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Full text of "Cahiers de la Maboké"

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Tome V, Fascicule 1 


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1967 



CAHIERS 

D E 

LA MABOKË 


ORGANE DE LA STATION EXPÉRIMENTALE 
DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 

IP! 

LABORATOIRE DE CRYPTOGAMIE II STATION EXPÉRIMENTALE DE LA MABOKË 

DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE |[ par bcTmkoko 

12, RUE DE BUFFON - PARIS-5* république c e n t r a f r i §<**&£ MNHN, Paris 







ORGANE DE LA STATION EXPÉRIMENTALE 

DU LABORATOIRE DE CRYPTOGAMIE DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
LA MABOKÉ, PAR BOUKOKO, RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 


Parait 2 ou 3 fois par an (150-200 pages et planches) 


Revue consacrée aux problèmes et aux recherches en Afrique Noire, 
particulièrement en République Centrafricaine, concernant la Protection 
des Matériaux, les diverses branches de la Cryptogamie, la Botanique 
et ^Ethnobotanique, l'Agronomie, l'Entomologie, la Zoologie, et toutes 
autres disciplines relevant de l'Histoire Naturelle et de l'Agriculture. 


ABONNEMENTS ANNUELS : 

20 F pour lo France ef les pays francophones d’Outre-Mer (= 1000 CFA) ; 

24 F pour l'Efranger ; 

Par avion (sur demande) : supplément annuel de 4 F 

payables au C. C. P. PARIS 20 160-46. Cahiers de La Maboké. 12. Rue de Buffon. PARIS-5® 


Toute la correspondance doit être adressée : 

— pour la rédaction à M. Roger HEIM, 12, Rue de Buffon, PARIS-5 e ; 

— pour les versements et commandes à la Secrétaire des Cahiers de La Maboké, 
12, Rue de Buffon, PARIS-5 e . 


Source : MNHN, Pari 












5 . Jl-qfco 


Tome V, Fascicule 1. 


1967 . 


CAHIERS 

D E 

LA MABOKE 


ORGANE DE LA STATION EXPÉRIMENTALE 
DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 


Directeur : Prof. Roger HEIM 



LABORATOIRE DE CRYPTOGAMIE 
DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 
12, RUE DE BUFFON - PARIS-5* 


STATION EXPÉRIMENTALE DE LA MABOKÉ 
PAR B O U K O K O 

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 


Source : MNHN, Paris 




Source : MNHN, Paris 





Tome V, Fascicule 1. 


1967 


CAHIERS DE LA MABOKE 


SOMMAIRE 


Mycologie. — Les Agarics à hyménium tubulé de la République Centrafricaine 

(l re série), par Roger Heim (15 fig.) . page 5 

Basidiomyeètes LachnocUidiaceœ résupinés de la République Centrafri¬ 
caine, par J. Boidin (3 pl. dessins) . — 23 

Entomologie. — Un geni'e nouveau de Diaspidini-Chionaspidma ( Coccoidea) 
de la forêt équatoriale centrafricaine, par A.S. Balachowsky et 
Mlle D. Ferrero . — 37 

Un Ilemirrhipidœ nouveau de la République Centrafricaine : Calais 

carayoni n. sp. (Col. Elateridœ), par Claude Girard (1 fig.) . — 43 

Virologie. — Présence d’un virus eytomégalique chez quelques Rongeurs 
d’Afrique équatoriale, par Mme Jeanne Raynaud et Mme Irène Landau 
(4 fig.) . — 47 

Zoologie. — Capture d ’ldiurus zenkeri Matsehie 1894 (Rongeurs, Anomalu- 
ridés) dans la région de La Maboké (République Centrafricaine), par 
Francis Petter . — 49 

Nouvelles et analyses. — Côte-d’Ivoire. Ouest africain. République Cen¬ 
trafricaine . — 51 

ieisi.^Duj 

3 


Source : MNHN, Paris 












Source : MNHN, Paris 




MYCOLOGIE 


Les Agarics à hyménium tabulé 
de la République Centrafricaine 

par Roger HEIM 

(1" série) 


A la suite de la publication en 1943 d'une Note à l'Académie des Sciences 
{Comptes rendus, CCXVII, p. 157-159) « sur l’existence d’Agarics tropicaux à 
hyménium tubulé ». puis d'un mémoire déposé en août 1943 et qui. par suite des 
circonstances de guerre, ne fut publié qu’en 1945 {Rev. de Mycol., p. 3-62, 31 fig.. 
3 PI. h.-t.. 1 er août 1945), nous avons accumulé un grand nombre d'espèces présen¬ 
tant un tel dispositif hyménien, provenant de diverses régions tropicales (Cameroun. 
Congo français, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Guinée, Polynésie. Mexique, etc.), 
et surtout de la République Centrafricaine depuis 1958 (ancien Oubangui-Chari). 
Une série de notes concernant ce remarquable groupe de convergence seront 
publiées successivement dans les Cahiers de La Maboké pour les formes centra¬ 
fricaines. Celle-ci en est la première. Les espèces seront décrites, figurées, leur 
position discutée, et une synthèse des résultats en achèvera plus tard l'inven¬ 
taire (1 ). 

Rappelons qu'en même temps que notre premier mémoire avait paru une 
importante contribution de R. Singer ( The Laschia complex, Lloydia, 8, p. 170- 
230, 1945) et que, d'autre part, dans une contribution à l’étude des champignons 
luminescents du Japon, Y. Kobayashi a signalé et dessiné deux Agarics à hymé¬ 
nium tubulé mais sans avoir eu connaissance de nos propres publications sur ces 
champignons à hyménium alvéolé comme sur les Agarics luminescents du Pacifi¬ 
que (journ. Hattori Bot. Lab., n" 5, 1951, p. 1-6). 

Il n'est pas douteux que la fréquence des Agarics à hyménium alvéolé ou 
poré est infiniment plus élevée dans les régions tropicales que dans les zones tem¬ 
pérées où, à notre connaissance, seuls de rares Mycènes et quelques Omphalia 
présentent des amorces d’un réseau hyménial réticulé. C’est surtout le Mycena 
pseudopura européen (et nord-américain) qu’on retrouve ainsi hors des pays chauds, 
le Mycena pura montrant parfois également des plis transverses hyméniens consti¬ 
tuant l’amorce des réseaux mieux dessinés. Rappelons à ce propos que c’est à van 
Overeem et Weese que revient le mérite d'avoir appelé l’attention (1926), les 
premiers après Montagne (1849 ou 1854), sur ces remarquables Agarics. 

On trouvera un exposé général en langue anglaise, résumé de nos premières 
investigations sur ce domaine, dans les Transactions of the British Mycological 
Society (XXX, p. 161, 1948). (Nos précédents dessins et conclusions ont été 
adoptés par la plupart des auteurs). 






Source : MNHN, Paris 












I, — FORMES MYCÉNOIDES ET COLLYBIOIDES 

à hyménium alvéolé ou tubulé non franchement décurrent 
et à revêtement piléique filamenteux couché 


a) Genre Dictyoploca Mtgne sensu Heim 
a) Eu-DlCTYOPLOCA 

Collybioïde. Chapeau non fortement déprimé, généralement bombé puis plan, 
à marge aiguë, droite, à revêtement filamenteux couvrant un hypoderme celluleux, 
voire à sphérocystes. Pied creux, confluent avec le chapeau mais parfois aisément 
séparable. Hyménium alvéolé, à lames adnexées ou peu décurrentes, atteignant la 
marge piléique, accompagnées de 1 -2 ou 3 séries de lamellules et de nombreuses 
anastomoses transverses dessinant un réseau plus ou moins parfait. Spores hyalines, 
ovales un peu cylindracées ou globuleuses, non amyloïdes. Chair translucide et 
réseau hyménial très apparent par transparence. Espèces lignicoles ou humicoles 
tropicales. 


1. Dictyoploca grandis sp. nov. 

(fig. 1, 2, 4, pl. 1 phot. [fig. 3]) 

Habitat et répartition géographique : 

En groupes d’individus isolés ou plus souvent fasciculés, apparemment terri- 
cole mais probablement lié à des débris ligneux enterrés dans l'humus riche de la 
forêt de Motouka, près La Maboké (République Centrafricaine), ait. 630 m. 
n° LM 2470, 14-IX-1966 (leg. Martin Gitton) (type: M.N.H.N.P.). 



Fig. 1. — Dictyoploca grandis Heim : en s, spores ; b, baside ; cy, poils cystidiformes 
de l’arête des lamelles. Gr. : b, s, X 3.000 ; cy, X 1.100. 




Fig. 2. — Dictyoploca grandis Hcim : revêtement du pied montrant les poils irrégu¬ 
liers et les hyplics du revêtement filamenteux b, boucles. Gr. X 1.000, 


Caractères macroscopiques : 

Chapeau de 5 à 6 cm de diamètre, très régulier, d'abord bombé mais vite 
étalé, presque plan ; très légèrement et largement umboné dans la partie centrale 
selon une plage dont le diamètre est environ du 1/3 au 1/4 de celui du chapeau, 
lisse et non striée, entourée d'une subtile dépression orbiculaire et marquée au 
centre d’une nette mais faible dépression, brun foncé ; le reste du chapeau, dont la 
couleur de fond est d'un crème grisâtre, se montre marqué de longues stries 
radiales concolores au centre du chapeau, anastomosées en alvéoles correspondant 
à l’insertion des divers feuillets et rides lamellaires ; la marge est étroitement 
blanche et subtilement mais nettement crénelée, parfois très étroitement et incom¬ 
plètement réfléchie. 

Pied long mais non grêle, de 6 à 8 cm sur 2,5 à 6 mm, raide, cylindroïde. 
égal au sommet, s'amincissant légèrement vers la base plus ou moins radicante, 
flexible, de constitution fibreuse, délicatement fibro-strié, blanc, largement et régu¬ 
lièrement creux ; central ; aisément séparable du chapeau. 

Hyménium très régulièrement dessiné formé : 1° de lames radiales principales 
L x , moyennement larges, au nombre de ± 14-29 (de ± 3 mm), droites vers 1 in¬ 
sertion de la bague supérieure du pied, un peu ondulées et de plus en plus vers la 
marge piléique qu'elles atteignent exactement, brièvement adnexées par la dent ; 

7 


















Fig. 3 (pl. I). — Dictyoploca grandis Heim : en haut, vues du chapeau par dessous 
(hyménium) et par dessus (revêtement) (Gr. : 1,1) ; en bas, détail de l’hyménium (Gr. : 3,5). 

8 


Source : MNHN, Paris ! 


2° de lamellules primaires U, exactement bissectrices de chaque angle formé par les 
lames Li, bifurquées près de l'insertion sur le sommet du pied en deux montants 
obliques d 2 formant un alvéole triangulaire, à arête ondulée et largement échancrée, 
un peu moins hautes que les lames, régulièrement moins larges vers la marge, non 
bifides en cette extrémité ; 3° des lamellules l 3 dont' la longueur est approximati¬ 
vement de la moitié du rayon, de même aspect que les précédentes terminées par 
les montants d 3 ; 4” des lamellules marginales U avec leurs montants d, ; 5° de 
quatre zones, de distinction peu notable, d'anastomoses transverses a, à a, (ou r) : 
une zone postérieure à éléments a, de hauteur variable visibles dans les alvéoles 
pédiculaires de l'hyménium (ils sont parfois inexistants), et d'éléments a 2 à peine 
moins hauts que les lamellules l 2 , formant par leur ensemble autant de dessins 
linéaires irrégulièrement concentriques et constituant des alvéoles rectangulaires, 
une zone médiane a 3 du trajet lamellaire, à éléments insérés au niveau de l'arête 
des précédents et constituant des godets rectangulaires un peu plus petits, une zone 
marginale à éléments transverses rectilignes, bas, insérés vers la partie antérieure 
des plans lamellaires des lamellules l 2 , l 3 et U ; les terminaisons marginales des 
divers systèmes lamellaire et lamellulaire sont parfois sinueuses vers la marge piléi- 
que ; ainsi, à leur tour, les ultimes et brèves rides r, parallèles, rectilignes, très 
basses, joignent les terminaisons d'anastomoses marginales lamellulaires l 3 et l 4 et 
achèvent le dessin hyménial. 



Fig. 4. — Schéma représentant la composition du système hyménial alvéolaire du 
Dictyoploca grandis mettant en évidence les 4 séries de lames L, et lamellules l 2 , l 3 , h radiales, 
les montants terminaux obliques d u d 2 , d 3 , d, correspondants, enfin les anastomoses trans¬ 
verses a,, a 2 , a 3 , a 4 , ces dernières s’achevant en rides r 5 . En X, trajet approximatif que sui¬ 
vent les anastomoses selon un dessin plus ou moins régulièrement orbieulaire. (au lieu de R, 
lire r). 




Chair tenace, mince et transparente autour du chapeau, blanchâtre, blanche 
dans le pied ; caractères d'odeur et de saveur inconnus. 

Caractères micrographiques : 

Basidiospores globuleuses ou presque globuleuses, de 3,8-4,5-5,5 /x (4,4 X 4, 
4 X 3,8, 4,9 X 4,5 yu.,...), lisses, à membrane mince, non amyloïdes, à petit et court 
appendice hilaire cylindrique, à grosse vacuole. 

Basides cylindroïdes, à peine renflées au sommet, ± 24-26 (stérigmates 
exclus) X 5,5-6,6 y-, à quatre stérigmates longs (5-7 a*-)• arqués-spiniformes, puis¬ 
sants. très aigus. Sous-hyménium mince, rameux ; palissade basidiale homogène ; 
pas de pleurocystides. Arête hétéromorphe, à poils cystidiformes, courts et renflés, 
de 18-25 X 7,5-10 /j.. fusiformes-lancéolés, quelquefois ogivaux, fréquemment munis 
d'un bec non aigu, cylindroïde au sommet, à membrane mince et unique. 

Nombreux laticifères dans la chair, onduleux, de largeur égale (3 à 5 /x). 

Epicutis à longues hyphes couchées, de 3-3,5-4-5,5 yx de large, cloisonnés. 

Trame régulière, à cellules allongées mais non très longues, atteignant 16 f. 
de large. 

Chair celluleuse, à grands éléments fondamentaux, à structure complexe. 

Cet Agaric à hyménium remarquablement alvéolé se distingue de la plupart 
des espèces déjà décrites appartenant à ce large groupe de convergence par sa 
taille assez élevée, par sa morphologie et sa silhouette en quelque sorte idéale¬ 
ment proportionnées, parfaitement symétriques par rapport à l’axe de son pied, par 
ses spores sphériques et non amyloïdes, par la séparabilité aisée du sommet du pied 
et du chapeau. Le dessin hyménial correspond à un type exactement homogène 
comme peut l’être selon une toute autre construction celui du genre Poromycena, 
dans l’espèce manipularis. 

Le rattachement de cette espèce au genre Dictyoploca peut certes être dis • 
cuté. mais il s'appuie sur la configuration générale, le port et la consistance colly- 
bioïde, l'attache simplement adnexée des lames qui exclut l'appartenance au genre 
Omphalia, l'absence de cystides hyméniales vraies — simplement : des poils cheilocys- 
tidiformes —, le revêtement piléique couché, la composition hétéromorphe de la 
chair, la non-amyloïdité sporale. La nature cellulaire régulière du médiostrate peut 
être interprétée comme un caractère de valeur secondaire dans une coupure où cette 
trame est tantôt régulière, tantôt emmêlée, dispositif varié que d'autres genres 
comme Hygrophorus présentent également. 

La cueillette abondante faite par notre préparateur africain, Martin Gitton, 
dans une forêt proche de La Maboké, est la seule de ce champignon qui ait été 
jusqu'ici réalisée. 


P) Sect, Phlebomycena Heim 

Inséparable de la coupure Dictyoploca et très proche des Poromycena, 
celle-ci — Phlebomycena — se caractérise par un réseau hyménien bien dessiné 
comme dans ces deux genres, conservant par ses lamelles l’indice très net du 
sens radial dominant des éléments alvéolaires. Hypoderme à sphérocystes. lames 
non décurrentes ; chair très hygrophane. On peut la considérer comme une section 
mycénoïde des Dictyoploca. Certains Phlebomycena ont un revêtement piléique cou¬ 
ché et filamenteux [Phi. madecassensis), d'autres mettent en évidence la présence 
de poils cystidiformes érigés dans le revêtement (Phi. cyclopora). Les spores sont 
faiblement ( madecassensis ) ou pratiquement non amyloïdes (cyclopora). L'étude de 
nombreuses formes alvéolées de Mycènes ou Collybies à hyménium alvéolé nous 
conduit à réunir les deux genres Dictyoploca et Phlebomycena. 

10 


Source : MNHN, Paris 




2. Dictyoploca ( Phlebomycena) madecassensis (Heim) nom. nov. 
(Rev. de Mycol., X. 1-4, p. 28-29, fig. 16. pl. II, fig. 1-6. 1945 ; 
ibid., XXXI. 2, p. 151, 1966) 
pl. 2 (phot. 7) 


Habitat et répartition géographique : 

En forêt ancienne, sur le sol humique (ou le bois pourri ? ), La Maboké 
(République Centrafricaine). n° LM 1271, mi-août 1965 (leg. R. Heim). 


Caractères macroscopiques : 

Chapeau de 8 à 24 mm de diamètre, à peu près orbiculaire, bombé puis 
très vite aplani en gardant un faible mamelon central, enfin déprimé, entièrement 
bosselé délicatement et, surtout dans la partie périphérique, marqué par transparence 
des alvéoles carrés et réguliers de 1 mm environ de côté dessinés par les canali- 
cules radiales correspondant aux lamelles auxquelles s'ajoutent leurs anastomoses 
transverses régulières, ces dernières constituant par leur continuité de fausses 
lamelles circulaires ; le revêtement, ainsi carrelé, est brun ocré ; la marge, aiguë, est 
un peu irrégulière, parfois quelque peu déchirée ou festonnée, non involutée mais 
brièvement infléchie ; les bords, plus clairs, délimitent une zone centrale plus sombre 
qui se précise par hygrophanéité ; glabre, nu, humide. 

Pied assez long, 14 à 19 mm. cylindroïde mais peu régulier, plutôt grêle 
(large de 1 à 2 mm), à peine renflé au sommet et à la base, glabre, blanchâtre. 

Hyménium non séparable, blanchâtre, comprenant 16-18 lamelles radiales 
principales entières L,. à arête non fimbriée, larges au milieu de 1,5 mm environ, 
adnées, et de deux systèmes de lamellules moins hautes U et U, principales et secon¬ 
daires, l'ensemble étant fractionné en alvéoles par des anastomoses lamellaires 
transverses de plus en plus hautes en se rapprochant du pied et formant par leur 
continuité des lames concentriques « cyclomycoïdes » dont les éléments ont leur 
concavité tournée vers l'extérieur, le total des cloisons sur un trajet radial étant de 
9-12 sur l'adulte; vers la marge piléique les alvéoles s'élargissent concentrique¬ 
ment, devenant rectangulaires. 

Chair du chapeau pelliculaire, humide, blanchâtre ou crème comme dans le 
pied. Odeur et saveur peu distinctes (de radis?). 


Caractères microscopiques : 

Spores obovoides, presque globuleuses, 7-7,8 X 5,7-6,7 /x, presque hyalines 
— à peine crème —. lisses, à contour continûment curviligne, à appendice hilaire 
court ; faiblement amyloïdes. 

Basides de 26-29 X 7,5-8,5 /x, tétraspores, à longs stérigmates (± 6 p). Arête 
des lames hétéromorphe, à poils cystidiformes cylindroïdes ou irrégulièrement fusi¬ 
formes, à membrane hyaline, à peine épaissie au sommet, peu réfringente. 

Trame des lamelles régulière. 

Epicutis peu manifeste, formé d'hyphes couchées, minces, s'élargissant peu à 
peu vers la profondeur. 

Pour les détails anatomiques, on peut se reporter à la description du Phle¬ 
bomycena madecassensis Heim type. 

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Source : MNHN. Paris 




PL 2 (fig. 5, 6). — Dictyoploca ( Phlebomycena ) madecassensis Heim : chapeau vu par 
dessous, mettant en évidence le réseau hyménial (en haut), et par dessus montrant la trans¬ 
parence accusée de ce dispositif et la teinte très tranchée séparant le centre du chapeau de 
la périphérie. République Centrafricaine, n" 1271. Gr. : X 6. 


Source : MNHN, Paris 



Ce champignon centrafricain est fort proche du Phlebomycena madecassensis 
Heim, tel que nous l’avons primitivement décrit de Madagascar, et semble en dif¬ 
férer cependant par les tracés des anastomoses offrant leur convexité plutôt vers 
l'intérieur et non vers l’extérieur — mais il s'agit là d'un caractère dont la fixité 
et la valeur mériteraient d’être confirmées ou non —, par la hauteur des lames un 
peu plus débordantes, mais régulièrement rectilignes, plus sinueuses, par le stipe 
moins robuste, plus grêle, par l'insertion des lamelles qui sont non décurrentes 
par la dent comme dans la forme malgache mais simplement adnées, et par 
l’aspect glabre et non floconneux du pied, d'autre part' non tordu-comprimé mais 
simplement fibreux. Macroscopiquement, l'espèce malgache est d'une teinte plus 
ocre, moins terne, à chair un peu plus épaisse, à chapeau superficiellement moins 
« pavé », plus nettement marqué radialement par transparence des lames (loc. cit., 
pl. II, fig. 1-6, 1945). Mais les échantillons malgaches et centrafricains placés l'un 
près de l'autre mettent d'ailleurs difficilement en évidence ces différences qui, peu 
notables, ne sauraient suffire à séparer la forme africaine de la forme malgache, 
toutes deux éminemment hygrophanes. 

Rappelons que la distinction du genre Phlebomycena. que nous avons carac¬ 
térisé en 1945, reposait sur le dispositif hyménial, les spores obovoïdes et un peu 
amyloïdes. La découverte de la forme centrafricaine affaiblit la valeur de la parti¬ 
cularité du pied comprimé-tordu et des lamelles principales rectilignes. Quoique 
apparentée au genre Mycena, la coupure générique Phlebomycena ne saurait être 
incluse à notre avis parmi ce genre ainsi que le pense Singer et surtout pas parmi 
la section des Puræ Konr. et Maubl. comme ce même auteur le croit ( The Agar.. 
p. 384, 1962), non seulement en raison de son système hyménial très profondément 
réticulé et individualisé, mais de la nature plus fibreuse quelque peu tenace de sa 
chair, de sa consistance plus collybioïde que mycénoïde ; mais il est évident que 
c'est là question d'appréciation personnelle. De toute manière, une telle notion 
d'indépendance générique ne peut impliquer une séparation accusée dans le sens 
des affinités naturelles, notre propre étude des Agarics à hyménium alvéolé ou 
poré tendant avant tout, au contraire, à réduire l’importance phylétique de l'aspect 
du dispositif hyménien et à découvrir le cas échéant d’autres particularités distinc- 


3. Dictyoploca cyclopora Heim 
(fig. 7, 8, pl. 3 [phot. 9, 10]) 


Habitat et répartition géographique : 

En forêt ancienne, sur l'humus ligneux, La Maboké (République Centrafri¬ 
caine), n° LM 1264, mi-août 1965 (leg. R. Heim) (type: M.N.H.N.P.). 


Caractères macroscopiques : 

Chapeau de 2 cm de diamètre, très vite aplani, à peine convexe, non mame¬ 
lonné et même à étroite et faible dépression centrale, régulier, orbiculaife, non bos¬ 
selé sur le revêtement glabre mais marqué par transparence du dessin alvéolaire de 
l hyménium, brun ocracé foncé sauf à la périphérie plus claire, ocre de miel, à marge 
aiguë, non involutée mais un peu épaissie sur le trajet d'impact extrême des lames. 

Pied long, de 6 cm sur 1,3 mm, brun jaune, légèrement et insensiblement 
épaissi à la base qui est plus foncée, fragile mais non cassant, glabre, creux. 



Fig. 7. — Dictyoploca cyclopara Heiin : s, spores ; b, basidcs ; cy, poils eystidiformes 
d’arête. Gr. : s X 3.000, b et cy : X 1.100. 


Hyménium non séparable, concolore plus clair, comprenant une vingtaine de 
lames radiales principales auxquelles s’accrochent par bifurcation de longues lamel- 
lules (3/4 de L) radiales formant un système régulier que complète un troisième 
système de brèves lamellules radiales marginales assez régulièrement sinueuses 
(1/6-1/7 de L) ; le quatrième système d'anastomoses transversales forme par 
transparence une série de cyclolames, concentriques, au dispositif remarquablement 
régulier. 

Caractères microscopiques : 

Spores ovoïdes, de 5,6-6.8 X 4,8-5.8 y, hyalines, lisses, à appendice hilaire 
étroit 1 , souvent relativement long (1,2-1,4 y) ; non amyloïdes. 

Basides piriformes allongées, tétraspores, de 22-28-35 X 6-7 y. stérigmates 
exclus, ceux-ci d'abord épais, parfois inégaux puis grêles, aigus, longs de 6-8 y. 
Arête des lames hétéromorphe (stérile), aux poils eystidiformes de 37-42 X 10-11 y. 
fusiformes, à membrane assez épaisse et réfringente, de 1 y environ d’épaisseur, 
parfois à gros globule réfringent sphérique. 

Trame des lamelles filamenteuse, régulière, à hyphes cloisonnées. 

Epicutis couché filamenteux, étroit, aux hyphes cloisonnées, de 3,5-7 y de 
diamètre, avec çà et là des poils eystidiformes de 40-50 X 10-15 y, fusiformes, 
souvent élargis au sommet, recouvrant un hypoderme celluleux de ± 120 y d’épais¬ 
seur, à larges cellules et à sphérocystes de 25-60 y. de diamètre en général, parfois 
plus, un peu coloré en brun par l'iode. 

On trouvera d'autres espèces à lames anastomosées proches de celle-ci par 
leur dessin lamellaire et leurs caractères microscopiques. Retenons de la forme ici 
décrite l'architecture complexe et fort ordonnée de son hyménium et surtout la 
présence de pseudolames composées, concentriques, circulaires, fort bien dessinées, 
du type cyclomycoïde, enfin la gracilité relative du pied, le revêtement piléique à 
éléments eystidiformes et l’inactivité des spores à l’iode. 

14 


Source : MNHN, Paris 









Fig. 8. — Dictyoploca cyclopora : fragment d'une coupe transversale dans le chapeau, 
un peu schématisée, montrant l’épieutis E, quelques poils eystidiformes cr, et l’hypoderme 
riche en sphérocystes sph. Gr. : X 1.000. 


b) Genre Poromycena v. Over. 


Coupure de valeur purement taxinomique liée à la consistance, au port 
mycénoïde et à l’hyménium alvéolé ou poré. L'amyloïdité des spores est variable 
selon les espèces, ce que confirme le fait qu'elles le sont aussi dans les deux 
Mycènes étroitement associées à ce genre : pura (spores amyloïdes ), pseudopura 
(spores non amyloïdes), le revêtement comportant un épicutis filamenteux couché et 
un hypoderme à sphérocystes. 


15 


Source : MNHN, Paris 













PI. 3 (phot. 9, 10). — Dictyoploca cyclopori 
par dessous, mettant en évidence la configura¬ 
tion hyméniale alvéolée (LM, République Cen¬ 
trafricaine, n° 1264). Gr. : X 3. 


4. Poromycena decipiens van Overeem 
(van Overeem et Weese) Icon. Fung. 

Melay., fig. 1. 1926, p. 1-2, pl. XIV, 
fig. 1, 1926 ; Heim, ibid., X, p. 31, 

1945). 

(fig. 11, pl. 4 [phot. 12-13]) 

Habitat et répartition géographique : 

Sur humus ligneux en forêt, La Maboké. 
juillet (n 08 1277, 12776, etc...). Java, Madagascar. 
Centrafrique. 

Il s'agit en quelque sorte de la forme tro¬ 
picale des Mycena puta et pseudopura des régions 
tempérées. Nous en avons donné dans notre pre¬ 
mier mémoire sur les Agaricacés à hyménium tubulé 
une description complète (p. 31-33, fig. 18-20, 
pl. II, fig. 7, 1945) sur laquelle nous ne reviendrons 
que très succinctement et qui s’appliquait aux 
récoltes malgaches. 

Fig. 11. — Echantillon majeur de 
Mycena decipiens montrant les 3 bombements 
concentriques correspondant en profil à 3 bosses 
16 a, b, c, La Maboké, n° 1227. Gr. nat. “► 



Source : MNHN, Paris ] 





PI. 4 (fig. 12). — Le même échantillon mineur de Mycena decipiens vu de dessus et 
de dessous et montrant, en haut, l’hyinénium alvéolé (sec). Gr. : 10. 


Source : MNHN, Paris 


Ce champignon, décrit tout d'abord par van Overeem, de Java, est sans 
nul doute très répandu dans la zone interpropicale. En République Centrafricaine, 
nous l’avons recueilli à diverses reprises, soit sous une forme mineure (LM 1227 b , 
26-VII-1966 ; pl. 4), soit selon des échantillons de grandes dimensions relatives 
(LM 1227, 1966; chapeau jusqu'à 6,5 cm ; pied long de 9 cm, voir fig. 11). Ces 
spécimens de grande taille aboutissent à une silhouette qui, sur le profil piléique. met 
en évidence trois bosses successives a, b, c. Les teintes du revêtement piléique 
s'étagent de K. 578 A clair sur la marge à K. 546 (violet) dans la partie moyenne 
et K. 547 (plus sombre) au sommet, les lames restant très claires : K. 578 Â pâle 
(lilas très clair) ; le pied, blanc, raide, fibro-strié, s’élargit peu à peu vers la base 
(jusqu’à 8,5 mm). Les anastomoses transverses, très serrées, parallèles, circonscri¬ 
vent des rectangles très aplatis. 

Dans tous ces échantillons, les lames, au nombre d'une vingtaine, sont 
abondamment alvéolées par les veines latérales, très nombreuses, et la décurrence 
en filet au haut du pied se montre très notable. L'odeur, forte, est celle de rave. 
La chair est translucide en raison de la minceur extrême de celle-ci. Il convient 
de noter les dimensions des spores, un peu amyloïdes, qui diffèrent de celles des 
Mycena pura et pseudopura d'Europe, dont les auteurs (Kühner, R. Singer et sur¬ 
tout Overeem) ont mentionné comme nous-même la tendance à la formation 
d'anastomoses (v. mémoire Ag. tubul., p. 34). On peut constater, en effet, que les 
spores du decipiens sont nettement moins étroites que celles des deux autres 
espèces : 


M. pura 
M. pseudopura 

Madagascar 

M. decipiens 

Centrafrique 


K5X2,5i* 

K 5-7,5 X 2,5-4,5 ^ 

H 5,8-6,7-7,8(-9,2) X 3,8-4,3(-5,2) ^ 
H 5,8-6,6-7,6 X 3,4-4,3 


Il est à noter encore qu’avec l'âge, la sporée de Mycena pura devient nota¬ 
blement jaune, exactement jaune de Naples pâle (K. 153 C). Quant à la réaction 
amyloïde, elle est moins nettement marquée que les auteurs ne l'indiquent. 

Dans notre travail précédent, nous avons insisté sur la variabilité des dispo¬ 
sitifs hyméniens, allant du gaufrage à l'interveination parfaite, qu'offraient les 
exemplaires de Madagascar. Nous ajoutions : « A l'intérieur de l'espèce, voire 
d’une même récolte, on peut noter des étapes progressives de la différenciation 
alvéolaire. Le dispositif réticulé de l’hyménium est donc loin de posséder une sta¬ 
bilité spécifique... ». Ainsi, l'introduction du decipiens dans un genre spécial, Poro- 
mycena, est-elle artificielle — mais commode —. 

D'autre part, les deux Mycènes européennes sont si proches de l’espèce tro¬ 
picale, et celle-ci marquée de couleurs si voisines parfois, qu'il nous paraît tout à 
fait artificiel de séparer cette dernière des deux autres dans une stirpe différente, 
pura d'un côté, violacella d'un autre, comme le propose Singer (Ag., p. 384). 

De ces considérations, il résulte que l’existence de la forme tropicale decipiens 
soulève deux problèmes et y répond : 

1°) la tendance à l'interveination trouve dans le milieu tropical les raisons 
climatiques de s’affirmer, de se préciser, apportant ainsi l'un des exemples très 
caractéristiques propres à l'influence qu'exercent en général ces conditions cosmi¬ 
ques sur une telle morphologie : chair piléique pelliculaire, raréfaction des lamelles, 
intensification du phénomène de l’interveination, ces remarques étant valables pour 
des espèces collectives ou vicariantes dont sont proches des formes européennes 
ne montrant qu’un indice vers de tels dispositifs ; 

18 


Source : MNHN, 





2°) l'aboutissement final atteint un type idéalement poré dont les anasto¬ 
moses sont très régulièrement insérées dans un système tubulé parfaitement orga¬ 
nisé et géométriquement dessiné. Le Mycena brunnea v. Over., dans le cas de la 
stirpe pura, correspond à une étape vers l'agencement encore plus perfectionné de 
l'hyménium poré offert par le Poromycena manipularis, champignon fréquent sous 
les tropiques, mais seulement là. Cette progression atteindra son apogée dans le 
Mycenoporella clypeata (Pat.) Heim aux pores très petits, parfaitement ronds, 
comme creusés dans le plan hyménial, et où l’origine lamellaire radiale s’est entiè¬ 
rement perdue. 



Fig. 13. — Poromycena manipularis. Aspect un peu schématisé de l’hyménium mettant 
en évidence les éléments encore plus ou moins perceptibles du réseau hyménial assimilables à 
des lames principales radiales L„ aux lamellules I 2 , / 3 , et les anastomoses correspondantes a„ 


5. Poromycena manipularis (Berk.) Heim 
(Berkeley, Hooker's Journ. Bot.. 1854 ; Heim, Rev. de Myc., X, p. 35 ; 
fig. 21-23, pl. III, 1-3, 1945) 


Cette espèce, qui a fait l'objet d’une étude détaillée dans notre mémoire de 
1945 à la suite de nos récoltes à Madagascar, en Guinée et Côte-d’Ivoire, a été 
retrouvée fréquemment en République Centrafricaine depuis 1963 (LM n os 170. 
1258, 1258 bis. 1258 ter, 1278, etc...). Le nom lissongo de ce champignon est 
kpédongala. Nous ne reviendrons pas sur ses particularités et sur sa position sauf 
pour insister, une fois de plus, sur son hyménium alvéolaire, « constamment et 
entièrement tubulé» mais dont les lamelles rayonnantes offrent encore en général 
une importance dominante par leur direction et leur profondeur, les tubes étant à 
peine étirés dans le sens radial et les anastomoses transversales ayant fait place à 


19 


Source : MNHN, Paris 






des cloisons presque inséparables des lames par leur importance et leur mode 
d'attache continu avec celles-ci. Enfin, la réaction des spores est franchement 
amylo'ide. Nous avons considéré cette espèce comme l'un des deux jalons extrêmes 
des Agarics mycénoïdes à hyménium alvéolé « dont la réticulation s'individualise 
de plus en plus — madecassensis, decipiens, brunneas, manipularis — ». quoiqu'il 
« ne corresponde pas encore au stade ultime de perfectionnement dans l’hyménium 
agaricoïde poré » représenté par le Mycenoporella clypeata (Pat. ) Heim, décrit en 
détail dans notre premier mémoire (p. 40-47), et dont le Filoboletinus mycenoides 
P. Henn. peut être considéré, quoique génériquement différent, comme la miniature, 
extrêmement proche des Mycena sens. str.. en tout cas bien distinct des Myceno¬ 
porella à notre sens. 

Il semble que la définition du genre Poromycena s’applique mieux au mani¬ 
pularis qu'à toute autre espèce à lames anastomosées. 

c) Delicatula Fay. emend. 

Mycénoïde. Hyménium décurrent ou non. Spore amyloïde. 

6. Delicatula craticula Heim nov. sp. 

(fig. 14, 15) 

Habitat et répartition géographique : 

Isolé, humico.'e ou lignicole, forêt de La Maboké, ait. 630 m, n° LM 2136, 
29-VII-1966 (leg. R. Heim) (type: M.N.H.N.P.). 



Fig. 14. — Delicatula craticula Heim : basidiospores s ( X 3.000) et poils cystidiformes 
d’arête cy (X 1.100). 

Caractères macroscopiques : 

Entièrement blanc. 

Chapeau atteignant 13 mm de diamètre, lobé-irrégulier à bords largement 
réfléchis mais à marge aiguë, ni mamelonné ni déprimé au centre, très vite étalé, 
plan, longuement strié par transparence ; à chair pelliculaire, à revêtement glabre, 
humide non visqueux, diaphane, hygrophane, montrant par transparence le sys¬ 
tème hyménial. 

20 


Source : MNHN, Paris] 



Pied long et grêle, 30-35 X 0,8-0,9 mm, cylindrique, égal, à peine dilaté au 
sommet, droit, fibreux, confluent avec le chapeau, à revêtement glabre, de consis¬ 
tance assez tenace ; creux. 

Hyménium à lamelles principales entières (atteignant la marge piléique), peu 
nombreuses (une vingtaine), droites dans leur tracé, à marge au profil un peu 
sinueux, moyennement larges et épaisses, se rétrécissant peu à leur terminaison 
vers la marge piléique, nettement et brusquement décurrentes par ta dent, accom¬ 
pagnées d’une seule série de lamellules atteignant la moitié du rayon, égales, pres¬ 
que droites et de même hauteur que les lames, et d'un système serré de veines 
d anastomoses latérales, droites, bien constituées, épaisses, plus basses mais égales 
et très apparentées, formant des rectangles réguliers au nombre de 15-20 par rayon. 

Chair fragile, blanche ; odeur et saveur indistinctes. 



Fig. 15. — Delicatula craticula Heim : échantillon vu par dessous. La Maboké, 
n° 2136, leg. R. Heim. Gr. : 7,5. 


Caractères micrographiques : 

L’iode colore l’hyménium en brun et surtout les spores qui grisonnent sous 
cette action. 



Spores larmiformes-allongées en profil dorsi-ventral, elliptiques-étirées en 
profil frontal, de 6,7-8,2 X 3,1-3,7 lisses, à appendice hilaire cylindrique, relati¬ 
vement long. 

Basides piriformes allongées, de 22-28 X 7-7,5 tétraspores. 

Arête stérile, hétéromorphe, à poils cystidiformes de 30-45 X 8-9 p, irrégu¬ 
liers, fusiformes, pointus, plans ou arrondis au sommet, ou terminés en quille, 
sinueux, asymétriques, çà et là contractés, longuement amincis à la base. 

Pas de cystides. 

Sous-hyménium rameux. 

Revêtement piléique à épicutis filamenteux, couché, étroit, couvrant un 
hypoderme épais, à grosses cellules un peu allongées dans le sens de l'épicutis, et 
à nombreux sphérocystes. 

Médiostrate des lames à cellules larges, allongées, formant une trame sub¬ 
régulière. 

Ce champignon mycénoïde, au réticulum hyménial bien dessiné, appartient 
au groupe de ces formes apparentées à la fois aux Mycènes et aux Omphalia du 
genre Delicatula dont la position n’est guère aisée à préciser. 

Espèce paramycénoïde, elle n'est pas sans rappeler par sa configuration celle 
que nous avons décrite de la Guadeloupe sous le nom de Mycena (Hemi-Mycena) 
longicystis (Ag. hym. tubulé, p. 10. fig. 3. pl. I. 2, 1945), mais elle en diffère 
nettement par ses spores plus petites, quoique de même forme, amyloïdes, l'absence 
de cystides hyméniales, les lamelles ne s'évanouissant pas vers la marge piléique. 
Nous pourrions la rattacher au genre •— ou à la section — Hemi-Mycena Sing. 
(Rev. de Myc., 3, p. 194, 1938 ; Agar.. p. 317). mais elle pourrait être plus juste¬ 
ment incluse dans la section B du genre Delicatula Fay. telle que l’ont définie 
Kühner et Romagnesi (Fl. an., p, 116. 116, 118), en raison de son hyménium décur- 
rent et de ses spores amyloïdes. 

(à suivre) 


22 


Source : MNHN, Paris J 


1 


Basidiomycètes Lachnocladiaceæ résupinés 
de la République Centrafricaine 

par J. BOIDIN (1 ) 


Résumé: Trois espèces nouvelles sont décrites sur six signalées (I Asterostroma, 
2 Vararia subg. Vararia et 3 Scytinostroma). Leurs caractères mycéliens et cytologiques 
sont comparés à ceux des espèces tempérées. Vararia subg. Dichostereum (Pilât) est pro¬ 
posé pour les Vararia à spores amyloides. 


Plusieurs représentants résupinés des Lachnocladiaceæ, famille récemment 
dénommée par D.A. Reid (1965). ont été récoltés autour de La Maboké ; ils se 
répartissent dans les genres Asterostroma, Vararia et Scytinostroma. 

Rappelons que cette famille est caractérisée par des hyphes squelettiques 
cyanophiles et pseudoamyloïdes dans leurs parties hyalines qui peuvent, chez 
Vararia et Asterostroma, se ramifier dichotomiquement (dichophyses) ou, dans ce 
dernier genre, former de véritables étoiles (astérophyses ). 

Dans ces différents genres on connaît des espèces à spores non amyloïdes 
et d’autres à spores amyloïdes, lisses ou ornementées. 


CLE 

1 - Hyménium contenant des dichophyses . 

2 - Contexte spongieux contenant des astérophyses souvent brun foncé : croûte 

mince ; hyphes génératrices sans boucles ; spores elliptiques non amyloïdes, 
5-7 X 2,5-3 y. . Asterostroma fulvum 

2 - Contexte sans astérophyses, mais formé en grande partie de dichophyses 

hyalines ou légèrement brunies ; pas de croûte. VARARIA . . 

3 - Spores étroites souvent en S très étiré: 12-17,5 X 2,5-3 ^ ; hyménium orné 

de courtes verrues : hyphes génératrices bouclées . V. verrttcosa 

3 - Spores larges de plus de 4 n : hyménium lisse. 

4 - Spores elliptiques étirées obliquement vers l'apicule, 11-15 X 4,2-5 : 

hyphes génératrices bouclées : chair lignicolore fonçant' un peu dans la 

potasse . V- / !rma 

4 - Spores elliptiques : 8,5-10,5 X 4,2-5,8 n ; boucles non observées : champi¬ 
gnon épais d'I à 4 mm à chair fonçant beaucoup dans la potasse.■ 

. V. albo-cincta 





Source : MNHN, Paris 












1 - Hyménium sans dichophyses . SCYTINOSTROMA . . 5 

5 - Spores sphériques lisses et amyloïdes ; hyphes génératrices sans boucles . . 

. 5. duriusculum 

5 - Spores allongées, non amyloïdes ; hyphes génératrices bouclées . 6 

6 - Spores fusiformes à apicule oblique, 11-13 X 2,7-3,2 n .S. præstans 

6 - Spores plus larges, longuement elliptiques, 12-15 X 3,5-4 /x . . S. luteolum 



e) Spores. X 1.000 sauf spores : X 2.000. 

I. — Le genre ASTEROSTROMA Mass. 

Asterostroma fulvum Romell (1901) 

En petites taches puis largement étalé, membraneux peu cohérent et peu 
adhérent, spongieux, avec marge fibrilleuse, subbyssoïde blanchâtre, évanescente. 







Hyménium mat, chamois vif (10 YR 7/8 et plus vif), passant à beige chamois, 
isabelle (entre 10 YR 7/4 et 7,5 YR 7/6), enfin cannelle (7,5 YR 6/5). Le cham¬ 
pignon en croissance tend à recouvrir ses anciennes fructifications, ce qui mène à 
une pseudostratification locale. 

En herbier, spongieux fragile, mat ; la bordure blanchâtre est suivie d'une 
zone jaune bronzé (10 YR 6/7) étroite ou large de 3-4 mm. Le centre est chamois 
(10 YR 7/5) à alutacé (10 YR 8/6), les vieux spécimens tendent' vers cannelle 
(7.5 YR 6/6) ou cannelle rouillé (5,5/6). 

Epais de 400-700 /x, il est formé de trois couches : une croûte mince X 20- 
30 /x, brunâtre, un contexte lâche, spongieux et une zone sous-hyméniale et hymé- 
niale très dense et sombre... 

La couche corticale est constituée d'éléments soudés à paroi peu épaissie 
mais brune, mêlés à quelques astérophyses et' branches dichophytiques à paroi 
épaissie. Contexte formé d'hyphes génératrices à paroi mince et sans boucles. 
X 2-4 /U, hyalines ou parfois un peu jaunâtres, de quelques longues hyphes sque¬ 
lettiques hyalines, X 1,8-3 /x à lumen subnui et surtout d'innombrables astéro¬ 
physes et éléments astérophytiques plus ou moins fortement brunis, rigides, à 
aiguillons pointus. Les branches, au nombre de 4-5 ou plus, sont le plus souvent 
une fois dichotomes mais peuvent prendre des complications diverses ; le rayon des 
étoiles atteint 75 /x et les branches à la base ont de 4 à 8 n de largeur avec paroi 
très colorée épaisse de 1,5 à 2,8 /x. 

Dans le sous-hyménium et l’hyménium on passe, peu à peu, des astérophyses 
à des éléments plus grêles à rameaux plus nombreux mais dirigés dans un seul 
hémisphère, passant même à des dichophyses du type Vararia ; les plus jeunes sont 
tout à fait hyalines et prennent aisément le bleu C 4 B, les autres, à paroi plus ou 
moins fortement épaissie, sont plus ou moins brunies. Quelques gloeocystides sub¬ 
fusiformes à paroi mince, 26-30 X 7-8 i>-, possédant (en herbier) une ou deux masses 
réfringentes coagulées sulfoaldéhydes négatives. Basides légèrement émergentes, un 
peu irrégulières à la base puis tubuleuses. (20)-28-35 X 3,5-4,5 /x à 4 stérigmates 
droits longs de 3 /x. Spores elliptiques souvent étirées vers l’apicule, non déprimées, 
rarement cambrées, à paroi lisse et non amyloïde, 5-7 X 2,5-3 /x. 

Etude des mycéliums : 

Les essais de mise en culture ont été vains. 

Récolte : LY 5359, sur lianes mortes dénommées « mindowali » (qui serait soit 
Artabotrys stenopetalus (Annonaceæ ). soit Clerodendron splendens ( Verbena - 
ceæ), La Maboké, 8 mai 1965. 

Répartition : Brésil (Rio Grande do Sul), République Centrafricaine. 

Discussion : Les six espèces dAsterostroma testées par nous (1950) ont des spores 
amyloïdes, ce que complète Eriksson (1954) pour quatre autres espèces. Cet 
auteur nous apprend en outre que seul « A. [ulvum Romell has smooth, non 
amyloid spores. Its relations to the earlier species seem from this stand-point 
also very dubious. » Il ne semble pas exister dans la littérature de données 
précises sur la microscopie de cet A. fulvum hors de la diagnose originale et 
des quelques lignes toutes récentes de Welden (1966). Si la taille des spores 
que donnent Romell (1901), Rick (1959), et cet auteur, est un peu supérieure à 
nos mesures sur sporée, leur forme correspond parfaitement et nous ne pensons 
pas pouvoir distinguer notre unique récolte centrafricaine de cette espèce sud- 
américaine. 

La co-existence dans les genres Vararia et Scytinostroma d’espèces à 
spores amyloïdes et non amyloïdes peut laisser penser qu’il n'y a pas lieu de 
refuser au genre Asterostroma cette possibilité qui se retrouve d'ailleurs dans 
d'autres genres naturels, tel Cystoderma par exemple. 





II. — Le genre VARARIA Karst. 


Plusieurs travaux récents ont été consacrés au genre Vavaria par des 
auteurs américains (Welden 1965, Gilbertson 1965. Lentz et McKay 1966). Les 
deux espèces rencontrées en Afrique centrale sont différentes des espèces du Nou¬ 
veau Monde et sont proposées comme nouvelles. Dans ce genre on peut distinguer, 
comme nous l’avons signalé dès 1950, un groupe à spores amyloïdes subsphériques 
et ornées, et un groupe aux spores lisses et non amyloïdes, le plus souvent de 
forme allongée. Nos récoltes rentrent dans ce dernier groupe. 


Vararia verrucosa nov. sp (3) 


Resupinata adhærens, membranacca cohærens, firma. cinnamomea vel pallide 
testacea, tubercutis cylindratis obtusisque or nata, funiculis prædita, 70-80 y crassa ; 
trama subhyalina cyanophila atque pseudoamyloidea, ex hyphis generativis fibulatis 
præsertim veto hyphis dichophyticis et dichophysibus constante ; gloeocystidiis sul- 
foaldehydum ope non coloratis ; sporis angustis sub apiculo depressis vel in formam S 
producti curvatis (10,5)-12-17,5 X 2,5-3 y. tunica tenui, levibus, amytoideis. — 
Lignicola, in Africa media. 

Etalé adhérent; marge chamois clair (2,5 Y 8/6), jaune ocre (10 YR 8/8) 
pruineux puis en membrane cohérente, ferme, uniformément cannelle (7,5 YR 6/8) 
se couvrant de testacé pâle (5 YR 6/6), ornée de tubercules cylindriques obtus ; 
des cordons concolores X 0,2-0.6 mm circulent sous l'écorce. 

Epaisseur 70-180 y hors des verrues qui ont environ 200 y- de hauteur sur 
100-150 y- de largeur à la base. Le contexte est subhyalin à faiblement jaunâtre, 
très cyanophile et pseudoamyloïde ; on peut distinguer une couche inférieure lâche 
formée de quelques hyphes génératrices X 2.5 y environ à paroi mince, bouclées, 
d’hyphes dichophytiques X 2-2,5-(3,8) y- à paroi épaisse (0.5-0,8 y) mais à lumen 
large, ramifiées lâchement, donnant des buissons dépassant 100 y d’envergure, et de 
dichophyses plus grêles et plus denses de 35-40 y d’envergure, bien caractérisées 
par leurs derniers rameaux très grêles, longs, effilés, souples, 6-15 X 0,3-0.5 y à 
leur base ; ces extrémités sont pratiquement subhyalines dans le Melzer (faiblement 
pseudoamyloïdes) mais prennent bien le Bleu coton. Au-dessus de cette couche 
lâche, peu épaisse, on passe peu à peu à une zone beaucoup plus dense et coriace, 
un peu jaunâtre, formée essentiellement de dichophyses serrées et emmêlées des 
deux types et de quelques éléments à paroi mince. Les verrues sont constituées 
comme cette couche dont elles sont des prolongements. En surface, les dichophyses 
sont généralement hyalines, d’abord à paroi mince puis bientôt très épaisse avec 
lumen réduit ; leurs derniers rameaux sont souvent courts ou subtronqués. Basides 
sinueuses puis tubuleuses X 5 y au sommet, à quatre stérigmates. Quelques rares 
éléments d’environ 2,5-5 y. au contenu concrète très brillant (gloeocystides) ; ils ne 
réagissent pas dans les sulfoaldéhydes. 

Spores allongées, étroites déprimées sous l’apicule ou en S étiré, X (10,5)- 
12-17,5 X (2,3)-2,5-3 y à paroi mince, lisse, non amyloïde, uninucléées. 

Les cordons sont constitués d’hyphes génératrices à paroi mince X 2-4 y. 
bouclées, d’hyphes squelettiques X 2,5-4 y à paroi épaisse hyaline ou brunie avec 
lumen toujours net qui, en surface, deviennent pour la plupart des dichophyses à 
branches espacées subteintées, ou du type à ramuscules longs, grêles et hyalins, ou 
intermédiaires ; le tout, notamment vers la surface, est farci de cristaux. 



Etude des mycéliums : 

Polysperme : 

Croissance : rapide. 

Aspect : marge régulière, appliquée ciliée sur 1-2 mm. puis aranéeuse ; 
mycélium formant un épais feutre cohérent, se détachant comme une peau, 
blanc pur, brunissant tardivement dans les parties les plus âgées (atteint 
localement 5 YR 6/3 gris brun rosé, et tend vers 7.5 YR 8/2). Odeur fon¬ 
gique faible ; dessous inchangé. 

Microscopie : 

marge : hyphes axiales, X 3-4,5 m, bouclées, souvent ramifiées, même sur 
l’article terminal, et à angle très ouvert. 

mycélium aérien : hyphes X 0,5-(5) p : les génératrices, le plus souvent 
X 1,8-2,8 p. avec boucles germant souvent en rameau, et d'innombrables 
hyphes très grêles X 0,5-1 p à paroi mince portant souvent des petits rameaux 
perpendiculaires; hyphes squelettiques X 1,5-3,2 p à paroi épaisse congo- 
phile et cyanophile sauf à l’extrémité, parfois dichotomes. Quelques chlamy- 
dospores intercalaires. 9-10 X 6 /J-■ Dans les parties teintées les hyphes sque¬ 
lettiques ont une paroi à peine jaunie sous le microscope, mais qui fonce dans 
l'acide sulfurique. 

mycélium submergé : des hyphes bouclées atteignant 5 p mais surtout 
des hyphes grêles X 0,5-1 p ; quelques hyphes squelettiques congophiles. 

boucles : constantes sur les hyphes génératrices. 

Cytologie : articles binucléés. 

Oxydases ; ac. gallique : + + + + (+), tr. gaïacol : + + + + , 0 

p.-crésol : — tyrosine : —, 8-10 

Code : 2 a-3 c-8-25-32-(36)-38-43-54-64. 


Récolte : LY 5267, sur bois mort, route de Mongoumba près du lac Mambé, 
29 avril 1965, TYPE. 

Discussion : La forme et la taille des spores rappellent beaucoup V. phyllophila 
(Mass.) Rog. et Jacks. (voir Gilbertson 1965, Welden 1965) ; mais elles sont 
ici particulièrement grêles. Plusieurs autres différences nous interdisent toute 
identification à cette espèce américaine : la présence de verrues, celle de cor¬ 
dons et en outre la présence de boucles qui, selon Welden, manquent chez 
V. phyllophila ; et Gilbertson ajoute : « The loose, almost farinaceous structure 
and the abundant cystidia are diagnostic », ce qui ne convient pas du tout à 
notre Vararia coriace, ferme, adhérent et à gloeocystides peu différenciées. 


Vararia firma nov. sp. 


Resupinata adhærens. solida, coheerens, levis, pallide gilva, 350-430 p crassa, 
carne pallida ; hyphis generativis fibulatis, hyphis dichophyticis et dichophysibus 
tunica sæpe incrassata, luteolai solum in parte superiore vel in hymenio cyanophilis 
atque pseudoamyloideis ; gloeocystidiis sulfoaldehydum ope non coloratis ; sporis 
ellipsoideis, (11 ) -12-14-( 15) X (4 ) -5 p. tunica levi, haud amyloideis, coactis ex 
aurantiacis eburneis, uninucleatis. — Lignicola, in Africa media. 








Diehopliyses dans l’hyménium (dh) et le subiculum (ds) ; une hyphe pseudoamy¬ 
loïde du subiculum lâche (h) X 1.000, basidiospores (s) X 2.000. 

2 - Vararia firma Boid. 

Gloeocystides (g), diehophyses de l’hyménium (dh), du sous-hyménium (ds), hyphes 
de la couche inférieure (h) X 1.000, spores (s) X 2.000. 

28 


Source : MNHN, Paris 







En petites taches à marge amincie pruineuse, puis étalé, adhérent, à marge 
pruineuse ou brusque, formant une croûte cohérente ; hyménium lisse, mat', chamois 
clair (2,5 Y 8/6) comme porté par un subiculum spongieux ; n’est détachable que 
par fragments. En herbier uniformément alutacé-chamois clair (2,5 Y 8/4 à 8/4,5) 
ou plus alutacé (1 Y 8/4) avec parfois une zone marginale plus ocre (10 YR 7,5/7 
à 8/6,5), non fendillé, coriace. 

Epais de 350-430 p à chair lignicolore pâle fonçant dans l’eau et plus sensible¬ 
ment encore dans la potasse. Pas de croûte ; à la base, éléments emmêlés assez 
lâchement sur 50-80 /x puis plus denses et plus verticaux, vaguement stratifiés. 

Hyphes génératrices peu abondantes X 1,5-2,5 /x à paroi mince, bouclées. 
Dans la zone basale, des hyphes à paroi très épaisse et lumen étroit à subnui et 
surtout des dichophyses à paroi épaissie subhyaline à jaunâtre, aux ramifications 
peu serrées et assez longues ; les plus grêles, effilées, ont couramment 10-20 /x de 
largeur à la naissance. Dans la zone plus nettement verticale, dichophyses sub¬ 
hyalines ou plus souvent un peu brunies et prenant alors mal le bleu coton et l’iode 
sauf aux extrémités ; leur paroi est distinctement épaissie. Celles de l’hyménium. 
un peu plus grêles et étalées (largeur totale du buisson 18-25 /x) sont fortement 
cyanophiles et pseudoamyloïdes et cachent les basides subcylindriques, tortueuses, 
au contenu finement guttulé, 50 (?) X 5-6 /x à 4 stérigmates longs de 6-7 Quel¬ 
ques éléments un peu plus renflés, montrant quelques amas réfringents à paroi 
parfois un peu épaissie dans le tiers inférieur, peuvent être des sortes de gloeo- 
cystides. Aucune réaction au sulfoanisique lors de la récolte. On voit aussi quel¬ 
ques hyphes à paroi mince, souvent tortueuses, X 1,5 ^ à sommet parfois ramifié. 

Spores subelliptiques allongées, déprimées sous l’apicule qui est déjeté, 
(11 )-12-14-(15) X (4)-5 /x à paroi lisse non amyloïde, un peu crème orangé en 
masse sur le frais (cette couleur disparaît par la suite), uninucléées. 

Etude des mycéliums : 

Monosperme : d’obtention difficile, les cultures n’ont pu être gardées ; articles 

uninucléés. 

Polysperme : n’a pas résisté au premier repiquage, notons cependant la présence 
de boucles et de dicaryons, de dichophyses, de renflements nombreux (chlamydo- 
spores en formation ?) et d’éléments au contenu réfringent ne réagissant pas dans 
les sulfo-aldéhydes. 

Récoltes : LY 5529, sur Trachyphrynium sp. mort à 2 m du sol, bords de la 
Lolomo avant M’balé, 22 mai 1965, TYPE ; on peut y rapporter aussi LY 5419 
en reprise de végétation, sur gros bois au sol, La Maboké, 13 mai 1965. 

Discussion : Nos récoltes se situent dans le voisinage de V. pectinata (Burt) Rog. 
et Jacks. et fusispora Cunn. mais ne peuvent être identifiées à ces espèces. Nous 
noterons par exemple que V. [irma ne possède pas les cystides abondantes et 
les petites dichophyses (« entire cluster only 5-10 m in diam. ») signalées par 
Gilbertson (1965) chez V. pectinata. De V. fusispora, dont nous avons pu étu¬ 
dier un fragment du type (in K), notre espèce diffère tout d’abord par sa cou¬ 
leur sur le frais, sa cohérence et sa très grande richesse en dichophyses de 
plus fort calibre dans toute son épaisseur. C’est donc essentiellement par sa 
couleur et sa solidité qu’elle se distingue aisément des espèces voisines fragiles, 
fendillées naturellement et pulvérulentes sous l’aiguille de prélèvement. Par cela 
elle se rapproche de Vararia albo-cincta (Berk.) Berthet et Boid., espèce afri¬ 
caine épaisse, coriace, à chair colorée s’assombrissant beaucoup dans la potasse 
et c’est sans doute avec cette espèce que la parenté est la plus étroite. Toute¬ 
fois les spores de V. albo-cincta sont plus courtes et un peu plus larges, ce 
qui leur donne un aspect bien différent (Berthet et Boidin, 1966). 


29 


Source : MNHN, Paris 




PLANCHE III — Spores de divers Scytinostroma : 

1 - Sc. duriusculum LY 5518 

2 - Sc. aff. preestans LY 5453 

3 - Sc. luteolum, Paratype LY 5513 

4 - Se. luteolum, Type LY 5444 

III. — Le genre SCYTINOSTROMA Donk 

Depuis la publication de notre clé situant les neuf espèces connues dans 
ce genre (1960), une seule espèce a é*é décrite, S. hemidichophyticum Pouzar 
(1966). nom qui doit être appliqué au Vavaria pallescens sensu Malençon (1952) 
Ce champignon se situe à la charnière des genres Vararia et Scytinostroma et 
souligne bien l'impossibilité d'éloigner ces deux taxums dans des familles distinctes 
comme le fait Donk (1964). Leur parenté est même si étroite que l'on peut douter 
du bien-fondé de leur niveau générique. 

Scytinostroma duriusculum (Berk. et Br.) Donk 

Nous avons décrit cette espèce du Congo-Kinshasa (1960, p. 286) et ne 
donnerons ici que quelques détails complémentaires. Le champignon adhérent, 
coriace, à marge brusque un peu villeuse, blanchâtre, est. en bonne sporulation, beige 
(10 YR 7p3) à isabelle terne (7,5 YR 7/4) éclairci par une pruine abondante 
(7/2) parfois plus coloré près de la marge, cannelle terne (7.5 YR 6/4). 

Rappelons que les hyphes génératrices sont sans boucles et que sur sporée 
les basidiospores, blanches en masse, subsphériques, un peu plus larges que hautes, 
mesurent 4,8-6,2 X 5-6,5 y ; leur paroi lisse au microscope photonique est amyloïde. 
Les gloeocystides, assez fréquentes, réagissent plus ou moins vivement dans le sul- 
fo-anisique. Les spores sont binuclées. 

Etude des mycéliums : 

Monosperme : non obtenu à partir de spores africaines. Signalons cependant 
que les haplontes issus d’une récolte martiniquaise sont uninucléés. 

Polysperme : 

Croissance : moyenne à lente (remplit la boîte à 5 ou 6 semaines). 

Aspect : mycélium aérien blanchâtre, peu épais mais subfeutré avec plages 
un peu grumeleuses ; dessous inchangé, mais la culture est très localement 
brune sous la bouture ; légère odeur fruitée. 


30 


Source : MNHN, Pans - 








Microscopie : 

marge : hyphes peu régulières, plus ou moins noueuses à submoniliformes. 
souvent subdichotomes, X 3,2-4,8 m. à cloisons simples. 

mycélium aérien : hyphes à paroi mince, sans boucles, X 1.5-2,2 \>-. par¬ 
fois renflées jusqu'à 6 ou 7 v et à contenu dense ; des sortes de gloeocys- 
tides (par exemple: 18 X 7 y. ou plus allongées), au contenu granuleux 
sulfoaldéhyde positif, puis nul, naissent souvent latéralement. Quelques 
hyphes, X 0,8-1.5 /*, à paroi épaissie, congophile et pseudoamyloïde, lâche¬ 
ment ramifiées. Beaucoup de cristaux, certains formant des gaines cristal¬ 
lines épaisses. 

mycélium submergé : à côté d'hyphes plus ou moins régulières X 1,2-5 y.. 
beaucoup d'éléments renflés, irréguliers, parfois subsphériques, pouvant rap¬ 
peler des bulbilles sensu Nobles ; des hyphes étroites, X 2 /x, portent de 
nombreux rameaux courts à paroi mince, à aspect de dendrophyses. 

Cytologie : articles binucléés. 

Oxydases: ac. gallique : + + + (+), 0 gaïacol : + + + • 0 

p.-crésol : léger précipité tyrosine : + + + +. 0 

blanc 

Code : 2-6-8-12-15-(22)-26-32-36-(38) -(45-46)-53-54-(62 ). 

Récoltes : LY 5420 sur Triplochyton scleroxylon (Sterculiaceæ), La Maboké. 
13 mai 1965; 5515 et 5518, sur branches et tronc, Bopenda, plantation de la 
S.E.N.A., 2û' mai 1965. 

Répartition : Décrite de Ceylan. cette espèce a été signalée en Afrique du Sud 
et au Congo-Kinshasa. A notre connaissance, elle existe aussi en Amérique 
centrale et en Amérique du Sud. 

Discussion : Ce Scytinostroma tropical est très étroitement apparenté au 5c. por- 
tentosum de la zone tempérée, ce dernier possédant en effet, comme nous 1 avons 
siqnalé en 1958. des sulfocystides jamais signalées dans les descriptions. Les 
caractères culturaux sont semblables, mise à part la vitesse de croissance. 


Scytinostroma aff. præstans (Jacks.) Donk 

Nous rapportons avec hésitation une récolte centrafricaine à cette espèce que 
Jackson a décrite d'Amérique du Nord en 1948 et qui fut retrouvée en buede par 
Eriksson (1958). 

Le lecteur se reportera à la description de Jackson et aux illustrations de 
cet auteur et d'Eriksson (p. 72). 

La taille et la forme des basidiospores étant les principaux caractères micro- 
qraphiques utilisables dans le genre Scytinostroma. nous préciserons que les spores 
de la récolte africaine, qui apparaissent très légèrement rosées apres depot en 
masse, sont fusiformes allongées avec zone apiculaire oblique, uninudeées. et 
mesurent 11.2-13 X 2,7-3,2 ja (pl. 3, fig. 2). Ces données correspondent a celles 
des auteurs précités. Nous devons toutefois remarquer que notre specimen centra¬ 
fricain possède d'étroits éléments gloeocystidiens au contenu réagissant moyenne¬ 
ment dans le sulfo-anisique non signalés jusqu’ici. Les réactifs sulfo-aldehydiques 
ont déjà permis de déceler des gloeocystides dans des espèces réputées ne pas en 
posséder comme 5c. portentosum par exemple. D'autre part, alors que Jackson 
signale des boucles et qu'Eriksson en figure, celles-ci ne sont guère discernables 
dans notre récolte. C’est pourquoi nous ne pouvons 1 identifier au 5c. præstans 
boréal. 


31 


Source : MNHN, Paris 



Nous avons trouvé dans le Midi de la France (LY 4704, Port d’Alon, Var. 
avril 1964 sur Quercus coccifera et cône de pin) un spécimen sans doute plus 
proche de notre récolte africaine. Comme lui il possédait des gloeocystides réagis¬ 
sant même beaucoup mieux au sulfo-anisique, des boucles très rares dans le car- 
pophore comme dans la culture polysperme aux articles cependant binucléés. 

Récolte : LY 5453, sur Strychnos (Loganiaceæ), branches mortes en l’air, 
La Maboké, 17 mai 1965. 


Scytinostroma luteolum nov. sp. 

Resupinatum, membranaceum tenue, satis tenax, pallide alutaceum, 50-170 p, 
crassum, ex paucis hyphis generativis fibulatis præsertimque hyphis tunica incras- 
sata, hyalina, pseudoamyloideis et maxime cyanophilis, parum ramosis constante ; 
gloeocystidiis sulfoaldehydum ope coloratis ; sporis ellipsoideis vel in formant S 
producti curvatis, (11 )-12-15-(16) X 3,5-4 i>, tunica levi, haud amyloideis. coactis 
pallide aurantiacis. — Lignicola, in Africa media. 

Etalé, membraneux mince, assez tenace sous l'aiguille, lisse ou plus souvent 
rugueux car il épouse toutes les aspérités du support. Alutacé pâle (10 YR 9/4. 
9/6) à la récolte, il devient plutôt crème jaunâtre (2,5 Y 9,25 à 9,5/4 ou même 
9,25/3 à 9/4). à marge similaire ou très étroitement pruineuse. 

Epais de 50-170 /x, il est formé essentiellement d’hyphes enchevêtrées, 
lâchement à la base puis plus densément, à paroi épaissie hyaline, pseudo¬ 
amyloïde et très cyanophile, larges de 0,8-2 p dans le Melzer mais gonflant jusqu’à 
3.8 /x dans la potasse (3 % ) tandis que le lumen s’oblitère ; elles sont peu ramifiées, 
molles et dépassent les basidioles sur lesquelles elles retombent. Quelques hyphes 
génératrices X 1,8-3 p à paroi mince, bouclées. Des cristaux peuvent s accumuler 
localement, surtout à la base de la fructification. Pas de strates. Gloeocystides irré¬ 
gulières (par exemple 36 X 5-7 p) au contenu granuleux réfringent, réagissant sou¬ 
vent nettement dans les sulfo-aldéhydes lors de la récolte, beaucoup moins nettement 
après quelques semaines. 

Basidioles fusiformes, courtes qui s'allongent ensuite en tube sinueux. Spores 
elliptiques élancées, à apicule oblique, souvent en « S » étiré, (11 )-12-15-(16) X 3,5- 
4 /x, à paroi mince, lisse et non amyloïde ; colorées en rose orange clair en masse 
quand elles sont fraîches, cette couleur s'estompe rapidement. 

Etude des mycéliums : 

Polysperme : 

Croissance : moyenne ; boîte couverte à quatre semaines. 

Aspect : marge appliquée et aérienne raide, ciliée ; mycélium aérien peu 
abondant, aranéeux à disposition légèrement rayonnante, un peu floconneux 
à franchement alvéolé à la marge et contre le verre où il exsude des gouttes 
ambrées. Dessous inchangé ; odeur très faible. 

Microscopie : 

marge : hyphes axiales, X 3,8-5 /x, à paroi mince, bouclées. 

mycélium aérien: hyphes, X l,2-4-(6) /x bouclées; certains éléments 
grêles ont un contenu guttulé qui réagit dans le sulfo-aldéhyde. 

mycélium submergé : hyphes à paroi très mince riches en gouttes d'huile, 
larges de l,5-5-(6) p, toutes bouclées ; nombreuses cloisons de retrait. 

boucles : constantes. 


32 


Source : MNHN, Paris 



Cytologie : binucléé. 

Oxydases : ac. gallique : 4- + + (+ ). 0 gaïacol : 4- 4- 4-, 0 
p.-crésol — tyrosine : — , tr. 

Code : 2 a-3 c-7-15-32-36-38-44-54-64. 

Récoltes : LY 5444 sur branche, forêt de Lolomo à Motouka, 15 mai 1965. 
TYPE; LY 5513 sur Manniophytum africanum ( Euphorbiaceee ) et feuilles 
mortes, Bopenda, 20 mai 1965. 

Discussion : Cette espèce se situerait dans notre clé de 1960 (p. 285) auprès de 
5. præstans, espèce avec laquelle elle est certainement affine, mais les spores 
sont de largeur plus grande et de forme différente ; la couleur est plus jaunâtre 
sur le frais d'où le nom proposé (dans ces conditions S. præstans a une teinte 
crème rosé ). 



ulfo 






-rsr 

ASTEROSTROMA 








medium . 

— 

+ 


— 

— 

2 


ochroleucum . 

fulvum . 

- 

- 

2 

1 



2 


VARARIA 
subg. Vararia 









— 

— 


— 

— 

2 

hétérocytique 


— 

— 

1 

+ 

— 

2 

(normal) 

firma . 

— 

— 

1 

-1- 

— 

2 

normal 

subg. Dichostereum 








granulosa ( 1 ) . 

+ f* 

+ 


+ 

+ 

2 

(subnormal) 

eifuscata (2) . 

rhodospora (3) ... 

+ * 

+ 

2 

+ 

$ 

2 

hétérocytique 

SCYTINOSTROMA 








portentosum . 

+ 

+ 

2 

— 

— 

2 

subnormal 


-i- 

+ 

2 

— 

— 


(subnormal) 

hemidichophyticum. 

+ 

+ 

2 

— 

— 

2 

subnormal 

galactinum . 

+ 

— 

1 

+ 

— 

2 

(normal) 

luteolum . 

aff. præstans . 

+ 


1 

1 



2 

(normal ) 


Tableau i 

H) selon Moxwell 1954 

(2) selon Nobles 1942 

(3) selon Worcup et Talbot 1965 
* selon Gilbertson 1965 

f. signifie faible ; les parenthèses { ) encadrent les résultats probables mais incomplètement établis, la culture 
monosperme ou la germination n'ayant pas été obtenue. 


Notre connaissance des cultures, des réactions aux sulfo-aldéHydes, de la 
couleur des spores fraîches en masse... est encore très fragmentaire chez les Lach- 
nocladiaceæ ; en se référant au tableau I, qui résume l'essentiel des données 
acquises à ce jour, quelques correspondances peuvent cependant être d'ores et déjà 
évoquées. Des espèces bouclées et non bouclées coexistent dans les genres Vararia 
et Scytinostroma, et dans les trois genres des espèces à spores amyloïdes et non 

33 


Source : MNHN, Paris 






























amyloïdes. S’il ne semble pas y avoir de lien entre boucles et amyloïdie, par contre 
toutes les spores non amyloïdes sont' uninucléées, toutes les spores amyloïdes sont 
binucléées et généralement subsphériques. Dans tous les cas, indépendamment du 
comportement nucléaire de l’haplonte et de la présence ou de l’absence de boucles 
sur le mycélium secondaire, ce dernier est toujours régulièrement binucléé. 

Tout ceci souligne aussi bien la parenté de ces trois genres que la variation 
des caractères (boucles, amyloïdie, couleur des spores, réaction aux sulfo-aldéhydes) 
à l'intérieur de chacun d'eux. On peut se demander, comme Eriksson (1954) à 
propos d’Æ fulvum, si cette espèce à spores non amyloïdes est suffisamment appa¬ 
rentée aux autres Asterostroma. et, en généralisant, si espèces à spores amyloïdes 
et non amyloïdes doivent cohabiter dans un même genre. 

Il nous semble prématuré d’en décider pour Asterostroma où une seule espèce 
à spores non amyloïdes est connue, et pour Scytinostroma. Par contre, le genre 
Vararia paraît se scinder aisément en deux groupes bien caractérisés : V. granu- 
losa, effuscata et rhodospora s'opposant aux trois autres de notre tableau à la fois 
par leurs spores amyloïdes (et binucléées). la présence de conidies dans les cultures 
et la réaction des gloeocystides. Aussi nous proposons de reprendre le nom du genre 
Dichostereum Pilât {Ann. Mycol. 24: 223, 1926) dont le type D. durum (Bourd. 
et Galz.), c'est-à-dire V. pallescens (Schw.) Rog. et Jacks., a des spores amyloïdes 
verruqueuses, comme sous-genre de Vararia : Vararia Karst. 1903 subg. Dichoste¬ 
reum (Pilât) nov. comb., créant automatiquement le subg. Vararia pour les espèces 
à spores non amyloïdes comme le sont celles du type du genre Vararia : V. alu- 
taria (Berk. et Curt.), c'est-à-dire V. investiens (Schw.) Karst. 

[Laboratoire de Mycologie associé au C.N.R.S.. 

Faculté des Sciences de Lyon.) 


34 


Source : MNHN, Paris 


BIBLIOGRAPHIE 


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speeies. American Midi. Natur., 76, p. 222-229. 


35 


Source : MNHN, Paris 






Source : MNHN, Paris 



ENTOMOLOGIE 


Un nouveau genre de Diaspidini-Chionaspidina (Coccoidea) 
de la forêt équatoriale centrafricaine * 


par A.S. BALACHOWSKY 


D. FERRERO ’ 


L’étude des matériaux de Cochenilles récoltées par l’un de nous (A.S.B.) 
au cours de ses missions en 1964 et 1966, au Laboratoire du Muséum national 
d’Histoire naturelle, à La Maboké (République Centrafricaine), fait progressivement 
apparaître l'existence d'une faune afro-équatoriale qui était restée inconnue jusqu ici. 
Cette faune semble limitée à la zone de la forêt primaire et s'étendre au-delà, 
dans les enclaves de forêt secondaire ou de savane, provenant de la destruction 
par déboisements artificiels ou par feux de brousse de la silve originelle. Ces élé¬ 
ments faunistiques qui renferment des genres et des espèces aberrants, n’ont pas été 
retrouvés jusqu’ici dans les autres régions naturelles de l'Afrique et sont, en tout 
cas, nettement distincts de la « faune de savane » bien connue aujourd’hui, qui 
occupe une vaste aire de répartition à travers le Continent africain. 

Il nous paraît encore prématuré d'établir une synthèse sur la structure fau¬ 
nistique de ce peuplement afin de préciser limportance qu’il occupe au sein du 
« complexe faunistique » afro-équatorial. Cependant, dans la limite de la connais¬ 
sance des matériaux actuellement acquis, il apparaît que la faune centrafricaine du 
bassin de l’Oubangui se révèle différente de celle de la forêt camerounaise. Cette 
dernière a fait l’objet d'une étude de Lindinger, 1909 [1] et d'une série de travaux 
publiés par l’un de nous, consécutifs à une mission effectuée en 1952 dans les 
principales régions forestières de ce pays, qui furent successivement prospectées [2]. 
De même, les « éléments centrafricains » ne paraissent pas se retrouver parmi les 
matériaux de la faune du bassin du Congo proprement dit, plus méridionale et 
équatoriale. En effet, les matériaux récoltés par les entomologistes belges et fran¬ 
çais, dans les différentes régions du bassin du Congo, nous ont été confiés pour 
étude par le Musée Royal de l'Afrique centrale de Tervuren (Belgique). Leur 
étude a déjà fait l'objet d'un travail d'ensemble pour la famille des Diaspididæ [1], 

La présente note comprend la description d'un nouveau genre particulièrement 
aberrant de Diaspidini-Chionaspidina originaire de La Maboké. 


Heimaspis gen. nov. 

Diaspidini-Chionaspidina ayant les caractères généraux de la sous-tribu, 
telle que lont défini Balachowsky [3] et Borchsenius [4] : 

— Bouclier femelle très étroit, mytiliforme, allongé, blanc pâle avec les exu- 
vies larvaires plus foncées, rejetées en avant. 

Puparium mâle profondément tricaréné. 


* Contribution à l'étude des Coccoidea de l'Afrique tropicale et équatoriale, 9* note. 

’* Avec une planche exécutée par Gérard Langlois, préparateur à l'Institut Pasteur (Service de Parasitologie 


Source : MNHN, Paris 







Source : MNHN, Paris, 














_Femelle adulte, allongée, étroite. Tête pourvue d'un lobe frontal bien 

marqué ; tubercule oculaire présent ; tubercule antennaire surmonté de deux soies ; 
stérigmates antérieurs glandifères chez le génotype. 

Mésothorax et métathorax tapissés ventralement d'une bande transversale 
de petites crêtes triangulaires en relief, fortement sclérosées, formant une ceinture 
discontinue sur la largeur de ces deux segments. Epipleures des segments II et III 
armées chacune d'une très grosse épine glandulaire insérée sur un mamelon charnu 
dans lequel débouchent trois longues glandes tubulaires. 

Pygidium à Li fortement divergentes (phenacaspiformes) enfoncées dans la 
marge pygidiale où elles forment une encoche profonde en forme de V ; conjuguées 
à leur base par une sclérose formant un arc complet ( zygotic lobes de Hall). Pré¬ 
sence d'une paire de petites soies à la base de Lj. 

L 2 et Ls bien développées, arrondies, asymétriques chez le type et dépour¬ 
vues de toute trace de lobule externe (L» b et L 3 b). 

Ouverture anale circulaire, située au centre du pygidium. Système glandu¬ 
laire pygidial représenté principalement par des macropores marginaux (trois 
éléments sur VI-VII) répartis sur les segments VII à III inclusivement. Ces 
macropores ont une ouverture ovalaire obliquement dirigée, qui fait saillie sur la 
marge pygidiale par de légers processus subtriangulaires. 

Eléments submarginaux peu nombreux, surplombant immédiatement les élé¬ 
ments marginaux à raison de deux éléments au maximum sur les segments V à III 
inclus. Absence d'éléments submédians, excepté chez certains individus (et non sur 
tous, du génotype) sur V où ils sont limités à un ou deux micropores de diamètre 
nettement inférieur aux éléments marginaux et submarginaux. 

Epines glandulaires marginales spiniformes non jumelées chez le génotype 
et disposées métamériquement à raison d’un élément sur VIII à IV inclus. Absence 
d'épines glandulaires médianes et de macropore impair médian. 

Glandes circumgénitales présentes chez le génotype, disposées en cinq 
groupes. 

Remarques. — Ce genre prend place parmi les Diaspidini Chionaspidina à 
côté des autres genres «phenacaspiformes» africains décrits par Hall [5], c est- 
à-dire à palettes médianes divergentes et' conjuguées par un arc médian sclérosé 
complet, enfoncées dans la marge pygidiale qu elles entament par une encoche en 
forme de v ou en U. 


Légende de la planche * 

Heimnspis centra/ricanus n. sp. : 1. Bouclier Ç. — 2. puparium c?. —3. 9 adulte, 
caractères généraux microscopiques. — 4. id., lobe frontal. — 5. id., tubercule oculaire. — 
6. id., différents types antennaires. — 7. id., stigmate antérieur. — 8. id., stigmate posté¬ 
rieur. — 9. id., détail des crêtes métathoraciques. — 10. id., micropores métathoraeiqucs. 

II. ül., détail d’un micropore ventral. — 12. id., épine glandulaire géante des segments II et 

III. — 13. id., micropore submédian dorsal du segment IV. — 14. id., détail de la marge 
pygidiale. 


Gérard 


39 


Source : MNHN, Paris 






Il se distingue des genres similaires (Tecaspis Hall ; Phenacaspis Cooley 
(s. str.) ; Rolaspis Hall et Voraspis Hall), qui possèdent également des palettes 
médianes (L,) conjuguées, soudées à leur base, par toute une série de caractères 
importants, notamment : 

a) Présence d'un lobe frontal bien marqué. 

b) Présence d’une ceinture de crêtes sclérosées en relief, sur la face ventrale du 
mésothorax et du métathorax, formant une ceinture discontinue. 

c) Présence de deux très robustes épines glandulaires sur les segments II et III, 
différentes en taille et structure, des épines glandulaires margino-pygidiales. 

d) et L.( bien développées mais dépourvues de lobules externes. 

e) Système glandulaire pygidial réduit presque exclusivement aux macropores 
marginaux avec quelques éléments submarginaux mais dépourvus d'éléments 
submédians. Ceux-ci font également totalement défaut sur les segments pré- 
pygidiaux. 

Cet ensemble de caractères importants justifie pleinement la création de ce 
nouveau genre que nous dédions au Professeur Roger Heim, Directeur et créateur 
du Laboratoire de La Maboké, du Muséum national d’Histoire naturelle, en Répu¬ 
blique Centrafricaine. 


Heimaspis centraf ricanas n. sp. 


Caractères macroscopiques. — Bouclier femelle (fig. 1 ) étroit, allongé, 
rectiligne ou légèrement recourbé, faiblement élargi vers l'apex, de coloration 
blanc pâle, translucide, avec deux bandes longitudinales parallèles marginales 
plus blanches sur leur face interne, correspondant à la zone de fixation sur la 
plante. Exuvies larvaires rejetées en avant, de coloration brunâtre. Larves visibles 
par transparence sous le bouclier. 1 = 2 à 2,3 mm. 

Puparium mâle relativement court et large (fig. 2), de coloration très claire, 
d’un blanc argenté translucide. 1 = 1 mm. 

Caractères microscopiques. — (femelle adulte). Forme du corps allongée, 
à côtés subparallèles avec le maximum de largeur au niveau du segment III de 
l’abdomen (fig. 3). 

Antennes à tubercule arrondi surmonté de deux robustes soies recourbées, 
de longueur inégale ou égale entre elles. Chez certains individus, ces deux soies 
sont fusionnées sur une partie ou presque la totalité de leur longueur (fig. 6). 

Présence d’un épaississement frontal arrondi et sclérosé, situé sur la zone 
médioventrale du prosoma entre l'arc supérieur du tentorium et le niveau anten- 
naire (fig. 4). Tubercule oculaire légèrement saillant (fig. 5). 

Stigmates antérieurs pourvus d'une seule glande péristigmatique (fig. 7), 
souvent cachée par un repli cuticulaire de la fossette stigmatique. Stigmates posté¬ 
rieurs dépourvus de glandes (fig. 8). 

Cuticule de la face ventrale du mésonotum tapissée dans sa zone submé¬ 
diane d'une série de petites crêtes en relief, subtriangulaires, de taille inégale 
entre elles (fig. 9), fortement sclérosées, formant une ceinture discontinue sur 
chacun de ces deux segments (fig. 3). Sur le mésothorax, on compte 12 à 16 
crêtes et le groupement est interrompu dans la zone médiane. Sur le métathorax. 
la ceinture est continue, excepté dans les zones submarginales ; elle comprend 30 
à 36 crêtes en relief (fig. 3). 

40 


Source :MNHN, 




Caractères du pygidium. — Pygidium pourvu de trois paires de palettes 
(Lj, L 2 , U) bien développées. 

L, enfoncées dans la marge pygidiale (fig. 14, L,). nettement divergentes, 
avec le bord externe beaucoup plus court que le bord interne. Celui-ci est fine¬ 
ment crénelé et forme une encoche bien marquée en v dans l’espace médian de 
la marge pygidiale. L, conjuguées entre elles par une forte sclérose interne for¬ 
mant un arc continu. 

L 2 arrondies, convergentes et asymétriques (fig. 14, L 2 ). totalement dépour¬ 
vues de lobule externe (L 2 b). L 3 , de même forme mais plus convergentes et plus 
asymétriques que L 2 (fig. 14. L 3 ), également totalement dépourvues de lobule 
externe (L 3 b ). 

Epines glandulaires intersegmentaires spiniformes, effilées, de taille sensi¬ 
blement égale entre elles, insérées à raison d'un élément par segment pygidial, 
jusqu’au niveau du segment IV inclusivement (fig. 3 et 14). Sur les segments II 
et III. présence d'une épine glandulaire de taille anormalement développée, nette¬ 
ment plus robuste et plus large à la base que celles du pygidium. Ces épines sont 
insérées sur des tubercules charnus des épipleures abdominales correspondantes 
(fig. 12). et chacune d’entre elles est tapissée intérieurement de trois glandes 
tubulaires à chapiteau. 

Sur la face pleuro-ventrale du segment I, présence d'épines glandulaires 
courtes (4 à 5 éléments) ayant l'aspect de tubercules glandulaires. La marge méta- 
thoracique présente un ou deux tubercules glandulaires accompagnés d’un petit 
groupement de micropores (fig. 10). 

Ouverture anale circulaire, d'un diamètre nettement inférieur à la largeur de 
L,, insérée dans la zone centrale du pygidium (fig. 3). 

Système glandulaire dorsal du pygidium représenté par : 

a) des macropores marginaux répartis comme suit : 

Absence de toute trace d’élément sur VIII ; 1 élément sur VII débouchant 
entre L, et L» ; 2 éléments sur VI (entre L 2 -L 3 ) ; 2 éléments sur V ; 2 éléments sur 
IV ; 2 éléments sur III. 

Les éléments marginaux débouchent sur la marge pygidiale dans une saillie 
triangulaire bien marquée. 

b) des macropores submarginaux accolés aux précédents, peu nombreux, disposés 
à raison de 2 éléments sur V, 2 éléments sur IV et 3 éléments sur III, comme 
l’indique la figure 3. 

Tous les macropores marginaux et submarginaux ont une ouverture ovalaire 
dirigée obliquement (fig. 14). 

c) des macropores submédiansi nuis ou réduits à 1 ou 2 micropores de taille net¬ 
tement inférieure aux éléments marginaux, présents exclusivement dans la zone 
submédiane du segment IV (fig. 13). 

Absence de toute trace de macropores ou micropores sur les segments pré- 
pygidiaux. 

Glandes circumgénitales présentes, disposées en cinq groupes correspondant 
aux formules : 3-4 ; 6-8 ; 6-7. 

Absence de toute trace de macropore sur l’ensemble de la face ventrale du 
corps mais présence de quelques micropores à ouverture circulaire (fig. 11) 
insérés dans la zone submédiane des segments prépygidiaux, la zone pleuroven- 
trale de l'abdomen et de la région céphalique, comme l’indique la fig. 3. 


41 


Source : MNHN, Paris 



Biologie - Habitat. — Cette espèce, qui constitue le génotype du g. 
Heimaspis, a été découverte au nombre d'une colonie, sur le limbe d’une feuille 
d’un grand arbre indéterminé de forêt de La Maboké, avoisinant le Laboratoire du 
Muséum national d'Histoire naturelle. 

Type et co-type: in coll. Coccoidea Mus. nat. Hist. nat. de Paris, N° 3118. 


BIBLIOGRAPHIE 


[1] Lindinger (L.), 1909. — Afrikanische Sehildlâuse I. Diaspiden aus Kamerun. Jdhr. 

Hamb. TFiss. Anst., p. 13-42, Hamburg. 

[2] Balachowskt (A.S.), 1956-1958. — Les Cochenilles du Continent africain noir. Vol. I 

Aspidiotini l r ® partie. Vol. II Aspidiotini 2’ partie, Odonaspidini et Parlutorini. 
Ann. du Musée Royal du Congo belge Se. Zool., vol. 3 et vol. 4, Tervuren. 

[3] Balachowskt (A.S.), 1954. — Les Cochenilles paléarctiques de la tribu des Diaspidini. 

Mém. scientif. de l’Institut Pasteur, Paris. 

[4] Borchsenius (N.S.), 1965. — Essay on the classification of the armored scale inseets 

Diaspididae. Rev. Ent. de l’U.R.S.S., XLIV (2), p. 362-376, publ. Acad. Sc. Moscou, 
Léningrad. 

[5] Hall (W.J.), 1946. — On the Ethiopian Diaspidini (Coccoidea). Trans. R. Ent. Soc. 

London, vol. 97 (pt. 20), p. 459-583, London. 


(Muséum national d'Histoire naturelle 
et Institut Pasteur de Paris.) 






Un Hemirrhipidæ nouveau de la République Centrafricaine : 
Calais carayoni n. sp. (Col. Elateridæ) 

par Claude GIRARD 


Au cours d’une mission en République Centrafricaine en 1964, M. J. Carayon 
a rapporté un petit lot de Coléoptères Elateridæ dans lequel nous avons reconnu 
une espèce nouvelle, appartenant au Genre Calais Castelnau. Cette belle espèce 
que nous lui dédions, a été reprise, au cours d’une chasse à la lumière, par 
M. R. Pujol en 1966. 

C’est' E. Fleutiaux qui, dans son très intéressant travail sur les Hemirrhi¬ 
pidæ malgaches, a su montrer que certaines espèces africaines, généralement 
comprises dans le Genre Alaus Eschscholtz, n'étaient pas à leur place. Je me suis 
penché attentivement sur ce problème et j'en déduis à présent que ce n'est pas 
« certaines espèces », mais toutes les espèces africaines habituellement cataloguées 
dans le Genre Alaus, qui doivent être intégrées au Genre Calais Castelnau. D’autre 
part, le Genre Calais devra lui-même être scindé en plusieurs Genres et Sous- 
genres, car il est bien évident que les Calais excavatus Fabricius. C. macer Candèze 
et C. carayoni n. sp., pour ne donner que cet exemple, n'ont comme affinités réelles 
que les caractères qui les rattachent à la même Sous-famille. 

Une longue étude taxinomique, concernant les Elatérides du Mont Nimba 
(Côte-d’Ivoire et Guinée), est actuellement en cours; des précisions se rapportant 
aux deux Genres cités plus haut paraîtront dans ce travail. 

Enfin, je tiens à remercier vivement mon excellent collègue et ami Roland 
Bénard, assistant au Laboratoire d’Entomologie du Muséum, qui a bien voulu me 
confier l’étude de l’abondant matériel récolté par M. Pujol, et la petite collec¬ 
tion réunie par M. J. Carayon, dans cette riche région de l'Afrique. 


Calais carayoni n. sp. 

Distribution géographique. — Holotype ; La Maboké, 5-1964, République 
Centrafricaine (J. Carayon). 

Paratype : La Maboké, 24-3-1966, U.V., République Centrafricaine 

(R. Pujol). 

Diagnose. — Longueur: 15 mm, largeur 3,5 mm. Insecte entièrement noir, 
parsemé d'une fine pubescence jaune. Tête légèrement déprimée au milieu ; crêtes 
sus-antennaires peu relevées ; la tête, fortement et densément ponctuée, est recou¬ 
verte de petites soies jaunes plus denses vers l'arrière que sur l'épistome ; les yeux 
sont gros et bien convexes. Pronotum plus long que large, peu convexe, déprimé 
sur le dessus et caréné transversalement au milieu et à la base ; les côtés sont sub¬ 
parallèles et la plus grande largeur en avant du milieu ; angles postérieurs pas 
très longs et bien divergents ; ponctuation forte et très dense ; pubescence jaune, 
courte et espacée, plus dense sur les côtés vers le haut. Scutellum allongé à côtés 

43 


Source : MNHN, Paris 






Source : MNHN, Paris 













parallèles ; nullement convexe ; fortement ponctué. Elytres plus de deux fois plus 
longs que le pronotum, légèrement plus larges que les angles postérieurs de celui-ci ; 
parallèles jusqu'aux deux tiers postérieurs, ensuite régulièrement rétrécis jusqu'au 
sommet ; apex des élytres bien arrondi et très légèrement sinué avant les angles 
apicaux qui sont terminés par une toute petite dent aiguë ; les élytres sont bien 
convexes et légèrement déprimés sur le dessus ; ils sont fortement ponctués et 
plissés à leur base, et plus finement vers le milieu et le sommet. Vestiture formée 
par des petites soies brunes peu visibles et par des soies jaunes légèrement plus 
longues, plus denses, formant des petites taches sans disposition spéciale. Des¬ 
sous noir et' pubescent. Organe copulateur (voir fig. 1 ). 

Affinités. — Cette nouvelle espèce est proche du Calais royi Girard, décrit 
des Monts Loma, en Sierra-Leone ; elle s’en distingue aisément par sa forme moins 
robuste ; les yeux sont moins convexes, les angles postérieurs du pronotum plus 
divergents, les élytres sont plus allongés et moins arrondis au sommet. La vesti¬ 
ture du corps est également bien différente ; jaunes et brunes chez C. carayoni n. 
sp. ; noires, testacées et blanches chez C. royi Gir. ; chez cette dernière espèce, 
les soies noires et testacées forment de grosses taches sur les côtés des élytres. 
L’organe copulateur de C. carayoni a le lobe médian plus étroit et plus effilé à 
l'apex ; la partie apicale des paramères est plus petite. 


BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 


PliEDTiAUX (E.). — Sur certains Hemirrkipides (Col. Elateridœ) ; An. Soc. Eut. France, V. 
61, p. 91-116, 49 fig., 1942. 

Girard (C.). — Note sur deux Elatérides nouveaux des Monts Loma (Sierra-Leone). Bul. 
Inst. Fond. Afr. Noire, 1967. (Sous presse.). 


Centre de Recherches sur les Zones Arides du C.N.R.S. 
et Laboratoire de Zoologie de l'E.N.S., Paris. 




Source : MNHN, Paris 





VIROLOGIE 


Présence 


du virus cytomégalique chez quelques Rongeurs 
d'Afrique équatoriale 

par M"" Jeanne RAYNAUD et M'" c Irène LANDAU 


Nous avons observé des lésions caractéristiques du virus cytomégalique dans 
les glandes salivaires de Rongeurs de l'Afrique équatoriale appartenant aux espèces : 
Thamnomys cutilans (Peters), Stochomys longicaudatus (Tullberg), Pcaomys jack- 
soni (de Winton) et Œnomys hypoxanthus (Pucheran), capturés à la Station 
expérimentale de La Maboké en République Centrafricaine, au Togo et dans la 
région de Brazzaville. Sur les 20 individus, appartenant à ces 4 espèces, que nous 
avons examinés. 7 sont contaminés ; il s'agit d'adultes et les deux sexes sont atteints. 

Les lésions rappellent celles observées chez les autres Rongeurs, en particu¬ 
lier les Mulots et les Campagnols [1] et [2], Elles consistent en cellules hyper¬ 
trophiées présentant des inclusions nucléaires et cytoplasmiques (fig. 1). Elles 
sont très volumineuses chez les Thamnomys (fig. 2), nombreuses et présentant de 
grosses inclusions cytoplasmiques chez XŒnomys (fig. 3). Dans les glandes infec¬ 
tées, des îlots plasmocytaires et lymphoïdes sont toujours présents. Les lésions sont 
généralement localisées dans la glande sous-maxillaire, mais apparaissent quelquefois 
dans la rétrolinguale et la parotide. Aucune lésion n'a été trouvée dans le foie et 
les reins. 

De plus, chez un Praomys. la rétrolinguale présente un type de lésion en 
plaque (fig. 4) qui. découvert chez le Mulot [1] n’avait été retrouvé jusqu'à pré¬ 
sent que chez le Dipodille et le Hérisson [3], 

Ainsi, ces quatre espèces de Rongeurs viennent s'ajouter à la liste connue 
des animaux contaminés de virus cytomégalique. En Afrique, la présence de ce 
virus chez les Rongeurs ne semblait avoir été signalée jusqu à maintenant qu au 
Maroc [3] [4], Mais elle a été signalée en Afrique équatoriale chez quelques 
espèces de singes [5] [6]. De plus, des cas de maladie généralisée chez de nom¬ 
breux nouveau-nés noirs africains ont été décrits ces dernières années [7]. Il 
semble donc y avoir en Afrique des foyers endémiques de cette maladie comme 
il en existe dans de nombreux pays : Chine, Etats-Unis, France. Angleterre. Rou¬ 
manie [8]. 


(5) E. Cowdry et G. Scott - Am. J. Path., 1935, t. 11, p. 647 et 659. 

(6) P. Black, J. Hartley et W. Rowe - Proc. Soc. Exp. Biol, et Med., 1963, t. 112, p. 601. 

(7) P. Sotge, P. Correa, M. Chavreau et eoll. - Bull. Soc. Med. Afr. noire, langue fr., 1966, t. 11, p. 41. 

(8) P. Diosi, M. Radu et G. Bran - J. Comp. Path., 1967, t. 77, p. 41. 


47 


Source : MNHN, Paris 








Fig. 1. — Cellules à inclusions nucléaires dans la glande sous-maxillaire d’un Stocho- 
mys. Hémalun éosine. Gr. : 610. 

Fig. 2. — Cellules à inclusions nucléaires dans la sous-maxillaire d’un Thamnomys. 
L’hypertrophie des noyaux est considérable, les inclusions cytoplasmiques très nombreuses. 
Hémalun éosine. Gr. : 610. 

Fig. 3. — Lésions cellulaires dans la sous-maxillaire de 1 ’Œnomys, présentant de 
grosses inclusions cytoplasmiques. Hémalun. éosine. Gr. : 610. 

Fig. 4. — Lésions en plaques dans la glande rétrolinguale d’un Praomys. Hémalun 
éosine. Gr. : 260. 


Institut Pasteur, 

Service d'Embryologie expérimentale, 
Sannois (Val-d'Oise). 

48 


Laboratoire de Zoologie (Vers), 
Muséum national d'Histoire naturelle. 


Source : MNHN, Paris] 


ZOOLOGIE 


Capture d'Idiurus zenkeri Matschie 1894 (Rongeurs, Anomaluridés) 
dans la région de La Maboké (République Centrafricaine) 

par Francis PETTER 


Les Idiurus sont les plus petits représentants de la famille des Anomalu¬ 
ridés, de répartition strictement africaine. Ces rongeurs, improprement appelés 
« écureuils volants africains », sont mal connus, et le genre Idiurus, en particulier, 
n’est représenté dans les collections des Musées que par de très rares spécimens. 
La capture d’un Idiurus dans la région de La Maboké présente donc un réel intérêt. 

D’après les données de la littérature et les collections du British Muséum de 
Londres, Hayman (1946) a tenté une révision du genre et a fait le point de nos 
connaissances concernant la répartition des trois espèces qu’il reconnaît : 

I. zenkeri Matschie 1894, décrite de Yaoundé, Cameroun (3 ° 51 N 11 0 31 E), est 
la plus petite espèce. Elle est également connue de l’Est du Congo : Medjé 
(2 “25 N 27 "18 E), Avakubi (1 « 18 N 27 “ 35 E), Niapu (2 “ 25 N 
26 0 31 E) où elle est représentée par la forme type. 

I. macrotis Miller 1898, décrite d’Efulen, Cameroun, près de la frontière de Guinée 
espagnole (2 " 46 N 10 “ 42 E), est la plus grande espèce. Elle est repré¬ 
sentée dans la forêt de l’Ituri par une sous-espèce qui se distingue de la 
forme type par sa coloration I. m. langi J.A. Allen 1922. Elle a également 
été trouvée à Medjé. 

I. kivuensis Lônnberg 1917, décrite de Masisi (1 0 25 S 28 0 50 E), 40 miles au 
N-W du lac Kivu, est de dimensions intermédiaires. La forme type est 
connue de Mamfé au Cameroun (5 0 45 N 9 ° 18 E). Cette espèce est repré¬ 
sentée par deux sous-espèces qui se distinguent par des caractères de pig¬ 
mentation : 

I. k. panga J.A. Allen 1922 décrite de Panga (1 0 52 N 26 ° 23 E), dans la 
forêt de l’Ituri. 

I. k. cansdalei Hayman 1946, décrite de Oda, Ghana (5 ° 55 N 0 0 56 W). 

Le spécimen d'Idiurus capturé à La Maboké (4° N 18° E) est référable 
sans ambiguité à Idiurus zenkeri. Il s'agit d'un adulte et ses mensurations 
sont comparables à celles des autres spécimens connus de cette espèce : 


Spécimen 
de La Maboké 


Mensurations extrêmes du crâne 
des spécimens du British Muséum 


21,5 

12,4 

2,5 


Longeur totale : 20 - 21,8 
Largeur bi-zygomatique : 11,9 - 13 
Rangée molaire supérieure : 2,4 - 2,8 


Il faut signaler l'existence dans les collections du Muséum d'une peau sans 
crâne, vraisemblablement référable à Idiurus macrotis, provenant 'de Booué, au 
Gabon (3° S 11 0 58 E). 


BIBLIOGRAPHIE 


Hayman (R.W.), 1947. — Systematie notes on the Genus Idiurus. Ann. Mctg. Nat. Hist. 
13 : 208-212. 



49 


Source : MNHN, Paris 











Source : MNHN. Paris 





NOUVELLES ET ANALYSES 


Cote-d’Ivoire. 

J. Daget et A. Iltis. — Poissons de Côte-d’Ivoire (eaux douces et saumâtres). Mémoires 
de l’Institut Français d’Afrique Noire, N° 74, 380 p., 212 fig., 3 PI. phot. noir, Dakar, 1965. 

Depuis 1882, les connaissances sur les poissons de la Côte-d’Ivoire avaient fait des 
progrès mais il n’existait encore aucun travail d’ensemble. Or, la Côte-d’Ivoire présente un 
grand intérêt à cause de la variété des milieux écologiques qu’on y rencontre. Une étude 
comparative de la faune des différents cours d’eau était donc susceptible de conduire à une 
meilleure compréhension de l’écologie des espèces, de l’histoire du peuplement et de la défi¬ 
nition des régions biogéographiques. 

La partie systématique comporte, pour chaque famille ou chaque genre, un rappel des 
principaux caractères distinctifs et une clé des espèces. Seuls les exemplaires réellement 
capturés en Côte-d’Ivoire sont décrits en détail. Une attention toute particulière est accordée à 
la distribution géographique et des cartes indiquent les lieux de capture. Enfin, la seconde 
partie, biogéographique, aborde le problème de la répartition des Poissons et conduit à la 
distinction de cinq catégories (formes marines, estuariennes, guinéennes et indifférentes), ainsi 
qu’à des spectres régionaux de peuplement. 

La Côte-d’Ivoire offre donc un échantillonnage particulièrement complet des plus 
importants types de peuplements aquatiques susceptibles d’être rencontrés en Afrique occi¬ 
dentale. 

Tous les dessins ont été faits par l’un des auteurs, certains d’après les individus exa¬ 
minés, d’autres d’après des figures déjà publiées et dont les grandes lignes ont été reprises. 


Ouest africain. 

Félix, François Busson. — Etude chimique et biologique des végétaux alimentaires de l’Afri¬ 
que Noire de l’ouest dans leurs rapports avec le milieu géographique et humain. Thèse Fac. 
Sci. Univers. Aix-Marseille, 570 p., 215 fig. noir, 12 PI. h.-t. coul., 18 fév. 1965. 

Ce bel ouvrage du Pharmacien-Colonel Busson servira tous ceux que les problèmes de 
nutrition intéressent. Afin que l’étude des végétaux alimentaires de l’Ouest africain prenne 
pour nous ses dimensions réelles, l’auteur commence par la situer dans son milieu physique 
(géologie, relief, climats, sols, hydrographie), puis dans son milieu biologique qui nous fami¬ 
liarise avec le couvert végétal (forêt dense, savane, Sahel) et le peuplement humain (races, 
groupes ethniques, langues et dialectes, démographie, systèmes de culture, instruments agri¬ 
coles, géographie alimentaire, conservation des aliments). La composition chimique des ali¬ 
ments se précise grâce aux données analytiques des tables alimentaires établies systémati¬ 
quement pour chaque échantillon selon les techniques les plus sûres. L’étude des plantes 
elles-mêmes, qui occupe la plus grande partie de ce travail, décrit les diverses espèces classées 
dans l’ordre de leur familles adopté selon Wettstein dans son ouvrage « Ilandbueli der 
systematischen Botanik ». Cette description s’accompagne, selon leur importance pratique, 
de noms vulgaires et vernaculaires, de leur origine, de leurs modes de culture et d’utilisation, 
de leur composition chimique. De nombreux dessins au trait représentant leurs caractères 
botaniques, des photos en noir et en couleurs montrent des aspects de ces plantes ou de leur 
utilisation. Enfin, un dernier chapitre, traitant de l’origine, de la nature et de l’évolution 
du complexe alimentaire végétal des Africains, montre à quel point il est difficile, en raison 
de facteurs encore mal connus, d’évaluation incertaine ou liés a l’évolution sociale, d’améliorer 
l’équilibre alimentaire en Afrique Noire de l’Ouest, surtout dans le domaine des protides. 


51 


Source : MNHN. Paris 



D. M. Dring. — Gasteromycetes of West Tropical Africa. Mycol. Papers, N° 98, 60 p., 
17 fig., 1964. 

Ces récoltes, faites au cours d’un séjour de plusieurs années, sont une première contri¬ 
bution à la connaissance des Gastéromyeètes de l’Afrique de l’Ouest. L’auteur se propose 
ultérieurement, sinon de compléter, du moins d’entreprendre un ouvrage de référence. C’est 
pourquoi, dès maintenant, il discute la valeur de certaines unités taxinomiques. Les figures, 
autant que possible, sont dessinées à partir du matériel frais. 

P. L. Dekeyser et J. H. Derivot. — Les oiseaux de l’Ouest africain. Fascicule I, Guide 
d'identification illustré traitant de 1.160 espèces. Université de Dakar. I.F.A.N. Initiations 
et études africaines, N° XIX, 508 p., 492 fig., 1966. 

Ce guide, essentiellement pratique, est destiné aux écologistes et. techniciens des Eaux 
et Forêts, aux zoologistes et non aux ornithologistes, aux enseignants, aux chasseurs et même 
aux curieux. Il permet d’identifier des oiseaux fraîchement capturés, c’est-à-dire que l’on peut 
manipuler, et suit la classification de J. Berlioz parue dans un ouvrage semi-scolaire, en fran¬ 
çais, répandu dans bien des bibliothèques. 

Dans leur introduction, les auteurs nous mettent au courant des connaissances actuelles 
et des difficultés rencontrées : les renseignements concernant la ponte, les nids, les caractères 
des œufs et les parures de noces sont encore trop épars pour en tirer des conclusions signifi¬ 
catives. Pour ee qui est des cris et des chants, il n’existe aucune notation vraiment pratique 
et nous ne savons presque rien non plus des migrations intertropieales, à part quelques notions 
purement subjectives. Enfin, la prospection de la bibliographie demande un effort très sérieux 
en raison de la dispersion des travaux dans une multitude de publications. 

Il résulte actuellement de tout cela que, si pratiquement toutes les espèces d’oiseaux 
d’Afrique peuvent être nommées, « beaucoup de nids, d’œufs et même certaines femelles et 
certains mâles sont encore inconnus ». Pendant longtemps, le principe de soumission aux 
autorités, respectables certes, limitait l'interprétation des données relatives aux sous-espèces 
et à leur répartition géographique. Ici, les auteurs s’en libèrent, quand le besoin s’en fait 
sentir, et tiennent compte également des variations individuelles des oiseaux. 

Ce guide s’applique aux régions limitées par le tropique du Cancer, le Darfour, la 
rive droite de l’Ouellé puis de l’Oubangui et du Congo ainsi qu’aux îles du Cap-Vert et à 
celles du golfe de Guinée. 

P. Caclian. — Etude de la répartition de quelques espèces animales et végétales en fonction 
des facteurs pluviothermiques en Afrique de l’Ouest. Bulletin de l’Ecole Nationale Supérieure 
Agronomique de Nancy, Tome VIII, Fase. II, p. 141-161, 11 fig., déc. 1966. 

A l’aide de deux exemples, l’un animal, l’autre végétal, l’auteur expose sa méthode 
d’étude de la répartition des espèces. L’influence du groupement et de la variation de divers 
facteurs sur l’apparition ou la disparition des stations est représentée sur des graphiques 
où les asymptotes à l’hyperbole délimitant l’aire de répartition sont les valeurs limites d’action 
des facteurs considérés. C’est surtout l’interdépendance de ceux-ci qui est mise en relief, d’où 
la nécessité de réaliser toutes les combinaisons possibles. 


République Centrafricaine. 

On annonce le tirage, en fin d’année 1967, de deux séries de timbres nouveaux, propres 
au Centrafrique : l’une concernant 5 champignons, l’autre 3 découvertes préhistoriques, toutes 
deux attachées aux investigations des naturalistes du Muséum à la station de La Maboké et 
autres lieux de la République Centrafricaine. 


IMPRIMERIE VAUCANSON