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Full text of "Bulletin trimestriel de la Société mycologique de France"

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BULLETIN 


DE LA 


= SOCIÈTE MYCOLOGIQUE 


DE FRANCE 


FONDÉ EN 1885 


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TOME XXII 


AVEC 2 PORTRAITS EN PHOTOTYPIE, 26 PLANCHES HORS-TEXTE 
ET DE NOMBREUSES ZINCOGRAVURES DANS LE TEXTE. 


ANNÉE 1907 


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PARIS 
ADVSUÈGE DÉ LA SOCIÉTÉ 
À 64, Rueide Grenelle, 84; 
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: BULLETIN TRIMESTRIEL 


DE LA 


SOCIÈTE MYCOLOGIOUE 


PE FRANCE 


Pur le progrès et : diffusion des connaissances relatives aux Champignons 


Tome XXIII. — 1er Fascicule. 


SOMMAIRE 


PREMIÈRE PARTIE. 


Liste générale des membres de la Société (par ordre ur 
bétique).… Ne à SRE CRAN AE ae à One ON 


Travaux originaux : 


dé Philibert Riel. — Description d’une Amanite nouvelle 
de France re Emilii) da groupe de l'A. musca- 
ra (PI. 1) - Haaa da M RO LA lt PA D Me 1 
G. Baïnier. — Miycothogne de l’Ecole.de Phone IX 
ROC DE ENV En Le TR ARR NE Le 9 
— Mycothèque de l'Ecole de Parmacie, X (PL VI). 23 
pet — "NE PIE VID). 26 
A. Sartory. — Cryptococcus salmoneus n. sp., levure 
chromogène des sucs gastriques hyperacides..….....,.: 28 
__ Etude bibliographique et biologique de POidium 
lactis (Fig. texte) ............. Se dr CNET Pia 39 
N. Patouillard. — Le Hoi nouveau genre de la série, 
des Cauloglossurin (fis-texté) 0... nt 50 


- L. Mangin et H. Hariot. — Sur la maladie du Rouge 


du Sapin pectiné dans la forêt de la Savine (Jura) 
(Figures texte) ............... sers aetetsesheeess 5e 53 


ÿ A DEUXIÈME PARTIE. 


Rapport de M: F, GUÉGUEN, Secrétaire ont Sur la ses- 
sion extraordinaire, annuelle et les herborisations orga- 
nisées aux environs de Paris, en Octobre 19206, ps la 


Société mycologique de ÉPanbe se ere : I 
Travaux de la Société mycologique de la Côte-d'Or... . XVHT 
Groupe de Fontainebleau (Travaux dues se REC T ET 


Procès-verbaux des séances de Février et Mars 1907... OX XNTIV. 


84, Rue de Grenelle, PARIS-VIIe arrt 


1907 


publié le 20 avril 1907. 


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À 


Maison VÉRICK . 
M. STIASSNIE, Successeur 


Fournisseur de l'Institut Pasteur, de l'Ecole de Pharmacie, etc. 


PARIS, 204, Boulevard Raspail (XIV arrond) 


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Commission nationale pour la propagation 


de l'Etude pratique des Champignons, 
FONDÉE EN 1902. 


Extrait du Règlement voté par la Société Mycologique de France 


pendant la session générale, à Paris, le 10 octobre 1902 : 


x 


Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique. 


de France. une Commission dite nationale, chargée de grouper 
les’ efforts de toutes les personnes ‘qui s'intéressent à la 
connaissance des Champignons. 


Pour les autres articles, voir Bull.-Soc. my. detre NX NITITS 
1902, pp. 249-251. 


Les Commissaires devront se mettre en relations avec les myco- 
logues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se 
chargeront de leur procurer tous les renseignements qu'ils seront en 
mesure de fournir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises 
aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces 
intéressantes quils pourront réunir devront étre autant que 
possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 
8%, rue de Grenelle. 


Composition de la Commission approuvée par la Société 


dans sa réunion du 5 février 1903. - , 
MM. 


Arhould, pharmacien à Ham (Somme).— Champignons supéreeurs. 


Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — 
» Champignons supérieurs. Q 

Bainier, 27, rue Boyer, Paris-XX®. — Mucorinées et Mucédinées. 

Bernard, L., place Dorian, Montbétiard (Doubs).— Champignons supérieurs. 

Barbier, préparateur à la Kaculté des Sciences de Dijon, Champrgnons dits 

. supérieurs où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. 

Boudier, 22, r. Grétry, Montmorency {S.-et-O) — Basidiomycètes et Ascomycèles. 

Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. 

D° Delacroix, 11 Vis,r. d'Alésia, Paris-XXe. — Pathologie végétale. 

Abbé Derbuel, Peyrus (Drôme).— Champignons supérieurs. 

Dumée, pharmacien à Meaux (Seine-et-Marne) .— Hyménomycèles. 

Dupaln, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. 

Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. 

D: X: Gillot, faubourg. Saint-Andoche, Autun (bague -et-Loire\. — Champignons 
comestibles el vénéneux. Intoxications. 

Grosjean, instituteur à St-Hilaire. par Roulans (Doubs). — Champ. supérieurs. 


 Hariot, P, 63, re de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. 


Harlay, V:, pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites. 
des végétaux usuels. 

Hétler, Fr., à Arboïs (Jura).— Champignons supérieurs. 

Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Midi de la France, 


Legué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).— Champignons supérieurs. 

Maire, R,, 11, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle.— Champignons 
parasites, Hypodermés, ec. le 

Matruchot, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences, 45, rue d’Ulm, 
Paris-Ve,— crumpignons parasiles des animaux.— Moisissures. 

D' Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. 

Michel, pharmacien à Fontainebleau. Champignons supérieurs. 

Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. 

Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. 

Dr Patoulillard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champignons 
exotiques el en particulier de la Tunsie. 

Peltereau, notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher.— Champrgnons supérieurs 
et spécialement les Bolétés. 

Rolland, 80,rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine), — -Baszdiomycètes et 
Ascomycêtes. 

Radais, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — RapportennenereS 
de la Commission. 

D: Trabut, Mustapha-Alger.— re de la flore de l'Algérie. 


Bureau de la Commission pour 1907. 


Présidents set . M. Boupier (Montmorency). 
Vice-Présidents ..... MM. Deracroix (Paris), MénierR (Nantes), 


Parouizzarp (Neuilly-sur-Seine), RozzanD 


(Neuilly-sur-Seine). R 
Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- 
rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrond!). 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1907. 


4 
President "1eme M. Mana, professeur au Muséum dHis- 
toire Naturelle, 63, rue de Buffon, 
Paris. 
Vice-Présidents .... M. BainIEr, pharmacien de l’Assistance 


Publique, 27, rue Boyer, Paris-XXe. 
M. Le Monnier, professeur à la Faculté 
des Sciences, 3, rue de Serres, à Nancy 
(M.-et-M.). 
Secrétaire général. M.F.Guéeuen, Professeur agrégé à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie, 4, avenue de 
l'Observatoire, Paris. 


Trésorier........... M. PecrereAu, notaire honoraire, à Ven- 
dôme (Loir-et-Cher). 
Secrétaires ......... M. MaAuBLanc, ingénieur agronome. 


M. Pezcrrisor, docteur ès-sciences. 


Archiviste.......... M. Bessiz, professeur au Lycée Montaigne. 


Membres du Conseil : MM. Dr G. DeLacroix et RaApais. 


! 


M 


DE LA SOC. MYC. DE FRANCE 


TXXIIT. 1907 


M'e LIBERT (Marie-Anne), Mycologue 


Née à Malmédy, le 7 Avril 1782 


Décédée à Malmédy, le 14 Janvier 1865 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE T. XXIII. 1907 


Commandant BRIARD (Pierre-Alfred), Mycologue Français 
Né à Etriché (Maine-et-Loire), le rs Novembre 1811 


Décédé à Troyes (Aube), le 18 Septembre 1896 


LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES 


DE LA: 


Société Mycologique de France 
en 1907. 


HS ne a NUE COLUMBIA UNIVERSIT! 


MEMBRES D'HONNEUR 


M. Bounier, Em., président d'honneur de la Société Mycolo- 
gique, 22, rue Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). 

M. Cooks, M. C. (D'}, ancien rédacteur au Grepillea, 53, Castle 
Road, Kenbish Town, N. T. (Angleterre). 

M. KarsrEen, P. A. (D'), médecin, Mustiala (Finlande). 

M. Pernor, Em., Secrétaire général honoraire de la Société 
Mycologique, Châtillon-sous-Bagneux (Seine). 


MEMBRES A VIE 


M. Brancnar», Raphaël (D'), professeur à la Faculté de méde- 
cine, membre de l'Académie de médecine 226, Boulevard 
St-Germain, Paris (V[1°). 

M. Bonnier, G., membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, 
15, rue de l’Estrapade, Paris (V°). 

M. Bové, pharmacien, 34, rue du Grenier St-Lazare, Paris 
(LS). - 

2408 M. Copineau. C., juge au tribunal de Doullens (Somme). 


Ha M. Dumée, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (Seine- 
et-Marne;. 


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if SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Gazzix, vétérinaire militaire en retraite, à Saint-Sernin 
(Aveyron). k 

M. Le Breton, And., château de Miromesnil, par Offranville 
(Seine-[nférieure). 

M. Lecué, Mondoubleau :Loir-et-Cher). 

M. Marre, René, chef de travaux à la Faculté des Sciences. 11, 
rue Baron-Louis, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Marinvau», Président honoraire de la Société Botanique de 
France, 8, rue Linné, Paris (V°). 

M. Maxrix, G., 5, rue Pelouze, Paris {VIITe]. 

M. Marçaïs (abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). 

M. Noez, E., 28, rue Stanislas, Saint-Dié (Vosges). 

M. Pecrereau, notaire honoraire, Vendôme (Loir-et-Cher). 

M. Praxcnow, Louis, professeur à l'Ecole supérieure de Phar- 
macie de Montpellier (Hérault). 

M. Raourr. Ch., docteur-médecin. Raon-l'Étape (Vosges). 

M. Vermorez, directeur de la Station agronomique et viticole 
de Villefranche (Rhône). 

M. Vurrremix, Paul, professeur à la Faculté de médecine de 
Nancy, 16, rue d'Amance, Malzéville (Meurthe-et-Moselle). 


MEMBRES TITULAIRES 


M. Aimé, Paul, 12, rue St-Léon, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M': Azgessarp, 1, place Raspail, Lyon (Rhône. 

BiBLioTHÈQUE DE L'EcoLe VÉTÉRINAIRE D'ALFORT (Seine). 

EcoLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES D'ALGER (Algérie). 

M. Arras, Inspecteur des Contributions directes, Ajaceio 
(Corse). 

M. Armæina (Verissimo d'}, professeur de Pathologie végétale à 
l'Institut agronomique de Lisbonne (Portugal). 

M. Ausrurz, industriel, Meslières (Doubs). 

ANGÉLy (d'), Sérillac. par Beaumont-le-Vicomte (Sarthe). 

M. Anxourp, Léon, pharmacien à Ham (Somme). 

M. Auserr, docteur-médecin, 50, rue de Moscou, Paris (VITT:). 

M. Aurix, A., pharmacien, 5, rue de la Mariette, Le Mans 
(Sarthe). 


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LISTE DES MEMBRES. III 


M. Avenez, G., professeur d'agriculture, Langres (Haute- 
Marne). 

M. Bapocue, 1, rue de la Banque, Paris (Ile). 

M. Bainier, Georges, pharmacien de l'Assistance Publique, 

27, rue Boyer, Paris (XX°). 

M. Bausere, Ch. Van, professeur à l'Université, 7, rue Haute, 

Gand (Belgique). 

M. Baratix, pharmacien, place Dunois, Orléans (Loiret). 

M. Barsrer, H., médecin des hôpitaux, 15, rue d'Edimbourg, 
Paris (VII°). 

M. Barsrer, H., commissaire-priseur, Langres (Haute-Marne). 

M. Bargsrer, M., préparateur à la Faculté des Sciences, rue 
Monge, Dijon (Côte-d'Or). 

M. Barpor, Léon, à la Saulsaie, par Montluel (Ain). 

M. Barer, Ch., 23, rue Chateaubriant, Nantes (Loire-Infé- 
rieure). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE SYLVICULTURE DES BARRES, par 
Nogent-sur-Vernisson (Loiret). 

M. BarrueLaT, chef des travaux microbiologiques à l'Ecole supé- 
rieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris 
(VIe). 

M. Bararze, Fr., professeur au lycée de Besancon (Doubs). 

M. Baunoix, pharmacien, Cognac (Charente). 

M. BEauvisace, professeur à la Faculté de médecine et de 
pharmacie de Lyon (Rhône). 

M'e Berëze, M., 62, rue de Paris, Montfort-l'Amaury (Seine-et- 
Oise). 

M. Bezzivier, pharmacien, Parthenay (Deux-Sèvres). 

M. Benoisr, Robert, 30, rue Jacques Fouray, Rouen (Seine- 
Inférieure. 

M. Berckmanx (D° Paul), assistant au Musée botanique de 
Steglitz, 5. Gross-/Zirckerfelde Roonstrasse, Steglitz, 
(Bohème). 

M. Bernar», Georges, pharmacien, Montbéliard (Doubs). 

M. Bernar», Léon, vérificateur des poids et mesures en retraite, 
place Dorian, Montbéliard (Doubs). 

M. Bunvaro, Noël, Maitre de conférences à la Faculté des 
sciences de Caen (Calvados). 


IV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. BernarD, G., pharmacien principal de l’armée en retraite, 
31, rue Saint-Louis, La Rochelle (Charente-Inférieure). 

M. Benxarp, Paul, négociant en quincaillerie, rue des Febvres, 
Montbéliard (Doubs). 

M. Bernix, Aug., pharmacien, hôpital de Monaco. 

M. Berraur, 6, rue Mondovi, Paris ([®). 

M. Berraou», pharmacien en chef de l'Hospice des Vieillards, 
Bicêtre-Gentilly (Seine). 

M. Berrix, Amand, pharmacien, 91, rue Chanzy. Reims 
(Marne). 

M. Berrran», Emile, ingénieur, 35, boulevard des Invalides, 
Paris (VII°). 

M. BerTranD, Gabriel, chef de service à l'Institut Pasteur, 25, 
rue Dutot. Paris (XV®). 

M. Berrranp (D), Malzéville (Meurthe-et-Moselle). 

M. Bsssiz, professeur au Lycée Montaigne, Paris (VI®). 

M. Bessin, dessinateur, 7, rue Toullier, Paris (V®). 

M. Besrez, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs de 
Charleville (Ardennes). 

M. Beucnox, commandant l'artillerie de la 8° division de cava- 
lerie, à Besançon (Doubs). 

M. Bespèk, Jan, instituteur, Politz-sur-Metaù (Bohême). 

M. Brers, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, 73, 
avenue Beauséjour, au Parc St-Maur (Seine). 

M. Bicear», instituteur en retraite, Nolay (Côte-d'Or). 

M. Binor, J., chef de service à l'Institut Pasteur, 25, rue 
Dutot, Paris (XVe). 

M. Bzaxc, Alph., prof. au collège de Carpentras { Vaucluse). 

SoctéTÉ D'Hisroire NATURELLE pu Loir-Er-Cuer, Blois (Loir- 
et-Cher). 

M. Boca, L., professeur au collège Stanislas, 3, rue du 
Regard, Paris (VIe). 

M. an F., professeur à l'Ecole de médecine de Rennes {Ille- 
et- Vin 

M. Boivor, interne en pharmacie à l'hôpital Herold, place du 
Danube, Paris (XIX°). 

M. Borrac, président de la Société mycologique de la Côte- 
d'Or, à Dijon. 


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LISTE DES MEMBRES. M 


M. Bonari, pharmacien à Conflans - sur - Lanterne (Haute- 
Saône). 

M. Bonner, Alexandre, 36 bis, boulevard Bineau, Neuilly 
(Seine). 

M. Boxer, Villa Orloff, rue Orloff, Fontainebleau (Seine-et- 
Marne). 

FAGULTÉ DES SCIENCES, LABORATOIRE DE BoraniQuE, Bordeaux, 
(Gironde). 

M. Borner, r#nembre de l’Institut. 27, quai de la Tournelle, 
Paris (V®). 

M. Bosquer, commis des postes à Nancy (M.-et-M.). 

M. Borrer (capitaine), membre du Comité consultatif du Musée 
de l’armée, 28, rue de Berlin, Paris (VIIL°). 

M. Boucuer, pharmacien, Poitiers (Vienne). 

M. Boucaurr, pharmacien en chef de l'hôpital Trousseau, rue 
Michel-Bizot, Paris (XII°). 

M. Boucz, pharmacien, Saint-Florent-sur-Cher (Cher). 

M. Bouraxcer, Emile, 19, quai Bourbon, Paris (IV°). 

M. Bouraxcer, Edouard, 21, quai Bourbon, Paris (IVe). 

M. Bourpox, substitut du procureur de la République, Saint- 
Nazaire (Loire-Inférieure). 

M. Bourpor {abbé), Saint-Priest-en-Murat, par Montmarault 
(Allier). 

Me Bourc, 3, rue Rollin, Paris (V°). 

M. Bourquicxow, M., agent de forges, 22, rue Dubois-Crancé, 
à Charleville (Ardennes). 

M. BourquEerorT, Emile, professeur à l'Ecole supérieure de 
Pharmacie, membre de l'Académie de médecine, 42, rue de 
Sèvres, Paris (VIT). 

M. Bouver, À. pharmacien, Autun (Saône-et-Loire). 

M. Boyer, conseiller à la Cour d'appel, Besançon (Doubs). 

M. Bracar», à Coupy, près Bellegarde-sur-Valserine (Aïn). 

M. Branpza, G., licencié ès-sciences, 5, rue Corneille, Paris 
(VIe). 

M. Bnrépinaun, P., pharmacien, 12, place Notre - Dame, 
Poitiers (Vienne). 

M. Bresapora (abbé), 12, Piazzetta dietro il Duomo, Trente 
(Tyrol). 


VI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Broce-Rousseu, vétérinaire en premier au 8° d’artillerie, 
Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Brossier, 76, rue de Rennes, Paris (VIe). 

M. Bruzey-Mosie,à Estissac (Aube). 

M. Bruneaux, chef de musique à l'Ecole d'artillerie de la Fère 
(Aisne). 

M. Bruxorre, professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 
rue Grandville, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Bucuer, Sam., préparateur à la Sorbonne, rue Victor- 
Cousin, Paris (V°). 

M. Buricxor, docteur-médecin, Délémont (Suisse). 

M. Burrer, botaniste-cryptogamiste du gouvernement de l'Inde, 
Dehra Dun U. P. (Inde Anglaise). 

M. Camus, 25, avenue des Gobelins, Paris. 

M. CappevirA fils, Avignon (Vaucluse). 

M. Carreau, vétérinaire, directeur de l’abattoir de Dijon (Côte- 
d'Or). 

M. Carrer (abbé), curé de Flangebouche, par Avoudrey 
(Doubs). 

M. Cazaumayou, pharmacien, Dax (Landes). 

M. Ceccazpr, professeur à l’école d'agriculture d’Ajaccio 
(Corse). 

M. CnamBezLann. Epinal (Vosges). 

M. Caampeaux, domaine de Ste-Assise, par Seine-Port (Seine- 
et-Marne). 

M. CHareron-CHAuMEIL, avoué, Langres (Haute-Marne). 

SoctéTÉ p'Hisroire NATURELLE DES ARDENNES, au Vieux-Mou- 
lin, Charleville (Ardennes). 

M. CnarrenrTier, Ch., chirurgien-dentiste, 62, rue de Clichy, 
Paris (1X°). 

M. CuarPrenTier, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur, 61, 
rue Cambronne, Paris (XV°). 

M. Cuareau, A., chirurgien-dentiste, 3, rue Royale, Versailles 
(Seine-et-Oise). 

M. Cunarenier, À., Saint-Bonnet-de-Valclérieux. par Crépol 
(Drôme). 

M. Cuauveaup», G., chef des travaux de botanique à la Faculté 
des Sciences, 9, avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). 


LISTE DES MEMBRES. VII 


M. Cuexanrais, docteur-médecin, 2, rue Cambronne, Nantes 
(Loire-Inférieure). 

M. Cuevarzer, chef de laboratoire à la Faculté de médecine. 
8, rue de l’Arrivée, Paris {XVe). 

M. Cuevreuz, Th., pharmacien, 4, boulevard Agrault, Angers 
(Maine-et-Loire). 

M. Cirrcor, Jules, chef des travaux de botanique à la Faculté 
des sciences de Lyon (Rhône). 

M. Craupez, Victor, industriel, Docelles {Vosges). 

M. CLÉMENT, propriétaire, Grande-Rue Chauchier, Autun 
(Saône-et-Loire). 

M. Czersow, docteur-médecin, Ouilly-Gleizé, par Villefranche 
(Rhône). 

Ecoce NATIONALE D'AGRIGULTURE DE CoïM8re, San-Martinho, 
Coïmbre (Portugal). 

M. Maurice pu CocomBier, 55. rue des Murlins, Orléans, 
(Loiret). 

M. Comar, 20, rue des Fossés St-Jacques, Paris. 

M. Couse, Théodore, Marlotte, par Montigny-sur-Loing. 

M. Comonr, Pierre, rue Civiale, Garches (Seine-et-Oise). 

M. Coras, docteur-médecin, Lons-le-Saunier (Jura). 

M. Corin, À., inspecteur-adjoint des forêts, 13, rue Michätel, 
Toul (Meurthe-et-Moselle). 

M. Cornier, médecin militaire au 109° régiment d'infanterie, 
Chaumont (Haute-Marne). 

M. Correc, 27, rue des Serruriers, Laval (Mayenne). 

M. Corner, P., docteur-médecin, Ligueil (Indre-et-Loire). 

M. CosranriN, J., professeur au Museum d'Histoire fnaturelle, 
961, rue Cuvier. Paris (Ve). 

M. Courerc, ingénieur civil à Aubenas (Ardeche). 

M. Courox, Marcel, substitut du procureur de la République, 
22, boulevard Carnot, Mézières (Ardennes). 

M. Counter, professeur au Lycée de Besançon (Doubs). 

M. Cousron, Em., pharmacien honoraire, St-Saturnin-lès- 
Avignon (Vaucluse). 

M. Couroury (pe), ancien trésorier-payeur général du Loir-et- 
Cher, 38, rue Juliette-Lamber, Paris (XVII°). 

M. CroquevigLze, 16, rue de Siam, Brest (Finistère). 


VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. DacuizLox, professeur adjoint à la Sorbonne, 71, rue du 
Cardinal-Lemoine, Paris ([V°). 

M. Daxcrar», professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers 
(Vienne). 

M. DauPxin, professeur à l'Ecole Alsacienne, 211, boulevard 
Raspail, Paris (XIVe). 

M. DauverGnE, préparateur au laboratoire du Conseil supé- 
rieure d'hygiène publique, 34, rue Gassendi, Paris {XIV®). 

M. Deczuxe, imprimeur, Lons-le-Saunier (Jura). 

M. DEczarieny, 11, rue Blaise Pascal, Rouen (Seine-Inférieure). 

M. Deracour, 94, rue de la Faisanderie, Paris (XVI°). 

M. Deracroix, G., directeur de la Station de pathologie, 
végétale, 11 bis, rue d’Alésia, Paris (XIV®). 

M. Demaxes, V., industriel, 61, rue du Papier, Hanoï (Tonkin). 

M. Derguez (abbé), curé de Peyrus (Drôme). 

M. Descaamwps (abbé), curé de Longechaux, par Vercel (Doubs). 

M. Dessexow, professeur honoraire, 20, rue des Grands-Augus- 
tins, Paris. 

M. Dezanneau, docteur-médecin, 13, rue Hoche, Angers 
(Maine-et-Loire). 

M. Dimitri, G., chef-adjoint au laboratoire du Comité d'hy- 
giène, 5, rue Victor-Considérant, Paris (XIV®). 

M. Diner, J., inspecteur des forêts, Nice. 

M. Dorzrus, À., directeur du Jeune naturaliste, 35, rue Pierre- 
Charron, Paris (VIII-). 

M. Doureau, pharmacien à Chantonnay (Vendée). 

M. Drouerr, F., préparateur à l'Ecole de Médecine et de Phar- 
macie de Poitiers, 42, rue des Trois-Rois, Poitiers (Vienne). 

M. Dusoys, stagiaire à la chaire de pathologie végétale de 
l'Ecole nationale d'agriculture de Rennes (Ille-et-Vilaine). 

M. Ducnaurrour, conservateur des forèts, Nice (Alpes-Mari- 
times). 

M. Ducnëne, L., président du Tribunal civil, Sarlat (Dordo- 
gne). 

M. Ducousr, professeur à l'Ecole d'Agriculture de Rennes (Ille- 
et-Vilaine). 

M. Duer, Emile, 22, avenue des Bonshommes, l'Isle-Adam 
(Seine-et-Oise). 


LISTE DES MEMBRES. IX 


M. Durour, B., pharmacien, rue des Godrans, Dijon (Côte- 
d'Or). 

M. Durour, L., directeur-adjoint du Laboratoire de Biologie 
végétale, Avon (Seine-et-Marne). 

M. Dupain, V., pharmacien, la Mothe-Saint-Héray (Deux- 
Sèvres). 

M. Duporrieux, propriétaire, 5, Square Lamartine, Paris (XVIe). 

M. Dupont. G., pharmacien, 25, rue Sainte-[saure, Paris 
(XVIIe). 

M. Duran», publiciste, pharmacien, Eysines (Gironde). 

M. Duran», E., professeur honoraire à l'Ecole nationale d'Agri- 
culture, 6, rue du Cheval-Blanc, Montpellier (Hérault). 

M. Durerrre, rue de l'Abondance, Vitry-le-François Marne). 

M. Euery, pharmacien, rue Ernest-Renan, à Issy-sur-Seine 
(Seine). 

M. Emo», sous-préfet de Clamecy (Nièvre). 

M. Faurin, professeur honoraire, Varennes - en - Argonne 
(Meuse). 

M. FauquerrT, pharmacien, Auvers (Seine-et-Oise). 

M. Favier, 12, rue de Grammont, Paris ([l°). 

M. Ferré, docteur-médecin, 5, rue Boccador, Paris (VIII®). 

M. Ferrier, O., pharmacien, Vitré (Ille-et-Vilaine). 

M. Ferry (Dr R.), directeur de la Revue Mycologique, Saint 
Dié (Vosges). 

M. Ferro, Ch., chef d'escadron d'artillerie, Bonifacio (Corse). 

M. Fraceocer (abbé), curé de Rigny-sur-Arroux [Saône-et- 
Loire). 

M. Franaucr, Ch., directeur de l’Institut botanique de Mont- 
pellier (Hérault). 

M. Fuicne, professeur à l'Ecole forestière, 17, rue Bailly, 
Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Fournier, Henri, docteur-médecin, 11, rue de Lisbonne, 
Paris (VIIT°). 

M. Fournier, Paul, professeur au collège St-Joseph, Poitiers 
(Vienne). 4 

M. Frémonr, ingénieur agricole, Thouars (Deux-Sèvres). 

M. Frey-Cozrarp, industriel, 57, rue du Lazaret, Mulhouse 


(Alsace). 


x SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Frox, G., chef des travaux botaniques à l’Institut agronomi- 
que, 16, rue Claude-Bernard, Paris ‘Ve). 

M. Fusy, inspecteur de l’enseignement primaire, Meaux (Seine- 
et-Marne). 

M. Gapgau ne KerviLee, H., naturaliste, 7, rue Dupont, Rouen 
(Seine-Inférieure). 

M. GATIN, préparateur-adjoint à la Faculté des Sciences, Paris 
(Ve). 

M. GAUFFRETEAU, notaire honoraire, Ancenis (Loire-Inférieure). 

M. Gaurier (abbé), à la Saulsaie, par Montluel (Ain). 

M. Gauvain, pharmacien, au Lion d'Angers (Maine-et-Loire). 

Me Gay-Gaviexor, 51, avenue Henri Martin, Paris (XVI°). 

M. Gerrroy, ancien pharmacien de la marine, Kerhuon (Finis- 
tère). 

M. Genevoix, 16, place de l'Hôtel-de-Ville, Langres (Haute- 
Marne). 

M. Genry, directeur du jardin botanique de Dijon (Côte- 
d'Or). 

M. Gérarnix, 6, rue Ventenat, Limoges (Haute-Vienne). 

M. Girserr, Caissier de la Banque de France, Chaumont 
(Haute-Marne). 

M. Girrar», chirurgien-dentiste, 4, carrefour de l’Odéon, 
Paris (VIe). 

M. Gircor, X., docteur-médecin, 5, rue du faubourg Saint- 
Andoche, Autun (Saône-et-Loire). 

M. GLeyrosE, ancien inspecteur du ministère des finances, 
4, château du Broutet, Pont-Chrétien, par Argenton-sur- 
Creuse (Indre). 

M. GosizLor, L., docteur-médecin, la Trimouille (Vienne). 

M. Goprrin, directeur de l'Ecole supérieure de Pharmacie de 
l’Université de Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. GocueL, docteur-médecin, 2, rue Pasquier, Paris (VIII°). 

M. Gomoxr, M., 34, rue de Grenelle, Paris (VI°). 

M. Gouin, bibliothécaire, 78, rue du Kremlin, Kremlin- 
Bicètre (Seine). 

M. Gouox, chef des cultures au Pare de la Tête-d'Or, Lyon. 
(Rhône). 


M. GRANDPIERRE, pharmacien, 11, rue Maqua, Sedan (Ardennes. 


LISTE DES MEMBRES. XI 


M. Grazianr, pharmacien, 63, rue Rambuteau, Paris (1V®). 

M. Grirron, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de 
Grignon (S.-et-0.). 

M. Gromuier, docteur-médecin, Delle (territoire de Belfort). 

M. Grosyean, instituteur, St-Hilaire, par Roulans (Doubs). 

M. Guécusx, Fernand, professeur agrégé à l'Ecole supérieure 
de Pharmacie, Secrétaire-général de la Société Mycologique 
de France, k, Avenue de l'Observatoire, Paris (VI®). 

M. Guérin, Paul, professeur agrégé à l'Ecole: supérieure de 
Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire. Paris (VI). 

M. Gurrroy, ingénieur agronome, 108, rue Legendre, Paris 
(XVIT°). 

M. Gurarr, J., professeur à la Faculté de médecine de l’Uni- 
versité de Lyon (Rhône). 

M. Guicwar», Léon, membre de l'Institut, directeur de l’École 
supérieure de Pharmacie, 1, rue des Feuillantines, Paris (V°). 

M. GuirremiN, ancien directeur du service de santé du XX° 
corps, rue Granville, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. GuirremiN, Henri, Secrétaire-général de la Société des 
Sciences naturelles de Saône-et-Loire, Châion-sur-Saône 
(Saône-et-Loire). 

M. Guizriermon», docteur ès-sciences. 19, rue de la Républi- 
que, Lyon (Rhône). 

M. Guizzonw, J., pharmacien, Frévent (Pas-de-Calais). 

M. Guinier, P., cliargé de cours à l'Ecole nationale des Eaux- 
et-Forêts. rue de l'Ile de Corse, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Guru, L., pharmacien, Neuville-aux-Bois (Loiret). 

M. Gussow, Hans, F. R. M. S., 44, Central Hill, Upper 
Norwood, Londres (Angleterre). 

M. GuyéranrT, pharmacien, Morez (Jura. 

M. Harior, P., conservateur de l'Herbier cryptogamique du 
Muséum, 63, rue de Buffon, Paris (V°). 

M. Harcay, Marcel, docteur en pharmacie, 4, rue Chanzy, 
Vouziers (Ardennes). 

M. Harcay, Victor, docteur en phases A1, place Ducale, 
Chance (Ardennes). 

M. Her, F., professeur agrégé à je Faculté de médecine, 34, 
rue Hem Paris (XVIe). 


XII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Hexnior, 5, rue Brézin, Paris (XIV®. 

M. Henriquer. inspecteur des forêts, Dax (Landes). 

Hergier Lioyp, M. Bouver, conservateur au Jardin botanique 
d'Angers (Maine-et-Loire). 

M. Hérissey, H., pharmacien des hôpitaux, 4, avenue de 
l'Observatoire, Paris (VI®). 

M. Hermann, libraire, 8, rue de la Sorbonne, Paris {V°). 

M. Hérier, Fr., industriel, hôtel de Grozon, Arbois (Jura). 

M. Huyor. propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne 
(Seine-et-Marne). 

M. Hx (abbé), professeur à la Faculté libre d'Angers, 87, rue La 
Fontaine, Angers (Maine-et-Loire). 

LABORATOIRE DE BoTANIQUE DE L'Université p'lassy, Strada 
Muzelor, lassy (Roumanie). 

M. Isrvaxrri (Gx DE), professeur à l’Université, directeur de 
l'Institut ampélologique royal hongrois, membre de l’Aca- 
démie des Sciences hongroise, 1, Debroi utca, Budapest 
(Autriche-Hongrie). 

M. Jaczewski (pe), Arthur, rue Spasskaïa, Saint-Pétersbourg 
(Russie). 

M. Javizuier, M., professeur à l'Ecole de Médecine et de Phar- 
macie de Tours (Indre-et-Loire). 

M. JeanmaIRE, pasteur, au Magny-d’Anigou, par Ronchamp 
(Haute-Saône). 

M. Joacnim, pharmacien, Valdoie (territoire de Belfort). 

M. Jorrrin, ingénieur agronome, Brétigny-sur-Orge (Seine- 
et-Oise). 

M. Jory, À., docteur-médecin, Croissy-sur-Seine (Seine-et- 
Oise). 

M. JourneauLr, 11, avenue Mac-Mahon, Paris (XVII®). 

M. Joyeux, préparateur à la Faculté de Médecine, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

M. Juicrar», ingénieur-éle:tricien, Villeneuve-sur-Lot {Lot-et- 
Garonne). 

M. Juzien, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de 
Rennes, 22, rue de la Bletterie, Rennes (Ille-et-Vilaine). 

M. Ka, stagiaire au Laboratoire de botanique de l'Institut 
agronomique, 75, rue Claude-Bernard, Paris (V®. 


LISTE DES MEMBRES. XIII 


M. Kzein (D'), professeur à la « technische Hochschule » de 
Karlsruhe (Allemagne). 

M. Krinexsiecx, P., libraire, 3, rue Corneille, Paris (VIe). 

M. Kouzer, professeur départemental d'agriculture, Besançon 
(Doubs). 

M. Küss, pharmacien, Lons-le-Saunier (Jura). 

M. Lassé, docteur en pharmacie, 1, rue des Serruriers, Laval 
(Mayenne!. 

M. Lasesse, P., professeur suppléant à l'Ecole de Médecine 
et de Pharmacie, 38, rue des Lices, Angers (Maine-et-Loire). 

M. Larar, F. (D'), professeur à la « technische Hochschule », 
13, Karlplatz, Vienne (Autriche). 

M. Lacarpe, J., préparateur a la Faculté des Sciences de Mont- 
pellier (Hérault). 

M. Lacneau, À., élève du service de santé à l'hôpital St-Martin, 
rue des Récollets, Paris (X°). 

M. Lanper, docteur-médecin, 7, avenue du Maine, Paris (XIV®). 

M. Lane, Emile, industriel, Epinal (Vosges). 

M. Laprcque, Louis, maître de conférences à la Faculté des 
sciences, 6, rue Dante, Paris (V°;. 

M. Lapointe, professeur au Lycée, rue Claudot, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

M. Larcuer, docteur-médecin, 97, rue de Passy, Paris (XVI). 

M. Lasne, dessinateur chromiste, 9, rue Champollion, Paris. 


(V9. 


M. Laswier, ingénieur-agronome, licencié ès-sciences, 21, rue 


Gabrielle, Charenton (Seine). 

. LauGEroN, vétérinaire, Niort (Deux-Sèvres). 

. Lavar, docteur-médecin, 19, avenue Bosquet, Paris (VIL°). 
. Lescon», AÀ., pharmacien, Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or). 
. LecrèrEe, Mareuil-sur-Belle (Dordogne). 

. Lecœur, pharmacien, Vimoutiers (Orne). 

. Lepreu, 18, rue Saint-Leu, Amiens (Somme). 

. LEFÈvRE, ingénieur, 2 bis, rue [sabey, Nancy 'Meurthe-et- 
Moselle). 

M. Le Duc, Louis, 10, rue du Caire, Paris. 

M. LecranD, pharmacien, rue Monge, Dijon (Côte-d'Or). 

M. Lenmann, Raymond, 15, avenue Kléber, Paris (XVI°). 


Less 


XIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Lemassox, principal du collège de Bruyères (Vosges). 

M. Lemés, horticulteur-paysagiste, 5, rue Ruelle-Taillis, Alen- 
çon (Orne). 

M Lemoine, Louis, ingénieur aux mines de l'Horcajo, par 
Veredas, province de Ciudad Real (Espagne). 

M. Lemoxnier, avoué honoraire, 21, rue Bonaparte, Paris {V[®). 

M. Le Monnier, professeur à la Faculté des sciences, 3. rue de 
Serres, Nancy (Meurthe-et-Moselle,. 

M. Leparr, 9, boulevard Saint-Marcel Paris, (XVe). 

M. L'Erée, Frédéric, industriel, Sainte-Suzanne, près Mont- 
béliard (Doubs). 

M. Le Renaro (Dr), 48, boulevard de Port-Royal, Paris (Ve). 

M. Lesparre (le duc pe GramMonT DE). 62, rue de Ponthiex, 
Paris (VIIIS). 

M. Lixpau, G., professeur-docteur, Gross-Lichterfelde W. 
Roonstrasse 5 (Allemagne). 

M. Lionxer, Jean, 22, rue Rameau, Bourg-la-Reine {Seine}. 

M. Lioyn,M., 224, West Court Street, Cincinnati, Ohio (U.S.A). 

M. pe Lisce pu Dréneuc, 161, boulevard Voltaire, Paris (VIe). 

M. Lomsarp, Alb., 3, rue Bradfer, Bar-le-Duc (Meuse). 

M. Lousrieu, G , docteur-médecin, 10 et 12, rue de Savoie, 
Paris (VIe. 

M. Lucar, pharmacien, 82, boulevard Heurteloup, Tours 
(Indre-et-Loire). 

M. Luron, pharmacien, Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). 

M. Lurz, L., professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Phar- 
macie de Paris, Secrétaire général de la Société Botanique 
de France, 4, avenue de l'Observatoire. Paris (VI®). 

FAcuLTÉ DES SCIENCES, LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE Lyon 
(Rhône). 

M. Macnix, doyen de la Faculté des sciences de Besancon 
(Doubs. 

M. Macnix, L., vétérinaire en premier au 5° régiment de génie, 
Versailles (Seine-et-Oise). 

M. Maexus, professeur ordinaire de botanique à l'Université de 
Berlin, 15, Blumerhof, Berlin (Allemagne). 

M. Maneu, J., préparateur à l'Ecole de Pharmacie, 4, avenue de 
l'Observatoire, Paris (VI®). 


LISTE DES MEMBRES. XV 


M. Mauzrer, artiste-peintre, 19, rue Denis-Gogue, Clamart 
(Seine). 

M. Macau», Ed., pharmacien, Mussidan (Dordogne). 

M. Marre, L., étudiant, 18, rue de l'Eglise, au Vésinet (Seine- 
et-Oise). 

M. Marençow, Em., hospice de Bicêtre (Seine). 

M. Manaix, L., professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 
2, rue de la Sorbonne, Paris (V®). 

M. Marcuan», L., professeur honoraire de Botanique crypto- 
gamique à l'Ecole supérieure de Pharmacie, Thiais (Seine). 

M. Marcuizer, 9, rue Champollion, Paris (V°). 

M Marécnar, L, ingénieur civil des mines, Ronchamp 
(Haute-Saône). 

M. Marie, président du tribunal de commerce, rue Chaperon- 
Rouge, Avignon (Vaucluse). 

M. Marsauzr, pharmacien honoraire, Blois (Loir-et-Cher). 

BIBLIOTHÈQUE DE LA FACULTÉ DES SciENcEs DE MARSEILLE 
(Bouches-du-Rhône). 

M. Masse, Léon, pharmacien, Vendôme (Loir-et-Cher). 

M. Marmieu, pharmacien, Jarnac Charente). 

M. Marrucuor, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences 

(Ecole normale supérieure), 45, rue d’'Ulm, Paris (Ve). 

M. Marrimoro, Oreste, directeur du Jardin botanique de Turin 

(Italie). 
M. MausLanc, ingénieur-agronome, préparateur de la Station 
de Pathologie végétale, 11 bis, rue d'Alésia, Paris (XIV®). 
M. Mauczrer, inspecteur des Télégraphes en retraite, 102, rue 
du Cherche-Midi, Paris (VIe). 

M. Maury, professeur au Collège, 2, rue des Poissonniers, 
Chälons-sur-Marne (Marne). 

M. Mazimanx, professeur à l'Ecole de cavalerie, 22, faubourg 
St-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). 

M. E. ne MEcQuENEM, colonel d'artillerie en retraite, 16, rue du 
Pré-aux-Clercs, Paris (VIP). 

M. Mercerio, 18, rue des Capucines, Paris (11e). 

M. Ménécaux, Em., 148. avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine 
(Seine). 

M. Ménier, directeur de l'Ecole supérieure des sciences, 12, 
rue Voltaire, Nantes (Loire-Inférieure). 


XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Mercer, Nelson, préparateur à la Faculté de Médecine et 
de Pharmacie de Bordeaux, à Saint-Médard-de-Guizières 
(Gironde). 

M. Mesrrey, pharmacien, place de la Chalonère, Angers 
(Maine-et-Loire). 

M. MEesxer, pharmacien, Thouars (Deux-Sèvres. 

M. Micuer, R., pharmacien, Fontainebleau (Seine-et-Marne). 

M. Micers, pharmacien, rue de Strasbourg. Nancy (Meurthe- 
et-Moselle). 

M. Micxarp, Alb., capitaine d'artillerie démissionnaire, 158, 
rue St-Jacques, Paris (V°). 

M. Mircexpeau, pharmacien, la Ferté-Alais {(Seine-et-Oise). 

M. Morrrarn, Marin, maïtre de conférences à la Sorbonne, 16. 
rue Vauquelin, Paris (V°). 

EcoLe NATIONALE D'AGRICULTURE DE MoxTPELLIER (Hérault. 

M. Moreau, docteur-médecin, Lusignan (Vendée). 

M. Morer-Sairzer, Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle;. 

M. Moror, L.. assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, direc- 
teur du Journal de Botanique, 9, rue du Regard, Paris (V®°}. 

M. Moror, Marcel, 71, rue Lafayette, Paris (I1Xe). 

M. Mourrape, pharmacien principal de 1"° classe en retraite. 
101, avenue du Prado, Marseille ‘Bouches-du-Rhône). 

M. Mousxier, pharmacien, Sceaux (Seine. 

M. Mura, Ronchamp (Hte-Saône). 

M. Mussox. vérificateur des tabacs, Gourdon (Lot). 

M. Murecer, vétérinaire, Nouillompont, par Spincourt (Meuse). 

Bisciormèque pe L'Ecoe Foresriëre DE Nancy (M.-et-M.). 

M. Nigpce ne Sr-Vicror, 58, Grande-Rue, St-Mandé (Seine). 

M. Ocrosox, Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle). 

M. Onix, professeur au Collège Stanislas, 63, rue Vaneau, 
Paris (VITe). 

M. Orrxer, préparateur à la Faculté des sciences de Grenoble 
(Isère). 

M. OrpixatREe, Olivier, ancien consul, maire de Maizières 
(Doubs). 

M. OrGgsiN, pharmacien, 2, place Delorme, Nantes (Loire- 
Inférieure). 

M. Ouvrarp, 47, avenue Trudaine, Paris (IX°). 


LISTE DES MEMBRES. XVIf 


M. Ozaxow, Charles, Saint-Emiland, par Couches-les-Mines 
(Saône-et-Loire). 

M. Parrze, J., caissier de la Banque de France, Gray (Haute- 
Saône). 

M. Paxau, fabricant de lingerie, Verdun {Meuse). 

M. Parcane, juge au tribunal civil de Saumur (Maine-et-Loire). 

M. Parexr, Barlin (Pas-de-Calais). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE Paris, 
%, avenue de l'Observatoire, Paris (VI®). 

Bisrioruëque pe L'INsrirur NATIONAL AGRONOMIQUE DE PARIS, 
rue Claude-Bernard, Paris (Ve). 

LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE DE L'ÉCOLE SUPÉ- 
RIEURE DE PHARMACIE DE PARIS, 4, avenue de l'Observatoire, 
Paris (VI°). 

Muséum p'Hisroire NATURELLE, [LABORATOIRE D'ANATOMIE ET DE 
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES), 61, rue de Buffon, Paris (V°). 

Muséum np'Hisroire NATURELLE (LABORATOIRE DE BOTANIQUE 
CryProcamique), 63, rue de Buffon, Paris (Ve). 

M. Paris, Paul, préparateur à la Faculté des sciences de Dijon 
(Côte-d'Or). 

M. ParouirrarD, N., docteur en pharmacie, 105, avenue du 
Roule, à Neuilly-sur-Seine (Seine). 

M. Manuez De Paur, 1, place Senderico, Séville (Espagne). 

M. Paviccar», chargé de conférences à la Faculté des sciences 
de Montpellier (Hérault). 

M. Pazscuxe, O., 29, Fortstrasse, Dresde (Allemagne). 

M. Pecuourre, professeur au lycée Louis-le-Grand, Paris ([V°). 

M. Pezvrisor, C.-N., chef des travaux micrographiques à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, 
Paris (VI°). 

M. Péquin, pharmacien, 50, rue Victor-Hugo,i Niort (Deux- 
Sevres). 

M. Percuery, O., 35, place du Grand-Marché, Tours (Indre- 
et-Loire). 

M. Perrin, conservateur des Forêts, Vesoul (Haute-Saône). 

M. Perrrmenein, Marcel, préparateur à l'Ecole supérieure de 
Pharmacie de Nancy, 1, rue du Port, Malzéville (Meurthe- 
et-Moselle). 


+= 


XVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Perrer, docteur-médecin, place Dorian, Montbéliard 
(Doubs). | 

M. Prerre, directeur d'Ecole communale, 8, rue Rivet, Leval- 
lois-Perret (Seine). 

M. PrerrauGuEs, Barthélemy, pharmacien, 30, rue Vieille-du- 
Temple, Paris (IV°). 

M. Prerraueces, Clément, doct-ur-médecin, 30. rue Vieille- 
du-Temple, Paris ([V°). 

M. PrerruuGues, Marius, docteur-médecin, 28, rue Alphonse- 
Denis, Hyères (Var). 

M. Pinox, docteur-medecin, 30, rue de Versailles, Ville- 
d'Avray (Seine-et-Oise). 

M. Proxquer, secrétaire de la Verrerie de Folembray (Aisne). 

M. PLoussarp, pharmacien, 2, rue de Marne, Chälons-s.-Marne 
(Marne). 

M. Prowriçenr, Ch.-B., docteur-médecin, 7, King’s Street, 
King's Lynn (Angleterre). 

M. Poincexor, pasteur, Vougeaucourt (Doubs). 

M. Porxsar», Adhémar, Bourron (Seine-et-Marne). 

M. Porrauzr, Georges. directeur de la villa Thuret, Antibes 
(Alpes-Maritimes). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UniversiTÉé pe Porriers (Vienne). 

M. Popovrci, professeur à l'Université d'Iassy, 25, Strada Alba, 
lassy (Roumanie). 

M. Porxin, 162, boulevard Magenta, Paris (X°). 
M. Porrier, chef des travaux de physiologie à la Faculté des 
Sciences, 12, rue des Jardins, Fontenay-aux-Roses (Seine). 
M. Porrox. M.. médecin des mines d'Amermont et de Joudre- 
ville, par Spincourt Meuse). 

M. Porrier, greffier du Tribunal civil. Angers (Maine-et-Loire). 

M. Poucuer, G., professeur à la Faculté de médecine, membre 
de l'Académie de médecine, Ker-Nonik en Milon-la-Cha- 
pelle, par Chevreuse (Seinc-et-Oise). 

M. Pousseur, ingénieur-directeur de la Société des Houillères 
de Ronchamp, (Haute-Saône). 

M. Prizcreux, membre de l’Institut, 14, rue Cambacéres, Paris 
(VIITe). 

M. Prince, président du Tribunal civil de Clamecy (Nièvre). 


à 


LISTE DES MEMBRES. XIX 


M. Propxon (abbé), Vaillant (Haute-Marne). 

M. Pruner, professeur à la Faculté des sciences de l'Université 
de Toulouse (Haute-Garonne), 

M. Pyar, Félix, capitaine au 6€ génie, rue Ste-Eutrope, Angers 
(Maine-et-Loire). 

M. Queuizce, pharmacien. Niort (Deux-Sèvres). 

M. Quiccor, Maurice, Montigny-sur-Vingeanne (Côte-d'Or). 

M. Rasouan, pharmacien, Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire). 

M. Rapars, Maxime, professeur de Botanique eryptogamique à 
l'Ecole supérieure de Pharmacie, 253, boulevard Raspail, 
Paris (XIV®). 

M. Raiuier, membre de l’Académie de médecine, professeur à 
l'Ecole d’Alfort (Seine). 

M. Rauzix, notaire honoraire, 1 bis, rue des Chanoines, Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

M. Rea, Carleton, Secrétaire de la Société Mycologique d’An- 
gleterre, 34, Foregate St., Worcester (Angleterre). 

M. RecourA, ancien juge au Tribunal de commerce, 1, place 
de la Bastille, Grenoble (Isère). 

M. Recuis (D'}, professeur d'agriculture, Villeneuve-lès-Avi- 
gnon (Gard). 

M. Reum (D'), Neufriedenheim, Munich (Bavière). 

M. Rermsoure, pharmacien honoraire, Mondoubleau (Loir-et- 

Cher). 

M'e Rexanp, professeur, 90, rue Boileau, Lyon Rhône). 

M. Rexaux, pharmacien, 38, rue Ramev, Paris {XVIII°). 

M. Rexau», 4, rue Pelletier, Lyon (Rhône). 

LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE 
Renxes (Ille-et-Vilaine). 

M. Ruscrer, notaire, Rémalard (Orne). 

M. Ricarp, pharmacien, 38, rue de Douai, Paris {IX°). 

M. Ricué, pharmacien, 23, rue Drisseau, Tours (Indre-et-Loire). 

M. Rrez, docteur-médecin, 122, boulevard de la Croix-Rousse, 
Lyon (Rhône). 

M. Rirougr, pharmacien. 10, rue du Clos, Sablé-sur-Sarthe 
(Sarthe). 

M. River, Jean, capitaine au 5° d'artillerie, 10, rue Ernest- 
Renan, Besançon (Doubs). 


XX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Rorraxp, Léon, 80, rue Charles-Laffitte, Neuilly-sur-Seine 
(Seine). 

M. pe Romain, R., maire de La Possonnière (Maine-et-Loire). 

M. Roxpor, Eug.. capitaine d’artillerie, officier d'ordonnance 
de M. le général commandant les troupes du département de 
Seine-et-Oise, Versailles. 

M. Rossiexor, pharmacien, Mézières (Ardennes). 

M. Rousser, Léon, directeur du Service agronomique de la 
« Sociedad general de Industria y Comercio », 120, Antiocha, 
Madrid (Espagne). 

M. Rousser, Coussey (Vosges). 

M. Roussez, employé au chemin de fer, 2, rue Gambetta, 
Rethel ‘Ardennes). 

M. Royer, pharmacien honoraire, 107, Grande-Rue, Gray 
(Haute-Saône). 

M. Russezz, William, chef de laboratoire à la Faculté des 
Sciences, 19, boulevard St-Marcel, Paris (XIII°). 

M. Sasouraun, docteur-médecin, 62, rue Caumartin, Paris 
(Xe). 

M. Saccarpo, P.-A., professeur de botanique à l'Université de 
Padoue {ltalie). 

M. SAacHé, pharmacien, Melle (Deux-Sèvres). 

M. Sainror, C. (abbé) curé de Neuville-lès-Voisey, par Voisey 
(Haute-Marne). 

M. Sazis, doeteur-médecin, 22, rue Thiers, Royan (Charente- 
Inférieure). 

M. Samwpic, professeur au Collège de Joigny (Yonne). 

M. Sarrazin (abbé), curé de Montmort (Marne). 

M. Sarrory, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 
4, avenue de l'Observatoire, Paris (V[®). 

M. Sauvacrau, Camille, professeur à la Faculté des sciences 
de Bordeaux (Gironde). 

M. Scnarz, ancien professeur. Montigny-lès-Metz (Lorraine). 

M. Scnaurrcer, directeur de la Compagnie du gaz, Niort 
(Deux-Sèvres). 

M. Scueurer, Albert. industriel, Thann (Alsace). 

M. SÉNÉCHEAU, À., capitaine de recrutement, Tours (Indre-et- 
Loire). 


a 
en 


LISTE DES MEMBRES. XXI 


M. Sercenr, Louis, interne en pharmacie à l'Hôtel-Dieu, place 
du Parvis Notre-Dame, Paris {1V°). 

M. 5 SEyNEs, J., professeur agrégé à la Faculté de médecine, 
15, rue de Chanaleilles, Paris (VITe). 

M: Sicre, pharmacien, 8, quai de Gesvres, Paris (1Ve). 

M. Simow, Eug., 16, villa Saïd, Paris (XVI°). 

SOCIÉTÉ D'ÉTUDES SCIENTIFIQUES D'ANGERS, ancienne (Cour 
d'appel, place des Halles, Angers (Maine-et-Loire). 

M. Sonraonnax, J.-B., pharmacien, Lons-le-Saunier (Jura). 

SOCIÉTÉ DES JEUNES Narurazistes Voscrexs, Epinal (Vosges). 

M. Soucné, président de la Société botanique des Deux-Sèvres, 
Pamproux (Deux-Sèvres). 

M. Souza Da Camara (Manoel pe), répétiteur de pathologie 
végétale à l’Institut agronomique, 16, Largo de Andaluz, 
Lisbonne (Portugal). 

M. Spieux, docteur-médecin, 32, rue St-Louis, Amiens 
(Somme). 

BiBcioTHÈQUE DE L'UNIvERSITÉ DE SrrasBourG (Allemagne). 

M. Tasureav, professeur à l'Ecole de médecine et de pharmacie 
d'Angers (Maine-et-Loire). 

M. TaupiN, pharmacien, Châteauneuf-sur-Cher (Cher). 

M. Michel pe TErras, ingénieur, château du Granl-Bouchet, 
par Mondoubleau (Loir-et-Cher). 

M. Tueiz, 14, rue des Pins, Montpellier (Hérault). 

M. Tuerer, notaire, 24, boulevard St-Denis. Paris (X°). 

M. Tuévenar», docteur en pharmacie, 252, avenue Daumesnil, 
Paris (XIIe). 

M. Tuézése, professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie 
d'Angers, 70, rue de Paris. Angers (Maine-et-Loire). 

M. Tniorzier, Jean, ingénieur, 92, Boulevard Hausmann, Paris 
(VIIT-). 

M. Tniry, chef de travaux à la Faculté de médecine, 49, rue de 
Metz, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Tnomas, Ernest, professeur-viticulteur, Auxerre (Yonne). 

M. Timserr, pharmacien, Corbeil (Seine-et-Oise). 

M. Topin, pharmacien, 4, rue du. Gouvernement, St-Quentin 
(Aisne). 

M. Torrenn, Camillo, Milltown-Park, Milltown - Dublin 
(Irlande). 


XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Trasur, professeur de botanique à la Faculté des Sciences, 
7, rue des Fontaines, Alger-Mustapha (Algérie). 

M. Traverso, G., assistant à l'Institut botanique de Padoue 
(Italie). 

M. Trouerre, E., 15, rue des Immeubles-Industriels, Paris(XT°). 

Mne Turco-Lazzart (la baronne), à Trente (Tyrol). 

M. Varrow, vétérinaire au 7° dragons, Fontainebleau (Seine-et- 
Marne). 

M. Vazuy, général commandant l'artillerie et les forts de la 
place de Lyon (Rhône). 

M. VarENKNE, statuaire, 3 bis, rue d’Entraigues, Tours (Indre- 
et-Loire). 

M. Vassaz (D'), industriel, Charleville (Ardennes). 

M. Vasr, docteur-médecin, Vitry-le-François (Marne). 

M. Verniss, préparateur à la Faculté de Médecine, 73, rue des 

M. Vrara, Inspecteur général de la Viticulture, 16, rue Claude- 
Bernard, Paris (Ve). 

M. Vicuier, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, 
5 bis, Quai de Bercy prolongé. Charenton-Magasins-Géné- 
raux (Seine). 

M. »E Vicuorix, Ph., 23, quai d'Orsay, Paris (VIT°. 

M. Vixcent, pharmacien, 14, avenue de Mac-Mahon, Paris 
(VIIIS). 

M. Vocrixo. Pietro, laboratoire de phytopathologie, 8, rue 
Parini, Turin (Italie). 

M. Vouaux (abbé), professeur au collège de Malgrange. 
Jarville, près Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Vurrcermoz, pharmacien, Lons-le-Saunier (Jura). 

M. Waurzicx, professeur à l’Institut botanique de l'Académie 
militaire de Médecine, St-Pétersbourg (Russie). 

M. ZancLeruckxer, professeur au Naturhistorisches Hofmuseum, 
Vienne (Autriche). 


ÉCHANGES DE BULLETINS. 


‘Anxazes Mycozocicr (D' Prof. P. Sypow), 24, Apostelpaulus- 
strasse, Schüneberg ei Berlin (Allemagne). 


LISTE DES MEMBRES. XXHII 


“Bisciorner p. Scawerz NarurrorscHer GESELLSCHArT, Berne 
(Suisse), 

“Boraniscues CENrrazBLarr, Bulletin de l’Association interna= 
tionale des botanistes (D' Lorsy), Leyde (Pays-Bas). 

“Tue Boranicaz Gazerre, University of Chicago Press, 
Chicago (Illinois, U.S.A.). 

“Hergier Boissier, Chambézy, près Genève (Suisse). 

“Insrirur BorANIQUE DE Rome (Prof. Pirorra), 89, Panisperma 
(Italie). 

“Journaz or Mycorocy (Prof. KELLERMANN, directeur), Ohio 
State University, Columbus (Ohio, U.S.A.). 

“Missouri BOTANICAL GARDEN (Prof. W. Trecease), Saint-Louis 
du Missouri (U.S.A.. 

*Nuovo GIORNALE BOTANICO ÎrazrANO (D' Baronr, directeur), 19, 
rue Romaine, Florence {ltalie). 

“Revisra agronomica, 16, Largo de Andaluz, 1°, Lisbonne 
(Portugal). 

*Revug mycoLo@ique (Dr Ferry, directeur), Saint-Dié (Vosges). 

*SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE, Bruxelles (Bel- 
gique). 

*SOCIÉTÉ BOTANIQUE DES Deux-Sèvres, Niort (Deux-Sèvres). 

SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE France, 84, rue de Grenelle, Paris (VII). 

*SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LYON (Rhône). 

*SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE L'OUEST DE LA RANCE, 
Nantes (Loire-Inférieure). 

*SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGICO-BOTANIQUE DE VIENNE, 12, 
Wollzeile, Vienne (Autriche). 

‘Tokyo BOTANICAL MAGAZINE, Tokio (Japon. 


LIBRAIRES 


M. Asseuin et Houzeau, libraires, place de l'Ecole de Méde- 
cine, Paris (VI®). 

M. Barrière, J.-B., et rizs, libraires, 19, rue Hautefeuille, 
Paris (VI®). 

M. Brocxnaus, libraire, 17, rue Bonaparte, Paris (VI°). 

M. Durau et Cf, libraires, 37, Soho Square, Londres (Angle- 
terre). 


XXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Friepcanver et ris, libraires, 11, Carlsstrasse, Berlin 

(Allemagne). 

M. GauLon, libraire, 39, rue Madame, Paris [VI°). 

M. Groux-Leuxe, libraire, 13, rue de Buci, Paris (VI®). 

M. Kzincxsteck, éditeur, 3, rue Corneille, Paris (VI®). 

M. Larrës, S., et Cie, libraires-éditeurs, Turin (Italie). 

M. Lemoine, libraire, 12, rue Bonaparte, Paris {V[®.. 

M. ze Soupter, libraire, 174, Boulevard Saint-Germain, Paris 
(VIS). 

M. Per Lamnm, libraire, 7, rue de Lille, Paris (VIT°). 

M. Srecuerr, libraire, 76, rue de Rennes, Paris (VI°). 

M. Twierusyer, libraire, Leipsig (Allemagne). 

M. Vericer (Oswa»), libraire, 1, Künigsstrasse, à Leipzig (Alle- 


\ 


magne). 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES DES MEMBRES 


DE LA 
Société Mycologique de France 


(Les cdresses complètes se trouvent dans la Liste générale publiée 
dans le fascicule 1). 


a  —— 
FRANCE 
DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE | NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 
MM. 
ANNE .. I Ea Saulsaie - .... BarDorT, GAUTIER. 
— Bellegarde-s.-Val.| Bracarp. 
Aisne 1... | LabFeère..... ....| BRUNEAUX. 
_ 1PFolembhraveite PLonquer. 
_— St-Quentin ...... Topix. 
AIMER, 0... S'-Priest-en-Murat 
par Montmarault| Bourpor. 
AIGÉRIE AlDér eu TraBur. 
Alpes-=Maritim.| Nice... .._....... Ducnaurrour. 

— HePAntbesste PorrAULT. 
Ardèche......:.| Aubenas... ... Couperc. 
Ardennes ...... Mézières ........ Rossrenorz, CouLox. 

— Charleville ...... Besrez, BourGuIGNoON, 

Harcay, Vassar. 

— Réthél 22... Rousse... 

— Sedan ee ri GRANDPIERRE. 

— PVouziers. 0... HarLay. 
Aubenas. Brienne-le-Chât. .| BerrrAn». 


— FStISSac nn Brurey-MosLe. 


XXVI 
DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE 
Aveyron .. St-SernIN . 1 
Ter. de Belforb: Delle 7277 Nr 
— Valdoie see 
B.-du-Rhône...! Marseille ....... 
Calvados SCAN TEE de 
Charente... Cognac 52e ; 
= JArNAC EVER 
Charente-Infér..| La Rochelle..... 
Len Royan. se 


Corse .... 


Côte-d'Or .. 


Deux-Sèvres . 


Dordogne 


...... 


Arg Sr, ire 
Chatcauneuf-s-Ch. 
Saini-Florent-sur- 

Cher 
Bornacio see 
Dijon. 


...... 


Pouilly-en-Auxois 
Montigny-s.-Vin- 
geanne ere 


Hérayi ere 
Melle: rever 
Pamprouxe-" "7" 
Parthenay ...... 
Thouars ...... 
Mareuil-sur- elle 
Mussidane etre ; 
Sarlat PRES 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


me 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


MM. 
GALZIN. 
GROMIER. 
Joacxin. 
MouLLADE. 
BERNARD. 
Baupoix. 
Marnieu. 
BerxarD G. 
SALIS. 
Joy. 
Taupix. 


Bouc. 

Azras, CEccaLpr:, FERTON. 

Bargier, Boïrac, CARREAU, 
Durour, GExTY, MaGxi, 
Bicearp, LEGRAND, Paris. 

LEBLox». 


Quircor. 

FRÉMoNT. LANGERON, PE- 
QUIN, QUEUILLE, SCHAUF 
FLER. 


Dupaix. 

SACHÉ. 

SoucHé. 
BEzLLIVIER. 
Frémonr, MEsNET. 
LECLERE. 
Maixcauo. 
Ducnèxe. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


XXVII 


DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE 


Doubs et") Besancon: 


Flangebouche par 
Avondrey 
Marines ere 
Mestrères vs? 
— Monthéiiard 


Saint-Hilaire par 
Roulars: 
St°-Suzanne par 

Montbéliard ... 
MercehePtire 
Vougeaucourt .. 
CRÉpDOLE dE 
REMDUS AURA 
Brest 
IRON MAS RUE 
Villeneuve-l.-Avi- 

SONT 
Houousef te 
Castelnau - d'Au - 

DA SAR rte 
Bordeaux ren 
SINENR Lee 
— Saint-Médard-de- 

CHA ENESS ANAL 
Montpellier ..... 


Hérault. 


Rennes 
NUE EE MAMAN 


Ille-et-Vilaine... 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


MM. 
Ausrurz, BararLze, BEu- 
CHON, Boyer, CouRTET, 
KonLer, MaGnin, River. 


CATTET. 

ORDINAIRE. 

AMsTurz. 

Bernaro L., BernarD G., 
BernarD P., Perrer. 


GROSJEAN. 


L'Epée. 
Descnameps. 
Porncexor. 
CHATENIER. 
DERBUuUEL. 
CROQUEVIEILLE. 
GEFFROY. 


Récurs. 
Marçais. PRUNET. 


Papers. 
SAUVAGEAU. 
Duran. 


MErLor. 
Duranp, FLAHAULT, 
GARDE. PAVILLARD, PLAN- 


La- 


CHON. 
Bopix, Ducomer, Jucien. 
FerRier. 


XX VIII 
DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE 
Indre .:... .| Pont-Chrétien par 


Indre-et-Loire. 


[Serres ten 0 
Jura : L 
Pandesreer : 


Loir-et-Cher ... 


Loire-Inférieure 


oiret een ° 


LOSC AE 
Lot-et-Garonne. 
Maine-et-Loire, 


Argenton - sur - 
Creuse 


Lipuell rentre 
Grenoble #7 


Mondoubleau . .. 


Vendôme... 
Nantes enene 


AMNCenls 0 
St-Nazaire....... 
Orléans 


Neuville-aux-Bois 
Gourdon eee 
Villeneuve-s.-Lot. 
ANOETS PRE : 


Le Lion d'Angers. 
La Possonnière .. 
Doué-la-Fontaine 
SAUMUR ER 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


oo 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


4 
— 
= 

— 


GLEYROSE. 

Javizirer, Lucar. PeEr- 
CHERY, PRICHÉ, SÉNÉ- 
CHEAU, VARENNE. 

CoRNET. 

OrFrxer, REcoura. 

Coras. DecLumEe, SonrHox- 
NAx, Kuss, VuiILLERMOz. 

GUYÉTANT. 

Hérier. 

Hexriquer, CazaAumayou. 

Faupix, MARSsAULT. 

Lecuk, Micer pe TErras, 
RermBourc. 

Masse, PELTEREAU. 

Barer, Ménier, Ouvranrp, 
CHENANTAIS. 

GAUFFRETEAU. 

Bourpox. 

BararTiIN, Du CoLoMBiEr, 
Come. 

GURLIE. 

Musso. 

JuiLLarp. 


Ͼ 


Hyx, Lagesse, Mesrrey, 
Pyar, Porrier, Tapu- 
TEAU, THÉZÉE, DEzAN- 
NEAU. 

GAUVAIN. 

De Romaix. 

Rasouax. 

ParcaDr. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


XXIX 


QG QC QG QG GG GG CL, 


DÉPARTEMENT 


Haute-Marne .. 


Mavenne 0" à 
Meurthe-et-M.. 


LIEU DE RÉSIDENCE 


Reims à 
Chalons-s.-Marne 
Montmort..... 

Vitry-le-François. 
anses tpersr 


Chaumont eme 
Neuville-le-Voisey 
Nude 
avale sen 
Names set 


Conflans -er-Jar- 


HN A AE AE 
Dombasle-s-Meur- 


Jarville par Nancy 
Malzémiller tete 
out. 
Bar-le-Duc ..... 
Nouillompont par 

SDINcOount CP 
Méndunmnnstie 
Varennes-en-Ar- 

SONDE 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


MM. 


BERTIN. 

PLoussarp. 

SARRAZIN. 

Durertre, Vasr. 

AvexeL, BarBier H., Bour- 
DON, CHARETON - CHAU - 
MEIL, GENEvVOIx, Four- 
NIER. 

GILBERT, CORDIER. 

SAINTOT. 

Propnox. 

Correc, LABBé. 

Aimé, BerrranD, Bosquer, 
Broce - Rousseu, Bru- 
NOTTE, FLICHE, GUILLE- 
MIN, GUINIER, GODFRIN, 
Joyeux, Lapoinre, Lx- 
FEBRE, LE Monnier, Maï- 
RE, Rauzin. Micuers, 
Tuiry, Vurzremin, Ver- 
NIER. 


Morez-SaiLzzer, POTRON. 


OcroBox. 
Vouaux. 
PETITMENGIN. 
Corain. 
Lompsarp. 


Murezer, Porron M. 
Panau. 


Faupix. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


O0 
DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 
me 
MM. 

NIeVre ere Came rer Epuoxp, Prince. 
Orne: tr Alencon........41 Leuée. 

— Bémalard Perret RigLter. 

—- Vimoutiersie "#7 Lecœur. 
Pas-de-Calais ..| Barlin .......... PARENT. 

— Frévent APE GUILLON. 
Rhône ARE ANÉvon er ......| Mie ArsessarD, MM. BEau- 


Saône-et-Loire . 


Haute-Saône... 


Villefranche. .... 
AMLÉUM ARRETE 


Chalon-sur-Saône 
Rigny-sur-Arroux 
St-Emiland p'Cou- 

ches-les-Mines. 


(EAN ANA SEA RE 
Magny - d’Anizot 

par Ronchamp. 
Ronchampe eve 
LeMansS PEER 


- Beaumont-le-Vi- 


COMLCNAMETENE 
Sablé-sur-Sarthe. 
PATIS Re PAR AU 


VISAGE, CHiFrLoT, Gou- 
JON, GuizLiermoND, Mi: 
Renaro, MM. Rrer- 
GurarT, VALUY. 
VERMOREL, CLERJON. 
Bouver, CLÉMENT, GILLOT, 
Maziman, PLassaRD. 
GUILLEMIN. 
FLAGEOLET. 


OzaANoN. 
Perrin. 


Boxarr. 
Maire L., Parce, Royer. 


JEANMAIRE. 
Mura, MarécHar. 
AUTIN. 


D'’AxGéLy. 

Rirouer. 

AusErT, BaADOCHE, BAINIER, 
Barsirer H., BARTHELAT, 
Berraur, BLancHar». 
Berrraxp E., Berrran» 
G., BEsSn , ! BESSIS 


… Lana ét ss mt 1. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. XXXI 


DD PT EEE RE PI EIRE STE 


DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 
RAS DEC EN LOT PE PRE OR SE SR) 
MM. 
SORTE UT le Paris (suite) ..... Brers, Bivor. Bocca, 


Boinor, Bonnier,Borxer, 
Borrer, Boué, Bou- 
GAULT, Edouard BouLax- 
GER, Emile BouLANGER, 
Mie Bourc, MM. Bour- 
QUELOT, BrAxpza, Bros- 
SIER, Bucxer, Camus, 
Ceccazpr, CHARPENTIER, 
CnarpenTiER Ch., Cue- 
VALIER, Comar, DE Cou- 
rouzY, DauPpuis, Duror- 
RIEUX. Dauverene, Du- 
PONT, DESSENON, Dimitri, 
Favier, FERRÉ, FRoON, 
Garix, Me Gax-Gavi- 
GNoT, MM. Gizrarn, 
GocuEz, GOMONT, GrA- 
ZIANT, GuÉGuEn, Mie 
Guenre, MM. Guérin, 
GuicnarD, GurFroY, HA- 
RIOT, Hem, HENRiIor, 
Hérissey, HERMANN, 
JourneauLT, KAHN, KLIN- 
CKSIECK, LAGNEAU, Lan- 
DEL, LAPrCQUE, LARCHER, 
Lasne, Lavar, Le Duc, 
LEMONNIER,  LEHMANN, 
LEpartT, DE LEsPARRE, 
Le Rexar», DE Lisce Du 
DRrÉNEuCc, LOUBRIEU, 
Lurz, Manu, Marin- 
vaup, Manein, Marcmi- 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


DÉPARTEMENT 


ss... 


LIEU DE RÉSIDENCE 


Paris (suite) 2% 


AMONT AP RERPES 
Bicêtre-Gentilly . 


Bourg-la-Reine.. 
Charenton eee, 
Chatillon-s-Ba- 
CANÈNES C0 Bei 0 
Clamart er 
Clichy la-Garenne 
Fontenay-aux-Ro- 
SES AC ENS 
Issy-sur-Seine ..…. 
Levallois-Perret. . 
Neuilly-sur-Seine. 


Saint-Mandé 
Sceaux 
hIA1S 0 NME 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


MM. 

zEeT, Marrucnor, Mau- 
BLANC, DE MECQUENEM, 
Mecrerio,MicnarD, Mor- 
LiARD, Moror L., Moror 
M., Onix, Ouvrarp, PE- 
CHOUTRE, PELTRISOT, 
PrerrauGues B., Prer- 
RHUGUES C., PorniN. 
Pricrieux, Rapais, RE- 
NAUX, RUSSELL, SABOU- 
RAUD, OERGENT, OICRE, 
DE SEYNES, SIMON. THé- 
RET, THÉVENARD, THioz- 
LIER, TROUETTE, ViaArA, 
ViquiEr, Ph. be Vicuo- 
RIN, VINCENT. 

RaïzLrer. 

Berrnoup, Gouix. MaALEN- 
CON. 


LASNIER. 


Perror. 
MauzLer. 
Ricrarp. 


Porrier. 

Enuerx. 

Pierre. 

Ménécaux, ParTourLLARD. 
RorLAxp, Boxer. 

Niepce DE SaiNT-Vicror. 

Mousxier. 

MarcnanD. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. XXXIII 


© 1m 
LIEU DE RÉSIDENCE 


DÉPARTEMENT NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


CREER | TNT EE 


Seine-Inférieurel| | 


Seine-et-Marne. 


Seine-et-Oise... 


ROUEN ee 


Otiranville 
A VON. 
Bourronre rte" 
Fontainebleau ... 
Lagny-sur-Marne 
Meaux 
Ste - Adresse par 
Seine-port.... 
ATVERSA AR AA 
Beaumont-s.-Oise 
Bretigny-s.-Orge 
Cross er 
Corbeau 
Fontainebleau ... 
Cnonone serre 
Garches. 10 
Isle-Adam 
La KFerté-Alais .. 
PeNÉSinet 0 
Milon-la-Chapelle 
par Chevreuse. 
Montbrun p' Mon- 
-soult .. 


SON ENCEONO 


A Na ee 
Montmorency ... 
Nersaese te 
Ville d'Avray... 

AMIENS et 


JIMIOMOUO NO 


Hamon 


MM. 


Benoisr, GaApeau DE Ker- 


VILLE, DEGLATIGNY. 
Le BRETON. 
Durour Léon. 
PoixsarpD. 
Micuez, VatRoN. 
Huyor. 
Dunée, Fusy. 


CHAMPEAUX. 
FauouErr. 
Luron. 
JoFFRiIN. 
Jozyx. 
TimBerr. 
Bonxer. 
GRIFFON, 
Gomonr. 
Dur. 
MicceNDEAU. 
Marre. 


Poucner. 
BoTrET. 

M''e BELEZE. 
Bounier. 


Cuareau, Ronpor. 
Pinoy. 


Caucuaerier, LEbreu, Sri- 


NEUX. 
CoPiNEAU. 
ARNOULD. 


XXXIV CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


DÉPARTEMENT LIEU DE RÉSIDENCE NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 
MM. 
MARI SesE HUE ÉLyèress rire Prerraueues M. 
Vaucluse ...:. | Avignon ......-.| Carnevira fils, MAR: 
Cousrox. 
— Carpentras......| Braxc. 

Vendée x. Sables-d'Olonne .| MarreL. 
Vienne ........| Poitiers...... ..| Boucuer, Brésinaup, Dan- 


GEARD, FOURNIER. 
— La Trimouille .. | GoBizLor. 
Haute-Vienne ..| Limoges. ...,..| GÉRARDIX. 


Vosges rie) Epinal eee CHauBEeLLAND, Laxc. 
— BEUVerESr 0e .| LEMassox. 
= Coussey rer RousseL. 
— Docelles ..:..: .| CrAupez. 
— St-DIé eee . .| Noez, FERRY. 
— Raon-l'Etape ....| Raovwrr. 
Vonne 7..." HARAURELTES Mr LAS Tomas. 
TOnKIMe er ARE LÉ ÉNO oo TR .| DEMANXGE. 
ÉTRANGER 
Allemagne .....| Berlin ..........| Liau, Macxus, BErcr- 
MANN. 
— Karlsruhe.......| KLEi. 
— Leipzig. ........|'PAZSCRKE. 
— Alsace-Lorraine..| Frey-CocLarD, ScHarz. 
— Hhannssiete SCHEURER. 
Bavière.8. Munich... NRA 
Angleterre ..... Kentish Town ...| Cooke. 
— Kings’ Linn.....| ProwriGnr. 
_- Worcester ...... REA. 
— NWye Kent: Howarp. 
—— Londres.........| Gussow. 
Inde anglaise...| Dehra Dun U. P..| Burrcer. 
Irlande.........| Milllown-Dublin.| Torrexr. 


er 


D. 


CLASSEMENT PAR RÉSIDENCES. 


XXXV 


DÉPARTEMENT 


AUGPICGRE. 1.00. 
Autriche-Hongr. 


YEOM CRT, 


PBeldique :..... 
Espagne: ll. 


Etats-Unis 


Rene 
IMC RIRE 
Monaco........ 
Portudgal...:.. 


e 
e 


Roumanie ,.... 
Russrestri. 
Finlande ....... 
SUISSE du. 


LIEU DE RÉSIDENCE 


NOMS DES MEMBRES ADHÉRENTS 


MM. 
Vienne .........! LAFAR, ZAHLBRUCKNER. 
Budapest. 7 De Isrvanrrr. 
Politz-sur-Mitau..| Bespek. 
Viennereen"011DArAR. 
Selmechbanya ....| Kôvessy. 


PrENtO Ne 


Canoe MEME 
Mines del’Horcajo 
par Veredas, pro- 
vince de Ciudad 
Real eme 
Madrid 
SévVIlenARreRnEt 
Cincinnati" 
New-York ...... 
Padova 


HoriInOo ere 
Mexico 
Monaco rer 


Lisboa ter 


lasse 
St-Pétersbourg .. 
Mustialan "0 
Délémont am, 


G. BresanorA, Baronne 
Turco-Lazzart. 


Van BAMBERkE. 


LEMOINE. 

RousseL. 

ManuEeL DE Paur. 

Lcovo. : 

Epwarps. 

SACCARDO, TRAVERSO. 

Marrirozo, Voezino. 

HERRERA. 

BErnix. 

VerissiMo p'Armeiba, Sou- 
ZA DA CAMARA. 

Porovrci. 

Jaczewski, Waurzicu. 

KARSTEN. 

Buricnor. 


" 


ve CG 


Description d'une Amanite nouvelle de France (Amanita 
Emilii) du groupe de l'A. muscaria, 


par le Docteur Philibert RIEL. 


Cette Amanite paraissant différer de toutes les espèces clas- 
sées jusqu’à ce jour, j'ai cru devoir la faire connaître. Mais je 
n'aurais jamais osé la décrire sans y avoir été encouragé par 
les conseils de mon éminent maître M. Emile Bouprer que je 
suis heureux de pouvoir remercier ici respectueusement de sa 
bienveillance toujours inépuisable malgré ses absorbantes 
occupations et de son admirable dévouement pour les myco- 
logues débutants. Aussi ai-je cru accomplir, en lui dédiant 
cette nouvelle espèce, un pieux devoir de reconnaissance. 

Diagnose. — Amanita Emilii Riel sp. nov. Maxima, 12-20 
cm. alta, pileo 13-17 cm. lato, stipite 1,5-3 cm. crasso. Sti- 
pite pleno, valde incrassato in bulbum sphæricum, rarius 
fusiformem, 3-4 ordinibus floccorum concentricis et crenatis in 
summo ornatum. Stipite, bulbo, annulo, volya et verrucis fere 
utin À. muscaria sed albis, haud subcitrinis. Pileo viscoso, 
primitus luteolo, colore butyraceo, dein pallide fulvo-purpura- 
cente, disco ad ultimum fusco-fuliginoso, margine pallidiore 
priünmum lævi deinde striata. Lamellis albis, subtiliter roses, 
haud subcitrinis, latis, confertissimis. denticulatis. Carne 
alba, sub cuticula hyalina-roseo-rubente haud aurantiaca 
nec lutea. Sapore avellanam jucunde referente. Sporis fere 
rotundatis, magna copia albis, sub lente hyalinis aut subgra- 
nulosis, cum vacuola media rotundata, 9-10 v. 

Habitat in argillaceis quercetis, betulis et tremulis mixtis, 
loco « Les EÉchets, bois Michon » dicto. prope Lugdunum 
Galliæ, Septembri et Octobri. 


) PH. RIEL. 


Species valde decipiens, forsitan non rarissima sed com- 
mixta cum spectebus longe secedentibus, vero e grege musca- 
riæ, sed ab ea Specie ex prima fronte aberrans et certe 
distincta sports rotundioribus, colore pilei et carnis sub cuti- 
cula, amplitudine media paulo majore et præcipue latiore, 
lamellis albis subtiliter roseis haud subcitrinis, sapore gra- 
tiore, et firma connexione earumdem notarum. 

Description. — De très grande taille. Hauteur totale de 12 
à 20 cm. Diamètre du chapeau de 13 à 17 em. Diamètre du 
pied de 1 em. 1/2 jusqu’à plus de 3 cm. 

Pied plein, épais, cylindrique, blanc ou très légèrement 
teinté de roussâtre, très bulbeux à la base, lisse ou à peine 
fibrilleux, un peu squamuleux à l’état jeune au-dessus du bulbe. 
Ce dernier, très gros surtout au début, est presque exactement 
sphérique ou parfois très brièvement conique à sa partie 
inférieure et orné au sommet de 3 à 4 rangs de bourrelets 


crénelés et épais formés de saillies assez consistantes, suban-. 


guleuses-polyédriques, bien distinctes et régulièrement dispo- 
sées. Quelques échantillons avaient un bulbe un peu plus 
allongé et moins gros. Cette forme de bulbe, un peu anormale 
mais assez fréquente cette année (1906, année très sèche) chez 
les individus âgés, existait aussi dans #usraria. 

Anneau blanc, très épais surtout au bord où restent attachés 
des débris de volva, crémeux, assez fragile, non strié, crénelé 
et découpé en festons à sa périphérie. 

Chapeau visqueux, d’abord convexe, puis hémisphérique 
surbaissé, enfin plan-concave, d'abord lisse puis strié au bord. 
Tout à fait au début, quand le chapeau n’est pas encore déve- 
loppé, sa couleur est d’un jaune crème, couleur de beurre. Mais 
cette teinte très caractéristique et très constante est fugace et 
s’altère facilement après la récolte. À un état plus avancé, elle 
est d’un fauve gris purpurascent, pâle au bord, plus foncée au 
centre où elle devient même ensuite le plus souvent d’un brun 
fuligineux rappelant la couleur de pantherina ou d’ampla. 
Quelques échantillons conservent plus longtemps ou sur une 
plus grande surface du chapeau la coloration de la marge 
qui rappelle parfois un peu la teinte d’un fauve incarnat pâle de 
certaines variétés de rubens. 


AMANITE NOUVELLE DE FRANCE. 3 


Les verrues du chapeau sont d’abord planes et crèmeuses, 
persistant sous cet état ou bien disparaissant au bord du cha- 
peau adulte, celles du centre devenant pyramidales obtuses, 
plutôt plus larges que hautes. 

Les lamelles sont très serrées, à arête floconneuse et finement 
denticulée, larges, plus ou moins atténuées ou arrondies vers 
le pied (qui est strié au sommet comme celui de muscaria), 
sans aucune teinte verdâtre, plutôt subtilement rosées, mais 
toujours à teinte très peu marquée, paraissant blanches, quel- 
ques unes (lamellules) plus courtes et coupées carrément. Les 
lamelles, non plus d’ailleurs que le pied, l'anneau ou les 
verrues, ne prennent jamais la teinte citrine parfois assez vive 
qu'elles peuvent prendre dans »#uscaria ou plusieurs de ses 
variétés. Au contraire, quand on examine en même temps les 
lamelles des deux espèces, celles de #7uscaria, qui paraissaient 
blanches vues isolément, deviennent toujours par comparaison 
subeitrines et font ressortir la coloration beaucoup plus blanche 
de celles de la nouvelle espèce dont la teinte un peu rosée est 
surtout visible dans l'intervalle des lamelles où elle remplace 
la coloration jaune-orangée caractéristique de muscaria. 

La chair est blanche, non citrine, légèrement rosée-rougeâtre 
sous la cuticule, tendant aussi à prendre en haut du pied une 
teinte rougeâtre, mais seulement sur certaines parties meurtries 
par le couteau ayant servi à couper le champignon. 

La saveur est assez marquée, présentant un goût sensible et 
très agréable de noisette, analogue à celui de vaginata. La 
saveur de #uscaria a été trouvée un peu analogue, mais à goût 
de noisette beaucoup moins net et présentant un arrière-goût 
un peu désagréable, très légèrement âcre, faisant défaut dans 
la nouvelle espèce. Ces saveurs ont été constatées sur place, 
sur des échantillons croissant à proximité les uns des autres et 
du même âge, et ont été contrôlées par plusieurs personnes 
très exercées à ces appréciations délicates. 

Pas d’odeur spéciale bien marquée. 

Spores blanches, presque rondes, avec une grosse gouttelette 


centrale, tantôt entièrement hyalines, tantôt avec quelques 
granulations, 9-10 w. 


PH. RIEL. 


+ 


Affinités. — Cette espèce appartient évidemment au groupe 
d'A. muscaria ; mais ce rapprochement est difficile à faire au 
premier abord. Sa couleur si différente et l'absence de la colo- 
ration jaune-orangée de la chair sous la cuticule en éloignent 
jusqu à l’idée. Je dois avouer que je l’ai envoyée à M. E. Bou- 
DIER sans me douter de ses véritables affinités, même après 
l'avoir attentivement examinée. Je m'étais simplement aperçu 
que ses caractères ne concordaient d'une manière satisfaisante 
avec ceux d'aucune des espèces décrites et c'est à la sagacité et 
à l’érudition de mon vénéré maître que revient tout le mérite 
de lui avoir immédiatement assigné sa véritable place et par 
suite de l’avoir clairement distinguée. J'insiste sur ce fait qui à 
mon sens explique pourquoi elle a été méconnue si longtemps 
et n’a pas encore été décrite. Il est en effet probable que cette 
espèce si grande a déjà été récoltée mais qu'elle a pu être con- 
fondue avec ampla, solitaria ou strobiliformis desquelles on 
serait tenté de la rapprocher à première vue, erreur qui peut 
parfaitement avoir été commise même par des mycologues 
expérimentés n'ayant pas sous les yeux en même temps ces 
différentes espèces pour les comparer entre elles, ce qui est 
presque toujours le cas, ces espèces étant toujours peu répan- 
dues et ne pouvant être conservées. 


Rapports et différences. — Cette Amanite est voisine de 
muscaria dont elle se rapproche par son pied, son bulbe, son 
anneau, les verrues de son chapeau, mais dont elle diffère par 
les caractères suivants : grande taille, couleur très différente, 
très variable avec l’âge mais assez constante, absence absolue 
de la teinte jaune-orangée de la chair sous la cuticule et spores 
plus rondes. La saveur est aussi un peu différente. 

Son pied avec son gros bulbe arrondi est semblable à celui 
de muscaria. Les bourrelets qui ornent le bulbe à sa partie 
supérieure sont certainement plus cotonneux et à verrues 
moins prismatiques que celles de nuscaria, mais ils sont tout 
aussi nombreux que ceux de cette dernière espèce qui les a 
d’ailleurs très variables suivant les endroits où on la récolte. 
Ainsi dans les terrains découverts et secs À.77uscaria présente 
plusieurs bourrelets concentriques au sommet du bulbe, bour- 
relets fendus en verrues épaisses et prismatiques. Ces bourre- 


AMANITE NOUVELLE DE FRANCE. 5 


lets disparaissent dans les sols humides pour arriver à donner 
même des formes à volve bien marquée dans les bois tourbeux 
On trouve tous les passages entre ces différents états. On ne 
peut donc pas faire de la forme des bourrelets un caractère 
trop absolu. 

Ce sont surtout sa couleur, l'absence de coloration jaune- 
orangée de la chair sous la cuticule et ses spores plus arrondies 
qui suffisent bien à la caractériser. Il est bien entendu que dans 
les deux espèces les spores ont été examinées dans les mêmes 
conditions, à l'état frais, immédiatement après avoir été dépo- 
sées spontanément, c’est-à-dire à l'état de maturité complète, 
sur la lamelle porte-objet. 

Ïl existe bien une Amanite, À. frostiana Peck, de l’'Amé- 
rique du Nord, qui appartient au groupe d'A. muscaria et 
dont les spores sont indiquées comme globuleuses, mais sa 
description ne concorde nullement avec celle de mon espèce. 

C’est À. muscaria var. regalis de Fries qui s’en rapproche 
le plus par sa taille presque double de celle de rnuscaria de 
grandeur ordinaire, mais elle en diffère par sa couleur Aépa- 
tique et par son pied à squames concentriques et réfléchies à la 
base. D'ailleurs je ne crois pas que Fries aurait décrit comme 
simple variété de rnuscaria une forme ne présentant pas la 
coloration jaune de la chair sous la cuticule, surtout la forme 
des spores étant simultanément différente. 

La variété umbrina [peut-être espèce distincte) s'en rapproche 
un peu par la coloration du chapeau brune et plus foncée au 
centre, analogue à celle de pantherina, mais là encore la colo- 
ration jaune de la chair sous la cuticule ne permet pas l’assimi- 
lation. De plus wmbrina est une forme plus petite, plus grêle, 
à lamelles plus écartées, ce qui accentue encore la différence. 

La variété formosa en diffère par les mêmes caractères et en 
plus par sa couleur et par ses lames qui seraient facilement 
jaunissantes. 

Amanita solitaria, qui ressemble insidieusement au premier 
abord aux échantillons pâles, en diffère par sa couleur entière- 
ment blanche surtout dans le jeune âge, ses verrues flocon- 
neuses, son bulbe tout différent turbiné ou napiforme, son 
anneau caduc et ses spores ovoïdes. 


6 PH. RIEL. 


Amanita strobiliformis en diffère tout autant par son bulbe 
analogue à celui de la précédente, par son chapeau grisâtre, 
ses verrues pyramidales très épaisses et anguleuses, ses spores 
plus allongées. 

Amanita ampla Pers. (A. excelsa Fr.), qui luiressemble par 
sa couleur à l’état adulte, ne possède pas non plus son gros 
bulbe arrondi. En outre ses spores sont ovales et non presque 
sphériques. 

Armanita pantherina en diffère encore davantage par son 
petit bulbe à bordure caractéristique et bien connue de tous les 
mycologues. 


Habitat et localité. — Cette espèce a été récoltée, au nom- 
bre de 10 à 12 échantillons aux Echets (Ain), bois Michon, 
dans une région généralement argilo-siliceuse, le 28 septembre 
1905. Elle a été retrouvée au même endroit au nombre de 7 
échantillons le 16 octobre 1906 et de nouveau au nombre de 5 
échantillons le 21 octobre dans une excursion que j'ai faite avec 
Miles Arsessarp et Rexarp. C’est au cours de cette dernière 
excursion qu'ont pu être constatés les caractères de la saveur 
cités plus haut. L'affinité avec rmuscaria, découverte par M. Bou- 
DIER, était frappante, malgré la très grande différence de cou- 
leur, sur les échantillons très jeunes des deux espèces croissant 
à proximité et présentant encore dans toute leur intégrité les 
zaractères de la forme du bulbe jeune et de la fragmentation 
de la volva qui sont, avec la forme de la spore, les véritables 
caractères dominateurs des Amanites, si on a soin bien entendu 
de les observer dans les mêmes conditions physiques de déve- 
loppement et aux mêmes âges, ce qui n’est malheureusement 
pas toujours réalisable et explique les divergences des auteurs 
sur ce genre pourtant si important et si étudié. 

À. muscaria normale croissait en très grand nombre dans le 
même bois et malgré cette abondance d'échantillons il n’en 
existait pas un seul passant d'une espèce à l’autre. Tous les 
spécimens, quel que soit leur âge ou leur état de dévelop- 
pement et même d'altération appartenaient indubitablement à 
à l’une ou à l’autre des deux espèces. 

Le bois Michon est composé, au lieu de la récolte, de chènes 


lé ideas me Dam icne …isl té éét és de LS SSSR 


se tite dt tte tie dt D à à) te) RER ASS LS St ms et à dt et ne 


AMANITE NOUVELLE DE FRANCE. 7 


avec quelques bouleaux et trembles et de nombreux pieds de 
Rhamnus Frangula, de Viburnum Opulus et de Teucrium 
Scorodonia. 


Observations. — Pour les raisons exposées plus haut, à 
cause de ses spores qui sont certainement différentes, de la 
coloration de la chair sous la cuticule qui n’est jamais jaune, de 
la couleur si différente et variable avec l’âge du chapeau, de la 
saveur de la chair sensiblement distincte et surtout de la con- 
nextté de ces caractères et de l’absence bien constatée d’indi- 
vidus intermédiaires malgré la coexistence des deux espèces 
dans le même lieu, je considère cette forme comme une espèce 
distincte, quoique voisine, d'A. muscaria, notamment de sa 
variété r'egalis et non comme une simple variété. 

J'espère que les mycologues pourront être intéressés de 
savoir qu'il existe dans le groupe d'A. muscaria une espèce 
qui ne lui ressemble nullement au premier abord, qui ne pré- 
sente même pas certains des caractères importants qu'on attri- 
bue à ce champignon si connu, probablement vénéneux si on 
s’en rapporte à ses aflinités naturelles, dont certains échantil- 
ions pâles peuvent être pris pour À. solitaria ‘espèce réputée 
comestible) (1), même pour A. rubens quand le bulbe est plus 
allongé et dépourvu par suite de l’âge de ses bourrelets carac- 


(1) Dans un très intéressant travail (Another Fly-Agaric, Journ. of Myc., 
Nov. 1905, p. 267-268) D. R. SUMSTINE dit avoir observé qu’A. solitaria pré- 
sente à l’égard des mouches les mêmes propriétés toxiques qu’A. Muscaria, 
raais sans donner aucune indication sur les caractères et notamment sur la 
forme de ses spores et ajoute en terminant (p. 268) qu’A. solitaria est consi- 
dérée par certains auteurs comme comestible, et par d’autres comme véné- 
neuse. La vraie À. solitaria est comestible de l’avis même de BULLIARD et je 
crois devoir émettre l'hypothèse que cette divergence des auteurs au sujet 
des propriétés de cette espèce est due probablement à sa confusion avec 
A. Emilii ou d’autres espèces non encore décrites. Cette confusion est facile- 
ment explicable par l’inexactitude de la figure de BULLIARD (pl. 48) notam- 
ment en ce qui concerne la forme du bulbe qui est représentée beaucoup trop 
sphérique et la fragilité de l’anneau qui n’est pas indiquée. GILLET en donne 
un meilleur dessin, mais sous le nom de pellita (cfr. E. Bouprer. Observa- 
tions sur quelques unes des principales espèces d’Amanites., Soc. Myc. de 
France 1902, p. 269). La seule planche peut-être où A. solitaria est exacte- 
ment figurée sous son véritable nom est la pl. 3 des admirables Icones Myco- 
logicæ de M. E. Boupier. (Note ajoutée pendant l’impression.) 


ni PH. RIEL. 


téristiques, et peut-être non très rare mais méconnue parce 
qu'elle a été confondue jusqu'à ce jour avec plusieurs espèces 
avec lesquelles elle n’a aucun rapport, ce qui tend précisément 
à prouver qu'elle est bien suffisamment distincte de muscaria 
pour en être séparée spécifiquement. 

Je sais d’ailleurs positivement que cette espèce avait été 
récoltée dans la ‘localité indiquée par une personne étrangère à 
la science qui rejette les fausses oronges et qui l'aurait proba- 
blement consommée sans méfiance si mon intervention n’était 
pas heureusement venue s'opposer fort à propos à cette dange- 
reuse expérience. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 


1. Amañnita Emilii Riel, jeune exemplaire de grandeur naturelle. 

2. Coupe du chapeau d’un autre spécimen mais adulte, de même gran- 

deur naturelle. 

3. Pied d’un autre exemplaire montrant son gros bulbe arrondi comme 
celui de la fig. 1. 

et 5. Bases de deux autres pédicules montrant une forme de bulbes 
moins arrondis, moins gros et plus fusiformes. 

. Deux jeunes basides dont l’une est immature et l’autre montre ses 
quatre stérigmates munis de leurs spores très jeunes encore, 
grossies 475 fois. 

. Spores mûres garnies de leur grosse gouttelette oléagineuse médiale, 
accompagnée ou non de granulations, grossies 820 fois. 


CS] 


[er] 


1 


COPIE  VU  CRNN P NT VU CE Te PU à Te UN S 


date, 


- 
- 
* 
| 
* 
| 


(1892 \ 


CHAMPIGNONS DE L'EQUATEUR 
(PuciLLus Il) 


Par MM.N. PATOUILLARD et G. de LAGERHEIM. 


HYMÉNOMYCÈTES. 


À. — Homobasidiés. 


Lentinus Fries. 


L. vizcosus Klot. Linnea 1833, p. 479. 
Sur bois mort. Pallatanga, Puente de Chimbo. Août, septembre. 


Grepidotus Fries. 


C. Mozuis Schæff, t. 213. 
Tronc pourri de bananier. San Nicolas. Octobre. 


Polyporus Fries. 


P. PacHNoPUS Berk. et Curt. U. S. North. Pacif. Explor. 

Sur bois mort. Puente de Chimbo. Août. 

P. curuzirormis Berk. et Curt. North. Am. Fung. no 121. 

Sur les écorces. Yervas buenas. Août. 

P. apustus Fr. Syst. Myc. I, p. 363 ; P. subcinereus Berk. 

Sur les troncs de différents arbres. Puente de Chimbo. Août. 

P. rumosus Fr. Syst. Mvc. I, p. 367. | 

Sur les troncs. Puente de Chimbo. Août. 

P. FUSCOCINEREUS Pat. nov. spec. 

P. dimidiatus, sessilis, imbricatus, lateraliter confluens, seriato- 
elongatus. Pileo convexo, undulato-repando, inæquali, cinereo-ru- 
fescente, nitido, postice subglabro, marginem versus zonulà stri- 
gosà, fusco-nigrescenti, 6-8 millim. latà, ornalo, margine crasso, 
_obtuso ; contextu carnoso-fibroso, infernè albido, supernè cinereo, 
5-10 milhm. crasso ; hymenio plano-concavo, ochraceo-albido rufu- 

9 


(RH 
iià N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEINM. 


love, plus minus umbrino ; poris minutis, rotundis, æqualibus, dis- 
sepimentis crassis, integris ; tubulis cinereis, 2-3 millim. longis. 

Sur les troncs. Puente de Chimbo. Août. 

Obs. — Cette espèce est très voisine de P. aduslus et de P. fu- 
mosus. 

P. nicarous Fr. Syst. Myc. I, p. 264. 

Sur bois pourri. Cuença (Leg. A. Rimbach). 

P. concuoipes Montg. Cuba, p. 385 (Glæoporus). 

Variété à chapeau entièrement blanc, sur les troncs à Puente de 
Chimbo. Août. 

P. TEPHROLEUCUS Fr. Syst. Mye. I, p. 360. 

Sur bois pourri. Puente de Chimbo. Août. 

Obs. -- Spores incolores, ovoïdes-cylindracées, droites ou incur- 
vées, 6-TX 32. 

P. cæsIo-FLAVUS Pat. nov. spec. 

P. sessilis, dimidiatus ; pileo carnoso-molli, triquelro, infernè 


decurrente-marginato, albido flavescente, sub lente villosulo, mar- 


gine acuto, inflexo, excedenti; contextu lacteo, azono, sericco; hy- 
menio plano, dein concavo, poslice cinereo-cærulescente, antice 
flavo-livido ; poris vibrantibus minulissimis, angulosis, livido-cine- 
rascentibus, dissepimentis tenuibus, aculis, mollibus, acie laceratis 
sporis albis, cylindraceo-curvulis, 3-4X Lu. 

Sur bois mort. Pallatanga. Août. 

Obs. — Chapeau de 1-4 centim. de large, 1-2 centim. d'épais- 
seur, tubes longs de 2-3 millim. Espèce voisine de P. lacteus. 

P. GiLvus Schw. Carol. n° 807. 

Le type et la variété, P. scruposus Fr., sur les troncs à San-Ni- 
colas. Octobre. 

P. cINNABARINUS (Jacq.) Fr. Syst. Mye. FE, p. 371. 

Sur les troncs. San-Nicolas. Octobre. 

P. ByrsiNus Mig. Cuba, p. 391. 

Sur bois mort. Pallatanga. Puente de Chimbo. 

P. ExTENSUS Berk. in herb. 

Sur tronc d'arbre. Yervas buenas. Août. 

P. zoxauis Berk. Fung. Brit. Mus., p. 375. 

Sur les troncs de divers arbres. Puente de Chimbo, Gualea (Leg. 
Riofrio). Août. Janvier. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, — /X. 
Sur dix espèces nouvelles de Penicillium et sur le genre G. Graphiopsis, 


Par M. G. BAINIER. 


Au commencement de cette année, je fis partie du jury de 
l'exposition particulière que M. Victor CarLe organisait à Paris 
au Palais du travail. Parmi les substances que j'avais à exa- 
miner, se trouvait un produit qui attira particulièrement mon 
attention, en raison de sa nature fungique. Il s'agissait d’une 
substance désignée sous le nom de « Poudre pour la fabri- 
cation des fromages bleus d'Auvergne », préparation obtenue 
en mettant à la cave des cubes de pain mouillé, que l'on dessè- 
che et pulvérise lorsqu'ils sont entièrement recouverts de moi- 
sissure verte. Les fromages d'Auvergne sont préparés en mé- 
‘ langeant une très petite quantité de cette poudre verte avec une 
très grande masse de lait de brebis et peut-être de vache et en 
abandonnant le mélange dans des caves très froides. 

Par le procédé primitif, employé pour l'obtention de la pou- 
dre ci-dessus, il est presque impossible d'obtenir des cultures 
formées d'une seule et mêmeespèce de Penicillium, les espèces 
qui se propagent dans ces conditions proviennent des conidies 
disséminées dans l'atmosphère et produites par des moisissures 
en général très répandues, par ce qu'elles sont très rustiques 
et peu difficiles sur le choix de leur nourriture. 

En pratique, les résultats sont évidemment satisfaisants ; 
mais il n’est pas prouvé que les moisissures banales ainsi 
obtenues soient les seules qui puissent intervenir avec efficacité, 
et que ce soient elles qui donnent aux fromages bleus la meil- 
leure qualité. Il est possible que des espèces différentes, appar- 
tenant au même genre, puissent transformer avec plus de 
rapidité ou en plus grande abondance la caséine en peptone, 


10 G. BAINIER. 


ou bien déterminer la formation de principes sapides ou 
aromatiques plus agréables. Il y a là toute une série d’expérien- 
ces à réaliser. La Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, en 
conservant vivantes des espèces bien étudiées et bien définies 
de j'utile genre Penicillium à côté d'autres champignons, 
pourra peut-être un jour rendre de grands services à l'indus- 
trie. 

Tous ceux qui ont voulu déterminer avec soin un Penicillium 
d’après les descriptions des auteurs savent combien on éprouve 
de difficuités. Quelques-uns même ont cru n'avoir constam- 
ment affaire qu'au seul Penicillium glaucum qui devint dès 
lors très polymorphe. Ces difficultés de détermination tiennent 
en partie à ce que les Penicillium divers ont été décrits pres- 
que chacun par un auteur différent, parfois sans avoir été com- 
parés aux espèces voisines, et surtout à ce que les descripteurs 
se sont occupés presque uniquement de la composition du pin- 
ceau fructifère, de la grosseur, de la forme et de la couleur des 
conidies, éléments très importants sans doute, mais présentant 
des nuances délicates à saisir et souvent sujettes à variation. 

Dans mes études sur le genre Penicillium, je me suis efforcé 
d'ajouter autant que possible aux caractères cités précédem- 
ment des caractères tirés du système végétatif, afin de rendre 
plus facile l'identification des espèces. 


1° Penicillium vesiculosum (Bainier). (PI. I). 


Cette espèce a été trouvée sur une pomme de terre et pré- 
sente des caractères bien nets. Si l'on sème une conidie du 
Penicillium vesiculosum sur une goutte de liquide nutritif, jus 
de pruneaux par exemple, cette conidie germe en un mycélium 
rayonnant. d’abord formé de filaments celoisonnés, ramifiés et 
sensiblement cylindriques. Mais bientôt, lorsque les fructifica- 
tions commencent à se montrer, ces filaments se modifient par 
places, et l'on voit apparaitre çà et là de grosses vésicules, 
sortes de sphères incolores, qui se produisent soit en grand 
nombre côte à côte, soit isolément vers le milieu de l'hyphe. 
Plus tard certains de ces filaments peuvent se boursoufler et 
les vésicules se rapprochent plus ou moins les unes des autres, 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 11 


en prenant une forme plus allongée. Ces vésicules n'ont 
encore été signalées chez aucun Penicillium, c’est pourquoi j'ai 
donné à ma mucédinée le nom de sesiculosum. 

Le mycélium immergé donne naissance à des hyphes aérien- 
nes de diamètre inégal ou légèrement bosselées par places, à 
ramifications très nombreuses et irrégulières, terminées par un 
pinceau conidien. 

Chacun de ces pinceaux est peu compliqué : tantôt les der- 
nières ramifications des hyphes aériennes portent directement 
les stérigmates, tantôt elles sont surmontées d’un très petit 
nombre de verticilles superposés de trois à quatre ramuscules 
dont les supérieurs portent les stérigmates. Ordinairement ces 
ramifications ne forment que deux étages. Les stérigmates sont 
toujours très courts, n’atteignant souvent que 7x de hauteur; 
ils sont groupés en verticilles par 3, 4 ou 5et se terminent 
chacun par un chapelet de conidies sphériques de 347 de 
diamètre. Les pinceaux fructifères peuvent quelques fois pren- 
dre une forme vésiculeuse telle que l'indique la figure 7. 

Le mycélium, qu'il soit aérien ou immergé, forme des anas- 
tomoses en traits d'union et construites comme celles du Peni- 
cillium patulum précédemment décrit. 

Il existe enfin un autre caractère très net qui se présente 
ordinairement et qui permet souvent de distinguer immédiate- 
ment cette espèce. 

Les filaments aériens, les pinceaux fructifères et même les 
stérigmates, contiennent un très grand nombre de vacuoles 
sensiblement ovales et le protoplasme intermédiaire présente 
souvent l'apparence d'une fausse cloison. Ces vacuoles donnent 
à la plante un aspect particulier et caractéristique. Bien qu’elles 
soient tres distinctes sur le vivant, les colorants les font res- 
sortir encore d’une manière plus apparente. 

Elles peuvent quelquefois exister aussi dans le mycélium im- 
mergé régulier, mais je n’en ai pas encore observé dans les 
vésicules. [Dans les figures qui accompagnent cette description, 
j'ai omis de les indiquer pour ne pas surcharger le dessin. Ce- 
pendant la figure 8 montre une anastomose avec ses vacuoles ; 
il existe des vacuoles analogues dans le reste de la plante]. Ce 
Penicillium forme des touffes floconneuses vertes un peu plus 
pâles que la plante suivante; en vieillissant, la couleur devient 


12 G. BAINIER. 


vert noir sale. Cette espèce existe à la Mycothèque de l'Ecole 
de Pharmacie, ainsi que toutes celles dont il est question dans 
cette étude. 


2° Penicillium virescens (Bainier). (PI. I). 


Parmi les descriptions des divers Penicillium qui ont été 
publiées, aucune ne m'a paru convenir au Penicillium vires- 
cens. Cette espèce se reconnait à première vue par sa couleur 
vert foncé, devenant avec l’âge gris-verdâtre sale un peu pâle 
et parce qu’elle recouvre les substances sur lesquelles on la 
cultive d’une couche pulvérulente peu épaisse et analogue à 
celle que le Penicillium digitatum forme sur les restes de 
citron. Le mycélium immergé ressemble à celui des Penicil- 
lium classiques. Ses filaments très légèrement ondulés' sont 
rayonnants, ténus, cloisonnés, ramifiés et de diamètre sensi- 
blement égal. 

Les hyphes aériennes sont peu développées en hauteur ; 
cependant elles donnent naissance à de nombreuses branches 
latérales, rapprochées les unes des autres et courtes, qui se 
terminent directement par un pinceau fructifère. Il ne se pro- 
duit que très rarement des ramifications secondaires. Les pin- 
ceaux conidiens sont aussi simples que ceux du Penicillium 
vesiculosum. Les verticilles composés de courts rameaux ne 
forment ordinairement que deux étages superposés au maxi- 
mum. 

Les stérigmates sont un peu plusallongés mesurant 844. Les 
conidies également sphériques sont un peu plus petites et de 
228 de diamètre. 

Les observations faites sur le mycélium immergé du Peni- 
cillium visiculosum m'ont suggéré l’idée d'étudier la germina- 
tion des conidies des divers autres Penicillinm. J'ai constaté 
que cette étude comparative pouvait parfois fournir des 
caractères bien nets qui complètent ceux tirés des fructifica- 
tions. 

Les conidies du Penicillium virescens mises à germer arri- 
vent à quadrupler leur diamètre, et présentent alors une grosse 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 13 


vacucle à leur centre. Elles émettent un et rarement deux gros 
filaments mycéliens un peu sinueux, de diamètre sensiblement 
égal et renfermant plusieurs très petites vacuoles. 


3° Penicillium erectum n. sp. (PI. 111). 


On sait que les familles végétales les plus rustiques sont les 
plus nombreuses. Les Penicillium qui peuvent se développer 
dans les conditions les plus ingrates sur des substances pres- 
que dépourvues de pouvoir nutritif, nous fournissent une preuve 
nouvelle de cette règle ; c'est pourquoi, chaque jour, on peut 
rencontrer des espèces inconnues. Le Penicillium erectum est 
assez commun, on le trouve sur les substances les plus diver- 
ses, mais lorsqu'il se développe sur des brindilles de bois mort, 
sur de l’osier par exemple, il attire davantage l'attention, car il 
produit de petites touffes qui ressemblent à celles des Asper-- 
gillus. Il possède un port spécial ; les touffes qu’il forme sont 
composées d’un grand nombre de très longs filaments rigides, 
simples, cloisonnés et terminés par un pinceau fructifère unique 
(fig. 6 et 15). Ce n'est que lorsque ce pinceau commence à se 
flétrir que le conidiophore peut donner naissance, en un point 
voisin de sa base, à un filament secondaire un peu plus court 
que le premier, qui se dresse presque verticalement et se ter- 
mine également par un pinceau (fig. 14). Sur le bois mort et 
sur les substances peu riches en matières nutritives il ne se 
produit pas autre chose; mais sur la Réglisse et sur le pain par 
exemple on voit apparaître en outre un mycélium aérien par- 
fois très développé, dont les branches produisent çà et là des 
fructifications nées à l’extrémité d’un support très allongé, tou- 
jours simple. 

La fructification est construite sur le type classique des Peni- 
cillium avec deux ou trois étages de rameaux superposés, nés 
au-dessous d’une cloison et dont les supérieurs donnent nais- 
sance aux stérigmates. Le diamètre de chaque branche est sen 
siblement égal ; mais parfois il se forme une dilatation au-des- 
sous des cloisons, après la maturité des conidies, lorsque les 
stérigmates commencent à se flétrir. 

Cette plante forme de petites masses d'une couleur bleu cen- 


14 G. BAINIER. 


dré pâle qui prennent en vieillissant une teinte verdâtre sale. 
Ses conidies très petites, rondes, mesurent 248. Les stérigma- 
tes peuvent atteindre une longueur de 194. La largeur des fila- 
ments est d'environ 5x6. 

Je conserve cette espèce, depuis longtemps déjà, dans la 
Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. 

La germination des conidies du Penicillium erectum présente 
un caractère particulier. Chaque conidie se dilate, et son dia- 
mètre devient d’abord trois ou quatre fois plus grand, puis 
elle germe en émettant un ou plusieurs filaments mycéliens. 
Tandis que cesfilaments mycéliens prennent de l'accroissement, 
le volume de la conidie augmente considérablement. Il se pro- 
duit un grand nombre de granules protoplasmiques à l’inté- 
rieur de cette masse volumineuse sphérique ou ovale, dont le 
diamètre peut atteindre douze fois le diamètre primitif de la 
conidie. Les filaments mycéliens sont parfois un peu dilatés près 
de leur point d'insertion sur cette masse, mais dans le reste de 
leur longueur ils présentent un diamètre sensiblement égal. 


4° Penicillium aspergilliforme n. sp. (PI. 111). 


Il existe déjà un Penicillium abnorme à conidies ellipsoïdes 
et blanches, possédant une forme voisine de celle des Asper- 
gillus. Le Penicillium aspergilliforme diffère complètement du 
précédent, ses conidies sont sphériques ; 1l forme des colonies 
d’un beau vert, qui deviennent vert sale en vieillissant. Je l'ai 
rencontré sur les substances les plus diverses, et je le conserve 
depuis près de trois ans dans la Mycothèque. Le mycélium 
aérien, très développé, forme une sorte de feutrage épais. Les 
hyphes qui le composent sont filiformes, cloisonnées, et don- 
nent naissance de place en place à des appareils fructifères nés 
à l'extrémité d'un support simple plus ou moins allongé. Cha- 
que appareil fructifère est construit à peu près sur le même 
modèle; un filament s'’amineit à son extrémité pour donner 
naissance à un très petit globule, qui grossit et devient une 
conidie. Il se forme une cloison qui délimite la base du stérig- 
mate. À côté de ce premier stérigmate et à sa base ilse produit 
d'abord une, puis successivement plusieurs petites hernies qui 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 15 


deviennent de nouveaux stérigmates. En même temps, le som- 
met du filament qui les porte s'élargit, prend la forme d’un 
cône renversé ou parfois se dilate en une masse plus ou moins 
globuleuse. 

Les premières conidies formées sont soulevées par celles qui 
naissent au-dessous d’elles, et finissent par former un long cha- 
pelet à l'extrémité de chaque stérigmate. 

J'ai longtemps considéré cette plante comme un Aspergillus. 
mais l'étude attentive de la formation des stérigmates m'a fait 
comprendre qu'il fallait la classer parmiles Penicillium. 

Chez les Aspergillus, en effet, les stérigmates se développent 
sensiblement tous ensemble, ou du moins un grand nombre à 
la fois, sur la partie supérieure plus ou moins dilatée du sup- 
port, tandis que chez les Penicillium. comme du reste sur les 
basides des Sierigmatiocystis, ils prennent naissance toujours 
successivement l'un après l’autre. De plus, en dehors du type 
normal que je viens de décrire, il se produit parfois à côté des 
stérigmates des ramifications secondaires analogues à celles 
des Penicillium classiques (fig. 18). 

Les hyphes aériennes ont un diamètre variant de 2x8 à 5u6, 
les conidies d’ailleurs ont les mêmes dimensions. Ces conidies 
sphériques mises à germer augmentent de volume, présentent 
une vacuole centrale, et émettent un à trois filaments mycéliens 
dont le diamètre diminue insensiblement jusqu'à devenir très 
petit à l'extrémité. 


5° Penicillium Urticæ n. sp. (PI. IV). 


Sur les tiges mortes de l’Ortie commune se développent plu- 
sieurs Penicillium, parmi lesquels j'ai pu en isoler un d’un vert 
presque blanc, devenant en vieillissant gris verdâtre sâle; je 
l'ai désigné sous le nom de Penicillium Urticæ. Ses hyphes 
fructifères sont toujours ramifiées à leur partie supérieure, 
excepté lorsqu'elles entrent dans la composition de la forme 
corémiée. Elles sont alors ordinairement simples et se grou- 
pent en grand nombre pour former une sorte de gerbe ou de 
faisceau, ne divergeant que vers leur extrémité supérieure. Les 
ramifications secondaires sont irrégulièrement, tantôt plus lon- 
gues, tantôt plus courtes. 


16 G. BAINIER. 


Les pinceaux fructifères ont des dimensions très variables : 
ils peuvent se réduire à un seul stérigmate à l'extrémité du 
filament, ou bien au contraire, dans la forme corémiée, prendre 
un grand accroissement et se composer d’un grand nombre 
d'étages de ramifications superposées. Ces fructifications sont 
construites sur le type bien connu des Penicillium classiques 
et du Penicillium erectum en particulier. Les stérigmates sont 
généralement très petits, d’une longueur deux ou trois ou quatre 
fois plus grande que le diamètre des conidies qui est de 2y8 en 
moyenne. 

Pour germer, ces conidies se gonflent ; leur diamètre devient 
environ trois fois plus considérable. Elles contiennent une ou 
plusieurs petites vacuoles, et émettent un ou deux gros fila- 
ments mycéliens légèrement sinueux, contenant également des 
vacuoles mais en nombre variable. 


& Penicillium puberulum n. sp. (PI. IV). 


Le Penicilllum puberulum est une plante vigoureuse, dont 
les filaments ont en moyenne un diamètre de 5 # 6. Ces fila- 
ments ne sont pas toujours complètement lisses ; parfois, ils 
sont garnis de granulations extrèmement fines à peine visibles. 
Ils renferment souvent, comme ceux du Penicillium vesiculo- 
sum, de nombreuses vacuoles très rapprochées les unes des 
autres et qui forment de fausses cloisons. Le pinceau fructifère 
est construit sur le type classique comme celui du Penrcillium 
erectum, mais ses ramifications superposées sont très peu nom- 
breuses en général, et la première est ordinairement très 
longue comparativement à celles qui la surmontent. Le support 
principal ne donne que très peu de branches latérales [ordinai- 
rement une seule vers la base, et non ramifiée) ; il en résulte 
que le pinceau fructifère se trouve toujours à l'extrémité d'un 
support particulier plus ou moins allongé. Les conidies sont 
sphériques, un peu inégales de grosseur et mesurent en 
moyenne 4x2. Ces conidies, pour germer, se gonflent d'abord 
un peu, puis émettent des filaments assez délicats et sensible- 
ment cylindriques. Puis le volume de la conidie germée aug- 
mente à mesure que les filaments mycéliens qu'elle a produit 


+ Ms 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 17 


prennent de l'accroissement. Cette plante forme d'abord des 
couches de couleur vert bleuâtre ; elles deviennent verdâtre- 
sale avec le temps. 


7° Penicillium asperulum n. sp. (PI. IV). 


Le Penicillium asperulum forme des couches d’abord d'une 
teinte d'un blanc légèrement bleu, puis d’une teinte claire inter- 
médiaire entre le bleu et le vert, qui en vieillissant devient 
vert noir sale, plus sombre que la teinte des couches du Peni- 
cillium puberulum. Ces deux plantes se rapprochent beaucoup 
l’une de l’autre: même vigueur, même grosseur des filaments 
et des conidies également sphériques, mêmes vacuoles, même 
organisation du pinceau fructifère. Mais les filaments sont ordi- 
nairement plus sinueux, plus ondulés; en outre, les granula- 
tions cristallines qui peuvent les recouvrir sont plus visibles 
et pius accentuées. Les ramifications latérales simples sont 
également peu nombreuses, mais elles se séparent souvent à 
angle droit du filament principal. La germination des conidies 
présente un caractère très spécial. Ces conidies augmentent 
beaucoup de volume pour germer ; elles émettent des filaments 
très gros dès leur début. De plus, ces filaments sont un peu 
sinueux, et remplis parfois de grosses vacuoles (1). 


& Penicillium elongatum n. sp. (PI. V). 


Le Penicillium elongatum se trouve parfois sur les brindilles 
de bois mort. [l forme des masses d’abord d'un bleu très pâle, 
presque blanc, puis la teinte change et devient finalement d'un 
vert pâle sale. Cette plante affecte des formes très grêles et 
possède des filaments qui sont toujours d’un très petit diame- 
tre. Les fructifications sont constamment à l'extrémité de longs 
supports formés par les filaments principaux ou par leurs rami- 
fications latérales. Chaque pinceau fructifère est construit sur 


(1) Presque tous les Penicillium produisent des sécrétions de consistance 
gélatineuse qui s’échappent par l’extrémité de leurs es mycéliennes. On 
pourrait croire que les filaments se vident. 


La) 


18 G. BAINIER. 


le même type et aussi peu compliqué que possible. Le filament 
donne naissance à son extrémité à 3-8 courts rameaux analo- 
gues à de longues basides et surmontés chacun par trois ou 
cinq stérigmates, en général très allongés, aussi longs et 
parfois même un peu plus longs que les courtes ramifications 
qui les supportent. Les rameaux en forme de basides et leurs 
stérigmates sont ordinairement presque accolés les uns contre 
les autres, ce qui donne à la plante un aspect grèle particulier. 
Les conidies sont nettement ovales, extrêmement petites 1 u 4 à 
146 sur 248 en moyenne. Leur germination diffère de ce que 
nous avons vu Chez les Penicillium précédents. Chaque conidie, 
pour germer, augmente très peu de volume: elle se contente. 
pour ainsi dire, de s’arrondir tout simplement : elle présente 
une très petite vacuole au centre, et émet un ou deux filaments 
mycéliens extrêmement fins. 


9 Penicillium albieans n. sp. (PI. V). 


Le Penicillium albicans se rencontre assez communément 
sur la paille humide. Il est construit exactement sur le mème 
modèle que le Penicillium rubescens, mais diffère de ce dernier 
par ses conidies ovales un peu plus volumineuses et d’une cou- 
leur qui reste longtemps très blanche, puis devient d’un blanc 
légèrement fauve très peu roussâtre à la fin. 


10° Penicillium patulum n. sp. (PI V|. 


Dans la note que j'ai consacrée à cette plante, j'ai omis de 
donner le dessin et la description du mode de germination des 
conidies. 

Ces conidies, pour germer, augmentent heaucoup de vo- 
lume, se transformant d’abord en petites masses difformes à 
contours plus ou moins irréguliers ; elles contiennent un plus 
ou moins grand nombre de vacuoles, puis émettent des fila- 
ments relativement gros, plus ou moins sinueux. Ces filaments 
présentent de nombreuses cloisons et renferment également des . 
vacuoles en nombre variable. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 19 


Graphiopsis {n. gen.) Goraui. (PI. V). 


Graphium fissum Preuss. F. Hoyersw, n° 113. — Variété dulcamaræ Saec. 
Cfr. Mich., I, p. 77 et FI. it., t. 15. 


Cette Mucédinée a été découverte sur des troncs d'arbres 
pourris et sa variété dite Dulcamaræ sur des rameaux morts 
de Solanum Dulcamara ; ces deux plantes trouvées et décrites 
par des auteurs différents ne se distinguent l’une de l’autre, 
en réalité, que parce que les sporophores simples chez une 
espèce seraient rameux chez l’autre. J'ai observé sur une 
planche de hêtre pourrie, une plante correspondant à la des- 
cription et à la figure qui en ont été données, maïs qui, suivant 
son état plus ou moins avancé, possède l’un et l’autre de ces 
caractères. [l n’y a donc là qu’une seule espèce. J’en ai fait un 
genre nouveau : Graphiopsis, car elle diffère essentiellement 
des Graphium. Les Graphium, en effet, possèdent un stroma 
vertical constitué par des filaments terminés par une seule 
spore ou une seule série de spores, tandis que les filaments du 
Graphiopsis se dilatent à leur extrémité pour produire un 
grand nombre de spores côte à côte. Je lui ai donné le nom de 
Cornui, en mémoire de mon regretté Maître et compatriote 
Maxime Cornu. 

Le Graphiopsis Cornui a le port d’un Stysanus ; il se com- 
pose d’un stroma ou support très allongé, constitué par des 
filaments très délicats, parallèles et cloisonnés de manière à 
former des séries de cellules rectangulaires superposées. Ces 
filaments sont ainsi réunis en une colonne verticale, noir fuli- 
gineux, plus ou moins filiforme et parfois fendue. Puis, à partir 
d’un certain point, ces filaments commencent l’un après l’autre 
à se séparer individuellement à des hauteurs variables plus ou 
moins régulièrement espacées en se recourbant légèrement 
pour se dilater et se transformer en sporophores distincts. Le 
nombre des filaments composant la tige commune diminue 
ainsi peu à peu, de sorte qu'il n’en reste qu'un très petit nom- 
bre au sommet. Le sporophore terminal est hyalin, parfois 
droit, mais le plus souvent recourbé, gardant longtemps l’as- 
pect d'une panse de cornue et ne présente aucune espèce de 


20 G. BAINIER. 


ramifications ou de division. Sa surface est entièrement hé- 
rissée de pointes ou de denticules pointues sur chacune des- 
quelles est insérée une seule petite conidie oblongue terminée 
en pointe à son extrémité inférieure. Ces conidies sont inco- 
lores, cependant leur réunion forme une masse de couleur 
cendrée. En vieillissant, les sporophores s’allongent plus ou 
moins considérablement. et quelques-uns d’entre eux se rami- 
fient d'une façon très irrégulière. 

La diagnose du genre Graphiopsis est: Hyphis sursum 
relaxatis pallidioribus ampullis claviformibus, spinibus coni- 
diferis ornatis, apice inflatis. Conidiis solitariis, e spinibus 
ampullæ ortis. 

Differt a Graphio ampullis spinibus conidiferis. 


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sl lt os" dd 


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débits 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 21 


PLANCHE Il. 


Penicillium vesiculosum et P. virescens. 
(Grossissement 630 diamètres). 


4. Penicillium vesiculosum. 
1-2. Vesicules des filaments mycéliens. 
3. Port de la plante. 
4. Extrémité d’un pinceau fructifère. 
5-6. Pinceaux fructifères. 
7. Pinceau fructifère vésiculeux. 
8. Anastomose des filaments. 
9, Penicillium virescens. 
9-10-11. Pinceaux fructifères. 
12. Germination des conidies. 


PLANCHE III. 


Penicillium erectum et P. aspergilliforme. 
(Grossissement 630 diamètres). 
3. Penicillium erectum. 
1-2-3-4-5. Germination des conidies. 
6. Port de la plante à un faible grossissement (150 diamètres). 
1-8-9-10-11-12-13. Développement du pinceau fructifère. 
14-15. Pinceaux fructifères adultes. 
16. Pinceau fructifère ancien et flétri. 
&. Penicilliumn aspergilliforme. 
17. Un rameau fructifère. 
18-19-20-21-22, Pinceaux fructifères. 
93. Germination des coridies. 


PLANCHE IV. 


Penicillium Urticæ, P. puberulum, P. asperulum. 
\Grossissement 630 diamètres). 


5. Penicillium Urticæ. 
1-2-3. Filaments aériens. 
&. Pinceau fructifère tiré d’un Coremium. 
5. Germination des coridies. 
6. Penicillium puberulum. 
6-7-8. Pinceaux fructifere. 
9-10-11-12. Germination des conidies. 
7. Penicillium asperulum. 
43-14. Pinceaux fructifères. 
15-16-11-18. Germination des conidies, 


12 
[) 


G. BAINIER. 


PLANCHE V. 


Penicillium elongatum, P. albicans, P. patulum. 


Graphiopsis Cornui. 
(Grossissement, 630 diamètres). 


8. Penicillium elongatum. 
1-2-3-4-5-6. Pinceaux fructifères. 
7. Germination des conidies. 

9. Penicillium albicans. 
8-9. Apparails fructifères. 

10. Penicillium patulum. 


10-11-12-13-14-15-16. Germination des conidies. 


Graphiopsis Cornui. 
17. Appareil fructifère. 
18. Sommité plus avancée en âge. 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure 
de Pharmacie de Paris). 


sn ns it ete titi à Rues tie 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, — X. 
Sur trois espèces de Sporendonema, dont deux nouvelles. 


Par M. G.BAINIER. 
(PL VI). 


1° Sporendonema casei. 


Desm, ann. Sc. nat., XI, 1827, p. 246-249. 


Les fromages ne se recouvrent pas uniquement de Penicillium, 
ils sont très souvent envahis par d’autres Mucédinées. L’une 
des plus communes estle Sporendonema casei qui a été observé 
depuis très longtemps. Peu de plantes ont porté autant de 
noms différents, Mucor crustaceus Bull., Ægerita crustacea 
Dec., Oidium rubens Link., puis Sepedonium caseorum du 
même auteur, l'orula sporendonema Berk, et Br., etc.. et enfin 
Sporendonema case Desm. 

Bien que la description ait été souvent faite. il me parait né- 
cessaire de rappeler celle que DEsmaziëres en a donnée en y 
joignant quelques figures complémentaires, afin de pouvoir 
mieux faire la comparaison avec deux espèces nouvelles. 

D'après DEsmazrëres, le Sporendonema casei à l'état frais a 
un aspect velouté. Il est d’abord blanc, se développe lentement 
et reste longtemps beau sur la croûte des fromages salés, ou il 
s'étend en larges plaques d’un rouge de cinabre des plus vifs. 
Le caractère essentiel de cette plante consiste en des tubes ou 
filaments courts, simples ou rameux, continus, presque hya- 
lins, dressés, d’un cent-vingtième de millimètre de grosseur, 
contenant dans leur intérieur et presque toujours dans toute 
leur étendue de très grosses conidies rougeàtres, arrondies, un 
peu inégales de diamètre et souvent fort serrées et comprimées 
les unes contre les autres, mais placées bout à bout sur une 
seule ligne, de manière que les filaments paraissent comme 


24 G. BAINIER. 


pourvus de cloisons très rapprochées. La sortie des conidies a 
lieu par le sommet des filaments qui, après la dissémination, 
deviennent tout à fait hyalins. Quelques fois aussi les conidies 
sont mises en liberté par la destruction de la membrane exces- 
sivement mince, qui constitue ces mèmes filaments. 

Il ne reste que très peu de choses à ajouter à cette descrip- 
ton, je dirai seulement que les filaments fructifères sont tantôt 
sensiblement droits, tantôt sinueux, tantôt enfin contournés plus 
ou moins en hélice, comme le montre la figure 4. 

Les ramifications qu'ils forment présentent souvent l’appa- 
rence dichotomique. Le diamètre des conidies sphériques varie 
de 5u6 à 8uk. 


2° Sporendonema Salicis n. sp. 


J'ai découvert sur des tiges mortes de Saule et d'Osier un 
Sporendonem que j'ai nommé Salicis et que je conserve depuis 
plus de deux ans dans la Mycothèque de l'Ecole de pharmacie, 
il se cultive très aisément sur la Réglisse ou il forme un feu- 
trage assez épais. La couleur de la masse est d’un jaure fauve. 
Son mycélium rampant donne assez rapidement de longues 
hyphes aériennes étalées présentant, de distance en distance. 
de nombreuses ramifications irrégulières et d’un diamètre va- 
riable. 

Les conidies endogènes se forment comme chez le Sporen- 
donema casei et remplissent à la fin la totalité des filaments. 
Elles sont d’abord carrées, puis sphériques, variant beaucoup 
de dimension suivant la grosseur des filaments dont elles pro- 
viennent, leur diamètre moyen est de 4u2. 


3 Sporendonema Artemisiæ n. sp. 


J'ai trouvé cette plante sur des tiges mortes d’Armoise où 
elle formait des touffes saillantes très développées, d’un blane 
fauve ou grisâtre. Ces touffes présentent la forme d'une gerbe 
et se composent de nombreux filaments réunis côte à côte à leur 
base, qui se dressent verticalement puis divergent de plus en 
plus (fig. 10) (grossissement 58 diamètres). Chaque filament, 


€ 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 25 


d'une largeur de 5x6 à la base, augmente peu à peu de diame- 
tre et atteint environ 845 au sommet; il est divisé par quelques 
cloisons puis émet, à angle plus ou moins aigu, une ou deux 
branches latérales simples, droites ou légèrement sinuées et 
plus courtes que lui (fig. 11). Bientôt le protoplasma intérieur 
se condense en petites masses qui s’entourent d’une membrane 
pour devenir des conidies. Cette segmentation {commence par 
le sommet et descend peu à peu vers la base. Les conidies se 
forment comme dans les autres Sporendonema, très rappro- 
chées les unes des autres. Elles sont d’abord rectangulaires, 
et en cet état Le filament parait renfermer de nombreuses eloi- 
sons. Puis deviennent ovales et enfin sphériques. Elles restent 
longtemps accolées en longs chapelets après la destruction de 
la membrane qui les renferme (fig. 5 et 6) Leur diamètre est 
plus régulier que dans les deux espèces précédentes et mesure 
ordinairement 112 à 1128. 

Mes études sur les Penicillium ne m'ont pas donné le loisir 
de cultiver en temps voulu le Sporendonema Artemisiæ ; lors- 
que j'ai voulu le faire, il était trop tard: cette-plante était com- 
plètement contaminée et perdue. 


PLANCHE. VI. 


Sporendonema casei, S. Salicis, S. Artemisiæ. 


Sporendonema casei (grossissement 630 diamètres). 
1-2-3-4. Filaments fructifères. 
5. Conidies en chapelet. 
6. Conidies isolées. 
Sporendonema Salicis (grossissement 630 diamètres). 
7. Port des ramifications. 
8. Conidies en chapelet. 
9. Conidies isolées. 
Sporendonema Artemisiæ. 
10. Plante grossie 58 fois. 
11. Filament isolé (grossissement 630 diamètres). 
12. Chapelet üe conidies (grossissement 630 diamètres). 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de l’Ecole supérieure 
de Pharmacie de Paris). 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XI. 
Pæcilomyces, genre nouveau de Mucédinées. 


Par M. G. BAINIER. 
(PI. VI). 


Le genre nouveau, qui fait l'objet de cette Note, est voisin 
des Penicillium et des Aspergtillus ; comme ces plantes, il se 
développe facilement sur les substances les plus diverses. Son 
caractère constant est d’avoir des stérigmates plus ou moins 
allongés, de même forme que ceux des Mucédinées précé- 
dentes, et, comme chez celles-ci, toujours surmontés d’un 
chapelet de conidies. Mais ces stérigmates peuvent être dis- 
posés de diverses manières. On peut les rencontrer le long du 
support principal ou sur de courtes ramifications latérales, 
isolés cà et là et distants les uns des autres, ou bien réunis par 
groupes. On peut également les observer au sommet de ce 
même support réunis en grand nombre, superposés les uns 
au-dessus des autres et comme imbriqués. Ils peuvent encore 
se dresser à l’extrémité de ramifications analogues à celles qui 
composent le pinceau fructifère des Penicillium classiques ou 
bien sur des ramifications légèrement palmées. 

Quelques fois, ils surmontent une sorte de cellule renflée en 
tête et prennent l'aspect d’Aspergillus ; d’autres fois, ils se 
produisent en nombre plus ou moins considérable sur des cel- 
lules en forme de basides. Souvent ces basides sont insérées à 
leur tour sur des articles renflés qui rappellent un peu les 
Nematogonum. Enfin certaines basides peuvent se gonfler et 
ressembler plus ou moins à la loge supérieure de la Puccinia 
coronata, en émettantquatre ou cinq prolongements spiniformes 
sur leur sommet applati. 

Ces prolongements deviennent des stérigmates rudimentaires 
et se surmontent d’un chapelet de conidies. Les hyphes fila- 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 27 


menteuses qui portent ces appareils fructifères présentent de 
nombreuses cloisons. Tantôt leur diamètre est le même dans 
toute leur longueur ; tantôt les cellules déterminées par ces 
cloisons se renflent pour prendre une forme sphérique, ovoïde 
ou claviforme. Les ramifications secondaires de ces filaments, 
de longueur inégale, sont disposées de façon très variable et 
tantôt alternes, tantôt plus ou moins verticillés. Quelques fois, 
l’ensemble de la fructification se rapproche d’une grappe ou 
d’un épi, tantôt d’une ombelle. Il est assez difficile de se faire 
une idée de cette plante par une description, les dessins sont 
absolument nécessaires. C’est pourquoi j'ai réuni sur la même 
planche de nombreuses figures des formes que cette plante 
affecte le plus souvent. 

J'ai donné à l’unique espèce de ce genre le nom de Pæcilo- 
myces Varioti, du nom du D' Varior, médecin des hôpitaux, 
à qui je l’ai dédiée. 

J'ai découvert le Pæcilomyces Varioti sur des tiges mortes 
d'osier au milieu de diverses Mucédinées. Il formait des cou- 
ches minces, d’une couleur fauve légèrement verdâtre Ses 
conidies ont des dimensions extrêmement inégales et consti- 
tuent de longs chapelets avant d’avoir atteint leur grosseur 
complète; à la maturité, elles sont ovales et mesurent en 
moyennne 3u sur 6 p. 


PLANCHE VII. 


Pæcilomyces Varioti. 


1. Germination des conidies (grossissement 477 diamètres). 
2, 3. Jeunes fructifications — 

4. Début d'une ramification latérale — 

5, 6, 7, 8. Appareils fructifères = 

9, 10. Ramifications latérales (grossissement 630 diamètres). 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure 
de Pharmacie de Paris). 


Cryptococcus salmoneus n. sp., /evüre chromogène 
des sucs gastriques hyperacides. 


Par M. A. SARTORY (!). s 


Au mois de mai 1906, M. le D' Œrrineer, médecin des hôpi- 
taux de Paris, me confia l'examen de divers échantillons de 
sucs gastriques hyperacides. Ces sucs avaient été prélevés chez 
des malades de son service dans les conditions suivantes : 

On pratique le soir un lavage complet de l'estomac, et c’est 
le lendemain matin avant touteprise de nourriture quele liquide 
est extrait avec la sonde gastrique. Durant les mois de mars, 
avril et mai, j'ai fait l'examen bactérologique de 17 de ces sucs 
liquides et 13 fois j'ai isolé une levûre chromogène, levé qui 
fera l’objet de ce mémoire. 

L'isolement de cette levûre sur boite de Pétri s'effectue faci- 
lement à la température ordinaire en milieu gélatiné et gélosé. 
On obtient des colonies d’un beau rose foncé, la teinte variant 
suivant la température et le milieu de culture. Examiné au mi- 
croscope, cet organisme présente la forme sphérique ; son con- 
tour est lisse, ses dimensions moyennes comprises entre 6 et 
8pet son bourgeonnement s’effectuant à la façon des levüres. 

L'optimum de croissance a été recherché en cultivant la le- 
vûre sur Carotte, qui constitue, ainsi qu’on le verra plus loin, 
le milieu de choix. 

Plusieurs tubes de Carottes ensemencés furent placés res- 
pectivement à des températures de + 16°, + 22-25°, + 30-349, 
+37, + 40-40. 

L'optimum cultural se trouve compris entre + 22° et 25°; 
pourtant déjà à + 15° et jusqu'à + 30° et mème + 34° la cul- 


(1) A. SARTORY. — C. R. Soc. de Biologie. De lu présence d’une levüre 
chromogène duns les sucs gastriques hyperacides (Séances des 31 mars 1906 
et 25 nai 1906). 


DU Cryptococeus salmoneus. 29 


ture se développe. Dans ce dernier cas, la couleur rose passe 
au rose pâle et va s’affaiblissant jusqu’à la température de 39°. 
Entre + 40° et + 410 le germe cesse de végéter. 
Les conditions d'apparition du voile sur bouillon pepto-gly- 
cériné sont les suivantes : 


À + 40 degrés, pas de voile. 


+ 38-360 voile après 8 à 10 jours 
— 33-34° — ha 5 — 
— 26-28° -— 3 à 4 — 
+ 20-22 nt RAlG 


— 15-18° voile peu visible après 8 à 10 jours. 


À l'examen microscopique. les voiles jeunes diffèrent peu par 
leur constitution cellulaire des dépôts de fond, on remarque 
bien quelques éléments allongés, mais il y a toujours prédomi- 
nance des cellules sphériques. En vieillissant les cellules 
s’allongent en forme de boudin et parfois même on y peut voir 
des associations simulant en gros une sorte de mycélium. Le 
dépôt de fond est constitué par des cellules sphériques. 

La formation des ascospores a été tentée sur bloc de plâtre 
suivant la technique donnée par Hoiu gr Pouzsen (1). Nos re- 
cherches sont restées infructueuses. Un deuxième essai a été 
fait sur papier buvard imprégné d’un liquide nutritif lactosé. 
Le résultat est resté le même.Nous classerons donc ce microor- 
sanisme dans le genre Cryptococcus, et, vu sa couleur, nous 
l’avons nommé Cryptococcus salmoneus. 


Etude biologique du « Gryptococcus salmoneus » 
sur les divers milieux. 


Nous avons suivi à cet effet les méthodes proposées par MM. 
Lurz et P. Guéquen pour l'étude des Mucédinées et des Le- 
vüres (2). 


(4) Hozm ET POULSEN. — Meddel. fra Carlsberg Laboratoriet, Bd., IT, 
p. 218, 141, 1883-88. 

(2) L. Lurz et F. GUÉGUEN. — De l’unification des méthodes de culture 
pour la détermination des Mucédinées et des Levüres (Actes du Congrès 
international de Botanique de 1900, Paris ; reproduit dans Bulletin Soc. 
Mycol. Fr. et Bull. des Sciences Pharmacol., 1900). 


30 A. SARTORY. 


Les milieux liquides, ainsi que les solides obtenus par addi- 
tion de gélatine, étaient répartis par quantité de 20° cubes dans 
de petits matras de 60%. Les autres milieux étaient répartis 
dans des tubes à essai. Le tout fut ensemencé à l’aide d'une 
culture sur Carotte. 

La levûre se trouvait ainsi en végétation sur les milieux sui- 
vants : Raulin gélatiné, carotte, pomme de terre, topinambour, 
pomme de terre glycérinée, pomme de terre acide (à 2°/, d'acide 
lactique, gélose, amidon de Riz à 2°/,), albumine d'œuf, cela 
pour les milieux solides : sur Raulin normal, neutre, glucosé, 
Raulin levulosé, Raulin galactosé, lactosé, glycériné, sur bouil- 
lon pepto-glycériné, sur décoction de foie, et sur le lait pour 
les milieux liquides. 


Milieux solides. 


Culture sur gélose. — L'apparition des colonies sur milieu 
gélosé en partant directement des liquides hyperacides est plus 
longue à se produire qu'en partant d’une culture mère. En effet 
dans le premier cas. nous avons attendu 5 et 6 jours (temp. 
25 à 28°) pour obtenir des colonies ; dans le second cas, 2 et 3 
jours suflisent amplement. 

En examinant microscopiquement ces colonies, qui atteignent 
parfois 7 à 8 millimètres, on constate au centre la présence d'un 
disque circulaire, dont la couleur est plus foncée qu’à la phéri- 
phérie, cette dernière étant assez souvent déchiquetée à mesure 
de la vieillesse de la culture. 

Bien souvent aussi ces colonies sont vernissées à leur surface, 
figurant assez bien une goutelette de cire à cacheter de couleur 
rose. 

Rien de particulier à l'examen microscopique. 


Pomme de terre glycérinée. — Même développement que 
sur pomme de terre ordinaire. 


Pomme de terre acide. — Retard sensible dans la végéta- 
tion, ? à 3 jours sont nécessaires pour l'apparition de petites 
colonies. La couleur de la levûüre est d’un beau rose foncé virant 
au rouge sale sur les cultures âgées. 


DU Cryptococcus salmoneus. 31 


Culture sur gélatine. — Sur gélatine, l'isolement de la le- 
vûre se fait très bien à la température de 15°, les colonies 
présentent sensiblement les mêmes caractères que sur gélose. 
Dans un tube de gélatine en piqûre, les colonies apparaissent 
au bout de 4 à 5 jours et s'étendent peu à peu en formant des 
petites rosettes atteignant 2 à 3 millimètres, ces rosettes 
se montrent très rapprochées les unes des autres. Il y a liqué- 
faction tres lente de la gélatine. ; 

Nous nous sommes servis également d’un milieu assez com- 
plexe il est vrai, mais très riche en albuminoïdes et composé de 
jus de bœuf, de peptone et de gélatine. Ce milieu semble plaire 
assez à la levüre gastrique, et l'apparition des colonies a lieu 
parfois au bout du deuxième jour, de plus la couleur du germe 
semble augmenter d'intensité. 


Culture sur pomme de terre ordinaire. — Ce milieu se 
prète très bien au développement du microorganisme : la végé- 
tation est abondante, elle donne en 24 heures, température de 
+ 25-280, une couche blanc rosé qui grandit et forme en peu 
de temps une couche épaisse, mamelonnée, non luisante, dont 
la couleur s’avive considérablement par l’âge. Toutefois les 
cultures très âgées perdent leur belle couleur rouge ou rose, 
prenant une couleur ocre tirant sur le marron. 


Culture sur carotte. — La carotte est certainement le mi- 
lieu de choix de ce microorganisme. 

Au bout de 18 heures d'ensemencement, le développement a 
lieu. 

Après 48 heures, la végétation est abondante. 

Après 3 ou 4 jours,il n’est pas rare de constater l’envahisse- 
ment complet de la carotte. 

La culture tout d’abord de couleur rose pâle se présente ma- 
melonnée et festonnée, puis s'étale, perd ses contours sinueux, 
diminue d'épaisseur et devient très luisante. Sa couleur passe 
peu à peu du rose pâle au rose foncé (cette couleur étant avivée 
si l’on prend soin de placer la culture à l'abri de la lumière). 
Par l’âge, le temps (1 mois de culture par exemple), la couleur 
vire au jaune rougeâtre (rouge passé). 


32 A. SARTORY. 


La température qui semble convenir le mieux pour la culture 
de ce germe sur un tel milieu semble comprise entre + 22° 
CL 25% 


Culture sur topinambour. — Résultat identique à celui sur 
pomme de terre ordinaire. 


Culture sur Liquide de Raulin acide normal gélatiné'à 
5 °/,. — Un tel milieu convient assez bien à la levure gastri- 
que. Premier jour d’ensemencement. faible développement ; 
second jour, colonies visibles sous forme de petites tâches roses 
et luisantes ; quatrième et cinquième jours, de petites colonies 
sphériques légèrement bombées et luisantes mesurant de 3 à 
5 mm. de largeur. À l'examen microscopique, l'aspect est le 
même que sur les milieux précédents. 


Raulin neutre gelatiné à 5 ‘/,. — Même développement 
que dans le cas précédent, sauf toutefois que la couleur des 
colonies est d'un rose plus pâle. 


Albumine d'œuf {en piqûre). — Le deuxième jour, appari- 
tion de petites colonies roses. Le quatrième et le cinquième 
jours, les colonies s’étalent, se rassemblent ; l’albumine se 
liquéfie très lentement. L'expérience démontre que la levure 
n’exerce aucune action peptonifiante sur l’albumine. 


Amidon de riz à 2 °/,. — Le quatrième jour seulement. on 
est en présence de petites colonies qui donnent une teinte rosée 
à l’amidon ; puis, par le temps. l'amidon se liquéfie avec une 
extrême lenteur, sans pour cela subir aucune modification chi- 
mique. 


Culture sur bois de Réglisse. — Comme dernier milieu 
de culture solide, nous avons employé le bois de Réglisse, 
préparé selon les indications de M. Baïnier. 

Ce milieu convient fort bien à ce microorganisme; la culture 
est étalée, ni mamelonnée, ni luisante, les contours sont lisses 
et en vieillissant les cultures accusent une teinte rouge foncé 
tirant sur la couleur lie de vin. 


DU Cryptococcus salmoneus. 39 


Milieux liquides employés pour la culture de la levure 
Bouillon pepto-glycériné. — Ce milieu est celui qui nous a 
donné les meilleurs résultats pour la culture de ce microorga- 
nisme. Prernier jour lau bout de 18 heures, température com- 
prise entre 22° et 24°), léger trouble. Le second jour, le trouble 
s'accentue. Après 3 ou & jours, en même temps qu’un dépôt 
rose de fond, on observe un léger voile rose. 


Raulin normal. — Deuxième jour, trouble très net (tempé- 
rature 22° à 25°). Troisième et quatrième jours, végétation assez 
abondante. Cinquième jour, un léger voile rose recouvre la 
surface du liquide ; dépôt de fond abondant, d’un beau rose 
corail. 

Examen microscopique du voile : cellules parfois allongées, 
prédominance de cellules sphériques, bourgeonnement très 
actif. 


Liquide de Raulin neutre. 


(Résultats identiques). 


Raulin ne contenant comme sucre que du saccharose. 
— Le développement est assez rapide dès le deuxième jour. 
Troisième et quatrième jours, léger voile et dépôt de fond d’un 
beau rose. 


Raulin galactosé. — Deuxième jour, trouble accentué. 
Troisième et quatrième jours, dépôt de fond abondant de cou- 
leur rose pâle ; par le temps, la couleur s'avive et atteint 
même le rouge ponceau (22 à 25 jours). La levure est sans 
action sur le galactose. 


Raulin maltosé. — Développement plus lent que sur le 
milieu précédent ; aucun dédoublement chimique sous l’in- 
fluence du microorganisme. 


Raulin glucosé. — L'allure est la même que sur Raulin 
normal, le glucose n’est pas dédoublé, la levure ne produit pas 
la fermentation alcoolique. 


34 A. SARTORY. 


4 


Lait. — Le quatrième jour, apparition à la surface du 
liquide d’une belle teinte rosée s’accentuant par le temps; au 
début, on n’observe aucune modification chimique sur le lait ; 
au bout de 18 jours, il y a précipitation de la caséine sans 
peptonification de cette dernière. Le précipité de caséine, en 
effet, ne se redissout pas et le liquide surnageant filtré ne 
donne pas la réaction du biuret. 

Décoction de foie. — Ce milieu est excellent, en général, 
pour toutes les levures ; dès le deuxième jour, la végétation est 
abondante, un voile apparaît vers le quatrième jour. L’examen 
microscopique de ce voile accuse une augmentation notable des 
cellules allongées. Dépôt de fond constitué par des cellules 
sphériques. 


Limite de développement en un milieu alcalin. 


D'après nos expériences antérieures, nous sommes assurés du 
fait que cette levure se cultivé en milieu assez riche en alcali. 
La détermination des limites entre lesquelles cet organisme 
peut se reproduire a été effectué de la façon suivante : 

Nous nous sommes servis de bouillon pepto-glucose glycé- 
riné. 

Le bouillon pepto-glucosé et glycériné une fois neutralisé par 
une quantité suflisante de carbonate de chaux précipité était 
réparti après filtration dans 15 tubes, et chacun d’eux recevait 
10% de ce liquide. On alcalinisait ensuite graduellement ces 
différents tubes en versant dans le premier 3 gouttes d'une 
solution de soude à 1/50, dans le second 6 gouttes, dans le 
troisième 9 gouttes, dans le quatrième 12 gouttes, dans le 
cinquième 15 gouttes et ainsi de suite. , 


Voici le détail de cette expérience : 


MUDOeR AT ER LOT Peer ce 0.25 NaOH°/,, de bouillon... 3 gouttes 
= ND Ne eniele tien a IT 0.50 — — — 6 — 
0 DRAP AE SOUDE O8 0 0.75 — — — 9 —— 
A ee essence 155 —— _ — 12 — 
ND SP ENn es ele lelelatele cc ADO NUE — _ 15 — 
— MO rois cenaeesitse 4.50 — _ — 18 — 
Sn oubossocbondu:vatec 1.75 _ — — 21 — 


«+ sh 


DU Cryptoooécus salmoneus. 5) 


TUDE MONTS NC NN 2 » NaOH1/,, de bouillon... 24 gouttes 
a OR ee ANSE de n 1900 — _ 23 97 es 
—..10,::... Ne A 2.50 — _ 2 30 es 
ne Re Ne alle ee ee 2.75 — _ L 33 ce 
es LAID AUS Pr a DD) — ee pe 36 LA 
EL A TS SA NP Do) — = 39 re 

La levure cesse de végéter. 
sv AU SOS OS MR ANR A 3.50 — = — Do) FE 
LR Un TUE dre 310 — — ne 45 ME 


Après stérilisation à 110°, ces différents tubes, contenant la 
liqueur sodique, furent ensemencés avec le produit d'un semis 
sur carotte. 

Les résultats obtenus étaient les suivants : 


Après 18 heures, trouble dans les tubes 1, 2 et 3; aucune 
modification dans les autres. 

Après 24 heures, trouble dans les tubes 4 et 5. 

Après 30 heures, aucun changement apparent. 

Après 48 heures, trouble dans les tubes 6 et 7. 

Après 60 heures, trouble très apparent dans 8 et 9, léger 
dans 10. 

Après 3 jours, trouble dans 11. 

Après 4 jours, trouble dans 12 et 13. 

Après 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10 jours, aucun changement; le con- 
tenu des tubes 14 et 15 restent limpides. 


Nous croyons, d'après ces expériences, que la levure cesse 
de végéter entre 3,25 de NaOH et 3,50 p. 1000 ; des dilutions 
successives permettent de considérer que la limite de dévelop- 
pement en milieu sodique est comprise entre 3,30 et 3,40 de 
NaOH p. 1000. 

Des expériences semblables ont été faites en remplaçant la 
soude par la potasse. Les résultats sont un peu différents, tout 
au moins en ce qui concerne la limite de développement dans un 
tel milieu. Nous avons pu remarquer, en effet, que la levure 
succombe plus vite en milieu potassique qu'en milieu sodique ; 
la limite de développement est comprise entre 2,75 et 2,85 
p. 1000 de KOH pur. 


36 A. SARTORY. 


Influence de l'acidité du milieu. 


Ayant isolé ce microorganisme des liquides stomacaux, 
hyperacides, il m’a semblé intéressant de fixer la limite de vie 
de la levure en milieu chlorhydrique. 

Une série de dix tubes ayant reçu chacun 20° de bouillon 
pepto-glycériné et glucosé furent acidifiés dans les proportions 
de 1:100, 1:200, 1:300, 1: 400, 1:500 en poids d'acide 
chlorhydrique pur. Dans ces conditions, le Cryptoccus sal- 
moneus cesse de végéter entre 1 pour 200 et 1 pour 300. 


Action des antiseptiques. 


Une dose de 0 gr. 40 à 0 gr. 45 de formol commercial à 40 ©}, 
arrête toute végétation ; l'acide phénique cristalisé à la dose 
de 0 gr. 70 agit de même. 


Pigment secrété par le « Cryptoccus salmoneus ». 


Pour étudier ce pigment, il fallait avant tout obtenir une 
quantité notable de levure. A cet effet, nous disposions dans de 
grandes boîtes de Petri de très larges tranches de pomme de 
terre, et après stérilisation on elffectuait l’ensemencement avec 
le produit d’un semis sur carotte ensemencé avec de la levure 
gastrique. 

Au bout de 10 jours, le produit du semis était prélevé en 
râclant très soigneusement le substratum, puis desséché fai- 
blement à 50°, afin d'éviter l’altération du pigment, et pesé. 
Le poids total s'élevait à 3 gr. 40 de levure sèche. 

Ces 3 gr. 10 de levure sèche étaient mélangés avec un 
poids égal de sable fin (préalablement lavé et calciné), puis 
triturés de manière à déchirer les cellules du Cryptococcus, ce 
dont nous nous assurions par un examen microscopique. 
Nous prélevions alors 0 gr. 70 de cette pâte de levure sur la- 
quelle nous faisions agir en triturant à nouveau 10* du 
solvant à expérimenter. Nos expériences ont porté sur les 
liquides suivants : eau, alcool absolu, alcool à 90°, alcool 
méthylique, alcool amylique, chloroforme, acétone, éther, 
alcool éther, benzine et sulfure de carbone. 


# À 


DU Cryptococeus salmoneus. ar 


Voici les résultats obtenus : 


Le pigment de la levure gastrique est assez soluble dans le 
sulfure de carbone, qui paraît être son dissolvant de choix. Il 
communique à ce dernier une couleur rose moins accentuée 
dans le chloroforme, l'éther, le mélange d'alcool éther, l'alcool 
amylique, l’alcool absolu. 

Complètement insoluble dans l'alcool méthylique et l’eau. 

L'examen spectroscopique de la dissolution sulfocarbonée 
montre une faible bande d'absorption dans la région violette. 

Le pigment rose est décoloré par les acides minéraux, par 
les alcalis tels que potasse et soude. 


ConNcLUSIONS. 


L'organisme qui fait l’objet de cette étude ne nous a pas 
fourni d’ascospores, 1l doit donc prendre place dans le genre 
Cryptococcus. Son optimum cultural est au voisinage de 
+ 22°-24° et sa température critique vers + 392. 

Le développement de cette levure peut s'effectuer sur beau- 
coup de milieux, toutefois certains aliments (carotte, pomme de 
terre, bouillon pepto-glycériné, décoction de foie) sont très 
favorables. 

Suivant certaines circonstances, les colonies apparaissent 
luisantes ou mates. Cette différence d'aspect provient tout sim- 
plement de l'absorption d'une certaine quantité de vapeur 
d'eau par la levure ; nous avons pu, en effet, obtenir à volonté, 
en faisant varier les conditions de l'expérience, des cultures 
mates et des cultures luisantes sur le même milieu. 

La levure gastrique ne donne pas d'ascospores. Elle secrète 
de l’invertine; elle ne produit pas la fermentation alcoolique, 
et elle est sans action sur le glucose, le maltose et le galac- 
tose. 

Elle coagule lentement le lait, précipite la caséine sans 
peptonification de cette dernière. 

La limite de développement en milieu chlorhydrique est 
comprise entre 4 gr. 60 et 4 gr. 70 d'acide chlorhydrique pur 
pour 1.000. 

En milieu alcalin, la levure cesse de vivre entre 3 gr. 30 et 
3 gr. 40 de soude pure. 


38 A. SARTORY. 


Une dose de 0 gr. 40 de formol commercial à 40 0}, arrête 
toute végétation; l’acide phénique cristallisé à la dose de 0 gr. 70 
agit de même. 

Le pigment est soluble dans le sulfure de carbone, la benzine, 
le chloroforme, l'alcool amylique, éthylique. l’éther, l’acétone: 
il est insoluble dans l'alcool méthylique et l’eau. 

Le Cryptococcus salmoneus n'est pas pathogène pour le 
lapin, le cobaye et le chien. 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de 
l’École Supérieure de Pharmacie de Paris). 


= 


Etude bibliographique et biologique de l'Oidium lactis, 


Par M. A. SARTORY. 


L’Ordium lactis est un organisme fort répandu. On le trouve, 
en effet, dans les macérations de céréales {et notamment dans 
celles de Maïs), sur certains fromages et sur beaucoup d’autres 
matières organiques fermentescibles. Nous l'avons rencontré 
d'une façon constante dans les liquides hyperacides. 

Le premier auteur, qui le mentionne, le figure et en donne 
une description, est Desmaziëres. Il lui donne le nom de 
Mycoderma Malii Juniperini, parce qu'il l'observe à la super- 
ficie des résidus de la distillation (drèche) de l’eau-de-vie de 
Genièvre. La description et les figures du cryptogamiste 
français ne laissent subsister aucun doute sur l'identité du 
champignon qui devait être plus tard décrit par Fresenrus, sous 
le nom d'Ordium lactis. 

En 1851, Bonorpe décrit et figure un Chalara Mycoderma, 
qui n’est autre chose que l’'Oidium lactis, et c'est certainement 
à tort que cet auteur: le classe dans le genre Chalara de 
CorpA, dont la structure est bien différente. Bonorpex retient 
ce fait que le WMycoderma mesentericum de PErsooN corres- 
pond au Chalara Mycoderma. Pour DesmaziÈREs et pour 
SACCARDO, le champignon de PErsooN n’est autre chose que le 
Mycoderma vint. 

Le même BonorpEx décrit et figure un nouveau genre 
d'Hyphomycètes avec deux espèces : le Coprotrichum purpu- 
rascens et le Coprotrichum cinereum, qui végètent sur les 
excréments humains et diverses matières en putréfaction. Pour 
SACCARDO, le Coprotrichum purpurascens ne diffère pas de 
l’Oidium lactis. 

En 1852, Fresenius décrit, figure et donne le nom d’Ordium 
lactis à un champignon qu'il considère comme nouveau. Les 


40 A. SARTORY. 


auteurs qui ont suivi paraissent avoir ignoré, pour la plupart, 
les travaux anciens que nous avons cités ; il faut remonter à 
Fresenius la première mention de ce champignon. 

En 1853, Charles Rosix décrit et signale comme cause de la 
maladie des enfants connue sous le nom de Muguet un cham- 
pignon qu'il nomme Oridium albicans et qui par ses caractères, 
sa physionomie particulière, ressemble à l'Ordium lacts ; 
c'est également l'avis de Haussmann. 

En 1860, Desmazières décrit un Mycoderma lactis butyrt 
qui ne présente aucune différence avec l'Oidium lactis. 

En 1875. HaBerLanDr expose les particularités biologiques 
suivantes de l'Oidium lactis : 


1° L'Oidium lactis a un développement qui progresse jus- 
qu’à la formation des sporanges : ce même champignon pour- 
rait être classé dans les Ascomycètes, cependant des données 
manquent pour le placer avec sécurité dans ce système. 

2° L'Oidium lactis se montre stable dans la forme, quel que 
soit le milieu sur lequel il se développe. 

3° D'une transformation du ferment de la bière en Oidium 
lactis ou d’une dérivation de l’une ou l’autre forme de bactéries 
ou de vibrions, il ne faut pas tenir compte. 

4° Entre l'O. lactis et le ferment lactique, il n’y a aucun 
rapport. 

5° Il se développe un peu partout, sur les excréments, les 
fromages, etc., etc. 

Ge Il est très vraisemblable que l'Ordium lactis se développe 
où il y a des génisses et où se fait l’industrie des fromages. 

7° L'Oidium lactis préserve la superficie du lait des moisis- 
sures et des Mucorinées. 

8 Il n'y a pas de fromage à l'intérieur duquel on ne trouve 
pas d'Oidium lactis. 

9 Dans les glandes mammaires de l'organisme vivant, il n'y 
a pas d’Oidium lactis. I se trouve dans l'estomac et dans l’in- 
testin. 

En 1878, Saccarpo publie un mémoire intitulé /ntorno 
AU Oidium lactis Fres., où il relate tous Îles travaux cités 
précédemment, 


DE L'Oldium lactis. A1 


Puis viennent les recherches de Crexxowskr, Bizzroru, 
BRErEL». 

Le premier de ces auteurs rattache l'Oidium lactis au Cha- 
lara Mycoderma et peut-être aussi, dit-il, au Sacch. myco- 
derma vint. 

Brizrorx prétend que les conidies sont capables de déve- 
lopper une forme en tout point semblable aux Saccharomyces. 

Pour BrereLp, nous avons affaire probablement à une forme 
imparfaite d'un champignon indéterminé. 

En 1893, Hansen reprend l'étude de l’Oidium lactis et dé- 
montre qu'il ne peut être confondu avec le Chalara Myco- 
derma et le Saccharomyces Mycoderma ; il n’a pu obtenir les 
sporanges signalés par HABERLANDT. 

Ducraux, dans son Traité de Microbiologie (T.1, p. 639), 
considère l'Oidium lactis comme ressemblant au Saccharo- 
myces Pombe; il est, dit-il, à ce dernier ce que le Mycoderma 
vint est à la levûre de bière. En réalité, il n'existe entre les 
deux que des ressemblances superficielles. 

En 1900, Guisriermonsp fait une description cytologique très 
précise de l’Ordium lactis. 

En résumé, ce champignon est loin d'être aussi polymorphe 
qu'on le croyait autrefois ; il présente des caractères bien dé- 
finis que nous résumerons ici. 

Le thalle est irrégulièrement cloisonné, la longueur des 
articles diminuant à mesure que l’on se rapproche des extré- 
mités. 

Chaque filament se ramifie en branches latérales naissant 
au-dessous d’une cloison, et ne se développant le plus souvent 
que d’un seul côté; les conidies n'apparaissent que lorsque 
l’accroissement du thalle est terminé. Le mycélium se frag- 
mente et, dans les cultures âgées, on ne distingue plus que des 
mycéliums entremêlés à un assez grand nombre de conidies. 
Ces spores sont très variées de formes et de dimensions, par- 
fois rectangulaires, cubiques et même sphériques ; l'aspect varie 
avec la nature du milieu nutritif. 


42 A. SARTORY. 


Etude biologique de l’ « Oidium lactis » sur les divers 
milieux. 


Nous avons repris l'étude biologique de ce microorganisme 
en suivant les méthodes indiquées par MM. Lurz et Guéquex (1). 

Les milieux liquides ainsi que les solides obtenus par addi- 
tion de gélatine étaient répartis par quantité de 20 ©‘ dans des 
matras de Bohême de 60‘ de capacité. Les autres substances 
étaient contenues dans des tubes à essai. Le tout fut ensemencé 
avec le produit d’un semis sur carotte, 

Toutes les cultures furent mises ensemble dans l'étuve à 
+22° et examinées à des intervalles réguliers. 

Voici les résultats obtenus : 


Raulin normal.— 1°” jour : végétation à peine sensible. 
Deuxième jour: on trouve en suspension de petits sphéroïdes 
blanchâtres punctiformes. Troisième et quatrième jours : végé- 
tation de plus en plus luxuriante ; dépôt de fond abondant. 

Examen microscopique.— Le premier, le second et le troi- 
sième jour, les filaments mycéliens prédominent ; les jours 
suivants, le thalle se fragmente et l'examen microscopique ne 
laisse voir que des articles rectangulaires (fig. 1). 


Raulin neutre. — Comme sur Raulin normal. 


Raulin normal gélatiné à 5 °/..— 1° jour : végétation 
abondante, colonie duveteuse d'un beau blanc, montrant au 
centre un petit disque circulaire. Deuxième jour : la colonie 
s'étale, la périphérie est très légèrement déchiquetée (fig. 4). 
Troisième, quatrième et cinquième jours : les colonies en sont 
plus volumineuses et plus duveteuses. 


Examen microscopique.— Dès le 1°" jour, les filaments my- 
céliens disparaissent. Articles les uns ronds, les autres rectan- 
gulaires, renfermant des globules gras et du glycogène. 


(1) Lurz et F. GUÉGUEN. — De l'unification des méthodes de culture pour 
la détermination des Mucédinées et des Levures. 


DE L'Oldium lactis. L3 


Raulin neutre gélatiné à 5 °/,. — Rien de particulier, si 
ce n’est que le développement du champignon est ici peut-être 
un peu plus lent. 


Raulin glucosé. — L'allure générale est la même que sur 
Raulin normal, les colonies étant un peu plus volumineuses. 
À l'examen microscopique, rien de particulier. Pas de fermen- 
tation du glucose. 


Raulin lévulose. — Il y a ici un léger retard dans la crois- 
sance du champignon et les colonies sont moins abondantes 
que sur les milieux précédents. Aucune fermentation. 


Raulin galactose. — Ce milieu est très favorable. Dès le 
1° jour, apparition à la surface du liquide d’un léger voile blanc 
et duveteux. Le deuxième jour, ce voile augmente. À la partie 
inférieure du tube, on remarque un dépôt de fond peu dense, 
atteignant, le quatrième jour, 2 centimètres de hauteur. 


Examen microscopique.— Le voile est constitué par de longs 
filaments mycéliens furqués, une des branches transformée le 
plus souvent en appareil fructifère à conidies rectangulaires ou 
ovales. Le dépôt de fond est constitué également par des fila- 
ments mycéliens, les conidies étant moins abondantes {/ig. 2). 
Pas de fermentation alcoolique. 


Raulin lactosé. — Sur ce milieu le développement est rela- 
tivement lent: le deuxième jour seulement, début de croissance ; 
troisième et quatrième jours, dépôt de fond dense mesurant 
1/2 centimètre de hauteur. Jamais de voile. 


Examen microscopique. — Au début, filaments blanchâtres 
longs, formés d'éléments plus fins que les filaments observés 
dans les autres milieux de culture ; cloisons espacées, absence 
complète de conidies. Le quatrième jour, la structure du mycé- 
lium est toute différente {/fg. 3), on voit nettement que le 
champignon souffre ; de distance en distance, le mycélium se 
renfle en petites sphères, et ce même phénomène se montre 
sur les branches latérales. Au bout du onzième jour, l'Oidium 
fructifie, mais avec une abondance moindre que sur les autres 
milieux. 


4h A. SARTORY. 


Décoction de foie ‘1)}. — Au bout de 36 heures (tempéra- 
ture de + 24° et 26°), on aperçoit à la surface de ce liquide nu- 
tritif de petites colonies sphériques duveteuses, de 3 à 4" de 
diamètre. Ces colonies augmentent peu à peu de dimensions et 
envahissent tout le liquide. 


Examen microscopique.— Au début du développement fila- 
ments mycéliens abondants et furqués. Le quatrième jour, 
fragmentation du mycélium et apparition d'articles rectangu- 
laires bourrés de glycogène (fig. 9). 


Carotte. — Excellent milieu de culture. La végétation est 
abondante dès le deuxième jour ; culture duveteuse au début, 
demeurant luisante et parfois diffluente en vieillissant. 


Examen microscopique.— Fragmentation du mycélium dès 
le 1° jour ; le lendemain, il ne reste que quelques filaments 
mycéliens, perdus au milieu de conidies toutes rectangulaires. 
En vieillissant, ces cultures prennent une allure spéciale : elles 
se montrent sous l'aspect de petits monticules de 5 à 6" de 
haut, possédant au centre une faible dépression, et que l’on 
peut considérer comme de véritables corémies. 


Pomme de terre. — Il y a ici un retard dans la végétation. 
Celle-ci ne commence véritablement que le deuxième jour sous 
forme de petites colonies de 4 à 5"" de diamètre de couleur 
blanche, peu saillantes et presque lisses. Le quatrième jour, la 
culture s'étale et devient luisante. Les jours suivants, elle 
envahit peu à peu son substratum. 


Pomme de terre glycérinée.— Le développement est plus 
lent que sur le milieu précédent : les colonies apparaissent le 
troisième jour, l'allure générale est la même que sur la pomme 
de terre simple. 


Pomme de terre acide (à 2 °/, d'acide lactique). — Les 


(1) Cette décoction de foie est préparée de la façon suivante: on fait bouillir 
20 grammes de foie de veau haché, avec 250 grammes d’eau distillée pendant 
un quart d'heure environ, on filtre, on distribue dans des récipients appro- 
priés, et on stérilise à 120°. 


DE L'Oldium lactis. A5 


cultures sont un peu moins développées que sur pomme de 
terre simple, plus duveteuses et moins luisantes. 


Topinambour. — L'aspect général est le même que celui 
des cultures sur pomme deterre. 


Gélatine.— La culture progresse très vite sur ce milieu. Au 
bout de 24 heures, les colonies apparaissent très nettement en 
plages circulaires à structure radiée, uniquement constituées 
par des filaments mycéliens. Au bout de 36 heures, il s’est 
produit une multitude de colonies rectangulaires. 

La liquéfication de la gélatine a lieu au bout d’un mois et ce 
phénomène coïneide avec l’apparition de conidies ovoïdes ou 
même presque sphériques. 

Le 37° jour, dans la gélatine liquéfiée, quelques éléments 
conidiens entrent en germination ; la plupart sont d’ailleurs 
réunis le plus souvent par trois ou quatre, simulant un bour- 
geonnement en levure (és. 8). 


Gélose en Piqure. — La culture progresse sensiblement 
comme sur gélatine. La liquéfication de la gélose est manifeste 
vers le quarantième jour. 


Albumine d'œuf. — Le quatrième jour seulement, appari- 
tion d’une petite colonie qui s’étale peu à peu et devient lui- 
sante. L’albumine se liquéfie avec une extrème lenteur et de 
facon peu apparente même au bout de 40 jours. 


Action du Sulfate de cuivre sur le développement. 


Dans dix matras de Bohême contenant chacun 20 centi- 
mètres cubes de liquide Raulin normal gélatiné à 3 c/,, on fait 
dissoudre à l’ébullition des quantités croissantes de sulfate de 
cuivre. Après refroidissement complet, on ensemence ces 
matras avec une même culture sur carotte, puis le tout est mis 
à l’étuve à + 22°. Voici les résultats obtenus : 


Sulfate de cuivre 1 : 100. — Aucune végétation même au 
bout de 45 jours. 


16 A. SARTORY. 


1 : 200. Rien. 

1:300. Le septième jour, apparition de petites colonies blan- 
châtres. 

1:00. Le troisième jour. commencement de végétation : les 
jours suivants. les colonies s’accroissent assez rapidement, elles 
sont duveteuses et blanches. 

1:500. Le deuxième jour, les colonies apparaissent. 

1:1000. Dès la 36° heure, commencement de végétation. 

1:2000. Végétation commencant au bout de 34 heures. 


1:3000 et 1: 4000. Végétation semblable à celle du matras 
témoin. 


Examen microscopique. — On ne remarque que peu de dif- 
férences dans la structure de l'Oïdium développé dans ces 
différents milieux cuivriques. 

Toutefois à 1 : 300 les éléments mycéliens sont plus gros que 
dans le Raulin normal, et contiennent moins de globules grais- 
seux et de glycogène : la fragmentation du mycélium est 
tardive. 

A 1:500. Aspect général sensiblement le même. 

À 1: 2000. Fragmentation rapide du mycélium ; l'allure du 
champignon devient normale. Conidies rectangulaires. 

En résumé, il faut une proportion de 1:200 de sulfate de 
cuivre pour entraver le développement du champignon. 


Influence de l'acidité du milieu. 


Ayant trouvé constamment l’Oidium lactis dans les liquides 
stomacaux hyperacides, il m’asemblé intéressant de déterminer 
le degré d’'acidité compatible avec le développement de la 
plante. 

Une série de dix tubes ayant reçu chacun 20 cc. de bouillon 
pepto-glucosé et glycériné furent acidifiés dans les proportions 
de 1 : 100, 1 : 200, 1 : 300, 1 : 400 en poids d’acide chlohydrique 
pur. 


Dans ces conditions l'O. lactis cesse de végéter dans un milieu . 


contenant plus de 1:300 d'acide. 


CR 


DE L'Oidium lactis. 47 


ConcLusions. 

L'Oidium lactis est très fréquent et son développement peut 
s’effectuer sur quantités de milieux ; toutefois certains aliments 
(lactoses) paraissent peu favorables et dans ces conditions nous 
constatons une déformation très nette du mycélium (forme de 
souffrance). L'Oidium lactis liquéfie lentement la gélatine et la 
gélose, très faiblement l’albumine coagulée. Ile fait fermenter 
ni le saccharose, ni le glucose, ni le lactose, ni le lévulose. 

Dans un travail récent intitulé : Sur l'Oidium lactis et la ma- 
turation de la crêéme et des fromages (C. R., CXL, 29 Mai 
1905), M. Arruaup donne les principaux résultats des recher- 
ches qu'il a faites sur l’industrie laitière et affirme que l'O. lactis 
est un des principaux agents du rancissement du beurre: il 
présenterait de nombreuses variétés et serait l’agent d’une 
véritable maladie des fromages à Mucédinées. 

Les Mucédinées (Penicillium, O. lactis), dit-il, les levures, 
les mycodermes brülent l'acide lactique, l’alcool, l'acide acéti- 
que à la surface du fromage; on le constate en cultivant dans 
un milieu ne contenant que l’un de ces corps comme aliment 
carboné et en faisant des fromages avec ou sans moisissures. 

Quelques auteurs ont attribué à l'Oidium lactis un pouvoir 
pathogène vis-à-vis des animaux. 

Ayant inoculé des cultures pures de ce champignon dans 
l'artère et la veine rénale d’un chien et d’un lapin, nous n'avons 
jamais pu observer chez ces animaux la moindre lésion, ni le 
moindre malaise. 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole 
supérieure de Pharmacie de Paris). 


AS A, SARTORY. 


INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 


Desmazières. — Recherches microcospiques et physiologiques sur le genre 
Mycoderma. Ann. des Sciences Nat., sept. 1826. 
Bonorden. — Handbuch des allgemeinen Mykologie, p. 36, fig. 27, e 


p. 76, fig. 132, 133, 1851. 

Fresenius. — Beiträge zur Mykologie, fase. I, p. 23 :t. I, p. 93 ;t. II, 
f. 41-43, 1852. 

Charles Robin. — Histoire naturelle des végétaux parasites qui croissent 
sur l'homme et sur les animaux, 1853. 

Desmazières. — Plantes cryptogamiques de France, 1853-1860. 

Haussmann. — Die Parasiten der Brustdrüse, Berlin, 1874. 

Thümen (F. von). — Herbarium mycologicum æconomicum, 1875. 

Haberlandt. — Das Vorkommen und die Entstehung der sogennanten 
Milchsaüerhefe, Wien, 1875, 

Saccardo (P.-A.). — Intorno All Oidium lacris Fres., 1878. 

Seynes (J. de). — Art. Oidium, Dict. encyclopéd. des Sciences médica- 
les {2), XIV, Paris, 1880. 

Bary (de). — Schimmel und Hefe, 2te Auflage Sammlung gemeinverstandt 
wissenchaftlich Vorträge herausgeg. Von Virchow und Holtzendorff. 

Streinz. — Nomenci. Fungorum, 1881. 

Flügge. — Les microorganismes, 1883. 

Brefeld. — Bot. Untersuchungen ueber Schimmelpilze, Leipzig, 1866. 

Adametz. — Untersuchungen uber die niederen Pilze der Ackerkrume. 
Thèse de Leipzig, 1886. 

Ludwig. — Lehrbuch der Niederen Kryptogamen, p. 225, 1892. 

Lang (M.) and Freudenreich. — Uber Oidium lactis. Landwirthschaft 
Jahrbuch der Schweiz. B. d. 77, 229-937, Berne. 1898. 

Hausen. — Uber die neuen Arbeiten das genus Saccharomyces streichen. 
Cent. f. Bakt., XIII, B. d., 1895. 

Duclaux. — Traité de Microbiologie, t. LILI, p. 639, 1893. 


Guillermond. —- Etude sur le développement et la structure de l’'Oidium 
lactis. Revue générale de Botanique, 15 oct. 1900. 
Guillermond. — Thèse de Doctorat ès-sciences. Recherches cytologiques 


sur les Levures et sur quelques Moisissures, 1900. 

Arthaud.— Comptes R. Ac. des Sciences, t. CXL, 29 mai 1905. Action 
chimique exercée par les microbes: sur l’Oidium lactis et la maturation 
de la crême et des fromages. 

Charles Thom (Ph.-D.). — Fungi in cheese ripening, 1906. 


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| 


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DE L'Oidium lactis. 49 


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9 


Oidium lactis (Grossissement : 500). 


1. — Oidiumn lactis, sur Raulin saccharosé, culture de 4 jours. 
2. — Le même, sur Raulin galactosé, — 

3. — Le même, sur Raulin lactosé, == 

4. — Le même, sur gélatine, culture de 2 jours. 


9. — Le même, sur Raulin galactosé, culture de 6 jours. 

6. — Le même, sur Raulin lactosé, — 

7. — Le même, qui a liquéfié la gélatine au bout de 12 jours et qui vi- 
vant dans ce milieu liquide change totalement de forme (2 
jours après la liquéfaction de la gélatine). 

8. — Le même, même culture que la précédente, mais plus âgée (6 jours 
après la liquéfaction de la gélatine). 

9. — Le même, sur décoction de foie, culture de 36 heures. 


Le Ratia, nouveau genre de la série des Cauloglossum, 


Par M. N. PATOUILLARD. 


Les genres Cauloglossum et Gymnoglossum peuvent être 
rapprochés en une série naturelle, caractérisée essentiellement 
par un stipe qui se prolonge dans l'intérieur du péridium sous 
la forme d’un axe ou columelle. Cet axe s'élève plus ou moins 
haut, parfois même arrive au contact de la paroi supérieure du 
réceptacle, mais reste toujours distinct de cette paroi. La 
gleba, formée de logettes petites, creuses, persistantes, tapis- 
sées par l’hyménium, prend naissance sur toute la longueur de 
la columelle et va rejoindre l'enveloppe générale. Les spores 
sont ovoïdes, lisses et colorées. La déhiscence a lieu par un 
émiettement de la surface. 

Cette série est très voisine de celle des Secotium, mais ici le 
stipe et le péridium sont en continuité de tissus et la déhis- 
cence est infère, en sorte que la plante est pourvue d’un véri- 
table chapeau comparable à celui des Gyrophragmium et à 
celui des Agarics. De plus, la gleba est insérée seulement vers 
la partie supérieure de l’axe. 

La forme représentée par Mac Owanites se rapproche éga- 
lement de la série Cauloglossum, mais en diffère par les spores 
et par la disposition des logettes de la gleba. 

Le genre Clavogaster, trop imparfaitement connu, semble 
appartenir également à cette même série, dont il serait un 
terme dépourvu de columelle. 

Dans un récent envoi de champignons récoltés à la Nouvelle- 
Calédonie par M. LE RaT, nous avons trouvé, parmi de nom- 
breuses espèces intéressantes, un type générique nouveau 
appartenant à cette série des Cauloglossum. Nous désignerons 
ce nouveau groupe sous le nom de Ze Aiatia. pour rappeler 
notre zélé correspondant. 


Le Ratia. 51 


La plante a l'aspect d'une masse pyriforme, de couleur rouge 
sombre, portée sur un stipe grèle et cylindracé naissant d’un 
mycélium en cordelettes rameuses et blanches. Elle ressemble 
au premier aspect à certaines formes de Secotium erytrocepha- 
lum, mais sa constitution est bien différente : le nom de Le 
Ratia similis consacre cette apparence. 

Si nous faisons une coupe longitudinale du champignon, 
nous trouvons, sous un péridium mince et de couleur rouge, 
une gleba rousse, ferme, remplissant toute la cavité et creusée 
de logettes petites et régulières. 

Le stipe, creux, pénè- 
tre dans la gleba sous la 
forme d'une columelle 
très courte, limitée à la 
partie inférieure du ré- 
ceptacle et donnant atta- 
che à la portion fructifè- 
re. Cette columelle ne 
s'élève pas à la manière 
de celle de Cauloglos- 
sum où de Gymnoglos- 
sum, mais ressemble 
plutôt à la base stérile 
de certains Aymenogas- 
ter. 

Les spores sont ovoï- 
des, très peu colorées 
et obtuses aux deux 
extrémités. Elles nais- 
sent sur des basides dis- 
posées en une couche 
x continue sur les parois 
Le Ratia similis, port et coupe gr. nat. des logettes. Les cysti- 

a, spores grossies ; b, disposition des loget- des paraissent manquer. 

tes de la gleba entre le péridium et la La déhiscence n’a pas 

columelle. 


été observée, mais sem- 
ble s'opérer comme dans Cauloglossum, si on en Juge par 
quelques portions dénudées observées çà et là sur le péridium. 


52 N. PATOUILLARD. 


En résumé, le genre Le Ratia est un Cauloglossum à colu- 
melle très réduite, ou (spores mises de côté) un Aymenogaster 
stipité. 

Nous le caractériserons ainsi: Le Ratia gen. Hymenogas- 
træorum. Peridium subglobosum, stipitatum, clausum, sim- 
plex, columella basilari brevissima præditum ; gleba firma 
regulariter loculata, loculis vacuis fertilibus ; sporis ovatis co- 
loratis. 

L. similis peridio rotundato, deorsum attenuato, firmo, 
lævi, obscure rubro, 2-3 cm. lato : stipite erecto, subcylindra- 
ceo, rigido, superne leviter dilatato, 1 ” cm. longo, circiter, 
5 mm. crasso,rufo-ochraceo, intus cavo, luteoloque ; columella 
vix 3 millim. alta, stipite æqualiter crassa, cylindrica, apice 
truncata ; gleba rufa, firma, lacunis, minutis regularibus, septis 
carnosis, 90-1004 crassis; sporis ovatis, lævibus, utrinque 
obtusis, tenuiter tunicatis, pallidè fuscis, 10-12 X 6-8, intus 
plus minus guttulatis. 

Hab. ad terram in Nova Caledonia, ubi legit CL. Le Rar. 

En y comprenant Le Ratia et Clavogaster, les genres de la 
série des Cauloglossum, se distingueront ainsi : 


Columelle traversant la plus grande partie de la gleba : 


Péridium persistant .......... NE Cauloglossum. 
Péridium evanescent ou nul............ Gymnoglossum . 
Columelle limitée à la portion inférieure. Le Ratia. 
Columelle nulle 1) eee ERA Clavogaster. 


Sar la maladie du Rouge du Sapin pectiné dans la forêt 
de la Savine (Jura), 


Par MM. L. MANGIN et P. HARIOT. 


Les Sapins pectinés de la forêt de la Savine ont présenté, au 
mois de Septembre 1906, des altérations qui ont attiré l’atten- 
tion du service forestier de la région, notamment de M. Baizzy- 
SaLINs, Garde Général à Saint-Laurent (Jura). 

Les feuilles des arbres ont pris une teinte rouge orangé qui 
tranchait sur le vert sombre des Epicéas associés aux Sapins. 
Chez certains arbres, où la maladie commence à sévir, on 
pouvait constater sur la même branche des feuilles rouges 
mélangées à des feuilles encore vertes ; sur d’autres arbres, 
le feuillage est entièrement rouge et les Sapins sont en très 
mauvais état. L’altération se manifeste sur des arbres de tout 
âge, de 20 à 120 ans. 

Cette altération, en raison de la sécheresse extraordinaire 
qui a sévi pendant l'été et l'automne de 1906, a d’abord été 
attribuée à l'absence des pluies ; cela se produit fréquemment. 
Le rougissement ou le jaunissement des feuilles se manifeste, 
en effet. dans les massifs forestiers de résineux ou de feuillus, 
pendant certaines années sèches, et d'ordinaire, les premières 
pluies font reverdir le feuillage momentanément altéré. 

Mais M. Bouvier, professeur au Muséum, constatant l’exis- 
tence de feuilles rouges mélangées à des feuilles saines, 
n’accepta pas cette explication et songea d’abord à incriminer 
des insectes parasites. Le résultat négatif des observations 
faites sur place par notre éminent collègue le conduisit à 
admettre le parasitisme des champignons. 11 vint nous consulter 
en nous donnant les renseignements qui précèdent. 

Nous avons d’abord songé à attribuer cette maladie à 
l’'Hypoderma nervisequum, qui ravage les jeunes plants d’A Dies 
pectinata et cause la maladie du rouge des Sapins, analogue 


54 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


à celle que cause un genre voisin, le Lophodermium Pinastré, 
dans les jeunes plantations de Pins. 

Les échantillons que nous avons reçus, grâce à l’obligeance 
de M. Barzry-Sarins, Garde Général, nous ont démontré que 
l'A. nerpisequum était innocent dans ces circonstances. 

L'analyse minutieuse que nous avons faite nous a révélé 
l'existence, dans les feuilles attaquées, d’un certain nombre de 
champignons parasites ou saprophytes, parmi lesquels nous 
signalerons les espèces suivantes les plus fréquemment repré- 
sentées et que nous énumèrerons dans l'ordre décroissant de 
leur présence : 

Rhizosphæra À bietis nov. g. 

Macrophoma Abietis nov. sp. 

Cystospora Pinastri Fries. 

Menoidea Abietis nov. g. 

Nous nous proposons, dans ce travail, de décrire ces diverses 
espèces. 


' 


|. — Rhizosphæra Abietis nov. 2. 


Le À. Abietis, de beaucoup le plus répandu sur les feuilles 
malades, se présente à l'œil sous l’aspect d’un grand nombre 
de granulations noires (fig. 1) situées à la face inférieure des 
feuilles et couvrant toute la région occupée par les stomates, 
région qui est marquée, comme on le sait, par les deux bandes 
blanches caractéristiques situées, l’une à droite, l’autre à gauche 
de la nervure. 

Vues à la loupe, ces granulations sont exactement placées 
sur les orifices stomatiques et se présentent sous l'aspect de 
masses globuleuses noires, à surface d’abord lisse, puis plus 
tard très légèrement gauffrée (fig. 2). Chacune de ces masses 
est presque toujours marquée à son sommet d’une tache blanche 
dont la forme et la grandeur sont semblables aux taches qui 
marquent l’emplacement de chaque stomate. 

Les masses globuleuses se détachent facilement à l'aide d’ai- 
guilles et ont une forme plus ou moins régulière, sphérique, 
mais présentent du côté interne fixé sur la feuille un prolon- 
gement conique qui s'enfonce dans l'antichambre du stomate. 
Ces masses sont formées par une assise cellulaire dont les 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 55 


cellules sont plus ou moins intriquées ; quand on les écrase, 
elles laissent échapper des spores hyalines très réfringentes 


AMBo/sgontier 


FiG. 1. — Feuille d’Abies 
peclinala vue par sa 
face inférieure et mon- 
trant les fructifications 
de Rhizosphæra sous 
l’aspect de points noirs 


(G=—40 d), 


en bâtonnets très courts à extrémités 
arrondies : ces spores ont de 16 à 20y 
de longueur sur 8 & de largeur. 

51 l’on examine des coupes trans- 
versales de la feuille, on reconnait que 
les masses globuleuses de 90 x à 120u 
de diamètre sont étroitement appliqués 
contre l’épiderme et se continuent par 
le pédicule signalé plus haut dans 
l'antichambre des stomates. Ce pédi- 
cule, formé d’un faisceau de filaments 
mycéliens qui s’épanouit en éventail 
dans chaque masse globuleuse, s’étran- 
gle d’autre part au niveau de l’ostiole et 
pénètre dans la chambre sous-stoma- 
tique où 1l se termine par un épatement 
de filaments mycéliens de grandeur 
variable, ayant ordinairement 50 x de 
largeur. Cet épatement se continue avec 
le mycélium dispersé dans toute la 
feuille. 

L'appareil ainsi constitué ressemble 
assez bien à un ballon pourvu de sa 
nacelle ; le ballon serait représenté par 
les masses globuleuses, l’épatement 
figure la nacelle, et les filaments qui 
traversent l'ostiole représenteraient le 
filet qui réunit le ballon à la nacelle 
(fig. 3). 

La forme que nous venons de décrire 
sommairement est une pycnide, mais 
sa constitution, son enracinement à 
travers l’ostiole. lui donnent un carac- 
tère spécial qui ne répond à aucune 
des espèces décrites jusqu'ici. Dans le 
groupe des champignons imparfaits 


56 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


nous ne pouvons guère la placer que parmi les Sphéropsidales. 
Nous en ferons, sous le nom de RAizosphæra, le type d'un genre 
nouveau, pour rappeler le caractère tout spécial fondé sur 


£ ABoisg ont er SE 


FiG. 2. — Fragment de feuille d’Abies pectinata plus grossie montrant les 
pycnides de Rhizosphæra, couronnées d’une tache blanche (G=— 40 d.). 


l’enracinement de la pycnide à travers les orifices stomatiques. 
L'espèce unique de ce genre serait le RA. À béetis. 


Voici la diagnose du genre et de l’espèce : 


Rhizosphæra n. g. Sphæropsidearum. 


Conceptacula (Pycnidia) superficialia, subglobosa, atra, 
cellulosa, apice perforata, deorsum in stipitem filamentosum 
parenchymate foliorum immersum basi in filamenta myceli 
ramosa desinentem, attenuata ; sporophora brevia, simplicia, 
monospora ; sporæ hyalinæ, non septatæ, ovoidæ, læves. 


R. Abietis n. sp. 


Conceptaculis (Pyenidiis) minutis, 90 x X 120 », longitudi- 
naliter secus nervum dense seriatis, contextu e cellulis coria- 
cellis angulosis efformato ; stipite, inferne in tuberculum scle- 
rotii instar subglobosum, subhyalinum 50% circiter crassum, 


sl uns 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 57 


desinente ; hyphis mycelii hyalinis crasse tunicatis ; sporo- 
phoris acuminatis; sporis numerosis 16-20 y X 8p. 


Hab.— In foliis subvivis A bietis pectinatæ in silva La Savine 
dicta (in regione jurassensi) et prope Ambert Arverniæ. 

Genus distinctissimum et anomalum inter Sphæropsidales 
collocandum. 


Nous complèterons cette diagnose par l'indication de quel- 
ques particularités de structure. 

Nous avons vu plus haut que toutes les pycnides du Rhïzos- 
phæra, examinées à la loupe, présentaient à la partie externe 
opposée aux filaments radicaux une tache blanche (1). Exami- 

nées dans une goutte de liquide, 

3 après imprégnation d’alcool, les 

taches blanches disparaissent. 
Dans les coupes transversales de 


PSE 

PES la feuille, elles se présentent sous 

1 GE Ge XINS l’aspect (fig. 3) d'une masse gra- 

{| s " nuleuse, légèrement conique et 

a Lo évasée au sommet, qui serait en- 

. % castrée par la partie rétrécie dans 
ei cn la membrane de la pycnide, dont 
0 les bords se relèvent parfois 


autour d'elle ; elle forme comme 
un bouchon encastré dans la 
région du sommet. 
5 50 ( Par ses réactions, par sa solu- 
DA Picnide de hicos bilité faible dans l'alcool ordi- 
phæra insérée dans un stomate naire, rapide dans l’alcool bouil- 
st; e, épiderme ; c, cuticule: lant, ce bouchon est de nature 
b, bouchon blanc encastré au  cireuse, c’est la même substance 
rennes de a prend que celle qui est sécrétée par 
l’épiderme des feuilles. 
Une coupe transversale dans les feuilles saines va nous 
expliquer l’origine de ce bouchon. Dans ces coupes (fig. 4, 


(1) Si quelques-unes des pycnides figurées dans la planche ne montrent pas 
ces taches, c’est parce que la substance qui les forme, de nature granuleuse, 
a disparu par suite du frottement. 


58 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


on voit que les cellules stomatiques sont placées au-dessous 
d’un entonnoir {antichambre) limité par les cellules épider- 
miques voisines. Or, dans toutes les feuilles examinées, cette 
antichambre est remplie d'un amas granuleux de matière 
cireuse qui bouche imparfaitement l'orifice de l’ostiole, car les 
granules qui la forment laissent, entre leurs interstices, des 
espaces qui filtrent l'air ou les gaz entrant ou sortant de la 
feuille. Cette substance 
se colore avec le Dahlia 
en solution ammonia- 
cale, et quand les coupes 
ont été traitées par l’al- 
cool bouillant,. elle a dis- 
paru. Cette substance 
est un bouchon cireux. 
c'est à elle qu'est due la 
FIG. 4. — Coupe transversale d’une partie  teinteblanche desstoma- 

de feuille saine d’A. pectinata montrant tes et la formation des 

une stomate c.st dont l’antichambre est Joux lignes blanches ca- 


remplie par un bouchon de matière 
cireuse. 


ractéristiques chez l'A. 
pectinata. 

Si l’on suppose maintenant une feuille envahie par le RAr- 
<osphæra, les filaments mycéliens qui sortent de l’ostiole sou- 
lèvent le bouchon calleux et l’encastrent au sommet de la 
membrane sphérique qui forme la paroi de la pycnide. 

Cette paroi se constitue de la manière suivante. Les fila- 
ments mycéliens qui se déploient en éventail au sortir de 
l’étranglement de l'ostiole, s'appliquent sur les parois évasées 
de l’antichambre et se cloisonnent par dichotomie ou trichoto- 
mie, de manière à circonscrire une cage sphérique. Tous les 
rameaux se multipliant par des cloisonnements en divers sens, 
et, d'autre part, les cellules s’agrandissant par croissance in- 
tercalaire s'appliquent les unes contre les autres en s'intri- 
quant et forment ainsi une assise cellulaire qui circonserit la 
cavité de la pycnide. En mème temps les parois externes géli- 
fient la partie externe de leur membrane et forment un enduit 
qui se raccornit peu à peu en se colorant en brun plus ou moins 
foncé. Cet enduit se solidifie à la surface et il arrive parfois 


FC; 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 59 


que dans les coupes il se détache sous l'aspect de minces 
écailles brunes présentant à sa surface interne de petites crètes 
qui correspondent à la limite de séparation des deux cellules. 

Pendant ce temps, de nouveaux filaments, sortant en bou- 
quets de l’ostiole, viennent ramper sur l’assise limitant la 
pycnide et se transforment, comme les parois de cette dernière, 
en cellules courtes, à parois assez épaisses ; d’autres filaments, 
s'élançant du centre de l'ostiole, se ramifient en plus ou moins 
grand nombre dans la cavité centrale. Ce sont tous ces fila- 
ments, aussi bien ceux de la paroi que ceux du centre, qui 
forment les conidies (fig. 5). 


+. 
0. 50 
FIG. 5. — Coupe longitudinale d’une pycnide de Rhizosphæra. — s, spores 


mûres ; $’ spores jeunes; e, épiderme; sé, stomate. 


On s'aperçoit que les cellules formant les parois de la pyc- 
nide ou qui la renforcent bourgeonnent vers l'intérieur; chaque 
bourgeon, d'abord sphérique, devient rapidement cylindrique 
et est rattaché par un court pédicule à la cellule mere. Le 
contenu des jeunes conidies est vacuolaire, puis peu à peu 
devient très dense et très réfringent ; quand il est entièrement 
homogène, la conidie est mûre. 


60 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


Pendant que les conidies mûrissent, et leur maturation est 
successive par suite de la poussée de nouveaux filaments, les 
parois des cellules mères ou des filaments qui occupeni le 
centre de la pycnide gélifient leur membrane externe et donnent 
un mucilage pectosique teint en rouge par le Rouge de Ruthé- 
nium, qui englue toutes les conidies. 

Lorsque les feuilles envahies par le Rhizosphæra sont dans 
une atmosphère humide et que la plupart des conidies sont 
müûüres, la gelée pectosique absorbe l'eau, se gonfle et sous 
l'influence de la pression interne sans cesse croissante, le 
bouchon cireux encastré au sommet de la pycnide est soulevé ; 
par l’ostiole circulaire ou ovale ainsi formée, les conidies sont 
expulsées en un amas blanc que la pluie dissocie et disperse. 

Le mycélium du Æhizosphæra est tout entier inclus dans les 
feuilles, il se présente sous l'aspect de filaments incolores 
dont la paroi est très épaisse, ne laissant au centre qu'une 
cavité très étroite; ces filaments occupent les espaces intercel- 
lulaires ou les lacunes de la feuille ; leur diamètre est très va- 
riable. il oscille entre 4 à 12 p. 

Dans les chambres sous-stomatiques. le mycélium est formé 
de filaments intriqués en une masse compacte brunissant lége- 
rement, de laquelle se détachent les filaments incolores qui vont 
constituer les parois de la pyenide ou les éléments sporifères. 

Les conidies ou stylospores germent dans l’eau pure au bout 
de 24 à 30 heures à la température de 15° : crdinairement elles 
restent indivises, parfois elles se cloisonnent en deux cellules ; 
en tous cas, elles émettent, le plus souvent par une de leurs 
extrémités, un filament mycélien qui se cloisonne rapidement 
en segments courts (fig. 6). Dans la germination régulière, le 
filament germinatif est plus ou moins rectiligne sans ramifi- 
cation, les parois des segments cellulaires sont à peine épais- 
sies et renferment un protoplasme granuleux, mais l’extré- 
mité, très réfringente, contient un protoplasme dense finement 
granuleux protégé par une membrane très mince. 

Certaines germinations offrent un caractère particulier ; le 
filament germinatif se contourne et se ramifie très irrégulière- 
ment et quand plusieurs spores sont voisines, les masses ger- 
minatives s'intriquent les unes dans les autres et forment des 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 61 


plaques ou des masses irrégulièrement cloisonnées, sembla- 
bles à des ébauches de thalle. Ces formes particulières ont été 
observées dans des germinations tardives, envahies par une 
œrande quantité de levures. Faut-il voir là une forme maladive 
due aux levûres, nous n'avons pu décider le fait, ces derniers 
organismes envahissant bien- 
tôt toute la gouttelette sus- 
pendue en chambre humide, 
de manière à masquer le déve- 
loppement ultérieur du Rhïzos- 
phæra ? 

Le genre nouveau que nous 
venons de décrire n'est pas 
spécial à l’Abies pectinata de 
la forêt de la Savine ; nous 
avions reçu en 1905, de M. Bré- 
VIÈRE, un lot de feuilles de la 
même espèce, provenant d’'Am- 
bert (Puy-de-Dôme), présen- 
tant des périthèces en mauvais 
état, dont la détermination 
était demeurée indécise à cause 
de l'absence de spores. En 
comparant les échantillons 

o 0 © © & d'Ambert avec ceux de la forêt 

Fig. 6. — Rhizosphæra Abietis. — de la Savine, nous avons re- 
a, spores; b, c. spores en germi-  Connule Rhizosphæra Abietis. 
nation. En somme, le Rhizosphæra 
Abietis constitue une forme 

imparfaite de champignons, dont les pycnides ont une constitu- 
tion toute particulière qui l’éloigne des autres Sphéropsidales 
dans lesquelles il prend provisoirement place, en attendant que 
des cultures pures fassent connaïître son cycle évolutif complet, 


Il. — Macrophoma Abietis n. sp. 


La seconde forme que nous avons rencontrée très fréquem- 
ment dans les feuilles de Sapin pectiné envahies par le Rouge, 


62 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


mais moins abondamment que le À. Abietis, est un Phoma à 
grandes spores, dont les pycnides se développent dans le pa- 
renchyme foliaire, ordinairement vers la face supérieure et au 
milieu du parenchyme en palissade. 

Les pycnides ont 180 à 200 x de diamètre, l'épaisseur de la 
coque du pseudo-parenchyme à membranes brunes est de 15 
à 18 u, l'épaisseur de la couche de parenchyme incolore d’où se 
dressent les cellules productrices des stylospores est de 18 à 
224. 

Sur cette couche de parenchyme se dressent de courts fila- 
ments dont l'extrémité se renfle; dans le renflement ainsi formé, 
le protoplasme s’accu- 
mule sous l'aspect d'une 
masse d'abord finement 
granuleuse, puis très ré- 
fringente et homogène, 
les conidies ou stvlospo- 
res atteignent bientôt 
leurs dimensions défini- 
tives, elles sont fusifor- 
mes, hyalines, non sep- 
tées et sont portées par 
un stérigmate court et 
simple (fig. 7, a). Leurs 
—— —, dimensions oscillent en- 
tre 20 et 234 de longueur 
sur 8 # de largeur. Ces 
pycnides rappellent cel- 
les du Macrophoma 
excelsa (Karst.) Berl. et 
Vogl. ; mais l'absence, dans les spores, de la guttule signalée 
par KarsrEN, ne nous a pas permis. avec d'autres différences, 
de faire l'identification de notre forme et de l'espèce de KarSrEx. 
Nous désignerons cette nouvelle espèce sous le nom de Wacro- 
phoma A bietis. 

Placées dans une gouttelette d'eau, en chambre humide, les 
spores de Macrophoma Abietis germent en 24 heures à la tem- 
pérature de 12, On voit à l’une des extrémités un bourgeon 


Fic. 7.—Macrophoma Abietis. — a, spores, 
b, c, spores en germination. 


MALADIE DÜU ROUGE DU SAPIN. 63 


très réfringent, qui s'allonge en un tube germinatif ayant, au 
bout de 24 heures, 10 à 154 de longueur (fig. 7, b, c). 

Très souvent pendant la formation de ce tube germinatif, les 
spores se cloisonnent par 1 ou 2 cloisons transversales. Nous 
reviendrons sur ces phénomènes de germination en étudiant 
les conditions de l'infection. 

Voici la diagnose de cette nouvelle espèce : 


Macrophoma A bietis n. sp. 


Pyenidis amphigenis, præcipue epiphyllis, 200-300 y circi- 
ter, sparsis subgregatis ve, atris, primo epidermide tectis. 
dein erumpentibus, rotundato-ellipticis, pertusis; sporophoris 
brevibus, simplicibus ; sporis ovoideis vel plus minus fusiformi- 
bus, eguttulatis, hyalinis, 20-234 %X< 8 y. 


Hab. — In foliis Abietis pectinatæ, in silva La Savine dicta 
(in regione jurassensi). Species M. excelsæ (Karst.) Berl.et Vogl. 
affinis, sporis vero eguttulatis et conceptaculis numquam 
fusco-furfuraceis distincta. 


IT. — Cytospora Pinastri Fries. 


Dans les feuilles plus altérées et plus jaunies, moins fré- 
quemment que les deux espèces précédemment décrites, nous 
avons rencontré le Cystospora Pinastri Fries que nous avons 
identifié avec un échantillon type de Fries renfermé dans l’Her- 
bier du Muséum. Cette espèce est suflisamment connue pour 
que nous n’ayons pas à insister. Toutefois la description du 
sporophore, d’après les dessins de ÂLLEscHER, qui reprodui- 
sent ceux de M. Deracroix, mérite une rectification. 

Dans ces dessins (1), le sporophore est indiqué, comme nous 
le figurons, sous l'aspect de filaments ramifiés une ou deux 
fois (fig. 8, c). 

Nos observations n'ont pas confirmé sur ce point la descrip- 


(1) ENGLER et PRANTL. — Pflanzenfamilien, Pilze, 1 Part. 1 Abtheil., page 
360, figure 189; RABENHORST, Kryptogamen-Flora Pilze, Fungi, imperfecti, 
p.563; DELACROIX, Bull. Soc. mycologique, VI, p. 176. 


64 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


üon connue. Le sporophore se présente sous l'aspect de vérita- 
bles arbres conidiophores très divariqués, ayant 30 x de hauteur 
et autant de largeur. Il est constitué par un axe central qui. 
par de nombreuses ramifications sympodiques, constitue une 
cyme étalée, dont tous les rameaux sympodiques sont terminés 
par des spores presque linéaires un peu courbées en arc de 4 à 52 
de longueur sur 1x de largeur (fig. 8, a, b). 

Quand les spores sont détachées, elles demeurent noyées 
dans une matière mucilagincuse qui constitue un mucilage pec- 


e 4e 
a | 
ë 
ec 
30 1 ({ 
FiG. 8. —- Cytospora Pinastri. — a, sporophore ramifié sympodiquement ; 


b, spores ; €, reproduction du sporophore d’après DELACRGIX. 


tosique; au moment où le mucilage se gonfle et se dissout len- 
tement dans l’eau, les spores forment des amas très serrés, en 
s'appliquant les unes contre les autres, et elles s’empilent en 
formant des plages qui rappellent un peu les amas en pièces de 
monnaie formés par les globules sanguins. 

La différence fondamentale qui existe entre nos observations 
et celles de M. Deracroix tient sans doute à ce que cet auteur 
a décrit des formes jeunes où l’appareil conidiophore n'avait 
pas encore développé toute sa ramification. 

D'après nos observations, la diagnose du Cytospora Pinastri, 
donnée par Saccarpo, devrait être modifiée de la manière sui- 
vante (1): 


(1) Dans la diagnose ci-dessus reproduite d’après SACCARDO (Sylloge Fun- 
gorum T. II, p. 275), nous avons indiqué en italique l'addition rendue néces- 
saire par nos observations. 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 65 


Cytospora Pinastri Fr. 


Stromatibus innato-erumpentibus conicis, pluritocularibus: 
loculis nigris circinantibus, disco subrotundo, tuberculoso atro, 
cirro rudi lacteo; sporulis allantoideis 5u X1,3p hyalinis; 
basidiis fasciculatis, dendroideo-sympodice pluriramulosis 
30 p circiter. 

Le Cytospora Pinastri Fries, depuis longtemps signalé 
dans toute l’Europe, sur les aiguilles deconifères, serait, d’après 
Arrescner (1), identique au C. Friesi des rameaux et des 
feuilles de l’Abies pectinata dont la forme ascomycète est pro- 
bablement le Valsa Friesi; mais l'incertitude qui règne au 
sujet de cette dernière espèce, en ce qui concerne la constitution 
du sporophore, ne nous a pas permis de vérifier sur ce point 
l'assertion d’ArLescner. La question ne nous semble pouvoir 
être résolue que par des cultures et des essais d’inoculation 
consécutifs. 


IV. — Menoidea Abietis n. gen. 


Les feuilles de Sapin pectiné envahies par le Rouge nous ont 
enfin offert une dernière espèce, plus rare que les précédentes, 
qui se présente sous l’aspect de protubérances sous-épidermi- 
ques, de couleur jaune pâle ou blanche. 

Quand on examine une coupe transversale pratiquée au ni- 
veau de ces protubérances, en choisissant celles qui sont les 
plus müres, on constate que l’épiderme est soulevé, et en partie 
déchiré sous l'influence de la pression déterminée par le déve- 
loppement d’une masse pseudoparenchymateuse assez épaisse, 
dont tous les éléments. serrés les uns contre les autres, sont 
dressés perpendiculairement à la surface de la feuille. A la sur- 
face, les éléments filamenteux plus épais et dissociés forment 
les supports de conidies nombreuses, terminales, que l’on peut 
voir àtous les degrés de développement (fig. 9, 1, &). Quand ces 
conidies sont mûres, elles se présentent sous l'aspect de cellules 
en croissant avec l’une des pointes aigüe ; l’autre correspondant 
à la surface d'insertion est obtuse. Ces conidies ont 18 à 204 de 
longueur et 64 de largeur. 


(1) Kryptogamen-Flora, Pilze, Fungi imperfecti, p. 575. 


66 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


Pendant que les filaments superficiels s’épuisent à la forma- 
tion des conidies, leur partie basilaire incluse dans la masse 
parenchymateuse signalée plus haut, subit un fort accroissement 
intercalaire et il se constitue un coussinet incolore, volumineux, 
qui forme hernie à travers les déchirures de l’épiderme. 


Ce | 
O 10 410 30 4o 50 (4 


FiG. 9, — I. a, sporophore de Menoidea Abietis; b, Spores mûres. — IL. 
Spore de Menoidea germant. — III. Reproduction des conidies de Phrag- 
monævia Lauri, d'après un dessin inédit de M. PATOUILLARD; a, sporo- 
phore ; b, spores. 


C’est un stroma incolore, encore stérile dans les échantillons 
que nous avons observés. Quand le stroma est très développé. 
on ne trouve plus à la surface que les bases des sporophores, 
les conidies ont toutes disparu. Pour étudier le développement 
de ces dernières, il faut examiner des coupes où le stroma est 
encore peu développé. L'existence de ce stroma, son accroisse- 
ment considérable pendant la maturation des conidies nous 
autorisent à ranger cette espèce dans le groupe des Hyphomy- 
cètes, section des Tuberculariées Mucédinées de Saccarpo. Nous 
désignerons cette espèce, qui est nouvelle, sous le nom de Me- 
noidea A bietis pour rappeler la forme en croissant des conidies. 

Voici la diagnose de cette espèce : 


MALADIE DU ROUGE DU SAPIN. 67 


Menoidea n. g. Tuberculariacearum Mucedinearum. 


Sporodochia pulvinata, carnosula, glabra, pallida, erum- 
pentia ; sporophora simplicia, erecta, dense stipata; conidia 
lunulato-arcuata, simplicia, hyalina. 


M. Abietis n. sp. 

Sporodochiüis hypophyllis, minutis, parum conspicuis, 300- 
400 & circiter : sporophoris 30-354 <4-5p; conidiis una fine 
acutis altera obtusis, 18-20u X 8p. 


Hab. — In foliis Abietis pectinatæ, in silva La Savine dicta 
(in regione jurassensi). Genus sporarum forma toto cœlo dis- 
tincta, forsan status Discomycetis conidiferus. 


Les conidies de WMenoidea Abietis germent plus lentement 
que celles de Rhizosphæra et de Macrophoma. C'est au bout 
de deux ou trois jours que les spores placées dans une goutte 
d’eau suspendue en chambre humide, manifestent à une de 
leurs extrémités les premiers stades de la germination. On voit 
un filament mycélien se développer dans la partie où le proto- 
plasme est devenu très dense et très réfringent; ce filament se 
cloisonne aussitôt ou parfois il s’allonge sans se cloisonner acti- 
vement; dans ce dernier cas, on observe, comme chez le Wacro- 
phoma un cloisonnement de la spore (fig. IT, &, b). 

Après 3 jours, le filament germinatif a atteint 20 à 304; 
après 7 jours, il atteignait 50 fois la longueur de la spore. 

Parmi les espèces connues, le Phragmonævia Lauri, décrit 
par M. ParouiLrarD (1), présente une forme conidienne sembla- 
ble à Menoidea À bietis. Nous devons à l’obligeance de notre sa- 
vant confrère, le dessin inédit de cette forme (fig. 9, II, &, à). À 
part la dimension des spores bien plus longues et un peu plus 
étroites que celles de notre espèce, la ressemblance est frap- 
pante. 

Il est donc probable que notre plante constitue la forme coni- 
dienne d’un Discomycète du groupe des Stictées ou peut être 
des Phacidiées. Jusqu'ici, dans toutes les feuilles que nous 
avons examinées, nous n'avons pas obtenu d'autre formation que 
celle du stroma stérile, formant hernie à travers la déchirure 
de l’'épiderme. 


(1) PATOUILLARD. — Bull. de la Soc. Mycol. de France, XVIII, 1902, p. 51. 


65 L. MANGIN ET P. HARIOT. 


Nous espérons au printemps trouver des échantillons entiè- 
rement fructifiés qui nous permettront de fixer définitivement 
la place de Menoidea Abietis. 


Outre les formes que nous venons de décrire, les plus nombreu- 
ses et les plus caractéristiques, nous avons rencontré un certain 
nombre de saprophytes sans grand intérêt, notamment des 
levures en assez grande abondance sur les feuilles couvertes de 
Rhizosphæra et fixées sur le mucilage produit par la gélifica- 
tion de la membrane externe des filaments. L'une des espèces 
les plus représentées était le Saccharomyces apiculatus, qui a 
souvent gèné nos essais de semis du ÆRAizosphæ&ra en chambre 
humide et quelques autres formes plus rares et indéterminables. 

En présence de ces nombreuses formes qui vivent concurrem- 
ment sur les feuilles de l'Abies pectinata atteintes de la ma- 
ladie du Rouge, il est bien difficile de décider quelle est celle 
qu'on doit incriminer. 

Si l’on en jugeait par les apparences, le Rhizosphæra Abietis, 
étant le plus répandu parmi les champignons que nous avons 
observés, devrait être considéré comme la cause principale de 
la maladie, d’autant plus que par le développement de ses pyc- 
nides qui obturent les stomates en très grand nombre, la cir- 
culation des gaz nécessaires à la respiration et à la fonction 
chlorophyllienne est nécessairement entravée. Les autres espèces 
n'ont qu'un développement local et, bien que leur mycélium soit 
dispersé dans la feuille, les appareils fructiferes sont assez dis- 
séminés. En outre on les rencontre rarement seuls ; dans beau- 
coup de feuilles, ils sont associés au RAiïzosphæra. 

Toutefois l'analyse que nous venons de faire ne nous permet 
pas de formuler autrechose que des industions. C’est l'expérience 
seule qui nous permettra de résoudre la question. 

Nous communiqueronsultérieurement les résultats des essais 
d'inoculation que nous avons réalisés dans le jardin du Labora- 
toire de Cryptogamie du Muséum d'Histoire naturelle. 


jte OU SL Mb te srbi 


DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. FNEXECTTIE NE Ie 


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Amanita Emilii Riel. 


XI PE AIT, 


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DE FRANCE. 


BULIL. "DE LA SOC. MYC. 


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ad, nal. del. et sc. 


BAINIER, 


G. 


sp. (1 à 8). 


Penicillium eirescens n. sp. (9 à 12). 


Penicillium vesieulosum n. 


BUÜLL. DE LA SOC. MYŸC. DE FRANCE. TOITS Er MUTNITe" 


G. BaiNiIER, ad. nat. del. et se. 


Penicillium erectum n.sp. (1 à 16). 
Penicillium aspergtlliforme n. sp. (17 à 23). 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. 


D OCTTI NEIL ANTOVE 


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G. BAINIER, ad. nal. del. et se. 


Penicillium Urticae n. sp. (1 à 5). 
Penicillium puberulum n. sp.(6 à 12). 
. Penicillium asperulum n. sp. (13 à 18.) 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. NS NTI ET VE 


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Penicillium elongatum n. sp. (1-6-7). 
Penicillium albicans n. sp. (8 à 9). 
Penicillium patulum n. sp. (10 à 16). 
Graphiopsis (n. g.) Cornui (17-18). 


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BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XXIII, PL. 


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G. BAINIER, ad. nal. del. et se. 


Sporendonema casei Desm. (1 à 6). 
Sporendonema Salicis n. sp. (7 a 9. 
Sporendonema Artemisiae n. sp. (10 à 12) 


FRANCE. 


= 


a 


Pæcilomyces Vartoti n. gen 


R. FRIEDLANDER et SOHN, in BERLIN N. W., 6, Carlstrasse 1 | 


Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : 


ANNALES MYCOLOGICI 


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Scieptiae Mycologicae Upidersalis 
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Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement?5 Marks 


(Fr. 34,25) 


Parus : Tome I, 1903, XI et 578 pages avec 11 planches. —_ Tome IT; 
190%, XVI et 562 pages avec 12 planches. — Tome IIT, 1905, 580 
- pages avec 15 planches. 


Travaux originaux de MM.ArTaur, SALMON, Rick, Hozway, COPELAND, 
TROTTER, Kusano, Cuyper, MAIRE, VUILLEMIN, BRESADOIA, SACCARDO, 
Hôanez, Bug4k, Renw, Cavara, Dispicke, Dietez, GuiLLiERMoND, HECKE, 
. Horn, MC Azrine, Ouvemans, PETRI. TRANZSCHEL,  ZAHLBRUCKNER, 
ATKINSON, BucHorTz, Dancrakn, Van HALL, JAczEwSkI, PATOUILLARD, 
Mraverso, Warp, Sypow etc., plus un index bibliographique et des 
analyses critiques. 


Des abonnements au Tome IV des « Annales Mycologici » 
sont recus au prix de M. 25 (31 fr. 25) port compris. Le 
1° fascicule paraîtra en mars 1906. 


LE FRIEDLANDER et SOIN, Éditeurs, BERLIN, NW, 6 


AVIS TRÈS-IMPORTANTS 


N à À È sen ; 
Toutes communications concernant le Bulletin devront être 
adressées dorénavant à M. le D' Guéçue, professeur agrégé à 
_ l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, 


_Paris-Vl,, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. 


Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées 
dans le texte, ou à être tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées 
à l'encre de Chine et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier à grain 
-dit « Papier procédé », ou consister en bonnes photographies, de manière à 
en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. Les lettres et 
Chiffres seront mis soit à la plume, soit au crayon Wolff suivant les cas. 

Dans le calcul de la dimension des dessins destinés à être reproduits en 
planches, les auteurs sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction 
que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la 
reproduction zincogravée tienne finalement dans le forinat 15% 18e, qui 
‘correspond à celui des planches du Bulletin. 

L’exécution de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés 
différents reste soumise à l'appréciation de la Commission du Bulletin. 


TN | 


Dans le but de faciliter la régularité dans la publication du 
Bulletin, MM. les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la 
_ première ‘épreuve, de vouloir bien la retourner corrigée à 
M. Lucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, 
dans un délai maximum de quinze jours. Passé cette limite, la 
Commission du Bulletin serait dans l’ obligation de reporter au 
Bulletin suivant l'i Hp ion du mémoire. 


Toutes les cotisations doivent être adressées en mandats- 

poste au Trésorier de la Société, M. Perrerau, 

notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant 

pue des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par les 
* : | soins du Trésorier à la fin de l’année courante. | 


4 


a 


La Société Mycologique ne possède plus d'exemplaires de la 
Table de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les 
demandes à M. Paul Krineksieck, 3, rue Corneille, à Paris, 
qui à acquis les derniers exemplaires. 


À 


SOCIÉTÉ MXCULOGIQUE DE FRANCE | 


Les seéancés se tiennent: à PAris, rue de Grenelle, he 
à I heure 1/2, le-r® Jeudi QU: OISE 


-Jours dos Séances Force l'année 1907. 


Janvier Février | Mars Avril Mai | Juin Sertembre Octobre Novembre. inde 
Remis aa Ù LEE L > Ve 
>» Te 44 #4 2 _6 5 3 F7 TS 


| 


_ VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ 
Tome | (r885) en deux fascicules : Prix, chaque fascicule : 
— 11 (1886) en un seul fascicule (fasc. 3) ; Prix : 15 fr. 


TOMATE S 


Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages expédiés en 
province et à l'étranger; les ne de port restent à la charge du 
destinataire. Les Tomes H et XX ne peuvent plus être ETS 
qu'avec la collection complète. 


RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. 


Pour devenir membre actif de la Société, il suffit d’ dre présenté à 
l'une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans Ia séance . 
suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service oratuit du. 
Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les membres résidant 
en France et en Algérie, et de 12 franes pour les membres à qui le 
service du Bulletin est fait à l Etranger. 

Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction 
e+ l'envoi du Bulletin trimestriel de la HO doivent être envoyés à 
M. GUEGUEN, Secrétaire général, 4, Avenue de l'Observatoire, 
PARIS-VIe. 

Les cotisations doivent être adressées à M. PELTEREAU, trésorier 
dé la Socièté, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher!. 


Lons-le-Saunier. -- Lapr, et Lithogr. Lucien Declume, rue du Commerce, 55 


:) — IN et IV (r887 et 1888) en trois sue he 
© Prix de chagne tome : 
cules chacun 2.202 PUR RE 10: fr: pour lee SC 
—  V à XX (18809 à 1904) en quatre fasci- taires : 19 fr. pourles 
] } personnes étrangères à 
CULESSCHACUNE CCR Dee ne one la Société. | 
= XXI (1905) en quatre fascicules., .... | A 
* Table décennale des tomes Là X... > He nous : Prix SU 
== ae tomés XPa NX Fe OP TIRSSee 


BULLETIN TRIMESTRIEL 


DE LA 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE 


DE FRANCE 
Pour le progrès et la diffusion des connaissances relatives aux Champignons 


Tome XXIII. — 2e Fascicule. 


+. SOMMAIRE 
ie Liste générale des membres de la Société(par dèpartements) XXV 
PREMIÈRE PARTIE. 
Travaux originaux : 

N. Patouillard. — Champignons nouveaux du Tonkin... 69 
— Quelques Champignons de l'Afrique occidentale... 80 

A. Sartory. — Récolte et emploi de l’Elaphomuyces gra- 
HULL SANS DR RS A LR a a at à a Se 86 

- — Etude biologigue du Cryplococcus (Saccharomyces) 
PUTINIS AR PES AUREZ) ae ANR te Ut UN 87 
G: Baïnier. — Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, XII 
(AB See NS RM AURA Se RTS TR NE 90 
= Mscotheque de l'Ecole de Pharmacie, XIII (PI. X).. 94 
< == XIV (PI. XLet XII)... 98 
| — — XV (PI. XIII). 106 
 — es XVI (PI. XIV).. 109 
= : XVI (BI XV) SAIT 
Dumée.— Notesur l'Agaricus Dudieus BURN 115 

L. Lutz. — Nouveau procédé de conservation des Champi- 

gnons avec leurs couleurs. ......1.... A CE EDS 117 
{ E: Guéguen. —- HG EpE ana lue MARNE 121 


DEUXIÈME PARTIE. 


Note sur la distribution des Champignons comestibles et des 
Champignons vénéneux dans les bois des Casseaux, par 


NAN RUSSE Dee da Re Rene. noie XXXXI 
*Compte- rendu de l’Exposition de Champignons du Jardin 

. des Plantes d'Angers, par M. Félix Pyar.......... XXXXV. 
Proc des séances Avril, Mai et Juin 1907 .... LIV 


Compte-rendu financier de l'exercice 1906. 


84, Rue de Grenelle, PARIS-VILe arrt 


007 


Publié le 15 juillet 1407. 


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Commission nationale pour la propagation 
de l'Etude pratique des Champignons, 


FONDÉE EN 1902. 


Extrait du Règlement voté Joie la Société Mycologique de France 
pendant la session generale, à Paris, le 10 octobre 1902 : 


Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique 
de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper 
les efforts de toutes les personnes qui s Don à la 
connaissance des Champignons. 


Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Ar EXVILEIE 
1902, pp. 249-251. 


Les Commissaires devront se mettre en relations avec les myco- 
logues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se 
chargeront de leur procurer tous les renseignements qu'ils seront en 
mesure de fournir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises 
aux spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces 
intéressantes qu'ils pourront réunir devront étre autant que 
possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 
84, rue de Grenelle. 


Composition de la Commission approuvée par la Société 


dans sa réunion du 5 février 19083. 
MM. 


Arnould, pharmacien à Ham (Somme).— Champignons supéreeurs. F 

Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — 
Champignons supérieurs. ; 

Bainier, 27, rue Boyer, Paris-XX°.— Mucorinées et Mucédinées. 

Bernard, L.., place ‘Dorian, Montbéliard (Doubs).— Champignons supérieurs. 

Barbier, préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon, Champignons dits 
supérieurs où Champignons sarcodés, particulièrement Agaricinés. 

Boudier, 22, r. Grétry, Montmorency (S.-et-0) — Basidiomycètes et Ascomycèles. 

Abbé Bourdot, St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. 

D: Delacroix, 11 bës,r. d'Alésia. Paris-XXe. — Pathologie végétale. 

Abbé Derbuel, Peyrus (Drôme).— Champignons supérieurs. 

Dumée, pharmacien à Meaux (Seine-et-Marne).— Hyménomycètes. 

Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. 

Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. 

"D: X. Gillot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Champignons 
comestibles et vénéneur. Intoxications. 

Grosjean, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — Champ. supérreurs. 

Hariot, P,63,rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. 

Harlay, V., pharmacien à, Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites. 

1 des végélaux usuels. 
Hétier, Fr., à Arbois (Jura) — Champignons supérieurs. 
Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Midi de la France. 


Leguë, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).— Champignons supérieurs. 

Maire, R, {1, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle.— Champignons 
parasites, Hypodermés, etc. | 

Matruchot, prolesseur-adjoint à la Faculté des Sciences, 45, rue d'Ulm, 
Paris-Ve.— crumpignons parasites des anzmaux.— Moëisissures. 

D' Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycètes. 

Michel, pharmacien à Fontainebleau.— Champignons supérieurs. 

Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. 

Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. 

D: Patouillard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champignons 
exotiques et en particulier de la Tuniste. 

Peltereau, notaire honoraire à Vendome Loir-et-Cher.— Champignons supérieurs 
el spécialement les Bolétés. 

Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine), — Basrdiomycèles et 
Ascomyvcèêles. 

Radaïs, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général 
de 1a Commission. 

* D: Trabut, Mustapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérie. 


Bureau de la Commission pour 1907. 


PTESLdER Te rer . M. Boupier (Montmorency). 

Vice-Présidents ..... MM. Deracroix (Paris), Ménier (Nantes), 
ParouizzarD (Neuilly-sur-Seine), RozLans 
(Neuilly-sur-Seine).… 

Rapporteur général... M. Max. Rapaïs, professeur à l'Ecole supé- 
rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrondi). 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1907. 


Président- #0. M. Mana, professeur ‘au Muséum dHis- 
toire Naturelle, 63, rue de Buffon, 
Paris. | 

Vice-Présidents.... M. BaiEer, pharmacien de l’Assistance 


Publique, 27, rue Boyer, Paris-XXe. 
M. Le Monter, di à la Faculté 
des Sciences, 3, rue de Serres, à Nancy 
(M.-et-M.). 
Secrétaire général. M.F.GuécuEen, Professeur agrégé à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie, 4, avenue de 
l'Observatoire, Paris. 


Ærésorier. 3.774. M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- 
dôme (Loir-et-Cher). 
Secrétaires.f 4... M. MauBLawc, ingénieur agronome. 
M. Bessiz, professeur au Lycée Montaigne. 
Archiviste vire. M. Pecrrisor, docteur ès-sciences. 


Membres du Conseil : MM. Dr G. DeLacroix et RaApais. 


Champignons nouveaux du Tonkin 


par N. PATOUILLARD. 


La Mission scientifique permanente en Indo-Chine dirigée 
par M. L. Bourax nous a fait parvenir. au cours des deux 
dernières années, une importante collection de champignons 
recueillis dans différentes régions du Tonkin. Le travail de 
détermination de ces récoltes nous a été singulièrement facilité 
par les nombreuses notes prises sur le vif et par les dessins qui 
nous ont été communiqués par M. Esernarpr, un des membres 
de cette Mission. 

Dans la présente notice nous nous bornerons à donner la 
description des nouveautés en attendant de Rubi l’énumé- 
ration complète des espèces récoltées. 


Dendrosphaera n. gen. 


Humicole ; ascigère. Réceptacle stipité en tête subglobu- 
leuse, à surface floconneuse bientôt dénudée ; glèbe céracée 
puis pulvérulente ; thèques arrondies ou ovoïdes, octospores, 
lugaces ; spores simples, globuleuses, presque hyalines. 


D. Eberhardti. — Fixé au sol par une racine rameuse et 
robuste de laquelle part un strome en forme de stipe dressé, 
simple sur presque ioute sa longueur, cylindracé, lisse ou 
sillonné rugueux, long de 10-15 centim., épais de 3-6 millim., 
coriace induré, rigide, non carbonacé, brun roux, plus foncé à 
la partie inférieure, composé d’hyphes serrées, grèles (3 p), 
jaunâtres et septées. Vers le sommet, il se divise en un petit 
nombre de ramifications plus ou moins courtes, terminées par 
des réceptacles fructifères en forme de têtes arrondies, épaisses 
de 2-6 millim., blanches puis jaune d’or et rapprochées en 
elomérules. 


=] 


70 N. PATOUILLARD. 


Dans chaque réceptacle, la trame du stipe se continue avec 
les mêmes éléments, mais elle est plus lâche et plus enmêlée : 
elle se termine au voisinage du sommet en une portion convexe 
creusée de cavités qui se présentent sur une coupe longitudi- 
nale comme des coins ou V largement ouverts. 

Les thèques naissent dans ces portions en V qu'elles rem- 
plissent entièrement et s'étendent jusqu'à la périphérie du 
réceptacle en une couche d’abord céracée puis pulvérulente, 
recouverte à l’origine par une mince pellicule furfuracée qui ne 
tarde pas à disparaître, laissant à nu la couche de thèques et 
ne montrant plus que quelques débris à la partie inférieure des 
capitules et sur le sommet des ramifications du strome. 

Thèques arrondies ou ovoïdes, 20-27 >< 30-50 x, rarement 
atténuées à une extrémité, à parois minces et incolores et con- 
tenant huit spores. Dans une coupe longitudinale on observe 
de jeunes thèques encore vides de spores, placées isoiément 
dans les mailles de la trame des échancrures en V de l’axe ; 
ces jeunes thèques sont d'autant plus développées qu'on s'éloi- 
gne du strome. Bientôt on ne rencontre plus que des asques 
contenant 8 spores incolores bien formées et par dessus le tout 
jusqu’à l'extérieur du capitule une masse de spores libres et 
jaunâtres pâles. 

Les spores sont globuleuses, mesurent 8-10 « de diamètre, 
avec une grosse gouttelette centrale ; elles sont d’abord parfai- 
tement lisses tant qu'elles sont dans les asques, puis elles se 
recouvrent d’incrustations les faisant paraître irrégulièrement 
échinulées. 

Recueilli dans la forêt de Djirin à 1600 mètres d’altitude 
(M. EBERHARDT.) 

Ge champignon est le type d'un groupe particulier se To 
chant d’'Onygena et de Trichocoma. 


Plectania Fuck. 


P. gelatinosa. — Cupule hémisphérique régulière, de 15 
millim. de diamètre, à bords entiers, épais et droits, à face 
externe très légèrement floconneuse et d’une couleur noire 
violacée. Hyménium concave, lisse, olive. Stipe cylindrique, 


= 
Re 


EX 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX DU TONKIN. 71 


long de 1 centim., épais de 5 millim., portant vers sa partie 
inférieure des poils raides, bruns, très allongés, septés, larges 
de 5 y environ. Trame gélatineuse, hyaline, gonflée, constituée 
par des filaments incolores, rameux, distants, épais de 3-42. 
Thèques (300><16 x) tronquées au sommet, atténuées à la base 
en une pointe très allongée plus ou moins flexueuse, ne chan-: 
geant pas par l’iode et contenant huit spores unisériées. Para- 
physes abondantes, bacillaires, rameuses, septées, à peine 
épaissies et un peu teintées vers le haut ou elles atteignent 
3-4 y. Spores ovoïdes, lisses, 10-12 XX 8 p. 

Sur le bois mort. Vallée de Djirin. 

Espèce distincte des congénères par la nature gélatineuse de 
sa trame, par sa coloration, etc. 


Clavaria Fr. 


C. mira. — Solitaire ou groupée cespiteuse par 2-3, dressée, 
simple, charnue, 8-15 cent. de haut, régulièrement cylindracée 
et peu à peu atténuée vers la base, épaisse de 6-10 millim. au 
sommet, obtuse arrondie à l'extrémité, ou mamelonnée-tron- 
quée, marquée de sillons longitudinaux, irréguliers et nombreux 
sur toute la partie fertile, lisse et glabre inférieurement. 
Couleur brune claire ou même café au lait clair. Intérieur 
creux. Basides cylindriques, en massues, 30 X 10 x. Spores 
incolores, ovoïdes, lissés, 8-10 X 4-5 p. 

Sur le sol dans la forêt. Vallée de Djirin. 


Plus robuste que CL. fistulosa, elle se rapproche de C. pistil- 
laris. 


Corticium Fr. 


C. geochroum. — Résupiné, largement étalé avec la marge 
relevée, ocracé terne plus ou moins poudré de blanc crayeux, 
couvert de petits granules serrés arrondis comme dans un 
Grandinia ; trame rigide, blanche, stratifiée avec la couche 
supérieure plus colorée. Hyménium de basides cylindriques 
(25-30 x), serrées ; cystides nulles. 

Sur les écorces mortes. Su Yut (Rivière noire;. 


5 N. PATOUILLARD. 


Plante de 6-8 centim. de long, sur 2-3 de large, séparable du 
support. La stratification et la couleur blanche de la trame 
surmontée d’un hyménium ocracé, rendent cette espèce facile- 
ment reconnaissable. 


Stereum Fr. 


S. aratum. — Sessile, dimidié, rigide, grand (10 centim. de 
long, 15 centim. de large). applani. semiorbiculaire, ocracé 
roussâtre, finement villeux, à la fin glabre, couvert de sillons 
très nombreux, serrés, étroits en avant, plus larges en arrière ; 
marge droite, mince, entière ou incisée-lobée. Surface hymé- 
nienne plane, marquée de sillons concentriques, de couleur 
cendrée. Trame épaisse de 2 millim., brune rousse, rigide, 
cassante, stratifiée, recouverte d’une croûte mince, noire et 
fragile portant le duvet superficiel. 

Sur le bois mort. 

Analogue à S. princeps mais de coloration autre ; très voisin 
de $S. subpileatum Bk. qui est plus petit, plus mince et plus 
tomenteux. 


Veluticeps Cook. 


V. Pini. — Sessile, dimidié, décurrent en arrière, imbriqué, 
contourné-sinuex, confluent par les bords. Chapeau mince, 
rigide, brun-noir, blanchâtre à la marge, sillonné, 8-10 cent. 
de large, 1-2 cent. de long, couvert d'un duvet rude. Hyme 
nium blanchâtre, chargé d'émergences abondantes, serrées, 
coniques, concolores, longues de 120-150 x, épaisses de 
A0-60 x, formées d’hyphes accolées, obtuses à l'extrémité ; 
basides cylindriques. très allongées, à 2-4 stérigmates. Trame 
de 1 millim., brunâtre. 

Sur les Pins, vers 1680 mètres d'altitude. 

Espèce analogue à V. Berkeleyi. 


Polyporus (Fr.. 


P. piolaceo-maculatus. — Terrestre, stipité submésopode, 
charnu. Chapeau orbiculaire, de 13 centim. et plus de diamètre, 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX DU TONKIN. 7) 


plan, à peine ombiliqué au centre, très légèrement pubérulent 
devenant glabre, non zoné, gris brunâtre, mince, se contractant 
beaucoup par la dessication. Pores blancs, se tachant de brun 
violacé par le moindre attouchement, petits, anguleux, à cloi- 
sons minces, décurrents presque jusqu’à la base du pied et 
Sétendant sous la marge jusqu'au bord même du chapeau. 
_Spores incolores, ovoïdes, lisses, 8-10 X 6 x. Stipe long de 5 
centim., épais de 3, gris, plein, charnu. Chair blanche. 

Sur le sol dans la forêt. 

Espèce comparable à P. poripes. 


Leucoporus Quelet. 


L. prostratus. — Chapeau mince, coriace membraneux, 
elliptique, plan, !-2 cent. de loñg, 5-15 millim. de large, gla- 
bre, blanchätre, à bords minces, droits et entiers, marqué de 
zones concentriques concolores, atténué en arrière en un stipe 
dressé, comprimé, court (2-4 millim.), glabre, dilaté à sa base 
en un disque orbiculaire de 4-8 millim. de diamètre appliqué 
sur le support. Pores blancs, courts, arrondis, atteignant la 
marge, non décurrents sur le pied. Trame coriace, blanche. 

Sur les branches mortes. 

Analogue à L. annularis, mais plus mince, moins charnu et 
de couleur différente. 


Lenzites Fr. 


L. cyclogramma. — Sessile, orbiculaire ou dimidié, inséré 
par le côté, convexe plan, 6-10 cent. de diamètre, blanchâtre, 
couvert sur toute la surface de zones ou de sillons peu profonds, 
étroits, serrés, très nombreux, velu strigueux ; marge 
recourbée en dessous, entière ou lobée, aiguë. rame coriace, 
blanche, peu épaisse. Lames blanchâtres, sèches, serrées, 
inégales, incisées dentées sur la tranche, large de 5 millim. 
environ. 

Sur les troncs des Cocotiers morts. 

Ressemble beaucoup à L. faccida, mais s'en distingue par 
ses zones très serrées et très nombreuses. Très voisin de 


74 N. PATOUILLARD. 


L. Berkeleyi dont il se sépare par sa trame et ses lames blan- 
ches. 


Hexagona Fr. 


H. phæopora. — (Chapeau sessile, dimidié, semiorbicu- 
laire, 6-12 cent. de diamètre, coriace, mince (1 millim. d’épais- 
seur), à marge droite, aiguë et entière, blanchäâtre en avant, un 
peu roussàtre en arrière, marqué de zones serrées, brunâtres 
ou fauves se détachant sur le fond blanc, très glabre. ruguleux 
rayonné. Hyménium brun foncé. Alvéoles anguleuses, très 
petites (à peine . de millim.), peu profondes, concolores et 
glabres à l’intérieur, à cloisons obtuses très entières. Trame 
blanchätre. 

Sur les branches mortes. 

- Espèce voisine de 77. tenuis et de H. polygramma, facile à 
distinguer par sa couleur. ses zones élégantes et par la teinte 
des alvéoles. 


Phellinus Quelet. 


P. stabulorum. — Chapeau sessile, pulviné, dimidié. dur, 
roux-ferrugineux, 3-5 centim. de large, 1-2 cent. de long, ni 
zoné, ni sillonné, couvert en dessus d'un chevelu abondant 
formé de mèches strigneuses hispides, couchées, à la fin dénudé 
et noirâtre. Trame fauve-dorée, dure, rayonnée, très homogène, 
épaisse de 5 millim. Marge droite aiguë, lobée ou entière. 
Tubes fauves, facilement détersiles, longs de 5 millim. à un 
centimètre. Pores arrondis ou allongés et sinueux, séparés par 
des cloisons épaisses, fauves. Cystides roux, aigüs, 18-25 X<6 pu. 

En troupe sur des poteaux d’étable au village Moï de 
Dangkia. 

Espèce voisine de Ph. scruposus. 


Ungulina Pat. 


U. volvata (Peck) var. pleurostoma. — Chapeau sessile ou 
substipité, inséré latéralement, onguliforme. lisse, glabre, sans 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX DU TONKIN. 75 


zones, fauve pâle ou brun roux, 3-7 centim. de large, prolongé 
en dessous en une membrane qui recouvre complètement les 
pores sauf sur le côté près du point d'attache. Trame pâle, 
hyménium brun. Spores incolores, ovoïdes, lisses, 
8-12 X 4-5 p. 

Sur le tronc du Pinus Toeda. 

La plante fraîche dégage une odeur caractéristique de pomme 
avant sa maturité. 

Se distingue du type par sa forme applanie et non globuleuse 
ainsi que par l'ouverture de la membrane inférieure qui est 
toujours placée sur le côté et en arrière. 


Ganoderma Karst. 


G. flexipes. — Chapeau orbiculaire, convexe, glabre, petit 
(10-15 millim. de diam.), peu épais (5-8 millim.), sillonné 
concentriquement, fauve ou rouge noirâtre, laqué brillant, 
inséré par le dos et marginé en arrière. Hyménium plan, blanc 
puis fauve ; pores petits. arrondis, à cloisons entières et 
épaisses ; tubes courts fauves brunâtres. Spores lisses, 
ovoïdes, très peu colorées, 8-10 X 4-5 y. Stipe grêle (2-5 
millim. d'épaisseur), flexueux, cylindrique ou noduleux, brun 
châtain brillant, glabre, très allongé (8-25 centim.), terminé 
inférieurement par une portion radiciforme toruleuse et fauve 
ou ocracée. Trame ténue, floconneuse, blanchâtre ferrugi- 
neuse.. 

Sur les vieux troncs dans la mousse. 

Espèce analogue à G. nutans (Fr,), en diffère par ses tubes 
courts et ses spores lisses, à peine colorées. 


Hymenochaete Lév. 


IH. nigricans ; Syn. Thelephora nigricans Lév. in herb. 
Mus. Par.; Stereum nigricans ; Sacc. Syll. VI, 561. — 
Cette jolie plante a été recueillie par la Mission permanente en 
Indo-Chine, sur des souches pourries, vers 1580 mètres d’alti- 
tude dans la vallée du Da-Pounian. Notre plante, comme 
les spécimens de l'Herbier du Muséum de Paris, appartient 


76 N. PATOUILLARD. 


au genre /lymenochaete : l'hyménium porte, en effet, des 
cystides saillants, roux, aigüs, dépassant la surface de 20 à 25» 
et épais de 6 y environ. 

Espèce très bien caractérisée par son chapeau sessile dimi- 
dié, semiorbiculaire (5-10 cent. de large, 5 cent. de long), 
plan, zoné-sillonné, couvert de mèches pileuses dressées, don- 
nant au toucher l'impression de velours non coupé, brun roux 
avec reflets violacés ou chocolat ; marge droite, mince et 
entière. Trame mince, fibreuse, brune. Surface hyménienne 
plane, zonée-sillonnée, brune-rousse, blanchâtre à la péri- 
phérie. 


Coniophora DC. 


C. Hanoiensis. — Très largement étalé, 20 centim. et plus 
de long, sur 8-10 de large, adhérent au support et tout à fait 
inséparable ; brun noirâtre dans la partie centrale, brun fauve 
ou châtain près des bords, lisse ou tuberculeux ; marge sinuée 
appliquée, concolore ou blanchâtre, à peine soyeuse. Trame 
sèche, dure, grumeleuse, mince (< de millim.), brune, formée 
d'hyphes serrées, cylindriques, brunes. Cystides nuls. Spores 
fauves-brunes, ovoïdes, lisses, 10 X 5 u. 

Sur du bois travaillé et pourri provenant des démolitions de 
l'exposition d'Hanoï. Juillet 1904. 

Voisin de C. puteana. 


Lentinus Fr. 


L. holophæus. — Sessile, dimidié, coriace, semiorbicu- 
laire, 15 cent. de large, 8 cent. de long, convexe-plan. entiè- 
rement brun dans toutes ses parties, tomenteux hispide. 
longuement rayonné, strié en avant ; marge infléchie, aiguë et 
entière. Lames très larges (2 centim.), distantes, plus pâles, 
inégales, aiguës sur la tranche, qui est lacérée dentée, coriaces, 
hispides par des émergences pileuses abondantes. Trame 
mince. 

Sur des souches pourries. Vallée du Da Pounian, vers 1200 
mètres d'altitude. 


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CHAMPIGNONS NOUVEAUX DU TONKIN. 719) 


Espèce bien caractérisée par sa couleur brune, son chapeau 
sessile, capéré sur toute la surface et strié en avant sur une 
grande longueur. Par la dessication la plante diminue beaucoup 
de volume et les stries tendent à s’effacer. 


Favolus Fr. 


F. Eberhardti. — Chapeau coriace, sessile, mince, plan, 
atténué en coin postérieurement, arrondi en avant, ni zoné ni 
sillonné, mais radié rugueux, velouté hispide, glabreseent, 
blanc puis roussâtre, à marge aiguë droite, entière ou incisée. 
Pores blancs, venant jusqu'à la marge, anguleux, grands (3-4 
millim. de diam.), 5-6 millim. de profondeur, à cloisons assez 
minces, aiguës, entières ou plus rarement denticulées, à parois 
hérissées d’émergences blanches, fines et abondantes. Trame 
coriace, mince, concolore. Plante de 5-8 centim. de diamètre, 
parfois confluente. 

Sur les souches à terre. Forèt de Djirin. 


Collybia Fr. 


C. Demangei. — Chapeau orbiculaire, charnu, convexe, 
déprimé en son milieu avec le centre relevé en mamelon obtus, 
4-6 centim. de diamètre, bistre cachou, plus foncé au centre. 
Lames libres, blanches, peu serrées. Stipe grèle, dur, fibril- 
leux, glabre, paille puis brun noir, 6-8 centim. de long, 3-4 
millim. d'épaisseur, plein. Chair mince, brunâtre. Spores 
ovoïdes, verruqueuses, 8-10 x 5 p. Odeur et saveur analogues 
à celles du Marasmius oreades. 

Sur la terre, dans l'herbe. Hanoï, Mars (M. DEmaxce|. 


Flammula Fr. 


F. Hanoïensis. — Chapeau charnu, convexe, plan, orbicu- 
laire, 4-8 centim. de diam., brun roux, vergeté de petites 
écailles appliquées plus foncées. Lames adnées, jaunes ocracées, 
inégales. Stipe fibrilleux, cylindracé, renflé peu à peu vers la 
base, brun jaunâtre, crevassé, long de 8-10 centim., épais de 
1 centim. Spores ocracées, ovoïdes, lisses, 6-8 X 5 p. 

En touffes dans l'herbe. Hanoï. Juin. 


78 N. PATOUILLARD, 


Nematoloma Karst. 


N. cœrulescens. — Stipe cylindrique, égal, 8-12 centim. de 
long, 6-8 millim. d'épaisseur, plein, fibrilleux, paille verdâtre. 
droit ou ondulé. Voile annuliforme, ténu, distant, brun noir. 
Chapeau globuleux puis étalé convexe, 5-8 centim. de diam., 
jaune verdâtre avec le centre ocracé rouillé, furfuracé par de 
très fines écailles. Chair blanche, bleuissant à la cassure. 
Saveur douce, odeur désagréable de radis Cuticule diffici- 
lement séparable. Lames adnées, serrées, bistres lilacines. 
Spores ovoïdes, lisses, 13-16 X 10 z, bistres noires (non pour 
prées.) 

Solitaire dans l'herbe. Hanoï. 

Ressemble à N. fasciculare, s’en distingue par la couleur 
des lames, la chair bleuissant, etc. 


Lepiota Fr. 


L. Demangei. — Chapeau campanulé, puis plan convexe 
charnu, orbiculaire, 3-8 centim. de diam., à bords entiers ou 
lacérés, onduleux, blanc avec le centre relevé en mamelon 
obtus, ocracé brunâtre, couvert de petites écailles furfuracées. 
Lames libres, serrées, inégales, blanches, larges de 5 millim. ; 
spores ovoïdes, atténuées à la base, blanches, lisses, munies 
d'une gouttelette centrale, 10 X 7 . Stipe plein, puis creux, 
glabre, blanc, cylindrique égal, 6-8 millim. de diamètre. 
Anneau supère, membraneux, blanc. Chair tendre, blanche, 
prenant à l'air une teinte rouge surtout dans le pied. Odeur et 
saveur douce. 

A terre, dans l’herbe. Hanoï. (Me DEemaxcr. 

Espèce voisine de Z. cristata et de L. seminuda. 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX DU TONKIN. 79 


EXPLICATION DE LA PLANCHE. 


1. Dendrosphaera Eberhardti, port grandeur naturelle. 
a) réceptacle fertile grossi ; b) coupe longitudinale du même ; 
c) trois thèques octospores ; d) spores lisses prises dans les thè- 
ques ; f) spores libres à paroi incrustée. 


2. Clavaria mira, port grandeur naturelle. 
a) basides et spores. 


3. Ganoderma flexipes, port grandeur naturelle, dessus, protil et face infé- 
rieure. 


a) coupe longitudinale ; b) spores. 


4. Ungulina volvata (Peck), var. pleurostoma, port grandeur naturelle, face 
supérieure. 
a) face inférieure ; b) autre spécimen vu en dessous, avec une large 
ouverture sur le côté au fond de laquelle on voit une portion de 
l’hyménium. 


Quelques champignons de l'Afrique occidentale. 


Par N. PATOUILLARD. 


Nous avons réuni dansla liste suivante les espèces recueillies 
dans la Guinée française par notre collègue M. Bové et celles 
rapportées du Soudan par M. Caupeau. 


I. — Guinée française (M. Boué. 


Tremella fuciformis Berk. 

Leucoporus sacer (Fr.). 

Microporus sanguineus (L.); M. xanthopus Palisot. 
Leptoporus fumosus (Fr.). 

Lenzites applanata Fr. 


Hexagona crinigera Fr.; H. Klotschü Fr. ; H. Dybowski 


Pat. ; 1. discopoda Pat. et Har.: A. aculeata Mig. var. poris 
minoribus. 


H. Boueana n. sp. — Pileo tenui, dimidiato, postice decur- 
renti, papyraceo-flexibili, obscure brunneo, eleganter rulfo- 
zonato, leviter rivuloso, minute velutino, margine integro, pa- 
tenti, acuto ; contextu tenui, fusco ; alveolis hexagonis, mediis, 
superficialibus, intus setulosis, fuscis dein cinereis, ore 
integro. 

Se les branches mortes. 

Petite plante mesurant environ trois centimètres de un eur, 
mince, papyracée, flexible, velue au toucher, d’un brun Libre. 
marquée de zônes concentriques rousses; alvéoles larges de 1 
millim., à cloisons minces et très entières. 

spèce très voisine de 1. variegata, elle en diffère par sa 
pelite taille, sa minceur et ses alvéoles plus grandes. 


Trametes Persoont Fr.; T. Socotorana Cook.; T, paleacea 
Re Ernie SUR discolor Sacc. et Berl. 


CHAMPIGNONS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 81 


Coriolus Fischeri(P. Henn.) form. subresupinata; C.expan- 
sus (Fr.); C. cotoneus Pat. et Har. 

C. (rpex\ albo-fuscus n. sp. — Pileo coriaceo, reniformi, 
scutatim adfixo, pallide cervino, sulcatulo-zonato, margine 
recto, integro, acuto ; hymenio concolori, aculeis rigidis, bre- 
vibus, distantibus, circulatim dispositis, venoso-connexis 
obsito. 

Sur le bois mort. 

Chapeau de 3-5 centim. de diamètre, solitaire ou imbriqué, 
mince, Coriace, semiorbiculaire ou réniforme, quelquefois 
atténué en une base süpitiforme latérale, courte, toujours in- 
sérée par une expansion orbiculaire en bouclier. La face supé- 
rieure est d’une couleur pâle roussâtre et porte des zones alter- 
nant avec des sillons concentriques peu profonds ; la villosité 
est courte comme un velours ras et présente surtout en arrière 
quelques rides rayonnantes un peu scabres. La marge est en- 
tière, mince et droite. La face inférieure porte des aiguillons 
durs, courts, peu serrés, les postérieurs, cylindracés, ceux du 
pourtour, plus ou moins comprimés, réunis par des veines 
étendues principalement dans le sens circulaire et indiquant 
une origine porée. 

Cette plante ressemble à Coriolus albo-cervinus, mais en 
diffère par la configuration de l’hyménium. 

Funalia funalis (Fr.). 

F. Bouein. sp. — Pileo dimidiato-sessili, coriaceo-molli, 
flexili, tenui, albo, undique fibris spongioso-sericeis, versus 
marginem strigulosis lacerato; ambitu acuto, tenui, inflexo ; 
contextu concolori ; poris mediis, angulosis, mollibus, ochra- 
ceis, dissepimentis acutis, integris ; tubulis profundis. 

Cette espèce croît sur le bois mort, où elle forme de longues 
séries de 10 à 20 centimètres, par confluence des individus voi- 
sins. Le chapeau étroit est blanc en dessus et devient peu à peu 
jaunâtre où même citrin ; sa trame est entierement divisée en 
fibrilles, grèles, molles, très fines, lâchement contextées en 
arrière en une portion soyeuse, libres et formant un chevelu 
plus ou moins dressé au voisinage des bords. Les pores sont 
ocracés roussâtres pâles, de dimensions moyennes. anguleux 
et séparés par des cloisons molles, minces, entières et aiguës. 
Tubes longs de 2 à 3 millimètres. 


82 N. PATOUILLARD. 


Espèce à pores tramétoïdes irès analogues à ceux de Tra- 
metes aculeifera Berk. (= Polyp. Hariotianus Speg. !) mais 
différente par la surface du chapeau. Intermédiaire entre Funa- 
lia et Coriolus, elle ne doit pas être comparée à T7. ozonioi 
des. 

Phellinus seruposus (Fr.). 

Ganoderma r'ugosum (Nees). 

Schizophyllum commune Fr. 

Hypoxylon Aæmatostroma Mig. ; 7/1. suborbiculare WW. 
et C. 

Daldiana concentrica (Fr.). 

Xylaria grammica Mig. 

Lycogala epidendron Bull. 


Il. - Soudan (M. Chudeau). 


Leptoporus asperulus n. sp. — Pileo rigido, suberoso, reni- 
formi, applanato, concentricesulcato, alutaceo-pallescente dein 
obscurato, tactu aspero, margine acuto, integro, intus albido, 
poris minutis, subrotundis, stipatis, dissepimentis tenuibus 
integris, alutaceo-fuscis. 

Sur le bois mort. 

Plante de 1-5 cent. de long, 2-8 cent. de large, rigide, réni- 
forme, non décurrente en arrière, d'abord d'un blanc roussâtre 
puis brunâtre plus ou moins foncée, surtout près des bords. Sa 
surface est marquée de sillons concentriques peu profonds et 
porte des aspérités courtes, dressées, rudes au toucher, très 
caractéristiques. La trame est mince, soyeuse, d'un blanc un 
peu fauve. La couche de tubes, longue de 2 à 3 millim. est bien 
distincte, nontramétoïde, rigideet de même couleur ; elle s'étend 
sur toute la face inférieure jusqu'au bord mème du chapeau. 

Espèce voisine de Lept. anebus. 

Hexagona Xlostchii Fr, 

Trametes cinnabarina [Jacq.). 

T. nitidula n. sp.— Pileo dimidiato-sessili, suberoso-rigido, 
applanato, glaberrino, subnitente, pallide fusco-ochraceo, con- 
centrice sulcato, contextu concolori, poris rotundis, minutis, 
saturatioribus, dissepimentis obtusis, integris. 

Sur le bois mort. 


CHAMPIGNONS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 83 


Chapeau sessile, dimidié, non ou à peine décurrent en arrière, 
rigide, plan convexe, très glabre. large de 5-8 cent., long de 
4-5, à marge droite, obtuse et entière, ocracé roux, plus foncé 
près des bords. Trame homogène, ferme, de même couleur, 
sans pellicule, épaisse de 5-8 millim. Tubes plus courts que la 
trame, à cloisons trametoïdes. 

Cette espèce ressemble beaucoup à Leptop. anebus par le 
port et la couleur ; elle en diffère par sa marge non aiguë et 
ses pores plus grands. Très voisine de Coriolus atypus et de 
Tr. paleacea. 

Coriolus Chudæi n. sp. — Pileo dimidiato-sessili, postice 
decurrenti, convexo, semiorbiculari, pallide fusco, strigoso- 
hirsuto, prœcipue versus marginem brunneo-zonato, contextu 
tenui, coriaceo, fulvo, poris profundis, stipatis, angulosis, plum- 
beis, minutis, ore integro, acuto. 

Sur les souches pourries. 

Sessile, dimidié, inséré par toute la face postérieure et décur 
rent en arrière, convexe, semiorbiculaire, à marge droite, mince 
et entière, souvent conné par les bords et formant de longues 
séries ; 3-5 cent. de long, 7-15 de large. Face supérieure rousse 
ou blanchâtre lavé de roux, marqué de zônes brunâtres, cou- 
verte d’une villosité rude de filaments accolés en mèches fines, 
molles, dressées ou couchées. Face inférieure concave, plus ou 
moins radiée-plissée, rousse dans les jeunes spécimens, puis 
d’une couleur grise plombée quidevient très intense et presque 
bleue dans les portions postérieurs les plus éloignées des 
bords. La trame est fauve, coriace, épaisse d'environ 2 millim. 
Tubes cendrés à l’intérieur. 

Espèce affine à C. lutescens, Tr. occidentalis, etc. 

Funalia funalis (Fr.). 

Phellinus scruposus (Fr.). 

Xanthochrous senex (Fr.). 

X. rudis n. sp. — Pileo lignoso, durissimo, sessili, pulvinato- 
ungulato, obtuse marginato, strato annoso marginalilatissimo, 
tactu velutino,cinnamomeo, strato hornotino atro valde rimoso- 
partito; contextu fibroso-radiante, concentrice zonato, ferru- 
gineo, crassissimo; poris minutis, fusco-cinnamomeis, disse- 
pimentis obtusis, integris, tubulis, brevibus, stratosis ; sporis 


S4 N. PATOUILLARD. 


ovoideis, lævibus, 5x4 y ; cystidiis paucis, spiniformibus, fuscis. 
15-205 

A la base des troncs. 

Espèce sessile, dimidiée-onguliforme, très dure, 5-12 cent. 
de largeur sur 6-8 de long et 8 d'épaisseur, très lourde, à sur- 
face ni zonée, ni sillonnée. Les spécimens jeunes, comme aussi 
les portions de première année sont doux au toucher et villeux- 
pruineux ; les portions plus âgées se crevassent à la surface, 
deviennent rudes au toucher et prennent une coloration rousse- 
noirâtre puis entièrement noire La trame est très épaisse, dure, 
zonée, rayonnée fibreuse et n'est pas recouverte par une croûte. 
Les tubes forment une couche stratifiée de 1/2 à 1 cent. d'épais- 
seur. 

Ce champignon a le port de Phellinus toniarius et est très 
voisin de X. rimosus. 

Ganoderma fulvellum Bres. 

Xerotus luteolus n. sp. — Pileo reniformi, autice curvato, 
postice depresso, in stipitem lateralem, cylindraceum producto, 
glabro, pallide flavo dein obscure fusco, leniter striato-sulcato; 
lamellis excentricis, distantibus, atro-brunneis, brevioribus 
immuixtis, non anastomosantibus: sporis hyalinis, 63 v. 

Sur les branches mortes. 

Plante de 3-4 cent. de diamètre, caractérisée par sa couleur 
d'un jaune citrin et ressemblant par son port aux formes pleu- 
ropodes de X. Rawakensis. 

Schizophyllum commune Fr. 

Tulostoma Chudäæi n. sp. — Peridio amplo, subgloboso, 
albido, glabro, lævi, ore prominulo, integro. subcartilagineo, 
basi zona crassa rigida tomentoso-pilosa quasi cupuliformi 
fusco-brunnea cincto ; stipite cylindraceo, in acetabulum peridii 
immerso, discreto, lignoso, longitudinaliter rimoso subsqua- 
moso vel lævi, basi bulboso immarginato; gleba fusco-ochra- 
cea ; capillitio floccis hyalinis longissimis ad septa inflato-no- 
dosis composito, sporis ovoideo-subglobosis, flavis, asperatis, 

1-5Ex An. 

Dans les champs de mil, où il parait commun. 

Espèce robuste à peridium blanchätre {2 cent. de de diam.;, 


PER CENETR 


CHAMPIGNONS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 55 


à stipe long de 3-5 cent. sur 5 6 millim. d'épaisseur, caractérisée 
par la base tomenteuse qui entoure le tiers inférieur du péri- 
dium comme d'une cupule épaisse. 

Son capillitium de longs filaments incolores épais de 3-6-8 x 
se désarticule difficilement et est renflé en nœuds aux cloisons 
sans coloration spéciale. 

Humaria minutula n. Sp. — Sparsa vel gregaria, sessilis, 
minuta, 2 millim. circiter lata, extus supraque carnea, hymenio 
saturatiore, primo cupularis dein explanata subconvexa, extus 
lævigata, margine obtuso integro, carne pallidiore ; ascis oper- 
culatis, cylindraceis, 250415 p, 8-sporis, iodo non cærules- 
centibus; sporis ovoideis, 1-seriatis, hyalinis, lævibus, majus- 
culis, 15-21X11-14u, intus obscure 2-guttulatis ; paraphysibus 
numerosis, septatis, vix incrassatis (4u), fere hyalinis, non gra- 
nulosis. 

Sur les brindilles de bois pourri tombées à terre. 

Petite espèce d’abord déprimée et cupuliforme puis étalée, 
plane ou convexe, à face extérieure glabre, entièrement de cou- 
leur carnée, plus foncée dans l’hyménium jeune. Les spores 
ovoïdes présentent soit 2 gouttelettes polaires, soit des amas 
de granulations épars ou limités aux extrémités, laissant au 
centre un large espace hyalin et circulaire. 

Inséparable de Humaria, elle touche à Pythia et à Sarcos- 
cypha. 


Récolte et emploi de l'Elaphomyces granulatus, 


par M. A. SARTORY. 


Certaines contrées de l’Allemagne, mais plus spécialement 
le Grand Duché de Bade et l’Alsace-Lorraine, sont riches en 
champignons du genre Ælaphomyces. 

Près de Baden-Baden, à Lichtenthal (Forêt Noire), l'Elapho- 
myces variegatus est fort commun. À Wangenbourg, village 
d'Alsace, situé en pleine forêt à une altitude de 618 mètres, 
l’Elaphomyces granulatus (en allemand Erdnusz) se trouve en 
telle abondance qu'il est récolté pour servir de nourriture aux 
porcs. 

La récolte qui se fait dans les mois d'avril et septembre est 
assez curieuse ; Ces Elaphomyces poussent à une profondeur 
de 10 à 11 centimètres au pied des hêtres et des charmes dans 
un terrain riche en humus. Ces champignons exhalent avant 
leur maturité une odeur spéciale, forte, un peu aromatique, 
odeur facilement perçue par les porcs qui reconnaissent avec 
une extrême facilité les endroits riches en £laphomyces. 

Pendant les mois d'avril et septembre plus de 300 animaux 
sont nourris exclusivement d'£laphomyces granulatus frais. 

En septembre les Elaphomyces sont recueillis soigneusement, 
débarrassés de toute trace de terre et conservés dans des sacs 
de toile dans un local tempéré. Au moment de l'hiver ces cham- 
pignons devenus secs et coriaces sont légèrement broyés et 
mêlés d’un peu d’eau et de pain et donnés aux pores comme 
nourriture. 

Details à noter.— Ni le cheval, ni le lapin, ni le chien, ni le 
cobaye {nous avons pu le constater pour ce dernier au labora- 
toire) ne peuvent manger l'Elaphomyces granulatus. 

Laboratoire de Botanique cryptogamique 
de l'Ecole supérieure de pharmacie de 
Paris. 


Etude biologique de Cryptoccus (Saccharomyces) 
glutinis Fres. (Kürz) 


par M. A. SARTORY. 


Au cours d’un travail d'ensemble que j'ai entrepris sur les 
levures roses, j'ai eu l’occasion de faire l’étude biologique du 
Cryptococcus (Saccharomyces) glutinis (Fres.. Kürz). 

Cet organisme est très répandu dans la nature. On le trouve 
dans les macérations de céréales, sur la croûte de certains fro- 
mages, sur la colle de pâte, et sur beaucoup d'autres matières 
organiques fermentescibles. 

Examiné au microscope, cet organisme se compose de cel- 
lules ovales, de dimensions moyennes comprises entre 5 à 11 w 
sur 4 y ‘de large, le bourgeonnement s’effectue à la façon de 
celui des Saccharomyces. 

L'optimum de croissance a été recherché en cultivant la 
levure sur carotte. 

Plusieurs tubes de carottes ensemencés furent placés respec- 
tivement à des températures de Æ+ 16°, - 22-25°, — 30-84, 
+ 37°, + 40-410. 

L’optimum cultural se trouve compris entre H- 22° et + 36°, 
à + 37-38° la levure cesse de végéter. 

Les conditions d'apparition du voile sur bouillon pepto-gly- 
cériné sont les suivantes : 


À + 40°, pas de voile. 

À + 38-36°, pas de voile. 

À + 33-340, voile après 3 à 4 jours. 

À —+ 26-28, voile après 2 à 3 jours. 

À — 20-22°, voile après 4 à 5 jours. 

À — 15-18, pas de voile même après 15 jours. 


À l'examen microscopique, les voiles jeunes sont formés 
d'éléments allongés. En vieillissant, les cellules primitivement 


88 M. A. SARTORY. 


ovales s'étirent en forme de boudin et s'associent de façon à 
former une sorte de faux mycélium. Le dépôt de fond est cons- 
titué par des cellules ovales. La formation des ascospores a 
été tentée sans succès sur bloc de plâtre suivant la technique 
donnée par Horu et Poursex (1). 

Pour l'étude biologique de cette levure, comme pour Îles 
organismes que nous avons étudiés précédemment, nous avons 
suivi les méthodes proposées par Lurz et F. Guécuex (2). 

Sur carotte, la culture est extrêmement rapide, rose, étalée 
au début, la croissance se ralentit au bout du septième jour. 

Sur pomme de terre simple, pomme de terre acide, pomme 
de terre glycérinée et sur topinambour, la végétation est 
moins rapide, il se forme de petites colonies très saillantes d’un 
blanc rosé. 

Sur gélatine, végétation superficielle peu abondante (rose), 
et commencement de liquéfaction de la gélatine au 30° jour sur 
gélose, une trainée de couleur rose pâle avec début de liqué- 
faction le.36° jour. 

Sur sérum coagulé, la croissance est presque nulle et la 
liquéfaction n’a pas lieu. 

Cette levure sécrète de l’invertine, et par suite dédouble le 
sucre de canne, elle produit la fermentation alcoolique. Elle 
est sans action sur le maltose et le galactose. 

Sur l'amidon et l’inuline, les résultats sont également néga- 
tifs. 

Sur le lait, on n'observe au début aucune modification appa- 
rente ; toutefois, au bout de 14 jours. il y a précipitation de la 
caséine sans peptonification de cette dernière. 

La limite de développement en milieu chlorhydrique est 
comprise entre 3 gr. et 3 gr. 25 d'acide chlorhydrique pur 
pour 1.000. | 

Une dose de 0 gr. 40 à O0 gr. 45 de formol commercial à 
40 °/, arrête toute végétation; l’acide phénique cristallisé à la 


(1) Hozm et POULSEN. —  Meddel. fra Carlsberg Laboratoriet, Bd., II, 
p. 217, 141, 1883-88. 
(2) L. Lurz et F. GUÉGUEN. — De l’unifleation des méthodes de culture 


pour les Mucédinées et les Levures (Congrès international de Bot. de 1900). 


DU Cryptoccus (Saccharomyces) glutinis. 89 


dose de 0 gr. 50 à 0 gr. 60 agit de même. Le Saccharomyces 
glutinis est dépourvu de pouvoir pathogène vis-à-vis du 
cobaye. 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique 
de l'Ecole supérieure de pharmacie de 


Paris). 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XII. 


Aspergillus clavatus Desmazières. 


On connaît jusqu'ici deux espèces d'Aspergillus se distin- 
guant de toutes les autres par le renflement en massue allon- 
gée du sommet conidifère de leur filament dressé : l'A. clavatus 
Desm. et l’A. giganteus Wehm. (1. 

L'Aspergillus clavatus Desm. est bien connu et se rencontre 
très fréquemment. Ses hyphes mycéliennes stériles sont conti- 
nues, très longues et présentent au sommet une vésicule clavi- 
forme de 1504 sur 354 complètement recouverte de stérigmates 
courts ayant 7 à 8u sur 2u5 à 34 surmontés d'un long cha- 
pelet de conidies petites, hyalines puis vertes, ovales et mesu- 
rant Au sur 2 à 3u. La taille des hyphes fructifères indiquée 
par les auteurs est de 3 mm. environ, mais cette dimension 
varie suivant les milieux de culture et la plante qui existe 
depuis longtemps à la Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie 
atteint { cm. en moyenne. Cette remarque a son importance 
et explique les différences de dimension que j'ai observées 
chez l’Aspergillus giganteus. J'ai pensé qu'il était convenable 
de faire figurer ces deux plantes sur la même planche au même 
grossissement. 


Aspergillus giganteus \Vehmer. 


L'Aspergillus giganteus Wehmer (2) est construit sur le 
même type et n’a été signalé qu'une seule fois. Aucune figure 
n’en a été publiée jusqu'à présent. C’est une Mucédinée remar- 
quable par la hauteur inusitée de ses conidiophores. La plante 


(1) L'A. subelavatus Puriewitsch ayant des basides à deux étages est en 
réalité un Sferigmatocystis. 

(2) WEHMER, Die Pilzgattung Aspergillus. Genève, imprimerie Eggimann, 
1901. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 91 


à son début émet des filaments comparables plutôt à ceux de 
certains Mucor qu'aux hyphes fructifères des autres Asperpil- 
lus. Les dimensions de la plante que j'ai observée étaient de 
beaucoup plus considérables que celles qui ont été indiquées 
par Wenmer, mais, comme pour l'Aspergillus clavatus, il faut 
tenir compte des modifications apportées à la végétation par 
les milieux de culture. Les échantillons de l’Aspergillus gi- 
ganteus qui ont été décrits ont été obtenus sur de petites quan- 
tités d’extrait de malt ou sur des solutions artificielles ne ren- 
fermant probablement pas les éléments nutritifs suffisants pour 
que le développement soit parfait. Sur des tranches de pain et 
même sur le crottin de cheval dans les grandes cultures, le 
mycélium blanc cloisonné et ramifié donne d’abord les conidio- 
phores de 2 à 3 centimètres qui ont été signalés, mais celles 
qui se produisent ensuite s’allongent de manière à atteindre 
près de 7 centimètres de hauteur. Ces longs filaments sont 
sont incolores, lisses, continus, rigides et à paroi très épaisse. 
Leur diamètre est de 30 à 50. ls augmentent insensiblement 
de volume à leur sommet pour former une vésicule en massue 
très allongée, dont la présence des stérigmates indique seule 
le début. La longueur de cette partie conidifere est très varia- 
ble et peut atteindre 0 ""85, sa plus grande largeur est en 
moyenne de 0 "*09 à 0“ 12. Les chapelets de conidies qu la 
recouvrent forment une masse relativement considérable. Les 
stérigmates prennent naissance tous à la fois et recouvrent 
entièrement la surface de cette vésicule. [ls sont très serrés les 
uns contre les autres, incolores à paroi mince et délicate, de 
forme oblongue, de dimension variable, et près de trois fois 
aussi longs que larges ; mesurant parfois 9 à 122 sur 4 à 5p 
à la maturité; ils se flétrissent et se détachent facilement 
laissant appercevoir la cicatrice circulaire de leur inser- 
tion. Chacun d'eux porte un long chapelet de conidies 
ovales de grosseur variable 2,8 à 4,2 4 sur 2,1 à 2,8u, un peu 
plus petites que celles de l’Aspergillus clavatus. Au micros- 
cope, elles paraissent rondes et ovales parce que les unes sont 
de face et les autres de profil. 

Cette plante s'était développée en été sur du crottin de 
cheval. 


92 G. BAINIER. 


Bien que cette Mucédinée s'accommode mal d'une température 
inférieure à + 10°, elle ne laisse pas d'être très rustique, étant 
peu difficile sur le choix du substratum. Les grandes cultures 
que j'en avais faites au début ont contaminé mon laboratoire, 
de telle façon que je n'ai pu m'en débarrasser entièrement 
qu'après l'hiver. 


Aspergillus gracilis nov. sp. 


C'est au hasard que je dois cette petite espèce. Ses conidies 
se trouvaient accidentellement sur une prune, associées au 
Monilia fructigena Pers. Une série de cultures m'a permis de 
l'isoler. 

Le mycélium blanc, semblable à du coton, produit au début 
sur réglisse de petites masses hémisphériques d’un diamètre de 
2 à 3 mm. Bientôt une coloration bleue très pàle se fait remar- 
quer sur les bords de ces masses, puis augmente d’étendue et 
d'intensité ; l’ensemble devient bleu, puis vert, et enfin vert 
noir. 

L’Aspergillus gracilis exige la chaleur de l'été pour que son 
développement soit parfait. La température influe même sur la 
coloration. J’ai remarqué que les fructifications des dernières 
chaudes journées de septembre étaient d’un beau bleu : puis, 
sur le même mycélium, celles qui se produisirent dans les 
premières journées plus froides d'octobre avaient une colora- 
tion verte si différente que je crus être en présence de deux 
espèces distinctes. À 10 ou 12 degrés, les cultures se réduisent 
à un mycélium blanc stérile. Les fructifications naissent sur 
les ramifications aériennes du mycélium. Les premières sont 
tout à fait rudimentaires et leur support est considérablement 
réduit. Bientôt chaque branche mycélienne donne naissance de 
place en place à des supports latéraux cylindriques, lisses, à 
paroi mince et terminés à leur sommet par un renflement coni- 
difère. Ce qui caractérise cette espèce en la distinguant de 
presque tous les autres Aspergillus et en particulier de l'As- 
pergillus fumigatus, c'est la délicatesse extrême de ses fila- 
ments. Les hyphes conidifères elles-mêmes n'ont pas plus de 
2,8u de diamètre; leur longueur est variable mais dépasse 


4 È 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 93 


rarement 025. Le renflement qui les termine à la forme 
spéciale d’un tronc de cône renversé surmonté d'une calotte 
plate ou hémisphérique. Ce tronc de cône mesure 24 environ 
dans sa plus grande largeur. Les stérigmates longs de 5,6 ne 
se produisent que sur la calotte supérieure, ils se dressent 
verticalement et donnent chacun naissance à un chapelet de 
conidies extrêmement long. Les conidies restent longtemps 
ovales avant de prendre leur forme sphérique définitive ; elles 
ont une grosseur variable mesurant en moyenne 3 y, quelques- 
unes restent sensiblement ovoïdes. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. 
Aspergillus giganteus, clavatus et gracilis. 


Aspergillus giganteus. 
1. Plante grandeur naturelle réduite de 1/5. 
2. Hyphes conidiennes (90 diamètres) 
3. Coupe d’une hyphe conidienne couverte de stérigmates (90 dia- 
mètres). 
. Coupe d’une hyphe conidienne avec ses conidies (90 diamètres). 
. Appareil fructifère (90 diamètres). 
. Stérigmates et conidies de dimension un peu au-dessous de la 
moyenne (560 diamètres). 


D Ot À 


Aspergillus clavatus. 
7. Plante grandeur naturelle réduite de 1/5. 
8. Coupe d’une hyphe conidienne avec stérigmates (90 diamètres). 
9. Appareil fructifère. 
10. Stérigmates et conidies (560 diamètres). 


Aspergillus gracilis (560 diamètres). 
11. Appareil conidien du début. 
19. Appareils conidiens monstrueux. 


13. Rameau fructifère normal. 
14. Conidies. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XIII. 


Penicillium caseicolum n. sp. 


J'ai récolté sur un fromage de Camembert un Penicillium 
non encore décrit, et qui diffère beaucoup, notamment, du 
P. Camemberti que M. Taom (1) a récemment isolé du même 
substratum. Tandis que le P. Camemberti est d'abord blanc. 
puis glauque, celui que je vais décrire est remarquable par sa 
blancheur de neige, et par la longueur relative des hyphes qui 
servent de support à l'appareil conidifère ; je l'ai nommé en 
raison de son habitat, lenicillium caseicolum. Si l’on vient 
à semer une de ses conidies, on remarque dès le lendemain 
que son diametre est devenu deux ou trois fois plus grand, et 
qu’elle germe en émettant des filaments d'une largeur de 5,6 x 
environ. Le mycélium devient de plus en plus abondant les 
jours suivants, et ce n’est que vers le 6° ou le 7° jour, quelque 
fois même plus tard, que se montrent les fructifications. Toutes 
sont construites sur le même type. et l’on ne rencontre pas 
dans cette espèce ces premiers appareils fort simplifiés qui 
chez presque tous les autres Penicillium commencent à se 
former dès le lendemain de la germination des conidies. Les 
hyphes aériennes qui supportent le pinceau conidifère ont une 
longueur dépassant souvent 5%. Ces longs cylindres rectili- 
gnes ou très légèrement ondulés, très rarement ramifiés 
sont cloisonnés de distance en distance. Pour former le pinceau 
fructifère, le filament dressé émet près Ge son sommet une 
première branche latérale au-dessous d’une cloison formant 
ainsi deux ramifications, qui à leur tour et de la même ma- 
nière. donnent chacune une nouvelle branche latérale. Les ra- 


(1) Tuom Charles. — Fungi in cheese ripening : Cumembert and Roque- 
fort. U. $S. Depart. of Agriculture, Bureau of Animal industry, Bull. ne 82. 
Washington 1906. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 95 


meaux qui résultent de cette nouvelle formation se comportent 
comme ceux qui leur ont donné naissance. Le nombre des 
étages que forment les ramifications superposées est ordinaire- 
ment restreint. Souvent, au lieu d’une seule branche latérale, il 
se produit un verticille de 3 ou plus rarement 4 rameaux. Les 
dernières ramifications portent toutes à leur sommet de 3 à 6 
stérigmates longs de 16,8 x surmontés d'un chapelet de coni- 
dies. Les conidies sont lisses, sphériques, incolores et mesurent 
9,6 p. 


Penicillium Paxilli (Nov. sp.). 


Sur les Paxillus que j'ai récoltés à Montgeron durant l’her- 
borisation de la Société Mycologique, j'ai pu isoler un Peni- 
cillium vert bleuâtre que je désigne sous le nom de Penicillium 
Paxilli. Si on vient à semer une conidie de cette mucédinée, 
on remarque qu’elle augmente peu de volume pour germer et 
émettre des hyphes mycéliennes délicates, cloisonnées et 
ramifiées. Dès le lendemain de la germination, on voit déjà 
commencer les fructifications. Les unes sont tout à fait rudi- 
mentaires, réduites simplement à une rosette de 3 à 5 sté- 
rigmates conidifères, à l'extrémité d’un support plus ou moins 
allongé ; les autres sont un peu plus compliquées, car à une 
faible distance au-dessous des stérigmates qui couronnent le 
filament principal, on remarque une branche latérale assez 
courte qui se sépare à angle aigu et dont le sommet porte des 
fructifications identiques. Peu à peu des systèmes semblables 
remplissent la masse du mycélium. Bientôt les appareils nor- 
maux prennent naissance et se composent d'un support formé 
d’une hyphe dressée, cloisonnée, longue d’un millimètre en 
moyenne, avec un faible diamètre de 2,8 u. A l'extrémité de ce 
filament se produit une sorte de verticille de 4 à8 ramifications 
formant des angles sensiblement égaux pour s’écarter les unes 
des autres. Chacune de ces ramifications porte de 3 à 6 sté- 
rigmates conidifères. Parfois cependant le pinceau fructifère 
est un peu plus compliqué: À une faible distance au-dessous du 
système de ramifications que je viens de décrire, il se produit 
sous une cloison un seul rameau, qui, après avoir atteint et 


96 G. BAINIER. 


même parfois un peu dépassé le niveau du filament principal, 
donne à son tour une seule branche latérale, puis se termine 
ainsi que cette branche par des stérigmates au nombre de 3 à 
6. Les stérigmates de ces divers appareils ont une longueur de 
8,4. Ils sont surmontés d'un chapelet de conidies lisses, 
vertes, sphériques, et mesurant 2,8 y en moyenne. 


Penicillium exiguum n. sp. 


Le Penicillium exiguum se trouvait sur un fromage de Brie, 
avec d’autres Penicillium verts. J'ai eu quelque peine à l’obte- 
nir à l'état de pureté, à cause de la petitesse de ses appareils 
conidifères : il est d'ailleurs un peu plus difficile à cultiver que 
les autres espèces. Cependant il se développe bien sur la racine 
de réglisse. Son mycélium est d'un blanc très pur, et se com- 
pose de filaments ténus, cloisonnés et très ramifiés, sur les quels 
se produisent des fructifications nombreuses. Finalement les 
couches qu'il forme ont une épaisseur de 6 à 8"® et prennent 
une teinte d’un blanc très légèrement gris roux, coloration 
due à la masse des conidies qui recouvrent sa surface. Cette 
espèce donne toujours tardivement ses fructifications et celles- 
ei sont plus ou moins compliquées sur le même filament de 
mycélium (fig. 5). 

Quelques appareils conidifères sont très réduits et uni- 
quement formés d’un très court support directement surmonté 
des stérigmates. Chez les autres, le support est un peu plus 
allongé, et il existe une branche latérale en plus du filament 
principal. Tantôt ces deux organes se terminent directement 
par les stérigmates, tantôt ils produisent l’un et l’autre un 
verticille de 3 à 5 courts rameaux secondaires portant alors les 
stérigmates conidifères. Dans tous les cas les supports restent 
très courts, leur longueur ne varie ordinairement que de 13 à 
41 & pour une épaisseur de 2,8 u. Ces appareils se produisent 
en très grand nombre à peu de distance les uns des autres sur 
la même hyphe. Les stérigmates ont ordinairement une lon- 
gueur de 8 p. Ses conidies ont la forme d’un cylindre arrondi 
aux deux extrémités, de dimension variable et mesurant en 
moyenne 2 sur 4 p. 


"CV 


MYCOTHÈEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 97 


PLANCHE X (560 diamètres). 


Penicillium paxilli ; P. exiguum ; P. caseicolum. 


Penicillium Pazxilli. 1. — Gerraination des conidies. 
9, — Fructifications du début. 
3-4.— Fructifications normales. 


Penicillium exiguum. 5.— Filament ramifié avec ses appareils conifères. 


Penicillium caseicolum. 6. — Germination des conidies. 
7. — Début d’un appareil conidifère. 
8-9-10.— Appareils conidifères. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XIV. 


Scopulariopsis (Penicillium pro parte), genre nouveau de Mucédinées 


Dans le grand nombre des Penicillium décrits se trouvent 
certaines espèces très différentes, qu’il est nécessaire de séparer 
pour en former un genre distinct. 

Le Penicillium brevicaule, par exemple. et quelques autres, 
possèdent des caractères trèstranchés qui les différencient nette- 
ment des vrais Penicillium. 

Je désignerai ce groupe homogène sous le nom de Scopu- 
lariopsis, à cause du mode d’agencement de leurs stérigmates, 
qui rappelle ce que l’on connaît chez les Scopularia. 

Les Müucédinées qui le composent affectent l'apparence {et le 
port de certains Monrlia, mais les conidies sont successivement 
formées l'une au-dessous de l’autre par l'extrémité du stérig- 
mate, qui se renfle et se sépare par une cloison tandis que chez 
les MHonilia les filaments se cloisonnent de distance en distance, 
puis se dissocient en articles distincts qui sont autant de coni- 
dies. Les pinceaux conidifères, comparables à ceux des Peni- 
cillium, ont toujours ici un support très court; ils sont irrégu- 
liers. Les rameaux dontils sont formés sont généralement gros 
et recouverts d'une membrane délicate se flétrissant facilement. 
Les stérigmates sont relativement très allongés. Les conidies 
volumineuses, rondes ou ovales, lisses ou échinulées, sont pres- 
que toujours associées à un nombre plus ou moins grand de 
conidies à sommet pointu ou à base tronquée, ou bien encore 
présentant la forme d’un fer de lance tronqué à la base. Tou- 
tes ces espèces sont de couleur plus ou moins vive, blanche, 
rose, jaunâtre, rougeàtre ou grisâtre, et se développent sur les 
substances en décomposition. 

[ls apparaissent d'ordinaire lorsque d’autres Mucédinées, ou 
même parfois les Penicillium verts classiques ont plus ou 
moins achevé leur évolution. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 99 


Scopulariopsis/Penicillium) brevicaule (Sacc.) Bainier. 

Cette Mucédinée a été découverte par Saccarpo (F1. ital., t. 
893; Mich. LI, p. 547), qui donne la description suivante: 
Touffes étalées, d'un rouge sale très pâle de mucédinées. Fila- 


ments fertiles courts se dressant sur un mycélium délicat, cy- 


lindriques. cloisonnés, parfois rétrécis aux cloisons, portant au 
sommet-des ramifications opppsées et verticillées. Rameaux 
pointus au sommet. Conidies réunies en chapelet, globuleuses, 
de 5 à 7x de diamètre. un peu verruqueuses, hyalines puis tein- 
tées de rouge. 

J'ai pu cultiver cette plante grâce aux échantillons que M. 
BarrHELAT m'a procurés. Elle se développe sur un très grand 
nombre de substances, en particulier sur les matières qui ren- 
ferment du sucre et de l’amidon. Saccarpo l’a trouvée sur du 
carton pourri. Sur réglisse, on obtient d’abord un épais mycé- 
lium filamenteux blanc et cloisonné, puis on est prévenu de la 
formation des conidies par l'apparition d’une coloration rosée 
très pâle. Les appareils fructifères sont irréguliers; leur sup- 
port très court est d'abord cylindrique, puis, par suite de la 
formation d'une cloison dans sa partie moyenne il se compose 
de deux cellules superposées à panse renflée. Les ramifications 
qui le surmontent se composent assez souvent de cinq à six 
étages de verticilles de ramuscules superposés. Ces ramuscules 
sont groupés en nombre très variable 3 ou 4 en moyenne. Sou- 
vent ils avortent et le rameau qui devait leur donner naissance 
s’allonge etse cloisonne au niveau des verticilles qui manquent. 
Les cellules qui constituent ces ramuscules restent peu de 
temps cylindriques ; bientôt elles se renflent dans leur partie 
moyenne et prennent souvent la forme d'un tonneau. Ce ren- 
flement peut s’accentuer encore avec le temps et les cellules des 
pinceaux fructifères qui ont achevé leur évolution deviennent 
plus ou moins sphériques, ce qui donne à la Mucédinée un 
aspect tout particulier. Les stérigmates sont réunis en groupes 
peu nombreux, souvent même certains rameaux se prolongent 
et se transforment directement en autant de stérigmates sim- 
ples. Ils sont toujours très allongés et diminuent insensible- 
ment de diamètre en approchant du sommet qui donne naissance 
au chapelet de conidies. Ces conidies sont de grosseur variable, 


100 G. BAINIER. 


mesurant 64 en moyenne. Elles sont presque toujours sphéri- 
ques; (dans la Mucédinée que j'ai observée elles étaient lisses, 
et non verruqueuses comme dans le type, probablement par ce 
que la température du laboratoire où je faisais mes expériences 
cet hiver n'était pas suffisamment élevée pour que le dévelop- 
pement soit parfait). Quelques-unes sont pointues au sommet 
et prennent la forme d’un fer de lance tronqué à la base; vues en 
masse, elles sont d’un rose très pâle. 

Le Scopulariopsis brevicaule se développé sur les subs- 
tances les plus diverses: il possède la propriété singulière de 
vivre parfaitement dans les milieux renfermant quelques mil- 
lièmes d’arsenic. La croissance s'accompagne dans ce cas de 
la production d'un gaz à odeur très forte, qui est un violent 
poison. 

11 en résulte que si le Scopulariopsis brevicaule peut être la 
cause des empoisonnements qui se produisent dans les appar- 
tements tapissés avec des papiers recouverts de peinture arse- 
nicale, il est en même temps le réactif le plus sensible de 
l’arsenic. Ces faits méritent d’être vulgarisés et je crois qu'il 
est utile de reproduire ici les quelques pages de la thèse de 
VazEur (1) qui relatent toutes les observations de Gosro à ce 
sujet. Je conserverai dans cette citation le nom de Penicillium 
brevicaule sous lequel la Mucédinée était désignée au moment 
des expériences dont il est fait mention. 

Gosro (2) a montré que certaines moisissures, parmi lesquel- 
les il convient de ranger le Mucor Mucedo, les Aspergillus 
glaucus et virens et le Penicillium brevicaule vivent parfaite- 
ment dans des milieux renfermant quelques millièmes d’arsenic. 
Leur développement ne présente rien de particulier quand le 
milieu nutritif ne contient que des matières albuminoïdes; au 
contraire, en présence des hydrates de carbone et en particulier 
de l’amidon et du sucre, la vie de la moisissure s'accompagne 
de la production d’un gaz possédant une odeur d'ail très pro- 
noncée, et qui n’est autre que la diéthylarsine. Les cultures de 


(1) Amand VALEUR. — L'Arsenic, chimie et toxicologie. — Thèse d’agré- 
gation, Paris, 1904, chez Joanin, 24, rue de Condé. 

(2) Archives italiennes de biologie, 18 p. 252 et 298 (1892) ; Rivista d'igiene 
Sanit. public, p. 661 et 693 (1900); Revue d'hygiène, 120, p. 74 (1901). 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 101 


moisissures dans une bouillie de pomme de terre renfermant 3 
à 4 pour 1.000 d’acide arsénique dégagent une odeur alliacée 
encore sensible après plusieurs mois. 

Gosro fit ses premières expériences avec le Mucor Mucedo. 
Je cultivais, dit-il, la moisissure de Mucor Mucedo sur des 
tranches de pomme de terre exemptes d'arsenic; au fond du 
tube étranglé contenant la pomme de terre, il y avait un tam- 
pon de coton hydrophile éloigné d'environ 4 centimètres, et 
imprégné d'une solution faible d’arsenic. Avec le temps on vit 
la moisissure se propager vers le bas jusqu'à ce qu’eût lieu une 
véritable invasion du mycélium dans le tampon, de manière 
qu'après un certain temps il n’était plus possible de distinguer 
le coton du tissu végétant. 

Gosio conclut : Ainsi le Wucor Mucedo peut décomposer les 
couleurs d’arsenic des tapisseries, même quand le végétal vit 
sur la face de la tapisserie qui est tournée contre le mur. Ses 
filaments végétatifs peuvent s’insinuer par les pores du papier 
et atteindre de cette manière la superficie colorée. C’est donc 
par le lent développement de la moisissure aux dépens de la 
colle de pâte qui a servi à fixer le papier coloré que prend nais- 
sance le gaz toxique dans l’air de certains appartements. 

Les arsenio-moisissures constituent des réactifs extrêmement 
sensibles de l’arsenic. Il suflit de citer l'expérience suivante de 
Gosio : Dans ‘une solution renfermant 0,5 ou 1 pour 1.000 
d'acide arsenique et une faible quantité d'acide tartrique, dont 
la présence favorise le développement de la moisissure, on 
plonge simplement une tranche de pomme de terre ou de ca- 
rotte. On place ensuite cette tranche dans un tube ; on stérilise; 
on ensemence avec du Mucor: Mucedo et l'on maintient à la 
température de 25 à 30°. Après deux ou trois jours, il se pro- 
duit une odeur alliacée qui persiste des mois entiers si la vie du 
Mucor n'est pas compromise. On obtient le même résultat 
avec l’Aspergillus glaucus et l'Aspergillus virens, et plus faci- 
lement encore avec le Penicillium brevicaule dont l’activité est 
telle que Gosro l'appelle «un réactif vivant de l’arsenic ». C'est 
à ce réactif que se rapportent les observations qui suivent. 

Les conditions de la réaction sont d’abord liées aux diverses 
circonstances qui favorisent la vie de la moisissure : humidité 


8 


102 G. BAINIER. 


du milieu, exposition à la lumière diffuse et surtout le large 
accès de l'air. 

La réaction ne se produit ni dans le vide ni en l’absence de 
l’oxygène. La température la pius favorable au développement 
normal du Penicillium est comprise entre 25 et 30°. Entre ces 
limites l’activité de la moisissure se manifeste avec une énergie 
etune promptitude suffisantes pour la plus part des essais. 
Néanmoins à 37° degrés les phases de la vie végétative s'accom- 
plissent plus rapidement et par suite la production du gaz arse- 
nical s'observe bien plus tôt; mais à cette température la spo- 
rification ne s'accomplit que difficilement et c’est précisément 
pendant cette phase de la vie reproductive que le dégagement 
gazeux est le plus actif. La composition du milieu intervient 
également. Si les matières nutritives sont constituées unique- 
ment par des albuminoïdes, le champignon se développe nor- 
malement en présence de composés arsenicaux. mais l’odeur 
alliacée ne se produit pas; elle se manifeste, au contraire, si la 
moisissure vit aux dépens d’un hydrate de carbone tel que le 
glucose ou l’amidon. La nature du composé arsenical n’est pas 
non plus indifférente ; l'apparition du gaz odorant est bien plus 
rapide avec l'acide arsénique, les arséniates et les arsénites de 
sodium et de potassium qu'avec l’arsénite de cuivre, le realgar, 


l’'orpiment et les verts arsénicaux qui donnent cependant des 


résultats positifs avec le Penicillium brevicaule. La quantité 
d’arsenic doit d’ailleurs être mesurée avec soin ; à partir de 4 
à 5 pour 1.000 d’arsenic, le développement de la moisissure de- 
vient difficile, les quantités favorables étant de 0,1 à 0,5 pour 
1.000 d'acide arsénique, ou des arséniates ou arsénites de po- 
tassium ou de sodium. Le champignon tolère d’ailleurs les 
quantités élevées si on l’a habitué à des doses progressivement 
croissantes d’arsenic. 

Le Penicillium brevicaule absorbe l’arsenic comme un véri- 
table aliment et l'on peut retrouver dans la trame du mycélium, 
après des lavages rigoureux, des quantités d’arsenic variables 
suivant les stades de son existence. Le gaz produit est très 
toxique. Gosro déclare en effet avoir éprouvé des troubles sé- 
rieux de la sensibilité à la suite d'inhalation de ses vapeurs. Ce 
gaz arsenical est de la diethylarsine; on s'explique dès lors 


MYCOTHÉQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 103 


comment il prend naissance dans les milieux renfermant des 
hydrates de carbone. Ceux-ci sous l'influence de la moisissure, 
subissent la fermentation alcoolique et fournissent ainsi les 
groupes éthyliques nécessaires à la formation de la diéthylarsine. 
On conçoit également que ce gaz puisse se produire aux dé- 
pens des tapisseries arsenicales, grâce à la colle de pâte qui 
fournit l'hydrate de carbone nécessaire. Sur les faits qui précè- 
dent Gosro a basé une méthode de recherche très générale de 
l’arsenic. 


Recherche de l’arsenic par la méthode biochimique 
de Gosio. 


Gosio conseille de faire les cultures du Penicillium brevi- 
caule sur tranches de pomme de terre. Â8ez et BuTrrEN8ERG pré- 
fèrent à la pomme de terre, la pâte de pain. Dans l'épaisseur 
d'une pomme de terre et suivant l’axe longitudinal, on prati- 
que une cavité au moyen d’un tube cylindrique ; on y introduit 
la substance supposée arsenicale, et l’on obture le trou avec un 
fragment du cylindre. On stérilise à la vapeur d'eau sous pres- 
sion d’une atmosphère, pendant quinze minutes. Par la cuisson, 
la masse de la pomme de terre s’imprègne de l’arsenic contenu 
dans la matière à examiner. On peut aussi faire une section de 
la pomme de terre dans le sens longitudinal, insinuer la ma- 
tière arsenicale dans cette section et stériliser. On ensemence 
et on expose à une température de 25 à 30 degrés. L’odeur se 
manifeste après 24heures. On contrôle avec l'appareil de Marsh. 
On peut également vérifier que le gaz précipite le chlorure 
mercurique en solution chlorhydrique. La sensibilité de cette 
réaction biochimique est extrême. Gosio rapporte que 10° de 
lait stérilisé contenant deux centièmes de milligramme, 
0 gr. 00002 d’arsénite de sodium et ensemencés enr surface avec 
du Penicillium brevicaule, fournirentuneodeur d'ail très nette. 
Avec 0 gr. 00003, l'odeur était encore perceptible après deux 
mois. A8eL et Burren ont pu ainsi reconnaître à l’odorat un 
millième de milligramme d'acide arsénieux. 

Il serait intéressant de vérifier si toutes les espèces du genre 
Scopulariopsis jouissent des mêmes propriétés vis-à-vis de 
l’arsenic. 


104 G. BAINIER. 


PLANCHE XI. 
Scopulariopsis brevicaule (560 diamètres). 


1 Début d’un pinceau conidien. 

2 Jeune rameau conidien. 

3 Pinceau conidién adulte. 

+ Rameau conidien adulte. : 

5 Partie d’un pinceau conidien après la chûte des conidies. 
6 Conidies isolées. 


Scopulariopsis rubellus n. sp. 


Le Scopulariopsis rubellus se rencontre de préférence sur 
les champignons en voie de décomposition. Son mycélium étalé 
est blanc et abondant. 

Bientôt lorsque les conidiesprennent naissance, la coloration 
devient légèrement rosée et plus ordinairement carminée, puis 
cette teinte augmente d'intensité en se mélangeant de gris pour 
prendre à la fin une couleur sale, grisâtre, légèrement earmi- 
née. Les hyphes aériennes sont de grosseur irrégulière avec un 
diamètre moyen de 5.6 u, elles forment de longs cordons dres- 
sés et composés de plusieurs filaments cloisonnés et accolés. 
Ces cordons se garnissent d’abord de stérigmates isolés, plus 
ou moins distants les uns des autres etsurmontés d'un chapelet 
de conidies. Les appareils fructifères en pinceau ne se produi- 
sent qu'un peu plus tard. Ces appareils, à pied très court, sont 
souvent irréguliers, ordinairement ils se composent d’un nom- 
bre plus ou moins grand d'étages de ramifications superposées 
en verticilles de trois, quatre et même cinq branches, quelques 
fois ils se réduisent à une seule ramification latérale. Ces ra- 
mifications ont toutes une grosseur relative assez considérable; 
les stérigmates eux-mêmes, généralement assez courts, ne dé- 
passant que rarement 28, ont un diamètre qui ne diminue que 
très peu au sommet pour l'insertion des conidies. Les conidies 
sont très irrégulières, rarement sphériques, ordinairement 
ovales. elles mesurent 8,4et mème 11,2% sur 5,5. Quelques- 
unes, en petit nombre, sont tronquées à la partie inférieure, 
d’autres se terminent en pointe à leur sommet. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 105 


Scopulariopsis rufulus n. sp. 


Le Scopulariopsis rufulus se trouve sur les fromages avan- 
cés et sur les champignons qui se décomposent. Le mycélium 
forme une masse blanche au début mais qui, par suite de la 
formation des conidies, prend à la fin une teinte qui se rappro- 
che de celle du café au lait. Les premières fructifications se 
composent de stérigmates isolés assez courts, un peu renflés 
dans leur partie moyenne, surmontés d'un chapelet de conidies 
et disposés sans ordre le long d'une hyphe mycélienne ou bien 
encore autour de faisceaux de filaments accolés formant des 
cordons saillants. Les pinceaux fructifères qui ne se forment 
qu’à la suite ont un support très court et sont analogues à ceux 
du Scopulariopsis rubellus, mais les ramifications sont parfois 
moins régulières encore et formées par des filaments un peu 
plus sinueux. Les stérigmates sont ordinairement très allongés; 
renflés vers la base, ils diminuent très sensiblement de diamè- 
tre en s’approchant du sommet. Ils sont en outre légèrement 
sinueux. Leur longueur peut atteindre jusqu’à quinze fois leur 
plus grand diamètre de Ja base. Les conidies, de dimensions 
variables, sont d'abord ovales puis plus ou moins sphériques 
avec une vacuole où un granule de protoplasma plus réfrin- 
gent au centre. Leur diamètre est en moyenne de 5,6 à 7y. 
Quelques-unes ont la forme d’un fer lance tronqué à la base. 
Je cultive actuellement cinq autres espèces de ce genre Scopu- 
lariopsis à la Mycothèque de l’Ecole de Pharmacie, elles forme- 
ront l’objet d'une étude ultérieure. 


PLANCHE XII. 
Scopulariopsis rufulus et rubellus (560 diamètres). 


Scopulariopsis rufulus n. sp. 
1 Fructifications du début. 
2 Premiers pinceaux conidiens. 
3 Pinceau conidien plus développé. 
% Pinceau conidien adulte. 
5 Conidies isolées. 


Scopulariopsis rubellus n. sp. 
6-7-8 Premières fructifications. 
9-10 Pinceaux conidiens adultes. 
11 Conidies isolées. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, — XY. 


Gueguenia cœspitosa, n.£.n.sp. 


La Mucédinée qui fait l’objet de cette note a été trouvée par 
moi, sur les champignons cueillis ‘durant l’herborisation de la 
Société Mycologique, à Montgeron. Son système végétatif pré- 
sente une grande analogie avec celui des Amblyosporium. Ses 
filaments stériles sont d’abord rampants et donnent une pre- 
mière poussée de fructifications, puis le mycélium prend, sur le 
bois de réglisse où on le cultive, un développement considé- 
rable et forme un épais feutrage de filaments qui remplissent 
plus ou moins les vases de culture. Ce mycélium produit alors 
un très grand nombre de nouveaux appareils conidiens à sa 
partie inférieure, en contact direct avec le fond plus humide du 
flacon, et aussi dans toute sa partie supérieure. Les appareils 
conidiens prennent naissance à l’extrimité de longs filaments 
plus ou moins rampants et se dressent sur les objets voisins 
au moyen d’une rosette de crampons. Ils sont ordinairement 
réunis par groupes rapprochés ou distants les uns des autres. 
Chacun d'eux débute sous forme d’un hyphe émergeant plus ou 
moins à augle droit de la rosette fixatrice, pour former un 
support large de 22 y, haut d'environ 1" 40, plusieurs fois 
cloisonné. Le sommet donne bientôt naissance à des ramifica- 
tions irrégulières arborescentes dont chaque extrémité porte 
une petite rosette globuleuse de conidies. Il en résulte qu'à 
l’état de mâturité le champignon apparaît comme composé d’un 
pied surmonté d’une tête sphérique, ou bien encore ayant la 
forme d’un cône surbaissé (fig. 1). 

Pour former les conidies l'extrémité de chaque ramification 
se boursoufle, puis se garnit de petits mamelons, qui s’allon- 
gent en forme de doigts de gants, réunis par la base en 
groupes distincts de trois ou cinq ; à cet état, ils ressemblent 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 107 


aux jeunes sporanges composés de certains Syncephalis. Bien- 
tôt chaque conidie prend la forme d’une baguette cylindrique 
qui ne tarde pas à se renfler au sommet et à se terminer par 
une sorte de boule d’un diamètre un peu plus grand que son 
support. Enfin chaque baguette se divise en trois régions par 
deux cloisons : Une cloison isole la sphère supérieure, une 
autre sépare le quart inférieur pour former un pédicelle. La 
partie médiane augmente de volume, se bombe en forme de 
tonneau pour constituer la conidie. Chaque conidie se colore 
en prenant une teinte assez voisine de celle du chocolat au 
lait, et se trouve surmontée d’une vésicule incolore hémisphé- 
rique, qui la coiffe comme un bonnet. 

À la maturité, les conidies se détachent individuellement de 
leur point d'attache, chacune entrainant avec elle son pédicelle ; 
elles ont alors la forme d'un tonneau, dont la base supérieure 
serait un peu plus large que l’inférieure. Les dimensions sont 
les suivantes : conidies proprement dites, longueur, 16,8 v, 
largeur du sommet 8,4 », largeur de la base 5,6%, hauteur du 
bonnet 5,6 y, longueur du pédicelle 2,8 uw. Vers la fin de la 
végétation, les conidies présentent de nombreuses anomalies. 
Tantôt elles diminuent de volume, deviennent ovales en per- 
dant leur pédicelle et leur vésicule en forme de bonnet; tantôt, 
au contraire, chacune des parties qui les constituent prennent 
des proportions exagérées. Il peut enfin se produire un com- 
mencement de chapelet ; deux conidies se formant l’une au- 
dessus de l’autre dans la même baguette. 

J'ai cru devoir faire de cette plante le type d'un genre nou- 
veau, que j'ai dédié à M. Guéeuen, dont les travaux sur les 
Mucédinées sont bien connus. Voici la diagnose de ce genre : 


Gueqguenia nov. gen. Mucedinearum. 


Hyphae steriles repentes ; fertiles erectae, septatae, apice 
inaequaliter ramosae, ramusculis ultimis digitatis et corym- 
bose fasciculatis. Conidia laete colorata, solitaria, biseptata, 
articulo medio ovoideo, superiore hæmisphærico. Differt ab 
Amblyosporio ramis non verticillatis, et conidiis solitariis, 
septatis. 


Pa 


108 G. BAINIER. 


PLANCHE XI. 
Gueguenia cœspitosa. 


1. Appareil conidien grossi 35 fois en diamètre. 

2. Appareils conidiens avant la formation des conidites grossis 134 fois 
en diam. 

3-4-5. Extrémités de rameaux début des conidies, grossis. 280 diam. 

6-5. Conidies en voie de formation et renflées 
à leur sommet, 

8. Capitules de conidies. 

9. Capitule avec quelques conidies mûres. 

10. Conidies müres isolées (560 diamètres). 


| grossissement 427 diam. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XVI. 


Cephalomyces nigricans, n. g..n. sp. 


Le Cephalomyces nigricans appartient au groupe des hypho- 
mycètes ayant leurs conidies insérées sur un appareil spécial 
en forme d’ampoule arrondie ou sphérique. Il forme un genre 
nouveau de la famille des Dématiées didymosporées, car ses 
conidies sont noires et présentent le plus souvent une seule 
cloison. J'ai trouvé cette mucédinée sur excréments de brebis 
en Sologne, à Buzidan, près de Clermont (Cher), durant les 
vacances. J’ai dû me contenter de faire quelques préparations 
microscopiques. 

Le Cephalomyces produit un abondant mycélium étalé blanc 
dans la masse duquel on voit bientôt apparaître de nombreux 
petits points noirs qui sont les appareils fructifères. Chaque 
hyphe mycélienne cloisonnée et ramifiée irrégulièrement donne 
naissance à son sommet et en même temps de distance en dis- 
tance, sur ses côtés, aux appareils conidiferes, qui forment 
comme une sorte de grappe très lâche. Ces appareils sont tous 
sensiblement construits sur le même type, se composant d’un 
support court à une ou deux cloisons, surmonté d’une vésicule 
sphérique conidifère. 

L'ensemble mesure en moyenne de 112 à 140 v (conidies non 
comprises). 

Le support des fructifications terminales se différencie peu 
des hyphes mycéliennes dont il est le prolongement direct, 
celui des fructifications latérales se sépare à angle plus ou 
moins droit du filament qui le porte. Tous ont à leur base un 
faible diamètre de 5,6 à 11,2 », sensiblement celui des hyphes 
mycéliennes ; puis ils se dilatent peu à peu, doublent de dia- 
mètre, et se terminent par une vésicule globuleuse un peu 
irrégulière ou nettement sphérique, d’un diamètre de 28 à 42 y 


110 G. BAINIER. 


et de couleur légèrement fuligineuse. Les conidies sont insé- 
rées quelques fois sur toute la surface de la véricule, mais le 
plus souvent elles n'occupent que l'hémisphère supérieur, 
laissant voir après leur chute l’empreinte de leur insertion 
sous la forme d’une petite cicatrice circulaire. Ces conidies 
ont une forme plus ou moins rapprochée de celle d’un cône 
renversé, surmonté d’une calotte hémisphérique. Elles pos- 
sedent une cloison qui sépare leur tiers inférieur. Mais sou- 
vent elles s’écartent de ce type normal, la partie supérieure se 
renfle et prend une forme plus ou moins sphérique ou ovale. La 
partie inférieure plus étroite présente souvent deux et même 
trois cloisons. Si on examine le contenu des loges ainsi for- 
mées, on s'aperçoit que le plus souvent la loge supérieure 
seule renferme un protoplasma dense et qu’elle seule doit être 
susceptible de germer et de constituer la conidie, tandis que 
les loges inférieures ne renferment qu'un liquide clair et sté- 
rile. Ces conidies sont entièrement noires fuligineuses à la 
maturité, la plus grande largeur de leur sommet varie de 19,6 
à 25,2p, leur longueur est très irrégulière, dans les conidies 
normales, elle est sensiblement double de cette plus grande 
largeur. 


PLANCHE XIV. 


Cephalomyces nigricans. 


2. Jeune appareil fructifère. 

: areils fructifères en partie dégarnie de leurs | Rae 

PE ee | à 280 diamètres. 
conidies. | 


1. Rameau fructifère. | 


4. Appareils fructifères plus ou moins réguliers. 
Sporophore privé de ses conidies. 

Conidies normales à une cloison. 

Conidies à deux cloisons. 

. Conidies à trois cloisons. 


560 diamètres. 


œnueu 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XVII. 


Gliocladium roseum sp. nov. et Gephalosporium Acremonium 
(Corda). 


Gliocladium roseum. 


Le Gliocladium roseum possède deux systèmes successifs 
d'appareils conidifères comme l'Acrostulagmus roseus, mais 
chez ce dernier la forme penicillée précède les verticilles, 
tandis que chez le Gliocladium roseum c'est l'inverse qui se 
produit. J'ai trouvé cette mucédinée sur du carton pourri ; je 
l'ai cultivée depuis sur un très grand nombre de substances 
renfermant du sucre ou de l'amidon, entre autres sur la racine 
de réglisse. Son mycélium se compose de filaments ramifiés et 
cloisonnés, il s'étale en couches assez épaisses dans la masse 
desquelles les fructifications de début ne tardent pas à se pro- 
duire. Ces premiers appareils conidifères se composent d'un 
support plus ou moins allongé surmonté tantôt d'un seul ver- 
ticille terminal de 3 à 6 longs stérigmates s’écartant les uns 
des autres en formant des angles assez ouverts tantôt de deux 
verticilles semblables superposés à peu de distance l’un de 
l'autre. Quelques fois ce filament principal donne naissance à 
un rameau latéral issu d'un point plus ou moins rapproché de 
son sommet et qui se termine comme lui. Chaque stérigmate 
produit l’une après l’autre toute une série de conidies enduites 
d’une substance gélatineuse. Ces conidies ne restent jamais 
réunies en chapelets ; à peine achevées. elles glissent succes- 
sivement sur la conidie qui se produit au-dessous d'elles et 
après laquelle elles restent collées, déterminant la formation 
d’une masse sphérique volumineuse. Les appareils normaux 
se produisent plus tard et bientôt ils recouvrent toute la partie 
superficielle de la masse que forme le mycélium. Ce sont leurs 
conidies nombreuses qui donnent la coloration rose vif. 


119 G. BAINIER. 


L’hyphe mycélienne dressée pour servir de support émet, 
vers son sommet au-dessous d’une cloison, une ou deux bran- 
ches latérales qui forment à leur tour ainsi que le prolonge- 
memet de l’hyphe soit un seul, soit trois ramuscules qui se 
ramifient encore une fois ou se terminent directement chacun 
par 3 ou 6 courts stérigmates sensiblement verticaux. Toutes 
ces ramifications sont beaucoup plus serrées les unes contre 
les autres que celles qui peuvent se produire dans les appareils 
de début ; elles déterminent entre elles des angles très aigus. 
Les conidies ont les mêmes propriétés dans les deux systèmes 
de fructifications, mais celles qui proviennent des appareils 
normaux affectent une disposition remarquable. On les voit 
composer des amas ayant l'apparence de colonnes verticales 
sensiblement cylindriques et extrêmement allongées, dans les- 
quelles elles restent souvent accolées symétriquement les unes 
aux autres, formant de très longues files régulières juxtaposées 
côte à côte et parallèles que la figure 5 reproduit imparfaite- 
ment. En dehors de ces deux types réguliers si distincts, il se 
produit parfois des formes de transition et on peut rencontrer 
des échantillons mixtes, surtout dans les appareils de début. 
On remarque alors que tandis que tous les autres longs sté- 
rigmates verticillés conservent jusqu’à la fin leur forme simple, 
on en voit un ou deux passer à la forme pénicillée et émettre 
chacun trois rameaux surmontés de groupes de courts stérig- 
mates (fig. 3). 

Les conidies sont de grosseur inégale, elles ont la forme 
d’un ovale plus ou moins allongé, leur dimension moyenne est 
de 2u 8 sur 5 p.66. 


Cephalosporium Acremonium Corda 


Corda lcon. Fung. IT, p. 14 et pl. IL, fig. 29. — Fresen Beïtr. 94 et pl. XI, 
fig. 59-62.— Sac Fung. Ital. del., tab. 706, id. Syll. VI, 56. — Oudemans et 
Koniug, Prodrome d’une flore mycologique, page 19, Tab. XV. 


Cette mucédinée a été observée, décrite et dessinée par un 
grand nombre d'auteurs. Mais peut-être, en étudiant leurs 
échantillons, n'ont-ils observé que des fructifications de début. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE LE PHARMACIE. 113 


Toujours est-il que tous se sont contentés de constater un 
pédicelle mince, délicat, non cloisonné et rarement ramifié 
une fois. sans soupçonner la forme normale qui se produit 
plus tard lorsque la végétation est très vigoureuse. Peut-être 
la mucédinée que je conserve à la Mycothèque de l'Ecole de 
Pharmacie forme-t-elle une espèce nouvelle ? 

Si on vient à cultiver le Cephalosporium Acremonium, on 
remarque, comme les auteurs précédents, qu'il produit des 
touffes orbiculaires, denses, laineuses, d’abord blanches, puis 
plus tard d’un rose tendre. Ces touffes sont formées de fila- 
ments d'abord stériles, rampants, ramifiés par bifurcation, 
cloisonnés de distance en distance et hyalins. Bientôt ces fila- 
ments donnent naissance à un grand nombre d'hyphes conidi- 
fères rapprochées les unes des autres, non cloisonnées, simples, 
rarement ramifiées une fois, haute de 40 à 60, plus ou moins 
flexueuses, minces, délicates, incolores et pointues au sommet, 
qui produit les conidies. Telle est la première forme observée 
déjà. N 

Les fructifications normales se composent d’une hyphe verti- 
cale très allongée, pointue à son sommet conidifère. Cette 
hyphe donne, à angles assez ouverts près de sa base, deux 
branches fructifères plus courtes. Celles-ci, à leur tour, émet- 
tent près de leur base également deux autres rameaux qui 
peuvent de même produire deux ramuscules et donner à la 
mucédinée un aspect ässez rapproché d’ün candélabre. Tel est 
l'appareil dans sa forme parfaite. Mais on ne le trouve que 
très rarement aussi complet. Le plus ordinairement, cette série 
de ramifications opposées ne sel proluit que pour une partie 
plus ou moins grande du système, souvent même l’hyphe 
principale possède seulement à sa base deux filaments opposés 
et plus courts. L’extrémité de tous ces filaments produit, l’une 
après l’autre, toute une série de conidies qui restent accolées 
pour former, comme chez les Acrostalagmus des capitules 
globuleux de 14-16 x de diamètre d’un rose fort tendre. Ces 
conidies irrégulières sont elliptiques et parfois rondes, plus 
souvent droites que courbes, presque incolores et très petites, 
mesurant 2 u 5 sur 5 y. 


114 G. BAINIER. 


_ PLANCHE XV (560 diamètres). 
Gliocladium roseum. 


1. Hyphe mycélienne avec fructifications de début. 

2. Fructifications de début avec capitule de conidies. 

3. Fructification de début passant partiellement à la forme normale. 
4. Fructification normale dégarnie partiellement de conidies. 

. Fructification normale. 

. Conidies isolées. 


G Ot 


Cephalosporium Acremonium. 


7. Conidies isolées. 
| 8, Fructification de début. 
1e : : 9. Fructification normale. 


de Pharmacie de Paris). 


Le 
h 


Èù #7 dE L : 4 « é * F ARTS “& Si S: 
SR EL Se Ne ds. La Lans À pe pe Rat GE ) at 


(Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure 


Note sur l’Agaricus pudicus Bull. (Lepiota pudica). 


Par M. DUMÉE. 


BuzLrarD parait être le premier mycologue qui ait imposé le 
nom de pudiea au champignon dont nous allons parler. En 
effet, à la planche 597, fig. IT, il représente sous le nom de 
Agaricus pudicus, deux champignons d'ordres différents, puis- 
que sans aucun doute les lettres M. N. O. P. s'appliquent à 
Pholiota pudica Fr., tandis que la lettre Q. et peut être aussi 
d’après Quézer les lettres R. S. doivent être appliquées à 
Lepiota pudica Bull. 

Fries ne parle pas de Lepiota pudica, mais seulement de 
Lep. naucina, et il rapporte à te champignon, la figure de 
Vent., tab. 48, fig. 6: l'Ag. sphærosphorus de Kromb., tab. 24, 
fig. 20-23; pour lui, l’Ag. leucothites Vitt., tab. 40, serait une 
variété. 

Lerezcier, pl. 664, fig. À. B. C., représente évidemment 
Lep. pudica Bul., bien que les auteurs ne le citent pas. 

GizLer, page 59, méntionne seulement Lep. naucina Fr. et 
lui donne comme synonymes Ag. excoriatus Lasch. et Ag. 
sphærosporus Kromb. 

Quécer, flore mycologique, adopte le nom de pudica, et in- 
dique comme répondant à cette espèce, la planche 597 de 
Buzzciar», fig. 11, Q. R. S.; de plus il donne comme synony- 
mes : Ag. naucinus Fr.: Vent., tab. 48, fig. 6 ; Barl., tab. 15, 
fig. 1-4; Ag. leucothites Vitt. Fung. mang., tab. 40; Ag. 
Schulzeri Baleb. Icon., tab. If, fig. 2; Ag. lœvis Kromb., tab. 
26, fig. 16-17. Il y a lieu de remarquer que seul Quécer indi 
que la planche 26 de Kromb. alors que Fries et les autres my - 
cologues indiquent la planche 24 du même auteur. 

PauLer admet le nom de Lep. naucina Fr. dont il donne une 
mauvaise figure planche 150. 


116 P. DUMÉE. 


Cooke, LT, tab. 15, représente ce champignon sous le nom 
de Lep. naucina Fr. 

Lucax» et FeurrrEauBors, dans Les Champignons de France, 
onzième fascicule, et sous le nom de Lep. naucina Fr., quali- 
fient de météorique cette espèce que Quécer, disent-ils, a 
réuni au Pholiota pudica. 

« La belle planche de Lucaxp, dit M. FeurrcauBois, nous 
aidera à distinguer un champignon polymorphe au point de 
pouvoir être identifié avec une espèce d'un genre différent ». Il 
y a là une erreur manifeste ; QuéLEr au contraire a séparé. 
avec raison, 2 espèces réunies par Burrrarp dans sa planche 
597, fig. 2; Lep. pudica comporte les. figures Q. R. S.: les 
figures L. à P. représentant Pholiota pudica Fr. 

BarLa, sous le nomde Lep. naucina Fr.. lui donne les mêmes 
synonymes que QuéLEr. 

Kazcs, Icon., ne parle pas de Lep. naucina ; il mentionne 
seulement Lep. Schulzeri Kalcb., sans synonyme. 

Ce champignon, de l'avis de Quérer, ne serait autre que 
Lep. naucina Fr. ; tel n'est pas cependant l'avis de Saccarno 
quien fait une espèce spéciale, très voisine cependant de 
Naucina. 

Nous dirons enfin que Saccarpo ne parle pas de Lep. pudica, 
il cite seulement Lep. naucina Fr. et lui donne à peu près ies 
mêmes synonymes que QuÉLET ; mais pour lui Ag. leucothites 
Vitt. serait une variété à lames rosées. 

Il résulte de cet exposé, peut être un peu aride, que le véri- 
table créateur de l'espèce est Burrrarpn, qui, il est vrai, avait 
confondu sous ce nom deux champignons bien différents. À 
Quécer revient l'honneur d’avoir su identifier l'espèce de Bur- 
Liarp et celle de Fries ; il lui a rendu le nom que lui avait im- 
posé notre grand mycologue et il semble que ce nom tende à 
prévaloir dans les ouvrages récents: Cosranrix et Durour; 
Grecer, Micnaër, BiGearD,Faupix, ete.; il paraît du reste mieux 
approprié que celui de Naucina. 

Les figures du Lepiota pudica (naucina Fr.) sont assez 
nombreuses, mais il y en a peu de bonnes. Parmi les auteurs 
faisant autorité en la matière, c'est encore celle de GiLLEr qui 
semble se rapprocher le plus de la vérité. 


Nouveau procédé de conservation des Champignons avec 
leurs couleurs, 


Par M. L. LUTZ. 


J'ai communiqué précédemment à la Société (1) les premiers 
résultats de mes recherches sur la conservation des Champi- 
gnons, avec leurs couleurs, en vue de la constitution de collec- 
tions suffisamment durables. Les liquides dont je me servais à 
cette époque, bien qu’assez satisfaisants dans leur ensemble, 
au point de vue de la fixation des teintes, avaient l'inconvénient 
d'être trop nombreux à mon gré, rendant ainsi moins faciles 
leur confection extemporanée et leur transport en campagne. 

Je me suis donc préoccupé d'apporter à ces formules la plus 
grande simplification possible et, aujourd'hui, sauf quelques 
rares Cas particuliers, j'ai réussi à conserver l'énorme majorité 
des espèces au moyen de deux produits, l’acétate mercurique 
et l’acétate neutre de plomb. 

11 convient cependant de remarquer que les conditions d'em- 

-ploi varient selon qu’on a affaire à des Champignons dont la 
matière colorante est extrêmement soluble dans l’eau, ou bien 
est insoluble ou peu soluble dans ce milieu. Dans le premier 
cas, on emploiera les sels conservateurs en solution dans 
l'alcool à 45°: dans le deuxième, en solution aqueuse. 

Il faut tenir compte aussi de la facile dissociation des acétates 
utilisés au contact des solvants usuels et surtout de l'alcool, 
On obviera à cet inconvénient en les triturant avec un peu 
d'acide acétique cristallisable avant d'ajouter le solvant. 

Voici d’ailleurs les formules que j’emploie : 


(4) L. Lurz. — Procédés de conservation des Champignons avec leurs cou- 
leurs. Bull. Soc. myc., t. XVII, fase. IV, 1901, p. 302. 


118 1e MEUDZ: 


I. — Champignons à couleurs insolubles ou peu solubles 
dans l'eau. 


Acétate Mercurique Pur... RAR RE 1 gr. 
Acide acétique cristallisable...... ........... 5 cmc. 


Friturer un instant dans un mortier, puis ajouter : 


Eau disillée "2er RER etE D RP ie 1 litre. 
IT. — Champignons à couleurs très solubles dans l’eau. 
10 Solution mère : 
Acétate mercuriquebDur.- 1er DR LENUe e À gr. 
Acétate neutre de plomb pur......... TC CLE 10 gr. 
Acide acétique cristallisable............. bat 10 eme. 


Triturer et ajouter : 


Alcool a 9007.20 RES D ASS LA RRNeE 1 litre. 
2 Liquide conservateur . 
Liquide aqueux ci-dessus (1). 


i 


Nr 
Solution mére alcoolique........ Parties égales. 


Dans le groupe des Champignons pour lesquels l'emploi du 
second liquide s'impose, ne rentrent que quelques Amanites 
rouges telles que À.muscaria et À. Cæsarea, les Hygrophores 
du groupe conicus, le Cantharellus aurantiacus et quelques 
espèces jaune-citrin, par exemple le Tricholoma sulfureum. 
Bien que leurs couleurs ne soient pas solubles dans l’eau, les 
Pezizes rouges ne se conservent que très peu de temps dans le 
liquide aqueux. Cette conservation est plus prolongée dans le 
milieu alcoolique, sans être cependant parfaite. 

De même, on se trouvera bien d'employer le liquide alcoo- 
lique pour un certain nombre de Champignons jaunes à 
couleurs insolubles, par exemple les Æypholoma, de manière à 
les fixer rapidement : ils noircissent en effet sensiblement dans 
le liquide aqueux, probablement par suite de la production 
d’un composé sulfuré. 

Dans le groupe des Champignons pour lesquels le liquide 
aqueux est recommandable figurent toutes les autres espèces, 
mème les Russules. 


CONSERVATION DES CHAMPIGNONS. 119 


11 peut arriver que la dose d’acétate mercurique indiquée soit 
un peu faible pour assurer la fixation parfaite de la matière 
colorante de quelques échantillons très chargés d’une couleur 
très soluble. C’est ainsi que le Tricholoma sulfureum et le 
Cantharellus aurantiacus abandonnent une partie de leur 
pigment au liquide II. Il est facile d'obvier à cet inconvénient 
en forçant la dose d'acétate mercurique pour ces espèces : 2 à 
3 p. 1000 suflisent dans tous les cas. 

Fréquemment, on voit se produire, peu après l'introduction 
du Champignon dans le liquide conservateur, un précipité 
blanc plus ou moins abondant. Il ne faut pas s'en préoccuper. 
Après 24 heures, la précipitation est complète; on n’a qu'à 
décanter le liquide trouble et à le filtrer sur le Champignon qui 
se conservera ensuite sans altération. Ce cas est presque 
général lorsqu'on emploie le liquide alcoolique. 

Il est une cause d’insuccès à laquelle je n'ai pu jusqu'iei 
trouver de remède : c’est celle qui réside dans la production de 
reflets par la présence de l'air dans les cellules du Champignon 
coloré. Quoiqu'en fasse, le liquide conservateur chassera peu à 
peu cet air et le reflet disparaîtra, modifiant d’une matière 
toujours fâcheuse la coloration primitive. C’est ainsi que j'ai 
pu fixer, mais non conserver avec son chatoiement la magni- 
fique coloration du Cortinarius violaceus. alors que le violet du 
Leptonia euchroa qu'on pourrait croire, d’après le frais, très 
voisin, se maintient d’une manière assez satisfaisante. 

La plupart des Bolets ne modifient pas leur aspect primitif 
dans le liquide 1. Cependant j'ai toujours eu des insuccès avec 
les luridi. Force m'a été, pour ceux-ci, de me contenter du 
liquide ancien à base d’iodobismuthate de potassium. 

Je ne terminerai pas cette Note sans revenir sur les excellents 
résultats, contrôlés par une longue expérience de divers myco- 
logues et de moi-même, obtenus par l'emploi de mon ancien 
liquide au sulfate de zinc (sulfate de zinc pur, 25 gr. ; formol, 
10 gr. ; eau distillée, 1000 gr.) pour tous les Champignons à 
couleurs lipochromes. 

J’ai en collection depuis dix ans dans ce milieu des espèces 
dont l’aspect n'a pas subi la moindre modification. 

J’ajouterai que la conservation des spores est dans les divers 


120 LTUTZ. 


cas satisfaisante et qu'il est facile de se livrer à leur étude sur 
des matériaux conservés depuis longtemps. 

En résumé, l'emploi de ces nouveaux liquides, beaucoup plus 
simples que les précédents, m'a permis d'élever à 80 ?/, au 
minimum le nombre des Champignons qui peuvent aujourd’hui 
être mis en collection avec leurs caractères extérieurs. C’est ce 
qui m'a décidé, malgré les petites imperfections d’une méthode 
qui n'a pu être instituée que par une longue série de tàtonne- 
ments, à publier les nouvelles formules qui, telles qu’elles 
sont, rendront, je l'espère, des services suffisants. 


: BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


Moreau et Lesesne. — Lecons élémentaires d'agriculture, 
1 vol.petit in-18, de 344 pp.avec 115 fig. texte. — Paris, 1906, 
Ch. Amat. — Prix: 2 fr. 50 cart. 

Ce petit livre, à l’usage des cours moyen et supérieur des écoles primaires, 
est l’un de ceux qui peuvent être recommandés aux agriculteurs, à cause de sa 
lecture facile et de la quantité de renseignements pratiques qu’il renferme. 
Au point de vue mycologique, on y trouve sur divers parasites des plantes de 
grande culture, et sur la préparation et l’emploi des anticryptogamiques 
(bouillie bordelaise) des données élémentaires mais très-utiles, et dont un 
cultivateur intelligent saura faire son profit. HG 


Hepccock (G.Granr).— Studies upon some chromogenic fungi 
which discolour wood [Etudes sur quelques champignons 
chromogènes teintant anormalement le bois|. — Thèse de 
doctorat en philosophie, St-Louis 1906, 55 pp. et9 pl. 


L'auteur, à l’occasion de recherches sur l’altération du bois du Pinus pon- 
derosa, à été amené à déterminer la cause des colorations anormales, bleues, 
noires, brunes, rouges et jaunes qui s’observent dans divers bois. C'est ainsi 
que le « bleu » est produit par les Ceratostomella pulifera (Ev.) Wint, et C. 
Schrenkiana n. sp., C. echinella E. et Ev., C. capillifera n. sp., C. pluri- 
annulata n. sp., C. minor n. sp., C. exigua n. sp., C. moniliformis n. sp. 
Les « bruns » et les « noirs » sont dus à des Champignons de divers genres 
et espèces : Graphium ambrosiigerum n. Sp., G. eumorphum Sacc., G. 
atrovirens n. sp., G. smaragdinum (A. et S.) Sacc ; G. aureum n. sp., Gr. 
album (Corda) Sacc., Hormodendron cladosporioides (Fres.) Sacc., H. gri- 
seumn. Sp., Hormiscium gelatinosum n.sp., Alternaria tenuis Nees, Stachy- 
botrys alternans Bon., Chætomium sp., Aspergillus niger,Stemonites sp., 
et Gliocladium sp. Les «rouges » sont produits par les Penicillrum au- 
reum Corda, P. roseum Link., Fusarium roseum. F. G. 


Henccock (G. GRANT). — Zonation in artificial cultures of 
Cephalothecium and other Fungi[Production de zones dans 
les cultures de Cephalothecium et d’autres champignons|. — 
Missouri botanical Garden, 1906, 115-117, 3 pl. phot. 


Dans le but d’essayer l’action de diverses radiations lumineuses sur la for- 
mation des conidies dans divers Champignons (Gephalothecium;'Penicillium, 
Mucor et Hormodendron), des cultures sur plaques furent faites sous des 
cloches de verre à double paroi garnies de solutions colorées (bichromate de 
potasse, cochenille, oxyde de cuivre ammoniacal, mélange de jaune d’ani- 
line et de lichigrün). Les cultures en lumière rouge, orange, et à l'obscurité : 
sporulèrent sur toute leur surface. Celles faites en lumière bleue et blanche 


122 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


montrèrent des cercles microscopiques alternativement fertiles et à peu près 
stériles. En lumière verte, la zonation fut moins nette (influence des rayons 
bleus). La sporulation sur les zones claires avait lieu le jour, et dans les 
régions denses la nuit, montrant que la lumière bleue retarde la fructifi- 
cation. RAC 


SPAULDING (PERLEY). — À disease of Black oaks caused by 
Polyporus obtusus Berck [Maladie des Chènes noirs causée 
par le Polyporus obtusus Berk]. — Ibid., pp. 109-116, 1 fig. 
texte et 7 pl.-phot. 


Cette maladie assez répandue en Amérique du Nord (Alabama, Arkansas, 
Iowa, Maryland, Missouri, New-Jersey et Tennessee) attaque divers Quercus 
(Q. marylandica, Q. velulina, Q. coccinea, Q. rubra). Le Champignon semble 
pénétrer dans le bois à l’occasion d’une blessure faite par un insecte (Prio- 
noæystus Robiniæ Peck). Sous son influence, le bois jaunit puis blanchit, se 
fendille radialement, et devient tellement friable qu’il peut être écrasé entre 
les doigts. EF: G. 


SCGHRENK (H. von). — On the occurrence of Peronospora para- 
sitica on cauliflower [Sur l'apparition du Peronospora pa- 
rastüica Sur le chou-fleur]. — Missouri Bot. Garden, 1905, 
pp. 121-25, 3 pl. phot. 

L'addition d’un peu de glu aux solutions de sulfate de cuivre et de sulfate 
de potassium employées comme parasiticides contribue à prolonger laction 


de l’anticryptogamique, fixé ainsi aux feuilles d'une facon plus durable. 
EXC: 


SCHRENK (H. von). — /nitumescences formed as a result of che- 
mical stimulation [Intumescences résultant d'une stimulation 
chimique].— Missouri Bot. Garden, 1905, pp. 125-148, 7 pl. 
Les feuilles de choux-fleurs sur lesquelles on pulvérise des solutions de sel 

cupriques (oxyde ammoniacal, chlorure, acétate, nitrate et sulfate) se couvrent 
de petites intumescences verruciformes. plus nombreuses à la face inférieure 
de la feuille. Ces formations se produisent indépendamment des variations de 
l’atmosphère ou du sol, ce qui semble prouver que la chaleur et l'humidité 
n’ont aucune influence sur leur apparition. 

Les intumescences doivent être considérées comme résultant d’une stimu- 
lation produite par les actions chimiques. La stimulation elle-même est 
probablement due à la formation, dans les cellules de la plante, de compo- 
sés dont la tension osmotique est élevée ; ces composés seraient formés ou 
bien de combinaisons de sels de cuivre avec le protoplasme, ou bien pro- 
viendraient de l'excitation anormale des cellules, comme semble le prouver la 
grande quantité d’enzymes oxydantes qui résultent de la stimulation indirecte 
exercée par les sels pulvérisés à la surface de la feuille. RACE 


Henacock (G. Graxr).— À disease of cauliflower andcabbage 
caused by Selerotinia [Maladie du chou-fleur et du chou, 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 123 


causée par un Sclerotinia]. — 1bid., pp. 149-151, 1 fig. texte 

EU pENphot. 0 

Il s’agit du Sclerotinia Libertiana Fuckel. Les Pezizes furent obtenues en 
abondance des sclérotes provenant du chou-fleur, mais ne purent être obser- 
vées sur les sclérotes formés dans les cultures. F, G. 


Hepacock (G. GRanT). — À disease of cultivated Agaves du to 
Colletotrichum (Une maladie des Agaves cultivés, due à un 
Colletotrichum).—Missouri Bot. Garden,1906, pp.152,56,3 pl- 


Maladie observée sur l’Agave Utahensis, et due au Golletotrichum Aga- 
ves Cavara. Facilement inoculable à partir des conidies, la maladie se repro- 
duit moins aisément en partant du mycélium stérile, avec ébauches de pyc- 
nides, que l’on obtient des cultures sur agar. RG: 


ARTHUR (J.-C.). — New genera of Uredinales [Genres nou- 
veaux d'Urédinéesj. — Journal of Mycology. XIII, 87. Jan- 
vier 1907, pp, 28-32. 

G. Polioma = type Polioma (Puccinia) nivea (Holw). Arthur. 

G. Spirechina — type Sp. (Uredo) Lœseneriana (P. Henn.). Arthur. 
G. Prospodium —type Pr. (Puccinia) appendiculatum (Wint.). Arthur. 
G. Nephlyctis —type Nephl.(Puccinia)elegans(Schrôt). Arthur. F. G. 


Kauremanx (C.-H.).—The genus Cortinarius — with key to the 
species. — Ibid., pp. 32-39, 8 pl. phot. 


On sait les difficultés dont est entourée la détermination de la plupart des 
espèces de ce genre difficile ; aussi faut-il savoir gré à M. Kauffmann d’avoir 
publié cette clef analytique, bien que la plupart des espèces qu'on y trouve 
caractérisées n'aient été jusqu'ici récoltées qu’en Amérique. 

L'auteur, dans un avis préliminaire, insiste sur la nécessité absolue de 
m'examiner que des échantillons frais, et surtout de noter la différence de 
coloration des lamelles entre l’échantillon jeune et le champignon âgé. Il 
faut comparer de même les variations de couleur du chapeauet du pied aux 
divers âges, étudier les caractères du voile. Enfin, déterminer avec soin 
le degré de viscosité du chapeau et du pied. 

Les caractères suivants sont invoqués en second lieu : taille du chapeau et 
des diverses parties ; rugosité ou poli de la surface du chapeau et de celle du 
pied ; caractères de la marge des lamelles ; nature de la base renflée du 
stipe; aspect de la chair ; dimension des spores. 

Dans sa clef analytique, l’auteur a intercalé la description de six espèces 
nouvelles. F. GUÉGUEN. 


Wizson (Guy Wesr). — Studies in North american Peronos- 
porales.I. The Genus Albugo [Etudes sur les Péronosporacées 
nord-américaines, [. Le genre A/bugo]. — Contrib. from the 
New-York botanical Garden,n°90. New-York, 1907, pp. 61-84, 
(avec 1 pl. de figures d'œufs d'Al/bugo). 


124 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


Ce mémoire est une revision du G. Atbugo Mich. (Cystopus Lév.), effectuée 
d’après des échantillons d’herbier. On y trouve une liste très complète, avec 
indications bibliographiques, des hôtes sur lesquels l'A. candida se trouve, 
ainsi que les autres espèces étudiées. 

Une espèce nouvelle, À. occidentalis, sur Blitum capitatum L. et Che- 
nopodium rubrum L. 


SALMON [Ernest-S.). — Cultural experiments with an Oidium 
on Evonymus japonicus Linn. f. [Expériences de culture 
faites avec un Oidium sur l'Eponymus japonicus]|.— Annales 
mycologici, Il, 1, Février 1905, pp. 1-15, 1 pl. 

L'auteur a réussi, avec cet Oidium, à infecter expérimentalement diverses 
variétés de l'E. japonicus et de l'E. radicans. Il a échoué avec certaines 
variétés du radicans, ainsi qu'avec divers Evonymus, Celastrus et le Prunus 
laurocerasus, var. lutifolia. jan (EE 


Anraur (J.-C.). — Bæodromus Holwayi, «a new Uredineous 
Fungus from Mexico |Bæodromus Holwayi, nouvelle Uré- 
dinée de Mexico]. — Ibid., pp. 18-20, 2 fig. texte. 


J. Brzezinski. — Myxomonas Betæ, parasite des Betteraves. 
— Bull. del’Acad. des Sc. de Cracovie (Classe des Se. Math. 
et Nat.), mars 1906. pp. 139-202, 6 pl. doubles. 


En étudiant certaines maladies bactériennes de la Betterave, l’auteur dé- 
couvrit un Myxomycète dont il a réussi à suivre l’évolution. Le Champignon 
se rencontre dans tous les parenchymes (tige et feuille). ILest l’agent de deux 
maladies des plus fréquentes dans les semis et plantations, la brülure des 
semis et la pourriture sèche ou maladie du cœur des betteraves, qui 
attaque les plantes vers la fin de l’été. 

L'auteur pense ;que la maladie du cœur est consécutive à l'infection des 
semis, et due à la conservation du parasite, au sein des tissus de la plante, 
jusqu’au complet développement de celle-ci. F. G. 


Maexus (Werner). — Uber die Formbildung der Hutpilze [Sur 
l'édification du chapeau des champignons].— Berlin, Fried- 
läinder und Sohn, 1906, 1 br. in-8° de 161 pp.. avec 6 planches. 


Dans cet important Mémoire, l'auteur s’est occupé d'étudier le mécanis- 
me de la croissance des champignons, dans le cas de régénération après 
blessure accidentelle. Il a comparé le mécanisme de cette régénération avec 
celui du développement des champignons normaux, et passé en revue les 
principaux cas tératologiques (soudure, prolification, formation d’hymé- 
niums adventifs, mutation). Les résultats de ce travail eussent mérité d’être 
condensés en un chapitre de conclusions, dont l’absence rend difficile l’ana- 
lyse complète du mémoire. EG 


2e. 


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Asperoillus gisanteus, 1-6.— A. clavatus, 7-10.— À. gracilis, 11-14. 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XXIII, PL. X. 


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Penicillium Paxilli, 1-4. — P. exiguum, 5. — P, caseicolum, 6-10. 


Penicillium brevicat 


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SOC. MYC. DE FRANCE. 


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ad. nal. del. et sc. 


S. rubellus, 6-11. 


Scopulariopsis rufulus, 1-5. 


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G. BAINIER, ad. nat. 


liocladium roseum, 1-6.— Cephalosporium Acremonium, 7-9, 


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R. FRIEDLANDER et SOUN, Éditeurs, BERLIN, N W, 6 


es un outes communications concernant le Bulletin devront ètre 
di ccées dorénavant à M. le D' Guéçuex, professeur agrégé à 


. Paris- VE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. 


FEU | Si les inanuscrits sont accompagnés -de figures dstinéde à être insérées 
se . | dans le texte, ou à étre tirées en planches, celles-ci doivent étre dessinées 
è à l'encre de Chine et au trait, ou. bien au crayon Wolff sur papier à grain 
dit « Papier procédé », où consisler en bonnes photographies, de manière à 


chiffres seront mis soit à la plume, Soit au crayon Wolff suivant les cas. 


oe les auteurs Sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction 


A que le cichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la 
reproduction zincogravée tienne finalement dans le format 15%< 18cm, qui 


. correspond à celui des planches du Bulletin. 
MES exécution de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés 
différents reste soumise à l'appréciation de la Commission du Bulletin, 


Dans le but de faciliter la OU Ae dans la publication du 
Bulletin, MM: les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la 
_ première épreuve. de vouloir bien la retourner corrigée à 


Abe un délai maximum de huit jours. Passé cette limite, la 


Bulletin suivant li impression du mémoire. 


… Toutes les cotisations doivent être adressées en mandats- 
| poste au Trésorier. de la Société, M. Pecrereau, 
| notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant 
des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par les 
soins du Trésorier à la fin de l’année courante. | | 


= 2 3 ! 


RE 


di Société 1 Mycologique ne possède plus d’ exemplaires de L 
Tab de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les 
demandes à M. Paul Kumexsreck, 3, rue Corneille, à Paris, 

” qui a acquis les derniers exemplaires. 


| l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, avenue de L Observatoire, LS 


en permettre la de Éna par les procédés zincographiqués. Les lettres et 


. Dans le calcul de là dimension des dessins destinés à être reproduits en 


M. Lucien DÉCLUME, imprimeur à Lons-le- er. | 


Commission du Bulletin serait dans l'obligation de reporter au. 


Lee séances se tiennent à Par, r nie UE: Grenelle, Be 
à ] heure 1/2, le Le Jeudi du mois. 


Jours des Séances pendant l'année. 1907. 


Janvier Février Mars Avril 


+ Juin : mel Octobre Novembre | Décenbre | 


Remis aq 


414 


Sue 
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Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages expédiés en 
province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du 
destinataire. Les Tomes II et XX ne peuvent plus être vendus 
qu'avec la collection complète. 


RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. 


Pour devenir membre actif de la Société, il suffit d'être présenté à 
l'une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans la séance 
suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du 
Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les membres résidant 
en France et en Algérie, et de 12 francs pour les membres à qui le 
service du Bulletin. est fait à Etranger. $ 

Les manuscrits et toutes communications concernant. a rédaction + ERA 
et l'envoi du Bulletin trimestriel de ie, Société doivent être envoyés à |. 
M. GUEGUEN, Secrétaire général, 4, Avenue de l'Observatoire, 
PARIS-VHe. 

Les cotisations doivent êlre adressées à M. PELTEREAU, trésorier 

de la Société, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). 


ete Saunier.-- Impr, et Lithogr. Lucien Declume, rue du Commerce, 55. 


DE LA 


1ÈT 7 COLLE 


Pur le prugrès et la difusion nds 6 connaissances rates à aux x Champignns 


\ 


. Tome XXII. —  . 


SOMMAIRE 


PREMIÈRE PARTIE, 
our DRyERe 5 


e Bainier. — * Mycathèque de l'Ecole de Pharmacie, 


Ée notes XVIIT à XX (4 De en ee Peneneonee eee 


a Maublanc. - — Sr quelques Champignons inférieurs 
. | nouveaux re connus (4 Pl RE RU 


_. ou ue nouveau de Sphéropsidées. 


— DT 


|. Vuillemin. = Bibliographie analytiques 0 


de Michel, — Groupe mycologique de Fontainebleau. de 


DEUXIÈME PARTIE. - 


\: Procès-verbal de la séance de septembre", eee etes XVIe 


84, Rue de Grenelle, PARIS-VII: arr! 


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Commission nationale pour la propagation 
de l'Etude pratique des Champignons, 


FONDÉE EN 1902. 


. Extrait du Règlement voté par la Société Mycologique de France 
pendant la session générale, à Paris, le 10 octobre 1902 : 


Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique 
de France, une Commission dite nationale. chargée de grouper 
les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la 
connaissance des Champignons. 


Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Fe. © XVIII, 
1902, pp. 249-251. 


Les Commissaires devront se mettre en relations avec les myco- 
logues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se 
chargeront de leur procurer tous les renseignements qu'ils seront en 
mesure de fournir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises 
aux Spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces 
intéressantes quis pourront réunir devront élre autant que 
possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 
84, rue de Grenelle. 


Composition de la Commission approuvée par la Société 


dans sa réunion du 5 février 14903. 
MM. 


Arnould, pharmacien à Ham (Somme) — Champignons supérieurs. 

Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — 
Champignons supérieurs. : > NU 

Baïnier, 27. rue Bayer, Paris-XX°.— Mucorinées et Mucédinées. 

Bernard, L., place Dorian, Monthéliaid (Doubs) — Champignons supérieurs. 

‘Barbier, préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon, Champrgnons dits 
supérieurs Où Champignons sarcedés, rarticulièrement Agarécinés. 

Boudier, ??, r. Grétry, Montmorency (S -et-0) — Basidiomycètes et Ascomycèles. 

Abbé Bourdot, Si-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier). — Champ. supér 

D: Delacroix, {1 bis,r. d'Alésia. Paris-XXe. — Pathologie végétale. 

Abbé Derbuel, Pevyrus |[Drôme) — Champignons supérieurs 

Dumée, pharmacien à Meaux Seine-et-Marne).— Hyménomycèles. 

Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. 

Dutertre, Emile, à Vitry-le-Francçois (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. 

D° X. Glllot, faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). — Champignons 
comestibles et vénéneux. Intoxications. 

Grosjean, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — Champ. supérreurs. 

Hariot, P, 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. 

Harlay, V., pharmacien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasites 
des végélaur usuels. 

Hétier, Fr., à Arbois (Jura) — Champignons supérieurs. 

Lagarde, prépar. à la Faculté des Sc., Montpellier.— Champ. du Mids de la France. 


Leguë, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).— Champzgnons supérieurs. 

Maire, R, {1, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle. — Champignons 
parasites, Hypodermés, ele. 

Matruchot, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences, 43, rue d'Ulm, 
Paris-Ve,— cnumpignons parasiles des antmaux.— Moisissures. 

Dr Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— [lyménomycètes. 

Michel, pharmacien à Fontainebleau.— Champignons supérieurs. 

Merlet, i5, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. 

Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. 

D: Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine {Seine). — Champignons 
exotiques et en parliculrer de la Tunzste. 

Peltereau, notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher — Champignons supérieurs 
el spécialement les Boléltés. 

Rolland, 80, rue Charles-Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine, — Baszdiomycètes et 
Ascomycèles. . 

Radaïis, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général . 
de la Commission. 

D: Trabut, Muslapha-Alger.— Champignons de la flore de l'Algérie. 


Bureau de la Commission pour 1907. 


PRESTAERERTEERE . M. Boupier (Montmorency). 
Vice-Présidents ..... MM. Decacroix (Paris), MéÉnier (Nantes), 
ParouiLzarD (Neuilly-sur-Seine), Rozzano 
(Neuilly-sur-Seine). 
Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- 
rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrond!). 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1907. 


President" re" M. Maxcix, professeur au Muséum dHis- 
toire Naturelle, 63, rue de Buffon, 

Paris. 
Vice-Présidents.... NM. Bamier, pharmacien de l’Assistance 


Publique, 27, rue Boyer, Paris-XXe. 
M. Le Moxxier, professeur à la Faculté 
des Sciences, 3, rue de Serres, à Nancy 
(M.-et-M.). 
Secrétaire général. M.F.Guéeuex, Professeur agrégé à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie, 4, avenue de 
l'Observatoire, Paris. 


Erésorier "ni M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- 
dôme (Loir-et-Cher). 
Secrétaires ..... .... M. Mausraxc, ingénieur agronome. 
M. Bessir,, professeur au Lycée Montaigne. 
Archiviste AI. Perrrisor, docteur ès-sciences. 


Membres du Conseil : MM. Dr G. DeLacroix et RaApais. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, — XVIII. 
par M. G. BAINIER. 


Note additionnelle sur les Gueguenia. 


Dans la note consacrée au G. Gueguenia (Mycothèque, XV), j'ai omis de 
dire que j'avais autrefois récolté cette Mucédinée ; uue reproduction photo- 
graphique du G&. cæspilosa se trouve en effet, sous un nom différent, dans 
ma Flore des rues, des jardins et des habitations de Paris, ouvrage inédit 
dont le manuscrit a figuré à l'Exposition universelle de 1889. 

Depuis la publication du G. Gueguenia, M. HANS Güssow m'a adressé nne 
moisissure qu'il a récoltée sur du bois en décomposition, et qui me semble 
bien être le G. cæspitosa, bien que les conidies de cet échantillon soient 
hyalines et incolores, au lieu de posséder la teinte chocolat au lait qu’elles 
revétent dans le type. Il est probable que la différence de teinte tient à un 
état diflérent de maturité. 


Scopulariopsis repens et communis sp. nov. 
(PLANCHE XVI) 


Les Scopulariopsis se trouvent sur toutes les matières en 
décomposition, mais en même temps presque sèches. On en 
trouve par exemple sur les Agarics et sur les Bolets. Certains 
fromages avancés. parmi ceux qui ne coulent pas, en procurent 
des espèces très nombreuses. Parfois il est facile de constater 
directement sur ces fromages les hyphes aériennes fructifères 
de ces mucédinées, mais le plus souvent leur mycélium inclus 
dans la croûte superficielle ne se manifeste pas directement à 
l'extérieur. Dans ce cas, il est nécessaire d'employer un tour 
de main pour les contraindre à déceler leur présence. Le moyen 
qui m'a le mieux réussi consiste simplement à laisser séjourner 
un fragment de fromage sur un morceau de carton sec pendant 
quelques jours, de facon à permettre qu'il se produise une cer- 

= taine adhérence entre les deux substances. On enlève alors le 
© fromage et on humecte abondamment le carton avec une solu- 
etion dans l’eau pure d'un mélange de nitrate de potasse, acétate 


Td'ammoniaque et phosphate acide de chaux. Au bout de très 
) 9 


ain 


126 G. BAINIER. 


peu de jours, les Scopulariopsis plus oumoins associés au Peni- 
cillium se développent suflisamment pour qu'il soit possible de 
faire des prélèvements de leurs conidies et de procéder à un 
repiquage sur réglisse, pomme de terre, carotte, etc., jusqu'à 
ce qu'on obtienne des types absolument purs. Ces Scopula- 
riopsis sont à peu près tous construits sur le même type, ils 
diffèrent surtout par la forme, la dimension etla coloration de 
leurs conidies. 

La forme des conidies se rapproche tantôt de la sphère, tan- 
tôt d’une ellipse plus ou moins allongée. La surface peut être 
lisse ou échinulée. Les dimensions bien que variables ont une 
mesure moyenne très différente pour chaque espèce et peuvent 
servir à la caractériser. La coloration est presque toujours gaie 
tantôt plus ou moins blanche, jaune, jaunâtre, rouge. rougeûtre 
_fauve ou même brune. Îl arrive même que cette coloration 
passe par des nuances différentes chez la même mucédinée. 

Je n’entreprendrai pas de décrire en ce moment toutes les es- 
pèces que j'ai trouvées, je me contenterai d'étudier le Scopula- 
riopsis repens et le Scopulariopsis communis. 

Le Scopulariopsis repens sereconnaïîtfacilement à ses conidies 
sphériques légèrement échinulées, d’une nuance pâle beaucoup 
plus voisine de celle du café au lait que de celle du chocolat au 
lait et d'un diamètre variant de 5,6 x à 8,ku. Ces conidies pro- 
duisent de longs chapelets à l'extrémité de stérigmates dont la 
longueur varie de 14u à 28,54 en moyenne. 

Ceux-ci sont tantôt isolés et dispersés sur les hyphes mycé- 
liennes, tantôt groupés en nombre variable, souvent par six à 
l'extrémité des dernières ramifications du pinceau fructifère. 
Le pinceau fructifère est plus ou moins compliqué suivant la 
vigueur de la culture, parfois rudimentaire et réduit à un court 
support sensiblement cylindrique surmonté des stérigmates, 
mais ordinairement il se compose d’un nombre plus ou moins 
grand de courtes ramifications superposées. Ces ramifications 
sont ordinairement cylindriques, mais parfois elles se renflent 
ainsi que leur support et prennent une forme plus ou moins 
sphérique. 

Le Scopulariopsis communis est construit sur le même mo- 
dèle que le précédent, il se distingue, à première vue, par sa 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. y 


coloration longtemps blanche et complètement différente ; de 
plus il émet un mycélium qui, au lieu d’être appliqué sur le subs- 
tratum et de former une couche sensiblement d'égale épaisseur, 
donne naissance à des sortes de cordons composés d'un nombre 
plus ou moins grand d'hyphes mycéliennes accolées en forme 
de très longs prolongements filiformes qui émergent à angle 
plus ou moins droit. Ces cordons sont complètement garnis de 
fructifications généralement grèles. Les ramifications super- 
posées qui composent le pinceau fructifère sont ordinairement 
plus courtes encore que chez le Scopulariopsis repens. Les 
conidies incolores et très petites ont la forme d'un ovale ou plus 
souvent encore celle d’un fuseau tronqué vers son extrémité in- 
férieure ; elles mesurent en moyenne de 5,6 u à 11,2y sur 3,64; 
en vieillissant leur teinte change parfois et prend une nuance 
crème plus ou moins foncée. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XVI. 


(grossissement 630 diamètres). 


Scopulariopsis repens,. 


1. Hyphe mycélienne avec ses appareils fructifères. 
2, Conidies isolées. 


Scopulariopsis communis. 


3. Extrémité d’une hyphe mycélienne. 
4. Fragment d’un cordon mycélien, 

5. Pinceau fructifère isolé. 

6. Conidies isolées. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie. — XIX, 


Gonatobotryum fuscum, Sacc. Mich., p. 24. F1. Ital., tab. 48, sous le 
nom de Gonatobotrys. 


(PLANCHE XVIII). 


Ce Gonatobotryum a été trouvé par Saccarpo sur du bois 
de chène humide. D’après lui, c'est un hyphomycète de la fa- 
mille des Dématiées amaurosporées macronémées à conidies ver- 
ticillées pleurogènes qui est étalé, velu et noir fuligineux. Ses 
filaments, fertiles, sont dressés, filiformes, assez longs, pres- 
que opaques, presque continus, mesurant 300 à 600sur 12 à 15u 
et çà et la renflés en nœuds. Nœuds globuleux d’un diamètre 
de 25u, complètement verruqueux et sporigères. Les conidies 
sont ovales oblongues, un peu obtuses aux extrémités, mesu- 
rant 10 à 11 sur 6 à 7u, rarement jusqu'à 14 sur 7u5. légère- 
ment fuligineuses. 

Cette description est insuffisante et la figure donnée dans la 
Flore italienne, tab. 84, est incomplète. 

Le Gonatobotryum fuscum donne un mycélium étalé dont 
les hyphes ramifiées sont noires fuligineuses, ainsi que le reste 
de la plante. Ce mycélium produit des filaments fructifères ver- 
ticaux, d’un diamètre de 12 à 19%. Leur partie inférieure est 
complètement cylindrique, avec quelques rares cloisons sur une 
longueur qui égale environ 50 fois leur diamètre, tandis que leur 
sommet peut présenter jusqu'à 7 ou 8 nœuds superposés à une 
certaine distance les uns des autres. [1 existe toujours unecloi- 
son qui partage inégalement la distance d'un nœud à l’autre. 
Cette cloison est toujours localisée presqueimmédiatement au- 
dessous de chaque nœud. 

Si on cherche à se rendre compte du développement de cette 
Dématiée, on remarque que l’extrémité du filament dressé se 
renfle en forme de sphère et se couvre d’aspérités qui donnent 
naissance tous à la fois à une première série de conidies d'abord 
petites et rondes, puis relativement volumineuses et ovales. 
Bientôt à lapartie extrème du sommet de la sphère, il se forme 
une hernie qui s’allonge pour continuer le filament dressé 


MYCOTHÉQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 129 


Celui-ci donne un peu plus haut une nouvelle sphère qui se 
comporte comme la première et ainsi de suite. Tel est le mode 
de formation des nœuds. 

Mais pendant ce temps les premières conidies formées émet- 
tent toutes à la fois à leur sommet une nouvelle petite sphère 
qui, en grossissant et en se développant, forme une seconde 
conidie semblable à celle qui lui a donné naissance. Nous 
avons ici une formation très distincte de ce qui se passe ordi- 
nairement chez les Mucédinées. Ce n’est plus le point d'attache 
de la première conidie. mais le sommet de cette conidie qui en 
produit une seconde comme chez les Nematogonum avec cette 
différence cependant qu'ici il n'y a jamais plus de deux conidies 
réunies ensemble. Le Gonatobotryui est donc très différent du 
Gonatobotrys et de l'Arthrobotrys qui produisent également 
leurs conidies sur des nœuds verruqueux du filament dressé. 
J'ai cru qu'il était bon de réunir comparativement les dessins 
de ces Mucédinées sur la même planche. 


Gonatobotrys simplex |(Corda (1). 


Le Gonatobotrys simplex possède un mycélium rampant et 
des filaments conidifères dressés, incolores, cloisonnés, non 
ramifiés, d'un diamètre de 8 y 4 el présentant des nœuds ou 
parties renflées, sensiblement équidistantes pour le même fila- 
ment. Ces nœuds se forment de la même manière que pour le 
Gonatobotryurmn. 

Mais sur chaque aspérité de ce nœud il ne se produit qu'une 
seule conidie incolore et ayant la forme d’une amande, c’est-à- 
dire d’un ovale dont la partie inférieure est conique. Ces coni- 
dies mesurent, à la maturité, 1628 sur 8 y 4. J'ai conservé 
longtemps à l'état de pureté le Gonatobotrys simplex qui se 
cultive aisément sur la racine de Réglisse. Il n’y avait pas trace 
de Clasterosporium. 


Arthrobotrys superba (Corda). 
(Corda, Pracht-Flora, pl. XXI, n. 43, Bon orden, Handb., f. 183). 


L'Arthrobotrys forme de très petites touffes d’un blanc cris- 
tallin soit sur les végétaux herbacés en décomposition, soit sur 


(1) CoRpA. — Pracht-Klora, p. 5, pl.iLL, 


130 G. BAINIER. 


les graines en voie de germination. Le mycélium rampant est 
analogue à celui du Gonatobotrys. Les hyphes conidifères pré- 
sentent également des sortes de nœuds ou parties renflées sen- 
siblement équidistantes, mais ces nœuds sont formés d’une 
façon différente. Le filament dressé verticalement plus vigou- 
reux que les hyphes mycéliennes et large en moyenne de 8y 4 
se termine en pointe eflilée pour produire une conidie terminale. 
Bientôt, au-dessous de cette première conidie, lefilament s’élar- 
git un peu pour donner successivement naissance à un grand 
nombre de petites pointes rapprochées les unes des autres, 
produisant chacune une hernie sphérique qui devient bien- 
tôt une conidie. Il se forme ainsi une sorte de petit capitule 
de conidies groupées. Bientôt le filament se prolonge et s’ac- 
croissant au sommet de ce capitule constitue successivement, à 
_des distances régulières, jusqu’à neuf ou dix nouveaux grou- 
pements semblables au premier. Il n'existe jamais qu'une seule 
conidie à l'extrémité de chaque support, court et filiforme, dont 
la base un peu élargie produit les renflements en forme de no- 
dosités. À la chute des conidies, les bases de leur support, 
sous forme de denticules, hérissent la surface des nœuds. Les 
conidies sont hyalines, ovales oblongues, didymes. Il existe 
deux loges superposées et séparées par une cloison. La ïoge 
supérieure, plus volumineuse, a la forme d’un ovale presque 
sphérique et coupé un peu au-dessous de son milieu. La loge 
inférieure est sensiblement un cône renversé. [l existe un léger 
étranglement au point de contact des deux loges au niveau de 
la cloison. Ces conidies mesurent de 20 à 304 sur 12 à 15p. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XVI. 


Gonatobotryum, Gonatobotrys, Arthrobotrys. 


Gonatobotryum'fuscum. 


4. Port de la plante, grossissemeut 157 diam. 
2. Extrémité d’un filament conidifère, grossissement 315 diam. 
d- 


Ale 


— — — 477 diam. 


CRT 


IE 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 131 


Filament montrant le début des conidies secondaires. 

Conidies isolées, grossissement 630 diam. 

Conidie surmontéelde sa conidie secondaire non complètement développée, 
grossissement 630 diam. 


Arthrobotrys superba. 


Port de la plante, grossissement 477 diam. 
Filament conidifère terminé par une seule conidie, grossissement (630 
diam. 


Filament conidifère terminé par 3 conidies, grossissement 630 dia. 
Capitule terminal de conidies, grossissement 477 diam. 


Gonatobotrys simplex. 


Port de la plante. 


Mycothèque de l’Ecole de Pharmacie, — XX. 


Evolution du Papulaspora aspergilliformis et étude de deux Ascodesmis 
nouveaux. 


(PLANCHES XVIII et XIX). 


Longtemps on a cru avec M. pe Bary,qui venait de mettre en 
lumière la reproduction sexuelle des Péronosporées, qu'un 
semblable mode de reproduction existait dans tous les autres 
groupes de la classe des Champignons, notamment dans celui 
des Ascomycètes. Dans ce groupe en effet, un certain nombre 
d'espèces, par la dualité originelle jointe à l’intime contact des 
éléments formateurs du fruit, avait fait admettre la théorie de 
la sexualité des Ascomycètes. Mais cette théorie ne pourrait 
être soutenue que dans certains cas rares, car chez le plus 
grand nombre des autres ascomycètes, il est évident qu'on ne 
peut constater aucune trace de sexualité. Il existe en effet 
dans cette famiile tous les états intermédiaires entre le fruit 
formé par une branche mycélienne unique, dont le sommet 
bourgeonne en se cloisonnant. et le fruit issu d’une fausse 
conjugaison de deux filaments. La nature n’a point brusque- 
ment passé d’un état à l’autre, il s’est produit de nombreux 


tâtonnements plus ou moins bizarres avant d'arriver à la dualité 


sexuelle. 

Nous allons examiner deux genres d’ascomycètes monocar- 
pogonés, c'est-à-dire dant le carpogone est formé d’une seule 
branche mycélienne plus ou moins différenciée par rapport au 
corps végétatif. : 

Les Papulaspora qui sont des Ascomycètes monocarpo- 
gonés angiothèques, c’est-à-dire chez lesquels il se produit 
au-dessous du çcarpogone des rameaux ou des cellules qui 
s'appliquent à la surface de ce carpogone en se ramifiant 
et en ne tendant pas à l’envelopper d'un tégument continu 
(Périascogone). 

Les Ascodesmis, qui sont des Ascomycètes monocarpogonés 


ENT” 


o 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 133 


gymnothèques, c'est-à-dire dont le carpogone ne produit à sa 
base aucun rameau capable de lui former une enveloppe et chez 
qui le périascogone manque. 


Papulaspora aspergilliformis Eidam (1). 


J'ai trouvé principalement sur le papier et le carton humide 
un certain nombre d'espèces du genre Papulaspora Preuss, 
se distinguant à première vue les unes des autres par la gros- 
seur et la teinte, tantôt d’un rouge variant du rose pâle au brun 
rougeàtre, tantôt presque incolore, que prennent les forma- 
tions que l’on a considérées jusqu'iei comme des spores pluri- 
cellulaires, mais qui en réalité sont le début d'un périthèce, 
avec cette particularité que la plupart du temps ces productions 
restent à l'état rudimentaire et se comportent comme des 
sclérotes. Elles conservent, en effet, pendant plus d’un an, la 
faculté d'émettre des filaments comme de véritables spores. 
Mais lorsqu'on les met à même de se produire dans des condi- 
tions particulières faciles à réaliser pour les nombreuses espèces 
qui se développent vigoureusement sur le pain, elles deviennent 
directement des périthèces, surmontés d’un col plus ou 

moins allongé, suivant les espèces, et parfois réduit à quel- 
ques poils un peu divergents. Il suffit de déposer la tranche 
de pain sur laquelle on fait la culture sur une couche de coton 
humide et parfois sur du plâtre frais. 

Je n’étudierai dans ce travail que le Papulaspora aspergilli- 
formis (Eidam) comme type du genre, bien qu'il soit plus 
difficile d'obtenir ses périthèces parfaits, parce que les conidies 
se produisent en très grande abondance non seulement sur des 
stérigmates isolés et dispersés au hasard sur les filaments, 
mais encore groupés symétriquement sur des appareils spé- 
ciaux aspergilliformes, tandis que dans les autres espèces il 
est très difficile de les obtenir même sur des stérigmates isolés. 

Le Papulaspora aspergilliformis a été trouvé et décrit par 
Erpam, qui a observé en même temps la formation du 
début des périthèces qu'il a pris pour une spore composée et la 
forme conidienne qui rappelle celle des Asperpgillus. Mais il a 

(1) Etam. — Zur Kenntniss der Ascomyceten (Cohn's Beitrage zur Biol 
der Pflanzen, t. LIL, p. 414). 


134 G. BAINIER. 


décrit comme espèce distincte, sous le nom d’Æelicosporangium 
parasiticum, ce que je considère comme une forme mons- 
trueuse que la mucédinée qui nous occupe présente souvent. 
De plus il a pris pour chlamydospores unicellulaires, à mon 
avis, les conidies d'un Acremonium atrum (1). Ces deux espèces 
très différentes se rencontrent presque toujours associées dans 
la nature et il est assez difficile de les séparer l’une de l’autre. 
Cependant avec un peu de soin on peut arriver à un résultat 
satisfaisant, et je cultive depuis longtemps ces deux mucédi- 
nées très distinctes à l’état pur dans la Mycothèque. 

Il est extrêmement facile de se procurer le Papulaspora 
aspergilliformis : il suffit de couper de la paille en menus frag- 
ments et, après l’avoir humectée avec de l’eau pure, de l’aban- 
donner pendant quelques jours dans un cristallisoir recouvert 
d'un disque de verre. Cette mucédinée, très commune, se 
développe presque toujours et associée à un Acremonium atrum 
elle précède pour ainsi dire tout autre végétation. Le mycélium 
se compose de filaments délicats, incolores et cloisonnés de 
distance en distance, qui rampent sur les brindilles de paille, 
puis descendent en formant de plus ou moins longues guir- 
landes, complètement garnies d'appareils conidiens et qu'il est 
facile de saisir pour l'étude, malgré leur très grande fragilité. 
Ces hyphes mycéliennes donnent de distance en distance des 
filaments dressés qui émergent à angle sensiblement droit et 
se renflent à leur sommet pour déterminer la formation d’une 
petite sphère. Leur hauteur est souvent de 0%" 208. Bientôt 
toute la surface de la sphère se garnit de stérigmates en forme 
d’ampoules ou de bouteilles, c’est-à-dire renflés à leur partie 
inférieure et diminuant progressivement de diamètre jusqu'au 
sommet pour produire les conidies. Ces conidies extrêmement 
petites se développent snecessivement l’une au-dessous de 
l'autre pour former des chapelets plus ou moins allongés, 
comptant souvent quinze à vingt conidies. Elles sont d’abord 
ovales, puis finissent par devenir sphériques, à l’état parfait 
mesurant 2 # 8. On les rencontre sous les deux formes, soit 
parce qu’on les observe avant leur complète maturité, soit 


(1) Acremonium atrum (Saceardo,'ÿMich. 1, p. 280; FI. ital., t 713. Corda 
Acremoniella atra, Icon, fung., 1, p. 11, fig. 168). 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 135 


parce que quelques-unes sont restées stationnaires à leur état 
primitif. Telle est la disposition normale typique, mais il se 
produit de nombreuses variations et l'appareil le plus compli- 
qué que j'aie rencontré se composait du filament dressé précé- 
dent, renflé à son sommet pour porter les conidies, mais pré- 
sentant de plus à sa partie supérieure de très courts rameaux, 
terminés également par une sphère conidifère et groupés en 
forme d'épi terminal comme l'indique la figure 3. En plus de 
ces appareils symétriques, on rencontre toujours des stéri- 
œmates isolés ou réunis d’une façon variable le long soit des 
hyphes mycéliennes soit du filament fructifère dressé. Il arrive 
parfois même que ces stérigmates conidifères prennent nais- 
sance sur le support des carpogones ou même sur un stéri- 
gmate plus volumineux. Le mycélium qui se développe sur la 
paille humide produit également, mais en petit nombre, des 
périthèces parfaits ou seulement des débuts de périthèces 
arrêtés . dans leur évolution et formant des sortes de sclé- 
rotes ; à l'origine ces productions sont dues à un carpogone ou 
filament assez court recourbé au sommet en crosse dont l’ex- 
trémité s’accroit et s’enroule, formant une sorte de spirale 
dont les tours sont pressés les uns contre les autres. Puis, dans 
la partie immédiatement au-dessous de cette spirale, le filament 
qui lui sert de support se cloisonne. Chacune des cellules ainsi 
formées émet un prolongement qui, en se cloisonnant à son 
tour, détermine la formation de nouvelles cellules qui se sou- 
dent et enveloppent complètement la spirale. En même temps, 
par des cloisonnements successifs, cette spirale a formé un 
groupe de cellules intérieures qui produiront les thèques. 
On obtient ainsi, à l'extrémité d’un court support, une 
petite masse cellulaire rougeâtre sensiblement sphérique, 
qui conserve plus d'un an la faculté d'émettre des fila- 
ments reproduisant les mêmes formations. Dans les cultures 
ordinaires, sur les substances les plus diverses, la Réglisse, 
par exemple, il n'ya pas de conidies, mais seulement des 
quantités considérables de ces productions. Cependant lors- 
que la mucédinée se trouve dans des conditions particulières 
d'humidité, qu'il n'est pas toujours facile de réaliser pour 
cette espèce, l'évolution ne subit pas d’arrèt. Ces petites 


136 G. BAINIER. 


masses continuent de grossir, atteignent un volume relative- 
ment considérable et finalement donnent un périthèce très 
nettement visible à l’œil nu. Ce périthèce est sphérique, d’un 
diamètre de 0 "" 27, fauve ou légèrement rougeûtre translucide, 
surmonté d'un très long col de 0 m" 423, terminé par des sortes 
de poils un peu divergents ; la hauteur totale du périthèce avec 
ce col est de 0%" 65 à 0m 70. C’est un Ceratosioma qui, au 
lieu d’être noir et charbonneux, est membraneux et laisse aper- 
cevoir son contenu. On voit, en effet, par transparence, à l’inté- 
rieur de nombreuses thèques nées au fond de la cavité. Ces 
thèques sont ovoïdes à huit spores groupées en globule, mais 
très fugaces et disparaissent mème avant la maturité des spores 


qui se dissocient de bonne heure, remplissent la cavité du 
périthèce, puis grimpent dans le col, sortent et forment à son 


extrémité supérieure une petite masse maintenue par les poils 
terminaux. Ces spores à la maturité sont brunâtres, un peu 
variables de forme et de dimension. Quelaues-unes sont fusi- 
formes, mais le plus grand nombre ovales ou presque sphéri- 
ques, avec une petite pointe à chaque extrémité du plus grand 
diamètre. Leurs dimensions varient de 20 à 25 y sur 10 à 18 u. 
Cette plante très facile à cultiver et à conserver mérite de servir, 
comme les Aspergillus, de type classique pour l’étude de la 
formation des périthèces des Ascomycètes. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XIX. uit 
Papulaspora aspergilliformis. 


Filament conidifère normal. 

Filament conidifère dégarni en partie de ses conidies. 

Filament mycélien portant des conidies et des carpo- 
gones. 


D D + 


(grossissement 
ñ N 630 

5. | diamètres). 
6. Développement du Carpogone. 

1. | 

8. Périthèce (grossissement, 117 diam.). 

9. Thèque. | 


= (grossissement, 630 diamètres). 
102MShores (0e é 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 137 


Ascodesmis reticulata et echinulata sp. nov. 


Le genre Ascodesmis a été créé par M. Van Trecnem qui, 
dans le Bulletin de la Société Botanique de France, 1876, 
page 270, a décrit les Ascodesmis nigricans et aurea. 

J'ai trouvé de mon côté deux Ascodesmis, l'un réticulé mais 
dont les spores ont des dimensions plus grandes que celles de 
l’Ascodesmis nigricans, l'autre échinulé et dont les spores 
moins colorées sont plus petites. Ces ascomycètes avaient 
spontanément donné leurs fructifications sur des excréments 
de chien et de bœuf. J’ai pu les cultiver sur les milieux les plus 
divers dans la décoction de crottin de cheval, dans l'urine 
fraiche, le moût de bière, le jus de pruneaux, etc. Parmi les 
milieux solides, la racine de réglisse m'a donné les meilleurs 
résultats et permet une végétation extrêmement vigoureuse. 
Leur mycélium se compose de tubes ramitiés, cloisonnés de 
distance en distance, parfois anastomosés, qui produisent un 
très grand nombre de rosettes de thèques divergentes, espacées 
çà et là sur un même filament. 

De même que M. Van Tiscuem, je n’ai jamais rencontré de 
conidies dans mes cultures. 


Ascodesmis reticulata sp. nov. 


A l’œil nu, l'Ascodesmis reticulata étale largement son my- 
célium blanc et cotonneux sur le substratum. Bientôt celui-ci 
ne tarde pas à se couvrir d'innombrables petites fructifications 
globuleuses d’abord blanches, qui se parsèment de petits points 
bruns. Ceux-ci se rapprochent de plus en plus au point de 
former une couche dense brun-noirâtre, uniforme. 

Si on examine une culture au microscope, on remarque que 
les tubes mycéliens produisent çà et là et sensiblement à mi 
distance entre deux cloisons, une branche assez courte perpen- 
diculaire qui se recourbe un peu à son sommet et constitue le 
carpogone. Celui-ci se dilate légèrement à son extrémité libre, 
puis forme deux petites protubérances devenant de courts 
rameaux divergents en forme de T. Chacun de ces rameaux se 
dichotomise de la même manière et il se produit une petite 


138 G. BAÏNIER. 


masse que des cloisons divisent en plusieurs cellules distinctes. 

Ces débuts ne sont pas toujours aussi réguliers ; il arrive 
souvent qu'une des deux branches de la dichotomie avorte ou 
s'arrête brusquement dans son développement, il se produit 
même parfois des protubérances de forme variable. Quoiqu'il 
en soit, on obtient bientôt un massif cellulaire constituant un 
petit tubercule blanc, attaché au filament mycélien par un 
court pédicelle. Ce tubercule grossit et sa surface ne tarde pas 
à se hérisser de rameaux grèêles. simples prolongements de 
certaines cellules superficielles. Ce sont les paraphyses dont le 
développement précède ainsi l'apparition des thèques. Puis 
entre les bases des paraphyses naissent quelques grosses 
cellules renflées, d'abord sphériques, puis ovoïdes et amincies 
vers la base ; ce sont les premières thèques. Pendant qu’elles 
-s’accroissent, pendant qu'elles forment et mürissent leurs 
spores, d’autres thèques naissent successivement, jusqu'à 
épuisement total de la provision de matière nutritive accumulée 
dans le tubercule primitif. On obtient en définitive une rosette 
de dix à trente thèques octospores entremèêlées de paraphyses, 
le tout inséré à la surface d’une petite masse cellulaire trans- 
parente et homogène. Comme le développement des thèques 
est successif, on remarque sur la même rosette, à côté des 
thèques parfaitement mûres à spores brunes et réticulées, 
d’autres à spores à réseau à peine indiqué, d’autres à spores 
déjà formées, mais lisses et incolores, d’autres plus petites 
encore dépourvues de spores, d’autres enfin qui commencent 
à paraître. Lorsque leur production a cessé par épuisement du 
noyau basilaire, toutes les thèques de la rosette se trouvent 
bientôt amenées à l’état d'égale et parfaite maturité. 

Il est évident que cette description est absolument conforme 
à celle que M. Van Trecnem a donnée de l'Ascodesmis 
nigricans, plante extrêmement voisine et dont l'Ascodesmis 
reticulata ne diffère que par des caractères peu importants. 
Les spores sont beaucoup plus volumineuses, mesurant 15 w 
sur 11 u, légèrement ovales et revêtues d’une exospore colorée 
et cuticularisée munie de remarquables épaississements. L’exos- 
pore en effet se soulève en forme de réseau brun, noirâtre, qui 
paraît plus coloré que celui des spores de l’Ascodesmis nigri- 


‘MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 139 


gans, car à la maturité la masse de ces spores prend une 
coloration brunâtre, presque noire et non brun chocolat. 

Le réseau forme des mailles irrégulières parfois hexagonales 
ou pentagonales, qui portent en saillie une pointe à chacun des 
points de contact avec la maille voisine et présente une orga- 
nisation qui rappelle celle des spores du T'uber brumale. Dans 
cette espèce, on ne voit pas de spores échinulées ; toutes ont un 
réseau très apparent. 


Ascodesmis echinulata sp. nov. 


L’Ascodesmis echinulata présente le même mode de végé- 
tation, le même groupement des thèques en rosettes, la même 
composition et la même distribution de ces rosettes échelon- 
nées le long d'un filament mycélien. Mais on remarque des 
différences parfois dans la production du carpogone. En effet, 
pour former celui-ci, quelquefois le tube de mycélium émet une 
branche perpendiculaire peu développée, dont le sommet se 
recourbe et se contourne en une courte spirale. Bientôt, au- 
dessous des derniers tours de spire, on voit une, puis succes- 
sivement plusieurs protubérances ou branches courtes qui 
prennent naissance et se cloisonnent ainsi que la spirale pour 
constituer un massif cellulaire qui augmente progressivement 
de volume et dont les cellules superficielles produiront les 
paraphyses et les thèques de la rosette fructifère. 11 y a donc 
quelquetois iei une formation différente de celle des Ascodesmis 
nigricans et reticulata. I est regrettable que M. Van Trecnem 
n'ait point décrit la formation du carpogone de l'Ascodesmis 
aurea. Il existe une autre différence dans les spores. Leur 
exospore colorée et cuticularisée s’épaissit et se soulève, mais 
seulement pour donner naissance à de petites pointes brunes, 
plus foncées que le reste de la membrane. On ne voit jamais de 
réseau, les spores à la maturité sont ovales et mesurent 11 x 
sur 84 4:leur masse prend une coloration brun chocolat, 
moins foncée que celle de l'Ascodesmis reticulata. L’Ascodes- 
mis nigricans, qui possède d’abord des pointes puis un réseau, 
est donc l'intermédiaire entre l’Ascodesmis reticulata et 
l’Ascodesmis echinulata. 


140 G. BAINIER. 


Les spores gardent pendant plus d’un an leur faculté germi- 
native. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XIX. 
Ascodesmis reticulata et echinulata. 


Ascoutesmis reticulata : 
1. Filament garni de carpogones (grossissement, 630 diam.). 
2. Rosette fructifère à son début (grossissement, 630 diam.). 
3. Spores isolées (grossissement, 630 diam.), 


Ascodesmis echinulata : 


4. Filament mycélien garni de rosettes sporifères (grossissement, 315 
diam). 

5. Filament mycélien garni de carpogones (grossissement, 630 diam.). 

6. Thèque isolée (grossissement, 630 diam.). 

7. Spores isolées (grcssissement, 630 diam.). 


Sur quelques Champignons inférieurs nouveaux ou peu 
connus. 


par M. A. MAUBLANDC, 


ingénieur agronome, 
préparateur à la Station de Pathologie végétale. 


Ustilago Andropogonis-finitimi Maublanc, in Bull. de la 
Soc. myc. de France, tome XXII, 1906, fase. [, p. 74. — C'est 
par suite d'une erreur que la figure 3 (1. e., p.75), jointe à la 
diagnose de cette espèce, lui est attribuée ; il est d'ailleurs 
facile de voir qu'elle ne répond nullement à la description. 
Cette figure représente le Cerebella A ndropogonis Ces., espèce 
assez répandue au Zambèze d’où elle a été rapportée par M: 
Le Testu ; on la rencontre sur les inflorescences de divers 
Andropogon et Sorghum. I suffira donc,pour réparer l'erreur, 
d’intercaler la mention de Cerebella Andropogonis avant la 
figure 3. 

Physalospora populina nov. sp. (PI. XX, fig. 1-7).— Peri- 
theciis innatis, sparsis, peridermio pustulato, elevato tectis, 
intus pallide roseis, depressis, poro minuto, non prominulo 
pertusis, 250 >< 175 up, circiter ; ascis clavato-cylindricis, ses- 
silibus, apice attenuatis, 69-75 x 11-15 y, 8-sporis ; paraphy- 
sibus in peritheciis junioribus numerosis, granulatis, septatis, 
2,5 — 3 L crassis, diffluentibus ; sporidiis distichis, parte infe- 
riori monostichis, ellipsoideis vel oblongis, interdum inæqui- 
lateris, utrinque obtusis, in juventute grosse biguttatis, demum 
nubiloso-guttulatis, 14-20 X 5-7y ; mycelio fusco, guttulato, 
septato, 2,5 usque ad 8,5 p crasso. 

Pyenidiis (Phoma) globulosis vel depressis, immersis, dein 
peridermio rupto semierumpentibus, poro pertusis, 2254 diam.; 
sporulis hyalinis, ovatis, biguttulatis, 5-7 X 2,5-3u; sterigma- 
tibus brevibus, vix conspicuis. 

Sur les rameaux morts de Peuplier de Caroline, environs de 
Toulouse, Février 1906. 


ee 


142 À. MAUBLANC. 


Sphærella Tabaci nov. sp. (PI. XX, fig. 8-10).— Perithe- 
ciis conoideo-globosis, basi applanatis, ostiolo prominulo, 
125-150 X 100-120 p ; ascis cylindricis, apice rotundatis, basi 
breviter pedicellatis, 8-sporis, aparaphysatis, 50-67 X 10-13,5u; 
sporidiis obliquè monostichis, ovatis, 1-septatis, ad septum 
paululum constrietis, loculo superiore latiore, primüm hyali- 
nis, demum dilutissimè griseis, 14-16,5 X 6,5-7,5 u. 

Sur les tiges de MNicotiana Tabacum, Razac (Dordogne). 

Voisin de Sphærella Nicotianæ KEIl. et Ev. ; mais distinct 
par ses asques plus allongés et plus étroits et par ses spores 
sensiblement plus grosses. 

J'ai rencontré cette espèce sur des portions de tige de tabac 
dont l’'épiderme avait été arraché pendant l'opération de l’éci- 
mage : en enlevant la partie supérieure de la tige, parfois on 
arrache un lambeau d’épiderme, la partie de l'écorce ainsi 
dénudée se cicatrise et simule très bien une macule produite 
par un champignon. C’est sur une de ces fausses macules que 
j'ai trouvé le Sphærella Tabacï; il était accompagné de l'Ophio- 
bolus porphyrogonus {Tode) Sacc. et du Phoma Nicotianæ 
nov. Sp. 

Les spores du Sphærella Tabaci germent facilement dans 
l’eau ou les milieux nutritifs ; chacune des cellules de la 
spore émet près de son extrémité deux filaments hyalins, eloi- 
sonnés. qui peuvent s'anastomoser près de leur naissance. Il 
n'est pas nécessaire que les spores aient pris la teinte légère- 
ment grisâtre qu'elles ont à maturité complète, pour qu’elles 
soient capables de germer. 

J'ajouterai que cette espèce ne semble pas parasite. 


Plowrightia Williamsoniana Kellerm.in Journal of Myco- 
logy, Vol. 12, n° 85. sept. 1906, p. 185. — Récemment Kez- 
LERMAN a décrit sous ce nom une espèce provenant du Guaté- 
mala où elle cause une maladie sur l'Agave americana. La 
comparaison de la diagnose et des figures de ce champignon 
avec celles que j'ai données de l’/ypocrea Agaves Maubl. (1) 
ne laisse aucun doute sur l'identité des deux espèces. Les 


(1) MAUBLANC. — Sur quelques espèces nouvelles de Champignons 
inférieurs. Bulletin de la Société Mycalogique de France, tome XIX, 1905, 
p. 291-96. 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS. 145 


échantillons que j'avais reçus du Mexique étaient.encore jeunes 
et Je n'avais même trouvé que quelques périthèces en bon état 
de maturité ; c’est ce qui explique que j'avais regardé comme 
une /ypocréacée une espèce qui doit certainement être classée 
parmi les Dothidéacées. En effet, les stromas, qui, d’après la 
diagnose même de KeLLERMAN, ne deviennent noirs qu'à la fin 
de leur développement, n'ont jamais l'aspect carbonacé que 
présentent ordinairement les Dothidéacées ; mais par tous ses 
autres caractères, en particulier ceux que présentent les asques 
et les spores, le champignon se rattache aux Plowrightia. Le 
cas est un peu analogue à celui de diverses Sphériacées (En- 
dothia, Sillia, etc.) que v. Hôuxer regarde comme des 
Iypocréacées à cause de leurs stromas légèrement charnus, 
mais qu'il est préférable de laisser dans les Spaériacées, en 
réservant les /fypocréacées aux espèces de structure manifes- 
tement charnue (Cf. Saccardo, Syll. Fung., XVII, p. 777). Par 
suite, le champignon de l'Agave devra prendre le nom suivant : 
Plowrightia Agaves Nob. ; 
Syn. : Hypocrea Agaves Maubl., 1. ce. (1903). 
Plowrightia Williamsoniana Kellerm., 1. €. (1906). 


Hysterostomella elæicola nov. sp.(Planche XX, fig. 11-15. 
— Stomatibus sparsis, epiphyllis, in maculis pallidis, immar- 
ginatis insidentibus, irregularibus, lobatis, nigris, carbonaceis, 
usque ad 1 cent. diam. ; peritheciis in quoque stromate nume- 
rosis, elevatis, flexuosis intricatisque, rima longitudinale, 
angusta demum apertis ; ascis ovalibus, apice rotundatis et 
hinc tunicà crassiore præditis, 8-sporis, 50-55 > 15-20 y ; 
sporidiis in asco inordinatis, primum hyalinis, medio 1-septa- 
tis, duabus magnis guttulis præditis, demum ellipsoideis, 
obtusis, medio 1-septatis et lenissime constrictis, eguttulatis, 
pallide fuscis, 16-17 6 y. 

Sur les feuilles de l’'Elæis guineensis, Dahomey. 

Cette espèce diffère des A. Sabalicola Tracy et Earle et /1. 
Rehmii Nob. (1) par ses spores plus petites et ses stromas plus 


(2) L’Hysterostomella rhytismoides (Schw) Rehm. (1898) ne peut conser_ 
ver ce nom, car il existe déjà un Hysterostomella rhytismoides Speg.. 
publié bien antérieurement (1889). Nous proposerons pour l’espèce de Reh im 
le nom de Hysterostomella Rehmii Nob. 


144 A. MAUBLANC. 


grands, à périthèces nombreux et très irrégulièrement dis- 
posés. 


Phoma Nicotianæ nov. sp. {Planche XX, fig. 16-18). — 
Pyenidiis nigris, depressis, ad basim applanatis. sursum in 
collum crassum, epidermidem perforans, interdum pilis rigi- 
dis, septatis præditum desinentibus, 150-200 X 75 x ; sporulis 
elongatis. utrinque obtusis, 2-3-œuttulatis, hyalinis,6,5X 2,75 y; 
basidiis acicularibus, rectis, 8-10 X 1 p. 

Sur les tiges de Micotiana Tabacum, avec Ophiobolus por- 
phyrogomus (Tode) Sacc. et Sphærella Tabaci nov. sp., 
Razac (Dordogne). 

Les spores de cette espèce germent facilement dans l’eau ; 
elles émettent latéralement un filament large, peu cloisonné, 

qui s’allonge et ne tarde pas à se ramifier. Dans les cultures 
âgées certains filaments s’enroulent sur eux de facon à former 
des tortillons plus ou moins compliqués ; ces formations ne 
sont d’ailleurs pas rares dans les germinations de beaucoup de 
champignons ; mais leur véritable signification n'est pas 
connue. 


Cytosporina Halimi nov. sp. (Planche XX, fig. 19-20. — 
Pycnidiis immersis, epidermide hinc nigrifactà tectis, ostiolo 
paululüm prominulis, intus 2-3-locularibus, septis transversa- 
libus, sæpe incompletis divisis ; stromate dilutè colorato; 
sporulis filiformibus, hyalinis, curvulis, continuis vel obsolete 
septatis, 28-32 X 2 p ; basidiis brevibus. 

Sur les rameaux morts de l'Atriplex Halimus, Pornic (Loire- 
Inférieure). 


Camarosporium Persicæ nov. sp. (Planche XX, fig. 21-22. 
— Pycnidiis gregariis, globosis. papillatis, erumpentibus, 
demüm subliberis, poro pertusis, 300-400 # diam. ; sporulis 
oblongis, utrinque rotundatis, 3-5-septatis, ad septa non cons- 
trictis, loculis 2-3 septo longitudinale, sæpe obliquo divisis, 
pallide fuligineis, 17-23 X 8-9 y ; basidiis brevissimis. 

Sur les rameaux morts de Persica vulgaris, Paris, jardin 
de la Station de Pathologie végétale. 


CHAMPIGNONS NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS. 145 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XX. 


Physalospora populina.— 1. Coupe dans un périthèce; ? Un groupe 
d’asques jeunes, entourés de paraphyses gélifiées {>< 550) ; 3. Asques 
(> 550) ; 4. Ascospores ( X 650) ; 5. Deux pycnides en coupe transversale ; 
6. Portion de læ paroi d'une pycnide en coupe, montrant l'insertion des 
spores ; 7. Spores ( x 600). 

Sphærella Tabaci.— 8. Deux asques (> 500) ; 9. Ascospores ( X 550) ; 
10. Germination d’une ascospore. 

Hysterostomella elæicola.— 11. Aspect d’un stroma (grossi 2 fois) ; 
12. Portton d’une coupe faite dans ce stroma et passant par 4 périthèces ; 
13. Asques à divers stades de développement; en à et b, les asques expulsent 
leurs spores mures ; 14. Ascospores jeunes ; 15. Les mêmes à maturité com- 
plète. (Les figures 13 à 15 sont au grossissement de 435). 

Phoma Nicotian&æ.— 16. Coupe d’un eonceptable ; 17. Spores ; 18. Ger- 
mination des spores ; en &, formation des tortillons dans des cultures âgées. 


Cytosporina Halimi. — 19. Coupe d’un conceptable composé ; 
20. Spores (>< 600). 


Camarosporium Persicæ. — 21. Coupe d’une pycnide ; 22. Spores 
(>< 435). 


Ceratopycnidium, genre nouveau de Sphéropsidées, 
Par M. A. MAUBLANC. 


(1 fig. texte). 


J'ai rencontré le champignon qui fait l'objet de cette note 
sur des feuilles de Mandarinier provenant de Brazzaville 
(Congo) et transmises à la Station de Pathologie végétale par 
.M. Ph. de Vilmorin. Ces feuilles portaient sur leurs deux faces, 
mais principalement sur leur face supérieure, de petits points 
noirs, qui, vus à la loupe, ont l’aspect de petites pycnides super- 
ficielles en forme de corne ou plutôt de cornue. Celles-ci repo- 
sent sur un enduit blanc, absolument superficiel, se détachant 
très facilement de la feuille ; si l’on examine cette production 
au microscope, on constate qu'elle est constituée par une 
matière sans structure définie, traversée par de nombreux 
filaments mycéliens ; j'ai tout lieu de penser qu'il s’agit de la 
sécrétion d’un insecte sur laquelle les petites pycnides se 
seraient développées en parasites. Dès lors les dégâts signalés 
sur les feuilles de Mandarinier seraient dus à un insecte (coche- 
nille ?) ; en tous cas le champignon n’est sûrement pas parasite 
de la plante, je n’ai jamais constaté dans les tissus de la feuille, 
la présence de son mycélium qui est contenu tout entier dans 
la sécrétion de l’insecte. 

Si maintenant on examine avec plus de soin les pyenides, on 
constate qu'elles ont la forme d’une cornue dont le corps, à peu 
près globuleux, est prolongé par un col plus où moins recour- 
bé ; l’aspect est très semblable à celui du Cornularia pyrami- 
dalis (Schwein.) Starb., au moins d’après les figures données 
par Srargack (1). Toutefois le col et le corps même de la 
pycnide présentent à leur partie inférieure un sillon bien 

(1) K. STARBACk. — Séudier à Elias Fries Svampherbarium, I, p. 98, 
fig. 70. 


UN GENRE NOUVEAU DE SPHÉROPSIDÉES, 147 


marqué, élargi et fermé du côté opposé au col. Si l’on 
place sur de l’eau une de ces pycnides, elle ne tarde pas à 
se sonfler ; son col s'étale, la fente s’élargit et l'aspect devient 
celui d'une coupe profonde et tronquée très obliquement. La 
partie correspondant à la fente qui s’est élargie présente une 


Geratopycnidium citricolum, n. g. n, sp. 


coloration pâle contrastant avec la couleur noire du reste de la 
pycnide, on croirait avoir à faire à une Æxcipulacée ; mais ce 
n'est là qu'une apparence. Si, en effet, on pratique des coupes 
minces à travers ces organes, on voit que, tandis que la partie 
noire a la structure ordinaire des périthèces ou des pycnides 
des Sphériacées, l’autre partie qui extérieurement paraît plus 
päle est constituée par une membrane délicate, transparente, 
formée par une seule épaisseur de cellules. En somme, l'hymé- 
nium n'est pas nu, la pycnide est fermée, ouverte seulement 
à l'extrémité du col par un pore permettant l'expulsion des 


148 A. MAUBLANC. 


spores. Ces spores naissent solitaires au sommet de stérig- 
mates assez courts, irréguliers, tapissant la face interne de la 
partie épaisse de la pyenide, c’est-à-dire toute la partie con- 
cave ; quant à la partie mince, elle reste stérile. Les spores 
sont oblongues, divisées au dessous de leur milieu par une 
cloison transversale. 

En somme, nous avons à faire à un champignon intermé- 
diaire entre les Sphérioidées et les Excipulacées de Saccardo ; 
d’un côté, il se rapproche des Sphérioidées (Rhynchophoma 
Karst.) par son aspect et la structure d'une partie de ses 
conceptacles, mais en est distinct par cette membrane mince 
qui forme l’autre partie ; d’un autre côté, s’il est voisin de 
certaines Æxcipulacées (Discella B. et Br.), la présence cons- 
tante de la membrane qui achève de fermer la pycnide l'en 
éloigne. Aussi je crois devoir créer pour cette espèce un genre 
nouveau, le genre Ceratopycnidium, nom tiré de la forme des 
conceptacles. 

Diagnose : 

Ceratopycnidium nov. gen. 

Foliicole ; pycnides superficielles, noires, en forme de 
cornue, prolongées en un col plus ou moins recourbé, large et 
aplati, enroulé sur les échantillons secs : face supérieure 
convexe, noire, tapissée intérieurement de stérigmates, l’infé- 
rieure plane ou même un peu concave, formée d'une membrane 
pâle, mince, stérile ; spores bicellulaires, hyalines. 

Ceratopycnidium citricolum nov. sp. 

Caractères du genre : pyenides mesurant 0.50 à 0.75 mm. 
de longueur sur 0.30 de largeur environ ; stérigmates plus ou 
moins noduleux, 10 X 3 pu, portant une spore terminale ; 
spores oblongues, arrondies au sommet, atténuées et un peu 
aiguës à la base, divisées au dessous du milieu par une 
cloison transversale et légèrement contractées, 7,5-10,5 X 
3— 3,5 p. 

Parasite sur ies sécrétions d’un insecte, sur les deux faces, 
le plus souvent la face supérieure, des feuilles de Mandarinier, 
Brazzaville (Congo français). 


— 


© — 


UN GENRE NOUVEAU DE SPHÉBOPSIDÉES. 149 


EXPLICATION DE LA FIGURE. 


. Deux pycnides vues par leur partie supérieure. 
. Les mêmes vues latéralement. 
. Une pycnide vue par sa face inférieure et montrant le sillon longi- 


tudinal. 


. La même après gonflement dans l’eau. 
. Coupe d’une pyenide. 
. Une portion de l’hyménium montrant les spores et leurs stérig- 


mates, 


. Spores,. 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


D' Fraxrz Funrmanx. — Vorlesungen über Bakterienenzyme 
[Lecons sur les enzymes bactériens]. Un vol. grand in-8°, 
VII.— 137 pages avec9 figures et 5 graphiques. léna, Gustav 
Fischer, 1907.— Prix: 4 fr. 40. 


Bien que les exigences de la division du travail, plus peut-être que la di- 
versité des points de vue, sient conduitles naturalistes à séparer les domaines 
respectifs de la mycologie et de la bactériologie, le volume publié récemment 
par le D' FUHRMANN ne manquera pas d’intéresser les mycologues. C’est en 
effet par l’étude des Champignons que la science des fermentations s’est dé- 
gagée de l’empirisme ; c’est encore à l’étude des Champignons qu’elle doit 
les importantes découvertes de MM. BOURQUELOT, BERTRAND, etc. Il est incon- 
testable, pourtant, que la bactériologie a pris les devants, en raison de la 
multiplicité et de la variété des recherches suscitées de tous côtés par l’im- 
portance économique et médicale des fermentations bactériennes. 

Le D: FUHRMANN présente l’état actuel de nos connaissances sur les enzy- 
mes bactériens sous la forme de douze lecons contenant une foule de docu- 
ments et d'indications bibliographiques logiquement enchainés et clairement 
exposés par un auteur maitre de son sujet. M. FUHRMANN n'élude pas les 
questions générales et les vues théoriques si passionnantes soulevées par des 
découvertes qui restreignent, sans le supprimer pourtant, le mystère de la 
vie ; mais il en prend juste ce qui est nécessaire à l’intelligence des faits. Il 
renvoie aux monographies où ces questions sont développées à fond. Une 
large place est accordée aux méthodes, surtout aux plus récentes. 

Les deux premières leçons sont consacrées à la définition du sujet, aux 
propriétés générales et à la classification des enzymes. Les enzymes disso- 
ciants ou schizases fournissent la matière de la plus grande partie du cours. 
Six leçons, en effet, roulent sur les protéases (pepsine, trypsine, papayotine, 
diverses lysines, coagulases), deux sur les hydrates de carbone. Les enzymes 
dédoublant les glucosides et les graisses terminent l'étude des schizases au 
début de la onziéme leçon, dans laquelle est également épuisée l’étude des 
enzymes oxydants et réducteurs. Reste une leçon pour les agents des fermen- 
tations classiques, telle que la fermentation alcoolique. L'expression de 
«gärende Enzyme », appliquée à cette catégorie, n’est pas facile à rendre en 
français, à moins de rajeunir, en le précisant, le mot ferment, que l’auteur 
bannit, non sans raison, du langage technique, comme attaché à des idées 
trop diverses. Il s’agit de la zymase, dont l'existence n’est pas démontrée chez 


ee 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 151 


les Bactéries, de l’uréase, de l’antizymase, de l’antiuréase, dont on rappro- 
che, à titre provisoire, l’enzyme de la fermentation lactique. 

Ces intéressantes leçons font ressortir le rôle considérable dévolu aux en- 
zymes dans l’action destructive des Bactéries, la multiplicité des enzymes mis 
en œuvre pour chaque espèce. Ayant scruté son sujet jusqu’à ses extrêmes 
imites, M. FUHRMANN nous montre combien il existe encore, même chez les 
Bactéries, de transformations dans lesquelles l’intervention des enzymes n’est 
nullement établie; ce sont les manifestations immédiates de la vie des mi- 
crobes. Il reste à accomplir dans cette voie un travail colossal dont le résul- 
tat certain sera d’élucider mainte obscurité de la biologie. Le livre du Dr 
FUHRMANN servira de guide à ceux qui seront tentés de pénétrer dans cette 
terre promise. 

P. VUILLEMIN. 


Groupe mycologique de Fontainebleau 


Par M. MICHEL. 


La première herborisation d'automne du Groupe a eu lieu 
samedi. Des automobiles gracieusement mises à la disposition 
des mycologues par deux membres du groupe. MM. le docteur 
Piguet et Bonnet, les ont rapidement transportés dans la forêt 
de Champagne, but de l'excursion. 

L'herborisation proprement dite, commencée au poste fores- 
tier de Champagne, sur la route de Provins, ne fut pas très 
fructueuse ; quelques rares spécimens de Marasmes étiques, de 
chétives Russules et de muqueux Bolets, pourris par l'humidité, 
vinrent seuls couronner les efforts des intrépides botanistes 
qui, malgré des prévisions plutôt pessimistes, s’attendaient à 
mieux, étant donnée l'humidité créée par les pluies de ces 
dernières journées. Cà et là, de larges plaques blanches de 
mycelium, prêtes à proliférer, semblaient narguer les cher- 
cheurs et les inviter à repasser plus tard. 

A 3 heures. les excursionnistes, après avoir escaladé de nom- 
breux fossés et s'être amplement déchiré les mains aux « ron- 
ces du chemin », remontèrent en voiture et se rendirent dans 
la forèt de Barbeau où d’ailleurs la récolte ne fut pas meilleure 
qu'à Champagne, puis revinrent à Fontainebleau par les bords 
de la Seine, Fontaine-le-Port et le canton de la Croix-de-Tou- 
louse, dont les routes portent toutes des noms de champignons. 
Là, pendant une courte halte, ils récoltèrent en une demi-heure 
plus d'espèces qu'ils n'en avaient trouvées depuis le commen- 
cement de l’excursion, mais l'heure avancée leur fit abandonner 
à regret ces fertiles régions et ils revinrent enchantés de la 
superbe promenade qu'ils avaient faite. 

À noter que l'Aranite citrine n'a pas encore fait son appa- 
rition. 


GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. 153 


Etaient présents : M. Gernar», d'Epinal, membre fondateur 
de la Société mycologique de France et Mme Gegnarp ; MM. 
Durour, directeur-adjoint du laboratoire de biologie végétale ; 
docteur Picuer, capitaine Durrour, Jean Lionner, LAcoDRE. 
Bonwer et Micner. 

Espèces rencontrées : Collybia radicata, fusipes, dryo- 
phila ; Amanita rubescens ; Tricholoma nudum ; Boletus 
erythropus, chrysenteron, edulis, scaber, radicans ; Russula 
virescens, ochracea, emetica, cyanoxantha; Lepiota procera ; 
Lactarius rufus, uvidus, subdulcis; Pluteus cervinus : Can- 
tharellus cibarius ; Cortinarius fusco-violaceus ; Coprinus 
micaceus ; Lycoperdon gemmatum >; Clitocybe nebularis, 
rivulosa ; Omphalia fibula ; Polyporus dryadeus ; Naucoria 
semi-orbicularts. 

La prochaine herborisation aura lieu le 21 septembre. 


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BULL. DE LA SOC. MYC. pE FRANCE. 


ad. nat. del. et sc. 


Scopulariopsis repens n. sp. (1-2). 


3-6). 


Scopulariopsis eommunis, n. SD. | 


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BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. TD. XXIIT, PL. "XVII. 


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Gonatobotrym [uscum (1-6). 
Arthrobotrys superba (7-10). 
Gonatobotrys simplex (11). 


Te COXTIT PL EVA 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. 


G, BAINIER, ad. nal. del. et sc. 


Papulaspora aspergilliformis Eidam. 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. HIT Pr DE) 


G, BAINIER, ad. nat. del. et sc. 


Ascodesmis echinulata, n. Sp. (4-7). 
Ascodesmis reticulata,n. sp. (1-3). 


BULL. DE LA SOC. MYC. De FRANCE. D OCITIME LE MO 


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À, MAUBLANC, ad. nal. del et se. 


Physalospora populina, n. Sp. (1-7) 
Sphaerella Tabaci, n. Sp. (8-10). 
Hysterostomella elæicola, n, sp. (11-15). 


Phoma Nicotianaæ, n. Sp. (16-18). 
Cytosporina Halimi, n. sp. (19-20). 
Camarosporium Persicæ, n. Sp. (21-22). 


R. FRIEDLANDER et SON, in BERLIN N. W., 6, Caristrass 1 


D 


Prière de s'abonner au nouveau journal mycologique : 
ANNALES MYCOLOGICI 
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Scieptiae Mycologicae Unidersalis 
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Six fascicules par an, avec planches et figures. Abonnement 25 Marks 


(Fr. 34,25) 


Parus : Tome I, 1903, XI et 578 pages avec 11 planches. — Tome IT, 
1904, XVI et 562 pages avec 12 planches. — Tome III, 1905, 580 
pages avec 15 planches. 


Travaux originaux de MM.ArTHUR, SALMON, Rick, HozwaAy, CoPELAND, 
Trorrer, Kusano, Cuyper, MAIRE, VUILLEMIN, BRESADOLA, SACCARDO, 
Hôanez, Busäk, Renw, Cavara, Diepicke, DIiETEL, GUILLIERMOND, HECKE, 
Horn, MC ALPINE, OupemaAns, PETRI, TRANZSCHEL, ZAHLBRUCKNER, 
ATKINSON, Buchoctz, DANGEARD, VAN HALc, JACZEWSkI, PATOUILLARD, 
TRAvERso, Warp, Synow etc., plus un index bibliographique et des 
analyses critiques. 


Des abonnements au Tome IV des « Annales Mycologici » 
sont recus au prix de M. 25 (31 fr. 25) port compris. Le 


_ 1® fascicule paraîtra en mars 1906. 


R. FRIEDLANDER et SOIN, Éditeurs, BERLIN, N W, 6 


AVIS TRÈS-IMPORTANTS 


Toutes communications concernant le Bulletin devront être 
adressées dorénavant à M. le. D' Guéquex, professeur agrégé à 
. l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire. 


Paris-VI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. 


Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées 

dans le texte, ou à être tirées en planches, celles-ci doivent être dessinées 
à l'encre de Chine et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier à grain 
dit « Papier procédé », ou consisler en bonnes photographies, de manière à 
en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. Les lettres et 
chiffres seront mis soit. à la plume, soit au crayon Wolff suivant les cas. 
- Dans le calcul de la dimension des dessins destinés à être reproduits en 
planches, les auteurs sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction 
que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la 
reproduction zincogravée tienne finalement dans le format 13 18ce, qui 
correspond à celui des planches du Bulletin. ; 

L’exécution de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés 
différents reste soumise à l'appréciation de la Commission du Bulletin. 


Dans le but de faciliter la régularité dans la publication du 

Bulletin, MM. les auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la 
première épreuve. de vouloir bien la retourner corrigée à 
M. Lucien DECLUME, imprimeur à Lons-le-Saunier, 
dans un délai maximum de huit jours. Passé cette limite, la 
Commission du Bulletin serait dans l'obligation de reporter au 
Bulletin suivant l'impression du mémoire. 


Toutes les cotisations doivent être adressées en mandats- 
poste au Trésorier de la Société, M. PELTEREAU, 
notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant 


des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par les 
soins du Trésorier à la fin de l’année courante. 


La Société Mycologique ne possède plus d'exemplaires de la 
Table de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les 
demandes à M. Paul Kunoxsiecx, 3, rue Corneille, à Paris, 
qui a acquis les derniers exemplaires. 


Les séances se tiennent à Dan, rue de. Grenelle, 84 
cos heure 1/2, Je Le re mois. ae 


Jours des Séances pendant. l'année 1907. > L. a 


Janvier Février fars _Aril = ai £ “Jin - Septembre ‘Octobre Novembre Den BE 


1 ES 
Remis au 


4 


are ] (1885) en deux Face ; . chaque fascicule : à 10 = S 
_I {1886} € en un seul fascicule [fasc. 3) ; Prix : 15 Fr. ee 


-[T et IV (r887 et 1888) en frois fascis A 
| Prix de que tome : EP 


cules chacun ....... 10 fr. pour les Socié- - 


- V-à XX (1880 à 1904) en quatre fasci- taires ; 12 fr. pour les 
personnes étrangères : à 


cules chacun... ess | ja Société. ee 

_ XXI (1905) en quair e fascicules.…....… PR 
Table décensale des tomes [I à X > : Prix. 5 SEE Se 
= des tomes XI à 06e Fate Prix. “ sfr. 


Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages pee en es 
province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du | 
destinataire. Les Tomes IT et XX ne peuvent plus être Fos LT 


qu'avec la collection complète. se Re ©. 
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. 


Pour arte De actif de la Société, il suffit d' être présenté à. 
l’une des séances mensuelles de Ia Société, puis élu dans la séance 
suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du 
Bulletin trimestriel, est de 10 franes par an pour les membres résidant 
en France et en Algérie, et de 12 francs pour les membres à. qui le 
service du Bulletin est fait à l Etranger. 

Les manuscrits et toutes Communications concernant la rédaction 
et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à. 
M. GUEGUEN, Secrétaire général, 4, Avenue de l'Observatoire, 


PARIS-VIe. 
Les cotisations doivent être adressées-à M. PELTEREAU: trésorier 


de la Société, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). 


Ve 


TT 
Lons-le-Saunier -= Impr, et Lithogr. 


BULLETIN TRIMESTRIEL 


DE LA 


SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE 


»  : DE FRANCE. 


Pour le. paurés et 1 diffusion des connaissances cles aux Champignons. 


DRAC Le 


. u UE . Tome XXIII — 4e Fascicule. | \ 


a : SOMMAIRE 


PRE MIÈRE PARTIE. 


12 
NUE OPEN - L. Mangin. — Note sur la croissance et l'orientation des ie ATEN 
HA ne Ut réceptacles d'Ungulina fomentaria (4 pl. texte)... 0 59 : 
RE : P. Hariot. — Note sur un Oïdium du Chêne............. 157 
: ee A. Maublanc.— Sur la maladie des sapins produite par 
le Fusicoccum abietinum (a Tex Te) IL ACMNRENLRNES .160 
“J. Arnould et À. Goris. — Soi: une réaction colorée chez 
les Russules et les Lactaires.— Application à la diagnose 
NderceliAnes Copé CRS Re MEET AGE SC Lens 174 
A. Sartory et Demanche. — Etude d’une levure (Cryp- 


. Travaux originaux . 


tococcus Rogerii n. sp.) isolée l'un pus de péritonite par 
perroration de Nes tntat de RL re ARMES CRE 179 
EF. Guéguen.— Recherches biologiques et anatomiques sur 
ci Nord Hyporutlon (Pb ER ERRe Re 186 
G. Baïnier. — Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie, XXI. 
ERA QG) NU PAUSE] ER ERA RO SR EE AE ON 11218 
Bibliographie sonne SR AS Ve ee A MS SA ACL 249 
DEUXIÈME PARTIE. Se 
Michel. — Groupe Mycologique de Ra Aa LXIX 
Procès- HÉPe des séances 254 Unes Rene EN LXXV 


84, Rue de Grenelle, PARIS-VIIe arrt 


RO 


“Publié le 30 décembre 1907. 


Fournisseur de l'Institut Pasteur, de l'Ecole de Pharmacie, ste. . 


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M. STIASSNIE, Successeur 


… PARIS 20%, Boulevard Raspail Qi . 


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depuis 400 francs. 


Envoi franco du zatalogue complet sur demanae aÿranchie. 


Commission nationale pour la propagation 
de l'Etude pratique des Champignons, 


FONDÉE EN 1902. 


Extrait du Règlement vote par la Société Mycologique de France 
pendant la session générale, à Paris, le 10 octobre 1902 : 


Art. 1%. — Il est institué au sein de la Société mycologique 
de France, une Commission dite nationale, chargée de grouper 
les efforts de toutes les personnes qui s'intéressent à la 
connaissance des Champignons. 


Pour les autres articles, voir Bull. Soc. myc. de Fr., t. XNIII, 
1902, pp. 249-251. 


Les Commissaires devront se mettre en relations avec les myco- 
logues amateurs ou scientifiques de la région qu'ils habitent, et se 
chargeront de leur procurer tous les renseignements qu'ils seront en 
mesure de fournir. Les espèces rares ou douteuses seront soumises 
aux Spécialistes pris dans le sein de la Commission, et les espèces 
intéressantes quils pourront réunir devront étre autant que 
possible envoyées aux séances mensuelles de la Société, à Paris, 
84, rue de Grenelle. 


Composition de la Gommission approuvée par la Société 
dans sa réunion du 5 février 1908. 
MM. 


Arnould, pharmacien à Ham (Somme) — Champignons supéreeurs. 

Bernard, J., pharmacien princ. en retraite, 31, rue St-Louis, La Rochelle. — 
Champignons supérieurs. 

Bainier, 27, rue Boyer, Paris-XX°.— Mucorinées el Mucédinées. 

Bernard, L., place Dorian, Montbéliard (Doubs) — Champignons supérieurs. 

Barbier, préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon, Champignons dits 
superieurs Où Champignons sarcodés, rarticulièrement Agaricinés. 

Boudlier, ?2, r. Grétry, Montmorency .S.-et-0) — Basidiomycètes et Ascomycèles. 

Abbé Bourdot. St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier).— Champ. supér. 

D: Delacroix, 11 bës,r. d'Alésia. Paris-XXe. — Pathologie végétale. 

Abbé Derbuel, Pevrus (Drôme).— Champignons supérieurs 

Dumée, pharmacien à Meaux Seine-et-Marne). — Hyménomycètes. 

Dupain, pharmacien, La Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). — Champ. supérieurs. 

Dutertre, Emile, à Vitry-le-François (Marne).— Mucédinées et Champ. supérieurs. 

D: X. Gillot, faubourg Saint:Andoche, Autun (Saône-et-Loire\. — Champignons 
comestibles et vénéneux. Intoxications. 

Grosjean, instituleur à St-Hilaire. par Roulans (Doubs. — Champ. supérieurs. 

Hariot, P , 63, rue de Buffon, Paris-Ve. — Champignons exotiques. 

Harlay, V.. pharmatien à Charleville (Ardennes). — Hyménomycètes. Parasätes, 
des véyélaur usuels. 

Hétier, Fr., à Arbois (Jura) — Champignons supérieurs. 

Lagarde, prepar. à la Faculté des Sc., Montpellier. — Champ. du Midi de la France. 


Legué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). — Champrgnons supérieurs. 

Maire, R, {!, rue Baron-Louis, Nancy Meurthe-et-Moselle. — Champignons 
parasites, Hypodermés, elc. Ë 

Matruchot, professeur-adjoint à la Kaculté des Sciences, 43. rue d'Ulm 
Paris-Ve.— caumpignons parasites des antmaux.— Moisissures. 

D" Ménier, Ecole des Sciences, 11, rue Voltaire, Nantes.— Hyménomycetes. 

Michel, pharmacien à Fontainebleau.— Champignons supérieurs... 

Merlet, 13, cité Bassard, à Bordeaux.— Flore mycologique du Sud-Ouest. 

Offner, prépar. à la Faculté des Sc. de Grenoble Isère. — Champ. du Dauphiné. 

D: Patoulllard, 105, avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). — Champzgnons 
exotiques et en particulier de la Tunrsie. 

Peltereau, notaire honoraire à Vendôme Loir-et-Cher — Champignons supérieurs 
et spécialement les Bolétés. . 

Rolland. 80, rue Charles-Laflite, Neuilly-sur-Seine (Seine — Baszdiomycèles el 


Ascomycètes. 3 
Radals, professeur, 4, av. de l'Observatoire, Paris-VIe. — Rapporteur-général 


de la Commission. 
D: Trabut, Mustapha-Alger.— Champzgnons de la flore de l'Algérie 


Bureau de la Commission pour 1907. à 


PRESAenPLPERE .. M. Boupier (Montmorency). 

Vice-Présidents. ... MM. Deracroix (Paris), Ménier (Nantes), 
ParouizLarD (Neuilly-sur-Seine), RozLann 
(Neuilly-sur-Seine). 

Rapporteur général... M. Max. Rapais, professeur à l'Ecole supé- 
rieure de Pharmacie, Paris (VIe arrond!). 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR 1908. 


Président" M. BAINIER, pharmacien de l’Assistance 
Publique, 27, rue Boyer, Paris-XXe. 
Vice-Présidents.... M. Harior, conservateur de l'Herbier 


Montagne, 63, rue de Buffon, Paris-Ve. 
M. Soucné, président de la Société Bota- 
nique des Deux-Sèvres, à Pamproux 
(Deux-Sèvres). 
Secrétaire général. M. Perrrisor, chef des travaux microgra- 
phiques, à l'Ecole supérieure de Phar- 
macie, 4, avenue de l'Observatoire, 


Paris-VIe. 

Trésorier........... M. PELTEREAU, notaire honoraire, à Ven- 
dôme (Loir-et-Cher). 

Secrétaires des Séances... M. Bessix, professeur au Lycée Montaigne, 


Paris-VIe (Procès-verbaux des séances). 
M. MauBLanc, préparateur à la Station 
de Pathologie végétale, 11 bis, rue 
d'Alésia, Paris-XTITe. 
Membres du Conseil: MM. Mann et MarrucHoT. 


Note sur la croissance et l'orientation des réceptacles 
d'Ungulina fomentaria, 


Par M. L. MANGIN. COLUMBIA UNIVE 


LIBRAR 


J'ai eu l'occasion, au mois de septembre dernier, d'observer, 
dans la forêt de Compiègne, série artistique des Beaux-Monts, 
des exemplaires particulièrement développés d'Ungulina fo- 
mentaria qui avaient poussé sur un chablis (1) de hêtre, cou- 
ché sur le sol, ayant 3 m. 50 de circonférence. On peut cons- 
tater par la photographie ci-jointe que l'un de ces échantillons 
possède 40 centimètres de longueur au niveau de son inver- 
sion, une largeur de 25 centimètres et une épaisseurde 20 cen- 
timètres. Il n'est pas rare de rencontrer des exemplaires de 
cette taille et même de plus grands, mais outre qu'ils sont sou= 
vent inaccessibles, ils sont loin de présenter l'intérêt de ceux 
que je signale. 

L'arbre qui les portait et dont la base du fût, de 6 à 7 mètres 
de hauteur, est encore en place a été brisé par le vent à cause 
de la fragilité de son bois véritablement farci du mycélium de 
l'Ungulina. we 

Dans la partie gisante de nouveaux appareils reproducteurs 
se sont développés et, sous l’influence du géotropisme, se sont 
orientés pendant la croissance, parallèlement à l'axe du trenc 
gisant au lieu d’être perpendiculaires à celui-ci lorsqu'ils appa- 
raissent sur un tronc encore en place. Bien entendu, l'hyménium 
est tourné vers le sol. 

J'ai dit que le géotropisme paraissait l'unique cause de cette 
orientation de l'appareil fructifère. En eflet, dans une autre 
partie de la forêt de Compiègne, près du carrefour du Préci- 
pice, j'ai apercu, vers la même époque, un autre chablis de 


(1) On appelle chablis, en terme forestier, un arbre abattu ou brisé par une 


En cause accidentelle. 
= 11 


156 L. MANGIN. 


hêtre gisant sur une pente inclinée à 45°. Cette pente aboutis 
sait à un plateau occupé par une clairière, de sorte que tous les 
arbres de la futaie occupant la pente recevaient les rayons lu- 
mineux dans une direction à peu près parallèle à la pente. Or, 
sur le chablis que j'ai mentionné, il existait un certain nombre 
d'appareils fructifères d'Ungulina, tous orientés rigoureuse- 
ment en direction horizontale. La croissance de ces appareils 
ne manifestait aucun signe de l'influence produite par une 
lumière unilatérale. 

À cette observation je puis joindre l’état civil des échantil- 
lons d'Ungulina. La région où je les ai observés est visitée ré- 
gulièrement par les agents forestiers dans le but de noter, pour 
les faire enlever et exploiter s’il y a lieu. tous les chablis ren- 
contirés. D'après les renseignements qui m'ont été fournis par 
ces agents. le chablis sur lequel j'ai fait enlever les échantil- 
lons figurés dans la planche, n'existait pas à la fin d’octobre 
1906. 

D'autre part, la situation et l’orientation des fructifications 
démontrent que celles-ci n'ont pu se développer qu'après la 
chute de l'arbre. Ayant recueilli ces fructifications à la fin de 
septembre 1907, on voit que le développement de ces masses 
assez considérables a exigé au maximum 11 mois. 

C’est donc dans un temps relativement court que le chapeau 
des Ungulina s'est formé, et ce fait m’a paru digne d’être noté, 
car il n'existe, à ma connaissance, que des documents très 
insuffisants sur la durée de la croissance des champignons 
ligneux. J'avais observé dans les années précédentes la crois- 
sance des réceptacles de l’'Ungulina betulina et j'avais constaté 
que leur croissance est relativement rapide, mais il m'avait été 
que impossible de préciser aussi nettement que dans l’observa- 
tion je rapporte.On saura maintenant que quelques mois suffi- 
sent dans les circonstances favorables pour qu'un chène dont le 
bois est envahi par le mycélium puisse édifier des chapeaux à 
tissu ligneux d’une taille de 40 centimètres et davantage. 


Note sur un Oidium du Chêne, 


Par M. P. HARIOT. 


Les jeunes pousses de Chênes, dans les coupes de l’année, 
exceptionnellement dans celles de deux ans, ont été attaquées 
cet automne dernier par un Oidium. Ce champignon, qui ne 
parait avoir été que très rarement signalé en France, s’est mon- 
tré avec une remarquable abondance. Le feuillage était con- 
taminé sur les deux faces ; les organes les plus jeunes, encore 
incomplètement développés, se présentaient avec des déforma- 
tions plus ou moins prononcées. L'abondance de l'Oidium était 
telle en certains cas qu'il se détachait sous forme de véritables 
flocons. 

M. Frice a remarqué, dans le département de l'Yonne, que 
le développement de ce champignon avait coincidé avec des vents 
prédominants et prolongés de Nord-Est et paraissait avoir été 
favorisé par la sécheresse persistante. Dans des plantations de 
chènes faites sur les pentes d’un vallon, le versant ouest avait 
particulièrement souffert, tandis que le versant exposé à l’est 
et le fond du vallon étaient sensiblement moins attaqués. 

Des observations du même genre ont été faites à Compiègne. 
Nous même avons remarqué queles Érysiphées ont été particu- 
lièrement abondantes en Champagne, pendant les automnes 
trés secs de 1906.etde 1907... . … 

Les échantillons que nous avons eu l’occasion d’étudier pro- 
venaient des environs de Paris{bois de Verrières, de Meudon), 
de la forêt de Compiègne, où M. le professeur MaxGiN avait 
remarqué la maladie dès le commencement de septembre, de la 
Sarthe, de la Vienne. 

L'examen des feuilles malades montre bien qu'il s’agit de la 
forme conidienne d’une Erysiphée. Il est plus difficile, en 
l'absence de frnctification ascosporée, de dire à quel genre cet 
Oidium peut être rapporté. 

On a signalé sur les Quercus pedunculata et sessiliflora di- 


‘SIOU ZT op 598% naumquouwuo] vuuynôun,p saxoydouowÂr} 


DE L'OIDIUM DU CHÈNE. 159 


verses Erysiphées : Phyllactinia corylea (Pers.) Karst. et Mr- 
crosphæra Alni (Wallr.\ auquel M. Sacmon a rapporté en 
synonymie les Microsphæra quercina {Schw.) Burr., M. den- 
sissima (Schw.) Cooke et Peck, M. abbreviata Peck, qui pa- 
raissent répandus sur les Chênes des Etats-Unis. 

L'étude de la forme conidienne si développée cette année 
permet d'exclure le Phyllactinia corylea dont l'Oidium pré- 
sente des caractères très spéciaux et nettement distincts. On 
sait, en effet, depuis les travaux de Turasne (1), que dans le 
genre Phyllactinia les conidies sont claviformes, allongées et 
solitaires au sommet des conidiophores. Dans un mémoire 
publié en collaboration avec mon ami M. ParourzLarp (2), nous 
avions créé pour la forme conidifère du Phyllactinia le genre 
Ovulariopsis qui a été admis par les mycologues descripteurs, 
M. Sazmon (3), qui a identifié le genre Ovulariopsis, a décrit 
avec beaucoup de soins les conidies du Phyllactinia et insisté 
sur les particularités qu’elles présentent, 

Reste le genre WMicrosphæra. Sa forme conidifère n’est pas 
suffisamment distincte pour qu’on puisse affirmer qu'un Oidium 
donné lui appartienne avec certitude. Néanmoins l’examen que 
nous avons fait de nombreuses feuilles de chène, permet de dire 
que l’Ordium qui les attaque présente les plus grandes ressem- 
blance avec celui du Microsphæra et en particulier du Wi- 
crosphæra Alni. Aussi sans trop de témérité peut-on le ratta- 
cher à ce dernier genre. 

Cette assimiliation n'est — nécessairement — que provisoire 
et on ne pourra se prononcer avec certitude qu'après avoir 
examiné la forme parfaite, que nous n’avons pas encore pu nous 
procurer jusqu'à ce jour. 

Quels seront les dégats causés dans les jeunes coupes de 
chênes? Il ne sera possible de se prononcer qu'au printemps 
prochain. 


(1) TULASNE. — Selecta Fungorum Carpologia, L., p. 194, t. I, f. 1. 

(2) PATOUILLARD et HARIOT. -— Enumération des Champignons récoltés 
par M. A. Chevalier au Sénégal et dans le Soudan français. (Morot, Jour- 
nal de Botanique, 1900, p. 245). 

(3) E. S. SALMON. — On the Identity of Ovulariopsis (SYpow, Annales 
mycologici, 1904, p. 438, t. VII); On the Variation shown by the conidial 
stage of Phyllactinia corylea (id., 1905, p. 493, t. XKEL, XIV, XV). 


Sur la maladie des sapins produite par le Fusicoccum 
abietinum, 


Par M. A. MAUBLANC, 
Ingénieur agronome, 
Préparateur de la Station de Pathologie végétale. 


L'année dernière, M. Bouvier avait attiré l'attention sur une 
maladie qui attaque les sapins dans le Jura ; des échantillons 
avaient été adressés à MM. Maxerx et Harior et à la Station 
de Pathologie végétale ; mais on n'avait pu reconnaître la 
cause du mal. 

A la suite d'une visite sur place dans les forêts atteintes, j'ai 
pu constater que la maladie. désignée par M. Bouvier sous le 
nom de « maladie du rouge des sapins », était produite par un 
champignon, le Fusicoccum  abietinum (Hartig) Prill. et 
Del. (1: En même temps, M. Henry (2), qui avait reçu des 
échantillons de cette même maladie, arrivait aux mêmes con- 
clusions. 


Cette maladie des sapins a été pour la première fois signalée 
par R. Harric (3) en 1889 ; cet auteur l’a constatée en Bavière 
dès 1885, il en donne une description exacte et appelle Phoma 
abretina nov. sp. le champignon qui la produit. 

Au commencement de l'année suivante, la maladie était si- 
gnalée en France, dans les Vosges, et était l’objet de deux 
notes publiées presque en même temps, l’une de Prizireux et 
Deracroix. l’autre de E. Mer. 


(1) PRILLIEUX et MauBLanc. La maladie du Sapin pectiné dans le Jura. 
Comptes-rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. CXLV, 1907, 
p 699. 

() E. HENRY, La maladie du s<apin dans les forêts du Jura. Comptes- 
rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. CXLV, 1907, p. 725. 

(3) R. HarrTiG, Lehrbuch der Baumkrankheiten (2 édition), Berlin, 
1889, pp. 124-196. 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 161 


Les premiers {1}, sans avoir eu connaissance du travail 
d'Harrie, attribuaient la maladie au Dothiorella pithya Sac. 

Mer (2), qui également ne connaissait pas encore le travail 
d'Harrie, décrit longuement et très exactement la maladie 
qu'il avait observée dans la forêt de Gérardmer en 1887 et 
1888 ; il en reconnut la cause dans un champignon imparfait 
développé à la base des rameaux morts. 

Dans une deuxième note, Prirzreux et DELAcroIx (3) recon- 
naissent l'identité du parasite avec l’espèce décrite par HarriG 
et montrent qu'il ne s'agit pas d’un Phoma, mais d’un Fusi- 
coccum, qu'ils désignent sous le nom de Fusicoccum abieti- 
num (Hartig) Prill. et Del. 

Enfin dans un deuxième mémoire, Mer (4) insiste surtout 
sur les particularités anatomiques que présentent les rameaux 
attaqués. particularités sur lesquelles nous aurons à revenir. 

Caractères de la maladie.— La maladie dite du « rouge » 
attaque exclusivement les sapins (Abies pectinata); les épicéas 
mélangés à des sapins malades restent toujours indemnes. 

Les arbres peuvent être atteints à tout âge et sur le mème 
arbre le champignon peut envahir des rameaux de toute gros- 
seur. C’est presque toujours dans les parties basses de l'arbre 
que se trouvent les branches malades ; il est rare d’en ren- 
contrer dans les parties supérieures et toujours la flèche est 
indemne. 

Souvent seule l'extrémité d’un rameau est tuée sur une lon- 
gueur de quelques centimètres ; d’autres fois des branches de 
plusieurs années sont atteintes et tuées sur une longueur pou- 
vant dépasser un mètre. HarriG a même vu de grosses branches 
attaquées par le Fusicoccurx abietinum ; le champignon alors 
n'envahit qu'une partie du pourtour de la branche. Je n'ai pas 
rencontré de cas semblables ; mais il est certain que de telles 


(1) PRILLIEUX et DELACROIX, Note sur le Dothiorella pithya Sacc., Bull. de 
la Soc. mycol. de France, 1890, VI, p. 98. 

(2) E. Mer, Description d'une maladie nouvelle des rameaux du sapin, 
Bull. de la Soc. Botan. de France, XXXVII, séance du 14 février 1890. 

(3) PRILLIEUX et DELACROIX, Travaux du Laborasoire de Pathologie vége- 
tale, Bull. de la Soc. Mycol. de France, 1890, VI, p. 74. 

(4) E. MER, Recherches sur la maladie des branches de Sapin causée 
par le Phoma abietina R, Hartig, Journal de Botanique, 7, 1893, pp. 364-375, 


162 A. MAUBLANC. 


attaques doivent facilement passer inaperçues, puisqu'elles n’en- 
trainent pas la mort de la branche. 

Les rameaux malades se reconnaissent à la teinte fauve que 
prennent toutes les feuilles au printemps ; la couleur vert foncé 
normale des aiguilles de sapin passe au vert jaune, puis au 
brun fauve: enfin sur les rameaux morts depuis un certain 
temps les aiguilles sont d’un gris livide, teinte qu’elles conser- 
vent jusqu’à leur chute. Toutes les feuilles meurent en même 
temps, ce qui s'explique par ce fait que le parasite attaque la 
branche à la base de la partie qui plus tard se déssèchera, 
isolée en quelque sorte du reste de la plante. 

L'apparence de la partie du rameau où se trouve localisé le 
Fusicoccum abietinum est variable suivant l’âge de la branche 
tuée : si celle-ci est jeune, sa mort suivra de peu l'attaque, les 
tissus n’auront pas le temps de réagir ; seule une lame de 
liège isolera à sa base la partie tuée. Mais si c'est une branche 
d’un certain diamètre (2 ou 3 centimètres) qui est envahie, les 
choses se passeront différemment : le champignon tuera bien 
l'écorce tout autour de la branche, mais la partie supérieure 
restera vivante plus longtemps que dans le premier cas; aussi, 
tandis que la partie tuée gardera son diamètre primitif, les 
parties situées en deçà et au delà continueront de croître et 
limiteront le développement du champignon par la production 
de deux bourrelets. C’est là l’origine de cet étranglement de 
quelques centimètres de long où se trouve localisé le Fusicoccum 
et qui est très caractéristique de la maladie. Cet étranglement 
est toujours dénudé : les aiguilles y tombent prématurément, 
bien avant la dessication de la partie supérieure. Ce n'est que 
plus tard que toute la portion située au delà de l’étranglement 
se dessèchera, et il ne faut voir là qu'une action purement 
physique, analogue à celle produite par une décortication 
annulaire. 

En somme. la mort des rameaux d’un certain volume ne sur- 
vient qu’assez longtemps après l'attaque ; ce fait a été bien mis 
en lumière par Mer ; d'après lui, il s’écoulerait 18 mois entre 
l'infection et la mort des rameaux. 

Dans toute la portion de l'écorce tuée par le champignon, 
portion située entre les deux bourrelets, l'écorce présente à la 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. : 163 


coupe une coloration brun noir et se distingue facilement de 
la partie saine d’une part et de l’autre de la partie supé- 
rieure où l'écorce desséchée prend une coloration brun fauve. 
Ce fait permet de jimiter facilement la zone envahie par le 
Fusicoccum dans les petits rameaux dont la mort trop rapide 
n'a pas permis la production des bourrelets ou au moins du 
bourrelet supérieur. 


FIGURE 1. — Coupe longitudinale radiale dans un rameau de sapin à l’en- 
droit du bourrelet inférieur.— B, bois normal ; Bi, bois de blessure formé 
après l'attaque du champignon; c, cambium; L, liber ; F, fibres ; P, péri- 
derme normal de la tige; P1, périderme cicatriciel isolant la partie tuée par- 
le champignon ; C.s., cellules scléreuses ; S, poches sécrétrices. 


La partie étranglée envahie et tuée rapidement par le cham- 
pignon ne peut évidemment présenter de particularités dans sa 
structure ; le seul fait à noter est que le nombre de couches 
annuelles de bois y est inférieur de 1 à celui qu'on peut comp- 
ter en deçà ou au delà des bourrelets ; ce fait découle naturelle- 
ment de ce que la mort du cambium dans cette partie étranglée 


164 A. MAUBLANC. 


précède et de beaucoup le dessèchement de la partie supé- 
rieure. 

Quant à la structure des bourrelets, c’est la structure nor- 
male des bourrelets cicatriciels de sapin. La figure 1 repré- 
sente une section longitudinale dans un bourrelet de la base 
d’un rameau atteint.Le parenchyme de l'hypertrophie,due sur- 
tout à une exagération de l’activité du cambium, est isolé de la 
partie tuée par le champignon, par une épaisse lame de liège. 
qui d’un côté se relie au périderme normal et de l’autre vient 
rejoindre le bois nouvellement formé. Ce parenchyme est par- 


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FiGurE 2. — 1. Coupe longitudinale radiale dans le bois de blessure vers 
le milieu du bourrelet ; B. n., bois normal ; C. s., canal sécréteur ; Ca, 
cambium. 

2. Coupe transversale du même bois de blessure ; mêmes lettres. 


semé de nombreuses cellules scléreuses qui correspondent aux 
fibres péricycliques normales de la tige ; on y rencontre aussi 
des poches sécrétrices représentant les organes sécréteurs 
normaux de l'écorce. Quant au bois nouvellement formé, il 
diffère beaucoup par sa structure du bois normal ; c’est du bois 
de blessure : le premier formé est constitué par des éléments 
très variables de forme et pourvus de ponctuations simples ; 
puis le bois tend à se rapprocher du bois normal, les éléments 
formés ensuite sont allongés selon l'axe de la tige et les ponc- 
tuations aréolées y réapparaissent; c'est dans cette partie qu'on 
rencontre des organes qui normalement n'existent pas dans 
le bois de sapin, mais qui semblent se former constamment 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 165 


dans le bois de blessure : je veux parler des canaux sécré- 
teurs. Ces organes ont d’ailleurs été déjà signalés dans le cas 
qui nous occupe par Mer (1), puis par Anperson (2). Les 
figures 2 montrent cette formation de bois de blessure en 
coupes longitudinale et transversale ; elles ont été prises vers la 
partie moyenne d'un bourrelet. 

En somme, la structure de ces bourrelets ne diffère en 
rien de celle des bourrelets qu'on obtient par une décortica- 
tion annulaire d'un rameau. 


Nous avons vu que le champignon est localisé entre les 2 
bourrelets ; dans toute cette partie, l'écorce est envahie par le 
mycélium ; celui-ci pénètre aussi un peu dans le bois, mais les 
filaments y sont toujours rares. 

Les fructifications de Fusicoccum apparaissent sur toute la 
partie envahie ; ce sont de pelites pustules qui soulèvent le pé- 
riderme qui se déchire sous leur poussée. Je n’ai rien à ajouter 
aux descriptions qui en ont été données par HarriG, et surtout 
par Prizcreux et DELAcRoIx. 

Les spores fusiformes, munies de gouttelettes, germent faci- 
lement dans l’eau, et les divers milieux nutritifs généralement 
employés. 

Dans l’eau la spore se gonfle et ses extrémités, qui étaient 
aiguës, s’arrondissent ; en même temps les goutelettes dispa- 
raissent. Puis, au bout de 24 heures environ à la température 
du laboratoire (17° environ), la spore émet près d’une de ses 
extrémités, mais latéralement, un filament assez trapu, qui 
presque toujours se dirige de côté en faisant un angle obtus 
avec l'axe de la spore. Ce filament s’'allonge peu, il ne dépasse 
guère 4 fois la longueur de la spore : il s'isole à sa base par 
une cloison et prend une ou deux autres cloisons. Parfois ja 
spore se cloisonne transversalement, mais postérieurement à 
l'émission du filament germinatif. Souvent il se produit ? fila- 
ments, un à chaque extrémité de la spore ; l’un de ces filaments 
prend toujours plus de développement que l'autre. Dans l’eau 


(1) E. MER, loco citato, Journal de Botanique, 1893, p.367. 
(2) À. P. ANDERSON, Ueber abnorme Bilduny von Harzbehültern, Mün- 
chen, 1896. 


166 A. MAUBLANC. 


les choses en restent là ; à ce moment, les réserves nutritives 
sont épuisées (Fig. 3, À et B). 


FIGURE 3. — A, Spores de Fusicoccum abietinum en germination dans 
- l’eau après 48 heures ; B, les mêmes après 3 jours ; C, Germination de 
ces mêmes spores dans un liquide nutritif acide après 48 heures ; D, les 


mêmes après 3 jours. 
Ces figures sont toutes au grossissement d’environ 300 diamètres. 


Dans les milieux nutritifs, il en est autrement. Ainsi dans un 
liquide nutritif acide (1 °/, d'acide tartrique 1,5 °/, de glucose, 
1 °/, de peptone) les filaments germinatifs se développent beau- 
coup plus. Les spores se gonflent, les goutelettes disparaissent, 
mais le contenu reste granuleux. Le filament germinatif est 
émis comme dans l'eau, mais il prend un bien plus grand 
développement et se ramifie (Fig. 3, C et D). 

Le développement prend bien plus d'extension dans les mi- 
lieux neutres ou légèrement alcalins, comme les bouillons de 
viande usités pour la culture des bactéries. Dans ces milieux, 
la spore émet un grand nombre de filaments germinatifs qui 
rayonnent tout autour et se ramitient abondamment (Fig. 4). 

Dans aucun cas je n'ai vu de conidies secondaires, ni d’anas- 
tomoses entre les filaments voisins, comme cela se produit si 
fréquemment dans les germinations de spores. 

Les sels de cuivre ont une action très nette sur le développe- 
ment du champignon ; dans des solutions de sulfate de cuivre 
à 1/30000°, les spores ne sont pas tuées, elles se gonflent 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 167 


légèrement, mais n'émettent pas de filaments ou seulement une 
ébauche de filament sous la forme d'un petit mamelon situé 
près d'une extrémité. Dans des solutions plus concentrées, les 
spores sont tuées. 


\ 


FIGURE 4. — Germination d’une spore de Fusicoccum abietinum après 48 
heures dans du bouillon de veau neutre (Grossiss. 300 diamètres environ). 


Toute la partie située au delà de la zone tuée par le Fusi- 
coccun est envahie après sa dessication par de nombreux cham 
pignons saprophytes que divers auteurs ont signalés et étudiés. 
Mer le premier a décrit plusieurs de ces champignons, mais 
sans les avoir déterminés. PrizLieux et DELACRoIx ont signalé 
sur les feuilles mortes plusieurs espèces, en particulier Cytos- 
pora Pinastri Fr. et Cenangella Piceæ Sacc. Enfin Maxerx et 
Harror (1) décrivirent plusieurs espèces nouvelles sur les feuilles 
mortes, et surtout une espèce qui y est très abondante et qu'ils 
ont nommé Rhizosphæra Abietis Mang. et Har. 

J'ai retrouvé la plupart de ces espèces, ainsi que quelques 


(1) ManNGIN et HarioT. Sur la maladie du rouge chez l’Abies pectinata. 
Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, séance du 926 no- 
vembre 1906. — Des mêmes, Sur la maladie du rouge du Sapin pectiné 
dans lu forêt de la Savine, Bull. de la Soc. Mycol. de France, XXIII, 1907, 
er fascicule. : 


168 A. :MAUBLANC.: 


autres. Voici d’ailleurs la liste de celles que j'ai rencontrées ; 
j y joins quelques observations sur ces champignons. 


Cytospora pinastri Fries et Physalospora abietina 
Prill. et Del. 


Le Cytospora Pinastri Fries est très répandu sur les feuilles 
mortes et ya été signalé par tous les auteurs qui se sont occupés 
de cette maladie. D'après PrizciEux et DELACRoOIx, cette espèce 
pourrait ètre parasite ; dans le cas actuel, il ne semble pas en 


être ainsi ; cependant c’est un des champignons qui apparais- 


sent les premiers et il est possible que son mycélium pénètre 
dans les feuilles déjà affaiblies, mais encore vivantes et en hâte 
la dessication. 

La description de cette espèce a été faite par Prizzieux et 
Deracroix, puis par Max@ix et Harior. Les premiers ont 
observé que. dans les conceptacles âgés, les loges se remplis- 
saient d'un feutrage de filaments provenant du développement 
de pseudo-paraphyses qui naissent au milieu des stérigmates. 
Ces auteurs n'ont pas pu suivre plus loin le développement de 
ces sclérotes qu'ils regardent comme le premier stade du 
développement d'une forme ascoporée. J'ai été plus heureux et 
ai pu suivre le développement jusqu'à la production et la matu- 
rité des asques. 


RER ES 
FIGURE 5. — 1, Coupe d’un périthèce jeune de Botryosphæria abietina ; 
2, le même à maturité. 


La figure 5 montre la coupe d'un de ces stromas (coupe 
longitudinale de la feuille) dans lequel on reconnait encore les 
trois loges du Cytospora qui a précédé cette forme et dont les 
loges supérieures sont remplies d'asques jeunes ; la loge infé- 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 169 


rieure restera stérile dans le développement ultérieur et devien- 
dra de moins en moins visible, les tissus assez laches qui la 
forment seront écrasés par le développement des asques et, 
quand ceux-ci seront mürs, on n’en retrouve plus que des 
traces difficiles à mettre en évidence au fond du périthèce. 

La forme parfaite est le l’hysalospora abietina Prill. et 
Delacr., comme j'ai pu m'en assurer en comparant mes échan- 
tillons avec l'échantillon type de ce Physalospora. Mais cette 
espèce ne répond pas au genre Physalospora ; les périthèces 
ne sont pas en effet uniloculaires : ou plutôt ils ne présentent 
une loge unique que sur une coupe transversale de la feuille ; 
sur une coupe longitudinale ils sont toujours formés de deux 
loges, ce qui permet de ranger cette espèce dans le genre 
Botryosphærtia ; ce sera le Botryosphæria abietina (Prill. et 
Delacr.) Nob. 

PricriEux et DEcacrorx avaient émis l'hypothèse que le 
Cytospora Pinastri était une forme spermogonie de leur 
Physalospora abietina ; mais ils n’en avaient pu avoir de 
preuve ; il est maintenant certain qu'il en est bien ainsi. 


Cenangella piceæ Pers.) Sacc. 


Ce Discomycète est également très répandu sur les feuilles 
mortes de sapin : il a été signalé par Mer sous le nom de Pha- 
cidium abietinum, puis par Prizzrœux et Decacroix qui en ont 
rectifié la détermination. 

C'est une espèce purement saprophyte qui forme ses cupules 
à la face inférieure des feuilles. 

Quoique n’en ayant pas la preuve absolue, j'ai tout lieu de 
supposer que le Menoidea abietis Mangin et Hariot est la forme 
conidienne de cette pezize, ce qui s’accorderait avec l'hypothèse 
émise par Maxaix et Harror que le Menoidea constitue la forme 
conidienne d'un Discomycète du « groupe des Stictées ou peut- 
être des Phacidiées ». 


Rhizosphæra Abietis Mangin et Hariot. 


C’est encore une espèce très répandue sur les feuilles des 
rameaux morts dont elle recouvre souvent toute la face infé- 
rieure ; mais sa présence n'est pas constante. 


170 A. MAUBLANC. 


Le Rhizosphæra semble du reste être une espèce assez ré- 
pandue. Maxeix et Harior la signalent dans le Puy-de-Dôme ; 
je l'ai également rencontrée très abondamment sur des feuilles 
de Sapin pectiné provenant du Lioran (Cantal), et absolument 
dans les mêmes conditions que dans le Jura, puisque les ra- 
meaux étaient tués par le Fusicoccum abietinum. Elle existe 
aussi dans les Vosges et se trouve sur les échantillons récoltés 
par Mer ; elle y accompagne le Botryosphæria abietina. En 
somme, il semble que cette petite espèce soit très répandue et 
se retrouve constamment sur les feuilles des rameaux de Sapin 
attaqués par le Fusicoccum abietinum. 

Sous le nom de Coniothyrium Pini, Corda (1) a décrit et 
figuré une espèce qui est restée mal connue et dont la place 
dans la classification est toujours douteuse ; Fries en fait un 
Sacidium, SaAccarDo un Leptothyrium. VuizLemix (2) a retrouvé 
ce champignon et a complété le diagnose de Corpa. 

Le Coniothyrium Pini est certainement identique au ÆArzos- 
phæra Abietis. Au point de vue de l'aspect extérieur et des 
spores, il y a similitude complète entre les deux champignons, 
comme il résulte de la figure de Cora et des observations de 
VuizzemiN. La seule différence résulterait de la forme des con- 
ceptables qui, d'après VuiLLemix, seraient hémisphériques; mais 
ce fait doit provenir de l’examen de fructifications trop jeunes, 
n'ayant pas encore atteint leur complet développement. Et en 
effet la structure de ces conceptables répond parfaitement à la 
description qu'en donne Vurccemix : leur paroi est formée en 
partie de cellules brunes très nettes, et en partie d’une men- 
brane sans structure définie (fig. 6, ; il en est ainsi dans la 
grande majorité des cas et il est rare de trouver des concep- 
tacles à parois entièrement celluleuses comme l'ont figuré 
Mawaix et Harior. Cette apparence si particulière de la paroi 
confirme d'une façon certaine l'identité de Coniothyrium Pint 
et du Rhizosphæra Abietis. 

D'ailleurs l'examen des échantillons distribués par RAaBEN- 
norstr (Fungi Europæi, n° 962) lève tous les doutes ; ces 
échantillons sont en tout semblables au Rhïzosphæra À btetis. 

(4) Cora, Icones Fungorum, 1V, p. 38, fig. 105. 

(2) VUILLEMIN, Quelques champignons arboricoles nouveaux ou peu 
connus, Bull. de la Soc. Mycol. de France, XI1, 1896, p. 33. 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 171 


D'un autre côté, le genre Rhizosphæra doit être conservé, 
ses caractères sont parfaitement nets et ne permettent de le 
réunir à aucun autre genre connu. Îl doit être rangé dans les 


FIGuRE 6. — Un conceptacle de Rhizosphæra Pini vu par sa partie supé- 
rieure. 


Sphérioïdées, comme le proposent Mana et Harior. Dès lors 
l’espèce doit prendre le nom de : 


Rhizosphæra Pini (Corda) Nob. 


Coniothyrium Pini Corda. 

Sacidium Pini (Corda) Fries, Vuillemin. 

Leptothyrium Pini (Corda) Saccardo. 

Rhisosphæra Abietis Mangin et Hariot. 

Sur les feuilles mortes de l’Abies pectinata (et de pin ? d'a- 
près Corpa), Europe, Amérique septentrionale. 

J'ajouterai que dans les conceptacles âgés on trouve souvent 
des spores colorées en brun. 

L'espèce publiée par Roumeguère (Fungi selecti exsiccatt, 
n° 7039) sous le nom de ZLeptothyrium Pini, f. leptospora 
n'est certainement pas l'espèce de Corp; elle en diffère par ses 
spores étroites (16%<2) ; je n’ai pu la retrouver sur les échan- 
tillons de cet exsiccatum qui existent dans l’herbier de la Station 
de Pathologie végétale. 

Sur un échantillon provenant du Jura j'ai rencontré dans 
quelques conceptacles des asques jeunes représentant certaine- 
ment la forme ascospore de cette espèce ; mais je n'ai pu trou- 
ver de spores mûres ; encore jeunes dans l’asque elles pren- 
nent une cloison transversale, je n'ai pu suivre leur évolu- 
tion ultérieure. Ces asques n'étaient pas accompagnés de 


paraphyses. [Il est certain qu’on rencontrera cette forme 
ie 


|: S'ARTRS 


172 A. MAUBLANC. 


ascopore complètement développée à une époque plus tardive 
et peut-être plus sûrement au printemps sur les feuilles 
tombées. 

Vurczemin (loc. cit.) signale la présence de ces périthèces 
sans en donner de description. Les petits périthèces immatures 
qu'il a trouvé en compagnie de son Pestalozzia mycophaga 
doivent aussi être rapportés au Æhïzosphæra : j'ai en effet sur 
les échantillons du Lioran retrouvé ce Pestalozzia accompagné 
du hizosphæra. 

Une seconde espèce doit être rattachée au genre AAïzos- 
phæra : c’est l'espèce décrite par Oupemans [1) sous le nom de 
Sacidium Abietis ; la description et la figure qu'en donne cet 
auteur ne peuvent laisser aucun doute sur la place à donner à 
ce champignon qui est très voisin du Rhizosphæra Pini, mais 
paraît en différer par ses spores plus petites, munies d'une 
grosse goutelette centrale. Pour éviter toute confusion avec 
l'espèce de Maxain et Harior, nous proposons le nom de 
Rhizosphæra Oudemansii Nob. 


Pestalozzia camptosperma Peck. 


Cette espèce se rencontre parfois sur la face inférieure des 
feuilles mortes de Sapin, en compagnie du Rhizosphæra. 

VuicemiN (loc. cit., p. 33) a décrit sous le nom de Toxos- 
porium abietinum un champignon qui n’est certainement pas 
différent de celui de Pecx. Toutefois la création du genre 
Toxosporium me semble justifiée ; il serait intermédiaire 
entre les Monochætia, dont il diffère par ses spores sans 
cil, et les Coryneum dont il se sépare par la forme de ses 
spores ; de plus les stromas sont érumpents et presque super- 
ficiels à maturité ce qui rapproche le genre Toxosporium des 
Exosporium. 

Enfin Rosrrup a décrit sous le nom de Coryneum bicorne 
un champignon qui est encore identique à l'espèce de PEcx. 

La synonymie doit être la suivante : 


(4) OuDEMANS. — Contributions to the : Knowlodge of tome indescribed 
or imperfectly Known Fungi, 3 th. part, Koninklijke Akademie van 
Wetenschappen the Amsterdam, 1900, p. 343, avec figure. (Tiré à part p. 12). 


5 


SUR LA MALADIE DES SAPINS. 173 


Toxosporium camptospermum (Peck) Nob. 


Pestalozzia camptosperma Peck, 39 Report of the Staat 
Botanist, p.48. Tab. 1, fig. 10-11. — Saccardo, Syll. Fung., X, 
p. 495.— Oudemans, Contribution à la Flore mycolog. des 
Pays-Bas, XX, p. 1119, PI. XIL. fig. 5. 

Monochætia camptosperma |[Peck): Saccardo, Syll. Fung, 
XVIII, p. 485. 

Toxosporium abietinum Vuillemin, Buil. de la Soc. Mycol. 
de France, 1896, p. 33. 

Coryneum bicorne E. Rostrup, Bot. Tidsskr., p. 271. 

Cette espèce n’est certainement pas parasite dans les échan- 
tillons que j'ai eus. 


Goryneum Abietinum Ell.et Ev. 


Sur les rameaux morts de sapin, peu répandu. 
Cette espèce n'avait pas encore été signalée en Europe, à 
ma connaissance du moins. 


Sur une réaction colorée chez les Russules et les 
Lactaires. — Application à la diagnose de certaines 
espèces, 


Par MM. I. ARNOULD et A. GORIS 


L'emploi d’un réactif pour la détermination ou la classifica- 
tion des champignons n’est pas un fait nouveau. Boupter (1) a 
découvert le bleuissement des thèques par l’iode dans les Aleu- 
riées et s'en est servi pour sa classification. BourqueLor (2) a 
indiqué la réaction de l’iode sur le Boletus pachypus Fr. Vax 
Bamuseke (3) a coloré les « hyphes vasculaires » des Agaricinées 
au moyen de l’acide osmique et du réactif Ehrlich-Biondi. 
V. Harray (4) a signalé l’action de l’'ammoniaque sur la cuticule 
du Lactarius turpis Weinm. 

Nous avons, dans le courant de ces deux dernières années. 
essayé sur les champignons de nos récoltes le réactif sulfova- 
nillique (eau 2 v., acide sulfurique 2 v., vanilline 0 g. 25) qui a 
servi à Ronceray (5) pour la recherche de l’orcine dans les 
lichens à orseille (6). 

Tous les champignons essayés dans diverses familles (Hymé.- 
nomycètes, Gastéromycètes, Ascomycètes, etc.) ont montré 
cette réaction commune de prendre, au moins dans la couche 


(1) BoupiEr. — Classification des Discomycètes, 1885. 

(2) BOURQUELOT. — Sur la présence de l'umidon dans le Boletus pachy- 
pus Fr. (Bull. Soc. Myc., 1891), p. 155. 

(3) VAN BAMBEKE. — Contribution à l'étude des hyphes vasculaires des 
Agaricinées (Bull. Ac. Roy. Belg., 8 s.,t. XXIII, n° 5, 18992). 

(4) HARLAY, — Sur une réaction colorée de la cuticule du Lactarius turpis 
Weinm (Bull. Soc. Myc , 189,6), p. 156. 

(5) RONCERAY. — Contribution à l’étude des lichens à orseille (Thèse 
Doct.Un. Pharm., Paris 1904, p. 54. 

(6) Le réactif ainsi préparé est couleur jaune d’or et se conserve assez bien 
à l'abri de la lumière. Il faut rejeter ceux qui au bout de 24 ou 48 heures se 
colorent en rose ou violet, et changer de vanilline. 


RÉACTION COLORÉE CHEZ LES RUSSULES ET LES LACTAIRES. 175 


hyméniale, une coloration rosée variable dans la nuance et dans 
l’intensité, mais toujours très évidente. 

Au microscope on remarque facilement que cette coloration 
est surtout supportée par les basidesfertiles ou non. Les autres 
tissus se colorent ou ne se colorent pas,mais toujours la colora- 
tion est plus forte dans la couche hyméniale. 

Les spores ne sont ordinairement colorées que dans la pre- 
mière période de leur développement. L'observation est sur- 
tout facile sur les spores des Ascomycètes souvent de grandes 
dimensions. 

Dans certains champignons complètement blancs (7richo- 
loma Georgii Clus.. Collybia maculata À. et S..etc.), la colo- 
ration rose carmin est très pure et générale pour tous les tissus. 
Une surprise nous était réservée par les Lactaires. Chez ceux- 
ci la coloration est double. On observe toujours les basides 
colorés en rose, mais certaines cellules dans l’hyménium pren- 
nent une teinte bleu foncée. On reconnait facilement que ces 
organes sont des cystides. Les laticifères si abondants dans ce 
genre prennent la même teinte et l'on voit avec grande évidence 
la corrélation qui existe entre les laticifères et les cystides, ces 
dernières n'étant que des prolongements terminaux des pre- 
mières à travers la couche hyméniale. Cette relation de conti- 
nuité des cystides et des laticifères a été figurée par Corpa(1) en 
1839 chez Russula fœtens Pers.; Boupier (2) en 1886, a reconnu 
queleslaticifères donnent naissance aux cystides dans les Russu- 
les et les Lactaires (Lactarius deliciosus L.) et ParourcLLars (3) 
(1887) puis Toprn (4) (1901) ont signalé l'identité du contenu 
des cystides et des laticiferes. 

La coloration bleue des laticifères et des cystides est obtenue 
avec la mème facilité et presque avec autant d'intensité chez 
les Russules. 


(1) CorpA. — Icon. Fung., &. I, 42, PI. VIL et t. IV, 49, PI. X., Prague, 
1842. 

(2) BoupiER. — Des champignons au point de vue de leurs cäractères 
usuels chimiques et toxicologiques. Paris, 1866, p. 90. 

(3) PATOUILLARD. — Les Hyménomycètes d'Europe, Paris, 1887, p. 17. 

(4) Topin. — Notes sur les crislaux et concrétions des Hyménomycètes 
et sur le rôle physiologique des cystides. Th. Doct. Un. Pharm., Paris, 
1901, p. 77. 


176 L. ARNOULD ET A. GORIS. 


Nous avons essayé le réactif sur toutes les Russules que nous 
avons rencontrées et en avons obtenu les résultats suivants. 

Les Russules dont la chair est très âcre ou poivrée nous ont 
montré des cystides nombreuses de formes variables, mais tou- 
jours colorées en bleu foncé (R. nigricans Fr..R.sardonia Fr., 
R. fœtens Pers, R. fragilis Pers., etc.). 

Les espèces de saveur atténuée ont aussi des cystides qui se 
colorent en bleu, mais elles sont plus rares. et quelquefois elles 
disparaissent, ou mieux ne se colorent plus dans les échan- 
tillons vieillis. Cette disparition coïncide bien avec le fait 
signalé par Bouprer que le lait devient plus rare chez les vieux 
Lactaires (R. incarnata Q., R. furcata Fr. R. integra L., R. 
lutea Huds. À. nauseosa Pers.) 

Mais il y a des Russules qui ne donnent jamais la coloration 
bleue des cystides : et comme c’est un caractère constant, nous 
avons là un réactif qui peut être précieux pour la détermina- 
tion des espèces. 

Le Russula rosea Schæff (1). se colore tout entier en carmin 
très vif. I] suffit d’avoir vu une fois cette coloration pour re- 
connaitre cette espèce, même sans le secours du microscope. 
Avec un grossissement moyen et principalement chez les 
sujets jeunes. on trouve les cystides dont le contenu cellulaire 
coagulé. réuni vers l'extrémité, montre une teinte rouge plus 
foncée. Ces cystides portent un long prolongement terminal. 

Les Russula vesca Fr., Russula lilacea (1) Quélet donnent 
la même réaction. Ces espèces séparées par QuÉLEer mais que 
beaucoup d'auteurs considèrent comme identiques pourraient 
être réunies si les indications du réactif, sont confirmées. Le 
Russula lepida Fr., sous l’action du réactif montre une cou- 
che hyméniale rose violacée. Sur ce fond se détachent très 
nettement de grandes cystides qui ont la forme de fuseaux 
allongés. Plus le champignon est jeune, plus l'observation est 
facile. 

Le À. lepida Fr. est une espèce commune dont la détermi- 
nation est facile ; cependant il existe des individus maigres à 
lames minces, étroites, dont la chair est peu ferme, qui font 
hésiter : avec le réactif il n’y a plus de doute possible. 


(1) Déterminé par M. BOUDIER. 


RÉACTION COLORÉE CHEZ LES RUSSULES ET LES LACTAIRES. 177 


Le À. delica Fr. a de nombreuses cystides et des laticifères 
se colorant en bleu ; par contre chez À. cyanoxantha Schæff. 
l'extrémité des cystides se colore seule en bleu. Le À. éinte- 
gra L. esttrès variable de couleurs, de dimensions. Le rouge, 
le bai, le brun et le blanc sale se retrouvent sur le chapeau 
dans cette espèce. Suivant l’âge ou les conditions d'ambiance, 
les lames sont blanches, crèmes ou ochracées. Dans les échan- 
tillons qui ont été contrôlés par Bouprer ou par Paxau, nous 
avons trouvé des cystides colorées en bleu par le réactif, très 
peu nombreuses il est vrai. Cependant dans nos récoltes on 
remarquait des individus présentant certaines particularités. 
Les cystides ne se colorent pas en bleu ; elles sont grandes et 
facilement reconnaissables chez les échantillons jeunes ou à 
peine adultes. La paroi cellulaire paraît enveloppée d’une gaine 
friable, réfringente, sorte d'incrustation superficielle. Cette 
gaine se termine à quelque distance de l’extrémité libre de 
la cystide. Une grosse mäâcle informe et opaque se trouve régu- 
lièrement à l'intérieur de la cellule dans le haut, près de 
l'extrémité libre. Sa nature n'a pas été déterminée, pas plus 
que celle de la gaine. Peut-être sont elles de même composition 
que les dépôts cristallins signalés et étudiés par ParourLLAr@ 
et par Topix (oxalate de chaux). 

Nous avons récolté ces individus dans le bois des environs de 
Ham, en août, dans la forêt de Saint-Gobain (Oise) et à Mont- 
médy (Meuse), en septembre. Les caractères des cystides ont 
attiré notre attention. La saveur aussi est particulière, d'une 
crande amertune franche. ni àâcre, ni piquante, qui se fait 
sentir après un moment de mastication et à la base de la 
langue. Nous avons signalé ces observations à nos correspon- 
dants en leur envoyant de nouveaux échantillons. Bouprer a 
répondu qu il ne pouvait l’attribuer à aucune espèce décrite ; 
Panau a persisté à les désigner sous ie nom de À. integra L. 
Nous pourrions provisoirement la classer sous le nom de 
R. pseudo-integra. 

« De grande taille, 10-12 cent., chapeau rose comme taché 
de sang lavé et marbré de blanc, visqueux, se pelant facile- 
ment. Chair rosé sous la cuticule. Pied blanc, plutôt court. 
Lames larges, épaisses, peu serrées, jaunâtres. Spores jaunes 


178 L. ARNOULD ET A. GORIS. 


presque lisses. Saveur amère. Cystides grandes, enveloppées 
d’incrustations. Laticifères et cystides colorés en rose par le 
réactif sulfovanillique. Chair du chapeau et chair du pied éga - 
lement colorées en rose. La cuticule du chapeau paraît formée 
d'hyphes très ténus colorés en rouge étroitement unis et appli- 
qués ». 

Ce n'est pas seulement dans i'hyménium que le réactif a 
permis de déceler les cystides. On en retrouve avec les mêmes 
caractères dans la pellicule du chapeau et quelquefois dans la 
partie corticale du stipe (À. ochroleuca Pers.. R. ochracea (1) 
À. et S.). 

Déjà ParourcLarp (2) avait indiqué que l'étude de la pelli- 
cule du chapeau pouvait donner des caractères distinctfs chez 
les Russules (A. aurata With., À. rubra D.C ). Boupter. dans 
sa correspondance et son enseignement oral, insiste souvent 
sur l'importance de ces recherches pour la détermination des 
espèces. 

On peut voir, par les quelques détails que nous venons de 
donner, que le réactif indiqué par nous pourra aider à la déter- 
mination de certaines Russules. 

Il en sera de même pour les Lactaires dont nous avons essayé 
quelques espèces. Toutes ont montré des cystides qui se colo- 
rent en bleu, excepté le ZL. volemus Fr. dont les cystides sont 
réfractaires. Il est à remarquer que cette espèce est douce et 
l'un des rares Lactaires comestibles. 

Ce n'est pas en une saison qu'il est possible de mener à bien 
une étude d'ensemble — même restreinte à un groupe — sur 
les Champignons. Pour la continuer, nous serions heureux de 
recevoir des échantillons, déterminés ou non, des membres de 
la Société qui font d’heureuses récoltes. 


(1) Je trouve toujours le R. ochracea à spores blanches et à saveur âcre. 
L. ARNOULD. 
(2) ParourLLaAgD, Les Hyménomycètes d'Europe. Paris, 1887. 


Etude d'une levure (CGryptococcus Rogerii n. sp.) 
isolée d'un pus de péritonite par perforation de 
l'estomac (1), 


Par MM. SARTORY et DEMANCHE. 


La malade chez laquelle nous avons trouvé cette levüre est 
une femme de cinquante-quatre ans, entrée à l'hôpital de la 
Charité pour une douleur assez violente dans l’hypocondre gau- 
che, survenue brusquement le 1° juin dernier sans autre sym- 
ptôme; les phénomènes douloureux s’atténuêrent rapidement; 
mais des signes d’occlusion intestinale chronique s’établirent 
et se complétèrent au point qu’une intervention chirurgicale 
fut jugée nécessaire le 4 juin. Aucun antécédent, ni génital, ni 
appendiculaire, ni gastrique ne permettait de préciser un 
diagnostic. On pratiqua une laparotomie médiane sous-ombi- 
licale qui donna immédiatement issue à un pus fétide, mal lié, 
mêlé de sérosité ; l’intestin était tapissé defausses membranes ; 
l'exploration de l'intestin et des annexes restant négatif, on pro- 
longea l’incision vers l’épigastre et on découvrit à la partie 
moyenne de la face antérieure de l'estomac une perforation à 
l’emporte-pièce de la taille d'une pièce de vingt centimes 

[1 s'agissait donc d’un ulcère gastrique, resté latent jusqu'à 
la perforation et se manifestant par une péritonite généralisée 
purulente. 

En examinant ce pus, nous en avonsisolé par la méthode 
des plaques, divers microorganismes : 1° S{aphylococcus pyo- 
genes aureus ; 2° un Streptocoque ; 3° une Levtre blanche, 
C'est ce dernier organisme dont l'étude fait l’objet du présent 
mémoire. 

L'isolement de ce microorganisme s'effectue très facilement 
en boîtes de Pétri à la température ordinaire, en milieux géla- 
tinés et gelosés. 

(1) DEMANCHE et SARTORY. — Etude d'une nouvelle levüre (CG. R., Soc. 
Biol., 27 juillet 1907, p. 261). 


180 SARTORY ET DEMANCHE. 


Examiné au microscope, il présente une forme allongée à 
contours nets, 8 à 10 x sur 2 à 3u. Son bourgeonnement s'ef- 
fectue à la façon des levûres. L'optimum de croissance a été 
recherché dans les cultures sur carotte qui constituent le milieu 
de choix. La température optimase trouve compriseentre 30 et + 
35 degrés. Entre + 40 et 41 degrés la levûre cesse de vé- 
géter. 

Les conditions d'apparition du voile sur bouillon pepto gly- 
cériné sont les suivantes : 


À + A0 degrés, pas de voile. 


A +38 — — 

AL+L33 — + 34 degrés, voile après 4 à 5 jours. 
AL26 — + 28 — — 3 à 4  — 
ARE DRE rue = k à 5 — 
AMD ALU ee = FEU 


À l'examen microscopique, les voiles sont formés de cellules 
qui s'allongent en forme de boudins simulant un mycélium. Le 
dépôt est constitué par des cellules ovales ordinaires. 

La formation des ascospores a été tentée sur bloc de plâtre 
suivant la technique donnée par Hozu et Poursen (1). Nos 
recherches sont restées négatives. Un deuxième essai a été fait 
sur papier buvard imprégné d'un liquide nutritif lactosé. 

Le résultat est resté le mème. Nous classerons donc ce mi- 
croorganisme dans le genre Cryptococcus et nous le dédierons 
à M. le Professeur Rocer de la Faculté de Médecine de Paris. 

Nous l’appellerons Cryptococcus Rogertit. 


Etude biologique du « Cryptococcus Rogerii « sur les 
divers milieux. 


Nous avons suivi, pour ces recherches, les méthodes propo- 
sées par MM. Lurz et F. Gugeuen (2), pour l'étude des Mucé- 
dinées et des Levüres. 


(1) Hozm et PouLsEN. — Meddel. fra Carlsberg Laboratoriet, Bd. IL, 
pp. 218, 141, 1883-88. 
(2) L. Lurz etF. GUuEGUEN. — De l’unification des méthodes de culture 


pour la détermination des Mucédinées et des Leviüres (Actes du Congres 
international de Botanique de 1900, Paris, reproduit dans Bull. Soc. Mycol. 
Fr. et Bull. Sc. Pharmacol., 1900). 


ÉTUDE D'UNE LEVURE. 181 


Les milieux liquides ainsi que les solides obtenus par addi- 
tion de gélatine ou de gélose étaient répartis par quantité de 20°° 
dans de petits matras de 60%. Les autres milieux étaient dis- 
tribués dans des tubes à essai. Le tout fut ensemencé au moyen 
d’une culture sur carotte vieille de huit jours. 

La levûre se trouvait ainsi en végétation sur les milieux sui- 
vants : Raulin gélatiné, carotte, pomme de terre, topinambour, 
pomme de terre glycérinée, pomme de terre acide (à 2 ?}, 
-d’acide lactique), gélose, amidon de Riz à 2 ?},, albumine d'œuf; 
sur Raulin normal, neutre, glucosé, lactosé et maltosé, et sur le 
lait. 


Milieux solides. 


Culture sur gélose. -- L'apparition de petites colonies 
blanches demande trente-six heures (température de 37°). 
Elles atteignent au bout de trors jours, cinq à six millimètres, 
sont vernissées à leur surface et présentent au centre un petit 
disque circulaire un peu surélevé. Le déxièmie jour, la culture 
demeure blanche, s'étale et envahit tout le substratum. La 
gélose n’est pas liquifiée aprèsun mois. 

Rien de particulier à l'examen microscopique. 


Culture sur gélatine. — Sur gélatine, l'isolement de la le- 
vüre se fait très bien à la température de + 202. 

Les colonies présentent sensiblement les mêmes caractères 
que sur gélose. Dans un tube de gélatine en piqüre, les colonies 
apparaissent au bout de deux jours, puis s'étalent peu à peu 
en un enduit blanc et vernissé. 

Îl n'y à pas liquéfaction. 


Culture sur pomme de terre ordinaire. — Ce milieu ne 
parait pas très favorable. 

À bout de quinze jours,les colonies, peu nombreuses, placées 
à la partie supérieure du substratum, mesurent 4 à 5 millimè- 
tres ; elles sont épaisses. mamelonnées, ternes et d'un blanc 
sale. 


Culture sur carotte. — La carotte est le milieu d'élection 
de ce microorganisme. 


182 SARTORY ET DEMANCHE. 


Au bout de 18 heures, le développement commence. 

Après 48 heures, la végétation est luxuriante. 

Au bout de 3 ou 4 jours. il n'est pas rare de constater l’en- 
vahissement complet de Ia carotte. 

La culture demeure blanche très longtemps, puis prend une 
teinte jaune sale. 

La température optima est entre + 30° et + 35°. 


Culture sur topinambour. — Milieu peu favorable. 
Résultat identique à ceux sur pomme de terre ordinaire. 


Culture sur Raulin, acide normal gélatiné à 5 ?/,. — Un 
tel milieu convient bien à la levûre. 

Premier jour d'ensemencement, faible développement ; se- 
cond jour, petites colonies punctiformes blanches, de 1 "" à 
1 “met demi de diamètre; quatrième et cinquième jours, éta- 
lement des colonies qui deviennent semi-fluides et très lui- 
santes. 

À l'examen microscopique, l'aspect est le même que sur les 
milieux précédents. 


Raulin neutre, gélatine à 5 ‘/,. — Comme ci-dessus. 


ÂAlbumine d'œuf. -— Le cinquième jour, apparition de 
petites colonies blanches ; le huitième et le neuvième jour les 
colonies s'étalent faiblement et restent stationnaires. 

Pas de liquéfaction. 


Amidon de riz à 2°/,. — Milieu peu favorable. 


Milieux liquides. 


Bouillon pepto-glycériné. — Premier jour: au bout de 
18 heures, température comprise entre + 30 et 35°, trouble 
apparent. 

Deuxième jour, le trouble s'accentue. Aprés 3 ou 4 jours. en 
même temps qu'un dépôt de fond blanc, on observe un léger 
voile plus abondant le cinquième jour. 

Examen microscopique du voile : cellules très allongées en 
forme de boudin simulant un mycélium. 


ÉTUDE D'UNE LEVURE. 183 


Raulin normal (excellent milieu pour la culture de la le- 
vûre). — Deuxième jour, trouble très net (température de +30 
à + 35°), 

Cinquième jour : végétation abondante, dépôt mesurant 
4 millimètres d'épaisseur. 


Raulin neutre.— Résultats identiques. 


Raulin saccharosé. — Résultats semblables. — Le saccha- 
rose est dédoublé et la levûre produit la fermentation alcooli- 
que. 


Raulin maltosé. — Développement un peu plus lent que 
sur le milieu précédent. — Le maltose est dédoublé. 
Lait. — Le dixième jour, il y a précipitation de la caséine 


sans peptonification de cette dernière. 


Limite de développement en milieu alcalin. 


Nous avons suivi la même technique que celle employée par 
l’un de nous pour déterminer les limites entre lesquelles le 
Cryptococcus salmoneus Sart. |1) peut se reproduire. 

Le Cryptococcus Rogerii cesse de végéter en 2,35 de NaoH 

et 2,50 p. 1.000. 


Influence de l'acidité du milieu. 


Dix tubes ayant recu chacun 20% de bouillon pepto- 
glyceriné et glucosé furent acidifiés dans les proportions 
de 1: 100, 1: 200, 1: 300, 1 : 400, 1 : 500 en poids d'acide 
chlorhydrique pur. 

Dans ces conditions, le Cryptococcus Rogerii cesse de végé- 
. ter entre 1 p. 300 et 1 p. 400. 


Action des antiseptiques. 


Une dose de O gr. 35 à 0 gr. 40°), de formol commercial 
toute végétation ; l’acide phénique cristallisé à la dose de 0,65 
à 0,70 agit de même. 


(4) SARTORY. — Cryptococcus salmoneus n. sp., levüre chromogène des 
sucs gastriques hyperacides (Bull. Soc. Mycol., t. XVIII, 1er fasc., 1907). 


184 SARTORY ET DEMANCHE. 


Action pathogène. 


Cette levüre s’est montrée nettement pathogène pour le lapin. 
L’injection de cinq centimètres cubes d’une culture en bouillon 
de 24 heures dans la veine de l'oreille a provoqué dans une 
première expérience la mort au 14° jour, après une perte de 
poids de 140 gr., et dans une seconde expérience, un amaigris- 
sement de 770 gr., c'est-à-dire du 1/3 du poids primitif de l’ani- 
mal, en 8 jours ; mort le 9° jour. 

L'autopsie de ce dernier lapin ne nous a permis de constater 
aucune lésion macroscopique des viscères. Mais l'examen his- 
tologique a montré des altérations portant principalement sur 
le foie et sur le rein. Les reins sont atteints de néphrite aiguë 
congestive ; les anses glomérulaires sont dilatées, et on trouve 
du sang épanché dans la cavité de quelques glumérules ; les 
vaisseaux de la substance corticale sont de même distendus par 
le sang; les cellules des tubes contournés présentent, en cer- 
tains points. des lésions de eytolyse protoplasmique avancée, 
et la lumière de ces tubes est remplie par un exsudat albumineux. 
Le foie est le siège d'une congestion intense, caractérisée par 
la dilatation des rameaux des veines portes, surtout des veines 
sous-hépatiques, et par une infiltration sanguine entre les tra- 
vées hépatiques qui sont écartées les unes des autres, surtout à 
la partie centrale du lobule. Îl n'y a pas de dégénérescence cel- 
lulaire ; dans le sang des veines sous-hépatiques et dans le pa- 
renchyme hépatique qui entoure ces vaisseaux, on trouve de 
véritables amas de levüres, il en existe également quelques-unes 
dans les espaces portes. 

L’ensemencement du sang du cœur sur les différents milieux 
usuels nous a permis de retrouver ces cellules levüres. . 


Conclusions. 


L'organisme qui fait l'objet de cette étude ne nous a pas 
fourni d’ascospores, il doit donc prendre place dans le genre 
Cryptococcus. Son optimum culturalest au voisinage de + 30° 
et + 35°. 

Le développement de cette levûre peut s'effectuer sur beau- 


» à _ 
ÉTUDE D'UNE LEVURE. 185 


coup de milieux ; toutefois certains d’entre eux (carotte. bouil- 
{on pepto-glycérine, Raulin) sont plus favorables. 

Le Cryptococcus Rogerti sécrète de l’invertine, produit la 
fermentation alcoolique et dédouble le glucose et le maltose. 

Il coagule le lait, précipite la caséine sans la peptonifier. 

Il est pathogène pour le lapin. 


Travail du Laboratoire de Botanique cryptoaamique de l'Ecole 
supérieure de Pharmacie de Paris et du Laboratoire de pa- 
D thologie expérimentale dela Faculté de Médecine de Paris. 


Recherches biologiques et anatomiques sur le 
Xylaria Hypoxylon, 


Par M. F. GUÉGUEN. 


(avec deux planches). 


Dans la famille des Pyrénomycètes, si remarquable par le 
nombre et la variété des formes qui la constituent, les Xylariées, 
en raison de la grande taille de leur stroma et de la facilité 
avec laquelle on se procure quelques-unes d’entre elles, comp- 
tent parmi les champignons les plus étudiés, sinon toujours les 
mieux connus au point de vue morphologique. Mais nous ne 
possédons, en revanche, que des données éparses et peu pré- 
cises concernant leur évolution.Au début de ces recherches sur 
la Xylaire hypoxyle, nous n'avions pour dessein que d'apporter 
une contribution à son étude biologique. Mais la facilité avec 
laquelle on en a pu obtenir des cultures, et en posséder ainsi le 
strome et la forme conidienne à tous lesétats de développement, 
ont permis de noter en même temps bon nombre de faits 
nouveaux concernant la structure de cette espèce si commune 
dans nos bois. 


I. — QUELQUES MOTS D'HISTORIQUE. 


L'aspect blanchâtre et tomenteux du sommet de la clavule du 
Xylaria Hypoxylon à attiré de bonne heure l'attention des 
botanistes. Hozmsksorn (1), en 1790, compare ce tomentum à 
une laine délicate, destinée à protéger contre les intempéries le 
tissu tendre du champignon. 

Ecras Fries (2) signale à nouveau cetenduit blanchâtre, etfait 

(1) HozuskzoLp (Théod.). — Ruris otia, Fungis Dan. imp., 1790, pp. 75 
et 76 (Cité par TULASNE, Selecta, 1, p.179). 

(2) Fries (EL). — Systema mycolngicum, 11, Lundæ, 1893, pp. 327-928. 


à 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 187 


observer qu'il n'existe qu’à une certaine période de la vie de la 
clavule : il ne dit rien des conidies, dont il ne semble pas 
avoir connu l'existence. 

Corpa ne parle pas du X. Hypoxylon. Il décrit le X. poly- 
morpha (1) comme couvert d’un voile farineux, hétérogène. 
D'après les frères TuLasne (2), les conidies des Xylaires sont 
lancéolées. Elles recouvrent d’une fine poussière le sommet du 
stroma, et se disséminent plus ou moins rapidement. Celles 
du X. Æypoxylon (3) sont blanches, de 10 » sur 3; elles appa- 
raissent pendant l'automne et l'hiver, formant une sorte de 
farine qui se répand sur les objets environnants. Elles sont 
solitaires à l'extrémité de stérigmates très-serrés, et la germi- 
nation n’a pu en être observée. 

Cornu (4), à propos decette même espèce, dit également que 
le tissu conidiophore « est formé de filaments dressés, très 
« petits, cloisonnés, dont la cellule terminale donne naissance à 
une petite conidie; mais la cellule terminale n’est pas la seule 
« douée de cette propriété, celle qui est au-dessous peut aussi 
« quelquefois en émettre wne ». Les auteurs les plus récents, 
entre autres ELzris et EvernarT (5) se bornent à mentionner les 
conidies fusoïdes, sans parler de leur mode d'insertion. 
SACCARDO (6) ne donne mème pas la dimension de ces corpuscules. 
Dans ses Fungi italici les ascospores seules sont représentées 
à part, et le sommet des clavules est teinté de rouge-brique ! 

En somme, l'exactitude de la description et des dessins des 
frères TuLasne n'ont été ni dépassées, ni même atteintes par 
aucun des auteurs qui ont suivi, et dont les mieux inspirés se 


A 
À 


(1) CoRDA. — Icones fungorum, V, 1842, p. 75. 

(2) TULASNE. — Selecta, IL, 1863, p. 9. 

(3) L. cit., p. 11. 

(4) Cornu (M.). — Reproduction des Ascomycètes ; stylospores et sper- 
maties, étude morphoicgique et physiologique (Ann. Se. Nat, Bot., VI, 
T. III, 1876, p. 55), 

(6) Euuis (J.-B.) et EVERHART (B.-M.). — Synopsis of the North-American 
species of Xylariaand Poronia (Journ. of Mycology, IL, 1887, pp. 97-102, 
409-113). — 1d., The North-American Pyrenomycetes, Newfield, New- 
Jersey, 1892, p. 672. 

(6) Saccarpo (P. A.). — Sylloge, I. p. 353. — I1d., Fungi italici delineati 
p. 282, mai 1879. 


13 


188 F. GUÉGUEN. 


sont contentés de reproduire, plus ou moins exactement, les 
observations et les dessins de ces illustres mycologues. 

Nous verrons, dans la partie anatomique de ce travail, que la 
structure de l’appareil conidien de la Xylaire est cependant 
loin de répondre aux descriptions classiques qui en ont été 
données. 


II. — OBSERVATIONS BIOLOGIQUES. 


Formation des conidies. — Pour étudier le fonctionnement 
de l'appareil conidien, des rondelles de bois sur lesquelles 
croissatent de beaux échantillons de Xylaire ont été mises sous 
cloche humide le 8 octobre 1904. Le développement a continué 
à la température du laboratoire, le sommet des clavules se 
dirigeant vers la lumière comme il sera dit plus loin. Au bout 
d’une semaine à peu près, la pointe des arbuscules se couvrit, 
à quelques millimètres au-dessous de l’apex et sur une étendue 
d'environ un centimètre, d'une abondante farine conidienne 
formant un enduit de près d'un millimètre d'épaisseur. Dans 
l'atmosphère calme de la cloche, les conidies, soustraites à tous 
les facteurs de dissémination du milieu naturel, demeurent as- 
sociées en longues chaïnettes. [l se produit ainsi, suivant les 
génératrices de la clavule, des séries parallèles assez fortement 
accolées entre elles. et qui. par suite de l’augmentation de 
diamètre du support cylindrique qu'elles recouvrent, se sépa- 
rent en segments longitudinaux par des sillons bien marqués ; 
ces fissures ont pour profondeur la longueur même des chaïi- 
nettes conidiennes. La chose est très visible à l’œil nu, maiselle 
apparaît avec son maximum de netteté sous la loupe stéréos- 
copique. 

Il n’est pas possible, en raison de la fragilité de ces chaînes, 
de les monter en préparations microscopiques pour en numérer 
les éléments. Mais étant donné que la profondeur des sillons 
est d'environ un millimètre, chaque conidie ayant 10 « de long, 
on peut admettre que chaque stérigmate produit environ une 
centaine de corpuscules. 

Nous sommes loin, on le voit, de la conidie solitaire dont par- 
lent les auteurs. qui n'ont eu sous les yeux que des échantillons 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 189 


déjà dénudés par le vent, et privés de leurs derniers corpus- 
cules par les manipulations que nécessite l'obtention des 
coupes. 


Influence des saisons. — D’après TuLasne (/. cit., p. 11), 
les conidies ne se produisent que pendant l’automne et l'hiver ; 
cette assertion n’est pas tout-à-fait exacte. Nos échantillons du 
8 octobre étaient en pleine fructification lors de leur récolte, et 
le 12 décembre ils se montraient encore bien farineux. Peu de 
jours après, ils ont commencé à se dénuder, en augmentant de: 
longueur. Le 19 avril suivant, les mêmes clavules, ainsi que 
d’autres clavules nées sur les premières. ont encore donné une 
abondante récolte. 

Le 25 mai dernier, nous observions,sur des Xylairesnées sur 
le même substratum, ainsi que sur d’autres échantillons récol- 
tés en octobre 1906, la formation d’une épaisse farine coni- 
dienne. 

Pendant les trois années durant lesquelles ont été poursui- 
vies nos observations, rien d’analogue ne s’est produit pendant 
la saison chaude, ni chez les Xylaires conservés dans leur milieu 
naturel, ni chez celles des cultures artificielles. 

Des cultures sur carotte, ensemencées le 21 mai dernier 
avec des conidies, ont donné, un mois après. quelques pointe- 
ments de clavules, dont l'accroissement, malgré tous les soins 
donnés aux cultures, est demeuré stationnaire jusque vers la 
fin d'octobre, époque à laquelle d’autres arbuscules se sont 
formés. 

Il semble done que la production des conidies puisse avoir 
lieu non-seulement pendant l'automne et l'hiver, mais aussi 
durant le printemps. Pendant la saison chaude, au contraire, 
non seulement les conidies ne se forment pas, mais la crois- 
sance des arbuscules qui les portent semble ne pouvoir s’effec- 
tuer. 


Récoltes successives. — Toutes les extrémités libres de 
ces stromas, tant celle de l’axe principal que celles desrameaux 
de divers ordres, sont abondamment conidifères. Ainsi que 
TuLasne parait l’avoir observé dans la nature, un même ra- 
meau peut s'allonger au-dessus de la partie fertile, et donner 


190 F. GUÉGUEN. 


sur ce prolongement une seconde récolte (1). Dans nos cultures 
les nouvelles conidies commencent à apparaître au moment où 
la région située immédiatement en-dessous d’elles cesse d’en 
produire, et le phénomène peut se renouveler, lorsque les cir- 
constances sont favorabies, jusqu'à deux et trois fois dans le 
cours d’une saison. 

C'est ainsi qu'une même clavule peut se maintenir fertile 
depuis l’automne jusqu’au printemps suivant, les récoltes se 
succédant de la base au sommet de chaque arbuscule ou de 
chaque rameau. 

Bien que les mèmes particularités doivent, de toute évidence, 
se produire aussi chez les Xylaires de nos bois, elles n'y sont 
pas très faciles à observer. Cela tient à ce que les stromas, soit 
simples, soit ramifiés, paraissent y atteindre rapidement leur 
taille définitive, variable suivant les conditions atmosphériques 
et suivant les régions (humidité et lumière plus ou moins 
grandes). L'allongement succédant à la première émission de 
conidies est devenu peu sensible, et les récoltes successives, 
empiétant les unes sur les autres, se confondent en une seule 
pour une observation fréquemment unique, ou du moins quel’on 
a rarement l’occasion de renouveler sur un même échantillon. 

Dans les cloches à culture, l'accroissement rapide et excessif, 
ainsi que la longue durée des observations en série ininter- 
rompue, permettent de voir sur un même pied les récoltes suc- 
cessives séparées les unes des autres par des intervalles stériles 
très-nets. Dans une de nos expériences, une clavule mise sous 
cloche le 28 octobre avait donné, le 4 décembre. une première 
génération de conidies à six centimètres en arrière de sapointe, 
laquelle commençait à son tour à prendre l'aspect farineux sur 
une longueur d'environ six millimètres. Dans d’autres spéci- 
mens, on a pu observer, vers le sommet de certains appareils, 
deux régions fertiles ayant un centimètre de hauteur, séparées 
l’une de l’autre par un intervalle stérile d'étendue presque dou- 


(1) TULASNE, L. cit., t. I, p. 149. De son côté, DE Bary. — Vergleichende 
Morph.u. Physiol. der Pilze, trad. angl. de GARNSEY et BALFOUR, p. 56, 
dit « Les pilei de beaucoup de formes coriaces et ligneuses, comme les Xyla- 
« riacées.. peuvent recommencer leur croissance interrompue lorsque re- 
« viennent des conditions favorables ». 


RECHERCHES SUR LE Xylarla Hypoxylon. 191 


ble. Si les conditions sont exceptionnellement favorables, la 
longueur des régions conidifères atteint trois centimètres. . 

Quant au nombre des récoltes que l’on peut successivement 
observer au cours d’une même année sur une même clavule, il 
est encore plus considérable ; nous avons compté jusqu’à sept 
et huit générations consécutives, dontles deux dernières étaient 
presque simultanées, la présence des autres ne pouvant plus 
être constatée que par les points de repère disposés à cet effet 
en temps voulu. 


Action de la lumière sur les clavules. — Les Xylaires 
que l’on rencontre sur les vieilles souches de nos forêts sont 
toujours dressées verticalement ; lorsqu'elles sont nées sur une 
paroi oblique ou surplombante, elles se recourbent à la base pour 
se dresser dans l'air. 

51 l’on place sous une cloche humide, à la lumière diffuse, 
un morceau de bois portant des clavules en voie de croissance, 
on voit celles-ci, dès le surlendemain, diriger peu à peu leur 
pointe vers l& source lumineuse {fig. 8). Dans les appareils 
conidiophores qui ont acquis à peu près leur taille définitive, 
le siège de cette inflexion réside près du sommet, c'est-à-dire 
à quelques centimètres au-dessous de l’apex. 

Dans les individus jeunes, au contraire, l’inclinaison vers la 
lumière se produit d'emblée, et la portion cylindrique, au lieu 
d’être légèrement flexueuse comme dans la plupart des échan- 
tillons des forêts, offre l'aspect d’un bâtonnet rigide, pointé droit 
vers la source lumineuse. 

Ce phototropisme positif s'accompagne d’un fort allongement. 
Dans l’un des lots soumis aux expériences, la longueur primi- 
tive des clavules avait triplé par rapport à celle des témoins 
laissés à l'obscurité. C’est ainsi qu'un spécimen, dont la hau- 
teur était de quatre centimètres au début de l'expérience, 
atteignait après trois mois une longueur totale de treize centi- 
mètres. 

Lorsqu'un obstacle quelconque, par exemple la paroï de la 
cloche, entrave l’élongation, l'appareil conidien, arrivé au con- 
tact de l’objet, se coude brusquement en s’aplatissant à la sur- 
face de celui-ei, et se divise à angle droit en deux branches 
elles-mêmes Susceptibles de se bifurquer. Si l'allongement des 


192 F. GUÉGUEN. 


nouvelles branches se fait dans un espace resserré, les parti- 
tions successives s’opèrent suivant un mode irrégulier. C'est 
ainsi que des Xylaires d’un lot mis sous cloche à la fin d'octo- 
bre, ayant atteint au début d'avril la paroi éclairée, se sont 
appliquées le long du verre, ont remonté vers le sommet de 
l'appareil sur une hauteur de près d'un centimètre, puis, butant 
contre la coupole surbaissée, ont fourni plusieurs rameaux 
cylindriques-aplatis, irrégulièrement onduleux. 

Certains de ces rameaux se recourbèrent même en un long 
crochet dont la partie terminale s’anastomosa en plusieurs points 
avec leur propre base (0, o, fig. 7). 

Si au moment où les clavules se sont accrues horizontalement 
presque jusqu’au contact de la cloche, on fait tourner celle-ci 
de 180° autour de son axe, dirigeant ainsi les appareils du côté 
opposé à la lumière, on observe que,pendant les premiers jours 
qui suivent, le développement semble s'arrêter. Le sommet de 
chaque clavule se renfle légèrement, et s’allonge de quelques 
millimètres dans le sens vertical. Bientôt cette partie se coude 
vers la nouvelle direction de la lumière (fig. 7}. Moins d’un 
mois après le retournement, toutes les Xylaires se sont allon- 
gées jusqu'à toucher la paroi éclairée. La cloche étant replacée 
dans sa position première, les mêmes phénomènes se repro- 
duisent, et l’on peut ainsi obtenir des clavules contournées en S 
anguleux. 

Si, avant de commencer l'expérience, on a pris soin d’am- 
puter le sommet de certains échantillons sur une longueur d’en- 
viron un centimètre, ils ne s'inclinent ni ne s'allongent, mais 
des rameaux adventifs, ou plutôt des Xylaires de petite taille, 
prennent naissance autour de la plaie, et obéissent à l’action 
de la lumière comme les clavules demeurées intactes. 

Si au contraire on se borne à gratter avec un scalpel l’extrème 
sommet de l’appareil conidien, l’allongement continue d’avoir 
lieu, bien qu’en ce cas il soit moins rapide que dans les clavules 
laissées entières. 

L'accroissement des conidiophores de la Xylaire est donc 
subterminal. Nous verrons, dans la partie anatomique de ce 
mémoire, que le lieu de cet allongement peut être déterminé 
avec plus de précision en examinant la structure de la clavule 
jeune. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 193 


Caractères des Xylaires étirées. — Les échantillons 
obtenus dars les cultures sous cloches, outre leur longueur 
démesurée par rapport à celle des échantillons naturels, pré- 
sentent par rapport à ces derniers d'autres différences notables 
(fig. 1 à droite, 7 et 8). 

Tout d’abord, les Xylaires obtenues par forcement sont tou- 
jours de diamètre plus faible que les échantillons naturels re- 
cueillis sur le même support ; leur section transversale, vers le 
sommet, est en général cylindrique au lieu d'être aplatie ; 
enfin, elles demeurent ordinairement simples, et leur base est 
souvent glabre, au lieu d’être couverte de poils roux comme 
on l'observe toujours dans la nature. 

À mesure que s’allongent les clavules ainsi soumises à la 
culture intensive, leur calibre diminue. L’une d'elles, dont le 
diamètre à la base était de trois millimètres et un tiers, mesu- 
rait, à Cinq centimètres au-dessus, deux millimètres seulement, 
et, par atténuation insensible, arrivait à moins d’un millimètre 
dans la partie terminale. En mêmetemps, le bâtonnet filiforme 
ainsi constitué subit en s'allongeant une torsion en hélice à pas 
rapide, les diamètres des sections transversales consécutives 
s'orientant successivement dans divers azimuts. 

Le poids moyen de ces longues clavules filiformes n’est pas 
supérieur à celui des échantillons normaux de même âge, ré- 
coltés sur la même souche, et conservés àsec depuis ce temps; 
les Xylaires cultivées:sous cloche ont donc seulement perdu en 
épaisseur ce qu'elles avaient gagné en longueur. 

La hauteur des clavules les plus développées ne semble pas 
pouvoir dépasser une quinzaine de centimètres, lorsque l’on 
cultive sous cloche des échantillons de belle venue, de la variété 
6 cupressiforme de Fnres (1), récoltés dans les meilleures con- 
ditions. Leur poids paraissant demeurer sensiblement constant, 
il est évident qu'elles n’empruntent plus rien à leur substratum 
à partir d’une certaine période, au-delà de laquelle chaque ap- 
pareil conidiophore s’allonge aux dépens de ses propres réser- 
ves. À partir de quel moment ce phénomène a-t-il lieu ? Il est 


(1) FRies (El.). — Systema mycologicum, I1, Lundæ, 1823, p. 328. — 
C'est cette variété, relativement plus abondante aux environs de Paris que 
le type, qui a servi à la plupart de nos expértences, 


194 F. GUÉGUEN. 


assez malaisé de le dire avec précision. Mais on peut admettre, 
ce nous semble, que la croissance devient autonome à partir 
du moment où se sont produites les premières conidies, c’est- 
à-dire lorsque la clavule est devenue adulte. En d'autrestermes, 
les élongations que l’on observe après cette époque ne sont que 
des transformations de la substance accumulée dans la clavule. 
Les quelques faits suivants nous paraissent venir à l'appui de 
cette manière de voir : 

1°) Tuzasxe dit avoir observé que les Xylaires abandonnées à 
la dessiccation pendant quelque temps recommençaient à vé- 
géter lorsqu'on les replaçait à l'humidité. Nous avons constaté, 
en effet, que des clavules détachées de leur support, et conser- 
vées dans un sachet de papier pendant près de six mois, pou- 
vaient reprendre vie ainsi qu'il est dit plus haut, maisilnes’agit 
pas. au sens strict du mot, d'un nouvel accroissement de la 
massue, ainsi qu'on va le voir. 

Lorsque l’on dépose sous cloche humide une Xylaire dessé- 
chée, on voit, au bout de quelques jours, la surface de section 
proliférer, en donnant une ou plusieurs clavules simples, de 
calibre réduit, qui paraissent comme entées sur le stroma pri- 
mitif. Le même phénomène peut se produire en différentspoints 
du stroma, lorsque celui-ci présente quelque fissure. À mesure 
que les clavules de nouvelle formation se développent, la 
Xylaire qui les porte perd sa consistance ligneuse, et devient 
friable. Le développement des individus de nouvelle formation 
s'arrête dès qu'ils ont produit des conidies. 

2°) Si l’on divise une Xylaire en plusieurs fragments, et que 
l’on mette ceux-ci à l'humidité, chacun d'eux peut produire un 
nouvel individu, mais ce dernier est d'autant plus petit et plus 
débile que le fragment dont il est issu était lui-même de taille 
plus réduite. Sile volume du segment descend au-dessous d’une 
certaine limite (environ un centimètre de longueur), la forma- 
tion de nouvelles clavules n’a plus lieu. [1 en est de même, & 
fortiori, pour une tranche de Xylaire mise à cultiver dans l’eau 
ou dans un liquide nutritif quelconque ; dans de telles conditions 
et contrairement à notre attente, le fragment ne produit même 
pas de filaments mycéliens. 

3°) Si, pendant que des Xylaires adultes sont en voie d’allon- 


Fe 
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RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 195 


gement sous cloche humide, on sectionne certaines d’entre elles 
à la base, leur enlevant ainsi toute communication avec leur 
support, mais en les maintenant humides, elles n'en continuent 
pas moins à s'allonger tout comme les stromas encore attachés 
au bois; bien plus, on voit souventune ou deux nouvelles petites 
clavules apparaître au point sectionné. 

4°) Lorsqu'une Xylaire a végété pendant toute une saison, la 
croissance s'arrête ; le stroma se flétrit et se ratatine à la pointe, 
et ne reprend plus ultérieurement aucun développement, quels 
que soient les artifices mis en œuvre pour obtenir un nouvel 
allongement. 

Parfois, lorsqu'une clavule arrive à la fin de sa croissance, on 
voit apparaitre, en un point généralement voisin du sommet vé- 
gétatif, un petit bourgeon couvert d'un duvet roux,qui s’allonge 
à son tour et devient une nouvelle clavule (fig. 7). Le diamètre 
de cette dernière peut être plus considérable que celui de la 
Xylaire sur laquelle elle est insérée. Lorsqu'apparait une sem- 
blable néoformation, le stroma-support devient d’une extrême 
fragilité, et il s'amaigrit visiblement en se desséchant, comme 
si le nouvel individu né à ses dépens avait absorbé tout le con- 
tenu de ses hyphes. 

Dans tous ces cas, la Xylaire ou le fragment de Xylaire se 
sont comportés comme une véritable sclérote, et non comme 
une plante reviviscente. 


Actions dissociées dela lumière et de l'humidité. — 
Dans les expériences qui précèdent, l'allongement excessif des 
clavules obtenues par forcement pouvait tout aussi bien être 
attribué à l'action de l'humidité qu’à celle de la lumière. 

Pour déterminer avec précision la part afférente à chacun de 
ces facteurs, une double série d'expériences fut instituée. Deux 
tronçons d'un même bois porteur de Xylaires, tronçons aussi 
semblables et aussi semblablement garnis que possible, furent 
mis sous deux cloches humides de même capacité; l’un de ces 
récipients fut maintenu à l’obscurité, l’autre exposé à la lumière 
diffuse 

Dans ces conditions, on remarque que l'obscurité arrête à peu 
près complètement le développement des stromas, ainsi que la 


196 F. GUÉGUEN,. 


formation des conidies. Au bout d'un mois, le lot soustrait à 
l’action de la lumière semble avoir subi un arrêt de développe- 
ment ; trois mois après la mise en train, et bien que l’état hy- 
grométrique et la température eussent été constamment les 
mêmes sous les deux cloches. les clavules du lot obscur se sont 
flétries au sommet, sans avoir donné d’autres conidies que 
celles qu’elles portaient au commencement de l'expérience. La 
figure { reproduit, à titre de comparaison, deux Xylaires extrai- 
tes, celle degauche d’un lot conservéà l'obscurité, celle de droite 
d’un lot éclairé. 

La stimulation produite sous l'action de la lumière est un 
phénomène inductif. Si, en effet, l'on observe deux lots sem- 
blables,. l’un maintenu constamment à l'obscurité, l’autre exposé 
périodiquement à la lumière tous les jours pendant une heure, 
on remarque que ce dernier renferme bientôt des échantillons 
plus développés. Si l'éclairement périodique se fait latérale- 
ment, les clavules sont toutes inclinées de ce côté. C'est vrai- 
semblablement à cette prolongation de l'action de la lumière 
qu'il faut attribuer le très faible allongement observé dans les 
deux ou trois premiers jours chez les Xylaires mises à l’obscu- 
rité. 


Pérennité du mycélium. — Nous possédons peu d'obser- 
vations précises sur la durée du mycélium des champignons 
supérieurs. Roze (1), observant des individus de Pezisa cocci- 
nea produits deux années de suite sur une branche fichée 
en terre, en conclut que ces champignons avaient été produits 
par le même mycélium, et assigne à celui-ci une durée minima 
de deux ans. C'est la seule observation de ce genre que nous 
connaissions dans la littérature concernant les Ascomycètes de 
grande taille. D’après nos observations, la durée du mycélium 
des Xylaires parait encore plus longue. Nous conservons sous clo- 
che humide, depuis le jour de leur récolte (8 octobre 1904), des 
rondelles de bois couvertes de Xylaria Hypoxylon, l'air de la 
cloche étant renouvelé fréquemment, de manière à prévenir 
tout phénomène asphyxique. Pendant tout l'hiver et le prin- 


(1) Roze (Ein.).— La pérennité du mycélium (Bull. Soc. myc. Fr., X, 1894: 
p. 9%). 


Fo 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 197 


temps de 1905-06, ces rondelles émirent une série d'appareils 
conidiens abondamment fertiles. Du mois de janvier au mois 
d'avril 1907, ces mêmes supports ont fourni une nouvelle 
poussée de stromas tout aussi beaux et aussi fertiles que ceux 
de l’année précédente. Mais le 30 novembre nous n’avons 
encore vu aucune poussée se produire {1). 

Toutes ces générations sont nées aux dépens d’un même 
mycélium, conservé à l’état de vie latente dans des rondelles 
de bois n'ayant guère plus de huit millimètres d'épaisseur. Il 
est possible que si l'expérience se prolongeait, en se ser- 
vant de rondelles plus épaisses, de nouveaux appareils se 
montreraient chaque année pendant une longue période. Ce 
qui paraït certain, c'est que le mycélium se conserve vivant 
pendant environ trois ans, si l’on admet que les rondelles 
récoltées en octobre 1904 avaient été ensemencées au prin- 
temps précédent. Cette longue persistance, au sein du tissu 
ligneux, d'un mycélium qui semble délicat et fragile, est à 
rapprocher des observations faites pour d’autres champignons 
lignicoles, qui se conservent à l’état de vie latente, pendant 
plusieurs années, dans des bois ouvrés. et reprennent une vie 
active lorsque les circonstances extérieures leur redeviennent 
favorables. 


Phosphorescence. — Signalée pour la première fois par 
Lupwic (2), qui l'observa sur du bois pourri envahi par le 
Xylaria Hypoxylon, la phosphorescence a été observée de 
nouveau par CRIÉ (3). qui ne paraît pas avoir connu le mé- 
moire de Lunwic. Crié a vu que des X. polymorpha, recueillies 
dans un jardin, émettaient de légères lueurs blanches, compa- 
rables à celles que le phosphore répand dans l'air en s'oxy- 
dant. C’est la première fois, dit-il, que l’on constate une émis- 
« sion de lumière chez un Ascomycète..…... La phosphorescence 
« paraît être un effet de la respiration des parties conidio- 


(1) Actuellement encore (26 décembre), aucune nouvelle végétation n se 
manifeste sur nos disques de bois. Il est probable que le mycélium qu'ils 
renferment à cessé de vivre (Note ajoutée pendant l’impression). 

(2) LupwiG (Fr.). — Ueber die Phosphorescenz der Pilze und des Holzes 
(Inaug. Dissert., Berlin, 1874). 

(3) CRIÉ (L.). — Sur quelques nouveaux cas de phosphorescence dans les 
végétaux (CG. R., 1881, p. 833). 


198 F. GUÉGUEN. 


« phores du Rhizomorpha et du Xylaria ». Lupwic (1), étu- 
diant derechef ce phénomène, a constaté que le mycélium seul 
était doué de cette phosphorescence, qu'il communiquait au 
bois envahi par ses filaments. À l'échelle de SorBy-Browx 
(D=50, E—72, b—76;1), la lumière du X.ypoxylorest 
comprise entre 55 et 85. 

Nous avons eu également l’occasion d'observer cette phos- 
phorescence, tant chez les Xylaires conservées sous cloche que 
dans le mycélium obtenu dans les cultures dont il sera ques- 
tion plus loin. La phosphorescence, comme l’a dit Lupwre, est 
exclusivement propre au mycélium. Dans l’un et dans l’autre 
cas, elle nous a paru peu vive, et nullement comparable, 
comme intensité, à celle que l’on observe si fréquemment, 
pendant la saison chaude, sur le poisson et les autres animaux 
marins abandonnés à l'air. La lueur de la Xylaire est d'un 
blanc légèrement bleuâtre, et ne se perçoit nettement que dans 
une obseurité complète. On ne l’observe qu’à certaines périodes 
de la vie du champignon, par exemple lorsque le mycélium est 
en plein développement. Les cultures anciennes ne la manifes- 
tent plus. 


Cuitures pures du Xylaria Hypoxylon.— Après TuLasne, 
DE Bary |2), avait avancé que les conidies des Xylaires étaient 
incapables de germer. Il est au contraire extrèmement facile, 
au moins pour le X. Hypoxylon, non seulement d'observer 
des germinations, mais encore d’en obtenir des cultures pures. 
tout au moins dans les cultures en grandes surfaces. Nous 
verrons plus loin que dans les semis cellulaires même en mi- 
lieux solides, les germinations sont beaucoup plus difficiles à 
réussir, Sans qu'on puisse trouver à cela une explication suffi- 
sante. 

Nous avons pu réaliser à plusieurs reprises, pendant toute 
la durée de la fructification conidienne, des cultures de Xylaire 
sur la plupart des milieux usuels. Dans les différents cas, on 
obtient d'abord, ainsi qu'on le verra, des filaments mycéliens. 
Mais les résultats ultérieurs différent suivant la nature des mi- 


(1) LupwiG (Fr.). — Ueber spectroscopische Untersuchung phologener 
Pilze (Zeitsch. f. wiss. Mikroskopie, I, 1884, pp. 181-900). 
(2) DE Bary (Ant.).— Vergleichende Morph. u. Phys. d. Pilze, p. 260. 


RECHERCHES SUR LE Xylarla Hypoxylon. 199 


lieux et selon les saisons. Les expériences réussissent fort bien 
à la température du laboratoire ; dans l'étuve à + 22°, on ob- 
serve seulement une légère accélération dans les phénomènes. 


Cultures en milieux artificiels. — Sur bouillon, on obtient 
au bout d’une semaine de très petits points blancs, formant à 
la longue, par leur réunion, une fine pellicule légèrement gri- 
sâtre. La croissance sur ce milieu paraït se faire assez mal ; on 
ne réussit pes toujours à obtenir des cultures, même en pre- 
nant le soin d'éviter la submersion des conidies. 

Sur ARaulin ordinaire, aucun développement n’a lieu. Cet 
insuccès tient vraisemblablement à la légère acidité du liquide, 
car sur Paulin neutre, on obtient à la surface quelques flo- 
cons blanchâtres, dont la surface extérieure ne tarde pas à 
brunir. Bientôt le développement s'arrête. 

Sur Raulin glucosé, les choses se passent d’abord comme 
précédemment, mais le développement continue plus long- 
temps. 11 ne cesse complètement qu'au bout de deux mois dans 
les matras de 50 centimètres cubes employés à ces expériences 
On obtient finalement un ilôt dont la surface est d'un gris 
poussiéreux ; au-dessous, il y a une couche de filaments 
densément feutrés, formés d’hyphes cylindriques septées, à 
parois brunes comme celles des filaments de Cladosporium ou 
de Rhacodium ; dans la profondeur du liquide se forment des 
hyphes cloisonnées d’une excessive ténuité (fig. 4). 

Sur le /iaulin gélatiné. l'aspect est le mème. Il faut noter la 
liquéfaction de la gélatine, qui se produit au moment où une 
couche noire stromatiforme commence à apparaître dans la 
profondeur du thalle. 

Sur le bouillon gélatiné-peptonisé, inoculé en piqûre, le petit 
point blanc qui apparaît vers le cinquième jour devient, au 
bout de deux semaines. un disque de feutre d'un blanc de 
neige d'environ huit millimètres de diametre sur une épais- 
seur d’un millimètre environ. Les bords en sont taillés à pic et 
très réguliers. Cette colonie est fixée à la gélatine par des fila- 
ments hyalins, ténus, qui s'enfoncent verticalement dans le sol 
nutritif. Le diamètre du disque augmente peu à peu, et au 
bout d'un mois il atteint la paroi du tube, sur laquelle il ne 
manifeste aucune tendance au grimpement. La surface de la 


200 F. GUÉGUEN. 


colonie se creuse alors de cinq à six plis radiaires équidistants. 
qui lui donnent une parfaite ressemblance avec les cultures de 
certains 7richophyton. En même temps, la couche immédiate- 
ment appliquée sur la gélatine brunit, formant un mince stroma 
papyracé. La liquéfaction ne se produit qu'à la longue, au bout 
d'environ deux mois ; elle n’a lieu qu'après que le thalle, gêné 
dans son développement par les bords du tube, a formé le 
stroma dont il vient d’être question. 

Sur la gélose, il se forme au bout de quinze jours une petite 
pastille blanche portant quatre dépressions radiaires très 
nettes. Ces plis, contrairement à ce que l’on observe dans les 
cultures sur gélatine, apparaissent même dans les culiures en 
fioles d'Erlenmeyer, bien que le bord du thalle n'en atteigne 
jamais les parois. Les sillons se creusent de plus en plus et 
divisent ainsi la gélose en quatre secteurs avec légère tendance 
à la liquéfaction. 


Cultures en milieux naturels. — C'est sur les milieux 
naturels solides que les cultures s'obtiennent le plus facilement 
et de la manière la plus constante. 

Sur le topinambour, au bout d'une semaine, on voit naître à 
chaque point inoculé une rosette ténue de légers filaments d’un 
blanc de neige. Le développement, d'abord rapide, se ralentit 
sensiblement vers la cinquième semaine, après avoir recouvert 
le topinambour d’une plaque crétacée à bords nets, légèrement 
proéminente ; les hyphes profondes ont pénétré la substance 
du prisme nutritif, qui commence à se recourber en arc dont la 
convexité est tournée du côté de la culture. Six mois après le 
semis. la surface entière du milieu n’est recouverte que d'un 
feutre mycélien d'un blanc pur. lequel s'étend légèrement sur 
la paroi du tube. 

Sur la pomme de terre, la croissance ne s'établit que vers le 
dixième jour. Le mycélium qui a envahi tout le support, d'abord 
d'un blanc pur, ne tarde pas à se teinter de gris poussière, en 
même temps qu'apparaît dans la profondeur un stroma noir, 
dense, papyracé, qui enveloppe toute la pomme de terre, sauf 
aux points de contact de celle-ci avec la paroi du tube. En ces 
régions, le substratum reste à découvert. le bord du stroma l’en- 
cadrant d'un mince bourrelet noir. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxyilon. 201 


Si l’on retire la pomme de terre du tube, pour la déposer sur 
du carton humide, le mycélium s'étale peu à peu à la surface 
de celui-ci, en y formant des corémies aplaties d’un gris ar- 
genté, brillantes, dont les ondes plus ou moins concentriques 
rappellent celles d'une marée montante. Il ne se produit ni 
rhizomorphes, ni stroma claviforme. 

Sur pomme de terre acide (à 1 °}, d'acide lactique), je n'ai 
jamais obtenu aucun développement. Cet insuccès, rapproché 
de ceiui que l’on observe sur Raulin normal, montre bien que 
les conidies, en milieu acide, sont incapables de germer. 

De tous les milieux essayés, la carotte est certainement le 
plus favorable, tant à cause de la constance et de la rapidité du 
développement, que parce que c'est le seul, jusqu’à présent, 
sur lequel des clavules aient pu être obtenues. 

La germination se produit avec un léger retard par rapport 
aux cultures sur topinambour. C'est seulement du huitième au 
neuvième jour que l’on voit apparaître le thalle, sous la forme 
d'un duvet étalé en disques très réguliers et d'un blanc écla- 
tant qui, tranchant vivement sur le fond rouge, rend bien 
évidente la structure radiaire de la colonie. 

À mesure que la culture progresse, le disque mycélien con- 
tourne la carotte, qu’il ne tarde pas à envelopper complètement, 
les deux bords extrèmes allant à la rencontre l’un de l'autre, 
et ne tardant pas à se rejoindre. Le milieu de culture est dès 
lors complètement envéloppé d’une couche soyeuse et blanche. 

Au bout de trois semaines en moyenne (du 4 au 6 janvier 
pour les cultures mises en train le 12 décembre), on voit par 
places de petites bosselures soulever le tapis mycélien, et le 
percer bientôt de petits cônes noirâtres dont chacun est une 
jeune clavule. Dans les cas les plus favorables, il se produit suc- 
cessivement plusieurs de ces appareils, jusqu’à cinq ou six, soit 
isolés, soit diversement groupés, mais le plus souvent on n'en 
observe qu’un ou deux par carotte (fig. 2). 

Avant de produire les appareils conidiens, le mycélium se 
garnit, à la surface, d’une sorte de croûte stromatiforme 
noire, friable, qui enveloppe totalement la pomme de terre en 
lui conservant sa forme et ses dimensions. Au dessus de ce 
revêtement papyracé, on trouve une zone hyaline formée 


202 F. GUÉGUEN. 


d'hyphes cloisonnées dirigées tangentiellement, et aux dépens 
desquelles sont formées les clavules qui perforent la couche 
noirâtre pour se dresser dans l'air. Plus profondément encore, 
c'est-à-dire immédiatement au contact du sol nutritif, on voit 
règner un lit de petits cristaux octaédriques d'oxalate de chaux, 
entre lesquels passent des filaments très fins qui s’enfoncent 
verticalement dans le milieu nutritif (fig. 3). 

Aussitôt qu'elles ont acquis une longueur de quelques milli- 
mètres, les clavules se dirigent vers la lumière, et sont gênées 
dans leur développement par le contact du tube de culture. On 
peut éviter cet accident en enveloppant de papier noir toute la 
partie du récipient qui contient la carotte : les appareils coni- 
diophores. n'étant plus éclairés que d’en haut, se dirigent alors 
parallèlement à la carotte. Mais on n'obtient jamais ainsi que 
des individus rabougris. 

Pour avoir de plus beaux spécimens, il est préférable d’opé- 
rer les cultures sur des prismes de carotte stérilisés sous cloche 
ou dans des matras : on peut encore, dès que le tapis mycélien 
a complètement recouvert le substratum, extraire celui-ci du 
tube et le déposer sur un carton humide. Les clavules se 
redressent alors, et prennent à peu près l'aspect des échantil- 
lons normaux (fig. 2 à droite). Elles ont, comme ces derniers, 
la base couverte de poils roux, mais leur forme est absolument 
cylindrique et elles ne présentent que rarement des tendances 
à la ramification. 

Ces appareils. bien que leur pointe soit constamment blan- 
châtre. demeurent presque toujours stériles. Chez quelques- 
uns seulement, dont le développement avait pris fin pendant 
la saison favorable, c'est-à-dire au début de l'hiver, il y avait 
quelques rares conidies ; mais celles-ci n'étaient pas arrivées à 
maturité, aussi n'ont-elles pas germé. 

Les clavules nées sur les milieux artificiels ne renferment 
pas de périthèces. De fines coupes longitudinales, pratiquées 
dans la partie supérieure de l’une des clavules les mieux déve- 
loppées, c'est-à-dire dans la région où l’on trouve ordinaire- 
ment les conceptacles ascophores, ne possédaient, à la limite 
du cortex et de la médulle (fig. 11, w), que de petits pelotons 
pouvant être regardés comme des débuts de périthèces, ou plus 


RECHERCHÉS SUR LE Xylaria Hypoxylon. 203 


exactement comme les organes que Fursrixe anommés « hyphes 
de Woronin ». On sait que dans plusieurs Pyrénomycètes, et 
notamment dans divers Polystigma, Claviceps, Cordyceps et 
le Xylaria polymorpha, Fiscx (1) a constaté que l'hyphe de 
Woronix formait un peloton susceptible de se résorber à un 
Certain moment, déterminant ainsi la formation de la cavité 
périthécienne, dans laquelle les asques naissaient aux dépens 
des hyphes de la paroi cavitaire. 

Les clavules ainsi étudiées étaient cependant arrivés à leur 
complet développement dans la saison la plus favorable à l'ob- 
servation des périthèces ; elles avaient été recueillies, le 15 
février, sur une carotle inoculée le 12 décembre précédent. Il 
est fort possible que les conceptacles ascosporés n'apparais- 
sent que très tardivement après que les clavules ont cessé de 
produire des fructifications conidiennes. Cependant les plus 
anciennes Xylaires de nos cultures sous cloche ne renfermaicnt 
pas non plus de périthèces. 


Influence de l’état des conidies sur leur germination. 
— Dès le début de ces recherches, nous avions constaté que 
les conidies prélevées, au lendemain de l’herborisation, sur les 
Xylaires récoltées dans les bois, étaient le plus souvent inca- 
pables de germer sur les milieux les plus favorables, alors que 
l’épaisse farine récoltée après le séjour des clavules sous les 
cloches donnait constamment des colonies sur carotte. 

Pour déterminer si cette divergence dans les résultats n’était 
pas attribuable à des différences de maturité, l'expérience sui- 
vante fut faite. 

Le 21 mai, six tubes de carotte furent inoculés simultané- 
ment de la facon suivante : 


Dans deux tubes À, semis de conidies prises à la surface 
d’un enduit farineux très épais ; 

Dans deux autres B, conidies prises sur des Xylaires légè- 
rement pulvérulentes ; 

Dans deux autres C, conidies prises sur une petite clavule 
qui commençait seulement à blan- 
chir. 

(1) Fiscu (C). Beiträge zur Entwicklungsgeschichte ciniger Ascomyceten 

(Bot. Zeitung; 1882, pp. 85-97). 1% 


204 F. GUÉGUEN. 


Dès le 28 mai, on obtint dans les deux tubes À des débuts 
de culture {une colonie dans l’un, trois dans l’autre). Dans les 
deux tubes B, rien encore le 1% juin : une culture le 7 dans l’un, 
le 9 dans l’autre. En C. pas de culture, même après six mois. 

Cette expérience nous paraît démonstrative, Elle prouve 
qu'en À, les conidies complètement mûres ont germé immé- 
diatement ; en B, la maturation s’est terminée sur la carotte 
mème, après quoi la germination a eu lieu ; en C, l’état de dé- 
veloppement était par trop incomplet pour que le dévelop 
ment ait pu se produire. 

Les Xylaires que l’on trouve dans les bois, exposées à 
toutes les intempéries, disséminent leurs conidies à mesure que 
celles-ci se forment ; il ne reste sur la clavule que des corpus- 
cules incomplètement développés. De là, vraisemblablement, 
les insuccès constatés par les auteurs précédents dans leurs 
tentatives de cultures. Il est à présumer que les échecs éprouvés 
lors du semis de beaucoup d’autres champignons reconnais- 
sent une cause analogue. 


Cultures cellulaires.— Les essais de culture cellulaire ten- 
tés sur divers milieux nutritifs, même avec des conidies parfaite- 
ment mûres et d’ailleurs susceptibles de germer facilement sur 
carotte, ne réussissent que très rarement. [l semble que, sur la 
multitude de corps reproducteurs émis par une clavule, un petit 
nombre seulement soit capable de germer; dans les semis en 
grande surface, il se trouve toujours quelques conidies rem- 
plissant les conditions voulues, mais il-n'en est plus de même 
dans les cultures en cellules où quelques corpuscules seule- 
ment sont déposés. Aussi avons-nous constamment échoué 
dans les semis réalisés à l’aide d’une ou de quelques conidies, 
tandis que des résultats positifs ont parfois été obtenus en Imo- 
culant une certaine masse, une cinquantaine au moins de ces 
corps reproducteurs. 

Nous n'avons jamais observé de germinations en cellule sur 
Raulin ni sur bouillon, additionnés ou non de gélatine. C’est 
seulement dans quelques cultures sur décocté de malt, et dans 
une sur décocté de carotte, l’un et l’autre étant solidifiés par la 
gélatine, que le développement s’est produit. 

La germination se manifeste au bout de quelques jours par 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 205 


l'issue d'un tube latéral sur la conidie légèrement gonflée. 
Pendant plusieurs semaines, on ne voit se former que du my- 
célium blanc, cloisonné, comme celui du début des cultures sur 
carotte, puis le thalle ainsi formé demeure en cet état. Dans un 
seul cas, un semis sur malt, effectué en février avec des coni- 
dies prises sur une clavule bien enfarinée, a fourni des résultats 
intéressants. Au centre de la colonie, les filaments mycéliens, 
enchevèêtrés et coupés de cloisons rapprochées, noircissent, 
émettent latéralement de courtes branches appliquées les unes 
contre les autres et recourbées en lous sens et finissent par 
constituer des débuts de stromas. L'aspect de ces formations 
est absolument le même que celui des petits points noirs qui se 
forment, dans les cultures sur carotte, entre le milieu nutritif 
et la paroi de verre (fig. 13). 

Dans les parties périphériques de cette même culture, et en 
quelques points seulement, les hyphes mycéliennes incolores 
et cylindriques produisent des rameaux contournés, sur les- 
quels naissent çà et là, mais généralement au contact d’une 
cloison, des branches courtes au sommet desquelles se forment 
des conidies successives. Nous n'avons pu réussir à voir la su- 
perposition des corpuscules en longues chaïnettes qui, éloi- 
œnées les unes des autres, ne peuvent se prêter un appui mutuel 
comme elles le font sur les clavules de la Xylaire ; les actions 
de capillarité auxquelles elles sont soumises à la suriace de 
leur milieu nutritif sirupeux provoquent aisément la rupture 
des séries conidiennes. Sur la gélatine, les conidies s’accolent 
les unes aux autres parallèlement à leur grand axe, comme il 
arrive toujours lorsque de petits corps allongés flottent sur un 
liquide ; il en résulte des aspects semblables à ceux représen- 
tés fig. 19. Etant donné l’extrème abondance des corpuscules, 
il ne serait même plus possible de distinguer avec certitude les 
diverses séries, si tout près de la baside qui leur a donné nais- 
sance il n’y avait constamment une conidie plus petite, la der- 
nière en date de toute la file à laquelle elle appartient. 


Influence des saisons sur le développement des 
cultures. — On a vu precédemment que les clavules des 
Xylaires n’apparaissaient que pendant l’automne, l'hiver et le 
printemps, le début de la saison froide semblant être l’époque 


206 F. GUÉGUEN. 


la plus favorable, aussi bien pour les échantillons qui croissent 
dans nos forêts que pour ceux ayant accompli tout ou partie de 
leur développement sur des fragments de bois conservés au 
laboratoire, à l'abri des intempéries. 

La naissance et le développement des clavules dans les cul- 
tures artificielles sont soumises aux mêmes lois. C’est ainsi 
que les carottes ensemencées le 12 décembre ont produit dans 
le courant de janvier une série d'appareils conidiens, tandis 
que les six tubes inoculés le 19 avril n’ont fourni que du mycé- 
lium et du stroma papyracé (fig. 2). 

Dans l’un de ces derniers, dont le développement était plus 
avancé que celui des cinq autres, il s’est formé vers la base de 
la carotte une seule clavule simple, de trois centimètres de 
long et presque filiforme. Quant aux cultures faites en juin, 
elles n'ont jamais produit que du mycélium avec quelques 
ébauches de corémies dressées, et qui malgré tous les soins se 
sont arrêtées dans leur évolution. Contrairement à notre 
attente, le développement des corémies n’a pas repris au retour 
de la saison froide. 

Ces observations semblent établir qu'il ne suffit pas toujours, 
pour voir se développer le thalle ou l'appareil reproducteur 
d’un champignon, de créer autour de lui un milieu nutritif et 
une température favorables. Les conditions que l’on réalise 
artificiellement dans le laboratoire le mieux outillé ne sauraient 
dans tous les cas suppléer celles de la nature et faire en quel- 
que sorte « oublier » au champignon la périodicité des saisons. 
Il en est de même, sans doute, pour beaucoup d’autres orga- 
nismes et en particulier pour bien des plantes cultivées dans 
nos serres. Les biologistes qui étudient le développement d’un 
végétal ne doivent donc pas se décourager si leurs expériences, 
même bien conduites en apparence, ne sont pas toujours cou- 
ronnées de succès. Il faut savoir réitérer les tentatives et mul- 
tiplier ainsi les chances de réunir les conditions favorables (1). 


(1) C’est à BAINIER, croyons-nous, que revient le mérite d’avoir mis en 
lumière l'influence des saisons. Dans plusieurs de ses remarquables publica- 
tions sur les Mucorinées et les Mucédinées, il indique que tels ou tels appa- 
reils se forment de préférence en telle ou telle saison. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 207 


III. — OBSERVATIONS ANATOMIQUES. 


C'est aux frères TucasNE que nous sommes redevables de 
toutes les connaissances actuelles sur la stucture du Xylaria 
Hypoxylon. Les auteurs plus récents se sont en effet bornés à 
reproduire plus ou moins fidèlement ïes descriptions et les 
figures de la Carpologie, sans y ajouter aucune observation 
personnelle. Voici donc les résultats de nos propres recherches. 


Mycélium.— Le mycélium obtenu dans les cultures se pré- 
sente sous des aspects un peu différents suivant la nature du 
milieu nutritif et l’âge de la culture. 

Les colonies floconneuses d’un blanc de neige que l’on ob- 
serve, quelques jours après le semis, à la surface de la caratte, 
sont formées de filaments cylindriques, coupés de cloisons régu- 
lièrement espacées, et se ramifiant à angle aigu. Il ne paraît 
y avoir aucune différence essentielle avec le mycélium des 
mucédinées, si souvent décrit. 

Lorsque la culture précédente, totalement envahie par le 
thalle, est transportée sur carton imbibé de décocté de carotte, 
le mycélium, après avoir formé des houppes tout autour du 
milieu nutritif, envahit peu à peu le carton, et s’y étale en si- 
nuosités pointues d’un blane soyeux, véritables corémies plates 
formées de filaments convergents et de taille décroissante. A 
mesure que le développement progresse, les parties les plus 
anciennes deviennent d’un gris de souris, les régions en voie de 
croissance active demeurant d’un blanc brillant. Le phénomène 
se produisant aussi bien à l'extrémité des ramifications que sur 
les trones principaux, il en résulte dans l’ensemble un aspect 
zoné caractéristique, qui se retrouve aussi dans les festons plus 
arrondis des cultures sur carotte (fig. 2, à gauche). 

Ce mycélium, de calibre plus étroit que celui des thalles 
jeunes, est aussi plus riche en cloisons, et susceptible de 
s'anastomoser. On y trouve dans chaque article, comme dans 
les thalles adultes de mucédinées, plusieurs noyaux de dimen- 
sions inégales. 

Le stroma noir, cassant, que nous avons décrit dans les cul- 
tures anciennes sur carotte, et qui se retrouve également dans 
les cultures sur carton, au-dessous du mycélium soyeux décrit 


208 F. GUÉGUEN. 


plus haut, est formé d'hyphes à parois noirâtres, densément 
enchevêtrées et coupées de cloisons rapprochées. Le tout cons- 
titue un pseudoparenchyme plus compact encore que celui qui 
forme l'écorce noire des clavules. Au dessus de cette couche 
dense (fig. 3, s), règne un tissu hyalin composé d’hyphes inco- 
lores et cloisonnées, alignées parallèlement (fig. 3, 2). De fins 
rameaux émanés de ces hyphes pénetrent à une certaine profon- 
deur dans la carotte, pour y puiser les éléments nutritifs. 

Immédiatement au-dessous de la zone hyaline, il existe des 
cristaux octaédriques d’oxalate de chaux, très fins et excessi- 
vement abondants : ils forment au contact immédiat de la 
carotte une assise continue. De pareils cristaux s’observent 
d’ailleurs toutes les fois que l’on cultive un champignon au 
contact d'un milieu riche en sels calcaires (fig. 3, », et fig. 5). 

Sur les milieux liquides.il se forme à la longue des sortes de 
croûtes discoïdes dont la structure est un peu différente de celle 
décrite ci dessus. Il y a bien encore ici un stroma fragile, noir, 
et une couche hyaline sous-jacente, mais dans la profondeur on 
observe une zone formée de filaments noirâtres intriqués, rap- 
pellant à un faible grossissement l'aspect d'un peloton de 
Rhacodium cellare (fig. 4, r). Au-dessous de ces filaments 
bruns existent des hyphes hyalines extrêmement ténues, plon- 
geant verticalement dans le liquide qu'elles retiennent par 
capillarité lorsqu'on met le thalle à sec (4). 


Clavule. — La clavule se compose, comme l'on sait, de deux 
zones distinctes, le cortex de couleur noirâtre et de consistance 
friable, et la médulle blanche et fibreuse. 

La médulle (fig. 11 et 12, ») est formée d’'hyphes cylindri- 
ques cloisonnées de distance en distance, et dont les articles 
ont à la base de l’organe des parois un peu plus épaisses que 
dans la région supérieure. Ces hyphes sont parallèles dans la 
plus grande partie de leur trajet. Elles peuvent s’anastomoser 
(fig. 6). Au voisinage de la portion fertile, elles divergent en 
serbe, pour former l'appareil conidifère que nous décrirons plus 
loin (fig. 9). 

Quelques-uns de ces filaments, dans la partie stérile de la 
clavule, se dirigent vers l’extérieur au travers du cortex, et se 
terminent en poil conique simple (fig. 11). Ces trichomes ne 


RECHERCHES SUR LE Xylarla Hypoxylon. 209 


sont donc pas exactement comparables aux poils de même 
forme que l'on trouve vers la base de la Xylaire, et qui sont des 
productions d’origne corticale. 

Lorsqu'on sectionne radialement une clavule vers le som- 
met, on la trouve constituée à l'extrème pointe par les pro- 
duits de l'expansion directe des filaments médullaires qui se 
terminent en stérigmates fréquemment simples. Dans les ré- 
gions situées un peu plus bas, on trouve au contraire, au- 
dessous des basides, un véritable tissu hyménial. formé d’élé- 
ments sensiblement isodiamétriques, sur lesquels les basides 
sont implantées comme on le verra plus loin. Ce tissu hyménial 
est séparé de la médulle par le cortex, qui, tout en diminuant 
peu à peu d'épaisseur, s’insinue entre l'hyménium et la région 
médullaire. 

En résumé, la partie conidifère paraît coiffer le sommet 
de la clavule, à la médulle de laquelle elle ne serait fixée que 
dans les points les plus élevés (fig. 9). 

La couche corticale, en s’introduisant entre la médulle et la 
zone basidifere, sépare l'hyménium du tissu médullaire pro- 
fond. La production des conidies, qui était maxima avant cet 
isolement, se ralentit alors, et devient bien moins active qu'au 
sommet de la clavule, formé par les pointes des filaments 
axiaux. 

L'allongement de la Xylaire s'effectue tout entier dans 
cette partie comprise entre le bord extrème du cortex et la base 
de la région conidifère (partie ombrée de traits obliques, fig. 9). 
De là l'explication du fait signalé plus haut, à savoir que le 
recourbement vers la lumière a toujours lieu un peu au-dessous 
de l’apex. 

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il n'existe 
pas de dissemblances bien nettes entre la structure de la cla- 
vule normale et celle d’une clavule voisine, mais anormalement 
allongée sous l'influence d’un éclairage intensif. Le diamètre 
des filaments, ainsi que l'épaisseur de leurs parois, sont sensi- 
blement les mêmes dans les deux cas ; leur contenu présente 
les mêmes réactions vis-à-vis de l’eau iodée, de la potasse et 
des divers colorants. La seule différence nettement appréciable 
parait résider dans ce fait, que dans les échantillons normaux 


210 F. GUÉGUEN. 


la médulle est formée d’hyphes serrées les unes contre les 
autres, tandis que dans les échantillons étirés on trouve, dans 
la partie produite au cours de l'expérience, des lacunes assez 
nettes. Il est donc probable que l’étirement s’opère aux dépens 
des hyphes de la base, qui pourvoient à l'allongement par des 
ramifications qu'elles produisent dans la partie supérieure. Il 
est possible également qu'il existe dans le contenu des hyphes 
basilaires certains matériaux de réserve que les réactifs n’ont 
pu déceler, les recherches anatomiques ayant été faites sur du 
matériel fixé par l'alcool à 600. 


Cortex.— La zone corticale, qui enveloppe la médulle comme 
d’un étui, procède de la différenciation progressive d’hyphes 
filamenteuses qui se coupent de cloisons rapprochées, et qui 
épaississent leurs menbranes en l'incrustant d'une matière noi- 
râtre, très résistante aux réactifs. On ne peut enlever cette 
substance ni par l’eau de Javel, ni par la potasse. Le réactif 
qui réussit le mieux est l’acide nitrique étendu de deux volumes 
d’eau. En chauffant légèrement, dans ce mélange, de petits 
fragments de clavules ou des coupes minces, on les voit bientôt 
jaunir et se dissocier aisément (1). Quant à la macération de 
Schulze {acide nitrique et chlorate de potasse), elle exerce sur 
ces objets une action trop énergique. 

La surface du cortex est inégale et finement raboteuse. Elle 
est garnie de deux sortes d’appendices : des saillies émergen- 
tielles ou piliformes, produites par des cellules dépassant la 
surface, et des poils pluriarticulaires unisériés. Certains de 
ces poils, tout au moins dans les parties hautes de la clavule, 
émanent soit de la région médullaire, soit de l’hyménium 
basidifère. Ils auraient donc la signification morphologique 
d'appareils basidiens avortés, différenciés en organes protec- 
teurs. 

Il arrive souvent que dans les clavules soumises à une élon- 
gation exagérée, ou dans celles qui se sont développées dans 


(1) Au moment d'envoyer ce travail à l'impression, nous recevons de M. 
DucomET un mémoire (Recherches sur le développement de quelques cham- 
pignons parasites à thalle subcuticulaire, thèse de la Faculté des Sciences 
de Paris (1907), 275 pages, 34 planches), dans lequel (p. 13) il préconise 
aussi l'emploi de l’acide nitrique pur comme décolorant des stromas. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 211 


les cultures artificielles, les sommets effilés demeurent stériles. 
Îls sont, en ce cas, uniquement constitués par des hyphes à pa- 
rois brunes comme les cellules du cortex dont elles ont l'impor- 
tance morphologique (fig. 12). 


Appareil conidien. — Depuis les travaux de TüLasne, on 
considère l'appareil conidien des Xylaires comme formé de 
basides simples, insérées directement sur la portion hyménifère 
de l’axe, et produisant très rarement une ramification laté- 
rale. 

La structure de l'appareil conidien est en réalité plus com- 
plexe, et cela d'autant plus qu'on s'éloigne davantage du som- 
met. Dans la région apicilaire, les basides ne sont autre chose 
que le prolongement en ligne droite des hyphes verticales de 
la médulle, dont elles ne sont séparées que par une cloison 
(fig. 16). Quelques-unes sont munies d'un bourgeon latéral, qui 
semble arriver à maturité peu de temps après l’axe principal : 
phénomène analogue à celui que l’on observe dans les sté- 
rigmates des Sterigmatocystis, et que nous avons autrefois 
représenté et décrit dans le S. auricoma (1). 

Dans les parties situées un peu au-dessous du sommet, les 
basides ne s’insèrent plus directement sur les hyphes médul- 
laires. Elles émanent d'articles isodiamétriques provenant de la 
ramification répétée de filaments axiaux qui divergent vers 
l'extérieur (fig. 17). Plus bas encore, dans la région où les ba- 
sides sont situées au-dessus du cortex, ces organes sont im- 
plantés sur une véritable assise hyméniale, d’origine analogue 
aux articles isodiamétriques dont il vient d'être question, mais 
dont les relations avec les filaments axiaux ne peuvent plus 
ètre reconnues, la séparation des deux zones ayant été réalisée 
par le cortex interposé. 

On trouve donc, en allant de la pointe à la base de la région 
fertile, tous les intermédiaires entre la baside simple. la baside 
ramifiée, le système basidien, et l’hyménium à basides en ap- 
parence indépendantes les unes des autres. La densité du revê- 
tement conidifère, et la facilité avec laquelle les éléments qui le 
composent se détachent de leur support commun, rendent trèS 


(1) GUÉGUEN (F.). Sur une nouvelle espèce de Sterigmatocystis (Bull. 
Soc. Myc. Fr., XV, 1899). 


212 F. GUÉGUEN. 


difficile l'obtention de préparations démonstratives ; e’est sur 
des coupes fines colorées au bleu de méthylène, puis dissociées 
par compression dans le bleu lactique, que les observations 
précédentes ont pu être faites. 

Chacune des conidies renferme deux corpuscules très facile- 
ment colorables, placés vers Les extrémités, et que nous consi- 
dérons comme des noyaux. 

La constitution de l’appareil conidifère du Xylaria Hypoxy- 
lon doit donc être comprise tout autrement qu'on ne l'avait fait 
jusqu'à présent. Cet appareil n’estpas,à proprement parler, un 
stroma recouvert d'appareils conidiens dans sa partie supé- 
rieure, mais bien un véritable Coremium analogue comme for- 
mation et structure à ceux des Mucédinées. L'’obtention de la 
forme simple signalée plus haut dans les cultures cellulaires 
vient d’ailleurs confirmer cette manière de voir. 

La longueur des basides est assez variable aux divers points 
d’un même individu. Elle décroit du sommet à la base de la 
zone fertile. Celles de l’extrème sommet de la clavule ont 10 à 
15 u, sur une largeur de 3 à 4 ; un peu plus bas, c'est-à-dire au 
commencement de la partie verticale, la longueur de ces 
organes est de 18 à 20 y. Plus bas encore, elle peut atteindre 
25 pu. 


Action de l'humidité sur les basides.— On voit que dans 
beaucoup de Mucédinées une humidité exagérée ou une immer- 
sion des conidiophores en voie de développement provoque un 
retour des basides à l’état végétatif : nous avons mis ce fait en 
lumière dans le Sterigmatosystis auricoma (op. cit.,, et plu- 
sieurs autres auteurs l’ont signalé après nous dans d’autres 
champignons. Chez les Xylaires récoltées par un temps sec, et 
mises dans un air saturé d'humidité, on observe un phénomène 
analogue ; cet effet est surtout sensible à la pointe de la cla- 
vule. Les hyphes verticales de la région médullaire font émer- 
ger les basides de la surface arrondie de l’apex, et ces organes 
se déforment bizarrement avec tendance à la production de 
rameaux divergents ‘fig. 14). Les basides des régions inférieu- 
res restant toujours simples, il est permis de penser que la 
compression réciproque à laquelle elle sont soumises met 
obstacle à leur ramification. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. DLL 


CONCLUSIONS. 


1. — Chacun des éléments de l’appareil conidien du Xylaria 
Hypoxylon produit à son sommet, non pas une seule conidie 
comme on l'avait admis jusqu'à présent, mais un très grand 
nombre de ces corpuscules, peut-être une centaine. 

Cette production ne s’observe pas seulement pendant l’au- 
tomne et l'hiver, comme l’a dit TuLasne, mais aussi durant le 
printemps ; la saison chaude seule parait suspendre la produc- 
tion des conidies aussi bien que celle des appareils conidio- 
phores. Chaque clavule peut donner plusieurs récoltes de coni- 
dies, les dernières en date étant toujours les plus voisines du 
sommet. Dans la nature ces récoltes successives se confondent 
les unes avec les autres, étant donné le faible allongement de 
l'axe commun ; mais par des artifices de culture on peut rendre 
les poussées successives distinctes, et il a été possible ainsi 
d’en observer quelquefois sept ou huit dans le cours d’une même 
année. 

Les clavules sont douées d'un énergique phototropisme posi- 
tif, localisé dans une courte région subterminale. L’allonge- 
ment du conidiophore et la production des conidies ne parais- 
sent s'effectuer jue sous l'influence des radiations lumineuses. 
Par un éclairement unilatéral on active la croissance, et on peut 
arriver à tripler, et au-delà, la longueurdes clavules. Les échan- 
tillons ainsi obtenus sont beaucoup plus minces que les indivi- 
dus normaux, l’élongation se faisant aux dépens des réserves 
accumulées dans le tissu de la Xylaire soumise à l’expérience. 

Des Xylaires desséchées à l'air libre pendant près de six 
mois, puis replacées à l'humidité, sont susceptibles d'émettre 
de nouvelles clavules en différents points de leur surface ; des 
résultats analogues peuvent être obtenus lorsqu'on divise le 
Xylaire en plusieurs fragments. La plante se comporte alors 
non pas comme un champignon reviviscent, mais bien comme 
un véritable sclérote. 

Le mycélium du X. Æypoxylon ne paraît pas se conserver à 
l’état de vie latente pendant plus de trois ans. 

Conformément aux assertions de Lupwic, le mycélium seul 


214 F. GUÉGUEN. 


de la Xylaire, à l'exclusion des appareils conidiens, est doué de 
phosphorescence. La lumière émise, d'ailleurs très peu intense, 
se manifeste seulement avec du mycélium en pleine activité vé- 
gétative. Les cultures anciennes ne sont plus phosphores- 
centes. 

Le champignon se cultive aisément sur divers milieux neu- 
tres ou faiblement alcalins, liquides (bouillon, Raulin neutre et 


principalement Raulin glucosé), ou solides. Sur la gélatine et 


la gélose, on obtient des cultures rappelant l'aspect de celles 
des Trichophyton. Sur les milieux naturels (topinambour, 
pomme de terre, et surtout carotte) le développement est plus 
rapide et plus complet. Sur la carotte on obtient un mycélium, 
puis un stroma papyracé enveloppant le substratum. puis des 
clavules semblables à celles que l’on trouve dans la nature. 

Les conidies ne peuvent germer que lorsqu'elles sont suffi- 
samment müres, et même un grand nombre paraissent ne ja- 
mais être capables d'entrer en germination. Celles qui, dans les 
forêts, demeurent adhérentes aux stérigmates sont encore loin 
de leur maturité: aussi résistent-elles à toutes les tentatives de 
semis. 

Les cultures cellulaires sont d’une réussite plus difficile. On 
ne peut les mener à bien qu'en semant un certain nombre de 
conidies. Le plus souvent on n'obtient ainsi que du mycélium 
ou des ébauches de stroma. mais parfois il se produit quelques 
appareils conidiens simples, donnant des chaïinettes de corpus- 
cules. 

Le développement de toutes les cultures artificielles mainte- 
nues a une température constante, et la production des appa- 
reils conidiens et des conidies sur les échantillons naturels con- 
servés sous cloche dans le laboratoire. paraissent soumis à 
l'influence des saisons, aussi bien que pour les Xylaires de nos 
bois. 


IT. — Le mycélium des Xylaires semble ne pas différer, par 
sa structure, de celui des Mucédinées. Sur les divers milieux, il 
produit: un stroma offrant quelques différences suivantla nature 
du substratum. 

L'allongement de la clavule est subterminal, et très-nette- 
ment localisé dans une région située à quelques millimètres de 


» 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 210 


l'extrême pointe, région comprise entre le bord vrai du cortex 
(enfoncé dans la partie conidifère) et le bas de la portion cou- 
verte de conidies. La Xylaire ne doit donc pas être considérée 
comme un stroma dont le sommet serait couvert de basides, 
mais comme un véritable Coremium ; la légitimité de cette in- 
terprétation est confirmée par l'obtention de formes conidiennes 
simples. 

Les basides qui produisent les conidies émanent directement 
ou indirectement des hyphes médullaires. Celles du sommet de 
la massue ne sont que les prolongements directs desces hyphes: 
mais sur les flancs de la clavule les basides sont insérées sur 
une sorte d'hyménium provenant de la ramification répétée des 
filaments axiaux qui se dirigent vers l'extérieur. 

Sous l'influence d’une humidité continue, les hyphes du cen- 
tre de la médul:e exagerent leur croissance, et soulèvent au- 
dessus de la surface de la clavule les basides qui tendent à se 
ramifier de manière anormale. 


(Laboratoire de Botanique cryplogamique de 
l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris). 


Pendant l'impression de ce Mémoire, nous avons reçu un travail de 
M. T. Percu (The Fungi of certain termite nests, in Ann. of the Roy. bot. 
Gardens, Peradeniya, 111, 2; Nov. 1906). Dans ce mémoire, l’auteur décrit et 
figure, chez le Xylaria nigripes Klotsch, cultivé sur décocté d’excréments 
de termites agarisé, une forme conidienne consistant en hyphes irrégulière 
ment divisées en courts rameaux portant chacun une conidie. Ce fait ten- 
drait à démontrer que des Xylaires autres que le X. Hypoxylon peuvent 
donner des formes conidiennes simples. 


LÉGENDE DES PLANCHES. 


PLANCHE XXI. 


FIG. 1. — (Gr. nat.). Deux clavules de cultures maintenues sous cloche 
humide pendant deux mois et demi après leur récolte. A gauche, 
clavule conservée à l’obscurité ; à droite, clavule développée à 
la lumière, 


216 F. GUÉGUEN. 


FiG. 2. — (Gr. nat.). Deux cultures sur carotte, âgées l’une et l’autre de trois 
mois. — À gauche, culture faite au début de la saison chaude 
(19 avril-13 juillet), et n’ayant donné que du mycélium stérile 
en ondes concentriques, avec du stroma papyracé dont on voil 
en s le contact avec le verre du tube. — A droite, culture 
d’hiver (12 décembre-15 février), et portant sept clavules dont 
l’une est bifide ; la carotte est sectionnée transversalement pour 
montrer le stromas. 

(Gr. — 58). Coupe transversale dans la culture à clavules. — 5, 
stroma ; mn, mycélium hyalin. Au-dessous dece mycélium règne 
unc assise à cristaux d’oxalate de chaux, dont quelques-uns sont 
représentés isolément en 5. 

Fr. 4. — (Gr. = 58). Coupe transversale d’une culture de six mois sur 
Raulin neutre. — s, stroma puilère; m, mycélium; #, filaments 
noirâtres ayant l’aspect du Rhacodiuin; t, filaments plongeant 
verticalement dans le liquide nutrilif. 

FiG. (Gr. — 310). Cristaux de la couche oxalifère sur carotte. 

FiG. 6. — (Gr. — 510). Anastomoses des hyphes du sommet d’une clavule. 

Fig. 7. — (Gr. nat.). Xylaire în situ cultivée sous cloche'pendant sept mois, 
et dirigée horizontalement vers la lumière. Sur cette clavule A 
s’en est formée une autre B, dont la base est velue. Le sens de 
l’éclairement ayant été changé au bout de quelque temps, la 

, clavule B et son rameau ont tourné leur pointe vers la direction 
nouvelle de la lumière. 

Fi. 8. — (Gr. nat.).Aspect que présentait en juin un morceau de bois cou. 
vert de Xylaires. et mis sous cloche au mois d'octobre préeédent. 
Les clavules, au contact du récipient, se sont aplaties et dicho- 
tomisées ; quelques-unes (0,0) se sont soudées à elles-mêmes. 
(La flèche indique la direction de la source lumineuse). 


Fic. 


go 
| 


GA 
| 


PLANCHE XXII. 


(Toutes les figures de cette planche, sauf 9, sont au grossissement 
de 510 diamètres). 


Fig. 9. — (Gr. — 36). Coupe radiale du sommet d’une clavule conservée 
sous cloche pendant une semaine. Le cortex c s’enfonce sous la 
couche conidifère b, séparée de lui par l’hyménium. (La zone 
d’accroissement est ombrée de hachures obliques ; le pointillé 
long indique la direction des hyphes médullares). 


Cd 


Fic. 


FIG. 


FiG. 


Fi. 


Frc. 


FrG. 


Fi. 


Fra. 


Fic. 


RECHERCHES SUR LE Xylaria Hypoxylon. 217 


10. — Fragment de la coupe précédente (pris vers le point * ). — h, 
partie de la médulle non encore complètement différenciée en 
hyménium, et séparé de la médulle m par le cortex c. — p, ba- 
sides modifiées (?), allongéesen poils. 

11. — Coupe longitudinale faite non loin du sommet d’une clavule pro- 
venant d'une culture sur carotte. —. «, cortex ; m, médulle ; 
w, hyphes de Woronin (?). 

12. — Coupe transversale, entièrement constituée par le cortex, prise à 
la pointe de l’une des branches de la Xylaire bifide représentée 
fig. 2. 

13. — Débuts de stroma d’une culture cellulaire de cinq mois sur malt 
gélatiné, à la température ordinaire. 

14. — Basides prises à la pointe d’une clavule cultivée sous cloche, et 
en pleine fertilité : retour des basides à l’état végétatif. 

15. — Coupe verticale tout près du sommet d’une clavule normale. Il 
n’y a pas de cortex entre la médulle et les basides, qui prolon- 
gent directement les hyphes médullaires, et dont beaucoup sont 
ramifiées. 

16. — Basides de l'extrême pointe de la même clavule; la plupart sont 
simples, quelques-unes seulement bourgeonnent latéralement. 

17 — Basides prises à peu près à la hauteur du bord libre du cortex; 
les filaments de la médulle se sont ramifiés avant de donner 
les basides. 

18. — Groupe de jeunes basides isolées par dissociation au sommet d’une 
très jeune clavule. 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris, — XXI. 


Par M. G. BAINIER. 


Quelques espèces de la tribu des Céphalidées. 


1° Deux espèces nouvelles de Syncephalastrum. 


Les Syncephalastrum sont des Mucorinées du groupe des 
Céphalidées. [ls possèdent des sporanges cylindriques, c'est-à- 
dire en forme de baguettes rayonnant autour d’une vésicule 
sensiblement sphérique formée par le renflement terminal des 
tubes fructifères comme dans le genre Syncephalis ; mais ils 
ne sont point parasites et se développent sur les substances 
sucrées ou amylacées. de plus leur système végétatif se rap- 
proche de celui des Hucor. 

Les tubes fructifères en effet présentent une ramification 
latérale non dichotomique, et leur thalle ramifié est très diffé- 
rent des tubes fins et anastomosés des Syncephalis. Is ont en 
outre des spores de forme et de volume très variables parfois 
dans le même sporange. 

Le Syncephalastrum racemosum Cohn (1) dépourvu de sto- 
lons forme sur le riz et le pain des touffes blanches. Ses fila- 
ments fructifères ont une ramification terminale en ombelle. 
Leur calibre varie de 13 à 16. Ils se terminent tous brusque- 
ment par un renflement sphérique d'un diamètre de 33 à 35 u. 
Ces têtes dénudées par la chute des sporanges sont en conti- 
nuité avec le support etrestent blanches. 

Le Syncephalastrum nigricans ([Vuillemin) {2), également 


(1) Conx. — Schræt. Krypt. FI. Schles. Pilze, 1886, p. 217. 
(2) VuIsLEeuIN. — Journ. Bot. de Morot, 1887, I, p. 336 (Bull. Soc. des 
Sciences de Nancy, 1887, 2e Série, IX, p. 34). 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 219 


dépourvu de stolons, forme des touffes grises et se distingue du 
précédent par la coloration noirâtre que prennent les renfle- 
ments céphaliques après la chute des spores. Ces renflements 
brusquement sphériques sont ordinairement en continuité avec 
le tube qui leur sert de support. Parfois cependant une cloison 
existe à leur base même ou à une faible distance. 


Les sporanges en baguettes et les spores qui en dérivent sont 
jaunâtres et prennent en mürissant une couleur de cannelle. Le 
mycélium aérien très ramifié et très rarement cloisonné est 
formé de filaments d'un calibre assez uniforme variant de 2 p à 
20 ». Ces filaments toutefois se dilatent fréquemment dès leur 
origine, de sorte que leur base arrondie présente un rétrécis- 
sement brusque à leur point d’attache. Le long de ces rameaux 
naissent, irrégulièrement, d'assez courtes branches simples ou 
un peu rameuses, ordinairement droites, mais parfois celles de 
dernier ordre ou de faible calibre sont fortement courbées en 
arc ou en crosse. L’extrémité de chaque filament et de chaque 
branche se termine brusquement par une tête de forme sphéri- 
que d’un diamètre variant de 4 à 50p. Les baguettes sporogènes 
naissent simultanément sur toute la surface de cette sphère, 
elles sont toujours droites et simples, d’un diamètre de 22,5 à 
5,4, avec une longueur moyenne de 15 à 304, mais qui peut 
descendre à 3 4 sur les rameaux les plus grêles. Les spores 
d'habitude se forment en même temps au nombre de 5 à 6 dans 
les longues baguettes, mais on trouve des sporanges ne ren- 
fermant que 4-3-2 ou même une seule spore. Le sporange se 
détruit sans laisser de traces et les spores sont mises en liberté. 
Elles ont un diamètre correspondant à celle de la baguette 
elle-même, soit 2u.5 à 5y,4, avec une moyenne de 275 à 
34 ; elles sont sensiblement sphériques. 

J’ajouterai à ces deux Syncephalastrum la description de 


deux espèces nouvelles trouvées sur des graines de Staphysai- 
gre en voie de germination. 


Le Syncephalastrum cinereum (sp. nov.) se distingue à pre- 
mière vue des deux espèces précédentes par la coloration grise 
un peu bleuâtre que prend la masse de ses filaments et de 


15 


220 G. BAÏNIER. 


ses spores. De plus, la vésicule sphérique sporogène possède 
toujours une cloison près de son origine et sa coloration net- 
tement bleuâtre s'arrête à cette cloison ; enfin il est stolonifère. 
Le Syncephalastrum cinereum, comme les autres espèces du 
même genre, émet des filaments dressés, d'un calibre très va- 
riable, qui s’étalent largement et retombent sous leur propre 
poids. Les premières fructifications se produisent à l'extrémité 
de supports très allongés. 

Les rameaux du début sont très distants les uns des autres 
formant comme des filaments principaux. 

Plus tard, les ramifications sont plus courtes, plus nombreu- 
ses et plus rapprochées. Bientôt il se produit, sur les longs 
filaments principaux et à une certaine distance au-dessous de 
l'appareil fructifère terminal, des fructifications secondaires à 
l'extrémité de supports simples, très courts et ordinairement 
assez rapprochés les uns des autres pour former comme une 
grappe très irrégulière. La figure 1 montre un de ces fila- 
ments, garni de douze ramifications latérales. Ces supports sont 
toujours droits, excepté dans les formes de souffrance. vers la 
fin des cultures, où ils peuvent se recourber complètement 
comme l'indique la figure 9. Les filaments sont toujours cylin- 
driques et d’un diamètre sensiblement égal jusqu'au point 
d'insertion de la vésicule sporangifère, ce diamètre peut varier 
de 5 u,6 à 33, 6. 

C’est presque immédiatement au-dessous de cette insertion 
que se produit, plus ou moins tardivement, la cloison qui déli- 
mite la coloration bleuâtre de la vésicule. Celle-ci prend un 
diamètre tres variable, proportionnel à la dimension du fila- 
ment qui la produit. Si on néglige les formes de souffrance on 
trouve qu’elle mesure de 22,4 à 70 x. Les baguettes sporogènes 
naissent toutes simultanément sur toute la surface de cette 
vésicule sphérique que forme le renflement terminal. Elles 
rayonnent dans tous les sens comme les chapelets conidiens de 
ja plupart des Aspergillus etdes Sterigmatocystis. Leurnom- 
bre et leur longueur est en rapport avec les dimensions de la 
vésicule qui les porte. | 

Lorsque les spores sont normales, par suite d'une division 
régulière du contenu du sporange ; elles sont au nombre de 


L 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 221 


trois à vingt, la moyenne étant de 5 à 10. Elles se forment par 
segmentation en cylindres sensiblement aussi hauts que larges; 
à ce moment le sporange parait comme divisé par des cloisons. 
Puis, en mürissant, leur forme devient sphérique. On peut 
cependant en rencontrer parfois avec une forme ovale. Il peut 
se faire que la segmentation ne se produise pas ; le sporange 
alors ne renferme qu'une seule spore très allongée formée par 
tout le protoplasma qui le remplit, figure 11. Dans d'autres 
circonstances, la segmentation se fait d’une façon très inégale : 
une ou deux spores occupent le tiers ou le quart du sporange et 
une autre, plus volumineuse, achève de le remplir. Habituelle- 
ment la membrane du sporange est étroitement appliquée sur 
les spores, cependant on trouve des sporanges plus volumineux, 
dont les parois, un peu distantes, se distinguent très facilement 
de leur contenu. Les sporanges étroitement appliqués contre 
les spores ont un diamètre peu différent de celles-ci, c'est-à- 
dire de 2 u,8 à 5u, 6 : leur longueur varie suivant le nombre de 
spores qu'ils renferment. 

À la maturité, les parois du sporange disparaissent ét les 
spores restent un certain temps accolées en séries, puis elles 
se dissocient et se dispersent. Après la chute des spores, on 
remarque sur la véhicule sphérique un grand nombre de 
petites cicatrices circulaires. vestiges de l'insertion des spo- 
ranges. 

Le Syncephalastrum cinereum est une Mucorinée stoloni- 
fère. Au début des cultures, l'extrémité des longues hyphes 
aériennes qui retombent sur elles-mêmes donne parfois nais- 
sance à des rosettes de crampons qui pénètrent dans le subs- 
tratum et augmentent la vigueur de la plante, en puisant de 
nouvelles substances nutritives et lui permettant de s’étaler 
largement. Mais ces crampons adventifs sont très irréguliers, 
ce n’est que vers le milieu et surtout à la fin des cultures que 
le système stolonifère affecte une disposition symétrique et se 
surmonte directement d'un appareil fructifère. Il est alors tout 
à fait comparable à celui de Pseudo absidia Bainier. 

Un filament ordinairement très allongé se dirige horizonta- 
lement puis se recourbant vers son extrémité devient sensible- 
ment vertical et se termine bientôt par une rosetie de cram- 


222 G. BAINIER. 


pons. C’est au sommet de la courbure que se dresse l'appareil 
fructifère qui fait la continuation de la partie verticale. Cette 
partie s'étendant du sommet de la courbure à la rosette de 
crampons est environ égale à 15 ou 25 fois le diamètre du fila- 
ment. L'appareil fructifère se compose le plus souvent d'un 
seul mais parfois de deux ou trois filaments, sensiblement ver- 
ticaux, nés au même point et s'écartant à angle très aigu les 
uns des autres. Il peut atteindre une longueur égale à 45 fois 
son diamètre, se termine par une vésicule sporangifère et 
porte jusqu'à trois ou quatre courtes branches fructifères sim- 
ples. 

Celles-ci sont irrégulièrement espacées, la première se déve- 
loppant toujours à une certaine distance au-dessous de la 
fructification terminale. Un premier système peut donner nais- 
sance à d’autres. Le nouveau stolon se forme alors par l’allon- 
gement et la transformation soit d’un rameau latéral soit d’un 
crampon radiciforme, né un peu au-dessus des autres. La 
figure 12 donne le spécimen d’un stolon provenant d’un cram- 
pon, les figures 2 montrent un stolon formé par une branche 
latérale. Le Syncephalastrum cinereum se développe très 
aisément sur les substances renfermant du sucre et de l'ami- 
don, il existe à la Mycothèque depuis trois ans. Ses spores 
conservent plus d’un an leur faculté germinative. 


Diagnose. — Syncephalastrum cinereum sp. nov. — En 
touffes grises. Filaments fructifères ramifiés latéralement et 
renflés au sommet en vésicule, d'une coloration gris bleuâtre, 
toujours limitée inférieurement par une cloison. Rameaux d’un 
diamètre égal, variant de 5,6 à 33 u,6 jusqu’à la vésicule de 
22 à 70 4 de diamètre et complètement garnie de sporanges en 
baguettes, renfermant de 5 à 10 spores globuleuses de 2,8 à 
5u,6 de diamètre. Appareils stoloniières dressés sur cram- 
pons. 

Le Syncephalastrum fuliginosun (sp. nov.) est également 
stolonifère ; il se distingue des précédents par la coloration 
rousse bistrée uniforme que prennent non seulement ses vési- 
cules sporangifères et ses spores mais encore tout son système 
végétatif. Il est de plus complètement dépourvu de cloisons. 


‘ 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 223 


Bien qu'il possède un très grand nombre de caracteres com- 
muns avec les Syncephalastrum nigricans et cinereum, cepen- 
dant on remarque des différences plus nettement accusées 
encore dans son appareil stolonifère. Celui-ci est bien cons- 
truit sur le même type que celui du S. cinereum, mais on 
remarque d’abord un port différent. L'appareil fructifère n’est 
pas la continuation en ligne droite du support qui porte les 
crampons et les trois angles formés par le stolon, le support 
muni de crampons et l'appareil sporangifère sont sensible- 
ment des angles obtus et parfois égaux. De plus, le filament 
dressé qui porte le sporange terminal et les fructifications laté- 
rales n’a pas le même diamètre dans toute sa longueur. Il est 
près de deux fois et demi plus large au sommet, 23, en moyenne, 
qu'à la base 8u,4. Cette augmentation de diamètre est la 
même et par conséquent plus sensible dans les courts filaments 
qui constituent le support des fructifications latérales, puis- 
qu'elle s'effectue sur une distance moins grande. La vésicule 
sporangifere, au lieu d'être brusquement sphérique, a le plus 
souvent la forme d’une sphère coupée à son quart inférieur 
et posée sur un tronc de cône renversé. 

. On constate la même variabilité que pour les espèces précé- 
dentes dans le nombre des baguettes sporifères que portent les 
capitules et dans le nombre de spores que peut renfermer le 
sporange. On remarque de plus que la forme et la grosseur 
des spores varie d’un sporange à l’autre et souvent dans le 
mème sporange. On en trouve de rondes d’un diamètre de 4u, 6 
et d’ovales mesurant 5,6 sur 8 u,k en moyenne. Je n'ai pas 
cultivé cette Mucorinée. 


Diagnose. — Syncephalastrum fuliginosum sp. nov.— En 
touffes noirâtres. Filaments fructifères non cloisonnés, ramifiés 
latéralement, renflés au sommet en vésicule et entièrement de 
couleur fuligineuse ochracée. Rameaux régulièrement dilatés 
de bas en haut, jusqu’à l'insertion de la vésicule d'un diamètre 
de 45 à 80x et complètement garnie de sporanges en baguettes. 
renfermant de 5 à 10 spores ovales mesurant 5,6 sur 8u,4s 
Appareils stolonifères dressés sur crampons, 


224 G. BAINIER. 


touffes blanches, 
fructifications en 
ombelle...... +. S. Yacemosum. 
touffes noires, fruc- 
tifications latéra- 
les, vésicule noi- 
râtre,sporescou- 
leur cannelle... S. nigricans. 
1 touffesgrises, vési- 
Clef des 4 cule gris bleuà- 
Syncephalastrum tre délimitée in- 
| stolons 
| 


pas de stolons 


férieurementpar 
une cloison..... S. cinereum. 
touffes noirâtres, 
vésicule non dé- 
limitée par une 
cloison, plante 
entière de cou- 
ieur fuligineuse 
| ochracée....... S.fuliginosum. 


2° Piptocephalis freseniana (De Bary et Woronine). 


Le Peptocephalis freseniana a été signalé, en 1864, par 
Fresenius (1), puis rencontré ensuite par pe Bary et Woro- 
NINE qui l'ont figuré et nommé sans réussir à le cultiver (2). 
Enfin, cultivé et étudié par BrereLp (3), qui a découvert ses 
zygospores. Depuis lors cette Mucorinée n’a pas été retrouvée 
et on a décrit sous son nom le P. arrhiza. 

J'ai commis moi même la même erreur et VurzLemin, dans le 
mémoire sur les Céphalidées qu'il publia en 1902, dans le 
Bulletin mensuel des séances de la Faculté des Sciences de 
Nancy, arrivait à cette conclusion, qu'il fallait comprendre 
sous le nom de P. freseniana, la forme nommée P. arrhiza 
par Van Trecueu et Lemonnier. Mais le Pipiocephalis frese- 
niana est complètement différent, les dernières branches de 
ses bifurcations sont simples et non bilobées comme chez le 
P. arrhiza. Ayant trouvé une Mucorinée qui me paraît corres- 


(4) Botanische Zeitung, 1864, p. 154. 
\2) Beiträge, 2e Série, 1866, p. 23-24. 
(3) Botanische Untersuchungen über Schimmelpilze, p. #1, août 1872. 


F\117074R 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 225 


pondre sensiblement à la description donnée par les auteurs 
allemands, mais dont les zygospores sont jaunes, peut-être 
parce que je les ai observées à un état de maturité insuffisant, 
je viens en faire la description et réparer mon erreur. 

J'ai trouvé le Piptocephalis sur de la mousse dans laquelle 
se trouvaient des fourmis mortes. Il se développait en parasite 
sur le Muvor fragilis. Cette Mucorinée possède un aspect plus 
roide que les autres Piptocephalis, surtout lorsque les fila- 
ments fructifères sont devenus rigides à la maturité ; aspect dû 
à ce que les angles formés par les fourches sont de 45° 
environ. Îl se forme de six à huit dichotomies superposées qui 
continuent de s’accreitre jusqu’après la maturité des spores en 
devenant tout à fait rigides. Le filament fructifère n’est jamais 
dressé sur crampons. Si, après la chute des sporanges, on 
vient à mesurer la longueur des ramifications qui se superpo- 
sent. on trouve par exemple que les deux premières branches 
formées mesurent de 202,5 à 216y qui chacune donnent deux 
branches secondaires de 148p,5 à 224 u, les troisièmes bran- 
ches ont de 148 u,5 à 1894, les quatrièmes de 54 y à 67 2,5, les 
cinquièmes 48 ,6 à 67 uw, les sixièmes 274 à 46 y, et enfin les 
branches qui supportent directement la tête sporangifère ont 
une longueur qui permet de caractériser nettement cette espèce 
et qui est habituellement de 43 u,2 à 67u,5 ; elle peut être, par 
suite de l'avortement des dernières dichotomies, de 108 y. 
C'est-à-dire que ces supports souvent irréguliers sont toujours 
très allongés. Les sporanges sont insérés sur des têtes en tronc 
de cône renversé dont la partie supérieure est mamelonnée. 
Ces têtes se rapprochent un peu de celles du Piptocephalis 
repens et sont formées par des sortes de dichotomies de plus 
en plus atrophiées. Chacune d'elles, vue de haut en bas, peut 
être inscrite dans une circonférence, mais leur contour pré- 
sente alternativement de petites parties saillantes et creuses. 
On remarque quatre sillons profonds qui pénètrent jusqu'à la 
moitié du rayon et séparent, par conséquent, quatre petites 
masses. Chacune de ces masses, vue de côté, peut être inscrite 
dans un petit rectangle et ses contours ont de petites saillies 
alternant avec des parties creuses avec un sillon un peu plus 
profond. Sur chacune des parties saillantes se dresse une ba- 


226 G: BAINIER. 


guette cylindrique renfermant cinq à six spores à la file. Ces 
spores ont des dimensions variables. La longueur varie de 34 
à 5u et la largeur de 1u,5 à 3,5. Ce qui montre une fois de 
plus qu’on ne doit pas attacher une importance trop exclusive 
à la dimension des spores chez les Mucorinées. Leur forme est 
celle de petits bâtonnets cylindriques. Toute la plante est 
d'abord incolore. puis elle prend en vieillissant une teinte légè- 
rement brune. On remarque sur les filaments mûrs des bandes 
colorées rectilignes et longitudinales séparées par des bandes 
incolores. Il se forme quelques cloisons. 

Pour obtenir les zygospores, il suffit de cultiver ce Piptoce- 
phalis associé au WMucor fragilis sur un fragment de mie de 
pain humecté avec quelques gouttes d’eau. Bientôt, au milieu 
des filaments sporangifères, se dresse un mycélium aérien se- 
condaire. Il se produit, tantôt directement à l'extrémité d’une 
branche de ce mycélium, tantôt en un point quelconque de sa 
longueur, un épaississement qui devient globuleux, puis pro- 
duit deux bourgeons à son sommet. Ces bourgeons s’allongent 
l’un à côté de l’autre dans le même plan et deviennent deux 
tubes verticaux. Ceux-ci se soudent par leur sommet. Les 
membranes en contact se résorbent, et à la partie supérieure 
se produit une sphère. Celle-ci grossit en écartant de plus en 
plus les tubes droits qui s’allongent en se recourbant et en se 
contournant légèrement, mais qui. cependant. restent unis à 
leur base. Ces tubes ont une longueur de 4,05 et un diamètre 
qui n’atteint pas tout à fait un centième de millimètre. En plus 
de la cloison qui, de chaque côté. sépare la masse de proto- 
plasma qui formera la zygospore, ils présentent vers le milieu 
de leur hauteur, soit seulement d’un seul côté. soit des deux 
côtés à la fois, une seconde cloison. La zygospore mûre est 
jaune et couverte de petites aspérités, tandis que les suspen- 
seurs restent lisses et incolores. On remarque dans son inté- 
rieur une ou plusieurs gouttelettes huileuses. C’est une sphère 
dont le diamètre est d'environ 40 u. 


Diagnose. — Piptocephalis freseniana de Bary et Woro- 
nine.— Mycélium adné rampant. Filaments fertiles six à huit 
fois fourchus, d'abord blancs puis un peu bruns, à stries pa- 


MYCOTHEQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 227 


rallèles. Rameaux écartés à angle aigu. dernières ramifications 
fructiferes longues de 44 à 66 x environ. Vésicule conique élargie 
en haut et lacérée. Sporanges nombreux insérés en touffes ou 
en capitules sur la vésicule, sessiles, cylindracés, à 5 ou 6 
spores mesurant 1,5 à 3 w,5 sur 3 à 5u. Zygospores globuleuses 
de 40 de diamètre à épispore échinulée jaune sur le même fila- 
ment. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XXII. 


Syncephalastrum cinereum sp. nov. 


1. Aspect du Syncephalastrum à la fin des' cultures. 
2. Appareils stolonifères grossis 115 fois en diamètree 
3. Rameaux fructifères du début des cultures. Qu 
4. Renflement céphalique et début des sporanges. 
5. Renflement céphalique garni de sporanges à 10 
spores. 
6. Renflement cephalique en partie dégarni de 
sporanges. 
7. Renflement céphalique après la chute des ; 
, (grossissement 
sporanges. 
8. Insertion des sporanges sur le renflement. ) 630 
9. Renflement céphalique à support recourbé. diamètres). 


10. Sporanges à 4 spores. 


. Sporanges anormaux. 

. Crampons d’un appareil stolonifère. 

. Spores isolées. 

. Disposition des spores d’un sporange à 10 


spores. 


. Sporanges à 20 spores. 


228 G. BAINIER. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XXIV. 


Syncephalastrum fuliginosuin sp. nov. et Piptocephalis freseniana 
de Baryet Woronine. 


Syncephalastrum fuliginosum. 


Aspect général d’un appareil stolonifère. 
3. Appareils stolonifères grossis 154 fois en diamètre. 
Crampons. 


Ale 

9- 

4. 

: Renflement céphalique et son support. | (grossis 630 foisen 
Te 

8. 


Sporanges très jeunes. DPI 
diamètre). 


Sporanges presque murs. 
Spores isolées. 


Piptocephalis freseniana. 


9. Appareil fructifère après la chute des têtes sporangifères, grossi 42 fois 
en diamètres. 
10. Dernières ramifications portant des rosettes de | 


sporanges. 
11. Dernières ramifications à la chute des têtes 

sporangifères. (grossis 
12. Spores isolées. 430 fois 
13. Début d'une zygospore. en diamètre). 


14-15. Très jeunes zygospores. 
16. Zygospore mûre. | 
17. Coupe d’une zygospore. | 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris. — XXII, 
Trichurus gorgonifer sp. nov. 


Par M. G. BAINIER. 


Les Trichurus sont des Hyphomycètes Stilbées-phæostilbées 
à fructifications pénicilliennes, d'abord éparses çà et là sur les 
hyphes d’un mycélium étalé, puis groupées en capitule à l'ex- 
trémité d’un stroma vertical cylindrique, formé d’un nombre 
plus ou moins considérable de filaments cloisonnés, réunis côte 
à côte. 

Ils diffèrent des Stysanus par leurs appareils fructifères, qui 
donnent naissance, non seulement à des conidies, mais encore 
à de très longs poils stériles, cloisonnés de distance en dis- 
tance. 

CLEMENTs et SHEAR (1) ont créé ce genre en décrivant le Tri- 
churus cylindricus. Cette Phæostilbée donne des fructifications 
solitaires ou en touffes. Le stipe, simple ou parfois double, se 
dresse sur une base noire. [l est atténué en haut et se termine 
en un capitule serré. Il est de plus, droit, noir, glabre, opaque 
et composé d’hyphes de 1/5 à 2m 1/2 de long, épaisses de 35 
à 85 z et indistinctes. 

Les capitules sont allongés, linéaires ou massue cylindrique, 
d'un diamètre égal ou parfois atténués vers la base et gris 
bruns. Ils sont abondamment garnis de poils aigus, bruns, peu 
cloisonnés, simples et plus rarement 2 à 3 fois fourchus qui 
mesurent de 60 à 120 p sur 2x. Les hyphes sont brun noirûtres, 
courtes et en pseudo verticilles. 

Les conidies en chapelet sont oblongues elliptiques, courtes 
et presque glauques, elles mesurent 8 à 9y sur 3u. (Le Tri- 

(1) Bot. Surv. of Mebraska, IV. Lincoln, 1896, p. 7. — Sacc. Sylloge, XIV, 
p. 112. — Note. Les Trichurus présentent une certaine ressemblance avec 


le Dematophora glomerata (P. Viala). Les maladies de la Vigne, p. 299 
307. 


230 G. BAINIER. 


churus cylindricus a été trouvé sur des semences de citrouille 
dans le laboratoire de Nebraska (Amérique boréale). 

Le Trichurus spiralis HassezBrinG (1) a été trouvé sur du 
bois pourri et sur diverses substances organiques, dans l'Amé- 
rique boréale. 

Ses fructifications sont solitaires ou en touffes gris noirâtre et 
hautes de 3/4 à 3"%, Le stipe est simple ou ramifié, noir, com- 
posé d'hyphes nombreuses, brunes et cloisonnées. Le capitule 
plus court que le stipe, est cylindrique obtus ou aigu au sommet 
et souvent divisé en capitules nombreux et plus petits. Il est 
garni de poils spiralés, simples, bruns, eloisonnés et hyalins à 
leur sommet. Les conidies en chapelet sont ovales ou oblon- 
gues, arrondies ou plus aigües aux deux extrémités, avec sou- 
vent des côtés inégaux ou limoniformes et légèrement jaunes 
bruns, mesurant 5 à 62 sur 2 1/2à 3 p. 

Le Trichurus que je désigne sous le nom de gorgonifer se 
trouvait sur du fumier de vache. Il se cultive aisément sur les 
mêmes substances qu'on emploie pour les Stysanus et de pré- 
férence sur les matières solides, telles que la paille. le carton 
et la racine de réglisse. 

Ses conidies, mises à vermer, donnent un abondant mycélium 
dont les hyphes aériennes forment des houppes hémisphéri- 
ques, d’abord complètement blanches. Bientôt leur couleur de- 
vient gris pàle. Le substratum ne tarde pas à se couvrir d’un 
épais duvet d'un gris de plus en plus foncé, composé de petites 
mèches formées par les hyphes chargées de fructifications. 

On constate au microscope que les appareils conidifères qui 
garnissent ces hyphes ramifiées et cloisonnées sont construits 
sur le type des Penicillium. 

Ils sont d'abord rudimentaires etréduits à des stérigmates 
fructiféres disposés latéralement le long des filaments ou for- 
marnt un verticille au sommet d'un support à peine indiqué ou 
extrèmement court. Bientôt les fructifications se produisent en 
nombre considérable, rapprochées, sans ordre, le long d'une 
hyphe mycélienne, qui se terminent souvent en un poil stérile 


(1) HASSELBRING. — Comparative study of the development of Trichurus 
spiralis and Stysanus Stemonites. (Botanical Gazette. Chicago, Illinois, XXIX, 
5 mai 1900, pp. 312-292). — Saccarpo, Sylloge, XVI, p. 1039. 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 251 


et prennent une forme normale et symétrique (fig. 1). Leur sup- 
port, cinq à six fois plus long que large, donne ordinairement 
naissance à trois ou quatre rameaux, dont la longueur est en- 
viron trois fois plus grande que la largeur. Chacun de ces courts 
rameaux porte à son sommet un verticille de trois à quatre sté- 
rigmates semblables à ceux des Penicillium et donnant nais- 
sance à des chapelets de conidies. Les cloisons sont très rap- 
prochées les unes des autres dans les filaments du mycélium, 
elles se forment également dans l'appareil fructifère. Il s’en 
produit une à la base du support, une autre dans sa région 
médiane. On en trouve également une dans chacun des courts 
rameaux porteurs des stérigmates. La végétation se continue 
lentement et il faut attendre plusieurs jours pour voir ces 
appareils pénicilliens, semblables à ceux qu'on a désignés sous 
le nom d’Aormodendron chez les Stysanus, se mélanger de 
systèmes corémiés. Les premières de ces formes corémiées se 
réduisent à quelques filaments dressés verticalement, accolés 
les uns aux autres et terminés à des hauteurs différentes par 
des appareils pénicilliens, parfois identiques à ceux que je 
viens de décrire. On pourrait croire alors qu'il s’agit d’un 
Stysanus. Mais si on examine plusieurs de ces formes corémiées, 
on constate que, chez la plupart, chaque système pénicillien, 
donne naissance non seulement à des chapelets de conidies, 
mais encore à de très longs poils divergents. 

On remarque, en outre, que les appareils fructifères isolés 
du mycélium commencent à subir la même transformation, 
car la culture devenue vigoureuse permet aux fructifications de 
réaliser leur forme définitive. 

Suivant la richesse du substratum, les Coremium se pro- 
duisent isolément, de distance en distance, ou groupés en 
très grand nombre, et si rapprochés les uns des autres qu'il 
est parfois difficile de les séparer. Ils peuvent atteindre 3"n de 
hauteur et se composent d’un long support dressé sur une 
rosette de crampons filamenteux noirs et très distincts des 
hyphes mycéliennes. Ces crampons s’étalent largement et 
donnent au système une base solide. Pour former le support 
plusieurs filaments mycéliens cloisonnés de distance en dis- 
tance, le plus souvent étroitement accolés et difficilement 


232 G. BAINIER. 


séparables, mais parfois légèrement distants les uns des 
autres, se dressent simultanément et constituent une colonne 
verticale, plus ou moins filiforme. haute environ de 2 à 3", 
À partir d'un certain point voisin du milieu ou plus souvent du 
quart supérieur de cette colonne, les filaments commencent à 
se terminer par un appareil conidien individuellement à des 
hauteurs variables et plus ou moins régulièrement espacées. 
Le nombre des filaments composant la tige commune diminue 
ainsi progressivement, de sorte qu'il n'en reste qu'un très 
petit nombre au sommet. Cette tige, d'abord blanche, ne tarde 
pas à prendre une teinte grisâtre, ainsi que les conidies. Si on 
examine en particulier chaque filament de ce support commun, 
on remarque que quelques-uns donnent naissance à des rami- 
fications simples, ascendantes ou descendantes, comme chez 
le Penicillium Costantini. Le rameau ascendant prend ordi- 
nairement son origine directement au-dessous d’une cloison 
et se dirige verticalement vers le sommet, en restant étroite- 
ment appliqué contre le filament dont il provient. Le rameau 
descendant prend d'habitude naissance immédiatement au- 
dessus de la cloison, il n'est bien nettement visible que lors- 
qu'il s’écarte un peu de la masse des autres filaments. On re- 
marque parfois un très grand nombre de ces rameaux descen- 
dants à la base du support formant une sorte de dilatation, 
comme celle qui est représenté fig. 4, et se prolongeant en 
crampons filiformes. Le support est ordinairement simple, 
mais, dans les formes de souffrance surtout, il se divise à 
partir d’une certaine hauteur en plusieurs tiges distinctes et 
écartées les unes des autres (fig. 5). La partie fructifère donne 
naissance à des chapelets de conidies qui forment un capitule 
allongé, d’où partent des poils longs et flexueux, dont l'ensem- 
ble constitue une masse de forme ovale ou sphérique. Sur les 
Coremium il est difficile de se rendre compte de l’origine des 
poils à cause de leur très grand nombre et de la confusion que 
leur enchevêtrement produit à leur origine. Il est préféra- 
ble d'examiner leur formation, très distincte sur les appa- 
reils pénicilliens isolés qui se forment sur les hyphes mycé- 
liennes. On remarque alors qu’ils peuvent provenir de diffé- 
rentes sources. Ils peuvent être le prolongement de l'hyphe 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 233 


mycélienne qui a formé le pinceau pénicillien ou celui du sup- 
port de ce pinceau, ou bien encore celui d'un stérigmate qui se 
transforme. Ces poils sont rarement rectilignes, ils sont re- 
courbés surtout lorsqu'ils sont jeunes et tantôt décrivent une 
demi circonférence, tantôt se contournent et forment des ondu- 
lations en forme d’S. Ils sont simples et ordinairement stériles ; 
cependant, qu'ils appartiennent à un appareil isolé ou à une 
corémie, ils peuvent, dans certains cas, donner latéralement 
naissance à des hauteurs variables mais peu éloignées de leur 
base, à de nouveaux systèmes pénicilliens plus ou moins 
réduits qui, à leur tour, sont parfois susceptibles de produire 
de nouveaux poils (fig. 2). Leur longueur est ordinairement de 
0 m2 20 et leur diamètre sensiblement le même que celui des 
hyphes mycéliennes est de 2u,5. Les conidies très nombreuses 
et très serrées les unes contre les autres dans les corémies, se 
disjoignent très facilement, elles sont caduques mème avant 
leur complète maturité. Leur forme est parfois sphérique, va- 
riant de 2u,8 à 54u,6, mais surtout ovale, mesurant alors 
2 p,8 sur 5u,8. Leur masse prend soit une couleur grise cen- 
drée, assez voisine de la teinte du fer réduit des pharmacies, 
soit une teinte brunâtre, coloration très différente de celle des 
conidies du Trichurus spiralis qui est d’un jaune brun. 

Ces trois espèces sont très voisines, cependant elles diffèrent 
par la dimension et la couleur des conidies et par leurs poils 
. plus ou moins contournés. 


Poils spiralés simples, conidies 
légèrement jaunes brunes, ova- 
les, de 5 à 6 u Sur 2,5 à 3 up. Trichurus spiralis. 
| Poils aigus simples ou 2 ou 3 fois 
Clef des |  fourchus, conidies presque 
Trichurus | glauques oblongues de 8 à 9 m 
| sur 3 D'ORDRE se Trichurus cylindricus. 
Poils simples droits ou légère- 
ment ondulés, conidies gris 
cendré ovales de 2,8 sur 5 pe Trichurus gorgonifer. 


234 G. BAINIER. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XXV. 
Trichurus gorgonifer sp. nov. 


4. Hyphe mycélienne du début et fructifica- 

tions pénicilliennes. | 
2. Fructifications pénicilliennes normales. grossissement 630 diamètres. 
3. Fructifications corémiées jeunes avec dé- 

but de poils. 

. Fructifications corémiées adultes, grossissement 155 diamètres. 
. Fructifications corémiées anormales. (l : CRE 

RUE LE * grossissement 630 diamètres. 
. Conidies isolées. \ : 


OR 


Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris. — XXII. 


Par M. G. BAINIER. 


Les genres Hypomyces, Trichocladium et Acremoniella comparés 
au genre nouveau Chlamydomyces. 


J'ai rencontré sur le fumier de vache un Hyphomycète à une 
seule espèce de conidies bicellulaires. Îl me paraît constituer 
un genre nouveau que je décrirai sous le nom de Chlamydo- 
myces, mais il me semble nécessaire de rappeler auparavant la 
description de quelques genres à conidies également bicellu- 
laires tels que les genres AJypomyces et Trichocladium et un 
genre à conidie composée d'une seule cellule, l'Acremontella, 
qui paraissent avoir avec lui plus ou moins d’affinité. 

Les Hypomyces sont parasites sur les gros champignons, 
principalement sur les Agarics, les Pezizes et les Helvelles. Ils 
possèdent deux formes conidiennes associées sur les mêmes 
filaments. L'AJypomyces cervinus Tulasne, par exemple (1), a 
une forme conidienne analogue aux Verticillées, constituée par 
un filament en général simple, terminé à sa pointe par une 
conidie ovale tombant facilement, qui une fois tombée acquiert 
une cloison perpendiculaire à son grand axe. Ces conidies me- 
surent 144 sur 141,5, car elles sont assez variables de dimen- 
sions. À côté de cette forme, il naît des chlamydospores jaune- 
brunâtre qui constituent la forme Wycogone cervina ; elles se 
développent à l'extrémité de courtes branches latérales recour- 
bées, qui se renflent en sphères et qui se séparent de leur sup- 
port par une cloison. Cette sphère grossit et se différencie 
bientôt nettement du pied. À ce moment, une cloison apparaît 
dans le pied, au-dessous de la sphère, isolant une cellule qui 
accompagne toujours la première. À la maturité, les chlamy- 


(1) CosranTIN.-— Note sur quelques parasites des champignons supérieurs 


(Bull. Soc, Bot. de France, 1888, page 254). 
16 


236 G. BAÏNIER. 


dospores, dont la membrane est épaisse et hérissée de pointes, 
tombent. Elles présentent alors en moyenne 12 z,5 de diamètre, 
et sont toujours constituées par une grande cellule brune ou 
plutôt couleur de la fourrure du cerf, hérissée, à EEE 
épaisse et une petite cellule incolore voisine. 

Le Trichocladium asperum Harz (1) est bien connu, c’est un 
Hyphomycète Dematié-didymosporé, très voisin du Sporides- 
mium asperum Corda (2) et étudié par Durour (3). Je l'ai 
trouvé sur du bois et du carton pourri, et je le cultive depuis 
longtemps. Il produit un abondant mycélium formé de longues 
hyphes ramifiées, incolores, filiformes, hyalines, continues ou 
très peu cloisonnées, rampantes et produisant perpendiculaire- 
ment de petits rameaux conidifères le plus souvent simples. 
Ces rameaux, alors qu'ils sont encore extrêmement jeunes, se 
renflent à leur extrémité. Le renflement piriforme grossit en 
même temps que s’allonge son pédicelle, puis il s’étrangle lé- 
gèrement vers son milieu et une cloison transversale la divise 
alors en deux cellules, l’une supérieure hémisphérique, l’autre 
effilée à sa base. À ce moment, la conidie bicellulaire est inco- 
lore comme le mycélium, mais bientôt elle acquiert une couleur 
brune de plus en plus foncée. Cette coloration envahit même 
une portion du pédicelle qui se sépare alors par une cloison 
transversale.Plus tard,la conidie devient complètement noire et 
se couvre de petites verrues. La cellule inférieure s’élargit 
elle-même à ce moment et devient presque égale et semblable 
à la supérieure. La conidie, enfin arrivée à maturité, se détache, 
emportant parfois avec elle la partie supérieure cutinisée de 
son pédicelle, portion qui finit par se détacher. Ces conidies ont 
de 22 à 21,5 de longueur sur 13 à 14,5 de largeur en 
moyenne. 

Telle est la conidie normale, mais on rencontre encore 
fréquemment des corps unicellulaires, alors presque sphéri- 
ques, noires et hérissés comme les précédents et dont la 
taille ne dépasse guère celle d’une des cellules de la conidie nor- 


(1) Harz (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 
1871). 

(2) Corpa.— Icones fung.,t. Il, pl. VIII, fig. 27. 

(3). Durour.— Observations sur le développement et la fructification du 
Trichocladium asperum Harz (Bull. Sec. Bot. de France, 1888, p. 139). 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 237 


male. Enfin, on trouve également d'autres conidies formées de 
trois cellules, celle du milieu étant plus large que les deux 
extrèmes, où bien les cellules diminuant progressivement de 
largeur depuis la cellule terminale jusqu’à celle insérée ‘sur le 
pédicelle. Ces diverses formes se trouvent indistinctement côte 
à côte sur le même filament. Durour a étudié avec beaucoup 
de soin les modifications qui se produisent dans les cultures 
sur milieux liquides, jus d'orange neutralisé par le carbonate 
de chaux, jus de pruneaux, décoction de crottin de cheval, 
solution de glucose ou de sucre candi. Il a observé alors que 
les fructifications se modifient et prennent un aspect différent. 
Les conidies unicellulaires deviennent beaucoup plus nombreu- 
ses; en outre, leur pédicelle est très court,elles sont presque ses- 
siles, de plus, elles restent jaunâtres au lieu de devenir brunes 
puis noires; enfin leur membrane reste lisse et ne se couvre 
pas d'aspérités. Le Trichocladium asperum se développe avec 
une très grande vigueur sur la réglisse qu'il couvre d'une 
masse épaisse ; ses conidies conservent pendant plus d'un an 
leur faculté germinative. 

L'Acremoniella atra Corva (1) a été classée parmi les Hypho 
mycètes Dématiés-amérosporés-macronémés et se trouve faci- 
lement sur la paille mouillée, en société du Papulaspora as- 
pergillifjormis. Ses hyphes mycéliennes hyalines s’étalent lar- 
gement et rampent sur le substratum. Elles sont irrégulière- 
ment cloisonnées et produisent çà et là, sans ordre et à angle 
droit, de courts ramuscules cloisonnés, sensiblement coniques, 
dont l'extrémité pointue donne naissance à une conidie. Ces 
ramuscules, ou plutôt ces supports de conidies, sont d’abord 
simples, espacés les uns des autres et courts au début des cul- 
tures, mais bientôt ils deviennent très nombreux et rapprochés. 

Leur dimension augmente sensiblement et ils produisent 
ordinairement près de leur base d’abord, puis de distance en 
distance, sur le reste de leur longueur, des supports secondai- 
res analogues. Ceux-ci sont dispersés d’une façon parfois irré- 

gulière. Tantôt ils naissent opposés deux par deux à angles 
droits, tantôt ils sont alternes et à angles aigus. Ces supports 


(1) CorDa. — Icones fungorum, I, p. 11, fig. 168. — SAccARDO (Acremo- 
nium atrum). Mich., I, p. 270 et FI. It., t. 715. 


238 G. BAINIER. 


secondaires en produisent d’autres à leur tour. Comme ils sont 
tous terminés par une conidie, ils déterminent la formation de 
petites masses hémisphériques ou de glomérules de couleur 
cannelle ou brun fuligineux, formés parfois par une vingtaine 
de conidies, quand la végétation est vigoureuse. Les conidies 
isolées ont une couleur cannelle fuligineuse. Leur forme est 
parfois sphérique, mais le plus souvent ovale, un peu apiculée 
à la base, mesurant en moyenne de 25 à 28 » sur 16 à 18u. Sur 
réglisse l'Acremoniella atra forme une couche épaisse qui 
recouvre complètement le substratum. 


Chlamydomyces diffusus (nov. gen. nov. spec.. 


Il me reste à parler du Chlamydomyces diffusus, qui ne peut 
rentrer dans aucun des genres précédents, pas même dans le 
genre Mycogone. Ses conidies ressemblent, il est vrai, aux 
chlamydospores appelées Mycogone cervina. Mais il n'est pas 
parasite, se développant au contraire très facilement sur les 
substances qui renferment du sucre ou de l’amidon, et il ne pos- 
sède jusqu'ici qu'un seul mode de reproduction. On pourrait 
objecter que le Mycogone anceps est saprophyte et non para- 
site. Mais ce Mycogone anceps, que quelques auteurs considè- 
rent comme l’état chlamydosporée d’une Mucorinée, le Prlo- 
bolus œdipus, ne me paraît pas lui-même à sa place au milieu 
des chlamydospores des Hyphomyces qui sont des Ascomycè- 
tes. Enfin le système végétatif de tous les WMycogone connus 
est très différent de celui du Chlamydomyces. 

Le Chlamydomyces diffusus produit un mycélium très abon- 
dant formé d'hyphes hyalines cloisonnées, d’un diamètre très 
variable, qui s'élalent très largement et rampent sur le subs- 
tratum. Ces filaments produisent, à angle droit, des sortes de 
ramuscules cloisonnés, ou plutôt des supports de conidies qui, 
au début des cultures, sont très éloignés les uns des autres, 
simples, courts et un peu étranglés à la base, puis renflés 
presque aussitôt pour diminuer progressivement de diamètre 
jusqu’à leur extrémité supérieure, qui se dilate à son tour pour 
former la conidie. 

Celle-ci prend d'abord une forme ovale, bientôt elle s'amin- 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 239 


cit vers sa base qui se sépare du support par une cloison. La 
petite partie amincie inférieure se sépare à son tour par une 
autre cloison transversale. On a ainsi deux cellules superpo- 
sées. La grosse cellule supérieure constitue seule la conidie et 
prend sensiblement la forme ovoïde, car le diamètre de la 
calotte hémisphérique supérieure est le plus grand; ce dia- 
mètre diminue progressivement jusqu’à la base qui est tron- 
quée pour s’insérer sur la seconde cellule que l’on peut consi- 
dérer comme formée par l'extrémité supérieure légèrement 
dilatée en tronc de cône renversé du support. Cette cellule infé- 
rieure reste toujours hyaline et sa membrane demeure mince 
et transparente, tandis que la conidie prend une couleur can- 
nelle en se recouvrant d’une membrane très épaisse et recou- 
verte de grosses aspérités. Telle est la forme la plus habituelle 
des conidies, mais on en trouve qui sont ovales et d’autres 
sphériques. Leurs dimensions varient également de 19 6, à 
28 4 sur 22 à 42p. À la maturité, elles se séparent de leur sup- 
port et tombent en entraïnant avec elles la cellule inférieure, 
qui prend alors la forme d’un cône renversé de 5 #,6 de hau- 
teur sur une base d’un diamètre de 14. Chaque conidie ren- 
ferme une goutte d'huile ayant 11#,2 de diamètre environ et 
visible par transparence comme chez le Trichocladium aspe- 
rum. Mais les supports ne restent pas longtemps à cet état ; 
bientôt, à mesure qué la vigueur de la végétation s'accentue, 
ils sont moins espacés et de plus en plus compliqués. Ils 
deviennent enfin très ramifiés et on peut constater qu'en outre 
des formes mixtes et irrégulières très nombreuses, leurs rami- 
fications se rapprochent sensiblement de deux types symétri- 
ques. Dans le premier cas, le support primaire produit près de 
sa base deux supports secondaires opposés formant avec lui 
deux angles droits; ceux-ci produisent de la même façon des 
supports tertiaires qui peuvent à leur tour faire de même. Dans 
le second cas, la disposition rappelle un peu celle d’un candé- 
labre. Le support primaire donne près de sa base deux 
supports opposés qui délimitent des angles de 35° enviren. 
Ceux-ci produisent à leur tour près de leur base des supports 
tertiaires verticaux, rapprochés du support primaire et pres- 
que parallèle avec lui. Mais je dois ajouter qu'il est très rare 


240 G. BAINIER. 


de trouver des formes aussi pures ; généralement la ramification 
est irrégulière et comparable à celle de l'Acremoniella atra. 
On ne s’écarte donc pas beaucoup de la vérité en disant que 
le Chlamydomyces diffusus possède un mycélium et des appa- 
reils fructifères d’'Acremontella atra, donnant naissance à des 
spores de Mycogone cervina. Ce Chlamydomyces donne des 
cultures très vigoureuses sur réglisse, et ses conidies forment 
une couche épaisse, d’une couleur cannelle avec une nuance 
un peu plus rougeâtre. Lorsque je l'ai trouvé, il était associé à 
une autre espèce à conidies d'un beau jaune et beaucoup plus 
petites. 


Diagnose. — Chlamydomyces gen. nov. — Plantes sapro- 
phytes à un seul mode connu de reproduction. Conidies bicel- 
lulaires à l'extrémité de supports à plusieurs étages de ramifi- 
cations généralement opposées. Cellule supérieure sphérique 
ou ovale, tronquée à sa base, à paroi épaisse et de couleur 
accentuée. Cellule inférieure en tronc de cône renversé à paroi 
mince, lisse, incolore et translucide. 

Chlamydomyces diffusus sp. nov. — Mycélium largement 
étalé et formant des couches épaisses. Filaments cloisonnés et 
ramifiés de fructifications latérales à l'extrémité de supports à 
plusieurs étages de ramifications irrégulières, souvent opposées 
à angle droit. Conidies bicellulaires. Cellule supérieure ordi- 
nairement ovale, tronquée à la base, à paroi épaisse, échinu- 
lée, de couleur cannelle et de 19 à 284 sur 22 à 42u. Cellule 
inférieure en tronc de cône renversé, haute de 5.6, base du 
tronc de cône 14y. Paroi lisse, mince, incolore et transparente. 


es 


MYCOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DE PHARMACIE. 241 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XX VI. 


Trichocladium, Acremoniella et Chlamydomyces. 


Trichocladium asperum Harz. 


1. Filament fructifère. 


RES JE UE 
2 Coupe d'une spore biloculaire. | grossissement de 630 diamètres. 


Acremoniella atra Corda. 


3. Filament fructifère, grossissement 315 diamètres. 


Chlamydomyces diffusus nov. gen. n. sp. 


. Rameau fructifère du début. | 
. Rameau fructifère de la fin. grossissement 315 diamètres. 
6. Coupe d’une conidie. 


OX & 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


Boupier. — {Histoire et classification des Discomycetes d'Eu- 


Le 


rope. — 1 vol. in 8°, de VII-221 pages. — Paris, Paul Kline- 
ksieck, 1907. 


Cet ouvrage, le plus important'et le"plus complet qui ait paru sur les Dis- 
comycètes, est le résultat de quarante années d’études et de patientes re- 
cherches. 

Les préliminaires comprennent un historique substantiel, où sont esquis- 
sées à grands traits les étapes successives de nos connaissancessur ce groupe. 
Sous le titre de « localités et époques de récolte » est présenté, en quelques 
pages, un véritable tableau de la flore des Discomycètes aux diverses époques 
de l’année; pour condenser en si peu d’espace, et sous une forme aussi atta- 
chante, une telle somme de renseignements précis, il fallait la longue expé- 
rience et l’immense savoir de M. BouDiER. Aussi peut-on dire que tous les 
mycologues, aussi bien les travailleurs de laboratoire que les botanistes her- 
borisants, consulteront sans cesse avec protit ces quelques pages si riches en 
documents que l’on chercherait vainement ailleurs. 

Le troisième chapitre des Préliminaires est une mise au point des notions 
les plus importantes concernant le développement, l’organographie, la com- 
position chimique et les usages de ces champignons, dont quelques-uns, 
appaïtenant aux genres Morchella et Helvella, ont parfois causé, étant con- 
sommés sans précaution, des empoisonnements très graves et même 
mortels. 

Enfin le quatrième chapitre est le résumé critique des classifications suc- 
cessivement proposées pour les Discomycètes, antérieurement au mémoire 
capital publié par M. BoubiER lui-même en 1885 dans le Bulletin de la Société 
Mycologique, et dans lequel il attira le premier l'attention sur l'importance 
taxinomique que possède le mode de déhiscence de l’asque. 

La classification suivie par l’auteur dans son ouvrage actuel est en effet la 
même, dans ses grandes lignes, que celle qu’il proposa il y a vingt-trois ans. 
Les Discomycètes Operculés et Inoperculés y forment deux séries parallèles 
et symétriques, dont chacune est condensée dans un tableau (Operculés, 
p. 29, Inoperculés, p. 83) qui comprend tous les genres. 

Chacun de ces genres est ensuite l’objet, dans le texte de l'ouvrage, d'une 
description substantielle et précise. Toutes les espèces connues sont énoncées 
avec, pour chacune, ordinairement trois références bibliographiques ; la pre- 
mière se rapportant à la description originale, la seconde à la diagnose du 
Sylloge, la troisième aux Zcones Mycologicæ lorsque le champignon nommé 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 243 


est figuré dans ce grand Ouvrage. Les diagnoses d’une cinquantaine d’es- 
pèces nouvelles sont mtercalées dans cette classification ces nouveautés sont 
d’ailleurs toutes représentées dans les Icones. 

Le livre se termine par une table des divisions, familles, genres, espêces, 
variétés et synonymes, ce qui rend l’ouvrage des plus faciles à consulter, et 
permet d’assigner immédiatement à tout Discomycète sa véritable place dans 
la classification. 

F. GUÉGUEN. 


Pinoy (Ernest). — Rôle des Bactéries dans le développement 
de certains Myxomycètes (Thèse pour le Doctorat présentée 
à la Fac. des Sciénces, Paris, 49 pp. et 4 pl. — Sceaux, imp. 
Charaire, 1906). 


On sait que les tentatives faites pour obtenir des cultures pures de Myxo- 
mycètes ont constamment échoué. Les observateurs qui ont étudié quelques 
phases du développement de ces êtres n’ont pu le faire que dans des cultures 
uuapures, contenant diverses Bactéries, Amibes et Flagellates, ce qui rendait 
les observations difficiles et leurs résultats incertains. 

M. Prxoy a réalisé des cultures pures mixtes, c’est-à-dire des cultures où 
le Myxomycète ne se trouvait en présence que d’une seule espèce bacté- 
rienne. Trois Acrasiées (Diclyostelium mucoroides, D. purpureum, Polys- 
phondylium violaceum), deux Endcmyxées (Didymium difforme et D. effu- 
sum),une Plasmodiophorée (Plasmodiophora Brassicæ) ont été ainsi étudiées. 
Le milieu de culture le plus favorable est la gélose à la graine de lin (gélose 
20, graines de lin 50; chauffer à + 11%, répartir, puis stériliser à + 1150 
pendant une heure). Les inoculations se font en frottant la surface des pla- 
ques avec un tampon d’ouafe imbibé d’eau stérilisée, dans laquelle les spores 
du Myxomycète (et les bactéries auxquelles elles sonttoujours mêlées) ont été 
mises en suspension. ; 

Le développement du Myxomycète ne s'obtient que dans les points où croît 
une culture bactérienne. Les spores non germées, débarrassées de leur Bacille 
fluorescent (dans le cas du D. snucoroides) par un chauffage de deux minutes 
à + 560, ne peuvent ensuite entrer en germination. Si on les associe de nou- 
veau avec la Bactérie vivante, 80 c/, d’entre elles émettent leur myxamibe 
et la culture réussit. 

En mettant des spores de Dictyostelium mucoroides, purifiées de toute 
Bactérie, dans un sac de collodion immergé dans une culture du même orga- 
nisme bactérien, ces spores émettent ur myxamibe, mais celui-ci ne tarde pas 
à mourir, sans avoir pu s'associer à ses congénères pour former un plas- 
mode. 

Les Myxomycètes vivent en parasite sur les colonies bactériennes. Ils ingè- 
rent les microorganismes et les digèrent dans leurs vacuoles, à l’aide d’une 
diastase voisine de l’amibodiastase. 

La coloration des Acrasiées n’a pas l'importance taxinomique qu’on lui 
accorde généralement. En effet, cette couleur résulte de la superposition de 


244 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


deux pigments, le pigment propre del’Acrasiée, qui esttoujoursidentique pour 
une même espèce, et le pigment bactérien, qui varie avec le microorganisme 
associé à l’Acrasiée. 

La spore des Acrasiées ne renferme qu'un seul noyau, qui sefragmente, au 
moment de la sortie du myxamibe, en plusieurs granules qui se groupent au 
centre de celui-ci. Les granules s’associent bientôt en deux chromosomes, qui 
s’éloignent l’un de l’autre, s’entourent chacun d’un protoplasme et se divisent 
de nouveau en deux, formant ainsi deux cellules à noyau bivalent, comme le 
seront tous les éléments du thalle. 

La tension intracellulaire qui s’exerce dans le pied produit le soulévement 
du sporange. Si une ou plusieurs cellules viennent à céder le long de ce pied. 
on voit en ces points se former un nouveau pédicelle perpendiculaire au pre- 
mier : la chose est constante chez les Polysphondylium dont elle constitue le 
caractère générique. 

La pourriture qui accompagne généralement la Hernie du chou n’est pas 
produite par le Plasmodiophora, maïs bien par les bactéries aérobies qui 
laccompagnent. Si en effet l’on cultive ce myxomycète à l’abri de l’air sur des 
tranches crues de navet, les bactéries ne tardent pas à mourir etla pourriture 
ne survient pas; le contraire a lieu si les cultures sont faites à l’air libre. 


F. GUÉGUEN. 


BargiEer (Maurice). — Essai de classification pratique et ra- 
tionnelle des Agarics. — (Bull. de la Soc. des Sc. nat. de 
Saône-et-Loire, mai-juin 1907). tiré à part de 25 pages. 


Les travaux anatomiques et ‘histologiques effectués dans ces dernières. 
années ont montré tout l’artificiel de la elassification friesienne des Agari- 
cinées, classification pourtant si commode dans la pratique pour la détermi- 
nation générique. 

Dans son Essai, M. BARBIER s’est efforcé de classer les genres des Agari- 
cinées en choisissant, parmi les caractères extérieurs, ceux dont la validité 
est corroborée par les résultats de l’observation anatomique. 

Au premier plan, il met la consistance de la chair et les caractères du 
voile. M. BARBIER n’attache qu'une importance secondaire à l’observation 
des rapports des lames au stipe, et aussi au profil de la marge du chapeau, à 
la position du pied, à la convexité plus ou moins grande du pileus. 

En somme, la classification proposée se rapproche beaucoup de celle édi- 
fiée par PATOUILLARD sur les bases solides de l'observation anatomique. 
Lorsqu'on sera arrivé, en étudiant de très près la structure de certains 
genres et espèces incertæ sedis, à délerminer leur véritable position dans 
le système, on verra disparaître les quelques incertitudes et flottements qui 
existent encore dans les consciencieux essais taxinomiques publiés jusqu'ici. 


F. GUÉGUEN. 


Lroyp (C.-G). — Mycological notes [Notes mycologiques]. — 
N° 24, Déc. 1906 (10 fig. texte, 3 pl.). 


À 
( 
L 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 245 


Concerning the Phalloids (Sur les Phalloïdées). Clathrus gracihs, 
G. cibarius, C. cancellatus, C. delicatus. Simblum sphærocephalum, 
Laternea columnata, Mutinus elegans, M. Ravenelii. 

The common birds-nest Fungi (Les champignons Nidulariacés com- 
muns). 

Crucibulum vulgare, Cyathus striatus et stercoreus. 

Freak puff-balls (Lycoperdacées de fantaisie).— 11 s’agit de l'Hippoperdon 
Pila Lév., dont le type n’est autre chose que la base stérile d'un Calvatia 
lilacina. M. LLoyp à reçu de la Nouvelle-Zélande un de ces Hippoperdon 
complet, c’est un Calvatia lilacina demeuré stérile. 

The Gastromycetes of Miss Marshall’s book (Les Gastéromycètes du livre 
de Miss Marshall). — Relevé de quelques erreurs iconographiques contenues 
dans ce livre. 

An unknown South-American Lycoperdon (Un Lycoperdon sud-améri.- 
cain inconnu).— Lycoperdon septimum. 

No 95, avril 1907 (14 fig. texte,7 pl.). 

New notes on the Geasters (Nouvelles notes sur les Geaster). — Voici 
comment l'auteur classes les espèces de ce genre (les simples variétés ou 
formes sont marquées d’une astérisque). 

À. — Section des Rigidæ : 
hygrometricus *, giganteus, simalans, floriformis, mammosus, 
striatulus, Drummondii, ambigquus. 


B. — Section des non-rigidæ. 


a. — Endoperidium stipité ; orifice sillonné. 
pectinatus, Bryantii, asper, Schmidelii, plicatus, Berkeleyi, 
Smithi. 
b. — Endoperidium sessile ; orifice sillonné. 


Archeri, elegans, Hariotii. 


CG. — Section des fornicatæ : 
fornicatus, Mac Owanii“, coronatus, leptospermus”. 
a. — Endoperidium stipité, orifice lisse : 
limbatus, Hieronymii *, arenarius, rufescens, Readeri*, minimus, 
peruvianus*, calceus*. 
b. — Endoperidium sessile, orifice lisse : 
laccatus, Englerianus”, violaceus”, triplex, vittatus*,"fimbriatus, in- 
frequens*. 
D. — Section des epigei : 
mirabilis, subiculosus*, trichifer*, velutinus, cæspitosus*, Welrwits- 
chi, javanicus*, Scleroderma*, stipitatus. 
A globose form of Lycoperdon gemmatum. (Une forme globuleuse du 
Lycoperdon gemmatum, 
Lycoperdon piriforme in Tasmania. 
Broomeia congregata. 
The mouth of Catastoma anomalum. (L’orifice du Catastoma anomalum). 
Lycoperdon pseudogemmatum. 


246 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


Mycètes Argentinenses. — Résumé de la publication faite par SPEGAZZINI 
sous ce titre. L'auteur reproduit les figures du mycologue argentin.iA signaler 
spécialement la Cypellomyces argentinensis (n.'g. n.sp.), dont une baside est 
représentée à part. Elle a l’aspect d’une tête d’Aspergillus avec plusieurs 
grosses basides ovoïdes, sur chacune desquelles est une sphère portant, une, 
deux ou trois chainettes sporiques (!!). On ne peut que s’associer aux doutes 
émis par M. LLoyp sur la place de ce champignon dans la classification, si 
réellement il s’agit bien là d’une baside et non pas d’une Mucédinée. 

Découverte d’une rareté mycologique. — I s’agit du Queletia mirabilis, 
trouvé par M. Dupaix en 1906 sur un tas de tan. Cela fait seulement la cin- 
quième fois que l’on trouve ce champignon. 

Some « old » species from South-America (Quelques « vieilles » espèees 
de l'Amérique du Sud). 


Liovp (C. G.). — The Nidulariaceæ. or bird’s nest fungi {Les 
Nidulariacées, ou champignons nids-d'oiseaux). Cincinnati, 
décembre 1906, 29 pp., 20 fig. texte et 9 pl. doubles). 

Les genres admis par l’auteur sont ‘au nombre de cinq, car il sépare les 


Cyathus des Crucibulum. En voici les caractères : 
| Tunique mince ou absente. Cyathus. 


funiculés J R 
qe À | — | épaisse: ....5201 Crucibulum. 
Peridium cupuliforme L so s f 
sessiles. Peridium friable, à une seule 
assise. .... NE Be Sbele te INR ae Nidula. 
Peridiolensolitaine Re MC RMS PME ARR ECS COR EEE Sphæroboelus. 


Genres exclus : Thelebolus (Ascomycètes) ; Dacryobolus (voisin des Hyd- 
nacées); Polyangium (Myxobactériacées) ; Atractobolus (incertæ sedis). 
FC: 


Liovn (C. G.). — The Phalloids of Australasia (Les Phalloï- 
dées d'Australasie). Cincinnati, juillet 1907, 22 pp.. 25 fig. 
texte. 

L'auteur donne une classification que nous résumons dans le tableau sui- 
vant : 


Are Section — Simplices. — Gleba insérée directement sur un pied simple 
ou sur un pileus né au sommet d’un pied simple. 


a) Gleba née sur un simple pileus............. Phallus. 
b) Gleba née directement au sommet du pied. 
Pas de DiléuS RPRPER EEE eee DSÉREETES Mutinus. 


de Section — Lobatæ. — Gleba recouvrant totalement, ou 
sur la face interne, des branches ou lobes 
attachés au sommet du pied. 
Stipe columnaire, à rayons libres au sommet.. ZLysurus. 
Stipe en tube creux, élancé, à bords lobés..... Anthurus. 
Stipe avec expansion discoïde, lobée ou seg- 
ANTONIO on e-dbdio d'obUo 0 ere Aseroe. 


ae 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 247 


3° Section —Columnatæ. — Réceptacle formé de colon- 
nes simples, verticales, réunies à leursom- 
met. 
Colonnes sessiles........ CR D ERA Ar Laternea. 


Colonnes soudées à la base en un stipe distinct. Pseudocolus. 


4e Section — Clathraratæ. — Réceptacle treillissé. 
Tout le réceptacle formé de mailles. .......... Clathrus. 
Mailles différenciées ausommet d’un tube creux 
formé de colonnes soudées ................. Colus. 
F. GUÉGUEN. 


Burzer (E. J.) et Lerroy (H. M,). — Report on trials of the 
South African locust fungus in India [Rapport sur des 
essais d’inoculation faits dans l'Inde avec le « Champignon 
des Sauterelles » de l'Afrique du Sud]. — Agricultural Re- 
search Institute, Pusa-Calcutta, Govern. Printing Office, 1907, 
1Won6 tb pp: 


Exposé des essais d’infection ën vitro tentés sur divers Acridiens à l’aide de 
cultures pures de Mucor exitiosus Massee. 

Le champignon ne se développe pas sur les Acridium ærugniosum et À. 
succinctum, non plus que sur l’Hieroglyphus furcifer. : 

Quelques Acridium peregrinum furent inoculés avec succès relatif, tandis 
que d’autres restèrent indemnes. Le champignon, même lorsque ses spores 
sont ingérées par l’Orthoptère, etaussi lorsque l’animal a été soumis à des pul- 
vérisations de spores mises en suspension dans l’eau, est loin de produire 
toujours l’infection. Ces résultats concordent avec ceux que l’on a obtenus 
dans bon rombre d'essais analogues, tentés avec des cultures des champi- 
gnon entomophiles les plus divers. Il semble que le passage sur milieux 
artificiels fasse perdre rapidement leur virulence à beaucoup d’espèces fun- 
giques. 

F. GUÉGUEN. 


Percu (T.). — The fungt of certain termite nests [Les Cham- 
pignons de certains nids de Termites}. — Annals of the 
Royal Botanic Garden, Peradeniya, 111, 2 novembre 1906, 
pp. 184-270, pl. V. XXI. 


Ce mémoire est le plus important de ceux qui ont été consacrés à l’étude 
des champignons des nids de Termites ; il renferme une intéressante mise au 
point de la question, et est illustré de très belles photographies. En voici les 
conclusions les plus importantes : 

À Ceylan, on trouve communément des champignons dans les nids de 
Termitesterrestres ; mais il n'est pas certain qu'il y en ait dans le nid des 
espèces arboricoles. Le champignon se développe seulement sur les amas 


248 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


d’excréments de l’insecte ; le mycélium y forme des masses blanches parse- 
mées de « sphères » pédicellées ou parfois presque sessiles, qui consistent en 
courtes branches mycéliennes terminées par une cellule ovale ou sphérique ; 
les éléments ovales germent facilement, mais sans reproduire les sphères. 
Celles-ci sont d’ailleurs incapables de germer. 
Lorsque lesexcréments sont anciens, des Agaricss’y développent. Ils affectent 
deux formes principales, l’une d’entre elles rapportée par divers mycologues 
à l’un des genres Lentinus, Collybia, Pluteus, Pholiota, Flammula, l’autre 
au genre Armillaria ; ce dernier se développe dans un voile général cartila- 
gineux, quelquefois gélatineux, et est une Volvaire modifiée (!?); la base du 
stipe et les Agarics avortés se couvrent de cellules sclérenchymateuses. On 
-n’a pu obtenir le développement ni des spores, ni des parcelles de tissu fun- 
gique ensemencées. 

Lorsque les excréments sont conservés in vitro,il s’y développe une Xylaire 
qui est probablement le X. nigr'ipes, et qui souvent naît d’un sclérote ; la 
physionomie du stroma et du conidiophore dépendent de l’âge et du degré 
d'humidité de l’amas d’excréments. Les spores, semées sur décocté d’excré- 
ments agarisé, reproduisent les stromas de Xylaire. Ces derniers sont surtout 
abondants sur les supports qui ont produit déjà un Agarie. Dans la saison des 
pluies, les Xylaires croissent sur les nids abandonnés. 

On trouve aussi sur les excréments in vitro divers autres champignons 
appartenant aux genres Mucor, Thamnidium, Cephalosporium, Peziza. 
Comme ces espèces ne sont jamais rencontrées dans les nids mêmes, l’au- 
teur pense que le bol alimentaire est stérilisé par son passage dans le tube 
digestif de l’insecte, et que ces champignons résultent d'une contamination 
des excréments. 

Les « sphères » signalées plus haut doivent servir à la nourriture de l’in- 
secte. En ce qui concerne les Termes Redemanni et T. obscuriceps, il est 
évident que ces espèces préfèrent s'attaquer aux champignons ou au bois 
envahi par le mycélium. 

Un Agaric de Ceylan, l’Entoloma microcarpum, possède un mycélium 
composé de sphères comme celles décrites ci-dessus; mais ces éléments sont 
de diamètre moindre que ceux trouvés dans les nids dei Termites. 

F. GUÉGUEN. 


Kuyper (H. P.). — Die Perithecien-Entwicklung von Monascus 
purpureus Went und Monascus Barkeri Dangeard, sowie 
die systemetische Stellung dieser Pilze. [Le développement 
du périthèce des Monascus purpurèus et M. Barkeri au 
point de vue de la position systématique de ces champi- 
gnons|. — Annales Mycologici, III, 1, février 1905, pp. 32- 
81, 1 pl. ath. 


Les faits nouveaux que renferme ce long mémoire sont noyés dans une dis- 
cussion bibliographique indigeste, et l’auteur a négligé, comme il arrive trop 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 249 


souvent, de les présenter sous forme de conclusions à la fin de son travail: 
Aussi ne pouvons-nous que renvoyer à la lecture du mémoire in extenso. 
F.G. 


SALMON (Em. S.). — Preliminary note on an endophytic 
species of the Erysiphaceæ. [Note préliminaire sur une 
espèce endophytique d'Erysiphacées]. — Ibid., pp. 82-83. 


L'Erysiphe taurica Lév. a un mycélium plongé dans le mésophylle de la 
feuille ; les conidiophores, portant chacune une seule conidie, sortent par 
les stomates. Le mycélium, pendant et très rameux, parcourt les espaces in- 
tercellulaires, et souvent envahit totalement les cellules du mésophylle. 

La cloison s’observe sur les divers hôtes de l’Æ. taurica(Euphrobia lanata, 
Psoralea drupacea, Clematis songarica, Artemisia Dracumulus, Cappuris 
spinosa, Verbascum sp., Odontospermuim aquaticum, Nepela podos- 
tachys). 

L'auteur émet l’idée que ses caractères devraient faire ranger cet Erysiphæ 
dans un genre nouveau, qui peut-être se confondrait avec le genre Oidiopsis 


(Scalia 19092). 
FC 


LAGARDE (J.). — Contribution à l'étude des Discomycètes char- 
nus, Ibid., IV, 2, avril 1906, pp. 125-202, et 3, juin 1906, 
pp. 203-256, 4 planches et fig. texte. 


Ce mémoire se divise en deux parties, dont la première est consacrée à l’his- 
torique, à la terminologie et à la technique employée par l’auteur. Dans la 
partie terminologique, M. LAGARDE définit, avec plus de précision que ne le 
font d'ordinaire les auteurs, les termes dont il se servira, et établit leurs 
homologies. 

Le chapitre de technique, divisé en technique histologique et technique 
cytologique, expose avec clarté les méthodesemployées ; il devra être consulté 
par tous ceux qui s’occuperont de l’étude anatomique, non-seulement des 
Discomycètes, mais de tous les grands champignons. A signaler le réactif 
fixateur nouveau (picro formol-alcool) indiqué comme d’un emploi général 
avec tous les Discomycètes charnus. (Acide picrique 1, acide acétique 10, 
formol 20, alcool à 70v, 70. Fixation 48 heures, puis décoloration partielle par 
trois séjours consécutiäs dans l’alcool à 70e). Pour les corpuscules métachro- 
matiques, l’alcool à 95° doit au contraire être préféré au fixateur précédent. 

Dans la seconde partie de son travail, de beaucoup la plusétendue, l’auteur 
expose les résultats de ses recherches pesonnelles. Trois chapitres la compo- 
sent. Le premier est consacré à l'anatomie générale, et est conçu dans le même 
esprit que l’anatomie générale des Hyménomycètes de PATOUILLARD. Le se- 
cond chapitre renferme les observations morphologiques, anatomiques et cy- 
tologiques faites par l’auteur sur plus de cinquante espèces. Enfin letroisième 
donne les conclusions taxinomiques des faits exposés précédemment ; en voici 
le résumé: 


250 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


4o) Les Operculés et les Inoperculés, ainsi que l’a établi M. BOUDIER, cons- 
tituent deux groupes parallèles d’après les caractères tirés de la déhiscence 
- de l’asque, de la forme et de la dimension des éléments de l’hyménium, et de 
la structure anatomique. 

20) Les Mitrés, Morchellacées et Helvellacées, et les Clavulés, Géoglossacées, 
doivent être définitivement séparés, les premiers répondant à tous les carac- 
tères des Operculés, les seconds à ceux des Inoperculés: ils ne présentent que 
des analogies de forme extérieure. 

30) Les Morchellacées et les Helvellacées forment deux familles distinctes 
par la disposition de l’hyménium sur l’hyménophore, le contenu des spores, 
la forme et les dimensions des paraphyses, enfin par la structure de la trame, 
tous caractères différents dans les deux familles. 

4) Le groupe des Operculés, d’une part, et celui des Inoperculés, de l'au- 
tre, forment deux séries continues composées de familles alliées entre elles 
par des termes de transition. 

50) Les termes correspondants des deux séries présentent des analogies 
dans la forme extérieure du carpophore : Ex. : Mitrés et Clavulés. Pezizacées 
et Hélotiacées, etc. 

6°) Le genre Apostemidium doit prendre place à côté du genre Mollisia, 
dans la famille des Mollisiacées. 

F. GUÉGUEN. 


Fircn (Rusx). — The action of insoluble substances in mo- 
difying the effect of deleterious agents upon the Fungi. 
[Action des substances insolubles sur l'effet des agents délé- 
tères vis à vis des Champignons]. — Ibid., 111, 4, août 1906, 
pp. 313 21. 


Divers milieux nutritifs (décoctés de betterave et de pruneaux, bouillon de 
bœuf) ont été additionnés, soit de sulfate de cuivre, soit d’acide sulfurique en 
proportions déterminées. Une partie de ces milieux était employé telle quelle 
à la culture du Penicillium glaucum et de l’Aspergillus niger; une autre 
partie était absorbée par des corps poreux (sable de mer, verre pilé, papier à 
filtre d'analyse, plaques poreuses d'argile), qui servaient ensuite de substra- 
tum. Le toutétant ensemencé comparativement, les récoltes obtenues ‘lans 
les différents cas étaient pesées. Voici les résultats obtenus : 

Les corps poreux, introduits dans une solution antiseptique, y favorisent la 
croissance des champignons et cela d’autant plus que la concentration est 
plus faible. [l semblerait que les substances poreuses soustraient aux liquides 
des molécules toxiques. 

De tous les corps employés, le sable de mer semble le plus actif. Le papier 
à filtrer est moins aetif ; la poterie a une action défavorable. Enfin le verre, 
lorsqu'il est finement pulvérisé, entre en solution, et ses effets particuliers ne 
sont pas négligables. 

IRUES 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 251 


ALLEN (CarouiNE L.) — The development of some species of 
Hypholoma [Développement de quelques espèces d'Æypho- 
loma]. — Ibid., IV, 5, octobre 1906, pp. 387-94, 3 pl. 
photomicrog. 


L'hyménium de l’'Hypholoma sublateritium et de ses formes affines est 
d’origine endogène. Au début, il y a un voile général, le chapeau, l’hyméaium, 
les lamelles et la partie supérieure du stipe proviennent de la croissance et 
de la différenciation d’une petite aire centrale du tissu. 

La cavité sous-piléaire se forme après que l’hyménium qui la tapisse est 
apparu, et elle se produit par rupture des hyphes à la surface de celui-ci ; 
la croissance inégale des hyphes de l’hyménium primordial provoque la 
formation des lamelles. Dans cette espèce, les cystides se montrent de très 
bonne heure et bientôt atteignent leur développement complet : elles sont à 
ce moment plus proéminentes qu’elles ne le demeureront dans les feuillets 
adultes. 

F. G. 


ConsranTINEANU (J.-C.). — Über die Entwicklungsbedingun- 
gen der Myxomyceten [Sur les conditions de développe- 
ment des Myxomycètes]. — Ibid., IV, 6, décembre 1906, 
pp. 495-540. 


Ce mémoire est divisé en deux parties. Dans l’une sont étudiées les parti- 
cularités de la germination, au sein de l’eau ou de divers liquides, chez une 
douzaine d'espèces de Myxomycètes. Dans l’autre partie est décrite la forma- 
tion du plasmode en différentes circonstances. 

Les résultats de chaque série d’expériences sont condensés en tableaux in- 
tercalés dans le texte, et qui montrent de quelle façon méthodique l’auteur 
a su varier les conditions des expérimentations successives. Voici les princi- 
pales conclusions de ce travail très documenté. 

Germination des spores. — Pour qu’elle ait lieu, il suffit d’eau ou de 
milieux acides, La germination se produisant même dans l’eau distillée pure. 
Le temps nécessaire pour l’accomplissement de ce phénomêne varie de 30 

minutes à plusieurs heures ou quelques jours, suivant les espèces. Leliquide 
de KNop permet la germination de beaucoup d'espèces (Aethalium, Arcyria 
incarnata, Stemonitis splendens var. flaccida, et Leocarpus vernicosus) 
qui germent mal dans l’eau distillée. Les Amaurochæte atra et Didymium 
effjusum germent jusqu’à une dilution de 4°/ de ce liquide. Parmi les sels 
de la liqueur de KNop, ce sont les phosphates qui agissent le plus :ctivement. 
L'eau des conduites est aussi un milieu favorable; les spores du Physarum 
didermoides y germent comme dans l’eau distillée. 

Les acides libres en solution sont nuisibles. Les alcalis étendus permettent 
Ja germination de quelques espèces (Aethalium, Amaurochæte atra, Badha- 
mia macrocarpa), non de plusieurs autres (Leocarpus vernicosus); il en es] 
de même pour les extraits de diverses matières organisées. 


252 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


La résistance des myxamibes dans l’eau distillée et les extraits naturels 
n’est pas considérable ; en moyenne elle est de trois à cinq jours. Pour le 
Reticularia, la survie est de dix jours à basse température (+ 3 à 40 C.). 

Le pouvoirosmotique des solutions est sans influence sur la germination, 
dans de certaines limites ; entre diverses solutions sucrées isotones, la réus- 
site de l’expérience dépend de la nature du sucre. 

Les basses températures (vers + 2° à 4° C.) peuvent favoriser la germina- 
tion. Ce résultat est obtenu avec les Aethalium septicum, Physarum 
didermoides, Didymium effusum, Reticularia Lycoperdon, Perichæna de- 
pressa, Amaurochæte atra, Stemonitis flaccida et S. fusca, Comatricha 
obtusata. La teinpérature critique supérieure varie avec les espèces, de +30, 
+ 35eet même +400(Æthalium). Les spores résistent longtemps à l’étuve à 
+ 80°, mais sont rapidement tuées à + 900. 


Formation des plasmodes. — On peut obtenir les plasmodes et les 
sporanges dans les solutions suivantes : Knop 1 0/0; Dextrine 5 0/6, glucose 
2,50/0, Knop 1 0/0 et dextrine 50/0: le développement s’y opère aussi bien 
que dans les milieux naturels. 

L’Aethalium septicum donne alors son plasmode entre + 140 et + 350, le 
Physarum didermoides entre + 7° et + 30°, le Didymium effusum entre 
+ 5° et + 300. Le Ph. didermoides forme ses plasmodes et ses sporanges 
sous l’eau, mais dans ce cas ils ne sont plus recouverts de calcaire; le capilli- 
tium lui-même est pauvre en chaux, ou même en est totalement privé. 

Sous l'influence de l'humidité, les Aethalium septicum, Badhamia mu- 
crocarpa et Leocarpus vernicosus donnent des kystes; si la sécheresse sur- 
vient, l'Aethalium fructifie, tandis que les Amaurochæte atra, Badhamia 
macrocrapa, Leocarpus vernicosus, Physarum didermoides et Didymium 
effusum demeurent enkystés. Le plasmode d’Aeth. septicum se forme à + 13° 
aussi bien à sec que quand le milieu est humide, mois dans les deux cas il 
s’enkyste si latempérature vient à s’abaisser. À la même température, le 
Physarum didermoides ne donne rien, etle Didymium effusurn s’enkyste, 
soit à sec, soit à l'humidité. 

Aux températures élevées (+ 30° à 35°) l’Aefhal. septicum fructifie à sec et 
non à l'humidité; le Physarum didermoides et le Didymium effusum ne 
s’enkystent plus. 

F, GUÉGUEN. 


Mac Azpine (D.). — À new Hymenomycete, the so-called 
Isaria fuciformis Berk. [Un nouvel Hyménomycète, appelé 
jusqu’à présent /saria fuciformis Berk]. — Ibid., pp. 541-51, 
2 pl. 

Sous le nom d’Isaria fuciformis, BERKELEY a décrit ce champignon qui 
se trouve en Australie sur diverses graminées (Lolium perenne, Festuca 
bromoides, etc , etc.) et à l’état de repos sur le Medicago denticulata et le 


Silybium marianum, lorsque ces Graminées sont mortes Il envahit ainsi 
fréquemment de grandes étendues, et un cultivateur affirme à M. Mac ALPINE 


: 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 253 


que ce parasite cause l’avortement des vaches. On arrive à le détruire par des 
pulvérisations de sulfate d’ammoniaque ou de divers fungicides, tels que le 
sulfate de fer employé aussi contre le Lycoperdon pratense qui, comme 
l’Isaria, envahit les boulingrins et les détruit. 

Le baron DE MUELLER,qui avait adressé à BERKELEY les premiers échan- 
tillons décrits, considérait la plante ccmme un Clavaria. Mac ALPINE, en 
l'examinant de nouveau, y a en effet trouvé des basides à 4 stérigmates, mais 
elles sont confinées à la partie touffue de la plante. Aussi rapproche-t-il ce 
champignon des Hypochnacées, sous le nom d’Hypochnus fuciformis (Berk) 
M. Alp. 

FE. G. 


Sypow (H. et P.). — Æine kurze Mittheilung zu der vorste- 
henden Abhrandlung von Prof. D. Mac Alpine über Isaria 
fuciformis. [Courte note sur le précédent mémoire]. — Ibid., 
p. 551. 


D’après ces mycologues, ce serait au genre Epithele Pat. qu'il faudrait 
rapporter le champignon et non au genre Corticium. Ce serait l’Epithele 
fuciformis (Berk). v. Hôhn. et Syd. 

F. GUÉGUËN. 


STRANAK (Fr.). — Studie o temnostni flore jeskyn sloupskych 
[Etudes sur la flore mycologique des cavernes!. Thèse pour 
le diplôme de docteur en physiologie, Prague, 1907. 1 br. 
de 41 pages in-8°, avec fig. texte. — Prague, Gregor et fils, 
Krübtiskärna, V, 1907. 


Dans cette publication écrite en langue tchèque, l’auteur traite de la flore 
mycologique des grottes et avens de la Moravie. 

Après avoir fait l'historique de la spéléobotanique, l’auteur aborde l'étude 
des Champignons des grottes. Il divise ces derniers en deux catégories : 
1° ceux qui recherchent les grottes pour s’y développer et ceux qui n’y vivent 
qu’accidentellemert. Il étudie la manière dont ces végétaux se comportent 
vis à vis des différents facteurs biologiques : altitude, substratum, obscurité, 
état hygrométrique de l'air. 

L'auteur passe ensuite en revue les déformations produites par ces condi- 
tions biologiques : résultats qui confirment les idées émises récemment en 
France. Le manque de lumière produit l’étiolement et la déformation du 
chapeau ainsi que la stérilité de l’hyménium et l’altération de la couleur de 
l’hyménophore. 

Les cavernes de la Moravie, où la température oscille entre 6 à 7 et 10 
sont peu propices au développement des formes parfaites; mais on y observe, 
par contre, de nombreuses formes de mycéliums monstrueux. Quant à la 
phosphorescence, elle ne fnt observée que sur un mycéliunm semblant cor- 
respondre à Armillaria mellea Vahl, 


254 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


L’obscurité des grottes fournit l’occasion d'observer l’accroissement anormal] 
des champignons sous l'influence des mouvements paratoniques et mécani- 
ques. Ce sont, partie des mouvements géotropiques et héliotropiques, partie 
des mouvements causés par les courants d'air. En ce qui concerne le géo- 
tropisme, les champignons semblent être positivement géotropiques tant que 
le chapeau n'est pas développé, puis négativement géotropiques à l'épanouis- 
sement de ce dernier. L’héliotropisme ne s’observe qu’à l’entrée des grottes. 

Les grottes de Moravie sont beaucoup plus riches que noscavernes françaises 
et dans la seconde partie de son ouvrage l’auteur décrit 47 espèces avec leurs 
variations anatomiques. 

M. STRAXAK a décrit une nouvelle espèce d’Ascomycète microscopique 
appartenant au genre Gliocladium et parasite du Lenzites abietina Bull. 

L'ouvrage, des plus intéressants et bien documenté au point de vue de 
létude locale, se termine par l’exp”sé des conclusions et la liste des grottes et 
des espèces qui y furent rencontrées. Ajoutons que de nombreuses figures 
accompagnent et facilitent la compréhension des diagnoses. 

Nous regrettons seulement que, par suite d’un sentiment patriotique, très 
louable d’ailleurs, l'Université de Prague continue à publier ses travaux en 
tchèque et n’adopte pas une langue plus répandue dans le monde scienti- 


fique. 
J. MAHEU. 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 
Auteurs de Notes et Mémoires publiés dans le 


TOME XXIII (1907) 


DU 


BULLETIN pr La SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE 


Pages, 

Liste alphabétique générale des membres de la Société. I 

Liste générale par localités des membres de la Société... XXV 
Arrould I. et Goris À. — Sur une réaction colorée chez les Rus- 
sules et les Lactaires. Application à la diagnose de certaines 

ETES oco000Hop0 00 bo bo d bb Top oo» 00000600 174 


Baïnier G. — Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris. 
IX.— Sur dix espèces nouvelles de Penicillium et 


sur le genre nouveau Graphiopsis (PI. IL à V)... 10 
X.— Sur trois espèces de Sporendonema, dont 
deux nouvelles (PIX) Rene PRE er ee 93 
XI.— Poecilomyces, genre nouveau de Mucé- 
dinées (BAND) ERP PRE RER PEER Cent 26 
XIL.— Aspergillus clavatus, giganteus n. sp. et gra- 
ENT ED AID RP rene noodbanebo ne 91 
XIIL.— Penicillium caseicolumn. sp., Paxilli n. sp., 
CANON a ONE) so oc ete oropon0 94 


XIV.— Scopulariopsis (Penicillium pro parte) 
genre nouveau de Mucédinées (PI. VI et XIL).... 98 
XV.— Gueguenia caespitosa, n. g. n. sp. Muce- 


dinearumi (BI EXTTT) EEE PE PRE PER EPA ER 406 
XVI.— Cephalomyces nigricans, n. g. n. sp. 
Mucedinearum (PI. XIV)........................ 109 


XVII.— Gliocladium roseum n. sp., et Cephalospo- 
rium Acremonium (Pl. XW)...............:..... ddl 


256 TABLE DES MATIÈRES. 


Baïinier G. — Mycothèque de l'Ecole de Pharmacie de Paris. 


XVIII.— Note additionnelle sur les Gueguenia.— Sco- 
pulariopsis repens et S.communis n.sp.(Pl. XVI) 125 
XIX.— Gonatobotryum, Gonatobotrys et Arthrobo- 
LC TE 24 AD, C LEE D POP RIE Sen Er AS UE ns 128 
XX.— Evolution du Papulaspora aspergilliformis 
et étude de deux Ascodesmis nouveaux (PPI. XVIII 


D Qi PQ) ANT Ee  E e RSnE 132 
XXI.— Quelques espèces de la tribu des Céphalidées 

CPC E EE) EEE NE RS 21 
XXIL.— Trichurus gorgonifer n. sp. (PI. XXV)..... 229 


XXIII.— Les genres Hypomuyces, Trichocladium et 
Acremoniella, comparés au genre nouveau Chla- 


mydomyces {PI. XXVI)...................... 239 
Barbier M. — Compte-rendu sommaire des excursions de la Société 
mycologique de la Côte-d'Or en 1906..................... XVIII 
Demanche (Voy. Sartory).212000) 26000 ANR NE ANNEE 
Dumée L.— Note sur l'Agaricus pudicus Bull. (Lepiota pudica).... 115 
Goris'A."{(voy: Arnould):." "0e Pere RE 
Guéguen F.— Rapport sur la session extraordinaire d’octobre 1906 
auxienvirons Ge Paris LA een. EL CLR RENE I 
— Recherches biologiques et anatomiques sur le Xyluria 
HypoL yon Pl RENTE ENNEMI CEE 186 
Hariot P.— Note sur un Oidium du Chêne........................ 157 
Hariot == (Voy. Mangin)-n Etre RC Rene 
Lutz Li. — Nouveau procédé de conservation des Champignons avec 
leuTSICoulerS UE AAA ENTER AR EN AY ON SM NS 116 
Mangin L. ei Hariot P. — Sur la maladie du Rouge du Sapin 
pectiné dans la forêt de la Savine (Jura) {9 fig. texte)......... 53 
Mangin L.-— Note sur la croissance et l'orientation des réceptacles 
dUnagulinu fomentartan(ihies) EP PE PARA PME ER EER EEE 115 
Maublanc AÀ.— Sur quelques Champignons inférieurs nouveaux ou 
péuiconnus (PISSROC) ARR NAIL EUR EURE AE Re LOS RS 141 
— Ceratopycnidium, genre nouveau de Sphéropsidées (fig. 
ÉÉXLE) ST en PINS D LL A SES SES RCE RE AUS) 
Maublanc À. — Sur la maladie des Sapins produite par le Fusicoc- 
Cum a bietinumiOtetexte) AAA 160 
Membres de la Société (liste générale alphabétique des). I 
— — (liste par localités)................ XXV 


Michel. —. Excursions du groupe mycologique de Fontaine- 
XXII, 152, LXIX 


NO E  OE D'oet db Oo elarats à D 0! be 
Patouillard N. — Le Ratia, nouveau genre de la série des Caulo- 
DLoSsunuteritexte) MEN MASMNERNRECAR EAN ENENRESSARERE 50 
Patouillard N.— Champignons nouveaux du Tonkin (PI. VIII)... 69 
— Quelques champignons de l'Afrique occidentale................ 80 
Pyat Félix. — Compte-rendu de l'Exposition de champignons du 


Jardinides PlantesidiAngers-2e/ OA REE MM XXXXV 


TABLE DES MATIÈRES. 257 


Riel Ph. — Description d’une Amanite nouvelle de France (Ama- 

nita Emilii) du groupe de l’A. muscaria (PI. [).... ...... 1 
Russel! W.— Note sur la distribulion des champignons comestibles 

et des champignons vénéneux dans les bois des Casseaux.. XXXXI 
Sartory À. — Cryplococcus salmoneus u. sp., levüre chromogêne 


des sucs gastriques ihyperacides Le RENE 28 
— Etude bibliographique et biologique de l'Oidiumlactis (fig. texte) 99 
— Récolte et emploi de l'Elaphomuyces granulatus............... 86 
—— Etude biologique du Cryptococcus (Saccharomyces) glutinis 
1BREG OR) A OS SO ER CE AE EE A AT 87 
Sartory À. et Demanche.— Etude d’une levüre (Cryptococcus 
Rogerii n. sp.) isolée d’un pus de péritonite par perforation de 
LUE SCO TAG LT NO A AN EE EU CNE TR NA 179 
Btbonnapitenano lu que EEE PREERENTEE 191, 450, 249 
Rapport de M. F. Guéguen, Secrétaire général, sur la session extra- 
ordinaire d'octobre, aux environs de Paris................. I 
Répartition par localités des membres de la Société..... XXV 
Exposition publique de champignons au Jardin des plantes d'Angers XXXXV 
Société mycologique de la Côte-d’Or.............................. XVII 
Groupe mycologique de Fontainebleau................. NXIIT, 152, LXIX 
Compte-rendu/des séances de février mars.....::... 147.22. XXXIV 
= — EVA EILUTTE oe E0DA COLOR LE Poe AI LIV 
— — de Septembre.............. PARA ADN CA LX VIT 


ar == d’octobre-novembre-décembre.......... LXXV 


TABLE ALPHABETIQUE 


DES 


Espèces et genres nouveaux décrits dans le tome XXII. 


ANNÉE 1907. 


Pages. 
Amon Emi Riel: 7e ECM SRE NE NME SENS 4 
Ascodesmis echinulataBainiers ennemie Lee 137 

— reticularu Bainier rer mere Eee Ce RCE CL EEE 137 
Aspergilusignactlis Bainier ME PERR CE RR ERA ARE SERRE 92 
Gamarosporium'Persicæ Mauble nee RCA 144 
Cephalomyces Bainier, nov. gen. Mucedinearum................ 109 

— nigricansiBainIen. LE URL NAN AUNIIENeS 109 
Geratopycnidium Mauble, nov. gen. Sphæropsidearum.......... 146 
_ CUICOLUMOMAUDIC EE ERP RERO E ECRIRE EE ERREES 146 
Chlamydomyces Bainier, nov. gen. Mucedinearum............... 240 
— diffususiBainiers ee... nec CEE E CEE 240 
Clavaria mira Pat... 00e ROSE DOTE HE 00 0 0 00 71 
Collybia DemangertiPat ere ERA ET RE rer 71 
ConiophondiHaNoLeNnsiS PA MERE REC C ET EEE COL EME E CE ELU 76 
Gorolus GhudŒi Bat RE EC EE RER LED CC CELLES 83 
CorticiumiIgeochrOUMIPAL IE ERP OMEETEECE CEE PTE RER EEE COTES 71 
Cryptococcus Rogerii Sartory et Demanche............ Boo oo ssouooë 179 
— SAIMONneULsSASAT OT EEE EEE eee er CCE 29 
Cytosporina Halimi Mauble.......................... VOPAdS ue one 144 
Dendrosphæra Pat. nov. gen. Xylariacearum..................... 70 
— Ebeñnhard Pat PEER E EEE ce ee EEE CC ECC CEE 70 
PavolusiEberhardtiPat RCE EEE ERA CCR TETE 71 
FlammulatHanoiensis Pate remremeee echec ecrire 717 
EunaliaiBouenPat ER EEE Ce EL ter ce CLELL CEE t SD AOL Se 81 
Ganodermatenines Pate Perte rer ete ec Dec TR CRE EEE 75 
GliocladrumiroseumiBainier HAE ae LC ere ER EEE 111 
Graphiopsis Bainier, nov. gen. Mucedinearum.................... 19 
— CornurBainier tente rer eCer ceci JaBoottocos 19 


TABLE DES MATIÈRES. 259 


Gueguenia Baiïnier, nov. gen. Mucedinearum ......,...... 106 et 125 

— CHSpiOS A) BAIMEP ere eee eee nee bre nee 107 

HerogonarBoucand Pat en PEAR A AN RER 81 

—  phæopora Pat........ CU DA ANS ES ANUS eo tn ns 74 

Humaria minutula Pat...... D A TA A A AS 5e 85 

Hymenochæte (Thelephora Lév.) nigricans Pat...….................. 15 

Hysterostomella elæicola Mauble.................................. 143 

Benrzites cyclogrammartBat. AE TE RENE NE Pre AR 73 

RER ANUSALOlo PR EeUSAPA LEE CREER EEE CAN ENEETES) 76 

epiolarDemangelPat- RICE RIRE NEA MEN Nr ann 78 

ebIoNonUsS as per LU SAP Alt LEE RC EMEA RER 82 

Le Ratia Pat., nov. gen. Hymenogostræorum ..................... 50 

— SUN TONER NES INSEE Cet le Aer ie cer ele 50 

Leucoporus prostratus Pat ........... a NA Et Da 73 

Macrophoma Abietis Mangin et Hariot............ at Le 63 
Menoidea Mangin et Hariot, nov. gen. Tuberculariacearum Mucedi- 

HCFIAN Shots dose ee NT PEN SE te 67 

— Abietis Mangin et Hariot .............................. 67 

Nematoloma cærulescans ............. CS ES ARS AD A CE AE A Enle ar 78 

Penicillium albicans Baïnier...................................... 18 

— aspergilliforme Bainier ........... SRI A CR dÉb 14 

— asperulum Bainier..................... Se EE OO 17 

— CASCICOLUMIBAINIET RE MORE ne PCT 94 

— elonqatunt Bain tien ter ARAMRENENCEErN ANA ner 17 

— CRCCLUMPBAINIET EN PES SENTE EPA 13 

— CROMO NOR Le oo edoc een oo ubosvenvbeoseupue 96 

— DALUVUTOB AMIE ELECTRON EEE RE CES AT ErRE 18 

— PONT EE Ce obdese onde dot eaLo nee 0000000 94 

— DubentulumBeinier ue ARR ANUS NRIENANtA 16 

— Urticæ}Bainien. PNR NET ANA RSR NES 15 

— VESICUIOSUIMABAINMIE EE PERTE RARE RE E 10 

— virescens Bainier.................. D Re Le OAI aie 12 

Phellinus stabulorum Pat..... OA ENS A CRAN EAN ER M D NA 74 

PhomoiNicotianeMauble rene ACER ERP EEE PAR ébod NU 

Physalospora populina Mauble................................... 141 

Paroo JADE dde Bbocosdodobo bed ed be o mes boso da 70 

Pæœcilomyces Bainier, nov. gen. Mucedinearum................... 26 

— VariotiBainien eee ete te rer A DOVE Do dia 26 

Polyporus violaceo muculatus Pat ................................ 72 

Rhizosphæra Manginet Hariot, nov. gen. Sphæropsidearum. ...... 59 

— Abietis Mangin et Hariot ..................... FEAT 55 

Rhizosphæra (Coniothyrium Cda) Pini Mauble......... a D te EE LT 

Scopulariopsis Bainier, nov. gen. Mucedinearum................. 98 

— communis Baïnier .................... EL A DE 125 

— brevicaule Bainier ........................ HO DRAE 98 

— EPENSIBAIMIEL EE... ec ecereeie OR ES DOI 195 


— rubellus Baïnier ..........,.,..,... EAN Tate rat ot 104 


260 TABLE DES MATIÈRES. 
Scopulariopsis rufulus Bainier...................... SR Cl 0S 
Sphærella Tabaci Mauble......... DR AE TOR De At QU AE UT a UI ER 149 
Sporendonema Artemisiæ Bainier.............................. p 21 
— SAliCiSiBa Interne tee em ee tee EC REOUE 94 
SLeRCUMIUrALUMEPALE EEE AE RER ER E ERERE RE" 72 
Syncephalastrum cinereum Bainier............................... 229 
— fuliginosum Bainier..... SR RAR ES 293 
Toxosporium (Pestalozzia Peck) camptospermum Mauble........... 173 
Trichurus gorgonifer Bairier. ......... SE A OS NO US Q UE 299 
Tilostoma ChudenPaAt Ne ER CLR ee CL E £4 
Ungulina volvata Peck. var. pleurostoma Pat...................... 74 
Veluliceps Pin Pal PR RE De ture Aer Cao à ie 72 
Nanthochrous rudis Pal Re NN RE ere 83 
Xerotus luteolus Pat................. A A DAS à ROME EG dd 6 eo à 84 


BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 


Liste alphabétique des Auteurs analysés dans 
le Tome XXII — Année 1907. 


Pages. 
Bibliographie analytique................................ 191, 150, 242 
Allen (Gaxroline-t):5:.21.1440)2200mnbLeU EL Nr UN ARS AU tnrIn 251 
Alpine (DS Mac): ee Une nn A ANAL 259 
JEAN AU RQ BE D) ESA EN A UE I ES 193, 124 
Barbier (M) NE Met Re AR OA Nr SR Re En Me 944 
À SERA PA NN ES AQU APR RSR ER ER A A 124 
Boudien (Erni): ns A rot AN NA TR a AN 242 
Butler (&.-J.) et Lefroy (H.-M.)................................ 247 
Gonstantineanu (:-G:)::.:122 PSN ee Anne 251 
ACC (RU DV) SEP RPC LUN A Er Nr ae SA ae 250 
Buhrmann(Erantz).:. 00 lee ANNEE RE na 150 
Hedgcock\(G\ Grant): 10 en PNA Ne 121, 122 
Kauïffmann (C.-H.)..... DO Lo a TOR AA A ER Ro ee EN AR ee AR US 193 
Kuyper (H.-P.)........ AN nes RS te Pen ao 249 
Padardes(i) rt Msn ANS Ne Aer Gt ANA Re ta PR a tete 249 
Lefroy (H.-M.)et Butler (E.-J.)............ RE A D ED ME AE ÉRONS DEN 247 
Besesneet Moreau: in e Ne eee 421 
MOV (CG) SE A A Eee ce A en 244, 245 
Magnusi(Werner)hennesennnene nn Rs nero ee 124 
Moreauel'besesnel "bn ste nr o  Rr UM tnNE 121 
EN E) 1 (0 DOME A en NRC CE RS SP BC EU 247 
ER OSE (EL) EE SRE ee ee Ar RE à ARC ne 9233 
Salmon (Ern-S;) RAA REA RS AR ASE nan 194, 249 
Sehrenk (EH von) 1222542 En A EUR Re ACT 192 
Spauldinqg (Pérley): 2) none en ne RE Re 122 
SÉCATA IC ET) 120 N Re NI NU NEA AO a Na 252 
STONE RP) 6 On M Aer A D NAN er een etes 253 


Wilson (Guy- West): nee nr te es ANR se 193 


BULLE. pE LA SOC. MYC. DE FRANCE. DEN EL OUT, 


em ere ar MN 


or cararmar cn DC ACID DATENT LEE CL NS EE VD EME PRET DE TES A A VAE rer 


F. GUuÉGUEN, ad. nat. del. el sc. 


Xylaria Hypoxylon. 


PIE EXC 


IX IT 


DE LA SOC. MYC. De FRANCE. 


BULL. 


m 
PE 
AS 


+: 


F. GUÉGUEN, ad. nal. del. el sc. 


Xylaria Hypoxylon. 


SOIT, PL CONTI 


BULLE. pe LA SOC. MYC. DE FRANCÉ. 


G+ BAINIER, ad. nat. del. et sc. 


Syncephalastrum cinereum n. sp. 


RAT AUS 


4 


BULL. pE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XXIII, PL. XXIV. 


G. BAalNIER, ad. nat. del. et se. 


Syncephalastrum fuliginosum n. sp. (1-8). 
Piptocephalis freseniana, de Bary et Woronine, (9-17). 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. MONTE Pa O0 


G. BAINIER, ad. nal. del. etse. 


Trichurus gorgonifer, n. sp. 


c# 


a 
PE 
Gus 


BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. He XXTIIT PL XVII 


G, BAINIER, ad. nat. del. et sc. 


Trichocladium asperum, Harz (1-2) 
Acremoniella atra, Cda (3) 
Chlamydomyces diffusus, n. g. n. sp. (4-6). 


RAPPORT 


De M. Fernand GUEGUEN, Secrétaire général, sur la ses- 
sion extraordinaire annuelle et les herborisations orga- 
nisées aux environs de Paris, en Octobre 1906, par la 
Société Mycologique de France. 


La session extraordinaire devant avoir lieu cette année aux 
environs de Paris, le bureau de la Société résolut, en raison de 
la longue période de sécheresse de l'été et du commencement 
de l’automne, de n’arrèter que le plus tard possible le pro- 
gramme des excursions. Dans la séance du 4 Octobre, on décida, 
devant la persistance des conditions atmosphériques défavora- 
bles à la croissance des Champignons, de réduire à six jours 
la durée de la session extraordinaire et de supprimer pour cette 
année l'exposition publique qui clôture traditionnellement nos 
assises mycologiques annuelles. 

Le programme fut, d’un commun accord, arrêté ainsi qu'il 
suit : 

Mercredi 24 Octobre. — Séance d'ouverture à 2 heures. Elec- 
tion du Bureau de la session. 

Jeudi 25. — Herborisation dans la forèt de Sénart. 

Vendredi 26. — Séance à 2 heures au siège social. 

Samedi 27. — Herborisation dans la forêt de Carnelle. 

Lundi 29. — Herborisation à Montfort-l'Amaury et la forêt 
de Rambouillet. 

Mardi 30. — Séance de clôture à 2 heures. 


Séance du 24 Octobre. 


Réunie à 2 heures au siège social sous la présidence de 
M. Marrucuor, président, la Société procède à l'élection du 


il SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. 


Bureau de la session. Sont élus: Président, M. Dumée :; vice- 
présidents, MM. Bainier et Morzrarn. 

Vingt-cinq personnes environ se font inscrire au Bureau pour 
l’excursion du lendemain. 

La séance est levée à 2 h. 30. 


Herhborisation du 25 Octobre. 


(Forêt de Sénart). 


Parti de la gare de Lyon à 9 h. 36 par une pluie battante, 
qui contraste un peu trop brusquement avec la sécheresse des 
journées précédentes, le personnel de l’herborisation arrive à 
10 h. 13 à Montgeron. À la descente du train, le temps est un 
peu moins mauvais; la journée se passera en alternatives de 
pluies fines et d'éclaircies appréciables. 

Sont présents : MM. Bainier, Bessiz, BEssin, Brers, Cua- 
TEAU, DESSENON, FRON, Gouin, GuÉGuEN, KziNckSIECK, À. LASNE, 
Marcmizer, DE MEcQuEexEM, B. PierrauGuEs, Pinoy, RENAUX, 
SARTORY, SIMON, TimBerT, ViLBoucHEvircx, membres de la So- 
ciété; MM. Bizox, BLaxc, Lamerr, H. Lasne, PELOURDE, étran- 
gers à la Société. 

Au sortir de la gare, et dirigés par M. Krincxsreck, les my- 
cologues se dirigent vers la partie de la forêt de Sénart qui se 
trouve au sud de Montgeron et à l’ouest de la route nationale 
n° 5, de Paris à Genève. Sous les chènes et les bouleaux, et 
surtout sous les pins, la récolte offre un certain intérêt et se 
prolonge jusqu’à midi et demi. Signalons parmi les espèces 
relativement abondantes : Cantharellus aurantiacus en très 
bel état, Mycena pura variés d'aspect, de couleur'et de dimen- 
sions, et surtout Tricholoma pessundatum en telle abondance 
sur un accotement de la route, non loin de la Pyramide, que 
plusieurs excursionnistes ont pu en rapporter pour des usages 
culinaires. 

Après un excellent déjeûner à l'hôtel de la Pyramide, situé 
sur la route nationale, en pleine forêt, l'herborisation continue, 
et se poursuit jusqu’au retour à la gare de Montgeron, où l’on 


SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE. if 


arrive à la nuit tombante, quelques instants avant l’arrivée du 
train qui nous ramène à Paris à 6 h. 15. 


Les espèces récoltées, au nombre de soixante-dix, sont les 
suivantes : 


Amanñnila mappa, muscaria. 

Lepiota excoriata. 

Armillaria mellea. 

Tricholoma rutilans, pessundatum. 

Collybia fusipes, dryophila, butyracea. 
Clitocybe nebularis, inversa, cerussata, clavipes, infundibuliformis. 
Laccaria laccata. 

Mycena galericulata, pura, galopus. 

Pleurotus ostreatus. 

Hygrophorus cossus, eburneus. 

Cantharellus aurantiacus. 

Lactarius torminosus, turpis, controversus, subdulcis. 
Russula Queletii, lepida, sardonia (?). 
Marasmius Oreades, epiphyllus. 

Clitopilus Orcella. 

Pholiota mutabilis, excoriata. 

Cortinarius albo violaceus, anomalus, 
Hebeloma crustuliniforme. 

Flammula carbonaria. 

Bolbitius hygrophilus. 

Crepidotus mollis. 

Paxillus involutus. 

Psalliota campestris, sylvicola, xanthoderma. 
Hypholoma fasciculare, sublateritium. 
Coprinus comatus, micaceus. 

Trametes suaveolens. 

Polyporus versicolor, frondosus, betulinus, abietinus. 
Boletus luteus, scaber, bovinus, badius, luridus. 
Fistulina hepatica. 

Hydnum repandum, erinaceum. 

Sparassis crispa. 

Corticium quercinum. 

Lycoperdon piriforme, umbrinum, gemmatum. 
Calocera viscosa. 

Tremella mesenterica, lutescens. 

Bulgaria inquinans. 


IV SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. 


Séance du 26 Octobre. 


La séance s'ouvre à 2 heures sous la présidence de M. BaïniIER, 
vice-président. Le procès-verbal de la séance du 24 est lu et 
adopté. 

La correspondance écrite comprend: unelettre de M. Dumée, 
qui remercie les membres de la Société de l’avoir choisi comme 
président de la session, et s'excuse de ne pouvoir assister aux 
séances et aux herborisations : des lettres de MM. Buriexor 
et GouJox, annonçant des envois de champignons. 

M. GuéGuex fait observer que beaucoup de membres de la 
Société n’ont pas reçu encore ou ont reçu trop tardivement le 
programme de la session, qui avait été envoyé sous bande avec 
la mention : convocation urgente. M. PEerror rappelle que le 
même fait s’est produit il y a quelques années, et demande 
que l’on fasse une réclamation auprès de l'administration des 
postes. 

M. le Dr Binor, chef de service à l'Institut Pasteur, présenté 
par MM. Boudier et Pinoy, est admis comme membre de la 
Société. 

M. Vizsoucuevircx demande s’il y aura une exposition pu- 
blique de champignons. MM. Guécuex et PError font observer 
que la longue période de sécheresse que nous venons de traverser 
donne à penser que nous récolterons trop peu d'espèces. À la 
séance de mardi, si faire se peut. on réunira en une petite 
exposition privée les échantillons recueillis. 

M. Barnier fait connaître à la Société un certain nombre de 
Penicillium nouveaux: P. pesiculosum, dont le mycélium est 
formé de vésicules inégales : ?. elegans, à pinceaux fructifères 
insérés sur de longs filaments grèles d'un port tout spécial, et 
dont les conidies se gonflent beaucoup pendant leur germina- 
tion; P. puberulum etasperulum présentant des particularités 
de même ordre ; enfin une espèce fort curieuse, intermédiaire 
entre les Aspergillus et les Penicillium, mais se rapprochant 
davantage de ces derniers par le mode de formation de ses 
stérigmates. L'auteur décrit également un genre nouveau Pœ- 


SESSION EXTRAORDINAIRE D 'OCTOBRE. V 


cilomyces, dont les stérigmates, terminés par un chapelet 
conidien, sont très irrégulièrement disposés sur le mycélium, 
tantôt isolés, tantôt verticillés ou en capitules. Enfin il fait 
connaître deux nouvelles espèces de Sporendonema. 

Ces communications paraïitront # extenso au Bulletin. 

M. Guécuen, à propos des particularités observées par M. 
Barnier dans la germination des conidies de ses Penicillium, 
insiste sur l'utilité de la mensuration des conidies et des spores 
des champignons avant et pendant la germination; on observe 
fréquemment, dans ces circonstances, d’intéressantes parti- 
cularités du genre de celles que vient de signaler M. Barnier. 
De son côté, M. Bounigr fait remarquer que non-seulement 
beaucoup de spores en germination augmentent de volume, 
mais encore se cloisonnent : la chose est fréquente chez les 
Discomycètes. 

M. Guécuex expose ensuite les premiers résultats des re- 
cherches qu'il poursuit sur le Xylaria Hypoxylon. Les coni- 
dies de ce Pyrénomycète ne naissent pas isolément au sommet 
des stérigmates, comme on le croyait jusqu'ici, mais bien en 
chapelets très caducs. Si l’on abandonne sous cloche humide 
des Xylaires en voie de développement, leur sommet se couvre 
d'une épaisse couche farineuse de conidies. L'auteur a pu cul- 
tiver la Xylaire à partir de ces conidies, sur divers milieux,no- 
tamment sur la carotte; il y a obtenu d’abord un mycélium 
blanc de neige, puis un stroma noirâtre papyracé. sur lequel 
s'élèvent des clavules semblables à celles qu’on observe dans 
la nature; ces organes donnent quelques conidies, mais jusqu'à 
présent la formation de périthèces n'y a pas été observée. 

M. Guéauex a observé dans ses cultures la phosphorescence 
du mycélium déjà signalée dans le milieu naturel ; la lueur pro- 
duite de part et d'autre est d’ailleurs très peu intense et n'est 
bien évidente que dans une obscurité complète. Les clavules 
de la Xylaire sont positivement phototactiques, si bien qu'en 
les éclairant successivement d’un côté, puis de l’autre, on arrive 
à obtenir des clavules repliées en zig-zag et très longues. 

M. Perror informe la Société du succès obtenu à l’exposi- 
tion de Milan par le Groupe Mycologique français. Ce grou- 
pement s'est vu décerner deux grands prix, dont l’un à M. 


VI SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. 


Bounier, l’autre à la Société Mycologique, sept diplômes d’hon- 
neur, six médailles d’or et quinze médailles d'argent. 

La séance est levée à 3 h. 15. et l’on passe à l'examen des 
espèces provenant de la forèt de Sénart. 


Envoi de M. le D' Buriexor, de Delémont (Suisse) : 


Panus stipticus. 

6reaster fimbriatus. 
Lactarius blennius. 
Tremellodon gelatinosum. 
Lentinus cochleatus. 


Herborisation du 27 octobre. 


(Forêt de Carnelle). 


Partis à 8 h. 40 par la gare du Nord et arrivés à Presles à 
9 h. 45, les mycologues trouvent à la gare MM. Borrer et 
Louver, qui se joignent à eux; les excursionnistes se mettent 
en route, dirigés par M. Boupier. 

Après avoir franchi la route au passage à niveau, on com- 
mence à recueillir quelques espèces. Sous les taillis où l’on 
s'engage bientôt, on trouve sur les souches une grande quan- 
tité de Xylaria Hypoxylon, dont les clavules commencent à se 
poudrer de conidies: un peu plus loin, commence la récolte la 
plus importante de la journée, qui sera cependant moins fruc- 
tueuse que ne le sont habituellement nos excursions en cet 
endroit. 

Dans les terrains sablonneux et les charbonnières à la flore 
ordinairement si intéressante, nous ne trouvons presque rien, 
pas même les #lammula carbonaria et Pyronema confluens 
dont la présence est pourtant si constante en cet habitat. 

Arrivés à la Pierre Turquaise, on s'installe pour le déjeüner, 
dont la fin est hâtée par une légère ondée. A part quelques 
gouttes de pluie de temps à autre, le temps, ce jour-là, a plutôt 
été favorable. Il n’y a qu'une chose à regretter, c'est le nombre 
un peu restreint des espèces (142) rapportées de cette longue 
excursion, et dont voici la liste : 


né 


SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRÉ. VIL 


Amanita phalloides, muscaria, citrina, et var. mappa, rubescens.' 

Lepiota procera, clypeolaria, citrina. 

Armillaria mellea. 

Tricholoma rutilans, flavo-brunneum, terreum, argyraceum, album, sapo- 
naceum, nudum. 

Clitocybe clavipes, nebularis, fumosa, infundibuliformis, flaccida, odora, 
cyathiformis, ditopa, diatreta, candicans. 

Laccarria laccata, amethystina, proxima. 

Collybia maculata, butyracea, fusipes, dryophila, tuberosa, cirrhata. 

Mycena pura, galericulata et var. calopus, vitilis, capillaris. 

Omphalia fibula, integrella. 

Pluteus nanus. 

Entoloma lividum, nidorosum. 

Clitopilus Orcella. 

Pholiota radicosa, caperata, mutabilis. 

Inocybe obscura, lucifuga, geophila, petiginosa. 

Hebeloma crustuliniformis, sinapizans, elatum, longicaudum, testaceum, 
versipelle. 

Psalliota sylvicola. 

Stropharia æruginosa, cotonea. 

Hypholoma sublateritium, fasciculare, appendiculatum. 

Psilocybe spadicea, obtusata, sarcocephala. 

Psathyrella disseminata. 

Coprinus picaceus, atramentarius, 

Bolbitius hydrophilus. 

Corlinarius fulmineus, cærulescens, rufo-clivaceus, collinitus, elatior, albo- 
violaceus, cinnamomeus, impennis, hemitrichus, castaneus. 

Hygrophorus cossus, eburneus, discoideus, virgineus, arbustivus. 

Lactarius torminosus, turpis, blennius, pyrogalus, quietus, glycyosmus, ru- 
fus, subdulcis, obnubilus, mitissimus, velutinus. 

Russula Queletii, delica, æruginosa, sanguinea, cyanoxantha, ochrochlora, 
fragilis, violacea. 

Cantharellus cibarius, aurantiacus. 

Paxillus involutus. 

Marasmius peronatus, rotula, epiphyllus. 

Lenzites variegatus. 

Boletus bovinus, badius, chrysenteron, subtomentosus, scaber, aurantiacus, 
edulis, rugosus Rostk. 

Polyporus versicolor, adustus. 

Trametes Bulliardi. 

Hydnum repandum, rufescens, membranaceum. 

Thelephora terrestris. 

Stereum hirsutum, cristulatum. 

Corticium quercinum, cinereum. 

Cläavaria formosa, cristata, 

Phallus impudicus. 

Lycoperdon echinatum, gemmatuin. 


VIII SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE, 


Cyathus striatus. 
Galactinia Sarrazini. 
Otidea umbrina. 
Pulvinula carbonaria, 
Coryne sarcoides. 
Phialea firma. 
Xylaria Hypoxylon. 


Assistaient à cette excursion: MM. Bzraxc, Borrer, Bounrer, 
DEssenoN, Duer, Fron, Gouin, GuÉGuEN, LAsne, PiernauGues 
père, RoccanD, Simon, Timserr, VirsBoucuevircn, membres de 
la Société ; M. Bucuer, Milles DesseNon, MM. Laswe fils et 
Louver, étrangers à la Société. 


Séance du 28 Octobre. 


La séance s'ouvre à 2 heures sous la présidence de M. 
Dunée, qui remercie la Société de l’avoir appelé à diriger les 
travaux de la session, et s'excuse de n'avoir pu assister aux 
séances précédentes. Le procès-verbal de la réunion du 26 
Octobre est lu et adopté. 

La correspondance écrite comprend des lettres de MM. Pez- 
TEREAU et Pornsarp, auxquels, comme le fait s’est produit pour 
un trop grand nombre de nos collègues, la convocation mise à 
leur adresse n’est pas parvenue. MM. Morës et Mincaup avi- 
sent la Société de l'envoi de champignons, qui figurent à la 
séance. M. Micuez adresse des extraits de journaux relatant 
des excursions mycologiques et une Exposition de champi- 
gnons organisées par le groupe de Fontainebleau ; ces commu- 
nications seront insérées au Bulletin. 


Sont présentés et nommés membres de la Société : 


M. Arcain-TarGé, conseiller-maître à la Cour des Comptes, 
rue Frédéric-Bastiat, à Paris, présenté par MM. Klincksieck 
et Rolland ; 

M. Boinor, interne en pharmacie à l'Hôpital Hérold, place 
du Danube, à Paris, présenté par MM. Barbier et Bougault. 


M. Gouix demande s’il ne serait pas possible d'organiser 
chaque année, aux environs de Paris, des herborisations d'au- 


FO EEE 


SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. IX 


tomne dont l'époque coïnciderait avec celle de la session 
extraordinaire de province. Cela serait utile aux membres de 
la Société qui ne peuvent quitter Paris pour prendre part aux 
sessions provinciales ; de plus. des échanges de récoltes pour- 
raient être faits entre les deux groupes d’'excursionnistes, ce 
qui rendrait les expositions mycologiques plus complètes et 
plus intéressantes. 

MM. Dumée, GuéGuEen, MarrUcHor appuient cette propo- 
sition, qui est adoptée à l’unanimité. 

M. Kriwerxsiecx demande si l'on ne pourrait décider une 
prolongation de la session, pour permettre aux membres qui 
n'ont pas reçu à temps la convocation de pouvoir herboriser 
collectivement. M. Guécuex fait observer qu’il est difheile 
d'apporter après coup une modification au programme de la 
session commencée, mais que des membres de la Société 
peuvent toujours s'entendre pour excursionner par groupes 
après la clôture officielle de la session. 

M. Duués, pour éviter que les lettres de convocation ne 
s'égarent, comme cela est si souvent arrivé cette année, 
propose qu à l'avenir elles soient adressées sous enveloppe 
fermée affranchie à dix centimes. 

M. Guéquex estime qu'il en résulterait pour la Société une 
trop lourde dépense, et que d’ailleurs les envois sous bande 
devraient arriver aussi sûrement que les lettres, si le service 
postal était convenablement fait. M. Kiinoksisck propose alors 
d'imprimer les convocations, à l'avenir, sur carte affranchie à 
cinq centimes. Cette proposition mérite d’être retenue, et sera 
reprise lorsque le moment sera venu. 

M. Sarrory expose les résultats de ses recherches sur une 
levüûre chromogène ronde qu'il a isolée de sucs gastriques 
humains hyperacides, et qu’il nomme Cryptococcus salmoneus : 
cet organisme forme, en effet, des colonies d’un beau rose-sau- 
mon. L'optimum cultural est entre + 22° et + 24°. 

Le développement se produit aisément sur divers milieux 
usuels, avec production d'un pigment dont l’auteur donne 
quelques réactions. Le Cryptococcus salmoneus n'est pas 
pathogène pour le Cobaye. 

La séance est levée et l’on passe à l'examen des espèces 
adressées. 


X SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE. 


Envoi de M. Marneaun : 


Rhizopogon rubescens. 


Envoi de M. Mozes : 


Polyporus frondosus. 
Clitocybe nebularis. 


Envoi de M. River : 


Hebeloïna crustuliniforme. 
Tricholoma sejunctum, rutilans, albobrunneum, terreum. 
Inocybe geophila. 

Collybia longipes. 

Laccaria laccata. 

Russula delica, dryina. 
Hygrophorus sp., agathosmus. 
Lactarius deliciosus. 
Marasmius Oreades. 
Stropharia melanosperma. 
Hypholoma fasciculare. 
Cortinarius sp. 

Clavaria rugosa. 
Tubercularia vulgaris. 


Envoi de M. Joacuin : 


Hygrophorus cossus, eburneus. 
Clitopilus orcella. 

Hebeloma crustuliniforme. 
Entoloma lividum. 

Tricholoma saponaceum, rutilans. 
Gomphidius glutinosus, roseus. 
Amanñnita phalloides, mappa. 
Lepiota excoriata. 

Boletus bovinus. 

Lycoperdon gemmatum. 


Envoi de M. ORGEBNx : 


Russula ochroleuca. 

Tricholoma terreum. 

Amañita vaginata. 

Entoloma rhodopolium. 

Psalliota arvensis. 

Flammula gummosa, var. ochrochlora. 
Inocybe lucifuga. 

Boletus flavidus. 


Envoi de M. le D' Récuis : 
Pleurotus ostreatus, olearius. 
Psulliota campestris. 


SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. XI 


Envoi de M. DE Lisce pu DRÉNEUcC : 


Lepiota cristata. 

Clitocybe brumalis, cerussata, odora. 
Collybia butyracea, erythropus. 
Tricholoma nudum, personatum. 
Lactarius torminosus, chrysorrhœus. 
Hygrophorus conicus. 

Armillaria mellea. 

Mycena pura, galericulata, polygramma. 
Hebeloma crustuliniforme. 

Tnocybe Tricholoma. 

Hypholoma fasciculare. 

Stropharia coronilla. 

Psalliota sylvicola. 

Lycoperdon gemmatum. 


Envoi de M. Panau : 


Armillaria constricta. 


Herborisation du 29 octobre. 
(Forêt de Rambouillet.) : 


La forêt de Rambouillet est maintenant l’une des parties de 
la région parisienne les plus complètement connues au point de 
vue phanérogamique., grâce aux innombrables excursions qu'y 
accomplit depuis de’ longues années notre dévouée collègue 
Mile Bezëze, de Montfort-l'Amaury. Mais jusqu'à présent 
cette forêt était peu fréquentée par les mycologues, aussi la 
Société avait-elle tenu à y faire une herborisation au cours de 
cette session. 

Partis de Paris par la gare des Invalides à 8 h. 32 du 
matin, nous arrivons à 9 h. 49 à la station de Montfort, où nous 
attend Mile Becëze. qui sera pour nous, durant cette journée, 
un guide aussi aimable qu'expérimenté. 

Une partie des excursionnistes prend la voiture qui les con- 
duit à Montfort ; d’autres préfèrent commencer immédiatement 
l’herborisation. Ces derniers seront, d’ailleurs, dédommagés de 
leur peine. car, durant ce court trajet et sans beaucoup s’écarter 
de la route, ils récolteront un certain nombre d'espèces intéres- 
santes que l’on ne retrouvera plus dans l'après-midi. 


XII SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. 


Presque en quittant la gare, on récolte sur les accotements 
un exemplaire de Bovista plumbea ; dans une carrière, à gau- 
che, Stropharia coronilla, Clitocybe nebularis, Panaeolus 
papilionaceus. Revenus sur la route, nous recueillons succes- 
sivement Coprinus comatus, Psalliota campestris, et, sur une 
même souche de peuplier complètement envahie par les carpo- 
phores, les quatre espèces suivantes : Pholiola destruens, 
Armillaria mellea, Pleurotus ostreatus, Crepidotus mollis. 
Sur une autre souche se voit une énorme touffe de Pleurotus 
ostreatus, dont certains se rappellent fort à propos les qualités 
comestibles. Plus loin, on trouve Marasmius rotula, Pluteus 
chrysophaeus, Psilocybe fœnisecii, Polyporus adustus, Psa- 
thyrella disseminata, Coprinus plicatilis, Pleurotus concha- 
tus, Mycena galericulata. Entoloma sericellum, Reticularia 
Lycoperdon, Tricholoma grammopodium, Hypholoma Can- 
dolleanum, Bolbitius vitellinus. Marasmius Oreades, Tuba- 
ria furfuraceu. 

En arrivant à Montfort, les membres de l’excursion sont 
invités à visiter les collections de Mile Bezeze, véritable musée 
local où l’on peut admirer la belle ordonnance de l’herbier de 
dix mille plantes, renfermant toutes les Phanérogames et 
Cryptogames vasculaires de la région, récoltées et préparées 
par notre collègue, plus des Cryptogames cellulaires et de 
nombreux échantillons de provenances diverses. Le long des 
murs, des vitrines renferment une collection, curieuse et 
unique en son genre, de quatre cents papillons de la région, 
peints sur papier et découpés par notre collègue. Chacun de ces 
échantillons, peint d’après un spécimen vivant, a exigé environ 
trois heures de travail, ce qui est peu, étant donnée la perfec- 
tion des résultats obtenus. Au travers des vitrines, l’imitation 
paraît si réussie qu'elle procure une illusion complète. 

Dans une grande salle de l'hôtel où nous attend le déjeûner, 
Mile BELEzE a exposé pour nous une intéressante série d’aqua- 
relles de champignons, peintes d’après nature, et dont voici la 
liste : 

Amanila mappa, citrina, muscaria, pantherina, rubescens, aspera, spissa, 
excelsa. 

Lepiota procera, excoriata, cristata, illinita. 

Armillaria mellea (plusieurs formes), aurantia. 


SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE. XIII 


Tricholoma sulfureum, nudum, leucocephalum, ustale, portentosum, 
cinerascens, aggregatum, arcuatum, humile, immundum (2 formes). 

Collybia dryophila, butyracea. 

Laccaria lascata, var. amethystina, tortilis et proxima. 

Clitocybe geotropa, nebularis, brumalis, infundibuliformis, inversa, 
cyathiformis. 

Mycena Mucor, acicula, vitilis, galopus, galericulata, pura. 

Omphalia pyxidata. 

Pleurotus ostreatus, sapidus. 

Hygrophorus cossus, mesotephrus, conicus, hypothejus. 

Cantharellus cibarius, aurantiacus. 

Lactarius subumbonatus, serifluus, theiogalus, vietus. 

Russula purpurea, venosa, emetica, cyanoxantha. 

Claudopus sphaerosporus. 

Pholiota destruens, squarrosa: 

Cortinarius purpurascens, multiformis, anomalus, hemitrichus, impennis, 
hybridus, castaneus. 

Hebeloma longicaudum, fastibile. 

Inocybe geophila, piriodora. 

Flammula carbonaria, gummosa, dchrochlouea. 

Naucoria pediades. 

Tubaria embollus. 

Paæillus involutus. 

Psalliota campestris, arvensis, sylvicola, pratensis. 

Stropharia aeruginosa, 
. Hypholoma dispersum, hydrophilum, sublateritium, fasciculare, capnoi- 
des. 

Psilocybe spadicea. 

Panaeolus campanulatus. 

Psathyrella atomata. . 

Coprinus ephemeroïides, ephemerus, hemerobius, impatiens, radians, 
comatus, micaceus. 

Polyporus squamosus, lucidus, sulfureus. 

Boletus luteus, aereus, edulis, et var. pinicola, versipellls, versicolor, 
subtomentosus. 

Hydnum repandum. 

Phallus impudicus. 

Seleroderma verrucosum. 

Lycoperdon excipuliforme, hiemale, gemmatum, caelatum. 

Bovista gigantea, plumbea. 

Peziza vesiculosa. 

Morchella rimosipes. 


Sur des tables se trouvaient également rassemblés quelques 
beaux échantillons de Champignions coriaces, Gastéromycètes 
et Polyporées. 


XIV SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE. 


Après le déjeuner servi à midi à l'Hôtel des Voyageurs, a 
commencé, sous la conduite de Mille BELEzE, la véritable excur- 
sion en forêt. Pour nous permettre de visiter rapidement les 
diverses stations ordinairement riches en espèces, des voitures 
avaient été mises à la disposition des excursionnistes. 

Parties de l'hôtel à 1 heure, les voitures se dirigent. par la 
route Goron, vers le carrefour du Chène Baudet. À la descente 
des voitures, on trouve sous les feuilles /nocybe geophila. En 
suivant, à pied, la route de Bluche vers les étangs de Hollande. 
on récolte successivement, sous les hêtres, Laccaria laccata, 
Coprinus atramentarius, Russula fragilis, Lactarius glycyos- 
mus. Mycena galericulata. Tricholoma saponaceum, Lacta- 
rius blennius, Russula emetica, Hebeloma crustuliniformis. 
sacchariolens ; Mycena filopes. Cortinarius elatior, Hypho- 
loma sublateritium, Collybia butyracea, Lactarius vellereus, 
Clitocybe odora, Russula xerampelina, Stropharia semiglo- 
bata, Lycoperdon hiemale. 

Remontés en voiture, nous partons vers l'Etang-Rompu. 
Sous les pins, au lieu dit « Route aux Vaches », on récolte 
Cantharellus aurantiacus, Lycoperdon gemmatum, echina- 
tum, Amanita citrina, muscaria, rubescens, Boletus chry- 
senteron, luteus, granulatus ; Tricholoma rutilans, Cortina- 
rius albo-violaceus, Mycena galopus, Inocybe strophosa, Cli- 
tocybe cerussata, Lactarius deliciosus. 

De là, nous nous transportons aux Sycomores. Sous des 
Pins, nous trouvons Stropharia aeruginosa, Collybia buty- 
racea, maculata, Laccaria laccata. Revenus à pied le long de 
la route, nous trouvons dans les taillis Amanita citrina, Scle- 
roderma vulgare, Inocybe lucifuga, Boletus badius, Russula 
cyanoxantha, Lactarius subdulcis, Amanita pantherina, 
Russula Queleti, Tricholoma nudum, Clitocybe inversa, 
Boletus edulis, Cortinarius paleaceus, Daedalea quercina, 
Polyporus versicolor, Paxillus involutus. Sur une souche de 
chêne, à droite de la route, une riche station de Tremellodon 
gelatinosum ; plus loin, Calocera viscosa, Clitocybe inversa, 
Boletus variegatus, Paxillus atrotomentosus, Lactarius 
rufus. Tricholoma saponaceum, Bulgaria sarcoides, Xylaria 
Hypoxylon, Cortinarius cénnamomeus, Lactarius torminosus, 
Cantharellus tubaeformis. 


SESSION EXTRAORDINAIRE D OCTOBRE. XV 


Mais la journée est fort avancée. Nous remontons en voiture 
définitivement et gagnons la gare du Perray, d’où nous prenons 
le train qui nous ramène à Paris à 6 h. 45. 

Onze de nos collègues ont pris part à cette excursion ; ce 
sont M. Arnouco, Mile Berëze, MM. Boué, Cnareau, DEsse- 
NON, Goris, Gouin, GUÉGUEN, MauBLanc, PIERRHUGUES père, 
ViLBOUCHEVITCH. 


Séance du 30 Octobre, 


La séance s'ouvre à 2 heures, au Siège Social, sous la prési- 
dence de M. Barnier, vice-président. 

La prochaine session extraordinaire devant statutairement 
avoir lieu en province, la Société décide en principe de tenir 
ces assises dans le Finistère. Cette région, comme le fait 
remarquer M. Guéauex, est des plus riches au point de vue 
cryptogamique. Elle a été explorée jadis,au point de vue myco- 
logique, par les frères Crouan, de CréaAcn'ouérAuULT, Micior, 
de GuErNisac, ce dernier a même publié un catalogue des 
champignons qui croissent dans l'arrondissement de Morlaix, 
et ce catalogue est riche en espèces. Tout fait donc prévoir 
que, si l'automne de 1907 est favorable, nous ferons dans cette 
région d'abondantes et intéressantes récoltes. Les curiosités 
naturelles et ethnographiques de ce pays augmenteront encore 
l'intérêt des excursions qu'y feront les membres de la Société 
et les personnes étrangères qui voudront bien se joindre à 
eux. 

M. Barnier, en quelques paroles, remercie la Société de l’avoir 
appelé à présider les travaux de cette réunion, et prononce la 
clôture de la session. 


Observations relatives à l’ensemble de la Session. 


Après la sécheresse exceptionnellement longue et continue 
qui a caractérisé l'été de 1906, il fallait s’attendre à des récoltes 
peu abondantes. L'événement, comme on a pu le voir, a con- 
firmé ces prévisions. 


XVI SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. 


Ayant dressé avec toute l'exactitude possible la liste des 
espèces récoltées au cours des trois excursions, et ayant noté 
l’abondance relative des plus communes d’entre ces espèces, 
nous croyons devoir consacrer quelques lignes à l'exposé des 
remarques que nous avons pu faire. 

Lors de la session faite dans le Jura en 1902 (année qui fut, 
il est vrai, d’une richesse exceptionnelle au point de vue myco- 
logique), on vit figurer à l’exposition d'Arbois, 280 espèces, et 
à celle de Besançon près de quatre cents ; toutes étaient repré- 
sentées par de très beaux et très nombreux spécimens. 

En 1904, aux environs de Paris, après un automne relative- 
ment sec, l'exposition pubiique réunissait environ trois cents 
espèces. 

Cette année, l’excursion la plus fructueuse, celle de Carnelle, 
ne nous a fourni que cent quarante deux espèces au total (1). 
C'est donc une diminution de près de moitié sur ce que l’on a 
récolté jusqu'à présent, aux environs de Paris, dans les plus 
mauvaises années. 

Si maintenant nous examinons de près nos listes de cham- 
pignons, nous y constatons d'importantes lacunes. Certains 
genres, ordinairement représentés au moins par leurs espèces 
les plus communes, font complètement défaut (Flammula, 
Panus, Craterellus, Pyronema, etc., et presque tous les 
Ascomycètes) ; d’autres, toujours fort abondamment représen- 
tés, l'ont été cette année très pauvrement : à peine a-t-on 
récolté une huitaine d'espèces de Tricholoma et de Collybia, 
une dizaine de Clitocybe, de Russula, cinq Hygrophorus, une 
douzaine de Cortinaires. Les Bolets et les Polypores ont été 
particulièrement rares, à part le Polyporus versicolor et le 
Boletus chrysenteron. Quant aux Lycoperdon, quatre espèces 
seulement furent récoltées, en échantillons misérables et peu 
abondants. D'ailleurs l’immense majorité des genres n'était 
représentée que par un petit nombre de spécimens souvent 
rabougris, peu caractéristiques, et parfois même difficiles à 
identifier au premier coup d'œil. 


(1) Ainsi qu’il résulte du pointage de la liste dressée par M. Boupier, 
auquel j'adresse ici mes plus sincères remerciements, et du relevé de mon 
carnet d’herborisations. 


ir Si Lien 


dr 


SESSION EXTRAORDINAIRE D'OCTOBRE. XVII 
Il semble bien, si l’on en juge par la rareté et le peu de 
variété des envois qui nous furent adressés de province, que la 
végétation fungique à présenté cette année, sur beaucoup de 
points du territoire, les mêmes caractères de pénurie. Il n’eût 
done pas été possible, malgré la bonne volonté de tous, d'orga- 
niser utilement une exposition publique qui eût présenté de 
trop nombreuses lacunes. 
Le Secrétaire général, 


F. GuÉcuEN. 


TRAVAUX 


DE, LA 


SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D’OR 


affiliée à la Société Mycologique de France et subventionnée 
par le Conseil général de la Côte-d'Or et la ville de Dijon 


Compte-rendu sommaire des excursions et détermina- 
tions en 1906, 


Par Maurice BARBIER, 


Délégué de la Société Mycologique de France. 


Mauvaise année que la chaude et belle année 1906 pour toute 
végétation et bien plus encore pour les malheureux champi- 
gnons privés de leur condition vitale la plus indispensable ! Et 
la terrible sécheresse est à peu près générale dans toute la 
France : notre honorable collègue, M. Hétier, particuliérement 
bien renseigné, m'écrit à la date du 15 octobre qu'il n’a pas 
encore vu, dans ses longues et rudes excursions, le Jura aussi 
dépourvu des végétaux qui nous intéressent. La campagne 
1905 avait été courte, mais du moins la poussée se produisait 
à l’époque favorable, riche en individus et en espèces; en 
1906, au contraire, les espèces que nous recherchons de préfé- 
rence apparaissent, comme à regret, mal représentées, tout- 
à-fait à l’arrière-saison. 

Pourtant l’ardeur des néophytes ne doit pas faiblir; par ce 
que notre jeune Société a pu réaliser dans une année qui comp- 
tera pour une des plus difficiles de son existence, ils se forme- 
ront une idée réconfortante des services qu'elle est appelée à 
rendre dans les années prospères. 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. XIX 


Au surplus, les principales perturbations que les change- 
ments climatériques apportent dans l'apparition des espèces, 
ne sont pas sans intérêt et nous indiquerons, au cours de ce 
compte-rendu très sommaire, celles que nous avons pu cons- 
tater. 

Comme si nous pressentions notre future déconvenue, nous 
organisons deux excursions de recherches aux premiers indices 
favorables de croissance. 

Dès la fin d'avril, une douzaine de sociétaires visitent les 
bois de Gevrey-Saulon ; rien à signaler de particulier sur cette 
promenade : elle est favorisée par un temps splendide, mais ne 
procure pas d’autres champignons que quelques belles morilles 
(Moerchella rotunda). 

La seconde sortie, à Pagny-le-Château, pres Seurre, le 9 
juillet 1906, présente un peu plus d'intérêt, grâce au zèle de 
l'instituteur, M. Grandjean, qui a fixé d'avance ‘très soigneu- 
sement l'itinéraire de l’excursion et a eu la précaution de re- 
cueillir plusieurs espèces en très bon état avant notre arrivée. 

Malgré tout, cette récolte est assez pauvre ; mais il faut 
remarquer le manque à peu près absolu de champignons à la 
mème date date dans les bois plus secs des environs immédiats 
de Dijon. Nous relevons au moins trente espèces à Pagny, 
souvent grèles comme :il fallait s'y attendre. Outre quelques 
formes lignicoles banales /Collybia, Polyporus), (Mycenea, 
Hypholome en touffes), quelques rares amanites estivales par- 
viennent à sortir à la surface de ce sol argileux : Amanita 
rubens, pantherina, vaginata ; plusieurs espèces de Russules 
ordinairement rabougries dont ARussula delica (le Prevet), 
cyanoxantha (le Charbonnier), vérescens (le Palomet), nigri- 
cans, fœtens un peu en avance, semble-t-il, et quelques autres ;: 
les Lactaires de la saison, péperatus, toujours de faibles di- 
mensions, volemus, insulsus (très proche de zonarius) et même 
vellerens ordinairement plus tardif ; puis, des chanterelles peu 
abondants, et quelques Bolets, particulièrement le Bolet rude 
(Boletus scaber), et ses variétés nigrescens et tessellatus ; la 
première m'a paru relativement et par exception assez fré- 
quente. 


Les Dijonnais ont pu voir ces diverses espèces chez M. Rey, 


XX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


libraire, qui nous a prêté gracieusement une de ses vitrines et 
a pris soin de l’arrangement matériel des champignons classés 
par M. Paris et par moi. 

«2 Je veux encore signaler, à propos de cette excursion, un fait 
dû sans doute à la sécheresse ; l'absence presque totale de 
Cèpes édules /Boletus edulis), puis, en systématique, la ren- 
contre de deux ou trois jeunes Russules compactes (section : 
tepida) pas encore ouvertes. blanches à la cueillette, dont la 
surface tourne lentement à l’ocre pâle, c'est Russula lactea 
Quélet ; mais j'ai pu apercevoir, sur l’un des sujets (et l’obser- 
vation n'est pas unique) une légère teinte vert d'eau mélangée 
au crème du chapeau, ce qui atténue la divergence entre 
Russula lactea et R. virescens ou, pour mieux dire, l’annule, 
car tous les autres caractères sont pareils. 

En somme, résultat appréciable et excursion intéressante, 
sur laquelle nous n’avons qu'un regret à formuler : son peu de 
succès quant au nombre des participants, une dizaine environ ; 
la circonstance s'explique par la distance assez longue de Dijon 
à Pagny et par l'espoir d’un temps favorable à de nouvelles 
courses plus restreintes. 

Les excursions d'automne débutent tardivement, mais se suc- 
cèdent nombreuses durant le mois qui suit la première, celle 
de St-Julien, 21 octobre. 

Cette première réunion groupe, comme à l'ordinaire, de 
nombreux amateurs, environ quatre-vingts. Les résultats sont 
en grande partie connus d'avance par les organisateurs, car 
St-Julien est l’une des stations la plus facilement accessible et 
la plus souvent visitée. La futaie est pour ainsi dire. absolu- 
ment stérile, à l’exception de quelques épiphytes, tels que 
Hypholoma sublateritia, fasciculare, Armillariella mellea, 
Polyporès ou d'espèces à végétation rapide: coprinus, Ompha- 
lia setipes, etc. Les pinèdes sont moins pauvres ; outre d’abon- 
dants 7richoloma terreum (Petit gris) avec variétés et le reste 
de la flore banale : Bolets granulé et voisins, Clitocybe sua- 
veolens, cyathiformis et autres hygrophanes, nous notons 
l’abondance relative du Clitocybe gilva (Paxillus Alexandri). 
Par contre, c'est tout au plus deux ou trois sujets de Lactarius 
deliciosus et sanguifluus que les excursionnistes les plus 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE=D OR. XXI 


rompus à la fatigue peuvent découvrir, alors que ces formes 
couvraient les mêmes sols l'an dernier à pareille époque. 

Les Clitocybe nebularis sont rares aussi ; mais on nous 
apporte un de leurs proches, remarquable par ses lames très 
serrées, sa consistance très ferme et mème élastique, sa cou- 
leur complètement blanche, sa spore enfin, allongée et virgu- 
liforme ; à l’examen nous l'identifions à Cltocybe candida 
Bresadola, espèce nouvelle pour la région. 

Enfin, les Chanterelles orangées (Clitocybe aurantiaca) ne 
sont pas très rares ; elles se montrent, en général, d’une 
abondance relative cette année à partir de cette date jusqu'à la 
fin de la saison, dans la plupart des Pinèdes sur les côteaux 
calcaires. 

La récolte, augmentée de quelques dons particuliers (50 et 60 
espèces}, est ensuite exposée plusieurs jours à la vitrine 
de M. Rey, qui se tient obligeamment à la disposition des 
sociétaires. 

Un temps incertain au départ, le choix obligé d’un jour non 
férié, etc., nuisent au suceès de l’excursion Mâlain-La Chas- 
sagne, 25 octobre, qui groupe à peine une dizaine de socié- 
taires. 

Cependant, le site pittoresque, les habitats variés de cette 
région et le magnifique bois de Conifères de La Chassagne, 
méritaient plus de faveurs. Le nombre des espèces récoltées 
parmi les aiguilles est plus considérable qu'à St-Julien. Avec 
l’aide de M. Paris, je relève plus de quarante espèces, en plus 
de celles de St-Julien, les Hygrophorus Aypothejus et aga- 
thosmus sont communs ; nous observons encore Tricholoma 
inornala, panæolum, aurantia. Les pâturages de la butte 
qui domine Mälain, dite Mont Chauvin nous avaient offert à 
l’arrivée de nombreux Locoperdon cœlatum, des Bolets jaunes 
et granulés sous les jeunes plantations de Pins, et quelques 
Psalliota campestris, misérables restes des nombreuses trou- 
pes décimées par une guerre sans trève et sans merci ! (1) Le 
sol des vignes lui-même portait plusieurs touffes de Tricholoma 
arcuatum. 


(1) Ces excellents champignons ont fourni une très belle récolte cette 
année, dans tout le Morvan en particulier. 


XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


Le dimanche 28 octobre, le développement fungique nous 
permet enfin d'accomplir la réunion depuis longtemps projetée 
avec notre si habile collègue de Nolay, M. Bigeard. Elle s'ef- 
fectue, bien entendu, sous forme de promenade aux environs 
de cette villeet, grâce à l'expérience de notre ainé, produit tout 
ce qu’elle peut donner en cette année maigre. Au surplus, des 
mycologues expérimentés se joignent à nous, entre autres MM. 
Plassard et Mazimann, dont on connaît les planches si bien 
comprises de champignons qui leur ont valu justement une 
haute récompense à l'exposition de Milan : MM. Carillon et 
Guillemin, de Chalon-sur-Saône et enfin l’éminent président 
de la Société des Sciences Naturelles d'Autun, qui a bien voulu 
se déranger une fois de plus, accompagné de son aimable col- 
laborateur, M. de Chaiïgnon. 

Peu d'espèces ont pu se soustraire aux regards pénétrants de 
chercheurs aussi exercés, et il n’est pas surprenant que la 
récolte atteigne le nombre de quatre-vingts environ. 

Je n'en ferai pas l'énumération, faute de place et surtout 
parce que les formes rencontrées sont bien connues de nos 
collègues, ou seront indiquées dans les excellentes flores de 
M. Bigeard. 

Je ferai cependant une exception en faveur de Tricholoma 
fumosa, espèce bien représentée par Bresadola dans son bel 
ouvrage Fungi Tridentini, nouvelle pour Dijon, et dont le nom 
nous a été certifié à M. Bigeard et à moi-même, par Île savant 
M. Boudier. J'indiquerai aussi le remarquable coprin à spores 
jaune d’ocre, Bolbitius pvitellinus, ne paraissant pas rare à 
Nolay-Saisy, mais que nous n'avions encore rencontré qu'une 
seule fois et, en mauvais état, dans les environs de Dijon. 


Un dîner plein d’entrain a réparé très convenablement les 


forces des excursionnistes ; il réunissait vingt-cinq convives, 
et, au dessert, les respectés présidents des Sociétés d'Autun et 
de Dijon, en des toasts portés à la prospérité de la Mycologie et 
de ses groupements, nous ont fait apprécier le charme de leur 
parole. 

A Nolay, nous n'observions que quelques grèêles et rares 
Amanites (pantherita, vaginata) : huit jours après, dans Îles 
bois de Gevrey-Saulon. ces représentants hautement évolués 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. XXII 


des Agaricinées, se décidaient à fournir de beaux individus en 
assez grande quantité; la sinistre phalloïide n'était pas rare. 
A cette date, vers le 5 novembre, nous sommes au maximum 
de la poussée des bois feuillus et le bois de Saulon paraît, en 
effet, relativement riche. Malheureusement, une pluie battante 
ininterrompue nous oblige à brusquer le retour à Dijon, non 
sans avoir ramassé une trentaine de lots que M. Legrand, 
pharmacien, veut bien se charger d'exposer le lendemain à sa 
devanture. 

Parmi les formes richement représentées à Saulon, Tricho- 
loma saponaceum se fait surtout remarquer ; à son sujet, un 
amateur éclairé nous affirme sa comestibilité, pour en avoir 
fait un fréquent usage (1). 

Comme rareté, M. Chargrasse, que n'arrête aucune intem- 
périe, a récolté à Saulon, la gracieuse Leptonia lampropa, 
sorte de petite Collybie à spores roses et à teinte bleu 
d’acier. 

Malgré le mauvais temps, une vingtaine de personnes parti- 

cipaient à la sortie de Saulon-Gevrey ; ce nombre était pres- 
que encore atteint à l’excursion de Selongey-Orville, effectuée 
vers le milieu de novembre au travers des nombreuses pinèdes 
établies sur les côteaux calcaires qui dominent le village 
d'Orville, dans les directions de Selongey et d'Is-sur-Tille. 
. Le résultat est aussi fructueux que possible, sous la con- 
duite de M. Lefol, instituteur, qui veut bien nous guider obli- 
geamment après nous avoir donné les renseignements néces- 
saires au départ. 

Aux espèces relevées à La Chassagne, s'ajoutent cette fois 
quelques rares groupes de Tricholoma sϾvum et nudum et 
d'assez nombreuses troupes des Lactarius deliciosus, sangui- 
fluus, qui profitent d’une arrière-saison favorable pour rattraper 
un peu le temps perdu lors de la saison normale. 

La chanterelle orangée trouve ici un de ses habitats nor- 
maux ; nous avons déjà relevé sa présence l’an dernier ; étant 
plus abondante, en général, cette année, il n'est pas étonnant 
qu'elle se montre fréquemment en cette station. Nous récol- 


(1) Rappelons l'expertise de M. Pàris sur les chats avec le même champi- 
gnon ; les résultats sont négatifs (V. le rapport de l’an dernier). 


XXIV SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


tons encore d'assez nombreux ygrophorus gliocyclus, sorte 
de blanc d'ivoire sans ponctuations farineuses au sommet du 
pied : champignon excellent à chair très légère et dont la forte 
viscosité disparaît à la cuisson. 

Cette petite récolte des arbres verts est exposée le lendemain 
par M. Chargrasse, avec le goût et le soin que nous avions 
déjà appréciés lors de sa brillante exposition de 1905. 

Avec Orville, nous clôturons la série des exeursions publi- 
ques ; on voit que nous avons pu organiser six promenades 
en trois semaines avec tarif réduit pour les plus longues : 
Nolay et Orville ; en y ajoutant les deux sorties du Printemps 
et de l'Eté. nous arrivons à un total normal, qui ne pourra 
guère être dépassé que dans les années moins défavorables ou 
clémentes aux champignons. 

Alors, la répartition des excursions sera plus espacée, et par 
suite, les résultats plus profitables, mais je tiens à insister sur 
ce point : le bureau de la Société ne peut pas, sans compro- 
mettre sérieusement les intérêts même du groupe, diriger plus 
d’une dizaine d’excursions par année. Car il faut réserver du 
temps. et beaucoup de temps pour les déterminations, les 
expertises, si l’on préfère. Et les expertises ne peuvent se faire, 
comme Îles excursions, qu'aux époques de la poussée, c’est-à- 
dire durant trois mois au minimum sur douze. Et le nombre 
des formes à reconnaître est d’autant plus considérable que 
l’excursion promet d’être plus abondante, de sorte que vos 
délégués sont surchargés au moment même où il faudrait mal- 
tiplier les sorties. Dans la dernière campagne, pourtant si 
maigre, des centaines de champignons ont été présentés à 
l'examen, soit à l’Abattoir, soit à la Faculté des Sciences et 
nous aimons à croire que les bonnes années nous en apporte- 
rons des milliers à reconnaître : il est, du moins, légitime de 
le prévoir, en raison de l'accroissement constant de la vitalité 
de la Société en dépit des caprices climatériques. 

Le Bureau et les quelques amateurs dévoués et capables qui 
l’aident, ne peuvent donc répondre à toutes les demandes 
d'exeursion des sociétaires, si légitimes fussent-elles. Mais 
cette difficulté sera passagère si la Société veut bien s'orienter 
vers une décentralisation. en quelque sorte. Voici comment 
nous la comprenons : 


s 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. XXV 


Les délégués du bureau se réserveront surtout les excursions 
d'études. les sorties lointaines ; en un mot, ils rechercheront 
moins l'abondance et la comestibilité que la diversité et la nou- 
veauté des espèces ; ils s'occuperont surtout, grâce aux exper- 
tises, de former des praticiens locaux. qui sufliront dans la 
plupart des cas, aux besoins de leur centre d'exploration. 

Ces praticiens existent déjà ; ils existaient avant la formation 
de la Société, qui n'aurait, d’ailleurs pu se constituer sans eux ; 
mais nous constatons avec plaisir qu'ils tendent à devenir plus 
nombreux à la faveur de l'émulation provoquée par l’action de 
notre groupement. Ainsi, de nombreux instituteurs se sont 
intéressés à la mycologie, malgré le peu d’instants dont ils 
disposent, ils seront bientôt en état de nous suppléer dans 
l'expertise des champignons pratiquement intéressants. Nous 
n’en pouvons douter, ayant eu l'avantage de correspondre 
régulièrement cette année avec M. Grandjean, instituteur à 
Pagny-le-Chaäteau, l'aimable guide de l’excursion de juin. M. 
Grandjean a pu. en deux ou trois ans, avec un matériel des 
plus restreints, et aidé seulement dans la reconnaissance de 
quelques espèces litigieuses qu'il avait adressées aux délégués, 
se renäre maitre de la flore mycologique de sa région. À tel 
point que nous avons reçu de lui, cet automne, deux espèces 
entièrement inconnues à Dijon jusqu'à ce jour : l'élégant 
Boletus badius, visqueux comme le granulé, mais plus 
sombre, à spores pâles d’un jaune verdâtre, à stipe velouté et 
chamois et surtout nettement, quoique faiblement bleuissant 
dans la chair du chapeau ; puis, l’Armillaria bulbigera, 
ressemblant beaucoup à l’Arméillaire miel, mais terrestre, 
bulbsuse. et cortinée ; on peut en faire un Cortinaire à spores 
blanches : Cortinellus bulbigerus Patouillard. En plus de ces 
formes, M. Grandjean nous en a présenté un grand nombre 
d’autres intéressantes à titres divers : Pholiota (Rozites) cape- 
rata, si rare près de Dijon, de très beaux spécimens d'Amnanita 
muscaria et phalloïdes, une variété grêle d’Am. pantherina et 
même un Tricholoma non décrit dans les flores classiques ; il 
a l’aspect extérieur des £ntoloma nitidum ou malidum ; ilest 
sans doute proche de Tricholoma Boudieri, mais, faute du 
document original, je ne pourrais pour l'instant, aflirmer son 


XXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


identité. Enfin M. Grandjean nous a signalé la poussée tardive 
et exceptionnelle des Boletus edulis dans sa localité, en Novem- 
bre. 

Avec de tels collaborateurs disséminés sur tous les points du 
département, l’action de la Société sera bientôt décuplée ; les 
expositions et les excursions pourront s'organiser nombreuses 
et simultanées, et aucune richesse n’échappera aux chercheurs ; 
l'autorité et les ressources de la Société grandiront d'autant, et 
son but de haute utilité sera parfaitement atteint. 

Je pourrais augmenter longuement cette relation ; entretenir 
les sociétaires de nos correspondances si profitables avec les 
savants membres de la Société Mycologique de France, MM. 
Boudier et Hétier ; nommer les trouvailles faites au cours de la 
saison, mais je ne veux pas abuser de la place qui m'est offerte 
au Bulletin: j'ai dit l’essentiel, à mon point de vue, et, au 
surplus, on trouvera les nouveautés indiquées, soit dans une 
communication au Bulletin de la Société Mycologique de 
France, soit dans les nouvelles éditions en préparation des 
excellentes flores de M. Bigeard.. 

Enfin, on pourra lire, dans mon rapport de l'an dernier, l’ex- 
pression de mes sentiments de gratitude pour nos dévoués 
collaborateurs et pour les membres du Bureau, sentiments que 
je me fais un devoir et un plaisir de renouveler. 


M. Barsier. 


Dijon, 5 janvier 1907. 


NOTA. — Sur les instances dé’plusieurs de mes collègues, je me décide à 
publier dans ce Bulletin une classification provisoire des Agaricacées, que 
J'avais établie d’après mes convenances personnelles dans un autre but. Ce 
pelit travail n'étant pas mis au point en vue de l’exécution typographique 
paraitra, soit dans un supplément, soit dans un bulletin suivant. 


er FEES 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-=-D'OR. XXVII 


Le Banquet de la Société Mycologique de la Côte-d'Or 
en 1906. 


Au restaurant des Trois-Faisans, Robert-Vautret, successeur 
de Roussotte, entrée 6, place d’Armes, par la Grille, les amis 
des champignons étaient réunis, au nombre d'une trentaine, 
pour déguster un repas excellent, d’où les champignons — 
hélas ! combien je l'ai regretté — étaient presque exclus ; on 
ne se mange pas entre amis ! 

M. le Recteur Boirac présidait ce banquet, charmant de 
laisser-aller et de franche cordialité, bien que, parmi les 
convives, on remarquât deux dames : Mme Breton, femme du 
docteur Breton, mycologiste émérite autant qu'autorisé, et 
Mille Berget, de Pontailler-sur-Saône, sœur d’un jeune univer- 
sitaire des plus distingués, ancien élève du Petit-Potet, de 
Cluny. etc. 

À la droite de M. Boirac, M. le maire Barabant, à sa gauche, 
M. Carreau, inspecteur du service sanitaire municipal, vice- 
président de la Société. 

Parmi les convives, citons encore : MM. Patron, secrétaire- 
trésorier de la Société ; Petit, secrétaire de la mairie de Nolay, 
mycologue distingué ; Paris, préparateur à la Faculté des 
sciences ; docteur Joubert, professeur de géologie ; Barbier, 
délégué de la Société mycologique de France, préparateur à 
notre Faculté des sciences ; Grandjean, instituteur à Pagny- 
le-Château ; Boirac, fils du recteur de notre Université ; capi- 
taine Janvier ; lieutenant Carrez, du 1° d'artillerie ; Pointe, 
officier d'administration de 1r° classe ; Magnin, vétérinaire en 
premier au 1° d'artillerie ; Bijeard, ancien instituteur, auteur 
de la Flore mycologique de Saône-et-Loire ; Martin, directeur 
de l'Ecole pratique de commerce ; Lachot, instituteur de 
Magny-la-Ville ; Legrand, pharmacien ; David, ancien phar- 
macien ; Chargrasse, industriel ; Coupeux, avocat, représen- 
tant le Rappel des Travailleurs ; ainsi que MM. Morlot et 
Robert Piot, etc., etc. 


XXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


Pendant tout le banquet, la plus franche aménité, est-il besoin 
de le dire, rend les mets plus exquis; mais les profanes comme 
nous, qui goûtons le champignon plutôt sur plat que sur pied, 
regrettent de n'avoir pas à en savourer les divers parfums en 
des variétés pour lesquelles certainement le maïitre-coq des 
Trois-Faisans aurait su trouver une sauce particulièrement 
appropriée. 

Mais un Pommard de derrière les fagots dissipe ces regrets et 
le front ne se rassombrit que lorsque le président se lève. C’est 
l'heure des toasts, il faut prendre le crayon ; heureusement 
l'humour de l’orateur dissipe nos craintes. C’est un discours 
d’excursionniste que prononce notre recteur. 

Mesdames, Messieurs, dit, en substance, M. Boirac, une 
vieille tradition toujours respectée en Bourgogne veut que les 
sociétés aflirment leur existence par un banquet. À partir de ce 
jour, la Société mycologique peut donc dire : « Je banquette, 
donc je suis. » 

Nous sommes relativement en petit nombre, aujourd'hui ; 
l’an prochain, cette salle sera trop petite pour nous abriter. 
Aujourd’hui d'ailleurs elle aurait pu à peine nous contenir si 
tous nos amis avaient eu le loisir d'être des nôtres. 

C'est ainsi que je dois vous présenter les excuses de M. le 
préfet Michel ; en sa qualité de méridional, il est, sinon 
mycologue, du moins mycophile et mycophage ; de M. le 
sénateur Piot, qui vous appartient de toute facon et surtout 
comme président d'une société amie et alliée, la Société d'hor- 
ticulture de la Côte-d'Or, et sur l'appui duquel nous pouvons 
compter ; de MM. Party, chef de cabinet : Royer, chef de 
bureau du préfet. 

Se sont également excusés, un collègue, l'illustre et savant 
mycologue, M. le docteur Gillot ; MM. Charbonnier, Bazin, 
Isler Dufour ; M. Guichert, professeur départemental d’agri- 
culture, et M. Gallois, adjoint. 

Je dois maintenant répondre à vos sentiments en remerciant 
nos invités. M. le maire, à qui nous sommes profondément 
reconnaissants pour ce nouveau témoignage d'estime et de 
sympathie qu'il nous donne par sa présence ; la mairie est, en 
quelque sorte, la marraine de notre Société ; c'est grâce à 


FPE 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DÉ LA COTE-D OR. XXIX 


elle, grâce à ses gratifications qu'elle a pu surmonter les diffi- 
cultés des débuts. Je suis heureux d’en exprimer ici publique- 
ment notre gratitude à M. le maire. 

Je remercie également la Presse de Dijon et enfin ceux des 
sociétaires qui, n’habitant pas Dijon, n'ont pas reculé devant un 
voyage aussi pénible en cette saison, pour être des nôtres ; je 
sais bien qu’à des excursionnistes rien n’est difficile ni pénible ; 
je remercie particulièrement les dames que je vois trop clairse- 
mées, mais ce ne sont pas elles que j’en accuse, il y a eu 
malentendu ; si on avait su qu'elles étaient admises à cette 
fête, nous aurions certainement eu le charme d’une société 
féminine bien plus nombreuse. 

Messieurs, je bois au succès et à la prospérité croissante de 
notre Société. Après un an d'existence, elle compte déjà plus 
de 400 membres. Cette prospérité, nous la devons, ne l’ou- 
blions pas, au dévouement de nos propagateurs et de notre 
infatigable secrétaire, M. Patron. M. Patron, bien que déjà 
membre de plusieurs autres Sociétés, semble avoir un faible 
pour celte dernière née ; aussi a-t-il fait des prodiges et nous 
lui devons la croissance vraiment « fongique » de cette 
Société. 

Je remercie M. Lachaud, pour ainsi dire notre ministre de 
l'extérieur, à qui nous devons la plupart de nos recrues hors du 
département ; et je lui dis comme au Nègre : « Continuez. » 

Les champignons ont d’ailleurs par eux-mêmes quelque 
chose d’attirant ; ils ont l'attrait du mystère et du danger. 
Dans l’ordre gastrique. ils font un mets des plus savoureux ; 
mais aussi, mais surtout leur recherche est un plaisir vraiment 
incomparable, comme le plaisir de la chasse. 

Et encore la chasse est un plaisir aristocratique, il y faut 
chien, permis, poudre, etc. La chasse au champignon n'exige 
que bonnes jambes. 

Ce gibier, lui aussi, a d’ailleurs ses ruses ; il se cache 
derrière les vieux troncs ; il faut pour l’atteindre, le flair, la 
passion, l'expérience et l'habitude. 

Cet amour des champignons, on l’a, il est vrai. lorsqu'on 
aime les bois, mais il se développe par l'exercice et donne des 
satisfactions délicieuses. 


oo: SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


Que les sociétaires qui ont déjà pris part à nos excursions le 
confessent ! 

La chasse aux champignons est un plaisir, un exercice tout 
démocratique. Il fait fraterniser des hommes de classes très 
différentes ; on s'y coudoie, on s’y interpelle, on se montre des 
trouvailles réciproques et quelle que soit la condition sociale de 
chacun des membres. on devient tous des amis et des frères de 
par la vertu des champignons. 

Nous faisons donc une belle œuvre, une œuvre démocra- 
tique. 

Je ne parle pas de notre utilité. Car je ne veux pas assombrir 
cette réunion en exposant les dangers auxquels nous parons en 
apprenant à nos adeptes à distinguer les bons et les mauvais 
champignons. 

Je bois aux sociétaires, aux dames cet à la prospérité de la 
Société mycologique de la Côte-d'Or. 

M. le maire Barabant insiste, lui, sur le rôle pratique de la 
Société : jamais on ne vit tant de champignons sur le marché 
de Dijon, c'est à M. Barbier, à M. Carreau, qu'on le doit ; c’est 
grâce à eux que les Dijonnais gourmets peuvent consommer 
sans crainte cet excellent cryptogame. 

Soyez persuadés, ajoute M. Barabant, qu'à l'occasion, le 
Conseil qui a déjà montré sa sympathie à la société, ne s'arré- 
tera pas là; nous pensons insérer dans le règlement nouveau du 
marché une clause particulière assignant un endroit spécial à 
la vente du champignon. 

Le maire boit, en terminant, à la prospérité de la Société et 
exprime l'espoir que, l’an prochain, les dames, seront plus 
nombreuses à cette fête de famille. 

M. Piot remercie, au nom de la Presse et après avoir bu à la 
prospérité de la Société, il assure de tout notre concours. 

Et l'heure des chansons étant venue, M. Patron nous régale 
de plusieurs morceaux, la berceuse de Lakme, etc. 

Une collecte faite au profit de la Colonie de Crépey a produit 
la jolie somme de 16 fr. 50. 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 


XAXXI 


Champignons champêtres exposés en ventesurlemarché 


de Dijon en 1905 et 1906 


ÉTAT COMPARATIF DE LA CONSOMMATION DES CHAMPIGNONS 


pendant les années 1905 et 1906 


ESPÈCES 


Amanitla Cœsarea ........oe..o..ore ee 
— MUDeESCENS SE RME 
Lepiota pudica........................ 
MD DTOGE TAN a eee eotte 
 HMOXCOMALANEE A eat ea en 


Æ truncatum ................ 

— irinum ..... AE PO PRE 

— panœolum.. 0.0 

= terreum ......... pa0000o0p 

— SÉHALUME CPE ARENA 

= aggregatum............... 
Clitocybe nebularis ............,...... 
— géOLrOpPA EEE eee 


— sanguifluus ................. 
— DIPera USE PPT APCE NT. 
Russula virescens ..............,..... 
IN CYANOXANMINAN ES ET PE LE 
Clitopilus prunulus.................., 


= 


ESS 


1905 


kg. gr. 


74 500 
280 500 
6 » 


16 500 
163 500 
119 500 

13 500 
103 500 

12 500 


.198 » 


>) 

» 

239 500 
23 500 


1906 


kg. gr. 
20 
49 500 


1 500 

36 075 

420 500 

16 700 

3 200 

32 500 
» 


1.036 » 


31 » 


XXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE LA COTE-D OR. 
ESPÈCES 1905 1906 
kg. gr kg. sr 
Cortinarius purpurascens......:........... A0) » 

— AlDOLVIOl ACCUS ERA EEE 300) » 
Hebeloma crustuliniformis.................. 195» 37 800 
PsalliotaarvensiS eee PET ee à DE) 9210) 

— SYLVATICAS DES pe re Ones ee 99 500 21 > 

— CAMPESITIS RE CE EE ee 391 500 O2 

Tu pratensise 20 RAR » 42 » 
Polyporus umhbellatus "ete Be 1 13 100 

— fPONdOSUS: EE SRE EMEETE E 4 500 » 
Boletus-edulis? 252 2e An nee 3.069 502 295 0) 

ET EUS 2 NS Ur RE ins 1.190 » 30 
2 -pluteusi Reese certe anne M» 40 » 
= CTANUIAIUS EE EE ee Le 102 500 32100) 
ÉRSSCADEL LE T0 ES RO re ete » 17 500 
Hydnumrepandunt Er eee eee 1.444 » 83 500 
Clavarniaacinerea tree eee D) » 

ee AVAST Re me Co nec 152 » » 

— ACTOPOTPAVTEA.--echRlseseceeee eee 32 500 » 

—_ fOLMOS AR ee Eee 10 » » 
Craterellus cornucopioides............... CE LED » 
Povistaisisantea tic ces e-ec--ce 25 » 4 500 
Morchella esculenta... ................... 43 1 » 49 250 

— PIMOSIPeS APCE LEP RS Rec in 2 750 
Helvellu CriSpas eee Carter 0 500 » 
PensaICOrONalA REC RE crc CS) 20 » 

ANNE suc ososccosee 10.817 500 5.160 865 


La diminution notable de quantité et du nombre des espèces 
en 1906 tient à la sécheresse extraordinaire qui a régné en 
France pendant l’été et l'automne de cette année. 


Le Vétérinaire-Inspecteur, 
Vice-Président de la Société Mycologique de la Côte-d'Or, 
A. CARREAU. 


Herborisation à Fontainebleau. 


Le Groupe mycologique de Fontainebleau a fait une nouvelle 
herborisation le 2 décembre, dans les Fosses-Rouges, la Butte- 
aux-Aires, le Gros-Fouteau et le Nid-de-l'Aigle. 

Etaient présents : MM. Duuée (de Meaux; Bonnet, Micner 
et LAcoDRE. 

Espèces rencontrées : Tricholoma terreum, sulfureum, 
nudum; Aygrophorus eburneus, eburneus par. cossus, hypo- 
thejus, amœnus ; Lactarius zonatus, rufus, deliciosus, uvidus|; 
Calocera corner : Clitocybe rivulosa, par. cerussata, cyathi- 
formis, inversa ; Helvella crispa; Polyporus borealis, rutilans, 
var. nidulans ; Lepiota clypeolaria. amianthina; Æebeloma 
crustuliniformis ; Russula cyanoxantha, nigricans, ochroleuca, 
emetica ; /lydnum coralloïdes, repandum, repandum par. ru- 
fescens, erinaceum ; Poletus bovinus, chrysenteron ; Æypho- 
loma fasciculare, sublateritium : Stereum ferrugineum, hirsu- 
tum ; Collybia butyracea; Clavaria stricta ; Mycena pura, 
polygramma ; Cortunarius castaneus, albo-violaceus ; Trametes 
gibbosa ; Laccaria laccata : Pleurotus ostreatus, conchatus : 
Amanita citrina, rubescens ; Phallus impudicus; Psalliota 
arvensis ; Tremella violacea ; Lycoperdon gemmatum ; Clau- 
dopus variabilis ; #lammula lenta ; Coprinus fimetarius, mi- 
caceus ; Hirneola auricula Judæ ; £xidia truncata. 

On le voit, la récolte a été abondante. À cette époque, c’est 
un fait très rare dû à l'absence de gelée et à la température 
douce et humide de cette fin d'automne. 


Séance du 7 Février 1907 


La séance est ouverte à 1 h. 45 sous la présidence de 
M. Maxain, président. 

M. le Président adresse ses remerciements à la Société et la 
félicite de sa prospérité, due au zèle de tous ses membres. 
Cette prospérité se trouve surtout fortifiée par le dévouement 
continu de ses fondateurs, en particulier de MM. Bouprer, 
ParouizLarp, RocLan», dont l’ardeur au travail et la bienveil- 
lance ne se démentent pas. Nous en avons une preuve nouvelle 
dans la publication des planches de M. Rolland, qui attirent, 
à chaque séance, de nouveaux adhérents à notre Société. M. le 
Président prie nos fondateurs de vouloir bien agréer l'hommage 
de notre plus vive gratitude. 

M. ie Président rappelle que notre Société comprend deux 
sortes de mycologues : ceux qui recherchent et étudient les 
champignons qu'on pourrait désigner sous la qualification de 
gros champignons, et ceux qui recherchent et étudient les 
petits champignons, plus délicats, plus difficiles à étudier. et, 
par conséquent, d'autant plus intéressants. À ces deux groupes 
de chercheurs, nécessaires les uns et les autres à la vitalité de 
notre Société, unis par les mycologues, nombreux d’ailleurs, 
qui étudient et recherchent à la fois les gros et les petits cham- 
pignons, unis surtout par des liens d'estime réciproque et de 
bonne confraternité ; à tous. la Société doit sa sollicitude et les 
moyens de satisfaire leurs aspirations ; elle n’y manquera pas. 

M. le Président fait appel aux chercheurs pour apporter à 
notre Bulletin une contribution résultant d'observations rigou- 
reuses sur l’ordre d'apparition, la fréquence, l’abondance des 
champignons. De bonnes études, par exemple, sur l’évolution 
d’un bois observé, au point de vue mycologique, fréquemment, 
et méthodiquement, aux diverses époques de l’année et pendant 
des années successives, en notant soigneusement tous les 
divers facteurs connus ou à connaître qui peuvent intervenir 


SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1907 XXXV 


pour le développement des champignons, pourraient donner 
des résultats tout à fait intéressants. 

M. le Président remercie une fois de plus la Société et lui adres- 
se aussi les remerciements de M. Le Monnier, vice-président. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

La correspondance imprimée comprend : 

Lioyr. — Mycological notes, n°° 19-23. 

À. Garcrarp. — Catalogue raisonné des Ascomycètes, 
Oomycètes et Myxomycètes observés dans le département de 
Maine-et-Loire, 1905. 


Maxnaix et Harior. — Sur la maladie du rouge chez l'Abies 
pectinata. — C. R. Acad. des Sc., 26 nov. 1906. 
Harris and Nyers. — Food for plants, 1 vol., New-York. 


Missouri Botanical Garden : annual report, 1906. 

Nôvenytani Küzleményck, Budapest, 1906. 

Annales Mycologici, IV, n° 6. 

Bulletin de l'Herbier Boissier, VI, n° 12, et VII, n°° 1 et 2. 

Journal of Mycology, 12, n° 86, et 13. n° 87. 

Verhandlungen der k. k. soologisch-botanischen Gesells- 
chaft, LVI, 8 et9. 

The Botanical Gazette, XLIX, n° 5 et G. 

The Botanical Magazine, XX, n°‘ 236-238. 

Revista agronomica, vol. IV, n°° 11-12. 


Bespék et V. Lunacék. — Planches de champignons. 
Boupier. — /cones mycologicæ. série IT, livraison 11. 


La correspondance écrite comprend : 

Une lettre de M. Guéeuen, secrétaire général, qui, empêché, 
s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. 

Diverses lettres relatives au service du Bulletin et à des 
changements d'adresse. — M. MourLape désire recevoir désor- 
mais le Bulletin, 101, avenue du Prado, à Marseille. — M. 
l'abbé Fournier au collège St-Joseph, à Poitiers. 

M. le Ministre de l'Instruction Publique invite la Société à 
prendre part au 45° congrès des Sociétés savantes qui s'ou- 
vrira à Montpellier le mardi 2 avril 1907 et dont les travaux 
seront clôturés le samedi 6 avril. — M. le Président espère que 
nos collègues de Montpellier voudront bien représenter la 
Société à ce Congrès. Si plusieurs autres membres de la 
Sociétés désirent participer à ce Congrès et bénéficier des 


XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


réductions accordées dans ce but par les Compagnies de chemins 
de fer, ils sont priés dele faire savoir, au plus tôt, à M. le Secré- 
taire général qui doit en avertir M. le Ministre avant le 1°’ mars. 

M. le Président a le regret de faire part à la Société du 
décès de notre confrère M. Vizsoucaevircn, 10, rue Delam- 
bre, à Paris. Notre confrère s'était adonné avec ardeur à la 
mycologie ; il assistait avec beaucoup de zèle à nos excursions 
et à nos réunions. La Société s'associe aux regrets exprimés 
par M. le Président sur cette mort prématurée. 

Sont ensuite présentés comme futurs membres de la Société : 

MM. Arras, A., inspecteur des contributions directes à 
Ajaccio, par MM. Ferton et Rolland. 

Comuse, Théodore, à Marlotte, par Montigny-sur-Loing, par 
MM. Poinsard et Klincksieck. 

BerckManw, Paul, assistant au musée botanique de Steglitz, 
5, Gross-Zirckerfelde Roonstrasse, Steglitz (Bohême), par 
MM. Guëguen et Lindau. 

Branpza, G., licencié ès-sciences naturelles, 5, rue Corneille, 
à Paris, par MM. Morot et Viguier. 

Bucaer, S., préparateur à la Sorbonne, 1, rue Victor Cousin, 
à Paris, par MM. Guéguen et Viguier. 

Corsix, A., inspecteur-adjoint des forêts, 13, rue Michâtel, à 
Toul, par MM. Mangin et Hariot. 

Dinxer, J., inspecteur-adjoint des forêts, à Nice. par MM. 
Mangin et Hariot. 

Bonxer, Alexandre, 36, boulevard Bineau, à Neuilly-sur- 
Seine (Seine), par MM. Binot et Pinoy. 

Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours 
de la précédente séance. Sont élus, à l'unanimité, membres 
titulaires de la Société Mycologique de France : 

MM. Guircemix, CarizLox, BarBor, l'abbé GaAuTuiEr, 
LecranD, Baupoix, Sampic, Paris, Renaup, Maury, CRoQuE- 
VIELLE, Mile RENARD. 

Afin d'assurer la parfaite régularité de la publication de notre 
Bulletin aux époques déterminés, M. le Président propose de 
fixer aux auteurs de communications insérées dans le Bulletin 
un certain délai pour la correction des épreuves. Après une 
discussion à laquelle prennent part divers membres de la 
Société et notamment MM. Boupter, ParouiLLarp, ROLLAND, 


SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1907. XXXVII 


Mauscanc, Kincksieck, etc., la Société adopte. à l'unanimité, 
la proposition suivante : 

« Il est accordé à MM. les auteurs de communications insérées 
dans le Bulletin un délai de huit jours pour la correction de 
leurs épreuves. Pendant ce délai, ils devront corriger les 
épreuves, puis les faire parvenir à l’imprimeur. Ils pourront 
aussi, s'ils le désirent, mais toujours pendant le délai de huit 
jours, corriger d’abord la première épreuve et l'envoyer immé- 
diatement à l’imprimeur qui fera tirer une seconde épreuve et 
la leur fera parvenir aussitôt ; après correction, cette seconde 
épreuve sera retournée à l’imprimeur. — Si la correction 
totale des épreuves, qu'elle soit faite en une seule fois ou en 
deux fois consécutives, n'est pas terminée par MM. les auteurs 
dans le délai de huit jours, 1l sera passé outre par l’imprimeur, 
et l'impression sera reportée au Bulletin suivant. — Enfin, 
pour faciliter l'impression et la correction des épreuves, MM. 
les auteurs sont priés d'écrire très lisiblement. » 

Cette proposition, adoptée par la Société, sera imprimée sur 
la couverture du Bulletin. 

M. Mawain, remplacé à la présidence de la séance par M. 
Bouptrer, fait, en son nom et en celui de M. Harror, une com- 
munication sur la maladie du rouge chez l’A bies pectinata. M. 
Bouvier, professeur au Muséum, a eu l’occasion d'examiner des 
branches de sapin du Jura, présentant des feuilles jaunies ou 
rougies à côté de feuilles vertes. La sécheresse ne pouvant, 
dans ces conditions, être admise pour expliquer ce fait, et la 
présence d’aucun insecte n'ayant été constatée, MM. Maxai et 
Harior ont examiné ces branches malades et ont observé, dans 
les feuilles atteintes, la présence d’une demi-douzaine d'espèces 
de champignons différents. 

Parmi ces champignons, il y a lieu de noter principalement : 
Rhizosphaera Abietis (n. g. n. sp.), Macrophoma Abietis 
(n. sp.), Menoidea Abietis (n. g. n. sp.), sur lesquels M. Max- 
Gin donne d’intéressants détails. 

Üne prochaine communication fera connaître les résultats de 
l’inoculation de ces diverses espèces dont les spores germent 
assez facilement. 

Ces communications seront insérées in-extenso au Bulletin. 

M. ParouiLLarv remet une note sur quelques champignons 


XXXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


de l'Afrique occidentale, espèces recueillies par M. Boué dans 
la Guinée française, et espèces rapportées du Soudan par M. 
CHupeau. Cette communication sera insérée n-extenso au 
Bulletin. 

La séance est levée à 2 heures 45. 

Les espèces examinées et déterminées à la séance sont les 
suivantes : 


Apport de M. Bounier, de Montmorency : 


Tubaria furfuracea. Lenzites abietina. 
Lenzites flaccida. Auricularia mesenterica. 


Envoi de M. Pyar, d'Angers : 


Marasmius ramealis. Eutypa lata. 

Lenzites tricolor, abietina. Lycoperdon gemmatum, hiemale ? 
Corticium roseum. Patellaria atrala. 

Merulius tremellosus. Rosellinia aquila. 


Stereum tabacinum. 


Séance du 14 Mars 1907: 


La séance est ouverte à deux heures, sous la présidence de 
M. Manaix, président. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

La correspondance imprimée comprend : 

Bounier. — /cones mycologicæ, 2° série, n° 12. 

D' P. Baiccon. — Recherches sur les cercles mycéliens. — 
Extrait des procès-verbaux de la Société Linnéenne de Bor- 
deaux, 1906. 

Van BamBecke. — Quelques remarques sur Polyporus Rost- 
kovi Fr. — Extrait du Bulletin de la Société royale de Botani- 
que de Belgique, 1907. 

N. A. Coss. — Maladies of the Sugar-Cane: — Experiment 
station of the Hawaïn Sugar Planter’s Association. Bull. n° 5, 
1906. 

Bulletin de l Herbier Boissier, VII, 1907. 

The Botanical Gazette, XLIII, 1 et 2. 

Annalen des k. k. naturhistorischen Hofnuseums, XX, 4. 

Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesells- 
chaft, LVI, 10, 


SÉANCE DU 14 Mars 1997. XXXIX 


Nôvenytani Küzlemények, N, 4. 

The Tokio botanical Magazine, XX. 239. 

La correspondance écrite comprend : 

Une lettre de M. GuÉGuEN, secrétaire général, qui, retenu 
par un jury d'examen, s'excuse de ne pouvoir assister à la 
séance. 

M. le Président présente aussi les excuses de MM. Bounier, 
RozLanp, Harior que leur état de santé empêche d'assister à 
la séance et auxquels la Société adresse ses meilleurs vœux 
pour leur prompt et complet rétablissement. 

M. le Président a le regret de nous annoncer le décès de notre 
confrère M. le baron de Fonscorom8e, au château de la Mole, 
à Cogolin (Var). La Société s'associe aux regrets exprimés par 
notre président. 

M. le Ministre de l’agriculture fait savoir à la Société que le 
jury de l'exposition de Milan vient de décerner un grand prix 
à la Société. M. le Ministre ajoute ses compliments personnels 
et ses félicitations pour la part que la Société a prise au succès 
de la participation agricole française. M. le Président fait 
observer que les félicitations de M. le Ministre et celles de la 
Société doivent ètre adressées à tous les membres exposants et 
en particulier à l'organisateur de l'exposition mycologique, 
M. Perror, dont le savoir-faire et le dévouement ont su mener à 
bien cette œuvre si réussie et si intéressante. 

Notre confrère, M. Bargrer, de Dijon, envoie le Bulletin de 
la Société Mycologique de la Côte-d'Or et il demande à la 
Société Mycologique de France de vouloir bien faire paraître 
dans son Bulletin le compte-rendu d’excursions et de détermi- 
nations de la Société de la Côte-d'Or pour l’année 1906, ainsi 
que le tableau comparatif de la consommation des champi- 
gnons à Dijon pendant les années 1905 et 1906. M. Perror 
appuie cette demande qui, après quelques observations de MM. 
Onix et Kzinexsreck, est adoptée par la Société. 

Est présenté, comme futur membre de la Société: 

M. Albert Mienar», 158, rue St-Jacques, à Paris, par A1. 

Dessin et Klinchsieck. 

Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours de 
la précédente séance. Sont élus, à l'unanimité, membres de la 
Société Mycologique de France : 


XXXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUÉ. 


MM. Azras, BErkManN. Bonner, Branpza, Bucuer, Coms, 
CorgiN, Dinner. 

M. Perror expose le compte-rendu de la part prise par la 
Société Mycologique à l'exposition de Milan. L'exposition de la 
Société comprenait d’abord trois sections désignées respective- 
ment sous les noms de : enseignement, parasitologie animale, 
parasitologie végétale. La section enseignement comprenait 
des extraits des publications de la Société et de ses membres: 
tableaux, planches murales, dessins, ouvrages divers. La sec- 
tion de parasitologie animale comprenait en particulier d’inté- 
ressantes cultures arrivées en parfait état à Milan. La section 
de parasitologie végétale comprenait une série de champignons 
parasites sur divers végétaux, des champignons inclus dans des 
liquides conservateurs, des cultures d’espèces vivant en sym- 
biose avec les tubercules des Orchidées, des conserves de truf- 
fes, etc. 

À la Société prise collectivement et aux membres de la So- 
ciété considérés individuellement ainsi qu'à divers groupements 
réunis autour de la Société, il a été accordé de nombreuses ré- 
compenses dont M. Perror énumère la liste. Cette liste sera 
insérée {x extenso dans le bulletin. 

Une seconde partie de l'exposition de la Société était con- 
sacrée à l’industrie du champignon de couche. M. Perror mon- 
tre à la Société de grandes et belles photographies prises dans 
les champignonnières parisiennes, des plans de champignon- 
nières exploitées dans les anciennes carrières du caleaire gros- 
sier, une carte de l'exploitation du champignon de couche dans 
la région parisienne, un tableau et un graphique de la vente 
de ce champignon et de tout les données relatives à son industrie 
pour les dernières années. Ces photographies, plans, cartes, 
tableaux, graphiques. sont ceux qui ont figuré à l'Exposition. 

M. le Président remercie une fois de plus M. Perror pour 
tout le labeur qu'il s'est imposé et pour son intéressante com- 
munication dont il lui demande le compte-rendu qui sera pu- 
blié in extenso dans le Bulletin. 

La séance est levée à 2 h. 45. 


Le Gerant, L. Deczumes. 


: V8 


DEUXIEME PARTIE 


Note sur la distribution des Champignons comestibles et 
des Champignons vénéneux dans les bois des Casseaux 


par M. W. RUSSELL. 


Les bois des Casseaux font partie du cordon de forêts qui 
couvre les flancs de la pittoresque vallée de Chevreuse ; situés 
sur le territoire de la commune de Villebon, en bordure d’un 
large plateau, ils s'étendent sous des appellations diverses (1) 
au-dessus des hameaux de Villiers, de la Roche et des 
Casseaux. Ce sont des bois taillis et de jeunes futaies dont les 
essences dominantes sont le Chène, le Chataignier, le Bouleau 
et le Pin silvestre. Le sol est constitué par des sables siliceux 
mélangés en proportions variables avec de l'argile et presque 
entièrement dépourvus de chaux ; en quelques points, ces 
sables sont meubles, mais d'ordinaire la teneur en argile est 
assez élevée pour rendre le terrain compact et en partie imper- 
méable. 

Les Champignons trouvent dans ces bois le sol frais qui leur 
convient, aussi sont-ils nombreux et d'espèces variées. 


Les espèces comestibles sont les suivantes : 


Amanita cæsarea. — Bords du rû de Batencue, Basse Bourgogne, etc. 
A. C. (2). 
Amañnita rubens Scop. — T. C. 
— vaginata var. grise. — Bas-fonds argileux du bois des Fosses. 
C. (3). 
Lepiota procera. — Friches, clairières. T. C. 
Armillaria mellea.— T. C. 


(1) Ils se composent d’une série de petits bois que l’on nomme la Garenne 
de Villebon, la Haute et la Basse Bourgogne, le bois de la Plesse, le bois des 
Fosses, le bois de la Boissière, le bois de la Fontaine d’Yvette et le bois de la 
Butte Ste-Catherine. 

(2) W. RUSSELL : L’oronge dans la banlieu2 de Paris. (Bull. de la Soc. 
Bot., 1907, p.25-2%6.) 

(3) La variété grise de À. vaginata serait suspecte selon Cooke. (Voyezle 
Bulletin, p. 185, 1903. 


4 


XXXXII WW. RUSSELL. 


Tricholoma terreum. — Garenne de Villebon. A. C. 
— Russula. — Sommet de la Butte Ste-Catherine. A. C. 
— nudum.— Commun dans les terres riches en humus. 
— portentosum. — Sous les Pins de la Bourgogne. A.R. 
— pessundatum. — Sur le plateau de Villejust, près des Peu- 
pliers. C. 
Tricholoma agregatum. — Fontaine d’Yvette. R. 
— Genrgii. — Commun dans les terres argileuses. (La Plesse, la 


Mine, etc.). ‘ 
Collybia fusipes. — En touffes au pied des Chênes. T. C. 
— erythropus, — Talus sablonneux du vieux chemin de la Plesse. 
AIRE 
Collybia dryophila. — A. C. 
Clitocybe nebuluris. — Garenne de Villebon. Butte Ste-Catherine. C. 


— inversa. — Garenne de Villebon. R. 
— geotropa. — Bois de la Fontaine d’Yvette. À. C. 
_ cyathiformis. — Garenne de Villebon. A. R. 


— infundibuliformis. — A.R. 
Laccaria laccata. — T. C. 


Pleurotus obstreatus. — Sur les Peupliers, au lieu dit les Boulevards. 
Hygrophorus eburneus. — T. C. 
= niveus. — C. 
— pratensis. — Bois de la Boissière. R; 
— hypotejus. — Butte Ste-Catherine. A. C. 
— limacinus. — — — C. 
Cantharellus cibarius. — T. C. 
Lactarius deliciosus. — La Bourgogne. R. 
Russula mustelina. — Fourrés des bois de la Plesse. R. 
— delica. — C. 


= cyanoxantha. — T. C. 
— virescens. — C. 
— lepida. — A.R. 
— depallens. — A. C. 
Marasmius oreades. — Bord des routes (Villejust). T. C. 
Lentinus tigrinus. — Fontaine d’Yvette. À. R. 
Clitopilus prunulus. — T. C. 
Pluleus cervinus. — Mares de Villefeu. R. 
Entoloma clypeolatum. — Mares de Villefeu. R. 
Pholiota squarrosa. — Villejust, les Bas Casseaux. 
— præœcoæ. — Les Bas Casseaux. A. R. 
= œgerita.— Au pied des Peupliers, au lieu dit les Boulevards. R. 
Paxillus involutus. — Commun dans les endroits argileux. 
Hebeloma crustuliniforme. — Commun sous les Chataigniers. 
Psalliota arvensis. — Fossés près de la ferme de la Plesse. 
—  silvicole. — Çà et là dans les sous-bois. 
Hypholoma appendiculatum. — Commun sur le plateau en bordure des 
bois. 


DISTRIBUTION DES CHAMPIGNONS. XXXXIII 


Boletus edulis. — Commun sous les chênes du bois de la Plesse. 
— æreus. — À.R. 
Boletus scaber. — T. C. 
—  badius. — CA et là sous les Pins. 
— Luteus. — Abondant sous les Pins. 
— cyanescens. — Comesthble ? Bois des Fossés. R. 
—  castaneus. — Vieux chemin de la Plesse. R,. 
— subiomentosus. — Comestible ? Commun dans les sables. 
Hydnum repandum.— Commun dans les Chataigneraies. 
Clavaria cinerea. — Butte Ste-Catherine. R. 
—- formosa. — Localisée à la Fontaine d’Yvette. 
Craterellus cornucopioides. — Bords du rüù de Battencue, bas de la butte 
Ste-Catherine. A. C. 
Gyromitra esculenta. — Sous les Frênes au Bois Courtin. 
Peziza aurantia. — Très commun sur les sables. 
Otidea leporina. — Bas de la Butte Ste-Catherine. 
Les champignons qui tuent figurent presque tous dans les bois des Casseaux ; 
en voici la liste : 
Amanila phalloides. — Bas Casseaux. Garenne de Villebon. A. C. 
— citrina.— T. C. 


— muscaria. — T. C. 

— pañtherina. — C. 

— virosa. — Unique échantillon récolté en 1905 sur le plateau. 
Volvaria gloiocephala D. C. — Commune dans les friches (les Bas Cas- 


seaux, la Roche). 

Les champignons toxiques, mais non mortels, et les champignons suspects 
que l’on peut rencontrer sont : 

Amanita spissa. — Ça et là au voisinage des carrières de meulières (Bois 
des Fosses et Chemin de Courtabeuf. 

Tricholoma album.— A. C. 


— saponaceum.— T. C. 

— fulvum. — A. C. 

— sulfureum. — Commun surtout dans le bois des Fosses. 
Coilybia butyracea. — T. C. 

—  radicata. — Abondant sous les Pins de la Bourgogne. 
Hygrophorus conicus.— Clairières près des mares de Villefeu. À. R. 
Cantharellus aurantiacus. — Quelques échantillons sous les pins de la 

Bourgogne. 

Cantharellus tubæformis. — A. C. 

Lactarius rufus. — T.C. 
—  blennius. — Bois des Fosses, au lieu dit le Ravin. A. C. 
— azonites. — — — — —— 
— uvidus. — — — — — 
— theiogalus. — T. C. 
— torminosus. — T. C. 
— vellereus. — A. C. 


—  plumbeus. — T. C. 


XXXXIV W. RUSSELL. 


Russula scrobiculatus. — Fontaine d’Yvette. C. 

— nigricans. — T.C. 

— adusta. — C. 

— emelicà. — T. C. 

—  fragilis. — T. C. 

— rubra.— T.C. 

— fellea. — A. C. 

— fætens. — Commune dans le bols des Fosses. 
Entoloma lividum. -— Localisé sur un ilot argileux des Boulevards. 
Psalliota æanthoderma. — Fossés et friches près de la Plesse. 
Stropharia æruginosa. — Bois des Fossés près la cascade du Rü. 
Hypholoma fasciculare. — T.C. 

— sublateritium. — T. C. 
— hydrophyllum. — T. C. 
Lacrymaria lacrimabunda. — Commun dans le vieux chemin de la 
Plesse. 

Boletus felleus.— Assez commun près des Hauts Casseaux. 

—  luridus. — Ça et là. 

—  variegatus. — Commune sous les pins de la Butte Ste-Catherine. 

—  chrysenteron. — À. C. 


* 


Compte rendu de l'Exposition de Champignons du Jardin 
des Plantes d'Angers en 1906. 


Par M. Félix PYAT. 


L'Exposition de Champignons organisée cette année par la 
Société d'Etudes scientifiques d'Angers, sous les auspices de la 
Société Mycologique de France, fut ouverte gratuitement au 
public le 21 octobre dans la salle principale de l’ancienne cha- 
pelle Saint-Samson, au Jardin des Plantes. 

Faut-il rappeler en quelques mots l'origine de ce genre d’expo- 
sition à Angers ? En 1900, M. Proust, conseiller municipal, et 
M. Gaillard, conservateur de l’Herbier Lloyd et mycologue émi- 
nent, frappés tous deux du succès obtenu par les expositions de 
champignons organisées chaque année par la Société Mycolo- 
gique de France, à l’époque de sa session extraordinaire, eurent 
l'idée d'en organiser une à Angers. 

Un projet élaboré par M. Gaillard fut présenté par M. Proust 
au conseil municipal, lequel vota un crédit de cinquante francs 
et mit la salle des fêtes de la mairie à la disposition des orga- 
nisateurs ; bref, le 4 novembre 1900, la première exposition de 
champignons ouvrait gratuitement ses portes au public. 

Elle obtint un si vif et si légitime succès que l’année suivante 
le conseil municipal, non seulement remercia les organisateurs 
de leur heureuse initiative, mais inscrivit l'Exposition de cham- 
pignons dans les colonnes de son budget pour un crédit annuel 
de cinquante francs. 

Les expositions de 1901 et 1902 obtinrent un égal succès 
auprès du public, mais la mort prématurée de M. Gaillard, sur- 
venue en 1903, vint brusquement en interrompre la série : le 
savant modeste, l'organisateur plein de zèle et de dévouement 
que fut notre regretté collègue manquait. 


XXXXVI POPPNYAITS 


Cette année, M. Bouvet, son digne successeur à l'Herbier 
Lloyd et l’habile directeur du Musée d'Histoire naturelle et du 
Jardin des Plantes, décida qu'il y avait lieu de reprendre l'orga- 
nisation de ces expositions et il demanda aux membres de la 
Société d'Etudes scientifiques d'Angers et aux membres de la 
Société Mycologique de France, en résidence à Angers, de vou- 
loir bien être ses collaborateurs. 

Dès le mois de juin, il avait été décidé, lors d’une réunion des 
membres de la Société d'Etudes scientifiques, que l'Exposition 
de champignons qui, en 1900, 1901 et 1902 n'avait eu lieu que 
pendant quelques jours seulement, gagnerait à être transfor- 
mée en une exposition permanente ouverte pendant toute la 
durée de la saison fongique. Toutes les espèces comestibles ou 
vénéneuses communes dans la région, pourraient de la sorte, 
être présentées au public, depuis celles qui font leur apparition 
aussitôt après les premières pluies d'automne jusqu’à celles qui 
résistent aux premières gelées de l'hiver. 

Malheureusement, l’année 1906 s’annonçait comme très défa- 
vorable au développement des espèces cryptogamiques, car, 
après un été très chaud et surtout très sec, les premières 
pluies sérieuses ne firent guère leur apparition qu'au début de 
la deuxième quinzaine d'octobre : c'était un bon mois de 
retard. 

Après plusieurs excursions infructueuses, M. Bouvet, aidé de 
M. Préaubert, président de la Société d'Etudes scientifiques, de 
M. Couffon, secrétaire de ladite Société, et de M. Touchet, jar- 
dinier chef du Jardin des Plantes, put enfin réunir une centaine 
d'espèces de champignons, représentés pour la plupart par 
d'assez beaux échantillons. 

La salle principale de l’ancienne chapelle Saint-Samson fut 
donc immédiatement aménagée. : 

Deux longues tables drapées de lustrine et obligeamment 
prètées par la Société d'Horticulture, en constituèrent le mobi- 
lier principal; destableaux coloriés représentant les principales 
espèces de champignons comestibles et vénéneux etappartenant 
à l'Herbier Lloyd en furent les décors. Plusieurs pancartes, 
rédigées autrefois par M. Gaillard, furent placées bien en vue 
pour attirer l'attention du public sur les dangers que présente 


dits 


| 
| 
| 
| 
1 


EXPOSITION DE CHAMPIGNONS. XXXXVIT 


la récolte des champignons comestibles lorsqu'elle n'est pas 
basée uniquement sur la connaissance de leurs caractères bota- 
niques : les unes pour lui signaler les espèces les plus dange- 
reuses et le moyen de les reconnaitre : les autres pour l’engager 
à faire table rase de tous les préjugés et de tous les moyens 
empiriques qui, malheureusement, ont encore trop de crédit 
auprès des populations ; d’autres enfin pour lui indiquer quels 
sont les premiers soins à donner en cas d'empoisonnement. Une 
vitrine renfermant une superbe collection de champignons en 
plâtre. avec leurs couleurs naturelles, complétait l’aménage- 
ment. 11 ne restait plus qu'à déterminer et classer méthodique- 
ment la récolte. 

M. l'abbé Hy, auteur des diverses brochures concernant les 
champignons comestibles et vénéneux de l’Anjou et mycologue 
des plus compétents, voulut bien nous aiderde ses conseils dans 
cette partie difficile et ardue. | 

La classification adoptée fut celle des expositions précé- 
dentes, c’est-à-dire que les champignons y furent répartis en 
SiX groupes : 

1° Champignons très pénéneux, pouvant occasionner la 
MOrt ; 

2° Champignons vénéneux, pouvant occasionner des aceci- 
dents graves ; 

3° Champignons suspects, dont les propriétés ne sont pas 
encore suffisamment connues et qu'il faut rejeter ; 

4° Champignons comestibles : 

5° Champignonsindifférents, sans propriétés spéciales, c'est- 
à-dire ni comestibles, par suite de leur saveur désagréable, de 
leur consistance ou de leur exiguité, ni vénéneux ; 

6° Champignons parasites, nuisibles aux arbres ou aux plan- 
tes qu'ils attaquent. | 

Des étiquettes de couleurs différentes furent également adop- 
tées pour distinguer chacun de ces groupes ; le rouge fut 
employé pour toutes les espèces à rejeter : très vénéneuses, 
vénéneuses et suspectes ; le blanc pour les espèces comestibles; 
le sert pour les espèces indifférentes et le b/eu pour les espèces 
parasites. 

Le 21 octobre, tout était prêt et les portes étaient ouvertes 


XXXXNIII ESPN ?ANT: 


toutes grandes au public. Il y vint nombreux, témoignant ainsi 
de l'intérêt qu'il porte à ce genre d'exposition, qui n'a pas 
d'autre ambition que de lui être utile et de chercher à l’instruire 
tout en l’amusant. 

Gräce à la publicité donnée par différents articles que la 
presse locale voulut bien lui consacrer, l'Exposition vit pres- 
que chaque jour s’accroître le nombre de ses visiteurs et elle 
reçut de nombreux envois qui toujours fort à propos permi- 
rent d'entretenir la fraîcheur relative des échantillons et sou- 
vent aussi vinrent augmenter le nombre des espèces expo- 
sées. 

Qu'il nous soit permis de remercier ici tous nos collabora- 
teurs dont quelques-uns mème ont voulu conserver l'anonymat; 
citons seulement quelques noms parmi les envois les plus nom- 
breux et les plus intéressants: Mlle Amédée Combes, MM. Bel- 
langer, Bruneau, Callaut, Castagnon, Chaillou, Delahaye, 
D' Dezanneau, Duval, le commandant Duvaux, D' Léger 
(de Corné), D' Labesse, Laumonier, pharmacien, Lévèque, her- 
boriste, Leroy, Mesfrey, pharmacien, Pichery, Poutier, Robert, 
D' Topart, Ventrou, Viau, pharmacien, etc., etc. 

Nous remercierons aussi tout particulièrement M. Touchet, 
jardinier chef du Jardin des Plantes, du zèle qu'il a apporté, 
pendant toute la durée de l'Exposition, à nous seconder dans la 
réception des envois, dans l’entretien de la salle et le remplace- 
ment des échantillons, et aussi de la complaisance avec laquelle 
il s'est mis à la disposition des visiteurs. 

Dès la première semaine, le nombre des espèces primitive- 
ment exposées fut rapidement porté à près de deux cents. Plu- 
sieurs excursions faites par MM. Bouvet et Préaubert nous enri- 
chirent de nombreux et beaux échantillons et l'Exposition put 
alors offrir à la curiosité de ses visiteurs un ensemble d'environ 
250 espèces ou variétés. Ce furent les beaux jours, car brusque- 
ment survinrent les premières gelées : beaucoup d'espèces dis- 
parurent aussitôt et il fallut renoncer à en renouveler les échan- 
tillons. Puis les vides augmentèrent de jour en jour et bientôt 
les espèces coriaces, parasites ou indifférentes restèrent seules; 
la saison pouvait être considérée comme terminée et, le 26 no- 
vembre, on dût clôturer. 


PR I CR ETS 


f 
| 


EXPOSITION DE CHAMPIGNONS. IL 


Dans son ensemble, l'Exposition avait offert à ses visiteurs 
270 espèces ou variétés. C'était, si l’on en juge par le tableau 
comparatif ci-après, une cinquantaine d'espèces de plus que la 
moyenne obtenue dans les expositions précédentes : 


1900 1901 1902 1906 


Espèces très vénéneuses...... 7 î k- 9 
HÉpeÈCceSNÉnENEUSES 23 28 19 23 
ESpecesisuspectes Len 0 35 on AG 60 
Espèces comestibles: :....... 69 94 80 92 
Espèces indifférentes..... ren 39 35 30 50 
HÉpeceshparasites "Rte" 28 28 A, SR 

Rotau eo nee 201 249 220 270 


Et cependant l'année 1906 peut être considérée comme l’une 
des plus pauvres et des plus mauvaises, tant au point de vue de 
la variété des espèces que de la valeur et de la beauté des 
échantillons. 

Certaines espèces des plus communes aux environs d'Angers 
ont fait complètement défaut : c’est ainsi que Cantharellus 
cibarius, Russula nigricans, Lactarius torminosus, Hydnum 
repandum n'ont pas même été représentés par un seul échan- 
tillon. 

Beaucoup d'espèces aussi n’ont figuré qu'à l’état de spécimens 
mal venus, mal caractérisés, de taille souvent très exiguë et 
parfois même à peine reconnaissables. 

Nous donnons ci-dessous la liste complete de toutes les espè- 
ces que nous avons pu déterminer : 

Amanita aspera, citrina et ses variétés alba et mappa ; mus- 
caria, ovoidea, pantherina, phalloides, rubescens, vaginata et 
ses variétés grisea, cinerea et fulva. 

Lepiota acutesquamosa, cristata, excoriata, gracilenta, holo- 
sericea, procera, pudica, rhacodes. 

Armillaria mellea. 

Tricholoma acerbum, album, melaleucum, nudum, persona- 
tum, pessundatum, portentosum, rutilans, saponaceum, sejunc- 
tum, sulfureum, terreum. 

Clitocybe brumalis. candicans, cyathiformis, dealbata, flac- 


L F. PYAT. 


cida, geotropa, gymnopodia, hirneola, infundibuliformis, 
inversa, nebularis, parilis, rivulosa avec sa variété pithyophila, 
suaveolens, viridis. 

Laccaria laccata et ses variétés farinacea, amethystina et 
tortilis. 

Collybia butyracea, dryophila, erythropus, fusipes, grammo- 
cephala, longipes, tuberosa. 

Mycena atro-cyanea, corticola, galericulata. polygramma, 
pura et ses variétés rosea et violacea ; rugosa. 

Omphalia fibula, muralis, umbellifera. 

Pleurotus Eryngï. 

Hygrophorus coccineus, conicus, eburneus, miniatus, virgi- 
neus. 

Lactarius controversus,decipiens, deliciosus, piperatus.rufus, 
subdulcis, theiogalus, turpis, vellereus, zonarius. 

Russula cyanoxantha. delica, emetica, integra, ochracea, 
Queletii, rubra, sanguinea. 

Marasmius androsaceus, caulicinalis, epiphyllus, graminum. 
oreades, ramealis, rotula, urens. 

Panus süpticus. 

Lentinus tigrinus. 

Schizophyllum commune. 

Cantharellus aurantiacus, cupulatus, tubæformis. 

Dictyolus muscigenus. 

Lenzites flaccida, sæpiaria, tricolor. 

Volvaria gloiocephala. 

Pluteus cervinus. 

Enioloma lividum, rhodopolium. 

Clitopilus orcella. 

Nolanea mammosa, pascua. 

Claudopus variabilis. 

Pholiota ægerita , aurea, aurivella, destruens. dura, radicosa, 
squarrosa. 

Cortinarius collinitus, albo-violaceus, elatior, violaceus. 

Inocybe geophyla avec sa variété lilacina : lanuginosa. 

Hebeloma crustuliniformis, sinapizans. 

Vaucoria cucumis, inquilina, sideroides. 

Galera hypnorum, tenera, 


EXPOSITION DE CHAMPIGNONS. LI 


Tubaria autochtona, furfuracea, pellueida. 

Bolbitius titubans. 

Crepidotus mollis. 

Paxillus involutus, lamellirugus. 

Psalliota arvensis, campestris et ses variétés praticola, silvi 
cola, vaporaria ; flavescens et sa variété xanthoderma; hæmor- 
rhoïdaria, pratensis, sylvatica, 

Stropraria æruginosa, albo-cyanea, coronilla, melasperma, 
merdaria. 

Hypholoma fasciculare, hydrophilum, sublateritium. 

Psathyra spadiceo-grisea. 

Psathyrella disseminata. 

Panæolus campanulatus, fimiputris, papilionaceus, retirugis. 

Coprinus atramentarius, comatus, domesticus, fimetarius, 
micaceus, plicatilis. 

Gomphidius viscidus. 

Boletus æreus, badius, bovinus ; chrysenteron et sa variété 
versicolor; edulis, granulatus, luridus, luteus, olivaceus, pipe- 
ratus, Sanguineus, scaber avec sa variété aurantiacus; subto- 
mentosus, tuberosus, versipellis. 

Fistulina hepatica. 

Poria medulla-panis, vulgaris. 

Polyporus adustus, applanatus, acanthoïdes, betulinus, igna- 
rius, fomentarius, frondosus, lucidus, nigricans, squamosus. 
versicolor. 

Daædalea quereina. 

Merulius tremellosus. 

Irpex fusco-violaceus. 

Hydnum erinaceum. 

Craterellus cornucopioides. 

Stereum ferrugineum, hirsutum, purpureum. 

Corticium cæruleum, quercinum. 

Sparassis crispa. 

Clavaria coralloides. cristata, ericetorum. gracilis, juncea 
similis. 

Calocera viscosa. 

Dacrymyces deliquescens. 

Tremella mesenterica. 


LIT F. PYAT. 


Phallus imperialis. 

Clathrus cancellatus. 

Cyathus crucibulum, sericeus. 

Tulostoma brumale. fimbriatum. 

Bovista nigrescens, plumbea. 

Calvatia gigantea. 

Lycoperdonexcipuliforme, gemmatum, nigrescens,pratense, 
umbrinum. 

Scleroderma cepa, verrucosum, vulgare. 

Aleuria vesiculosa. 

Otidea onotica. 

Peziza aurantia. 

Sarcoscypha coccinea. 

Coprobia granulata. 

Ascobolus furfuraceus. 

Bulgaria inquinans. 

Phialea firma. 

Hypoxylon multiforme. 

Xylaria hypoxylon. 

Rosellinia aquila. 

Nectria cinnabarina (Tubercularia vulgaris), 

Hypomyces chrysospermus. 

Oïdium leucoconium. 

Trichia varia. 

Lycogala miniata. 

Ustilago Maydis. 

Anthina flammea. 

Comme il est facile de s'en rendre compte, certains genres 
ont été assez bien représentés: Lepiota, Tricholoma, Clitocybe. 
Psalliota et Boletus par exemple ; d’autres, au contraire: A7na- 
nita, Russula, Lactarius, Cortinarius, n'ont réuni qu'un très 
petit nombre d'espèces, qui de plus, étaient pour la plupart mal 
venues et de très petite dimension. 

Nous mentionnerons cependant quelques raretés ou beaux 
échantillons qui ont plus particulièrement attiré l'attention des 
visiteurs. 

Tout d’abord, un superbe lot d’'Oronges blanches (Amanita 
ovoida) récoltées par MM. Bouvet et Préaubert dans les bois 


EXPOSITION DE CHAMPIGNONS LIIT 


de Fontaine-Milon, où M. Gaillard avait signalé cette espèce ; 
deux beaux échantillons de Lepiota acutesquamosa ; plusieurs 
touffes magnifiques d'Armillaria mellea ; une touffe remarqua- 
ble de Pholiota aurea, aux pieds singulièrement allongés et 
tordus, recueillie par M. Pichery, sur du bois pourri, à cent cin- 
quante mètres de profondeur, dans l'obscurité la plus complète, 
entre les boisages d’un puits des ardoisières d'Avrillé ; plu- 
sieurs Polypores intéressants et assez rares dans la région : 
Polyporus frondosus envoyé par M. Mesfrey, pharmacien, 
Polyporus squamosus, Polyporus acanthoides, Polyporus 
betulinus ; un Hydnum erinaceum d'assez belle taille recueilli 
à la Romanerie, commune de Saint-Barthélemy, où il apparait 
régulièrement chaque année : un splendide échantillon de Spa- 
rassis crispa adressé par M. Leboucher, régisseur au château 
de Milon (par Mazé) à M. le D' Labesse qui voulut bien s’en 
dessaisir au profit de l'Exposition ; enfin, un Calpatia gigantea 
pesant 872 grammes etmesurant0"72 de circonférence, adressé 
par M. le D' Léger de Corné (cette espèce atteint parfois jus- 
qu’à 0"60 de diamètre). 

En terminant ce simple compte rendu, nous souhaïterons que 
l’an prochain une saison plus favorable nous permette d'offrir 
au public une exposition plus complète, où les espèces les plus 
recherchées par les amateurs mycophiles soient mieux repré- 
sentées que cette année. 

Nous demanderons aussi à la municipalité de bien vouloir 
nous conserver le faible crédit qu’elle nous a généreusement 
alloué jusqu’à aujourd’hui, à tous nos collaborateurs actuels de 
vouloir bien nous continuer leur bienveillant concours et à tous 
les visiteurs que notre exposition a pu intéresser de vouloir 
bien devenir nos collaborateurs de demain. 


Séance du 4 Avril 1907. 


La séance s'ouvre à 2 heures, sous la présidence de 
M. Maxaix, président. 

Le procès-verbal de la séance de Mars est lu et adopté. 

La correspondance imprimée comprend : 

Notice nécrologique sur Eugène Niel, par M. Henri GADEAU 
DE KERVILLE. 

Verhandlungen der K. K. Zool. bot. Gesellschaft in Wien, 
EVER 49077 

Revista agronomica, V. 1, 1907. 

M. le Secrétaire général fait remarquer que, par suite de 
l'accroissement considérable du nombre des membres de la 
Société, ainsi que des demandes d'échange et d'achat, le tirage 
du Bulletin doit être encore augmenté ; il n'a pu être mis en 
réserve que huit exemplaires de l’année 1906 pour les collec- 
tions complètes destinées à la vente. IT à fallu, d'autre part, 
remplacer quelques exemplaires du fascicule I de l'Atlas, 
adressés séparément aux membres de la Société et dont quel- 
ques-uns ne sont pas arrivés à destination. 

M. le Président fait observer que l'on a peut-être agi un peu 
vite en réparant ces pertes aux frais de la Société, les envois 
étant faits aux risques et périls des destinataires. 

Après échange d'observations entre MM. KrinekstecK, 
Dumée, PEerror, la proposition suivante de M. Perror est 
adoptée : 

« La cotisation des membres qui reçoivent l'Atlas publié par 
la Société sera portée, pendant la publication de cet Atlas, à 
dix francs cinquante pour la France et à treize francs pour 
l'Etranger, de manière à permettre l'envoi recommandé des 
fascicules renfermant cette publication.» 


SÉANCE DU 4 AVRIL 1907. LV 


MM. Kzincksreck et Perrot, considérant que le chiffre de 
cinq cents membres recevant gratuitement l'Atlas va bientôt 
être atteint, demandent que, lorsque ce chiffre sera couvert, un 
avis en soit imprimé sur un petit feuillet de couleur encarté 
dans le Bulletin. Cette proposition est adoptée. 

M. le Secrétaire général, désireux d'éviter l'encombrement 
de la bibliothèque par des dépareillés inutilisables, propose de 
ne plus mettre en vente des fascicules séparés du Bulletin. 
Après échange de quelques observations, le maintien du statu 
quo est décidé. 

M. le Secrétaire général informe la Société qu’il a reçu de 
notre collègue, M. Russezz, un travail manuscrit sur les Cham- 
pignons récoltés dans les bois de Viroflay. Comme il ne s’agit, 
en somme, que d'un compte-rendu d’herborisation, M. le Se- 
crétaire propose de demander à notre collègue de vouloir bien 
réduire sa longue communication aux proportions d'une Note 
de deux ou trois pages. La Société autorise M. le Secrétaire 
général à écrire dans ce sens à l’auteur. 

M. Kzincxsrecx remet à M. le Président une lettre de 
M. Boupier qui s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. 
Sont également excusés MM. Rocran», Harior, PArouicraRD. 

M. Maxain dépose, de la part de M. PArouicLarp, un ma- 
nuscrit intitulé : 


Cette communication sera insérée in extenso au Bulletin. 

M. Duués remet pour l'impression une Note sur la synony- 
mie des Lepiota pudica et L. naucina. 

M. Albert Micnarp, présenté dans la dernière séance, est 
élu membre de la Société. 


Sont présentés comme membres nouveaux : 


MM. Ronror, Eugène, par MM. Chateau et Magnin. 
PLové, par MM. Dumée et Lutz. 
M. CariLLon adresse sa démission de membre de la Société. 


Après présentation par M. Krincxsrecx de quelques exem- 
plaires de Pisolithus arenarius Ab. et Schw. (Polysaccum 
pisocarpium Fries), adressés à M. RozcLann par M. Arras, 
d’Ajaccio, la séance est levée à 3 heures. 


Séance du 2 Mai 1907. 


La séance est ouverte à une heure et demie, sous la prési- 
dence de M. Maxi. président. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adoptée. 

La correspondance imprimée comprend : 


SACCARDO et TrAvERSO. — Sulla disposizione e nomenclatura 


dei gruppi micologici da seguirsi nella Flora italica crypto- 


gama. — Ex. Bull. Soc. bot. ital. 1907. 

Cobb. — Some Elements of Plant Pathology. — Exp. Stat. 
of the Hawaian Sugar Planter’s Associat. Bull. n° 7. 

Annali della R. Academia d'Agricoltura di Torino, 1906. 

Bulletin de la Société des Sc. nat. de l'Ouest de la France. 
1906, 4. 

Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle des Ardennes: 
n°5 91à 12: 

Bulletin de la Société des Amis des Sc. nat. de Rouen, 
1905. 

Bulletin de l'Herbier Borssier, VII, 1907, n°° 4 et 5. 

The Tokyo Botanical Magazine, XXI, 240 et 241. 

Revista agronomica, V, 2. : 

Annales Mycologici, V, 1. 

Annalen des k. k. naturhistorischen Hofmuseums, XXI, 1. 

Nôvenytanr Kôzlemények, VI, 1907, 1. 


La correspondance imprimée comprend une circulaire du 
Muséum National d'Histoire Naturelle sur une souscription 
universelle pour élever un monument à Lamarck. Les profes- 
seurs du Muséum demandent à la Société Mycologique « de 
prendre part à cette manifestation scientifique, qui a pour but 


PT TU ON er lp 2 


SÉANCE DU 2 Mar 1907. LVII 


de rendre une tardive justice à l’immortel auteur de la Philo- 
sophie zoologique, au savant qui, en Zoologie, en Botanique, 
en Géologie, en Météorologie fut un précurseur génial, au 
grand penseur dont les conceptions sont la base des idées mo- 
dernes sur l’évolution du Monde organisé ». 

Sur la proposition de M. ParouircLar», le principe d’une 
adhésion de la Société à cette souscription est adopté à l’una- 
nimité. Le bureau est chargé de vouloir bien déterminer le 
montant de la souscription qui, d’après l'état financier de la 
Société, lui paraîtra le mieux convenir. La somme à souscrire, 
ainsi déterminée, sera proposée au vote de la Société, au cours 
de la prochaine séance. 

M. le Président propose à la Société de commencer à s'oc- 
cuper de la prochaine session extraordinaire qui, suivant l'usage, 
doit avoir lieu cette année en province. Plusieurs propositions 
ont déjà été faites à ce sujet. Il a été notamment proposé comme 
régions à visiter : la Bretagne, les environs de Grenoble, les 
environs de Dijon. La discussion est ouverte sur cette ques- 
tion. 

M. le Secrétaire général se déclare partisan du choix de la 
Bretagne. I] fait remarquer que la région de l'Est a été assez 
souvent visitée par la Société, tandis que la région de l'Ouest, 
l’extrème Bretagne surtout, a été en somme jusqu'ici un peu 
négligée. À l'intérêt que présenterait l'étude mycologique de la 
Bretagne s’ajouterait d’ailleurs l'attrait de visiter une région 
si intéressante à de multiples points de vue. Les communica- 
tions sont faciles entre Paris et la Bretagne, et la Compagnie 
des Chemins de fer de l'Ouest offre aux excursionnistes des 
combinaisons diverses avec réductions très appréciables. 

M. le Secrétaire général a élaboré un avant-projet de pro- 
gramme de session dont'il donne connaissance à la Société. Le 
centre de la session serait Morlaix, l'excursion durerait huit 
jours pleins. Elle comprendrait : un samedi (dont la date sera 
ultérieurement fixée), le voyage d’aller ; — le dimanche, une 
excursion à Saint-Pol-de-Léon et à Roscoff : — le lundi, une 
séance d'ouverture et une excursion dans les bois de Saint- 
François ; — le mardi, une excursion dans les bois de Pensez ; 
— le mercredi une séance et une excursion dans des bois aux 


LVIII SOCIÈTÉ MYCOLOGIQBE. 


environs de la ville de Morlaix ; — le jeudi, une excursion à la 
célèbre localité d'Huelgoat ; — le vendredi, une excursion à 
St-Herbot avec séance ; — le samedi, la préparation de l’expo- 
sition ; — le dimanche, l'exposition publique à Morlaix et la 
séance de clôture. 

M. Krineksieck, parlant du choix de Grenoble, fait savoir 
que notre confrère M. Orr\er se met à la disposition de la 
Société pour l'organisation de la session à Grenoble. M. 
Orrer préférerait cependant que la session fût reportée pour 
l'Isère à une année suivante et eût lieu, par exemple, dans deux 
ans. 

M. le Président expose les raisons qui justifient l'offre de nos 
confrères dijonnais. Il est certain d’une part que l'Est de la 
France a été relativement très visité par la Société, mais 
d'autre part la Société trouverait à Dijon un groupement très 
bien constitué de chercheurs très actifs et de confrères très 
dévoués qui seraient extrêmement heureux de nous recevoir et 
qui prépareraient la session avec le plus grand zèle et le plus 
grand dévouement. 

Examinant l’ensemble de la situation, M. PError fixerait 
très volontiers son choix sur la Bretagne. La session à Gre- 
noble lui semble très bien pouvoir être reculée. Pour ce qui 
est de Dijon, nous sommes très reconnaissants à nos confrères 
dijonnais de leur dévouement et nous serions très heureux de 
nous joindre à eux, mais vraiment il est hors de conteste que 
l'Est de la France a été favorisé et l'Ouest négligé jusqu'iei. Il 
nous restera d’ailleurs aussi la région de la Dordogne à visiter. 
Mais pour cette année, la Bretagne semble la région la plus 
indiquée. 

Si la Société se rangeait à cet avis, M. PErRRoT pense que 
nous ne devrions pas nous borner aux environs de Morlaix. Il 
y aurait lieu, semble-t-il, de s'arrêter à Rennes et de donner 
cette juste satisfaction à un groupe de confrères, professeurs 
aux Facultés, à l’école d'Agriculture, et à d’autres confrères 
de Rennes et de la région, tous mycologues très dévoués. Il 
est du reste dans les traditions de la Société de rendre visite 
aux centres universitaires et de fortifier ainsi les excellentes 
relations qu'elle a toujours entretenues avec les Universités. 


SÉANCE DU 2 MAr 1907. LIX 


— Un groupe de mycologues existe à Laval ; ce groupe pour- 
rait sans doute facilement se transporter à Rennes et partici- 
per ainsi à la session. 

M. Bounrer parle en faveur de la région littorale océanique 
de la Bretagne. Le littoral de l'Océan lui paraît préférable au 
littoral de la Manche. La Société pourrait se transporter à 
Nantes et de là visiter le rivage Sud de la Bretagne. 

On pourrait donc peut-être, fait remarquer M. Perror, divi- 
ser la session en deux parties ; visiter d’abord la région des 
bois Rennes-Morlaix, puis la région littorale Quimper-Nantes. 
Dans cette seconde région nos confrères angevins pourraient 
sans doute facilement venir nous rejoindre. 

Après avoir résumé la discussion, M. le Président demande 
à MM. Perror et GuÉGuEN, qui veulent bien accepter, d'éta- 
blir un programme d’excursions de la session et il demande à 
la Société de fixer à la prochaine séance les décisions à pren- 
dre sur les deux questions suivantes : 1° La session sera-t-elle 
tenue en Bretagne ? 2° Dans l'aflirmative y aura-t-il lieu de 
visiter les deux régions Rennes-Morlaix et Quimper-Nantes ? 
La Société décide que ces deux questions seront résolues à la 
prochaine séance. 


Sont ensuite présentés comme futurs membres de la Société 
Mycologique : 
MM. Baupry, sous-chef de musique de l'Ecole d’Artillerie 
de La Fère (Aïsne), par MM. Arnould et Guëguen. 
À. Journee, pharmacien à Courpière (Puy-de-Dôme), 
par MM. Guéguen et Sartory. 
ScHATZ, ancien professeur, à Montigny-les-Metz (Lor- 
raine), par MM. Mangin et Guéguen. 


Il est procédé à l'élection des membres présentés à la précé- 
dente séance. MM. Roxnor et Prové sont élus, à l’unanimité, 
membres titulaires de la Société Mycologique de France. 

M. Sarrory expose une communication sur la biologie du 
Saccharomyces glutinis. L'auteur a cultivé cette levure sur 
des milieux variés et a obtenu, dans des conditions déterminées, 
diverses actions physiologiques intéressantes telles que sécré- 
tion d'invertine, fermentation alcoolique, ete. Cette levüre, 


LX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


d'après les recherches de l’auteur, ne parait pas être patho- 
gène. 

Le même auteur fait une seconde communication sur l’abon- 
dance des Elaphomyces variegatus et granulatus qu'il a 
récolté aux environs de Baden-Baden (Allemagne) et qu'on y 
utilise pour la nourriture des porcs. 

Ces deux communications de M. Sarrory seront insérées 77 
extenso dans le Bulletin. 

M. Krixcksiecx présente à la Société deux spécimens des 
planches 5et 6 de l'Atlas des champignons de M.Rozranp. 

La séance est levée à deux heures et demie. 


Espèces examinées à la séance : 


Apport de M. Tiuserr, pharmacien à Corbeil, de la forêt de 
Sénart : 


Entoloma Sondersii. Stereum hirsutun. 
Tricholoma Georgii. Coriolus velutinus. 
Pholiota togularis. Morchella semilibera. 


Crepidotus mollis. 


Apport de M. Dessexox, une espèce récoltée à Bois-le-Roi 
(forêt de Fontainebleau) : 


Clitocybe vermicularis. 


Envoi de M. Bararix. pharmacien à Orléans. une espèce 
présentée par M. Rozzann : 


Lentinus degener. 


Séance du 6 Juin 1907. 


La séance est ouverte à une heure et demie, sous la prési- 
dence de M. Maxaix, président. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

M. Farcow, professeur à Harward University, Cambridge, 
Massachusetts (U. S. A.), entre à ce moment dans la salle des 
séances. M. le Président le remercie de vouloir bien assister à 
la séance de la Société et l'invite à prendre place au bureau 
(Applaudissements). 


Correspondance imprimée : 
Memoirs of the Department of Agriculture in India, vol. {, 
no 
Bulletin de l'Herbier Boïrssier, VI, 6. 
Annales Mycologict, vol. V, n° 2. 
The Botanical Magazine, Tokyo, vol. XXI, n° 242. 
The Botanical Gazette, XL, n°° 4 et 5. 
Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesells- 
cha NT n%2 et3; 
Journal of Mycology, 13, n° 88. 
- Revista agronomica, t. V, n°3. 


Correspondance écrite : 


Diverses lettres relatives au service du Bulletin. 

Changements d'adresse : de M. Borxor, pharmacien de 1"° 
classe, 18, place d’ftalie, à Paris; — de M. Correc, 27, du 
Bourg-Hlerseul, à Laval. 

M. Cuampraux adresse à la Société deux Clavaires récoltées 
dans les bois de Sainte-Assise (Seine-et-Marne). 

M. Correc, de Laval, envoie plusieurs champignons. L’es- 


LXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


pèce la plus intéressante est l'Amanita junquillea qui, très rare 
jusqu'à présent dans la Mayenne, paraît vouloir se montrer en 
assez grande abondance dans les bois, sous les pins, cette 
année. Notre confrère signale également, à titre de document, 
la présence de cristaux d’oxalate de calcium dans le tissu hy- 
ménial d'Auricularia tremelloides. 

M. le capitaine Félix Pyar adresse un envoi de champignons 
et une collection de cartes postales en couleur représentant 
avec finesse et exactitude des fleurs, des fruits et des champi- 
gnons. Notre confrère attire l'attention des mycologues sur 
l'intérêt que pourrait présenter la publication scientifique de 
ces dessins coloriés. 

M. le Secrétaire général fait savoir que le Bureau de la 
Société propose le vote d’une souscription de cinquante francs 
au monument Lamarck. Adopté à l'unanimité. 

M. le Secrétaire général a le plaisir d'annoneéer à la Société 
que, à l’occasion des fêtes du centenaire de Linné à Üpsal (23 
mai 1907,, notre président, M. Maxaix a été nommé comman- 
deur de l’ordre de Gustave Wasa; nos confrères, M. Fcanauzr 
et M. Farcow ont été nommés docteurs Aonoris causa de 
l’Université d’Upsal. Il propose à la Société de leur adresser 
nos meilleures félicitations. — Adopté à l'unanimité (Applau- 
dissements).— M. le Président remercie la Société. 


La discussion est ouverte sur la question de la session ex- 
traordinaire de cette année. 

La Société décide que cette session aura lieu en Bretagne. 
M. Perror expose le projet de session qu'il a élaboré avec 
M. le Secrétaire général. Le début de la session, qui sera fixé 
d’une façon sûre ultérieurement, dépendra, comme toujours, 
des conditions météorologiques de la-saison. En admettant que 
ce début ait lieu le 13 octobre, voici quel est le projet : 

Dimanche 13 octobre. — Ouverture de la session à Rennes- 
— Séance à 8 heures du matin, nomination du Bureau de la 
session. — Excursion à Port-Brillet {avec les groupes de 
Rennes et Laval). 

Lundi 14. — Départ pour Morlaix. — Arrivée à 1 heure. — 
À h heures, séance. 


SÉANCE DU © JUIN 1907. LXIII 


Mardi 15. — Excursion à Saint-Pol-de-Léon et à Roscoff. — 
Retour à Morlaix. 


Mercredi 16. — Excursion dans les bois de Pensez. 

Jeudi 17.— Excursion à Huelgoat. — Coucher à Huelgoat. 

Vendredi 18. — Excursion à Saint-Hlerbot. — Retour à 
Morlaix. 

Samedi 19. — Excursion au voisinage de la ville et prépara- 
tion de l'Exposition. 

Dimanche 20. — Exposition. Séance. 

Lundi 21. — Excursion à Carhaix. — De là à Rosporden 
pour le coucher. 

Mardi 22. — Excursion à Auray et à Carnac. 

Mercredi 23. — Départ pour Nantes — Arrivée à midi. — 


Séance de clôture à l'Ecole supérieure des Sciences de Nantes. 

M. le Président remercie, au nom de la Société, MM. Perror 
et GuÉGuEn pour leur travail. 

M. Lurz demande que la Société tâche d obtenir de la Com- 
pagnie des chemins de fer de l'Ouest le plus de réduction pos- 
sible. M. le Président répond que le Bureau fera tous ses 
efforts pour donner satisfaction sur ce point à M. Lurz et à 
tous nos confrères. 

Après quelques échanges d'observations, le projet de 
MM. Perror et GuÉGuEx est adopté à l'unanimité. 


Sont présentés comme futurs membres de la Société : 


MM. Albert Boucagrar, clerc de notaire, 2, rue du Gril, à 
Joigny (Yonne), par MM. Boudier et Sampic. 
Auguste LeBarzzir, 330, rue Saint-Jacques, à Paris, 
par MM. Guéguen et Sartory. 
Docteur Scnrrrmanx, 11, boulevard Dubouchage, à 
Nice, par MM. Guéguen et Maublanc. 


Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours 
de la précédente séance. MM. Baupry, JourpE, ScHarz sont 
élus, à l'unanimité, membres de la Société mycologique de 
France. 


M. Krincxsiecx donne lecture d’une étude qu'il a faite sur 
la distribution géographique par départements des membres 


LXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


de la Société et sur leur groupement par professions. Une carte 
accompagne ce document. Notre confrère, après avoir cons- 
taté que l’état de la Société est très satisfaisant, conclut tout 
d'abord que les membres sont plus spécialement nombreux 
dans les régions visitées par la Société, alors que. dans cer- 
taines autres régions telles que le Centre, le Sud, le Sud Est, 
ils paraissent trop peu nombreux. D'où il semble découler qu'il 
y aurait sans doute intérêt à faire des efforts dans ces régions 
pour nous attirer de nouveaux membres, à y organiser peut- 
être des excursions.— Une autre conclusion est que le nombre 
des confrères est très élevé parmi les membres de l’enseigne- 
ment, les pharmaciens et les médecins. ce qui s'explique très 
aisément d’ailleurs, et qu'il est très faible parmi certaines ca- 
tévories de professions chez lesquelles il y aurait aussi intérêt 
4 à faire connaitre la Société. 
$ M. Perrot demande l'impression dans le Bulletin de ce 
Fe document et de la carte de M. Krixexsreck. Il demande aussi 
4 que la discussion des mesures à prendre pour répondre aux 
vœux de notre confrère ait lieu après que tous les membres 
auront pris connaissance, par le Bulletin, de l'étude de 
M. Krixcksieck. — Adopté à l'unanimité. 
M. Lurz fait une communication sur la conservation des 
champignons dans des liquides appropriés. L'auteur distingue 
à ce point de vue les champignons à couleurs solubles dans 
l’eau et les champignons à couleurs insolubles dans l’eau. Pour 
ces derniers, le liquide conservateur est une solution aqueuse 
d’acétate mercurique et d'acide acétique. Pour les premiers (à 
| couleurs solubles dans l’eau), l’auteur prépare d’abord une 
A solution alcoolique d’acétate mercurique et d’acétate neutre de 
plomb, il la mélange à la solution aqueuse précédente et em- 
ploie le liquide conservateur ainsi obtenu. Notre confrère donne 
quelques explications techniques sur l'emploi de ces liquides. 
— M. Duuée demande dans quel état de fermeté se trouvent au 
bout de quelque temps les champignons ainsi conservés. 
MM. Perror et Lurz répondent que les champignons ainsi 
préparés pour l'Exposition de Milan en sont revenus dans un 
état très satisfaisant tant au point de vue de la fermeté que de 
la conservation des couleurs. — M. Lurz rappelle que la con- 


SÉANCE DU 5 Juin 1907. LXV 


servation des couleurs est aidée, cela va de soi, par l'obscurité, 
par la non-variation de la température, comme il en est de 
même, en général, pour toute collection. La communication de 
M. Lurz sera insérée in extenso dans le Bulletin. 

M. Guécuex indique un dispositif ingénieux pour la conser- 
vation des pipettes destinées à puiser aseptiquement des li- 
quides organiques quelconques. 

Au sujet de la conservation des couleurs d’aniline destinées 
à la coloration des préparations microscopiques, notre confrère 
recommande de conserver dans de petits tubes en verre les 
couleurs en poudre additionnées de neuf fois leur poids de 
sucre, ces poudres, étant finement triturées au moment de leur 
préparation, se dissolvent instantanément dans l’eau et donnent 
des solutions limpides. 

Ces communications seront insérées in extenso dans le 
Bulletin. 


La séance est levée à deux heures et demie. 
Liste des espèces examinées et déterminées à la séance : 
Envoi de M. Dupin, à la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres) : 


Amanita junquillea. 
Russula chamæleontina. 
— cyanoxantha. 

— depallens. 
— furcata. 


Apoort de M. Timserr, de Corbeil : 


Amanita vaginata. Pluteus semibulbosus. 
Collybia grammocephala. Bolbitius vitellinus. 
Inocybe sp. Boletus luridus. 


Envoi de M. Barsier, de Dijon : 


Morchella vulgaris. Odontia ? 

Clitocybe vermicularis. Coprinus hemerobius. 

Helveila albipes. Galera. 

Verpa digitaliformis. Mycélium. 

Polyporus brumalis. Bois rouge de Pin produit par mycé- 
Dacrymuyces stillatus. lium de Corticium sanguineum ou 
Arrhenia muscigena. de Micropodia hymeniophila. 
Tulasnella ? Collybia dryophila. 


Didymium sp. 


LXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Apport de M. Dessexox, du bois de Boulogne : 


Collybia dryophila. 
Pholiota præcox. 
Coprinus micaceus. 
Ciliaria scutellata. 
Œthalium septicum. 


Envoi de M. Joacuim, de Valdoie (Haut-Rhin) : 


Pholiota præcox. 


Envoi de M. CnamPEaux, de Sainte-Assise (Seine-et-Marne) : 


Cläavaria formosa. 


Envoi de M. le D' Cordier, de Chaumont (Haute-Marne) : 


Acetabula leucomelas, grande taille. 


Envoi de M. Correc, de Laval : 


Amanilajunquillea. Merulius corium. 
—- _solitaria. Xylostroma. 

Collybia dryophila. Dedalæa quercina. 

Hypholoma sericeum. Polyporus perennis. 


Envoi de M. le capitaine Félix Pyar, d'Angers : 


Lycoperdon pusillum. Daldinia concentrica. 
Agaricinée. Hypoxylon sp. 
Coprinus sp. Pucciniatumida. 
Naucoria pediades. — Vincæ. 
Sphæriacée. Clitocybe fumosa ? 


Sclérote. Hypoxylon coccineum. 


Séance du 5 septembre 1907. 


La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. 
Boupier. 

La lecture du procès-verbal de la séance du mois de juin est 
remise à la prochaine séance. 


La correspondance imprimée comprend : 

Boupier. — /cones Mycologicæ, série (I, livraisons 13 et 
14, 

Boupier. — Histoire et classification des Discomycètes d'Eu- 
rope, Paris, 1907. 

Howarp (A.). — First Report on the fruit experiments at 
Pusa, ex Agricultural Research Institute, Pusa, 1906, 4. 

Buzser. -— Some Diseases of cereals caused by Sclerospora 
gramincola, ex Memoirs of the Department of Agriculture 1n 
India, M, 1. 

Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de 
la France, 1907, 1 et 2. 

Bulletin de la Société de Botanique des Deux-Sèvres, 1906. 

Annales de la Socièté botanique de Lyon, 1907, 1 et 2. 

Bulletin de l'Herbier Boissier, VII, 1907, 7, 8 et 9. 

New-York Agricultural Experiment Station, bulletins 281 à 
289, et T'echnical, bulletin 3 à 5. ! 

Revista agronomica, V, 1907, 4 et 5. 

Verhandlungen der k. k. zoologist-botanischen Gesellschaft 
in Wien, LVIT, 4 et 5. 

The botanical Magazine, XXI, 243, 244 et 245. 

Annales mycologici, V, 3. 

The botanical Gazette, XLHIT, 6 et XLIV, 1 et 2. 

Journal of Mycology, 13, 89 et 90. 


© 


LXVIIT SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Sont présentés pour être élus membres de la Société: 
MM. Antoine Cagy, propriétaire, 57, rue Saint-Lazare, pré- 
senté par MM. Ouvrard et Maublanc. 
le D' Preugr, 73 bis Avenue Niel, Paris, présenté par 
MM. P. Klinchsieck et Michel. 


M. Kinexsieck dit quelques mots d’une exposition franco- 
britannique qui doit avoir lieu à Londres au mois de mai 1908 ; 
il demande si la Société pourra exposer comme elle l’a fait à 
Milan. M. Bounier appuie la proposition de M. KzriNcksIecx ; 
mais, vu le petit nombre des membres présents, la proposition 
est renvoyée à l'examen du bureau et sera examinée à la séance 
d'octobre. 

La Société s'occupe ensuite de la date de la session géné- 
rale; après une discussion à laquelle prennent part MM. Bot- 
DIER, KLINCKSIECK, D'uMÉE, on décide de maintenir la date du 15 
octobre, déjà proposée sur le programme de la session paru 
dans le Bulletin. 

La séance est levée à 2 heures 1/2. 


Envoi de M. le général Varuy à Collanges par Nervieux 
(Loire) : 

Lentinus lepideus Fr. 

Apport de M. Gouix : 

Clitocybe cerussata. 

Panæolus retirugis. 

Coprinus micaceus. 

Apport de M. Duuée: 

Pluteus cervinus. 


Apport de M. Arxoun : 


Lactarius zonarius. 
- Russula furcata, rosea, lepida, atrorubens, pectinata, sororia, chamæleon- 


tina, delica. 

La Société avait reçu également des envois de MM. Correc 
et Rivaux; mais ces envois étaient parvenus après la séance de 
juin et étaient actuellement en trop mauvais état pour être re- 
connus. 


Le Gérant, L. DecLue. 


Travaux du Groupe Mycologique de Fontainebleau, 


Par MMICHEL. 


La température maussade et l'humidité anormale de cet été 
pluvieux ont provoqué une poussée de champignons qui a décidé 
le Groupe Mycologique à faire en forêt une sortie exception- 
nelle. Le mois de juillet, habituellement chaud et sec, est peu 
favorable au développement des spores ; maïs, grâce aux condi- 
tions climatériques spéciales de cette année, la récolte a été 
très satisfaisante. 

Donc samedi, nos mycologues partaient du square Denne- 
court à une heure et et se dirigeaient, par un temps superbe, 
vers le Montoir de Recloses, signalé par un des membres qui 
avait « fait le bois » la veille. 

Etaient présents : MM. Durovur, directeur-adjoint du Labo- 
ratoire de biologie végétale ; GrIFFoN, professeur à l'Ecole de 
Grignon ; Branpza et Guircaumix, licenciés ès sciences ; 
CHERMEZON, préparateur à la Sorbonne : Le Braxc, élève de 
l'Ecole normale supérieure ; Jean Lrionner, Micuez, VairoN, 
membres de la Société Mycologique, LacoprE, amateur. 

Principales espèces récoltées: AHypholoma sublateritium, 
Paxillus atrotomentosus, Clitocybe infundibuliformis, Lacta- 
rius rufus, Cantharellus cibarius, Cortinarius castaneus, 
Boletus granulatus, B. chrysenteron, Amanita rubescens, 
A. paginata, Psalliota sylvatica, P. arvensis, Lycoperdon 
gemmatum, Russula lepida, R. delica, Polyporus brumalis, 
Collybia radicata, C. fusipes. 

Les chaleurs ayant fait leur apparition, la prochaine herbo- 
risation n’aura lieu vraisemblablement qu'en septembre. 


Herborisation de Septembre. 


Le Groupe Mycologique a fait une herborisation, samedi 
dernier, dans le Bouquet du Roi, le Mont Pierreux et les 
6 


LXX GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. 


Fosses-Rouges. Etaient présents : MM. Durour, Mrcxez, 
Lionner, LACODRE. 


Espèces rencontrées : 

Lepiota procera, clypeolaria, excoriata var. gracilenta ; 
Hypholoma fasciculare, sublateritium, Cadolleanum, hydro- 
phyllum ; Tricholoma nudum, rutilans, triste, sulfureum ; 
Mycena pura, galericulata, pelianthina ; Galera hypnorun ; 
Lycoperdon gemmatum, hyemale, echinatum ; Collybia buty- 
racea, dryophila, nummularia, radicata, fusipes ; Lactarius 
uvidus, zonarius, theiogalus, blennius ; Laccaria laccata var. 
amethysta; Clitocybe nebularis, viridis, infundibuliformis, 
brumalis, suavolens; Psalliota arvensis ; Hygrophorus ebur- 
neus, eburneus var. cossus ; Hebeloma crustuliniformis, ela- 
tum; Cortinarius violaceus, albo-violaceus, fulgens, casta- 
neus : Clavaria stricta, cristata ; Hydnum repandum, coral- 
loides; Amanita citrina, phalloides, rubescens ; Russula 
emetica, delica, nigricans, cyanoxantha, ochracea ; Pholiota 
caperata, radicosa, adiposa; Stereum ferrugineum, hirsu- 
tum; Armillaria mucida, mellea ; Boletus chrysenteron, 
erythropus, granulatus; Stropharia æruginosa ; Flammula 
(indéterminée) ; Marasmius androsaceus ; Xylaria Hypoxy- 
lon; Tremella mesenterica; Crepidotus mollis; Coprinus 
plicatilis, micaceus ; Pleurotus ostreatus; Pluteus cervinus ; 
Phallus impudicus. 


Herborisation du 12 Octobre. 


Lors de l'herborisation du 12 octobre, voici quelles ont été 
les espèces rencontrées : 


Lycoperdon gemmatum ; Tricholoma rutilans, terreum ; 
Russula emetica, depallens, ochracea, cyanoxantha, nigri- 
cans, delica; Collybia dryophila, maculata, fusipes, radi- 
‘cata; Coprinus atramentarius, picaceus ; Lepiota procera, 
excoriata ; Hypholoma fasciculare, hydrophilum, sublateri- 
tium ; Lactarius blennius, azonites ; Laccaria laccata var. 
amethysta ; Mycena pura ; Pluieus cervinus; Clavaria 
stricta, Botrytis ; Hydnum coralloides ; Cortinarius casta- 
neus, albovyiolaceus ; Pleurotus ostreatus ; Armillaria mu- 


GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. LXXI 


cida ; Pholiota adiposa ; Clitocybe suaveolens, infundibuli- 
formis, véridis ; Phallus impudicus, caninus ; Tremella vio- 
lacea ; Phlebia merismoides ; Stereum ferrugineum, hirsu- 
tum ; Bolbitius (?) ; Stropharia squamosa ; Amanita citrina ; 
Fistulina hepatica ; Hygrophorus eburneus, 


Exposition de Champignons. 


Le dimanche 20 octobre, a eu lieu la deuxième exposition 
annuelle de champignons organisée par le Groupe mycologi- 
que de Fontainebleau. Grâce à l'amabilité de la municipalité 
qui avait mis à la disposition des organisateurs la salle des 
élections, cette exposition a eu un cadre plus large que celui 
de l’année dernière, et, malgré l’affluence, les visiteurs pou- 
valent très aisément circuler autour des tables et examiner de 
près les échantillons recueillis (environ 135 espèces). 

Le côté esthétique n’avait pas été négligé, et de magnifiques 
plantes vertes, dues à l'obligeance bien connue de M. Hézarn, 
ornaient fort gracieusement la salle. 

Une exposition de champignons présente cette difficulté 
spéciale que ces végétaux se flétrissant vite, on ne peut s’occu- 
per de récolter que l'avant veille au plus tôt ceux que l’on veut 
montrer à l'état frais. Le temps consacré à la cueillette est 
donc pareimonieusement mesuré, et il faut l’employer le plus 
avantageusement possible. La tâche a été grandement facilitée 
aux organisateurs par l’amabilité de M. Bonxer, dont l’auto- 
mobile a été mis à la disposition des excursionnistes. On a pu 
ainsi ne pas perdre en allées et venues à pied un temps plus 
utilement consacré à la cueillette. La forêt de Fontainebleau, 
la forêt de Champagne ont pu être ainsi fructueusement explo- 
rées en des endroits très variés et éloignés les uns des autres, 
et ont fourni un très grand nombre d'espèces. 

Pour attirer l'attention du public sur les champignons dan- 
gereux, on les avait groupés tous ensemble en mettant d’un 
autre côté tous les comestibles. Les indifférents, si l’on peut 
appeler ainsi ceux qui ne sont pas malfaisants, mais qui ne 
possèdent aucune qualité culinaire, faisaient suite aux précé- 
dents. 

Les organisateurs ont été, tout l'après-midi, à la disposition 


LXXII GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. 


de leurs visiteurs et répondaient avec empressement aux nom- 
breuses demandes de renseignements qui leur étaient faites. 
D'ailleurs, le public a lui-même contribué à l'exposition, car 
diverses personnes sont venues la veille et le jour même 
apporter le résultat de leur propre récolte. Citons en particu- 
lier Madame André LÉGÉ, Madame Guérer, M. PERRET, jardi- 
nier au Prieuré des Basses-Loges, le capitaine Virarp, 
MM. Guizzon. MouiLLeraRiNE et Adhémar Poixsar». de 


Bourron. 

Le grand nombre de visiteurs qui ont parcouru l’exposition 
montre bien l'utilité qu’elle présentait et l'intérêt que portent 
les habitants de Fontainebleau à tous les essais de vulgarisation 
de la science. 


. Espèces exposées. 


N.-B. — Les espèces marquées d’une astérisque ont été fournies par ma 
collection particulière (R. MICHEL). 


Tricholoma sulfureum, triste, sejunctum, Georgii, portentosum, nudum, 
saponaceum. 

Marasmius oreades, rotula. 

Mycena pura, galericulata, polygramma. 

Auricularia mesenterica. 

Psalliota arvensis. 

Morchella esculenta var. rotunda*, semi-libera*. 

Clavaria stricta, cristata, formosa, grisea, flava. 

Helvella crispa, elastica *. 

Russula Queletii, emetica, cyanoxantha, ochraeea, delica. 

Panæolus campanulatus. 

Clitopilus prunulus. 

Paxillus atrotomentosus, involutus. 

Peziza aurantia, vesiculosa*. 

Laccaria laccata. 

Lactarius torminosus, Zzonatus, deliciosus, controversus. 

Pholiota radicosa, squarrosa, caperata, adiposa. 

Armillaria mucida. 

Hebeloma crustuliniformis. 

Lycoperdon echinatum, giganteum, gemmatum, hiemale. 

Stropharia æruginosa. 

Lepiota procera, cristata, holosericea, pudica clypeolaria,fparvannulata. 

Cortinarius albo-violaceus, castaneus, fulgens. 

Polyporus squamosus, zonatus, lucidus”, fomentarius”, betulinus, tremello- 
sus, adustus, perennis. 

Hygrophorus coccineus, eburneus. 


GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. LXXIIT 


Trametes gibbosa. 

Pleurotus ostreatus. 

Tremella mesenterica. 

Xylaria Hypozxylon. 

Geaster fimbriatus, hygrometricus”, rufescens. 

Collybia erythropus, fusipes, butyracea, radicata, maculata. 

Clitocybe rivulosa, infundibuliformis, viridis, suavolens, paradoxa, ectypa, 
nebularis. 

Flammula conissans. 

Psalliota arvensis, sylvatica, campestris. 


Stereurn hirsutum, ferrugineum. 

Hypholoma fasciculare, sublateritium, hydrophilum, Candolleanum. 

Boletus luteus, chrysenteron, scaber, scaber var. aurantiacus, granulatus, 
edulis, castaneus, versipellis. 

Inocybe lanuginosa. 

Coprinus picaceus, comatus. 

Cantharellus cibarius, aurantiacus. 

Nidularia granulifera. 

Spathularia flavida*. 

Merulius tremellosus. 

Phallus impudicus*. 

Sparassis crispa. 

Dædalea quercina. 

Hydnum coralloides, repandum. 

Pluteus cervinus. 

Calocera viscosa. 

Amanita muscaria, citrina. rubescens. 


Herborisation du 2 Novembre. 


Le Groupe Mycologique de Fontainebleau a fait une herbo- 
risation le 2 novembre dans la Tillaie, le Bouquet du Roi, La 
Fosse à Râteau. Etaient présents : M. GomarrT, inspecteur 
adjoint des Eaux et des Forêts, et ses enfants; capitaine Der- 
cAMBRE, professeur à l'Ecole d’Application ; MM. Jean Lronwer, 
Micuez et LaAconre. 


Espèces rencontrées : 


Collybia butyracea, dryophila, radicata. Lactarius theio- 
palus, deliciosus, piperatus, blennius. Hypholoma fascicu- 
lare, appendiculatum. Hebeloma crustuliniformis. Tricho- 
loma rutilans, sulfureum, pessundatum,nudum, saponaceum. 
Psalliota arvensis, sylvatica. Amanita citrina, rubescens 


LXXIV GROUPE MYCOLOGIQUE DE FONTAINEBLEAU. 


Clitocybe suaveolens, nebularis, viridis, cyathiformis. Mycena 
pura. Pholiota caperata. Boletus bovinus, luteus, chrysen- 
teron, edulis, castaneus. Hygrophorus eburneus. Cortinarius 
fulgens, albo-violaceus, castaneus, fusco-violaceus, glauco- 
pus. Hydnum quercinum, repandum, coralloïdes. Lycoper- 
don piriforme, hiemale, echinatum. Stropharia æruginosa. 
FRussula delica, emetica, nigricans, cyanoxantha, Queletti. 
Armillaria mellea, mucida.Laccaria laccata, var. amethysta. 
Crepidotus mollis. Volvaria viperina. Lepiota clypeolaria, 
echinocephala. Helvella crispa. Auricularia mesenterica. 
Peziza onotica. Stereum ferrugineum. Polyporus versicolor. 
Fistulina hepatica. Xylaria hypoxylon. Clavaria stricta. 
Pluieus cervinus. Pleurotus ostreatus. Bulgaria inquinans. 
Craterellus cornucopioides. Coprinus micaceus, picaceus. 


Herborisation du 9 Novembre. 


Le Groupe Mycologique de Fontainebleau a fait une nouvelle 
herborisation, le 9 novembre à Arbonne, Bois-Rond, les 
Béorlots, les Grands-Feuillards, et le Parc-aux-Bœufs. Etaient 
présents : MM. Boxer, Micnez, Lionner, LAcoprE. 


Espèces rencontrées : 


Tricholoma equestre, triste, rutilars, sulfureum. Hygro- 
phorus eburneus. Xylaria hypoxylon. Clitocybe viridis, 
paradoxa.Hebeloma crustuliniformis. Stropharia œruginosa. 
Lactarius azonites. zonarius, rufus, deliciosus, plumbeus. 
Collybia radicata. Lepiota clypeolaria, procera. Cortinarius 
collinitus, albo-vrolaceus, fusco-violaceus, fulgens. Amanita 
vaginata, citrina, muscaria, phalloïdes, rubescens. Cantha- 
rellus cibarius, aurantiacus. Russula emetica, cyanoxantha. 
Queletii. Boletus flavus, edulis, chrysenteron, variegatus. 
Hypholoma fasciculare. Psalliota sylvatica, arvensis. Hyd- 
num repandum, imbricatum. Mycena pura. Laccaria laccata. 
Polyporus versicolor. 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 


Séance du 8 Octobre 1907. 


La séance est ouverte à une heure et demie sous la prési- 
dence de M. ParouiLLarp, ancien président de la Société. en 
l’absence de M. Manaix, président, empêché, qui s’est fait 
excuser. 


Correspondance imprimée : 

Bounrer. — /cones Mycologicæ, série II, livraison 15. 

Burzer et Lerroy. — Report on trials ofthe South African 
Locust Fungos in India. 

Memoirs of the Department of Agriculture in India, vol. I, 
nAO 

Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique, 
1906. 

Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesells- 
chaft in Wien, LVII, n°6 et 7. 

Journal of Mycology, 13, n° 91. 

Annales Mycologici, V, n° A. 

The Botanical Gazette, XLIV, n°3. 

Revista agronomica, V, n°6 et 7. 


La correspondance écrite comprend une lettre de M. GuéGuEeN, 
secrétaire général qui, empêché par le décès de son père, 
s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. 

Il y a diverses lettres relatives au service du Bulletin et à des 
demandes d’admissions de nouveaux membres. 

Au sujet de la session de la Société en Bretagne, M. le Se- 
crétaire général, sur le conseil de nos confrères mycologues 
bretons, propose de porter au 20 octobre le début de la session 
(avec départ de Paris-Invalides le 19 octobre à 41 heures 25 du 
matin). La session prendrait fin le 31 octobre. À part quelques 
modifications de détail, le programme proposé d'une façon 


LXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


définitive est celui dont il a été question à la séance de juin. La 
session se tiendra à Rennes, Morlaix et Nantes, comme il a été 
convenu le 5 juin. Les dates et le programme sont adoptés à 
l’unanimité par la Société. 

Au cours de la précédente session qui s’est tenue l’an der- 
nier à Paris, il avait été convenu que la Société organiserait, 
si possible, quelques excursions dans les environs de Paris, 
pour les confrères parisiens qui ne peuvent se rendre en pro- 
vince. M. le Secrétaire général propose à ces confrères de se 
réunir à cet effet le 21 octobre au siège de la Société. M. Bou- 
DiER fait remarquer qu'il y a intérêt à spécifier qu'il ne s’agit 
pas là d’une session parisienne, qu'il n’y a pas à nommer un 
bureau spécial pour l’organisation de ces excursions, en un 
mot qu'il n'y a là aucune manifestation qui puisse porter le 
moindre tort à la session de province. Cette manière de voir est 
adoptée à l'unanimité par le Société. 

La question de la participation possible de la Société à l’ex- 
position franco-britannique, à Londres, en mai 1908, avait été 
agitée au cours de la précédente séance. M. le Secrétaire géné- 
ral pense que ces manifestations coûtent plus à la Société 
qu'elles ne lui rapportent; il émet, personnellement, un avis 
défavorable à cette participation. La discussion étant ouverte, 
plusieurs confrères parlent pour ou contre cette proposition, 
l'opinion générale étant que nous devons, avec regret, nous 
abstenir de cette participation bien rapprochée de celle que 
nous avons prise à l'exposition de Milan. La discussion étant 
close, la participation de la Société à l'exposition franco-bri- 
tannique de Londres est rejetée à une grande majorité. 


Sont présentés comme futurs membres de la Société : 
MM. H. Prerre, à Chaon, par Pontarlier (Doubs), par MY. 
Guéguen et Bessil. 
D’ Prceuer, 73 bis, avenue Niel, à Paris, XVI, par MM. 
Klincksieck et Michel. 


Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours 
de la précédente séance. 

MM. BoucueratT, LeBaizzir, D'ScHirrMaANN, CaBy, Bisson 
sont élus, à l’unanimité, membres de la Société Mycologique 
de France. 


e 


SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1907. LXXVII 


M. Bouprer présente à la Société deux photographies en cou- 
leurs envoyées par notre confrère M. Paxau, de Verdun. Ces 
vues en couleurs sont les photographies directes d'une espèce 
rare, Armillaria luteo-virens. 

La séance est levée à deux heures et demie. 


Liste des espèces examinées et déterminées à la séance. 


Envoi de M. le D' Cororer, de Chaumont : 
Tricholoma rutilans. 


Envoi de M. Axprau», d’Issoire : 
Une espèce méconnaissable. 


Envoi de M. ne Lasce pu DréNneuc, de Couëron (Loire-Inf.) : 


Trametes Bulliardi. Naucoria cerodes. 
Polyporus salicinus. Psathyrella gracilis. 
Trametes hirsuta. Panœolus campanulatus. 
Stereum purpureum. Hebeloma. 

—  disciforme, Psathyra atomata. 
En mauvais état. Psilocybe nivéa. 
Inocybe lucifuga. CGarpobolus stellatus. 


En mauvais état. 


Apport de M. DEssexoNw, cinq espèces provenant du bois de 
Boulogne : 
Fistulina hepatica, Marasmius peronatus. 
Clitocybe ..…. CGalocera viscosa. 
Marasmius fusco purpureus. 

Et 2 espèces de Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) : 
Polyporus sulfureus. Phellinus nigricans. 

Envoi de M. l'abbé GrELET, présenté par M. Bouprer : 
Polyporus giganteus, très jeune. 

Envoi de M. Corsière, de Cherbourg : 
Tricholoma cartilagineum. 


Envoi de M. BATAILLE : 
Pleurotus corticatus. 


Envoi de M. Joacmim, de Valdoie (Haut-Rhin) : 


Lactarius deliciosus. Lenzites abietina ? 

— terminosus. Cortinarius .… 

— azonites, forme pâle. Lactarius subdulcis. 

—  pallidus. Polyporus versicolor jeune. 
Russula lepida. Lactarius uvidus. 


Laccaria laccata. GCollybia radicata, 


Séance du 7 Novembre 1907.- 


La séance est ouverte à deux heures, sous la présidence de 
M. ParouiLLarp, ancien président de la Société. en l’absence 
de M. Maxaix, président, empêché, qui s’est fait excuser. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 


Correspondance imprimée : 


D' ZauLsrückNER.— Schedæ ad « Kryptogamas exsiccatas » 
editæ a Museo Palatino Vindobonensi. Vienne, 1906. 

Lioyp.— The Phalloids of Australia, 1907. 

Bulletin of the Lloyd Library, 9, 1907. 

Bulletin de l'Herbier Boissier, VII, 1907, ne 11. 

The Botanical Gazette. XLIV, 4. 

Annalen des k. k. naturhistorischen Hofmuseums, XXL, 2. 

Mikrokosmos, 1, n° 1 et 2. 

Cosmos, IV, n°1. 


La correspondance écrite comprend : 


Diverses lettres relatives au service du Bulletin ou à des 
demandes de renseignements. 

Changements d'adresse : de M. Dusoys, maison de la Roue, 
Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire) ; de M. GrosJean, institu- 
teur à Maizières (Doubs); de M. Orpixamme, Olivier, ancien 
consul général, maire de Maizières (Doubs). 

MM. MaixGaup., pe Lisce pu DrÉNEUC, CoRrDiEr envoient 
divers champignons figurant à la séance. 

Il y a une lettre de démission de M. BourGuiexow, à Char- 
leville. 

M. Harior adresse une communication sur un Oïdium du 
Chêne. Cette communication sera insérée dans le Bulletin. 


SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1907. LXXIX 


M. Kcinexsiecx fait savoir que M. Bounier vient d'être at- 
teint d’une grave maladie qui est heureusement aujourd’hui 
conjurée et il donne lecture d’une lettre de M. Bounrer fils, 
des termes de laquelle il ressort que notre si vénéré et si aimé 
président fondateur est dès maintenant hors de danger, qu'il a 
été très sensible aux nombreux témoignages d'affection des 
membres de la Société qui ont bien voulu s'intéresser à lui et 
prendre de ses nouvelles pendant sa maladie, ce dont il les 
remercie irès cordialement. 

M. le Secrétaire général donne un certain nombre d’explica- 
tions sur la session de la Société qui devait avoir lieu cette 
année en Bretagne et qui n’a pas été tenue dans les formes 
habituelles. Notre confrère, après s'être occupé des diverses 
questions relatives au voyage, aux réductions de chemin de 
fer, aux hôtels, aux séances, aux excursions, en un mot après 
avoir organisé la session, n'a obtenu, malgré son attente jus- 
qu’au dernier moment, qu’un nombre d’adhésions tout à fait 
infime et il a, dans ces conditions, contremandé la session. Un 
certain nombre de confrères ont pu toutefois, après cela, se 
se réunir et organiser entre eux des excursions qu'ils ont faites 
en Bretagne et sur le compte desquelles les détails sont encore 
trop peu précis. 

M. Guécuex fait aussi savoir que, par suite de ses occupa: 
ons croissantes, il regrette de ne pouvoir continuer ses fonc- 
tions de Secrétaire général et qu'il demande à la Société de 
vouloir bien lui donner un successeur à partir du mois de jan- 


vier prochain. 
M. le Président exprime les regrets que cause à la Société 


la décision de M. GuéÉquex et le prie de vouloir bien continuer 
ses fonctions jusqu’en janvier prochain. 

À propos du service du Bulletin qui constitue un surcroît de 
travail assez pénible pour le Secrétaire général, M. Lurz pense 
qu'il conviendrait de rechercher les moyens de soulager le 
Secrétaire général, par exemple en le faisant aider dans ses 
fonctions par un ou plusieurs autres membres du bureau et par 
la création d’un conseil d'administration de la Société, conseil 
dont les décisions diminueraient le travail et la responsabilité 
morale du Secrétaire général dans certaines questions embar- 
rassantes et délicates à trancher. 


LXXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Sont présentés comme futurs membres de la Société : 


MM. Binauzr DE GrésiGny, 10, rue Molière, à Lyon, par MM. 
Guéguen et Perrot. 

F. W. Necer, professeur de botanique à l’Académie fo- 
restière de Tharandt (Saxe), par MM. Lindau et P. 
Magnus. 

GuicnarD, pharmacien à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), 
par MM. Dupain et Guéguen. 

Paul Jacorrror, industriel, 101, rue Emile-Zola, à 
Troyes (Aube), par MM. Lefebvre et Guéguen. 

Henri PéÉnau, étudiant en pharmacie, 165, rue du fau- 
bourg Poissonnière, à Paris, par MM. Guéguen et 
Sartory. 

Maurice Tnurin, instituteur, école primaire supérieure 
de Cluses (Haute-Savoie), par MM. Dumée et Klinck- 
siech. 


Il est procédé à l'élection des membres présentés au cours 
de la précédente séance. MM. H. Prerre, D' Pieuer sont élus, 
à l'unanimité, membres de la Société Mycologique de France. 

Ces diverses questions d'ordre administratif étant réglées, 
M. le Président annonce qu'il a le regret de faire part à la 
Société du décès de notre très dévoué confrère, M. G. Dera- 
croix, maître de conférences à l'Institut agronomique, ancien 
président de la Société et il propose de lever la séance en signe 
de deuil. Adopté à l'unanimité. 


La séance est levée à 2 heures 20, 


Les espèces suivantes ont été examinées et déterminées Lors 
séance. 


Envoi de M. Lemassow, de Bruyères (Vosges) : 


Lepiota cœpestipes. Inocybe. 
Tricholoma albo-brunneum. Cortinarius. 
— argyraceum. Agaricus arvensis. 
— agoregatum. Boletus chrysenteron. 
Glitocybe cerussata. Polyporus brumalis. 


—  geotropa. Cordyceps ophioglossoides. 


SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1907. LXXXI 


Apport de M. Timserr, de Corbeil : 
Collybia platyphylla. 
Inocybe asterospora. 
Envoi de M. Marneau», de Mussidan (Dordogne) : 


Reticularia umbrina. 


Envoi de M. le D' Corprer, de Chaumont, (Haute-Marne) : 
Curieuse déformation d’un Agaric. 


Envoi de M. Correc, de Laval : 


Tricholoma terreum. Clavaria cinerea. 
Coliybia dryophila. — inœqualis. 
Lentinus tigrinus. 


Envoi de M. de Lisce pu Dréneuc, de Couëron (Loire-Infé- 
rieure) : 


Amanila junquillea. Lactarius subumbonatus. 
Hygrophorus coccineus. Psilocybe. 

Pholiota marginata. Clitocybe ericetorum. 
Panæolus retirugus. Mycena candida. 
Hygrophorus miniatus. Hygrophorus niveus. 


Apport de M. Lemonnier, du parc des Trianons, à Ver- 
sailles : 


Lepiota cristata. Grepidotus mollis. 
Tricholoma terreum. Hebeloma sinapisans. 
— albo-brunneum. Hypholoma sublatericiura. 
— amethystinum. Agaricus arvensis. 
Clitocybe geotropa. CGoprinus atramentarius. 
Russula delica. Boletus subtomentosus. 
— integra. Helvella crispa. 
—— lepida. 


Apport de MM. Maucer et Mienaro, du bois de Clamart : 


Armillaria mellea. Russula integra. 
Tricholoma immundum. Marasmius urens 
Clitocybe cerussata. Mycena rugosa. 

—  inversa. —  polygramma. 

—  philophyla. Paxillus involutus. 
Collybia butyracea. Hypholoma hydrophilum. 
Lactarius subdulcis. Agaricus silvicola. 

— uvidus. Ganoderma lucidum. 


Russula decolorans. Xylaria Hypoxylon. 


Séance du 5 Décembre 1907. 


La séance est ouverte à une heure et demie, sous la prési- 
dence de M. Maxaix, président. 
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 


La correspondance imprimée comprend : 

Annales Mycologici, V, n°3. 

The botanical Magazine, Tokyo, XXI. n° 248. 

New-York Agricultural Experiment Station. bull. n° 290, 
291, 292. 

The Botanical Gazette, XLIV, n° 5. 


La correspondance écrite comprend : 


Diverses lettres relatives au service du Bulletin. 

Des lettres relatives à des changements d’adresse. Les nou- 
velles adresses sont les suivantes : M. Kanx. licencié ès sciences 
naturelles, 160, rue Jeanne-d'Arc prolongée, Paris (13°). — 
M. Louis SERGENT, 22, rue des Fossés-St-Jacques, Paris (5e). 
— M. A. Corsix, 60, rue des Capucines, à Commercy (Meuse). 
— M. le D'Moreau, à Lusignan (Vienne). — M. Frey-Corrarp, 
négociant, à Mulhouse (Alsace). 

Il y a une lettre de démission de M. Recoura, à Grenoble. 

M. le D'René Ferry, de St-Dié (Vosges), fait savoir qu’il 
s’est occupé d'avoir, pour qu'il soit publié dans le Bulletin, le 
portrait du Dr Antoine Mouceor, qui prit une part active à la 
fondation de la Société Mycologique et en fut le premier Secré- 
taire général. M. FonrRÈDE, procureur général près la Cour 
d'appel de Toulouse, gendre d'Antoine Moucror, a bien voulu 
confier à M. le D' Ferry une belle photographie très ressem- 
blante de son beau-père. — La Société décide que ce portrait 


SÉANCE DU D DÉCEMBRE 1907. LXXXIIT 


sera publié dans le premier fascicule du Bulletin de 1908. Elle 
adresse ses meilleurs remercîments à M. le D' Ferry et à 
M. FonFrrëpe. 

M. le Président a reçu une lettre de notre confrère, M. Soucné, 
de Pamproux (Deux-Sèvres). Cette lettre donne quelques dé- 
tails sur la session de la Société qui s’est tenue en Bretagne 
au mois de novembre dernier. Plusieurs de nos confrères se 
sont réunis et ont organisé d'intéressantes excursions. Une 
Exposition de Champignons, réunissant plus de deux cents 
espèces, a eu lieu à l'Hôtel de Ville de Morlaix et a pleinement 
réussi. 

M. le Président a le plaisir d'annoncer à la Société que deux 
de nos confrères ont vu leurs études mycologiques récompen- 
sées par l’Institut. M. Guécuew, Secrétaire général, a reçu le 
prix Montagne ; à M. Bainier, Vice-Président, a été attribué le 
prix Thore. À nos deux confrères sont adressées les félicitations 
de la Société (A pplaudissements). 


Sont présentés comme futurs membres de la Société : 


MM. le D' Georges Le Roy, 8, rue de Greffulhe, à Paris, par 

MM. Mangin et Hariot. 

PLoyé, pharmacien, rue Thiers, à Troyes (Aube), par 
MM. Dumeé ei Lutz. 

Ulysse PErRoN, 10, place Saint-Michel, à Marseille, par 
MM. Bourquelot et Harlay. 

J. Faivre, 6, rue du Cirque, à Paris, par MM. Mangin et 
Hariot. 

Louis Rogziw, interne en pharmacie, hôpital Lariboisière, 

à Paris, par MM. Guéguen et Sartory. 

Louis Arpisson, pharmacien à Cannes (Alpes-Maritimes), 
par MM. Guéguen et Autin. 

R. BrccarD, pharmacien à Loches (Indre-et-Loire), par 
MM. Dumée et Klincksieck. 


Il est procédé à l'élection des membres présentés dans la 
précédente séance. MM. Binauztr DE Grésieny, F.-V. Necer, 
GuiGNaRrD, JACOLLIOT, PÉNAU, TauriN sont élus à l'unanimité 
membres de la Société Mycologique de France. 

M. le Président déclare qu'il a à soumettre une proposition 


LXXXIV SOCIÉTÉ MUCOLOGIQUE. 


à la Société. Il donne lecture de l’article 8 des statuts de la 
Société adoptés dans la séance générale du 5 mai 1904. Cet 
article 8 est ainsi conçu: 


« L'administration de la Société est confiée à un Conseil 
« d'administration dont le bureau fait partie. 

« Le bureau se compose de . 

« Font aussi partie du Conseil d'administration, les anciens 
« présidents de la Société, pendant les deux années qui suivent 
« leur présidence ». 


M. le Président rappelle que ce Conseil d'administration n'a 
jusqu'ici jamais fonctionné. Il propose donc l’organisation et le 
fonctionnement effectif du Conseil. Le Conseil aura à régler les 
petites affaires courantes, les questions de détail qui tiennent 
parfois trop de place dans nos séances; les séances seront ainsi 
consacrées exclusivement aux Champignons sans être en partie 
occupées par des questions d'administration qui ne sauraient 
intéresser les mycologues. De plus, quand le secrétaire général 
se trouvera embarrassé pour une solution à adopter, pour une 
décision à prendre, le Conseil discutera et agira au mieux 
des intérêts de la Société. Enfin quand il s'agira d’une question 
financière ou d’une autre question quelconque importante, le 
Conseil en fera une étude, et rédigera un rapport soumis à la 
Société, laquelle aura alors à se prononcer. 

Après quelques instants de discussion, M. le Président met 
aux voix le principe de l’organisation et du fonctionnement 
effectif du Conseil d'administration de la Société. conformé- 
ment à nos statuts et à ce qui vient d'être expliqué. Adopté à 
l'unanimité. 

MM. Dessexox et Dumée demandent quand et à quelmoment 
le Conseil se réunira. 

M. le Président pense que le Conseil pourrait se réunir en 
principe tous les trois mois, par exempleà une heure de l’après- 
midi, avant la séance de la Société. 

M. Pecrrisor propose de laisser le Conseil juge de l'oppor- 
tunité de ses réunions. 

M. le Président. — On pourrait concilier et adopter à la fois 
ces deux opinions. Le Conseil se réunirait en principe tous les 


SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1907. LXXXV 


mois, et, de plus, quand ce sera nécessaire, le Secrétaire général 
convoquer& le Conseil en dehors de ces réunions ordinaires et 


en temps opportun. — Cette manière de voir est adoptée par la 
Société. 
Communications mycologiques. — M. Parouizrarr dépose 


une note sur Plusieurs Champignons nouveaux ou peu connus. 
L'auteur donne en particulier quelques explications sur le 
Septobasidium seopiforme Pat. Ce champignon appartient au 
sous-genre Voackia. Le Noackia est un sous-genre particulier 
de Septobasidium qui comprend les espèces dont le réceptacle 
est dressé, rameux, et l'hyménium amphigène. L'espèce dont 
il s’agit a été recueillie au Brésil par F. Noack, sur des tiges 
pourries de Bambou. 

Cette communication, accompagnée de dessins, sera insérée 
in extenso dans le Bulletin. 

M. Mancin remplacé à la présidence de la séance pour quel- 
ques instants par M. ParouirLarp, fait une communication sur 
la croissance et l'orientation des réceptacles d'Ungulina fo- 
mentaria. L'auteur a eu l’occasion d'observer dans la forêt de 
Compiègne des exemplaires particulièrement développés de ce 
champignon. Ces exemplaires ont poussé sur un tronc de hêtre 
abattu par une cause accidentelle et couché sur le sol. Sous 
l'influence du géotropisme, les appareils reproducteurs se sont 
orientés pendant la croissance parallèlement à l'axe du tronc 
gisant au lieu qu'ils se développent perpendiculairement à la 
direction du tronc quand celui-ci est en place. De plus l’état- 
civil des échantillons d'Ungulina a pu être établi. Le tronc de 
hêtre n'était pas encore renversé à la fin d'octobre 1906; l’orien- 
tation des appareils sporifères montre que ceux-ci n'ont pu se 
développer qu'après la chute de l'arbre ; et ces sporifères ont 
été récoltés à la fin de septembre 1907. Le développement de 
ces masses assez considérables a donc exigé au maximum 11 
mois. 

Une photographie est jointe à cette communication qui sera 
insérée ën extenso dans le Bulletin. 

M. Perrrisor pense que cette communication est d'autant 
plus intéressante qu'on dit couramment et qu'on imprime 
dans les livres classiques que l’Amadouvier met plusieurs 
années à se développer. 


LXXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


M. Duués dit qu'il a eu en sa possession des Amadouviers 
paraissant âgés de plusieurs années. 

M. Maxarx fait remarquer que ce fait doit être assez fréquent. 
Mais ce qui résulte de ses observations, c’est que le dévelop- 
pement du Champignon dont il s'agit est rapide au début. Le 
développement peut continuer ensuite plus lentement pendant 
quelques années. Bien entendu, le Champignon peut mourir et 
rester ensuite plus ou moins longtemps après sa mort sur 
l'arbre qui est son substratum. 

M. Harzay, pharmacien à Charleville (Ardennes), écrit pour 
faire savoir que notre collègue M. Bernix, pharmacien de 
l'hôpital de Monaco, a essayé d'obtenir des photographies de 
Pleurotus olearius sous l'influence de la seule lumière due à la 
phosphorescence de ce champignon. M. BErnix a obtenu à 
plusieurs reprises l’impression photographique en coupant le 
pied du champignon et en plaçant le chapeau pendantun temps 
qui varie de quatre à douze heures au-dessus d’une plaque 
photographique dont il est séparé par une lame de verre, la 
face inférieure du chapeau étant tournée en-dessous. M. BerNiN 
a pu opérer sur des spécimens parfaitement frais et très phos- 
phorescents. 

M. Rocca» dit qu'en effet le Pleurotus olearius est très 
phosphorescent ; enveloppé dans un mouchoir il est visible la 
nuit. Il serait, ajoute notre confrère, intéressant de voir les pho- 
tographies obtenues par M. Berxinx. Une demande lui sera 
adressée dans ce sens par M. le Secrétaire général. 

Elections. — Les communications étant terminées, la séance 
est suspendue pendant quelques minutes afin que les membres 
présents puissent, s’ils ne l'ont déjà fait, prendre part au vote 
pour l’élection du président et des deux vice-présidents de la 
Société pour l'année 1908. 

Le vote étant terminé, il est procédé immédiatement au dé- 
pouillement du scrutin. 

Voici les résultats : 

Votants: 111. 

Président : M. Barnier, pharmacien à Paris, 108 voix, élu ; 
M. KzincksiECK, 2 voix. 

Vice-présidents : M. Harror, conservateur de l'Herbier cryp- 


SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1907. LXXXVII 


togamique du Museum, à Paris, 110 voix, élu; M. Soucxé, 
président de la Société botanique des Deux-Sèvres, à Pamproux 
(Deux-Sèvres), 106 voix, élu; M. Maire, 1 voix; M. Dumée, 1 
VOIX, 

Après la proclamation des résultats, M. le Président rappelle 
qu'il y a lieu de procéder à l'élection du Secrétaire général, à 
la suite de la démission de M. Guécuex. Sur la circulaire 
adressée, suivant l’usage, à l'occasion des élections, à tous les 
membres de la Société, après les propositions relatives au choix 
du président et des deux vice-présidents, il a été ajouté, par 
erreur, deux propositions relatives au choix du Secrétaire gé- 
néral et de l’Archiviste. L'article 9 de nos statuts dit formelle- 
ment que « Le vote par correspondance n’est admis que pour 
le président et les deux vice-présidents ». Îl n’y a donc pas 
lieu de tenir compte pour l'élection du Secrétaire général et 
de l'Archiviste des votes émis à ce sujet par correspondance. 
Doivent seuls être considérés comme valables les suffrages 
exprimés par les membres présents à la séance. 

M. le Président fait savoir qu'il a été question entre divers 
collègues de plusieurs membres pour la charge de Secrétaire 
général. Ces membres pressentis à ce sujet ont exprimé leurs 
regrets de ne pouvoir accepter et ont fait valoir des raisons 
fort légitimes. M. le Président espère qu'un de nos dévoués 
confrères qu'il propose à la Société voudra bien accepter les 
fonctions de Secrétaire général. Il prie les membres présents 
de vouloir bien voter comme ils l’entendront. 


Après le vote, le résultat du dépouillement est le suivant : 


Votants : 28.— M. Perrrisor, chef des travaux microgra- 
phiques à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 26 voix. élu ; M. 
MausLanc. 2 voix. 


Lemandat des deux secrétaires est renouvelé par acclamation. 
M. MausLanc, ingénieur agronome ,et M. Bessiz, professeur au 
Lycée Montaigne, sont, à l'unanimité, maintenus secrétaires. 

Il reste à procéder à l'élection d’un archiviste. M. le Prési- 
dent indique les noms de plusieurs confrères dont il a été ques- 
tion pour cet emploi. Il est procédé au vote dont voici le résul- 
tat : 


LXX XVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Votants : 29.— M. Brers, préparateur au Muséum d'histoire 
naturelle, 16 voix, élu ; M. Sarrory, 13 voix. 

En conséquence, le bureau de la Société est ainsi constitué 
pour l’année 1908 : 

Président . M. Barnier. 

Vice-présidents : MM. Harior et Soucxé. 

Secrétaire général : M. Pecrrisor. 

Trésorier : M. PELTEREAU. 

Secrétaires : MM. Mausranc et Bessi. 

Archiviste : M. Brers. 


Le Conseil d'administration comprendra, en plus des mem- 
bres du bureau, M. Maxi, président pour l’aunée 1907, et 
M. Marrucnor, président pour l’année 1906. 

La séance est levée à 3 heures. 


Les espèces examinées et déterminées à la séance sont les 
suivantes : 


Apport de M. Lemonnier, du bois de Meudon : 


Tricholoma terreum. Paæxillus involutus. 
Russula ochro-leuca. Cortinarèius sp. 
—  decolorans. Hypholoma sublatericium. 


Lactarius sp. 


Apport de MM. F. Cauus et Prerrnuaues, de la forêt de 
Marly : 


Mycena polygramma. Peziza aurantia. 
Boletus chrysenteron. 


Le Gérant, L. Decrume. 


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fe l Observatoire, Paris- VIS, Secrétaire- Général. | 


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si les manuscrits Sont accompagnés de joue destinées à he insérées 
;  . le texte, où à être tirées en planches, celles-ci doivent ètre dessinées 
Nr l'encre de Chine etau trait, où bien au crayon Woijf sur papier à grain 
dit « Papier procédé », où consister en bonnes photographies, de manière à 
en permettre la’ reproduction par les, procédés zincographiques. Les. lettres et 
ES chiffres seront mis soit à la plume, soit au erayon Wolff suivant les cas. 
Dans le calcul de, la dimension des dessins destinés à être reproduils en 
} planches, les auteurs Sont priés de vouloir bien tenir compte de la réduction 
. que le clichage photographique devra faire subir à leur dessin pour que la 
5 reproduction zincogra 5e tienne finalement dans le format 18% 18e, qui: 
correspond à celui des lanches du. Bulletin. ; 

| L’exécution de tout: igure ne pouvant être: ordre que da des procédés … 
daents reste soum € à l'appréciation de la Commission du Bulletin. 


(+ 


DEan le but 6 faciliter ‘6 régularité dans la publication. du 
Bulletin, MM. les’ ‘auteurs sont priés, dès qu'ils recevront la 
. première ér suve, de vouloir bien la’ retourner. corrigée à 
M. Lucie " DECLUME, imprimeur à Lons- le- oo. 
dans un ‘ai maximum de huit jours. Passé cette limite, la 
Commis: 1 du Bulletin serait dans lobligation de ous au 
Bulletin uivant li impression du mémoire. 


Toutes les cotisations doivent être adressées en mandats- 
poste au Trésorier de la Société, M. PELTEREAU, 


notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Le montant | 
| des cotisations non adressées est d’ailleurs recouvré par ie . 
al soins IAE réeQuer À la fin de l’année courante. 


La DOciété Moi ne possède plus d’ ‘exemplaires de IE 
Table de concordance de la Flore de Quélet. Adresser les 
demandes à M. Paul Kiuncksrieck, 3, rue Corneille, à Paris, 


qui a acquis les derniers exemplaires. NE TRES : 


Les séances se. tiénnent. a Rue. rue de Grenelle 
à 1 heure 12 les aus Jeudi du mois. 


—  ————— : - Ep 


Janvier 


Février | Mars | Avril > Wa | 


11 1886) en un A Five ee > 


Prix: . 
LC TNT et IV {1887 et 1888) en trois fasci= ; 


Prix de: chaqne tom. 
cules CHACUN PERS PR \ 10 pone S SEE 
—,: Va XX (1889 à 1904) en \ quatre fasct- taires ; 19 fr. pour les | 
an SRE 


= XXI {r905) en quatr efascicules. Fo 
Table décennale des tomes I à X.. 
—: des tomes XI3 XX. 


Ces prix sont établis nets, pour les ouvrages Su en. 
| province et à l'étranger; les frais de port restent à la charge du | 
destinataire. Les Tomes IT et XX ne peuvent plus étre vendus 
qu'avec la SEL complète. = 


RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX. 


Pour devenir be actif de = Société, il sufit. d' étre présenté : à 
l'une des séances mensuelles de la Société, puis élu dans la séance 
suivante. La cotisation annuelle, donnant droit au service gratuit du 
Bulletin trimestriel, est de 10 francs par an pour les membres résidant. 
en France et en Algérie, et de 12 francs pour les membres à à qui le è 
service du Bulletin est fait à l’ Etranger. 

Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction 
et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à. 
M. PELTRISOT, Secrétaire général, 14 Avenue de l'Observatoire, 
PARIS-VIe. x 
Les cotisations doivent être adressées à M. PELTEREAU, trésorier 
de la Société, notaire honoraire, à LV endôme (Loir-et- Cher). 


à 


SE. LA PRE RER D CEA ETATS PRIS" PRG ME PR PT CR ET TP OS SR : 
Lons-le-Saunier ae et Lithogr. Lucien Declume, rue du Commerce 5. 


- 


[MPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE L. DECLUME, LONS-LE-SAUNIER 


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