BULLETIN
du MUSÉUM NATIONAL
d’HISTOIRE NATURELLE
N° 66
11111111111111111111 ! 11111111111111
PUBLICATION BIMESTRIELLE
JUILLET-AOUT 1972
zoologie
52
BULLETIN
du
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, rue Cuvier, 75005 Paris
Directeur : P r M. Vachon.
Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst.
Rédacteur général : Dr. M.-L. Bauchot.
Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier.
Conseiller pour l’illustration : Dr. N. Halle.
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis
1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science.
Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970),
constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers.
A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique —
Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Ecologie
générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés.
S’adresser :
— pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬
toire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P.,
Paris 9062-62) ;
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
3 e série, n° 66, juillet-août 1972, Zoologie 52
Sur quelques Bopyridae (Crustacea, Isopoda)
parasites de Galathéides
par Roland Bourdon *
Résumé. — Description d’un nouveau genre, cinq espèces ou sous-espèces nouvelles de Bopy¬
ridae parasites de Galathéides et complément de diagnose pour trois autres formes déjà connues,
également inféodées à ces hôtes.
Les Galathéides constituent un groupe de Décapodes particulièrement infesté par les
Bopyridae. Une soixantaine d’espèces sont, en effet, connues sur ces hôtes. La présente
note a d’ailleurs pour objet de signaler cinq nouvelles formes inféodées à ces Anomoures.
Nous donnerons donc ci-dessous leur diagnose, ainsi que quelques informations complémen¬
taires au sujet de certains parasites antérieurement décrits.
Parapleurocryptella minuta n.g., n.sp.
Matériel examiné : 1 $ -j- q, sur Uroptychus gracilimanus Henderson, « Deutschen
Tiefsee-Expedition 1898-99 » : Station 191, 0°39'S-98°52'E, côte ouest de Sumatra, 750 m
(Zoologisches Muséum Berlin). Parasite signalé par Doflein et Balss (1913), transmis
par le Dr. H. E. Gruner.
Description
Femelle (fig. 1)
Mensuration. —- Longueur : 2,8 mm ; largeur au troisième segment thoracique : 2,3 mm ;
longueur du pléon : 0,7 mm. Indice d’asymétrie : 10°.
Céphalon transversalement ovalaire, non fissuré sur la face dorsale. Lame frontale
large, rabattue et accolée à la tête. Yeux non figurés. Antennules et antennes (fig. 2, a)
comprenant respectivement trois et cinq articles. Maxillipèdes (fig. 2, b) bordés de soies,
avec palpe Inarticulé. Bord postérieur (fig. 2, c) pourvu d’une seule paire de lamelles lisses ;
la partie médiane légèrement trilobée.
Péréion. Bosses latérales allongées sur les quatre premiers somites. Plaques coxales
plus étroites sur le côté non déformé des mêmes segments. Marsupium entrouvert au milieu.
Premier oostégite (fig. 2, d) avec la partie inférieure régulièrement arrondie, plus courte
Station biologique de Roscoff, 29211 Roscoff.
66, 1
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ROLAND BOURDON
que la supérieure ; crête interne à peine lobulée. Les autres plaques marsupiales ornées
de soies sur leur bord postérieur, lesquelles sont plus longues dans la cinquième paire ; pas
de tubercules sur leur face externe. Péréiopodes de taille sensiblement égale, avec basi-
podite et propode développés, sans bosse au premier article et recouverts de nombreuses
écailles ciliées.
Fig. 1. — Parapleurocryptella minuta n.g., n.sp. Ç, face dorsale x32.
Pléon de six segments, le dernier pléonite encastré dans le précédent. Pléopodes
(fig. 2, e) : cinq paires biramées, de longueur décroissante vers l’arrière, la cinquième minus¬
cule ; les deux rames égales. Uropodes simples, aussi petits que les derniers pléopodes.
Mâle (fig. 2, f)
Mensurations. — Longueur : 2,2 mm ; largeur au cinquième segment thoracique : 1,1 mm ;
longueur du pléon : 0,6 mm.
Céphalon étroit, aplati en avant et distinct du tliorax. Yeux absents. Antennules et
antennes (fig. 2, g) respectivement composées de trois et cinq articles. Maxillipèdes (fig. 2, h)
formés de deux segments, terminés par trois soies et atteignant l’extrémité distale du
rostre buccal.
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
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Péréion augmentant de largeur jusqu’au cinquième somite. Péréiopodes (fig. 2, i)
égaux, avec propode robuste et dactyle non acéré.
Pléon (fig. 2, j) de six segments, les bords latéraux repliés sur la face ventrale. Pléopodes
simples, arrondis dans les paires antérieures, ovalaires dans les suivantes. Uropodes tuber-
culiformes.
Fig. 2. — Parapleurocryptella minuta n.g., n.sp.
$ : a, antennule et antenne X 86 ; b, maxillipède X 54 ; c, bord postérieur du céphalon X 73 ; d, 1 er oosté-
gite X 42; c, pléon, face ventrale x 39.
cJ : f, face dorsale X 25 ; g, antennule et antenne X 143; h, maxillipède X 123; i, péréiopodes X 98;
j, pléon, face ventrale X 75.
Remarques
Parmi les Bopyridae du groupe Pseudione à plaques coxales développées, un seul
genre a des pléopodes ne dépassant pas les plaques latérales ; il s’agit de Pleurocryptella.
Comme celui-ci, le parasite d’ Uroptychus gracilimanus possède aussi une particularité
morphologique beaucoup plus importante : le palpe des maxillipèdes Inarticulé dans les
deux sexes. A cette seconde analogie s’ajoutent encore le faciès de la femelle assez proche
de celui de PL formosa Bonnier, 1900, et de PL wolffi Bourdon, 1972, et la forme particulière
de l’abdomen du mâle, qui indiquent leur parenté manifeste avec le présent spécimen.
M ais les vraies Pleurocryptella présentent une caractéristique très spéciale que n’a
820
ROLAND BOURDON
pas ce dernier : la possession d’oostégites rudimentaires à la base des péréiopodes 6 et 7,
qui les font considérer comme les formes les plus primitives de la famille des Bopyridae.
Malgré ses similitudes morphologiques avec deux des trois espèces de ce genre, l’absence
de ces organes vestigiels dans le parasite de la « Tiefsee-Expedition » traduit donc une évo¬
lution plus avancée et, en conséquence, il nous paraît logique d’attribuer à leur persistance
ou à leur disparition une valeur générique, d’où la création du nouveau genre Parapleuro-
cryptella ainsi défini :
— Femelle. Tous les segments du corps distincts. Palpe des maxillipèdes bisegmenté.
Lamelles céphaliques simples. Thorax avec quatre paires de bosses latérales et sept paires
de plaques coxales, sans bosses médio-dorsales ni saillies tergales. Marsupium presque
fermé. Première plaque incubatrice ne formant pas de lobe postérieur. Péréiopodes 6-7
dépourvus d’oostégite. Cinq paires de pléopodes biramés et uropodes simples.
— Mâle. Maxillipèdes biarticulés. Abdomen à métamérisation complète, les bords
latéraux des pléonites rabattus sur la face ventrale, muni de cinq paires de pléopodes plus
ou moins tuberculiformes et d’uropodes simples.
Parapleurocryptella elasmonoti n. sp.
Matériel examiné : 1 $ sans sur Elasmonotus squamosus A. Milne-Edwards,
« Blake » : 1878-79. Station 210, au large de. la Martinique (Muséum Comparative Zoology,
Harvard College). Spécimen transmis par le Dr. H. W. Levi.
Description
Femelle (fig. 3, a)
Mensuration. — Longueur sans les uropodes : 2,1 mm ; largeur au troisième segment
thoracique : 1,8 mm ; longueur du pléon : 0,6 mm. Indice d’asymétrie : 7°.
Céphalon très large. Lame frontale bien développée et reployée sur la tète. Yeux non
distincts. Antennules et antennes respectivement composées de trois et cinq segments.
Maxillipèdes (fig. 3, b, c) avec palpe nettement biarticulé ; le bord externe orné de poils
courts, l’interne de longues soies plumeuses d’un type différent de celui des Gigantione,
seul autre genre de Bopyridae à posséder des soies plumeuses sur ces appendices. Bord
postérieur (fig. 3, d) avec une seule paire de lamelles très courtes.
Péréion. Bosses latérales au nombre de quatre paires peu distinctes sur les péréionites
antérieurs. Plaques coxales bien développées sur tous les segments. Marsupium incomplète¬
ment fermé. Première paire d’oostégites (fig. 3, e) sans lobe à la partie inférieure qui est
arrondie ; la crête interne lisse. Péréiopodes de taille semblable, ne présentant pas de
bosse au bord supérieur du basipodite ; P6-P7 sans oostégite rudimentaire.
Pléon (fig. 3, f) de six segments, le dernier somite assez volumineux et régulièrement
arrondi sur son bord postérieur. Pléopodes biramés, les deux rames égales et diminuant
progressivement de longueur. Uropodes uniramés.
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ROLAND BOURDON
Remarques
Malgré l’absence du mâle, le palpe des maxillipèdes bisegmenté (caractère archaïque)
joint à la forme presque identique de la plupart des autres appendices de la femelle, notam¬
ment celle de la lame frontale, permet, semble-t-il, de placer le parasite d’ Elasmonotus
squamosus dans le nouveau genre Parapleurocryptella. Le corps plus allongé, les pléopodes
et les uropodes partiellement visibles en vue dorsale, constituent des différences assez
nettes pour le distinguer de P. minuta n.g., n. sp.
Parionella notexocha. n. sp.
Matériel examiné : 1 $ -f- sur Eumunida balssi Gordon (K. Baba det.), Cable
sliip « Shangaï » : 32°26'N-128°37'E, 250 m, 1933 (Universitetets Zoologiske Muséum,
Kpbenhavn). Spécimen transmis par le Dr. T. Wolff.
Description
Femelle (fîg. 4)
Mensurations. — Longueur sans les uropodes : 7,4 mm ; largeur au troisième segment
thoracique : 4,4 mm ; longueur du pléon : 1,5 mm. Indice d’asymétrie : 8°.
Céphalon aplati. Lame frontale assez large, avec les bords latéraux échancrés. Yeux
non figurés. Antennules et antennes triarticulées, les deux appendices sensiblement égaux
et leur article basilaire très volumineux. Maxillipèdes (fig. 5, a) sans palpe défini, l’angle
antéro-externe formant seulement une petite pointe obtuse. Bord postérieur (fig. 5, b)
pourvu de deux paires de lamelles lisses de même longueur, l’externe insérée plus haut
que l’interne ; partie médiane avec un tubercule au milieu.
Péréion. Bosses latérales allongées sur les quatre premiers somites. Plaques coxales
bien développées sur tous les segments. Une saillie tergale (tubercule latéro-postérieur)
sur les deux premiers thoracomères. Marsupium légèrement entrouvert au centre. Premier
oostégite (fig. 5, c) avec la crête interne à peine tuberculée et le lobe postéro-distal peu
accusé. Les autres plaques marsupiales rectangulaires, bordées de poils rares et minuscules,
sauf la cinquième paire munie d’une frange de longues soies. Péréiopodes augmentant
de taille jusqu’à P3, tous avec bosse au basipodite.
Pléon (fig. 5, d) de six segments. Plaques latérales courtes, arrondies, laissant visibles
les pléopodes. Ces derniers biramés ; les exopodites de même longueur dans tous les pléonites
et beaucoup plus grands que les endopodites qui diminuent de taille vers l’arrière. Uropodes
simples, de même dimension que les pléopodes. Les appendices pléaux sont entièrement
lisses.
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
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Fig. 4. — Parionella notexocha n.sp. Ç, face dorsale X 13.
Mâle (fïg. 5, e)
Mensurations. — Longueur : 2,4 mm ; largeur au troisième segment thoracique :
0,9 mm ; longueur du pléon : 0,6 mm.
Céphalon séparé du thorax. Yeux absents. Antennules et antennes (fig. 5, f) triarticulées
et égales. Maxillipèdes arrondis comme les maxilles.
Péréion à bords presque parallèles. Péréiopodes (fig. 5, g, h) un peu plus longs dans
les trois dernières paires, le dactyle de P1-P2 étant plus développé que dans les autres
pattes. Un tubercule médio-ventral sur chacun des sept tboracomères et sur le premier
pléonite.
Pléon composé de cinq segments latéralement bien délimités, mais dont la séparation
sur la face dorsale n’est bien distincte que sur les deux somites antérieurs. Ni pléopodes
ni uropodes.
Fig. 5. — Parionella notexocha n.sp.
$, : a, maxillipède X 30 ; b, bord postérieur du céphalon X 34 ; c, 1 er oostégite X 28 ; d, pléon, face
ventrale X 25. : e, face dorsale X 28 ; f, antennule et antenne X 62 ; g-h, péréiopodes 2 et 7 X 51.
Remarques
Plaques coxales larges et lamelleuses, lames pleurales peu développées, uropodes simples
chez la femelle et pléon du mâle à cinq segments, caractérisent le spécimen comme étant
une Parionella, genre comprenant trois espèces (P. elegans, richardsonae et decidens ) décrites
par Nierstrasz et BnENnER-À-BRANnis (1923, 1929). Il se distingue, toutefois, immédiate-
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
825
ment de ces dernières par la présence de saillies tergales sur les deux premiers segments
thoraciques de la femelle. Cette sorte de tubercules étant rarement observée chez les Bopy-
ridae (seulement dans certains Munidion ou Pleurocrypta ) et, quand ils existent dans une
espèce donnée, se montrant alors remarquablement constants, nous pouvons donc considérer
le parasite d ’Eumunida balssi comme une forme nouvelle.
Pseudione confusa maxillipedis n. ssp.
Matériel examiné : 1 Ç -f- <$, sur Mutiida stimpsoni A. Milne-Edwards, « Atlantis » :
Station 3319, 22°13'N-81 o 10'30"W, Bahia de Cochinos, Cuba, 125-215 fms, 4. IV. 1939 ;
2ÇÇ -f- (JçJ, même hôte et expédition : Station 3416, 22°50'N-78°55'W, au large de Punta
alegre, Cuba, 200 fms, 30. IV.1939 (Muséum Comparative Zoologv, Harvard College,
n° 11483-84, 11506). Spécimens transmis par le Dr. H. W. Levi.
Remarques
Cette forme (fîg. 6, a) appartient au complexe des Pseudione « crénelés », petit groupe
comportant quatre espèces très voisines 1 : Ps. confusa (Norman, 1886), Ps. crenulata
G. O. Sars, 1899, Ps. subcrenulata Nz. et Br. Br., 1923, et Ps. minimo-crenulata Nz. et
Br. Br., 1931, et qui est caractérisé, chez la femelle, par la présence de crénulations et de
digitations plus ou moins nombreuses sur la lame frontale, les plaques coxales et le bord
postéro-latéral des segments thoraciques. Par leur faible crénulation, les digitations des
plaques coxales du côté déformé, l'extrême réduction du nombre des tubercules de la crête
interne du premier oostégite, les lamelles céphaliques, plaques latérales et pléopodes lisses,
les parasites de Munida stimpsoni ressemblent tant à certains individus de Ps. confusa
que l’on ne peut douter qu’ils appartiennent à cette espèce.
Néanmoins, deux caractères les en distinguent :
1. Le premier se rapporte aux maxillipèdes (fig. 6, b, c). Dans la forme typique, ainsi
que le décrit et figure Pire (1953) et que nous l’avons également constaté pour dix spécimens
provenant de Galathea dispersa (Bâte) de l’Atlantique-Nord et chez un exemplaire infes¬
tant une Munida squamosa (Henderson) de Mélanésie (Bourdon, 1967a, 1968), le bord
antéro-externe de ces appendices, identiques à ceux de Ps. crenulata, s’avance seulement
en une simple pointe émoussée toujours inerme, et qui peut d’ailleurs souvent manquer.
Dans les trois parasites de F « Atlantis », les deux maxillipèdes ont. au contraire, un palpe
bien défini bordé d’une dizaine de grandes soies.
2. De même, le pléotelson de ces derniers est petit, presque losangique et acuminé,
tandis que chez les autres Ps. confusa, celui-ci est nettement plus large que long et son
bord postérieur échancré.
Ces différences, surtout la première qui intéresse une chétotaxie peu susceptible de
variation, paraissent suffisantes pour faire des Pseudione de M. stimpsoni une sous-espèce
1 . Ps. fibriata Richardson est également crénelé, mais le développement des plaques latérales le classe
dans un tout autre groupe de Pseudione.
826
ROLAND BOURDON
distincte. Comme ce sont les seules divergences relevées, comparativement à la diagnose
que nous avons récemment donnée des Ps. confusa typiques, il n’est donc pas utile de la
décrire en détail et nous nous bornerons à signaler les légères variations que présentent
avec le spécimen figuré les deux autres exemplaires. Elles concernent d’ailleurs uniquement
les digitations des plaques coxales. Chez la seconde femelle (6,2 mm), il y en a une sur les
cinq dernières plaques ; chez la troisième (6,8 mm), seule la première plaque en est dépourvue,
les deuxième et quatrième possédant chacune deux digitations.
Fig. 6. — Pseudione confusa maxillipedis n.ssp.
$ : face dorsale X 15 ; b, maxillipède X 42 ; c, palpe du même X 106.
Ajoutons que deux des Pseudione de A'I. stimpsoni étaient eux-mêmes parasités. Sur
l’une des femelles se trouvaient des Rhizocéphales grégaires appartenant au genre très
rare des Duplorbis 1 . L’autre, bien qu’ovigère, contenait dans sa cavité incubatrice un
gros Copépode particulièrement régressé ; il s’agit là du premier cas d’hyperparasitisme
certain d’un Épicaride par ce groupe de Crustacés.
1. Leur examen nous a d’ailleurs fourni une indication des plus intéressantes sur la biologie de ces
curieux Cirripèdes, à savoir que l’éclosion des larves a lieu au stade cypris.
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
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Munidion parvum cubensis n. ssp.
Matériel examiné : 1 $ -f- <$, sur Munida stimpsoni A. Milne-Edwards, « Atlantis » :
Station 3319, 22°13'N-81°10'30"W, Bahia de Cochinos, Cuba, 125-215 fms, 4.IV.1939
(Muséum Comparative Zoology, Harvard College, n° 11506). Spécimen transmis par le
Dr. H. W. Levi.
Description
Femelle (fig. 7)
Mensurations. —- Longueur sans les uropodes : 7,5 mm ; largeur au troisième segment
thoracique : 4,4 mm ; longueur du pléon : 1,6 mm. Indice d’asymétrie : 8°.
Fig. 7. — Munidion parvum cubensis n. ssp. $, face dorsale X 15.
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ROLAND BOURDON
Céphalon à peine fissuré. Lame frontale assez large et légèrement acuminée latérale¬
ment. Yeux non visibles. Antennules et antennes (fig. 8, a) biarticulées, le segment basi¬
laire important, surtout dans les seconds appendices. Maxillipèdes (fig. 8, b) sans palpe
ni soies, l’un avec une petite échancrure antéro-externe sans doute consécutive à un trau¬
matisme. Bord postérieur (fig. 8, c) pourvu de deux paires de lamelles lisses, distalement
effilées et renflées près de leur base ; la partie médiane tuberculée avec une protubérance
plus grosse au milieu.
Péréion. Bosses latérales allongées et saillantes sur les quatre segments antérieurs.
Plaques coxales au nombre de sept paires, larges et foliacées, faisant presque toute la
longueur des somites. Saillies tergales très développées sur chacun des thoracomères du
côté déformé, se transformant en digitations dans les quatre derniers ; sur l’autre côté
(à gauche), ces tubercules ne sont représentés que sur les deux premiers segments. Marsu¬
pium clos. Premier oostégite (fig. 8, d) avec la moitié supérieure nettement plus large que
l’inférieure qui forme un grand lobe ; la crête interne digitée. Les autres plaques incuba-
trices sont légèrement granuleuses. Péréiopodes de taille croissante, munis d’une forte
bosse au bord supérieur du basipodite.
Pléon (fig. 8, e) de six segments, le pléotelson en forme de tube. Plaques latérales
diminuant de longueur vers l’arrière. Pléopodes dépassant ces dernières et s’amincissant
graduellement ; l’exopodite est un peu plus développé que l’endopodite. Uropodes doubles,
les deux rames inégales.
Mâle (fig. 8, f)
Mensurations. — Longueur : 2,0 mm ; largeur au troisième segment thoracique : 0,7 mm ;
longueur du pléon : 0,4 mm.
Céphalon soudé au thorax. Yeux absents. Antennules et antennes (fig. 8, g) triarti-
culées, le segment distal terminé par un bouquet de poils bien fourni.
Péréion à bords presque parallèles. Péréiopodes (fig. 8, h-i) avec propode de même
grosseur dans toutes les paires, mais le dactyle, aigu dans P1-P3, devient émoussé dans
les suivantes. Un tubercule médio-ventral sur chaque péréionite et sur la partie antérieure
de l’abdomen.
Pléon fusionné, triangulaire, se terminant en pointe et sans appendices.
Remarques
La présence de saillies tergales, caractéristique des genres Pleurocrypta et Munidion,
confirme l’appartenance du second parasite de Munida stimpsoni à l’un de ces deux genres
qui se reconnaissent des autres Bopyridae du groupe Pseudione par l’abdomen à six segments,
le développement des plaques coxales et des pléopodes chez la femelle, le pléon entièrement
soudé chez le mâle. Mais, avec Codreanu (1968), nous avons déjà souligné (Bourdon,
1968, 1971) les étroites affinités existant entre ces derniers dont la séparation sur la base
des uropodes simples ou doubles ne peut plus être, à présent, retenue par suite de la grande
variation du nombre de ces appendices chez PL longibranchiata et PL strigosa.
Fig. 8. — Munidion parvum cubensis n.ssp.
9 : a, antennule et antenne X 37 ; b, maxillipède X 24 ; c, bord postérieur du céphalon X 38 ; d, 1 er
oostégite X 39 ; e, pléon, face ventrale X 24.
cJ : f, face dorsale X 35 ; g, antennule et antenne x 125 ; h-i, péréiopodes 1 et 7 X 146.
830
ROLAND BOURDON
Après avoir vu les holotypes de trois espèces de Munidion \ nous les pensons cependant
distincts, car la présence de tubercules médio-ventraux chez le mâle paraît constituer un
caractère suffisant pour admettre leur validité. D’autre part, les maxillipèdes de la femelle
sont dépourvus de palpe, alors que celui-ci est presque toujours très développé et ne manque
qu’accidentellement dans l’un des deux appendices chez les Pleurocrypta. A l’exception
de M. latérale Richardson, 1910, pour lequel il serait d’ailleurs bien pratique d’établir un
nouveau genre, les autres Munidion possèdent également, dans ce sexe, une particularité
fort intéressante qui les distingue immédiatement des Pleurocrypta : c’est la forme diffé¬
rente de leur pléotelson. Au lieu d’être court et triangulaire, celui-ci se présente, en effet,
comme un petit tube assez long plus ou moins étranglé près de la base, conformation tout
à fait exceptionnelle chez les Bopyridae.
Les tubercules ventraux du mâle et la structure du sixième pléonite de la femelle
amènent donc à classer le présent spécimen dans Munidion. Il s’écarte nettement de M. prin-
ceps Hansen, 1897, bien typique par ses saillies tergales hypertrophiées et le développement
considérable des pléopodes antérieurs, et ressemble beaucoup à M. parvum Richardson,
1904, et à M. irritans Boone, 1928, les appendices pléaux plus minces et le pléotelson plus
renflé du second parasite étant les seuls caractères distinctifs que l’on puisse relever, vu
l’insuffisance de sa description.
Comparativement à M. parvum, la femelle du Bopyridae cubain a les plaques latérales
moins aiguës, les pléopodes dépassant moins ces dernières et le sixième pléonite plus aminci
à son extrémité distale. Mais, la différence, sinon la plus importante, du moins la plus
apparente, réside dans la présence de deux saillies tergales seulement au lieu de sept paires,
comme c’est le cas pour le parasite de Richardson. La variation observée dans le nombre
de ces tubercules chez Pleurocrypta galatheae Hesse et PL longibranchiata G. O. Sars ne
permet pas de savoir si cette divergence est réellement spécifique, sa valeur comme telle
ne pouvant être révélée que par une étude statistique. Néanmoins, comme cette différence
s’associe à une localisation géographique bien séparée de celle où fut récolté l’exemplaire
de M. parvum (Straits of Fuca, océan Pacifique), il paraît plus prudent de désigner provi¬
soirement le parasite de M. stimpsoni sous une appellation distincte en attendant qu’un
matériel suffisant permette de fixer, de façon définitive, son statut taxonomique.
Anuropodione senegalensis Bourdon
Matériel examiné : 6 spécimens, sur Munida speciosa von Martens, au large de Pointe
Noire, Congo, 300 m, 13.1.64 (A. Crosnier coll.) ; 3 spécimens, même hôte, Fosse de Cayar,
Sénégal, 200 m, 23.VI.64 (A. Mayrat coll.).
Variation
Depuis que nous avons établi le genre Anuropodione d’après un exemplaire unique
(Bourdon, 1967b), une dizaine d’individus supplémentaires nous ont été remis. A l’excep¬
tion d’une femelle juste adulte et sans œufs, toutes les autres sont des ovigères de grande
1. Transmis par les Dr. T. E. Bowman (Smithsonian Institution) et H. W. Levi (Harvard College).
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
831
taille (9,9 à 13,0 mm de longueur céphalothoracique). L’examen de ce nouveau matériel
ayant permis de constater une variation individuelle importante dans les deux sexes, nous
préciserons donc cette dernière qui porte sur le développement des plaques latérales et la
présence occasionnelle d’uropodes rudimentaires chez la femelle, la segmentation fréquente
de l’abdomen chez le mâle.
Fig. 9. — Anuropodione senegalensis Bourdon. Extrémité postérieure du pléon des ÇÇ.
Plaques latérales (fig. 9). Les trois premières paires peuvent être égales, diminuer ou
augmenter légèrement de longueur vers l’arrière et leurs dimensions différer selon le côté
du pléon ; parfois, l’une de ces lames est nettement plus petite ou plus grande que les autres.
La quatrième paire est toujours plus courte que la précédente. Quant à la cinquième, elle
se montre beaucoup plus réduite que chez l’holotype, n’étant même bien conformée que
chez quatre individus ; chez les autres spécimens, elle se présente sous forme de saillies
anguleuses et fait même complètement défaut chez une des femelles.
Uropodes (fig. 9). Le genre Anuropodione a été créé, comme son nom l’indique, à cause
de l’absence d’uropodes dans le spécimen-type. C’est le cas également pour six des neuf
nouveaux individus dont le sixième segment abdominal n’en présente aucune trace. Mais,
dans les trois dernières femelles, le pléotelson possède, toutefois, des rudiments d’appen¬
dices pouvant être considérés comme des ébauches d’uropodes. Chez deux exemplaires,
ceux-ci sont simplement représentés par deux protubérances postlatérales plus ou moins
renflées et mal définies ; dans un autre, par une petite lamelle falciforme sur le côté gauche.
Il ne s’agit donc pas d’uropodes bien constitués et la forte proportion d’individus
832
ROLAND BOURDON
qui en sont totalement dépourvus confirme, par conséquent, la valeur du critère générique
qui, pour s’être révélé moins absolu que présumé, n’en traduit pas moins, chez A. senega-
lensis, une tendance manifeste à ne pas acquérir (ou à perdre) ces appendices.
Pléon du mâle (fig. 10). Bien que leur conspécificité ne puisse être mise en doute puis¬
qu’ils étaient fixés sur des femelles appartenant indubitablement à la même espèce, les
dix mâles d’A. senegalensis jusqu’ici réunis se répartissent en deux groupes numériquement
égaux et bien distincts :
— 5 (3,3 à 4,5 mm) avec pléon soudé
— 5 (2,2 à 6,0 mm) avec pléon segmenté
Fig. 10. — Anuropodione senegalensis Bourdon.
En haut : $$ de type Pseudione ; en bas : de type Pleurocrypta, un des spécimens et pléon des
trois autres (tous X 12).
Aucun individu de forme intermédiaire n’ayant été trouvé, il semble donc que les
mâles de ce Bopyridae soient de deux types et ne passent pas de l’un à l’autre, éventualité
que paraît exclure le fait que les mâles possédant un abdomen segmenté, et qui atteignent
les dimensions les plus grandes, ont déjà le pléon ainsi conformé quand ils sont encore très
jeunes. Par contre, la métamérisation doit être progressive au cours de la croissance sans,
apparemment, devenir complète et s’étendre jusqu’au sixième pléonite. Ajoutons qu’aucun
de ces mâles ne présente de pléopodes permettant de penser à une féminisation, comme la
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
833
présence occasionnelle et la forme de ces appendices le laissent supposer pour ceux des Pieu -
rocrypta porcellanae Hesse de type Pseudione (Bourdon, 1963, 1965, 1968).
On ne peut manquer de rapprocher la présente observation de celle faite par Delye
(1955) à propos d’un parasite (non encore décrit à notre connaissance) des Munida iris
rutlanti Zariquiey. Dans ce cas, également, les femelles sont accompagnées de mâles de
l'un ou l’autre type. Etant donné que les hôtes sont extrêmement voisins du point de vue
systématique, on peut même se demander s’il ne s’agirait pas du même Bopyridae.
Les neuf A. senegalensis examinés correspondent, par ailleurs, à la diagnose antérieu¬
rement donnée pour la forme générale du corps et des appendices, à part quelques
détails qui méritent cependant d’être relevés ; la constance des caractères propres à l’espèce
doit être soulignée.
Ainsi, chez une des femelles, les deux paires de lamelles céphaliques sont inégales,
mais la petite apophyse médiane du rebord postérieur de la tête est toujours présente.
Les bords latéraux de la lame frontale se montrent ordinairement plus acuminés et les
pléonites tuberculés sur leur face ventrale. Les deux premières paires de plaques coxales
s’étendent souvent sur le somite suivant. Si le premier oostégite a toujours sa partie supé¬
rieure nettement plus longue que l’inférieure, le lobe distal terminant cette dernière peut
être moins accusé et la crête interne manquer de tubercules. Les maxillipèdes ne possèdent
pas de palpe et les pléopodes, très développés et invariablement au nombre de cinq paires
biramées, dépassent largement les lames pleurales. Le pléotelson est toujours globuleux,
le plus souvent allongé, quelquefois transversalement ovalaire.
En ce qui concerne le mâle, l’absence des yeux et de tubercules médio-ventraux se
voit confirmée. Les antennes comprennent de quatre à cinq articles et les maxillipèdes
n’ont qu’un seul segment. Comme représentée sur la figure 9, la forme du pléotelson, dans
les spécimens où celui-ci est fusionné, peut être plus ou moins renflée et le premier somite
parfois indiqué latéralement. Particularité éthologique relative à ce sexe, intéressante à
noter : la femelle adulte n’ayant pas encore pondu (7,0 mm) portait deux mâles de type
Pseudione (3,2 et 2,2 mm), l’un placé entre ses pléopodes, l’autre dans le marsupium.
Anuropodione dubius (Nz. et Br. Br.)
Matériel examiné : les spécimens-types, transmis par le Dr. T. Wolff (Zoologisk
Muséum, Copenhague).
Description
La diagnose originale donnée par Nierstrasz et Brender-à-Brandis (1929), peut
être complétée des indications suivantes.
Femelle
Lame frontale à bords latéraux plus acuminés que représentés. Les deux premiers
thoracomères avec une paire de saillies tergales. Bord postérieur du céphalon possédant
deux paires de lamelles courtes, inégales, lisses et aiguës ; la partie médiane sans tubercules.
834
ROLAND BOURDON
Maxillipèdes (fig. 11, a) dépourvus de palpe, seulement ornés de trois soies à l’angle antéro-
externe. Marsupium complètement fermé. Crête interne du premier oostégite (fig. 11, b)
lisse, la moitié inférieure de l’appendice beaucoup moins développée que l’antérieure, le
lobe postéro-distal peu proéminent. Péréiopodes (fig. 11, c) avec bosse au bord supérieur
du basipodite.
Fig. 11. — Anuropodione dubius (Nz. et Br. Br.).
Ç : a, maxillipède X 55 ; b, 1 er oostégite X 55 ; c, péréiopode X 111.
: d, antennule, antenne et maxillipède X 269 ; e, péréiopode 1 X 111 ; f, dernier segment thora¬
cique et pléon X 103.
Mâle
Antennules et antennes (fig. 11, d) triarticulées. Maxillipèdes effilés, terminés par une
soie. Péréiopodes 1-3 (fig. 11, e) munis d’un dactyle plus fort que dans les pattes suivantes
où cet article est émoussé. Un tubercule médio-ventral sur chacun des péréionites et sur
les deux premiers segments du pléon.
Le deuxième mâle mentionné par Nierstrasz et Brender-à-Brandis, mais non
décrit, est à peu près de même taille, mais son abdomen (fig. 11, f) est anormal. Quatre
segments sont, en effet, distingués sur le côté gauche, trois seulement sur le côté droit,
les faces ventrale et dorsale étant fusionnées.
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
835
Remarques
Tout en soulignant la concordance d’habitus frappante avec leurs Parionella decidens
et Parionina pacifica parasites de Galatheidae, Nierstrasz et Brender-à-Bkandis (1929)
ont néanmoins placé cette forme trouvée sur deux Galathea sp. dans le genre Probopyrus,
exclusivement inféodé à des Crevettes d’eaux douces. Le principal argument avancé par
les auteurs pour justifier cette détermination générique était que la femelle des deux spéci¬
mens étudiés par eux ne possède pas d’uropodes. Ce point de vue n’a pas été partagé par
Chopra (1930) qui estime que P. dubius doit appartenir à un autre genre. Après avoir vu
les spécimens-types, il nous paraît également impossible de maintenir cette espèce dans
Probopyrus et ceci pour deux raisons, autres qu’éthologiques. La première est que les
oostégites forment un marsupium complètement clos, ce qui ne se réalise jamais dans le
groupe Bopyrus ; la seconde, que le mâle choisi comme holotype a un pléon segmenté alors
que chez les Bopyres proprement dit, hormis Urobopyrus et Parabopyrus de faciès très
différent, celui-ci est toujours plus ou moins fusionné. Il s’agit donc bien d’un Pseudioninae.
L’absence d’uropodes chez la femelle le place évidemment aux côtés de Pcirioninella obovata
Shiino, 1958, et d’ Anuropodione senegalensis Bourdon, 1967, seuls représentants de la sous-
famille avec Bopyrissa magellicana Nz. et Br. Br., 1931, à ne pas en avoir, mais dans cette
dernière espèce, parasite d’un Pagure, les plaques coxales sont rudimentaires et les pléopodes
plus courts que les lames pleurales. Par le mâle, il se montre cependant plus proche d’A.
senegalensis que de P. obovata : son corps est plus élancé et, chez l’individu normal, le
pléon a une forme identique à celui des mâles de type Pseudione.
Cette ressemblance nous amène à classer Probopyrus dubius dans le genre Anuropo¬
dione, mais non sans une certaine réticence, à cause des tubercules médio-ventraux du
mâle dont on ignore s’ils constituent un simple caractère spécifique ou, au contraire, géné¬
rique. Barnard (1920) considère ces derniers comme génériques et ils permettent effecti¬
vement de distinguer les Munidion des Pleurocrypta. Néanmoins, dans certains genres,
ils peuvent être ou non représentés selon les espèces. Sans parler de Pseudione, trop hété¬
rogène, tel est le cas pour divers Céponiens, pour Pleurocryptella et Urocryptella.
Paragigantione papillosa Barnard
Matériel examiné : le spécimen-type transmis par le Dr. J. R. Grindley (South
African Muséum, Cape-Town).
Description
A la diagnose originale de Barnard (1920) peuvent être ajoutées les particularités
suivantes.
Femelle (fig. 12, a)
Lame frontale assez large et régulière. Bord postérieur de la tête pourvu d’une seule
paire de lamelles falciformes. Bosses latérales effectivement indistinctes. Plaques coxales
836
ROLAND BOURDON
sur les sept péréionites, toutes plus ou moins rabattues sur la face dorsale du thorax. Marsu¬
pium ouvert, les plaques incubatrices 2 à 4 étroites, dirigées vers l’arrière et non perpendi¬
culairement à l’axe du corps. Premier oostégite (fig. 12, b) avec la partie inférieure plus
importante que la moitié supérieure et régulièrement arrondie ; crête interne lisse. Péréio-
podes sans bosse au basipodite. Pléopodes non tuberculés, loin de recouvrir toute la face
ventrale du pléon, diminuant de taille vers l’arrière, la dernière paire trois fois plus petite
que la première.
b
Fig. 12. — Paragigantione papillosa Barnard.
: a, face dorsale X 14 ; b, 1 er oostégite X 25.
Remarques
Trouvé sur une Munida sanctipauli Henderson d’Afrique du Sud, ce Bopyridae a été
considéré avec raison par Barnard (1920) comme représentant un genre à part, à cause
des maxillipèdes et des uropodes de la femelle qui rappellent ceux des Gigantione. Il est
également pourvu d’un caractère très important : son marsupium de type Bopyrus. Cette
conformation particulière n’a pas échappé à Barnard, mais celui-ci pensait que le spécimen
BOPYRIDAE PARASITES DE GALATHEIDES
837
n’était pas complètement développé. Les ovaires occupant toute la place disponible, et
constitués de gros oocytes, semblent cependant indiquer qu’il s’agit d’une femelle adulte.
De toutes façons, même si ce spécimen n’était pas encore parvenu à la maturité sexuelle,
ses plaques marsupiales sont différentes, à la fois par leur forme et leur direction, de celles que
présentent alors les autres Pseudioninae.
La seule espèce de la sous-famille dans laquelle cette particularité morphologique
soit également connue est Bonnieria indica Nz. et Br. Br., 1923, parasite aussi d’une Munida.
Seconde analogie des plus intéressantes : cette forme a, dans les deux sexes, des uropodes
semblables à ceux de P. papillosa. Son appartenance à Paragigantione ne paraît donc pas,
de ce fait, impossible ; mais, bien entendu, seul un nouvel examen de l’holotype permettra
d’en décider et de savoir s’il faut mettre les deux genres en synonymie.
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Bauchot, M.-L., J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des
« auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304.
Tinbergen, N., 1952. — The study of instinct. Oxford, Clarendon Press, 228 p.
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