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Full text of "Bulletin du Museum national d'histoire naturelle"

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BULLETIN 

du MUSÉUM NATIONAL 
d’HISTOIRE NATURELLE 


iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 

PUBLICATION BIMESTRIELLE 


science 


de la terre 


3 


N° 19 SEPTEMBRE-OCTOBRE 1971 











































































































































































































































































































BULLETIN 

du 

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 

57, rue Cuvier, 75-Paris, 5 e 


Directeur : P r M. Vachon. 

Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. 
Rédacteur général : M me D. Grmek-Guinot. 

Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier. 


Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 
1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. 

Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), 
constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. 

A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — 
Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Ecologie 
générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. 


S’adresser : 

— pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬ 

toire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75-Paris, 5 e (C.C.P., 
Paris 9062-62) ; 

— pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 

36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75-Paris, 5 e (C.C.P., Paris 17591-12 —- 
CrédiL Lyonnais, agence Y-425) ; 

-— pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 61, rue 
de Buffon, 75-Paris, 5 e . 


En 1971, deux sections sont représentées : 

Zoologie (prix de l’abonnement : France, 96 F ; Étranger, 110 F). 

Sciences de la Terre (prix de l’abonnement : France, 24 F ; Étranger, 27 F). 

En 1972, paraîtront également les sections suivantes : Botanique, Sciences 
de l’Homme, Sciences physico-chimiques. 


BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
3 e série, n° 19, septembre-octobre 1971, Sciences de la Terre 3 


Révision de quelques Dasyeladacées jurassiques 
et proposition d’un nouveau genre : Coniporella 

par Jean-Claude Fischer et Jacques Thierry * 


Résumé. — La définition des genres Conodictyum Goldfuss, 1832, et Conipora de Blainville, 
1834, est reprise à partir de leur espèce-type C. striatum (Munster MS) Goldfuss ; elle conduit 
à la proposition d'un nouveau genre, Coniporella , groupant trois espèces de Dasyeladacées juras¬ 
siques (Compara, clavaefprmis d’Archiac, Goniolina micromera de Saporla et Goniolina sublilis 
Steinmann). 

Abstract. — The définition of the gênera Conpdùdyum Goldfuss, 1832. and Conipora de 
Blainville, 1834, is re-examîned hased on their type species C, striatum (Munster MS) Goldfuss ; 
it leads to the proposai of a new genus, Coniporella. grouping three species of Jurassic Dasycla- 
daceae ( Conipora clavaeforrnis d’Archiac, Goniolina micromera de Saporla and Goniolina subtilis 
Stei ninaiin). 


La désignation des quelques Dasyeladacées jurassiques connues sous le nom générique 
de Conipora de Blainville repose sur des données confuses et fort anciennes dont il con¬ 
vient de redresser certaines inexactitudes. 

Un rapide historique montrera tout d’abord la nécessité de proposer un genre nouveau, 
Coniporella, distinct de Conotiictyum, pour ces espèces dont nous donnerons ensuite les 
caractéristiques et la répartition L 

I. — Historique des uenhks Conodictyum. Conulina et Conipora 

1. Goldfuss (1832-1833 : 103, 104 et 245) décrit, en le plaçant parmi les Z.oophy tes, 
un nouveau genre et une nouvelle espèce, Conodictyum striatum, pour un organisme des 
calcaires jurassiques des environs de Bayreutli (Allemagne) initialement désigné sur manus¬ 
crit par Mü.nster sous le nom de Conulina striata. 

2. De Blainville (1834 : 438), reconnaissant, que l’organisme en question doit être 
rapproché des Dactylopores, remplace le nom générique Conodictyum par Conipora tout 
en maintenant C. striatum comme espèce-type. Goi. oeijss, qui avait eu connaissance de 
cette publication dès 1833, écrit, au sujet de Conodictyum ( loc . cil. : 245), que « M, de Blain- 

* J.-C. Fischer, Institut de Paléontologie, Muséum national d'Histoire naturelle, 2 , rue de Buffon, 75- 
Paris, 5 e . 

J. Thierry, Institut des Sciences de la Terre, Centre de Palco géographie et de Paléobiologie évolutives 
associé au CNRS, Université de Dijon. 

1. Nous sommes heureux de remercier ici M mp Paul Lemoine qui a bien voulu contrôler notre travail. 


19, 1 



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JEAN-CLAUDE FISCHER ET JACQUES THIERRY 


ville n’avait ni le droit ni de raison scientifique pour changer cette dénomination en Coni¬ 
pora ». 

3. D’Archiac (1843 : 369) décrit une nouvelle espèce du Bathonien de l'Aisne, qu’il 
nomme initialement Üactylppora ooiformis mais qu’il publie en définitive sous le nom de 
Conipora claoaeformis, eu indiquant les analogies qui la rapprochent de Compara striata 
(Munster MS, Goldfuss). 

4. J, Pia (1920 : 133) reconnaît, d’une part, la synonymie parfaite (puisque monoty¬ 
pique) qui existe entre les termes Conodiriyum et Conipora ; mais estimant, d’autre part, 
qu'il convient de séparer génériquement les espèces Conodietyum striatum et Conipora cla- 
oaeformis , il propose tout simplement de conserver le taxon Conipora. en considérant 
C. elaactefortnis d’Arehiac comme son espèce-type. 

Cette manière de procéder, qui a été courante à une époque, se trouve cependant en 
contradiction formelle avec les règles du Code international de la Nomenclature bota¬ 
nique (Utrecht, 1966, art. 48). Cette interprétation du genre Conipora, bien qu’elle ait été 
maintenue jusqu’ici (.1. II. Johnson, 1964 : 14 ; J.-C. Fischer, 1969 : 46). perpétue une 
confusion qu’il devient en fait nécessaire de redresser. 

Nous maintiendrons donc le genre Conodietyum (synon. Conipora) pour l’espèce 
C. striatum (Munster MS) Goldfuss, et, en nous appuyant sur les données qui vont suivre, 
nous proposerons un nom générique nouveau pour 1 espèce Conipora clauaef'ormis d’Archiae. 


II. — Définition du genre Conodietyum Goldfuss, 1832 

Synonymie. — Gen. Conulina Munster MS tin Goldfuss. 1832 : 245) ; gen. Conipora de 
Blainville, 1834. 

Espèce-type (par monotypie). Conodietyum striatum (Munster MS) Goldfuss, 1832. 
de l’Oxfordien supérieur de Streilberg (Allemagne). 

Diagnose. - - Corps piriforme, finement pédicellé, eostidé longitudinalement. Calcification 
limitée à un lin cortex composé, dans les espaces intercostaux, de cellules quadrangulaires évidées 
et disposées en quinconce. Genre connu seulement au Jurassique supérieur. 


Conodietyum striatum (Munster MS) Goldfuss 

(Fig. 1) 

1832. Conodiriyum striatum (Munster MS) Goldfuss : 104, pl. XXXVII, lig. I. 

1832. Conulina striata Mît! te ter MK, in Goldfuss : 245. 

1834. Conipora striata, de lUainville ; 438. 

1836. ( dlWilii h/Hui striatum, I iremn ; 244, pl, X\ 1, tig. 7. 

1850. ( anudii lyum striatum, d'tlrbigny : 293. 

1852. Conodiriyum striatum, Quei'iste-dt 640, pl. 56, lig. 33 a, b. 

1858. ( ouodietyum striatum. Qiiensledt : 666, pl. 81, lig. 70. 

1873. Conodiriyum striatum , Gûmbel : 287, pl. 1, lig. 16-24. 

1881. Conodietyum striatum. Quenstedt : 250, pl. 152, fig. 109 et 110. 

Localité-type. — Oxfordîen supérieur Jura blanc x-]3) des environs de Streitberg, à 30 km 
au sud-ouest de Bayrouth (Franeonie, Allemagne). 




QUELQUES DASYCLADACEES JURASSIQUES 


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Observations. — Malgré l'imprécision des descriptions et des figurations qui en ont 
été données, il apparaît assez vraisemblable que cet organisme appartient bien aux Dasy- 
cladacées ainsi que l a nettement indiqué de B-lainville (1834 : 438) : « ... il ressemble 
à une figue un peu allongée et côtelée, sans qu'il y ait d’ouverture terminale. Il est pos¬ 
sible qu'il ait été fixé par son extrémité atténuée. Sa forme générale est bien régulière ; 
il est entièrement creux ; ses parois sont fort minces : elles sont entièrement composées de 



Fig. 1. —Conodictyum striatum (Münster MS) Gold- 
fuss. Reproduction de la figure originale (Goldfuss, 
1832, pl. XXXVIt, fig. 1). 


cellules quadrangulaircs assez distinctes, assez régulièrement disposées par séries alternes, 
transpercées, avec une ouverture extérieure en général transverse, régulière et un peu en 
trou de serrure. C’est ce qui nous fait penser que ce genre doit être rapproché des Dacty¬ 
loporcs ». 

Tl est en tout cas formellement exclu qu’il puisse s’agir d’un Brvozoaire comme l a 
admis Quknstedt, ou d’un Foraminifère comme l a pensé d Ohuigny, ou encore d un 
Spongiairc comme l’a suggéré Gümbel ; il ne peut être non plus question de radiales de 
Cidaridae (Quen’Steiit, 1881 : 251). 

Quexstedt (1881 : 250-252), qui a le mieux décrit les caractères de cette espèce, y 
distingue trois variétés, paucipom, mullipora , cariniferum ; il précise bien que l’organisme 
ne présente aucune structure interne et est uniquement constitué par un fin cortex ; les 
cellules s’y disposent en quinconce entre des côtes saillantes, granuleuses, qui rayonnent 
en grand nombre (jusqu’à 50) depuis un fin pédicule jusqu’au sommet qu’elles n’atteignent 
pas tout à fait ; les cellules sont plus larges dans les régions médianes et diminuent de taille 


19. 2 




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JEAN-CLAUDE FISCHER ET JACQUES THIERRY 


dans les régions extrêmes ; elles deviennent indistinctes vers le sommet, ainsi que près du 
pédicule que délimite un double anneau lisse. 

Une autre espèce, Conodictyum bursifonne Thurmann ex Ëtallon, 1859, du Kimmé- 
ridgien du Jura, a servi à définir le genre Pelrascula Güinbel, 1873, qui est une Dasyela- 
daeée incontestable (Pia, 1920 : 122 ; J. II. Johnson, 1964 : 19) et non un Forarninifère 
comme l’avait établi Gümiiki.. 

Répartition. Uxfordien supérieur-Kiininéridgien inférieur (Jura blanc a, fl et y) : 
Streitberg (Franconie) % Biillert, l.oehen et llftrnle près de Balingen, St-Johann près de Reut- 
lingen Jura souabe). Fide Goi.hkuss, Gümiiei., Qienstedt. 


III. — Proposition du genre Coniporella nov. gen. 1 2 

Espèce-type. — Conipora clavaeformis d’Archiac, 1843, du Bathonien d’Éparcy 
(Aisne). 

Di agnose. — Thalle ovoïde, pédicule, à surface régulière. Calcification limitée à un lin cortex 
composé de manchons cellulaires superficiellement obturés cl disposés en quinconce. Genre connu 
du Bathonien au Jurassique supérieur. 

Observations. — Ce genre s’apparente à Conodielyum par sa forme générale et par 
la minceur de son cortex cellulaire qui constitue la seule partie calcifiée de 1 organisme. 
Il s’en distingue cependant très nettement par son thalle non costulé, par la taille beaucoup 
plus grande de son insertion pédiculaire et par ses cellules qui sont superficiellement obturées. 
On ne peut, non plus, et du fait de l’absence de toute calcification interne, le confondre 
a\ec aucun des genres de Dasyeladacées jurassiques connus à ce jour (Pia, 1920 : J. H. John¬ 
son, 1964). 


Coniporella clavaeformis (d’Archiac) 

(Fig. 2 a-b, 4 a-c, 5) 

1843. Conipora clavaeformis d’Archiac : 369, pi. XXV, fïg. 1. 

1848, Conodùiyuni elavi forme, Broun : 326, 

1850. Conodirlijum. < lavaeformc, d'Orbigny ; 324. 

1920. Conipora clavaeformis , Pia : 134. lig. 24 (pars synonyrn.). 

1964. Conipora clavaeformis , J. II. Johnson : 14, pl. XII, lig. 7. 

1969. Conipora clavaeformis, J,-G. Fischer : 46, pl. IV, lig. 7a, b, 8, 9. 

Matériel examiné. — 15 spécimens provenant du Bathonien de l’Aisne et un du Bathonien 
de la Haute-Marne. 

Observations. — Nous avons peu de choses à ajouter aux descriptions qui ont été 
données précédemment pour cette espèce, si ce n’est en ce qui concerne ses limites de varia¬ 
tions. 

Celles-ci se manifestent tout d’abord dans la forme générale du thalle qui peut être 


1. C’est par erreur que d'Orbigny (1850 : 293) cite, au sujet de celte espèce, le gisement de Streit¬ 
berg dans l’étage bajocien. 

2. Mot formé à partir du laxon Conipora. 





Fig. 2. — < 'oniporella clai’aeformis (d’Archiac). Topotype du liai ho II i en moyen-supérieur d’Éparcy (Aisne) 
Récoltes J.-C. Fisciieh. 

a, vue latérale ( X 2) ; b, insertion du pédicule (X 2). 

Fig. 3. — Coniporella micromera (de Saporta). Récoltes J. Thierry. Calcaires à Rhynchonelles du Callo 
vien inférieur. Tranchée de la gare de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or), 
a, vue latérale (X 2) ; b, insertion du pédicule (X 2). 


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JEAN-CLAUDE FISCHER ET JACQUES THIERRY 


plus ou moins renflé (voir lig. 4 a-c), avec des dimensions n’excédanl cependant jamais 
4 cm de hauteur (pédicule non compris) pour 2,6 cm de diamètre (le diamètre du pédicule 
est de 0,8 à 0,9 mm ; sa longueur totale est inconnue). Des variations alîeelenl en outre 
le diamètre des cellules corticales : leur densité, sur un même spécimen aussi bien que 
d’un spécimen à l’autre, peut en eiïet varier entre 8 et 13 pour 4 mm 2 , leur espacement 
de centre à centre pouvant être compris entre 0,45 et 0,75 mm (moyenne 0,60 mm) ; le 
diamètre interne des cellules oscille entre 0,30 et 0,60 mm. 






Fig. 4. — Schéma des variations de forme du thalle citez ConiporMa elavaeforntis (d'Archiac) (fi};. 4 a-e, 
échantillon provenant du Halhonien d'Kparcy, Aisne) et chez Coniporella micromera (de Saporta) 
(fig. 4 d-f, échantillon provenant du Callovien de Ohâlillon-sur-Seine, Côte-d'Or) (X 1). 

Un exemplaire du Bathonicn de C.liàteaux illain présente des cellules légèrement plus 
grandes, leur largeur pouvant aller jusqu’à 0,80 mm et leur diamètre interne jusqu’à 
0,70 mm. 

Le diamètre interne des cellules est fréquemment apparent car une légère usure a le 
plus souvent suffi pour faire disparaître leur obturation superficielle qui n’est de ce fait 
que rarement conservée. 

Pi a (1020 : 134-137), qui a considéré cette espèce comme bajoeienne, lui a réuni à 
tort Goniolina micromera de Saporta dont nous allons examiner les caractères ci-après. 

Répartition, — Partie terminale du Bathonicn moyen. Eparev, Bueilly, Martigny, I.euze 
(Aisne) (récoltes J. U. Fischer) ; Chàteauvillain (llaute-Marne) (spécimen de la collection Bou- 
tillier, Faculté des Sciences de Caen, communiqué par M. Rioui/r). 



QUELQUES DASYCLADACÉES JURASSIQUES 


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5 6 

Fig. 5. — Coniporella clavaeformis (tl’Arcliiac). Spécimen du Hatlionien d'Eparcy (Aisne). 
Surface grossie. Récoltes J.-C. Fisctier (X 5). 

Fig. 6. — Coniporella micromera (de Saporla). Spéciltlen du Callovien de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or). 

Surface grossie. Récolles J. Thierry (X 5). 


Coniporella micromera (de Sa porta) 

(Fig. 3 a-l>, 4 d-f, 6) 

1891. Goniolina micromera de Saporta : 494, pl. CGC, fig. 4, 4a, 5, 5a. 

1947. Goniolina micromera, A. Bonte : 92. 

Matériel examixf.. 13 spécimens provenant du Callovien inférieur de Côte-d’Or. 

Observations. — Cette espèce est très voisine de la précédente par sa Corme générale 
et par sa taille qui se situe dans les mêmes limites (fig. 4). Le diamètre des cellules corti¬ 
cales apparaît cependant assez différent pour que l'on puisse, à rencontre de Fia (1920), 
la considérer comme une espèce distincte de C. elaoaeforutis : elles sont en effet nettement 
plus petites, leur densité variant enlre 18 et 21 pour 4 mm 2 , leur espacement de centre à 
centre étant compris entre 0,30 et 0,60 mm (moyenne 0,45 mm) et leur diamètre interne 
oscillant entre 0,20 et 0,50 mm. 

Le mode de fossilisation a fait que, sur tous les spécimens examinés, et par suite d'une 
dissolution du cortex, c'est le remplissage de chaque manchon cellulaire qui apparaît en 
relief, douuanl ainsi en surface un aspect papilleux bien différent de ce que l’on observe 
habituellement chez l’espèce précédente, mais qui lui reste en réalité étroitement compa¬ 
rable (voir lig. 2 et 3). 

Contrairement à l’opinion émise par A. Bonte (1947 : 92), cette espèce ne peut être 




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JEAN-CLAUDE FISCHER ET JACQUES THIERRY 


maintenue dans le genre Goniolina demi elle ne possède ni l'organisation interne ni le mode 
d'arrangement des plaques corticales. 

Provenance. - Lallovien inférieur de ChâtilInn-sur-Seinc (Côte-d'Or) (collection ,1. Thierry, 
Faculté îles Sciences de Dijon). Se basant: sur des travaux antérieurs, de Saporta i 1891), puis 
Pi > L920 : et A. Ilo nt r, 1947) donnent un âge hajocien aux calcaires de la gare de Chàtillon-sur- 

Seinc. alors que ceux-ci appartiennent, en réalité à la zone à Knenigi du Calluvien inférieur, comme 
l’a montré .!. Tim ion 1997 : D'aulrcs exemplaires de celte Dasyeladaeée oui aussi été 

récoltés dans les Calcaires d'Klroeliey (Côte-d’Or), équivalent latéral des calcaires à Rliynehooelles 
de la gare de Llinlilton. 

La collection u’Oiikuixy Insililul de Paléontologie, Paris), renferme d’autre part, sous les 
n 08 31181 cl (1082. trois spécimens de celle espèce étiquetés : « Pol> tréma C. Lue, HaUulnien ». Or, 
ils présentent exactement la même gangue et le même mode de fossilisation que ceux de Châtillon- 
sur-Seine, et AI. Riorr.r nous a eontirmé qu’ils ne provenaient certainement pas du Jurassique de 
Normandie. 


Coniporella subtilis (Steinmann) 

1880. Goniolina subtilis Steinmann : 139, pl. A’, fig. 10-12. 

1920. l'uni paru subtilis, Pia : 137. 

1947. Goniolina subtilis, A. Bonte : 90. 

19(54. Coniporu subtilis, J. 11. Johnson : 14. 

I hiSF.nvATioNS. — Cette espèce, ne nous est connue que par la description sommaire 
et par la figuration très imparfaite d’un spécimen en mauvais état, l’Imlolypc, qui avait 
été examine pur Steinmann au Musée de Strasbourg mais doit être maintenant considéré 
comme perdu L 

Sa forme générale paraît être plus allongée que celle des deux espèces précédentes, 
el ses cellules corticales sont d’un diamètre encore un peu plus petit (0,28 mm en moyenne, 
d’après Situ nmann), 

P ru v finance. — Si i inmann : 1880) indique que l’échantillon provient du Malm de Châtillon 
(DoubsA Pia : 1920 : 138' pense qu’il pourrait s’agir de ChâttUon-le-Due. Mais A. Bonte (1947 : 
90 , qui a relevé quatre localités du nom de Châtillon dans le Douhs, suggère C.hàliUon-sous-Maîehe 
près de Sairit-Hippolyte (étage Séquanien). 

★ * 

* 

II apparaît donc que le genre Coniporella peut être proposé pour grouper les trois espèces 
de Dasyeladacées jurassiques : Compara clavaeformis d’Archiac, Goniolina micromera de 
Saporta et Goniolina subtilis Steinmann. 

Le genre Comiilirtj/um Goldfuss (synonyme Conipom de Blainville) doit être conservé 
pour l’espèce Conodiciyti.pt striatum (Munster MS) Goldfuss. 

Ces deux genres n’ont été rencontrés jusqu’à présent que dans le Jurassique : Coni- 
pnri'llu rlauii.e forons d’Areliiae) au llathonien, Coniporella mirromera (de Saporta) au Cal- 
lcivien, Coniporella subtilis (Steinmann) el l'anodiehjutn striatum Goldfuss au Jurassique 
supérieur (Uxfordien- Kimméridgien). 

lit ne peuvent être confondus avec le genre Goniolina d’Orbigny, 1850 (fig. 7), du 

1. Nous sommes reconnaissants à M lle M. Wolf, Conservatrice, d’avoir bien voulu nous confirmer 
ce fait. 




QUELQUES DASYCLADACÉES JURASSIQUES 


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Jurassique supérieur, qui possède un tronc interne et dont les plaques corticales, beaucoup 
plus grandes (diamètre intérieur compris entre 0,9 et 1,3 mm — densité variant entre 
3 et 8 pour 10 mm 2 ) ont une forme très nettement hexagonale et un arrangement bien 
différent. 



Fie. 7. — Goniolina sp. Surface grossie. Spécimen de l’Ox- 
foi’dion de Brotte (Haute-Saône). Collection Hocdard. 
Faculté des Sciences de Dijon (x 5[. 


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Manuscrit déposé le 3 décembre 1970. 


Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 3 e sér., n° 19, septembre-octobre 1971, 
Sciences de la Terre 3 : 25-34. 


Achevé d’imprimer le 30 juin 1972. 




IMPRIMERIE NATIONALE 


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Recommandations aux auteurs 


Les articles à publier doivent être adressés directement au Secrétariat du Bulletin du 
Muséum national d’Histoire naturelle, 61, rue de Bufïon, 75-Paris, 5 e (adresse provisoire). 
Ils seront accompagnés d'un résumé en une ou plusieurs langues. L’adresse du Laboratoire 
dans lequel le travail a été effectué figurera sur la première page, en note infrapaginale. 

Le texte doit être dactylographié à double interligne, avec une marge suffisante, recto 
seulement. Pas de mots en majuscules, pas de soulignages (à l’exception des noms de genres 
et d’espèces soulignés d’un trait). 

Il convient de numéroter les tableaux et de leur donner un titre ; les tableaux 
compliqués devront être préparés de façon à pouvoir être clichés comme une figure. 

Les références bibliographiques apparaîtront selon les modèles suivants : 

Bauchot, M.-L., J. Daget, J.-C. IIureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des 
« auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304. 

Tinbergen, N., 1952. — The study of instinct. Oxford, Clarendon Press, 228 p. 

Les dessins et caries doivent être faits sur bristol blanc ou calque, à l’encre de chine. 
Envoyer les originaux. Les photographies seront le plus nettes possible, sur papier brillant, 
et normalement contrastées. L’emplacement des figures sera indiqué dans la marge et les 
légendes seront regroupées à la fin du texte, sur un feuillet séparé. 

Un auteur ne pourra publier plus de 100 pages imprimées par an dans le Bulletin, 
en une ou plusieurs fois. 

Une. seule épreuve sera envoyée à l’auteur qui devra la retourner dans les quatre jours 
au Secrétariat, avec son manuscrit. Les « corrections d’auteurs » (modifications ou addi¬ 
tions de texte) trop nombreuses, et non justifiées par une information de dernière heure, 
pourront être facturées aux auteurs. 

Ceux-ci recevront gratuitement 50 exemplaires imprimés de leur travail. Ils pourront 
obtenir à leur frais des fascicules supplémentaires en s’adressant à la Bibliothèque cen¬ 
trale du Muséum : 38, rue Geoffroy-Saint-IIilaire, 75-Paris, 5 e .