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Full text of "Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle. Série 3. Zoologie"

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BULLETIN 

du MUSÉUM NATIONAL 
d’HISTOIRE NATURELLE 

PUBLICATION BIMESTRIELLE 


zoologie 

350 


N° 501 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1077 



BULLETIN 

du 

MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 

57, rue Cuvier, 75005 Paris 


Directeur : Pr M. Vachon. 

Comité directeur : Prs J. Dorst, C. Lévi et R. Laffitte. 
Conseillers scientifiques : Dr M.-L. Bauchot et Dr N. Halle. 
Rédacteur : M me P. Dupérier. 


Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 
1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. 

Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 1 à 42 (1929-1970), 
constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. 

A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — 
Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Écologie 
générale) et les ai ticles paraissent, en principe, par fascicules séparés. 


S’adresser : 

— pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬ 

toire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., 
Paris 9062-62) ; 

— pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum, 

36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 17591-12 — 
Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; 

— pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue 

Cuvier, 75005 Paris. 


Abonnements pour l’année 1977 

Abonnement général : France, 530 F ; Étranger, 580 F. 
Zoologie : France, 410 F ; Étranger, 450 F. 

Sciences de la Terre : France, 110 F ; Étranger, 120 F. 
Botanique : France, 80 F ; Étranger, 90 F. 

Écologie générale : France, 70 F ; Étranger, 80 F. 
Sciences physico-chimiques : France, 25 F ; Étranger, 30 F. 


International Standard Serial Number (ISSN) : 0027-4070. 



BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
3 e série, n° 501, novembre-décembre 1977, Zoologie 350 

Les Aloses fintes Alosa fallax (Lacepède, 1803) 

Poissons Clupéiformes de l’Atlantique nord-est et de la Méditerranée. 

Etude des caractères numériques 

par Jean-Pierre Quignard et Fredj Kartas * 

Résumé. Alosa fallax (Lacepède, 1803) est une espèce polytypique. Pour la forme migra¬ 
trice anadrome, l'étude des caractères numériques permet de reconnaître quatre sous-espèces sur 
les côtes de l’Atlantique nord-est et de la Méditerranée. 

Abstract. - Alosa fallax (Lacepède, 1803) is a polytypic species. If we consider the meristic 
eharaeters four subspeeies can be distinguished in the anadromous migratory form of the north- 
east Atlantic océan and of tbe Mediterranean sea. 


Les Aloses sont typiquement des poissons anadromes communs sur les côtes d’Europe, 
d’Afrique du Nord et d’Amérique du Nord. La systématique et la taxinomie de ces Clupes 
sont encore de nos jours assez confuses, ceci est dû en grande partie, comme le font remarquer 
Fuhnestin et Vincent (1958) à ce que leurs caractères spécifiques « sont peu nets » et pré¬ 
sentent pour certains d’entre eux « des variations importantes, individuelles et suivant 
l'âge ». 

Matériel et méthodes 

Le présent travail est consacré à l’étude des caractères numériques des Aloses fintes 
migratrices : Alosa fallax (Lacepède, 1803) de l’Atlantique nord-est et de la Méditerranée, 
des lieu ves Elbe, Rhin (Allemagne), Garonne, Aude, Rhône (France), Tirso (Sardaigne), 
Miliane (Tunisie) et des lacs Ischkeul (Bizerte, Tunisie), Oubeira (La Calle, Algérie). Nous 
serons également amenés à évoquer le cas des Aloses yougoslaves qui pénètrent dans les 
lacs Skadarsko, Bacinsko et la rivière Neretva. Les renseignements se rapportant aux Aloses 
de l’Elbe et du Tirso sont extraits respectivement des travaux de Mass (1965) et de Cotti- 
glia (1963 et 1970) ; pour le Rhin, nous avons utilisé les nombres fournis par Hoek (1900) 
auxquels nous avons ajouté nos propres données en ce qui concerne les branchiospines. 
Enfin, pour l’Adriatique nous reproduisons, en les adaptant, certaines données élaborées 
par Vukovic (1961). 

* Université des Sciences et Techniques du Languedoc, F-34060 .Montpellier Cédex , et Faculté des Sciences 
de Tunis. 


5U1, 1 



1242 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


Les caractères retenus sont : 

— Nombre de rayons aux nageoires dorsale et anale. Nous avons compté tous les rayons 
qu’ils soient simples ou dichotomisés. 

— Nombre total d’écailles sur la carène ventrale et dans les portions pré et post-pelviennes. 

— Nombre total de vertèbres (urostyle compris) ; nombre de vertèbres à arc hémal complète¬ 
ment ouvert ; nombre de vertèbres à arc hémal fermé par un simple pont hémal ou à hémacanthe 
parfaitement formée. 

— Nombre total de branchiospines (lit) sur le premier arc branchial et sur la partie inférieure 
(Bi). La branchiospine qui se situe exactement au niveau de l’articulation des deux parties de l’arc 
a été incluse dans les branchiospines de la partie supérieure. La longueur totale (Lt) de l’animal, 
c’est-à-dire de la distance séparant l’extrémité de la tête de celle de la queue, a été choisie comme 
longueur de référence pour l’étude de ce caractère. Certains auteurs exprimant leurs résultats en 
fonction de la longueur à la fourche (Lf) ou de la longueur standard (Ls), nous avons transformé 
leurs données en nous basant sur les relations Lt = 1,143 Lf — 0,292 et Lt = 1,087 Ls + 3,695. 

Pour chacun de ces caractères, lorsque cela est possible, nous donnons l’effectif : n ; 
la moyenne : ni ; l’écart-type : s et les valeurs extrêmes observées : e. 

Pour Alosa fallax (Lacepède, 1803), au cours de ces dernières années, les systématiciens 
ont suivi dans l’ensemble les conclusions de Svetovidov (1952 et 1973) qui reconnaît, 
au sein de la forme migratrice anadrome, deux sous-espèces : A. fallax fallax (Lacepède, 
1803) et A. fallax nilotica (Geoffroy Saint-Hilaire, 1808), la première localisée à l’Atlantique, 
la seconde à la Méditerranée et ses annexes. Pourtant, à l’origine, Svetovidov (1952) 
limite la distribution d’A. f. nilotica à la Méditerranée orientale, à l’Adriatique et à la mer 
Noire, laissant apparemment en suspens le statut des morphes de la Méditerranée occiden¬ 
tale. D’ailleurs, Wheeler (1969) et Bini (1970) s’ils acceptent l’opinion générale, ne rejet¬ 
tent pas complètement la possibilité d’une subdivision en sous-espèces plus nombreuses 
dans la Méditerranée. Seuls Furnestin et Vincent (1958) estiment que les sous-espèces 
établies par les chercheurs les ayant précédés « sont sans valeur et doivent disparaître de 
la nomenclature ». 

Il faut signaler qu’à côté de ces Aloses fintes amphidromes, il existe des populations 
ayant adopté définitivement un mode de vie sédentaire en eau douce. Cette adaptation 
s’est faite à la suite de modifications naturelles ou artificielles dans le régime des relations 
mer-fleuve qui ont permis l’emprisonnement dans les eaux continentales d’individus en 
phase migratoire potamique. Ces changements ont eu lieu à des époques plus ou moins 
reculées et parfois contemporaines. Cette nouvelle vie passée entièrement en milieu lacustre 
a entraîné des modifications morphologiques chez les descendants, par rapport aux souches 
migratrices originelles, si bien qu’à la suite des travaux de Fatio (1890), Regan (1916), 
Barbiéri (1907), Trewavas (1938), Ferrero (1946, 1951), Cottiglia (1963, 1970), on 
reconnaît en Europe la présence de deux sous-espèces lacustres : A. f. killarnensis Regan, 
1916, en Irlande et *4. f. lacustris Fatio (1890) en Italie. 

De l’ensemble des travaux consacrés à A. fallax, il ressort donc que cette espèce est 
certainement très polymorphe et plastique et que, si un certain nombre de sous-espèces 
sont fréquemment reconnues, leurs affinités ne sont pas aussi nettes que les écrits le suggèrent 
(Wheeler, 1969). A l’heure actuelle nous pouvons encore adopter le point de vue de Lozano- 
Rey (1950) : « ... la détermination des sous-espèces (YAlosa fallax n’est pas encore éluci¬ 
dée. Comme pour des cas semblables il devient nécessaire de faire l’étude de séries nombreuses 
d’exemplaires provenant des localités les plus diverses ». 



LES ALOSES FINTES ALOSA FALLAX 


1243 


Notons enfin que les problèmes taxinomiques que posent cette Alose sont compliqués 
par une hybridation possible entre A. fallax et A. alosa (Hoek, 1900; Redeke, 1938; 
Furnestin et Vincent, 1958). 


Tableau 1. — Variations du nombre de rayons à la nageoire dorsale. 


Fleuves, lacs 

16 17 

18 

19 

20 

21 

n 

m 

s 

Garonne 

4 

44 

64 

9 


121 

18,645 

0,669 

Aude 


7 

24 

18 

3 

52 

19,237 

0,785 

Rhône 


12 

64 

44 

3 

123 

19,309 

0,679 

Ischkeul 


3 

54 

55 

11 

123 

19,602 

0,686 

Miliane 


27 

114 

54 

4 

199 

19,176 

0,677 

Oubeira 


2 

6 

2 

1 

11 

19,182 

0,874 


Tableau 11. - 

— Variations du 

nom] 

lire 

de rayons 

à la 

nageoire 

anale. 


Fleuves, lacs 

18 

19 20 

21 

22 

23 

24 

25 

n 

m 

S 

Rhin (Hoek, 1900) 

2 

4 15 

47 

35 

6 

1 

2 

112 

21,259 

1,129 

Garonne 

2 

4 16 

37 

48 

10 

4 


121 

21,413 

1,130 

Aude 



5 

28 

11 

6 

2 

52 

22,462 

0,959 

Rhône 


5 

10 

61 

40 

5 

2 

123 

22,297 

0,894 

Ischkeul 


2 

13 

28 

50 

26 

4 

123 

22,788 

1,050 

Miliane 


2 

16 

78 

73 

26 

4 

199 

22,588 

0,922 

Oubeira 



1 

3 

6 

1 


11 

22,636 

0,809 


Tableau 111. 

— Variations 

du 

nombre d’écailles de la 

carène 

ventrale. 


Fleuves, lacs 

32 33 

34 

35 

36 

37 

38 

39 41 

n 

m 

s 

Rhin (Hoek, 1900) 

2 

4 

4 

33 

42 

18 

8 1 

112 

36,795 

1,267 

Garonne 

2 7 

21 

28 

43 

17 

2 

1 

121 

35,380 

1,273 

Aude 

1 

2 

6 

17 

19 

7 


52 

36,385 

1,105 

Rhône 

1 

14 

22 

34 

35 

15 

2 

123 

36,146 

1,272 

Tirso (Cott., 1963) 

« 

33 à 38 » 





50 

35,600 

1,020 

Ischkeul 


1 

11 

11 

2 



25 

35,560 

0,712 

Miliane 

1 

3 

8 

11 

7 

3 

1 

34 

35,970 

1,314 

Oubeira 


1 

6 

4 




11 

35,273 

0,647 



1244 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


Tableau IV. — Variations du nombre d érailles dans la portion post-pelvienne de la 

carène ventrale. 


Fleuves, lacs 

13 

14 

15 

16 

17 

18 20 

11 

III 

s 

Rhin ( Ho e k , 1900) 


2 

14 

58 

27 

10 1 

112 

10,295 

0,920 

Garonne 

d 

25 

(il 

29 

2 

1 

121 

15,041 

0,831 

Aude 


O 

O 

18 

22 

9 


52 

1 5,7 11 

0,824 

Rhône 


14 

48 

42 

18 

1 

123 

1 5,545 

0,908 

Tirso (Cott., 1903) 

(( 

12 à 

5 » 




50 

14,180 

0,620 

Ischkeul 

2 

10 

O 




25 

14,500 

0,820 

Miliane 

5 

16 

14 

3 



38 

1 4,395 

0,823 

Oubeira 

2 

6 

3 




1 l 

14,100 

0,701 


Tableau Y. — Y ariations 

du nombre (15 
carène 

écailles 
ventra 1 

dans la 

e. 

port ion 

pré-pelvienne 

de la 

Flkuvf.s, lacs 

18 19 20 

21 

22 

23 

U 

111 

S 

Rhin (1 loi-:c k, 1900) 

3 5 47 

49 

8 


112 

20,482 

0,805 

Garonne 

3 17 50 

43 

8 


121 

20,297 

0,882 

A ude 

2 15 

30 

5 


52 

20,731 

0,689 

Rhône 

1 10 40 

00 

12 


123 

20,585 

0,809 

Ischkeul 

0 

16 

2 

1 

25 

20,920 

0,702 

Miliane 

2 7 

22 

5 

2 

38 

20,947 

0,868 

Oubeira 

l 2 

0 

1 

1 

11 

20,909 

1.044 


Tableau \ 1. 

Variations du nombre 

• total des vc 

Ttè lires. 



Fleuves, lacs 51 

52 53 

54 55 56 

57 

58 59 

a 

in 

s 

Rhin Houk. 1900- 

1 5 

24 04 10 

2 


112 

54,848 

0,819 

Garonne 3 

1 2 

2 13 45 

35 

4 

105 

50,009 

1,319 

A ude 


; i 

32 

13 

50 

57,100 

0,584 

Rhône 


1 114 

07 

37 3 

123 

57,195 

0,764 

Ischk eul 


14 64 39 

5 


122 

55,286 

0,721 

Miliane 

5 

37 129 25 

2 


198 

54,909 

0,670 

( iubeira 


1 9 1 



11 

55,00 

0,447 

Neretva (Yukovic, 1961 i 


« 47 à 60 » 



772 

57,20 

1,27 

Bacinsko (d° 


« 48 à 60 » 



294 

56,75 

1,87 

Skadarsko (d°) 


« .>3 à 60 » 



131 

56,91 

1,40 





LES ALOSES FINTES ALOSA FALLAX 


1245 


Tableau Nil. — \ ariations du nombre de vertèbres abdominales à are bémal complè- 

tenienl ouvert. 


I i : i \ i \ L.vr.s 

14 15 

16 

17 

18 

19 

20 

h 

111 

s 

Garonne 

1 l 

7 

31 

52 

13 


105 

17,628 

0,891 

Aude 


1 

16 

27 

6 


50 

17,760 

0,687 

Rhône 


5 

27 

69 

20 

2 

123 

17,894 

0,777 

Isehkeul 

2 

42 

70 

8 



122 

16,688 

0,618 

Miliane 

3 

42 

103 

47 

3 


198 

17.025 

0,7569 


Tableau 

\ III. — Variations 

du 

nombre de 

vertèl 

très à arc hémal fermé par un 

simple 


pont transversal oi 

i à hémacanthe 

complètement 

formel 

L 


l'i.KUVES, 1 

. a . : s 35 36 

37 

38 39 

40 

41 42 

h 

ni 

S 

Garonne 

2 4 

9 

39 40 

10 

1 

105 

38,390 

1,087 

Aude 



8 18 

20 

4 

50 

39,400 

0,857 

Rhône 


4 

17 49 

46 

7 

123 

39,284 

0,892 

Isehkeul 


11 

43 44 

20 

1 

122 

38,598 

0,924 

Miliane 

11 

57 

80 43 

7 


198 

37,889 

0,928 


Il K S IJ LIAIS 

I. Nageoire dorsale itabl. I) 

Les variations du nombre des rayons à la nageoire dorsale sont peu importantes d’un 
fleuve à l’autre. Pourtant les individus de la Garonne se distinguent nettement de ceux 
de l’ensemble de la Méditerranée par une moyenne assez faible. De plus en Méditerranée 
occidentale si l’on excepte l’Ischkeul on note une légère diminution de la moyenne du 
nord au sud. 

Il est dillicile de prendre en considération les valeurs données par Hokk i 1900), Yvkovic 
(1961) et Cottiglia 1963) respectivement pour le Rhin, les côtes yougoslaves et le Tirso, 
leur technique de comptage n’étant certainement pas équivalente à la nôtre. 


2. Nageoire anale itabl. Il 

Dans l’ensemble il y a une augmentation latitudinale du nombre moyen des rayons 
à la nageoire anale du Rhin à 1 Isehkeul. De plus, d après ce caractère, les populations atlan¬ 
tiques (Rhin, Garonne) s'opposent assez nettement à celles de la Méditerranée occidentale. 



1246 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


3. Écailles de la carène ventrale (ta 1)1. III, IV, V) 

On note une diminution du nombre moyen des écailles de la carène ventrale (tabl. 111) 
du nord au sud, dans l’Atlantique (Rhin : 36,79 ; Garonne : 35,38) et dans la Méditerranée 
occidentale (Aude : 36,38 ; Oubeira : 35,273). 

Les moyennes du nombre d’écailles dans la portion post-pelvienne chez les populations 
de la Méditerranée nord occidentale (tabl. IV) et de l’Adriatique sont très proches. En effet, 
d’après Vukovic (1961) sur la côte Yougoslave, nous avons : rivière Neretva m = 15,70 ; 
s = 0,76 ; n = 76 ; lac Skadarsko m = 15,59 ; s = 0,90 ; n = 379 ; e = 12-18. 


4. Vertèbres (tabl. VI, VII, VIII) 

D’après nos observations, la moyenne vertébrale (tabl. VI) est maximale dans le secteur 
nord de la Méditerranée occidentale (Aude, Rhône : 57,2). A partir de cette latitude, elle 



Fig. 1. — Droites de régression représentant le nombre total de branchiospincs sur le premier arc branchial 
(Bt) en fonction de la longueur totale (Lt cm). 

(1) Oubeira ; (2) Isehkeul ; (3) Miliane ; (4) Tirso (d’après Cottiglia, 1963) ; (5) Garonne ; (6) Rhin ; 
(7) Elbe (d’après Hass, 1965) ; (8) Rhône ; (9) Skadarsko ; (10) Bacinsko (d'après Vokuvic, 1961). 




LES ALOSES FINTES ALOSA FALLAX 


1247 


diminue vers le nord (Garonne : 56, Rhin : 54,8) et en direction du sud (Ischkeul, Miliane, 
Oubeira : 55), si bien que les individus de la mer du Nord et du sud de la Méditerranée 
occidentale ont des moyennes vertébrales très proches. Le nombre de vertèbres évolue donc 
latitudinalement mais en sens opposé dans l’Atlantique et la Méditerranée occidentale. 
Les populations adriatiques présentent des moyennes vertébrales (m = 56,75 à 57,20) 
Irès proches de celles mises en évidence dans la Méditerranée nord occidentale. 

Notons (pie dans la littérature consacrée aux Aloses fintes, on trouve en plus des ren¬ 
seignements portés dans le tableau VI, quelques données générales relatives à l’amplitude 
des variations du nombre de vertèbres : Ehrenbaum (1921) : 55-59 Atlantique Nord ; 
Svetovidov (1952) : 53-56 Baltique, mer du Nord ; Spillman (1961) : 56 Rhône ; Econo- 
midis (1974) : 55-56, Macédoine et Thrace ; Günther (1868) : 56 Bosphore. 


Remarque complémentaire 

W. Wunder (1975) a attiré l’attention sur le fait qu’il doit certainement y avoir une relation 
entre les malformations vertébrales existant chez les poissons et la pollution par les métaux lourds. 
Mais son étude qui porte sur des poissons ( Gadus mophua et Alosa alosa) de l’embouchure de l’Elbe 
ne donne pas une idée de la fréquence de ces atteintes. Pour notre part, nous avons trouvé des 
malformations par fusion de plusieurs corps vertébraux chez les Aloses fintes des fleuves étudiés. 
Les populations se reproduisant dans les grandes rivières industrialisées (Rhône, Garonne) présen¬ 
tent le plus fort pourcentage d’individus anormaux : Garonne 8 %, n = 9 ; Rhône 6 %, n = 4 ; 
Aude 4 %, n = 2 ; Ischkeul 0,8 %, n = 1 ; Miliane 0,5 %, n = 2. La plupart des fusions verté¬ 
brales observées (85 %) sont situées au niveau des vertèbres adbominales. 


5. Branchiospines (tabl. IX, X ; fig. 1, 2) 

Contrairement à ce qu’écrivent Furnestin et Vincent (1958), le nombre de branchio¬ 
spines varie avec la taille du poisson (fig. 1) même après 20 cm de Lt. Pour tous les échan¬ 
tillons examinés, on note, selon leur provenance, une rupture de pente très nette dans la 
relation taille-nombre de branchiospines entre 20 et 25 cm de longueur totale. Ce point cri¬ 
tique correspond, sur les côtes françaises, à la taille à laquelle les Aloses juvéniles s’éloignent 
des zones d’influence directe des fleuves pour gagner des eaux plus marines. 

L’étude des variations du nombre total des branchiospines sur le premier arc branchial 
en fonction de la longueur totale des poissons (fig. 1, tabl. X) de plus de 20 à 25 cm permet 
de distinguer au moins trois groupes de populations d’Aloses fintes : 



1248 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


Tableau IX.— Variations du nombre de branchiospines en fonction de la longueur totale 
(Lt, de l’extrémité du museau à celle de la queue). 


Fleuves, lacs n Droite de régression Y/X r Lt (cm) Bt ou Bi 

min. max. min. tnax. 


Elbe (Hass, 1965) 

67 

Bt 

_ 

0,15 

Lt 

+ 

34,10 

0,61 

28-51 

36-44 

10 

Bt 

= 

0,50 

Lt 

+ 

26,50 

0,90 

17-25 

33-38 

Rhin 

33 

Bt 

= 

0,11 

Lt 


37,04 

0,62 

32-50 

38-43 


33 

Bi 

= 

0,05 

Lt 

+ 

23,50 

0,66 

32-50 

24-27 

< laronne 

118 

Bt 

= 

0,14 

Lt 

+ 

36,60 

0,61 

28-51 

39-46 


118 

Bi 

= 

0,07 

Lt 

+ 

23,84 

0,63 

28-51 

25-29 

Aude 

48 

Bt 

= 

0,29 

Lt 

+ 

24,75 

0,77 

42-57 

37-46 


48 

Bi 

= 

0,19 

Lt 

+ 

15,32 

0,75 

42-57 

23-29 


47 

Bt 

= 

0,40 

Lt 

+ 

30,36 

0,62 

14-21 

33-40 


47 

Bi 

= 

0,20 

Lt 

+ 

19,95 

0,70 

14-21 

21-25 

Rhône 

147 

Bt 

= 

0,06 

Lt 

+ 

36,65 

0,64 

25-60 

35-43 


147 

Bi 

= 

0,02 

Lt 

+ 

23,77 

0,30 

25-60 

21-28 


45 

Bt 

= 

0,47 

Lt 

+ 

26,89 

0,82 

11-24 

31-39 


45 

Bi 

= 

0,27 

Lt 

+ 

17,53 

0,80 

11-24 

20-25 

Tirso (CoTTIGLIA, 1963) 

50 

Bt 

= 

0,26 

Lt 

+ 

35,62 

0,78 

29-50 

43-50 

34 

Bt 

= 

0,90 

Lt 

4- 

22,78 

0,90 

14-22 

34-42 

[schkeul 

95 

Bt 

= 

0,39 

Lt 

_4_ 

36,98 

0,88 

20-38 

43-52 


95 

Bi 

= 

0,30 

Lt 

+ 

22,01 

0,92 

20-38 

27-33 

Miliane 

179 

Bt 

= 

0,40 

Lt 

-f 

36,00 

0,97 

22-43 

42-53 


179 

Bi 

= 

0,20 

Lt 

-i- 

23,99 

0,89 

22-43 

25-34 


29 

Bt 

= 

0,85 

Lt 

+ 

26,58 

0,96 

15-21 

39-47 


29 

Bi 

= 

0,91 

Lt 

i 

15,59 

0,90 

15-21 

24-29 

Oubeira 

11 

Bt 

= 

0,44 

Lt 


37,47 

0,85 

24-37 

48-54 


11 

Bi 

= 

0,35 

Lt 

-j- 

21,76 

0,80 

24-37 

31-35 

Bacinsko (Vukovic, 1961) 


Bt 

= 

0,07 

Lt 

4- 

32,60 

0,94 

27-41 

31-38 

Skadarsko (Vukovic, 1961) 


Bt 

= 

0,03 

Lt 

+ 

34,48 

0,83 

28-42 

32-40 


n : nombre d’observations ; r : coefficient de corrélation ; Bt : nombre total de branchiospines sur le 
premier arc branchial ; Bi : nombre de branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial. 



LES ALOSES FIIN'TES ALOSA FALLAX 1249 


Tableau X.- 

— Variations du nombre total de branchiospines sur le premier arc 
en fonction de la longueur totale (Lt (cm), classes de 5 cm). 

branchial 

Lt 

Fleuves, 

LACS 

(cm) 

20-24 

25-29 

30-34 

35-39 

40-44 

45-49 

50-54 

55-59 

Elbe 

m 

37,20 

37,50 

38,60 

39,50 

40,30 

41,00 

41,50 


(H ASS, 1965) 

e 

33-39 

37-38 

35-41 

37-43 

37-44 

38-44 

39-43 

— 


n 

6 

2 

16 

20 

15 

9 

4 



s 

— 

— 

1,70 

1,63 

2,14 

1,99 

_ 

— 


m 



41,00 

40,95 

41,45 

42,25 

43 


Rhin 

e 

— 

— 

39-42 

38-42 

39-43 

41-43 

— 

— 


n 



7 

10 

11 

4 

1 



m 


41,50 

41,60 

41,82 

42,58 

43,75 

43,75 


Garonne 

e 

— 

40-41 

40-43 

39-44 

40-46 

40-46 

41-46 

— 


n 


2 

5 

17 

74 

16 

4 



s 


— 

— 

1,54 

1,35 

1,40 

— 



ni 

37,65 

37,75 

39,22 

38,63 

39,37 

39,48 

39,77 

39,67 

Rhône 

e 

36-39 

37-39 

38-41 

36-43 

36-45 

36-42 

37-43 

38-41 


n 

20 

4 

18 

30 

59 

29 

18 

6 


s 

— 

— 

0,98 

2,19 

2,02 

2,01 

2,00 



m 

42,00 

42,00 

44,66 

44,99 

46,29 

47,50 

50,00 


Tirso 

e 

— 

— 

43-46 

43-49 

44-50 

44-50 

— 

— 

(Cottiglia, 1963) n 

1 

1 

3 

19 

15 

12 

1 



m 

45,62 

48,10 

49,60 

51,00 





Ischkeul 

e 

43-48 

46-52 

47-52 

50-52 

— 

— 

— 

— 


n 

53 

28 

10 

2 






s 

1,30 

1,11 

1,30 

— 






m 

44,76 

46,64 

49,22 

50,36 

50,33 




Miliane 

e 

40-47 

42-50 

47-52 

47-54 

48-53 

— 

— 

— 


n 

56 

59 

48 

2 

3 





s 

1,21 

1,90 

1,46 

1,96 

— 





m 

48,00 

50.00 

52,00 

54,00 





( lubeira 

e 

— 

49-51 

50-54 

— 

— 

— 

— 

— 


n 

1 

4 

4 

1 





Baeinsko 

m 

32,29 

34,64 

34,71 

35,27 

35,50 

35,19 



(Vukovic, 1961) e 

28-36 

31-38 

32-37 

31-37 

33-38 

34-38 




s 

1,58 

1,57 

1,41 

2,02 

1,37 

1,26 



N eretva 

ni 

— 

— 


35,10 

35,36 

34,92 



(Vukovic, 1961) e 

— 

— 

— 

34-37 

32-38 

31-39 




s 

— 

— 

— 

1,20 

1,46 

1,67 



Skadarsko 

ni 

33,64 

35,27 

35,50 

35,80 

35,63 

35,98 



(Vukovic, 1961) e 

31-38 

33-40 

34-35 

33-40 

32-40 

31-39 




s 

1,25 

1,67 

1,00 

2,40 

1,69 

1,50 




in : moyenne ; e : extrêmes ; n : nombre d’observations ; e : écart-type. 



1250 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 



Fig. 2. — Droites de régression représentant le nombre de branchiospines sur la branche inférieure du 
premier arc branchial (Bi) en fonction de la longueur totale (Lt cm). 

(1) Oubeira ; (2) Ischkeul ; (3) Miliane ; (5) Garonne ; (6) Rhin ; (8) Rhône. 


1. Afrique du Nord et (peut-être) Sardaigne 

2. Atlantique Nord-Est et Méditerranée nord-occidentale 

3. Adriatique. 

On retrouve les mêmes résultats (fig. 2) si l'on prend en considération les branchiospines 
situées sur la branche inférieure du premier arc branchial. 

L’échantillon de l’Aude (France) pose un problème ; la pente de la relation nombre 
total de branchiospines-longueur totale est pour les adultes plus proche de celle du fleuve 
Tirso (Sardaigne) que du Rhône. Cela peut être dû en partie à l’éventail plus restreint des 
tailles (Rhône : Lt 25-60 cm ; Tirso : Lt 29-50 cm ; Aude : Lt 42-57 cm). Par contre, pour les 
immatures il n’existe pas ou peu de différences entre les échantillons du Rhône et de l’Aude 
qui s’opposent nettement à ceux du Tirso et d’Afrique du Nord. 

Enfin, nos observations mettent en évidence que le nombre moyen de branchiospines 
diminue du sud au nord dans l’Atlantique et dans la Méditerranée et également d’ouest 
en est dans cette mer. 

Dans la littérature, on trouve les caractéristiques de quelques spécimens pêchés dans 
des zones bien précises. Nous allons replacer ces observations éparses par rapport aux données 
plus amples que nous avons recueillies nous-même et celles élaborées d’après LIoek (1900), 
Vukovic (1961), Cottiglia (1963) et Hass (1965). Nous retiendrons essentiellement le 
cas des individus ayant une longueur totale supérieure à 20 cm. 






LES ALOSES FINTES ALOSA FALLAX 


1251 


Pour les côtes atlantiques nous avons les données originales de Regan (1916) relevées 
sur des spécimens provenant de Grande Bretagne et du Portugal (A. finta Cuv.) Bi 24-27, 
Lt 20-38 cm et un spécimen de Mogador au Maroc (A. finta algeriensis) Bi 24, Lt 17 cm ; 
toutes ces Aloses se situent parfaitement dans le groupe atlantique au niveau Rhin-Garonne. 
On peut admettre, avec une certaine sécurité, que les renseignements fournis par Roule 
(1924 et 1925) pour Alosa finta finta , Bt 40-44, Bi 24-27, Lt 21,5-45 cm, corrrespondent à 
des Aloses de la Seine. Ces extrêmes se placent un peu au-dessous de ceux observés pour la 
Garonne ce qui confirme la variation latitudinale de ce caractère. Svetovidov (1952) 
indique pour des individus de la Baltique, du Rhin et de la mer du Nord : Bt 37-42, Bi 22- 
27, Lt 20,8 à 34,8 cm ce qui les intègre dans le groupe Elbe-Rhin assez éloigné de la Garonne. 
Les huit Aloses du Portugal décrites par Almaça (1965) mesurent 20,5 à 25 cm et ont 34-39 
branchiospines dont 23 à 25 sur la branche inférieure de l’arc. Enfin, pour ce secteur atlan¬ 
tique, on doit évoquer le travail de Furnestin et Vincent (1958) basé sur l’examen d’Aloses 
du Maroc. Dans l’espace compris entre les lignes matérialisant le maximum (Bt 45) et le 
minimum (Bt 38) de branchiospines pour des longueurs supérieures à 20 cm, nous trouvons 
la Garonne et le Rhin mais une grande partie des points représentant l’Elbe et le Rhône 
sont situés au-dessous de la ligne minimale du Maroc ; il en est de même par rapport à la 
ligne maximale pour les résultats concernant le Tirso, l’Ischkeul, l’oued Miliane et l’Oubeira 
où respectivement 70, 85, 80 et 100 % des points sont situés au-dessus. 

Dans la Méditerranée occidentale, les nombres extrêmes trouvés par Roule (1924 
et 1925) pour les Aloses du Rhône (Bt 34-36, Bi 22-23, Lt 30 à 50 cm) sont un peu inférieurs 
aux nôtres et l’amplitude des variations est plus restreinte. Pour ce même fleuve, Gallois, 
Hoestlandt et Germand (in Gallois, 1946) donnent pour sept exemplaires : Bt (34) 35- 
39, Bi (21) 23-25, Lt 36 à 48 cm ; ces caractéristiques entrent dans le cadre des variations 
<pie nous avons observées. Nous avons quelques renseignements pour la côte espagnole : 
Barbiéri (1907), deux spécimens de Barcelone : Bt 39 et 40, Bi 24 et 26, Lt 26 cm ; Lozano 
Rey (1929 et 1950), sept individus de l’Ebre ou des régions avoisinantes dont quatre de 14 
à 18 cm (10 à 12,7 cm sans la caudale) Bi 22-24, deux de 30,5 et 32 cm (25-25,5 sans la cau¬ 
dale) Bi 27 et un de 45 cm (38,5 sans la caudale) Bi 29. Lozano Rey classe ces Aloses dans 
la forme typique atlantique. Il nous semble impossible de nous prononcer ; d’après ce carac¬ 
tère, elles peuvent être aussi bien reliées à la population de la Garonne qu’à celle du Rhône. 

De l’autre côté du Rhône, en mer Ligure (Gênes), Barbiéri (1907) et Cottiglia (1969- 
1970) indiquent : Bt 31-35, Bi 20-23, Lt 23 à 46 cm (n = 5) et Tortonèse (1951) : Bi 20-22, 
Lt 21 à 49 cm. Ces nombres se situent au niveau des minima que nous avons mis en évidence 
pour le Rhône et leur sont même parfois un peu inférieurs ; ils rejoignent ceux donnés par 
Roule (1924 et 1925) et Gallois (1946) pour la région rhodanienne. Donc les Aloses de 
la mer Ligure peuvent très bien être rapprochées de celles du Rhône. Il en est de même 
pour les individus des fleuves continentaux de la mer Tyrrhénienne. Pour le Tibre, nous 
avons : Barbiéri (1907) : Bt 30-32, Bi 19-20, Lt 10,5-12,5 cm (n = 2) ; Ferrero (1951- 
52) : Bt 37-42, Bi 24-28, Lt 37,5-50 cm (n = 11) ; Cottiglia (1969-1970) : Bt 37-42, Bi 24-28. 
Les nombres donnés par d’ANCONA (1928), Bt 30-34, sont difficiles à interpréter, la taille 
des poissons n’étant pas indiquée. Plus au sud, près de Naples, Ferrero (1951-1952) indi¬ 
que pour le Volturno : Bt 34-39, Bi 22-25, Lt (16,5), 29-48,5 cm, n = 45 (un immature 
de 16,5 cm) et pour le Sèle : Bt 33-42, Bi 25-28, Lt (17) 23,5-51 cm, n = il (un immature 
de 17 cm . 



1252 


JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


Sur les côtes d’Afrique du Nord, Hegam (1916) crée une sous-espèce A. jintu algerensis 
d'après un poisson pêché à Alger : Bi 29, Lt 30 cm. Pellegrin (1921) donne les caracté¬ 
ristiques d’un spécimen d’Alger : Bi 25, Lt 19 cm. Au niveau du Maroc (Meliila), Lozano 
Bey (1929 et 1950) décrit une Alose qu’il nomme A. fallax bolivari : Bi 31-35 couramment 
31-32, Lt 28,5-35 cm (soit 22,7 à 29 cm sans la caudale), n = 7. Tous ces poissons pré¬ 
sentent un nombre de branchiospines qui entre dans les limites des variations observées en 
Tunisie et dans Test de l'Algérie (Oubeira). Alo.su fallax bolivari ne doit pas être considérée 
comme un hybride de A. fallax x A. aima (Furnextin et Vincent, 1958). D’ailleurs De Bi en 
( 1930) la place dans la « morpha algeriensis », 

Pour l’Adriatique, nous avons à notre disposition l’important travail de Vukovic 
(1961) qui porte sur les populations d’Aloses de la région de Metkovie (rivière Neretva, lac 
Bacinsko) et du lac Skadarsko (Scutari) situé à environ 200 km plus au sud, à cheval sur 
la (rontière Yougoslavie-Albanie. Cet auteur indique les variations du nombre de bran¬ 
chiospines en fonction de l’âge. Pour que ces données soient comparables aux nôtres, à 
partir des courbes de croissance qu’il a déterminées, nous avons établi la correspondance 
taille (Lt cm) nombre total de branchiospines ; les pentes (a = 0,03 à 0,07) des droites 
traduisant cette relation sont très proches de celles du Rhône (a = 0,06) mais, dans l’en - 
semble, les moyennes sont nettement inférieures à celles observées dans ce dernier fleuve 
(fig. 1, tabl. IX, X) ; il en est de même des valeurs extrêmes. Les branchispines sur la partie 
inférieure de Tare varient entre 17 et 26. Le travail de Vukovic confirme les caractéris¬ 
tiques numériques données par Barbiéri (1907) pour deux exemplaires du Pô; Bt 31, 
Bi 19, Lt 12,5-14 cm, deux du Monténégro ; Bt 30-36, Bi 20-23, Lt 12-20,5 et par Ferrero 
(1951-1952) pour 25 Aloses du grand fleuve italien de l’Adriatique : Bt 30-35, Bi 19-25, 
Lt 19,5-28 cm plus un adulte de 39,5 cm. 

Dans la Méditerranée orientale les treize spécimens étudiés et qui proviennent du Nil 
Barbiéri (1907) : Bt 34-35, Bi 21-22, Lt 29,5 et 27 cm, n = 2 ; Boulengf.r ( 1907) ; Bi 20-23, 
Lt 13,5-40,6, n = 7; Tortonèse (1951) : Bt 33-36, Lt 16 et 43 cm, n = 2: Svetovidov 
( 1952) : Bt 34-37, Bi 21-23, n = 2] présentent les mêmes caractéristiques que ceux de l'Adria¬ 
tique. D’ailleurs, Regan (1916) et Svetovidov (1952) réunissent en un seul groupe les Aloses 
provenant d’Egypte, de Constantinople et de l’Adriatique (Bi 20-23, Lt 20-42 cm, Regan, 
1916). Enfin, d'après Economidis (1974) les Aloses linles adultes de Thrace et de Macédoine 
ont 32 à 34 branchiospines sur le premier arc. Les Aloses de la Méditerranée orientale parais¬ 
sent se distinguer, comme celles de l’Adriatique, des Aloses peuplant les eaux de la Médi¬ 
terranée occidentale Nord et Est (France, Italie continentale) et de l’Atlantique Nord-Est 
par un nombre moins élevé de branchiospines ; elles sont évidemment très différentes des 
Aloses d’Afrique du Nord et de Sardaigne. 


Conclusion 

Tous les caractères numériques étudiés mettent en évidence l’hétérogénéité du peuple¬ 
ment en Aloses butes des côtes atlantiques et méditerranéennes. Les divergences entre 
les populations sont beaucoup plus importantes dans la Méditerranée occidentale que dans 
l’Atlantique Nord-Est mais ce dernier secteur ne présente pas l’homogénéité qui veulent bien 
lui attribuer certains chercheurs (Cottiglia, 1969-1970). De plus, l’uniformité apparente 



LES ALOSES FINTES ALOSA FALLAX 


1253 


(1rs caractères numériques dans le vaste secteur Adriatique-Méditerranée orientale n est 
certainement que la conséquence d’un manque d’observations. 

Les Aloses finies de chaque cours d'eau ont donc une nette tendance à avoir leurs 
propres caractéristiques numériques. Pourtant, il se dégage certaines ailinités entre les 
représentants des fleuves situés dans une même région géographique, ce qui permet de les 
regrouper en grands ensembles. Mais, d’après nos observations, il ne nous semble pas justifié 
d'opposer simplement l’Atlantique à la Méditerranée en subdivisant la forme migratrice 
de l’Alose linte f.-l. fallu.r) en deux sous-espèces A. fallax fallax et A. fallax nilatica. A l’heure 
actuelle nous rejoignons les conclusions formulées par De Rien (1930) qui reconnaît, au 
sein de I espèce, quatre morphes qui prennent rang de sous-espèce si I on accepte les bases 
sur lesquelles Svetovidov (1952) s’appuie pour établir .1. fallax fallax et .1. fallax nilotica. 
Ces quatre sous-espèces sont : 

A. — . t loua fallax fallax ( Lacepède, 1803). Atlantique Nord-Est, de la Scandinavie au Maroc 

1 : nombre de branchiaspines sur le premier arc branchial, lit Bi 24-29 pour l.t > 20 cm, 

augmentant faiblement en fonction de l’accroissement de la taille au-delà de 20-25 cm de lon¬ 
gueur totale (r = 0,6, pente Bt = 0,1). 

2 : moyenne vertébrale assez basse : 54,8 à 56,0 (Rhin-Garonne), mode 55-56. 

3 : nombre moyen de rayons aux nageoires dorsale et anale respectivement inférieur à I). 19 et 

A. 22, mode I). 19 et A. 21-22. 

4 : taille maximale 50 cm. 

B. A loua fallut rhodanemis Boule, 1924. Méditerranée Nord et Est occidentale, Eranco, 
Italie continentale (Espagne?) 

1 : nombre de branchiospines sur le premier are branchial Bt (31 ) 35-46 : Bi (20) 22-29 pour Lt > 

2<! cm, augmentant faiblement en fonction de l’accroissement de la taille au-delà de 20-25 cm 
de longueur totale (r = 0,6 pente Bt. = 0,06, Rhône). 

2 : moyenne vertébrale élevée 57,2 (Rhône) mode 57 donc nettement différents de ceux des popu¬ 

lations atlantiques. 

3 : nombre moyen de rayons aux nageoires dorsale et anale respectivement supérieur à I). 19 

et A. 21 ; mode L). 19 et A. 22. 

4 : taille maximale 65 cm. 


Remarques : Les Aloses de l'Italie continentale dont les fleuves se jettent dans les mers 
Ligure et Tyrrhénienne font certainement partie du même ensemble mais une étude numérique 
des vertèbres est nécessaire pour le confirmer ; la place des Aloses de la côte espagnole médi¬ 
terranéenne est à vérifier ; d'après le nombre de branchiospines elles sont proches de celles des côtes 
franco-italiennes. 


C Alma fallax algériens!s Regan, 1916. Côtes nord-africaines, de la Tunisie au Maroc 
Sardaigne ? Sicile ?) 

1 ; nombre de branchiospines sur le premier arc, üt 41-54, lii 25-35 pour Lt > 20 cm, augmentant 

fortement en fonction de la taille, même au-delà de 20 cm de longueur totale (r = 0,9, pente 

Bt - 0,3® à 0,44). 

2 : moyenne vertébrale assez basse : 54,9 à 55,3 mode 55. 



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JEAN-PIERRE QUIGNARD ET FREDJ KARTAS 


3 : nombre moyen de rayons aux nageoires dorsale et anale respectivement supérieur à D. 19 et 

A. 21 mode D. 19-20 et A. 22-23. 

4 : taille maximale 45 cm. 


Remarque : D’après l’ensemble des caractères, il semble que les Aloses sardes aient de grandes 
affinités avec celles d’Afrique du Nord. La connaissance de la moyenne vertébrale pourrait confir¬ 
mer ou infirmer cette tendance. Dans le dernier cas nous aurions un ensemble insulaire autonome. 


D. — Alosa fallax nilotica (Geoffroy Saint-Hilaire, 1808). Adriatique, Méditerranée orien¬ 
tale, mer Noire. 

1 : nombre de branchiospines sur le premier arc ; Adriatique : Bt 28-40, Bi 17-26 pour Lt > 27 cm 

augmentant très faiblement en fonction de l’accroissement de la taille au-delà de 28 cm de 
longueur totale (pente Bt = 0,03 à 0,07) ; Nil : Bt 34-37, Bi 20-23 pour Lt > 19,5 cm. 

2 : moyenne vertébrale 56,75 à 57,20 (Vukovic, 1961) mode 57. 

3 : taille maximale 43 cm (Méditerranée orientale, Toktonf.se, 1951) ; 55,5 cm (Adriatique, 

Vukovic, 1961). 

En définitive, nous avons été amenés à employer la nomenclature trinominale pour 
désigner ce qui nous apparaît actuellement comme quatre grands ensembles naturels de 
populations d’Aloses fintes. Cette position, qui conduit à admettre l’existence d’un polyty¬ 
pisme, est étayée en certains secteurs par la présence de barrières géographiques et éco- 
éthologiques favorisées par le « homing » décrit par Cottiglia (1969-1970), Carscaden 
et Leggett (1975). Ainsi les juvéniles et les adultes restant dans la zone côtière du plateau 
continental, on conçoit facilement dans la Méditerranée occidentale une barrière créée 
par la distance séparant les côtes d’Europe de celles du Maghreb. De même dans cette mer, 
le grand intervalle compris entre le Nil et l’Oued Miliane (Tunisie), seuls fleuves qui permet¬ 
tent dans cette région la remontée des Aloses, joue un rôle important dans l’isolement 
des populations. 

Etant donné la complexité du problème, il reste encore bien des points à préciser en 
ce qui concerne la structure intraspécifique de l’espèce Alosa fallax (Lacepède, 1803). Cette 
étude, après avoir été élargie à d’autres caractères et à d'autres secteurs géographiques, 
devra être reprise en traitant les nouvelles données par les techniques de la taxinomie 
numérique. 


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Manuscrit déposé le 10 janvier 1977. 


Bull. Mus. natn. Hi.st. nat.. Paris, n° 501, nov.-déc. 1977, 
Zoologie : 350 : 1241-1256. 


Achevé d’imprimer le 28 avril 1978. 


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Bauchot, M.-L., J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des 
« auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304. 

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