les valeurs originales des auteurs et allons
indiquer comment on peut établir la courbe de croissance moyenne.
Rappelons d’abord que, dans tous les cas, il s’agit de la taille du
vertex au coccyx en millimètres et de l’âge de fécondation (différent
de l’âge menstruel). Chez les Macacus rhésus, les auteurs considèrent
que la gestation est de 165 jours, (soit 8 mois 1/2) avec des fluctua¬
tions (de 159 à 174 jours). Ilartman (1932) signale que les primipares
ont une gestation un peu plus courte (164 jours), les multipares un
peu plus longue (168 jours) ; le poids de naissance varie de 453 g à
477 g.
Stade embryonnaire. — • Si l’on considère la croissance au début
de la vie prénatale et qu’on utilise les logarithmes de l’âge et de la
taille de chaque sujet, on obtient des points placés sensiblement
en ligne droite (leur coefficient de corrélation linéaire est de r
= 0,984). On a donc, pour le début de la vie intra-utérine, une
relation du type :
log. Age j = Log. Taille mm + “ log. a
soit Age j = a Taille a.
On reconnaît là une relation d’allométrie, en supposant que le
facteur « temps » soit un caractère implicite de l’embryon.
Au-delà de ce début de la vie, la relation cesse d’être linéaire,
une autre courbe commence : c’est le début de la vie foetale, qui
correspond à un type de croissance différent. La définition des stades
embryonnaire et foetal a un certain caractère conventionnel ; elle
varie suivant les auteurs. Pour nous la première sera l’époque de la
vie intra-utérine où la croissance est allométrique. Cette époque cesse
1. Les dimensions utilisées, relevées dans les publications de Schultz et de Heuser
et Streeter, sont les suivantes :
Age en jours
Taille en cm
Age en jours
Taille en cm
Age en jours
Taille en
13
0,15
29
7,6
66
73
13
0,18
31
8,0
75
110
15
0,30
32
8,5
80
88
17
0,48
34
11,3
86
113
18
0,85
35
11,9
92
110
19
1,37
36
12,8
100,5
131
110
162
21
1,9
36
13,0
115
155
115
161
21
2,3
41
19,8
117
157
21,5
2,7
44
22,0
125
159
24,75
3,2
50
39
120
170
135
180
23,5
3,4
52
44
140
170
26
4,0
53
44
145
187
146
190
26,5
5,7
57
49
162
197
27
6,2
60
52
169
217
27
5,0
65,5
80
168 ?
260
vers le 41e jour. Mais cette date est difficile à préciser à un jour près,
car le passage d’un type de courbe à l’autre est progressif et doit
varier un peu d’un sujet à l’autre. Si l’on s’en tenait à la rigueur
mathématique de la corrélation calculée, on établirait l’équation
d’une droite de régression, puis les paramètres de la relation générale
citée plus haut, et on aurait :
Age, = 18,94. Taille (°,23).
Loq. de l’âge de fécondation de l'embryon
Fig. 3. — Croissance du Macaque lors de la période embryonnaire, en doubles coor¬
données logarithmiques. Les points cessent de se disposer en ligne droite vers 1,61
(log. 41 jours). Une autre loi de croissance sera applicable pour le foetus.
Mais on s’aperçoit expérimentalement que cette équation devient
inexacte à la fin de la vie embryonnaire et que la courbe de crois¬
sance calculée ne se raccorde pas bien avec la courbe foetale qui
vient ensuite. Or il suffit de modifier très légèrement les paramètres
pour obtenir un meilleur ajustement des courbes ; on obtient alors :
Agej = 19,75. Taille (°,24).
Nous retiendrons cette dernière relation pour établir le tableau
de croissance qui sera donné ci-dessous.
Stade foetal. — Pour la seconde partie de la vie prénatale, il suffit
d’utiliser les cordonnées semi-logarithmiques pour avoir un nuage
de points pratiquement linéaire. On a donc la relation :
— 411 —
log. Age, = A Taille + B.
Par convention nous délimitons le stade foetal à l’époque où la
croissance est une fonction logarithmique de l’âge. Pour les raisons
Fig. 4. — Croissance du Macaque lors de la période foetale, en fonction du logarithme
de l’àge de fécondation. En dessous de 1,61 (log. 41 jours), les points cessent de se
disposer en ligne droite et correspondent à la loi de croissance différente de l’embryon.
exposées lors du stade embryonnaire on n’utilisera pas la relation
théorique, qui serait :
log. Agej = 0,003043 Taille assis mm + 1,589 (avec r = 0,991).
— 412 —
mais la relation suivante, un peu modifiée pour que les deux courbes,
embryonnaire et foetale se raccordent bien :
log. Agej = 0,003244 Taille assis mm + 1,548.
De cette équation, et de celle retenue pour le stade embryonnaire
se déduisent les tailles calculées suivantes, valables en moyenne et
permettant de déterminer l’âge d’un foetus ou d’un embryon de
Macacus rhésus :
Tableau de croissance.
1.
Stade embryonnaire
2. Stade
foetal
Age en
jours Taille Vertex-coccyx
Age en jours
Taille assis
(en mm)
(en mm)
13
0,175
45
31,0
14
0,24
50
46,6
16
0,41
60
70,9
18
0,68
70
91,6
20
1,05
80
109,5
22
1,56
90
125,3
24
2,24
100
139,4
26
3,13
1 10
152,1
28
4,26
120
163,8
30
5,68
130
174,5
32
7,44
140
184,4
34
9,58
150
193,6
36
12,2
160
202,3
38
15,2
170
210,4
40
18,9
Signalons qu’à côté de l’intérêt pratique de ce tableau, il y a aussi
l’intérêt théorique de ces relations, car elles se répercutent assuré¬
ment sur la croissance longitudinale des organes. Déjà Hines et
Emerson (1951) ont utilisé des échelles logarithmiques pour étudier
la croissance de la chorde dorsale du Macaque. D’une manière plus
générale, on peut avancer les hypothèses suivantes :
— au stade embryonnaire, les dimensions longitudinales du
Macaque présenteront entre elles des relations d’allométrie ;
— au stade foetal, ces dimensions longitudinales présenteront
entre elles des relations linéaires (comme chez l’Homme d’ailleurs,
pour lequel Scammons et nous-mêmes en avons fait la preuve) ;
elles n’ont pas besoin d’être traitées suivant les règles de l’allométrie
comme l’ont fait Lumf.r et Schultz dans un travail par ailleurs
remarquable.
— 413 —
Résumé.
La croissance prénatale du Macaque est régie par les mêmes lois
que celles de l’Homme, mais les formules ont des paramètres diffé¬
rents. Pour l’embryon, on a : Agej = 19,75 Taille (°,24), pour le
foetus : log. Agej = 0,003244 Taille T- 1,548. De ces deux équations
se déduisent un tableau des valeurs moyennes théoriques de la
taille du foetus et de l’embryon du Macaque, utilisable pour les
chercheurs.
BIBLIOGRAPHIE
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( Pithecus ) rhésus , with spécial reference to the menstruation and
pregnancy. Contrib. to Embryology, Carnegie Instit., 1932, 23,
n° 134, 1-162 (6 pi.) .
Heuser C. H. et Streeter G. L. — Development of the Macaque
embryo. Ibid., 1941, 29, n° 181, 15-55 (33 pl.).
Ili nés M. et Emerson B. M. — Development of the spinal cord in the
fêtai and infant Macaque. Ibid., 1951, 34, n° 222, 1-18.
Lumer II. et Sciiultz A. H. — Relative growth of the limb segments
and tail in Macaques. Human Biology, 1941, 13, n° 3, pp. 283-305.
Olivier G. et Pineau H. • — Les lois de la croissance prénatale. C. R.
Acad. Sci., 1957, 245, 222-224.
Olivier G. et PiNEAu H. — Croissance prénatale comparée des Primates.
Ibid., 1958, 246, 1.292-1.294 (rapport Piveteau).
Sciiultz A. H. — Fêtai growth and development of the Rhésus monkey.
Conlrib. to Embryology, Carnegie Instit. 1937, 26, n° 00, 71-97.
— Growth and development, in « The anatomy of the rhésus monkey »,
edited by Hartman and Strauss jr., Londres, 1933 (pp. 10-27).
— 414 —
Catalogue des types de Cynipidae
PROVENANT DE LA COLLECTION DE L'ABBÉ J.-J. KlEFFER
Par S. Kelner-Pillault.
La collection Kiefïer que M. P. L. G. Benoit a bien voulu nous
transmettre, contenait, outre des Dryinidae, Embolemidae, Bethy-
lidae déjà mentionnés dans une note précédente (S. K. -P., Bull,
du Muséum, t. 30. n° 2, 1958), quelques Cynipidae.
Malheureusement, sur le très grand nombre d’espèces décrites
par Kieffer, bien peu ont été retrouvées et les exemplaires qui
nous sont parvenus sont en général assez mal conservés. Néanmoins
ce nouvel apport procure au Muséum les types de 12 espèces
d’Océanie, 17 espèces d’Europe et 2 espèces d’Asie. En voici la
liste complète par familles.
Ibaliinae.
lbalia schirmeri K.
André, Spec. Hyrn. Eur. 7 bis, 1905, p. 521.
Ç holotype, allotype et 1 Ç paratype. — Environs de Berlin.
Cynipidae.
Sapholytus excisus K. = Synergus (Hartig) excisus K.
Bull. Soc. Hist. Nat. de Metz, 11, 1904, p. 4.
Ç holotype et 5 Ç paratypes. — - Kurseong, Bengale.
Andricus curvator Hartig, var. lusitanicus K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 435.
holotype et 3 $ paratypes. • — - Espagne, près d’Uclès.
Andricus lambertoni K.
André, Spec. Hym. Eur. 7, 1905, p. 456.
Ç holotype. — Environs de Bitche, Lorraine.
Andricus panteli K.
André, Spec. Hym. Eur. 7, 1905, p. 485.
Ç holotype et 7 $ paratypes. — Sicile.
Andricus magretti K.
André, Spec. Hym. Eur. 7, 1905, p. 487.
Ç holotype. — Smyrne. Ce spécimen est entièrement revêtu de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 415 —
moisissures collées au tégument et ses deux antennes sont incom¬
plètes. Un second individu ne possède plus que l’antenne droite
et le troisième exemplaire est réduit à la tête et au thorax.
Plagiotrochus kiefferianus Tavares.
André, Spec. Hym. Eur. 7, 1905, p. 602.
Les deux exemplaires que nous possédons sont typiques de la
forme agame et proviennent d’Espagne.
Dryophanta ilicis K. = Cynips (L.) ilicis K.
Les deux exemplaires provenant d’Espagne, collés sur paillettes,
ont perdu les antennes mais sont conformes à la description de la
forme agame de Dryophanta disticha Hartig donnée par Kieffer
dans « André, Spec. Hym. Eur., 7, 1905, p. 639. D’ailleurs, dans
la table du Species d’André, Kieffer, pour Dryophanta ilicis, ren¬
voie à Dryophanta disticha llartig.
Non types :
Andricus seckendorfji Wachtl., 2 exemplaires d’Asie mineure.
Andricus globuli Hartig., 4 exemplaires.
Andricus lucidus Hartig., 1 exemplaire.
Andricus oestrus (Giraud) Mayr, 1 exemplaire.
Eucoilinae.
Aspicera hrevispina K.
André, Spec. Hym. Eur, 7 bis, 1905, p. 278.
$ holotype, £ allotype. — Espagne, environs de Cabrera y Diae,
Cothonaspis ( Erisphagia) cupulifera K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 282.
£ holotype. — Luzon, Mont Makiling.
Cothonaspis (Erisphagia) philippinensis K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 282,
Ç holotype. — • Luzon, Laguna, Los Bafios.
Psilosema longicornis K.
Mittheilungen der Philomathischen Gesellschaft, band 3, 1906,
Ges. 15, p. 419.
$ holotype, 5 Ç. — Vosges.
Cleidotoma (Iieptameris) striatella K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 611.
Ç holotype. — Bitche.
L’étiquette, de l’écriture de Kieffer, porte le nom « Heptameris
striata » mais cet exemplaire, examiné par P. L. G. Benoit, corres¬
pond à la description de Cleidotoma (Heptameris) striatella.
— 416 —
Cleidotoma (Tetrarhoptra) formicaria K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 614.
$ holotype. — Exaeten, Hollande.
Deux autres exemplaires collés sur une même paillette portent
la mention F. rufa, Nethem-Bridge, 21-vi-12 et sont dénommés par
Kieffer Kleditoma formicaria K ; dans la table du Spec. Kieffer
indique la synonymie des genres Kleditoma Cam. = Cleidotoma
Westwood.
Cothonaspis ( Adieris ) apicalis K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 158.
$ holotype. ■ — Bitche.
Cothonaspis lagunensis K. = Trybliograplia (Foerster) lagunen-
sis K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 281.
9 holotype, sans antennes. — - Luzon, Mont Makiling.
1 exemplaire réduit au thorax, Luzon, Los Banos.
Cothonaspis rufata K. = Trybliographa (Foerster) rufata K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 282.
^ holotype. — Luzon, Mont Makiling.
Chrestosema antennale K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 619.
$ holotype et 6 9- — Bitche.
L’étiquette écrite de la main de Kieffer, porte la mention
•« Chrestosema antennalis » mais tous les individus sont conformes
à la description du Species.
Ganaspis aperta K.
The Philippine Journal of Science, vol. Il, 1916, n° 4, p. 283.
$ holotype. — Luzon, Los Banos.
$ paratype. — Mont Banahao.
I exemplaire sans tête, Los Banos.
Ganaspis validicornis K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 284.
.($ holotype. — Luzon, Tayabas Malinao.
L’antenne gauche ne possède plus que deux articles.
Ganaspis hexatoma K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 284.
9 holotype. — Luzon, Mont Makiling.
Ganaspis minima K.
The Philippine Journal of Science, vol. 11, 1916, n° 4, p. 284.
holotype. — Luzon, Los Banos.
Cet exemplaire est en mauvais état, ne possède plus d’abdomen
-et l’antenne droite, seule existante, est réduite à 3 articles.
— 417
Eucoela (Psichacra) agaricorum K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 199.
Ç holotype. — Bitche.
Eucoela (Eucoela) fungicola K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 211.
Ç holotype. • — Bitche.
Cet exemplaire a perdu l’antenne droite.
Eucoela (Eucoela) fimbriata K.
André, Spec. Ilym. Eur. 7 bis, 1905, p. 212.
Ç holotype. — Bitche.
Cet exemplaire n’a plus d’antennes.
Eucoela ( Eucoela ) floricola K.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 217.
Ç holotype. — Bitche.
Cet exemplaire n’a plus d’antennes.
Eucoela pulchra K.
The Philippine Journal of Science, 11, 1916, n° 4, p. 279.
$ holotype. — Luzon, Mont Makiling.
Exemplaire sans abdomen.
Eucoela manilensis K.
The Philippine Journal of Science, 11, 1916, n° 4, p. 280.
$ holotype. — Luzon, Los Banos.
Eucoela philipp inarum K.
The Philippine Journal of Science, 11, 1916, n° 4, p. 280.
(Ç holotype. — Luzon, Los Banos.
L’antenne droite est réduite à 4 articles.
Eucoela (Episoda) luzonica K.
The Philippine Journal of Science, 11, 1916, n° 4, p. 280.
($ holotype. — - Luzon, Mont Makiling.
Non Types :
Onychia ligurica Gir.
André, Spec. Hym. Eur. 7 bis, 1905, p. 286.
1 exemplaire sans antennes.
2 espèces indéterminées :
1 lbalia d’Europe.
1 Eucoelinae d’Europe parasite de Lasius juliginosus.
418 —
Les Diapriinae (Hym. Proctotrupidaej
des Iles Philippines
PROVENANT DE LA COLLECTION DE L’ABBÉ J.-J. KlEFFER
Par S. Kelner-Pillaclt.
En 1913, dans la Revue française « Insecta », Kieffer décrit
62 espèces nouvelles de Proctotrupidae récoltés aux Iles Philippines
par Ch. Fuller Baker, A. M. professeur à l’Université des Phi¬
lippines.
Antérieurement, Westwood, Ashmead, Brown et Crawfohb
qui s’étaient intéressés aux Hyménoptères Proctotrupidae de cette
région, en avaient décrit 26 espèces dont 6 de Diapriinae alors que
Kieffer dans sa publication en décrit 32 espèces nouvelles répar¬
ties en 10 genres différents dont 5 genres et 1 sous-genre nouveaux.
Tous les exemplaires qui lui ont servi pour faire ses descriptions
ont été retrouvés et, grâce à l’amabilité de P. L. G. Benoit, font
maintenant partie de la collection du Laboratoire d’Entomologie
du Muséum. Nous en dressons ici l’inventaire.
Galesus (Schizogalesus) clavaticornis Kieffer.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 430.
Ç holotype dont l’abdomen détaché est recollé sur la paillette. —
Luzon, Los Banos.
Galesus (Schizogalesus) phihppinensis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 431.
holotype et 6 $ paratypes. — Luzon, Los Banos.
Galesus (Schizogalesus) crawfordi K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 431.
holotype. — Malinao Tayabas, alors que le locus indiqué par
Kieffer à la fin de sa description es* Los Banos.
Galesus (Schizogalesus) curticeps K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 431.
^ holotype. — Luzon, Los Banos.
Hemigalesus niger K., génotype.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 434.
$ holotype et 5 $ paratypes, Ç allotype et 3 Ç paratypes, tous
de Luzon, Los Banos.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 419 —
Hemigalesus rufus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 434
^ holotype et 2 $ paratypes ; Ç allotype, tous de Luzon, Los
Baûos.
Hemigalesus brevicornis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 435.
(J holotype et $ paratype. — Luzon, Los Banos.
Hemigalesus gracilis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 435.
$ holotype. — Luzon, Los Banos.
Aparamesius carinatus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 436.
Ç holotype, sans tête, £ allotype et 1 para+ype, tous de Luzon,
Los Banos.
Aparamesius filicornis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 437.
$ holotype et 1 £ paratype. — - Luzon, Los Banos.
Aparamesius levistilus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 437.
holotype. — Luzon, Los Banos.
Aparamesius depressus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 437.
Ç holotype. — Luzon, Los Banos.
Spilomicrus carinifrons K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 438.
<J holotype et Ç allotype. — Luzon, Los Banos.
En 1916, Kieffer, dans son ouvrage sur les Diapriidae, met
cette espèce dans le genre Odontopria (Kieffer, Diapriidae, 1916,
p. 278).
Spilomicrus variicornis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 439.
Ç holotype. — Luzon, Los Banos. Espèce rebaptisée en 1916
Spilomicrus atriceps Kieffer (Kieffer, Diapriidae, 1916, p. 301).
Spilomicrus opertus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 440.
(J holotype auquel il manque l’antenne gauche et 1 paratype
sans tête. — Luzon, Los Banos.
Spilomicrus dispansus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 440.
$ holotype. — - Luzon, Los Banos.
— 420 —
Spilomicrus nitidicornis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 441.
<$ holotype dont l’antenne gauche, séparée, e^t recollée sur la
paillette. — Luzon, Los Banos.
Spilomicrus consobrinus K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 441.
Ç holotype. — Luzon, Los Banos.
Non Type :
Spilomicrus striatijrons K.
Non retrouvé dans les publications de Kif.ffer ; est peut-être
in litteris.
Scapopria atriceps K., génotype.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 441.
Ç holotype dont la tête séparée est recollée sur la même paillette. —
Luzon, Los Banos.
Acidopria variicornis K., génotype.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 442.
$ holotype, Ç allotype et 1 $ paratype. — Luzon, Los Banos.
Acidopria tetratoma K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 443.
(J holotype. — Luzon, Los Banos.
Phaenopria rufa K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 455.
$ holotype sans antennes. — - Luzon, Los Banos.
Phaenopria nigriceps K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 455.
($ holotype. — Luzon, Los Banos.
Phaenopria exilis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 456.
cJ holotype et 5 ^ paratypes. — Luzon, Los Banos.
Loxotropa philip pinensis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 456.
holotype. — Luzon, Los Banios.
Trichopria ( Trichopria ) caudata K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 456.
$ holotype. — Luzon, Los Banos.
Trichopria analis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 457.
Ç holotype. — Luzon, Los Banos ; synonyme d' Ashmeadopria
analis K.
421 —
Trichopria (Trichopria) semirufa K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 457.
holotype. — Luzon, Los Banos.
Trichopria (Ceratopria) insulae K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 458.
holotype. — Luzon, Los Banos.
Ashmeadopria hakeri K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 458.
holotype dont il ne reste que le thorax portant les ailes et les
pattes. — Luzon, Los Banos.
Ashmeadopria nigriventris K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 459.
(J holotype. — Luzon, Los Banos. Ivieffer, en 1916, transfère
cette espèce dans le genre Trichopria (Kieffer, Diapriidae, 1916,
p. 112).
Ashmeadopria bipunctata I\.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 459.
(J holotype et 1 paratype. — Luzon, Los Banos. Comme la
précédente, cette espèce a été transférée par Kieffer dans le genre
Trichopria, sous-genre Planopria (Kieffer, Diapriidae, 1916,
p. 112).
— 422
A PROPOS DE Liobuthus kessleri Birula,
Scorpion psammopiiile nouveau
POUR LA FAUNE IRANIENNE
Par Max Vachon.
En 1955-56, M. Francis Petter, du Laboratoire de Mamma-
logie du Muséum National de Paris a effectué deux missions en
Irak et en Iran, en vue d’étudier la répartition des Rongeurs ; il
a eu l’amabilité de nous rapporter quelques Scorpions et parmi
eux, nous avons eu la bonne fortune d’y tiouver, provenant de
Sarakhs, une espèce très rare, Liobuthus kessleri dont c’est la pre¬
mière citation en Iran. Sarakhs se trouve à la pointe orientale et
septentrionale de l’Iran en une région qui, politiquement est ira¬
nienne, mais est en continuité biogéographique avec le désert de
Turkménie ; c’est dans ce désert que fut, pour la première fois,
découvert cette espèce (d’Aschabad aux rives de l’Amou Daria) L
Plus tard 2, L. kessleri fut retrouvé vers l’est dans les déserts avoi¬
sinant le Syr Daria.
M. F. Petter a rapporté de Sarakhs 4 spécimens, 3 $ et 1 $ cap¬
turés dans les dunes le 8-XI-1956. Ces spécimens correspondent
en tous les points à la description donnée par A. Birula en 1899
(loc. cit.) : c’est pourquoi nous nous bornerons, dans cette note, à
insister sur quelques détails morphologiques complétant la dia¬
gnose originale et à faire quelques commentaires d’ordre biogéogra¬
phique.
Remarques morphologiques.
Les spécimens capturés à Sarakhs sont de teinte uniforme, jaune
paille et le plus grand, une Ç, n’a que 3,8 cm alors que ceux consi¬
dérés par A. Birula comme $ adultes ont près de 5 cm (loc. cit.,
1899, p. 280). Mais en 1911 (loc. cit., p. 170), ce même auteur cite
une $ adulte provenant des rives de l’Amou Daria, mesurant 3,9 cm.
Par contre, tous les spécimens $ étudiés par A. Birula sont qua¬
lifiés de jeunes et leur taille n’est pas précisée. Le spécimen $ que
1. Miscellanea scorpiologica. III. Zur synonymie der russischen Scorpion. Ann.
Mus. Zool. Acad. Imp. Sc. St. Petersbourg, t. IV, 276-80, 1899.
2. Miscellanea scorpiologica. IX. Ein Beitrag zur Kenntnis des Skorpionenfauna
•<Ies_russischen Reiches und der angrenzenden Lânder Ibid., t. XVI, 161-79, 1911.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 423 —
nous avons étudié ne mesure que 2,4 cm et malgré sa petite taille
est un adulte (l’étude de ses organes reproducteurs nous l’ayant
assuré). Précisons à ce sujet que la pars reflexa du flagelle est très
longue et est plus de 2 fois plus longue que la pars recta.
Les spécimens de Sarakhs nous ont confirmé que le doigt fixe
des chélicères ne possède qu’une seule dent à sa face inférieure et
le doigt mobile, à cette même face, 1 ou 2 dents.
La chitine du corps est peu granulée, sauf sur le céphalothorax
en avant des yeux, les 3 carènes dorsales du tronc sont à peine
visibles, les carènes de la queue sont indistinctes ; la gouttière
dorsale est très lisse, même dans le 5e anneau. La carène latérale
ventrale de cet anneau est faite de dents, petites, distinctes, peu
.différentes en taille et le cadre anal possède, lui aussi, 5 ou 6 dents
bien séparées. Les soies sont peu nombreuses, il n’y en a aucune
sur le tronc, la queue en possède peu (4, par exemple, sur les flancs
du 5e anneau).
Le nombre de dents des peignes est très différent selon les sexes :
13 ou 14 chez la Ç, 27 chez le fi ; les fulcres de la face interne ne
portent aucune soie.
Le sexe est facile à reconnaître grâce au nombre de dents des
peignes ; il n’y a aucune différence d’ordre sexuel dans la forme
des pinces qui, chez le fi adulte, ressemblent beaucoup à celles des $,
la main étant dans les deux sexes 1,4 à 1,5 fois aussi longue que
large.
La disposition des dents du doigt mobile des pinces est illustrée
dans la figure 1.
A. Birula, dans ses diagnoses, ne tenait pas compte des soies
ou trichobothries. Nos recherches nous ont montré la grande impor¬
tance de ces soies, c’est pourquoi nous décrivons ici en détail leur
disposition. Chez les Buthidae — et ceci est vrai pour la quasi¬
totalité des genres — le nombre des trichobothries est si constant
qu’il nous a été possible de les nommer et d’établir des diagrammes
à valeur générique et même spécifique : il y a toujours 11 trichobo¬
thries sur le bras, 13 sur l’avant-bras et 15 sur les pinces (7 sur
le doigt fixe et 8 sur la main). Quelques genres font exception : ils
possèdent un nombre réduit de trichobothries (1, 2 ou 3 étant
absentes soit sur l’un soit sur l’autre des articles : Orthochirus,
Lissothus, Microbuthus par exemple).
Un seul genre : Buthiscus, dans toute la famille, ne possède un
nombre de trichobothries supérieur au nombre normal : soit 12 sur
le bras au lieu de 11. Cette trichobothrie supplémentaire existe
dès la naissance et est très constante en position L Or, L. kesslen
1. Sur la présence, en Tripolitaine, d’un scorpion du sud algéro-tunisien, Buthiscus
bicalcaratus Birula et sur la morphologie des appendices de la protonymphe. Arch.
Inst. Pasteur Algérie, t. 33, n° 2, pp. 101-5, 1955.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
28
424 —
possède, lui aussi, un nombre de trichobothries supérieur au nombre
normal. En effet, comme le montre les figures, il y a, non pas 11 tri-
Liobuthus kessleri Birula Ç.
Fig. 1 : doigt mobile de la pince droite, vu de l’intérieur ; gd, ge, gi : granules dis¬
taux, externe, interne. — Fig. 2 et 3 : pince droite, vue des faces externe et ven¬
trale ; seules les trichobothries sont portées et désignées par leur abréviation
usuelle ; longueur de la pince : 6,5 cm. — Fig. 4 : bras et avant bras-de la
patte-mâchoire droite, vue dorsalement. — Fig. 5 : avant-bras, vu latéralement ;
les abréviations s’appliquent aux trichobothries.
chobothries sur le bras, mais 14 c’est-à-dire 3 de plus (fig. 4) : une
dorsale d6 et 2 externes e3 et e4. L’avant-bras porte, non pas 13 tri¬
chobothries mais 17 ou 18, c’est-à-dire 4 ou 5 de plus sur sa face
— 425 —
externe (fig. 4 et 5). Le nombre des trichobothries de la pince est
normal (fig. 2 et 3).
En résumé, le genre Liobuthus, par le nombre élevé de ses tri¬
chobothries, 46 ou 47 contre 39 normalement, se classe à part dans
toute la famille des Buthidae et près du genre Buthiscus qui lui aussi
possède un nombre de trichobothries supérieur au nombre normal
(40 contre 39). Mais le genre Liobuthus se distingue facilement du
genre Buthiscus par le nombre élevé de ses trichobothries supplé¬
mentaires (2 de plus au bras, 5 ou 6 de plus à l’avant-bras), la
disposition des séries de dents des pinces.
Le rapprochement des genres Buthiscus et Liobuthus suggère les
remarques suivantes.
Remarq u es biogéog rap hiques.
Les deux genres Buthiscus et Liobuthus ont des affinités cer¬
taines que non seulement les trichobothries (en nombre supérieur
à la normale) prouvent mais que d’autres caractères confirment
encore. Ces deux genres, monospécifiques, sont essentiellement
psammophiles : on ne les trouve que dans les dunes des régions
désertiques, le premier dans le sud algéro-tunisien, en Tripolitaine,
le second en Turkménie. L. kessleri et B. bicalcaralus sont de petits
Scorpions, de teinte claire, jaune paille ; leur chitine est peu ornée,
les carènes du céphalothorax, du tronc, des anneaux de la queue
sont très atténuées ; les pattes ambulatoires, surtout les 3 premières
paires, sont très nettement « adaptées » au fouissage et au balayage
du sable : les tarses sont très aplatis et ont une rangée de longues
soies formant peigne ; les éperons basitarsaux sont très développés
et fortement pileux. De plus, l'éperon tibial, aux pattes 3 et 4,
présent chez la majorité des Scorpions, n’existe pas chez L. kessleri
et, chez B. calcaralus, peut ou non exister à l’une des pattes. Ainsi,
la grande ressemblance morphologique de ces deux genres, la pos¬
session de caractères très curieux, leur identité de biotope incitent
tout naturellement à les rapprocher systématiquement malgré
l’éloignement de leur situation géographique. C’est d’ailleurs ce
que A. Birula avait déjà souligné (lue. cit. 19:11, p. 174). Il est
même nécessaire d’y adjoindre le genre Anomalobuthus Kraepelin
1900, habitant les régions désertiques voisines du Syr Daria et dont
il serait fort intéressant de connaître la formule trichobothriale.
Il est vraisemblable que ces trois genres appartiennent à une
ancienne faune disloquée par l’installation des déserts et l’existence de
ces genres, monospécifiques, géographiquement éloignés le laisse sup¬
poser. Nombreux sont les exemples que nous avons déjà donnés sur
les affinités d’espèces de Scorpions très éloignées les unes di s autres,
dans tout le territoire dit saharo-Sindien allant de Dakar aux
— 426 —
Indes 1 tel Androctonus crassicauda gonneti de l’anti-atlas maro¬
cain dont les plus proches parents se retrouvent en Iran. Les trois
genres Buthiscus, Liobuthus, Anomalobuthus et peut-être même
Psammobuthus Birula 1911 (avec une seule espèce du Turkestan)
vivent en un même biotope ; ils ont des caractères particuliers et
communs ; il y a donc tout lieu de penser qu’ils sont les représen¬
tants d’une faune saharo-sindienne autochthone, fort ancienne,
disloquée par l’installation récente des déserts et dont quelques
espèces seulement ont pu persister parceque mieux adaptées à ces
nouvelles conditions de vie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum National.
1. Études sur les Scorpions. Publ. Inst. Pasteur Algérie. 482 pp., 1952.
— 427 —
Au SUJET DU NASO ET DE SON ŒIL INFÈRE
CHEZ LES OrIBATES ET LES EnDEOST I GM ATA (ÂCARIENS)
Par F. Grandjean.
L’extrémité antérieure du corps primitif est aujourd’hui l’extré¬
mité antérieure dorsale du podosoma. De nombreux Acariens ont
encore à cet endroit une protubérance impaire qui surplombe les
mandibules. J'ai décrit cette protubérance en la désignant d’abord
par frontale, ou, accessoirement, par épivertex, chez des Endeostig-
mata (3, fîg. 7 C, en pr. /., Pachygnathus trichotus ; 4, p. 22 et
fig. 1 A, 2, 4 C, 8 A, 10 A, 11, 15, 16 A, 16 C, 17, Terpnacarus Bouvieri,
Alycosmesis palmata, Alicorhagia fragilis, Sphaerolichus barbarus) .
Un peu plus tard j’ai substitué à « protubérance frontale » le vocable
« naso » qui est plus simple et plus ancien (il a été employé par
Berlese) et j’ai parlé du naso dans le genre Bimichaelia (5, p. 24
et fig. 11 A, 11 B, 11 D, 13 A, 14 A, 14 B, 14 C, 16 A, 16 D, 18 A).
La cuticule ventrale du naso, chez ces Acariens, ne se distingue
souvent de la dorsale que parce qu’elle est sans microsculpture,
mais elle s’en distingue souvent aussi par un caractère surprenant :
elle est occupée presque tout entière, en son milieu, par une saillie
très convexe et lisse, en calotte sphérique ou en demi-sphère, qui
a l’apparence d’un œil dépigmenté. J’ai supposé (4, p. 22) qu’il
s’agit vraiment d’un œil en voie de disparition. L’œil peut être
bilobé, c’est-à-dire traversé en son milieu, dans le plan de symétrie,
par un sillon (5, p. 45, fig. 14 B 1, Bimichaelia campylognatha) .
Avoir franchement un naso est très exceptionnel chez les Ori-
bates. C’est un caractère spécial, dans l’état de nos connaissances,
aux Archeonotliridae et aux Brachychthoniidae.
Pour la première de ces deux familles je renvoie à des descrip¬
tions antérieures (10, p. 216 et fig. 6 A, 7 A, Acaronychus Tràgâr-
dhi ; 6, p. 363 et fig. 1, 2 A, 2 B, 2 C, Stomacarus Tristani ; 7, p. 548.
fig. 1 A, Archeonothrus natalensis). Le naso porte toujours sous
lui un œil bilobé, désigné dans ces publications par protubérance
infère.
Pour la deuxième de ces familles je donne ici des figures. J’ai
1. La figure 14 B est latérale de sorte que le sillon s’y projette, à très peu près,
sur le contour apparent de l’œil, mais à côté d’elle il y a une petite figure où le naso
est vu de devant. Sur la petite figure le contour apparent de l’œil est en forme d’oméga,
à cause du sillon.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 428 —
choisi une espèce de Brachychthonius assez grosse (250 g) L Sa
protubérance infère Oc est également bilobée. Elle regarde en
arrière (fig. 1 A). Son sillon médian est en arrière aussi, naturelle¬
ment, de sorte que, pour qu'il affecte le contour apparent de l’organe
et par conséquent se révèle par un oméga, comme il est dit plus
haut pour Bimichaelia campylognatha, il faut regarder l’animal
de dessus (fig. 1 C) ou de dessous.
De devant (fig. 1 B) la protubérance est ronde et le sillon médian,
qui se projette sur un diamètre vertical, est à peine discernable.
La ligne en pointillé que j’ai tracée pour lui sur la figure exagère
considérablement sa visibilité. Si l’on n’éclaircit pas convenable¬
ment, si l’on n’enlève pas les mandibules et si l’on n’observe pas
dans un milieu de faible indice, on ne voit rien et on peut croire
que la protubérance n’est pas bilobée 1 2.
Arguments. — - L’idée que la protubérance infère est un œil
dégénéré qui a perdu son pigment et son emplacement primitif
est fondée sur son apparence, sur la forme de sa surface (une calotte
sphérique est normale pour une cornée, insolite pour une protubé¬
rance quelconque) et sur ce qu'elle n’est pas insensiblement raccor¬
dée, dans de nombreux cas, à la cuticule du naso. Elle est souvent
marquée à sa base, en effet, par un sillon fort, à peu près circulaire,
qui la limite exactement. On voit cela sur les figures précitées
et sur celles du présent travail. Sur la figure i D j’ai désigné le
sillon de base par lli. Dans l’orientation frontale de l’Acarien
(fig. 1 B) ce sillon est confondu avec le contour apparent. J’ai mal vu
entre les poils ro, dans cette orientation, parce que la cuticule qui
est derrière l’œil a de gros plis (fig. 1 A, 1 D). Ces plis et le bord
postérieur de la cloison rostrale se projettent sur la base de l’œil,
en haut.
Un autre argument est que la protubérance infère se retrouve,
avec des caractères identiques ou presque identiques, chez des
1. C’est un Brachychochthonius mais je doute de la validité de ce dernier genre.
La figure 39 de Berlese (Acari nuovi V-VI, PI. XIX), sur laquelle est fondé tota¬
lement le genre Brachychthonius puisque l’animal représenté par cette figure n’est
pas spécifiquement décrit, définit médiocrement un Brachychthoniidé qui n’est évi¬
demment pas l’ Hypochthonius brevis de Michael. Il me semble que ce Brachychtho¬
niidé est un Brachychochthonius. Brachychochthonius est probablement synonyme de
Brachychthoni us.
2. J’ai rencontré le même cas chez Acaronychus Tràgûrdhi et je me suis mal exprimé
lorsque j’ai dit, parlant du naso de cet Acarien, « si on l’examine de face on voit qu’il
a une protubérance infère bien ronde, non bilobée » ((10, p. 216). On constate en effet
que la protubérance est ronde, mais dans l’orientation dorsale du meme Acarien la
ligne en forme d’oméga est présente et je l’ai dessinée (10, p. 215, fig. 6 A). Le dessin
est médiocre car son échelle est trop petite. En outre la protubérance n’est pas très
bombée chez Tràgârdhi. Remarquons qu’on peut avoir, chez d’autres Acariens, un
oméga très franc dans l’orientation frontale. C’est le cas, rappelé plus haut., de
B. campylognatha. C’est aussi celui de Stomacarus Tristani (6, fig. 2 C). Tout dépend
de l’inclinaison naturelle du naso et de celle, artificielle, qu’on lui a donnée dans la
préparation qui a servi au dessin.
429 —
Endeostigmata et des Oribates, Acariens très différents, et que
les Oribates ayant la protubérance infère appartiennent sans
exception aux groupes les plus primitifs, les Palaeacaroïdes et les
Enarthronota. Comment pourrait-il en être ainsi si la protubérance
infère n’avait pas une origine primitive ? Et quelle autre origine
primitive pourrait-elle avoir sinon celle que nous lui avons attri¬
buée ?
Fig. 1. — Brachychthonius sp. — A (x 680), vu latéralement, extrémité antérieure
du corps avec le naso. — B (X 680), id., vu de devant ; les poils rostraux ne sont
représentés que par leur base. — C (X 680), vu de dessus jusqu’aux bothridies. —
D (x 1150), naso seul vu latéralement comme en A, plus grossi, autre exemplaire.
— Oc, œil ou protubérance infère ; Ib, ligne de base de l’œil ; sr, sillon rostral ;
MD, mandibule ; FP, fémur du palpe ; FI, fémur de la patte I ; xa, poil exobo-
thridique antérieur ; xp, vestige qui représente probablement le poil exobothri-
dique postérieur.
J'ajoute qu’il y a du pigment au voisinage de la protubérance
infère chez Terpnacarus Bouvieri (4, p. 22 et fig. 1 B, 2).
Les 3 paires d’yeux primitifs. — L’œil hypothétique, que
nous nous permettrons maintenant d’appeler l’œil antérieur, ou
l’œil du naso, est le plus souvent bilobé. C’est un œil double. Il
est donc logique de lui donner la valeur de deux yeux formant
paire. Les deux yeux de la paire, autrefois séparés, se sont rappro¬
chés et partiellement confondus. Le sillon médian disparaît quand
la fusion est complète et l’œil devient simple, impair.
L’œil antérieur, qu’il soit double ou simple, occupe une place
particulière, toujours la même, sous le naso. Si l’animal a aussi
des yeux latéraux sur le prodorsum, ces yeux sont loin du naso,
— 430 —
très en arrière*. Puisejue avoir des yeux latéraux n’est pas excep¬
tionnel chez les Endeo- et Prostigmata et puisque le plus grand
nombre de ces yeux, les très régressifs comptés avec les autres,
est 4 (2 paires), l’archétype des Acariens avait au moins 6 veux
(3 paires.)
Chez les Oribates tous ces yeux ont disparu, sauf dans deux
cas.
Le premier cas, le moins rare, celui dont nous avons parlé jusqu’ici,
exige la conservation d’un naso.
Le deuxième cas est représenté par une seule espèce, Heteroch-
thonius gibbus (1, p. 235 à 242, fig. 1 et 2). Il diffère totalement
du premier. Je crois que gibbus a perdu les yeux homologues de
ceux d’un Brachychthonius. Son œil impair serait le résultat d’une
fusion entre les deux yeux latéraux de la paire médiane primitive
et ses yeux sous-bothridiques, par conséquent, seraient ceux de
la paire postérieure primitive.
Ces homologies ne sont pas sûres. Gibbus est trop isolé. Il faudrait
trouver d’autres cas.
Régression du naso chez les Oribates. — Le naso le plus
primitif, chez les Oribates, est celui de certains Brachychthoniidés
(très nombreux). Il fait saillie, en avant, comme une glabelle
(fig. 1 C). Dans les orientations dorsale et frontale il a un contour
apparent qui lui est propre.
Chez d’autres Brachychthoniidés, nombreux aussi, et chez les
Palaeacaroïdes Archéonothridés, h* naso est moins individualisé.
Il n’est pas franchement en surplomb. Il passe plus doucement,
sur ses côtés, au reste du prodorsum.
Chez les autres Oribates on peut dire qu’il n’y a pas de vrai
naso et même, plus simplement, qu’il n’y a pas de naso, mais cela
ne signifie pas que le naso primitif ait disparu complètement. Je
crois au contraire qu’il a le plus souvent persisté, mais qu’il est
devenu méconnaissable. Il a perdu son œil et il s’est aplati. Il a
été pris dans l’évolution qui a construit le tectum rostral. Il occupe
encore, partiellement, le mince intervalle entre les deux parois de
ce tectum.
Ici je crois préférable, pour montrer des étapes dans cette régres¬
sion, de ne pas choisir des exemples, parce qu’ils devraient être
trop nombreux et nous entraîneraient trop loin. Des figures sché¬
matiques (fig. 2) seront plus commodes et suffiront pour le moment
Je rappelle d’abord qu’un tectum peut être ou non bordé par
un limbe (2, p. 353 à 356, fig. 1 A à 1 F). Pour le tectum rostral 3 cas
principaux sont possibles. Dans celui de la figure 2 A, le plus pri¬
mitif, il n’y a aucun limbe. Dans celui de la figure 2 B il y a deux
limbes latéraux, symétriques l’un de l’autre, et séparés par une
431 —
région médiane où le tectum a deux parois. Dans celui de
la figure 2 C les limbes latéraux se sont étendus vers le plan de
symétrie ; ils se sont rejoints et le tectum est bordé partout. Nous
dirons dans ce dernier cas, le plus évolué, qu’il y a un limbe frontal.
En coupe sagittale on a le plus souvent les figures 2 D ou 2 E
pour 2 A et 2 B et la figure 2 F pour 2 C. L’épaisseur interne (vivante)
du tectum, c’est-à-dire l’intervalle entre les deux surfaces internes
Fig. 2. — Schémas de la structure chitineuse d’un tectum rostral d’Oribate. — A,
B, C, le tectum est vu à plat, de dessus ; D à M, coupes sagittales. — La surface
en pointillé sur les figures B et C est celle des limbes ; N, partie du tectum qui est
homologue d’un naso, ou de la partie antérieure et moyenne d’un naso ; c.r., cloi¬
son rostrale (c’est le tégument ventral, ou recouvert, ou inférieur, du tectum) ;
bt, bord postérieur de la cloison rostrale ; tg. d., tégument dorsal, ou recouvrant,
ou supérieur, du tectum ; w, angle capitulaire ; st, rétrécissement ou étranglement
du tectum ; 'k, base de limbe ; X1, base d’un limbe de lre espèce ; base d’un
limbe de 2e espèce. Les notations tg. d., c. r. et bt des figures D à F ne sont pas
répétées sur les figures G à M.
de ses parois, diminue constamment de l’arrière à l’avant. D’autres
fois on a des figures comme 2 G, 2 H ou 2 J. L’épaisseur interne
diminue d’abord, passe par un minimum à un endroit st (l’étran¬
glement ou rétrécissement), puis augmente et rediminue.
Le bord postérieur bt de la cloison rostrale, d’autre part, au lieu
de se diriger vers l’angle capitulaire w en s’abaissant toujours,
commence ordinairement par se rapprocher de la paroi dorsale -,
il s’abaisse ensuite. Cela vient de ce que les mandibules, en struc-
— 432
turc normale et dans la position de repos, quand l’Acarien n’est
pas très primitif, sont sous le tectum, au contact de la cloison cr
(attachées en arrière au bord ht). On comprend que la cloison se
relève au-dessus d’elles, de chaque côté, plus ou moins coaprée
à leur dos, et qu’elle s’infléchisse entre elles. Le tectum rostral
est donc le plus épais entre les mandibules. Dans cet épaississe¬
ment. est contenu le reste du naso.
Appelons .Y la partie du tectum rostral qui est homologue du
naso. Dans cette partie le tectum a ses deux parois. En avant,
N doit aller jusqu'au bord dans les structures 2 A et 2 B et jusqu'à
la base du limbe frontal dans la structure 2 G, pourvu que le limbe
frontal soit de première espèce (voir plus loin). Latéralement, dans
Jes structures 2 B et 2 C, la limite de N suit peut-être la base du
limbe latéral, de chaque côté, ou de la partie latérale du limbe,
mais pas trop loin du plan de symétrie car elle ne va sûrement
pas jusqu’en w.
En arrière et ventralement les seules limites que l’on puisse
assigner à AT, sur les schémas, sont ht et st. Ghoisir entre elles est
une affaire de définition puisque nous n’avons pas encore donné
du naso une définition précise. La question principale est de savoir
si la ligne ht, qui est la limite antérieure ventrale du segment des
mandibules quand elle est au-dessus de celles-ci, l’est aussi entre
les mandibules quand elle est dans le plan de symétrie et à son
voisinage.
Quelle que soit la réponse une partie de N, sinon AT tout entier,
occupe une région antérieure et médiane du tectum rostral. Sur
les figures j’ai mis la lettre N dans cette région,. On peut supposer
que st représente le rétrécissement qui est derrière l’œil quand il
y a un œil et un vrai naso. S'il en est ainsi les structures 2 G à 2 J
sont plus primitives que les structures 2 D à 2 F, respectivement,
et le caractère st est d’ancienne origine. Remarquons que les
figures 2 G et 2 H sont schématiquement semblables à la figure 1 D de
Brachychthonius , une fois admis qu’à la cornée des yeux s'est substi¬
tuée une cuticule banale.
Du côté dorsal un sillon transversal sr, ordinairement large et
peu profond (fi g. 1 A), le sillon rostral, toujours placé chez les
Oribates entre les poils ro et la, marque la fin du naso. Ce sillon
peut manquer chez des Acariens à naso. 11 peut exister, inverse¬
ment, et être fort chez des Oribates sans naso, à tectum rostral
très mince. On est en droit de douter qu'il s'agisse dans tous les
cas d’un même sillon primitif. Rien ne s’oppose non plus à ce
qu’on l’admette. Sur les figures schématiques j’ai fait abstraction
du sillon rostral.
Les poils rostraux sont les poils du naso. Ils sont primitivement
— 433 —
assez près l’un de l’autre car le naso est beaucoup moins large que
le reste du prodorsum.
Bourrelet rostral. — J’ai parlé à plusieurs reprises, dans
des descriptions, d’un bourrelet rostral, particulièrement dans la
description d’ Hemileius initialis (9, p. 121 et fig. 2 A, 2 B, 2 C, en
br). Je crois que ce bourrelet est l’extrémité antérieure de la
région N, la structure étant celle du schéma 2 G avec st très en
avant et si fort que les deux parois du tectum s’y touchent.
Il arrive aussi qu’un bourrelet rostral apparaisse dans le traite¬
ment à l’acide lactique. Cela signifie que le tectum rostral est
terminé par un limbe à deux parois comme celui de la figure 2 L,
ces parois n’étant pas soudées, de sorte que le gonflement a pu
les écarter l’une de l’autre. Appelons un tel limbe un limbe de seconde
espèce.
Un limbe de seconde espèce a dû ou a pu se former par apla¬
tissement total d’un tectum, ou d’une partie d’un tectum, par
exemple par l’aplatissement de ce qui est devant st dans les struc¬
tures 2 G ou 2 If. On aurait 2 K comme intermédiaire et X2, base
du tectum de seconde espèce, serait homologue de st.
Un limbe de première espèce est une lame de chitine qui est d’un
seul tenant. 11 n’a pas de surface interne qui le divise en deux lames
accolées.
On suppose, dans les schémas 2 B et 2 C, que les limbes laté¬
raux et le limbe frontal sont de première espèce. Dans le schéma
2 M il y a un limbe de seconde espèce entre X2 et Xj, et un limbe
de première espèce entre Xj, et le bord. Ce cas peut provenir' de
2 J comme 2 L peut provenir de 2 II ou de 2 G.
Corrections.
1. J’ai dit en 1939, à propos des Endeostigmata (4, p. 22, en ren¬
voi), que la protubérance frontale, c’est-à-dire le naso, ne s’est
formée que pour porter l’œil impair (celui des T erpnacaridae et
de Sphaerolichus ). C’est bien peu probable. Je crois maintenant
que le naso représente le ou les segments prémandibulaires les plus
antérieurs et qu’il a régressé, conservant ou non les yeux qu’il
portait.
2. En 1952 (8, p. 33 et 34) .j’ai parlé du tectum rostral comme
s’il avait toujours un limbe frontal et j’ai fait abstraction du naso.
En outre j’ai traité la ligne ht comme si elle était tout entière un
bord d’acetabulum. Nous n'avons aucune raison de croire cela
pour la partie de cette ligne qui est au-dessus de l’intervalle entre
les mandibules. Le présent travail corrige ces erreurs.
3. En 1958 (11, p. 64) j’ai parlé d’un bourrelet (désigné par
— 434 —
boule) qui se forme quelquefois à l’extrémité du rostre, chez Per-
lohmannia dissimilis, quand on chauffe l’animal dans l’acide
lactique. J’ai refusé, à tort, d’admettre que ce bourrelet puisse
être un vestige de naso et j’ai même dit qu’un naso, s’il existait,
ne serait pas à l’extrémité du tectum rostral. Dans cette phrase
le mot tectum a été mis par inadvertance à la place de limbe (de
limbe frontal) mais il ne suffirait pas, pour que la phrase fût corri¬
gée, de remplacer tectum rostral par limbe frontal. Il faudrait
encore que ce limbe fût de première espèce et la boule dont j’ai
parlé révèle au contraire qu’il est de seconde espèce chez dissi¬
milis.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Addenda. — Les problèmes soulevés par le naso et son œil
sont nombreux et difficiles. Le présent travail n’en donne qu’un
aperçu très imparfait. Ce que j’en dis se rapporte principalement
à des adultes. Aux autres stases le naso existe aussi, naturellement,
ou bien ce qu’il est devenu dans la régression. On voit mieux qu’à
la stase adulte chez les Oribates, parce que le tectum rostral et ses
limbes sont moins développés, ou manquent.
Il est surprenant qu’on voie particulièrement bien chez certaines
prélarves. Celle de Camisia segnis a un naso très accentué (Grand-
jean 1936) et celle de Trhypochthonius tectorum également (Taberly
1952). Il faudrait s’assurer que le sillon latéro-frontal décrit chez
d’autres prélarves existe aussi chez ces prélarves à naso et qu’il
passe en avant sous le naso. Je rappelle que ce sillon est la ligne
de déhiscence.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). • — Sur un Oribatidé pourvu d’yeux {Bull. Soc.
zool. France, t. 53, p. 235 à 242, 1928).
2. là. — Observations sur les Oribates, 6e série {Bull. Mm. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 4. p. 353 à 360, 1934).
3. Id. — - Le genre Pachygnathus Dugès ( Alycus Koch), 4e partie {Bull.
Mus. nat. Hist. natur. Paris, 2e série, t. 9, p. 199 à 205, 1937).
4. Id. — Quelques genres d’Acariens appartenant au groupe des Endeos-
tigmata {Ann. Sc. natur. Zoologie, 11e série, t. 2, p. 1 à 122, 1939).
5. Id. — Quelques genres d’Acariens appartenant au groupe des Endeos-
tigmata, 2e série, 2e partie {Ann. Sc. natur. Zoologie, 11e série,
t. 5, p. 1 à 59, 1943 [1945]).
6. Id. — Observations sur les Palaeacaroïdes, lre série {Bull. Mus. nat.
Ilist. natur. Paris, 2e série, t. 24, p. 360 à 367, 1952).
— 435 —
7. Id. • — • Observations sur les Palaeacaroïdes, 3e série (Bull. Mus. nat.
Hist. natur. Paris, 2e série, t. 24, p. 547 à 554, 1952).
8. Id. — - Au sujet de l’ectosquelette du podosoma chez les Oribates
supérieurs et de sa terminologie (Bull. Soc. Zool. France, t. 77,
p. 13 à 36, 1952).
9. Id. — • Sur les genres Hemileius Berl. et Siculobata n. g. (Mém. Mus.
nat. Ilist. natur. Paris. Série A. Zoloogie. Tome 6, p. 117 à 137,
1953).
10. Id. — Étude sur les Palaeacaroïdes (Mém. Mus. nat. Ilist. natur.
Paris. Série A. Zoologie. Tome 7, p. 179 à 272, 1954).
11. Id. ■ — • Perlohmannia dissimilis (Hewitt) (Mém. Mus. nat. Hist.
natur. Paris. Série A. Zoologie. Tome 16, p. 57 à 119, 1958).
— 436 —
Pauropodes de Gamme
Par Paul A. Remv.
Ces animaux, au nombre de 69, ont été récoltés par M. D. H. Mur¬
phy' (Dept. of Zoology, The Durham College in the University of
Durham) qui a eu l’obligeance de me les communiquer, ce dont je
le remercie vivement.
F. Pauropidae.
S. -F. Pauropinae.
G. Allopauropus.
S. -G. Allopauropus.
A. singularius n. sp.
1 km à l’E. de Keneba (West Kiang district), sol à la profondeur
de 8 à 12 cm (G 40-3) 1, 12-XI-57, 6 ind. à 9 pp. : 2 longs de 0,42
et 0,52 mm, 4 Ç longues de 0,40, 0,41, 0,49 et 0,58 mm.
Tête. ■ — Organes temporaux égaux ou un peu inférieurs à leur écar¬
tement. Poils tergaux grêles, subcylindriques, annelés.
Antennes. — Poils de l’article IV : p = 39, p’ = 28, p” = 23, r = 20.
Le rameau tergal t, à région basilaire relativement étroite, est égal, un
peu supérieur ou un peu inférieur au double de sa largeur ; il est égal
aux 5/8 environ du poil p, sa longueur variant du 1/5 aux 3/10 de celle
du flagelle et étant un peu plus courte que celle du rameau sternal s.
Celui-ci, à région basilaire étroite, à région antéro-distale fortement tron¬
quée, est d’un peu moins de 2 fois à un peu plus de 2 fois aussi long que
large ; il est plus court (7/10 à 8/10) que son poil sternal q qui est épais,
annelé, et dont la région apicale est fortement dilatée ; le rameau ster¬
nal est égal ou un peu inférieur à son flagelle antérieur F2 dont la longueur
varie des 3/10 aux 4/10 de celle du flagelle postérieur Fs, lequel est un
peu plus long (1,06 à 1, 20 que le flagelle , , alors que chez tous les Pau-
ropus et Allopauropus dont j’ai mensuré les flagelles antennaires jusqu’à
ce jour, /'3 est un peu plus court que F1 ; cette singularité présentée par
1. Le sigle entre parenthèses est celui qui a été attribué à la station par le collec¬
teur ; il est suivi de la date de capture.
Abréviations. — Ind. à ... pp. — individus à . . . paires de pattes locomotrices ;.
p. I ... - : pattes locomotrices de la lre . . . paire ; sexe ?, st ? = sexe, stade non-
reconnus ; tr. — trichobothries.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 437 —
l’espèce décrite ici lui a valu son appellation ; la région apicale de F3 est
particulièrement épaissie, davantage que celle de F1 et de F2 ; la largeur
du globule g est égale aux 9/13 de la longueur totale de l’organe et aux
4/5 environ de la largeur du rameau tergal.
Tronc. — Le tergite V porte une rangée antérieure de 6 poils et une
postérieure de 4 ; le tergite VI en a une rangée antérieure de 4 et une
postérieure de 2 ; ceux-ci (1 3) sont grêles, subcylindriques, annelés,
arqués l’un vers l’autre, égaux à un peu plus de la 1/2 de leur écartement
\
Fig. 1. — 1 à 3. Allopauropus singularius n. sp. à 9 pp. — 1. $. Rameaux de l’antenne-
droite, face sternale. — 2. $. Tarse de la patte gauche, face postérieure. — 3. ç£.
Portion du pygidium, face sternale (les appendices de la plaque anale ne sont pas
à plat). — 4. Allopauropus aristatus Remy à 9 pp. Ç. Région médio-postérieure
du tergum pygidial et plaque anale (dont les appendices ont été mal vus). — 5. Fage-
pauropus hesperius Remy à 8 pp. sexe ? Trichobothric III.
et presque aussi longs que les soies pygidiales av Trichobothries I à IV
grêles, effilées ; leur pubescence, raide, un peu oblique, simple sur la
région proximale, devient plus longue, plus souple et ramifiée ; elle est
plus dense chez les tr. III que chez les autres ; les tr. V sont semblables
aux tr. I à IV mais leur pubescence est moins longue et n’est vraisem¬
blablement pas ramifiée. Poil coxal et poil trochantérien des p. I à IX
paraissent simples ; au tarse des p. IX (1 d), le poil proximal est égal
aux 3/10 de la longueur de l’article et à 2 fois le poil distal, qui est épais,
claviforme, annelé.
Pygidium. — Tergum présentant une paire de lobes médio-pos té-
rieurs arrondis. Soies grêles, subcylindriques ; les av subrectilignes,.
— 438 —
•égales ou légèrement inférieures à leur écartement, sont un peu plus
longues (environ 7/6) et égales aux 3/8 environ des a3 ; les a2 sont très
près des a3, l’intervalle a3 a2 étant plus court (2/3 chez 1 d) que l’écarte¬
ment des av Styles st (1 $) subcylindriques, arqués l’un vers l’autre,
égaux à la 1/2 de leur écartement.
Sternum présentant un lobe médio-postérieur large et arrondi. Soies
subcylindriques ; les b3 épaisses, annelées, plus courtes que leur écarte¬
ment ; les fc2 subcylindriques, grêles, à peu près égales à l’intervalle
b1 b 2 ; les b3 égales ou légèrement supérieures à la 1/2 des ax et à la 1/2 de
leur écartement qui est approximativement les 2/3 de celui des bv La
plaque anale est une palette sublosangique à sommets largement arrondis ;
elle porte (face sternale ?) une paire de courts appendices claviformes,
divergents.
Affinités. — L’espèce appartient au groupe d’M. danicus Hansen,
où elle se place au voisinage d’M. modestus Hansen, du Siam, et de
mes A. verecundus de la région pyrénéenne et A. humilis de Bul¬
garie ; elle se distingue de ces formes et des autres H. parles dimen¬
sions relatives des flagelles antennaires F1 et F3 ; elle se distingue
aussi de ees 3 formes par certains caractères chétotaxiques du pygi-
dium : chez elle, les soies a2 sont relativement plus courtes et les
styles sont plus longs que chez les 3 voisines.
A. sphaeruliger Remy.
1 km à l’E. de Keneba (G 40-3), avec H. singularius, 1 ind. à
9 pp. Ç. — 2 km à l'O. de Keneba, sol à la profondeur d’environ
90 à 100 cm (G 42-2), l-xn-57, 1 ind. à 9 pp. 2.
Côte d’ivoire, Madagascar (Nosi Be).
La plaque anale du 1er ind. ressemble à celle des spécimens de
Côte d’ivoire, avec cette différence que sa région basale est plus
grêle ; celle du 2e ind. rappelle celle des exemplaires de Madagascar.
S. -G. üecapauropus.
A. aristatus Rciny.
1 km à l’E. de Keneba, sol sablonneux de forêt secondaire pauvre
(G 13-1), l-vn-57, 1 ind. à 9 pp. — Keneba, sol cultivé sablonneux
(G 31-1), 2-X-57, 1 ind. à 9 pp. $ long de 0,53 mm.
Europe, Afrique du Nord, Madagascar, Amérique du Nord.
J’ai fait les remarques suivantes en examinant la $ : les tricho-
bothries V sont épaisses et leurs épines sont moins longues et moins
• denses que chez le type de Lorraine ; les styles sont pubescents, sub¬
triangulaires à bords latéraux concaves ; ils rappellent ceux de mes
A. latistylus et A. pistillifer ; les bords latéraux de la partie anté¬
rieure de la plaque anale sont subparallèles, la partie postérieure
«de l’organe étant subogivale, à apex émoussé.
439 —
Chez le çj, l’aspect des styles est intermédiaire entre celui qu’on
observe chez le type et celui qui vient d’être décrit ; les tr. Y de ce $
ont été détachées ; la plaque anale rappelle celle qui est décrite plus
haut.
A. proximus Remy.
2 km au N. de Jali (West Kiang district), rizières abandonnées
(G 22-3), 18-viii-57, 1 ind. à 9 pp. Ç. — Manduar (West Kiang
district) (G 23-2), 21-vm-57, 30 ind. : 19 à 9 pp. (17 Ç, 2 sexe ?),
0 à 6 pp., 1 à 3 pp., 4 st ? sexe ? — 2 km à l’O. de Keneba : a) sol et
débris ligneux (G 24-3), 29-viii-57, 2 ind. : 1 à 9 pp. $, 1 st ? sexe ? ;
b) sol humide à Termites (G 25-1), 4-IX-57, 4 ind. à 9 pp. (2 Ç,
2 sexe ?). — 2 km à l’O. de Keneba (G 42-2), avec A. sphaeruliger,
1 ind. à 6 pp. — Rivière Kotu près de Fajara (Kombo district),
alluvions sablonneuses (G 50 A-2), 20-in-58, 2 ind. à 9 pp. $.
Chez 17 ind. de Manduar (14 à 9 pp. dont 12 Ç, 3 à 6 pp., 2 st ?)
ainsi que chez les 2 Ç à 9 pp. des alluvions de la Kotu, la plaque anale
est tout à fait semblable à celle de mon A. clavator, dont j’ai publié
les dessins ( Mém . Mus. nation. Hist. nat., 27, 1948, p. 137, fig. 1
et Bull. Inst. Egypte, 32, 1949-1950, p. 45, fig. 4) ; chez les autres
spécimens, elle ressemble à celle de mon A. proximus [Proc. zool.
Soc. London, 118, 1948, p. 572, fig. 4).
A. proximus a été trouvé en Afrique (Basse-Égypte, Hoggar,
Côte d’ivoire, Congo belge, Afrique orientale britannique), à Mada¬
gascar, aux Carolines (île Peleiu), en Amérique (Floride, Argentine),
peut-être aussi au Cameroun et sur l’île de la Réunion ; A. clavator a
été récolté en Afrique (Basse-Égypte, Côte d’ivoire, Congo belge,
Angola), à Madagascar, sur l’île de la Réunion, aux Carolines
(île Peleiu) et en Amérique (États-Unis, Jamaïque) ; les 2 formes
cohabitent en certaines stations et ne diffèrent guère que par l’aspect
de la plaque anale ; aussi je me demande si A. clavator 4e trim.
1948 n’est pas synonyme d’M. proximus 18-vm-1948.
Le sexe a été reconnu chez 31 A. proximus et 98 A. clavator ; tous
ces animaux sont des Ç ; l’absence de $ dans toutes les récoltes,
dispersées sur toute la terre, est encore un argument en faveur de
cette synonymie. L’espèce paraît bien être parthénogénétique
A. tenuis Remy.
Keneba, sol sablonneux, M.R.C. field Station (G 11-4), 2-vii-57,
1 ind. à 9 pp. $.
Afrique du Nord, Sénégal, Côte d’ivoire, Angola, Kenya, Mada¬
gascar, île de la Réunion, Argentine.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
29
— 440 —
Allopauropus sp.
Manduar, forêt, sous pièce de bois, parmi des Termites (G 8 A-l)>
23-VI-57, débris de 5 ind. — Manduar (G 23-2), avec A. proximus,
1 ind. à 6 pp. dont la plaque anale rappelle celle de mon A. Chi-
chinii de Basse-Egypte et de Madagascar. — 2-3 km à FO. de Keneba,
litière forestière humide (G 48-5), 26-xii-57, 2 ind. : 1 à 6 pp., 1 à
3 pp. — 2 km à l’0. de Keneba (G 25-1), avec A. proximus, 2 ind. :
1 à 9 pp. sexe?, 1 st? sexe? — Keneba (G 31-1), avec A. aristatus,
1 ind. st? sexe? — Abuko (Kombo district), litière épaisse, mouillée
(G 51-6), 5-iv-57, débris de 2 ind. dont 1 à 9 pp. Ç.
S. -F. PoLYPAUROPINAE.
G. Fagepauropus.
F. hesperius Remy.
1 km à FE. de Keneba (G 40-3), avec A. singularius, 3 ind. à 8 pp.
(2 Ç, 1 sexe? long de 0,54 mm).
De cette espèce on ne connaissait qu’un ind. à 8 pp. sexe? du
Maroc méridional.
Contrairement à ce qui a lieu chez les Polypauropus et les Poly-
pauropoides, la tête ne porte pas de palette médio-tergale. Les
trichobothries III sont épaissies progressivement à partir du bulbe
et leur apex est largement arrondi ; leur pubescence est courte,
raide, oblique, simple.
G. Polypauropus.
P. Murphyi n. sp. 1.
1 km à l’E. de Keneba (G 13-1), avec A. aristatus, 1 ind. à 9 pp. Ç
long de 1 mm.
Tête. — Palette médio-tergale rappelant beaucoup celle de mon Poly¬
pauropus Duboscqi, un peu plus de 3 fois aussi longue que large, bilobée (?)
en avant, rétrécie légèrement vers l’arrière.
Antennes. — Le rameau tergal t, 1 fois 1/3 aussi long que sa largeur
maximum qui est atteinte près de l’apex, est égal au 1/6 environ de
son flagelle F1 et à la 1/2 du rameau sternal s. Celui-ci, légèrement plus
court que son poil distal q qui est les 2/3 du poil proximal q' (q et q’ sont
annelés, légèrement épaissis sur une faible longueur à partir de la base,
puis restent subcylindriques jusqu’à l’apex) ; un des flagelles est un peu
plus court (0,9) et l’autre un peu plus long (1,12) que F..
1. Dédié à son collecteur.
— 441
Tronc. — L’écartement des 2 poils postérieurs du dernier tergite est
le 1/5 de celui des soies pygidiales av Les trichobothries I et II sont
simples, extrêmement grêles, au moins jusqu’à une bonne distance du
bulbe (elles sont amputées de leur région distale) ; les tr. III, IV et V sont
simples, amincies vers l’apex ; la pubescence des tr. III est partout dense,
relativement longue, raide, ramifiée (?) ; un peu oblique dans la région
proximale, elle devient bientôt normale à l’axe ; les tr. IV ressemblent
Fig. 2. — Polypauropus Murphyi n. sp. à 9 pp. $. 1. Palette céphalique médio-ter-
gale. — 2. Rameaux de l’antenne droite, face substernale. — 3. Tarse de la patte
gauche, face antérieure. — 4. Région postérieure du pygidium, face tergale. —
5. Soie pygidiale b3.
beaucoup aux tr. 1 1 1, mais leur axe est beaucoup plus grêle et leur pubes¬
cence moins dense ; les tr. V sont très effilées, leur pubescence est
partout dense, relativement longue et oblique. Au tarse des p. IX, le
poil proximal est égal au poil distal et au 1/5 de la longueur de l’article.
Pygidium. — Le tergum présente un lobe médio-postérieur arrondi,
large, peu proéminent, pubescent. Soies av soies a3 et styles st sont rela¬
tivement courts, subcylindriques ; les al et les styles sont sur la face
tergale ; les a2, qui sont subcylindriques, très longues, et les a3 sont sur
la face sternale, près des bords latéro-postérieurs ; les a1 sont égales à
leur écartement, aux 5/7 des «3 et des st.
Sternum. Les soies bv un peu amincies vers l’apex, qui est émoussé,
— 442 —
sont plus longues (11/9) que leur écartement et égales à presque 5 fois
les a1 ; les b3, épaissies progressivement vers l’apex, sont égales à la 1/2
de leur écartement et à peu près égales aux b 1. Les tiges claviformes,
pubescentes qui représentent la plaque anale sont ovalaires, plus étroites
que celles de P. Duboscqi.
Affinités. — Cette espèce se distingue des 3 autres P. connus
(P. Duboscqi, subcosmopolite, P. arbustus Remy et P. Guitoui 1
Remy et Bittard, l’un et l’autre de Madagascar), par la brièveté de
ses soies pygidiales ; les caractères de sa palette céphalique
médio-tergale et de ses trichobothries III permettent de le placer
plus près de P. Duboscqi que des 2 autres.
Polypauropus sp.
Keneba, sol cultivé sablonneux (G 31-1), avec A. aristatus, 1 ind.
à 6 pp. en mauvais état.
La palette céphalique médio-tergale ressemble à celle de
P. arbustus et de P. Guitoui : sa région distale est très large,
divisée en une paire de lobes arrondis par une petite échancrure en
pointe, large et peu profonde.
1. Et non pas Guittoui comme il a été écrit dans la diagnose originelle de cette
espèce.
— 443
Les Pouce ll io ns du groupe Atlantique
ET DU SOUS-GROUPE BÉTICO-RI F AIN
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
J’ai reconnu (Vandel, 1951, 1956 b), l’existence, à l’intérieur
de l’immense genre Porcellio, d’un vaste ensemble de formes dotées
de caractères encore primitifs, et propres aux régions occidentales
de l’Europe, ainsi qu’aux archipels atlantiques (madérien et cana¬
rien) ; c’est pourquoi je lui ai donné le nom de groupe atlantique. Il
convient de reconnaître, dans cet ensemble qui comprend environ
vingt-cinq espèces, plusieurs sous-groupes. L’un d’eux, le sous-
groupe bético-rifain, fait l’obje* de la présente note.
Le sous-groupe bético-rifain.
Trois Porcellions : Porcellio humberti Paulian de Félice, P. de
bueni Dollfus et P. colasi n. sp., présentent entre eux d’incontes¬
tables affinités ; ils doivent être rapprochés et réunis dans une même
unité systématique : le sous-groupe bético-rifain. Le tableau ci-
joint permet de distinguer ces trois espèces.
P. humberti représente incontestablement le type le plus pri¬
mitif. Les deux autres espèces correspondent à des formes plus
évoluées, dans lesquelles apparaissent les tendances qui se mani¬
festent chez tous les Porcellions, au cours de leur évolution spé-
cialisatrice : développement d’une sinuosité au bord postérieur des
premiers péréionites ; transformation de la pointe du telson en un
lobe élargi et arrondi ; réduction de la taille des noduli latérales ;
excentricité du nodulus IV ; réduction, puis disparition du sillon
glandulaire auquel se substituent des champs glandulaires indi¬
vidualisés ; troncature de la pointe de l’exopodite du premier pléo-
pode mâle (ce dernier caractère étant propre aux Porcellions du
groupe atlantique).
Répartition géographique (Fig. 1). — L’espèce primitive du sous-
groupe, Porcellio humberti, présente une répartition, bético-rifaine
tout à fait typique. On ne saurait douter qu’elle corresponde à la
distribution originelle de ce groupe d’espèces. Les deux autres
espèces, plus spécialisées, se sont éloignées du centre primitif de
répartition : colasi est propre à l’Alpujarra, et de bueni, au nord-
ouest de la péninsule ibérique.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
TABLEAU COMPARATIF DE TROIS ESPÈCES DE PORCELLIONS :
PORCELLIO HUMBERT J, DE BU EM ET COLAS I.
CARACTÈRES
P. HUMBERT I
P. DE BUENI
P. COLASI
Caractères somatiques
Bord postérieur du 1er péréio-
Droit, ou très faiblement in-
Nettement sinué ; de chaque
Nettement sinué ; de chaque
nite
curvé ; pas de pointe posté-
côté, une pointe dirigée vers
côté, une pointe dirigée vers
rieure.
l’arrière.
l’arrière.
Telson
Triangulaire, à côtés faible-
Base et pointe bien distinctes ;
Base et pointe bien, distinctes ;
ment incurvés ; pointe et
extrémité arrondie ou en
pointe allongée, étroite,
base peu distinctes ; extré¬
mité pointue.
ogive, parfois pointue.
arrondie à son extrémité.
Caractères tégumentaires
Soies-écailles
Très allongées, piliformes, for-
Courtes et triangulaires
Très courtes et très étroites
ruant un revêtement pileux
bien apparent, à faible gros¬
sissement.
Noduli latérales
Très grands.
Grands
Petits
Moyenne des valeurs des
0,44
0,42
0,83
rapports nodulaires I-VII
Excentricité du nodulus IV,
Nulle
Nulle
Bien marquée
par rapport aux noduli
qui l’entourent
Sillons et champs glandu-
Sillon, glandulaire bien mar-
Un sillon glandulaire distinct ;
Sillon glandulaire elfacé.
laires
qué ; les champs glandulaires
champs glandulaires indé-
Champs glandulaires indé-
représentent un élargisse-
pendants du sillon, complè-
pendants, complètement
ment local du sillon glandu¬
laire.
tement cerclés.
cerclés.
Caractères sexuels mâles
Dimorphisme sexuel anten-
Nettement marqué.
Nul
Nul
naire
Pointe de l’exopodile du pie-
Pointe bien développée, trian-
Pointe tronquée, excavée à son
Pointe tronquée, largement
mier pléopode male
gulaire.
extrémité.
arrondie.
__ 445 —
Purcellio humberti Paulian de Félice 1939.
P. humberti n’était connu jusqu’ici que par huit exemplaires
(1 <?, ? $), recueillis par R. Paulian et A. Villiers, au Djebel
' 9 R c/e buem
O R humberti
I A IR CO/âSl
6
Û
Fig. 1. — Carte de répartition des Porcellions appartenant au sous-groupe
bético-rifain.
Ayachi (3.800 m), dans le Haut Atlas marocain. Ces exemplaires
ont été décrûs par Paulian de Félice (1939) ; mais la description
446 —
sommaire qu’elle en a donnée n’a point permis à l’auteur de recon¬
naître la place exacte que doit occuper cette espèce dans la classifi¬
cation, ni de soupçonner son intérêt biogéographique. Il convient
donc de donner de cette espèce une description renouvelée.
Description. • — Taille : 11 X 5 mm.
Coloration : couleur généralement bistre, plus rarement violacé ; pleu-
répimètres clairs, presque toujours tachés de fauve ; zones de linéoles
plus ou moins apparentes suivant les individus.
Fig. 2. — Porcellio humberti. A, bord latéral du second péréionite ; B, Telson.
Caractères tégumentaires. — a) Téguments à peu près complètement
lisses ; quelques reliefs très plats et peu apparents.
b) Écailles très peu apparentes, visibles seulement par places, semi-
circulaires.
c) Téguments recouverts d’un revêtement de poils courts, dorés. Ce
revêtement, très net et très caractéristique, devient presque invisible
chez certains individus (en rapport avec le cycle de mue ?). Au micros¬
cope, ce revêtement apparaît constitué par de longues soies-écailles
piliformes (Fig. 2 A).
d) Noduli latérales très apparents, même à faible grossissement ; ils
sont constitués par une très forte tige, insérée au milieu d’une aire dépig-
d
mentée. Les indices nodulaires, -, sont pour les sept péréionites égaux
aux valeurs suivantes (calculées sur un mâle recueilli à Tarifa) : 0,50 —
0,43 — • 0,48 — 0,46 — 0,48 — ■ 0,34 — 0,38. Ces chiffres établissent que
les écarts par rapport à la moyenne (0,44) sont très faibles. Le nodulus IV
— 447 —
n’est pas excentrique. La courbe représentative des indices nodulaires^
est à peu près droite (Fig. 4 A).
e) Le côté de chaque péréionite est parcouru par un sillon glandulaire
très net, bordé par un bourrelet saillant. Le champ glandulaire ne repré¬
sente rien autre chose qu’un élargissement local du sillon glandulaire
(Fig. 2 A). Les champs glandulaires, ovoïdes sur les premiers segments,
deviennent étroits et fusiformes sur les segments postérieurs. Le premier
champ glandulaire occupe l’angle antérieur du pleurépimère. Les champs
Fig. 3. — Porcellio humberti. A et B, premier pléopode mâle, exopodite
(A, Benaojan ; B, Tarifa) ; C, antennes du mâle et de la femelle.
des segments II-VÏ1 sont situés aux environs du quart antérieur du
pleupérimère. Le nombre de pores est compris zntre 13 et 10 sur les
segments I-III, et entre 8 et 5 sur les segments IV-VII.
Caractères somatiques. — a) Forme générale du corps : corps fortement
convexe.
b) Céphalon : lobe médian très faiblement saillant, largement arrondi ;
lobes latéraux médiocres, arrondis.
c ) Péréion : bord postérieur du premier péréionite, à peu près droit,
très faiblement incurvé.
d) Telson (Fig. 2 B) : triangulaire, à côtés faiblement incurvés ; pointe
et base peu distinctes ; extrémité pointue.
Caractères sexuels mâles. — • a) Antennes nettement dimorphes (Fig.
3 C) ; tous les articles de la hampe, en particulier les articles 4 et 5, sont.
— 448 —
plus épais chez le mâle que chez la femelle ; l’article 5 de l’antenne mâle
est fusiforme.
b) Une brosse carpienne sur les péréiopodes I et II mâles.
c) Péréiopode VII : ischion court et fortement claviforme.
d ) Premier pléopode (Fig. 3 A et B) : exopodite prolongé par une
pointe bien marquée ; bord interne garni de très fortes tiges, au nombre
de trois à huit.
Affinités. — La présente espèce ne se rattache point à gallicus
Dollfus, comme l’écrit Paulian de Félice (1939, p. 210), mais
bien à de bueni Dollfus. Elle s’en distingue : 1) par un revêtement
pileux, formé de poi's courts et dorés ; 2) par le bord postérieur du
premier péréionite qui est droit ou à peine sinué, alors qu’il est
fortement sinué et dessine des angles nets chez de bueni ; 3) par le
telson dont la base et la pointe sont peu distinctes, et le sommet
pointu ; 4) par un dimorphisme sexuel antennaire qui fait défaut
chez de bueni, mais qui se rencontre chez plusieurs formes du groupe
atlantique (dispar Verhoefî, calderensis Vandel, herminiensis Van-
del, et toutes les espèces du sous-groupe madérien).
Cette forme est, à bien des égards, très primitive, et, en tout
cas beaucoup moins spécialisée que de bueni. Les dispositions que
l’on rencontre chez cette espèce, et que l’on peut qualifier de pri¬
mitives, sont les suivantes : absence de sinuosité au bord posté¬
rieur du premier péréionite ; forme du teslon dont la base et la
pointe sont peu distinctes ; noduli latérales très grands, très appa¬
rents, et insérés au milieu d’une plage claire (type Metoponorthus) ;
système glandulaire primitif, caractérisé par la persistance d’un
sillon glandulaire continu, les champs glandulaires ne représentant
que des élargissements locaux de ce sillon ; ce système est très
semblable à celui des Porcellions canariens primitifs, tels que
P. meridionalis et centralis (Vandel, 1954) ; par la forme de l’exopo-
dite du premier pléopode mâle qui a conservé sa pointe, comme
celui des Porcellions canariens primitifs, P. septcntrionalis et méridio¬
nal is.
Ainsi, cette espèce confirme ce que les Metoponorthus du sous-
genre Soteriscus nous avaient déjà appris, (Vandel, 1956 a) à savoir
les rapports étroits que l’on relève entre la faune bético-rifaine et
la faune canarienne.
Répartition géographique (Fig. 1). — Il est surprenant de
constater que cette espèce, cependant largement répandue, n’ait
été signalée jusqu’ici que dans une seule station, d’ailleurs tout à
fait excentrique par rapport au centre de son aire de répartition.
Cette espèce occupe tout d’abord la totalité du territoire maro¬
cain, à l’exception de l’extrême sud du pays. Elle peuple tout le
449 —
Rif : Benitez, près de Ceuta (récoltes de M. Ferrer Andreu) ;
environs de Tétouan (récoltes de M. A. Pardo) ; Mont Gurugu,
au sud de Melilla (récoltes de M. A. Pardo). Elle est commune
dansré les gions centrales du Maroc : Mehdia (M. Vachox), forêt de
Mamora, à l’est de Kenitra (récoltes de Ch. Alluaudj, Boulhaud
(Ch. Alldaud), et dans le plateau d’Oulmès : forêt de chênes-verts
d’El Hareha (récoltes de M. Vachon) et environs d’Oulmès (récoltes
de M. Pamouse) ; Mahiridja, au sud de Guercif (P. Remy). Enfin,
nous avons dit que le type de l’espèce provient du Haut-Atlas
(Djebel Ayachi).
D’autre part, cette espèce est fort commune dans l’extrême sud
de l’Espagne, où je l’ai récoltée en abondance, au cours d’une mission
zoologique accomplie en 1952. Province de Malaga : environs de
Ronda et de Benaojan ; El Burgo ; Sierra de las Nieves jusqu’à
1.400 m d’altitude) ; Parauta, sur les bords du Rio del Nacimiento.
Province de Gadiz : Algéciras ; Tarifa ; Chiclana de la Fron+era.
De ces données, on peut conclure que P. humberd possède une
répartition typiquement bético-rifaine.
Porcellio de bueni Dollfus 1892.
Cette espèce a été décrite par Dollfus (1892), puis par moi-
même (Vandel, 1946). Il paraît inutile de reprendre à nouveau
la description de cette espèce.
P. de bueni est connu de la province de la Corogne, en Espagne
(Dollfus, 1892, 1893), et de la moitié septentrionale du Portugal
(Arcaxgeli, 1935 ; Luisier, 1936 ; Carvalho, 1944 ; Vandel,
1946). L’aire de répartition de cette espèce, c’est-à-dire le nord-
ouest de la péninsule ibérique, est séparée des lieux de peuplement
de P. humberd par un large hiatus, correspondant au Portugal
méridional ; cette région est totalement dépourvue de Poreellions
appartenant à ce groupe de formes.
Porcellio colasi n. sp.
Cette espèce n’est connue que par trois individus i2 et 1 ? ovi-
gère) récoltés par M. Guy Colas, à Capileira (prov. de Granada),
dans l’Alpujarra. Cette espèce doit être fort rare, ou du moins fort
localisée, car elle ne figure point dans l’abondant matériel rassem¬
blé par M. .1. Mate u, et provenant de régions très diverses de l'Alpu-
jarra.
• l’ai tout d’abord confondu cette espèce avec P. de bueni , et c’est
sous ce nom que je l’ai signalée dans mon étude sur les Isopodes
de l’Andalousie (Vandel, 1953, pp. 56 et 68). Cette confusion est
excusable, car, par leur aspect général, ces deux espèces sont fort
semblables. C’est la considération des critères biogéographiques et
450 —
écologiques qui m’a permis de rectifier cette erreur. Il m’a paru
surprenant, en effet, qu’une espèce adaptée aux climats extrêmement
humides du nord-ouest de la péninsule ibérique, se retrouve en
Andalousie. Un examen renouvelé des exemplaires provenant de
Capileira m’a montré que la forme andalouse est proche de P. de
Fig. 4. — A, Valeurs des rapports nodulaires chez Porcellio colasi (a) et P. de buenv
(b) ; en ordonnée, les valeurs du rapport nodulaire ; en abcisse, les sept péréio-
nites, I- V 1 1 . B, Porcellio colasi, bord latéral du troisième péréionite ; C, soie-écaille.
bueni, mais qu’elle constitue incontestablement une espèce dis¬
tincte.
Description. — Taille : 8,5 mm.
Coloration : voisine de celle de P. laevis ; couleur violacée ; zones de
linéoles blanchâtres.
Caractères lé Alimentaires. — a) Téguments à peu près lisses, cha¬
grinés, plus ou moins pulvérulents.
— 451
b) Écailles très peu apparentes, semi-circulaires.
c) Soies-écaillées piliformes, à écaille très courte, mais aussi 1res étroite
(Fig. 4 C).
d) Noduli latérales réduits, beaucoup plus petits que ceux de P. hum-
berti (Fig. 4 B). Les valeurs du rapport nodulaire sont beaucoup plus
■élevées que celles des deux espèces précédentes. Voici les valeurs rele¬
vées sur un mâle de Capileira : 0,87 — 0,86 — 0,87 — • 0,96 — - 0,75 — -
0,71 — • 0,82 ; la moyenne est égale à 0,83. De plus, l’excentricité du
nodalus IV est nettement marquée (Fig. 4 A).
Fig. 5. — Porcellio colasi. A, céphalon et premier péréionite ; B, telson ;
C, exopodite du premier pléopode mâle.
e ) Sillon glandulaire réduit, peu apparent. Champs glandulaires indé¬
pendants, complètement cerclés, ovoïdes (Fig. 4 B). Le premier champ
■occupe l’angle antérieur du premier pleurépimère ; les champs suivants
se situent aux environs du quart antérieur du pleurépimère. Le nombre
de pores renfermés dans chaque champ glandulaire varie entre 26
(champ I) et 12 (champ VI).
Caractères somatiques. — a) Forme générale du corps : corps fortement
convexe, bombé.
6) Céphalon (Fig. 5 A) : lobe médian faiblement saillant, largement
arrondi ; lobes latéraux médiocres.
c) Péréion : bord postérieur des premiers péréionites à bord postérieur
nettement sinué, formant des angles dirigés vers l’arrière (Fig. 5 A).
d) Telson (Fig. 5 B) : pointe bien détachée de la base, allongée, étroite,
arrondie à son extrémité.
— 452 —
Caractères sexuels mâles. ■ — • a) Antennes semblables dans les deux
sexes.
6) Une brosse carpienne sur les trois premiers péréiopod.es ; une brosse
morale sur la première paire de péréiopodes.
e) Péréiopode VII : ischion légèrement incurvé sur son bord sternal.
d) Premier pléopode : exopodite (Fig. 5 C) à pointe tronquée, large¬
ment arrondie. Bord interne garni de très fortes tiges, au nombre de sept
à huit.
Affinités. — P. colasi s’apparente étroitement à P. de bueni,
mais il ne lui est cependant pas identique. Les caractères soma¬
tiques sont fort semblables dans les deux espèces ; par contre les
caractères tégumentaires et sexuels sont nettement différents :
a) les soies-écailles de colasi ont une pointe très courte et étroite,
tandis que l’écaille de de bueni est triangulaire.
b) Les noduli latérales sont de taille réduite chez colasi, beaucoup
plus grands, chez de bueni.
c ) Les noduli latérales sont beaucoup plus éloignés de la marge
chez colasi que chez de bueni, disposition qui se traduit par les
valeurs des indices nodulaires, fort différentes dans les deux espèces :
de bueni colasi
Indice nodulaire IV . 0,46 0,96
Moyenne des indices nodulaires I-VII . 0,42 0,83
d) Le nodulus IV est nettement excentrique par rapport aux
noduli avoisinants chez colasi, tandis que chez de bueni, les noduli
sont tous à peu près à la même distance du bord latéral (Fig. 4 A).
e) L’exopodite du premier pléopode mâle se termine, chez colasi
par une pointe largement tronquée et arrondie, tandis qu’elle est
échancrée chez de bueni.
BIBLIOGRAPHIE
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Zool. Portici, XXIX, pp. 1-39.
Carvalho (R. N. de). — • 1944. Catalogo da Colecçâo de Invertebrados
de Portugal existentes no Museu Zoologico da Universidade de
Coimbra. — VIII. Isopoda. — Mem. Estud. Mus. Zool. Univ.
Coimbra, n° 160, pp. 1-15.
Dollfus (A.). — 1892. Catalogue raisonné de Isopodes terrestres de
l’Espagne (Espèces signalées jusqu’à ce jour et description d’espèces
nouvelles). Anal. Soc. Espan. Hist. Nat., XXI, pp. 161-190.
Dollfus (A.). — 1893. Catalogue raisonné des Isopodes terrestres de
l’Espagne (1er Supplément). Anal. Soc. Espan. Ilist. Nat., XXII,
pp. 47-51.
Ll-isier (A.). — 1936. Isopodos terrestres de Portugal. Broteria, V
(XXXII), pp. 33-35.
Paulian de Félice (L.) . — 1939. Récoltes de R. Paulian et A Villiers
dans les haut Atlas Marocain, 1938. (Septième Note ).• — • Isopodes
terrestres. — Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc , XIX, pp. 191-213.
Vandel (A.). — • 1946. Crustacés Isopodes terrestres (Oniscoidea) épigés
et cavernicoles du Portugal. — Études des récoltes de Monsieur
A. de Barros Machado. Anaïs d. Faculd. Cienc. d. Porto, XXX,
pp. 135-427.
Vandel (A.). — 1951. Le genre « Porcellio » (Crustacés ; Isopodes ; Onis¬
coidea). — Évolution et Systématique. Mem. Mus. Hist. Nat.
Paris, N. S. Ser., A, Zoologie, III, pp. 81-192.
Vandel (A.). — 1953. Les Isopodes terrestres des provinces d’Almeria
et de Grenade. Archiv. d. Inst. Aclimalacion, Alméria, I, pp. 45-75.
Vandel (A.). — 1954. Etude des Isopodes terrestres recueillis aux Iles
Canaries par J. Mateu en mars-avril 1952. Mém. Mus. Hist. Nat.
Paris, N. S., Ser. A, Zool., VIII, pp. 1-60.
Vandel (A.). — 1956 a. Sur un nouveau sous-genre de Metoponorthus
et son intérêt biogéographique (Crustacés ; Isopodes terrestres).
Bev. jranç. Entomol., XXIII, pp. 21-30.
Vandel (A.). — 1956 b. Une nouvelle classification du genre Porcellio
(Crustacés; Isopodes terrestres). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris,
(2) XXVIII, pp. 124-128.
— 454 —
Note préliminaire sur l'étude statistique
DES COQUILLES VIDES DE BIVALVES,
EN PARTICULIER DE MYT1LUS EDULIS L,
Par Yves Plessis.
Nous avons été amené à vérifier si l’étude statistique des coquilles
vides de Mytilus ectulis L. ne permettait pas d’obtenir des rensei¬
gnements intéressants sur l’action de leurs ennemis. Nous avons
fait cette étude sur le terrain en interprétant une série d’observations
à la lumière des faits obtenus en milieu expérimental et artificiel.
En aquarium il est évidemment possible d’obtenir, en faisant coha¬
biter les moules avec nombre de prédateurs, un aussi grand nombre
de coquilles vides que l’on veut. Les reliefs de repas sont alors exa¬
minés et montrent dans certains cas des marques absolument spé¬
cifiques du prédateur. Tout le monde connaît la perforation caracté¬
ristique des coquilles de bivalves par les gastropodes. Les
ostréiculteurs et les mytiliculteurs n’ont-ils pas donné le nom de
«perceurs » à certains d’entre eux ? D’autre part les étoiles de mer,
Asterias rubens L., la pieuvre, Octopüs vulgaris Lamarck ne semblent
pas laisser de traces. Par contre les crabes, Carcinus maenas Penn.
et également Portunus puber L., ouvrent volontiers les moules pour
en faire leur nourriture. Les coquilles de moules relativement minces,
d’autant plus minces que les moules vivent et grandissent dans
une zone sub-littoral (Baird et Drinnan 1957) sont facilement
entaillées sur leur bord postérieur. Cette entaille, qui prélude le
plus souvent au repas du crustacé, est remarquable par sa forme
en V. L’entaille peut même être obtenue fortuitement, le crabe
engageant involontairement une patte entre deux valves baillantes.
Des faits identiques ont même été signalés sur des praires (Moulton
et Gustafson 1956) qui présentent ainsi des cicatrices circulaires
sur leurs valves.
Toutes ces remarques nous montrent que les coquilles vides sur
le terrain sont d’origines très diverses :
— Coquilles perforées par des gastropodes.
— Coquilles entaillées et même brisées par des crabes. Entailles
-en V ou dents de scie sur le bord postérieur.
— Coquilles brisées par effort mécanique dû à des causes diverses.
— Coquilles intactes dues à une mort naturelle ou par asphyxie
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 455
(après un fort coup de vent, il arrive souvent que des moules se
trouvent enfouies dans la vase et meurent).
— Coquilles intactes après destruction de l’animal par poulpes
ou étoiles de mer.
— Coquilles brisées par des poissons.
Les gastropodes, en tuant l’animal après perforation des valves,
ne sont pas toujours bénéficiaires de l’opération : un crabe peut
alors s’en emparer et briser la coquille.
En présence de toutes ces inconnues, nous avons simplement cher¬
ché à établir un pourcentage de coquilles entières percées par rapport
aux coquilles intactes. Devant la complexité du problème, les
résultats ne peuvent être quantitatifs mais exprimer qualitativement
des indications générales, Toutefois, en ce qui concerne la destruc¬
tion par les gastropodes, nous pouvons raisonnablement penser
que les chiffres exprimés sont constamment en dessous de la réalité.
Nous admettons que pratiquement les gastropodes ne perforent
qu’une seule valve. Dans la nature les exceptions sont suffisamment
rares pour être négligées, expérimentalement nous obtenons presque
toujours le percement des deux valves. Donc dans nos calculs, à
toute valve percée correspond une valve non percée, quelle que soit
la suite des événements.
Nous avons collecté des coquilles de moules sur les lieux même
du peuplement. Le dénombrement nous a permis de constater
que nous avions toujours autant de valves droites que de valves
gauches dans les limites de probabilité, aussi pour simplifier l'opé¬
ration nous avons apparié chaque valve percée avec une valve
intacte et nous avons établi nos calculs par paires de valves.
Résultats :
Station 1 (Sainte-Honorine-des-Perthes, W de Port-en Bessin,
Calvados) :
a) Sur le fond, au bas de l’eau, dans l’hiorzon à Rhodymenia pal-
mata (L.) I. Agardh
coquilles normales 80 %
coquilles perforées par (sur 150 valves)
Purpura lapillus L. 20 %
b) A l’accore du rocher, sur une paroi verticale d’un mètre envi¬
ron à la base de l’horizon à Fucus serratus L. :
coquilles normales
coquilles perforées par P. I.
(sur 228 valves)
c) Dans l’horizon à Fucus serratus L., dans un ruisseau à mer
basse (eau saumâtre due à un apport d'eau douce) :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
30
— 456 —
(sur 590 valves)
(sur 400 valves)
coquilles normales 90 %
coquilles perforées par P. I. 10 %
Station 2 (Bouiïay, à l’Est de Port-en-Bessin) :
Horizon à Gracilaria verrucosa (Huds.) Papen.
coquilles normales 73 %
coquilles perforées par P. I. 27 %
Station 3 (Les Essarts de Langrune, Calvados) :
Immédiatement au-dessus de l’horizon à Laminaria saccharina
Lamour. :
coquilles normales 98,6 % , , .
•n t - ni i r o/ (sur 280 valves)
coquilles perforées par P. L . 1,4 % 1
Station 4 (Le Dossard, à Luc-sur-Mer, Calvados) :
Horizon à Rhodymenia palmata (L.) I. Agardh :
coquilles normales 60 %
coquilles perforées par P. I. 40 %
Station 5 (Le Pouquet, à Lion-sur-Mer, Calvados)
Horizon à Rhodymenia palmata (L.) I. Agardh :
coquilles normales 100 %
(sur 266 valves)
Remarques.
Les stations de 1 à 4 ont un peuplement de « moulettes », prati¬
quement- dépourvues de balanes. Les Essarts de Langrune consti¬
tuent actuellement le peuplement le plus important du Calvados.
La mortalité par enfouissement dans la vase n’y est pas négligeable.
Purpura lapillus L. est très peu abondant.
Dans la station 5, Purpura lapillus L. est en quantité plus notable :
une dizaine par mètre carré, mais les coquilles de moules récoltées
sont de grande taille et toutes abondamment recouvertes de balanes.
Fischer-Piette (1935) a montré que les pourpres percent les
valves de moules lorsqu’ils n’ont plus de cirripèdes à manger.
Dans beaucoup de stations les pourpres ont percé les valves le
plus souvent vers la région dorsale ; dans ces conditions nous avons
parfois trouvé entre les valves droites et gauches perforées des
chiffres s’écartant des probabilités : un facteur perturbant a dû
jouer (orientation des moules, sens du courant ?).
Nous avons étendu nos recherches à d’autres espèces de Pélécy-
podes. C’est ainsi qu’aux marées de septembre 1958 nous avons
récolté à Luc-sur-Mer des coquilles roulées de Mactra solida L.
Alors que nos récoltes de moules se sont effectuées à cette même
époque sur les lieux même de leur peuplement, les coquilles de
mactres ont sans doute été collectées loin de leur station naturelle,
457 —
cri tout cas l’examen des perforations de certaines coquilles a révélé
l’existence de prédateurs inconnus de nous. Cette technique n’a
pas encore donné toute sa mesure et nous pensons pouvoir l’utiliser
dans des applications variées.
PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS
1935. Fischer-Piette (E.). Histoire d’une moulière. Observation sur
une phase de déséquilibre faunistique. Bull. biol. Fr. Belg., LXIX,
153-177, 4 fig., 1 pl. h.t.
1938. Moore (H. B.). The biology of Purpura lapillus. III. Life history
and relation to environmental factors. J. Mar. Biol. Assoc., 23,
1938, 67-74.
1956. Moulton (J. M.) et Gustafson (A. H.). Grenn Crabs and the
Redistribution of Quahogs. Science, 123, p. 992.
1957. Baird (R. H.), Drinnan (R. E.). The ratio of shell to méat in
Mytilus as a function of tidal exposure to air. Cons. perm. intern.
Expi. Mer, J. Cons. Danem, 22, 3, 329-336.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
30.
Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, XIX)
Par A. Guillaumin.
129. Dendrobium aduncum Wall. ? — Terrestre, Annam : vallée
de Prenn, 1.200-1.300 m (Grillet n° 128, f. 201, 1956).
L’opercule de l’anthère n’est pas coloré, le labelle est rayé
transversalement de violet sur les lobes latéraux et longitudina¬
lement à la base du lobe médian où il n’est pas épaissi tout en
étant velu.
315. D. braianense Gagnep. — Laos : Xieng Kouang (Tixier XXV,
f. 178, 1956).
N’avait pas encore été trouvé au Laos.
323. D. ciliatum Parish-Laos : Vientiane (Tixier Dendrobium n° 1,
f. 192, 1955), n° 3, f. 218, 1955 ; Annam : Dalat (Tixier n° 52,
f. 223, 1958).
Le premier échantillon correspond à la planche 5.430 du Bota-
nical Magazine sauf que le labelle est de la même couleur que les
sépales et les pétales, les deux autres ont la fleur jaune pâle avec
des raies transversales rose violacé sur le labelle et des cils jaunes
d’or ; il y a jusqu’à 12 fleurs.
324. D. pseudorevolutum Guillaum. sp. nov.
Caules numerosi, slricti, erecti, usque ad 30 cm alti, cylindracei, 2 mm
diam., omnino foliati , Folia densa, disticha, lineari-elliptica (3 cm
X 1 cm), sessilia, amplexicaulia, apice levissime aequaliter 2-lobulata.
Racemi brevissimi (1,5 cm), ad apicem axillares, 3-4 flori, bracleis
triangularibus, 3-4 mm longis, viridibus, pedicello ovarioque 2-plo longio -
ribus ; flores albi, 4,5 mm lati, sepalis inferiore ovato, 2 mm longo,
obtuso, lateralibus majoribus, triangulari — ovatis, apice acutis, mentum
brevem basi formantibus, petalis ovatis, sepalo inferiore similibus,
labello late ovato (expanso sub discoideo, 4 m X 4 m), lobis lateralibus
indistinctis, antice late rotundato, marginibus integerrimis, medio 1-
verrucoso, columna brevi, stelidiis lanceolatis, apice minute 2-lobulatis ,
antherae operculo anguste cordato, poliniis 4, claviformibus, glandula
]>arva brumea.
Annam : région de Dalat : Chute de Dantan, épiphyte sur des
feuillus (de Sigaldi n° 297/Sig, f. 235, 1956).
L’aspect général est tout à fait celui de D. revolutum Lindl.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 5, 1958.
459 —
mais les fleurs sont bien plus petites, par 3-4, et le labelle ne
présente qu’une verrue médiane au lieu de 3 nervures saillantes.
134. Eria dalatensis Gagnep. — Annam : Dalat (Tixier n° 11,
f. 148, 1938).
325. E. Kingii Hook. f. — Annam : Dalat (Tixier, Eria n° 20,
f. 248, 1957).
Pédicelles roses à tomentum laineux blanc ; fleur jaune pâle
marginée d’un peu de rose vers la base du labelle : a une callosité
pubérulente globuleuse à la base du labelle et 1 côté glabre à
l’insertion de chaque lobe latéral du labelle.
Découverte à Pérak, cette espèce ne figure pas dans la Flore
de V Indochine bien qu’un échantillon déterminé par Gagnepain
ait été trouvé et récolté au Lang bian, à 1.650 m par Eberhardt
in0 219 et aquarelle).
326. E. paniculata Lindl. in Wall. — Annam : environ de Dalat
(Tixier n° 44 ; f. 223, 1958).
Fleur laineuse blanche en dehors, en dedans jaune taché de
brun, verrucosité basale du labelle globuleuse, jaune, papilleuse,
ouverture cylindrique également jaune et papilleuse. Dans la
planche de King et Pantling (Ann. J ard. bot. Calcutta, VIII,
t. 174) les callosités comme le labelle et les pétales sont rose
pâle.
299. E. Poilanei Gagnep. — Laos : environs Luang-Prabang (Tixier
Eria n° 3, f. 199, 1955).
N’avait encore été trouvé qu’au Cambodge et en Annam.
275. E. subaliena Gagnep. — Annam : Lang bian (Lemai f. 92,
(1932).
327. Arundina chinensis Bl. — Annam : Nhatrang : Suoi Giao :
piste Yersin, (de Sigaedi n° 322 /Sig., f. 183, 1958).
328. Bulbophyllum affinoides Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbi ovoidei , leviter compressi (2 cm X 1,2 cm X 1 cm), valde
approximati, omnino griseo tunicati, radicibus fibrosis. Folium 1, ova-
tum, (b cm X 2 cm) apice brevissime acutum, basi breviter cuneatum,
in utraque pagina pallide. viride, Costa supra canaliculata, subtus obtuse
prominente, petiolo vix 1 cm longo. Scapus brevissi mus , bracteis obtectus,
flos 1, 1,5 cm latus, pedicello ovarioque elongatis, 4 cm Ion gis, purpureo
apice densius maculatis, sepalis inflexis, ovato-lanceolatis (13 mm X
5 mm), apice obtusis, aureis, purpureo 1-nervatis, lateralibus leviter
falcatis, petalis similibus sed leviter angustioribus et j-nervatis, labello
7 mm longo, basi purpureo maculato, 2-costato, auriculis 2, erectis,
sat membranaceis, ovatis, purpureo marmoratis, parte anteriore lingui-
formi, crassa, levissime verrucosa, atro purp i rca, columna aurea,
purpureo maculata, basi produeta.
— 460 —
Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 43/E.O., f. 174, 1955).
La fleur ressemble d’une façon frappante à celle du B. affine
Lindl. in Wall, de l’Inde et du Tonkin (voir King et Pantling
l.c., t. 91) mais elle est dorée, le labelle n’est pas triangulaire
aigu mais linguiforme et possède des oreillettes, de plus les pseu¬
dobulbes et les feuilles sont très différents.
305. B. bolovenense Guillaum. — Annam : plateau de Djiring, forêt
claire vers 1.000 m (Tixier n° 35, f. 203, 1958).
A rapprocher de B. clandestimnn Lindl. du Ténassérim, de la
Péninsule malaise et de Bornéo.
329. B. pinicolum Gagnep. — - Annam : Dalat : Arbre broyé, sur
Pin à 3 feuilles (C. R. S. T., n° 15, f. 183, 1952).
Pseudobulbes globuleux, lisses, bruns ; fleurs blanc crème à
extrémité de labelle rouge sombre.
270. Cirrhopetalum bootanense Griff. — Annam : Dalat (de Sigaldi
f. 25, 1956).
288. C. bootanoides Guillaum. — - Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 263/
Sig., f. 180 bis, 1955).
233. Calanthe angusta Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 406/
Lên. f. 150, 1954).
330. Liparis bituberculata Lindl. — Annam : Chutes de Prenn, au
S. de Dalat, 1.200 m, forêt de feuillus très humide et très peu
ensoleillée (Grillet n° 170, f. 220, 1956).
Correspond bien à la planche de King et Pantling [l.c., t 39)
sauf que les 2 tubercules de la base du labelle sont arrondis et
non aigus.
Espèce de l’Inde subtropicale pas encore signalée en Indo¬
chine.
331. Microstylis congesta Reichb. f. — Annam : Dalat : la Savoi-
sienne, 1.500 m, chemin à buffles assez ensoleillé, sec (Grillet
n° 229, f. 231, 1956).
La planche de King et Pantling (l.c., t. 23) figure des fleurs,
roses ; Gagnepain, (Fl. Indochine VI, p. 171) les dit rouges ou
jaunes ; ici elles sont franchement verte's.
132. Cymbidium lancifolium Hook. — Annam : Dalat (Hach, Cym¬
bidium n° 11, f. 69, 1957).
Le labelle est rayé transversalement de rouge violacé sur les
lobes latéraux, le lobe médian étant maculé de rouge violacé.
D’après les croquis de Hach, il en serait de même pour son Cym¬
bidium n° 5 alors que son Cymbidium n° 9 aurait les sépales et
les pétales rayés de brun foncé et le labelle rayé sur les lobes laté-
— 461 —
raux et moucheté sur le lobe médian de rouge et son Cymbidium
n° 10 des sépales verdâtres sans rayures, les pétales presque
blancs avec une raie mauve médiane, le labelle rayé sur les lobes
latéraux et moucheté sur le lobe médian de violet.
332. Luisia ladlabris Rolfe ex Downie. - — Annam : acheté sur
le marché de Dalat, provient probablement de l’altitude de 1.000 m
(Tixier n° 25, f. 180, 1958).
138. L. teretifolia Gaud. — Laos : Xieng Kouang (Tixier f. 178,
1956).
Sépales et pétales jaune verdâtre en dessus, violet noir avec
une mince bordure jaune verdâtre et une ligne transversale verte
à l’entrée de la concavité hémisphérique, colonne violette.
322. Sarcantus Demangei Guillaum. - — Annam : Dalat : bas fonds
autour de Saint-Benoit en association avec Cleisostoma dichro-
anta ft Ceratostylis Evrardii (Tixier n° 18, f. 149, 1958).
Sépales et pétales jaune pâle, labelle rose violacée.
Signalée seulement au Tonkin et au Laos.
333. S. inflatus Rolfe. — Annam : forêt d’Ericacées de Klang Yang,
en association avec Saccolabium rubescens (Tixier n° 43, f. 223,
1958).
Avait déjà été trouvé en Annam mais sans localité précise.
334. S. vientianensis Guillaum. sp. nov.
Acaulis, foliis distachis, 7, complanatis, ovato-linearibus (3-4 cm X
1,50 cm), apice projunde aequaliter 2-lobis, crassis supra canaliculatis,
subtus levissime carinatis, pallide viridibus. I nflorescentia basilaris,
racemosa, pendula, 9 cm longa, 3a suprema parte florifera, rachi gracile,
nigro, floribus 9, vix 1 cm latis, pedicello ovarioque indistincto circa
0,5 cm longo, nigro, sepalis petalisque pallidissime luteis roseo sufjusis,
labello roseo, sepalis superiore ovato, concavo, 4 mm longo, 3-ner-
vato, lateralibus leviter longioribus, ovato-linearibus, 1 -nervatis, petalis
linearibus petalo superiore aequilongis, 2-plo angustioribus, 'l-nervatis,
labello 5 mm longo, 3-lobalo, lobis lateralibus erectis, auguste triangu-
laribus, tenuibus, inter eos carina papillosa, terminali crasso, projunde
canaliculato, triangulari, calcare pendulo, leviter incurvo, cylindrico,
apice globoso, omnino septato, postice callo cornibus 2, involutis, haud
papillosis, occluso, columna brevissima, polliniis globosis, stipite capil-
lari, curva, 2 mm longo, glandula punctiformi.
Laos : Vientiane (Tixier f. 192, 1955).
Semble voisin de S. crassifolius Rolfe ex Downie mais tige
nulle, feuilles au sommet 2- lobées également, hampe de l’inflo¬
rescence grêle, pendante et labelle différent.
Ressemble beaucoup à un Stereochilus mais l’éperon est com¬
plètement divisé en 2 par une cloison verticale.
— 462 —
335. Saccolabium Tixieri Guillaum. sp. nov.
Herba 2 cm alta, acaulis ; follis circa 10, disticliis, linearibus ( 1 ,5-2 cm
X 0.5 cm ) apice inaequaliter obtusis , basi liaud attenuatis, crassis,
snbtas primurn purpureis, mox viridescentibus , subtus carinatis, supra
leviter canaliculatis , in utraque pagina leviter rugosis. I nflorescentia ad
basin lateralis, racemosa, circa 10 -flora, 1,5 cm longa, sepalo superiore
ovato , 1 mm long o, sepalis lateralibus oblique fere quadratis, 2 mm longis,
petalis ellipticis, apice attenuatis, 1 mm longis , ut sepalis basi ci ri di bus .
apicem versas roseis, labello 4 mm longo, 3-lobato, lobis lateralibus laie
ovatis, albis, margine roseis, medio lineari, apice crasso papillosoque, roseo,
calcare albo, curvato, pendulo, 2 mm longo, apice subgloboso, columna
fere o, antherae operculo luteo, dimidio superiore ovato, medio plicato et
basi minute 3-dendato, polliniis 2, caudiculo longo, recto, glandula auguste
lanceolata, ovario pedicelloque indistincto calcare longiore.
Annam : Dalat (Tixier n° 13, f. 206, 1957).
Peut se confondre avec Saccolabium triflorum Guillaum. mais
feuilles carénées en dessous et peu profondément canaliculées
en dessus : l'inflorescence est plus florifère et le labelle est diffé¬
rent par ses lobes non triangulaire, le médian épaissi à son extré¬
mité en une sorte de globe applati.
336. Cleisostoma laoticum Guillaum. — Annam : Dalat, 1.000 m
(Tixier n° 1, f. 148, 1958).
Fleurs blanches avec des taches violettes sur les sépales, les
pétales et le labelle. Floraison au début de février.
N’avait encore été signalé qu’au Laos sans précision de loca¬
lité.
127, 221. C . Sigaldiensis Guillaum.
La plante ( C.R.S.T . n° 11, f. 183, 1952) que j’avais décrite sous
ce nom est semblable à une deuxième ( C.R.S.T . n° 202 /Sig., f. 134,
1955) signalée comme Biermannia annamica Guillaum. ; une 3e
provenant aussi de Dalat (de Sigaldi n° XIII, f. 25, 1956) appar¬
tient certainement à la même espèce quoique les callosités pubéru-
lentes de la base du lobe médian du labelle au lieu d’être hémisphé¬
riques sont lancéolées ; le labelle sacciforme, papilleux en dehors,
articulé sur le pied de la colonne est bien d’un Cleisostoma.
309. Oberonia flacata King et Pantl. — Annam : Dalat (Tixier n° 4,
f. 148, 1958).
222. Paphiopedium callosum Hook. — Annam : Dalat (Grillet
f. 215, 1956)..
337. Ione paleacea Lindl. — Annam : flan ■ sud du Lang bian,
vers 1.700 m (Tixier n° 10, f. 148, 1958).
Floraison en février.
Espèce du Sikkim et du Bhotan pas encore signalée en Indo¬
chine.
— 463 —
338. Panisea parviflora Lindl. — Annam : hanche de Lang bian,
vers 1.900 m, sur Pins et Ericacées (Tixier n° 14, f. 149, 1958).
Espèce de l’Inde subtropicale pas encore signalée en Indochine.
339. Aphyllorchis EvrarcLii Gagnep. — Annam : Benom da Treu,
sur la crête parallèle au Lang bian, au Nord, vers 1.700 m, forêt
dense (Tixif.r n° 27 pro parte, f. 180, 1958).
Fleur jaune sale avec des stries pourpre foncé sur les nervures
des pièces florales.
340. Renanthera bilinguis Reichb. f. = Arachnanthe bilinguis
Benth. — Annam : région de Tish So, au N. de Dalat, 1.200 m.,
forêt de feuillus très ensoleillée, inflorescence pouvant atteindre
1 m. et porter une vingtaine de fleurs (Grillet, n° 67, f. 197, 1956).
Ne figure pas dans la Flore de V Indochine bien qu’elle ait été
trouvée au Darlac par Petit.
341. Calanthe pachystalix Reichb. f. in Hook. f. ? — Annam : Dalat
(Grillet, n° 219, f. 215, 1956).
Diffère de la plante du N. -O. de l’Himalaya et du Tonkin par
ses feuilles ovales (20 cm X 6 cm) et non étroitement lancéolées ;
Heurs blanches à grumeaux jaunes.
Plantes d’Indochine autres que des Orchidées.
342. Hoya macrophylla Bl. — Annam : Dalat (C.R.S.T., f. 149,
1955, ,p. n° 6).
Signalé en Cochinchine, au Laos et au Tonkin mais pas encore
en Annam.
Le pédicelle est très finement et courtement velu.
343. H. pubens Cost. — Annam : Dalat (C.R.S.T., f. 149, 1955, sp.
n° 7). Signalé seulement au Tonkin.
343. Polusonatum punctatum Rovle. — Annam : Dalat (Tixier,
n° 34, f. 259, 1957).
Signalé de l'Inde, du Sud de la Chine et du Tonkin mais pas
encore de l’ Annam.
— 464 —
Hippocrateacées nouvelles d’Afrique Occidentale
Par N. Halle.
La création de deux genres nouveaux nous a paru nécessaire au
cours d’une révision des Hippocrateacées d’Afrique Occidentale.
L’étude des récoltes de l’Institut d’Adiopodoumé (IA), de Côte
d’ivoire, des collections du Muséum de Paris, l’examen des herbiers
de Kew, du British Muséum et du Jardin Botanique de Bruxelles,
nous conduisent d’autre part à décrire 7 espèces et 6 variétés nou¬
velles pour la science. Notre travail vient compléter l’œuvre déjà
ancienne de Loesener, ainsi que les travaux plus récents de A. C.
Smith et de R. Wilczeic.
En ce qui concerne les deux genres nouveaux, la présente note
comporte l’utilisation taxonomique de caractères précédemment
négligés. Les descriptions latines que nous donnons sont destinées
à devancer la publication d’une monographie des Hippocrateacées
d’Afrique Occidentale qui comportera une abondante iconographie.
Une présentation provisoire de ce travail a déjà été faite pour la
soutenance d’une thèse de Dotorat d’Université le 11 juin 1958
(Université de Paris).
Nous exprimons nos remerciements à MM. les Directeurs de
l’Institut d’Adiopodoumé, du Centre National de la Recherche
Scientifique, du Muséum de Paris, ainsi qu’aux Directeurs et Con¬
servateurs des herbier., belges et britanniques. Grâce à eux l’élabo¬
ration et la mise au point de ce travail ont pu être réalisées.
Simirestis N. Hallé gen. nov.
Affine generi Loeseneriella A. C. Smith, sed ligno cylindrato non sulcato
neque rimoso, praefloratione imbricata nunquam valvata, generi Reissantia
N. Hallé, sed germinatione hypogea, ligno omnino normali, cymarum
ramis haud multipliée furcatis, generi Cuervea (Bentham et Hooker)
Triana, sed seminibus parvis, compressis alatisque, alae nervo separato a
rapheo, ovario non immerso in disco differt.
Scandens, filamentis resinosis destitutus. Lignum normale cylindratum.
Folia opposita exstipulata ; stipulae separate, 4 in nodo. I nflorescentiae
axillares cymosae vel paniculatae cymiferae. Cyma simplex pedunculata
dichotome furcata sine ramis inter furcas, bracteis oppositis. Flores prae¬
floratione imbricata, petalis 5 cucullatis in alabastro. Sepala 5 imbricata,
Discus simplex non interruptus. Stamina 3 extrorsis antheris. Pollen sim-
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXX, n° 5, 1958.
— 465 —
plex tricolporatus . Ovarium triloculare stylo stricte ereclo. Fructus siccus-
tricarpellatus , carpellis complanatis. Semina alata binervia ; raphea alam
transiens ; germinatio hypogea.
Species typica S. dewildemaniana N. Halle nom nov. (= Hippocratea
affiinis De Wild. 1923 non Cambess. 1833) Africae tropicalis incola.
17 espèces de Simirestis africaines ont été reconnues et ont donné
lieu aux combinaisons nouvelles suivantes : Simirestis welwitschii
(Oliv.) N. Hallé, S. unguiculata (Loes.) N. Hallé, S. preussii (Loes.)
N. Hallé, S. plumbea (Blakelock et Wilczck) N. Hallé, S. panicu-
lata (Vahl) N. Hallé, 5. tisserantii N. Hallé sp. nov., S. dewildema¬
niana N. Hallé nom nov. et S. luteoviridis (Exell) N. Hallé, espèces
connues d’Afrique Occidentale ; S. fimbriata (Exell) N. Hallé,
S. ritschardii (R. Wilczek) N. Hallé, S. delagoensis (Loes.) N. Hallé,.
S. graciliflora (Welw. ex Oliv.) N. Hallé, S. stuhlmanniana (Loes.)
N. Hallé, S. polyantha (Loes.) N. Hallé, S. goetzei (Loes.) N. Hallé,
S. scheffleri (Loes.) N. Hallé et S. andongensis (Welw. ex Oliv.)
N. Hallé, espèces non connues d’Afrique Occidentale.
Remarques : Les caractères proprement génériques qui nous sem¬
blent les plus importants, concernent le bois qui est cylindrique
et à rayons égaux ; la préfloraison de type quinconcial à pétales
imbriqués cucullés dans le bouton ; le disque simple et continu ;
l’inflorescence dont les dichotomies sont dépourvues de ramifi¬
cations supplémentaires.
1. Simirestis tisserantii N. Hallé sp. nov.
Scandens , praecelsus lignosus glaberrimus. Ramuli teretes. Cortex primum
cinereus, deinde crebre lenticellatus , subtiliter rugosus. Stipulae parvulae
distantes. Petiolus canaliculatus 9-15 mm longus. Folia opposita ; lamina
margine integra vel subdentata (denticulis utrinsecus 10 non excedentibus ) ,
parce chartacea, 6-14 saepius 8-11 cm longa, 4,5-7 cm lata ; basis laxe et
distincte cuneata ; acumen 5-13 mm longum ; ultimus apex rotundatus.
Nervi conspicui, latérales utrinque 4-6 usque ad apicem incurvati.
Cymae dichotomae axillares vel saepe pedunculis suboppositis in termina--
libus racemis compositae ; articuli subflavi diluti, subquadrangulares, sulco
longitudinale praediti, pedunculus saepius 3-4,5 cm longus vel versus api¬
cem brevior. Ramuli (j-8-plice ramosi, bracteolis oppositis acutis vix 1 mm
longis. Pedicelli usque ad 3-4 mm longi, saepius fere alabaslros aequantes.
Alabaster ovatus vel oblongus 2-4 mm longus, praefloratione imbricata.
Flores 5-7 mm diam. Sepala 5 rotundata inaequalia, laie imbricata, insigne
ad imum excurvata. Petala flava vel viridia, ovalia in alabastro, deinde basi
constricta apice inaequaliter extento. Discus stricte subteres. Stamina 3 fila -
mentis basi dilatatis. Ovarium trilobatum triloculare, ovulis circiter 10 in
buoque loculo. Mericarpia 3 bivalvata, seminibus alatis circiter 5 cm longis.
Species affinis S. dewildemanianae Ni Hallé .
Holotype : Oubangui Boukoko Tisserant 1268 ex herbier de
Boukoko, au Muséum de Paris.
— 466 —
Matériel étudié :
Côte d’ivoire : N. Halle 108 ; IA 3575, 3607, 3608.
Gabon : Le Testu 7288 (MP, BM).
Oubangui : Tisserant 1989, 1268 (MP).
Congo Belge : Malchair 416 (B) échantillon décrit par B. Wilczek
comme Loeseneriella paniculata (Vahl) var. nigrescens.
Reissantia N. Ilallé gen. nov.
Affine generi Apodostigma R. Wilczek, sed cymarum ramis multipli-
cibus, stylo erecto, disco haud interrupto, generi Elachyptera A. C. Smith,
sed seminibus alatis, carpellis complanatis, affine quoque generi Simirestis
N. Halle, sed germinatione cpigea, cymarum ramis multiplici bus alque
disco minuta differt.
Scandens vel frutex sarmentosus, filamenlis resinosis destiiutus. Lignum
normale vel subnormale. Folia opposita ; stipulas separatae. Cymae axil-
lares pedonculatae , axibus secundariis multiplicibus quadrangularibus , mul¬
tipliée furcatae ; bradas, oppositae. Flores paroi, pedicellati, praefloratione
imbricata. Sepala 5 imbricata ; petala 5 semierecta. Discus minutissimus.
Starnina 3 ; antherae extrorsae transverse déhiscentes . Pollen simplex. Ova-
riurn 3-locuIare ; Stylus minutus erectus. Ovula 2 in quoque loculo. Fructus
siccus tricarpellatus . Carpella complanata, oblonga vel elliptica, duobns
seminibus. Semina alata binervata, raphea alam transiens. Germinatio
epi.gea.
Specie typica R. astericautha N. Halle, Africae tropicalis incola.
Le genre Reissantia est représenté dans de nombreuses régions tropicales
de l’ancien monde ; en Afrique il comprend les quatre espèces suivantes,
dont seule la dernière n’est pas connue d’Afrique Occidentale : R. indica
(Willd). N. Halle, R. astericautha N. Halle sp. nov., R. parvifolia
(Oliv.) N. Halle et R. buchananii (Loes.) N. Halle.
Remarques : Les caractères génériques essentiels se rapportent
au nombre d’ovules, soit 2 par carpelle, à l'inflorescence qui com¬
porte des ramifications multiples et à la germination qui est
épigée.
2. Reissantia astericantha N. Ilallé sp. nov.
Scandens lignosus glaberrimus , filamenlis resinosis destitutus. Ramuli
majores quadrangulares. Stipulas pluridentatae distantes. Petiolus 6-10 mm
longus canaliculatus. Folia opposita. Lamina acuminata , ovata interdum
laxe ovata 6-12 vulgo 8-10 cm longa, charlacea , concolor plerumque in sicco
olivo-virida. Laminae basis rotundata vel cuneata, saepe simul rotundata et
breviter cuneolata. Apex plus minusve ad acumen 4-10 mm longum atte-
nuatus. Margines serratae denlibus utrinsecus 20-45, paulum eminentibus
et saepe mucronulatis. Nervi latérales utrinque 5-7 haud prominentes.
Cymae axillares multiflorae, omnino glabrae, ramis robustis , multiparae
arliculis quadrangularibus . Pedunculus 2-4 cm longus. Bracteolae oppositae
1 mm vel minus longue. Pedicellus quant alabasler brevior. Alabaster ovato-
. oblongus viridis , praefloratione imbricata. Flores virides 2, 5-4 mm diam.
— 467 -
Sepala 5 parvula imbricata subaequalia, apice ovato subacuto. Pelaln vidun-
tur attenuata et apice acutissima, marginibus involutis versus apicem.
Petali basis erecta deinde extra in medio inflexo patentia, extremo apice
surrecta. Disais perparvus ; ovarium parvum. Staminum filamenla taeniala
basi dilatata. Stylus «reclus auguste protentus.
Fructus parvulus floralibus perstantibus. Mericarpia 3 usque 4,5-5 cm
longa, 1,1-2 cm lata ; in quoque duobus seminibus alatis 3,5-4 cm longis.
Tiaphea alam transiens.
Species afjinis R. indicae (Willd.) N. Halle.
Holotype : Côte d’ivoire, Adiopodoumé IA 3128 au Muséum de
Paris.
Matériel étudié :
Guinée Française : A. Chevalier 18618 (MP, B).
Sierra Leone : Thomas 3536 (BM) ; Lane Poole 381 (K) ;
Deighton- 1211 et 3249 (K).
Libéria : Linder 808 (K).
Côte d’ivoire : IA 3128 (MP), 1983, 3549 etc.
Fernando Po : Barter s. n. (K) ; Mann 183 nec 185 (K).
Oubangui : Tisserant 2128, 1171, 1988 (MP) ; Le Tf.stu 4032
(MP).
Gabon : Le Testu 8655, 9231, 9639 (MP).
Congo Belge : Robyns 436, Mortehan 701, Pynaert 1479,
Hulstaert 804, Goossens 6200, Bequaert 5090, Ci.aessens
606 (B) ; Lebrun 1226, 1183, 564 bis, 1048, 6310 (B) ; Louis
16354 et 15904 (B).
Angola : Welwitsch 1337, 1334 (BM) ; Gossweiler 10175, 9257
(BM).
Uganda : Bagshawe 710 a (BM) ; Chandlf.r 1572, 2163 (K, B) ;
Dawki.ns 433, 533 (K) ; Dummer 568 (BM).
Remarques : Cette espèce est restée longtemps confondue avec
R. indica. Elle est facile à distinguer de cette dernière par la taille
•et la couleur de ses fleurs et par la disposition de ses pétales.
3. Loesenerielia ectypetala N. Ilallé sp. nov.
Scandens robustus lignosus , filamenlis resinosis destitutus. Rami saepe
■quadrangulati . Lignum alte sulcatum. Stipulas acutae transverso arculo
■conjunctae. Petiolus 4-7 mm longus. Folia opposita chartacea subconcolora
7-15 cm longa , 3, 5-7, 5 cm lata. Laminae basis obtusa vel rotundata ; apex
■acuminatus ; acumen 6-11 mm longum ; margo utrinque 15-25 denticulis
taxe dentata. Nervi latérales utrinque 5-7. Reiiculus densus, tenuiter supra
et infra prominulus in sicco.
Cymae dichotomae dense puberulae, simplices axillares vel compositae,
pedunculis 1-4 cm longis, 3-b-plice jurcatae. Pubescentia dense fulva-fusca
ad bracleolas, calyces alabastrumque apicem. Pedicellus 10-30 mm longus.
Alabaster oblongus apice obtusus 7-10 mm longus. Sepala 5 breviter apicu-
— 468 —
lata haud imbricata. Praefloratio valvata. Petala 5 ad apicem carnosa et
ectypa, slamina comprimentia in alabastro. Discus duplex, infimus cupuli-
formis, in medio androgynophoro interruptus, superior carnosus. Stamina
3 brévia, versus basern haud connata. Ovarium 3/4 immersum, triloculatum.
Ovula 12 biseriata in quoque loculo. Stylum erectum 1 mm longum.
Fruclus siccus tricarpellatus, seminibus alatis.
Species affinis L. clematoide Loes.
Holotype : Côte d’ivoire, Kregbé, route de Ouellé à Mbahiakro
IA 2938, au Muséum de Paris.
Matériel étudié :
Guinée Française : Jacques-Félix 944 (MP).
Côte d’ivoire : N. Halle 104, 362, 74, 263, 293 ; IA 3594, 3595,
2933, 2938 (MP).
Gold Coast : Darko 907 (K).
Nigéria : Onochie 8948 (K).
4. Campylostemon nigrisilvae N. Hallé. sp. nov.
Scandens gracilis (usque 15 mm diam.) glaberrimus ; ramuli quadran-
gulati vel subalati, rufi laeves deinde squamosi, Ligni sectura stellata den-
tata. Stipulae sub filiformes. Folia opposita exstipulata filamentis resinosis
per fraclionem. Petiolus 3-8 mm longus. Lamina 6-12 (15) cm longa, 2,5-
4,5 (5,7) cm lata, valde discolor, supra cinereo-viridis, infra fusca rufa ;
basis plus minusve obtusa. Acumen arctum 20 mm longum aliquid tortum.
Margo subintegra vel subdentata 6-10(12) dcnticulis.
Flores et fructus ignoti.
Species affinis C. angolensi Welw. ex Ouv.
Holotype : Côte d’ivoire, forêt de l’Anguédédou IA 3617 au
Muséum de Paris.
Matériel étudié :
Côte d’ivoire : IA 3617 (MP) ; N. Hallé 354, 264, 355, 356, 137
et 177.
5. Salacia uregaensis R. Wilczek v. aurantiaea N. Hallé var.nov
Affinis S. uregaensi et certe conspeci ficus, sed ab illo differt :
Petiolus 3-7 mm longus. Lamina marginibus saepius integris ; nervi
latérales utrinque 4-7. Pedicelli 5-8 mm longi. Flores 6-10,5 mm diam.,
sepalis 1-2,5 mm longis, petalis orbicularibus integris cire. 3-4 mm. Fructus
ellipticus breviter acuminatus.
Holotype : Côte d’ivoire, Forêt de la Mudjika IA 3656, au Muséum
de Paris.
Matériel étudié :
Sierra Leone : Deighton 5647 (K) ; Urwin et Smythe 16 (K).
Côte d’ivoire : IA 1483, 2188, 3151, 3102, 3655, 2824 ; IA 3656
(MP : A. Chevalier 22604, 22645, 20005, 17729, 17986,
17614 (MP) ; N. Hallé 284, 266, 458.
— 469 —
Gold Coast : Darko 962 (K) ; Andoh 5616 (BM) ; Lawton 5705
(BM) ; Akpabla 901 (K).
Gabon : Le Testu 7647 (MP).
Remarque : Cette nouvelle variété vient s'ajouter au groupe des
Salacia lehmbachii, uregaensis et leonensis.
6. Salacia leonensis Hutch. et Moss v. cucumerella N. Hallé v. nov.
A specie , ramis i-alatis compressis, foliis oblongis breviter petiolatis vel
subsessilibus , basi cordatis, cymarum pedunculo usque 15 mm longo, fructu
angusto differt.
Holotype : Côte d’ivoire, forêt de Divo IA 3659, au Muséum de
Paris.
Matériel étudié :
Libéria : Dinklagf, 2855 (MP) ; Baldwin 6993 (K).
Côte d’ivoire : IA 3659 (MP) et 3660.
7. Salacia alata De Wild. v. superba N. Hallé var. nov.
A specie, ramis laxe alatis, alis valde undulatis, foliis usque ad 25 cm
longis, floribus pluribus, fructu valde muricato et tuberculato differt.
Holotype : Gabon, Libreville Klaine 282 au Muséum de Paris.
Matériel étudié :
Nigéria : U j o r 30182 (K) ; Talbot 1385, 1611 (BM).
Gabon : Duparquet s. n. (MP) ; Klaine 247, 282, 1917 (MP).
8. Salacia whytei Loes. f. ophiurella N. Hallé f. nov.
A specie, inflorescentiae pedunculo percurrente in axem multis barcteolis
sqameum, usque 10 mm longum continuato differt.
Holotype : Côte d’ivoire, Adiopodoumé IA 3634, au Muséum de
Paris.
9. Salacia miegei N. Hallé sp. nov.
Scandens interdum suffrutex, glaberrimus , ramulis terretibus. Folia oppo-
sita vel subopposita resinosis filamentis per fractionem. Petiolus 9-12(17) mm
longus. Lamina fere subcoriacea discolor in sicco, supra viridis nubila,
infra flava, oblonga 8-19(27) cm longa, 3,2-8(10) cm lata ; foliae maximae,
in juvenibus stirpibus. Laminae basis cuneata, apex acuminatus saepe
pandatus. Mar go subintegra vel dentata. Nervae latérales (7)8-14 utrinque.
I nflorescentia 2-3 cm diam. subsessilis glomerulo capitato multis floribus
radiantibus. Pedicellus gracilis 6-10 mm longus. Alabaster 1,5 mm diam.
2 mm longus. FIos glaber flavus 2, 5-3, 5 mm diam. Calyx aequilibus parvis
imbricatis sepalis. Petala ovata tenua margine integra 1,5-2 mm longa.
Discus breviter tronconicus , fossulatus ad apicem. Stamina 3 extrorsa, fila-
menta gracilia 1,5-2 mm longa. Anthera supra stylum conjuncta.
Fructus ignotus.
Species affinés S. eleganti Weiw. ex Oliv.
470 —
Holotype : Côte d’ivoire route de Soubré à Buhio IA 3547 au
Muséum de Paris.
Matériel étudié :
Côte d’ivoire : JA 3547 (MP), 3626, 3627.
10. Salacia lateritia N. Italie nov. sp.
Scandons, glaberrimus ; rami extremi corlice luxe et inaequaliter plicato
U Ueo-fulvo, secundum squamoso. Folia opposita vel subopposita , per fractu-
ram emmitentia filamenta resinosa. Petiolus 5-10 mm longue concrescens.
Lamina oblonga elliplica, 12-28 cm longa, 5-10 cm lata, chartacea, paulum
discolor, ad basim obtusa, acumine 6-20 mm longo, margine subintegra,
nervis lateralibus 6-10 utrinque. Réticulum conspicuum supra, prominu-
lum punctis ectypis infra in sicco.
Inflorescentia axillaris glabre floribus pluribus vel multis fasciculatis,
pedunculo crasso plus minusve furcato 2-10 mm longo. Pedicelli 10-20 mm
longi. Alabastrum ovoideum 5 mm longum, praefloratione imbricata. Sac-
pala 5 inuequalia convexa, margine rotundada vel ovata. Corolla ochracea-
laleritia, petalis 5 tenais convexis reflexis oblongo-rotundatis 4-5 mm Ion gis,
3-3,5 mm latis. Disais tronconicus ochraceus, tuberibus versus apicem.
S la mina 3 filamentis latis, antheris extrorsis, suboblique biloculalis, rimis
longitudinalibus dehiscentibus. Ovarium triloculatum fere immersum in
disco, loculis k-ovulatis.
Fructus laevis elliplieus tricarinatus apiculatus cire. 7,5 cm longus.
Species affinis S. pyriformi (Don) Steldel.
Holotype : Côte d’ivoire, Forêt de A'apo IA 3624, au Muséum de
Paris.
Matériel étudié :
Libéria : Linder 253 (K): Baldwin, 6721 (K).
Côte d’ivoire : Pobegiin s. n. (MP) : IA 3543, 3625, 2785. 1680,
3624 (MP) ; X. IIallé 140,141, 142. 144 ; A. Chevalier 19516,
19419, 19584 (MP).
Nigéria : Onochie 31892 (K).
1 1. Salacia oliveriann Loes. v. adiopodoumella X. IIallé var. nov.
.1 specie, inflorescentiis minori bus, pedunculo cire. 1 mm longo, haud
furcato, 1-5 flores jerenle, alabastro 3-4 mm longo, stylo 1,5-2 mm longo
differl. Fructus oblongus subcylinàricus, u-sque 10 cm longus et 3,5 cm latus,
laevis flammeus.
Holotype : Cô’e d’ivoire, Adiopodoumé IA 1517. au Muséum de
Paris.
Matériel étudié :
Côte d’ivoire : IA 1517 (MP), 3644 ; X. IIallé 94, 127. 153. 154,
178; A. chevallier 17090, 17300 (MP).
Remarques :
La variété adiopodoumella caractérise tous les échantillons de
Côte d’ivoire ; elle diffère de la forme typique dont 1 is inflorescences
— 471
plus vigoureuses ont les caractères suivants : pédoncule de 3-10 mm
de long, courtement divisé au sommet et portant 10-20 fleurs envi¬
ron ; bouton oblong de 5 mm env. ; style de 2 à 3 mm.
12. Salacia columna N. Halle, nov. sp.
Scandens lignosus, ramis cylindratis glabris laevibus. Folia opposita
vel subopposita, glabra. Petiolm 4-8 mm longus, filamentis resinosis per
fractionem. Lamina charlacea juscescens in sicco, 6-25 cm longa, 3-8 cm lata ,
acuminata , basi acuta vel subobtusa, marginibus integris vel subdentatis ;
acumen distortum 5-15 mm longum. Nervae latérales (6)7-8(13) utrinque.
I nflorescentia pluri vel multiflora, glabra, axillaris, subsessilis, glome-
rulos capitatos dense bracteolatos ferens. Pedicelli 3,5-8 mm longi ; alabasler
oblongus , versus medium conspicue dilalatus, cire. 4-5,5 mm longus, praeflo-
ratione imbricata. Flores glabres virides, radiantes, 6-12 mm diam. Sepa-
la 5 imbricata, inacqualia, subor bicularia interdum ovata. Petala 5 oblon-
ga subcucullaia, tenua, denticulata, prias erecta, ad marginem disci expli-
cata. Discus viridis latus, in columna stricta gynandrophorum figurante
elatus. Stamina 3, antheris biloculatis rimis longitudinalis extrorsis dehis-
centibus. Ovarium triloculatum, haud immesum in disco.
Fructus rotundatus vel oblongus, tricarinatus , ad extremilates verrucosus r.
cum circa 4-6 seminibus.
Species affinis S. senegalensi (Lam.) DC.
13. Description de S. columna v. akeassii N. Hallé var. nov.
A specie, ramis dense lenticellosis, foliis et floribus minoribus, sepalis
subaequalibus et breviter apiculatis differt.
Holotypes : S. columna v. columna : Libéria Mecca Baldwin 10801 .
herbier de Kew. S. columna v. akeassii : Côte d’ivoire Azaguié, Aké
Assi IA 2954, herbier du Muséum de Paris.
Matériel étudié :
Sierra Léone : Deighton 3105 et 2627 (MP).
Libéria : Baldwin 10688, 10964, 11550, 10787, 10801 (K) ; King
121 (K) ; Whyte s. n. (K) ; Bunting 78 (BM).
Côte d’ivoire : IA 2954 (MP) ; N. Hallé 2, 11, 138, 155, 178, 287 ;
A. Chevalier 21298, 21161 (MP).
BIBLIOGRAPHIE
Th. Loesener : Engl, et Pr. Nat. Pflanz. III, V, 227 (1893). Bot. Jahrb.,
XXXIV, 103 (1904).
Hltchinson et M. B. Moss : in Hutcii. et Dalzif.l. Fl. West Trop..
Afr. I, 447 (1928).
A. C. Smitii : Amer. Journ. Bot., XXVIII, 438 (1941).
R. Wilczek : Bull. dard. Bot. Brux., XXVI, 399 (1956).
Laboratoire de phanérogamie du Muséum National ._
472 —
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. R. Courrier et P. Donzelot sont nommés Membres du Conseil
-du Muséum national d’Histoire naturelle (Décret ministériel du 22-vii-
1958).
M. André Aubreville est nommé Professeur à la chaire de Phané-
rogamie (D. m. du 23-vm-1958).
M. M. Blanc est nommé sous-Directeur de Laboratoire à la chaire
de Zoologie (Reptiles et Poissons). (Arrêté m. du 24-VI-1958).
M. J. Sornay est nommé sous-Directeur de Laboratoire à la chaire
de Paléontologie (A. m. du 24-vi-1958).
M. J. Anthony est nommé sous-Directeur de Laboratoire à la chaire
d’ Anatomie comparée (A. m. du 3-IX-1958).
M. H. Rose est nommé Jardinier-chef au Muséum (A. m. du 24-vi-
1958).
M. P. Lancelle est nommé Adjudant des gardes (A. m. du 24-vi-1958).
M. R. Chauvancy est nommé Technicien à la chaire de Zoologie (Mam¬
mifères et Oiseaux) ( A. m. du l-vm-1958).
M. Fr. Berger, Aide de laboratoire au Vivarium, est admis à faire
valoir ses droits à la retraite (A. m. du 24-vi-1958).
M. Fr. Ferteux, Chef taxidermiste, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite (A. m. du 25-vn-1958).
M. Fr. Coquil, Aide de laboratoire à la chaire de Zoologie (Vers et
Crustacés), est admis à faire valoir ses droits à la retraite (A. m. du
31-vn-1958).
M. J. Guillou, Aide-technique au Service de la Culture, est admis
à faire valoir ses droits à la retraite (A. m. du l-vm-1958).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’Honneur
M. Th. Monod, Professeur, est promu Officier de la Légion d’Honneur
par décret du 20 août 1958.
Ordre des Palmes Académiques
Par décret du 5 Juillet 1958
sont promus Officiers :
MM. J. Guibé, Professeur ; A. Franc, sous-Directeur ; G. Cherbon-
nier, Assistant ; A. Fargeas, Aide-technique ; J. Guillou, Aide-tech-
— 473 —
nique ; Mmos. A. Tixier, Chargé de recherches au C.N.R.S. (labora¬
toire de Malacologie) ; V. Triebel, Aide de laboratoire spécialisé.
sont nommés Chevaliers :
MM. A. Reymond, sous-Directeur ; J. Forest, Assistant ; J. -R. Stef-
FiK, Assistant ; Mme E. Falck, Attaché de recherches au C.N.R.S.
(Musée de l’Homme) : Mlle D. Bourdain, sous-Bibliothécaire ; MM. P. Lan-
ceiie, Adjudant des gardes ; L. Champeaux, sous-Brigadier des gar¬
diens de galerie.
DONS D’OUVRAGES
J. Millot cl: J. Anthony. — Anatomie de Latimeria chalumnae.
T. I. Squelette, Muscles et Formation de soutien. Centre National
de la Recherche Scientifique éd., Paris, 1958.
J, a découverte du Coelacanthe, Latimeria chalumnae, a été justement
considérée comme l’événement le plus sensationnel du siècle en matière
d’histoire naturelle.
Ce remarquable poisson, remontant à plus de 300 millions d’années,
appartenant au grand groupe archaïque des Crossoptérygiens que l’on
croyait depuis longtemps entièrement disparu et d’où sont issus par
voie d’évolution tous les Vertébrés terrestres actuels jusqu’à l’Homme
a acquis une célébrité dont aucun animal n’avait approché avant lui
et a pris la valeur d’un symbole.
Il méritait l’étude structurale la plus approfondie. Celle-ci a été entre¬
prise par le laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum National
d’Histoire Naturelle, aidé par le Centre National de la Recherche Scien¬
tifique et par l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar. Sa
publication nécessitera trois ou quatre gros volumes. Le premier vient
de paraître : il comprend l’analyse minutieuse du Squelette, des Muscles
et des Formations de Soutien qui sont la base de toute l’Anatomie.
Pour la commodité du lecteur, l’ouvrage se présente d’une façon origi¬
nale en deux parties jumelées, de format 27 X 34, encartées dans une
même reliure et consultables, soit indépendamment, soit simultanément :
un livret de texte de 127 pages, illustré de 30 figures, et un atlas de
80 grandes planches photographiques sur papier Kromelcote de 175 gr.
dont les plus importantes, soit une quarantaine, sont accompagnées de
schémas ou de dessins explicatifs.
Le texte comporte une description détaillée et une première interpré¬
tation des éléments étudiés. Les figures et les planches reproduisent
les plus caractéristiques des préparations utilisées : dissections, radio¬
graphies, coupes sagittales et transversales de la tête. L’ensemble réalise
une documentation d’une valeur et d’une richesse exceptionnelle à l’in¬
tention, non seulement des anatomistes spécialisés et des paléontolo¬
gistes, mais aussi de tous les zoologistes et biologistes s’intéressant à cet
extraordinaire fossile vivant.
— 474 —
G. Tregoubofk et M. Rose. — Manuel de planctonologie méditer¬
ranéenne. Centre National de la Recherche Scientifique , éd., Paris,
1957. Tome I, texte, 587 p. ; tome II, illustrations, 207 pi. + 12 p.
Cet ouvrage est dû à la collaboration de deux éminents zoologistes
qui ont consacré de longues années à l’étude d’organismes du plancton
de Méditerranée. Comme l’écrivent les deux auteurs, il est avant tout
destiné à guider les étudiants à travers un monde complexe où se ren¬
contrent, d’une part des animaux et des végétaux appartenant aux groupes
les plus divers et dont la vie est exclusivement pélagique et, d’autre part,
les innombrables formes larvaires des animaux benthiques sessiles ou
errants. Mais si l’intérêt didactique du Manuel doit être apprécié par
tous ceux qui ont la charge de mettre les étudiants en contact avec un
domaine dont ils n’ont encore qu’une connaissance théorique et très
fragmentaire, il rendra également de grands services aux zoologistes
non familiarisés avec les formes marines et aux océanographes biolo¬
gistes qui ont à identifier des organismes qui ne ressortissent pas à leurs
spécialités.
Les différents chapitres ont été rédigés indépendamment par l’un ou
l’autre des auteurs. Les premiers sont consacrés aux généralités sur le
plancton marin, au rôle du plancton et à la productivité de la mer. Chacun
des chapitres suivants se rapporte à un groupe zoologique distinct et
contient les notions essentielles sur la morphologie, le développement,
l’écologie et la biologie des représentants du groupe ; en outre, une partie
systématique, incluant des tableaux dichotomiques, permet la déter¬
mination des familles et des principaux genres méditerranéens ; enfin
une liste bibliographique mentionne les principaux ouvrages qui se rap¬
portent au groupe en question.
L’illustration est abondante et soignée : les 207 planches qui forment
le deuxième tome du Manuel comprennent plus de 2.200 figures.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 10-12-1958.
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux fait»
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules est de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par ies remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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s’en procurer à leur frais 25 ou 50 exemplaires supplémentaires aux
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer le nombre d’exemplaires
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PRIX DE l’abonnement ANNUEL 1
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6 numéros par an ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.200 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis 1936.
Depuis 1950, nouvelle série en 3 parties : A, Zoologie ; B, Botanique .
C, Sciences de la terre. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (paraissent depuis 1933. In-4°,
sans périodicité).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis
1933. Sans périodicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard. (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ;
prix variable par fascicule.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement,
France, 1.200 fr., Étranger, 1.600 fr.
Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d' Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5® ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Systematicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1909 ; sans périodicité
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 1000 fr.
Revue Algologique. Directeur ; M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mm® V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBBVILLB. * — IM PR IM BR IB T. PAILLART. — • 10-12-1958.
Tome XXX
2* Série
NOVEMBRE 1958
Paru le 26 janvier 1959.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
F. K. Jouffroy. Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils chez
les Primates. Description et interprétation . 475
J. Lessertisseur. Signification de l’épine iliaque antéro-inférieure chez les
Primates. Étude ostéologique et myologique . 482
J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux de Guinée française . 400
Th. Monod. Verrouillage osseux à trois positions chez Triacanthus brevirostris
Temminck et Schlegel (Poissons, Balistiformes) . 408
J. Spillmann. Un Chevaine aberrant, présentant des signes d’hybridation
avec le Blageon : Teleetes soufia (Risso) . 502
J. R. Steffan. Comportement de Lasiochalcidia igilensis (Ms.) et de l’espèce
nouvelle L. pugnatrix (Hym. Chalcididae) , parasites de fourmilions.... 506
A. Vandel. Protracheoniscus pierrei Vandel n’est pas un Porcellionide
quinquétracheate mais un Oniscidé (Crustacés; Isopodes terrestres)... 513
R. Ph. Dollfus. Porocéphales d’un Chiroptèrc frugivore de Bamako-sur-Niger
(Soudan français) . 517
J. L. Hamel. Matériaux pour l’étude caryo-taxinomique des Saxifragacées.
V. Le noyau et les chromosomes somatiques du Bolandra oregona S. Watts. . . 522
P. Balavoine. Sur la présence de Semiomctra italica (Schlüter, 1878) (Coma-
tulidae) dans le Lutétien de Bois-Gouët (Loire-Atlantique) . 525
Ed. Boureau. Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine (VI) :
Sur le Quercoxylon Ogurai n. sp., bois fossile de l’Ile de Bach Long Vi
(Golfe du Tonkin) . 526
Table des matières du Tome XXX . 532
/
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1958. — N° 6
429e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 NOVEMBRE 1958
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils
chez les Primates
Description et interprétation
par F. K. Jouffroy.
I. Description.
Péronier du cinquième orteil (Huxley).
extensor proprius digiti quinti
peronaeus tertius
adductor digiti quinti longus
peronaeus intermedius
peronaeus médius
extensor brevis digiti quinti
peronaeus parvus
extensor lateralis digiti quinti
fibulinus
extensor digiti quinti
peronaeus quartus
peronaeus quinti , peronaeus sextus
peronaeus accès , orius
peronéo-cuboïdien
Devis
Meckel et Ilartman
Burdach
Brühl
Cuvier
Ruge, Franck
Bischofï
Ribbing
Strauss-Durckeim
Young, Robinson
Otto
Macalister
Henle
Chudzinsky
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
31
— 476 —
Le péronier du cinquième orteil est un muscle qui, s’il n’appartient
à l’anatomie humaine qu’à titre d’anomalie, est présent dans presque
toute la série des Mammifères, et, en particulier chez les Primates.
Il a été décrit par de nombreux auteurs sous des noms très divers,
comme en témoigne l’importante synonymie.
Appartenant à la loge latérale externe de la jambe, le péronier
du cinquième orteil se présente, typiquement, comme un muscle
fusiforme, grêle, naissant par des fibres charnues à la moitié supé¬
rieure de la face externe du péroné, juste en dessous de la tête de
cet os. Il est situé en dedans du long péronier latéral, dans un
plan plus profond, et en dehors du court péronier. Peu après leur
origine, les fibres charnues donnent naissance à un fin tendon qui
court à la surface de la masse musculaire et s’en libère au niveau
du tiers inférieur de la jambe. Accolé à ceux du peronaeus longus
et du peronaeus brevis, ce tendon glisse ensuite dans la gouttière
retro-malléolaire avant de longer le bord externe du cinquième
métatarsien ; suivant les cas, il se fixe distalement, ou siir le bord
externe de la dernière phalange, ou sur l’aponévrose dorsale du
cinquième orteil, en se confondant avec le tendon correspondant
de l’un ou l’autre des extenseurs ( extensor digitorum longus, extensor
digitorum brevis ) .
Il arrive aussi que le péronier du cinquième orteil soit moins bien
individualisé et qu’on ne puisse l’isoler complètement, par la dis¬
section, du court péronier latéral : c’est le cas chez certains Cyno-
morphes où l’on voit le tendon du péronier du cinquième orteil
naître de la masse charnue du court péronier latéral.
Il peut exister une confusion plus complète encore de ces muscles,
allant jusqu’à intéresser les tendons eux-mêmes. Nous avons
observé, sur deux Chimpanzés, un tendon qui se séparait de celui
du court péronier latéral, entre la gouttière retro-malléolaire et
l’insertion distale de ce muscle, pour aller se confondre avec le
tendon du long extenseur commun sur l’aponévrose dorsale du
cinquième orteil. Cette disposition a été observée par de nombreux
auteurs chez des Anthropoïdes. Lorsque le péronier du cinquième
orteil est à ce point rudimentaire, il est dit « prolongement digital »
ou « prolongement phalangien » du court péronier (Pozzi, 1872).
L’absence complète d’un tendon issu de la masse péronéale, et
destiné au dernier orteil, telle qu’on l’observe normalement chez
l’Homme, et parfois chez les Anthropoïdes, peut alors être considérée
comme le stade final de l’absorption du péronier du cinquième
orteil par le court péronier latéral.
Péronier du quatrième orteil.
Le péronier du quatrième orteil est très voisin du muscle pré¬
cédent. Il prend naissance sur la moitié inférieure du bord externe
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du péroné, en dessous du péronier du cinquième orteil. Son tendon,
d’une extrême ténuité, s’accole à ceux des autres muscles péroniers
pour se réfléchir vers l’extrémité du pied, en passant dans la gout¬
tière rétro-malléolaire. Son insertion distale est semblable à celle
du péronier du cinquième orteil, mais elle intéresse l’orteil pénul¬
tième.
Il arrive souvent que les tendons destinés respectivement aux
orteils IY et V proviennent d’un seul et même faisceau charnu :
c’est le peronaeus quarti et quinti digiti.
Anatomie comparée.
Le péronier du cinquième orteil est plus fréquent que celui du
quatrième orteil. On observe celui-là dans presque toute la série
des Mammifères pentadactyles, alors que celui-ci n’apparaît que
dans certains ordres.
Avant d’aborder le chapitre des Primates, citons pour mémoire que,
seul, le péronier du cinquième orteil a été décrit chez les Carnivores 1
et qu’il n’existe aucun des deux extenseurs latéraux chez les Solipèdes
et les Ruminants, comme le laisse prévoir la spécialisation des membres
dans ces groupes 2. Les deux muscles coexistent chez les Rongeurs, en
particulier chez les Sciuromorphes (Parsons, 1894), et chez certains
Édentés (Windle et Parsons, 1899).
Si les Insectivores Lipotyphla ( Gymnura, Erinaceus ) possèdent sou¬
vent un muscle unique qui fournit des tendons pour chacun des deux
orteils externes (Dobson, 1882), Tupaia et Ptilocercus , en revanche,
montrent deux muscles parfaitement distincts qui naissent sur le péroné,
en dessous du plan du long péronier latéral (Le Gros Clark, 1924, 1926).
Le premier, destiné au doigt V, nait au niveau de la première moitié
de l’os ; le second, correspondant au doigt IY, au niveau du tiers inférieur.
Cette division en deux muscles bien distincts rappelle la disposition
observée chez les Prosimiens et semble apparenter, tout au moins en ce
qui concerne ce caractère, les Tupaïdés aux Lemuroidea plus qu’aux Lipo¬
typhla.
Le péronier du cinquième orteil est, chez Tupaia, tout à fait indépen¬
dant du court péronier mais il reçoit de ce muscle un tendon de renforce¬
ment. Le Gros Clark signale que le tendon du péronier du cinquième
orteil perfore celui du court péronier 3.
1. Chez le Chat (Strauss-Durckeim, 1845), l’Ours (Shepero, 1883 ; Testut, 1884),
le Chien (Ellenberger et Baum, 1891), la Civette (Young, 1880), le Morse (Mûrie,
1870), le Phoque (Humphry, 1868).
2. Lesbre (1897) signale cependant la présence du péronier du cinquième orteil
chez le Porc, malgré la tendance à la réduction des doigts latéraux.
3. On ne doit pas attacher d’importance systématique à une telle disposition que
nous avons observée plusieurs fois dans le genre Papio , et que Straus décrit chez le
Gorille : le tendon du court péronier forme, peu avant son insertion sur le métatar¬
sien V, une boutonnière que traverse, de l’extérieur vers l’intérieur, et de dessous en
dessus, le tendon du péronier du cinquième orteil.
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Chez Tarsius , comme chez Tupaia, il existe deux muscles péroniers
distincts pour chacun des deux orteils externes, et distincts égale¬
ment des autres muscles péroniers.
L’ensemble des Lemuroidea présente des différences morpholo¬
giques en ce qui concerne les muscles de la jambe : chez les Dau-
Fig. 1. — Daubentonia. — Pied droit; vue externe; semi-schématique.
1
/
Fig. 2. — Daubentonia. — Pied gauche ; vue supérieure schématique.
Légende des figures : B : Courts extenseurs des orteils. — C : Court péronier
latéral. — E : Long extenseur commun des orteils. — L : Long péronier latéral. —
P : Péronier du cinquième orteil. — Q : Péronier de quatrième orteil. — 1 : Liga¬
ment annulaire antérieur. — 2 : Ligament annulaire externe ; gouttière rétro-
malléolaire.
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bentoniiformes et chez les Lemuriformes, les quatre muscles péro¬
niers sont représentés, ce qui n’est, pas le cas des Lorisiformes.
Les péroniers des quatrième et cinquième orteils sont, chez Dau-
bentonia, parfaitement individualisés, fusiformes, mais extrême¬
ment grêles. Ils donnent naissance, surtout le premier, à des tendons
si ténus qu’ils peuvent échapper à une observation un peu hâtive.
Owen (1866) ne les a pas décrits mais ils ont été observés par Mûrie
et Mivart (1866), Chapman (1900) et Zuckehkandi. (1900). Chez
les Indrisinés, Milne Edwards (1876) décrit ces muscles comme
des dépendances du long péronier latéral. Sur un spécimen de
Propithecus verreauxi, nous n’avons trouvé que trois péroniers
latéraux : le péronier du quatrième orteil était absent, celui du
cinquième était confondu proximalement avec le long péronier.
Chez les Lemurinés, nous avons observé les deux corps musculaires
confondus aussi plus ou moins avec celui de long péronier. Sur
un spécimen de Lemur varias, le péronier du quatrième orteil don¬
nait naissance à deux tendons, l’un pour le doigt IV et l’autre pour
le doigt III. Chez tous les Lémuriformes, comme chaque fois qu’il
existe un tendon du court extenseur pour l'orteil considéré, c’est,
avec ce tendon et non avec celui du long extenseur commun, que
le péronier du cinquième orteil vient s’unir d’abord, pour former
ensuite l’aponévrose dorsale de la phalange.
Les Lorisiformes se distinguent des Prosimiens malgaches, dont
nous venons de parler, par l’absence de péronier du quatrième
orteil et par l’inconstance de celui du cinquième orteil. Nous avons
trouvé ce muscle chez Nycticebus, mais non chez Galago, et Mûrie
et Mivart en signalent l’absence chez Loris et Perodicticus.
Les Singes de l’ancien et du nouveau Mondes offrent beaucoup
moins de diversité. L’absence du péronier du quatrième orteil est
la règle : nous ne l’avons trouvé sur aucun sujet L Au contraire
il existe, en principe, un péronier du cinquième orteil, et les varia¬
tions structurales correspondent surtout à des différences de degré
dans l’individualisation de ce muscle au regard du court péronier.
Nous l’avons trouvé complètement indépendant chez : Lagothrix,
llapale, Ateles, Semnopithecus, Colobus, Cercopithecus callitricus ;
seul, le tendon était isolable chez : Cebus, Cercopithecus cephus.
Chez les Anthropoïdes, le péronier du cinquième orteil est incons¬
tant ; seules, les statistiques pourront définir la disposition qui doit
être considérée comme typique. Lorsqu’il existe, le muscle est
vestigial et représenté par le « prolongement phalangien du court
péronier ». Sous cette forme, il existait chez nos deux Chimpanzés,
comme chez les spécimens de Brühl, Champneys, Fick, Hartmann,
1. Cependant, Frets (1911) et Ribbing (1909) ont vu ce muscle chez quelques
individus.
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Humphry, Macalister, Straus et Wilder alors qu’il était absent
chez ceux de Bischoff, Raxke, Rotchuch et Ruge. Chez le Gorille,
il a été observé par Deniker, Macalister, Raven et Straus,
mais non par Bischoff, Chapman, Duvernoy, Hartmann, IIep-
burn, Owen, Ranke, Rotchuch, et Sommer ; chez l’Orang, par
Fick, Frets, Hepburn, Langer, Michaelis et Straus, mais non
par Bischoff, Ranke, Rotchuch, Ruge et nous-même. Chez le
Gibbon, enfin, par Chudzinsky, Ivohlbrügge (Hylobates) et
Straus, mais non par Bischoff, Hepburn, Koiilbrügge (Sym-
phalangus), Ranke, Rotchuch et nous-même.
Chez l’Homme ce muscle est normalement absent.
Ce panorama montre que, si le péronier du cinquième orteil est
présent chez presque tous les Primates, on constate, dans cet ordre,
qu’il tend à être absorbé par les autres muscles péroniers. Mais
il faut distinguer deux processus différents. Chez les Simiens, c'est
avec le court péronier que l’on observe tous les stades de la confu¬
sion progressive (confusion parfaite chez l’Homme, et à laquelle
l'atrophie du petit orteil ne doit pas être étrangère). Chez les Pro¬
simiens, au contraire, la confusion se produit avec le long péronier
latéral qui prend dans ce groupe une très grande importance par
rapport aux autres muscles péroniers (importance corrélative du
rôle privilégié de l’hallux dans le mécanisme de la pince plantaire).
Cette tendance à la disparition des péroniers des quatrième et
cinquième orteils est moins accentuée chez les Prosimiens que chez
les Simiens. Elle est cependant bien mise en évidence dans le groupe
des Lorisiformes.
(A suivre.)
Laboratoire d’ Anatomie comparée.
Fig. 3 à 5. — Pieds droits ; vue externe semi-schématique.
(Même légende que précédemment.)
Fig. 3. Cercopithecus. — Fig. 4. Pan. — Fig. 5. Homo (le péronier antérieur n’a pas
été représenté).
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Signification de v épine iliaque antéro-inférieure
chez les Primates
Première partie : Étude ostéologique et myologique
par J. Lessertisseur.
Introduction.
La forme très variable de l'ilion des Primates a fait l’objet de
trop d’études approfondies (Mivart 1867, Van den Brof.k 1911,
1914, Weidenreich 1913, Waterman 1929, Straus 1929, Mednick
1955) pour qu’il soit question dans une courte note de plus que
quelques remarques sur un point d’anatomie régionale. Frappé,
au cours de nombreuses dissections, du fait que la région sous-
cotyloïdienne du bord « antérieur » de l’ilion, entre autres, présentait
de très notables différences entre groupes, on a voulu poser la ques¬
tion de leur signification fonctionnelle.
Les genres suivants ont été spécialement examinés au double
point de vue ostéologique et myologique :
Lémuriens : Lemur, Lepilemur, Propithecus, Daubentoma, Galago,
Nycticebus, Loris.
Platyrrhiniens : Cebus, Ateles, Lagothrix.
Catarrhiniens cynomorphcs : Semnopithecus, Colobus, Enjthro-
cebus, Macacus, Cercopithecus.
Catarrhiniens anthropomorphes : Ilylobates, Pan, Pongo.
Développement de l’épine iliaque antéro-inférieure.
On connaît sous ce nom, en Anatomie humaine, une saillie ou
tubercule de la partie basse du bord antérieur de l’ilion, au-dessus
de la cavité cotyloïde, où s’attachent le tendon direct du muscle
droit antérieur de la cuisse et le ligament ilio-fémoral. L’expression
« bord antérieur » pouvant être ambiguë chez des formes non-
humaines, où l’ilion possède trois faces, on préférera la nomenclature
de Van den Broek, dans laquelle ce bord est désigné par l’épithète
« acétabulaire » qui le distingue du bord « pubien » (dont la partie
inférieure ou « terminale » correspond à la crête pectinéale de
l’Homme).
Ainsi localisée et sommairement définie, l’épine iliaque antéro-
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inférieure est étonnamment diverse chez les Primates; sa présence
y est inconstante, ses dimensions et sa forme, lorsqu’elle existe,
très variables. Parmi les Prosimiens, elle est très développée chez
les Tupaïformes, plus encore chez les Lémuriformes, où elle atteint
son maximum chez les Indrisinés ; elle est en général faible ou
absente chez les Tarsiiformes et les Lorisiformes. C’est aussi le cas
des Simiens. Elle ne sc retrouve bien prononcée que chez les Homi-
Fig. 1. — Forme de l’ilion chez les Primates.
(Toutes les ligures ont été ramenées à la même longueur.)
En haut , Prosimiens : de g. à dr. Tupaia, Tarsius, Propithecus, Nycticebus, Galago.
En bas, Simiens et Hominiens : de g. à dr. Cebus, Semnopithecus, Hylobates, Pan , Homo.
niens, où elle est loin cependant d’atteindre la taille et la différen¬
ciation de celle des Lémuriformes. Ne pouvant entrer ici dans le
détail des genres, on s’est contenté de figurer quelques types repré¬
sentatifs des principaux groupes : Tupaia, Tarsius, Propithecus,
Nycticebus, Galago, Cebus, Semnopithecus, Hylobates, Pan, Homo
(% !)•
Il est admis que la forme et le modelé des surfaces osseuses sont
en rapport avec la puissance et la disposition des muscles et liga¬
ments qui s’y insèrent. On tentera dans cet esprit l’étude myologique
et syndesmologique sommaire de la région considérée.
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Muscles et ligaments suscotyloïdiens.
Seront laissés de côté les muscles iliaque et fessiers, qui occupent
respectivement les faces « interne » et « externe » (plans iliaque et
glutéal de v. den Broek) de l’ilion, et peuvent étendre les limites
de leur insertion jusqu’à la région considérée. On reconnaît alors
comme pouvant prendre attache sur l’épine iliaque antéro-inférieure
(ou partie correspondante du bord acétabulaire) ou à son voisinage
immédiat : a) le couturier ou une aponévrose interépineuse sur
laquelle ce muscle peut prendre origine ; b) le droit antérieur de
la cuisse ; c) le petit iliaque ; d) le ligament ilio- fémoral (v. fig. 2).
a) Ligament interépineux et muscle du couturier. L’origine du
couturier varie selon les genres dans l’intervalle des épines iliaques
antéro-supérieure et antéro-inférieure (ou des emplacements cor¬
respondants). Le plus souvent, elle est très nettement distante du
tendon « direct » du droit antérieur et n’a alors rien à voir avec
l’existence de l’épine qui nous occupe. Chez les seuls Lémuriformes x,
son origine est parfois suffisamment basse pour intéresser une partie
supérieure de cette épine. Mais surtout le bord acétabulaire est ici
très creux, formant un arc dont la concavité est occupée par un
ligament, tendu entre les deux épines iliaques antérieures. C’est
sur lui que prend essentiellement origine le couturier, généralement
en forme de ruban large et plat. Mais y naissent aussi des fibres
appartenant, vers l’extérieur, au groupe des fessiers (correspondant,
sans être jamais bien individualisées, au tenseur du fascia lata,
et au scansorius) et, vers l’intérieur, à l'iliaque. On peut donc dire
que ce ligament des Lémuriformes permet à la fois, en donnant
insertion à une partie des fibres constituantes d’une puissante
musculature ilio-fémorale, l’extension et l’allègement de l’aile
iliaque.
Il en est autrement chez les Tarsiiform.es, les Lorisiformes, les
Simiens et les Hominiens, chez lesquels le couturier et les formations
iliaque et fessière dans leur partie antérieure, naissent plutôt du
bord acétabulaire lui-même, souvent de l’épine antéro-supérieure,
sans l’intermédiaire d’une bandelette ligamentaire bien différenciée.
b) Droit antérieur de la cuisse. On décrit classiquement au muscle
droit antérieur de l’Homme trois tendons d’origine, nommés « direct »,
« réfléchi » et « récurrent ». Le « direct » naît de l’épine antéro-
inférieure ; le « réfléchi », du sourcil cotyloïdien ; le « récurrent »
1. Chez les Tupaïformes, Legros-Clark indique que l’origine du couturier se fait
sur le « ligament inguinal » (bandelette ilio-pubienne). La partie supérieure de ce
ligament équivaut sans doute à notre ligament interépineux. Chez les Insectivores
proprement dits (Lipotyphla) , le couturier manque souvent, excepté chez les Erina-
•céidés (Leche, Dobson).
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se détache de ce dernier pour se confondre avec le faisceau supérieur
(ilio-prétrochantérien) du ligament de Bertin et l’expansion apo-
névrotique du petit fessier.
Chez les Primates non-humains, il n’a pas été signalé, à notre
connaissance, de tendon « récurrent », et nous n’en avons jamais
observé nettement (v. infra). Les deux autres tendons existent,
mais peuvent être plus ou moins confondus ou fusionnés (comme
d’ailleurs chez l’Homme). Une remarque doit être faite à leur sujet.
A B C
Fig. 2. — Insertions musculaires sur le bord acétabulaire de l’ilion chez
A : Propithecus, B : Erythrocebus, C : Homo.
1. Couturier. 2. Tenseur du fascia lata. 3. Droit antérieur, avec ses tendons a ) « direct »,
b) « réfléchi », c) récurrent. 4. Petit iliaque. 5. Crural. (Les muscles vastes, fessiers
et psoas-iliaque ne sont pas figurés.)
Les termes « direct » et « réfléchi » s’entendent aisément dans l’atti¬
tude bipède érigée, mais deviennent impropres chez les quadru¬
pèdes L En effet, lorsque le fémur est à angle droit avec l’aile iliaque,
le bord supérieur de l’acétabulum et le tendon qui s'y insère se
trouvent sensiblement dans la direction de la cuisse : il est donc
logique de considérer le tendon dit « réfléchi » comme primitivement
normal (prolongeant le corps musculaire), le tendon « direct »
n’étant alors qu’une insertion secondaire de renforcement. C’est
1. On pourrait donc préférer les termes de Williams : chef acétabulaire ou coty-
loïdien (réfléchi) et chef iliaque (direct).
— 486
ce que paraissent montrer l’anatomie comparée et l’embryologie.
D’une part, en effet, dans la mesure où la distinction des deux
tendons est possible, on observe toujours, chez les Primates non
humains, une nette prédominance du chef acétabulaire, même chez
les Lémuriformes et Galagidés, où le chef iliaque est distinct et déve¬
loppé sur une épine antéro-inférieure L D’autre part, comme le
notait Williams (1879), au cours de l’ontogénèse humaine, vers
le 6e mois fœtal, et en rapport peut-être avec la position fléchie
du membre à ce stade, le chef cotyloïdien est seul distinct, l’autre
n’étant encore représenté que par une bande relativement insi¬
gnifiante de tissu aponévrotique. Enfin le même auteur signale
que, chez l’Homme, l’importance du tendon « direct » est propor¬
tionnelle à la musculature du sujet, tandis que le tendon réfléchi
ne suit pas une variation correspondante 1 2.
On peut résumer comme suit les observations relatives à l’origine
du droit antérieur chez les Primates. Chez Tarsius, le chef acéta¬
bulaire est seul développé, renforcé toutefois par des fibres prove¬
nant de l’aponévrose du psoas-iliaque (Woolard) 3. Chez les Lorisi-
formes, excepté les Galagidés où il y a deux chefs assez distincts,
on ne peut parler aussi que d’un seul tendon. Les Lémuriformes
offrent au contraire l’exemple de deux tendons bien développés,
parfois subégaux. Chez les Simiens, la séparation des chefs est plus
ou moins théorique : le tendon, plat et continu, s’effile loin vers
l’arrière du sourcil cotyloïdien ; mais il existe toujours des fibres
provenant du bord antérieur de l’os, et celles-ci, représentant le
tendon <c direct » nous ont paru spécialement développées chez les
Platyrrhiniens (ex. Cebus ) et chez Hylobates. Enfin, on retrouve
chez l’Homme la distinction assez nette des deux tendons. L’exis¬
tence de fibres récurrentes est ébauchée par une forte adhérence
à la capsule articulaire spécialement chez Cebus et Propithecus,
mais l’Homme seul semble pourtant posséder un véritable tendon
récurrent.
c) Muscle petit iliaque (Winslow). Ce petit muscle, connu sous
des noms variés comme iléo-capsulaire (Harrisson), iléo-capsulo-
trochantérien (Cruveilhier), iléo-capsulo-fémoral (Fiorani), acces¬
soire de l’iliaque (Bischoff), capsulaire de la hanche (Gurtl,
Lesbre)..., a fait couler certainement plus d’encre qu’il n’en mérite.
On le mentionne ici pour préciser ses occurrences normales et parce
qu’il joue sans doute un rôle dans l’évolution de cette région
(v. infra).
1. Les deux tendons sont presque égaux chez Propithecus et Daubentonia.
2. On s’est borné ici à l’anatomie comparée des Primates. Les conclusions des auteurs
en ce qui concerne l’ensemble des Mammifères sont plutôt contradictoires.
3. Chez Hylobates, où ce muscle est très développé, nous avons aussi observé l’échange
de quelques fibres avec l’iliaque.
— 487 —
Il s’agit d’un maigre faisceau de fibres charnues, prenant origine
du sourcil cotyloïdien, sous (et parfois sur) le tendon « réfléchi »
du droit antérieur, ou entre ses deux tendons, contournant vers
l’avant la capsule coxo-fémorale, et allant se terminer sur le tro-
chantin ou dans sa région immédiate, entre l’insertion du psoas-
iliaque et celle du vaste interne h
Quoi qu’il ait été signalé à maintes reprises chez les Primates
(v. p. ex. Ayer chez le Semnopithèque, Champneys chez le Cyno¬
céphale, Deniker chez le Gibbon, Sperino chez le Chimpanzé,
Raven chez le Gorille), son existence y est plus souvent passée sous
Fig. 3. — Muscles et ligaments antérieurs de l'articulation de la hanche chez l’Homme
(d’après Paturet).
1. Couturier. 2. Petit fessier. 3. Droit antérieur. 4. Psoas-iliaque, a) et b) Tendons
direct et réfléchi du droit antérieur, c) Tendon récurrent du droit antérieur, expan¬
sion aponévrotique du pietit fessier et faisceau ilio-prétrochantérien du ligament
ilio-fémoral. d) Son faisceau ilio-prétrochantinien. e) Ligament pubo-fémoral.
silence, sans doute par suite de son peu d’importance. Or, dans
pratiquement toutes nos dissections, nous l’avons rencontré, à des
degrés variés de développement. On doit donc admettre qu’il est
normal, non seulement (Lesbre) chez les Périssodactyles et les
Carnivores, mais aussi chez les Primates et, sans doute, dans l’en¬
semble des Mammifères. Chez l’Homme, son existence n’est pas
toujours considérée par les traités classiques. De nombreux auteurs
l’ont pourtant signalé commenormal (Cruveilhier, Sappey, Barbe,
Peyrot, Fiorani, Ledoubie, Lesbre, Rouvière, Bryce, Bar-
deen...). Le problème de sa possible involution ligamentaire sera
abordé dans le prochain paragraphe.
1. On ne discutera pas ici, après Testut, Henke, Poirier, Menier... si ce muscle
représente ou non « une portion extra-pelvienne du muscle iliaque », ceci d’autant
moins que certains de ces auteurs ou bien (Testut, Henke) l’ont confondu avec le
scansorius , ou bien (Menier) ne l’ont pas identifié avec certitude.
488 —
d) Ligament ilio-fémoral. Aussi nommé ligament en V ou en Y,
de Bertin ou de Bigelow, son étude, chez l’Homme, a été faite
avec un soin particulier par Peyrot (1902), Fiorani (1903) et
Rouvière (1909). Si l’on fait abstraction du faisceau pubo-fémoral,
parfois cependant considéré comme lui appartenant, mais sans
rapport direct avec notre sujet, il comporte classiquement deux
faisceaux, l’un et l’autre attachés proximalement à l’épine iliaque
antéro-inférieure. Le premier, nommé, selon les auteurs, horizontal,
supérieur, supéro-externe ou ilio-prétrochantérien, va s’insérer à
l’angle du grand trochanter (tubercule prétroc hantérien). L’autre,
dit vertical, moyen, inférieur, inféro-externe ou ilio-prétrochantinien,
à l’extrémité inférieure de la ligne oblique antérieure, sur le tubercule
prétrochantinien ou à l’emplacement correspondant de la surface
prétrochantinienne (fig. 3).
Que l’importance de cette formation soit en rapport avec la station
debout humaine a été souvent avancé et ne fait aucun doute : le
renforcement de la capsule articulaire coxale vers l’avant est rendu
nécessaire par l’extension complète de la cuisse sur le bassin. Les
seuls points importants et discutés concernent l’origine des éléments
qui composent le ligament.
Pour la portion supéro-externe, Sutton (1888) pense qu’elle
provient de la transformation fibreuse du petit fessier antérieur
(scansorius), lequel manque habituellement chez l’Homme. Mais,
d’une part, les deux structures peuvent coexister, d’autre part,
leurs insertions supérieures ne sont pas équivalentes.
Bouvière (1909) propose qu’une partie de ce faisceau (ligament
iliotendino-trochantérien) soit due « à la régression et à la transfor¬
mation tendineuse d’un faisceau d’origine iliaque du muscle vaste
externe » (?), les deux autres parties, ligament ilio-prétrochantérien
proprement dit et expansion aponévrotique du petit fessier repré¬
sentant respectivement des épaissements de la capsule articulaire
et de l’aponévrose du petit fessier. Mais l’auteur de cette interpré¬
tation doit remonter aux Amphibiens pour prouver l’existence du
faisceau musculaire en question, connu, il est. vrai, à titre d’anomalie
chez l’Homme (muscle ilio-rotulien de Morestin, droit accessoire
de Macalister).
On peut donc plutôt penser, avec Peyrot (1902) que l’ensemble
du faisceau supérieur du ligament ilio-fémoral correspond à un
véritable ligament, et non à une involution musculaire. En effet,
cet auteur a décrit chez divers Mammifères (Chien, Chat, Cheval,
Mouton) et nous avons observé chez certains Primates (Propithecus,
Cebus) un épaississement de la capsule articulaire qui pourrait
correspondre aux fibres ilio-prétrochantériennes (en même temps
qu’au tendon récurrent du droit antérieur, ces formations étant en
continuité) L La différence ne serait alors que de degré, et tien-
— 489 —
drg.it aux incitations fonctionnelles de la station debout humaine.
On peut signaler à ce sujet que le faisceau, selon Peyrot, manque
entièrement chez le fœtus humain.
Quant à la portion inférieure, ou mieux inféro-interne (ilio-
prétrochantinienne), Peyrot (1902) puis Rouvière (1909) ont pensé
établir qu’elle provient « de la transformation fibreuse de faisceaux
musculaires placés en avant de la capsule articulaire, ayant la
même situation et les mêmes insertions que le ligament lui-même »
(Rouvière, p. 82). Les faisceaux musculaires en questionne peuvent
évidemment désigner que le muscle petit iliaque, précédemment
décrit : qu’on y reconnaisse théoriquement, comme le veut Peyrot,
deux formations distinctes (muscles petit iliaque et ilio-fémoral),
ou qu’on admette, avec Rouvière, l’unité de l’ensemble, importe
assez peu : il reste que la partie charnue, superficielle, du muscle,
se continue généralement, chez l’Homme, avec le ligament qui en
représenterait la partie profonde. L’étude macroscopique et micro¬
scopique (Fiorani), l’étude de fœtus (Peyrot, Rouvière), con¬
firment qu’il y a ici continuité, dans l’espace et le temps, des tissus
musculaire et ligamentaire.
L’hypothèse n’est d’ailleurs pas incompatible avec celle de Vallois
(1926), qui estime « qu’au moins toute la partie profonde du liga¬
ment est un épaississement capsulaire, d’origine fonctionnelle »
(p. 251).
Dans l’ensemble, on doit donc admettre que le ligament ilio-
fémoral correspond à un renforcement, chez l’Homme, de la capsule
de la hanche. Ce renforcement est peut-être, au moins en ce qui
concerne le faisceau supéro-externe, déjà esquissé chez certaines
formes quadrupèdes, mais correspond en majeure partie à l’acqui¬
sition de la station droite. Conformément aux vues de Sutton (1888),
certains éléments proviennent d’un développement accru du tissu
capsulaire, d’autres résultent de l’involution d’éléments musculaires,
le départ exact entre ces deux modalités pouvant encore faire l’objet
de discussions.
( A suivre.)
(Laboratoire d’ Anatomie comparée.)
1. Quelques autres observations ont été publiées aussi sur des Primates non-
humains. Cf. Langer (1879) sur l’Orang, Sutton (1888) sur Cercocebus, Zucker-
kandl (1900) sur Daubentonia. D’après Keith (1894), serait particulière à l’Homme
la disposition spirale des fibres de l’articulation coxo-fémorale.
— 490 —
Étude d'une collection D'Oiseaux de Guinée française
Par J. Berlioz.
La collection d’Oiseaux faisant l’objet de cette étude a été réunie
par M. R. Pujol, Assistant d’Entomologie appliquée au Muséum,
au cours d’un séjour qu’il fit en Haute-Guinée française en 1957-58,
et je tiens à le remercier chaleureusement ici du zélé dévouement
dont il a fait preuve pour un objet en somme un peu étranger à
ses préoccupations professionnelles.
Tous les spécimens proviennent de la région de Sérédou, surtout
en janvier-février 1958. Cette localité se trouve située à 45 km.
environ au sud de Macenta sur la route de Nzérékoré, près du massif
des Monts Ziama, non loin de la frontière de Libéria, et comporte
des altitudes variant entre 650 et 1.250 m. environ, en biotope pour
la plus grande partie forestier. Les caractères de l’avifaune y rap¬
pellent étroitement ceux des régions montueuses voisines en Sierra-
Leone, qui, du point de vue ornithologique, ont été beaucoup plus
abondamment prospectées. Rappelons, en passant, que l’avifaune
de la Guinée française a été surtout révélée autrefois par les envois
commerciaux destinés à la plumasserie et aussi par les travaux du
Dr. Maclaud : mais le classique et récent ouvrage de D. Bannerman
« Birds of tropical West Africa » ne fait guère mention de données
précises en Haute- Guinée française.
La collection de M. Pujol apporte donc un appoint non négli¬
geable à nos connaissances sur cette région. On y remarquera, tout
naturellement, une dominance d’espèces sédentaires de la zone fores¬
tière, avec pourtant quelques autres plutôt savanicoles. Il est par¬
ticulièrement intéressant d'y noter aussi, en raison de l’époque
de collecte, la présence de quelques migrateurs d’Europe, ainsi que
celle de quelques sujets capturés au nid, qui apportent ainsi des
précisions inédites sur l’époque de nidification de certaines espèces
sédentaires. Enfin le Muséum doit à cette collection de s’enrichir
de quelques formes qui n’y étaient pas encore représentées et parmi
lesquelles certaines sont réputées comme de grandes raretés, tel
que l’Indicateur à bec grêle, P?'odotiscus insignis.
Falconiformes.
Gymnogenys typicus pectoralis (Sharpe) : rj ad., 16 février.
Elanus cœr. cœruleus (Desf.) : pull., 15 février.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 491 —
Sujet très jeune, âgé tout au plus d’une quinzaine de jours,
partiellement encore en duvet parmi lequel apparaît néanmoins
le plumage juvénile, voisin du définitif, — indiquant une nidi¬
fication en saison sèche, comme pour tant de Rapaces.
CoLUMBIFORMES.
Turturœna irid. iriditorques (Cass.) : juv., 6 février.
Spécimen très immature et malheureusement défectueux d’une
espèce sylvicole, rare en collection.
Streptopelia semitorquata erytlirophrys (Sw.) : imm., 16 février.
Tympanistria tympanistrïa Fraseri Bp. : £ ad., 29 janvier.
CUCULIFORMES.
Chrysococcyx caprins (Bodd.) : <$ imm., 7 janvier ; 2 ÇÇ imm.,
7 et 18 janvier.
Il vaut particulièrement d’être noté que ces spécimens de
Coucou didric, visiblement encore jeunes en raison de la tonalité
très rousse de leur plumage du dessus du corps, ont été, selon
les indications de M. Pujor, collectés parmi les rizières. Or c’est
un fait acquis maintenant que cette espèce, très répandue et
éclectique dans son habitat, marque au contraire partout, dans
ses habitudes de reproduction parasitaire, une prédilection mar¬
quée pour les nids de Ploceidés : ceux-ci pullulent précisément
souvent au voisinage des rizières, auxquelles certains d’entre eux
se montrent même nettement préjudiciables. Le Coucou se
manifesterait-il donc en ce cas comme un utile auxiliaire naturel
de la riziculture ?
Piciformes.
Mesopicos pyrrhogaster (Malh.) : ad., 19 janvier.
Gymnobucco calvus calvus (Lafr.) : 3 ÇÇ ad., 17 et 24 février.
Pogoniulus erythronotus (Cuv.) : ad., 16 janvier ; un ad. (? Mars).
Pogoniulus scol. scolopaceus (Bp.) : ad., 9 et 17 février.
Prodotiscus insignis flavodorsalis Bann. : Ç ad., 16 février.
Cette race occidentale du petit Indicateur à bec grêle est consi¬
dérée par tous les auteurs comme très rare, et rien ne paraît être
encore connu de son mode de vie dans la forêt guinéenne. L’espèce
est du moins un peu mieux connue en région congolaise : là,
selon Friedmann ( The Honey-Guides, 1955) et contrairement à la
plupart des autres Indicateurs africains, elle parasite plutôt les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958. 32
— 492 —
nids ouverts de divers petits Passeriformes que les trous d’arbres
des autres Piciformes.
CorACIADIFORMES.
Eurystomus gui. gularis Vieill. : Ç ad., 11 mars.
Merops cilbicollis Vieill. : çJÇ ad., 16 février et 13 janvier.
Alcedo crist. cristata Pall. : $ ad., 14 janvier.
Halcyon senegalensis juscopilea Rchw. : Ç ad., 24 février.
Halcyon malimbica Forbesi Sharpe : Ç ad., 24 mars.
Lophoceros semifasciatus (Ilartl.) : ad., 18 janvier.
Passeriformes.
Hirundinidés.
Hirundo rust. rustica L. : Ç ad., 9 janvier.
Migrateur d’Europe bien connu, hôte d’hiver en la région.
Hirundo abyssinica puella Tomm. et Schl. : : ad., 7 janvier.
Muscicapidés.
Alseonax cinereus nigrorum Coll, et Hart. : un ad.
Cette espèce de Gobe-mouches, qui semble répandue dans
toutes les régions densément forestières d’Afrique, reste néanmoins
toujours rare dans les musées, — ce qui est dû aussi sans doute
à son mode de vie assez caché autant qu’à sa modeste apparence.
La sous-espèce occidentale nigrorum (= cinerascens Sharpe),
supposée distincte, est particulièrement ambiguë, et, selon Chapin
(. Birds of the Belgian Congo, vol. III, p. 606, 1953), n’était jusqu’à
présent connue que de Côte d’Or et du Togo, en régions fores¬
tières côtières sans doute ; la présente citation étend donc encore
assez loin vers l’ouest l’habitat connu de l’espèce, — sans que
cet unique spécimen nous permette pourtant d’en discuter ici
les variations subspécifiques possibles.
Sylviidés.
Sylvia bor. borin (Bodd.) : ad., 16 et 11 février.
Cette Fauvette, bien connue en Europe, n’est qu’un hivernant
en Afrique tropicale. Les deux spécimens cités ici exhibent un
plumage en fin de mue, très frais dans l’ensemble, indice d’une
mue prénuptiale en fin d’hivernage, avant la migration de retour
vers la terre de nidification.
493 —
Phylloscopus troch. trochilus (L.) : $ ad., 12 janvier, vers 1.250 m.
d’altitude.
Ce spécimen d’une espèce européenne non moins connue que
la précédente, et hivernante aussi seulement en Afrique, montre,
comme les deux Fauvettes précitées, un plumage en fin de mue.
Eremomela bad. badiceps (Fras.) : un ad. (? mars).
A l’inverse des précédentes, cette Fauvette représente en la
région un élément tropical sédentaire.
Timaliidés.
Macrosphenus concolor (Hartl.) : $ ad., 20 février.
Pycnonotidés.
Pycnonotus barbatus inornatus (Fras.) : 3 $ c?ad., 2 et 11 janvier,
16 février ; 2 pull., 18 et 19 janvier.
Les deux poussins mentionnés ici, déjà bien emplumés, prouvent
par leurs dates de capture que le mois de janvier rentre dans la
période de nidification de cet Oiseau très commun et familier,
— période probablement assez longue.
Pyrrhurus simplex (Hartl.) : Ç ad., 20 février.
Dicruridés.
Dicrurus adsimilis atactus Oberh. : Ç ad., 10 février.
Laniidés.
Lanius collaris Smithi (Fras.) : <$ ad., 8 janvier.
Nicator chloris chloris (Val.) : $ Çad., 9 et 16 février.
Ces deux spécimens confirment clairement la notable différence
de taille existant entre les deux sexes, telle que les auteurs l’ont
déjà indiquée.
Nectariniidés.
Cinnyris coccinigaster (Lath.) : imm. (en transition).
Cinnyris chloropygius ? Kempi O.-Gr. : ad., 13 janvier et 2 mars.
Comme l’a déjà souligné très exactement A. L. Rand ( Birds
from Liberia, Fieldiana : Zool., 1951, p. 638), les sous-espèces
occidentales de cet Oiseau, pourtant si abondant en Afrique,
restent encore imparfaitement caractérisées.
494
Chalcomitra Adelb. Adelberti (Gerv.) : (en transition).
Ce Soui-inanga est d’une espèce peu commune, propre à
l’Afrique occidentale, et dont les changements éventuels de
livrée des mâles ne sont pas encore bien élucidés. Ce spécimen
exhibe un plumage très usé et très terne, parmi lequel appa¬
raissent sur les diverses parties du corps et des ailes les plumes
de la livrée de noces, avec la zone gulaire pâle déjà bien marquée.
Cyanomitra vert, verticalis (Lath.) : (J imm., 25 janvier.
Cyanomitra cyanolaema magnirostrata (Bâtes) 2 ad., 13 et 23 jan¬
vier.
Ces deux spécimens, en parfait plumage, confirment la validité
de cette sous-espèce, rare et peu connue, d’un Soui-manga par
ailleurs assez commun : comparés à 14 spécimens du Cameroun
et du Gabon, leur plumage montre une teinte plus sombre, plus
grise, et leur bec — ainsi qu’à un moindre degré la queue — est
visiblement plus long.
Jusqu’à présent, cette sous-espèce magnirostrata paraît essen¬
tiellement confinée aux régions montueuses de la Sierra-Leone
orientale et aux territoires voisins en Guinée française.
Cyanomitra olivacea guineensis Bann. : Ç ad., 17 février.
Anthreptes collaris subcollaris (IJartl.) : 2 ad., 17 février.
Parmi les Nectariniidés de cette collection figure un autre
spécimen du genre Anthreptes, malheureusement unique, mais
dont les caractères ne correspondent exactement à ceux d’aucune
espèce connue jusqu’à maintenant. Je dois donc le considérer
comme représentant une forme inédite, que je propose de nommer,
en l’honneur de son collecteur :
Anthreptes Pujoli, sp. nov. : ad. ?, 16 février.
Petite taille ; aspect général d 'Anthreptes tephrolœma (J. et Fr.) $.
Dessus du corps et ailes uniformément gris olivâtre sombre, sans aucune
trace de métallisation, passant au plus olivâtre sur l’uropygium. Au-dessus
des lores un vague trait blanchâtre ne dépassant guère le niveau des
yeux. Les couvertures des ailes marquées de fines bordures ou taches
apicales claires, beaucoup plus précises à l’extrémité des couvertures
moyennes que sur les autres et simulant une étroite bande plus ou moins
interrompue. Dessous du corps gris olivâtre plus clair que le dessus,
passant au blanchâtre sur le menton et teinté de jaune sur l’abdomen,
les axillaires et les sous-caudales. Pennes des ailes et de la queue brun
noir, bordées d’olivâtre. Bec et pattes noirs.
Bec (presque droit) : 11,5 mm. ; aile : 53 ; queue : 30 ; tarse : 16.
Ce petit Oiseau, si modeste d’aspect, doit aux fines macula-
tures blanchâtres de ses couvertures alaires un caractère très
particulier. Il ne peut guère toutefois s’agir d’un immature, en
— 495 —
raison surtout de la coloration entièrement noire du bec. L’aspect
est plutôt celui d’une femelle adulte. Mais, d’une part, son identi¬
fication comme mâle est celle d’un collecteur assez expérimenté.
D’autre part, ayant examiné comparativement, outre le matériel
du Muséum de Paris, les vastes séries du British Muséum, à
Londres, où ne figure pas moins d’une soixantaine de femelles
et de mâles sans couleurs brillantes des formes les plus voisines
d’aspect : Anthreptes rect. rectirostris (Shaw) et A. r. tephrolœma
(J. et Fr.), — dont les mâles ont toujours le plumage en partie
métallisé, — Anthreptes Seimundi (O.-Gr.) et Cyanomitra Batesi
(O.-Gr.), — dont les mâles, même adultes, ont un plumage terne,
gynémorpbique, — je n’ai pu trouver chez aucun spécimen,
quel que soit le sexe ou l’âge, une pattern des ailes similaire.
Les Anthr. r. tephrolœma seules semblent présenter parfois
sur les grandes couvertures, mais non les moyennes, des traces
analogues.
C’est donc de ces Oiseaux ÇÇ que se rapproche le plus en appa¬
rence notre spécimen, les Anthreptes Seimundi et Cyan. Batesi
ayant tous invariablement le bec plus incurvé. Il convient en
outre de remarquer que la forme rectirostris, représentative en
Afrique occidentale de tephrolœma, du Cameroun-Congo, se
montre à tous les stades de plumage sensiblement plus teintée
de jaune : or, géographiquement, ce serait plutôt à celle-là qu’à
celle-ci que devrait éventuellement être rapporté notre spécimen.
Par sa coloration, celui-ci ne présente aucune trace de la métalli¬
sation, sensible dès le jeune âge, des rectirostris et tephrolœma,
pas plus que de touffes pleurales, et rappelle plutôt A. Seimundi,
C. Batesi, et même Ilylia prasina : il paraît possible, — sans que
rien actuellement permette d’affirmer cette hypothèse, — qu’il
s’agisse là d’une espèce voisine d 'Anthr. rectirostris, dont le mâle
adulte conserverait, avec une apparence gynémorphique, une
pattern particulière des ailes.
Hylia prasina (Cassin) : 2 $ ad., 25 et 26 janvier, 4 février.
Motacillidés.
Anthus trio, trivialis (L.) : ad., 16 février.
Cette espèce est un autre migrateur d’Europe bien connu,
seulement hivernant en Afrique tropicale.
Ploceidés.
Cette famille occupe toujours une place importante dans l’avi-
faune africaine. La plupart des espèces figurant dans cette
— 496 —
collection se montrent précisément des formes caractéristiques
des régions forestières de l’Afrique occidentale et de leurs abords.
Ploceus castaneofuscus Less. : 2 Ç ad., 25 et 26 janvier,
4 février.
Ploceus brach. brachypterus (Sw.) : 3 ad., 10 et 12 janvier,
7 février.
Malimbus rubricollis Bartletti Sharpe : $ ad., 18 mars.
Malimbus nitens nitens (Gray) : 2 ÇÇ ad., 6 février, 15 mars.
Malimbus scut. scutatus (Cassin) : <$ ad., 26 janvier.
Spermestes eue. cucullata Swains. : çJÇ ad., 10 mars.
Spermestes ( Amauresthes) fringilloides (Lafr.) : ad., 7 février;
Ç ad., 16 janvier.
Les fluctuations de cette espèce de « Mange-mil » ont été bien
souvent signalées par les auteurs : elle paraît s’adapter tout par¬
ticulièrement à l’extension de la riziculture.
Nigrita bic. bicolor (Hartl.) : ad., 26 janvier ; £ imm., 7 janvier ;
$ ad., 30 janvier.
Nigrita fusconota uropygialis Sharpe : $ subad., 19 janvier.
Voici encore une capture fort intéressante et qui étend loin vers
l’ouest l’aire d’habitat connue jusqu’ici de l’espèce : la sous-espèce
occidentale uropygialis, réputée rare, n’était en effet signalée
que de Gold Coast au Lagos, se différenciant sensiblement de la
sous-espèce nominale, propre à la région congolaise et à l’Ou¬
ganda, par la teinte de l’uropygium, nettement plus claire que
celle du dos. Par ce caractère, bien marqué, le spécimen cité ici
paraît se rapporter très exactement à cette population occiden¬
tale ; mais l’espèce elle-même, dans l’ensemble, reste assez mal
connue.
Oriolidés.
Oriolus brach. brachyrhynchus Sw. : 2 ad., 17 janvier et
16 février.
Oriolus nigripennis J. et E. Verr. : $ ad., 13 janvier; £ pull.,
31 janvier.
Bien que cette espèce de Loriot et la précédente soient si
semblables de taille et d’aspect, le poussin cité ici, bien qu’encore
très jeune (tout au plus une douzaine de jours, avec la gorge
encore entièrement nue et les rectrices peu perceptibles), possède
déjà des ailes assez bien constituées, dont la coloration et la
pattern permettent de l’attribuer, sans confusion possible, à
nigripennis et non à brachyrhynchus. On connaît peu de choses
sur la nidification à' Or. nigripennis, et cette preuve de la repro-
— 497 —
duction de cette espèce en janvier dans la région de Sérédou
apporte un élément inédit dans l’étude de sa biologie : clic confirme
d’ailleurs, à peu de chose près, la date de février donnée par
Bannerman, selon les observations de Will. Lowe dans les Ashantis.
Corvidés.
Corvus albus Müll. : $ ad., 16 février.
Verrouillage osseux a trois positions
chez Triacanthus brevirostris Temminck et Sc-hlegel
[Poissons, Balistiformes ]
Par Théodore Monod.
Les systèmes de verrouillage décrits chez les Poissons et destinés
à « caler » en position érigée un aiguillon appartenant à une nageoire
dorsale, pectorale ou ventrale se répartissent en deux types fonda¬
mentaux : flexion simple et flexion-rotation.
1° Dans le cas d’une nageoire impaire (aiguillon de la dorsale),
il s’agit d’un calage s’effectuant dans un seul plan, l’élément majeur
se trouvant bloqué sur un élément accessoire, postérieur (Baliste)
ou antérieur (Silurif ormes).
2° Dans le cas d’une nageoire paire, pectorale (Siluriformes) ou
ventrale ( Triacanthus ), le calage implique à la fois une flexion et une
rotation, amenant l’aiguillon dans sa position de blocage (rampe
hélicoïdale des Siluriformes, calage sur « crans » des Triacanthes).
On sait depuis longtemps (Hoi.lard, 1853, p. 106-107, pl. 3,
fig. 1, 5 [7] -6) que le pelvis des Triacanthes, impair par soudure
des deux éléments constituants, comporte un processus ascendant
[pu), qui se loge à l’intérieur de la ceinture scapulaire, et un processus
horizontal [pv) se terminant en arrière juste en avant de l’anus :
les deux gros aiguillons représentant les ventrales s’articulent sur
l’angle de l’équerre formée par les deux processus pelviens.
L’articulation de ces aiguillons assure une double fonction :
mobilité et verrouillage de l’épine. Ces fonctions, qui intéressent
morphologiquement, bien entendu, à la fois le pelvis et la nageoire
se trouvent topographiquement séparées, le dispositif de blocage
de l’épine se trouvant dorsal alors que l’articulation proprement
dite est ventrale.
Légende explicative.
a, apophyse postérieure du processus antérieur du pelvis. — b, bouton d’arrêt de
la base de l’épine. — ba, bord antérieur du processus ventral du pelvis. — bu, but-
toir (fonctionnel en position III). — cb, cran-buttoir (fonctionnel en position II).
— cd, carène dorsale du pelvis. — cv, carène ventrale, double, du processus ascen¬
dant du pelvis. — e, épine (nageoire ventrale). — ed 1-2, éléments 1-2 de la partie
dorsale de la tête articulaire de l’épine. — ev 1-2, éléments 1-2 de la partie ven¬
trale de la tête articulaire de l’épine. — Ib, logement de l’angle du bouton d’arrêt
(en position I). — pa, processus ascendant du pelvis. — pad, processus antérieur
droit du pelvis. — pag, processus antérieur gauche du pelvis. — pv, processus
ventral du pelvis. — s, sillon principal de la tête articulaire de l’épine. — sad, sillon
accessoire dorsal de la tête articulaire de l’épine. — sav, sillon accessoire ventral
de la tête articulaire de l’épine. — ta, tête articulaire de l’épine.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 499 —
Fig. 1. — Triacanthus brevirostris Temminck et Schlegel, pelvis et ventrale, vue
latérale, côté gauche. — Fig. 2, id., pelvis et ventrales, vue ventrale. — Fig. 3, id.,
pelvis et ventrales, vue dorsale.
Commençons par cette dernière (fig. 1-2). La tête articulaire
(ta) de l’épine porte un sillon principal (s) séparant deux parties
portant chacune un sillon accessoire (sad -\- sav) ; l’acétabulum
pelvien porte en son centre une apophyse (a) prolongeant posté¬
rieurement le processus antérieur et si' poursuivant par une carène,
cd - 4--
Fig. 4. — Triacanthus brevirostris Temminck et Schlegel, moitié antérieure du pelvis et de l’épine ventrale, côté gauche, dans la position I (épine
rabattue). — Fig. 5, id., position II (épine semi-érigée, bloquée sur la crète-buttoir). — Fig. 6, id., position III (épine érigée, bloquée sur
le buttoir).
500
501 —
s’engageant dans la rainure principale de la poulie condylienne, et
se poursuivant à l'intérieur de l’acétabulum. L’obliquité de l’ensemble
des parties en contact (tête articulaire, sillon principal, acétabulum
et « talon » de ce dernier) impose à l’aiguillon un double mouvement
d’érection et de torsion autour de son axe, dans le sens des aiguilles
d’une montre.
C’est cette torsion de l’épine qui va permettre au deuxième sys¬
tème, le verrouillage, de fonctionner (fig. 1, 3-6). L’articulation
proprement dite étant ventrale, le dispositif de blocage est dorsal :
il se compose d’un bouton d’arrêt (b), apophyse plus ou moins aplatie,
à sommet tronqué, de la base de l’épine. Celle-ci peut prendre trois
positions.
Au repos (position I), l’épine, entièrement rabattue, est couchée
le long du processus ventral du pelvis ; le bouton d’arrêt vient buter
par son angle antéro-externe, dans une fossette ( Ib ) de la surface
dorsale du pelvis qui limite de la sorte la course de l’épine.
Celle-ci commence à s’ériger : quand elle atteint un angle d’en¬
viron 40° avec l’axe du pelvis, le bouton d’arrêt, qui s’est à la fois
reculé et abaissé, va se trouver en contact avec un « cran » linéaire
( cb ) sculpté dans la paroi dorsale du pelvis : dès que le bouton a
dépassé le « cran », il fonctionne à la façon d’un cliquet et s’enclanche
(fig. 5) : l’épine se trouve calée sur son cran d’arrêt (position II) et ne
saurait revenir à sa position de départ qu’au prix d’une nouvelle tor¬
sion : aucune pression directe sur l’épine ne parviendra à la rabattre.
Mais l’arme défensive que constitue l’épine peut devenir plus
efficace encore avec un nouveau mouvement l’amenant à faire
avec l’axe du pelvis un angle d’environ 65° : ici le bouton d’arrêt
a atteint le bord même du pelvis et il y trouve une sorte de plate¬
forme ou buttoir (bu) sur lequel il va pouvoir reposer par toute
sa surface distale : c’est la position III, plus menaçante que la
précédente puisque l’aiguillon est plus redressé mais aussi plus
solidement bloqué puisque le bouton se verrouille ici non plus sur
une simple ligne en relief sur une surface mais sur une plateforme
qu’il aborde ici de face : l’épine est dès lors aussi fermement immo¬
bilisée que si elle était dépourvue de toute articulation et soudée
au pelvis.
On admettra sans doute qu’il valait la peine de signaler un exemple
de verrouillage osseux aussi remarquable au point de vue mécanique.
J’ajoute que ce détail n’avait pas échappé à l’attention de IL IIol-
lard qui le décrivait en 1853 (p. 107) 1 sans toutefois, semble-t-il,
en avoir reconnu toute la complexité.
Laboratoire des Pêches Outre-mer
et Institut Français d'Afrique Noire.
1. H. Hollard, Monographie de la famille des Balistides, Ann. Sc. Nat., Zool. (3),
XX, 1853, pp. 71-114, pl. 1-3.
— 502 —
Un Chevaine aberrant, présentant des signes
D’HYBRIDATION AVEC LE BLAGEON : TELESTES SOUFIA ( RlSSO }
Par J. S PI LL MANN.
Le Poisson qui fait F objet de cette note a clé recueilli, dans la
première quinzaine du mois d’août dernier, dans la rivière Les
Usses, affluent du Rhône.
Il s’agit d’un mâle qui, au moment de sa capture était sexuelle¬
ment mûr. Ce poisson porte des tubercules nuptiaux, de petite taille,
sur le dessus de la tête, les opercules et les pré-opercules.
A première vue il se présente comme un Chevaine ; il en a l’aspect
général et répond, quant à ses caractères numériques, à la diagnose
habituelle. Cependant, nous verrons dans la suite que, par certaines
particularités, il s’écarte de la normale et montre des signes manifestes
d’hybridation.
Ces signes appartenant à une espèce, le Blageon, dont le croi¬
sement avec le Chevaine n’a jamais été, à notre connaissance du
moins, signalé, il nous a paru utile de préciser les caractéristiques
de ce poisson et de donner les raisons pour lesquelles il doit être
eonsidéré comme un hybride.
Caractères numériques :
Ecailles de la ligne latérale : 46 (écailles eaniculées seules comp¬
tées).
Écailles transversales : 7/3 -j- 1 (comptées en oblique sens nord-
est sud-ouest, de la naissance de la dorsale à la ligne latérale, puis
nord-ouest sud-est entre la ligne latérale et la naissance de la
nageoire pelvienne. Écailles entières seules comptées, celle de la
ligne latérale comptée -j- 1).
Rayons des nageoires : D = 1 1 1/8, A = 1 1 1/8, Pt = 1/17,
Pv = 1/9, C = 19.
Pour la caudale, seuls les rayons principaux sont comptés.
Dents pharyngiennes : sur 2 rangs, du type 5 — 2, denticulées.
Branchiospines : 10.
Caractères métriques :
Longueur totale : 1 90 mm., les deux lobes de la caudale rapprochés.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 503 —
Longueur standard : 155 mm., de la pointe du museau à la nais¬
sance des rayons de la caudale b
Longueur de la tête : 35 mm., de la pointe du museau à l’extrémité
du bord libre de l’opercule, à l’exclusion de la membrane marginale.
Longueur du dessus de la tête : 26 mm., partie médiane dorsale.
Distance du bord postérieur de la tête à la naissance de la dorsale :
60 mm.
Diamètre horizontal de l’œil : 8 mm.
Espace préorbitaire : 9 mm.
Espace post orbitaire : 17 mm.
Hauteur dorsale : 28 mm.
Base dorsale : 17 mm.
Hauteur anale : 24 mm.
Base anale : 16 mm.
Longueur pectorale : 26 mm.
Distance entre insertion pectorale et pelvienne : 42 mm.
Toutes les mesures ci-dessus ont été prises au compas reporté
sur règle.
Les mesures suivantes ont été prises au pied à coulisse :
Plus grande hauteur du corps, nageoires exclues : 35,8 mm.
Plus grande épaisseur du corps : 19,3 mm.
Plus petite hauteur du pédicule caudal : 15,2 mm.
Largeur tête au bord antérieur de l’œil : 13,7 mm.
Caractères aberrants du poisson étudié :
Caractères extérieurs :
Tête relativement fine, museau obtus, surplombant légèrement
1. Pour les mesures comportant départ de la pointe du museau, il faut comprendre
la projection de ce museau sur la surface plane supportant le poisson couché sur le
flanc droit.
Les chiffres donnés pour les écailles, les branchiospines et les dents pharyngiennes
sont relevés sur le flanc gauche.
— 504 —
la mandibule dont l’extrémité est située sur l’horizontale passant
par le bord inférieur de l’œil. La bouche est donc sub-inférieure
et plus basse que celle du Chevaine.
Partie visible du sous-opercule (en forme de demi-croissant)
particulièrement étroite.
Voûte sous-orbitaire peu développée et non saillante au-dessus
de l’œil.
Pigment jaune orangé localisé de la manière suivante : une
ligne soulignant la base de la nageoire anale et le pourtour postérieur
et inférieur de l’opercule. Une tache à l’aisselle de chacune des
nageoires pectorales et pelviennes, une autre, plus diffuse, à l’extré¬
mité inférieure du pédicule caudal.
Fig. 1. Meule de l’hybride des Usses (tace et profd), longueur : 5 mm. — Fig. 2.
Meule d’un Telestes des Usses. — Fig. 3. Meule de Leuciscus sephalus (d’après
Fatio). — Fig. 4. Meule de Squalius agassizi = T. soufia (d’après Fatio).
Enfin, à la partie inférieure de la tête, une ligne médiane entre
les deux mandibules.
Nageoire caudale à lobes aigus, de forme générale plus fine que
celle du Chevaine.
Il existe, dans la disposition des stries rayonnantes des écailles,
une particularité : le centre de dispersion de ces stries, au lieu d’être
situé au centre de l’écaille, comme chez le Chevaine, est très nette¬
ment plus près du bord fixe que du bord libre. De plus les stries
rayonnantes sont très peu saillantes.
Caractères intérieurs :
La cavité générale du corps est fortement pigmentée, d’une teinte
diffuse brun noir.
La meule (pièce représentant les pharyngiens supérieurs et fixée
à la face inférieure de l’occipital basilaire) est nettement différente
de celle du Chevaine.
— 505
Interprétation des caractères :
Si, dans son allure générale, notre poisson rappelle le Chevaine,
la forme de la tête attire l’attention par ses caractères particuliers,
de même que la localisation du pigment jaune, en rappelant le
Telestes.
Lorsque l’on considère la paroi de la cavité générale du corps,
on est tout de suite frappé par sa pigmentation mélanique diffuse.
Si certains cyprins ont parfois, sur cette paroi, quelques méla-
nophores épars, seuls les genres Chondrostoma et Telestes présentent
cette coloration diffuse d’un noir plus ou moins intense.
Les hybrides des Chondrostomes avec le Chevaine ou le Telestes
( Chondrostoma rysela Ag.) sont connus. Or, nous ne retrouvons sur
le poisson étudié, en dehors de la pigmentation de la cavité générale
que des caractères qui nous ramènent tous au Telestes.
C’est ainsi que la meule, différente de celle du Chevaine qui est
fortement trilobée, avec un grand talon postérieur enfoncé en coin
entre les deux lobes antérieurs réunis en forme de cœur, est très
semblable à celle des Telestes. Par ailleurs elle ne ressemble en rien
à la meule des Chondrostomes, plate et unie, sans talon postérieur
et de dimensions plus grandes. Pour des poissons de taille comparable,
la meule du Chondrostome est sensiblement le double de celle du
Telestes.
En ce qui concerne les écailles de notre hybride, si le nombre
des stries rayonnantes est le même que chez le Chevaine, l’empla¬
cement de leur centre de dispersion est situé comme chez le Telestes.
Relativement aux dents pharyngiennes, nous observerons qu’à
taille égale, les dents du Chevaine et celles du Telestes se ressemblent
beaucoup. Habituellement, toutes celles du Chevaine possèdent
une ou plusieurs dentelures sur la tranche, chez le Telestes seules
les plus grandes sont dentelées. Si faible que soit la différence, celles
de l’hybride se rapprochent plus, par ce caractère, de celles du
Telestes. En tout cas, aucun signe ne rappelle les dents bien diffé¬
rentes, sur un seul rang, plus fortes et biseautées, des Chondrostomes.
En résumé, le poisson que nous venons d’étudier présente nette¬
ment des caractères d’hybridation avec Telestes sou fia (Risso).
A notre avis, il ne s’agit pas d’un hybride de première génération.
De tels hybrides présentent normalement des caractères numériques
intermédiaires entre les deux espèces mères, ce qui n’est pas le cas
ici.
Il sera intéressant de suivre le peuplement de cette rivière et
de s’efforcer d’y retrouver d’autres hybrides afin de les étudier.
C’est ce que nous nous proposons de faire.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons).
Comportement de Lasiochalcidia igiliensis (Ms.)
ET DE L'ESPÈCE NOUVELLE L. PUGNATRIX (ÜYM. ChALCIDIDAEA
PARASITES DE FOURMILIONS
Par J. R. Steffan.
Hormis quelques dépôts littoraux assez restreints, la région
marseillaise ne possède pas de sables vifs. Le seul gisement remar¬
quable distant de la côte est situé dans une dépression du versant
septentrional du Massif de Marseilleveyre, la dépression d’Enjarre,
où un matériau arénacé, provenant essentiellement de la dégra¬
dation des dolomies jurassiques sous-jacentes, occupe de vastes
superficies et, sous l’action du vent, escalade des pentes rocheuses
en formant de véritables dunes. Dans ce sable dolomitique abondent
les larves du fourmilion Myrmeleon inconspicuus Rb. qu’accom¬
pagnent celles, de grande taille, de Y Acanthaclisis baetica Rb. L
Depuis plusieurs années nous soupçonnions certains Chalcididae
méditerranéens appartenant à la tribu des Hybothoracini de parasiter
les fourmilions aux stades préimaginaux. Les raisons en étaient, d’une
part le fait bien établi qu’au moins deux représentants de ce groupe,
Hybothorax graffi Ratz, en Europe, et Lasiochalcidia ( Lasiochalcidia )
myrmeleonae (Mani) 2, en Inde, éclosent de tels hôtes, et d’autre
part, la constatation que les nombreuses espèces voisines en cause
sont manifestement psammophiles comme en témoigne leurs lieux
de capture. De plus, lors d’une mission en Guinée, nous avions eu
l’occasion de récolter deux Hybothoracini nouveaux, L . (Lasio¬
chalcidia) brevifrons Stefî. et L. (Anoplochalcidia) guineensis
(Stefî.) aux alentours ou dans des entonnoirs de fourmilions, sans
toutefois réussir à surprendre l’acte de ponte. L ne enquête menée
auprès d’entomologistes français ou étrangers étudiant les Myr-
méleonides n’avait cependant jeté d’aucune lumière sur la biologie
de ces Chalcidiens, toujours absents de leurs élevages, ce qui nous
laissait incertain quant à la validité de notre hypothèse.
En 1958, au cours de la première quinzaine du mois de septembre,
nous avons eu la bonne fortune de recueillir dans la dépression
d’Enjarre trois espèces de Lasiochalcidia et d’observer le compor¬
tement de deux d’entre elles. Toutes sont parasites du Myrmeleon
inconspicuus.
1. Nous devons à l’obligeance de M. J. Aubf.r la détermination de ces larves.
2. Cette espèce a été décrite sous le nom de Euchalcis myrmeleonae.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 507 —
L’espèce de loin, la plus commune, du moins en cette période
de l’année, est L. (Lasiochalcidia) igiliensis (Ms.) ; environ 80 %
de l’ensemble des récoltées sur le sable en quête d’une larve
à parasiter appartiennent à cette forme et, plusieurs fois, nous
avons assisté à sa ponte. Cette Lasiochalcidia, dont on ignorait
l’hôte, avait été découverte dans File de Giglio, puis signalée ces
dernières années, en Afrique du Nord et en Asie mineure. Sa présence
en Europe continentale était contestée.
La seconde espèce n’est autre que notre L. ( Anoplochalcidia)
guineensis, redécrite sous le nom de L. indescripta Bck sur des
individus d’Europe centrale ; 2 ÇÇ seulement ont été capturées,
soit 4 % de la population totale, et pas plus qu’en Guinée nous
n’avons réussi à observer l’attaque de l’hôte. Mais, très récemment,
l’U. S. Muséum de Washington nous a communiqué un couple de
la même Lasiochalcidia obtenu de fourmilions près de Collobrières
(Var) par M. H. L. Parker qui nous avait aimablement instruit
de cette éclosion. L’identité de la victime ne fait donc aucun doute.
Certaines considérations qui seront développées dans un travail
plus général nous amènent à supposer que cette espèce parasite
les larves de Myrmeléonides comme un Haltichellini des États-Unis,
le Stomatoceras rubra Ashm. var. eriensis Wall., dont le compor¬
tement, le seul étudié jusqu’à ce jour (Wallace G. E., Ann. Carn.
Mus., 29, 1942, pp. 31-40) diffère sensiblement de celui des deux
Lasiochalcidia qui font l'objet de cette note.
Enfin, aux formes précédentes s’associe une nouvelle espèce,
L. (Lasiochalcidia) pugnatrix, moins bien représentée que L. igi¬
liensis — ses constituent 16 % de la population — mais recher¬
chant et parasitant les larves de fourmilions de manière identique.
En voici la description.
L. (Lasiochalcidia) pugnatrix sp. n.
9. Tête et antennes entièrement noires comme le thorax. Tegulae
variant du roux au brun noirâtre. Pattes antérieures et médianes rousses,
sauf la première paire de coxas noire, la portion basale des fémurs et la
portion apicale des tibias souvent très rembrunies ; pattes postérieures
rousses, la face ventrale et l’arête externe des tibias noirâtres. Abdomen
en grande partie roux, la région dorsale des cinq derniers tergites noire,
ainsi que le dessus du tergite II et la partie postérieure du disque du
tergite I chez les petits individus. Ailes antérieures légèrement enfumées,
sauf à leur apex.
Tête à front plan, la dépression du scrobe nulle. Longueur des orbites
un peu inférieure à la largeur du vertex et presque égale à la longueur
des joues (ces trois dimensions dans le rapport 8 : 10 : 9) ; diamètre de
l’ouverture buccale atteignant les 2/3 de la largeur du vertex (7 : 10).
Diamètre trans verse de la tête atteignant également les 2/3 de la largeur
du vertex (7 : 10).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
33
Antennes grêles ; pédicelle à peu près 4 fois plus long que large ; annellus,
en moyenne, 2 fois plus long que large, égal aux 3/4 du pédicelle ; funicule I
côté et enfonçant sa tarière dans le prothorax d’une larve de Myrmeleon également
renversée sur le flanc (d’après une photographie prise à l’éclair électronique).
presque 2 fois plus long que large, à peine plus couit que l’annellus ;
funicule VII, encore un peu plus long que large, égal aux 3/4 (grands indi¬
vidus) ou aux 2/3 (petits individus) de l’annellus ; massue, égale aux
509 —
2 précédents articles réunis, presque aussi longue que le pédicelle.
Thorax, vu dorsalement, avec les côtés du pronotum peu convergents.
Disque scutellaire fortement bombé et visiblement plus large que long,
le rebord postcutellaire prolongé apicalement par deux petites dents
triangulaires redressées obliquement et toujours nettement séparées l’une
de l’autre.
Carènes latérales du propodeum armées d’une seule petite dent proxi¬
male (dent poststigmatique), la dent distale absente, le propodeum
lui-même médiocrement resserre au delà de l’emplacement qu’occuperait
cette dernière dent.
Fémurs postérieurs relativement grêles, au moins 2 fois plus longs que
larges, à lobe apical convexe peu saillant ; bord ventral serratulé de ces
fémurs armé de 30 à 40 denticules. Éperon externe des tibias postérieurs
à peine plus court que l’éperon interne.
Ailes antérieures à marginale bien développée, sa longueur égale au 1/4
de celle de la cellule costale.
Abdomen pyriforme, la partie apicale du tergite Vil (épipyge) très
brève, sa carinule médiane plus courte que la distance séparant les pygo-
styles.
Longueur : 3, 9-5, 4 mm.
<?. Diffère de la 9 par les caractères suivants. Pattes plus sombres,
variant du brun noirâtre au noir, les fémurs postérieurs demeurant roux.
Tête plus courte, la longueur des joues égale au diamètre de l’ouverture
buccale (7 : 7). Antennes à scape renflé au niveau de son premier tiers ;
pédicelle presque 2 fois plus long que large ; annellus environ 2 fois 1/2
plus large que long ; funicule I, guère plus long que large, à peine plus
court que les 2 précédents articles réunis ; funicule YII subcarré, égal
aux 2/3 du funicule I ; massue un peu plus longue que le funicule I et
l’annellus réunis. Abdomen ovoïde.
Longueur : 4, 0-4, 5 mm.
Holotype : 1 Ç. Allotype : 1 Paratypes : 7 Ç$ et 1 <$. Sablière
d’Enjarre ; env. de Mazargues (Bouches-du-Rhône). Types et para-
types déposés au Muséum National d’Histoire naturelle (Paris).
Par la conformation de leur propodeum, les deux sexes de cette
nouvelle espèce se distinguent sans ambiguïté des autres Lasio-
chalcidia du bassin méditerranéen. Alors que chez ces dernières
les carènes latérales du segment médiaire sont armées d’une paire
de robustes dents plus ou moins voisines l’une de l’autre, cette struc¬
ture étant considérée jusqu’à présent comme un caractère générique,
on observe, chez L. pugnatrix, la disparition complète de la dent
apicale et une sensible réduction de la dent antérieure comme chez
l’espèce décrite par Masi sous le nom de Dromochalcidia moluccensis .
En outre, les se singularisent parla coloration franchement rousse
des deux premiers tergites abdominaux dont, seule, la région dorsale
est parfois maculée de noir. Encore la macule du premier tergite,
quand elle est présente, ne forme-t-elle qu’une tache limitée à
l’extrémité du disque. Chez les autres espèces, au contraire, tout
— 510
l’abdomen est noir, à l’exception de sa région ventrale plus ou moins
testacée. L. pugnatrix diffère secondairement de L. dargelasi (Latr.),
la forme la plus affine, par sa taille moindre et ses fémurs postérieurs
grêles. En outre, le scape antennaire du est simplement renflé,
et non denté comme chez cette dernière espèce.
La recherche de l’hôte, sa capture et l’acte de ponte.
Dès 9 heures du matin et jusqu’aux alentours de 17 heures, au
début de septembre, lorsque l’ombre des collines envahit la dépres¬
sion d’Enjarre, il est possible d’y observer des L. pugnatrix en com¬
pagnie de plus nombreuses L. igiliensis, les unes et les autres en
quête de larves de Myrmeleon. Les Chalcidiens, après avoir atterri,
se mettent à cheminer rapidement sur le sable qu’ils palpent de leurs
antennes, tandis que leur abdomen s’élève et s’abaisse de façon
rythmique. Le trajet très irrégulier suivi par les imectes les conduit
à recouper plusieurs fois leur route et à bien explorer une surface
assez considérable, sans souci du vent qui, parfois, les roule sur
le sol. Au bout d’un laps de temps variant de quelques minutes
à un quart d’heure, les Lasiochalcidia dont les recherches sont
demeurées infructueuses, s’envolent soudainement, franchissent une
distance de 40 centimètres à 2 mètres, et reprennent, aussitôt
posés, les manœuvres déjà décrites. Il arrive que, durant leurs
déplacements, ces Lasiochalcidia pénètrent dans un entonnoir de
fourmilion, mais elles n’y séjournent pas ; bien plus, certaines
parvenues à proximité du piège, l’évitent par un saut brusque. C’est
pourquoi, avant d’avoir assisté à l’attaque d’un Myrmeleon, il
nous avait paru improbable que celui-ci put être l’hôte des deux
parasites.
Les choses, en effet, vont se passer tout différemment si une
Lasiochalcidia décèle une larve simplement dissimulée sous une faible
épaisseur de sable : l’hyménoptère « tombe en arrêt » ou encore
exécute quelques pas précipités de côté, cette curieuse démarche
ayant sans doute pour but de garder le contact avec le fourmilion
invisible qui recule perpendiculairement à la direction primitivement
suivie par la Lasiochalcidia . Cette dernière, sans plus tarder, s’arc-
boute sur ses pattes médianes et postérieures, incline son corps en
avant, et, de ses pattes antérieures, déblaie fébrilement le sable
recouvrant la victime, cessant même, à l’occasion, de fouir, pour
écarter un petit caillou. Sa posture, comme son comportement,
sont alors comparables à ceux d’une Ammophile ou d’un Bembex
creusant leur terrier !
Les opérations ultérieures, dont l’objet est de débusquer le four¬
milion, ont été suivies sous le binoculaire avec L. pugnatrix, seule
— 511 —
espèce qui eut accepté d’attaquer les Myrmeleon au laboratoire 1.
Peu après qu’ait débuté le travail d’excavation, la Lasiochalcidia
dégaine sa tarière et la plongera à de multiples reprises dans le sable,
non pour pondre dans l’hôte ou le paralyser, mais, semble-t-il,
afin de le situer avec précision ou l’obliger à quitter sa retraite.
Nous avons notamment observé une $ pivoter autour de sa tarière
qui reposait comme un axe sur le dos d’une larve de Myrmeleon ,
et, modifiant sa première façon de gratter le sable, le rejeter laté¬
ralement avec ses pattes médianes et postérieures jusqu’à ce que
le fourmilion soit dégagé. Ainsi harcelé, l’hôte se décide à sortir
de sa cachette. En fait, aussi bien dans la nature que dans une boîte
de Pétri, et si l’on n’intervient pas pour favoriser le parasite, celui-ci
perd le plus souvent la trace de la larve qui s’éloigne tout en s’en¬
terrant plus profondément. La Lasiochalcidia, poursuivant néan¬
moins le déblaiement , l’interrompt de temps à autre pour explorer
sans succès les environs, revient ensuite à son travail ou ébauche,
à proximité, un autre puits, enfin abandonne définitivement les
lieux au bout de quelques minutes à un quart d’heure.
Nos recherches sur ces insectes n’en sont encore qu’à leur début,
mais nous pouvons affirmer dès maintenant que la perception des
mouvements du fourmilion, ou mieux, du sable qui le recouvre,
joue un rôle primordial dans la découverte de l’hôte par l’hymé-
noptère et sa localisation durant sa fuite. Une Lasiochalcidia paraît
ne pas soupçonner la présence d’une larve immobilisée quelques
millimètres au-dessous d’elle, alors que l’agitation d’une petite
masse de sable provoquée par un pinceau, préalablement enterré,
éveille, sans coup férir, son attention et déclanche aussitôt le « réflexe
de fouissement ». En déplaçant plus ou moins vite le pinceau on
réussit, soit à guider la marche du Chalcidien qui suit le monticule
de sable vagabond, soit à lui faire délaisser son travail de terrassier
qu’il reprend là où l’instrument remue le sol. Il semble que le
siège de cette perception des mouvements (ou vibrations) du substra¬
tum réside dans les tarses plutôt que dans les antennes car à une
saccade provoquée sur les côtés de l’insecte ou derrière lui, il répond
sans hésitation par une rotation d’un quart ou d’un demi-tour.
Il n’est pas exclu que la vision puisse également intervenir dans
cette phase de l’activité de l’hyménoptère.
Émergeant du sol, le fourmilion est saisi par la Lasiochalcidia
ou capturé après une brève poursuite lorsqu’il cherche à fuir !
Cette dernière observation, portant sur une L. igiliensis, a été
répétée au laboratoire avec L. pugnatrix, en utilisant successivement
un fragment d'allumette et une larve de Vermileo attachés à un
1. Les échecs enregistrés avec L. igiliensis devaient être occasionnés par l’illumi¬
nation ou l’ensoleillement trop intenses de leur cage, le phototropisme l’emportant
sur le besoin de pondre.
— 512
fil : à deux reprises, une Ç attentive aux mouvements du sol, devait,
après une course d’environ 2 centimètres, rattraper le leurre ou le
diptère traînés sur le sable, puis les lâcher après avoir reconnu leur
nature.
La larve du fourmilion, nullement inhibée, riposte en lançant
des coups de tête et en pinçant dans ses mandibules, une antenne,
une patte ou l’abdomen du parasite. A l’issu d’une très courte
lutte, les deux protagonistes se retrouvent habituellement placés
en tête-bêche, le dos de la victime tourné vers la face ventrale de
la Lasiochalcidia toujours couchée sur le flanc. Nous avons vérifié
que cette position de l’hyménoptère est constante, quelle que soit
l’attitude du fourmilion qui maintient, dans la plupart des cas,
l’un des tibias postérieurs de l’agresseur entre ces mors L Le parasite
perce alors de sa tarière le prothorax de l’hôte — seul point commun
avec le comportement de St. rubra var. eriensis — tandis que s’ac¬
centue la vibration de ses antennes qui courrent le long du corps
de la larve. Celle-ci, presque aussitôt, desserre ses mandibules et
va demeurer inerte durant les 45 à 125 secondes que durera l’acte
de ponte. Puis, l’introduction de l’œuf de 7/10 de millimètre effectuée,
la Lasiochalcidia se redresse et abandonne le fourmilion qui, sans
délai, se réanime et recule pour s’enterrer hâtivement. Son immo¬
bilité très passagère ne doit donc pas être attribuée à une paralysie,
mais correspond plutôt à une thanatose.
Les trois larves capturées par L. igiliensis, à Enjarre même,
mesuraient entre 3,6 et 4 mm., (mandibules comprises), l’une d’elles
étant encore engagée dans une exuvie. Au laboratoire, L. pugnatrix
attaquait des fourmilions d’une taille comparable ou légèrement
supérieure, mais évitait les individus dépassant 6 mm. De ce fait,
il est nécessaire que l’hôte, choisi à un âge voisin de celui de sa
première mue, s’accroisse considérablement avant que le parasite
puisse achever son développement larvaire.
En résumé, ces deux Lasiochalcidia dont on serait tenté d’écrire
qu’elles « chassent » les larves de fourmilions, manifestent un com¬
portement exceptionnel chez les Chalcidoïdes et rappelant même,
à plusieurs titres, celui de Sphégiens. Bien qu’il s’agisse d’une con¬
vergence explicable par l’éthologie particulière du Planipenne, on
notera que St. rubra var. eriensis élevé d’un hôte aux mœurs iden¬
tiques, adopte à son égard une attitude plus passive et orthodoxe,
en ce sens qu’il se contente d’attendre l’agression du fourmilion
pour le parasiter et d’autre part, qu’il ne chercherait pas à le pour¬
suivre en cas de fuite. Ajoutons que certains indices laissent présumer
un troisième type de comportement chez H. graffi dont nous étu¬
dions actuellement la biologie.
1. Deux L. igiliensis récoltées à Enjarre, et amputées de cet article, l’avaient pro¬
bablement perdu dans un tel combat.
513 —
Protracheoniscus pierrei Vasdel
S’EST PAS US Porc EU AO S IDE QU 1 S QU É T RA C HÉ A TE
MAIS US OSISCIDÉ
(Crustacés : Isopodes terrestres)
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
J’ai décrit, voici huit ans (Vandel, 1950), une nouvelle espère
d’Isopode terrestre recueillie par M. Franklin Pierre, aux environs
de Beni-Abbès : Protracheoniscus pierrei. Je l’avais rangée alors
dans la sous-famille des Porcellionides quinquetrachéates et dans
le genre Protracheoniscus. Cependant, Arcangeli (1952, pp. 99-100)
tenait pour douteuse l’attribution de cette espèce au genre Pro-
tracheoniscus.
L’étude du matériel rassemblé par M. le Professeur P. Remv,
au cours de ses prospections marocaines, m’a permis de reprendre
l’examen de cet Isopode. Notre collègue a, en effet, recueilli un
mâle de la même espèce, le 22 septembre 1950, dans l’oasis de
Figuig (palmeraie d’El Oughadir). L’étude de cet exemplaire m’a
permis de reconnaître le bien fondé de la critique d’AiicANGELi ;
l’attribution de cette forme saharienne au genre Protracheoniscus
et à la famille des Porcellionidae était inexacte. Cependant, cette
erreur est instructive. Elle confirme le sentiment qui s'était imposé
à moi depuis longtemps, et que j’avais déjà exprimé dans un travail
précédent (Vandel, 1952, p. 110). L’évolution régressive qui réduit
le nombre de segments du flagelle antennaire atteint son terme
chez les Oniscoïdes supérieurs, c’est-à-dire chez les Trachéates ;
chez eux, le flagelle antennaire est toujours constitué de deux seg¬
ments seulement. Cependant, cette stabilité n’est pas encore établie
au niveau des Oniscidae, c’est-à-dire des Atrachéates ; chez les
représentants de cette famille, le nombre de segments du flagelle
antennaire varie de 2 à 15 (Vandel, 1955, p. 479). C'est, la présence,
chez l’espèce présentement étudiée, d’un flagelle antennaire composé
de deux articles qui avait mal orienté mon premier diagnostic.
11 convient de compléter et de corriger la description que j’avais
donnée de cette espèce sur les points suivants :
1) Œil. — Chez l’exemplaire de Figuig, l’œil est composé seu¬
lement. de 3-4 ommatidies.
2) Antennule (Fig. A). — Cet appendice est constitué de trois
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
514
articles. Le troisième qui est de beaucoup le plus long, porte un
bouquet latéral de trois aesthetascs, et un faisceau terminal de
quatre éléments du même type.
3) Maxillipède (Fig. C). — Le palpe est étroit, de type philoscien ;
il est composé de quatre articles. L’endite porte une forte tige
et une mince soie, mais elle est dépourvue de pénicillé.
4) Péréiopodes (Fig. B). — Le péréiopode porte un organe dac-
tylien ( o.d .) fixé à l’extrémité du dactylos Ul) .
Mauritaniscus pierrei (Vandel). — A, antennule ; B, extrémité du septième péréiopode ;
d , dactylos ; o.d., organe dactylien ; C, maxillipède.
5) Pléopodes. — Les figures que j’ai données dans mon premier
travail sont exactes, mais elles ont été mal interprétées. Les exo¬
podites sont dépourvus de pseudo-trachées. Aucun sillon ne parcourt
les exopodites de la première et de la seconde paires de pléopodes.
Par contre, les exopodites 3, 4 et 5 portent du côté externe un pro¬
fond sillon. Ce sillon correspond, non point à un sillon trachéen,
mais au repli qui limite la concavité dans laquelle se loge l’endopodite
et que Verhoeff (1920, p. 413) désigne, dans ses travaux, sous le
nom de Muldenfalte. Un gros vaisseau sanguin occupe le bord externe
de l’exopodite ; une disposition vasculaire analogue se retrouve
chez Alloniscus.
515
Position systématique de l’espèce étudiée.
Il est bien certain après ce qui vient d’être dit que la présente
espèce étant dépourvue de pseudo-trachées ne saurait être main¬
tenue ni dans le genre Protracheoniscus, ni dans la famille des
Porcellionidae. En conséquence, toutes les conclusions relatives aux
affinités et à la répartition de cette espèce qui avaient été dévelop¬
pées dans mon premier travail demandent à être révisées.
L’examen renouvelé de cette espèce permet de lui reconnaître
d’incontestables ressemblances avec le genre Alloniscus. Voici les
principales : a) Soies-écailles de forme et de constitution très ana¬
logue ; b) Structure céphalique semblable ; c) Antennule présentant
outre le faisceau terminal, un bouquet latéral d’aesthetascs inséré
sur le troisième article ; d) Flagelle antennaire pourvu d’aesthe¬
tascs ; e ) présence d’un organe dactylien ; /) Péréiopodes antérieurs
du mâle pourvus d’une forte brosse sur le méros et sur le carpos ;
g) Exopodite des pléopodes dépourvus de pseudotrachées, mais
présentant une irrigation sanguine très développée, en particulier
le long du bord externe.
Cependant, on observe de notables différences entre la présente
espèce et les représentants du genre Alloniscus : a) Absence de
pores glandulaires (présents chez Alloniscus) ; b) Flagelle antennaire
de deux segments (trois segments chez Alloniscus) ; c) Palpe du
maxillipède étroit, de type philoscien, formé de quatre articles
(palpe très large chez Alloniscus, formé de cinq articles) ; d) Endite
du maxillipède pourvu de deux tiges, mais dépourvu de pénicillé
(chez Alloniscus, l'endite est dépourvu de tiges, mais porte un
pénicillé). Ces différences sont trop marquées pour qu’il soit possible
d’inclure la présente espèce dans le genre Alloniscus. Il convient
de créer pour elle un nouveau genre que je propose de nommer :
Mauritaniscus n. g.
La présente espèce doit donc se nommer : Mauritaniscus pierrei
((Vandel, 1950).
Conclusion.
En conclusion, il convient de ranger l’espèce saharienne dans
un genre distinct qui prend place à côté d ’ Alloniscus. Nous avons
déjà dit (Vandel, 1952, p. 112) qu’à notre avis le genre Alloniscus
doit être inclus dans la sous-famille des Scyphacinae, ainsi que
l’avait déjà reconnu Dana, il y a plus d’un siècle (Dana, 1854,
p. 176). Comme Alloniscus, le genre Mauritaniscus doit prendre
place dans la famille des Oniscidae et dans la sous-famille des
Scyphacinae.
— 516 —
BIBLIOGRAPHIE
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Protracheoniscus Verh. di Protracheoniscus pierrei Vandel. — Boll.
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semblée par F. Pierre dans le sud algérien, et sur la présence d’un
nouvel élément irano-touranien dans la faune saharienne. — Bull.
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zugleich ein Beitrag zur Ivenntnis der Entstehung der Landtiere
(Ueber Isopoden. 21 Aulsatz). — Zeit. tviss. Zool., CXVIII, pp. 365-
447.
— 517 —
POROCÉPHALES D'UN ClilROPTÈRE FRUGIVORE DE BAMAKO-SUR-
Niger (Soudan français)
Par Robert Ph. Dollfus.
Chez des Eidolon helvum (Kerr 1792) (Fam. Pteropidae J. Ed.
Gray 1821), grande roussette frugivore effectuant à Bamako et
dans plusieurs villes du Soudan des migrations annuelles, quelques
parasites ont été récoltés, en juillet 1958, par le Service Phytosani¬
taire de la Direction de l’Agriculture du Soudan français. Parmi ces
parasites, se trouvaient des larves de Porocéphales qui m’ont été
soumises pour identification L
A. Larve de Linguatula.
Trois exemplaires de cette larve étaient libres dans le fond d’un
tube contenant un foie parasité par une autre espèce de Porocé-
phale ; il est donc probable que ces trois larves de Linguatula se
trouvaient libres à la surface du foie lorsque celui-ci a été mis en
alcool.
Il s’agit de la larve à son dernier stade larvaire (nymphe), c’est-à-
dire libérée de son enveloppe et appelée « Stachellarve » par les
auteurs allemands.
Les dimensions varient de 2,6 X 0,9 mm. à 3,5 X 1,0 mm.
La face dorsale est un peu convexe et la ventrale un peu concave ;
la forme générale, arrondie antérieurement, s’atténuant postérieu¬
rement, est celle de Linguatula serrata Frôlich au même stade.
Il y a environ 75 à 80 segments, dont le bord postérieur est très
finement et très brièvement pectiné. Les crochets sont égaux entre
eux et la longueur crochet + fulcrum, varie de 459 à 474 p ; ils
sont disposés en arc de cercle et le cadre buccal est au niveau des
crochets internes.
S’agit-il de Linguatula serrata Frôlich 1789, au stade autrefois
nommé Pentastomum denticulatum (Rudolphi 1805) ? C’est possible,
mais, comme les diverses espèces du genre Linguatula sont extrême¬
ment voisines et que l’on ne connaît pas les larves de celles d'Afrique
tropicale, je considère seulement comme probable l’attribution
à serrata.
1. Je remercie mon ami Paul Vayssière de m’avoir confié cet intéressant matériel.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 518 —
S
Fig. 1 . — Linguatula sp. (larve). Crochets (459-474 p) avec leur fulcrum et cadre buccal.
Vue ventrale. Individu long de 3,5 mm.
Légende de la planche.
Fig. 1. Linguatula sp. (larve), individu long de 2,6 mm., région antérieure. — Fig. 2.
Même individu, région postérieure. — Fig. 3-4. N ettorhynclius (syn. Armiüifer ) sp.,
larves longues de 11-16 mm.
Tous mes remerciements à Jacques Carayon qui a exécuté les clichés.
POROCÉPHALES Ü’UN CHIROPTÈRE
Bulletin du Muséum, 2e série, i. XXX, n° 5, 1958.
B. Larve peut-être attribuable
au genre Nettorhynchus (synon. Armillifer).
Six individus de cette larve se trouvaient les unes dans le foie,
les autres sur la rate. Ceux du foie étaient, soit encastrés à la surface
(mais sous la capsule du foie), soit profondément engagés dans le
tissu hépatique. Chaque individu était recourbé en anneau dans
un kyste membraneux ou une capsule réactionnelle intensément
vascularisée.
Fig. 2. — Même espèce que pour la fig. 1. Crochet externe vu de face avec son fulcrum.
Individu long de 2,6 mm. Même grossissement que pour la fîg. 1.
Extraite de son enveloppe et étendue, la larve est longue de
11 à 16 mm., avec un diamètre d’environ 2 mm. ; subcylindrique,
arrondie antérieurement et postérieurement, annelée ; il y a environ
23-25 segments, y compris les extrémités, dont l’antérieure est un
peu dilatée, plus grosse que la postérieure.
Les crochets, fortement recourbés sont égaux entre eux et dis¬
posés en arc, la paire externe est en partie en arrière de la paire
interne et le cadre buccal est au niveau de la paire interne.
î. 3. N ettorhynchus (syn. Armillifer) sp. (larve). Crochet externe du côté droit
(vue ventrale). Individu long de 16 mm., prélevé sur la rate.
. 4. — Même espèce que pour la fig. 3. Crochet interne et cadre buccal vus par la
face ventrale. Individu long de 11 mm. encastré dans le foie, sous la capsule du foie .
Même grossissement que pour la fig. 3.
— 521
Le fait que. clans son enveloppe, la larve est recourbée, sa face
ventrale formant la partie convexe de la courbure, est, d’après
H. Heymons (1935, p. 140), caractéristique des larves du genre
Armillifer. Je suis donc amené à comparer ma larve à celles de
«•e genre, bien que, d'après H. Heymons (1935, p. 236), la bouche
des Armillifer soit circulaire.
Dans le genre Armillifer L. W. Sambon 1922, genre qui, ainsi
que je l’ai montré (1950, p. 112-113) tombe en synonymie de
N ettorhynchus P. Gervais 1846 (Nettorhynque Blainville 1824,
N etrurhynchus J. C. Zenker 1827) ont été réunies six espèces ; les
larves sont connues pour Armillifer armillatus (Wyman 1845),
A . cmnulatus (Baird 1853), .4. monihfonnis (Diesing 1835) et
.-1. Brumpti Giglioli 1922. D’après le nombre des anneaux, il ne peut
pas s’agir de cette dernière espèce ; le nombre des anneaux est
aussi plus élevé chez monihformis et anmdatus que chez la nôtre.
S’agit-il à.’ armillatus ? Le nombre des anneaux est à peu près
compatible, mais il y a incertitude sur le genre en raison de la forme
du cadre buccal, je préfère donc ne proposer qu’une identification
générique et spécifique provisoires.
Il ne semble pas que des Porocéphales aient été signalés chez
des Chiroptères en Afrique. La seule mention d’un Porocéphale
chez un Chiroptère est celle de Pentastoma subcylindricum Diesing
1835, larve trouvée encapsulée sur l’estomac de Phyllostomus
discolor Wagner 1843, au Brésil et supposée correspondre à Poro-
cephalus crotali Ilumboldt 1811.
BIBLIOGRAPHIE
1950. Doli.fus (Robert Pli.). Armillifer L.-W. Sambon 1922 tombe en
synonymie de Nettorhynque H. D. de Bioinville 1824. Annales
de Parasitologie hum. et compar., t. XXV, nos 1-2, 1950, pp. 112-113.
1935. Heymons (Richard). Pentastomida. Dr. H. G. Bronns Klassen
uncl Ordnungen des Tierreichs, Bd. V, Abt. IV, Buch 1, Lief. 1-2 ;
1935, pp. i-vx + 1-268, lîg. texte 1-148. (Se reporter à cet ouvrage
pour la Bibliographie) .
— 522 —
Matériaux pour l'étude caryo-taxinomique
DES S AXIFRA GAGÉES.
V. Le Noyau et les Chromosomes somatiques
du Bolandra oregona S. Watts.
Par J. L. Hamel.
C’est A. Gray qui, en 1868, orée le genre Bolandra pour une plante
de la Californie, le B. californica ; en 1879, S. Wattson décrit une
seconde espèce, originaire de l’Orégon et du Washington, le B. ore¬
gona. Engler (1930, p. 119), se conformant à l’opinion de
C. O. Rosendahl (1905, p. 58), place ce genre à l’intérieur de la
sous-tribu des Saxifraginées au voisinage des genres Jepsonia,
Suksdorfia, Sullivantia , Boykinia, dont les représentants sont tous
de l’Amérique du Nord 1, Hyeronimusia, propre à l’Argentine et
à la Bolivie, Peltiphyllum, qui est lui aussi nord-américain, et
Saxifraga, que l’on rencontre dans tout l’hémisphère nord. Tous
ces genres sont caractérisés par une placentation centrale, des feuilles
dépourvues de glandes enfoncées dans le limbe, comme en ont les
Bergenia. Mais si les genres Jepsonia et Bolandra semblent voisins
par la forme en coupe de leur réceptacle qui n’est soudé qu’à la
base des carpelles, ils se distinguent par les dimensions respectives
de leurs graines qui sont grosses chez le premier, petites chez le
second, et par le nombre de leurs étamines, dix chez celui-là (comme
chez les Peltiphyllum et Saxifraga qui s’en séparent par la forme
de leur réceptacle), cinq chez celui-ci. Ce dernier caractère relie
les Bolandra aux Suksdorfia, aux Sullivantia, à la majorité des
Boykinia, mais ceux-ci sont remarquables par la forme de leur
réceptacle soudé avec les carpelles sur le tiers ou la moitié de leur
hauteur, aux Hyeronimusia enfin, dont l’ovaire est entièrement uni
au réceptacle en forme de cloche.
Dans les tissus somatiques du Bolandra oregona, tels qu’on peut
les observer dans les méristèrnes radiculaires (les plantes utilisées
pour ce travail sont issues de semis faits au Jardin des Plantes
à partir de graines reçues de la « Nursery » English et dont l’identité
a pu être vérifiée au moment de la floraison), les noyaux inter-
1. Haka (1937) estime en effet que les deux Boykinia japonais doivent être classés
l’un dans le genre Neoboykinia (N. liycoctonifolia), l’autre dans le genre Peltoboykinia
(P. tellimoides) . Pour celui-ci, l’étude caryologique confirme les arguments tirés par
cet auteur de la morphologie et de l’anatomie (Hamel, 1953).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
- 523 —
phasiques présentent autour du nucléole un réticulum grêle, peu
dense, très net cependant, rosé après la réaction de Feulgen, sur
lequel se détachent des chromocentres petits et rouges, dont le
nombre est sensiblement égal à celui des chromosomes. Cet aspect
rappelle celui des noyaux interphasiques du Sullivantia Sullivantii
(T. et G.) Britton (Hamel, 1953, p. 257). Il appartient encore au
type des noyaux réticulés à chromocentres tel que le définit
Mlle C. Delay (1946-1948, p. 35) ; toutefois la faible densité du réseau
le rapproche des noyaux semi-réticulés observables chez les Boykinia
rotundifolia Parry, B. aconitifolia Nutt., B. elata (Nutt.) Greene
var. cincinnata Rosend. et B. Jamesii (Torr.) Engl.
Les noyaux quiescents, dans les tissus où l’activité mitotique
est suspendue, ont sensiblement même apparence ; mais les chromo-
centres tendent à diminuer de volume jusqu’à ne plus représenter
que des points sur les mailles du réseau toujours discernable. Cette
évolution peu marquée ne s’observe pas chez le Sullivantia Sulli¬
vantii.
La mitose se déroule suivant le processus décrit pour celui-ci :
la prophase commence au moment où les chromocentres paraissent
portés par des sortes de travées que dessinent en se regroupant les
filaments du réseau. Ces travées sont alors soumises à un phénomène
d’étirement qui aboutit à la formation de rubans flexueux, pâles,
dépourvus de tout épaississement rappelant les chromocentres.
Ces rubans se raccourcissent ensuite en même temps qu’ils s'épais¬
sissent et deviennent plus colorés. Ils ressemblent bientôt à des
sortes de boudins trapus, légèrement plus courts que les chromosomes
métaphasiques. Lorsqu’ils ont pris leur aspect définitif, la prophase
s’achève : le nucléole, généralement unique, et la membrane nucléaire
disparaissent .
Les chromosomes métaphasiques sont au nombre de 14. Leur
épaisseur moyenne est de 0,3 g. Comme chez les autres Saxifragacées,
on peut les apparier : les deux plus grands, a, mesurent environ 3 je
et ont deux bras inégaux ; ceux du couple b excèdent 2 p. et possèdent
un bras presque deux fois plus long que l’autre. Ayant sensiblement
2 p, les chromosomes c sont quasi-isobrachiaux, tandis que les d
Buletin Idu Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
34
524
mit un bras fort, réduit qui les fait souvent ressembler à un crochet.
Les trois autres paires ressemblent à des bâtonnets arqués, mais
les e, dont les bras sont à peu près égaux, peuvent atteindre 1,5 jx ;
les /, de dimensions voisines, présentent un satellite qui n’est pas
toujours visible. Dans ce cas il n'est pas possible de les distinguer
des chromosomes g qui dépassent 1 jx (fig. I, où les deux satellites
sont visibles, et 2 où un seul satellite est présent ; fixateur de Nava-
shin, coloration par la méthode de Feulgen).
L’anaphase, typique, ne présente aucune particularité la dif¬
férenciant de celles observables chez la plupart des Saxifragacées
à noyaux de ce type. Les télophascs sont d’abord peu lisibles car
les noyaux sont très petits, encombrés par les chromosomes qui
paraissent occuper toute la cavité nucléaire autour d’un nucléole.
Progressivement les noyaux deviennent ovoïdes, puis presque
sphériques au moment où commence l’interphase. Les chromosomes
se sont alors despiralisés, constituant peu à peu le réseau grêle sur
lequel subsistent les fragments encore spiralisés correspondant aux
chromocentres.
Ainsi le nombre des chromosomes, leur aspect .général et leurs
dimensions ,1e type nucléaire, tout en lui gardant son originalité,
permettent de placer le Bolandra oregcina dans un ensemble caryo-
logiquement défini où se trouvent le Sullivantia Sullivantii qui
possède lui aussi 14 chromosomes, et sans doute les autres Sullivantia,
et les Boykinia, spécialement ceux chez qui n = 7 (B. Jamesii,
B. elata var. cincinnata), ensemble qui groupe des plantes américaines
comparables par leurs caractères morphologiques.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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quiescents chez les Phanérogames, Rev. Cyt. et Cytophysiol. végét.,
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ihre Verwandtschafts-Verhaeltnisse in Beziehung zu ihrer geogra-
phischen Verbreitung, Beihbl. 83 zu d botan. J ahrbüch., 37, 1-80.
— 525 —
Sur la présence de Semiometra italica (Schlüter, 1878;
(CoMATULIDAE) DANS LE LuTÉTIEN DE BOIS-GOUËT
(Loi re- A tlantiq ue ) .
Par Pierre Balavoine.
Les Comatulidae fossiles ont été bien étudiés par Torsten Gislén
en 1924 1 . M. Marcel David a recueilli parmi de nombreux Bryo¬
zoaires, dans le Lutétien de Bois-Gouët (Loire- Atlantique), 2 pièces
centro-dorsales d’un Antedon, dont l’une est bien conservée. Ces
échantillons d 'Antedon correspondent exactement à A. italicus,
espèce décrite et figurée par Schlüter en 1878 2 et provenant de
l’Éocène de Monte Spilecco près Monte Bolca (Italie).
Cette espèce est classée dans le genre Semiometra créé par
T. Gislén en 1924 ( op . cit., p. 172). Sa répartition géologique s'étend
du Crétacé supérieur à l’Eocène avec les espèces suivantes : S. cour-
villensis (Valette, 1927) — Santonien (France) ; S. impressa Car-
penter, 1881 — Sénonien (Suède) ; 5. italica (Schlüter, 1878) — Eocène
(Italie) ; S. lenticularis Schlüter, 1878 — Crétacé supérieur (Hol¬
lande) ; S. plana Brunnich-Nielsen, 1913 — Crétacé supérieur (Alle¬
magne et Danemark) ; S. pommerania Gislén, 1924 — Sénonien
(Allemagne) ; S. rowei Gislén, 1924 — Turonien (Grande-Bretagne) ;
S. scania Gislén, 1924 — Sénonien (Suède).
Les Comatulidae éocènes actuellement étudiés sont : Antedon
breviceps Tate et Dennant, 1893, Eocène d’Australie ( nomen nudum) ;
A. pertusa Clark, 1900 — Eocène d’Australie (nomen nudum ) ;
Glenotremites atacicus (Doncieux, 1911) — Lutétien inférieur de
Fontcouverte (Aude) ; Gl. conoideus (Emmons, 1858) — Eocène —
Caroline du Nord (U. S. A.) ; Conometra alticeps (Philippi, 1844) —
Eocène de Païenne (Italie) et Semiometra italica (Schlüter, 1878) —
Eocène — Monte Spilecco, près Monte Bolca (Italie).
Laboratoire de Géologie du Muséum.
1. T. Gislén, Echinoderm studies. The fossil Comatulids. Zoologiska Bidrag fran
Uppsala, 1924, IX, pp. 102-193, fig. 192-258.
2. Cl. Schlüter, Uber einige astyle crinoiden. Zeitschr. der Deutschen geol. Gesell.,
vol. 30, pp. 28-66, Tab. 3, fig. 8-10, 1878.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
34
— 526 —
Contribution a l'étude paléoxylologique de l'Indochine
(VI) : Sur le Quercoxylon Ogurai n. sp„
bois fossile de l Ile de Bach Long Vi (Golfe du Tonkin) x.
Par Edouard Bouheau.
Outre d’intéressantes informations botaniques et biogéogra¬
phiques, la paléoxylologie a déjà donné des précisions stratigra-
phiques du plus haut intérêt en permettant de dater des couches
continentales d’âge jusque-là incertain ou inconnu.
Pour l’Indochine, en particulier, on pensait bien que les « terrains
rouges » devaient monter au-dessus du Lias et ceci à la suite d’ob¬
servations de paléozoologie et de celles des géologues du Siam 2,
mais ce sont des bois fossiles 1 qui ont permis de montrer définiti¬
vement que ces « terrains rouges » continentaux post-triasiques
sont de tous les âges, du Rhétien au Crétacé et qu’ils montent même
plus haut dans le Tertiaire.
Le bois fossile qui fait l’objet de cette nouvelle Note a été récolté
dans l’Ile de Bach Long Vi (encore appelée Ile de Nightingale),
dans le Golfe du Tonkin à environ 130 km. de Ilaïphong et de la
pointe Morne. Cette île peu étendue (3,5 km2), « autrefois inhabitée
et boisée, a été occupée il y a une vingtaine d’années par des Chinois
émigrés du NW d’Haïnan qui... Font totalement déboisée pour
y établir de maigres cultures » (Saurin 3).
L’étude paléoxylologique que l’on trouvera ci-après vient con¬
firmer un âge tertiaire pour les grès continentaux de Bach Long Vi.
Selon Ed. Saurin, l’existence des grès continentaux montre que
l’île est le témoin qui subsisterait d’un pont ayant établi autrefois
une liaison continentale datant probablement du Néogène et du
Pléistocène ancien, entre le Tonkin et Haïnan. Cela prouve, en
outre, que le plateau sous-marin, situé entre ces deux continents,
dont la partie Nord a une profondeur maximum de 40 m., résul-
1. Cette note fait suite à : Ed. Bouheau, 1950, Contribution à l’étude paléoxylo¬
logique de l’Indochine (I à IV). Bull. Serv . gêol. Indochine , XXIX, fasc. 1 et 2, pp. 1-52,
4 pl.
Ed. Boureau, 1952, Ibid. (V). Mêm. Mus. nat. Hist. nat., n. s., sér. C, T. II, fasc. 1,
pp. 1-26, 6 pl.
2. R. Furon, 1955, Histoire de la Géologie de la France d’Outre-Mer. Ibid., V,
pp. 1-218 (voir page 178).
3. Ed. Saurin, 1956, L’Ile de Bach Long Vi (Golfe du Tonkin). Bull. Soc. Gêol. Fr.,
6e s., 6, pp. 699-705.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXX, n° 6, 1958.
— 527 —
terait d’une submersion récente. Une telle profondeur de 40 m.
est également celle qui existe encore en divers points des côtes
indochinoises pour le substratum rocheux formé par des sédiments
marins récents.
L’importance de la paléoxylologie pour dater les grès continentaux
de Bach Long Vi a été, là encore, tout à fait évidente, car avant
ce travail de M. Saurin, l’île était teintée sur les cartes comme
pour des calcaires anthracolithiques dont elle est complètement
dépourvue.
L’échantillon 1 que nous étudions maintenant a été récolté par
M. Ed. Saurin que nous remercions vivement. 11 a déjà été signalé
dans son intéressant travail sur l' Ile de Bach Long Vi. Cet échantillon
se présente sous l’aspect d’un bloc charbonneux noir, assez dur et
minéralisé. Les structures du plan ligneux transversal sont quelque
peu déformées par une compression latérale, mais les détails des
ponctuations restent bien conservés, surtout ceux des champs de
croisement.
Famille des Fagaceae.
Quercoxylon Ogurai n. sp.
(planche I)
I. Etude anatomique.
Bois hétéroxylé d’Angiosperme. Les zones annuelles sont géné¬
ralement visibles mais cette zonation est peu marquée, au plus semi-
poreuse.
A. Vaisseaux. A partir des vaisseaux les plus grands du bois
initial, les Vaisseaux légèrement plus petits du bois final forment
des files radiales d’éléments diffus et espacés. Les vaisseaux sont
toujours isolés et régulièrement circulaires en certains points des
lames minces. En d’autres endroits, l’écrasement de l’échantillon
donne souvent un aspect arrondi allongé radialement.
Dimensions des vaisseaux en coupe transversale : 160 p X 160 p
et 180 p X 180 p, 240 p X 150 p (bois initial).
Densité des vaisseaux : en moyenne 7 au mm2 transversal.
Contenu des pores. Les pores sont garnis d’une abondante thyllose
à paroi mince qui en obstrue complètement la cavité. Cette thyllose
s’observe aussi bien dans une lame transversale que dans les lames
longitudinales. Elle est formée de cellules à parois minces, souvent
accompagnées d une abondante substance sombre, probablement
1. Collection du Muséum : Boureau 722 (B.L.V. 3).
— 528 —
tannique. La perforation de la paroi terminale des éléments de vais¬
seaux est simple.
L’épaisseur de la paroi des vaisseaux est d’environ 3 p.
Les ponctuations latérales des vaisseaux sont aréolées, alternées
d’un diamètre moyen égal à 7 p.
B. Fibres trachéides. Les fibres ligneuses sont des fibres trachéides
typiques pourvues sur leurs parois de ponctuations aréolées dispo¬
sées en files généralement unisériées et d’observation facile. Le dia¬
mètre des fibres va de 15 à 20 p (fibres étroites, car le diamètre moyen
est inférieur à 24 p). L’ouverture est d’environ 3 p. Ces fibres, dont
la coupe transversale est polygonale, ont donc une paroi épaisse,
épaisseur de la paroi , . 1
car le rapport - — ; - - — ; — — — est supérieur à
épaisseur de la fibre 3
Les fibres trachéides sont souvent vasicentriques et disjointes
au niveau des grands vaisseaux.
C. Rayons. Les rayons sont de deux types : les uns sont unisériés,
les autres de grande taille.
a) rayons unisériés. Ils sont très nombreux : 20 au millimètre
horizontal tangentiel. Les cellules des rayons sont quadrangulaires
avec des angles arrondis et quelquefois elliptiques, à paroi ponctuée.
Elles sont couchées dans le sens du rayon. La largeur de ces rayons
est en moyenne de 20 p. Ces rayons, unisériés dans leur plus grande
partie, peuvent être localement bisériés. Leur hauteur verticale
est variable. Les cellules terminales sont souvent plus hautes que
les autres. Elles sont généralement plus hautes que larges, c’est-à-dire
nettement dressées (30 p X 50 p). Le nombre des cellules verticales
de ces rayons unisériés atteint 13... 18... 23 (ce dernier rayon a
une hauteur de 550 p).
b) grands rayons. Les grands rayons sont, de façon typique,
des rayons agrégés, disséqués surtout aux extrémités. La partie
moyenne de ces rayons peut être localement composée (9 séries).
Dans d’autres cas, les grands rayons sont disséqués dans toute leur
longueur (faux rayons).
c) champs de croisement. Les champs de croisement communs
aux vaisseaux et aux cellules des rayons sont pourvus de grandes
ponctuations allongées (p. ex. : largeur : 5 p ; longueur : 12,5 p)
dites « palissadiques », rappelant ainsi une ornementation scala¬
riforme. Elles sont toujours perpendiculaires à la grande dimension
de la cellule. Dans les cellules de rayons couchées horizontalement,
ces ponctuations palissadiques sont verticales. Dans les cellules
dressées des marges des rayons, elles sont horizontales, c’est-à-dire
disposées parallèlement à la petite dimension de la cellule. Il y a
entre ces deux positions extrêmes des positions intermédiaires et
ces ponctuations sont alors obliques. Ces ponctuations de champ.
— 529
bien que paraissant limitées par un double trait, ne semblent pas
aréolées.
D. Parenchyme vertical. Dans les lames transversales, le paren¬
chyme vertical est disposé en files tangentielles perpendiculairement
aux rayons (parenchyme concentrique) et distantes de 150 p.
Il est principalement formé d’une seule file cellulaire ou plus rare¬
ment de cellules disposées sur 2 ou 3 épaisseurs radiales. Le diamètre
transversal de ces cellules généralement isodiamétriques varie de
25 p à 40 p. Le parenchyme concentrique est marqué aussi nettement
dans le bois initial que dans le bois final. Le parenchyme vertical
est formé de files de cellules successives longues de 100 à 150 p.
Elles peuvent être septées, mais on doit l’affirmer avec des réserves :
Il s’agit peut-être d’une apparence de septation seulement due au
contact du parenchyme vertical et du parenchyme horizontal des
rayons.
Evolution morphologique du contenu des cellules parenchymateuses .
Toutes les cellules parenchymateuses de ce bois fossile renferment
encore un contenu très noir constitué par des composés tanniques.
La distinction entre fibres et cellules de parenchyme est ainsi
très aisée.
Le contenu cellulaire peut se diviser et montrer de nombreuses
« bulles » de taille d’abord petite. Puis, ces « bulles », de plus en
plus confluentes, se groupent pour constituer, en fin de compte,
dans une même cellule, qui se vide peu à peu, deux ou une seule
grande cavité claire, sphérique, observable particulièrement dans
une coupe radiale. Le parenchyme vertical a généralement un con¬
tenu tannique très dense. Au contraire, le parenchyme horizontal
des rayons unisériés est, en général, faiblement concentré avec
peu de composés tanniques. Celui des grands rayons est plus dense,
surtout dans la partie centrale, alors que, dans la partie marginale
du rayon, il a, comme dans les rayons unisériés, tendance à perdre
les tannins par formation de cavités claires. Ces aspects observés
dans l’échantillon fossile rendent ainsi compte de la concentration
et de la diffusion des tannins et donnent une indication sur le fonc¬
tionnement des cellules vivantes du plan ligneux.
Le plan ligneux semble contenir des cristaux dans le parenchyme,
mais ces derniers sont peu visibles.
IL Affinités.
Le plan ligneux fossile, en question ici, est de façon typique
celui d’un Quercus à feuilles persistantes, ainsi qu’en témoigne la
structure des anneaux annuels d’accroissement.
— 530
Parmi les espèces actuelles, il n’est pas sans rappeler le Quercus
Chevalieri Hick. et A. Camus, surtout pour la coupe transversale
très ressemblante. Il faut cependant constater que les rayons,
typiquement composés dans cette espèce vivante [Lecomte, pl. X 1],
sont assez différents de ceux de notre bois. C’est plutôt du côté
du Pasania dealbata Œrst, qu’il faut se reporter pour trouver
des rayons comparables [Lecomte, pl. XI et une thyllose aussi
abondante dans des vaisseaux semblablement répartis.
Néanmoins, l’espèce fossile qui vient d’être décrite est assez dif¬
férente des types vivants connus.
On peut établir certaines autres comparaisons avec diverses
espèces fossiles 2.
1. — Comparaison avec le Quercinium hobashiraishi Ogura, 1932,
du Paléogène de Najima, près de la ville de Fukuoka, au Japon3.
Ce bois japonais, qui appartient pareillement à un Quercus à
feuilles persistantes, présente un grand nombre de caractères com¬
muns avec notre bois fossile. La seule distinction importante réside
dans les grands rayons de type différent. Le Quercinium hobashiraishi
a des grands rayons « composés », alors que ceux du Quercoxylon
Ogurai ont tendance à se disséquer et à former de faux rayons du
type « agrégé ». D’autre part, le Quercinium hobashiraishi a un
parenchyme vertical plus abondant dans le bois initial alors que
dans le Quercoxylon Ogurai, ce tissu est marqué aussi nettement
dans le bois initial que dans le bois final.
2. — Comparaison avec le Quercus cf. acuta Thunberg de
S. Watari, 1952, du Miocène de Taziri, Préfecture de Simane (Japon).
Les rayons de cet échantillon sont également du type « composé ».
Toutefois les figures 5, p. 110, et 3 b, p. 111 données par S. Watari 4
indiquent un début de dissection rappelant les faux rayons agrégés
du Quercoxylon Ogurai.
D’autre part Watari signale un parenchyme septé cristallifère.
Il n’est pas impossible que le parenchyme vertical de notre échantillon
soit septé. Il faut cependant admettre que cette septation est difficile
à affirmer et qu’une confusion possible peut résulter, dans le bois
1. H. Lecomte, 1925-192G, Les bois de l' Indochine. Publ. de l’agence économique
de l’Indochine. Texte : pp. 1-310, 16 pl., 1925 ; Atlas : 68 pl., 1926.
2. Voir une liste d'espèces fossiles de Fagaceae dans : Ed. Boureau, 1957, Anatomie
végétale , vol. III, p. 673.
3. Y. Ogura, 1932. On the structure of “ hobashira-ishi ”, a famous silicified trunk
at Najima near Fukuoka City. Jap. J. Bot., 6, pp. 173-181, pl. 1 1 1- IV.
N. B. — « hobashira-ishi » signifie « mât pétrifié ». Ce tronc fossile décrit par Ogura,
découvert sur la plage de Najima dans le Kiushiu au Japon, est particulièrement
célèbre. La légende veut qu’il résulte de la silification du mât d’un bateau utilisé par
l’empereur Jingo pour envahir la Corée, en 201 av. J.-C. Comme le fait remarquer
Y. Ogura, le bois silicifié est tertiaire et non d’âge quaternaire !
4. S. Watari, 1952, Dicotyledonous woods from the Miocene along the Japan
seaside of Honsyu. J. Fac. Sci., U. Tokyo, Bot., 6 (3), pp. 97-134.
BULL. MUS. NAT. HIST. NAT.
Planche I
531 —
de Bach Long Vi, d’une apparence seulement due au contact du
parenchyme vertical et du parenchyme horizontal des rayons uni-
sériés. Malgré des points communs remarquables, cette autre espèce
fossile japonaise diffère sensiblement de notre échantillon indochi-
nois.
Les différences constatées avec les espèces connues vivantes et
fossiles justifient l’appellation nouvelle que nous donnons. Nous
dédions cette espèce à notre collègue, le Prof. Yudzuru Ogura de
l’Université de Tokyo.
III. Diagnose.
Quercoxyion Ogurai n. sp. — Bois d 'Angiosperme rapporté au genre
Quercus. Anneaux d’accroissement pas toujours très nets, du type semi-
poreux. Vaisseaux diffus, disposés en files, isolés, au nombre de 7 par mm2,
à coupe transversale elliptique, à grande taille dans le bois initial et de
taille toujours moyenne dans le bois final. Thyllose abondante à parois
cellulaires minces. Fibres-trachéides à ponctuations aréolces très nettes,
à paroi « épaisse ». Rayons de deux types : rayons unisérés et grands
rayons. Ces derniers du type intermédiaire composé-agrégé. Champs de
croisement contenant des ponctuations allongées, palissadiques. Paren¬
chyme vertical en chaînettes d’une ou plusieurs assises cellulaires. Cellules
parenchymateuses à contenu sombre, probablement tannique.
Laboratoire d' Anatomie comparée
des Végétaux vivants et fossiles
du Muséum.
Légende de la planche.
Planche I. — Quercoxyion Ogurai n. sp., Boureau.
1. Portion de coupe transversale montrant les vaisseaux disposés en files radiales
et les files de cellules parenchymateuses au contenu noir, perpendiculaires aux
rayons.
2. Portion de coupe tangentielle montrant l’extrémité d’un grand rayon et les petits
rayons unisériés voisins.
3. Portion de coupe radiale montrant au voisinage d’un vaisseau les ponctuations
palissadiques des champs de croisement.
532
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXX. — 2' Série.
Actes administratifs . 328,472
Distinctions honorifiques . 472
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1957 . 5
Travaux faits dans les laboratoires pendant Vannée 1957 . 10
Communications :
Abrard (R.)* Présence de l’Aurochs dans un dépôt de fond de vallée sèche
à Orveau (Seine-et-Oise) . 109
— Bois fossile des alluvions modernes de l’Armançon à Vireaux (Yonne). . 239
Arènes (J.). A propos du Carduncellus lucens Bail . 206
— Centaurea sisymbriifolia, species orientalis nova . 210
— Un Cirsium nouveau pour la flore du Maroc et pour la science.... 212
Arnoult (J.). Présence de Testudo hermanni F. G. Gmelin (Chélonien) en
Normandie . 123
— et Spillmann (J.). Sur quelques techniques actuelles facilitant le confi¬
nement et le transport d’animaux aquatiques vivants . 386
Aubenton (F. d’). Sur Cromeria nilotica Boulenger 1901 (Poisson des eaux
douces africaines). Répartition et notes écologiques . 68
Aubert de la Rüe (E.). Remarques sur les différents faciès du Précambrien
dans le Nord-Est du Brésil . 222
— et Soyer (R.). Faunule de Mollusques terrestres recueillie dans l’ Ile
de Makatea (Archipel des Tuamotu) . 365
Balavoine (P.). Bryozoaires recueillis à la Nouvelle-Amsterdam par M. E. Au¬
bert de la Rüe en 1953 . 300
— Sur la présence de Semiometra italica (Schlüter, 1878) (Comatulidae)
dans le Lutétien de Bois-Gouët (Loire-Atlantique) . 525
Bauchot-Boutin (M.-L.). Sur Antennarius pinniceps Commerson (Téléostéen
Lophiiforme) et sa signification taxinomique . 139
— et Bassot (J. M.). Sur Ileteroconger longissimus Günther (Téléostéen
Anguilliforme) et quelques aspects de sa biologie . 258
Berlioz (J.). Note biologique sur des Cétoines (Coléoptères-Scarabéides)
d’Afrique australe . 73
— Étude d’une collection d’Oiseaux de Guinée française . 490
Blanc (M.). Sur quelques poissons des Iles Kerguelen rapportés par le
Dr Bourlaud . 134
Boureau (Ed.). Contribution à l’étude anatomique des espèces actuelles de
Ropalocarpaceae . 213
— Étude paléoxylologique du Sahara (XXIV). Sur le T erminalioxylon
fezzanense n. sp., Combretaceae fossile du désert du Calancho (Fezzan
oriental) . 321
— 533 —
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine. VI : Sur le
Quercoxylon Ogurai n. sp., bois fossile de l’île de Bach Long Vi (Golfe
du Tonkin) . 526
Carayon (J.). Un nouvel Anthocoridae omphalophore de Côte d’ivoire (Hemip-
tera Heteroptera) . 153
Chf.rbonnier (G.). Les Holothuries des côtes de Sierra Leone.. . 101, 191, 294, 371
— Sur le genre Globosita n. n. = Sphaerella Heding et Panning (Holothuries
dendrochirotes) . 198
Coppens (Y.). Le Mammouth de l’Atrikanova (Sibérie) . 402
Démangé (J.-M.). Un nouveau genre et une nouvelle espèce de Myriapodes
du Mont Nimba (Guinée). (Diplopodes Spirostreptidae) . 271
Dollfus (R. Ph.). Porocéphales d’un Chiroptère frugivore de Bamako-sur-
Niger (Soudan français) . 517
Forest (J.). Sur la nomenclature des Pagures des mers françaises . 94
— Les Pagures du Viêt-Nam. IL Sur quelques espèces du genre Calcinus
Dana . 184, 285
Furon (R.). Découverte, paléontologie et stratigraphie des grands Forami-
nifères de l’Ouest africain . 313
Grandjean (F.). Observations sur les Palaeacaroides (5e série) . 76
— Observations sur les Oribates (38e série) . 167
— Scheloribatidae et Oribatulidae (Acariens, Oribates) . 352
— Au sujet du naso et de son œil infère chez les Oribates et les Endeostig-
mata (Acariens) . 427
Guidé (J.). André Marie Constant Duméril, le Père de l’Erpétologie. Leçon
inaugurale du cours de Zoologie (Reptiles et Poissons) . 329
— et La motte (M.). Morphologie et reproduction par développement direct
d’un Anoure du Mont Nimba, Arthroleptis crusculum Angel . 125
— — Une espèce nouvelle de Batracien du Mont Nimba (Guinée fran¬
çaise) appartenant au genre Phrynobatrachus : Ph. maculiventris n. sp. . . 255
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVIII, XIX)... 302, 458
— Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CXV. Plantes récol¬
tées par C. Mac Millan . 393
Guinot (D.). Sur une collection de Décapodes Brachyoures ( Portunidae et
Xanthidaé) de l’Ile Mayotte. IL Xanthidae . 84, 175, 276
Halle (N.). Hippocrateacées nouvelles d’Afrique occidentale . 464
Hamel (J.-L.). Matériaux pour l’étude caryo-taxinomiques des Saxifragacées.
IV. Trois Saxifrages de la section Kabschia Engl . 199
— Id. V. Le noyau et les chromosomes somatiques du Bolandra oregona
S. Watts. . . . . 522
Jouffroy (F. K.). Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils chez
les Primates. Description et interprétation . 475
— et Lessertisseur (J.). Notes sur la musculature de la main et du
pied d’un Orang-outan (Pongo pygmaeus Iloppius) . 111
Juberthie (C.). Révision du genre Parisiro (Opilions, Sironidae) et description
de Parasiro minor n. sp . 159
Kelner-Pillault (S.). Catalogue de quelques types d’Hyménoptères prove¬
nant de la collection de l’Abbé J. J. Kieffer . 146
— Catalogue des types de Cynipidae provenant de la collection de l’Abbé
J. -J. Kieffer . 414
— Les Diapriinae (Hym. Proctotrupidae) des îles Philippines provenant
de la collection de l’Abbé J.-J. Kieffer . 418
Lessertisseur (J.). Signification de l’épine iliaque antéro-inférieure chez
les Primates. Étude ostéologique et myologique . 482
Monod (Th.). Verrouillage osseux à trois positions chez Triacanthus brevirostris
Temminck et Schlegel (Poissons, Balistiformes) . 498
— 534 —
Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoologique du bois de Yincennes pendant
l’année 1957 . 241
Olivier (G.) et Pineau (H.). Croissance prénatale du Macacus rhésus . 407
Plessis (J.). Note préliminaire sur le sang de Protoptcrus armectens (Owen, 1 839). 345
Plessis (Y.) Quelques observations sur le cycle des Méduses Acalèphes . . . . 379
— Note préliminaire sur l’étude statistique des coquilles vides de Bivalves,
en particulier de Mytilus edulis L . 454
Postel (E.). Sur la présence de Carrharodon rarcharias (L., 1758) dans les
eaux tunisiennes . 342
Re.my (A.). Pauropodes de Gambie . 43G
Saint-Seine (R. de). Proposition d’une nomenclature morphologique pour les
aires coronales des Échinides . 367
Soyer (R.). La galerie téléphonique sous la Seine, entre la place Saint-Michel
et la place du Châtelet, à Paris (Notice géologique) . 234
Spillmann (J.). Sur deux poissons des collections du Muséum, témoins «le
l’existence au xixe siècle, dans le lac Léman, de Corégones du type
« dispersus » . 144
— Un Chevaine aberrant présentant des signes d’hybridation avec le Blageon
[Telestes sou fia Risso) . 502
Steffan (J. R.). Comportement de Lasiochalcidia igilensis (Ms.) et de l’espèce
nouvelle L. pugnatrix (Hvm. Chalcididae ), parasites de fourmilions. . . . 506
Vachon (M.). A propos de Liobuthus kessleri Birula, Scorpion psammophile
nouveau pour la faune iranienne . 422
Vandel (A.). Sur une nouvelle espèce d ’Armadillidium provenant du Ri f
marocain, A. djebalensis, n. sp. (Crustacés; Isopodes terrestres) . 291
— « Porcellio pubescens Dollfus 1893 » appartient au genre Trichorhina
Budde-Lund. (Isopodes terrestres ; Squamiferidae) . 360
— Les Porcellions du groupe Atlantique et du sous-groupe bético-rifain . . . 443
— Protracheoniscus pierrei Vandel n’est pas un Porcellionide quinqué-
trachéate, mais un Oniscidé (Crustacés, Isopodes terrestres) . 513
Villiers (A.). La collection Maurice Pic au Muséum de Paris . 71
— Notes sur les Disteniinae de la région indo-pacifique ( Col. Cerambycidae) . 262
Zoller (H.). A l’occasion du 250e anniversaire de Albrecht von Haller.
Quelques remarques sur son œuvre botanique et ses collections . 305
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