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Full text of "Catalogue des oiseaux du Canada"

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CANADA 

MINISTÈRE    DES    MINES 

HoN.  Louis  Coderre,  Ministre;    R.  G.  McConnelll,  Sous-MI^^STRE 
COMMISSION    GÉOLOGIQUE,    CANADA 


CATALOGUE 


DES 


Oiseaux  du  Canada 


PAR 


JOHN   MACOUN, 

Naturaliste  à  la  Commission  géologique  du  Canada 


ET 


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JAMES   M.    MACOUN, 

Naturaliste  adjoint  à  la  Commission  géologique  du  CaûqdfL  ^ç. 

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% 


OTTAWA 

IMPRIMERIE   DU  GOUVERNEMENT 
1915 

78870—1 


N°  1529 


Le  catalogue  des  Oiseaux  du  Canada  a  été  publié  en  trois  parties 
dont  la  première  a  paru  en  1900,  et  la  dernière  en  1904.  'Û'.'M 

Tous  les  oiseaux  du  Canada  y  ont  été  énumérés  systématiquement, 
ainsi  que  les  faits  principaux  relativement  à  leur  distribution,  leur 
migration  et  leur  reproduction.  L'intérêt  que  le  public  a  manifesté 
dans  ce  sujet  a  été  démontré  par  la  réception  accordée  au  catalogue, 
l'édition  ayant  été  épuisée  presqu'immédiatement  après  son  appari- 
tion. Dans  l'édition  actuelle  on  a  récrit  une  grande  partie  de  la 
jinatière,  et  ajouté  maints  autres  faits  rapportés,  le  tout  paraissant 
en  un  seul  volume. 


R.  W.   BROCK. 


Ottawa,  le  21  octobre  1909. 


AVIS. 

Ce  catalogue  a  été  publié  primitivement  en  anglais  dans  l'année 
1909. 

AIlNISTÈRE    DES    MiNES. 
Commission  géologique,  Canada. 

L'hox.  \\'.  Templemax,  ministre;  A.  P.  Low,  sous-ministre; 
R.  \V.  Brock,  directeur. 


78870— 1 3^ 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  witin  funding  from 

University  of  Ottawa 


littp://www.arcliive.org/details/cataloguedesoisOOmaco 


PRÉFACE. 

En  compilant  ce  catalogue  les  auteurs  ont  essayé  de  rassembler 
les  faits  relatifs  au  terrain  et  à  la  couvaison  de  tous  les  oiseaux 
connus,  soit  comme  habitant  la  partie  nord  du  continent,  soit  comme  la 
visitant  ou  y  immigrant.  Outre  le  Canada,  les  auteurs  ont  inclus  par 
conséquent  Terreneuve,  le  Groenland,  et  l'Alaska.  La  nomenclature 
et  les  numéros  donnés  dans  l'édition  la  plus  récente,  ainsi  que  les 
suppléments  de  la  «check-li&t»,  publiés  par  l'Union  des  Ornithologues 
américains  ont  fourni  le  principe  de  la  disposition  du  catalogue. 
L'ordre  suivi  dans  les  notes  sur  chaque  oiseau  se  trouve,  règle  générale, 
de  l'est  à  l'ouest.  D'abord  on  cite  généralement  le  Groenland,  puis 
la  Colombie- Britannique  en  dernier  lieu.  Comme  c'est  l'intention 
que  ce  catalogue  soit  populaire  et  pratique  on  commence  par  les 
noms  vulgaires  des  oiseaux,  mais  l'on  traite  les  espèces  dans  l'ordre 
scientifique  et  suivant  la  nomenclature  la  plus  récente.  Tout  en 
reconnaissant  les  différences  sur  lesquelles  ont  été  basés  beaucoup  de 
noms  techniques,  l'auteur  est  d'avis  que  quelques-uns,  dépendant 
comme  ils  le  font  sur  les  variations  locales  et  presqu 'individuelles 
d'un  type  commun,  ne  possèdent  qu'une  valeur  minime  au  point  de 
vue  pratique  ou  pédagogique.  Pour  un  investigateur  de  change- 
ments résultant  d'environnement,  de  telles  différences  sont  très 
intéressantes,  mais  pour  quelqu'un  qui  ne  veut  obtenir  que  des 
faits  relativement  à  la  distribution  de  nos  oiseaux  d'une  manière 
facile,  ces  différences  ne  sont  pas  importantes.  Jusqu'à  la  publication 
de  la  première  édition  de  ce  catalogue,  on  n'avait  fait  aucun  effort 
pour  produire  un  ouvrage  traitant  de  l'ornithologie  de  la  région 
maintenant  incluse  dans  le  Canada  depuis  la  publication  en  1831 
du  ((Faun,a  boreali  Americana»  par  MM.  Swainson  et  Richardson. 
Dans  ce  dernier  ouvrage  sont  compris  des  mentions  séparées  de  tous 
les  oiseaux  observés  au  nord  de  la  latitude  48°.  Les  auteurs  décrivent 
deux  cent  quarante  espèces;  en  outre  ils  ajoutent  vingt-sept  espèces 
additionnelles  de  la  côte  de  l'ouest,  faisant  en  tout  deux  cent  soixante 
sept  espèces  connues  jusqu'à  cette  époque-là. 

Le  premier  essai  de  catalogue  général  de  tous  les  oiseaux  du  Canada 
a  été  fait  en  1887  lorsque  M.  Montague  Chamberlain,  de  St.  John. 


Vi  PREFACE. 

Nouveau-Brunswick  a  publié  «A  Catalogue  of  Canadian  Birds  with 
notes  on  the  distribution  of  the  species».  Antérieurement  à  cette 
date  M.  Thomas  Mclhvaith,  de  Hamilton,  Ontario,  avait  publié  son 
travail  «Birds  of  Ontario»  qui  comprenait  les  oiseaux  connus  dans 
cette  province  seulement.  La  deuxièrrie  édition  de  cet  ouvrage  a  été 
publiée  en  1894,  et  elle  comprenait  317  espèces.  «The  Birds  of 
Manitoba»  par  M.  E.  T.  Seton  a  été  publié  en  1891  par  le  Smithsonian 
Institution,  et,  comme  son  titre  l'indique,  l'auteur  ne  s'occupe  que 
presqu'exclusivement  de  cette  province.  En  1889  M.  C.  E.  Dionne 
de  Québec  a  publié  un  catalogue  concernant  les  oiseaux  de  cette 
province  avec  des  notes  sur  leur  distribution  géographique,  et  en 
1896  M.  Ernest  D.  Wintle,  a  fait  publier  à  Montréal  un  petit  ouvrage 
de  mérite  intitulé  «Birds  of  Montréal».  M.  John  Fannin,  le  conser- 
vateur du  musée  provincial  à  Victoria,  Colombie-Britannique,  a  publié 
un  «Catalogue  of  the  Birds  of  British  Columbia»  dont  la  deuxième 
édition  a  paru  en  1898.  Dans  ce  catalogue  il  a  ajouté  à  sa  grande 
connaissance  celle  de  tous  les  autres  observateurs  de  la  province. 
Depuis  ce  temps-là  une  nouvelle  édition  de  ce  catalogue  a  été  publiée 
par  M.  Kermode,  le  conservateur  actuel  du  musée.  Pendant  que 
d'autres  personnes  furent  occupées  à  recueillir  et  à  publier  les  rensei- 
gnements précieux  contenus  dans  les  ouvrages  ci-dessus,  ainsi  que 
d'autres  de  moindre  importance,  l'auteur,  bien  qu'il  s'occupât  d'autres 
sujets  qui  réclamaient  la  plupart  de  son  temps,  constatait  toujours 
la  nécessité  de  présenter  au  public  ce  catalogue,  et,  depuis  1879, 
a  réuni  des  notes  relativement  à  ses  observations  pendant  tous  ses 
voyages  dans  le  but  de  les  publier,  tandis  que  son  collaborateur 
M.  J.  M.  Macoun  a  poursuivi  des  recherches  semblables  depuis  1885. 
L'auteur  a  passé  l'été  de  1879  et  de  1880  sur  les  prairies  à  l'ouest  du 
Manitoba;  la  saison  de  1881  dans  le  nord  de  cette  province;  l'été 
de  1882  et  1883  le  long  du  bas  du  St-Laurent;  celui  de  1884  aux 
alentours  du  lac  Nipigon;  celui  de  1885  dans  les  montagnes  Rocheu- 
ses et  Selkirk  le  long  de  la  voie  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Paci- 
fique; celui  de  1887  sur  l'île  de  Vancouver,  et  celui  de  1888,  sur  l'île 
du  du  Prince- Edouard.  En  1 885  M .  J .  M .  Macoun  a  passé  le  commen- 
cement du  printemps  ainsi  que  l'été  au  lac  Mistassini,  et  en  1888  a 
voyagé  depuis  le  Petit  Lac  des  Esclaves  en  allant  à  l'est  et  en  suivant 
les  rivières  Athabasca  et  Churchill,  jusqu'au  lac  Winnipeg.  Les  notes 
pour  les  années  ci-dessus  paraissent  sous  nos  propres  noms.  Pratique- 
ment toutes  les  observations  faites  par  chacun  de  nous  depuis  ce  temps 
sont  attribuées  à  M.  William  Spreadborough  qui,  presque  chaque  année, 


LISTE  DES  PRINCIPALES  AUTORITÉS  CITÉES. 


Arctic  Manual  and  Instructions  for  the  Arctic  Expédition,  1875. 
Brooks,  Allan,   diverses   brochures   se  rapportant  aux  oiseaux,  de  la 

Colombie-Britannique    dans      «The    Auk»     et     «The    Ottawa 

Naturalist  )) . 
Bigelow,  Henry  B.,   «Birds  of  the  Northeastern  Coast  of  Labrador», 

The  Auk,  vol.  xix. 
Boutelier,  James,  Liste  des  oiseaux  sur  l'île  au  Sable  dans  «The  Ottawa 

Naturalist  » . 
Bent,  A.  C,   «Birds  of  Southwestern  Saskatchewan » .  The  Auk,  vol. 

XXV. 

Bishop,  Louis  B,  «Birds  of  the  Yukon  Région»,  N.  A.  Fauna,  N°  19. 
Chamberlain,  Montagne,   «A  catalogue  of  Canadian  Birds»  1887. 
Coues,    Elliot,    «Field    Notes   on     Birds    observed    along    the    49th 

Parallel,  1873-74». 
Chapman,  Frank,  «Birds  collected  in  Alaska  by  the  Andrew  J.  Stone 

Expédition  of   1901-1903». 
Dionne,  C.  E.,  «Catalogue  des  Oiseaux  de  la  Province  de  Québec,  1889  » 
Downs,  Andrew,  «Catalogue  of  the  Birds  of  Nova  Scotia,  1887». 
Elliott,  Henry  W.,  «Report  on  the  Seal  Islands  of  Alaska,  1884». 
Fannin,   John,    «A   Preliminary   Catalogue  of   the   Birds  of   British 

Columbia,    1889». 
Fleming,  James  H.,    «Birds  of  Toronto,   Ontario»,  The  Auk,  vols. 

xxiii  and  xxiv. 
Grinnell,   Joseph,    «Birds  of   Kotzebue   Sound,   Alaska»,    «Birds  of 

Sitka,  Alaska». 
Hagerup,  Andras,   «The  Birds  of  Greenland,  1891». 
Kumlien,  Ludwig,    «Contribution  to  the  Natural  History  of  Arctic 

America,  1879». 
Lord,  John  K.,  «A  Naturalist  in  British  Columbia,  1866». 
Macfarlane,  Roderick,   «Proc.  U.  S.  Nat.  Mus.»,  vol.  xiv,  1891. 
Mcllwraith,  Thomas,   «Birds  of  Ontario,  1884». 
Murdock,  John,  «Report  of  the  Expédition  to  Point  Barrow,  Alaska, 

1885». 
Nelson,  E.  L.,   «Report  upon  Natural  History  Collections  in  Alaska 

between  1877-81  ». 


Xll  LISTE   DES    PRINCIPALES    AUTORITES    CITEES. 

Osgood,  VV.  H.,  «Birds  of  Queen  Charlotte  Islancls,  B.C.;  and  Cooks 
Inlet,  Alaska,  N.  A.  Fauna,  N°  21. 

Packard,  A.  S.,  «The  Labrador  Coast,  1 891  ». 

Preble,  E.  A.,  «Birds  of  Keewatln,  N.  A.  Fauna,  N°  22. 

Raine,  Walter,  «Bird  Nesting  in  Northwest  Canada,  1892». 

Reeks,  Robert,  «Notes  on  the  Birds  of  Newfoundland,  Canadian 
Naturalist,  new  séries,  vol.  v,  1870». 

Richardson,  Sir  John,   «Fauna  Boreali-Americana,  185 1  ». 

Ridgway,  Robert,  «Birds  of  North  and  Middle  America,  1901-1908». 

Rhoads,  Samuel,   «Notes  on  British  Columbia  Birds». 

Ross,  Bernard,  On  the  Birds  of  the  Mackenzie  River  District,  Cana- 
dian Naturalist,  vol.  vii,  1862. 

Seton,  E.  T.,  «The  Birds  of  Manitoba,  1891»;  «Bird  Records  from 
Great  Slave  Lake,  »  The  Auk,  vol.  xxv. 

Streator,  Clark  P.,  On  a  collection  of  Birds  made  in  British  Columbia 
in  1889. 

Stone,  Witmer,  «Birds  of  North  Greenland». 

The  A.  O.  U.  Check-List  of  North  American  Birds  and  Suppléments. 

Turner,  Lucien  M.,  «Contributions  to  the  Natural  History  of  Alaska, 
1866»:    «List  of  the  Birds  of  Labrador,  1885». 

Winge,  Herlof,   «Conspectus  of  the  Birds  of  Greenland,  1898». 

Wintle,  Ernest  D.,  «The  Birds  of  Montréal,  1896». 


PYGOPODES.     Palmipèdes  Plongeurs. 
Fa,mille  I.     PODICIPIDi^.     Grèbes. 
I.     iîlCHMOPHORUS  CouEs.     1862. 
1.     Le  Grèbe  de  l'ouest. 

Jichraophonis  occidentalis   (Lawr.) 

Le  grèbe  de  l'ouest  est  accidentel  dans  la  province  de  Québec. 
M.  Cowper  dit  dans  le  ((Canadian  Sportsman,  Vol.  II  »  qu'il  en  a  vu 
plusieurs  sur  le  marché  à  Montréal.  (Dionne..)  Quelque  temps 
avant  1881  on  en  a  tué  un  couple  à  l'embouchure  de  la  rivière  North- 
Nation,  Ontario.  {Ottawa  Naturalist,  Vol  V.).'  On  tue  cet  oiseau 
de  temps  en  temps  dans  la  vallée  de  la  rivière  Rouge,  Manitoba,  et  on 
en  a  vu  un  couple  à  un  petit  lac  à  l'ouest  de  Macleod,  Alberta,.  {W. 
Saunders) . 

Notre  connaissance  de  la  migration  du  grèbe  de  l'ouest  est  encore 
imcomplète,  mais  le  8  mai  1891  on  en  a  tué  des  spécimens  à  Banff 
dans  les  Montagnes  Rocheuses.  L'année  suivante  cet  oiseau  s'est 
rendu,  le  12  mai,  à  Indian-Head,  à  500  milles  à  l'est.  A  cette  époque 
l'estomac  des  oiseaux  que  l'on  avait  tués  ne  contenait  que  des  plumes, 
Deux  jours  plus  tard  on  a  tué  un  grèbe  qui  avait  dans  son  estomac 
un  amphibie  {Amblystoma  mavortium)  qui  mesurait  lO'jA  pouces  de 
long.  Ces  oiseaux  étaient  tous  disparus  au  30  mai,  étant  partis 
au  nord  jusqu'à  Waterhen,  ou  quelqu'autre  lac,  pour  couver. 

En  allant  à  l'ouest,  en  1906,  depuis  Portage-la- Prai trie,  je  n'ai  pas 
noté  ce  grèbe  avant  notre  arrivée  aux  côtes  Touchwood,  mais,  à  partir 
de  là  jusqu'à  Edmonton,  on  l'a  observé  dans  toutes  les  grandes  nappes. 
Je  suis  d'avis  que  l'on  peut  démontrer,  après  examen,  que  de  nombreux 
spécimens  venant  du  Manitoba  ainsi  que  de  l'est  appartiennent 
au  grèbe  à  cou  rouge.  Cependant  il  me  semblait  que  dans  le  cri 
d'appel  de  cet  oiseau  noté  et  identifié  comme  étant  le  grèbe  de  l'ouest, 
il  y  avait  quelque  chose  de  particulièrement  étrange  qui  établit  une 
distinction  entre  cette  espèce  et  celle  qui  suit.     {Geo.  Atkinson.) 


2  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU   CANADA. 

En  hiver  ce  grèbe  habite  en  nombre  le  long  de  la  côte  du  Pacifique. 
(Fannin).  Il  est  assez  commun  pendant  la  migration  au  printemps 
et  à  l'automne  dans  la  vallée  du  Fraser,  en  aval  de  Yale.  Quelques 
spécimens  restent  pendant  tout  l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie- 
Britannique.  (Brooks).  Le  2  mai  1904  on  en  a  remarqué  six 
spécimens  sur  le  lac  Bayne  près  d'Elko,  Colombie-Britannique. 
{Spreadborough) .  Le  28  mai  1899  on  a  remarqué  plusieurs  de  ces 
oiseaux  à  Bocadequadra,  près  du  goulet  Dixon,  Colombie-Britannique. 
(Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  7  juillet  1895  cet  oiseau  se  trou- 
vait en  assez  grand  nombre  sur  le  lac  Buffalo,  Alberta,  et  en  même 
temps  on  en  a  pris  des  jeunes  duvetés.  {Dippie).  J'ai  remarqué  ce 
grèbe  en  train  de  couver  au  lac  Shoal,  Manitoba.  La  plupart  des 
nids  trouvés  le  18  juin  1894  contenaient  chacun  cinq  œufs.  {Raine.) 
De  bonne  heure  au  mois  de  juin  1894,  on  a  observé  une  grande  colonie 
de  ces  oiseaux  en  train  de  couver  au  lac  Crâne,  Saskatchewan ,  à  environ 
100  milles  à  l'est  de  Medecine-Hat.  Cette  colonie  se  trouvait  dans 
une  grande  pièce  de  joncs  (scirpus  lacustris)  à  environ  100  verges 
du  bord  et  dans  à  peu  près  trois  pieds  d'eau.  Les  œufs  étaient  déposés 
dans  des  nids  faits  de  boue  et  de  vieux  roseaux  cassés  de  la  saison 
précédente.  Ces  nids,  quant  à  leur  forme,  étaient  très  rudimentaires, 
mais  dans  chacun  il  y  avait  une  légère  dépression  dans  le  centre 
où  reposaient  les  œufs,  à  environ  six  pouces  au-dessus  de  l'eau. 
Aucun  des  nids  ne  contenait  plus  de  cinq  œufs,  et  la  plupart  n'en 
avaient  que  quatre,  ce  qui  semblait  être  le  nombre  habituel.  Ils  étaient 
placés  de  telle  façon  qu'ils  montaient  et  descendaient  suivant  la 
profondeur  de  l'eau,  ce  qui  est  caractéristique,  en  effet,  des  nids  de 
grèbes  de  toute  espèce.  Il  n'y  avait  pas  d'oiseaux  d'autres  genres 
qui  couvaient  dans  le  voisinage,  et  l'eau  autour  du  terrain  pour  la 
reproduction  était  remplie  de  spécimens  qui  plongeaint,  nageaient, 
ou  s'immergeaient  de  sorte  que  l'on  ne  voyait  que  des  cous  courbés,  et 
des  becs  longs  et  pointus  au-dessus  de  l'eau.  Cette  espèce  couve 
sans  doute,  au  bord  de  bien  d'autres  lacs  dans  la  Saskatchewan 
ainsi  que  dans  l'Alberta.  MM.  Streator  et  Fannin  affirment  qu'elle 
habite  la  Colombie-Britannique  en  été.  mais  ni  l'un  ni  l'autre  n'indique 
de  localité  où  elle  se  trouve.  En  1881  on  l'a  trouvée  en  grand 
nombre  couvant  dans  quelques-unes  des  baies  situées  dans  la  partie 
ouest  du  lac  Manitoba,  ainsi  que  sur  la  rivière  Waterhen,  et  le  lac 
du  jnêmc  nom. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX  CANADIENS.  3 

II.     COLYMBUS   LiNN^us. 
2.    Le  grèbe  à  cou  rouge. 

Colymbus  Holbœllii   (Reinu).     Ridgw.     1884. 

Le  grèbe  à  cou  rouge  se  voit  sur  une  grande  étendue  et  se  répand 
comme  oiseau  errant  depuis  le  Groenland,  en  traversant  le  continent, 
jusqu'à  la  partie  nord  du  Pacifique. 

Ce  grèbe  Cot  arrivé  au  bras  Wales,  détroit  d'Hudson,  vers  le  20 
juin  1885,  et  on  l'a  souvent  remarqué  pendant  l'été.  (Payne).  Il 
se  voit  en  nombre  dans  la  partie  nord  de  la  baie  James.  {Spread- 
borough).  C'est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la  Nouvelle- Ecosse. 
{Downs).  Il  se  voit  de  temps  en  temps  dans  le  Nouveau-Brunswick. 
{Chamberlain).  Le  8  août  1888  on  l'a  remarqué  par  grandes  volées 
sur  l'île  du  Prince- Edouard.  (Macoun).  On  le  trouve  à  Beauport, 
province  de  Québec.  (Dionne).  Il  semble  être  commun  dans  l'On- 
tario; on  l'a  pris  à  Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  On  l'a  vu 
à  Mitchell  -  Bay.  sur  le  lac  St-Clair.  {Saunders) .  Il  visite  l'Ontario 
régulièrement  au  printemps  et  à  l'automne.  {Mclivraith) .  Le  16 
octobre  1905  on  en  a  pris  un  mâle  sur  la  rivière  Ottawa  près  de  la 
capitale.  Son  estomac  ne  contenait  qu'une  touffe  de  ses  propres 
plumes.  {G.  Eifrig).  Cet  oiseau  habite  Toronto,  Ontario,  au 
printemps  et  à  l'automne.  {Fleming).  Il  passe  l'été  principalement 
sur  les  lacs  peu  profonds  et  poissonneux,  dans  le  nord  du  Manitoba. 
(É.  T.  Seton).  Il  couve  en  grand  nombre  au  lac  Waterhen  ainsi 
qu'à  l'extrémité  sud  du  lac  Winnipegosis.  On  le  trouve  sur  la  plupart 
des  lacs  dans  la  région  des  prairies,  mais  il  choisit  de  préférence  ceux 
dans  la  partie  boisée  au  nord  de  la  Saskatchewan.  En  1892  il  est 
arrivé  le  11  mai  à  Indian-Head,  dans  l'est  de  la  Saskatchewan.  A 
cette  époque  les  spécimens  que  l'on  a  pris  avaient  des  plumes  et  des 
insectes  aquatiques  dans  l'estomac,  et  l'un  avait  dans  le  sien  un  spéci- 
men de  Amblystoma  mavortium  (un  amphibie)  qui  avait  sept  pouces 
âe  long.  M.  Macfarlane  a  observé  ce  grèbe  en  train  de  couver  dans 
la  latitude  68°  30',  longitude  128°  Ouest,  de  sorte  que  l'oiseau  se  répand 
pour  la  couvaison  depuis  la  latitude  50°  jusqu'à  la  mer  Arctique. 
M.  Nelson  dit  que  l'espèce  couve  sur  le  Yukon  ainsi  qu'au  détroit 
Norton,  et  M.  Fannin  afiirme  qu'elle  couve  d'un  bout  à  l'autre  de  la 
partie  nord  de  la  Colombie- Britannique,  de  sorte  que  nous  pouvons 


4  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

conclure  que  l'étendue  de  ses  lieux  de  reproduction  correspond  à 
région  des  lacs  dans  la  forêt  du  nord.  Le  grèbe  à  cou  rouge  pas. 
l'hiver  le  long  de  cette  partie  du  littoral  de  la  Colombie-Britannique 
qui  se  trouve  sur  le  Pacifique.  Le  27  avril  1887  on  l'a  remarqué 
par  grandes  volées  dans  le  port  Nahaïmo,  ainsi  que  tout  le  long  du 
littoral  jusqu'à  Comox.  Quelques  jours  plus  tard  il  en  est  complète- 
ment disparu.  M.  Brooks  mentionne  le  fait  que  cet  oiseau  passe 
l'hiver  en  nombre  sur  le  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique. 

Ce  grèbe  est  commun  sur  tous  les  lacs  depuis  celui  de  Lesser  Slave 
jusqu'à  Peace-River-Landing,  Athabasca.  Le  12  mai  1904,  on  en  a 
remarqué  un  couple  à  Elko,  Colombie-Britannique.  Au  mois  d'avril 
1903  il  était  commun  au  lac  Okanagan  dans  la  même  province.  En 
juin  1905  il  était  commun  et  couvait  au  lac  Osoyoos,  Colombie- 
Britanniqur,  et  dans  la  même  province  il  se  trouvait  en  nombre, le 
20  avril  1906,  à  Douglas  (sur  la  côte),  mais  au  10  mai  la  plupart  des 
spécimens  avaient  disparus.  {Spreadhorough).  Cet  oiseau  abonde 
et  couve  sur  presque  tous  les  étangs  et  lacs  dans  le  district  de  Cariboo, 
Colombie-Britannique.  {Brooks).  Le  12  octobre  1881,  M.  McKay 
en  a  pris  un  bel  adulte  à  Nushagak,  Alaska.  Le  30  mai  1882  on  en  a 
pris  un  autre  à  Point-Constantine,  sur  la  baie  Bristol,  dans  le  même 
territoire.  (Osgood).  Le  22  septembre  1899  on  en  a  pris  un  mâle 
à  St.   Michael,   Alaska.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Au  printemps  de  1892  le  grèbe 
à  cou  rouge  était  commun  à  Indian-Head,  Saskatchewan,  y  couvant 
par  couples  dans  les  roseaux  bordant  les  lacs.  Au  commencement 
de  juin  on  a  recueilli  un  nid  contenant  huit  œufs  d'un  blanc  nuageux. 
Les  nids  étaient  faits  de  roseaux,  d'herbe,  et  de  boue,  et  flottaient 
sur  l'eau.  Ils  étaient  attachés  aux  roseaux  qui  y  poussaient  ou  à  des 
tas  de  matière  végétale  desséchée.  {Spreadhorough).  Cet  oiseau 
couve  le  long  des  bords  du  lac  Snake,  Alberta.  {Dippie).  Le  9  juin 
1894  j'ai  trouvé  cette  espèce  couvant  en  abondance  au  lac  Shoal, 
Manitoba.  Les  nids  contenaient,  chacun,  une  moyenne  de  cinq 
œufs.  Dans  tous,  les  œufs  étaient  couverts  de  mauvaises  herbes, 
ce  qui  est  habituel  chez  cette  famille,  car  tous  les  grèbes  couvrent 
leurs  œufs  pendant  le  jour,  mais,  lorsqu'on  les  dérange  subitement, 
ils  n'ont  pas  le  temps,  en  quittant  le  nid,  de  prendre  cette  précaution. 
Deux  ou  trois  couples  couvent  au  bord  du  lac  Long,  Manitoba, 
et  cette  espèce  couve  aussi  en  abondance  au  lac  GuU,  dans  le  nord 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  5 

de  l'Alberta.  {Raine).  Mes  notes  ne  mentionnent  que  deux  nids 
de  ce  grèbe.  L'un  contenait  quatre  œufs  et  l'autre  en  avait  cinq. 
Ils  étaient  trouvés  tous  les  deux  à  une  distance  d'environ  40  à  50 
milles  au  sud  de  Fort-Anderson.     (Macfarlane) . 

3.     Le  grèbe  cornu 

Colymbus  auritus     Lixx.      1766. 

On  a  pris  quelques  spécimens  de  ce  grèbe  à  l'âge  d'adolescence 
dans  le  sud  du  Groenland.  {Arct.  Man.)  Le  grèbe  cornu  se  prend 
parfois  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs).  En  été  il  ne  visite  le 
Nouveau-Brunswick  qu'en  petit  nombre.  {Chamberlain).  On  en  a 
pris  quelques  spécimens  dans  la  province  de  Québec.  {Dionne). 
En  1887  on  en  a  remarqué  un  spécimen  dans  un  petit  étang  à  la 
pointe  East,  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  Nouvelle-Ecosse,  où,  sans 
doute,  l'espèce  couve.  {Bishop).  Ce  grèbe  se  voit  en  assez  grand 
nombre  en  septembre  et  octobre  à  Plover-Mills,  Ontario.  {R. 
Elliot) .  Il  passe  le  printemps  et  l'automne  en  nombre  près  de  Toronto, 
Ontario.  (/.  H.  Fleming).  Il  se  répand  généralement  dans  l'Ontario, 
et  couve  surtout  dans  les  bas- fonds  du  lac  Ste-Clair.     {Mcllîvraith). 

MM.  Saunders  et  Morden  ont  trouvé  cet  oiseau  couvant  en  abon- 
dance dans  les  bas-fonds  du  lac  Ste-Clair,  Ontario.  M.  Seton  dit 
qu'il  se  voit  en  grand  nombre  dans  le  Manitoba,  y  couvant  au  bord 
de  tous  les  petits  étangs,  et  M.  Macfarlane  s'est  procuré  des  œufs  aux 
bords  d'un  petit  lac  à  environ  60  milles  au  sud-est  de  Fort-Anderson, 
au  nord  du  cercle  Arctique.  M.  le  docteur  Bell  l'a  trouvé  couvant 
à  Fort-Churchill  sur  la  baie  d'Hudson,  et  MM.  Nelson  et  Turner 
disent  qu'il  couve  dans  l'Alaska.  M.  Osgood  a  vu  quelques  petits 
grèbes  que  l'on  croyait  appartenir  à  cette  espèce,  à  la  tête  du  lac 
Becharof.  En  1881  M.  McKay  en  a  pris  un  spécimen  à  Nushagak. 
Alaksa.  M.  Brooks  a  trouvé  ce  grèbe  pendant  tout  l'hiver  sur  le 
lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  L'auteur  l'a  trouvé  couvant 
depuis  le  Manitoba  jusqu'à  Kamloops  dans  la  Colombie-Britannique, 
de  sorte  que  les  lieux  pour  sa  reproduction  se  trouvent  pratiquement 
d'un  bout  à  l'autre  de  la  partie  nord  du  continent.  M.  Spreadborough 
a  vu  cet  oiseau  en  1903  sur  la  plupart  des  petits  lacs  entre  celui  de 
Lesser  Slave  et  Peace- River- Landing.  Le  22  avril  1904  il  en  a  vu 
trois  spécimens  sur  la  rivière  Elk,  Colombie-Britannique.  Le  10  mai 
de  la  même  année  ce  grèbe  était  commun  au  lac  Bayne,  ainsi  qu'à 

78870—2 


6  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Douglas,    Colombie-Britannique,  en  avril    1906.     Presque    tous    les 
spécimens  étaient  partis  de  ce  dernier  endroit  au  10  mai. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  grèbe  cornu  couve  communé- 
ment autour  de  tous  les  petits  lacs  dans  l'Alberta.  {Dippie.).)  Au 
mois  de  juin  1894  il  se  trouvait  en  nombre  au  lac  Crâne,  y  couvant 
par  couples  dans  tous  les  marais  et  toutes  les  fondrières.  Les  nids 
se  composaient  de  roseaux,  d'herbe  et  de  boue,  et  étaient  attachés 
aux  roseaux  ou  se  trouvaient  sur  des  tas  de  brindilles  et  de  carex 
flottants.  Cet  oiseau  était  commun  aussi  à  Indian  Head,  Saskat- 
chewan,  ainsi  qu'à  Bracebridge,  Ontario.  (Spreadborough.)  Le  15 
juin  1893  j'ai  trouvé  une  colonie  de  ce  grèbe  nichant  sur  une  île  dans 
un  petit  lac  à  sept  milles  au  nord  du  lac  Rush,  Saskatchewan.  Je 
l'ai  observé  aussi  en  train  de  couver  aux  lacs  Long  et  Shoal,  Manitoba. 
Il  pond  depuis  cinq  jusqu'à  huit  œufs,  cinq  ou  six  étant  le  nombre 
habituel.  Quelques  couples  couvent  aux  bas-fonds  du  lac  Ste-Claire, 
Ontario,  d'où  j'ai  reçu  plusieurs  couvées  d'oeufs.  (Raine.)  Cet 
oiseau  couve  au  bord  de  tous  les  étangs  et  sur  tous  les  marais  près 
de  Prince  Albert,  Saskatchewan.  (Coubeatix.)  Il  couve  au  bord  de 
tous  les  lacs  dans  l'intérieur  de  la  Colombie -Britannique  aussi  loin 
au  sud  qu'Ashcroft.     (Rhoads.) 

Cet  oiseau  qui  est  le  plus  beau  de  toute  la  famille  des  grèbes  se 
répand  partout  autour  des  marais  et  des  étangs  d'un  bout  à  l'autre 
du  Manitoba,  et  on  l'a  noté  en  autant  d'abondance  dans  tous  les 
lieux  propices  le  long  du  chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifique  jusqu'à 
Edmonton. — ^On  a  trouvé  des  nids  contenant  des  œufs  frais  à  Sydney, 
Carberry,  Hamiota,  et  dans  la  côte  Spy,  et,  à  partir  du  ler  juillet, 
on  a  noté  les  jeunes  ainsi  que  les  vieux  oiseaux  dans  presque  tous 
les  marais  et  sur  les  étangs  d'eau  douce  depuis  ces  endroits  en  allant 
à  l'ouest.     (Geo.  Atkinson.) 

Le  grèbe  cornu  habite  les  parties  septentrionales  et  ne  couve  que 
rarement  dans  la  vallée  du  St- Laurent.  Le  29  mai  1890  j'ai  trouvé 
un  nid  contenant  deux  œufs  frais  à  l'étang  Escott,  comté  de  Leeds, 
Ontario,  ainsi  que  quatre  autres  œufs,  le  18  juin  1896,  au  bord  du 
St-Laurent.  Lorsque  j'ai  visité  les  îles  de  la  Madeleine,  en  juin  1897, 
j'ai  remarqué  trois  couples  de  cet  oiseau  dans  un  grand  étang,  où 
l'eau  était,  de  temps  en  temps,  saumâtre,  près  de  la  pointe  East,  et, 
le  22  juin,  j'ai  découvert  un  nid  contenant  deux  œufs  frais.  Ce  nid 
ressemblait  exactement  à  celui  que  j'ai  trouvé  sur  l'étang  Escott. 


CATALOGUE    DES   OISEAUX   CANADIENS.  7 

Il  était  situé  dans  un  endroit  exposé,  au  milieu  de  quelques  joncs,  et 
était  à  peine  caché.  La  matière  végétale  pourrie  employée  à  sa 
construction  était  complètement  trempée.  On  peut  facilement 
établir  l'identité  des  oiseaux,  mais  la  plupart  des  œufs  ne  présentent 
aucune  différence  apparente  d'avec  ceux  du  grèbe  à  bec  bigarré; 
cependant  quelques-uns  sont  plus  longs  et  un  petit  peu  plus  gros. 
(Rev.  C.  J.  Young.)  Ce  grèbe  couve  dans  les  marais  Ste-Clair,  et 
en  plus  petit  nombre  dans  ceux  à  Point  Pelée,  sur  le  lac  Erie.  {W. 
Saunders.) 

Le  15  juin  on  a  observé  quelques  nids  dans  un  marais  près  du  lac 
Crâne,  Saskatchewan.  Cette  espèce,  autant  que  je  le  sache,  ne 
couve  pas  en  colonies,  et  M.  Saunders  m'écrit  qu'il  est  du  même 
avis  Les  nids  trouvés  au  lac  Crâne  reposaient  sur  des  petits  mon- 
ceaux de  boue  situés  sur  des  roseaux  flottant  dans  l'eau,  et  trois  que 
l'on  a  recueillis,  contenaient  respectivement  quatre,  cinq,  et  huit 
œufs. 

4.     Le  grèbe  à  cou  noir  de  Californie 

Colymbus  nigricollis  californiens  (Heerm)  Ridgw  1885. 

Un  spécimen  de  ce  grèbe  en  chair  et  en  os  a  été  envoyé  à  M.  le 
docteur  Yarmir,  de  Lucknow,  comté  de  Bruce,  Ontario,  de  la  baie 
Colpoy,  sur  le  lac  Huron.     (Mcllwraith.) 

Cet  oiseau  se  trouve  commun  pendant  l'été  dans  le  Manitoba,  y 
couvant  en  grand  nombre  dans  de  nombreux  étangs  et  lacs.  Les  nids 
sont  construits  sur  des  joncs  et.  se  composent  du  même  matériel. 
Nous  avons  trouvé  jusqu'à  six  œufs  dans  quelques-uns,  mais  la 
plupart  n'en  contenaient  que  quatre.  (E.  T.  Seton).  Cet  oiseau 
se  trouve  dans  la  région  des  prairies  partout  où  il  y  a  de  l'eau  propice 
et  de  l'abri.  Il  se  voit  aussi  loin  au  nord  que  le  lac  Great  Slave 
{Ross)  et  on  le  remarque  partout  dans  la  partie  sud  de  la  Colombie- 
Britannique.  Contrairement  à  ce  que  fait  le  grèbe  cornu  celui-ci 
couve  par  colonies  ou  groupes  d'une  douzaine  ou  plus  de  nids  et  nous 
avons  souvent  regardé  les  oiseaux  en  bas  pendant  qu'ils  étaient  ac- 
croupis sur  les  nids  entourés  d'eau  dans  les  petits  lacs  de  l'intérieur. 
Les  œufs  dans  presque  chaque  nid  étaient  en  partie  couverts  d'eau. 
M.  Coubeaux  dit  que  cette  espèce  est  beaucoup  plus  rare  que  le  grèbe 
sur  la  Saskatchewan. 

78870—21^ 


8  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^J'ai  trouvé  ce  grèbe  couvant  en 
abondance  aux  lacs  Long  et  Shoal,  Manitoba,  et  le  9  juin  1894,  j'ai 
découvert  à  ce  dernier  lac,  un  nid  qui  contenait  jusqu'à  neuf  œufs,  bien 
que  la  ponte  consiste,  habituellement,  de  six  ou  sept  (Raine).  Cet 
oiseau  couve  en  nombre  au  lac  Burnt,  Alberta.  Le  14  et  le  15  juin 
1896  on  y  a  recueilli  de  nombreuses  couvées  (Dippie).  En  1906  M. 
Saunders  a  compté  500  spécimens  de  ce  grèbe  dans  un  bras  du  lac 
Big,  à  50  milles  à  l'est  de  Calgary.  A  cet  endroit  il  y  avait  à  peu  près 
200  nids.  L'espèce  couve  par  colonies  dans  des  fondrières  en  maintes 
parties  de  la  région  des  prairies  ainsi  que  dans  la  Colombie- Britannique 
Le  16  juin  1889  on  l'a  trouvée  couvant  sur  les  lacs  à  Kamloops,  dans 
la  même  province.  Le  13  juin  1894  j'ai  vu  des  centaines  de  nids  dans 
un  marais  à  l'extrémité  ouest  d'un  petit  lac  à  l'est  du  lac  Crâne, 
Saskatchewan.  Ils  se  composaient  de  joncs  et  de  boue  flottant  au  mi- 
lieu des  joncs  dans  environ  deux  pieds  d'eau.  La  plupart  conte- 
naient, chacun,  trois  oeufs,  d'autres  en  avaient  quatre,  quelques-uns 
cinq,  tandis  qu'un  grand  nombre  n'en  contenaient,  chacun,  qu'un  ou 
deux.  Evidemment,  en  maints  cas,  les  couvées  n'étaient  pas  com- 
plètes. Il  y  avait  autour  du  bord  de  l'étang  une  croissance,  princi- 
palement de  carex  .  {carex  aristata)  mais  dans  l'étang  lui-même  pous- 
saient des  joncs  {scirpiis  lacustris)  dont  les  vieilles  tiges  fournissaient 
les  matériaux  pour  la  construction  des  nids.  Ceux  de  ces  derniers  qui 
flottaient  furent  presqu'au  niveau  de  l'eau,  et,  assez  souvent,  les 
œufs  reposaient  en  partie  dans  celle-ci.  On  n'a  jamais  vu  dans  la 
composition  du  nid  d'aucun  grèbe  ni  du  duvet,  ni  des  plumes.  Au 
mois  de  juillet  1895  on  a  vu  encore  une  colonie  de  ces  oiseaux  sur  un 
petit  lac,  dans  les  montagnes  de  la  rivière  Milk,  Alberta.  Les  nids 
étaient  tous  flottants,  et  on  pouvait  facilement  voir  les  œufs  du  bord 
du  lac  qui  était  élevé. 

III.     PODILYMBUS— Lesson. 
6.     Le  grèbe  à  bec  bigarré 

Polilymhus  podiceps — (Linn).  Lawr.     1858. 

L'on  prend  le  grèbe  à  bec  bigarré  de  temps  en  temps  à  l'automne 
dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  Il  est  rare  comme  oiseau  migra- 
teur d'automne  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (//.  F.  Tiifts).  En  été  il 
visite  le  Nouveau- Brunswick  en  nombre  et  y  couve.     {Chamberlain). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  9 

Il  est  assez  commun  dans  la  province  de  Québec.  {Dionne;  Hall). 
Ce  grèbe  se  répand  tout  à  fait  largement  dans  l'Ontario,  mais  il  s'y 
voit  en  plus  grand  nombre  à  l'automne.  Il  couve  depuis  le  St- 
Laurent  et  les  grands  lacs  jusqu'à  la  baie  d'Hudson,  ainsi  qu'à  l'ouest 
jusqu'au  lac  Great  Slave.  Il  abonde  dans  toutes  les  parties  du 
Manitoba,  et  se  voit  surtout  en  nombre  aux  sources  de  la  rivière 
Swan,  ainsi  que  dans  les  lacs  et  les  marais  dans  le  voisinage,  pendant 
les  mois  d'août  et  septembre.  Bien  qu'il  se  trouve  en  tel  nombre  dans 
les  parties  boisées  du  Manitoba,  on  l'a  rarement  observé  dans  la 
région  des  prairies.  M.  W.  Spreadborough  a  remarqué  un  spécimen 
de  cette  espèce  en  octobre  1881  près  des  côtes  Dirt,  Saskatchewan,  et 
M.  le  docteur  Coves  a  aussi  observé  l'espèce  dans  la  montagne  Turtle, 
dans  la  même  province.  M.  M.  Lord,  Fannin,  Rhoads,  Spreadborough 
et  Brooks  racontent  qu'elle  est  commune  dans  la  Colombie-Britanni- 
que. M.  Spreadborough  fait  rapport  à  l'effet  qu'il  en  a  vu  trois  spé- 
cimens au  mois  d'avril  1893,  dans  le  port  à  Victoria,  île  de  Vancouver. 
Evidemment  c'est  un  oiseau  de  la  forêt,  car  on  ne  le  voit  que  rare- 
ment sur  les  prairies.  M.  Rhoads  affirme  qu'il  couve  d'un  bout  à 
l'autre  de  cette  partie  de  la  Colombie-Britannique  qui  se  trouve  sur  le 
continent,  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^J'ai  remarqué  cet  oiseau  en  train 
de  couver  au  lac  Long,  Manitoba,  et,  de  même  que  le  grèbe  cornu  et 
l'espèce  qui  le  suit,  il  pond  fréquemment  jusqu'à  sept  ou  huit  œufs. 
Je  trouve  que  tous  les  grèbes  couvent  leurs  œufs  avec  de  mauvaises 
herbes  pendant  la  journée,  et,  à  la  tombée  de  la  nuit,  celles-ci  sont 
enlevées  par  l'oiseau  qui  couve  ses  œufs  jusqu'à  ce  que  le  soleil  du 
matin  lui  permette  de  s'absenter.     (Raine). 

Cette  espèce  commence  à  construire  son  nid  près  d'Ottawa,  Ontario, 
vers  la  première  semaine  de  mai.  Ce  nid  est  fait  au  bord  d'un  marais, 
et  est  à  peu  près  de  la  même  grosseur  qu'un  pannier  qui  contient  un 
boisseau.  Il  se  compose  de  mousse,  d'herbe,  de  radicules,  et  de  boue. 
Les  œufs,  au  nombre  de  cinq  ou  plus,  sont  d'une  couleur  blanchâtre 
nuagées  de  vert.  Le  nid  est  très  difficile  à  trouver  car  les  vieux  oi- 
seaux le  couvrent  lorsqu'ils  s'en  absentent.     (G.  R.  White). 

"En  1906  le  grèbe  à  bec  bigarré  était  en  évidence  dans  chaque  étang 
et  marais  d'une  assez  grande  étendue  entre  Portage-la-Prairie  et 
Edmonton,  et  dans  les  endroits  où  on  ne  le  voyait  pas  flottant  ça  et  là, 
son  "pompomp"    caractéristique    annonçait    sa    présence.     Pendant 


10  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

l'été,  nous  avons  pu  noter,  le  développement  graduel  de  l'oiseau 
depuis  l'œuf  jusqu'au  spécimen  arrivé  à  sa  maturité,  et,  de  tous  les  oi- 
seaux notés,  pas  un  n'a  attiré  plus  souvent  notre  attention  et  ne  nous 
a  intéressés  plus  que  cette  petite  sorcière  de  l'eau.  J'ai  noté  aussi 
que,  lorsque  les  oiseaux  se  trouvaient  dans  un  jnarais,  les  jeunes  se 
cachaient,  et  les  vieux  s'enfonçaient  graduellement  dans  l'eau  et  dis- 
paraissaient de  vue,  mais,  lorsqu'ils  étaient  dans  les  petits  étangs 
où  il  n'y  avait  pas  de  marais,  les  vieux  oiseaux  restaient  sur  la  surface 
pour  veiller  sur  les  jeunes,  et,  dans  les  localités  plus  retirées,  ils 
s'occupaient  peu  de  nous  voir  les  regarder.  Ce  grèbe  est  i'un 
des  oiseaux  reproducteurs  les  plus  abondants  dans  les  marais  aux 
en  virons  de  Portage-la-Prairie,  et  l'on  voit  les  nids  flottants  partout. 
Je  ne  l'ai  pas  vu  couvrir  ses  œufs  pendant  la  journée,  comme  on  le  dit, 
pour  favoriser  l'incubation,  mais  je  l'ai  régulièrement  remarqué  remuer 
avec  ses  ailes  une  quantité  considérable  de  la  fondation  de  roseaux 
pourris  comme  pour  les  cacher  lorsqu'on  l'a  fait  lever  du  nid,  et  j'ai 
aussi  régulièrement  noté  et  dérangé  les  oiseaux  qui,  pendant  la  journée, 
même  quand  il  faisait  chaud  étaient  accroupis  sur  leurs  œufs.  {Geo 
A  tkinson) . 

Le  6  juin  1903  j'ai  trouvé  un  nid  sur  un  tas  de  roseaux  flottants 
dans  le  lac  St-Francis,  près  de  Summertown  Ontario.  Il  contenait 
cinq  œufs  en  partie  couverts  de  joncs  placés  sur  sa  longueur.  {Louis. 
M.   TerriU). 

Le  grèbe  à  bec  bigarré  est  très  commun  dans  le  fleuve  St-Laurent  entre 
Kingston  et  Brockville.  J'ai  vu  beaucoup  de  nids.  Le  nid  de  cette 
espèce  est  plus  solide  et  mieux  caché  que  celui  du  grèbe  cornu.  Une 
fois,  le  1er  juin  1897,  j'en  ai  remarqué  une  colonie  couvant  ensemble 
dans  une  étendue  de  moins  d'un  quart  d'acre  située  sur  une  baie  retirée 
au  bord  du  St-Laurent  en  aval  de  Rockport.A  cet  endroit  j'ai  trouvé 
quatre  nids  à  une  petite  distance  les  uns  des  autres..  L'un  contenait 
sept  œufs,  un  autre  huit  et  les  deux  autres  en  avaient  chacun  neuf. 
Ces  nids,  malgré  qu'ils  flottaient,  étaient  tout  à  fait  solides,  et  se 
trouvaient  dans  à  peu  près  trois  pieds  d'eau.  Tous  les  œufs  furent 
couverts  de  mauvaises  herbes,  et  l'incubation  était  déjà  commencée 
depuis  une  semaine  à  dix  jours.  Nulle  part  ailleurs  je  n'ai  trouvé  plus 
de  huit  œufs  dans  un  nid,  et,  seulement  une  fois  même  ce  nombre  là. 
La  couvée  consiste  généralement  de  sept  œufs.     {Rév.  C.  J.  Young). 

Cette  espèce  est  plus  commune  que  le  grèbe  cornu  aux  bas-fonds  du 
lac  St-Clair  et  à  Point  Pelée.     Ces  deux  espèces  construisent  des  nids 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  H 

flottants  au  milieu  des  joncs,  et  chacune  couvre  ses  œufs  lorsqu'elle 
quitte  le  nid.  La  couvée  consiste  en  quatre  à  six  œufs.  (Tî'.  Satm- 
ders) . 

Famille  II.     GAVID^   Plongeons. 

IV.     GAVIA  Forster.     1788. 
Le  plongeon  à  collier. 

Gavia  imher  (gunn)  Allen.     1897. 

Le  plongeon  à  collier  est  l'un  de  nos  oiseaux  les  plus  répandus,  et 
couve  depuis  le  Groenland  {Arct  man),  et  le  Labrador  (Bigelow),  dan» 
l'est,  jusqu'à  l'Alaska  {Turner,  BisJwp,  et  Osgood,)  dans  l'ouest.  M. 
Macfarlane  l'a  remarqué  en  train  de  couver  à  Fort  Anderson,  latitude 
68°  30',  et  on  le  voit  souvent  aussi  loin  au  sud  que  la  latitude  49°,  de 
sorte  qu'il  se  trouve  d'un  bout  à  l'autre  de  la  partie  nord  du  continent. 
Presque  tous  les  petits  lacs  dans  ce  territoire,  sauf  ceux  dans  la  région 
des  prairies,  sont  habités,  en  été,  par  un  couple  ou  plus  de  ces  oiseaux 
et  les  plus  grands  lacs,  par  maints  couples,  mais,  à  mesure  que  le  pays 
s'établit,  l'espèce  devient  plus  rare.  Tous  les  membres  de  la  Commis- 
sion Géologique  qui  ont  trouvé  des  nids  de  plongeons  sont  d'accord 
avec  IVI.  Macfarlane  en  disant  que  ces  oiseaux  ne  pondent  que  deux 
œufs,  et  qu'au  lieu  de  construire  un  nid  proprement  dit,  ils  font  une 
légère  dépression  dans  le  gravier  près  d'un  lac.  Dans  la  région  des 
Laurentides  les  œufs  se  reposent  toujours  sur  du  gravier  verdâtre  et 
sont  difficiles  à  voir.  En  deux  cas  seulement  a-t-on  trouvé  des  nids 
sur  des  rochers,  et  ceux-là  étaient  près  de  l'eau. 

Notes  sur  la  reproduction.^ — ^Le  nid  de  cet  oiseau  est  toujours 
situé  près  de  l'eau,  et  se  compose  d'une  petite  quantité  d'herbe.  La 
ponte  consiste  de  deux  œufs.  Les  oisillons  sont  éclos  généralement 
pendant  la  dernière  semaine  de  juin  ou  la  première  semaine  de  juillet. 
Pendant  quelques  jours  ils  se  sentent  très  faibles,  et  ne  font  que  s'ac- 
croupir sur  le  dos  de  l'oiseau-mère  ou  se  tenir  par  sa  queue.  J'ai 
paga}é,  à  plusieurs  reprises,  jusqu'à  l'endroit  où  ils  flottaient,  et  ils 
n'ont  pas  eu  la  force  d'essayer  de  se  sauver,  lorsque  je  les  ai  ramassés. 
Ils  deviennent  bientôt  capables  de  se  défendre,  et  de  nager  et  pi  nger 
avec  autant  d'habileté  que  les  vieux  oiseaux.  Cette  espèce  est  commu- 
ne partout  dans  le  Labrador.  Le  25  juillet  1896  on  a  trouvé  un  nid 
contenant  deux  œufs  dans  un  état  d'incubation  avancée,  sur  le  lac 
Clearvvater.     {Spreadboroiigh) . 


12  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Cet  oiseau  couve  à  l'extrémité  suc  du  lac  Manitoba.  J'ai  aussi 
reçu  de  ses  œufs  de  Morley  dans  l'Alberta.  Il  couve  communément  sur 
les  îles  dans  les  lacs  du  Muskoka,  Ontario.  Une  couvée  de  deux 
œufs,  qui  fait  partie  de  ma  collection, a  été  recueillie,  le  24  juin  1895, 
par  M.  Warwick  sur  une  île  dans  le  lac  Donaldson,  près  de  Bucking- 
ham,  province  de  Québec.  Ce  plongeon  est  tardif  comme  oiseau 
reproducteur.     (Raine). 

Le  nid  de  cette  espèce,  si  vraiment  on  peut  appliquer  cette  expres- 
sion à  une  pareille  construction,  n'est  qu'une  cavité  dans  le  sol  située 
à  une  petite  distance  seulement  du  bord  de  l'eau.  L'un  trouvé  le  21 
juin  1897  au  Lac  des  Bois,se  trouvait  à  moins  de  six  pouces  du  bord  de 
l'eau.  Ce  nid  n'était  qu'une  légère  dépression  dans  le  sable  et  conte- 
nait deux  œufs.     (G.  R.  White). 

Le  plongeon  couve  encore  dans  beaucoup  des  lacs  retirés,  et  un 
couple  ou  deux  fréquentent  le  fleuve  St-Laurent  entre  Kingston  et 
Brockville  dans  ce  but.  J'ai  trouvé  de  nombreux  nids,  et  remarqué 
que  les  oiseaux  reviennent  à  la  même  localité  d'année  en  année,  même 
l'orsqu'on  a  enlevé  leurs  œufs  à  maintes  reprises.  Le  lieu  choisi 
pour  la  couvaison  varie.  Quelquefois  il  se  trouve  sur  le  rivage  de 
quelque  île  isolée,  à  deux  ou  trois  pieds  de  l'eau.  Plusieurs  nids  que 
j'ai  trouvés  consistaient  d'un  tas  de  mauvaises  herbes  et  de  joncs 
amoncelés  dans  trois  pieds  d'eau  à  une  telle  hauteur  que  l'on  pouvait 
l'aborder  en  canot.  La  ponte  a  lieu  très  exactement  à  la  même  période 
de  l'année.  Dans  une  localité,  située  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario, 
j'ai  trouvé  les  deux  œufs  pondus,  en  quatre  années  successives,  le  23, 
24,  25  et  24  mai  respectivement.  Sur  le  St-Laurent  la  ponte  a  lieu 
un  peu  plus  tard,  depuis  le  ler  jusqu'au  6  juin.  A  cause  de  la  grande 
ressemblance  de  chaque  couvée  d'œufs  successive  avec  la  précédente, 
je  n'ai  aucun  doute  que  le  même  couple  d'oiseaux  revient  à  la  localité 
identique  d'année  en  année.  Ces  oiseaux  arrivent  généralement  à  la 
fin  avril,  et  s'en  vont  en  september  ou  octobre.  J'en  ai  remarqué 
deux  couples,  au  mois  de  juin  1897,  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  et  je 
pense  qu'ils  couvent  dans  les  étangs  d'eau  douce  situés  dans  les  îles 
de  l'est.     {Rév.  C.  J.   Young). 

On  a  noté  le  plongeon  à  collier  en  train  de  couver  au  lac  St-Clair,  et 
dans  les  petits  lacs  sur  la  péninsule  Bruce,  ainsi  que  dans  le  marais 
Pelée,  sur  le  lac  Erié.  Le  nid  était  situé  au  bord  de  l'eau,  mais  repo- 
sait sur  une  fondation  solide,  et  contenait  deux  œufs.     {W.  Saunders) . 


CATALOGUE    DES   OISEAUX   CANADIENS.  I3 

8.  Grand  plongeon  au  bec  jaune. 

Gavia  adamsii  (Gray)  Allen.     1897. 

Cette  espèce  abonde  au  Grand  Lac  des  Esclaves  {Ross).  Elle  abonde 
pendant  la  couvaison  dans  las  baies  Franklin  et  Liverpool,  sur  la 
côte  Arctique  où  on  en  a  pris  plusieurs  spécimens  {Macfarlane.)  M. 
W.  B.  Anderson  en  a  pris  un  spécimen  à  Comox,  île  de  Vancouver. 
M.  Fred  Foster  a  vu  cet  oiseau  aussi  à  Victoria.  {Kermode.)  Ce 
bel  oiseau,  le  moins  connu  de  tous  les  plongeons,  passe  l'été  en  assez 
grand  nombre  aux  alentours  de  la  tête  du  détroit  Katzebue.  {Nel- 
son.) On  en  a  pris  douze  spécimens  près  de  Point  Barrow.  {Mc- 
Ilhenny.)  Un  grand  plongeon,  appartenant  soit  à  cette  espèce,  soit 
à  «G.  imber»  a  été  tué,  et  mangé,  par  des  indigènes  à  la  baie  Cold, 
et  un  spécimen  à  l'âge  d'adolescence,  actuellement  au  musée  national 
à  Washington,  a  été  pris,  le  ler  septembre  1882,  à  Igushik,  qui  est  sur 
la  rive  opposée  à  celle  où  se  trouve  Nushagak,  Alaska.  {Osgood.)  Au 
mois  d'août  1885  M.  Townsend  en  a  tué  un  spécimen  sur  l'île  St-Paul, 
dans  la  mer  Behring.  {Palmer.)  En  1 891  on  a  remarqué  ce  plongeon 
sur  l'île  St-Matthew,  dans  la  mer  Behring,  où  probablement  il  cou- 
vait. (/.  M.  Macoim.)  Cette  espèce  semble  préférer  la  partie  du 
continent  qui  se  trouve  à  l'extrême  nord-ouest,  ainsi  que  les  îles 
depuis  la  baie  Liverpool,  à  l'est,  jusqu'à  l'embouchure  du  Yukon  à 
l'ouest. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^L'on  affirme  que  c'est  au  lac 
Selawik,  et  à  la  rivière  Kunkuk  où  couvent  le  plus  grand  nombre  de 
ces  oiseaux.  Quelques  couples  couvent  sur  le  rivage  au  détroit  Nor- 
ton, ainsi  que  le  long  de  la  côte  basse  du  détroit  Behring,  depuis  la  baie 
Golovina   jusqu'à    Port    Clarence.      {Nelson.) 

9.  Le  plongeon  à  gorge  noire 

Gavia  arcticus  (Linn)  allen.     1897. 

Le  plongeon  à  gorge  noire  se  voit  de  temps  en  temps  le  long  de  la 
côte  du  Labrador,  mais  il  est  apparemment  commun  le  long  des  rives 
de  la  baie  d'Hudson  où  il  couve. 

Le  28  août  1884  on  en  a  tué  un  mâle  et  une  femelle,  ainsi  que  des 
jeunes  arrivées  presqu'à  leur  croissance,  sur  l'île  Nottingham,  détroit 


1-4  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

d'Hudson.  {R.  Bell.)  A  partir  du  4  jusqu'au  13  août  1900  cette 
espèce  abondait  dans  les  étangs  peu  profonds  situés  dans  le  marais 
où  sont  élevés  les  jeunes,  sur  les  Barren  Grounds  plus  bas  que  le  cap 
Eskimo.  iPreble.)  Le  plongeon  à  gorge  noire  était  très  commun 
dans  l'eau  à  Roe's  Welcome,  surtout  sur  le  côté  est,  le  long  du  rivage 
de  l'île  Southampton.  On  l'a  remarqué  dans  les  baies  de  l'île  Baffin. 
Il  couve  en  abondance  sur  l'île  Southampton.  Il  y  avait  des  nids 
situés  sur  des  îles,  ou  le  long  des  bords  marécageux  des  étangs  qui 
n'étaient  pas  loi  de  la  côte.  Cet  oiseau  se  nourrit  dans  la  mer.  {A. 
P.  Low.)  Le  plongeon  n'est  pas  commun  au  lac  Mistassini,  mais  quel- 
ques spécimens  y  couvent.  (/.  M.  Macoun.)  Il  se  voit  en  hiver  à 
Grand  Manan  dans  la  baie  de  Fundy.  {Herrick.)  Un  couple  a  été 
pris  près  de  Toronto,  et  envoyé  à  l'exposition  universelle  de  Paris  de 
1867.  (Mcllwraith.)  M.  Andrew  Murray  à  fait  un  rapport  signalant 
qu'il  a  vu  cet  oiseau  à  Severn  House,  sur  la  baie  d'Hudson.  (É.  T. 
Selon.) 

L'on  sait  que  cette  espèce  couve  aux  bords  des  petits  lacs,  et,  c'est 
bien  probable,  près  de  la  mer  aussi,  depuis  le  golfe  Cumberland  dans 
l'est  (Kumelein),  tout  le  long  de  la  côte  Arctique.  (Richardson.) 
en  grande  abondance  le  long  du  littoral  de  la  mer  Behring,  ainsi  que 
dans  l'intérieur  de  l'Alaska  jusqu'à  Fort  Yukon.  {Nelson.)  On  en 
a  pris  quelques  spécimens  au  goulet  Burrard,  Colombie-Britannique, 
ainsi  qu'au  lac  Dease,  district  de  Cassiar,  dans  la  même  province 
{Fannin.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  plongeons  à  gorge  noire  ar- 
rivent assez  tard  au  printemps,  se  rendant  au  voisinage  de  l'embou- 
chure du  Yukon  à  partir  du  15  jusqu'au  25  mai.  Ils  paraissent  indi- 
viduellement, mais  un  peu  plus  tard  on  les  remarque  répandus  cà 
et  là  par  couples  dans  les  innombrables  étangs  situés  dans  les  marais 
le  long  de  la  côte.  Les  œufs  sont  généralement  déposés  sur  quelque 
petite  île  dans  un  étang  isolé.  L'oiseau  ne  fait  aucun  effort  pour  cons- 
truire un  nid,  et,  très  souvent,  les  œufs  sont  déposés  dans  un  endroit 
arrosé  par  l'eau  lorsque  le  vent  souffle  d'un  certain  côté.  Cependant 
malgré  ceci,  les  jeunes  arrivent  régulièrement  à  éclore,  et  au  1er  juillet 
on  les  trouve  en  train  de  nager  cà  et  là  avec  les  vieux  oiseaux.  Les 
œufs  sont  d'un  vert-olive  foncé  barbouillé  de  taches  noires  qui  con- 
fluent au  gros  bout.  Il  arrive  très  souvent  que  les  taches  sont  telle- 
ment entassées  qu'elles  forment  une  pièce  noire  à  l'extrémité  même 
du  gros  bout.     (Nelson.) 


CATATOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I5 

10.  Le  Plongeon  du  Pacifique. 

Gavia  pacifiais  (Lawr).     Allen.     1897. 

On  a  obtenu  un  spécimen  unique  de  ce  plongeon,  le  25  août  1876,  à 
St.Michael,  Alaska.  (Turner).  Cet  oiseau  est  tout  à  fait  commun  à 
Point  Barrow,  où,  évidemment,  il  couve.  Cependant  la  plupart  des 
spécimens  continuent  leur  chemin  à  l'est.  (Miirdoch).  II  se  voit  en 
allant  au  nord  jusqu'à  la  côte  Arctique.  (Ross).  Dans  la  vallée  du 
Fraser  inférieur  je  n'ai  observé  qu'un  spécimen  de  cet  oiseau  pendant 
la  saison  froide,  et  je  l'ai  tué.     (Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — C'est  le  plongeon  le  plus  abon- 
dant dans  la  région  examinée.  On  a  trouvé  des  nids  dans  la  partie 
boisée,  dans  les  Barren  Grounds,  et  le  long  des  rives,  ainsi  que  sur  les 
îles,  de  la  mer  Arctique.  Pendant  cinq  années  successives,  depuis 
1862  jusqu'à  1866  inclusivement,  on  a  recueilli,  en  tout,  à  peu  près 
cent  soixante-cinq  nids  dont  la  plupart  contenaient,  chacun,  deux 
œufs.  {Macfarlane).  Cette  espèce  arrive  à  Point  Barrow  au  com- 
mencement de  juin,  et,  aussitôt  que  l'eau  dans  les  étangs  dégèle,  elle 
s'y  établit,  et,  évidemment,  y  couve  en  abondance,  bien  que  nous 
n'ayons  pu  trouver  son  nid.  Un  des  lieux  pour  la  reproduction  était, 
évidemment,  une  lacune  marécageuse,  à  cinq  ou  six  milles  dans  l'inté- 
rieur, mais  les  nids  furent  inaccessibles.     (Murdoch) . 

11.  Le  plongeon  à  gorge  rousse. 

Gavia  lumme.     (Gunn).     (Allen.     1897. 

Le  plongeon  à  gorge  rousse  est  un  oiseau  migrateur  d'été  commun 
partout  dans  la  partie  nord  du  continent.  Dans  le  Groenland  il 
couve  dans  les  deux  inspectorats,  {Arct-Man),  et  dans  Terre  Neuve 
dans  les  petits  étangs  situés  dans  les  marais  y  faisant  son  nid  dans  une 
touffe  d'herbe  entourée  d'eau.  (Reeks).  Il  n'est  pas  commun  sur 
l'île  Ellesmere.  (E.-Bay).  On  les  voit  en  nombre  le  long  des  rives, 
et  sur  les  îles  de  la  baie,  et  du  détroit,  Hudson,  au  nord  de  la  baie 
James.  Il  se  montre  le  long  de  la  côte  nord  du  Groenland,  ainsi  que 
dans  toutes  les  eaux  du  nord.  Il  couve  sur  les  îles,  ou  au  bord  des 
étangs  à  une  petite  distance  seulement  de  la  côte,  et  se  nourrit  dans 
la  mer  et  dans  l'eau  douce.     (A.  P.  Low).     Cet  oiseau  passe  l'été  en 


l6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

assez  grand  nombre  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain). 
C'est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F. 
Tufts).  Il  abonde  dans  le  Labrador,  et  couve  dans  le  voisinage  de  la 
baie  d'Hudson,  ainsi  qu'à  l'ouest,  au  nord  du  cercle  Arctique,  jusqu'à 
l'Alaska  où  il  est  le  plus  abondant  de  tous  les  plongeons.    (Nelson). 

Au  mois  de  mars  1891  on  en  a  pris  deux  spécimens  dans  le  port 
d'Esquimault,  île  de  Vancouver.  D'après  mon  expérience  cet  oiseau 
est  rare  dans  la  Colombie-Britannique.  (Fannin).  MM.  Osgood, 
Grinnell,  et  Bishop  mentionnent  le  fait  que  ce  plongeon  se  voit  en 
maints  endroits  dans  l'Alaska. 

On  le  rencontre  rarement  dans  les  provinces  de  Québec,  Ontario 
et  Manitoba,  bien  que  M.  Fleming  dise  que  l'oiseau  est  assez  commun 
à  Toronto,  Ontario.  On  ne  l'a  pas  observé,  ni  dans  la  région  des 
Prairies,  ni  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  sauf  en  1903  lorsque  M. 
Spreadborough  l'a  vu  au  lac  Lesser  Slave. 

Notes  sur  la  reproduction. — L'on  peut  trouver  des  œufs  frais 
de  cette  espèce  à  partir  du  ler  juin  jusqu'au  ler  juillet.  Les  lieux 
choisis  pour  la  couvaison  sont  identiques  à  ceux  du  plongeon  à  gorge 
noire,  et  semblable  aussi  à  cette  dernière,  cette  espèce  pond  ses  œufs, 
au  nombre  de  deux,  sur  la  terre  même,  le  lieu  choisi  étant  souvent 
humide  et  boueux.  On  a  trouvé  un  nid  sur  un  terrain  gelé,  et  dans 
l'étang  il  y  avait  de  la  glace  qui  flottait.  Les  vieux  oiseaux  accom- 
pagnent leurs  jeunes  aux  cours-d'eau,  aux  grands  lacs,  ou  au  bord  de 
la  mer,  aussitôt  que  ces  derniers  sont  capables  de  les  suivre.  Ces 
petits  deviennent  facilement  la  proie  des  chasseurs  jusqu'à  ce  qu'ils 
commencent  à  porter  des  plumes,  alors  ils  deviennent  plux  méfiants. 
(Nelson).  Le  plongeon  à  gorge  rousse  niche  dans  des  petits  étangs  de 
l'intérieur  du  Labrador.  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  le  long  de 
la  côte  à  partir  du  moment  où  les  jeunes  sont  capables  de  voler, 
(Bigelow) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I7 

Famille     III.     ALCIDAE   Pingouins,    Guillemots,    Macareux. 

V.     LUNDA   Pallas.     1826. 
12      Macareux  huppé. 

Ltinda  cirrhata. — ^Pall — 1 826.- — ■ 

Ce  macareux  est  assez  commun  le  long  des  côtes  de  l'île  de  Vancou- 
ver, ainsi  que  de  cette  partie  de  la  Colombie  Britannique  qui  se  trouve 
sur  le  continent.     Il  couve  dans  le  golfe  de  Géorgie.     {Fanjiin). 

C'est  un  oiseau  qui  se  voit  en  nombre  tout  le  long  de  la  côte  de  la 
Colombie  Britannique  et  de  l'Alaska,  y  couvant  dans  des  endroits 
propices  sur  presque  toute  sa  longueur.  M.  Turner  dit  que  ce  maca- 
reux est  surtout  abondant  aux  îles  Aléoutiennes,  et  le  long  de  la  côte 
entière  de  l'iVlaska.  Il  couve  dans  les  rochers,  et  ne  pond  qu'un  seul 
œuf.  Son  nid  se  trouve  généralement  sur  le  sol  humide  au  fond  d'une 
crevasses  dans  le  rocher.  (Nelson) .  Cet  oiseau  est  commun  sur  les 
îles  Pribilof.  (/.  M.  Macoun).  On  en  a  pris  deux  spécimens  à  Cape 
Lisburne,  Alaska.     {McIIhenny). 

Notes  sur  la  reproduction.  —  Les  habitudes  de  cet  oiseau 
pendant  la  couvaison  ressemblent  à  ceux  du  macareux  cornu.  D'après 
mes  propres  observations,  il  préfère  les  falaises,  et  les  bords  des  caps 
à  pic  recouverts  d'herbe  où  il  y  a,  sur  le  sommet  et  le  bord  de  quelques- 
uns,  une  accumulation  de  sol  de  plusieurs  pieds  de  profondeur.  Ce 
sol  est  criblé  de  trous  creusés  par  ces  oiseaux.  Généralement  le  nid 
ne  consiste  que  la  terre  nue  sur  laquelle  un  seul  œuf  est  pondu.  Les 
oisillons  vont  sur  l'eau  avant  qu'ils  soient  capables  de  voler,  les  vieux 
oiseaux  les  accompagnant  à  l'eau.  (Nelson).  On  a  trouvé  une  assez 
grande  colonie  d'oiseaux  reproducteurs  sur  une  petite  île  dans  le  canal 
Houston  Stewart,  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  Colombie  Britannique. 
(Osgood).  On  a  remarqué  ces  oiseaux  par  milliers  sur  l'île  St-Lazaria, 
Alaska  où  ils  couvaient.  Tous  les  bancs  herbeux  le  long  du  rivage 
furent  criblés  de  leurs  trous.  Le  17  juin  ces  trous  contenaient  des 
œufs  frais,  et  le  7  juillet  il  y  avait  dans  les  œufs  de  gros  embryons. 
(Grinnell). 

Il  se  peut  que  dans  la  plupart  des  cas  l'œuf  unique  soit  pondu  sur  le 
simple  rocher,  mais,  le  7  août,  j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  un  seul 


l8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

œuf  couvé,  sur  l'île  Walrus.  Ce  nid  était  situé  entre  de  gros  cailloux, 
exposé  au  ciel,  et  fait  de  plantes  marines  desséchées  et  d'algues.  Il 
était  bien  gros,  mesurant  à  peu  près  quinze  pouces  de  diamètre,  pau- 
vrement construit,  et  pratiquement  sans  garniture  au  milieu.  (Pal- 
mer)  . 

VI.     FRATERCULA   Brisson.     1760. 

13.  Le  macareux  arctique. 

Fratercula  arctica. — (Linn)— Schaff — 1789. 

Le  macareux  arctique  couve  depuis  la  baie  de  Fundy  en  allant 
au  nord  jusqu'aux  îles  dans  la  baie  Disco,  Groenland.  On  ne  men- 
tionne pas  sa  présence  sur  la  baie  d'Hudson. 

On  a  remarqué  cet  oiseau  en  train  de  couver  en  nombre  sur  l'île 
Bryon,  l'une  des  îles  du  groupe  Madeleine,  en  grand  nombre  sur  le 
rocher  aux  Oiseaux  ainsi  qu'à  la  baie  Naufrages,  Anticosti,  et  à  l'île 
aux  Perroquets,  près  du  havre  de  Mingan.  {Breuster).  Il  habite 
l'île  Seal,  comté  de  Yarmouth,  Nouvelle  Ecosse  où,  au  mois  de  juin 
1906,  on  l'a  noté  en  train  de  couver.  {H.  F.  Tufts).  Il  est  commun  le 
long  de  la  côte  du  Groenland,  du  moins  jusqu'à  la  latitude  70°,  et  il 
couve  en  abondance  aux  îles  Hunde  et  Green  dans  la  baie  de  Disco. 
{Kumelin).  Vers  la  fin  octobre  1881  on  en  a  tué  un  jeune  spécimen 
sur  la  rivière  Ottawa.     (Ottawa  Naturalist,  Vol.  V). 

Notes  sur  la  reproduction. — La  macareux  arctique  couve  en 
abondance  aux  îles  Gannet  sur  la  côte  du  Labrador.  M.  Dicks  a 
recueilli  pour  moi,  le  2  juillet  1895,  un  gçand  nombre  d'oeufs  sur  ces 
îles.  Le  nid  consiste  d'un  trou  creusé  dans  le  sol  au  fond  duquel 
repose  l'œuf  unique.  (Raine).  Il  couve  jusqu'à  présent  en  abondance 
relative  sur  un  grand  nombre  des  îles  éloignées  le  long  de  la  côte 
du  Labrador.  (Bigelow).  Cet  oiseau  couve  modérément  sur  l'île 
Bryon,  l'île  la  plus  au  nord  du  groupe  Madeleine,  et  en  abondance 
sur  la  roche  aux  Oiseaux,  à  une  distance  de  onze  milles.  J'ai  décou- 
vert, au  premier  endroit,  trois  nids,  le  23  juin  1897.  Un  seul  œuf 
reposait  dans  un  trou  situé  dans  le  rocher  qui  se  désagrégeait,  et  à 
cette  date  l'incubation  était  déjà  commencée.  Il  n'y  a  pas  de  nid, 
l'œuf  reposant  simplement  sur  le  sol.  Les  trous  pour  la  reproduction 
sont  difficiles  à  atteindre  sur  l'île  Bryon,  et  à  cause  du  fait  que  l'oiseau 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I9 

reste  la  plupart  du  temps  accroupi  sur  l'œuf,  il  se  peut  qu'il  y  ait  plus 
de  trous  que  je  ne  le  pense.  Un  nid  se  trouvait  même  à  trois  pieds 
de  l'entrée  du  trou.     {Rév.  C.  J.  Young). 

13a.     Macareux  à  grand  bec. 

Fratercula  arctica  naumanii. — Norton — 1901. 

Ce  macareux  se  voit  le  long  des  côtes,  ainsi  que  sur  les  îles,  de  l'océan 
Arctique  depuis  Spitzberg  jusqu'à  la  baie  Baffin.  {A.  O.  U.  list). 
On  en  a  obteneu  un  spécimen  à  grand  Manan,  Nouveau  Brunswick. 
{Auduhon) .  Il  est  rare  dans  le  Groenland,  et  ne  couve  pas  plus  loin 
au  sud  que  la  latitude  63°  30'  Nord.     {Arct.  Man). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  des  œufs  de  cette  espèce  dans 
ma  collection,  qui  ont  été  recueillis,  le  20  juin  1889,  dans  le  Groenland. 
Ils  sont  beaucoup  plus  gros  que  ceux  du  macareux  ordinaire.   {Raine.) 

14.    Macareux  cornu. 

Fratercula  cornicidata     (Naum)     BraNDT,  1837. 

Cet  oiseau  se  trouve  le  long  de  la  côte,  ainsi  que  sur  les  îles,  de 
l'Océan  Pacifique  du  nord  depuis  les  îles  Kurile  jusqu'à  la  Colombie- 
Britannique.  {A.  0.  U.  list.)  Il  est  rare  à  Massett,  îles  Queen 
Charlotte,  Colombie- Britannique.  {Kermode.)  Il  couve  en  abon- 
dance sur  toutes  les  îles  rocheuses  dans  la  mer  Behring.  (Nelson.) 
Ce  macareux  abonde  tout  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  d'Alaska, 
qui  se  trouve  au  sud  du  cercle  arctique,  et  se  voit  en  nombre  incroya- 
ble dans  les  lieux  propices.  Il  y  a  des  lieux  privilégiés  pour  la  repro- 
duction de  cet  oiseau  qui  s'étendent  d'un  bout  à  l'autre  des  îles 
Aléoutiennes,  y  compris  leurs  extensions  à  l'est  et  à  l'ouest  pour  une 
distance  de  plus  de  mille  milles.  Il  se  reproduit  aussi  en  grand 
nombre  sur  les  îles  Pribilof,  et  celles  de  St.  Matthew,  et  St.  Lawrence. 
(Turner.)  On  en  a  pris  huit  spécimens  au  cap  Lisburne,  Alaska. 
(Mcllhenny.)  L'oiseau  se  voit  en  nombre  sur  les  îles  Pribilof.  (/. 
M.  Macoun;  Palmer.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  mormon  se  rend  aux  îles  Pribilof 
venant  du  sud  vers  le  10  mai  et  y  arrive  toujours  par  couples. 
Il  emploie  à  la  construction  de  son  nid  des  plantes  marines  desséchées, 
de  l'herbe,  et  de  la  mousse,  le  tout  négligemment  placé  ensemble 


20  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

bien  au  fond  de  quelque  crevasse  profonde  ou  rocheuse  où,  quatre- 
vingt  dix-neuf  fois  sur  cent,  il  est  impossible  d'atteindre  l'œuf  une 
fois  pondu.  Le  nid  ne  contient  qu'un  seul  œuf.  Celui-ci  est  d'un 
blanc  pur,  gros,  oblong,  et  ovale.  (Ellioti.)  Les  nids  de  ce  macareux 
sont  construits  sur  le  rebord  des  plus  hautes  falaises  dans  les  îles  où 
l'on  trouve  des  renards;  mais,  sur  celles  où  on  ne  les  trouve  pas,  cet 
oiseau  couve  généralement  à  la  base  du  cap  à  pic,  au-dessous  des 
gros  rochers  qui  sont  devenus  détachés  et  sont  tombés.  Son  nid  se 
compose  des  matériaux  qui  se  trouvent  par  hasard  à  l'endroit,  soit 
des  brindilles,  des  pierres  ou  de  la  terre.  Un  seul  œuf  d'un  blanc 
clair  est  pondu  sur  le  gravier  ou  le  sol.  Il  est  très  gros  par  rapport 
à  la  taille  de  l'oiseau,  et,  une  fois  cuit,  est  assez  appétissant. 
L'oiseau  s'accroupit  sur  l'œuf  longtemps  sans  arrêt,  et  ne  le  quitte  que 
lorsque  la  faim  l'oblige  à  chercher  de  la  nourriture.     (Turner.) 

VIL     CERORHINCA   Bonaparte.     1828. 

15.  Le  guillemet  à  bec  cornu. 

Cerorhinca  monocerata     (Pall.)     Cass.     1858. 

Ce  guillemot  se  voit  le  long  de  la  côte  ainsi  que  sur  les  îles  de 
l'océan  Pacifique  du  nord  et  couve  en  allant  au  sud  le  long  de  la 
côte  de  la  Colombie-Britannique.  {A.  0.  U.  list.)  On  le  trouve  dans  le 
golfe  de  Géorgie,  et  il  couve  sur  les  îles  autour  de  l'île  de  Vancouver. 
{Lord.)  II  se  voit  le  long  des  côtes  de  l'île  de  Vancouver.  {R. 
Brown.)  M.  Bischoff  en  a  pris  neuf  spécimens  à  Sitka  pendant 
l'Exploration  Télégraphique.  (Nelson.)  Un  sauvage  en  a  pris 
deux  couples,  le  21  juillet,  dans  la  baie  à  Sitka,  et  on  en  a  vu  plusieurs 
autres.  L'état  des  organes  reproducteurs,  ainsi  que  la  partie  plumée 
de  l'estomac,  indiquaient  que  ces  oiseaux  couvaient,  mais  je  n'ai 
pas  constaté  où  la  reproduction  avait  lieu.     (Grinnell.) 

VIII.     PTYCHORAMPHUS    Brandt.     1837. 

16.  Le  pingouin  de  Cassin. 

Ptychoramphus  aleuticus     (Pall.)     Brandt,  1837. 

Cet  oiseau  se  voit  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  du  Pacifique 
qui  se  trouve  dans  l'Amérique  du  Nord,  depuis  les  îles  Aléoutiennes 
jusqu'à  la  latitude  49°.  {A.  0.  U.  list.)  Il  couve  sur  les  îles  Aléou- 
tiennes, et  est  assez  commun  sur  quelques-unes  d'entre  elles.  {Turner.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  21 

Il  a  été  noté  dans  le  golfe  de  Géorgie  entre  l'île  Sait  Spring  et 
Nanaïmo  où,  le  7  mai  1887,  on  en  a  tué  un  spécimen.  {Macoim.) 
On  l'a  remarqué  en  nombre  au  détroit  Queen  Charlotte,  et  un  spécimen 
y  a  été  tué.     {Dr.  G.  Aï.  Dawson.) 

IX.  CYCLORRHYNCHUS   Kaup.     1829. 

17,  Le  pingouin  perroquet. 

Cyclorrhinchus  psiitaculus     (Pall.)     Stejn,  1884. 

Le  8  juin  1897  M.  Frobese  a  pris,  à  Sitka,  Alaska,  un  mâle  adulte 
unique  de  cet  oiseau,  et  on  me  l'a  présenté.  C'est  le  seul  que  l'on 
ait  vu.     {Grinnell.) 

Cette  espèce  est  extrêmement  commune  dans  le  détroit  de  Behring, 
et  en  allant  vers  le  sud  d'une  extrémité  à  l'autre  des  îles  Aléoutiennes, 
ainsi  que  sur  les  îles  Pribilof ,  et  celles  de  St.  Matthew,  et  St.  Lawrence. 
{Nelson.)  Elle  abonde  aux  îles  Aléoutiennes,  et  couve  dans  tous  les 
lieux  propices.  {Turner.)  Elle  est  commune  sur  les  îles  Pribilof. 
(/.  M.  Macoun.) 

Notes  sur  la  reproduction.- — -Cet  oiseau  arrive  aux  îles  Pribilof 
de  bonne  heure  au  mois  de  mai.  Il  est  silencieux,  et  construit  son 
nid  dans  une  crevasse  profonde  de  quelque  falaise  inacessible  où  il 
pond  un  seul  œuf  d'un  blanc  pur,  et  d'une  forme  oblongue-ovée,  sur 
le  rocher  ou  le  sol.  {Elliot.)  Semblable  au  macareux  il  pond  son 
seul  œuf  au-dessous  des  gros  cailloux  sur  l'île  Walrus.  Les  clapiers 
sur  l'île  St-Paul,  en  autant  que  j'ai  pu  m'en  rendre  compte,  ont  été 
creusés  dans  les  escarbilles  volcaniques  dont  les  caps  à  pic  sont 
recouverts,  de  sorte  que  l'entrée  se  trouvait  toujours  au  bord  de  la 
falaise,  et  le  fond  était  sur  le  roc.     {Palmer.) 

X.  SIMORHYNCHUS   Merrem.     1819. 

18.  Le  pingouin  huppé. 

Symorhynchus  cristatellus     (Pall.)     Bonap.  i838.n 

Cet  oiseau  couve  en  grand  nombre  sur  les  îles  dans  le  détroit  Behring, 
mais  les  lieux  de  sa  reproduction  se  trouvent  d'une  extrémité  à 
l'autre  des  îles  Aléoutiennes.  Il  niche  sur  les  falaises  au  milieu  des 
rochers  détachés,  et  ne  pond  qu'un  seul  œuf.  {Nelson.)  On  ne  l'a 
observé  qu'à  deux  reprises  à  St-Michael.     Il  se    voit    en  nombre 

78870—3 


22  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

considérable  à  la  baie  Bristol,  Alaska,  et  en  grande  abondance  sur 
les  îles  Aléoutiennes.  {Turner.)  On  le  trouve  en  nombre  sur  les 
îles  Pribilof.     (/.  M.  Macoiin.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  arrive  au  commence- 
ment de  mai  et  se  plait  aux  crevasses  et  aux  trous  dans  les  falaises 
rocheuses  ou  situés  à  une  grande  profondeur  au-dessous  du  galet 
balsatique  et  raboteux  ou  d'un  gros  caillou,  pour  déposer  son  œuf 
sur  le  sol  ou  le  rocher.  Cet  œuf  est  d'un  blanc  pur,  et  assez  ru- 
gueux ayant  de  nombreuses  décolorations.     (Elliott.) 

19.  Le  pinêouin  à  favoris. 

Simorhynchus  pygmœus     (Gmel.)     Brandt,  1869. 

Cette  espèce  se  voit  le  long  des  côtes  et  sur  les  îles  de  la  partie 
nord  du  Pacifique  depuis  Unalaska  à  travers  la  chaîne  Aléoutiennne 
jusqu'à  Kamchatka.  {A.  0.  U.  list.)  Il  couve  en  abondance  sur 
les  îles  Nearer  et  Commander.  (Nelson.)  En  1899  il  couvait  sur 
l'île  Atka.     {Turner.) 

20.  Le  pingouin  moindre. 

Simorhynchus  pusillus   (Pall)   Coues,   1862. 

L'on  trouve  cette  espèce  le  long  des  côtes  et  sur  les  îles  du  Pacifique 
du  nord  depuis  Sitka  et  le  Japon  en  allant  au  nord.  {A.  0.  U.  list). 
Elle  constitue  l'oiseau  aquatique  le  plus  abondant  dans  la  mer  Behring. 
Elle  couve  en  nombres  immenses  sur  les  îles  Aléoutiennes,  et  pond 
un  seul  œuf  blanc  au-dessous  des  gros  cailUoux  détachés  dans  une 
crevasse  située  dans  la  falaise.  (Nelson).  Cet  oiseau  est  commum 
le  long  de  la  chaîne  entière  des  île  Aléoutiennes,  et  en  allant  à  l'est 
jusqu'à  Kadiak.  Il  abonde  sur  l'île  St-George  dans  la  mer  Behring. 
(Turner).  On  en  a  pris  un  spécimen  à  Point  Barrow,  Alaska.  (Mc- 
Ilhenny) . 

Notes  sur  la  reproduction.- — Cette  espèce  couve  dans  la  plus 
grande  abondance  sur  une  étendue  de  galet  blasatique  d'à  peu  près 
cinq  milles  carrés  située  sur  l'île  St-George.  Elle  ne  construit  pas  un 
nid  ,  mais  elle  pond  son  seul  oeuf  à  une  grande  profondeur  au  milieu 
des  rochers  détachés.  Cet  œuf,  d'un  blanc  pur,  est  excessivement 
variable  quant  à  sa  grosseur  et  à  sa  forme.     Il  est  généralement  d'un 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  23 

oblong-ové  avec  le  petit  bout  pointu.  {EllioU  M.  Palmer  donne  un 
compte  rendu  très  détaillé  de  cet  oiseau  et  de  ses  habitudes  dans  son 
«Birds  of  the  Pribilof  Islands.  » 


XI.     SYNTHLIBORAMPHUS    Br.\ndt.     1837. 
21.     Le  pingouin  à  tête  grise. 

Synthliboramphus  antiquus  (Gmel)   Brandt.     1937. 

Cet  oiseau  se  voit  sur  l'île  St-George,  l'une  des  îles  du  groupe 
Pribilof,  ainsi  qu'à  Sitka.  Il  couve  en  abondance  sur  les  îles  Nearer, 
où  quelques  spécimens  habitent,  ainsi  que  sur  les  petites  îles  Chica, 
dans  le  détroit  Akutan,  près  d'Unalaska.     {Nelson). 

Le  12  juin  1879  on  en  a  obtenu  un  spécimen  sur  l'île  Atka.  Cet  oi- 
seau couve  dans  des  trous  creusés  dans  le  gazon  situé  dans  la  partie 
nord-est  de  l'île.  {Tnrner).  Il  se  voit  à  la  baie  Sitka,  Alaska. 
{Dr.  Bean).  Au  mois  de  novembre  1888  on  en  a  pris  un  spécimen  au 
cap  Beale,  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver.  {Fannin).  Cet  oi- 
seau n'est  pas  commun.  Il  fréquente  la  côte  ouest  de  l'île  de  Van- 
couver, et  a  été  pris  dans  le  détroit  près  de  Victoria.  Le  révérend 
J.  H.  Keen  dit  qu'il  l'a  trouvé  rarement  sur  les  îles  Queen  Char- 
lotte.    {Kermode). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  en  ma  possession  une  série 
de  20  œufs  de  cet  oiseau  qui  ont  été  recueillis  le  26  juin  1894  sur  l'île 
Sannak,  Alaska.  On  n'avait  recueilli  que  très  peu  de  ses  œufs  jusqu'à 
ce  moment-là.  M.  Littlejohn  a  trouvé  les  nids  au-dessous  des  touffes 
d'herbe  vigoureuse  et  aplatie.  Ils  ne  consistaient  que  d'une  légère 
excavation  et  les  œufs  reposaient  sur  quelques  tiges  d'herbe,  La 
couvée  consiste  de  deux  œufs  qui  ne  ressemblent  point  à  ceux  d'aucun 
autre  oiseau  de  mer.  Le  fond  est  d'un  jaune  clair  foncé  avec  des 
taches  longitudinales  de  brun  clair  et  de  gris  lavande.  Ils  mesurent 
2.35  X  1.45.  L'oiseau  s'accroupit  bien  sur  ses  œufs,  et,  quelquefois, 
il  est  nécessaire  de  le  faire  se  lever  du  nid  à  coups  de  bâton.     {Raine). 

L'on  m'a  dit  que  cette  espèce  couve  en  abondance  sur  l'île  Atka, 
l'une  des  îles  du  groupe  Aléoutiennes.  Elle  y  couve  dans  des  trous 
creusés  dans  le  gazon  projetant  au  delà  du  bord  des  falaises.     {Turner). 

78870—33^ 


24  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

XL     BRACHYRAMPHUS   Brandt,     1837. 

22.  Le  pingouin  marbré. 

Brachyrampus  marmoratus  (Gmel).  Brandt,   1837. 

M.  Bischoff  a  pris  un  grand  nombre  de  spécimens  de  cet  oiseau  à 
Sitka.  M.  Dali  l'a  trouvé  sur  les  îles  Aléoutiennes,  et,  au  mois  de 
mai  1877,  l'auteur  l'a  remarqué  près  d'Unalaska.  C'est  probable  que, 
dans  cette  chaîne,  l'oiseau  se  rend  à  la  limite  la  plus  au  nord  de  ses 
migrations,  et  il  y  couve.  (Nelson).  Cette  espèce  est  commune  et 
couve  sur  plusieurs  des  îles  dans  la  baie  Kachimak,  Alaska.  (A.  J. 
Stone).  On  la  trouve  par  petites  bandes  dans  la  baie  Sitka,  Alaska. 
{Dr.  Bean).  On  en  a  pris  un  mâle  adulte  à  Orca,  sur  le  détroit  Prince 
William,  Alaska.  (Grinnell).  Elle  habite  en  abondance  le  long  de  la 
côte  de  la  Colombie-Britannique,  et  elle  couve  sur  l'île  de  Vancouver 
ainsi  que  sur  quelques-unes  des  plus  petites  îles  dans  le  golfe  de 
Géorgie,  et  dans  des  goulets  sur  le  continent.  (Fannin).  En  avril 
1889  elle  abondait  dans  le  goulet  Burrard,  Colombie-Britannique,  et 
au  mois  d'août  1887  on  l'avait  tuée  dans  le  détroit  Barclay,  île  de 
Vancouver.  (Macotin).  Au  mois  d'avril  1906  elle  était  commune 
dans   la   baie  de  Douglas,  Colombie-Britannique.     {Spreadborough). 

23.  Le  pingouin  à  bec  court. 

Brachyramphus  hrevirostris  Vigors,  1828. 

Le  premier  spécimen  de  cet  oiseau  rare  qui  ne  se  trouve  dans  aucun 
musée  américain,  a  été  pris  à  la  fin  de  mai  1877  dans  le  port  Unalaska 
par  l'auteur  lui-même.  (Nelson).  Le  24  avril  1879  on  en  a  obtenu  un 
spécimen  au  village  Iliuliuk,  sur  l'île  Unalaska.  L'indigène  qui  me 
l'a  apporté  m'a  dit  que  cet  oiseau  abondait  pendant  toute  l'année 
sur  l'île  Sannak  et  y  couvait.  Il  n'est  pas  rare,  ni  sur  l'île  Amchitka, 
ni  dans  le  voisinage  du  port  Old,  sur  l'île  Atka,  l'une  des  îles  du  groupe 
Aléoutienne.  (Turner).  En  1903  M.  Stone,  en  a  pris  un  mâle 
adulte  en  plumage  de  reproduction  en  face  de  Homer,  Alaska.  La 
prise  de  ce  spécimen  opère  une  extension  d'environ  700  milles  à 
l'est  de  l'étendue  déjà  connue  des  migrations  de  cette  espèce,  car, 
apparemment,  jusqu'à  ce  moment-là  on  n'avait  jamais  noté  l'oiseau 
à  l'est  d'Unalaska.     (Chapman).     Trois  spécimens  de  cet  oiseau  rar^ 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  25 

ont  été  pris  par  M.  C.  L.  McKay,  le  3  avril  1883,  à  Point  Etolin, 
près  de  Nushagak,  Alaska.     (Osgood). 

Notes  sur  la  reproduction. — L'indigène  qui  m'a  apporté  le  spéci- 
men ci-dessus  mentionné  m'a  dit  que  l'oiseau  pond  un  seul  œuf  d'un 
blanc  pur.  Le  nid  se  trouve  au  milieu  des  racines  des  grandes  touffes 
d'herbes  au  bord  des  caps  à  pic  et  des  falaises.     {Tiirner). 

XIII     CEPPHUS   Pallas.     1769. 
27.    Le  guillemet  noir. 

Cepphus  grylle  (Linn)  Brehm     1831 

Le  guillemot  noir  est  commun  le  long  de  la  côte  de  l'Atlantique 
depuis  la  baie  de  Fundy  {Chamberlain  ;  Downs),  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Terreneuve  (Reeks).  Il  abonde  le  long  des  deux  côtes  du 
Groenland,  et  l'on  dit  qu'il  y  reste  plus  longtemps  que  tous  les  autres 
oiseaux.  Il  se  voit  en  nombre  sur  la  péninsule  Melville,  mais  on  ne 
le  remarque  pas  aussi  souvent  dans  la  mer  Polaire.  {Arct.  Man). 
Il  est  conimun  partout  sur  l'île  EUesmere,  où  on  l'a  noté  en  maints 
endroits  nichant  au  milieu  de  vieux  amas  de  pierres.  {E.  Bay).  Il 
se  répand  partout  mais  dans  le  golfe  St-Laurent  il  ne  couve  nulle  part 
en  nombre.  (Brewster).  Cet  oiseau  couve  en  abondance  sur  toutes 
les  îles  propices  sur  la  côte  nord-est  du  Labrador.  Je  n'ai  pu  décou- 
vrir aucune  trace  du  tout  du  guillemot  de  Mandt  bien  que  M.  Turner 
dise  que  cette  espèce  abonde  le  long  de  la  côte  est  de  ce  territoire. 
{Bigelow).  Le  guillemot  noir  se  trouve  commun  dans  le  détroit 
d'Hudson,  et  il  se  voit  aussi  le  long  des  côtes  est  et  sud  du  Labrador. 
{Packard).  En  1903  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  le  long  de 
la  rive  ouest  de  la  baie  James.  {Spreadborough) .  Cet  oiseau  couve  en 
abondance  par  bandes  répandues  cà  et  là  sur  la  plupart  des  îles  de  la 
Madeleine.  {Bishop).  Il  couve  sur  l'île  Seal,  comté  de  Yarmouth, 
Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  On  le  voit  pendant  toute  l'année 
dans  le  détroit  Prince  of  Wales,  sur  celui  d'Hudson.  {Payne).  Il  est 
commun  à  Québec.  {Dionne).  On  en  a  tué  un  spécimen,  il  y  a  bien 
des  années,  dans  la  baie  Burlington,  Hamilton,  Ontario.  {Mc- 
Ilwraith).  On  fait  mention  de  cet  oiseau  provenant  de  Toronto, 
Ontario,  celle  d'une  femelle  prise  le  19  décembre  1895.  Il  est  possibles 
que  ce  spécimen  appartienne  à  «C.  mandti»,  car  son  bec  est  petit  et 
son  plumage  très  blanc.     (/.  H.  Fleming). 


26  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  20  juin  1895  M.  Dicks  a  collec- 
tionné pour  moi  une  grande  quantité  d'œufs  de  cet  oiseau  sur  l'île  Pig, 
côte  du  Labrador.  Le  9  juillet  1896  on  a  collectionné  pour  moi  une 
autre  grande  série  dans  la  baie  d'Ungava,  Labrador.  Cet  oiseau  pond 
deux  œufs  dans  des  crevasses  des  falaises.  J'ai  aussi  des  spécimens 
de  ses  œufs  dans  ma  collection,  qui  ont  été  recueillis  à  Grand  Manan, 
Nouveau-Brunswick.  {W.  Raine).  Le  guillemot  noir  est  une  espèce 
commune  dans  le  golfe  St-Laurent,  y  couvant  dans  les  endroits  pro- 
pices aussi  loin  à  l'ouest  que  l'embouchure  de  la  rivière  Saguenay. 
Un  grand  nombre  de  spécimens  couvent  sur  les  îles  de  la  Madeleine 
ainsi  que  près  de  Tignish,  à  l'extrémité  ouest  de  l'île  du  Prince-Edouard 
Le  23  et  le  24  juin  1897  nous  avons  trouvé  une  quantité  de  ses  œufs 
dans  les  falaises  sur  l'île  Bryon.  Ils  étaient  pour  la  plupart  frais,  ou, 
à  cette  date,  n'avaient  été  couvés  que  depuis  quelques  jours.  Chaque 
oiseau  pond  deux  œufs  dans  une  crevasse  située  dans  le  rocher,  quel- 
quefois à  une  profondeur  de  deux  ou  trois  pieds.  Aucun  nid  n'est 
construit,  les  œufs  étant  pondus  sur  le  sol.  Ces  derniers  ne  varient 
pas  beaucoup,  mais  dans  les  localités  où  le  sol  est  humide  et  sa  couleur 
rouge,  ils  deviennent  bientôt  tachés  et  décolorés.  J'ai  trouvé  ce 
guillemot  le  plus  commun  de  tous  les  oiseaux  de  mer  aux  îles  ci-dessus, 
bien  que  sur  les  rochers  aux  Oiseaux,  plusieurs  autres  espèces  se 
trouvent  plus  nombreuses.     (Rév.  C.  J.  Yowig). 

28.     Le  guillemot  de  Mandt. 

Cepphus  mandtii  (Licin)  Bonap.     1856. 

Le  guillemot  de  Mandt  abonde  dans  les  mers  arctiques  ainsi  que  les 
détroits  depuis  l'île  Melville  en  allant  au  sud  jusqu'à  la  baie  d'Hudson 
{Richardson) .  Il  se  voit  de  temps  en  temps  dans  le  détroit  d'Hudson, 
et  se  trouve  en  nombre  le  long  de  la  côte  est  du  Labrador  ainsi  qu'à 
Fort  George  sur  la  baie  James.  {Packard).  Cet  oiseau  fréquente 
Severn  House,  sur  la  baie  d'Hudson.  (£.  T.  Selon).  Il  est  tout  à 
fait  commun  dans  la  baie  d'Hudson,  y  restant  pendant  tqute  l'année, 
et  passant  l'hiver  dans  les  parties  de  la  baie  où  l'eau  ne  gèle  pas.  Il 
couve  en  grand  nombre  au-dessous  des  roches  détachées  et  des  gros 
cailloux,  sur  les  îles  les  plus  au  large,  et  pond  un  œuf  ou  plus,  générale- 
ment deux.  Il  niche  dans  des  cavités  au-dessous  des  rochers  et  des 
gros  cailloux,  et  la  couvée  complète  consiste  d'un,  deux,  ou,  très  rare- 
ment trois  œufs.      La  couvaison  est  tradive,  aucun  des  douze  œufs 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  27 

recueillis  n'ayant  été  enlevé  avant  le  lo  juillet.  Le  fond  de  ces  œufs 
est  une  transition  depuis  un  blanc  verdâtre  à  un  blanc  crayeux  avec 
des  grosses  et  petites  taches  et  éclaboussures  de  noir,  d'ornbre  et  de 
lilas,  celles  au  gros  bout  étant  plus  nombreuses  et  plus  grosses.  {A . 
P.  Low).  Cette  espèce  se  voit  le  long  de'  cette  partie  de  la  côte  de 
l'Alaska  qui  se  trouve  sur  les  mers  Arctique  et  Behring  ainsi  qu'autour 
des  îles  dans  ces  eaux.  (Nelson).  Elle  ne  se  rend  que  rarement  à 
St-Michael,  et  on  ne  l'observe  pas  sur  les  îles  Aléoutiennes.  {Turner): 
Elle  était  rare  pendant  la  saison  d'eau  dégelée  à  Point  Barrow,  mais 
en  novembre  et  décembre  on  l'a  remarquée  à  cet  endroit  par  petites 
bandes.     (Murdoch). 

29.     Le  guiliemot  de  l'ouest. 

Cepphus  columha  (Pall).     1826. 

Ce  guiliemot  est  l'un  des  oiseaux  aquatiques  les  plus  nombreux  dans 
l'Alaska.  Il  se  voit  en  grande  abondance  partout  où  la  côte  est 
bordée  par  des  promontoires  abrupts,  ou  encore  sur  des  îles  très 
escarpées.  Il  couve  en  abondance  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la 
région.  (Nelson).  Il  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à  St-Michsel, 
mais  il  abonde  sur  les  îles  Aléoutiennes  et  couve  en  grand  nombre  sur 
l'île  récemment  apparue  de  Bogoslov.  (Turner).  Cet  oiseau  habite 
en  nombre  depuis  les  rochers  Race,  sur  le  détroit  de  Juan  de  Fuca, 
jusqu'à  l'Alaska,  et  il  couve  par  toute  l'étendue  de  ses  migrations. 
(Fannin).  Au  mois  d'avril  1889  il  se  trouvait  par  grandes  bandes  au 
goulet  Burrard,  Colombie-Britannique.  (Macoun).  Il  était,  commun, 
au  mois  d'avril  1906,  sur  la  baie  à  Douglas,  Colombie-Britannique. 
(Spreadhorough) . 

Le  guiliemot  est  l'oiseau  aquatique  le  plus  abondant  sur  les  îles 
Queen  Charlotte,  Colombie-Britannique.  Il  couve  dans  les  cre- 
vasses situées  dans  les  rochers  le  long  des  rives  des  goulets  paisibles. 
Dans  beaucoup  de  ces  endroits  les  branches  des  arbres  se  penchent 
sur  les  rochers  et,  à  la  marée  haute,  touchent  presqu'à  l'eau  de  sorte 
qu'au  moment  où  les  oiseaux  qui  ont  été  effrayés,  s'élancent  de  leur 
nid,  il  est  possible  d'observer  le  spectacle  étrange  d'un  guiliemot  s'en- 
volant  d'un  arbre.  Souvent  les  lieux  de  couvaison  sont  choisis 
dans,  ou  près,  des  crevasses  des  rochers  au-dessous  des  racines  de 
grands   arbres.     (Osgood.) 


28  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

XIV    URIA   Brisson     1760. 
30.     Le  guillemet  ordinaire. 

Uria  troile  (Linn.)     Lath.     1790. 

Le  guillemot  ordinaire  est  commun  en  hiver  à  Grand-Manan,  sur  la 
baie  de  Fundy  (Chamberlain),  ainsi  que  le  long  de  la  côte  de  la  Nou- 
velle-Ecosse. {Downs.)  Il  est  très  commun  et  couve  sur  les  îles  au 
large  de  la  côte  nord  de  Terre-Neuve  et  du  Labrador.  (Reeks.) 
Il  se  voit  en  nombre  le  long  des  côtes  est  et  sud  du  Labrador,  mais 
on  ne  l'a  pas  observé  dans  le  détroit  d'Hudson.  {Packard.)  Quel- 
ques spécimens  couvent  dans  le  Groenland.  {Arct.  Man.)  On  a 
trouvé  cet  oiseau  couvant  en  deux  localités  seulement  dans  le  golfe 
St-Laurent,  sur  le  rocher  aux  Oiseaux  et  les  îles  aux  Perroquets. 
(Brewster.)  On  l'a  remarqué  aux  îles  Mingan.  (Dionne.)  Il  est 
commun  dans  la  baie  d'Hudson.  (Richardson.)  On  le  voit  quelque- 
fois dans  la  baie  Burlington,  Ontario,  à  la  suite  d'une  tempête. 
(McIlwraUh.)  .  La  mention  faite  par  Sir  John  Richardson  ci-dessus 
devrait  probablement  se  trouver  sous  le  titre  du  guillemot  de  Brûnnich. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  2  juillet  1895  M.  Dicks  a  col- 
lectionné pour  moi  une  grande  série  d'oeufs  de  cet  oiseau  aux  îles 
Gannet,  sur  la  côte  du  Labrador.  Un  œuf  unique  est  pondu  au  bord 
de  la  falaise.     (Raine.) 

30a.     Guillemot   de    Californie.     Murre 

Uria  troile  californica   (Bryant.)     Ridgw.     1884. 

Cet  oiseau  abonde  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  chaîne  Aléou- 
tienne,  ainsi  que  de  cette  partie  de  la  côte  du  continent  bordant  le 
Pacifique,  mais  M. M.  Elliott,  Palmer  et  J.  M.  Macoun  ont  cons- 
taté qu'il  se  touve  sur  les  îles  Pribilof ,  mais  en  petit  nombre  seulement. 

On  en  a  pris  des  spécimens,  et  collectionné  des  œufs  à  Sitka  et  à 
l'île  Kadiak.  (Nelson.)  Ce  guillemot  a  été  observé  aussi  loin  au 
nord  que  l'île  St-Matthew.  (Turner.)  On  en  a  pris  un  spécimen 
sur  l'île  King,  Point-Barrow.  (Mcllhenny.)  Cet  oiseau  abonde 
dans  le  goulet  Cook,  Alaska.  (Dr  Bean.)  Il  fréquente  les  mêmes 
lieux  que  «Cepphus  columba»  mais  s'y  trouve  en  nombre  beaucoup 
moins  élevé;  cependant  à  Victoria,  Colombie-Britannique,  il  sem- 
ble être  plus  commun  pendant  les  mois  d'hiver.  (Fannin.)  Le  12 
juillet  1899  on  en  a  remarqué  plusieurs   spécimen ts  dans  le  détroit 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  29 

Hécate,  à  quelque  milles  de  l'entrée  du  goulet  Cumshewa,  îles  Queen 
Charlotte;  ils  se  dirigeaient,  apparemment,  vers  les  îles  Skedans, 
situées  à  l'entrée  du  goulet,  où  probablement  ils  couvent.     {Osgood.) 

31.     Le  guillemot  de  Brunnich. 

Uria  lomvia  {Lins .)     Bryant.     i86i. 

Le  guillemot  de  Brunnich  abonde  pendant  l'hiver  dans  la  baie  de 
Fundy.  (Chamberlain.)  Il  est  tout  à  fait  commun  le  long  de  la  côte 
de  Terreneuve.  (Reeks.)  Il  est,  sans  doute,  l'oiseau  le  plus  commun 
le  long  de  la  côte  du  Groenland,  mais  l'on  dit  qu'il  ne  couve  pas  au 
sud  de  la  latitude  64°  Nord.  (Arct.  Man.)  Il  se  voit  en  nombre  le 
long  des  rives  est  et  sud  du  Labrador  où  il  habite  et  couve  {Packard.) 
Il  est  commun  au  nord  partout  où  les  côtes  sont  assez  élevées  pour 
qu'il  puisse  s'y  nicher.  Il  est  rare  dans  la  partie  nord-ouest  de  la 
baie  d'Hudson,  à  cause  de  l'abaissement  des  rives.  On  le  voit  en  nombre 
à  l'entrée  du  canal  Fox,  et  dans  le  détroit  d'Hudson.  Il  abonde  le  long 
de  la  côte  du  Groenland  aussi  loin  au  nord  que  le  détroit  Smith.  Cet 
oiseau  est  commun  le  long  des  îles  EUesmere  et  North  Devon,  et  en 
allant  au  sud  le  long  de  la  côte  est  de  l'île  Baffin.  Il  couve  en  grand 
nombre  au  cap  Wolstenholme,  sur  l'île  Digge,  et  à  d'autres  endroit 
dans  le  détroit  d'Hudson.  Il  reste  pendant  tout  l'hiver  dans  cette  par- 
tie de  la  baie  d'Hudson  où  l'eau  ne  gèle  pas,  car  à  cette  saison  l'on  a 
tué  de  nombreux  spécimens  à  Fullerton.  {A.P.Low.)  Le  guillemot 
de  Brunnich  se  trouve  le  plus  communément  dans  le  voisinage  de  l'île 
Cobourg  où,  certainement,  il  niche;  autrement  on  ne  le  voit  pas  sou- 
vent dans  le  voisinage  de  l'île  EUesmere.  {E.  Bray.)  Cet  oiseau  cou- 
ve en  abondance  sur  le  grand  rocher  aux  Oiseaux,  îles  de  la  Madeleine. 
(Bishop.)  Il  fréquente  les  mers  arctiques  de  l'Amérique  du  nord 
les  plus  éloignées  que  l'on  ait  visitées,  ainsi  que  le  Groenland  et  la  baie 
d'Hudson,  et  il  s'en  va  au  sud  en  hiver.  {Richardson.)  Il  est  commun 
depuis  l'île  Résolution  jusqu'à  la  baie  Grinnell  et  au  détroit  Frobisher, 
même  jusqu'à  l'entrée  du  golfe  Cumberland,  mais  dans  le  golfe  lui- 
même  il  est  apparemment  rare.  Il  y  a  des  vastes  lieux  pour  la  re- 
production dans  le  voisinage  des  caps  Mercy  et  Walsingham,  le  plus 
grand  étant  sur  les  îles  Padlic,  dans  le  détroit  Excter.     {Kumelin.) 

Le  guillemot  de  Brunnich  est  un  oiseau  qui  pendant  les  quelques 
dernières  années  est  devenu  assez  abondant  entre  Kingston  et 
Brockville.     Il  se  voit  généralement  au  mois  de  décembre  et,  com- 


30  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

me  il  n'est  point  farouche  et  s'approche  presque  j  usque  près  des  bateaux, 
on  peut  le  tuer  facilement.  Au  mois  de  décembre  1896  deux  hommes 
en  ont  tué  quarante  spécimens  dans  peu  de  temps  près  de  Rockport, 
Ontario,  juste  avant  la  formation  de  la  glace  dans  le  St-Laurent.  On 
n'a  pas  observé  de  guillemot  ordinaire  dans  la  localité,  mais  le  8  juillet 
1897  on  en  avait  vu,  aux  alentours  de  Kingston,  un  spécimen  qui  a 
été  pris.  Le  lieu  ne  couvaison  le  plus  rapproché  est  sur  la  roche 
aux  Oiseaux,  à  une  distance  de  1,200  milles.     {Rév.   C.J.    Young 

La  première  mention  de  guillemot  de  Brûnnich,  provenant  de  To- 
ronto, se  rapportait,  en  autant  que  je  le  sache,  à  un  spécimen  tué,  le 
29  novembre  1893,  dans  la  baie  et  qui  actuellement  fait  partie  de  ma 
collection.  A  partir  de  cette  date  jusqu'au  milieu  de  décembre  cet 
oiseau  y  abondait,  et  on  en  a  tué  environ  une  quarantaine.  Pendant 
les  dix  ans  suivants  on  a  noté  cet  oiseau  chaque  année  en  novembre  et 
décembre,  mais  en  nombre  diminuant,  les  spécimens  étant  tués  très 
vite  après  leur  arrivée.  Ce  qui  est  remarquable  dans  les  migrations 
depuis  1893  jusqu'à  1897  c'est  que  dans  l'estomac  de  tous  les  spécimens 
examinés  il  n'y  avait  point  de  nourriture,  que  les  oiseaux  étaient  très 
faibles,  et  qu'il  était  très  facile  de  les  prendre.  On  en  a  trouvé  maints 
spécimens  morts  au  bord  du  lac;  ceux-ci  sont  morts  probablement 
de  faim.  La  migration  de  cette  espèce  maritime  jusqu'à  l'eau  douce 
des  grands  lacs  était  tellement  remarquable,  et  était  accompagnée  de 
maintes  circonstances  tellement  extraordinaires  qu'un  compte  rendu 
plus  détaillé  a  été  publié  dans  les  «Proceedings  of  the  International 
Ornithological  Congress».  London.  1895.  (/.  H.  Fleming).  Au 
mois  de  décembre  1897  on  a  vu  de  nombreuses  grandes  volées  de  cette 
espèce  aux  alentours  d'Ottawa,  et  on  en  a  pris  beaucoup  de  spécimens. 
On  n'avait  jamais  remarqué  une  telle  migration  dans  les  années  précé- 
dentes. {Macoun).  M.  Witmer  Stone  classifie  comme  appartenant 
à  cette  espèce  dix-sept  spécimens  pris  par  M.  Mcllhenny  à  Point 
Barrow.  La  mention  faite  par  M.  Murdock,  qui  est  actuellement 
classifiée  comme  se  rapportant  à  «U.  lomvia  arra»,  devrait  aussi 
probablement  se  trouver  ici. 

.Notes  sur  la  reproduction. — Le  guillemot  de  Brûnnich  couve 
en  nombres  incalculables  au  cap  Wolstenholme  sur  la  baie  d'Hudson, 
ainsi  qu'en  nombres  moins  élevés  sur  l'île  Digge  et  au  cap  Hope's 
Advance.  Les  lieux  de  couvaison  se  trouvent  sur  les  iBords  relevés 
des  parties  saillantes  où  des  milliers  de  spécimens  s'accroupissent  sur 
leur  œuf  unique  et,  lorsqu'ils  sont  dérangés  par  la  décharge  d'un  fusil, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  3I 

s'élèvent  si  vite  qu'un  grand  nombre  d'œufs  sont  délogés  et  tombent 
dans  la  mer.  Cette  espèce  habite  la  baie  pendant  toute  l'année  et 
hiverne  dans  cette  partie  de  l'eau  qui  n'est  pas  gelée.     {A.  P.  Low.) 

31a.     Le  guillemot  de  l'ouest  à  bec  épais. 

Uria   lomvia   arra. — ^(Pall.)     Ridgw — 1884 — 

Cet  oiseau  se  trouve  en  grande  abondance  le  long  de  cette  partie 
de  la  côte  d'Alaska,  ainsi  que  des  îles  à  proximité  de  ce  territoire,  qui 
est  bordée  par  des  falaises  raboteuses,  et  des  déclivités  rocheuses.  Il 
se  voit  à  Kadiak,  et  le  long  des  côtes  voisines  depuis  Sitka  jusqu'à 
la  péninsule  d'Alaska.  Il  est  commun  aux  îles  Pribilof  et  aux  autres 
îles  dans  la  mer  Behring,  ainsi  que  dans  le  détroit  Norton;  et  il  couve 
mais  en  petit  nombre,  au  goulet  Chamisso,  au  détroit  Kotze'oue,  et 
sur  les  falaises  près  du  cap  Lisburne.  (Nelson.)  Ce  guillemot  se  trou- 
ve en  extrême  abondance  à  Bogoslov,  où  couvent  des  millions  de  spéci- 
mens, ainsi  que  d'un  bout  à  l'autre  des  îles  Aléoutiennes.  {Turner). 
Il  se  rend  à  Point-Barrow  seulement  comme  oiseau  errant.  {Mur- 
do  ch). 

Note  sur  la  reproduction. — Ces  oiseaux  pondent  leur  œuf 
unique  sur  les  petits  promontoires  et  les  récifs  étroits  qui  se  projetent 
des  falaises  sur  les  îles  Pribilof,  et,  sans  faire  un  nid,  s'accroupissent 
côte  à  côte  en  aussi  grand  nombre  que  possible.  La  façon  curieuse 
qu'ils  ont  de  se  mettre  à  califourchon  est  le  moyen  qu'ils  emploient 
pour  chauffer  l'œuf  dont  l'incubation  dure  presque  vingt-huit  jours. 
Lorsque  l'éclosion  a  lieu,  l'oisillon  est  recouvert  d'un  duvet  épais  et 
foncé,  qui,  en  moins  de  six  semaines,  est  remplacé  par  un  plumage 
de  la  même  couleur  que  celui  du  vieil  oiseau.  (Elliott).  Pour  trouver 
un  compte  rendu  complet  relativement  à  cet  oiseau,  voir  «The  Birds 
of  the  Pribilof  Islands»  par  M.  Palmer. 

Un  grand  nombre  de  spécimens  de  cette  espèce  couvent  tous  les 
ans  sur  les  caps  à  pic  et  les  bords  des  falaises  à  l'île  Egg,  à  environ  dix 
milles  de  l'entrée  du  port  de  St-Michael.  L'œuf  est  pondu  sur  le 
rocher  nu,  sans  aucun  signe  de  nid.  Un  œuf  seulement  est  pondu 
dans  une  saison,  mais  supposons  que  celui-là  soit  enlevé,  alors,  si  la 
saison  n'est  pas  trop  avancée,  l'oiseau  en  pond  un  autre.  L'œuf  est 
très  gros,  le  fond  étant  d'un  vert-bleuâtre  avec  des  taches  de  brun 
foncé  d'un  contour  variable.     (Turner). 


32  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

XV.     ALCA   LiNN^us.     1758. 
32     Le  pingouin  commun. 

Alca  torda. — Linn. — 1758 — 

Le  pingouin  commun  se  voit  de  temps  en  temps  près  de  pointe  Le- 
preaux,  et  de  l'île  Partridge.  Il  est  commun  aussi  près  du  grand 
Manan,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Il  n'est  pas  très 
commun  pendant  l'hiver  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  (Downs).  On 
le  remarque  en  nombre  pendant  tout  l'été  et  l'automne  le  long  des 
côtes  de  Terre-Neuve.  {Reeks).  On  ne  l'observe  pas  dans  le  détroit 
d'Hudson,  mais  il  abonde  et  couve  le  long  des  côtes  est  et  sud  du 
Labrador.  {Packard).  Cet  oiseau  abonde  le  long  de  la  côte 
nord-est  du  Labrador.  {Bigelow).  Il  n'est  pas  rare  dans  l'ouest  du 
Groenland,  mais  dans  la  partie  est  de  ce  territoire  il  est  inconnu. 
{Arct.  Man).  Il  couve,  mais  pas  en  grand  nombre,  sur  le  grand 
rocher  aux  Oiseaux,  les  îles  Bryon  et  Entry,  du  groupe  de  la  Madeleine, 
et  dans  le  Golfe  St-Laurent.  {Bishop).  Il  est  commun  le  long  du 
St- Laurent  à  Kamouraska,  province  de  Québec.  {Dionne).  On  le 
voit  en  nombre  depuis  le  milieu  de  la  côte  du  Labrador  jusqu'au  dé- 
troit de  Frobisher,  mais  on  ne  le  trouve  pas  dans  le  golfe  Cumberland, 
cependant  il  est  assez  commun  le  long  de  la  côte  ouest  du  Groenland. 
{Kumulin) . 

La  première  mention  que  nous  ayons  de  la  présence  de  cette 
espèce  dans  l'Ontario  se  trouve  dans  les  minutes  publiées  par 
l'Institut  Canadien.  Cette  mention  se  rapporte  à  un  spécimen 
pris  le  10  décembre  1889.  Un  autre  spécimen  avait  déjà  été  pris  en 
novembre  1871  près  de  l'extrémité  ouest  du  lac  Ontario,  et  M.  J.  H 
Fleming  mentionne  la  prise  d'un  autre  encore,  près  de  Hamilton, 
Ontario. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  en  abondance 
sur  les  îles  Gannet,  côte  du  Labrador.  Le  2  juillet  1895  M.  Dick  a 
collectionné  pour  moi  de  nombreux  œufs.  Semblable^  au  guillemot 
ordinaire,  cet  oiseau  pond  son  œuf  sur  le  rebord  de  la  falaise,  et  de 
même  que  le  guillemot  noir  ou  «cepphus  columba»,  il  en  pond  quel- 
quefois deux,  mais  généralement  la  ponte  ne  consiste  que  d'un  œuf 
unique.     {Raine). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  33 

XVI.     PLAUTUS   Brûnnich.     1772. 
33     Le  grand  pingouin. 

Plautus  impennis  (Linn)  (Steenstr.     1885. 

Cette  espèce  se  trouvait  autrefois  en  grande  abondance  autour  de 
Terreneuve,  mais  aujourd'hui  elle  ne  s'y  voit  plus.  On  en  a  vu  le 
dernier  spécimen  vivant  en  1852.  En  1853  on  en  a  ramassé  un  spé- 
cimen mort  à  la  baie  Trinity.  (Reeks).  Cet  oiseau  a  été  découvert 
dans  le  Groenland  pour  la  première  fois  en  1574.     (Arct.  Man). 

XVI  î.     ALLE   LiNK.     1806. 
34.     Le   niergule   nain. 

Aile  aile  (Linn.)  Stejn.     1885. 

Ce  petit  oiseau  passe  l'hiver  à  Grand  Manan,  Nouveau-Brunswick. 
(Chamberlain) .  Il  était  commun  autrefois  le  long  de  la  côte  de  la 
Nouvelle-Ecosse,  mais  aujourd'hui  il  y  est  rare.  (Downs).  C'est  un 
oiseau  migrateur  périodique  très  commun  en  octobre  le  long  de  la 
côte  de  Terre  Neuve.  (Reeks).  Le  mergule  nain  est  commun  dans 
le  détroit  d'Hudson,  et  se  voit  en  abondance  le  long  de  la  côte  est  du 
Labrador.  (Packard).  On  dit  que  dans  le  Groenland  il  ne  couve 
pas  au  sud  de  la  latitude  68°  nord.  Il  est  commun  dans  la  baie 
Baffin,  m^ais  rare  dans  la  mer  Polaire.  (Arct.  Alan).  Cet  oiseau  se 
trouve  rarement  dans  la  baie  et  le  détroit  d'Hudson.  On  le  voit  dans 
ces  lieux  en  hiver  rarement  en  été.  Il  abonde  le  long  de  la  côte  nord 
du  Groenland,  mais  se  voit  en  nombres  moins  élevés  le  long  de  la  rive 
ouest  de  la  baie  de  Baffin.  On  l'a  remarqué  dans  le  détroit  Lancaster. 
(A.  P.  Low).  Le  mergule  nain  se  voit  sur  l'île  EUesmere,  mais  il  est 
de  beaucoup  plus  nombreux  dans  le  bassin  de  la  rivière  Kane.  (É. 
Bay).  Il  était  commun  le  long  de  la  côte  du  Labrador  au  large  de 
l'île  Résolution,  de  la  baie  Grinnell,  et  du  détroit  de  Frobisher,  mais 
je  ne  l'ai  pas  remarqué  dans  le  golfe  Cumberland.  Il  abonde  au  large 
du  détroit  Exeter  ainsi  que  le  long  de  la  côte  ouest  de  la  baie  de  Baffin, 
en  allant  au  nord.  (Kumelin).  Cet  oiseau  se  voit  à  Godbout,  sur  le 
St-Laurent,  province  de  Québec.  (Dionne).  Le  18  novembre  1901 
M.  H.  Macdonald,  un  pêcheur,  a  tué  un  megule  nain  dans  le  lac  à 
deux  milles  au  large  de  Toronto,  Ontario.     J'étais  présent  quand  il 


34  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

a  ouvert  l'estomac,  qui  ne  contenait  que  quelques  arêtes.  Ce  spé- 
cimen était  une  femelle,  et,  évidemment  un  jeune  oiseau.  (/.  H. 
Ames). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  de  nom- 
breux œufs  de  cet  oiseau  qui  ont  été  collectionnés  dans  l'Islande. 
M.  le  docteur  Shufeldt,  dans  son  «Comparative  orders  of  North 
American  Birds»,  a  dit  que  cette  espèce  pond  deux  œufs,  mais  mon 
collectionneur  dans  l'Islande  n'a  jamais  trouvé  que  la  ponte  consistait 
de  plus  qu'un  seul  œuf,  et  il  en  a  collectionnés  pendant  quinze  ans. 
La  plupart  des  auteurs  sur  l'ornithologie  affirment  que  cet  oiseau  ne 
pond  qu'un  seul  œuf.  L'oiseau  pond  son  œuf  unique  d'un  bleu 
verdâtre  dans  une  crevasse  dans  la  falaise.  Il  couve  dans  le  Groen- 
land et  sur  le  détroit  Smith.     {Raine). 


Ordre.     Longipennes  Palmipèdes — -Longipennes. 
Famille    IV.     STERGORARIIDAE   Labbes. 
XVIII.     MEGALESTRIS   Bonaparte.     1856. 

35.    Le  labbe  commun. 

Megalesiris  skua  (Brûnn)  Ridgw.     1880. 

M.  Holbœll  a  vu  cet  oiseau  à  deux  reprises  sur  la  côte  sud  du 
Groenland.  {Arct.  Man).  Le  22  juin  1882  on  en  a  remarqué  un 
spécimen  qui  flottait  dans  le  détroit  de  Belle  Isle.  (Packard) .  Cette 
espèce  n'est  pas  très  commune  en  hiver  et  au  printemps  autour  de  la 
Nouvelle- Ecosse.  (Downs).  On  l'a  remarquée  au  large  de  la  côte 
du  Nouveau-Brunswick.  (Adams).  Elle  se  voit  de  temps  en  temps 
dans  le  golfe  St-Laurent.  (Dionne).  On  la  trouve  sur  le  Grand  Lac 
des  Esclaves,  mais  en  très  petit  nombre.  (Ross).  Il  semble  qu'elle  se 
rend  très  souvent  au  «Georges'  »,  Terreneuve,  ainsi  qu'aux  bancs  de  la 
Nouvelle-Ecosse  en  hiver.  On  l'a  observée,  au  mois  de  septembre, 
près  de  l'île  Lady  Franklin,  dans  le  détroit  d'Hudson,  il  y  en  avait  des 
jeunes  à  ce  moment  sur  les  rochers.     (Kumelin). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  35 

XIX.     STERCORARIUS    Brisson.     1760. 
36.    Le  labbe  pomarin. 

Stercorarius  pomariniis  (Temm()  Vieill.     1819. 

On  dit  que  dans  le  nord  le  labbe  pomarin  est  la  plus  commune  de 
toutes  les  espèces  de  la  même  famille.  Il  couve  dans  le  nord  du 
Groenland,  et  on  l'a  observé  aux  îles  Parry  et  au  goulet  Régent 
{Arct.  Man).  Il  ne  se  voit  que  rarement  en  automne  dans  le  golfe 
St-Laurent,  ainsi  qiie  tout  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  Cana- 
dienne bordant  l'Atlantique.  Cet  oiseau  se  trouve  de  temps  en 
temps  en  compagnie  des  gros  goëlands  qui  passent  un  peu  de  temps 
pendant  les  grands  froids  de  l'hiver  autour  de  l'extrémité  ouest  du 
lac  Ontario.  (Mcllwraith).  Le  labbe  pomarin  est  très  rare  sur  le 
lac  Great  Slave.  (Ross).  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans  les 
mers  arctiques,  et  les  débouchements  nord  de  la  baie  d'Hudson  où 
il  vit  de  poissons  putrides,  et  en  hiver  il  s'en  va  au  sud,  arrivant  à  la 
baie  d'Hudson  en  mai.  (Richardson) .  En  1845  on  l'a  pris  à  Fort 
Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr  Gillespie,  jr.).  Pendant  l'été 
de  1899  cet  oiseau  était  assez  .commun  sur  la  baie  d'Hudson,  mais  on 
n'a  remarqué  aucun  lieu  pour  la  reproduction.  {A.  P.  Low).  On 
l'a  observé  à  la  baie  Bonne,  Terreneuve,  pour  la  première  fois  au 
mois  d'août,  et  depuis  cet  endroit  en  allant  au  nord  jusqu'à  la  latitude 
71°  il  se  trouvait  en  nombre  à  presque  tous  les  lieux  visités,  et  abondait 
depuis  Belle  Isle  jusqu'au  détroit  d'Hudson.     {Kumelin). 

Le  22  octobre  1898  on  en  a  pris  un  spécimen  près  de  Victoria, 
île  de  Vancouver  {Kermode) .  Le  labbe  pomarin  ne  visite  les  îles  Pribilof 
qu'en  petit  nombre.  M.  Elliott  en  a  trouvé  un  spécimen,  et  M. 
C.  H.  Townsend  un  autre.  Pendant  l'été  de  1890  on  en  a  remarqué 
deux  spécimens  en  train  de  se  nourrir  des  carcassess  de  phoques 
(Palmer) . 

Cet  oiseau  est  arrivé  le  13  mai  à  l'embouchure  du  Yukon,  sur 
la  côte  du  Pacifique,  et  y  est  devenu  de  plus  en  plus  commun  jusqu'à 
la  fin  de  ce  mois-là.  Il  abondait  sur  l'île  St-Lawrence,  ainsi  que 
partout  dans  le  détroit  Behring.  Il  se  trouvait  en  grand  nombre 
le  long  de  la  côte  Arctique  au  bord  de  la  banquise  (Nelson).  Il 
arrive  à  St-Michael  à  la  première  semaine  de  juin,  et  habite 
les  parties  les  plus  sèches  des  plaines.     Généralement  on  le  remarque 


36  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

individuellement,  mais  on  peut  en  voir  plusieurs  ensemble  à  la  fois 
dans  le  voisinage  {Turner).  Cet  oiseau  se  rend  régulièrement  en 
été  à  Point  Barrow,  mais  s'y  trouve  la  plus  rare  des  trois  espèces. 

37.     Le  labbe  parasite. 

Stercorarius  parasiticus  (Linn)  Schaff.     1789- 

Le  labbe  parasite  couve  dans  les  deux  inspectorats  du  Groenland, 
mais  il  se  trouve  plus  commun  dans  celui  du  sud.  Il  couve  aussi 
sur  la  côte  ouest  du  détroit  Davis,  ainsi  que  dans  la  mer  polaire 
{Arct  Man).  Il  se  voit  au  printemps  et  à  l'automne  le  long  de  la 
côte  bordant  l'Atlantique  en  allant  au  sud  jusqu'à  Grand  Manan. 
(Herrick).  On  le  trouve  dans  le  golfe  St-Laurent.  (Dionne).  Le 
20  juillet  18 — ,  on  en  a  vu  un  spécimen  unique  près  du  port  de  Mingan. 
(Breuster).  Il  se  voit,  mais  en  petit  nombre,  en  allant  au  sud  jusqu'à 
Fort  Simpson,  latitiude  62 "-30'.  Ross).  Il  est  assez  commun  sur 
les  Barren  Grounds  ainsi  qu'à  la  baie  Franklin.  On  trouve  des  nids 
quelquefois  dans  ces  localités.  {Macfarlane) .  Cette  espèce  habite 
cette  partie  de  la  côte  de  la  mer  Arctique  bordant  l'Amérique  du 
nord.  On  en  a  pris  de  nombreux  spécimens  sur  la  pémnsule  Melville, 
aux  îles  North  Georgian,  ainsi  que  dans  la  baie  Bàffin,  et  on  en  a  pris 
d'autres  sur  les  Barren  Grounds,  et  à  Fort  Franklin,  latitude  65°-! 5' 
nord.  {Richards 0 n) .  Au  mois  de  mai  1903  on  en  a  vu  plusieurs 
spécimens  sur  la  rive  ouest  de  la  baie  James.  (Spreadborough). 
Le  labbe  parasite  est  commun  aux  alentours  de  Roe's  Welcome 
où  il  pille  les  sternes  de  l'Arctique,  et  il  se  voit  de  temps  en  temps 
dans  les  eaux  plus  au  nord.  {A.  P.  Low).  Dans  l'estomac  des 
spécimens  de  cette  espèce  et  celle  qui  suit,  que  l'on  a  pris  dans  la 
baie  d'Hudson,  il  n'y  avait  que  des  arrêtes  et  des  plumes,  (a.  Halkett) . 
Un  spécimen  de  l'espèce  mélanistique  a  été  pris  en  1845  à  Fort 
Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  (Dr.  Gillespie,  jr.).  Cet  oiseau 
visite  les  grands  lacs  de  temps  en  temps  au  printemps  et  à  l'automne. 
(/.  H.  Fleming).  Il  se  voit  dans  le  voisinage  de  la  côte  entière 
de  la  mer  Behring,  mais  se  trouve  plus  nombreux  qu'ailleurs  le  long 
du  littoral  bas  et  marécageux  du  détroit  Norton,  et  de  là  en  allant 
au  sud  jusqu'à  la  rivière  Kuskoquim.  Ses  lieux  de  reproduction 
comprennent  la  région  entière  depuis  les  îles  Aléoutiennes  en  allant 
au  nord  jusqu'à  l'extrême  partie  du  continent.  (Nelson).  Il  se 
rend  très  souvent  aux  îles  Aléoutiennes,  et  se  trouve  assez  commun 
à  St-Michael.     Turner).     Il  est  rare  à  Point  Barrow,  et  pas  un  seul 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  37 

Spécimen  y  couve.  {Murdoch).  Cet  oiseau  ressemble  au  labbe 
pomarin  quant  à  sa  distribution  générale,  mais  il  est  moins  commun. 
{Kiimelin.)  Au  mois  de  novembre  1897,  M.  W.  L.  Gilchrist  en  a 
pris  un  spécimen  à  Victoria,  île  de  Vancouver,  et  le  12  septembre 
1903,  M.  A.  C.  Brooks  en  a  pris  un  autre  à  Comox.  (Kermode). 
Le  22  août  1899  on  en  a  observé  plusieurs  spécimens  à  Homer,  goulet 
Cook,  Alaska.  (Osgood).  Cet  oiseau  est  accidentel  sur  les  îles 
Pribilof,  où  M.  Elliott  n'en  a  vu  que  quatre  ou  cinq  spécimens.  Dans 
l'estomac  de  chacun  des  spécimens  M.  Elliott  a  trouvé  des  baies 
d'wEmpetrum»  à  moitié  digérées.     (Palmer). 

Notes  sur  la  reproduction. — ^J'ai  dans  ma  possession  une  couvée 
de  deux  œufs  prise  le  11  juin  1890  à  Skonntzaz,  Groenland.     {Raine). 

Les  spécimens  en  plumage  noir  sont  rares  au  printemps,  mais 
on  les  voit  de  temps  en  temps.  Le  31  mai  j'en  ai  observé  un  couple 
apparié  à  l'embouchure  du  Yukon.  Les  œufs  sont  pondus  vers 
le  5  juin  sur  les  monticules  couverts  de  mousse  ou  les  terrains  élevés, 
situés  dans  les  lieux  fréquentés  par  les  oiseaux.  Le  nid  n'est  qu'une 
dépression  dans  la  mousse  et  contient  deux  œufs  qui  ne  peuvent 
être  distingués  de  ceux  de  l'espèce  suivante.     (Nelson.) 

38.     Le  labbe  à  longue  queue. 

Stericorariiis  longicaudus.     Vieill.     1819. 

On  dit  que  dans  le  Groenland  le  labbe  à  longue  queue  ne  couve  pas 
plus  au  sud  que  la  latitude  70°  Nord.  (Arct.  Man.)  Au  mois  de 
juin  1871  on  n'en  a  observé  que  quelques  spécimens  près  de  la  tête 
du  golfe  Cumberland,  et  ils  en  sont  bientôt  disparus;  je  doute  que 
l'espèce  y  couve.  (Kumelin.)  On  voit  cet  oiseau  de  temps  en  temps 
depuis  le  Groenland  en  allant  au  sud  le  long  de  la  côte  du  Labrador. 
(Packard.)  Il  fréquente  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Doiims.) 
On  le  trouve  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Il  se  voit  dans  la  baie 
de  Fundy.  (Boardman.)  ainsi  que  dans  le  golfe  St-Laurent.  (Dion- 
ne.)  On  le  prend  de  temps  en  temps  dans  la  baie  d'Hudson.  (Dr 
R.  Bell.)  Il  est  moins  commun  que  le  précédent  dans  Roe's  Wel- 
come,  et  on  le  voit  de  temps  en  temps  dans  les  eaux  plus  au  nord. 
(A.  P.  Low.)  Le  labbe  à  longue  queue  se  trouve  sur  le  fleuve  Mac- 
kenzie  en  allant  au  sud  jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross.)  Il  abonde 
le  long  de  la  rivière  Anderson,  sur  les  Barren  Grounds,  et  le  long  de 

78870—4 


38  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

la  côte  Arctique.  (Macfarlane.)  Le  2  octobre  1900  M.  F.  D.  Bâtes 
en  a  tué  deux  spécimens  à  Rondeau,  sur  le  lac  Erié,  et  le  10  octobre 
1906  au  même  endroit  M.  E.  Burk  en  a  tué  un  autre.  L'on  n'a  jamais 
pu  déterminer  définitivement  si  ce  dernier  appartient  au  labbe  pa- 
rasite ou  à  celui  à  longue  queue.  (W.  Saunders.)  C'est  un  oiseau 
rare  à  Aweme,  Manitoba,  où,  le  17  mai  1903,  on  en  a  pris  un  spécimen. 
(Criddle.)  En  1890  et  1891  au  lac  Sumas,  Colombie-Britannique,  on 
en  a  tué  un  spécimen  et  vu  plusieurs  autres  pendant  le  mois  de  sep- 
tembre. (Brooks.)  C'est  le  labbe  le  plus  commun  le  long  de  la  côte 
d'Alaska,  mais  il  est  rare  aux  îles  Pribilof  ;  il  abonde  le  long  du  litto- 
ral bas  du  détroit  Behring,  mais  sauf  au  détroit  Kotzebue,  il  n'est  pas 
commun  au  delà  de  cet  endroit.  (Nelson.)  Cet  oiseau  arrive  à 
St-Michael  plus  de  bonne  heure,  et  en  plus  grand  nombre,  que  ses 
congénères.  On  le  voit  rarement  sur  la  partie  est  des  îles  Aléou- 
tiennes,  mais  quelques  couples,  dit-on,  couvent  près  de  St-Michael. 
{Turner.)  C'est  le  plus  commun  des  labbes  à  Point  Barrow  où  il 
se  trouve  en  assez  grand  nombre,  mais  il  n'y  couve  pas.     (Murdoch.) 

Notes  sur  la  reproduction. — L'accouplement  a  lieu  avec  accom- 
pagnement de  démonstrations  tapageuses  de  la  part  de  plusieurs  ri- 
vaux, mais  une  fois  appariés,  les  oiseaux  se  tiennent  par  couples,  et 
pondent  leurs  œufs  au  commencement  de  juin  dans  une  dépression 
sur  le  sommet  mousseux  de  quelque  tertre  situé  sur  un  terrain  en  pente. 
(Nelson.) 

Famille  V.     LARIDES   Goélands  et  Sternes. 
XX.     PAGOPHILA   Kaup.     1829. 
39.    La  mouette  blanche. 

Pagophila   alba    (Gunn.)  Coues.     1897. 

La  mouette  blanche  est  un  oiseau  migrateur  périodique  très  rare 
le  long  de  la  côte  nord-ouest  de  Terre-Neuve.  En  janvier  1867-68 
on  en  a  tué  trois  spécimens  dans  l'étang  Parson.  (Reeks.)  On  en  a 
observé  un  spéciment  dans  le  port  de  Halifax  antérieurement  à  1869. 
(-Jones.)  Cette  espèce  est  rare  le  long  de  la  côte  de  la  Nouvelle- 
Ecosse.  (Downs.)  On  en  a  tué  un  spécimen  à  l'âge  d'adolescence, 
à  St-John.     Cette  mouette  visite  Grand-Manan,  Nouveau- Bunswick, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  39 

en  hiver.  {Chamberlain.)  Elle  se  voit  sur  la  côte  du  Labrador. 
{Dionne.)  On  l'a  vue  au  bord  de  la  glace  dans  la  baie  d'Hudson, 
près  de  la  rivière  Great  Whale,  au  printemps  et  en  hiver.  Au  com- 
mencement d'été  on  remarque  parfois  des  spécimens  de  cette  espèce 
sur  la  glace  épaisse  bordant  la  côte  du  Labrador  et  dans  le  détroit 
d'Hudson.  A  la  fin  septembre  on  en  a  tué  un  jeune  spécimen  en 
plein  plumage  à  Fullerton.  {A.  P.  Low.)  Cette  espère  se  voit  de 
temps  en  temps  sur  le  lac  Ontario.  Après  l'avoir  recherchée  pendant 
deux  saisons  j'ai  réussi  a  en  obtenir  un  beau  mâle  adulte,  les  pê- 
cheurs ayant  consenti  d'attacher  derrière  leur  bateau  une  longue  ligne 
terminée  par  un  hameçon  qui  était  appâté  de  cisco.  (Mcllwraith.) 
Il  y  a  raison,  de  croire  que  cette  espèce  se  rend  régulièrement  en  hiver 
au    lac    Ontario.     (/.    H.    Fleming.) 

C'est  un  oiseau  circonpolaire.  On  a  obtenu  de  ses  œufs  au  cap 
Krabbe,  latitude  77°  25'  nord.  {Arct.  Man.)  On  la  voit  souvent  sur 
l'île  Ellesmere  où  probablement  elle  couve.  {E.  Bay.)  Cette  belle 
mouette  fréquente  le  détroit  Davis,  la  baie  Baffin,  et  différentes 
parties  des  rives  septentrionales  de  l'Amérique  du  nord,  y  couvant 
en  grand  nombre  sur  les  falaises  hautes  et  perforées  qui  forment 
l'extrémité  du  cap  Parry,  latitude  70°.  {Richardson.)  Elle  ne  se 
voit  que  rarement  à  Point  Barrow,  où  au  printemips  on  n'en  a  observée 
que  deux  spécimens,  mais  à  l'automne  elle  y  est  plus  commune. 
(Murdock.)  Au  mois  de  septembre  1889  M.  James  Porter  en  a  pris 
un  spécimen  au  lac  Dease,  Cassiar,  Colombie-Britannique.  (Fannin.) 
M.  J.  F.Studley  en  a  tué  un  spécimen  en  novembre  1897  au  lac  OKana- 
nagan.  M.  A.  C.  Brooks  mentionne  aussi  la  présence  de  cette  espèce 
à  OKanagan  {Kermodl.)  La  mouette  blanche  se  trouvait  en  grand 
nombre  dans  la  baie  Kingwash  et  ses  environs  pendant  quelques  iours 
seulement  avant  qu'elle  fut  couverte  de  glace.  On  n'en  a  pas  remar- 
qué un  seul  spécimen  au  printemps.  Cette  espèce  ne  couve  pas  dan? 
le  golfe  Cumberland.  (Kumelin.)  En  1895  un  spécimen  a  été  pris 
par  les  indigènes  sur  les  îles  Pribilof  où  peut-être  cette  mouette  se  rend 
régulièrement    en    hiver.     (Palmer.) 

XXL     RISSA   Stephens.     1825. 
40.     La  mouette  à  trois  doigts. 

Rissa  tridactyla  (Lynn.)     Boxap.     1838. 

La  mouette  à  trois  doigts  couve  dans  les  deux  inspectorats,  mais  plus 
communément  dans  la  partie  sud  du  Groenland.     {Arii.  Man.)     Elle 

78870—43-2 


40  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

n'est  pas  commune  sur  l'île  Ellesmere.  (E.  Bray.)  Elle  se  voit  en 
nombre  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  bordant  l'Atlantique,  qui  se 
trouve  au  sud  du  Groenland,  surtout  en  hiver,  et  elle  habite  le  Nouveau- 
Brunswick  en  assez  grand  nombre.  (Chamberlain.)  Elle  couve  en 
nombres  considérables  sur  le  rocher  aux  Oiseaux,  ainsi  que  sur  les 
falaises  de  pierre  calcaire  à  la  baie  des  Naufrages,  Anticosti.  {Brew- 
ster.)  Cette  espèce  couve  en  abondance  le  long  de  cette  partie  de  la 
côte  nord  du  Labrador  qui  se  trouve  sur  l'Atlantique.  M.  Verrill  dit 
qu'elle  couve  en  nombres  très  considérables  sur  les  rives  nord  et  est 
d'Anticosti.  {Packard.)  Pendant  l'hiver  de  1898-1899  elle  était  com- 
mune au  bord  de  la  glace  dans  la  baie  d'Hudson  au  large  de  la  rivière 
Great  Whale,  mais  elle  n'était  pas  très  commune  dans  la  partie  nord 
de  la  baie  d'Hudson  ou  même  ailleurs  dans  le  nord.  {A.  P.  Low.) 
Elle  est  de  beaucoup  le  plus  abondant  de  tous  les  oiseaux  de  mer  dans 
le  nord-est  du  Labrador.  (Bigelow.)  Elle  est  tout  à  fait  commune 
sur  le  fleuve  St-Laurent.  (Dionne.)  Elle  se  rend  à  l'extrémité  ouest 
du  lac  Ontario  en  nombres  considérables.     {Mcllwraith.) 

Cette  espèce  abonde  dans  l'intérieur  des  Territoires  du  Nord-Ouest, 
ainsi  que  le  long  des  rives  de  la  mer  Arctique  où  elle  couve.  (Richard- 
son).  Nous  l'avons  remarquée  dans  le  détroit  de  Belle-Isle  pour  la 
première  fois  au  mois  d'août  1877,  au  commencement  de  notre  voya- 
ge; depuis  le  détroit  en  allant  au  nord  nous  l'avons  vue  constam- 
ment, et  toujours  en  grand  nombre,  jusqu'à  l'endroit  où  l'eau  était 
couverte  de  glace.  Elle  quitte  complètement  le  golfe  Cumberland 
au  printemps  et  en  été.     (Kumelin.) 

40.    La  mouette  du  Pacifique. 

Rissa  iridactyla  pollidaris  Ridgw.     1884. 

On  trouve  cette  espèce  le  long  de  la  côte  de  l'île  de  Vancouver  et 
dans  le  golfe  de  Géorgie.  (Lord).  Cette  belle  mouette  habite  le  long 
de  la  côte  entière  d'Alaska,  y  compris  ses  nombreuses  îles  soit  près, 
soit  bien  au  large,  du  continent.  Elle  niche  en  abondance  à  la  tête  de 
la  baie  Norton.  (Nelson).  Elle  est  commune  à  St-Michael  à  partir 
de  la  mi-mai  lorsque  la  glace  commence  à  fondre.  Les  lieux  princi- 
paux pour  la  reproduction  de  cette  espèce  se  trouvent  plus  au  sud. 
Elle  couve  par  milliers  aux  île  Pribilof,  ainsi  que  sur  quelques  îles 
appartenant  au  groupe  Aléoutienne  les  plus  à  l'ouest,  mais  elle  couve 
modérément    à    St-Michael.     {Turner).     MM.     Osgood,     Grinnell, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  4I 

Palmer  et  Stone,  disent  tous  que  cette  espèce  était  commune  dans  les 
parties  de  l'Alaska,  qu'ils  ont  visitées. 

Notes  sur  la  reproduction.^ — -Cette  espèce  a  les  mêmes  habi- 
tudes que  "R.  brevirostris".  Elle  emploie  à  la  construction  de  son  nid 
plus  d'herbe  et  moins  de  ciment  de  boue  que  cette  dernière.  Ses  œufs 
sont  plus  pointus  au  petit  bout  et  le  fond  est  plus  clair  avec  de  nom- 
breuses taches  de  brun  foncé.     {Elliolt). 

41.  La  mouette  à  pattes  rouges. 

Rissa  brevirostris  (Bruch).  Lawr.     1858, 

Le  26  mai  1877  on  a  remarqué  cette  espèce  en  nombres  considérables 
à  Unalaska.  Elle  abonde  sur  les  îles  Pribilof  surtout  à  l'île  St-George 
où  elle  s'assemble  par  milliers  et  couve.  (Nelson).  Elle  est  rare  à  St- 
Michael.  Les  îles  Pribilof  et  Aléoutiennes  sont  les  lieux  où  elle 
habite.     {Turner). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  se  rend  aux  îles  Pri- 
bilof vers  le  9  mai  dans  le  but  d'y  couver.  Elle  emploie  à  la  construc- 
tion de  son  nid  de  l'herbe  sèche  et  de  la  mousse  cimientées  avec  de  la 
boue  portée  par  l'oiseau  du  bord  des  étangs  d'eau  douce  que  l'on  trouve 
çà  et  là  d'un  bout  à  l'autre  des  îles.  Le  nid  est  solide  et  compact  et  les 
vieux  prennent  chacun  part  à  sa  construction.  Ce  nid  est  situé 
sur  un  rebord  inaccessible,  ou  le  point  d'un  mur  rocheux  et  on  ne 
peut  presque  pas  l'atteindre  à  moins  que  l'on  soit  baissé  au  moyen 
d'un  câble.  La  ponte  consiste  généralement  de  deux  œufs,  bien  que 
parfois  on  en  trouve  trois  dans  le  nid.  Ils  ressemblent  aux  œufs  de 
poule,  quant  à  leur  grosseur  et  à  leur  forme,  mais  le  fond  est  gris  foncé 
tacheté  et  barbouillé  de  sépia.     {Ellioti). 

XXL     LARUS   LiNN^us.     1758. 

42.  Le  goéland  à  manteau  glauque. 

Larus  glaucus — Brûnn.     i  764. 

Le  goéland  à  manteau  glauque  est  la  plus  commune  de  toutes  les 
espèces  de  Larus  dans  le  Groenland,  et  il  couve  avec  ses  congénères. 
{Arct.  Man).  Il  est  le  goéland  le  plus  commun  sur  l'île  EUesmere.  Il 
couve  par  bandes  qui  s'élèvent  jusqu'à  vingt  couples,  dans  les  falaises 


42  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

escarpées.  (£.  Bay).  En  1903  on  en  a  vu  quelques  spécimens  sur 
la  rivière  près  de  Moose  Factory,  ainsi  que  de  nombreux  autres  sur  la 
baie  James.  {Spreadhorough) .  Au  mois  de  juillet  1898  on  en  a 
remarqué  un  grand  nombre  de  spécimens  couvant  sur  les  rebords  des 
hautes  falaises  au  golfe  Richmond,  sur  la  baie  d'Hudson.  Cet  oiseau 
est  le  gros  goéland  ordinaire  du  nord.  M.  Halkett  a  trouvé,  en  ou- 
vrant un  spécimen,  que  l'estomac  de  celui-ci  contenait  des  arrêtes 
et  des  amphipodes  de  l'espèce  qui  se  tient  sur  la  surface  de  l'eau. 
{A.  P.  Low).  Le  goéland  à  manteau  glauque  n'est  pas  rare  dans  le 
détroit  d'Hudson;  il  couve  en  abondance  le  long  des  côtes  est  et  sud 
du  Labrador.  {Packard).  Nous  avons  trouvé  cet  oiseau  en  nombre 
au  nord  du  cap  Harrison,  Labrador,  bien  qu'il  ne  s'y  soit  jamais 
rassemblé  par  bandes.  (Bigelow).  Il  est  commun  le  long  de  la  côte 
de  l'Atlantique  depuis  le  Groenland  jusqu'à  Terreneuve.  {Recks). 
Il  devient  rare  en  allant  au  sud  et  ne  se  voit  qu'en  hiver.  {Jones). 
On  en  a  tué  un  spécimen  dans  le  port  de  St-John,  Nouveau- Brunswick. 
{Chamberlain) .  Ce  goéland  est  commun  dans  le  fîeuve  et  le  golfe  St- 
Laurent.  {Dionne,  Dr  Hall).  Le  2  décembre  1905  le  gardien  du 
champ  de  tir  à  Ottawa  en  a  pris  un  spécimen  en  plumage  d'adoles- 
cence. {Eijrig).  Cet  oiseau  passe  l'hiver  régulièrement  à  Toronto, 
Ontario,  mais  il  n'y  est  pas  commun.  (/.  H.  Fleming).  M.  Will  Elson 
en  a  tué  une  femelle  de  la  deuxième  année,  le  ler  février  1906,  à  en- 
viron six  milles  à  l'ouest  de  London,  Ontario.  Elle  était  perchée  sur 
la  carcasse  d'une  vache  morte.  {W.  Saunders).  Ce  goéland  se  rend 
assez  souvent  au  lac  Ontario  pendant  les  mois  d'hiver.  On  l'a  tué 
à  Toronto  en  1884  et  1889.  {Mcllwraith) .  Il  abonde  sur  le  lac  Great 
Slave.  {Ross).  Un  grand  nombre  de  ces  goélands  nichent  dans  le 
golfe  Cumberland  et  ils  sont  communs  aussi  en  d'autres  lieux.  {Ku- 
melin) . 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  recueilli  à  peu  près  une 
vingtaine  de  nids  en  tout,  de  cette  espèce,  principalement  sur  des  pe- 
tites îles  sablonneuses  dans  les  baies  Franklin  et  Liverpool,  mais 
quelques-uns  ont  été  trouvés  sur  des  îles  dans  l'Anderson  inférieure. 
Quinze  de  ces  nids  contenaient  chacun  deux  œufs,  mais  les  cinq  autres 
en  contenaient  chacun  trois.  Le  nid  n'était  généralement  qu'une 
dépression  dans  la  plage;  dans  l'un  nous  avons  découvert  l'œuf  d'une 
bernache  noire.     {Macfarlane) . 

Pendant  l'été  de  1896  on  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  au 
bord  des  grands  lacs  dans  le  nord  de  l'Ungava.     {Spreadhorough). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  43 

42a.    Le  goéland  de  Point  Barrow, 

Larus  harrovianus — Ridgw.     1886. 

Le  13  décembre  1903  j'ai  tué  un  spécimen  de  ce  goéland,  qui  n'était 
pas  arrivé  à  sa  maturité,  dans  la  baie  de  Comox,  île  de  Vancouver. 
(Brooks).  Toutes  les  îles  de  la  mer  Behring  ainsi  que  tout  le  long  de 
la  côte  triste  qui  la  borde,  sont  des  lieux  familiers  à  ce  gros  goéland. 
Il  se  voit  en  été,  depuis  les  îles  Aléoutiennes  en  allant  au  nord  jusqu'- 
aux endroits  les  plus  septentrionaux  atteints  par  les  intrépides  navi- 
gateurs dans  l'océan  Arctique  voisin.  On  le  remarque  en  nombre 
dans  le  delta  du  Yukon.  {Nelson).  Ce  goéland  est  le  premier  de  son 
genre  à  arriver  à  St-Michael.  Quelques  spécimens  seulement  couvent 
ici,  mais  sur  les  îles  Aléoutiennes  il  couve  par  milliers.  Au  mois 
d'août  1881  il  y  en  avait  des  milliers  innombrables  de  spécimens  à 
Karluck,  sur  l'île  Kadiak.  {Turner).  Cet  oiseau  abonde  à  Point 
Barrow.  (Miirdoch).  Il  abonde  au  cap  Lisburne,  sur  la  mer  Arc- 
tique. {Dr  Beau).  Il  ne  couve  pas  sur  les  îles  Pribilof,  mais  il  le  fait 
en  grand  nombre  sur  l'île  Walrus  à  environ  six  milles  de  l'île  St-Paul 
où  il  va  pour  se  nourrir  des  carcasses  de  phoques,  et  de  là  il  emporte  de 
la  nourriture  aux  jeunes  sur  l'île  Walrus.  On  dit  qu'il  détruit  les 
jeunes  phoques  en  leur  crevant  les  yeux,  mais  ceci  est  douteux. 
(/.  M.  Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  sur  l'île  Walrus 
où  il  n'y  a  pas  de  renards.  Son  nid  est  proprement  construit  de  plan- 
tes marines  et  d'herbe  sèche  placées  au  milieu  des  touffes  tourbeuses 
situées  au  centre  de  l'île.  Au  commencement  de  juin  il  pond  trois 
gros  œufs  d'un  ovale  sphérique  qui  ont  un  fond  de  brun  grisâtre  foncé 
tacheté  irrégulièrement  d'un  noir  brunâtre  plus  foncé.     {Elliott). 

Ce  goéland  niche  dans  une  touffe  d'herbe  au  milieu  d'un  étang  dans 
les  terrains  bas;  autrement  les  renards  pourraient  le  déranger.  Le 
nid  est  fait  d'herbe  et  d'autres  matériaux.  Les  œufs,  au  nombre  de 
deux  ou  trois,  sont  pondus  au  commencement  de  juin.  Dans  le  cas 
où  les  œufs  sont  enlevés,  la  femelle  en  pond  une  deuxième  couvée,  mais 
celle-ci  ne  consiste  que  d'un  œuf  ou  deux.  La  période  de  l'incubation 
dure  à  peu  près  trois  semaines.  Lorsqu'ils  viennent  d'éclore  les  oisil- 
lons sont  recouverts  de  duvet  d'un  blanc  pur,  mais  celui-ci  se  transfor- 
me en  gris  avec  des  taches  plus  foncées.     {Turner.) 


44  COMMISSION    GEOLOGQUE   DU   CANADA. 

On  a  trouvé  le  premier  nid  le  4  juin  près  de  St-Michael.  Il  était 
situé  au  centre  d'un  étang  large  et  peu  profond,  sur  une  petite  île  qui 
n'avait  que  quelques  pieds  de  diamètre.  Ce  nid  consistait  d'un  tas 
de  mousse  et  d'herbe  amoncelées  à  une  hauteur  d'un  pied  ou  plus, 
ayant  une  base  de  trois  pieds  de  large,  et  une  dépression  profonde 
au  centre,  qui  était  garnie  d'herbe  sèche.  Il  y  avait  dans  cette  dépres- 
sion un  œuf  unique.  La  femelle,  lorsqu'elle  était  accroupie  sur  le 
nid  était  visible  à  un  mille  de  distance,  et  la  grande  étendue  de  terrain 
plat  qui  entourait  ce  lieu  n'offrait  aucun  moyen  de  cacher  le  nid. 
D'autres  nids  étaient  semblables  à  celui-ci,  et  contenaient,  chacun, 
d'un  à  trois  œufs.  {Nelson).  La  mention  faite  par  M.  Macfarlane 
qui  se  trouve  sous  «L.  glaucus»  se  rapporte  probablement  à  cette 
espèce. 

43.    Le  goéland  à  ailes  blanches. 

Laurus  leiicoptenis — -Faber. — 1882. — • 

Cet  oiseau  couve  dans  les  deux  inspectorats  du  Groenland,  mais 
plus  communément  dans  celui  du  sud.  Il  se  voit  aussi  sur  la  côte 
de  l'est,  et  l'on  dit  qu'il  couve  sur  les  îles  de  Parry.  {Arct.  Man). 
Il  est  commun  à  l'automne  et  en  hiver  depuis  le  Groenland  jusqu'à 
Terreneuve.  (Reeks).  Il  est  rare  sur  la  côte  de  la  Nouvelle  Ecosse. 
(Downs).  On  en  a  tué  un  couple  en  1881  dans  le  port  de  St-John. 
(Chamberlain).  Cet  oiseau  fréquente  la  rivière  Godbout,  près  du 
fleuve  St-Laurent,  province  de  Québec.  (Dionne).  Un  spécimen 
unique,  pris  le  12  décembre  1898,  à  Toronto,  fait  partie  de  la  collection 
de  M.J.  H.  Ames.     (/.  H.  Fleming). 

De  bonne  heure  au  mois  de  juillet  1863  et  1864  on  a  obtenu  plusieurs 
nids  de  cette  espèce  ainsi  que  le  vieil  oiseau,  aux  bords  des  rives  de  la 
baie  de  Franklin,  sur  la  côte  Arctique.  {Marjarlane) .  Pendant  les 
premiers  voyages  du  capitaine  Rossct  de  Sir  Edward  Parry,  on  a 
obtenu  de  nombreux  spécimens  de  ce  goéland,  dans  le  détroit  de 
Davis,  à  la  baie  Baffin,  et  sur  l'île  Melville.  {Richardson) .  Cette 
espèce  est  beaucoup  plus  rare  dans  le  golfe  Cumberland  que  le  goéland 
à  manteau  glauque.  Cependant  elle  est  la  plus  commune  de  cette 
famille  sur  les  côtes  du  Groenland,  à  l'exception  de  la  mouette  à  trois 
doigts.     {Kumelin) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  45 

44.    Le  goéland  à  ailes  glauques. 

Larus  glaucescens — Naum — -1840 — 

Ce  goéland  habite  la  Colombie  Britannique  en  grand  nombre.  Il 
couve  sur  quelques-unes  des  îles  dans  le  golfe  de  Géorgie,  et  fréquente 
nos  ports  pendants  l'hiver.  {Fanyiin).  Il  passe  l'hiver  en  abondance 
dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  ainsi  qu'au  lac  Okanagan,  Colombie 
Britannique.  (Brooks) .  Au  mois  d'avril  1889  il  abondait  dans  le  goulet 
Burrard,  Colombie  Britannique.  En  avril  1887  on  l'avait  remarqué 
en  très  grand  nombre  dans  le  golfe  de  Géorgie,  depuis  Victoria  jusqu'à 
Comox.  (Macoun).  Il  était  commun  en  avril  1906  dans  la  baie  à 
Douglas,  Colombie  Britannique,  mais  la  plupart  des  spécimens  étaient 
partis  avant  mai.     {Spreadboroiigh) . 

On  a  trouvé  une  colonie  d'à  peu  près  une  centaine  d'oiseaux  repro- 
ducteurs de  cette  espèce  sur  une  petite  île  dans  le  canal  Houston- 
Stewart,  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  Colombie  Britannique,  où  le  3 
juillet  1899,  on  a  observé  des  œufs  frais  ainsi,  que  des  oisillons  qui 
venaient  d'éclore.  On  a  remarqué  très  peu  de  gros  goélands  ailleurs 
sur  les  îles,  mais  l'on  a  dit  qu'ils  couvaient  sur  la  côte  ouest  de  l'île 
Moresby.     {Osgood). 

Pendant  le  mois  de  mai  1877  cet  oiseau  abondait  aux  environs 
d'Unalaska,  ainsi  que  sur  les  îles  Akutan  et  SannaTc,  à  l'est.  Il  couve 
en  abondance  sur  les  îles  Near,  et  on  l'a  pris  à  Sitka  et  à  Kadiak.  Au 
sud  il  se  répand  jusqu'à  la  Californie.  L'endroit  où  il  abonde  le  plus 
en  été  se  trouve  le  long  des  îles  Aléoutiennes.  {Nelson).  Ce  goéland 
ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à  St-Michael,  mais  il  est  plus  commun 
sur  les  îles  Aléoutiennes  et  celle  de  Kadiak.  (Turner).  Il  est  com- 
mun à  Port  Clarence,  Alaska.  {Dr  Beau).  C'est  le  goéland  que  l'on 
voit  ordinairement  à  Sitka,  Alaska,  et  le  seul  qui  couve  à  cet  endroit. 
On  en  a  pris  deux  adultes  à  Orca,  sur  le  détroit  Prince  William. 
{Grinnelï).  M.  Stone  mentionne  le  fait  que  l'espèce  est  tout  à  fait 
commune  à  Homer,  Alaska,  et  que  l'on  en  voit  quelques  spécimens  à 
Seldovia.     {Chapman). 

Note  sur  la  reproduction. — Les  lieux  habituellement  fréquen- 
tés par  ce  goéland  pendant  la  couvaison,  sont  les  surfaces  raboteuses 
des  falaises  contre  la  base  desquelles  les  vagues  se  brisent  continuelle- 
ment, et  où  la  côte  est  la  plus  déchiquetée  et  a  l'air  le  plus  sauvage. 
D'un  autre  côté  M.  Dali  raconte  que  vers  le  18  juillet  on  a  trouvé,. 


46  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

au  port  Coal,  sur  une  île  d'un  aspect  bizarre,  élevée,  et  ronde, apparte- 
nant au  groupe  Shumagin,  un  grande  nombre  d'œufs  dont  la  plupart 
étaient  dans  un  état  d'incubation  assez  bien  avancée.  Dans  ce  cas, 
l'île  étant  recouverte  d'herbe  longue  et  vigoureuse,  les  nids  étaient 
presque  cachés,  et,  soit  à  cause  de  la  présence  de  l'herbe  desséchée  qui 
se  trouvait  naturellement  dans  les  dépressions,  soit  pour  d'autres 
raisons,  ils  avaient  tous  de  l'herbe  plus  ou  moins  sèche  qui  les  entou- 
rait et  les  garnissait.  Les  goélands  construisaient  leurs  nids  dans 
l'herbe  et  seulement  sur  la  plus  haute  partie  de  l'île,  jamais  sur  les 
parties  moins  élevées  près  du  littoral  ni  sur  les  rebords  des  falaises 
rocheuses  et  escarpées.  (Nelson).  Les  nids  trouvés  près  de  Sitka 
n'étaient  que  de  légères  dépressions  dans  le  sol  au  milieu  de  l'herbe 
longue  située  sur  les  plus  hautes  parties  des  îles.  Ces  dépressions 
contenaient  une  légère  garniture  d'herbes  sèches.  La  couvée  com- 
plète consiste  de  deux  ou  trois  œufs.     {Grinnell). 

45.  Le  goéland  de  Kumlien. 

Larus  Kiimlieni.     Brewst,  1883. 

Ce  goéland  est  tout  à  fait  commun  dans  cette  partie  du  golfe 
Cumberland  la  plus  éloignée  de  la  mer,  et  il  y  couve.  Il  est  arrivé 
avec  le  dégel  et  a  bientôt  commencé  à  nicher.  Le  nid  se  trouvait 
dans  les  rochers  en  pente  sur  les  hautes  falaises.  Il  y  en  avait  deux 
couples  qui  nichaient  très  près  de  notre  port,  mais  les  nids  étaient 
arrachés  par  des  corbeaux.  (Kumelin.)  On  a  pris  quelques  spécimens 
de  ce  goéland  dans  la  baie  de  Fundy,  Nouveau-Brunswick.  (Cham- 
berlain.) Cette  espèce  se  voit  tout  le  long  de  la  côte  Atlantique  de 
l'Amérique  du  nord.     (A.  0.  U.  list.) 

46.  Le  goéland  de  Nelson. 

Lariis  nelsoni.     Hensh,  1884. 

Le  20  juin  1877  on  a  pris  un  spécimen  type  de  cette  espèce  à 
St-Michael.  (Nelson).  On  en  a  pris  un  mâle  à  Point  Barrow. 
(Mcllhenny.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  47 

47.     Le  goéland  à  manteau  noir. 

Larus  marinns.     Linn,  1758. 

Le  goéland  à  manteau  noir  couve  généralement  d'un  bout  à  l'autre 
du  Groenland  danois,  mais  plus  communément  entre  les  latitudes  63° 
et  68°  Nord.  {Arct.  Man.)  Il  est  commun  dans  le  nord-est  du 
Labrador,  mais  se  trouve  un  peu  moins  nombreux  que  le  goéland  à 
manteau  glauque.  Il  y  couve  communément.  {Bigelow.)  On  en  a 
remarqué  une  grande  colonie  sur  les  hauts  précipices  au  bord  du 
ruisseau  Cumming,  sur  l'île  Xorth  Devon,  ainsi  qu'en  d'autres 
endroits  inaccessibles  sur  les  îles  du  nord.  {A.  P.  Low.)  Ce  goéland 
est  assez  commun  comme  oiseau  migrateur  le  long  des  rives  de  l'île 
du  Cap  Breton,  Nouvelle- Ecosse.  {Toiimsend.)  Il  se  voit  en  nombre 
le  long  du  littoral  bordant  r/\.tlantique,  et  M.  Chamberlain  dit  qu'il 
habite  le  Nouveau-Brunswick.  Il  est  commun  dans  le  golfe  St-Lau- 
rent  ainsi  qu'en  montant  le  fleuve  jusqu'au  lac  Ontario  où  il  se  trouve 
de  temps  en  temps.  On  en  a  vu  un  spécimen  dans  le  voisinage 
d'Ottawa,  Ontario.  M.  Fleming  dit  que  la  première  apparition  de 
cet  oiseau  consignée  à  Toronto,  est  en  date  du  18  septembre  et  la 
plus  récente  du  26  mai. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  à  l'île  Gannet, 
sur  la  côte  du  Labrador,  où  le  15  juin  1895  M.  Dicks  a  collectionné 
pour  moi  de  nombreuses  couvées  d'œufs.  Les  nids  étaient  situés  sur 
les  rochers  et  se  composaient  de  plantes  marines.  Ils  contenaient 
généralement  trois  œufs  chacun.  Quelquefois  l'on  ne  trouve  que 
deux  œufs  dans  un  nid.  {Raine.)  AL  Reeks  dit  que  dans  Terre- 
neuve  cet  oiseau  construit  un  nid  d'herbe  ou  de  joncs,  et  celui-ci  se 
trouve  généralement  dans  les  étangs  d'eau  douce  ou  dans  les  lacs. 
Le  goéland  à  manteau  noir  couve  dit-on  communément  dans  le 
Labrador.  M.  Brewster  en  a  vu  des  jeunes  sur  l'île  d'Anticosti  et 
il  croit  que  l'espèce  y  couve.  M.  Jones  dit  qu'elle  couve  sur  des  îles 
au  large  de  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse. 

Une  colonie  de  cinquante  à  cent  spécimens  nichent  tous  les  ans  au 
lac  Methol,  comté  de  Kings,  Nouvelle-Ecosse.  Ce  lac  est  peu  profond, 
et  le  sommet  de  beaucoup  de  gros  cailloux  de  granit  se  voit  au-dessus 
du  niveau  de  l'eau.  Les  nids,  faits  de  mousse  et  d'herbe,  sont  situés 
généralement  un  seul  sur  chaque  rocher,  mais  s'il  y  a  de  la  place  on 
peut  en  voir  deux  ou,  même  plus.     Deux  ou  trois  des  petites  îles 


48  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

dans  les  lacs  Gaspereau  servent  aussi  comme  lieux  pour  la  reproduc- 
tion. L'une  de  celles-ci,  sur  laquelle  il  y  avait  deux  nids,  n'avait 
pas  plus  de  quinze  verges  de  long  sur  dix  de  large,  et  à  la  partie  la 
plus  élevée  n'était  pas  plus  de  quatre  pieds  au-dessus  du  niveau  de 
l'eau.     {H.  F.  Tufls.) 

48.  Le  goéland  à  dos  couleur  d'ardoise. 

Lariis  schistisagiis.     Stejn,  1884. 

Au  mois  de  septembre  1880  M.  le  capitaine  C.  L.  Hooper  du 
"Corwin"  a  pris  le  premier  spécimen  de  cette  espèce  connu  sur  la 
côte  ouest  de  l'Amérique  du  nord,  aux  îles  Diomède,  dans  le  détroit 
Behring.  (Nelson.)  Le  ler  octobre  ce  goéland  abondait,  et  se 
nourrissait,  à  l'embouchure  de  la  rivière  qui  se  jette  dans  la  tête  de 
la  baie  Chernoffsky,  Unalaska.  (Dr.  Bean.)  Cet  oiseau  est,  sans 
doute,  plus  commun  que  l'étendue  limitée  de  ses  migrations  connue 
jusqu'à  présent  ne  l'indique,  car  M.  Stejneger  l'a  trouvé  couvant  sur 
la  côte  de  l'Asie. 

49.  Le  goéland  de  l'ouest. 

Larus  occidentalis .     Aud,  1839. 

On  trouve  ce  goéland  le  long  de  la  côte  de  l'île  de  Vancouver  ainsi 
que  dans  le  golfe  de  Géorgie.  (Lord.)  Il  habite  la  Colombie-Bri- 
tannique, et  pendant  l'hiver  abonde  sur  la  côte.  On  l'a  observé 
en  train  de  couver  dans  la  vallée  de  la  Similkameen.  (Fannin.) 
Au  mois  d'avril  1889  il  était  commun  dans  le  goulet  Burrard.  En 
1887  on  l'avait  remarqué  le  2  mai  par  grandes  volées  à  Comox,  et  le 
6  du  même  mois  on  en  a  observé  quelques  spécimens  entre  cet  endroit 
et  Nanaimo,  île  de  Vancouver.     (Macoun.) 

50.  Le  goéland  de  Sibérie. 

Larus  affinis.     Reinh.     1853. 

Cette  espèce  se  voit  dans  le  nord  de  l'Asie.  Elle  est  accidentelle 
dans  le  sud  du  Groenland.  (Ridgway).  Elle  se  restreint  à  l'Alaska 
dans  l'Amérique  du  nord,  et  elle  est  seulement  accidentelle  dans  le 
Groenland .     (Coues). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  49 

51.    Le  goéland  argenté. 

Larus  argentatus.     Brûnn.     1764. 

Le  goéland  argenté  est  un  oiseau  excessivement  rare  dans  le  Groen- 
land et,  on  ne  sait  pas  qu'il  se  soit  jamais  rendu  plus  au  nord 
que  Gotthaab.  {Arct.  Man).  Cet  oiseau  est  le  plus  largement 
répandu  de  tous  nos  goélands,  et  il  couve  avec  autant  de  facilité  sur 
les  lacs  de  l'intérieur  très  éloignés  que  le  long  de  la  côte  bordant 
l'Atlantique,  autour  des  rives  de  la  baie  d'Hudson,  le  long  des  côtes  des 
mers  Arctique,  ou  sur  le  Yukon  supérieur.  Nous  avons  des  mentions 
relativement  à  sa  couvaison  provenant  de  Terre  Neuve,  du  Labrador, 
de  la  Nouvelle-Ecosse,  du  Nouveau-Brunswick,  de  la  province  de 
de  Québec,  de  l'Ontario,  du  Manitoba,  et  d'une  extrémité  à  l'autre  de 
la  région  des  prairies,  ainsi  que  d'autres  en  allant  au  nord  jusqu'à  la 
baie  d'Hudson  et  la  mer  Arctique,  et  à  travers  les  Montagnes  Rocheu- 
ses jusqu'au  Yukon  supérieur  où  M.  Dali  l'a  vu  en  train  de  couver  en 
nombre.  M.  Fannin  mentionne  le  fait  que  cet  oiseau  couve  le  long 
du  littoral  de  la  Colombie-Britannique  ainsi  que  dans  l'intérieur. 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  goéland  argenté  couvait  en 
grand  nombre  entre  le  9  et  le  18  juin  1894  sur  une  île  dans  le  lac  Crâne 
Saskatchewan.  Le  nid  n'était  qu'une  dépression  peu  profonde  dans 
la  terre  garnie  d'herbes  sèches  et  de  plantes  nuisibles.  La  ponte  con- 
sistait généralement  de  trois  œufs,  jamais  plus.  Beaucoup  de  jeunes 
oiseaux  étaient  éclos  au  9  juin,  mais  la  plupart  n'étaient  pas  sortis 
de  l'œuf  avant  le  18  du  mois,  lorsqu'il  y  en  avait  un  grand  nombre  qui 
courraient  çà  et  là  sur  l'île  pendant  que  d'autres  se  mettaient  à  l'eau, 
et  s'éloignaient  à  la  nage.  Les  employés  à  la  ferme  au  lac  Crâne  ont 
dit  que  les  vieux  oiseaux  tuaient  des  hannetons  {Spermophilus  Richard- 
soni)  et  les  donnaient  à  manger  aux  jeunes.  (Spreadborough).  Cet 
oiseau  couve  en  nombre  au  lac  Buffalo,  Alberta.     (Dippie). 

Le  18  juin  1894  j'ai  remarqué  le  goéland  argenté  en  train  de  couver 
en  abondance  au  lac  Shoal,  Manitoba.  Les  nids  se  trouvaient  par 
terre  sur  les  îles  et  se  composaient  de  mauvaises  herbes;  ils  conte- 
naient chacun  trois  œufs.      (Raine). 

Cette  espèce  est  commune  le  long  du  St-Laurent.     Elle  couvait,  i 
y  a  quelques  années,  sur  l'île  Pigeon,  et  le  Lower  Ducks,  lac  Ontario, 
mais  ayant  été  continuellement  dérangée  elle  ne  couve  plus  dans  ces 
jieux,  et  je  doute  si  l'on  trouve  aujourd'hui    un    seul  spécimen  qui 


50  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

niche  aux  alentours  du  lac  Ontario.  Cependant  elle  se  voit  encore  en 
nombre  dans  le  voisinage  de  Parry  Sound,  sur  le  lac  Huron,  et  sur 
d'autres  lacs  dans  le  nord  de  l'Ontario.     {Rév.   C.  J.    Young). 

Ce  goéland  couve  sur  les  petites  îles  au  large  de  cette  partie  de  la 
rive  de  la  baie  Géorgienne  située  dans  le  comté  de  Bruce,  et  de  l'île 
Manitoulin.  Son  nid  est  construit  dans  un  lieu  sec.  Les  pêcheurs 
recueillent  les  œufs  en  nombre  concidérables  pour  les  manger.  J'ai 
dans  ma  possession  un  œuf  enlevé  par  eux  qui  est  d'un  bleu  clair  sans 
taches.  Tous  les  œufs  que  j'ai  vus  appartenaient  à  cet  oiseau,  bien 
qu'il  semble  probable  que  le  goéland  de  Delaware  qui  est  très  commun 
dans  la  baie  Géorgienne,  puisse  couver  dans  les  mêmes  localités.  {W. 
Saunders) . 

Au  mois  de  juillet  1868  l'auteur  a  trouvé  cet  oiseau  couvant  sur  leS 
petites  îles  dans  le  lac  Gull,  comté  de  Victoria,  Ontario,  et  en  1870,  sur 
une  petite  île  rocheuse  dans  le  lac  Gull,  canton  de  Barry,  comté  d'Ad 
dington,   dans  la  même  province.     Tous  les  lacs  appelés  "Gull"  et 
situés  dans  l'Ontario  prennent  leur  nom,  sans  doute,  de  ce  goéland. 

Le  22  juin  1894  l'auteur  a  fait  un  petit  voyage  jusqu'à  .l'île  du 
lac  Crâne  où,  le  9  du  même  mois  M.  Spreadborough  avait  recueilli 
les  œufs.  Après  une  promenade  de  cinq  milles  en  voiture  nous  sommes 
arrivés  au  bord  du  lac,  et,  comme  l'île  était  à  un  quart  de  mille  du 
bord,  nous  avons  ôté  une  partie  de  nos  vêtements  et  avons  marché 
dans  l'eau  en  prenant  garde  de  ne  pas  trop  nous  arrêter  à  chaque  pas 
de  peur  de  nous  enfoncer  dans  la  boue  blanche  au  fond  du  lac.  Nous 
étions  à  peine  arrivés  à  l'île  avant  d'être  entourés  d'un  grand  nombre 
de  sternes  communes,  de  goélands  argentés  et  de  ceux  de  Delaware, 
de  cormorans,  et  de  différentes  espèces  d'échassiers. 

L'extrémité  sud,  était  la  partie  la  moins  élevée  de  l'île,  et  ici  les  sternes 
avaient  construit  leurs  petits  nids  par  terre  au  milieu  de  l'herbe  courte. 
De  beaucoup  le  plus  grand  nombre  de  ces  nids  contenaient  trois  œufs 
chacun,  mais  pas  un  seul  en  avait  quatre.  En  passant  plus  au  nord 
et  sur  une  partie  de  l'île  moins  basse,  nous  avons  remarqué  les  goélands 
de  Delaware  en  train  de  couver,  et  en  grand  nombre  aussi.  Ils  se  sont 
levés  à  notre  approche,  et  ont  poussé  des  cris  qui  n'ont  pas  cessé 
pendant  que  nous  étions  sur  l'île.  En  montant  un  peu  plus  haut,  et 
passant  toujours  au  nord,  nous  sommes  arrivés  au  milieu  des  goélands 
argentés,  mais  beaucoup  de  leurs  nids  étaient  vides,  et  les  jeunes  du- 
vetés ou  se  cachaient  dans  l'herbe,  ou  couraient  à  l'eau  aussi  vite  que 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  5I 

possible,  pendant  que  beaucoup  d'autres  nageaient  çà  et  là.  Sur  la 
partie  la  plus  élevée  de  l'île  nous  avons  trouvé  29  nids  appartenant  au 
cormoran  à  aigrettes.  Ces  nids,  qui  avaient  bien  un  pied  de  hauteur, 
étaient  construits  sur  un  fondement  régulier  de  brindilles  cassées. 
Ils  étaient  groupés  ensemble,  et,  évidemment  formaient  une  ligne  de 
séparation  entre  ceux  appartenant  au  goéland  argenté  et  ceux  du 
goéland  de  Delaware.  Les  oiseaux  avaient  apporté  toutes  les  brin- 
dilles d'une  longue  distance,  car  pas  un  saule  ne  pousse  à  moins  de  deux 
milles  du  lac. 

52.  Le  goéland  de  Wéga. 

Larus  vegoe  (Palmen)  Stein,  1888. 

Cette  espèce  se  voit  dans  la  mer  Behring  et  les  eaux  voisines. 
En  hiver  elle  s'en  va  au  sud  judqu'à  la  Californie  et  au  Japon.  A-0-  U- 
Ust.) 

53.  Le  goéland  de  Californie. 

Larus  calijornicus  Lawr,    1854. 

Ce  goéland  abonde  au  Grand  Lac  des  Esclave.  {Ross.)  On  a  reçu 
des  Esquimaux  de  l'Anderson  inférieure,  latitude  68°-3o'  un  très  grand 
nombre  de  spécimens  de  cette  espèce,  ainsi  que  des  œufs.  {Macjar- 
lane.)  On  trouve  cet  oiseau  le  long  de  la  côte  de  l'île  de  Vancouver, 
et  dans  le  golfe  de  Géorgie.  {Lord.)  Il  abonde  et  couve  dans  l'in- 
térieur de  la  Colombie-Britannique,  passe  l'hiver  le  long  de  la  côte, 
et,  pendant  cette  saison  se  trouve  en  grand  nombre  dans  nos  ports. 
{Fannin.)  Il  est  commun  en  hiver  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur, 
ainsi  que  sur  le  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  {Brooks.) 
Ce  goéland  se  voit  au  lac  Big  Stick,  Saskatchewan,  et  au  lac  Many 
Island,  Alberta.  Beaucoup  de  mentions,  sinon  la  plupart,  provenant 
des  prairies,  qui  sont  classifiées  comme  appartenant  à  «L.  argentatus» 
devraient  probablement  se  trouver  ici. 

54.  Le  goéland  de  Delaware. 

Larus  delawarensis  Ord,  1815. 

Le  goéland  de  Delaware  est  apparemment  rare  le  long  des  côtes 
de  la  Nouvelle- Ecosse  et  du  Nouveau- Brunswick,  et  il  n'est  pas 
très  commun,  ni  dans  le  golfe,  ni  sur  le  fleuve  Saint-Laurent. 


52  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Il  se  voit  en  nombre  pendant  tout  l'été  dans  Terreneuve.  (Reeks.) 
On  en  a  pris  un  jeune  spécimen  à  Port  M  an  vers,  Labrador.  (Bigelow,) 
Cet  oiseau  est  très  commun  pendant  l'hiver  à  l'extrémité  ouest 
du  lac  Ontario.  (Mcllwraith.)  Au  mois  de  juin  1900,  et  encore 
en  mai  1905,  il  couvait  en  abondance  sur  les  petites  îles  au  large 
de  la  péninsule  Bruce,  Ontario.  {W.  Saunders.)  Il  se  voit  en  nombre 
dans  la  baie  Géorgienne,  et  couve  dans  l'intérieur  de  l'Ontario  à 
un  point  aussi  éloigné  que  les  lacs  du  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.) 
Il  est  commun  au  lac  Mistassini,  province  de  Québec,  où  il  couve. 
(/.  M.  Macouti.)  Ce  goéland  couve  dans  le  voisinage  du  goulet 
Hamilton,  sur  la  côte  est  du  Labrador.  {A.  P.  Low.)  Il  est  commun 
sur  les  eaux  de  l'intérieur  depuis  le  lac  Winnipeg  jusqu'à  la  baie 
d'Hudson,  ainsi  qu'en  allant  au  nord  jusqu'aux  «Barren  Grounds» 
{Preble.)  Il  couve  dans  les  petits  lacs  dans  le  nord  de  l'Ontario. 
En  1868  on  l'a  trouvé  près  de  Minden,  comté  de  Victoria,  et  en 
1870,  dans  la  partie  nord  du  comté  d'Addington.  Il  couvait  sur 
des  îles  dans  les  lacs  de  même  qu'il  le  fait  aujourd'hui  dans  la  région 
des  prairies  où  il  abonde  sur  tous  les  grands  étangs  et  lacs  depuis 
le  Manitoba  jusqu'aux  montagnes  Rocheuses  et  plus  au  nord  encore. 
On  en  a  pris  un  spécimen  sur  le  lac  Loon,  Colombie- Britannique, 
et  au  mois  de -juin  1889  cet  oiseau  était  commun  au  lac  Shuswap. 
(Macoun.)  Il  passe  l'hiver  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique, 
et  couve  dans  l'intérieur,  surtout  au  nord.  Je  l'ai  trouvé  pendant 
l'été  sur  le  lac  Dease.  (Fannin.)  Il  est  commun  en  hiver  dans  la 
vallée  du  Fraser  inférieur,  et  sur  le  lac  Okanagan,  Colombie- Britan- 
nique. (Brooks.)  En  1906  on  en  a  observé  un  spécimen  à  Douglas, 
Colombie-Britannique.     (Spreadborough.) 

Notes  sur  la  [reproduction. — Le  goéland  de  Delaware  se  voit 
en  grande  abondance  et  couve  en  grand  nombre  sur  une  île  dans  le 
lac  Crâne.  Les  nids,  faits  d'herbe,  se  trouvaient  par  terre,  et  étaient 
plus  petits  que  ceux  du  goéland  argenté.  Ils  ne  contenaient  jamais 
plus  de  trois  œufs  chacun,  et  quelques-uns  n'en  avaient  que  deux. 
En  1894  de  nombreux  oisillons  furent  éclos  au  9  juin,  et  la  plupart 
des  nids  contenaient  des  jeunes  au  18  du  même  mois. 

Cette  espèce  couve  plus  tard  que  le  goéland  argenté.  Le  3 
juin  1892  on  en  a  observé  quelques  spécimens  en  train  de  couver 
au  lac  Deep,  près  d'Indian-Head,  Saskatchewan.  (Spreadborough.) 
Cet  oiseau  couve  au  lac  Buffalo,  Alberta.     (Dippie.)     J'ai  remar- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  53 

que  ce  goéland  en  train  de  couver  au  lac  Rush,  Saskatchewan,  ainsi 
qu'au  lac  Shoal,  Alberta.  Il  fait  son  nid  par  terre,  et  pond  trois 
œufs.     {Raine.) 

55.    Le  goéland  à  bec  court. 

Larus  hrachyrliinchiis  Rich,    1831. 

Un  spécimen  de  ce  goéland,  tué  aux  alentours  de  Québec  est 
actuellement  au  musée  de  l'Université  de  Laval.  {Dionne.)  Cet 
oiseau  est  plus  nombreux  et  plus  largement  répandu  que  les  autres 
goélands.  On  s'est  procuré  beaucoup  de  nids  à  Fort  Anderson,  latitude 
68°-3o'.  (Afacfarlane.)  Le  26  mai  1826  on  en  a  tué  un  spécimen 
typique  sur  le  lac  Bear.  (Richards on.)  Ce  goéland  passe  l'hiver 
sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique.  Pendant  les  premiers  jours 
de  mai  1891  je  l'ai  obser\^é  en  grand  nombre  sur  les  lacs  dans  le  district 
de  Cariboo  où  probablement  il  couve.  {Fannin.  Il  est  commun 
dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  Colombie-Britannique.  (Brooks.) 
Ce  bel  oiseau  abonde  sur  une  grande  partie  de  l'Alaska  continental. 
M.  Dali  l'a  trouvé  sur  les  îles  Sitka  et  Kadiak,  et  le  long  du  fleuve 
Yukon  depuis  Fort  Yukon  jusqu'à  la  mer.  Il  niche  depuis  la  pé  lin- 
sule  de  l'Alaska  en  allant  au  nord  jusqu'à  la  tête  du  détroit  Kotzebue, 
et  il  couve  depuis  la  région  de  la  côte  en  passant  à  travers  l'intérieur 
de  l'Alaska  jusque  dans  la  Colombie-Britannique.  (Nelson.)  Ce 
goéland  se  voit  depuis  le  lac  Marsh,  Yukon,  en  descendant  le  Yukon 
jusqu'en  aval  de  la  rivière  Little  Salmon,  et  puis  à  St-Michael. 
(Bishop.)     Il  abonde  sur  les  îles  Aléoutiennes.     (Turner.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  14  mai  est  la  date  la  plus 
précose  au  printemps  où  l'on  ait  noté  cet  oiseau  à  l'embouchure 
du  Yukon,  et  à  St-Michael.  Généralement  il  y  est  rare  jusqu'au 
20  ou  25  du  mois,  vers  la  date  où  il  trouve  les  étangs  et  les  cours 
d'eau  lents  dégelés  dans  le  voisinage  de  la  côte.  Il  se  rend  plus 
tôt,  sans  doute,  aux  localités  de  l'intérieur,  où  la  saison  est  beaucoup 
plus  avancée. 

Généralement  le  nid  de  ce  goéland  n'est  qu'une  petite  dépression 
creusée  dans  le  sable,  au  bord  d'un  ruisseau  ou  d'une  nappe  d'eau, 
mais  souvent,  sur  une  couche  ou  dans  un  arbre,  l'oiseau  construit 
un  vrai  nid  de  brindilles  sèches,  de  foin,  et  de  mousse.  On  a  recueilli 
de  nombreuses  couvées  d'oeufs  à  Fort  Anderson,  latitude  68''-3o'. 
(Macfarlane.) 

78870—5 


54  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

De  même  que  le  goéland  à  manteau  glauque,  cette  espèce  niche 
sur  les  petites  îles  dans  les  étangs  et  les  lacs.  De  bonne  heure  au 
mois  de  juin  elle  construit  un  gros  nid  d'herbes  et  de  mousses  dans 
lequel  deux  ou  trois  œufs  sont  pondus.     {Nelson.) 

56.     La  mouette. 

Lariis  canus  Linn,   1758. 
Cette  espèce  est  accidentelle  dans  le  Labrador.     {A-0-U-\\st.) 

57    Le  goéland  de  Hermann.     La  mouette  à  tête  blanche. 

Larus  heermanni  Cass,    1852. 

Ce  goéland  se  voit  dans  le  golfe  de  Géorgie,  ainsi  que  le  long  des 
côtes  de  l'île  de  Vancouver.  {Lord.)  Il  n'est  pas  commun  dans  le 
golfe  de  Géorgie,  bien  qu'il  semble  y  rester  pendant  l'été.  Vers  la 
fin  juillet  M.  le  docteur  Hazell,  de  Victoria,  en  a  pris  quatre  spéci- 
mens de  l'année  même,  au  large  de  l'entrée  du  port  Esquimault. 
{Fannin).  En  1885  on  en  a  pris  un  spécimen  sur  l'île  Malcolm,  dans 
le  golfe  de  Géorgie,   Colombie-Britannique.     {Dr.   G.  M.  Dawson). 

58.  La  mouette  rieuse. 

Larus  alricilla  LiNN,  1758.' 

Le  23  mai  1890  l'on  a  apporté  un  goéland  à  mon  magasin.  Ce  spé- 
cimen avait  été  tué  sur  l'île  de  Toronto  et,  ne  ressemblant  à  aucune 
de  nos  espèces  du  pays,  je  l'ai  soumis  à  un  examen  minutieux,  qui  a 
démontré  le  fait  que  l'oiseau  était  une  mouette  rieuse.  Cette  men- 
tion est,  je  crois,  la  première  se  rapportant  à  cette  espèce  dans  l'On- 
tario. {William  Cross).  La  mouette  fréquente  la  côte  de  la  Nou- 
velle-Ecosse. {A.  O.  U.  List).  On  en  a  pris  un  deuxième  spécimen 
près  de  Toronto  en  1897,  qui  est  actuellement  dans  la  collection  de 
M.  J.  H.  Fleming. 

59.  Le  goéland  de  Franklin. 

Larus  franklinii  Sw.  et  RiCH,  1831. 

Ce  goéland  est  accidentel  sur  la  baie  d'Hamilton,  Ontario.  On  en  a 
tué  deux  spécimens,  l'un  en  1865,  l'autre  plus  tard.  {Mcllwraith) . 
Bien  que  l'on  n'ait  pris  aucun  spécimen,  je  suis  porté  à  croire  que  cet 


I 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  55 

oiseau  couve  dans  la  région  de  la  rivière  Anderson.  (Macfarlane) . 
C'est  un  goéland  très  commun  dans  l'intérieur  des  territoires  du  Nord- 
Ouest,  où  il  fréquente  les  bords  des  plus  grands  lacs.  Il  se  voit 
généralement  par  bandes,  fait  beaucoup  de  tapage,  et  couve  dans  les 
endroits  marécageux.  (Richardson) .  A  partir  du  moment  où  ce 
goéland  arrive  dans  le  Manitoba  il  suit  le  cultivateur  dans  les  champs 
et  ramasse  les  chenilles  et  d'autres  larves  qui  sortent  de  la  terre  la- 
bourée. {Percy  Selwyn).  Le  20  mai  à  Indian-Head,  Saskatchewan, 
M.  Spreadborough  en  a  tué  des  spécimens  dont  l'estomac  était  plein 
de  sauterelles,  démontrant  le  fait  qu'ils  étaient  venus  des  parties  bien 
éloignées  au  sud.  Cet  oiseau  abonde  pendant  l'été  d'un  bout  à  l'autre 
des  parties  marécageuses  du  Manitoba,  y  couvant  dans  presque  tous 
les  grands  marais.  Il  abonde  et  couve  en  grand  nombre  dans  cette 
partie  de  la  Saskâtchewan  où  il  y  a  des  marais,  aussi  loin  à  l'ouest 
que  le  lac  Cypress.  Plus  tard  dans  la  saison  il  se  rassemble  en  grand 
nombre  autour  des  plus  grands  lacs  salés,  et  s'associe  avec  le  goéland 
argenté  et  celui  de  Delaware. 

J'ai  remarqué  ce  goéland  partout  en  abondance  depuis  Portage  la 
Prairie  jusqu'à  Edmonton,  et  l'ai  trouvé  autour  des  fondrières  et  des 
lacs  ou  suivant  la  charrue  des  colons.  Il  se  voit  en  grande  abondance 
dans  le  Manitoba,  se  rassemblant,  pendant  la  migration,  par  milliers 
autour  des  plus  grandes  fondrières  et  des  petits  lacs,  et,  bien  qu'au 
printemps  la  plupart  des  spécimens  passent  au  nord,  de  nombreux 
autres  y  restent  pour  couver,  et  on  peut  les  voir  tout  le  temps  en 
train  de  se  nourrir  dans  les  champs  labourés,  suivant  le  fermier  de 
près,  et  se  battant  avec  les  étourneaux  ordinaires,  et  les  merles  pour  la 
possession  de  pucerons  et  d'insectes  déterrés  de  toute  sorte.  Mais 
quelle  que  soit  l'abondance  dans  laquelle  je  les  ai  vus  dans  le  Manitoba. 
le  nombre  de  spécimens  plus  à  l'ouest  dépasse  beaucoup  celui  que 
l'on  trouve  dans  cette  province-là.  Le  30  juillet  1906  pendant  une 
promenade  en  voiture  dans  les  côtes  Eagle  à  environ  40  milles  à 
l'ouest  de  Saskatoon,  nous  avons  passé  un  grand  marécage  et  une 
fondrière  saumâtre  où  sur  une  étendue  d'au  moins  quatre  ou  cinq 
acres,  il  y  avait  des  milliers  de  goélands.  J'ai  tiré  un  coup  de  fusil  en 
l'air,  dans  le  but  de  noter  l'effet  que  ceci  produirait.  Tous  les  oiseaux 
se  sont  instantanément  levés  et  en  telle  foule  que  leurs  ailes,  battant 
violemment  tout  le  temps,  se  frappaient  les  unes  les  autres,  et  leurs 
cris  discordants  étaient  presqu'assourdissants,  il  était  entièrement 
impossible  de  calculer  le  nombre  d'oiseaux  dans  cette  volée.  {At- 
kinson). 

78870— 5  H 


56  coMMissioîsr  géologique  du  canada. 

Notes  sur  la  reproduction. — A  rencontre  de  ce  que  fait  le  goé- 
land argenté  et  celui  de  Delaware,  cette  espèce  couve  par  colonies  dans 
les  marais.  Le  13  juin  1894  on  a  trouvé  des  centaines  de  nids  dans  un 
lac  marécageux  à  environ  trois  milles  au  sud-est  du  lac  Crâne.  Les 
œufs  étaient  dans  un  état  d'incubation  très  avancée.  Ces  nids 
étaient  très  gros,  et  faits  de  roseaux;  ils  flottaient  dans  à  peu  près 
deux  pieds  et  demi  d'eau  dans  le  marais,  et  contenaient  chacun  trois 
œufs.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  couve  en  abondance  dans  les 
marais  à  l'extrémité  sud  du  lac  Manitoba.     (Raine). 

60.  Le  goéland  Bonaparte. 

Larus  Philadephia  (Ord)  Gray,    1863. 

Le  goéland  Bonaparte  se  voit  souvent  le  long  de  la  côte  de  l'At- 
lantique en  allant  au  nord  jusqu'à  Terreneuve.  Il  est  apparemment 
tout  à  fait  commun  dans  le  golfe  St-Laurent  et  se  trouve  en  assez 
grand  nombre  dans  la  baie  d'Hudson.  Il  passe  le  printemps  et  l'au- 
tomne en  nombre  dans  l'Ontario. 

Cet  oiseau  se  voit  depuis  le  Manitoba  jusqu'au  Pacifique,  et,  sans 
doute,  quelques  spécimens  couvent  dans  la  région  des  prairies,  mais 
l'étendue  de  ses  migrations  se  trouve  généralement  au  nord  de  celle  de 
((Larus  franklinii)),  et,  sans  doute,  l'on  confond  souvent  ces  deux  es- 
pèces, l'une  avec  l'autre.  Les  lieux  de  reproduction  de  ce  goéland 
sont  situés  dans  la  partie  boisée  depuis  la  baie  d'Hudson  en  allant 
à  l'ouest  jusqu'aux  marais  du  Yukon  où  M.  Dali  l'a  observé  en  train  de 
couver.  Cet  oiseau  est  rare  sur  la  côte  d'Alaska,  mais  commun  sur 
celle  de  la  Colombie-Britannique,  et  très  commun  sur  tous  les  lacs 
dans  l'intérieur  de  cette  province. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  recueilli  trente-sept  nids  de 
cet  oiseau  entre  le  10  juin  et  le  10  juillet  dans  la  région  boisée  dans  le 
voisinage  de  Fort  Anderson,  ainsi  que  sur  la  rivière  Anderson  infé- 
rieure. Ces  nids  étaient  tous  situés  depuis  quatre  jusqu'à  vingt 
pieds  de  terre  dans  les  arbres,  et,  à  l'exception  d'un  seul  étaient  faits 
de  petites  branches  et  de  brindilles  garnies  de  foin  et  de  mousses. 
(Macfarlane) . 

Le  II  juin  1891  j'ai  remarqué  quelques  couples  de  ce  petit  goéland 
en  train  de  couver  en  compagnie  de  goélands  argentés,  d'avocettes 
et  de  sternes  communes  sur  une  île  dans  un  petit  lac  au  nord  du  lac 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS.  57 

Rush,  Saskatchwean.  (Voir  "Bird-Nesting"  in  N.  W.  Canada,  p.  57.) 
On  en  a  pris  un  spécimen  pour  pouvoir  établir  l'identité  de  l'espèce. 
Cet  oiseau  fait  son  nid  généralement  dans  des  buissons  et  des  saules 
situés  près  de  l'eau,  mais,  dans  les  localités  où  il  n'y  a  pas  de  buissons, 
il  fait  son  nid  par  terre  comme  le  font  les  autres  goélands.  Les  œufs 
sont  semblables  à  ceux  de  «Larus  franklinii»,  mais  ils  sont  plus  petits. 
{W.  Raine.) 

Le  II  juin  1893  j'ai  remarqué  parmi  une  foule  de  sternes  communes 
qui  volaient  dans  l'air,  un  spécimen  de  cette  espèce.  Je  visitais  à 
ce  moment,  quelques  rochers  sur  le  St-Laurent  en  aval  de  Rockport, 
Ontario,  et,  d'après  sa  manière  de  voltiger  avec  les  sternes  j'ai  cru 
que  c'était  possible  qu'il  y  couvait,  bien  que  je  n'aie  pas  pu  trouver 
son  nid.  C'est  la  seule  fois  que  j'ai  observé  cette  espèce  si  tard 
dans  la  saison.     {Rév.  C.  J.   Yotmg.) 

60.1.     La  petite  mouette. 

Larus  minutus.     Pall,  1771. 

M.  Sabine  est  arrivé  à  la  conclusion  qu'un  spécimen  pris  pendant 
la  première  expédition  de  sir  John  Franklin  était  un  jeune  oiseau  de 
cette  espèce,  de  la  première  année.  Cette  opinion  s'accorde  exacte- 
ment avec  celle  exprimée  par  M.  Temminck.     (Richardson.) 

XXI IL     RHODOSTETHIA   Macgillivray,  1842. 
61.     Le  goéland  à  queue  cunéiforme. 

Rhodostethia  rosea     (Macgil)     Bonap.,  1850. 

Ce  goéland  est  non  seulement  rare  mais  il  se  trouve  bien  au  nord. 
On  a  reçu  au  musée  de  Copenhague,  venant  du  Groenland,  quatre 
spécimens  de  cette  espèce,  dont  trois  avaient  été  tués  dans  la  baie 
Disco,  et  le  quatrième  près  du  Sukkertop.  {Arct.  Man.)  Deux 
spécimens  de  ce  goéland  ont  été  tués  sur  la  côte  de  la  péninsule 
Melville  pendant  le  deuxième  voyage  de  Sir  Edward  Parry.  M.  le 
commandant  Forester  a  aussi  trouvé  cet  oiseau  dans  le  détroit  Way- 
gate  qui  est  probablement  l'un  de  ses  lieux  de  reproduction. 
{Richardson.) 


58  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Le  15  août  1885,  on  a  remarqué  ce  goéland  en  train  de  couver  à 
Ekomiut  dans  le  district  de  Christianshaab,  Groenland.  («  The  Auk  » 
april  1885.)  Le  15  octobre  1879  on  en  a  pris  un  jeune  spécimen 
près  de  St-Michael,  sur  le  détroit  Norton.  (Nelson.)  Ce  goéland 
abonde  à  Point  Barrow,  mais  il  ne  s'y  voit  que  pendant  l'automne. 
Il  est  arrivé  par  grandes  volées  détachées  venant  du  sud-ouest  en 
passant  par  la  mer  et,  évidemment,  allant  au  nord-est.  On 'n'en  a 
pas  vu  revenir  un  seul  spécimen  au  printemps.  C'est  probable  que 
cet  oiseau  couve  au  nord  de  l'île  Wrangell.     (Murdoch.) 

XXIV.    XEMA   Leach,     1819. 

62.     Le  goéland  de  Sabine. 

Xema  Sahinii     (Sab.)     Leach,  1819. 

On  dit  que  le  goéland  de  Sabine  ne  couve  pas  dans  le  Groenland 
au  sud  de  la  latitude  75°3o'  nord.  Il  est  commun  aussi  sur  l'île 
Sabine,  dans  la  baie  Melville,  latitude  75°3o'  nord.  {Arct.  Man.) 
Il  se  voit  en  nombre  dans  Roe's  Welcome,  autour  de  la  pointe  Whale, 
et  sur  la  côte  de  l'île  Southampton.  Il  vole  en  compagnie  de  la 
sterne  arctique,  et  construit  son  nid  dans  les  mêmes  lieux  fréquentés 
par  ce  dernier  sur  les  petites  îles  dans  les  étangs  situés  sur  l'île  South- 
ampton. {A.  P.  Low.)  Il  se  voit  de  temps  en  temps  aussi  loin  au 
sud  que  Cow-Head,  Terreneuve,  en  suivant  la  côte  du  Labrador. 
{Reeks.) 

On  a  trouvé  un  grand  nombre  de  nids  sur  les  rives  de  la  baie  Frank- 
lin, et  on  a  reçu  aussi  quelques  œufs  des  Esquimaux  habitant  la  baie 
Liverpool,  sur  la  côte  arctique.  {Macfarla^ie.)  Le  goéland  de 
Sabine  couve  sur  des  îles  peu  élevées  au  large  de  la  côte  ouest  du 
Groenland,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  la  péninsule  Melville.  {Richard- 
son.)  M.  Brooks  l'a  pris  à  Okanagan,  Colombie- Britannique. 
(Kermode.)  On  l'a  observé  en  train  de  couver  en  abondance  dans 
les  terrains  bas  entre  St-Michael  et  la  baie  Bristol,  Alaska.  (Turner.) 
Ce  goéland  se  trouve  en  nombre  surtout  le  long  de  la  côte  d'Alaska 
depuis  l'embouchure  de  la  rivière  Kuskoquim  jusqu'au  détroit 
Kotzebue,  et  se  voit,  mais  en  petit  nombre,  sur  l'île  St.  Lawrence. 
(Nelson.)  Le  ler  juin  1899  M.  Osgood  a  trouvé  un  spécimen  de  cette 
espèce  mort  au  bord  du  goulet  Chilcat,  Alaska.  (Bishop.)  Il  se 
peut  que  ce  goéland  se  voit  régulièrement  sur  l'île  St-Paul  dans  la 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  59 

mer  Behring.  Pendant  l'été  de  1896  on  en  a  pris  plusieurs  spécimens 
et  au  mois  de  juin  1890  on  en  avait  tué  un  autre  sur  l'île  St-George. 
(Palmer.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  13  juin  1880  pendant  que  nous 
recueillions  des  œufs  en  compagnie  de  quelques  Esquimaux  à  un 
endroit  situé  à  environ  vingt  milles  de  St-Michael,  nous  avons 
découvert  un  étang  d'à  peu  près  200  verges  de  large  au  milieu  duquel 
il  y  avait  deux  petites  îles.  Un  coup  de  fusil  a  fait  lever  au  moins 
une  centaine  de  ces  goélands,  qui  ressemblaient  à  un  nuage  blanc 
montant  au-dessus  de  l'île,  et  leur  apparition  nous  a  démontré  le  fait 
que  nous  avions  découvert  un  lieu  pour  la  reproduction.  En  allant 
jusqu'à  la  plus  grande  île,  mon  Esquimau  a  crié  que  le  terrain  était 
recouvert  d'œufs  de  goélands.  Il  avait  marché  dans  l'eau  jusqu'à  la 
taille  pour  arriver  à  cette  île,  et  au-dessous  de  l'eau  il  y  avait  une 
couche  solide  de  glace  d'une  profondeur  inconnue.  Désirant  voir 
les  nids  de  ces  oiseaux,  que  je  n'avais  jamais  vus,  je  me  suis  fait  porter 
par  l'Esquimau  sur  l'île.  Celle-ci  était  très  peu  élevée,  et  les  endroits 
les  plus  secs  n'étaient  que  quelque  peu  au-dessus  du  niveau  de  l'eau. 
Il  y  avait,  dans  les  lieux  les  plus  secs,  vingt  sept  nids  qui  contenaient 
d'un  à  trois  œufs  chacun,  ainsi  qu'un  pareil  nombre  d'autres  nids  prêts 
à  occuper.  Souvent  quatre  ou  cinq  nids  étaient  situés  à  moins  de 
deux  ou  trois  pieds  les  uns  des  autres.  Dans  à  peu  près  la  moitié 
des  cas  les  œufs  reposaient  sur  quelques  brins  d'herbe  trouvés  à 
l'endroit  sans  aucun  changement  sauf  une  légère  dépression  faite 
par  la  pesanteur  de  l'oiseau.  Dans  la  plupart  des  autres  nids,  quel- 
ques brins  d'herbe  avaient  été  arrangés  en  forme  de  cercle  autour 
des  œufs,  et,  dans  ceux  qui  restaient,  les  oiseaux  avaient  ajouté 
seulement  assez  de  matériaux  pour  donner  l'air  d'un  nid.  {Nel- 
son. ) 

XXV.     GELOCHELIDON— Brehm,    1830. 
63.    La  sterne  des  marais. 

Gelochelidon    nilotica    (Hasselq.)     Stejn,     1884. 

Cette  espèce  est  accidentelle  sur  la  côte  sud  du  Nouveau-Bruns- 
wick.  Au  mois  d'août  1897  on  en  a  tué  un  spécimen  à  Grand-Manan 
Nouveau- Brunswick.     {Boardman.) 


60  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

XXVI.     STERNA   Linn^us,   1758. 

64.  La  sterne  Caspienne. 

Sierna  caspia.     Pall,  1770. 

La  sterne  Caspienne  est  assez  commune  comme  oiseau  migrateur 
d'été  et  elle  couve  sur  plusieurs  des  îles  au  large  de  la  côte  de  Terre- 
neuve.  (Reeks.)  Elle  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  On  en 
a  tué  un  spécimen  dans  le  port  Cole.  (Downs.)  On  en  a  obtenu  un 
spécimen  à  Moose  Factory  sur  la  baie  d'Hudson.  (Packard.)  Cette 
espèce  est  assez  commume  au  printemps  et  à  l'automne  aux  alen- 
tours de  la  baie  d'Hamilton,  Ontario.  (Mcllwraith.)  Elle  est  un 
oiseau  migrateur  régulier  au  printemps  à  Toronto,  Ontario,  s'y  trou- 
vant quelquefois  par  bandes  de  jusqu'à  cinquante.  Je  n'ai  pas  de 
mentions  relativement  à  sa  présence  en  automne  à  cet  endroit.  (/.  H. 
Fleming.)  Elle  est  rare  sur  la  Grand  Lac  des  Esclaves.  (Ross.)  M. 
Nutting  mentionne  la  prise  d'un  spécimen  près  de  Grand  Rapids,  sur  la 
rivière  Saskatchewan,  pendant  l'été  de  1891.  (Preble.)  Cette  espèce  se 
rend  de  temps  en  temps  à  la  côte  de  la  mer  Behring  depuis  l'embou- 
chure du  Yukon,  au  moins  jusqu'à  St-Michael,  et  on  la  trouve,  sans 
doute,  plus  souvent  encore  au  sud  des  lieux  connus  de  l'espèce,  le 
long  de  cette  partie  de  la  côte  d'Asie  bordant  l'océan  Pacifique. 
(Nelson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — ^On  trouve  cette  espèce  de  temps  en 
temps  dans  le  marais  à  Toronto.  Elle  couve  en  abondance  sur  des 
petites  îles  dans  le  lac  Michigan.  Le  10  juin  1894  M.  Van  Winkle 
a  recueilli  pour  moi  de  nombreuses  couvées  d'œufs  sur  les  îles 
Gravel  Gull,  dans  le  lac  Michigan.  Les  nids  étaient  situés  dans  des 
trous  creusés  dans  le  sable,  et  la  plupart  contenaient  trois  oeufs  cha- 
cun. M.  Mcllwraith  dans  «Birds  of  Ontario»  dit  que  cette  espèce 
niche  individuellement,  mais  il  est  dans  l'erreur  car,  semblable  aux 
autres  sternes,  elle  couve  par  grandes  colonies.     (Raine.) 

65.  La  sterne  royale. 

Sterna  maxima  Bodd,  1783. 

Cette  espèce  se  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à  l'état  du  Massa- 
chusetts, et  aux  Grands  Lacs.     (A.  0.   U.  List.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  6l 

67.     La  sterne  de  Cabot. 

Sterna    sandvicensis    acuflavida    (Cabot.)  Ridgw,   1884. 

Cette  sterne  est  accidentelle  le  long  des  Grands  Lacs.  Au  printemps 
de  1882  M.  le  docteur  Garnier  a  remarqué  trois  spécimens  de  cette 
espèce  volant  autour  d'un  réservoir  de  moulin  à  une  courte  distance 
de  sa  maison  à  Lucknow,  Ontario;  il  en  a  tué  un,  et,  plus  tard,  l'auteur 
a  vu  celui-ci  après  qu'on  l'eut  empaillé.     {Mcllwraith.) 

69.    La  sterne  de  Forster. 

Sterna  forsteri  Nutt,   1834. 

Cette  espèce  ne  visite  le  lac  Ontario  au  printemps  et  à  l'automne 
que  par  hasard.  {Mcllivraith.)  Il  est  possible  qu'elle  se  rend  à 
Toronto,  Ontario,  comme  oiseau  migrateur  régulier.  Je  n'en  ai  examiné 
que  deux  spécimens.  (/.  H.  Fleming.)  Elle  passe  l'été  autour 
des  grands  lacs  du  Manitoba,  y  nichant  au  milieu  des  roseaux. 
{E.  T.  Selon.)  Elle  est  rare  sur  le  lac  Many  Islands,  Saskatchewan. 
(Bishop.)  L'on  peut  dire  que  cette  espèce  se  voit  régulièrement  par- 
tout où  la  sterne  commune  se  trouve  nombreuse  dans  le  Manitoba, 
mais,  à  l'ouest  de  cette  province,  la  seule  localité  où  j'ai  constaté  sa 
présence  par  le  fait  de  l'avoir  prise,  était  au  lac  Manito,  Saskat- 
chewan, en  1906.  (Geo.  Alkinson.)  Pendant  l'été  de  1881  l'auteur 
l'a  trouvée  en  abondance  sur  les  lacs  Manitoba,  Waterhen,  et  Winni- 
pegosis,  où  elle  couvait  en  nombre  dans  les  marais  voisins.  A  l'ouest 
du  Manitoba  cette  espèce  est  dépossédée,  principalement  par  la  sterne 
commune,  car,  pendant  un  séjour  de  trois  mois  passés  à  Îndian-Head 
en  1892,  M.  Spreadborough  n'en  a  vu  qu'un  couple.  Sir  John 
Richardson  dit  qu'elle  se  répand  au  nord  juqu'à  la  latitude  57°. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  18  juin  1894  j'ai  trouvé  une 
colonie  immense  de  ces  oiseaux  couvant  sur  une  île  dans  le  lac  Shoal, 
Manitoba.  Le  nid  n'était  qu'un  trou  creusé  dans  le  sable  et  contenait 
trois  œufs  qui  reposaient  sur  un  peu  de  paille.  (Dippie.)  Cette 
espèce  n'est  pas  commune  aux  bas-fonds  du  lac  St-Clair,  cependant 
M.  J.  A.  Morden  en  a  recueilli  des  nids  à  cet  endroit,  mais  seulement 
quelques-uns  en  comparaison  de  beaucoup  d'autres  de  l'espèce  qui 
suit.     {W.  Saunders.) 


62  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

70.    La  sterne  commune. 

Sterna  hirundo  Linn,   1758. 

Cette  espèce  est  vraiment  la  «sterne  commune»,  car  elle  couve  en 
abondance  depuis  la  côte  du  Labrador  en  allant  au  sud  jusqu'au  Grand- 
Manan,  Nouveau  Brunswick,  ainsi  que  sur  toutes  les  îles  et  les  côtes 
du  Labrador,  de  la  baie  d'Hudson,  de  Terreneuve,  de  la  Nouvelle- 
Ecosse,  et  du  Nouveau-Brunswick.  Elle  est  commune  aussi  dans  le 
golfe  St-Laurent,  y  couve  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  à  l'Anti- 
costi,  et  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  En  montant  le  St;Laurent,  elle 
niche  sur  les  Mille- Iles  où,  au  mois  de  juin  1895,  le  révérend  C.  J. 
Young  a  trouvé  son  nid.  On  sait  qu'elle  couve  en  plusieurs  endroits 
dans  l'Ontario,  et  on  en  a  vu  des  spécimens  errants  d'une  extrémité 
à  l'autre  de  cette  province. 

La  sterne  commune  passe  l'été  dans  le  Manitoba  et  y  couve.  Elle 
se  voit  en  nombre  sur  tous  les  grands  lacs  de  la  Saskatchewan,  y 
couvant  dans  des  lieux  propices.  Quelques  spécimens  couvent  près 
d'Indian-Head,  mais  on  a  trouvé  la  plupart  au  lac  Crâne,  à  environ 
100  milles  à  l'est  de  Medicine-Hat.  En  1895  on  a  remarqué  cette  es- 
pèce au  lac  Cypress,  ainsi  qu'en  allant  au  sud-ouest  jusqu'au  lac  Water- 
ton,  près  de  la  montagne  Chief,  et  au  nord  jusqu'à  lac  Ste-Anne,  Al- 
berta. 

Le  15  septembre  1896  M,  R.  D.  McClure  de  Sidney,  île  de  Vancouver 
en  a  pris  un  spécimen  à  la  brèche  Cowichan.     (Fannin.) 

Notes  sur  la  reproduction.^ — ^Le  7  juillet  1892  j'ai  visité  une 
colonie  de,  peut-être,  environ  75  couples  de  cette  espèce  près  de 
Souris,  île  du  Prince- Edouard.  Plusieurs  nids  que  j'ai  trouvés  conte- 
naient trois  œufs  chacun.  Ces  nids  n'étaient  que  des  dépressions 
que  l'on  voit  généralement  sur  les  plaines  de  sable  mouvant,  parfois 
abritées  par  quelques  touffes  d'herbe  enlacées  autour  du  bord  de  la 
cavité.  {Dwight).  La  sterne  commune  couve  largement  sur  les 
rives  de  la  mer  Arctique,  ainsi  que  sur  des  îles  dans  beaucoup  de  lacs 
situés  dans  la  région  boisée  de  l'intérieur  et  sur  les  «barrens».  {Mac- 
farlane).  A  partir  du  9  jusqu'au  20  juin  1894  elle  couvait  en  grand 
nombre  sur  une  petite  île  dans  le  lac  Crâne,  Saskatchewan.  Le  nid 
n'était  qu'une  légère  dépression  dans  le  sol  garnie  d'herbe  sèche.  Sur 
les  centaines  de  nids  que  j'aie  vus,  tous  contenaient  trois  œufs  chacun 
à  l'exception  de  deux  qui   en  avaient  chacun   quatre.     Beaucoup 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  63 

d'oisillons  étaient  éclos  au  20  juin.  Le  3  juin  1892  on  a  observé  quel- 
ques spécimens  de  cette  espèce  en  train  de  couver  au  bord  du  lac  Deep, 
Indian-Head,  Saskatchewan.  Elle  se  voit  en  nombre  depuis  Moose 
Factory  jusqu'au  golfe  Richmond  sur  la  baie  d'Hudson  où  en  juin 
1896  elle  couvait.     {Spreadhorougli) . 

Le  18  juin  1894  j'ai  vu  des  milliers  de  spécimens  de  cette  sterne 
couvant  sur  une  île  dans  le  lac  Shoal,  Manitoba.  Le  nid  n'était  qu'un 
trou  creusé  dans  le  sable,  garni  de  morceaux  de  mauvaise  herbe 
flottante,  et  contenait  trois  œufs.  En  1891  et  1893  j'avais  trouvé 
cette  espèce  couvant  dans  de  pareilles  conditions  sur  un  grand  nombre 
de  lacs  dans  la  Saskatchewan.     {Raine). 

Cette  sterne  se  trouvait  autrefois  en  abondance  sur  le  fleuve  St- 
Laurent  à  partir  de  Kingston  en  allant  à  l'est.  De  nombreux  spéci- 
mens couvaient  sur  l'île  Salmon  qui  n'est  qu'un  banc  de  galets,  etc. 
près  du  pied  de  l'île  Amherst,  baie  de  Quinte.  Au  mois  de  juin  1895 
j'ai  trouvé  un  œuf  à  cet  endroit,  et  un  seul  couple  d'oiseaux  était  tout 
ce  qui  restait  des  nombreux  couples  de  cette  espèce  qui  autrefois  y 
couvaient.  Je  n'ai  pas  entendu  dire  que  l'on  en  ait  vu  d'autres  depuis 
cette  date.  Un  autre  lieu,  fréquenté  par  cette  espèce,  est  les  «Spec- 
tacles »,  trois  petites  îles  au  milieu  du  fleuve  un  peu  en  aval  de  Kingston. 
Maints  couples  couvaient  aussi  au  pied  de  l'île  Wolfe,  mais  toutes  ces 
localités  ont  été  abandonnées  depuis  quelques  années.  A  partir  de 
ces  endroits,  en  descendant  le  fleuve,  quelques  couples  couvent  encore 
en  aval  de  Rockport.  Ils  fréquentent  certaines  petites  îles  rocheuses 
près  de  l'île  Chimney.  En  1893  il  y  en  avait  à  peu  près  trente  couples, 
mais  depuis  cette  date  ils  sont  graduellement  devenus  moins  nombreux 
jusqu'à  ce  qu'il  n'y  eût  pas  plus  de  douze  couples  en  1896,  et,  dans 
quelques  années  d'ici,  cet  endroit  aussi  sera  abandonné  par  cette 
espèce.  La  couvée  complète  consiste  de  deux  ou  trois  œufs.  J'ai  vu 
beaucoup  de  nids  de  la  sterne  et  je  n'ai  jamais  remarqué  plus  de  trois 
œufs  dans  un  seul  nid.  Lorsque  les  œufs  sont  pondus  sur  les  rochers, 
l'oiseau  réunit  quelques  tiges  d'herbe  ou  morceaux  d'écorce  et  les 
arrange  sous  forme  de  nid.  Quelquefois  il  ne  fait  aucun  effort  pour 
construire  un  nid  quelconque,  et  les  œufs  sont  simplement  pondus  sur 
un  rocher  ou  par  terre,  généralement  entre  la  première  et  la  troisième 
semaine  de  juin.  Aux  îles  de  la  Madeleine  un  grand  nombre  de  ces 
oiseaux  couvent  sur  les  bancs  de  sable.  Au  mois  de  juin  1897  je  les 
ai  remarqués  en  abondance  sur  la  Grosse  Isle  où,  le  22  du  mois,  j'ai  vu 
à  peu  près  60  œufs,  dont" la  plupart  avaient  été  récemment  pondus. 


64  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Les  nids  étaient  situés  dans  l'herbe  courte,  ainsi  que  sur  la  plage  près 
de  la  mer.     {Rév.  C.  J.  Young). 

Non  seulement  elle  couve  en  grand  nombre  dans  les  marais  St- Clair, 
mais  cette  espèce  couve  sur  des  îles  dans  le  lac  Huron,  et  en  1900  on  a 
trouvé  peut-être  une  centaine  de  nids  sur  une  île  au  large  de  la  pénin- 
sule Bruce.  Les  pêcheurs  appellaient  cette  espèce  le  «goéland  du  lac 
Erié»  et  disaient  qu'elle  n'y  venait  que  depuis  les  dernières  années. 
Le  nid  de  cet  oiseau  est  situé  aur  la  terre  graveleuse  ou  rocheuse,  et 
se  compose  de  matériaux  légers.  La  couvée  consiste  en  deux  à 
quatre  œufs.     {W.  Saunders). 

Pendant  les  mois  de  juillet  et  août  1899,  l'auteur  a  passé  cinq 
semaines  sur  l'île  Sable  qui  est  située  à  près  de  100  milles  au  sud-est 
de  la  Nouvelle-Ecosse.  La  saison  de  reproduction  était  presque 
terminée,  mais  la  sterne  commune,  celle  de  l'Arctique  et  «sterne 
dougalli»  couvaient  encore  bien  que  des  milliers  de  jeunes  oiseaux 
volaient  çà  et  là,  et  que  d'autres  plus  jeunes  encore  étaient  cachés  dans 
des  dépressions  situées  dans  le  sable,  ou  derrière  quelqu'abri  qui  leur 
convenait,  tandis  que  le  tapage  fait  par  les  vieux  oiseaux  dans  les  airs 
était  assourdissant.  Le  lieu  principal  pour  la  couvaison  se  trouvait 
sur  le  côté  sud  de  l'île,  et  était  une  vaste  plaine  de  sable  qui  s'étendait 
à  l'est  et  à  l'ouest  pour  une  distance  de  dix  milles  ou  plus.  Sur  cette 
plaine  il  y  avait  parsemées  çà  et  là  des  pièces  de  ((Arenaria  peploides)) 
ainsi  que  quelques  tertres  d'herbe  des  sables  (Ammophila  arenaria), 
et,  de  temps  en  temps,  les  débris  d'anciens  naufrages.  Dans  ces  loca- 
lités il  y  avait  beaucoup  de  nids,  et  les  jeunes  oiseaux  s'y  trouvaient 
en  grand  nombre.  La  plupart  des  nids  n'étaient  que  des  dépressions 
dans  le  sable,  mais  il  y  en  avait  d'autres  qui  étaient  garnis  de  tout  ce 
qu'il  y  avait  sous  la  main,  tels  que  des  coquilles  cassées,  de  l'herbe,  des 
plantes  marines,  des  enveloppes  d'oeufs  du  «Loligo  vulgaris»,  et 
d'autres  matériaux. 

Toutes  les  espèces  couvaient  ensemble  mais  la  sterne  commune 
était  celle  qui  abondait  le  plus,  ensuite  venait  la  sterne  arctique, 
tandis  que  «sterna  dougalli»  se  trouvait  en  nombres  beaucoup  plus 
petits  que  ces  deux  autres  espèces.  A  cause  de  la  présence  de  renards 
sur  l'île,  les  oiseaux  sont  souvent  dérangés  pendant  la  couvaison,  et 
cette  année-ci  on  a  trouvé  beaucoup  de  nids  sur  les  dunes  près  des 
stations  où  les  renards  n'osent  pas  s'approcher.  Sur  ces  dunes,  où 
l'herbe  poussait  en  abondance  les  nids  ne  consistaient  encore  qu'en 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  65 

simples  dépressions  dans  le  sable  et  à  peine  un  seul  avait  une  légère 
garniture  d'herbe.     (Macoiin). 

71.     La  sterne  arctique. 

Sterna  paradisœa. — Brûxx — 1 764. — 

Cette  sterne,  bien  qu'elle  soit  un  oiseau  de  l'Artique,  ne  semble  être 
que  peu  connue  dans  le  Groenland,  mais  elle  couve  dans  la  baie 
Ungava  ainsi  qu'au  sud  jusqu'à  la  Nouvelle-Ecosse.  M.  Brewster 
dit  qu'elle  couve  en  abondance  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  et,  au  mois 
de  juin  1897,  le  révérend  C.  J.  Young  l'a  remarquée  à  ces  endroits. 
On  a  trouvé  cette  espèce  couvant  en  d'autres  parties  du  golfe  St- 
Laurent.  M.  Chamberlain  dit  qu'elle  est  rare  dans  le  Nouveau-Bruns- 
wick  et  s'y  voit  seulement  comme  oiseau  errant.  M.  Mcllwraith 
dit  qu'elle  ne  se  rend  que  rarement  dans  l'Ontario,  et,  pendant  toutes 
les  recherches  que  nous  ayons  faites  dans  les  territoires  de  l'ouest, 
nous  ne  l'avons  jamais  trouvée  à  l'est  de  la  rivière  Columbia.  Le  5 
juin  1890  on  en  a  vu  de  nombreux  spécimens  sur  le  lac  Upper  Arrow, 
rivière  Columbia,  Colombie  Britannique,  mais,  quelques  jours  plus 
tard,  ils  en  sont  partis  en  se  dirigeant  vers  le  nord. 

Cette  espèce  était  la  sterne  la  plus  commune  que  l'on  vît  depuis  la 
partie  nord  de  la  baie  d'Hudson  jusqu'à  la  région  très  éloignée  vers  le 
nord.  Elle  niche  le  long  des  rives,  et  pond  ses  œufs  sur  le  sable  ou  le 
gravier  sans  avoir  construit  aucune  sorte  de  nid.  {A.  P.  Low)  Elle 
est  commune  sur  la  baie  d'Hudson.  (Preble).  Elle  couve  en  aussi 
grand  nombre  que  la  sterne  commune,  et  se  répand  aussi  loin  au  nord. 
(Macfarlane) .  Cette  espèce  couve  en  grande  abondance  sur  les  rives 
de  la  péninsule  Melville  ainsi  que  sur  les  îles  et  les  plages  de  la  mer 
Arctique.  (Richardson) .  Elle  se  voit  sur  les  îles  sablonneuses  à 
l'est  de  Point  Barrow.  (Murdoch).  Elle  couve  en  grand  nombre 
d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  partie  nord  de  l'Alaska,  et  sur  la  côte 
et  dans  l'intérieur,  ainsi  que  sur  les  îles  dans  la  mer  Behring,  et  sur  les 
îles  Aléoutiennes.  (Nelson).  M.  Fannin  l'a  observée  au  large  de  cette 
partie  de  la  Colombie  Britannique  qui  se  trouve  sur  le  Pacifique,  et 
il  dit  qu'elle  se  voit  depuis  le  lac  Dease,  dans  le  district  de  Cassiar, 
en  allant  au  sud  jusqu'à  Okanagan.  On  a  cru  que  deux  spécimens 
remarqués  par  M.  Rhoads  sur  le  lac  Upper  Arrow,  Colombie  Britan- 
nique, appartenaient  à  cette  espèce. 


66  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Note  sur  la  reproduction. — Le  15  juillet  1895  M.  Dicks  a 
collectionné  quelques  couvées  d'œufs  de  cette  sterne  sur  l'île  Green, 
dans  la  baie  de  Sandwich  Labrador.  Le  nid  est  situé  dans  une  cavité 
dans  les  rochers  et  contient  deux  ou  trois  œufs.  Cette  espèce  couve 
aussi  sur  les  îles  dans  la  baie  Mackenzie,  bordant  l'océan  Arctique, 
où  le  20  juin  1894,  on  avait  recueilli  des  œufs  pour  moi.  Les  nids 
à  ces  endroits  étaient  situés  dans  des  trous  creusés  dans  le  sable. 
(Raine)).  La  sterne  arctique  niche  partout  dans  le  sable  sur  l'île 
Sable,  choisissant  de  préférence  les  barres  sablonneuses  et  les  bords 
des  lacs  pour  y  faire  son  nid.     (W.  Saunders). 

La  sterne  arctique  est  l'un  des  premiers  oiseaux  qui  arrivent  à  St- 
Michael,  Alaska.  Elle  devient  très  nombreuse  à  la  mi-mai,  et  y  couve 
sur  les  terrains  bas,  choisissant  de  préférence  une  île  humide  et  peu 
élevée,  tels  que  celles  de  l'extrémité  nord  du  "canal".  On  a  décou- 
vert à  ces  endroits  des  centaines  de  nids  en  1870.  Le  nid  n'est 
qu'une  place  nue  par  terre,  ayant  parfois  seulement  quelques  brins 
d'herbe  autour  du  bord  mais  il  semble  que  ceux-ci  soient  laissés 
quand  l'oiseau  gratte  la  terre  pour  y  faire  son  nid  plutôt  que  placés  là 
dans  le  but  de  garnir  un  nid.  La  ponte  consiste  d'un  œuf  ou  deux, 
jamais  plus.     (Turner). 

Le  12  juin  j'ai  trouvé  un  nid  sur  une  petite  île  humide  et  couverte 
d'herbe  près  de  St-Michael.  Ce  nid  était  garni  de  quelques  tiges 
d'herbe,  et  contenait  deux  œufs.  L'oiseau  femelle  en  avait  un  autre 
dans  son  oviducte  prêt  à  pondre.  Un  autre  nid,  trouvé  dans  un  en- 
droit semblable,  était  garni  de  matériaux  ramassés  à  moins  de  quelques 
pieds  de  l'endroit,  et  le  sol  autour  de  ce  lieu  était  couvert  de  petites 
touffes  où  les  oiseaux  avaient  araché  l'herbe.  Beaucoup  de  ces 
touffes  avaient  été  laissées  par  eux  à  cause  de  la  difficulté  qu'ils 
avaient  éprouvée  en  essayant  de  les  porter  au  nid.     (Nelson). 

72.    La  sterne  Rosée. 

Sterna  dougalli. — Montag. — 1813. — 

Cette  espèce  est  rare  sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).' 
On  fait  mention  de  cet  oiseau  sur  l'affirmation  du  colonel  Thomas  Egan 
qui  m'assure  qu'un  spécimen  a  été  obtenu  récemment  et  que  celui-ci 
est  actuellement  dans  la  possession  de  M.  John  Rowe  de  Halifax, 
Nouvelle-Ecosse.  (Jones).  Au  mois  d'août  1899  cette  sterne  était 
assez  commune  et  couvait  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.      (Macoun) . 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  67 

73.  La  sterne  aléoutienne. 

Sterna  aleutica. — Baird. — 1869. — 

La  sterne  aléoutienne  arrive  à  St-Michael  sur  le  détroit  Norton  pas 
plus  tard  que  le  1er  juin  et  y  reste  jusqu'aux  derniers  jours  d'août. 
Elle  abonde  dans  le  voisinage,  y  couvant  en  abondance  sur  une  petite 
île  juste  à  l'extrémité  nord  du  "canal".  (Tîirner) .Cette  espèce  se 
répand  jusqu'à  la  tête  de  la  baie  Norton  et  se  rend  à  cette  partie  de 
la  côte  Sibérienne  qui  borde  le  détroit  Behring.  Elle  hiverne,  sans 
doute,  dans  le  voisinage  de  l'île  Kadiak,  et  de  la  côte  voisine  bordant 
l'océan  Pacifique  du  nord.     {Nelson). 

Notes  sur  la  reproduction. — La  sterne  arctique  ressemble  tel- 
lement à  la  sterne  aléoutienne  quant  à  ses  habitudes  pendant  la  cou- 
vaison, et  à  sa  façon  de  se  procurer  de  la  nourriture,  que  les  observa- 
tions faites  sur  son  compte  peuvent  être  adressées  à  cette  dernière 
espèce.  Les  nids  de  ces  deux  oiseaux  sont  quelquefois  situés  à  moins 
de  deux  pieds  l'un  de  l'autre  sans  produire  aucune  animosité  apparente 
entre  les  espèces.  (Ttirner).  Cette  sterne  se  restreint  strictement  à 
la  côte,  y  couvant  sur  les  petites  îles  sèches  qui  se  trouvent  le  long  de 
ses  bords.  Elle  se  rend  à  St-Michael  entre  le  20  et  le  30  mai,  et  pen- 
dant quelque  temps  on  la  voit  répandue  çà  et  là  le  long  de  la  côte  en 
compagnie  de  la  sterne  arctique,  mais  au  commencement  de  juin  elle 
se  rassemble  sur  ces  îles  où  elle  niche.  L'une  des  îles  est  située  dans 
l'entrée  d'un  détroit  exposé  aux  marées,  connu  sous  le  nom  du  "canal", 
à  environ  un  mille  de  St-Michael.  Cette  île  à  environ  un  demi-mille  de 
large.  Ses  côtes  s'élèvent  de  la  plage  presque  perpendiculairement 
jusqu'à  une  hauteur  d'à  peu  près  trente  pieds,  et  elle  est  assez  plate  au 
sommet  et  recouverte  d'une  couche  épaisse  d'herbe,  de  mouse  et  d'au- 
tre végétation.  Le  terrain  élevé  est  sec  et  les  oiseaux  y  couvent, 
pondant  leur  œufs  directement  sur  la  mousse  sans  faire  aucun  effort 
pour  construire  un  nid,  ce  qui  serait  inutile  à  cet  endroit.  On  a  trouvé 
à  peu  près  vingt  couples  de  cette  espèce  sur  cette  île,  et  environ  qua- 
rante sur  une  autre  île  environ  18  milles  à  l'est.     (Nelson). 

74.  Le  petite  sterne. 

Sterna  antillanim  (Less)  Coues,  1862. 

La  petite  sterne  est  accidentelle  sur  cette  partie  de  la  côte  de 
l'Atlantique  bordant  le  Canada,  ainsi  que  sur  les  Grands  lacs. 


68  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Elle  est  apparemment  très  rare  sur  les  côtes  de  Terreneuve. 
(Reeks.)  Elle  ne  se  voit  qu'en  très  petit  nombre  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse;  on  en  a  tué  un  spécimen  à  la  fondrière  Polly.  (Downs.) 
M,  Audubon  a  dit  qu'elle  abondait  et  couvait  sur  la  côte  du 
Labrador.  (Packard.)  On  la  prend  de  temps  en  temps  sur  le 
lac  Erié,  ainsi  qu'à  l'extrémité  sud-ouest  du  lac  Ontario.  (Mc- 
Ilwraith) 

XXVII.     HYDROCHELIDON   Boie,   1822. 

77.     La  sterne  noire. 

Hydrochelidon  nigra  surinamensis  (Gmel.)  Stejn.     1882. 

La  sterne  noire  est  accidentelle  dans  le  Nouveau- Brunswick;  au 
mois  d'août  1879  on  en  a  tué  trois  spécimens  à  Grand-Manan. 
(Boardman.)  On  en  a  pris  quelques  spécimens  à  Québec.  (Dionne.) 
Cette  espèce  est  commune  au  printemps  et  à  l'automne  comme 
oiseau  migrateur  dans  l'Ontario,  mais  elle  se  voit  en  plus  grand  nombre 
à  l'ouest  de  Toronto.  MM.  Saunders  et  Morden  signalent 
qu'elle  couve  en  abondance  dans  les  bas-fonds  et  les  marais 
du  lac  St-Clair.  Cependant  ses  lieux  principaux  pour  la  repro- 
duction se  trouvent  dans  les  régions  marécageuses  du  Manitoba 
et  de  l'est  de  la  Saskatchewan,  où  dans  certains  marais  il  y  a  de  nom- 
breux nids  et  dans  les  autres  seulement  quelques-uns,  ainsi  qu'en 
allant  à  l'ouest  le  long  de  la  frontière  jusqu'aux  lacs  Waterton  et 
Okanagan,  Colombie-Britannique.  La  sterne  noire  se  répand  au 
nord-ouest  mais  en  nombres  décroissant,  y  couvant  dans  les  marais. 
M.  Spreadborough  l'a  vue  sur  le  lac  Lesser  Slave,  Alberta,  et  M. 
Dali  a  signalé  qu'il  avait  pris  un  nid  à  Fort  Yukon,  Alaska 
Nous  n'avons  jamais  remarqué  cette  espèce  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  mais  M.  Fannin  l'a  observée  sur  le  goulet  Burrard,  golfe 
de  Géorgie,  au  mois  de  janvier  1882,  ainsi  que  dans  l'intérieur  du 
continent. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  abonde  à  Racbum 
Manitoba,  ainsi  qu'au  lac  Buffalo,  Alberta.  On  en  a  pris  des  spéci- 
mens et  des  œufs  dans  ces  deux  localités.  (Dippie.)  Les  nids  sont 
très  petits  et  fîottent  au  milieu  de  l'herbe  dans  les  fondrières  et  les 
marais.  L'oiseau  commence  à  couver,  dans  la  Saskatchewan,  vers 
la  mi-juin.     La  ponte  consiste  généralement  en  trois  œufs.     Le  15 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  69 

juin  1894  j'ai  vu  un  grand  nombre  de  nids  de  cette  espèce  dans  un 
lac  marécageux  près  du  lac  Crâne,  Saskatchewan.  Le  nid  consis- 
tait de  quelques  tiges  de  jonc  mêlées  avec  une  petite  quantité 
d'herbe,  cette  dernière  étant  employée  dans  le  but  de  résister  à  l'action 
de  l'eau  et  d'empêcher  les  œufs  de  sortir  par  le  fond.  Quelques-uns 
de  ces  nids  étaient  si  petits  et  tellement  enfoncés  dans  l'eau  que 
les  œufs  étaient  un  quart  submergés.  En  1904  on  a  découvert 
cette  sterne  couvant  dans  un  marais  à  environ  neuf  milles  au  sud 
d'Albany,  sur  la  baie  James.     (Spreadborough.) 

Je  l'ai  observée  en  train  de  couver  aux  lacs  Long  et  Shoal,  Manitoba. 
Elle  couve  aussi  en  abondance  au  lac  Swan  dans  le  nord  de  l'Alberta. 
C'est  un  oiseau  reproducteur  tardif,  pondant  rarement  ses  œufs 
avant  la  mi-juin.  Les  nids  sont  généralement  construits  sur  des 
joncs  secs  et  flottant  dans  l'eau  peu  profonde,  et  contiennent  trois 
œufs  chacun.  (Raine.)  Cette  sterne  passe  l'été  dans  la  vallée  du 
St-Laurent.  Dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario,  je  l'ai  remarquée 
en  1893  pour  la  première  fois.  C'était  à  un  endroit  près  du  lac 
Gananoque,  à  environ  six  milles  au  nord  du  St-Laurent  où,  le  7 
juillet,  j'ai  découvert  un  nid  au  milieu  des  roches  plates,  contenant 
trois  œufs  sur  le  point  d'éclore.  Depuis  ce  temps  j'ai  trouvé,  chaque 
année,  deux  ou  trois  nids  dans  la  même  localité.  Les  oiseaux  choisis- 
sent des  lieux  très  humides  et  boueux  pour  y  pondre  leurs  œufs. 
On  a  trouvé  deux  nids  situés  sur  de  vieux  terriers  de  rats  musqués, 
un  autre  sur  une  bille  fllottant  dans  un  étang  très  éloigné  dans  le 
marais,  et  d'autres  encore,  dans  des  lieux  également  marécageux. 
La  couvée  complète  consiste  de  trois  œufs  qui  sont  généralement 
pondus  entre  le  7  et  le  14  juin.  Au  printemps  de  1894  cette  espèce 
abondait,  mais  depuis  ce  temps-là  elle  est  devenue  moins  nombreuse. 
Au  mois  de  juillet  1896  je  l'ai  remarquée  en  nombre  dans  la  baie 
de  Quinte,  et  M.  le  docteur  C.  K.  Clarke,  de  Kingston,  me  dit  qu'il 
y  en  avait  de  nombreux  couples  nichant  dans  le  marais  Cataraqui 
en  1897.     (Rév.  C.  J.  Young.) 

La  sterne  noire  couve  dans  tout  les  grands  marais  que  j'aie  visités 
dans  l'ouest  d'Ontario,  et  elle  niche  sur  les  trous  des  rats  musqués, 
tombées  en  ruine,  et  autres  débris,  y  pondant  de  deux  à  quatre  œufs. 
(W.  Saitnders.) 


78870 — 6 


70  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

78.     La  sterne  noire  à  ailes  blanches. 

Hydrochelidon  leucoptera  (Meisn  et  Schixz)  Boie,  1822. 

Un  matin  vers  la  fin  août  1881  j'ai  observé,  pendant  des  heures, 
six  spécimens  de  cette  espèce,  ou  d'une  sterne  que  j'ai  cru  appartenir 
à  cette  espèce,  volant  au-dessus  d'un  lac  situé  sur  le  côté  ouest  des 
montagnes  Porcupine  dans  le  nord-ouest  du  Manitoba.  J'ai  tué 
un  de  ces  spécimens,  mais,  à  cause  de  nos  difficultés  à  ce  moment 
(nous  halions  nos  canots  à  travers  une  hauteur  des  terres),  l'oiseau 
était  décomposé  avant  que  nous  ayons  pu  lui  lever  la  peau. 

Le  9  juin  1896  j'ai  eu  encore  le  bonheur  de  voir  un  couple  de  cette 
espèce,  qui  était  évidemment  apparié,  mais  après  avoir  guetté  ces 
oiseaux  pendant  une  heure,  je  n'ai  pu  trouver  leur  nid.  Ils  cerclaient 
autour  d'un  petit  étang  marécageux  à  l'autre  côté  du  chemin  vis-à-vis 
l'entrée  de  la  ferme  expérimentale  à  Brandon,  Manitoba.  Je  n'avais 
pas  mon  fusil  avec  moi,  et,  à  mon  retour  six  semaines  plus  tard,  je 
n'ai  vu  aucun  signe  de  sternes  autour  de  l'étang. 

Voici  ce  que  j'avais  écrit  dans  mon  cahier  à  ce  moment-là:  «Aujour- 
d'hui j'ai  été  encore  surpris  d'observer  un  couple  de  sternes  noires  ayant 
les  plis  des  deux  ailes  évidemment  tout  à  fait  blancs.  J'ai  guetté 
ces  oiseaux  pendant  longtemps  et  constaté  qu'ils  étaient  semblables 
à  ceux  que  j'avais  remarqués  au  bord  de  l'étang  dans  la  montagne 
Stony  le  4  du  courant.  Une  fois  que  l'oiseau  fut  descendu  à  terre 
et  que  ses  ailes  furent  fermées  il  semblait  avoir  un  collier  blanc 
autour  de  la  tête  «noire».  Il  y  avait  un  contraste  prononcé  entre 
le  dos  plombé,  le  collier  blanc,  et  la  tête  noire.»  Le  4  juin  j'ai  vu 
de  nombreux  spécimxcns  de  cette  espèce,  cerclant  au-dessus  d'un 
étang  au  bord  du  chemin  à  une  petite  distance  seulement  de  l'hôtel 
à  la  montagne  Stony  à  14  milles  de  Winnipeg,  Manitoba.  Il  y  avait 
du  blanc  sur  le  pli  des  deux  ailes  de  tous  les  oiseaux  que  j'ai  remarqués. 
D'autres  observations,  faites  au  mois  d'août  1906  au  ruisseau  Ribstone, 
me  font  croire  que  les  spécimens  ci-dessus  mentionnés  aient  pu  être 
des  albinos.     {Macoun.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  7I 

Famille  VI.     RYNCHOPIDAE  Becs-en-ciseaux. 
XXVIII.     RYNCHOPS   Linn.eus,    1758. 

80.  Le  bec-en-ciseaux  noir. 

Rynchops  nigra  Linn,     1758. 

Cette  espèce  est  accidentelle  sur  la  côte  de  l'Atlantique  du  sud. 
En  1879  on  en  a  observé  un  grand  vol  dans  la  baie  de  Fundy. 
{Boardman.) 

Ordre.    TUBINARES — Palmipèdes  à  narines  tubulaires 

Famille  VII.     DIOMEDEID^E  Albatros. 

XXIX.     DIOMEDEA   Linnaeus,   1758. 

81.  L'albatros  à  patte  noire. 

Doimedea  nigripes  Audubon.     1839. 

Cette  espèce  est  commune  dans  l'océan  Pacifique  du  nord  en  allant 
au  nord  jusqu'aux  île  Aléoutiennes.  M.  Mcllhenny  en  a  pris  onze 
spécimens  près  de  Point  Barrow,  Alaska. 

82.  L'albatros  à  queue  courte. 

Diomedea  albatrus  Pall,   1769. 

Cet  albatros  est  assez  commun  sur  les  deux  côtes  de  l'île  de  Van- 
couver, mais  il  se  voit  en  nombre  plus  élevé  sur  la  côte  ouest.  On 
l'a  pris  dans  le  port  de  Victoria.  (Fannin).  Ce  bel  oiseau  devient 
plus  ou  moins  nombreux  dans  le  Pacifique  du  nord  à  partir  de  la 
latitude  50°  nord,  et  en  continuant  dans  la  direction  des  parties  sep- 
tentrionales il  remplace  l'espèce  précédente.  Il  se  voit  d'une  extrémité 
à  l'autre  des  îles  Aléoutiennes,  et  se  trouve  en  nombre  dans  la  mer 
Behring,  se  répandant  plus  au  nord  encore  jusqu'au  détroit  du  même 
nom.  (Nelson).  A  partir  de  la  latitude  52°  nord  cette  espèce  s'aug- 
mente en  nombre  à  mesure  que  nous  allons  au  nord,  mais  ses  lieux 
préférés  semblent  être  à  l'entrée  du  goulet  Cook  et  sur  les  îles  Barren. 
(Dr.  Bean).  Le  4  juin  1893  M.  W.  Spreadborough  en  a  trouvé  un 
spécimen  mort  sur  la  plage  à  Esquimault,  île  de  Vancouver. 

78870— 6H 


72  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Turner  croyait  que  cette  espèce 
couvait  dans  le  voisinage  du  cap  Newenham,  près  de  la  baie  Bristol, 
Alaska,  car,  au  mois  de  juin,  il  en  a  observé  de  nombreux  spécimens 
volant  çà  et  là  et  se  perchant  sur  les  rochers. 

XXX.    THALASSOGERON   Ridgway,  1884. 
83.     L'albatros  à  nez  jaune. 

Thalassogeron  culminatus  (Gould).  Ridgw,    1884. 

L'albatros  à  nez  jaune  est  accidentel  dans  le  golfe  St-Laurent.  Le 
20  août  1885  on  en  a  pris  un  spécimen  à  la  rivière  Moisie,  province  de 
Québec;  ce  spécimen  est  actuellement  au  musée  de  l'université  de 
Laval  dans  la  ville  de  Québec.     {Dionne.) 

Famille  Vin.     PROCELLARIIDES   Fulmars  et  Shearwaters 
XXXL     FULMARUS   Stephens,   1826. 
86.    Le  fulmar. 

Fulmariis  glacialis     (Linn).  Steph,  1826. 

On  dit  que  le  fulmar  ne  couve  pas  plus  au  sud,  dans  le  Groenland, 
que  la  latitude  69°  nord;  il  se  voit  aussi  dans  l'est  de  ce  pays.  {Arct. 
Man).  Il  est  très  commun  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  du  La- 
brador qui  se  trouve  sur  l'Atlantique  surtout  dans  le  voisinage  du  cap 
Chidley.  Il  se  voit  en  nomibre  en  allant  au  nord  jusqu'au  détroit 
Smith,  et  il  abonde  au  large  de  l'île  Hall  sur  le  côté  nord  de  la  baie 
Frobisher.  {A.  P.  Low).  Il  est  apparemment  commun  pendant  la 
migration  le  long  de  la  côte  de  Terreneuve.  (Reeks).  Il  est  rare 
sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  On  le  voit  à  l'automne 
aux  pêcheries  situées  au  large  de  Grand-Manan,  Nouveau-Brunswick, 
(Herrick).  On  en  a  tué  un  spécimen  à  Beauport,  province  de  Québec, 
en  1890.     (Dionfie). 

86b.    Le  fulmar  du  Pacifique. 

Fulmarus   glacialis   glupischa  Stejn,    1884. 

C'est  une  espèce  très  commune  dans  le  Pacifique  du  nord. 
Au  mois  de  novembre  1895  on  en  a  pris  un  spécimen  à  Chemainus, 
île  de  Vancouver.     (Fannin).     C'est  le  fulmar  que  l'on  voit  ordinai- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  73 

rement  dans  le  Pacifique  du  nord,  et  on  en  a  obtenu  de  nombreux 
spécimens  à  Unalaska.  {Nelson).  On  a  remarqué  des  centaines  de 
milliers  de  ces  oiseaux  au  large  du  passage  Unimak,  ainsi  qu'à  l'extré- 
mité est  de  l'île  de  Unalaska,  et,  en  vérité  une  étendue  énorme  d'eau 
était  recouverte  de  spécimens.  Ils  se  voient  en  nombre  aussi  autour 
de  beaucoup  d'îles  du  groupe  Aléoutiennes.     (Turner). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  sur  les  îles 
Commander,  sur  le  côté  ouest  de  la  mer  Behring-.  Elle  y  niche 
dans  la  plus  grande  abondance  sur  les  hautes  falaises  et  les  promon- 
toires.    Les  œufs  sont  d'un  blanc  mat.     {Nelson). 

86c.     Le  fulmar  de  Rodgers. 

Fulmarus  glacialis  rodgersii  (Cass).  Coues,  1872. 

Ce  fulmar  se  voit  pendant  la  saison  de  la  reproduction  sur  toutes 
les  îles  dans  la  mer  Behring,  situées  au  large  de  la  côte,  et  au  nord  des 
îles  Aléoutiennes.  Il  était  commun  pendant  l'été  de  1877  au  nord  de 
ces  dernières  îles  ainsi  que  sur  les  îles  Pribilof.  Pendant  l'été  de  1881 
il  abondait  dans  le  détroit  Behring,  et  on  l'a  trouvé  aussi  sur  l'île 
St-La\vrence.     {Nelson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  se  rend  aux  falaises 
surtout  celles  bordant  les  rives  est  et  sud  de  l'île  St-George  dans  la 
mer  Behring.  Elle  arrive  au  commencement  de  la  saison  et  choisit 
quelque  rebord  rocheux,  à  l'abri  de  tout  danger  sauf  la  présence  de 
l'homme,  où  ne  faisant  aucun  nid  du  tout,  mais  simplement  s'accrou- 
pissant  par  terre  sur  le  rocher  lui-même,  elle  pond  un  seul  œuf  qui  est 
gros,  blanc,  et  d'un  oblong  ové,  et  aussitôt  elle  commence  à  le  couver. 
De  tous  les  oiseaux  aquatiques  elle  est  la  plus  consciencieuse  à  remplir 
ses  devoirs,  car  elle  ne  s'effraye  d'aucune  démonstration  que  l'on 
puisse  lui  faire,  par  exemple,  en  jetant  des  pierres  ou  en  poussant  des 
hurlements,  et  elle  mourrait  sur  place  plutôt  que  de  s'envoler  chose 
que  j'ai  souvent  remarquée.  La  ponte  a  lieu  depuis  le  ler  jusqu'au 
5  juin.  L'œuf  est  aussi  appétissant  que  celui  de  notre  canard  domes- 
tique, et  lui  ressemble  même  un  peu.     {Elliott). 


74  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

XXXI.     PUFFINUS    Brisson.     1760. 

89.  Le  grand  puffin. 

Puffinus  gravis  (O'Reilly)  Salvin,   1896. 

Le  grand  puffin  est  commun  par  grandes  volées  au  large  de  la  côte 
nord-est  du  Labrador.  {Bigelow).  MM.  Holbœll  et  Reinhardt 
ont  pris  connaissance  du  fait  que  cet  oiseau  couvait  dans  la  partie 
sud  du  Groenland.  {Arct.  Man).  Il  aborde  depuis  Belle  Isle  jusqu'à 
l'île  Résolution.  (Kumelin).  Il  est  assez  commun  sur  la  côte  ouest 
de  Terre-Neuve.  (Reeks).  On  le  voit  au  large  des  côtes  de  la  Nou- 
velle-Ecosse, mais  pas  dans  le  golfe  St-Laurent.  (Brewster).  Il  se 
rend  en  hiver  au  large  de  la  côte  du  Nouveau-Brunswick.  (Dr 
Adams). 

90.  Le  puffin  de  l'île  de  Man. 

Puffinus  puffinus     (Brûnn)     Licht.  1854. 

On  a  reçu  une  peau  de  cette  espèce,  venant  du  Groenland.  {Arct. 
Man.)  Ce  puffin  est  commun  depuis  Belle  Isle  jusqu'à  la  baie 
Grinnell.  {Kumelin.)  Il  est  assez  commun  sur  la  côte  ouest  de 
Terre-Neuve.  {Reeks.)  On  le  voit  au  large  de  la  côte  du  Nouveau- 
Brunswick.  {Dr.  Adams.)  C'est  un  oiseau  de  passage  dans  le 
Groenland.     {Winge.) 

92.1.     Le  puffin  allié. 

Puffinus  assimilis     Gould,  1837. 

Cette  espèce  est  accidentelle  sur  l'île  Sable,  au  large  de  la  côte  de 
la  Nouvelle- Ecosse.     {A.  0.  U.  List,  neuvième  supplément.) 

93.     Le  puffin  à  ventre  noir. 

Puffinus  opisthomelas     Coues,  1864, 

On  a  pris  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce  au  large  du  quai  qui 
s'étend  le  plus  au  loin  du  port  de  Victoria,  île  de  Vancouver.     {Fannin.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  75 

94    Le  puffin  fuligineux 

Puffinus  fuliginosus     Strickland,  1832, 

Ce  puffin  est  commun  sur  les  bancs  de  Terre-Neuve,  mais  assez 
rare  dans  le  détroit  de  Belle-Isle.  (Reeks.)  Il  est  rare  sur  la  côte 
de  la  Nouvelle-Ecosse.  {Doivns.)  Il  se  voit  en  hiver  à  Grand  Manan, 
Nouveau-Brunswick.  {Herrick.)  M.  Coues  affirme  qu'il  a  observé 
quelques  spécimens  de  cette  espèce,  le  19  août  1860,  sur  la  côte  du 
Labrador.  {Packard.)  Cet  oiseau  est  commun  parmi  les  grands 
puffins  au  large  de  la  côte  nord-est  du  Labrador.     (Bigelow.) 

95.  Le  puffin  gris. 

Puffinus  griseus     (Gmel)     Finsch,  1874. 

Pendant  l'automne  de  1895  M.  le  docteur  C.  F.  Newcombe  a  trouvé 
cette  espèce  en  grand  nombre  au  large  de  la  côte  ouest  des  îles 
Queen  Charlotte.  (Fannin.)  En  1896  un  sauvage  m'en  a  apporté 
une  femelle  le  15  juillet,  ainsi  qu'une  autre  le  21  du  même  mois.  Il 
a  dit  qu'il  en  avait  vu  encore  d'autres.  Ces  spécimens  étaient  au 
large  dans  la  baie  à  Sitka,  Alaska.     (Grinnell.) 

96.  Le  puffin  à  bec  mince. 

Puffinus  tenuirostris     (Temm.)     Temm  et  Schleg,   1849. 

Le  24  octobre  1891  on  a  pris  un  spécimen  de  ce  puffin  au  large  du 
cap  Albert,  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver.  {Fannin.)  M. 
Dali  en  a  obtenu  un  spécimen  qui  avait  été  tué  dans  le  détroit  Kot- 
zebue,  et  on  en  a  pris  des  spécimens  uniques  aux  îles  Unalaska, 
Sitka  et  Kadiak.  {Nelson.)  Un  oiseau  mort,  que  l'on  croit  appar- 
tenir à  cette  espèce,  a  été  ramassé  sur  l'île  Amchitka,  et  les  indigènes 
de  l'île  Attu  disent  que  cette  espèce  couve  sur  les  îles  Semichi.  {Turner.) 
Au  mois  d'août  M.  le  docteur  Newcombe  a  tué  cet  oiseau  au  large  de 
la  côte  d'une  des  îles  du  groupe  Queen  Charlotte. 


76  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

XXXIII.     iî:STRELATA   Bonaparte.     1856. 

98.     Le  pétrel  à  tête  noire. 

Mstrelata  hasitata     (Kuhl)     Coues,  1866. 

Le  30  octobre  la  carcasse  d'un  spécimen  de  cette  espèce  a  été 
ramassée  sur  le  rivage  de  l'île  à  Toronto,  Ontario.  {Mcllwraiih.) 
Cet  oiseau  fait  partie  de  la  collection  de  M.  J.  H.  Fleming  qui  a  aussi 
un  autre  spécimen  pris  vers  le  même  temps,  à  environ  17  milles  à 
l'ouest.  Ces  deux  mentions  sont,  en  autant  qu'on  le  sache,  les  seules 
provenant  des  limites  de  nos  observations. 

100.  Le  pétrel  de  Fisher. 

^strelata  fisheri     Ridgw,  1883. 

On  reconnaît  ce  pétrel  par  la  description  faite  d'un  spécimen  pris 
le  II  juin  1882  sur  l'île  Kadiak  par  M.  Fisher.  Al.  Nelson  a  vu  un 
pétrel,  peut-être  de  cette  espèce,  pendant  qu'il  passait  devant  les 
îles  Aléoutiennes.  . 

XXXIV.  BULWERIA   Bonaparte.     1842. 

10 1.  Le  pétrel  de  Bulwer 

Bulweria  hulweri     (Jard  et  Selby.)     Boucard,   1876. 

Il  n'y  a  qu'un  spécimen  du  Groenland  dont  nous  avons  connais- 
sance et  celui-là  a  été  reçu  des  missionnaires  moraves.     {Arc.  Man.) 

XXXV.  PROCELLARïA   Linn^us.     1758. 
104.     Le  pétrel  pélagique. 

Procellaria  pelagica     Linn,   1758. 

Le  4  novembre  1901  on  a  trouvé  un  spécimen  de  cet  oiseau  blessé 
sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  {R.  Bontelier.)  On  en  a  pris  deux 
spécimens  dans  les  mers  autour  du  Groenland.  {Arct.  Man.)  Le 
pétrel  pélagique  est  un  oiseau  migrateur  d'été  commun  et  couve  sur 
les  îles  autour  de  la  côte  de  Terreneuve.  (Reeks.)  Il  se  voit  en 
nombre  pendant  toute  l'année  et  couve  sur  l'île  St-Paul,  golfe  St-Lau- 
rent,  et  en  d'autres  localités  propices.     Son  nid  se  trouve  dans  un 


I 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  77 

banc.  (Downs.)  On  a  découvert  un  spécimen  de  cette  espèce  à 
St-John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.)  On  en  a  pris  des 
spécimens  dans  la  baie  d'Ungava  en  1882.     (Packard.) 

XXXVI.     OCEANODROMA   Reichenbach.     1852. 

105.  Le  pétrel  à  queue  fourchue. 

Oceanodroma  furcata     (Gmel.)     Reich,  1852. 

Ce  pétrel  passe  l'hiver  le  long  des  deux  côtes  de  l'île  de  Vancouver, 
mais  il  se  voit  en  nombres  plus  élevés  sur  la  côte  ouest.  On  l'a  pris 
dans  le  port  de  Victor'a.  (Fannin.)  La  retraite  principale  de  ce 
bel  oiseau  est  aux  îles  Aléout'ennes.  Il  se  voit  aussi  dans  le  Pacifique 
du  nord  pour  une  distance  de  cent  à  deux  cents  milles  au  sud  de  ces 
îles,  et  quelquefois  on  le  trouve  sur  le  Yukon  inférieur.  Il  a  été 
observé  dans  le  détroit  Behring  et  dans  le  voisinage  de  l'île  St.  Law- 
rence. On  en  a  pris  deux  spécimens  dans  le  détroit  Kotzebue,  de 
sorte  que  ce  pétrel  se  répand  jusqu'au  cercle  arctique.     (Nelson.) 

106.  Le  pétrel  de  Leach. 

Oceanodroma  leucorJioa  (Vieill)  Stejn.)     1885 

L'on  observe  constamment  ce  pétrel  près  de  la  côte  du  Groenland 
jusqu'à  la  latitude  64°  ou  65°  Nord,  mais  il  se  voit  en  nombres  les  plus 
élevés  autour  de  l'entrée  de  la  baie  Gotthaab.  (Arct.  Man.)  Il 
se  trouve  en  allant  au  sud  le  long  de  la  côte  entière  de  l'Atlantique, 
ainsi  que  partout  dans  le  golfe  St-Laurent.  M.  Reeks  dit  que  cet 
oiseau  couve  probablement  autour  de  la  côte  de  Terreneuve,  et  M. 
Bishop  fait  mention  du  fait  qu'un  petit  nombre  de  spécimens  couvent 
sur  le  grand  rocher  aux  Oiseaux,  sur  l'île  Bryon  et  peut-être  sur  d'au- 
tres îles  appartenant  au  groupe  Madeleine. 

On  remarque  le  pétrel  de  Leach  le  long  de  la  côte  du  Pacifique 
depuis  la  Californie  jusqu'à  une  petite  distance  au  nord  des  îles 
Aléoutiennes.  (Nelson.)  D'après  M.  Dali,  cet  oiseau  couve  en 
nombres  considérables  sur  lesîles  du  groupe  Aléoutiennes  situées  au  sud. 
Au  mois  de  novembre  1893  M.  Fannin  en  a  pris  un  spécimen  au  large 
de   Beacon    Hill,   île   de   Vancouver. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  pétrel  de  Leach  couve  sur  les 
îles  de  la  Madeleine,  dans  le  golfe  St-Laurent,  sinsi  que  sur  un  grand 
nombre  des  îles  au  large  de  la  côte  du  Labrador;  il  couve  aussi  sur  la 
côte  de  l'Alaska.     J'ai  dans  ma  possession  une  série  d'oeufs  recueillis 


78  COMMISSION'"   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

le  20  juin  1894  sur  l'île  Sannak,  Alaska.  (Raine.)  Je  n'ai  jamais  vu 
cet  oiseau  avant  l'été  de  1 897  lorsque  j 'en  ai  observé  quelques  couples  en 
train  de  couver  sur  l'île  Bryon,  l'île  la  plus  septentrionale  du  groupe 
Madeleine.  J'ai  trouvé  trois  nids  à  cet  endroit,  il  y  en  avait,  sans 
doute,  beaucoup  d'autres,  mais,  l'oiseau  ayant  de  nombreuses  habitudes 
nocturnes,  son  nid  est  difficile  à  trouver.  Le  24  juin  il  faisait  un  temps 
superbe,  et,  ayant  entendu  dire  que  l'oiseau  fréquentait  l'île,  je  me 
suis  promené  dans  la  direction  de  l'extrémité  est.  Après  avoir  cher- 
ché pendant  quelque  temps  j'ai  enfin  trouvé  un  trou  au-dessous  d'un 
buisson  d'épinette  blanche  rabougrie  situé  à  environ  cinquante  pieds 
du  bord  de  la  falaise.  J'ai  découvert  les  oiseaux  par  l'odeur  musquée 
venant  de  la  proximité  du  buisson.  Ce  trou  s'étendait  horizontale- 
ment pour  une  distance  d'à  peu  près  deux  pieds  au-dessous  de  l'arbre. 
Après  avoir  creusé,  je  suis  arrivé  au  nid,  qui  n'était  qu'un  tas  d'herbe 
desséchée,  et  de  morceaux  d'écorce  et  de  bois,  au  milieu  duquel  il 
y  avait  un  œuf  dont  l'incubation  venait  de  commencer.  L'oiseau 
était  accroupi  sur  le  nid  et  ,  lorsque  je  l'ai  touché,  il  a  déchargé  un 
fluide  huileux  d'une  odeur  très  forte.  Après  avoir  mesuré  l'oiseau  et 
établi  son  identité  je  l'ai  laissé  se  sauver.  Les  deux  autres  nids  que 
j'ai  découverts  étaient  semblables  à  celui-ci,  et  je  les  ai  trouvés  dans  les 
mêmes  conditions.  Ils  étaient  situés  aussi  à  quelque  distance  du  bord 
de  la  falaise.  (Rév.  C.  J.  Young.)  On  a  trouvé  cette  espèce  couvant 
en  abondance  sur  l'île  Seal,  comté  de  Yarmouth,  Nouvelle-Ecosse. 
Le  sol  végétal  mou  des  parties  boisées  de  l'île  est  complètement  criblé 
des  trous  où  se  nichent  les  pétrels.  Ces  trous  pénètrent  au  milieu  des 
radicules  des  arbres  pour  une  distance  d'à  peu  près  deux  ou  trois 
pieds,  le  seul  œuf  étant  pondu  sur  le  terreau  au  fond.  L'odeur  mus- 
quée des  oiseaux  seulement  porte  témoignage  de  leur  présence  pendant 
la  journée,  car  on  ne  les  voit  pas,  mais,  au  soir,  les  femelles  sortent, 
et  les  mâles  qui,  pendant  la  journée,  ont  cherché  de  la  nourriture  bien 
au  large  de  la  côte,  reviennent.  (H.  F.  Tiifts.)  Le  pétrel  de  Leach 
couve  en  nombres  immenses  sur  l'île  Lazaria,  Sitka,  Alaska.  {Grin- 
nell.) 

XXXVIL     OCEANITES   Keyserling  et  Blasius.     1840. 
109.     Le  pétrel  de  Wilson. 

Oceanites  océaniens  (Kuhl)  Licht.     1854. 

Nous  avons  remarqué  le  pétrel  de  Wilson  aussi  loin  au  nord  que 
l'île  Résolution,  en  partant  en  voyage,  et  plus  tard,  pendant  le  voyage 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  79 

de  retour,  nous  l'avons  observé  pour  la  première  fois  à  environ  cent 
milles  au  sud  du  cap  Farewell.  (Kumelin.)  Cet  oiseau  est  commun  et 
on  dit  qu'il  couve  sur  plusieurs  des  îles  le  long  de  la  côte  de  Terre- 
neuve,  surtout  à  Port-au-Port.  (Reeks.)  On  l'a  observé  partout 
entre  Annisquam  et  le  détroit  de  Canso,  et  il  était  commun  et  se  ré- 
pandait partout  dans  le  golfe  St-Laurent.  {Brewster.)  Au  printemps 
de  1897  ou  1898  on  en  a  ramassé  un  spécimen  mort.  M.  D.  J.  Grant, 
dans  une  lettre  écrite  à  M.  J.  H.  Willmot,  de  Beaumaris,  Muskoka,  dit: 
«Un  pétrel  pélagien  a  été  trouvé  par  quelques  jeunes  gens  sur  le  lac 
Gull.  On  l'a  apporté  à  feu  M.  Burke.  Dans  «The  Auk»  vol. 
XVIII,  p.  35,  j'ai  écrit,  par  erreur,  que  l'oiseau  avait  été  trouvé  au 
lac  Muskoka.     (/.  H.  Fleming. 

Ordre  STEGANOPODES.      PAur^iiPÈDEs   Totipalmes.     Linn^us. 
Famille  IX.     PHAÊTHONTID^   Oiseaux  des  Tropiques. 

XXXVIII.  PHAÊTHON   Lixnaeus.     1758. 

112.  L'oiseau  des  tropiques  à  bec  jaune. 

Phaëthon  americanus.     Gr.\nt.     1897. 

Cet  oiseau  est  accidentel  dans  la  Nouvelle-Ecosse.     On  en  a  pris 
un  spécimen  à  la  suite  d'une  tempête  à  Shubenacadie.      (Downs.) 

113.  L'oiseau  des  tropiques  à  bec  rouge. 

Phaëthon  œtheretis.     Lixx.     1758. 

On  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  sur  les  bancs  de  Terreneuve. 
(Chamberlain.) 

Famille  X.     SULID^ï:   Fous. 

XXXIX.  SULA— Brisson,    1760. 
117.     Le  fou  de  Hassan. 

Sula  bassana  (Lixn.)     Boxe     1822. 

Le  fou  de  Bassan  est  accidentel  et  rare  dans  le  Groenland.   (Arct. 
M  an.) 

Cette  espèce  est  commune  depuis  le  Groenland  en  allant  au  sud 
jusqu'au  Nouveau-Brunswick,  ainsi  que  d'une  extrémité  à  l'autre  du 


80  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

golfe  St-Laurent.  Elle  couve  en  abondance  sur  la  côte  sud  du  Labra- 
dor, sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse,  et  au  rocher  aux  Oiseaux  dans 
le  golfe.  Elle  est  accidentelle  dans  l'Ontario.  M,  Mcllwraith  men- 
tionne la  présence  de  deux  spécimens. 

Notes  sur  la  reproduction. — Au  mois  de  juin  1897  j'ai  vu  un 
nombre  de  ces  oiseaux  sur  les  rebords  rocheux  à  l'île  Bonaventure,  au 
large  de  la  côte  de  Gaspé.  La  ponte,  évidemment,  venait  de  com- 
mencer. L'on  peut  rencontrer  cette  espèce  en  grand  nombre  autour 
des  îles  de  la  Madeleine,  son  lieu  principal  pour  la  reproduction  étant, 
comme  tout  le  monde  le  sait,  le  grand  rocher  aux  Oiseaux  où,  chaque 
année,  'un  nombre  considérable  de  spécimens  s'occupent  de  la  cou- 
vaison. Je  n'ai  pu  arriver  le  25  juin  au  lieu  de  reproduction  à  cause 
d'un  brouillard  épais,  et  j'ai  éprouvé  beaucoup  de  difficulté  à  rega- 
gner la  côte  après  une  longue  journée  de  travail.  {Rév.  C.  J. 
Young) . 

Famille  XL     PHALACROGORACID.Î:   Cormorans. 
XL    PHALACROCORAX— Brisson,  1760. 

119.  Le  cormoran  ordinaire. 

Phalacrocorax  carho  (Linn)  Leach.     181 6. 

M.  Holbœll  dit  que  le  cormoran  ordinaire  couve  depuis  la  baie 
Godthaab  en  allant  au  nord,  on  l'a  observé  aussi  sur  la  côte  est  du 
Groenland.  {Arct.  Man).  Cet  oiseau  se  voit  en  nombre  et  couve 
le  long  de  la  côte  entière  du  Labrador  et  de  Terreneuve;  il  couve 
aussi  sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse,  {Downs),  ainsi  que  sur  des 
îles  dans  la  baie  Mace,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Il  est 
commun  dans  le  golfe  St-Laurent,  (Dionne)  et  on  le  voit  en  montant 
les  rivières  St-Laurent  et  Ottawa,  des  spécimens  errants  ayant  été 
pris  à  Ottawa,  Kingston,  Toronto,  et,  d'après  M.  Mcllwraith,  aussi 
loin  à  l'ouest  que  London,  Ontario. 

120.  Le  cormoran  à  aigrettes. 

Phalacrocorax  dilophus  (Swain)  Nutt.     1834. 

Ce  cormoran  abonde  en  aussi  grand  nombre  que  «P.  carbo»,  et  il 
couve  par  bandes  le  long  de  la  côte  de  Terreneuve.  {Reeks).  Il 
couve  en  nombre  le  long  de  la  côte  de  l'Atlantique,  et  se  voit  souvent 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  8l 

dans  le  golfe,  en  montant  le  fleuve  St-Laurent,  et  d'une  extrémité  à 
l'autre  de  l'Ontario,  bien  que  nous  n'ayons  aucune  mention  de  sa 
couvaison  dans  cette  province.  M.  Fleming  dit  que  la  plupart  des 
spécimens  qu'il  a  vus  à  Toronto  n'étaient  que  des  jeunes  oiseaux. 

Le  cormoran  à  aigrettes  se  répand  au  nord  jusqu'au  Grand  Lac  des 
Exclaves,  mais  il  est  rare.  (Ross).  Il  abonde  et  couve  depuis  le  lac 
Winnipeg,  situé  dans  la  partie  est  du  Manitoba,  en  allant  à  l'ouest 
jusqu'aux  lacs  Old  Wives  et  Crâne,  dans  la  Saskatchewan. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  9  juin  1894  j'ai  observé  vingt- 
sept  nids  de  cette  espèce  sur  une  île  dans  le  lac  Crâne,  Saskatchewan. 
Ces  nids,  construits  de  brindilles  et  de  mauvaises  herbes,  mesuraient 
de  six  pouces  à  un  pied  de  hauteur.  Il  n'y  en  avait  que  neuf  qui  con- 
tenaient des  œufs,  et  ceux-ci  avaient  chacun,  un  seul  œuf.  Quelques 
jours  plus  tard  (le  20  juin)  tous  les  nids  contenaient  d'un  à  quatre 
œufs  chacun,  et  à  cette  date  les  oiseaux  avaient  déjà  construit  deux 
nids  additionnels.  {Spreadborotcgh) .Le  cormoran  à  aigrettes  fréquente 
les  lacs  Manitoba  et  Shoal,  Manitoba,  ainsi  que  le  lac  Bufïalo,  Alberta. 
(Dippie).  Il  couve  dans  tous  les  lieux  propices  mais  retirés,  aux 
alentours  de  Prince  Albert,  Saskatchewan.  {Coiiheaux).  Il  se  voit 
au  lac  Big  Stick,  Saskatchewan.  (Bishop).  Le  8  juin  1894  j'ai 
trouvé  cet  oiseau  nichant  dans  le  lac  Shoal,  Manitoba.  Le  nid  était 
fait  de  brindilles  et  de  mauvaises  herbes,  et  contenait  quatre  ou  cinq 
œufs.     (Rame). 

i2ob.    Le  cormoran  à  aigrette  blanche. 

Phalacrocorax  dilophus  cincinalus  (Brandt)  Ridgw.    1880. 

Cet  oiseau  se  rend  à  St-Michael,  Alaska,  au  10  juin,  mais  il  ne  s'y 
voit  pas  en  grand  nombre  et  seulement  quelques  spécimens  y  couvent. 
Il  couve  en  abondance  sur  les  falaises  de  l'île  inaccessible  de  Besbo- 
rough,  située  à  environ  40  milles  au  nord  de  St-Michsel.  (Turner). 
Ce  cormoran  se  voit  depuis  les  rochers  Race  jusqu'à  l'Alaska,  y  com- 
pris le  détroit  de  Howe  et  le  goulet  Burrard,  ainsi  que  sur  les  deux 
côtes  de  l'île  de  Vancouver.  Il  entre  parfois  dans  l'embouchure  du 
fleuve  Fraser,  et  s'y  voit  en  assez  grand  nombre.  (Fannin).  Il  est 
commun  sur  les  deux  côtes  de  l'île  de  Vancouver.     {Spreadhorough) . 


82  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

122.  Le  cormoran  de  Brandt. 

Phalacrocorax  penicillatus . — (Brandt)  Heerm — 1854 — 

Le  19  avril  1897  M.  D.  E.  Campbell  a  tué  deux  spécimens  de  cette 
espèce  au  large  de  Beacon  Hill,  Victoria,  île  de  Vancouver.  Ces 
oiseaux  ont  été  présentés  au  musée.     (Fannin) 

123.  Le  cormoran  pélagique. 

Phalacrocorax  pelagicus. — Pall. — 1 826. — 

Au  mois  de  mai  1877,  et  encore  à  l'automne  de  188 1,  on  a  remarqué 
ce  cormoran  couvant  en  abondance  sur  les  îles  Aléoutiennes.  (Nelson) 
Cet  oiseaux  se  trouve  extrêmement  nombreux  dans  quelques  localités 
sur  les  îles  Aléoutiennes.  Il  couve  sur  toutes  les  îles  principales  où 
il  habite  constamment,  et  apparemment  il  est  plus  nombreux  en  hiver 
qu'en  été.     (Turner). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  de  ce  cormoran  est  géné- 
ralement situé  sur  le  rebord  de  quelque  rocher  escarpé,  et,  dans  certains 
cas,  à  environ  quarante  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Ce 
nid  est  gros  et  se  compose  de  plantes  marines,  de  quelques  tiges 
d'herbe  et  d'une  grande  quantité  d'excréments  de  l'oiseau  lui-même. 
Les  œufs,  au  nombre  de  trois  ou  quatre,  sont  nuancés  de  diverses 
teintes  entre  le  bleu  pâle  et  le  blanc.     {Turner). 

i23d.     Le  cormoran  vert  violet. 

Phalacrocorax  pelagicus   rohustiis. — Ridgw: — 1884. — 

Cet  oiseau  habite  la  côte  de  la  Colombie  Britannique  en  abondance, 
et  on  l'a  pris  aussi  loin  au  nord  que  Port  Simpson.  Il  couve  sur  les 
îles  près  de  l'île  Sidney,  à  environ  quinze  milles  de  Victoria.  {Fannin). 
Il  est  le  plus  abondaiit  des  cormorans  dans  l'Alaska.  Il  se  voit  partout 
sur  la  côte  du  détroit  Norton  jusqu'à  Sitka,  et  couve  sur  presque  tous 
les  promontoires  rocheux.  {Nelson).  Ce  cormoran  est  très  commun 
près  de  l'entrée  à  St  Michael.     {Turner). 

Il  couve  en  abondance  sur  les  îles  les  plus  exposées  de  celles  les 
plus  au  large  de  Sitka,  Alaska.  Les  oiseaux  à  l'âge  d'adolescence, 
ainsi  que  d'autres  qui  ne  couvaient  pas,  restaient  par  bandes  autour 
des  rochers  et  des  récifs  plus  près  de  la  côte.  Les  nids  se  trouvaient 
généralement  sur  les  rebords  rocheux  situés  sur  les  côtés  perpendicu 
laires  des  îles.     J'ai  noté  une  rangée  de  15  nids  dans  une  seule  crevass 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  83 

transversale  sur  la  surface  d'un  promontoire.  Les  nids,  sous  forme  de 
soucoupe,  sont  profonds  et  compacts,  et  se  composent  d'herbe  et  de 
tourbe.  La  ponte  consiste  de  deux  à  quatre  œufs,  mais  plus  souvent 
de  trois. 

On  a  pris  deux  femelles  adultes  de  cette  espèce  à  Nutchuk,  sur  le 
détroit  Prince  William,  Alaska.     (Grinnell). 

124.  Le  cormoran  au  visage  rouge. 

Phalacrocorax  urile. — (Gmel)  . — Ridgw. — 1884. — 

Cette  espèce  habite  les  îles  Pribilof.  Elle  passe  l'été  en  plus  ou 
moins  grand  nombre  sur  les  îles  St  Matthew  et  St-Lawrence,  ainsi 
que  sur  toutes  les  falaises  bordant  les  deux  rives  du  détroit  Behring,  et 
celles  des  îles  dans  le  détroit.  {Nelson).  On  a  obtenu  un  spécimen 
unique  de  cet  oiseau  àSt  Michael,  mais  je  n'ai  pas  vu  l'espèce  ailleurs. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  ponte  de  cette  espèce  a  lieu 
plus  de  bonne  heure  que  celle  de  tous  les  autres  oiseaux  dans  la  mer 
Behring.  On  a  recueilli  deux  œufs  presque  couvés  à  un  emplace- 
ment sur  «les  récifs»,  à  l'île  St-Paul,  le  ler  juin  1872;  cette  date  est 
à  peu  près  trois  semaines  avant  la  ponte  des  autres  oiseaux  aquatiques, 
presque  sans  exception.  Le  nid  est  gros  et  soigneusement  arrondi;  il 
se  trouve  sur  une  pointe  en  saillie  ou  sur  un  rebord  étroit  le  long  de 
la  surface  d'une  falaise  ou  d'un  cap  à  pic.  L'oiseau  emploie  à  sa 
construction  des  plantes  marines  (Sertularidœ) ,  de  l'herbe,  etc.  ainsi  que 
du  ciment  qui  se  compose  en  majeure  partie  des  excréments  de  l'oiseau 
lui-même.  La  couvée  consiste  généralement  de  trois  œufs,  quelque- 
fois quatre.  Ceux-ci  sont  excessivement  petits  en  comparaison  de  la 
grosseur  de  l'oiseau.  Ils  sont  d'une  forme  ovale,  et  d'un  gris  blan- 
châtre sale,  vert  et  bleu,  mais  ils  se  tachent  bientôt,  car,  bien  que 
son  plumage  soit  luisant  et  brillant,  l'oiseau  est  très  malpropre 
quant  à  son  nid.     (Elliott). 

Famille  XIL     PELEGANID^   Pélicans. 
XLL     PELEGANUS   Linnjïus.     1758. 

125.  Le  pélican  blanc  d'amérique. 

Pelecanus  eryihrorhynchos — Gmel — 1 788 — 

Ce  pélican  est  accidentel  dans  le  Nouveau- Brunswick.  On  en  a 
tué  un  spécimen  à  Point  du  Chêne,  ainsi  qu'un  autre  à  Cape  Spenesr 


84  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

{Chamberlain).  M.  John  Flann,  jeune,  a  pris  un  beau  spécimen  de 
cette  espèce  à  deux  milles  au  Sud  de  Manotick,  Ontario.  (/.  F. 
Whiteaves).  M.  P.  C.  Jones  en  a  tué  un  spécimen  à  la  baie  de  Quinte, 
à  environ  huit  milles  de  Belleville,  Ontario.  {W.  Saunders).  L'on 
en  prend  de  temps  en  temps  des  spécimens  errants  sur  le  lac  Ontario, 
ainsi  que  d'autres  sur  le  lac  Erié,  mais  il  n'existe  pas  de  mention 
relativement  à  la  couvaison  de  cette  espèce  provenant  d'aucune  partie 
de  l'Ontario. 

On  trouve  ce  pélican  sur  tous  les  grands  lacs  d'une  extrémité  à 
l'autre  de  la  partie  nord  du  Manitoba  et  de  la  Saskatchewan.  D'après 
Ml  Seton  cet  oiseau  couvait  autrefois  sur  le  lac  Shoal,  Manitoba, 
mais,  à  mesure  que  le  pays  devient  peuplé,  il  s'en  va  plus  au  nord. 
L'auteur  l'a  trouvé  sur  les  lacs  Winnipegosis,  Long,  Old  Wives,  Great 
Quill,  et  Crâne  où  il  couvait  en  nombre;  plus  au  nord  il  couve  en  plus 
grand  nombre  encore. 

On  a  remarqué  ce  pélican  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la 
première  fois  le  i8  avril  1892.  Au  mois  de  mai  il  y  est  arrivé  par 
grands  vols,  et  s'en  est  allé  au  nord  pour  la  couvaison.  Aussitôt  que  la 
saison  de  la  reproduction  est  terminée,  il  revient  et  se  nourrit  dans 
les  plus  grands  lacs  de  la  région.  La  plupart  des  spécimens  qui  re- 
viennent sont  des  mâles.  En  1879  cet  oiseau  couvait  en  nombre  au 
lac  Long,  au  nord-ouest  d' Indian  Head,  en  1898  quelques  spécimens 
couvaient  sur  le  lac  Ste-Anne,  Alberta.  {Spreadborough) .  Ce  pélican 
se  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à  l'île  Big,  sur  le  fleuve  Mackenzie. 
{Ross).  Au  mois  de  juin  ou  de  juillet  1900,  un  spécimen  de  cette 
espèce,  actuellement  dans  ma  collection,  a  été  pris  par  un  esquimau 
sur  l'une  des  rives  de  la  baie  Liverpool,  bordant  la  mer  arctique,  lati- 
tude 70°  ouest,  longitude  128°.  (/.  H.  Fleming).  Ce  pélican  n'est 
pas  commun  dans  la  Colombie-Britannique.  Au  mois  d'octobre  1890. 
M.  le  colonel  Forester  en  a  pris  un  spécimen  au  lac  Shuswap.  On  dit 
que  l'oiseau  couve  dans  la  région  Chilcotin.  {Fanjiin).  M.  James 
McEvoy  de,  la  Commission  Géologique,  en  a  vu  un  spécimen  sur  le 
lac  Kamloops,  au  mois  d'octobre  1894.  M.  Rhoads  en  a  vu  un  autre 
qui  avait  été  pris  sur  le  lac  Okanagan,  et  M.  le  docteur  Dawson,  en 
avait  remarqué  de  nombreux  spécimens  au  mois  de  juin  1878  dans  la 
région  Chilcotin.  Ces  trois  mentions  sont  les  seules  que  nous  ayons 
relativement  à  la  présence  de  ce  pélican  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  85 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  aux  lacs  Manitoba 
et  Shoal,  Manitoba,  ainsi  qu'au  lac  Buffalo,  Alberta.  (Dippie). 
Le  18  juin  1894  j'ai  trouvé  une  colonie  de  ces  oiseaux  nichant  sur  une 
île  sablonneuse  du  lac  Shoal,  Manitoba.  Les  nids  n'étaient  que 
des  cavités  dans  le  gravier  et  contenaient  deux  œufs  chacun.  M.  le 
docteur  Shufeldt,  dans  sa  monographie  du  pélican,  dit  que  celui-ci  ne 
pond  qu'un  œuf,  mais  d'après  mes  observations,  il  est  dans  l'erreur. 
(Raine).  Sir  John  Richardson  dit  que  ces  oiseaux  pondent  leurs 
œufs  sur  de  petites  îles  rocheuses,  et  ceci  est  d'accord  avec  notre  con- 
naissance de  l'espèce,  car,  dans  les  cas  ci-dessus  mentionnés,  ils  cou- 
vaient sur  des  îles.  Leur  nid  n'est  qu'une  simple  dépression  dans  le 
gravier  ou  le  sable,  et  il  est  généralement  garni  d'une  natte  composée 
d'algues  que  l'on  trouve  souvent  sur  la  côte  où  elles  ont  été  portées  par 
le  vent.  Les  œufs,  au  nombre  d'un  à  trois,  ressemblent  beaucoup  à 
ceux  de  la  bernache  du  Canada,  mais  la  surface  de  la  coquille  est  plus 
rude. 

126.  Le  pélican  brun. 

Pelecanus  fiiscus  Linn.     1766. 

Le  31  mai  1885  on  a  vu  un  pélican  brun  s'abattre  sur  un  marais 
d'eau  salée  à  la  rivière  John,  comté  de  Pictou,  Nouvelle-Ecosse. 
On  s'est  approché  de  lui  sans  beaucoup  de  difficulté,  et  on  l'a  tué. 
Un  examen  a  démontré  le  fait  qu'il  était  amaigri  et  que  son  jabot  était 
entièrement  vide.  Ce  spécimen  est  actuellement  au  musée  de  l'aca- 
démie de  Pictou.  Le  1er  juin  1893  M.  J.  W.  Hogga  tué  un  mâle  adulte 
de  la  même  espèce  sur  l'île  Pictou.  Le  15  mai  1895  un  troisième  spé- 
cimen a  été  tué  par  la  même  personne  à  l'extrémité  est  de  cette  île. 
La  mention  la  plus  récente  que  nous  ayons  relativement  à  cette  espèce 
est  celle  provenant  de  Louisbourg,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle- Ecosse, 
où,  le  19  mai  1894,  on  en  a  tué  un  spécimen.  Celui-ci  est  actuellement 
au  musée  provincial  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse. 

127.  Le  pélican  brun  de  Californie. 

Pelecanus  californiens  Ridgw.      1884. 

Un  obser^'ateur  attentif  m'a  dit  que,  pendant  quelque  temps,  un 
pélican  brun  avait  fréquenté  le  lac  Sumas  dans  la  vallée  du  Fraser, 
Colombie-Britannique.  (Brooks).  Cette  espèce  n'est  pas  commune. 
Au  mois  de  novembre  1880  M.  J.  C.  Hughes  en  a  pris  un  spécimen  à 

78870—7 


86  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

l'embouchure  du  fleuve  Fraser.  Depuis  ce  temps  on  en  a  tué  un 
autre  près  des  rochers  Race,  et,  au  mois  de  septembre  1881,  j'ai  blessé 
un  troisième  sur  les  bas-fonds  en  amont  du  ruisseau  Seymour,  goulet 
Burrard,  Colombie-Britannique,  mais  celui-là  je  n'ai  pu  le  prendre. 

{Fannin). 

Famille  XIII.     FREGATIDi^   Frégates. 
XLII.     FREGATA— Brisson,    1760. 

128.  La  frégate  marine. 

Fregata  aquila  (Linn).  Reich.     1852. 

La  frégate  marine  est  accidentelle  sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse 
ainsi  que  dans  le  golfe  St-Laurent.  On  en  a  tué  un  spécimen  dans  le 
port  Cole,  Nouvelle- Ecosse,  à  la  suite  d'une  tempête  venant  du  sud. 
{Downs).  En  1884  M.  Comeau  a  tué  un  spécimen  de  cette  espèce  à 
Godbout  sur  le  St-Laurent.     (Dionne). 

Ordre.     ANSERES.     Palmipèdes  Lamellirostres. 
Famille  XIV.     ANATID^^   Canards,— Oies,  Cygnes. 
XLIII.     MERGANSER— Brisson,  1760. 

129.  Le  harle  d'Amérique. 

Merganser  americanus  (Cass).  Stejn.     1885. 

Le  harle  d'Amérique  est  un  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  (H.  F.  Tufts).  Il  couve  dans  le  Nouveau- Brunswick 
(Chamberlain),  dans  Terre-Neuve  .{Reeks),  dans  la  Labrador  (Low), 
sur  l'île  du  Prince-Edouard  et  l'île  au  Sable  (Macomi),  et  il  passe  l'été 
en  nombre  dans  la  province  de  Québec. 

Cet  oiseau  est  commun  et  couve  sur  les  rivières  Missinabi  et  Moose. 
{Spreadhorough) .  Il  est  commun  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et 
Muskoka,  et  passe  l'hiver  régulièrement  à  Toronto,  Ontario.  (/.  H. 
Fleming).  Au  mois  de  juin  1889  on  a  vu  une  volée  de  jeunes  oiseaux 
sur  la  côte  ouest  de  la  péninsule  Bruce  où,  en  été,  on  remarque  souvent 
les  vieux.     {W.  Saunders). 

Le  harle  d'Amérique  couve  dans  la  partie  nord  du  Manitoba,  ainsi 
qu'au    nord-ouest    jusqu'aux    Barren    Grounds.     (Afacfarlane).     Il 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  87 

couvait  à  Jasper  House,  Alberta,  en  1889.  On  en  a  observé  quelques 
spécimens  le  long  des  cours  d'eau  dans  la  région  de  la  rivière  à  la  Paix. 
Cet  oiseau  couvait  au  lac  Osgood,  Colombie-Britannique,  et  on  l'a 
noté  aux  rivières  Elk  et  Kettle  dans  la  même  province.  (Spread- 
horotigh).  Bien  que  MM.  Nelson  et  Turner  disent  que  ce  harle  n'est 
qu'un  oiseau  de  passage  dans  l'Alaska,  M.  Grinnell  en  a  trouvé  une 
femelle  adulte  dans  le  détroit  Prince  William,  et  M.  Bishop,  un  couple 
couvant  sur  le  lac  Tagish,  ainsi  que  des  adultes,  généralement  par 
couples,  à  plusieurs  autres  endroits.  MM.  Brooks  et  Fannin  font 
mention  tous  deux  du  fait  que  cet  oiseau  couve  dans  la  Colombie- 
Britannique,  et  qu'il  passe  l'hiver  en  abondance  au  lac  Okanagan. 
Au  mois  de  .mai  1891  on  l'a  noté  en  train  de  couver  à  Canmore  et  à 
Banff,  Montagnes  Rocheuses. 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  A.  P.  Low  a  remarqué  le 
harle  d'Amérique  en  train  de  couver  sur  les  rives  des  petits  lacs  dans 
le  Labrador.  Pendant  l'été  de  1896  on  a  pris  cet  oiseau  ainsi  que 
ses  œufs  au  pied  des  petites  épinettes  blanches  sur  la  partie  supérieure 
de  la  rivière  Hamilton.  Il  était  assez  commun  dans  l'Alberta  où  le 
24  juin  1896  on  en  a  tué  des  jeunes  duvetés  aux  confluents  des  rivières 
Blindman  et  Red  Deer.  (Dippie.)  Dans  le  district  de  Cariboo,  Co- 
lombie-Britannique, il  couve  sur  les  cours  d'eau  et  les  plus  grands 
lacs,  mais  il  ne  fréquente  pas  les  plus  petits  lacs  où  il  n'y  a  pas  de 
poissons.     (Brooks.) 

Ce  harle  passe  l'été  au  Lac  Norsvay,  comté  de  Renfrew,  Ontario,  mais 
mais  je  n'y  ai  jamais  obtenu  son  nid.  Cependant  j'ai  vu  l'oiseau  en- 
trer dans  une  cavité  d'un  pin,  située  à  environ  quarante  pieds  de  terre. 
J'ai  constaté  le  fait  qu'un  couple  couve  tous  les  ans  dans  le  trou  d'un 
pin  desséché  situé  sur  une  île  dans  le  lac  Bolis,  comté  de  Frontenac, 
Ontario.  J'ai  raison  de  croire  que  cette  espèce  choisit  de  préférence, 
dans  l'Ontario,  des  lacs  de  l'intérieur  qui  sont  bordés  de  bois,  et  non 
pas  de  grandes  étendues  d'eau  où  il  n'y  a  pas  d'arbres.  (Rév.  C.  J. 
Yoimg.)  Un  couple  de  ces  harles  couvait  sur  une  petite  île  rocheuse 
dans  le  lac  Tagish  à  l'entrée  de  Windy  Arm  M.  Osgood  a  trouvé 
le  nid  dans  une  crevasse  située  dans  la  falaise  à  environ  quinze  pieds 
au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  Ce  nid  était  fait  de  duvet  et  contenait 
sept  œufs.  {Bishop.)  Dans  1' «Ottawa  Naturalist»  vol.  xvii,  p.  153, 
M.  Walter  Raine  décrit  la  découverte  de  30  nids  de  cet  oiseau  sur 
l'île  Gun,  dans  le  lac  Winnipegosis.     Tous  les  nids  que  l'on  pouvait 

78870— 7H 


88  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

atteindre  étaient  situés  très  loin  au  fond  des  trous  sombres  au-dessous 
de  gros  cailloux  sur  la  plus  haute  partie  de  l'île,  quelques-uns  étant 
de  quatre  à  six  pieds  de  l'entrée. 

130.     Le  harle  à  poitrine  rousse. 

Mer  ganser   serrator    (LiNN.)     Schaff.     1789. 

Le  harle  à  poitrine  rousse  couve  dans  le  Groenland  et  à  travers  la 
région  boisée  entière  depuis  Terreneuve  et  le  Labrador  jusqu'aux 
îles  Aléoutiennes.  Il  ne  couve  pas  dans  la  région  des  Prairies,  mais 
choisît  de  préférence  les  lacs  clairs  et  les  cours  d'eau  du  nord.  Il 
n'est  pas  très  commun  dans  la  Colombie- Britannique,  mais  il  y  couve 
dans  les  endroits  propices.  Au  mois  de  juin  1890  il  couvait  dans 
cette  province  au  parc  Deer,  et  au  ruisseau  Pass  sur  la  rivière  Columbia. 
(Macoun.)  Nous  en  avons  tué  de  nombreux  spécimens  pour  nous 
procurer  de  la  nourriture,  à  notre  camp  sur  les  Barren  Grounds,  à  50 
milles  au  sud  du  cap  Eskimo.  (Preble.)  Cet  oiseau  hiverne  au  lac 
Okanagan,    Colombie-Britannique.     {Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  harle  à  poitrine  rousse  niche 
sur  des  rivières  et  des  lacs.  En  1896  il  couvait  au  lac  Buffalo,  Al- 
berta,  ainsi  qu'au  lac  Manitoba.  (Dippie.)  Il  couve  aux  lacs  Shoal 
et  Manitoba.  (Raine.)  M.  Dali  a  trouvé  six  nids  de  cet  oiseau 
sur  une  île  dans  le  delta  du  Yukon.  Ils  étaient  tous  soigneusement 
cachés  au-dessous  des  feuilles  desséchées  dans  une  petite  cavité 
garnie  de  duvet  arraché  de  sa  poitrine  par  le  vieil  oiseau  et  étaient 
pour  la  plupart  abrités  par  une  bille  de  bois  flottant  arrêtée.  Chaque 
nid  contenait  de  six  à  dix  œufs  d'un  crème  riche.  Ce  harle  couve 
partout  dans  les  endroits  propices  sur  la  côte  d'Alaska  depuis  Sitka 
en  allant  au  nord  jusqu'au  cap  Icy,  et,  peut-être,  jusqu'à  Point 
Barrow.  Les  premiers  œufs  sont  pondus  au  commencement  de  juin, 
et  l'emplacement  du  nid,  sur  le  marais  est  généralement  semblable 
à  celui  choisi  par  d'autres  espèces  de  canards  avec  la  prévoyance 
habituelle  quant  aux  moyens  de  cacher  le  nid,  et  à  la  proximité 
d'un  étang.     (Nelson.) 

Cette  espèce  couvait  fréquemment  aux  Mille-Iles,  sur  le  fleuve 
St-Laurent.  Il  y  a  seulement  quelques  couples  aujourd'hui  qui 
restent  pour  la  couvaison,  la  plupart  s'en  allant  soit  à  l'est,  soit  au  nord. 
Au  mois  de  juin  1893  j'en  ai  remarqué  un  vol  de  plus  de  vingt 
spécimens  à  environ  quatorze  milles  en  amont  de  Brockville.     Ces 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  89 

oiseaux  étaient  naturellement  tous  des  adultes.  La  dernière  semaine 
de  juin  de  l'année  suivante,  j'ai  vu  un  autre  vol  d'à  peu  près  le 
même  nombre  aux  «Ducks»,  sur  le  lac  Ontario.  En  1896  j'ai  vu  le 
nid  de  ce  harle  le  27  et  le  30  juin  sur  des  îles  à  l'extrémité  est  du  lac 
Ontario.  A  la  première  occasion  j'étais  débarqué  sur  une  île  rocheuse, 
et,  pendant  que  je  passais  quelques  cèdres  un  harle  s'est  levé  d'au- 
dessous.  J'ai  naturellement  conclu  qu'il  y  avait  un  nid  tout  près, 
et,  en  le  cherchant,  je  l'ai  trouvé;  il  contenait  six  œufs.  Ce  nid  était 
bien  caché  au  milieu  des  branches  épaisses  de  cèdre  et  situé  dans  une 
cavité  d'un  rocher.  Il  était  construit  d'herbe  desséchée  et  bien  garni 
du  duvet  de  l'oiseau.  L'incubation  était  déjà  commencée  depuis 
sept  ou  huit  jours.  Un  autre  nid,  situé  dans  un  endroit  plus  ou  moins 
semblable,  était  bien  caché  dans  un  emplacement  sec  au  milieu  des 
rochers  à  environ  dix  pieds  au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  Celui-ci 
contenait  dix  œufs  et,  comme  construction,  était  exactement  sem- 
blable au  premier.  Cette  espèce  est  très  commune  en  été  aux  îles 
de  la  Madeleine.  Au  mois  de  juin  1897  j'en  ai  remarqué  de  nombreux 
spécimens,  et,  le  22  du  mois,  j'ai  obtenu  des  œufs  frais.  Les  oiseaux 
choisissent  une  (petite)  île,  ou  un  endroit  sec  autour  des  étangs  sau- 
mâtres  à  l'extrémité  nord-est  de  l'île,  et  là  ils  pondent  leurs  œufs 
de  la  même  manière  précisément  que  cetix  trouvés  près  du  lac  On- 
tario. {Rév.  C.  J.  Young.)  Cet  oiseau  construit  un  nid  d'herbe  sèche, 
chaudement  garni  de  duvet  et  de  plu.mes.  Les  œufs,  au  nombre  de 
neuf  ou  plus,  sont  d'un  jaune  clair  crémeux.  Le  20  juin  1897  dix  oi- 
sillons sont  éclos  dans  un  nid  situé  au  lac  des  Bois;  ils  étaient  aussi 
gros  que  des  cailles.  {G.  R.  Whiie.)  On  a  obtenu  plusieurs  nids  de 
ce  harle  assez  rare  dans  le  voisinage  de  Fort  Anderson,  ainsi  que 
dans  les  parties  boisées  bordant  les  deux  côtés  de  la  rivière,  au  nord  et 
au  sud  du  poste.  L'un  des  nids  a  été  découvert  au-dessous  d'un 
arbre  tombé,  près  d'un  petit  lac  situé  au  bord  des  «Barrens», 
à  l'est.  Ce  n'était  qu'un  trou  creusé  par  terre,  et  garni  de  plumes  et  de 
duvet  et  contenait  six  œufs.  Dix  est  le  maximum  recueillis  d'un  seul 
nid.     (Macfarlane.) 

XLIV.     LOPHODYTES   Reichenbach.     1852. 
131.     Le  petit  harle. 

Lophodytes  cucullatus  (Linn)  reich.     1852. 

L'on  dit  que  le  petit  harle  est  un  oiseau  migrateur  au  printemps 
et  à   l'automne  le  long   de   la  côte  bordant  l'Atlantique  depuis  le 


90  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Nouveau- Brunswick  jusqu'au  Labrador,  ainsi  que  dans  les  provinces 
de  Québec  et  Ontario.  Nous  n'avons  pas  de  notions  relatives 
à  sa  couvaison  dans  l'une  ou  l'autre  de  ces  provinces,  sauf  qu'un 
auteur  d'Ottawa  dit  que  «l'on  sait  que  l'oiseau  couve»,  et  que 
M.  EUiott,  de  Plover  Mills,  comté  de  Middlesex,  Ontario,  mentionne 
le  fait  que  le  28  juin  1889  un  mâle  de  cette  espèce  s'est  envolé  des 
bois  et  s'est  abattu  sur  l'étang  Plover,  et,  pour  cette  raison,  il  croit 
que  ce  harle  couve  dans  le  sud-ouest  de  l'Ontario.  M.  J.  H.  Fleming 
aussi  mentionne  le  fait  qu'il  couve  dans  les  districts  de  Parry-Sound 
et  Muskoka. 

L'endroit  où  cet  oiseau  semble  se  trouver  dans  la  plus  grande 
abondance,  est  dans  le  nord  du  Manitoba  et  la  région  dans  la  direction 
de  l'embouchure  de  la  Saskatchewan.  Dans  ces  lieux  il  trouve 
des  arbres  desséchés  et  le  terrain  inondé,  ce  qui  semble  lui  être  indis- 
pensable pendant  la  couvaison.  Après  l'accouplem^ent,  les  mâles 
arrivent  du  nord  et  se  rassemblent  sur  les  lacs  et  les  étangs  pendant 
que  les  femelles  s'occupent  de  l'incubation.  On  en  a  remarqué 
de  nombreuses  couvées,  mais  très  peu  d'entre  elles  qui  sont  en  compa- 
gnie de  plus  d'un  vieil  oiseau.  M.  Preble  mentionne  la  présence 
de  ce  harle  à  la  rivière  Churchill,  à  15  milles  en  amont  de  Fort 
Churchill,  et  M.  Bishop  en  a  trouvé  des  jeunes  au  ruisseau  Maple 
Saskatchewan.  Le  petit  harle  semble  passer  l'été  en  nombre  dans 
les  Montagnes  Rocheuses,  car,  au  mois  de  juillet- 1895,  on  en  a  observé 
une  femelle  avec  sa  jeune  couvée  au  lac  Waterton,  latitude  49  , 
et,  en  juillet  1897,  une  autre  femelle  avec  sa  couvé  dans  le  passage 
Crow's  Nest  à  trente  mille  plus  au  nord.  Au  mois  de  mai  1891  cet 
oiseau  couvait  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  et  le  20  mai  1890  à 
l'embouchure  de  l'illecillewaet,  Colombie  Britannique.  M.  Spread- 
borough  l'a  remarqué  aussi  en  train  de  couver  en  juillet  1898  dans 
des  petits  étangs.  Tête  Jaune  Cache,  Colombie-Britannique. 

Cette  espèce  est  commune  partout  dans  la  Colombie- Britannique' 
et  MM.  Fannin  et  Brooks  disent  qu'elle  est  commune  sur  la  côte  du 
Pacifique,  ainsi  que  dans  la  vallée  du  fleuve  Fraser,  et  qu'elle  hiverne 
sur  le  lac  Okanagan.  Elle  ne  se  voit  que  de  temps  en  temps  dans 
l'Alaska  d'où,  au  mois  d'octobre  1885,  M.  le  docteur  Bannister 
a  fait  un  rapport  à  l'effet  qu'il  en  avait  vu  une  volée  parmi  laquelle 
il  a  tué  un  spécimen. 

Notes  sur  reproduction. — Depuis  des  années,  un  couple  de 
petits  harles  a  construit  un  nid  à  environ  trente  pieds  de  terre  dan 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  9I 

la  souche  d'un  orme  située  à  l'entrée  du  ruisseau  Sharp,  Bracebridge, 
Ontario.  Cette  souche  est  au  bord  d'un  cours  d'eau.  Le  vieil 
oiseau  porte  ses  jeunes  dans  son  bec  de  la  souche  jusqu'à  l'eau. 
Au  commencement  les  petits  sont  assez  faibles  et  très  faciles  à  attraper, 
mais  quelques  jours  plus  tard,  ils  sont  bien  capables  de  se  défendre. 
Le  5  juin  1896  on  a  remarqué  un  couple  de  ces  harles  sur  la  rivière 
Moose  entre  le  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique  et  la  baie  James. 
Le  16  juillet  de  la  même  année  on  en  a  observ'é  un  autre  couple  dans 
l'intérieur  du  Labrador.  En  1903  on  a  remarqué  cet  oiseau  couvant 
depuis  la  rivière  Missinabi  jusqu'au  cap  Henrietta  Maria,  sur  la  baie 
d'Hudson.  (Spreadborough.)  Le  8  juin  1893  on  a  vu  ce  harle  à 
Reabum,  Manitoba,  et  l'on  croit  qu'il  y  couvait.  (Dippie.)  Il 
couve  régulièrement  sur  les  bords  boisés  des  plus  grandes  rivières 
du  Manitoba;  son  nid  se  trouve  dans  les  arbres  creux.  {George 
Atkinson.) 

XLV.     CASARCA    Bonaparte.     1838. 
131.1.     Le  Tadorne  rouge. 

Casarca  casarca  (lixn)  allen.     1896. 

En  1892  la  société  géographique  de  Berlin  a  envoyé  à  la  partie 
ouest  du  Groenland  une  expédition  dont  M.  le  docteur  Vanhôffen 
était  le  naturaliste.  Il  (le  docteur)  mentionne  le  fait  d'avoir  vu  la 
peau  de  cette  espèce  dans  une  petite  collection  de  peaux  d'oiseaux 
pris  à  i\ugpaIartok,  dans  le  district  d'Uppemavick,  qui  a  été  collec- 
tionnée dans  ce  voisinage  en  1892.  (/.  A.  Allen  dans  VAiik,  vol. 
XI IL  p.  244,  1896.) 

XLVI.     ANAS   Linn.î:us.     1758. 
132.     La   canard   ordinaire. 

Anas  boschas  linn.     1758. 

Le  canard  ordinaire  couve  dans  les  deux  inspectorats  du  Groenland 
où  il  se  trouve  en  assez  grand  nombre.  {Arct-Ma7i.)  C'est  un 
oiseau  assez  commun,  mais  il  se  voit  en  plus  grand  nombre  pendant 
l'hiver.  Quelques  spécimens  couvent  à  Ivigtut  dans  le  Groenland. 
(Hagerup.)  Pour  pouvoir  établir  une  comparaison  entre  une  grande 
série  de  spécimens  du  canard  ordinaire  venant  du  Groenland  et  d'au- 


92  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

très  venant  de  Danemark,  M.  Schiœler  a  classifié  l'espèce  du  Groen- 
land comme  une  sous-espèce  sous  le  titre  de  aAnas  boschas  Spilogas- 
terï).  {The  Auk,  vol.  XXII,  p.  331.)  Le  canard  ordinaire  est  très 
rare  dans  Terreneuve  et  la  Nouvelle-Ecosse,  et  ne  se  voit  que  de 
temps  en  temps  dans  le  Nouveau-Brunswick.  Il  devient  plus  commun 
comme  oiseau  migrateur  dans  la  province  de  Québec,  surtout  dans 
le  voisinage  de  Montréal,  ainsi  que  dans  l'ouest  d'Ontario.  Il  se 
rassemble  par  grandes  bandes  et  se  nourrit  dans  les  marais  au  bord 
du  lac  Erié  et  du  lac  St-Claîr  où  quelques  couples  restent  pour  couver. 

C'est  le  canard  le  plus  abondant  dans  les  Territoires  du  Nord- 
Ouest,  et  dans  la  Colombie-Britannique,  y  couvant  près  des  étangs 
et  des  lacs  depuis  la  latitude  49  jusqu'au  bord  des  «Barren  Lands». 
M.  Preble  en  a  vu  un  ou  deux  spécimens  sur  des  étangs  dans  les 
«Barren  Grounds»  au  nord  de  la  rivière  Seal.  Ce  n'est  pas  un  oiseau 
qui  fréquente  la  côte  de  la  mer,  mais  il  choisit  de  préférence  les 
étangs  et  les  lacs  de  l'intérieur.  Il  couvait,  au  mois  de  mai  1890, 
dans  le  passage  Eagle,  chaîne  Gold,  Colombie- Britannique,  et  en  1891, 
au  lac  Vermillon  à  Banfï.  D'après  M.  Nelson  il  est  tout  à  fait 
commun  dans  l'intérieur  de  l'Alaska,  et  couve  aussi  loin  au  nord  que  le 
détroit  Kotzebue.  Il  n'est  pas  commun  sur  la  côte  d'Alaska,  mais 
pendant  l'hiver  il  se  nourrit  en  grand  nombre  sur  les  îles  Aléou- 
tiennes,  et  l'île  d'Unalaska.  Un  couple  ou  deux  couvent  chaque 
année  sur  l'île  St-Paul  dans  la  mer  Behring. 

Quelques  spécimens  hivernent  à  Vernon,  Colombie- Britannique. 
{Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Quelques  couples  de  ces  oiseaux 
couvent  dans  les  grands  marais  dans  l'ouest  d'Ontario,  surtout  aux 
bas-fonds  du  lac  Ste-Clair.  {W.  Sauniers).  C'est  le  canard  qui  couve 
le  plus  de  bonne  heure.  Il  couvait  dans  tous  les  endroits  où  je  me 
suis  trouvé  dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest.  (Dippie).  Il  couve 
d'une  extrémité  à  l'autre  du  Manitoba,  de  la  Saskatchewan  et  de 
l'Alberta.     (Raine). 

Le  9  mai  1892,  au  lac  Deep,  près  d'Indian  Head,  Saskatchewan,  j'ai 
trouvé  un  nid  contenant  huit  œufs  dans  une  touffe  de  mauvaises 
herbes.  Il  était  fait  d'herbe  sèche  garnie  de  duvet  arraché  du 
ventre  de  l'oiseau,  et  se  trouvait  à  environ  cinquante  verges  du  lac. 
J'ai  trouvé  de  nombreux  nids  appartenant  à  ce  canard  dans  différentes 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  93 

parties  du  pays.  Quelquefois  ils  sont  tout  à  fait  près  de  l'eau,  et 
parfois  ils  sont  à  plusieurs  centaines  de  verges  de  l'eau.  Le  nid  est 
situé  dans  un  trou  par  terre.  Il  est  assez  gros,  fait  d'herbe  et  de 
plantes  nuisibles,  et  garni  de  duvet.  Quelques-uns  de  ces  oiseaux 
couvent  très  de  bonne  heure  au  printemps,  tellement,  en  effet,  que  j'ai 
trouvé  des  œufs  cassés  par  la  gelée.  Le  4  mai  1894,  à  Medicine 
Hat,  Saskatchewan,  j'ai  découvert  un  nid  de  cette  espèce  au  bord  du 
ruisseau.  Ce  n'était  qu'un  trou  dans  le  sable,  garni  d'herbe  sèche,  au 
milieu  des  rosiers,  et  ne  contenait  que  deux  œufs.  Le  18  juin  on  a 
enlevé  un  autre  nid  dans  les  mêmes  conditions  au  lac  Crâne.  Celui-ci 
contenait  dix  œufs.  Le  7  juin  1897,  à  Edmonton,  Alberta,  j'ai  trouvé 
un  nid  au  milieu  d'un  petit  bouquet  de  saules,  à  environ  trois  cents 
verges  de  l'eau.  Les  jeunes  oiseaux  n'avaient  pas  quitté  le  nid  et  la 
femelle  m'a  laissé  presque  la  toucher  avant  de  s'envoler.  J'ai  observé 
ce  canard  en  1893  aussi  couvant  au  lac  Sooke,  île  de  Vancouver 
{Spreadboro  ugh  ) . 

M.  Dali  a  trouvé,  à  Nulato,  Alaska,  une  couvée  de  huit  œufs  du 
canard  ordinaire.  Ils  étaient  cachés  au-dessous  d'une  couche  de 
feuilles  et  de  plumes,  et  se  trouvaient  dans  le  dessus  creux  d'une 
souche  pourrie,  à  environ  six  pouces  de  terre.     (Nelson). 


133.     Le  canard  noir. 

Anas  ohscura.     Gmel.      1788. 

Cet  oiseau  est  le  canard  sauvage  ordinaire  de  Terreneuve,  et  des 
Provinces  Maritimes.  Au  mois  de  juin  1888,  il  a  été  observ'é  en  train 
de  couver  dans  un  marais  près  de  la  pointe  Brackle}",  île  du  Prince- 
Edouard,  par  l'auteur,  ainsi  que  par  M.  Bishop  dans  les  marais  bordant 
les  étangs  d'eau  douce  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Bien  qu'il  ne  se 
trouve  pas  commun  dans  le  Labrador.  M.  Spreadborough  l'a  remarqué 
couvant  dans  cette  région  le  7  juillet  1896.  Il  couve  encore  dans  les 
provinces  de  Québec  et  Ontario,  mais  en  nombre  décroissant.  Ses 
lieux  principaux  pour  la  reproduction  sont,  évidemment,  dans  la  direc- 
tion de  la  côte  bordant  l'Atlantique,  et  de  la  baie  d'Hudson.  Quel- 
ques oiseaux  errants  se  rendent  au  Manitoba,  mais  l'auteur  n'a 
jamais  observé  cette  espèce  à  l'ouest  de  la  vallée  de  la  Rivière- Rouge. 
M.  Macfarlane  en  a  trouvé  des  spécimens  à  la  rivière  Anderson,  dans 
la  vallée  de  MacKenzie,  mais  il  n'a  pas  recueilli  d'œufs. 


94  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  remarqué  quelques  spéci- 
mens de  ce  canard  dans  la  partie  nord  du  Labrador,  le  7  juillet  1896. 
A  cette  date  on  a  enlevé  un  nid  contenant  quatre  œufs  presque  couvés. 
Quelques  spécimens  de  cet  oiseau  couvaient  sur  la  rivière  Missinabi. 
Ils  couvaient  aussi  en  grand  nombre  sur  les  deux  rives  de  la  baie  James. 
Les  peaux  rouges  en  tuent  de  nombreux  jeunes  au  mois  de  juillet. 
J'en  ai  observé  plus  de  soixante-dix,  abattus  à  coups  de  bâtons,  dans 
une  seule  après-midi.  (Spreadborough) .  Le  canard  noir  construit 
son  nid  généralement  par  terre,  au  pied  d'un  arbre  ou  d'un  buisson 
bas.  Ce  nid  est  fait  de  plantes  nuisibles  et  d'herbe,  bien  garnies  de 
plumes  arrachées,  apparemment,  de  l'estomac  de  la  femelle.  Les 
œufs,  généralement  au  nombre  de  huit  ou  neuf,  sont  d'un  marron 
jaunâtre,  pâle  et  sale.  Un  nid,  trouvé  le  24  mai  1897  près  d'Ottawa, 
contenait  onze  œufs.  Il  était  situé  au  pied  d'un  petit  pin,  à  environ 
vingt  verges  de  l'eau.  (G.  R.  White).  Cet  oiseau  couve  au  lac  Rice, 
au  sud  de  Peterboro,  Ontario.     {Raine). 

Le  canard  noir  est  très  commun  dans  la  vallée  du  St-Laurent  où  il 
couve  en  abondance.  J'en  ai  vu  des  jeunes  couvées  dans  les  comtés 
de  Leeds  et  Lanark,  au  mois  de  juin.  Cet  oiseau  couve  de  bonne 
heure,  et  la  ponte  a  lieu  quelquefois  en  avril.  Le  24  mai  1897  j'ai 
trouvé  un  nid  contenant  douze  œufs  dans  des  circonstances  singulières. 
Curieux  de  savoir  si  le  plongeon  à  collier  était  encore  de  retour  à  son 
lieu  pour  la  reproduction,  dans  un  petit  lac  à  environ  quinze  milles  de 
Brockville,  Ontario,  je  suis  allé  à  l'endroit,  et  me  suis  procuré  un  canot. 
En  effet  le  nid  se  trouvait  là  au  bord  d'une  fondrière  flottante  et  d'un 
groupe  de  glaïeuls.  Pendant  que  j'examinais  le  nid  et  les  deux  œufs 
qu'il  contenait,  un  canard  noir  s'est  envolé  des  glaïeuls  de  l'année 
précédente,  à  moins  d'une  rame  de  longueur  du  nid  du  plongeon  à 
collier.  Etant  certain  qu'il  y  avait  des  œufs,  j'ai  réussi  à  me  rendre 
à  l'endroit,  bien  que  la  fondrière  fût  très  peu  solide,  et  j'ai  vu  le  nid 
qui  contenait  exactement  le  nombre  d'œufs  mentionné  ci-dessus. 
L'endroit  où  se  trouvait  ce  nid  n'était  pas  précisément  humide,  car 
il  y  avait  un  fondement  de  mauvaises  herbes  sèches  nattées,  au  milieu 
desquelles  le  nid  était  bien  caché.  Celui-ci  se  composait  d'herbe 
sèche  bien  garnie  du  duvet  de  l'oiseau.  L'incubation  était  déjà  com- 
mencée depuis  environ  une  semaine,  de  sorte  que,  dans  ce  cas,  le  com- 
mencement de  la  ponte  avait  eu  lieu  vers  la  première  semaine  de  mai. 
{Rév.  C.  J.  Young).  Quelques  couples  de  ces  oiseaux  couvent  dans 
les  grands  marais  situés  dans  l'ouest  d'Ontario.     {W.  Saunders).     En 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  95 

1897,  à  Woîfville,  Nouvelle-Ecosse,  on  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce 
dans  une  légère  dépression  de  terre.  Il  était  garni  de  joncs  secs, 
abrité  par  une  touffe  de  bruyères,  et  contenait  deux  œufs  qui,  le  27 
mai,  n'étaient  que  légèrement  couvés.  M.  H.  F.  Tufts  à  recueilli  ces 
œufs  qui  sont  actuellement  au  musée  d'Ottawa.  Le  21  juin  1888 
l'auteur  avait  trouvé  un  autre  nid  contenant  neuf  oisillons  qui  venaient 
d'éclore,  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince- Edouard.  Ce  nid  était 
situé  sur  un  tertre  dans  un  petit  marais  près  des  dunes 

133a.     Le  canard  noir  aux  pattes  rouges. 

Anas  obsnira  rubipes — Breust — 1902 — • 

De  tous  les  canards  reproducteurs  noirs  que  j'aie  examinés  il  n'y 
en  a  que  quatre  que  je  puisse  classer,  sans  hésitation,  comme  appar- 
tenant à  cette  espèce.  L'un  de  ceux-ci,  une  femelle,  a  été  pris  le  ler 
juillet,  1884,  à  Ungava,  dans  le  nord  du  Labrador,  par  M.  L.  M.  Turner; 
un  autre  à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James,  par  M.  John  McKenzie; 
le  troisième,  le  19  juin  1860,  par  M.  M.  C.  Drexler,  au  cap  Hope, 
sur  la  rivière  Severn,  et  le  quatrième,  un  mâle,  le  28  juillet  1900,  à 
Fort  Churchill,  par  M.  E.  A.  Preble.  Les  deux  derniers  endroits 
sont  situés  sur  la  côte  ouest  de  la  baie  d'Hudson.  On  n'a  pas  de  donn- 
nées  définitives  relativement  à  l'étendue  des  migrations  de  ce  canard, 
en  été,  mais  on  a  examiné  des  oiseaux  reproducteurs  venant  du  nord 
du  Labrador,  de  la  baie  James,  et  de  la  côte  ouest  de  la  baie  d'Hudson. 
(Brewster) .  Cet  oiseau  se  rend  communément  en  hiver  à  la  Nouvelle- 
Ecosse.     {H.    Tîifts). 

Le  28  juillet  on  en  a  pris  un  mâle  adulte  à  Fort  Churchill,  et,  un 
jour  ou  deux  avant,  un  peau  rouge  en  avait  tué  un  autre.  M.  Blakiston 
mentionne  le  fait  qu'un  spécimen  de  ce  canard  a  été  reçu  de  York 
Factory.  L'on  appelle  l'espèce  le  «Black  Stock  duck»,  partout  dans 
la  région,  pour  établir  une  distinction  entre  elle  et  le  canard  ordinaire. 
(Preble).  Ce  canard  est  un  oiseau  migrateur  commun  à  Toronto, 
Ontario.  Il  y  reste  plus  longtemps  que  le  canard  noir  et,  par  consé- 
quent, on  en  prend  plus  à  l'automne  que  de  spécimens  de  ce  dernier. 
(/.  H.  Fleming).  Des  canards  présentant  de  nombreuses  caractéris- 
tiques de  cette  espèce,  ont  été  vendus  au  marché  d'Ottawa. 
D'après  M.  Eifrig  (The  Auk,  vol,  XXIII,  p.  315)  ces  oiseaux 
sont  probablement  des  hybrides  entre  les  canards  noirs  dont  on  se 
sert  pour  attirer  les  autres,  et  les  canards  domestiques.     Cependant 


96  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

M.  John  Marshall,  de  la  Commission  Géologique,  a  tué,  de  temps  en 
temps,  à  la  fin  d'octobre,  en  aval  d'Ottawa,  des  canards  qu'il  dit  cor- 
respondant, sans  aucun  doute,  à  la  description  de  cet  oiseau  fournie 
par    M.    Brewster. 

XLVII.     CHAULELASMUS    Bonaparte.     1838. 
135.     Le  canard  chipeau. 

Chaulelasmus  streperus. — ^(Linn). — Bonap. — 1838. — 

On  voit  rarement  le  canard  chipeau,  pendant  la  migration,  le  long 
de  la  côte  de  l'Altantique.  Il  est  rare  aussi  dans  les  provinces  de 
Québec  et  Ontario,  et  M.  Mcllwraith  dit  qu'un  couple  de  spécimens 
dans  sa  collection  sont  les  seuls  dont  il  a  jamais  entendu  parler  comme 
ayant  été  pris  dans  cette  dernière  province,  bien  que  M.  W.  F. 
Whitcher  ait  tué  ce  canard  à  Ottawa,  et  que  M.  Fleming  mentionne 
le  fait  que  c'est  un  oiseau  migrateur  rare  à  Toronto. 

M.  Mcllwraith,  dans  son  «Birds  of  Ontario»,  à  la  page  70,  semble 
mettre  en  doute  non  affirmation  à  l'effet  que  cet  oiseau  «abonde  partout 
dans  l'intérieur.  Il  dit  qu'il  n'abonde  nulle  part  et  que  personne 
autre  que  moi-même  n'a  fait  cette  affirmation.  M.  le  docteur  EUiott 
Coues,  en  écrivant  des  oiseaux  qu'il  a  remarqués  sur  la  frontière,  dit: 
«Il  abonde  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  région  où,  comme  presque 
tous  les  «Anatinse»,  il  couve.  On  a  remarqué  des  oisillons  encore 
trop  jeunes  pour  porter  des  plumes,  à  la  fin  août.  En  1880  j'ai 
trouvé  le  canard  chipeau  en  abondance  sur  la  prairie,  mais  en  1881, 
dans  le  pays  boisé,  je  n'en  ai  tué  qu'un  spécimen.  C'est  l'espèce 
qui  couve  presqu'exclusivement  dans  la  région  des  Prairies,  et,  en 
1895,  pendant  que  nous  traversions  la  partie  du  pays  située  entre  le 
Manitoba  et  les  Montagnes  Rocheuses,  plus  de  la  moitié  des  nids 
que  l'on  a  remarqués,  appartenaient  à  ce  canard.  Celui-ci  et  le 
petit  morillon  étaient  les  canards  que  l'on  voyait  ordinairement  dans 
la  prairie  du  Sud.  Sir  John  Richardson  dit  que  le  canard  chipeau 
couve  en  grand  nombre  jusqu'à  la  latitude  68°,  et  M.  Macfarlane  dit 
qu'il  croit  que  l'oiseau  couve  au  nord  jusqu'à  la  rivière  Anderson. 
M.  Preble  en  a  pris  un  spécimen  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hud- 
son,  et  M.  Spreadborough  en  a  pris  quelques  autres  entre  le  Petit  Lac 
des  Esclaves  et  Peace  River  Landing,  Athabasca. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  97 

Ce  canard  est  généralement  rare  dans  l'Alaska  et  la  Colombie 
Britannique,  mais  M.  Turner  dit  qu'il  est  commun  en  été  dans  le 
delta  du  Yukon. 

Note  sur  la  reproduction. —  Un  couple  de  cette  espèce  est 
arrivé  le  i8  avril  1892  au  lac  Deep,  Indian  Head,  Saskatchewan,  et 
au  6  mai  il  y  en  avait  de  nombreux  spécimens.  Le  24  juin  j'ai  trouvé 
un  nid  contenant  huit  œufs  sur  une  petite  île  dans  le  lac.  Ce  nid  était 
fait  d'herbe  sèche,  garnie  de  duvet  arraché  du  ventre  de  la  femelle. 
En  1895  on  a  recueilli  des  nids,  le  4  juin,  au  lac  Twelve-mile,  près  de 
la  montagne  Wood,  Saskatchewan,  ainsi  que  d'autres,  le  29  du  même 
mois,  sur  une  île  dans  le  lac  Cypress,  à  150  milles  plus  à  l'ouest.  Ces 
derniers  étaient  situés  dans  des  bouquets  d'Elymus  condeyisatus. 
Le  nombre  d'oeufs  dans  une  seule  couvée  variait  depuis  sept  à  onze. 
Le  canard  chipeau  couve  en  grand  nombre  à  Edmonton,  Alberta. 
Le  29  juin  1894,  j'ai  pris,  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  un  nid  de 
cet  oiseau  contenant  treize  œufs  dont  sept  appartenaient  au  petit 
morillon.  {Spreadhorongh).  Ce  canard  est  assez  commun  au  lac 
Manitoba,  où  on  en  a  pris  des  spécimens  ainsi  que  des  œufs.  Il  était 
commun  aussi,  en  juillet  1895,  au  lac  Buffalo,  Alberta.     (Dippie). 

J'ai  observé  cet  oiseau  en  train  de  couver  aux  lacs  Long,  Shoal, 
et  Manitoba,  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'aux  lacs  Rush  et  Crâne 
dans  la  Saskatchewan.  Il  couve,  en  efifet,  d'une  extrémité  à  l'autre 
de  la  région,  entre  Winnipeg  et  les  contre  forts  des  Montagnes  Rocheu- 
ses. C'est  un  oiseau  reproducteur  tardif,  et  il  pond  de  dix  à  douze 
œufs  d'un  chamois  pâle.  Son  nid  se  trouve  par  terre,  et  de  préférence 
sur  les  îles  dans  les  petits  lacs.  (Raine).  Le  canard  chipeau  couve 
en  nombres  considérables  dans  les  grands  .marais  bordant  l'extrémité 
sud  du  lac  Manitoba,  et  je  l'ai  noté  tout  à  fait  régulièrement  entre 
Hamiota,  Manitoba,  et  le  lac  Boulder,  Saskatchewan,  en  1906,  et 
encore  dans  les  lacs  d'eau  douce  et  sur  les  fondrières  à  l'ouest  du  ruis- 
seau Ribstone,  Alberta.  Je  ne  l'ai  pas  remarqué  du  tout  dans  la 
région  des  lacs  d'eau  salée.     iAtkinson). 

Le  II  juin  1894  l'auteur  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce  dans  une 
touffe  d'herbe  sur  un  petit  tertre  situé  dans  un  marais  au  bord  du  lac 
Crâne.  Ce  nid  contenait  cinq  œufs  frais,  et,  tout  près,  il  y  avait 
des  jeunes  du  canard  ordinaire  qui  étaient  assez  gros,  et  qui  nageaient 
ça  et  là 


98  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

XLVIII.     MARECA.    Stephens.     1824. 

136.  Le  canard  d'Europe. 

Mareca  penelope  (Linn).  Selby.     1833. 

En  1851  M.  Holbœll  a  envoyé  un  jeune  mâle  de  ce  canard  au  Dane- 
mark. M.  Reinhardt  en  avait  vu  deux  autres  qui  avaient  été  tués 
dans  le  sud  du  Groenland.  {Arct.  Man).  Cet  oiseau  est  accidentel 
dans  le  Groenland.  (Winge).  Il  est  accidentel  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.     (Doiuns). 

Le  canard  d'Europe  semble  être  plus  commun  dans  l'Alaska.  M. 
Elliott  en  a  obtenu  quelquesspécimens  pendant  un  séjour  de  deux  ans 
passé  aux  îles  Pribilof.  L'oiseau  ne  s'y  trouvait  jamais  par  couples, 
et  ne  semblait  tréquenter  ces  îles  qu'en  hiver.  Comme  on  ne  l'a 
jamais  vu  au  nord,  je  suis  porté  à  croire  qu'il  couve  sur  quelque  île 
retirée  appartenant  au  group  des  Aléoutiennes.  (Nelson) .  Ce  canard 
est  rare.  On  en  a  pris  deux  spécimens;  l'un  près  de  Victoria,  le  9 
février  1899,  et  l'autre  près  de  Saanich,  île  de  Vancouver.     (Kermode). 

137.  Le  canard  d'Amérique. 

Mareca  americana  (Gmel).  Stephens.     1824. 

On  dit  que  le  canard  d'Amérique  est  un  oiseau  migrateur  comnmn 
dans  Terre-Neuve  (Reeks),  et  dans  le  sud  du  Labrador  (Packard). 
C'est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  le  Nouveau- 
Brunswick  et  la  province  de  Québec.  Il  se  répand  jusqu'à  la  rivière 
Moose,  où  M.  Speadborough  en  a  observe  un  spécimen  en  juin  1896,  et 
à  la  rive  ouest  de  la  baie  d'Hudson,  à  Fort  Churchill.  Cet  oiseau 
est  un  peu  plus  commun  dans  Ontario,  mais  s'y  voit  seulement 
comme  oiseau  migrateur.  Il  arrive  tard  dans  la  région  des  Prairies, 
cependant,  d'après  Sir  John  Richardson,  il  couve  en  abondance 
au  nord  jusqu'à  la  latitude  68°.  Il  couve  en  abondance  sur  les  marais 
dans  la  partie  sud  de  la  région  des  Prairies,  et  en  plus  grande  abondance 
encore  au  nord.  Le  canard  d'Amérique  est  commun  dans  le  Mani- 
toba  ainsi  qu'en  allant  au  nord-ouest.  Au  mois  de  mai  1891  on  en  a 
observé  un  couple  en  train  de  couver  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses. 

MM.  Fannin  et  Brooks  disent  qu'il  est  commun  dans  la  vallée  du 
Fraser,  et  dans  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique,   tandis  que 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  99 

MM.  Nelson  et  Turner  affirment  qu'il  est  comparativement  rare  comme 
canard  reproducteur  dans  l'Alaska,  bien  que,  d'après  M.  Nelson,  il 
couve  aussi  loin  au  nord  que  le  détroit  Kotzebue.  M.  Bishop  a  vu 
cinq  canards  qu'il  a  cru  appartenir  à  cette  espèce  en  amont  de  Fort 
Selkirk,  district  du  Yukon. 

Comme  cet  oiseau  arrive  tard  dans  le  Manitoba,  et  que,  cependant, 
il  couve  aussi  loin  au  nord  que  la  latitude  68°,  nous  sommes  portés  à 
croire  que  l'espèce  qui  couve  dans  le  Manitoba,  et  celle  que  l'on 
trouve  dans  le  nord  de  l'Alaska  et  dans  les  «Barren  Grounds»  sont 
deux  espèces  distinctes,  et  que  la  dernière  passe  l'hiver  sur  le  côté 
ouest  du  continent. 

Notes  sur  la  reproduction. — En  1896  le  canard  d'Amérique 
couvait  dans  le  voisinage  du  lac  Manitoba.  (Dippie).  Il  couve  aussi 
d'une  extrémité  à  l'autre  du  Manitoba  et  de  la  Saskatchewan.  Les 
œufs  sont  sem'olables  à  ceux  du  canard  chipeau,  mais  sont,  en  moyenne, 
plus  petits.  J'ai  dans  ma  collection  une  couvée  de  dix  œufs  que  j'ai 
recueillis  le  18  juin  1894  au  lac  Shoal,  Manitoba.  (Raine).  Quelques 
spécimens  de  cet  oiseau  étaient  arrivés  à  Edmonton,  Alberta  au  17 
avril  1897,  mais  ils  ne  s'y  trouvaient  pas  en  nombre  avant  le  5  mai. 
Le  1er  juin  j'ai  découvert  un  nid,  contenant  onze  œufs,  dans  un  groupe 
de  saules  à  environ  un  quart  de  mille  de  l'eau.  Ce  nid  était  semblable 
aux  autres  et,  de  même  que  tous  les  nids  de  canards,  était  garni  de 
duvet.     (Spreadhoroiigh) . 

XLIX.     NETTION    Kaup.     1829. 
138     La  sarcelle  d'Europe. 

Neltion  crecca  (Linn).  Kaup.     1829. 

Cette  espèce  est  accidentelle  sur  la  côte  orientale  du  Canada. 

On  en  a  tué  quelques  spécimens  dans  le  Groenland  danois.  {Arct. 
Man).  Le  23  juillet  1860  M.  le  docteur  Coues  en  a  obtenu  une  femelle 
dans  le  Labrador  {Packard).  Cette  espèce  est  très  rare  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse. A  ma  connaissance  on  n'en  a  pris  qu'un  spécimen 
dans  cette  province.  (Downs).  Le  28  juin  1879  j'en  ai  pris  un  mâle 
sur  l'île  Atka;  celui-ci  est  le  seul  spécimen  que  j'aie  jamais  observé 
(Tîirner). 


^^BIBUOTHECA 


100  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

139.     La  sarcelle  à  ailes  vertes. 

Nettion  carolinensis  (Gmel).  Baird.     1858. 

On  sait  que  quatre  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  pris  dans 
le  sud  du  Groenland  antérieurement  à  1860  {Arct-Man).  Depuis 
1860  on  en  a  pris  un  mâle  et  deux  femelles  dans  le  Groenland. 
{Winge).  La  sarcelle  à  ailes  vertes  passe  l'été  sur  la  côte  du  Labrador, 
dans  Terreneuve,  et  dans  le  Nouveau-Brunswick,  Elle  n'est  pas  com- 
mune comme  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  et  semble 
être  rare  dans  l'intérieur  de  la  partie  est  du  Canada,  bien  qu'on  l'ait 
prise  à  York  Factory  et  à  Fort  Churchill.  M.  Spreadborough  à  observé 
qu'elle  était  commune  et  couvait  sur  les  deux  côtés  de  la  baie  James. 
Il  se  peut  qu'elle  couve  dans  la  province  de  Québec,  mais,  bien  qu'elle 
soit  assez  commune  dans  l'Ontario,  on  n'a  pas  de  données  relative- 
ment à  sa  reproduction  dans  cette  province-ci. 

Cette  espèce  est  commune  depuis  le  Manitoba  jusqu'à  la  côte  du 
Pacifique,  et  elle  couve  à  partir  de  la  latitude  49°  jusqu'à  la  mer  Arcti- 
que, ainsi  que  d'une  extrémité  à  l'autre  delà  Colombie-Britannique  et 
de  l'Alaska.  Elle  est  rare  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  mais 
couvait  au  mois  de  mai  1891,  aux  lacs  Vermillon  à  Banff,  et,  en  juin 
1898,  à  Tête  Jaune  Cache,  Colombie-Britannique.  Lorsque  cette 
sarcelle  se  répand  au  nord  elle  semble  préférer  la  vallée  du  MacKenzie, 
car  l'on  sait  qu'elle  est  rare  à  l'est  de  cette  vallée,  et  M.  Macfarlane 
dit  qu'elle  est  le  plus  rare  de  tous  les  canards  reproducteurs  à  Fort 
Anderson.  Cette  espèce  est  plus  abondante  dans  les  régions  situées 
entre  les  latitudes  50°  et  56°. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  5  juin  1893  j'ai  trouvé  un  nid  con- 
tenant des  œufs,  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  Cette  espèce  n'est  pas 
si  nombreuse  que  la  sarcelle  à  ailes  bleues.     {Raine). 

M.  Dali  mentionne  le  fait  que  cette  sarcelle  est  l'un  des  premiers 
oiseaux  qui  arrivent  au  printemps,  sur  le  Yukon,  ainsi  que  l'un  des 
premiers  à  pondre.  Le  20  mai,  à  Mulato,  on  a  recueilli  une  couvée 
d'oeufs  d'un  nid  d'herbe  sèche  situé  dans  une  touffe  de  carex.     (Nelson) 

Au  printemps  de  1897  cette  espèce  couvait  en  grand  nombre  dans 
les  bosquets  de  saules  ainsi  que  dans  la  région  parsemée  cà  et  là  d'ar-      ■ 
bres,  aux  alentours  d'Edmonton,  Alberta.     Les  nids  étaient  difficiles 
à  découvrir,  car  ils  se  trouvaient  à  une  grande  distance  de  l'eau.     Les 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  lOI 

premiers  oiseaux  à  arriver  sont  venus  vers  le  17  avril,  et,  au  24  du  mois, 
il  y  en  avait  de  nombreux  autres.  Le  25  mai  j 'ai  trouvé  un  nid  dans  un 
bouquet  de  saules  à  environ  un  quart  de  mille  de  l'eau.  Il  était  fait 
d'herbe,  garni  de  duvet,  et  contenait  neuf  œufs,  tout  à  fait  frais. 
Le  1er  juin  j'ai  trouvé  un  autre  nid,  semblable  au  premier,  au-dessous 
d'une  bille  de  bois  à  environ  150  verges  de  l'eau.  Celui-ci  contenait 
sept  œufs  frais.  (Spreadborough.)  Cette  espèce  couve  modérément 
sur  les  îles  de  la  Madeleine.     (Rév.  C.  J.   Young.) 

L.     OUERQUEDULA  Stephens.     1824. 
140.     La  Sarcelle  à  ailes  bleues. 

Querqiiedula  discors  (Linn.)     Stephens.     1824. 

La  sarcelle  à  ailes  bleues  est  un  oiseau  rare  dans  Terreneuve  et 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  excepté  pendant  les  migrations  d'automne. 
M.  Chamberlain  dit  qu'elle  passe  l'été  en  nombre  près  de  St-John, 
Nouveau-Brunswick.  Elle  semble  se  trouver  modérément  commune, 
pendant  les  migrations,  dans  les  provinces  de  Québec  et  Ontario,  et 
on  mentionne  qu'il  y  en  a  encore  quelques  couples  qui  couvent  sur  les 
bas-fonds  du  lac  Ste-Clair.  M.  White  dit  que,  probablement,  quel- 
ques spécimens  couvent  près  de  Montréal. 

M.  Seton  dit  que  cette  espèce  abonde  dans  le  Manitoba,  et,  d'après 
nos  propres  observations,  il  en  est  ainsi  en  allant  à  l'ouest,  mais  sur- 
tout dans  la  région  où  la  prairie  et  le  taillis  se  trouvent  mêlés  au  nord 
des  latitudes  50°  52°.  Sir  John  Richardson  l'a  trouvée  nombreuse  sur 
la  Saskatchewan,  mais  n'allant  pas  au  nord  de  la  latitude  58°.  M.  Ross 
l'a  trouvée  sur  le  côté  sud  du  Grand  Lac  des  Esclaves,  et  M.  le  docteur 
Rae,  sur  la  baie  Repuise.  MM.  Nelson  et  Turner  l'ont  trouvée  très 
rarement  dans  l'Alaska,  et  M.  Fannin  dit  qu'elle  ne  se  voit  qu'en  très 
petit  nombre  dans  la  Colombie-Britannique.  Cependant  M.  Brooks 
affirme  que  cette  sarcelle  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  la  vallée  du 
Fraser  inférieur,  bien  qu'elle  soit  un  oiseau  reproducteur  rare  dans  le 
voisinage  de  150  Mile  House,  Cariboo,  dans  cette  province.  M.  Rhoads 
l'a  remarquée  en  train  de  couver  autour  de  plusieurs  des  petits  lacs  dans 
le  voisinage  de  lac  LaHâche,  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  couple  de  ces  oiseaux  reste, 
quelquefois,  pour  couver  dans  la  vallée  du  St-Laurent,  mais  la  plu- 
part s'en  vont  au  nord.     On  a  trouvé  un  nid  au  lac  Gananoque,  et 

78870—8 


I02  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

on  mentionne  la  découverte  d'un  autre,  dans  un  marais,  à  l'extrémité 
ouest  de  l'île  Amherst,  lac  Ontario.     (Rév.  C.  J.  Young.) 

Quelques  couples  de  cette  espèce  couvent  dans  les  marais  bordant 
le  lac  Ste-Clair,  et  on  a  recueilli  des  nids  à  Rondeau,  sur  le  lac  Erié. 
{W.  Saunders.)  On  n'en  a  observé  qu'un  couple,  le  ii  juillet  1896,  au 
lac  Clearwater,  Labrador;  ce  couple,  évidemment  y  couvait.  Au 
printemps  de  1897  cette  espèce  était  commune  à  Edmonton,  Alberta. 
On  l'a  remarquée  à  cet  endroit,  pour  la  première  fois  le  28  avril,  et,  au 
2  mai,  elle  y  était  commune.  Le  19  mai  j'ai  trouvé  un  nid  loin  de 
l'eau.  Il  contenait  deux  œufs  frais,  et  comme  construction,  était 
semblable  à  celui  de  la  sarcelle  à  ailes  vertes.  J'ai  tué  la  femelle 
au  moment  où  elle  se  levait  du  nid.  On  a  noté  cette  espèce  à  l'embou- 
chure de  la  rivière  Lesser  Slave,  ainsi  que  sur  la  rivière  à  la  Paix,  Atha- 
basca.  En  1902  et  1903  on  l'a  observée  à  plusieurs  endroits,  à  l'est 
et   à   l'ouest   de    Midway,    Colombie-Britannique.     (Spreadborough.) 

Le  14  juin  1896  on  a  pris  un  nid  de  cette  espèce  au  lac  Burnt 
(Swan),  Alberta.  Il  se  trouvait  dans  une  dépression  dans  une  touffe 
d'herbe,  était  garni  d'herbe  fine  et  de  duvet,  et  se  trouvait  à  en- 
viron vingt  verges  de  l'eau.  Dans  ce  nid  il  y  avait  douze  œufs  qui 
sont   actuellement   au  musée   à   Ottawa.     (Dippie.) 

141.    La  sarcelle  canelle. 

Querqiiedula  cyanoptera  (Vieill.)  Cassin.  1855. 
Cette  espèce  est  très  rare  comme  oiseau  errant  dans  le  Manitoba, 
et,  pendant  un  séjour  de  quinze  ans  dans  cette  province,  on  n'en  a 
pris  que  quelques  spécimens.  {R.  H.  Hunter.)  En  1905  on  en  a 
vu  deux  ou  trois  spécimens  près  du  lac  Crâne,  Saskatchewan.  {A. 
C.  Benl.) 

MM.  Kermode,  Fannin,  Lord  et  Brooks  disent  tous  qu'elle  visite 
la  Colombie-Britannique  régulièrement  en  été.  Nous  n'en  avons 
observé  que  deux  spécimens  sur  les  prairies.  Ils  étaient  dans  le  sud- 
ouest  de  l'Alberta,  près  des  montagnes. 

J'ai  fréquemment  fait  lever  cette  sarcelle  dans  les  lacs  les  plus 
petits  et  les  plus  retirés,  situés  dans  les  bois,  le  long  du  chemin  de 
Cariboo,  au-dessus  de  Clinton,  Colombie-Britannique.  M.  D.  Mc- 
Kinley,  du  Lac  la  Hache,  dit  que  la  «sarcelle  rouge»  couve,  mais  en 
peu  d'abondance,  tous  les  ans  ,  dans  le  voisinage.     (Rhoads.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  IO3 

LI.     SPATULA    BoiE.     1822. 
142.     Le  canard  souchet. 

Spatnla  clypeaia  (Linn.)     Boie.     1822. 

Le  canard  souchet  est  un  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve, 
la  Nouvelle-Ecosse,  le  Nouveau-Brunswick  et  les  provinces  de  Qué- 
bec et  Ontario.  Nous  n'avons  aucune  mention  relativement  à  sa 
reproduction  dans  ces  provinces,  sauf  que  M.  Mclhvraith  dit  que 
M.  le  docteur  Macallum  a  remarqué  l'undes  vieux  oiseaux  conduisant 
ses  jeunes  à  un  endroit  à  moins  d'un  demi-mille  de  Dunnville,  à 
l'embouchure  de  la  rivière  Grand,  sur  le  lac  Erié,  et  que  MM.  Sanders 
et  Morden  disent  qu'il  est  possible  que  l'oiseau  couve  sur  les  bas-fonds 
du  lac  St-Clair. 

Le  canard  souchet  est  l'un  des  canards  les  plus  communs  dans  la 
région  des  Prairies,  depuis  le  Manitoba  jusqu'aux  Montagnes,  et  à 
partir  de  la  latitude  49°  jusqu'aux  «Barren  Grounds»  où  il  devient 
rare,  car  M.  Macfarlane  dit  que,  pendant  six  ans,  on  n'en  a  trouvé 
que  deux  spécimens  à  Fort  Anderson.  M.  Spreadborough  a  observé  ce 
canard  dans  presque  toutes  les  fondrières  entre  le  Petit  Lac  des  Esclaves 
et  Peace  River  Landing,  Athabaska.  Il  se  trouve  surtout  en  abon- 
dance entre  les  latitudes  51°  et  54°,  et,  à  l'automne,  on  le  voit  en  nom- 
bres immenses  dans  tous  les  étangs,  et  tous  les  petits  lacs.  On  l'a 
pris  à  Moose  Factory  et  au  lac  Trout.  Au  mois  de  mai  i8qi  quelques 
couples  couvaient  au  bord  des  lacs  Vermilion,  à  Banff,  ainsi  qu'en  juin 
1898,  au  lac  Ste- Anne,  Alberta.  C'est  un  oiseau  rare  dans  l'Alaska, 
bien  que  M.  Nelson  mentionne  le  fait  qu'il  couvait  aussi  loin  au  nord 
que  le  détroit  Kotzebue.  AL  Fannin  dit  que  ce  canard  abonde,  en 
été,  à  l'est  de  la  Chaîne  Côtière,  dans  la  Colombie-Britannique,  et 
M.  Brooks  dit  qu'il  habite  en  nombre  aux  environs  du  lac  Sumas,  dans 
la  vallée  du  Fraser  inférieur,  et  qu'il  est  rare,  comme  oiseau  migrateur, 
dans  le  voisinage  de  150-Mile  House.  M.  Spreadborough  l'a  vu  à 
Elko  et  à  Penticton,  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Le  canard  souchet  est  commun 
près  de  Reabum,  Manitoba,  ainsi  qu'au  lac  Buffalo,  Alberta,  où  on 
en  a  pris  des  spécimens  ainsi  que  des  œufs,  (Dippie.)  Ce  canard 
couve  en  compagnie  d'autres  oiseaux  aquatiques  dans  tous  les  marais 
depuis  le  détroit  Kotzebue  jusqu'à  l'embouchure  de  la  Kuskoquim. 

78870— 8i 


104  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU   CANADA. 

Il  pond  ses  œufs  à  la  fin  de  mai  et  au  commencement  de  juin  dans 
un  emplacement  sec  près  de  quelque  cours  d'eau  ou  étang,  et  le  nid 
est  généralement  garni  d'herbe  et  de  plumes;  ces  dernières  sont 
arrachées  du  ventre  des  oiseaux  d'âge  mûr.     (Nelson.) 

Le  9  juin  1894,  on  a  trouvé  le  canard  souchet  couvant  en  abondance 
près  des  petits  cours  d'eau  qui  descendent  des  côtes  Cypress,  ainsi 
qu'au  bord  des  petit  bras  marécageux  du  lac  Crâne,  Saskatchewan. 
Pendant  qu'il  frappait  légèrement  des  roseaux  pour  trouver  s'il  y 
avait  des  nids,  l'auteur  a  fait  lever  une  femelle  d'un  nid,  qui  contenait 
dix  œufs  dans  un  état  d'incubation  trop  avancée  pour  qu'il  pût  les 
enlever.  Un  peu  plus  tard  il  en  a  fait  lever  une  autre  qui  nichait 
d'une  manière  semblable,  mais,  dans  ce  nid,  il  n'y  avait  que  huit 
œufs  qui,  pourtant,  étaient  tout  à  fait  frais.  Les  deux  nids  se  trou- 
vaient sur  la  terre  sèche,  au-dessous  des  roseaux,  et  étaient  garnis 
d'herbe  et  de  duvet.  Le  11  juin  j'ai  trouvé  dans  quelques  touffes  de 
roseaux,  encore  deux  autres  nids  dont  l'un  contenait  onze  œufs  et 
l'autre  neuf. 

LU     DAFILA   Stephens.     1824. 
143.     Le  canard  pilet. 

Dalifa  acuta     (LiNN.)     Bonap.,  1838. 

Le  canard  pilet  est  très  rare  dans  Terreneuve.  Il  est  plus  com- 
mun dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  M.  Chamberlain  mentionne  que 
quelques  spécimens  couvent  dans  le  Nouveau-Brunswick.  On  l'a 
pris  dans  le  détroit  Davis,  et  à  York-Factory,  sur  la  baie  d'Hudson. 
M.  Spreadborough  l'a  observé  couvant  sur  les  deux  rives  de  la  baie 
James,  ainsi  que  par  milliers,  au  mois  d'août,  le  long  de  la  côte 
ouest  de  cette  baie,  principalement  au  nord  d'Albany.  Ce  n'est  pas 
un  oiseau  migrateur  rare  dans  les  provinces  de  Québec  et  d'Ontario, 
et,  d'après  M.  Saunders,  quelques  spécimens  couvent  dans  les  bas- 
fonds  du  lac  St-Clair. 

Ce  canard  couve  en  nombre  d'un  bout  à  l'autre  des  Terri- 
toires du  Nord-Ouest,  depuis  la  latitude  49°  jusqu'à  la  côte  Arcti- 
que. Sir  John  Richardson  et  M.  Macfarlane  signalent,  tous  deux, 
qu'il  abonde  sur  les  Barren-Grounds.  M.  Preble  en  a  vu  des 
centaines  de  spécimens  dans  les  étangs   peu  profonds  sur  les  Barren- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  IO5 

Grounds,  à  50  milles  plus  bas  que  le  cap  Eskimo.  MM.  Nelson  et 
Turner  disent  que  cet  oiseau  est  le  canard  le  plus  commun  de 
l'Alaska,  et  M.  Murdoch  mentionne  qu'il  couve  tout  près  de  Point- 
Barrow,  sur  la  mer  Arctique.  Ce  canard  habite  la  Colombie-Britan- 
nique, et  couve  sur  cette  partie  de  la  province  qui  se  trouve  sur 
le  continent.  M.  Fannin  dit  que  ces  oiseaux  se  rassemblent,  en 
hiver,  par  grands  vols  dans  quelques  localités  sur  la  côte,  mais 
plus  particulièrement  sur  le  Fraser  inférieur.  M.  Brooks  a  trouvé 
que  cette  espèce  était  un  oiseau  reproducteur  rare  à  150  Mile-House, 
Cariboo,  Colombie- Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Le  canard  pilet  couve  aux  bas- 
fonds  du  lac  St-Clair,  et  en  nombre  moins  élevé  à  Rondeau,  sur 
le  lac  Erié.  {W.  Saiinders.)  Il  couve  communément  dans  le  Mani- 
toba,  et  la  Saskatchewan.  Il  pond  rarement  plus  de  neuf  œufs,  et 
il  niche  dans  les  lieux  semblables  à  ceux  fréquentés  par  le  canard 
souchet.  On  peut  facilement  reconnaître  la  différence  entre  ses 
œufs  et  ceux  de  ce  dernier  car  les  siens  sont  plus  gros.  J'ai  dans  ma 
collection  deux  couvées  de  neuf  œufs  chacune,  appartenant  à  ce 
canard.  Elles  ont  été  recueillies  au  lac  Rush,  Saskatchewan,  le  25 
et  le  28  mai  1893,  respectivement.  Les  deux  nids,  garnis  de  duvet, 
étaient  situés  dans  des  dépressions  dans  l'herbe,  près  de  l'eau. 
{Raine.) 

Ce  canard  commence  à  nicher  plus  tôt,  probablement,  que  tous 
les  autres  oiseaux  aquatiques.  La  date  où  les  premiers  œufs  sont 
pondus  varie,  suivant  la  saison,  entre  le  18  et  le  25  mai. Les  œufs 
se  trouvent  dans  une  dépression  dans  quelque  touffe,  ou  au  milieu 
de  l'herbe  et  d'autre  végétation,  à  côté  d'un  étang,  généralement  où 
ils  sont  bien  cachés.  La  couvée  consiste  de  six  à  douze  œufs  qui 
sont  assez  petits,  et  ordinairement  d'un  vert  olivâtre  pâle  quand  ils 
sont  frais.  Le  nid  est  garni  de  tiges  d'herbe  et  de  plumes.  Lorsque 
les  jeunes  sont  éclos  le  père  les  accompagne  à  l'étang  voisin,  et  ils  se 
restreignent  aux  parties  les  plus  retirées  du  marais  jusqu'à  ce  qu'ils 
soient  capables  de  voler.     {Nelson.) 

Le  canard  pilet  couve  en  assez  grand  nombre  à  Edmonton,  Alberta, 
bien  qu'on  n'ait  pas  enlevé  des  nids.  Le  5  juin  1895  on  a  recueilli 
deux  nids  de  cet  oiseau  au  lac  Twelve-Mile,  près  de  la  montagne 
Wood,  Saskatchewan.  L'un  de  ces  nids  était  fait  des  tiges  sèches 
de  Eleocharis    palustris,    garni    de     duvet,    et    contenait   dix   œufs 


I06  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

presque  frais.  L'autre  a  été  pris  du  milieu  de  quelques  broussailles 
de  sauge,  à  une  petite  distance  de  l'eau,  et  contenait  sept  œufs  frais. 
Le  29  juin  1895  on  a  pris  quelques  nids  de  cet  oiseau,  sur  une  île 
dans  le  lac  Cypress,  au  sud  des  côtes  du  même  nom.  Ces  nids 
étaient  situés  dans  des  touffes  de  faux  froment  Elymus  condensatus, 
et  on  a  tué  la  femelle  pendant  qu'elle  se  levait  de  son  nid.  (Spread- 
borough).  Ce  canard  est  tout  à  fait  abondant  dans  les  «Barrens». 
Son  nid  n'était  généralement  qu'une  petite  cavité,  ou  dépression, 
dans  la  terre,  garnie  de  duvet,  de  feuilles  desséchées,  et  de  quelques 
plumes.  La  femelle  pond  de  six  à  huit  œufs.  Elle  quitte  le  nid 
aussitôt  que  les  œufs  sont  couvés,  et  les  jeunes  oiseaux  ainsi  que 
les  vieux  se  mettent  à  l'eau.     (Macfarlane.) 

LUI.     AIX    BoiE.     1828. 
144.    Le  canard  huppé. 

Aix  sponsa     (Linn.)     Bonap.,  1838. 

Le  canard  huppé  est  un  oiseau  rare,  quelques  spécimens  couvent 
dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  C'est  un  oiseau  rare  en  été,  et 
il  couve  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.)  M.  Stearns 
mentionne  qu'il  est  commun  dans  l'intérieur  du  Labrador,  mais 
aucun  de  nos  collectionneurs  n'en  a  jamais  vu  un  spéciment  dans 
ce  territoire.  M.  White  dit  que  très  peu  de  canards  huppés  cou- 
vent aux  alentours  de  Montréal,  mais,  pendant  l'automne,  ils  s'y 
trouvent  en  grand  nombre,  et  sont,  pour  la  plupart,  des  jeunes.  Ce 
canard  passe  l'été  aux  alentours  d'Ottawa,  et  couve  dans  le  maré- 
cage de  Dow,  près  de  la  ville.  Il  couve  dans  des  endroits  propices 
partout  dans  le  sud  d'Ontario,  mais  s'}'  trouve  beaucoup  plus  rare 
(}u' autrefois.  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  les  districts  de  Parry- 
Sound  et  Muskoka.  Il  se  voit,  en  abondance  même,  dans  le  nord 
d'Ontario,  parce  qu'il  se  trouve  en  grand  nombre  dans  l'est  du 
Manitoba,  et  le  long  des  bords  du  lac  Winnipeg.  M.  Seton  dé- 
montre que  cet  oiseau  se  voit  aussi  loin  à  l'ouest  que  Carberry, 
plus  de  cent  milles  à  l'ouest  de  Winnipeg,  et  il  a  été  observé  sur  le 
lac  Winnipegosis,  et  tué  à  Cumberland-House,  latitude  54°.  M. 
Murray  mentionne  sa  présence  à  Moose-Factory,  à  la  baie  James,  et 
au  lac  Trout.  Nous  n'avons  jamais  observé  ce  canard,  ni  sur  la 
Prairie  à  l'ouest  du  Manitoba,  ni  dans  les  Montagnes  Rocheuses, 
mais  plus  tard,  lorsque  nous   avons  traversé   la   Chaîne    Côtière,  et 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  IO7 

sommes  descendus  au  Fraser  inférieur,  à  Agassiz,  nous  l'avons  noté 
en  train  de  couver  à  cet  endroit.  M.  Fannin  mentionne  que 
l'oiseau  abonde  et  couve  le  long  du  Fraser  inférieur,  à  Sumas,  à 
Chilliwack  et  au  lac  Burnaby,  et  M.  Brooks  dit  que  souvent  un 
spécimen  ou  deux  y  restent  tout  l'hiver.  M.  Spreadborough  en  a 
observé  deux  spécimens  à  Midway,  Colombie-Britannique,  ainsi 
qu'un  autre  sur  un  petit  étang,  dans  les  bois  à  Penticton,  dans  la 
même  province. 

Voici  encore  un  canard  dont  il  y  a  deux  espèces  distinctes,  l'une  dans 
l'est,  et  l'autre  dans  l'ouest,  qui  ne  se  reproduisent  pas  par  croise- 
ment. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Un  couple  de  cette  espèce  couvait, 
il  y  a  plusieurs  années,  à  environ  vingt  pieds  de  terre  dans  la  souche 
d'un  érable  située  au  bord  d'un  ruisseau  près  de  Bracebridge,  Ontario. 
Je  n'ai  jamais  vu  son  nid,  de  sorte  que  je  ne  puis  pas  le  décrire, 
mais  j'ai  vu  le  père  porter  ses  jeunes  à  l'eau  dans  son  bec.  {Spread- 
borough.) Ce  canard  construit  son  nid  dans  des  trous  situés  dans 
les  arbres,  ainsi  que  dans  le  tronc  de  l'arbre  d'où  les  grosses  branches 
sont  tombées.  Le  nid  se  compose  d'herbe  sèche  et  de  plumes.  Les 
œufs,  au  nombre  de  six  à  douze,  ou  même  plus,  sont  d'un  .mélange 
entre  un  jaune  pâle  et  un  vert  pâle.  Lorsque  le  nid  est  situé  sur  une 
branche  cassée,  il  se  compose  de  brindilles  sèches,  d'herbe,  et  de 
plumes.  Le  moment  de  la  ponte  est  vers  le  commencement  de  mai, 
à  Ottawa,  Ontario.  {G.  R.  White.)  Ce  beau  canard  était,  il  y  a  quel- 
ques années,  tout  à  fait  commun,  vers  la  fin  d'été,  dans  beaucoup 
de  ruisseaux  qui  se  jettent  dans  le  St-Laurent,  mais  aujourd'hui  (1898) 
je  ne  vois  presque  pas  d'oiseaux  dans  ces  lieux.  Quelques  couples 
couvent  tous  les  ans  à  l'étang  Estcott,  et  ailleurs  dans  le  comté 
de  Leeds,  et  j'ai  vu  de  jeunes  oiseaux  au  mois  de  juin,  bien  que 
je  n'aie  jamais  remarqué  le  nid.  Ce  canard  couve  un  peu  dans 
le  nord  du  comté  de  Hastings,  Ontario.  Deux  ou  trois  couvées 
sont  écloses  cette  année  (1906)  au  lac  Moira,  près  de  Aladoc.  {Rév. 
C.  J.  Yoiing.)  II  se  répand  régulièrement  d'une  extrémité  à  l'autre 
de  l'ouest  d'Ontario,  et  couve  au  bord  des  marais  et  des  rivières. 
{W.  Saunders.) 


I08  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

LIV.    AYTHYA   Boie.     1822. 
146.     Le  inilouin  à  tête  rousse. 

Aythya  americana  (Eyt)   Baird.     1858. 

Le  milouin  à  tête  rousse  est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la 
Nouvelle-Ecosse  et  le  Nouveau-Brunswick;  il  est  rare  aussi  sur  la 
côte  du  Labrador,  et  on  ne  le  voit  pas  du  tout  dans  l'intérieur.  Il 
est  assez  commun  dans  le  golfe  et  le  fleuve  St-Laurent,  et,  d'après 
M.  Mcllwraigth,  il  abonde  souvent  dans  l'Ontario  pendant  les  migra- 
tions. M.  Saunders  mentionne  que  cet  oiseau  couve  en  grand  nombre 
dans  les  grands  marais  au  lac  St -Clair. 

Le  milouin  à  tête  rousse  est  très  commun  dans  le  Manitoba,  ainsi 
que  dans  les  marais  du  nord  et  de  l'ouest.  On  le  trouve  en  plus  ou 
moins  grand  nombre  partout  dans  la  région  des  Prairies,  mais  il  devient 
plus  commun  à  mesure  que  nous  nous  approchons  des  grands  marais 
couverts  de  mauvaises  herbes,  au  nord  de  la  latitude  51°.  Cet  oiseau 
et  l'espèce  qui  suit  se  ressemblent  tellement  l'un  l'autre  que  l'on  peut 
se  tromper  facilement  en  essayant  d'établir  leur  identité.  Cepen- 
dant, d'après  nos  propres  observations,  ce  canard  se  répand  plus 
au  sud  et  à  l'est  que  le  milouin  aux  yeux  rouges.  Ce  milouin  passe 
l'hiver  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique,  et  MM.  Streator 
et  Fannin  mentionnent  tous  deux  qu'il  couve  en  petit  nombre  autour 
de  petits  lacs  de  l'intérieur.  On  n'a  fait  aucune  mention  de  sa 
présence  dans  l'Alaska. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  milouin  à  tête  rousse  est  un 
oiseau  migrateur  très  commun  dans  l'ouest  d'Ontario.  Quelques 
spécimens  couvent  dans  les  grands  marais,  surtout  aux  bas-fonds 
du  lac  St-Clair.  (W.  Saunders.)  L'auteur  n'a  jamais  trouvé  le 
nid  de  cet  oidseau  ailleurs  qu'au  milieu  des  roseaux  qui  croissent 
aux  bords  des  fondrières.  Ce  nid  est  gros,  fait  de  roseaux  et  d'herbe, 
et  garni  de  duvet. 

Cet  oiseau  couve  d'une  extrémité  à  l'autre  du  Manitoba,  de  la 
Saskatchewan,  et  de  l'Alberta,  et  fait  son  nid  dans  l'eau  peu  pro- 
fonde. Il  est  à  remarquer  que  le  milouin  à  tête  rousse,  et  celui  aux 
yeux  rouges  pondent  leurs  œufs  souvent  dans  le  même  nid, 
mais  je  n'ai  jamais  vu  ce  fait  affirmé  dans  aucun  des  livres  trai- 
tant de  l'ornithologie.      J'ai   remarqué   cette  particularité   pour    la 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADENS.  lOÇ 

première  fois  le  i8  juin  1891,  lorsqu'à  cette  date  j'ai  trouvé,  au 
lac  Long,  un  nid  contenant  huit  œufs  appartenant  au  milouin  aux 
yeux  rouges  et  quatre  autres  à  celui  à  tête  rousse.  Il  y  avait  une 
différence  considérable  entre  les  œufs  des  deux  oiseaux.  Ceux  du 
milouin  aux  yeux  rouges  étaient  plus  gros  que  ceux  de  l'espèce  à 
tête  rousse,  et  ils  avaient  une  teinte  différente,  les  uns  étant  d'un  vert 
cendré,  la  couleur  habituelle,  tandis  que  les  quatre  œufs  du  milouin 
à  tête  rousse  avaient  une  teinte  marron  jaunâtre  pâle  et  étaient  très 
luisants.  Il  n'y  avait  pas  le  moindre  doute  que  les  œufs  ne  fussent 
pondus  par  ces  deux  espèces.  Depuis  ce  temps,  mes  collectionneurs 
ont  souvent  trouvé  des  nids  contenant  des  œufs  de  ces  deux  espèces 
dans  le  même  nid.  Le  20  mai  1897,  M.  Baynes  a  trouvé,  au  lac 
Crescent,  Manitoba,  un  nid  contenant  neuf  œufs  du  milouin  aux 
3^eux  rouges  et  sept  de  l'espèce  à  tête  rousse.  Ce  nid  était  situé 
au  milieu  de  joncs  qui  poussaient  dans  l'eau  peu  profonde.     {Raine.) 

147.     Le  milouin  aux  yeux  rouges. 

Aythya  vallisneria  (wils)  Boie.     1826. 

Le  milouin  aux  yeux  rouges  est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la 
Nouvel  le- Ecosse  et  le  Nouveau-Brunswick,  mais  il  se  voit  en  plus 
grand  nombre  dans  la  province  de  Québec.  Il  devient  de  plus  en 
plus  nombreux  dans  l'Ontario.  Bien  que  cet  oiseau  couve  dans  les 
mêmes  étangs  que  le  milouin  à  tête  rousse  dans  le  Manitoba,  et  la 
Saskatchewan,  il  est  rare  dans  l'est  du  Manitoba,  mais  devient  plus 
commun  en  allant  vers  l'ouest.  Il  remplace  presqu 'entièrement 
l'espèce  à  tête  rousse,  à  l'ouest  du  iioème  méridien.  'En  1897, 
M.  Spreadborough  a  trouvé  ce  canard  très  commun  à  Edmonton, 
sur  la  Saskatchewan,  où  l'autre  espèce  est  arrivée  tard  et  était  peu 
nombreuse.  En  1898  il  l'a  remarqué  couvant  dans  de  petits  lacs  entre 
Edmonton  et  le  lac  Ste-Anne,  Alberta.  MM.  Macfarlane  et  Ross 
mentionnent  sa  présence  sur  le  Grand  Lac  des  Esclaves,  et  le  pre- 
mier dit  que  l'on  a  recueilli  quelques  couvées  d'œufs  près  de  Fort 
Andersen,  dans  les  Barren  Grounds.  M.  Dali  l'a  observé  couvant  en 
abondance  à  Fort  Yukon,  Alaska;  cependant  M.  Nelson  dit  qu'il  n'en 
a  vu  aucun  spécimen  sur  la  côte  ouest.  MM.  Spreadborough, 
Brooks  et  Fannin  mentionnent  tous  que  cet  oiseau  se  voit  en  nombre 
pendant  l'hiver,  aux  alentours  de  Victoria,  et  à  l'embouchure  du 
Fraser,  et  M.  Fannin  dit  qu'il  couve  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique.     M.  Brooks  déclare  qu'il  hiverne  sur  le  lac  Okanagan, 


I  lO  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

et  qu'il  couve  en  nombre  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie- 
Britannique.  Ayant  remarqué  le  milouin  aux  yeux  rouges  en  nombre 
mmense  sur  le  Petit  Lac  dès  Esclaves,  et  dans  la  région  de  la  rivière 
à  la  Paix,  l'auteur  est  persuadé  que  cet  oiseau  couve  depuis  Indian 
Head  en  allant  au  Nord-Ouest  ou  jusqu'à  Fort  Yukon,  Alaska. 
La  région  au  nord-ouest  d'Edmonton  lui  convient  aussi,  car,  dans 
ces  lieux,  il  y  a  beaucoup  de  marais  recouverts  de  Scirpus  lacustris 
et  d'herbes  longues  au  milieu  desquelles  il  aime  à  couver. 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  canard  est  assez  commun  à 
Reaburn,  Manitoba,  et  au  lac  Buffalo,  Alberta.  On  en  a  obtenu  des 
spécimens  ainsi  que  des  œufs  à  ces  deux  endroits.  (Dippie).  Il  couve 
dans  les  marais  au  sud  du  lac  Manitoba,  mais  ne  s'y  trouve  pas  en 
aussi  grand  nombre  que  l'espèce  précédente.  {Geo.  Atkinson).  Les 
nids  sont  toujours  situés  au  milieu  des  roseaux  qui  croissent  dans  l'eau. 
Ils  sont  très  gros,  et  se  composent  d'herbe  et  de  roseaux  garnis 
de  duvet.  Le  15  juin  1894,  au  lac  Crâne,  on  a  trouvé  un  nid  de 
cette  espèce  dans  le  trou  d'un  rat  musqué,  située  dans  un  marais, 
ce  nid  contenait  sept  œufs.  {Spreadborough).  J'ai  vu  cet  oiseau 
couver  aux  lacs  Long  et  Shoal,  Manitoba,  ainsi  qu'au  lac  Crâne, 
Saskatchewan.  Il  couve  aussi  d'une  extrémité  à  l'autre  de  l'Alberta. 
Les  seuls  œufs  qui  peuvent  être  comparés  avec  les  œufs  de  ce  canard, 
sont  ceux  des  bucéphales  d'Amérique  et  d'Islande,  qui  leur  ressem- 
blent, et  comme  grosseur,  et  comme  teinte.  Le  milouin  aux  yeux 
rouges  est  un  oiseau  reproducteur  tardif,  ne  commençant  jamais  à 
couver  avant  les  derniers  jours  de  juin.  Le  29  juin  1893  j'ai  trouvé, 
au  lac  Long,  Manitoba,  un  nid  contenant  sept  œufs.  Celui-ci  était 
bâti,  comme  d'habitude,  au  milieu  d'une  touffe  de  roseaux  dans  l'eau 
peu  profonde,  car  cet  oiseau  ne  couve  que  rarement  dans  l'herbe, 
comme  le  font  le  canard  pilet,  le  canard  souchet,  et  la  sarcelle. 
{Raine).  Les  nids  ne  sont  que  de  grosses  plateformes  faites  de 
roseaux,  qui  ressemblent  aux  nids  de  macreuses,  on  les  trouve  générale- 
mentsur  de  petits  étangs  marécageux  situés  à  une  certaine  distance 
des  plus  grands  lacs  où  les  oiseaux  mâles  se  rassemblent  par  bandes. 
En  1902,  on  a  recueilli  des  œufs  à  ces  endroits  entre  le  21  mai  et  le  6 
juin.  {Brooks).  Des  morillons,  des  milouins,  à  tête  rousse,  et  aux 
yeux  rouges,  et  le  canard  roux,  couvent  tous  dans  les  mômes  marais. 
L'auteur  a  trouvé,  entre  le  12  et  20  juin,  des  nids  de  ces  quatre  espèces, 
qui  contenaient,  outre  leur  propre  couvée,  des  œufs  d'une  autre  espèce 
ou  deux.     Le  gros  nid,  dont  on  fait  mention  sous  le  morillon  à  tête 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  III 

noire,  était  probablement  construit  par  un  milouin  aux  yeux  rouges, 
mais  la  plupart  des  œufs  appartenaient  à  la  première  espèce. 

148.     Le  morillon  à  tête  noire. 

Aythya  marila  (Linn)   Boie,   1822. 

Le  morillon  à  tête  noire  est  un  oiseau  errant  très  rare  dans  Terre- 
neuve.  M.  le  docteur  Grenfell  en  a  apporté  un  spécimen  de  Nain, 
Labrador.  C'est  un  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  et  on 
le  prend  de  temps  en  temps  dans  le  Nouveau-Brunswick.  En  1901,  M. 
Boutelier  en  a  pris  sept  spécimens  sur  l'île  au  Sable.  En  1896,  M. 
Spreadborough  en  avait  remarqué  quelques  spécimens  en  train  de 
couver  sur  la  baie  James,  ainsi  que  dans  l'intérieur  du  Labrador.  Cet 
oiseau  est  tout  à  fait  commun  dans  la  province  de  Québec,  et  abonde 
dans  le  sud-ouest  d'Ontario,  pendant  les  migrations  du  printemps  et 
de  l'automne.  Il  passe  l'hiver  régulièrement  à  Toronto;  et,  au 
printemps  et  à  l'automne,  il  est  assez  commun  dans  la  vallée  du  St- 
Laurent.  M.  Preble  en  a  observé  un  grand  vol  près  de  Fort 
Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson. 

Le  morillon  à  tête  noire  couve  sur  le  lac  Winnnipegosis,  mais, 
évidemment,  la  plupart  des  spécimens  s'en  vont  au  nord,  et  couvent, 
sans  doute,  autour  des  grands  lacs  au  nord  du  lac  Winnipeg.  C'est 
un  canard  commun  dans  l'Alaska,  ainsi  que  d'une  extrémité  à  l'autre 
de  la  chaîne  Aléoutienne,  et,  d'après  M.  Turner,  il  y  reste  pendant 
toute  l'année. 

Cet  oiseau  habite  la  Colombie-Britannique  en  abondance.  Il  couve 
principalement  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  et  hiverne  sur  la  côte. 
{Fannin). 

Il  est  assez  commun  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  et  passe 
l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.     (Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  14  juin  1896  on  a  recueilli  des 
œufs  au  lac  Buffalo,  Alberta.  L'espèce  semble  couver  dans  la  plupart 
des  localités.  {Dippie).  Au  mois  de  juin  1898  cet  oiseau  couvait 
dans  de  petits  lacs  entre  Edmonton  et  la  lac  Ste-Anne.  Son  nid,  qui 
n'est  qu'une  légère  cavité  dans  la  terre,  garnie  d'herbe  et  de  duvet,  est 
toujours  situé  près  de  l'eau.  {Spreadborough).  Quelques  spécimens 
couvent  au  lac  Winnipeg.     {Gunn). 


112  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Au  mois  de  juin  1897,  au  cap  Est,  Grosse  île,  l'une  des  îles  de  la 
Madeleine,  j'ai  observé  ce  morillon  en  train  de  couver  et  j'ai  collec- 
tionné de  ses  œufs.  Quelques  couples  couvent  sur  des  petites  îles 
marécageuses,  dans  les  grands  étangs  situés  à  une  petite  distance 
seulement  des  bancs  de  sable  qui  séparent  ces  étangs  de  la  mer.  Les- 
œufs  de  cet  oiseau  sont  à  peu  près  de  la  même  grosseur  que  ceux  du 
harle,  mais  d'un  jaune  pâle  plus  prononcé,  et,  ce  qui  les  distingue  le 
mieux,  c'est  leur  forme  singulière  qui  est  presqu'invariable.  La  ponte 
n'a  lieu  qu'à  la  fin  juin.  Un  correspondant  m'a  écrit  concernant  deux 
nids  qu'il  a  trouvés  en  juillet,  après  que  je  fus  parti  des  îles,  et  voici 
ce  qu'il  dit:  «Après  votre  départ,  j'ai  trouvé  le  nid  d'un  petit  morillon 
dans  un  endroit  étrange.  C'était  au  milieu  d'une  touffe  de  joncs  qui 
poussaient  dans  l'eau,  à  la  tête  de  la  baie.  Il  y  avait  deux  nids,  l'un 
contenant  deux  œufs,  et  l'autre  cinq.  Les  deux  œufs  étaient  frais, 
mais  les  autres  étaient  dans  un  état  d'incubation  avancée.  Pour 
pouvoir  atteindre  ces  nids  j'ai  été  obligé  de  marcher  dans  l'eau  jusqu'à 
la  taille».  {Rév.  C.  J.  Young).  On  a  découvert  un  nid  contenant 
neuf  œufs,  sur  une  petite  île  dans  le  «grand  étang»,  îles  de  la  Made- 
leine. Ce  nid  n'était  qu'une  couche  de  duvet  dans  l'herbe.  {H.  K. 
Job).  Le  morillon  à  tête  noire  est  très  commun  comme  oiseau  migra- 
teur; quelques  couples  couvent  aux  bas-fonds  du  lac  St-Clair.  {W. 
Saunders).  Cette  espèce,  et  le  petit  morillon  couvent  au  lac  Crâne 
ainsi  que  dans  les  marais  voisins,  et  tout  près  de  ces  marais.  Le  15 
juin  1894,  l'auteur  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce,  contenant  dix 
œufs.  Il  était  dans  un  trou  par  terre,  et  garni  de  plumes  et  d'herbe. 
Trois  jours  plus  tard  un  autre  nid,  contenant  onze  œufs,  a  été  pris 
dans  de  semblables  conditions.  Le  14  du  même  mois  un  gros  nid 
avait  été  trouvé  au  milieu  des  joncs  (Scirpus  lacustrus)  dans  un 
marais.  Ce  nid  contenait  onze  œufs  dont  neuf  appartenaient  à  cette 
espèce,  et  les  deux  autres,  qui  étaient  plus  gros  et  tout  à  fait  bleus,  ont 
été  classés  comme  appartenant  au  milouin  aux  yeux  rouges.  Pen- 
dant que  je  sortais  des  joncs,  j'ai  fait  lever  un  autre  morillon  de  l'herbe, 
et  j'ai  trouvé  encore  un  autre  nid.  Celui-ci  contenait  douze  œufs,  et 
était  construit  d'herbe  sèche  garnie  sur  les  côtés  de  duvet.  Enfin  j'ai 
trouvé  un  cinquième  nid  contenant  vingt  et  un  œufs  frais  qui,  évidem- 
ment, appartenaient  à  trois  espèces:  le  petit  morillon,  le  milouin  à 
tête  rousse,  et  le  canard  roux. 

Le  morillon  à  tête  noire  couve  partout  dans  le  nord-ouest  du  Canada, 
mais  il  s'y  trouve  plus  rare  que  la  plupart  des  autres  canards.     Il  cou- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  II3 

ve  communément  plus  au  nord.  Le  10  juin  1891  j'ai  touvé  un  nid 
contenant  neuf  œufs  au  lac  Rush,  Saskatchewan.  Il  était  par  ter- 
re au  milieu  de  l'herbe  et  près  de  l'eau.  On  peut  reconnaître  les  œufs 
à  cause  de  leur  grosseur  et  de  leur  couleur  de  terre  à  foulon.     {Raiiie.) 

Cet  oiseau  arrive  à  St-Michael  et  au  delta  du  Yukon  vers  le  8  ou 
le  10  mai.  Les  lieux  choisis  pour  la  reproduction  sont  semblables  à 
ceux  que  fréquentent  le  canard  pilet  et  la  plupart  des  autres 
canards.  Ces  lieux  sont  situés  sur  un  tertre  sec  et  herbeux  près 
d'un  étang.  La  seule  différence  qu'il  y  ait  entre  ce  canard  et  les 
autres,  c'est  qu'il  semble  préférer  un  lieu  plus  près  de  l'eau,  et  pour 
cette  raison  son  nid  est  souvent  situé  sur  la  pointe  de  quelque  petit 
cap  saillant,  et  si  près  de  l'eau,  que  le  père,  en  quittant  le  nid, 
puisse  s'en  aller  à  la  nage.  Les  œufs  sont  gros  relativement  à  la 
grosseur  de  l'oiseau,  et  il  y  en  a  rarement  plus  de  huit.  Le  nid  se 
compose  de  tiges  d'herbe  sèches,  recueillies  tout  près,  ainsi  que  d'une 
grande  quantité  de  duvet  arraché  de  l'estomac  du  vieil  oiseau.  Les 
premiers  œufs  sont  pondus  généralement  pendant  la  première  semaine 
de  juin,  mais  il  y  en  a  d'autres  qui  sont  pondus  presqu'un  mois  plus 
tard.      (Nelson.) 

149.     Le  petit  morillon. 

Aythya  affinis  (Eyt.)     Stejn,    1885. 

Un  couple  de  cette  espèce  a  été  tué,  au  mois  de  juin,  à  Inos- 
usulik,  une  petite  île  à  environ  dix  milles  d'Egedesminde.  Il  se  peut 
que  l'espèce  couve  dans  le  Groenland.  {Arct.  Man.)  En  1872  on 
en  a  pris  un  mâle  et  une  femelle  dans  le  Groenland,  ainsi  qu'une  autre 
femelle  en  1891.  {Winge.)  Le  petit  morillon  couve  en  grand  nombre 
sur  l'île  Nottingham,  dans  le  détroit  d'Hudson,  ainsi  qu'à  Fort 
Churchill  et  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr  R.  Bell.)  On 
en  a  tué  un  spécimen  à  la  rivière  Humber,  Terre  neuve.  (Louis  H. 
Porter.)  C'est  un  oiseau  migrateur  d'été  rare  dans  la  Nouv'elle- Ecosse. 
Une  fois  j'ai  capturé  une  couvée  de  jeunes  au  lac  Grand.  (Downs.) 
Le  petit  morillon  se  voit  seulement  comme  oiseau  migrateur  dans 
le  Nouveau-Brunswick,  et  les  provinces  de  Québec  et  Ontario,  et 
j'ai  de  fortes  raisons  pour  soupçonner  que  certains  des  lieux  de  re- 
production, que  l'on  mentionne,  appartiennent  au  morillon  à  tête 
noire  qui  se  trouve  en  plus  grand  nombre  que  cette  espèce,  dans 
l'est.      Le    petit   morillon    est    l'un    des   canards    les    plus  communs 


114  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

dans  la  région  des  Prairies,  et  en  allant  au  nord  jusqu'au  bord  même 
des  Earren  Grounds.  Il  couve  dans  tous  les  étangs,  et  au  bord  des 
petits  lacs  depuis  la  latitude  49°  jusqu'au  cercle  arctique  et  même 
au-delà.  M.  Nelson  dit  que  c'est  un  oiseau  voyageur  très  rare  dans 
l'Alaska.  M.  Bishop  en  a  vu  un  couple  avec  ses  jeunes  dans  un 
petit  étang  à  Lower  Labarge,  sur  le  fleuve  Yukon.  MM.  Fannin 
et  Brooks  mentionnent  que  cet  oiseau  est  assez  commun  dans  la 
Colombie-Britannique,  et  le  dernier  dit  qu'il  hiverne  au  lac  Oka- 
nagan,   Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^On  a  remarqué  ce  petit  canard  au 
lac  Deep,  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  le  16 
avril  1892;  à  cette  date  on  en  a  noté  huit  spécimens.  Un  peu  plus 
tard  il  y  est  arrivé  en  grand  nombre,  et  on  en  a  tué  un  couple  qui  avait 
l'estomac  plein  d'insectes  aquatiques,  qui  abondent  dans  le  lac. 
Le  23  juin  j'ai  trouvé  un  nid  contenant  neuf  œufs;  il  était  situé  au 
milieu  d'une  «fondrière»,  dans  un  tas  de  joncs  {Scirpus  laciisiris) 
de  l'année  précédente,  et  était  garni  de  duvet  provenant  de  la  mère. 
{Spreadborough .)  Le  14  et  le  15  juin  1890  on  a  recueilli  trois  cou- 
vées d'oeufs  au  lac  Bumt,  Alberta.  Cet  oiseau  couve  aussi  dans  le 
Manitoba;  mais  il  n'est  commun  dans  aucune  partie  de  cette  province 
(Dippie.) 

Le  petit  morillon  est  plus  nombreux  que  l'espèce  précédente,  et  il 
couve  partout  dans  le  nord-ouest  du  Canada.  Dans  la  Saskatche- 
wan, il  niche  généralement  sur  les  petites  îles  dans  les  lacs.  Le  15 
juin  1893  j'ai  trouvé  trois  nids  sur  une  petite  île  où  nichaient  une 
bande  d'avocettes.  Ces  nids  étaient  construits  dans  des  dépressions  da 
dans  l'herbe,  et  étaient  garnis  de  duvet.  Les  œufs,  comme  ceux  de 
l'espèce  précédente,  sont  d'une  couleur  de  terre  à  foulon  foncée,  mais 
naturellement  plus  petits  que  ceux  de  cette  dernière.  (Raine.)  Ce 
canard  couve  généralement  partout  dans  le  Manitoba  et  l'ouest. 
Lorsque  les  petits  sont  éclos  les  mâles  abandonnent  les  femelles  et 
se  rassemblent  en  grand  nombre  sur  l'eau  au  large  des  rives,  laissant 
le  soin  entier  d'élever  les  jeunes  à  la  mère.     (Geo.  Atkinson.) 

On  a  pris  plus  de  douze  nids  de  cette  espèce.  Ceux-ci  étaient  si- 
tués généralement  au  milieu  d'un  marécage,  et  n'étaient  que  des  dé- 
pressions dans  le  centre  d'une  touffe  de  tourbe  ou  d'herbe,  garnies  plus 
ou  moins  de  duvet,  de  plumes  et  de  foin.  La  plupart  contenaient 
neufs  œufs  chacun,  bien  que  quelques-uns  n'en  eussent  que  six  ou 
sept.     (Macjarlane.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  II5 

Le  29  juin  1895  on  a  obser\'é  cette  espèce  en  train  de  couver  en  com- 
pagnie des  canards,  pilet  et  chipeau,  sur  une  île  dans  le  lac  Cypress 
situé  sur  le  coté  sud  des  collines  Cypress,  Saskatchewan.  Sur  trois 
couvées  que  l'on  a  recueillies,  deux  avaient  huit  œufs  et  l'un  en  con- 
tenait neuf. 

150.     Le  morillon  à  collier. 

Aylhya  collaris  (DoNOv)   Ridgw,  1885. 

En  1901  M.  R.  Boutelier  en  a  remarqué  cinq  spécimens  sur  l'île 
au  Sable.  On  mentionne  le  fait  que  le  morillon  à  collier  est  rare  dans 
Terreneuve,  la  Nouvelle  Ecosse,  et  le  Nouveau-Brunswick.  Il 
devient  plus  commun  dans  la  province  de  Québec,  et  encore  plus,  dans 
le  sud-ouest  de  l'Ontario.  Il  semble  se  trouver  seulement  comme  oi- 
seau migrateur  dans  toutes  les  provinces  de  l'est.  Le  Manitoba,  et 
les  étangs,  les  lacs  et  les  marais  au  nord  de  cette  province,  semblent 
être  fréquentés  en  été  par  cet  oiseau.  Nous  ne  l'avons  pas  obser\'é 
dans  la  région  des  Prairies,  et  nous  ne  connaissons  qu'un  lieu  pour 
la  reproduction — ^les  marais  autour  du  lac  Waterhen,  Manitoba — M. 
Raine  dit  que  ce  morillon  semblait  être  plus  nombreux  dans  le  nord 
de  l'Alberta  que  dans  le  Manitoba.  Je  crois  qu'il  couve  en  grand 
nombre  au  nord  et  à  l'est  du  lac  Winnipeg,  à  cause  de  ses  migrations  à 
l'est.  M.  Ross  l'a  noté  de  temps  en  temps  au  nord  jusque  la  lati- 
tude 62°-3o',  sur  le  Mackenzie.  M.  Turner  dit  que  cet  oiseau  n'est 
pas  commun  dans  le  voisinage  de  St-Michael  où  sans  aucun  doute,  il 
couve,  bien  que  M.  Turner  n'y  ait  jamais  trouvé  ses  œufs.  Ce  canard 
ne  se  voit  que  rarement  au.x  îles  Aléoutiennes.  Il  est  commun  dans 
lavallée  du  Fraser  inférieur,  mais  je  n'ai  jamais  obser\'é,  ni  les  milouins 
ni  les  morillons,  excepté  cette  espèce,  couvant  dans  la  vallée  du 
Fraser.     Ce  canard  hiverne  au  lac  Okanagan,  Colombie- Britannique. 

XoTES  SUR  LA  REPRODUCTION. —  Le  moriUon  à  collier  est  plus 
rare  que  l'une  ou  l'autre  des  espèces  précédentes.  Le  19  juin  1891 
j'ai  trouvé,  au  lac  Long,  Manitoba,  un  nid  contenant  neuf  œufs. 
Il  était  fait  de  carex  et  garni  d'herbes,  de  plumes,  et  de  duvet,  et 
comme  forme  ressemblait  à  un  panier.  L'emplacement  du  nid 
était  au  milieu  d'une  touffe  de  joncs.  Les  œufs  sont  d'un  gris  olivâtre, 
et  portent  une  teinte  jaune- pâle.  Ils  ressemblent  beaucoup  à  ceux 
du  morillon  à  tête  noire  quant  à  leur  grosseur  et  à  leur  couleur.  {Raine) . 
Ce  canard  est  assez  rare  comme  oiseau  reproducteur  dans  le  district 


Il6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

de  Cariboo,  Colombie- Britannique.  Je  n'ai  pu  trouver  qu'une  couvée 
d'oeufs,  et  il  était  évident  que  la  femelle  en  pondait  une  deuxième,  car 
il  n'y  avait  pas  de  duvet.  C'était  le  21  juin,  et  le  nid,  situé  dans  une 
touffe  d'herbe,  ttait  dans  l'eau  qui  avait  huit  pouces  de  profondeur. 
Il  se  composait  de  grosses  tiges  d'herbe  verte,  et  était  recouvert,  sous 
forme  de  voûte,  des  brins  tombant  de  la  touffe.  {Brooks). 

LV.     CLANGULA   Leach.     1819. 
151.  Le  bucéphale  d'Amérique. 

Clanguta  dangula  americana  Bonap.     1896. 

Le  bucéphale  d'Amérique  abonde  pendant  l'hiver  sur  la  côte  de 
l'Atlantique.  Il  couve  souvent  dans  les  arbres  dans  Terreneuve. 
(Reeks).  Il  couve  en  abondance  à  la  rivière  Humber,  Terreneuve. 
(L.  H-  Porter.)  C'est  un  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- Ecosse. 
{H.  F.  Tufts).  En  1896  on  l'a  remarqué  sur  la  rivière  Moose,  et  à  la 
baie  James.  On  n'en  a  pas  vu  un  seul  spécimen  dans  l'intérieur  du 
Labrador.  Au  mois  de  juin  1903  il  était  commun  et  couvait  sur  les 
rivières  Missinabi  et  Moose,  et,  à  l'automne,  s'y  trouvait  en  abon- 
dance. {Spreadhorough) .  On  en  a  pris  des  spécimens  dans  la  baie 
d'Ungava,  et  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  Le  3  mai  1885 
M.  J.  M.  Macoun  a  observé  cet  oiseau  volant,  au  nord  du  lac  Mis- 
tassini.  Le  bucéphale  d'Amérique  est  un  oiseau  migrateur  commun 
dans  les'  provinces  de  Québec  et  Ontario,  mais  nous  n'avons  pas  de 
mentions  relativement  à  sa  reproduction  dans  ces  provinces. 

Cet  oiseau  est  assez  commun  dans  le  Manitoba,  ainsi  que  dans  la 
partie  boisée  de  l'est  de  la  Saskatchewan  où  il  couve.  Il  se  trouve 
aussi  en  assez  grand  nombre  au  nord  jusqu'à  Norway  House,  au 
nord  du  lac  Winnipeg,  où  M.  le  docteur  R.  Bell,  l'a  observé.  Les 
lieux  de  reproduction  principaux  se  trouvent,  sans  aucun  doute,  dans 
la  direction  de  l'embouchure  de  la  Saskatchewan,  ainsi  qu'en  des- 
cendant les  rivières  Nelson  et  Churchill.  M.  Preble  a  trouvé  cet 
oiseau  assez  commun  entre  Norway  House  et  Oxford  House  ;  et  on  en  a 
remarqué  quelques  spécimens  tous  les  jours  entre  le  lac  Knee  et  York 
Factory.  Comme  il  couve  principalement  dans  les  peupliers,  on  re- 
marquera ce  bucéphale  généralement  dans  les  endroits  où  il  y  a  beau- 
coup de  ces  arbres.  L'auteur  a  observé  cet  oiseau  en  train  de  couver 
au  lac  Buffalo  près  du  portage  Methye,  latitude  56°  nord.     M.  Spread- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  II7 

borough  l'a  remarqué  depuis  l'embouchure  de  la  rivière  Lesser  Slave 
jusqu'à  Peace  River  Landing,  et  M.  Ross  dit  qu'il  se  répand  jusqu'à 
la  côte  arctique  dans  la  vallée  du  fleuve  Mackenzie,  et  qu'il  n'y  est 
pas  rare. 

C'est  un  oiseau  extrêmement  rare  sur  les  côtes  nord  et  ouest  de 
l'Alaska,  et,  pendant  quatre  ans,  je  n'en  ai  vu  que  quatre  spécimens. 
Cependant  il  est  commun  dans  l'intérieur,  et  se  répand  jusqu'à  l'em- 
bouchure du  Yukon  pendant  la  saison  de  la  reproduction.  {Nelson). 
Je  suis  certain  qu'un  vol  de  canards,  que  l'on  a  remarqué,  le  12 
août  1899,  à  environ  25  milles  en  amont  de  Circle  City,  Alaska, 
appartenait  ou  à  cette  espèce  ou  à  C-islandica.  (Bishop).  Le 
bucéphale  d'Amérique  passe  l'hiver  sur  la  côte  ouest  à  partir  d'Unalaska 
(Tîirner)  jusqu'au  fleuve  Fraser,  et  au  lac  Okanagan  où  il  abonde. 
(Brooks).  M.  Spreadborough  l'a  vu  à  Douglas,  Hope,  Penticton, 
Sidley,  et  Elko,  Colombie-Britannique,  et  M.  Brooks  a  mentionné  qu'il 
est  commun  pendant  les  migrations  dans  le  district  de  Cariboo,  dans 
la  même  province. 

Notes  sur  la  reproduction. — Au  mois  d'août  1897  on  a  observé 
un  petit  vol  de  ces  oiseaux  autour  de  la  baie  de  Quinte,  Ontario,  et 
un  peu  plus  tard  on  en  a  tué  deux  ou  trois  spécimens.  Il  est  bien 
probable  qu'il  y  en  avait  un  couple  ou  deux  qui  nichaient  dans  le  voi- 
sinage.    {Rev.  C  J.  Yoiing). 

Ce  bucéphale  préfère  se  nicher  à  quinze  ou  vingt  cinq  pieds  de 
terre  dans  un  arbre.  Son  nid  se  compose  d'herbe,  de  feuilles,  et  de 
mousse,  le  tout  garni  de  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  huit  ou 
plus,  sont  d'un  vert  cendré.  La  ponte  a  lieu  vers  la  mi-mai  ou  plus 
tard.  En  1894  il  y  en  avait  un  couple  qui  faisait  son  nid  près  d'un 
grand  étang,  à  une  petite  distance  seulement  de  Templeton,  Québec, 
situé  à  quelques  milles  d'Ottawa.  Ce  couple  a  procédé  à  l'élevage 
d'une  couvée  de  cinq  oisillons.  Le  23  juin  ces  derniers  étaient  tout 
à  fait  capables  de  plonger  dans  l'eau,  et  de  suivre  le  père  pour  une 
distance  de  vingt  verges  au-dessous  de  l'eau.     {G.  R.   White). 

Le  bucéphale  d'Amérique  est  assez  commun  dans  le  Manitoba 
et  l'Alberta.  Le  4  juillet  1893  on  en  a  tué  des  jeunes  duvetés  à 
dans  la  première  de  ces  provinces.  {Dippie) .  Au  mois  de  j  uin  Reaburn, 
1892,  j'ai  enlevé  plusieurs  nids  de  cet  oiseau,  situés  dans  des  arbres 
creux  au  lac  Deep,  Indian-Head,  Saskatchewan.     L'un  a  été  trouvé 

78870—9 


Il8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

dans  un  cotonnier  creux,  à  environ  quinze  pieds  de  terre,  et  un  autre 
dans  un  orme  creux,  à  environ  vingt-cinq  pieds  de  terre;  ce  dernier 
était  fait  de  bois  pourri  garni  de  duvet.  J'ai  trouvé  encore  un  autre 
nid  dans  la  souche  d'un  orme,  et  le  trou  par  lequel  l'oiseau  passait  pour 
arriver  au  nid  était  à  environ  cinq  pieds  de  terre.  Le  nid  lui-même 
était  situé  au  niveau  de  la  terre,  et  se  composait  de  bois  pourri  sans 
aucune  garniture  de  duvet.  Je  pense  que  les  oiseaux  ne  se  servent 
de  duvet  qu'au  moment  où  ils  commencent  à  couver,  et  que  le  duvet 
est  utilisé  pour  garder  les  œufs  chauds  pendant  qu'ils  sont  partis  pour 
chercher  de  la  nourriture.  J'ai  trouvé  un  quatrième  nid  par  terre  dans 
la  bille  creuse  d'un  cotonnier.  Aucun  des  nids  n'était  éloigné  de 
plus  de  soixante-quinze  verges  de  l'eau,  et  quelques-uns  n'en  n'étaient 
éloignés  que  de  quelques  pieds.  {Spreadborough) .  Ce  bucéphale 
couve  partout  dans  le  Manitoba,  le  nord  de  la  Saskatchewan  et  l'Al- 
berta,  et  dépose  ses  œufs  dans  des  trous  d'arbres.     (Raine). 

152.     Le  bucéphale  d'Islande. 

Clangula  islandica  (gmel)  bonap.     1832. 

Le  bucéphale  d'Islande  couve  dans  le  sud  du  Groenland  seulement, 
et  probablement  plus  au  nord  que  Godthaab.  {Arct-Man.)  On 
en  a  pris  des  spécimens  errants  tout  le  long  de  la  côte  de  l'Atlantique 
depuis  le  détroit  d'Hudson,  en  allant  au  sud,  jusqu'à  la  baie  de  Fundy. 
Cet  oiseau  devient  plus  nombreux  au  nord,  mais  plus  rare  dans  le  golfe,, 
bien  qu'on  le  prenne  sur  le  Saint-Laurent,  et  les  lacs  Ontario  et 
Huron. 

M.  le  docteur  Elliott  Coues,  dans  son  «Birds  of  Montana  and  Dako- 
ta» mentionne  la  présence  d'une  couvée  de  cette  espèce  sur  le  lac 
Chief  Mountain  (lac  Waterton)  Montagnes  Rocheuses,  sur  le  côté 
américain  de  la  frontière.  En  1895  l'auteur  lui-mêne  en  a  vu  quelques 
spécimens  à  l'extrémité  nord  du  même  lac,  et,  au  mois  de  juillet 
1885,  on  en  avait  obtenu  une  femelle  et  des  jeunes  au  lac  Kicking 
Horse,  Montagnes  Rocheuses.  M.  le  docteur  Richardson  a  nommé 
l'espèce  d'après  un  spécimen  pris  dans  la  passe  Athabasca,  et 
M.  Macfarlane  en  a  pris  deux  spécimens  aussi  loin  au  nord  que 
Fort  Anderson.  Cet  oiseau  ne  se  voit  que  rarement  dans  l'Alaska, 
mais  M.  Nelson  en  a  pris  des  jeunes  à  Chilicat  dès  le  24  avril. 

Le  bucéphale  d'Islande  visite  régulièrement  la  Colombie-Britan- 
nique.    {Lord).     Pendant  la  saison  de  la  reproduction  de  1891,  j'ai 


I 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  II9 

trouvé  ce  canard  en  grande  quantité  sur  presque  tous  les  lacs  le 
long  du  chemin  de  Cariboo.  M.  W.  B.  Anderson  l'a  pris  aussi  à 
Port- Simpson,  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique.  (Fannin.) 
Il  est  rare  dans  l'intérieur,  sauf  en  été,  mais  commun  sur  la  côte 
de  la  Colombie-Britannique.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — On  m'a  envoyé  des  œufs  qui 
étaient  enlevés  d'un  arbre  creux,  au  lac  Devil,  près  de  Banff,  Monta- 
gnes Rocheuses.  (Raine.)  Ce  bucéphale  est  un  oiseau  reproducteur 
assez  rare  dans  le  voisinage  de  150-Mile  House,  mais  il  est  commun 
dans  la  vallée  La  Hache.  On  a  enlevé  une  couvée  d'oeufs  d'un  trou 
situé  à  cinquante  pieds  de  terre  dans  un  pin  Douglas  desséché.  Ce 
trou  était  probablement  le  nid  abandonné  d'un  écureuil  volant. 
L'arbre  était  situé  à  peu  près  à  quatre  cents  verges  de  l'eau  la  plus 
rapprochée.  J'ai  vu  un  autre  trou  à  nid,  mais  je  n'ai  pu  l'atteindre. 
Dans  celui-ci  l'oiseau  femelle  a  fait  éclore  quatorze  petits.     (Brooks. 

LVL     CHARITONETTA  Stejneger.     1885. 
153.    Le  petit  bucéphale. 

Charitoneiia  alheola  (linn)  stejn.     1885. 

En  1827  on  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  à  Godthavn,  ainsi 
qu'un  autre,  en  1891,  à  Frederickshaab.  {Winge).  Le  petit  bucé- 
phale est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  Terreneuve  et  la  Nouvelle- 
Ecosse.  M.  Chamberlain  dit  qu'il  habite  le  Nouveau-Brunswick 
en  grand  nombre,  et  qu'il  suppose  que  l'oiseau  y  couve.  Ce  petit 
canard  est  assez  commun  comme  oiseau  migrateur  dans  les  pro- 
vinces de  Québec  et  Ontario,  mais  M.  Saunders  mentionne  le  fait  qu'il 
ne  couve  qu'en  petit  nombre  dans  la  péninsule  Bruce.  Cet  oiseau,  à 
l'instar  des  bucéphales  d'Amérique  et  d'Islande,  préfère  les  en- 
droits voisins  des  lacs  et  des  étangs  profonds,  ainsi  que  les  vallées 
boisées  des  rivières.  Il  passe  l'été  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la 
région  des  forêts  depuis  le  Manitoba,  en  allant  vers  le  nord-ouest, 
jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses,  et  au  nord-est  jusqu'à  la  baie 
d'Hudson,  et,  d'après  M.  Ross,  il  descend  le  fleuve  Mackenzie  jusqu'à 
la  mer  Arctique.  M.  Nelson  et  Turner  disent  tous  deux  qu'il  est 
rare  dans  l'Alaska,  mais  plus  commun  sur  le  Yukon  supérieur,  où 
M.  Bishop  aussi  l'a  trouvé.  MM.  Streator,  Fannin,  Spreadborough 
et  Brooks  mentionnent  tous  que  cet  oiseau  est  commun  et  couve 

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I20  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

dans  la  Colombie-Britnnaique,  et  qu'il  hiverne  sur  la  côte,  et,  d'après 
le  dernier,  il  hiverne  aussi  au  lac  Okanagan,  dans  cette  province. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  petit  bucéphale  est  rare  dans 
l'Alberta,  mais  il  y  couve.  On  en  a  tué  trois  jeunes  duvetés  le  30 
juin  1896,  ainsi  que  cinq  autres  deux  jours  plus  tard,  à  un  petit 
lac  à  environ  huit  milles  au  nord-ouest  de  Red  Deer,  Alberta. 
(Dippie.)  Cet  oiseau  couve  partout  dans  le  nord-ouest  du  Canada, 
et  s'y  trouve  l'un  des  canards  les  plus  rares.  J'en  ai  en  ma  posses- 
sion des  jeunes  duvetés,  ainsi  que  des  œufs,  pris  au  lac  Long,  Manitoba. 
Une  couvée  de  sept  œufs  dans  ma  collection  a  été  enlevée  d'un  arbre 
au  bord  de  ce  lac.  Il  paraît  que  lorsque  les  arbres  sont  rares,  comme, 
par  exemple,  le  long  du  Coteau  Missouri,  dans  la  Saskatchwean, 
cet  oiseau  pond  ses  œufs  dans  un  trou  creusé  dans  la  berge  comme 
le  fait  le  martin-pêcheur.  Il  n'y  a  pas  d'arbres  dans  cette  partie 
de  la  Saskatchewan,  ce  qui  explique  pourquoi  un  petit  canard  a 
pondu  ses  douze  œufs  au  fond  d'un  terrier  de  chien  de  prairie  situé 
dans  une  berge  au  bord  d'un  petit  lac  à  un  mille  au  nord  du  lac  Rush. 
Le  25  mai  1890  une  autre  couvée  de  dix  œufs  a  été  enlevée  d'un  trou 
situé  dans  un  arbre  au  lac  Oak,  Manitoba.  Les  œufs  de  cette  espèce 
sont  plus  ronds  que  ceux  de  tous  les  autres  canards.  Ils  sont  plus 
gros  que  ceux  de  la  sarcelle,  et  d'une  teinte  plus  foncée  et  plus  ardente. 
Le  II  juin  1906  nous  avons  trouvé,  mon  fils  et  moi,  deux  nids  de  cet 
oiseau.  Ils  étaient  dans  les  trous  situés  dans  les  peupliers.  Les 
oiseaux  s'accroupissaient  bien  sur  les  nids,  la  femelle  s'envolant 
d'un  trou  dans  l'arbre  lorsqu'on  frappa  à  coups  de  bâton.    (Raine.) 

Presque  chaque  lac  dans  le  district  de  Cariboo  est  fréquenté  par 
un  couple  ou  plus  de  ces  charmants  petits  canards.  Au  contraire 
de  ce  que  fait  le  bucéphale  d'Islande,  ce  petit  oiseau  niche  toujours 
dans  les  arbres  qui  sont  près  de  l'eau.  Son  nid  se  trouvait  invaria- 
blement dans  un  trou  de  pic  abandonné  qui,  dans  la  plupart  des  cas, 
avait  été  habité  pendant  quelques  années  successives  par  le  canard. 
Le  trou  était  situé  depuis  cinq  à  vingt  pieds  de  terre,  dans  un  tremble, 
et  l'entrée  n'avait  pas  plus  de  trois  pouces  et  quart  de  diamètre. 
Le  nombre  d'œufs  dans  une  seule  couvée  variait  depuis  deux  jus- 
qu'à neuf,  mais  en  moyenne,  il  y  en  avait  huit.  La  couleur  de  ces 
œufs  ressemble  au  vieil  ivoire  sans  aucune  teinte  verte.  J'ai  lu  plu- 
sieurs descriptions  qui  annonçaient  que  les  œufs  de  ce  canard  étaient 
d'un  vert  noirâtre,  mais,  évidemment,  on  confondait  ces  œufs  avec 
ceux  de  quelque  espèce  de  sarcelle.     La  femelle  de  cette  espèce  s'ac- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  121 

croupit  avec  persistance  sur  le  nid,  ne  le  quittant  qu'au  moment  où  le 
trou  dans  l'arbre  avait  été  ouvert  à  la  scie.  Dans  la  plupart 
des  cas  j'étais  obligé  de  faire  lever  l'oiseau  et  de  le  lancer  en  l'air; 
alors  il  s'envolait  tout  droit  au  lac  le  plus  rapproché  où  son  com- 
pagnon nageait  lentement  ça  et  là,  ignorant  la  destruction  de  sa 
demeure.  Dans  beaucoup  de  cas  il  y  avait  des  fissures  légères  dans  la 
coquille  de  l'œuf,  ce  qui  provenait  évidemment  de  ce  que  le  corps  de 
l'oiseau  avait  été  comprimé  en  passant  par  la  petite  ouverture.  (Brooks.) 

LVII.     HARELDA   Stephens.     1824. 
154.    Le  canard  à  longue  queue. 

Harelda  hyemalis     (Lixx.)     C.  L.  Brehm,  1855. 

Le  canard  à  longue  queue  est  commun  tout  le  long  de  la  côte  du 
Groenland.  Il  couve  aux  îles  de  Parry,  ainsi  que  sur  cette  partie  du 
territoire  située  à  l'ouest  du  détroit  Davis.  (Arct.  Man.)  Il  est  très 
commun  le  long  de  la  côte  entière  de  l'Atlantique,  au  sud  du  Groen- 
land. Cet  oiseau  couve  dans  la  baie  d'Ungava  (Turner),  et  M.  Low 
dit  qu'il  se  voit  partout  en  grand  nombre  dans  la  baie  d'Hudson,  ainsi 
qu'en  allant  au  nord,  partout  où  il  y  a  de  petites  îles  propices  pour  la 
reproduction,  au  large  de  la  côte.  Au  mois  de  juin  1896,  M.  Spread- 
borough  en  a  remarqué  un  couple  au  large  du  cap  Jones.  M.  Payne 
a  trouvé  ce  canard  très  commun,  en  1885,  dans  le  détroit  deWales;  sur 
celui  d'Hudson,  la  date  de  son  arrivée  étant  vers  le  ler  juin.  Il  se  voit 
en  grand  nombre  dans  le  golfe  et  le  fleuve  St-Laurent,  ainsi  qu'à  l'ouest 
jusqu'au  lac  Ontario.  On  l'observe  de  temps  en  temps  aussi  loin  à 
l'ouest  que  London,  Ontario.  M.  Fleming  mentionne  le  fait  que 
l'on  en  a  pris  un  spécimen  à  Port  Sydney,  district  de  Parry  Sound, 
et  en  1899,  on  en  a  ramassé  plusieurs  autres  sur  la  glace  à  Beaumaris, 
district  de  Muskoka.  M.  Raine  dit  que  pendant  l'hiver  de  1898, 
on  pouvait  voir  des  milliers  de  ces  canards  tous  les  jours  dans  le  port 
de  Toronto.  M.  H.  W.  O.  Roger  en  a  collectionné,  au  lac  Whitehead, 
dans  le  sud  du  Manitoba,  un  spécimen  unique  qui,  d'après  M.  Atkin- 
son,  est  le  seul  dont  on  mentionne  la  prise  dans  cette  province. 

M.  Spreadborough  a  observé  quelques  spécimens  de  ce  canard  en 
mai  1903,  au  Petit  Lac  des  Esclaves.  MM.  Richardson,  Ross  et  Mac- 
farlane  signale  que  l'oiseau  couve  le  long  de  la  côte  Arctique, 
et  M.   Macfarlane  dit  qu'il  couve  en  grand  nombre  sur  la  rivière 


122  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Anderson.  Plusieurs  couvées  d'œufs  ont  été  recueillies  pour  M. 
Raine,  sur  l'île  Herschell,  par  les  missionnaires  Stringer  et  Whittaker. 
MM.  Tumer,  Nelson  et  Murdoch  disent  que  ce  canard  est  commun 
depuis  l'embouchure  du  MacKenzie,  en  allant  à  l'ouest,  tout  autour 
de  la  côte  de  l'Alaska.  Il  passe  l'hiver  d'une  extrémité  à  l'autre  de 
la  chaîne  Aléoutienne,  et  descend  cette  partie  du  littoral  de  la  Colom- 
bie-Britannique qui  se  trouve  sur  le  Pacifique  où,  d'après  M.  Fannin, 
il  se  voit  très  souvent  pendant  cette  saison. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  est  un  canard  de  mer, 
et  il  couve  dans  les  parties  septentrionales.  Une  couvée  de  sept 
œufs,  prise  le  20  juin  1894,  à  l'embouchure  du  MacKenzie,  fait 
partie  de  ma  collection.  Le  nid  était  situé  par  terre,  sous  un  petit 
saule.  (Raine.)  Le  canard  à  longue  queue  est  commun  sur  l'île 
Ellsmere,  et  son  nid  a  été  souvent  remarqué  près  des  lacs  d'eau 
douce.     (E.  Bay). 

Les  nids  de  cet  oiseau  se  trouvent  presqu' invariable  ment  tout  près 
d'un  étang  ou  d'un  ruisseau  soumis  à  la  marée,  depuis  le  delta  du 
Yukon  en  allant  dans  chaque  direction  le  long  de  la  côte.  L'empla- 
cement préféré  est  sur  les  bancs  en  talus  herbeux,  au  bord  d'un  étang. 
La  couvée  que  j'ai  prise  la  plus  de  bonne  heure,  à  St-Michael,  en  est 
une  enlevée  le  18  mai  et  contenant  cinq  oeufs.  A  partir  de  cette  date 
jusqu'à  la  fin  de  juin  on  peut  recueillir  des  œufs  frais,  mais  la  plupart 
des  osillons  sont  éclos  au  dernier  jour  du  mois.  Les  parents  se 
restreignent  au  voisinage  immédiat  du  nid,  et  nagent  çà  et  là  dans 
l'étang  le  plus  rapproché,  lorsqu'on  s'approche  de  leur  demeure. 
Celle-ci  se  compose  d'une  quantité  extraordinaire  de  tiges  d'herbe 
sèches  ainsi  que  de  duvet  arraché  de  sa  poitrine  par  le  vieil  oiseau, 
et  si  les  œufs  sont  laissés,  ils  sont  soigneusement  cachés  dans  les  maté- 
riaux détachés.     (Nelson.) 

Pendant  la  saison  de  la  reproduction,  à  Point  Barrow,  chaque 
couple  de  ces  canards  semble  prendre  possession  d'un  étang  et  il  en 
chasse  tout  intrus.  Ils  couvent  partout  dans  le  marécage  en  nombres 
considérables,  mais  les  nids  sont  éloignés  les  uns  des  autres  et  on  ne 
les  trouve  pas  facilement.  Ils  sont  garnis  de  duvet  et  généralement 
situés  près  d'un  étang.  (Murdoch.)  Ce  canard  couve  en  grand 
nombre  dans  le  voisinage  de  Fort  Anderson,  le  long  de  la  rivière 
Anderson,  sur  les  Barren  Grounds,  et  le  long  du  littoral  de  la  mer 
Arctique.      On  a  enlevé    beaucoup    plus  de  cent  nids  dont  chacun 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I23 

contenait  de  cinq  à  sept  œufs;  ce  dernier  étant  le  nombre  maximum 
trouvé  dans  un  seul  nid.  Quant  à  sa  construction  le  nid  de  cet  oiseau 
ressemble  beaucoup  à  celui  du  Daflla  acuta.  D'après  mes  propres 
observations  aussi  je  suis  arrivé  à  la  conclusion  que  la  quantité 
habituelle  de  duvet  arraché  de  sa  poitrine  par  le  canard  lui-même, 
dépend  du  nombre  d'œufs  dans  la  couvée.  (Macfarlane.)  Quelques 
couples  de  ces  canards  couvent  chaque  année  sur  l'île  St-Paul,  dans 
la  mer  Berhing.  En  1897  on  a  trouvé  un  nid  à  côté  d'un  sentier 
qui  mène  à  un  puits  où  l'on  se  rendait  à  maintes  reprises  pendant  la 
journée.  L'oiseau  femelle  quittait  rarement  le  nid  pendant  qu'il  y 
avait  du  monde  dans  le  sentier;  en  effet,  personne  autre  que  moi- 
même  n'avait  vu  ce  nid  quand  j'y  ai  recueilli  cinq  œufs.  A  moins 
qu'on  ne  le  regardât,  l'oiseau  ne  bougeait  pas.  Je  suis  passé  plusieurs 
fois  à  moins  d'un  pied  du  nid  sans  le  regarder,  mais  en  revenant  sur 
mes  pas  et  jetant  un  coup  d'œil  à  l'oiseau,  celui-ci  se  levait  immédiate- 
ment. {J.  M.  Macoiin).  Avant  l'éclosion,  ou  au  moment  où  l'oiseau 
mère  emmène  les  jeunes  à  l'étang,  le  vieux  mâle  abandonne  ses  lieux 
habituels  pour  se  rendre  à  cette  partie  de  la  mer  au  large  de  la  côte; 
ceci  arrive  au  commencement  d'août.  Le  nid  se  trouve  presque 
n'importe  où  sur  le  terrain  plat  près  d'un  étang,  généralement  sur 
une  petite  élévation.  Le  12  juin  j'ai  trouvé  un  nid  contenant  neuf 
œufs  frais,  à  environ  quarante  pieds  de  l'étang  du  village,  sur  l'île 
St-Paul.  Il  se  trouvait  sur  un  petit  monticule  situé  sur  le  terrain 
de  chasse.  Lorsque  j'ai  fait  lever  la  femelle,  éloignée  de  dix  pieds 
de  moi,  elle  s'est  envolée  directement  à  son  compagnon.  Je  n'ai 
pas  touché  aux  œufs,  mais,  en  revenant  un  peu  plus  tard,  j'ai  constaté 
qu'elle  était  déjà  revenue,  et  les  avait  couverts  complètement  de 
duvet  et  d'herbe  courte  et  sèche,  et  ensuite  s'en  était  allée  à  l'étang. 
Le  17  juin,  avant  huit  heures  du  matin,  j'ai  trouvé  un  autre  nid,  qui 
n'était  que  quelques  morceaux  de  brins  d'herbe  courts  et  qui  contenait 
un  seul  œuf.  A  partir  de  cette  date,  j'ai  observé  tous  les  matins  à 
la  même  heure,  un  nouvel  œuf,  ainsi  qu'une  augmentation  de  matériel 
pour  le  nid,  y  compris,  à  compter  du  deuxième  matin,  du  duvet  noir 
additionnel  qui  était  toujours  placé  sur  les  œufs,  et  autour,  mais 
jamais  au-dessous,  et  qui  était,  évidemment,  arraché  de  sa  propre 
poitrine  par  l'oiseau.     {William  Palmer.) 


124  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

LVIII.     HISTRIONICUS— Lesson.     1828. 

155,    Le  canard  histrion. 

Histrionicus  histrionicus  (Linn)  Boucard.     1876. 

On  remarque  le  canard  histrion  sur  la  côte  est  du  Groenland.  Il  se 
voit  plus  nombreux  qu'ailleurs  entre  les  latitudes  62°  et  65°  nord, 
mais  il  devient  plus  rare  au  nord  de  ces  endroits.  {Arct.  Man).  Il 
couve  à  Godthavn  et  à  Westbjord,  ainsi  qu'ailleurs  dans  le  Groenland. 
(Winge).  Ce  canard  est  un  oiseau  migrateur  d'été  commun  dans 
Terreneuve,  y  couvant  aux  bords  des  lacs  et  des  rivières.  (Reeks). 
C'est  un  oiseau  migrateur  rare  en  hiver  autour  de  la  Nouvelle- Ecosse. 
{Downs;  H.  F.  Tufis).  Il  ne  visite  le  Nouveau- Brunswick  qu'.en 
petit  nombre,  au  printemps  et  à  l'automne.     {Chamberlain). 

Le  canard  histrion  abonde  dans  le  détroit  d'Hudson  et  couve  dans  la 
baied'Ungava.  Il  se  voit  en  grand  nombre  sur  la  côte  est  du  Labrador. 
(Turner).  Cet  oiseau  se  trouvait  plus  nombreux  en  juin  qu'à  d'autres 
moments,  au  cap  Wales,  sur  le  détroit  d'Hudson.  Apparemment  il 
n'y  couve  pas,  car,  à  partir  de  cette  date,  il  en  est  disparu.  {Payne). 
M.  Poster  a  mentionné  la  prise  d'un  spécimen  de  cette  espèce  dans  la 
région  de  la  baie  d'Hudson.  M.  Blakiston  dit  qu'il  en  a  examiné  un 
autre  à  York  Factory,  et  on  en  mentionne  la  prise  d'encore  un  autre 
à  la  baie  James.  (Preble).  Il  se  voit  de  temps  en  temps  dans  les 
provinces  de  Québec  et  Ontario. 

Sir  John  Richardson  et  M.  Ross  disent  tous  deux  que  cet  oiseau  est 
rare  en  allant  vers  le  nord,  ainsi  que  sur  la  côte  arctique.  Sir  John 
Richardson  dit  qu'il  fréquente  les  remous  au-dessous  des  cascades  et 
dans  les  cours  d'eau  rapides  au  nord.  M.  le  docteur  Coues  l'a  trouvé 
couvant  dans  les  cours  d'eau  turbulents  à  l'entrée  du  lac  Chief  Moun- 
tain (lac  Waterton)  près  du  49ème  parallèle.  Au  mois  de  juillet 
1885  l'auteur  a  trouvé  une  femelle  avec  sa  jeune  couvée  dans  un 
cours  d'eau  très  rapide  à  l'entrée  du  lac  Kicking  Horse,  à  Hector,  sur 
le  chemin  de  fer  Canadien  Pacifique,  à  une  altitude  de  5,000  pieds 
dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Au  mois  de  juin  1891  M.  Spread- 
borough  a  observé  ce  canard  en  train  de  couver  à  Canmore,  près  de 
Banff,  Montagnes  Rocheuses.  Il  en  a  tué  un  couple,  et  vu  d'autres. 
Le  18  mai  1902  il  en  a  vu  encore  cinq  autres  sur  les  lacs  Arrow.  Pen- 
dant l'été  de  1898  le  même  observateur  avait  vu  ce  canard  dans  plu- 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS.  125 

sieurs  des  tributaires  de  l'Athabasca,  descendant  des  montagnes. 
MM.  Nelson  et  Tumer  mentionnent  tous  deux  le  fait  que  cet  oiseau 
est  très  commun  dans  les  baies,  et  sur  les  côtes  de  l'Alaska,  mais  il  n'y 
couve  pas  sur  le  littoral.  Des  collectionneurs  qui  sont  arrivés  plus 
récemment  dans  ce  territoire  ne  semblent  pas  en  avoir  trouvé  beaucoup 
de  spécimens.  M.  Nelson  dit  que  ce  canard  couve  sur  les  cours  d'eau 
claire  de  l'intérieur,  ce  qui  s'accorde  avec  les  observations  faites  par 
nous  mêmes  plus  au  sud.  M.  Fannin  dit.  «Il  habite  en  abondance; 
il  couve  le  long  des  ruisseaux  situés  près  de  l'eau  salée  au  goulet 
Burrard  et  au  détroit  Howe,  ainsi  que  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique».  M.  Brooks  dit  que  quelques  spécimens  de  cette  espèc 
couvent  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur  mais  que  l'oiseau  lui-même 
est  rare  pendant  l'été  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie- Britan- 
nique. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  canard  histrion  couve  à  l'em- 
bouchure du  fleuve  MacKenzie,  car  l'un  de  mes  collectionneurs  m'a 
envoyé  huit  œufs,  ainsi  que  la  peau  du  père.  Le  nid  a  été  trouvé 
le  19  juin  1894.  Il  était  situé  sur  un  banc  élevé,  près  de  quelques 
banquises,  et  se  trouvait  au-dessous  des  branches  amassées  sur  le 
banc  à  la  suite  des  hautes  marées  du  printemps.  L'un  des  œufs 
dans  le  nid  est  rabougri,  et  seulement  un  tiers  de  la  grosseur  habi- 
tuelle. On  a  rarement  obtenu  des  œufs  de  ce  canard  dans  l'Amérique 
du  Nord.  Il  couve  dans  l'Islande,  et  pond  de  six  à  huit  œufs,  rare- 
ment plus.  Ceux-ci  ressemblent  à  ceux  du  canard  chipeau  et  celui 
d'Amérique,  mais  ils  sont,  en  moyenne,  plus  gros,  et  ont  une  teinte 
de  chamois  plus  foncée.     {Raine). 

Je  ne  me  suis  procuré,  ni  le  nid,  ni  les  œufs  de  cette  espèce,  et  le  seul 
nid  que  j'aie  jamais  vu  était  à  un  endroit  près  du  village  d'Iliuliuk  sur 
l'île  d'Unalaska.  Deux  blocs  de  rocher  immenses  s'étaient  détachés 
de  la  falaise  au-dessus,  et,  lorsqu'ils  sont  tombés,  leurs  bords  ébréchés 
formaient  une  cavité  au-dessous  de  ces  blocs.  C'était  dans  cette 
cavité  que  j'ai  découvert  un  nid  abandonné  qui,  d'après  l'indigène 
qui  était  avec  moi,  appartenait  à  un  oiseau  de  cette  espèce.  Comme 
construction  ce  nid  ressemblait  tellement  à  celui  de  H-  hyemalis  que 
j'ai  maintenu  qu'il  appartenait  à  cette  dernière  espèce  jusqu'à  ce  que 
l'indigène  m'ait  demandé  si  je  ne  savais  pas  que  le  "canard  à  longue 
queue"  ne  faisait  pas  de  nids  dans  de  pareils  endroits. 


126  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

LVIX.     CAMPTOLAIMUS— Gray.     1841. 

156.  Le  canard  du  Labrador. 

Camptolaimus  lahradorius  (Gmel)  Gray.     1841. 

Il  n'existe  plus  de  spécimens  de  ce  canard.  Il  abondait  autrefois 
sur  la  côte  du  Labrador  et  peut-être  aussi  dans  la  baie  et  le  détroit 
d'Hudson.  M.  William  Dutcher,  dans  un  excellent  article  publié  dans 
The  Auk  de  janvier  1894,  démontre  que  bien  que  l'année  1852  ait 
été  fixée  comme  étant  celle  où  le  dernier  spécimen  de  cette  espèce  ait 
été  tué,  néanmoins  à  partir  de  cette  date  jusqu'à  l'année  1875,  on  en  a 
pris  plusieurs  spécimens  qu'on  affirme  les  avoir  vu  dans  la  chair. 
M.  Dutcher  ne  peut  trouver  rien  pour  prouver  que  l'espèce  ait  été 
vue  depuis  1875,  et  il  conclut,  avec  regret,  qu'elle  est  éteinte. 

LX.     POLYSTICTA— Eyton.     1836. 

157.  L'eider  de  Steller. 

Polysticta  stelleri  (Pall)  Eyton.  1836. 

On  mentionne  la  prise  de  ce  canard  dans  l'est,  à  quatre  endroits 
seulement,  à  la  baie  Disco,  Groenland,  au  détroit  Cumberland,  et  à 
Godbout  et  Pointe  des  Monts,  province  de  Québec.  M.  N.  A.  Comeau 
en  a  obtenu  le  spécimen  pris  à  Godbout,  au  mois  de  février  1898. 
Antérieurement  à  cette  date  M.  Comeau  avait  déjà  remarqué  un 
oiseau  çà  et  là,  dont  l'apparence  lui  semblait  être  peu  familière,  parmi 
des  volées  d'espèces  bien  connues.  Après  avoir  examiné  l'eider  de 
Steller,  il  est  arrivé  à  la  conclusion  que  ces  spécimens,  qui  lui  étaient 
autrefois  inconnus,  appartenaient  à  cette  espèce.  Un  compte  rendu 
plus  détaillé  relativement  à  la  distribution  de  cet  oiseau  a  été  publié 
dans  The  Auk,  vol.  XVII,  p.  65,  par  M.  A.  K.  Fisher. 

L'eider  de  Steller  habite  communément  d'une  extrémité  à  l'autre  de 
la  chaîne  Aléoutienne  où,  pendant  l'hiver,  il  se  voit  en  grande  abon- 
dance, mais  en  été  en  nombres  moins  élevés.  Il  couve  aussi  sur  l'île 
St -Lawrence,  et  on  a  enlevé  un  nid  à  l'île  Unalaska.  (Nelson).  Ce 
canard  est  rare  à  St-Michsel,  mais  on  en  voit  de  nombreux  spécimens 
sur  les  rives  sud  et  est  de  la  baie  de  Bristol,  ainsi  que  le  long  de  la  côte 
nord  d'Alaska.  On  le  remarque  rarement  en  été  aux  îles  Aléoutiennes, 
mais  en  hiver  il  abonde  sur  l'île  Unalaska.     {Turner).     Ce  beau  petit 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I27 

canard  n'est  pas  du  tout  rare  à  la  fin  du  printemps,  ni  en  été  à  Point 
Barrow  et  dans  ses  environs.  Les  lieux  de  reproduction  semblent 
être  un  peu  éloignés,  car  il  s'en  va  pour  couver  vers  la  fin  juin.  (Mur- 
doch) . 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Dali  dit  que  la  saison  de  l'ac- 
couplement de  cette  espèce  dans  l'Alaska  commence  vers  le  ler  mai, 
et  qu'à  partir  de  ce  moment,  les  oiseaux  se  voient  par  couples  pendant 
la  saison  de  la  reproduction.  Il  dit  aussi  que,  du  moment  qu'on  vi- 
site un  nid,  celui-ci  est  abandonné  immédiatement  par  l'oiseau.  Le 
18  mai  1872  M.  Dali  a  trouvé  un  nid  sur  la  partie  plate  d'une  petite 
île  près  d'Unalaska.  Celui-ci  était  situé  entre  deux  touffes  d'herbe 
sèche,  et  la  dépression  était  soigneusement  garnie  de  la  même  matière. 
Le  nid,  contenant  un  seul  œuf,  était  entièrement  caché  par  des  herbes 
tombantes  et  M.  Dali  l'a  découvert  seulement  parceque  l'oiseau  s'est 
envolé  à  ses  pieds.     (Nelson.) 

LXL     ARGTONETTA— Gray.     1855. 
158.    L'eider  à  lunettes. 

Arctonella   fscheri  (Brandt)  Blakiston.)     1863. 

Jusqu'à  une  époque  très  récente  on  a  cru  que  ce  canard  se  restrei- 
gnait à  une  étendue  très  limitée  sur  cette  partie  de  la  côte  d'Alaska 
qui  se  trouve  sur  la  mer  Behring.  D'après  mes  propres  observations 
il  se  restreint  strictement  aux  marais  salés  bordant  la  côte  est  de  la 
mer  Behring,  choisissant  ainsi  les  eaux  peu  profondes  et  boueuses  qui 
semblent  déplaire  au  canard  de  Steller.  (Nelson.)  Cet  oiseau  est 
commun  dans  le  voisinage  de  St-Michael  où  il  arrive  au  commence- 
ment de  mai.  Il  abonde  le  long  de  la  côte  de  la  baie  Bristol  et  se 
voit  sur  toutes  les  îles  Aléoutiennes  où  il  couve  et  habite  continuelle- 
ment, mais  il  est  extrêmement  timide.  (Turner.)  On  a  trouvé  ce 
canard  régulièrement  en  été  à  Point  Barrow,  mais  il  y  était  assez  rare. 
Il  couve,  évidemment,  à  une  distance  pas  trop  éloignée  de  la  gare,  car 
au  mois  de  juin  1883  on  en  a  pris  une  femelle  qui  avait  dans  son  ovi- 
ducte  un  œuf  prêt  à  pondre.     (Murdoch.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  canard  arrive  rarement  avant 
le  15  mai  à  St-Michael.  Les  vols  se  dispersent  très  peu  de  temps 
après  leur  arrivée,  et  les  oiseaux  s'accouplent  tranquillement,  mais  les 
premiers  œufs  sont  pondus  rarement  avant  le  1er  juin.     La  plupart 


128  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

des  œufs  que  j'ai  recueillis  ont  été  enlevés  entre  le  lO  et  le  20  de  ce  mois- 
là;  ils  étaient  tous  frais.  Le23  juillet  j'ai  trouvé  des  jeunes  oiseaux  qui 
venaient  d'éclore. 

Au  commencement  de  l'aaccouplement  les  oiseaux  choisissent  comme 
lieu  de  reproduction  un  étang  dans  un  marais,  et,  à  partir  de  ce 
moment,  ils  se  trouvent  tout  le  temps  dans  le  voisinage  jusqu'au 
moment  où  les  jeunes  sortent  de  l'œuf.  Lorsque  l'herbe  commence 
à  reprendre  sa  teinte  verte  et  que  la  neige  et  la  glace  sont  presque  fon- 
dues, ces  canards  choisissent  quelque  lieu  herbeux  et  sec  près  d'un 
étang,  et  y  font  une  légère  dépression  et  la  garnissent  chaudement 
d'herbe;  ils  se  livrent  alors  aux  devoirs  de  la  saison,  bien  que  les  autres 
oiseaux  habitant  le  marais  soient  déjà  bien  avancés  à  cet  égard.  Un 
nid,  trouvé  le  15  juin,  était  situé  sur  une  couche  d'herbe  sèche  au  bord 
d'un  étang,  et  à  moins  d'un  pied  de  l'eau,  et  quand  la  femelle  s'est  en- 
volée, on  pouvait  voir  l'œuf  unique  à  une  distance  de  vingt  verges. 
Des  touffes  d'herbe,  de  petites  îles  dans  les  étangs,  et  des  tertres  près 
du  bord  de  l'eau,  sont  tous  des  lieux  choisis  pour  la  nidification,  et, 
d'habitude,  le  nid  est  bien  caché  par  l'herbe  sèche  qui  l'entoure, 
La  couvée  consiste  généralement  de  cinq  à  huit  œufs,  et  même  neuf. 
Ceux-ci  sont  petits  relativement  à  la  grosseur  de  l'oiseau.  Ils  sont 
d'une  couleur  de  terre  à  foulon  olivâtre  claire.     (Nelson.) 

LXIL     SOMATERIA— Leach.     1819. 
159.     L'eider  du  nord. 

Somateria  mollissima  horealis — C.  L.  Brehm.     1830. 

L'eider  du  nord  est  commun  le  long  de  toutes  les  côtes  du  Groenland 
La  limite  de  l'étendue  de  ses  migrations  au  nord  est  inconnue.  {Arct. 
Alan.)  Il  habite  en  abondance  à  Ivigtut.  {Hagerup.)  Ce  canard 
abonde  dans  le  détroit  d'Hudson,  et  couve  dans  la  baie  d'Ungava. 
{Packard.)  Il  se  voit  dans  le  nord-est  de  l'Amérique  du  nord,  mais 
en  hiver  il  s'en  va  au  sud  jusqu'à  l'état  de  Massachusetts.  {A.  0. 
U.  List.)  II  abonde  au  nord  du  goulet  Hamilton,  Labrador. 
(Bigelow.)  En  hiver  il  se  rend  à  la  Nouvelle- Ecosse.  {H.  F.  Tufis.) 
D'après  M.  le  docteur  Schmitt  cet  oiseau  est  commun  sur  l'île  d'Anti- 
costi.  Il  y  arrive  en  septembre,  et  s'en  va  à  la  fin  avril,  ou  au  commen- 
cement de  mai.  Il  niche  sur  les  îles  Mingan.  (Dionne — .)  Il  est  com- 
mun dans  le  voisinage  de  Fullerton  sur  la  baie  d'Hudson,  ainsi  que 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I29 

dans  toute  la  région  en  allant  au  nord  jusqu'à  l'île  North  Devon. 
{A.  P.  Low.)  Cet  eider  {Somateria  mollissima)  se  voit  partout  sur 
les  côtes  de  l'île  Ellsmere  au  printemps  aussitôt  que  la  glace  commence 
à  fondre.  Il  vit  principalement  de  hérissons  de  mer  épineux  et  peu 
appétissants.  Quelquefois  les  nids  se  trouvent  séparément  répandus 
cà  et  là  sur  le  rivage,  ou  sur  de  petites  îles  dans  les  rivières  (de  temps  en 
temps  à  une  grande  distance  dans  les  vallées),  et  en  d'autres  occasions 
sur  d'autres  petites  îles,  telles  que  St-Helena  et  Djaevolôen,  où  couvent 
un  grand  nombre  d'eiders.  Ces  deux  îles  étaient  les  seules  habitées 
par  les  oiseaux  que  l'expédition  a  rencontrées.  Les  eiders  restent  dans 
ces  lieux  à  l'automne  aussi  longtemps  qu'il  y  a  la  moindre  quantité 
d'eau  qui  n'est  pas  gelée.  Ce  désir  qu'ils  ont  d'attendre  est  en  par- 
tie expliqué  par  le  fait  que  les  couvées  ne  commencent  à  voler  que  très 
tard  dans  la  saison.  En  1901  on  a  remarqué  des  eiders  jusqu'au 
17  octobre,  dans  une  crique  à  Ytre  Eidet  dans  Hvalrosfjord.  {E.  Bay.) 
Il  est  probable  que  quelques-unes  des  mentions  faites  de  la  baie 
d'Hudson,  qui  paraissent  à  l'espèce  suivante  devraient  se  trouver  ici. 

160.     L'eider  d'Amérique. 

Somateria  dresseri. — Sharpe.     1871. 

L'eider  d'Amérique  est  le  canard  le  plus  abondant  dans  Terre-Neuve, 
mais,  à  cause  de  la  destruction  de  ses  œufs,  il  y  devient  rapidement 
moins  nombreux.  (Reeks.)  Cet  oiseau  est  commun,  et  il  couve 
sur  l'Isle  Haute,  baie  de  Fundy.  {Downs.)  Il  abonde  au  sud  du 
goulet  Hamilton,  Labrador,  où  il  occupe  une  place  semblable  à  celle 
occupée  par  "S.  borealis"  dans  le  nord.  (Bigelow.)  Il  habite  la  Nou- 
velle-Ecosse. Au  mois  de  juin  1906  on  a  enlevé  un  nid  contenant 
sept  œufs,  sur  l'île  Seal.  {H.  F.  Tufts.)  Cet  oiseau  est  commun 
en  hiver  sur  la  côte  sud  du  Labrador,  dans  le  golfe  St-Laurent,  et 
en  montant  le  St-Laurent  jusqu'à  Québec.  {Dionne.)  Des  eiders  en 
plumage  d'adolescence  que  je  crois  appartenir  à  cette  espèce  ont 
été  tués  de  temps  en  temps  à  Montréal  pendant  l'automne.  (Wintle.) 
L'eider  d'Amérique  est  assez  commun  depuis  York  Factory  en  allant 
au  nord.  On  dit  qu'il  couve  en  grand  nombre  sur  certaines  îles  ro- 
cheuses au  nord  de  Fort  Churchill.  (Preble.)  Il  est  commun  dans  le 
détroit  d'Hudson,  et  on  l'a  obsers^é  à  York  Factory  et  Churchill,  ainsi 
que  sur  cette  partie  du  littoral  de  la  baie  d'Hudson  située  à  l'embou- 
chure de  la  rivière  East  Main.     {Dr  R.  Bell.)     Au  mois  de  juin  1896  ce 


130  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

canard  était  commun  depuis  un  point  à  une  courte  distance  au  nord 
de  Moose  Factory  jusqu'au  golfe  Richmond.  (Spreadborough.)  Il 
est  accidentel  sur  la  rivière  Ottawa.  Le  7  novembre  1889  M.  G.  R. 
White  en  a  tué  un  jeune  mâle  sur  cette  rivière,  près  de  la  capitale. 
C'était  à  la  suite  d'une  forte  tempête  de  l'est.  M.  J.  H.  Fleming  doute 
de  la  présence  de  cet  oiseau  à  Toronto;  tous  les  spécimens  qu'il  a 
vus  appartenaient  à  "l'eider  remarquable". 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Fraser  a  observé  le  canard  eider 
couvant  sur  les  petites  îles  au  large  de  la  côte  du  Labrador.  Le  nid 
était  situé  dans  une  dépression  au  milieu  de  l'herbe  courte  et  molle, 
ou  au  pied  d'un  rocher  où  il  se  trouvait  à  l'abri  du  vent.  Il  se  com- 
posait d'herbe  et  était  garni  de  duvet  d'un  gris  d'ardoise,  arraché 
du  ventre  de  l'oiseau.  (Mcllwraith)  Ce  canard  couve  sur  des  îles 
rocheuses  dans  le  golfe  Richmond,  baie  d'Hudson.  Le  nid  est  fait 
de  plantes  nuisibles  et  d'herbe,  et  garni  de  duvet  arraché  de  sa  poi- 
trine par  l'oiseau.  (Spreadborough) .  Cet  eider  couve  en  abondance 
le  long  de  la  côte  du  Labrador.  Des  couvées  d'œufs,  actuellement 
dans  ma  collection,  ont  été  recueillies  le  9  juillet  1896,  dans  la  baie 
d'Ungava.  (Raine).  Cet  oiseau  couve  en  grand  nombre  sur  des  îles 
sablonneuses  au  large  de  l'embouchure  de  la  rivière  George,  sur  la 
baie  James.     (/.  M.  Macoun). 

161.     L'eider  du  Pacifique. 

Somateria  v-nigra — Gray.     1855. 

M.  Murray  a  fait  mention  de  la  présence  de  cet  eider  à  Severn  House 
sur  la  baie  d'Hudson.  (Preble).  En  1858  l'auteur  a  tué  un  oiseau 
mâle  de  cette  espèce  à  Fort  Resolution  sur  le  lac  Great  Slave,  et  en 
1861,  M.  Alexander  Mackenzie  en  a  obtenu  une  femelle  au  même 
endroit.  (Ross).  Cet  oiseau  intéressant  couve  en  nombres  immenses 
sur  les  rives  de  la  baie  de  Franklin;  il  abonde  aussi  sur  la  côte  de  la 
baie  Liverpool  ainsi  qu'aux  îles  dans  la  baie  elle  même.  (Mac- 
farlane).  Ce  canard  est  tout  à  fait  commun  à  Point  Barrow,  pendant 
les  migrations;  cependant  il  ne  couve  pas  à  cet  endroit  mais  s'en  va 
plus  à  l'est.  (Murdoch).  Pendant  la  saison  de  la  reproduction  cet 
oiseau  se  répand  sur  une  vaste  région,  y  compris  le  long  de  la  côte 
du  Pacifique  du  nord  les  deux  côtes  des  îles  Aléoutiennes,  et  toutes 
les  îles  dans  la  mer  Behring,  ainsi  que  la  côte  de  l'océan  Arctique 
voisin  jusqu'à  l'extrême  nord.     (Nelson).     Ce  canad  se  trouve  dans 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I3I 

toutes  les  parties  de  l'Alaska  que  j'ai  visitées.  (Turner).  M.  Ander- 
soii  en  a  pris  six  femelles  et  un  mâle  adultes  à  Seldovia,  Alaska, 
ainsi  qu'une  autre  femelle  adulte  vis-à-vis  Homer.  On  a  recueilli 
deux  couvées  d'œufs  l'une  de  quatre  et  l'autre  de  cinq,  sur  l'île  Bird, 
Seldovia.     (Chapman). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  eider  couve  en  nombres  consi- 
dérables à  St-Michael,  y  choisissant  le  marécage  ouvert  pour  nicher. 
On  a  trouvé  un  nid  contenant  onze  œufs  sur  la  pente  de  la  côte  à  envi- 
ron un  demi-mille  en  arrière  de  la  "redoute".  Ce  nid  qui  était  situé 
dans  un  lieu  recouvert  de  mousse,  consistait  en  quelques  brins  d'herbe, 
et  était  bien  garni  de  duvet  fuligineux  arraché  de  la  poitrine  de  l'oiseau. 
Sur  les  îles  Aléoutiennes  ce  canard  choisit  pour  se  nicher,  une  pente 
escarpée  épaissement  recouverte  d'herbe  vigoureuse,  telle  que  le  seigle 
sauvage,  (Elymus)  qui  pousse  en  touffes  énormes,  au  milieu  des- 
quelles le  nid  est  caché.  Une  légère  dépression  est  creusée  par  l'oiseau, 
dans  la  terre  nue  où  il  pond  ses  œufs,  le  duvet  étant  utilisé  pour 
couvrir  ceux-ci  lorsqu'il  s'absente  du  nid.  Ce  n'est  que  pour  ce 
motif  qu'il  arrache  le  duvet  de  son  estomac.  L'oiseau  augmente 
la  quantité  de  duvet  en  proportion  avec  le  nombre  d'œufs  dans  le 
nid,  mais  les  œufs  ne  se  reposent  jamais  sur  le  duvet.  Lorsque 
l'oiseau  a  fini  de  creuser  son  nid  il  le  quitte  pendant  quelques  jours 
pour  le  laisser  sécher,  car  on  a  remarqué  quelquefois  des  parties 
du  nid  qui  n'avaient  aucune  garniture  pendant  même  une  semaine 
avant  qu'un  œuf  ne  fût  pondu.  Lorsque  le  premier  œuf  est  pondu, 
on  ne  trouve  qu'une  petite  quantité  de  duvet  dans  le  nid,  et  si  on 
soulève  cette  couverture,  l'oiseau  la  remplace,  même  deux  ou  trois  fois 
s'il  est  nécessaire.  Lorsque  la  couvée  complète  a  été  pondue  et  que  les 
œufs  ainsi  que  le  duvet  sont  enlevés,  l'oiseau  choisit  un  autre  lieu  pour 
y  pondre  une  deuxième  couvée  mais  celle-ci  ne  contient  généralement 
pas  plus  de  cinq  œufs.  {Turner).  Le  révérend  C.  E.  Whittaker  a 
collectionné  pour  moi  plusieurs  couvées  contenant  de  cinq  à  huit 
œufs  chacune,  sur  cette  partie  du  continent  vis-à-vis  l'île  Herschell. 
Les  nids  faits  de  duvet  étaient  situés  au  milieu  de  l'herbe  vigoureuse 
qui  poussait  le  long  de  la  côte.  {Raine) .  M .  Bishop  n'a  vu  aucun  spé- 
cimen de  cette  espèce  habitant,  ni  à  St-Michael,  ni  ailleurs  dans 
l'Alaska,  en  1899,  de  sorte  qu'il  est  possible  qu'elle  devienne  plus  rare 
dans  cette  région. 

Ce  canard  couve  en  nombres  immenses  sur  la  côte  de  la  baie  Liver- 
pool,  ainsi  que  sur  les  îles  dans  cette  baie.     Le  nid  est  généralement 


132  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

une  cavité  peu  profonde  située  par  terre,  qui  est  plus  ou  moins  abon- 
damment garnie  de  duvet.  Les  œufs,  généralement  au  nombre  de  cinq,- 
et  peu  souvent  six  ou  sept,  sont  d'un  vert-de-mer  pâle  avec  une  teinte 
olivâtre.  Nous  avons  trouvé  quelques  nids  sur  un  banc  en  pente  à 
une  distance  de  trois  ou  quatre  cents  pieds  de  la  mer,  ainsi  que  d'au- 
tres sur  le  continent,  mais  la  plupart  de  ceux  que  nous  avons  re- 
cueillis, ont  été  obtenus  sur  de  petites  îles  sablonneuses  dans  les  baies. 
{Maçfarlane) . 

162.    L'eider  remarquable. 

Somateria  spectahilis  (Linn).  Leach.     18 19. 

On  dit  que  l'eider  remarquable  ne  couve  pas  plus  au  sud  que  la  la- 
titude 67°,  mais  il  le  fait  en  certain  nombre  à  la  latitude  73°,  ainsi  que 
sur  la  côte  est  du  Groenland,  et  sur  la  rive  ouest  du  détroit  Davis. 
Il  couve  en  abondance  sur  les  îles  de  Parry.  {Arcl-Man).  Cet  eider 
abonde  sur  cette  partie  de  la  côte  du  Labrador  bordant  l'Atlantique 
où  l'on  dit  qu'il  couve.  On  a  trouvé  un  nid  et  des  œufs  près  de  Mingan 
{Packard).  Cet  oiseau  est  un  peu  moins  commun  que  l'eider  ordi- 
naire, mais  on  le  rencontre  encore  très  souvent  sur  l'île  Ellsmere. 
On  n'a  jamais  trouvé  son  nid  bien  qu'il  doive  certainement  y  couver, 
car  on  l'a  remarqué  dans  le  voisinage  pendant  tout  l'été.  {E.  Bay). 
Ce  canard  est  commun  dans  la  partie  nord  de  la  baie  d'Hudson,  sur- 
tout autour  des  îles  de  pierre  calcaire  où  il  couve  sur  les  petites  îles 
dans  les  nombreux  étangs.  Cependant  il  ne  couve  pas  sur  des  îles  au 
large  de  la  côte  comme  le  fait  l'eider  d'Amérique.  {A.  P.  Low). 
Cet  oiseau  arrive  dans  Wales  sound,  détroit  d'Hudson  vers  le  5  mai  et 
commence  à  couver  aussitôt  que  la  glace  est  fondue  sur  les  petites  îles. 
(Payne).  Il  est  commun  le  long  de  la  côte  de  Terreneuve,  mais  ne 
se  voit  que  rarement  en  hiver  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle- Ecosse  et  du 
Nouveau-Brunswick.  Au  mois  de  mai  1885  M.  J.  M.  Macoun  en  a 
pris  un  spécimen  sur  le  lac  Mistassini.  Un  spécimen  unique  de  cet 
oiseau  a  été  pris,  au  mois  de  juin  1896,  dans  la  baie  James  par  M.  A. 
P.  Low,  ainsi  qu'un  autre  à  York  Factory  par  M.  le  docteur  R.  Bell. 

On  en  prend  des  spécimens  de  temps  en  temps,  principalement 
des  jeunes  oiseaux,  sur  le  lac  Ontario  et  le  lac  Erié.  )McIlwraith.) 
L'eider  remarquable  est  assez  commun  en  novembre  et  décembre  à 
Toronto,  et  il  y  en  a  quelques  spécimens  qui  restent  tout  l'hiver. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  I33 

Les  oiseaux  complètement  revêtus  de  leur  plumage  sont  rares.  Un 
mâle  pris  par  M.  C.  W.  Nash,  le  18  novembre  1895,  était  complète- 
ment arrivé  à  sa  croissance.  (/.  H.  Fleming.)  Le  24  février  1900 
on  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  au  réservoir  du  moulin  à 
Duncrief,  comté  de  Middlesex,  Ontario.     {R.  Elliott.) 

On  remarque  cet  eider  de  temps  en  temps  dans  l'intérieur  d'Alaska 
où  M.  Dali  en  a  trouvé  un  spécimen  mort.  Pendant  les  mois  de 
juillet  et  août,  on  l'a  noté  en  grand  nombre  près  de  la  côte  d'Alaska, 
bordée  de  glace,  depuis  le  cap  Icy  jusqu'à  Point  Barrow  et  de  là  à 
l'est.  Il  est  commun  aussi  dans  le  détroit  Behring,  sur  l'île  St-Law- 
rence,  et  au  nord-ouest  du  détroit.  (Nelson.)  Ce  canard  est  certaine- 
ment l'oiseau  le  plus  abondant  à  Point  Barrow.  Il  se  voit  au  commen- 
cement du  printemps  au  large  de  la  côte,  et  passe  rapidement  et  ré- 
gulièrement, en  suivant  le  littoral,  devant  Cape  Smythe  pour  aller 
au  nord-est.  Il  est  probable  que  cet  oiseau  va  à  l'est  une  fois  qu'il 
a  dépassé  la  pointe,  car  à  l'automne  il  revient  de  la  direction  de 
Test.  (Murdoch.)  Le  4  novembre  1894  on  en  a  tué  un  très  jeune 
mâle  à  Calgar}-,  Alberta;  celui-ci  était  en  compagnie  d'un  autre  que 
l'on  a  décrit  comme  étant  très  blanc.     (Dippie.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  eider  se  reproduit  en  petit 
nombre  à  St-Michael.  Je  n'ai  jamais  obtenu  son  nid  à  cet  endroit, 
mais  j'ai  vu  des  spécimens  dans  les  conditions  qui  m'obligent  à 
déclarer  qu'il  y  couve.  (Turner.)  La  plupart  des  spécimens  de 
cette  espèce  sont  accouplés  à  la  mi-mai,  à  Point  Barrow,  et  les  vols 
se  composent  de  couples  qui  volent  tour  à  tour.  Au  commencement 
de  juin,  des  couples  errants,  ainsi  que  des  petites  volées  s'établissent 
autour  des  étangs  situés  dans  les  marécages,  et  couvent  un  peu  dans  le 
voisinage  de  la  station.     (Murdoch.) 

Ce  canard  est  assez  commun  dans  la  baie  de  Franklin,  où,  entre 
1862  et  1865,  on  a  recueilli  au  moins  200  œufs.  Le  nid  est  semblable 
à  celui  de  l'espèce  précédente,  et,  lorsqu'elle  n'est  pas  dérangée,  la 
femelle  pond  de  quatre  à  six  œufs.  Ceux-ci  sont  généralement  d'un 
gris  olivâtre  pâle,  mais  quelques-uns  sont  d'un  vert  grisâtre.  (Mac- 
farlane.)  Le  10  juin  1905  le  révérend  CE.  Whittaker  a  collectionné 
pour  moi  une  couvée  d'œufs  de  cet  eider  sur  l'île  Herschell.  Le  nid  se 
trouvait  au  milieu  de  tertres  herbeux  sur  la  plage. 

78870 — 10 


134  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

LXIII.     OIDEMIA   Fleming.     1822. 
163.     La  macreuse  d'Amérique. 

Oidemia  americana     Swains, 

La  macreuse  d'Amérique  abonde  dans  le  détroit  d'Hudson,  ainsi 
que  sur  la  côte  est  du  Labrador,  où  l'on  dit  qu'elle  couve  un  peu. 
On  l'a  prise  à  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak.  (Turner.) 
Elle  est  commune  sur  la  côte  du  Labrador.  (Bigelow.)  On  la 
voit  en  bon  nombre  pendant  toute  l'année  autour  de  la  côte  de 
Terreneuve.  {Reeks.)  C'est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Cette  macreuse  est  rare  comme  oiseau 
migrateur  de  printemps  et  d'automne  à  St-John,  Nouveau- Brunswick. 
(Chamberlain.)  Le  15  mai  1885  on  l'a  observée  en  train  de  passer 
au  nord,  au  lac  Mistassini,  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun.) 
Elle  était  commune  au  mois  de  juin  1896,  depuis  le  cap  Jones  jusqu'au 
golfe  Richmond,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Spreadborough.)  On  1^ 
voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  {Wright.)  M.  Preble 
fait  mention,  à.  plusieurs  reprises,  de  la  présence  de  cette  espèce  sur 
la  côte  ouest  de  la  baie  d'Hudson.  Elle  est  assez  commune  dans 
le  golfe  St-Laurent,  ainsi  qu'en  montant  cette  rivière  et  celle  de 
l'Ottawa. 

La  macreuse  d'Amérique  est  accidentelle  sur  les  lacs  Ontario, 
Huron  et  Erié.  Elle  est  assez  commune  dans  le  Manitoba,  mais  n'y 
couve  jamais,  car  elle  passe  au  nord  dans  ce  but.  Nous  n'avons, 
en  notre  possession,  aucun  renseignement  relativement  à  ses  lieux 
de  reproduction,  dans  l'est,  mais  nous  présumons  qu'ils  se  trouvent 
dans  le  voisinage  de  la  baie  d'Hudson.  Sir  John  Richardson 
dit  que  cette  espèce  fréquente  cette  baie,  y  couvant  entre  le  5oème 
et  le  6oème  parallèle.  M.  Macfarlane  dit  qu'elle  couve,  sans  aucun 
doute,  dans  la  région  de  la  rivière  Anderson,  bien  qu'il  n'ait  jamais 
reçu  de  là  des  œufs  attestant  la  certitude  de  ce  fait.  Ces  macreuses 
abondent  en  été  le  long  de  la  côte  d'Alaska  bordant  la  mer  Behring, 
et  le  détroit  Kotzebue.  Elles  couvent  en  abondance  autour  de 
l'embouchure  du  Yukon,  ainsi  qu'en  d'autres  localités  propices,  situées 
autour  des  diverses  îles.  (Nelson.)  Cette  espèce  couve  à  St-Michsel 
mais  en  plus  grande  abondance  à  des  endroits  plus  éloignés  en  remon- 
tant la  côte.  Elle  se  voit  pendant  toute  l'année  aux  îles  Aléou- 
tiennes.     (Turner.)     J'en    ai    observé    quelques   spécimens   dans    le 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I35 

détroit  Wrangell,  ainsi  que  de  nombreux  autres  au  large  d'Unalaska, 
Alaska.  (Bishop.)  Cette  macreuse  ne  se  voit  pas  souvent  dans 
la  Colombie-Britannique,  bien  que  M.  Fannin  l'ait  trouvée  sur  la 
côte  et  dans  l'intérieur  de  cette  province  où,  le  lo  mai  1891,  il  en  a 
vu  un  petit  vol  à  108-mile  House  sur  le  chemin  Cariboo. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  17  juin  M.  Dali  a  trouvé  un 
nid  de  cette  espèce  au  milieu  d'un  bosquet  de  saules,  sur  une  petite 
île  à  l'embouchure  du  Yukon.  Ce  nid  contenait  deux  œufs  blancs  et 
assez  gros,  et  il  était  bien  garni  d'herbes  sèches,  de  feuilles,  de  mousse, 
et  de  plumes.  A  St-Michael  on  ne  voit  jamais  ces  canards  avant 
que  la  glace  commence  à  se  disperser  au  large  de  la  côte.  La  date 
la  plus  précoce,  où  j'ai  enregistré  leur  arrivée  à  cet  endroit  est  vers 
le  16  mai.  L'accouplement  est  vite  accompli,  et  un  lieu  pour  la 
nidification  est  choisi  au  bord  d'un  étang.  L'emplacement  du  nid 
est  ingénieusement  caché  dans  l'herbe,  et  les  œufs,  lorsque  la  femelle 
s'en  absente,  sont  soigneusement  recouverts  d'herbe  et  de  mousse. 
Quand  la  couvée  complète  est  pondue,  l'oiseau  mâle  cesse  graduelle- 
ment de  s'intéresser  à  la  femelle,  et  l'abandonne  pour  rejoindre  de 
grands  vols  de  ses  semblables  le  long  du  bord  de  la  mer,  se  restrei- 
gnant généralement  au  voisinage  d'une  baie,  d'un  goulet,  ou  de  l'entrée 
de  quelque  grand  cours  d'eau.     (Nelson.) 

164.  La  macreuse  veloutée. 

Oidemai  fusca     (Lixn.)     Steph,  1824. 

On  a  trouvé  cette  espèce  dans  le  sud  du  Groenland,  et  ce  que  l'on 
a  pris  est  actuellement  au  musée  de  Copenhague.     (Winge.) 

165.  La  macreuse  veloutée  ou  la  miacreuse  à  ailes  blanches. 

Oidemia  deglandi    Bonap.,  1850. 

La  macreuse  veloutée  est  commune  autour  des  côtes  de  Terre- 
neuve,  et  il  se  peut  qu'elle  y  couve.  Elle  est  un  oiseau  migrateur, 
en  hiver,  autour  de  la  Nouvelle-Ecosse,  et  au  printemps  et  à  l'au- 
tomne, dans  la  baie  de  Fundy.  M.  Tufts  dit  que  quelques  mâles 
passent  l'été  le  long  du  littoral  de  la  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a 
observé  des  vols,  au  mois  de  juillet  1888,  au  large  de  cette  partie 
de  la  côte  de  l'île  du  Prince-Edouard  située  sur  le  golfe.  M.  Bishop 
fait  mention  d'une  autre  qui,  en  1887,    restait  pendant  des  semaines 

78870 — io| 


136  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

au  large  de  l'île  Grindstone,  l'une  des  îles  du  groupe  de  la  Madeleine. 
A  Anticosti  il  arrive  vers  la  fin  de  mai  et  y  reste  pendant  environ 
un  mois.  M.  Audubon  a  mentionné  qu'elle  couvait  sur  la  côte  est  du 
Labrador,  et  M.  Bishop  dit  qu'elle  abonde  sur  cette  côte,  et  se  voit 
souvent  par  vols  en  compagnie  de  l'espèce  qui  suit. 

La  macreuse  veloutée  abondait  depuis  Moose  Factory  jusqu'au 
golfe  Richmond,  sur  la  baie  d"Hudson,  en  juin  1896.  Au  mois  de 
juillet  et  août  1904  elle  était  commune  sur  la  côte  ouest  de  la  baie 
James.  (Spreadboroiigh) .  Elle  est  commune  sur  le  St- Laurent,  et 
se  voit  souvent  sur  la  rivière  Ottawa.  On  la  trouve  en  assez  grand 
nombre  comme  oiseau  migrateur  sur  les  lacs  Ontario  et  Erié.  Au 
mois  de  septembre  1899  M.  Spreadborough  en  a  vu  deux  spécimens 
sur  le  lac  Muskoka.  Il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  que  cette  espèce 
couve  dans  toutes  les  parties  en  allant  au  nord  jusqu'à  la  baie 
d'Hudson,  car  on  l'a  observée  en  été  sur  tous  les  grands  lacs. 

La  macreuse  veloutée  est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  le 
Manitoba,  et  elle  y  reste  si  tard  qu'il  n'y  a  aucun  doute  que  quelques 
spécimens  couvent  près  des  plus  grands  lacs.  On  l'a  remarquée  au 
lac  Deep,  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  le  13 
rtiai  1892 ;  elle  y  était  commune  au  5  juin.  Le  22  juin  j'en  ai  tué  une 
femelle  qui  avait  dans  son  oviducte  un  œuf  presque  prêt  à  être  pondu. 
Cette  espèce  doit  couver  à  cet  endroit,  car  je  l'ai  vue  tous  les  jours  sur 
le  lac  Deep  jusqu'au  ler  juillet,  lorsque  j'en  suis  parti.  Elle  était 
commune  le  9  juin  1898,  sur  le  lac  Ste-Anne,  au  nord  d'Edmonton, 
Alberta,  ainsi  que  sur  tous  les  plus  grands  lacs  depuis  le  Petit  Lac 
des  Esclaves,  Athabasca,  jusqu'à  Peace  River  Landing,  en  1903. 
(Spreadborough).  Elle  se  voit  beaucoup  au  lac  Manito,  Saskatche- 
wan, ainsi  qu'à  l'ouest.  (Geo.  Alkinson).  Elle  est  rare  au  lac  Crâne, 
Saskatchewan.     (Bishop). 

Cette  macreuse  couve  partout  dans  la  région  environnant  Fort 
Anderson  (Macfarlane)  ainsi  que  sur  la  côte  arctique,  dans  la  direction 
de  l'embouchure  du  Mackenzie.  (Richardson) .  Elle  abonde  dans 
la  Colombie- Britannique,  y  passant  l'hiver  sur  la  côte,  on  la  trouve,  en 
été,  et  sur  la  côte,  et  dans  l'intérieur  de  cette  province.  Je  n'ai  pas 
de  mention  relativement  à  l'endroit  où  elle  couve.  (Fannin).  Cette 
espèce  reste  tout  l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique. 
(Brooks).  Elle  abonde  en  avril  et  mai  à  Douglas,  Colombie- Britan- 
nique. On  la  remarque  en  avril  au  lac  Okanagan,  et  en  mai,  sur  les 
lacs  Arrow,  dans  la  même  province.     (Spreadborough).     Le  16  juin 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  I37 

1890  l'auteur  en  a  observé  une  petite  bande  sur  le  lac  Upper  Arrow, 
rivière  Columbia,  et,  probablement,  il  y  en  avait  quelques  couples 
couvant  dans  le  voisinage.  Le  8  mai  1891,  on  en  a  vu  d'autres  à 
Banff,  Alberta. 

Cette  espèce  est  plus  rare  que  la  macreuse  d'Amérique,  ou  celle  à 
large  bec.  Elle  couve  en  très  petit  nombre  autour  de  l'embouchure 
du  Yukon,  ainsi  qu'en  d'autres  localités.  Elle  est  assez  commune 
à  St-Michael,  et  à  l'automne  devient  plus  nombreuse.  (Nelson).  Je 
n'ai  trouvé  cette  macreuse  qu'en  petit  nombre  dans  tous  les  endroits 
que  j'aie  visités.  (Tumer).  Elle  était  assez  nombreuse  à  Bocade- 
quadra,  au  détroit  Wrangell,  et  sur  le  canal  Lynn.  Nous  en  avons  vu 
deux  au  lac  Marsh,  deux  autres  sur  le  lac  Lebarge,  et  à  peu  près  vingt- 
cinq  autres  encore,  montant  la  rivière  50  milles  au  vol,  venant  de  la 
direction  du  lac  Lebarge.  (Bishop).  On  a  pris  un  mâle  à  PointBarrow, 
Alaska.     (Mcllhenny). 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Audubon  a  trouvé  cette  espèce 
couvant  dans  le  Labrador.  Les  nids  étaient  situés  au  bord  de 
petits  lacs,  à  deux  ou  trois  milles  de  la  mer,  et  se  trouvaient  généra- 
lement dessous  des  buissons  peu  élevés.  Ils  se  composaient  de 
brindilles,  de  mousses,  et  de  diverses  plantes  mêlées  ensemble,  et 
étaient  garnis  de  plumes.  Ils  étaient  gros  et  presque  plats  et  avaient, 
chacun,  plusieurs  pouces  d'épaisseur.  (Mcllwraith).  Le  16  juin  1896 
j'en  ai  tué,  au  lac  Burnt,  Alberta,  une  femelle  dont  l'oviducte  con- 
tenait un  œuf  complètement  développé.     (Dippie). 

Le  26  juin  1893  nous  avons,  M.  G.  F.  Dippie  et  moi-même,  trouvé 
un  nid  de  cette  espèce,  contenant  neuf  œufs,  sur  une  île  à  l'extrémité 
sud  du  lac  Manitoba.  Ce  nid  était  situé  entre  de  gros  cailloux  déta- 
chés, et  consistait  seulement  en  une  cavité  dans  le  sable  garnie  abon- 
damment de  duvet  foncé.  Les  œufs  étaient  très  gros  et  d'un  chamois 
foncé  riche.  Le  femelle  s'accroupissait  avec  ténacité  sur  le  nid,  ne  se 
levant  que  lorsque  j'avais  presque  mis  le  pied  dessus.  Cette  macreuse 
semble  être  un  oiseau  reproducteur  tardif,  car  elle  niche,  à  la  fin  juin, 
sur  les  îles  dans  les  lacs  Manitoba  et  Winnipeg.  M.  Neuman  m'a  envoyé 
un  œuf  qu'il  a  enlevé  de  l'oviducte  d'une  femelle  tuée  par  lui-même, 
le  25  juin  1897,  au  lac  Swan,  dans  le  nord  de  l' Alberta.     (Raine). 

Nous  avons  observé  cette  espèce  à  deux  reprises  sur  le  lac  Knee, 
Keewatin.      La  première   fois,    le    7    juillet,  il  y  en  avait  un  petit 


138  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

vol,  et  la  deuxième,  le  8  september,  nous  en  avons  rencontré  quel- 
ques spécimens  pendant  notre  retour.  De  nombreux  spécimens 
couvent  autour  des  bords  de  petits  étangs,  d'une  extrémité  à  l'autre 
de  l'intérieur,  et  l'on  tue  comme  nourriture  un  grand  nombre  de 
jeunes  oiseaux  encore  incapables  de  voler.  (Preble).  Cette  espèce 
couve  dans  presque  tous  les  marais  et  les  étangs,  aux  alentours  de 
Prince  Albert,  Saskatchewan.  (Coubeaux).  Elle  couve  en  grand 
nombre  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  région  en  question,  car 
plusieurs  nids  ont  été  découverts  dans  les  «Barrens»,  quelques-uns 
près  du  fort,  et  quelques-autres  sur  l'Anderson  inférieure,  et  en 
d'autres  parties  des  lieux  boisés.  Ces  nids  étaient  toujours  des 
dépressions  dans  la  terre  garnies  de  duvet,  de  plumes  et  d'herbe 
sèche,  et  se  trouvaient  à  côté  d'étangs,  ou  de  nappes  d'eau  douce.  Ils 
étaient  situés  très  souvent  au  milieu  de  groupes  de  saules  rabougris, 
ou  de  petites  épinettes  blanches,  et  étaient  assez  bien  cachés.  Le 
nombre  d'oeufs  trouvés  dans  un  seul  nid  variait  entre  cinq  et  huit. 
{Macfarlane) . 

MM.  Rhoads  et  Brooks  mentionnent  tous  deux  qu'ils  ont  remar- 
.  que  cet  oiseau  en  grand  nombre  près  de   150-mile  House,  district 
de  Cariboo,  pendant  l'été,  et  ils  croient  qu'il  y  couve,  bien  que  ni 
l'un  ni  l'autre  n'aient  trouvé  un  nid,  ni  vu  des  jeunes. 

166.    La  macreuse  à  large  bec. 

Oidemia  prespicillata  (linn)  5teph.     1824. 

On  a  obtenu  quelques  spécimens  de  cette  espèce  des  parties  éta- 
blissements danois  du  Groenland.  {Arct-Man.)  La  macreuse  à  large 
bec  couve  médiocrement  le  long  de  la  côte  du  Labrador.  {Tiirner.) 
Elle  abonde  sur  la  côte  du  Labrador.  A  la  fin  d'août  elle  a  descendu 
la  côte,  et  devient  bientôt  très  nombreuse  dans  les  baies.  {Bigelow.) 
Cette  espèce  est  commune  le  long  de  la  côte  de  Terreneuve,  surtout 
pendant  la  saison  de  la  reproduction.  {Reeks.)  Elle  se  voit  comme 
oiseau  migrateur  le  long  des  côtes  de  la  Nouvelle-Ecosse,  et  du  Nou- 
veau-Brunswick,  ainsi  que  dans  le  golfe  et  le  fleuve  St-Laurent.  C'est 
un  oiseau  migrateur  rare  près  d'Ottawa,  Ontario,  mais  on  la  remar- 
que en  plus  grand  nombre  sur  le  lac  Ontario.  M.  Fleming  mentionne 
le  fait  qu'un  jeune  oiseau  de  cette  espèce  a  été  pris  à  Beaumaris, 
district  de  Muskoka,  Ontario,  par  M.  Tavemer. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I39 

La  macreuse  à  large  bec  était  rare  dans  le  détroit  d'Hudson,  mais 
tout  à  fait  commune  depuis  le  cap  Jones  jusqu'au  golfe  Richmond, 
dans  la  baie  d'Hudson,  en  juin  1896.  Aux  mois  de  juillet  et  août 
1904  elle  abondait  sur  la  côte  ouest  de  la  baie  James.  {Spreadbo- 
rotigh.)  Elle  est  assez  commune  dans  la  baie  d'Hudson,  au  sud 
du  cap  Eskimo.  On  en  a  pris  un  spécimen  sur  la  rivière  Churchill, 
près  de  Fort  Churchill,  ainsi  qu'un  autre  près  du  lac  Pine,  et  on  en 
a  vu  encore  plusieurs  autres  au  portage  Robinson,  Keewatin. 
(Preble.)  Cette  macreuse  est  assez  commune  sur  la  côte  Arctique, 
et  elle  y  couve  en  abondance,  ainsi  que  sur  les  «Barrens»,  le  long  de 
la  rivière  Anderson,  près  de  Fort  Anderson.  {Macfarlane.)  J'en 
ai  observé  quelques  spécimens,  en  1903,  sur  le  Petit  Lac  des  Esclaves, 
Athabasca.     {Spreadhorough.) 

Cette  espèce  abonde  partout  dans  la  mer  bordant  la  côte  de  la 
Colombie-Britannique.  (Fannin.)  Elle  reste  pendant  tout  l'hiver 
au  lac  Okanagan,  et  on  la  voit  tout  l'été  dans  le  district  de  Cariboo, 
mais  elle  n'y  couve  pas.  (Brooks.)  Pendant  la  dernière  partie  du 
mois  d'avril,  1889,  elle  était  commune  au  tout  du  goulet  Burrard. 
(Streator.)  Le  18  mai  1902  j'en  ai  vu  dix  spécimens  sur  les  lacs 
Arrow,  Colombie-Britannique.  En  avril  et  mai  1906,  elle  était  très 
abondante  à  Douglas,  dans  la  même  province.     (Spreadhorough.) 

MM.  Nelson  et  Tumer  mentionnent  tous  deux  le  fait  que  cette 
espèce  est  un  canard  très  commun  dans  l'Alaska,  mais  ils  semblent 
connaître  peu  ses  habitudes  pendant  la  reproduction.  Il  est  bien 
probable  que  les  vastes  lieux  où  elle  se  reproduit  sont  situés  sur  le 
«marécage»  bordant  la  côte  arctique,  au  sud-ouest  de  Point  Barrow. 
M.  Bishop  en  a  vu  de  nombreux  spécimens  dans  l'Alaska,  et  le  nord 
de  la  Colombie-Britannique,  mais  il  n'en  a  pas  vu  de  femelles,  bien 
que  celles-ci  nichassent,  sans  aucun  doute,  dans  le  voisinage  du  lac 
Lebarge. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  communément 
sur  les  marais  le  long  du  Yukon,  et  même  en  amont  du  Fort  Yukon. 
Le  lieu  principal  de  reproduction  m'est  encore  inconnu,  car  bien 
que  les  femelles  et  les  jeunes  fussent  observés  en  assez  grand  nom- 
bre pendant  l'été,  cependant  on  ne  les  voyait  pas  en  abondance 
suiSîsamment  grande  pour  que  ceci  pût  justiiier  la  présence  de  tant 
de  mâles.  Si  l'on  en  juge  par  les  immenses  vols  de  mâles  que  l'on 
voit  constammient  durant  l'été,  au  large  de  la  côte,  il  est  évident 
que  les  femelles  s'occupent  toutes  seules  de  l'incubation  et,  ensuite, 


140  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

de  l'élevage  des  jeunes.  (Nelson.)  Les  observations  faites  au  titre 
de  0-deglandi  peuvent  être  également  appliquées,  sous  presque  tous 
les  rapports,  à  l'espèce  actuelle,  car,  dans  le  cas  de  l' 0-deglandi, 
la  seule  différence  que  l'on  ait  notée  c'est  que  dans  la  construction 
du  nid  il  y  a  généralement  moins  de  foin  et  de  plumes.  (Macfarlahe.) 
M.  Audubon  a  observé  cette  espèce  en  train  de  couver  dans  le  Labra- 
dor. Il  y  a  trouvé  un  nid  au  milieu  des  herbes  longues,  et  des  plantes 
nuisibles  dans  un  marais  d'eau  douce.  Ce  nid  était  construit  entiè- 
rement de  plantes  nuisibles  desséchées  et  garni  du  duvet  de  l'oiseau. 
Dans  l'intérieur  il  y  avait  cinq  œufs  d'un  jaune  ou  crème  pâle. 
{Mcllwraith.)  J'ai,  dans  ma  possession,  une  couvée  de  huit  œufs, 
recueillie  le  26  juin  1901  au  delta  du  Mackenzie.  Le  nid  était  situé 
sur  le  bord  du  fleuve,  au  milieu  de  bois  flottant  de  dérive.     {Raine.) 

LXIV.     ERISMATURA   Bonaparte.     1832. 
167.    Le  canard  roux. 

Erismatura  jamaicensis  (gmel)  savad.     1896. 

Le  canard  roux  est  un  visiteur  rare  et  incertain  de  la  côte  de  l'Atlan' 
tique,  bien  qu'on  mentionne  sa  présence  dans  Terreneuve,  la  Nou- 
velle-Ecosse et  le  Nouveau-Brunswick.  Il  est  plus  commun  dans 
la  province  de  Québec,  et,  d'après  M.  Mcllwraith,  se  répand  géné- 
ralement dans  l'Ontario. 

Ce  canard  abonde  comme  oiseau  migrateur,  près  de  London,  et 
quelques  couples  couvent  dans  les  marais  aux  bas-fonds  du  lac  St- 
Clair.  (Sannders  et  Morden.)  C'est  un  canard  rare  dans  l'est 
d'Ontario,  et  on  le  rencontre  de  temps  en  temps  à  l'automne,  à  la 
baie  Big,  sur  l'île  Wolfe,  près  de  Kingston,  dans  cette  province. 
{Rév.  C.  J.  Yoiing.) 

Le  canard  roux  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  le  Manitoba  et  la 
Saskatchewan  et  y  couve  dans  tous  les  étangs  profonds  et  couverts 
de  roseaux.  On  en  a  pris  des  spécimens  errants  sur  la  baie  d'Hudson, 
et,  d'après  Sir  John  Richardson,  l'oiseau  couve  aussi  loin  au  nord 
que  la  latitude  58°.  M.  Spreadborough  l'a  vu  aux  lacs  Egg  et 
Stinking,  dans  le  district  de  Peace  River,  et  M.  Ross  dit  qu'il  vole  au 
nord  jusqu'au  Grand  Lac  des  Esclaves,  mais  qu'il  y  est  rare.  Ce  canard 
passe  l'été  régulièrement  dans  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique, 
ayant  été  observé  couvant  dans  les  lacs  le  long  du  chemin  de  Cariboo, 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  I4I 

par  M.  Fannin,  en  1891.  M.  Brooks  dit  que  c'est  un  oiseau  rare, 
à  l'automne,  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  canard  roux  couve  sur  le  lac 
Manitoba,  ainsi  que  sur  les  lacs  Buffalo  et  Burnt,  et  beaucoup 
d'autres  lacs  de  l'Alberta.  Le  14  juin  1896,  j'ai  enlevé  un  nid  con- 
tenant deux  œufs  de  cette  espèce  et  un  seul  de  milouin  aux  yeux  rouges. 
(Dippie.)  Je  n'ai  jamais  trouvé  le  nid  de  ce  canard  ailleurs  que  dans 
les  roseaux  et  l'herbe  longue  qui  poussent  dans  l'eau  au  bord  des  lacs 
et  des  fondrières.  Le  nid  est  assez  gros,  et  fait  d'herbe.  Le  21  juin 
1896  j'ai  vu  une  femelle  avec  quatre  jeunes,  âgés  d'environ  une  se- 
maine, dans  le  nord  du  Labrador.  On  a  remarqué  que  cet  oiseau 
couvait  médiocrement  depuis  le  golfe  Richmond  jusqu'à  l'Ungava. 
{Spreadhorough.)  Je  l'ai  trouvé  couvant  au  lac  Shoal,  Manitoba,  le 
8  juin  1894,  et  au  lac  Crescent,  Saskatchewan,  le  13  juin  igoi. (Raine.) 

J'ai  noté  le  canard  roux  en  train  de  couver  à  Raeburn,  et  en  d'autres 
grands  marais  dans  le  Manitoba,  mais  je  l'ai  remarqué  plus  régulière- 
ment entre  Yorkton  et  Saskatoon,  Saskatchewan.  Je  ne  l'ai  pas 
observé  à  l'ouest  de  ce  dernier  endroit.  {Geo.  Atkinson.)  C'est  un 
oiseau  reproducteur  commun  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie- 
Britannique.  Les  jeunes,  lorqu'ils  viennent  d'éclore,  sont,  comme 
on  pourrait  le  supposer,  très  gros,  et  contrairement  à  toute  espèce 
de  jeunes  canards  qui,  pendant  quelques  semaines,  se  nourrissent  à 
la  surface  de  l'eau,  ceux-ci  plongent  pour  leur  nourriture.  Le  canard 
roux  pond  un  joli  œuf,  qui  est  gros,  vu  la  taille  de  l'oiseau,  et  il  en 
pond  un  grand  nombre  à  moins  qu'il  n'y  ait  deux  oiseaux  ou  plus  qui 
pondent  dans  le  même  nid,  ce  qui  est  probablement  le  cas.  Il  était 
commun,  en  1894,  au  lac  Crâne.  Le  nid  était  généralement  situé  au 
milieu  des  massettes  {Typha  latifolia),  tandis  que  les  morillons  et 
le  milouin  à  tête  rousse  aimaient  mieux  couver  au  milieu  des  joncs 
(Scirpus  lacustris,)  Un  nid  que  l'on  a  enlevé  contenait  dix-sept  œufs 
frais,  dont  quatorze  appartenaient  au  canard  roux,  deux  aux  milouin 
aux  yeux  rouges,  et  un  seul  au  milouin  à  tête  rousse.  Des  œufs 
d'un  vert  bleuâtre,  et  d'autres  d'un  blanc  crème,  dans  le  même  nid, 
offraient  un  contraste  frappant. 

LXV.     CHEN   BoiE.     1822. 

169.    La  petite  oie  blanche. 

Chen  liyperhorea  (Pall.)     Boie.     1822. 
Cette  espèce  se  trouve  nombreuse,  au  printemps,  autour  de  Fullerton, 
sur  la  baie  d'Hudson.     On  l'a  notée  en  train  de  couver  à  la  fin  de  juin, 


142  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

sur  l'île  Southampton.  Les  nids,  situés  sur  la  terre  marécageuse, 
étaient  construits  de  mousse  et  d'herbe.  (A .  P.  Low.)  On  en  a  vu 
quelques  spécimens  sur  la  baie  James,  pendant  la  dernière  semaine 
d'août,    1904.     (Spreadborough.) 

MM.  Taverner  et  Swales,  dans  VAuk,  vol.  XXIII,  p.  219,  men- 
tionnent la  prise,  dans  l'Ontario,  de  deux  spécimens  de  cette  oie,  en 
1905;  le  premier,  un  mâle  pas  encore  arrivé  à  sa  croissance,  à  Pointe 
Pelée,  et  le  deuxième,  un  mâle  adulte,  au  ruisseau  Goose,  bas-fonds 
du  lac  St-Clair.     Ce  dernier  a  été  pris  le  5  novembre. 

Cette  belle  oie  est  rare  sur  la  côte  du  détroit  Norton  et  à  l'embou- 
chure de  Yukon.  Elle  y  arrive  au  printemps,  entre  le  5  et  le  15  mai, 
suivant  la  saison,  et,  après  une  courte  visite,  elle  continue  sa  route 
au  nord.  (Nelson.)  Cette  espèce  se  voit  en  petit  nombre  dans  le 
voisinage  de  St-Michael,  et  elle  n'y  reste  que  peu  de  temps  avant  de  se 
diriger  vers  le  nord.  J'ignore  si  elle  couve  au  sud  du  Cercle  Arctique. 
(Turner.)  Toutes  les  oies  blanches  que  l'on  a  prises  à  Point  Barrow, 
appartenaient  à  cette  espèce.  Celle-ci  n'y  est  pas  du  tout  commune, 
mais  on  la  voit  de  temps  en  temps  pendant  la  migration  du  printemps. 
(Mîirdoch.)  Le  28  août  j'en  ai  observé  cinq  spécimens  à  l'embou- 
chure de  l'Aphoon,  Alaska,  et  le  11  septembre,  un  grand  vol  à  St- 
Michael.  (Bishop.)  Cette  espèce  passe  l'hiver  en  assez  grand  nombre 
sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique.  Pendant  certains  hivers, 
elles  se  rassemblent  par  grandes  bandes  au  large  de  l'embouchure  du 
Fraser.  (Fannin.)  Elle  est  la  plus  rare  de  toutes  les  oies  dans  la 
vallée  du  Fraser.  (Brooks.)  J'ai  dans  ma  possession  un  spécimen  de 
cette  espèce,  qui  a  été  tué,  au  printemps  de  1893,  à  Calgary,  Alberta. 
(Dippie.) 

Le  28  avril  1897  on  en  a  tué  un  beau  spécimen  à  Portage-la- Prairie, 
Manitoba.     (Geo.    Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ces  oiseaux  tâchent  de  trou- 
ver un  lieu  pour  la  nidification  le  long  de  l'Anderson  inférieure,  et  dans 
la  région  voisine  située  sur  la  côte  arctique.  (Nelson.)  Les  Esquimaux 
nous  ont  assuré  que  de  nombreuses  "oies  blanches".  «White  Waveys 
couvent  tous  les  ans  sur  les  rives  et  les  îles  du  lac  Esquimaux  et  de  la 
baie  Liverpool,  mais,  chose  étrange,  nous  n'en  avons  observé  aucun 
spécimen,  ni  sur  les  Barren  Grounds  proprement  dits,  ni  sur  les  rives 
•de  la  baie  de  Franklin.     Les  Esquimaux  ont  apporté  à  Fort  Anderson, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I43 

à  peu  près  une  centaine  d'œufs  de  cette  espèce,  en  affirmant  qu'ils 
les  avaient  découverts  au  milieu  des  bas-fonds  marécageux,  ainsi  que 
sur  de  petites  îles  sablonneuses  au  large  du  lac  Esquimaux.  {Mac- 
farlane.)  J'ai  dans  ma  possession  plusieurs  couvées  de  cinq  à  sept  œufs 
chacune,  qui  ont  été  collectionnées  pour  moi,  au  milieu  de  juin  1905, 
sur  des  îles,  dans  la  baie  Mackenzie.  L'oie  gratte  un  trou  dans  le 
sable  et  le  garnit  de  duvet  et  de  plumes.     {Raine.) 

169a.    La  grande  oie  blanche. 

Chen  hyperborea  nivalis  (Forst.)     Ridgw.     1884. 

On  a  décrit  cette  espèce  d'après  un  spécimen  pris  à  la  rivière  Severn, 
sur  la  baie  d'Hudson.  M.  Preble  signale  souvent  sa  prise  dans  le 
voisinage  de  la  baie  d'Hudson,  et  il  est  probable  que  celles  qui  pro- 
viennent de  cette  baie,  et  sont  classées  sous  C  hyperborea,  de- 
vraient se  trouver  ici. 

On  prend  de  jeunes  oiseaux  de  temps  en  temps  dans  le  Groenland, 
dans  Terreneuve  et  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  L'espèce  est  acci- 
dentelle dans  le  Nouveau-Brunswick,  et  l'on  peut  en  dire  autant  du 
Québec  et  de  l'Ontario.  L'oie  blanche  abonde,  au  printemps,  comme 
oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba  et  l'est  de  la  Saskatchewan  ;  elle 
émigré  en  automne,  plus  à  l'ouest,  et  s'en  va  au  sud  principalement 
à  travers  l'Alberta  et  l'ouest  de  la  Saskatchewan. 

Au  printemps  de  1898  on  a  remarqué  un  petit  vol  de  ces  oies 
blanches  à  Elmsdale,  district  de  Muskoka,  Ontario,  et  environ  une  an- 
née plus  tard  M.  Handy  en  a  observé  une  autre  d'à  peu  près  sept  spéci- 
mens, passant  au  nord,  au-dessus  d'Elsmdale.  (/.  H.  Fleming.) 
Cette  oie  est  assez  rare  comme  oiseau  migrateur  à  Aweme,  Manitoba. 
On  l'a  notée,  à  cet  endroit,  pour  la  première  fois  le  26  avril  1902,  et 
pour  la  dernière  fois  le  12  octobre  1906.     (Criddle.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  observations  que  j'ai  faites 
au  titre  de  Chen  hyperbore  peuventa  s'adresser  aussi,  en  partie,  à  cette 
espèce,  car,  à  l'époque  où  l'on  a  collectionné  les  œufs,  ces  deux  espèces 
étaient  classées  sous  le  même  titre.  {Macfarlane) .  L'oie  blanche 
couve  en  nombres  immenses  dans  les  Barren  Grounds,  le  long  de  la 
côte  arctique.  {Richards on) .  Elle  couvait,  en  1898,  sur  les  îles 
Twin,  dans  la  baie  James.  {A .  P.  Low) .  J'ai  dans  ma  possession  une 
couvée  de  cinq  œufs  recueillis,  le  9  juin  1899,  à  la  baie  Franklin.     Le 


144  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

nid  n'était  qu'une  dépression  dans  le  sable  garnie  de  duvet  arraché  du 
ventre  de  l'oiseau-mère.     (Raine). 

169. 1.     L'oie  bleue. 

Chen  cœrulescens  (Linn)  Gundl.     1865-66. 

Cette  espèce  fréquente  l'intérieur  de  l'Amérique  du  nord;  elle  couve 
sur  les  rives  orientales  de  la  baie  d'Hudson,  et,  en  hiver,  elle  émigré  au 
sud.  On  la  voit  de  temps  en  temps  sur  la  côte  de  l'Atlantique.  (A. 
0.  U.  list).  On  dit  que  cette  oie  se  trouve  principalement  autour 
de  la  partie  sud  de  la  baie  d'Hudson,  et,  d'après  les  renseignements 
fournis  par  les  sauvages,  elle  couve  dans  le  nord  du  Labrador.  On 
fait  mention  de  sa  présence  à  plusieurs  endroits  sur  la  baie  d'Hud- 
son. iPrehle).  Les  deux  premiers  oiseaux  parmi  un  vol  de  vingt- 
deux  oies  observé  à  Fullerton,  sur  la  baie  d'Hudson,  semblaient  ap- 
partenir à  cette  espèce.     {A.  P.  Low). 

Le  II  octobre  1886  M.  G.  R.  White  en  a  tué  deux  femelles  et  un 
mâle  à  quelques  milles,  d'Ottawa,  Ontario.  Ces  oiseaux-ci  corres- 
pondaient exactement  à  la  description  de  l'espèce,  faite  par  M.  le 
docteur  Coues,  sauf  que  le  bec  et  les  pattes  étaient  noirs  au  lieu  d'être 
rouges  foncés.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.).  Le  16  novembre  1888 
M.  A.  Ralph  en  a  tué  un  spécimen  type  sur  la  rivière  Thames. 
Comme  il  manquait  une  patte  à  celui-ci,  et  que  les  tissus  étaient  com- 
plètement guéris,  c'est  probable  que  c'était  un  adulte,  et,  certainement, 
il  correspond,  en  chaque  détail,  à  la  description  de  l'espèce  dans 
«Ridgway's  Manual».  Ce  spécimen  a  été  empaillé,  et  se  trouve 
actuellement  à  London,  Ontario.  {R.  Elliott).  J'ai,  dans  ma  collée 
tion  un  mâle  adulte  de  cette  espèce,  pris  au  bord  du  lac  à  dix-sept 
milles  à  l'ouest  de  Toronto,  Ontario,  et  il  y  en  a  un  autre  dans  la  collec- 
tion de  Trinity  University  qui  a  été  pris  probablement  au  même  en- 
droit. On  en  a  collectionné  un  troisième,  vers  l'année  1886,  à  Graven- 
hurst,  Ontario.  (/.  H.  Fleming).  Cette  oie  est  un  oiseau  de  passage 
dans  le  Manitoba.     {E.  T.  Selon). 

170.    L'oie  blanche  de  Ross. 

Chen  rossii  (Cassin)  Ridgw.     1880. 

Cette  espèce  est,  d'après  M.  Cassin,  l'oie  cornue  «Horned  Wavey» 
décrite  en  1795  par  M.  Hearne. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  I45 

A  la  suite  de  sa  description  M.  Heame  dit: — Cette  espèce  est  très 
rare  à  la  rivière  Churchill,  et  je  crois  qu'elle  ne  se  voit  jamais  en  aucune 
des  parties  peuplées  au  sud,  mais  je  l'ai  remarquée  par  bandes  aussi 
élevées  que  celles  de  l'oie  blanche,  à  environ  deux  ou  trois  cents  milles 
au  nord  ouest  de  Churchill  ». 

On  n'a  plus  entendu  parler  de  cette  espèce  avant  que  MM.  Robert 
Kennicott  et  Bernard  R.  Ross,  de  la  compagnie  de  la  baie  d'Hudson, 
aient  envoyé  à  la  Smithsonian  Institution,  des  spécimens  pris  au  Grand 
Lac  des  Esclaves,  et  que  M.  Cassin,  ayant  constaté  qu'elle  était  une 
nouvelle  espèce,  l'ait  nommé  d'après  M.  Ross. 

Le  20  septembre  1902,  un  jeune  homme  nommé  F.  Marwood  a  pris 
un  spécimen  de  cette  espèce  près  de  Portage  la  Prairie,  et,  plus  tard, 
j'ai  reçu  la  peau  de  celui-ci  en  mauvais  état.  J'ai  entendu  dire  subsé- 
quemment  qu'on  en  avait  pris  deux  autres  spécimens  en  1901.  {Geo. 
Atkinsofi).  Cette  oie  est  un  oiseau  migrateur  régulier  partout  dans 
le  district  de  Calgary,  Alberta.  Des  chasseurs  de  l'endroit  qui  l'appel- 
lent «little  wavey»,  en  tuent  ici  un  certain  nombre  de  spécimens  tous 
les  automnes.     {Dippie). 

On  a  pris  cette  oie  à  l'embouchure  de  Fraser,  au  lac  Shuswap,  et  sur 
l'île  Kuper,  Colombie-Britannique,  mais  je  suis  porté  à  croire  qu'elle 
ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à  ces  endroits.     (Fannin). 

LXVL     ANSER  Brisson.     1760. 
171.    L'oie  à  front  blanc. 

Anser  albifrons  (Gmel)  Bechst.     1809. 

Cette  espèce  est  accidentelle  dans  l'est  du  Groenland.  {A.  O.  U- 
list). 

171a.     L'oie  à  front  blanc  d'Amérique. 

Anser  albifrons  gamb'eli  (Hartl)  Coues.     1872. 

L'oie  à  front  blanc  d'Amérique  est  un  oiseau  assez  commun  dans 
l'eau  douce  entre  les  latitudes  66°  et  68°  30'  nord,  dans  l'ouest  du 
Groenland.  {Arct.  Man).  J'en  ai  reçu  un  spécimen  qui  avait  été 
tué  à  Hopedale,  Labrador.  Autant  que  je  puisse  m'en  assurer  ce 
spécimen  est  le  seul  dont  on  fasse  mention.    (Bigelow).    On  a  constaté 


146  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

la  présence  de  cette  espèce  d'après  un  spécimen  pris  dans  la  baie 
d'Hudson.  M.  Barston  dit  qu'on  trouve  cette  oie  rarement  dans  la 
partie  sud  de  la  baie  d'Hudson,  mais  qu'elle  est  plus  commune  à 
York  Factory  et  nombreuse  à  Fort  Churchill.  (Preble).  Elle  est 
très  rare  à  Terreneuve.  (Reeks).  On  a  noté  cette  spèce  à  Montréal, 
et,  à  l'automne  de  1870,  on  en  a  tué  un  apécimen  au  lac  Jacques 
Cartier,  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (Dionne).  Nous 
avons  observé,  un  ami  et  moi,  trois  spécimens  de  cette  oie  sur  l'île 
de  la  Paix,  dans  le  lac  St-Louis,  près  de  Montréal,  mais  nous  n'avons 
pu  en  prendre.  (Wintle) .Cette  espèce  est  seulement  accidentelle  dans 
l'Ontario. 

Elle  est  tout  à  fait  commune  dans  l'ouest  du  Manitoba  et  l'est  de  la 
Saskatchewan  depuis  la  mi-avril,  ou  une  semaine  plus  tard  jusqu'à  la 
mi-mai.  A  ce  moment  là  elle  se  dirige  vers  ses  lieux  de  reproduc- 
tion, qui,  d'après  Sir  John  Richardson,  sont  situés  dans  les  parties 
boisées  bordant  le  fleuve  MacKenzie,  au  nord  du  67  parallèle,  et  sur 
les  îles  dans  la  mer  Arctique.  M.  Macfarlane  a  trouvé  cette  espèce  en 
train  de  couver  sur  la  baie  de  Franklin,  M.  Murdoch,  à  Point  Barrow, 
M.  Dali,  tout  le  long  du  Yukon,  M.  Tumer,  à  son  delta,  et  M.  Nelson, 
le  long  de  la  côte  Arctique.  M.  Fannin  dit  qu'elle  couve  sur  cette 
partie  de  la  Colombie- Britannique  située  sur  le  continent,  et  que  l'on  en 
a  pris  des  jeunes  déjà  emplumés  sur  la  lac  Cowichan,  île  de  Vancouver. 
Cette  oie  se  répand  ainsi,  pour  la  reproduction,  d'une  extrémité  à 
l'autre  de  la  partie  nord-ouest  du  continent,  de  sorte  que  ceci  explique 
la  raison  pour  sa  singulière  migration  au  printemps. 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  collection  une  couvée 
d'oeufs  recueillie,  le  5  juin  1895,  sur  une  île  dans  la  baie  Mackenzie, 
à  l'ouest  de  l'embouchure  de  la  rivière  -Mackenzie.  Le  nid  n'était 
qu'une  dépression  dans  le  sable,  garnie  de  duvet.  Lorsque  l'oie  à 
front  blanc  d'Amérique  vient  d'arriver  dans  le  nord,  la  glace  commence 
seulement  à  fondre  dans  les  lacs,  et  le  terrain  qui  les  entoure  est  en 
grande  partie  couvert  de  neige.  Les  camarines  de  l'année  précédente 
offrent,  à  cette  saison,  de  quoi  se  nourrir  à  cette  espèce,  de  même  qu'à 
la  plupart  des  autres  oiseaux  sauvages.  Cependant  la  saison  de  l'ac- 
couplement est  bientôt  terminée,  et  en  1879  j'ai  trouvé  des  œufs 
de  cette  oie  le  27  mai,  à  l'embouchure  du  Yukon.  A  partir  de 
cette  date  jusqu'à  la  mi-juin  on  peut  trouver  des  œufs  frais;  mais 
dès  cette  dernière  date  les  jeunes  duvetés  commencent  à  paraître. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I47 

Ces  oies  choisissent  comme  lieu  de  nidification  le  bord  herbeux  d'un 
petit  lac,  y  construisent  leur  nid  sur  un  tertre  recouvert  de  mousse 
et  d'herbe,  ou  même  sur  un  petit  plateau  modérément  couvert  d'herbe. 
M.  Dali  les  a  trouvées  couvant  par  bandes  le  long  du  Yukon,  y  pon- 
dant leurs  œufs  dans  un  trou  creusé  dans  le  sable.  Je  les  ai  observées 
aussi  en  train  de  couver  par  couples  répandus  çà  et  là  sur  la  région 
plate  à  l'embouchure  du  Yukon  et  à  St-Michael.  Tous  les  nids  que 
j'ai  examinés  dans  ces  lieux  avaient  chacun  une  légère  garniture 
d'herbe  et  de  mousse  recueillies  par  le  père,  et  sur  ces  matériaux 
le  premier  œuf  est  pondu.  Lorsque  la  couvée  d'œufs  est  presque 
complétée,  la  femelle  arrache  toujours  du  duvet  et  des  plumes  de  sa 
poitrine,  de  façon  que  les  œufs  puissent  reposer  sur  un  lit  mou  et 
chaud  une  fois  que  l'incubation  a  lieu.  Les  œufs  varient  considérable- 
ment quant  à  leur  grosseur  et  à  leur  forme.  Quelques-uns  sont  déci- 
dément allongés,  tandis  que  d'autres  sont  d'un  oval  prononcé.  Quant 
à  leur  couleur  ils  sont  d'un  blanc  mat,  mais,  d'ordinaire,  il  ressemble 
à  un  brun  sale,  les  œufs  se  salissant  dans  le  nid.   (Nelson.) 

Cette  espèce  arrive  à  Point  Barrow,  Alaska,  vers  la  mi-mai,  et, 
pendant  deux  semaines,  elle  s'y  trouve  par  petites  bandes  le  long  des 
lagunes  et  des  petits  étangs  dégelés  sur  la  partie  la  plus  élevée  de  la 
plage.  A  mesure  que  la  neige  disparaissait  de  la  terre  au  commence- 
ment de  juin  ces  oies  se  sont  répandues  par  couples  sur  le  marécage, 
s'y  nourissant  de  temps  en  temps  par  petites  bandes  d'une  demi- 
douzaine  ou  plus  chacune.  Les  œufs  sont  toujours  pondus  sur  ce 
marécage  de  boue  noire,  souvent  sur  le  sommet  d'un  petit  monticule. 
Le  nid  est  garni  de  mousse  trouvée  dans  ces  lieux,  et  de  duvet.  La 
couvée  semble  varier  beaucoup  quant  au  nombre  d'œufs,  car  nous 
en  avons  trouvé  quelques-unes  contenant  quatre  six,  et  sept  œufs, 
tous  dans  un  état  d'incubation  bien  avancée.  Le  dernier  œuf  est 
pondu  généralement  au  milieu  du  nid,  et  on  peut  le  reconnaître  à 
cause  de  la  blancheur  de  sa  coquille  à  moins  que  l'incubation  ne  soit 
trop  avancée,  alors  il  est  souillé  par  les  oiseaux  rentrant  et  sortant. 
{Murdoch) . 

On  a  découvert  les  nids  de  ces  oies  grises  "Gray  Waveys"  en 
nombre  considérable  dans  le  voisinage  de  lacs  d'eau  douce  situés 
dans  des  étendues  boisées,  ainsi  que  le  long  de  la  rivière  Anderson 
jusqu'à  la  mer.  Quelques-uns  ont  été  recueillis  sur  la  côte  Arctique, 
et  plusieurs  autres   sur   des   îles   grosses   et   petites   de   la   baie  de 


14^  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Franklin.  On  a  enlevé,  en  tout,  à  peu  près  une  centaine  de  nids. 
Ceux-ci,  en  chaque  cas,  n'étaient  que  des  cavités  peu  profondes  dans 
la  terre,  et  dans  tous,  soit  observés,  soit  mentionnés,  il  y  avait  plus 
ou  moins  une  garniture  de  foin,  de  plumes  et  de  duvet.  Le  maximum 
d'œufs  trouvés  dans  un  seul  nid  ne  dépassait  jamais  sept.  {Mac- 
farlane). 

171b.    Oie  des  moissons. 

Anser  fabalis. — (Lath). — ^Salvad. — 1895. — 

Cette  espèce  est  accidentelle  dans  le  Groenland.  (Winge)  Sir 
John  Richardson  en  fait  mention,  sous  le  nom  segetum,  comme 
étant  l'une  des  oies  qui,  à  notre  connaissance,  fréquentent  la  région  de 
la  baie  d'Hudson  mais  que  l'on  voit  rarement,  ce  qui  est  dû  au  fait 
qu'elle  ne  s'y  trouve  qu'accidentellement.     (Preble). 

LXVII.     BRANTA   Scopoli.     1769. 
172.     La  bernache  du  Canada. 

Branta  canadensis. — (Linn)  . — Bannister. — 1 870 

La  bernache  du  Canada  est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  la 
Nouvelle-Ecosse  et  le  Nouveau- Brunswick.  Elle  couve  dans  Terre- 
neuve,  le  Labrador,  et  le  nord  de  la  province  de  Québec,  ainsi  que  sur 
les  deux  rives  de  la  baie  d'Hudson  et  sur  l'île  d'Anticosti.  A  ce  dernier 
endroit  l'auteur  l'a  remarquée,  en  août  1883,  par  bandes  de  vieux  et 
de  jeunes,  se  nourrissant  des  baies  d'Empetrum  nigrum  dans  les 
fondrières.  Autant  qu'on  le  sache  cette  espèce  ne  couve  pas,  dans 
l'est,  plus  au  nord  que  le  Labrador.  M.  Spreadborough  l'a  obser- 
vée couvant  le  long  des  deux  côtes  de  la  baie  James. 

Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  dans  toutes  les  parties  d'Onta- 
rio où  on  l'a  observée,  mais  à  l'ouest  elle  couve  depuis  le  Manitoba  et 
la  région  des  Prairies  jusqu'à  la  côte  du  Pacifique.  Quelques  couples 
de  ces  oiseaux  couvent  dans  presque  tous  les  lacs  sur  les  prairies,  oij 
il  y  a  des  îles,  ainsi  que  sur  les  marais  où  l'eau  à  plus  de  trente  pouces 
de  profondeur  au  bord.  En  1898  AL  Spreadborough  a  trouvé  cette 
bernache  couvant  à  Henry  House,  passe  Athabasca.  En  1891  elle 
couvait  dans  les  marais  au  bord  de  la  rivière  Bow,  à  Banff;  en  1885 
dans  les  marais  de  la  Colombia  en  aval  de   Golden,  et  en  1890  près 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I49 

de  Revelstoke,  Colombie  Britannique.  Plus  au  nord  elle  devient  plus 
abondante  et  couve  en  plus  grand  nombre  d'une  extrémité  à  l'autre  de 
la  partie  boisée.  Cette  espèce  n'est  pas  commune  dans  l'Alaska, 
mais  elle  couve  dans  l'intérieur  ainsi  que  partout  dans  la  Colombie 
Britannique.  M.  Brooks  mentionne  le  fait  qu'une  bande  de  bernaches 
du  Canada  hiverne  tous  les  ans  au  lac  Shuswap,  dans  cette  province, 
et  il  dit  aussi  que  l'espèce  est  la  seule  de  toutes  les  oies  qui  couve  dans 
le  district  de  Cariboo. 

Cette  bernache  couve  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  région  boisée 
bordant  le  bassin  du  fleuve  Mackenzie.  On  a  découvert  de  ses  nids 
dans  le  voisinage  de  Fort  Anderson,  et  jusqu'à  la  lisière  de  la  forêt 
sur  les  deux  côtés  de  la  rivière  du  même  nom.  On  n'en  a  pas  remarqué 
un  seul,  ni  sur  les  "Barrens",  ni  sur  la  côte  arctique.  On  a  trouvé 
plusieurs  nids  de  busard  abandonnés  dans  lesquels  il  y  avait  des  fe- 
melles de  cette  espèce  qui  couvaient  leurs  œuls.     (Macfarlane) . 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  vu  plusieurs  nids  de  cette  es- 
pèce; quelques-uns  étaient  par  terre,  tandis  que  d'autres  se  trouvaient 
sur  des  anciens  trous  de  rats  musqués.  Ils  étaient  construits 
d'herbe  et  garnis  de  duvet.  Cette  bernache  couve  de  bonne  heure 
j'en  ai  vu  des  jeunes  pendant  la  première  semaine  de  juin,  mais,  en 
1894,  j'ai  trouvé  aussi  des  œufs  parfaitement  frais  le  9  de  ce  mois. 
{Spreadborough.)  Le  11  mai  1888  on  a  découvert  un  nid  de  cette  es- 
pèce contenant  six  œufs  dont  l'incubation  était  commencée  depuis  à 
peu  près  une  semaine.  L'emplacement  du  nid  était  près  de  la  rivière 
Red  Deer,  Alberta.  Le  11  juin  on  a  remarqué  deux  femelles  avec 
leurs  jeunes,  âgés  d'à  peu  près  une  semaine,  entre  Athabaska  Landing 
et  Fort  McMurray.     (/.  M.  Macoun.) 

La  bernache  du  Canada  est  l'un  des  premiers  oiseaux  à  couver 
dans  la  Saskatchewan  et  l'Alberta.  On  prend  souvent  de  ses 
œufs  pour  les  faire  couver  par  des  poules.  J'ai  vu  des  nichées  de 
jeunes  bernaches  au  lac  Rush,  qui  ont  été  couvées  et  élevées 
par  des  dindes.  Lorsque  la  première  couvée  est  enlevée,  la  femelle 
en  pond  une  autre,  quelques  fois  sur  la  même  île.  Le  25  mai  1893 
j'ai  trouvé  sept  œufs  dans  un  nid  situé  sur  une  île  dans  un  petit  lac  au 
nord  du  lac  Rush.  Une  bernache  du  Canada  a  fait  son  nid  sur 
cette  île  pendant  plusieurs  années.  C'est  un  fait  remarquable  que 
dans  l'Alberta,  cette  espèce  pond  souvent  ses  œufs  dans  les  nids  de 
busards.     M.  Neuman  m'a  envoyé  une  couvée  de  cinq  œufs  qu'il 

78870—11 


150  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

avait  enlevé  d'un  nid  de  busard,  le  25  avril  1896.  Le  nid  était  situé 
à  45  pieds  de  terre  dans  un  cotonnier  mort,  et  il  a  fait  lever  l'oiseau 
et  l'a  tué.     J'ai  une  photographie  du  nid.     (Raine.) 

Cette  espèce  est  l'un  des  premiers  oiseaux  à  arriver  dans  le  nord-ouest. 
En  1894  M.  Spreadborough  l'a  remarquée  à  Medicine-Hat  pour  la 
première  fois  le  7  avril,  et  elle  y  était  commune  au  16  du  mois.  Elle 
semble  ne  pas  avoir  un  lieu  fixe  pour  y  couver,  car  on  l'a  observée 
nichant  dans  les  anciennes  demeures  de  rats  musqués  sur  des  marais, 
sur  des  tas  de  roseaux  desséchés,  dans  les  nids  de  busards,  et  sur  des 
arbres  peu  élevés  au  bord  d'un  cours  d'eau.  A  deux  reprises  elle 
nichait  à  au  moins  quarante  pieds  de  terre  dans  des  arbres;  la 
première  fois  dans  le  nid  d'un  martin-pêcheur,  et  la  deuxième,  dans 
celui  d'un  aigle  à  tête  blanche,  qui  avait  été  abandonné.  Cette 
espèce  couvait  aussi  sur  des  rochers  le  long  de  la  rivière  Mille,  Alberta. 

172a.    La  bernache  de  Hutchin. 

Branla  canadensis  hutchinsii  (Rich.)     Coues.     1872. 

Cette  espèce,  en  compagnie  de  la  bernache  commune,  et  de  l'oie 
blanche,  est  arrivée,  le  6  septembre  1885,  en  grand  nombre  à  Wales 
Sound,  sur  le  détroit  d'Hudson,  mais  quelques  jours  plus  tard  elle  en 
était  partie.  (Payne.)  Elle  se  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie 
d'Hudson.  {Dr  R.  Bell.)  Plusieurs  bandes  d'oies,  que  l'on  a  classi- 
fîées  comme  appartenant  à  cette  espèce,  ont  été  remarquées  sur  les 
Barren  Grounds  près  de  la  Pointe  Hubbard.  (Preble.)  Cette  ber- 
nache se  voit  en  nombre  pendant  l'automne  aux  alentours  de  Fullerton 
sur  la  baie  d'Hudson.  (A.  P.  Low.)  Elle  est  rare  au  printemps  et 
à  l'automne  dans  le  sud  de  l'Ontario.  Le  19  octobre  1905  on  en  a  pris 
une  femelle,  à  Toronto.     (/.  H.  Fleming.) 

Cette  espèce  est  commune  au  printemps  et  à  l'automne  dans  le 
Manitoba.  {E.  T.  Selon.)  Depuis  quelques  années  elle  est  de- 
venue assez  nombreuse  à  Aweme,  Manitoba,  y  remplaçant,  jusqu'à 
un  certain  point,  la  bernache  du  Canada.  Vers  la  fin  septembre 
elle  descend  dans  les  chaumes,  mais  s'en  va  aussitôt  que  les  petits  lacs 
sont  gelés.  (Criddle.)  On  a  remarqué  cette  bernache  par  petites 
bandes  au  lac  Deep,  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première 
fois  le  29  avril.  Elle  n'y  est  jamais  devenue  commune,  et  en  était  com- 
plètement disparue  au  15  mai.  (Spreadborough.)  Elle  est  très  com- 
mune autour  des  rives  de  la  mer  actique  ainsi  que  sur  ses  îles,  mais  en 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I5I 

été  elle  ne  fréquente  pas  les  lacs  d'eau  douce  de  l'intérieur.  (Richard- 
son.)  Cette  espèce  est  très  commune  dans  l'Alaska,  y  couvant  en  abon 
dance  dans  le  delta  du  Yukon,  et  dans  la  direction  du  nord.  MM. 
Fannin  et  Brooks  disent  qu'elle  abonde  au  printemps  et  à  l'automne 
comme  oiseau  migrateur,  et  qu'elle  hiverne  sur  la  côte  de  la  Colom- 
bie-Britannique. Le  premier  déclare  qu'elle  y  habite,  mais  M. Brooks 
dit  que  ce  n'est  que  les  oiseaux  non  reproducteurs  qui  y  restent. 

Notes  sur  la  reproduction.  —  On  a  trouvé  plus  de  cinquante 
nids  de  cette  espèce  sur  l'Anderson  inférieure  ainsi  que  sur  les  côtes 
et  les  îles  de  la  mer  Arctique.  Ils  se  composaient  de  foin  sec,  de  plu- 
mes, et  de  duvet,  et  presque  tous  se  trouvaient  par  terre.  La  cou- 
vée consiste  généralement  de  six  œufs.  {Macjarlane.)  On  a  observé 
cette  bernache  en  train  de  couver,  à  la  fin  de  juin,  sur  l'île  Southamp- 
ton.  Son  nid  est  situé  sur  le  terrain  marécageux  ,et  se  compose  de 
mousse  et  d'herbe.     {A.  P.  Low.) 

M.  Dali  dit  que  dans  l'Alaska,  elle  choisit  des  lieux  sur  le  sommet  des 
côtes  pour  y  nicher.  Le  15  juin  il  a  recueilli  des  œufs,  et  le  10  juillet, 
obtenu  des  jeunes  oiseaux  sans  plumes.  Les  habitudes,  et  les  notes 
se  rapportent  à  cette  espèce,  ainsi  que  sa  manière  ordinaire  de  se 
conduire,  sont  précisément  les  mêmes  que  chez  "5.  minima",  de  sorte 
qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  ici  allusion  spécialement  à  cela. 
(Nelson.) 

172b.    La  bernache  à  joues  blanches. 

Branta  canadensis  occldentalis  (Baird)  Ridgw.     1885. 

Pendant  mon  séjour  sur  la  côte  Behring,  je  n'ai  pas  remarqué  cette 
espèce,  et,  comme  on  a  examiné  des  centaines  de  spécimens  des  deux 
autres  espèces  de  la  même  famille,  et  à  St-Michael,  et  à  l'embouchure 
du  Yukon,  il  semble  évident  que  celle-ci  se  voit  dans  l'Alaska  comme 
oiseau  migrateur  où  qu'elle  ne  s'y  trouve  pas  du  tout.  M.  Dali 
mentionne  la  prise  de  quelques  spécimens  à  Sitka.  (Nelson.)  Cette 
bernache  est  beaucoup  plus  rare  que  celle  du  Canada,  dans  la  vallée 
du  Fraser  inférieure.  (Brooks.)  Elle  se  voit  dans  la  région  de  la 
côte  du  Pacifique,  depuis  Sitka  en  allant  au  sud,  en  hiver,  jusqu'à  la 
Californie.     (A.  0.   U.  List.) 

78870—11^ 


152  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

172c.    L'oie  à  caquetage. 

Branta  Canadensis  minima — ridgw.     1885. 

MM.  Nelson  et  Turner  déclarent  tous  deux  que  cette  espèce  est 
l'oie  la  plus  répandue  dans  l'Alaska.  MM.  Fannin  et  Brooks  disent 
qu'elle  passe  l'hiver  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  bernache  abonde,  pendant 
la  saison  de  la  reproduction,  dans  le  district  du  Yukon  supérieur, 
dans  le  delta  de  ce  fleuve,  et  au  sud  jusqu'à  la  région  de  la  baie  Bristol. 
Elle  y  reste  jusqu'à  environ  le  premier  octobre,  tandis  que  sur  les 
îles  Aléoutiennes,  elle  ne  s'en  va  qu'au  milieu  de  novembre.  Cette 
espèce  n'hiverne  dans  aucune  partie  de  l'Alaska.  Les  œufs  varient 
de  sept  à  treize  ;  ils  sont  déposés  dans  un  nid  négligemment  construit 
d'herbes  sèches  et  de  quelques  plumes.  Les  jeunes  oiseaux  restent 
avec  le  mâle  et  la  femelle  jusqu'à  ce  que  ces  derniers  commencent 
à  muer;  c'est-à-dire  au  20  août,  et,  à  cette  date,  les  petits  sont  ca- 
pables de  voler.  L'espèce  se  nourrit  principalement  de  baies  du 
"Vaccinium".     {Turner.) 

Beaucoup  de  ces  oiseaux  pondent  leurs  œufs  à  la  dernière  semaine 
de  mai.  Ils  trouvent  un  endroit  où  ils  creusent  une  légère  dépression 
au  milieu  d'une  toufife  d'herbe,  ou  sur  un  petit  monticule,  situés 
sur  le  bord  herbeux  d'un  étang.  Cette  dépression  est  peut-être 
garnie  d'une  légère  couche  d'herbes,  et  plus  tard  les  œufs  au  nombre 
de  cinq  à  huit  y  sont  pondus.  Ceux-ci  sont,  en  moyenne,  plus  petits 
que  ceux  des  autres  oies,  l'espèce  étant  plus  petite  que  les  autres  de 
sa  race.  A  mesure  que  les  œufs  sont  pondus,  la  femelle  garnit  le 
nid  de  plus  en  plus  avec  des  plumes  arrachées  de  son  estomac  jus- 
qu'à ce  qu'ils  reposent  sur  un  lit  de  duvet.  Lorsqu'ils  sont  premiè- 
rement pondus  les  œufs  sont  blancs,  mais,  au  commencement  de 
l'incubation,  ils  sont  devenus  souillés.  La  femelle  généralement 
s'accroupit  bas  sur  le  nid  jusqu'à  ce  qu'un  intrus  s'approche  à  une 
distance  d'à  peu  près  une  centaine  de  verges  lorsqu'elle  s'en  va  furti- 
vement dans  l'herbe,  ou  s'envole  silencieusement  près  de  terre  ne 
donnant  aucun  cri  d'alarme  qu'au  moment  où  elle  est  bien  éloignée 
du  nid.  Les  jeunes  sont  éclos  à  partir  de  la  mi-juin,  jusqu'à  la 
mi-juillet.     (Nelson.) 


I 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I53 

173.     La  bernache. 

Branta  hernicla  (linn)  scopoli.     1799 

On  dit  qu'elle  ne  couve  pas  au  Groenland  plus  bas  que  la  latitude 
de  70°,  mais  elle  couve  en  grand  nombre  dans  les  régions  arctiques. 
C'est  un  des  premiers  oiseaux  de  passage  à  visiter  l'île  d'Ellsmere. 

On  a  trouvé  leurs  nids  aux  petites  îles  maritimes  et  fluviales  et 
sur  les  grandes  prairies.  {E.  Bay.)  Cette  espèce  couve  en  grand 
nombre  sur  le  littoral  et  aux  îles  de  la  baie  d'Hudson  et  des  mers 
arctiques,  on  la  voit  rarement  dans  l'intérieur.     (Richardson.) 

Cette  espèce  émigré  en  grande  abondance  sur  tout  le  littoral  de 
l'Atlantique  plus  au  nord  du  détroit  d'Hudson.  Elle  encombre 
l'entrée  de  toutes  les  baies  et  se  nourrit  quelquefois  d'algues,  principale- 
ment du  genre  d'Ulva.  On  la  rencontre  aussi  en  grand  nombre  sur  le 
St-Laurent  et  on  l'a  déjà  vue  sur  l'Ottawa,  à  une  distance  d'environ 
trente  milles  en  aval  de  la  ville.  Elle  est  accidentelle  sur  le  lac 
Ontario,  et  elle  fait  rarement  des  migrations  dans  l'Ouest  d'Ontario. 
On  la  voit  parfois  dans  le  Manitoba,  mais  jamais  à  l'ouest  de  cette 
province. 

Le  13  décembre  1903,  j'aperçus  un  groupe  de  six  bernaches  com- 
munes, tout  près  de  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver,  qui  se  tinrent 
à  l'écart  d'un  grand  nombre  de  bernaches  communes  noires,  dans 
le  port;  après  beaucoup  de  peine,  j'arrivai  à  en  tuer  une,  que  j'ai 
trouvée  être  une  femelle  adulte  de  l'espèce  de  l'Atlantique.  Les 
autres  étaient  sans  doute,  un  vieux  mâle  et  trois  jeunes  de  la  même 
espèce,  car  elles  avaient  toutes  le  plumage  très  clair.  Le  spécimen 
que  j'ai  obtenu  était  tout  à  fait  du  type  d'une  bernache,  avec  le  cou 
irrégulier,  la  poitrine  noire  et  bien  accentuée,  contre  le  gris  pâle, 
des  parties  inférieures.  Elle  était  fort  grasse.  Je  me  suis  rendu 
compte  depuis  que  la  bernache  commune  de  l'est  est  un  oiseau  qui 
émigré  assez  souvent  sur  le  littoral  du  pacifiqu.  Depuis  que  j'ai 
tué  le  premier  spécimen  de  ces  oiseaux,  j'ai  eu  l'occasion  d'en  tuer 
sept  autres,  et  j'ai  vu  un  nombre  de  petits  groupes,  qui,  en  général, 
se  séparent  des  bernaches  communes  noires.  J'imagine  que  proba- 
blement huit  pour  cent  des  bernaches  communes  dans  la  baie  de 
Comox  appartiennent  aux  espèces  de  l'est.  Je  n'ai  tué  qu'une  fois 
des  oiseaux  des  deux  espèces  dans  un   même  groupe.     On  ne  voit 


154  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

aucune  disposition  de  s'assimiler,  à  moins  qu'on  puisse  considérer 
la  réunion  des  taches  du  cou  d'une  des  bernaches,  comme  indiquant 
l'assimilation.  Il  s'agissait  d'un  mâle  adulte,  qui,  à  tous  les  autres 
points  de  vue  était  une  bernache  type  et  dont  le  collier  était  à  peine 
joint  par  les  plus  légères  taches  blanches.     (Brooks.) 

173a.    La  bernache  commune. 

Branta  hernicla  glaiicogastra  (brehm). 

Elle  habite  la  partie  la  plus  septentrionale  de  l'Amérique  du  nord 
{Liste  A.O.U.,  Sème  supplément.)  M.  le  docteur  Coues  {The  Auk,  vol. 
xiv,  p.  207)  donne  des  raisons  assez  claires  pour  qu'on  puisse  considérer 
cet  oiseau  comme  une  sous-espèce  de  mérite.  Elle  couve  dans 
l'Amérique  Arctique  depuis  la  côte  ouest  du  Groenland  jusqu'aux 
îles  de  Parry  et  au  nord  à  partir  de  la  latitude  73°,  aussi  loin  qu'il  existe 
du  terrain. 

174.    La  Bernache  commune  noire. 

Branta   nigricans  (Lawr.) — Bannister.     1870. 

Vers  le  milieu  du  mois  de  mai,  cette  oie  se  trouve  à  l'embouchu- 
re du  Yukon,  et,  après  une  semaine,  ou  dix  jours,  elle  passe  au  nord 
pour  la  couvaison.  Son  terrain  de  reproduction  est  situé  bien  au  nord. 
Pendant  le  voyage  du  Curwin  en  l'été  de  1881,  nous  l'avons  rencontrée 
pour  la  première  fois  dans  les  environs  de  Point  Barrow,  où  les  Es- 
quimaux en  avaient  apporté  à  bord  en  grande  quantité.  {Nelson.) 
Vers  le  milieu  du  mois  de  mai,  ces  oiseaux  s'en  vont  en  masse  vers 
le  nord  entre  l'île  St-Michael  et  l'île  Stewart.  On  les  voit  rarement 
à  l'automne,  car  ils  passent  à  travers  l'intérieur,  en  allant  vers  le 
sud.  {Turner.)  Cet  oiseau  se  montre  à  la  fin  de  la  migration  prin- 
cipale des  poules  d'eau,  mais  en  nombres  insignifiants.  Quelques  spéci- 
ment  attendent  pour  la  couvaison  et  on  les  voit  voler  autour  des  marais 
pendant  le  mois  de  juin.  Après  le  milieu  du  mois  d'août  ces  bernaches 
commencent  à  voler  à  travers  l'isthme  de  Pergmiak,  en  allant  à  l'ouest 
tout  le  long  du  littoral  de  la  baie  d'Elson,  ensuite  elles  continuent  leur 
chemin,  jusqu'à  l'océan  et  de  là  elles  suivent  le  littoral,  en  descendant 
au  sud.  {Murdoch.)  La  bernache  commune  noir  hiverne  en  grand 
nombre  sur  les  côtes  de  l'île  de  Vancouver  et  de  la  Colombie- 
Britannique.  {Fannin.)  Elle  se  voit  en  grand  nombre  à  Douglas 
(C.B.)     J'en  ai  vues  environ  trois  cents,  spéciments  le  20  avril  1906, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  I55 

sur  la  plage  à  marée  basse.     Toutes  étaient  disparus  au   ler  mai. 
{Spreadborough.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  de  cet  oiseau  se  trouve  dans 
la  terre,  un  peu  marécageuse.  Il  est  une  simple  dépression,  remplie 
de  plumes,  dans  lesquelles  la  bernache  cache  complètement  ses  œufs 
quant  elle  sort  du  nid.  Parfois  elle  commence  à  couver  quatre  œufs 
et  parfois  elle  en  pond  jusqu'à  six.     (Murdoch.) 

175.  La  Bernache.  (L'oie  bernache). 

Branta    leucopsis  (Bechst.)     Bannister.     1870. 

On  la  voit  fréquemment  à  Julianshaab  à  l'automne,  et  il  peut 
arriver  qu'elle  couve  au  Groenland;  on  entend  parler  d'elle  sur  les 
côtes  de  l'est.  Richardson  constate  qu'on  la  voit  rarement  et  acci- 
dentellement dans  la  baie  d'Hudson.  La  collection  du  Musée  des 
Etats-Unis  a  été  enrichie  d'un  spécimen,  trouvé  tout  près  de  Rupert 
House,  baie  James,  par  M.  Bernard  R.  Ross.     {Prehle.) 

LXVIIL     PHILACTE   CANAGICA    (Sevast)    Bannister.     1870. 

176.  L'oie  dite  "Empereur". 

Un  spécimen  a  été  tué  à  Chemainus  sur  l'île  de  Vancouver  au  mois 
de  décembre  1884.  {Fannin.)  Cette  oie  est  peut-être  l'espèce  la 
plus  remarquable  parmi  les  oiseaux  variés  qui  se  trouvent  en  Alas- 
ka. L'étendue  limitée  de  ses  migrations,  l'espace  étroit  qu'elle  occupe 
comprenant  seulement  la  superficie  entourée  au  sud  par  les  îles 
Aléoutiennes,  et  au  nord  par  le  détroit  de  Behring,  et  le  peu  de  ren- 
seignements que  nous  avons  sur  son  compte,  m'ont  porté  à  l'étudier 
pendant  mon  séjour  à  St-Michael.  (Nelson.)  L'habitat  de  cette 
oie  est  strictement  celui  du  littoral  maritime,  elle  ne  fréquente  que  les 
écueils,  les  rochers,  les  battures  d'eau  de  mer  et  l'eau  saumâtre  des  la- 
gunes sur  le  littoral  du  continent.  Elle  ne  se  trouve  jamais  dans  les 
endroits  d'eau  douce,  sauf  ceux  attenant  à  la  mer,  tel  que  le  delta 
du  bas-Yukon,  l'embouchure  du  fleuve  Kuskoquin  et  les  barrages 
à  coté  de  l'embouchure  du  fleuve  Muskagak.  {Turner.)  Elle  vient 
régulièrement  aux  îles  Pribilof,  en  été,  mais  elle  n'y  couve  pas 
{Townsend.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  22  mai,  mon  chasseur  Eskimo 
m'apporta  le  premier  spécimen  de  cette  espèce,  un  mâle  magnifique 


156  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

à  plumage  exquis.  A  partir  de  ce  temps-là,  elle  est  devenue  de 
plus  en  plus  commune,  jusqu'au  premier  juin  lorsqu'elle  arriva 
en  grand  nombre.  Bientôt  après  son  arrivée,  elle  commença  à 
s'apparier  et  on  la  voyait  voler  par  couples.  En  volant  elle  se  ren- 
dait rarement  à  la  hauteur  de  vingt  à  trente  yards,  et  souvent 
elle  se  tenait  tout  près  de  terre.  Au  commencement  du  mois  de 
juin  elle  commença  a  pondre  sur  les  îles  plates  et  marécageuses, 
contigûes  à  la  mer.  Elle  nicha  en  plus  grand  nombre  sur  les 
marais  salants,  à  proximité  de  ses  pâturages  et  on  trouva  souvent 
ses  œufs  parmi  les  débris  du  bois  flottant,  an-dessous  du  niveau 
de  la  plus  haute  marée.  Des  couples  détachés  furent  découverts 
plus  loin  dans  l'intérieur,  en  train  de  nicher  dans  les  prairies  marécageu- 
ses, fréquentées  aussi  par  d'autres  espèces  d'oie;  mais  sur  les  battures, 
près  de  la  marée,  l'oie  «Empereur»  habitait  seul.  On  trouvait  dans  la 
plupart  des  nids,  de  trois  à  cinq  œufs,  bien  qu'un  nid  pour  être  bien 
garni,  doive  contenir  de  cinq  à  huit  œufs.  Lorsque  le  nombre  d'œufs 
devenait  complet,  la  mère  faisait  un  nid  d'herbes  fines,  de  feuilles  et 
de  plumes  tirées  de  sa  poitrine.  En  général,  lorsqu'elle  fut  chassée 
de  ses  œufs,  la  femelle  s'envola  et  tomba  un  peu  plus  loin  à  une  distance 
d'un  demi  mille  du  nid,  en  ne  montrant  que  peu  d'inquiétude. 
(Nelson.) 

LXIX.     DENDROCYGNA  Swainson.     1837. 
178.    La  canard  fauve. 

Dendrocygna  fulva  Gmel.)     Burmeister.     1856. 

Il  y  a  dans  le  «Canadian  Naturalist  &  Geologist»,  vol.  VI,  1861,  p. 
334  de  bonnes  traces  du  fulvous  tree-ducks  dans  la  Colombie-Bri- 
tannique. Dans  un  article  intitulé  ((Recollections  of  the  Swans  & 
Geese  of  Hudson  Bay»  M.  Georges  Barnston  dit: 

((Deux  petites  espèces  de  l'habitat  du  sud-ouest,  le  Dendrocygna 
aiitiimnalis  et  le  D.  fulva,  ne  viennent  jamais  au  nord,  à  ma  connais- 
sance. Je  n'ai  jamais  vu  la  première,  mais  j'en  ai  tué  un  d'une  paire 
de  la  dernière  au  bord  de  la  Colombia,  en  amont  d'Okanagan.  Cet 
endroit,  je  pense,  doit  être  la  limite  de  ses  voyages  au  nord,  et  je  crois 
qu'elle  ne  s'est  jamais  montrée  à  l'est  de  la  grande  hauteur  rocheuse. 
Ces  deux  espèces  de  belles  petites  oies  ne  viennent  jamais  à  la  baie 
d 'Hudson,     (/.  H.  Fleming.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX     CANADIENS.  I57 

Au  mois  de  septembre  1905  M.  J.  S.  Rollins  vu  onze  canards  fau- 
ves aux  battures  tout  près  de  New  Alberni,  île  de  Vancouver,  et  en  a 
tué  cinq.  Un  spécimen  se  trouve  au  Musée  provincial  de  Victoria. 
{Spreadboroiigh.) 

LXX.     OLOR  Wagler.     1832. 

179.  Le  cygne  aux  huées. 

Olor  cygnus    (linn)  Bonaparte.     1856. 
On  le  voit  parfois  au  sud  du  Groenland.     {A.O.U.  Liste.) 

180.  Le  cygne  d'Amérique. 

Olor  columbianus    (ord)  stejn.     1882. 

Cette  espèce  est  rare  et  ne  visite  qu'accidentellement  le  littoral 
de  l'Atlantique,  à  partir  de  Terre-Neuve  en  allant  vers  le  sud.  Elle 
fréquente  parfois  le  fleuve  et  le  golfe  St-Laurent,  et  elle  est  commune 
sur  le  lac  Erié  et  sur  tous  les  grands  lacs  en  général.  On  a  vu  et  pris 
ces  oiseaux  migrateurs  dans  toutes  les  parties  du  Manitoba,  et  aussi 
à  l'ouest  à  travers  la  prairie.  Selon  toute  apparence,  ce  cygne  ne 
couve  pas  au  sud  du  cercle  arctique. 

Cette  espèce  couve  sur  le  littoral  de  la  mer  arctique,  au  nord 
du  cercle  arctique,  et  on  ne  la  voit  à  l'intérieur  que  comme  migrateur. 
(Richardson.)  Les  cygnes  d'Amérique  visitent  les  rivages  ouest 
de  la  baie  d'Hudson  en  grand  nombre,  en  été  et  à  l'automne, 
et  ils  s'y  présentent  par  milliers,  faisant  un  bel  et  imposant  spectacle 
pendant  ses  visites  semestrielles.  La  grande  étendue  du  fleuve 
Churchill,  près  de  son  embouchure,  est  un  de  leur  endroit  favori. 
{Prehle.)  MM.  Nelson  et  Turner  tous  deux  parlent  de  cet  oiseau 
comme  étant  une  espèce  commune  en  Alaska.  M.  Turner  dit  qu'il 
émigré  vers  le  milieu  d'octobre,  et  en  ce  moment-là,  la  migration 
est  toujours  au  nord  de  l'île  St-Michael  et  se  dirige  vers  l'entrée  du 
détroit  de  Norton.  De  cet  endroit  il  arrive  au  fleuve  Yukon, 
qu'il  monte  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses.  Il  est  commun  dans 
la  Colombie-Britannique,  et,  d'après  M.  Fannin,  fréquente,  pendant 
l'été,  quelques  parties  de  l'intérieur  du  continent.  On  a  emporté  des 
jeunes  oiseaux  à  l'île  de  Vancouver.  M.  Brooks  constate  qu'un 
cygne,  probablement  semblable  au  précédent,  hiverne  aux  endroits 


158  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

qui  lui  conviennent  dans  le  district  d'Okanagan.     (Colombie-Britanni- 
que.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  cygne  d'Amérique  est  commun 
sur  l'île  de  Southampton  dans  la  baie  d'Hudson,  aihsi  que  sur  les 
plaines  au  nord  de  la  baie  Répuise.  Il  couve  dans  les  terrains  bas 
et  aux  endroits  où  se  trouvent  des  lacs.  Les  nids,  construits  d'al- 
gues, d'herbe  et  de  mousse,  sont  bien  visibles.  Ils  sont  très 
volumineux.  Ils  mesurent,  à  la  base,  un  mètre  de  large,  et  s'élèvent 
à  une  hauteur  de  18  pouces,  en  se  rétrécissant  de  façon  que  l'ouver- 
ture au-dessus  n'a  que  18  pouces  de  diamètre.  (A.  P.  Low.)  Cette 
espèce  construit  son  nid  par  terre,  et  habituellement  celui-ci  con- 
tient cinq  œufs;  on  a  découvert  plusieurs  de  ces  nids  sur  le  littoral 
et  aux  îles  des  baies  de  Franklin  et  Liverpool,  dans  l'océan  Arctique. 
{Macfarlane.)  Les  oiseaux  arrivent  sur  le  littoral  individuellement 
ou  en  petits  groupes,  et  tout  de  suite  ils  s'en  vont  aux  lieux 
qu'ils  fréquentent  en  été.  A  Nulato,  M.  Dali  les  a  trouvés 
en  train  de  pondre  avant  le  21  mai,  mais  sur  le  littoral  je 
n'ai  jamais  eu  connaissance  qu'on  ait  enlevé  leurs  œufs  avant 
avant  le  30  mai.  M.  Dali  nie  qu'ils  pondent  deux  œufs,  mais 
ceci  doit  vouloir  indiquer  un  nid  particulier,  car  le  nombre 
habituel  s'élève  de  trois  à  six.  Le  nid  se  trouve  ordinairement  sur  une 
petite  île  dans  un  petit  lac  solitaire,  ou  sur  un  banc  bien  arrondi 
tout  près  des  bords  d'un  étang.  Les  œufs  sont  pondus  dans  une 
dépression,  faite  dans  des  débris,  recueillis  par  les  oiseaux  aux  alentours 
du  nid.  Ce  nid  est  construit  d'herbe,  de  mousse  et  de  feuilles  sèches, 
et  souvent  paraît  volumineux.  Le  14  juin  1880,  on  aperçut  un 
cygne  s'envoler  du  côté  d'un  petit  étang  marécageux  tout  près  de 
l'île  St-Michael,  et  un  examen  minutieux  nous  révéla  finalement 
son  nid.  Les  œufs  étaient  complètement  cachés  dans  la  mousse 
détachée,  qui  se  trouvait  autour  de  l'endroit  et  dans  laquelle  l'oiseau 
avait  fait  une  dépression  en  arrachant  la  mousse,  et  en  l'arrangeant 
à  cette  fin.  L'emplacement  fut  choisi  et  arrangé  avec  une  telle  habi- 
leté, que  je  l'avais  passé  en  le  cherchant,  lorsqu'un  de  mes  chasseurs 
indigènes,  qui  était  en  arrière,  m'appela,  et,  faisant  passer  son  bâton 
à  travers  la  mousse,  me  fit  voir  les  œufs.  (Nelson.)  J'ai  une  couvée 
de  quatre  œufs  pris  le  15  juin  1905  sur  le  continent  en  face  de  l'île 
Herschell  par  le  révérend  C.  E.  Whittaker.  Le  nid  était  composé  d'une 
quantité  de  mauvaises  herbes  et  avait  une  dépression  sur  le  sommet, 
garnie  de  plumes  et  de  duvet.     (Raine.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  I59 

181.    Le  cygne   "trompette". 

Olor  huccinator  (rich.)   wagler.     1832. 

On  voit  parfois  des  oiseaux  errants  de  cette  espèce  sur  le  lac 
Ste-CIair  ainsi  que  sur  la  côte  nord  du  lac  Erié,  et,  sans  doute  on 
doit  les  trouver  sur  le  lac  Ontario,  mais  certains  observateurs  par- 
lent de  l'espèce  comme  étant  le  cygne  d'Amérique. 

\ 

Le  cygne  trompette  vole  quelquefois  au  printemps  au-dessus  du 

Manitoba,  à  une  hauteur  bien  élevée.  On  le  trouve  en  plus  grande 
abondance  à  l'automne.  M.  Spreadborough  n'en  a  remarqué  que 
quelques  spécimens  à  Indian  Head  (Sask.),  au  milieu  d'avril  1892.  On 
le  vit  passer  au-dessus  de  Revelstoke,  Colombie-Britannique  du  18  au 
20  avril  1890.  C'est  le  plus  commun  des  cygnes  dans  l'intérieur  des 
territoires  du  Nord-Ouest. 

II  couve  au  sud  jusqu'à  la  latitude  61°,  mais  principalement  en 
dedans  du  cercle  Arctique,  et,  dans  ses  migrations,  il  précède 
les  oies  de  quelques  jours.  (Richardson.)  Sir  John  Richardson  décri 
un  spécimen  qui  a  été  tué  dans  la  baie  d'Hudson.  M.  Barnston  parle 
de  la  couvaison  de  cygnes  tout  près  du  fort  East  Maine,  dans  la 
baie  James,  et  il  raconte  aussi  qu'on  lui  avait  apporté  des  œufs 
d'un  nid  qui  se  trouvait  aux  bords  d'un  lac  près  de  Norway 
House.  Ses  observations  se  rapportent  probablement  à  cette  espèce, 
car  elle  a  l'habitude  de  couver  plus  au  sud  que  le  cygne  d'Amérique, 
surtout  dans  l'intérieur.  (Preble.)  Le  cygne  trompette  se  trouve 
au  nord  jusqu'au  cercle  arctique,  et  il  couve  aux  bords  du  fleuve 
Mackenzie.  (Ross.)  Il  se  montre  rarement  en  Alaska,  d'après  MM. 
Fannin  et  Brooks,  il  est  assez  commun  dans  le  nord  de  la  Colombie- 
Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  trouvé  quelques  nids  de 
cette  espèce  dans  les  «Barren  Grounds»,  ainsi  que  sur  des  îles,  dans  la 
baie  de  Franklin.  Sur  la  plage  on  en  avait  enlevé  un  dans  lequel  se 
trouvaient  six  œufs.  Il  était  construit  d'une  quantité  de  foin,  de  duvet 
et  de  plumes,  le  tout  mêlé  ensemble,  et  de  cette  façon,  en  général, 
furent  construits  les  nids  des  deux  espèces  de  cygnes.  {Macfarïane.) 
Un  couple  est  restée  au  lac  Sumas  (Colombie-Britannique)  pendant 
tout  l'été  de  1891,  et  il  y  a  des  cygnes  apparement  de  cette  espèce, 
qui  hivernent  sur  le  lac  d'Okanagan  dans  la  même  province 
Quelques  spécimens  de  cette    espèce    couvent    dans    le    nord     de 


l60  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Chilcoten,  (Colombie-Britannique  Anglaise.)  (Brooks.)  Elle  couve 
parfois  dans  la  Saskatchewan,  bien  que  ses  lieux  préférés  pour  la 
reproduction  se  trouvent  plus  au  nord.  On  trouva  un  couple  de 
cette  espèce  en  train  de  couver  au  lac  Buffalo,  dans  la  province 
d'Alberta,  le  7  avril  1891.  Il  y  avait  cinq  œufs  dans  le  nid.  Dans 
la  description  du  nid  que  nous  donne  M.  Spaulding,  il  paraît  qu'il  a 
un  mètre  de  large,  aussi  qu'il  est  construit  de  gazon,  d'herbe  et  de 
joncs,  le  tout  garni  de  plumes  et  de  duvet.  M.  Sanderson,  qui  a 
vécu  toute  sa  vie  dans  la  Saskatchewan,  nous  dit  que  les  cygnes 
sauvages  avaient  l'habitude  de  couver  sur  quelques-uns  des  lacs 
avant  l'arrivée  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique.  Le  dernier 
nid  qu'il  trouva  a  été  découvert  au  printemps  de  1885,  pendant 
la  rébellion  du  Nord-Ouest.  Ce  fut  au  lac  Sounding  (Sask.)  ;  il  y 
avait  quatre  œufs  frais  dans  le  nid.     (Raine.) 

L'Ordre    û'HERODIONES.     Hérons,   Cigognes,  ibis, 

Etc. 

Famille  XV.     IBIDID^   Ibises. 
LXXL     PLEGADIS   Kaup.     1829. 

186.  L'Ibis  luisant. 

Plegadis  autumnalis     (Hasselq).     Stein     1885. 

Une  bande  d'Ibis  luisants  courut  la  bouline  et  monta  le  littoral  en 
allant   au   nord   jusqu'au   port   Coventry  dans  la  Nouvelle- Ecosse. 

(Dou'iis) . 

M.  John  Bâtes  tua  deux  spécimens  à  la  fin  de  mai  1857,  sur  une 
crique  tout  près  de  la  puissance  hydraulique,  à  Hamilton.  Ce  sont 
les  seuls  oiseaux  de  cette  espèce  que  l'on  ait  jamais  vus  dans 
l'Ontario.     {Mcllwraith). 

187.  L'Ibis  luisant  à  front  blanc. 

Plegadis  guarauna.     (Linn).     Ridgw.     1878. 

On  trouve  cette  espèce  seulement  comme  oiseau  errant  rare  dans 
la  Colombie-Britannique.  L'on  n'a  obtenu  jusqu'à  présent  que  deux 
spécimens  dans  cette  province,  l'un  sur  l'île  de  Sait  Spring,  golfe  de 
Géorgie,  l'autre  à  l'embouchure  du  fleuve  Fraser.     (Fannin). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  l6l 

LA    Famille    XVI.     ARDEID^ï:.     Hérons,    Butors,    etc. 

LXXII.     BOTAURUS.     Hermann.     1783. 
190.     Le  butor  d'Amérique. 

Botaunis  lentiginosus     (Montag)     Steph:     1819. 

Cette  espèce  n'est  qu'un  oiseau  errant  au  Groenland,  mais  elle 
émigré  en  été  à  Terre-Neuve  et  au  Labrador.  Elle  couve  sur 
l'île  du  Prince-Edouard,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nouveau- 
Brunswick,  dans  les  provinces  de  Québec  et  d'Ontario  ainsi  qu'au 
nord  jusqu'à  la  baie  d'Hudson,  partout  où  les  lieux  lui  conviennent. 

Dans  l'ouest  le  butor  d'Amérique  devient  plus  nombreux  et  se 
trouve  d'habitude  depuis  le  Manitoba  jusqu'au  littoral  du  Pacifi- 
que. On  ne  le  voit  jamais  par  bandes,  mais  il  se  trouve  dans  les 
marais  et  dans  les  ruisseaux  pleins  de  mauvaises  herbes.  Spread- 
borough  l'a  découvert  dans  beaucoup  de  marais  entre  le  lac  Lesser 
Slave  et  le  débarcadère  de  la  rivière  à  la  Paix  (Atha.)  Sir  John 
Richardson  constate  qu'il  est  commun  dans  l'intérieur  jusqu'au 
cinquante  huitième  parallèle,  et  M.  Bernard  Ross  dit  qu'il  descend  le 
fleuve  Mackenzie  jusqu'à  la  mer  arctique.  Quoiqu'il  soit  commun 
dans  la  Colombie-Britannique  et  qu'il  couve  dans  cette  province, 
nous  n'avons  jamais  entendu   parler  de  sa  présence  dans  l'Alaska. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  couple  de  ces  oiseaux  couve 
tous  les  ans  dans  la  baie  d'Ashbridge,  à  Toronto  (Ont).  Cette  espèce 
pond  cinq  œufs,  quelquefois  six.  {Raine)  Cette  espèce  couve  dans 
les  marais  du  côté  nord  du  lac  McKay,  à  Ottawa,  et  aussi  dans  les 
marais  de  la  ferme  expérimentale.  {W.  T.  Macoiin).  Deux  nids 
furent  découverts  par  moi-même,  cacjiésc  omplètement  par  de  mau- 
vaises herbes  tout  près  des  marais.  Les  nids,  qui  étaient  plats, 
furent  construits  de  joncs  et  ils  mesurèrent  onze  pouces  de  large. 
{Garneau). 

J'ai  déjà  vu  le  nid  de  cette  espèce  quatre  fois  dans  le  comté  de  Leeds 
Ontario.  L'oiseau  pond  ses  œufs  bien  régulièrement  vers  le 
24  mai,  et  selon  toute  apparence  il  ne  semble  que  peu  influencé  par  la 
saison,  comme  dans  le  cas  du  grand  plongeon.  Il  aime  mieux  rester 
aux  mêmes  endroits  tous  les  ans,  lors  même  que  ses  œufs  seraient  en- 
levés.    Les  trois  premiers  nids    que  j'ai    trouvés  furent  construits 


l62  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

aux  bords  de  petits  étangs,  dans  un  pré  qui  était  presque  complètement 
entouré  d'arbres.  Ils  furent  construits  dans  l'un  ou  l'autre  des  deux 
étangs  pendant  trois  années  consécutives.  Ces  nids  se  trouvèrent 
parmi  les  accroissements  de  joncs  de  l'année  précédente,  et,  dans 
un  cas  même  ils  flottaient  sur  l'eau  qui  était  deux  pieds  de  profondeur. 
Le  nombre  d'œufs  pondus  s'éleva  à  cinq,  une  fois  même  à  six,  avant  le 
26  mai.  Dans  un  de  ces  nids  la  couvaison  avait  déjà  commencée 
quelques  jours  auparavant.  J'aperçus  le  quatrième  nid  dans  un 
pré  bien  exposé,  quoique  humide.  Il  fut  construit  d'herbe  mouillée  et 
ne  ressemblait  pas  aux  autres.  Le  3  juin  la  couvaison  des  cinq  œufs 
était  bien  avancée.  {Le  Révérend  C.  J.  Young).  Cette  espèce  est 
un  peu  commune  dans  les  grands  marais  de  l'Ontario  de  l'Ouest.  Elle 
construit  un  nid  assez  volumineux  dans  une  partie  sèche  du  marais, 
et  elle  pond  quatre  ou  cinq  œufs,  généralement  quatre.  Elle  ne 
niche  qu'en  petit  nombre  partout  dans  le  sud-ouest  d'Ontario.  On 
a  fréquemment  découvert  des  nids  aux  environs  de  London.  {W. 
Saunders) . 

Elle  niche  dans  les  joncs  et  les  herbes  de  presque  tous  les  marais. 
Le  29  juin  1892,  un  nid  contenant  cinq  œufs,  fut  découvert  à  Indian 
Head,  dans  la  Saskatchewan.  Ce  nid  fut  construit  à  une  hauteur 
de  dix-huit  pouces  au-dessus  de  l'eau,  sur  une  quantité  de  joncs  de 
l'année  précédente,  et  fut  composé  des  mêmes  matériaux.  L'oiseau 
vit  de  souris,  d'anguilles,  de  grenouilles,  et  de  presque  toute 
autre  chose  vivante  qu'il  peut  avaler.     {Spreadhorough) . 

Ce  butor  couve  en  grand  nombre  sur  les  marais  du  lac  Crâne,  Sas- 
katchewan. Le  nid  se  trouve  généralement  sur  de  l'herbe  desséchée 
située  dans  l'eau  d'une  profondeur  d'un  pied  ou  deux.  Le  9  juin  un 
de  ces  nids,  contenant  deux  œufs  en  partie  couvés  se  trouvait  sur 
la  terre  sèche.  Le  20  juin  j'ai  trouvé  un  grand  nombre  de  nids,  mais 
dans  presque  tous  les  cas  les  œufs  étaient  tellement  couvés  qu'on  ne 
pouvait  pas  les  prendre.  La  plupart  de  ces  nids  contenaient  de 
quatre  à  cinq  œufs.  On  en  a  enlevé  un  dans  lequel  il  y  avait  cinq 
œufs,  dont  l'un  appartenait  au  petit  millouin.     (Macoun). 

LXXIII.     ARDETTA  Gray.     1842. 

191.    Le  petit  butor. 

Ardetta  exilis     (Gmel)     Gundl     1856 

Le  petit  butor  habite  en  petit  nombre,  en  été,  le  long  de  la  baie  de 
Fundy,   entre   la    rivière    Black    et    Mispic,    Nouveau-Brunswick. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  163 

{Chamberlain) .  Il  est  accidentel  à  Québec.  (Dionne).  Il  se  trouve 
rarement  dans  le  district  de  Montréal,  mais  peut-être  plus  fréquem- 
ment qu'on  ne  le  pense,  car  il  est  naturellement  solitaire.  Il  habite 
près  d'Ottawa  l'été.  On  sait  qu'il  y  niche.  {Ottaiva  Natiiralist. 
vol.  V).  Il  est  fréquent  en  été  à  Toronto  (Ont.).  Il  y  couve. 
(/.  H.  Fleming).  Il  se  trouve  régulièrement  en  été  dans  le  sud 
d'Ontario.  (Mcllwrailh).  Il  est  accidentel  dans  le  Manitoba  (E. 
T.  Selon).  Un  spécimen  fut  pris  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  au 
mois  de  juin  1894,  par  M.  W.  Spreadborough. 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  petit  oiseau  passe  l'été  régu- 
lièrement dans  la  baie  de  Hamilton,  Ontario,  en  élevant  ses  jeunes 
dans  des  endroits  les  plus  retirés  du  marais.  Le  nid  est  bien  grand 
pour  la  grosseur  de  l'oiseau.  Une  plateforme  pour  le  soutenir  est 
formée  en  pliant  les  joncs  jusqu'à  ce  qu'ils  se  croisent  les  uns  les  autres, 
à  une  hauteur  de  plus  d'un  pied  au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  Le 
tout  est  bien  détaché,  et  se  sépare  aisément  à  la  fin  de  la  saison. 
(Mcllivrailh.)  Le  petit  butor  couve  dans  la  baie  d'Ashbridge,  à 
Toronto,  et  il  pond  cinq  œufs.  (Raine.)  Un  de  ses  nids  con- 
tenant cinq  œufs,  fut  trouvé  par  le  docteur  F.  A.  Saimders,  en 
l'été  de  1902,  dans  un  marais,  à  la  ferme  expérimentale  d'Ottawa. 
{W.  T.  Macoun.)  Un  oiseau  que  l'on  voit  rarement  dans  les  endroits 
favorables,  près  du  St-Laurent,  par  exemple,  à  l'étang  d'Escott,  dans 
le  comté  de  Leeds,  Ont.,  aux  alentours  du  lac  Gananoque  et  aux 
environs  de  Kingston,  Ont.  Ce  n'est  pas  un  visiteur  régulier.  Il  y 
a  des  années  où  il  vient  à  peine  un  petit  butor.  On  se  rend  compte 
de  ses  visites  à  son  cri  bizarre.  Le  nid  se  trouve  difficilement.  J'en 
ai  trouvé  un  le  9  juin  1892,  au  premier  endroit  mentionné  plus  haut. 
Il  était  construit  dans  une  pousse  très  épaisse  de  joncs  de  l'année 
dernière  dépassant  l'eau  d'une  quinzaine  de  pieds  soutenue  par  de  la 
végétation  entrelacée  et  formée  de  feuilles  mortes  de  roseau  très 
sèches.  Il  y  avait  dans  le  nid  à  cette  date  six  œufs,  bien  frais,  d'un 
blanc-bleuâtre.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Cette  espèce  fréquente  assez  com- 
munément les  grands  marais  de  l'Ontario  du  sud-ouest  et,  dans  quel- 
ques-uns, elle  couve  en  grand  nombre.     {W.  Saunders.) 

191. 1.    Le  petit  butor  de  Cory. 

Ardetta  neoxena  Cory.     1886. 

On  a  pris  seize  de  ces  butors,  si  intéressants,  à  Toronto,  (c'est-à-dire 
à  peu  près  deux  tiers  des  spécimens  connus,)  entre  le  18  mai  1890  et 


164  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

le  8  septembre  1899.  On  avait  pris  ces  oiseaux  entre  ces  dates  seule- 
ment. Les  jeunes  ont  été  pris  au  mois  d'août,  entre  le  3  et  le  17. 
Tous  ces  oiseaux  ont  été  obtenus  dans  une  étendue  de  marais,  relative- 
ment petite,  à  la  baie  d'Ashbridge.  Pour  la  liste  des  records  de  Toronto, 
voyez  Le  Auk,  vol.  XIII,  p.  11  et  vol.  XIX,  p.  77.  On  y  donne  la 
description  du  nid  comme  n'étant  qu'une  masse  de  joncs  de  l'année 
précédente.     (/.  H.  Fleming.) 

LXXIV.     ARDEA  Linn.     1758. 
194.     Le  grand  héron  bleu. 

Ardea  herondias  Linn.     1758. 

Cet  oiseau  couve  par  colonies,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nou- 
veau-Brunswick,  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  dans  la  province  de 
Québec,  dans  l'Ontario,  au  Manitoba,  dans  la  Saskatchewan  et  dans 
la  Colombie-Britannique. 

Sir  John  Richardson  dit  que  ce  héron  ne  se  trouve  qu'accidentelle- 
ment dans  les  territoires  du  Nord-Ouest.  Il  semble  être  rare  en  Alaska, 
mais  il  est  plus  que  probable  qu'il  couve  aux  bords  du  Yukon,  ou  ses 
nombreux  affluents.  M.  Ginnell  mentionne  qu'il  abonde  le  long 
des  rives  solitaires  de  l'intérieur,  à  Sitka,  en  Alaska. 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Downs  raconte  qu'il  y  a  une 
héronnière  sur  la  montagne  d'Uniacke,  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 
perchée  au  sommet  des  merisiers.  Quelques  uus  de  ces  hérons  couvent 
près  de  Rustico,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  Sur  l'Ottawa,  du  côté  de 
la  province  de  Québec,  une  grande  héronnière  se  trouve  à  une  distance 
de  vingt-cinq  milles  en  aval  de  la  ville  d'Ottawa.  M.  Seton,  dans  son 
œuvre  intitulée  Birds  of  Manitoha,  fait  mention  de  la  découverte  dans 
l'été  de  1880,  d'une  héronnière  située  à  l'entrée  de  la  crique  Bird  Tail,  sur 
la  montagne  Riding,  Manitoba,  et  l'auteur  même  de  ce  catalogue,  au 
mois  de  juin  1894,  en  a  vu  une  petite  sur  le  creek  SkuU,  qui  descend 
des  collines  Cypress. 

La  description  suivante  de  l'héronnière  qui  se  trouve  sur  l'Ottawa 
est  prise  de  la  page  1 10  de  l'œuvre  Birds  of  Ontario  par  M.  Mcllwraith. 

L'héronnière  se  trouve  au  centre  d'un  marais  épais,  qui  était  telle- 
ment submergé,  lorsque  nous  l'avons  visité  pour  la  première  fois,  qu'il 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  165 

fut  impossible  d'y  pénétrer.  Cependant,  le  19  juillet,  l'eau  ne  montait 
qu'aux  genoux.  Après  avoir  marché  un  demi-mille  dans  le  marais 
notre  attention  fut  attirée  par  un  son  bizarre,  que  nous  avons  d'abord 
cru  provenir,  soit  d'une  scierie  lointaine,  ou  d'un  bateau  à  vapeur  sur 
le  fleuve.  Cependant,  à  mesure  que  nous  avancions,  ce  son  se  trans- 
formait en  des  bruits  les  plus  extraordinaires,  quelques-uns  d'entre  eux 
ressemblant  aux  jappements  de  chiens  ou  de  renards.  Pénétrant  plus 
loin  encore  dans  le  marais,  nous  découvrîmes  que  ces  tapages  prove- 
naient d'un  immense  nombre  de  hérons,  les  uns  perchés  sur  les  branches 
d'arbres  ou  assis  sur  leurs  nids,  les  autres  volants  au-dessus  de  nos  tê- 
tes. Le  tumulte  fut  presque  assourdissant,  et  l'odeur  de  la  saleté,  qui 
couvrit  les  arbres  et  la  terre,  et  qui  se  répandit  partout,  fut  fort  désa- 
gréable. Nous  avons  traversé  toute  l'héronnière  et  nous  avons  cal- 
culé qu'elle  doit  s'étendre,  à  une  distance  d'environ  un  demi-mille 
en  chaque  direction.  Tous  les  nids  se  ressemblaient  les  uns  les  autres 
et  se  composaient  de  bâtons  sans  aucune  garniture.  Ils  étaient  bien 
lourds  et  très  superficiels  et  n'avaient  chacun  qu'un  pied  d'épaisseur. 

L'héronnière,  sur  la  montagne  Riding,  au  Manitoba,  est  ainsi  décrite 
par  M.  E.  Thompson  Seton: 

«Nous  avions  trouvé  une  héronnière;  des  centaines  de  ces  oiseaux 
passaient  cà  et  là.  En  avançant  environ  une  centaine  de  mètres,  nous 
vîmes  que  les  sommets  des  peupliers  étaient  couverts  de  nids,  et  que 
les  jeunes  oiseaux,  qui  avaient  pris  toute  leur  croissance,  mais  qui  ne 
savaient  pas  encore  voler,  étaient  perchés  sur  les  plus  hauts  arbres. 
Les  nids,  construits  de  petites  branches  sèches  du  peuplier,  étaient  placés 
aussi  près  que  possible  du  sommet  des  arbres.  Ces  montagnes  sont 
recouvertes  de  petits  étangs  et  de  marais  profonds,  où  fourmillent  des 
lézards  et  de  petits  poissons,  dont  se  nourrissent  les  hérons.  En  arri- 
vant à  un  endroit  ouvert  près  de  l'héronnière  nous  vîmes  les  parents 
aller  et  venir  de  tous  côtés.  Ceux  qui  rentraient  étaient  bourrés 
jusqu'au  bec  de  nourriture  pour  les  jeunes,  ayant  ainsi  l'air  très  mala- 
droit, quand  ils  battaient  leurs  ailes  lentement  en  allant  vers  la  forêt.  » 

Au  mois  de  mai  1898,  une  petite  héronnière  fut  découverte  dans 
une  boulaie,  près  d'un  des  lacs  Gaspereaux,  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 
Les  nids,  au  nombre  de  cinq,  dans  un  espace  d'un  acre  furent 
inaccessibles  à  cause  de  la  hauteur  et  du  genre  d'arbres  choisis. 
{H.  F.  Tnfis.)     Cette  espèce  couvait,  il  y  a  quelques  années,  dans  le 

ntond'Escott,  Ont.;  quelques-uns  des  vieux  nids  y  restaient  encore 

78870 — 12 


l66  COMMISSION  GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

en  1895.  Quelques  oiseaux  couvent  encore  dans  le  canton  de  Yonge, 
tout  près  de  «Mackintosh  Mills»,  et  on  peut  voir  leurs  nids  sur 
quelques  pins  de  bonne  taille.  En  1885  une  grande  héronnière  exis- 
tait dans  un  buisson,  aux  alentours  de  rivière  Tay,  dans  le  comté 
de  Lanark.  Les  nids  pour  la  plupart  furent  construits  sur  des  frênes, 
et  il  y  avait  souvent  trois  ou  quatre  nids  sur  un  arbre.  Le  grand 
héron  bleu  couve  encore  dans  le  canton  d'EHzabethtown  où  il  existe 
une  grande  héronnière  aux  environs  du  lac  Graham.  Deux  collec- 
tions de  cinq  œufs  chacune  furent  prises  à  cette  héronnière  le  6  mai 
1899.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Dans  ((The  Ottawa  Natiiralist)),  vol. 
xviii,  p.  119,  le  révérend  G.  Eifrig  donne  une  description  très  com- 
plète d'une  héronnière  aux  alentours  d'Egansville  dans  le  comté  de 
Renfrew,  Ontario.  Il  y  avait  entre  50  et  100  nids  dans  les  ormes 
marécageux  à  une  distance  de  trente  à  cinquante  pieds  de  la  terre. 

A  Muskoka,  Ontario,  les  oiseaux  construisent  leurs  nids  dans  les 
grands  pins.  Un  arbre  sur  une  île,  dans  un  lac,  à  environ  douze 
milles  de  Bracebridge,  en  contenait  entre  quinze  et  vingt.  Cette 
espèce  avait  l'habitude  de  couver  dans  le  Muskoka,  en  grand  nombre, 
mais  elle  a  été  repoussée  plus  loin,  et  maintenant  elle  y  est  rare. 
J'en  ai  vu  un  spécimen  qui,  pendant  trente-six  heures,  s'asseyait  sur 
un  tas  de  boues  flottante  pour  attraper  le  poisson.  Le  grand  héron 
bleu  mange  les  grenouilles  et  le  poisson.  Le  1 6  j  uin  1 894,  au  lac  Crâne, 
dans  la  Saskatchewan,  j'ai  compté  treize  nids  dans  un  groupe  de 
Negundo  aceroides.  (Spreadborough).  Les  héronnières  sont  plutôt 
disséminées  à  présent  aux  alentours  de  London,  Ontario,  et  les  oiseaux 
s'y  trouvent  plus  rarement  qu'autrefois.  Le  nid  solitaire  est  de  plus 
en  plus  général.  Les  œufs,  tachés  de  noir  foncé,  sont  pondus  au 
nombre  de  quatre  à  cinq.  Ces  taches  sont  faites  du  goudron  que  les 
oiseaux  rapportent  sur  leurs  pattes  des  filets  de  pêche  dans  le  lac 
Erié.  Elles  peuvent  être  enlevées  au  moyen  de  l'éther,  ou  d'autres 
dissolvants  de  goudron.     {W.  Saimders.) 

194a    Le  héron  de  la  côte  du  Nord-Ouest. 

Ardea  herodias  fannini  chapman.     1901. 

Cet  oiseau  habite  les  îles  Queen  Charlotte  et  de  Vancouver,  ainsi 
que  les  environs  du  littoral.  C'est  probable  que  tous  les  grands  hérons 
de  la  côte  ouest,  ressemblent  à  cette  espèce. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I67 

L'espèce  était  commune  sur  les  battures  de  la  marée,  à  Douglas 
(Colombie- Britannique),  depuis  le  15  avril,  quand  je  suis  arrivé,  jus- 
qu'au moment  de  mon  départ,  au  mois  de  mai.  On  en  vit  deux 
spécimens  au  lac  Chiliwack  le  lo  juillet  1906.  El'e  couve  aussi  sur 
l'île  de  Vancouver.  {Spreadhorough.)  On  la  voit  manger  souvent,  à 
marée  basse,  sur  les  plages  et  les  battures  boueuses,  aux  entrées  de 
Skidegate  et  de  Cumshewa,  aux  îles  Queen  Charlotte.     {Osgood.) 

195.  Le  héron  bleu  de  l'Europe. 

Ardea  Cinerea  linn.     1758. 

Cranz  raconte  qu'on  a  vu  ce  héron  au  sud  du  Groenland,  le  27  août 
1765.  Un  jeune  oiseau  trouvé  mort  près  de  Nenortalik,  en  1856, 
fut  envoyé  à  Copenhague.  {Arct  Man.)  Plusieur  spécimens  ont 
été  pris  depuis  1856.     {Winge.) 

LXXV.     HERODIAS   Boie.     1822. 

196.  L'égrette  blanche  d'Amérique. 

Herodias  egretta  (gmel)  cabanis.     1856. 

Cette  espèce  est  accidentelle,  en  été,  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 
{Downs.)  On  a  tué  un  spécimen  à  Grand  Manan,  dans  le  Nouveau- 
Brunswick,  en  1878.  (C  /.  Maynard.)  Eelle  a  été  remarquée  à 
Godbout,  sur  le  St-Laurent,  en  1882,  par  M.  Comeau.  (Dionne.)  Elle 
ne  fréquente  que  rarement  les  environs  de  Montréal.  On  a  vu,  à  l'au- 
tomne de  1889,  à  Beauharnois,  un  couple  de  ces  oiseaux,  dont  l'un  fut 
tué.  Un  autre  spécimen  fut  pris  dans  l'été  de  189 1,  à  l'île  aux  Noix,  à 
quarante  milles  de  Montréal.  Nous  trouvons  dans  1' «Auk,  vol.  II, 
page  iio»,  qu'un  couple  de  hérons  de  cette  espèce  a  été  remarqué,  à 
Rockliffe,  sur  la  rivière  Ottawa,  au  printemps  de  1883.  Le  mâle  fut 
pris  et  se  trouve  actuellement  au  musée  d'Ottawa.  Ces  derniers  étaient 
des  adultes,  tandis  que  le  spécimen  pris  à  Rondeau,  tout  près  de  l'ex- 
trémité ouest  du  lac  Erié,  ainsi  que  d'autres,  dont  j'ai  entendu  parler, 
et  qui  se  trouvent  le  long  de  notre  frontière  méridionale,  étaient  tous 
des  jeunes  oiseaux.  {Mclhvraiih.)  La  seule  preuve  que  nous  avons  de 
la  présence  de  cette  espèce  aux  alentours  de  Toronto,  se  trouve  dans 
le  spécimen  que  j'ai  dans  ma  collection,  et  qui  fut  pris  à  Fort-Union, 
le  24  mai  1895.  Le  docteur  William  Brodie  raconte  qu'un  couple 
couva  régulièrement,  il   y  a  longtemps,  à  Port  Union,  et  que  plu- 

78870 — 12I 


l68  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

sieurs  autres  spécimens  furent  tués.  (/.  H.  Fleming.)  Un  spécimen 
adulte  de  cette  espèce  fut  tué  dans  la  baie  Duck,  sur  le  lac  Winnipe- 
gosis  en  1888,  par  M.  David  Armit.  Je  crois  que  cet  endroit-là  est 
la  limite  de  ses  migrations  au  nord.  {E.  T.  Selon  dans  l'Auk,  vol.  X, 
p.  40.) 

LXXVI.     EGRETTA   Forster.     181 7. 
197.     Le  héron  neigeux. 

Egretta  candidissima   (gmel)  gosse.     1847. 

Ce  héron  est  accidentel  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  Un  spécimen  dans 
un  marais,  près  de  Halifax,  et  un  autre  à  Musquodoboit,  furent 
abattus.  (Downs.)  J'en  ai  vu  un  tué  à  Combermere,  comté  de  Ren- 
frew  (Ontario),  au  mois  d'août  1892.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Tout  récem- 
ment j'ai  empaillé  un  beau  mâle  adulte,  qui  fut  tué  le  11  mai  190 1,  près 
du  ruisseau  Pincher  (Alta).  {G.  F.  Dippie.)  Cette  espèce  est  acciden- 
telle dans  la  Colombie-Britannique.  Deux  spécimens  furent  pris  au  gou- 
let Burrard  (Colombie- Britannique)  au  mois  de  mai  1879.     {Fannm.) 

LXXVII.     FLORIDA   Baird.     1858. 
200.    Le  petit  héron  bleu. 

Florida   Cœrulea  (Linn.)     Baird.     1858. 

Ce  petit  oiseau  est  accidentel  et  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 
{Downs.)  Le  23  mai  1900,  un  spécimen  de  cette  espèce  fut  apporté  à 
M.  Ernest  Doane,  à  l'Anse  au  Loup,  Labrador,  par  quelqu'un  qui 
l'avait  tué,  un  ou  deux  jours  auparavant.  M.  Doane  dépouilla  l'oi- 
seau de  sa  peau  et  me  l'envoya.  (Outram  Bangs.)  On  m'a  apporté, 
un  spécimen  de  cet  oiseau  qui  avait  été  tué  au  mois  d'octobre  1881,  par 
un  amateur  sur  les  bords  du  St-Laurent.  (Dionne.)  Un  couple  de 
petits  hérons  bleus  furent  pris  par  M.  J.  W.  Anderson,  à  Aylmer  (On- 
tario) le  15  août  1901.  Deux  autres  ont  été  tués  à  plusieurs  milles 
de  Toronto,  il  y  a  quelque  temps.     (/.  H.  Afjies.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  I69 

LXXVIII.     BUTORIDES    Blyth.     1849. 
201.    Le  héron  vert. 

BiUorides  virescens  (Lixx.)     Boxap.     1855. 

Ce  héron  est  accidentel  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  quoique  rare  à  St- 
John,  (Nouveau-Brunswick),  il  es  voit  plus  souvent  dans  les  comtés 
du  nord.  {Chamberlain.)  Il  se  montre  rarement  à  Montréal  en  été, 
mais  il  doit  y  couver,  car  on  en  a  vu  des  jeunes  à  Caughnawaga  le  ler 
septembre  1887.  (Wintle.)  Ce  joli  petit  héron  ne  se  rend  pas  plus 
au  nord  que  le  côté  sud  de  l'Ontario.  D'après  M.  le  docteur  le  doc- 
teur Macallum,  il  couve  régulièrement  sur  les  bords  de  la  rivière 
Grand,  près  de  Dunnville,  et  on  l'a  vu  aussi  de  temps  en  temps  aux 
alentours  de  Hamilton  ainsi  qu'aux  battures  St-Clair.  {Mcllwraith.) 
On  le  tue  souvent  dans  la  baie  d'Ashbridge  à  Toronto.  {Raine.) 
C'est  un  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto,  bien  qu'il  soit  rare.  (/. 
H.  Fleming.) 

Il  sembla  à  l'auteur  qu'il  a  vu  de  nombreux  spécimens  de  cette 
espèce  sur  la  rivière  Assiniboine,  tout  près  de  l'embouchure  de  la 
rivière  Shell,  au  Manitoba,  le  26  septembre  1881,  mais,  comme  il  n'en 
a  jamais  vus  depuis,  il  pense  maintenant  qu'ils  appartenaient  à  l'es- 
pèce suivante.  M.  Seton  mentionne  cette  espèce  dans  son  œuvre  Birds 
of  Manitoba  d'après  M.  Hunter  et  moi-même,  mais,  comme  nous 
ne  faisons  pas  mention  de  l'espèce  suivante,  je  crois  que  nous  nous 
sommes  trompés  d'oiseau  et  que  ce  n'était  que  le  héron  de  nuit  que 
nous  avons  vu. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  se  trouve  rarement 
dans  l'est  d'Ontario.  Je  ne  l'ai  vu  qu'à  deux  reprises;  la  deuxième 
était,  près  de  Mackintosh  Mills  (Ontario)  au  mois  de  mai,  dans  un 
endroit  où  il  semblait  tout  probable  qu'il  fût  accouplé,  et  qu'il  couvait. 
L'oiseau  était  bien  apprivoisé,  et  se  perchait  sur  les  branches  sèches  des 
arbres.  Son  habitat  principal  sur  le  St-Laurent  est  au  lac  Charleston, 
où  j'ai  trouvé  une  petite  colonie  en  train  de  couver.  Le  29  mai  1899, 
j'ai  trouvé  deux  nids,  l'un  avait  trois  œufs,  l'autre,  à  côté,  n'en  avait 
qu'un.  Le  14  juin,  j'ai  vu  un  nid  qui  contenait  cinq  œufs,  ainsi  qu'un 
autre  dans  lequel  les  œufs  étaient  cassés.  {Rév.  C.  J.  Young.)  C'est 
un  oiseau  reproducteur  assez  commun,  quoique  bien  réservé,  dans 
l'ouest  de  l'Ontario.     Un  matin,  j'ai  trouvé  trois  nids  dans  un  groupe 


170  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

d'épinettes  rouges  et  à  moins  de  quatre  milles  de  London.  Cette 
espèce  a  l'air  de  se  répandre  en  nombre  au  nord,  située  dans  un  terrain 
de  moins  d'un  acre  de  large.     (W.  Sauniers.) 

LXXIX.    NYCTICORAX  Stephens.     1819. 
202.    Le  héron  de  nuit. 

Nycticorax,    Nycticorax    rœvius  (Bodd.)     Zeledon.       1885. 

Cet  oiseau  est  rarement  vu  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs.) 
C'est  un  oiseau  migrateur  d'automne  dans  la  Nouvelle-Ecosse;  Les 
spécimens  qu'on  y  a  vus,  n'étaient  pas  arrivés  à  leur  maturité.     {H. 

F.  Tufts.)  Ce  héron  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  été.  On  le  si- 
gnale, en  grand  nombre,  à  Bathurst  et  à  la  rivière  Charlo.  {Chamber- 
lain.) Il  se  trouvait  en  abondance  à  Port  Daniel,  sur  la  baie  des 
Chaleurs,  (Québec)  au  mois  de  septembre  1882.  (Macoun.)  Un  spé- 
cimen unique  a  été  pris  au  lac  Mistassini,  le  6  août  1885.  (/.  M. 
Macoiin.)  Cet  oiseau  est  assez  commun  à  Beauport  et  sur  le  fleuve 
St-Laurent  (Québec.)  (Dionne.)  On  l'a  tué  à  l'automne  dans  la  baie 
d'Ashbridge  à  Toronto,  Ontario.  (Raine.)  C'est  un  oiseau  migratateur 
régulier  à  Toronto,  (Ontario)  ;  où  on  ne  le  voit  que  rarement  au  prin- 
temps. (/.  H.  Fleming.)  C'est  un  oiseau  migrateur  rare,  et  rien  ne 
démontre  qu'il  couve  dans  le  sud-ouest  d'Ontario.  (W.  Saunders.) 
Un  spécimen,  en  plumage  d'adulte,  fut  pris  à  Guelph,  (Ontario)  il  y  a 
une  douzaine  d'années.  {A.  B.  Klugh.)  Il  est  commun  dans  l'ouest 
de  la  province  de  Québec  ainsi  que  dans  l'est  d'Ontario,  où  il  couve. 
Des  jeunes  de  cette  espèce  ont  été  pris  à  Ottawa,  en  juillet,  par  M. 

G.  R.  White. 

C'est  un  oiseau  qui  habite  régulièrement,  mais  en  petit  nombre.  On 
en  a  vu,  pendant  tout  l'été,  des  spéciments  en  train  de  couver  cà  et 
là,  dans  les  marais  et  les  étangs  les  plus  retirés  autour  de  Prince-Albert, 
Sask.  (Coubeaux.)  Cet  oiseau  fréquente  assez  en  grand  nombre  le 
Manitoba  et  y  couve  dans  les  marais.  On  ne  fait  pas  de  mention  de 
sa  présence  dans  l'Alberta. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  héron  de  nuit  niche  en  grand 
nombre  dans  les  roseaux  autour  du  lac  Shoal.  Il  attache  son  nid  aux 
roseaux  à  une  hauteur  de  huit  ou  neuf  pouces  au-dessus  de  l'eau,  où  il 
pond  quatre  ou  cinq  oeufs  bleus,  bien  arrondis,.  Je  crois  que  ce  soit 
le  seul  endroit  dans  le  Rupert-land  où  cette  espèce  se  trouve.  (D. 
Gunn  vide  Mcllwraith.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I7I 

203.  Le  héron  de  nuit,  couronné  d'or. 

Nycticorax    violaceiis  (Linn.)     Vigors.     1827. 

M.  Fred  H.  Kennard,  dans  VAuk,  vol.  XIX  p.  397,  raconte  qu'un 
spécimen  de  cet  oiseau  fut  tué  tout  près  de  Hawk  Point,  sur  l'île  Cape 
Sable,  comté  de  Shelbourne,  Nouvelle-Ecosse.  Expédié  de  Yar- 
mouth,  Nouvelle-Ecosse,  il  fut  reçu  à  Boston  le  ler  avril  1902. 
M.  Kennard  apprit  que  ce  spécimen  avait  été  abattu  par  M.  Howard 
Smith,  qui,  dans  une  lettre,  lui  dit  que  deux  autres  spécimens  ont  été 
pris  ce  printemps  même,  dans  le  comté  de  Yarmouth,  Nouvelle- 
Ecosse.  Un  fut  pris  sur  l'île  Sable,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  le  13 
avril     1904.     (Jas.Boutelier.) 

Un  jeune  oiseau  fut  pris  aux  environs  de  Toronto  (Ontario)  par 
M.  John  Maugham.  Cet  oiseau  est  maintenant  au  musée  provincial 
de  Toronto.     (/.  H.  Fleming.) 

L'ordre  PALUDICOL^E  Grues  Râles  etc. 
Famille  XVIL     GRUID^î:   Grues. 

LXXX.     CRUS   Pallus.     1766. 

204.  La  grue  d'Amérique. 

Grus  Americajia     (Linn)     Vieill.     181 7- 

On  trouva,  il  y  a  trente  ans,  cette  espèce  dans  tous  les  grands  marais 
depuis  la  rivière  Rouge  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses,  mais  elle  se 
retire  plus  au  nord  à  cause  de  la  construction  du  Canadien- Pacifique 
et  de  l'augmentation  de  la  population.  Quelques  spécimens  couvent 
encore  dans  la  Saskachewan,  mais  la  plupart  passent  au  nord  et  se 
rendent  jusqu'à  la  région  d'Athabasca,  et  encore  plus  loin  au  nord  on 
en  a  trouvé  un  couple,  tout  probablement  en  train  de  couver,  sur  le 
lac  Twelve-Mile,  à  la  montagne  Wood,  le  6  juin  1895.  Il  y  a  bien  des 
années,  sir  John  Richardson  a  écrit  que  cet  oiseau  fréquentait 
toutes  les  parties  des  territoires  du  Nord  Ouest,  qu'il  a  traversées 
et  M.  MacFarlane  écrit  que  bien  qu'il  n'ait  jamais  vu  aucun 
de  leurs  nids,  il  a  remarqué  des  bandes  de  ces  grues  au  printemps 
et  à  l'automne  qui  volaient  au-dessus  du  Fort  Anderson,  tout  près  de 


172  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

la  mer  Arctique.  La  seule  mention  que  fait  M.  Mcllwraith,  concer- 
nant la  présence  de  cette  espèce  dans  l'Ontario,  se  trouve  à  la  page  ii6 
de  son  œuvre  «Birds  of  Ontario».  Il  dit  qu'un  spécimen  unique  fut 
pris  le  21  septembre  1871,  dans  le  canton  de  Camden,  comté  d'Adding- 
ton,  par  M.  Wesley  Potter. 

Hearne  dit  que  cet  oiseau  se  rend  à  la  baie  d'Hudson  au  printemps, 
mais  en  petits  nombre.  {Prehle).  M.  Handy  en  a  vu  un  couple  à 
Elmsdale,  Muskoka,  Ontario,  en  1895.  Son  attention  fut  attirée 
par  leurs  cris  retentissants,  et  il  les  a  observés  pendant  quelque 
temps.  (/.  H.  Fleming).  Cette  grue  est  assez  rare  à  Awene,  dans  le 
Manitoba.  Elle  arrive  vers  le  15  avril  et  elle  passe  au  sud  vers  la 
première  semaine  d'octobre.  (Criddle).  On  l'a  remarquée  en  bon 
nombre  au  lac  Kluskun,  Grand  Prairie,  dans  le  district  du  Peace 
River,  en  1903.     (/.  M.  Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  une  belle  couvée  de  deux 
œufs,  qui  a  été  enlevée  par  M.  Hugh  Richardson  le  16  juin  1896 
au  sud  de  Prince-Albert,  dans  la  Saskachewan.  Le  nid,  qui  n'était 
qu'un  tas  de  foin  de  marais,  se  trouvait  en  pleine  prairie.  J'ai  trouvé,  le 
20  mai  1893,  deux  couples  de  cette  espèce  sur  la  prairie  à  dix  milles 
au  sud-ouest  du  lac  Oak,  Manitoba.  Nous  avons  pu  trouver  le  nid  de 
ces  couples.  Ce  nid  consistait  en  un  tas  d'herbes  de  marais  et  con- 
tenait un  seul  œuf.  Ces  oiseaux  avaient  niché  dans  cet  endroit  pen- 
dant plusieurs  années.  Il  semble  que  la  troisième  semaine  de  mai  soit 
le  bon  moment  pour  trouver  des  œufs  frais  dans  le  Manitoba.  {Raine). 

205.    La  grue  du  Canada. 

Grus  canadensis.     (Linn).     Temm.     1820. 

On  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  20  juin  1869,  près 
d'Igloolik,  Groenland.  {Arct.  man.)  On  en  a  vu  plusieurs  couples 
sur  l'île  Southampton,  dans  la  baie  d'Hudson.  Cette  grue  y  couve. 
{A.  P.  Low).  On  l'a  observée  à  plusieurs  reprises  sur  les  Barren 
Grounds,  à  vingt-cinq  milles  au  sud  du  Cap  Eskimo,  généralement 
en  volées  de  quatre  ou  cinq.  M.  Poster  dit  l'avoir  vue  à  la  rivière 
Severn;  M.  Murray,  au  lac  Trout,  et  M.  King  en  parlent  comme  ayant 
été  vue  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Great  Fish.  {Preble).  Une 
jeune  femelle  de  cette  espèce  fut  prise  à  Alexander,  île  du  Prince- 
Edouard,  le  22  sept.  1905.     {W.  H.  Moore).     Cette  espèce  traverse 


i 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  I73 

le  district  de  Cariboo  (Colombie-Britannique)  dans  ses  migrations. 
(Brooks).  Nous  avons  des  bandes,  rangeant  de  deux  à  six  chacune, 
presque  tous  les  jours,  pendant  la  première  moitié  du  mois  de  sep- 
tembre.     (Bishop). 

J'en  ai  trouvé  cinq  spécimens  sur  le  lac  Kaminista,  île  St-Paul, 
Alaska.  Les  indigènes  en  ont  vusd'autres,  et  un  fut  pris  dans  un  rets 
en  1888.  (Palmer).  On  a  pris  deux  spécimens  à  Point  Barrow  en 
Alaska,  le  25  juin  1897.  (Mcllhenny).  Probablement  par  inadver 
tance,  cette  espèce  n'a  pas  été  remarquée  dans  le  Manitoba,  et  M. 
Seton  ne  mentionne  que  la  grue  du  Mexique  dans  son  catalogue  des 
oiseaux  du  Manitoba.  Sir  John  Richardson,  d'un  autre  côté,  ne  fait 
aucune  allusion  à  la  grue  du  Mexique  dans  son  «Fauna  Boreali  Ameri- 
icana,»  quoiqu'il  dise  qu'il  y  en  a  de  plus  grands  et  dont  le  bec  est 
plus  long.  La  grue  du  Canada  est  arrivée  à  Carlton-House  le  28 
avril  1887,  et  M.  le  docteur  G.  M.  Dawson  fait  mention  de  sa  pré- 
sdnce  à  Dufïerin  (Manitoba)  entre  le  25  et  le  30  avril  1874. 

Dans  r  «Auk»  pour  le  mois  de  janvier  1893,  M.  Seton  fait  mention 
du  fait  qu'un  spécimen  de  cet  oiseau  a  été  tué  sur  la  rivière  Qu'Ap- 
pelle. L'auteur  lui-même  a  tué,  près  du  Fort  Pelly,  le  16  septembre 
1881,  un  spécimen  qui  était  assurément  la  grue  du  Canada,  car 
il  était  plus  petit  que  celui  pris  sur  la  prairie  en  1872.  D'une  façon 
générale,  on  devrait  en  savoir  davantage  sur  la  distribution  des  deux 
espèces,  appelées  les  grues  du  Mexique.  Ou  cette  espèce  ou  la  sui- 
vante est  répandue  partout  sur  le  continent  depuis  le  49ème  parallèle 
jusqu'à  l'océan  Arctique,  et  surtout  se  montre  en  grand  nombre  en 
Alaska  et  dans  la  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  ne  voit  généralement  pas  cette 
espèce  avant  le  7  mai,  ou  plus  tard,  sur  le  bas  Yukon,  lorsque  la 
terre  est  presque  à  découvert,  et  que  les  grues  peuvent  examiner  les 
pentes  des  collines  pour  y  trouver  les  camarines  de  l'année  précédente, 
sur  lesquelles  elles  se  nourrissent  à  cette  saison  avec,  de  temps  en 
temps,  un  îemming  ou  une  souris.  L'emplacement  du  nid  est  habituel- 
lement sur  les  plaines  herbeuses,  où  les  endroits  les  plus  secs  bu  les  légers 
monticules  leur  fournissent  des  lieux  qui  leur  conviennent.  Ordinaire- 
ment, cet  endroit  est  situé  de  façon  à  ce  qu'elles  puissent  voir  de  tous 
les  côtés,  et  généralement  on  aperçoit  le  long  cou  de  la  femelle 
s'étendre  lorsqu'il  se  passe  quelque  chose  d'insolite.  Très  fréquem- 
ment le  nid  est  formé  simplement  d'une  dépression  de  la  terre,  et 


174  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

généralement  est  garni  de  tiges  d'herbes  et  de  pailles,  plus  ou  moins 
grossières.  On  a  même  une  fois  découvert  un  nid  sur  une 
plaine  dénudée;  il  était  garni  d'une  couche  de  paille,  d'un  pouce 
de  profondeur.,  l'oiseau  les  ayant  probablement  apportées  de  loin, 
néanmoins  ceci  arrive  rarement.  Les  deux  œufs  que  pond  toujours 
cet  oiseau  sont  déposés  généralement  pendant  les  derniers  jours  de 
mai  ou  au  commencement  de  juin.     {Nelson.) 

206.    La  grue  du  Mexique. 

Crus  Mexicana  (mûll)  vieill.     181 7. 

Un  couple  de  ces  oiseaux  fut  pris  il  y  a  bien  des  années  à 
Toronto  (Ontario).  M.  Taverner  raconte  qu'un  spécimen  fut  enlevé 
à  Beaumaris,  Muskoka,  il  y  a  plusieurs  années.  (J.  H.  Fleming.) 
De  temps  en  temps  on  signale  encore  que  cette  espèce  se  trouve 
dans  le  sud-ouest  d'Ontario,  mais  on  peut  bien  dire  qu'elle  fait 
rarement  des  migrations.  (W.  Saunders.)  Elle  se  présente  assez 
souvent  à  Aweme  (Manitoba),  y  faisant  sa  couvaison  dans  les  petites 
fondrières  et  les  marais.  La  grue  du  Mexique  arrive  vers  le  ler 
avril  et  elle  s'en  va  au  mois  d'octobre.  (Criddle.)  Dans  la  Colombie- 
Britannique,  j'en  ai  vu  trente-cinq  spécimen  le  28  avril  1906,  à  Dou- 
glas, s'envolant  vers  le  nord;  un  autre  à  Elko,  en  1904,  et  quelques- 
autres  encore  tout  le  mois  d'avril  1903  à  Penticton  {Spreadbo- 
rough.) 

M.  Mcllwraith,  dans  son  ouvrage  Birds  of  Ontario,  fait  mention 
à  deux  différentes  reprises,  de  la  couvaison  de  cette  espèce  dans  le 
sud-ouest  d'Ontario,  et  il  dit  aussi  qu'un  spécimen  fut  abattu  à 
Rondeau,  sur  le  lac  Erié,  en  1869.  J'ai  bien  étudié  la  description  de  la 
grue  du  Mexique,  que  nous  donne  M.  Seton  dans  son  ouvrage  Birds 
of  Manitoba,  et  je  suis  convaincu  que  quelques  spécimens  y  classés 
comme  appartenant  à  cette  espèce  n'étaient  que  des  grues  du 
Canada.  En  effet,  en  citant  M.  le  docteur  Coues  à  propos  de  ce 
sujet,  M.  Seton  annonce  que  le  docteur  raconte  lui-même  qu'il 
avait  découvert  que  cette  espèce  couvait  à  l'ouest  de  Pembina,  tandis 
que  M.  le  docteur  Coues  affirme  qu'il  n'a  vu  que  la  Grus  canadensis 
dans  cet  endroit.  Voyez  les  Birds  of  Dakota  and  Montana  par  M.  le 
docteur  Coues,  p.  646.  Il  est  possible  cependant  que  le  docteur 
ait  mal  nommé  cette  espèce. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  I75 

Dans  mes  premières  recherches,  cette  habitude  d'appliquer  le  titre 
Crus  canadensis  aux  deux  espèces  de  grues  m'a  trompé  aussi.  Au 
mois  d'août  1872,  un  spécimen  de  cette  espèce  fut  pris  au  lasso, 
au  moment  où  il  muait,  par  l'un  de  noo  aides,  qui  l'avait  pour- 
suivi à  cette  fin.  Ce  spécimen  pesait  beaucoup  plus  encore  que  les 
spécimens  de  10  livres  qu'avait  obtenus  M.  Seton.  Le  spécimen 
trouvé  Sir  John  Richardson  et  qui  fut  abattu  sur  le  lac  Great 
Slave,  en  1822,  avait  quarante-huit  pouces  de  long,  donc  c'est  tout 
probable  que  lui  aussi  appartenait  à  l'espèce  «Grns  mexicana)). 
MM.  Fannin  et  Brooks  disent  que  cette  grue  fréquente  le  sud -ouest 
de  la  Colombie-Britannique  en  été,  mais  principalement  à  l'est  de  la 
chaîne  Côtière.  Elle  n'est  pas  si  commune  que  la  grue  du  Canada 
qui,  cependant  est  principalement  un  oiseau  de  passage.  M.  Brooks 
a  trouvé  la  Grue  du  Mexique  couvant  dans  des  endroits  propices 
aux  environs  de  Cariboo. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  grue  du  Mexique  arrive  vers 
la  fin  avril  au  sud  du  Manitoba,  circulant  dans  les  airs  tout  en  poussant 
son  cri  bizarre.  Quant  ces  oiseaux  s'accomplent,  ils  se  rendent 
à  quelque  colline  ou  monticule,  et  là  font  une  espèce  de  danse 
fantastique,  battant  continuellement  leurs  grandes  ailes.  Cette  espèce 
couve  habituellement  sur  quelque  touffe  de  végétation  décomposée 
dans  un  marais,  et  elle  construit  un  très  grand  nid  de  mousse  et 
de  joncs.  Je  n'ai  jamais  vu  plus  de  deux  œufs  dans  le  nid.  Ils  res- 
semblent beaucoup,  quant  à  la  forme  et  la  couleur,  à  ceux  du 
grand  plongeon,  quoiqu'ils  soient,  peut-être,  un  peu  plus  pointus. 
Les  jeunes  oiseaux  quittent  le  nid  presqu 'immédiatement  après  la 
couvaison.  Ils  sont  couverts  d'un  duvet  épais  et  rouilleux, 
et  leurs  pattes  ont  à  peu  près  quatre  pouces  de  long.  Si  on  les 
attrape  lorsqu'ils  sont  encore  très  jeunes,  on  les  apprivoise  facilement. 
Ils  mangent  avec  avidité  du  pain  et  des  morceaux  de  viande,  et  ils 
peuvent  rendre  de  grands  services  au  jardinier.  J'en  ai  vu  un  jeune, 
d'un  mois,  suivre  une  rangée  d'oignons  et  ramasser  en  même  temps 
tous  les  vers  rongeurs  autour  de  leurs  racines,  comme  si  un  pouce 
et  demi  de  terreau  était  parfaitement  transparent.  Lorsque  les 
jeunes  sont  arrivés  leur  maturité,  ils  se  groupent  par  bandes  de 
vingt  à  trente  et  se  dirigent  vers  le  sud  au  commencement  de  l'au- 
tomne.    {Cecil  Selwyn.) 


176  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Famille    XVIII.    RALLID^.     Râles,    Gallinules,    Foulques. 

LXXXI.     RALLUS   Linn^us.     1758. 
208,    Le  râle  élégant. 

Rallus  elegans,  aud.     1835. 

Le  râle  élégant  se  voit  accidentellement  en  été  aux  alentours  de 
Montréal.     {Diofine.) 

Ce  grand  et  bel  oiseau,  qui  fut,  jusqu'à  tout  récemment,  considéré 
seulement  comme  un  oiseau  accidentel  dans  l'Ontario,  couve,  on  le  sait 
maintenant,  en  abondance  dans  les  marais  tout  le  long  de  la  rivière 
Ste-Clair.  On  l'a  trouvé  aux  autres  endroits  dans  le  sud  de 
l'Ontario,  quoique  les  bas-fonds  de  la  rivière  Ste-Clair  semblent  être 
son  endroit  préféré  pour  la  reproduction.  C'est  un  oiseau  migrateur 
à  Toronto  (Ontario),  où  probablement  il  apparaît  accidentellement. 
Un  spécimen  fut  pris  au  mois  de  septembre  1903  et  on  a  deux 
mentions  de  sa  présence,  dans  cette  localité.     (/.  H.  Flemeing.) 

Il  arrive  au  mois  de  mai  et  s'en  va  en  septembre.  (Mcllwraith.) 
On  l'a  vu  une  fois  à  l'étang  Plover,  dans  le  conté  de  Middlesex 
(Ontario).     (R.  Elliott.) 

MM.  Hine  et  Seton  ont  observé  cette  espèce  dans  le  Manitoba, 
où  évidemment  il  est  accidentel. 

212.     Le  râle  de  la  Virêinie. 

Rallus  Virginianus.     Linn.     1776. 

C'est  un  oiseau  migrateur  commun  en  été  dans  le  Nouveau- Bruns- 
wick. (Chamberlain .)l\  est  assez  commun  le  long  du  St-Laurent. 
(Dionne).  Il  se  montre  accidentellement  sur  les  côtes  du  Labra- 
dor, de  Terre-Neuve,  et  de  la  Nouvelle  Ecosse.  Il  est  commun  et 
couve  dans  l'Ouest  de  la  province  de  Québec,  ainsi  que  dans  l'est 
d'Ontario.  Il  se  répand  partout  dans  l'Ontario  et  il  habite  régu- 
lièrement  l'est  du  Manitoba. 

Le  docteur  Bell  enregistre  sa  présence  à  York  Factory  sur  la  baie 
d'Hudson.  (Preble).  «J'ai  fait  lever  ce  râle  d'un  grand  nombre  de 
marais  du  Manitoba,  mais  je  n'y  ai  jamais  trouvé  son  nid.     En  juillet 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  I77 

1906  je  l'ai  fait  lever  à  Hirzel,  sur  les  côtes  Touchwood  ainsi  qu'au 
lac  Boulders  et  au  lac  Little  Manito,  (Saskatchewan)  mais  je  ne 
l'ai  pas  observé  plus  à  l'ouest.      {Geo.  Atkinson). 

Le  râle  de  la  Virginie  se  trouve  sur  le  continent,  ainsi  que  sur  l'île 
de  Vancouver.  Il  y  couve,  mais  il  n'est  pas  commun.  (Fannin).  Il 
habite  la  Vallée  du  Fraser  inférieur  assez  souvent  en  été,  et  il  passe 
l'hiver  au  lac  Okanagan  (Colombie-Britannique).  Il  fréquente  le 
district  de  Cariboo  et  y  couve.     (Brooks) 

Note  sur  la  reproduction. — Le  6  juin  1903,  pendant  une  visite 
aux  marais  dans  le  lac  St-Francis,  près  de  Summerton,  (Ontario) 
nous  trouvâmes  le  râle  de  la  Caroline  et  le  râle  de  la  Virginie  en  train 
de  nicher  sur  une  île  peu  élevée  et  moins  marécageuse  que  d'autres, 
qui  était  en  partie  couverte  d'aunes.  Leurs  nids  ressemblaient  aux 
nids  des  gallinules  en  miniature,  quoique  mieux  cachés  que  ceux  de  ces 
oiseaux-là,  étant  en  même  temps  fixés  bien  bas  dans  l'herbe  longue 
des  marais.  (Leis.  M.  Terrilï).  On  peut  trouver  des  nids,  faits  de 
roseaux,  ayant  six  pouces  de  diamètre,  parmi  les  herbes  dans  les  en- 
droits marécageux  aux  alentours  d'Ottawa.  Deux  nids  que  l'on  a 
a  enlevés,  l'un  le  13  mai  1905,  et  l'autre  le  21  mai  1906,  furent  trou- 
vés parterre.  Le  23  juillet  1905,  je  découvris  un  nid  de  la  même 
grandeur  que  les  autres  flottant  parmi  les  roseaux  dans  un  marais. 
{Garneau).  Cette  espèce  couve  partout  où  il  y  a  un  assez  grand 
marais;  un  petit  même  d'un  acre  étant  bien  suffisant  et  quelquefois 
un  moins  grand  le  suffit.  {W.  Saimders).  Le  30  juillet  1884.  On 
m'a  apporté  un  nid  d'un  marais,  aux  environs  de  Carberry,  Mani- 
toba.  Il  fut  découvert,  dans  une  touffe  d'herbe  grossière,  et  était 
construit  de  tiges  sèches  de  la  même  herbe.  Les  œufs,  au  nombre  de 
huit,  étaient  bien  frais,  et  ressemblaient  à  ceux  du  râle  de  la  Caroline, 
sauf  qu'ils  étaient  d'une  teinte  plus  claire,  avec  des  taches  rougeâtres 
au  lieu  de  cendrées,  principalement  sur  le  gros  bout.  Le  nid  était 
composé  de  joncs  et  construit  de  la  même  façon,  que  celui  du  raie  de 
la  Caroline,  mais  il  était  situé  plutôt  dans  une  prairie  humide  que  dans 
un  marais.  (Selon).  Le  râle  de  la  Virginie  est  le  raie  le  plus  com- 
mun dans  la  vallée  du  St-Laurent,  et  il  couve  tous  les  ans  dans  les 
marais  le  long  de  ce  fleuve,  dans  l'intérieur.  Il  fréquente  des  ma- 
rais plus  grands  que  ne  fait  le  râle  de  la  Caroline,  quoique  parfois 
ces  deux  espèces  se  voient  ensemble  pour  la  couvaison;  j'ai  déjà  trou- 
vé quelques  nids,  deux  d'entre  eux  étant  situés    dans  les  endroits 


178  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

humides,  formés  d'herbes  vigoureuses  etc.,  et  placés  simplement  dans 
les  touffes  d'herbe  de  marais.  Le  troisième  se  trouvait  tout  près  du 
lac  Gananoque,  parmi  une  quantité  d'iris  des  marais  et  de  jonc, 
et  était  formé  de  tiges  de  ce  dernier  de  l'année  précédente  qui  étaient 
mêlées  avec  les  nouveaux  joncs.  Il  flottait  dans  l'eau  qui  avait  18 
pouces  de  profondeur  comme  celui  d'un  Gallinule.  Ce  sont  des  oiseaux 
reproducteurs  assez  tardifs.  Le  premier  nid  que  j'ai  trouvé  contenait 
le  7  juin  neuf  œufs,  l'incubation  ne  comm.ençant  qu'en  ce  moment; 
le  dernier  contenant  six  œufs,  était  dans  un  état  avancé  d'incuba- 
tion le  15  juillet  1896.  {Rév.  C.  J.  Young).  C'est  un  oiseau  rare 
dans  le  Manitoba.  Le  12  juin  1893,  j'ai  trouvé  un  nid  à  Reaburn, 
Manitoba,  qui  ne  contenait  qu'un  œuf.     J'ai  tué  la  mère.    (Dipple). 


LXXXn.     PORZANA  Vieillot.     18 16. 

213.  Le  râle. 

Porzana.     Porzana.     (Linn).     Bouchard.     1876. 

On  dit  qu'un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  abattu,  il  y  a  plusieurs 
années,  à  Frederickshaab  dans  le  Groenland.  (Hagerup).  Un  spéci- 
men fut  pris  à  Godthaab  le  28  septembre  1841,  un  deuxième,  pris  à 
à  Nenortalik,  fut  envoyé  à  Copenhague  en  1856.  {Artc.  Man). 
On  en  a  obtenu  encore  un  autre  en  1878.     {Winge). 

214.  Le  râle  de  la  Caroline. 

Porzana.     Carolina.     Sora.     (Linn)     Baird.     1845 

Le  râle  de  la  Caroline  est  accidentel  au  Groenland.  L^n  spécimen 
fut  tué  à  Sukkertop  le  3  octobre  1823.  Plusieurs  furent  pris  ces 
dernières  années  au  Groenland.  {Winge).  C'est  un  oiseau  migra- 
teur d'été  dans  Terre-Neuve.  Il  est  rare  dans  la  Nouvelle- Ecosse 
et  couve  sur  l'île  du  Prince- Edouard,  au  Nouveau-Brunswick,  dans  la 
province  de  Québec  et  dans  l'Ontario  s'augmentant  apparemment  en 
nombre  vers  l'ouest.  Des  oiseaux  errants  de  cette  espèce  se  voient 
dans  la  baie  d'Hudson,  et  M.  Spreadborough  lui-même  les  a  trouvés 
en  trains  de  couver  à  Moose  Factory,  baie  James,  le  9  juin  1896. 
Il  a  découvert  aussi  un  nid  contenant  dix  œufs  frais  sur  le  côté  ouest 
de  cette  baie,  le  10  juillet  1904.  Sans  doute  ces  oiseaux  couvent 
dans  toute  la  région  boisée  à  l'ouest  de  la  baie  d'Hudson. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I79 

C'est  une  espèce  commune,  se  reproduisant  depuis  le  Manitoba, 
à  l'ouest,  à  travers  la  région  des  prairies,  les  montagnes  Rocheuses, 
à  Banff  et  plus  au  nord  jusqu'à  la  latitude  55°,  dans  la  Colombie- 
Britannique  de  Kamloops  jusqu'au  littoral  du  Pacifique.  Sir  John  Rich- 
ardson  indique  que  sa  limite  au  nord  est  la  latitude  62°  et  Bernard 
Ross  dit  que  c'est  sur  la  rivière  Mackenzie,  à  Big-Island,  dans  presque 
la  même  latitude.  Spreadborough  l'a  trouvé  commun  dans  tous  les 
marais  entre  le  Lesser-Slave  lac  et  Peace-River  Landing  (Athabasca.) 
Cette  espèce  est  inconnue  dans  l'Alaska. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce,  comme  le  râle  de 
la  Virginie,  couve  en  tous  marais,  d'une  grandeur  suffisante,  partout 
dans  l'ouest  d'Ontario.  (W.  Saiinders.)  Elle  niche  dans  les  touffes 
d'herbes  et  de  joncs,  qui  poussent  dans  l'eau.  Le  nid  est  bien  com- 
pact. Il  est  construit  d'herbes,  placées  de  6  pouces  à  un  pied  au-des- 
sus de  l'eau.  Les  jeunes  quittent  le  nid  aussitôt  qu'ils  sont  éclos. 
Un  nid  fut  pris  au  lac  Deep,  Indian-Head,  Saskatchewan,  le  29  avril 
1892,  qui  contenait  trois  œufs,  et  un  jeune  oiseau,  qui  venait  d'éclore. 
Le  dos  de  ce  jeune  oiseau  était  couleur  d'ardoise  foncée,  et  les 
parties  inférieures  d'une  teinte  plus  claire,  une  tache  au  menton  étant 
couleur  d'orange  vive,  même  presque  rouge.  Le  bec  était  couleur 
de  corne  claire,  sauf  la  base,  qui  était  rouge.  {Spreadborough.) 
C'est  une  espèce  bien  connue  dans  l'Ontario  et  plus  répandue  que  le 
râle  de  la  Virginie,  quoiqu'elle  paraît  ne  pas  couver  autant  que 
ce  dernier  dans  le  district  du  St-Laurent.  J'ai  rencontré  cet  oiseau 
aux  îles  de  la  Madeleine  au  mois  de  juin  1897,  quand  le  22  du  même 
mois  j'aperçus  dans  les  joncs,  un  nid  qui  contenait  six  œufs,  ainsi 
que  des  jeunes  oiseaux  tout  récemment  éclos.  Le  nid,  proprement 
construit,  était  bâti  de  joncs  de  l'année  précédente,  et  se  trouvait 
attaché  aux  tiges,  dans  de  l'eau,  qui  allait  aux  genoux.  Il  n'était  qu'à 
une  petite  distance  d'une  batture  sablonneuse  qui  séparait  un  grand 
étang  de  la  mer.  En  1895  le  premier  nid  que  j'ai  trouvé  près  du  St- 
Laurent,  fut  construit  de  tiges  dans  une  touffe  d'herbe,  où  ils  n'y 
avait  pas  beaucoup  d'eau.  Nous  avons  donc  trois  espèces  de  cet  oi- 
seau, comprenant  les  deux  espèces  de  râle,  ainsi  que  le  butor  d'Amé- 
rique, qui  changent  leur  emplacement  pour  se  nicher  ainsi  que 
les  matériaux  qu'ils  emploient  à  la  construction  de  leurs  nids.  Tout 
cela  indique  qu'il  nous  faut  beaucoup  d'expérience  en  ces  chpses 
avant  que  nous  ne  puissions  rien  établir  quant  aux  emplacements  de 
leurs  nids  ainsi  qu'à  leur  construction.     {Rév.  C.  J.   Young.)     Deux 


l80  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

nids  qu'on  a  vus  aux  environs  d'Ottawa  étaient  attachés  aux  joncs 
dans  les  marais,  comme  ceux  des  merles  à  l'aile  rouge.  Cependant 
ils  ne  sont  pas  si  profonds  et  sont  construits  de  joncs  secs.  Un  nid  fut 
trouvé  dans  une  touffe  d'herbe.  Garneau).  On  a  vu  couver  cette  es- 
pèce en  petit  nombre  dans  les  prairies  humides  ou  dans  les  fondrières, 
tout  près  du  lac  Crâne,  Saskatchewan  et  du  lac  Many-Island,  Alberta. 
(A.  C.Bent.)  On  l'a  vu  couver  à  Reaburn,  Manitoba  ainsi  qu'au  lac 
Buffalo,    Alberta.     (Dippie.) 

Dans  un  lac  marécageux  recouvert  de  Carex  aristata  à  moins  de 
deux  milles  du  lac  Crâne,  Saskatchewan,  l'auteur  lui-même  a  pris 
de  nombreux  nids  qui  appartenaient  à  cette  espèce.  Les  nids  se  trou- 
vaient près  de  l'eau,  et  étaient  construits  de  feuilles  sèches  du  genre 
Carex.  Les  œufs,  en  nombre  de  neuf  à  seize,  n'étaient  que  légèrement 
couvés. 

215.    Le  râle  jaune. 

Porzana   Novehocencis  (Gmel.)     Baird.     1845. 

Le  13  juillet  j'ai  fait  lever  cinq  râles  jaunes  dans  le  marais  àla  pointe 
Beacon,  près  de  York-Factory.  Ils  étaient  dans  les  endroits  exposés 
et  herbeux,  j 'en  ai  entendu  environ  une  douzaine  mais  je  n'en  pus 
faire  lever  que  cinq.  Biel  a  observé  cette  espèce  au  fort  George,  du 
côté  est  de  la  baie  d'Hudson.  (Preble.)  Le  râle  jaune  est  rare  à  l'au- 
tomne dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Il  est  migrateur  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.)  Il  visite  le  Nouveau-Brunswick 
rarement  à  l'automne.  {Chamberlain.)  C'est  un  oiseau  migrateur 
peu  commun  dans  la  province  de  Québec.  {Dionne.)  C'est  un 
oiseau  migrateur  dans  l'Ontario;  il  est  abattu  parfois  dans  les  marais 
à  Toronto.  (Mcllwraith.)  Depuis  quelque  temps  on  a  pris  cet 
oiseau  à  Toronto  tous  les  ans  et  il  doit  venir  plus  fréquemment  qu'on 
le  suppose.  (/.  H.  Fleming.)  Un  beau  spécimen  du  râle  jaune  fut 
tué  à  Rockland,  Ontario.  (G.  R.  White.)  J'ai  trouvé  cet  oiseau,  au 
mois  de  juin  pendant  la  saison  d'incubation  à  l'embouchure  de  la  ri- 
vière Thames,  Ontario.  On  l'a  entendu  et  vu  à  quinze  milles  au 
sud-est  de  Red-Deer,  Alberta,  en  juin  1906,  où  sans  aucun  doute  il 
couvait.     (W.    Saunders.) 

Il  paraît  que  cette  espèce  se  trouve  assez  fréquemment  en  été  dans 
le  Manitoba.    M.  Seton  dans  son  Birds  of  Manitoba  cite  beaucoup  d'ex- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  l8l 

emples  de  sa  présence,  et  par  les  observations  qu'a  fait  l'auteur 
lui-même,  il  se  trouve  complètement  d'accord  avec  les  opinions  ex- 
primées par  M.  Seton.  Un  petit  râle,  qui  semblait  sauter  du  carex 
les  jambes  pendantes,  et  tomber  ensuite  aussi  rapidement,  à  été 
observé  à  l'ouest  jusqu'à  Moose-Jaw,  mais  on  n'a  pas  pu  en  obtenir 
un  seul  spécimen. 

Ci-suit  la  description  de  cet  oiseau,  trouvée  dans  le  manuscrit  de 
M.  Hutchin  écrit  en  1777: — 

«A  partir  du  milieu  de  mai  jusqu'à  la  fin  septembre  cet  oiseau  élé- 
gant habite  les  marais  sur  le  littoral  de  la  baie  d'Hudson,  tout  près 
de  l'embouchure,  de  la  rivière  Severn,  à  une  distance  d'environ 
150  milles  au  sud  de  York-Factory.  Il  ne  vole  jamais  plus  de  soix- 
ante mètres  à  la  fois,  mais  il  court  avec  grande  rapidité  dans  l'herbe 
longue  qui  se  trouve  près  du  littoral.  Le  matin  et  le  soir  il  articule 
une  note  qui  ressemble  au  frappement  d'un  caillou  contre  de  l'acier; 
à  d'autres  moments  il  laisse  échapper  des  cris  perçants.  Cet  oiseau 
ne  construit  pas  de  nid,  quoiqu'il  pond  de  dix  à  seize  œufs  tous  'olancs 
dans    l'herbe.» 

216.     Le  râle  de  la  Jamaïque. 

Porzana  Jamaicensis  (gmel)  baird.     1845. 

M.  le  docteur  Cottle  de  Woodstock  (Ontario),  prétend  avoir  trouvé 
un  oiseau  de  cette  espèce  à  Ingersoll  en  1856,  et  je  connais  assez  le 
docteur,  pour  être  sûr  que  son  identification  est  exacte.  (Mcllwrailh.) 
M.  Nash  qui  a  pris  des  oiseaux  dans  le  marais  de  Dundas  en  1874 
écrit  à  M.  Mclhvraith  en  janvier  1894,  com.me  suit: 

«Le  18  août  1874 — -J'ai  tué  quatre  de  ces  oiseaux  ce  soir  à 
l'extrémité  supérieure  du  marais  Dundas.  Mes  chiens  les  ont  fait 
lever  à  l'endroit  où  les  joncs  avaient  été  fauchés.  C'est  la  première 
fois  que  je  les  ai  rencontrés  ici.  Après  cette  date  j'en  ai  vu  plusieurs 
autres  à  peu  près  au  m.ême  endroit  pendant  cette  année  (1874). 
J'ai  tué  aussi  quelques  râles  jaunes  et  j'en  ai  vu  beaucoup.  » 

Le  signalement  du  docteur  Cottle  concernant  ces  oiseaux  est,  à 
mon  avis,  exact,  et  c'est  le  seul  authentique  au  Canada.  (/.  H. 
Fleming.)  Je  crois  avoir  vu  un  râle  de  la  Jamaïque  en  juin  à 
l'embouchure  de  la  rivière  St-Clair.     Il  s'éleva  à  côté  de  moi,  et  était 

78870—13 


l82  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

très  petit  ayant  un  bec  pareil  à  celui  du  râle  de  la  Caroline  et  une  peau 
apparemment  semblable  à  celle  du  râle  de  la  Jamaïque  que  j'ai  vu. 

{W.  Saunders.) 

LXXXIII.     CREX   Bechstein.     1802. 

217.  Le  râle  des  genêts,  ou  des  cailles. 

Crex  crex    (linn  )sharpe.     1884. 

Cet  oiseau  est  accidentel  et  rare  au  Groenland.  On  a  en  obtenu 
un  spécimen  à  Godthaab,  et  il  fut  expédié  au  musée  de  Copenhague 
en  1851.  (A?'ct.  Man.)  Cette  espèce  au  Groenland  en  1887,  1892, 
1893  et  1894.     (Winge.) 

M.  James  McKinley  de  Pictou,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  men- 
tionne, dans  le  «Auk))  de  janvier  1899,  qu'un  spécimen  de  cette 
espèce  fut  pris,  il  y  a  presque  vingt-cinq  ans  dans  un  marais  à  côté 
de  Pictou.  Le  spécimen  est  resté  sans  aucune  identification  jusqu'au 
jour  de  la  visite  récente  de  M.  Frank  M.  Chapman  à  Pictou.  Ce 
dernier  l'a  reconnu  tout  de  suite. 

LXXXL     VIONORNIS   Reichenbach.     1852. 

218.  La  êallinule  de  la  Martinique. 

lonornis  Mariinica  (linn)  reich.     1852. 

C'est  un  oiseau  qui  est  accidentel  et  très  rare  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  et  au  Nouveau-Brunswick.     {Downs  et  Chamberlain.) 

M.  Mcllwraith  mentionne  qu'un  individu  a  été  pris  à  Pickering 
(Ontario)  en  avril  1892. 

Ce  sont  les  seuls  renseignements  que  nous  ayons  pu  trouver 
relativement  à  ce.  oiseau. 

LXXXV.     GALLINULA    Brisson.     1760. 

219.  La  êallinule  de  la  Floride, 

Gallinula  galeata  (Licht)  bonap:  1832. 

Cet  oiseau  est  accidentel  et  rare  au  Nouveau-Brunswick.  Un  spé- 
cimen fut  tué  au  lac  Dick  en  septembre  1879.  {Chamberlain.)  Un 
spécimen  de  cette  espèce  fut  pris  la  dernière  semaine  de  septembre 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  183 

1898  sur  la  rivière  Canard  (Nouvelle-Ecosse.)  {H.  F.  Tufts.)  Dans 
la  province  de  Québec,  on  la  rencontre  assez  souvent  en  été.  (Dionne.) 
Elle  est  commune  à  Montréal,  mais  plus  nombreuse  à  l'automne. 
(Wintle.)  Elle  habite  l'Ontario  en  été,  en  assez  grand  nombre,  et 
elle  couve  depuis  la  ville  d'Ottawa  jusqu'au  lac  Erié. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  nid  de  cette  espèce,  contenant 
sept  œufs,  en  partie  couvés,  fut  pris  à  Kars,  sur  le  Rideau  (Ontario) 
le  9  juillet  1890  par  MM.  W.  et  F.  A.  Saunders. 

Le  6  juin  1903  j'ai  visité  les  marais  au  lac  St-Francis,  près  de 
Summerton  (Ontario)  et  j'ai  trouvé  la  gallinule  de  la  Floride,  en 
train  de  nicher  sur  une  légère  estrade  construite  de  joncs  secs  qui 
étaient  attachés  aux  tiges  de  roseaux.  Cette  estrade  fut  élevée  de 
quelques  pouces  au-dessus  de  l'eau  et  'e  nid  contenait  onze  œufs 
frais.     (Lewis  M.  Terrill.) 

Cet  oiseau  était,  il  y  a  plusieurs  années,  très  commun  en  beaucoup 
d'endroits  dans  l'Ontario,  mais  il  devient  de  p^us  en  plus  rare  chaque 
année,  non  seulement  à  cause  des  chasseurs,  mais  aussi  à  cause  de 
l'égouttement  du  terrain,  et  le  dessèchement  de  ses  retraites  d'au- 
trefois. La  gallinule  de  la  Floride  couve  encore  dans  les  marais 
de  l'intérieur  entre  Kingston  et  Brockville,  et  parfois  le  long  du 
Saint-Laurent.  Elle  construit  dans  l'eau  un  nid  des  tiges  de  jonc 
de  l'année  précédente,  bien  entourée  d'une  nouvelle  croissance  de 
plantes  semblables.  J'ai  pu  aller  en  bateau  sauf  dans  un  sevil  cas 
à  tous  les  nids  que  j'ai  trouvés.  D'habitude  les  œufs  sont  pondus 
à  partir  du  milieu  de  mois  de  mai;  onze  étant  le  plus  grand  nombre 
que  j'ai  remarqué  dans  un  seul  nid.  Ces  gallinules  ressemblent  abso- 
lument quant  à  la  taille  et  la  couleur  aux  poules  d'eau  de  la  Grande- 
Bretagne,  le  nid  étant  placé  dans  de  semblables  endroits.  {Rév.  C. 
J.  Yoiing.)  Cette  espèce  construit  son  nid  seulement  dans  les  plus 
grands  marais.  Je  l'ai  trouvé,  cependant,  dans  le  marais  à  Toronto. 
Le  n'd  est  construit  de  la  même  façon  que  celui  du  râle,  c'est-à-dire 
attaché  aux  joncs  voisins,  à  une  hauteur  assez  élevée  pour  éviter 
l'humidité.     Elle  pond  de  six  à  dix  œufs.     {W.  Saundrrs.) 


78870— I3è 


l84  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

LXXXVI.     FULICA   Linn^us.     1758. 

220.  La  foulque  noire  ou  la  tnorelle  d'Europe. 

Fulica  atra  (linn.)     1758. 

Elle  est  casuelle  au  Groenland  {Liste  A.O.U.)  On  a  obtenu  des 
espèces  de  cet  oiseau,  et  elles  se  trouvent  actuellement  au  musée  de 
Copenhague.     {Winge.) 

221.  La  foulque  d'Amérique. 

,  Fulica  americana  (gmel).     1788. 

On  a  obtenu  deux  spécimens  de  cette  espèce  au  Groenland  pendant 
l'année  de  1854,  l'un  à  Godthaab  et  l'autre  dans  la  baie  de  Disco. 
{Arct.  Man.)  Une  foulque  fut  tuée  dans  un  lac  près  de  Nain, 
Labrador,  il  y  a  déjà  plusieurs  années.  {Packard.)  Elle  n'est  pas 
très  commune  à  l'automne  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  {Downs.)  La 
foulque  habite  le  Nouveau- Brunswick  en  été,  s'y  trouvant  toujours 
en  nombres  plus  élevés.     {Chamberlain.) 

Ces  foulqus  couvent  dans  la  vallée  du  St-Laurent,  dans  l'ouest  de 
la  province  de  Québec,  et  partout  dans  l'Ontario,  allant  ensuite 
au  littoral  du  Pacifique,  et  sur  l'île  de  Vancouver.  L'auteur  les  a 
trouvées  répandues  dans  toute  la  région  des  prairies,  généralement 
par  grandes  bandes,  mais  dans  les  petits  étangs,  souvent  par  quelques 
couples  seulement,  ou  même  un  seul  couple.  Les  principaux  endroits 
pour  la  reproduction  se  trouvent  dans  le  Manitoba  et  le  Nord-Ouest. 
Cette  foulque  était  en  train  de  couver  aux  lacs  Vermillon,  à  Banff, 
dans  les  Montagnes  Rocheuses  le  11  mai  1891.  Sir  John  Richardson 
constate  qu'elle  s'en  va  au  nord  jusqu'à  la  latitude  53°  et  M.  Ber- 
nard Ross  dit  qu'elle  dépasse  cette  limite,  en  allant  aussi  loin  que  le 
Fort  Simpson  sur  le  fleuve  Mackenzie,  qui  se  trouve  dans  la  latitude 
62°-3o'.  M.  Spreadborough  l'a  trouvée  commune  dans  tous  les  marais 
depuis  le  lac  Lesser-Slave  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix  (Athabasca). 
Quoi-qu'elle  soit  bien  commune  dans  la  Colombie-Britannique,  d'après 
M.  Nelson  l'on  en  a  trouvé  qu'un  seul  spécimen  en  Alaska. 

Note  sur  la  reproduction.— La  foulque  d'Amérique  construit 
son  nid  sur  un  tas  de  vieux  joncs.  Ce  nid  se  compose  de  petits  mor- 
ceaux de  jonc,  et  de  l'herbe  des  marais,  sans  aucune  garniture  spé- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  185 

ciale.  Les  œufs  au  nombre  de  six  ou  plus  sont  grisâtres,  finement 
pointillés  de  brun  foncé.  A  cause  de  l'habitude  qu'a  l'oiseau  mère 
de  couvrir  son  nid  au  moment  où  elle  le  quitte,  il  est  très  difficile  à 
trouver.  Elle  couve  dans  les  marais  aux  alentours  d'Ottawa  (Ontario). 
(G.  R.  White).  Cette  espèce  couve  dans  les  mêmes  endroits  que  fré- 
quente la  gallinule  de  la  Floride,  et  tous  deux  construisent  leurs  nids 
de  la  même  façon.  {W.  Saiinders).  Elle  niche  dans  les  joncs  et  les 
herbes  qui  poussent  dans  l'eau  aux  bords  des  lacs,  et  des  étangs.  Le 
nid  se  compose  d'herbes  et  de  joncs,  et  il  est  assez  petit  et  peu  profond. 
Les  jeunes  quittent  leurs  nids  aussitôt  qu'ils  sont  éclos.  On  la  trouvé 
en  train  de  couver  à  Indian-Head  et  au  lac  Crâne  (Saskatchewan 
ainsi  qu'a  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses  et  à  Kamloops 
(Colombie- Britannique) .  {Spreadborought) .  Après  avoir  marché  dans 
l'eau  pendant  une  demie  heure,  dans  un  marais,  au  lac  Crâne,  qui  se 
composait  principalement  de  Carex  aristata  et  de  quelques  groupes 
de  Scirpus  lacutris  l'auteur  a  découvert  dix-huit  nids  qui  apparte- 
naient à  cette  espèce,  la  plupart  desquels  contenaient  onze  œufs  chacun. 
D'habitude  les  nids  contiennent  de  dix  à  douze  œufs.  Les  jeunes 
oiseaux  sortent  de  l'œuf  bien  irrégulièrement  et  aussitôt  qu'ils  sont 
éclos,  ils  quittent  le  nid  et  se  mettent  à  l'eau.  Les  nids  sont 
construits  de  Scirpus  sec,  et  garnis  de  grosses  feuilles  du  Carex. 


Ordre.     LIMICOLi^.     Oiseaux  des  rivages. 
Famille  XIX.     PHALAROPODID.Î:.     Phalaropes.. 
LXXXVIL     CRYMOPHILUS   Vielliot.     i8i6. 
222.     Le  phalarope  roux. 

CrynwphUus  fulicarius     (Lixx).     Stejx.      1885. 

On  dit  que  le  phalarope  roux  est  le  dernier  des  oiseaux  d'été  qui 
se  rend  au  Groenland.  On  le  rencontre  très  rarement  dans  le  Sud, 
et  rien  n'indique  qu'il  ne  reproduise  plus  au  sud  que  la  latitude  68° 
nord;  de  là  en  allant  plus  au  nord  on  le  voit  bien  fréquemment.  {Arct 
Man)  C'est  un  oiseau  migrateur  assez  commun  dans  Terre-Neuve,  au 
Labrador,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  y  compris  l'île  au  Sable,  dans 
le  Nouveau-Brunswick,  et  dans  la  province  de  Québec,  quoiqu'il  soit 
rare  dans  l'Ontario.     Il  préfère  les  eaux  du  littoral  à  celles  de  l'inté- 


l86  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

rieur.  D'après  M.  Turner  il  abonde  sur  les  rives  du  détroit  d'Hud- 
son,  où  quelques  spécimens  y  couvent.  Il  est  commun  et  couve 
aux  alentours  de  la  baie  d'Hudson.  L'auteur  n'en  a  vu  que  deux 
spécimens  dans  les  prairies.  Ces  deux  furent  abattus,  l'un  sur  le  lac 
Long  au  mois  de  juillet  1879,  et  l'autre  sur  le  lac  Old-Wives  en  mai 
1895.  M.  Fannin  fait  mention  du  fait  que  cette  espèce  n'a  été 
prise  qu'à  Burrard  Inlet  et  à  Chilliwack  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. 

Cette  espèce  abonde  dans  les  hautes  latitudes  du  nord.  Elle  couve 
dans  les  îles  North-Georgian  ainsi  que  sur  la  péninsule  Melville,  et 
fut  souvent  aperçue  par  les  membres  d'expéditions  qui  voyagent  au 
nord,  nageant  sur  la  mer  à  une  grande  distance  de  terre.  {Richard- 
son).  Cet  oiseau  se  trouve  en  assez  grand  nombre  sur  les  rives  de  la 
baie  de  Franklin,  où  on  a  obtenu  des  nids  dans  les  plaines  marécageu- 
ses dans  la  première  semaine  de  juillet  1864.  {Macfarlane) .  Cette 
espèce  arrive  à  l'embouchure  du  Yukon,  ainsi  qu'aux  endroits  conti- 
guës  au  littoral  de  la  mer  Behring,  pendant  les  derniers  jours  de  mai 
et  au  commencement  de  juin.  Elle  couve  en  abondance  sur  toutes  les 
côtes  et  aux  îles,  ainsi  que  loin  dans  l'intérieur.  (Nelson).  Le 
phalarope  .roux  arrive  à  St-Michsel  vers  le  commencement  de  juin. 
Il  n'est  commun  à  aucun  moment,  mais  on  le  voit  plus  souvent 
sur  le  continent  que  sur  l'île  St-Michœl.  Aux  alentours  du  delta  du 
Yukon,  cet  oiseau  abonde  tout  l'été.  {Turner).  Il  est  l'un  des  oiseaux 
les  plus  communs  à  Point-Barrow  et  y  reste  jusqu'à  la  fin  octobre, 
quand  la  mer  commence  à  se  renfermer.  {Murdoch).  Nous  avons 
vu  une  petite  bande  de  ces  oiseaux  près  de  Skag\vay,  dans  l'Alaska,  et 
d'autres  encore  que  j'ai  cru  être  de  cette  espèce,  près  du  détroit  de 
Wrangell,  et  dans  celui  du  Prince  Frederick.  {Bishop).  Cette 
espèce  émigré  en  grand  nombre  aux  îles  Pribilof ,  mais  elle  s'y  trouve 
principalement  à  l'automne.     (Palmer). 

Note  sur  la  reproduction. — -Au  commencement  de  juin  à 
St-Michsel  Alaska,  les  œufs  sont  pondus  dans  une  légère  dépression 
du  terrain,  généralement  sur  les  plaines  humides,  où  se  trouvent  les 
oiseaux.  Le  nid  est  rarement  garni.  Vers  la  fin  juin,  la  plupart  des 
jeunes  oiseaux  sont  sortis  de  l'œuf  et  au  milieu  de  juillet  sont  au  vol. 
Les  endroits  choisis  pour  l'emplacement  du  nid  de  cet  oiseau  ressemble 
beaucoup  à  ceux  du  Phalarope  lohatiis  sauf  que  ce  dernier  choisit 
probablement  des  lieux  plus  secs.  On  a  enlevé  le  8  juin,  à  une  distance 
d'à  peu  près  six  pieds  d'un  étang  saumâtre,  un  nid  contenant  des 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  I87 

œufs,  qui  était  construit  d'herbes  sèches,  et  qui  se  trouvait  sous  un 
petit  saule.  {Nelson).  Le  phalarope  roux  est  commun  aux  environs 
de  Fullerton  et  à  l'île  Southampton,  dans  la  baie  d'Hudson.  Il 
niche  autour  des  étangs  d'eau  douce,  pondant  ses  œufs  dans  des 
dépressions  sabloneuses  et  mousseuses,  et  souvent  aussi  dans  des 
lichens,  sans  avoir  dénués  des  matériaux  nécessaires  à  pour  y  faire 
des  nids.     {Arct.  Man). 

LXXXVIII.     PHALAROPUS    Brisson.     1760. 

223.     Le  phalarope  hyperbéen. 

Phalaropiis  lohatus  (Linn.)  Salvad.     1872. 

Le  phalarope  hyperbéen  semble  être  le  plus  commun  des  phala- 
ropes  au  Groenland,  et  probablement  aussi,  très  loin  dans  les  ré- 
gions septentrionales.  (Arct.  Man.)  Il  couve  sur  les  petites  îles  de 
dans  la  baie  d'Ungava,  et  fréquente  le  long  de  la  côte  nord  du  Labra- 
dor. (Turner.)  J'en  ai  vu  environ  une  douzaine,  le  16  juin  1896, 
dans  un  petit  étang  sur  une  île  dans  la  baie  James,  où  évidemment 
ils  étaient  en  train  de  couver.  On  n'en  a  pas  remarqué  d'autres  dans 
l'intérieur  du  Labrador.  (Spreadborough.)  C'est  un  oiseau  migrateur 
dans  Terreneuve,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  au  Nouveau-Brunswick. 

Il  fréquente  la  province  de  Québec,  mais  il  est  rare  dans  l'Ontario. 
On  le  voit  souvent  en  été  dans  toutes  les  parties  de  la  baie  d'Hudson, 
où,  sans  doute,  il  couve  en  grand  nombre,  quoiqu'il  soit  peu  commun 
dans  le  Manitoba.  M .  Le  docteur  Coues  a  trouvé  cet  oiseau  en  grand 
nombre  le  16  août  1874, dans  un  étang,  près  du  pied  des  Montagnes 
Rocheuses,  non  loin  de  la  frontière,  et  il  a  cru  qu'il  pouvait  y  couver, 
cet  oiseau  se  montrait  en  grand  nombre  à  Indian  Head,  Saskatchewan 
en  1892.  M.  Spreadborough  dit  qu'on  l'avait  vu  dans  ces  lieux  pour 
la  première  fois,  le  15  mai  mais  à  partir  du  25  au  30  mai,  il  en  avait 
des  milliers  au  lac  Deep,  cependant  le  3  juin  ils  étaient  tous  dis- 
parus. Le  3  juin  1895  des  spécimens  furent  abattus  par  l'auteur 
même  à  la  source  Thirty  Mile,  et  le  6  juin  il  en  abattit  d'autres  au 
lac  Twelve-Mile  près  de  la  montagne  Wood,  Saskatchewan.  Ils  sem- 
blaient y  couver.  Le  29  mai  1905,  MM.  Bishop  et  Bent  ont  vu  plu- 
sieurs bandes  d'oiseaux  migrateurs  près  du  lac  Hay,  Saskatchewan, 
en  compagnie  des  sanderlings.  Deux  m.âles,  d'entre-eux,  en  état  pour 
laproduction,  furent  pris  au  lac  Big   Stick   le    14  juin  1906  par  M. 


t88  commission  géologique  du  canada. 

Bishop.  Une  bande,  aperçue  par  M.  Bishop  le  13  juillet,  indiqua  le 
commencement  de  la  migration  d'automne.  Au  mois  d'août  1906, 
M .  Atkinson  mentionne  ayant  vu  cet  oiseau  en  «  milliers  innombra- 
bles» depuis  Saskatoon,  Saskatchewan  jusqu'à  Edmonton,  Alberta. 
Sis  John  Richardson  et  MM.  Ross  et  Macfarlane  s'accordent  à  dire 
que  cette  espèce  fréquente,  en  grand  nombre,  les  endroits  boisés  et 
les  Barren  Grounds  pendant  la  saison  de  reproduction,  et  qu'elle 
se  répand  jusqu'au  littoral  de  la  mer  arctique.  MM.  Nelson  et  Turner 
disent,  tous  deux,  que  cette  espèce  est  très  commune  en  Alaska  et 
qu'elle  couve  dans  presque  toutes  les  parties  du  pays,  mais  surtout  le 
long  de  la  côte  marécageuse  du  nord.  Elle  fréquente  la  Colombie- 
Britannique  et  M.  Fannin  l'a  abattue  au  mois  de  juillet  au  goulst 
Burrard,  donc  c'est  bien  probable  que  quelques  couples  y  couvent. 
M.  Brooks  dit  qu'elle  couve  probablement  à  Chilcotin  du  nord, 
Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  arrive  vers  le  25  mai 
à  St-Michael,  Alaska.  Sa  nourriture  consiste  entièrement  de  petits 
invertébrés  marins,  de  limaces,  de  larves,  et  de  mouches.  Elle  couve 
au  mois  de  juin.  Le  nid  est  placé  dans  les  herbes  et  consiste  d'un 
tas  de  brins  d'herbes  arrangées  avec  peu  de  soin.  Elle  pond  quatre 
ou  cinq  œufs  d'une  teinte  verdâtre  profusément  recouverte  de  taches 
sombres.  Les  jeunes  peuvent  prendre  leur  vol  au  ler  août.  {Turner.) 
Le  nombre  de  la  ponte  est  habituellement  quatre,  et  les  œufs  varient 
considérablement  quant  à  l'exactitude  des  couleurs.  La  couleur  du 
fond,  d'une  nombreuse  collection  que  j'ai  maintenant  devant  moi 
et  qui  fut  obtenue  aux  alentours  de  St  Michael,  contient  des  nuances 
depuis  l'argile  verdâtre  jusqu'au  brun  olivâtre  assez  foncé.  Les 
taches  et  les  marques  sont  très  irrégulières  quant  à  leur  grandeur 
et  à  leur  formation,  mais  elles  sont  habituellement  plus  fortes  au 
gros  bout.  (Nelson.)  Le  nid,  comme  celui  du  phalarope  roux, 
consiste  en  une  légère  dépression  dans  le  sol,  garnie  de  quelques 
feuilles  sèches  et  d'herbes,  et  se  trouve  presqu'invariablement  aux 
bords  de  petits  étangs  ou  de  nappes  d'eau.  Plus  de  soixante  dix 
nids  furent  obtenus,  le  nombre  d'œufs  étant  toujours  de  quatre 
chacun  (Macfarlane.) 

C'est  surtout  un  oiseau  migrateur,  mais  quelques  spécimens  couvent 
sur  les  îles  Pribilof.  M.  EUiott  en  a  obtenu  des  jeunes  sur  l'île  St- 
Georgesen  1873,  et  le  2  juillet  1890  sur  l'î'e  St-Paul,  j'en  ai  moi-même 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  189 

pris  deux  autres,  qui  venaient  de  sortir  de  l'œuf.  Ces  oiseaux  arrivent 
en  petit  nombre,  vers  la  fin  mai,  et  la  plupart  passent  au  nord,  quel- 
ques couples  seulement,  restent  sur  les  îles  pour  couver.     (Palmer.) 

LXXXIX.     STEGANOPUS    Vielliot.     1819. 

224.     Le  phalarope  de  Wilson. 

Steganopiis    tricolor     Vieill.     1819. 

Le  phalarope  de  \\'ilson  est  accidentel  dans  la  province  de 
Québec.  (Dionne.)  Il  visite  accidentellement  l'Ontario.  Mclhvraith.) 
Il  émigré  quelquefois  à  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Cette 
espèce  est  commune  par  toute  la  région  des  prairies.  Elle  couve 
à  côté  des  étangs  marécageux  dans  des  endroits  propices,  depuis 
Pembina  jusqu'aux  montagnes  Rocheuses.  Elle  peut  se  trouver  mê- 
me à  la  baie  d'Hudson,  car  M.  Murray  fait  mention  d'un  phalarope 
qu'il  a  vu  au  fort  Severn,  qu'on  le  croit  appartenir  à  cette  espèce. 
Sir  John  Richardson  dit  que  cette  espèce  ne  se  répand  pas  plus  au 
nord  que  la  latitude  55°.  M.  Fannin  ne  l'a  pas  vu  et  M.  Brooks  n'a 
pas  pu  l'identifier  positivement,  qu'une  seule  fois  à  Chilliwack  dans 
la  vallée  du  fleuve  Fraser. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  vu  cette  espèce  pour  la  premiè- 
re fois  le  18  mai  1892,  à  Indian-Head  (Saskatchewan)  mais  elle  n'est 
jamais  devenue  commiune,  quoiqu'elle  couve  en  grand  nombre  dans 
les  fondrières  au  sud  du  lac  Deep.  Les  habitudes  de  cet  oiseau  res- 
semblent beaucoup  à  celles  des  bécasseaux,  car  il  court  comme  eux  cà 
et  là  sur  le  littoral  et  nage  très  peu.  Le  23  juin  on  a  vu  un  jeune  oi- 
seau avec  trois  bandes  noires  sur  le  dos,  l'une  passant  de  la  base  du  bec 
jusqu'au  croupion.  Le  reste  du  corps  était  de  couleur  chamois 
clair,  presque  orange.  Cette  espèce  est  commune  depuis  Indian- 
Head  jusqu'à  Edmonton  (Alberta)  et  elle  niche  dans  l'herbe  courte 
sur  un  teriain  bas  et  humide  près  de  l'eau.  Le  nid  qui  n'est  une  cavité 
superficielle,  est  garni  de  quelques  brins  d'herbe.  Les  jeunes  quittent 
le  nid  aussitôt  qu'ils  sont  sortis  de  l'œuf.  {Spreadborough.)  Cette 
espèce  couve  à  Reaburn  (Manitoba),  au  lac  Rush  (Saskatchewan) 
et  au  lac  Buffalo  (Alberta).  (Dippie.)  Le  5  et  le  6  juin  1896,  de 
nombreux  nids  de  cette  espèce  furent  pris  par  l'auteur  même  au  lac 
Twelve-Mile,  près  de  la  montagne  Wood  (Saskatchewan).  Ils 
contenaient  trois  ou  quatre  œufs  chacun.     Le  nid  n'était  qu'un  petit 


I90  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

trou  dans  la  terre,  étant  situé,  habituellement,  parmi  des  touffes 
de  vieille  herbe,  soit  au  milieu  d'un  marais,  soit  au  bord  dans  un  endroit 
sec.  Un  nid  était  placé  dans  une  touffe  d'orge  sauvage.  (Hordeum 
Jubatiim.)  Le  phalarope  de  Wilson  était  très  commun  au  lac  Crâne 
(Saskatchewan)  où  il  couvait  en  1894.  Le  7  juin  j'ai  trouvé  un  nid 
contenant  des  œufs  presque  couvés,  il  fut  trouvé  par  terre  à  côté 
d'une  touffe  d'herbe.  L'oiseau  couvait  aussi  dans  un  étang  maré- 
cageux, à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress  le  26  juin  1894,  ainsi 
qu'au  lac  Cypress,  et  au  ruisseau  Sucker  (Saskatchewan)  le  30  juin 
1895.  MM.  Bishop,  Bent  et  Raine  ont  vu  couver  cette  espèce 
dans  la  Saskatchewan. 


Famille  XX.     RECURVIROSTRID^. 

XC.     RECURVIROSTRA   (Linn^us).     1758. 

225.     L'avocette  d'Amérique. 

Recufviroslra  americana  (gmel).     1788. 

Un  seul  spécimen  de  cet  oiseau  fut  tué  à  St-John  (Nouveau- 
Brunswick)  et  actuellement  fait  partie  de  la  collection  de  M.  Carnal. 
{Chamberlain.)  Je  sais  que  trois  individus  de  cette  espèce  ont  été 
obtenus  à  diverses  reprises  à  Rondeau,  sur  la  rive  nord  du  lac  Erié, 
mais  je  n'ai  pas  entendu  parler  d'autres  spécimens  de  cette  espèce 
dans  l'Ontario.  (Mcllwraith.)  C'est  un  oiseau  migrateur  accidentel 
à  Toronto  (Ontario).  Il  y  a  deux  mentions  de  cet  oiseau.  Un  mâle 
adulte  de  plumage  gris,  a  été  pris  le  19  septembre  1901.   (/.  H  .Fleming.) 

Il  est  très  rare  dans  l'est  du  Manitoba,  mais  commun  par  toute 
la  région  des  prairies,  principalement  sur  les  bords  d'étangs  saumâtres 
où  il  couve  en  grand  nombre.  L'étendue  principale  de  ses  migrations 
se  trouve  depuis  la  frontière  internationale  jusqu'à  la  latitude  53° 
mais  on  l'a  pris  aussi  loin  au  nord  que  le  fort  Rae  sur  le  grand  lac 
des  Esclaves. 

Notes  sur  la  reproduction. — Selon  mes  observations,  sa 
zone  de  reproduction  s'étend  depuis  Indian-Head  jusqu'à  un 
endroit  situé  à  quelques  milles  des  Montagnes  Rocheuses.  On 
l'a  observé  pour  la  première  fois,  le  14  mai  1892,  au  lac  Deep,  Indian- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS,  I9I 

Head  (Saskatchewan)  ;  vers  le  3  juin  il  couvait  en  grand  nombre  sur 
une  longue  pointe  de  terre  qui  se  projetait  au  loin  dans  un  petit 
lac,  dans  le  canton  seize,  rang  treize.  J'ai  recueilli  de  nombreux  nids, 
à  plusieurs  reprises,  après  le  treize  juin;  l'un  de  ceux-ci  contenait 
deux  œufs  et  on  n'a  jamais  trouvé  plus  jJe  quatre  œufs  dans  un  seul 
nid.  Dans  presque  chaque  cas  le  nid  n'était  qu'une  dépression 
superficielle,  faite  entre  trois  et  quatre  pierres  dans  le  sable,  et 
était  garni  de  quelques  brins  d'herbes  cassés.  Les  principales  localités 
pour  la  reproduction  se  trouvent  aux  bords  des  étangs  d'alkali,  et 
le  nid  est  toujours  près  de  l'eau.  La  couvaison  commence  générale- 
ment dans  la  dernière  semaine  de  mai,  et  les  jeunes  quittent  le  nid, 
aussitôt  sortis  des  œufs.      (Spreadborough.) 

Mes  observations  confirment  celles  de  M  Spreadborough  en  chaque 
détail.  Des  œufs  et  des  jeunes  duvetés  furent  pris  près  de  la  rivière 
High  (Alberta)  au  mois  de  juin  1906.  (W.  Saiinders.)  On  a  remar- 
qué cette  espèce  en  train  de  couver  aux  bords  des  lacs  Crâne,  et 
Hay,  et  sur  l'île  Gull  dans  le  lac  Big-Stick  (Saskatchewan).  {A.  C. 
Bent.)  Le  10  juin  1891  j'ai  trouvé  une  grande  colonie  d'avocettes, 
nichant  sur  une  île  dans  un  petit  lac  dix  milles  au  nord  du  lac  Rush 
dans  la  Saskatchewan.  Je  revins  à  cet  endroit  le  15  juin  1895  lorsque 
je  trouvai  la  grande  colonie  toujours  installée  dans  ses  anciens  lieux. 
Il  a  dû  y  avoir  sur  l'île  à  peu  près  deux  cents  nids,  et  ils  étaient  telle- 
ment près  les  uns  des  autres  que  j'ai  dû  prendre  garde  d'écraser 
les  œufs.  Les  nids  étaient  simplement  des  dépressions  dans  le  sable 
garnies  d'herbes  cassées.     {Raine.) 


Famille  XXL     SCOLOPACID^.     Bécasinnes,  Maubèches,  etc- 

XCI.     SGOLOPAX    (LixNnaeus).     1758. 
227.     La  bécasse  d'Europe. 

Scolopax  rusticola  (linn).     1758. 

On  dit  qu'un  individu  de  cette  espèce  a  été  tué  en  janvier  1862 
aux  alentours  de  St-Johns  (Terreneuve).  (Reeks.)  Un  spécimen 
fut  abattu  à  Chambly  (province  de  Québec)  le  il  novembre  1882 
par  un  Canadien-Français  et  fut  acquis  par  M.  Brock  Willett.     Il 


192  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

fut  envoyé  pour  être  empaillé  à  feu  M.  William  Couper  qui  fit 
mention  de  sa  découverte  dans  le  «Canadian  Sportsman  and  Na- 
turalist».     {Wintle.) 

XCII.     PHILOHELA  Gray.     1841. 

228.     La  bécasse  d'Amérique. 

Philohela  minor  (gmel)  gil\y,  1841. 

Plusieurs  personnes  prétendent  avoir  chassé  la  bécassine  d'Amé- 
rique sur  le  littoral  est  du  Labrador.     {Packard.) 

Cette  espèce  est  commune  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  y  couve  au 
commencement  du  printemps.  (Downs,  Tufts.)  Elle  fréquente 
le  Nouveau-Brunswick  et  y  couve.  (Chamberlain.)  On  l'a  trouvée 
le  17  août  1888  en  train  de  couver  à  Georgetown  sur  l'île  du 
Prince-Edouard.  Elle  est  commune  dans  la  province  de  Québec  et 
dans  l'est  d'Ontario,  mais  plus  nombreuse  dans  l'ouest  de  la  dernière 
province.  Elle  couve  sur  toute  l'étendue  de  ses  migrations.  C'est 
un  oiseau  qui  ne  fréquente  pas  la  plus  grande  partie  d'Ontario 
comme  autrefois. 

Cette  espèce  n'habite  que  rarement  le  Manitoba  en  été,  et 
ne  se  répand  probablement  pas  plus  à  l'ouest  que  Brandon,  puisqu'on 
ne  l'a  jamais  remarquée  ou  mentionnée  au-delà  de  cette  ville,  qui  se 
trouve  à  cent  cinquante  milles  à  l'ouest  de  Winnipeg. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  couple  d'oiseaux  de  cette  es- 
pèces nicha,  il  y  a  quelques  années  dans  un  champ  près  de  Brace- 
bridge,  Muskoka,  Ontario,  mais  elle  est  rare  dans  ce  distrit. 
(Spreadborough.)  La  bécasse  d'Amérique  devient  de  plus  en  plus 
rare  chaque  année  dans  la  vallée  du  St-Laurent.  Quelques-uns  de 
ces  oiseaux  couvent  aux  environs  du  lac  près  de  Mackintosh- 
Mills,  Ontario.  J'ai  observé  un  nid  le  3  juin  1891.  Il  fut  cons- 
truit sur  un  petit  monticule  mousseux  dans  un  groupe  d'arbres 
de  la  deuxième  croissance,  tout  près  d'un  grand  bocage,  et  n'était 
qu'à  une  courte  distance  du  bord  du  lac.  A  ce  moment  les  œufs,  au 
nombre  de  quatre,  étaient  en  partie  couvés.  Ils  ressemblaient  aux 
œufs  de  la  bécasse  d'Europe,  sauf  qu'ils  étaient  plus  petits.     Cet 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I93 

oiseau  est  encore  assez  commun  à  cette  date  (1906)  aux  alentours  de 
Madoc,  comté  d'Hastings,  Ontario.  Il  couve  dans  les  cantons  de 
Huntingdon  et  Rawdon.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Le  20  mai  1895  M. 
Robert  Johnson  de  la  Commission  géologique  a  trouvé  un 
nid  de  cette  espèce  dans  un  terrain  marécageux  à  gauche  du  che- 
min de  Chelsea  et  au  sud  du  passage  à  niveau  du  chemin  de  fer  du 
Gatineau  "V'^alley.  Il  était  placé  sur  un  tertre  dans  un  marécage  et 
consistait  simplement  d'une  dépression  garnie  d'herbes  et  abritée 
par  des  buissons  de  cèdre.  Cet  endroit  est  situé  à  environ  quatre  mil- 
les  d'Ottawa. 

XCIII.     GALLINAGO   Leach.     i8i6. 

229.  La  bécassine  d'Europe. 

Gallinago,    gallinago  (Linn.)     Licht.     1854. 

On  en  a  reçu  un  spécimen  du  docteur  Paulsen  en  1845,  miais  cette 
espèce  a  été  observée  si  souvent  au  Groenland  qu'elle  doit  y  couver. 
{Arct.  Man.)  D'après  M.  Winge  (Greenland  Birds.  Page  176.) 
Cette  espèce  et  celle  qui  suit  sont  aussi  nombreuses  que  l'autre 
au  Groenland.  Ni  l'une  ni  l'autre  n'est  commune.  Il  pense  que 
probablement  elles  y  couvent. 

230.  La  bécassine  de  Wilson. 

Gallinago  delicata  (Ord.)     A.  O.  U.  Liste.     1886. 

La  bécassine  de  Wilson  est  un  oiseau  migrateur  commun  en  été 
et  couve  dans  Terreneuve,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nouveau- 
Brunswick,  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  et  en  grand  nombre  sur 
toutes  les  îles  du  golfe  Saint-Laurent,  ainsi  que  dans  la  pro- 
vince de  Québec  et  dans  l'est  d'Ontario.  M.  Spreadborough  l'a  vue 
couver  depuis  Missinabi  en  allant  au  nord  jusqu'au  cap  Henrietta- 
Maria,  dansla  baie  James,  ainsi  qu'à  la  rivière  Great-Whale,  dans  la 
baie  d'Hudson,  où  il  a  vu  une  mère  avec  une  jeune  couvée,  au 
mois  de  juillet  1896. 

Dans  l'ouest  la  bécassiue  de  Wilson  se  trouve  partout  dans  la  région 
des  prairies,  surtout  dans  tous  les  marais  de  la  partie  boisée.  On 
trouve  cette  espèce  dans  la  Colombie- Britannique,  depuis  la  frontière 


194  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

internationale  jusqu'à  l'Alaska,  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver,  où 
elle  couve.  D'après  M.  Brooks  elle  fréquente  le  district  de  Cariboo 
en  été,  et  quelques  spécimens  hivernent  sur  le  lac  Okanagan,  Colom- 
bie-Britannique. MM.  Turner  et  Nelson  mentionnent  que  cet  oiseau 
se  répand  largement  dans  l'Alaska,  et  Macfarlane,  l'a  trouvée  en 
train  de  couver  sur  la  rivière  Anderson. 

Notes  sur  la  reproduction. — Quelques  couples  couvent  encore 
dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.  Au  commencement  de  juin  1892, 
un  nid,  contenant  quatre  œufs,  fut  pris  à  Black- Pond  près  de  Brockvil- 
le.  Le  9  juin  1896,  j'ai  vu  un  de  ces  oiseaux  perché  sur  une  souche  dans 
un  pré  humide;  sans  doute  la  femelle  nichait  dans  le  voisinage. 
L'endroit  où  j'ai  vu  cette  espèce  en  train  de  couver  le  plus  souvent 
est  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  On  peut  dire  même  qu'elle  y  est 
encore  commune  jusqu'à  présent.  J'ai  obtenu  trois  œufs  couvés,  au 
commencement  de  juin  1897.  Cette  bécassine  couve  principalement 
dans  les  fondrières  tout  près  de  la  mer,  et  au  moment  de  la  reproduc- 
tion elle  devient  tapageuse  et  l'on  s'aperçoit  bientôt  de  sa  présence. 
Son  nid,  aux  îles  de  la  Madeleine,  n'est  pas  habituellement  placé  dans 
l'endroit,  le  plus  humide  de  la  fondrière,  mais  près  du  bord  d'une 
touffe  d'épinettes  blanches  où  cà  et  là,  un  arbre  rabougri  essaie  de  vivre 
dans  la  fondrière  remuante.  On  peut  trouver  un  nid  à  côté  d'un  de 
ces  arbres  ou  même  au-dessous  d'une  branche,  indiquant  qu'au  point 
de  vue  de  similarité  de  lieux  pour  la  reproduction,  la  bécassine  de 
Wilson  diffère  un  peu  de  sa  proche  parente,  la  bécassine  d'Europe. 
{Rév.  C.  J.  Yoimg.)  Je  suis  informé  par  M.  John  Burke,  un  fermier 
habitant  près  de  Rondeau,  lac  Erié,  et  en  même  temps  un  observa- 
teur avisé,  qu'il  a  trouvé  ces  dernières  années,  quelques  nids  de 
cette  espèce  près  du  marais.  {W.  Saunders.)  J'ai  trouvé  un  nid 
contenant  quatre  œufs  près  de  List-owel,  Ontario,  le  17  mai  1905. 
Un  groupe  de  saules  poussait  à  environ  six  pieds  d'un  étang,  et  le 
nid  se  trouvait  à  mi-chemin  entre  les  saules  et  l'étang.  C'était  sim- 
plement une  légère  dépression  faite  par  l'oiseau  dans  la  mousse  et 
l'herbe  sèche,  garnie  d'herbe  fines  et  sèches.  {W.  Kells.)  Ces 
oiseaux  font  leurs  nids  par  terre  dans  des  lieux  marécageux,  et  les 
garnissent  d'herbe  et  de  fougères.  J'ai  trouvé  deux  nids  aux  envi- 
rons d'Ottawa,  Ontario,  l'un  le  22  mai  1900  et  l'autre  le  12  mai 
1905.     (Garneau.) 

Les  endroits  préférés  de  cet  oiseau  sont  les  fondrières  herbeuses 
et    les   tourbières    qui    entrecoupent    le    Manitoba.       Le   seul    nid 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I95 

appartenant  à  cette  espèce,  que  j'ai  trouvé,  était  situé  sur  une  petite 
motte  de  gazon  au  milieu  d'un  grand  marécage.  Le  nid  consistait 
en  une  légère  cavité,  avec,  quelques  pailles  comme  garniture,  et  reposait 
à  quelques  pouces  seulement  au-dessus  de  l'eau.  Ceci  se  passait  dans 
la  troisième  semaine  de  juillet  et  le  27  du  même  mois,  quatre  jeunes 
oiseaux  étaient  couvés,  et  quittaient  leur  nid  immédiatement.  {E. 
T.  Senton.)  J'ai  trouvé  plusieurs  couples  en  train  de  couver  le  13  mai 
1905  dans  un  marais  près  de  Sidley,  Colombie- Britannique.  Le  28  mai 
j'ai  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs,  dans  une  touffe  d'herbes 
qui  se  trouvait  au-dessous  d'un  buisson  de  saules,  dans  un  marais 
humide.     Le    nid    était    construit    d'herbe    sèche.      {Spreadhoroiigli.) 

Au  mois  d'août  1894  l'auteur  a  vu  une  femelle  et  de  jeunes  oiseaux 
de  cette  espèce  dans  un  marais  au  pont  de  la  rue  St-Patrice  à 
Ottawa,  Ontario.  Au  commencement  de  mai  1890  il  trouva  un  nid 
à  côté  d'un  tronc  d'arbre  dans  une  petite  fondrière  tout  près  du  réser- 
voir appartenant  au  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique,  à  Revelstoke, 
Colombie-Britannique.  Ce  nid  était  tout  près  de  l'eau  et  n'importe 
quel  passant  sur  la  voie  ferrée  pouvait  voir  la  mère,  mais  cepen- 
dant elle  couva  ses  jeunes  et  les  conduisit  au  loin  sans  acci- 
dent. Au  mois  de  juillet  1885;  un  autre  nid  fut  découvert  dans 
une  fondrière  à  une  petite  distance  au  sud  de  Donald,  dans  la 
vallée  de  la  Colombia,  Colombie- Britannique.  Celui-ci  contenait 
quatre  œufs  presque  couvés.  Cette  espèce  couvait  le  24  juin  1894 
à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress,  Saskatchewan.  Les  jeunes 
étaient  capables  de  voler.  M.  Fannin  écrit  que  les  œufs  de  cette 
espèce  furent  pris  en  mai  1891  près  d'Enderby,  au  sud  du  lac 
Shuswap,  Colombie-Britannique,  par  M.  De  Blois-Green. 

Cette  espèce  n'est  pas  très  nombreuse  aux  environs  de  la  rivière 
Anderson,  car  nous  n'avons  trouvé  que,  relativement,  peu  de  nids. 
Je  puis  tout-de-suite  dire  que  les  nids  de  toute  espèce  de  bécassine, 
ou  de  maubèche,  se  ressemblent  beaucoup  quant  à  leur  composition, 
leur  situation,  et  au  nombre  d'œufs  qu'ils  contiennent.  {Macfarlane). 
Le  3  juin  1906  je  n'ai  pas  trouvé  moins  de  quatre  nids,  dans  l'espace 
de  deux  heures,  aux  alentours  de  la  région  Little  Red  Deer  (Alberta) . 
Les  nids  étaient  construits  bien  solidement  au  centre  des  touffes  d'herbe 
de  marais  qui  poussaient  sur  les  bords  d'un  petit  lac.  Les  oiseaux 
étaient  si  près  l'un  de  l'autre  que  j'ai  trouvé  tous  les  nids  en  mettant 
le  pied  presque  sur  l'oiseau.  {Raine).  La  bécassine  de  Wilson  couve 
partout  dans  les  endroits  propices   au    Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest 


196  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

jusqu'à  Edmonton  (Alberta).  Evidemment  elle  couve  tôt  dans  la 
saison  car  j'ai  vu  des  jeunes  oiseaux  en  train  de  voler  facilement  à 
Yorkton  (Saskachewan)  le  6  juillet  1906.     {Geo.  Atkinson) 


230.1.     La  grande  bécassine. 

Gallinago  Major     (Gmel)     Koch     1816. 

Cette  espèce  est  accidentelle  dans  l'Amérique  du  nord  et  on  l'a 
prise  dans  la  baie  d'Hudson).     {Coiies,  Auk,  vol.  XIV.  p.  209,  1897). 

XCIV.     MACRORHAMPHUS   Leach.     18 16. 
231.     La  bécassine  rousse. 

Macrorhamphiis  Griseus     (Gmel)     Leach     18 16. 

La  bécassine  rousse  est  accidentelle  au  Groenland.  On  en  a  envoyé 
un  spécimen  de  Fiskenaes  à  Copenhaque  en  1824.  {Arct.  Mari).  Elle 
se  trouve  rarement  à  Fort  Chimo  dans  l'Ungava.  Elle  est  commune 
dans  les  parties  sud  et  ouest  du  Labrador.  (Turner).  C'est  un  oiseau 
migrateur  d'été  dans  Terreneuve,  où  elle  couve.  (Reeks)  On  a  vu 
cette  espèce  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Wright).  Elle 
est  de  passage  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  t  Tvfts).  A  l'automne 
elle  visite  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain).  Elle  se  montre 
assez  fréquemment  dans  la  province  de  Québec.  (Dionne).  On  la 
trouve  par  petites  bandes  le  long  de  la  rivière  Richelieu  près  de  St- 
Jean,  province  de  Québec,  mais  elle  devient  plus  rare  près  de  Mont- 
réal, sur  le  St-Laurent.  (Wintle).  Elle  émigré  régulièrement 
à  Toronto  (Ontario).  (/.  H.  Fleming).  Deux  spécimens  ont  été 
abattus  à  Ottawa  (Ontario)  par  M.  G.  R.  White,  le  22  mai  1890,  et 
on  fait  mention  de  l'existence  de  quelques  autres.  M.  Mclwraith  dit 
que  c'est  un  oiseau  est  errant  dans  l'ouest  d'Ontario.  Les  terrains  de 
la  reproduction  semblent  être  au  nord  et  au  nord-ouest  de  la  baie 
d'Hudson. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I97 

232.    La  bécassine  à  long  bec. 

Macrorhamphiis  Scolopactis     (Say)     Hawr     1852. 

La  bécassine  à  long  bec  est  un  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  {H.  F.  Tuffs).  Elle  abondait  le  31  juillet  dans  les  près  bor- 
dant la  baie  Button  non  loin  de  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson. 
Cette  espèce  s'en  allait  à  ce  moment  vers  le  sud  et  on  ne  l'a  plus 
revue  à  partir  du  3  août.  {Preble).  C'est  un  oiseau  migrateur  rare 
à  Toronto  (Ontario).     (/.  H.  Fleming). 

Cette  espèce  remplace  la  bécassine  rousse  depuis  le  Manitoba 
jusqu'à  l'ouest.  Quoiqu'elle  soit  peu  commune  dans  l'est  du  Manitoba 
elle  devient  nombreuse  en  allant  vers  l'ouest,  et  pendant  la  saison  de 
la  migration,  elle  se  voit  en  nombre  par  toute  la  région  des  prairies. 
Les  lieux  de  reproduction  se  trouvent  probablem.ent  au  sud  du 
cercle  arctique,  car  elle  arrive  en  grand  nombre  sur  les  prairies  au 
mois  d'août.  Outre  qu'elle  se  répand  sur  un  grand  territoire  à  Test 
des  montagnes,  elle  se  trouve  en  grand  nombre  dans  l'Alaska,  et  elle 
couve  au  nord  jusqu'à  Point  Barrow,  où  dit  M.  Murdoch,  elle  est 
rare  pendant  la  saison  de  reproduction.  C'est  un  oiseau  que  l'on 
voit  rarement  dans  les  Montagnes  Rocheuses  et  on  n'en  a  pris  qu'un 
spécimen  à  Banff  en  1891.  MM.  Lord  et  Fannin  disent  tous  deux, 
qu'elle  couve  dans  la  Colombie-Britannique,  et  M.  Brooks  l'a  trouvée 
commune  à  l'automne  dans  la  vallée  du  Fraser.  M .  Spreadborough 
en  a  vu  un  spécimen  en  1903  dans  un  marais  sur  la  Grande  Prairie, 
à  la  rivière  de  la  Paix  (Athabasca).  Il  l'a  trouvée  par  grandes  bandes 
à  l'île  Stubbs  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver  au  mois  d'août 
1893- 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  arrive  dp  bonne 
heure  à  l'embouchure  du  Yukon  souvent  même  avant  le  10  mai. 
Vers  la  fin  du  mois  elle  devient  nombreuse  et  commence  à  couver. 
Le  16  juin,  en  traversant  la  cime  d'une  côte  couverte  de  touffes 
d'herbes  à  une  distance  de  plus  d'un  mille  de  l'eau  je  fus  étonné  de 
voir  sortir  de  son  nid,  à  six  pieds  devant  moi,  une  femelle  de  cette 
espèce,  et  ensuite,  s'en  aller  furtivement,  les  ailes  baissées,  et  la  tête 
penchée,  dans  l'herbe  à  une  distance  de  dix  à  quinze  verges.  Elle 
s'arrêta,  presque  cachée  par  une  touffe  d'herbes  et  me  regarda 
dépouiller  son  nid  de  son  trésor.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre, 
étaient  placés  dans  une  dépression,  peu  profonde,  et  sans  aucune  trace 

78870 — 14 


198  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

de  garniture,  formée  par  la  pesanteur  de  l'oiseau  lui-même.  D'autres 
nids  du  même  genre  furent  pris.  A  la  fin  juillet  les  jeunes  oiseaux 
peuvent  voler  en  compagnie  des  parents.  {Nelson)  Quelques  nids  de 
cette  espèce  furent  pris  entre  le  21  juin  et  le  ler  juillet.  Les  œufs  se 
trouvaient  toujours  au  nombre  de  quatre.  {Macfarlane).  Je  fus 
étonné  de  voir  cet  oiseau  qui  fait  sa  couvaison  dans  les  régions  arctiques, 
se  nicher  dans  les  fondrières  dans  le  nord  de  l'Alberta.  Le  3  juin  1906, 
j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  quatre  beaux  œufs.  Il  était  construit 
au  milieu  d'une  touffe  d'herbe,  comme  celui  de  la  bécassine  de  Wilson, 
mais  la  couleur  du  fond  de  ses  œufs,  n'est  pas  aussi  olivâtre,  et  ils 
ressemblent  en  couleur  plutôt  à  ceuxde  la  maubèche  à  poitrine  jaunâtre. 
L'oiseau  était  assis  bien  au  fond  du  nid  mais  on  l'a  vite  reconnu  quand 
il  s'est  envolé  et  perché  à  une  petite  distance.     {Rainé). 

M.  Raine  envoie  cette  note  sous  titre  de  Macrorhamphus  Griseus, 
mais  d'après  ce  que  l'on  sait  concernant  les  endroits  fréquentés  par 
ces  deux  espèces,  celui  que  l'on  a  vu  semble  appartenir  plutôt  à  l'espèce 
Macrorhamphus  Scolopaceus.  Jusqu'au  jour  où  nous  prendrons  des 
spécimens  de  cette  espèce,  il  sera  toujours  douteux  si,  oui  ou  non, 
cet  oiseaux  niche  dans  l'Alberta. 


XCV.     MICROPALAMA   Baird.     1858. 
233.     La  maubèche  à  longs  pieds. 

Micropalama  himantopus  (bonap)  baird.     1858. 

Cette  maubèche  est  peu  commune  à  Cow  Head  dans  Terre- 
neuve.  Un  spécimen  fut  abattu  en  septembre  1867.  (Reeks.) 
Elle  n'est  pas  rare  au  Nouveau-Brunswick,  mais  à  cause  de  la  rapidité 
de  ses  rnigrations,  elle  n'attire  pas  souvent  l'attention.  {Chamberlain.) 
On  l'a  vue  à  Fort-Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  {WrighL)  Le 
19  juillet  un  oiseau  mâle  fut  abattu  dans  un  endroit  boueux  à  côté 
d'un  étang  sur  le  marais  à  environ  cinquante  milles  au  nord  de 
York  Factory.  On  en  a  remarqué  plusieurs  autres  le  12  août  à 
environ  25  milles  au  sud  du  cap  Eskimo.  {Preble.)  Cette  espèce 
se  rend  régulièrement  à  Toronto  (Ontario)  à  l'automne,  quoiqu'elle 
y  soit  plutôt  rare.  On  a  vu  des  oiseaux  adultes  en  plein  plumage 
du  18  au  28  juillet,  et  des  jeunes  oiseaux  du  9  août  au  27  septembre. 
Il  y  a  plus  d'une  mention  de  la  présence  d'oiseaux  du  25  au  30  juin 
mais  pour  ma  part,  je  nai  pas  vu  cette  espèce.     (/.  H.  Fleming.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  I99 

La  maubèche  à  longs  pieds  semble  être  rare  dans  le  Manitoba,  car 
M.Seton  ne  mentionne  qu'une  seule  prise,  mais  M.  Spreadborough 
l'a  trouvée  commune  à  Indian  Head  (Saskatchewan)  en  septembre 
1891.  Au  printemps  suivant,  elle  fut  premièrement  aperçue  le  18 
mai  mais  elle  était  disparue  avant  le  5  juin.  Le  16  août  1874, 
le  docteur  Coues  a  pris  des  spécimens  de  cette  espèce  dans  un  étaijg 
près  de  la  base  est  des  Montagnes  Rocheuses,  latitude  49°.  Sir  John 
Richardson  dit  qu'elle  va  aussi  loin  que  le  soixantième  parallèle,  et 
même  plus  au  nord,  en  assez  grand  nombre.  Elle  fréquente  l'inté- 
rieur pendant  la  saison  de  la  reproduction  et  se  rend  au  littoral  de  la 
baie  d'Hudson  à  l'automne  avant  de  s'en  aller  au  sud.  M.  Ross  l'a 
trouvée  sur  le  fleuve  Mackenzie  au  nord  jusquà  Fort  Simpson, 
mais  en  petit  nombre.  M.  Kermode  fait  mention  d'un  spécimen  pris 
par  M.  Brooks  à  Chilliwack  (Colombie-Britannique)  le  19  août  1899. 
Nos  mentions  de  cette  espèce  sont  peu  nombreuses,  mais  ses  retraites 
principales  pour  la  reproduction  se  trouvent  probablement  3ur  le  côté 
sud-ouest  de  la  baie  d'Hudson. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  maubèche  à  longs  pieds  se 
trouvait  en  assez  grand  nombre  sur  les  rivages  de  la  baie  de  Franklin, 
où  on  a  découvert  de  nombreux  nids  contenant  des  œufs  ainsi  que  des 
jeunes  oiseaux.  Cependant  elle  trouve  très  rare  dans  l'intérieur, 
car  l'on  n'a  pris  qu'un  seul  nid  au  lac  Rendez-vous,  sur  les  bords 
de  la  région  boisée  à  l'est  du  Fort  Anderson.     (Macfarlane.) 

XCVL     TRINGA   Linnaeus.     1758. 

234.     La  maubèche  à  poitrine  rousse. 

Tringa  camttus  (linn).     1758. 

Cette  maubèche  est  rare  dans  le  sud  du  Groenland,  mais  on  la 
rencontré  souvent  dans  le  nord.  On  croit  qu'elle  ne  couve  pas 
au-dessous  de  la  latitude  68°.  Elle  est  signalée  comme  ayant  couvée 
sur  la  péninsule  de  Melville,  et  aux  îles  de  Parry.  (Arct-Man.) 
C'est  un  oiseau  migrateur  dans  Terreneuve.  Elle  ne  se  montre  qu'en 
petit  nombre  à  l'automne  et  en  hiver,  dans  la  Nouvelle- Ecosse  et 
au  Nouveau-Brunswick.  C'est  une  espèce  rare  dans  la  province  de 
Québec  mais  elle  se  trouve  plus  fréquemment  dans  l'Ontario.  Le  4 
juin  1890  M.  Ernest  White  d'Ottawa  (Ontario)  en  a  abattu  huit 
spécimens  d'une  bande  d'environ  soixante-dix,  mais  on  en  a  jamais 

78870— 14e 


200  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

pris  depuis.  M.  Mcllwraith  fait  mention  de  la  présence  de  quelques 
spécimens  de  cette  espèce  à  Hamilton  (Ontario).  M.  Fleming 
dit  que,  bien  qu'elle  soit  commune  au  printemps  il  n'en  a  pas  vu 
d'adultes  à  l'autom-ne.  Le  docteur  Coues  mentionne  qu'il  a  pris 
quelques  spécimens  de  cette  maubèché  en  plumage  d'adolescence 
ail  port  d'Henley  (Labrador)  en  1860.  C'est  un  oiseau  de  passage 
assez  commun  dans  le  Manitoba,  mais  elle  se  trouve  rarement  plus  à 
l'ouest.  Cette  espèce  est  commune  en  été  le  long  du  littoral  de  la 
mer  Arctique  ainsi  que  sur  les  îles  au  nord.  Dans  l'Alaska  elle  est 
commune  en  certains  endroits  et  rare  en  d'autres.  D'après  M. 
Fannin,  elle  se  trouve  en  grand  nombre  pendant  la  saison  de  la 
migration,  le  long  du  littoral  de  la  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  maubèché  à  poitrine  rousse 
couve  sur  la  péninsule  de  Melville  et  en  d'autres  parties  de  l'Amérique 
arctique  ainsi  que  sur  la  baie  d'Hudson,  en  descendant  jusqu'à  la 
latitude  58°.  Elle  pond  quatre  œufs  dans  une  touffe  d'herbes 
desséchées.  (RicJiardson.)  Elle  couvait,  entre  d'autres  endroits,  à 
la  tête  de  Gaasefjord  sur  l'île  d'Ellsmere  où  on  a  trouvé  ses  jeunes. 
(E.  Bay.) 

Le  major  Henry  W.  Fielden,  naturaliste  de  l'expédition  arctique 
de  Nares,  dit  qu'il  n'a  pas  eu  la  chance  de  trouver  les  œufs  de  la 
maubèché  à  la  poitrine  rousse  pendant  son  séjour  dans  les  régions 
polaires,  quoiqu'elle  couve  en  assez  grand  nombre  le  long  des  rives 
du  détroit  Smith,  et  sur  la  côte  nord  de  la  terre  Grinnell.  Cependant, 
le  30  juillet  1876  trois  matelots,  se  promenant  au  bord  d'un  petit  lac, 
non  loin  du  navire,  ont  rencontré  l'oiseau  mère  accompagnée  de  ses 
trois  jeunes  qu'ils  ont  apportés  à  Major  Fielden.  Le  lieutenant  A. 
W.  Greely,  U.S.A.,  commandant  de  la  récente  expédition  au  détroit 
Lady  Franklin,  à  réussi  à  trouver  l'œuf  de  cette  espèce,  si  longtemps 
recherché.  Le  spécimen  de  l'oiseau  et  celui  de  l'œuf  furent  trouvés 
dans  le  voisinage  du  «Fort  Conger»  en  latitude  8i°-44'N.  L'œuf 
était  d'un  vert  pois  clair,  très  pointillé  de  brun,  les  points  étant 
de  la  grosseur  d'une  tête  d'épingle.     {The  Auk,  vol.  II,  pp.  ji2-jij.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  201 

XCVII.    ARQUATELLA   Baird.     1858. 

235.  La  maubèche  pourprée. 

Arquatella    maritima  (Brunn.)     Coues.     1861. 

On  rencontre  cette  maubèche  en  hiver  près  de  la  côte  du  Groenland, 
si  la  mer  n'est  pas  gelée.  Elle  couve  sur  la  péninsule  de  Melville  et 
sur  le  côté  ouest  du  détroit  de  Davis.  {Arct.  Man.)  Cette  espèce 
est  commune  en  hiver  et  quelques  spécimens  couvent  à  Ivigtut  dans  le 
Groenland.  (Hagenip.)  La  maubèche  pourprée  se  montre  en  grand 
nombre  au  printemps  et  à  l'automne,  aux  endroits  au  nord  et  au  sud 
du  Labrador,  qui  se  trouvent  sur  le  littoral  de  l'Atlantique.  {Tiirner.) 
On  n'en  a  vue  ou  obtenue  qu'un  seul  spécimen  au  bras  de  Wales, 
détroit  d'Hudson  en  1885.  {Payne.)  C'est  un  oiseau  migrateur 
d'été,  quoique  rare,  à  Cow  Head,  Terreneuve.  Elle  hiverne  rarement 
sur  la  côte  de  la  Nouvelle-Ecosse,  mais  se  trouve  assez  souvent  en 
hiver  sur  la  côte  du  Nouveau-Brunswick.  Elle  est  accidentelle  à  Beau- 
port,  à  Montréal,  et  à  d'autres  endroits  le  long  du  St-Laurent.  De 
temps  en  temps  on  la  voit  à  Ottawa,  Ontario,  comme  l'indique  la  prise 
d'un  spécimen  par  M.  N.  Forbes,  le  28  octobre  1885,  sur  la  rivière 
Rideau,  et  d'un  autre  par  M.  G.  R.  White.  La  même  année  un  spé- 
cimen de  cette  espèce  fut  pris  par  M.  le  docteur  K.  C.  Mcllwraith  à 
Hamilton,  Ontario  et  on  en  a  pris  quelques  autres  depuis.  M.  Flemm- 
ing  mentionne  qu'elle  se  trouve  régulièrement  quoiqu'en  petit  nombre 
à  Toronto,  Ontario.  On  ne  l'a  jamais  observée  dans  l'ouest  et  elle 
semble  ne  fréquenter  que  la  partie  nord-est  du  continent. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  si  loin  au 
nord  que  nous  ne  pouvons  rien  ajouter  à  ce  que  Sir  John  Richard- 
son  a  dit  sur  son  compte,  il  y  a  bien  des  années,  c'est-à-dire  qu'elle 
couve  en  grand  nombre  sur  la  péninsule  de  Melville,  et  sur  les  côtes 
nord  de  la  baie  d'Hudson. 

236.  La  maubèche  aléoutienne. 

Arquatella  couesi  Ridgw.     1880. 

Cette  espèce  couve  par  toute  la  chaîne  Aléoutienne  depuis  l'île  la 
plus  à  l'ouest,  en  allant  à  l'est  jusqu'au  groupe  Shumagin  au  sud  de 
l'Alaska.    Dans  ses  migrations  d'automne  elle  se  répand  tout  le  long  de 


202  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

la  côte  est  de  la  mer  de  Behring  et  elle  suit  même  la  côte  de  la  mer 
Arctique.  L'étendue  de  ses  migrations  comprend  les  îles  Aléoutiennes, 
la  côte  de  Kadiak,  ainsi  que  tout  le  continent  jusqu'à  Sitka,  et  proba- 
blement les  endroits  encore  plus  au  sud.  {Nelson.)  Cette  espèce 
arrive  à  St-Michael  au  commencement  de  mai  et  ne  se  trouve  stricte- 
ment qu'au  bord  de  la  mer.  Elle  fréquente  les  plus  grandes  roches, 
et  les  pentes  rocheuses,  couvertes  de  plantes  marines  parmi  les- 
quelles elle  cherche  des  limaces  et  d'autres  invertébrés  marins. 
(Turner.)  Un  spécimen  de  cette  espèce  fut  pris  sur  l'île  Kakiak, 
Alaska.  {Grinnell.)  M.  Figgins  a  pris  un  spécimen  de  cette  mau- 
bèche  à  Homer  et  M.  Anderson  deux  mâles  et  deux  couvées  d'œufs 
à  la  baie  Muller,  Alaska.  (Chapman.)  Trois  spécimens  de  l'espèce 
en  plumage  d'hiver  furent  obtenus  le  22  août  1898  à  Port  Clarence 
dans  l'Alaska.     (Mcllhenny.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  maubèche  aléoutienne  arrive 
en  assez  grand  nombre  à  St-Michael,  au  commencement  de  mai,  por- 
tant, à  son  arrivée,  un  plumage  sombre,  qui,  au  ler  juin,  se  change 
à  cet  endroit  en  celui  d'été.  Au  milieu  de  juin  il  est  rare  que  l'on  voit 
un  de  ces  oiseaux  en  plumage  d'hiver.  En  prenant  son  plumage  d'été 
ses  habitudes  changent  entièrement.  Elle  construit  son  nid  aux 
endroits  les  plus  secs  dans  la  terre  marécageuse,  et  se  trouve  indi- 
viduellement ou  par  couples.  Le  nid  est  fait  d'une  manière  assez 
comfortable,  d'herbes  desséchées  et  de  quelques  plumes  placées  sur 
une  toufïe  sèche  d'herbes,  peut-être  entourée  d'eau.  Les  jeunes  sont 
capables  de  quitter  le  nid  au  10  juillet.  Quatre  ou  cinq  oisillons  sont 
élevés  dans  un  seul  nid.  Ils  suivent  les  parents  jusqu'à  ce  qu'ils 
portent  leur  plumage  d'hiver  à  la  fin  août  ou  en  septembre,  ou  même 
plus    tard.     (Turner.) 

237.     La  maubèche  des  lies  Pribilof. 

Arqiiatella  ptilocnemis  (Coues)   Ridgw.     1880. 

M.  H.  W.  Elliott  le  découvreur  de  cette  espèce,  en  parlant  de  l'é- 
tendue de  ses  migrations,  dit  qu'à  part  des  îles  Pribilof,  il  la  trouva 
en  1874  aussi  abondamment  sur  l'île  St-Matthew  à  200  milles  au 
nord,  où  elle  couvait  en  grand  nombre,  comme  sur  les  îles  Pribilof.  Un 
couple  unique  fut  aperçu  par  M.  Elliott  lui-même  en  train  de  nicher 
sur  la  côte  sud  de  l'île  St-Lawrence  au  mois  de  juin  1881.  M.  Krause 
a  obtenu  trois  spécimens  de  cette  espèce  en  hiver  dans  la  baie  Portage, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  203 

qui  se  trouve  sur  le  continent  près  de  l'extrémité  de  la  péninsule  de 
Chilcat,  mais  il  ne  l'a  pas  vue  par  grandes  bandes  avant  le  mois  d'avril  ; 
donc  il  est  probable  qu'elle  hiverne  au  sud,  le  long  de  la  côte  d'Alaska, 
et  peut-être  aussi  dans  la  Colombie-Britannique.     {Nelson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Je  puis  dire  que  c'est  le  seul 
échassier  qui  couve  sur  les  îles  Pribilof,  à  l'exception  de  temps  en  temps 
d'un  couple  ou  deux  de  Phalaropus  hyperboreus.  Cette  maubèche  se 
montre  au  commencement  de  mai  et  se  rend  aux  plateaux  secs,  et 
aux  touffes  mousseuses  où  elle  couve.  Le  nid  consiste  en  une  toufife 
de  cryptogames  spéciales.  Elle  pond  quatre  œufs  piriformes,  tachetés 
de  couleur  foncée  et  elle  les  couve  en  moins  de  vingt  jours.  Les  jeunes 
oiseaux  sortent  de  l'œuf  enveloppés  d'un  duvet  jaunâtre  assez  épais 
avec  des  taches  de  brun  foncé  sur  la  tête  ainsi  que  sur  le  dos.  Ils 
obtiennent  un  plumage  semblable  à  celui  des  parents  et  s'envolent 
dès  le  10  août.     {Elliott) 

XCVIIL     ACTODROMAS   Kaup.     1829. 
238.     La  maubèche  à  queue  pointue. 

Actodromas   acuminata  (Horsf.)     Ridgw.     1880. 

Le  16  septembre  1877,  j'eus  le  plaisir  de  me  procurer  près  de  St- 
Michael,  une  jeune  et  belle  femelle  de  cet  oiseau,  ajoutant  ainsi  l'espèce 
à  notre  faune.  Subséquemment  on  a  constaté  qu'elle  était  la  plus 
commune  des  bécassines  à  St-Michael,  fréquentant  les  bords  d'étangs 
saumâtres  ainsi  que  les  ruisseaux  à  marée  montante,  en  compagnie 
d'autres  espèces.  A  Port  Clarence  et  au  détroit  Kotzebue,  des 
spécimens  uniques  ont  été  pris,  et  ceux-ci  avec  les  autres  obtenus 
à  St-Michael  par  l'auteur  lui-même,  comprennent  tous  les  spécimens 
que  nous  avons  trouvés  jusqu'à  présent.  (Nelson.)  Nous  en  avons 
pris  trois  spécimens  et  vu  une  douzaine  d'autres  le  3  octobre  pendant 
notre  court  séjour  passé  à  l'île  St-George  dans  la  mer  de  Behring.  L'une 
de  ces  maubèches  fut  prise  à  Unalaska  le  5  octobre.  (Bishop.) 
Le  révérend  J.  H.  Keen  en  a  pris  un  spécimen  à  Massett,  îles  Queen 
Charlotte,  Colombie-Britannique  le  2y  décembre  1897.  {Fannin.) 
On  en  a  vu  un  oiseau  de  cette  espèce  près  de  l'embouchure  de  la  rivière 
Campbell,  Comox,  île  deVancouver.  (Brooks).  C'est  une  espèce  qui 
appartient  à  l'Asie  de  l'est,  et,  selon  toute  apparence,  elle  couvait  près 
de  l'embouchure  du  Yukon. 


204  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

239.    La  maubèche  à  poitrine  cendrée. 

Actodromas    Macidata     (Vicill)     Coues     1861. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  fut  reçu  au  musé  de  Copenhague, 
du  Groenland  en  1851,  et  deux  autres  y  furent  envoyés  de  près  de 
Disco  en  1859.  {Arct  Man).  Elle  est  accidentelle  au  Groenland. 
Plusieurs  peaux  ont  été  obtenues  depuis  1860,  (Winge).  Elle  fut 
aperçue  pour  la  première  fois  le  19  juillet  dans  les  marais  à  environs  50 
milles  au  nord  de  York  Factory  où  elle  se  trouvait  en  assez  grand 
nombre.  Elle  était  commune  le  31  juillet,  sur  les  prés,  voisins  de  la 
baie  Button  et  nombreuse  sur  les  Barren  Grounds  au  sud  du  Cap 
Eskimo  depuis  le  3  jusqu'au  13  août.  (Preble).  C'est  un  oiseau 
migrateur  commun  tout  le  long  du  littoral  de  l'Atlantique  depuis  le 
cap  Chidley  en  allant  au  sud  jusqu'au  Nouveau-Brunswick  et  à  la 
Nouvelle-Ecosse,  ainsi  que  dans  la  province  de  Québec,  dans  l'On- 
tario et  au  Manitoba,  mais  à  partir  de  là  plus  à  l'ouest  on  ne  la  voit 
que  rarement.  M.  Spreadborough  n'a  vu  qu'un  spécimen  de  cette 
espèce  à  Indian  Head  (Saskatchewan)  au  printemps  de  1892.  Plus 
à  l'ouest,  le  long  de  la  rivière  Milk,  une  femelle  de  cette  espèce  fut 
abattu  le  16  juillet  1895.  MM.  Dwight  et  Bishop  en  ont  trouvé 
quelques  adultes  depuis  le  18  jusqu'au  22  juillet  1905  au  lac  Big 
Stick  dans  la  Saskatchewan,  et,  M.  Atkinson  mentionne  qu'elle 
se  trouvait  en  grand  nombre  entre  le  lac  Manito  et  Edmonton  à 
partir  du  8  août  1906. 

MM.  Nelson  et  Murdoch  disent  que  cette  espèce  est  commune 
dans  l'Alaska  et  qu'elle  couve  en  grand  nombre  au  nord  jusqu'à 
Point  Barrow.  Elis  est  rare  au  nord  du  fleuve  Mackenzie  ainsi  que 
plus  à  l'est  le  long  de  la  rivière  Anderson,  car  M.  Macfarlane  en  a 
vu  très  peu  de  spécimens  et  n'a  pas  trouvé  de  nids.  MM.  Fannin  et 
Brooks  disent  que  cette  maubèche  ne  fréquente  pas  beaucoup  la 
Colombie  Britannique  pendant  la  saison  de  la  migration.  Sur  l'île 
Stubbs,  qui  se  trouve  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver,  M. 
Spreadborough  en  a  tué  dix  spécimens  d'un  seul  coup,  au  mois  d'août 
1893. 

Notes  sur  la  reproduction.—  Cette  espèce  arrive  à  Point 
Barrow  vers  la  fin  mai  ou  au  commencement  de  juin,  et  fréquente 
les  petits  étangs  et  les  endroits  marécageux  le  long  du  littoral,  quelque 
fois  en  compagnie  d'autres  petits    échassiers,  surtout  la  maubèche 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  2O5 

à  poitrine  jaunâtre  qui  se  trouvent  sur  les  hautes  berges  de  la 
Nunava.  Ces  espèces  commencent  à  s'accoupler  bientôt  après  leur 
arrivée,  et  on  les  voit  fréquemment  en  train  de  se  poursuivre  les  unes 
les  autres  dans  l'air,  en  jacassant  très  fort.  Le  nid  est  toujours 
construit  dans  l'herbe,  avec  une  préférence  marquée  pour  les  en- 
droits secs  et  élevés,  tels  que  les  bords  de  ravines  et  de  ruisseaux.  Il 
est  quelquefois  posé  au  bord  d'un  petit  étang,  mais  se  trouve  tou- 
jours dans  un  endroit  sec  et  dans  l'herbe,  et  jamais  dans  la  boue  noire 
ou  la  mousse  comme  ceux  du  pluvier  et  de  la  maubèche  à  poitrine 
jaunâtre,  ou  dans  un  marais  comme  ceux  des  phalaropes.  Toute 
les  couvées  com-plètes  contenaient  quatre  œufs  chacune.     {Murdoch). 

240.     La  maubèche  à  croupion  bîanc. 

Actodromas  fuscicollis    (Vieill)     Bonaparte     1856. 

M.  Holbœll  croit  que  cette  espèce  couve  près  de  Julianshaab  dans 
le  Groenland,  où  les  vieux  oiseaux  ainsi  que  les  jeunes  ont  été  aperçus. 
(Arct.  Man).  Quelques  peaux  ont  été  obtenus  au  Groenland  depuis 
1840,  et  peut-être  quelques  spécimens  y  couvent.  {Winge).  La 
maubèche  à  croupions  est  assez  commune  sur  les  prés  contigus  à  la 
baie  Button.  On  en  a  vu  de  nombreux  spécimens  sur  les  Barren 
Grounds  en  aval  du  cap  Eskimo  dans  la  baie  d'Hudson.  (Preble) 
Elle  se  montre  par  bandes  sur  la  côte  ouest  de  la  baie  James  au 
mois  d'août.  {Spreadborough).  C'est  un  oiseau  migrateur  commun 
tout  le  long  du  littoral  de  l'Atlantique  et  dans  le  golfe,  ainsi  que 
sur  le  fîeuve  St-Laurent  jusqu'à  Montréal.  Cette  esf)èce  devient 
plus  rare  dans  l'Ontario,  mais  s'augmente  dans  le  Manitoba,  où  elle 
se  trouve  en  assez  grand  nombre  comme  oiseau  migrateur.  On 
en  a  vu  quelques  spécimens  à  l'ouest  jusqu'à  la  Crâne  dans  la 
Saskatchewan.  Quelques-uns  doivent  couver  aux  alentours  d'In- 
dian  Head  (Saskatchev.an)  car  ils  y  furent  observés  du  9  mai  au 
1er  juillet  1892  au  moment  du  départ  de  M.  Spreadborough.  Sir  John 
Richardson  dit  que  cette  espèce  se  trouve  en  assez  grand  nombre 
sur  les  rives  des  petits  lacs,  qui  bordent  les  plaines  de  la  Saskatche- 
wan, M.  Murdock  mentionne  qu'il  a  tué  deux  oiseaux  de  cette 
espèce  à  Point  Barrow,  et  M.  Mcllhenny  cinq  autres  au  même 
endroit.  Ces  mentions  se  trouvent  être  les  seules  dans  l'Alaska. 
M.  Payne  dit  que  cette  maubèche  arrive  par  grandes  bandes  à  la  fin 
d'été  au  cap  Wales,  dans  le  détroit  d'Hudson,  mais  elle  n'y  couve  pas. 
M. M.  Spreadborough  et  Turner,  tous  deux,   l'ont  trouvée  en  grand 


206  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

nombre  dans  la  baie  d'Ungava,  au  Labrador,  à  l'automne  et  M. 
Macfarlane  en  a  trouvé  quelques  spécimens  en  train  de  couver 
sur  les  rives  de  la  baie  Franklin,  dans  la  mer  Arctique.  Son  chef- 
lieu  de  reproduction  semble  être  au  nord  de  la  baie  d'Hudson, 
ainsi  qu'au  nord  ouest,  en  suivant  le  littoral  de  la  mer  arctique  jus- 
qu'à l'embouchure  du  Mackenzie. 

Notes  sur  la  reproduction.  —  Plusieurs  nids  de  cette  maubè- 
che  ont  été  recueillis  sur  cette  partie  ou  près  de  cette  partie  du 
littoral  artique  qui  se  trouve  sur  la  baie  Franklin.  On  en  a  pris  un 
le  3  juillet  contenant  quatre  œufs,  ayant  de  très  grands  embryons. 
Un  autre  nid  fut  découvert  le  lendemain  ne  contenant  que  trois 
œufs.  Un  troisième,  trouvé  dans  les  Barren  Grounds  le  29  juin 
était  simplement  comme  les  autres,  une  légère  dépression  dans  la 
terre  garnie  de  quelques  herbes  sèches,  et  contenant  quatre  œufs, 
avec  de  grands  embryons  aussi.  Un  quatrième  nid  fut  trouvé 
au  bord  d'une  petite  rivière  et  contenait  quatre  œufs.  (Mac- 
farlane) Cette  espèce  couve  dans  le  sol  marécageux  aux  alen- 
tours de  FuMerton  sur  la  baie  d'Hudson.  (A.  P.  Loiv).  Cet  oiseau 
est  pendant  l'été  assez  commun  sur  l'île  Hershell.  Il  pond 
quatre  œufs  dans  un  enfoncement  de  terre  dans  la  mousse,  vers  la 
mi-juin,  choisissant  pour  la  ponte,  les  plus  hautes  parties  de  l'île 
où  pousse  de  la  mousse  rougeâtre,  et  comme  les  œufs  sont  tachetés  de 
points  rouges,  ils  ressemblent  beaucoup  à  la  mousse  sur  laquelle  ils 
sont  pondus.     {Raine). 

241.     La  maubèche  de  Baird. 

Actodromas  Bairdii  (coues).     1861. 

Cette  espèce  est  accidentelle  à  Digby  (Nouvelle-Ecosse).  {Gilp- 
in.)  Elle  est  un  oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F. 
Tufts.)  Elle  ne  fréquente  que  rarement  la  ville  de  Montréal.  Un 
spécimicn  de  cette  espèce,  en  compagnie  d'une  bande  de  maubèches 
semi-palmées,  fut  tué  le  17  septembre  1892.  (Wintle.)  Avant  1886, 
on  n'avait  fait  mention  qu'une  fois  de  la  présence  d'un  spéci- 
men de  cette  espèce  dans  l'Ontario.  Un  spécimen  fut  abattu 
le  23  août  1886  et  deux  autres  également  le  ler  septembre.  Ces 
quatre  spécimens  sont  les  seuls  connus  à  l'auteur.  {Mcllwraith). 
Un  spécimen  fut  pris  sur  la  rivière  Rideau  tout  près  d'Ottawa 
(Ontario).      {George    Wliite.)     Il  émigré  régulièrement  en  automne  à 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  20/ 

Toronto  (Ontario).  (/.  H.  Fleming.)  Cette  maubèche  se  trouve 
régulièrement  quoique  rarement  dans  le  sud-ouest  d'Ontario. 
{W.  Saunders.) 

C'est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  le  Manitoba  et  à  l'ouest 
jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses.  M.  Spreadborough  en  a  vu  deux 
spécimens  dans  un  petit  marais  à  Grande  Prairie  (Athabasca)  en 
1903.  On  l'a  vue  à  Indian  Head  (Saskatchewan)  pour  la  première 
fois  le  9  mai  1892.  Elle  s'y  trouvait  en  nombre  le  16  du  même 
mois  mais  elle  en  est  disparue  le  2  juin.  Elle  est  assez  rare  dans 
l'Alaska,  mais  se  trouve  en  plus  grand  nombre  à  mesure  que  nous 
allons  vers  le  nord.  M.  Nelson  l'a  trouvée  aux  endroits  sur  la 
côte  arctique,  au  mois  d'août  1881,  au  nord  du  détroit  de  Kotzbuc 
ainsi  qu'à  PointBarrow.  Brooks  l'a  trouvée  en  grand  nombre  au  lac 
Sumas,  sur  le  Fraser  inférieur  (Colombie-Britannique)  à  l'automne, 
mais  rarement  au  printemps  à  cause  de  l'inondation  des  endroits 
où  elle  se  nourrit.  Il  en  a  abattu  des  spécimens  à  Quesnel, 
pendant  la  migration  de  190 1.  Le  23  août  1893,  M.  Spreadborough 
en  a  tué  trois  spécimens  d'une  bande  de  dix  sur  l'île  Stubbs,  situé 
sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver.  M.  E.  Anderson  l'a  abat- 
tue sur  le  lac  Okanagan  (Colombie-Britannique)  au  mois  d'octobre 
1897. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  24  juin  1864,  un  nid,  contenant 
quatre  œufs,  fut  découvert  aux  Barren  Grounds,  dans  une  étendue 
marécageuse,  entre  deux;  petits  lacs.  Il  était  composé  de  quelques 
feuilles  desséchées,  placées  dans  une  petite  cavité  dans  la  terre, 
abritée  d'herbes.  Cet  oiseau  se  trouve  au  nord  en  très  petit  nombre, 
quoiqu'on  y  ait  découvert  ses  nids.  {Macfarlane.)  Cette  espèce 
arrive  à  Point  Barrow  vers  le  30  mai.  Après  que  la  neige  est 
disparue  du  marais  elle  se  retire  de  la  plage  et  on  peut  surtout  la  voir 
sur  les  parties  herbeuses  et  sèche  du  marais.  Cette  maubèche  ne  s'y 
trouve  jamais  en  grand  nombre,  étant  toujours  seule  ou  par  couples. 
Le  nid  est  toujours  bien  caché  dans  l'herbe  et  n'est  jamais  placé 
dans  la  terre  marécageuse  ou  sur  les  parties  noires  et  ouvertes  du 
marais.  Il  consiste  simplement  en  une  faible  dépression  dans  la 
terre,  légèrement  garnie  d'herbes  sèches.  Tous  les  œufs  que  nous 
avons  trouvés  furent  obtenus  à  partir  de  la  dernière  semaine  de 
juin  jusqu'au  ler  juillet,  un  peu  plus  tard  que  ceux  des  autres 
échassiers.     {Murdoch.)     Il    n'y    a    pas   de    doute  que   la    zone    de 


208  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

reproduction  de  cette  espèce  s'étend  du  côté  ouest  de  la  baie  d'Hud- 
son  le  long  de  la  côte  arctique  jusqu'à  Point  Barrow.  M.  Spreadbo- 
rough  en  a  vu  trois  sur  une  petite  île  dans  la  baie  James  (baie 
d'Hudson)  le  i6  juin  1896  et  il  croit  qu'ils  y  couvaient. 

242.    La  maubèche  de  Wilson. 

Actodromas  minutilla  (vieill)  coues.     1861. 

On  a  tué  une  maubèche  de  cette  espèce  au  printemps  de  1867 
sur  la  péninsule  Noursoak,  au  Groenland.  {Arct.  Man.)  Une  fut 
prise  à  Disco  Fjord  en  1878.  (Winge.)  C'est  un  oiseau  migrateur 
commun  en  été  dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson,  et  sur  tout  le 
long  du  littoral  de  l'Atlantique,  y  compris  le  golfe  du  St-Laurent. 
Elle  couve  sans  doute  en  petit  nombre  dans  l'est  et  le  nord  du 
Labrador,  ainsi  que  sur  l'île  d'Anticosti  et  aux  îles  de  la  Madeleine. 
Elle  se  montre  fréquemment  comme  oiseau  migrateur  dans  la  province 
de  Québec,  et  celle  d'Ontario,  et  se  répand,  dans  ses  migrations,  à 
travers  tout  le  continent,  jusqu'au  littoral  du  Pacifique,  où  on  l'a 
vue  en  1893  par  grandes  bandes  sur  l'île  Stubbs,  à  l'ouest  de  l'île 
de  Vancouver.  M.  Spreadborough  en  a  vu  quelques  spécimens  en 
1903  sur  les  bords  de  plusieurs  lacs  dans  le  district  de  la  rivière  de  la 
Paix  (Atha.).  On  la  trouve  aussi  dans  l'intérieur  de  l'Alaska  et  on 
peut  dire  en  vérité  qu'elle  se  répand  un  peu  partout,  quoique  l'on  ne 
sache  rien  de  ses  habitudes  quant  à  la  reproduction.  M.  Dippie  en 
a  pris  des  spécimens  à  Reaburn,  Manitoba,  le  15  juin  1893  et  il 
croit  que  quelques  couples  y  couvent. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Audubon,  volume  V  page  232 
dit  qu'il  a  trouvé  le  nid  et  les  œufs  de  cette  espèce  au  Labra- 
dor le  20  juillet  1833.  M.  Turner  croit  que  quelques  couples 
couvent  à  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  dans  la  baie  d'Ungava. 
Spreadborough  pense  que  cette  maubèche  couve  sur  la  baie  James  ainsi 
qu'à  Indian  Head  (Saskatchewan).  M.  Le  docteur  Coues  soupçonne 
qu'elle  couve  à  la  montagne  Turtle  près  des  bornes  du  Manitoba. 
L'auteur  lui-même  en  a  trouvé  des  jeunes  sur  l'île  d'Anticosti  près 
de  la  pointe  Southwest  au  mois  d'août  1883,  ainsi  que  de  très 
jeunes  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress  (Saskatchewan)  le  2  août 
1880.  Un  nid  fut  enlevé  en  1899  par  M.  Boutelier,  surinten- 
dant des  stations  de  sauvetage  sur  l'île  aux  Sables. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  20<) 

Cette  petite  maubèche  est  très  commune  sur  l'île  aux  Sables  (Nou- 
velle Ecosse)  où  elle  couve  régulièrement.  (W.  Saunders.)  On  l'a 
trouvée  en  train  de  couver  aux  alentours  de  Fullerton,  sur  la  baie 
d'Hudson.  {A.  P.  Low.)  Le  25  juillet  on  l'a  rencontrée  pour  la 
première  fois  à  Fort  Churchill,  où  les  oiseaux  adultes,  accompagnés 
de  leurs  jeunes,  furent  observés  sur  les  prés.  (Preble.)  Elle  ne 
couve  qu'en  petit  nombre  aux  bords  des  lacs  dans  la  vallée  d'Oka- 
nagan  et  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  (Rhoads.)  A  l'extrémité 
sud  du  lac  Marsh  dans  le  Yukon,  non  loin  de  l'endroit  où  la  rivière 
Six-Mile  y  entre,  la  région  aux  alentours  est  plate  et,  à,  marée  haute 
le  lac  déborde  très  loin  en  arrière  à  travers  une  épaisse  croissance 
de  saules.  Au  moment  de  notre  visite  les  eaux  en  recul  avaient 
laissé  une  lisière  d'herbe  entre  ces  saules  et  ses  bords.  A  cet  en- 
droit, j'ai  trouvé,  le  2  juillet  au  soir,  trois  couples  de  la  maubèche  de 
Wilson,  et  après  une  longue  recherche,  j'ai  découvert  une  femelle 
entourée  de  quatre  jeunes  duvetés.     (Bishop.) 

On  a  vu  cette  espèce  couver  en  grand  nombre  à  Fort  Anderson, 
aux  bords,  ainsi  qu'à  l'intérieur,  des  Barren  Grounds,  ainsi  que  sur 
la  côte  voisine  de  la  mer  arctique.  {Macfarlane.)  J'ai  rencontré 
cette  espèce  sur  les  îles  de  la  madeleine,  et  le  22  juin  1897  j'ai 
réussi  à  y  trouver  son  nid.  Nous  nous  promenions  en  voiture  au 
bord  des  dunes  vers  le  cap  Est  ce  jour  là;  en  traversant  une 
plaine  herbeuse  près  de  l'eau  salée,  un  oiseau  de  cette  espèce 
s'éleva  dans  l'air.  Je  me  suis  caché,  et  bientôt  j'ai  eu  le  plaisir  de 
le  voir  descendre  à  un  endroit  sec  dans  un  prés  salé.  J'ai  marché 
immédiatement  presque  jusqu'au  nid  et  l'oiseau  s'envola  des  quatre 
œufs  à  mes  pieds.  Ces  œufs  étaient  placés,  les  bouts  pointus  se 
touchant  au  milieu  d'un  petit  nid  d'herbes  sèches,  à  peine  caché. 
L'incubation  était  commencée  depuis  environ  une  semaine.  J'ai 
remarqué  une  petite  bande  de  ces  oiseaux  aux  îles  de  la  Madeleine 
le  1er  juillet  1897.  Ils  couraient  ça  et  là  entre  les  touffes  de  plante 
marine,  tout  en  mangeant.  Il  m'est  venu  à  l'idée,  que  ces  oiseaux 
étaient  des  non  reproducteurs  ou  des  mâles,  car  les  femelles, 
nichaient  dans  une  fondrière  voisine.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Le 
13  juin  1900  nous  avons,  M.  Day  et  moi,  fait  lever  de  son 
nid,  une  maubèche  de  Wilson, sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Le  nid 
n'était  qu'une  simple  cavité  dans  les  «Barrens»  et  se  trouvait  en 
arrière  du  bord  d'une  fondrière,  dans  une  végétation  éparse  de 
grosses  herbes  et  de  mousse.  La  construction  de  ce  nid  consistait 
simplement  en  quelques  feuilles  sèches  de  laurier.     (H.  K.  Job.) 


210  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

242.1.     Alouette  de  mer  à  doigts  longs. 

Aespodromas  damacensis  (Horsf.)     Stejn.     1883. 

C'est  un  oiseau  d'Asie,  qui  couve  vers  le  littoral  de  la  mer 
Arctique.  Il  est  accidentel  sur  l'île  Otter  dans  la  mer  de  Behring, 
Alaska.  {A .  0.  U.  Liste.)  Un  seul  spécimen  fut  pris  sur  l'île  Otter  par 
M.  C.  H.  Townsend  qui  dit  que  l'oiseau  se  nourrissait  dans  un  lac  peu 
profond  avec  d'autres  de  l'espèce  Tringa. 

XCIX.     PELIDNA   CuviER.     181 7 
243.     Le  chevalier. 

Pelidna  alpina   (Linn.)     C.  L.  Brehm.     1831. 

C'est  un  oiseau  de  passage.  On  l'a  pris  au  Groenland  de  temps 
en  temps.  {Winge.)  Il  est  accidentel  dans  l'est  de  l'Amérique  du 
Nord  au  côté  ouest  de  la  baie  d'Hudson.  {A.  0.  U.  Liste.)  C'est  un 
oiseau  migrateur  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.     {H.   F.   Tufts.) 

243a.     La  maubèche  à  dos  roux. 

Pelidna  alpina  Sakhalina  (Vieill.)     181 6. 

La  maubèche  à  dos  roux  est  mi  oiseau  migrateur  rare  le  long  du  lit- 
toral de  l'Atlantique,  mais  elle  se  montre  plus  souvent  dans  la  pro- 
vince de  Québec  et  dans  l'Ontario.  D'après  M.  Seton,  elle  est  assez 
commune  dans  le  Manitoba,  mais  l'auteur  n'a  jamais  vu  cet  oiseau 
ni  n'en  a  entendu  parler  à  l'ouest  de  cette  province.  Elle  est  commune 
en  été  dans  la  baie  d'Hudson,  ainsi  que  sur  le  littoral  de  la  mer  Arcti- 
que, en  général,  surtout  dans  le  nord  de  l'Alaska  où  elle  couve  en 
grand  nombre,  mais  jamais  loin  de  la  mer.  MM.  Brooks  et 
Fannin  parlent  tous  deux  de  cette  espèce  comme  étant  commune 
sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique  au  printemps  et  à  l'automne. 

Notes  sur  la  reproduction.  Cet  oiseau  couve  en  abondance  sur 
le  littoral  arctique.  Ses  œufs  sont  d'une  couleur  d'huile-verdâtre, 
avec  des  taches  irrégulières  de  brun-roux,  de  toutes  grandeurs  et  de 
diverses  nuances,  qui  se  mêlent  au  gros  bout.  (Richardson.)  Cette 
espèce  est  commune  à  Point-Barrow,  Alaska  et  couve  en  grand 
nombre,  quoique  le  nid  soit  très  difficile  à  trouver,  car  les  oiseaux 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  211 

sont  très  circonspects  pendant  la  couvaison  et  ont  recours  à  toutes 
sortes  de  moyens  pour  tromper  quiconque  cherche  leurs  œufs.  Elle 
arrive  vers  la  fin  mai.  Quelques  spécimens  peut-être  arrivent  par  cou- 
ples, mais  la  plupart,  à  juger  d'après  leur  conduite,  accouplent  bientôt 
après  leur  arrivée.  Quand  la  neige  commence  à  disparaître,  gra- 
duellement du  marais,  ces  oiseaux  se  répandent  davantage  et  se 
dispersent  plus  loin  dans  l'intérieur,  quittant  les  bords  des  lagunes, 
quoique  ne  restant  pas  autant  dans  les  endroits  secs  du  marais  que 
la  maubèche  de  Baird.  Le  nid,  qui  ressemble  à  ceux  de  tous  les 
autres  échassiers,  est  toujours  placé  dans  l'herbe,  parfois  dans  les 
endroits  secs,  parfois  en  d'autres  qui  sont  marécageux,  mais  jamais 
sur  le  marais  noir  ou  sur  les  isthmes  entre  les  étangs,  comme  celui 
du  phalarope.  Le  père  et  la  mère  participent  dans  l'incubation  bien 
que  en  réalité  nous  ayons  obtenu  plus  de  mâles  que  de  femelles  avec 
les  œufs.     {Miirdoch.) 

Dans  les  saisons  qui  commencent  de  bonne  heure,  les  premiers 
oiseaux  se  rendent  à  l'embouchure  du  Yukon  ainsi  qu'aux  rives  du 
détroit  Norton  vers  le  lo  mai,  et  vers  le  25,  ils  sont  au  complet.  Ils 
arrivent  en  plein  plumage  de  reproduction  et  viennent  habituelle- 
ment par  petites  bandes  qui  bientôt  se  dispersent  et  se  distribuent 
en  groupes  de  deux  ou  trois  sur  les  marais  mousseux  et  herbeux  afin  de 
s'accoupler  et  s'occuper  de  leurs  devoirs  d'été.  Ils  nichent  du  premier 
juin  au  premier  juillet,  et  j'ai  recueilli  en  1877,  une  couvée  de  quatre 
œufs  frais  le  3  juillet.  Ces  oiseaux  choisissent  généralement  quelque 
monticule  sec,  ou  autre  petite  élévation  qui  domine  les  lacs  voisins 
et  les  étangs.  Ici,  sur  une  couche  d'herbes  de  l'année  précédente,  mais 
sans  se  donner  la  peine  de  construire  un  nid,  la  femelle  pond  trois  ou 
quatre  grands  œufs  variant  depuis  verdâtre  pâle  jusqu'à  brun- 
grisâtre  pâle,  portant  des  points  et  des  taches  de  couleur  chocolat 
pâle  et  brun  cendré.     {Nelson.) 

C.     EROLIA   Vieillot.     18 16. 
244    Courlis,  ou  bécasse  de  mer. 

Erolia  ferruginea  Brunn.)  A.O.LT.    Committee.     1903. 

Cet  oiseau  est  accidentel  dans  l'est  de  l'Amérique  du  Nord  et 
dans  l'Alaska.  Il  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a 
acheté  un  spécimen  au  marché  d'Halifax.     (Downs.)     Un  oiseau   de 


212  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

cette  espèce  fut  aperçu  à  Halifax  (Nouvelle-Ecosse,  au  mois  d'oc- 
tobre 1864.  {Gilpin.  J'ai  eu  la  bonne  chance  d'en  prendre  un 
mâle,  en  plei-n  plumage  de  reproduction,  le  6  juin  1883,  et  ce  fut  le 
seul  de  cette  espèce  noté  à  Point-Barrow.  Il  était  en  compagnie 
d'une  assez  grande  bande  de  Tringa  macnlata.     (Murdoch.) 

M.  J.  H.  Fleming  de  Toronto,  Ontario  écrit  que  M.  Ernest  T. 
Seton  à  identifié  un  spécimen  au  Old  Toronto  Gun  Club  comme  appar- 
tenant à  cette  espèce.     L'oiseau  avait  été  pris  à  Toronto. 

CI.     EURYNORHYNGHUS   Nilsson.     1821. 

245.  La  maubèche  à  bec  spatule. 

Eurynorhynchus   pygmaus  (Linn.)     Pearsox.     1886. 

La  maubèche  à  bec  spatule  visite  accidentellement  la  côte  de  l'Alaska. 
La  mention  que  l'on  fait  de  cette  petite  espèce  dans  la  liste  des 
oiseaux  de  l'Alaska  est  due  à  la  prise  d'un  spécimen  par  le  capitaine 
du  navire  anglais  Plover  pendant  l'été  de  1849,  sur  la  péninsule  de 
Chloris.  Cette  péninsule  est  une  langue  de  terre  sablonneuse  qui 
s'allonge  jusqu'à  la  tête  du  détroit  Kotsebue,  et  qui  est  couverte  de 
petits  étangs.     {Nelson.) 

CIL     EREUNETES    Illiger.     1811. 

246.  La  maubèche  semi-palmée. 

Ereuneies    pusillus  ,(Linn.)     Cass.     1860. 

La  maucèche  semi-palmée  est  un  oiseau  migrateur  d'automne  qui 
se  trouve  partout  le  long  du  littoral  de  l'Atlantique,  ainsi  que  dans 
le  golfe  St-Laurent.  Elle  est  aussi  nombreuse  comme  oiseau  migra- 
teur dans  la  province  de  Québec  et  dans  Ontario.  On  l'aperçoit  de 
passage  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest,  du  moins  jusqu'aux 
Montagnes  Rocheuses. 

En  1892  M.  Spreadborough  a  trouvé  les  premiers  spécimens  de 
cet  oiseau  le  16  mai  à  Indian-Head,  Saskatchewan.  Il  est  resté 
dans  cet  endroit  jusqu'au  ler  juillet  et  les  oiseaux  y  étaient  encore, 
ce  qui  fait  croire  qu'ils  y  couvent.     Le  25  mai  1895,  on  en  a  vu  un 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  213 

couple  à  un  étang  sur  la  prairie  près  du  lac  Old-Wives,  et,  plus  tard, 
le  6  juin  l'espèce  se  trouvait  en  grand  nombre,  et  quelques  spécimens 
furent  pris  au  lac  Twelve-Mile  près  de  la  Montagne  Wood,  Saskat- 
chewan. 

Un  mâle  fut  pris  à  Ducks,  près  de  Kamloops  (Colombie-Britan- 
nique), le  18  août  1889,  par  M.  Clark  P.  Streator.  Cette  espèce 
est  assez  commune  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur.  On  l'a  pris  à 
Quesnel  (Colombie-Britannique)  pendant  la  saison  des  migrations. 
(Brooks).  Treize  spécimens  furent  pris  à  Point-Barrow  et  à  Port- 
Clarence  (Alaska)  en  1897.  (Mcllhenny).  J'ai  remarqué  un  oiseau 
unique  sur  les  îles  Pribilof,  qui  venait  d'arriver  du  sud.     (Palmer). 

Le  grand  nombre  de  ces  oiseaux  dans  l'est  pendant  la  saison  des 
migrations,  et  leur  progrès  tardif  et  dilatoire  au  printemps  dans  l'ouest, 
indiquent  que  le  chef-lieu  de  production  se  trouve  sur  le  littoral  sud 
et  ouest  de  la  baie  d'Hudson  entre  la  baie  James  et  York-Factory, 
car  nous  trouvons  ici  une  rive  basse  et  marécageuse,  propice  à  la 
couvaison.  Le  Severn,  où  M.  Hutchins  les  a  trouvé  en  train  de  couver, 
est  dans  ce  district.  Cette  espèce  se  répand  depuis  la  côte  ouest  de 
la  baie  d'Hudson  jusqu'à  Point-Barrow  dans  l'Alaska,  où,  d'après 
M.  Murdoch,  elle  arrive  par  grandes  bandes  au  mois  de  juillet,  et 
s'en  va  en  août.  Toutes  les  bandes  venaient  de  l'est,  et  les  spé- 
cimens que  l'on  a  pris  n'étaient  que  de  jeunes  oiseaux. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  maubèche  ne  se  montre 
qu'en  petit  nombre  à  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  sur  la  baie 
d'Ungava  (Labrador)r  et  d'après  sa  conduite  elle  y  couvait.  M. 
Audubon,  volume  V.  page  278,  dit  qu'il  l'a  trouvée  ça  et  là  par  cou- 
ples, les  nids  ayant  été  construits  au  commencement  de  juin  dans  le 
Labrador.  (Tnrner).  M.  Hutchins  en  1770  écrit  comme  suit:  «Cette 
espèce  arrive  par  grandes  bandes  à  la  rivière  Severn  (à  environ  cent 
cinquante  milles  au  sud-est  de  York-Factory)  a  la  mi-mai.  Elle  cons- 
truit un  nid  d'herbes  desséchées  au  commencement  de  juin  et  y  pond 
quatre  ou  cinq  œufs  tachetés  de  blanc  et  noir.  Vers  l'automne  elle 
prend  un  ton  de  gazouillement,  et,  au  mois  de  septembre,  elle  se 
retire  vers  le  sud.»  (Richardson) .  Elle  est  commune  sur  le  littoral 
du  Labrador  et  y  couve  dans  la  localité.  J'en  ai  pris  des  jeunes  duvetés 
sur  l'île  Seal.  {Bigelow)  Il  y  en  avait  des  adultes  et  des  jeunes  à 
Fort-Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson,  le  25  juillet.  (Preble).  Cette 
espèce  couve  en  assez  grand  nombre  dans  toutes  les  parties  du  nord 

78870—15 


214  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson.  {A.  P.  Low.)  Nous  en  avons  vu 
quelques  spécimens  au  lac  Hay  le  29  mai  1905.  M.  Bishop  a  pris, 
au  lac  Big-Stick  (Saskatchewan)  le  14  juin  1906,  une  femelle  presque 
prête  à  pondre.  (A.  C.  Bent).  L'espèce  se  trouve  en  assez  grand 
nombre  sur  les  Barren-Grounds,  mais  elle  abonde  encoie  plus  sur  les 
bords  de  la  baie  Franklin,  où  l'on  en  a  obtenu  de  nombreusx  spéci- 
mens ainsi  que  leurs  œufs.     (Macfarlane) . 

247.     La  maubèche  semi-palmée  de  l'ouest. 

Ereunetes  occidentalis .     Law     1864. 

Un  oiseau-mâle  de  cette  espèce  fut  pris  à  Ducks  près  de  Kamloops 
(Colombie-Britannique  le  22  août  1899.  (Streator)  Cette  maubèche 
habite  ces  endroits  en  grand  nombre.  Elle  se  trouve  toute  l'année 
à  Victoria  (île  de  Vancouver)  (Fannin).  Elle  abonde  à  l'automne 
au  lac  Sumas,  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur.  (Brooks)  On  a 
vu  une  petite  maubèche,  que  l'on  croyait  appartenir  à  cette  espèce, 
sur  une  plage  dans  le  goulet  Cumshewa,  aux  îles  Queen  Charlotte 
M.  Keen  fait  mention  de  la  présence  de  cette  espèce  à  Massett. 
(Osgood).  Aussitôt  que  la  neige  commence  à  disparaître  de  la  terre 
basse  aux  alentours  du  détroit  de  Norton  (Alaska)  ces  petits  "oiseaux 
arrivent  sur  le  littoral  de  la  mer  de  Behring,  dans  le  voisinage  de  St- 
Michael  et  de  l'embouchure  du  Yukon.  Cette  espèce  fréquente  les 
rives  arctiques  de  l'Alaska,  et  se  trouve  aussi  partout  dans  l'intérieur, 
où  il  y  a  des  bas-fonds  propices  le  long  des  petites  rivières.  (Nelson). 
Elle  abonde  sur  toutes  les  îles  Aléoutiennes  et  dépasse,  en  nombre, 
tous  les  échassiers  à  St-Michael.  (Turner)  C'était  l'oiseau  le  plus 
commun  que  l'on  voyait  sur  le  rivage  à  Homer  (Alaska).      (Figgins). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  arrive  à  St-Michael 
à  la  mi-mai.  Vers  le  ler  juin  elle  commence  à  construire  son  nid 
parmi  les  mousses  sèches  que  l'on  trouve  sur  les  plaines  basses. 
Le  nid  n'est  qu'une  légère  dépression  dans  la  mousse,  contenant 
quelques  plumes.  Quatre  ou  cinq  œufs  sont  pondus.  L'oiseau-mâle 
assiste  à  l'incubation,  car  le  premier  spécimen  que  j'ai  obtenu  s'envola 
du  nid  comme  s'il  fut  blessé.  Le  battement  de  ses  ailes,  son  ton  bas 
et  sifflant  et  sa  marche  boiteuse  m'ont  fait  découvrir  le  nid  presqu'à 
mes  pieds.  (Turner).  Les  œufs  sont  pondu  au  commencement  de 
juin,  et  même  plus  tôt  pendant  certaines  saisons.  Dans  un  cas 
on  a  trouvé  de  jeunes  oiseaux  même  dès  le  7  juin.     Les  nids  oont 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  215 

placés  habituellement  dans  l'un  des  endroits  les  plus  secs  du 
marais,  généralement  sur  une  touffe  mousseuse  ou  sur  quelque 
petite  élévation.  Comme  abri,  cette  espèce  choisit  de  préférence 
un  groupe  de  saules  rabougris  ou  quelques  tiges  d'herbes  dans  une 
touffe.  Les  œufs  sont  quelquefois  placés  sur  une  maigre  couche  de 
tiges  d'herbes  sèches,  ou  de  feuilles  de  saule,  négligemment  arrangées, 
mais  très  souvent  la  natte  d'herbes  sèches  ou  de  feuilles  de  saule 
située  dans  l'endroit  choisi,  sert  de  nid  sans  aucune  préparation  spé- 
ciale.    {Nelson). 

cm.     CALIDRIS   CuviER.     1799-1800. 
248.    Le  sanderling. 

Caladris  arenaria  (linn)  leach.     18 16. 

Cet  oiseau  est  rare,  et  on  dit  qu'il  ne  couve  pas  plus  au  sud  dans 
le  Groenland  que  la  latitude  68°  quoique  les  jeunes  aient  été  obtenus 
à  Godthaab.  Il  couve  sur  l'île  Sabine,  et  sur  les  îles  de  Parry. 
{Arct.  Man.)  M.  Winge  le  signale  à  plusieurs  endroits  dans  le 
Groenland.  On  dit  que  cet  oiseau  se  trouve  en  plus  grand  nombre 
pendant  les  migration^  d'automne  que  pendant  celles  du  printemps, 
tout  le  long  du  littoral  de  l'Atlantique  ainsi  que  dans  le  golfe  du 
St-Laurent  et  sur  les  fleuves  et  les  lacs  des  provinces  de  Québec  et 
Ontario.  Il  émigré  aussi  assez  communément  dans  le  Manitoba. 
L'auteur  lui-même  l'a  trouvé  aux  bords  du  lac  Manitoba,  aussi  jus- 
qu'au 12  juin  1881,  et,  d'après  M.  Seton,  il  fut  trouvé  par  M.  Nash 
en  automne  au  commencement  d'août.  Cette  espèce  couve  sans 
doute  en  petit  nombre  sur  le  lac  Winnipegosis.  Nous  l'avons  rare- 
ment rencontrée  plus  à  l'ouest  que  Indian-Head  (Saskatchewan)  et 
elle  était  peu  commune  à  cet  endroit  au  printemps  de  1892,  ainsi 
qu'à  l'étang  Thirty-Mile,  près  de  la  montagne  Wood  (Saskatchewan) 
le  3  juin  1895.  M.  Bent  mentionne  qu'elle  était  nombreuse  près  du 
lac  Hay  (Saskatchewan)  le  29  mai  1905,  et  M.  Bishop  en  a  abattu 
trois  spécimens  au  lac  Big-Stick  (Saskatchewan)  le  19  juillet.  M. 
Spreadborough  en  a  vu  trois  autres  au  petit  lac  des  Esclaves 
(Athabasca).  M.  Atkinson  l'a  remarquée  en  assez  grand  nombre 
au  mois  d'août  1906  entre  Saskatoon  (Saskatchewan)  et  Edmonton 
(Alberta.) 

Le  Sanderling  se  trouve  partout  dans  la  région  de  la  baie  d'Hud- 
son,    ainsi  que   le   long  du   littoral  arctique,   il  est  mentionné  par 

78870— I5i 


2l6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

MM.  Ross,  Richardson  et  Macfarlane.  Ni  Nelson,  ni  Murdoch,  ni 
Turner  ne  l'ont  trouvé  dans  l'Alaska,  mais  M.  Dali  dit  que  l'oiseau 
est  très  commun  à  Nulato,  ainsi  que  sur  le  Yukon  jusqu'à  la  mer. 
M.  Bishop  en  a  vu  trois  à  St-Michsel  et  M.  Figgins  dit  que  notre 
Sanderling  est  assez  commun,  mais  se  trouve  irrégulier  pendant  les 
migrations,  à  Homer  (Alaska).  Des  spécimens  ont  été  pris  à  Sitka 
(Alaska)  et  à  Port-Simpson  (Colombie- Britannique)  en  1 901  pendant 
les  migrations,  mais  il  dit  que  l'espèce  est  rare  dans  la  vallée  infé- 
rieure du  Fraser. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  le  long  du 
littoral  de  la  baie  d'Hudson  jusqu'au  parallèle  de  55°.  M.  Hutchins 
nous  informe  que  le  Sanderling  fait  son  nid  grossièrement  d'herbe 
dans  les  marais  et  qu'il  pond  quatre  œufs  d'une  couleur  foncée  qui 
sont  tachetés  de  noir;  l'incubation  commence  au  milieu  de  juin. 
L'oiseau  se  nourrit  d'insectes  de  mer.  {Richardson.)  Le  29  juin 
1863  nous  découvrîmes  un  nid  de  cette  espèce  (le  seul  connu 
aux  naturalistes  à  ce  moment-là)  sur  les  Barren-Grounds  à  environ 
dix  milles  à  l'ouest  de  la  baie  de  Franklin.  Ce  nid  se  composait 
de  foin  déséché  et  de  feuilles  sèches,  le  tout  placé  dans  une 
petite  dépression  du  sol.  Il  contenait  quatre  œufs  bien  frais. 
(Macfarlane.)  M.  Parry  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver 
sur  les  îles  North-Georgian,  et  sans  doute  elle  couvait  aussi  le 
long  de  la  côte  stérile  de  la  mer  Arctique  à  l'est  de  Point-Barrow. 
(Nelson.)  M.  W.  Spreadborough  en  a  observé  un  couple  sur  une 
petite  île  dans  la  baie  James  le  16  juin  1896  où,  sans  doute,  ils  cou- 
vaient. Comme  l'embouchure  de  la  rivière  Severn,  où  M.  Hutchins 
l'a  trouvé  en  train  de  couver,  est  à  trois  cents  milles  au  nord-ouest, 
cet  oiseau  couve  probablement  sur  les  rives  ouest  et  sud  de  la  baie 
d'Hudson,  ainsi  que  sur  quelques-uns  des  plus  grands  lacs  de  l'inté- 
rieur. M.  Low  l'a  trouvé  en  train  de  couver  à  Fullerton,  sur  la 
baie  d'Hudson. 


CIV.    LIMOSA   Brisson.     1760. 

249.    La  barge  marbrée. 

Limosa  fedoa  (linn)  sabine.     1823. 

On  a  fait  mention  de  la  présence  de  cette  espèce  à  plusieurs  endroits 
contigus  à    la    baie    d'Hudson.     Elle    se    rend    à    Terreneuve    de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  217 

temps  en  temps,  surtout  à  l'automne.  Elle  se  trouve  très  rarement 
dans  la  Nouvelle-Ecosse  et  au  Nouveau-Brunswick  et  ne  se  montre 
qu'en  petit  nombre  dans  la  province  de  Québec  ainsi  que  dans 
l'Ontario,  et  toujours  comme  oiseau  migrateur.  En  été  elle 
habite,  en  assez  grand  nombre,  la  région  entre  la  partie  est  du  Manito- 
toba  et  les  Montagnes  Rocheuses,  et  semble  préférer  les  bords  de 
lacs  saumâtres  et  d'étangs.  Elle  se  trouve  en  plus  grand  nombre 
au  nord  qu'au  sud  de  la  voie  du  Canadien  du  Pacifique  et  elle  abonde 
sur  les  plaines  au  sud  de  Battleford  (Saskatchewan) . 

Cette  espèce  fut  vue  pour  la  première  fois  à  Indian-Head  (Saskat- 
chewan) le  29  avril  1892,  à  partir  de  cette  date  elle  n'a  pas  cessé  d'ar- 
river jusqu'au  24  juin,  alors  que  je  l'ai  aperçue  en  grand  nombre 
dans  un  marais.  Elle  semblait  y  couver,  mais  je  n'ai  pas  trouvé 
de  nids.  (Spreadborough.)  M.  Fannin  dit  qu'il  a  vu  cette  espèce 
dans  le  district  de  Similkameen  dans  le  sud  de  la  Colombie- Britanni- 
que et  qu'elle  couve  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière.  M.  Mcllhenny 
obtint  le  26  août  1897  à  Point-Barrow  dans  l'Alaska,  un  oiseau  de 
l'année  même. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  barge  marbrée  couvait  sur  les 
deux  côtes  de  la  baie  James  en  1904.  {Spreadhorough.)  Elle  se 
montrait  très  conmune  aux  environs  de  tous  les  lacs  que  nous  avons 
visités  dans  la  Saskatchewan.  Elle  couvait  dans  les  prés.  {A.  C. 
Bent.)  Ce  petit  oiseau  couve  régulièrement  dans  tous  les  plus  grands 
marais  du  Manitoba,  et  fut  aperçu  en  1906  dans  des  endroits  sembla- 
bles à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton.  (Atkinson.)  Quoique  cet  oiseau 
se  trouve  en  si  grand  nombre  sur  les  prairies,  ses  œufs  sont 
rarement  pris  à  cause  de  l'habileté  qu'il  déploie,  le  mâle  étant 
toujours  sur  le  qui-vive  pour  donner  l'alarme  à  la  femelle.  Le  6 
juin  1901,  pendant  une  promenade  en  voiture  au  marais  de  Saltcoats, 
dans  le  nord  de  la  Saskatchewan,  nous  avons  fait  lever  un  oiseau  de 
son  nid,  contenant  quatre  œufs.  Le  nid  n'était  qu'une  simple 
cavité  dans  la  terre,  garnie  de  brins  d'herbes  sèches.     (Raine.) 

250.    La  barge  du  Pacifique. 

Limosa  lapponica  baueri  (Naum.)     Stejn.     1885. 

AI .  Dali  a  trouvé  cet  oiseau  en  grand  nombre  à  l'embouchure  du  Yu- 
kon.  Je  l'ai  trouvé  commun  à  Unalaska  et  à  St-Michael  au  commence- 
ment de  mai.     (Nelson.)     On  le  rencontre  comme  oiseau  migrateur 


21 8  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

sur  les  îles  Aléou tiennes  pendant  la  migration  au  nord.  Sans  doute 
cette  barge  couve  à  St-Michael,  mais  je  n'ai  pas  obtenu  un  seul  œuf. 
Elle  se  présente  à  Point  Barrow  comme  oiseau  errant  seulement  après 
la  saison  de  reproduction.  Elle  est  assez  nombreuse  comme  oiseau- 
migrateur  sur  les  îles  Pribilof,  dans  la  mer  de  Behring.     (Palmer.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  fréquente  les  endroits 
ouverts  et  herbeux  aux  alentours  de  St-Michael  et  elle  proteste  vive- 
ment contre  l'invasion  de  son  territoire.  Le  nid  ne  se  trouve  pas,  mais 
M.  Dali  nous  informe  qu'elle  pond  deux  œufs,  légèrement  oUvacés  et 
tachetés,  dans  une  dépression  arrondie  au  milieu  d'une  touffe  de  carex 
garnie   d'herbes   sèches.     (Nelson.) 

251     La  barge  de  la  baie  d'Hudson 

Limosa  hœmasiica  (Linn.)     Coues.     1874. 

Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  commun  au  printemps  et  à 
l'automne  dans  la  Terreneuve.  C'est  un  oiseau  migrateur  en  au- 
tomne dans  la  Nouvelle-Ecosse,  il  montre  de  temps  en  temps,  au 
printemps  et  à  l'automne,  dans  le  Nouveau-Brunswick.  Elle  est  assez 
rare  dans  la  province  de  Québec,  mais  encore  plus  dans  l'Ontario. 
L'étendue  de  ses  migrations  se  trouve  depuis  le  littoral  de  l'Atlan- 
tique jusqu'à  la  baie  d'Hudson,  car  elle  est  prise  bien  souvent  à 
Churchill  et  à  York  Factory.  Elle  est  rare  dans  le  Manitoba  et  dans 
la  Saskatchewan,  et  il  n'y  en  a  pas  un  spécimen  qui  reste  pour  couver. 
M.  Spreadborough  l'a  vue  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  pre- 
mière fois,  le  II  mai  1892;  à  partir  de  cette  date  quelques  spécimens 
errants  sont  passés  en  allant  vers  le  nord,  mais  aucun  n'y  est  resté.  Sir 
John  Richardson  dit  que  cette  espèce  couve  en  grand  nombre  sur  les 
Barren  Grounds,  ainsi  que  sur  les  rives  de  la  mer  Arctique,  et  qu'elle 
émigré  vers  le  sud  à  l'automne. 

Un  seul  spécimen  de  Nulato  ainsi  que  deux  autres  à  l'embouchure  du 
Yukon  comprennent  toutes  les  mentions  que  nous  ayons  concernant 
l'apparition  de  cette  espèce  dans  la  mer  de  Behring.  Quelques  spé- 
cimens ont  été  pris  en  d'autres  parties  de  l'Alaska,  mais  seulement 
comme  oiseaux  errants.  (Nelson.)  Deux  spécimens  de  cette  espèce 
furent  obtenus  à  Point  Barrow,  dans  l'Alaska,  par  M.  Mcllhenny 
le  14  juillet  i( 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  219 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  n'est  pas  très  com- 
mune sur  les  Barren  Grounds,  quoique  plusieurs  nids  aient  été  pris 
près  du  poste  sur  l'Anderson  inférieur.  Les  nids  n'étaient  que  de 
simples  dépressions  ou  petits  trous  creusés  dans  la  terre  légèrement 
garnis  d'herbes  desséchées.  En  presque  chaque  cas  ils  contenaient 
quatre  œufs  chacun.  {Macfarlane .)  Elle  n'est  pas  rare  sur  l'île 
Southampton,  dans  la  baie  d'Hudson,  et  elle  y  couve.  A.  P.  Low.) 
On  la  voit  par  grandes  bandes  le  long  du  littoral  de  l'ouest  de  la  baie 
James,  et  apparemment  elle  couve  au  nord  du  cap  Henrietta-Maria. 
(Spreadborough.) 

252.    La  barge  à  queue  noire. 

Limosa  limosa  (Lixn.)     Ridgw.     1885. 
Cette  espèce  se  trouve  accidentellement  au  Groenland.     {Winge.) 

CV.    TOTANUS   Bechstein.     1803. 
254.    Le  grand  chevalier  à  pieds  jaunes. 

Totanus  melanoleucus  (Gmel.)     Vieill.     181 6. 

Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  commun  au  printemps  et  à 
l'automne  tout  le  long  du  littoral  de  l' Atlantique.  Elle  abonde  sur  les 
deux  rives  de  la  baie  James,  ainsi  qu'au  nord  jusqu'à  Fort  Churchill. 
Elle  couve  en  assez  grand  nombre  dans  le  golfe  St-Laurent,  ainsi  que 
sur  la  côte  du  Labrador.  Ce  chevalier  émigré  communément 
dans  les  provinces  de  Québec  et  Ontario,  mais  il  n'y  a  pas  de 
mention  qu'il  y  couve.  Il  se  montre  comme  oiseau  migrateur  en 
grand  nombre  au  printemps,  à  la  fin  d'été,  et  en  automne  dans  le 
Manitoba  et  dans  la  Saskatchewan,  mais  il  n'est  pas  très  commun  à 
l'ouest  de  cette  province,  quoiqu'on  l'ait  trouvé  sur  les  bords 
de  presque  tous  les  lacs  situés  entre  le  Petit  Lac  des  Esclaves  et  Peace 
River  Landing,  Athabasca,  et  M.  Ross  l'a  vu  au  nord  jusqu'à 
Fort  Simpson,  sur  le  fleuve  Mackenzie,  mais  ni  M.  Maefarlane  ni  sir 
John  Richardson  ne  l'ont  trouvé  près  de  la  mer  Arctique.  Quelques 
spécimens  ont  été  pris  sur  la  côte  du  Pacifique  à  Sitka. 

Le  grand  chevalier  à  pieds  jaunes  habite  en  grand  nombre  le  long 
de  la  côte  de  la  Colombie-Britannique  en  hiver.  Je  l'ai  observé  en 
train  de  couver  en  l'été  de  1891,  aux  alentours  des  lacs  à  Clinton,  dans 


220  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

cette  province.  (Fannin.)  Cet  oiseau  abonde  dans  la  vallée  du  Fraser 
inférieur  où  probablement  il  couve.  (Brooks.)  J'en  ai  vu  un  spécimen 
à  Penticton,  Colombie-Britanniqque.  (Spreadborough.)  On  en  a  vu 
deux  autres  dont  l'un  fut  pris,  sur  la  plage  à  Skidegate,  sur  les  îles 
de  la  Reine  Charlotte,  Colombie-Britannique  le  17  juillet  1899.  Un  spé- 
cimen de  cette  espèce  fut  pris  à  Fort  Kenai,  dans  l'Alaska,  par  M. 
Bischoff  le  6  mai  1869.  Un  mâle  fut  pris  au  village  d'Iliamma, 
dans  l'Alaska,  le  14  juillet  1900.  Quelques  jours  plus  tard  nous  trou- 
vâmes un  couple  de  ces  oiseaux  en  possession  d'un  petit  étang  sur  le 
portage  situé  entre  le  lac  Iliamma  et  le  lac  Clark.  Pendant  la  plu- 
part du  temps  de  chacune  de  plusieurs  excursions  que  nous  avons 
faites  en  allant  et  revenant,  ces  oiseaux  nous  ont  accompagnés  en 
poussant  des  cris  bruyants  et  hostiles.  Avec  de  longues  pattes,  perchés 
sur  les  plus  hautes  brindilles  des  épinettes  blanches,  ils  paraissaient  bien 
déplacés.  Nous  n'avons  plus  vu  cette  espèce  avant  notre  arrivée  au 
lac  Swan,  où  nous  en  avons  vu  un  spécimen  fréquemment  debout  dans 
quelques  pouces  d'eau,  au  bord  d'un  rapide  dans  un  petit  étang,  regar- 
dant l'eau  fort  attentivement.  On  en  a  vu  un  autre  sur  la  rivière 
Malchatna  le  3  septembre  1900.     (Osgood.) 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Audubon,  vol.  V.  319, 
dit  qu'il  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  au  mois  de  juin 
dans  le  Labrador.  {Turner.)  Elle  fut  trouvée  en  grand  nombre 
sur  l'île  d'Anticosti  où  évidemment  elle  couvait.  On  dit  qu'elle 
couve  régulièrement  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Mingan. 
(Brewster.)  Elle  habite  l'île  Stubbs,  sur  la  côte  de  l'île  de  Vancouver, 
et  couve  dans  les  prés  humides,  qui  se  trouvent  entre  les  bois 
au  nord  de  la  prairie,  ainsi  que  dans  les  contreforts  des  Montagnes 
Rocheuses.  J'en  ai  vu  des  jeunes  au  mois  de  juillet,  pouvante  peine 
voler.  Quand  les  vieux  oiseaux  sont  dérangés,  ils  vont  souvent 
s'établir  dans  les  arbres.  (Spreadborough.)  Il  est  singulier  que  les 
œufs  de  cet  oiseau  soient  restés  si  longtemps  inconnus.  La  première 
couvée  d'œufs  enlevée  est  dans  ma  collection.  Elle  a  été  recueillie 
dans  la  région  du  Little  Red  Deer  River,  dans  l'Alberta,  le  5  mai 
1903.  Le  nid  consistait  en  une  dépression  dans  la  terre  non  loin 
de  l'eau.  Ces  oiseaux  se  perchent  avec  facilité  sur  les  sommets  des 
arbres.  (Raine.)  Cette  espèce  couve  autour  des  lacs  de  l'intérieur 
vers  le  sud  jusqu'à  Clinton,  dans  la  Colombie-Britannique.  A  cette 
saison  le  mâle  et  la  femelle  font  les  sentinelles  sur  les  sommets 
des  arbres  dans  le  voisinage  du  nid  et  ne  descendent  que  rarement 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  221 

à  terre  en  présence  d'un  intrus.  Les  oisillons  suivent  souvent  l'exem- 
ple des  parents  à  cet  égard.  {RJioads.)  Cet  oiseau  couvait  en  de 
nombreux  endroits  dans  le  district  de  Cariboo,  (Colombie-Britanni- 
que mais  tous  les  efforts  que  nous  avons  faits  pour  trouver  son  nid 
furent  sans  succès,  à  cause  de  la  vigilance  extrême  du  mâle,  qui 
veillait  constamment  du  sommet  de  quelque  haute  épinette  blanche. 
{Brooks.) 

255.    Le  petit  chevalier  à  pieds  jaunes. 

Totanus flavipes  (gmel)  vieill.     i8i6. 

On  en  a  envoyé  un  spécimen  du  Groenland  à  Copenhague  en 
1854.  {Arct.  Man.)  Ce  petit  oiseau  émigré  très  fréquemment 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nouveau-Brunswaick,  et  dans  les  pro- 
vinces de  Québec  et  Ontario,  mais  il  se  montre  dans  ces  régions  plus 
rarement  que  le  précédent.  Reeks  dit  que  le  petit  chevalier  habite 
Terreneuve  en  été,  y  arrivant  au  mois  de  mai  pour  repartir  en  octobre. 
M.  Spreadborough  en  a  observé  de  nombreux  spécimens  autour  d'un 
petit  marais  salé  sur  le  rivage  de  la  baie  James,  le  15  juin  1896,  et  était 
certain  qu'ils  y  couvaient.  Il  en  a  vu  d'autres  en  1904  sur  les  deux 
cotés  de  la  baie  James  et  a  constaté  que  les  jeunes  volaient  dès 
le  commencement  de  juillet.  Ils  ont  été  observés  sur  la  baie 
d'Hudson  aussi  loin  au  nord  que  Fort  Churchill,  et  sans  doute  ils 
y  couvent.  M.  M.  J.  Macoun  en  a  vu  un  couple  évidemment  en 
train  de  couver,  sur  le  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de 
Québec,  en  1885.  Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  commun 
dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest  par  toute  la  région  des  prairies, 
et  se  trouve  dans  les  Montagnes  Rocheuses  et  partout  dans  la  Colom- 
bie-Britannique comme  oiseau  migrateur  aussi.  M.  Fannin  l'a  trou- 
vée au  goulet  Burrard  pendant  tout  l'été.  M.  Spreadborough  l'a  vue 
pour  la  première  fois  à  Indian  Head  (Saskatchewan)  le  5  avril  1892. 
Vers  le  ler  mai  elle  y  était  commune.  Quelques  spécimens  y  restaient 
pour  la  reproduction,  car  M.  Spreadborough  lui-même  les  a  vus 
jusqu'au  moment  de  son  départ  au  mois  de  juillet.  En  parlant  de 
cet  oiseau  Sir  John  Richardson  dit,  «C'est  un  oiseau  très  commun  dans 
les  Territoires  du  Nord-Ouest,  et  il  se  montre  ou  solitaire  ou  par 
couples  sur  les  bords  de  tous  les  fleuves,  les  lacs  ou  les  marais  jusqu'à 
l'extrémité  nord  du  continent.  Avant  de  s'en  aller  au  sud,  à  partir  de 
la  baie  d'Hudson,  ils  se  rassemblent  par  petites  bandes  sur  les  rivages. 


222  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Cet  oiseau  n'est  pas  commun  sur  le  Yukon  inférieur,  dans  l'Alaska, 
et  se  montre  seulement  en  petit  nombre  le  long  des  côtes  de  la  mer 
Behring.  Dans  la  région  du  Yukon  supérieur,  il  se  trouve  cependant 
plus  ou  moins  commun,  et  l'on  m'en  a  apporté  quelques  peaux 
obtenues  à  Fort  Reliance.  Des  spécimens  de  cette  espèce  ont  été 
pris  à  Sitka  ainsi  que  sur  l'île  Kadiak,  et  M.  Lockhart  s'est  pro- 
curé de  ses  œufs  à  Fort  Yukon.  (Nelson.)  M.  Bishop  en  a  vu 
deux  spécimens  sur  la  rivière  Six-Mile,  près  du  lac  Marsh,  dans  le 
Yukon,  ainsi  que  deux  autres  sur  le  lac  même.  Tous  étaient  des 
oiseaux  reproducteurs.  M.  Palmer  en  a  vu  encore  un  autre  sur  l'île 
St-Paul,  dans  la  mer  de  Behring. 

Notes  sur  la  reproduction. — Il  est  bien  probable  que  ce  petit 
oiseau  est  le  plus  répandu,  et  assurément  il  est  le  plus  tapageur 
de  tous  les  échassiers  que  l'on  rencontre  à  Fort  Anderson,  dans 
les  Barren  Grounds.  Des  nids  furent  pris  à  Fort  Anderson,  sur 
l'Anderson  inférieur,  ainsi  que  dans  les  endroits  boisés,  et  le  long  des 
rivières  qui  coulent  à  travers  les  Barren  Grounds.  (Macfarlane.) 
Un  nid  fut  trouvé  le  8  juin  1906  dans  le  nord  de  l'Alberta.  Il  était 
construit  sur  un  terrain  qui  dominait  une  fondrière  et  consistait 
en  une  dépression  dans  la  terre,  garnie  d'herbes  sèches.  (Raine.) 
M.  Spreadborough  a  pensé  que  quelques  couples  couvaient  à  Indian 
Head  (Saskatchewan)  au  mois  de  juillet  1892,  et  en  juin  1897  à 
Edmonton,  l'Alberta,  il  a  souvent  vu  ces  oiseaux  perchés  dans  des 
peupliers  morts,  et  sur  des  souches  bordant  les  prés  humides, 
mais  il  n'a  jamais  pu  trouver  de  nids.  M.  Dippie  m'écrit  qu'il  croit 
que  ces  oiseaux  couvaient  à  Reaburn  (Manitoba)  au  mois  de  juin 
1893,  ainsi  qu'au  lac  Buffalo  (Alberta)  en  juillet  1896.  Le  15  juin 
1897  l'auteur  lui-même  est  arrivé  à  un  étang  herbeux  à  environ  30 
milles  de  Calgary  (Alberta)  dans  les  contreforts  des  Montagnes 
Rocheuses,  où  se  trouvait  une  petite  bande  de  ces  oiseaux,  et  d'après 
leurs  allures,  il  semble  certain  qu'ils  y  couvaient,  quoiqu'on  n'a  pas 
trouvé  de  nids. 

CVI.     HELODROMAS   Kaup.     1829. 
256.    Le  chevalier  solitaire. 

Helodromas  solitarius  (Wils)     Sharpe      1896. 

Le  chevalier  solitaire  est  un  oiseau-migrateur  dans  Terreneuve  ainsi 
que  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  quoique  peut-être  il  couve  dans  cette 
dernière  province. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  223 

Il  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  grand  nombre  pendant  l'été. 
M.  Banks  a  pris  un  nid  de  cette  espèce  au  lac  Lily  au  mois  de  juin 
1880.  (Chamberlain.)  L'auteur  lui-même  en  a  vu  quelques  couples, 
évidemment  en  train  de  couver,  le  long  de  la  rivière  Black,  île  du 
Prince- Edouard,  au  mois  de  juillet  1888.  MM.  Brittain  et  Cox  ont 
tous  deux  trouvé  cet  oiseau  en  été  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick,  et  il  est  évident  qu'il  y  couvait.  M.  J.  M. 
Macoun  a  trouvé  que  cette  espèce  habitait  le  lac  Mistassini,  dans  le 
nord  de  la  province  de  Québec,  en  assez  grand  nombre  pendant  l'été 
de  1885.  On  dit  que  ce  chavalier  est  un  oiseau  migrateur  en  d'autres 
parties  de  cette  province.  M.  Spreadbrough  mentionne  qu'il  a  vu  un 
spécimen  de  cette  espèce  sur  la  côte  est  de  la  baie  James.  On  parle  de 
cette  espèce  comme  habitant  Ottawa,  Ontario,  en  été.  Le  chevalier 
solitaire  fait  ses  migrations  régulièrement  à  Toronto,  Ontario,  et  s'y 
trouve  localement  et  peu  commun.  Beaucoup  d'observateurs  l'ont 
consigné  dans  l'est  d'Ontario  et  au  nord-ouest  à  travers  cette  pro- 
vince. MM.  Hine  et  Nash,  tous  deux  observateurs  avisés,  disent 
que  cet  oiseau  couve  dans  le  Manitoba  et  s'y  trouve  en  grand  nombre. 
M.  Spreadborough  n'en  a  vu  qu'un  spécimen  errant  à  Indian  Head, 
Saskatchewan,  au  printemps  de  1892.  Il  en  a  vu  d'autres  en  grand 
nombre  à  Edmonton,  Alberta  au  printemps  de  1897,  sur  les  bords  des 
fondrières,  et  comme  ils  se  réfugiaient  dans  les  arbres,  il  a  cru  qu'ils 
y  couvaient.  Il  les  a  aussi  trouvés  en  train  de  couver  au  lac  Jasper, 
Alberta,  en  juillet  1898  ainsi  qu'entre  le  Petit  Lac  des  Esclaves  et 
Peace  River  Landing,  en  1903.  Pendant  que  M.  Spreadborough  tra- 
versait la  partie  nord  du  Labrador,  il  a  tué,  le  24  juillet  1896,  un 
spécimen  de  cette  espèce  qui  s'était  perché  au  sommet  d'une  épi- 
nette  blanche,  tout  près  d'une  fondrière  tourbeuse,  à  côté  du  lac  Seal. 
On  n'en  a  plus  vu  de  spécimens  à  partir  de  cette  date.  M.  Bernard 
Ross  dit  que  cette  espèce  se  répand  aussi  loin  au  nord  que  Fort 
Simpson,  sur  le  fleuve  Mackenzie.  M.  Macfarlane  n'en  fait  pas 
mention,  mais  Sir  John  Richardson  dit  qu'on  l'a  abattu  dans  le  nord 
jusqu'en  latitude  64°  30'.  M.  Nelson  dans  son  livre  intitulé  Birds 
of  Alaska  dit  qu'on  lui  a  apporté  quelques  peaux  de  cette  espèce 
d'Anvik  et  de  Nulato,  situés  sur  le  bas  Yukon.  MM.  Fannin,  Spread- 
borough et  Brooks  mentionnent  que  cette  espèce  est  assez  commune 
dans  la  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — Nous  n'avons  que  très  peu  de 
connaissance  positive  concernant  la  façon  dont  cet  oiseau  fait  sa 


224  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

couvaison  outre  qu'il  est  solitaire  dans  ses  habitudes,  et  qu'il  a  une 
tendance  à  se  réfugier  dans  les  arbres  quand  il  se  trouve  tout  près  de 
son  nid.  M.  Hutchins  a  trouvé  son  nid  aux  bords  de  la  baie  d'Hudson, 
et,  d'après  sir  John  Richardson,  ses  œufs  furent  déposés  sur  la  plage 
sans  aucun  effort  de  sa  part  pour  construire  un  nid.  Ceci  s'accorde 
entièrement  avec  les  conditions  dans  lesquelles  fut  trouvé  un  de  ses 
nids  par  M.  J.  Richardson,  au  mois  de  mai  1878,  près  de  Castleton, 
dans  l'état  du  Vermont.  Dans  ce  dernier  cas  l'œuf  unique  fut  pondu 
dans  une  petite  dépression  de  la  terre,  sans  aucun  effort  pour  cons- 
truire un  nid.  Sachant  comme  nous  le  savons  maintenant  que  cet 
oiseau  niche  habituellement,  sinon  toujours,  dans  les  arbres  et  les 
buissons,  les  renseignements  ci-dessus  doivent  être  considérés  douteux. 

En  juillet  1881,  l'auteur  lui-même,  pendant  qu'il  conduisait  une 
expédition  d'exploration  le  long  de  la  rivière  Red  Deer,  qui  se  jette 
dans  la  tête  du  lac  Winnipegosis,  a  vu  un  couple  de  ces  oiseaux  sur  une 
pointe  de  rochers  dénudés,  qui  se  projetaient  dans  l'eau,  et  en  a  tué 
un.  A  la  détonation  du  fusil,  un  jeune  oiseau,  encore  duveté,  s'est  levé 
précipitement  et  a  essayé  de  se  sauver,  mais  il  fut  bientôt  attrapé. 
Le  6  juillet  1896,  pendant  qu'il  cueillait  des  plantes  dans  un  marais 
près  de  Prince- Albert,  sur  la  Saskatchewan,  il  a  vu  encore  un  oiseau 
de  cette  espèce  assis  sur  un  petit  bouleau,  mais  il  ne  pouvait  ni  faire 
lever  l'autre  oiseau  ni  trouver  le  nid.  Le  lendemain,  il  a  visité  le 
même  endroit,  et  a  trouvé  deux  oiseaux  perchés  sur  des  arbres,  mais 
n'a  pas  réussi  à  découvrir  le  nid. 

Le  19  juillet  1895,  je  trouvai  un  couple  d'oiseaux  de  cette  espèce 
près  de  Calgary,  Alberta,  qui,  sans  doute,  avait  des  jeunes  cachés  dans 
l'herbe;  l'un  de  ces  oiseaux  tournoya  dans  l'air  à  quelques  mètres  de 
moi,  tant  que  je  restai  dans  le  même  endroit.  J'ai  vu  cette  espèce  aussi, 
en  été,  au  lac  Buffalo,  Alberta.  Elle  fut  vue  aussi  à  Manitoba  House, 
Manitoba,  à  la  fin  juin  1895.  (Dippie.)  Ce  qui  semble  être  la  première 
mention  exacte  que  nous  possédions  de  la  reproduction  de  cette  es- 
pèce à  Ottawa,  et  dans  ses  environs  immédiats,  est  celle  de  M.  Edward 
White  qui,  en  juillet  dernier,  a  vu  les  petits  duvetés  de  cette  espèce, 
sortis  que  depuis  deux  ou  trois  jours  de  l'œuf,  en  compagnie  des 
vieux  qui  semblaient  être  bien  tracassés.  Ceci  se  passait  sur  la  rivière 
Ottawa,  à  dix  milles  environ  de  la  ville.  {Rév  G.  Eifrig.)  Je  suis  con- 
vaincu aussi  qu'elle  couve  de  bonne  heure  dans  l'est  d'Ontario  selon 
mes  observations  ci-après.  Le  ler  août  1896  j'en  ai  vu  des  jeunes  près 
du  lac  Graham,  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.     Le  25  juin  1899 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  225 

j'ai  VU  s'élever  d'un  fossé,  à  Lansdowne,  Ontario,  un  spécimen  de  cette 
espèce;  j'en  ai  vu  aussi  deux  autres  près  de  Lansdowne,  au  mois  de 
juin.  Le  24  août  1904,  j'ai  vu  six  de  ces  oiseaux,  quatre  jeunes  et 
deux  vieux,  à  environ  un  mille  au  nord  de  Madoc,  Ontario.  Ils 
s'élevèrent  d'un  étang  boueux  à  côté  du  chemin,  et  descendirent 
tous  sur  la  barre  d'une  clôture  à  claire- voie.  Ils  restèrent  dans  le 
voisinage  pendant  plus  d'une  quinzaine  de  jours,  et  je  suis  sûr  qu'ils 
avaient  été  couvés  tout  près  de  là.     {Rév.  C.  J.  Young.) 

L'incertitude  qui  a  existé  depuis  si  longtemps  en  tout  ce  qui  concerne 
la  couvaison  de  cette  espèce,  semble  être  enfin  dissipée,  principalement 
par  l'intermédiaire  de  M.  Walter  Raine  lui-même,  ainsi  que  par  ses 
collectionneurs.  Dans  le  volume  XVIII,  135-138,  de  V Ottawa  Natu- 
ralist,  il  décrit,  en  détail,  la  prise  des  trois  premières  couvées  de  cet 
oiseau.     Voici  sa  description  des  nids,  ainsi  que  des  œufs. 

Première  série — Quatre  œufs  pris  dans  le  nord  de  l'Alberta  le  i6 
juin  1903,  dans  un  état  avancé  d'incubation;  recueillis  par  Evan 
Thomson.  Cette  série  fut  trouvée  dans  un  vieux  nid  du  merle 
d'Amérique.  Ce  nid  était  construit  à  une  hauteur  de  quinze  pieds, 
dans  une  épinette  rouge,  qui  poussait  au  milieu  d'une  grande 
fondrière,  parsemée  de  ces  arbres.  On  avait  fait  lever  l'oiseau  de 
son  nid,  mais  malheureusement,  nous  n'avons  pu  le  prendre.  Les 
œufs  sont  très  jolis  et  tout  à  fait  différents  de  ceux  des  autres  mau- 
bèches  d'Amérique.  La  couleur  du  fond  est  d'un  blanc  verdâtre 
pâle,  bien  éclaboussé  et  tacheté  de  brun  vandyke,  de  brun  châtain 
et  de  gris  violacé  principalement  au  gros  bout.  Ces  quatre  œufs 
mesurent  en  moyenne  1.36  x  98  et  sont  très  gros  pour  les  propor- 
tions de  l'oiseau.  Deuxième  série — Le  9  juin  1904,  dans  le 
nord  de  l'Alberta,  quatre  œufs  furent  trouvés  appartenant  à  un 
mainate  bronzé.  Le  nid  fut  construit  dans  un  arbre  bas,  mais 
les  œufs,  malheureusement,  ont  été  perdus.  M.  Thomson  ayant  soufflé 
et  laissé  les  coquilles  dans'  le  nid,  espérait  les  reprendre  quand  il 
reviendrait  la  prochaine  fois  pour  abattre  le  vieil  oiseau,  mais  le 
lendemain  à  son  retour,  toutes  traces  des  œufs  étaient  disparues, 
l'oiseau  les  ayant  évidemment  enlevés.  Troisième  série — Le  24 
juin  1904,  dans  le  nord  de  l'Alberta,  quatre  œufs  furent  trouvés 
dans  le  nid  d'un  jaseur  du  cèdre,  situé  dans  une  p'etite  épinette 
blanche  qui  poussait  dans  un  marais.  Le  nid  était  à  environ  cinq 
pieds  au-dessus  de  l'eau  et  M.  Thomson  eut  le  bonheur  de 
tuer    la    mère    au    moment    où    elle    s'envola    du    nid.      L'identi- 


226  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

fication  de  cette  espèce  est  donc  très  complète  et  établit  une  fois 
pour  toutes,  le  fait  que  le  chevalier  solitaire  ne  pond  jamais  ses  œufs 
dans  un  nid  par  terre,  comme  font  les  autres  maubèches,  mais  qu'il 
prend  possession  des  nids  d'autres  oiseaux  construits  dans  les  arbres 
de  la  même  façon  que  fait  son  représentant  en  Europe,  le  chevalier 
vert. 

M.  Raine  envoie  la  notice  suivante  sur  les  nids  qu'il  a  trouvés 
en  1906:  «Pendant  le  mois  de  juin  1906,  nous  avons  eu  le 
bonheur  de  trouver  trois  nids  de  cette  espèce  dans  le  nord  de  l'Alberta. 
Le  premier  fut  observé  le  5  juin.  Il  contenait  quatre  œufs,  pondus 
dans  le  vieux  nid  d'un  geai  du  Canada,  qui  était  construit  dans  une 
petite  épinette  blanche  à  cinq  pieds  de  terre.  Le  8  juin  1906,  nous 
avons  trouvé  une  autre  couvée  de  quatre  œufs  pondus  dans  le  nid 
d'un  merle  de  Brewer,  situé  à  environ  quinze  pieds  de  terre  et,  le  II 
du  même  mois,  nous  avons  découvert  encore  une  autre  couvée  de 
quatre  œufs  pondus  dans  le  vieux  nid  d'un  moucherolle  de  la  Caro- 
line, placé  à  au  moins  vingt  pieds  de  terre  dans  un  peuplier.  Jusqu'à 
présent  j'ai  obtenu  neuf  couvées  de  cette  espèce,  et  tous  furent  pondus 
dans  les  vieux  nids  d'autres  oiseaux,  construits  dans  les  arbres,  et 
outre  ces  nids  déjà  mentionnés,  cet  oiseau  pond  ses  œufs  dans  ceux 
du  merle  d'Amérique,  du  jaseur  du  cèdre,  et  du  maniate  bronzé.» 

M.  P.  Garrett  de  Didsbury  (Alberta)  a  trouvé  le  nid  du  chevalier 
solitaire  dans  une  épinette  blanche  au  ruisseau  Fallen  Timber  (Alberta). 
Ce  nid  fut  autrefois  celui  d'un  jaseur  de  la  Bohème.  L'épinette 
blanche  avait  environ  douze  pieds  de  hauteur,  et  le  nid  se  trouvait 
à  environ  quatre  pieds  et  demi  de  terre.  L'arbre  poussait  tout 
près  d'une  fondrière,  arosée  par  des  sources  qui  s'écoulaient  lentement 
dans  la  rivière.     Le  nid  contenait  trois  œufs. 

256a    Le  chevalier  solitaire  couleur  de  cannelle. 

Helodromas  solitarius  cinnamomeus  brewster.     1890. 

Cet  oiseau  habite  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique  en  été. 
J'en  ai  vu  des  spécimens  à  Ducks,  près  de  Kamloops;  ils  n'étaient 
pas  capables  de  voler  et  ont  dû  être  couvés  dans  le  voisinage. 
(Streator.)  Du  30  juin  au  30  juillet  1906  ce  chevalier  était 
assez  commun  comme  oiseau  migrateur  dans  la  Saskatchewan. 
{A.  C.  Bent.)     C'était   l'oiseau  le  plus  commun  près  de  Didsbury 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  22/ 

(Alberta).  On  n'a  vu  qu'un  seul  spécimen  du  type  «Solitarius». 
(P.  Garrett.)  Cet  oiseau  a  été  pris  à  Chilliwack,  ainsi  qu'à  Okana- 
gan,  dans  la  Colombie-Britannique  par  M.  A.  C.-Brooks  {Kermode.) 
On  a  vu  cette  espèce  à  Log  Cabin  (Colombie-Britannique),  ainsi  qu'au 
lac  Marsh,  et  à  la  rivière  Little  Salmon  (Yukon).     (Bishop.) 

Il  est  probable  que  toutes  mentions  du  «Solarius»  provenant 
de  la  Colombie-Britannique  ainsi  que  beaucoup  d'autres  de  l'Alaska, 
et  des  Territoires  du  Nord-Ouest,  doivent  être  classées  sous  ce  titre 
de  chevalier, 

257.  Le  chevalier  vert. 

Helodromas  ochropus  (linn)  kaup.     1829. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  se  trouve  parmi  une  collection  d'oiseaux 
des  territoires  du  Nord-Ouest  envoyée  au  musée  Britannique  par 
la  Compagnie  de  la  baie  d'Hudson.  M.  Pennant  dit  qu'il  a  observé 
ce  chevalier  parmi  des  oiseaux  recueillis  par  M.  Kuckan,  dans  l'Amé- 
rique du  Nord.  (Richardson.)  Cette  espèce  se  voit  accidentellement 
dans  la  Nouvelle-Ecosse.     {Liste  A.O.) 

CVII.     SYMPHEMIA   Rafinesque.     1819. 

258.  Le  Bécasseau. 

Symphemia  semipalmata  (gmel)  hartt.     1845. 

Cet  oiseau  est  commun  comme  oiseau  migrateur  au  printemps 
et  à  l'automne  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Il  est  commun  en 
été  et  à  l'automne  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  couve  à  Port  Petpis- 
wick.  (Downs.)  Il  est  assez  commun  à  Grand  Manan,  dans  le 
Nouveau-Brunswick.  (Herrick.)  Cette  espèce  est  peu  connue  dans 
l'Ontario.  Je  l'ai  vue  à  deux  reprises  apportée  du  marais  d'Hamilton 
par  des  chasseurs,  mais  je  ne  l'ai  jamais  vue  vivante.     (Mcllivraith.) 

258a.    Le  Bécasseau  de  l'Ouest. 

Symphemia  semipalmata  inornata  (brewst)  1887. 

Cette  espèce  est  commune  dans  la  région  des  prairies,  à  l'ouest 
du  Manitoba.  Elle  fréquente  les  bords  d'étangs  salés  et  de  marais 
saumâtres  depuis  l'ouest  du  Manitoba  jusqu'aux  Montagnes  Rocheu- 


228  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

ses  et  à  partir  de  la  latitude  49°  jusqu'à  celle  de  56°.     Elle  couve  dans 
toute  la  zone  de  ses  migrations. 

Elle  est  rare  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto  (Ontario).  Je  ne 
puis  trouver  que  cinq  spécimens  de  cette  espèce  dans  les  collections 
locales.  Une  comparaison  minutieuse  démontre  que  ceux-ci  appar- 
tiennent à  la  catégorie  de  l'ouest.  (/.  H.  Fleming.)  C'est  un 
oiseau  migrateur  rare  dans  le  Manitoba.  Je  l'ai  vu  comme  oiseau 
reproducteur  pour  la  première  fois  en  1906,  à  l'ouest  de  Saltcoats 
(Saskatchewan).     (Atkinson.) 

Un  spécimen  de  cette  espèce  fut  pris  à  la  pointe  Clover,  Victoria 
(île  de  Vancouver)  le  8  août  1898  par  M.  J.  Henley.     {Fannin.) 

Pendant  que  j'étais  dans  un  pré,  près  du  lac  Marsh  (Yukon)  j'ai 
entendu  cet  oiseau  siffler  plusieurs  fois  son  «pill-willett  »  caracté- 
ristique, mais  cependant  je  n'ai  pas  pu  le  voir.     (Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  fut  vue  pour  la  premiè- 
re fois  à  Indian  Head  (Saskatchewan)  le  6  mai  1892.  Elle  s'y 
trouvait  nombreuse  quelques  jours  plus  tard  et  se  répandait  dans  tous 
les  marais  où  elle  couvait  en  très  grand  nombre.  Elle  couvait  aussi  en 
grande  abondance  dans  les  marais  autour  du  lac  Crâne  au  mois  de  juin 
1894.  (Spreadborough.)  J'ai  fait  lever  un  (willet)  (?)  de  son  nid  le  23 
mai  1883,  sur  la  plaine  Alcaline,  au  nord  du  bureau  de  gérance  de  pro- 
priétés à  la  montagne  Turtle.  Le  nid  était  placé  dans  une  légère 
cavité  abritée  d'un  côté  par  le  crâne  d'un  buffle,  et  de  l'autre  côté 
par  une  touffe  d'herbes.  Il  contenait  quatre  œufs,  la  couleur  du 
fond  étant  d'un  brun  foncé  olivâtre  avec  des  taches  rondes  et  bien 
accentuées  de  brun  et  de  violet,  également  distribuées  sans  aucune 
ressemblance  à  la  couleur  d'écorce  (sic)  au  gros  bout.  (E.  T.  Selon.) 
Cette  espèce  couve  dans  le  Manitoba  ainsi  que  dans  l'Alberta.  Dans 
cette  dernière  province,  au  lac  Buffalo,  le  4  juillet  1895,  j'ai  trouvé 
des  jeunes  oiseaux  dans  l'herbe.     (Dippie.) 

CVIII.     HETERACTITIS  Stejnger.     1884. 

259.    Le  chevalier  errant. 

Heteractitis    incanus  (Gmel.)     Stejn.     1884. 
On  a  remarqué  cet  oiseau  partout  dans  le  Pacifique,  au  norddel'é- 
quateur.     On  le  rencontre  rarement  sur  la  côte  de  l'Alaska,  et  il  semble 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  229 

en  préférer  les  parties  rocheuses.  D'après  les  mentions  que  l'on  a 
obtenues,  cette  espèce  doit  couver  tout  près  du  cercle  arctique,  sinon 
jusqu'à  cet  endroit  même.  (Nelson.)  Cette  espèce  fut  trouvée  peu 
commune  dans  la  partie  de  l'Alaska  que  j'ai  visitée.  Les  indigènes 
disent  qu'elle  couve  sur  l'île  Whale,  près  de  St-Michael,  et  je  crois, 
d'après  ses  habitudes,  que  ceci  est  vrai  (Turner.)  On  a  remarqué 
cette  espèce  à  Skagway,  à  St-Michael  et  à  Unalaska,  Alaska. 
(Bishop.)  Un  couple  fut  pris,  et  on  en  a  vu  deux  autres,  sur  une 
petite  île  rocheuse,  à  environ  28  milles  au  sud  de  Sitka,  Alaska. 
Un  adulte  mâle  fut  pris  à  Orca,  au  détroit  Prince- William,  Alaska. 
(Grinnell.)  On  n'en  a  vu  qu'un  seul  spécimen  à  Homer,  Alaska.  (/. 
D.  Figgins.)  Cet  oiseau  émigré  sur  les  îles  Pribilof,  dans  la  mer  de 
Behring.     (Palmer.) 

M.  Fannin  a  trouvé  cette  espèce  en  nombre  tout  le  long  du  littoral 
de  la  Colombie-Britannique,  où  elle  couve  et  s'y  trouve  en  assez  grand 
nombre.  Au  mois  d'août  1887,  l'auteur  lui-même  a  pris  des  jeunes 
ainsi  que  des  vieux  oiseaux  sur  les  bords  rocheux  dans  le  détroit  de 
Barclay,  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver. 

CIX.     PAVONCELLA   Leach.     i8i6. 

260.  Chevalier  de  combat. 

Pavoncella    pugnax  (Linn).     Leach.     i8i6. 

Cet  oiseau  visite  accidentellement  le  Nouveau- Brunswick.  {Cham- 
berlain.) On  l'a  tué  sur  l'île  de  Toronto,  au  printemps  de  1882,  et, 
à  ma  connaissance,  c'est  la  seule  mention  que  l'on  ait  faite  de  sa 
présence  dans  l'Ontario.     (Mclhvraith.) 

ex.     BARTRAMIA   Lesson.     1831. 

261.  La  maubèche  à  longue  queue. 

Bartramia   longicauda  (Bechst.)     Bonap.     1857. 

On  a  rencontré  la  maubèche  à  longue  queue  parfois  dans  Terre- 
neuve,  au  moment  des  migrations  du  printemps.  Elle  est  accidentelle 
dans  la  Nouvelle- Ecosse  ainsi  qu'au  Nouveau- Brunswick,  et  se  trouve 
rarement  comme  oiseau  migrateur  dans  la  province  de  Québec.  M. 
Preble  en  a  vu  plusieurs  spécimens  et  au  nord  et  au  sud  du  cap 
Eskimo,  sur  la  baie  d'Hudson. 

78870—16 


230  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Le  seul  endroit  dans  le  sud  de  l'Ontario  où  j'aie  entendu  parler 
dernièrement  de  la  présence  de  ces  oiseaux  est  sur  le  littoral 
du  lac  Erié,  près  de  Dunnville,  où  M.  le  docteur  MacCallum  sait 
qu'au  moins  deux  couples  de  cette  espèce  ont  élevé  leurs  jeunes 
pendant  les  deux  derniers  étés,  1893- 1894.  (Mcllwraith.)  On  dit 
que  cette  espèce  a  été  un  oiseau  migrateur  abondant  à  Toronto, 
Ontario,  quoique  maintenant  elle  s'y  trouve  rarement.  (/.  H.  Flem- 
ing.) On  a  vu  un  oiseau  de  cette  espèce  dans  les  champs  près  de 
Renfrew,  au  nord  de  Kingston,  Ontario.  J'ai  suivi  jusqu'ici  la  trace 
de  cet  oiseau  dans  l'est  d'Ontario,  à  travers  une  région  de  près  de  cent 
milles  carrés.  {Dr  C.  K.  Clarke.)  Elle  est  rare  et  irrégulière,  mais 
elle  habite,  en  été,  toute  la  région  aux  alentours  de  London,  Ontario. 
{W.  Saunders.)  En  été  cette  espèce  habite  en  grand  nombre  toute  la 
région  des  prairies  depuis  le  «Lac  des  Bois»,  jusqu'aux  Mon- 
tagnes Rocheuses,  ainsi  que  depuis  la  frontière  jusqu'à  la  latitude  54° 
dans  l'est  de  cette  région,  et  en  allant  dans  la  direction  du  nord  ou 
très  loin  au  nord  des  prairies  ouvertes  du  district  de  la  rivière 
de  la  Paix.  D'après  M.  Fannin,  un  spécimen  fut  pris  à  Comox, 
sur  l'île  de  Vancouver,  le  28  août  1895,  par  M.  W.  B.  Anderson. 
Sa  présence  dans  l'Alaska  est  expliquée  par  l'étendue  de  ses  migra- 
tions vers  le  nord-ouest  sur  la  rivière  de  la  Paix.  On  ne  mentionne  de 
l'Alaska  que  la  prise  de  quelques  spécimens  à  Fort  Yukon. 

On  en  a  vu  un  spécimen  à  Sidley,  à  l'est  du  lac  Osoyoos  (Colombie- 
Britannique),  le  25  mai  1905.  {Spreadhorough.)  On  la  voit  fréquem- 
ment pendant  les  migrations  au  printemps  et  à  l'automne,  et  on  l'a 
pris  en  1901  à  Quesnel  et  à  ((150-Mile  House»  dans  le  district  de 
Cariboo,  (Colombie-Britannique).     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction.  Depuis  quelques  années  j'ai  vu 
quelques  couples  de  ces  oiseaux  chaque  année  dans  le  voisinage  de 
Kingston,  Ontario.  Ses  endroits  préférés  se  trouvent  sur  l'île  Sim- 
coe,  sur  l'île  Amherst,  au  lac  Ontario,  ainsi  qu'en  allant  vers  l'est.  On 
trouve  quelques  couvées  d'œufs  chaque  année  au  mois  de  mai.  En 
juin  1894  un  couple  de  ces  oiseaux  ont  fait  éclore  des  jeunes  dans  un 
pâturage  près  de  la  gare  du  chemin  de  fer  Grand-Tronc,  à  Landsowne. 
L'habitat  préféré  de  cet  oiseau  est  dans  un  champ  sec  et  rabo- 
teux; en  cela  il  diffère  des  autres  membres  de  la  famille.  II  fait  son  nid 
d'herbes  desséchées,  et  le  cache  en  partie  dans  les  herbes  sèches  de 
l'année  précédente,  y  pondant  quatre  œufs  qui  ressemblent  à  ceux  de  la 
bécasse,  mais  plus  gros.   {Rév.  C.  J.  Young.)  J'ai  la  portion  d'une  col- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  23 1 

lection  d'œufs  prise  par  feu  M.  Robert  Anderson,  à  Aylmer,  Ontario,  et 
j'ai  vu  moi-même  les  oiseaux  au  printemps,  en  été  et  au  commen- 
cement de  l'automne,  dans  le  district  de  London,  les  oiseaux  d'été, 
sans  aucun  doute,  y  habitant.  M.  Roger  Hedley,  de  Dunrief,  près 
de  London,  sait  que  cette  espèce  a  passé  l'été,  à  deux  reprises,  près 
de  cet  endroit  pendant  les  huit  dernières  années.  {W.  Saunders.)  L'en- 
droit principal  où  couve  cette  maubèche  se  trouve  dans  l'ouest  du  Ma- 
nitoba,  ainsi  que  dans  l'est  de  la  Saskatchewan.  Cette  espèce  est  bien 
rare  dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan,  ainsi  que  dans  le  sud  de  l'Al- 
berta,  et  elle  préfère  la  prairie  herbeuse  à  celle  où  la  tourbe  est  mince, 
et  où  se  trouve  très  peu  d'eau. 

CXL     TRYNGITIS  Cabanis.     1856. 
262.    La  maubèche  à  poitrine  jaunâtre. 

Tryngites  suhruficollis     (Vieill.)     Ridgw.     1885. 

Cet  oiseau  émigré  tout  le  long  du  littoral  de  l'Atlantique  et 
dans  le  golfe,  ainsi  que  sur  les  bords  du  fleuve  St-Laurent.  M.Preble 
l'a  vu  sur  les  parties  les  plus  hautes  du  marais,  au  nord  du  cap  Eskimo, 
baie  d'Hudson,  ainsi  qu'au  sud  du  cap  Churchill. 

Cette  maubèche  est  un  oiseau-migrateur  régulier  en  automne  à 
Toronto,  Ontario,  quoiqu'elle  y  soit  rare.  (/.  H.  Fleming.)  Un 
spécimen  fut  tué  à  Templeton,  dans  la  province  de  Québec.  {Geo. 
White.)  Dans  la  première  édition  de  ce  catalogue,  on  a  accordé  au 
docteur  MacCallum  l'honneur  d'avoir  trouvé  le  nid  de  cet  oiseau. 
Des  recherches  faites  plus  tard  ont  démontré  que  ce  nid  appartenait 
au  phalarope  de  Wilson.     Voir  supplément. 

M.  Seton  dit  que  cette  maubèche  est  un  oiseau  migrateur  rare  dans 
le  Manitoba,  et  l'auteur  n'a  jamais  vu  de  spécimens  à  l'ouest  de 
cette  province.  M.Bernard  Ross  mentionne  que  cet  oiseau  est  rare 
sur  le  Mackenzie,  tandis  que  M.  Macfarlane  dit  qu'il  est  commun 
sur  '  la  partie   nord-est  des  Barren  Grounds. 

M.  Murdoch  a  trouvé  cette  espèce  commune  à  Point  Barrow 
tandis  que  M.  Nelson  n'en  a  vu  que  quelques  spécimens  à  l'embou- 
chure du  Yukon.  M.  Fannin,  au  contraire,  mentionne  qu'elle  se 
trouve  en  grand  nombre  partout  dans  la  Colombie  Britannique  et 
qu'elle  y  habite.  M.  Brooks  dit  qu'elle  est  rare  comme  oiseau 
migrateur  d'automne  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur. 

78870— i6è 


232  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  est  commune  sur  la 
côte  de  la  mer  Arctique,  ainsi  que  sur  les  Barren  Grounds,  à  l'est  de  la 
rivière  Horton.  Entre  le  26  juin  et  le  9  juillet  plus  de  vingt  couvées 
d'œufs  ont  été  prises.  Dans  chaque  nid,  qui  n'était  qu'une  légère 
dépression  dans  la  terre,  garnie  de  quelques  feuilles  desséchées,  et 
d'herbes  sèches,  il  y  avait  quatre  œufs.  Lorsque  quelqu'un  s'ap- 
prochait du  nid,  la  femelle  s'envolait  généralement  à  une  petite 
distance.  {Macfarlane) .  En  été  cette  petite  maubèche  abonde  à 
Point  Barrow  et  en  1883,  elle  fréquentait  cet  endroit  en  plus 
grande  abondance,  que  dans  l'année  précédente.  Elle  est  arrivé 
en  nombre  pendant  ces  deux  saisons,  à  peu  près  à  la  même  date  (du 
6  au  8  juin)  et  a  été  premièrement  observée  sur  les  rives  sèches, 
en  aval  du  village,  se  nourrissant  avec  avidité  de  mouches,  ainsi  que 
de  scarabées,  qui  se  chauffaient  au  soleil.  Au  milieu  de  juin,  elle 
s'était  assez  bien  répandue  sur  les  endroits  les  plus  secs  du  marais, 
mais  elle  se  restreignait  toujours  aux  berges  élevées  et  sèches,  que  nous 
appelons  le  marais  noir.  Les  œufs,  comme  on  peut  en  juger  d'après 
la  couleur,  sont  pondus  habituellement,  dans  ce  dernier  endroit 
où  ils  correspondent  très  bien  en  fait  de  couleur,  avec  le  sol  noir 
et  blanc  ainsi  qu'avec  la  mousse.  Comme  les  autres  échassiers, 
cet  oiseau  ne  construit  pas  de  nid,  mais  il  dépose  les  quatre 
œufs,  le  petit  bout  à  terre,  dans  une  légère  dépression  du  sol,  garnie  de 
mousse.  Une  couvée  complète  se  compose  généralement  de  quatre  œufs, 
quoique  nous  en  ayons  recueilli  une  contenant  cinq.  {Murdoch). 
J'ai  dans  ma  possession  une  couvée  de  quatre  œufs,  prise  par  le  révé- 
rend C.  E  Whitaker,  sur  l'île  Hershell,  le  18  juin  1892.  Le  nid  n'était 
simplement  qu'une  cavité  dans  la  mousse.  On  a  pris  en  même 
temps  l'oiseau  pour  identifier  les  œufs.     {Raine). 

CXIL      ACTITIS    ILLIGER.      1811. 

263.    La  maubèche  tachetée. 

Actitis  macularia  (Linn)  Naumann.     1836. 

Cette  espèce  se  trouve  commune  au  Labrador,  à  Terreneuve,  dans 
la  Nouvelle-Ecosse,  sur  l'Ile  du  Prince-Edouard,  au  Nouveau-Bruns- 
wick,  dans  la  province  de  Québec  et  dans  l'Ontario.  Elle  couve  dans 
toutes  ces  provinces,  soit  sur  le  littoral  de  la  mer,  soit  sur  les  côtes  des 
lacs,  ou  encore,  sur  les  bords  des  rivières,  mais  jamais  par  colonies. 
On  trouve  rarement  plus  d'un  couple  dans  le  même  endroit.     M.  Saun- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  233 

ders  mentionne  qu'elle  abonde  aujourd'hui  sur  l'île  Sable,  quoiqu'il 
y  a  quelques  années  on  ne  l'y  voyait  qu'en  petit  nombre. 

Cette  espèce  se  trouve  partout  dans  la  région,  au  moins  jusqu'à 
Fort  Churchill  du  coté  nord.  On  ne  l'a  pas  remarqué  sur  les  côtes  de 
la  baie  d'Hudson,  mais  on  en  a  pris  un  spécimen  sur  la  rivière  Chur- 
chill, près  de  Fort  Churchill.  (Preble).  Elle  est  commune  à  partir 
de  Missinabi,  dans  l'Ontario,  jusqu'au  cap  Henrietta  Maria,  sur  la 
baie  d'Hudson.     (Spreadborough). 

Depuis  le  Manitoba  jusqu'au  Pacifique  on  la  trouve  en  train  de 
couver  aux  endroits  propices  dans  les  montagnes  et  sur  les  plaines. 
M.  Spreadborough  mentionne  qu'elle  est  commune  dans  le  district 
de  la  rivière  de  la  Paix  et  qu'elle  niche  en  beaucoup  de  parties  de  la 
Colombie-Britannique.  D'après  MM.  Ross  et  Macfarlane,  elle  se 
répand  presqu'à  la  mer  Arctique,  et  se  voit  en  grand  nombre  sur  les 
Barren  Grounds  ainsi  que  dans  la  vallée  du  Mackenzie.  MM. 
Figgins  et  Andersen  ont  trouvé  qu'elle  était  commune  et  qu'elle 
couvait  le  long  du  ruisseau  Sheep,  sur  la  péninsule  de  Kenai  (Alaska). 
M.  Bishop  fait  mention  de  la  présence  de  cette  espèce  en  beaucoup 
d'endroits  dans  l'intérieur  de  l'Alaska  et  dans  le  district  du  Yukon. 
Plusieurs  collectionneurs  disent  l'avoir  vue  dans  la  vallée  du 
Yukon. 

\OTES  SUR  LA  REPRODUCTION. — On  a  trouvé  que  cette  espèce 
couvait  depuis  Muskoka  (Ontario)  jusqu'à  Victoria  (île  de  Vancouver) , 
et  au  nord-est  jusqu'à  l'Ungava,  dans  le  Labrador.  Le  nid  se  trouve 
toujours  près  de  l'eau  et  ne  consiste  que  d'un  trou  dans  la  terre,  garni 
d'herbes  et  couvert  d'une  touffe  d'herbes  desséchées  ou  d'un  petit 
buisson.  Les  jeunes  quittent  le  nid  aussitôt  qu'ils  sortent  de  l'œuf. 
J'ai  trouvé  un  nid  sur  la  côte  ouest  de  la  baie  James.  Ce  nid  était 
placé  dans  le  sable,  au-dessous  d'un  petit  saule,  et  était  construit 
d'herbes  sèches.  (Spreadborough).  Cette  espèce  est  surtout  com- 
mune près  du  St-Laurent,  quoiqu'elle  couve  en  toutes  les  localités 
propices  dans  l'intérieur.  J'ai  trouvé  de  nombreux  nids,  au  mois  de 
juin,  le  long  de  la  batture  de  gravier  au  pied  de  l'île  Amherst  sur  le  lac 
Ontario,  ainsi  que  sur  les  petites  îles  en  descendant  le  fleuve.  Elle 
construit  son  nid  généralement,  dans  une  touffe  de  graminées, 
d'herbes  sèches,  de  copeaux  ou  d'une  matière  quelconque  et  le 
cache  bien.  J'ai  trouvé  le  nid  de  cet  oiseau  à  deux  différentes 
reprises,  une  fois  dans  un  champ  de  grain,  loin  de  l'eau,  et  une  autre 


234  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU   CANADA. 

fois  au-dessous  d'un  buisson,  parmi  les  arbres,  sur  une  île  dans  un 
lac.  Les  premiers  œufs  sont  généralement  pondus  vers  le  20  mai,  mais 
on  les  voit  parfois  aussi  tard  que  le  ler  juillet.  J'ai  rencontré  souvent 
cet  oiseau  en  train  de  couver  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  dans  le  golfe 
St-Laurent,  et  le  26  juin  1897,  j'y  ai  trouvé  un  nid  contenant  quatre 
œufs.  Il  était  construit  dans  un  endroit  sec  et  herbeux,  tel  qu'un 
oiseau  de  cette  espèce  choisirait  dans  l'Ontario,  et  se  trouvait 
au  milieu  des  buissons  d'épinettes  blanches.  {Rév.  C.  J.  Young). 
Les  nids  consistent  en  quelques  brins  d'herbes,  placés  dans  un  trou 
dans  la  terre,  ou  simplement  sur  le  sol.  Le  lieu  choisi  pour  la 
reproduction  se  trouve  tout  près  des  rivières  et  des  étangs.  Des 
couvées  de  quatre,  et  quelque  fois  de  trois  œufs  sont  trouvées  près 
d'Ottawa,  à  la  fin  mai  et  au  mois  de  juin.  {Garneau).  L'auteur 
lui-même  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  dans  les  dunes  à 
la  pointe  Brackley,  l'île  du  Prince-Edouard,  ainsi  que  sur  le  cap 
Forteau,  près  de  Yarmouth,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  où  on  a  pris  un 
nid  contenant  quatre  œufs,  le  23  juin  1883.  Le  29  juin  1895,  un 
nid,  contenant  quatre  œufs,  a  été  recueilli  aux  bords  du  lac  Cypress 
(Saskatchewan) .  Ce  nid  se  composait  d'herbe  sèche,  et  était  caché 
sous  une  touffe  d'herbe  de  l'année  précédente,  et  se  trouvait  tout  près 
du  lac.     On  ne  l'a  découvert  qu'en  faisant  lever  l'oiseau. 

CXIIL    NUMENIUS   Brisson.     1760. 
264.    Le  courlis  à  long  bec. 

Numenius  longivrostis.     wils.     i8i4. 

Ce  Courlis  est  un  oiseau-migrateur  rare  dans  Terreneuve,  et  encore 
plus  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  que  dans  le  Nouveau- Bruns- 
wick. Il  est  plus  commun  dans  la  Province  de  Québec  et  dans 
l'Ontario,  mais  comme  migrateur.  Dans  le  Manitoba  il  se  trouve 
relativement  rare  comme  oiseau  reproducteur,  mais  dans  la  Saskat- 
chewan ainsi  que  dans  l'Alberta  il  est  commun  et  ses  lieux  de  repro- 
duction s'étendent  à  travers  les  Montagnes  Rocheuses  jusque  dans 
la  Colombie-Britannique,  où  M.  Fannin  l'a  trouvé  en  train  de  couver 
à  Okanagan  et  à  Similkameen.  L'étendue  de  ses  migrations  au  nord 
est  limitée,  puisque  nous  n'entendons  jamais  parler  de  cet  oiseau 
au  nord  de  la  région  des  prairies.  On  n'en  signale  qu'un  spécimen 
de  cette  espèce  dans  l'Alaska.  Quelques  spécimens  ont  été  pris  à 
Victoria  ainsi  que  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur  (Colombie- 
Britannique. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  235 

Notes  sur  la  reproduction. — -Un  nid  de  cette  espèce  a  été  enle- 
vé par  le  colonel  Wyndham  sur  la  rivière  Bow,  à  environ  cinquante 
milles  au  sud-est  de  Calgary,  (Alberta).  Le  nid  n'était  qu'un  trou 
dans  la  terre,  garni  de  quelques  pailles,  et  se  trouvait  sur  la  prairie 
ouverte.  (Dippie.)  Cette  espèce  se  montrait  en  assez  grand  nombre 
dans  les  endroits  que  nous  avons  visités  dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan 
et  dans  l'est  de  l'Alberta,  et  elle  couvait  dans  des  dépressions  de  la 
prairie.  On  en  a  trouvé  des  jeunes  duvetés  le  1er  juin  1905,  ainsi 
que  d'autres  le  ii  et  le  i8  juin  1906.  {A.  C.  Bent.)  Au  mois  de  mai 
1906  nous  trouvâmes  cet  oiseau  en  grand  nombre  au  sud  de  Leth- 
bridge,  (Alberta)  où  il  pond  ses  œufs  dans  des  dépressions  en 
pleine  prairie.  {Raine.)  Cette  espèce  est  assez  rare  à  Aweme, 
Manitoba.  Quelques  spécimens  couvent  sur  la  prairie  découverte. 
Elle  y  arrive  au  commencement  d'avril.  (Criddle.)  Ce  courlis  couve 
dans  la  vallée  du  lac  la  Hache  (Colombie-Britannique),  mais  on  ne 
l'a  pas  observé  dans  le  district,  de  Cariboo  proprement  dit     .{Brooks.) 

Cet  oiseau  niche  en  pleine  prairie,  et  son  nid  est  très  difficile  à  trouver. 
Le  mâle  se  lance  sur  tout  intrus  et  fait  retentir  l'air  de  ses  cris. 
Il  est  bientôt  rejoint  par  d'autres  oiseaux,  arrivant  d'une  assez  grande 
distance,  qui  se  mettent  avec  lui  pour  attirer  l'attention  par  leurs 
cris,  et  leurs  gestes.  Les  jeunes  sont  facilement  trouvés,  car,  au 
moins,  l'un  des  adultes  reste  dans  le  voisinage.  On  a  trouvé  cette 
espèce  en  train  de  couver  à  la  montagne  Wood,  au  mois  de  juin 
1895,  et  aussi  sur  une  distance  de  150  milles  à  l'ouest,  vers  les  collines 
Cypress,  sur  lesquelles  elle  couvait  en  nombre  en  1894.  Pendant 
l'été  de  1897,  on  l'a  trouvée  dans  le  sud  de  l'Alberta,  et  elle  couvait, 
ou  plutôt  soignait  ses  jeunes,  à  l'ouest  de  Fort  McLeod,  à  la  fin  de 
juillet.  Au  mois  de  juin  1889  on  l'a  vue  couvant  sur  les  collines,  au 
sud  de  Kamloops  (Colombie-Britannique.) 

265.    Le  courlis  de  la  baie  d'Hudson. 

Numenius  Hudsonicus  lath.     1790. 

Cet  oiseau  est  accidentel  dans  le  Groenland.  Il  se  trouve  en  grand 
nombre  pendant  la  saison  de  la  migration  dans  Terreneuve,  mais 
il  n'y  couve  pas.  Le  courlis  est  un  visiteur  d'automne  assez  rare 
dans  la  Nouvelle-Ecosse  et  au  Nouveau-Brunswick.  M.  Brewster  a  vu 
quelques  grandes  bandes  de  courHs,  qu'il  a  cru  appartenir  à  cette 
espèce,  à  la  Pointe  East,  sur  l'île  d'Anticosti,  le  7  juillet.  On  dit 
que  cet  oiseau  ne  couve  pas  sur  cette  île.     Il  est  rare  comme  oiseau- 


236  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

migrateur  dans  la  province  de  Québec,  mais  un  peu  plus  commun 
dans  l'Ontario  quoiqu'il  y  devienne  plus  rare,  d'après  M.  Mcllwraith. 
Seton  ne  fait  pas  de  mention  de  cette  espèce  dans  son  «Birds  of 
Manitoba)),  et  l'auteur  même  ne  l'a  jamais  vue  dans  aucune 
partie  du  Nord-Ouest.  On  le  voit  parfois  sur  les  côtes  de  la  Colombie- 
Britannique,  mais  il  parait  y  être  peu  commun,  car  on  n'en  a  pris  que 
deux  spécimens.  Les  lieux  que  ce  courlis  fréquente  en  été  semblent  être 
situés  sur  la  baie  d'Hudson,  et  à  l'ouest  le  long  du  littoral  arctique. 
D'après  M.  le  docteur  R.  Bell,  il  fut  commun  à  Fort  Churchill  en  1884, 
et  M.Hearne  dit  que,  de  son  temps,  cette  espèce  se  trouvait  en  grand 
nombre  sur  les  bords  de  la  baie.  M.  Macfarlane  dit  que  ce  courlis 
n'est  pas  du  tout  rare  sur  les  Barren  Grounds,  mais  il  est  plus  commun 
dans  l'ouest.  Du  18  au  25  mai  ces  oiseaux  commencent  à  paraître 
sur  la  côte  du  détroit  de  Norton  (Alaska)  où,  cependant,  quelques 
couples  seulement  y  restent  pour  se  nicher,  les  autres  passant  plus  loin 
au  nord  encore  aux  parties  ouvertes  et  étendues  du  continent,  voisines 
aux  rives  de  la  mer  Arctique.  M.  Bishop  en  a  vu  quelques  spé- 
cimens sur  la  côte  de  l'Alaska.  M.  Palmer  pense  que  c'est  un  oiseau 
migrateur  régulier  sur  les  îles  Pribilof,  dans  la  mer  de  Behring. 

Notes  sur  la  reproduction.— Les  lieux  principaux  de  reproduction 
de  cet  oiseau  semblent  être  inconnus  jusqu'à  présent,  mais  le  fait  que 
Hutchins  en  parle  démontre  que  beaucoup  de  ces  oiseaux  migrateurs 
de  l'est  doivent  couver  le  long  de  la  côte  sud  de  la  baie  d'Hudson.  M. 
Preble  mentionne  qu'il  a  vu  cette  espèce  tous  les  jours,  quelquefois 
en  nombre  considérable,  entre  York  Factory  et  Fort  Churchill, 
ainsi  qu'au  nord,  mais  il  ne  fait  pas  mention  d'avoir  trouvé  soit  des 
nids  ou  des  jeunes  oiseaux.  M.  Low  dit  que  les  courlis  sont  assez 
communs  et  qu'ils  couvent  sur  l'île  Southampton,  mais  comme  on 
n'en  n'a  pas  pris  de  spécimens,  ceux  qu'ils  a  vus  devaient  appartenir 
à  cette  espèce  ou  à  celle  qui  suit. 

266.    Le  courlis  du  Nord. 

Numenius   borealis     (Forst.)     Lath.     1790. 

Cet  oiseau  se  trouve  de  beaucoup  le  plus  commun  de  toutes  les 
espèces  de  courlis  qui  fréquentent  les  côtes  de  Terreneuve,  mais  il 
ne  s'y  montre  que  de  temps  en  temps.  (Reeks.)  Il  ne  reste  que 
relativement  peu  de  courlis  du  nord  maintenant,  sur  les  côtes  du 
Labrador,  en  comparaison  du  grand  nombre    que    l'on    y    trouvait 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  237 

autrefois.  Je  n'ai  entendu  parler  que  d'à  peu  près  une  douzaine  de 
spécimens  que  l'on  a  vus  cet  automne  (1902),  sur  le  littoral.  De  ces 
douze,  j'en  ai  vu  cinq.  {Bigelow.)  Il  est  accidentel  dans  le  Groenland, 
et  se  trouve  assez  commun  dans  la  Nouvelle-Ecosse  ainsi  que  sur  l'île 
du  Prince-Edouard,  mais  il  ne  visite  que  rarement  le  Nouveau-Brun- 
swick  à  l'automne.  C'est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  la  province 
de  Québec.  On  ne  le  voit  qu'accidentellement  dans  l'Ontario.  M. 
Mcllwraith  dit  que  trois  spécimens  seulement  ont  été  pris  en  vingt 
ans  dans  l'Ontario.  En  sus  de  ceux-ci,  M.  J.  H.  Fleming  parle  de 
la  prise  d'un  autre  à  l'île  Wolfe,  près  de  Kingston,  Ontario,  en  1873. 
Ce  spécimen  se  trouve  maintenant  au  British  Muséum. 

M.  L.  M.  Turner  a  vu  plusieurs  grandes  bandes  de  cette  espèce 
voler  au-dessus  de  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  dans  la  baie 
d'Ungava.  Elle  se  montrait  en  grand  nombre  à  l'automne  dans  le  sud  du 
Labrador,  mais  les  bandes  ne  s'y  arrêtent  pas,  M.  Spreadborough  n'en 
a  pas  vus,  lorsqu'il  traversa  le  Labrador,  au  mois  de  juillet  1896. 
Cette  espèce  fut  trouvée  en  grand  nombre  par  M.  le  docteur  R.  A. 
Bell,  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson,  au  mois  d'août  1884. 

M.  Macfarlane  l'a  vu  couver  en  grand  nombre,  sur  les  Barren 
Grounds.  Cet  oiseau  ne  visite  Point  Barrow  qu'accidentellement,  où 
cependant,  il  se  trouve  rare,  mais  M.  Murdoch  dit  qu'il  est  bien  connu 
des  indigènes.  M.  Nelson  mentionne  que  cette  espèce  se  trouve  la  plus 
commune  des  courlis  dans  le  nord  de  l'Alaska,  surtout  le  long  des  côtes 
de  la  mer  Behring  et  du  détroit  Kotzebue.  M.  Elliott  en  a  pris  un  spé- 
cimen unique  sur  l'île  St-Paul,  dans  la  mer  Behring.  M.  Figgins  a  pris 
un  spécimen  mâle  du  courlis  à  une  altitude  de  2,200  pieds  sur  les 
plaines  ouvertes  des  montagnes  Kenai.  Cette  espèce  fut  assez  com- 
mune et  très  timide  à  Homer. 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  courlis  fréquente  les  Barren 
Lands  en  dedans  du  cercle  arctique,  en  été,  où  il  se  nourrit  de  larves, 
et  d'insectes  d'eaux  douces,  ainsi  que  du  fruit  de  V empetriim  nigrum. 
Le  13  juin  1822,  j'ai  trouvé  l'un  de  ces  courlis  en  train  de  couver  trois 
œufs,  sur  les  bords  du  lac  Point.     {Richardson.) 

Cette  espèce  couve  en  grand  nombre,  dans  les  Barren  Grounds,  et  à 
l'est  de  Fort  Anderson,  et  à  moins  qu'on  ne  les  décrive  autrement,  ceux- 
ci  sont  les  «Barrens»  auxquels  on  fait  toujours  allusion  et  qui  s'é- 
tendent jusqu'à  la  mer  Polaire.     Les  nids,  chaque  fois  qu'on  les  a  ob- 


238  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

serves,  n'étaient  simplement  que  des  trous  ou  des  dépressions  dans 
la  terre.  Souvent  on  a  eu  beaucoup  de  peine  à  les  trouver,  car  les 
œufs  ressemblaient  beaucoup  à  la  végétation  voisine,  et  l'oiseau  s'en- 
volait pendant  que  nous  étions  encore  à  quelque  distance  de  lui. 
Trente  couvées  d'oeufs  furent  emportées,  quel-unes  venant  des  «Bar- 
rens»  de  l'Anderson  inférieure.     (Macfarlane.) 

267.  Le  petit  courlis. 

Numenius    phœpus     (Linn.)     Lath.     1787. 

A  peu  près  une  douzaine  de  spécimens  de  ce  courlis  ont  été  reçus 
à  Copenhague  de  toutes  les  parties  du  Groenland.  Bien  que  M.  Holbœll 
en  doute,  le  professeur  Reinhardt  pense  qu'il  est  bien  possible  que  cet- 
te espèce  couve  dans  le  Groenland.  {Arct.  Man.)  Un  spécimen  de 
cette  espèce  fut  tué  près  d'Assuk,  dans  le  Groenland,  le  25  mai  1885. 
{Hagerup.)  M.  Winge  croit  que  cette  espèce  couve  parfois  dans  le 
Groenland,  et  il  cite  beaucoup  d'exemples  de  sa  prise  pendant  les 
années  récentes. 

268.  Le  courlis  à  cuisses  emplumées. 

Numenius   tahitiensis  (Gmel.)     Ridgw.     1880. 

Le  24  mai  1880,  un  couple  de  ces  oiseaux  sont  descendus  sur  une 
colline,  couverte  de  grosses  touffes  d'herbes,  près  de  l'endroit  où  j'étais 
occupé  à  tuer  des  bernaches  noires.  J'ai  abattu  le  mâle,  dont  le 
plumage  était  très  beau,  mais  je  n'ai  pu  trouver  la  femelle,  quoiqu'elle 
ait  été  blessée  mortellement.  Ce  fut  la  deuxième  occasion  connue  de 
la  présence  de  cet  oiseau  sur  les  côtes  de  l'Alaska,  l'occasion  pré- 
cédente étant  basée  sur  la  prise  d'un  spécimen  sur  l'île  Kadiak,  par  M. 
Bishoff.     (Nelson.) 

Famille  XXIL    eHARADRIIDiï:  Pluviers. 
CXIV    VANELLUS    Brisson.     1760. 

269.  Le  vanneau  huppé. 

Vannellus   vanellus  (Linn.)     Licht.     1854. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  fut  obtenu  le  7  janvier  1820,  près  de 
Fiskenaes,   dans  le  Groenland;  un  deuxième   fut  reçu  au   musée  de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  239 

Copenhague,  venant  de  Julianshaab,  en  1847.  (Arct.  Mari.)  Cet 
oiseau  se  trouve  sur  les  îles  dans  le  détroit  de  Norton,  Alaska. 
{List  A.  0.  U.)  Un  seul  spécimen  de  cette  espèce  fut  pris  près  de  St- 
John's,  (Terreneuve)  le  27  novembre  1905.  Un  compte  rendu  com- 
plet de  la  prise  de  cet  oiseau  fut  imprimé  dans  VAiik  volume  XXIII, 
page   221. 

CXV.     EUDROMIAS   Brehm.     1831. 
Le  guignard. 

Eudromias    morinellus  (Linn.)     Brehm.     1831. 

Une  femelle  adulte  de  cette  espèce  fut  prise  sur  l'île  King,  Alaska, 
le  23  juillet  1897.  Elle  était  sur  le  point  de  muer.  (Mcllhenny.) 
C'est  la  seule  mention  que  l'on  ait  faite  de  cet  oiseau  en  Amérique. 

CXVI.     SOUATAROLA   Cuvier.     1817. 
270.     Le  pluvier  à  ventre  noir. 

Squatarola  squatarola  (linn)  cuvier.     1817. 

Ce  pluvier  est  rare  dans  le  Groenland,  mais  il  est  trouvé  dans  les 
deux  inspectorats.  On  dit  qu'il  couve  sur  la  péninsule  de  Melville. 
{Artc.  Man.)  Il  fut  trouvé  à  la  pointe  Whale,  Roes  Welcome,  dans 
la  baie  d'Hudson,  évidemment  en  train  d'y  couver.  {A.  P.  Low.) 
Cet  oiseau  était  commun  au  mois  d'août  1904,  le  long  de  la  côte 
ouest  de  la  baie  James,  {Spreadborough.)  C'est  un  oiseau-migrateur 
commun  à  l'automne  dans  Terreneuve,  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 
et  au  Nouveau-Brunswick.  Il  se  montre  au  printemps  ainsi  qu'à 
l'automne  dans  les  provinces  de  Québec  et  Ontario  comme  oiseau 
migrateur.  En  revenant  sur  sa  route  migratoire,  cet  oiseau  se  montre 
dans  le  Manitoba,  dans  la  Saskatchewan  et  dans  l'Alberta,  au  prin- 
temps, et  M.  Dippie  l'a  abattu  à  Reabum,  dans  le  Manitoba,  aussi 
tard  que  le  ler  juin.  M.  Bent  mentionne  qu'il  l'a  vu  par  grandes 
bandes  au  lac  Hay,  dans  la  Saskatchewan,  du  29  mai  au  ler  juin 
1905.  M.  Atkinson  dit  que  cet  oiseau  paraît  en  nombres  incertains 
dans  le  Manitoba,  et  encore  plus  à  l'ouest  au  mois  de  mai,  parfois  s'y 
montrant  par  grandes  bandes,  puis  s' absentant  pendant  plusieurs 
années.  M.  Spreadborough  l'a  trouvé  commun  au  lac  Lesser  Slave 
(Athabasca)  le    3    septembre    1903.     Il    est    commun    sur    la    baie 


240  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

d'Hudson,  et  de  là  il  se  répand  vers  l'ouest,  y  compris  tout  le  littoral 
de  l'Arctique  et  tout  le  nord  de  l'Alaska,  ainsi  qu'en  descendant  la  côte 
du  Pacifique  jusqu'aux  limites  sud  de  la  Colombie-Britannique. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  première  fois  que  nous  avons 
rencontré  ce  beau  et  assez  rare  pluvier  de  l'Arctique,  ce  fut  sur 
la  pointe  Island,  dans  la  baie  de  Franklin,  le  4  juillet  1864.  Le  nid 
contenait  quatre  œufs  et  se  composait  d'une  petite  quantité  d'herbe 
desséchée  placée  dans  une  dépression  sur  la  côte,  ou  la  pente  d'une 
très  légère  élévation.  On  a  vu  le  couple  et  l'on  a  tué  le  mâle.  Le 
lendemain,  un  autre  nid  a  été  découvert,  contenant  quatre  œufs,  et 
on  en  vit  un  troisième.  En  1865  nous  avons  enlevé  sept  nids  dans 
le  même  endroit.     (Macfarlane.) 

CXVIL     CHARADRIUS   Linnaeus.     1758. 

271.  Le  pluvier  doré. 

Charadrius  apricarius  linn.  1758. 

Un  spécimen  de  cet  espèce,  pris  en  plumage  d'été,  fut  abattu 
sur  la  péninsule  de  Noursoak,  au  printemps  de  187 1.  Le  docteur 
Finch  a  cru  que  cet  oiseau  couvait  dans  l'est  du  Groenland.  {Ard. 
Man.)  Le  directeur  de  la  colonie  de  Frederickshaab  fait  mention 
de  la  prise  d'un  jeune  oiseau  de  cette  espèce  au  mois  d'août  1887. 
{Hagerup.) 

272.  Le  pluvier  doré  d'Amérique. 

Charadrius  dominicus  (mûll).     1776. 

Cet  oiseau  est  assez  rare  au  Groenland,  mais  probablement  il  y 
couve,  comme  il  le  fait  en  grand  nombre,  dans  les  endroits  marécageux 
aux  îles  de  Parry.  {Arci.  Man.)  C'est  un  oiseau  migrateur  commun 
à  l'automne  dans  Terreneuve,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nou- 
veau-Brunswick,  dans  la  province  de  Québec  et  dans  l'Ontario. 
Il  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  au  printemps,  et  nous  n'avons 
aucune  mention  de  sa  couvaison  dans  les  provinces  précitées.  Dans 
le  Manitoba,  ainsi  que  dans  les  autres  provinces  des  prairies,  cet 
oiseau  fait  ses  migrations  au  printemps  et  à  l'automne,  et  s'envole 
au  nord  à  la  fin  mai,  et  revient  vers  la    mi-août.     On    n'a   jamais 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  24 1 

entendu  dire  qu'il  couve  dans  le  Labrador,  mais,  il  est  certain 
qu'il  couve  le  long  des  côtes  ouest  de  la  baie  d'Hudsou.  Ses  lieux  de 
reproduction  se  trouvent  depuis  la  baie  d'Hudson,  vers  l'ouest, 
y  compris  les  Barren  Grounds  ainsi  que  les  côtes  de  la  mer  Arcti- 
que, jusqu'au  nord  du  fleuve  Mackenzie,  Point  Barrow,  et  encore  au 
sud-ouest  tout  le  long  de  la  rive  nord  de  l'Alaska,  où  il  semble  ren- 
contrer son  congénère  de  la  Sibérie.  On  dit  que  ce  pluvier  couve  dans 
le  nord  de  la  Colombie- Britannique,  et  les  spécimens  que  l'on  a  pris, 
quoique  non  conformes  à  l'espèce  C.  Flilvius  qui  suit,  sont  néan- 
moins, d'après  M.  S.-N.  Rhoads,  de  couleur  plus  sombre  aux  parties 
inférieures  que  les  spécimens  orientaux.  M.  Brooksa  vu  ce  pluvier 
dans  le  district  de  Cariboo,  mais  cependant  il  n'y  paraissait  que 
dans  la  migration  d'automne. 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  lieux  de  reproduction 
choisis  par  cet  oiseau  si  bien  connu,  se  trouvent  sur  les  Barren 
Grounds  ainsi  que  sur  les  côtes,  et  sur  les  îles  de  la  mer  Arctique. 
Il  couve  au  commencement  de  juin,  et  se  retire,  en  allant  vers  le  sud, 
au  mois  d'août.  {Richardson.)  Cette  belle  espèce  se  trouve  en 
très  grand  nombre  sur  les  Barren  Grounds,  depuis  la  lisière  de  la  forêt 
jusqu'aux  côtes  de  la  mer  Arctique.  On  a  trouvé  que  son  nid 
ressemblait  tout  à  fait  à  celui  du  C.  squatorala.  La  ressemblance 
frappante  de  l'œuf  avec  le  sol  qui  l'entourait,  ainsi  que  la  fuite  régu- 
lière de  la  femelle  de  son  nid,  rendaient  la  tâche  de  choisir  entre  les 
deux  espèces  extrêmement  difficile.  Je  trouve  dans  mes  notes 
la  mention  de  cent  soixante-dix  nids.  Sauf,  lorsqu'il  y  a  tout  lieu 
de  croire  que  l'oiseau  n'a  pas  pondu  tous  ses  œufs,  on  en 
trouve  habituellement  quatre.  Dans  un  cas  il  y  en  avait  cinq, 
et  dans  un  autre,  il  n'y  en  avait  qu'un.  (Macfarlane.)  Cette  espèce 
couve  habituellement  sur  l'île  Hershell,  d'où  j'ai  reçu  de  nombreuses 
couvées  d'œufs.  L'oiseau  fait  un  trou  dans  la  mousse,  sur  les 
pentes  des  côtes  et  sur  un  tertre.     (Raine.) 

Cette  espèce  arrive  sur  le  littoral  du  détroit  Norton  (Alaska) 
vers  la  fin  mai.  En  peu  de  temps  les  oiseaux  s'accouplent  et  se  disper- 
sent, de  sorte  que  quelques  jours  après  l'arrivée  principale,  il  est  temps 
de  trouver  leurs  nids.  Ces  nids  se  trouvent  généralement  dans  de 
petites  dépressions  de  la  terre,  que  l'on  peut  trouver  dans  la  mousse 
et  parmi  l'herbe  sèche  d'un  petit  monticule,  et  parfois  une  légère 
construction  est  faite  d'herbe  sèche.  L'herbe  et  peut-être  quel- 
ques    feuilles    desséchées    de    saule    rabougri,    sont     arrangées   en 


242  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

forme  de  soucoupe  d'à  peu  près  quatre  ou  cinq  pouces  de  large, 
et  cette  espèce  de  nid  contient  quatre  œufs,  dont  la  couleur  du  fond 
est  d'un  jaunâtre  pâle,  avec  des  taches  très  sombres  et  accentuées 
d'un  brun-ombré,  abondamment  répandues  sur  la  coquille,  surtout 
au  gros  bout.  {Nelson.)  Le  pluvier  doré  d'Amérique  arrive  à 
Point  Barrow  vers  la  fin  mai.  Pendant  les  deux  saisons  que  j'ai 
passées  à  cet  endroit  il  nichait  avant  le  20  juin,  bien  que  je  n'aie 
pu  trouver  son  nid  avant  le  22  du  mois.  Le  nid  est  excessivement 
difficile  à  trouver,  quoiqu'il  ne  soit  pas  même  caché.  Il  consiste  en 
une  simple  dépression  garnie  légèrement  de  mousse  desséchée,  et  se 
trouve  dans  le  marais  ouvert  noir  et  boueux.  La  seule  végétation 
que  l'on  trouve  sur  cette  partie  du  marais,  est  de  la  mousse  blanche  et 
grisâtre,  qui  s'harmonise  si  merveilleusement  avec  les  taches  bizarres 
des  œufs  qu'il  est  à  peine  possible  de  les  voir  si  l'on  ne  sait  pas  où 
les  trouver.  Un  endroit  préféré  pour  nicher  se  trouve  sur  les  bords 
élevés  de  ravins  ou  de  cours  d'eau.  On  n'a  découvert  de  nids  ni 
dans  l'herbe  ni  dans  le  sol  marécageux.     (Murdoch.) 

272a.     Le  pluvier  doré  du  Pacifique. 

Charadrius  dominicus  (gmel)  ridgw:   1880. 

Cette  espèce  et  celle  de  l'est  semblent  se  croiser  l'une  avec  l'autre 
sur  la  côte  nord  de  l'Alaska,  mais  le  Charadrius  fulvus  se  trouve 
le  plus  commun  des  deux  près  du  détroit  de  Behring,  et  il  couve  le 
long  des  côtes  des  deux  continents  autour  du  littoral  nord  de  la  mer 
de  Behring.  Il  est  douteux  que  l'on  rencontre  le  vrai  type  Dominicus 
sur  la  côte  du  Pacifique,  mais  je  n'ai  jamais  pris  d'oiseaux  avec  absolu- 
ment autant  du  type  Fulvus  que  ceux  que  j'ai  enlevés  à  partir  du  3 
novembre  1903  à  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver.  (Brooks.)  Cet  oi- 
seau est  assez  commun  aux  alentours  de  St-Michael  et  on  l'a  remar- 
qué aussi  sur  l'île  St-George,  ainsi  qu'à  Unalaska,  sur  la  mer  Behring. 
(Bishop.)  On  dit  qu'il  est  assez  commun  à  Hom.er  (Alaska»  pen- 
dant le  mois  de  septembre.  J'en  ai  pris  là  plusieurs  spécimens 
pendant  les  derniers  jours  d'août,  ainsi  qu'un  autre  sur  l'île  Popof, 
le  15  décembre.  (Figgins.)  C'est  un  oiseau  migrateur  commun  sur 
les  îles  Pribilof,  dans  la  mer  de  Behring.     (Palmer.) 

Cette  espèce  est  assez  commune  sur  les  îles  près  de  la  côte,  et  M. 
Turner  parle  de  sa  prise  sur  les  îles  Aléoutiennes.  M.  Nelson  dit  que 
l'espèce  type  de  l'Asie  se  trouve  commune  sur  la  côte  sibérienne  de  la 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  243 

mer  Behring,  mais  qu'elle  est  beaucoup  plus  rare  sur  la  côte  de  l'Alaska 
depuis  la  péninsule  d'Alaska  en  allant  au  nord  jusqu'à  Point  Barrow. 

CXVIII.     OXYECHUS   Reichenbach.     1852. 
273.     Le  pluvier  Kildir. 

Oxyechus  vociféra  (linn)  reich:  1852. 

Cette  espèce  de  pluvier  se  trouve  rarement  de  passage  à  Terre- 
neuve,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  au  Nouveau-Brunswick  et  dans 
la  province  de  Québec.  Dans  l'Ontario  elle  est  plus  commune  et 
y  couve  partout,  dans  des  endroits  propices.  Le  pluvier  Kilder 
couve  en  grand  nombre  partout  dans  le  Manitoba  ainsi  que  dans 
toute  la  région  des  prairies.  Il  est  commun  aussi  dans  les  Montagnes 
Rocheuses  et  dans  la  Colombie-Britannique,  et  couve  presque  jusqu'à 
la  côte.  La  limite  de  ses  migrations  au  nord  se  trouve  probablement 
à  la  forêt  sous-arctique,  car  il  semble  préférer  les  plaines  ouvertes 
où  se  trouvent  souvent  des  marais  saumâtres.  M.  Preble  en  a  vu 
plusieurs  spécimens  sur  les  prés  herbeux  entre  Fort  Churchill  et  l'em- 
bouchure du  fleuve  Churchill. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  rencontre  cet  oiseau  dans 
les  parties  de  l'Ontario  qui,  d'une  manière  quelconque,  conviennent 
à  ses  habitudes.  Ses  endroits  préférés  sont  des  prés  sauvages 
avec  quelques  buissons  rabougris  dispersés  cà  et  là;  tant  mieux  pour 
l'oiseau  s'il  y  trouve  quelques  pierres  et  du  gravier,  car  il  se  prête 
volontiers  à  ces  lieux.  Je  rencontre  quelques  couples  de  cette  es- 
pèce chaque  année  et  je  constate  qu'ils  couvent  relativement  de 
bonne  heure,  les  quatre  œufs  étant  quelque  fois  tous  pondus 
dès  le  26  avril.  J'ai  trouvé  un  grand  nombre  de  leurs  œufs,  et 
remarqué  qu'ils  choisissent  généralement  comme  endroit  pour  nicher 
un  petit  coin  pierreux  et  sablonneux  dans  un  pré.  Une  fois  j'ai  trou- 
vé un  nid  parmi  des  petites  pierres  et  de  la  roche  tout  près  d'une  car- 
rière, où,  l'année  précédente,  j'avais  enlevé  les  deux  œufs  d'une  huette. 
{Rév.  C.  J.  Young.)  Le  pluvier  Kildir  couve  en  petit  nombre  par  tout 
l'ouest  de  l'Ontario.  Il  pond  quatre  œufs,  qui  sont  placés  de  telle  fa- 
çon qu'ils  sont  extrêmement  difficiles  à  trouver.  (W.  Saunders.) 
Cette  espèce  niche  dans  le  gravier  aux  bords  de  lacs  et  d'étangs 
ainsi  que  par  terre  sur  la  prairie  et  dans  les  champs  labourés,  par 
toute  la  région  des  prairies.     Le  nid  consiste  en  un  trou  dans  le  sable 


244  COMMISSION"   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

OU  dans  le  sol,  généralement  tout  près  de  l'eau.  Les  œufs,  au 
nombre  de  quatre,  sont  toujours  placés  dans  le  nid,  avec  le  petit 
bout  en  dessous.  (W.  Spreadhorough.)  Une  couvée  de  quatre  œufs, 
prise  aux  environs  d'Ottawa,  le  30  mai  1900,  se  trouvait  sur  une 
souche  au  ras  du  sol.  Le  nid  consistait  de  petits  morceaux  du 
bois  pourri  du  tronc.  Une  autre  couvée  de  quatre  œufs,  dans  un 
nid  fait  de  lichens  et  de  cailloux,  fut  trouvée  le  10  juin  1900,  sur  un 
grand  rocher  à  Britannia,  Ontario.     (Garneau.) 

CXIX.     iî:GIALITIS   BoiE.     1822. 
274.    Le  pluvier  semipalmé. 

JEgialitis  semipalmata     Bonap.  1838. 

Cette  espèce  habite  le  Labrador,  ainsi  que  les  îles  Terreneuve, 
du  golfe  St-Laurent  en  été,  y  couvant  en  nombres  plus  ou  moins 
grands.  Elle  a  été  trouvée  en  train  de  couver  sur  l'île  Seal,  comté 
de  Yarmouth,  Nouvelle-Ecosse,  par  M.  Tufts,  ainsi  que  par  M. 
Saunders  sur  l'île  Sable.  On  constate  sa  présence  comme  oiseau 
de  passage  seulement,  dans  le  Nouveau-Brunswick,  sur  l'île  du  Prin- 
ce-Edouard et  dans  la  province  de  Québec,  néanmoins,  comme  M. 
Young  le  démontre,  elle  couve  dans  l'Ontario  et  sans  doute  en  plusieurs 
autres  provinces  aussi.  Dans  le  Manitoba  et  dans  l'est  de  la  Saskat- 
chewan  elle  se  montre  comme  oiseau-migrateur  commun  et  y  couve 
rarement.  L'auteur  lui-même  a  vu  des  jeunes  de  cette  espèce  aux 
sources  salées  qui  se  trouvent  à  la  tête  du  lac  Winnipegosis,  le  22  juillet 
1881. 

On  peut  dire  que  cet  oiseau  habite  en  été,  et  se  produit  depuis  la 
baie  d'Ungava  sur  la  côte  nord  du  Labrador,  jusqu'à  l'Alaska,  sur  le 
détroit  de  Norton.  Cependant  il  se  répand  en  plus  grand  nombre 
à  l'est  du  Mackenzie,  qu'à  l'ouest.  On  le  connaît  seulement  comme 
oiseau-migrateur  rare  dans  la  Colombie-Britannique,  et  personne  n'a 
jamais  entendu  qu'il  y  couve. 

Notes  sur  la  reproduction. — A  chaque  automne  et  à  chaque 
printemps  cet  oiseau  se  trouve  sur  les  battures  sablonneuses  au  pied 
de  l'île  Amherst,  sur  le  lac  Ontario.  A  cet  endroit,  le  24  juin  1895, 
j'ai  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  frais.  Il  était  construit 
sur  une  plage  couverte  de  gravier,  a  très  peu  de  distance  de  l'eau, 
parmi  une   pousse   printanière   de   quelques  herbes  et  de  joncs,  et 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  245 

au  début  du  printemps,  il  devait  se  trouver  à  portée  de  l'eau  haute. 
J'ai  rencontré  deux  couples  de  ces  oiseaux  sur  les  îles  de  la  Made- 
laine,  au  mois  de  juin  1897  mais  je  ne  pouvais  pas  établir  l'endroit 
où  se  trouvait  leurs  nids,  quoique  je  savais  qu'ils  y  couvaient. 
{Rév.   C.   J.    Young.) 

Cet  oiseau  est  très  commun  sur  certaines  parties  de  la  côte  arc- 
tique, ainsi  que  le  long  des  rivières  Anderson  et  Lockhart,  et  dans  la 
région  entre  Fort  Anderson  et  Fort  Good  Hope,  sur  le  fleuve  Mack- 
enzie.  La  plupart  des  vingt  nids  que  l'on  a  pris  contenaient  quatre 
œufs  chacun,  mais  plusieurs  n'en  contenaient  que  deux  ou  trois. 
Lorsqu'on  s'approchait  de  près  la  femelle  glissait  de  son  nid,  et 
courait  à  une  petite  distance  avant  de  s'envoler,  baissant  les  ailes 
de  temps  en  temps  et  faisant  semblant  d'être  estropiée.  Le  nid  con- 
siste en  une  simple  cavité  dans  la  sable,  garnie  de  quelques  feuilles 
et  d'herbes  desséchées.  (Macfarlane.)  On  a  trouvé  cette  espèce  com- 
mune depuis  Moose  Factory,  sur  la  baie  James,  jusqu'au  golfe  Rich- 
mond,  sur  la  baie  d'Hudson,  au  mois  de  juin  1896.  Le  18  juin  M.  A. 
P.  Low  a  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs.  Ce  nid  se  trouvait 
dans  le  sable,  à  côté  d'une  pierre,  et  ne  se  composait  que  de  quelques 
tiges  d'herbes  sèches.  Cet  oiseau  fut  observé  en  été  partout  dans  l'in- 
térieur du  Labrador,  à  tout  endroit  où  il  y  avait  de  grands  lacs,  avec 
berges  sablonneuses.  II  était  commun  le  long  des  deux  rives  de  la  baie 
James,  en  1904.  Le  7  juillet  j'en  ai  vu  des  jeunes  encore  incapables 
de  voler.  {W.  Spreadhorough.)  Un  nid,  trouvé  par  M.  Bishop,  au 
lac  Marsh,  dans  le  district  du  Yukon,  n'était  qu'une  cavité  située  à 
environ  huit  pieds  de  l'eau  dans  des  débris  flottants  au  milieu  des 
cailloux  qui  se  trouvait  sur  la  plage.  Il  était  garni  de  quelques  herbes 
et  de  feuilles  mortes. 

275.    Le  pluvier  rayé. 

Mgialitis    hiaticula  (Linn.)     Boie.     1822. 

Cette  espèce  couve  généralement,  dans  le  Groenland,  et  se  trouve 
sur  les  îles  Clavering  et  Sabine.  On  dit  qu'elle  se  montre  en  grand 
nombre  sur  les  bords  de  la  baie  Possession  et  au  goulet  Régent. 
{Arct.  Man.)  Le  15  août  1886,  on  a  vu  cette  espèce  près  d'un  lac  peu 
profond,  à  environ  1,100  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer;  un 
nid,  contenant  des  œufs  fut  trouvé,  le  14  juin  1880  près  de  Godhavn, 
dans  le  Groenland.     {Hagerup.) 

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246  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

276.  Le  petit  pluvier  rayé. 

Mgialitis  duhia     (Scop)     Swinh.     1871. 
Cette  espèce  est  accidentelle  sur  la  côte  de  l'Alaska.  {Liste  A.  0.  U.) 

277.  Le  pluvier  criard. 

/Egialitis  meloda     (Ord)     Bonap     1838. 

Cette  espèce,  outre  qu'elle  est  un  oiseau  migrateur,  couve  aux 
endroits  propices  dans  presque  toutes  les  provinces  de  l'est.  Elle 
fut  observée  en  train  de  couver  à  Port  Petpiswick,  Nouvelle-Ecosse, 
par  Downs,  sur  l'île  Seal,  comté  de  Yartmouth  (Nouvelle-Ecosse)  par 
M.  Tufts;  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  près  du  niveau  de  la  marée 
haute,  par  M.  Bishop,  et  à  Point  Pelée,  sur  le  lac  Erié,  par  M.  W.  Saun- 
ders.  Cette  espèce  ne  se  répand  pas  au  loin,  et  elle  semble  préférer 
les  côtes  de  la  mer.  Mr  Saunders  écrit  que  bien  qu'il  n'y  ait  pas  de 
doute  que  cet  oiseau  se  trouvait  autrefois  à  Point  Pelée  ainsi  qu'à 
Rondeau,  sur  le  lac  Erie,  sa  place  a  été  prise  par  egialitis  meloda 
circumcincta,  et  à  Toronto,  d'après  Mr  Fleming,  tous  les  spécimens 
dans  les  collections  locales,  pris  avant  1894,  sont  classifiés  comme 
appartenant  à  l'espèce  meloda.  La  première  mention  de  l'espèce 
circum,cincta  fut  faite  en  1891,  et  tous  les  oiseaux  mentionnés 
récemment  appartiennent  à  cette  dernière  espèce. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  est  très  criarde,  et  se 
trouve  en  assez  grand  nombre  aux  îles  de  la  Madeleine,  où  j'ai  trouvé 
quatre  nids  en  1897,  mais  je  ne  l'ai  pas  encore  observée  dans  l'Ontario. 
Ce  petit  oiseau  est  bien  intéressant,  courant  le  long  de  la  plage 
sablonneuse  à  grande  vitesse,  et  s'arrêtant  de  temps  en  temps  pour 
émettre  son  cri  perçant.  A^^ant  une  teinte  beaucoup  plus  claire  que 
celle  du  Pluvier  semipalmé,  on  la  distingue  facilement,  autant  par 
sa  couleur  que  par  son  cri.  C'est  le  16  juin  que  j'ai  trouvé  le  nid 
de  cette  espèce  pour  la  première  fois.  Il  était  situé  sur  une  des  bat- 
tures  sablonneuses  de  l'île  Grindstone.  Ce  nid  consistait  en  un  petit 
trou  creusé  dans  un  monticule  sablonneux,  marqueté  de  morceaux 
cassés  de  coquilles  de  peigne  d'après  la  manière  d'agir  du  Pluvier 
rayé  de  la  Grande  Bretagne.  On  ne  voit  ni  herbes  ni  petits 
morceaux  d'écorces  dans  la  construction  comme  chez  le  Pluvier 
semipalmé.  Les  autres  nids  étaient  identiques,  les  œufs  étant  frais 
pendant  la  deuxième  semaine  de  juin.    (Rév.  C.  J .  Yoiins). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  247 

A  la  fin  juin  1888,  l'auteur  lui-même  a  trouvé  trois  nids  de  cette  es- 
pèce dans  le  sable,  sur  la  plage  Brackley,  île  du  Prince  Edouard.  Ce 
n'étaient  que  des  trous  dans  le  sable,  ou  plutôt  dans  le  gravier  fin,  et 
des  coquilles  cassées,  sans  aucune  garniture.  L'oiseau,  quant  à  la  couleur, 
ressemble  tellement  aux  environs  que  ce  ne  fut  que  par  hasard  que 
l'on  a  trouvé  les  nids.  Mr  W.  Saunders  écrit  qu'il  possède  un  œuf, 
probablement  de  cette  espèce,  qui  vient  de  Long  Point,  sur  le  lac  Erié 
ainsi  qu'un  jeune  oiseau  âgé  de  quelques  jours  seulement,  qui  fut  pris 
à  Point  Pelée  sur  le  lac  Erié. 

277a.     Le  pluvier  criard  à  ceinture. 

JEgialitis  meloda  circumcincta.     Ridgw.     1874. 

Cette  espèce  est  très  commune  sur  l'île  Sable,  près  de  100  milles  à 
l'est  de  Canso  (Nouvelle-Ecosse)  et  chaque  année  y  couve  en  grand 
nombre.  L'auteur  lui-même  en  recueilli  des  spécimens  sur  l'île  au  mois 
d'août  1898,  et  n'a  vu  aucune  différence  entre  l'apparence  de  ceux-ci 
et  celle  des  autres,  pris  à  Indian  Head  (Saskachewan)  en  1892.  Cette 
espèce  est  mentionnée  sans  doute  par  M.  Seton,  dans  son  ouvrage 
«Birds  of  Manitoba»  sous  le  titre  de  Pluvier  criard.  Cette  espèce 
n'arriva  que  vers  le  16  mai  1892,  au  lac  Deep,  à  Indian  Head  (Saskat- 
chewan).  En  trois  jours  elle  y  fut  commune.  Bientôt  après,  ces 
oiseaux  se  sont  dispersés  pour  la  reproduction,  quelques  couples  seule- 
ment restant  au  lac.  Je  suis  informé  par  Mr  Dippie  qu'un  nid  de 
cette  espèce,  contenant  quatre  œufs  fut  pris  à  Manitoba  House,  lac 
Manitoba,  au  mois  de  juin  1895,  et  que  l'on  a  aussi  enlevé  des  jeunes 
duvetés. 

Cette  espèce  est  parfois  prise  à  Toronto  (Ontario).  Toutes 
mentions  récentes  appartiennent  à  cette  espèce.  (/.  H.  Fleming). 
Tous  les  oiseaux  que  j'ai  remarqués,  en  1905  et  1906  sur  les  anciens 
lieux  de  reproduction  du  Pluvier  criard  appartenaient  à  cette  espèce -ci. 
{W.  Saunders). 

Note  sur  la  reproduction. — Le  19  juin  1895  Mr  Oliver  Spanner 
trouva  un  nid  de  cette  espèce  sur  l'île  Birch,  près  de  la  côte  ouest  du 
lac  Manitoba.  Ce  nid  consistait  en  une  d'épression  dans  la  sable, 
garnie  de  morceaux  de  mauvaise  herbe  flottante  et  contenait  trois 
œufs,  qui  sont  semblables  à  ceux  du  pluvier  criard  commun,  la  couleur 
du  fond  étant  d'un  chamois  pâle,  finement  tachetée  de  noir,  ainsi  que 

78870—17^ 


248  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

de  violet  et  de  gris.  Les  œufs  mesurent  en  grosseur  une  moyenne 
de  I  pouce  25"  sur  i.  Les  œufs  ainsi  que  la  peau  de  la  mère 
se  trouvent  actuellement  dans  ma  collection.  Mr  Spanner  a  pris 
aussi  de  jeunes  oiseaux  duvetés,  en  même  temps.  Il  a  vu  plusieurs 
couples  de  pluviers  en  compagnie  de  chevaliers  solitaires,  qui,  sans 
doute,  nichaient  dans  le  voisinage.     (Raine). 

Le  18  juin  un  nid,  contenant  trois  œufs,  fut  découvert  sur  une  pointe 
longue,  qui  s'étendait  dans  le  lac  Deep,  près  d'Indian  Head,  dans  la 
Saskachewan.  Ce  n'était  qu'un  trou  peu  profond  dans  le  sable, 
derrière  une  grosse  pierre,  et  se  trouvait  à  une  distance  de  vingt 
pieds  de  toute  herbe.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  couve  en  grand 
nombre  sur  les  plages  sablonneuses  au  lac  Big  Stick  (Saskachewan) 
au  mois  de  juin  1906.  (A.  C.  Bent).  Mr  W.  Saunders,  dans  1'  ((Otta- 
wa Naturalist)),  volume  XVL  p  25,  donne  le  compte  rendu  détaillé 
des  habitudes  de  cet  oiseau  pendant  la  reproduction,  sur  l'île  Sable 
(Nouvelle- Ecosse) . 

278.  Le  pluvier  blanc. 

JEgialitis  nivosa.     Cass.     1858. 

C'est  un  oiseau  errant  et  accidentel  venant  de  l'ouest  des  Etats- 
Unis.  Un  spécimen  de  ce  pluvier  fut  tué  à  Toronto  (Ontario)  en 
mai  1880  par  Mr  J.  Froman  de  cette  ville,  et  fut  identifié  par  Mr. 
Ernest.  T.  Seton.  Voyez  «Birds  of  Ontario»  par  M.  Mcllraith,  à  la 
page  166.  La  collection  de  Mr  J.  H.  Ames  contient  un  spécimen  de 
cette  espèce  qui  fut  pris  à  Toronto  le  6  juillet  1897.     (/.  H.  Fleming). 

279.  Le  pluvier  de  Mongolie. 

JEgialitis  mongola.     (Pall)     Swinth.     1870. 

'  Ce  bel  oiseau  que  l'on  peut  ajouter  aux  pluviers  de  l'Amérique 
du  nord,  fut  obtenu  dans  l'été  de  1849  par  le  capitaine  du  «Plover», 
pendant  sa  visite  au  détroit  Kotsebue,  lorsqu'il  en  a  pris  deux 
spécimens  sur  la  péninsule  de  Chloris.  En  été  cette  espèce  est  nom- 
breuse sur  les  îles  Commander,  où  M.Stejneger  l'a  observé  en  train 
de  couver.     {Nelson). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  249 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Stejneger  a  trouvé  des  nids 
de  cette  espèce  au  commencement  de  juin.  Un  nid  fut  trouvé  le  14 
juin,  contenant  trois  œufs.  Ce  n'était  qu'un  trou  entre  les  tiges  de 
quatre  spécimens  de  Angelica  archangelica;  il  était  garni  de 
fragments  secs  de  feuilles  et  de  tiges  de  la  même  plante. 


CXX.     OCHTHODROMUS   Reichenbach.     1852. 

280.  Le  pluvier  de  Wilson. 

Ochthodromus  wilsonius  (ord.)     Reich.     1852. 

Cette  espèce  est  accidentelle  au  nord  jusqu'à  la  Nouvelle-Ecosse. 
(Liste  A.  0.  U.)  L'authenticité  des  mentions  de  la  présence  de  cette 
espèce  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  est  très  douteuse. 

CXXL     PODASOCYS   Coues.     1886. 

281.  Le  pluvier  des  montagnes. 

Podasocys   montanus  (Towns)     Coues.     1866. 

Ce  pluvier  fréquente  principalement  les  plaines,  depuis  le  milieu 
de  l'état  du  Kansas  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses,  et  au  nord 
jusqu'à  la  frontière,  couvant  à  partir  de  Kansas,  en  allant  vers  le  nord. 
{Liste  A.  0.  U.)  Au  mois  de  juillet  1874,  le  docteur  Elliott  Coues  a 
trouvé  cette  espèce  à  l'embouchure  de  la  rivière  des  Français,  ainsi 
qu'à  l'ouest  jusque  près  des  collines  Sweet  Grass,  et,  au  musée  Britan- 
nique, on  en  trouve  un  spécimen  étiqueté  North  America?!  Botmdary 
Commission,  4Çth  parallel  June  24th  1874  No.  gi.  G.  Dawson. 
Au  mois  de  juin  1895  l'auteur  lui-même  a  voyagé  une  grande 
distance  sur  la  rivière  des  Français,  en  Saskatchewan,  et  n'a  vu  aucune 
trace  de  cet  oiseau,  de  sorte  que  la  latitude  49°  doit  être  à  peu  près 
la  limite  de  ses  migrations  au  nord. 


250  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Famille  XXIII.    APHRIZID^.    Oiseaux  de  ressac  et  Tourne- 
pierres. 

CXXII.     APHRIZA  Audubon.     1839. 

282.  L'oiseau  du  ressac. 

Aphriza    vigata  (Gmel.)     Gray.     1847I 

Quatre  spécimens  de  cet  oiseau  furent  pris  aux  alentours  de  Sitka 
par  Bishoff .  C'est  une  espèce  du  Pacifique  très  répandue,  ne  visi- 
tant que  rarement,  en  été  et  à  l'automne,  les  côtes  de  l'océan  du 
Pacifique  du  nord  et  de  la  mer  de  Behring  qui  se  trouvent  voisines  du 
détroit  de  Behring,  à  l'endroit  où  celui-ci  touche  Norton  Sound.  Une 
fois,  à  l'automne,  on  en  a  vu  un  couple  à  St-Michael,  ainsi  que  quel- 
ques autres  à  diverses  autres  reprises.  (Nelson.)  Le  21  juillet  1896, 
on  en  a  pris  seize  d'une  bande  sur  une  petite  île  rocheuse  à  Sitka, 
Alaska.  Tous  n'étaient  apparemment  que  des  oiseaux  à  peine 
adultes,  c'est-à-dire  des  oiseaux  de  la  deuxième  année,  qui  ne  se 
reproduisaient  pas.  (Grinnell.)  Cette  espèce  se  trouve  assez  com- 
mune sur  tout  le  long  du  littoral  de  la  Colombie-Britannique.  Elle 
a  été  prise  par  M.  R.  V.  Griffin  dans  le  détroit  Howe,  par  M.  W.  B. 
Anderson,  à  Fort  Simpson,  et  par  M.  Lord,  à  Nanaïmo,  et  à  Fort 
Rupert.  M.  W.  Spreadborough  l'a  trouvée  aussi  très  nombreuse  à 
l'île  Stubbs,  sur  la  côte  ouest  de  l'île  Vancouver,  au  mois  d'août 
1893.  Il  est  bien  probable  qu'elle  y  couve.  Au  mois  d'août  1904 
M.  Spreadborough  a  vu  deux  grandes  bandes  d'oiseaux  qu'il  crut 
appartenir  à  l'espèce  Aphriza  sur  la  côte  ouest  de  la  baie  James, 
baie  d'Hudson.  Il  n'a  pas  pris  de  spécimen,  mais  il  écrit  que  les 
oiseaux  qu'il  a  vus  ressemblaient  tout  à  fait  à  ceux  qu'il  avait  pris 
sur  le  littoral  du  Pacifique.  L'endroit  dans  lequel  il  a  vu  ces  oiseaux 
est  tellement  éloigné  de  l'étendue  connue  des  migrations  de  cette  espèce 
que  nous  serions  persuadés  que  M.  Spreadborough  se  trompa  si  nous 
ne  savions  pas  qu'il  est  un  observateur  prudent,  étant  en  même 
temps  familier,  quant  à  l'apparence  et  aux  habitudes,  avec  la  plu- 
part de  nos  oiseaux  de  rivage. 

CXXIII.    ARENARIA   Brisson.     1760. 

283.  Le  tourne-pierres  à  poitrine  noire. 

Arenaria    interpres  (Linn.)     Vieill.     1819. 

D'après  M.  Holbœll,  cette  espèce  n'est  pas  commune  au  Groen- 
land.    Elle  couve  cependant,  généralement  sur  le  long  du  littoral  du 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  25 1 

Groenland,  ainsi  que  sur  l'île  Sabine,  et  au  cap  Brœr  Ruys.  On  a 
aussi  fait  mention  de  cette  espèce  sur  l'île  Winter,  au  mois  de  juin, 
et  elle  couve  sur  les  îles  de  Parry.  {Arci.  Man.)  Elle  abonde  comme 
oiseau  migrateur  sur  les  îles  de  Pribilof ,  dans  la  mer  de  Behring.  A 
l'exception  de  quatre  spécimens  de  cette  espèce  que  j'ai  vus  le  19 
mai  à  Unalaska,  je  n'en  ai  pas  vu  un  seul  spécimen,  ni  en  mai,  ni  en 
juin.  (Paliner.)  M.  Figgins  en  a  pris  deux  spécimens  à  Homer, 
dans  l'Alaska,  au  mois  d'août  1901,  qui,  d'après  M.  Chapman,  «doivent 
appartenir  assurément  à  l'espèce  interpres.  M.  Mcllhenny  a  pris 
des  oiseaux  reproducteurs  typiques  ainsi  que  de  nombreux  jeunes  à 
Point  Barrow  et  à  Point  Clarence,  dans  l'Alaska.  M.  Bishop  dit 
dans  VAuk,  volume  XXIII,  page  335,  que  trois  spécimens  dans  sa 
collection,  pris  à  Nome  dans  l'Alaska,  sont  intermédiaires  entre 
l'espèce  Arenaria  interpres  et  celle  de  Arenaria  morinella.  Lui- 
même  ainsi  que  M.  Oberholser  pensent  que  morinella  n'est  qu'une 
sous-espèce.     L'auteur  est  aussi  du  même  avis. 

283.1.    Le  tourne-pierres  rouge. 

Arenaria  morinella     (Linn.)     Palmer.     1899. 

Cette  espèce  est  un  oiseau-migrateur  commun  à  l'automne,  dans 
Terreneuve,  mais  elle  est  plus  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse  ainsi  qu'au 
Nouveau- Brunswick.  Elle  est  encore  plus  rare  dans  le  golfe  et  sur  le 
long  du  St-Laurent,  et  même  plus  rare  encore  dans  l'Ontario,  bien  que 
M.  Fleming  la  mentionne  comme  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto, 
Ontario,  s'y  trouvant  commune  au  printemps.  Elle  est  assez  com- 
mune dans  le  Manitoba  et  dans  l'est  de  la  Saskatchewan,  au  prin- 
temps, et  à  l'automne  comme  oiseau  migrateur.  Elle  a  été  observée 
pour  la  première  fois  à  Indian  Head,  Saskatchewan  le  15  mai  1892,  et 
finalement  s'est  envolée  vers  le  nord  le  2  juin.  On  peut  dire  que  les 
terrains  pour  sa  reproduction  s'étendent  depuis  la  baie  d'Hudson, 
à  l'ouest,  tout  le  long  de  la  côte  arctique  de  l'Amérique  du  nord, 
jusqu'au  75ème  parallèle.  Elle  se  répand  aussi  tout  le  long  de  la 
côte  de  l'Alaska,  couvant  en  certains  endroits,  tandis  qu'en  d'autres 
elle  se  trouve  simplement  de  passage.  Elle  se  montre  toujours 
comme  oiseau  migrateur  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique, 
mais  seulement  en  petit  nombre. 

Preble,  Low,  MM.  Bell  et  d'autres  collectionneurs  mentionnent 
la  présence  du  tourne-pierre  dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson 


252  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

M.  Preble  dit  qu'il  appartient  à  l'espèce  morinella,  et  les  plus  an- 
ciens collectionneurs  l'ont  nommée  interpres.  Sans  avoir  de  spé 
cimens,  il  est  naturellement  impossible  de  déterminer  sous  quel  titre 
on  doit  inscrire  les  mentions  faites  avant  1899,  mais  en  autant  que  l'on 
puisse  savoir,  le  véritable  interpres  ne  se  trouve  jamais  en  dehors  du 
Groenland  et  de  l'Alaska,  sauf  de  temps  en  temps,  on  entend  parler  de 
la  prise  d'un  de  ces  oiseaux  plus  au  sud  sur  les  deux  côtés  du  continent. 
Sans  doute  la  plupart  des  mentions  d'autrefois  provenant  de  l'Alaska 
se  réfèrent  à  la  vraie  Interpres.  La  présence  des  types  intermédiaires 
indique  que  probablement  le  plus  que  l'on  peut  dire  après  tout  c'est 
que  morinella  n'est  qu'une  sous-espèce. 

Notes  sur  la  reproduction.— Au  mois  de  juin  1864,  une  dou- 
zaine de  ces  oiseaux  furent  observés  à  Fort  Anderson  où  on  en  a  tué  un. 
Cette  espèce  couve  sur  les  rives  des  baies  Franklin  et  Liverpool,  ainsi 
que  sur  l'Anderson  inférieure.  Plusieurs  nids  ont  été  recueillis  dans 
cette  dernière  région,  mais  on  n'en  a  pas  vu  un  seul  dans  les  Bar- 
ren  Grounds.  Quatre  œufs  furent  le  plus  grand  nombre  trouvés, 
dans  un  seul  nid,  qui  était  en  apparence  semblable  à  ceux  des 
autres  échassiers.     (Macfarlane.) 

284.     Le  tourne-pierres  noire. 

Arenaria  melanocephala  (vig)  stjn.     1884. 

Cette  espèce  est  beaucoup  plus  nombreuse  sur  la  côte  de  la  mer 
de  Behring  que  la  précédente,  et  se  trouve  l'un  des  échassiers  les  plus 
répandus  depuis  Sitka,  en  allant  au  nord,  tout  le  long  du  continent 
et  delà  côte  de  l'Alaska.  J'ai  trouvée  cet  oiseau  aussi  le  long  du 
littoral  de  là  mer  Arctique  depuis  le  détroit  de  Behring  jusqu'à  Point 
Barrow,  et  il  a  été  aussi  observé  en  petit  nombre  sur  l'île  St-Laurent, 
Il  couve  dans  les  étangs  saumâtres  sur  l'île  St-Michael  et  se  trouve 
répandu  partout  sur  les  bas-fonds  saumâtres.  (Nelson.)  Bien  que  je 
n'aie  trouvé  ni  le  nid  ni  les  œufs  de  cet  oiseau,  il  couve  tout  le 
long  du  littoral  de  l'Alaska.  C'est  l'un  des  premiers  oiseaux  qui 
arrivent  aux  alentours  de  St-Michael,  et,  après  que  la  glace  est  dis- 
parue des  côtes,  il  est  toujours  sur  le  qui-vive  pour  trouver  de  la 
nourriture  sur  la  plage.  {Tiirner.)  Quatre  spécimens  adultes  furent 
pris  à  Orca,  sur  le  détroit  Prince  William  (Alaska).  (Grinnell.)  II 
se  montre  en  nombre  à  Homer  (Alaska)  pendant  la  saison  des 
migrations.     (Figgins.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  253 

D'après  M.  John  Fannin,  cette  espèce  couve  le  long  des  côtes 
de  la  Colombie-Britannique  et  se  trouve  plus  ou  moins  commune 
sur  celles  de  l'île  de  Vancouver.  M.  W.  Spreadborough  en  a  vu 
quelques  spécimens  sur  l'île  Stubbs,  dans  le  détroit  de  Clayoquet,  au 
mois  d'août  1893. 

Famille  XXIV.     HiîlMATOPODID^.     Huitriers. 
CXXIV.     H^MATOPUS   Linnaeus.     1758. 

285.  L'huitrier  d'Europe. 

Homatopus  ostralegiis  linn.     1758. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  fut  envoyé  à  Copenhague  de  Julian- 
shaab  en  1847,  un  autre  de  Godthaab  en  1871,  et  un  troisième  de 
Nenortalik  en  1859.     {Artc.  Man.) 

286.  L'huitrier  d'Amérique. 

Hœmatopus  palliatus.     temm.     1820. 

Audubon,  vol.  V,  p.  237,  dit  qu'il  a  trouvé  quelques  couples  de  ces 
oiseaux  en  train  de  couver  au  Labrador.  {Turner.)  Cette  espèce 
se  rend  au  nord  jusqu'à  Grand  Manan  dans  le  Nouveau-Brunswick. 
{Liste  A.  0.  U.) 

287.  L'huitrier  noir. 

Hœmatopus  bac  hmani  aud.     1839. 

Cette  espèce  se  trouve  en  grand  nombre  à  Sitka  et  à  Kadiak.  M. 
Dali  mentionne  qu'elle  habite,  en  été,  toute  la  chaîne  Aléoutienne. 
On  ignore  si  l'étendue  de  ses  migrations  au  nord  dépasse  la  limite 
des  îles  Aléoutiennes.  (Nelson.)  Cette  espèce  se  trouve  sur  les  îles 
de  l'Alaska  situées  au  sud  de  la  péninsule  de  l'Alaska,  et  en  allant  à 
l'est  jusqu'au  groupe  Shumagin,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'  à  l'île  Kiska, 
de  la  chaîne  Aléoutienne,  y  habitant  constamment.  Elle  se  restreint 
strictement  aux  endroits  littoraux,  et  s'envole  toujours  au-dessus 
de  la  mer  en  allant  de  pointe  en  pointe.  {Turner.)  Elle  a  été 
prise  à  Nutchuk,  dans  le  détroit  Prince  William  (Alaska.)  {Grinnell.) 
C'est  une  espèce  qui  habite  en  grand  nombre  le  long  des  côtes  de 
la  Colombie-Britannique  et  de  l'île  de  Vancouver. 


254  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  sur  toute  l'étendue 
de  ses  migrations.  Ses  œufs  sont  pondus  sur  les  rochers  nus,  juste 
au-dessus  du  niveau  de  la  marée  haute.  Ils  sont  pondus  vers  le  lo 
juin,  la  ponte  étant  de  un  à  trois,  mais  en  général,  de  deux  seulement. 
(Turner.)  Un  nid  de  cette  espèce,  trouvé  dans  le  goulet  Cumshewa, 
sur  les  îles  Queen  Charlotte,  le  17  juin  1899,  était  simplement  une 
cavité  d'environ  deux  pouces  de  profondeur,  et  presque  parfaitement 
ronde,  creusée  dans  un  morceau  de  tourbe  herbeuse,  à  quelques  pieds 
au-dessus  du  niveau  de  la  marée  haute.  Le  fond  de  la  cavité  était 
couvert  de  morceaux  de  cailloux  évidemment  placés  là  par  la 
mère.  {Osgood.)  M.  Dali  a  trouvé  deux  nids  sur  le  groupe  Shumagin, 
le  22  juin  1872.  En  chaque  cas  les  œufs  furent  placés  immédiate- 
ment sur  le  gravier  de  la  plage.  Dans  un  nid  il  y  avait  deux  œufs, 
l'autre  n'en  contenait  qu'un.  M.  John  Fannin  dit  qu'il  y  a  généra- 
lement deux  œufs,  et  ils  sont  pondus  sur  les  rochers  nus,  près  de  l'eau. 


Ordre  GALLIN^.     Oiseaux  gallinacés. 

Famille    XXV.     TETRAONID.^.     Coqs    de    Bruyère, 
Perdrix,  etc. 

CXXV.     COLINUS   GoLDFuss.     1820. 

289.     La  caille. 

Colinus  virginiacus  (linn)  stejn:  1885. 

On  peut  dire  que  cette  caille  habite  en  permanence  le  sud  de 
l'Ontario,  où  se  trouve  la  limite  de  ses  migrations  au  nord,  mais 
il  est  très  difficile  pour  elle  de  s'y  maintenir  à  cause  des  nombreuses 
influences  qui  lui  sont  contraires.  Cet  oiseau  couve  dans  toute  la 
partie  sud  de  la  péninsule  sud-ouest  de  l'Ontario,  ordinairement  au- 
dessous  de  la  latitude  43°,  et  plus  rarement  jusqu'à  la  latitude  44°. 
{W.  Saunders.)  La  caille  se  voyait  autrefois  le  long  de  la  rive  nord 
du  lac  Ontario,  certainement  jusqu'à  Port  Hope  du  coté  est.  Je 
doute  qu'il  en  reste  des  spécimens  de  pur  sang,  à  l'est  du  lac  Erié. 
(/.  H.  Fleming.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  255 

CXXVI.     OREORTYX   Baird.     1858. 
292.     La  perdrix  des  montagnes. 

Oreortyx  pictus.     (dougl)  baird.     1858. 

Cette  espèce  est  très  commune  sur  l'île  de  Vancouver.  Elle  est 
venue  de  la  Californie.  {Fannin.)  En  1906,  elle  fut  très  nombreuse 
sur  les  côtes  Sooke,  à  environ  25  milles  de  Victoria  (île  de  Vancouver) 
{Spreadhorough.) 

CXXVII.     LOPHORTYX   Bonaparte.     1838. 
294.    La  perdrix  de  la  Californie. 

Lophortyx  californiens  (shaw)  bonap.     1838. 

On  trouve  cette  espèce  sur  l'île  de  Vancouver.  Elle  vient  originai- 
rement de  la  Californie.  Elle  était  très  nombreuse  à  l'automne  de 
1892,  mais  pendant  l'hiver  de  1892-1893,  qui  fut  très  froid,  beaucoup 
de  spécimens  sont  morts.  Elle  a  augmenté  rapidement  en  nombre 
depuis,  et  à  l'automne  de  1906,  elle  était  très  nombreuse  aux  alentours 
de  Victoria  (île  de  Vancouver).     (Spreadhorough.) 

CXXVIIL     DENDRAGAPUS   Elliott.     1864. 
297.    La  gelinotte  sombre. 

Dendragapus  obscur  us     (Sa  y)     Elliott.     1864. 

Nous  n'avons  pas  de  spécimen  de  ce  coq  de  bruyère  dans  nos 
collections,  et  nous  ne  sommes  pas  certains  que  cette  espèce  habite 
le  Canada.  Il  est  plus  que  probable  cependant  que  c'est  en  partie 
le  coq  de  bruyère  bleu  du  sud-ouest  de  la  Colombie-Britannique. 
Dans  les  Etats-Unis,  il  a  été  pris  dans  le  Montana  ainsi  que  dans  l'Idaho, 
et  de  là  il  peut  traverser  les  bornes  de  la  Colombie-Britannique. 


256  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

297a.    Le  coq  couleur  de  suie. 

Dendragapus  ohsciirus  fuliginosus.     Ridgw,   1885. 

A  mon  arrivée  à  la  côte  de  la  Colombie-Britannique,  au  mois  d'avril 
1889,  les  cris  d'appel  de  cette  espèce  pouvaient  être  entendus  presque 
toute  la  journée.  (Streator).  Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre 
à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière  de  la  Colombie-Britannique,  y  compris 
toutes  les  grandes  îles.  (Fannin).  Il  abonde  sur  la  pente  ouest 
de  la  chaîne  Côtière  de  la  Colombie-Britannique.  (Brooks).  Ces 
oiseaux  sont  communs  en  toutes  parties  de  l'île  de  Vancouver,  et  com- 
mencent à  s'appeler  les  uns  les  autres  vers  le  ler  avril.  Ils  étaient  très 
nombreux  à  Hastings  (Colombie-Britannique)  au  mois  d'avril  1889, 
lorsqu'ils  faisaient  retentir  les  bois  de  leurs  appels  presque  continuels. 
Ces  oiseaux  étaient  communs  le  long  de  la  frontière  en  1905,  depuis 
le  creek  Whipsaw,  en  allant  à  l'ouest,  jusqu'à  Chilliwack  (Colom- 
bie-Britannique), et  rares  sur  les  montagnes,  le  long  de  la  rivière 
Chilliwack  (dans  la  même  province)  en  1906.  (Spreadborough) .  M. 
Bischoff  a  pris  sept  de  ces  oiseaux  aux  alentours  de  Sitka,  et  M. 
Hartlaub  les  signales  à  la  baie  Portage.  Il  n'y  a  pas  de  doute  que 
cet  oiseau  se  trouve  beaucoup  plus  loin  au  nord  que  Sitka,  dans  la  ré- 
gion côtière.     (Nelson). 

On  a  entendu  plusieurs  faisant  retentir  leurs  mugissements  aux 
alentours  du  goulet  Cumshewa,  sur  les  îles  Queen  Charlotte  (Colombie- 
Britannique)  au  commencement  de  juin  1899.  Un  couple  d'oiseaux 
adultes  furent  pris  le  23  juin,  à  une  altitude  d'environ  3000  pieds, 
dans  les  montagnes,  à  la  tête  du  goulet  Cumshewa.  (Osgood).  On 
nous  a  dit  que  les  tétras  se  trouvaient  en  nombre  sur  les  hauteurs  au- 
dessus  de  Skagway  (Alaska)  mais  bien  que  nous  ayons  vu  les  excré- 
ments de  ces  espèces,  nous  n'avons  pas  vu  d'oiseaux.     (Bishop). 

297b.     Le  tétras  de  Richardson. 

Dendragapus    ohscurus    richardsonii     (Dougl)     Ridgw.     1885. 

Ce  coq  de  bruyères  habite  les  Montagnes  Rocheuses  jusqu'à  la  lati- 
tude 64°  (Richardson) .  Il  se  trouve  au  nord  jusqu'à  Fort  Halkett, 
sur  le  fleuve  MacKenzie,  mais  seulement  dans  les  montagnes.  (Ross). 
On  l'a  vu  sur  la  route  depuis  Jasper  House,  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  jusqu'à  la   rivière   Camp    (Colombie-Britannique),  aussi 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  2^1 

qu'à  la  limite  boisée  sur  les  montagnes,  pendant  l'été  de  1898.  Il  était 
commun  dans  les  collines  autour  de  Midway  (Colombie-Britannique), 
mais  en  moins  grand  nombre  à  Sidley  ;  on  en  a  vu  quelques  uns  sur  les 
collines  au  lac  Osoyoos  et  beaucoup  entre  la  rivière  Colombia  et  Cas- 
cade (Colombie-Britannique.)  {Spreadhorough) .  Cet  oiseau  fréquente 
les  endroits  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière,  y  compris  la  région  des 
Montagnes  Rocheuses,  et  y  habite  en  grand  nombre.  (Fannin). 
On  a  trouvé  que  cette  espèce  habite  l'intérieur  du  continent  en  grand 
nombre  et  prend  la  place  du  coq  de  bruyères  couleur  de  suie.  {Strealor) . 
Elle  est  commune  dans  la  région  en  partie  boisée  de  la  vallée  du  Lac 
la  Hache,  à  Chilcotin,  ainsi  qu'au  ruisseau  Soda,  et  encore  sur  les 
sommets  des  montagnes  de  la  chaîne  Cariboo  (Colombie-Britannique), 
mais  elle  est  assez  rare  dans  la  région  très  boisée  située  entre  ces  en- 
droits. Tous  les  spécimens  que  l'on  a  pris  montraient  de  légères  traces 
d'une  raie  à  l'extrémité  de  la  queue.     (Brooks). 

Cette  espèce  se  voit  dans  les  montagnes,  depuis  le  côté  est  de  la 
chaîne  Côtière  jusqu'aux  contreforts  est  des  Montagnes  Rocheuses 
dans  l'Alberta.  Elle  se  trouve  en  compagnie  du  francolin,  à  une 
hauteur  de  quatre  à  sept  milles  pieds,  et  dans  la  Colombie-Britan- 
nique, même  plus  bas. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  nid  de  cette  espèce  a  été  re- 
cueilli sur  la  pente  de  la  montagne  près  de  Revelstoke  (Colombie- 
Britannique).  Il  se  trouvait  par  terre  à  côté  d'une  bille  à  moitié 
pourrie,  et  se  composait  principalement  de  bois  desséché.  Lorsqu'on 
a  découvert  le  nid,  le  22  mai  1890,  il  contenait  six  œufs,  parfaitement 
frais,  et  d'après  les  cris  constants,  ainsi  que  le  battement  des  ailes,  cette 
espèce  et  la  gelinotte  à  plumes  ébouriffées  ont  dû  s'y  trouver  en  grand 
nombre. 

CXXIX.     CANACHITES   Grant.     1893. 

298.    La  gelinotte  noire  d'Amérique. 

Canachites  canadensis.     (Linn)     Grant     1893. 

Cette  espèce  se  trouve  au  Labrador,  dans  la  région  de  la  baie 
d'Hudson,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  la  partie  est  de  l'Alaska  {Liste 
A.  0.  U.  vérifiée,  onzième  supplément).  Cette  gelinotte  est  très  rare 
ainsi  qu'irrégulière  comme  oiseau-errant  depuis  le  Labrador  jusqu'à 


258  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Terreneuve.  (Reeks).  Il  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  nombre  mais 
il  sera  bientôt  exterminé  à  cause  de  sa  docilité.  (Downs).  Il  habite 
le  Nouveau- Brunswick,  mais  se  trouve  assez  rare  dans  le  district  de 
St.John.  (Chamberlain).  On  en  a  vu  une  femelle  avec  ses  jeunes  au 
golfe  Richmond,  le  30  juin  1896.  On  n'en  a  pas  vu  ailleurs  dans  le 
Labrador.  On  dit  que  cet  oiseau  se  trouve  nombreux  sur  la  rivière  à 
une  petite  distance  en  amont  de  Fort  Chimo.  Il  est  commun  aussi 
depuis  Missinabi  jusqu'à  la  rivière  Raft,  dans  la  baie  James.  (Spread- 
borough).  Cette  espèce  couve  rarement  dans  la  partie  nord  de  la  pé- 
ninsule Bruce,  Ontario.  {W.  Saunders).  Elle  était  commune  autre- 
fois dans  les  parties  centrales  de  l'est  d'Ontario  mais  aujourd'hui  (1906) 
elle  est  presque  exterminée.  {Rév.  C.  J.  Young).  Cet  oiseau  habite 
toute  la  partie  boisée  du  Labrador,  en  grand  nombre,  ainsi  que  toute 
la  province  de  Québec,  et  le  nord  et  le  nord-ouest  de  l'Ontario. 
D'après  M.  Seton  ce  tétras  est  commun  au  lac  Winnipeg,  et  se  répand 
vers  le  nord-ouest,  dans  les  forêts  d'épinettes  blanches.  M.  Preble 
l'a  trouvé  dans  le  nord-est  à  partir  du  lac  Winnipeg,  jusqu'au  lac 
Oxford,  et  à  la  rivière  Hayes,  et  l'on  fait  mention  de  sa  présence  à 
York  Factory,  à  Fort  Churchill  et  à  la  rivière  Severn;  en  efïet  l'éten- 
due des  ses  migrations  se  trouve  dans  les  forêts  d'épinettes  blanches 
du  bord  de  l'Atlantique,  et  de  là  à  travers  la  forêt  au  sud  de  la  région 
arctique  jusqu'au  Yukon.  M.  Nelson  dit  que  cette  espèce  se  trouve 
sur  les  côtes  de  la  mer  de  Behring,  où  la  forêt  d'épinettes  blanches 
touche  à  la  côte. 

298b.    La  gelinotte  de  l'Alaska. 

Canachites  canadensis  osgoodi.     Bishop.     1900. 

L'étendue  des  migrations  de  cette  espèce  se  trouve  dans  le  nord 
de  la  Colombie-Britannique,  dans  le  district  du  Yukon  et  dans  l'Alas- 
ka. M.  Nelson  signale  la  présence  du  tétras  du  Canada,  sans 
doute  de  cette  espèce,  sur  les  côtes  de  la  mer  de  Behring,  partout  où 
la  forêt  d'épinettes  blanches  touche  au  littoral.  M  M.  Bishop  et 
Osgood  l'ont  premièrement  vu  en  1899  à  Bennett  City,  Colombie- 
Britannique.  Ils  l'ont  aussi  rencontré  au  lac  Marsh,  ainsi  qu'au  lac 
Labarge,  et  à  la  rivière  Thirty-Mile,  dans  le  district  du  Yukon,  et 
ils  ont  reçu  des  nouvelles  de  sa  présence  à  Rampart  City  et  sur  la 
rivière  Kuskokwim,  dans  l'Alaska.  En  1901  M.  Osgood  a  trouvé 
cette  espèce  en    grande  abondance  dans  toute  la  région  du  goulet 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  259 

Cook,  ainsi  qu'à  partir  de  ce  goulet  en  allant  vers  l'intérieur,  en  1902. 
Des  spécimens  typiques  pris  dans  ces  endroits  furent  classés  avec 
rO^gooc^i  de  la  vallée  du  Yukon.  En  1901  M.  Figgins  a  trouvé  que 
cette  espèce  était  commune  et  qu'elle  couvait  partout  sur  la  péninsule 
de  Kenai,  et  M.  Anderson  en  a  constaté  autant  en  1903. 


298c.    Le  tétras  du  Canada. 

Canachites    canadensis    canace  (Linn.)     Norton.     1901. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  le  nord  du  Minnesota,  dans  le  nord  de 
l'État  de  New-York,  dans  le  nord  de  la  Nouvelle-Angleterre,  au  Nou- 
veau-Brunswick,  ainsi  que  dans  la  zone  sud  et  est  du  Canada.  {La 
liste  A.  0.  U.  vérifiée — onzième  supplément).  Beaucoup  de  mentions 
relativement  à  la  présence  de  cet  oiseau  dans  l'est  et  probablement 
toutes  celles  se  rapportant  à  sa  présence  dans  l'Ontario  sous  le  titre  de 
Canachites  canadensis  doivent  se  trouver  ici.  D'après  M.  Fleming, 
de  Zepher,  Ontario,  l'endroit  le  plus  méridional  dans  l'Ontario,  où  se 
trouve  cette  perdrix,  est  à  environ  quarante-cinq  milles  au  nord-est 
de   Toronto. 

299.     Le  francolin. 

Canachites  franklinii  (Dougl.)  Grant.     1893. 

Cet  oiseau  se  trouve  dans  le  nord  des  Montagnes  Rocheuses  depuis 
le  nord-ouest  du  Montana  jusqu'aux  chaînes  du  littoral  de  l'Oregon, 
et  Washington,  et  encore  plus  au  nord  jusque  dans  l'Amérique  Bri- 
tannique, se  rendant  au  littoral  du  Pacifique  dans  le  sud  de  l'Alas- 
ka, {latitude  60°  N.)  {Liste  A.  0.  U.)  C'est  un  oiseau  qui  habite 
les  vallées  des  Montagnes  Rocheuses,  depuis  les  sources  du  Mis- 
souri jusqu'à  celles  du  Mackenzie.  {Richardson.)  En  1905  on  en 
a  vu  un  spécimen  le  12  avril  dans  les  bois  épais,  près  de  Midway, 
Colombie-Britannique,  ainsi  qu'un  autre  le  8  juillet  sur  la  route  Hope. 
Quelques-uns  furent  vus  sur  les  pentes  des  montagnes  ainsi  que 
dans  les  bois  épais,  à  Cascade  et  à  Trail,  Colombie-Britannique,  en 
1902.  {Spreadborough.)  Cet  oiseau  se  trouve  en  abondance  aux 
endroits  propices  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique. 
Vers  le  nord  c'est  probable  qu'il  se  croise  avec  la  perdrix  du  Canada, 
car  beaucoup  de  spécimens  que  l'on  a  pris  avaient  des   traces  très 


260  COMMISSION  GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

prononcées  de  sang  Canadensis,  le  bout  de  la  queue  étant  étroitement 
marqué  de  fauve  ou  de  blanc.  {Brooks.)  Il  fréquente  la  partie 
boisée  de  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique,  à  l'est  de,  et  y 
compris  la  chaîne  Côtière  jusqu'à  Cassiar,  y  habitant  en  grand 
nombre.     (Fannin.) 

Cette  perdrix  était  très  commune  en  1885  le  long  de  la  voie  du  chemin 
de  fer  Canadien  Pacifique,  dans  les  Montagnes  Rochesuses,  dans  le 
passage  de  la  rivière  Bow  ainsi  qu'à  l'ouest.  Elle  est  tellement  appri- 
voisée qu'on  la  nomme  «la  poule  folle»,  et  un  grand  nombre  sont 
abattues  à  coups  de  bâton  pendant  qu'elles  sont  perchées  sur  les  bran- 
ches basses  des  arbres.  M.  Spreadborough  a  dit  que  cette  espèce  était 
commune  aux  environs  de  Jasper  House,  sur  la  rivière  Athabasca,  pen- 
dant l'été  de   1898. 

Notes  sur  la  reproduction. —  Le  francolin  semble  nicher 
exactement  comme  tous  les  autres  oiseaux  gallinacés.  Un  nid  fut 
trouvé  le  29  juillet  1885  à  la  base  d'un  arbre  à  Hector,  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses,  contenant  huit  œufs.  Les  jeunes  venaient  d'éclore 
et  auraient  quitté  le  nid  sans  doute  de  suite,  comme  en  effet  deux 
l'ont  essayé  pendant  que  nous  nous  trouvions  là. 

CXXX.     BONASA— Stephens.     1819. 

300.    La  gelinotte  huppée. 

Bonasa    umbellus  (Linn.)     Steph.     1819. 

Par  tout  ce  que  j'ai  pu  observer,  je  pense  que  nous  avons  dans  l'On- 
tario des  spécimens  de  Bonasa  umbellus  ainsi  que  d'autres  de  Bonasa 
umbellus  togata  et  que  ces  deux  espèces  s'entrecroisent  et  produisent 
une  race  mêlée  qui  se  trouve  dans  tout  le  sud  d'Ontario,  mais  qui  ne 
peut  pas  être  classifiée  comme  appartenant  à  l'une  ou  à  l'autre 
des  espècee.     {Mcllwraith.) 

Il  est  douteux  que  le  véritable  umbellus  se  trouve  au  Canada,  mais  jus- 
qu'à ce  que  nous  en  sachions  davantage,  et  après  que  toutes  les  ancien- 
nes collections  ont  été  examinées,  la  déclaration  faite  sur  ce  sujet 
par  M.  Mcllwraith  doit  être  tenue  comme  valable.  D'un  autre  côté, 
des  recherches  plus  complètes  démontreront  peut-être  que  le  togata 
ne  peut  pas  être  séparé  de  Vumbellus. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  201 

300a.     La  gelinotte   huppée  du  Canada. 

Bonasa  umbellus  togata  (Lixn.)     Ridgw.     1885. 

Cette  espèce  est  commune  depuis  la  rivière  Missinabi  jusqu'à 
Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  On  n'en  a  pas  observé  de  spéci- 
mens en  1896  dans  le  Labrador.  Je  pense  qu'elles  s'y  voit  très  peu 
plus  au  nord  dans  le  Labrador  que  dans  les  endroits  où  se  trouvent 
le  bouleau  et  le  peuplier.  {Spreadborough)  On  l'observe  dans  la 
direction  du  nord-est  depuis  le  lac  Winnipeg  jusqu'au  lac  Oxford, 
à  la  rivière  Trout.  M.  Poster  fait  mention  de  cette  espèce  à  Fort 
Albany  et  à  la  rivière  Severn,  et  M.  Bell  en  fait  autant  à  York 
Factory.     (Preble.) 

La  gelinotte  huppée  du  Canada  habite  en  grand  nombre  la  Nouvelle- 
Ecosse,  le  Nouveau-Brunswick,  l'île  du  Prince-Edouard,  ainsi  que  les 
provinces  de  Québec  et  d'Ontario.  L'étendue  de  ses  migrations  sem- 
ble comprendre  tout  le  sud  du  Labrador,  et  on  en  voit  de  passage  bien 
au  nord.  A  l'ouest  d'Ontario,  elle  se  répand  à  travers  toute  la  région 
boisée,  et  on  la  trouve  dans  la  forêt  d'épinettes  blanches,  au  nord  de  la 
région  des  prairies,  jusqu'aux  limites  des  Barren  Grounds.  Cette 
espèce  peut  se  trouver  en  nombre  considérable  dans  le  district  des 
Montagnes  Rocheuses,  mais  comme  nous  n'avons  pas  de  spécimens 
de  cet  endroit,  sa  présence  là  est  encore  incertaine. 

Cette  espèce  abonde  dans  la  chaîne  Côtière  ainsi  qu'à  l'est  de 
ces  montagnes.  {Fannin.)  Des  oiseaux  typiques  de  cette  sous- 
espèce,  et  de  Bonasa  umbellus  sabini  en  nombres  égaux,  ainsi  que 
toute  sorte  de  mélanges  entre  ces  deux  espèces  se  présentent  dans  la 
vallée  du  Fraser  inférieur.  La  plupart  des  perdrix  du  district  de 
Cariboo  sont  intermédiaires  entre  cette  espèce  et  celle  qui  suit,  mais 
des  spécimens  ultra- typiques  de  chaque  espèce  furent  pris  en  1891. 
(Brooks.)  Elle  se  trouve  commune  dans  l'intérieur.  On  l'a  vue 
dans  les  buissons  qui  bordent  les  cours  d'eau  dans  la  Colombie- 
Britannique.  Les  spécimens  sont  identiques  à  ceux  du  Nouveau- 
Brunswick.  {Streator.)  Cette  perdrix  était  commune  au  mois  d'août 
1906  le  long  de  la  rivière  Chilliwack  jusqu'au  lac  du  même  nom 
(Colombie-Britannique) .     {Spreadborough.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Vers  le  commencement  d'avril, 
lorsqu'il  fait  du  soleil,  si  la  neige  est  couverte  d'une  croûte,  la  perdrix 
se  rend  aux  pentes  des  montagnes   qui  se  présentent  au  soleil,  et  les 

78870—18 


202  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

mâles  se  pavanent  ça  et  là,  la  queue  pleinement  étendue  et  les 
ailes  traînantes  par  terre  comme  les  dindons.  Si  le  printemps  arrive 
de  bonne  heure,  les  mâles  commencent  à  battre  leurs  ailes,  et  ils 
continuent  à  faire  cela  d'un  mois  à  six  semaines.  Dans  l'intervalle 
les  femelles  ont  choisi  des  endroits  à  terre  pour  y  faire  leur  nids, 
qui  se  trouvent  généralement  à  la  racine  d'un  arbre,  mais  quelquefois 
en-dessous  d'une  bille  ou  d'un  buisson.  Le  nombre  d'œufs  dans 
un  seul  nid  varie  de  neuf  à  treize.  Lorsqu'elle  s'en  va  du  nid  la 
femelle  couvre  toujours  les  œufs  de  feuilles  sèches.  En  été  les  jeunes 
ainsi  que  les  parents  se  nourrissent  de  larves,  d'insectes  et  de  baies, 
et  ils  aiment  beaucoup  le  trèfle.  En  automne  ils  mangent  des  airelles, 
des  cerises  noires,  des  fruits  du  sorbier  des  oiseaux  et  des  senelles. 
En  hiver  ils  vivent,  en  bandes  de  dix  à  vingt,  et  même  plus,  des 
bourgeons,  du  bouleau,  de  l'érable,  ou  du  bois  de  fer,  et  ils  semblent 
préférer  ce  dernier.  Pendant  l'hiver,  lorsqu'il  fait  froid,  ils  ne  mangent 
que  deux  fois  par  jour.  Ceci  se  passe  à  l'aube  et  même  avant  qu'il 
fasse  jour,  et  puis  au  moment  du  crépuscule.  Aussitôt  que  leur 
appétit  se  trouve  apaisé,  ils  se  cachent  sous  de  la  neige  et 
y  restent  jusqu'au  moment  du  repas  suivant.  (Spreadborough.) 
Cette  espèce  couve  de  bonne  heure,  commençant  généralement  à 
pondre  en  avril.  Au  mois  d'avril  1897  j'ai  découvert  un  œuf  dès  le 
14.  Quelquefois  un  endroit  étrange  est  choisi  pour  y  faire  un  nid. 
Une  fois  j'en  ai  trouvé  un,  contenant  douze  œufs,  au  pied  d'un 
hêtre.  Il  était  placé  contre  le  tronc  qui  le  protégeait.  A  quarante 
pieds  de  terre  dans  cet  arbre  se  trouvait  le  nid  d'une  buse  au  man- 
teau rouge,  qui,  lorsque  le  moment  était  venu,  couvait,  comme 
faisait  la  perdrix,  en  bas.     (Rév.  C.  J.  Yoiing.) 

300b.    La  gelinotte  grise. 

Bonasa  umhellus  umbelloides.     (dougl)  baird.     1858. 

D'après  la  liste  A.  O.  U.,  cette  espèce  se  répand  depuis  les  Etats- 
Unis,  en  allant  au  nord,  jusqu'au  Canada,  ainsi  que  dans  l'Alaska 
et  à  l'est  jusqu'au  Manitoba.  M.  Seton,  dans  son  Birds  oj 
Mani.oba,  indique  que  cette  espèce  habite  les  trembles  du  Mani- 
toba, et  l'auteur  lui-même  croit  qu'elle  est  l'espèce  qui  se  trouve 
en  toutes  parties  des  régions  boisées  des  prairies  de  l'Ouest,  ainsi  que 
dans  les  contreforts  des  Montagnes  Rocheuses,  y  compris  les  forêts 
de  trembles  sur  la  rivière  Peace,     et    au    nord    en    descendant    le 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  263 

fleuve  Mackenzie.  M.  W.  Spreadborough  mentionne  que  cette 
espèce  a  été  commune  en  1898  depuis  Edmonton  jusqu'à  Jasper 
House,  dans  le  col  de  Yellow  Head,  et  aussi  depuis  le  petit  lac 
des  sclaves  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix  (Athabasca)  en  1903.  Cepen- 
dant M.  Nelson  dit  que  cette  espèce  se  trouve  la  seule  dans 
l'Alaska,  et  qu'elle  habite  les  forêts  d'épinettes  blanches,  aus  si  loin 
au  nord  qu'elle  en  trouve.  Il  afiîrme  aussi  que  toute  espèce  qui 
habite  au  nord  du  grand  lac  des  Esclaves,  sauf  celle  du  littoral  du 
Pacifique,  doit  être  rapportée  à  l'espèce  grise  du  nord.  Après  avoir 
examiné  soigneusement  les  déclarations  des  différents  observ^ateurs 
on  remarque  que  l'étendue  des  migrations  de  la  perdrix  grise, 
ainsi  que  ceHe  de  la  perdrix  du  Canada,  n'est  pas  bien  déterminée, 
et  que  ces  deux  espèces  sont  tellement  alliées  l'une  à  l'autre, 
que  la  distinction  faite  par  M.  Seton  semble  être  la  vraie  épreuve 
quant  à  la  couleur  de  ces  oiseaux,  et  que  celle  qui  habite  les  trembles 
appartient  à  l'espèce  Bonasa  timbelloides ,  tandis  que  l'autre,  qui 
-fréquente  les  forêts  d'épinettes  blanches,  est  Bonasa  togata.  Cette 
conclusion  laisse  la  côte  de  l'Atlantique  à  Bonasa  iimhellus  togata  et  la 
côte  du  Pacifique  à  la  Bonasa  umbelhis  sabini. 

La  perdrix  grise  est  l'espèce  la  plus  commune  dans  le  Manitoba' 
Elle  a  été  prise,  en  1906,  dans  les  falaises  ainsi  que  dans  les  bois' 
depuis  Portage  la  Prairie,  Manitoba,  jusqu'à  Edmonton,  Alberta" 
(Atkinson.)  Elle  se  trouve  assez  commune  dans  des  buissons  de 
trembles  et  de  saules,  à  Aweme,  Manitoba.  Et  l'espèce  grise  et  celle 
de  la  couleur  rousse  sont  trouvées  à  Aweme  dans  des  trembles, 
quoique  la  dernière  soit  de  beaucoup  la  plus  rare.  (Criddle.)  Cette 
espèce  est  commune  à  Midway,  (Colombie- Britannique)  et  on  l'a 
vue  au  creek  Meyers,  à  Sidley  et  à  Pentictone,  même  province. 
{Spreadborough.)  Dans  le  district  de  Cariboo  on  pourrait  classer, 
comme  appartenant  à  cette  espèce,  la  plupart  des  perdrix,  mais 
certains  spécimens  semblaient  être  alliés  de  plus  près  au  type 
Umbellus  ou  à  togata.  (Brooks.)  On  l'a  vue  au  lac  Lebarge,  à 
Lower  Lebarge,  ainsi  qu'aux  rapides  Rink,  dans  le  Yukon. 
On  nous  a  raconté  à  Lower  Lebarge  que  cette  espèce  s'y  trou- 
vait seulement  en  petit  nombre  mais  qu'elle  était  commune  près  de 
Rampart  City  (Alaska).     (Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Deux  nids  de  cette  espèce  ont 
été  receuillis  le  13  et  le  18  mai  1890  par  l'auteur,  à  Revelstoke 
(Colombie-Britannique).       Ils   se    trouvaient    tous    deux   au    même 

78870—18^ 


264  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA, 

endroit  sur  la  pente  d'une  côte,  dont  la  végétation  avait  été 
brûlée,  à  côté  d'un  tronc  d'arbre  tombé.  L'un  des  nids  contenait 
six  œufs,  l'autre  en  avait  sept.  Les  deux  couvées  étaient  bien 
fraîches,  mais  en  chaque  cas  le  père  sortit  du  nid,  ou  d'une  petite 
distance  de  là.  Tous  les  oiseaux  que  l'on  a  tués  aux  alentours  de 
Revelstoke  appartenaient  à  cette  espèce,  sauf  un  qui  avait  bien  le  type 
de  Bonasa  togata.  Il  est  bien  possible  que  ce  spécimen  soit  un  jeune 
oiseau  de  l'année  même  et  il  se  peut  qu'il  soit  devenu  de  la  véritable 
espèce  Bonasa  umhelloides  à  la  mue  suivante. 

300c.    La  gelinotte  d'Orégon. 

Bonasa  umbellus  sahini     (Dougl)     Coues     1872. 

Quelques  spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  pris  aux  environs  de  Sitka' 
par  M.  Bischoff,  et  d'autres  ont  été  trouvés  dans  la  Colombie-Britan- 
nique, de  sorte  qu'il  n'y  a  aucun  doute  que  cet  oiseau  se  voit  le  long 
de  la  côte  du  nord-ouest,  aussi  loin  que  la  région  fortement  boisée  dans . 
les  environs  de  Kadiak,  ainsi  que  sur  le  continent  voisin.  (Nelson). 
C'est  un  des  oiseaux  les  plus  nombreux  qui  se  trouvent  autour  des 
côtes  de  la  Colombie-Britannique,  y  compris  toutes  les  îles  dans  le 
golfe  de  Géorgie,  l'île  de  Vancouver,  et  les  îles  Queen  Charlotte. 
A  mon  avis,  cette  espèce  diffère  tout-à-fait  des  autres,  mais  cependant 
des  chasseurs  m'ont  dit  que  trois  espèces  ont  été  trouvées  dans  la 
même  couvée. 

CXXXL     LAGOPUS.    Brisson.     1760. 
301.    Le  lagopède  des  saules. 

Lagopus    lagopus    (Linn)     Stejn.     1885. 

Cette  espèce  et  celle  des  rochers,  ainsi  que  leurs  sous-espèces,  se 
trouvent  partout  dans  les  régions  septentrionales  du  continent 
d'Amérique,  y  compris  toutes  les  îles  sur  les  côtes  de  l'Atlantique, 
depuis  Terreneuve  en  allant  à  l'ouest.  Ces  deux  espèces  couvent  au 
nord  de  la  région  bien  boisée,  mais  le  lagopède  des  saules  se  trouve 
cependant  plus  au  sud  et  s'approche  plus  près  de  la  terre,  dans  ses 
migrations,  que  ne  le  fait  le  lagopède  des  rochers.  En  hiver  le  Lago- 
pède des  saules  entre  dans  la  forêt  sous-arctique  et  descend  souvent 
aux  confins  des  établissements  du  nord,  mais  le  lagopède  des  rochers 
s-'y  trouve  bien  moins  fréquemment. 


I 


â 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  265 

Le  lieu  de  reproduction  de  cette  espèce  s'étend  à  travers  le 
Labrador  et  la  région  à  l'ouest  de  la  baie  d'Hudson,  et  se  continue 
au  nord  jusqu'en  dedans  des  Barren  Grounds,  ainsi  qu'au  sud,  dans 
les  forêts  d'épinettes  blanches,  le  long  de  leurs  limites  au  sud.  Dans 
l'Alaska  cette  espèce  se  trouve  en  abondance.  Mais  en  été  elle  se 
restreint  au  littoral  stérile,  ou  aux  terrains  découverts  de  l'intérieur. 
L'étendue  de  ses  migrations  en  hiver  est  moins  déterminée,  car  ce 
lagopède  se  trouve  bien  plus  au  sud  dans  certains  hivers  qu'en  d'autres. 
Mr  Brewster  l'a  vue  avec  ses  jeunes  à  la  baie  Fox,  sur  l'île  d'Anti- 
costi,  en  été,  de  sorte  que  la  limite  méridionale  de  ses  lieux  pour 
la  reproduction  peut  se  trouver  bien  plus  au  sud  qu'elle  n'est  ci- 
dessus  indiquée. 

Le  lagopède  des  saules  est  un  oiseau,  de  passage  en  hiver,  aux 
environs  de  Montréal,  mais  on  le  voit  fréquemment  dans  l'est  de  la 
province  de  Québec,  au  nord  du  St-Laurent.  Nous  n'avons  point  de 
mention  de  sa  présence  dans  le  Nouveau-Brunswick  ou  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse. Il  se  trouve  accidentellement  sur  la  Gatineau,  au  nord 
de  la  ville  d'Ottawa,  ainsi  qu'à  Sault  Ste-Marie,  sur  le  lac  Supérieur. 
Mr  Fleming  mentionne  la  prise  d'un  spécimen  de  cet  oiseau,  près  de 
Whitby,  (Ontario)  le  15  mai  1897.  Une  migration  extraordinaire 
vers  le  sud  eut  lieu  pendant  l'hiver  de  1896-7,  à  la  suite  de  laquelle 
M.  Fleming  a  noté  la  présence  d'un  lagopède  des  saules  dans  le  sud 
jusqu'au  lac  Nipissing.  Les  mentions  précitées  démontrent  que  l'on 
peut  s'attendre  à  sa  présence  en  hiver  dans  toutes  les  forêts  du  nord. 
L'étendue  de  ses  migrations  en  hiver,  depuis  l'ouest  du  lac  Supérieur 
jusqu'au  lac  Winnipeg,  n'est  pas  très  bien  déterminée,  mais  M.  Seton 
mentionne,  cependant,  à  plusieurs  reprises,  la  présence  de  cet  oiseau 
dans  le  nord  du  Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest  et  à  l'est  du  lac  Win- 
nipeg. De  là  à  l'ouest  l'étendue  de  ses  migrations  en  hiver  semble 
être  limitée  aux  forêts  d'épinettes  blanches,  et  il  vient  rarement  au  sud 
de  la  latitude  53°,  dans  la  région  de  la  Saskachewan.  MM.  Nelson 
et  Turner  s'accordent  à  dire  que  cet  oiseau  habite  le  littoral  entier 
de  l'Alberta  en  grand  nombre  pendant  l'été;  en  hiver  il  se  retire  aux 
forêts.  M.  Figgins  fait  mention  de  sa  présence  à  Homer,  aux  mon- 
tagnes Kenai  et  à  l'île  Popof  (Alaska),  M.  Anderson,  en  fait  autant  à 
la  baie  Mueller,  et  M.  Grinnell,  à  l'île  Kadiak.  Les  seules  mentions 
de  sa  présence  dans  la  Colombie-Britannique  se  trouvent  au  lac 
Dease,  et  à  Atlin,  dans  la  partie  nord  de  la  province. 


266  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Note  sur  la  reproduction. — Mr  A.  P.  Low  a  ramasé  de  nom- 
breux œufs  dans  le  Labrador,  et  il  dit  que  chaque  couvée  en  consiste 
de  neuf  à  douze.  Il  n'y  a  rien  d'extraordinaire  à  l'égard  du  nid  qui 
puisse  le  distinguer  de  celui  de  la  gelinotte  à  plumes  ébourifïée?.  Il 
se  trouvait,  cependant,  toujours  dans  un  endroit  abrité.  Ce  lagopède 
fut  vu  pour  la  première  fois  le  23  juin  à  une  petite  distance  au  nord 
de  Fort  George.  M.  A.  Young  y  a  trouvé,  à  cette  date,  un  nid  conte- 
nant treize  œufs  dont  l'incubation  étant  assez  bien  avancée.  A  partir 
de  ce  moment,  quelques-uns  de  ces  oiseaux  ont  été  observés  chaque 
jour,  sur  les  îles  de  la  baie,  jusqu'au  jour  où  nous  sommes  arrivés  au 
golfe  Richmond.  De  là,  à  travers  l'Ungava  jusqu'à  la  baied'Ungava, 
ils  étaient  très  nombreux  et  beaucoup  de  jeunes  couraient  ça  et  là  la 
première  semaine  de  juillet.  Je  ne  doute  pas  qu'ils  ne  s'accou- 
plent dans  la  saison  de  la  reproduction,  car  nous  avons  toujours  trouvé 
les  parents  avec  la  jeune  couvée,  et  les  mâles  font  autant  de  tapage 
qu'en  fait  la  femelle,  lorsque  l'on  s'approche  trop  près  des  jeunes. 
De  jeunes  oiseaux,  arrivés  presqu'à  leur  croissance,  ont  été  tués  le  13 
août  1904,  à  quarante  milles  au  sud  du  cap  Henrietta  Maria  (Baie 
James)  {Spreadborough) . 

301a.    Le  lagopède  d'Allen. 

Lagopus  lagopus  alleni.     Stejn.     1885. 

Cette  espèce  abonde  pendant  toute  l'année,  et  se  trouve  la  seule 
espèce  des  basses  terres,  indigène  à  Terreneuve.     (Reeks). 

302.    Le  lagopède  des  rochers. 

Lagopus    rupestris    (Gmel)     Leach.     1817. 

L'étendue  des  migrations  de  cette  espèce  se  trouve  plus  alpestre 
et  plus  septentrionale  que  celle  du  lagopède  des  saules,  de  sorte  que 
les  lieux  de  reproduction  se  trouvent  plus  au  nord  que  ceux  de  ce 
dernier,  et  ses  voyages  vers  le  sud  ne  se  terminent  que  très  peu  hors 
de  la  limite  des  plaines  ouvertes,  autrement  dites,  Barren  Grounds. 
Cette  espèce  abonde  sur  les  deux  côtés  du  détroit  d'Hudson,  et  elle 
■couve  en  très  grand  nombre  sur  les  îles,  au  nord  du  détroit.  On  n'a 
vu  aucune  mention  authentique  de  la  prise  de  cet  oiseau,  ni  dans 
l'Ontario,  ni  dans  le  sud  de  la  province  de  Québec,  et  on  peut  en  dire 
autant  relativement  au  Manitoba  et  à  l'Ouest. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  267 

Cet  oiseau  se  trouve  aux  alentours  de  la  baie  d'Hudson,  ainsi  que 
sur  la  péninsule  de  Melville,  et  sur  les  Barren-Grounds.  Il  descend 
rarement,  en  hiver,  plus  au  sud,  dans  l'intérieur,  que  la  latitude  63°, 
mais  il  se  trouve  le  long  de  la  côte  de  la  baie  d'Hudson,  jusqu'à  la 
latitude  58°  et,  dans  les  saisons  rigoureuses,  à  la  latitude  55°. 
(Richardson) .  En  traversant  l'Ungava,  en  1896,  depuis  le  golfe 
Richmond  jusqu'à  la  baie  d'Ungava,  on  n'en  a  vu  que  deux  jeunes, 
et  ceux-ci  furent  trouvés  près  de  la  baie  même,  le  14  septembre. 
{Spreadhoroiigh) .  Il  est  commun  depuis  le  goulet  Hamilton,  dans 
le  Labrador,  ainsi  qu'en  allant  au  nord.  Au  delà  d'Okak  il  appar- 
tient probablement  à  la  race  i^eiw/zar^i.  (Bigelow).  Cet  oiseau  est 
assez  commun  aussi  loin  au  nord  que  pousse  le  saule.  Il  se  trouve 
pendant  toute  l'année  à  Fullerton,  sur  la  baie  d'Hudson,  mais  il  ne 
paraît  qu'en  petit  nombre  pendant  l'hiver,  la  plus  grande  partie 
émigrant  vers  le  sud  au  commencement  d'octobre.  Des  milliers 
ont  été  vus  à  cette  date,  traversant  le  goulet  Chesterfield  par 
bandes  de  plusieurs  centaines  chacune.  Ils  reviennent  du  sud 
généralement  par  petites  bandes  au  mois  de  mai.  {A.  P.  Low). 
Ce  lagopède  se  trouve  assez  rare  depuis  le  nord  du  Mackenzie  jusqu'à 
la  côte  arctique.  (Ross).  Il  est  loin  d'être  aussi  nombreux  que  le 
lagopède  des  saules,  et  nous  ne  l'avons  rencontré  en  nombres  consi- 
dérables que  depuis  la  rivière  Horton,  Barren-Grounds,  jusqu'aux 
rives  de  la  baie  Franklin.  On  a  trouvé  très  peu  de  nids,  soit  à 
l'est  de  cette  rivière,  soit  sur  la  côte  ou  sur  les  Barrens  de  l'Ander- 
son  inférieure.  (Macfarlane).  Le  lagopède  des  rochers  est  commun 
aux  sommets  de  la  plupart  des  miontagnes  de  la  Colombie- Britan- 
nique ainsi  que  sur  l'île  Vancouver.  Il  est  très  commun  à  Atlin. 
(Colombie  Britannique).  (Kermode).  Trois  mâles  ont  été  pris  au 
sommet  de  White-Pass  (Colombie  Britannique.  (Bishop).  Ce  bel 
oiseau  habite  l'Alaska  en  nombre,  depuis  le  détroit  de  Behring,  jus- 
qu'aux bords  du  territoire  britannique  à  l'est,  y  compris,  l'espace  entier 
entre  le  nord  et  le  sud  de  l'Alaska.  (Nelson).  Cette  espèce  se  trouve 
sur  toutes  les  côtes,  et  les  endroits  les  plus  élevés,  tout  le  long  de  la 
région  littorale  de  l'Alaska.  Dans  l'intérieur  elle  se  trouve  seule- 
ment sur  les  chaînes  de  montagnes.  Elle  abonde  en  dedans  du 
cercle  arctique  jusqu'à  l'île  Kadiak.  Elle  est  la  seule  espèce  de 
lagopède  trouvée  sur  les  îles  Aléoutiennes  de  l'est.  {Turner).  Cette 
espèce  habite  Point-Barrow  en  beaucoup  plus  petit  nombre  que 
le  lagopède  des  saules.  Elle  couve  non  loin  de  la  gare,  mais  je  n'ai 
jamais  trouvé  son  nid.     {Mtirdock) . 


268  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  lagopède  des  rochers  construit 
son  nid  d'herbes,  etc.,  et  le  garnit  d'herbes  plus  fines  et  de  quelques- 
unes  de  ses  propres  plumes.  Le  complément  habituel  est  de  huit 
à  dix  œufs.  (A.  P.  Low).  J'ai  dans  ma  possession  deux  couvées 
venant  de  l'île  Herschell,  l'une  contient  onze  œufs,  l'autre  en  a  huit. 
Chaque  nid  consistait  d'une  dépression  dans  la  mousse,  garnie  de 
quelques  plumes.     {W.  Raine). 

302a.    Le  lagopède  de  Reinhardt. 

Lagopus  rupestris  reinhardi     (Brehm)  Blasius.     1862. 

Cette  espèce  est  la  seule  du  genre  qui  habite  le  Groenland,  où  elle 
se  montre  également  sur  la  côte  de  l'est  et  sur  celle  de  l'ouest.  Elle 
se  trouve  sur  les  îles  Sabine  et  Clavering,  et  on  la  rencontre  en 
grand  nombre  sur  les  îles  Parry,  ainsi  que  sur  la  péninsule  Melville. 
{Arct.  Man.).  Elle  habite  Ivigtut,  mais  s'y  trouve  plus  nom- 
breuse en  hiver.  (Hagerup).  D'après  M.  Sabine,  cet  oiseau  habite 
les  îles  qui  se  trouvent  sur  le  côté  sud-ouest  de  la  baie  Baffin.  (Richard- 
son).  Le  lagopède  est  commun  sur  l'île  Ellsmere.  Les  femelles 
seules  changent  de  couleur  et  deviennent  noirâtre,  les  mâles  retenant 
leurs  costumes  blancs  d'hiver,  à  l'exception  de  quelques  plumes 
sombres  sur  la  couronne.     {E.  Bay.) 

302b.    Le  lagopède  de  Nelson. 

Lagopus  rupestris  Nelsoni     (Stejn).     1884. 

Des  types  de  cette  espèce  ont  été  pris  au  printemps  à  Unalaska  par 
M.  Nelson,  et  M.  Dali  en  a  recueilli  des  spécimens  d'hiver  au  même 
endroit.  Ce  lagopède  est  commun  sur  les  îles  Aléoutiennes,  du 
moins  depuis  Unalaska,  en  allant  vers  l'est,  où  il  fréquente  les 
sommets  ainsi  que  les  versants  des  montagnes,  y  couvant  au  mois 
de  juin.  (Nelson.)  Quelques  couples  ont  été  remarqués  sur  les 
endroits  stériles  et  rocheux  de  la  «Montagne  Portage,  »  qui  se  trouve 
entre  la  tête  de  la  rivière  Chulitna,  et  le  lac  Swan  (Alaska),  et  on 
les  a  encore  vus  dans  les  montagnes  sur  le  portage  de  Kanatak,  ainsi 
qu'aux  alentours  de  la  baie  Cold.  Avec  le  matériel  que  j'ai  en 
main,  je  n'ai  pas  pu  établir,  à  ma  satisfaction,  la  distinction  entre  le 
lagopède  des  rochers,  qui  appartient  à  la  péninsule  d'Alaska,  et 
celui  qui  vient  de  l'île  Unalaska.     (Osgood). 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  269 

302c.    Le  lagopède  de  Turner. 

Lagopus  rupestris  Atkhensis     (Turner)  Nelson.  1883. 

Ce  lagopède  se  trouve  assez  nombreux  sur  les  îles  Atka,  Amchitka 
et  Attu.  Il  fréquente  les  terres  basses  et  les  côtes  des  îles  de  l'ouest 
de  la  chaîne  Aléoutienne.  Son  nid  est  construit  dans  l'herbe  luxu- 
riante au  pied  des  côtes  et  des  basses  terres,  près  de  la  plage.    {Turner) . 

302d.    Le  lagopède  de  Townsend. 

Lagopus  rupustris  townsendi.     Elliott.     1896. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  les  îles  Kyska  et  Adak,  qui  font  partie 
de  la  chaîne  Aléoutienne.  Deux  spécimens,  un  mâle  et  une  femelle, 
furent  pris,  l'un  le  8  juin  1894,  sur  l'île  Kyska,  et  l'autre  le  4  juillet 
1893  sur  l'île  Adak,  par  M.  Townsend.  Ce  sont  ces  deux  oiseaux 
qui  constituent  la  sous-espèce,  dont  le  titre  se  trouve  ci-dessus. 
{Auk.—  Vol.   XIII.     pp  26-S9.—1896). 

302e.     Le  lagopède  de  D'Evermann. 

Lagopus  evermanni.     Elliott.     1896. 

Sept  spécimens,  cinq  mâles  ainsi  que  deux  femelles,  rapportés 
de  l'île  Attu,  l'une  des  îles  du  groupe  Near  Island,  par  le  professeur 
W.  B.  Evermann,  M.  C.  H.  Townsend  et  le  docteur  S.  L  Call,  sont 
les  seuls  représentants  que  l'on  a  obtenus  de  cette  espèce  jusqu'à 
présent.  Ces  spécimens  furent  pris  au  mois  de  mai  1892,  et  au  mois 
de  juin  1894.     {U Auk.—  Vol.  XIII.     pp      24-26.     1896).. 

303.    Le  lagopède  de  Welch. 

Lagopus  Welchi — Brewst.  ,    1885. 

Ce  lagopède  est  tout-à-fait  alpestre,  dans  Terreneuve,  et  se 
trouve  rarement  au-dessous  de  la  limite  des  épinettes  noires  rabou- 
gries. (Reeks).  Lorsque  M.  Reeks  écrit  comme  ci-dessus,  il  a  con- 
fondu cette  espèce  avec  celle  des  rochers.  Depuis  ce  temps-là,  M. 
William  Brewster,  de  Cambridge,  Massachussetts,  en  a  obtenu  des 
spécimens  venant  de  Terreneuve  et  collectionnés  par  M.  Welch 
en  1883,  qui  lui  ont  donné  l'idée  de  séparer  cette  espèce  de  celle  des 


270  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

rochers.  M.  Brewster  dit  que  d'après  M,  Welch,  ces  lagopèdes  sont 
nombreux  dans  Terreneuve,  où  ils  se  tiennent  strictement  sur  les 
pentes  désolées  ainsi  que  sur  les  sommets  des  côtes  rocheuses  et  des 
montagnes  de  l'intérieur.  Contrairement  à  ce  que  fait  le  lagopède 
des  saules  de  cette  île,  qui  s'en  va  à  une  longue  distance  et  qui 
traverse  souvent  le  golfe  pour  se  rendre  au  Labrador,  le  lagopède  des 
rochers  reste  chez  lui,  et,  pour  la  plupart  du  temps,  passe  sa  vie  sur 
les  côtes,  ou  près  des  endroits  où  il  a  été  élevé. 

304.    Le  lagopède  à  queue  blanche. 

Lagopîis  leuciirus — Swains  et  Rich.     1831. 

M.  Drummond  a  obtenu  quatre  spécimens  de  ce  lagopède  dans 
la  latitude  54°,  et  M.  Macpherson  en  a  obtenu  un  autre,  à  neuf  degrés 
plus  au  nord.  Cet  oiseau  habite  les  sommets  des  Montagnes 
Rocheuses.  {Richarson).  On  le  trouve  au  nord  depuis  le  Macken- 
zie  jusqu'à  Lapierre  House,  dans  les  montagnes.  {Ross).  On  l'a 
observé,  aux  mois  de  juillet  et  d'août  1898,  dans  les  montagnes  au- 
dessus  de  la  limite  boisée,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  rivière  McLennan, 
dans  la  latitude  54°.  (Colombie- Britannique).  Il  est  assez  commun 
dans  les  montagnes  le  long  de  la  rivière  Chilliwack  (dans  la  même 
province)  (Spreadborough) .  Il  habite  les  sommets  de  la  plupart 
des  montagnes  de  la  terre  ferme.  M.  George  Hyde  l'a  vu  au 
passage  Beaver,  et  M.  James  Porter  à  Cassiar.  (Fannin).  Ce 
lagopède  habite  aussi  les  sommets  des  montagnes,  et  se  trouve  la 
seule  de  toutes  les  espèces  que  l'on  voit  en  hiver  dans  le  district  de 
Cariboo.  (Brooks).  M.  Chapman  parle  des  spécimens  d'été,  pris 
par  M .  Osgood  à  la  baie  Glacier,  et  au  passage  White,  comme  appar- 
tenant à  la  vraie  espèce  de  leucurus,  et  ceux  pris  au  goulet  Cook,  à 
l'espèce  peninsularis. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  a  été  trouvée  sur  les 
sommets  de  toutes  les  montagnes  de  l'ouest  dont  l'auteur  a  fait  l'as- 
cension. Le  18  juillet  1887,  une  femelle,  accompagnée  de  ses  petits 
a  été  trouvée  à  une  altitude  de  6000  pieds  sur  la  montagne  Arrowsmith, 
(île  de  Vancouver).  Depuis  le  8  jusqu'au  12  août  1889,  de  nombreu- 
ses couvées  ont  été  vues  à  une  altitude  de  7500  pieds  sur  la  chaîne 
Gold,  (Colombie-Britannique).  Le  24  août  1885  trois  grandes  cou- 
vées avaient  été  observées  sur  le  sommet  de  la  montagne  Avalanche, 
près  de  Glacier,  (dans  la  même  province),  et  enfin,  l'on  a  vu   encore 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  27 1 

une  autre  sur  le  sommet  de  la  montagne  Sulphur,  près  de  Banff  (Monta- 
gnes Rocheuses),  le  ler  septembre  1897.  Dans  chaque  cas  ci-dessus 
mentionné  les  oiseaux  étaient  très  apprivoisés,  et  les  jeunes  ne 
semblaient  pas  craintifs.  Un  nid  seulement  fut  trouvé.  Ce  n'était 
qu'une  légère  dépression  du  sol,  garnie  d'herbes  et  de  quelques  plumes, 
et  se  trouvait  à  côté  d'une  grosse  pierre. 

304a.    Le  lagopède  à  queue  blanche  de  Kenai. 

Lagopus   leuciirns   peninsularis — Chapman.     1902. 

Cet  oiseau  fut  décrit  d'après  vingt-six  spécimens,  collectionnés 
par  M.  Figgins  dans  les  montagnes  de  Kenai  (Alaska).  Un  spéci- 
men fut  pris  au  ruisseau  Bear,  dans  le  goulet  de  Cook  (Alaska). 
On  dit  que  cet  oiseau  se  trouve  dans  quelques  endroits  restreints, 
dans  les  montagnes,  du  côté  nord-ouest  du  lac  Clark,  dans  la  péni- 
nsule de  l'Alaska.     (Osgood). 

CXXXII.     TYMPANUCHUS   Gloger.     1842. 

305.     Poule  des  prairies.     La  gelinotte  pennée. 

Tympanuchiis  americaniis.     Reich.     Ridgw.     1886. 

Dans  la  première  semaine  de  mai  1886,  un  spécimen  de  cette  espèce 
a  été  tué  sur  la  plage  à  Hamilton.  J'ai  appris  de  diverses  sources  que 
cette  espèce  se  montre  encore  le  long  de  la  limite  sud-ouest  d'Onta- 
rio, mais  en  nombre  décroissant.  (Mcllwraith).  M.  Fleming  ne 
croit  pas  que  le  spécimen  mentionné  par  M.  Mcllwraith  soit  un 
oiseau  indigène  ou  qu'il  soit  jamais  venu  aussi  loin  à  l'est  que  le  lac 
Ontario.  M.  E.  T.  Seton,  dans  son  Birds  of  Manitoha,  donne 
un  compte  rendu  détaillé  de  l'introduction  de  cet  oiseau  dans  le 
Manitoba,  et  il  dit  qu'on  l'a  vu  pour  la  première  fois  en  1881, 
lorsqu'un  spécimen  fut  abattu  près  de  Winnipeg.  A  l'automne  de 
1882,  un  autre  spécimen  fut  tué  à  Portage  la  Prairie.  A  partir 
de  ce  moment  l'oiseau  est  devenu  de  plus  en  plus  nombreux  dans 
le  Manitoba,  et  à  l'automne  de  1895  l'auteur  lui-même  en  a  vu  un 
tué  à  Indian  Head  (Saskachewan) .  Cette  espèce  semble  être  un 
véritable  oiseau  de  la  prairie,  car  les  observateurs  disent  qu'elle  se 
trouve  toujours  en  pleine  campagne,  même  quand  il  fait  un  temps 
des  plus  rigoureu.x. 


272  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Cet  oiseau  devient  rapidement  de  plus  en  plus  nombreux  avec  le 
progrès  de  la  colonisation  dans  le  Manitoba  ainsi  que  dans  l'ouest, 
et  il  y  préfère  les  terrains  cultivés.  Il  s'établit  où  il  se  trouve  et  il 
gratte  à  travers  une  couche  de  neige  assez  épaisse,  dans  les  chaumes 
et  sur  les  terres  labourées,  pour  y  chercher  sa  nourriture,  mangeant 
rarement  la  nourriture  sauvage  des  buissons.  J'ai  dans  ma  possession 
des  spécimens  venant  du  sud  de  la  Saskachewan,  de  la  partie  de  la 
province  où  rentre  cet  oiseau  du  Dakota.  (Atkinson).  Cette  espèce 
a  déplacé,  en  grande  partie,  la  gelinotte  à  queue  pointue  dans  le 
Manitoba.  On  a  trouvé  des  nids  dans  l'herbe  longue,  ainsi  que 
dans  les  chaumes.     (Criddle). 

CXXXIII.     PEDIŒGETES.     Baird.     1858. 
308.    La  gelinotte  à  queue  effilée. 

Pediœcetes  phasianellus.     (linn)  elliott.     1862. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  pris  à  la  rivière  Saguenay; 
un  autre  était  en  vente  au  marché  de  Québec  en  1887.  M.  Cooper 
dit  qu'elle  a  été  prise  dans  la  vallée  du  lac  St-Jean.  (Dionne.) 
M.  Bampton  dit  que  cette  gelinotte  se  trouvait  sur  le  marché,  au 
Sault-Ste-Marie.  {Mcllwraith.)  On  n'en  a  vu  qu'un  seul  spécimen 
pendant  le  vo^^age  au  Labrador,  en  1896.  Celui-ci  fut  abattu  le 
18  juin,  à  une  petite  distance  au  sud  de  Fort  George.  On  dit  que 
l'espèce  est  commune  en  hiver  à  Moose  Factory  ainsi  qu'à  Fort 
George.  Elle  est  commune  sur  la  baie  James,  depuis  l'embou- 
chure de  la  rivière  Hannah  jusqu'à  East  Point.  Les  jeunes  étaient 
capables  de  voler  le  8  juillet  1904.  Le  13  octobre  1896  on  m'en  a 
apporté  un  spécimen  à  Beaumaris,  sur  le  lac  Muskoka  (Ontario). 
Il  avait  été  abattu  à  moins  d'un  mille  de  cet  endroit.  Quelque 
temps  après,  j'ai  entendu  parler  de  la  prise  de  deux  autres  par  M. 
Fraser,  de  Port  Cockburn,  à  la  tête  du  lac  Joseph.  La  prise  eut 
lieu  aussi  d'un  spécimen,  ou  plus,  à  Bracebridge,  et  de  plusieurs 
autres  au  détroit  de  Parry.  L'oiseau  que  j'ai  manié  avait  le  plumage 
très  foncé,  et  on  doit  évidemment  le  classer  comme  appartenant  à 
l'espèce  du  nord.  Depuis  les  prises  mentionnées  ci-dessus,  je  n'ai 
pas  entendu  parler  d'autres  oiseaux  comme  ayant  été  pris  dans  le 
district  de  Muskoka.  (Spreadborough.)  Deux  mâles  furent  pris  à 
Norway  House  sur  le  lac  Winnipeg  le  18  juin,  les  gelinottes  y  sont 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  273 

commune  au  mois  de  septembre.  On  en  a  pris  de  jeunes  duvetés 
à  Oxford  House,  ainsi  que  des  adultes  à  Echimamish.  (Prcble.) 
D'après  l'évêque  Newnham,  les  gelinottes  à  queue  effilée  arrivent 
à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James,  venant  du  nord-est.  Très 
souvent  ils  restent  là  tout  l'hiver,  et  s'en  vont  au  printemps.  On 
dit  qu'il  paraissent  assez  régulièrement  au  lac  Abitibi,  en  octobre. 
Ils  ne  semblent  pas  se  montrer  régulièrement  sur  le  lac  Timiskaming, 
bien  qu'ils  s'y  trouvent  souvent  au  mois  d'octobre.     (/.  H.  Fleming.) 

M.  A.  P.  Low  fixe  la  limite  des  migrations  septentrionales  de  cet 
oiseau  dans  le  Labrador  à  la  latitude  57°.  Il  a  été  tué,  en  hiver,  à  la 
rivière  Great  Whale.  Depuis  la  construction  du  chemin  de  fer 
Canadien  du  Pacifique,  il  a  été  souvent  observé  sur  la  voie  entre 
Mattawa,  sur  la  rivière  Ottawa,  et  Fort  William,  à  l'ouest  du  lac 
Supérieur.  On  a  supposé  que  c'était  l'espèce  des  prairies  en  train 
de  se  répandre  vers  l'est,  mais  sa  couleur  sombre  démontre  qu'il 
appartient  à  l'espèce  du  nord.  Il  est  très  probable  que,  dans  l'avenir, 
cet  oiseau  deviendra  une  espèce  commune  dans  les  parties  peu 
habitées  du  nord  de  l'Ontario. 

La  limite  des  migrations  au  nord  de  cette  gelinotte  se  trouve 
au  Grand  Lac  des  Esclaves  au  6ième  parallèle.  Elle  abonde  sur  les 
extrémités  des  plaines  de  la  Saskatchewan,  et  se  trouve  dans  toute  la 
région  boisée  des  Territoires  du  Nord-Ouest.  {Richards on.)  Cette 
gelinotte  couve  dans  les  forêts  de  pins  sur  les  deux  rives  de  la 
rivière  Lockhart,  ainsi  que  sur  celles  de  l'Anderson  supérieure,  où  on 
a  trouvé  quelques  nids.  (Macfarlane.)  L'espèce  que  l'on  voit  à 
Quesnel  (Colombie-Britannique  de  toute  apparence  est  l'espèce  type 
du  nord.  (Brooks.)  M.  Dali  mentionne  que  cette  espèce  est  assez 
commune  à  Fort  Yukon,  et  aussi  en  descendant  cette  rivière,  à  une 
distance  de  deux  cents  milles  jusqu'aux  Ramparts.  En  aval  de  cet 
endroit  elle  ne  s'y  trouve  pas.     (Nelson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ces  oiseaux  se  tiennent  par  couples 
ou  par  petites  bandes,  et  fréquentent  les  plaines  de  genièvre  pendant 
toute  l'année.  Les  bourgeons  de  ces  buissons  leur  fournissent  leur 
nourriture  principale,  en  hiver,  de  la  même  manière  que  leurs  fruits  en 
été.  Ils  restent  généralement  dans  le  même  endroit,  à  moins  qu'on 
les  dérange,  et  ils  ne  volent  qu'en  petits  trajets.  Ils  se  promènent 
très  souvent  par  terre,  et  lorsqu'on  les  fait  lever,  ils  s'envolent 
au   sommet  d'un  arbre  voisin.     Au   mois  de  juin  ils   construisent 


274  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

par  terre,  un  nid  d'herbe  et  de  plumes,  et  y  pondent  de  quatre  à 
sept  œufs  blancs  portant  des  taches  colorées.  {Huichins,  Voir 
Selon.) 

308a.    La  gelinotte  à  queue  effilée  de  la  Colombie. 

Pediœcetes  phasianellus  columbianus  (ord)  coues.     1872. 

Cette  gelinotte  habite  en  grand  nombre  les  parties  à  l'est  de  la 
chaîne  Côtière.  J'ai  trouvé  cet  oiseau  en  grande  abondance  le  long 
du  chemin  de  Cariboo,  depuis  la  montagne  Pavillon  jusqu'au  io8ème 
poteau  milliaire.  (Fannin.)  Cette  espèce  est  commune  en  certains 
endroits  dans  l'intérieur,  mais  les  colons  disent  qu'elle  devient  de 
plus  en  plus  rare.  (Streator.)  On  en  a  vu  des  spécimens  en  1905,  à 
Midway,  creek  Meyer,  ainsi  qu'à  la  rivière  Similkameen  et  au  lac 
Osoyoos,  dans  le  sud  de  la  Colombie-Britannique.  Les  jeunes  furent 
éclos  avant  le  2  mai.  Cette  espèce  est  commune  dans  les  buissons 
de  sauge,  à  Penticton  (Colombie-Britannique).  J'en  ai  trouvé  des 
mâles  par  bandes  de  10  à  25,  en  train  de  sauter  pendant  tout  le  mois 
d'avril  1903.  J'en  ai  abattu  cinq  qui  étaient  tous  des  mâles,  ce  qui 
me  porte  à  croire  que  les  femelles  n'ont  pas  fait  partie  de  la  danse. 
Cette  gelinotte  était  assez  commune  en  1889,  à  Spence  Bridge, 
ainsi  qu'à  Kamloops  (Colombie-Britannique).  (Spreadborough.)  Elle 
abondait  à  150-Mile  House,  mais  elle  était  rare  à  Quesnel.  Les 
spécimens  pris  à  ce  dernier  endroit  ressemblent  beaucoup  phasianellus. 
(Brooks.) 

308b.    La  gelinotte  des  prairies  a  queue  effilée. 

Pediœcetes  phasianellus  campestris — Ridgw — 1884. 

Cette  espèce  abonde  depuis  le  Manitoba,  en  allant  à  l'ouest.  On  l'a 
pris  dans  les  contreforts,  mais  jamais  à  une  haute  élévation  dans  les 
montagnes.  Nous  avons,  arbitrairement,  et  sans  avoir  vu  les  spéci- 
mens, inscrit  toutes  mentions  provenant  des  prairies,  sous   ce   titre. 

La  gelinotte  des  prairies  est  commune  dans  la  région  boisée  et 
accidentée.  C'est  essentiellement,  un  oiseau  qui  fréquente  les  petits 
bois,  nichant,  généralement,  près  des  buissons,  et  pondant  de  10  à  24 
œufs.  Lorsque  l'hiver  approche,  une  grande  partie  de  ces  oiseaux  se 
retirent  aux  endroits  plus  boisés,  et  aux  collines  basses  et  sablonneuses 
près  d'Aweme,  Manitoba.     {Criddle.)     Elle  abondait  à  Indian  Head, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  275 

Saskatchewan,  et  on  l'a  trouvée  en  train  de  se  nourrir  dans  les 
chaumes,  et  autour  des  vieilles  meules  de  paille.  Les  mâles  se  rassem- 
blent en  grand  nombre  sur  quelque  côte,  vers  la  fin  avril,  ou  au  commen- 
mencement  de  mai,  pour  participer  à  leur  danse  annuelle,  qui  dure  d'un 
mois  à  six  semaines.  Il  est  presque  impossible  de  les  chasser  d'une  de 
ces  côtes  lorsqu'ils  ont  commencé  à  danser.  Un  jour,  vers  la  mi-mai, 
j'ai  tiré  sur  un  groupe  de  ces  oiseaux  qui  dansaient.  J'en  ai  tué  deux, 
un  troisième,  qui  s'est  envolé  à  une  petite  distance,  étant  blessé. 
Je  suis  allé  pour  le  saisir,  et,  avant  que  je  pusse  revenir,  pour  ramas- 
ser les  oiseaux  morts,  les  autres  s'étaient  retournés  pour  danser  autour 
des  deux  qui  étaient  tués.  J'ai  tiré  encore  et  tué  deux,  et  en  moins  de 
cinq  minutes,  ils  revenaient  danser  encore  comme  si  rien  n'était 
arrivé.  Le  point  le  plus  occidental  où  j'ai  vu  ces  oiseaux  était  à  25 
milles  à  l'ouest  d'Edmonton,  Alberta,  et  sur  les  prairies  de  Peace  River, 
Athabaska.  (Spreadborough.)  Cette  espèce  abonde  depuis  Portage- 
la-Prairie,  en  allant  vers  le  nord-ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta. 
Cette  perdrix  et  la  perdrix  pennée  ne  s'entendent  pas  bien  ensemble. 
(Atkinson) .  Elle  est  très  commune  dans  les  buissons  de  saules  et 
d'autres  espèces  de  brousailles  qui  se  trouvent  près  des  lacs  Crâne, 
et  Bear  et  des  collines  Cypress,  dans  la  Saskatchewan.  {Bishop  et 
Béni.) 

Cette  perdrix  fut  introduite  dans  l'Ontario  à  une  époque  relati- 
vement peu  reculée,  y  arrivant  dans  l'est  après  la  construction  du 
chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique,  et  se  montrant  à  Port-Arthur, 
et  probablement  ailleurs.     (/.  H.   Fleming.) 

Notes  sur  la  reproduction.- — Le  nid  de  cette  espèce  est  placé 
dans  l'herbe  longue  et  vigoureuse,  au-dessous  de  quelque  touffe  qui 
se  prête  à  le  cacher.  Généralement  il  ne  se  trouve  pas  loin,  d'une  éten- 
due couverte  de  broussailles  ou  d'autres  choses  pour  l'abriter.  Il 
est  à  peine  plus  qu'une  légère  cavité  dans  la  terre,  couverte 
d'herbes  sous  forme  de  voûte.  On  trouve  ordinairement  quatorze 
œufs,  mais  quelquefois  quinze,  ou  me  me  seize,  dans  le  nid.  Au 
moment  qui  précède  la  ponte,  les  œufs  sont  d'un  vert-bleuâtre  déli- 
cat; après  la  ponte,  ils  prennent  la  couleur  du  velouté  du  raisin  pour- 
pre. Après  avoir  été  exposés  pendant  quelques  jours,  cette  couleur 
est  remplacée  par  une  teinte  chocolat-foncé,  avec  quelques  taches 
sombres.  Après  une  quinzaine  de  jours  ils  sont  généralement,  d'un 
blanc  sale,  ce  changement  étant  dû,  en  partie,  au  blanchiment  et, 
en  partie,  aux  égratignures  causées  par  le  bec  et  les  pattes  de  l'oiseau- 


276  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

mère.  (Seton.)  Les  œufs  de  cette  espèce  que  nous  avons  recueillis 
sont  exactement  de  la  grosseur  de  ceux  du  pluvier  de  la  montagne, 
et  mesurent  i .  75  x  i .  25. 

CXXXIV.     CENTROCERCUS   Swainson.     1831. 

309.    La  perdrix  de  sauge. 

CentrocercHS   urophasianus  (Bonap.)     Swains.     1831. 

Au  mois  de  juin  1895,  pendant  que  l'auteur  faisait  une  ins- 
pection de  la  région  des  prairies  au  nord  de  la  frontière,  entre  la 
montagne  Wood,  Saskatchewan  à  l'est,  et  la  montagne  Chief,  dans 
l'ouest,  on  a  fait  des  efforts  spéciaux  pour  découvrir  l'étendue  des  mi- 
grations de  cette  perdrix.  En  1874,  la  commission  pour  l'établis- 
sement des  frontières  l'avait  trouvée  dans  la  vallée  de  la  rivière 
des  Français,  d'où  elle  a  été  mentionnée  par  M.  le  docteur  G.  M.  Daw- 
son.  Lei4  juin  nous  sommes  entrés  dans  les  Bad  Lands,  au  sud  de  la 
montagne  Wood,  et  nous  avons  eu  la  chance  d'y  trouver  environ  une 
douzaine  d'oiseaux-mâles.  Dans  cet  endroit  il  y  avait  quelques  buis- 
sons de  sauge  {Artemisia  cana).  Ils  se  sont  tous  sauvés,et,  bien  que 
nous  ayons  passé  une  journée  entière  pour  trouver  les  femelles,  nous 
ne  les  avons  pas  vues.  Une  semaine  plus  tard,  nous  sommes  arrivés 
à  la  vallée  du  White-Mud,  autrement  dit,  rivière  des  Français,  qui 
est  un  affluent  du  Missouri,  et  en  moins  d'une  heure,  nous  avions  vu 
de  nombreux  vieux  oiseaux  en  compagnie  de  leurs  jeunes,  et  aussi  trou- 
vé un  nid  au-dessous  d'un  buisson  de  sauge,  où  les  petits  étaient 
sur  le  point  d'éclore.  De  ce  nid  j'ai  enlevé  deux  œufs  presque 
parfaits.  Des  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  obtenus,  et  plus  tard 
nous  avons  suivi  sa  trace  en  remontant  la  vallée  du  White-Mud 
jusqu'à  sa  source,  dans  les  collines  Cypress.  Les  oiseaux  que  nous  avons 
vu  se  trouvaient  tous  côté  des  buissons  de  sauge  Artemisia  cayia.  Au 
lac  Osoyoos,  où  on  a  pris  cette  espèce,  le  vrai  buisson  de  sauge 
{Artemisia  iridentata)  se  voit  en  assez  grande  quantité.  Nous 
n'avons  pas  remarqué  la  présence  de  cette  espèce  dans  la  vallée  de  la 
rivière  Milk  supérieure,  bien  que  nous  l'ayons  suivie  pour  plus  de 
cent  milles. 

La  seule  perdrix  de  cette  espèce  que  nous  ayons  remarquée  fut 
celle  observée  par  l'un  de  nos  compagnons  de  voyage,  M.  C.  S. 
Day,  près  du  creek   SkuU,   Saskatchewan,  le  9  juin  1905.     {A.  C. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  277 

Bent.)  Trois  spécimens  ont  été  pris  par  M.  G.  B.  Martin,  M. P. P., 
au  lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique,  au  mois  d'octobre  1864. 
M.  Charles  de  B.  Green,  écrivant  d'Osoyoos,  en  date  du  21  mars  1896, 
dit  qu'il  a  reçu  deux  mentions  des  plus  exactes  de  la  présence  de 
de  cette  espèce  dans  cet  endroit.     {Fannin.) 

Famille  XXVI.     PHASIANïDrE   Faisans,  Dindons. 

CXXXV.     MELEAGRIS— LiNNAEUs.     1758. 
310a.    Le  dindon  sauvage. 

Meleagris    gallopavo    silvesiris.  (Vieill.)     Allen.     1902. 

Les  dindons  sauvages  étaient  très  communs  autrefois  dans  le  sud- 
ouest  d'Ontario,  mais  aujourd'hui  ils  devienent  plus  rares  En  1880 
M.  le  docteur  Garnier,  de  Lucknow,  en  a  tué  deux  mâles  à  la  ferme 
Lequis  près  de  Milchell  bay,  et,  en  1884,  il  avu,  àlagarede  Chatham, 
une  femelle  de  cette  espèce  qui  venait  d'être  tuée.  (Mclhuraith.) 
Le  dernier  spécimen  en  vie  que  l'on  a  observé,  a  été  à  Plover  Mills, 
Ontario  en  1870.  {R.  Elliotl.)  M.  le  docteur  Brodie  raconte  qu'il  y 
a  bien  des  années  entre  1840  et  1850)  un  chasseur  très  connu,  et  digne 
de  foi  en  a  vu  une  bande  sur  le  côté  ouest  de  la  rue  Yonge,  dans  le 
canton  de  Whitechurch,  près  de  Toronto,  Ontario.  Des  dindons 
sauvages  venaient  certainement  aussi  loin  à  l'est  que  Hamilton,  et  M. 
C.  W.  Nash  a  été  informé  par  un  vieil  habitant  de  Dundas  qu'à 
une  certaine  époque,  on  en  voyait  sur  une  ferme,  qui  se  trouve 
maintenant  juste  en  dehors  des  limites  de  la  ville.     (/.  H.    Fleming.) 

CXXXVL     FHASIANUS   Linnaeus.     1858. 
Le  faisan  à  cou  annelé. 

Phasianus  torguatus     Linn.     1858. 

Cette  espèce  nous  vient  originairement  de  la  Chine,  mais  se  trouve 
maintenant  tout— à-fait  acclimatée  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi 
que  sur  certaines  parties  de  la  terre  ferme  de  la  Colombie-Britannique. 
(Fannin).  Il  y  avait  de  nombreux  faisans  dans  les  champs,  près  de 
Victoria,  pendant  l'hiver  de  1906-7.  J'en  ai  vu  au  moins  cinquante 
à  soixante  à  la  fois.     {Spreadboroiigh) . 

78870 — 19 


278  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Order  COLUMBAE.     Pigeons. 
Famille  XXVII.     COLUMBIDtî:     Pigeons. 

CXXXVII.     COLUMBA— Linnaeus.     1758. 
312.     Le  pigeon  à  queue  rayée. 

Columba  fasciata     Sa  y.     1823. 

Ce  pigeon  ne  se  voit  jamais  en  grands  vols  dans  la  Colombie- 
Britannique.  {Lord).  C'est  un  oiseau  qui  en  été,  habite  très  commu- 
nément la  région  du  littoral,  et  on  en  a  vu  des  centaines  perchés 
ensemble  dans  les  arbres.  {Streator).  Se  trouve  irrégulier  dans 
toutes  les  parties  sud  de  la  Colombie-Britannique,  où,  en  été,  il 
habite  en  assez  grand  nombre.  {Fannin).  Il  se  trouve  dans  la  vallée 
du  Fraser  inférieur  en  très  grand  nombre.  (Brooks).  Il  abonde 
à  l'extrémité  sud  de  l'île  de  Vancouver,  et  habite  aussi  en  été  le 
continent,  ainsi  que  la  vallée  du  Fraser.  Le  17  avril  1906  j'en  ai  vu 
un  grand  nombre  dans  les  arbres,  sur  la  plage,  à  Douglas  (Colombie 
Britannique),  ainsi  que  dans  la  vallée  du  Chilliwack,  plus  tard  dans 
la  saison.     {Spreadhorough) . 

CXXXVIII.     EGTOPISTES— Swainson.     1827. 
315.     Le  pigeon  voyageur. 

Ectopistes  migratorius     (Linn)     Swains.     1827. 

La  race  des  pigeons  voyageurs  est  maintenant  éteinte  au  Canada. 
Les  renseignements  qui  suivent  montrent  où  cet  oiseau  se  trouvait  dans 
le  temps  passé.  Les  mentions  récentes  que  l'on  a  cru  se  rapporter 
à  celui-ci,  se  rapportent  probablement  toutes  à  l'espèce  qui  suit. 
Dans  VAiik,  volume  XX,  page  66,  ainsi  que  dans  1' «Ottawa  Natura- 
list»,  volume  XX — pp.  236-237,  M.  J.  H.  Fleming  donne  des  listes 
de  toutes  les  mentions  les  plus  récentes. 

Ce  pigeon  voyageur  couvait  autrefois  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 
mais  maintenant  on  ne  le  voit  presque  plus.  (Downs).  Actuelle- 
ment il  se  montre  très  rarement  dans  le  Nouveau-Brunswick,  où  autre- 
fois il  abondait.  (Chamberlain).  Des  spécimens  ont  été  obtenus 
à  Moose-Factory,  sur  la   baie  d'Hudson,   par   M.  Drexter,  au  mois 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  279 

d'août  1860.  M.  Verrill  a  vu  un  seul  individu  la  même  année  à  la 
pointe  Heath,  sur  l'île  d'Anticosti.  {Packard).  On  le  trouve  à 
Fort-Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke).  Cette  espèce  se 
montre  à  Charlesbourg,  et  couve  peut-être  dans  la  province  de 
Québec.  {Dionne).  C'était  un  oiseau  migrateur  commun  en  1862 
dans  le  district  de  Montréal.  {Dr' Hall).  Ce  pigeon  se  trouve  de 
passage  et  rare.  On  en  a  tué  deux  à  Chambly  à  la  fin  août  1883, 
et  un  sur  l'éperon  du  Mont-Royal,  le  15  septembre  1885.  Deux  ont 
été  tués  par  moi-  même  à  ce  dernier  endroit,  l'un  le  10  septembre 
1886,  et  l'autre  le  ler  septembre  1888,  lesquels  sont  actuellement 
dans  ma  collection  de  peaux  d'oiseaux.  M.  C.  W.  Johnson,  de 
Lachine,  dit  qu'il  a  tué  quinze  pigeons  sauvages,  le  9  décembre 
1888,  dans  les  bois,  à  quatre  milles  au  nord  de  cette  ville.  Les  spé- 
cimens que  j'ai  tués  semblent  être  une  femelle  et  un  jeune  oiseau- 
mâle.  J'ai  vu  un  pigeon  voyageur,  soit  une  femelle,  soit  un  oiseau 
qui  n'était  pas  arrivé  à  sa  croissance,  dans  un  arbre,  dans  le  parc 
Mont-Royal,  le  4  juin  1891.  {Winter).  En  été  il  habite  chez  nous 
et  y  couve.  {Ottawa  Natiiralist,  vol.V).  Au  mois  de  septembre 
1888,  j'ai  tué  un  spécimen  de  cette  espèce,  à  environ  trois  milles  à 
l'ouest  de  Renfrew  (Ontario).  {Rév.  C.  J.  Young).  Quelques  couples 
errant  se  montrent  encore  dans  le  sud  d'Ontario,  où  probablement 
ils  couvent,  mais  on  ne  voit  plus  les  grandes  migrations  annuelles 
d'autrefois.  {Mcllwraith).  Cette  espèce  couvait  dans  une  tremblaie 
à  Northwest-Angle,  lac  des  bois,  (Manitoba)  en  1873.  {G.  M. 
Daivson) .  On  l 'a  remarquée  en  très  petit  nombre  à  Aweme  (Manitoba) 
depuis  bien  des  années.  Le  dernier  spécimen  que  l'on  a  vu  était  un 
mâle,  le  21  septembre  1902.  Le  premier  que  l'on  avait  en  1899  est 
arrivé  le  8  avril .     (  Criddle) . 

Ce  pigeon  célèbre  se  rend  aux  territoires  du  Nord-Ouest  à  la  fin 
mai,  et  s'en  va  en  octobre.  Il  atteint  chaque  année  le  62ème  parallèle 
dans  les  parties  les  plus  chaudes  du  centre,  mais  ce  n'est  seulement 
dans  les  étés  favorables  qu'il  arrive  au  58ème  parallèle  sur  les  côtes 
de  la  baie  d'Hudson.  {Richardson) .  Il  se  montre,  bien  qu'il  ne  soit 
pas  commun,  au  nord  jusqu'à  Fort-Norman,  sur  le  Mackenzie.  {Ross). 
C'est  probable  qu'il  n'existe  plus  aujourd'hui  dans  la  Colombie- 
Britannique.     {Fannin). 

Dans  son  Birds  of  Manitoba  M.  Seton  indique  que  cet  oiseau 
couvait  encore  en  nombres  considérables  dans  le  Manitoba,  à  une 

78870— I9i 


280  .   COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

époque  aussi  rapprochée  que  1887.  Dans  l'été  de  1881,  pendant 
qu'il  procédait  a  une  exploration  dans  le  nord  du  Manitoba,  l'auteur 
lui-même  a  eu  la  chance  de  découvrir,  le  23  juin,  une  petite  place 
de  reproduction  de  ces  oiseaux.  Ce  lieu  se  trouvait  sur  la  rive  gau- 
che de  la  rivière  Waterhen,  qui  est  très  profonde,  et  qui  joint  le  lac 
Manitoba  au  lac  Winnipegosis.  Il  y  avait  moins  d'une  vingtaine 
de  nids,  qui  se  trouvaient  de  toutes  manières,  quelques-uns  étant 
situés  à  moins  de  dix  pieds  de  terre,  et  pas  un  seul  dans  les  grands 
arbres.  La  construction  de  ces  nids  était  tellement  légère  que  l'on 
pouvait  voir,  d'en  bas,  les  œufs  à  travers  les  interstices,  et  un 
oiseau  a  été  tué  dans  son  nid.     On  n'a  enlevé  que  deux  œufs. 

A  la  fin  août,  et  au  commencement  de  septembre  de  la  même 
année,  nous  l'avons  vus  en  grandes  bandes  sur  la  rivière  Swan, 
en  amont  de  Livingstone,  ainsi  que  sur  l'Assiniboine  supérieure,  et, 
comme  nos  vivres  étaient  rares,  nous  avons  tués  plusieurs  pour 
faire  du  pot  au  feu.  Les  bas-fonds,  le  long  de  la  rivière,  étaient 
couverts  de  cornus  stolonifera  et  des  oiseaux  se  nourrissaient  de 
fruits   mûrs  de  cet  arbrisseau. 

CXXXIX.     ZEN  AIDURA— Bonaparte.     1854. 
316.    La  tourterelle  de  la  Caroline. 

Zenaidura  macroura  (Linn)  Ridgw — 1885. 

La  tourterelle  de  la  Caroline  semble  devenir  commune,  Quelques- 
unes  sont  tuées  chaque  année  dans  la  nouvelle-Ecosse.  (Downs). 
Il  y  a  plusieurs  mentions,  ainsi  que  plusieurs  prises  de  cette  espèce 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  la  plus  souvent  au  mois  d'octobre.  (H. 
F.  Tufts) .  Elle  est  prise  de  temps  en  temps  dans  le  Nouveau-Bruns- 
wick.  {Chamberlain).  On  en  a  tué  au  Château  Richer,  dans  le  comté 
de  Montmorency.  Trois  spécimens  ont  été  pris  à  Godbout,  un  autre 
à  St-Joachim,  et  un  autre  à  Québec.  (Dionne).  Un  spécimen  a 
été  tué  dans  le  district  de  Montréal,  au  mois  de  juin  1888.  (Dr. 
Hall).  La  tourterelle  de  la  Caroline  couve  modérément  dans  tout 
le  sud  de  l'Ontario.  (Mcllwraith) .  Elle  habite  Toronto  (Ontario) 
régulièrement  en  été,  quoiqu'elle  ne  s'y  trouve  jamais  très  commune. 
(/.  H.  Fleming).  J'ai  rencontré  cette  espèce  à  deux  différentes 
reprises  dans  le  comté  de  Leeds  (Ontario),  et  plus  récemment  en  1903. 
dans  le  canton  d'Oso,  Frontenac  du  nord.  Quelques  couples  y 
couvent;  un  nid  à  été  placé  dans  une  grosse  souche.     Cette  tour- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  28 1 

terelle  se  trouve  en  plus  grand  nombre  à  l'ouest  de  London  (Ontario) 
que  dans  son  voisinage.  Elle  vient  quelquefois  dans  les  faubourgs 
de  la  ville  et  y  couve  dans  les  jardins.  (W.  Saunders).  On  la  voit 
de  temps  en  temps  en  hiver,  à  Plover  Mills  (Ontario).     (R.  Elliott). 

Ces  tourterelles  sont  devenues  très  communes  à  Aweme  (Manitoba) 
pendant  ces  dernières  années.  On  les  voit  assez  souvent  par  bandes 
de  cent  et  même  davantage.  (Criddle).  Elles  augmentent  en 
nombre  dans  le  Mainitoba  et  à  l'ouest,  par  suite  de  l'arrivée  des 
colons.  Elles  abondent  le  long  de  la  rivière  Assiniboine,  et,  en 
1906,  on  les  voyait  régulièrement,  en  nombres  considérables,  dans 
l'ouest  jusqu'à  Yorkton  (Saskatchewan) ,  mais  pas  plus  loin.  (At- 
kinso7i).  On  a  vu  plusieurs  mâles  errants  de  cette  espèce  à  Indian 
Head,  Saskachewan,  au  printemps  de  1892,  et  on  en  a  remarqué  un 
autre  sur  la  route  entre  le  Petit  Lac  des  Esclaves  et  la  rivière  de  la 
Paix,  en  1903.  {Spreadborough).  Cette  espèce  se  trouve  commune  et 
couve  dans  les  bois,  le  long  des  creeks  Maple  et  Skull,  dans  la 
Saskatchewan.  {A.  C.  Bent).  Elle  se  voit  le  long  du  creek  Maple, 
sur  les  collines  Cypress,  au  lac  Big  Stick  (Saskatchewan)  et  le  long 
du  creek  Mackay,  (Alberta).  (Bishop).  Cet  oiseau  augmente  rapi- 
dement en  nombre  dans  le  Manitoba,  ainsi  que  dans  le  Nord-Ouest. 

On  ne  voit  jamais  la  tourterelle  de  la  Caroline  en  grandes  bandes, 
dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord).  Elle  était  assez  com- 
mune dans  l'intérieur,  mais  on  l'a  remarqué  en  plus  grand  nombre 
près  du  littoral.  (Streator) .  J'en  ai  vu  un  spécimen  au  lac  Cuilliwack, 
(Colombie-Britannique),  quelques  autres  à  Trail,  sur  la  rivière 
Columbia,  (Colombie-Britannique),  ainsi  que  deux  autres  encore  au 
lac  Osgood  et  plusieurs  sur  la  rivière  Similkameen.  {Spreadborough). 
Elle  se  trouve  sur  le  continent  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver, 
mais  elle  n'est  commune  dans  aucune  partie.  {Fannin).  Cette 
espèce  est  assez  commune  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur  pendant 
l'été,  et  rare  dans  les  parties  méridionales  du  district  de  Cariboo. 
(Brooks).  L'auteur  a  trouvé  cet  oiseau  en  grand  nombre,  seule- 
ment en  deux  endroits  entre  le  Manitoba  et  la  côte  du  Pacifi- 
que, c'est  à  dire  à  Medicine  Hat  dans  la  Saskatchewan,  et  à 
Spence  Bridge,  dans  la  Colombie-Britannique,  où  évidemment  il 
couvait,  mais  on  n'a  pas  pris  de  nids. 

Notes  sur  la  reproduction^ — La  tourterelle  de  la  Caroline 
habite,    en   assez   grand   nombre,    les   endroits    voisins    de   Portage 


282  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

la  Prairie,  en  été,  y  couvant  dans  les  petits  pruniers  sauvages.  Elle 
y  arrive  vers  le  1er  mai.  Un  nid  a  été  trouvé,  le  7  juin  1885,  con- 
tenant deux  oeufs,  sur  lesquels  l'oiseau  s'était  accroupi.  {Nash, 
voyez  Seton).  Le  ler  juillet  1899,  M.  Robert  Fraser,  de  Plover,  Mills 
(Ontario)  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce  au  milieu  de  son  pré  de 
trèfle.  C'est  la  première  fois  que  j'ai  remarqué  que  cet  oiseau 
nichait  par  terre.  J'ai  examiné  le  nid  et  j'ai  vu  les  coquilles  de 
deux  oeufs;  le  nid,  pauvrement  construit,  ne  consistait  qu'en 
quelques  petites  brindilles.  {R.  Elliott).  Ces  oiseaux  produisent 
deux  ou  trois  couvées  dans  une  saison  et  construisent  généralement 
un  nid  fragile  de  menu  bois,  dans  un  buisson  ou  un  arbre,  à  trois  ou 
quatre  pieds  de  terre,  dans  lequel  ils  pondent  deux  oeufs  blancs. 
Les  nids  construits  à  la  fin  de  la  saison  sont  beaucoup  plus  com- 
pacts, et  sont  garnis,  plus  ou  moins,  d'écorce  intérieure  de  trembles. 
Ces  oiseaux  aiment  beaucoup  le  sel.     (Criddle). 

RAPTORES  Oiseaux  de  Proie. 

Famille  XXVI IL     GATHARTIDtî:.    Vautours  d'Amérique. 
CXL.     GYMNOGYPS— Sesson.     1842. 
324.    Le  vautour  de  la  Californie. 

Gymnogyps  Californianus  (Shaw)  Sesson — 1842. 

Ce  vantour  ne  se  voit  que  rarement  a  l'embouchure  du  fleuve 
Fraser,  (Colombie- Britannique)  où  il  est  attiré  apparemment  par  les 
saumons  morts. 

Au  mois  de  septembre  1880,  j'ai  vu  deux  de  ces  oiseaux  au  goulet 
Burrard.  (Fannin).  M.  David  Douglas  a  dit  que  cette  espèce 
était  commune  en  1826,  au  nord  jusqu'au  49ème  parallèle.  A 
cette  époque,  elle  était  très  nombreuse  dans  la  vallée  Columbia  entre 
Grand  Rapids  et  l'Océan  du  Pacifique.  (Richardson) .  M.  W. 
London  a  vu  cet  oiseau  sur  l'île  Lulu,  dans  le  fleuve  Fraser,  près 
de  son  embouchure  «il  y  a  trois  ou  quatre  ans».  On  ne  l'a  pas 
vu  depuis  1892.  (R.  Roads).  Le  10  septembre  1896,  j'ai  vu,  entre 
Calgary  et  les  Montagnes  Rocheuses,  deux  beaux  spécimens  du 
vautour  de  la  Californie.  (/.  Fannin,  dans  l'Auk,  Vol.  XIV,  p.  8ç). 
Comme  ces  spécimens  n'ont  pas  été  recueillis,  nous  sommes  portés 
a  douter  que  l'espèce  se  soit  présentée  aussi  loin  a  l'ouest. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIEXS.  283 

CXLI.     GATHARTES— iLLiGER.  1811. 

325.     Le  busard. 

Cathartes  aura  (linn)  spix.     1825. 

Un  oiseau  de  cette  espèce  fut  tué  près  de  Renews  en  1905,  non 
loin  de  l'usine  pour  la  dissection  des  baleines,  à  Aquaforte  (Terre- 
neuve).  {Wm.  Brewster.)  M.  John  Crowell  me  dit  qu'il  en  a 
pris  un  spécimen  à  l'île  Seal,  comté  de  Yarmouth  (Nouvelle-Ecosse). 
{H.  F.  Tufts.)  Cet  oiseau  est  accidentel  dans  le  Nouveau-Brunswick. 
On  en  a  pris  un  dans  le  comté  de  Victoria,  et  il  se  trouve  actuellement 
dans  le  département  des  Terres  de  la  Couronne  à  Fredericton.  On 
en  a  observé  un  autre  le  même  printemps,  mais  aucune  date  n'a  été 
précisée.  On  a  enregistré  la  prise  d'un  spécimen  de  cet  oiseau  dans 
le  Nouveau-Brunswick  par  M.  Boardman.  {Chamberlain.)  Vers 
le  10  janvier  1884,  quelques  fermiers  dans  le  voisinage  de  Nequac, 
un  village  de  l'Acadie,  sur  la  rive  nord  de  la  baie  de  Miramichi  (Nou- 
veau-Brunswick) ont  observé  ce  qu'ils  ont  cru  être  un  dindon 
égaré  en  train  de  se  nourrir  presque  tous  les  jours  autour  de  leurs 
maisons  et  leurs  cours  de  ferme.  La  méprise  fut  découverte  lors- 
qu'on a  trouvé  que  le  dindon  se  nourrissait  de  moutons  morts,  et 
il  fut  tué  le  29  du  même  mois.     Vers  le  milieu  du  mois  de  septembre 

1886,  j'ai  été  étonné  de  savoir  qu'un  autre  busard  de  cette  espèce 
avait  été  pris  par  M.  David  Savoy,  de  Black  Brook,  à  un  endroit 
à  environ  vingt  milles  de  Nequac  en  ligne  directe.  Un  monsieur, 
qui  a  vu  l'oiseau  après  sa  mort,  m'a  assuré  qu'on  avait  tué  un  vautour 
de  cette  espèce,  il  y  a  cinq  ans,  aux  alentours  de  Kingston,  dans  le 
comté  de  Kent.  {Philip  Cox,  fils,  dans  l'Auk  vol.  IV,  page  205.) 
L'évêque  de  Moosonee  m'a  dit  qu'un  spécimen  a  été  pris  à  Moose 
Factory,  sur  la  baie  James,  au  mois  de  juin  1898,  par  un  de  ses 
hommes.     Cet  oiseau  est  accidentel  près  de  Toronto  (Ontario).     En 

1887,  un  spécimen  a  été  tué  dans  le  canton  de  Pickering,  à  environ 
30  milles  à  l'est  de  Toronto.  (/.  H.  Fleming.)  Je  ne  crois  pas  que 
cette  espèce  ait  été  vue  ailleurs  que  dans  la  partie  sud-ouest  de 
la  province  d'Ontario.  M.  Wagstafif  m'écrit  qu'il  l'a  vue  souvent 
dans  le  comté  d'Essex,  et  une  fois  au  creek  Baptiste,  il  y  a  quelques 
années.  {Mcllwraith.)  M.  John  Sullivan,  de  Kerwood,  comté  de 
Lambton,  a  trouvé  le  nid  de  cet  oiseau,  et,  comme  c'est  un  oiseau 
commun  dans  les  trois  comtés  de  l'ouest,  il  couve  sans  doute  en 


284  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA, 

assez  grand  nombre.  Il  m'est  arrivé,  une  fois,  d'en  voir  19  spécimens 
dans  un  seul  champ,  à  Forest  (Ontario).  (W.  E.  Saunders.)  En 
1823,  dans  le  Haut-Canada,  près  de  Sandwich  et  du  lac  Ste-Clair,  j'ai 
vu  d'immenses  nombres  de  Cathartes  aura,  et  j'ai  eu  toutes  les 
occasions  d'étudier  leurs  habitudes.  {David  Douglas.)  Le  récit  ci- 
dessus,  pris  du  Fauna  horeali  americana  de  Richardson,  démontre 
le  changement  qui  a  eu  lieu  depuis  ce  temps-là. 

Cet  oiseau  se  trouve  très  rarement  dans  le  Manitoba.  C'est 
possible  qu'il  couve  à  Aweme,  dans  le  Manitoba.  (Criddle.)  Il 
passe  l'été  régulièrement  autour  de  Portage  la  Prairie,  ainsi  qu'en 
général,  dans  tout  le  Manitoba,  où  il  se  rend  tous  les  jours  aux  abat- 
toirs, ainsi  qu'aux  endroits  où  l'on  jette  les  rebuts.  (Atkinson.) 
En  été,  il  habite  en  grand  nombre  beaucoup  d'endroits  des  prairies, 
qui  s'étendent  depuis  Winnipeg  (Manitoba)  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses.  M.  Seton,  dans  son  «Birds  of  Manitoba)),  dit  que  cette 
espèce  couve  près  de  Qu'Appelle,  et  comme  d'autres  personnes  l'ont 
vue  par  couples,  elle  couve,  sans  doute,  en  d'autres  lieux.  Au  mois 
de  mai  1896,  l'auteur  lui-même  a  trouvé  cet  busard  en  train  de 
couver  près  de  Home's  Ranch,  à  l'embouchure  du  creek  Old  Wives, 
dans  l'est  de  la  Saskatchewan.  En  juin  de  la  même  année,  quelques 
couples  ont  été  observés  dans  les  collines  Cypress,  au  creek  Farewell, 
et  on  en  a  vus  d'autres  spécimens,  de  temps  en  temps,  à  Medicine- 
Hat,  au  lac  Crâne,  à  West  Butte,  ainsi  que  sur  le  long  de  la  rivière 
Milk.  Au  mois  de  mai  1897,  M.  W.  Spreadborough  en  a  vu  trois,  à 
diverse  reprises.  On  en  avait  vu  un  à  Banfï  en  1891,  et  un  grand 
nombre  à  Deer  Park,  sur  la  rivière  Columbia,  au  mois  de  juin  1890. 
En  juillet  1889,  quelques  busards  ont  été  observés  à  Vernon  (Colombie- 
Britannique.)  {Macoun.)  Le  5  juin  1905,  on  en  a  vu  quelques  spé- 
cimens en  train  de  voler  au-dessus  des  bois  bordant  le  ruisseau  Skull 
(Saskatchewan),  ainsi  que  25  juin  1906.  {A.  G.  Bent.)  Cette  espèce 
se  répand  partout  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  elle  n'est 
commune  nulle  part,  bien  qu'en  septembre  1887,  j'en  ai  vu  environ  une 
douzaine  ensemble  à  l'embouchure  de  la  rivière  Harrison.  (Fannip.) 
On  en  a  vu  un  à  Nanaïmo,  le  11  juillet  1893,  et  environ  une  douzaine 
d'autres  à  Victoria  (île  de  Vancouver)  à  l'automne  de  1898.  Dans  la 
Colombie-Britannique,  j'en  ai  vu  deux  à  Elko,  le  2  mai  1904,  et  un 
autre  à  Sidley  le  15  mai  1905,  et  je  l'ai  trouvé  commun  au  lac  Oka- 
nagan,  en  1903.  Au  mois  de  juin  1901  on  a  vu  huit  à  Chilliwack, 
Colombie-Britannique,  et  un  en  1906.  {Spreadhorough.)     A  la  page  34 


\ 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  285 

du  catalogue  du  musée  de  Victoria  (Colombie-Britannique),  M.  Fannin 
décrit  deux  vautours  qu'il  a  vus  dans  le  parc  sur  la  côte  Beacon. 
Il  m'a  écrit  depuis  qu'ils  appartenaient  à  cette  espèce-ci. 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  n'ai  jamais  vu  ce  busard 
dans  le  Manitoba,  mais  je  l'ai  souvent  vu  dans  la  Saskatchewan, 
où  il  couve.  Une  couvée  de  deux  œufs,  qui  font  partie  de  ma 
collection,  a  été  prise  aux  alentours  de  Moose  Jaw  (Saskatchewan) 
le  12  mai  1897.  J'ai  trouvé  cette  espèce  aussi  en  train  de  couver  au 
Lac  Rush,  au  mois  de  mai  1893.  Elle  pond  deux  œufs,  par  terre, 
généralement  sur  la  pente  au  bord  d'un  ruisseau.  {Raine.)  Le  nid 
se  trouve  soit  par  terre,  soit  dans  une  souche,  ou  tronc  d'arbre  creux. 
(Mcllwraith.) 

CXLIL     CATHARISTA  Vieillot.     18 16. 

326.  Le  vautour  noir. 

Catharista  urubu,     vieill.     181 7. 

A  peu  près  une  demi-douzaine  de  spécimens  de  cette  espèce  ont 
été  pris  aux  environs  de  St-Stephens  (Nouveau-Brunswick)  par  M. 
Boardman.  {Chamberlain.)  Un  vautour  noir  a  été  tué  le  12  janvier 
1896  à  Pugwash,  dans  le  comté  de  Cumberland  (Nouvelle-Ecosse) 
et  apporté  à  Halifax,  où  je  l'ai  identifié.  {Harry  Piers  dans  VAuk, 
Vol.  XV.  1896.)  Le  28  octobre  dernier,  un  vautour  noir  a  été  tué 
sur  la  grève  de  Beauport,  à  environ  six  milles  de  Québec;  l'oiseau 
s'envolait  dans  la  direction  d'une  charogne.  Je  crois  que  cette  mention 
est  la  première  faite  de  la  présence  d'un  oiseau  de  cette  espèce  aussi 
loin  au  nord.  C'était  un  mâle-adulte.  {C.  E.  Dionne  dans  VAuk, 
Vol.  XV,  p.  63.) 

Famille    XXIX.     FALCONID^.      Faucons,    Busards,    Aigles. 

CXLIII.     ELANOIDES.  Vieillot.     1818. 

327.  Le  milan  à  queue  d'aronde. 

Elanoides  forticatus  (Linn.)     Coues.     1875. 

Cette  espèce  est  accidentelle.  Antérieurement  à  1881  M.  G.  R. 
White,  en  a  remarqué  un  spécimen  à  travers  une  lunette,  perché  sur 


286  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

un  mât  de  pavillon  au  champ  de  tir,  à  Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol. 
V,  p.  38.)  M.  Hay  mentionne  que  l'on  en  a  vu  un  à  Port  Sidney, 
Ontario,  le  15  juillet  1897.  L'oiseau  vola  plusieurs  fois  autour  de  sa 
propriété,  et  on  l'a  très  bien  observé.  J'ai  aussi  dans  ma  possession 
un  vieux  spécimen,  pris  dans  l'Ontario,  il  y  a  bien  des  années.  (/.  H. 
Fleming.)  On  n'en  a  vu  qu'un  spécimen  à  Aweme,  Manitoba,  dans 
les  vingt-trois  dernières    années.     (Criddle.) 

CXIV.     CIRCUS— Lacépède.     1801. 

331.     Le  busard  des  marais. 

Cirais  hudsonius     (Linn.)     Vieill.     1807. 

Ce  busard  est  rare  dans  Terreneuve.  On  ne  l'a  vu  qu'une  seule 
fois  à  Cow  Head.  (Reeks.)  Il  se  trouve  en  assez  petit  nombre  à 
la  rivière  Humber  (Terreneuve).  (Louis  H.  Porter.)  Audubon  l'a 
vu  dans  le  Labrador.  (Packard.)  Les  mentions  suivantes,  relative- 
ment aux  migrations  de  cet  oiseau,  sont  celles  qui  indiquent  les 
endroits  les  plus  au  nord  où  nous  l'avons  observé.  Spreadborough  l'a 
trouvé  en  grand  nombre  sur  les  deux  côtés  de  la  baie  James  en  juillet  et 
en  août  1904.  M.  Preble  l'a  vu  à  York  Factory,  ainsi  qu'à  Fort 
Churchill;  M.  le  docteur  Robert  Bell  note  sa  présence  à  York  Fac- 
tory, sur  la  baie  d'Hudson;  M.  Clarke  en  fait  autant  à  Fort  Church- 
ill, sur  le  côté  ouest  de  la  baie,  et  Sir  John  Richardson  détermine  la 
limite  de  ses  migrations  au  nord,  au  lac  Great  Bear,  situé  dans  la 
latitude  65°.  D'un  autre  côté  M.  Bernard  Ross  fixe  la  limite  de 
ses  migrations  au  nord,  au  Grand  Lac  des  Esclaves,  et  dit  que  cet 
oiseau  s'y  trouve  rarement. 

En  été  le  busard  des  marais  habite  un  peu  partout,  l'île  du  Prince- 
Edouard,  l'île  du  Cap-Breton,  la  Nouvelle-Ecosse,  le  Nouveau- 
Brunswick  ainsi  que  les  provinces  de  Québec  et  Ontario,  et  il  abonde 
par  toute  la  région  des  prairies,  y  couvant  au  nord  jusqu'au  lac 
Great  Bear, 

Cet  oiseau  est  rare  dans  les  montagnes,  mais  il  est  assez  commun 
dans  la  vallée  de  la  Columbia,  à  partir  de  Revelstoke  en  allant  au 
sud.  Il  est  assez  commun  à  l'ouest,  et  devient  nombreux  à  Sicamous 
ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique. 
(Macoun.)     On  l'a  vu    à    Penticton,    à   creek  Meyers   et   à   Sidley, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  287 

(Colombie-Britannique.)  Spreadhoroiigh.)  Il  abonde  sur  la  terre 
ferme  de  la  Colombie-Britannique,  à  Sumas,  à  Chilliwack,  à  l'embou- 
chure du  Fraser,  ainsi  qu'à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  Il  est  en 
partie  oiseau-migrateur.  Quelques-uns  se  trouvent  tout  l'hiver 
dans  le  voisinage  de  Ladners,  près  de  l'embouchure  du  Fraser. 
(Fannin.)  On  en  a  observé  quelques  spécimens  en  hiver  au  lac 
Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Cet  oiseau  est  signalé 
à  tous  les  endroits  d'arrêt  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  il 
n'y  est  jamais  vu  en  grand  nombre.  (RJwads.)  Ces  oiseaux  se 
trouvent  nombreux  partout  dans  le  nord  de  l'Alaska  pendant  les 
migrations.  On  les  voit  fréquemment  le  long  de  la  côte  stérile  de 
la  mer  Behring,  et  ils  ont  été  mentionnés  comme  étant  rares  dans 
l'intérieur.  (Nelson.)  Cet  oiseau  semble  habiter  le  district  du 
Yukon  seulement  à  partir  du  commencement  d'avril  jusqu'à  la  fin 
novembre.  Il  visite  l'île  Attu  rarement  l'été.  {Turner.)  J'ai  vu 
cette  espèce  au  cap  Blossom,  sur  le  détroit  Kotzebue,  Alaska,  à 
deux  reprises  seulement.  On  a  souvent  remarqué  la  présence  de 
ces  busards  des  marais  à  notre  camp  d'hiver,  sur  la  rivière  Kowak, 
à  la  fin  août.  {Grinnell.)  On  les  a  vus  en  1899  à  plusieurs  endroits 
dans  l'intérieur  de  l'Alaska  et  du  Yukon.  On  en  a  vu  un  spécimen 
à  Homer,  Alaska,  et  un  autre  à  Hope,  en  1900.  Cette  espèce  a  été 
signalée  à  Nushagak,  ainsi  qu'aux  bords  des  rivières  Chulitna,  et 
Kakbitul,  sur  la  péninsule  d'Alaska.  (Osgood.)  Les  busards  ne  se 
trouvent  pas  en  grand  nombre  dans  la  région  du  goulet  Cook, 
Alaska,  mais  probablement  cette  espèce  est  celle  qui  est  la  plus  nom- 
breuse.    On  l'a  vue  à  tous  les  endroits  visités.     (Figgins.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  très  souvent 
aux  alentours  d'Ottawa.  Son  nid  se  compose  d'herbe  sèche,  ainsi 
que  de  quelques  brindilles,  probablement  pour  le  renforcer.  Il  y 
a,  à  l'intérieur,  une  maigre  garniture  de  plumes  éparses  pour  y  faire 
un  lit  dans  lequel  l'oiseau  dépose  ses  œufs.  Ils  sont  pondus  au  nom- 
bre de  quatre  à  six,  et  sont  d'un  blanc  mat,  avec  la  plus  légère  nuance 
de  vert,  et  tachetés,  sans  avoir  de  tache  bien  prononcée.  Le  nid 
est  construit  vers  la  mi-mai,  par  terre  ou  à  la  base  d'un  buis- 
son rabougri,  près  d'un  marais.  (G.  R.  White.)  Outre  les  grands  et 
les  petits  marais,  cet  oiseau  couve  quelquefois  dans  un  champ  incul- 
te, et  se  trouve,  s'il  y  a  une  différence,  plus  nombreux  qu'aupara- 
vant. Le  nid  est  placé  par  terre  dans  un  buisson  situé  générale- 
ment dans  un  endroit  marécageux.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre 


288  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

OU  cinq,  sont  blancs,  mais  deviennent  rapidement  sales.  {W.  E. 
Saunders.)  Cette  espèce  couve  en  grand  nombre  par  tout  le  Mani- 
toba,  ainsi  qu'à  l'ouest,  à  travers  le  Manitoba,  la  Saskatchewan  et 
r  Alberta.  Je  l'ai  observée  en  train  de  couver  à  tous  dégrés  de  plumage, 
depuis  le  brun  rougeâtre  de  la  première  année,  jusqu'au  bleu  des  oi- 
seaux adultes,  mais  je  constate  aussi  que  les  couples  ont  toujours  le 
même  plumage.  Je  n'ai  jamais  vu  le  busard  des  marais  au  plu- 
mage rouge,  accompagné  de  celui  au  plumage  bleu.     {Atkinson.) 

Cet  oiseau  habite,  en  été,  les  comtés  de  Renfrew,  Leeds  et  Lanark, 
dans  l'est  d'Ontario, et  s'y  trouve  bien  répandu.  Il  y  arrive  au  com- 
mencement d'avril,  et  ne  s'en  va  qu'au  mois  d'octobre.  J'ai  trou- 
vé son  nid,  à  plusieurs  reprises,  dans  des  endroits  marécageux.  Une 
fois,  le  22  mai  1893,  j'y  ai  vu  dans  un  petit  marais,  près  d'une  voie 
publique,  dans  le  canton  d'Escott,  comté  de  Leeds.  Il  contenait 
cinq  œufs,  presqu'aussi  tachetés  que  ceux  de  la  buse  au  manteau 
roux.  Il  était  construit  au  bout  d'un  vieux  tronc  d'arbre  qui  était 
en  partie  couvert  de  mousse  et  d'autres  croissances,  et  était  entouré 
de  joncs.  Il  consistait  en  brindilles,  et  était  garni  de  tiges  d'herbe. 
Cette  espèce  couve  chaque  année  à  la  tête  de  l'île  Wolfe,  et  en  aval 
sur  le  St- Laurent.  Ses  œufs  sont  rarement  pondus  avant  le  18  mai 
dans  l'est  d'Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoimg.)  Elle  couve  en  abon- 
dance sur  les  prairies,  choisissant  de  préférence,  pour  se  nicher,  des 
endroits  buissonneux.  Son  nid,  consistant  que  de  brindilles  garnies 
d'herbes  grossières,  est  placé  par  terre.  M.  Spreadborough,  au  mois 
de  mai  1894,  a  trouvé  deux  nids  près  de  Medicine-Hat.  Ils  étaient 
tous  deux  dans  une  croissance  basse  de  snow-berry  (Symphoricarpus 
racemosus),  et  contenaient  chacun  quatre  œufs.     (Macoun.) 

J'ai  trouvé  cet  oiseau  en  train  de  couver  dans  tout  le  Manitoba,  la 
Saskachewan  et  l'Alberta.  Son  nid  qu'il  construit,  par  terre,  consiste 
en  un  tas  de  foin  de  marais;  il  pond  de  cinq  à  sept  œufs.  J'ai 
enlevé  une  couvée  de  cinq  œufs.  J'ai  enlevé  une  couvée  de  cinq  œufs 
au  lac  Crescent  (Saskachewan),  le  5  juin  1901.  J'ai  dans  ma  posses- 
sion une  autre  couvée  de  sept  œufs,  prise  le  24  mai  1898,  dans  le  nord 
de  l'Alberta.  {W.  Raine).  Au  mois  de  juin  1865,  un  Eskimo  a  pris 
au  piège,  une  femelle  de  cette  espèce  sur  son  nid,  qui  se  trouvait  dans 
un  buisson  de  saule,  au  bord  de  la  rivière  Anderson  inférieure,  à  envi- 
ron la  latitude  68''  30.  Le  nid  contenait  cinq  œufs.  En  juin  1866, 
un  nid,  composé  de  brindilles  et  d'herbes  a  été  trouvé  dans  un  endroit 
semblable,  il  y  avait  six  œufs  dans  ce  nid.     {Macfarlane.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  289 

CXLV.     ACGIPITER   Brisson.     1760. 
332.    L'épervier  brun. 

Accipiter  velox.     (Wils)     Vigors.     1824. 

L'Epervier  brun  est  l'un  des  faucons  les  plus  répandus  que  l'on 
trouve  dans  la  plupart  des  régions  du  Canada. 

M.  Spreadborough  n'a  vu  qu'un  spécimen  le  8  juillet  1896,  pendant 
des  explorations  qu'il  faisait  dans  le  nord  du  Labrador.  M.  Richard- 
son  fait  mention  de  la  prise  d'un  oiseau  de  cette  espèce  à  Moose  Fac- 
tory,  sur  la  baie  James,  et  M.  Fieldon  signale  la  prise  d'un  autre 
par  le  capitaine  Markham,  près  de  York  Factory,  au  mois  d'août 
1886.  Ces  deux  mentions  comprennent  toute  connaissance  que  nous 
avons  de  sa  présence  dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson,  bien  que  M. 
Preble  l'ait  vue  à  Norway  House,  à  Osford  House  et  à  la  rivière  Hill. 
Reeks  et  Porter  mentionnent  tous  deux,  qu'en  été,  cet  épervier  habite 
Terreneuve  en  grand  nombre.  L'auteur  lui-mxme  le  trouvait  com- 
mun sur  l'île  du  Prince-Edouard.  MM.  Downs  et  Tufts  en  disent 
autant  quant  à  la  Nouvelle-Ecosse,  et  M.  Chamberlain  dit  qu'il  est  le 
faucon  le  plus  commun  dans  le  Nouveau-Brunswick.  Tous  les 
observateurs  s'accordent  à  dire  que  cette  espèce  habite,  en  été,  les 
provinces  de  Québec  et  Ontario  en  grand  nombre.  M.Setonenparle 
comme  étant  commune  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba,  et 
l'auteur  lui-même  l'a  trouvée  dans  les  régions  des  prairies  partout  où 
il  y  a  des  buissons  ou  des  arbres.  M.  Ross  dit  que  cet  oiseau  est 
commun  sur  le  Mackenzie,  aussi  loin  que  Fort  Simpson,  à  la  latitude 
62°.  Avec  les  mentions  ci-dessus  nous  ne  risquons  rien  à  dire  que 
cette  espèce  se  trouve  dans  toute  la  partie  boisée  au  sud  de  la  latitude 
60°.  Nos  renseignements,  quant  aux  montagnes,  montrent  que 
l'épervier  brun  est  commun  à  Banff,  ainsi  que  dans  toute  la  vallée  de 
la  Columbia,  surtout  à  Revelstoke,  aux  lacs  Arrow,  et  aussi  dans 
la  vallée  de  la  rivière  Thompson,  depuis  Eagle  Pass  jusqu'à  Kamloops, 
mais,  de  toute  apparence  il  n'est  pas  si  commun  dans  le  sud  de  la 
Colombie-Britannique.  MM.  Fannin  et  Brooks  mentionnent  que  cet 
oiseau  se  trouve  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière, 
dans  la  Colombie-Britannique,  et  l'auteur  lui-même  ainsi  que  M. 
Spreadborough  l'ont  trouvé  commun  sur  l'île  de  Vancouver.  MM. 
Tumer  et  Nelson  disent  qu'il  se  montre  en  grand  nombre  dans  les 
parties  boisées  de  l'Alaska,  s'y  égarant  vers  le  nord,  jusque  dans  les 
marais. 


290  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Deux  jeunes  spécimens,  présumés  de  cette  espèce,  ont  été  vus  à 
Skidgate,  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  le  12  juillet  1900.  M.  Keen 
fait  mention  de  sa  présence  à  Massett.  Un  spécimen  a  été  observé 
se  battant  avec  deux  corbeaux,  à  la  rivière  Malchatna  (Alaska).  (Os- 
good).  On  en  a  vu  parfois  dans  la  limite  boisée,  à  Homer  (Alaska). 
(Figgîws). Quelques  éperviers  bruns  ont  été  observés  autour  de  nos 
quartiers  d'hiver,  sur  la  Kowak,  au  détroit  Kotzebue  (Alaska),  la 
dernière  semaine  d'août.  On  en  a  remarqués,  à  plusieurs  reprises, 
sur  les  pentes  boisées  des  montagnes,  à  Sitka,  dans  l'Alaska.  Des 
jeunes,  qui  faisaient  beaucoup  de  tapage,  suivaient  les  parents  le  5 
août  1897.     {Grinnelï). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  construit,  son  nid 
dans  une  épinette  rouge  à  environ  vingt  pieds  au-dessus  de  la  terre, 
généralement  vers  la  fin  mai,  ou  le  ler  juin.  Le  nid  se  compose  de 
brindilles  sèches,  garnies  d'une  espèce  quelconque  d'écorce,  et  il  res- 
semble à  celui  d'un  corbeau.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou 
cinq,  sont  d'un  blanc  léger,  avec  points  et  taches  de  brun  de  diverses 
teintes.  {G.  R.  White).  Cette  espèce  couve  en  petit  nombre  seule- 
ment aux  alentours  de  London,  (Ontario).  Le  nid  se  trouve,  géné- 
ralement dans  les  pins,  et  contient  de  4  à  6  œufs.  (£.  W.  Saunders). 
On  voit  cet  oiseau  très  souvent  dans  l'Ontario,  mais  il  n'y  couve 
que  rarement.  J'ai  vu  deux  de  ses  nids,  chacun  étant  construit  dans 
un  arbre  de  pruche,  le  premier,  dans  le  comté  de  Leeds,  se  trouvait 
à  peu  près  vingt  pieds  de  terre,  le  deuxième,  sur  une  île  du  lac 
Sharbot  (Comté  de  Frontenac)  dans  lequel  il  y  avait  le  6  juin  1905, 
quatre  œufs  frais.  {Rév.  C.  J.  Yoimg).  Un  nid  de  cette  espèce  a  été 
pris,  le  6  juillet  1900,  dans  le  coin  du  lac  Dow,  près  du  canal  Rideau, 
non  loin  de  la  ville  d'Ottawa.  Il  était  situé,  à  environ  quinze  pieds 
de  terre,  dans  un  peuplier  et  était  construit  de  brindilles  et  garni 
d'écorce  de  cèdre  {Thuya  occidentalis) .  Cet  oiseau  se  montre  bien 
souvent  dans  la  Saskachewan.et  de  nombreux  nids  ont  été  pris  au 
mois  de  juin  1895.  le  12  juin,  un  nid  fut  enlevé  d'un  buisson  de 
saule  à  côté  du  bureau  de  police,  à  la  montagne  Wood.  Il  était  dans 
l'enfourchured'un  saulnier,  à  moins  de  dix  pieds  de  terre,  et  était  cons- 
truit de  brindilles  et  garni  à  l'intérieur  de  matériaux  plus  fins  du 
même  genre.  Il  y  avait  dans  le  nid  quatre  œufs,  en  partie  couvés, 
d'un  verdâtre  claire  et  tachetés  de  brun.  Un  autre  nid,  enlevé 
d'un  arbre  d'épinette  blanche,  le  27  juin,  sur  le  creek  Farewell,  dans 
les  collines  Cypress,  était  construit  du  même  matériel  et  contenait  des 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  29 1 

œufs  à  moitié  couvés.  {Macoim) .  J'ai  dans  ma  posssession  des  cou- 
vées d'œufs,  de  ce  petit  épervier,  enlevées  près  de  Toronto,  ainsi 
que  d'autres,  prises  dans  le  Muskoka,  dans  le  Manitoba  et  dans  la 
Saskachewan.  Ce  petit  oiseau  construit  son  nid  aux  sommets  des 
arbres,  et  pond  de  quatre  a  six  œufs,  très  joliment  tachetés.  {W. 
Rainé).  Il  a  toujours  été  considéré  comme  ne  fréquentant  les  alen- 
tours de  London  (Ontario)  que  rarement,  en  été,  mais  pendant  l'été 
de  1900,  trois  observateurs  y  ont  trouvé  six  nids,  et  cela  démontrera, 
peut-être,  qu'il  s'y  trouve  en  plus  grand  nombre  qu'on  ne  le  pense. 
Il  se  peut  que  ses  manières  silencieuses,  et  en  même  temps  discrètes, 
l'aient  protégé  contre  des  observateurs.  Ces  nids,  ainsi  que  quatre 
autres  pris  pendant  les  années  précédentes,  ont  été  tous  trouvés  dans 
des  conifères,  cinq  sur  les  dix  étant  dans  des  épinettes  rouges.  Ils 
étaient  tous  construits  de  brindilles,  et  plusieurs  avaient  comme 
garniture,  quelques  copeaux  d'écorce.  L'un  deux  était  construit 
sur  un  vieux  nid,  mais  tous  les  autres  étaient  entièrement  neufs.  Ils 
étaient  situés  de  quinze  à  trente  pieds  de  terre.  Les  oiseaux,  dans 
quelques  cas,  étaient  assez  silencieux  et  tranquilles,  mais  en  d'autres, 
ils  étaient  très  turbulents  et  agressifs,  une  fois  surtout,  l'oiseau  mâle 
s'est  lancé  sur  un  homme  à  loo  mètres  de  distance,  bien  que  l'on  n'ait 
pas  trouvé  le  nid.  Toutes  les  couvées  que  l'on  a  enlevées,  variant 
de  trois  à  six  œufs  chacune,  sont  très  belles,  surtout  une  de  six  œufs 
frais,  dont  les  taches  sont  d'un  brun  très-clair  rougeâtre.  {\V.  R. 
Saunders).  Cette  espèce  se  trouve  assez  commune  à  Aweme,  Mani- 
toba, se  nichant,  à  de  quatre  à  douze  pieds  de  terre,  dans  les  arbres 
bas.  (Criddle).  M.  Osgood  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce  à  environ 
quinze  pieds  de  terre,  dans  une  petite  épinette  blanche,  près  du  centre 
d'une  île,  non  loin  de  la  rivière  Nordenskiold  (Alalska).     {BisJiop). 

333.    L'épervier  de  Cooper. 

Accipiter  cooperii     (Bonap)  Gray.     1844. 

Ou  cette  espèce  est  inégalement  distribuée,  ou  elle  n'est  pas  bien 
distinguée  des  autres  par  des  observateurs. 

C'est  un  oiseau  qui  habite  rarement  Terreneuve,  en  été.  (Reeks). 
On  ne  le  voit  qu'en  très  petit  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  M.  le 
colonel  Egan  a  obtenu  un  spécimen  et  l'a  fait  empailler.  (Gilpin). 
Cet  oiseau  se  montre  en  petit  nombre  seulement  à  Wolfville,  comté 
de  Kings,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  s'en  absente  pendant  l'hiver. 


292  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

{H.  F.Tufts).  On  l'a  vu,  sur  l'île  du  Cap-Breton  (Nouvelle- 
Ecosse).  (Townsend).  On  a  vu  un  couple  dans  les  bois  de  la 
pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince- Edouard.  (Macoun).  Cette 
espèce  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  été,  en  petit  nombre. 
(Chamberlain) .  C'est  un  oiseau  qui  se  trouve  commun  dans  la  vallée 
de  la  Restigouche,  bien  qu'il  ne  se  montre  que  rarement  tout  le  long 
de  la  vallée  du  St-Laurent,  ainsi  qu'à  l'ouest  partout  dans  la  province 
d'Ontario.  (Macoun).  C'est  un  oiseau-migrateur  rare  à  Toronto 
(Ontario).  (/.  H.  Fleming).  On  en  a  vus  sur  la  rivière  Hayes 
(Keewatin).  (Prehle).  Il  est  assez  rare,  et,  évidemment,  il  couve 
à  Aweme  (Manitoba).  (Criddle).  Cette  espèce  habite  le  Manitoba 
pendant  l'été  et  se  répand  au  nord  jusqu'à  la  Saskatchewan.  (E.  T. 
Seton).  J'ai  dans  ma  possession  un  oiseau  adulte  qui  a  été  pris  à 
Banfï,  dans  l'Alberta,  le  25  avril  1896.  (/.  H.  Fleming).  Apparem- 
ment cet  oiseau  est  rare  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Il  n'est 
pas  commun  dans  la  vallée  de  la  Columbia,  mais  il  a  été  pris  à  Revel- 
stoke,  le  5  mai  1890,  et,  plus  tard, a  été  vu  à  Nelson,  sur  la  rivière 
Kootenay.  (Macoun).  On  ne  le  rencontre,  dans  la  Colombie 
Britannique,  qu'aux  Ducks,  près  de  Kamloops.  (Sireator).  Il  habite 
la  vallée  du  Fraser  inférieur,  en  été,  en  assez  grand  nombre.  (Brooks). 
Cet  oiseau  se  trouve  et  sur  l'île  de  Vancouver,  et  au  sud  de  cette  partie 
de  la  Colombie-Britannique  qui  se  trouve  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la 
chaîne  Côtière.  (Fannin).  Il  se  répand  un  peu  partout,  et  couve 
au  lac  la  Hache  (Colombie- Britannique),  ainsi  qu'à  Field,  dans  les 
Montagnes  Rocheuses,  à  une  altitude  de  7,000  pieds.  Il  y  est  rare. 
(Rhoads).  Dans  la  Colombie-Britannique,  j'en  ai  vu  un  couple  à 
Elko,  en  1904,  un  autre  couple  à  Midway,  le  25  avril  1905,  et  deux 
spécimens  à  Penticton,  en  1903.  (Spreadborough) .  On  en  a  vu 
aussi  plusieurs,  pendant  la  deuxième  et  la  troisième  semaine  d'août, 
à  Sitka,  dans  l'Alaska.     (GrinneU). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  arrive  au  mois 
d'avril  et  ne  s'enva  pas  avant  la  fin  de  l'automne.  Bien  qu'elle  ne  soit 
pas  commune  dans  l'est  d'Ontario,  elle  s'y  trouve  en  plus  grand  nombre 
que  la  précédente.  J'ai  vu  son  nid,  à  plusieurs  reprises,  celui  dans 
le  canton  de  Lansdowne  contenait  quatre  œufs  frais,  le  8  mai.  Un 
autre,  trouvé  le  10  mai  dans  un  hêtre,  près  du  lac  Sharbot  (Ontario), 
ressemblait  à  celui  d'une  buse  à  manteau  roux,  et  contenait  cinq  œufs. 
(Rév.  C.  J.  Young).  Elle  ne  se  trouve  pas  commune  aux  alentours 
de  London,  mais  elle  couve  en  petit  nombre  dans  l'ouest  d'Ontario. 
(W.  E.  Sau7iders) . 


CATALOGUE  DES  OISEAUX  CANADIENS.  293 

334.    L'autour  à  tête  noire. 

Accipiter  atricapillus    (Wills)  Seebohm.     1883. 

Cet  oiseau  a  été  pris,  ou  mentionné,  par  plusieurs  collectionneurs, 
dans  la  région  de  la  baied'Hudson.  {Macoun).  Un  spécimen  a  été 
observé  le  24  juillet  1896,  au  lac  Seal,  dans  le  district  d'Ungava, 
et  on  en  a  vu  un  autre,  le  23  août  de  la  même  année,  à  une  petite 
distance  au  nord  de  la  baie  d'Ungava.  {Spreadbofough).  Cette 
espèce  habite  le  district  d'Ungava.  {Packard).  Des  colons  mention- 
nent la  présence  de  l'autour  à  tête  noire,  dans  Terreneuve. 
(Reeks).  C'est  le  plus  commun  des  oiseaux  de  la  famille  Falconidés, 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  y  hiverne,  comme  l'a  fait  un  couple 
au  chenal  Digby,  pendant  l'hiver  de  1880.  {Gilpin).  Cet  oiseau 
se  trouve  près  de  Wolfville  (Nouvelle-Ecosse),  et  n'y  habite  qu'en 
assez  petit  nombre.  {H.  F.  Tujts).  Il  habite  aussi  le  Nouveau- 
Brunswick  pendant  toute  l'année,  et  y  couve.  {Chamberlain). 
Il  visite  la  province  de  Québec  en  assez  grand  nombre  pendant 
l'hiver.  {Dionne).  Cet  oiseau  se  trouve  irrégulier  dans  l'Ontario 
pendant  l'hiver,  s'y  montrant  parfois  en  nombre  considérable, 
et  à  d'autres  moments  s'absentant  tout-à-fait.  {Mcllwraith) .  Il 
visite  le  Manitoba  en  assez  grand  nombre,  à  l'automne  et  en 
hiver,  arrivant,  généralement,  au  mois  d'août,  mais  il  ne  s'y  montre 
pas  pendant  la  saison  pour  la  reproduction.  {E.  T.  Selon).  En 
été  on  n'a  vu  cette  espèce  ni  sur  la  prairie,  ni  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  ni  dans  le  sud  de  la  Colombie-Britannique.  Elle  est 
assez  commune  à  Edmonton  (Alberta),  où,  évidemment,  elle  couvait 
pendant  le  mois  de  juin  1897.  On  en  a  vu  deux,  le  14  août  1903,  sur- 
la  rivière  Bear,  dans  le  district  de  la  rivière  Peace.  {Spreadhorough) . 
Quant  à  la  Colombie-Britannique,  on  ne  les  a  vus  qu'à  Vernon. 
{Rhoads).  Cet  oiseau  est  assez  commun  dans  l'intérieur  de  la  Colom- 
bie Britanique,  mais  il  se  peut  que  celui  du  littoral  appartienne  à 
l'espèce  qui  suit.  {Streator).  On  en  a  pris  un  sur  l'île  de  Vancouver, 
ainsi  que  sur  le  continent,  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du 
littoral.  {Fannin).  J'ai  pris  un  autour  à  tête  noire,  à  l'est  et  à 
l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  et  elle  est  la  seule  de  toute  la  famille 
des  faucons  que  l'on  voit  pendant  l'hiver,  dans  le  district  de  Cari- 
boo.  {Brooks),  On  trouvera  ci-après  des  notes  plus  complètes,  en 
ce  qui  concerne  la  distribution  de  cet  oiseau. 

78870 — 20 


294  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction — Cette  espèce  habite,  en  permanence, 
le  lac  Scotch,  comté  d'York,  (Nouveau-Brunswick,  et  y  couve. 
(C  W.  H.  Moore).  Des  autours  à  tête  noire,  à  peine  arrivés  à  leur 
maturité,  viennent  régulièrement  à  Toronto,  en  automne,  et  y  restent 
souvent  tout  l'hiver.  Avant  l'année  de  1896,  des  oiseaux  en  plein 
plumage  étaient  presque  inconnus,  et  certainement,  j'ignorais 
l'existence  de  toute  mention  d'oiseaux  adultes  pour  dix  ou  quinze 
ans  avant  cette  date.  Au  mois  d'octobre  1896,  une  migration  re- 
marquable d'oiseaux  adultes  eut  lieu.  Ils  se  répandirent  partout  dans 
l'Ontario  en  grand  nombre,  et  je  crois  aussi  que  les  Etats  de  la  Nouvelle 
Angleterre  ont  été  envahis  de  la  même  manière.  J'ai  reçu,  de  Toronto, 
le  premier  spécimen  adulte,  le  26  octobre,  et,  à  partir  de  ce  temps, 
jusqu'au  mois  de  décembre,  ils  ont  continué  d'arriver  tout  le  temps. 
Les  chasseurs  de  cerf  ont  raconté  que  les  autours  à  tête  noire  étaient 
en  train  de  détruire  toutes  les  perdrix,  et  il  y  avait  a  peine  une  partie 
de  chasse  qui  revenait  en  novembre  sans  rapporter  un,  ou  même 
plus  d'un  oiseau  adulte  de  cette  espèce.  Il  me  semble  que  l'arrivée 
précipitée  de  la  gelinotte  à  queue  effilée  dans  le  Muskoka,  ainsi  que 
la  migration  des  autours  à  tête  noire,  ont  été  probablement  causées 
par  la  même  nécessité,  c'est-à-dire,  le  manque  de  nourriture.  Les 
deux  espèces  sont  venues  dans  le  Muskoka  ensemble.  Cet  autour  n'a 
jamais  été  rare  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  de  Muskoka. 
Le  nombre  d'oiseaux  producteurs  est  beaucoup  augmenté  depuis 
l'autonme  de  1896.  (J.  H.  Fleming).  Le  seul  nid  de  cette  espèce 
que  j'ai  jamais  vu  dans  le  Muskoka  se  trouvait  dans  la  fourche 
d'un  grand  bouleau  noir,  {Betula  lento),  à  environ  quarante  pieds 
de  terre.  Il  était  construit  de  brindilles,  et  garni  de  feuilles  et 
d'argile.  J'y  ai  trouvé  quatre  jeunes  de  différentes  grosseurs,  ce  qui 
m'a  fait  croire  qu'ils  n'appartenaient  pas  à  la  même  couvée.  De  plus 
j'ai  trouvé,  dans  le  nid,  un  geai-bleu,  ainsi  qu'un  pivert  poilu  qui 
avaient  été  plumés  par  les  parents.  A  quelques  pieds  de  terre, 
au-dessous  d'un  tronc  d'érable  renversé,  qui  était  à  environ  cent 
mètres  de  l'arbre  dans  lequel  était  le  nid,  j'ai  trouvé  une  grande 
quantité  de  plumes,  que  les  vieux  autours  avaient  enlevées  des  poules 
de  basse  cour  et  d'autres  oiseaux.  Il  était  évident  que  les  parents 
avaient  porté  leur  proie  à  cet  endroit  pour  la  plumer  avant  de  l'em- 
porter à  leurs  jeunes.  Le  nid  se  trouvait  à  moins  d'un  demi-mille  de 
Bracebridge,  et  à  environ  300  mètres  de  la  branche  sud  de  la  rivière 
Muskoka.  Ces  oiseaux  sont  plus  nombreux  pendant  l'hiver  qu'en 
été,    dans    le    Muskoka.     (Spreadborough) .     Cet    oiseau    est    assez 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  295 

commun  en  hiver  dans  l'Ontario,  mais  généralement,  il  s'en  va 
au  nord  pour  couver.  J'ai  trouvé,  en  1885,  un  nid  de  cette  espèce 
près  du  lac  Otty,  dans  le  comté  de  Lanark  (Ontario).  Il  était  grand, 
bâti  dans  la  fourche  d'un  hêtre,  à  trente  pieds  de  terre,  et  le  3 
mai  contenait  trois  oeufs,  presque  d'un  blanc  bleuâtre.  L'incu- 
bation était  déjà  commencée.  Outre  la  reproduction  de  cet  oiseau 
dans  le  comté  de  Lanark,  (Ontario),  je  note  qu'il  avait  l'habitude 
de  nicher  régulièrement  dans  le  canton  d'Oso,  comté  de  Frontenac, 
(Ontario)  jusqu'à  1901,  mais  que,  probablement,  il  s'en  ira  bientôt  de 
cet  endroit  à  cause  de  la  destruction  rapide  du  gros  bois  dans  les 
forêts.  L'autour  à  tête  noire  semble  aimer  les  bois  où  poussent  de 
nombreux  hêtres  et  de  bouleaux  noirs,  mais  il  ne  se  trouve  jamais  loin 
d'un  bouquet  de  plantes  vertes.     {Rév.    C.   J.    Yotmg). 

Cet  oiseau  se  répand  partout  dans  les  régions  boissées,  au  nord 
des  prairies.  Sir  John  Richardson  mentionne  sa  présence  à  Jasper 
House,  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  et  décrit  la  prise  d'un  spécimen 
le  8  mai  1827,  sur  la  Saskatchewan,  au  moment  ou  celui-ci  quittait  le 
nid.  Il  parle  aussi  de  la  prise  d'un  autre  à  York  Factory,  sur  la  baie 
d'Hudson,  le  14  août  1822.  L'étendue  de  ses  migrations  est  aujour- 
d'hui apparemment  dans  la  même  région.  (Macoun).  On  croit  cepen- 
dant positivement  que  cette  espèce  couve,  en  petit  nombre,  entre 
Fort  Good  Hope  et  l'Anderson,  dans  le  district  du  Mackenzie. 
(Macfarlane).  L'autour  à  tête  noire  est  assez  commun  en  automne 
et  en  hiver,  à  Aweme  (Manitoba).  Quelques-uns  y  restent  pour  la 
reproduction.  Un  nid,  contenant  quatre  oeufs  frais  de  29  avril,  a 
été  trouvé  à  une  grande  hauteur  dans  un  arbre.     (Criddle). 

J'ai,  en  ma  possession,  des  oeufs  venant  des  lacs  Oak,  etCrescent 
(Saskatchewan),  ainsi  que  des  couvées  prises  dans  l'Alberta.  J'ai 
une  couvée  de  deux  oeufs  prise  par  M.  Wenman,  à  la  rivière 
Stedman  (Alberta)  ;  la  femelle  fut  tuée,  et  se  trouve  actuellement 
dans  ma  collection.  Je  possède  une  autre  couvée  de  trois  oeufs 
collectionnés  le  10  mai  1894  par  le  M.  docteur  George,  dans  le  nord 
de  l'Alberta.  La  femelle,  dans  ce  nid,  a  été  tuée  aussi  par  M. 
Wenman.  Au  mois  de  mai  1893,  M.  le  docteur  George  a  pris  aussi 
une  couvée  de  quatre  oeufs  du  même  bois.  Cet  oiseau  construit 
un  grand  nid  de  brindilles,  de  mauvaises  herbes  et  de  racines,  dans 
les  plus  hauts  sommets  des  arbres.  L'autour  à  tête  noire  n'habite, 
pendant  l'été,  qu'en  petit  nombre  le  nord  du  Manitoba,  mais  il  se 

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296  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

trouve  plus  nombreux  dans  le  nord  de  la  Saskatchewan  et  dans 
l'Alberta.  Les  oeufs  sont  d'un  blanc-bleuâtre  sans  taches,  bien  que, 
parfois,  ils  deviennent  sales  dans  le  nid.     {W.  Raine). 

334a.    L'autour  de  l'ouest. 

Accipiter  artricapillus  striatulus     Ridgw.     1985. 

Cet  oiseau  est  assez  commun  dans  tout  la  Colombie-Britannique. 
Il  se  trouve  plus  nombreux  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin) . 
Le  2  août  1893,  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Sooke,  sur  l'île  de  Van- 
couver. Le  10  avril  1903,  j'en  ai  trouvé  un  couple,  dans  un  coton- 
nier, à  Penticton  (Colombie-Britannique).  Le  nid  consistant  d'un  tas 
de  brindilles,  sans  aucune  garniture.  J'ai  tué  les  deux  oiseaux  et  trou- 
,vé  un  oeuf,  complètement  formé,  dans  l'oviducte  de  la  femelle, 
la  coquille  étant  d'un  bleuâtre-pâle.  (Spreadborough) .  Cette  espèce 
semble  être  celle  qui  couve  dans  le  sud  de  la  Colombie-Britannique, 
d'où  je  l'ai  observée,  en  été,  aussi  loin  à  l'est  qu'aux  lacs  Arrow, 
sur  la  rivière  Columbia,  latitude  50°.  (Brooks).  J'ai  trouvé  cet 
oiseau  très  commun  à  Skidgate,  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  au  mois 
d'août  1895.  (Kermode).  M.  Frobese  en  a  tué  un  mâle  qui  n'était 
pas  arrivé  à  sa  maturité,  à  Sitka,  le  5  août  1897,  et  on  en  a  vu  d'autres 
après  cette  date.  (Grinnell).  Cette  espèce  a  été  vue  dans  les  mon- 
tagnes autour  du  passage  Ilianana,  ainsi  que  tous  les  jours  à  l'embou- 
chure de  la  rivière  Chulitna,  et  on  l'a  vue  aussi  en  1902  à  Nushakag. 
On  l'a  remarqué  à  Tyonek,  sur  le  goulet  Cook  (Alaska).  (Osgood). 
Il  y  avait  un  jeune  mâle  de  cette  espèce,  au  creek  Sheep  (Alaska) 
(Anderson) .  Quelques  mentions  provenant  de  la  Colombie-Britan- 
nique sous  titre  d'Atricapillus  devraient  se  trouver  ici. 

CXLVI.     BUTEO   CuviER.     1 779-1 800. 

337.    La  buse  à  queue  rousse. 

Buteo  borealis.     (gmel).     vieill.     1816. 

Nous  n'avons  aucune  mention  de  la  présence  de  cette  espèce 
dans  le  district  d'Ungava  (Labrador),  mais  elle  couve  dans  Terre- 
neuve,  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  au 
Nouveau- Brunswick,  ainsi  que  dans  les  provinces  de  Québec  et 
Ontario.       M.    Spreadborough    en    a    vu    quelques    spécimens    sur 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  297 

la  rivière  Missinabi,  ainsi  que  sur  la  rivière  Moose,  près  de  la  baie 
James.  M.  Preble  l'a  vue  évidemment  en  train  de  couver  à  plusieurs 
endroits  entre  le  lac  Winnipeg  et  la  baie  d'Hudson,  et  le  docteur 
Bell  en  a  tuées,  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  Cette  espèce 
abonde  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba,  surtout  dans  les  mon- 
tagnes Riding,  les  montagnes  Duck,  les  collines  Porcupine  et  en  allant 
vers  le  nord  jusqu'à  la  Saskatchewan.  M.  Spreadborough  l'a  trouvée 
à  l'ouest  en  train  de  nicher  à  Indian  Head  (Saskatchewan),  ainsi 
que  près  du  débarcadère  de  la  rivière  de  la  Paix  et  à  Dunvegan,  dans 
le  district  de  la  rivière  de  la  Paix.  Il  l'a  trouvée  aussi  au  sud,  le  long  des 
contreforts,  jusqu'au  passage  Crow's  Nest,  mais  comme  elle  n'appar- 
tient pas  à  l'espèce  des  prairies,  elle  disparaît  dès  qu'il  n'y  a  plus  de 
bois.  Je  me  trouve  d'accord  avec  Seton  lorsqu'il  dit,  à  la  page 
529,  de  son  «Birds  of  Manitoba  »  :  «Cette  espèce  semble  être  le  complé- 
ment de  la  buse  de  SAvainson  dans  le  Manitoba,  ne  se  montrant 
que  dans  les  régions  boisées,  tandis  que  cette  dernière  n'est  trouvée 
que  dans  les  endroits  ouverts.  La  différence  d'habitudes  que  présen- 
tent ces  deux  espèces,  n'est  que  peu  sensible,  bien  qu'il  soit  possible 
de  la  préciser.  » 

Cette  espèce  est  commune  dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest, 
qu'elle  visite  pendant  l'été.  Des  spécimens  ont  été  tués  dans  les 
Montagnes  Rocheuses,  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan  et  à 
York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson,  entre  les  latitudes  53°  et  57°. 
(Richardson.)  Cette  espèce  se  trouve  beaucoup  moins  nombreuse 
que  la  buse  à  manteau  roux,  à  London  (Ontario),  mais  elle  est  plus 
commune  dans  les  districts  plus  éloignés.     {W.  E.  Saunders.) 

Notes  sur  la  reproduction. — C'est  un  oiseau  rare  le  long  du 
St-Laurent.  Pendant  onze  ans  je  suis  certain  que  je  n'en  ai  vu 
qu'un  spécimen.  Il  est  commun  dans  les  comtés  de  Lanark  et 
Renfrew,  et  je  l'y  ai  remarqué  tous  les  ans.  Il  couve  à  quelques 
milles  seulement  du  village  de  Renfrew  et,  en  petit  nombre  près 
du  lac  Sharbot.  {Rév.  C.  J.  Young.)  La  buse  à  queue  rousse  couve 
par  couples,  dispersés  ça  et  là,  proportionnellement  d'un  à  quatre, 
en  comparaison  de  la  buse  à  manteau  roux.  Elle  niche  un  peu  plus 
de  bonne  heure  que  cette  dernière,  et  pond  deux  ou  trois  œufs.  {W. 
E.  Saunders.)  Cet  oiseau  couve  dans  le  comté  de  Welland  et  dans 
tout  le  sud  de  l'Ontario.  {W.  Raine.)  Le  31  mai  1891,  j'ai  enlevé 
un  nid  de  cette  espèce  d'un  vieux  peuplier  (populus  tremuloides) 
à  trente  pieds  de  terre,  près  d' Indian  Head  (Saskatchewan).     Il  con- 


298  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

tenait  trois  œufs  et  était  construit  de  brindilles.  La  buse  à  queue 
rousse  se  nourrit  principalement  de  mulots  et  de  souris.  {Spread- 
borough.) 

337a.    La  buse  de  Krider. 

Buteo  Borealis  kriderii.     hoopes.     1873. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  les  plaines  hautes  du  centre  des  Etats- 
Unis,  et  probablement  dans  'es  provinces  britanniques  voisines. 
{Coues.)  On  a  vu  un  jeune  oiseau,  pris  près  de  Maple  Creek  (Saskat- 
chewan),  dans  le  magasin  d'un  taxidermiste,  de  cette  ville.  M.  Bishop  a 
cru  que  ce  spécimen  se  rapprochait  plus  du  calurus  que  de  kriderii. 
{A.  C.  Bent.)  Un  examen  minutieux  d'un  spécimen  recueilli  à 
Edmonton  (Alberta)  par  M.  Spreadborough,  démontre  qu'il  appar- 
tient à  cette  espèce,  et  les  notes  sur  la  reproduction  de  la  buse  à 
queue  rousse  à  Edmonton,  écrites  par  M.  Spreadborough,  dans  les- 
quelles Il  l'a  classifiée  sous  le  titre  borealis,  dans  la  première  édition 
de  ce  catalogue,  se  réfèrent  maintenant  à  kriderii.  Il  est  plus  que 
probable  que  beaucoup  de  références,  se  rapportant  aux  oiseaux  des 
prairies  et  classifîés  sous  borealis,  doivent  se  trouver  ici. 

Notes  sur  la  reproduction. — En  1897,  à  Edmonton,  sur  la 
Saskatchewan  du  nord,  j'ai  observé  un  grand  nombre  de  nids,  la  plu- 
part situé  le  long  de  la  rivière  et  des  petits  ruisseaux.  Ils  étaient  pres- 
que tous  trouvés  dans  les  cotonniers  (populus  balsamtfera) ,  mais  je  crois 
que  ces  oiseaux  préfèrent  ces  arbres  plus  à  cause  des  grandes  branches 
près  de  leurs  sommets  que  pour  toute  autre  raison,  car  j'en  ai  aussi 
observé  quelques-uns  dans  des  peupliers  (populus  tremuloides)  lorsque 
les  branches  leur  convenaient  pour  la  construction  de  leurs  nids. 
Ces  derniers  étaient  rarement  à  moins  de  trente  pieds  de  terre.  Pen- 
dant l'été  de  1891,  cette  espèce  était  commune  à  Banfï,  et,  par  con- 
séquent, elle  y  couve.     {Spreadborough.) 

337b.    La  buse  de  l'ouest  à  queue  rousse. 

Buteo  borealis  calurus  (cass)  ridgw.     1873. 

J'ai  eu  de  M.  M.-J.  Dodds,  de  St-Thomas  (Ontario),  un  bel 
adulte  de  cette  espèce,  qui  a  été  tué  près  de  cette  ville  par  M.  John 
Oxford,  à  l'automne  de  1885.  Il  semble  que  ce  soit  la  première  fois 
que   l'on   ait   noté   la   présence  dans   l'Ontario.      (W.   E.   Saunders, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  299 

dans  VAuk,  Vol    V,  p.  2-j.)     M.  J.  Hughes-Samuel  a  pris  un  spéci- 
men de  cette  espèce  à  Toronto,  le  4  novembre  1895.     (/.  H.  Fleming.) 

Cette  buse  est  rare;  quelques-unes  ont  été  vues  à  Kamloops, 
ainsi  qu'à  Ducks,  dans  la  Colombie-Britannique,  au  mois  de 
juin  1889.  (Streator.)  Elle  se  montre  en  grand  nombre,  à  l'est 
et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin.)  Elle  habite  Chilil- 
wack  (Colombie-Britannique),  et  s'y  trouve  assez  commune,  étant 
assez  rare,  en  hiver,  au  lac  Okanagan.  (Brooks.)  Cette  espèce 
était  commune  à  Reveltoke  (Colombie-Britannique)  au  printemps 
de  1890.  Elle  a  été  premièrement  observ'ée  le  9  avril,  et  elle  y  est 
devenue  commune  avant  la  fin  du  mois.  Le  30  mai  on  en  a  trouvé 
deux  couples  en  train  de  nicher  sur  les  rochers  dans  le  parc  Deer, 
au  lac  Arrow,  rivière  Columbia  (Colombie-Britannique),  et  une 
femelle  a  été  tuée.  Un  autre  nid  a  été  trouvé,  en  1902,  dans  un  pré- 
cipice à  l'embouchure  du  creek  Pass,  près  de  Robson,  Colombie-Britan- 
nique. Quelques  spécimens  ont  été  observés  près  du  49ème  paralèle, 
entre  Trail  et  Cascade.  J'en  ai  vu  deux  autres  à  Fernie  (Colombie- 
Britannique),  et  plusieurs  à  Elko,  en  1904,  ainsi  que  deux  autres 
encore  à  Midway  en  1905.  Cette  espèce  a  été  observée  à  Victoria, 
sur  l'île  de  Vancouver,  le  10  septembre  1893.  (Spreadborough.)  Quant 
à  la  distribution  et  au  nombre  des  oiseaux,  cette  espèce  ressemble  à 
celle  de  ''est.  Elle  couve  près  des  sommets  des  Montagnes  Rocheuses, 
à  Field  (Colombie-Britannique.  {Rhoads.)  Il  y  a  des  spécimens  au 
musée  de  la  commission  géologique,  pris  à  Agassiz,  ainsi  qu'au  lac 
Shuswap  (Colombie-Britannique),  en  1889.  On  en  a  vu  voler  un  seul 
spécimen,  près  de  l'embouchure  du  goulet  Cumshewa,  sur  les  îles 
Queen  Charlotte,  en  1900.  iOsgood.)  Un  jeune  oiseau  a  été  pris  près 
de  Sitka  (Alaska).  {Dr  Bean.)  C'est  probablement  l'espèce  la  plus 
commune  de  la  famille  des  faucons  du  Yukon  supérieur.  (Bishop.) 
Dans  le  North  American  Fauna  n°  19,  p.  73,  M.  Bishop  donne 
un  compte-rendu  détaillé  de  la  présence  de  cet  oiseau  dans  les  parties 
de  l'Alaska  qu'il  a  traversées. 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  trouvé  un  nid  dans  un  grand 
pin  mâle  près  de  Fernie  (Colombie-Britannique),  à  une  hauteur  de 
70  pieds  de  terre,  l'oiseau  étant  en  train  de  couver  le  14  mai  1904. 
A  Sidley  (Colombie-Britannique)  j'ai  vu  aussi  un  nid  dans  un  mélèze 
de  l'ouest,  à  environ  100  pieds  de  terre.  Il  était  construit  d'un  gros 
tas  de  brindilles.     (Spreadborough). 


300  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA.      . 

339.    Buse  à  manteau  roux. 

Buteo  lineatus  (Gmel)  Vieill.     1816. 

Il  se  peut  que  cette  espèce  se  rende  parfois  à  Terreneuve,  car  elle 
a  été  prise  dans  la  Nouvelle-Ecosse  ainsi  que  sur  l'île  du  Cap-Breton. 
Elle  est  rare  dans  le  Nouveau-Brunswick,  bien  que  M.  Chamberlain 
dit  que  peut-être  elle  couve  près  de  St-John.  Dans  la  province  de 
Québec  elle  devient  plus  commune,  et  dans  la  vallée  du  St-Laurent 
elle  se  trouve  loin  d'être  rare.  En  été,  elle  habite  l'Ontario,  y  couvant 
en  assez  grand  nombre,  et  se  répand  vers  l'ouest  jusqu'à  dans  l'est 
du  Manitoba.  La  mention  que  nous  avons  de  sa  présence  la  plus 
au  nord  provient  de  York-Factory,  sur  la  baie  d'Hudson,  où  cet 
oiseau  fut  recueilli  par  M.  le  docteur  R.  Bell.  Il  semble  appartenir  à 
l'espèce  de  l'est,  et  le  centre  de  sa  distribution  dans  le  Canada  se 
trouve  au  nord  du  lac  Ontario.  Il  est  beaucoup  plus  restreint,  quant 
à  l'étendue  de  ses  migrations,  que  ne  l'est  la  buse  à  queue  rousse. 

J'ai  rencontré  cet  oiseau  de  temps  en  temps,  aux  mois  de  décembre 
et  janvier,  et  je  suis  au  courant  de  la  prise  d'au  moins  un  spécimen 
dans  le  dernier  mois.  Le  8  janvier  1900  j'en  ai  vu  deux.  Pendant 
leur  séjour  hivernal,  ils  s'abritent  dans  les  ravins  profonds.  (/. 
Hughes- Sarmiel) .  Cette  espèce  se  montre  en  plus  grande  abondance 
dans  tout  l'ouest  d'Ontario  que  celle  à  queue  rousse,  mais  elle  semble 
s'établir  en  sections,  et,  lorsqu'on  a  passé  une  section  habitée  par 
l'espèce  à  manteau  roux,  on  arrive  à  une  autre  habitée  par  la  buse 
à  queue  rousse  seulement.  Dans  le  voisinage  immédiat  de  London, 
la  buse  à  manteau  roux  se  trouve  pratiquement  le  seul  des  grands 
faucons,  mais  à  environ  cinq  milles  de  la  ville,  on  commence  à  ren- 
contrer la  buse  à  queue  rousse.  La  précédente  revient  d'année  en 
année,  aux  mêmes  bois,  même  lorsque  les  œufs  sont  enlevés,  et  se 
montre  des  plus  fidèles  à  l'endroit  où  se  trouve  son  nid.  {W.  Saiin- 
ders).  Bien  qu'elle  soit  mentionnée  auparavant  comme  étant  du 
Manitoba,  je  n'en  ai  vu  qu'un  spécimen  dans  cette  province  en  dix 
ans  de  temps,  malgré  que  j'aie  cherché  constamment  et  attentivement 
pour  la  trouver.  Ce  spécimen  a  été  remarqué  au  mois  de  juillet  1901, 
sur  la  rivière  Assiniboine,  entre  Portage-la- Prairie  et  Winnipeg. 
{Atkinson). 

Notes  sur  la  reproduction.  Vers  la  mi-avril,  cette  espèce  cons- 
truit son  nid,  qui  ressemble  beaucoup  à  celui  d'une  corneille,  quoiqu'il 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  3OI 

soit  plus  grand  et  très  mal  arrangé.  Il  se  compose  de  brindilles  gros- 
sières négligemment  entremêlées  avec  d'autres  plus  fines,  et  se  trouve 
garni  de  l'écorce  de  vigne  (probablement  une  vigne  de  raisin),  et  de 
morceaux  d'écorce  rude.  Le  nid  est  placé  près  du  tronc  d'un  arbre, 
de  20  à  60  pieds  de  terre.  Les  œufs,  au  nombre  de  trois,  ou  même 
plus,  sont  d'un  blanc  jaunâtre,  tachetés  de  brun  jaunâtre  et  d'ardoise. 
Un  nid,  trouvé  le  30  avril  près  de  l'embouchure  de  la  Gatineau  à 
Ottawa  (Ontario),  était  construit  dans  un  frêne  de  marais  {Fraximus 
sambucifolia) ,  à  environ  20  pieds  de  terre.  A  cette  date  l'oiseau- 
mère  était  en  train  de  couver.  (G.  R.  White).  Le  5  mai  1906, 
j'ai  découvert  un  nid  dans  un  petit  bois  près  d'Ottawa.  Il  était 
à  20  pieds  de  terre  et  fait  de  branches  de  pin  vert,  garni  d'écorce. 
Le  nid  avait  un  diamètre  extérieur  de  24  pouces  et  intérieur  de  8  et 
5  pouces,  tandis  que  la  hauteur  extérieure  était  de  5  pouces,  et  la 
profondeur  intérieure  de  2  pouces.  {Garneau).  Un  nid  contenant 
trois  œufs  a  été  trouvé  le  1er  mai  1907,  dans  un  hêtre  près  de  KuU 
(Québec),  à  environ  25  pieds  de  terre.     (C  H.  Young). 

Singulièrement  cette  espèce  se  trouve  la  plus  commune  des  faucons, 
le  long  du  St-Laurent,  entre  Kingston  et  Brockville,  bien  que  je  ne 
l'aie  jamais  vue  dans  les  comtés  de  Renfrew  et  Lanark.  Elle  semble 
habiter  précisément  la  section  du  pays  qui  n'est  pas  fréquentée  par 
l'espèce  à  queue  rousse.  Elle  couve  de  bonne  heure,  revenant  aux  mêmes 
bois  d'année  en  année,  bien  qu'elle  soit  dérangée.  Cette  buse  cons- 
truit ou  répare  son  nid,  généralement  dans  un  hêtre,  bien  que  j'aie 
vu  des  nids  dans  l'érable,  le  frêne,  le  chêne,  le  pin,  l'orme,  et,  une  fois, 
dans  une  grande  pruche.  Le  plus  tôt,  dans  l'année,  que  j'ai  jamais 
vu  des  œufs,  fut  le  14  avril  1898,  quand  j'aperçus  une  couvée  de 
quatre,  la  date  étant  remarquablement  précoce;  le  plus  tard  fut 
le  23  mai.  L'époque  moyenne  de  la  ponte  est  vers  le  25  avril; 
l'arbre  préféré  par  l'oiseau  est  un  hêtre.  Cette  espèce  devient  rare 
dans  les  cantons  du  nord  de  l'Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young).  La  buse  à 
manteau  roux  se  trouve  assez  commune,  nichant  dans  tous  les  endroits 
propices  dans  le  voisinage  de  London  (Ontario).  Dans  les  premières 
années,  après  1890,  je  grimpai  dans  un  arbre,  à  environ  quinze  milles 
à  l'ouest  de  London  (Ontario),  pour  me  rendre  à  un  nid,  et,  depuis 
lors,  lorsque  3 'ai  eu  l'occasion  de  visiter  les  bois,  les  oiseaux  y 
étaient  toujours,  souvent  occupant  le  vieux  nid,  dans  un  chêne 
penché,  dans  lequel  je  grimpai  pour  la  première  fois  le  20  avril 
1894,  et  à  plusieurs  reprises  depuis,    la  dernière  fois  étant  le  21  avril 


302  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

1906.  Une  série  de  huit  couvées  d'œufs,  enlevées  en  huit  années 
différentes,  presque  toutes  consécutives,  démontre  clairement  la  vie 
de  trois  différentes  femelles,  pendant  cette  période.     {W.  Saunders). 

339b.     Buse  à  poitrine  rouge. 

Biiteo  Imealus  elegayis     (Cass.)     Ridgw.     1874. 

Cet  oiseau  n'est  pas  très  commun.  Je  l'ai  pris  au  goulet  Burrard, 
Colombie-Britannique.  M.  W.  B.  Anderson  l'a  trouvé  à  Port  Simp- 
son, Colombie-Britannique,  et  M.  Brooks  en  a  fait  autant  à  Chilli- 
wack.  Je  n'ai  pas  de  mention  de  sa  présence  sur  l'île  de  Vancouver. 
{Fannin.)  Cette  espèce  n'est  vue  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière. 
Elle  y  est  rare.  {Brooks.)  Des  faucons,  présumés  de  cette  espèce, 
ont  été  vus  à  trois  différentes  reprises  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique.     (Rhoads.) 

342.     Buse  de  Swainson. 

Buteo    sivainsoni.     Bonap.     1838. 

Un  spécimen  qui  a  été  pris  à  Moose  Factory,  en  1881,  par 
M.  Haydon,  est  dans  la  collection  du  musée  national  des  Etats-Unis, 
(Preble.)  La  buse  de  Swainson  est  rare  et  ne  nous  visite  qu'accidentel- 
lement. Quelques  spécimens  de  ce  grand  oiseau  ont  été  tués  à  Mon- 
tréal, Québec.  J'en  ai  vu  un  beau  spécimen,  à  plumage  foncé,  qui 
a  été  tué  au  début  du  printemps,  près  de  la  ville,  et  qui  a  été 
empaillé  par  M.  Bailly,  un  taxidermiste.  (Wintle.)  Cette  espèce 
est  rare  aux  alentours  de  Toronto,  Ontario.  J'en  ai  deux  spéci- 
mens pris  à  Toronto,  Ontario,  tous  deux  ayant  le  plumage  foncé. 
J'en  ai  vu  deux  autres  spécimens  de  la  même  localité.  (/.  H.  Fleming.) 
Elle  arrive  du  sud  à  la  prairie,  au  mois  de  mars,  et  bientôt  devient  nom- 
breuse. C'est  le  faucon  caractéristique  des  prairies,  et  se  trouve  par- 
tout dans  cette  vaste  région,  y  rendant  grand  service  en  empêchant 
la  multiplication  de  gophers  et  d'autres  rongeurs.  Bien  qu'elle  soit 
un  oiseau  des  prairies,  l'étendue  de  ses  migrations  comprend  la  vallée 
du  Mackenzie,  au  nord  du  cercle  arctique,  et  elle  a  été  prise  à  Nulato, 
sur  le  Yukon.  La  buse  se  trouve  très  rarement  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  M.  Spreadborough  n'en  a  vu  qu'un  spécimen  pendant  son 
séjour  de  quatre  mois  à  Banff,  en  1891,  et,  en  1890,  il  n'en  avait  vu 
qu'un  spécimen  unique,  une  femelle,  qu'il  a  tuée  à  Revelstoke. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  3O3 

Cette  espèce  se  montre  sur  la  terre  ferme  de  la  Colombie-Britannique 
ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver.  Elle  n'y  est  nulle  part  commune. 
{Fannin.)  Une  fois  j'en  ai  vu,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique, 
une  bande  de  quelques  centaines,  tous  de  l'espèce  foncée,  ainsi  que 
des  jeunes  à  l'automne.  Cette  espèce,  à  plumage  foncé,  couve  en 
grand  nombre  sur  toutes  les  montagnes  à  de  hautes  élévations,  étant 
trouvée  seulement  dans  les  endroits  ouverts,  ou  ressemblant  à  un  parc. 
Le  seul  couple  à  poitrine  blanche  que  j'aie  j'aimais  vu  dans  la  Colom- 
bie-Britannique couvait  sur  une  montagne  basse,  à  Vernon.  (Brooks.) 
J'en  ai  vu  trois  à  Penticton,  Colombie-Britannique,  en  1903.  (Spread- 
borough.) 

Notes  sur  la  reproduction. — A  la  page  532,  de  son  Birds  of 
Manitoha,  M.  Seton  dit:  «Le  nid  de  cet  oiseau  n'est  point  singulier.  J'en 
ai  examiné  environ  cinquante  en  tout,  et  jusqu'à  présent  je  n'ai  pas 
réussi  à  en  trouver  un  qui  correspond  aux  descriptions  publiées,  qui 
laissent  entendre  que  l'oiseau  fait  usage  du  poil  et  d'autres  matériaux 
fins  pour  garnir  son  nid.  Tous  les  nids  que  l'on  a  examinés 
au  début  de  la  saison  consistaient  seulement  en  tas  de  tiges  et 
de  brindilles,  dans  lesquelles  il  y  avait  une  légère  cavité,  sans  aucune 
garniture  spéciale,  pour  contenir  les  œufs.  Mais  ces  nids  examinés 
après  la  croissance  des  feuilles,  généralement  vers  la  fin  mai,  étaient 
plus  ou  moins  garnis  de  brindilles  arrachées  pendant  qu'elles  étaient 
couvertes  de  feuilles  vertes,  et  ces  dernières,  quand  elles  sont  légère- 
ment fanées,  s'aplatissent  facilement  et  forment  un  abri  à  l'épreuve  du 
vent. 

«Quant  à  son  aspect  général,  le  nid  ressemble  beaucoup  à  celui  de 
la  buse  à  queue  rousse,  mais  il  se  trouve  différemment  situé,  étant 
habituellenient  beaucoup  moins  élevé.  J'en  ai  vu  un  grand  nombre 
que  je  ne  pouvais  toucher  de  terre.  Les  endroits  préférés  se  trou- 
vent au  sommet  d'un  massif  épais  de  saules,  ou  sur  la  fourche  la  plus 
haute  d'un  chêne  rabrougri.  Parfois  j'ai  observé  ce  nid  à  une  hauteur 
de  20,  ou  même  trente  pieds,  dans  quelque  peuplier,  mais  cela  arrive 
rarement. 

«Les  œufs  sont  généralement  au  nombre  de  trois,  mais,  quelquefois 
quatre.  Ils  sont  plus  ou  moins  sphériques,  et  varient  beaucoup  de 
couleur.  Les  jeunes,  quand  ils  sont  éclos,  ont  l'air  des  innocents 
les  plus  purs,  et  les  plus  duvetés,  et  ce  n'est  que  lorsqu'on  examine 
leur  tout  petit  bec  qui  promet,  ainsi  que  les  griffes,  que  l'on  puisse 


304  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

croire  que  cette  petite  boule  de  neige  deviendra  un  jour  un  marau- 
deur implacable  et  sanguinaire.  » 

On  en  a  vu  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  le  4  avril  1892,  pour  la 
première  fois.  Elle  y  était  commune  avant  le  16  du  même  mois. 
J'ai  trouvé  un  nid  le  25  mai,  contenant  un  œuf.  Il  était  construit  de 
tiges,  dans  un  peuplier  vert,  et  garni  de  quelques  brindilles  qui  por- 
taient des  feuilles  vertes  de  peupliers.  Tous  les  nids  que  j'ai  vus 
plus  tard  étaient  construits  de  la  même  façon,  et  contenaient  tous 
des  brindilles  ainsi  que  des  feuilles  vertes.  Ces  oiseaux  réparent  inva- 
riablement les  vieux  nids,  et  on  en  a  vu  qu'un  seul  nouveau  pendant 
toute  la  saison.  Ces  nids  contenaient  de  deux  à  quatre  œufs  chacun. 
Plus  à  l'ouest  ils  construisent  leurs  nids  généralernent  dans  les  groupes 
de  saules  que  l'on  trouve  le  long  des  bords  des  ruisseaux  et  des 
fondrières,  mais  presque  jamais  dans  les  bois  épais.  Lorsqu'il  n'y 
a  ni  saules  ni  arbres,  ces  oiseaux  construisent  leurs  nids  dans  une 
touffe  de  rosiers  ou  sur  une  falaise  escarpée  au  bord  d'un  ruisseau. 
Ils  se  nourrissent  principalement  de  gophers  et  de  souris  qu'ils  tuent 
en  grand  nombre.  Ils  rendent  de  grands  services  à  l'agriculteur, 
mais  il  ne  semble  pas  s'en  apercevoir,  car,  l'automne  dernier  (1891) 
dans  le  sud-ouest  du  Manitoba,  j'ai  compté  pas  moins  de  neuf  buses 
mortes,  en  moins  d'un  demi  mille  le  long  de  la  route.  J'ai  trouvé  deux 
nids  dans  les  arbres  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  au  mois  de  juin  1894. 
Ils  étaient  construits  de  brindilles  et  garnis  d'herbes  sèches  ;  l'un  conte- 
nait deux  œufs,  l'autre  en  avait  trois.  J'ai  tué  un  des  parents, 
le  mâle,  au  moment  où  il  s'envolait  du  nid,  ce  qui  démontre  que  chacun 
des  deux  prenait  son  tour  pour  garder  le  nid.  Cette  espèce  couve  très 
tard,  et  dans  un  cas  seulement  ai-je  pu  trouver  des  œufs  avant  le  ler 
juin.     (Spreadborough) . 

L'auteur  a  enlevé  plusieurs  nids  de  cette  espèce  dans  la  Saska- 
chewan,  et  a  constaté  qu'elle  préfère  construire  son  nid  dans  un 
arbre,  mais  il  a  aussi  noté  qu'elle  change  de  lieu  pour  mieux  s'accorder 
avec  des  conditions  différentes.  Aux  endroits  où  se  trouve  le  chêne 
rabougri,  cette  buse  le  choisit  de  préférence  pour  y  nicher;  plus  loin  à 
l'ouest  le  peuplier  {Populus  tremuloides)  est  son  choix,  et  sur  les  plaines 
ouvertes  elle  descend  aux  buissons  bas,  et,  en  dernier  lieu,  elle  fré- 
quente les  falaises,  où  elle  construit  un  gros  nid.  Pendant  l'été 
de  1895,  des  nids  ont  été  recueilli  dans  un  «Box  elder»  {Negundo 
aceroides),  sur  le  creek  Old  Wives.  Ils  étaient  garnis  de  récorce  des 
arbres  morts  de  cette  espèce.     Les  nids  ne  contenaient  que  deux 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  305 

œufs  frais  chacun,  le  27  mai  et  le  ler  juin.  Un  nid  a  été  pris,  le  2 
juin,  aux  fourches  du  creek;  il  se  trouvait  sous  une  falaise,  à 
environ  six  pieds  du  sommet,  et  était  garni  de  brindilles  vertes  d'un 
peuplier  ayant  de  nouvelles  feuilles.  Quelque  temps  après,  des  nids 
ont  été  pris  à  la  montagne  Wood,  Saskachewan,  dans  les  massifs  de 
saules  et  sous  des  talus,  et  vers  la  fin  du  mois,  dans  les  cerisiers, 
sur  les  collines  Cypress.  Dans  la  région  de  Milk  River,  les  nids 
étaient   généralement  sous  des  talus. 

Au  mois  de  juillet  1861,  nous  avons  découvert  un  nid  de  cette 
espèce  construit  dans  une  épinette  blanche  au  bord  de  la  rivière 
Onion,  l'affluent  principal  du  Lockhart.  Ce  nid  contenait  deux 
oiseaux  bien  arrivés  à  leur  maturité.  Les  deux  vieux  oiseaux  étaient 
en  éveil,  et  se  donnaient  beaucoup  de  peine  pour  protéger  leurs  jeunes. 
.Nous  avons  tué  le  mâle.  Au  mois  de  juin  1865.  un  autre  nid  a  été 
trouvé  sur  la  plus  haute  fourche  d'un  grand  pin  situé  dans  un  ravin, 
à  environ  20  milles  au  sud-est  de  Fort  Anderson,  latitude  68°  30'. 
Quant  à  sa  composition,  il  était  semblable  au  nid  d'une  buse  pattue 
La  femelle  fut  tuée  en  quittant  le  nid,  qui  contenait  un  œuf  seule- 
ment; cet  œuf  était  dans  un  état  de  développement  bien  avancé. 
On  n'a  pas  vu  le  mâle.     (Macfarlane) . 

Cet  oiseau  couve  en  assez  grand  nombre  partout  dans  le  Manitoba, 
la  Saskachewan,  et  l'Alberta,  pondant  ses  œufs  rarement  avant  la 
troisième  semaine  de  mai,  et,  par  conséquent,  la  reproduction  est 
tardive  chez  lui.  Entre  le  5  et  le  13  juin  1901,  j'ai  examiné  près  de 
trente  nids  dans  le  nord  de  la  Saskachewan.  Tous  ces  nids  conte- 
naient juste  trois  œufs  chacun,  jamais  plus,  jamais  moins,  démontrant 
ainsi,  que  la  ponte  en  est  de  trois.  L'incubation  était  avancée  en  ce 
moment,  mais  je  n'ai  pas  trouvé  un  seul  nid  ayant  des  jeunes.  Quel- 
ques-uns des  nids  étaient  construits  dans  les  saules  desséchés  par  le 
feu,  et  étaient  situés  si  bas  que  je  pouvais,  de  la  terre,  toucher  aux 
œufs;  quelques  autres  dans  des  peupliers  étaient  construits  de  10  à 
20  pieds  de  la  terre.  Je  n'ai  jamais  trouvé  deux  couples  d'oiseaux 
qui  occupaient  le  même  massif  d'arbres,  et  les  nids,  en  général,  sont 
éloignés  d'un  quart  de  mille  l'un  de  l'autre.  Cette  buse  a  l'habitude 
de  garnir  son  nid  de  feuilles  vertes  du  peuplier,  et  les  œufs  paraissent 
très  jolis  sur  ces  feuilles.  Elle  est  très  utile  à  l'agriculture,  car  elle 
dévore  un  nombre  immense  de  gophers  et  de  souris.     (Raine). 


306  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

343      Buse  de  Pensylvanie. 

Bnteo  platypterus.     (Vieill)  Faxon.     1901. 

Cette  espèce  se  montre  probablement  dans  Terreneuve.  (Reeks). 
Elle  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs).  En  été,  elle 
habite  rarement  la  Nouvelle-Ecosse.  (Townshend).  D'après  la 
plupart  des  observateurs,  cette  buse  habite,  en  été,  le  Nouveau- 
Brunswick,  en  assez  petit  nombre,  cependant  M.  W.  H.  Moore  dit 
qu'elle  se  trouve  l'espèce  la  plus  commune  parmi  les  faucons  à  Scotch 
Lake.  En  allant  vers  l'ouest,  nous  nous  rendons  compte  qu'elle 
augmente  en  nombre  dans  la  vallée  du  St-Laurent.  Elle  se  trouve 
partout  dans  l'Ontario,  et  se  répand  à  l'ouest  jusqu'à  Winnipeg,  où 
elle  couve.  M.  Seton  l'a  observée  errante  à  Carberry,  dans  le  Manitoba. 
Sir  John  Richardson  mentionne  sa  présence  à  Moose  Factory,  sur  la 
baie  James,  et,  au  mois  de  juin  1896,  M.  Spreadborough  l'a  trouvée 
commune  sur  la  rivière  Moose,  mais  on  n'en  a  pas  vu  de  spécimens 
au  nord  de  Moose  Factory.  Cet  endroit  peut  être  considéré  comme 
étant   la  limite  de  ses  migrations  au  nord. 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  observé  trois  spécimens  de 
cette  buse,  vieux  et  jeunes,  volant  au  tour  du  parc  Mont  Royal,  le 
24  juillet  1887,  et  je  les  ai  entendus  émettre  un  cri  qui  ressemblait 
beaucoup  à  celui  d'un  étourneau  ordinaire.  J'en  ai  vu  un  couple 
aussi  dans  les  arbres  près  du  même  endroit,  le  4  juin  de  la  même  année, 
et  c'est  probable  que  cette  buse  couvait.  J'ai  observé  cette  espèce  ici 
à  partir  du  30  mars  jusqu'au  19  octobre.  (Wintle).  Elle  couve  vers 
la  mi-mai,  et  semble  préférer  une  grande  ciguë  ou  un  frêne  de  marais 
pour  se  nicher.  Le  nid  se  trouve  à  environ  20  pieds,  ou  plus,  de  terre, 
et  se  compose  de  brindilles  sèches,  garnies  de  morceaux  d'écorce  et  de 
feuilles  sèches.  Il  est  un  peu  plus  grand  que  celui  d'une  corneille. 
Les  œufs,  au  nombre  de  deux,  ou  plus,  sont  d'un  blanc  sale  jaunâtre 
ou  grisâtre,  avec  des  taches  de  brun  rougeâtre.  Cette  buse  n'est  pas 
rare  dans  le  voisinage  d'Ottawa,  Ontario.  (G.  R.  Whité).  L'auteur 
lui-même  a  tué  une  femelle  de  cette  espèce  au  moment  où  elle  s'éle- 
vait de  son  nid  dans  un  frêne  de  marais,  à  l'endroit  qui  s'appelait, 
en  ce  moment-là,  le  buisson  de  Stewart,  en  dedans  des  limites  de  la 
ville  d'Ottawa.  C'était  le  24  mai  1884.  Depuis  ce  temps-là,  la  ville 
s'est  étendue  plus  d'un  mille  au  sud  de  cette  localité,  et  des  faucons 
de  nuit  nichent  sur  les  toits  des  maisons  bâties  au  même  endroit. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  307 

C'est  une  buse  dont  on  rencontre  souvent  les  petits  près  du  St. 
Laurent  en  septembre  et  en  octobre.  Je  n'ai  vu  son  nid  qu'une  fois, 
dans  ces  lieux,  c'était  le  24  mai  1899.  Il  était  construit  contre  le 
tronc  d'un  érable  et  contenait  deux  oeufs  frais.  Cette  espèce  est  tar- 
dive comme  reproducteur,  pondant  ses  oeufs  rarement  avant  la  der- 
nière semaine  de  mai,  bien  qu'une  fois  je  les  ai  trouvés  avant 
cette  époque.  C'est  le  faucon  le  plus  commun  dans  le  comté  de 
Renfrew,  près  de  la  rivière  Ottawa;  il  est  commun  aussi  dans  le 
comté  de  Lanark.  Contrairement  à  la  buse  à  manteau  roux,  celle-ci 
aime  les  bois  épais  et  marécageux  auprès  des  creeks,  et  construit  son 
nid  plus  souvent  contre  un  tronc  d'arbre  que  dans  les  branches.  J'ai 
vu  cinq  nids.  Quatre  se  trouvaient  dans  les  bouleaux,  et  un  dans 
un  érable.  La  date  la  plus  précoce  à  laquelle  la  ponte  a  eu  lieu  était 
le  8  mai  1886,  et  celle  la  plus  tard,  le  3  juin  1888,  la  date  moyenne 
étant  vers  le  24  mai.  Les  arbres  préférés  semblent  être  les  bouleaux, 
noirs  ou  blancs.  {Rev.  C.  J.  Young) .  Cette  espèce  est  commune  dans 
les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  Un  grand  nombre  d'oiseaux 
y  couvent.  J'ai  trouvé  un  nid  de  cette  espèce,  le  27  mai  1897,  à 
Emsdale  dans  le  district  de  Parry-Sound.  C'était  apparemment  un 
vieux  nid,  construit  dans  un  bouleau,,  à  environ  trente  pieds  de 
terre,  et  il  contenait  trois  oeufs.     (/.  H.  Flemming). 

La  buse  de  Pennsylvanie  est  très  commune  dans  les  bois  aux  environs 
des  lacs  Muskoka.  Elle  construit  son  nid  toujours  dans  les  grands 
bouleaux  noirs.  Bien  que  j'aie  enlevé  de  nombreux  nids  de  cette 
espèce,  je  n'enai  jamais  trouvé  aucun  dans  un  arbre  autre  que  celui-là. 
Le  nid  se  compose  de  brindilles,  garnies  de  feuilles  et  d'écorce.  La 
nourriture  des  jeunes  semblait  consister  principalement  de  grenouilles 
On  ne  manquera  presque  jamais  de  voir  un  spécimen  ou  plus,  de 
cette  buse  assis  sur  la  souche  d'un  arbre  mort,  juste  au-dessus  de  l'eau, 
dans  laquelle,  au  printemps,  les  grenouilles  sont  nombreuses.  Elles 
attrapent  aussi  des  souris  et  quelques  jeunes  oiseaux.  Une  fois, 
j'en  ai  vu  une  portant  dans  son  bec  une  couleuvre  qui  avait  plus  de 
deux  pieds  de  longueur.  Je  crois  que  la  raison  pour  laquelle  elles 
préfèrent  nicher  dans  les  bouleaux  se  .trouve  dans  le  fait  que  ces  arbres 
sont  couverts  d'un  feuillage  épais,  et  qu'ils  sont  fourchus  près  de 
leur  sommet,  les  rendant  ainsi  bien  convenables  pour  y  faire  des  nids. 
J'ai  toujours  trouvé  ces  nids  dans  les  bois  épais,  et  comme  je  n'en 
ai  jamais  vu  ailleurs  que  dans  le  Muskoka,  je  les  ai  tous  trouvés 
près  de  l'eau,  car  il  serait  difficile  qu'il  en  soit  autrement.     {Spread- 


308  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

borough) .     Nous  avons  observé  cet  oiseau  en  train  de  nicher  à  Wood- 
lands,  Manitoba,  le   ii    juin   1894.     Le  nid  contenait  deux  oeufs. 

{W.  Raine). 

CXLVII.     ARCHIBUTEO.     Brehm.     1828. 

347.    Buse  pattue. 

Archibîiteo  lagopus  (Brvn'n)     Gray.     1841. 

On  ne  saurait  distinguer  entre  quelques  spécimens  de  St-Michael,  et 
un  autre  pris  par  moi-même  à  Unalaska,  tous  de  cette  espèce,  et  ceux 
appartenant  à  l'Europe  qui  se  trouvent  dans  la  collection  du  Musée 
national.  De  nombreux  spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  pris  sur  la 
côte  nord  de  l'Alaska,  y  compris  le  littoral  de  la  mer  Behring,  et  de 
l'Arctique,  et,  de  là,  en  allant  dans  l'intérieur,  tout  le  long  du  Yukon, 
mais  il  n'y  en  a  pas  un  seul  venant  de  cette  région  qui  se  trouve  dans 
l'état  mélanistique  si  commun  parmi  les  oiseaux  de  la  région  de  la 
baie  d'Hudson.  En  effet,  tous  les  spécimens  du  nord-ouest  de  l'A- 
laska semblent  pouvoir  se  rattacher  à  l'espèce  du  vieux  monde,  comme 
le  sont  assurément  ceux  déjà  mentionnés.  (Nelson).  Au  commen- 
cement de  septembre  nous  avons  vu  de  grands  faucons  qui,  d'après 
leur  taille  et  leur  façon  de  voler,  appartenaient  soit  au  genre  buteo 
soit  à  l'Archibuteo  (Bishop).  Deux  femelles  et  un  mâle  de  cette 
espèce  ont  été  pris  à  Muller,  Alaska,  ainsi  qu'une  couvée  de 
trois  oeufs  à  la  baie  Herendeen.  (Anderson) .  En  parlant  des  spé- 
cimens recueillis  par  M.  Anderson,  M.  Chapman  dit  que  l'on 
ne  peut  pas  établir  une  distinction  entre  les  femelles  de  cette  col- 
lection et  quelques-uns  des  spécimens  européens  dans  la  collection 
du  Musée  américain  d'histoire  naturelle,  et  qu'elles  sont  même 
plus  pâles  que  d'autres  de  ces  spécimens  du  vieux  monde,  et  il  doute 
qu'il  convienne  de  reconnaître  une  forme  particulière  au  Nouveau 
Monde. 

347a.     Buse  pattue  d'Amérique. 

Archibuteo  lagopus  sancti-johannis  (Gmel)     Coues     1872. 

Cette  espèce  est  le  faucon  commun  du  Labrador,  d'Ungava  et 
des  terres  stériles  qui  s'étendant  à  l'ouest  de  la  baie  d'Hudson. 
Elle  couve  surtout  dans  le  nord  de  la  partie  où  se  trouve  l'étendue 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  3O9 

de  ses  migrations,  ainsi  qu'à  l'est  jusqu'à  Terreneuve.  Elle  fait 
ses  migrations,  en  hiver,  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  M.  Wintle  fait  la  remarque  qu'elle  visite  Montréal 
de  passage  surtout  au  mois  de  novembre. 

Cette  buse  fait  ses  migrations  dans  l'Ontario  au  printemps  et  à 
l'automne.  {Mcllwraith).  Elle  émigré  régulièrement  pendant 
l'hiver.  Au  mois  d'octobre  1895,  une  migration  extraordinaire  de 
ces  faucons  eut  lieu,  et  un  nombre  considérable  parmi  eux  ont  été 
tués  à  Toronto.  La  volée  était  vraiment  énorme.  J'aurais  pu  en 
acheter  plus  d'une  centaine  s'ils  m'eussent  été  même  utiles.  J'ai 
obtenu  quatre  ou  cinq  de  l'espèce  noire.  (/.  H.  Flemming).  Cet 
oiseau  est  loin  d'être  commun  dans  le  Manitoba,  et  d'après  tout  ce 
que  l'on  peut  savoir,  il  ne  s'y  trouve  qu'au  printemps  et  à  l'automne. 
{E.  T.  Séton).  Cette  espèce  abonde  partout  dans  le  Manitoba  au 
printemps  et  à  l'automne,  à  tous  degrés  de  plumage,  mais  on  ne  la 
voit  pas  pendant  la  saison  de  la  reproduction.  {Atkinson).  On 
en  a  pris  une  à  Indian  Head,  Saskatchewan  au  printemps  de  1892, 
et  en  avril  1897,  on  en  a  vu  un  autre  à  Edmonton,  Alberta,  J'en  ai 
vu  encore  un  autre  en  1903,  à  Peace  River  Landing,  Athabasca. 
{Spreadboroiigh) .  Cette  buse  se  rend,  en  nombre,  au  printemps,  et  à 
l'automne,  à  Aweme  Manitoba,  où  peut-être  elle  couve.  (Criddle). 
On  en  a  vu  deux  autres  au  lac  Swampy,  et  on  nous  en  a  donné  un  spé- 
cimen à  Norvvay  House,  Keewatin.  (Preble).  M  M.  Richardson,  Ross, 
et  Macfarlane  l'ont  tous  trouvée  dans  la  forêt  du  nord,  en  été,  mais 
pendant  tous  mes  voyages  au  sud  de  la  Saskatchewan,  ou  dans  les 
montagnes,  je  ne  l'ai  jamais  rencontrée.  Je  suis  porté  à  croire  que 
les  mentions  suivantes  se  rapportent  à  une  race  distincte  de  celle  de 
l'est,  qui  semble  fixer  le  centre  de  ses  migrations  dans  l'Ontario. 
(Macoun). 

La  buse  pattue  d'Amérique  se  trouve,  et  sur  le  continent,  et  sur 
l'île  de  Vancouver,  Colombie-Britannique.  D'après  mon  expérience 
elle  y  est  rare.  {Fannin.)  Elle  est  assez  commune,  comme  oiseau 
migrateur,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  bien  que  peu  nom- 
breuse, en  hiver,  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique. 
(Brooks.)  On  l'a  vue  aux  lacs  Sumas  et  Osoyoos.  (Lord.)  On  en 
a  vu  un  spécimen  à  Vernon,  et  un  autre  observé  au  même  endroit  se 
trouve  dans  la  collection  de  M.  Pound.  Un  autre  encore,  abattu  sur  l'île 
de  Vancouver,  est  dans  la  possession  de  M.  Lindley,  de  Victoria.     On 

7887o — 21 


310  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

considère  cette  espèce  comme  étant  un  oiseau  très  rare  sur  la  côte 
du  Pacifique.  (Rhoads.)  Je  n'ai  pas  pris  de  spécimens  de  cette 
espèce  dans  le  nord  de  l'Alaska,  et  je  n'en  ai  pas  vus.  Quelques  spé- 
cimens venant  de  Kadiak,  se  trouvent  les  seuls  connus  de  l'Alaska. 
(Nelson.)  Des  spécimens  ont  été  pris,  le  24  juillet  1896,  au  lac  Jak, 
Prince-William  détrait,  Alaska.  (Grinnell.)  On  en  a  trouvé  un  couple, 
ainsi  que  deux  jeunes  capables  de  voler,  en  possession  d'une  petite  île 
dans  le  lac  Clark.  En  1903,  on  en  a  vu  d'autres  sur  la  rivière  Chulitna, 
ainsi  qu'à  Nushagak,  sur  la  péninsule  d'Alaska.     {Osgood.) 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  premièrement  observé  cette 
espèce,  le  28  juin  1896,  sur  la  baie  d'Hudson,  au  nord  de  la  rivière 
Great  Whale.  Elle  couve  sur  presque  tous  les  précipices  élevés  à 
travers  tout  le  district  d'Ungava,  depuis  la  baie  James  jusqu'à  la  baie 
d'Ungava.  Le  13  juillet  M.  Russell  a  trouvé  un  nid  contenant  trois 
œufs,  l'incubation  étant  très  avancée.  J'ai  trouvé  un  nid,  le  3  août, 
sur  un  précipice  au  bout  à  l'est  du  lac  Seal,  dans  lequel  les  jeunes  n'é- 
taient arrivés  qu'à  peu  près  la  moitié  de  leur  croissance.  Ce  nid  ne 
consistait  que  d'un  tas  de  brindilles,  garnies  d'herbes  sèches.  Cet  oi- 
seau est  le  grand  faucon  commun  du  pays.  (Spreadborough.)  Il 
niche  sur  le  sommet  des  falaises  et  non  pas  sur  la  pente  comme  le  fait 
le  faucon  pèlerin.     (A.  P.  Low.) 

Cette  espèce  d'Archibutes  lagopiis  se  trouve  très  nombreuse  dans 
le  district  de  l'Anderson,  car  on  en  a  pris  des  spécimens  dans  tous  les 
coins  de  la  forêt  environnante  jusqu'aux  bords  des  «Barrens»,  ainsi 
que  sur  la  côte  arctique.  On  a  collectionné  plus  de  soixante-dix 
nids  pendant  la  période  de  recherches  mentionnée  dans  ces  notes.  Envi- 
ron cinquante-cinq  étaient  situés  dans  les  fourches  d'arbres  près 
du  sommet  et  à  une  hauteur  de  vingt  à  trente  pieds  de  terre.  A 
l'extérieur  ils  étaient  construits  de  bâtons,  de  brindilles  et  de  petites 
branches,  le  tout  assez  confortablement  garni  de  foin,  de  mousse, 
de  duvet,  et  de  plumes.  Les  quinze  qui  en  restaient,  étaient  situés 
près  du  bord  des  précipices  escarpés  de  rochers  d'argiles  schisteuse, 
sur  la  face  des  ravins  profonds,  ainsi  que  sur  les  bords  déclives  des 
rivières,  et  étaient  construits  de  bâtons  et  de  brindilles  de  saules,  mais 
avec  une  garniture  plus  épaisse  de  foin,  de  mousse,  et  d'autres  ma- 
tériaux plus  mous.  Les  œufs  variaient  en  nombre  de  trois  à  cinq,  mais 
jamais  plus,  et  leurs  contenus  étaient  semblables  à  ceux  appartenant  à 
d'autres  oiseaux,  et  collectionnés  par  nous-mêmes  à  diflférents  degrés 
d'incubation  dans  le  même  nid.     {Macfarlaiie.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  3 II 

Cet  oiseau  habite  en  été,  en  très  petit  nombre  le  nord  de  la  Saskatche- 
wan,  ainsi  que  le  nord  de  l'Alberta,  d'où  j'ai  reçu  des  œufs,  et  des  peaux. 
J'ai  dans  ma  possession  des  couvées  d'œufs  prises  par  M.  L.  Dicks,  au 
goulet  Hamilton,  Labrador,  le  17  mai  1897,  ainsi  que  d'autres  couvées 
prises  par  M.  Stringer  à  la  baie  Mackenzie,  Amérique  arctique.  Cette 
espèce  est  le  faucon  commun  de  l'île  Herschell,  où  elle  construit  son 
nid  sur  les  falaises.  Ce  nid  se  compose  d'un  tas  de  mauvaises  herbes  et 
d'herbe  fine,  et  contient  généralement  quatre  œufs.  J'ai  aussi  quel- 
ques couvées  d'œufs  de  l'île  Herschell.     {W.  Raine.) 

348.  Buse  pattue  ferrugineuse. 

Archihuteo  ferrugineus     (Licht.)     Gray.     1849. 

Apparemment  cette  espèce  doit  être  rare  dans  le  Manitoba,  car  M. 
Seton  dans  son  Birds  of  Manitoba  ne  fait  aucune  mention  de  sa  pré- 
sence. Cependant  dans  VAuk,  vol.  X,  49,  il  déclare  qu'un  beau 
spécimen  pris  par  M.  Hine  est  actuellement  dans  le  musée  du  Mani- 
toba. Le  docteur  Coues  a  trouvé  cette  buse  en  train  de  couver  dans 
les  montagnes  de  Pembina  sur  la  frontière,  au  mois  de  juillet  1873. 

Cette  espèce  n'est  point  rare  dans  la  région  des  prairies.  En  1895, 
l'auteur  lui-même  l'a  trouvée  au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan. 
De  cet  endroit  on  a  enlevé  deux  nids,  le  27  mai,  le  jeune  dans  l'un 
d'eux  venant  d'éclore.  Elle  a  été  observée  à  la  montagne  Wood,  et 
surtout  la  prairie  à  l'ouest  jusqu'aux  côtes  Cypress,  et  au  sud  jusqu'à 
la  rivière  Milk.  Elle  était  commune  dans  West  Butte  et  le  long  de  la 
rivière  St-Mary,  au  nord  du  49ème  parallèle.  Elle  semble  être  un 
oiseau  de  la  prairie  pur  et  simple,  n'étant  pas  mentionnée  comme 
habitant  la  Saskatchewan. 

J'en  ai  tué  un  spécimen  à  Aweme,  Manitoba.  Sans  doute  cette 
espèce  n'est  pas  suffisamment  remarquée  et  on  la  prend  pour  la  buse 
pattue.  (Criddle.)  Elle  est  rare  comme  oiseau  producteur,  mais  il  est 
possible  qu'elle  s'augmente  en  nombre  dans  le  Maniboba.  Le  premier 
spécimen  noté  a  été  pris  au  nord  de  Portage-la-Prairie,  le  7  mai  1898. 
C'était  une  femelle  à  peine  arrivée  à  sa  maturité,  et  elle  fait  encore 
partie  de  ma  collection.  Cependant  en  voyageant  vers  l'ouest  en 
1906,  nous  sommes  arrivés  à  l'étendue  régulière  des  migrations  de  cette 
espèce,  juste  à  l'ouest  de  Yorkton,  Saskatchewan,  et,  de  là  jusqu'à 

7887o— 21^ 


312  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Edmonton,  nous  l'avons  remarquée  régulièrement  et  communément. 
(Atkinso7i.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  couple  appartenant  à  cette 
espèce  a  été  vu  à  Indian-Head,  Saskatchewan  le  ler  mai  1892.  Le 
16,  j'ai  tué  une  belle  femelle  qui  avait  un  nid  dans  un  peuplier  mort, 
à  environ  douze  pieds  de  terre.  Ce  nid  était  construit  de  bâtons,  et 
garni  d'herbes  sèches.  Il  contenait  cinq  œufs.  Un  autre,  situé  dans  un 
peuplier  vert,  avait  le  même  nombre  d'œufs,  et  était  garni  de  l'enve- 
loppe intérieure  d'un  peuplier  sec.  Cet  oiseau  se  trouvait  assez 
commun  pendant  tout  l'été.  Aux  mois  de  mai  et  juin  1 894,  on  a  trouvé 
de  nombreux  nids  dans  les  sureaux  {negundo  aceroides)  à  Medicine- 
Hat,  au  lac  Crâne,  le  long  du  creek  Skull,  et  dans  les  côtes  Cypress. 
Pendant  l'été  de  1895  cette  espèce  a  été  trouvée  couvant  à  ces  mêmes 
endroits.  J'ai  trouvé  des  nids  dans  les  peupliers,  les  cotonniers,  les 
sureaux,  sur  des  «eut  banks»  (précipices  d'argile),  et  le  long  des  ruis- 
seaux, ainsi  que  sur  des  dômes  d'argile  dans  les  «bad  lands»  au  sud 
de  la  montagne  Wood.  Au  printemps  de  1894  un  couple  a  construit 
un  nid  sur  la  tour  d'un  moulin  à  vent,  à  Langevin,  sur  le  chemin  de 
fer  Canadien-Pacifique,  à  l'ouest  de  Medicine-Hat.  Cependant  il  a 
fallu  l'enlever,  car  il  dérangeait  le  fonctionnement  du  moulin.  Le 
nid,  le  plus  élevé  que  j'ai  vu,  n'était  pas  plus  de  trente  pieds  de  terre. 
Les  nids  étaient  toujours  près  de  l'eau,  mais  je  crois  que  ceci  arrive 
parce  que  les  «eut  banks»  et  les  arbres  se  trouvent  généralement  le 
long  des  ruisseaux  et  non  pas  à  cause  du  désir  que  ces  oiseaux  pou- 
vaient avoir  de  se  trouver  près  de  l'eau.  Le  11  juin  1894  j'ai  enlevé 
deux  nids  au  lac  Crâne,  Saskatchewan.  Tous  deux  contenaient  des 
jeunes.  Les  nids  étaient  très  gros.  L'un  fut  construit  de  bâtons  et  de 
la  bouse  de  vache,  et  garni  d'herbes  sèches,  l'autre  de  bâtons  seulement 
et  garni  d'herbes  sèches.  Les  jeunes  sont  blancs  aussitôt  sortis  de 
l'œuf.  Ils  se  nourrissent  principalement  de  gophers  dont  j'ai  vu  un 
grand  nombre  dans  les  nids,  ainsi  qu'au  pied  de  l'arbre  ou  du  banc  où 
était  le  nid.  {Spreadhorough) .  Cette  buse  couve  dans  les  arbres  de 
belle  taille  dans  les  bois  ainsi  que  dans  les  arbres  isolés,  le  long  des 
creeks  dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan.     {A.  C.  Brent). 

J'ai  examiné  environ  une  douzaine  de  nids  appartenant  à  cette 
espèce  dans  le  nord  de  la  Saskatchewan.  Elle  couve  de  bonne  heure, 
pondant  ses  œufs  au  commencement  de  mai  et  construit  un  très 
gros  nid  dans  les  arbres  les  plus  hauts  qu'elle  puisse  trouver.  Elle 
pond  de  trois  à  cinq  œufs  très  joliment  tachetés.     La  plupart  des 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  313 

nids  que  j'ai  examinés,  contenaient  des  gophers  morts,  démontrant 
ainsi  qu'elle  est  encore  un  faucon  utile  au  cultivateur.     {W.  Raine), 

Cette  espèce  construit  un  très  gros  nid,  et  semble  préférer  un  qui 
est  vieux  à  celui  qui  est  nouveau.  Tous  les  nids  que  l'on  a  vus 
étaient  composés  au  fond  de  grands  bâtons,  puis  de  l'excrément  de 
chevaux  et  de  bestiaux  pour  consolider  les  bords,  et  en  dernier  lieu 
garnis  à  l'intérieur  de  l'enveloppe  de  sureau  mort  (negundo  aceroides), 
et  de  peuplier.  Le  27  mai  1895  on  a  enlevé  deux  nids,  contenait  trois 
œufs  au  commencement,  mais  dans  l'un,  les  jeunes  venaient  d'éclore. 
Chaque  nid  était  dajis  la  fourche  d'un  sureau  {negundo  aceroides)  à 
environ  dix  pieds  de  terre. 

CXLVII.    AQUILA.  Brisson.     1760. 

349.  Aigle  doré. 

Aquila  chrysaetos     (Lixn)  Sprungli.     1776. 

On  a  pris  des  spécimens  de  cet  oiseau  dans  le  district  d'Ungava. 
Il  couve  dans  les  parties  nord-est  dans  les  côtes.  Un  couple  couve 
aussi  aux  «Forks»  dans  le  district  d'Ungava.  {/Packard).  J'ai 
vu  ce  que  j'ai  cru  être  un  spécimen  de  cette  espèce  près  des  «Forks» 
au  nord  de  l'Ungava.  En  septembre  1896  pendant  que  j'étais  à  Fort- 
Chimo,  j'ai  vu  la  peau  d'un  de  ces  oiseaux  tué  par  l'un  des  sauvages 
sur  le  fleuve  quelques  jours  auparavant.  {Spreadborough).  J'ai 
examiné  un  spécimen  vivant,  de  jeune  plumage,  pris  près  de  New- 
London,  sur  l'île  du  Prince -Edouard,  le  23  juin  1892.  Après  avoir 
visité  cette  localité  je  suis  porté  à  douter  si  vraiment  l'oiseau  était 
né  sur  l'île.  {Divight).  Cet  oiseau  n'est  pas  commun  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse, mais  il  y  couve  et  y  habite  pendant  toute  l'année. 
{Gilpin).  Il  est  rare  à  Wolfville,  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tiifls). 
On  a  la  connaissance  de  la  prise  d'un  spécimen  seulement  dans  le 
Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  On  a  pris  cet  aigle  à  Beauport; 
il  habite  Québec  pendant  l'été.  {Dionne).  C'est  un  oiseau  de  pas- 
sage rare  à  Montréal.  J'ai  vu  un  beau  spécimen  de  cet  aigle  au 
marché  de  Bonsecours  au  mois  de  mai  1891.  Evidemment  il  avait 
été  tué  près  de  Montréal.  {Wintle).  On  m'a  donné  un  oiseau  de 
cette  espèce  de  l' année-même,  qui  avait  été  pris  au  piège  près  de  High- 
Falls,  Québec,  à  quarante  milles  au  nord-est  d'Ottawa.  Il  mesurcdt 
soixante-dix-sept  pouces  d'une  extrémité  de  l'aile  à  l'autre.  {Rev. 
G.  Eifrig). 


314  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

J'en  ai  vu  un  spécimen  sur  la  rivière  Missinabi,  Ontario,  au  mois 
de  septembre.  {Spreadborough.)  M.  Edwards  a  vu  un  spécimen 
venant  de  la  baie  d'Hudson.  Nous  avons  remarqué  quelques-uns  de 
ces  oiseaux  au  moment  de  traverser  la  gorge  de  Hell  Gâte,  et  obser- 
vé deux  de  leurs  nids.     (Preble.) 

Une  femelle  de  cette  espèce  a  été  tuée  le  30  octobre  1 883  à  Casselman, 
près  d'Ottawa,  Ontario,  par  M.  H.  S.  Castleman,  et  un  autre  a  été 
observé  un  peu  plus  tard  près  du  même  endroit.  {OUawa  Natii- 
ralisl,  Vol.  V.)  L'aigle  doré  couve  dans  les  Laurentides.  {A.  R. 
White.)  Il  couve  dans  les  montagnes  raboteuses  de  l'est  du  Canada 
et  on  le  prend  bien  souvent  à  Hamilton  et  à  Toronto,  mais  ce  sont 
principalement  de  jeunes  oiseaux.  (Macllwraith.)  Il  y  a  quatre 
spécimens  de  cet  oiseau  dans  le  musée  de  la  commission  géologique.  Ils 
viennent  respectivement  d'Odessa,  de  Westbrooke,  de  Woodbridge 
et  de.  Brampton.  {J.  E.Whiteaves  dans  V Ottawa  Naturalist,  Vol.  XV, 
p.  24c.)  On  a  vu  cet  aigle  près  de  Lambeth,  comté  de  Middlesex, 
Ontario.  (J.  E.  Keays.)  M.A.Cole  en  a  pris  un  spécimen  pendant 
que  celui-ci  mangeait  sur  la  carcasse  d'un  cheval,  à  l'ouest  de  Listowel, 
Ontario.  {W.  E.  Kells.)  On  le  rencontre  de  tem.ps  en  temps  dans  le 
comté  de  Frontenac,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoting.)  Un  aigle  doré  a  été 
tué  le  24  octobre  1896,  à  Toronto,  Ontario.  C'est  la  seule  mention 
se  rapportant  à  cet  oiseau  pendant  de  longues  années.  J 'ai  reçu  le  corps 
d'un  spécimen  tué  à  Loring,  Ontario,  vers  le  ler  m.arsiSQ/.  On  en  a 
tué  un  autre  le  20  octobre  1897  au  lac  Scugog,  Ontario.  J'ai  reçu  de 
Dunchurch  le  corps  de  deux  femelles,  tuées  au  mois  de  mars  1898,  et,  en 
plus,  trois  autres  de  Loring,  dont  deux  femelles  et  un  mâle.  Il  est  à  re- 
marquer que  jusqu'à  1 896,  je  n'avais  j  amais  rencontré  un  seul  aigle  doré 
venant  de  Parry- Sound.  Il  y  avait  des  aigles  à  tête  blanche  toujours 
en  grand  nombre  mais  jamais  un  seul  aigle  doré.  {J.  H.  Fleming.)  Il 
se  trouve  très  peu  commun  dans  le  Manitoba,  mais  il  est  possible  qu'il 
y  habite.  {E.  T.  Selon.)  Cette  espèce  se  montre  rarement  dans  la 
Saskatchewan,  mais  on  l'a  vue  dans  les  «bad  lands»,  au  sud  de  la 
montagne  Wood,  au  mois  de  juin  1895,  et  sur  le  West  Butte,  ainsi 
et  à  «Writingon  Stone»  sur  la  rivière  Mille,  en  juillet  de  la  même 
année.  M.  Spreadborough  a  cru  qu'elle  couvait  dans  ce  lieu  ci- 
dessus.  (Macoim.)  On  a  remarqué  que  dans  le  Manitoba  cet  aigle 
est  un  oiseau  migrateur  et  irrégulier  seulement.  Très  souvent  il 
devient  la  victime  de  viandes  empoisonnées.  (Atkinson.)  On  en 
a  vu  un  le  26  juin  1906  au  lac  Crâne.     {A.  C.  Bent.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  3I5 

Ce  puissant  oiseau  couve  dans  les  retraites  de  la  région  sous- 
alpestre  qui  borde  les  montagnes  Rocheuses,  et  se  trouve  rarement 
plus  à  l'est.  (Richardson.)  Il  se  répand  au  nord  dans  la  vallée 
du  Mackenzie  jusqu'à  la  côte  arctique.  (Ross.)  Il  se  trouve  partout 
dans  la  Colombie-Britannique,  mais  principalement  à  l'est  de  la  chaîne 
du  littoral  où  il  habite,  se  montrant  rarement  à  l'ouest  jusqu'à  l'île 
de  Vancouver.  (Fannin.)  Il  habite,  quoiqu'en  petit  nombre,  dans 
la  vallée  du  Fraser  inférieur.  L'aigle  doré  n'est  pas  commun  en  hiver 
dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  Il  se  montre 
aussi,  en  hiver,  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Brooks.) 
J'en  ai  vu  un  près  de  Midway,  Colombie-Britannique;  et,  le  28 
avril  1905,  un  couple  qui  semblaient  être  en  train  de  construire 
leur  nid  près  de  cette  ville,  ainsi  qu'un  autre  à  Elko,  Colombie- 
Britannique.  (Spreadborough.)  Il  est  rare  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. Quelques  spécimens  ont  été  vus  autour  des  montagnes  les 
plus  élevées  à  Ducks  et  à  Kamloops.  {Streator.)  On  l'a  vu  à 
deux  ou  trois  reprises  sur  les  montagnes  de  l'intérieur.  Il  est  aussi 
rare  dans  la  Colombie-Britannique  que  sur  les  bords  de  l'Atlantique 
(Rhoads.)  L'aigle  doré  se  trouve  répandu  à  travers  une  grande 
partie  de  l'Alaska,  surtout  celle  qui  est  plus  ou  moins  fortement 
boisée  et  entremêlée  des  montagnes.  Les  collectionneurs  à  Point 
Barrow  en  ont  obtenu  un  seul  spécimen  pris  par  les  indigènes  à 
l'est  de  la  rivière  Colville.  Il  se  répand  à  l'ouest  le  long  de  la  chaîne 
Aléoutienne,  et  a  été  pris  sur  l'île  Unga  par  M.  Dali  qui  mentionne 
que  cette  espèce  habite,  en  assez  grand  nombre,  la  chaîne  Aléoutienne 
aussi  loin  à  l'ouest  qu'Unalaska.  (Nelson.)  L'aigle  doré  ne  se  trouve 
pas  rare  aux  alentours  de  St-Michael.  On  le  rencontre  plus  souvent 
au  nord  dans  les  endroits  contigus  à  la  baie  Norton  ainsi  que  dans 
les  côtes  en  arrière  de  Patolik,  que  sur  l'île  St-Michel.  C'est  un 
oiseau  très  commun  sur  les  îles  Aléoutiennes.  Il  est  aussi  commun 
que  l'aigle  à  tête  blanche  à  Unalaska,  et  on  dit  qu'il  couve  sur  les 
rochers  escarpés  de  la  pointe  Makushin,  au  mois  de  mars.     (Turtier.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Pendant  les  saisons  de  1862  à 
1865  inclusivement,  nous  avons  pris  en  tout  douze  nids  appartenant 
à  cette  espèce  à  divers  endroits  le  long  de  la  vallée  de  l'Anderson, 
entre  les  latitudes  68°-69°3o',  jusqu'à  son  embouchure  dans  la  baie 
Liverpool,  ainsi  qu'à  l'embouchure  de  la  WilmoL  Horton  dans  la 
baie  de  Franklin.  De  ce  nombre,  dix  étaient  construits  contre  la 
surface  des  précipices  d'argile  schisteuse,  ou  de  terre  presqu'inacces- 


3l6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

sible,  à  une  hauteur  de  soixante-dix  à  quatre-vingts  pieds,  et  de  vingt 
à  trente  pieds  du  sommet.  L'un  de  ces  nids  que  l'on  a  examiné 
en  1864  était  très  gros.  Il  était  composé  d'une  grande  plate- 
forme faite  d'un  tas  de  brindilles  et  de  bâtons,  ayant  une 
couche  de  foin,  de  mousse,  et  de  plumes  au  centre,  et  comme  ce 
nid,  ainsi  que  d'autres  de  pareille  construction  semblaient  être  renou- 
velés tous  les  ans  avant  de  les  habiter  de  nouveau,  ils  ont  dû  finalement 
atteindre  à  des  proportions  énormes.  Des  nids  saccagés  cependant, 
sont  bien  souvent  abondonnés  pour  un  certain  temps,  mais,  dans 
un  cas,  lorsque  la  femelle  avait  été  prise  au  piège  sur  son  nid,  et 
les  œufs  enlevés,  on  a  trouvé  le  nid  occupé  la  saison  suivante  proba- 
blement par  le  mâle-veuf  et  une  autre  compagne.  En  deux  cas  seule- 
ment les  nids  étaient  construits  près  du  sommet  de  grandes  épinettes 
blanches  à  cause  de  l'état  sablonneux  du  sol  dans  le  voisinage  qui 
n'étaient  pas  propice  à  la  construction  de  nids.  Macfarlane.)  Au 
printemps  de  1891,  M.  Hine  de  Winnipeg  a  trouvé  ce  noble 
oiseau  en  train  de  couver  dans  un  précipice  sur  la  rivière  Winnipeg. 
Au  mois  de  juin  1893,  j'ai  vu  un  aigle  doré  à  Morley  dans  l'Alberta, 
et  l'on  m'a  dit  qu'un  couple  nichaient  dans  les  contreforts  des  mon- 
tagnes Rocheuses.  J'ai  dans  ma  collection  trente-six  œufs,  apparte- 
nant à  cet  aigle,  collectionnés  dans  la  Californie  et  dans  le  Montana. 
Il  pond  deux  œufs,  quelquefois  trois,  et  il  y  en  a  qui  ont  des  taches 
très  prononcées  comme  ceux  d'une  buse.     {W.  Raine.) 

CXLIX.  HALIAEETUS— Savigny.     1809. 
351.  Aigle  pêcheur  gris. 

Haliœetus  albicilla.     (Linn)  Leach.     1816. 

Cet  aigle  se  trouve  un  peu  partout  dans  le  Groenland,  où  on  l'a  pris 
dans  de  nombreux  endroits.  (Herluf  Winge) .  Il  habite  et  couve  partout 
dans  le  Groenland  danois,  y  compris  le  littoral  de  l'est.  L'étendue  de 
ses  migrations  au  nord  n'est  pas  encore  déterminée.  (Arct  Man). 
Il  habite  Ivigtut,  Groenland,  en  assez  grand  nombre  et  y  couve, 
étant  plus  communément  en  hiver.  (Hagerup).  Le  5  octobre  1899  le 
lieutenant  Satterlee  du  «Corwin»  a  trouvé,  à  Unalaska,  un  oiseau 
mort  de  cette  espèce,  que  l'on  a  constaté  être  une  femelle.  Dans  une 
petite  collection  de  peaux  d'oiseaux  achetée  de  M.  Fred  Foster, 
taxidermiste  de  Victoria,  Colombie-Britannique,  par  M.  le  docteur 
Dwight  et  moi-même  à  l'automne  de  1903,  nous  avons  trouvé  un  spé- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  317 

cimen  unique  de  cette  espèce,  qui  portait  son  premier  plumage  d'hiver. 
Il  a  été  pris,  le  18  mars  1898,  sur  la  côte  de  l'île  de  Vancouver.  L'éten- 
due des  migrations  de  cet  oiseau  est  donc  prolongée  presque  jusqu'à 
l'état  de  Washington,  et  il  semble  probable  qu'on  va  même  le  trouver 
en  train  de  couver  dans  l'Alaska  ou  sur  les  îles  Aléoutiennes.    (Bishop). 

Note  sur  la  reproduction. — M.  Hagerup  a  obtenu,  le  15  mai 
à  Ivigtut,  Groenland,  une  couvée  d'œufs  que  l'on  avait  prise  du  nid 
deux  semaines  avant;  le  vieil  oiseau  avait  couvé  ses  œufs  pendant 
environ  une  semaine.  Le  10  juin,  une  autre  couvée,  que  l'on  avait 
recueillie  trois  semaines  auparavant,  fut  obtenue  ;  ces  œufs-ci  étaient 
presqu'entièrement  couvés.  Il  se  peut  que  l'on  puisse  trouver  des 
nids  contenant  des  œufs  frais  au  mois  d'avril.  (Chamberlain  dans 
VAuk)     vol.:    VI.     P.  292. 

J'ai  dans  ma  possession  une  couvée  de  3  œufs  recueillie,  le  20  avril 
1898,  à  Godthaab  dans  le  Groenland.  Le  nid  était  construit  sur  le 
rebord  d'une  falaise.  J'ai  une  autre  couvée  de  deux  œufs  enlevée  le 
15  juin  1890,  dans  le  sud  du  Groenland.     iW.  Raine). 

352.  Aigle  à  tête  blanche. 

Haliœetus  leucocephahis  alascamis.      G.  H.  Towvsend.     1899- 

Bien  que  le  leucocephalus  typique  se  voit  probablement  dans  l'est 
du  Canada,  on  ne  peut  pas,  à  défaut  de  spécimens,  distinguer  entre 
les  mentions  relativement  à  cette  espèce,  et  d'autres  se  rapportant 
aux  autres  du  même  genre;  donc  elles  se  trouvent  toutes  ici.  M. 
Fleming  constate  que  tous  les  spécimens  provenant  de  Toronto  se 
rapportent  à  l'espèce  «Alascanus». 

M.  A.  P.  Low  a  vu  un  couple  de  cette  espèce  le  17  août  1896,  près 
de  la  baie  d'Ungava,  et  M.  Spreadborough  en  a  vu  un  autre  le  8  juin 
1904,  à  la  pointe  East,  sur  la  baie  James.  M .  Preble  dit  que  cet  oiseau 
se  montre  parfois  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie'd'Hudson.  Bien 
qu'il  soit  loin  d'être  commun;  cet  aigle  couve  dans  les  endroits 
propices  dans  Terreneuve,  la  Nouvelle  Ecosse,  le  Nouveau-Brunswick, 
Québec,  l'Ontario  et  le  Manitoba,  ainsi  qu'en  allant  à  l'ouest  jusqu'au 
Pacifique.  Pendant  ses  migrations  au  nord  dans  la  vallée  du  Mac- 
kenzie,  cet  oiseau  descend  jusqu'à  la  côte  arctique.  Il  se  trouve  extrê- 
mement commun  sur  les  côtes  de  la  Colombie-Britannique  et  très  nom- 


31 8  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

breux  dans  l'intérieur  de  cette  province.     En  allant  vers  le  nord  il  se 
montre  en  plus  grand  nombre  encore  sur  les  îles  Aléoutiennes. 

L'aigle  à  tête  blanche  se  trouvait  très  communément,  en  1900,  sur 
les  îles  Queen  Charlotte.  On  en  a  vu  de  nombreux  spécimens  en  1902 
aux  lacs  Clark  et  Swan,  ainsi  qu'à  la  rivière  Malchatna,  et  au  lac 
Becharof  dans  l'Alaska.  (Osgood).  Il  est  commun  aussi  le  long  du 
passage  Inside,  surtout  près  du  détroit  Wrangell,  Alaska.  Dans  l'in- 
térieur, cet  oiseau  est  beaucoup  plus  rare,  bien  que  j'en  ai  vu  un  spé- 
cimen à  Log  Cabin  et  un  autre  à  Bennett  Yukon.  Nous  avons  vu 
les  oiseaux  de  temps  en  temps  aux  environs  des  lacs  et,  une  fois  ou  deux, 
le  long  de  la  rivière,  le  dernier  ayant  été  observé  le  31  juillet  près  de  la 
rivière  White.  (Bishop).  On  a  enlevé  une  couvée  d'œufs  à  la  baie  Muller, 
Alaska,  le  22  mai.  (Anderson) .  Les  indigènes  disent  qu'on  voit  cet  oiseau 
de  temps  en  temps  aux  alentours  des  îles  Pribilof ,  dans  la  mer  Behring. 
(Palmer).  Au  mois  d'août  1882,  pendant  qu'il -collectionnait  à  Port 
Daniels,  près  de  Gaspé,  sur  la  baie  des  Chaleurs,  l'auteur  lui-même 
s'est  amusé  à  regarder  un  aigle-pêcheur  essayant  de  nourrir  ses 
jeunes  de  poissons  plats  attrapés  dans  les  eaux  peu  profondes  de  la 
baie.  A  quelque  distance  de  la  rive,  sur  les  confins  de  la  forêt,  il  y  avait 
une  suite  de  grands  arbres  qui  avaient  été  desséchés  par  un  incendie. 
Dans  l'un  des  plus  grands  de  ces  arbres  se  tenait,  généralement,  un 
aigle  qui  guettait  l'aigle-pêcheur.  Lorsque  celui-ci  avait  attrapé  un 
poisson,  l'aigle  le  poursuivait,  et  alors  commençaient  de  nombreux 
mouvements  giratoires  de  la  part  des  deux  oiseaux.  L'intention  de 
l'aigle  était  de  se  tenir  en  l'air  au-dessus  de  l'autre,  et,  si  par  hasard 
il  manquait  d'accomplir  ce  fait,  c'était  l'aigle-pêcheur  qui  remportait 
la  victoire.  Si,  d'un  autre  côté,  l'aigle-pêcheur  se  laissait  prendre 
dans  ces  mouvements  giratoires,  l'aigle  se  précipitait  sur  lui,  le  poisson 
tombait,  l'aigle  l'attrapait  dans  son  bec,  et  les  deux  oiseaux 
s'envolaient  chacun  de  son  côté,  l'aigle  à  la  forêt  et  l'autre  à  la 
mer.  De  jour  en  jour  j'ai  vu  répéter  ceci.  On  a  établi  l'endroit  où 
se  trouvait  le  nid  de  l'aigle-pêcheur,  mais  celui  de  l'aigle  on  ne  l'a  jamais 
trouvé. 

Au  mois  de  juin  1893,  l'auteur  lui-même  était  en  train  de  collec- 
tionner à  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver,  lorsqu'il  a  vu  exécuter  la 
même  manœuvre  à  un  moindre  degré,  mais,  dans  ce  cas,  en  sus  d'obte- 
nir du  poisson  des  aigles-pêcheurs,  l'aigle  péchait  à  son  compte,  pas 
en  plongeant  cependant,  mais  en  allant  pêcher  pour  soi-même  sur 
les  bas-fonds  pierreux  du  cap  Lazo.     A  marée  basse,  il  y  avait  des 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  SlÇ 

flaques  d'eau  peu  profondes,  contenant  de  nombreux  petits  poissons, 
principalement  sous  des  pierres.  Nous  avions  collectionné  de  l'algue, 
et  des  petits  poissons,  et  on  nous  a  raconté  qu'un  «poisson-chanteur» 
avait  été  trouvé  dans  cet  endroit.  Ce  poisson  faisait  certainement  un 
bruit  résonnant,  et  nous  a  guidés  à  sa  retraite,  où  nous  en  avons  collec- 
tionné de  nombreux  spécimens.  L'aigle  semblait  se  diriger  d'après 
ce  bruit,  car  il  prenait  des  spécimens  sous  nos  yeux-mêmes.  D'après 
toutes  mes  observations  cette  espèce  ne  tue  pas  les  oiseaux.  Je  l'ai 
vu  attraper  des  serpents,  ainsi  que  des  poissons;  je  l'ai  vu  aussi 
prendre  des  poissons  d'un  aigle-pêcheur,  et  manger  de  la  charogne, 
mais  je  ne  l'ai  jamais  vu  dépasser  cela.  Tous  les  observateurs  main- 
tiennent que  cette  espèce  couve  près  de  l'eau,  et  elle  semble  savoir 
que  c'est  avantageux  de  construire  son  nid  aussi  rapproché  que  possible 
de  l'endroit  d'où  elle  obtient  ses  vivres. 

Notes  sur  la  reproduction.— Cet  oiseau  devient  rapidement 
rare  dans  l'est  d'Ontario.  Jusqu'à  1895,  il  y  avait  chaque  année,  un  nid 
situé  dans  un  grand  pin,  à  environ  sept  milles  à  l'est  de  Gananoque, 
et  à  un  mille  du  St-Laurent.  Il  y  a  encore  (1901),  chaque  année, 
un  nid  près  du  lac  Charleston  à  environ  dix  milles  de  Lansdowne. 
Cet  oiseau  couve  aussi  sur  l'île  Simcoe  en  face  de  Kingston,  Ontario. 
Le  28  avril  1900,  j'étais  présent  pendant  qu'on  enlevait  deux  de  ses 
œufs  presque  prêts  à  couver.  Il  est  bien  probable  que  cet  oiseau 
va  bientôt  disparaître  de  cette  localité,  car  on  a  déjà  commencé  à 
abattre  les  arbres  dans  cette  forêt  de  soixante-dix  acres  où  se  trouve 
son  nid,  mais  il  niche  encore  sans  être  dérangé  sur  les  îles  Duck,  ainsi 
que  sur  l'île  Timber,  dans  le  lac  d'Ontario,  et  jusqu'à  1902,  il  nichait 
dans  un  grand  orme  sur  l'île  Horse-Shoe  en  face  de  Kingston,  Ontario. 
{Rev.  C.  J.  Young). 

Cette  espèce  niche  régulièrement,  quoique  rarement,  le  long  des 
rives  du  lac  Erié,  ainsi  que  le  long  des  autres  vastes  étendues  d'eau 
dans  l'Ontario  où  les  régions  environnantes  ne  se  trouvent  pas  trop 
peuplées,  mais  je  n'ai  jamais  entendu  dire  ni  constaté  qu'elle  couve 
loin  de  l'eau.  {W.  E.  Saiinders).  Au  mois  de  juillet  1889,  j'ai  vu 
un  nid,  appartenant  à  cet  oiseau,  situé  dans  un  grand  cotonnier,  à  en- 
viron quarante  pieds  de  terre,  près  du  bord  du  lac  Shuswap,  Colombie- 
Britannique.  Le  nid,  construit  de  brindilles,  était  très  gros,  et 
devait  avoir  à  peu  près  trois  pieds  de  diamètre.  A  ce  moment  les 
jeunes  étaient  aussi  grands  que  de  vieux  oiseaux.  Les  petits  se 
nourrissent  beaucoup  de  poissons  morts  qui  sont  jetés  à  terre,  ainsi 


320  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

que  de  la  charogne.  L'aigle  à  tête  blanche  se  trouve  commun  par 
toute  l'île  de  Vancouver.  J'en  ai  tué  de  nombreux  spécimens,  des 
jeunes,  ainsi  que  des  vieux,  à  Comox.  A  ce  moment-là,  en  juin  1893, 
ils  se  nourrissaient  de  poisson-chanteurs,  qu'ils  attrapaient  en-des- 
sous des  pierres,  à  marée  basse.     (Spreadborough) . 

Plusieurs  nids  contenant  des  œufs  ainsi  que  des  jeunes  ont  été 
trouvés  sur  les  rivières  Lockhart  et  Anderson.  Ils  étaient  construits 
dans  de  hauts  arbres  près  des  bords  de  ces  rivières  et  se  composaient  de 
brindilles  sèches  et  de  branches,  le  tout  garni  de  poil  de  cerf,  de  mousse, 
de  foin,  et  d'autres  matériaux  mous.  Il  y  avait  de  deux  à  trois  œufs 
dans  chaque  nid.  Dans  un  cas,  les  vieux  faisaient  des  démonstra- 
tions hostiles  pendant  que  l'on  dépouillait  leurs  nids,  mais,  générale- 
ment ils  s'envolaient  et  se  tenaient  à  une  distance  hors  d'atteinte. 
Ces  aigles  ne  sont  pas  très  nombreux,  et  il  est  même  douteux  si 
quelques-uns  couvent,  au  nord  de  Fort- Anderson,  latitude  69°  30'. 
(Macfarlane) . 

Cet  oiseau  niche  dans  le  Muskoka,  ainsi  que  dans  le  nord  de  l'Alberta. 
J'ai  dans  ma  possession  six  couvées  d'œufs,  quelques-unes  desquelles 
ont  été  recueillies  dans  le  nord  de  l'Ontario,  et  les  autres  dans  le  nord 
de  l'Alberta.  (W.  Raine).  Deux  œufs,  en  partie  couvés,  ont  été 
enlevés  par  M.  Charles  Collier,  le  16  mai  1897,  d'un  nid  sur  l'île  Raza, 
dans  le  goulet  Toba,  sur  le  golfe  de  Géorgie,  Colombie-Britannique. 
Ce  nid  situé  dans  un  arbre,  à  environ  90  pieds  de  terre,  était  construit 
de  brindilles,  et  avait  au  moins  quatre  pieds  de  diamètre.  Au  milieu 
de  ce  nid,  et  au  niveau  du  dessus,  il  y  en  avait  un  autre,  ayant  une 
légère  dépression  dans  le  centre.  Celui-ci  avait  environ  seize  pouces 
de  large,  était  presqu'entièrement  construit  de  mousse,  et  contenait 
deux  œufs.     {W.  Harvey). 

CL.     FALCO.     LiNN^us.     1758. 

353.  Faucon  blanc. 

Falco  islandus — Brunn.     1764. 

Cet  oiseau  est  commun  dans  le  Groenland.  En  été  il  se  montre 
plus  communément  dans  l'inspectorat  du  nord  que  dans  celui  du  sud, 
mais,  d'après  M.  le  docteur  Finsch,  il  se  trouve  aussi  sur  le  littoral  de 
l'est.     L'étendue  de  ses  lieux  pour  la  reproduction,  soit  dans  une 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  32 1 

direction,  soit  dans  l'autre,  n'a  pas  encore  été  déterminée.  {Arctic 
Manual).  Il  est  commun  à  Ivigtut.  {Hagenip).  Les  habitants 
de  Fort-Churchill  ont  parlé  de  la  présence,  de  temps  en  temps,  à  cet 
endroit,  d'un  faucon  blanc,  qui  est  probablement  de  cette  espèce. 
Murray  l'a  enregistré  de  York-Factory,  Sir  John  Richardson  a  décrit  un 
adulte  de  la  baie  d'Hudson,  M.  Ridway  en  a  fait  autant  d'un  spécimen 
de  Moose-Factory,  et  le  docteur  Rae  l'a  collectionné  à  la  baie 
Repuise.  (PrebJe).  Les  membres  des  expéditions  Peary,  et  Relief 
l'ont  pris  à  la  baie  McCormack,  et  sur  l'île  Disco,  Groenland. 
(Witmer  Sto7ie).  Cette  espèce  est  commune  à  Fort-Chimo,  ainsi 
que  sur  la  côte  est  du  Labrador.  Elle  habite  les  régions  septentrio- 
nales, et  couve  à  Fort-Chimo.  {Packard).  On  en  a  tué  deux  spéci- 
mens à  Port-Burvvell,  sur  le  détroit  d'Hudson,  au  mois  de  juillet 
1884.  {Dr.  R.  Bell).  On  l'a  observé  sur  le  côté  sud  du  détroit  d'Hud- 
son, et  on  a  pris  des  peaux,  ainsi  que  des  œufs  au  cap  Chidley.  {A.  P. 
Low).  Un  très  beau  mâle  de  cette  espèce  a  été  tué  à  Point-des-Monts, 
dans  l'est  de  la  province  de  Québec,  et  M.  Comeau  en  a  vu  un  autre 
au  printemps  de  1885.  UAiik,  vol  II,  p.  315).  Nous  avons  reçu  un 
spécimen  de  cette  espèce  de  la  baie  d'Ungava,  dans  le  district  d'Un- 
gava,  qui  a  été  tué  en  1890  par  M.  Thomas  Mackenzie.  (/.  A. 
H.  Brown,  dans  VAtik,  vol.  VIII,  p.  236).  Cet  oiseau  fait  assez 
régulièrement  ses  migrations  d'automne,  mais  il  ne  couve  pas  dans 
Terreneuve.  {Reeks).  Il  visite  la  Nouvelle-Ecosse  accidentelle- 
ment. {Downs) .  Il  est  observé,  de  temps  en  temps,  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.     {Chamberlain). 

«Visiteur  accidentel»,  est  rare  à  Montréal.  M.  Kuetzing  dit  qu'il 
a  acheté  quatre  spécimens  de  cette  espèce  au  marché  Bonsecours. 
Je  n'ai  pas  entendu  parler,  dans  les  années  récentes,  de  la  présence 
d'aucune  espèce  de  gyrtaut  dans  cette  ville.  {White.)  Le  gyrfaut 
ou  faucon  blanc,  visite  Ottawa,  Ontario,  à  de  rares  intervalles;  on  en 
a  pris  un  beau  spécimen.  {G.  R.  White.)  Le  20  novembre  1905,  M. 
Frank  Otto  en  a  pris  une  femelle.  C'est  la  seule  mention  de  cet 
oiseau  provenant  de  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Il  est  rare 
à  Aweme,  Manitoba.  On  en  a  tué  un  spécimen  près  de  là,  le  2  décembre 
1902,  et  on  en  a  vu  d'autres  de  temps  en  temps.  {Criddle.)  Ce 
faucon  habite  constamment  les  territoires  de  la  baie  d'Hudson,  où  il 
est  connu  par  le  nom  de  Speckled  Partridge  Hawk,  ou  par  celui  de 
Winlerer.  Je  me  suis  assuré  que  parfois  on  le  voit  aussi  loin  au  sud 
que  la  latitude  52°.    Au  nord  il  se  trouve  jusqu'à  la  côte  de  la  mer  arcti- 


322  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

que,  et  probablement  sur  les  îles  les  plus  au  nord  du  groupe  Georgian. 
Il  est  bien  connu  comme  habitant  l'Islande,  et  M.  le  capitaine  Sabine 
l'a  vu  aussi  loin  au  nord  que  la  latitude  74°,  sur  la  côte  ouest  du 
Groenland.     (RicJiardson.) 

Le  4  décembre  1903,  l'on  m'a  apporté  une  belle  femelle  adulte 
de  cette  espèce  à  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver.  (Brooks.)  Pen- 
dant mon  séjour  dans  le  nord  je  n'ai  pris  qu'un  seul  spécimen  de  cet 
oiseau,  et  une  peau  d'Eskimo,  au  cap  Darby,  sur  cette  partie  de  la 
côte  de  l'Alaska  située  sur  le  détroit  de  Behring.  {Nelson.)  Un 
spécimen  unique  de  cette  espèce  a  été  tué,  le  15  mai  1877,  à  St- 
Michael.  Cet  oiseau  ne  se  trouve  pas  commun  dans  le  voisinage,  et 
se  montre  plus  souvent  au  printemps  qu'aux  autres  saisons.  (Turner.) 

354.  Faucon  gris. 

Falco   rusticolus     LiNN.  1758. 

Cet  oiseau  est  celui  qui  est  plus  sombre  de  tous  les  grands  faucons 
du  nord,  et  d'après  quelques-uns  des  observateurs,  il  est  tout  à  fait 
distinct  du  précédent,  Fislandns  ainsi  que  de  celui  qui  suit  F.  Gyrfalco. 
On  n'a  pas  encore  déterminé  l'étendue  de  ses  migrations  au  nord 
relativement  à  la  reproduction.  Un  jeune  faucon,  probablement 
de  cette  espèce,  a  été  tué,  le  24  septembre  1872,  sur  les  Fishenœs, 
et  classifié  sous  le  titre  Faloc  gyrfalco  par  M.  le  docteur  Finsch.  {Arcl. 
Man.)  Cet  oiseau  est  commun  dans  le  nord  du  Groenland.  .  {Winge.) 
Il  habite  le  Groenland  en  nombre,  et  couve  à  Ivigtut.  (Hagerup.) 
On  n'en  a  pris  que  des  spécimens  d'hiver  à  Fort  Chimo.  En  autant 
que  l'on  sache,  ce  faucon  ne  couve  pas  dans  le  district  d'Ungava. 
(Packard.)     Il  se  présente  probablement  dans  Terreneuve.     (Reeks.) 

Ce  faucon  est  accidentel.  Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  tué  par 
M.  E.  White,  le  3  décembre  1890,  sur  les  bords  du  Rideau,  en  aval  de 
Cummings  Bridge,  Ottawa;  M.  G.  R.  White  en  avait  tué  un  autre 
quelques  années  auparavant.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Depuis 
l'année  de  1885  j'ai  reçu  plus  de  trente  couvées  d'œufs,  appartenant  à 
ce  bel  oiseau,  de  l'Islande.  Il  pond  trois  ou  quatre  très  jolis  œufs, 
faisant  un  léger  nid  sur  les  rebords  des  falaises.  {W.  Raine.)  Il 
est  très  rare  à  Aweme,  Manitoba.  {Criddle.)  Une  femelle  a  été 
prise  au  piège  à  St-Michael,  Alaska,  le  21  septembre  1899.     {Bishop.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  323 

354a.  Faucon. 

Falco  rusiicolus  gyrfalco  (Linn.)     Stejn.     1885. 

Il  n'y  a  pas  de  doute  que  Sir  John  Richardson  a  classifié  cet 
oiseau  comme  appartenant  à  l'espèce  Falco  Islandus,  car  il  a  trouvé 
les  oiseaux  en  train  de  nicher  pas  loin  de  l'endroit  où  M.  Macfarlane 
a  trouvé  cette  espèce  quarante  ans  plus  tard. 

On  a  pris  ce  faucon  à  plusieurs  endroits  sur  l'île  Ellsmere.  (£. 
Bay).  On  l'a  vu  voler  vers  le  sud  au  détroit  Wales,  dans  le  détroit 
d'Hudson,  à  partir  du  6  jusqu'au  20  septembre  1884.  (Payne.)  On 
l'a  pris  à  Fort  Churchill,  sur  le  côté  ouest  de  la  baie  d'Hudson. 
(Clarke.)  Cet  oiseau  se  trouve  à  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson. 
{Dr.R.  Bell.)  On  en  a  pris  un  spécimen  à  Disco,  dans  le  Groenland, 
en    1891.     {Witmer   Stone.) 

Il  est  très  rare  à  Aweme,  Manitoba.  On  en  a  tué  un  spécimen,  au 
mois  d'octobre  1906,  pendant  qu'il  chassait  les  oiseaux  de  basse-cour. 
(Criddle.)  M.  W.  Harvey  a  tué  un  spécimen  de  cet  oiseau  à  Comox, 
sur  l'île  de  Vancouver,  en  octobre  1894.  (Kermode.)  C'est  un  visiteur 
régulier,  quoique  rare,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  à  l'autom- 
ne et  au  printemps.  (Brooks.)  Ce  faucon,  dont  nous  parlons,  est 
l'oiseau  de  proie  le  plus  commun  partout  dans  l'Alaska;  depuis  les  îles 
Aléoutiennes,  en  allant  au  nord,  et  le  long  de  la  côte,  et  par  tout 
l'intérieur  qui  s'étend  depuis  le  détroit  Behring,  à  travers  la  partie 
nord  de  l'Amérique  britannique.  Il  fréquente  les  alentours  des  falai- 
ses et  des  pointes  rocheuses  environnant  le  littoral  de  la  mer,  ainsi 
que  les  ravins  rocheux  de  l'intérieur  pendant  la  saison  de  la  repro- 
duction, et,  à  partir  de  ce  moment-là  jusqu'à  la  fin  de  l'année,  surtout 
à  l'automiie,  on  peut  le  voir  s'égarant  partout  où  il  pense  trouver  de 
quoi  se  nourrir.  (Nelson.)  Plusieurs  spécimens  de  ce  gyrfaut  ont 
été  obtenus  dans  le  voisinage  de  St-Michael  où  il  habite  constamment, 
sauf  probablement  aux  moments  prolongés  quand  le  temps  est  très 
sévère.  Les  indigènes  constatent  que  cet  oiseau  couve  sur  les  côtes 
élevées,  soit  sur  un  bord  rocheux,  soir  sur  la  terre  moussue.  (Turner.) 
Une  femelle  adulte  a  été  prise  à  la  baie  Muller,  Alaska.  {Anderson.) 
M.  Elliott  en  a  collectionné  un  spécimen  sur  l'île  St-Paul,  dans  la  mer 
Behring  et  Dr.  Bean  en  a  tué  un  autre  en  mer,  à  environ  60  milles  au 
sud-est  de  l'île  St-George.  (Palmer.)  Le  seul  faucon  que  l'on  a  ob- 
tenu à  Point  Barrow  appartenant  à  cette  espèce.  En  1882,  et  1883, 


324  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

on  a  vu  des  faucons,  mais  ils  étaient  toujours  très  féroces  et  d'approche 
difficile.  (Murdoch.)  Pendant  l'année  de  1899,  j'ai  observé  de  nom- 
breux spécimens  de  cette  espèce  le  long  du  Kowak,  sur  le  détroit 
Kotzebue,  Alaska.  (Grinnell.)  Au  mois  de  septembre  1897,  deux 
spécimens  ont  été  pris  à  Point  Barrow,  sur  la  mer  actique,  Alaska. 
(Whitmer  Slone.) 

Notes  sur  la  reproduction.  Ce  gyrfaut  est  commun  dans  les 
endroits  boisés  sur  les  deux  côtés  du  fleuve  Anderson.  Plus  de  20 
nids  ont  été  recueillis  et  sauf  en  deux  occasions,  lorsqu'on  a  trouvé 
l'un  de  ces  nids  construit  au  bord  des  rochers,  et  l'autre  sur  la  pente 
d'un  ravin,  profond,  ils  étaient  tous  situés  près  du  sommet  de  l'arbre 
le  plus  haut  du  voisinage.  Ils  sont  semblables  quant  à  leur  composi- 
tion, mais  plus  petits  quant  à  leur  grosseur  que  ceux  de  l'aigle  à 
tête  blanche,  et  bien  que  le  nombre  de  leurs  oeufs  s'élève  soit  à  troisr- 
soit  à  quatre  dans  chaque  nid,  leur  contenu  était  bien  souvent  trouvé 
en  différents  degrés  de  développement.  La  date  la  plus  précoce 
pour  trouver  un  nid  est  le  10  mai.  Les  oeufs  étaient  parfaitement 
frais  bien  qu'un  enlevé  cinq  jours  plus  tard,  contenait  des  em- 
bryons en  partie  développés.  Dans  quelques  cas  des  jeunes  oiseaux 
étaient  dans  le  même  nid  que  les  oeufs  dont  le  contenu  n'était  que 
peu  changé,  et,  dans  un  autre,  on  a  trouvé  un  oeuf  bien  frais  avec 
plusieurs  autres  prêts  à  éclore.  On  suppose  que  ce  faucon  est  un 
«Winterer»  dans  les  parties  septentrionales  du  Canada,  où  sa  proie, 
dit-on,  consiste  principalement  en  tétras.  L'allié  Falco  riisticolus 
ou  probablement  Falco  islandus  couve  en  petit  nombre  dans  la 
même  région,  car  les  sauvages  ont  souvent  parlé  d'un  grand 
faucon  que  j'ai  vu  moi-même  à  deux  reprises,  qui  avait  évité,  avec 
succès,  tous  les  efforts  que  l'on  a  faits  pour  l'attraper  ainsi  que  pour 
prendre    ses    oeufs.     (Macfarlane). 

354b.  Faucon  noir. 

Falco  rusticokis  ohsotetus  (Gmel)     Stejn.     1885. 

Cet  oiseau  abonde  à  Fort  Chimo,  Ungava.  On  a  pris  des  oeufs  le 
24  mai.  Il  y  est  très  rare  pendant  l'hiver.  {Packard).  Le  faucon 
noir  est  commun  aux  environs  du  Cap  Chidiey,  Ungava,  ainsi  que 
dans  l'intérieur.  {A.  P.  Low).  Le  18  septembre  1896,  il  s'est  trouvé 
en  grand  nombre  sur  la  rivière  en  aval  de  Fort  Chimo,  L^ngava. 
{Spreadborough) .     Il  est  rare  sur  le  littoral  du  Labrador.     On  en  a  pris 


CATALOGUE    DES   OISEAUX   CANADIENS.  325 

un  Spécimen  à  Port  Manvers  en  1901.  {Bigelow).  Cet  oiseau  visite 
la  Nouvelle-Ecosse  en  hiver  à  de  rares  intervalles.  {H.  F.  Tufts). 
Un  nombre  de  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  pris  à  Godbout,  sur 
le  St-Laurent  inférieur,  par  M.  Comeau,  et  je  sais  que  deux  autres 
ont  été  pris  à  Québec.     {Dionné). 

En  1896,  M.  John  Burton  d'Hamilton  m'a  fait  cadeau  de  la  peau 
d'un  oiseau  de  cette  espèce  qu'il  avait  obtenu  à  la  pointe  Long,  sur 
le  lac  Erié,  à  l'automne  de  1893.  Cette  mention  est  la  seule  qui 
existe  concernant  la  présence  de  l'espèce  dans  l'Ontario.  M. 
Mcllwraith,  d'Hamilton,  dans  son  oeuvre  «Birds  of  Ontario»,  ne 
fait  point  de  mention  de  cet  oiseau,  bien  qu'à  l'époque  où  il  écrivait 
son  livre,  la  peau,  que  j'ai  déjà  mentionnée,  était  chez  M.  Burton 
à  Hamilton.  Elle  est  maintenant  dans  la  possession  de  M.  Fleming, 
de  Toronto,  dont  la  collection  d'oiseaux  rares  d'Ontario  est  très 
riche.  {W.  Raine).  M.  Fleming  écrit  que  cet  oiseau  s'approche  plu- 
tôt à  Falco  riisticolus  gyrfalco  qu'à  Falco  rusticolus  ohsoletus. 

M.  Seton,  dans  son  «Birds  of  Manitoba»,  semble  douter  de  la  pré- 
sence de  ce  faucon  dans  cette  province  en  hiver.  Plus  tard  dans 
VAuk,  Vol.  X,  p.  49,  il  dit  «Depuis  que  j'ai  complété  mon  livre,  «Birds 
of  Manitoba»,  on  a  pris  deux  beaux  spécimens  de  cet  oiseau,  qui 
sont  actuellement  au  musée  du  Manitoba».  Dans  l'opinion  de 
l'auteur,  ces  citations  faites  par  M.  Seton,  provenant  de  M .  Hearne  et 
Hutchins,  se  rapportent  à  la  sous-espèce  précédente  et  non  pas  à 
celle-ci.     M.  Criddle  dit  que  cet  oiseau  est  rare  à  Aweme,  Manitoba. 

355.  Faucon  du  Mexique. 

Falco  mexicanus      Schleg.     1841. 

L'auteur  a  observé  ce  faucon  pour  la  première  fois,  au  mois 
de  septembre  1885,  au  lac  Rush,  Saskatchewan,  sur  la  voie  du  chemin 
de  fer  Canadien  Pacifique.  Il  y  était  en  nombre  et  semblait 
être  très  apprivoisé,  se  perchant  sur  chaque  poteau  télégraphique,  et 
comme  je  le  voyais  pour  la  première  fois,  j'en  ai  tué  un  spécimen. 
Pour  bien  des  années  je  ne  l'ai  plus  revu,  mais,  au  printemps  de  1892, 
M.  Spreadborough  en  a  tué  un  autre  à  Indian  Head,  Saskatchewan. 
Pendant  l'été  de  1895  nous  ne  l'avons  pas  remarqué  sur  un  parcours 
de  600  milles,  ni  jusqu'à  notre  arrivée  au  West  Butte.  Il  était 
nombreux  au  poste  de  police  qui  s'appelle  Pend  d'Oreille,  situé  sur 
la  rivière  Milk,  et  sans  doute  il  y  couvait. 

78870—22 


326  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Le  9  juin  1890,  on  en  a  pris  un  spécimen  au  parle  Deer,  sur  la  rivière 
Columbia,  Colombie-Britannique,  et,  en  1905,  on  en  a  vu  un  autre  au 
lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique.  (Spreadborough) .  Ce  faucon  se 
rendait  autrefois  régulièrement  à  l'automne  et  en  hiver  dans  ces 
endroits,  et  il  se  peut  qu'il  couve  encore  dans  les  montagnes  ainsi 
que  dans   la  vallée  du  bas  Fraser,  Colombie-Britannique.     (Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — A  une  de  nos  stations  astronomi- 
ques, située  sur  la  branche  ouest  des  «Two  Forks»  de  la  rivière  Milk, 
les  nids  de  pas  moins  de  quatre  espèces  de  grands  faucons  se  sont  trou- 
vés en  vue  les  uns  des  autres,  et  éloignés  de  quelques  centaines  de 
mètres  seulement.  Ces  espèces  représentaient  respectivement  la 
buse  de  Swainson  et  la  buse  ferrugineuse,  ainsi  que  le  faucon  commun 
et  celui  dont  nous  parlons  actuellement.  Le  nid,  dont  je  veux  parler 
maintenant,  a  été  découvert  le  18  juillet  1874,  sur  la  côte  perpendicu- 
laire de  la  falaioC  du  ruisseau.  Il  contenait  trois  jeunes  oiseaux 
à  peine  capables  de  voler.  On  en  a  tué  deux  au  vol  tout  près  du  nid, 
et  un  soldat  m'a  apporté  le  troisième  vivant.  Ce  nid  a  été  construit 
derrière  une  élévation  verticale  de  terre,  en  partie  enlevée  de  la  digue 
principale  par  les  eaux,  et  se  trouvait  dans  une  telle  situation  qu'il 
était  impossible  d'en  avoir  une  vue  complète  de  n'importe  quelle 
situation  accessible.  Mais  il  était  certainement  placé  immédiate- 
ment à  terre  dans  un  petit  trou  dans  la  rive  formée  par  l'eau  derrière 
la  butte  saillante,  de  sorte  qu'il  ressemblait  plutôt  à  un  terrier.  {Coues 
on  birds  of  Dakota,  Montana). 

J'ai  dans  ma  possession  une  couvée  de  quatre  œufs  prise,  le  17  mai 
1897,  dans  le  sud  de  l'Alberta.  Les  œufs  étaient  simplement  placés 
dans  un  trou  dans  le  gravier  sur  la  berge  élevé  d'une  rivière.  {W. Raine). 

356.  Faucon  pèlerin. 

Falco  peregrinus  anatum  (Bonap)     Blasuis.     1862. 

Le  faucon  pèlerin  est  commun  dans  le  Groenland.  (Winge).  On 
dit  qu'il  couve  par  tout  le  Groenland,  certainement  jusqu'à  la  latitude 
69°  N,  ainsi  qu'en  beaucoup  de  régions  à  l'ouest  de  la  baie  Bafïin. 
Des  spécimens  de  cette  espèce  obtenus  par  Dr  Walker  du  «Fox» 
R.  Y.  S.,  à  Port  Kennedy,  latitude  72°  N,  sont  impossibles  à  dis- 
tinguer de  ceux  de  l'Europe.  {Arct.  Man).  Cet  oiseau  a  été 
fréquemment  observé  dans  le  voisinage  d'Ivigtut.  (Hagerup).  On  l'a 
vu  sur  l'île  Marble,  ainsi  qu'à  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  327 

au  mois  de  septembre  1885.  {Dr.  Bell).  On  en  a  vu  un  spécimen 
sur  les  Barren  Grounds  au  sud  du  cap  Eskimo,  sur  la  baie  d'Hudson, 
le  5  août  1901.  M.  Murray  a  fait  mention  de  sa  présence  au  lac 
Trout,  ainsi  qu'à  Severn  House,  et  M.  Clarke  en  a  fait  autant  à  Fort 
Churchill.  (Preble).  Ce  faucon  est  plus  commun  que  le  gyrfaut  dans 
la  région  de  la  baie,  ainsi  que  du  détroit  d'Hudson.     (A.  P.  Loiv). 

Le  faucon  pèlerin  est  un  oiseau  rare  dans  Terreneuve,  ainsi  que 
dans  la  Nouvelle-Ecosse.  M.  Chamberlain  dit  qu'il  couve  dans  le  Nou- 
veau-Brunswick  et  on  sait  qu'il  couve  dans  les  provinces  de  Québec 
et  Ontario.  Ce  faucon  couve  probablement  dans  le  nord  du 
Manitoba,  mais  il  se  trouve  rare  sur  les  prairies.  M.  Spreadborough 
n'en  a  vu  que  trois  spécimens  à  Indian-Kead,  Saskachewan,  au  prin- 
temps de  1892.  On  le  rencontre  souvent,  à  l'automne,  dans  la  région 
boisée  au  nord  de  la  latitude  52°.  Il  est  rare  dans  les  montagnes, 
car  on  ne  l'a  jamais  remarqué  entre  Calgary  et  Kamloops,  Colombie- 
Britannique.  Cet  oiseau  n'est  pas  rare  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  lit- 
toral, et  il  habite  l'île  de  Vancouver.  Il  est  apparemment  commun 
partout  dans  l'Alaska,  et  il  y  couve. 

Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba,  où  probablement  il  couve.  Il 
arrive  vers  le  14  avril,  et  revient  au  mois  d'octobre,  y  prenant  son 
départ  définitif  vers  la  fin  de  ce  mois-là.  (Criddle).  C'est  un  oiseau 
migrateur  régulier  dans  le  Manitoba.  On  ne  l'a  pas  vu  en  1906,  sur 
la  prairie  de  l'ouest  avant  d'arriver  au  lac  Tramping,  Saskachewan, 
au  commencement  d'août,  mais,  de  là,  en  allant  vers  l'ouest,  on  l'a 
remarqué  sur  les  bords  des  plus  grandes  étendues  d'eau  en  train  de 
chasser  des  canards.  Je  l'ai  trouvé  moi-même  aussi  en  train  de  pour- 
suivre sans  pitié,  les  avocettes  et  les  willets.  (Atkinson).  On  a  vu 
ce  faucon  presque  tous  les  jours  entre  la  rivière  Stewart,  et  Circle, 
Alaska,  ainsi  qu'en  beaucoup  d'endroits  entre  Circle  et  l'embouchure 
du  Yukon.  (Bishop).  Un  couple  de  ces  oiseaux  a  été  vu  presque 
chaque  jour  sur  l'île  Popof,  Alaska.  {Figgins).  C'est  la  seule  espèce 
de  pèlerin  jusqu'à  présent  que  j'ai  pu  obtenir  à  Comox.  Je  m'at- 
tendais que  le  Pealei  fût  l'espèce  commune  sur  l'île  de  Vancouver. 
{Brooks) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  faucon  pèlerin  abonde  à  Fort 
Chimo,  sur  la  baie  d'Ungava,  où  il  se  niche  sur  les  falaises.  On  a 
obtenu  des  œufs  le  24  mai.  {Packard).  On  dit  qu'il  couve  à  St. 
Martins,  sur  la  baie  de  Fundy,  Nouveau- Brunswick.     {Chamberlain). 

7887o — 22^ 


328  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Un  vieux  et  deux  jeunes  ont  été  tués,  le  ler  septembre  1884,  sur  l'île 
Marble,  dans  la  baie  d'Hudson.  {Dr.  R.  Bell).  On  dit  que  cet  oiseau 
niche  sur  les  précipices  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve. 
(L.  H.  Porter). 

Depuis  bien  des  années  cette  espèce  a  l'habitude  d'aller  couver 
dans  la  montagne  Yamasta,  à  Abbottsford,  à  environ  40  milles  à 
l'est  de  Montréal.  M.  Fisk  raconte  qu'un  couple  de  ces  faucons  avait 
un  nid  sur  le  côté  ouest  de  la  montagne,  et  il  a  vu  cette  espèce  dans 
cet  endroit  pendant  les  quarante  dernières  années.  Il  a  enlevé  de  là 
deux  œufs  du  faucon  pèlerin  qui  se  trouvaient,  en  avril  1891,  en- 
dessous  d'un  rebord  rocheux,  le  nid  n'étant  qu'une  cavité  légère 
creusée  par  les  faucons  eux  même,  sous  un  rocher  saillant,  et  sans  au- 
cun matériau  dans  sa  composition.  (Wintle).  Un  couple  de  ces 
oiseaux  nichent  régulièrement  sur  le  lac  Muskoka,  Ontario.  M.  Ta- 
verner  a  enlevé  une  couvée  de  quatre  œufs  du  nid,  le  24  mai  1898. 
Ce  faucon  a  couvé  autrefois  sur  la  péninsule  Bruce.  (/.  H.  Fleming). 
Le  15  avril  1894  j'en  ai  vu  un  couple  en  train  de  couver  dans  un  trou 
sur  le  «Cut  Bank»  élevé  de  la  Saskatchewan,  à  Medicine  Hat,  Sas- 
katchewan.     (Spreadborough) 

Ce  faucon,  à  ma  connaissance,  ne  construit  de  nid  d'aucune 
sorte.  Il  pond  ses  œufs  sur  le  rebord  le  plus  inaccessible  d'un  précipice 
de  terre,  ou  de  rocher  à  côté  d'une  rivière.  La  ponte  habituellement, 
consiste,  en  quatre  œufs,  et  dans  certains  cas  ils  étaient  plus  gros 
qu'en  d'autres.  Tous  les  nids,  que  l'on  a  découverts,  ont  été  trouvés 
au  sud  du  poste,  et  il  est  douteux  que  ces  oiseaux  couvent  beaucoup 
plus  au  nord  que  la  latitude  68°.  Au  commencement  d'août,  pendant 
plusieurs  années  consécutives,  des  jeunes  oiseaux  de  la  saison,  en  état 
de  voler,  mais  encore  accompagnés  des  vieux,  ont  été  observés  le  long 
des  bords  calcaires  et  grésières  du  Mackenzie.  (Macfarlane).  MM. 
Bishop  et  Osgood  ont  vu  un  grand  nombre  de  nids  sur  des  précipices 
le  long  du  Yukon. 

Cet  oiseau  couve  rarement  dans  l'est  d'Ontario.  Je  l'ai  vu  au 
mois  d'avril  1899,  et  dans  l'année  suivante.  M.  W.  G.  Shelbourne 
a  enlevé  un  nid  contenant  quatre  œufs,  près  de  la  montagne  Blue, 
comté  de  Leeds,  Ontario.  Le  23  avril  1901,  j'ai  visité  l'endroit 
et  vu  les  oiseaux,  mais  ils  n'avaient  pas  encore  pondu  leurs  œufs. 
Le  nid  a  été  enlevé  plus  tard,  le  9  mai,  et  se  trouve  actuellement, 
ainsi  que  les  œufs,  dans  une  collection  particulière  à  Kingston.     Cette 


I 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  329 

espèce  couve  aussi  au  lac  Diamond,  dans  North  Hastings,  Ontario, 
et,  en  1905,  couvait  encore  au  lac  Charleston,  dans  le  comté  de  Leeds. 
{Rév.  C.  J.  Yoîing.) 

J'ai  dans  ma  possession  huit  couvées  d'œufs  de  cet  oiseau  prises 
dans  le  Muskoka,  et  dans  le  nord  de  l'Alberta.  M.  P.  A.  Taverner 
a  collectionné  une  couvée  de  quatre  œufs,  le  22  mai  1898,  au  lac 
Muskoka.  Le  nid  se  trouvait  sur  le  rebord  d'un  précipice 
à  soixante-dix  pieds  au-dessus  de  l'eau,  à  vingt-cinq  pieds  du 
sommet.  Ce  n'était  qu'une  légère  cavité,  sur  un  rebord,  de  deux 
pieds  de  large,  et  les  restes  d'une  gelinotte  du  Canada  ainsi  que 
d'un  pic  du  nord  à  huppe  écarlate,  à  moitié  dévorés,  se  trouvaient 
sur  ce  rebord  près  du  nid.  M.Wenman  a  recueilli  pour  moi  deux 
couvées  d'œufs  sur  les  bords  de  la  rivière  Blindman  dans  l'Alberta. 
Ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  deux  couvées  se  trouvaient  dans  un  nid, 
les  œufs  étant  simplement  placés  sur  le  gravier.  Un  couple  nichent 
sur  les  précipices  Scarboro',  sept  milles  à  l'ouest  de  Toronto,  et  à  trois 
milles  de  chez  moi,  mais  le  nid  est  inaccessible.     (W.  Raine.) 

356a.  Faucon  de  Peale. 

Falco  peregrinus  peali.     ridgw.     1880. 

Le  faucon  de  Peale  se  trouve  dans  la  Colombie-Britannique,  ainsi 
que  sur  l'île  de  Vancouver,  principalement  sur  le  littoral.  {Fanrin.) 
Des  spécimens  empaillés  de  cette  espèce  ont  été  vus  dans  le  ma- 
gasin de  M.  Inglis,  à  Vancouver,  Colombie-Britannique.  (Rhoads,) 
Une  femelle,  pas  encore  arrivée  à  sa  maturité,  a  été  tuée  dans  le 
détroit  de  Hécate,  à  quelques  milles  de  la  pointe  Scudder,  sur  l'île 
Burnaby.  On  en  a  vu  plusieurs  autres  près  de  l'île  Provost,  ainsi 
que  dans  le  détroit  Houston  Stewart,  Colombie-Britannique.  (Osgood.) 
On  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  le  5  octobre  I90i,à  Chilliwack, 
Colombie-Britannique.     (Spreadborough.) 

Cette  belle  espèce  à  plumage  foncé  du  faucon  pèlerin  se  trouve 
le  long  de  la  côte  sud-ouest  de  l'Alaska,  depuis  Kadiak  jusqu'à  Sitka, 
remplaçant  tout-à-fait  peut-être,  son  proche  parent  qui  se  trouve 
plus  à  l'est,  et  plus  au  nord.  On  ne  l'a  pas  encore  notée,  ni  dans 
l'intérieur,  ni  dans  le  nord  de  la  région  du  territoire  au  nord  des 
montagnes  de  l'Alaska,  mais  on  sait  qu'elle  se  répand  à  l'extrémité 
ouest  de  la  chaîne  Aléoutienne.  (Nelson.)  Le  7  octobre  1899, 
lorsque  nous  étions  à  quelque  distance  au  sud  des  îles  Aléoutiennes, 


330  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

et  hors  de  vue  de  la  terre,  il  y  avait  un  ce  des  oiseaux  qui  cerclait 
dans  l'air  autour  du  aCorwin)).  (Bishop.)  Au  mois  de  juin  1881, 
on  a  souvent  vu  ce  faucon  sur  l'île  Amchitka,  ainsi  que  sur  l'île  Attu, 
pendant  les  années  1880  et  188 1.  Il  couve  sur  presque  toutes  les 
îles  de  la  chaîne,  et  hiverne  sur  le  groupe  Nearer,  au  moins.  On 
dit  qu'il  est  très  commun  sur  l'île  Agatt,  sur  l'île  Amchitka,  j'ai  eu 
connaissance  du  fait  qu'il  y  avait  trois  nids  sur  les  rebords  des 
hautes  falaises  penchant  au-dessus  de  la  mer.     (Turner.) 

357.  Faucon  des  pigeons. 

Falco  cohtmbarius.     (linn).     1758. 

Pendant  l'été  de  1896,  des  oiseaux  de  cette  espèce  étaient  répan- 
dus à  travers  le  district  d'Ungava  depuis  l'embouchure  de  la  rivière 
Whale,  presque  jusqu'à  Fort  Chimo,  et  on  en  a  pris  d'autres  devant 
Cape  Chidley  dans  le  détroit  d'Hudson.  Ils  abondaient  depuis  le 
cap  Henrietta-Maria,  jusqu'à  Moose  Factory,  en  1904.  {Spreadbo- 
rough.)  Audubon  volume  I-89,  dit  que  l'on  a  trouvé  un  nid  ainsi  que 
des  œufs  vers  le  ler  juin  dans  le  Labrador.  Coues  a  rencontré  ce  faucon 
à  deux  reprises  (P.  216),  la  première  fois,  le  5  août,  à  la  baie  Groswater, 
et  la  deuxième  fois,  le  25  du  même  mois,  au  port  Henley.     (Packard.) 

Ce  faucon  est  plus  ou  moins  commun,  et  couve  aux  endroits  propices, 
dans  Terreneuve,  la  Nouvelle-Ecosse,  sur  l'île  du  Prince-Edouard, 
au  Nouveau-Brunswick,  ainsi  que  dans  les  provinces  de  Québec  et 
Ontario.  Il  est  commun  aussi  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba, 
se  répandant  au  nord  jusqu'à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson, 
où  M.  le  docteur  R.  Bell  l'a  pris,  et  au  cap  Eskimo,  où  M.  Preble 
en  a  vu  un  spécimen.  Sir  John  Richardson  dit  que  cet  oiseau  se 
montre  au  mois  de  mai  aux  alentours  de  York  Factory,  sur  la  côte 
de  la  baie  d'Hudson  dans  la  latitude  57°.  Il  a  vu  aussi,  au  prin- 
temps de  1825,  un  oiseau,  qu'il  a  cru  appartenir  à  cette  espèce,  au  lac 
Great  Bear  dans  la  latitude  66°.  M.  Atkinson  écrit  que  cet  oiseau 
couve  régulièrement  par  tout  le  Manitoba,  et  qu'il  l'a  observé  à 
plusieurs  endroits  entre  Portage  la  Prairie  et  Edmonton,  Alberta. 
M.  Ross  l'enregistre  dans  le  nord  jusqu'à  Lapierre  House  dans  la 
vallée  du  Mackenzie.  Ce  faucon  se  trouve  commun  dans  les  par- 
ties boisées  de  l'Alaska  et  se  répand,  d'après  M.  Turner,  à  l'ouest 
jusqu'à  Unalaska.  Il  descend  vers  le  sud  jusque  dans  la  Colombie- 
Britannique,  à  l'est  de  la  chaîne  du   littoral,  où,  d'après  M.  Fannin, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  33 1 

il  se  montre  en  assez  grand  nombre,  quoiqu'il  se  trouve  rare  sur  le 
littoral.  M.  W.  Rhoads  en  a  vu  un  couple  apparié  à  Lake  la 
Hache,  Colombie-Britannique. 

Cet  oiseau  n'est  pas  très  commun  sur  la  prairie,  mais,  au  mois 
de  mai  1894,  on  en  a  pris  un  à  Medicine  Hat,  ainsi  qu'un  couple 
dans  les  collines  Cypress  pendant  la  même  année.  En  1895,  on  en 
a  observé  quelques-uns  sur  le  creek  Old  Wives,  Saskatchewan. 
M.  Spreadborough  n'a  pas  vu  ce  faucon  dans  les  montagnes  pen- 
dant les  années  1890,  1891,  1897,  1898,  mais,  pendant  l'été  de  1902, 
il  en  a  trouvé  un  couple  en  train  de  couver  à  Cascade,  Colom- 
bie-Britannique, sur  le  49ème  parallèle,  et,  au  mois  de  mai  1897,  il 
avait  enlevé  un  nid  à  Edmonton,  Alberta.  En  1903,  M.  Spread- 
borough en  a  vu  un  à  la  rivière  Spirit,  dans  le  district  du  Peace 
River,  Athabasca,  et  il  a  aussi  trouvé  l'espèce  commune  au  lac 
Lesser  Slave.  En  1905  il  en  a  vu  un  autre  au  ruisseau  Meyers, 
Colombie-Britannique. 

J'ai  trouvé  le  faucon  des  pigeons  très  commun  le  long  du  Kowak, 
au  détroit  Kotzebue,  Alaska,  pendant  le  mois  d'août.  (Grinnell). 
Nous  avons  vu  un  faucon  des  pigeons  près  du  ruisseau  Charlie.  M. 
Osgood  a  tué  un  jeune  mâle  de  cette  espèce  à  douze  milles  en  amont 
de  Circle,  et  j'en  ai  \ti  un  autre  à  l'embouchure  de  l'Aphoon,  rivière 
Yukon.  (Bishop).  On  voit  cet  oiseau  à  Homer,  Alaska.  (Figgins). 
On  en  a  pris  un  mâle  adulte  à  Seldovia,  Alaska.     {Anderson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Nous  avons  en  notre  poseession 
peu  de  mentions  authentiques  relativement  à  la  manière  dont  cet 
oiseau  se  niche. 

Il  couve  chaque  année  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  golfe  du  St" 
Laurent,  y  choisissant  un  endroit  buisonneux.  {Rev.  C.  J.  Young)- 
Un  couple  de  ces  faucons  a  construit  régulièrement  leur  nid  sur  une 
île  dans  le  lac  Joseph,  Muskoka,  Ontario.  (/.  H.  Fleming).  Cet 
oiseau  se  répand  le  long  de  la  rivière  Anderson,  presque  jusqu'à 
la  côte  arctique,  à  la  baie  Liverpool.  Plusieurs  de  leurs  nids  avaient 
été  construits  apparemment  dans  les  pins,  et  d'autres  sur  les  rebords 
des  falaises  d'argile  schisteuse.  Les  premiers  se  composaient,  à 
l'extérieur,  de  quelques  brindilles  sèches,  de  saule,  et  à  l'intérieur, 
de  foin  desséché  ou  d'herbes,  etc.,  tandis  que  les  derniers  n'avaient 
que  quelques  feuilles  gâtées  sous  les  œufs.  Je  voudrais  aussi  attirer 
l'attention    à    la    circonstance    intéressante   que   voici.     Le    25    mai 


332  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

1864,  un  sauvage  fidèle  à  mon  service,  a  trouvé  un  nid  placé  au 
milieu  d'une  grosse  branche  de  pin,  à  une  hauteur  d'environ  six  pieds 
de  terre.  Ce  nid  était  construit,  un  peu  négligemment  de  quelques 
bâtons  secs,  ainsi  que  d'une  petite  quantité  de  foin  ;  à  ce  moment  il 
contenait  deux  œufs.  Cet  homme  a  vu  les  deux  vieux  oiseaux,  et  a 
tiré  sur  eux,  mais  il  a  raté  son  coup.  Le  31  du  même  mois  il  a  encore 
visité  le  nid,  qui  avait  toujours  les  deux  œufs,  et  a  de  nouveau  raté 
son  coup.  Plusieurs  jours  plus  tard  il  s'est  rendu  au  même  endroit, 
et,  à  son  étonnement,  les  deux  œufs  ainsi  que  les  vieux  oiseaux  en 
étaient  disparus.  Il  a  eu  premièrement  l'idée  qu'une  autre  personne  les 
avient  enlevés,  mais,  après  avoir  jeté  un  coup  d'œil  attentif  partout, 
il  a  aperçu  les  deux  oiseaux  à  une  petite  distance.  Cette  découverte 
lui  a  donné  l'idée  de  faire  une  recherche,  et  il  a  bientôt  constaté  que 
les  vieux  oiseaux  avaient  dû  transporter  leurs  œufs  jusqu'au  bord  d'une 
rive  boueuse  située  à  une  distance  d'au  moins  quarante  verges  du 
premier  nid.  Quelques  feuilles  gâtées  avaient  été  placées  au-dessous 
des  œufs,  et  c'était  tout  ce  qu'il  y  avait  comme  garniture.  Dans 
l'intervalle  le  nombre  d'œufs  s'est  augmenté  de  trois.  On  ne  peut 
à  peine  entretenir  aucun  doute  quant  à  la  véracité  de  ce  récit.  {Mac- 
farlane.) 

J'ai  dans  ma  possession  des  couvées  d'œufs  enlevées  dans  le  Mus- 
koka,  et  dans  le  sud  du  Labrador,  ainsi  que  d'autres  du  nord  du 
Manitoba,  et  du  nord  de  la  Saskatchewan.  M.  J.  D.  McMurrick  a 
recueilli  une  de  ces  couvées  au  lacSt-Joseph,  dans  Muskoka,  Ontario. 
Le  nid  était  construit  dans  un  grand  pin  et  contenait  quatre  beaux 
œufs.  {W.  Raine).  Cette  espèce  couve  partout,  dans  le  Manitoba, 
et,  en  1906,  a  été  remarqué  à  plusieurs  endroits  entre  Portage-la- 
Prairie  et  Edmonton,  Alberta.     (Atkinson). 

357a.  Emerillon  noir. 

Falco  columharius  suckleyi     Ridgw.     1873. 

Cet  oiseau  habite  le  long  du  littoral  de  la  Colombie-Britannique, 
en  nombre  pendant  l'été,  et  se  trouve  très  nombreux  sur  l'île  de  Van- 
couver. (Fannin).  Il  habite  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  et  s'y 
trouve  plus  commun  que  le  précédent.  (Brooks).  On  en  a  vu  un 
à  Sooke,  sur  l'île  de  Vancouver,  au  mois  d'août  1893,  et,  en  1906,  on  en 
a  pris  un  autre  à  Douglas,  Colombie-Britannique.  {Spreadborough). 
Les  faucons  que  l'on  voit  sur  le  littoral  doivent  être  classifiés  comme 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  333 

appartenant  à  cette  espèce,  bien  que  M.  Fannin  mentionne  les  deux 
espèces  en  parlant  des  faucons  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  Un 
spécimen  venant  de  Victoria  est  dans  la  collection.  (RJwads).  On 
a  indistinctement  vu  voler  du  sommet  d'une  épinette  blanche,  au 
goulet  Cumshewa,  sur  les  îles  Queen-Charlotte,  un  petit  faucon  au 
plumage  foncé.  M.  Keen  fait  mention  de  la  présence  de  cet  oiseau 
à  Massett.     {Osgood). 

358.  Emerillon  de  Richardson. 

Falco  richardso7îii     Ridgw.     1870. 

Un  spécimen  de  cette  espèce,  le  seul  observé,  a  été  pris  à  la  source 
de  la  rivière  Souris,  près  de  la  frontière,  latitude  49°,  le  8  septembre 
1873.  {Cônes).  Pendant  la  première  semaine  de  mai  1904,  j'en  ai 
observé  plusieurs  couples,  dans  des  peupliers,  le  long  de  la  rivière 
Belly,  Alberta.  {W.  F.  Brown).  Cette  espèce  est  rare  à  la  fin  d'au- 
tomne, en  hiver  et  au  commencement  du  printemps,  à  Aweme, 
Manitoba.  (Criddle).  L'auteur  lui-même  en  a  tué  un  spécimen  à 
((the  elbow»  de  la  Saskatchewan  du  sud,  Saskatchewan,  le  9  septem- 
bre 1880. 

Un  couple  unique  appartenant  à  cette  espèce  a  été  vu,  au  mois  de 
mai  1827  dans  le  voisinage  de  Carlton-House,  et  on  a  tué  la  femelle. 
Dans  l'oviducte  il  y  avait  plusieurs  œufs  blancs  de  grosseur  naturelle 
nuages  à  un  bout  de  quelques  taches  bronzées.  Le  spécimen  que 
l'on  a  tué  à  Carlton-House  est,  sans  doute,  une  vieille  femelle  qui 
était  en  train  de  muer.  (Richardson).  Carlton-House  était  situé 
vers  la  latitude  53°  au  nord  de  la  Saskatchewan  à  environ  100  milles 
au  nord  du  chemin  de  fer  Canadien  Pacifique.  M.  Macfarlane  n'était 
pas  positif  quant  à  la  présence  de  cette  espèce  sur  la  rivière  Ander- 
son,  et  je  suis  porté  à  croire  qu'il  n'y  a  que  les  oiseaux  errants  qui  se 
rendent  dans  le  nord  de  la  Saskatchewan. 

M.  Nutting  note  la  présence  de  cet  oiseau  aux  Grand  rapids  de  la 
Saskatchewan.  M.  Brooks  l'a  pris  à  Chilliwack  sur  le  Fraser,  et  M. 
A.-H.  May  en  a  fait  autant  aux  alentours  de  Victoria.  (Fannin). 
Cet  oiseau  ne  se  montre  que  pendant  la  saison  de  la  migration,  et  à 
l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  Colombie-Britannique. 
Quelques  spécimens  ont  été  vus  pendant  l'hiver  de  1897-98,  au  lac 
Okanagan.  (Brooks).  On  en  a  tué  un  à  la  tête  du  lac  Okanagan, 
Colombie-Britannique.  (Rhoads).   J'ai  tué,  à  Circle,  Alaska,  un  jeune 


334  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

émerillon,  une  femelle,  qui  se  trouve  intermédiaire    entre    Colum- 
harius  et  Richardsonû.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction — Cet  oiseau  couve  dans  l'Alberta 
et  dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan.  La  première  couvée  authentique 
enregistrée  se  trouve  dans  ma  collection.  Elle  a  été  prise,  le  20  mai 
1893,  par  M.  Roy  Ivor,  au  sud  de  Moose  Jaw,  Saskatchev/an.  Le 
nid,  contenait  quatre  oeufs,  était  construit  de  brindilles  et  de  mau- 
vaises herbes,  et  se  trouvait  sur  le  sommet  d'un  peuplier.  La  deuxième 
couvée  enregistrée  a  été  celle  trouvée,  le  12  mai  1894,  par  M.  J.  E. 
Houseman  à  Calgary,  Alberta.  M.  Houseman  a  eu  la  bonté  de  m'en- 
voyer  ces  oeufs  quelques  temps  après  qu'il  les  eût  collectionnés  afin 
que  je  puisse  en  faire  le  croquis.  C'est  une  belle  couvée,  et  se  trouve 
actuellement  dans  la  collection  de  M.  Crandell.  M.  Dippie  a  aussi 
recueilli  des  oeufs,  et  pris  des  jeunes  oiseaux  ainsi  que  des  vieux  près  de 
Calgary.  Une  belle  couvée  qui  se  trouve  dans  mon  cabinet  a  été  re- 
cueilli le  17  mai  1899,  à  Fort  Saskatchewan,  démontrant  ainsi  que  cet 
oiseau  pond  généralement  ses  oeufs  avant  la  mi-mai.  En  1906  nous 
avons  trouvé  quelques  couples  de  ces  oiseaux  sur  les  bas-fonds  de  la  ri- 
vière Belly,  à  Lethbridge,  Alberta,  en  train  de  nicher  dans  de  vieux  nids 
de  la  pie.  La  femelle  se  tient  bien  assidûment  sur  le  nid,  et  ne  s'en 
vole  que  lorsqu'on  commence  à  grimper  sur  l'arbre.  L'oiseau-mâle, 
toujours  sur  le  qui  vive,  se  perche  sur  quelque  sommet  d'arbre  près 
du  nid.  {W.  Raine).  Mr.  W.  J.  Brown,  dans  The  Ottawa  natura- 
ralist,  Vol.  XX,  p.  111)),  donne  un  récit  très  complet  de  la  manière 
dont  cet  oiseau  fait  son  nid  près  de  Lethbridge,  Alberta.  Il  a  trouvé 
le  premier  nid  le  7  mai  1904.  C'était  l'ancien  nid  d'une  pie  situé  dans 
un  peuplier,  à  environ  sept  pieds  de  la  terre.  Il  contenait  une  couvée 
de  cinq  oeufs  qui  étaient  placés  sur  la  boue  raboteuse.  Pendant 
les  trois  semaines  suivantes  M.  Brown  a  trouvé  trois  nids  de  pies 
qui  contenaient  des  couvées  complètes  d'oeufs  d'émerillon.  De 
bonne  heure  au  mois  de  juin  M.  Brown  a  trouvé  une  autre  couvée 
de  cinq  oeufs  dans  un  nid  abandonné  de  la  buse  pattue. 

358.1.  Êtnerillon. 

Falco  merillus.  (Gerini)     Oberholesr  1899. 

Un  spécimen  de  cette  espèce,  pris  en  mer  à  la  latitude  57"  41' 
nord,  et  longitude  35°  23'  ouest  par  M.  W.  E.  Whymper,  au  mois 
de  mai  1867,  et  présenté  par  lui  au  musée  de  Norfolk  et  Xorwich, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  335 

semble  s'être  rendu  à  l'endroit  le  plus  à  l'ouest,  atteint  par  cette 
espèce.  {Ar  et- M  annal).  Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  tué, 
le  3  mai  1875,  au  cap  Farewell  dans  le  Groenland,  et  il  se  trouve  ac- 
tuellement dans  la  collection  du  musée  public  à  Milwaukee,  Wis- 
consin.     {Bendire,    Vol.  I,  p.  304)- 

359.1.  La  Crécerelle. 

Falco  tinnunculus.  Linn.     1758. 

On  dit  qu'un  oiseau  de  cette  espèce  s'est  rendu  au  vol  à  bord  d'un 
vaisseau,  et  a  été  tué,  au  premier  voyage  de  retour  de  Parry.  {Arctic 
Manual) . 

360.  Faucon  épervier. 

'  Falco  sparveriiis.  Linn.     1858. 

Dr.  Coues  a  vu  un  spécimen  unique  de  cette  espèce  dans  le  Labrador. 
Ce  faucon  n'est  pas  rare  dans  Terreneuve,  et  il  couve  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse, sur  l'île  du  Prince-Edouard,  dans  le  Nouveau-Brunswick, 
ainsi  que  dans  les  provinces  de  Québec  et  Ontario.  Beaucoup  d'obser- 
vateurs font  mention  de  sa  présence  en  petit  nombre,  et  aussi  de  son 
mode  de  reproduction.  Dr.  R.  Bell  en  a  tué  un  mâle  à  York  Factory, 
sur  la  baie  d'Hudson,  et  M.  Preble  l'a  vu  à  plusieurs  endroits  entre  le  lac 
Winnipeg,  et  la  baie  d'Hudson.  M.  Spreadborough  a  vu  le  faucon 
épervier  depuis  Missinabi  en  allant  au  nord  jusqu'à  Moose  Factory. 
M  M.  Seton,  Atkinson,  et  Criddle  disent  tous  qu'il  se  trouve  très  nom- 
breux dans  le  Manitoba,  et  les  observations  faites  par  l'auteur  lui- 
même,  ainsi  que  celles  faites  par  M.  Spreadborough,  indiquent  le 
même  résultat  par  toute  la  région  des  prairies,  y  compris  la  Saskat- 
chewan  et  l'Alberta.  C'est  une  espèce  commune  dans  les  vallées 
des  montagnes  Rocheuses,  à  Banff,  ainsi  qu'en  allant  vers  l'ouest. 
Cet  oiseau  abondait  à  Revelstoke,  sur  la  rivière  Columbia,  où  on  l'a 
vu  pour  la  première  fois,  le  9  avril,  en  1890.  Plus  tard  il  est  deve- 
nu assez  nombreux,  et,  en  descendant  la  rivière  Columbia  jusqu'à 
Robson,  on  l'a  vu  en  abondance.  Cette  espèce  se  montre  en  grand 
nombre  à  l'ouest,  à  travers  la  Colombie  Britannique,  mais,  sans 
doute,  elle  devient  entre-mêlée  avec  l'espèce  qui  suit  dans  la  région 
aux  alentours  du  lac  Okanagaw.  M.  Fannin  mentionne  que  ce  fau- 
con est  commun  sur  le  littoral,  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver. 

Sir  John  Richardson  détermine  l'étendue  de  ses  migrations  au  nord 
à  la  latitude  54°,  mais  M.  Spreadborough  l'a  trouvé  commun  entre 


336  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

le  Petit  lac  des  Esclaves  et  la  rivière  à  la  Paix  Athabaska,  et  M.  Ross 
l'a  vu  aussi  loin  au  nord  que  Lapierre  House,  dans  la  vallée  du  Mac- 
kenzie,  bien  qu'il  s'y  trouvait  un  peu  rare.  Dans  l'Alaska  cet  oiseau 
est  très  rare,  car  M.  Nelson  dit  que  l'on  n'en  a  vu  qu'un  seul  spéci- 
men jusqu'à  ce  que  M.  Krause  l'ait  trouvé  nombreux  sur  la  rivière 
Chilcat  vers  la  fin  d'août.  Cependant  M.  Bishop  a  vu  ce  faucon  à 
plusieurs  endroits  le  long  du  Yukon  entre  Log  Cabin  et  Circle. 

Notes  sur  la  reproduction — Cette  espèce  se  trouve  la  plus 
commune  parmi  nos  petits  faucons,  et  elle  couve  tous  les  ans  dans 
les  endroits  propices  dans  l'est  de  l'Ontario.  Elle  choisit  un  trou, 
généralement  celui  d'un  pic,  dans  un  pin  mort,  ou  autre  arbre,  et  elle 
y  pond  ses  oeufs  vers  le  15  mai.  J'ai  vu  les  jeunes  oiseaux  capables 
de  voler,  en  juillet.  {Rev.  C.  J.  Young).  Elle  couve  à  Toronto, 
Ontario,  et  aux  alentours  de  la  ville,  ainsi  que  dans  le  district  de 
Parry-Sound.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  semble  préférer  des  trous 
dans  les  arbres,  les  anciens  nids  de  pic  sont  probablement  ceux 
dont  il  se  sert.  Les  oeufs,  au  nombre  de  cinq,  sont  d'une  couleur 
chamois,  ou  d'un  brun  pâle  jaunâtre,  tachetés  partout  de  brun  foncé, 
mais  encore  davantage  au  gros  bout.  Vers  la  première  semaine  de 
mai  on  peut  trouver  le  nid  aux  alentours  d'Ottawa.  {G.  R.  White). 
Ce  faucon  couve  toujours  dans  des  cavités  dans  les  arbres,  et  la 
ponte  est  de  quatre  à  six  oeufs.  {W.  E.  Saunders).  Il  couve  en  petit 
nombre  sur  les  îles  dans  la  rivière  St.  John,  ainsi  que  sur  des  grandes 
étendues  de  terre  brûlées,  dans  le  Nouveau-Brunswick.  Pour  bien 
des  années,  un  couple  de  cette  espèce  a  niché  dans  le  clocher  d'une 
église  en  y  pénétrant  par  un  trou  fait  par  Colaptes  auratus  (le  pic 
doré  du  nord).     {W.  H.  Moore). 

En  1892,  on  a  vu  cette  espèce  à  Indian  Head,  Saskatchewan  pour 
la  première  fois  le  1 6  avril,  et  elle  y  était  commune  le  24  du  même  mois. 
Elle  couve  dans  les  bois  ainsi  que  dans  les  arbres  situés  dans  les  val- 
lées des  ruisseaux.  Un  nid  a  été  trouvé,  le  5  juin,  dans  l'ancien  nid 
d'un  pic;  il  contenait  cinq  œufs.  En  1894,  ce  faucon  a  commencé 
à  faire  sa  couvaison  le  1 7  avril  dans  des  trous  de  peupliers.  Le  27  mai 
1895,  on  a  découvert  un  nid  de  cette  espèce  dans  un  trou  de  pic  sur  un 
sureau,  au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan.  La  femelle  se  tenait 
tellement  collée  au  nid  qu'il  a  fallu  la  pousser  avec  un  bâton  avant 
qu'elle  se  remuât.  Ce  nid  contenait  cinq  œufs  d'un  roux-cannelle 
mais  devenant  brun  ou  cannelle  au  gros  bout.  Cette  espèce  se 
trouve  commune  aussi  sur  l'île  de  Vancouver,  et  couve  toujours  dans 


CAT^ALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  337 

des  trous.  Elle  se  nourrit  de  souris,  de  jeunes  oiseaux,  de  sauterelles, 
et  d'autres  insectes.  Une  fois  j'ai  vu  un  faucon  attraper  une  petite 
couleuvre.  J'ai  vu  des  nids  à  une  hauteur  de  soixante  à  soixante- 
dix  pieds  de  la  terre.  {Spredahorough .)  Cette  espèce  couve  dans 
l'intérieur  au  nord,  jusqu'au  Fort  Rae,  sur  le  grand  lac  des  esclaves 
latitude  62°  nord.     ((Bendire,  vol.  I.  p.  309.) 

360a.  Faucon  épervier  du  désert. 

Falco  sparveriiis  phalœna     (Lesson)     Nelson.)   1902. 

Cet  oiseau  a  été  collectionné,  le  30  juin  1874,  près  de  l'embouchure 
de  la  rivière  Miik,  Montana,  par  M.  le  docteur  Coues.  (ikfgarw^  dans 
ÏAuk,  vol.  IX,  page  266.)  Il  habite  en  grand  nombre.  M.  Brewster 
me  fait  savoir  que  les  spécimens  de  sparverius,  dans  ma  possession, 
venant  de  ChiUiwack,  appartiennent  à  cette  espèce.  Ce  faucon  habite 
en  permanance  la  partie  sud  de  la  Colombie-Britannique,  quelques- 
spécimens  restant  au  lac  Okanagan  tout  l'hiver.  {Brooks.)l\  se  trouve 
commun  dans  les  bois  le  long  des  ruisseaux  Maple  et  Skull,  Saskatch- 
ewan.  En  1905,  j'ai  trouvé  six  nids,  un  autre  en  1906,  dans  des 
cavités  naturelles,  et  dans  des  trous  de  pic.  (A.  C.  Bent.)  Au  mois 
de  mai  1906,  cet  oiseau  se  nichait  en  nombre  à  Lethbridge,  Alberta, 
y  pondant  cinq  ou  six  œufs  dans  des  anciens  trous  de  pic.  {Raine.) 
On  le  voit  à  Medicine-Hat,  Saskatchewan.  Il  est  commun  le  Icng 
du  49ème  parallèle  entre  Trail  et  Cascade,  ainsi  qu'à  l'ouest,  depuis 
Midway  jusqu'aux  vallées  Skagit  et  Fraser.     (Spreadborough.) 

CLI.  POLYBORUS.  Vieillot.     1816. 

Polyborns  cheriway  (Jacq.)     Cab.     1848. 

M.  George  E.  Atkinson  a  informé  la  société  d'Histoire  Naturelle 
d'Ontario  de  la  présence  de  cette  espèce,  le  18  juillet  1892,  sur  le 
rivage  nord  du  lac  Supérieur,  pas  loin  de  Port  Arthur.  {William  Brew- 
ster dans  VAuk,  vol.  X,  p.  364.) 

CLII.  PANDION  Savigny.     1809. 
364.  Balbusard  d'Amérique. 

Pandion    haliaëtus    carolinensis  (Gmel.)     Ridgw.     1870. 

Un  spécimen  unique  du  balbusard  d'Amérique  a  été  pris  par  M.  E. 
Whymper  à  Godhavn,  dans  le  Groenland,  et  envoyé  au  musée  à 
Copenhague.     {Arctic    Manual.) 


338  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Cet  oiseau  passe  l'été  en  grand  nombre,  et  se  répand  un  peu  partout 
le  long  des  rivières  ou  sur  les  bords  des  lacs,  dans  Terreneuve,  la 
Nouvelle-Ecosse,  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  dans  le  Nouveau- 
Brunswick,  ainsi  que  dans  la  province  de  Québec.  Il  se  trouvée  plus  rare 
dans  l'Ontario,  et  on  le  voit  peu  souvent  en  train  de  couver  à  l'ouest 
de  Toronto.  En  aHant  à  l'ouest  on  l'aperçoit  sous  les  mêmes  conditions 
par  toute  la  région  des  prairies,  ainsi  que  dans  les  montagnes  jusqu'à 
la  côte  du  Pacifique,  bien  que  ni  M.  Atkinson,  ni  M.  Criddle  ne  l'aient 
jamais  vu  en  train  de  couver  dans  le  Manitoba.  En  allant  au  nord  on 
le  voit  dans  toute  la  région  boisée  jusqu'aux  bords  des  Barren  Grounds, 
ainsi  que  dans  la  vallée  du  Mackenzie  au  delà  du  cercle  arctique. 
Dans  l'Alaska,  M.  Nelson  détermine  la  limite  de  ses  migrations  pour  la 
reproduction  au  nord  du  cercle  arctique,  de  sorte  que  cet  oiseau  couve 
presque  par  toute  l'étendue  de  ses  migrations. 

Notes  sur  la  reproduction. — Vers  le  commencement  de  mai 
le  balbusard  d'Amérique  commence  à  construire  son  nid.  Celui-ci 
est  placé  près  du  sommet  d'un  grand  arbre,  et  apparemment  les  mêmes 
oiseaux  l'occupent  d'année  en  année.  Chaque  année  une  nouvelle 
couche  de  brindilles  est  placée  au-dessus  du  vieux  nid  de  sorte  qu'il 
devient  bientôt  une  grosse  construction.  La  femelle  pond  deux  œufs, 
ou  plus.  Un  nid,  trouvé  à  Lake  of  Islands,  au  nord  d'Ottawa,  Ontario, 
mesure  presque  six  pieds  de  diamètre,  et,  de  toute  apparence,  est  cons- 
truit de  gros  bâtons,  de  mauvaises  herbes,  de  chaume  de  maïs,  et 
d'écorce.     (Geo.    R.    White.) 

Cet  oiseau  devient  très  rare  le  long  du  St-Laurent.  Pendant  les 
dix  dernières  années  je  n'en  ai  vu  que  quelques  spécimens.  Le  23  mai 
1900,  un  nid  a  été  trouvé  au  lac  Gananoque;  il  était  construit  sur  le 
sommet  d'un  grand  pin  brisé,  et  contenait  trois  œufs.  C'est  la  seule 
fois,  en  autant  que  je  le  sache  qu'il  a  couvé  dans  le  comté  de  Leeds, 
Ontario,  mais  autrefois  j'ai  souvent  vu  son  nid  sur  des  souches  de  pin 
dans  les  comtés  de  Lanark  et  Renfrew.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Le 
balbusard  d'Amérique  se  répand  partout  dans  les  districts  de  Muskoka 
et  Parry  Sound.  J'ai  trouvé  un  nid  au  milieu  d'une  héronnière  dans 
le  Parry  Sound.  (/.  H.  Fleming.)  On  a  observé  trois  spécimens  de 
cette  espèce,  le  7  juin  1896,  sur  la  rivière  Moose,  près  de  Moose  Fac- 
tory,  sur  la  baie  James.  Un  couple  étaient  en  train  de  couver  sur  le 
sommet  d'une  épinette  blanche  morte.  On  n'en  a  pas  vu  d'autres  plus 
au  nord.  En  1904  j'ai  trouvé  un  couple  en  train  de  couver  à  la 
jonction  des  rivières  Poplar  et  Moose.     Le  nid  était  sur  le  sommet 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  839 

d'une  épinette  blanche  morte,  à  environ  cinquante  pieds  de  terre. 
(Spreadborough.)  Cet  oiseau,  autrement  dit  «l'Aigle  pêcheur»  couve 
sur  la  rivière  North-West  à  environ  quatre  miUes  en  amont  du 
poste  de  la  compagnie  de  la  baie  d'Hudson,  Labrador.     (Packard.) 

Le  balbusard  d'Amérique  couve  parmi  les  lacs  du  Muskoka,  Ontario 
Au  mois  de  juin  1893,  nouô  en  avons  tué  im  spécimen  à  Banff  dans 
les  Montagnes  Rocheuses,  et  M.  Fear  m'a  dit  qu'un  nid,  situé  en 
arrière  de  la  montagne  Tunnel,  était  occupé  par  un  couple  de  ces 
oiseaux.  J'ai  dans  ma  possession  une  collection  de  200  œufs  du 
balbusard  d'Amérique  qui  sont  les  plus  jolis  de  tous  les  œufs  de 
faucons.  Cette  espèce  pond  généralement  deux  œufs,  mais  parfois 
elle  en  pond  quatre.  (W.  Raine).  On  trouve  presqu'invariab'ement 
un  aigle-pêcheur  nichant  avec  le  grand  héron  bleu,  à  Sydney,  sur 
l'île  du  cap  Breton.  A  l'héronnière  que  j'ai  visitée,  les  faucons 
chassaient  les  hérons  chaque  fois  qu'ils  s'approchaient  du  nid,  bien  que 
M.  Bayley  m'informe  que  les  faucons  ont  fréquenté  les  hérons  depuis 
plusieurs  années.  Plus  tard  l'on  m'a  parlé  de  plusieurs  anciennes 
colonies  de  ces  oiseaux  et  dans  chaque  cas  l'aigle-pêcheur  se  trouvait 
toujours  chez  les  hérons.     (C.  R.  Harte) . 

Cet  oiseau  abonde,  en  été,  dans  toute  la  Co'ombie-Britannique- 
Son  nid  se  trouve  généralement  sur  le  sommet  brisé  d'un  arbre,  pas 
loin  de  l'eau.  (Fannin).  Il  est  commun  partout  sur  l'île  de  Van- 
couver. Son  nid  est  très  gros  et  se  trouve  généralement  sur  le  som- 
met brisé  d'un  grand  arbre  sec.  Cependant  j'ai  vu  quelques  nids  sur 
les  arbres  verts.  La  nourriture  de  cet  oiseau  consiste  principalement 
en  poisson.  Je  l'ai  vue  s'arrêter  et  hésiter  pendant  quelques  secondes 
après  avoir  volé  lentement  au-dessus  d'une  baie  peu  profonde,  puis 
ensuite  fermer  ses  ailes  et  tomber  comme  un  météore  sur  quelque 
malheureux  poisson  qu'ils  manquent  rarement  d'attraper.  Quelque- 
fois je  les  ai  vus  en  possession  de  couleuvres.  Leur  nid  se  compose 
d'un  immense  tas  de  bâtons,généralement  placés  sur  un  grand  tronc 
d'arbre  sec,  rarement  à  moins  de  cinquante  pieds  de  terre.  {Spread- 
borough) 

Famille  XXIX.  STRIGID.^.     Hiboux  chouettes. 

CLIII.     STRIX.     LiNNEAUs.     1758. 

365.  Orfraie  commune  d'Amérique. 

Strix  pratincola.     Boxap.     1838. 
Ce  hibou  est  rare    dans  Terreneuve,  un   saul  spécimen    y   ayant 
été  pris.     (Reeks).   Au  mois  de  mai  1882,  un  spécimen  de  cette  espèce 


340  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

a  été  tué  par  M.  Reid  le  jeune,  un  jardinier  de  York  Street,  Hamilton, 
et  à  l'automne  de  la  même  année  on  en  a  trouvé  un  autre  dans  un 
hangar  vide  près  du  canal  conduisant  à  Dundas.  M.  Le  docteur  Gar- 
nier,  de  Lucknow,  Ontario,  en  a  vu  un,  il  y  a  quelques  années,  et  M. 
C.  J.  Brampton,  de  Sault  Ste-Marie,  mentionne  qu'il  en  a  vu  deux 
autres  dans  cette  ville. {^cllwraith) .  On  a  pris  un  spécimen  vivant 
de  cet  oiseau  d'un  quai  à  charbon  près  du  front  de  la  baie  à  Toronto, 
le  7  septembre  1899.  L'oiseau,  un  mâle,  est  mort  bientôt  après.  En 
autant  que  je  le  sache,  cette  mention  est  la  seule  relativement  à  cet 
oiseau  provenant  de  Toronto.  (/.  H.  Fleming  dans  VAuk)  vol.  XVIL 
p.  177.  Dans  la  collection  Bryant  au  musée  de  Zoologie  Compara- 
tive, il  y  a  un  spécimen  de  cette  espèce,  pris  par  M.  Louis  Cabot,  à 
Long- Point,  Ontario,  au  commencement  de  novembre  1899.  Le  spé- 
cimen (No  1482)  a  été  obtenu  pour  la  collection  par  M.  H.  B.  Bigelow. 
{Reginald  Heber  Howe,  jeune,  dans  VAuk.  Vol..  XIX.     79) 

Famille  XXX.     BUBONIDiï^.     Hiboux  chouettes,  etc. 

CLIV.    ASIO.     Brisson.     1760. 
366.  Hibou  à  oreilles  longues. 

Asio  wilsonianus  (Less).     Coues.     1882. 

Cette  espèce,  comme  d'ailleurs  la  plupart  des  hiboux,  est  tellement 
solitaire  dans  ses  habitudes  que  son  absence  est  plutôt  apparente  que 
réelle,  de  sorte  que  nous  arrivons  à  la  conclusion  qu'elle  couve  par 
toute  l'étendue  de  ses  migrations,  depuis  Terreneuve,  la  Nouvelle- 
Ecosse,  l'île  du  Prince- Edouard,  le  Nouveau-Brunswick,  ainsi  que  les 
provinces  de  Québec  et  Ontario,  en  allant  à  l'ouest.  Nous  avons  dans 
notre  possession  des  mentions  relativement  à  sa  présence  dans  toutes 
ces  provinces,  mais  qui  ne  disent  jamais  qu'elle  s'y  trouve  commune. 
M.  Hutchins  note  sa  présence  à  Fort  Severn,  sur  la  baie  d'Hudson. 

Après  avoir  cherché  longtemps  j'ai  enfin  trouvé  une  petite  colonie 
de  ces  oiseaux,  au  nombre  de  sept,  dans  un  marécage  de  cèdre,  à 
quelques  milles  de  la  ville  d'Ottawa,  Ontario,  et,  le  ler  novembre 
1901,  j'en  ai  obtenu  un  beau  couple.  (G.  R.  White).  On  voit  rare- 
ment cet  oiseau  dans  l'est  de  l'Ontario.  Un  spécimen  a  été  tué  près  de 
Lynn,  comté  de  Leeds  à  l'automne  de  1893.  {Rev.  C.  J.  Young). 
C'est  un  oiseau-migrateur  commun  en  automne  à  Toronto,  Ontario, 
quoiqu'en  été  il  y  habite  en  petit  nombre.     (/.  H.  Fleming). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  34 1 

Le  hibou  à  oreilles  longues  habite  le  Manitoba,  en  été,  en  assez 
grand  nombre,  et  couve,  évidemment,  par  toute  la  province.  {E.  T. 
Selon).  Il  est  un  des  oiseaux  les  plus  réguliers  qui  fréquentent  le 
Manitoba  pour  la  reproduction,  et,  en  1906,  on  l'a  vu,  de  temps  en 
temps,  dans  les  endroits  les  plus  boisés  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton. 
(Atkinson).  Le  13  avril  1892,  on  en  a  vu  un  a  Indian  Head,  Saskat- 
chewan,  mais  on  ne  l'a  plus  revu  avant  le  mois  de  juin.  Celui,  que  l'on 
a  tué,  avait  une  souris  à  pattes  blanches  ainsi  que  quelque  gros 
maillots  dans  son  estomac.  On  a  vu  un  couple  de  ces  oiseaux,  le  8 
mai  1894,  à  Medicine  Hat,  Saskachewan,  ainsi  que  d'autres,  au  mois 
de  mai  1895,  sur  le  ruisseau  Old  Wives,  Saskachewan.  Personne 
ne  les  a  vus  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  mais  ils  étaient  assez 
communs  dans  les  bois  à  Edmonton,  Alberta,  au  mois  de  mai  1897. 
On  en  a  vu  un  couple,  en  juillet  1889,  à  Sicamous,  Colombie  Britan- 
nique, ainsi  qu'un  spécimen  unique  à  Penticton,  le  23  avril  1903. 
(Spreadborough).  On  a  trouvé  cet  oiseau  aussi  loin  au  nord  que  la 
latitude  60°,  et  il  est  probable  qu'il  fréquente  les  limites  les  plus  sep- 
tentrionale de  la  forêt.  Il  se  montre  en  grand  nombre  dans  les  bois 
qui  bordent  les  plaines  de  la  Saskachewan,  et  fréquente  les  rives  de  la 
baie  d'Hudson  en  été  seulement.  {Richardson) .  Il  s'en  va  au  nord 
jusqu'à  Fort  Simpson  sur  le  Mackenzie,  et  il  y  est  rare.  {Ross).  Ce 
hibou  est  commun  dans  toute  la  Colombie-Britannique.  (Lord). 
Il  est  rare.  Je  l'ai  pris  sur  l'île  de  Vancouver  seulement.  {Fannin). 
Bien  qu'il  habite  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  il  n'y  est  point  commun. 
Pendant  l'hiver  de  1897-98,  il  se  trouvait  commun  sur  le  lac  Okanagan. 
Pendant  tout  l'hiver  il  habite  le  district  de  Cariboo,  dans  la  Colombie- 
Britannique.  (Brooks).  Il  est  rare  partout,  bien  qu'il  ne  soit  pas 
impossible  qu'il  puisse  être  trouvé  n'importe  où  dans  la  Colombie- 
Britannique.     (RJioads). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  hibou  à  oreilles  longues  n'est 
pas  commun.  Il  couve  dans  les  anciens  nids  de  corneilles,  et  pond  cinq 
ou  six  œufs.  {W.  E.  Saunders).  Le  2  juin  1905,  on  a  trouvé  un  couple 
de  ces  oiseaux,  en  train  de  couver  dans  l'ancien  nid  d'une  buse  pattue 
d'Amérique  sur  le  ruisseau  Bear,  Saskatchewan.  Le  nid  contenait 
cinq  œufs  presque  couvés.  {A.  C.  Bent).  Cet  oiseau  est  assez 
commun  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba,  se  nichant  par  terre, 
ou  dans  les  anciens  nids  de  corneilles.  (Criddle).  Le  20  mai  1881, 
j'ai  trouvé  un  nid  dans  un  massif  de  saules,  à  environ  20  milles  à 
l'ouest    de    Winnipeg,    Manitoba.     Le    nid    consistait    d'un     tas    de 

78870—23 


342  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

brindilles  garnies  de  l'écorce  intérieure  de  saule.  Il  était  situé  à 
environ  huit  pieds  de  terre,  et  contenait  trois  œufs.  Au  printemps 
de  1894,  à  Medicine  Hat,  j'ai  trouvé  un  autre  nid,  pas  complètement 
construit,  dans  un  érable  du  Manitoba.  Il  était  à  peu  près  à  la  même 
hauteur  de  terre  que  le  nid  de  1881  ci-dessus.  J'ai  vu  un  autre  nid, 
dans  une  épinette  noire,  à  Edmonton,  au  printemps  de  1897.  Tous 
les  nids  se  ressemblaient,  étant  composés  de  bâtons  et  garnis -d'herbes 
sèches,  et  se  trouvant  toujours  près  de  l'eau.  Le  hibou  à  oreilles 
longues  se  nourrit  de  souris,  et  de  petits  oiseaux,  ainsi  que  d'insectes, 
dont  j'ai  vu  un  nombre  dans  leur  estomac.  {Spreadhorougli) .  Le 
22  mai  1893,  j'ai  trouvé  un  nid,  qui  n'était  que  cinq  pieds  de  terre 
au  lac  Oak,  Manitoba.  Il  contenait  cinq  œufs.  Cet  oiseau  couve  de 
bonne  heure  et  pond  ses  œufs  généralement  à  la  fin  avril,  ou  au 
commencement  de  mai,  tandis  que  le  hibou  à  oreilles  courtes  (celui 
qui  suit),  est  tardif  dans  sa  reproduction,  et  pond  ses  œufs  rarement 
avant  le  mois  de  juin.  {W.  Rame).  Pendant  ces  dernières  années 
M.  Ed.  Beaupré  a  trouvé  le  hibou  à  oreilles  longues  en  train  de 
couver,  au  mois  d'avril,  dans  le  voisinage  du  marais  Cataraqui, 
près  de  Kingston,  Ontario,  y  pondant  ses  œufs  dans  le  nid  abandonné 
d'une  corneille  situé  dans  un   pin.     {Rev.   C.   J.    Young) . 

367.  Hibou  à  oreilles  courtes. 

Asio  accipitrinus     (Pall)  Newt.     1872. 

Cet  oiseau  est  rare  dans  le  Groenland,  mais  il  se  peut  qu'il  y  couve, 
bien  qu'il  n'aille  pas  plus  loin  au  sud  que  la  latitude  65°.  L'étendue 
de  ses  migrations  au  nord  est  tout-à-fait  inconnue,  mais  on  l'a  tué  sur 
l'île  Green,  dans  la  baie  Disco,  latitude  68°  50'.  {Arct.  Man.).  Il  se 
trouve  assez  commun,  et  se  répand  très  généralement  par  toute 
la  région  à  l'ouest  de  la  baie  d'Hudson.  (Preble).  Il  se  montre 
à  Fort-Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke).  On  le  voit  à 
Fort-Churchill,  ainsi  qu'à  York-Factory,  sur  la  baie  d'Hudson. 
(Dr.  R.  Bell).  Il  abondait  sur  les  deux  rives  de  la  baie  James  en 
1904.  (Spreadborough) .  Cet  oiseau  habite  Fort-Chimo,  Labrador, 
en  été,  et  on  en  a  pris  des  spécimens  au  goulet  Davis.  Il  est  nom- 
breux sur  le  littoral  de  l'est  de  la  baie  d'Hudson.  On  ignore  sa 
présence  dans  le  district  d'Ungava  pendant  l'hiver.  {Packard). 
Au  mois  de  septembre,  on  le  voit,  en  assez  grand  nombre,  à  Port- 
Manvers,  ainsi  qu'à  Nachvak,  Labrador.  (Bigelow).  Ce  hibou 
habite    Terreneuve    en  été,  mais  il  n'y  est  pas  commun.     (Reeks). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  343 

Quoiqu'il  couve  dans  la  Nouvelle-Ecosse  il  ne  la  fréquente  pas  en  nom- 
bre. {Downs).  Cet  oiseau  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  été,  mais, 
pendant  la  saison  de  migration,  il  s'y  trouve  en  pkis  grand  nombre. 
Quelquefois  il  y  reste  tout  l'hiver.  {H.  F.  Tiifts).  Il  est  rare  à  St. 
John,  dans  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) .  Il  s'est  montré 
en  assez  grand  nombre  à  Scotch-Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick,  il  y  a  quelques  années.  {\V.  H.  Moore).  Le  22  juillet 
1889,  M.  Gardenain  en  a  vu  deux  sur  l'île  Niapisca,  une  des  îles  du 
groupe  Mingan,  province  de  Québec.  (Brewster).  Un  hibou,  que  l'on 
a  cru  appartenir  à  cette  espèce,  a  été  remarqué  dans  les  marais  sur  les 
îles  de  la  Madeleine.  (Bishop) .  Il  habite,  en  été,  la  province  de  Québec. 
(Dionne).  Bien  qu'il  soit  toujours  de  passage,  cet  oiseau  visite  Mon- 
tréal communément,  mais  il  s'y  trouve  plus  nombreux  à  l'automne. 
On  en  a  pris  des  spécimens  en  1889  et  1890,  au  mois  d'octobre,  à 
Montréal,  et  on  en  a  vu  d'autres  sur  l'île  Boucherville,  au  mois 
d'octobre  1892.  (Wintle).  M.  G.  R.  White  en  a  tué  un  couple, 
le  6  octobre  1883,  et  M.  W.  L.  Scott  en  a  vu  un  spécimen  le  même  mois. 
Ces  menjions  sont  les  seules  se  rapportant  à  cette  espèce.  {Ottawa 
Naturalist,  vol.  V).  Cette  espèce  est  plus  commune  que  la  précédente 
et  il  se  peut  que  l'étendue  de  ses  migrations  se  trouve,  plus  au  nord. 
J'ai  souvent  remarqué  cet  oiseau  en  train  de  voler,  en  silence,  au- 
dessus  des  goulets,  ainsi  que  des  prés  humides  situés  le  long  des  rives 
de  la  baie  d'Hamilton.  {Mcllwraith).  A  ma  connaissance,  les  seules 
mentions  de  cette  espèce,  provenant  des  districts  de  Muskoka  et 
Parry-Sound,  sont  celles  se  rapportant  à  deux  oiseaux  trouvés 
par  M.  Kay  à  Port-Sydney.  C'est  un  oiseau-migrateur  commun  et 
régulier,  dans  l'automne,  à  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming). 
Ces  oiseaux  nous  visitent  à  Toronto,  chaque  automne,  en  nombres 
plus  ou  moins  élevés.  Pendant  le  mois  d'octobre  1896  ils  s'y  mon- 
traient surtout  en  très  grand  nombre,  et  lorsqu'on  était  en  train  de 
se  promener  sur  l'île,  on  ne  trouvait  pas  extraordinaire  d'en  voir 
plus  d'une  douzaine  à  la  fois  au  vol.  Partout  sur  l'île  leur 
arrivée  se  faisait  sentir  d'une  manière  prononcée  à  cause  de  la  grande 
quantité  de  restes  d'oiseaux  répandus  ça  et  là,  parmi  lesquels  j'ai 
remarqué  ceux  d'un  grand  nombre  de  pics.  J'ai  aussi  aperçu  ceux  de 
plusieurs  des  plus  petis  hiboux,  ce  qui  me  fait  croire  que  cette  espèce 
n'est  pas  tout-à-fait  exempte  du  cannibalisme.     {I .  Hughes- Samuel) , 

Cette  espèce  se  trouve  assez  commune  dans  le  Manitoba,  mais  elle 
habite  les  marais,  et  se  montre  surtout  dans  ces  endroits-là.     Elle 

78870— 23^ 


344  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

couve  partout  dans  cette  province.  {E.  T.  Selon).  Le  6  avril  1892, 
on  en  a  vu  deux  spécimens  à  Indian-Head,  Saskatchewan.  Un  peu 
plus  tard  ces  oiseaux  sont  devenus  communs,  et  ont  commencé  à  couver. 
Ils  volent  souvent  pendant  la  journée  dans  la  lumière  claire  du  soleil, 
et  une  fois  j'en  ai  vu  un  voler,  sans  sembler  avoir  aucun  but,  pour  plus 
d'une  heure,  tout  le  temps  battant  ses  ailes  si  rapidement  qu'elles 
résonnaient  comme  une  crécelle.  Ces  oiseaux  ont  été  très  communs  à 
Medicine  Hat,  ainsi  qu'au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  en  mai  et  juin 
1894.  Au  mois  de  juillet  1895,  ils  étaient  communs  le  long  de  la 
rivière  Milk,  ainsi  que  sur  le  West-Butte,  Alberta,  latitude  49°. 
Au  mois  de  mai  1897,  on  en  a  vu  quelques  spécimens  à  Edmonton, 
Alberta.  En  1903,  ils  n'étaient  pas  rares  entre  le  Petit  Lac  des  Es- 
claves et  la  rivière  Peace.  On  ne  les  a  pas  observés  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  mais  en  mai  1889,  on  les  a  vus  à  Agassiz  dans  la  vallée  du 
Fraser.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  se  trouve  plus  nombreuse, 
et  plus  généralement  répandue  que  l'espèce  précédente,  et  elle  couve 
dans  les  champs  herbeux,  et  dans  les  marais  au  lieu  de  dans  les  bois. 
On  l'a  remarquée  à  plusieurs  endroits  le  long  du  chemin  de  fer  Grand 
Trunk  Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta. 
(Atkinson) .  On  peut  la  voir  en  assez  grand  nombre,  en  été,  dans  le 
districfde  Red-Deer,  Alberta.     (W.  E.  Saunders.) 

Ce  hibou  visite  les  Territoires  du  Nord-Ouest  en  été,  y  arrivant 
aussitôt  que  la  neige  est  disparue,  et  s'en  allant  au  mois  de  septembre. 
Nous  l'avons  vu  aussi  loin  au  nord  que  la  latitude  67°.  Il  y  avait 
dans  l'oviducte  d'une  femelle  de  cette  espèce,  tuée  à  Fort  Franklin, 
le  20  mai,  quelques  gros  œufs  presque  prêts  à  pondre.  (Richardson.) 
Cet  oiseau  est  commun  sur  le  Mackenzie,  au  nord  de  Fort  Simpson. 
(Ross.)  On  le  voit  sur  les  prairies  à  Sumas,  et  à  Chilliwack.  (Lord.) 
On  le  trouve  seulement  sur  le  littoral.  On  en  a  pris  un  mâle,  un 
midi,  à  New- Westminster.  (Streator.)  Le  hibou  à  oreilles  courtes  se 
trouve  en  grand  nombre,  et  sur  l'île,  et  sur  le  continent,  et  il  reste  sur 
le  littoral  pendant  tout  l'hiver.  (Fannin.)  Il  habite  la  vallée  du 
Fraser  inférieur,  Colombie- Britannique,  en  très  grand  nombre,  et  se 
trouve  assez  commun,  en  hiver,  dans  le  district  d'Okanagan.  Il  se 
voit  en  hiver  dans  le  district  de  Cariboo.  (Brooks.)  Cet  oiseau  se 
montre  sur  les  îles  Vancouver  et  Lulu,  ainsi  qu'autour  des  lacs  de 
l'intérieur.  (Rhoads.)  On  a  noté  le  hibou  à  oreilles  courtes  partout 
pendant  l'été,  depuis  les  environs  du  cap  Blossom  jusqu'au  Kowack, 
sur  le  détroit  Kotzebue,  Alaska.     (Grinnell.)     C'est  un  oiseau-migra- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  345 

teur  régulier  et  commun  à  l'île  St-Michael  où  il  habite  en  été,  se  trou- 
vant aussi  loin  au  nord  que  le  détroit  Kotzebue,  où  on  s'en  est  procuré 
des  peaux  en  1880.  (Nelson.)  C'est  l'oiseau  de  proie  le  plus  commun 
dans  l'Alaska.  On  le  trouve  sur  toute  la  terre  ferme,  ainsi  que  sur  les 
îles  Aléoutiennes.  (Turner.)  On  en  a  collectionné  de  nombreux  spé- 
cimens à  St-Michael,  ainsi  qu'un  spécimen  unique  à  Unalaska.  (Bis- 
hop.)  Ce  hibou  se  trouvait  assez  commun  dans  la  plupart  des  endroits 
que  nous  avons  visités  en  1902  à  la  base  de  la  péninsule  d'Alaska. 
(Osgood.)  On  le  voit  de  temps  en  temps  sur  les  îles  Pribilof ,  surtout 
en  hiver.  {Palmer.)  Une  série  de  neuf  spécimens  de  cet  oiseau  a  été 
collectionnée  à  Point  Barrow,  Alaska,  au  mois  de  juin  1898.  {Mc- 
Ilhenney.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  hibou  à  oreilles  courtes  est 
commun  à  l'automne,  dans  l'est  d'Ontario  En  1891,  on  en  a  tué 
un  spécimen  près  de  Lansdowne.  Cet  oiseau  couve  chaque  année  sur 
les  îles  Madeleine  dans  le  golfe  St-Laurent.  Il  construit  par  terre 
un  nid  de  légère  construction  au  milieu  du  carex,  de  la  laîche.etc, 
et  quelquefois  des  arbrisseaux  bas  et  buissonneux,  et  il  pond  au 
mois  de  juin,  de  cinq  à  neuf  œufs.  J'ai  dans  ma  possession  une  couvée 
de  neuf  œufs  prise  le  14  juin  1898,  dans  la  partie  la  plus  nord  des  îles, 
et  je  ne  doute  point  que  plusieurs  couples  appartenant  à  cette  espèce 
couvent  dans  ces  lieux  chaque  année.  Le  23  mai  1902,  M.  Ed.  Beau- 
pré de  Kingston  a  trouvé  un  nid  contenant  sept  œufs  dans  le  marais 
Cataraqui  près  de  cette  ville.  Ce  nid  se  trouvait  dans  un  endroit 
humide  et  herbeux.  L'année  dernière  (1906),  j'ai  eu  le  bonheur  de 
trouver,  le  30  mai,  un  nid  contenant  deux  jeunes  oiseaux  bien  déve- 
loppés, dans  le  marais  Cataraqui.     (Rév.  C.  J.  Young.) 

On  a  trouvé  douze  nids  de  cette  espèce  en  différentes  endroits  sur 
les  "Barrens",  ainsi  que  dans  les  régions  boisées,  mais  ils  étaient  tous 
à  terre,  et  ne  consistaient  que  de  dépressions  faites  par  l'oiseau 
dans  ce  but,  et  garnies  d'herbes  sèches  et  de  feuilles  desséchées. 
On  a  remarqué  qu'à  peu  près  la  moitié  de  ces  dépressions  contenaient 
quelques  plumes  qui  semblaient  avoir  été  arrachées  de  sa  poitrine 
par  l 'oiseau-mère.  Elle  se  tient  de  temps  en  temps  clouée  à  son 
nid.  Le  nombre  d'œufs  dans  chaque  nid  variait  entre  trois  et  cinq, 
mais  on  en  a  vu  un  qui  en  contenait  sept.  Le  30  juin  1865  nous 
avons  observé  un  hibou  volant  autour  d'un  certain  endroit  sur  le? 
"barren  grounds".  et  nous  avons  fini  par  croire  que  sa  compagne 
ne  se  tenait  pas  loin  de  là;  un  soupçon  confirmé  par  la  surexitation 


346  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

inquiète  de  la  part  de  cet  oiseau  aussitôt  que  nous  avons  commencé 
à  chercher  l'autre.  Nous  étions  quatre  de  mes  compagnons  et  moi- 
même  ainsi  complètement  occupés  pour  plus  d'une  heure  avant  que 
nos  efforts  fussent  récompensés  par  la  vue  de  la  femelle  s'élevant  du 
son  nid,  situé  au  centre  d'un  petit  massif  de  saules  rabougris,  d'un 
pied  de  hauteur,  juste  au  moment  où  on  allait  marcher  sur  elle. 
Le  nid  était  composé  d'herbes  sèches  et  de  plumes,  et  contenait 
cinq  œufs.  Nous  avons  du  nous  approcher  souvent  de  cet  oiseau  pen- 
dant notre  recherche  prolongée.     (Macfarlane.) 

J'ai  trouvé  cette  espèce  en  train  de  nicher  dans  le  Manitoba  et 
la  Saskatchewan,  faisant  son  nid  par  terre  et  pondant  de  cinq  à 
sept  œufs.  J'ai  dans  ma  possession  trois  couvées  d'œufs,  prises 
à  la  baie  Shoalwater,  ainsi  qu'à  la  baie  Mackenzie,  Amérique  arctique. 
Une  couvée  de  cinq  œufs  a  été  recueillie,  le  4  juin  1890,  et  encore 
une  autre  de  cinq,  le  7  juin  1898,  de  sorte  que  cet  oiseau  semble 
pondre  ses  œufs  dans  les  régions  arctiques  dans  la  première  semaine 
de  juin.  Le  nom  Eskimo  de  cet  oiseau  est  Nipiaiclooktik.  (W. 
Raine.) 

CLV.     SYRNIUM.     Savigny.     1809. 
368.  Chouette  du  Canada. 

Syrniiim  varium  (barton)  preble.     1902. 

Cette  espèce  habite  Terreneuve  apparemment  en  été,  quoiqu'elle 
n'y  soit  pas  commune.  (Reeks.)  Plusieurs  spécimens  de  la  chouette 
du  Canada  ont  été  pris  à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  (Preble.) 
Cette  espèce  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  grand  nombre,  l'hiver 
et  l'été.  {Downs,  Gilpin  e  Tufts.)  Elle  abonde  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  (Chafnberlain.)  Elle  habite  en  permanence  Scotch  Lake, 
comté  d'York,  Nouveau- Brunswick,  s'y  trouvant  assez  commune. 
(W.  H.  Moore.)  On  l'a  prise  à  Beauport.  Elle  habite  la  province 
de  Québec.  (Dionne.)  La  chouette  du  Canada  habite,  en  perma- 
nence, Montréal,  mais  elle  n'y  est  pas  commune.  Le  25  octobre 
1889,  et  le  8  février  1890,  j'en  ai  tué  deux  spécimens,  un  mâle  et  une 
femelle,  sur  l'éperon  du  Mont  Royal.  (Winile.)  Cette  espèce  habite 
assez  communément  le  district  d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalisi,  Vol.  V.) 
Elle  n'est  rare  nulle  part  le  long  dans  le  sud  de  l'Ontario,  mais  je  n'ai 
jamais  entendu  dire  qu'on  l'ait  vue  plus  loin  au  nord.  {Mclhvraith.) 
La  chouette  du  Canada  habite  les  districts  de  Parry  Sound,  et  de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  347 

Muskoka,  en  nombre,  ainsi  qu'au  lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin. 
En  hiver  elle  habite  Toronto,  Ontario,  régulièrement.  (/.  H.  Flem- 
ing.) L'endroit  le  plus  au  nord  où  j'ai  rencontré  cet  oiseau  est  à 
Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry  Sound,  dans  le  nord  de  l'Ontario. 
(/.  Hughes- Samuel.)  Cette  espèce  habite  rarement  le  district  de  Lon- 
don.  iW.  C.  Saunders.)  Elle  est  rare  et  probablement  un  oiseau  de 
passage.  Elle  passe  l'été  en  petit  nombre,  mais  se  trouve  plus  com- 
munément à  l'est  de  Winnipeg,  Manitoba.  (£.  T.  Selon.)  J'ai  deux 
mentions  provenant  du  Manitoba  se  rapportant  à  cette  espèce,  l'une 
de  la  rivière  Ochre,  l'autre  d'en  dedans  des  limites  de  la  ville  de  Por- 
tage la  Prairie.  (Alkinson.)  On  a  décrit  cet  oiseau  d'après  un  spé- 
cimen envoyé  de  la  baie  d'Hudson  par  M.  Graham.  Je  n'ai  jamais 
remarqué  cet  oiseau  pendant  mes  voyages  dans  l'Amérique  du  Nord. 
(Richardson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — -L'on  rencontre  quelques-uns  de 
ces  oiseaux  chaque  année  le  long  du  St-Laurent,  mais  ils  ne  s'y  trouvent 
pas  communs.  On  a  trouvé  le  nid  dans  un  trou  d'arbre  près  de  King- 
ston. Ontario,  et  au  mois  de  juillet,  il  y  a  quelques  années,  j'ai  vu  cinq 
jeunes  oiseaux  qui  ont  été  tués  à  environ  un  mille  en  dehors  de  la  ville 
de  Brockville,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young.).  Cet  oiseau  est  rare. 
On  n'a  reçu  aucune  mention  authentique  relativement  à  la  repro- 
duction de  cette  espèce  aux  alentours  de  London,  Ontario,  bien 
que,  sans  doute,  elle  doit  y  couver.     {W.    E.Saunsder). 

369a.  Chouette  tachetée. 

Syrnium  occidentale  caurinum.     (C.  H.  Merriam).  1898. 

J'ai  vu  un  spécimen  de  cette  chouette  qui  avait  été  pris  sur  le 
Fraser,  à  quelques  milles  en  aval  de  Chilliwack,  Colombie-Britannique. 
Elle  est  apparemment  restreinte,  dans  ses  migrations,  à  la  vallée  du 
Fraser  inférieur,  où  elle  habite  localement,  et  se  trouve  rare.     (Brooks) . 

CLVL  SCOTIAPTEX— SwAiNsoN.     1837. 
370.  La  chouette  cendrée. 

Scotiaptex  nebulosa.     Forster.     Preble.     1902. 

M.  James  Mackenzie  s'est  procuré  à  Moose  Factory,  sur  la  baie 
James,  un  spécimen  numéroté  (32,306),  qui  se  trouve  actuellement  dans 
la  collection  de  la  Smithsonian  Institution.  On  n'a  pas  de  mention  de  la 


348  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

présence  de  cette  espèce  provenant  d'ailleurs  au  Canada.  {Packard) . 
On  en  a  vu  une,  le  28  août  1899,  sur  la  rivière  Humber,  Terreneuve. 
{L.  H.  Porter).  Un  spécimen  de  cet  oiseau  pris  dans  le  comté  de 
Pictou,  Nouvelle-Ecosse  il  y  a  quelques  années,  est  le  seul  connu,  à 
l'exception  d'un  autre  dans  la  collection  de  feu  Dr  McCulloch.  {Gil- 
pin).  La  chouetce  cendrée  se  rend  à  grand  Manan,  Nouveau- Bruns- 
wick, en  hiver.  (Herrick).  On  l'a  prise  à  Lorette.  Elle  habite  dans 
le  nord  de  la  province  de  Québec.  (Dionne).  C'est  un  oiseau  qui  ne 
visite  Montréal  en  hiver  que  rarement.  Pendant  l'hiver  de  1889-90, 
cette  chouette  est  apparue  dans  cette  ville  en  grand  nombre,  et  on  en 
pris  de  nombreux  spécimens.  (Wintle.)  Elle  ne  visite  Ottawa  que 
rarement  en  hiver.  (G.  R.  White).  M.  M.  W.  Kelly,  un  cultivateur 
de  South  March  en  a  tué  un  spécimen,  le  20  novembre  1905,  à  qua- 
torze milles  d'Ottawa.  {Rév.  Gl  Eifrig).  En,  hiver  cette  espèce  est 
accidentelle  dans  le  sud  de  l'Ontario.  J'en  ai  vu  des  spécimens  pris 
dans  le  Muskoka,  ainsi  qu'à  Hamilton.  (Mcllwraith) .  Cet  oiseau  se 
trouve  quelquefois  en  très  grand  nombre  en  hiver  dans  les  districts  de 
Muskoka,  et  Parry  Sound.  Il  ne  se  rend  qu'irrégulièrement  aux  alen- 
tours de  Toronto,  Ontario,  quelquefois  se  montrant  en  grand  nombre 
dans  le  sud  de  l'Ontario,  mais  généralement  il  en  est  absent.  De  telles 
migrations  sont  rares,  la  dernière  à  Toronto  ayant  eu  lieu  vers  1889. 
Le  dernier  spécimen  remarqué  dans  cette  ville  a  été  mentionné  en 
1896.  (/.  H.  Fleming).  Le  28  février  1896,  on  en  a  pris  un  spécimen 
sur  l'île  de  Toronto.  Au  mois  de  décembre  1898,  j'en  ai  vu  une  prise 
à  Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry  Sound,  et  on  m'a  montré  deux 
beaux  spécimens  de  cet  oiseau  qui  avait  été  pris,  l'année  précédente 
à  Scotia  Junction  sur  le  même  chemin  de  fer.     (/.  Hughes  Samuel). 

La  chouette  cendrée  ne  visite  le  Manitoba  que  rarement,  en  hiver- 
On  la  trouve  généralement  le  long  de  la  rivière  Rouge,  et  au  lac  Win- 
nipeg.  {E.  T.  Selon).  En  hiver  cette  espèce  ne  visite  le  Manitoba 
qu'irrégulièrement.  En  certaines  années  elle  s'y  trouve  en  très  grand 
nombre,  en  d'autres,  elle  en  est  absente  entièrement.  (Atkinson).  Elle 
est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  On  en  a  vu  une  au  Petit 
Lac  des  Esclaves,  Athabasca,  ainsi  qu'un  autre,  entre  ce  lac  et  Peace 
River  Landing  en  1903.  (Spreadborough).  Cet  oiseau  imposant, 
premièrement  décrit  de  la  baie  d'Hudson,  n'est  aucunement  rare  dans 
les  Territoires  du  nord-ouest.  Il  habite  tous  les  endroits  boisés  entre 
le  lac  Supérieur,  et  la  latitude  67°  ou  68°,  ainsi  qu'entre  la  baie 
d'Hudson  et  le  Pacifique.     Il  est  commun  aussi  aux  bords  du  lac  de 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  349 

l'Ours,  et  là,  ainsi  que  sur  les  parallèles  de  latitude  plus  hautes,  il  faut 
qu'il  poursuive  sa  proie,  pendant  les  mois  d'été,  à  la  lumière  du  jour. 
Il  se  tient,  cependant,  en  dedans  des  bois,  et  ne  fréquente  pas  les 
Barren  Grounds,  comme  le  fait  le  Harfang.  (Richardson) .  C'est 
une  espèce  rare.  On  n'en  a  tué  qu'à  Sumas.  (Lord).  Elle  est 
rare.  J'en  ai,  dans  ma  possession,  un  spécimen  pris  à  Chilliwack, 
Colombie-Britannique,  au  mois  de  novembre  1887,  ainsi  qu'un  autre, 
pris  en  1891  au  lac  Stewart,  dans  la  même  province  latitude  54°. 
(Famiin).  Cette  chouette  ne  se  montre  qu'en  petit  nombre  à 
Chilliwack,  où  probablement  elle  couve.  Elle  est  rare,  en  hiver, 
au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Brooks).  Un  spécimen 
de  cette  espèce  que  l'on  a  tué  à  Vernon,  Colombie-Britannique,  a 
été  empaillé,  l'année  dernière,  (1891),  par  M.  Pound.  (Rhoads). 
Cette  belle  chouette  est  bien  connue  par  toutes  les  parties  boisées  de 
l'Alaska,  où  elle  abonde  depuis  Sitka  en  allant  au  nord  jusqu'aux 
limites  boisées  du  nord,  ainsi  que  dans  tout  le  territoire  à  partir 
des  environs  du  détroit  de  Behring.  (Nelson).  Elle  habite  la 
vallée  du  Yukon,  et  on  l'a  obtenue  sur  la  côte,  à  la  fondrière  Uphim, 
dans  la  partie  nord  du  delta  du  Yukon.  (Tiirner).  M.  Bishop  l'a 
notée,  à  deux  ou  trois  endroits  dans  l'intérieur  de  l'Alaska. 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  ne  dirais  jamais  que  cette  chouette 
se  trouve  en  «grand  abondance»  dans  la  région  de  l'Anderson,  comme 
on  le  dit,  par  inadvertance,  à  la  page  33,  vol.  III  du  Land  Birds. 
Nous  n'en  n'avons  certainement  vu  que  très  peu  de  spécimens,  et  nous 
n'avons  trouvé  qu'un  nid,  celui  mentionné  dans  le  même  paragraphe, 
le  19  juillet  1862,  près  de  la  rivière  Lockhart  ;  sur  le  chemin  qui  mène  à 
Fort  Good  Hope.  Ce  nid  était  construit  dans  une  épinette  blanche, 
à  une  hauteur  d'à  peu  près  vingt  pieds  de  la  terre,  et  était  composé 
de  brindilles  et  de  mousse,  légèrement  garnies  de  plumes  et  de  duvet. 
Il  contenait  deux  œufs,  ainsi  que  deux  jeunes  oiseaux,  récemment 
morts.  A  notre  approche,  la  femelle  quitta  le  nid  et  s'envola  vers  un 
autre  arbre,  à  quelque  distance  de  là,  où  elle  fut  tuée.     (Macfarlane.) 

Pendant  l'hiver  de  1895-96,  nous  avons  reçu,  M.  Dippie  et  moi- 
même,  plus  d'une  douzaine  de  ces  oiseaux  à  leur  état  naturel,  qui 
ont  été  tués  dans  l'Alberta.  Nous  avons  aussi  reçu  à  peu  près  50 
spécimens  de  la  chouette  épervière  d'Amérique  à  leur  état  naturel, 
le  même  hiver.  Des  colons  m'ont  informé  que  toute  l'Alberta  four- 
millait de  hiboux,  qui  restaient  jusqu'au  mois  d'avril  lorsqu'ils  émi- 
graient  tous  au  nord  à  l'exception  d'un  couple  de  chouettes  cendrées 


350  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

qui  restaient,  et  qui  nichaient  dans  le  district  de  la  rivière  Red  Deer. 
M.  Dippie  a  pris  les  œufs  ainsi  qu'un  des  deux  vieux  oiseaux,  et 
cette  mention  relativement  à  la  reproduction  de  cette  espèce,  se  trouve 
probablement  la  seule  provenant  d'un  endroit  aussi  méridional,  car 
sa  demeure  estivale  se  trouve  le  long  du  lac  Great  Bear,  et  plus  au 
nord  encore.  Cette  espèce  couve  à  l'embouchure  du  Mackenzie  dans 
l'Amérique  arctique,  y  faisant  un  nid  de  brindilles  et  de  mauvaises 
herbes,  dans  les  épinettes  blanches  les  plus  hautes  qu'elle  puisse 
trouver.     (W.  Rame.) 

370a.  Chouette  de  Laponie. 

Scoiiaptex  nehulosa  lapponica  A.  O.  U.  Committee.     1903. 
Un  seul  spécimen  de  cette  espèce  a  été  pris,  le  15  avril  1876,  dans 
le  delta  du  Yukon,  et  on  me  l'a  envoyé.     On  dit  qu'elle  est  très  rare. 
{Turner.) 

CLVII.     CRYPTOGLAUX  Richmond.     1901.. 

371.  Nyctale  de  Richardson. 

Cryptoglaux  ietigmalmi  richardsonii  (Bonap.)  Richmond.     1901. 

On  a  mentionné  la  présence  de  cette  espèce  à  la  baie  Repuise,  et  à 
York  Factory.  Elle  se  trouve  probablement  par  toute  la  région 
de  la  baie  d'Hudson.  (Preble.)  C'est  possible  qu'elle  habite  Terre- 
neuve,  mais  je  ne  l'y  ai  pas  vue.  (Reeks.)  En  hiver,  elle  ne 
visite  la  Nouvelle-Ecosse  que  rarement.  (Downs,  Gilpin,  Tufts.) 
On  la  rencontre  de  temps  en  temps  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick. 
(Chamberlain.)  On  en  a  pris  un  à  Lac  Scotch,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick,  en  hiver.  {W.  H.  Moore.)  Cette  espèce  a  été 
priseàBeauport.  Elle  hiverne  dans  la  province  de  Québec.  (Dionne) 
Elle  ne  visite  Montréal  que  rarement  en  hiver.  (Wintle.)  La  nyc- 
tale de  Richardson  visite  Ottawa,  Ontario,  en  hiver.  M.  G.  R.  White 
l'a  prise,  et  M.  Lees  l'a  vue  dans  cette  ville.  (Ottawa  Naturalisi, 
vol.  V.)  Mes  spécimens  de  cet  oiseaux  ont  été  tués  à  Toronto,  On- 
tario, et  je  n'ai  dans  ma  possession,  que  très  peu  de  mentions  relative- 
ment à  sa  présence  en  d'autres  parties  de  la  province.  (Mcllwraith.) 
La  nyctale  de  Richardson  est  un  oiseau-migrateur  en  hiver  à  Toronto, 
où  elle  se  trouve  irrégulière.  M.  Kay  en  a  rencontré  un  spécimen  ou 
deux  dans  le  district  de  Parry  Sound.    (/.  H.  Fleming.)    Cette  espèce 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  35 1 

habite  probablement  les  parties  boisées  du  Manitoba,  s'y  rendant  en 
grand  nombre  pendant  l'hiver.  Au  mois  de  janvier  1885  M.  Hine, 
de  Winnipeg,  m'en  a  fait  voir  plusieurs  douzaines  de  peaux  prises, 
à  l'automne  précédente,  près  de  Winnipeg.  E.  T.  Selon.)  Elle  visite  le 
Manitoba  régulièrement  et  assez  communément  en  hiver.  {Aktinson .) 
Cet  oiseau  visite  Aweme,  Manitoba  assez  rarement  en  hiver.  (Criddle.) 
Je  ne  puis  pas  déterminer  l'étendue  des  migrations  de  cette  espèce, 
mais  je  crois  qu'elle  habite  toute  la  région  boisée  depuis  le  Grand 
Lac  des  Esclaves  jusqu'aux  Etats-Unis.  EUe  est  si  commune  sur  les 
bords  de  la  Saskatchewan  que  le  voyageur  peut  entendre  son  pipeau 
presque  chaque  nuit  à  n'importe  quel  endroit  qu'il  choisisse  pour  y 
faire  son  bivouac.  (Richardson.)  Ce  hibou,  ou  celui  qui  lui  ressem- 
ble beaucoup  a  été  très  souvent  remarqué  dans  le  pays  entre  Fort 
Good  Hope  et  la  rivière  Anderson.  (Macfarlane.))  On  le  voit  en 
allant  vers  le  nord  jusqu'à  Fort  Simpson,  sur  le  Mackenzie.  Il  y  est 
assez  rare.  (Ross.)  En  hiver  il  ne  visite  Chilliwack,  Colombie-Bri- 
tannique qu'en  petit  nombre.  Une  invasion  considérable  de  ces 
oiseaux  eut  lieu  par  toute  l'intérieur  méridional  pendant  l'hiver  de 
1898-99.  Cette  espèce  est  rare,  en  hiver,  dans  le  district  d'Okanagan; 
il  habite  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique,  pendant  tout 
l'hiver,  et  a  été  prise,  en  1901,  à  Quesnel,  dans  ce  district.  (Brooks.) 
Ce  beau  petit  oiseau  est  commun  dans  tout  le  nord  de  l'Alaska  où  il 
y  a  des  arbres,  ou  des  buissons  pour  l'abriter.  {Nelson.)  La  nyctale 
de  Richardson  ne  se  montre  pas  sur  le  littoral  à  St-Michael,  mais  elle 
habite  les  endroits  boisés.     iTiirner.) 

Notes  sur  la  reproduction. — L'on  rencontre  ce  petit  hibou  à 
la  fin  de  l'automne  dans  l'est  de  l'Ontario.  J'en  ai  vu  tuer  un  spéci- 
men près  de  Kingston.  Il  couve  en  assez  grand  nombre  sur  les  îles  de 
la  Madeleine,  choisissant  généralement  un  trou  fait  par  un  «pic  »  dans 
la  souche  d'une  épinette  blanche  morte.  J'ai  vu  enlever,  en  1898,  deux 
couvées  d'œufs,  l'une  en  avait  quatre,  et  l'autre  cinq.  La  couvée  de 
quatre  œufs,  ainsi  qu'une  partie  des  restes  du  vieil  oiseau  tué  par  des 
corneilles  qui  occupaient  un  arbre  voisin,  sont  actuellement  en  ma 
possession.  Les  œufs  avaient  été  pondus  au  commencement  d'avril. 
L'autre  couvée  a  été  recueillie  le  3  mai,  la  mère  ayant  été  prise  sur  le 
nid  en  même  temps.  {Rév.  C.  J.  Young.)  M.  Le  docteur  George  me 
dit  que  la  nyctale  de  Richardson  niche  dans  le  nord  de  l'Alberta. 
(H'.   Raine.) 


352  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

372.  Nyctale  d'Acadie. 

Cryptogland  acadica  (Gmel)     Richmoxd.     1901. 

M.  James  MacKenzie  a  obtenu  à  Moose  Factory  sur  la  baie  James, 
le  spécimen  (N°  32,301)  actuellement  dans  la  collection  à  la  Smith- 
sonian  Institution.  {Packard).  C'est  un  oiseau-migrateur  d'été 
commun  à  Terreneuve.  (Reeks).  Il  habite  la  Nouvelle-Ecosse, 
bien  qu'il  commence  a  y  être  rare.  {Downs).  Cet  oiseau  habite 
la  Nouvelle-Ecosse  en  grand  nombre.  (Gilpin).  La  nyctale  d'Acadie 
se  trouve  à  Wolfville,  comté  d'York,  Nouvelle-Ecosse  pendant 
toute  l'année,  se  montrant  en  plus  grand  nombre  en  hiver.  (H.  F. 
Tufts).  En  1902,  on  en  a  entendu  un  couple,  le  12  juin,  à  Sydney, 
sur  l'île  du  Cap  Breton.  (C  R.  Harte).  Cette  espèce  habite  St.- 
John,  Nouveau-Brunswick  pendant  toute  l'année,  mais  elle  s'y 
trouve  plus  commune  en  hiver.  {Chamberlain).  Elle  habite  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  en  permanence.  Elle 
n'y  est  pas  commune,  mais  elle  y  couve.  {W.  H.  Moore).  Elle 
habite  la  province  de  Québec,  et  a  été  prise  a  Beauport.  {Dionne). 
Ce  petit  oiseau  habite  Montréal  en  permanence,  et  y  est  commun. 
Je  l'ai  pris,  le  24  mai  1884,  dans  les  bois  en  aval  d'Hochelaga,  ainsi  que 
sur  l'île  Jésus,   et  sur  le   Mont  Royal.     {Wintlé). 

La  nyctale  d'Acadie  habite  le  district  d'Ottawa,  en  assez  grand 
nombre.  {Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  Quoi  qu'elle  habite  l'Ontario, 
elle  ne  s'y  trouve  pas  souvent,  et  en  certains  hivers  on  ne  la  voit  pas 
du  tout  à  Hamilton,  tandis  qu'en  d'autres  on  l'a  prise  en  nombre. 
{Mcllwraith).  Elle  n'est  pas  commune  à  Emsdale.  On  dit  qu'elle 
habite  Port  Sydney,  et  les  districts  de  Parry  Sound,  et  Muskoka.  Elle 
est  répandue  partout  dans  l'Ontario,  quoiqu'elle  ne  s'y  trouve  pas 
en  grand  nombre.  On  l'a  vue  par  grandes  bandes  à  l'automne 
sur  l'île  de  Toronto.  Cette  espèce  habite  Toronto  régulièrement 
en  hiver,  et  probablement  y  couve,  car  j'ai  en  ma  possession  un 
jeune  oiseau,  pris  le  15  mai  1889,  et  un  autre,  pris  au  mois  d'août. 
On  l'a  observée  au  lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin.  (/.  H. 
Fleming).  Cette  nyctale  ne  se  trouve  pas  commune  dans  le  district 
de  London,  bien  que  des  jeunes  y  ont  été  trouvés.  On  la  voit  le  plus 
souvent  en  hiver  et  à  l'automne.  On  peut  démontrer  que  cette  es- 
pèce est  un  oiseau-migrateur  car  j'en  ai  trouvé  vingt-quatre  spé- 
cimens morts  pendant  mon  trajet  de  quelques  milles  sur  le  littoral 
du  lac  Huron.    iW.  E.  Saunders).    La  nyctale  d'Acadie  n'habite  qu'en 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  353 

petit  nombre.  On  ne  la  remarque  que  sur  la  rivière  Rouge,  et  en  allant 
vers  l'est  dans  le  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  C'est  un  oiseau-migrateur 
irrégulier  et  se  trouve  répandue  inégalement  dans  le  Manitoba,  parais- 
sant en  nombre  à  certaines  saisons,  et  à  d'autres  étant  complètement 
absente.  Il  se  peut  qu'elle  y  couve,  mais  on  ne  l'a  jamais  remar- 
quée pendant  l'été.  {Atkinson).  Elle  est  rare  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  On  l'a  vue  à  la  rivière  Blindman,  Alberta.  (C  F. 
Duppie).  On  l'a  notée  à  Edmonton,  Alberta,  mais  pas  dans 
les  montagnes  avant  que  l'on  fût  arrivé  à  la  rivière  Columbia.  On 
en  a  vu  quelques  spécimens,  au  mois  de  juin  1890,  au  lac  Arrow, 
dans  la  vallée  de  la  rivière  Columbia,  et  d'autres  à  Sicamous,  au 
mois  de  juillet  1889.  Dans  la  nuit  du  1er  juillet  1905,  on  a  entendu 
le  pipeau  d'une  nyctale  d'Acadie,  à  notre  camp  sur  la  rivière  Skagit, 
Colombie-Britannique.  {Spreadborough) .  On  ne  l'a  pas  remarquée 
sur  la  route  suivie  par  l'expédition,  mais  des  spécimens  de  cette 
nyctale  ont  été  envoyés  de  la  Nouvelle-Calédonie  par  M.  Archibald 
Macdonald.  (Richardson) .  On  ne  la  prend  qu'à  l'est  de  la  chaine 
du  littoral.  (Lord).  Elle  n'est  nullement  commune.  Je  l'ai  prise 
en  hiver  au  goulet  Burrard,  et  quelques  spécimens  ont  été  pris  sur  l'île 
de  Vancouver.  M.  Anderson  fait  mention  qu'il  a  vu  cette  espèce  à  Port 
Simpson,  Colombie-Britannique.  (Fannin).  Elle  se  montre  assez 
communément  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  où  il  est  bien 
possible  qu'elle  habite.  Elle  est  commune,  en  hiver,  au  lac  Oka- 
nagan,  dans  la  même  province  et  dans  la  même  saison  elle  habite  le 
district  de  Cariboo.  (Brooks).  Au  mois  de  juillet  1892,  on  en  a 
pris  un  mâle,  qui  n'était  pas  arrivé  à  sa  maturité,  à  Vernon, 
Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction — J'ai  en  ma  possession,  une  couvée 
de  cinq  oeufs,  de  la  nyctale  de  l'Acadie,  prise  le  23  mai  à  Scotch 
Lake,  Nouveau-Brunswick.  Les  oeufs  se  trouvaient  à  différents 
degrés  d'incubation,  depuis  ceux  qui  étaient  frais  jusqu'à  ceux  dont 
l'incubation  était  déjà  bien  commencée,  démontrant  ainsi  que  l'in- 
cubation commence  lorsque  le  premier  oeuf  est  pondu.  Le  nid  se 
trouvait  dans  l'ancien  nid  de  Colaptes  auratus,  situé  sur  la  souche 
d'une  d'épinette  blanche,  à  vingt  pieds  de  terre.  {W.  H.  Moore).  Un 
nid,  pris  au  mois  d'avril  1892,  contenait  six  oeufs.  Un  autre  a  été 
trouvé  en  avril  1906,  dans  le  nid  abandonné  d'un  pic  doré  du  nord, 
dans  le  comté  de  King.  Il  était  à  vingt  pieds  de  terre,  dans  le 
tronc  d'un  pin  dans  une  forêt  épaisse.     {H.  F.  Tufts).     La  nyctale 


354  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

de  l'Acadie  couve  peu  souvent  le  long  du  St-Laurent,  car,  au  mois  de 
juin  1892,  j'en  ai  vu  attraper  un  jeune,  en  vie,  sur  une  des  îles  bois- 
sées  dans  le  fleuve.  L'oiseau  a  aussi  été  trouvé  près  de  Kingston, 
Ontario.  (Rev.  C.  T.  Young).  On  en  a  tué  un  jeune  oiseau  en 
plumes  naissantes,  au  mois  de  juin  près  de  St-Thomas,  Ontario. 
Cette  espèce  couve  sans  doute,  dans  quelques  uns  des  grands 
marécages  de  cèdre.  {W.  E.  Saunders).  J'ai  en  ma  possession  une 
couvée  d'œufs  prise  au  nord  de  Peterboro,  Ontario,  le  17  maii894. 
Les  œufs  étaient  placés  dans  le  trou  d'un  pic.     (W.  Rainé). 

372a.  Nyctale  de  l'Acadie  du  Nord-Ouest. 

Cryptoglaux  acadica  Scotœa.     (Osgood). 

Cette  espèce  à  plumage  sombre,  se  répand,  sans  doute,  par  toute 
la  région  humide  du  littoral  Pacifique.  A  cause,  probablement  de 
sa  rareté,  l'on  n'a  pas  remarqué  cet  oiseau  auparavant,  car  ses  ha- 
bitudes, en  général,  sont  celles  qui  caractérisent  les  nombreuses 
autres  espèces  particulières  à  la  même  région,  qui  depuis  longtemps 
ont  été  reconnues  dans  la  nomenclature  des  oiseaux.  Les  seuls 
autres  spécimens  que  j'ai  examinés  sont  quelques  types  imparfaits, 
venant  du  détroit  de  Puget,  qui  se  trouvent  actuellement  dans  la  col- 
lection au  musée  National.  Ceux-ci  s'accordent  avec  l'espèce  type 
en  richesse  de  couleur,  ainsi  qu'en  quantité  de  taches  sombres.  Cette 
espèce  a  été  collectionnée  par  le  révérend  J.  H.  Keen,  qui  l'a  bien 
généreusement  présenté  à  la  collection  de  la  Commission  biologi- 
que. Un  petit  hibou,  apparemment  de  cette  espèce,  vola  au-des- 
sus de  notre  vaisseau,  le  4  juillet  à  onze  heures  du  soir,  pendant  que 
nous  étions  à  l'ancre  dans  le  détroit  Houston-Stewart.  C'est  le 
seul  hibou  que  nous  ayons  vu  pendant  notre  visite  aux  îles.  (Osgood). 
Cette  Nyctale  se  trouve  dans  la  région  du  détroit  de  Puget,  et  au  nord, 
jusqu'aux  îles  de  la  Reine  Charlotte.  (A.  0.  U.  liste  vérifiée,  lime, 
supplément). 

373.  Le  hibou  maculé. 

Megascops,  asio  (Lin'n)  Stejn.     1885. 

Le  hibou  maculé  est  un  oiseau-migrateur  en  été  dans  Terreneuve, 
où  il  se  trouve  en  assez  grand  nombre.  (Reeks)  Il  est  apparemment 
très  rare  à  St-John,  Nouveau-Brunswick,  mais  il  couve  à  Grand- 
Manan,    où   l'on   dit   qu'il    est   très   commun.     (Cham-berlain) .     Ce 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  355 

hibou  est  très  rare  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Bruns- 
wick.  {W.  H.  Mooré).  En  hiver  il  visite  Montréal,  bien,  qu'en 
petit  nombre.  Les  deux  espèces  se  voient  ici.  {Wintle).  J'ai 
obtenu  mon  premier  spécimen  de  ce  hibou  à  Ottawa.  Ontario,  au  mois 
de  décembre  1902,  après  l'avoir  clierché  et  attendu  pendant  quelques 
années.  Il  se  trouvait  dans  la  phase  grise  ou  normale,  et  portait 
un  joli  plumage.  {G.  R.  White).  Le  même  mois  M.  Young  en  a  pris 
un  beau  spécimen  à  Hurdman's  Bridge  près  d'Ottawa,  et  on  en  a 
vu  un  autre  perché,  en  plein  jour  sur  un  arbre  dans'  l'avenue  Daly, 
Ottawa.  (Macotm).  On  a  établi  définitivement  que  cette  espèce 
couve  à  Ottawa.  Aux  mois  de  juillet  et  août  1906,  M.  Geo.  White 
a  trouvé,  à  diverses  reprises,  quatre  ou  cinq  spécimens  de  ce  hibou 
dans  un  hangar  peu  utilisé.  Ils  y  ont  trouvé  une  entrée,  mais  ils 
n'ont  pas  pu  en  sortir.     (Rev.  G.  Eifrig). 

Le  hibou  maculé  est  le  plus  abondant  des  hiboux  aux  alentours 
d'Hamilton,  et  on  en  a  vu  au  moins  quarante  pendant  l'hiver  de  1883- 
84,  tandis  qu'en  1885-86  on  n'en  a  pas  vu  un  seul.  {Mclwraith) . 
Ce  hibou  est  rare  à  Emsdale.  M.  Ka\'  mentionne  qu'il  habite  Port 
Sydney,  ainsi  que  les  districts  de  Muskoka,  et  Parry-Sound.  Il  couve 
aux  alentours  de  Toronto  en  nombres  restreints.  La  phase  rouge  du 
plumage  est  rare.  On  la  voit,  généralement,  pendant  plusieurs  années 
de  suite,  et  alors  elle  disparaît.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  habite 
le  district  de  London  en  assez  grand  nombre,  mais  on  ne  le  voit  que  de 
temps  en  temps  dans  le  comté  de  Bruce,  Ontario.  {W.  E.  Saun- 
ders).  jM.  Hunter  prétend  que  le  hibou  maculé  se  trouve  dans  le 
Manitoba,  lorsqu'il  dit  «J'en  ai  vu  un  couple  à  la  baie  Sabaskong, 
Lac  des  Bois  et,  en  1871,  je  l'ai  entendu  à  Pointe  du  Chêne».  {E. 
T.  Selon).  Cet  oiseau  est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle). 
L'auteur  lui-même  l'a  signalé  des  alentours  de  Fort  Pelly,  Mani- 
toba, mais  il  a  découvert  plus  tard  que  l'oiseau  qu'il  avait  vu  était 
la  nyctale  de  l'Acadie. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  hibou  maculé  est  l'un  des  hiboux 
qui  devient  plus  nombreux  qu'autrefois.  Il  couve  dans  les  forêts  pro- 
pices dans  l'est  de  l'Ontario.  On  me  parle  de  la  présence  de  ce  hibou, 
et  je  l'ai  même  vu  sur  l'île  Wolfe,  ainsi  que  des  jeunes  oiseaux  près 
de  Landsdowne.  A  l'automne  on  l'entend  souvent  dans  la  nuit. 
Tout  récemment  on  l'a  trouvé  en  train  de  couver  dans  les  terrains 
environnant  l'asile  de  Rockwood,  à  Kingston,  Ontario.  (Rev.  C.  J. 
Young).  Il  est  bien  répandu  dans  le  district  de  London,  et  couve  dans 
les  cavités  des  arbres.     {W.  E.  Saunders). 


356  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

373a.  Hibou  maculé  de  Kennicott. 

Megascops  asio  Kennicottii  (Elliott)  Stejn.     1885. 

Un  spécimen  de  cet  oiseau,  dans  sa  phase  de  brun  fauve,  a  été 
pris  à  Sitka,  et  décrit  par  M.  D.  T.  Elliot.  Depuis  quelques  années 
nous  avons  appris  que  cette  espèce  se  répand  le  long  de  la  côte  nord- 
ouest,  depuis  Sitka,  jusqu'à  l'état  d'Orégon.  (Nelson).  J'en  ai 
obtenu  un  mâle  de  M.  Sindley,  de  Victoria,  Colombie-Britannique. 
(Rhoads).  Cet  oiseau  habite  toute  la  Colombie-Britannique,  en  grand 
nombre,  et  couve  aux  alentours  de  Victoria.  (Kermode).  M.  Keen 
l'a  vu  à  Masset,  sur  les  îles  Queen  Charlotte.  (Osgaod).  M  M.  Bishop 
et  Osgood  ont  vu,  à  Cariboo  Crossing  Colombie-Britannique,  deux 
spécimens  qu'ils  croyaient  appartenir  à  cette  espèce. 

373.     Le  hibou  maculé  de  Macfarlane. 

Megascops    asio    macfarlanei.     Brewst.     1891. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  la  partie  sud  de  la  terre  ferme  de  la  Co- 
lombie-Britannique, à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin).  On 
a  classifié  sous  ce  titre  un  spécimen  de  cet  oiseau  aperçu,  le  16  juillet 
1889,    à   Sicamous,    Colombie-Britannique.     (Macoun). 

373k.  Hibou  maculé  de  Puget-Sound. 

Megascops  asio   saturatus.     Brewst. 

Ce  hibou  se  montre  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  sur  le  littoral 
sud  de  la  Colombie-Britannique.  Il  couve  dans  le  voisinage  de 
Victoria.  {Fannin).  Il  habite,  en  nombre,  la  vallée  du  Fraser 
inférieur.  (Brooks).  Aux  mois  de  juillet  et  août  1901,  il  était 
commun  dans  les  bois  autour  du  lac  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique et  habitait  en  grand  nombre  sur  toute  l'île  de  Vancouver. 
{Spreadhorotigh) . 

CLIX.     BUBO.— Dumeril.     1806. 

375.  Duc  de  Virginie. 

Bîibo  virgianiis  (Gmel).     Bonap.     1838. 

Le  duc  de  Virginie  habite  Terreneuve  en  été,  et  y  couve.  {Reeks). 
Il  est  commun  sur  la  rivière  Humber,  Terreneuve.     (L.  H.  Porter). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  35? 

C'est  un  oiseau  qui  se  trouve  en  grand  nombre  dans  la  Nouvelle- Ecosse, 
pendant  toute  l'année.  {Downs-Ttifts).  Il  hiverne  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  ainsi  que  sur  l'île  du  Cap-Breton,  et  y  couve.  (Gilpin).  Cet 
oiseau  habite  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  On  en  a 
vu  plusieurs  jeunes  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau- 
Brunswick.  {Brittain  et  Cox).  Il  habite  en  permanence,  mais  en 
petit  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
{W.  H.  Moore).  Pendant  l'hiver  de  1897-98,  on  l'a  vu  une  fois,  mais 
on  l'a  entendu  très  souvent,  dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle- 
Ecosse.  (Morrell) .  On  le  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson. 
{Clark).  On  a  pris  ce  hibou  à  Beauport.  Il  habite  la  province  de 
Québec.  {Dionne).  C'est  un  oiseau  qui  habite  Montréal  en  nombre, 
et  en  permanence.  Le  18  octobre  1885,  j'ai  vu  deux  de  ces  hiboux 
dans  les  bois  à  la  jonction  St-Martin,  et  encore  deux  autres,  au  même 
endroit,  l'année  suivante.  A  chaque  occasion  ils  étaient  attaqués  par 
une  foule  de  corneilles.  On  en  prend  de  nombreux  spécimens  dans  le 
voisinage.  {Wintle).  Le  2  juin  1896,  on  en  a  vu  deux  spécimens  sur  la 
rivière  Moose,  dans  le  nord  de  l'Ontario.  On  n'a  pas  remarqué  l'espèce 
pendant  que  l'on  traversait  l'Ungava.  {Spreadborough) .  Ce  hibou 
n'habite  le  district  d'Ottawa  que  rarement.  {Ottawa  Naturalist  Bol. 
V).  Il  se  répand  partout  dans  l'Ontario,  et,  quant  à  sa  couleur,  il  est 
très  variable.  {Mcllwraith).  Cette  espèce  couve  en  grand  nombre,  et 
habite  les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  Elle  habite  les  alen- 
tours de  Toronto,  Ontario  régulièrement  en  hiver,  mais  en  été  elle  y  est 
rare.  On  en  voit  aussi  dans  le  parc  Algonquin,  où  quelques  spécimens  y 
couvent.  (/.  H.  Fleming).  Le  29  mars  1897,  j'ai  tué  un  de  ces  oiseaux 
dont  l'estomac  contenait  la  plupart  de  la  carcasse  d'une  corneille,  y 
compris  les  pennes  primaires  des  ailes.  Si  ce  fripon  puissant  à  l'ha- 
bitude de  faire  des  visites  nocturnes  aux  endroits  ou  juchent  les  cor- 
neilles pendant  le  mauvais  temps,  ce  n'est  pas  étonnant  que  celles-ci 
lui  rendent  le  réciproque,  en  plein  jour.  (/.  Hughes  Samuel).  J'en 
ai  vu  trois  jeunes,  ainsi  qu'un  vieux  sur  la  rivière  Missinabi,  le  20  juin 
1904.  {Spreadborough).  Cet  oiseau  est  bien  répandu  par  tout  le  dis- 
trict de  London,  y  couvant  dans  de  grands  nids  de  bonne  heure  au 
printemps.  {W.  E.  Saunders).  L'espèce  type  se  trouve  dans  la 
Colombie-Britannique,  ainsi  que  toutes  sortes  de  croisements  entre 
saturatus  le  plus  sombre  et  subarticus,  presqu'assez  claire  pour 
appartenir  à  Varcticus.  {Brooks).  Une  discussion  relativement 
aux  espèces  appartenant  à  Bubo  virginianus  trouvées  dans  l'état 
de  Washington,  ainsi  que  dans  la  Colombie- Britannique,  se  trouve 

78870 — 24 


358  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

dans  un  article  dans  l'Auk  vol.  X,  p.  i8,  (1893).  Il  est  probable 
que  toutes  les  espèces  de  Bubo  virginianus  se  trouvent  dans  la 
Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction. — Lorsque  nous  sommes  arrivés 
dans  le  Muskoka,  le  duc  de  Virginie  y  était  très  rare,  et  je  n'en  ai  vu 
que  deux  spécimens  pendant  vingt  ans,  mais,  pendant  tout  ce  temps  là, 
la  chouette  du  Canada  s'y  trouvait  très  nombreuse.  Depuis  que  le 
duc  de  Virginie  y  est  devenu  commun,  cette  chouette  en  est  disparue 
presqu'entièrement,  de  sorte  que  maintenant  on  ne  l'entend,  et  on  ne 
la  voit  que  rarement,  et  le  duc  de  Virgine  y  est  actuellement  aussi 
commun  que  ne  l'était  la  chouette  du  Canada.  Ceci  me  porte  à 
croire  que  cette  dernière  a  été  tuée  ou  chassée  par  le  premier.  Le  duc 
de  Virginie  n'est  pas  trop  fier  pour  tuer  une  souris,  s'il  lui  manque 
d'autre  proie,  mais  je  crois  qu'il  se  nourrit  principalement  de  lièvre 
en  hiver.  Pendant  l'été  il  tue  de  nombreux  putois  d'Amérique.  Mes 
frères  en  ont  trouvé,  une  fois,  un  spécimen  mort  de  ses  blessures  cau- 
sées par  les  m.orsures  d'un  putois  d'Amérique,  qu'il  avait  saisi.  Cet 
oiseau  tue  des  rats-musqués  à  l'automne  lorsque  ces  bêtes  sont  en  train 
de  construire  leur  domicile,  et  parcourent  les  marais  cherchant  l'herbe 
pour  cette  construction.  Une  nuit,  il  y  a  deux  ans,  un  de  ces  oiseaux 
est  entré  dans  une  cour  de  ferme,  et  a  tué  deux  oies.  Le  cultivateur 
l'a  pris  au  piège  quelques  soirs  plus  tard.  Ces  hiboux  sont  générale- 
ment trouvés  dans  des  bois  épais  le  long  des  rivières  et  des  ruisseaux. 
L'espèce  de  l'ouest,  dans  le  Manitoba  et  dans  le  nord-ouest,  se  trouve, 
généralement  dans  des  buissons  de  saules  le  long  des  bords  de  ruis- 
seaux, et  des  fondrières.  J'en  ai  vu,  à  de  nombreuses  reprises,  s'en- 
voler d'une  souche  ou  d'une  pierre  vers  le  bord  du  ruisseau  lorsque 
j'approchais,  ce  qui  me  fait  croire  qu'ils  aiment  se  baigner,  et  à  se 
laver  bien  que  je  ne  les  aie  jamais  vu  à  l'eau.  Elle  se  nourrit  princi- 
palement de  lièvres  qui  habitent  les  taillis.  {Spreadborough) .  Cette 
espèce  construit  dans  des  trous  dans  les  arbres  quand  elle  peut  les  trou- 
ver ;  elle  construit  aussi  dans  des  grandes  ciguës,  des  hêtres,  ou  d'autres 
grands  arbres  dans  le  voisinage  d'Ottawa.  Le  nid  est  placé  près  du 
tronc  de  l'arbre,  et  se  compose  de  brindilles  sèches,  probablement 
garnies  de  feuilles,  et  de  plumes.  Les  œufs  s'y  trouvent  au  nombre  de 
deux  ou  de  trois.  {G.  R.  Whité).  Cet  oiseau  est  assez  commun  le  long 
du  St-Laurent,  mais  il  devient  rapidement  plus  rare.  J'ai  vu  son  nid  à 
plusieurs  reprises;  une  fois  près  de  Perth,  Ontario,  dans  une  épinette 
rouge,  à  une  hauteur  de  pas  plus  de  douze  pieds  de  terre,  et  conte- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  359 

nant,  le  30  mai  1886,  deux  jeunes  oiseaux  juste  capables  de  voler 
Le  duc  de  Virginie  couve  très  de  bonne  heure.  J'ai  trouvé  le  11  avril 
1895,  un  nid  contenant  deux  œufs  dont  l'incubation  était  bien  avan- 
cée. Il  était  situé  dans  un  bouleau  jaune,  et,  l'année  précédente, 
avait  été  occupé  par  un  couple  de  buses  à  manteau  roux.  Trois  ans 
plus  tard,  ce  nid  était  encore  occupé  par  les  hiboux.  Ensuite  en  1899, 
j'ai  trouvé  un  autre  nid,  le  28  mars,  dans  une  grande  ciguë  à  environ 
soixante  pieds  de  terre,  lorsque  le  temps  faisait  très  froid,  et  la  neige 
enveloppait  la  terre.  Ce'ui-ci  contenait  deux  œufs  dans  un  état  d'in- 
cubation très  avancée.  Ce  hibou  se  prête  facilement  à  la  domesticité, 
et  ne  paraîtpas  souffrir  du  changement  de  la  température.  J'en  ai  eu 
un  spécimen  chez  moi  pendant  quinze  ans.  {Rev.  C.  J.  Young).  Il  y 
avait  au-dessous  d'un  nid  de  cette  espèce,  contenant  deux  gros  jeunes 
oiseaux,  et  trouvé  en  mai  1900,  de  nombreux  débris  d'oiseaux  et  de 
mammifères,  et  parmi  les  premiers  se  trouvaient  les  restes  d'une  buse 
de  la  Pensylvanie  ainsi  que  ceux  de  deux  buses  à  manteau  roux,  et 
d'une  à  queue  rousse.  Le  duc  de  Virginie  est  l'oiseau  qui  couve  le 
plus  de  bonne  heure  chez  nous.  Des  couvées  complètes  ont  été  prises 
près  de  London  dès  le  24  février,  et  généralement  tous  les  œufs  sont 
pondus  avant  le  10  mars.     {W  E  Saunders) 

375a.  Duc  de  Virginie  de  l'ouest. 

Buho  virginianus  suharticus     (Hoc).     1852. 

On  a  dernièrement  mentionné  la  présence  de  cette  espèce  à  Toronto, 
Ontario.  Il  n'y  a  pas  un  seul  spécimen  de  ce  hibou  dans  les  anciennes 
collections.  Depuis  1893  j'en  ai  examiné  quatre  spécimens  dont  les 
taches  étaient  très  prononcées.  De  ces  quatre,  deux  étaient  des 
oiseaux  types;  les  autres  étaient  plus  sombrement  tachetés,  mais 
aucun  de  ces  oiseaux  ne  s'approchait  de  l'espèce  occidental is,  ayant 
relativement  peu  de  la  couleur  jaunâcre  en-dessous  du  blanc.  (/.  H. 
Fleming) . 

Cet  oiseau  habite  le  Manitoba  en  nombre  partout  où  il  y  a  des  bois. 
Evidemment  il  habite  le  Manitoba  en  permanence,  où  il  se  trouve 
commun.  {E.  T.  Selon).  Cette  espèce  semble  se  distinguer  de  celle 
de  Virginianus  simple,  ainsi  que  de  l'espèce  ar tiens,  qui  est 
encore  plus  claire,  par  sa  position  géographique  seulement,  car  toutes 
les  trois  espèces  se  fondent  si  graduellement  l'une  dans  l'autre,  que 
l'on    ne    peut    pas    à    certains    moments   distinguer    entr'elles.     J'ai 

78870— 24I 


360  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

classifié  tous  les  spécimens  pris  dans  le  Manitoba  sous  ce  titre-ci, 
mais  je  crois  que  l'on  peut  obtenir  des  spécimens  dans  le  Manitoba 
démontrant  tous  les  traits  caractéristiques  des  autres  espèces,  car  l'on 
prend  des  oiseaux  de  toute  nuance  et  de  toute  grosseur  chaque 
saison,  lorsqu'un  mouvement  considérable  de  la  part  des  hiboux 
a  lieu.  Les  hiboux  de  l'espèce  Virginianus,  quel  que  soit  le 
résultat  des  recherches  sur  leur  compte,  couvent  régulièrement  et 
communément  par  toute  la  région  boisée  du  Manitoba,  ainsi  qu'à 
l'ouest  jusqu'à  Edmonton.  Très  souvent  on  en  prend  de  très  petits 
spéciments,  de  couleur  claire,  soit  au  printemps,  soit  à  l'automne,  et  il 
est  possible  qu'il  soit  démontré  que  ceux-ci  appartiennent  à  l'espèce 
((ArcHcus)).  (Atkinson).  Cette  espèce  habite  Aweme,  Manitoba,  en 
assez  grand  nombre.  {Criddle).  De  beaux  spécimens  de  cette  espèce 
ont  été  pris  au  mois  de  mai  1892,  à  Indian-Head,  Saskatchewan  ;  à 
Medicine  Hat  et  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  en  mai  1894,  ainsi  que 
dans  les  côtes  Cypress  au  mois  de  juin  de  la  même  année.  Quelques-uns 
ont  été  observés  sur  le  ruisseau  Old-Wives,  Saskatchewan,  et  à  West- 
Butte,  latitude  49°  dans  la  même  province,  en  1895.  Pendant  l'été  de 
1891  on  a  vu  cette  espèce  de  temps  en  temps  à  Banff,  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses,  et  au  mois  de  juillet  1902,  on  l'a  observée  près  de 
Cascade,  ainsi  que  sur  la  montagne  Sophie,  Colombie-Britannique,  à 
la  frontière.  Au  mois  de  mai  1889,  on  l'a-vait  prise  à  Agassiz,  Colom- 
bie-Britannique. {Spreadboroiigh) .  Cet  oiseau  se  trouve  dans  toutes 
les  parties  des  territoires  du  Nord-Ouest,  où  les  arbres  sont  grands,  et 
M.  Drummond  l'a  pris  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  (Richardson) . 
On  le  voit  en  allant  au  nord  jusqu'au  cercle  arctique,  et,  au  delà  de 
cette  région,  sur  le  fleuve  Mackenzie.  (Ross).  II  abonde  à  l'est, 
et  à  l'ouest  de  la  chaîne  littoral.  (Lord).  Ce  hibou  se  montre 
en  nombre  dans  la  Colombie-Britannique.  (Streator).  Il  habite 
en  abondance,  toute  la  province.  {Fannin).  Il  est  assez  commun 
dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur.  (Brooks).  Cet  oiseau  se  trouve 
par  toute  la  région  boisée  dans  le  nord  de  l'Alaska,  et  se  répand, 
à  l'autom-ne,  jusqu'à  la  côte  ouverte  et  sans  arbre,  le  long  de  la  mer 
de  Behring,  ainsi  qu'à  certaines  parties  de  la  côte  arctique.  (Nelson). 
Il  ne  visite  l'île  St-Michael  que  de  temps  en  temps,  et  se  trouve  remplacé 
sur  les  «Barren  Grounds»  par  le  harfang.     (Turner). 

M.  Bishop  mentionne  la  présence  de  cet  oiseau  à  beaucoup  d'en- 
droits dans  le  Yukon,  et  dans  l'Alaska,  et  M.  Osgood  dit  qu'il  l'a 
trouvé  com.mun  dans  les  parties  de  l'Alaska  qu'il  a  traversées  en  1902. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  36 1 

Notes  sur  la  reproduction. —  Le  i8  septembre  1884  on  a  vu 
cette  espèce  à  Portage-la-Prairie.  M.  C.  W.  Nash  me  donne  une  des- 
cription très  intéressante  concernant  un  couple  de  ces  oiseaux  qui 
s'étaient  nichés  ici  dans  les  bois,  et,  d'après  tout  ce  que  l'on  a  observé, 
il  est  presque  certain  qu'ils  se  nourrissaient  principalement  des  poissons 
qui  abondaient  dans  un  petit  ruisseau  dont  l'eau  coulait  d'un  lac  à 
travers  ces  bois  jusqu'à  la  rivière  Assiniboine.  Lorsque  M.  Nash 
a  examiné  les  gésiers  de  deux  des  jeunes  oiseaux  appartenant  à  ce 
couple  qu'il  avait  tué,  il  les  a  trouvés  pleins  de  poissons.  Dans 
un  endroit  il  y  avait,  incontestablement  des  preuves  qu'un  hibou  avait 
attrapé  un  grand  poisson  avec  une  patte,  tout  en  se  tenant  au  bord 
du  ruisseau  avec  l'autre.  Le  ruisseau,  entouré  de  grands  arbres  nus, 
étant  très  petit,  se  trouve  un  lieu  favori,  le  soir,  entre  la  rivière  et  le 
lac  pour  les  grands  poissons,  de  sorte  que  toutes  les  conditions  se 
prêtent  pour  que  les  hiboux  puissent  poursuivre  leur  penchant  pour 
la  pêche.  Le  8  mai  1884,  j'ai  trouvé  un  couple  de  ces  oiseaux  en  pos- 
session d'un  vieux  nid  dans  le  Big-Swamp,  sur  la  rivière  Assiniboine, 
au  sud  de  Big-Plain.  Ce  nid  était  situé  à  environ  30  pieds  de  terre, 
dans  la  fourche  d'un  peuplier,  qui  était  encore  sans  feuilles.  Il  se 
composait  de  bâtons  et  de  brindilles,  et  était  indistinguible  de  celui 
d'une  buse  à  queue  rousse.  Une  fois  ou  deux  j'ai  essayé  de  tuer  le 
vieil  oiseau  assis  sur  le  nid,  mais  il  était  trop  sur  ses  gardes,  et,  évidem- 
était  en  possession  de  toutes  ses  facultés  même  pendant  le  jour.  (E. 
T.  Selon). 

Un  couple  de  ces  oiseaux  étaient  déjà  nichés  dès  le  20  mars 
en  1892,  à  Indian-Head,  Saskatchewan.  Le  24  mai  j'ai  visité  le 
nid  et  j'ai  emporté  les  deux  jeunes  oiseaux  chez  moi.  Ils  sont 
bientôt  devenus  très  apprivoisés  et  m'ont  laissé  les  caresser,  et 
malgré  qu'ils  aient  souvent  becqueté  mes  mains,  ils  n'ont  jamais 
pu  en  tirer  du  sang.  Ils  semblent  avoir  peu  de  force  dans  leur 
bec.  Avant  le  7  juillet  ils  étaient  aussi  gros  que  les  parents.  Cela 
dépend  beaucoup  de  leur  nourriture  combien  de  fois  ils  évacuent  des 
boulettes.  S'ils  se  nourrissaient  de  gophers  entiers  découpés  avec 
leur  peau  ils  expulseraient  environ  cinq  fois  par  semaine;  si,  au 
contraire,  ils  se  nourrissaient  de  corps  d'oiseaux  dont  la  peau  était 
déjà  enlevée,  l'évacuation  des  boulettes  aurait  lieu  environ  trois  fois 
par  semaine.  Le  3  juin,  j'ai  trouvé  un  nid  contenant  deux  très  jeunes 
oiseaux.  Leurs  yeux  n'étaient  pas  encore  ou^•erts  et  ils  ne  semblaient 
avoir  qu'à  peu  près  cinq  jours.     Le    7  du  mois    l'un    a    ouvert  ses 


362  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

yeux,  et  l'autre  les  a  ouverts  le  10.  Ces  oiseaux  étaient  tous  blancs 
lorsqu'ils  étaient  très  jeunes,  sans  avoir  d'oreilles  du  tout.  Leurs 
yeux  sont  d'abord  très  petits,  ayant  l'iris  d'un  blanc  sale,  et,  ce 
n'est  qu'à  l'âge  d'un  mois  que  leurs  yeux  atteignent  la  couleur  jaune 
claire.     (Spreadborough) . 

375b.  Duc  de  Virginie  de  l'Arctique. 

Bubo  virgiyiianus  arciicus  (swains)  cass.     1854. 

Les  citations  suivantes  se  rapportent  probablement  à  Subarticus, 
mais  faute  de  spécimens,  on  ne  peut  pas  résoudre  cette  question. 

A  l'automne  de  1883  on  a  tué  un  oiseau  appartenant  à  cette  espèce 
près  de  la  montagne  Duck,  Manitoba.  Au  mois  d'octobre  1880 
M.  Macoun  en  a  pris  un  autre  dans  les  côtesTouchwood,  Saskatchewan. 
{E.  T.  Selon.)  Ce  très  joli  hibou  semble  être  rare.  On  en  a  vu 
un  spécimen  en  train  de  voler  à  midi  dans  le  voisinage  immédiat 
de  Carleton  House.  Cet  oiseau  a  été  abattu  d'un  coup  de  flèche 
par  un  petit  sauvage.  {Richardson.)  En  1903,  on  en  a  vu  un 
spécimen  à  Peace  River  Landing,  Athabasca.  {Spreadborough.)  On 
a  très  souvent  remarqué  ce  hibou,  ou  le  précédent,  entre  Fort 
Good  Hope  et  la  rivière  Anderson.  (Macfarlane.)  On  voit  parfois 
cette  espèce  de  couleur  pâle  dans  le  nord  de  l'Alberta,  où  elle  couve. 
(W.  Raine.)  MM.  Bent  et  Bishop  en  ont  collectionné  quatre  spécimens 
dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan  qui  étaient  tous  plus  ou  moins 
intermédiaires  entre  cette  espèce  et  la  précédente,  étant  aussi  clairs 
comme  couleur  que  ceux  appartenant  à  l'espèce  articus,  mais, 
d'un  autre  côté,  ayant  les  pattes  plutôt  tachetées  que  d'une  couleur 
parfaitement  blanche. 

375c.  Duc  noirâtre. 

Bubo  virgianianus  saluralus  ridgw.     1877. 

Cet  oiseau  est  assez  commun  à  Fort  Chimo,  Ungava,  où  il  habite. 
On  en  a  obtenu  des  jeunes  duvetés,  le  20  juin  1884.  {Packard.) 
Le  duc  noirâtre  ne  visite  Montréal  qu'en  petit  nombre  en  hiver. 
J'ai  acheté  un  beau  spécimen  de  cette  espèce,  le  8  février  1892,  au 
marché  Bonsecours,  qui  avait  été  tué  quatre  jours  auparavant  à 
Boucherville.  {Wintle.)  Parmi  les  hiboux  du  genre  «Bubo»  que 
l'on  prend,  en  hiver,  à  Toronto,  il  y  en  a  quelques-uns  au  plumage 
très   foncé,    qui     sont    habituellement    très    gros  et    apparemment 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  303 

ceux-ci  se    rapportent    à    l'espèce    heterocnoniis    d'Oberholser.     (/. 
H.  Fleming.) 

Le  duc  noirâtre  est  une  espèce  de  hibou  très  foncée  du  genre 
«Bubo»,  et  on  le  rencontre  le  long  de  la  côte  humide  et  fortement 
boisée  du  territoire  de  l'Alaska,  d'où  il  se  répand  vers  le  sud  jusqu'à 
l'état  de  Washington.  {Nelson.)  Il  abonde  à  l'ouest  de  la  chaîne 
du  littoral.  (Fannin.)  J'en  ai  vu  deux,  spécimens  le  14  mai 
1904,  près  d'Elko,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  deux  autres,  le 
20  mai,  qui  n'étaient  qu'à  moitié  développés.  J'ai  vu  aussi  cette 
espèce  à  Midway,  au  ruisseau  Meyer,  à  Sidley  et  à  la  rivière  Skagit, 
Colombie-Britannique.  {Spreadborough.)  M.  Anderson  en  a  pris 
un  mâle-adulte  sur  le  ruisseau  Sheep,  et  un  autre  au  camp  Cari- 
boo,  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska,  qui  sont  classifîés  sous  ce 
titre   par   M.  Chapman. 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  Dicks  a  collectionné  pour  moi 
une  belle  peau  de  l'espèce  foncée  du  genre  «Bubo»,  ainsi  que  les 
deux  œufs,  à  la  baie  Sandwich,  Labrador.  Les  œufs  ont  été  recueillis 
le  1er  mai  1896.  Le  nid  qui  était  gros  et  composé  de  brindilles, 
de  mauvaises  herbes  et  d'un  tas  de  rebut, fut  construit  sur  le  sommet 
d'une  épinette  blanche.  {W.  Raine.)  Le  10  avril  1903,  j'ai  trouvé 
un  nid  dans  une  touffe  de  branches  qui  poussaient  sur  le  tronc  d'un 
grand  cotonnier,  à  Penticton,  Colombie-Britannique.  Il  se  compo- 
sait d'un  tas  de  brindilles,  et  contenait  deux  œufs  presque  frais. 
Je  ne  suis  pas  bien  fixé  sur  la  classification  de  cet  oiseau,  mais  il 
est  un  peu  trop  foncé  pour  appartenir  à  l'espèce  de  l'ouest,  et  pas 
assez  pour  être  de  l'espèce  noirâtre.     {Spreadborough.) 

Remarque. 

M.  H.  C.  Oberholser,  dans  «  Proc  U.  S.  Nat.  Mus.,  XXVII,  1904, 
p.  177-192,  a  publié  une  révision  des  grands  hiboux  américains 
du  genre  Bubo  qui  rendrait  nécessaire,  si  l'on  suivait  ce  système 
chez  nous,  de  grands  changements  dans  les  noms  de  toutes  les  espèces 
d'oiseaux  qui  fréquentent  le  Canada,  et  un  remaniement  des  limites 
géographiques  qu'on  leur  attribue  dans  la  première  édition  de  ce 
catalogue.  Comme  la  plupart  des  citations  publiées  se  rapportent 
aux  spécimens  que  nous  n'avons  jamais  vus,  l'ancien  arrangement 
a  été  conservé,  mais  les  noms  et  la  distribution  de  diverses  espèces 
d'oiseaux  mentionnés  par  M.  Oberholser,  sont  imprimés  ci-dessous. 


364  '  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Tant  d'observateurs  mentionnent  la  présence  de  deux  ou  plus  de 
ces  espèces  intermédiaires  dans  la  même  localité,  qu'il  est  presque 
certain  que  l'on  aura  encore  de  nouveaux  changements  à  faire  dans 
la  distribution  géographique  que  nous  a  établie  M.  Oberholser. 

Grand  duc. 

Asio  magellanicus  virginianus  (gmelin). 

Cet  oiseau  se  trouve  dans  le  sud  du  Canada  et  dans  l'est  des 
Etats-Unis,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  la  province  d'Ontario.  M. 
Oberholser  ne  fait  mention  de  sa  présence  ni  dans  l'Ontario,  ni  dans 
les  Etats  de  l'est,  et  il  ne  parle  pas  non  plus  de  sa  présence  dans 
la  province  de  Québec,  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  et  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  Nous  savons  que  cette  espèce  couve  dans  ces  trois  der- 
nières provinces,  et  nous  supposons  par  cela  que  l'oiseau  qui  habite 
ces  provinces,  et  qui  y  fait  sa  reproduction,  appartient  à  une  espèce 
non  décrite,  ou  à  l'espèce  du  Labrador. 

Le  duc  du  Labrador. 

Asio  magellanicus  heterocnemis.     Oberholser  Proc.     (Musée  national 
DES  Etats-Unis,  Vol.  XXVII,  p.  187.) 

Cet  oiseau  habite  le  Labrador,  y  compris  au  moins  la  côte  nord 
du  territoire  d'Ungava.  On  a  vu  des  spécimens  de  cette  espèce 
dans  les  endroits  suivants:  à  Makkovik,  à  Okkak,  à  Hopedale, 
sur  l'île  Turnavik,  et  à  Lance  au  Loup  dans  le  Labrador,  ainsi  qu'à 
Fort  Chimo,  à  Near  Forks  et  à  Fort  Nascopee,  Ungava. 

Duc  de  l'Arctique. 

Asio  magellanicus  wapacuthu  (Gmelin). 

Cette  espèce  fréquente  le  nord  du  Canada,  depuis  la  baie  d'Hudson 
jusqu'à  la  vallée  du  Mackenzie;  en  hiver  elle  s'en  va  vers  le  sud 
jusque  dans  le  nord  des  Etats-Unis.  On  en  a  examiné  des  spécimens 
venant  de  Fort  Resolution,  sur  la  rivière  Slave,  à  soixante-quinze 
milles  en  aval  de  Fort  Smith,  dans  le  territoire  Mackenzie.  On 
la  voit  dans  la  Saskatchewan  à  partir  du  lac  Moose  et  le  Pas,  ainsi 
que  dans  l'Ontario,  à  partir  de  Moose  Factory,  sur  la  baie  James, 
et  l'île  Michipicoten,  sur  le  lac  Supérieur. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  365 

Le  duc  noirâtre. 

Asio  mageUanicus  saturaius.     (ridgway). 

On  voit  ce  hibou  dans  la  région  du  littoral  du  Pacifique,  depuis  le 
nord  de  l'état  de  Washington  jusqu'au  sud  de  l'Alaska.  Des  spéci- 
mens de  cette  espèce  venant  de  Kamloops,  de  Lund  et  d'Ashcroft, 
Colombie-Britannique,  ont  été  examinés,  ainsi  que  d'autres  venant 
de  Sitka,  Alaska. 

Duc  d'Alaska. 

Asio  mageUanicus  algistns.  oberholser. 

Cette  espèce  se  montre  dans  la  région  de  la  côte  nord-ouest  d'Alaska. 
On  en  a  examiné  des  spécimens  venant  de  St-Michel,  de  la  rivière 
Kowack,  du  Yukon  inférieur,  ainsi  que  de  Port  Huron  et  de  la  rivière 
Aleknagik,  Alaska. 

Le  duc  de  la  Colombie-Britannique. 

Asio  mageUanicus  lagophomis.  oberholser. 

Cet  oiseau  fréquente  l'état  de  Washington,  le  nord  de  l'Oregon, 
(excepté  la  région  de  la  côte),  et  l'Idaho,  s'en  allant  vers  le  nord, 
à  travers  l'est  et  le  centre  de  la  Colombie-Britannique  jusqu'au 
goulet  Cook,  et  à  l'intérieur  de  l'Alaska.  On  en  a  examiné  des  spéci- 
mens venant  de  Vernon,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  d'autres  de 
Nulato,  Fort  Yukon,  Hope,  Cook,  Knick,  et  de  la  rivière  Kowack, 
Alaska. 

CLX.    NYCTEA    Stephens.     1826. 

376.  Harfang. 

Nyctea   nyctea  (Linn.)     Licht.     1854. 

Le  harfang  est  très  commun  en  été,  dans  le  Groenland.  Il  est  plus 
nombreux  dans  l'inspectorat  du  nord  que  dans  celui  du  sud.  On  le 
trouve  aussi  sur  le  littoral  de  l'est,  et  il  se  répand  à  l'ouest  jusqu'aux 
îles  Liddon  et  Melville,  latitude  75°.  {Arct.  Man.)  On  le  voit  de 
temps  en  temps  sur  l'île  Ellsmere.  {E.  Bay.)  C'est  un  visiteur  rare, 
en  hiver,  à  Ivigtut.  {Hagerup.)  Cet  oiseau  est  commun  partout  dans 
le  pays.     Il  couve  à  Fort  Chimo,  Ungava.     {Packard.)     On  en  a  vu 


366  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

quelques  spécimens  au  commencement  du  printemps,  aux  environs  de 
Fullerton,  sur  la  baie  d'Hudson.  Les  indigènes  disent  que  cette  espèce 
couve  dans  l'intérieur.  En  1901,  pendant  la  migration  vers  le  sud, 
on  a  pris  plus  d'une  trentaine  de  ces  oiseaux  au  cap  Dufïerin,  sur  le 
côté  est  de  la  baie  d'Hudson,  au  moyen  de  pièges  à  renard.  Ces 
pièges  furent  placés,  par  intervalles,  sur  le  sommet  de  perches  courtes, 
le  long  du  littoral.  (A.  P.  Low.)  Diverses  expéditions  arctiques  ont 
constaté  la  présence  du  hargfang  à  plusieurs  endroits  au  nord,  et  au 
nord-ouest  de  la  baie  d'Hudson.  (Preble.)  Il  est  assez  commun  dans 
Terreneuve,  et  c'est  bien  probable  qu'il  y  habite  toute  l'année. 
(Reeks.)  En  certaines  années  cet  oiseau  fréquente  la  Nouvelle-Ecosse 
en  grand  nombre,  et,  en  d'autres,  il  ne  s'y  montre  qu'en  petit  nombre. 
En  tout  cas,  on  ne  le  voit  que  dans  l'hiver.  (Downs.)  Comme 
oiseau  d'hiver,  le  harfang  est  commun  et  souvent  très  nombreux. 
Au  mois  d'août  1854,  on  l'a  vu  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse. 
{Gilpin.)  Cet  oiseau  visite  St-John,  Nouveau-Brunswick,  en 
hiver.  On  dit  que  parfois  il  y  passe  l'été.  {Chamberlain.)  Il  se 
montre  en  hiver,  quoiqu'il  se  trouve  rare,  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  On  l'a  pris  à 
Beauport,  et,  en  hiver,  on  en  voit  à  Québec.  {Dionne.)  Le  harfang 
visite  Montréal,  en  hiver.  En  certaines  années  il  s'y  trouve  rare,  et, 
en  d'autres,  il  y  est  plus  nombreux.  Pendant  l'hiver  de  1891-2, 
j'en  ai  vu  cinq  femelles  et  deux  mâles,  exposés  en  vente  à  la  fois  au 
marché  Bonsecours.  {Wintle.)  En  hiver,  cet  oiseau  se  rend  dans  le 
district  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  est  irrégulier,  en 
hiver,  dans  l'Ontario,  quelquefois  se  montrant  en  nombres  considéra- 
bles, et  à  d'autres  étant  tout  à  fait  absent.  {Mcllwraith.)  Ce 
hibou  se  trouve,  en  hiver,  dans  les  districts  de  Parry -Sound  et  Muskoka 
mais  il  n'y  est  pas  commun,  sauf  dans  les  années  où  a  lieu  une  mi- 
gration extraordinaire.  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto. 
On  l'a  remarqué  en  très  grand  nombre  aux  environs  de  la  ville,  par 
intervalles  irréguliers.  La  volée  de  1901-02  a  duré  depuis  le  mois 
de  décembre  jusqu'au  mois  d'avril.  (/.  H.  Fleming.)  On  rencontre 
le  harfang  dans  l'est  d'Ontario  à  l'automne,  et,  en  hiver,  et  on  en  a  tué 
à  la  pointe  Long,  sur  l'île  Wolfe,  près  de  Kingston.  (Rév.  C.  J.  Young. 
Cette  espèce  semble  préférer  les  grands  marais  pour  sa  demeure 
temporaire,  lorsqu'elle  vient  au  sud  de  l'Ontario,  sans  doute  parce 
qu'ils  lui  rappelent  les  régions  sans  arbres  auxquelles  elle  est  habi- 
tuée. {W.  E.  Saunders.)  On  peut  voir  ces  beaux  oiseaux  tout  près 
de  ma    maison    à  Kew  Beach,  Toronto,   presque  tous  les  jours,  en 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  367 

hi\-er,  mais  ils  sont  très  circonspects.  Ils  se  tiennent  sur  les  champs 
de  glace,  le  long  de  la  plage,  hors  de  la  portée  d'un  fusil.  Mon  voisin, 
M.  Harold  Douglas,  en  a  tué  un  spécimen  le  28  novembre  1901. 
Une  fois  blessés  ils  devienent  très  féroces,  et  un  chien  a  peur  de  les 
attaquer,  car  ils  se  jettent  sur  le  dos,  et  lancent  des  coups  rapides 
avec  leurs  griffes  pointues  et  fortes,  et,  malheur  au  chien  qui  se  laisse 
griffer  la  face  par  un  harfang  blessé.  Cet  oiseau  couve  en  dedans 
du  cercle  arctique.  (W.  Rai?ie.)  Dans  son  étude  sur  le  harfang 
publiée  dans  VAuk  vol.  XXI,  p.  271  et  suivantes,  M.  Ruthven 
Deane  donne  une  description  de  l'abondance  extraordinaire  de  cet 
oiseau  dans  le    Canada  pendant  la  migration  de  1901-02. 

Le  harfang  habite  le  Manitoba  en  assez  grand  nombre  en  hiver. 
Il  y  arrive  au  commencement  de  l'automne,  et  s'en  va  au  mois  d'avril. 
{E.  T.  Seton.)  Il  est  devenu  très  rare  à  Aweme,  Manitoba,  dans  les 
années  récentes,  probablement  à  cause  du  fait  qu'on  le  tue  toutes  les 
fois  que  l'occasion  se  présente.  (Criddle.)  En  hiver,  il  abonde  depuis 
Norway  House  jusqu'à  la  baie  d'Hudson.  (Dr  R.  Bell.)  On  en  a  vu 
un  spécimen  le  ler  avril,  et  le  dernier,  le  20  avril,  en  1892,  à  Indian 
Head,  Saskatchewan.  {Spreadboroiigh.)  C'est  un  oiseau  qui  habite 
régulièrement  partout  l'ouest  du  Canada,  en  hiver,  s'y  trouvant  en 
très  grand  nombre,  mais,  on  n'a  pas  de  renseignements  à  l'effet  qu'on 
l'ait  remarqué  pendant  la  saison  de  la  reproduction.  {Atkinson.) 
Ce  très  joli  et  puissant  oiseau  est  commun  dans  les  parties  septen- 
trionales de  l'Amérique  du  nord.  En  été,  il  fréquente  les  terres 
les  plus  arctiques,  et  poursuit  sa  proie  pendant  le  jour,  comme,  en 
effet,  il  est  nécessaire  pour  lui  de  le  faire.  Lorsque  je  l'ai  vu  sur  les 
Barren  Grounds,  il  était  généralement  accroupi  par  terre,  et  si  on 
le  faisait  lever,  il  s'abattait  après  une  courte  en\-olée.  Il  choisit  pour 
sa  proie  des  lemmings,  des  lièvres,  et  des  oiseaux.  Il  fait  son  nid  à 
terre,  et  pond  généralement  quatre  œufs.  (Richardson.)  On  le  voit 
en  allant  vers  le  nord  jusqu'à  Fort-Norman.  Il  y  est  rare.  (Ross.) 
Cette  espèce  n'est  pas  nombreuse  aux  environs  de  l'Anderson,  et  nous 
n'avons  jamais  pu  enlever  un  œuf.  (Macfarlane.)  Elle  se  montre 
assez  souvent  près  de  l'embouchure  du  Fraser.  (Lord.)  Elle 
habite  les  parties  nord  de  la  province,  s'en  allant  vers  le  sud,  pen- 
dant quelques  années  seulement,  jusqu'à  l'embouchure  du  Fraser, 
et  l'île  de  Vancouver.  (Fannin.)  C'est  un  oiseau-migrateur  irré- 
gulier à  Chilliwack,  Coloml)ie-Britannique.  On  le  voit  parfois,  en 
hiver,    au    lac   Okanagan,    dans  la  même  province.     Il   y    en  avait 


368  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

plusieurs  spécimens  empaillés  dans  le  district  de  Cariboo. 
(Brooks.)  On  l'a  pris  à  Skidgate,  ainsi  qu'à  Masset,  sur  les  îles 
Queen  Charlotte.  Les  mineurs  et  les  marchands  aux  environs  du 
goulet  Cook,  Alaska,  disent  que  les  harfangs  ont  été  souvent  tués 
là  pendant  l'hiver.  Ces  oiseaux  se  trouvent  régulièrement  en  hiver 
à  la  base  de  la  péninsule  d'Alaska.  (Osgood.)  Cette  espèce  se  res- 
Lreint  principalement  aux  parties  les  plus  stériles  de  la  côte,  et  de  l'in- 
térieur depuis  la  région  de  Sitka,  en  allant  vers  le  nord  jusqu'à  l'ex- 
trémité la  plus  septentrionale  de  l'Alaska,  et  se  trouve  toujours  moins 
nombreux  dans  les  endroits  boisés.  On  la  voit  aussi  sur  les  îles  dans 
la  mer  de  Behring,  mais  en  plus  petit  nombre  sur  la  chaîne  Aléoutienne. 
(Nelson-Turner.)  On  peut  dire  que  cet  oiseau  habite  Point  Barrow, 
bien  que  dans  le  cœur  de  l'hiver  il  se  retire  ainsi  que  le  lagopède  jus- 
qu'à la  région  des  cerfs,  c'est-à-dire,  aux  vallées  des  grands  fleuves 
qui  se  jetent  dans  l'océan  Arctique  à  l'est  de  Point  Barrow.  (Mur- 
doch.)  J'ai  trouvé  le  harfang  inopinément  rare  dans  le  voisinage 
du  détroit  Kotzebue,  et,  quant  on  l'a  vu,  il  s'est  montré  plutôt  par 
individus  isolés.  {Grinnell.)  On  le  voit  généralement  en  hiver 
sur  les  îles  Pribylof,  dans  la  mer  de  Behring,  mais  parfois  il  s'y 
montre  en    été.     {Wni.    Palmer.) 

Notes  sur  la  reproduction.^ — ^Dans  le  livre  de  M.  Bendire  intitulé, 
«Life  Historiés  of  N.  A.  Birds»,  on  fait  mention  d'un  harfang.  On 
dit  que  cet  oiseau  nichait  dans  le  Manitoba,  et  que  l'incubation  de  ses 
œufs  était  très  avancée  à  la  mi-février,  mais  il  suffit  de  prendre  en  consi- 
dération la  saison — ^le  milieu  de  l'hiver — pour  condamner  cette  mention 
comme  étant  une  pure  invention  de  la  part  de  celui  qui  est  censé 
avoir  trouvé  le  nid,  un  nommé  Le  Grand  T.  Meyer,  ce  nom,  sans 
doute,  étant  un  pseudonyme.  On  dit  que  le  nid  était  construit  de  foin, 
d'herbes,  et  de  brindilles,  chaudement  garni  de  plumes,  et  qu'il  se 
trouvait  à  une  hauteur  de  dix-huit  pouces  au-dessus  du  niveau  de  la 
prairie.  Le  prétendu  découvreur  de  ce  nid  n'a  jamais  été  au  Canada, 
autrement  il  saurait  que  la  terre  est  généralement  couverte  d'une 
couche  épaise  de  neige  à  ce  moment,  et  qu'il  serait  impossible 
que  le  harfang  ne  fût  pas  enterré  dans  les  bancs  de  neige;  d'ailleurs 
si  l'oiseau  quittait  ses  œufs  pour  quelques  minutes  ils  gèleraient  et 
ensuite  éclateraient.  J'ai  dans  ma  possession  une  couvée  de  sept  œufs, 
ainsi  qu'un  autre  de  quatre,  prises  par  M.  Young  sur  l'île  Herschell, 
à  l'ouest  de  la  baie  Mackenzie.  Cet  oiseau  se  niche  dans  les  parties 
les  plus  élevées  sur  l'île  Herschell  et  pond  ses  œufs  dans  une  cavité 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  369 

garnie  d'herbes  et  de  plumes.  J'ai  encore  une  autre  couvée  prise  sur 
l'île  Baillie,  dans  la  baie  Franklin,  le  20  juin  1900,  par  le  capitaine 
Bodfish.  Les  nids  se  trouvaient  sur  la  terre  élevée,  l'oiseau  ayant 
choisi  ces  lieux  pour  sa  reproduction  afin  de  pouvoir  bien  surveiller  la 
région  environnante.  (W^  Raine).  Cette  espèce  ne  se  trouve  pas 
nombreuse  dans  la  région  de  l'Anderson,  et  tout  effort  fait  pour 
prendre  même  un  seul  nid  contenant  des  œufs,  fut  sans  succès.  Une 
fois  nous  avons  remarqué  un  harfang  en  train  de  chasser  des  mar- 
mottes {Spermophilus  empêtra)  sur  les  Barren  Grounds,  et  il  n'y  a 
pas  de  doute  que  le  harfang  ainsi  que  d'autres  hiboux  prennent 
quelquefois  les  œufs  appartenant  aux  lagopèdes,  et  aux  canards,  etc. 
(Macfarlane) . 

CLXI.     SURNIA.     DuMERiL. 

377.  Chouette  épervière. 

Surnia  ulula.     (Linn)  Bonap.     1842. 

L'introduction  de  cet  oiseau  dans  notre  faune  repose  sur  la  prise 
d'un  spécimen  unique  par  M.  L.  M.  Turner,  près  de  St-Michael,  Alaska, 
au  mois  d'octobre  1876.  (Nelson).  Les  indigènes  affirment  que  cette 
espèce  habite  les  alentours  de  St-Michael,  y  et  couve,  et  qu'elle  est 
un  oiseau  du  littoral  qui  ne  va  pas  très  loin  dans  l'intérieur.     (Turner) 

377a.  Chouette  épervière  d'Amérique. 

Surnia  ulula  caparoch.     (Mûll)   Stejn.     1884. 

Ou  fait  mention  de  la  présence  de  cette  espèce  à  beaucoup  d'endroits 
dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson.  (Preble).  Elle  est  rare  à  Fort 
Chimo,  Ungava;  le  8  juin  1884  on  y  a  obtenu  des  œufs,  et  des  jeunes 
duvetés  presque  prêts  à  quitter  le  nid,  furent  pris  le  20  juin.  (Packard) . 
La  chouette  épervière  d'Amérique  est  le  hibou  le  plus  commun  dans 
Terreneuve,  ou,  en  tout  cas,  celui  que  l'on  voit  le  plus  souvent. 
(Reeks).  Elle  devient  à  l'heure  actuelle  très  rare  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  (Doivns) .  Elle  ne  fréquente  qu'en  petit  nombre  la  Nouvelle- 
Ecosse  en  hiver.  (Tufts).  Elle  est  un  oiseau  rare  dans  le  Nouveau- 
Brunswick,  mais  on  la  prend  de  temps  en  temps.  (Chamberlain). 
Cette  espèce  est  rare  au  lac  Scotch,  comté  d'York,  Nouveau- Bruns- 
wick. Elle  s'y  rend  en  hiver.  (W.  H.  W.  Moore).  On  la  voit  à 
Fort    Churchill,    sur    la    baie    d'Hudson.     (Clarke).     Elle    fréquente 


370  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Fort  Churchill  ainsi  que  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr 
R.  Bell).  Elle  est  rare  au  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province 
de  Québec  et  ne  s'y  montre  qu'en  hiver.  (/.  M.  Macoim).  On  l'a 
prise  à  Beauport,  mais  l'espèce  n'est  pas  commune  dans  la  province 
de  Québec.  {Dionne).  Ce  hibou  est  un  oiseau  de  passage  à  Mont- 
réal. Dans  certaines  années  il  se  trouve  commun  dans  les  bois 
aux  alentours  de  Montréal,  et  on  le  tue  souvent  à  l'automne,  ou  de 
bonne  heure  en  hiver.  {Wintle).  Cette  espèce  se  rend  à  Ottawa, 
Ontario,  en  hiver,  mais  elle  y  est  rare.  {Ottawa  Naturalist.  Vol.  V). 
Elle  est  très  rare  à  Clarendon,  comté  de  Frontenac,  Ontario, 
mais  on  l'a  tuée  près  de  la  gare.  {Rev.  C.  J.  Yoting).  On  peut 
regarder  cette  espèce  seulement  comme  oiseau  rare  en  hiver  dans 
le  sud  de  l'Ontario.  Elle  semble  se  montrer  plus  communément 
dans  le  Muskoka  et  plus  au  nord.  {Mcllwraith).  Il  y  a  quelques  an- 
nées on  en  a  pris  des  spécimens  aux  alentours  de  Toronto,  mais  main- 
tenant elle  ne  nous  visite  que  rarement.  J'en  ai  reçu  des  spécimens 
venant  des  districts  de  Muskoka  et  Parry-Sound.  En  hiver  elle  ne 
visite  ces  endroits  qu'en  petit  nombre  et  s'y  trouve  irrégulière. 
(/.  H.  Fleming).  Au  mois  de  décembre  1898,  j'ai  vu  deux  oiseaux 
appartenant  à  cette  espèce  à  Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry- 
Sound,  et  le  même  mois  j'en  ai  pris  un  autre  à  Scotia  Junction.  (/. 
Hughes-  Samuel)).  On  n'a  pas  de  mentions  récentes  de  cette  espèce 
provenant  du  district  de  London.  W.  E.  Saunders)  En  1904,  on 
en  a  vu  un  spécimen  à  la  gare  de  Missinabi,  Ontario.     {Spreadborough) . 

Cette  espèce  visite  le  Manitoba  irrégulièrement  en  hiver,  mais 
M.  Kunter  affirme  qu'elle  y  habite  en  permanence,  et  qu'elle  couve 
dans  la  région  boisée  à  l'est  de  la  rivière  Rouge.  C'est  certain  qu'elle 
s'y  trouve  en  nombre,  et,  pendant  quelques  hivers,  y  abonde.  {E. 
T.  Selon).  La  chouette  épervière  d'Amérique  visite  le  Manitoba 
à  l'automne  et  en  hiver,  régulièrement  et  en  nombre,  mais  on  n'a 
pas  de  mention  à  l'effet  qu'elle  y  couve.  {Atkinson).  Elle  est  plus 
rare  qu'autrefois  à  Aweme,  Manitoba.  {Criddle).  Cette  espèce  est 
commune  d'un  bout  à  l'autre  des  Territoires  du  Nord-Ouest,  ainsi 
que  depuis  la  baie  d'Hudson  jusqu'au  Pacifique.  Elle  se  nourrit 
en  été  principalement  de  souris  et  d'insectes,  mais,  en  hiver,  sa  proie 
est  généralement  le  lagopède.  {Richardson) .  En  1903,  elle  se 
trouvait  commune  depuis  le  Petit  Lac  des  Esclaves  jusqu'à  la  rivière 
Peace.  Le  26  avril  1905,  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Midway,  Colom- 
bie-Britannique.   {Spreadborough) .     Elle  se  trouve  commune  au  nord 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  37 1 

sur  le  fleuve  Mackenzie  jusqu'à  la  côte  arctique.  (Ross).  On  la  voit 
à  Rock  Creek  près  du  lac  Osoyoos.  (Lord).  Elle  habite  à  l'est  de  la 
chaîne  du  littoral,  se  montrant  de  temps  en  temps  à  l'ouest  jusqu'à 
l'île  de  Vancouver,  et  couvant  le  long  de  la  vallée  de  la  Similkameen. 
(Fannin).  Cette  espèce  est  rare  à  Chilliwack,  il  est  probable  qu'elle 
couve  dans  les  montagnes  de  la  Colombie-Britannique.  En  hiver  elle 
est  rare  au  lac  Okanagan,  dans  la  même  province.  (Brooks).  M.  W. 
E.  Findlay  l'a  recueillie  sur  l'île  de  Vancouver,  et  M.  W.  E.  Pound 
en  a  fait  autant  à  Vernon,  Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

J'ai  vu  la  chouette  épervière  d'Amérique,  pour  la  première  fois 
près  de  la  source  de  la  rivière  Hunt,  dans  les  contreforts  des  mon- 
tagnes Jade,  à  environ  20  milles  au  nord  de  notre  camp  d'hiver  sur 
la  Kowak,  au  détroit  Kotzebué,  Alaska.  Les  oiseaux  sont  arrivés  le 
10  avril  1899,  après  en  être  partis  le  21  septembre  de  l'année  précédente. 
(Grinnell).  Cette  espèce  se  trouvait  assez  commune  en  1902,  à 
plusieurs  endroits  à  la  base  de  la  péninsule  d'Alaska.  (Osgood).  Un 
couple  de  ces  chouettes  ont  été  observées  de  temps  en  temps  pendant 
que  l'on  se  trouvait  à  la  limite  la  plus  élevée  de  la  région  boisée  sur 
les  montagnes  Kenai;  Alaska.  On  en  a  vu  un  autre  pendant  les 
derniers  jours  de  septembre.  (Figgins).  On  en  a  pris  une  femelle 
au  ruisseau  Sheep,  et  un  mâle  au  camp  Moose.  sur  la  péninsule  Kenai, 
Alaska  en  1903.  (W.  P.  Anderson).  La  chouette  éperv'ière  d'Amé- 
rique est  peut-être  l'oiseau  de  proie  le  plus  nombreux  qui  habite  toute 
la  région  boisée  du  nord  de  l'Alaska.  Elle  se  restreint  assez  stricte- 
ment à  la  région  des  forêts  d'épinette  blanche,  et  de  pin,  dans 
l'intérieur,  et  se  montre  seulement  comme  oiseau  passager  le  long  des 
côtes  ouvertes  des  mers  de  Behring  et  Arctique,  étant  inconnue  sur  les 
diverses  îles  dans  la  mer  de  Behring.  (Nelson).  Elle  habite  le  district 
du  Yukon  très  communément,  et  abonde  le  long  de  la  côte. 
(Turner). 

Notes  sur  la  reproduction. — En  1889  on  a  signalé  l'arrivée  de 
ces  oiseaux  le  10  avril,  dans  le  district  du  Yukon,  Alaska.  A 
cette  date  ils  étaient  déjà  appariés,  et  dans  l'oviducte  d'une  femelle 
que  l'on  a  prise,  il  y  avait  de  gros  œufs.  Le  26  avril  j'ai  vu  un 
couple  de  chouettes  éperv'ières  d'Amérique,  qui,  par  leur  inquiétude, 
m'ont  fait  deviner  que  leur  nid  était  tout  près.  On  l'a  finalement 
trouvé,  mais,  à  ce  moment,  il  ne  contenait  pas  d'œufs.  Il  était  situé 
dans  le  bout  creux  d'un  tronc  incliné  d'épinette  blanche  morte,  à 
environ  dix  pieds  de  terre.     Les  fragments    secs    et    gâtés    au    fond 


372  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

formaient  une  dépression  bien  arrondie.  L'oiseau-mâle  faisait  beau- 
coup de  tapage,  émettant  souvent  une  roulade  qui  portait  très  loin. 
Les  deux  oiseaux  prenaient  fréquemment  un  ton  plaintif,  se  répon- 
dant tour  à  tour,  l'un  à  l'autre.  Le  8  mai  pendant  que  je  marchais  à 
la  raquette  à  travers  la  campagne  en  allant  vers  la  base  des  montagnes 
Jade,  mon  attention  fut  attirée  par  la  roulade  lointaine  d'une  chouette 
épervière.  Après  une  recherche  d'une  demie-heure  à  travers  une 
forêt  épaisse,  j'ai  trouvé  l'oiseau  perché  sur  le  sommet  d'une  grande 
épinette  blanche,  en  partie  cachée  par  le  feuillage.  Ensuite  j'ai  com- 
mencé à  examiner  tous  les  arbres  et  les  souches  dans  le  voisinage. 
J'avais  abandonné  tout  espoir  de  trouver  un  nid,  et  je  venais  de  partir 
lorsque,  par  hasard,  j'aperçus  un  trou  dans  une  épinette  blanche 
morte  qui  était  bien  à  deux  cents  mètres  de  moi.  En  l'approchant, 
j'ai  vu  un  oiseau  accroupi  qui  était  le  mâle,  comme  je  l'ai  appris  plus 
tard.  Sa  queue  dépassait  de  deux  pouces  au  moins  le  trou  dans 
l'arbre,  et  sa  tête  était  tournée  de  sorte  que  l'oiseau  regardait  par- 
dessus de  son  dos.  Lorsque  je  frappai  l'arbre,  il  quitta  le  nid,  s'envola, 
la  distance  d'à  peu  près  trente  mètres,  puis  il  se  tourna  et  s'élança  sur 
ma  tête  comme  un  trait.  Il  descendit  de  tout  son  poids  sur  ma 
tête,  faisant  couler  le  sang  de  trois  blessures  causées  par  ses  griffes,  et 
arrachant  mon  chapeau  qu'il  lança  à  douze  pieds  de  moi.  La 
chouette  a  fait  tout  ceci  en  fondant  sur  m^oi,  la  tête  en  avant.  Lors- 
qu'il était  à  la  même  distance  à  l'autre  côté  le  brave  oiseau  s'est  lancé 
sur  moi  une  ou  deux  fois  encore  avant  que  j'eus  le  temps  de  me  remet- 
tre pour  tirer  sur  lui.  La  femelle,  qui  était  évidemment  l'oiseau  que 
j'avais  premièrement  vu  faisant  la  sentinelle,  arrivait  à  ce  moment, 
mais  elle  faisait  moins  de  tapage.  Le  nid  de  ces  oiseaux  contenaient 
trois  jeunes  qui  venaient  de  sortir  de  l'œuf,  ainsi  que  six  œufs  à  diffé- 
rents degrés  d'incubation  avancée.  Les  jeunes  duvetés,  bien  que  leurs 
yeux  fussent  encore  bien  fermés,  et  qu'ils  fussent  très  faibles,  pous- 
saient, sans  cesse,  des  cris  cajoleurs,  surtout  si  l'on  frappait  l'arbre,  ou 
s'ils  étaient  secoués  d'une  manière  quelconque.  On  pouvait  entendre 
leurs  cris  à  une  distance  de  vingt  pieds  de  la  base  de  l'arbre.  Le  nid 
n'était  évidemment  que  le  trou  agrandi  d'un  pic.  Le  bois  qui  l'en- 
tourait était  très  mou  et  desséché  de  sorte  qu'il  avait  été  très  facile 
pour  les  oiseaux  d'y  faire  une  entrée  plus  grande.  Celle-ci  était 
à  quatorze  pieds  au-dessus  de  la  neige,  et  le  nid  lui-même  était  à  trois 
pouces  au-dessous  de  l'entrée.  La  cavité  était  garnie  d'un  mélange 
de  plumes  et  de  morceaux  de  bois  gâté.  Toutes  les  plumes,  étaient 
apparemment  arrachées  de  sa  poitrine  par  l 'oiseau-mère.     Le  femelle 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  373 

avait  toute  la  poitrine,  ainsi  que  l'abdomen,  à  partir  du  dessus  du 
sternum  jusqu'à  l'anus,  entièrement  dénuée  de  plumes.  Les  côtés, 
jusqu'à  la  séparation  entre  les  plumes  de  côté  et  celles  du  ventre 
ainsi  qu'à  travers  celles-ci  sous  les  ailes,  sur  à  peu  près  un  pouce  de 
chaque  côté,  et  en  descendant,  à  l'intérieur  des  cuisses  jusqu'aux 
genoux,  étaient  dans  le  même  état.  Le  mâle,  au  contraire,  quoiqu'il 
fût  accroupi  sur  le  nid  quand  on  l'a  trouvé,  avait  toutes  ses  plumes. 
C'était  le  plus  grand  dépouillement  de  plumes  que  j'aie  jamais  vu 
chez  aucune  espèce  d'oiseau.     (Grinnell). 

La  chouette  épervière  d'Amérique  est  assez  commune  dans  les 
régions  de  la  rivière  Anderson,  bien  que  les  quatre  nids,  dont  on  a  pris 
les  œufs,  fussent  les  seuls  que  l'on  ait  vus.  Tous  ces  nids  étaient 
construits  dans  les  pins  à  une  hauteur  assez  considérable  de  terre. 
On  en  a  actuellement  trouvé  un  sur  les  plus  hautes  branches,  et,  sem- 
blable aux  autres,  il  était  composé  de  petits  bâtons,  et  de  brindilles, 
et  garni  de  foin  et  de  mousse.  Le  mâle  et  la  femelle  qui  occupaient 
ce  nid  ont  été  tués  et  y  ont  laissé  deux  jeunes  oiseaux,  l'un  qui  avait 
apparemment  dix  jours,  et  l'autre  trois  semaines,  ainsi  qu'un  œuf 
couvé.  Tous  les  autres  nids,  sauf  un,  contenaient  six  œufs  chacun, 
et,  dans  un  seul  cas,  on  en  a  pris  jusqu'à  sept.  Les  vieux  oiseaux  ont 
toujours  désapprouvé  notre  manière  d'agir.  On  n'a  vu  que  quel- 
ques hiboux  seulement  sur  le  territoire  que  l'on  a  traversé  pendant  les 
saisons  de  1864- 1865.  Cette  espèce  passe  l'hiver  dans  l'Amérique 
arctique.  {Macfarlnne).  Cet  oiseau  couve  modérément  dans  le 
nord  de  la  Saskatchewan.  Le  docteur  George  et  M.  Wenman  m'in- 
forment qu'ils  l'ont  remarqué  en  train  de  couver  dans  le  nord  de  l'Al- 
berta,  aux  alentours  de  Red  Deer.  J'ai  reçu  le  vieil  oiseau,  ainsi  que 
quatre  œufs,  du  nord  de  la  Saskatchewan.  Ces  derniers  ont  été  en- 
levés le  6  juin  1899,  le  nid  étant  construit  dans  un  saule,  à  neuf 
pieds  de  terre.  Cette  couvée  a  été  prise  par  M.  F.  Baines.  J'ai 
en  ma  possession  une  autre  couvée  de  cinq  œufs  enlevée,  le  24  mai 
1896,  au  goulet  Hamilton  Labrador.  Le  nid  contenant  ces  œufs 
était  construit  sur  le  sommet  d'une  épinette  blanche.     {W.  Raine). 

CLXII.     SPEOTYTO    Gloger.     184-2 
378.  Le  hibou  a  terrier. 

Speotyto  cunicularia  hypogœa     (Bonap)  Coves.     1872 

On  a  premièrement  remarqué  ce  hibou  à  un  endroit  sur  la  frontière 
un  peu  à  l'est  de  la  rivière  des  Français,  pas  loin  de  l'embouchure  de 

78870—25 


374  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

la  rivière  Milk,  où  quelques  spécimens  habitaient  un  endroit  où  il  y 
avait  de  nombreux  chiens  de  prairie  {Cynomys  hidovicianus) .  Cet 
endroit  semble  être  la  limite  des  migrations  de  cet  oiseau  au  nord, 
et  celui-ci  est  nulle  part  aussi  nombreux  dans  cette  région  qu'en  beau- 
coup d'endroits  plus  méridionaux.  On  l'a  vu  une  deuxième  fois  un 
peu  à  l'ouest  de  la  rivière  au  Français,  et,  pour  la  troisième  fois,  en 
plus  grand  nombre  sur  une  partie  de  la  prairie  près  des  côtes  Sweet- 
grass.  En  autant  que  je  le  sache,  il  n'y  avait  pas  de  chiens  de  la  prairie 
ni  à  cet  endroit  ni  à  l'endroit  dernièrement  mentionné,  mais,  la 
terre  cependant  était  criblée  de  terriers  de  la  marmotte  fauve  (Sper- 
mophilus  richardsoni)  qui  semblaient  convenir  aussi  bien  aux  hiboux. 
{Cônes).  La  première  mention  de  cette  espèce  provenant  du  Mani- 
toba,  se  rapportait  à  un  couple  pris  à  six  milles  au  nord  de  Portage-la- 
Prairie  le  2  juin  1897.  On  me  les  a  apportés,  et  un  de  ces  oiseaux 
est  actuellement  dans  ma  collection.  Depuis  ce  temps  les  oiseaux 
semblent  s'accommoder  des  conditions,  et  ont  augmenté  en  nombre 
en  plusieurs  parties  du  Manitoba,  occupant  les  vieux  trous  de 
renard  et  de  blaireau,  et,  aujourd'hui  ils  y  habitent  en  été  régulière- 
ment et  toujours  en  nombres  augmentant.  Je  ne  les  ai  pas  vus, 
cependant,  à  l'ouest  entre  Portage-la-Prairie  et  Edmonton,  le  long  de 
la  voie  du  chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifique,  probablement 
parce  que  notre  chemin  était  trop  au  nord.  Ces  oiseaux  sont  très 
féconds.  Un  nid,  que  l'on  a  déterré  pour  moi  en  1904,  contenait 
huit  jeunes  oiseaux,  et  ceux-ci  ont  été  sous  beaucoup  de  rapports  les 
favoris  les  plus  intéressants  que  j'aie  jamais  possédés.  (Atkmson). 
Cette  espèce  est  rare,  à  Aweme,  Manitoba,  y  couvant  dans  les  anciens 
trous  de  blaireau.  (Criddle).  Le  12  juin  1891,  j'ai  trouvé  cet 
oiseau  en  train  de  couver  au  lac  Rush,  dans  la  Saskatchewan. 
J'ai  pris  la  peine  seulement  une  fois  de  creuser  jusqu'à  ses  œufs. 
Cela  nous  a  pris  près  d'une  heure  pour  nous  emparer  du  nid  qui 
consistait  d'une  cavité  garnie  de  bouse  de  vache,  et  qui  contenait 
sept  œufs.  Le  terrier  descendait  à  trois  pieds  sous  terre  et  ensuite 
par  courait  un  autre  distance  de  quatre  pieds  avant  d'arriver  au 
nid.     (W.  Raine). 

Le  23  juin  1896,  on  en  a  trouvé  trois  couples  qui  occupaient  des 
trous  sur  la  prairie,  un  peu  au  nord  de  Moose-Jaw,  Saskatchewan. 
Les  nids  n'étaient  pas  creusés,  cependant  les  oiseaux  y  nichaient.  On 
a  vu  cette  espèce  parfois  au  mois  de  juin  1895,  le  long  de  la  rivière 
Frenchman,   Saskatchewan.     Au    mois   de   mai    1894,     M.    Spread- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS,  375 

borough  en  a  pris  des  spécimens  à  Medicine-Hat  ainsi  qu'au  lac 
Crâne,  Saskatchewan,  et  en  mai  1890,  il  en  avait  obtenu  un  autre  à 
Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Il  en  avait  trouvé  aussi  un. 
certain  nombre  de  couples  en  train  de  couver  à  Kamloops, 
Colombie-Britannique,  au  mois  de  juin  1889.  {Macoun).  J'ai  dans 
ma  possession  trois  mentions  de  cet  oiseau  provenant  de  l'ouest  de 
la  chaîne  du  littoral,  Colombie-Britannique.  Dans  l'intérieur  semi- 
aride  à  l'est  de  cette  chaîne  il  couve  assez  communément.  En 
1901,  on  l'a  pris  aussi  loin  au  nord  que  la  rivière  Willow,  district  de 
Cariboo,  Colombie-Britannique.  {Brooks).  Cet  oiseau  se  rend  à 
l'est  de  la  chaîne  du  littoral  dans  la  Colombie-Britannique  bien 
qu'il  n'y  soit  pas  commun.  Je  ne  l'ai  vu  que  dans  le  voisinage 
de  Kamloops,  mais  j'ai  entendu  parler  de  sa  présence  à  Ashcroft. 
(Fannin) .  Un  voyage  spécial  a  été  fait  dans  le  voisinage  de  Kamloops 
et  d'Ashcroft  pour  trouver  cette  espèce  mais  on  n'a  découvert  aucune 
trace  des  colonies  de  ces  oiseaux  qui  y  existaient  autrefois.  Le 
dernier  couple  que  l'on  a  su  avoir  habité  cette  localité  a  fait  leur 
nid  dans  le  terrier  d'un  blaireau  sur  le  bord  de  la  rivière  Thompson, 
près  de  la  maison  du  passeur.  Depuis  1890,  on  n'a  pas  vu  cette  espèce 
ni  à  Kamloops  ni  à  Ashcroft.  (Rhoads).  En  1905,  j'en  ai  observé 
plusieurs  spécimens  près  de  la  rivière  Similkameen,  Colombie-Britan- 
nique, et,  en  1906,  j'en  ai  vu  un  autre  à  la  tête  du  lac  Chilliwack, 
Colombie-Britannique.   {Spreadhorough) . 

CLXIII.     GLAUCIDIUM     Boie.     1826. 
379.  Petit  hibou. 

Glaiicidium  gnoma     Wagl.     1832. 

Cette  espèce  est  commune   par    toute    la    Colombie-Britannique. 

{Fannin).  Les  oiseaux  de  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique 
que  l'on  a  pris  à  Vernon,  appartiennent  au  vrai  type  gnoma.  M. 
Pound  dit  qu'ils  y  passent  l'hiver.  (Rhoads).  Le  10  septembre  1902, 
on  en  a  vu  un  sur  la  cime  la  plus  haute  de  la  montagne  John  Bull, 
à  une  altitude  de  plus  de  7,000  pieds,  près  de  la  rivière  Salmon, 
Colombie-Britannique.     (Spreadhorough) . 

379a.  Petit  hibou  de  la  Californie. 

Glaucidium  gnoma  californicum     (Scl)  A.  O.  U.  Check-list.    1889. 
Cette  espèce  se  trouve  dans  la  région  de  la  côte  du  sud  de  la  Colom- 
bie-Britannique.    (Fannin).     M.  Brewster  me  fait  savoir  que  tous 

78870—25^ 


376  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

les  spécimens  de  cet  oiseau  venant  de  la  Colombie-Britannique, 
que  je  lui  ai  envoyés,  se  rapportent  à  cette  sous-espèce.  Ce  hibou 
habite  Chilliwack,  dans  la  vallée  du  Fraser,  en  assez  grand  nombre. 
Il  est  commun  en  hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique. 
(Brooks).  De  nombreux  spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  pris  à 
Chilliwack,  Colombie-Britannique,  à  l'automne  de  1901.  En  avril 
1887  on  en  avait  pris  un  autre  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver. 
(Spreadborough) .  Il  est  nombreux  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière 
Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

ORDRE— COCCYGE— COUCOUS  MARINS— PÉCHEURS. 

Famille  XXXîI.     CVCULWM    Coucous. 

CLXIV.     COCCYZUS    Vieillot.     181 6. 
387.  Coucou  à  bec  jaune. 

Cocyzus   americanus     (Linn)  Bonap.     1824. 

Cet  oiseau  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a  pris  un 
à  Halifax.  (Downs).  Il  n'habite  le  Nouveau-Brunswick  en  été 
qu'en  petit  nombre.  (Chamberlain).  Il  se  trouve  accidentel  et 
rare.  Quelques  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  tués  sur  l'île  de 
Montréal.  J'ignore  si  dans  les  dernières  années  ils  s'y  sont  rendus. 
(Wintle).  C'est  un  oiseau  qui,  en  été  n'habite  la  province  de  Québec 
qu'en  petit  nombre.     (Dionne.) 

En  été  le  coucou  à  bec  jaune  habite  Ottawa,  Ontario.  Un  couple 
de  ces  oiseaux  ont  fait  leur  nid,  en  1900,  dans  le  jardin  du  lieutenant- 
colonel  White  de  cette  ville.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Il  est 
assez  rare,  et  ne  se  répand  pas  partout  dans  l'Ontario.  On  le  croit 
plus  méridional  dans  ses  migrations  que  le  coucou  à  bec  noir.  (Mcll- 
wraith).  En  été  cet  oiseau  habite  Toronto,  Ontario  en  assez  grand 
nombre  et  y  couve.  On  l'a  considéré  comme  étant  très  rare  dans 
cette  ville  jusqu'à  l'année  1889.  Je  l'ai  vu  en  train  de  nicher  à 
Rosseau  et  je  crois  qu'il  se  rend  à  Emsdale  dans  les  districts  de  Parry- 
Sound  et  Muskoka.     (I.  H.  Fleming). 

Notes  sur  la  reproduction. — On  voit  le  coucou  à  bec  jaune 
parfois  le  long  du  St-Laurent,  et  aussi  loin  au  nord  que  le  comté  de 
Renfrew,  Ontario.     On  le  distingue  facilement  du  coucou  à  bec  noir 


CA.TALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  377 

car  il  est  plus  gros  que  ce  dernier,  et  montre  au  vol  plus  de  blanc  sur 
les  plumes  au  bord  de  la  queue.  Il  y  a  d'autres  particularités  qui  le 
distinguent  de  l'espèce  suivante.  J'ai  constaté  qu'il  couvait  au  moins 
une  semaine  ou  dix  jours  plus  de  bonne  heure  que  celle-ci,  dans  le 
comté  de  Leeds.  Son  nid  est  aussi  plus  élevé  de  la  terre  et  très  négli- 
gemment construit.  Je  l'ai  trouvé  à  cinq  reprises,  les  deux  dernières 
fois  étant  près  de  Lansdowne,  Ontario,  le  29  mai  1898,  et  le  23  mai 
1899.  Chaque  nid  contenait  trois  œufs,  dans  un  état  d'incubation 
avancé.  Ses  œufs  sont  évidemment  plus  grands  et  plus  pâles 
que  ceux  du  coucou  à  bec  noir.  Un  nid  que  j'ai  trouvé  au  mois  de 
mai  1888  près  de  Renfrew,  Ontario,  contenait  un  seul  œuf.  Ce  nid 
était  dans  un  saule.  {Rév.  C.  J.  Yoiing).  Il  y  a  vingt  ans  cette 
espèce  s'est  trouvée  assez  rare,  mais  aujourd'hui  elle  est  plus  commune 
que  le  coucou  à  bec  noir,  et  ce  dernier  est  moins  commun  qu'autre- 
fois. Le  coucou  à  bec  jaune  est  plus  rare  sur  la  péninsule  de  Bruce  où 
je  ne  l'ai  vu  qu'à  deux  reprises.  Il  ne  me  semble  pas  pondre  plus  de 
quatre  œufs  dans  ses  couvées  les  plus  nombreuses,  tandis  que  le 
coucou  à  bec  noir  pond  jusqu'à  six  œufs.  {W.  E.  Saunders).  Cet 
oiseau  habite  les  alentours  de  Toronto,  Ontario,  en  été,  mais  en  petit 
nombre.  Un  couple  niche  chaque  saison,  à  une  petite  distance  de  ma 
maison  à  Kew  Beach.  Ce  coucou  est  tardif  quant  à  sa  reproduction 
et  a  rarement  des  œufs  avant  la  mi-juillet.  Le  20  juillet  1895,  j'ai 
trouvé  un  nid  à  Kew  Beach  contenant  deux  œufs.  Il  était  construit 
dans  un  érable  à  douze  pieds  de  terre.  {W.  Raine).  Un  nid  construit 
de  brindilles,  de  feuilles,  de  radicules  et  de  chatons,  le  tout  garni  de 
matière  végétale  molle,  a  été  enlevé  à  Ottawa,  Ontario.  Les  œufs  de 
cet  oiseau,  en  couvées  de  quatre  à  six,  sont  d'une  couleur  pâle  verdâ- 
tre.     (G.R.  White). 

387a.  Coucou  de  la  Californie. 

Coccyzus  americanus  occidentalis  Ridgw.     1887. 

Pendant  que  l'on  nous  transportait  de  l'autre  côté  du  Fraser  ^ 
Mount  Lehman,  nous  sommes  passés  près  d'une  île  d'où  j'ai  entendu 
les  tons  clairs  d'un  coucou.  J'ai  dirigé  l'embarcation  vers  l'endroit 
et  nous  avons  vu  l'oiseau  mais  nous  ne  l'avons  pas  pris.  {Streator). 
Au  mois  de  mai  1881,  j'ai  vu  un  de  ces  oiseaux  au  goulet  Burrard,  et 
au  mois  de  juin  1882,  feu  M.  J.  C.  Hughes  en  a  trouvé  un  couple  en 
train  de  couver  à  Kamloops.  Au  mois  de  juin  1887  j'en  ai  vu  un 
couple  au  marécage  Skinner  près  de  la  ville  de  Victoria,  et  d'après 


378  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA, 

leurs  actions  j'ai  fini  par  croire  qu'ils  couvaient  dans  cette  localité. 
Plus  tard  dans  la  même  année  on  en  a  tué  un  spécimen  sur  la  montagne 
Tolmie.  (Fannin).  En  été  cet  oiseau  habite  Chilliwack  assez  com- 
munément, et  il  devient  plus  nombreux  dans  la  région  de  la  côte  d'année 
en  année,  probablement  à  cause  des  invasions  de  la  chenille  de  l'espèce 
((Aisiocampa  sylvatica))  (la  chenille  de  la  tente  forestière).     (Brooks). 

388.  Coucou  à  bec  noir. 

Coccyzus  erythrophthalmus  (Wils)  Bonap.     1824. 

Audubon,  volume  IV,page  301,  dit  qu'il  a  vu  quelques  spécimens 
de  cet  oiseau  dans  les  massifs  d'arbres  bas  à  plusieurs  milles  du  bord 
du  golfe  St-Laurent.  (Packard).  La  seule  preuve  que  j'aie  de  sa 
présence  sur  l'île  du  Prince- Edouard  est  un  spécimen  qui  a  été  obtenu 
à  Tignish.  (Dwight).  Le  5  août  1904,  on  en  a  vu  un  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle-Ecosse,  et  le  27  septembre  1907  on  en  a  vu  un  autre. 
{James  Boutelier).  Le  coucou  à  bec  noir  habite  la  Nouvelle-Ecosse 
en  été,  mais  il  n'y  est  pas  très  commun.  (Downs-Tufts).  Depuis 
mai  jusqu'à  septembre  il  se  trouve  en  assez  grand  nombre  à  Wolf- 
ville,  comté  de  King,  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts).  On  ne  le 
voit  jamais  aux  environs  de  St.  John,  Nouveau-Brunswick,  mais  dans 
l'intérieur  il  est  commun  en  été.  {Chamberlain).  Cet  oiseau  habite 
le  comté  d'York,  Nouveau  Brunswick,  pendant  l'été,  en  assez  grand 
nombre.  {W.  H.  Moore).  En  été  il  habite  Montréal  en  nombre, 
et  couve  dans  le  parc  Mont  Royal.  {Wintle).  Il  habite  la  province 
de  Québec;  on  l'a  pris  à  Beauport.  {Dionne).  En  été  ce  coucou 
habite  les  alentours  d'Ottawa,  Ontario,  en  nombre.  Ottawa  Natu- 
ralist,  vol.  V.).  Il  habite  la  province  d'Ontario  régulièrement  en  été, 
et  quoiqu'il  n'y  abonde  pas,  il  se  répand  un  peu  partout.  {Mcll- 
wraith).  Il  est  assez  commun  aux  environs  de  Toronto,  et  y  couve. 
Il  est  répandu  généralement  partout  dans  les  districts  de  Muskoka  et 
Parry-Sound.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  a  été  autrefois  plus 
commun  qu'il  ne  l'est  aujourd'hui.  On  n'a  pas  l'habitude  de  trouver 
plus  d'un  couple  d'oiseaux  dans  une  petite  partie  propice  d'un  bois. 
Leur  habitude  d'avoir  leurs  œufs  ainsi  que  leurs  jeunes  dans  le  même 
nid  est  bien  connue.  {W.  E.  Saîinders).  Le  6  juillet  1900,  un  spé- 
cimen de  cette  espèce  est  entré  dans  un  champ  de  pommes  de  terre  au 
lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario,  et  s'est  nourri  de  punaises 
de  pommes  de  terre.     {Spreadboroîigh) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  379 

En  été  cette  espèce  habite  toutes  les  parties  boisées  du  Manitoba 
en  assez  grand  nombre  et  j'en  ai  pris  moi-même  à  Carberry,  ainsi  qu'au 
lac  Shoal  près  de  la  montagne  Duck.  {E.  T.  Selon).  Elle  se  reproduit 
régulièrement  et  se  trouve  très  commune  dans  le  Manitoba,  mais  je 
ne  l'ai  pas  remarquée  à  l'ouest  de  Fort  Ellice.  {Atkinson).  Elle  est 
apparemment  rare  à  l'ouest  du  Manitoba.  Le  24  juin  1892  on  en  a  vu 
une  femelle  pour  la  première  fois  dans  un  buisson  de  saule  à  Indian 
Head,  Saskatchewan.  Quelques  jours  plus  tard  on  en  a  vu  une  autre 
et  l'a  tuée  et  un  œuf  trouvé  dans  son  oviducte  démontre  clairement 
que  cette  espèce  y  couve.  Le  19  mai  1894,  on  a  vu  un  de  ces  oiseaux 
à  Medicine-Hat,  Saskatchewan,  et  le  3  juin  on  en  a  vu  un  autre  au 
même  endroit.  On  n'a  pas  vu  cette  espèce  plus  à  V ouest. {S pread- 
horougli).  Le  5  juin  1905  M.  Day  en  a  vu  un  spécimen  sur  le  ruisseau 
Skull,  Saskatchewan.     {A.  C.  Bent). 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  coucous  à  becs  noirs  habitent 
Montréal  en  été  où  ils  se  trouvent  communs.  Ils  couvent  dans  le 
parc  Mont-Royal.  J'ai  trouvé  leurs  nids  contenant  des  œufs,  à 
partir  du  4  juin  jusqu'au  22  juillet.  On  a  obsesrvé  ces  oiseaux 
à  partir  du  24  mai  jusqu'au  5  septembre.  Les  nids  sont  générale- 
ment construits  dans  des  buissons  épineux,  à  une  hauteur  d'un  pied 
à  huit  pieds  de  la  terre,  mais  ils  aiment  aussi  à  les  construire  dans 
les  petits  cèdres.  Cet  oiseau  a  l'habitude  extraordinaire  de  pondre 
ses  œufs  pendant  que  ceux  déjà  pondus  sont  en  train  d'être  couvés. 
Les  oisillons,  avant  d'être  vêtus  de  leur  plumage,  sont  noirs  et  ont 
l'air  repoussants,  mais  ils  sont  en  harmonie  avec  le  nid  qui  est  une 
légère  construction  de  brindilles  desséchées  très  peu  profonde  garnie 
de  quelques  feuilles  mortes.  Le  nid  est  très  petit  pour  contenir  cet 
oiseau,  qui  est  relativement  gros,  en  sus  de  ses  œufs.  Le  coucou  à 
bec  noir  semble  préférer  la  solitude,  et  se  tient  hors  de  vue  dans  les 
buissons  d'où  on  peut  entendre  son  cri  dur  de  cou-cou  ou  cuckucou 
répété  rapidement  plusieurs  fois.     (Wintle.) 

Cet  oiseau  est  très  commun  dans  tous  les  comtés  de  l'est  de  l'Ontario' 
surtout  à  la  sortie  du  lac  Ontario,  où,  de  bonne  heure  au  mois  de 
juin  j'en  ai  vu  six  ou  sept  en  même  temps.  En  1897,  j'ai  entendu 
son  cou-cou  à  Pictou,  Nouvelle-Ecosse,  et,  pendant  le  mois  de  juin 
1900,  on  l'a  remarqués  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Ce  coucou 
construit  son  nid  généralement  dans  un  buisson  de  marais.  A  deux 
reprises  je  l'ai  trouvé  presque  par  terre,  une  fois  dans  un  arbrisseau 
d'orme  à  six  pieds  au-dessus  de    terre,    mais    cela    n'arrive  que  très 


380  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

rarement.  Le  temps  moyen  pour  la  ponte  dans  l'est  d'Ontario  est 
à  la  fin  de  la  première  semaine  de  juin.  J'ai  trouvé  ordinairement 
deux  ou  trois  œufs  dans  un  nid,  mais  une  fois  j'en  ai  trouvé  cinq, 
et  une  autre  fois,  le  13  juin  1900,  sept.  Cet  oiseau  semble  arriver 
plus  tard  au  printemps  que  le  coucou  à  bec  jaune,  et  il  prend  son  départ 
à  l'automne,  certainement  plus  tôt  que  ce  dernier.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  Il  habite  les  alentours  de  Toronto,  Ontario,  en  été.  J'ai 
vu  son  nid  à  plusieurs  reprises.  Je  l'ai  aussi  trouvé  en  train  de 
couver  dans  le  Manitoba,  ainsi  que  dans  la  Saskatchewan  aussi 
loin  à  l'ouest  que  la  vallée  Qu'Appelle.  {W.  Raine.)  Cet  oiseau  se 
niche  dans  un  buisson  de  petite  taille  à  Ottawa,  Ontario.  Le  nid 
est  construit  de  brindilles,  de  morceaux  d'écorce,  d'herbe  sèche 
et  de  feuilles,  et  garni  d'herbe.  Les  œufs,  au  nombre  de  deux  à 
cinq,  sont  d'un  bleu  pâle  verdâtre.  {G.  R.  White.)  On  en  trouve  des 
nids  à  Ottawa,  ainsi  qu'au  lac  Nominingue,  à  une  distance  de  loo 
milles  au  nord  de  la  capitale.  Ils  sont  faits  de  branches  et  garnis 
de  feuilles  sèches  et  de  chatons.  Ils  ont  un  diamètre  à  l'intérieur 
de  2.50  pouces  chacun,  et  n'ont  pas  plus  d'un  pouce  de  profondeur, 
tandis  que  le  diamètre  à  l'extérieur  est  depuis  3  jusqu'à  10  pouces, 
selon  la  qualité  des  branches  utilisées  pour  les  consolider.  Ces  nids 
sont  construits  dans  des  conifères  et  dans  toutes  espèces  d'arbrisseaux, 
et  se  trouvent  à  diverses  hauteurs,  depuis  3  à  10  pieds.  Les  oiseaux 
couvent  en  juin  et  en  juillet.  J'ai  trouvé  certains  nids  contenant 
de  deux  à  cinq  œufs  chacun,  et  d'autres  qui  contenaient  un  jeune 
oiseau,  un  œuf  couvé,  et  un  œuf  frais.  {A.  L.  Garneau.)  L'oiseau 
pond  généralement  trois  œufs,  mais  j'ai  trouvé  des  nids  qui  conte- 
naient huit  œufs  chacun,  et  je  suis  disposé  à  croire  que  parfois  plus 
d'un  oiseau  pond  dans  le  même  nid.  Deux  ou  trois  couvées  sont 
élevées  pendant  une  saison.  (Criddle.)  Parmi  les  procès-verbaux 
de  l'institut  Canadien,  vol.  I,  pp.  48-50,  on  a  publié  une  description 
très  intéressante  donnée  par  Dr  C.  K.  Clarke  de  la  façon  dont  ce 
coucou  pond  ses  œufs  dans  les  nids  d'autres  oiseaux.  On  en  cite 
trois  cas,  et  il  n'y  a  aucun  doute  dans  l'esprit  de  l'écrivain  que  cette 
description  donnée  par  Dr  Clarke  est  exacte.  Tous  ces  cas  ont 
été  remarqués  à  Elora,  Ontario.  Dans  le  premier,  un  œuf  a  été 
pondu  dans  le  nid  d'un  petit  pinson  à  couronne  rousse,  dans  lequel, 
au  moment  voulu,  un  jeune  coucou  est  éclos.  Dans  le  deuxième  cas 
on  a  vu  un  coucou  s'envoler  du  nid  d'une  fauvette  à  couronne  rousse. 
Après  avoir  fait  une  inspection  on  a  trouvé  qu'un  œuf  avait  été  pondu 
dans  ce  nid,  et  plus  tard  on  a  trouvé  le  jeune  coucou  y  habitant  ainsi 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  38 1 

que  les  jeunes  fauvettes.  Lorsque  le  petit  coucou  est  devenu  plus 
grand  les  jeunes  fauvettes  ont  été  forcées  de  sortir  du  nid.  Dans  le 
troisième  cas  que  l'on  mentionne  on  a  trouvé  un  coucou  actuellement 
accroupi  sur  le  nid  d'un  petit  pinson  à  couronne  rousse.  Un  œuf 
a  été  pondu  et  couvé  et  les  jeunes  fauvettes  ont  été  finalement  chassées 
du  nid  par  le  jeune  coucou. 

CLXV.    CUCULUS    LiNN^us.     1758. 

388-1.  Coucou  du  Kamtchatka. 

Cuculus  canoriis  telephonus  (heine)  stejn.     1885. 

Le  4  juillet  1890  on  a  collectionné  un  mâle  adulte  de  cette  espèce 
sur  les  dunes,  à  la  pointe  nord-est  de  l'île  St-Paul,  dans  la  mer  Behring. 
C'est  le  seul  spécimen  de  l'espèce  connu  de  l'Amérique  du  Nord. 
{P  aimer.) 

Famille  XXXIIL    ALCEDINIDÊS.     Martins-Pêcheurs. 

CLXVL     CERYLE.     Boie.     1828. 
390.  Martin- Pêcheur. 

Ceryle  alcyon,     (linn)  boxap.     1837. 

Le  martin-pêcheur  est  l'un  des  oiseaux  les  plus  répandus  dans  le 
Canada.  Il  est  commun  à  partir  de  Terreneuve  et  du  Labrador, 
en  allant  vers  l'ouest,  jusqu'à  l'île  de  Vancouver.  Dans  l'est  il  s'en 
va  au  nord  jusqu'à  la  baie  d'Hudson,  et  dans  l'ouest  on  le  voit  jusqu'à 
l'embouchure  du  fleuve  Mackenzie,  et  au  détroit  Kotzebue. 

Notes  sur  la  reproduction. — En  été  cet  oiseau  habite  Montréal 
en  nombre.  Il  couve  dans  les  endroits  propices  sur  l'île.  Le  24 
mai  1882  on  a  pris  deux  de  ses  œufs  d'un  terrier  dans  un  banc  de  sable, 
à  Hochelaga.  A  partir  du  huit  mai  jusqu'au  27  septembre  on  l'a 
remarqué  à  cet  endroit.  (Wintle.)  Le  martin-pêcheur  est  commun 
dans  l'est  d'Ontario.  On  trouve  son  nid  généralement  dans  un  banc 
sablonneux,  près  de  l'eau,  mais,  à  deux  reprises,  je  l'ai  trouvé  dans 
une  sablière  à  quelque  distance  de  l'eau.  J'ai  toujours  trouvé  sept 
œufs  dans  chaque  couvée.  Les  œufs  sont  pondus  entre  le  20  et  le 
28  mai.  En  1897  j'ai  remarqué  cet  oiseau  sur  les  îles  de  la  Madeleine, 
et  j'ai  constaté  qu'il  y  était  en  train  de  couver.     {Rév.  C.  J.  Young.) 


382  COMMISSION    GÉ0L03IQUË    DU    CANADA. 

Cette  espèce  se  niche  en  grand  nombre  sur  les  bords  du  lac  Ontario. 
Elle  pond  ses  œufs,  jamais  plus  de  sept,  au  bout  d'un  tunnel  dans  un 
banc  sablonneux.  Ce  tunnel  est  souvent  trois  ou  quatre  pieds  de 
longueur.  (W.  Raine.)  Tous  les  nids  que  l'on  a  pris  à  Ottawa, 
Ontario,  ont  toujours  été  observés  dans  un  trou  creusé  dans  un  banc 
sablonneux  à  une  profondeur  de  quatre  à  huit  pieds.  {G.  R.  White.) 
Cet  oiseau  creuse  un  trou  dans  un  banc  de  sable  à  une  profondeur 
de  trois  à  six  pieds.  Dans  ce  trou  l'espace  est  agrandi,  et  il  est  garni 
de  coquilles  d'écrevisse  (Carambus).  J'ai  dans  ma  possession  une 
couvée  de  sept  œufs  avec  des  embryons  prise  le  24  mai,  ainsi  qu'une 
autre  de  cinq  œufs  frais  prise  le  11  juin,  et  j'ai  aussi  trouvé  six  jeunes 
oiseaux  dans  leurs  nid,  le  20  juin.  Le  martin-pêcheur  contruit  son 
nid  soit  sur  les  bords  des  rivières,  soit  au  milieu  des  champs.  {A. 
L.  Garneaii.)  Il  est  répandu  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île  de  Van- 
couver, et  il  niche  dans  des  trous  creusés  dans  des  bancs  sablonneux 
généralement  près  de  l'eau,  mais  j'ai  vu  plusieurs  nids  à  plus  d'un 
demi-mille  de  l'eau.     {Spreadborough.) 

Ordre  PICI  Pics,  Torcols,  &c. 
Famille  XXXIV.     PICID^.     Pics. 
CLXVII.    DRYOBATES     Boie.     1826. 
393.  Pic  chevelu. 

Dryohates    villosus  (Linn.)  Cabanis.     1863. 

Le  8  décembre  on  a  vu  un  spécimen  de  ce  pic  à  la  rivière  Hébert, 
et  on  en  a  vu  un  autre  à  Shulee,  comté  de  Cumberland,  Nouvelle- 
Ecosse,  le  2  janvier.  C'était  pendant  l'hiver  de  1897-98.  {C.  H. 
Morrell.)  Il  habite  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H.  T.  Tufts. 
C'est  un  oiseau-migrateur  commun  à  Toronto,  Ontario,  bien  qu'en 
hiver  il  habite  en  petit  nombre.  Les  mentions  dans  ma  possession, 
relativement  à  cet  oiseau,  se  rapportent  toutes  aux  dates  entre  le  ii 
octobre  et  le  4  avril,  et  il  ne  semble  pas  couver  à  Toronto.  Cette  es- 
pèce est  celle  que  l'on  voit  dans  le  sud  d'Ontario,  du  moins  au  sud  du 
lac  Nipissing,  mais  je  n'y  ai  pas  trouvé  le  pic  chevelu  du  nord  ileucom- 
das).  {J.  H.  Fleming.)  Singulièrement,  malgré  que  la  distribution  de 
cet  oiseau  se  trouve  dans  l'est,  et  que  dans  le  nord  de  l'Alaska,  ainsi  que 
dans  l'intérieur  de  l'Amérique  Britannique  il  soit  remplacé  par  un 
type  du  nord,  néanmoins  le  type  villosus  se  rend  aussi  dans  la  Colom- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  383 

bie-Britannique,  et  de  là  jusqu'au  nord,  le  long  de  la  côte  sud-est 
de  l'Alaska.  (Nelson.)  Des  spécimens  dans  le  musée  de  la  commis- 
sion géologique,  collectionnés  par  M.  Spreadborough  à  Bracebridge, 
Ontario,  à  Edmonton,  Alberta,  et  à  Elko,  Colombie-Britannique,  ainsi 
que  d'autres  collectionnés  par  M.  Tufts  à  Algonquin  Park,  Ontario, 
et  par  M.  F.  A.  Saunders,  à  Ottawa,  Ontario,  semblent  apparte- 
nir au  vrai  type  villosiis,  et  il  est  plus  que  probable  qu'un  grand 
nombre  des  mentions  classifiées  sous  le  titre  leucomelas  devraient  se 
trouver  sous  ce  titre. 

393a.  Pic  chevelu  du  nord. 

Dryobates  villosus  leucomelas  (Bodd.)   Ridgw.     1885. 

Plusieurs  observateurs  ont  fait  mention  de  la  présence  de  cet  oi- 
seau dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson.  Il  est  probable  qu'il  se  ré- 
pand par  toute  la  partie  boisée  de  cette  région.  (Preble.)  Le  pic  che- 
velu du  nord  habite  Terreneuve  en  assez  grand  nombre.  {Reeks. 
Il  est  assez  commun  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (L. 
H.  Porter.)  Il  habite  le  sud  du  Labrador  et  ne  se  montre  probable- 
ment pas  plus  au  nord  que  la  «hauteur  des  terres».  {Packard.) 
On  l'a  observé  tout  le  long  de  la  rivière  Moose,  jusqu'à  Moose  Fac- 
tory,  sur  la  baie  James.  On  ne  l'a  pas  vu  plus  au  nord  dansl'Ungava 
en  1906.  (Spreadborough.)  Cet  oiseau  se  montre  à  York  Factory, 
sur  la  baie  d'Hudson.  (Dr  R.  Bell.)  On  l'a  pris  à  Fort  Churchill, 
sur  la  baie  d'Hudson.     (Clarke.) 

Le  pic  chevelu  du  nord  habite  le  Nouvelle- Ecosse,  en  nombre. 
(Downs.)  Il  habite  en  nombre  à  Sydney,  sur  l'île  du  Cap-Breton, 
Nouvelle-Ecosse.  (C.  R.  Harte.)  Il  habite  en  été  l'île  du  Prince- 
Edouard,  ainsi  que  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse.  (Macoun.) 
Il  abonde  pendant  toute  l'année  dans  le  Nouveau-Brunswick. 
(Chamberlain.)  Cet  oiseau  habite  le  comté  d'York,  Nouveau-Bruns- 
wick en  permanence.  Il  y  couve  et  s'y  trouve  en  assez  grand  nombre. 
(W.  H.  Moore.)  Il  n'est  pas  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox.)  On  en  a  vu  un  spécimen  sur 
l'île  Grindstone,  une  des  îles  du  groupe  de  la  Madeleine.  (Bishop.) 
Le  pic  chevelu  du  nord  habite  la  province  de  Québec  en  assez  grand 
nombre.  On  l'a  pris  à  Beauport.  (Dionne.)  C'est  un  oiseau  de 
passage  rare  dans  le  voisinage  de  Montréal.  Je  ne  crois  pas  qu'il 
couve  aux  alentours  de  Montréal,  car  je  ne  l'ai  remarqué  qua'aux 


384       ■  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

mois  d'octobre  et  novembre.  (Winthle.)  Cet  oiseau  habite  com- 
munément aux  environs  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.V.)  Il 
habite  partout  dans  l'Ontario,  mais  en  assez  petit  nombre.  Cependant 
il  se  montre  en  plus  grande  abondance  dans  le  nord  de  cette  province. 
{Mcllwraith.)  Pendant  le  mois  de  décembre  1898,  on  l'a  vu  assez 
fréquemment  à  Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry  Sound.  (/. 
Hughes- Samuel.)  Au  mois  de  juillet  1900,  on  a  trouvé  que  cet  oiseau 
était  commun,  et  qu'il  couvait  dans  le  parc  Algonquin.  {Spread- 
borough.) 

Le  pic  chevelu  du  nord  habite  en  nombre  partout  dans  les  forêts 
de  peupliers  du  Manitoba.  (E.  T.  Seton.)  Il  est  commun  à  Aweme, 
Manitoba,  s'y  montrant  plus  fréquemment  en  hiver  qu'en  été,  et  se 
rendant  partout  où  il  y  a  des  arbres.  En  hiver  cet  oiseau  se  nourrit 
principalement  de  perce-bois.  {Criddle.)  Cette  espèce  abonde  dans 
le  Manitoba,  et,  en  1906,  on  en  a  observés  aussi  loin  à  l'ouest  qu'Ed- 
monton,  Alberta.  {Atkinson.)  Ce  pic  se  trouve  rare  sur  le  bord  de 
la  prairie,  car,  au  printemps  de  1892,  on  n'en  a  vu  que  deux  spécimens 
à  Indian  Head,  et,  en  1894,  un  autre  à  Medicine-Hat.  Il  habite  à 
Edmonton,  Alberta,  en  assez  grand-nombre.  On  en  a  observé  quel- 
ques spécimens  sur  la  route  entre  le  petit  Lac  des  Esclaves  et  Peace 
River  Landing,  Athabasca.  Il  est  commun  dans  les  contreforts  depuis 
Calgary  en  allant  vers  le  sud  jusqu'au  passage  Crow's  Nest  dans  les 
Montagnes  Rocheuses.  J'en  ai  observé  environ  une  douzaine  à  Pen- 
ticton,  Colombie- Britannique,  pendant  le  mois  d'avril  1903.  Au  mois  de 
mai  1889  cet  oiseau  était  commun  à  Agassiz,  ainsi  qu'au  goulet  Bur- 
rard,  Colombie-Britannique.  (Spreadborough.)  Il  est  commun  à  Grand 
Rapids,  sur  la  Saskatchewan.  (Nîitting.)  On  trouve  ce  pic  aussi  loin 
au  nord  que  la  latitude  63°.  Il  habite  les  territoires  du  nord-ouest 
toute  l'année  et  se  trouve  la  plus  commune  de  toutes  les  espèces  jus- 
qu'au cinquante-sixième  parallèle,  au  nord  duquel  il  cède  la  place 
au  pic  arctique.  {Richards on.).  On  voit  cet  oiseau  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Fort  Simpson,  sur  le  fleuve  Mackenzie.  Il  y  est  commun. 
{Ross.)  Il  se  montre  en  assez  grand  nombre  partout  dans  l'inté- 
rieur de  la  Colombie-Britannique,  et  il  y  couve.  {Streator.)  Il 
habite  en  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  Colombie-Britannique 
{Fannin.)  Cette  espèce  est  commune  au  lac  Okanagan,  Colombie- 
Britannique,  en  hiver.  Elle  est  assez  commune  aussi  dans  le  district 
de  Cariboo.  J'ai  pris  cet  oiseau  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur, 
à  plusieurs  reprises.     En  1901,  on  l'a  vu  en  nombre  à  Quesnel,  dis- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  385 

trict  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Parmi  une  col- 
lection de  huit  peaux  d'oiseaux  venant  de  la  Colombie-Britannique, 
il  y  en  a  une,  celle  d'une  jeune  femelle,  qui  n'a  pas  de  taches  blan- 
ches sur  les  plumes  de  l'aile,  le  trait  caractéristique  de  l'espèce  leti- 
comelas.(  Rhoads.)  Cet  oiseau,  si  jamais  il  se  rend  à  la  côte  de  la 
mer  Behring,  y  arrive  en  passant  par  les  Territoires  du  Nord-Ouest. 
Le  spécimen  qui  fait  partie  de  ma  collection  a  été  pris  à  Fort  Reliance, 
sur  le  Yukon  supérieur,  vers  la  latitude  66°,  et  sans  doute  cet  oiseau 
s'égare  encore  plus  loin  au  nord.  (Nelson.)  On  a  vu,  de  temps  en 
temps,  un  spécimen  de  cette  espèce  en  dedans  de  la  limite  boisée  des 
montagnes  Kenai,  Alaska,  mais  l'espèce  elle-même  ne  se  trouvait 
communément  à  aucun  endroit  que  l'on  a  visité.  {Figgins.)  M. 
Osgood  en  a  pris  un  spécimen  sur  la  rivière  Fifty-Mile,  à  quelques 
milles  en  amont  de  Miles  Canyon,  Yukon,.     (Bishop.) 

Quelques-unes  de  mentions  provenant  de  l'ouest,  que  l'on  a  citées 
ci-dessus,  doivent  être  classifiées  sans  doute,  sous  le  titre  hyloscopns. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  ii  juin  1883,  pendant  que  j'étais 
dans  un  bois  d'épinette  blanche,  j'ai  entendu  un  cri  d'oiseaux  curieux, 
qui  ne  semblait  guère  cesser.  J'ai  découvert  qu'il  venait  d'un  petit 
peuplier  où  il  y  avait,  dans  le  tronc,  un  trou  à  30  pieds  de  la  terre. 
M'étant  muni  d'une  hache,  j'ai  bientôt  abattu  l'arbre,  et  je  me  suis 
trouvé  en  possession  d'un  nid  contenant  des  jeunes  pics  chevelus  du 
nord.  Ils  étaient  dans  un  trou  évidemment  creusé  par  les  vieux 
oiseaux.  Ce  trou  avait  à  peu  près  un  pied  de  profondeur  et  mesurait 
3  pouces  de  diamètre  à  l'intérieur  et  2  pouces  de  large  à  l'entrée.  Les 
quatre  oisillons  étaient  presque  arrivés  à  leur  maturité,  et  portaient 
presque  toutes  leurs  plumes,  et,  par  conséquent,  étaient  foulés  à 
l'excès  à  cause  de  l'étroitesse  du  trou.  Trois  d'entre  eux  ressemblaient 
quant  à  leur  couleur,  tout-à-fait  à  l'oiseau-mère,  et  le  quatrième 
différait  d'elle  seulement  en  ayant  au-dessus  de  chaque  oreille  une 
cocarde  de  jaune  vif.  {E.  T.  Selon).  Le  pic  chevelu  du  nord  se  mon- 
tre en  grand  nombre  dans  l'Ontario,  où  je  l'ai  remarqué,  et  en  été 
et  en  hiver.  A  cette  dernière  saison  on  le  voit  souvent  perché  sur 
des  piles  de  bois  aux  alentours  des  maisons.  Il  couve  le  long  du 
St-Laurent,  ainsi  qu'au  nord.  Au  contraire  de  ce  que  font  les  autres 
espèces  de  pics,  celui-ci  couve  de  bonne  heure,  commençant  à  creuser 
le  trou  qui  lui  sert  de  nid,  à  la  fin  avril,  et,  ayant  son  complément 
d'œufs  pondus  généralement  avant  le  6  mai.  La  plupart  des  nids  que 
j'ai  visités  étaient  situés  dans  les  endroits  humides,  ou  près  de  l'eau, 


386  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

et  presque  tous  ont  été  trouvés  dans  les  frênes  blancs,  depuis  trente 
jusqu'à  cinquante  pieds  de  terre.  Il  y  avait  deux  nids  dans  des 
ormes  et  un  autre  dans  un  poteau  télégraphique,  au  bord  du  chemin. 
Ce  dernier  n'était  pas  plus  de  dix  pieds  de  terre.  Dans  ce  trou  les 
jeunes  oiseaux  étaient  éclos  avant  le  22  mai.  {Rev.  C.  J.  Young). 
Cet  oiseau  couve  en  été  en  assez  grand  nombre,  et  a  été  autrefois 
le  pic  le  plus  commun  en  hiver  chez  nous,  mais  aujourd'hui  il  est 
surpassé  en  nombre  par  l'espèce  duvetée.  On  ne  l'a  pas  encore 
vu  occuper  les  arbres  desséchés  pour  y  nicher.  Cette  espèce  bat,  au 
printemps,  avec  ses  ailes,  les  branches  résonnantes  des  arbres,  mais  pas 
si  fréquemment  que  le  pic  duveté.  Le  pic  chevelu  du  nord  couve 
extrêmement  de  bonne  heure,  creusant  son  trou  au  mois  d'avril  et 
souvent  même  pondant  ses  œufs  le  même  mois.  On  trouve  toujours 
des  jeunes  bien  développés  le  24  mai.  {W.  E.  Saimders).  Le 
16  juin  1894,  on  l'a  trouvé  en  train  de  couver  au  lac  Long,  Mani- 
toba.  Le  31  mai  1901,  j'ai  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  à 
Yorktown,  Saskatchewan.  Les  œufs  étaient  pondus  dans  un  trou 
dans  un  arbre  à  dix  pieds  de  terre.  J'ai  trouvé  un  autre  nid, 
contenant  six  œufs,  dans  un  trou,  à  environ  15  pieds  de  terre,  dans  un 
peuplier.  J'ignore  si  l'on  a  déjà  fait  une  description  du  nid  ainsi  que 
des  œufs  de  cette  espèce;  par  conséquent  je  vais  donner  ci-dessous 
la  mesure  de  l'œuf.  La  grandeur  moyenne  de  18  spécimens  de  ces 
œufs,  que  j'ai  devant  moi,  est  .98  x  .70.     {W.  Rainé). 

393c.  Pic  de  Harris. 

Dryohates  villosus  harrisii  (Aud)   Ridgw.     1885. 

On  a  tué  un  spécimen  de  cet  oiseau  dans  la  latitude  49°,  le  24 
août  1874.  Oi^  1^6  trouve  ce  pic  que  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
(Coîies).  Il  se  montre  sur  l'île  de  Vancouver  où  il  passe  l'hiver,  et  on 
le  trouve  aussi  à  Sumas  et  à  Osoyoos.  (Lord).  Il  abonde  partout 
dans  la  région  de  la  côte,  et  y  couve.  (Streator).  On  le  voit  à  l'ouest 
de  la  chaîne  du  littoral,  surtout  le  long  de  la  côte,  où  il  habite  en 
nombre.  {Fannin).  Ce  pic  habite  en  nombre  à  Chilliwack,  Colom- 
bie-Britannique. (Brooks).  En  1889,  on  l'a  pris  à  Agassiz,  ainsi 
qu'à  Hastings,  Colombie-Britannique.  Cet  oiseau  est  commun  à 
Chilliwack  et  à  Huntingdon.  On  en  a  vu  quelques  spécimens  dans  la 
propriété  de  McGuire,  sur  la  rivière  Chilliwack,  Colombie-Britannique. 
On  en  a  vu  un  autre  à  Douglas,  dans  la  même  province.  C'est  un 
oiseau  qui  habite  partout  sur  l'île  de  Vancouver  en  nombre.     (Spread- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  387 

horough).  On  en  a  vu  quelques-uns  dans  les  bois  disséminés  aux 
alentours  de  Sitka,  Alaska,  où,  sans  doute  ils  couvent.  (Grinnell). 
Trois  spécimens  sur  neuf  ont  les  plumes  de  l'aile  sans  taches,  les 
autres  sont  tachetés  à  divers  degrés  mais  encore  moins  que  les  spé- 
cimens les  plus  sombres  de  villosus.     {Rhoads). 

393d.  Pic  de  Cabanis. 

Dryohates  villosus  hyloscopns     (Cab)   Brewst.     1888. 

Nous  classons  sous  ce  titre  quelques  peaux  examinées  par  M.  F. 
Chapman,  et  étiquetées  ((Approaching  hyloscopus)).  Ces  spécimens 
appartiennent  à  une  espèce  qui  est  entre  celle  de  l'ouest,  et  celle  de 
l'est,  y  compris  tous  ceux  que  l'on  voit  partout  dans  la  région  des 
Montagnes  Rocheuses. 

Pendant  l'été  de  1891,  on  a  trouvé  ce  pic  en  nombre  à  Canmore 
et  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Au  mois  d'avril  1890, 
on  l'a  trouvé  très  commun  dans  les  bois  brûlés  à  Revelstoke,  Colombie- 
Britannique,  et,  en  1889,  au  mois  de  juin  on  l'avait  vu  en  assez  grand 
nombre  à  Kamloops,  Colombie-Britannique.  M.  Spreadborough 
mentionne  qu'il  a  vu  un  pic  chevelu  à  Trail,  à  Cascade  et  à  Waneta, 
Colombie-Britannique,  sur  le  49ème  parallèle,  pendant  l'été  de  1902. 
L'oiseau  appartenait  sans  doute  à  cette  espèce.  (Macoîin).  Cet 
oiseau  se  trouve  commun  à  Elko,  Colombie-  Britannique.  Il  est  plus 
rare  à  Midway  et  à  Sidley,  et  se  montre  en  assez  grand  nombre  à 
Penticton,  Colombie-Britannique.  {Spreadhorough) .  M.  Brooks  l'a 
pris  à  Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Kermode) .  Cette  espèce 
couve  à  «150  Mile  House»,  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie- 
Britannique.  (Brooks).  On  l'a  vu  près  de  la  rivière  Little-Salmon, 
fleuve  Yukon,   Yukon.     {BisJiop). 

Notes  sur  la  reproduction. —  Le  7  mai  1904,  à  Elko,  Colombie- 
Britannique  il  y  avait  un  nid,  appartenant  à  un  couple  de  ces  oiseaux, 
dans  le  tronc  d'un  mélèze,  à  environ  vingt  pieds  de  terre,  et,  le 
15  avril  1905,  on  en  a  vu  un  autre  couple  en  train  de  construire  un 
nid  dans  un  peuplier,  à  environ  dix  pieds  de  terre,  à  Midway, 
Colombie-Britannique. 

393f.  Pic  des  Iles  de  la  Reine  Charlotte. 

Dryohates  villosus  picoideus  (Osgood)  A.  O.  U.  Comm.     1902. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  les  îles  de  la  Reine-Charlotte,  Colom- 
bie-Britannique.    (Osgood). 


388  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

394.  Pic  duveté. 

Dryohates  puhescens  medianus  (Swains).     Brewster.     1897. 

Ce  pic  est  très  commun  dans  Terre- neuve,  où  il  habite.  (Reeks). 
Il  est  assez  commun  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (L. 
H.  Porter).  Cet  oiseau  est  as^ez  répandu  dans  les  parties  sud  du 
Labrador.  Il  est  probable  que  l'étendue  de  ses  migrations  au  nord  ne 
dépasse  pas  la  latitude  56°.  (Packard).  Le  6  juin  1896,  on  n'en  a  vu 
qu'un  spécimen  sur  la  rivière  Moose,  et  pas  un  seul  spécimen  dans  le 
Labrador.  En  1904,  on  a  observé  ce  pic  depuis  la  rivière  Missinabi 
jusqu'à  l'embouchure  de  la  rivière  Hannah  qui  se  jette  dans  la  baie 
James.  {Spreadhorough) .  Un  spécimen  de  cet  oiseau,  recueilli 
à  Moose  Factory,  par  M.  Haydon,  fait  partie  de  la  collection  du  musée 
National  des  Etats-Unis.  (Preble).  On  a  vu  cette  espèce  pendant 
l'hiver  au  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec. 
(/.  M.  Macoun). 

Ce  pic  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  assez  grand  nombre.  (Downs). 
Il  est  commun  pendant  toute  l'année  à  Wolfville,  Nouvelle- Ecosse. 
{H.  J.  Tufts).  Il  habite  en  nombre  à  Sydney,  île  du  cap  Breton, 
Nouvelle- Ecosse.  (C  R.  Harte).  En  1888,  on  l'a  remarqué  sur  les 
arbres  dans  les  bois,  à  la  pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince- Edouard, 
et,  en  1898,  dans  les  bois  sur  l'île  du  Cap-Breton.  {Macoun).  Cet 
oiseau,  habitait  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse,  en  grand 
nombre  pendant  l'hiver  de  1897-98.  (C  H.  Morrell).  Il  abonde 
pendant  toute  l'année  dans  le  Nouveau- Brunswick.  (Chamberlain) . 
C'est  un  oiseau  qui  habite  en  permanence,  et  en  assez  grand  nombre, 
le  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  où  il  couve.  {W.  H.  Moore). 
Il  se  montre  en  très  petit  nombre  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  (Britiain  et  Cox).  On  l'a  vu  sur  l'île  de 
Grindstone,  l'une  des  îles  du  groupe  de  la  Madeleine.  (Bishop).  Au 
mois  de  juillet  on  en  a  vu  un  couple  en  train  de  nicher  à  la  baie  Fox, 
sur  l'île  d'Anticosti,  province  de  Québec.  (Brewster).  Ce  pic  habite 
la  province  de  Québec,  et  on  l'a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  Il  habite 
le  district  de  Montréal  en  permanence,  et  s'y  trouve  commun. 
Il  couve  dans  le  parc  Mont-Royal,  et  se  trouve  rarement 
pendant  les  mois  d'hiver,  mais  au  printemps  il  devient  nombreux. 
(Wintle). 

Cet  oiseau  habite  le  district  d'Ottawa  en  abondance,  mais  il  y  est 
plus  commun  au  printemps,  et  en  été.     (Ottawa  Naturalisi,  vol.  V). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  389 

Il  habite  la  province  d'Ontario  en  grand  nombre,  mais  n'y  est  plus 
commun  pendant  les  migrations  du  printemps  et  de  l'automne. 
(Mcllwraith).  Cette  espèce  couve  près  de  Toronto,  mais  on  la  voit 
en  beaucoup  plus  grand  nombre  dans  le  district  de  Muskoka.  (/.  H. 
Flenihig).  Pendant  les  mois  de  novembre  et  décembre  1898,  je  l'ai 
trouvée  en  abondance  à  Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry  Sound. 
(/.  Hughes  Samuel).  Au  mois  de  juillet  1900,  elle  couvait,  m.ais  elle 
n'était  pas  commune  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  (Spread- 
borough).  Ce  pic  est  commun  au  printemps,  en  été,  et  à  l'autom.ne,  et 
constitue  l'espèce  la  plus  commune  en  hiver  chez  nous.  Une  fois,  au 
mois  d'octobre,  j'ai  apei^çu  un  mâle  de  cette  espèce  creusant  assidû- 
ment un  trou  dans  une  petite  souche  probablement  pour  lui  fournir 
des  quartiers  d'hiver.     {W.  E.  Saunders). 

Cet  oissau  habite  les  parties  boisées  du  Manitoba,  en  assez  grand 
nombre,  mais  il  se  trouve  rarement  dans  la  partie  plus  au  sud.  {E. 
T.  Selon).  Il  habite  Awene,  Manitoba.  En  hiver  on  le  trouve  géné- 
ralement dans  les  bois  d'épinettes  blanches.  (Criddle).  Il  habite  le 
Manitoba  en  abondance,  et  on  en  a  remarqué  à  l'ouest  le  long  du 
chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifique  jusqu'à  Edmonton,  Alberta. 
{Atkhison).  On  n'en  a  vu  que  quelques  spécimens  à  Indian  Head, 
Saskatchewan,  en  1892.  Le  12  avril  1894  on  en  a  pris  un  spécimen  à 
Medicine  Hat,  Saskatchewan.  J'ai  remarqué  un  spécimen  de  cette 
espèce,  le  22  avril  1897,  à  Edmonton,  Alberta.  J'en  ai  vu  un  autre  le 
29  du  mêm^e  mois.  Cet  oiseau  s'y  trouvait  apparemment  très  rare. 
On  en  a  vu  un  spécimen  au  passage  Crowsnest,  au  m^ois  de  juillet. 
On  en  a  vu  un  couple,  en  1903,  à  Peace  River  Landing,  Athabasca,  et 
un  autre  couple,  en  1904,  à  Fernie,  Colombie-Britannique.  Au  mois 
d'août  1891,  on  en  avait  pris  des  spécimens  à  Banff",  Alberta. 
(Spreadboroîigh) . 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  vu  cet  oiseau  quelque  fois  en 
hiver,  mais  pas  si  souvent  que  le  pic  chevelu.  Il  couve  plus  tard 
que  ce  dernier.  La  plupart  des  nids  que  j'ai  vus  contenaient  des 
œufs  frais  pendant  la  dernière  semaine  de  mai,  bien  qu'une  fois  j'ai 
trouvé  des  jeunes  oiseaux  de  cette  date.  {Rév.  C.  J.  Young).  Le 
21  mai  1900,  j'ai  trouvé  cet  oiseau  nichant  en  grand  nombre  dans  les 
bois  au  nord  de  Waterloo,  Ontario.  Il  y  avait  dans  presque  chaque 
tronc  d'arbre,  ou  arbre  abattu,  un  nid  contenant  cinq  ou  six  œufs. 
(W.  Raine).  Ce  pic  niche  dans  les  arbres  aux  alentours  d'Ottawa, 
Ontario.     Le  nid  composé  de  fragments  et  de  poussière,  se  trouve 

78870 — 26 


390  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA, 

toujours  dans  un  trou,  dans  un  arbre  ou  dans  une  souche.  Les 
œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq  sont  d'un  blanc  pur.  {G.  R. 
White).  Tous  les  nids  que  j'ai  trouvés  près  d'Aweme,  Manitoba, 
étaient  dans  les  trembles.  Cette  espèce  pond  six  ou  sept  œufs  d'une 
couleur  blanche  luisante.  {Criddle).  L'entrée  de  la  cavité  dans 
laquelle  le  pic  duveté  construit  son  nid  a  un  pouce  et  quart  de  large. 
La  cavité  elle-même  a  six  pouces  de  profondeur,  et  le  nid  est  fait  de 
fragments  de  bois.  L'oiseau  choisit  soit  un  tronc  d'arbre,  soit  l'arbre 
lui-même  et  la  hauteur  de  ce  nid  de  la  terre  est  entre  un  pied  et  vingt- 
cinq.  J'ai  trouvé,  aux  mois  de  mai  et  juin,  quatre,  cinq,  six,  et  une 
fois  sept  œufs  dans  le  même  nid.     {A.  L.  Garneau). 

394a.  Pic  de  Gairdner. 

Dryohates  pubescens  gairdnerii  (Aud)  Ridgw.     1885. 

Cet  oiseau  est  répandu  partout  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral. 
{Lord).  Il  est  assez  commun  partout  dans  la  région  de  la  côte,  et  y 
couve.  {Streator).  Il  habite  en  nombre  la  partie  à  l'ouest  de  la 
chaîne  du  littoral,  et  passe  l'hiver  sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin). 
Ce  pic  habite  communément  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique. 
(Brooks).  On  l'a  trouvé  en  compagnie  de  celui  qui  suit  à  Revelstoke, 
mais,  les  spécimens  que  l'on  a  pris  à  Robson  et  à  Deer  Park  en  aval  de 
Revelstoke  sur  la  Columbia,  appartenaient  tous  à  cette  espèce. 
On  a  trouvé  cet  oiseau  ensuite  à  Agassiz  dans  la  vallée  du  Fraser 
inférieur,  ainsi  qu'à  Chilliwack  et  à  Huntingdon,  Colombie-Britan- 
nique en  1901.  J'en  ai  vu  une  ouple  en  1906,  à  Douglas,  dans  la 
même  province.  Ce  pic  habite  l'île  de  Vancouver  en  très  grand 
nombre.     (Spreadborough) . 

394b.  Pic  de  Batchelder. 

Dryohates  pubescens  homorous  Cab  Ridgw.     1896. 

Cet  oiseau  est  très  commun  partout  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique,  le  long  du  chemin  de  fer  Canadian  Pacifique.  {Streator). 
En  hiver  on  le  voit  en  nombre  aux  alentours  du  lac  Okanagan,  Colom- 
bie Britannique.  Il  se  trouve  rare  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie- 
Britannique.  On  ne  l'a  pas  observé  en  1901  pendant  les  mois 
d'hiver.  {Brooks).  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  espèce  plus  à 
l'est  que  la  rivière  Columbia,  Colombie-Britannique,  où  on  a  pris  un 
spécimen  à  Robson,  ainsi  qu'un  autre  à  Revelstoke,  au  mois  d'avril 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  39 1 

1891.  Au  mois  de  juin  1889  cet  oiseau  était  commun  à  Kamloops,  et 
à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique.  {Macoun) .  J 'en  ai  remarqué 
un  couple  à  Fernie,  Colombie-Britannique,  au  mois  de  mai  1904,  six 
autres  à  Penticton,  Colombie-Britannique,  en  avril  1903,  et  encore  un 
autre  couple  à  Midway,  le  8  avril  1905.     (Spreadborough) . 

394d.  Pic  duveté  de  Nelson. 

Dryohates  pubescens  nelsoni.     Oberholder.     1895 

Nous  classons  sous  ce  titre,  et  sans  aucune  observation,  toutes 
mentions  se  rapportant  au  pic  duveté  des  parties  nord  du  Canada  et  de 
l'Alaska.  Nous  n'en  avons  point  de  spécimens. 

Cette  espèce  habite  constamment  les  Territoires  du  Nord-Ouest 
jusqu'à  la  latitude  58°.  Elle  cherche  sa  nourriture  pour  la  plupart 
sur  l'érable,  sur  l'orme,  ou  sur  le  frêne,  et,  au  nord  de  la  latitude  54°  où 
ces  arbres  n'existent  pas,  elle  tâche  de  trouver  de  quoi  se  nourrir  sur 
le  tremble,  et  sur  le  bouleau.  (Richardson) .  On  la  trouve  au  nord 
du  Fort  Laird  latitude  61°,  mais  elle  n'y  est  pas  rare.  (Ross).  On 
en  a  observé  quelques  spécimens  sur  la  rivière  Athabasca,  Athabasca. 
Cet  oiseau  est  rare  entre  le  lac  Methye  et  Isle  à  la  Crosse.  (/.  M. 
Macoiin)  On  est  certain  de  le  voir  dans  l'Alaska,  partout  où  se  trou- 
vent des  endroits  boisés  ou  même  des  lieux  où  il  y  a  des  buissons 
ainsi  que  des  petits  arbres.     Il  y  habite  en  hiver  et  en  été.     {Nelson). 

L'étendue  des  migrations  de  ce  pic  se  trouve  partout  dans  la  région 
boisée  de  l'Alaska.  Il  est  très  commun  le  long  du  Yukon.  (Turner). 
On  en  a  pris  un  mâle  adulte  au  camp  Sheep  sur  la  péninsule  Kenai, 
Alaska.  (Anderson).  C'est  l'espèce  la  plus  nombreuse  parmi  la 
famille  des  pics  dans  les  montagnes  Kenai.  Ses  retraites  préférées 
sont  les  touffes  d'épinettes  blanches,  et  de  cotonniers,  où  elle  se 
trouve  généralement  appariée.  {Figgins).  M.  Chapman  affirme 
que  les  deux  spécimens  de  cette  espèce,  collectionnés  par  M. 
Figgins,  sont  indistinguibles  des  spécimens  ordinaires  de  l'est  appar- 
tenant au  type  D.  pubescens  medianus. 

M.  F.  Chapman  du  musée  d'Histoire  naturelle  de  New-York  a 
examiné  toutes  les  peaux  qui  sont  dans  notre  possession  appartenant 
à  D.  pubescejis  et  à  sa  sous-espèce. 

78870—26^ 


392  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

CLXVIIÏ.     XENIPOCUS     Baird.     1858. 

399.  Pic  à  tête  blanche. 

Xnopicus  albolarvatus  (Cass)  Malherbe.     1862. 

Cette  espèce  est  rare  et  belle.  On  ne  la  prend  qu'à  l'est  de  la  chaîne 
du  littoral.  {Lord).  C'est  un  oiseau  qui  fréquente  la  chaîne  du 
littoral.  R.  V.  Griffin  l'a  trouvé  dans  la  vallée  de  la  Similkameen. 
{Fannin).  J'ai  entendu  parler  de  cette  espèce,  mais  je  ne  l'ai 
jamais  observée  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.    (Brooks). 

CLXIX.     PIC0IDES    Lacépède.     1801. 

400.  Pic  arctique. 

Picodes  arcticiis.     (SwAiNs)   Gray.     1845. 

Plusieurs  collectionneurs  ont  fait  mention  de  la  présence  du  pic 
arctique  dans  la  région  de  la  baie  d'Hudson.  (Preble)  Il  se  montre 
en  assez  grand  nombre  pendant  toute  l'année  dans  Terreneuve.  (Reeks). 
Il  est  commun  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (L.  H. 
Porter).  C'est  un  oiseau  qui  habite  en  nombre  partout  dans  la  région 
boisée  du  Labrador.  (Packard)  On  n'en  a  \ai  qu'un  seul  spécimen 
sur  la  rivière  Moose,  et  pendant  l'année  1896,  on  ne  l'a  pas  remarqué 
du  tout  dans  le  Labrador.  (Spreadborough)  Ce  pic  n'habite  pas  la 
Nouvelle-Ecosse  en  nombre.  Il  choisit  les  bois  brûlés  comme  lieux 
préférés.  (Downs).  Il  habite  la  Nouvelle-Ecosse,  s'y  trouvant  assez 
commun  dans  les  endroits  fortement  boisés.  {H.  F.  Tufts)  Au  mois 
de  juin  1890  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Baddeck,  sur  l'île  du  Cap  Breton. 
{F.  A.  Allen). W  habite  le  Nouveau-Brunswick  pendant  toute  l'année, 
mais  il  n'y  est  pas  commun.  {Charàherlain) .  Cet  oiseau  se  trouve 
rare  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain 
et  Coxé).  Il  habite  le  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick  en  nombre. 
{W.  H.  Moore).  On  a  vu  un  spécimen  unique  de  ce  pic  près  de  Gaspé, 
et  on  a  entendu  le  cri  d'un  autre  à  l'embouchure  de  la  rivière  Mingan, 
province  de  Québec.  (Brewster).  Il  habite  la  province  de  Québec; 
on  l'a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  Il  est  de  passage  et  rare  à 
Montréal.  On  en  a  pris  quelques  spécimens  aux  alentours  de  cette 
ville  aux  miois  d'octobre  et  novembre.  Il  s'en  trouvait  beaucoup 
au  mois  d'octobre,  près  Casselman,  Ontario,  à  environ  quatre-vingt 
dix  milles  à  l'ouest  de  Montréal.     (Wintle). 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  393 

Il  est  possible  que  le  pic  arctique  habite  cette  partie  des  Laurentides 
qui  se  trouve  au  nord  de  la  ville  d'Ottawa,  car  on  le  voit  aux  alentours 
de  cette  ville  en  septembre  et  en  octobre.  {Ottawa  Naturalist.  Vol.  F), 
ce  pic  est  véritablement  un  oiseau  du  nord,  car  il  se  rend  rarement, 
même  en  hiver,  aussi  loin  que  les  bornes  sud  de  l'Ontario.  Il  habite 
Muskoka  où  il  est  très  commun.  (Mcllwraith).  Le  pic  arc- 
tique se  montre  parfois  aussi  loin  au  sud  que  Toronto.  J'ai  dans 
ma  possession  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce  pris  dans  cette 
ville  en  hiver.  Ce  pic  habite  le  district  de  Parry  Sound  en  nombre  et 
s'y  trouve  un  des  oiseaux  les  plus  intéressants,  tant  par  ses  habitudes 
relativement  à  sa  production,  que  par  son  inconscience  absolue 
lorsque  quelqu'un  l'approche.  (/.  H.  Fleming).  Il  a  été  commun 
dans  le  parc  Algonquin  pendant  l'été  de  1900.  Un  couple  de  ces 
oiseaux  ont  fait  leur  nid  dans  un  poteau  télégraphique  tout  près  de  la 
gare  au  lac  Cache,  sur  le  chemin  de  fer  Parry  Sound.  {Spreadboroiigh) . 
Pendant  le  mois  de  décembre  1894,  on  a  observé  cet  oiseau  en  train 
de  se  nourrir  de  larves  dans  les  érables  morts  à  Kiladar,  comté  d'Ad- 
dington.  On  l'a  trouvé  très  nombreux  à  Whitney,  sur  le  chemin 
de  fer  Parry  Sound  pendant  l'automne  de  1898,  s'y  nourrissant 
principalement  sur  le  bouleau  jaune.  J'en  ai  vu  prendre  un  de  temps 
en  temps  aux  alentours  de  Toronto.  (/.  Hiighes-Saniuel) .  On  n'en 
a  pris  que  quelques  spécimens  dans  le  district  de  London.  {W.  E. 
Saiinders). 

Le  pic  arctique  est  nombreux  dans  les  bois  du  Manitoba,  et  dans 
le  territoire  plus  au  nord.  {E.  T.  Seton.)  Il  est  assez  rare  à  Aweme, 
Manitoba,  y  devenant  encore  plus  rare  à  cause  de  la  destruction  des 
bois.  Il  y  couve.  (Criddle.)  Il  habite  les  lieux  où  se  trouvent  les 
épinettes  blanches  dans  le  Manitoba  y  couvant  en  assez  grand  nom- 
bre et  étant  vu  rarement  hors  de  ces  bois.  {Atkinson.)  On  l'observe 
en  assez  grand  nombre  dans  les  bois  à  Banfï  dans  les  Montagnes 
Rocheuses.  Au  mois  de  juillet  1897  on  en  a  noté  plusieurs  spéci- 
mens dans  les  contreforts  au  sud-ouest  de  Calgary,  ainsi  que  dans 
le  passage  Crowsnest,  Alberta.  En  1890  on  l'a  vu  en  grand  nombre  à 
Revelstoke,  Colombie-Britannique,  où  il  couvait.  Cet  oiseau  était 
commun  dans  les  conifères  à  Elko,  Colombie-Britannique,  au  mois  de 
mai  1904.  On  en  a  vu  plusieurs  spécimens  dans  les  bois  brûlés  à 
Midway,  Colombie-Britannique  au  mois  d'avril  1905.  (Spread- 
horough.)  Cette  espèce  est  assez  rare  dans  les  Territoires  du  Nord- 
Ouest  et  on  ne  l'a  remarquée  que  sur  la  pente  est  des  Montagnes  Ro- 


394  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

cheuses  où  on  a  pris  aussi  des  spécimens  de  l'espèce  commune. 
(Richardson.)  On  voit  le  pic  arctique  en  allant  vers  le  nord  jusqu'à 
Fort  Simpson.  Il  y  est  rare.  (Ross.)  On  croit  que  cette  espèce 
couve  et  passe  l'hiver  dans  les  régions  arctiques.  En  1863  on  a  trouvé 
un  nid  que  l'on  a  cru  appartenir  à  cette  espèce.  (Macfarlane.)  Le 
25  mai  1888,  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Athabaska  Landing,  Alberta. 
Ce  pic  est  commun  au  Portage  Methye,  et  se  trouve  assez  commun 
entre  Methye  et  l'Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoun.)  On  ne  prend 
cet  oiseau  qu'à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  {Lord.)  Il  est  commun 
à  Ducks  près  de  Kamloops  Colombie-Britannique  pendant  le  mois 
d'août,  lorsqu'il  prend  son  vol  vers  le  sud  pendant  la  saison  de  la 
migration.  {Streator.)  Il  habite  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral. 
(Fannin.)  En  hiver  on  le  voit  en  nombre  dans  des  endroits  pro- 
pices aux  alentours  du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  tandis 
que  pendant  tout  l'hiver  il  se  trouve  rare  dans  le  district  de  Cariboo, 
dans  la  même  province,  la  plupart  des  spécimens  semblant  émi- 
grer  vers  le  sud.  Cet  oiseau  doit  appartenir  à  l'espèce  de  l'ouest  der- 
nièrement décrite  par  M.  Bangs,  mais  les  spécimens  que  l'on  en  a 
pris  semblaient  correspondre,  quant  à  leur  mesure,  avec  l'espèce 
type.  {Brooks.)  On  semble  savoir  très  peu  concernant  les  mou- 
vement ainsi  que  l'habitat  de  cet  oiseau,  surtout  au  nord.  Je  me  suis 
procuré  un  spécimen  unique  que  l'on  m'a  apporté  de  Fort  Reliance  sur 
le  Yukon  supérieur.  (Nelson.)  En  1 883  M .  McKay  en  a  pris  un  mâle- 
adulte  sur  la  rivière  Matchatna,  Alaska.  (Osgood.)  On  a  pris  un  jeune 
oiseau  appartenant  à  cette  espèce  sur  le  bord  de  la  rivière  Six- 
Miles,  Yukon.     {Bisliop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — On  remarque  souvent  le  pic  arc- 
tique en  automne  dans  le  comté  de  Renfrew,  Ontario,  mais  il  se  montre 
plus  de  bonne  heure  dans  le  comté  de  Leeds.  Dans  ce  dernier  comté  j 'ai 
vu  cet  oiseau  une  fois  dans  un  lieu  fortement  boisé  de  pins  et  de  gran- 
des ciguës  aussi  tard  que  la  mi-mai,  et,  comme  la  localité  était  rabo- 
teuse et  propice  à  ses  habitudes,  il  se  peut  qu'il  y  ait  couvé,  malgré 
que  je  n'aie  pu  trouver  le  nid.  L'endroit  était  près  de  la  baie  Landon, 
sur  le  fleuve  St-Laurent.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Ces  pics  ont  quel- 
ques fois  l'habitude  de  se  nicher  par  colonies.  J'ai  vu  les  nids  d'une 
telle  colonie  en  1896  près  du  lac  Sand.  Il  y  avait  six  ou  sept  nids, 
chacun  creusé  dans  le  tronc  d'un  cèdre  vert,  un  peu-au-dessous  de  la 
première  branche,  et  généralement  de  huit  à  dix  pieds  de  terre. 
Les  cèdres  étaient  dans  une  forêt  très  épaisse  donnant  sur  un  petit 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  395 

ruisseau  qui  se  jette  dans  le  lac  Sand.  Une  couvée  semble  être 
composée  de  quatre  œufs  seulement.  Les  jeunes  sont  éclos  avant  le 
1er  juin.  (/.  H.  Fleming.)  En  été  cet  oiseau  habite  en  nombre  au 
lac  St-Joseph,  Muskoka,  Ontario.  Le  30  mai  1889  j'ai  reçu  une 
couvée  de  six  œufs  prise  à  cet  endroit.  Le  nid  consiste  d'un  trou 
creusé  dans  un  pin  pourri   à   quinze   pieds   de   terre.     {W.    Raine.) 

401.  Pic  d'Amérique. 

Picoides  americaiius     Brehm.     1831. 

Le  pic  d'Amérique  habite  en  grand  nombre  toute  la  partie  boisée  du 
Labrador.  {Packard.)  Il  n'est  guère  si  commun  que  l'espèce  pré- 
cédente dans  la  Terreneuve.  (Reeks.)  On  en  a  pris  à  Fort  Churchill, 
sur  la  baie  d'Hudson.     (Clarke.) 


Grâce  à  la  bonté  de  MM.  Edouard  et  Robert  Christie  j'ai  visité 
leur  camp  le  16  mars.  Ce  camp  était  à  quatre  milles  en  dedans  de 
la  forêt  d'épinettes  blanches,  et  à  mi-chemin  entre  la  rivière  Hébert 
et  Two  Rivers,  Nouvelle-Ecosse.  La  forêt  semblait  être  un  endroit 
préféré  de  beaucoup  d'oiseaux.  Pendant  que  j'étais  là,  j'ai  entendu 
le  battement  de  leurs  ailes,  et  j'ai  bientôt  trouvé  trois  appartenant 
à  cette  espèce.  Après  avoir  continué  ce  battement  pendant  quelque 
temps  ils  sont  descendus  sur  les  têtes  sèches  des  épinettes  blanches  que 
l'on  avait  abattues  auparavant  et  qui  se  trouvaient  partout,  et  ils 
ont  commencé  à  y  travailler.  Ces  oiseaux  n'avaient  pas  peur,  et  je 
me  suis  approché  de  chacun  d'eux  et  les  ai  regardés  pendant  quel- 
que temps.  Deux  d'entre  eux  étaient  des  mâles  à  couronne  dorée, 
et  le  troisième  était  évidemment  une  femelle.  On  n'a  vu  que  ces  trois, 
spécimen.  (C  H.  Morrell.)  Le  pic  d'Amérique  visite  de  temps  en 
temps  en  hiver  les  alentours  de  St.  John,  Nouveau- Brunswick.  {Cham- 
berlain.) J'ai  remarqué  cet  oiseau  dans  le  nord  du  Nouveau-Bruns- 
wick.  {W.  H.  Moore.)  Il  habite  la  province  de  Québec  en  petit 
nombre;  on  le  prend  à  Beau  port.  {Dlonne.)  On  en  a  vu  une  vieille 
femelle  ainsi  que  ses  jeunes  dans  les  bois  au  bord  de  la  baie  EUis,  sur 
l'île  d'Anticosti,  province  de  Québec.  {Brewster.)  Ce  pic  visite  le 
district  de  Montréal  d'une  manière  transitoire,  ne  s'y  trouvant  qu'en 
petit  nombre,  et  s'y  rendant  en  octobre  et  novembre.     {Wintle.) 

Le  pic  d'Amérique  est  plus  rare  que  le  précédent,  mais  on  le  voit 
chaque  automne  aux  alentours  d'Ottawa,  et,  sans  doute  il  couve  au 
nord  de  la  ville.     {Ot-taiva  Naturalist,  vol.  V.)     C'est  aussi  un  oiseau  du 


396  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

nord  mais  on  le  prend  rarement  à  l'automne  dans  le  sud  de  l'On- 
tario, bien  qu'il  soit  plus  commun  au  nord.  (Mcllwraith.)  Il  est  ra- 
re dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka,  ne  s'y  montrant  qu'en 
hiver.  M.  Handy  m'a  envoyé  un  couple  de  ces  oiseaux,  pris  à  Ems- 
dale.  Le  i6  novembre  1901,  on  a  tué  un  spécimen  de  cette  espèce 
sur  la  colline  Well,  aux  environs  de  Toronto.  On  l'a  vu  en  compagnie 
d'un  autre  oiseau,  probablement  sa  compagne.  (/.  H.  Fleming.) 
Je  ne  suis  pas  certain  que  nous  ayons  dans  notre  possession  plus  d'une 
seule  mention  provenant  de  l'ouest  de  Toronto,  qui  se  rapporte  à 
cet  oiseau.  J'ai  chez  moi  le  signalement,  qui  date  depuis  à  peu  près 
25  ans,  d'un  oiseau  de  cette  espèce  pris  dans  le  canton  de  Caradoc, 
et  qui  a  été  identifié  par  M.  J.  A.  Morden.  {W.  E.  Saunders.) 
En  1898,  lorsque  j'étais  à  Whitney  pendant  les  mois  de  novembre  et 
décembre,  j'ai  cherché  très  soigneusement  pour  y  trouver  ce  pic,  mais 
je  n'ai  réussi  qu'à  en  prendre  un  spécimen  qui  se  nourrissait  à  ce 
moment  sur  un  bouleau  jaune  en  compagnie  de  quelques  pics  appar- 
tenant au  type  P.  arcticus.  J'ai  obtenu  un  deuxième  spécimen  de 
cette  espèce  au  même  endroit  quelques  semaines  plus  tard.  (/. 
Hughes-Samuel .  ) 

Le  pic  d'Amérique  est  très  rare  dans  le  centre  du  Manitoba, 
mais  il  est  probable  qu'il  se  répand  un  peu  partout  dans  le  nord 
et  dans  l'est  de  cette  province.  {E.  T.  Selon.)  Il  est  rare  à  Aweme, 
Manitoba.  D'habitude  on  en  remarque  quelques  individus  à  la  fin  de 
l'automne.  (Criddle.)  Il  fréquente  toutes  les  forêts  d'épinette  blanche 
situées  entre  le  lac  Supérieur  et  la  mer  Arctique.  C'est  le  pic  le 
plus  commun  au  nord  du  Grand  lac  des  Esclaves.  (Richardson.)  On  en 
a  remarqué  quelques  spécimens  entre  Athabasca  Landing,  Alberta, 
et  la  petite  rivière  des  Esclaves.  Ce  pic  se  trouve  rare  entre  le  lac  Methye 
et  risle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoiin.)  En  1903,  un  couple  de  ces 
oiseaux  couvaient  au  bord  de  la  rivière  Athabasca,  et  un  autre  couple 
au  bord  de  la  rivière  des  Esclaves.  (Spreadborouglh)  On  remarque 
la  présence  de  cette  espèce  au  nord  du  Fort  Good  Hope,  sur  le 
Mackenzie.  {Ross.)  Pendant  l'hiver  de  1900  ce  pic  se  trouvait 
beaucoup  plus  commun  que  le  précédent  à  Cariboo,  Colombie- 
Britannique  et  il  couve  par  toute  la  région  entière.  (Brooks.)  Au 
mois  de  juin  1881  il  couvait  et  était  commun  dans  les  bois  brûlés 
à  Banfï,  à  une  hauteur  de  5,500  pieds  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
{Spreadborough.)  Cet  oiseau  appartient  probablement  à  l'espèce 
P.  fasciatiis,  car  nous  en  avons  des  spécimens  venant  de  Banfï 
qui  ont  été  collectionnés  par  M.  Dippie  en  1895. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  397 

|oia.  Pic  d'Alaska. 

Picoides  americanus  fasciatus .     baird.     1870. 

M.  G.  F.  Dippie  en  a  pris  des  spécimens  dans  les  contreforts  situés 
au  sud  de  Calgary,  Alberta.  Comme  on  peut  voir  par  la  mention 
que  l'on  vient  de  citer  que  l'étendue  des  migrations  de  cette  espèce 
se  trouve  plus  à  l'est,  il  est  probable  que  la  plupart  des  mentions,  sinon 
toutes,  provenant  des  Montagnes  Rocheuses,  et  se  rapportant  à  la 
sus  dite  espèce,  doivent  être  classifiées  ici. 

Ce  pic  est  nombreux  dans  la  zone  d'épinettes  blanches  sur  la  chaîne 
du  littoral,  et  on  peut  le  prendre  dans  l'état  de  Washington  dans  la 
direction  sud  jusqu'au  mont  Baker.  (Brooks.)  Dr  Hasell  l'a  pris  à 
Duncan's,  sur  l'île  de  Vancouver.  On  le  voit  et  à  l'est  et  à  l'ouest 
de  la  chaîne  côtière,  Colombie- Britannique.  {Fannin.)  On  a  vu 
cet  oiseau  près  de  Cascade,  Colombie-Britannique,  sur  le  49ème 
parallèle,  et,  le  12  juillet  1902,  on  l'a  pris  sur  la  montagne  Sophie, 
à  une  altitude  de  4,000  pieds.  J'en  ai  vu  un  spécimen  sur  une  mon- 
tagne à  la  tête  du  lac  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  le  27  juin 
1906.  (Spreadborough.)  On  l'a  recueilli  à  la  mission  Haynes  et  à 
Glacier,  sur  le  canal  Lynn.  On  a  remarqué  cet  oiseau  à  la  rivière 
Six-Mile  dans  la  vallée  du  Yukon,  ainsi  que  trois  spécimens  près 
du  canyon  Miles,  ensuite  deux  autres  sur  la  rivière  Lewes,  dans  le 
district  du  Yukon  et  encore  deux  à  Circle  City,  Alaska.  (Bishop.) 
Cette  espèce  se  montre  dans  le  nord  et  dans  l'est  à  partir  de  Fort 
Simpson,  sur  le  fleuve  Mackenzie  y  compris  le  Mackenzie  inférieur 
et  la  rivière  Anderson  ainsi  que  tout  le  nord  de  l'Alaska.  Elle  est 
caractérisée  par  ses  taches  bien  prononcées,  surtout  par  le  nombre 
et  la  grosseur  de  ses  taches  blanches,  principalement  sur  la  surface 
dorsale  sous  forme  de  barres.  (Nelson.)  On  a  obtenu  des  spécimens 
de  cet  oiseau  de  Nulato  ainsi  que  du  Fort  Yukon.  Il  habite  les  régions 
boisées  et  se  trouve  commun  dans  certaines  localités.  (Gurter.)  Ce 
pic,  le  seul  de  toutes  les  espèces  que  j'ai  observées  dans  la  région 
du  Kowak,  y  habitait  pendant  toute  l'année,  mais  on  ne  peut  guère 
dire  qu'il  s'y  trouvait  commun.  {Grinnell.)  En  1900,  il  était  appa- 
remment commun  au  goulet  Cook,  Alaska.  Il  est  tout-à-fait  rare  à 
la  base  de  la  péninsule  d'Alaska,  on  n'en  a  vu  que  deux  spécimens  en 
1902.  {Osgood.))  Le  spécimen  de  cette  espèce  pris  à  Homer,  sur  la 
péninsule  Kenai,  Alaska,  est  le  seul  que  l'on  ait  remarqué.  Cet  oiseau 
se  trouve  rarement  sans  doute,  car  les  indigènes  ne  l'avaient  jamais 


398  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

vue  auparavant.  {Figgins.)  On  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce 
à  Haines  et  un  autre  à  Glacier,  Alaska.  On  l'a  remarquée  ou  pris  à 
plusieurs  endroits  dans  la  vallée  du  Yukon.     (Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — -D'après  M.  Oliver  Davis  dans  son 
«Nests  and  Eggs  of  N.-A.  Birds»  rien  n'a  été  publié  concernant  soit 
le  nid,  ou  les  œufs  de  cet  oiseau.  Ainsi  je  prends  plaisir  à  soumettre 
la  mention  suivante  relativement  à  une  couvée  de  cinq  œufs  actuel- 
lement en  ma  possession  qui  a  été  prise  ainsi  que  le  vieil  oiseau,  le  29 
mai  1897,  à  la  rivière  Peel  qui  se  jette  dans  l'embouchure  du  Mac- 
kenzie.  Le  nid  n'était  qu'un  trou  dans  un  arbre  conifère  à  environ 
dix  pieds  de  terre.  Les  œufs  mesurent  en  moyenne  .90  x  65.  Le 
révérend  L  O.  Stringer  a  pris  la  mère  et  a  trouvé  son  jabot  plein  de 
graines  et  de  larves.     {W.  Raine.) 

401b.  Pic  Alpin. 

Picoides  americanus  dor salis,     baird  1870. 

Un  spécimen  que  je  crois  appartenir  à  cette  espèce  a  été  obtenu 
à  Fort  Norman,  sur  le  Mackenzie.  {Ross.)  Ce  pic  se  montre  dans 
les  montagnes  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  et  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Cassiar.  {Fannin.)  On  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau 
à  Huntingdon  dans  la  vallée  du  Fraser,  sur  le  49ème  parallèle  le  4 
octobre  1901.  On  en  a  remarqué  un  autre,  le  25  avril  1904,  à  Fernie, 
Colombie-Britannique.  {Spreadhorough.)  Un  oiseau  qui  appartenait 
probablement  à  cette  espèce  a  été  observé  au  mois  de  juin  1889  sur 
la  rive  du  lac  Shuswap  en  amont  de  Kamloops,  Colombie-Britannique. 
Il  nichait  dans  un  arbre  desséché  et  appartenait  à  cette  espèce. 
On  n'en  a  pas  pris  un  seul  spécimen.  (Macoun.)  On  sait  que  cette 
espèce  se  répand  dans  ses  migrations  depuis  Fort  Kenai  et  la  côte 
sud-est  de  l'Alaska,  et  de  Fort  Simpson,  sur  le  Mackenzie  (latitude 
62)  en  allant  au  sud  jusqu'aux  états  d'Oregon  et  Arizona  Ces  pics, 
lorsqu'ils  portent  leur  joli  plumage  d'été,  ont  une  barre  blanche  lon- 
gitudinale qui  commence  à  la  nuque  et  s'étend  en  descendant  le  dos 
jusqu'au  croupion,  sans  aucune  trace  de  barres  transversales,  ou,  tout 
au  plus,  une  qui  soit  très  légère.  {Nelson.)  Cette  espèce  se  montre 
en  abondance  partout  dans  les  endroits  boisés  de  l'intérieur.  Elle 
ne  visite  que  rarement  les  alentours  de  St-Michael.     {Turner.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  399 

CLXIX.     SPHYRAPICUS     BAIRD.     1858. 

402.  Pic  maculé. 

Sphyrapicus  varius  (linn)  baird.     1858. 

Au  mois  de  juillet  1845,  on  a  trouvé  un  spécimen  mort  de  cet 
oiseau,  aux  alentours  de  Julianshaab.  Vers  1858  on  en  a  envoyé 
un  autre  du  Groenland.  {Arct.  Man.)  Le  pic  maculé  est  commun 
le  long  de  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose  Factory.  On  ne  l'a  pas 
vu  plus  au  nord  dans  le  Labrador  pendant  l'année  1896.  {Spread- 
borough.)  Il  est  probable  que  cet  oiseau  se  montre  dans  Terreneuve. 
(Reeks.)  On  le  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke). 
En  été,  il  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  grand  nombre.  (Downs  ei 
Tiifis.)  Ce  pic  habite  en  nombre  à  Sydney,  sur  l'île  du  Cap  Breton, 
Nouvelle-Ecosse,  pendant  les  mois  d'été.  On  l'a  vu  à  cet  endroit 
pour  la  première  fois,  le  7  mai,  et  l'incubation  était  bien  avancée  au 
15  juin.  (C.  R.  Harie.)  Au  mois  de  juillet  1888  on  l'a  vu  à  la  rivière 
Hunter,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  Il  était  assez  commun  à  Mar- 
garee,  sur  l'île  du  Cap  Breton  pendant  le  mois  de  juillet  1898.  {Macoun.) 
En  été,  cet  oiseau  habite,  de  temps  et  temps,  à  St.  John,  Nouveau- 
Brunswick,  où  il  couve.  {Chamberlain.)  On  ne  le  voit  qu'en  petit 
nombre  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick. 
{Briitain  et  Cox.)  En  été  il  habite  en  assez  grand  nombre  le  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  y  couve.  {W.  H.  Moore.)  Il  habite, 
en  été,  la  province  de  Québec,  en  nombre;  on  le  prend  à  Beauport. 
(Dionne.)  Cet  oiseau  habite  Montréal  en  été,  y  couvant  en  petit 
nombre  sur  l'île.  Pendant  les  migrations  du  printemps  il  s'y  trouve 
plus  nombreux.     {Wintle.) 

Le  pic  maculé  habite  com.munément  Ottawa,  Ontario,  en  été,  et 
y  couve.  Il  s'y  rend  en  plus  grand  nombre  pendant  la  saison  de  la 
migration  qu'en  tout  autre  temps.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Cet 
oiseau  couve  en  nombre  considérable.  Il  est  peut-être  le  plus  com- 
mun de  tous  les  pics  en  été,  dans  les  districts  de  Muskoka  et  Parry 
Sound.  C'est  un  oiseau-migrateur  qui  abonde  à  Toronto,  Ontario, 
quoiqu'il  y  habite  et  y  couve  en  petit  nombre,  pendant  les  mois 
d'été.  (/.  H.  Fleming.)  En  été,  il  habite  les  alentours  de  London, 
ne  s'y  trouvant  commun  que  pendant  la  saison  de  la  migration. 
{W.  E.  Saunders.)  Il  abonde  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario,  y 
couvant  dans  les  trous  qu'il  creuse  dans  les  cèdres,  à  environ  12  pieds 
de  terre.     {Macoun.) 


400  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre  la  partie  boisée  du  Manitoba  pen- 
dant l'été.  (-E.  T.  Selon.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  dans  le 
Manitoba,  mais  il  ne  s'y  trouve  pas  en  nombre.  (Atkinson—Criddle.) 
Pendant  le  printemps  de  1892,  on  n'a  vu  que  quatre  spécimens  de  cet 
oiseau  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  Au  mois  de  mai  1894,  on  en 
a  vu  deux  autres  à  Medicine  Hat,  dans  la  même  province.  J'en  ai  vu 
quatre  spécimens  pour  la  première  fois  le  3  mai  à  Edmonton,  Alberta; 
ils  s'y  trouvaient  communs  le  lendemain.  Pendant  l'été  ce  pic 
habite  en  nombre  la  campagne  entre  Edmonton,  latitude  53°  30'  et 
le  passage  Crowsnest,  latitude  50°.  Il  est  commun  aussi  depuis  l'em- 
bouchure de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing. 
(Spreadborough.)  Il  est  commun  depuis  Athabaska  Landing,  oii  il 
se  trouve  en  très  grand  nombre,  et  on  le  remarque  très  souvent  tout 
le  long  de  la  rivière  Athabasca,  jusqu'à  l'embouchure  de  la  petite  rivière 
des  Esclaves.  On  le  voit  aussi  en  nombre  sur  la  rivière  Clearwater, 
latitude  56°  30',  et  sur  le  Portage  Methye,  ainsi  que  communément 
entrelelac  Methyeetl'IsleàlaCrosse.  {J.  M.  Macoun.)  C'est  la  seule 
de  toutes  les  espèces  de  pic  qui  se  rend  par  volées  dans  les  Territoires 
du  Nord-Ouest.  En  1827  il  s'est  montré  sur  les  plaines  de  la  Saskat- 
chewan par  bandes  considérables,  le  14  mai  pour  la  première  fois. 
Dans  la  saison  de  la  reproduction  il  se  retire  encore  davantage  et  se 
répand  aussi  loin  au  nord  que  la  latitude  61°.  (Richardson.)  On 
le  voit  en  allant  vers  le  nord  juqu'à  Fort  Simpson  sur  le  Mackenzie. 
Il  y  est  commun.     (Ross.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  remarque  que  cet  oiseau  se 
trouve  très  commun  au  printemps  le  long  du  St-Laurent.  Il  couve 
en  abondance  dans  les  comtés  de  Leeds,  Lanark,  et  Renfrew  dans 
chacun  desquels  j'ai  trouvé  son  nid.  Les  endroits  que  choisit  le  pic 
maculé  pour  y  faire  ce  nid,  diffèrent  beaucoup.  Semblable  au  pic 
chevelu,  il  a  un  faible  pour  les  marécages  de  frênes,  mais  il  aime 
aussi  les  peupliers,  y  faisant  son  trou  vers  le  commencement  de  mai. 
J'ai  trouvé  des  œufs  frais  le  19  mai.  Ceux-ci  varient  beaucoup  quant 
à  leur  grosseur  et  à  leur  forme,  et  la  couvée  complète  se  compose  de  cinci 
ou  six.  J'ai  remarqué,  pendant  plusieurs  années  de  suite,  un  nid 
dans  un  peuplier  au  bord  de  l'île  Grenadier,  dans  le  St-Laurent,  et 
j'ai  observé  que  le  trou  est  généralement  situé  de  25  à  40  pieds  de 
terre,  bien  qu'une  fois  je  l'ai  trouvé  dans  un  chicot  mort  dans  l'eau 
à  pas  plus  de  trois  pieds  au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  {Rév.  C.  J. 
Young.)     Le  21  juin  1887  j'ai  trouvé  un  nid  contenant  des  jeunes  oi- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  4OI 

seaux  de  cette  espèce  sur  la  montagne  St-Bruno  dans  un  trou  creusé 
dans  le  tronc  d'un  chêne  vert  à  environ  six  pieds  de  terre  seulement, 
ainsi  qu'un  autre  nid  contenant  des  jeunes,  le  ler  juillet  1885,  à  Calu- 
met, province  de  Québec,  à  58  milles  à  l'ouest  de  Montréal.  Ce  nid 
était  dans  un  petit  trou  creusé  dans  le  tronc  d'un  orme  vert,  à  trente 
pieds  de  la  base.     (Wintle.) 

Le  20  juin  1883,  j'ai  trouvé  le  nid  d'un  pic  maculé  dans  un  massif 
d'épinettes  blanches.  Il  était  dans  un  trou  récemment  creusé  dans  un 
peuplier  vert,  à  environ  30  pieds  de  terre.  Ce  nid  contenait  cinq 
jeunes  oiseaux  qui  venaient  d'éclore,  ainsi  que  des  fragments  de  co- 
quilles avec  lesquels  j'ai  reconstruit  deux  œufs.  L'oiseau-mâle  avait 
une  longueur  de  8^  pouces,  et  la  femelle  de  8f  pouces.  L'estomac  de 
chacun  était  plein  de  fourmis,  en  sus  le  bec  de  la  femelle  était  plein  de 
fourmis  noires  avec  lesquelles  elle  avait  probablement  l'intention 
de  nourrir  ses  jeunes.  Les  deux  vieux  oiseaux  étaient  excessivement 
gras.  Ils  n'avaient  point  de  plumes  rouges  sauf  trois  ou  quatre 
dispersées  cà  et  là  sur  le  devant  de  la  couronne  qui  était  noire.  Les 
œufs  mesuraient  le  x  f  chacun,  et  étaient  d'un  blanc  pur.  Le  3 
juillet,  j'ai  trouvé  dans  un  massif  d'épinettes  blanches,  le  nid  d'un 
pic  maculé.  II  était  dans  un  peuplier,  à  environ  20  pieds  de  terre, 
et  l'ouverture  était  tournée  vers  le  sud-est.  Juste  au-dessus  du  trou  il 
y  avait  une  grosse  branche  dont  les  feuilles,  sans  doute,  l'abritaient 
contre  la  pluie. J'ai  tué  la  femelle;  elle  avait  une  couronne  noire,  et 
seulement  quelques  plumes  rouges  sur  le  devant,  plusieurs  d'entre 
elles  étant  tachetées  de  jaune.  Son  gésier  était  plein  de  fourmis  ïâu- 
ves,  for7nica  nifa.  {E.  T.  Selon.)  Le  pic  maculé  creuse  son  nid  géné- 
ralement dans  les  arbres  verts.  Celui  que  j'ai  pris  était  dans  un  bois- 
de-fer,  et  dans  cet  arbre,  mort  l'année  précédente,  il  y  avait  des  trous 
de  deux  ou  trois  ans  passés.  {W.  E.  Saiinders.)  J'ai  enlevé  une  cou- 
vée de  cinq  œufs  d'un  trou  dans  un  peuplier,  à  environ  douze  pieds 
de  terre,  le  16  juin  1894,  au  lac  Long,  Manitoba.  {W.  Raine.)  Ce  pic 
niche  toujours  à  Ottawa  dans  un  trou  d'arbre,  et  son  nid  est  cons- 
truit de  copeaux  et  de  poussière.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  à 
six,  sont  d'un  blanc  pur.     {G.  R.  Wliite.) 

402a.     Pic  à  nuque  rouge. 

Sphyrapicus  varius  nuchalis  Baird.     1858. 

On  a  pris  un  spécimen  de  ce  pic  à  Edmonton,  Alberta  en  1897. 
Pendant  l'été  de  1891,  on  en  a  pris  à  Banff,  et  l'année  précédente,  on 


402  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

en  a  trouvés  en  nombre,  en  train  de  couver  à  Revelstoke,  Deer  Parle, 
et  Robson  dans  la  vallée  de  la  Columbia,  Colombie-Britannique. 
Au  printemps  de  1902  on  l'a  vu  à  Trail  près  du  49ème  parallèle. 
Pendant  le  mois  de  juin  1889  on  l'aperçu  en  nombre  à  Kamloops, 
Colombie-Britannique,  et  quelques  spécimens  ont  été  remarqués  vers 
l'ouest  jusqu'à  Spence  Bridge.  En  1904  on  l'a  vu  à  Fernie,  Colombie- 
Britannique,  pour  la  première  fois,  le  22  avril.  Cet  oiseau  était  com- 
mun à  Elko  le  5  mai,  et  pendant  le  mois  d'avril  1903,  il  couvait  à 
Penticton,  dans  la  même  province.  (Spreadborough.)  En  été  ce  pic 
habite  en  nombre  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique, 
(Brooks.)  On  le  voit  à  Osgood,  et  dans  la  vallée  de  la  Columbia. 
(Lord.)  Il  se  trouve  commun  partout  dans  l'intérieur  et  y  couve. 
(Streator.)  J'ai  vu  cet  oiseau  en  très  grand  nombre  à  l'est  de  la 
chaîne  du  littoral,  particulièrement  le  long  du  chemin  de  Cariboo. 
{Fannin.)  Il  se  répand  et  couve  un  peu  partout  dans  l'intérieur  de 
la  Colombie-Britannique,  mais  je  ne  l'ai  pas  remarqué  sur  le  lit- 
toral.    (Rhoads.) 

403a.  Pic  du  nord  à  poitrine  rouge. 

Suphyrapicus  riiher  notrensis  (Suckow)  Richmond.     1902. 

Ce  pic  fréquente  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  Sumas.  {Lord). 
On  a  pris  dix  spécimens  de  cette  espèce  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  où 
elle  se  trouve  commune.  (Osgood).  On  ne  la  trouve  que  sur  la  côte. 
Elle  y  est  rare.  (Streator).  Cet  oiseau  se  rend,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest 
de  la  chaîne  du  littoral.  Il  n'y  est  pas  commun.  (Fannin).  En  été 
il  habite  Chilliwack  en  assez  grand  nombre.  (Brooks).  Pendant 
l'année  1889,  il  était  commun  à  Hastings  ainsi  qu'à  Agassiz,  Colom- 
bie-Britannique. En  1901  on  l'a  remarqué  en  assez  grand  nombre 
à  partir  de  la  propriété  McGuire  jusqu'à  la  tête  du  lac  Chilliwack, 
dans  la  même  province.  Le  5  juillet  1905  il  s'est  montré  en  nombre  à 
environ  quatorze  milles  au  sud  de  Hope,  Colombie-Britannique,  et 
on  en  a  pris  des  jeunes  sur  la  rivière  Skagit.  J'en  ai  tué  deux 
spécimens,  le  24  avril  1906,  à  Douglas,  Colombie-Britannique,  ainsi 
que  d'autres  plus  tard  le  long  de  la  rivière  Chilliwack.  Les  jeunes 
étaient  éclos  le  7  juin.  (Spreadborough) .  Le  12  avril,  M.  Hartland 
en  a  pris  deux  mâles  à  la  rivière  Chilcat,  Alaska.  (Nelson).  J'ai 
pris  un  mâle  adulte  de  cette  espèce  le  31  mai  1899,  à  Skagway, 
Alaska.     (Bishop) . 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  403 

404.  Pic  de  Williainson. 

Sphyrapicus  thyroideus  (Cass)  Baird.      1858. 

Au  mois  de  juin  1882,  M.  R.  V.  Griffin  a  pris  cette  espèce  à  Simil- 
kameen,  Colombie-Britannique.  (Fannin).  Elle  se  trouvait  com- 
mune à  une  altitude  d'environ  4,000  pieds  dans  toute  la  région 
fortement  boisée  entre  Midway  et  le  lac  Osoyoos,  Colombie-Britan- 
nique.    (Spreadborough) . 

CLXX.     CEOPHLŒUS— Cabanis.     1862. 

405a.  Le  pic  du  nord  à  huppe  écarlate. 

Ceophlœus  pilealus  ahielicola — Bangs.     1898. 

Ce  pic  se  trouve  assez  rare  dans  Terreneuve.  (Reeks).  Il  est 
assez  commun  le  long  de  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose  Factory,  sur 
la  baie  James.  On  ne  l'a  pas  remarqué  plus  au  nord  dans  l'Ungava 
en  1896.  {Spreadborough).  On  fait  mention  de  sa  présence  à  la 
rivière  Albany,  à  la  rivière  Nelson,  ainsi  qu'à  Moose  Factory,  (Preble). 

Cet  oiseau  n'habite  que  rarement  les  districts  fortement  boisés  de  la 
Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  Au  mois  de  septembre  1897  on  en  a 
pris  un  spécimen  à  Wolfville,  Nouvelle-Ecosse.  C'est  un  oiseau  qui 
se  montre  rarement  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tnfts).  Il  se 
trouve  commun  pendant  toute  l'année  dans  l'intérieur  du  Nouveau- 
Brunswick.  {Chamberlain).  Il  habite  en  permanence  et  en  assez 
grand  nombre  le  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick  et  y  couve. 
{W.  H.  Moore).  On  dit  que  cet  oiseau  s'est  montré  en  nombre  autre- 
fois sur  l'île  du  Prince-Edouard,  mais  je  ne  l'ai  pas  vu.  M.  Earle 
m'en  a  fait  voir  un  spécimen  empaillé.  (Divighl).  Ce  pic  habite  la 
province  de  Québec;  on  l'a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  Il  visite 
Montréal  quelquefois  quoique  rarement.  L'endroit  le  plus  rappro- 
proché  de  Montréal  où  j'ai  vu  ce  grand  pic  est  à  Casselman,  Ontario, 
à  environ  90  milles  à  l'ouest  de  la  métropole.     {WinHe). 

Il  se  rend  en  assez  grand  nombre  dans  les  côtes  au  nord  d'Ottawa, 
où  on  sait  qu'il  couve.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  On  dit  qu'autre- 
fois cet  oiseau  habitait  à  Toronto,  Ontario.  Les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka  semblent  être  ses  chefs-lieux.  Le  travail  accompli 
par  le  pic  du  nord  à  huppe  écarlate  en  creusant  son  trou  dans  les  arbres 
desséchés  est  incroyable.     Un  couple  de  ces  oiseaux  vont  travailler 


404  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

tout  l'hiver  jusqu'à  ce  que  l'arbre  soit  réduit  en  miettes.  J'ai  vu,  à 
plusieurs  reprises,  des  troncs  tellement  troués  qu'ils  sont  tombés. 
Les  oiseaux  creusent  des  trous  profonds  dans  le  contour  des  arbres  de 
façon  qu'ils  puissent  arriver  jusqu'à  la  partie  molle  du  centre,  et  alors 
ils  continuent  à  allonger  ces  trous  jusqu'à  ce  que  l'intérieur  du  tronc 
soit  presque  vide.  (/.  H.  Fleming).  A  la  fin  de  l'automne  1898  on  a 
trouvé  ce  pic  très  nombreux  à  Whitney,  sur  le  chemin  de  fer  Parry 
Sound.  (/.  Hughes  Samuel).  En  été  il  n'est  pas  commun  dans  le 
parc  Algonquin,  mais  en  hiver  il  s'y  trouve  en  plus  grand  nombre. 
Le  19  juin  1904,  on  en  a  vu  un  spécimen  sur  la  rivière  Missinabi, 
Ontario.  {Spreadhorough).  Cet  oiseau  habite  les  alentours  de 
London,  Ontario  en  très  petit  nombre.     {¥/.  E.  Saunders). 

Le  pic  du  nord  à  huppe  écarlate  habite  les  endroits  fortement  boisés 
en  très  petit  nombre,  mais  il  devient  plus  nombreux  en  allant  vers  le 
nord.  D'après  M.  Hutchins  on  l'a  pris,  au  mois  de  janvier,  à  Glou- 
cester  House  sur  la  rivière  Albany,  à  387  milles  de  son  embouchure, 
latitude  50°  31'  nord,  longitude  96°  03'  ouest.  {E.  T.  Seton).  C'est 
un  oiseau  qui  couve  en  assez  grand  nombre  dans  les  districts  forte- 
m.ent  boisés  d'épinettes  blanches  que  l'on  trouve  dans  les  parties  nord 
et  est  du  Manitoba,  ainsi  qu'aux  alentours  du  lac  Winnipegosis,  et  à 
la  rivière  Saskatchewan,  mais  pas  en  dehors  de  ces  bois.  (Aikinson). 
Ce  grand  pic  habite  l'intérieur  des  Territoires  du  Nord-ouest  jusqu'à 
la  latidude  62°  ou  63°  pendant  toute  l'année,  ne  se  m^ontrant  que  peu 
souvent  aux  alentours  de  la  baie  d'Hudson,  mais  fréquentant  les 
retraites  les  plus  sombres  dans  les  forêts  qui  bordent  les  Montagnes 
Rocheuses.  (Richardson) .  On  le  voit  en  allant  vers  le  nord  jusqu'à 
Fort  Liard,  latitude  61°.  Il  y  est  rare.  {Ross),  il  ne  se  montre 
qu'en  très  petit  nombre  sur  la  rivière  Clearwater,  Athabasca,  latitude 
56°  40'.  (/.  M.  Macoun).  Ce  pic  est  commun,  et  à  l'est  et  à  l'ouest, 
de  la  chaîne  du  littoral.  {Lord).  Il  est  commun  aussi  dans  la  région 
du  littoral,  où  il  couve,  mais  pas  très  commun  sur  l'île  de  Vancouver. 
{Streator).  Il  est  commun,  mais  plus  nombreux  sur  le  littoral.  {Fan- 
nin).  Cet  oiseau  habite  Chilliwack,  Colombie-Britannique  en 
nombre,  et  se  trouve  assez  commun  aux  alentours  du  lac  Okanagan, 
en  hiver.  Il  est  rare  dans  le  district  de  Cariboo.  {Brooks).  On  en 
a  vu  un  entre  le  petit  lac  des  Esclaves  et  Peace  River  Landing, 
Athabasca.  En  1891  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  à  Banff. 
Au  mois  d'avril  1890,  on  l'a  vu  à  Revelstoke,  ainsi  qu'à  Deer  Park 
près  du  lac  Lower  Arrow,    le    14   juin   et   encore  à   Robson   sur  la 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  405 

rivière  Columbia,  le  26  juin  à  une  altitude  de  4,200  pieds.  Ce  pic 
était  tout  à  fait  commun,  en  1902,  entre  Trail  et  Cascade,  sur  le 
49ième  parallèle.  En  1903,  j'en  ai  vu  plusieurs  spécirpens  à 
Penticton;  je  l'ai  trouvé  commun  à  Elko  en  1904,  et  à  Midway  et 
Sidley  en  1905.  On  l'a  observé  partout  dans  la  vallée  du  Chilli- 
wack,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  sur  les  montagnes  voisines  en 
1901.  Cet  oiseau  se  trouve  commun  sur  l'île  de  Vancouver,  y  habi- 
tant partout  dans  les  endroits  où  je  suis  allé.  {Spreadborotigh).  On 
le  trouve  relativement  abondant  d'un  bout  à  l'autre  de  la  Colombie- 
Britannique.     {Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  pic  du  nord  à  huppe  écarlate 
devient  très  rare.  Je  l'ai  observé  dans  les  comtés  de  Frontenac, 
Lanark.  et  Renfrew,  Ontario,  mais  pendant  les  quinze  dernières  années 
je  ne  l'ai  point  remarqué,  ni  dans  le  comté  de  Leeds,  ni  le  long  du 
St-Laurent.  Il  y  a  seulement  à  peine  dix  ans,  on  a  trouvé  cet 
oiseau  relativement  commun  dans  les  parties  fortement  boisées 
et  raboteuses  des  trois  premiers  comtés  ci-dessus,  mais  aujour- 
d'hui (1901)  on  ne  le  voit  que  rarement.  Il  couve  de  bonne  heure, 
commençant  à  creuser  son  trou  au  mois  d'avril.  En  1888  j'ai  vu  un 
nid  appartenant  à  ce  pic  dans  un  grand  tilleul  d'Amérique,  entre 
Perth  et  Lanark,  Ontario,  à  environ  trente  pieds  de  terre.  J'ai  vu 
aussi  son  nid  dans  un  érable  près  du  lac  Bob,  comté  de  Frontenac. 
Cet  endroit  est  à  peu  près  la  limite  sud  des  migrations  de  cet  oiseau, 
relativement  à  sa  reproduction,  dans  l'Ontario.  En  1903,  j'ai  encore 
trouvé  son  nid  dans  ce  dernier  comté.  Il  était  dans  le  tronc  d'un 
tilleul  d'Amérique,  à  cinquante  pieds  de  terre,  et  contenait,  le  15 
mai,  trois  œufs  frais.  {Rev.  C.  J.  Yoiing).  J'ai  dans  ma  possession 
une  couvée  de  six  œufs,  prise,  le  2  juin  1899,  au  lac  Joseph,  Muskoka, 
Ontario.  Ces  œufs  étaient  dans  le  trou  d'un  pin  pourri  à  vingt  pieds 
de  sa  base.     (IF.  Raine). 

CLXXI.     MELANERPES  Swainson.     1831. 
406.  Pic  à  tête  rouge. 

Melanerpes  eryîhrocephalus     (Lixx) — Swains.     1831. 

Le  pic  à  tête  rouge  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 
Il  s'y  montre  comme  oiseau-errant  seulement.  {Downs).  On  le 
voit  de  temps  en  temps  dans  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) . 
On  le  remarque  parfois  dans  la  province  de  Québec.     {Dionne.)     Cet 

78870—27 


406  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

oiseau  habite  Montréal  en  été,  s'y  rendant  en  petit  nombre.  On  l'a 
observé  sur  l'île  à  deux  reprises,  une  fois  le  24  mai  1882,  et  l'autre 
le  24  juin  1883.     iWintle). 

En  été  ce  pic  habite  Ottawa  en  assez  petit  nombre.  {Ottawa 
Naturalist,  vol.  V).  Il  habite  en  nombre  à  Toronto,  Ontario  à  cette 
saison  aussi,  et  y  couve.  Il  y  a  une  mention  relativement  à  sa  présence 
en  hiver  sous  date  du  28  janvier  1905.  C'est  l'une  des  espèces  qui 
deviennent  plus  nombreuses  concurremment  avec  la  colonisation  des 
districts  de  Muskoka  et  Parry-Sound.  M.  Kay  en  parle  comme 
étant  rare  à  Port-Sydney  en  1890,  mais  qu'elle  y  devenait  rapidement 
plus  nombreuse.  En  1893  ce  pic  s'est  trouvé  rare  à  Emsdale, 
mais  il  y  est  devenu  beaucoup  plus  commun.  (/.  H.  Fleming). 
Il  est  assez  commun  partout  dans  la  péninsule  ouest  de  l'Ontario. 
Il  y  abonde  dans  beaucoup  d'endroits,  mais  pas  autant  qu'autrefois 
dans  les  environs  de  London.  A  partir  de  1878  il  a  commencé  à 
diminuer  en  nombre.  Il  passe  l'hiver  chez  nous  en  nombres  consi- 
dérables s'il  peut  s'y  procurer  de  quoi  vivre.     {W.  E.  Saunders). 

En  été  le  pic  à  tête  rouge  habite  le  Manitoba,  en  petit  nombre,  mais 
il  se  trouve  plus  commun  en  allant  vers  l'est.  {E.  T.  Selon).  On 
le  voit  en  très  petit  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  mais  il  y  couve. 
(Criddle).  C'est  un  oiseau  qui  s'augmente  rapidement  en  nombres 
dans  les  parties  les  plus  fortement  boisées  du  Manitoba,  étant  devenu 
oiseau-reproducteur  régulier  aux  alentours  de  Portage-la-Prairie, 
le  long  de  la  rivière  Assiniboine  à  l'est.  (Atkinson).  Le  9  juin  1905, 
M.  C.  S.  Day  en  a  vu  un  spécimen  dans  les  bois  au  bord  du  ruisseau 
SkuU,  Saskatchewan.  (A.  C.  Béni).  Pendant  le  mois  de  mai  1895 
on  a  vu  cet  oiseau  au  ruisseau  Old-Wives  dans  l'est  de  la  Sask- 
atchewan, ainsi  qu'à  Wood-Mountain-Post  On  l'a  remarqué  en 
train  de  couver  à  «Stone-Pile  »  sur  la  rivière  White-Mud,  Sask- 
atchewan au  mois  de  juin  1895,  et,  en  juin  1894,  on  en  a  trouvé  un 
couple  en  train  de  couver  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress. 
La  même  année  (1894)  on  en  a  vu  un  spécimen  au  lac  Crâne,  et 
encore  un  autre  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan.  Le  25  juin  1890, 
on  en  a  vu  un  couple  au  ruisseau  Pass,  près  de  Robson,  sur  la  rivière 
Columbia,  Colombie-  Britannique.     {Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — En  été  ce  pic  habite  l'Ontario 
en  grand  nombre.  Il  se  trouve  en  abondance  le  long  du  St-Laurent, 
sur  l'île  Wolfe  et  ailleurs,  mais  il  devient  plus  rare  en  allant  vers  le 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  407 

nord,  dans  le  comté  de  Renfrew.  Parfois  il  passe  tout  l'hiver  dans 
l'Ontario.  Pendant  l'hiver  doux  de  1890  j'ai  vu  deux  de  ces  oiseaux, 
à  plusieurs  reprises,  dans  une  érablière,  dont  les  arbres  étaient  de 
grande  taille,  située  dans  le  canton  d'Escott,  comté  de  Leeds,  Ontario. 
J'en  ai  aussi  remarqué  un  autre  au  mois  de  décembre  1899,  dans  le 
même  bois.  Le  pic  à  tête  rouge  est  un  oiseau-reproducteur  tardif, 
pondant  ses  œufs  rarement  avant  le  mois  de  juin,  et  creusant  son  nid 
à  une  hauteur  assez  élevée  dans  la  branche  sèche  d'un  grand  arbre. 
Je  n'ai  vu  qu'une  fois  ou  deux  le  nid  à  moins  de  dix  pieds  de  terre. 
(Rev.  C.  J.  Young).  Un  nid  a  été  enlevé  dans  les  bois  près  d'Ottawa. 
Il  était  dans  un  trou  creusé  dans  un  arbre,  et  contenait  quatre  œufs, 
d'un  blanc  pur,  qui  se  trouvaient  sur  une  couche  de  copeaux  et  de 
poussière.  {G.  R.  White).  Le  lo  juin  1902  au  lac  Rice,  Ontario, 
j'ai  trouvé  cet  oiseau  plus  nombreux  que  le  pic  ordinaire.  Il  nichait 
dans  les  souches  pourries.  {W.  Raine.)  M.  G.  A.  Dunlop  a  trouvé 
un  nid  de  cette  espèce  à  Lachine,  contenant  des  œufs,  et  moi-même 
j'ai  remarqué  cet  oiseau  en  train  de  couver  dans  le  trou  d'un  arbre 
desséché  à  côté  d'une  clôture  entre  deux  bois  à  Longue-Pointe,  le 
24  mai  1889.  J'en  ai  tué  la  femelle  à  ce  moment-là  pour  l'avoir 
comme  spécimen.  Je  n'ai  jamais  vu  ce  pic,  dont  le  plumage  est 
si  remarquablement  coloré,  à  l'automne,  et,  par  conséquent,  je 
suppose  qu'il  s'envole  au  sud  aussitôt  que  ses  jeunes  sont  arrivés  à 
l'état  de  maturité,  et  sont  capables  de  voler.  (Wintle).  Le  pic  à 
tête  rouge  est  peut-être  le  plus  tardif,  relativement  à  sa  reproduction, 
parmi  nos  pics,  pondant  ses  œufs  rarement  avant  le  mois  de  juin. 
Il  pond  de  cinq  à  sept  œufs  très  variables  quant  à  leur  couleur,  et 
à  leur  forme.  Le  nid  se  trouve  à  diverses  hauteurs  de  terre, — 
depuis  dix  jusqu'à  soixante  pieds  au  moins.  (W.  E.  Saiinders). 
En  1898  les  pics  à  tête  rouge  se  trouvaient  en  nombre  près  de 
Black-Rapids,  Ontario.  Tous  leurs  nids,  à  l'exception  de  deux, 
étaient  situés  à  des  hauteurs  très  élevées  de  terre.  Le  premier  de 
ces  deux  contenait  des  oisillons,  le  4  juillet,  et  l'autre,  deux  œufs 
avec  des  embryons,  le  21  du  même  mois.  Le  4  juin  1906,  pendant 
que  je  marchais  dans  la  direction  où  se  trouvaient  ces  nids,  j'en  ai 
observé  un  autre  dans  la  branche  sèche  d'un  frêne,  à  vingt  pieds 
de  terre.  L'entrée  de  ce  nid  mesurait  deux  pouces  de  diamètre, 
et  la  profondeur  de  la  cavité  onze  pouces.  Le  nid  contenait  six 
œufs  à  l'état  embryonnaire.     {A.  L.  Garneau). 

78870—27^ 


408  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

CLXXII.    ASYNDESMUS.— CouES.     1866. 

408.  Pic  de  Lewis. 

Asyndesmus  torguatus.     (Wils)  Coues.     1866. 

On  n'a  tué  cet  oiseau  qu'en  pleine  campagne  boisée  dans  la  Colombie- 
Britannique,  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  {Lord).  Il  abonde 
dans  l'intérieur  de  la  province  et  y  couve.  {Streator).  Ce  pic  se 
montre,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  et  se  trouve 
rare  sur  l'île  de  Vancouver.  On  en  a  pris  des  jeunes  à  Victoria, 
et  à  Comox.  {Fannin).  En  été  il  habite  en  assez  grand  nombre 
à  Chiiliwack,  Colombie-Britannique.  (Brooks).  Pendant  que  nous 
étions  campés  au  bord  d'une  des  nappes  d'eau  qui  forment  la  source 
de  la  Saskatchewan  du  sud  à  la  base  est  des  Montagnes  Rocheuses, 
un  pic  appartenant  à  cette  espèce  s'envola  au-dessus  de  nos  têtes 
et  fût  reconnu  distinctement,  et  par  M.  Batty,  et  par  moi-même. 
(Coues).  Au  mois  de  juin  1901,  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Canmore, 
à  l'est  de  Banff,  ainsi  qu'un  autre,  le  12  mai  1904,  près  d'Elko, 
Colombie- Britannique.  Le  5  mai  1890,  on  a  tué  un  spécimen  de  ce 
pic  à  Revelstoke,  dans  la  même  province.  On  n'a  vu  que  trois 
spécimens  pendant  le  mois.  Cet  oiseau  se  trouvait  assez  commun  à 
Enderby,  Sicamous,  Kamloops  et  Spence  Bridge  en  1889.  Pendant 
l'été  de  1902,  il  abondait  à  Cascade  sur  la  frontière,  Colombie- 
Britannique.  On  en  a  pris  un  à  Huck's,  sur  la  rivière  Chiiliwack, 
Colombie-Britannique,  au  mois  de  juillet  1901.  On  en  a  vu  un 
spécimen,  le  6  mai  1906,  à  Douglas,  et  un  autre  à  Chiiliwack,  le  26 
mai.  (Spreadborough) .  Dans  la  Colombie-Britannique,  on  ne  remarque 
cet  oiseau  qu'à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  Il  s'y  trouve  rare 
dans  certains  endroits,  et  en  d'autre,  il  abonde.     (Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  15  juin  1905,  j'ai  trouvé  un 
nid,  appartenant  à  cette  espèce,  près  de  la  rivière  Similkameen, 
Colombie-Britannique.  Il  était  dans  un  trou  creusé  par  l'oiseau 
dans  un  peuplier  vert,  à  environ  cinq  pieds  de  terre,  et  contenait 
deux  œufs  frais.     {Spreadborough). 

CLXXIIL    CENTURUS    Swainson.     1837. 

409.  Pic  de  la  Caroline. 

Centurus  carolinus  (Linn)  Bonap.     1838. 

Quelques  couples  de  ces  oiseaux  couvent  aux  alentours  de  London. 
J'ai  trouvé  plusieurs  de  leurs  nids  situés  généralement  sur  le  sommet 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  409 

sec  du  tronc  vert  d'un  érable  ou  d'un  hêtre,  et  à  une  hauteur  de 
quarante  à  soixante-dix  pieds  de  terre.  Ces  pics  se  nichent  de  bonne 
heure  dans  l'année,  et  je  les  trouve  en  train  de  creuser  leurs  nids 
ordinairement  entre  le  20  et  le  30  avril.  A  peine  une  année  se  passe 
sans  que  je  trouve  un  ou  plusieurs  de  ces  couples  reproducteurs. 
Jusqu'à  peu  près  l'année  1885  ils  se  sont  rendus  en  très  grand  nombre 
dans  les  comtés  à  l'ouest  de  London,  Ontario,  mais  depuis  quelques 
années  ils  sont  devenus  beaucoup  moins  nombreux  qu'auparavant. 
(W.  E.  Saunders).  Le  pic  de  la  Caroline  est  rare  aux  alentours  de 
Toronto,  mais  il  se  trouve  plus  commun  dans  le  sud-ouest  de  l'Ontario. 
(/.  H.  Fleming).  Le  19  mai  1885,  on  en  a  pris  une  femelle  à  Toronto, 
Ontario.  {E.  T.  Seton).  Le  27  juillet  1894,  j'ai  pris  un  spécimen  de 
cette  espèce,  qui  n'était  pas  arrivé  à  sa  maturité,  à  Twin-Lakes,  sur 
les  confins  du  canton  Lake,  au  nord-est  de  Havelock.  (/.  Hughes 
Samuel).  Cet  oiseau  visite  le  district  de  Montréal  accidentellement, 
mais  il  y  est  rare.  M.  Kuetzing  dit  que  cette  espèce  se  montre  dans 
les  cantons  de  l'est,  mais  je  ne  l'ai  pas  remarquée  aux  alentours  de 
Montréal,  et  je  vais  le  considérer  comme  oiseau-errant  jusqu'à  ce 
que  l'on  puisse  se  renseigner  davantage  sur  son  compte  dans  ce  district. 
{Wintle). 

CLXXIV.     GOLAPTES    Swainson.     1827. 

412a.  Pic  doré  du  nord. 

Colaptes    auratus    luteus.     Bangs.     1898. 

Herr  Moschler  signale  que  l'on  a  reçu  un  spécimen  de  cette  espèce, 
en  1852,  venant  du  Groenland.  (Arctman).  Au  mois  d'octobre  1882, 
on  s'est  procuré  du  continent  situé  près  de  l'île  Akapatok,  dans 
le  détroit  d'Hudson,  un  spécimen-errant  et  accidentel  apparte- 
nant à  cette  espèce.  On  mentionne  que  cet  oiseau  visite  en  nombre, 
la  rivière  North-West,  Labrador,  pendant  l'été.  {Packard).  On  l'a 
remarqué  tout  le  long  de  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose  Factory, 
et,  au  mois  de  juin  1896,  on  en  a  vu  quelques  spécimens  aussi  loin  au 
nord  dans  le  Labrador  que  Fort  George,  ainsi  que  d'autres,  en  1904, 
jusqu'à  la  pointe  Cockpenny.  {Spreadborough) .  Le  pic  doré  du  nord 
visiteTerreneuve,  pendant  l'été,  en  assez  grand  nombre.  (Reeks).  Au 
mois  d'octobre  1898,  on  en  a  vu  un,  sur  la  rivière  Humber,  Terreneuve 
(L.  H.  Porter).  On  le  remarque  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson 
(Clarke).     En  1885,  cet  oiseau  se    trouvait  assez  rare  au  lac   Mis- 


4IO  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

tassini  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun). 
Nous  avons  trouvé  ce  pic  commun  partout  dans  la  région  entre 
le  lac  Winnipeg  et  la  baie  d'Hudson,  et,  le  25  juillet,  nous  en  avons  vu 
plusieurs  spécimens  à  Fort  Churchill.  (Preble).  Cet  oiseau  est  très 
commun  depuis  le  lac  Winnipeg  jusqu'à  Fort  Churchill  sur  la  baie 
d'Hudson.  (Dr  R.  Bell).  Il  est  tout  à  fait  commun  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  (Downs).  En  été,  il  habite  en  très  grand  nombre  la  Nouvelle- 
Ecosse,  où  on  l'a  vu,  une  fois,  au  mois  de  février.  (H.  F.  Tuf  (s). 
En  juillet  1888,  on  en  a  vus  dans  les  bois  le  long  de  la  baie  Rustico, 
sur  l'île  du  Prince  Edouard,  et,  en  juillet  1898,  il  était  commun  sur 
l'île  du  cap  Breton.  (Macoun).  Le  25  septembre  1900,  on  en  a  vu 
un  spécimen  sur  l'île  Sable,  Nouvelle- Ecosse.  (/.  Boutelier).  En  été  ce 
pic  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  grand  nombre.  {Chamberlain). 
Il  se  trouve  commun  dans  les  champs  de  la  vallée  de  la  Restigouche 
Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox) .  En  été  il  habite  en  nombre 
le  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  y  couve.  (W.  H.  Moore). 
Cet  oiseau  habite  la  province  de  Québec  en  nombre;  on  l'a  pris  à 
Beauport.  (Dionne).  On  en  a  vu  quelques  spécimens  près  de  Gaspé, 
et  un  ou  deux  autres  à  la  baie  Fox,  Anticosti.  (Brewster).  En  été  le  pic 
doré  du  nord  habite  Montréal  en  nombre.  Il  couve  dans  le  parc 
Mont- Royal.  {Wintle).  Il  habite  Ottawa  en  été,  s'y  trouvant 
commun,  et  couvant  dans  tous  les  endroits  boisés.  {Ottawa  Natura- 
list  Vol.  V).  Il  habite  Toronto,  Ontario  en  été,  y  couvant,  et  se 
trouve  en  grand  nombre  et  couve  dans  les  districts  de  Parry  Sound 
et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Cette  espèce  est  commune  partout 
dans  l'ouest  d'Ontario.  Quelques  spécimens  y  passent  l'hiver  lorsque 
le  temps  est  propice.     {W.  E.  Saunders) 

Ce  pic  n'est  pas  commun  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario;  il  y 
en  avait  un  couple  en  train  de  couver  près  du  lac  Cache.  {Spread- 
horough).  En  été  il  habite,  en  très  grand  nombre,  les  parties  boisées 
du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Il  habite  Aweme,  Manitoba,  en  été 
et  y  abonde,  se  nichant  dans  les  arbres  desséchés.  {Criddle).  Cet 
oiseau  couve  en  grand  nombre  partout  dans  le  Manitoba,  et  on  le 
remarque  tout  le  long  de  la  voie  du  chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifi- 
que en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  {Atkinson) .  Il 
n'est  pas  rare,  ni  à  Indian  Head,  ni  à  Médecine  Hat  et  non  plus  sur 
les  collines  Cypress.  En  1895  on  l'a  trouvé  en  train  de  couver  dans 
des  trous  de  aAcer  Negundo))  le  30  mai,  en  compagnie  du  pic  hybride, 
et  on  a  enlevé  deux  œufs  frais  dvi  nid.     On  a  trouvé  cet  oiseau  de 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  4 II 

bonne  heure  au  mois  de  juin  dans  la  montagne  Wood,  et,  vers  la  fin 
du  mois  sur  le  ruisseau  Sucker  dans  les  côtes  Cypress,  Saskachewan. 
On  le  remarquait  en  nombre  et  en  train  de  couver  à  Banff,  et,  le  14 
mai  1890,  on  l'a  tué  aussi  loin  à  l'ouest  que  Revelstoke,  Colombie- 
Britannique.  On  l'a  vu  pour  la  première  fois  à  Edmonton,  Alberta 
le  30  avril  1897,  il  y  est  bientôt  devenu  commun  et  ensuite  a  commencé 
à  couver.  On  le  voit  en  nombre  dans  les  contreforts  au  sud-ouest  de 
Calgary.  {Spreadhorough) .  Le  pic  doré  du  nord  se  trouve  commun 
depuis  Athabasca  Landing  en  montant  la  rivière  Athabasca  jusqu'à 
la  petite  rivière  des  Esclaves,  et  en  descendant  cette  dernière  jus- 
qu'à Fort  McMurray,  latitude  56°  40'.  On  le  voit  aussi  en  montant 
la  rivière  Clearwater,  et  encore,  sur  le  Portage  Methye.  (/.  M. 
Macoun).  Cet  oiseau,  dont  le  plumage  est  si  joliment  tacheté,  ne 
visite  les  Territoires  du  Nord-ouest  qu'en  été,  se  rendant  aussi  loin 
au  nord  que  le  grand  lac  des  Esclaves  mais  visitant  en  beaucoup 
plus  grand  nombre  les  plaines  de  la  Saskachewan.  Au  'ieu  de  se 
cacher  très  loin  dans  l'intérieur  de  la  forêt,  il  fréquente  les  plaines 
ouvertes,  et  s'occupe  d'ouvrir  les  fourmilières  pour  y  trouver  des 
larves  qu'il  dévore.  {Richardson) .  On  le  trouve  au  nord  jusqu'à 
la  rivière  Peel,  à  l'embouchure  du  Mackenzie,  il  y  est  commun.  {Ross) 
Cet  oiseau  n'est  pas  du  tout  rare  dans  la  vallée  de  l'Anderson,  mais 
nous  n'avons  pas  pris  la  peine  de  recueillir  ses  œufs,  car  on  peut  en 
prendre  tant  qu'on  veut.  (Alacfarlane) .  Ce  beau  pic  couve  d'un 
côté  à  l'autre  de  l'Alaska  dans  toutes  les  parties  boisées,  et  d'après 
les  Esquimaux  il  se  répand  même  jusqu'au  détroit  Behring.  (Nelson). 
En  autant  que  je  le  sache,  il  ne  se  rend  jamais  dans  le  district  du  Yukon. 
On  en  a  pris  un  spécimen  à  Fort  Yukon,  mais  l'oiseau  n'y  est  pas  en 
grand  nombre.  (Turner).  Ce  pic  est  de  beaucoup  le  plus  commun 
de  tous  les  pics  dans  la  vallée  du  Yukon.  Nous  l'avons  remarqué  bien 
souvent  entre  Log  Cabin  et  Circle  City.  Le  27  juin  1899,  à  Cariboo 
Crossing  M.  Osgood  en  a  pris  une  femelle  dans  un  trou  creusé  dans 
un  peuplier  à  moitié  desséché,  à  trois  pieds  de  terre.  Le  nid  dans  ce 
trou  contenait  huit  oisillons  et  trois  œufs.  On  a  remarqué  encore  un 
autre  nid  à  la  rivière  Six  Miles,  et  même  un  autre  à  Lower  Lebarge. 
Tous  ces  nids,  ont  été  trouvés  dans  le  district  du  Yukon.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — Dans  cette  région  {Carherry)  le 
pic  doré  du  nord  cherche  sa  proie  principalement  parmi  les  fourmis, 
les  prenant  quelquefois  dans  les  souches  pourries  qui  sont  criblées 
de  trous,  sous  forme  de  galleries,  par  ces  petits  insectes,    mais,    plus 


412  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

souvent,  je  pense  qu'il  les  prend  dans  les  fourmillières,  sous  forme 
de  monticules,  que  l'on  voit  en  si  grand  nombre  sur  la  prairie.  La 
manière  qu'il  s'y  prend  pour  les  atteindre  semble  consister  tout 
d'abord  en  creusant  un  trou  dans  le  centre  de  la  fourmillière,  et 
alors,  lorsque  les  fourmis  sortent  par  milliers,  il  les  attrappe  dans 
son  bec  et  les  mange  jusqu'à  ce  que  son  appétit  soit  satisfait.  Ensuite 
il  revient,  à  plusieurs  reprises,  à  la  fourmillière  jusqu'à  ce  qu'elle 
soit  complètement  dépeuplée.  {E.  T.  Selon.)  Le  8  juin  1882,  j'ai 
trouvé  le  nid  de  ce  pic  dans  le  tronc  d'un  vieux  hêtre,  à  Bedford, 
Qwéhec.  Ce  nid  contenait  deux  oisillons,  ainsi  que  cinq  œufs  couvés, 
et  un  œuf  tout  à-fait  frais.  Le  3  juin  1883,  j'ai  trouvé  un  autre  nid 
contenant  quatre  œufs  dans  le  tronc  desséché  d'un  hêtre  dans  les 
bois  en  aval  d'Hochelaga,  et,  dans  le  même  arbre  encore  deux  œufs. 
Le  21  mai  1887,  il  y  avait  encore  un  autre  nid  appartenant  à  cet  oiseau, 
et  contenant  un  seul  œuf,  dans  un  trou  dans  la  branche  sèche  d'un 
arbre  situé  sur  l'éperon  du  Mont-Royal.  On  peut  souvent  apercevoir 
le  nid  d'un  pic  par  la  quantité  de  copeaux  dispersés  çà  et  là  par 
terre  sous  l'arbre,  venant  du  trou  que  ces  oiseaux  ont  creusé  dans 
l'arbre  même.  (Wintle.)  Pendant  les  cinq  derniers  étés  une  femelle 
de  cette  espèce  s'est  nichée  dans  un  poteau  télégraphique  en  face  de 
ma  maison  à  Kew  Beach,  Toronto,-  et  elle  n'a  jamais  réussi  à  couver 
ses  œufs  parce  que  ceux-ci  ont  toujours  été  enlevés  par  des  gamins 
qui  ont  dépouillé  le  nid  y  prenant  jusqu'à  quarante  œufs  dans  une 
seule  saison.  La  femelle  pond  une  nouvelle  couvée  aussitôt  que  l'autre 
est  enlevée,  et,  malgré  cette  persécution,  elle  revient  chaque  printemps 
à  son  ancienne  retraite.  A  une  hauteur  encore  plus  élevée  dans  le 
même  poteau  télégraphique,  un  couple  d'hirondelles  se  nichent  chaque 
année,  mais  celles-ci  réussissent  à  couver  leurs  œufs,  car  le  trou 
qui  contient  leur  nid  est  trop  petit  pour  que  les  gamins  puissent 
passer  leurs  mains  en  dedans.  {W.  Raine.)  Les  nids  de  cet  oiseau 
pris  à  Ottawa  se  trouvent  dans  des  trous  creusés  dans  les  souches, 
ou  dans  les  arbres  abattus.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq  à  sept, 
sont  d'un  blanc  pur,  et  sont  placés  sur  une  couche  de  petits  frag- 
ments et  de  poussière.  {S.  R.  White.)  En  1892,  on  a  vu  ces  oiseaux 
à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  le  19  avril. 
A  partir  de  ce  moment  ils  sont  devenus  communs,  et  au  9  mai 
se  nichaient.  Un  spécimen  tué  à  cette  date  avait  l'estomac  plein 
de  fourmis.  En  1894,  on  a  vu  ce  pic  à  Medicine  Hat,  Saskat- 
chewan pour  la  première  fois  le  12  avril.  A  partir  de  cette  date  il 
y  est  devenu  commun,    et   on    ne    pouvait  à  peine  le  distinguer  de 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  413 

l'espèce  que  j'appelle  le  pic  hybride.  Les  deux  espèces  y  couvaient. 
Plus  tard  on  a  trouvé  cette  espèce  au  lac  Crâne,  et  en  nombre  dans 
les  endroits  boisés  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  Au  mois 
de  mai  1895  on  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  au  ruisseau 
Old  Wives,  dans  les  endroits  boisés  à  l'extrémité  est  des  collines 
Cypress.  Au  mois  de  mai  1895  on  l'a  trouvé,  ainsi  que  l'espèce  hybride, 
en  train  de  couver  au  ruisseau  Old  Wives,  et  on  a  enlevé  les  œufs 
de  chacune.  Les  deux  nids  étaient  dans  des  trous  de  Acer  Negundo. 
On  a  remarqué  le  pic  doré  du  nord  aussi  à  la  montagne  Wood,  et 
le  long  de  la  rivière  des  Français  dans  les  collines  Cypress.  En  1891 
il  était  commun  et  couvait  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
On  l'a  remarqué  à  Revelstoke  en  1890,  en  compagnie  du  pic  hybride 
et  de  celui  à  cou  rouge.  (Macoun.)  Pendant  l'été  ce  pic  se  trouve 
partout  en  grand  nombre.  Il  abonde  sur  les  îles  de  la  Madeleine 
où  ses  anciens  trous  sont  quelquefois  occupés  par  les  petits  hiboux 
qui  y  couvent.  Une  fois  j'ai  trouvé  un  nid  dans  le  comté  de  Ren- 
frew  qui  contenait  neuf  œufs,  mais  la  ponte  en  est  généralement 
de  sept.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Cet  oiseau  abonde  depuis  le  mois 
d'avril  jusqu'au  mois  d'octobre.  Le  nid  d'un  pic  de  la  race  «co- 
laptes»  est  généralement  situé  à  une  hauteur  assez  élevée  de  terre, 
comme  l'indique  le  sobriquet  «high  hole»  que  l'on  donne  à  cet 
oiseau.  Cependant  l'été  dernier  on  a  observé  un  nid  si  près  de 
terre  que  le  dessous  touchait  le  sol  qui  entourait  la  souche  dans  lequel 
le  nid  était  situé.  Les  neuf  œufs  dans  ce  nid  étaient  remarquables. 
L'un  de  ces  œufs  n'était  pas  plus  grand  que  celui  d'un  passereau,  et 
ne  contenait  pas  de  jaune,  tandis  que  les  huit  autres  variaient  beau- 
coup quant  à  leur  forme  depuis  les  œufs  spériques  jusqu'à  ceux  qui 
étaient  extrêmement  allongés.  {H.  G.  Tufts.)  L'entrée  des  trous 
creusés  dans  les  arbres  ou  les  souches  a  un  diamètre  de  2^  pouces 
mais  quelquefois  l'oiseau  choisit  une  cavité  naturelle.  Le  20  juin 
1897,  j'ai  trouvé  un  nid  dans  un  trou  creusé  dans  une  souche,  et  le 
8  juillet  1906,  un  autre  dans  un  trou  de  deux  pieds  de  profondeur 
dans  un  vieux  poteau  de  clôture.  Le  nombre  d'œufs  s'élève  de 
cinq  à  huit,  et  quelquefois  plus.  Dans  une  couvée  de  dix  œufs 
que  j'ai  prise,  le  3  juin,  il  y  avait  huit  œufs  couvés,  et  deux  œufs 
frais.  Un  autre  nid  tout  près  avait  été  dépouillé  de  ses  œufs,  et  était 
cassé,  et  un  pic  de  la  race  «Colaptes»  était  en  train  d'y  creuser  un 
autre  trou.     {A.  L.  Ganieau.) 


414  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

413.  Pic  à  cou   rouge. 

Colaptes  cafer  collaris  (vigors)  nelson.     1900. 

M.  Douglas  a  tué  un  spécimen  de  cette  espèce  à  l'ouest  des  Monta- 
gnes Rocheuses.  (Richardson.)  Ce  pic  est  le  plus  abondant  de  tous 
nos  visiteurs  d'été  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  dans  la  Colombie- 
Britannique.  (Lord.)  Cinq  spécimens  que  l'on  a  pris  à  Ashcroft 
appartiennent  à  cette  espèce.  (Streator.)  Cet  oiseau  est  commun 
à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fabnin.)  Pendant  le  printemps 
de  1891  on  a  trouvé  ce  pic  commun  à  Banff.  Il  couvait  au  lac  Devil, 
et  on  l'a  vu  en  train  de  se  nourrir  de  fourmis  sur  le  mont  Aylmer 
au-dessus  de  la  limite  boisée,  le  6  août  1891.  Cet  oiseau  se  trouve 
commun  à  Revelstoke,  sur  la  Columbia,  ainsi  qu'en  descendant 
cette  rivière  jusqu'à  Deer  Park  et  Robson.  Il  est  commun  en  Colom- 
bie-Britannique, il  couve  dans  la  passe  Eagle,  à  l'ouest  de  Revelstoke. 
Pendant  l'été  de  1902  on  l'a  vu  en  nombre  sur  la  frontière  entre 
Trail  et  Cascade.  En  1904,  il  était  commun  à  Fernie  et  à  Elko, 
et  abondait  et  couvait  à  Penticton,  pendant  le  mois  d'avril  1903. 
En  mai  et  juin  1889,  il  était  commun  à  Sicamous,  Kamloops,  et  Spence 
Bridge.  (Spreadborough.)  Dans  le  voisinage  de  ((150-Mile  House» 
district  de  Cariboo,  on  note  la  présence,  et  de  cette  espèce  et  de  la 
précédente.  Ces  deux  espèces  s'y  entrecroisent.  J'ai  enlevé  d'un  trou 
sept  oisillons  qui  variaient  depuis  C.  Cafer  collaris  typique,  presque 
jusqu'à  auratiis  typique.  (Brooks.)  Pendant  la  visite  de  M. 
Bishoff  à  Sitka,  on  y  a  pris  beaucoup  de  ces  oiseaux  qui  se  trouvent 
actuellement  dans  la  collection  au  Musée  national.  On  n'en  a  jamais 
pris  depuis.     (Nelson.) 

431a.  Pic  du  nord-ouest. 

Colaptes  cafer  saturatior     (Ridgw)  A.  O.  U.  Check-list.     1886. 

Ce  pic  abonde  sur  le  littoral  de  la  Colombie-Britannique.  (Streator) . 
On  le  voit  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  De 
nombreux  spécimens  de  cet  oiseau  passent  l'hiver  aux  alentours 
de  Victoria.  (Fannin).  Il  habite  et  se  trouve  communément  àChilli- 
wack.  (Brooks).  Il  est  commun  à  Douglas,  Chilliwack,  et  Huntingdon, 
Colombie-Britannique.  J'en  ai  remarqué  quelques  spécimens  dans  les 
montagnes  au  lac  Chilliwack,  ainsi  que  plusieurs  autres  le  long  de  la 
rivière  du  même  nom,  dans  les  côtes,  et  au  goulet  Burrard.  Cet  oiseau 
habite  partout  dans  l'île  de  Vancouver.     Il  niche  dans  les  trous  qu'il 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  415 

creuse  dans  les  arbres  desséchés.  Le  24  avril  1893,  il  était  sur  le 
nid.  {Spreadhoroicgh) .  On  l'a  remarqué  aux  alentours  de  Sitka, 
Alaska,  dans  une  forêt  fortement  boisée,  à  un  mille  ou  plus  de  la  plage. 
(Grinnell).  Pendant  que  Cdfer  semble  être  exclusivement  une 
espèce  de  l'est,  on  ne  peut  pas  dire  que  Saturatior  s'astreigne  à 
rester  sur  le  littoral,  car,  dans  les  régions  de  l'intérieur  où  la  pluie  tombe 
en  grande  abondance,  les  spécimens  que  l'on  y  trouve  sont  indistingui- 
bles  des  spécimens  ordinaires  trouvés  sur  l'île  de  Vancouver.     (Rhoads) . 

Pic  hybride. 

Tous  les  pics  du  genre  Colaptes  que  l'on  trouve  sur  le  Missouri 
supérieur,  ainsi  que  ceux  trouvés  sur  les  rivières  Yellowstone  et  Milk, 
semblent  appartenir  à  l'espèce  hybride  de  laquelle  toutes  les  traces 
qui  caractérisent,  à  divers  degrés,  l'espèce  atiratiis  sont  éliminées. 
Le  changement  commence  sur  le  Middle-Missouri,  aussi  loin,  en 
descendant,  que  Fort-Randall  je  crois,  et  certainement  aussi  loin 
que  l'ancien  Fort-Pierre.  Il  est  intéressant  de  savoir  que  cette 
espèce  métisse  se  répand  dans  la  région  de  la  Saskatchewan,  car, 
des  deux  spécimens  que  l'on  a  pris  à  la  base  est  des  montagnes,  l'un 
avait  les  plumes  rouge,  et  la  gorge  cendrée  de  Mexicaniis,  ainsi 
que  la  pièce  de  la  joue  mélangée  de  rouge,  tandis  que  l'autre  s'appro- 
chait beaucoup  de  l'espèce  Auratus  pure.     {Coiies). 

Le  30  mai  1895,  on  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  dans  des 
trous  creusés  dans  VAcer  negundo  en  compagnie  de  V Auratus 
à  la  ferme  Walsh,  près  de  l'embouchure  du  ruisseau  Old-Wives. 
Ces  deux  espèces  y  couvaient  dans  les  mêmes  endroits  et  sous  les 
mêmes  conditions.  Le  nid  contenait  quatre  œufs  indistinguibles  de 
ceux  de  l'espèce  de  l'est.  On  en  a  vu  d'autres  spécimens  en  1894,  à 
Medicine-Hat,  Saskatchewan,  et  tué  un  grand  nombre.  Le  ler  juillet 
1895  on  en  a  pris  des  spécimens  au  ruisseau  Sucker,  à  l'extrémité 
ouest  des  collines  Cypress  et,  plus  tard  dans  la  saison  on  a  vus 
l'espèce  à  Castellated- Rocks  dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk,  dans 
le  sud  de  la  Saskatchewan.  Le  26  juillet  on  en  a  observé  des 
spécimens  au  ruissseau  Lee,  près  de  Cardston,  Alberta  ainsi  que 
d'autres  plus  tard  encore,  au  lac  Waterton  près  de  l'endroit  où, 
en  1874,  le  docteur  Coues  avait  remarqué  cette  espèce.  Au  prin- 
temps de  1890  on  en  a  pris  de  nombreux  spécimens  à  Revelstoke, 
Colombie-Britannique.  Ceux-ci  variaient  depuis  Auratus  presque 
pur  jusqu'à  cafer  collaris  pur.     On  en   a  tué  deux  spécimens  ayant 


41 6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

tous  les  traits  caractéristiques  de  collaris,  mais  chacun  avait  une  tache 
rouge  ressemblant  à  un  croissant  sur  le  derrière  du  cou. 

On  a  pris  deux  de  ces  oiseaux  proprement  dits  «pics  hybrides», 
à  Toronto,  Ontario.  Un  spécimen  est  dans  la  collection  de  M.  Ernest 
Seton,  et  l'autre  est  dans  celle  de  M.  Geo.  E.  Atkinson.  (/.  H. 
Fleming).  Au  printemps  de  1897,  j'ai  collectionné  plusieurs  spéci- 
mens de  pic  à  Portage-la-Prairie,  qui  d'après  leur  aspect  apparte- 
naient évidemment  à  l'espèce  hybride,  montrant  d'une  manière 
très  apparente  les  marques  de  C.  Cafer.  (Aikinson).  Les  pics  de 
la  race  Colaptes  étaient  très  intéressants  aux  endroits  que  nous  avons 
visités  dans  l'est  de  l'Alberta,  ainsi  que  dans  l'ouest  de  la  Saskatche- 
wan.  Et  celui  au  cou  rouge  et  l'autre  au  cou  jaune  portaient  un  plu- 
mage typique,  et  se  trouvaient  à  tous  degrés  d'hybridité.  Les  oi- 
seaux de  presque  pur  sang  des  deux  espèces  étaient  appariés,  et 
ont  été  enlevés  de  la  même  couvée.     {A.   C.  Bent). 

Ordre.     MACROCHIRES — Engoulevent — Martinets,  etc. 

Famille  XXXV.     CAPRIMULGIDvî:.     Engoulevents. 
CLXXV.    ANTROSTOMUS     Gould.     1838. 

416.  Engoulevent  de  la  Caroline. 

Antrostomus  carolinensis     (Gmel)  Gould.     1838. 

Le  19  mai  1906,  j'ai  pris  un  mâle  de  cette  espèce  à  Point- Pelée, 
comté  d'Essex,  Ontario.  Je  l'ai  fait  lever  de  la  terre,  et  il  s'est 
perché  sur  la  branche  d'un  cèdre  rouge,  la  circonstance  offrant  une 
excellente  occasion  pour  l'observer,  et  heureusement  j'ai  pu  le  saisir. 
L'oiseau  était  à  environ  un  demi-mille  de  l'extrémité  de  la  pointe 
sur  le  côté  ouest.  Les  organes  sexuels  étaient  bien  développés. 
(/.  H.  Fleming).  Un  compte- rendu  détaillé  relativement  à  la  prise 
d'un  seul  spécimen  près  de  Pictou,  Nouvelle-Ecosse,  est  signalé  par 
M.  Harry  Piers  dans  les  minutes  de  V institut  des  Sciences  de  la  Nou- 
velle-Ecosse, vol.   VIII,  p.  405 

417.  Engoulevent  criard. 

Antrostomos  vociferus     (Wils)  Bonap.     1838. 

L'engoulevent  criard  était  commun  autrefois  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  mais  aujourd'hui  il  y  devient  plus  rare.     (Downs).     En  été, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  417 

il  se  trouve  occasionnellement  St-John,  Nouveau-Brunswick.  {Cham- 
berlain).  Il  n'est  pas  commun  à  Lake  Scotch,  comté  d'York,  Nou- 
veau-Brunswwick.  {W.  H.  Moore).  En  été  cet  oiseau  ne  visite  la 
province  de  Québec  qu'en  petit  nombre.  {Dionne).  C'est  un  oiseau 
de  passage  rare  à  Montréal.  On  dit  qu'il  se  trouve  en  grand  nom- 
bre à  St-Jérôme,  à  33  milles  au  nord  de  Montréal.     (Wintle). 

En  été  cet  oiseau  habite  en  nombre  à  Ottawa.  (Ottawa  Naturalisi  vol . 
V).  C'est  un  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario.  Pendant 
l'été  il  y  habite  en  assez  petit  nombre,  mais  il  se  trouve  assez  commun 
dans  Muskoka.  Je  ne  l'ai  pas  remarqué  dans  le  district  de  Parry- 
Sound.  (/.  H.  Fleming).  Il  se  rencontre  fréquemment  depuis  la 
baie  Géorgienne  jusqu'au  lac  Erié  dans  les  endroits  les  plus  retirés. 
(W.  E.  Saunders).  On  le  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à  Norvvay- 
House,  à  l'entrée  du  lac  Winnipeg.  {Dr  R.  Bell).  En  été  cet 
oiseau  habite  le  Manitoba  en  nombre,  y  arrivant  de  bonne  heure  au 
mois  de  mai.  {E.  T.  Seion).  Il  était  très  commun  dans  la  forêt 
épaisse  environnant  Manitoba-House,  au  bord  du  lac  Manitoba, 
ainsi  qu'en  allant  à  l'ouest  le  long  du  lac  Winnipegosis  où,  pendant 
le  mois  de  juin  1881,  il  nichait  dans  les  peupliers.  Dans  la  journée 
on  a  remarqué  de  nombreux  spécimens  de  cette  espèce  étendus  tout 
de  leur  long  sur  les  branches.  {Macoun).  Depuis  les  dernières  quel- 
ques années  cet  oiseau  est  devenu  commun  à  Aweme,  Manitoba,  y 
nichant  dans  les  bois  peu  épais.  {Criddle).  C'est  un  oiseau  très 
reproductif  dans  toutes  les  parties  boisées  du  Manitoba,  mais  on  ne  le 
remarque  pas  à  l'ouest  de  Fort-Ellice.  {Atkinsoji).  On  ne  le  voit 
nulle  part,  et  on  n'entend  point  son  cri,  sur  la  prairie.  {Spread- 
borough). 

Notes  sur  la  reproduction.^ — ^L'engoulevent  criard  est  commun 
dans  les  lieux  en  partie  boisées  du  centre  de  l'Ontario  qui  sont  rocheux 
et  raboteux.  Je  l'ai  remarqué  dans  un  massif  planté  de  petits  chênes 
près  du  canal  sur  l'île  Wolfe,  en  face  de  Kingston,  mais  il  n'est  point 
commun  dans  le  pays  plat.  Cet  oiseau  y  arrive  plus  de  bonne  heure 
au  printemps  que  l'engoulevent  d'Amérique,  et  j'ai  entendu  son  cri 
dès  la  fin  avril,  et  jusqu'en  septembre.  Il  n'est  nulle  part  plus 
commun  que  sur  les  Milles-Iles  dans  les  plus  grandes  desquelles  il 
couve,  revenant  aux  mêmes  endroits  d'année  en  année.  Sur  l'une  de 
ces  îles  j'ai  trouvé  ses  œufs  à  trois  reprises  différentes  au  milieu 
parmi  des  fougères  et  des  arbres  de  la  deuxième  crue.  Les  œufs 
sont  placés  par  couples  sur  le  sol  découvert,  généralement  à  côté  des 


41 8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

arbres,  mais  il  n'y  a  pas  de  nid.  J'en  ai  trouvés  le  9  et  le  16  juin, 
mais  j'en  ai  remarqué  deux,  il  y  a  deux  ans,  qui,  a-t-on  dit,  avaient 
été  trouvés  le  8  mai.  Cet  oiseau  s'en  va  de  l'Ontario  près  d'un 
mois  plus  tard  que  l'engoulevent  d'Amérique,  il  en  est  ainsi  du  moins 
pour  bon  nombre  d'individus.     {Rev.  C.  J.   Young). 

On  pouvait  entendre  crier  cet  oiseau  n'importe  quel  soir  aux 
environs  de  Toronto,  il  y  a  quinze  ans,  mais,  pendant  ces  dernières 
années,  il  y  est  devenu  rare.  Le  24  mai  1889,  j'ai  trouvé  à  Rosedale, 
Toronto,  une  couvée  de  deux  très  beaux  œufs  appartenant  à  cette 
espèce.  Il  n'y  avait  pas  de  nid,  et  les  œufs  étaient  placés  sur  des 
feuilles  desséchées  par  terre  dans  un  bois.  Le  soir  du  18  juin  1894, 
M.  Menzies  m'a  conduit  en  voiture  de  Woodlands,  Manitoba,  jusqu'au 
lac  Shoal,  et  nous  fûmes  étonnés  d'entendre  crier  tant  d'engoulevents 
dans  les  bois  au  bord  de  la  route.     {W.  Raine). 

CLXXVL     PHAL^NOPTILUS     Ridgway.     1880. 

418.  Engoulevent  de  NuttalL 

Phalœnoptilus  nuttallii  (Aud.)  Ridgw.     1880. 

Au  mois  de  juin  1889  pendant  un  séjour  de  deux  semaines  à  Kam- 
loops,  Colombie-Britannique,  on  n'en  a  vu  qu'un  couple  appartenant 
à  cette  espèce.  L'un  des  deux  a  été  tué  en  plein  jour,  mais  on  n'a  pas 
découvert  de  nid.  Le  pays  était  ouvert,  sec,  et  aride.  (Spread- 
borough).  On  remarque  cet  oiseau  à  partir  de  Kamloops  en  allant 
vers  le  sud,  à  travers  le  district  d'Okanagan  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. (Fannm).  En  été  il  habite  partout  dans  la  partie  sud 
de  l'intérieur  un  peu  aride,  en  assez  grand  nombre.     (Brooks). 

CLXXVn.     CHORDEILES    Swainson.     1831. 
420.  Engoulevent  d'Amérique. 

Chordeiles  virginianus  (Gmel)  Swains.     1831. 

On  a  trouvé,  un  spécimen  mort  de  cette  espèce  sur  l'île  Melville. 
{Arct-Man).  M.  Stearns  signale  la  présence  de  cet  oiseau  à 
Natashquan,  et  M.  Drexler  l'a  trouvé  aussi,  au  mois  d'août  1860,  à 
Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  {Packard).  C'est  un  oiseau- 
migrateur  en  été  dans  Ferreneuve.  (Reeks).  Il  est  commun  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.      (Downs-Tufts).      On    l'a    vu    à    Baddeck    ainsi 


CAT.\LOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  4I9 

qu'à  Sydney  sur  l'île  du  Cap-Breton  pendant  le  mois  d'août  1898. 
Le  25  juin  1888,  on  a  remarqué  un  de  ces  oiseaux  dans  le  marais  à  la 
pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  {Macoun).  Pendant 
ma  visite  à  l'île  du  Prince-Edouard  on  en  a  vu  quelques  individus 
presque  chaque  jour  y  fréquentant  les  éclaircies  ouvertes,  ou  s'envolant 
à  une  hauteur  très  élevée.  {Dwight).  L'engoulevent  d'Amérique 
habite  St.  John,  Nouveau- Brunswick,  en  été,  et  y  abonde.  {Cham- 
berlain). Il  passé  l'été  en  grand  nombre  dans  le  Nouveau- Brunswick, 
et  couve  à  Scotch  Lake,  comté  d'York  dans  cette  province.  {W.  H. 
Moore).  Il  n'est  pas  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  On  ne  le  remarque  que  dans  les  bois  ravagés  par 
le  feu  dans  le  voisinage  des  endroits  peuplés.  {Briitain  et  Cox).  En 
été  il  habite  la  province  de  Québec  en  nombre;  on  l'a  pris  à  Beauport. 
(Dionne).  Cet  oiseau  ne  se  trouve  pas  rare;  il  couve  au  lac 
Mistassini  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun). 
On  en  a  observé  un  spécimen  unique  à  Fort  Churchill  sur  la  baie 
d'Hudson.  (Clarke) .  Il  se  rend  à  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson. 
(Dr  R.  Bell).  Le  27  juin  on  a  entendu  le  cri  d'un  de  ces  oiseaux 
sur  l'île  Grand  Entry,  l'une  des  îles  du  groupe  de  la  Madeleine,  mais 
après  cela  on  n'en  a  plus  entendu.  (Brewster) .  En  été  cet  oiseau 
habite  Montréal  en  nombre,  y  couvant  sur  les  toits  de  maisons 
couverts  de  gravier.  (Winkle).  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  à 
Ottawa.  Depuis  qu'on  a  introduit  la  construction  de  toits  de  gravier 
ces  oiseaux  sont  devenus  communs  dans  la  ville.  Ils  couvent  en 
sécurité  sur  de  nombreux  toits  plats.  {Ottawa  Natiiralisi.  vol.  V) 
En  été  l'engoulevent  d'Amérique  habite  les  districts  de  Muskoka  et 
Parry-Sound  ainsi  qu'à  Toronto,  Ontario,  en  nombre.  (/.  H.  Fleming). 
Il  n'est  pas  si  commun  qu'autrefois  dans  le  district  de  London, 
Ontario.  {W.  E.  Satinders).  Le  18  juin  on  en  a  observé  deux 
spécimens  dans  le  parc  Algonquin.  Pendant  un  séjour  de  trois  mois 
on  n'y  en  a  pas  vu  d'autres.  En  1904  cette  espèce  abondait  depuis 
Missinabi  jusqu'à  Moose   Factory.     (Spreadborough) . 

L'engoulevent  d'Amérique  est  très  commun  dans  le  Manitoba  où 
il  couve  en  grand  nombre.  {E.  J.  Selon).  Il  abonde  pendant  la 
saison  de  la  migration.  C'était  autrefois  un  oiseau  réproducteur  com- 
mun à  Aweme,  Manitoba,  mais  aujourd'hui  il  semble  ne  plus  fréquenter 
la  campagne,  et  commence  à  se  rendre  dans  les  villes,  y  nichant  sur  les 
toîts  plats  des  maisons.  {Criddle).  Cet  oiseau  couve  partout  en 
grand  nombre  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest,  y  faisant  son  nid 


420  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANAD  - 

par  terre  sur  la  prairie,  et  sur  les  toîts  plats  dans  les  villes.  (Atkinson). 
Le  5  juin  1906  Dr  Bishop  a  pris,  à  Maple  Creek,  Saskatchewan,  un 
mâle  adulte  qu'il  a  signalé  comme  appartenant  à  cette  espèce. 
(A.  C.  Béni).  Au  soir  lorsqu'il  faisait  beau  cet  oiseau  se  trouvait  très 
nombreux  près  de  notre  camp  à  Grand  Rapids  sur  la  Saskat- 
chewan. (Nutting).  Il  était  assez  commun  à  Norway  House  sur  le 
lac  Winnipeg  ainsi  qu'en  allant  à  l'est  jusqu'au  lac  Knee,  Keewatin. 
M.  Murray  a  signalé  sa  présence  au  lac  Trout,  M.  Bell  l'a  signalé  à 
York  Factory  et  M.  Clarke  en  a  fait  autant  à  Fort  Churchill.  (Preble). 
Il  y  a  peu  d'oiseaux  que  l'on  connaît  mieux  que  celui-ci  dans  les 
Territoires  du  Nord-Ouest.  En  été  il  se  répand  jusqu'aux  îles  de  la 
mer  Arctique.  Il  se  montre  au  lac  Great  Bear  généralement  à  la  fin 
mai,  et,  le  8  juin,  on  l'a  remarqué  en  train  de  couver  au  bord  de  la 
Saskatchewan.  {Richards on) .  On  le  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à 
Lapierre  House,  sur  le  Mackenzie,  ou  il  est  assez  rare.  (Ross). 
Quelques  individus  errants  de  cette  espèce  ont  été  observés  très  loin  au 
nord,  mais,  pendant  le  mois  de  juin  1873,  je  n'ai  jamais  trouvé  son 
nid  ailleurs  que  sur  la  rivière  Clearwater  près  de  Fort  McMurray. 
{MacFarlane).  On  a  remarqué  cet  oiseau  le  long  de  la  rivière  Atha- 
basca  depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  la. 
rivière  Clearwater,  latitude  56°  41',  ainsi  que  sur  le  Portage  Methye,  et 
à  partir  du  lac  Methye  jusqu'à  l'Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoun). 
Il  était  commun,  en  1903,  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  la 
rivière  de  la  Paix.  {Spreadhorough).  Il  se  répand  sur  l'île  de 
Vancouver,  ainsi  que  partout  dans  la  Colombie-Britannique.  {Lord). 
En  été  il  habite  l'intérieur  en  grand  nombre,  et  y  couve.  {Streator). 
Il  passe  l'été  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  {Farnin).  On  le  trouve 
assez  commun  à  Chilliwack  où,  en  été,  il  habite.  Tous  les  spécimens 
que  l'on  y  a  pris  appartiennent  à  l'espèce  t^'pe  et  non  pas  à 
celle  qui  suit   {henryi).     {Brooks). 

Cet  oiseau  abonde  dans  toutes  les  parties  de  l'intérieur  de  la 
Colombie-Britannique.  {Rhoads).  On  le  voit  à  partir  de  Cariboo 
Crossing  latitude  60°,  Colombie-Britannique,  jusqu'à  la  rivière 
Tatchum,  latitude  62°  20',  près  des  rapides  Rink  sur  le  Yukon.  Les 
spécimens  venant  de  ces  endroits  étaient  un  peu  plus  foncés  que  les 
virginianiis  venant  de  l'est.     {Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction  — En  été  l'engoulevent  d'Amérique 
habite  en  nombre  les  lieux  qu'il  fréquente,  mais  il  ne  me  semble  pas 
qu'il  y  soit  au.^si    commun  qu'il  y  a  quinze  ans.     Il  pond  ses   deux 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  421 

œufs  sans  avoir  construit  de  nid  soit  sur  des  rochers,  soit  dans  une 
carrière  de  pierres  abandonnée,  ou  même  sur  les  terrains  récemment 
ravagés  par  le  feu.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Tous  les  nids  appartenant 
à  cet  oiseau  que  l'on  a  enlevés  à  Ottawa,  Ontario  se  trouvaient  par 
terre  ou  sur  les  toits  recouverts  de  gravier  des  maisons  de  la  ville.  Les 
œufs  au  nombre  de  deux  sont  d'un  chamois  pâle  olivâtre  tacheté 
dru  et  barbouillé  de  diverses  nuances  plus  foncées  d'ardoise  grisâtre 
ou  même  noirâtre  {G.  R.  Whiie.  )  Le  ler  août  1883  pendant  que  je 
me  promenais  avec  M.  Miller  Christy  sur  les  dunes  de  l'est  nous  avons 
remarqué  deux  jeunes  oiseaux,  appartenant  à  cette  espèce,  assis  sur 
la  terre  dénuée  d'herbe  en  pleine  campagne.  Ils  n'avaient  pas  l'air 
d'avoir  plus  de  trois  jours.  Sur  l'extrémité  du  bec  de  chaque  oiseau  on 
voyait  encore  les  pointes  blanches  et  dures  que  la  nature  lui  donne  pour 
l'aider  à  sortir  de  l'œuf.  Les  fragments  de  coquilles  étaient  répandus 
partout  dans  le  nid  comme  on  le  voit  chez  les  Poocœtes  et,  si  je  ne  les 
avais  pas  remarqués,  je  serais  passé  sans  apercevoir  les  jeunes  car  ces 
derniers  étaient  accroupis  par  terre,  les  yeux  fermés.  La  noirceur 
et  le  lustre  de  ceux-ci  s'ils  eussent  été  ouverts,  les  auraient  assuré- 
ment trahis.  J'ai  touché  légèrement  l'un  des  oisillons  sur  quoi  il  s'est 
accroupi  encore  plus  près  de  terre,  mais  l'autre,  au  contraire,  en 
se  levant  a  commencé  à  siffler,  le  bec  ouvert,  et  a  tâcher  de  mordre 
mes  doigts  avec  férocité.  Lorsque  j'ai  essayé  de  les  tourmenter  en- 
core -davantage,  ils  se  sont  sauvés  à  la  manière  des  jeunes  canards 
les  ailes  étendues,  le  cou  et  le  corps  faisait  un  angle  de  45  degrés. 
Après  avoir  couru  une  distance  de  quelques  pieds,  ils  se  sont  arrêtés, 
et  se  sont  accroupis  de  la  même  manière  qu'avant  et  se  sont  fermés  les 
yeux.  Ils  ont  répété  ce  jeu  à  plusieurs  reprises,  tout  en  ne  faisant 
que  peu  de  progrès,  et,  chaque  fois  que  nous  les  avons  rattrapés, 
celui  qui  m'avait  mordu  était  toujours  prêt  à  se  battre.  Nous  avons  con- 
staté que  c'était  un  mâle,  et  bien  que  nous  n'ayons  pu  déterminer  le 
sexe  de  l'autre  oisillon,  c'était  probablement  une  feme'le.  A  cet 
âge  la  griffe  du  milieu  n'est  pas  pectinée.  {E.  T.  Selon.)  On  a 
trouvé,  à  plusieurs  reprises,  les  œufs  de  l'engoulevent  d'Amérique 
{Chordeiles  virginianus)  sur  la  terre  ouverte  dans  les  dunes,  au  côté 
nord  de  la  Souris  près  du  ruisseau  Plum,  sans  même  un  semblant  de 
nid  pour  abriter  les  pauvres  oisillons.  Les  vieux  oiseaux  ont  essayé 
de  nous  attirer  de  l'endroit  où  se  trouvaient  les  œufs  en  battant  leurs 
ailes,  comme  s'ils  étaient  blessés,  à  une  petite  distance  du  nid,  et  en 
émettant  des  cris  de  détresse.     {Hind.)     Dans  VOttaiva  Naturalist, 

78870—28 


422  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

vol.  XIX,  pp.  56-57  le  révérend  G.  Eifrig  a  publié  un  compte  rendu 
très  complet  de  la  couvaison  des  engoulevents  d'Amérique  sur  le 
toit  plat  d'une  maison  à  Ottawa. 

420a.  Engoulevent  de  l'Ouest. 

Chordeiles  virginianus  henryi  (Cass.)     Coues.     1872. 

Le  7  juin  1892  on  a  observé  deux  spécimens  à  Indian  Head,  Sask- 
atchewan,  et  vers  le  10,  on  en  a  remarqué  de  nombreux  autres  à 
cet  endroit.  Pendant  la  journée  je  les  ai  vu  perchés  sur  les  peupliers 
au  bord  du  lac  Deep  à  dix  milles  d'Indian-Head.  Ils  y  abondent 
tout  l'été  et  y  couvent  dans  le  voisinage.  On  a  vu  cette  espèce,  le 
3  juin,  à  Medicine-Hat  pour  la  première  fois  en  1894,  ainsi  qu'à  la 
montagne  Wood  le  10  juin  1895.  A  partir  de  ce  moment  elle  était 
commune  et  même  en  grand  nombre  à  la  rivière  Frenchman  ainsi 
que  dans  les  collines  Cypress  près  du  lac  Cypress.  C'est  un  oiseau 
commun  dans  la  région  des  prairies,  et  on  l'a  remarqué  le  long  des 
rivières  Milk  et  St.  Mary  ainsi  qu'au  ruisseau  Lee  à  Cardston,  Alta. 
Pendant  l'été  de  1902,  il  abondait  sur  la  frontière  entre  Trail 
et  Cascade,  Colombie-Britannique.  On  l'a  trouvé  assez  rare  à  Banfif 
dans  les  montagnes  Rocheuses  où  il  couvait.  Au  mois  de  juin  1890 
on  avait  entendu  son  cri  de  temps  en  temps  à  Deer  Park,  sur  le  lac 
Lower  Arrow,  Colombie-Britannique.  Il  couvait  en  nombre  sur  les 
rochers  à  Robson,  dans  la  même  province,  à  700  pieds  au-dessus  de  la 
Columbia,  ainsi  qu'à  l'ouest  du  ruisseau  Pass.  P  n'y  avait  pas  même 
le  semblant  d'un  nid  sur  les  rochers  nus.  La  ponte  est  de  deux  œufs. 
Cet  oiseau  vole  souvent  pendant  la  journée.  Il  se  trouve  commun 
à  Sicamous,  à  Kamloops,  et  à  Spence  Bridge.  On  l'a  observé  à  Chilli- 
wack,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'en  montant  la  rivière  aussi  loin 
que  chez  Thurston.  En  été  il  habite  l'île  de  Vancouver.  Le  11  juin 
on  en  a  vu  un  spécimen  à  Victoria,  et  d'autres,  le  15  juin,  pour  la 
première  fois  à  Comox.  Le  18  août  1893  j'ai  vu  une  volée  d'au 
moins  200  de  ces  oiseaux  à  Sooke.  Ils  avaient  l'air  de  s'en  aller  vers 
le  sud.  {Spreadhorough.)  J'ai  trouvé  cette  espèce  en  train  de  nicher 
partout  dans  les  provinces  de  Saskatchewan  et  Alberta.  Elle  pond 
ses  deux  œufs  par  terre  dans  les  bois  de  peupliers.  {W.  Raine.) 
Elle  passe  l'été  dans  la  Colombie-Britannique  y  couvant  ainsi  que  sur 
l'île  de  Vancouver.  (Fannin.)  Tous  les  spécimens  que  l'on  a  obser- 
vés dans  les  montagnes  sont  classifiés  sous  ce  titre. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  423 

Quelques-unes  des  mentions  classifiées  ci-dessus  devraient  sans  doute 
être  transférées  d'ici  à  l'espèce  qui  suit,  c'est  -à-dire  à  Sennetti. 

420c.  Engoulevent  de  Sennett. 

Chordeilesvirginianus  sennetti.  (Coues)     Bishop.     1896. 

Cette  espèce  se  voit  dans  la  région  sans  arbres  des  Grandes  Plai- 
nes depuis  la  Saskatcheswan  en  allant  vers  le  sud  jusqu'à  l'état  du 
Texas.     {Supplément  VIII  de  la  liste  vérifiée  A.  0.  U.) 

Nos  spécimens  de  cet  oiseau  n'ont  pas  été  pris  sur  les  plaines  ou- 
vertes, et  bien  que  quelques-unes  des  mentions  classifiées  comme 
C.  virginianus  et  henryi  se  rapportent  probablement  à  celui-ci,  le  seul 
spécimen  que  nous  ayons  en  est  un  provenant  d'Indian-Head, 
Saskatchewan. 

La  plupart  des  spécimens  que  nous  avons  pris  dans  le  sud-ouest 
de  la  Saskachewan  appartenaient  à  cette  espèce.  Nous  n'en  avons 
pas  pris  un  seul  appartenant  à  l'espèce  de  l'ouest,  et  c'est  bien  pro- 
bable que  l'oiseau  pris  le  5  juin,  et  classé  comme  virginianus  était 
en  train  d'émigrer. 

Famille  XXXVI.     MICROPODID^.     Martinets. 

CLXXVIII.     GYPSELOIDES  Streubel.     1848. 
422.  Martinet  noir. 

Cypseloides  niger  borealis.     (Kennerly)  Drew.     1885. 

On  voit  ce  martinet  à  Sumas,  Colombie-Britannique.  {Lord). 
C'est  un  oiseau-migrateur  dans  la  Colombie-Britannique.  {Fannin). 
En  été  il  y  habite  en  très  grand  nombre.  {Brooks).  Le  2  juin  1902 
je  l'ai  trouvé  nombreux  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  On 
l'avait  vu,  le  19  mai  1889  à  Agassiz,  dans  la  même  province.  Cet 
oiseau  se  montre  en  grand  nombre  à  Douglas,  et  il  est  assez  commun 
dans  la  vallée  de  la  Skagit,  dans  la  Colombie-Britannique.  Le  31 
juillet  1905  j'en  ai  remarqué  quatre  spécimens  à  une  altitude  de  6000 
pieds.  On  l'a  vu  à  Comox  sur  l'île  de  Vancouver,  pour  la  première 
fois,  le  15  juin  1893  et  on  l'a  aussi  observé  à  Nanaïmo.  On  ne  voit 
cet  oiseau  que  pendant  quelques  jours  dans  la  saison  de  la  migra- 
tion.    (Spreadborough) . 

78870— 28| 


424  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Ce  martinet  s'est  montré  pour  la  première  fois  le  25  mai  sur  l'île 
Lulu;  le  lendemain,  le  26,  on  en  a  \ai  de  nombreux  spécimens  en 
train  d'émigrer  à  loisir.  On  l'a  remarqué  fréquemment  par  grandes 
volées  sur  la  rivière  Thompson,  ainsi  qu'au-dessus  des  lacs  près  d'Ash- 
croft.  Le  7  juin  je  vois  dans  mes  notes:  «2000  volant  à  une  hau- 
teur peu  élevée  autour  d'un  petit  lac».  C'était  ma  seule  chance 
d'en  prendre  des  spécimens.  Ces  oiseaux  y  sont  restés  toute  la 
journée,  mais  le  lendemain,  ils  étaient  partis.  On  l'a  observé  cette 
espèce  par  volées  de  temps  en  temps  à  Clinton,  au  lac  la  Hache,  à 
Ashcroft,  et  à  Kamloops  jusqu'au  12  juin,  et  on  l'a  aussi  remarqué 
à  Vernon  le  22  juin.  A  tous  ces  endroits  où  on  les  a  vus,  ces  oiseaux 
n'ont  jamais  paru  ni  individuellement,  ni  par  couples  détachés. 
(Rhoads) . 

CLXXIX.     CHi^TURA  Stephens.     1825. 

423.  Martinet  des  cheminées. 

Chœtura  pelagica.     (Linn)  Steph.     1825. 

En  1863  on  a  tué  un  spécimen  de  ce  martinet  près  de  Sukkertop, 
Groenland.  {Arct.  Alan).  Il  est  apparemment  rare  dans  Terre- 
neuve,  du  moins  à  Cow  Head.  (Reeks).  En  été  il  habite  la  Nouvelle- 
Ecosse  en  grand  nombre.  {Downs  Tufts).  Au  mois  de  juillet  1898 
on  l'a  vu  à  Beddeck,  ainsi  qu'à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap-Breton. 
On  a  remarqué  cet  oiseau  près  de  la  pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  Il  n'y  était  pas  commun  le  23  juin  1888.  (Macoun). 
Un  de  ces  oiseaux  est  arrivé  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  le  30 
septembre  1905,  pendant  une  tempête  du  nord-ouest,  et  un  autre 
y  est  arrivé  le  3  juin  1906.  (/.  Boutelier).  Le  martinet  des  cheminées 
est  assez  rare  et  on  ne  le  voit  pas  souvent  sur  l'île  du  Prince-Edouard. 
Il  niche  généralement  dans  les  arbres  creux.  Il  n'est  pas  rare  à 
Baddeck  sur  l'île  du  Cap-Breton.  {Dwight).  En  été  il  habite  le 
Nouveau-Brunswick  en  nombre.  {Chamberlain).  Il  passe  l'été  en 
nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  y 
couve.  {W.  H.  Moore).  Il  est  commun  dans  la  vallée  de  la  Resti- 
gouche,  Nouveau-Brunswick,  y  nichant  dans  les  arbres.  {Brittain 
etCox).  En  été  il  habite  la  province  de  Québec  en  nombre.  (Dionne). 
En  1856  cet  oiseau  se  trouvait  nombreux  aux  alentours  de  Grenville, 
ainsi  que  partout  dans  la  vallée  de  la  Rouge,  comté  d'Argenteuil 
province  de  Québec.     (Z)'  Urban).     Il  passe  l'été  et  abonde  à  Montréal 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  425 

y  couvant  dans  la  ville  et  faisant  son  nid  contre  les  murs  intérieurs 
des  cheminées.     {Wintle). 

Les  martinets  des  cheminées  passent  l'été  à  Ottawa  et  y  abondent, 
couvant  en  très  grand  nombre  dans  les  grandes  cheminées  de  édifices 
du  Parlement.  Ils  commencent  à  y  arriver  de  bonne  heure  au  mois 
de  mai,  et  avant  la  fin  du  mois  ils  se  rassemblent  par  milliers,  de«5- 
cendant  en  flot  spiral  continuel  en  dedans  d'une  grande  cheminée 
située  dans  l'édifice  de  l'ouest.  La  première  semaine  de  février  1883 
l'un  de  ces  oiseaux  est  descendu  dans  une  cheminée  de  la  maison 
du  Dr  J.  F,  Whiteaves,  sous-directeur  de  la  Commissian  géologique. 
Ce  monsieur  l'a  attrapé  et  examiné,  et  l'oiseau  a  vécu  pendant 
plusieurs  jours.  Il  est  avéré  qu'un  cas  semblable  est  arrivé  à  Toronto. 
{Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  En  été  cet  oiseau  habite  en  nombre 
à  Toronto,  Ontario;  il  abonde  aussi  dans  les  districts  de  Muskoka 
et  Parry-Sound.  (/.  H.  Fleming).  Il  est  commun  partout  dans 
l'ouest  d'Ontario  et  y  habite.  {W.  E.  Saunders).  On  le  voit  en 
nombre  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  Quelques  individus  y  ni- 
chent dans  une  cheminée  au  lac  Cache  et  d'autres  dans  des  arbres 
creux.  Au  mois  de  juin  1904  il  était  commun  à  Missinabi,  Ontario 
(Spreadborough) .  On  l'a  trouvé  en  train  de  nicher  dans  le  mur  in- 
térieur d'un  hangar  près  de  la  gare  à  Aylmer,  Ontario.  {A.  G.  King- 
ston). Dans  le  volume  V  de  V Ottawa  Naturalist  aux  pages  89-104, 
il  y  a  un  compte  rendu  très  complet  écrit  par  M.  A.  P.  Kingston  concer- 
nant la  colonie  de  martinets  de  cheminées  à  Ottawa.  Tous  ceux  qui 
s'intéressent  à  cet  oiseau  devraient  lire  l'article  en  entier. 

En  été  ce  martinet  habite  le  Manitoba,  mais  il  devient  plus  rare 
en  allant  vers  l'ouest.  {E.  T.  Selon).  C'est  un  oiseau  reproducteur 
commun  partout  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'en  allant  à  l'ouest  jus- 
qu'à Edmonton,  Alberta  le  long  de  la  voie  du  chemin  de  fer  Grand 
Tronc  Pacifique.  Il  doit  se  rendre,  sans  doute,  aux  cavernes  et  aux 
arbres  pour  se  nicher,  comme  il  le  faisait  avant  que  la  campagne  fût 
devenue  peuplée,  car  on  l'a  remarqué  à  plusieurs  reprises,  au  cré- 
puscule, près  de  notre  camp,  à  une  très  grande  distance  des  endroits 
habités.  (Atkinson).  Il  est  très  rare  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle). 
Il  se  trouve  commun  à  Pembina,  latitude  49°,  et  depuis  cet  endroit 
on  ne  le  remarque  à  l'ouest  que  jusqu'à  la  rivière  Souris.  (Coues). 
On  en  a  vu  quelques  spécimens  à  Indian-Head,  Saskachewan,  au 
mois  de  juin  1892.  Deux  individus  de  cette  espèce  ont  été  remar- 
qués, le  17  mai  1897,  à  Edmonton,  Alberta.     (Spreadborrough). 


426-  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  martinet  des  cheminées  est 
très  commun  en  été.  Quelques  spécimens  restent  jusqu'à  la  fin 
septembre.  Il  arrive  généralement  entre  le  trois  et  le  six  mai.  Son 
nid  étrange,  composé  de  brindilles  collées  l'une  à  l'autre,  est  bien 
connu.  Celui-ci  est  souvent  placé  dans  une  cheminée  dont  on  ne 
se  sert  plus,  contre  le  boisage  d'une  maison  vide,  ou  dans  de  sembla- 
bles situations.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Le  nid  est  construit  de  petites 
brindilles,  d'une  grandeur  presque  uniforme,  qui  sont  entrelacées 
l'une  dans  l'autre,  le  tout  formant  une  espèce  de  panier  semi-circu- 
laire et  proprement  fait.  Les  brindilles  sont  bien  collées  ensemble 
par  la  salive  sécrétée  par  l'oiseau.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq, 
sont  d'un  blanc  pur.  {G.  R.  White.)  Le  nid  de  cette  espèce  se  trouve 
parfois  contre  les  murs  intérieurs  des  hangars  et  plus  rarement  dans 
les  arbres  creux  dans  les  bois,  où,  autrefois,  il  faisait  son  nid. 
{W.  E.  Saunders.) 

Les  maisons  en  dehors  des  grandes  villes  sur  l'île  du  Cap-Breton 
sont  généralement  mal  munies  de  cheminées;  en  effet  on  voit  rare- 
ment des  cheminées  en  briques,  mais  l'on  se  sert  de  petits  tuyaux 
de  poêles.  Par  conséquent,  les  martinets  des  cheminées  qui  s'y 
trouvent  communs,  sont  forcés  de  se  contenter  des  conditions  telles 
qu'elles  existent,  et  l'on  m'a  dit  que  ces  oiseaux  y  nichent  généra- 
lement dans  des  granges  et  des  hangars.  Le  22  août  j'ai  remarqué 
un  martinet  en  train  d'entrer  et  sortir  au  vol  par  la  fenêtre  d'une 
petite  grange  à  foin  à  la  rivière  des  Français,  tout  près  de  la  mer.  A 
l'intérieur  de  la  grange,  sur  le  mur  du  bout,  et  en  face  de  la  fenêtre, 
le  nid,  contenant  des  jeunes  arrivés  à  demi  croissance,  était  fixé 
tout  près  au-dessus  du  sommet  des  chevrons.  Il  était  assez 
gros,  et  se  composait  de  brindilles  d'épinette  blanche,  et  la 
substance,  ressemblant  à  la  colle-forte  avec  laquelle  les  brindilles 
furent  collées,  couvrait  les  planches  au-dessus  et  au-dessous  du  nid 
comme  du  vernis.  En-dessous  du  nid  il  y  avait  un  tas  d'excréments 
comme  si  l'endroit  avait  été  fréquenté  par  les  oiseaux  pendant  plu- 
sieurs années.  Les  jeunes  ont  contribué  à  augmenter  la  grosseur  de 
cet  amas,  car  ils  se  sont  soulagés  en  dehors  du  nid  dans  le  but  d'éviter 
de  le  salir.  Lorsque  l'oiseau  adulte,  gazouillant  en  tons  perçants, 
est  entré  au  vol  portant  de  la  nourriture,  les  jeunes  lui  ont  répondu 
en  criant  également  forts.  Le  vieil  oiseau  s'abattait  généralement 
sur  le  mur  au-dessous  du  nid  s'y  cramponnant  dans  une  posture 
verticale,  et  plus  tard,  montant  jusqu'au  bord  du  nid  où  il  nourrissait 
ses  jeunes.     Le  gazouillement  perçant  des  jeunes  était  presqu'assour- 


CATALOGUE    DE    OISEAUX    CANADIENS.  427 

dissant  dans  le  petit  grenier  à  foin.  De  bonne  heure  le  lendemain 
matin  j'ai  trouvé  les  deux  vieux  oiseaux  au  nid,  l'un  sur  le  mur, 
et  l'autre  sur  le  nid  même  étendant  une  aile  de  temps  en  temps  et 
nourrissant  ses  jeunes.     {Dr  C.  W.  Townsend.) 

424.  Martinet  de  Vaux. 

Chœtiira  vauxii.     (TowNs)  Dekay.     1844. 

On  n'a  vu  cet  oiseau  qu'à  Sumas,  Colom.bie-Britannique.  {Lord.) 
On  le  remarque  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  mais  en 
autant  que  je  le  sache,  il  ne  se  rend  pas  sur  l'île  de  Vancouver. 
{Fannin.)  Il  passe  l'été  à  Chilliwack,  et  y  est  commun.  {Brooks.) 
Le  12  mai  1890,  on  l'a  vu  volant  au-dessus  de  la  gare  à  Revelstoke, 
Colombie-Britannique.  Il  est  devenu  assez  commun  vers  la  fin 
mai.  On  l'a  remarqué  en  nombre  au  parc  Deer,  lac  Lower-Arrow, 
ainsi  qu'au  ruisseau  Pass  près  de  Robson,  sur  la  rivière  Columbia. 
On  l'a  vu  à  Kamloops  et  à  Sicamous,  ainsi  que  sur  le  mont  Queest 
de  la  chaîne  Gold,  Colombie-Britannique,  à  une  altitude  de  6,000 
pieds,  y  volant  toujours  à  une  hauteur  très  élevée.  Pendant  quel- 
ques jours  au  printemps  de  1902,  ce  martinet  se  montrait  commun 
à  Trail  près  de  la  frontière.  Au  mois  de  juin  1901,  on  l'a  remar- 
qué en  grand  nombre  à  Chilliwack,  ainsi  que  le  long  de  cette  rivière 
jusqu'au  lac  Chiliwack,  Colombie-Britannique.  On  l'avait  vu,  pour  la 
première  fois  le  16  juin  1893,  à  Comox  sur  l'île  de  Vancouver;  à 
partir  de  cette  date  il  est  devenu  commun.  Je  crois  qu'il  couve 
dans  le  voisinage.  Le  19  juin  1905  j'en  ai  vu  cinq  spécimens  à 
Princeton,  Colombie-Britannique,  et  j'ai  trouvé  l'oiseau  commun  sur 
la  rivière  Skagit.  On  l'a  vu  pour  la  première  fois,  le  12  mai  1906,  à 
Douglas,  Colombie-Britannique,  et  quelques  jours  plus  tard  il  s'y 
trouvait  en  nombre.  {Spreadborough.)  Cet  oiseau  est  arrivé  le  il 
avril  à  Nisqually,  et  le  13  mai  à  Goldstream,  sur  l'île  de  Vancouver, 
où  il  est  allé  en  grand  nombre,  étant  de  temps  en  temps  accompagné 
de  C.  Niger.  Le  ler  juillet  on  l'a  remarqué  au  lac  la  Hache,  Colombie- 
Britannique.     {Rhoads.) 

Famille  XXXVII.    TROCHILID^.     Oiseaux-mouches. 
CLXXX.    TROCHILUS  Linn.eus.     1758. 
428.  Colibri  à  gorge  rubis. 

Trochilus  colubris.     Linn.     1758. 

J'ai  vu  un  spécimen  unique  de  cette  espèce,  un  mâle,  à  moins  de 
quatre  pieds  de  moi,  le   17  juillet  1882,  sur  le  sommet  d'une  côte 


428  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

à  une  hauteur  de  825  pieds  en  arrière  de  la  gare  au  goulet  Davis. 
M.  Audubon  dit  qu'il  n'a  vu  que  peu  de  ces  oiseaux  dans  le  Labrador. 
{Packard.)  Le  colibri  à  gorge  rubis  visite,  en  été,  la  NouveUe-Ecosse 
en  grand  nombre.  Il  y  arrive  au  moment  où  l'érable  rouge  est  en 
fleur.  {Downs-Tiifts.)  Il  était  assez  commun  à  Baddeck,  ainsi  qu'à 
d'autres  parts  sur  l'île  du  Cap-Breton,  au  mois  d'août  1898. 
{Macoun.)  Il  se  rend  sans  doute,  bien  qu'on  ne  l'y  ait  pas  remarqué, 
sur  l'île  du  Prince-Edouard.  M.  Earle  m'en  a  montré  un  spécimen 
empaillé.  {Dwighl.)  En  été  cet  oiseau  habite  de  temps  en  temps 
à  St-John,  Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain.)  Il  passe  l'été  dans 
le  Nouveau-Brunswick,  mais  il  n'y  est  pas  commun,  et  il  couve  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York.  {W.  H.  Moore.)  En  été  il  habite 
la  province  de  Québec  en  nombre.  On  le  prend  à  Beauport. 
{Dionne.)  En  1858  ce  colibri  a  été  à  partir  du  27  mai  jusqu'au  12 
août  observé  dans  le  comté  d'Argenteuil,  province  de  Québec. 
{D' Urban.)  Il  passe  l'été  à  Montréal,  s'y  trouvant  en  nombre;  il 
couve  dans  les  jardins  de  la  ville,  ainsi  que  dans  le  parc  Mont- Royal, 
mais  à  cause  de  la  petitesse  de  son  nid,  on  ne  trouve  pas  celui-ci 
bien  souvent.  Lorsque  cette  espèce  arrive  à  Montréal  au  printemps 
les  endroits  où  se  trouvent  les  fleurs  du  groseiller  sauvage  et  de 
l'arbustre  des  lilas  sont  ses  lieux  favoris,  et,  plus  tard,  elle  fré- 
quente les  marronniers  d'Inde  en  fleur  ainsi  que  la  colombine  sau- 
vage et  les  fleurs  cultivées.     {Wintle.) 

En  été  le  colibri  à  gorge  rubis  habite  a  Ottawa  en  grand  nombre. 
{Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  passe  l'été  à  Toronto,  Ontario,  et  y 
est  commun.  On  le  voit  en  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry- 
Sound  et  Muskoka  pendant  la  saison  de  la  migration.  Les  mâles 
de  cette  espèce  arrivent  à  Emsdale  bientôt  après  le  15  mai,  et  les  fe- 
melles quelques  jours  plus  tard.  Je  crois  qu'il  y  a  de  ces  oiseaux  qui 
s'envolent  plus  loin  encore  au  nord  mais  beaucoup  d'autres  restent 
à  couver.  (/.  H.  Fleming.)  Cet  oiseau  n'est  pas  commun  dans  le 
parc  Algonquin,  Ontario.  Depuis  le  25  mai  jusqu'au  17  juin  1900 
on  n'en  a  remarqué  que  trois  spécimens.  {Spreadborough.)  Il  est 
commun  à  Kew  Beach,  Toronto.  Plusieurs  couples  de  ces  oiseaux 
visitent  mon  jardin  chaque  été,  et  se  nourrissent  des  fleurs  de  capu- 
cines ainsi  que  des  haricots  d'Espagne.  {W.  Raine.)  En  été  cette 
espèce  habite  les  alentours  de  Winnipeg  en  nombre,  mais  à  l'ouest  elle 
devient  tout  le  temps  moins  nombreuse.  M.  Macoun  l'a  prise,  le  16 
août  1 881,  à  la  tête  du  lac  Winnipegosis.     {E.  T.  Selon.)     Le  colibri 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  429 

à  gorge  rubis  se  trouve  assez  commun  à  Aweme,  Manitoba,  et  il  est 
probable  qu'il  y  couve.  {Criddle.)  Il  est  tout  à  fait  commun  comme 
oiseau-reproducteur  partout  dans  les  endroits  peuplés  du  Manitoba. 
Nous  avons  obtenu  des  spécimens  de  cet  oiseau  sur  les  plaines  de  la 
Saskatchewan,  et  M.  Drummond  a  trouvé  un  de  ses  nids  près  de  la 
source  de  la  rivière  Athabasca.  Ce  nid  se  composait  principalement 
de  l'aigrette  de  l'anémone  liée  à  quelques  tiges  de  mousse  et  de  mor- 
ceaux de  lichen.  En  été  cet  oiseau  se  répand  au  nord  jusqu'en  lati- 
tude 57°,  et  il  se  peut  qu'il  aille  même  encore  plus  loin.  (Richardson.) 
Notes  sur  la  reproduction — Cette  espèce  se  répand  un  peu  par- 
tout dans  l'Ontario.  Elle  se  reproduit  généralement  vers  la  mi-juin. 
Un  nid  que  j'ai  vu  était  sur  la  partie  d'une  branche  la  plus  éloignée 
du  tronc  d'un  hêtre.  Les  œufs  avaient  été  détruits  par  des  merles  et 
le  nid  a  été  flanqué  par  terre  le  12  juillet.  Un  autre  nid  se  trouvait 
sur  la  branche  desséchée  d'un  petit  sapin  du  Canada.  Le  nid  de  cet 
oiseau,  semblable  à  celui  du  moucherolle  verdâtre  est  construit  sur  le 
dessus  de  la  branche.  (RéiK  C.  J.  Young.)  Un  nid  qu'on  a  enlevé  à 
Ottawa  était  construit  sur  une  branche  d'arbre  horizontale.  Il  se 
composait  de  lichen  gris,  et  était  garni  de  duvet  végétal.  Les  œufs, 
au  nombre  de  deux,  sont  d'un  blanc  pur  nuancé  de  rose.   (G.  R.  White.) 

Dans  trois  nids,  appartenant  au  colibri  à  gorge  rubis,  que  j'ai  trou- 
vés, l'un  pris  aux  alentours  d'Ottawa,  le  7  juillet  1890,  a  été  obser- 
vé dans  des  conditions  exceptionnellement  favorables.  Nous  avons 
attendu  longtemps,  mon  frère  et  moi-même,  pour  regarder  cet  oiseau- 
constructeur  mignon  .  On  ne  voyait  pas  encore  la  forme  arrondie  du 
nid  et  la  femelle  était  très  occupée,  ne  s'absentant  de  son  occupation 
qu'à  de  courts  intervalles.  Souvent  il  ne  lui  fallait  pas  plus  de 
vingt  à  trente  secondes  pour  chercher  son  fardeau,  et  ensuite  de  dix  à 
trente  secondes,  généralement  vingt,  de  plus  pour  arranger  ces  maté- 
riaux dans  le  nid  d'une  manière  convenable.  Dans  l'opinion  de  tout 
le  monde  la  femelle  est  utile  tandis  que  le  mâle  ne  sert  que  d'ornement, 
et  il  ne  prend  jamais  de  part  au  travail  ;  du  moins  il  n'a  rien  fait  dans 
ce  cas.  (TU.  E.  Sannders  dans  l'OUaiva  Xaturalist,  yo\.X.Vl,  p.  loi.) 
J'ai  dans  ma  possession  le  nid  d'un  colibri  à  gorge  rubis  fait  de 
duvet  végétal  entièrement  décoré  de  lichens.  Une  couronne  de 
ces  lichens,  d'un  troisième  de  pouce  de  large,  recouvre  le  bord.  La 
cavité  est  entièrement  blanche,  et  le  diamètre  est  0.90  d'un  pouce 
tandis  que  la  profondeur  est  de  0.50.  A  l'extérieur  le  nid  mesure 
1.25  pouce  de  diamètre,  et   1.50  pouce   de  hauteur.     Je  l'ai  trouvé 


430  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

près  d'Ottawa,  le  29  juillet  1906;  il  était  construit  au  milieu  d'une  des 
branches  horizontales  d'un  hêtre  et  à  une  hauteur  de  quinze  pieds 
de  terre.  Il  y  avait  dans  le  nid  des  petits  morceaux  de  coquille 
(A.  L.  Garneau) 

429.  Colibri  à  menton  noir. 

Trochilus   alexandri  BouRC  et  Muls. 

Cette  espèce  se  restreint  à  la  terre  ferme.  On  la  voit  sur  les  deux 
rampes  de  la  chaîne  Côtière.  (Fannin.)  En  été  elle  habite  Chilliwack, 
mais  en  petit  nombre.  (Brooks.)  Au  mois  de  mai  1889  on  l'a 
trouvée  en  assez  grand  nombre  à  Agassiz,  Colombie-Britannique, 
et  on  en  a  vu  quelques  spécimens  sur  la  montagne  en  arrière  de  Spence 
Bridge,  Colombie-Britannique.  J'en  ai  vu  plusieurs  autres,  au  mois  de 
juin  1905,  pendant  que  j'étais  à  la  rivière  Similkameen,  Colombie- 
Britannique.     {Spreadboroiigh.) 

CLXXXI.     SELASPHORUS— SwAiNSON.     1831. 

433.  Colibri  roux. 

Selasphorus    nifus  (Gmel.)  Swains.     1831. 

Le  capitaine  Cook  a  découvert  cette  espèce  au  détroit  Nootka,  et  j'en 
ai  devant  moi  précisément  un  spécimen.  (Richardson.)  Cet  oiseau 
est  commun  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  partout  dans  la 
Colombie-Britannique.  (Lord.)  Il  est  assez  commun  d'un  bout  à 
l'autre  de  cette  province.  {Streator.)  On  le  voit  à  l'ouest  de  la  chaîne 
Cotière,  où  en  été  il  habite  et  abonde.  C'est  le  seul,  à,  ma  con- 
naissance, de  tous  les  oiseaux-mouches  qui  se  rende  sur  l'île  de  Vancou- 
ver. {Fannin.)  En  été  il  habite  ordinairement  Chilliwack.  {Brooks.) 
Pendant  l'année  1891,  cet  oiseau  était  commun  à  Banff  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses,  Alberta,  y  couvant  en  nombre  sur  les  branches 
inférieures  d'épinettes  blanches  surtout  autour  des  lacs  Vermillon. 
Pendant  le  mois  d'août  1897,  j'en  ai  remarqué  plusieurs  spécimens  dans 
le  passage  Crowsnest.  On  a  vu  pour  la  première  fois,  le  30  avril  1890 
à  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  A  partir  de  cette  date  il  y  est 
devenu  très  commun,  et  s'est  trouvé  même  bien  nombreux  le  30  mai, 
s'y  nourrissant  de  framboises.  Au  mois  de  juin  1890  on  n'a  vu  cet 
oiseau  que  de  temps  en  temps  au  parc  Deer,  ainsi  qu'à  Robson,  sur  la 
rivière  Columbia.     En  août  1889  il  était  tout  à  fait  commun  sur  le 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  43I 

mont  Queest,  de  la  chaîne  Gold,  Colombie-Britannique,  à  une  hau- 
teur de  6,500  pieds.  Pendant  le  mois  de  juillet  1895,  il  se  trouvait  as- 
sez commun  au  lac  Waterton,  Alberta,  à  la  base  est  des  montagnes 
Rocheuses.  Le  24  mai  1904,  il  abondait  à  Elko,  Colombie-Britannique 
s'y  nourrissant  des  fleurs  d'un  grand  Penstemon.  En  1905  on  l'a 
remarqué  en  assez  grand  nombre  le  long  de  la  route  Hope,  ainsi  que  sur 
les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack,  Colombie-Bri- 
tannique. Au  mois  de  juin  1901  on  en  a  vu  quelques  spécimens  à 
Chilliwack  et  à  la  ferme  McGuire  (McGuire's  ranch)  au  bord  de  la 
rivière  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  Quelques  autres  ont  été 
remarqués  entre  Trail  et  Cascade,  sur  la  frontière.  Cette  espèce 
abondait  le  long  de  la  route  Murphy  Creek,  qui  se  trouve  juste  au 
nord  de  Rossland,  pendant  le  mois  de  juillet  1902.  On  l'a  vue,  le 
22  avril  1893,  pour  la  première  fois,  à  Victoria,  sur  l'île  de  Van- 
couver; elle  y  était  commune  avant  le  25  de  ce  mois.  A  cette  date 
elle  se  nourrissait,  en  grand  nombre,  de  groseilles  sauvages  {Ribes  divari 
catum).  Elle  passe  l'été  partout  sur  l'île  {Spreadborough.)  Le  colibri  roux 
abondait  d'une  manière  incroyable  sur  le  littoral  pendant  les  mi- 
grations du  mois  d'avril,  y  nichant  pendant  que  les  nuits  étaient 
encore  glaciales  et  que  le  thermomètre  enregistrait  une  moyenne  de 
45°  à  50°  dans  la  journée.  Cet  oiseau-mouche  est  à  peine  moins  com- 
mun en  beaucoup  de  parties  des  districts  de  l'intérieur,  et  il  se  trouve  sur 
les  sommets  des  plus  hautes  montagnes,  y  compris  les  Montagnes  Ro- 
cheuses. On  a  trouvé  des  nids,  le  18  avril  1892,  contenant  des  œufs 
presque  couvés.  Le  15  juin  1893,  j'ai  trouvé  cet  oiseau  commun  le  long 
des  lacs  Vermillon  à  Banff,  dans  les  montagnes  Rocheuses.  On  en  a 
tué  trois  spécimens,  et  un  nid  a  été  trouvé  contenant  deux  œufs.  Ce 
nid  était  attaché  à  la  branche  d'une  épinette  blanche,  à  sept  pieds  de 
terre.  (W.  Raine.)  M.  T.  W.  Hanmore,  qui  a  demeuré  pendant  onze 
ans  à  Tyonck,  au  goulet  Cook,  Alaska,  dit  qu'il  y  a  vu  des  oiseaux- 
mouches  à  plusieurs  reprises.  (Osgood.)  On  en  a  vu  un  spécimen 
sur  l'île  Eagle,  dans  le  canal  Lynn,  ainsi  qu'un  autre  à  Glacier  en 
amont  de  Skagway,  et  on  a  pris  un  nid  contenant  deux  œufs.  Le 
24  juin  1899  on  a  vu  un  oiseau-mouche  de  cette  espèce  le  long  de  la 
branche  ouest  du  lac  Bennett,  à  environ  la  latitude  60°  Colombie- 
Britannique.     (Bishop) 

En  été  cet  oiseau  habite  Sitka,  et  même  au  delà  de  cet  endroit, 
se  rendant  ainsi  très  loin  le  long  de  la  côte  nord  du  Pacifique 
(Nelson).     Il  est  assez  commun  sur  les  terrains  plus  ouverts  aux 


432  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

alentours  de  Sitka,  Alaska,  ainsi  que  le  long  des  rives  tranquilles  des 
goulets  retirés.  On  a  trouvé  un  nid  contenant  des  œufs  presque  cou- 
vés, le  lo  juin.  Il  était  à  cinq  pieds  de  terre  sur  la  branche  horizon- 
tale d'un  sapin.     (Grinnell). 

434.  Colibri  d'Allen. 

Selasphorus  alleni  Hensh.     1877. 

On  voit  cet  oiseau  sur  la  chaîne  est  du  littoral  ainsi  que  dans  les 
régions  des  Montagnes  Rocheuses.  (Fannin).  Le  25  mai  1890  on 
en  a  tué  un  spécimen  à  environ  six  milles  en  montant  la  passe 
Eagle,  à  l'ouest  de  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Le  lende- 
main on  en  a  pris  un  autre  spécimen  à  Revelstoke  même.  Pendant 
le  mois  de  juillet  1889  il  était  assez  commun  à  Sicamous,  Colombie- 
Britannique.  On  en  a  vu  deux  spécimens  à  Penticton,  Colombie- 
Britannique,  le  1er  mai  1903.  (Spreadborough) .  En  1901  cette 
espèce  couvait  près  de  150  mile  House,  dans  le  district  de  Cariboo, 
Colombie-Britannique.     (Brooks). 

CLXXXIL     STELLULA  GOULD.     1861. 

436.  Colibri  de  Calliope. 

Stellula  calliope  Gould.     1861. 

Cet  oiseau  fréquente  le  sommet  des  Montagnes  Rocheuses  à  une 
altutide  de  7,000  pieds.  {Lord).  On  le  remarque,  et  à  l'est  et  à 
l'ouest  de  la  chaîne  Côtière.  {Fannin).  Pendant  le  mois  d'août 
1897,  il  était  commun  au  passage  Crowsnest,  Alberta,  et,  aux  mois 
de  juin  et  juillet  1891,  il  couvait  en  grand  nombre  à  Banff  dans  les 
Montagnes  Rocheuses.  Au  commencement  de  juin  1890,  lorsque 
j'étais  campé  dans  le  parc  Deer,  lac  Lower  Arrow,  près  de  la  rivière 
Columbia,  Colombie-Britannique,  j'en  ai  pris  sept  spécimens  et  les 
oiseaux  y  étaient  si  nombreux  que  j'aurais  pu  en  prendre  beaucoup 
d'autres.  On  ne  les  a  pas  vus  butiner  sur  les  fleurs,  mais  on 
les  a  vus  se  percher  sur  des  petits  arbres,  et  chasser  des  petites  mouches, 
retournant  encore  à  leur  perchoir  comme  le  font  les  petits  moucherolles. 
Cette  espèce  était  très  rare  à  Robson  plus  en  aval  du  parc.  Au  mois 
de  mai  1889,  elle  se  trouvait  assez  commune  et  on  l'a  prise  en  nom- 
bre à  Spence  Bridge  à  une  altitude  de  3,500  pieds.  Au  mois  de  juillet 
1901  j'en  ai  vu  de  nombreux  spécimens  dans  un  marais  au  ruisseau 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  '    433 

Depot,  au  côté  du  lac  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  En  1904 
c'était  le  20  mai  lorsque  j'ai  vu  le  premier  de  ces  oiseaux  à  Elko,  C.B. 
Ils  y  sont  bientôt  devenus  communs.  On  en  a  vu  un  spécimen,  le 
25  mai  1905,  à  Sidley,  C.-B.  Pendant  l'été  de  1902  on  a  observé  ce 
colibri  à  Trail  et  à  Cascade,  Colombie- Britannique,  près  de  la  fron- 
tière. {Spreadhorough) .  Quelques  petits  oiseaux  que  l'on  a  vu 
fréquenter  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique,  ainsi  que  les 
districts  du  sud  des  montagnes  Rocheuses  appartenaient  probable- 
ment à  cette  espèce  {S.  Calliopé).  (Rhoads).  En  1901,  cet  oiseau 
couvait  dans  les  montagnes  à  l'ouest  de  Clinton,  C.-B.     {Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — Nous  avons  dans  notre  musée  une 
couvée  de  deux  œufs  prise  au  mois  de  juin  1900,  par  M.  J.  Keele  à  la 
station  d'Elko,  sur  le  chemin  de  fer  Crowsnest  Pass,  Colombie-Britan- 
nique. Le  nid  diffère  de  celui  appartenant  à  S.  Rufus  dans  le  sens 
qu'il  est  plus  petit,  et  qu'il  a  moins  de  lichen  à  l'extérieur.  Il  était 
attaché  aux  petites  brindilles  de  la  branche  desséchée  d'une  épinette 
blanche. 

Ordre    PASSARES— PASSEREAUX. 

F.\MiLLE  XXXVIII.    TYRANNIDyî:.     Moucherolles. 
CLXXXIII.     MUSCIVORA.     Lacépède. 
443.  Gobe-mouches  à  queue  en  ciseaux. 

Muscivora  forficata  (Gmel.)     Oberholser.     1901. 

Cette  espèce  {muscivora  forficata)  est  si  essentiellement  un  oiseau 
méridional  que  sa  présence  accidentelle  dans  le  Manitoba  mérite 
d'être  signalée.  En  janvier  dernier  on  m'en  a  montré  un  très  beau 
spécimen  pris  par  M.  Nash  à  Portage-la- Prairie.  Celui-ci  l'avait 
trouvé  mort  sur  la  prairie  le  20  octobre  1884.  L'estomac  de  l'oiseau 
était  vide  et  il  était  très  maigre  quoique  son  plumage  fût  joli.  La 
veille  il  y  avait  eu  une  forte  gelée.  En  outre  de  cette  mention  je  cite 
l'extrait  suivant  d'un  article  assez  bizarre  provenant  d'un  rapport 
relativement  à  la  baie  d'Hudson  fait  en  1882  par  le  professeur  Bèll  de 
la  Commission  géologique  du  Canada:  «Mais  la  découverte  la  plus 
singulière  se  rapportant  à  la  distribution  géographique  est  celle  de  la 
présence  du  moucherolle  de  l'espèce  Muscivora  forficata  à  York  Fac- 
tory,  sur  la  baie  d'Hudson.     Le  spécimen  au  musée  du  gouvernement 


434  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

a  été  tué,  pendant  l'été  de  1880,  à  York  Factory,  et  j'ai  constaté 
depuis  que  ces  remarquables  oiseaux  ont  été  observés  de  temps  en 
temps  aux  stations  de  la  compagnie  de  la  baie  d'Hudson  tout  le  long^ 
de  la  route  en  allant  vers  l'ouest  jusqu'à  la  vallée  du  fleuve  Mac- 
kenzie».  (£.  T.  Seton).  Le  9  juillet  1899  pendant  que  j'étais  à  la 
campagne  à  environ  26  milles  au  nord  de  Winnipeg,  j'aperçus,  en 
faisant  une  promenade  vers  5.30  du  matin,  un  oiseau  ayant  une 
queue  énorme  (environ  douze  pouces  de  long).  Il  était  perché  sur 
une  branche  de  peuplier  dénuée  de  feuilles  à  environ  100  mètres  de  moi 
En  le  regardant  de  plus  près  j'ai  remarqué  qu'il  déployait  et  fermait 
sa  queue.  Je  suis  convaincu  que  cet  oiseau  appartenait  à  l'espèce 
Muscivora  forficata.  L.  Osborne  Scott  Ottawa  Naturalits,  voL 
XIII,  p.  195.  M.  G.  S.  Lacey  a  tué  un  spécimen  de  cette  espèce, 
le  21  mai  1906,  à  la  station  de  Clarendon,  Nouveau-Brunswick.  {W^ 
H.  Moore).  Le  spécimen  pris  par  M.  C.  W.  Nash  dans  le  Manitoba, 
et  auquel  j'ai  déjà  fait  allusion,  est  actuellement  dans  la  collection 
de  M.  J.  H.  Fleming  à  Toronto,  et  celui  du  Dr  Bell  est  au  musée 
de  la  Commission  géologique. 

CLXXXIV.    TYRANNUS.     Cuvier.     1799. 

444.  MoucheroUe  de  la  Caroline. 

Tyrannus  tyrannus  (Linn)  Jordan.     1884. 

M.  Audubon  (vol.  i,  p.  207)  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver 
dans  le  Labrador.  (Packard).  En  été  le  moucherolle  de  la  Caroline 
habite  Terreneuve  en  nombre.  (Reeks).  Il  passe  l'été  en  nombre 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  mais  il  est  rare  à  Halifax.  {Downs).  En 
été  il  est  commun  à  Sydney  sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouveau-Bruns- 
wick, et  y  habite.  (C.  R.  Harte).  Il  se  trouve  en  assez  grand  nombre 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  à  partir  de  la  mi-mai  jusqu'à  la  mi-septembre. 
{H.  F.  Tufls).  Cet  oiseau  était  assez  commun  à  Baddeck  ainsi  qu'à 
Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton  au  mois  de  juillet  1898,  et  se  mon- 
trait en  assez  grand  nombre  à  la  pointe  Brackley  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard  en  1888.  (Macoun).  En  1892  il  était  assez  commun  sur 
l'île  du  Prince- Edouard.  (DwigJit).  En  été  il  habite  le  Nouveau- 
Brunswick,  et  y  abonde.  (Chamberlain).  On  ne  l'a  observé  qu'à 
la  pointe  du  chêne  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Brewster).  En  été 
le  moucherolle  de  la  Caroline  est  nombreux  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,   Nouveau-Brunswick.     (W.  H.   Moore).     On  ne  le  voit  que 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  435 

dans  le  voisinage  des  maisons.     Il  est  très  rare  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche,  Nouveau- Brunswick.     {Brittain  et  Cox). 

On  n'en  a  vu  qu'un  spécimen  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  (Bishop). 
En  été  il  habite  en  nombre  la  province  de  Québec;  on  l'a  pris  à 
Beauport.  {Dionne).  Il  est  tout  à  fait  commun  au  lac  Bevin  ainsi 
qu'à  la  ferme  Hamilton,  au  bord  de  la  rivière  Rouge,  comté  d'Argen- 
teuil,  province  de  Québec.  {D'Urhan).  Il  passe  l'été  en  nombre 
aux  environs  de  Montréal.     (Wintle). 

En  été  cet  oiseau  est  commun  dans  le  district  d'Ottawa;  il  y 
habite  .et  y  couve  en  grand  nombre.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Il 
est  commun  en  été  à  Toronto,  Ontario.  Il  abonde  aussi,  en  été, 
dans  les  parties  peuplées  des  districts  de  Muskoka  et  Parry-Sound. 
(J.  H.  Fleming).  On  le  remarque  en  nombre  partout  sur  les  bords 
des  lacs  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  Un  couple  de  ces  oiseaux 
ont  fait  leur  nid  dans  un  merisier  penché  au-dessus  de  l'eau,  près  des 
bâtiments  au  lac  Cache.  Il  y  avait  d'autres  oiseaux  en  train  de 
se  nicher  tout  près,  mais  on  ne  les  a  pas  dérangés.  D'un  autre  côté 
ce  couple  n'a  pas  voulu  laisser  d'autres  intrus  approcher  trop  près 
de  l'arbre,  se  contentant  de  s'y  reposer  tranquillement,  ou,  lorsqu'il 
était  nécessaire,  d'attraper  des  mouches  dans  le  voisinage  immédiat. 
Le  28  août  1904  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Albany  sur  la  baie  James. 
(Spreadborough). 

Le  moucherolle  de  la  Caroline  passe  l'été  en  très  grand  nombre 
dans  le  Manitoba  partout  où  il  y  a  des  arbres.  (E.  T.  Seton).  Il 
est  commun  à  Grand-Rapids  sur  la  Saskatchewan,  ainsi  qu'à  Chema- 
wawin.  {Nutting).  On  le  remarque  à  Aweme,  Manitoba;  son 
nid  se  trouve  généralement  dans  les  chênes  rabougris.  (Criddle). 
On  l'a  remarqué  à  Indian-Head,  Saskatchewan,  pour  la  première 
fois,  le  27  mai  1892.  A  partir  de  cette  date  il  est  devenu  commun, 
et  le  2  juin,  on  a  vu  passer  au  nord  une  volée  continuelle.  Il  abon- 
dait tout  l'été,  y  couvant  en  grand  nombre.  Pendant  l'été  de  1894 
et  1895  cet  oiseau  abondait  partout  dans  la  région  des  prairies,  et 
il  y  avait  un  nid  ou  plus  dans  chaque  touffe  de  broussailles  ou  de 
rosiers  depuis  Moose  Jaw  jusqu'aux  montagnes  Rocheuses.  On  a  vu 
cet  oiseau  pour  la  première  fois,  le  17  mai  1897,  à  Edmonton,  Alberta. 
Il  y  était  commun  vers  le  19  du  mais.  Le  10  juin  j'ai  trouvé  un  nid, 
contenant  trois  œufs  frais,  dans  un  saule  à  environ  douze  pieds  de 
terre.     Ce  nid  était  composé  de  matière  végétale  garnie  d'herbe  et  de 


436  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

crin  de  cheval.  Cet  oiseau  était  commun  au  mois  de  juillet,  dans 
les  contreforts  au  sud-est  de  Calgary.  En  1903,  il  était  commun  à 
partir  du  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix,  Athabasca. 
Pendant  l'été  de  1891,  on  n'en  avait  vu  que  deux  couples  à  Banff,  dans 
les  Montagnes  Rocheuses.  Au  mois  de.  juin  1890  il  était  tout  à  fait 
commun  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  au  parc  Deer,  près  du 
lac  Lower-Arrow,  et  à  Robson.  Pendant  l'été  de  1902,  il  était  com- 
mun à  Trail  ainsi  qu'à  Cascade,  Colombie- Britannique.  En  1905  ce 
moucherolle  était  commun  le  long  des  bords  du  lac  Osoyoos,  et  de  la 
rivière  Similkameen,  Colombie-Britannique.  En  1889  on  l'a  trouvé 
plus  ou  moins  commun  tout  le  long  du  chemin  entre  Banfï  et  le 
littoral.  Au  printemps  de  1901  on  l'a  vu  en  nombre  à  ChiUiwack, 
Colombie-Britannique,  mais  en  plus  grande  abondance  à  l'automne. 
(Spreadborough) .  On  en  a  remarqué  un  spécimen  aux  Grand  Rapids 
sur  l'Athabasca.  Quelques  oiseaux  appartenant  à  cette  espèce  ont  été 
observés  à  l'extrémité  nord  du  portage  Methye,  latitude  56°.  On  en 
a  vu  quelques  autres  entre  le  lac  Methye  et  l'Isle  à  la  Crosse.  (/.  M . 
Macoun).  Cet  oiseau  si  bien  connu  se  trouve  commun  aux  bords  de  la 
Saskatchewan,  et  se  répand,  en  été,  jusqu'en  latitude  57°  ou  même 
au  delà.  (Richardson) .  On  le  remarque  en  allant  au  nord  jusqu'à 
Fort-Simpson  sur  le  Mackenzie;  il  y  est  rare.  (Ross).  Il  se  rend  sur 
l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  partout  dans  la  Colombie-Britannique. 
(Lord).  Il  abonde  dans  l'intérieur  et  diminue  en  nombre  en  allant 
vers  la  côte.  {Streator).  Il  se  trouve,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la 
chaîne  du  littoral,  mais  il  est  plus  commun  sur  le  continent  où  il 
passe  l'été.  (Fannin).  En  été  cet  oiseau  habite  ChiUiwack  en  grand 
nombre.  (Brooks).  Il  abonde  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique.     (Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction.^ — Le  moucherolle  de  la  Caroline  est 
commun  partout  dans  l'Ontario.  On  trouve  quelquefois,  son  nid, 
contenant  des  œufs  frais,  qu'en  la  mi-juillet.  (Rev.  C.  J.  Young). 
J'ai  examiné  un  nid  de  cet  oiseau,  le  30  juin  1880,  qui  était  construit 
dans  un  buisson  d'épine  au  parc  Mont-Royal.  Ce  nid  contenait  des 
oisillons  couverts  de  duvet  blanc.  On  a  remarqué  ces  moucherolles 
à  partir  du  4  mai  jusqu'au  22  août.  (Winile).  Le  ler  juillet  1897 
on  a  trouvé  un  nid  dans  un  buisson  de  petite  taille  sur  l'île  Duck, 
près  d'Ottawa,  Ontario.  Il  était  construit  de  racines  fibreuses  et 
de  matière  végétale  desséchée  et  garni  d'herbes  fines.  Les  œufs, 
au  nombre  de  quatre,  étaient  d'un  blanc  crème,  tacheté  et  couperosé 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  437 

de  brun  rougeâtre  foncé.  {G.  R.  White).  Le  21  juillet  15^2  j'ai 
trouvé  un  nid  du  moucherolle  de  la  Caroline  dans  un  buisson  de 
petite  tai'le  à  côté  de  la  fondrière.  Il  venait  d'être  achevé,  mais  ne 
contenait  pas  d'oeufs  encore.  Les  deux  vieux  oiseaux  ont  fait  plus 
de  tapage  à  mon  approche  que  ne  l'auraient  fait  la  plupart  des 
oiseaux  si  le  nid  eût  été  plein  d'oisillons.  Un  peu  plus  loin  j'ai  trouvé 
encore  un  autre  nid  de  cette  espèce.  Il  était  placé  sur  le  sommet 
d'une  souche,  à  une  hauteur  de  huit  pieds.  L'oiseau  s'est  envolé.  Ce 
nid  était  construit  de  racines  et  de  fibres  fines  et  contenait  quatre 
œufs.  L'un  de  ceux-ci  mesurait  i\  sur  f  ;  il  était  d'un  blanc  crème 
avec  quelques  taches  claires  de  brun  et  de  lavande  allant  à  former 
une  couronne  autour  du  gros  bout;  les  autres  étaient  semblables  à 
celui-ci  et  ils  étaient  tous  très  frais.  {E.  T.  Selon).  Le  mouche- 
rolle de  la  Caroline  couve  dans  les  chênes  de  petites  tailles  et  ra- 
bougris qui  couvrent  les  dunes  dans  l'ouest  du  Manitoba,  y  faisant 
son  nid  qui  consiste  pour  la  plupart  de  tiges  de  l'espèce  gnapha- 
lium  comme  celui  de  la  pie-grièche.  Lorsque  les  jeunes  sont  capa- 
bles de  voler  ils  habitent  souvent  autour  des  maisons  de  colons 
en  pleine  prairie,  mais  vers  la  fin  août  ils  prennent  leur  départ. 
(Christy).  Cet  oiseau  se  trouve  extrêmement  nombreux  à  Pembina 
où  on  a  enlevé  un  grand  nombre  de  nids  à  partir  de  la  mi-juin,  et  on 
l'a  remarqué  jusqu'à  la  limite  topographique  de  cette  année-là.  L'un 
des  nids  (3062)  se  trouvait  dans  la  fourche  d'une  clôture  en  bois 
formée  par  le  poteau.  Dans  la  région  du  Missouri,  ce  moucherolle 
se  trouvait  également  abondant  depuis  Fort-Buford  jusque  près  de  la 
source  de  la  rivière  Mille.  On  en  a  pris  de  nombreux  nids,  chacun  con- 
tenant de  deux  à  quatre  œufs,  à  la  fin  juin  et  au  commencement  de 
juillet.  Un  de  ces  nids  nous  a  particulièrement  intéressés,  démontrant 
que  la  fauvette  d'été  n'est  pas  la  seule  espèce  qui  se  débarrasse  des 
œufs  désagréables  de  l'étourneavi  ordinaire  en  construisant  un  deu- 
xième étage  au  nid  et  laissant  gâter  les  œufs  étrangers  à  l'étage  infé- 
rieur. Un  nid,  contenant  deux  œufs,  que  l'on  a  pris  tout  près  de  la 
rivière  des  Français,  me  semblait  être  construit  d'une  façon  curieuse, 
et,  après  un  examen  minutieux,  j'ai  trouvé  l'œuf,  dont  on  n'avait  pas 
besoin,  enfoncé  dans  les  matériaux  qui  formaient  le  nid  et  en-dessous 
des  autres  œufs.  (N°  4185).  Le  moucherolle  de  la  Caroline  ne 
s'attache  pas  aux  endroits  boisés  autant  qu'on  le  suppose.  J'en  ai 
vu  de  nombreux  spécimens  pendant  mes  voyages  en  chemin  de  fer  sur 
les  prairies  du  Minnesota  et  du  Dakota  où  ils  semblaient  être  autant 

78870 — 29 


438  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

chez  eux  qu'ailleurs.  Toute  réflexion  faite  on  peut  la  considérer  l'une 
des  espèces  les  plus  nombreuses  et  les  plus  répandues  partout  dans  les 
endroits  mentionnés  ci-dessus.  (Coues).  Le  nid  de  cet  oiseau  est 
construit  généralement  dans  un  pommier  de  verger  quelconque.  Il 
se  compose  d'herbes  sèches,  de  tiges  de  matière  végétale,  de  laine  et 
de  crin.  L'oiseau  se  sert  principalement  de  laine  dans  la  construction 
de  son  nid.  On  a  remarqué  un  de  ceux-ci  dans  un  petit  pommier  à 
moins  de  trois  pieds  de  terre.  Il  était  à  la  vue  de  tout  le  monde, 
sans  rien  pour  le  cacher.     {W.  H.  Moore). 

Le  moucherolle  de  la  Caroline  abonde  partout  dans  le  Manitoba, 
ainsi  que  dans  l'ouest.  J'ai  trouvé  son  nid  dans  les  endroits  forte- 
ment boisés,  dans  les  broussailles,  sous  les  ponts  et  les  ponceaux, 
sous  les  égouts,  sur  le  sommet  des  poteaux  de  clôture  et  dans  les  joints 
de  clôtures  à  claire-voie.  Une  fois  je  suis  passé  presque  par-dessus 
un  oiseau  dans  son  nid  pendant  que  je  me  promenais  en  bateau. 
Le  nid  avait  été  construit  dans  un  saule  penchant  trop  près  du  niveau 
d'eau  sur  la  rivière  Assiniboine  et  l'eau  était  montée  jusqu'à  ce  que 
le  nid  fût  à  fleur  d'eau.  Sur  une  étendue  de  la  prairie  au  nord- 
ouest  de  Carberry  j'ai  trouvé  une  femelle  de  cette  espèce  accroupie 
sur  un  nid  dans  un  tout  petit  saule,  à  environ  deux  pieds  de  terre 
seulement.  Les  feuilles  recroquevillées  par  suite  de  la  chaleur  n'abri- 
taient ni  l'oiseau,  ni  le  nid.  Dans  ce  cas  l'oiseau  m'a  presque  laissé 
le  toucher  avant  de  s'envoler  du  nid.     (Atkinson.) 

445.  Moucherolle  gris. 

Tyramius  dominicensis.     (gmel)  richardson.     1837. 

Mlle  Cox  en  a  pris  un  spécimen,  le  29  septembre  1889,  au  cap 
Beale,  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Vancouver,  lequel  a  été  présenté 
au  musée  Victoria.     (Fannin.) 

447.  Moucherolle  d'Ark^ansas. 

Tyrannus  verticalis.     Say.     1823. 

Le  20  août  1891  M.  D.  Losh  Thorpe  a  pris  deux  spécimens  de 
cette  espèce,  un  adulte  et  un  autre  qui  portait  son  premier  plumage,  aux 
terrains  houilliers  de  Souris,  un  peu  à  l'ouest  du  Manitoba.  {E.  T. 
Selon.)  Cet  oiseau  n'est  pas  tout  à  fait  aussi  commun  que  le  mou- 
cherolle de  la  Caroline  dans  les  bois  aux  bords  des  ruisseaux  Skull 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  439 

et  Maple,  Saskatchewan.  {A.  C.  Bent.)  Le  26  mai  1895  je  l'ai 
vu  au  ruisseau  Old  Wives,  Saskatchewan;  cet  endroit  semble  être 
d'après  mes  observations,  la  limite  de  ses  migrations  à  l'est.  Je  l'avais 
aussi  remarqué  au  mois  de  mai  1894,  à  Medicine-Hat,  Saskatchewan;  il 
nichait  également  à  Medicine  Hat,  et  au  lac  Crâne.  Pendant  le  mois 
de  juillet  1895  il  était  tout  à  fait  commun  à  Castellated  Rocks  près  de 
West  Butte  sur  la  rivière  Milk,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses.  Cette  espèce  couvait  en  grand  nombre  dans  le  sud  de 
l'Alberta.  Le  18  juin  1890  on  a  remarqué  un  couple  de  ces  oiseaux 
sur  la  rivière  Columbia  à  environ  huit  milles  en  aval  du  parc  Deer, 
Colombie-Britannique.  J'en  ai  vu  un  spécimen,  le  il  mai  1905, 
au  ruisseau  Meyer,  Colombie-Britannique.  Le  moucheroUe  était  com- 
mun le  long  des  rives  du  lac  Osoyoos  et  de  la  rivière  Similkameen  plus 
tard  dans  le  même  mois.  On  l'a  vu  à  Penticton,  Colombie-Britannique, 
le  26  avril  1903.  Pendant  l'été  de  1902  cet  oiseau  était  assez  commun 
à  Trail,  et  à  Cascade,  Colombie-Britannique.  En  1889,  on  l'a  pris 
à  Sicamous,  à  Kamloops,  et  à  Agassiz.  Le  27  mai  1901  on  en  a  \'u 
un  couple  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  (Spreadborongh.) 
Cette  espèce  ne  se  répand  pas  plus  au  nord  dans  la  Colombie-Britan- 
nique, qu'à  plusieurs  milles  au  sud  de  Clinton.  Pendant  la  saison 
de  la  reproduction  elle  se  répand  à  l'est  jusqu'aux  montagnes  Selkirk. 
Je  ne  l'ai  pas  trouvée  sur  le  littoral.  (Rhoads.)  On  remarque  ce  mou- 
cheroUe sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  partout  dans  la  Colombie- 
Britannique.  (Lord.)  Il  n'est  pas  commun  sur  le  littoral,  mais 
il  se  trouve  en  plus^  grande  abondance  dans  l'intérieur.  (Streator.) 
On  le  voit,  et  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière,  mais  princi- 
palement sur  le  continent.  On  l'a  observée  en  train  de  couver  à 
Ashcroft.  (Fannin.)  Il  est  assez  commun  à  Chilliwack,  y  passant 
l'été.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction.  —  L'espèce  T.  Carolinensis  est 
la  seule  du  genre  Tyrannus  qui  se  trouve  dans  la  région  de  la  rivière 
Rouge,  Red  river  mais  on  voit  les  espèces  T.  Carolinensis  et 
T.  Verlicalis  tous  les  deux  ensemble  partout  dans  la  région  du 
Missouri  supérieur  et  de  la  rivière  Milk,  et  il  est  difficile  de 
dire  laquelle  s'y  trouve  la  plus  nombreuse.  Elles  s'accordent  pour 
la  plupart  quant  à  leurs  habitudes  ordinaires,  et  souvent  se  fréquen- 
tent; en  effet  j'ai  actuellement  trouvé  les  nids  des  deux  espèces 
dans  le  même  arbre.  Les  cris  de  verticalis  sont  plus  forts,  plus- 
rauques  et  moins  sifflants  que  ceux  de  Carolinensis,  mais  outre  cela, 

78870— 29I 


440  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

il  y  a  très  peu  de  différence  entre  les  deux.  Les  nids  de  l'espèce 
Verticalis  sont  gros  et  visibles,  et  on  les  trouve  d'autant  plus 
facilement  que  cet  oiseau  a  l'habitude  de  quitter  les  bois  au  bord 
de  la  rivière  et  de  se  rendre  aux  ravins  sur  les  côtés  des  montagnes 
et  s'y  nicher  dans  quelque  arbre  isolé  à  une  distance  considérable 
peut-être  d'un  point  de  repère  quelconque.  En  prenant  les  nids  des 
deux  espèces,  les  uns  après  les  autres,  j'ai  constaté  que  ceux  des  Verti- 
calis étaient  généralement  distingués  des  Carolinensis  )) ,  en  ce 
qu'ils  sont  de  plus  forte  taille  et  se  composent  de  matière 
plus  molle,  plus  duvetée  et  moins  fibreuse;  tandis  que  les  œufs,  si 
on  les  avait  mêlés,  n'auraient  pu  être  distingués,  avec  certitude, 
les  uns  des  autres.  Les  couvées  prises  pendant  les  derniers  jours  du 
mois  de  juin,  consistaient  en  trois  à  six  œufs  chacune.  On  a 
trouvé  des  œufs  aussi  tard  que  la  deuxième  sem.aine  de  juillet. 
Les  nids  étaient  situés  dans  les  arbres  à  des  hauteurs  variant  de 
cinq  ou  six  pieds  jusqu'à  quarante  ou  cinquante.  Ils  étaient  généra- 
lement dans  la  fourche  d'une  branche  horizontale  à  quelque  distance 
du  tronc,  mais  dans  un  seul  cas,  le  nid  était  placé  dans  une  fourche 
faite  par  le  tronc  d'arbre  et  la  branche  la  plus  basse.  Dans  un  cas  un 
couple  de  moucherolles  avaient  construit  leur  nid  dans  un  arbre  qui 
contenait  en  même  temps  le  nid  d'une  buse  de  Swainson  et  ces  deux 
races  d'oiseaux  couvaient  en  paix  l'un  avec  l'autre,  sinon  avec  tout 
le  monde,  lorsque  je  suis  arrivé  pour  les  déranger.  Dans  un  autre 
cas  un  couple  de  cette  espèce  nichaient  avec  deux  moucherolles 
de  la  Caroline.  Les  oiseaux  manifestent  un  courage  admirable 
lorsqu'il  s'agit  de  défendre  leurs  nids,  et  ils  s'exposent  à  toute  sorte 
de  danger.     (Cônes.) 

CLXXXV.     MYÏARCHUS  Cabanis.     1844. 
452.  MoucheroUe  huppé. 

Myiarchus  crinitus  (Linn)  Licht.     1854. 

J'ai  remarqué  des  spécimens  de  cette  espèce,  au  mois  d'août,  à 
Scotch  Lake,  comte  d'York,  Nouveau-Brunswick  ;  ils  avaient  l'air 
d'émigrer  par  volées,  chaque  volée  étant  composée  d'une  famille. 
{W.  H.  Moore).  En  1878  M.  Purdis  en  a  pris  près  de  Woodstock, 
Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Le  moucherolle  à  huppe 
passe  l'été,  quoiqu'il  se  trouve  rare,  dans  les  bois  près  de  Québec. 
{pionne).     En  été  il  habite  le  district  de  Montréal  en  nombre.     {Win- 


I 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  44 1 

tle).  Il  est  commun  et  il  passe  l'été  dans  le  district  d'Ottawa. 
{Ottawa  Naturalist  Vol.  V).  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier,  qui, 
en  été,  habite  à  Toronto  Ontario.  Le  12  mai  1898  il  était  commun 
à  Beaumaris  d'après  une  mention  faite  par  M.  Tavemer.  Je  crois 
qu'en  été  on  le  trouvera  répandu  partout  dans  les  districts  de  Mus- 
koka  et  Parry-Sound.  iJ.  H.  Fleming).  Il  passe  l'été  en  nombre 
à  London  ainsi  que  dans  le  comté  de  Bruce,  Ontario.    (  W.  E.  Saunders) . 

Le  moucheroUe  huppé  passe  l'été  en  très  petit  nombre  dans  les 
endroits  fortement  boisés  du  Manitoba,  ainsi  qu'au  Nord-Ouest 
jusqu'au  lac  Winnipegosis,  où  M.  Macoun  en  a  tués  en  188 1.  Il  y  a 
aussi  trois  spécimens  de  cet  oiseau,  pris  par  M,  Hine,  dans  le  musée  à 
Winnipeg.  {E.  T.  Selon).  Il  se  trouve  en  assez  grand  nombre 
comme  oiseau-reproducteur  le  long  des  bords  fortement  boisés  de  la 
rivière  Assiniboine,  Manitoba.  On  l'a  remarqué  dans  cette  province 
du  côté  nord  jusqu'à  Fort  Ellice,  mais  on  ne  l'a  pas  vu  plus  à  l'ouest. 
(Atkinson).  Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba,  y  nichant  dans  un  trou 
contenant  généralement  le  nid  abandonné  d'un  pic  doré  du  nord. 
(Criddle). 

Notes  sur  la  reproduction. — C'est  l'une  des  espèces  qui  est  cer- 
tainement devenue  plus  commune  dans  l'Ontario  pendant  les  quinze 
dernières  années.  On  la  voit  en  nombre  aux  alentours  de  Kingston 
et  sur  l'île  Wolfe.  Pendant  la  saison  de  la  reproduction  ces  oiseaux 
ont  la  manie  extraordinaire  de  border  leurs  nids  de  peaux  de  couleuvre. 
Ces  nids  sont  toujours  placés  dans  le  trou  d'un  arbre.  Je  n'en  ai 
jamais  vu  un  sans  qu'il  eût  des  morceaux  de  cette  peau.  Ces  mouche- 
roUes  commencent  à  pondre  vers  le  ler  juin,  et  aujourd'hui  (1901) 
ils  ne  sont  plus  rares.  (Rev.  C.  J.  Young).  Ce  grand  moucherolle 
a  l'habitude  bizarre  de  placer  la  peau  abandonnée  d'une  couleuvre 
autour  du  bord  de  son  nid  dans  le  but,  sans  doute,  de  protéger 
celui-ci  contre  la  possibilité  d'une  invasion  de  la  part  des  écureuils 
dans  le  trou  où  il  se  trouve,  car  probablement  la  vue  d'une  peau  de 
couleuvre  enroulée  ferait  tellement  peur  à  ces  petits  animaux  qu'ils 
se  sauveraient  en  grande  hâte.  J'ai  tué  des  spécimens  de  cet  oiseau 
pendant  les  mois  de  mai  et  août,  et  j'ai  constaté  que  leur  plumage 
était  très  joli  dans  ce  dernier  mois.  On  en  a  remarqués  à  partir 
du  huit  mai  jusqu'au  vingt-huit  août.  iWintle).  Le  16  juin  1902 
j'ai  trouvé  cet  oiseau  en  train  de  nicher  au  lac  Rice,  Ontario.  {W. 
Rains).     Il    niche  bien    souvent    à    Ottawa,    Ontario.     Le    nid    est 


442  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

construit  généralement  dans  un  trou  formé  par  la  chute  d'une  branche 
abattue  par  le  vent  et  qui  se  trouve  à  environ  dix  pieds  ou  plus  de 
terre.  Il  est  composé  de  paille,  de  feuilles,  de  radicules,  et  de  matière 
végétale,  et  garni  de  plumes  et  de  morceaux  de  peau  de  couleuvre. 
Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  d'un  brun  clair  et  couen- 
neux  rayé  en  long  de  lignes  et  de  taches  de  pourpre  et  de  brun  foncé. 
Un  nid,  trouvé  le  2  mai,  contenait  des  jeunes  arrivés  à  demi  crois- 
sance. {G.  R.  White).  Un  nid,  contenant  quatre  œufs,  a  été  enlevé 
près  de  Toronto,  le  25  mai  1895,  par  M.  W.  Raine.  Ce  nid  était  dans 
un  trou  situé  dans  un  peuplier  à  quinze  pieds  de  terre. 

CLXXXVI.     SAYORNIS  Bonaparte.     1854. 
456.  Moucherolle  brun. 

Sayornis  phœbe    (Lath;    Stein.     1885. 

Le  moucherolle  brun  est  un  oiseau-migrateur  en  été  dans  Terre- 
neuve,  mais  il  n'y  est  pas  commun.  (Reeks).  Le  30  août  1901  on 
en  a  vu  un  couple  près  de  la  mine  Dominion  à  Sydney,  sur  l'île  du 
Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse.  (C.  R.  Harte).  En  été  il  habite  le 
Nouveau-Brunswick  en  nombre.  (Chamberlain).  C'est  un  oiseau- 
migrateur  rare  au  printemps  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  (W.  H.  Moore).  En  été  il  se  rend  irrégulièrement  à 
Beau  port,  province  de  Québec.  (Dionne).  Il  passe  l'été  en  nombre 
à  Montréal  où  il  couve  dans  le  parc  Mont-Royal.  Des  nids,  contenant 
des  œufs,  ont  été  trouvés  à  partir  du  17  mai  jusqu'au  9  juin.  On  a 
remarqué  cet  oiseau  à  partir  du  3  avril  jusqu'au  8  octobre.  {Wintle) 
En  été  il  habite  en  nombre  le  district  d'Ottawa,  y  faisant  générale- 
ments  son  nid  près  des  maisons  ou  sur  les  vérandas.  {Ottawa  Natu- 
ralist  Vol.  V).  Pendant  l'été  il  abonde  dans  les  districts  de  Muskoka 
et  Parry -Sound.  (/.  H.  Fleming).  On  en  a  vu  un  spécimen  au  lac 
Dog,  dans  le  nord  de  l'Ontario,  le  30  mai  1896.  {Spreadhorough) . 
Il  est  très  commun  partout  dans  l'Ontario  et  l'un  des  premiers  oiseaux 
à  s'y  rendre  au  printemps  pendant  que  le  temps  est  encore  froid. 
{Rev.  C.  J .  Young).  Ce  moucherolle  passe  l'été  dans  le  Manitoba  où 
il  est  rare;  on  en  remarque  un  ou  deux  couples  chaque  année.  Il 
niche  généralement  sous  les  ponts  à  Winnipeg  et  se  trouve  assez 
commun  (apparemment?)  vers  l'ouest  jusqu'à  Qu'appelle.  {Voyez 
E.  T.  Selon,  page  560).  M.  Spreadborough  a  passé  un  été  à  Indian- 
Head  à  environ  dix  milles  au  sud  de  Qu'appelle,  et  il  n'a  jamais  vu. 


CATALOC;UE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  443 

ni  entendu  un  seul  spécimen,  et  je  suis  porté  à  croire  que  le  couple 
que  l'on  a  remarqué  à  Qu'appelle,  ainsi  que  l'autre  à  la  pointe  Oak, 
sur  le  lac  Manitoba,  appartenaient  tous  les  deux  à  l'espèce  Contopus 
virens  et  non  pas  à  Sayornis  phœbe  comme  l'a  pensé  l'observateur. 
(Macomi).  Cet  oiseau  ne  se  trouve  pas  apparemment  en  nombre 
aux  Grand  Rapids  de  la  Saskachewan  ;  on  n'en  a  pris  qu'un  seul 
spécimen  à  cet  endroit.  (Nutting).  Un  couple  de  ces  oiseaux  avait 
un  nid  au-dessous  du  quai  à  Norvvay  House,  Keewatin,  et  nous  avons 
remarqué  plusieurs  autre  nids,  le  28  juin,  pendant  que  nous  passions 
à  travers  Hell  Gâte.  Les  nids  étaient  situés  sur  les  rochers  penchés 
au-dessus  de   l'eau.     (Preble). 

J'ai  vu  un  moucherolle  brun  pour  la  première  fois  le  19  avril  1897 
à  Edmonton  Alberta;  j'en  ai  vu  un  autre  le  7  mai;  celui-ci  se 
nichait  sous  un  pont  et  le  nid  était  construit  de  matière  végétale 
et  de  mousse  et  garni  d'herbes  et  de  crin  de  cheval.  Ce  dernier 
était  une  construction  assez  volumineuse.  Le  2  juin  j'ai  trouvé  un 
nid  contenant  cinq  œufs  dans  une  charbonnière.  (Spreadborough) 
On  a  remarqué  ce  moucherolle  pour  la  première  fois,  le  23  mai  1888, 
à  Athabasca  Landing.  C'est  l'oiseau  le  plus  commun  le  long  de 
l'Athabasca  jusqu'à  la  petite  rivière  des  Esclaves.  Au  premier  juin  les 
œufs  étaient  couvés  depuis  environ  une  semaine.  Il  est  commun  en 
montant  la  rivière  Clearwater,  depuis  la  latitude  56°  30',  et  il  n'est 
pas  rare  non  plus  sur  le  portage  Methye.  Il  est  commun  entre  le  lac 
Methye  et  l'Isle  à  la  Crosse.     (/.  M.  Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  21  juin  on  a  trouvé,  au  lac  des 
Iles,  un  nid  à  l'extrémité  d'un  arbre  abattu  qui  penchait  au-dessus  de 
l'eau.  Il  était  construit  de  boue,  d'herbe,  et  de  mousse,  et  garni 
d'herbes  fines  et  de  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq,  étaient 
blancs.     {S.R.  Wkite). 

457.  Moucherolle  de  Say. 

Sayornis    saya     (Bonap)  Baird.     1858. 

Le  20  mai  1892,  on  a  vu  un  spécimen  de  cet  oiseau  à  Indian-Head, 
Saskatchewan,  et  c'est  le  seul  que  l'on  ait  vu.  Au  mois  de  juin  1894 
il  était  assez  commun  à  Medicine-Hat  et  au  lac  Crâne,  Saskatchewan. 
A  ce  dernier  endroit  un  couple  de  ces  oiseaux  a  construit  un  nid  sur  la 
véranda  de  la  ferme  comme  le  fait  le  moucherolle  brun  dans  l'est, 
et  un  autre  couple  encore  a  construit  son  nid  sur  une  perche  formant 


444  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

une  partie  de  la  clôture  d'un  parc  pour  les  chevaux.  Au 
mois  de  juin  1895  on  en  a  remarqué  un  couple  dans  les  «Bad  Lands» 
au  sud  de  la  montagne  Wood,  et  on  l'a  trouvé  en  nombre  à  l'ouest 
dans  la  vallée  de  la  rivière  Mille,  y  couvant  sur  les  rebords  des  préci- 
pices. En  1891  on  en  a  vu  un  couple  à  Banfï  dans  les  montagnes 
Rocheuses,  Alberta.  Au  mois  de  mai  1897  quelques  spécimens  de 
cet  oiseau  ont  été  remarqués  à  Edmonton,  Alberta.  Il  n'est  pas  rare 
dans  les  contreforts  depuis  Calgary  jusqu'au  passage  Crowsnest. 
En  1889  il  se  trouvait  assez  commun  à  Sicamous,  à  Kamloops,  et  à 
Spence-Bridge,  Colombie-Britannique.  Le  25  août  1893  on  n'en  a 
vu  que  deux  apécimens  sur  l'île  Stubbs  dans  le  détroit  Barclay,  île 
de  Vancouver.  {Spreadhorough) .  Le  13  mai  on  en  a  remarqué  un 
à  Carlton-House  perché  sur  la  clôture  basse  d'un  jardin,  voltigeant 
çà  et  là  quand  quelqu'un  le  dérangeait.  On  l'a  bientôt  pris,  et, 
plus  tard,  on  a  tué  une  femelle.  {Richardson) .  On  remarque  cet 
oiseau  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort-Simpson  sur  le  Mackenzie. 
Il  y  est  rare.  {Ross).  L'on  m'a  apporté  plusieurs  spécimens  de  cet 
oiseau  de  Fort-Reliance  sur  le  Yukon  supérieur,  latitude  66°. 
(Nelson).  En  1899  on  a  noté  cet  oiseau  à  Glacier,  dans  le  passage 
White,  sur  la  pente  de  la  montagne  à  Bennett,  à  Fort-Selkirk,  à  la 
rivière  Stewart,  à  la  rivière  Charlie  dans  le  district  du  Yukon, 
ainsi  qu'à  Circle-City  dans  l'Alaska.  (Bishop).  Il  se  trouve  dans 
la  Colombie-Britannique.  (Lord).  Il  est  commun  dans  l'intérieur  et 
abonde  pendant  la  saison  de  la  migration.  (Streator).  On  remarque 
cet  oiseau,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière,  mais 
principalement  sur  la  terre  ferme.  Il  passe  l'été  dans  ces  endroits. 
(Fannin) .  Comme  oiseau-migrateur  il  est  rare  à  Chilliwack.  (Brooks) . 
Il  n'est  pas  commun  et  se  trouve  dans  les  mêmes  endroits  que 
Tyrannus  Verticalis.     {Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  moucherolle  se  niche  en  nombre 
dans  la  Saskatchewan,  et  construit  son  nid  sur  des  chevrons  dans  les 
granges,  y  pondant  quatre  œufs  blancs.  (W.  Raine).  Le  27  mai 
1894  j'ai  trouvé,  à  Medicine-Hat,  un  nid  dans  l'école  Industrielle 
qui  n'était  pas  à  ce  moment  achevée.  Ce  nid  était  très  compact 
et  se  composait  d'herbes  fines,  de  mauvaises  herbes,  de  laine,  de 
coton  et  de  quelques  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq,  étaient 
couleur  de  rose  avant  qu'on  les  ait  soufïlés  et  blancs  après.  (Spread- 
horough). Le  3  mai  1898  M.  John  Callaghan  a  enlevé  un  nid  à  Fort- 
Saskatchewan,  Alberta.  Celui-ci  était  construit  de  racines  et  de 
mousse  et  garni  de  plumes,  et  se  trouvait  dans  une  écurie. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  445 

CLXXXVII.    NUTTALLORNIS  Ridgway.     1887. 
459.  Moucherolle  aux  côtés  olive. 

MuUallornis  borealis     (Swains)  Oberholser.     1899. 

Le  29  août  1840  on  a  tué  un  spécimen  de  ce  moucherolle  à  Nenor- 
tatik,  dans  le  Groenland.  L'oiseau  a  été  envoyé  à  Copenhague. 
(Arct.  Man.).  Audubon  (vol.  I,  p.  252)  fait  mention  de  sa  présence 
sur  la  côte  du  Labrador.  {Packard).  Le  4  juin  1896  on  en  a  remar- 
qué un  spécimen  sur  la  rivière  Moose  près  de  Moose-Factory  sur  la 
baie  James.  (Spreadborough) .  En  été  cet  oiseau  habite  la  Nouvelle- 
Ecosse  en  nombre.  (Downs).  Au  mois  de  juillet  1898  il  était  assez 
commun  à  Baddeck  et  à  Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle- 
Ecosse.  Pendant  le  mois  de  juillet  1888,  il  était  en  train  de  couver 
dans  les  bois  à  la  pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince- Edouard. 
(Macoun) .  On  en  a  remarqué  un  spécimen  à  Souris  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  Le  professeur  Earle  s'est  familiarisé  avec  cette  espèce. 
(Dwight) .  En  été  le  moucherolle  aux  côtés  olive  habite  en  nombre  le 
Nouveau- Brunswick.  (Chamberlain).  Il  passe  l'été  à  Scotch-Lake, 
comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  mais  il  n'y  est  pas  commun. 
Des  membres  de  la  même  famille  se  tiennent  ensemble  en  émigrant 
vers  le  sud.  (W.  H.  Moore).  Cet  oiseau  est  commun  dans  la  vallée 
de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox).  Le 
23  juin  on  en  a  noté  un  spécimen  unique  à  l'anse  Plaster,  sur  l'île  du  Cap- 
Breton.  {Brewster).  En  été  il  habite  la  province  de  Québec  en 
nombre.  {Dionne).  Il  passe  l'été  en  très  petit  nombre  à  Montréal 
y  couvant  dans  le  parc  Mont-Royal.  Il  arrive  vers  le  8  mai,  et 
s'en  va  vers  le  20  août.     (Wintle). 

En  été  cet  oiseau  habite  le  district  d'Ottawa,  mais  en  petit  nombre. 
(Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Il  est  rare  à  Toronto  mais  commun  dans 
les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  Pendant  le  printemps 
de  1894  j'ai  trouvé  ce  moucherolle  en  assez  grand  nombre  dans  la 
région  entre  Kearney  et  le  lac  Sand.  Il  fréquentait  les  sommets  des 
plus  grands  arbres  desséchés.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  est 
tout  à  fait  rare  à  Toronto.  Le  17  août  1897  j'en  ai  pris  un  spécimen 
et  j'en  ai  vu  un  autre  pendant  l'automne  dernier  (1900).  M.  Massey 
en  a  pris  deux,  le  27  août  1894,  à  Port-Credit;  j'en  ai  vu  encore 
trois  ou  quatre  spécimens  pendant  les  quatre  ou  cinq  dernières  années. 
(/.  Hughes  Samuel).  C'est  un  oiseau-migrateur  très  rare.  En  été, 
près  de  London,  Ontario,  mais  il  couve,  en  grand  nombre,  dans  North- 


446  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Bruce.  (W.  E.  Saunders).  Au  mois  de  juin  1900  il  abondait  et 
couvait  partout  dans  les  marécages  du  parc  Algonquin,  Ontario. 
Pendant  le  mois  de  juin  1904,  il  était  commun  le  long  des  rivières 
Missinabi  et  Moose.  (Spreadborough) .  On  ne  l'a  vu  qu'une  fois 
dans  un  marécage  contigu  à  la  rivière  Trout,  entre  Oxford-House 
et  le  lac  Knee,  Keewatin.     C'était  le  4  juillet  1900.     {Prehle). 

Le  moucherolle  aux  côtés  olive  passe  l'été  en  grand  nombre  dans 
toutes  les  parties  boisées  dans  le  nord  du  Manitoba.  Le  26  juillet  1883 
pendant  que  je  me  trouvais  dans  le  marécage  d'épinette  rouge  au 
delà  de  la  forêt  d'épinette  blanche,  j'ai  noté  la  présence  d'un  mouche- 
rolle qui  faisait  beaucoup  de  tapage.  Son  cri  était  fort,  et  ses  habi- 
tudes ressemblaient  beaucoup  à  celles  du  grand  moucherolle  huppé. 
Après  quelque  peine,  car  l'oiseau  était  très  timide  et  se  tenait  presque 
entièrement  dans  les  plus  hautes  branches  de  certains  arbres  desséchés, 
j'ai  réussi  à  le  prendre.  C'était  un  moucherolle  mâle  aux  côtés  olive. 
II  avait  sept  pouces  de  long,  et  son  estomac  était  plein  de  mouches. 
{E.  T.  Seton).  On  en  a  vu  un  spécimen  à  Indian-Head,  Sask- 
atchewan,  en  1892.  On  l'a  remarqué  depuis  l'embouchure  de  la 
petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix,  Alberta,  en 
1903.  En  1891  cet  oiseau  était  commun  à  Banff,  dans  les  montagnes 
Rocheuses,  Alberta,  où  il  couvait  en  nombre.  Au  printemps  de  1890 
il  était  commun  à  Revelstoke,  et  en  allant  à  l'ouest  jusqu'au  passage 
Eagle  où  il  couvait.  On  a  vu  ce  moucherolle  aussi  en  nombre  au 
parc  Deer  au  bord  du  lac  Lower  Arrow,  ainsi  qu'à  Robson  sur  la 
rivière  Columbia,  où  il  avait  des  petits.  Il  était  commun  sur  la 
frontière  entre  Trail  et  Cascade,  mais  plus  rare  en  allant  à  l'ouest 
jusqu'à  Princeton,  Colombie-Britannique.  En  1 889  on  l'a  remarqué 
à  Sicamons,  et  à  Spence  Bridge,  à  une  hauteur  assez  élevée  dans  les 
montagnes.  On  n'a  pas  trouvé  cet  oiseau  commun,  ni  en  1901,  ni  en 
1906  dans  la  vallée  de  la  Chilliwack,  mais  on  l'a  remarqué  à  plusieurs 
endroits.  II  passe  l'été  partout  sur  l'île  de  Vancouver,  s'y  trouvant 
très  commun  dans  les  forêts  ravagées  par  le  feu.  {Spreadborough) . 
On  n'a  pris  qu'un  seul  spécimen  de  cet  oiseau.  Celui-ci  a  été  tué  au 
bord  de  la  Saskatchewan  pendant  qu'il  volait  près  de  terre. 
{Richardson) .  On  le  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Resolution 
sur  le  grand  lac  des  Esclaves;  il  y  est  rare.  {Ross).  On  en  a  tué  un 
spécimen  sur  la  rivière  Athabasca  à  une  petite  distance  en  amont  de 
Grands  Rapids,  au  mois  de  juin  1888.  {Macoun).  L'on  m'a  apporté 
un  spécimen  unique  de  cet  oiseau  du  Yukon  inférieur  dans  la  latitude 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  447 

63°,  et  cette  mention  est  la  seule  de  sa  prise  dans  l'Alaska.  (Nelson). 
Un  spécimen  venant  de  Fort  Kenai,  sur  le  goulet  Cook,  se  trouve 
au  musée  national  à  Washington.  C'est  un  mâle-adulte  pris  par 
M.  Bischoft  le  26  mai  1869.  (Osgood).  J'ai  pris  une  femelle  de  cette 
espèce  à  la  rivière  Six-Mile,  et  j'ai  entendu  le  cri  d'une  autre  à  Bennett 
où  j'en  ai  tué  un  spécimen,  mais  on  ne  l'a  jamais  trouvée  à  Cariboo 
Crossing,  Colombie-Britannique,  vers  la  latitude  60°.  (Bishop). 
Ce  moucheroUe  se  trouve  dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord). 
En  été  il  habite  un  peu  partout  en  assez  grand  nombre.  (Streator). 
Il  passe  l'été  en  grand  nombre,  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière 
(Fannin).  En  été  il  habite  à  Chilliwack,  mais  il  n'y  est  pas  commun. 
(Brooks).  Il  couve  à  des  hauteurs  élevées  dans  les  Montagnes 
Rocheuses,  ainsi  que  dans  les  districts  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral, 
Colombie-Britannique.     (Rhoads) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  moucheroUe  aux  côtés  oliv^e 
est  rare  dans  les  comtés  de  Leeds,  Renfrew  etc.  Dans  le  comté 
de  Leeds  je  l'ai  identifié  à  deux  reprises.  Comme  c'était  pendant  l'été 
il  se  peut  qu'il  couve  de  temps  en  temps,  d'ailleurs  on  le  dit,  dans  le 
parc  Mont-Royal  près  de  Montréal.  (Rev.  C.  J.  Yoiing).  Le  20  juin 
1893,  j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  six  œufs  et  appartenant  à  cet  oiseau, 
au  lac  Long,  Manitoba.  Le  nid  ressemblait  à  un  grand  nid  de  mouche- 
roUe verdâtre,  et  se  trouvait  sur  la  branche  d'un  arbre  à  huit  pieds  de 
terre.     (W.  Raine). 

CLXXXVIII.    MYIOCH.\NES     Cabanis  et  Heine.     1859. 
461.  MoucheroUe  verdâtre. 

Myioclianes  virens  (Linn)  Ridgw.     1907. 

Audubon,  vol.  I,  p.  233,  fait  mention  de  la  présence  du  moucheroUe 
verdâtre  dans  le  Labrador,  mais  il  est  probable  qu'il  se  trompe. 
(Packard).  Je  suis  disposé  à  croire  que  cet  oiseau  est  celui  que  M. 
'ReeVisnovame  Sayornio  phœbe,  et  le  même  que  M.  Tumer  mentionne 
ainsi  que  celui  auquel  M.  Packard  fait  allusion  incorrectement  comme 
appartenant  à  l'espèce  Contopus  Richardsonii.     (Macoun). 

Cet  oiseau  passe  l'été  en  nombre  dans  la  Xouvelle-Ecosse.  (Downs' 
Tufts) .  Le  22  août  1 888  on  en  a  tués  dans  les  bois  à  la  pointe  Brackley» 
sur  l'île  du  Prince-Edouard.  (Macoun).  Il  n'est  pas  commun  bien 
que  de  temps  en  temps  on  le  rencontre  dans  certaines  localités  sur 


448  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

l'île  du  Prince-Edouard.  {Dwight).  En  été  il  habite  le  Nouveau- 
Brunswick  en  nombre.  {Chamberlain) .  Il  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  Les 
nids  sont  construits  sur  les  branches  horizontales  des  arbres  de  lo  à  50 
pieds  de  terre.  {W.  H.  Moore).  On  a  entendu  le  cri  de  cet  oiseau 
dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et 
Cox).  En  été  il  habite  la  province  de  Québec.  (Dionne).  Il  passe 
l'été  en  nombre  aux  alentours  de  Montréal,  y  couvant  dans  le  parc 
Mont-Royal.     (Wintle). 

Le  moucherolle  verdâtre  passe  l'été  en  nombre  dans  le  district 
d'Ottawa.  {Ottawa  NaturaUst,  vol.  V).  En  été  il  habite  Toronto, 
Ontario.  C'est  un  oiseau-reproducteur  commun  dans  les  districts  de 
Muskoka  et  Parry -Sound.  (/.  H.  Fleming).  Il  est  assez  rare  dans 
le  parc  Algonquin,  Ontario.  Pendant  deux  mois  en  1900  on  n'en  a  vu 
que  quelques  spécimens.  {Spreadborough) .  C'est  le  plus  commun  de 
tous  les  moucherolles  à  l'exception  de  celui  de  la  Caroline  dans  les 
régions  champêtres  du  sud-ouest  de  l'Ontario.  {W.  E.  Saunders). 
En  été  cet  oiseau  habite  les  bois  dans  le  voisinage  de  Winnipeg  en 
nombre,  mais  en  allant  au  nord  il  se  trouve  en  plus  grande  abondance 
{E.  T.  Seton).  A  Pembina  (latitude  49°)  on  l'a  remarqué  seulement. 
Cet  endroit  est  probablement  la  limite  ou  près  de  la  limite,  de  ses 
migrations  au  nord-ouest.  {Coues).  C'est  l'espèce  qui  fréquente  les 
bois  les  plus  profonds,  et  qui  couve  régulièrement  le  long  des  bords  de 
la  rivière  Assiniboine  vers  l'ouest  jusqu'à  Fort  EUice,  Manitoba. 

Notes  sur  la  reproduction.; — Le  moucherolle  verdâtre  est  tout  à 
fait  commun  dans  les  bosquets  de  hêtres  et  d'érables  dans  le  comté 
de  Leeds,  Ontario,  ainsi  qu'aux  alentours  de  Kingston.  J'ai  sou- 
vent remarqué  le  nid  de  cet  oiseau,  quelquefois  jusqu'au  15  juillet. 
Il  était  généralement  situé  sur  le  dessus  d'une  branche  de 
hêtre,  mais,  quelquefois  sur  un  érable.  Je  n'ai  jamais  trouvé  plus 
de  trois  œufs  dans  un  nid,  mais,  à  quelques  reprises,  je  n'en  ai  trou- 
vé que  deux.  {Rév.  C.  J.  Young.)  M.  A.  C.  McKeand  a  trouvé  le 
26  juin  1885,  dans  le  parc  Mont-Royal,  un  nid  de  ce  moucherolle 
contenant  trois  œufs.  Ce  nid  était  attaché  à  la  fourche  d'une  petite 
branche  horizontale  d'un  arbre  situé  au  sommet  de  la  montagne. 
Le  nid  de  cet  oiseau  est  très  difficile  à  découvrir,  car  il  est  généralement 
construit  sur  une  grosse  branche  horizontale.  {Wintle.)  Cet  oiseau 
couve  à  Kew  Beach,  Toronto.  Il  pond  rarement  plus  de  trois  œufs 
dans  un   nid   admirablement   construit  et   couvert   à  l'extérieur  de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  449 

morceaux  de  lichens  comme  celui  du  moucherolle  à  gorge  rubis. 
{W.  Raine.)  Ce  nid  est  construit  sur  une  branche,  soit  dessus,  où 
il  a  l'air  d'un  nœud,  soit  au  bout  sur  les  brindilles.  Il  se  compose 
de  fibre  d'écorce,  d'herbes  fines,  de  feuilles  de  pin,  ou  de  crin,  le  tout 
tenu  ensemble  par  des  toiles  d'araignée.  L'extérieur  du  nid  ainsi 
que  le  bord  sont  tous  deux  couverts  de  lichens.  Le  diamètre  de 
l'extérieur  est  de  trois  pouces,  celui  de  l'intérieur  de  2  à  2§  pouces, 
et  la  profondeur  d'un  demi  à  trois-quarts  de  pouce.  J'ai  trouvé 
ces  nids  dans  les  érables,  les  chênes,  les  ormes,  et  les  arbres  conifères 
à  une  hauteur  variant  de  cinq  pieds  jusqu'à  cinquante.  Ils  contenaient 
deux  ou  trois  œufs  chacun.  Le  3  juillet  1897  j'ai  trouvé  un  nid  con- 
tenant des  jeunes  oiseaux,  et,  le  21  du  même  mois,  il  y  avait  deux  œufs 
frais  dans  le  même  nid.  Le  26  j'ai  enlevé  trois  œufs  de  celui-ci. 
(A.  L.  Garneau.) 

462.  Moucherolle  verdâtre  de  Richardson. 

Myiochanes    richardsonii  (Swaixs)  Ridgw.     1907. 

Audubon,  vol.  I,  p.  220,  dit  qu'il  a  trouvé  cet  oiseau  en  train  de 
couver  dans  le  Labrador.  (Packard.)  En  été  ce  moucherolle  ha- 
bite, en  assez  grand  nombre,  les  forêts  et  les  bocages.  Il  fréquente 
très  souvent  les  bois  peu  épais  ainsi  que  les  bouquets  de  saules,  tandis 
que  virens  semble  préférer  les  endroits  plus  fortement  boisés.  (E.  T. 
Selon.)  On  a  trouvé  cet  oiseau  dans  le  voisinage  de  Cunberland 
House,  sur  la  Saskatchewan,  y  fréquentant  les  bois  humides  et  om- 
breux sur  les  bords  des  rivières  et  des  lacs.  En  été  il  se  répand  pro- 
bablement jusqu'aux  rives  du  grand  lac  des  Enclaves.  {Richardson.)  Il 
est  assez  commun  dans  le  Manitoba,  y  couvant  dans  les  bosquets  de 
saules.  (Criddle.)  Cet  oiseau  est  plus  commun  que  le  précédent 
dans  l'ouest  du  Manitoba,  et  on  le  voit  aussi  loin  à  l'ouest  que  la  ri- 
vière Battle,  Alberta.  (Atkinson.)  Le  27  juillet  1906  Dr  Bishop  en  a 
pris  un  mâle-adulte  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan.  (.4.  C. 
Bent.)  En  1892  on  en  a  remarqués  pour  la  première  fois  le  26  mai  à 
Indian-Head,  Saskatchewan.  A  partir  de  cette  date  on  en  a  observé 
quelques  autres  mais  ils  ne  sont  jamais  devenus  communs.  Ce  mou- 
cherolle se  montre  en  nombre  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à 
la  rivière  de  la  Paix,  Alberta.  Pendant  l'été  de  189 1  il  était  tout  à  fait 
commun  à  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  On  l'a  remarqué,  en 
nombre,  dans  des  bois  de  petite  taille  à  Revestoke,  Colombie-Britan- 
nique, où  ils  couvaient,  ainsi  qu'au  parc  Deer  sur  la  lac  Lower  Arrow, 


450  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

et  au  Pass  creek  sur  la  rivière  Columbia,  Colombie-Britannique.  Les 
nids  se  trouvent  généralement  dans  la  fourche  de  la  branche  d'une 
épinette  blanche.  Cet  oiseau  est  assez  commun  partout  dans  la 
Colombie-Britannique  à  partir  de  Revelstoke  en  allant  à  l'ouest  le 
long  de  la  voie  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique  jusqu'à  Sica- 
mous,  Spence  Bridge,  et  Agassiz.  En  1902,  il  était  commun  partout 
près  de  la  frontière  entre  Trail  et  Cascade,  Colombie-Britannique, 
ainsi  qu'à  Elko  en  1904,  et  à  Midway  en  1905.  On  en  a  remarqué 
à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  et  à  plusieurs  endroits  sur  la 
rivière  du  même  nom.  On  en  a  vu  près  de  Victoria  sur  l'île  de 
Vancouver  pour  la  première  fois  le  19  mai  1893.  Ils  passent  l'été 
en  nombre  dans  ces  endroits.  Plus  tard  dans  la  saison  je  les  ai  vus 
à  Comox.  (Spreadborough.)  On  a  pris  une  femelle  de  cette  espèce, 
le  1er  juillet  1898,  à  Point  Barrow  dans  l'Alaska.  {Witmer  Stone.) 
On  voit  ce  moucherolle  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson 
sur  le  Mackenzie.  Il  y  est  rare.  (Ross.)  On  constate  sa  pré- 
sence dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord.)  Il  n'est  pas  commun 
sur  le  littoral,  mais  il  abonde  dans  l'intérieur  et  y  couve.  (Streator.) 
Il  passe  l'été  en  nombre,  et  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  lit- 
toral. {Fajinin.)  En  été  il  habite  et  se  trouve  commun  à  Chilliwack. 
(Brooks.)  Bien  qu'il  n'abonde  pas  dans  la  Colombie-Britannique, 
je  l'ai  remarqué  dans  toutes  les  localités  que  j'ai  visitées  dans 
cette  province.  (Rhoads.)  On  en  a  pris  des  spécimens  à  Haines 
Mission,  ainsi  qu'à  SkagAA^ay  sur  le  Canal  Lynn.  Cet  oiseau  se  trou- 
ve dans  la  vallée  du  Yukon  depuis  l'île  Windy  sur  le  lac  Tagish  jus- 
qu'à Little  Salmon.  Il  est  plus  commun  au  canon  Miles  qu'ailleurs 
sur  le  Yukon,  et  j'y  ai  trouvé  un  nid  inachevé,  qui  ressemblait  à  celui 
de  richardsonii,  dans  la  fourche  d'un  peuplier  desséché  à  environ  dix 
pieds  de  terre.  On  a  remarqué  cet  oiseau  aussi  à  12  milles  en  amont 
de  Circle  City,  Alaska.  (Bishop.)  On  a  donné  à  cette  espèce  le 
nom  de    «Moucherolle  d'Alaska.  » 

CLXXXIX.    EMPIDONAX  Cabanis.     1855. 
463.  Moucherolle  à  ventre  jaune. 

Empidonax  flaviventris  Baird.     1858. 

On  a  reçu  en  1853,  de  Godhaab  dans  le  Groenland,  deux  spéci- 
mens, appartenant  à  cette  espèce.  {Arct.  Mati.)  Le  moucherolle 
à  ventre  jaune  est  apparemment  un  oiseau-migrateur  commun  dans 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  45 1 

Terreneuve.  (Reeks.)  Le  15  août  1899  on  en  a  vu  deux  spécimens 
sur  la  rivière  Humber  dans  Terreneuve.  (L.  H.  Porter.)  Le  8 
juin  1904  on  en  a  vu  plusieurs  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi 
qu'un  seul  spécimen  le  20  juin  1907  au  même  endroit.  (/.  Boiitelier.) 
Il  passe  l'été  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Pen- 
dant l'été  cet  oiseau  se  trouve  assez  commun  dans  les  endroits  forte- 
ment boisés  à  Wolfville,  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  On  ne 
le  trouve  qu'à  Tignish  sur  l'île  du  Prince-Edouard  et  seulement  en 
petit  nombre.  On  l'a  remarqué  mais  peu  souvent  à  Baddeck, 
sur  l'île  du  Cap-Breton.  (Dwight.)  En  été  ce  moucherolle  habite 
le  Nouveau-Brunswick  en  nombre.  (Chamberlain.)  Il  est  assez 
commun  à  la  baie  Ellis,  Anticosti,  près  de  la  lisière  des  bois.  (Breivster. 
J'ai  remarqué  cet  oiseau  pendant  l'année  1897  sur  les  îles  de  la  Made- 
leine, et,  le  13  juin  de  la  même  année,  pendant  que  nous  étions  devant 
la  côte  de  Gaspé,  il  en  est  venu  un  à  bord  du  bateau  à  vapeur  sur  le- 
quel je  me  trouvais.  Je  n'ai  pas  remarqué  cet  oiseau  dans  l'Ontario. 
(Rév.  C.  J.  Young.)  Il  est  commun  et  couve  au  lac  Mistassini, 
province  de  Québec.  (J.  AI.  Macoun.)  Il  passe  l'été  en  grand  nombre 
dans  la  province  de  Québec.  On  en  a  pris  à  Beauport.  (Diotine.)  En 
été  cet  oiseau  habite  le  district  de  Montréal  en  assez  petit  nombre. 
Je  n'ai  pas  encore  trouvé  son  nid  ici,  mais  j'en  ai  tué  plusieurs  spéci- 
mens.    (Wintle.) 

Le  moucherolle  à  ventre  jaune  ne  passe  l'été  dans  le  district 
d'Ottawa  qu'en  petit  nombre.  Au  mois  de  juin  1797  on  a  pris  un 
nid  appartenant  à  cet  oiseau  à  Chelsea,  province  de  Québec.  (Ottawa 
Naturalist,  Vol.  V.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto 
où  il  ne  se  trouve  pas  généralement  très  commun.  Il  se  répand 
un  peu  partout,  et  il  couve  dans  les  districts  de  Muskoka  et 
Parry-Sound.  (/.  H.  Fleming.)  Pendant  les  migrations  au  prin- 
temps et  à  l'automne  je  remarque  généralement  un  ou  plus  de  ces 
oiseaux  à  Toronto.  Durant  leur  visite  ils  sont  très  timides.  Lorsque 
je  poursuis  un  de  ces  moucherolles  je  le  vois  généralement  jouer 
à  cache-cache,  puis  finalement  disparaître.  (/.  Hughes-Samiiel.)  On 
ne  l'a  pas  remarqué  en  train  de  couver  près  de  London,  Ontario, 
mais  le  docteur  P.  J.  Scott  a  trouvé  un  nid  près  de  Southampton. 
J'ai  observé  cet  oiseau  évidemment  en  train  de  couver  sur  la  péninsule 
Bruce,  où  il  était  rare.  (W.  E.  Saunders.)  Le  moucherolle  à  ventre 
jaune  passe  l'été  dans  les  endroits  boisés  du  Manitoba.  Le  11  juin 
1884  j'ai  tué  dans  la  montagne  Duck  un  moucherolle  qui  émettait 


452  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

continuellement  un  cri  qui  ressemblait  à  «che-blick».  Cet  oiseau 
avait  un  plumage  verdâtre  partout  sauf  sur  le  ventre  qui  était  jaune. 
Il  correspond  assez  bien  à  la  description  de  flaviventris  mais  il 
ressemble  beaucoup  à  un  de  l'Acadie  que  l'on  a  tué  hier.  Evi- 
demment il  couve  en  cet  endroit.  (£.  T.  Selon.)  On  n'en  a  pris 
qu'un  seul  spécimen  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan. 
{Nutting.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  dans  le  Manitoba, 
et  on  en  a  remarqué  pendant  l'été  aux  extrémités  nord  des  lacs 
Manitoba  et  Winnipegosis  ainsi  qu'aux  alentours  du  dac  Cedar  et 
de  l'embouchure  de  la  rivière  Saskatchewan,  où,  évidemment  il  couve 
dans  les  bois  d'épinettes  blanches  et  dans  les  lieux  couverts  de 
mousse.     {Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  23  mai  1893,  j'ai  trouvé  un 
nid  de  cet  oiseau  contenant  quatre  œufs  au  lac  Oak  Manitoba. 
Il  était  construit  sur  une  bille  couverte  de  mousse  à  trois  pieds  de 
terre  dans  un  buisson  marécageux.     {W.  Raine.) 

464.  Moucherolle  de  l'ouest. 

Empidonax  difficilis  difficilis.     Baird.     1858. 

Au  mois  de  juin  1903  on  a  pris  des  spécimens  de  cet  oiseau  à  Banfif, 
dans  les  montagnes  Rocheuses.  (W.  E.  Saunders.)  Le  27  avril 
1903  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Penticton,  Colombie-Britannique, 
et  plusieurs  autres  à  Douglas,  Colombie-Britannique  au  mois  de  mai 
1906.  Il  abondait  à  Agassiz,  Colombie-Britannique  en  mai  1889. 
Un  nid  que  l'on  a  pris  avait  été  construit  sur  un  rebord  rocheux 
dans  un  endroit  frais  et  retiré,  pas  loin  d'une  ferme.  Cet  oiseau 
était  commun  aussi  à  Port-Heney  et  Hastings  sur  le  goulet  Burrard. 
Au  mois  de  juin  on  en  a  pris  à  Chilliwack  ainsi  qu'à  la  ferme  McGuire 
(McGuire's  ranch)  Colombie-Britannique.  On  en  a  remarqué  à 
Victoria  sur  l'île  de  Vancouver,  le  26  avril  1893,  pour  la  première 
fois.  Un  peu  plus  tard  il  y  est  devenu  communs.  Ils  abondaient 
aussi  à  Nanaïmo,  à  Comox,  à  Sook,  et  sur  l'île  Stubbs  dans  le  détroit 
Barclay.  (Spreadborough.)  Ce  moucherolle  est  assez  commun,  mais 
il  est  timide  et  difficile  à  prendre.  On  en  a  pris  deux  mâles  au  goulet 
Cumshewa,  sur  les  îles  Queen  Charlotte.  (Osgood.)  Un  spécimen 
unique,  pris  le  5  juin  1880  à  Sitka  par  le  docteur  Bean,  est  le  seul  dont 
on  a  mentionné  la  prise  dans  l'Alaska,- mais  comme  on  en  a  vu 
d'autres,  il  y  habite,  sans  doute,  en  été.     (Nelson.)     Il  est  commun 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  453 

partout  dans  les  forêts  profondes  qui  bordent  les  ruisseaux  près 
de  Sitka,  Alaska.  On  en  a  pris  une  femelle,  le  30  juin,  qui  avait 
dans  son  oviducte  un  œuf  prêt  à  sortir.  (Grinnell.)  Cet  oiseau  est 
commun  dans  la  région  du  littoral,  et  encore  plus  nombreux  dans 
l'intérieur.  Il  y  couve.  (Streator.)  En  été  il  habite  en  grand  nombre 
tant  à  l'est,  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière.  {Fannin.)  Il  passe 
l'été  en  nombre  à  Chilliwack.  {Brooks.)  M.  Streator  dit  -.«Bien 
que  cet  oiseau  soit  commun  dans  la  région  du  littoral,  il  est  encore 
plus  nombreux  dans  l'intérieur.  ))  Cette  assertion  a  été  réfutée  non 
seulement  par  les  spécimens  qu'il  a  pris  lui-même,  mais  aussi  par  mes 
peaux  qui  sont  toutes  venues  de  la  région  à  l'ouest  de  la  chaîne 
Côtière.  (Rhoads.)  Ce  moucherolle  est  commun  dans  le  bois  dessé- 
ché du  marécage,  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan  ;  on  en 
a  pris  trois  spécimens.  {Niitting.)  Les  spécimens  pris  par  Nutting 
appartenaient  probablement  à  E.  flaviventris . 

465.  Moucherolle  à  huppe  verte. 

Empidonax  virescens.     (vieill.)   Brewster.     1895. 

Les  mentions  publiées  relativement  à  cette  espèce  se  rapportent 
toutes  au  moucherolle  des  aulnes,  mais  j'ai  pris  un  spécimen  une  fois 
à  Toronto,  Ontario  que  je  crois  appartenir  à  cette  espèce.  Il  fut 
perdu  plus  tard,  cependant,  par  le  taxidermiste  qui  lui  avait  enlevé 
la  peau.     (/.  H.   Fleming.) 

466.  Moucherolle  de  Traill. 

Empidonax  traillii  traillii  (Aud)  Bangs.     1903. 

Pendant  la  première  semaine  de  juin,  j'ai  trouvé  cet  oiseau  commun 
à  Pembina,  comme  minimus,  mais  je  ne  l'ai  pas  remarqué  plus 
tard  que  le  9  du  mois.  {Coues).  En  été  il  habite  les  endroits  boisés, 
couvant  en  grand  nombre  dans  la  partie  nord  de  la  province  du 
Manitoba.  (£.  T.  Setoîi).  Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  On  le  trouve  dans  les  lieux  bas  et  humides  situés  dans 
les  marécages  de  saules,  et  d'aulnes,  et  on  en  a  remarqué  bien  sou- 
vent, en  1906,  dans  de  pareils  endroits  entre  Portage  la  Prairie,  Mani- 
toba, et  la  rivière  Battle,  Alberta,  le  long  de  la  voie  du  chemin  de 
fer  Grand  Tronc  Pacifique.  (Atkinson).  Ces  moucherolles  étaient 
très  communs  à  Chemawawin,  Saskatchewan,  surtout  dans  les  arbres 

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454  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

bordant  une  fondrière  où  ils  semblaient  y  avoir  un  excellent  terrain 
de  chasse.  Ils  se  perchaient  sur  des  branches  les  plus  basses  ainsi 
que  dans  des  buissons  et  se  nourissaient  évidemment  d'insectes  qui 
passaient  par-dessus  l'eau.  On  n'a  pas  pris  un  seul  spécimen  de  cet 
oiseau  à  Grand  Rapids,  où  il  est  remplacé  par  minimus.  (Nut- 
ting).  Le  6  juin  1892  on  en  a  vu  quelques-uns  à  Indian-Head,  Sas- 
katchewan.  A  partir  de  cette  date  ils  sont  devenus  communs  et  se 
nichaient  dans  les  bois  au  lac  Deep.  Au  mois  de  mai  1895  on  les 
a  remarqués  en  assez  grand  nombre  au  Old  Wives  Creek,  Sas- 
katchewan,  et  on  en  a  tué  un  couple  le  25  du  même  mois.  En  1891 
cet  oiseau  était  tout  à  fait  commun  à  Banff,  dans  les  montagnes 
Rocheuses,  y  couvant  en  grand  nombre.  Au  mois  de  juin  1890  il 
était  commun  à  Revelstoke  ainsi  qu'à  Deer  Park,  Colombie-Britanni- 
que. Pendant  le  mois  de  juin  1889  on  l'a  pris  à  Kamloops,  Colom- 
bie-Britannique ainsi  qu'à  Sicamous,  à  Enderby  et  à  Spence  Bridge. 
On  l'a  pris  aussi  à  Chilliwack  et  au  ranch  McGuire,  Colombie- 
Britannique,  au  mois  de  juin  1901.  En  1902  on  a  remarqué 
ces  oiseaux  à  Trail,  Colombie-Britannique.  Ils  étaient  com- 
muns à  Elko,  Colombie-Britannique,  au  mois  de  mai  1904.  On  en  a 
vu  un  couple  au  lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique  en  1905.  En 
1893  ce  moucheroUe  était  commun  sur  l'île  de  Vancouver,  où  on  en 
pris  des  spécimens.  (Spreadborough).  On  le  remarque  en  allant 
au  nord  jusqu'à  Fort  Resolution  sur  le  grand  lac  des  Esclaves,  mais  il 
y  est  rare.  (Ross).  On  ne  connaît  guère  les  habitudes  de  cet  oiseau. 
Nous  l'avons  vu  pour  la  première  fois,  le  19  mai,  à  Carlton  House, 
sur  la  Saskatchewan.  Il  voltigeait  çà  et  là  parmi  les  buissons  bas, 
au  bord  de  la  rivière,  pendant  quelques  jours  et,  plus  tard,  il  s'est 
retiré  aux  bois  humides  et  ombragés,  situés  au  nord.  (Richardson) . 
Il  se  rend  dans  le  nord  jusqu'à  Fort  Simpson  sur  le  MacKenzie, 
mais  il  y  est  rare.  (Ross).  Il  passe  l'été  à  Chilliwack.  Des  oiseaux- 
reproducteurs  que  l'on  a  pris,  en  1901,  à  Quesnel,  Colombie-Bri- 
tannique ressemblaient  plutôt  à  VAlnorum  qu'au  trailli  typique. 
Cette  dernière  est  l'espèce  qui  couve  dans  la  partie  sud  du  district. 
(Brooks).  Cet  oiseau  est  bien  plus  commun  dans  l'intérieur  que  sur 
le  littoral  de  la  Colombie-Britannique;  il  y  couve.  Nous  classifions 
sous  ce  titre  tous  les  spécimens  collectionnés  par  M.  Rhoads  à  Ash- 
croft,  à  lac  la  Hache,  à  Vernon,  et  sur  l'île  Lulu,  bien  que  lui-même 
les   appelle   E.    pusillus.     (Streator). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  455 

On  m'a  apporté  de  Nulato,  au  printemps  de  1878,  un  mâle  unique 
de  cette  petite  espèce  si  répandue,  et,  pendant  la  même  saison,  on 
en  a  pris  un  deuxième  spécimen  à  St.   Michael.     (Nelson). 

La  plupart  des  mentions  provenant  des  prairies  et  classées  ci- 
dessus,  devraient,  sans  doute,  se  trouver  sous  le  titre  Alnorum. 

466a.  Moucherolle  des  aulnes. 

Empidonax  traillii  alnorum  Brewst.     1895. 

Le  moucherolle  des  aulnes  n'est  pas  un  oiseau-migrateur  très 
commun  en  été  dans  Terreneuve.  Il  fréquente  les  bois  qui  se  trou- 
vent dans  le  voisinage  des  maisons.  (Reeks).  Il  passe  l'été  en  assez 
grand  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs-Tufts) .  Au  mois 
de  juillet  1898  il  était  commun  dans  la  lisière  des  bois  à  Baddeck 
et  à  Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton.  On  en  a  pris  un,  le  11  juillet 
1888,  à  Mount  Stewart,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  (Macoun). 
On  en  a  v\i  quelques-uns  dans  leurs  lieux  préférés,  les  aulnes,  à  Tig- 
nish,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  {Dwight).  En  été  il  habite,  en 
très  petit  nombre,  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Il 
passe  l'été,  en  assez  grand  nombre,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  En  été  il  habite  la  province 
de  Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne).  Il  ne  passe  l'été 
qu'en  petit  nombre  dans  le  district  de  Montréal,  et  il  couve  dans 
le  parc  Mont-Royal  où,  depuis  plusieurs  années,  j'ai  trouvé  son 
nid  contenant  des  œufs  à  partir  du  19  juin  jusqu'au  30  juillet. 
(Wintle).  En  été  cet  oiseau  habite,  en  nombre,  le  district  d'Ottawa. 
{Ottawa  Natiiralist,  Vol.  V.)  Il  est  assez  rare  aux  alentours  de 
London,  mais  se  trouve  plus  commun  en  allant  au  nord  et  à  l'est. 
{W.  E.  Saunders).  Il  n'est  pas  commun  dans  le  parc  Algonquin, 
Ontario;  on  en  a  vu  seulement  quelques-uns  sur  la  rivière  Mada- 
waska,  en  aval  du  lac  Cache.  En  1904  on  l'a  remarqué  en  nombre 
dans  tous  les  bosquets  de  saules  depuis  Missinabi,  Ontario,  jusqu'à 
Point  Comfort,  sur  la  côte  est  de  la  baie  James.  {Spreadborough) . 
C'est  un  oiseau-migrateur  rare  au  printemps;  on  en  a  vu  un  au  mois 
de  septembre  1906.  Le  29  mai  1899  j'ai  pris  un  mâle  de  cette  espèce 
à  Emsdale,  dans  Muskoka.  M.  Kay  a  pris  un  nid  de  cet  oiseau  à 
Port  Sydney  dans  le   même  district.     (/.   H.    Fleming). 

Des  moucherolles  que  l'on  a  classés  sous  le  titre  alnorum  ont 
été   remarqués  par  nous  à  Norway  House,  mais  nous  n'avons  pu  en 

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456  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

prendre.  (Preble).  Le  27  juillet  1906,  Bishop  en  a  pris  une  femelle 
adulte  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent).  On 
a  pris  un  de  ces  oiseaux  et  on  en  a  vu  d'autres,  le  23  mai  1888,  à  la 
petite  rivière  des  Esclaves,  Athabasca.  (/.  M.  Macotm).  On  en  a  vu 
pour  la  première  fois,  le  26  mai  1897,  à  Edmonton,  Alberta.  Ils 
s'y  sont  trouvés  communs  avant  le  2  juin.  Ces  moucherolles  se 
trouvent  toujours  dans  les  bosquets  de  saules  et  d'aulnes,  mais, 
jamais  dans  les  endroits  fortement  boisés.  En  1903  ils  étaient  communs 
depuis  le  petic  lac  des  Esclaves,  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix,  Alberta. 
(Spreadborough) .  Nous  avons  premièrement  remarqué  cet  oiseau  à  Fort 
Selkirk,  où  les  rivières  Pelly  et  Lewis  se  réunissent  pour  former  le 
Yukon,  dans  la  latitude  62°  50',  et  nous  ne  l'avons  à  peine  perdu 
de  vue  avant  d'arriver  à  Circle  City.  Plus  tard,  le  21  août  1899, 
j'ai  entendu  le  cri  d'un  de  ces  oiseaux  à  quinze  milles  en  aval  de 
Fort  Yukon,  Alaska.     {Bishop). 

Beaucoup  de  mentions  classées  sous  traillii,  devraient  se  trouver 
ci-dessus. 

Notes  sur  la  reproduction. — L'oiseau  récemment  appelé  «le 
moucherolle  des  aulnes»  est  celui  que  l'on  voit  généralement  le  long 
du  St-Laurent,  ainsi  qu'en  allant  vers  le  nord.  Je  veux  faire  remar- 
quer que  ce  nom  lui  convient  très  bien.  J'ai  généralement  trouvé 
cet  oiseau  dans  les  endroits  bas  et  humides,  et  fortement  boisés  d'aul- 
nes, de  saules,  et  deSpirœa.  J'ai  aussi  observé  son  nid  à  plusieurs 
reprises;  il  y  en  avait  trois  près  de  Renfrew,  Ontario,  que  j'ai  trouvés 
à  deux  ou  trois  pieds  de  terre.  L'un  de  ces  nids  était  dans  un  groseiller 
sauvage,  un  autre  dans  la  partie  buissonneuse  d'un  saule,  et  le  troi- 
sième dans  Spirœa.  Au  milieu  du  mois  de  juin  j'ai  trouvé  aussi 
ce  nid  dans  Spirœa  à  un  endroit  semblable,  près  de  Lansdowne, 
Ontario.  Les  œufs,  au  nombre  de  trois  ou  quatre,  sont  distinctement 
tachetés  d'un  brun  roux.  L'oiseau,  lorsqu'il  se  trouve  près  de  son 
nid,  est  très  avisé  et  difficile  à  observer.  {Rev.  C.  J.  Young).  Le 
moucherolle  des  aulnes  couve  dans  le  parc  Mont- Royal  où,  pendant  les 
quelques  dernières  années  j'ai  trouvé  son  nid,  contenant  des  œufs, 
à  partir  du  19  juin  jusqu'au  30  juillet.  Ce  moucherolle  est  très 
timide  lorsqu'on  l'approche  pendant  la  saison  de  la  ponte,  mais  au 
moment  de  la  reproduction  il  s'accroupit  bien  dans  le  nid.  J'ai 
toujours  trouvé  celui-ci  dans  un  buisson  d'épines  peu  fourni,  ou  dans 
des  petites  broussailles  à  une  hauteur  variant  depuis  quelques  pouces, 
jusqu'à  deux  pieds,  et  il  est  situé  généralement  à  portée  de  vue  d'un 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  457 

sentier  dans  la  montagne.  On  remarque  cet  oiseau  dans  ce  lieux 
à  partir  du  24  mai  jusqu'au  30  juillet.  Je  crois  qu'il  s'envole  au  sud 
pendant  le  mois  d'août  car  je  ne  l'ai  jamais  remarqué  à  l'automne. 
(Wifitle). 

Dans  le  but  de  construire  son  nid,  cet  oiseau  tout  d'abord  couvre 
les  tiges  d'arbustes,  de  framboisiers,  et  surtout  d'aulnes,  avec  un  long 
duvet  végétal.  Ensuite  il  attache  des  herbes  et  des  fibres  d'écorce 
ou  des  roseaux  à  l'intérieur  des  tiges  couvertes  de  ce  duvet  au  lieu  de 
les  entrelacer  avec  celles-ci.  Pour  finir,  le  nid  est  garni  d'une  mai- 
gre couche  d'herbe  et  quelquefois  de  crins,  ou  de  racines  sembla- 
bles aux  crins.  Le  diamètre  de  l'extérieur  est  de  3  à  3  pouces  50,  et 
la  hauteur  varie  entre  2  et  3  pouces  50,  tandis  que  le  diamètre  de 
l'intérieur  est  de  2  pouces,  et  la  profondeur  de  i  pouce  25  ou  1.50. 
Le  nid  se  trouve  à  une  hauteur  d'un  à  six  pieds  de  terre.  Entre 
Ottawa  et  le  lac  Nominingue,  trois  ou  quatre  œufs  sont  pondus  en 
juin  et  en  juillet.     {A.  L.  Garneau). 

467.  Petit  moucherolîe. 

Empidonax  minimus     Baird.     1858. 

Audubon,  vol.  I,  p.  237,  a  trouvé  le  petit  moucherolîe  en  train  de 
nicher  dans  le  Labrador.  Au  mois  d'août  1860  Drexel  en  a  pris  à 
Moose-Factory  sur  la  baie  James.  C'est  un  oiseau-migrateur  rare, 
en  été,  dans  Terreneuve.  {Reeks).  Au  mois  de  juin  1896  il  était 
commun  le  long  de  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose-Factory,  sur  la 
baie  James.  (Spreadborongh) .  C'est  un  oiseau-migrateur  commun 
en  été  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  (Downs).  En  été  il  habite  partout 
en  nombre,  et  se  trouve  également  commun  dans  les  bois  lointains 
ou  dans  les  vergers  et  les  jardins.  (H.  F.  Tufts).  Il  se  trouve  assez 
commun  à  Baddeck  sur  l'île  du  Cap-Breton.  {F.  H.  Allen).  Le 
21  juillet  1888  on  l'a  remarqué  à  Union-Road  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  (Macoun).  Une  joyeuse  succession  de  «che-bies»  m'ont 
salué  un  matin  à  Souris,  île  du  Prince-Edouard.  Je  n'en  ai  plus 
revu.  {Dwight).  Il  passe  l'été  bien  qu'en  petit  nombre  près  de 
St.  John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain) l.  En  été  il  habite 
en  nombre  à  Scotch-Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
{W.  H.  Moore).  Ce  moucherolîe  est  commun  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox).  C'est  un 
oiseau-migrateur  assez  rare,  en  été,  à  Québec;  on  en  a  pris  à  la  rivière 


458  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Godbout.  {Dionne).  Il  passe  l'été  en  très  petit  nombre  dans  le 
district  de  Montréal,  y  couvant  sur  l'île,  (Wintle).  En  été  il  habite 
le  district  d'Ottawa  en  grand  nombre.  {Ottaiva  Natiiralist,  vol.  V). 
C'est  un  oiseau-migrateur  commun  à  Toronto,  Ontario.  Il  est  plus 
nombreux  que  tous  les  autres  petits  moucherolles  dans  les  districts  de 
Muskoka  et  Parry-Sound.  (/.  H.  Fleming).  Il  est  plus  commun 
dans  la  ville  de  London,  Ontario  que  dans  la  campagne  à  quelques 
milles  en  dehors  de  la  ville.  On  y  entend  le  cri  de  cet  oiseau  dans 
presque  chaque  rue  ombragée.  {W.  E.  Saiinders).  Pendant  le 
mois  de  juillet  1900,  il  abondait  partout  dans  le  parc  Algonquin, 
Ontario.  (Spreadborough) .  Le  30  juin,  au  matin,  on  a  enlevé  un 
nid,  contenant  des  œufs  dont  l'incubation  était  bien  avancée,  près 
de  l'extrémité  sud  du  lac  Oxford,  Keewatin.  La  femelle  a  été  prise 
ainsi  que  les  œufs.     {Prehle). 

On  a  trouvé  le  petit  moucherolle  en  grande  abondance  à  Pembina 
ainsi  que  dans  l'ouest  jusqu'à  la  montagne  Turtle  dans  la  latitude 
49°,  mais  au-delà  de  cet  endroit  on  n'en  a  pas  remarqué.  {Coiies). 
En  été  il  habite,  en  très  grand  nombre,  les  bosquets  maigrement 
peuplés  d'arbres  et  se  répand  partout  dans  la  partie  boisée  de  la 
province  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Il  se  trouve  commun  aux 
rapides  Grand  de  la  Saskatchewan.  {Nutiing).  A  l'exception  du 
moucherolle  de  la  Caroline,  celui-ci  est  le  plus  commun  de  tous  les 
moucherolles  dans  le  Manitoba  ainsi  qu'en  allant  vers  l'ouest  jusqu'à 
Edmonton.  (Atkinson).  Il  abonde  aux  alentours  d'Aweme,  Mani- 
toba. (Criddle).  C'est  le  plus  commun  de  tous  les  moucherolles 
dans  les  bois  aux  creeks  Maple  et  Skull,  Saskatchewan.  {A.  C. 
Bent) .  On  l'a  premièrement  remarqué  à  Indian-Head,  Saskatchewan, 
le  27  mai  1892;  plus  tard  il  est  devenu  assez  commun  y  couvant, 
en  nombre,  dans  le  voisinage  du  lac  Deep.  On  en  a  pris,  pendant  le 
mois  de  juin  1894,  à  Medicine-Hat,  ainsi  qu'au  lac  Crâne,  Saskat- 
chewan. Le  24  mai  1895,  cet  oiseau  abondait  à  l'embouchure  du 
creek  Old-Wives,  Saskatchewan.  On  l'a  remarqué  tout  le  long 
de  ce  creek,  ainsi  qu'à  Wood-Mountain-Post.  Un  petit  mouche- 
rolle, peut-être  de  cette  espèce,  a  été  observé  au  creek  Farwell, 
dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan.  On  en  a  pris  à  Canmore, 
Alberta,  dans  les  montagnes  Rocheuses,  mais  à  Banff  cet  oiseau  se 
trouve  remplacé  par  le  moucherolle  de  Wright.  On  en  a  remarqué 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois,  le  12  mai  1897;  ils  y 
étaient   communs   le   lendemain.     En    1903,    ils   abondaient   depuis 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  459 

le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix,  Alberta.  On 
les  a  vus  dans  les  contre-forts  au  sud-ouest  de  Calgary.  Ils  y  étaient 
communs  pendant  le  mois  de  juillet.  {Spreadboroiigh) .  Cette  espèce 
se  répand  beauconp  dans  le  nord  jusqu'à  Fort-Simpson,  sur  le 
M  ackenzie .     (Ross). 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  moucheroUe  ressemble  au  précé- 
dent sauf  qu'il  est  un  peu  plus  petit.  Il  couve  en  nombre  dans  les 
comtés  de  Leeds  et  Renfrew,  choisissant  un  endroit  tout  à  faitdififé- 
rent  à  celui  de  iraillii  pour  y  faire  son  nid.  C'est  un  oiseau  familier, 
y  fréquentant  les  vergers  et  le  voisinage  des  maisons,  ainsi  que  les  bois 
de  deuxième  croissance.  Les  nids  que  j'ai  vus  ressemblaient  à  ceux  de 
la  fauvette  à  queue  rousse,  et  étaient  construits  dans  la  fourche  d'un 
érable  ou  d'un  pommier.  Ils  contenaient  quatre  œufs,  chacun  d'un 
blanc  jaunâtre,  qui  avaient  été  pondus  vers  la  fin  mai,  environ  deux 
semaines  plus  tôt  que  ceux  de  cette  fauvette.  Ce  moucherolle  est  aussi 
très  commun  dans  le  voisinage  du  lac  Sharbot  où,  en  1903,  j'ai  remar- 
qué cinq  nids  près  les  uns  des  autres.  {Rév.  C.  J.  Young).  Je  l'ai 
trouvé  commun  à  mon  arrivée,  le  ler  juin,  et,  pendant  le  mois,  j'en 
ai  pris  de  nombreux  spécimens,  y  compris  un  grand  nombre  de  nids 
et  d'œufs,  ces  derniers  pas  avant  le  milieu  du  mois.  L'emplace- 
ment habituel  du  nid  est  dans  la  fourche  verticale  formée  par  trois 
brindilles  divergentes  ou  plus,  dans  quelque  plantard  ou  gros  buisson, 
et  il  se  trouve  généralement  à  dix  ou  douze  pieds  de  terre.  Dans  un 
cas  j'ai  enlevé  un  nid,  mes  pieds  touchant  à  terre,  mais  dans  un  autre, 
le  nid  était  comme  d'habitude  dans  une  fourche,  faite  de  brindilles 
verticales,  sur  la  branche  penchante  d'un  orme  frêle,  à  environ  qua- 
rante pieds  de  terre.  L'oiseau-femelle,  pendant  l'incubation,  s'accrou- 
pit dans  son  nid  avec  autant  de  persistance  que  le  font  quelques 
espèces  de  passereaux.  Dans  un  cas  je  me  suis  approché  très  près  de 
l'oiseau  avant  que  celui-ci  ne  se  soit  envolé,  et  même  cette  fois-là,  il 
n'a  fait  que  voltiger  hors  de  ma  portée,  et  ensuite  s'est  arrêté  pour 
émettre  un  cri  désolé.  Le  nid  est  généralement  bien  enfoncé  dans  la 
fourche,  et  porte  la  marque  des  brindilles.  Il  est  composé  de  bandes 
entrelacées  d'écorce  intérieure  fine  et  fibreuse,  ainsi  que  de  matière 
végétale  décomposée,  le  tout  tapissé  d'une  grande  quantité  de  du- 
vet végétal,  et  complété  par  une  garniture  de  quelques  crins  de 
cheval,  ou  d'herbes  fines.  Cette  construction  est  solide  et  tient  bien 
la  chaleur.  Le  bord  est  uni,  ayant  un  diamètre  de  2>^  pouces  à 
l'extérieur,  et  le  nid  lui-même  a  moins  de  2  pouces  de  profondeur. 


460  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

La  forme  générale  tend  un  peu  à  être  conique,  mais  cela  dépend 
beaucoup  de  l'emplacement  du  nid.  Les  côtés  sont  minces  et  quel- 
quefois à  peine  attachés  aux  brindilles  qui  les  soutiennent.  La  cavité 
est  grande  pour  la  grosseur  du  nid,  à  peine  ou  pas  du  tout  rétrécie 
sur  le  dessus,  et  elle  est  à  peu  près  aussi  large  que  profonde.  A  six  re- 
prises différentes  je  n'ai  pas  trouvé  plus  de  quatre  œufs  dans  chaque 
nid,  et  ce  nombre  semble  être  la  couvée  complète.  Ces  œufs  sont 
d'un  blanc  pur,  et  d'une  forme  ordinaire  (mais  ils  sont  variables  sous 
ce  rapport).  Ils  mesurent  environ  deux  tiers  d'un  pouce  en  longueur 
sur  un  demi-pouce  de  large.  Les  extrêmes  de  longueur  notés,  étaient 
0.59  et  0.68.  Le  diamètre  est  moins  variable.  {Coues).  Cet  oiseau 
niche  chaque  année  à  Kew  Beach,  Toronto;  il  couve  aussi  en  nombre 
dans  le  Manitoba  et  dans  la  Saskatchewan.  {W.  Raine).  Il  couve  dans 
le  voisinage  d'Ottawa  et  construit  son  nid,  qui  est  petit,  bien  fait,  com- 
pact et  profond,  dans  la  fourche  verticale  d'un  arbre.  Ce  nid  est  composé 
d'écorce  intérieure  fine  et  fibreuse,  et  de  matière  extérieure  décomposée 
de  diverses  mauvaises  herbes,  et  garni  de  duvet  végétal,  de  crin  de 
cheval  et  de  pointes  d'herbes  fines.  Les  œufs,  au  nombre  de  trois 
ou  quatre,  sont  d'un  blanc  pur.  {G.  R.  White).  On  a  trouvé  un  nid, 
au  mois  de  juin,  dans  la  fourche  verticale  d'un  petit  orme,  à  quatre 
pieds  de  terre.  Il  mesurait  2.50  pouces  de  diamètre,  et  2.50  de  hau- 
teur. La  cavité  avait  un  diamètre  de  deux  pouces  et  une  profondeur 
de  1.75.  {A.  L.  Garneau).  Le  2  juin  1897  j'ai  trouvé  deux  nids  à 
Edmonton,  Alberta;  l'un  des  deux  était  dans  la  fourche  d'un  petit 
peuplier  à  environ  deux  pieds  de  terre.  Il  était  très  compact,  et, 
semblable  à  celui  d'une  fauvette  jaune,  il  contenait  quatre  œufs 
presque  frais.  L'autre  nid  était  dans  un  peuplier  plus  grand,  à 
environ  25  pieds  de  terre;  il  était  semblable  au  premier  et  les  œufs 
étaient  presque  frais.  Le  lendemain  j'ai  trouvé  deux  autres  nids; 
l'un  était  dans  un  saule  à  environ  sept  pieds  de  terre,  et  l'autre  se 
trouvait  dans  un  peuplier  baumier,  à  environ  deux  pieds  de  terre. 
Le  nid  était  très  compact  et  se  composait  principalement  de  duvet  de 
saule  garni  d'un  peu  d'herbe  desséchée.  J'ai  trouvé  des  nids  aune 
hauteur  variant  depuis  quatre  jusqu'à  trente  pieds  de  terre.  {Spread- 
borough) . 

468.  Moucherolle  de  Hamrtiond. 

Empidonax  hammondi  (Xantus)  Baird.     1858. 

Dans  le  volume  II  des  minutes  du  Musée  National  des  Etats-Unis, 
on  fait  mention  de  l'enlèvement  de  quelques  œufs  de  ce  moucherolle 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  461 

«à  la  rivière  Anderson  ))  par  le  docteur  Brewer,  de  Boston.  Je  suppose 
que  ces  œufs  ont  été  envoyés  par  moi  à  l'institut  Smithson.  {Mac- 
farlane).  Ce  moucherolle  se  trouve  assez  communément.  On  en  a  vu 
des  spécimens  venant  de  Ashcroft,  de  Ducks,  du  Mont  Lehman,  et  de 
New -Westminster,  Colombie-Britannique.  (Streator),  On  le  trouve 
principalement  sur  le  continent,  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du 
littoral;  il  est  commun  à  New -Westminster,  Colombie-Britannique. 
{Fannin).  Cet  oiseau  qui,  semble  remplacer  minimus  dans  l'ouest, 
n'a  été  observé  que  dans  les  montagnes  Rocheuses  où,  au  mois 
d'août  1874,  on  en  a  pris  un  spécimen  unique.  (Coues).  On  l'a 
pris  au  creek  Lee  près  de  Cardston  dans  le  sud  de  l'Alberta,  ainsi 
qu'au  lac  Waterton  où  le  docteur  Coues  en  a  pris  son  spécimen. 
Pendant  l'été  de  1902  cet  oiseau  était  commun  à  Trail,  Colombie- 
Britannique,  près  de  la  frontière.  Le  ler  juin  j'ai  trouvé  un  nid  sur 
une  petite  branche  de  pruche,  à  environ  seize  pieds  de  terre.  Le  12 
juin  j'ai  trouvé  un  autre  nid  dans  un  petit  cèdre  à  environ  huit  pieds 
de  terre.  Le  25  mai  1905  ce  moucherolle  était  commun  à  l'ouest  de 
Midway,  Colombie-Britannique.  Il  était  assez  commun  pendant 
le  mois  de  juin  1901  sur  la  rivière  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique. J'en  ai  vu  un  spécimen  que  j 'ai  cru  appartenir  à  cette  espèce, 
le  10  juillet  1893,  sur  le  mont  Benson  près  de  Nanaïmo,  île  de  Van- 
couver. {Spreadhorough) .  Cet  oiseau  est  également  répandu  partout 
sur  la  terre  ferme  ainsi  que  sur  les  îles,  dans  la  Colombie-Britannique, 
y  couvant  dans  chaque  endroit  où  on  le  trouve.  (Rhoads).  J'ai  dans 
ma  possession  le  nid,  contenant  trois  œufs,  ainsi  que  le  vieil  oiseau 
que  M.  Wenman  s'est  procuré  pour  moi  à  la  base  du  pic  Moberly, 
dans  les  montagnes  Rocheuses.  Ce  nid  était  construit  à  six  pieds 
de  terre,  sur  la  branche  d'un  arbre.  Les  œufs,  dont  la  couleur  est 
blanc  crème,  ont  été  enlevés  le  31  mars  1902.  {W.  Raine).  Nous 
avons  vu  plusieurs  spécimens  de  cet  oiseau  à  Skagway  et  en  avons 
pris  trois.  Le  8  juin  j'en  ai  pris  un  spécimen  à  Glacier,  et  un  autre 
sur  une  butte  qui  domine  Cariboo  Crossing,  Colombie-Britannique. 
A  partir  de  cette  date  nous  n'avons  pas  vu  ce  moucherolle  avant  le  29 
juillet,  lorsque  M.  Osgood  en  a  tué  un  à  environ  quinze  milles  au  nord 
de  la  rivière  Selwin.  Entre  cet  endroit  et  le  ruisseau  Charlie  on  l'a 
remarqué  en  presqu'aussi  grand  nombre  que  Alnomm,  y  fréquentant 
les  mêmes  lieux  que  ce  dernier,  mais  après  que  nous  avons  traversé 
Charlie  Creek  nous  ne  l'avons  plus  rev'u.     {Bislwp). 


462  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

469.  Moucherolle  de  Wright. 

Empidonax  ivrightii.     Baird.     1858. 

Ce  moucherolle  est  un  oiseau-migrateur  rare  à  Chilliwack,  Colom- 
bie-Britannique, on  n'en  a  pris  que  deux.  (Brooks).  Au  lieu  de 
traillii,  que  je  m'attendais  voir  dans  les  montagnes  Rocheuses,  on 
a  pris  cette  espèce-ci  dans  cette  localité.  Trois  spécimens  de  cet 
oiseau  ont  été  pris  sur  la  frontière,  latitude  49°,  pendant  les 
derniers  jours  d'août  1874.  Ce  moucherolle  couve,  sans  doute, 
dans  cette  région  qui  se  trouve  de  beaucoup  le  point  le  plus  au  nord 
où  on  l'a  remarqué  jusqu'à  présent.  (Coues).  Dr  Bishop  l'a  trouvé 
commun,  avec  des  jeunes  à  moitié  emplumés,  dans  les  collines  Cypress, 
Saskachewan,  à  partir  du  25  jusqu'au  30  juin  1905.     {A.  C.  Béni). 

Cet  oiseau  était  mêlé  avec  minimus  à  Canmore  dans  les  monta- 
gnes Rocheuses,  mais,  pendant  l'été  de  1891,  bien  que  l'on  en  ait  pris 
de  nombreux  spécimens  à  Banff,  à  20  milles  plus  a  l'ouest,  on  n'a 
pas  réussi  à  prendre  un  seul  minimus.  Ce  moucherolle  est 
apparemment  commun  dans  les  montagnes,  car  on  l'a  remarqué  en 
très  grand  nombre  à  Revelstoke,  sur  la  rivière  Columbia  Colombie- 
Britannique.  Il  y  couvait  ainsi  qu'à  Deer  Park,  et  à  Robson  sur  le 
lac  Arrow,  et  même  en  aval  de  ce  lac.  Il  était  assez  commun  à 
Sicamous,  Colombie-Britannique  en  juillet  1889,  et  on  en  a  pris  des 
spécimens,  au  mois  d'avril  de  la  même  année,  à  Hastings,  sur  le  goulet 
Burrard.  Pendant  les  mois  de  mai  et  juin  1889,  on  en  a  pris  des  spé- 
cimens à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique.     (Macoun). 

Famille  XXXIX.    ALAUDID.Ï:.     Alouettes. 
CXC.    ALAUDA.     Linn^us.     1758. 
473.  L'alouette  des  champs. 

Alauda  arvensis.     Linn.     1758. 

Cet  oiseau  est  accidentel  dans  le  Groenland  ainsi  que  dans  les  Ber- 
mudes.     {A.  0.  U.  liste  vérifiée). 

CXCI.     OTOCORIS.     Bonaparte.     1838. 

Il  y  a  encore  beaucoup  d'incertitude  relativement  aux  alouettes,  et, 
comme  on  n'en  a  pas  de  spécimens  sous  la  main  pour  établir  une 
comparaison,  un  grand  nombre  d'anciennes  mentions,  qui  paraissent 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  463 

dans  le  première  édition  de  ce  catologue,  doivent  y  rester,  bien  que, 
dans  certains  cas,  elles  se  trouvent  évidemment  inexactes.  Dans 
l'édition  actuelle,  le  leucolœma  de  la  première  édition  a  été  changé 
et  est  devenu  articola,  et  arnicola  est  devenu  leucolœma.  On  a 
ajouté  Hoyti  et  enthymia,  bien  que  ce  dernier  n'a  pas  été  généralement 
accepté  par  les  ornithologues.  Précédant  la  distribution  de  chaque 
sous-espèce,  celle  de  M.  Oberholser  est  d'abord  donnée. 

474.  Alouette  ordinaire. 

Otocoris  alpestris.     (Linn)  Bonap.     1838. 

En  été  on  remarque  cet  oiseau  dans  le  nord-est  de  la  Colombie- 
Britannique,  à  l'ouest  de  la  baie  d'Hudson,  ainsi  qu'au  nord  depuis 
Terreneuve,  le  Labrador,  et  l'extrémité  sud  de  la  baie  James.  Il 
est  accidentel  dans  le  Groenland  et  en  hiver  se  répand  à  l'ouest 
jusque  dans  le  Manitoba.     {Oberholser) . 

On  en  a  tué  un,  au  mois  d'octobre  1835,  à  Godthaab,  mais  on 
en  a  signalé  le  10  juillet  1822,  au  cap  Wilson,  à  l'autre  côté  du 
détroit  Davis.  {Arct  Man).  Il  passe  l'été,  en  nombre,  dans  le 
Labrador,  et  couve  à  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  ainsi 
qu'à  Rigolet.     {Packard). 

L'alouette  ordinaire  abonde  partout  sur  les  pentes  les  plus  désolées 
et  les  moins  abritées  des  montagnes  dans  le  nord-ouest  du  Labrador. 
En  autant  que  j'ai  pu  en  juger,  toutes  les  alouettes  étaient  de  cette 
espèce.  {Bigelow).  Cette  espèce  était  commune  et  couvait  sur  les 
îles  rocheuses  de  la  baie  James,  depuis  Moose  Factory  jusqu'au 
golfe  Richmond.  On  n'en  a  pas  remarqué,  en  1896,  dans  l'inté- 
rieur entre  le  golfe  Richmond  et  la  baie  d'Ungava.  {Spreadhorough) . 
On  la  voit  dans  le  Groenland,  dans  Terreneuve,  au  Labrador,  et 
dans  la  baie  d'Hudson.  Elle  s'en  va  en  hiver  vers  le  sud  jusque  dans 
les  Etats-Unis.  Notre  oiseau  fait  sa  couvaison  très  loin  au  nord  des 
Etats-Unis,  c'est-à-dire  autour  des  rives  de  la  baie  d'Hudson,  ainsi 
que  celles  du  Labrador  et  de  Terreneuve.  On  a  examiné  des  oiseaux 
reproducteurs  de  cette  espèce  venant  de  Fort  Chimo  et  du  goulet 
Davis  dans  le  Labrador.  On  a  examiné  aussi  ceux  venant  de  l'île 
Penquin,  du  cap  St-Mary,  et  de  la  baie  Canada  dans  Terreneuve, 
ainsi  que  de  Moose  Fort  sur  la  baie  James.  Les  oiseaux  non  repro- 
ducteurs venant  de  Toronto,  et  de  Rat  Portage,  sur  le  lac  des  Bois, 
Ontario,  ainsi  que  ceux  du  Manitoba  ont  été  examinés  aussi.     {Du'ight) 


464  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

L'alouette  ordinaire  est  commune  dans  la  Nouvelle-Ecosse  pendant 
les  migrations  du  printemps  et  de  l'automne.  {Downs  Tufts).  A 
partir  du  14  jusqu'au  21  janvier  1904  on  en  a  vu  en  nombre  sur  l'île 
Sable,  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a  remarqué  trois  spécimens,  le  6 
janvier  1905,  et  un  seul,  le  30  septembre  1901.  (/.  Boutelier  Cette 
espèce  habite  St.  John,  Nouveau-Brunswick  pendant  l'hiver 
{Chamberlain) . 

C'est  un  oiseau-migrateur  dans  la  province  de  Québec;  on  en  a 
pris  à  Beauport.  (Dionne).  Elle  est  de  passage  et  rare  à  Montréal. 
Le  8  avril  1887  j'en  ai  tué  cinq  sur  environ  une  douzaine  que  j'ai 
trouvées  en  train  de  se  nourrir  sur  les  chemins  de  glace  du  St-Laurent 
en  face  de  la  ville,  mais  depuis  ce  temps  là  je  n'en  ai  plus  revues  au 
printemps,  et  à  l'automne  seulement  à  partir  du  20  jusqu'au  26 
octobre.  {Winilé).  On  a  reconnu  et  classé,  d'une  manière  satis- 
faisante, l'alouette  ordinaire  du  district  d'Ottawa,  pour  la  première 
fois  au  printemps  de  1890.  Cette  espèce  est  arrivée  le  19  avril,  et 
y  est  restée  par  bandes  jusqu'au  25  mai  lorsqu'elle  s'est  envolée.  Elle 
est  encore  revenue  à  l'automne  à  partir  du  26  septembre  jusqu'au 
28  octobre.  {Ottawa  Naturalist  Vol.  V).  Elle  était  commune  autre- 
fois à  Toronto;  M.  Lamb  de  cette  ville  en  possède  un  spécimen  pris 
à  Gravenhurst  dans  le  district  de  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  On 
remarque  très  souvent  l'alouette  ordinaire  typique  en  hiver  et  au 
printemps,  le  long  du  St-Laurent  en  aval  de  Kingston,  et,  je  pense, 
au  mois  de  septembre  aussi.  {Rev.  C.  J.  Young).  Elle  est  très  rare. 
Deux  spécimens,  pris  au  mois  de  décembre  1899  par  M.  J.  Keays, 
se  trouvent  intermédiaires  entre  cette  espèce  et  leucolœma 
{W.  E.  Saunders).  Dans  certains  hivers  les  alouettes  à  hausse-col 
noir  se  rendent  par  grandes  volées  à  Kew  Beach,  Toronto,  et  quelques 
couples  de  temps  en  temps  y  restent  et  y  nichent  de  bonne  heure  au 
mois  d'avril,  m.ais,  bien  entendu,  ceci  est  l'exception,  car  les  lieux 
estivaux  de  cet  oiseau  se  trouvent  plus  au  nord,  près  du  golfe  St- 
Laurent  ainsi  que  dans  le  Labrador.  Le  4  mars  1900  pendant  que 
j'écrivais  à  mon  pupitre  des  volées  d'alouettes  à  hausse-col  noir 
n'ont  pas  cessé  de  passer  en  face  de  ma  fenêtre,  et  quelques-unes  se 
sont  posées  sur  le  chemin  devant  ma  maison.  J'ai  mis  une  cartouche 
dans  mon  fusil,  et,  me  rendant  à  la  porte  d'entrée,  j'en  ai  tué  trois 
d'un  seul  coup.  Ce  n'est  pas  donné  à  tout  le  monde  de  tuer  des 
alouettes  du  seuil  de  la  maison.  Le  8  avril  1900  M.  Winton  Thompson, 
de  Kew  Beach,  m'a  amené  voir  un  nid,  qu'il  avait  trouvé,  appartenant 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  465 

à  cette  espèce.  Ce  nid  contenait  trois  œufs,  et  l'oiseau-mère  avait 
déjà  commencé  à  les  couver,  bien  qu'il  y  eût  encore  de  la  neige  sur  la 
terre  au-dessous  du  nid,  et  que  les  nuits  fussent  froides.  Dans  le 
but  de  m'assurer  que  ce  nid  appartenait  au  vrai  Alpestris,  je  me 
suis  levé  de  bonne  heure  le  lendemain  macin  et  j'ai  tué  le  vieil  oiseau, 
que  j'ai  reconnu  comme  étant  de  l'espèce  Alpestris  et  non  pas  pra- 
ticola.  Les  œufs,  comme  l'oiseau,  sont  un  tiers  plus  gros  que 
ceux  de  praticola.  Le  29  mars  1900  M.  Meeking  a  trouvé  un 
nid  de  cette  espèce,  contenant  quatre  œufs,  à  Port-Hope,  Ontario. 
Le  13  avril  il  a  trouvé  une  couvée  de  trois  œufs,  et,  le  28  avril  1900, 
encore  une  autre  de  quatre  œufs  au  même  endroit.  Les  couvées,  recueil- 
lies à  Port-Hope,  sont  actuellement  dans  ma  collection,  et  les  œufs 
de  chaque  nid  sont,  en  moyenne,  plus  gros  que  ceux  de  l'alouette 
des  prairies,  pris  par  moi-même  sur  l'île  de  Toronto,  ainsi  que  dans 
le  Manitoba.  {W.  Rainé).  L'alouette  ordinaire  est  commune  de- 
puis le  cap  Henrietta  Maria,  sur  la  baie  d'Hudson,  jusqu'au  Missi- 
nabi,  Ontario,  à  la  fin  août  et  en  septem.bre.  Quelques  unes  couvent 
au  cap  Henrietta  Maria.  (Spreadborough) .  J'ai  pris  des  spécimens 
du  vrai  Alpestris  à  Rat  Portage,  ainsi  qu'à  Carberry,  en  automne. 
(E.  T.  Selon).  Nous  avons  dans  notre  possession  un  spécimen  de 
cette  espèce,  pris  à  Ottawa,  le  15  mai  1890,  par  M.  W.  E.  Saunders. 
M.  Saunders  est  d'avis  que  M.  Raine  a  tort  de  croire  que  l'espèce 
Alpestris  couve  à  Toronto. 

474a.  Alouette  ordinaire  pâ!e. 

Otocoris  alpestris  articola.     Oberholser.     1902. 

En  été  on  remarque  cette  espèce  dans  l'Alaska,  mais  principalement 
dans  l'intérieur,  y  compris  la  vallée  du  Yukon.  On  a  examiné  des 
oiseaux-reproducteurs  de  cette  espèce  venant  de  Fort  Yukon  et  de 
St-Michael,  Alaska,  ainsi  que  de  Fort  Reltance  sur  le  fleuve  Yukon 
dans  le  district  du  même  nom.  Des  oiseaux  non  reproducteurs  ont 
été  examinés  venant  de  Chilliwack,  de  Sumas  Prairie,  d'Osoyoos, 
d'Okanagan,  et  de  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  de 
St-Louis,  Saskatchewan.     {Oberholser .) 

Cette  alouette  se  rend  dans  l'Alaska,  ainsi  que  dans  l'ouest  du 
Canada.  Elle  s'envole,  en  hiver,  vers  le  sud  jusque  dans  les  Etats- 
Unis.  Quelques  oiseaux  reproducteurs  de  la  région  de  la  Saskat- 
chewan, et  du  grand  lac  des  Esclaves,   malgré  qu'ils  aient  une  teinte 


466  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

légère  de  jaune  sur  le  menton,  sont,  à  cause  de  leur  grandeur  et  leur  cou- 
leur un  peu  plus  pâles  quAlpestris,  rattachable  à  leucœloma.  De 
même  on  trouve  de  grands  oiseaux,  au  plumage  foncé,  avec  des 
sourcils  blancs  et  le  menton  jaune  pâle,  dans  la  vallée  du  Mississippi 
supérieur  en  hiver,  venant,  comme  ils  le  font  sans  doute,  d'une 
région  intermédiaire  entre  la  baie  d'Hudson  et  l'Alaska.  Les  oiseaux 
reproducteurs,  appartenant  à  ces  deux  races,  sont  peu  nombreux, 
et  sont  généralement  ceux  que  l'on  prend  pendant  les  recherches 
des  expéditions  gouvernementales;  par  conséquent  je  ne  limite  pas 
l'étendue  de  ses  migrations  sur  la  carte  géographique  autant  que  dans 
le  cas  de  certains  oiseaux  appartenant  à  d'autres  espèces  qui  sont 
mieux  déterminées.  On  peut  classer,  comme  appartenant  à  cette 
espèce,  deux  jeunes  oiseaux  portant  leur  premier  plumage,  que 
l'on  a  pris  sur  le  littoral  de  l'Arctique,  à  l'est  de  la  rivière  Anderson. 
Quoiqu'ils  ne  portent  pas  un  plumage  aussi  noir  et  blanc  que  l'on 
pourrait  s'attendre  à  observer  chez  les  oiseaux  d'Alaska,  ils  manquent 
néanmoins  de  la  couleur  jaunâtre  que  l'on  voit  généralement  parmi  les 
jeunes  du  type  Alpestris  venant  de  Terreneuve.  En  hiver  on 
remarque  leucolœma  aussi  loin  au  sud  que  le  milieu  de  l'ouest 
des  Etats-Unis,  principalement  à  l'est  des  montagnes  Sierra  Nevada. 
Des  spécimens,  que  l'on  trouve  sur  le  littoral  du  Nord-Ouest,  indiquent 
que  probablement  un  type  de  petit  leucolœma  couve  dans  les  mon- 
tagnes très  peu  au  nord  de  la  frontière  des  Etats-Unis,  bien  que  l'on 
puisse  trouver  généralement  ces  oiseaux  classifiés  comme  merrilli. 
Un  oiseau-mâle  en  plumage  d'automne,  pris  le  26  août,  au  lac  Chief 
Mount  sur  notre  frontière  du  nord,  longitude  114°  W,  suggère  la 
possibilité  que  cette  espèce  puisse  couver  aussi  dans  les  montagnes 
à  cet  endroit,  ou  à  une  distance  pas  trop  éloignée  au  nord.  On  ne 
fait  pas  de  mention  relativement  à  la  présence  de  cette  alouette 
à  Point  Barrow.  Elle  est  rare  à  St-Michael,  Alaska,  et  c'est  pro- 
bablement une  espèce  de  l'intérieur.  On  a  examiné  des  oiseaux 
reproducteurs  venant  de  Fort  Yukon  et  de  St-Michael,  Alaska,  ainsi 
que  de  la  côte  Arctique  à  l'est  de  Fort  Anderson,  d'autres  venant 
de  la  rivière  Horton  et  de  la  baie  Franklin,  et  d'autres  encore  de 
Fort  Reliance,  de  Fort  Resolution  et  de  l'île  Big,  sur  le  grand  lac  des 
Esclaves,  ainsi  que  de  la  région  de  la  Saskatchewan.  On  a  examiné 
des  oiseaux  non  reproducteurs  venant  de  Chilliwack,"  Colombie- 
Britannique.  {Dwight.)  Cette  très  belle  alouette  arrive  dans  les 
territoires  du  Nord-Ouest  en  compagnie  du  bruant  de  la  Laponie 
avec  lequel  elle  s'associe.     Elle  se  retire  aux  endroits    marécageux  et 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  467 

boisés  de  l'est  pour  y  couver,  et  se  répand  jusqu'aux  côtes  de  la 
mer  Arctique.  (Richardson.)  Je  l'ai  remarquée  dans  la  chaîne 
du  littoral,  ainsi  qu'à  l'est  de  ces  montagnes,  l'ayant  prise  sur 
le  sommet.  (Fannin.)  Elle  est  commune  comme  oiseau  reproduc- 
teur au  printemps  et  à  l'automne  à  Chilliwack  Colombie-Britan- 
nique. (Brooks.)  Cette  espèce  arrive  avant  le  ler  avril  à  Indian- 
Head,  Saskatchewan,  mais  il  est  difficile  à  déterminer  si  elle 
s'y  trouve  en  nombre  ou  non,  car  il  se  peut  que  l'espèce  qui 
reste  pour  la  couvaison  soit  praticola  ou  aarenicola))  ou  même 
iihoyti)).  Le  spécimen  dans  notre  collection  a  été  tué,  le  12  avril  1892, 
et,  ce  jour  même,  j'ai  pris  un  spécimen  de  arenicola.  Le  19  avril 
1890  on  a  pris  un  autre  spécimen  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique, 
où  ces  oiseaux  semblaient  être  communs.  Au  mois  d'avril  1891 
on  a  pris  des-  spécimens  à  Banff  dans  les  montagnes  Rocheuses. 
On  n'a  pas  pris  un  seul  spécimen  de  cette  espèce  à  l'automne.  On 
a  constaté  que  quatre  spécimens,  pris  à  Huntingdon,  sur  la  frontière 
entre  l'état  de  Washington  et  la  Colombie-Britannique,  au  mois 
de  septembre  1901,  appartenaient  à  cette  espèce.  Il  est  plus  que 
probable  que  le  docteur  Dwight  a  raison  lorsqu'il  dit  que  cette  alouette 
couve  peut-être  dans  les  montagnes  au  nord  de  la  frontière  des  Etats- 
Unis.  {Spreadborongh.)  Cet  oiseau  se  rend  aux  montagnes  Kenai 
dans  l'Alaska.  On  l'a  trouvé  en  train  de  couver  dans  les  montagnes  très 
élevées  et  stériles.  {Figgins.)  On  en  a  remarqué  une  petite  volée 
de  dix  à  quinze  qui  cerclait  au-dessus  du  sommet  de  la  «Montagne 
Portage»  entre  la  source  de  la  rivière  Chulitna  et  la  lac  Swan,  Alaska. 
(Osgood.)  Cette  espèce  semble  être  très  rare  partout  dans  l'Alaska. 
Pendant  mon  séjour  à  St-Michael  on  en  a  pris  deux  spécimens  aux 
alentours,  et  trois  autres  sur  le  Yukon  supérieur.  Ils  étaient  tous 
de  jeunes  mâles.  Cette  alouette  est  de  beaucoup  plus  commune, 
au  printemps  et  en  été,  sur  le  Yukon  supérieur  que  le  long  des  rives 
de  la  mer  Behring,  où  on  peut  la  considérer  seulement  comme  oiseau 
errant  très  rare.  (Nelson.)  Un  indigène  m'a  apporté  un  spécimen 
unique  de  cette  espèce;  il  m'a  raconté  qu'il  venait  de  le  tuer  sur 
l'île  Egg,  à  quelques  milles  du  village  de  St-Michael.  {Tiirner.)  Une 
interprétation  attentive  de  l'article,  se  rapportant  aux  alouettes 
ordinaires,  écrit  par  M.  E.  T.  Seton  dans  son  Birds  of  Manitoha 
démontre  que  les  oiseaux  vus  par  volées  en  hiver,  appartiennent, 
sans  aucun  doute,  à  cette  espèce.  Il  est  bien  probable  que  praticola 
s'y  présente  plus  tard.  Nash  dit,  en  parlant  de  cette  dernière  espèce: 
Praticola  se  rend  au   printemps  et  en   automne  à   Portage-la-Prairie, 


468  COMMISSIOX  GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

y  restant  presque  tout  l'hiver.  Elle  disparaît  et  ensuite  revient 
par  intervalles,  y  arrivant  \'ers  le  20  mars,  s'y  rendant  encore  au 
mois  d'août  et  s'en  allant  au  mois  d'octobre.»  C'est,  à  mon  avis, 
exactement  ce  que  ferait  un  oiseau  qui  couvait  sur  les  «Barren 
Grounds»  d'où  je  conclus  que  cette  espèce  est  celle  mentionnée 
par  Nash,  et  classée  comme  praticola  par  E.  T.  Seton.  Deux  spé- 
cimens de  plumage  sombre,  que  l'on  a  pris  au  mois  de  septembre 
1891  à  Indian-Head,  Saskatchewan,  et  classifiés  par  Bishop  comme 
appartenant  à  l'espèce  hoyti,  se  trouvent  sous  ce  titre.  Il  est 
bien  probable  que  cette  espèce  est  celle  trouvée  en  train  de  couver 
à  York  Factory,  ainsi  qu'à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson 
par  le  docteur  Bell.     (Macoun.) 

Un  grand  nombre  des  mentions  ci-dessus  se  rapportent  soit  à 
hoyti,  soit  à  enthymia. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  29  mai  1893,  j'ai  trouvé,  au 
lac  Rush,  Saskatchewan,  trois  nids  contenant  des  œufs  de  cette 
espèce.  Ces  nids  étaient  construits  dans  des  cavités  dans  la  terre, 
le  bord  étant  de  niveau  avec  le  sol  qui  l'entourait.  Chaque  nid  con- 
tenait quatre  œufs  semblables  à  ceux  de  l'alouette  des  prairies.  J'ai 
pris  deux  oiseaux  appartenant  à  cette  espèce  que  l'on  peut  distinguer 
facilement  de  l'alouette  des  prairies  par  leur  plumage  qui  est 
plus  pâle.  {W.  Raine.)  On  a  reçu  neuf  nids  appartenant  à  cette 
alouette  à  Fort  Anderson;  quelques-uns  venant  des  Esquimaux, 
et  les  autres  étaient  ceux  que  nous  avons  collectionnés  sur  les  «  Bar- 
rens»  ainsi  que  sur  le  littoral  de  la  baie  Franklin.  Le  nid  se  compose 
généralement  de  foin  fin  proprement  arrangé  et  garni  de  poil  de  cerf. 
Plusieurs  des  vieux  oiseaux  ont  été  attrapés  dans  des  pièges  placés 
sur   le   nid.     (Macfarlane.) 

474.  Alouette  ordinaire  d'Oberholser. 

Otocoris  alpestris  enthymia.  Oberholser. 

En  été  on  remarque  cette  espèce  dans  la  Saskatchewan,  et  peut- 
être  aussi  dans  le  sud-est  du  Manitoba.  Des  oiseaux-reproducteurs 
ont  été  examinés  venant  d' Indian-Head  et  de  St-Louis,  Saskatche- 
wan. {Oberholser .)  Elle  se  trouve  très  commune  dans  les  prairies 
surtout  sur  les  collines  stériles  au  nord  de  Maple  creek  et  sur  les 
plaines  alcalines.  On  n'a  pas  trouvé  de  nids  mais  on  a  pris  des 
jeunes  dans  leur  premier  plumage  dès  le  13  juin    1906.     Les   oiseaux 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  469 

de  cette  région  sont  intermédiaires  entre  cette  espèce  otocoris  alpes- 
tris  enthymia  Oberholser.  Nous  avons  recueilli  toute  une  série 
d'alouettes  ordinaires  la  plupart  desquelles  se  rapprochaient  plutôt 
d'enthymia,  surtout  celles  recueillies  sur  les  prairies  dans  la  partie 
est  de  la  région  que  nous  avons  visitée  ;  tandis  que  les  alouettes  col- 
lectionnées sur  les  plaines  alcalines,  ou  de  broussailles  de  sauge, 
dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan  et  dans  l'Alberta,  se  rapprochaient 
plutôt  de  l'espèce  leucolœma.  Cette  nouvelle  espèce,  décrite  en 
1902  par  M.  Oberholser,  et  premièrement  notée  en  1895,  dans  le 
Dakota  du  nord  par  le  Dr  Bishop,  semble  être  bien  déterminée,  et 
mérite  qu'on  la  reconnaisse  comme  l'oiseau  de  la  région  des  prai- 
ries du  nord;  mais  comme  elle  n'a  pas  été  formellement  acceptée 
jusqu'à  présent,  je  dois  classer  nos  oiseaux  comme  appartenant 
à  bteiicolœma.     {A.  C.  Béni.) 

Si  l'on  reconnaît  cette  classification  comme  étant  bonne,  un  grand 
nombre  de  mentions  s'y  rapportant,  et  classées  ailleurs  dans  ce 
catalogue,  devront  être  inscrites  sous  ce  titre. 

474b.  Alouette  des  prairies. 

Otocoris   alpestris   praticola.     Hensh.     1884. 

En  été  l'alouette  des  prairies  se  trouve  dans  le  sud  du  Canada  à 
partir  du  Manitoba  jusqu'à  la  rive  nord  du  golfe  St-Laurent.  Des 
oiseaux- reproducteurs  ont  été  examinés  venant  de  la  baie  Château, 
Labrador,  de  la  Pointe-Gatineau,  province  de  Québec,  d'Ottawa,  de 
Kingston,  de  Toronto,  de  Lorne  Park,  du  comté  de  Peel,  de  Brace- 
bridge,  de  Windsor,  de  Kenora  et  de  Rat  Portage,  Ontario,  ainsi  que 
de  Carberry,  du  Boggy  creek,  et  de  Big  Plain,  Manitoba.     {Oberholser .) 

Cet  oiseau  ressemble  à  leucolœma  en  miniature;  il  a  le  plumage  un 
peu  plus  foncé,  et  le  menton  d'un  jaune  pâle,  rarement  clair,  mais 
souvent  blanc.  Les  oiseaux  d'automne  semblent  porter  plus  de  ta- 
ches linéaires  sur  la  poitrine  que  ne  le  font  les  autres  espèces,  mais 
ceci  n'est  pas  un  trait  caractéristique  constant.  Cette  alouette 
semble  s'être  répandue  graduellement  à  l'est  à  mesure  que  les  arbres 
dans  les  forêts  ont  été  abattues,  et  nous  pouvons  très  bien  comprendre 
pourquoi  elle  se  rapproche  plutôt  de  leucolœma  que  d'alpestris. 
Cependant,  en  allant  vers  l'ouest,  nous  trouvons  une  gradation  directe 
entre  cette  espèce  et  arenicola,  et  cette  dernière  devient  direc- 
tement leucolœma  ensuite  leucolœma  par  croisement  devient  alpestris 

78870—31 


470  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

et  quelque  part  dans  les  régions  de  la  Saskatchewan,  ou  dans  le 
voisinage  de  Winnipeg,  nous  allons  remarquer,  je  n'hésite  pas  à  le 
dire,  des  oiseaux-reproducteurs  qui  pourraient  être  classifiés  comme 
appartenant  à  n'importe  laquelle  de  ces  quatre  espèces.  Des  oiseaux- 
reproducteurs  ont  été  examinés  venant  de  Toronto,  du  comté  de 
Peel,  et  de  Rat  Portage,  Ontario,  ainsi  que  de  Carberry,  Manitoba. 
(Dwight.) 

Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  tué,  le  14  juillet  1891,  à  la  baie 
Château  dans  le  sud  du  Labrador.  C'était  probablement  un  oiseau- 
errant  mais  cela  peut  indiquer  que  cette  espèce  se  rend  régulière- 
ment en  été,  partout  dans  l'est  de  la  province  de  Québec,  ainsi  qu'aux 
bords  du  détroit  de  Belle-Isle.  (Norton.)  Les  alouettes  des  prairies 
habitent  le  district  de  Montréal  en  été;  on  les  a  trouvées  en  train  de 
couver  avant  que  la  neige  d'hiver  ne  fût  disparue  de  la  terre.  Elles 
arrivent  au  mois  de  février  et  s'en  vont  en  novembre.  (Wintle.) 
Cette  espèce  se  trouve  accidentellement  à  Québec.  (Dionne.)  Elle 
passe  l'été  en  nombre  dans  le  district  d'Ottawa,  y  arrivant  avant  la 
fin  février,  restant  tout  l'été  pour  la  reproduction,  et  s'en  allant  vers 
le  commencement  de  novembre.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V.) — 
Cette  alouette  abonde  et  couve  dans  les  districts  de  Muskoka  et  Parry- 
Sound,  y  habitant  en  été.  M.  Kay  dit  qu'elle  s'est  rendue  pour  la 
première  fois  à  Port  Sydney  en  1887.  (J.  H.  Fleming.)  Elle  passe 
l'été  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H. 
Moore.)  Ces  oiseaux  sont  devenus  très  nombreux  bientôt  après  leur 
arrivée  au  commencement  de  février.  Ils  abondaient,  le  20  février  1900, 
particulièrement  le  long  de  la  rive  du  lac,  ainsi  que  partout  où  l'on 
voyait  des  étendues  de  mauvaises  herbes,  au-dessus  de  la  neige.  On 
les  voyait  aller  çà  et  là  par  douzaine  tout  le  temps  en  train  de  bé- 
queter  des  graines,  et  de  rendre  plus  gai,  par  leurs  joyeuses  chansons, 
le  paysage  voisin.     (/.  Hughes-Samuel.) 

L'alouette  des  prairies  passe  l'été  en  nombre  dans  le  Manitoba,  y 
couvant  en  abondance  sur  la  prairie  ouverte.  (E.  T.  Setom.)  Il 
y  a  probablement  trois  ou  quatre  espèces  d'alouette  dans  le  Manitoba. 
Celle  que  j'ai  l'habitude  d'appeler  praticola  arrive  à  Aweme  vers  le  24 
février  et  prend  son  départ  vers  le  13  novembre.  On  en  voit  quel- 
ques individus  par  intervalles  pendant  tout  l'hiver.  Deux  spécimens 
de  praticola  ont  été  déterminés  pour  moi  par  la  société  biologique 
des  Etats-Unis.  On  les  a  tués  au  commencement  de  mars.  Une 
autre  espèce  arrive  en  compagnie  du  plectrophane  de  Laponie, 
que  j'ai  pris  l'habitude  d'appeler  l'alouette  du  désert       (Criddle.) 


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CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  47 1 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  sous-espèce  arrive  en  février 
et  mars,  et  reste  tout  l'été.  Au  commencement  de  février  de  cette 
année  (1901)  j'ai  remarqué  un  nombre  d'alouettes  sur  la  glace,  entre 
Kingston  et  l'île  Wolfe.  Elles  sont  souvent  en  compagnie  des  plectro- 
phanes  de  neige.  J'ai  vu  trois  spécimens  de  l'alouette  des  prairies 
pour  la  première  fois,  le  17  février,  et  un  autre,  le  28  du  même  mois, 
près  de  la  tête  de  l'île  Wolfe.  Ces  allouettes  sont  plus  apprivoisées 
et  plus  familières  que  celles  appartenant  à  l'espèce  du  nord,  et  aujour- 
d'hui elles  couvent  en  nombre  dans  l'Ontario.  Elles  nichent  chaque 
année  dans  les  cantons  de  Lansdowne  et  Escott  ainsi  qu'aux  alentours 
de  Kingston.  En  1895  j'ai  trouvé  de  leurs  nids,  contenant  des  œufs, 
dont  l'incubation  était  déjà  commencée,  aussi  de  bonne  heure  que 
le  29  mars,  et  les  petits  étaient  en  train  d'éclore  le  23  avril.  La 
première  semaine  de  ce  dernier  mois  est  généralement  le  moment  de 
la  ponte,  avant  que  la  neige  soit  complètement  disparue.  J'ai 
découpé  d'un  journal  une  mention  relativement  à  un  nid  de  cet 
oiseau,  contenant  quatre  œufs  le  8  mars,  sur  l'île  Wolfe,  et  bien 
souvent  les  jeunes  oiseaux  sont  éclos  avant  la  mi- avril.  Trois  œufs 
sont  généralement  pondus,  mais  à  trois  reprises,  j'en  ai  trouvé  quatre, 
et,  une  fois  le  13  avril  1899,  cinq.  Il  y  a  relativement  peu  d'années 
cette  espèce  était  inconnue  comme  oiseau-reproducteur  dans  l'est 
d'Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoimg).  Le  12  mai  1882  pendant  que 
nous  étions  campés  à  huit  milles  au  sud  de  Brandon  j'ai  fait  lever 
une  petite  femelle  de  son  nid,  à  mi-chemin  entre  notre  tente  et  le  feu, 
à  dix  pieds  de  nous.  Elle  s'est  sauvée  avec  beaucoup  de  répugnance, 
mais  elle  a  continuée  de  rester  attentivement  tout  près,  courant  çà  et  là 
parmi  les  touffes  d'herbe  à  côté  du  feu,  et  revenant  chaque  fois 
qu'elle  osait.  A  l'aube  grise  elle  y  était  encore  accroupie  sur  son 
nid,  et,  lorsque  je  me  suis  approché  d'elle,  en  allant  rallumer  le  feu, 
elle  s'en  est  allée  encore  une  fois,  mais  est  revenue  immédiatement 
avec  son  compagnon,  et  alors  je  les  ai  vus  distinctement  pour  la 
première  fois.  Elles  étaient  deux  alouettes  à  hausse-col  noir. 
Encouragée,  sans  doute,  par  la  présence  de  son  compagnon,  elle 
s'est  rendue  à  son  nid  où  elle  s'est  accroupie  de  nouveau,  malgré 
que  je  ne  fusse  qu'à  cinq  pieds  d'elle.  Nous  avons  fait  frire  notre 
lard  au-dessus  d'un  feu  vif,  et  j'ai  eu  soin  de  ne  faire  de  mal, 
ni  aux  oiseaux,  ni  au  nid.  Ayant  fini  notre  déjeuner,  nous  avons 
éteint  le  feu  et  nous  sommes  partis  avec  notre  tente  et  nos  chevaux, 
laissant  les  oiseaux  remplir  leur  devoir  en  paix.     Le  nid  contenait 

78870— 31^ 


472  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

trois  œufs  bruns;  il  était  enfoncée  dans  la  terre,  et  construit  d'herbes 
et  de  fibres,  le  tout  garni  de  deux  ou  trois  grandes  plumes.  {E.  T. 
Selon).  On  peut  trouver  l'alouette  des  prairies  à  partir  du  mois  de 
janvier  jusqu'au  mois  d'octobre.  Elle  est  généralement  rare  en 
novembre  et  décembre.  Elle  couve  très  tôt  dans  la  saison.  On  a  pris 
de  ses  œufs  au  mois  de  mars,  et,  le  25  avril  1900,  une  couvée  de  jeunes 
oiseaux,  capables  de  voler,  ont  quitté  le  nid.  Pendant  une  saison 
elle  produit  deux,  et  probablement  trois  couvées.  Une  fois  j'ai 
trouvé  les  jeunes  actuellement  sortis  de  l'œuf  pendant  le  mois  de  mars. 
{W.  E.  Saunders).  On  trouve  le  nid  de  cette  espèce  dans  les  champs; 
il  est  placé  dans  un  trou  creusé  dans  la  terre  par  l'oiseau,  et  se 
compose  d'herbes  sèches  garnies  de  duvet  végétal.  Le  bord  du 
nid  est  au  niveau  de  la  terre;  il  est  caché  quelquefois  sous  de  grosses 
herbes.  Le  diamètre  de  l'extérieur  est  de  3  à  4  pouces,  et  la  hauteur 
de  2.50  à  3  pouces,  tandis  que  le  diamètre  de  l'intérieur  est  de  2.50 
pouces  et  la  profondeur  entre  1.50  et  2  pouces.  J'ai  trouvé  des 
œufs  couvés  aux  alentours  d'Ottawa,  le  6  avril,  et  des  œufs  frais 
le  7,  et  des  oisillons  à  la  fin  même  du  mois  seulement.  {A.  L. 
Garneau).  Cet  oiseau  se  niche  sur  l'île  de  Toronto,  ainsi  -que  sur 
le  banc  de  sable  de  Toronto,  dans  la  baie  d'Ashbridge.  Il  pond 
ses  œufs  rarement  avant  la  mi-mai,  car,  lorsqu'on  a  trouvé  des  nids 
de  l'alouette  à  hausse-col  noir  à  la  fin  mars  et  dans  la  première  semaine 
d'avril  pendant  que  la  neige  était  encore  sur  la  terre,  on  a  démontré 
que  les  œufs  appartenaient  à  alpestris  et  non  pas  à  praticola. 
Cette  espèce  couve  en  grand  nombre  dans  le  Manitoba.  Elle  est 
remplacée  dans  le  nord  de  la  Saskatchewan,  ainsi  que  dans  l'Alberta 
par  l'alouette  ordinaire  pâle.  {W.  Raine).  Cet  oiseau  construit  son 
nid  par  terre  dans  un  trou  profond,  à  Ottawa.  Ce  nid  est  contruit 
d'herbe  et  garni  d'herbe  fine,  de  crin  de  cheval,  et  de  plumes. 
Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  d'un  blanc  grisâtre 
tacheté  de  violet  brunâtre.  {G.  R.  White).  On  trouvera  encore  des 
mentions,  relativement  à  la  reproduction  de  cet  oiseau,  dans  VOtiawa 
Naturalist,  vol.  XIV,  p.  23;   XVI,  p.  226,  et  XX,  p.  40. 

474c.  Alouette  de  montagne. 

Otocoris  alpestris  leucolœma     (Coues). 

Cette  espèce  se  répand,  en  été,  depuis  la  latitude  49°  nord,  sur  le 
côté  est  des  Montagnes  Rocheuses  jusque  dans  l'Alberta.  On  a 
examiné  des  types  non  reproducteurs  venant  de  Calgary,  Alberta, 
et  de  Medicine  Hat,  Saskatchewan.     {Oherholser) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  473 

Pendant  mon  voyage  à  travers  la  prairie  j'ai  trouvé  cette  espèce 
répandue  partout  au  sud  de  la  latitude  50°,  depuis  le  centième  méridien 
jusqu'au  i  I4ème,  à  la  base  des  Montagnes  Rocheuses.  Les  spécimens 
que  nous  avons  pris  dans  le  nord  comprennent  trois  à  Indian-Head, 
Saskatchewan,  pris  entre  le  7  et  le  12  avril  1892;  et  quatre  autres 
à  Medicine  Hat,  pris  entre  le  6  avril  et  le  2  mai  1894.  Cette  espèce 
ainsi  que  le  bruant  de  McCown  et  celui  au  collier  châtain  se  trouvaient 
extrêmement  communs  sur  la  prairie,  au  sud  de  la  voie  du  chemin 
de  fer  Canadien  du  Pacifique,  et  se  fréquentaient  constamment  les 
uns  les  autres  par  bandes.     {Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — L'alouette  du  type  Alpestris 
est  un  des  oiseaux  qui  reproduit  généralement  au  moins  deux  fois 
chaque  saison,  un  fait  qui  en  partie  explique  la  raison  pourquoi  les 
individus  de  cette  espèce  surpassent  en  nombre  ceux  des  espèces  avec 
lesquelles  ils  sont  associés.  J'ai  déjà  fait  allusion  à  la  ponte  très 
précoce,  qu'on  a  constaté,  et  je  n'ai  qu'à  ajouter  que  la  période 
de  la  reproduction  est  prolongée  tout  le  mois  de  juillet.  J'ai  vu  de 
jeunes  oiseaux  au  vol  en  juin  ,  et  j'ai  trouvé  des  œufs  frais  pendant  la 
dernière  moitié  de  juillet.  En  effet,  pendant  tous  les  mois  d'été,  on 
voit,  partout  en  bandes,  les  vieux  oiseaux  qui  se  mêlent  aux  jeunes  à 
tous  les  degrés  de  croissance.  On  ne  voit  pas,  cependant  les  grandes 
volées  avant  la  fin  de  l'été  lorsque  tous  les  jeunes  sont  arrivés  à  leur 
maturité,  et  les  vieux  oiseaux,  ayant  fini  de  les  élever,  ont  mué.  Les 
jeunes  de  la  première  couvée  perdent  bientôt  le  drôle  de  plumage 
tacheté  dont  ils  sont  d'abord  vêtus.  Les  jeunes  de  la  deuxième  couvée 
changent  le  leur  vers  le  moment  de  la  mue  des  vieux  oiseaux  On 
n'entend  que  rarement  leur  chant  mélodieux  et  si  agréable  après  le 
mois  de  juin.  Le  nid  de  l'alouette  de  l'espèce  alpestris  peut  se 
trouver  partout  sur  la  prairie  ouverte.  Il  est  petit  et  ne  consiste  qu'en 
une  légère  dépression  dans  le  sol,  garnie  de  quelques  tiges  d'herbes 
desséchées.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  mesurent  près 
d'un  pouce  de  long  sur  trois-cinquième  d'un  pouce  de  large,  et  ils 
varient  beaucoup  quant  à  leur  contour.  Leur  couleur,  ressemblant 
beaucoup  à  celle  des  matériaux  desséchés  du  nid,  aide  facilement  à  les 
cacher  dans  le  brun  grisâtre  de  celui-ci,  car  ces  œufs  sont  complèie- 
ment  et  uniformément  pointillés  de  brun  clair.  Les  œufs  ainsi  que 
les  jeunes  oiseaux,  comme  ceux  d'autres  petites  espèces,  lorsqu'ils  se 
trouvent  dans  un  nid  par  terre  dans  cette  région,  deviennent  souvent 
la  proie  des  renards,  des  blaireaux,  et  des   belettes,   sinon  aussi  des 


474  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

gophers.  (Cônes).  On  a  enlevé  et  examiné  de  nombreux  nids 
pendant  une  tournée  en  voiture  de  500  milles  en  1895,  et  ils  avaient 
tous  les  mêmes  caractéristiques,  étant  toujours  par  terre  dans  un 
petit  trou  garni  d'herbe  sèche  et  contenant  de  deux  à  quatre  œufs 
chacun.     Ce  dernier  semblait  être  le  nombre  habituel.     (Macoun). 

47 ^g.  Alouette  rayée. 

Otocoris  alpestris  stringata — Hensh.     1884. 

Je  crois  que  cette  espèce  se  trouve  dans  la  Colombie-Britannique, 
mais  je  n'en  suis  pas  certain.  (Divight).  On  la  remarque  à  l'ouest  de 
la  chaîne  Côtière.  M.  W.  B.  Anderson  l'a  prise  au  Fort  Simpson.  On 
la  voit  aussi  au  goulet  Burrard.  (Fannin).  C'est  un  oiseau-migra- 
teur au  printemps,  et  à  l'automne  partout  dans  la  vallée  du  Fraser 
inférieur,  y  couvant  sur  les  sommets  des  montagnes  au-dessus  de  la 
région  boisée.  (Brooks).  M.  Oberholser  ne  fait  point  de  mention  de 
la  présence  de  cette  espèce  dans  la  Colombie-Britannique. 

474i,  Alouette  noirâtre. 

Otocoris  alpestris  merrilli — Dwight.     1890. 

En  été  on  trouve  cette  espèce  jusqu'au  sud  de  la  Colombie-Britan" 
nique.  On  en  a  examiné  des  spécimens  venant  de  Chilliwack,  de 
Kamloops,   d'Osoyoos,   d'Ashcroft,   et  du  lac  Sumas.     {Oberholser). 

Des  spécimens  de  cette  espèce,  en  plumage  de  reproduction,  ont  été 
examinés  venant  d'Ashcroft,  et  de  Kamloops,  Colombie-Britannique, 
ainsi  que  des  oiseaux  non-reproducteurs  venant  de  Chilliwack. 
{Dwight).  On  en  a  observés  seulement  à  l'intérieur,  dans  les  endroits 
propices.  On  a  trouvé  quelques  couples  appartenant  à  cette  espèce, 
en  train  de  couver  sans  doute,  au  mois  de  juillet,  sur  une  montagne 
près  d'Ashcroft,  Colombie-Britannique.  {Streator).  On  a  remarqué 
que  cette  alouette  couvait,  au  mois  de  juin  1889,  à  Spence  Bridge, 
ainsi  qu'aux  bords  de  certains  étangs  alcalins  à  dix  milles  au  sud  de 
Kamloops,  Colombie-Britannique.  Le  24  juin  on  en  a  pris  un  jeune 
mâle  à  Kamloops.  {Spreadhorough).  On  en  a  pris  à  Chilliwack, 
Colombie-Britannique.     {Brooks). 

474k.  Alouette  de  Hoyt. 

Otocoris  alpestris  hoyti — Bishop.     1896. 

En  été  cette  espèce  se  répand  dans  l'Amérique  britannique  du 
Nord  depuis  ia  côte  ouest  de  la  baie  d'Hudson  jusqu'à  la  vallée  du 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  475 

Mackenzie,  puis  au  nord  jusqu'à  la  côte  Arctique,  et  au  sud  jusqu'au 
lac  Athabasca.  On  a  examiné  des  oiseaux-reproducteurs  de  cette 
espèce,  venant  de  Fort  Resolution  et  de  l'île  Big,  sur  le  grand  lac  des 
Esclaves;  d'autres  aussi  ont  été  examinés  venant  de  la  côte  Arctique,  à 
l'est  de  Fort  Anderson  et  de  la  baie  Franklin;  de  l'île  Depot  et  de 
Fort  Chipweyan  sur  le  lac  Athabasca,  et  d'autres  encore  venant  des 
rapides  Grand  de  la  Saskatchewan  ;  de  Fort  Churchill,  sur  la  baie 
d'Hudson,  et  du  cap  Eskimo,  à  50  milles  au  nord  de  Churchill.  On 
a  examiné  aussi  des  oiseaux  non-reproducteurs  de  cette  espèce  venant 
de  Calgary,  Alberta,  ainsi  que  d'Indian  Head,  Saskatchewan.  (Ober- 
holser).  En  1907,  cette  alouette  était  commune  partout  sur  les 
Barrens  et  au  nord  jusqu'au  lac  Aylmer.     {E.  T.  Selon). 

D'autres  mentions,  se  rapportant  à  cette  espèce  et  classées  ailleurs 
devraient,  sans  doute  figurer  sous  ce  titre. 

FÔMiLLE  XL.    CORVIDy^,  Corneilles,  Geais,  Pies. 
CXCII.    PICA.     Brisson.     1760. 
475.  Pie  d'Amérique. 

Pica  pica  hudsonia  (Sab)  Jordan)     1884. 

La  pie  d'Amérique  se  trouve  accidentellement  à  Montréal.  Vers 
l'année  1883  on  en  a  tué  une  a  Chambly,  à  vingt  milles  au  sud-est 
de  Montréal.  {Wintle).  Je  sais  que  l'on  en  a  pris  plusieurs  à  Kings- 
ton, Ontario.  Cette  espèce  se  rend  régulièrement  le  long  de  la  côte 
est  du  lac  Supérieur,  et  il  est  probable  qu'elle  y  habite.  M.  Kay 
en  a  \ai  une  pendant  l'été  de  1898,  à  Port  Sydney,  dans  le  district  du 
Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Le  12  mars  1898,  M.  Charles  M. 
Clarke  de  Kingston,  Ontario,  a  remarqué  une  pie  près  d'Odessa 
et,  depuis  ce  temps  là,  on  en  a  tué  deux  spécimens  que  l'on  a  envoyés 
au  taxidermiste.  (C  H.  Clarke,  M.D.,  dansVAuk,  Vol.  XV,  p.  274). 
On  n'a  pas  vu  de  pies  dans  la  région  de  la  rivière  Rouge,  et  si, 
par  hasard,  il  y  en  avait  je  doute  fort  de  leur  présence  aussi  loin 
à  l'est  que  la  rivière  elle-même.  Cependant  on  en  a  remarqué 
très  souvent,  pendant  la  deuxième  saison  à  différents  endroits  sur 
le  Missouri  supérieur  et  la  rivière  Milk,  et  de  là  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses.  Le  ler  juillet  on  a  pris  de  ces  oiseaux,  revêtus  de  leur 
premier  plumage,  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Milk,  et,  pen- 
dant la  première  semaine  d'août  on  a  remarqué,  dans  les  montagnes 


476  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Sweet  Grass,   des   spécimens   un   peu    plus   d'un   pied   de    long,   qui 
n'avaient  pas  encore  tout  leur  plumage.     {Coues). 

Cette  espèce  a  été  autrefois  très  commune  dans  la  plus  grande 
partie  du  Manitoba  ainsi  que  dans  l'est  de  la  Saskatchewan  mais, 
depuis  quelques  années,  on  l'a  remarquée  seulement  comme  oiseau- 
errant  dans  ces  deux  provinces.  (£.  T.  Selon).  Elle  est  très  rare 
à  Aweme,  Manitoba.  Dans  le  temps  elle  avait  l'habitude  de  couver 
à  environ  vingt  milles  d'ici,  mais  depuis  quelques  années  on  n'en 
voit  plus.  (Criddle).  La  seule  preuve  que  nous  ayons  de  la  présence 
de  cet  oiseau  dans  la  Saskatchewan,  se  trouve  dans  la  mention  sui- 
vante écrite  par  M.  le  Docteur  Bishop:  «Le  19  juillet  j'ai  trouvé 
le  nid  abandonné  d'une  pie,  à  env'ron  8  pieds  de  terre,  dans  un  bos- 
quet de  saules  dans  la  forêt  Big  Stick.  M.  Dwight  est  monté  assez 
haut  pour  constater  que  le  nid  était  en  forme  de  dôme.  (A.  C. 
Bent.)  Cette  espèce  se  trouve  nombreuse  sur  les  prairies  à  l'in- 
térieur de  l'Amérique  britannique,  mais  il  n'y  a  que  quelques  oiseaux- 
errants  qui  se  répandent  plus  à  l'est  que  le  lac  Winnipeg.  La  pie 
d'Amérique  ne  s'en  va  pas  entièrement  des  plaines  de  la  Saskatchewan, 
même  pendant  l'hiver,  mais  elle  s'y  trouve  beaucoup  plus  nombreuse 
en  été.  (Richardson) .  Elle  est  rare;  on  n'en  a  remarqué  que  deux, 
et  tué  une  autre,  un  mâle,  pendant  cinq  ans,  près  des  confluents 
de  la  Saskatchewan.  {Couheaux).  Le  6  mai  1892  on  en  a  vu  une  à 
Indian  Head,  Saskatchewan,  et,  au  mois  d'avril  1894,  un  sauvage 
en  a  tué  une  autre.  On  en  a  vu  des  spécimens  à  Medicine  Hat, 
Saskatchewan.  Au  mois  de  mai  1895,  quelques-unes  de  ces  pies 
ont  été  remarquées  aux  confluents  du  creek  Old  Wives,  et  on  y 
a  trouvé  des  nids  dans  les  arbres,  en  montant  le  bras  ouest,  ainsi 
que  celui  du  sud.  On  a  vu  un  de  ces  oiseaux  à  la  traversée  de  la 
rivière  des  Français,  le  22  juin;  on  en  a  vu  aussi  à  East  End  Post, 
et  au  creek  Farwell  où  cette  espèce  couve.  Cette  pie  se  trouvait 
commune  aussi  sur  le  Lee  creek,  près  de  Cardston,  ainsi  qu'au 
lac  Waterton  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  Alberta.  Elle  se  ren- 
dait en  bandes  aux  environs  des  cascades  dans  le  passage  Crow's- 
nest,  ainsi  qu'au  sud  de  Calgary,  Alberta.  On  en  voit  de  temps  en 
temps,  en  hiver,  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Au  mois 
de  mars  on  en  a  vu  en  nombre  à  Revelstoke,  Colombie  Britannique, 
et  encore  d'autres,  en  juin  1889,  à  un  endroit  à  10  milles  au  sud  de 
Kamloops  mais  pendant  les  mois  d'avril  et  mai  on  ne  les  a  pas  re- 
marquées.    Quelques   spécimens   de   cette   espèce    ont   été   observés 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  477 

dans  les  montagnes,  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique,  ainsi 
qu'à  Agassiz,  en  1889.  Le  20  août  on  en  a  remarqué  à  la  ferme 
McGuire  (McGuire's  ranch)  près  de  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique, et  à  l'automne  de  1901,  elles  étaient  communes  à  Huntington 
et  à  Chilliwack.  J'en  ai  vu  un  couple,  au  mois  de  mai  1904,  à  Elko, 
Colombie  Britannique.  En  1905,  quelques-unes  couvaient  près  de 
Midway,  Colombie  Britannique,  et,  au  lac  Osoyoos,  il  y  avait  des 
jeunes  capables  de  voler  avant  le  ler  juin.  Cette  espèce  était  com- 
mune le  long  de  la  rivière  Similkameen,  ainsi  qu'à  Penticton,  Colom- 
bie Britannique.  (Spreadborough).  Elle  fréquente  le  côté  ouest 
des  montagnes  au  nord  des  rivières  Lewis  et  Pelly.  On  ne  l'a  pas 
remarquée  dans  la  vallée  du  fleuve  Mackenzie.  (Ross).  Elle 
est  commune  partout,  et  elle  couve  aux  environs  d'Ashcroft, 
Colombie-Britannique.  {Streator).  La  pie  d'Amérique  habite 
partout  en  grand  nombre.  Elle  couve  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral, 
et  à  l'ouest  seulement  en  hiver.  C'est  un  oiseau-migrateur  errant 
sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin).  Cette  pie  est  commune  dans 
la  vallée  inférieure  du  Fraser,  y  arrivant  en  août  et  s'en  allant 
au  mois  d'avril.  Elle  passe  l'hiver  en  assez  grand  nombre  dans 
le  Cariboo,  Colombie  Britannique,  ainsi  qu'en  abondance  au  lac 
Okanagan,  Colombie  Britannique.  {Brooks).  Elle  est  bien  répandue 
partout  dans  l'intérieur,  mais  on  ne  la  trouve  nulle  part  aussi  com- 
mune que  dans  la  vallée  de  l'Okanagan,  près  de  Vernon,  Colombie- 
Britannique.  (Rhoads).  On  en  a  pris,  entre  octobre  et  décembre 
1897,  six  spécimens  à  Kaluk,  sur  l'île  Kadiak.  Elles  y  étaient  en 
grand  nombre  et  se  nourrisaient  de  poissons  morts.  (Grinnell). 
Cet  oiseau  a  été  remarqué  dans  tous  les  endroits  visités  dans  l'Alaska, 
et  il  habite  partout  où  on  le  trouve.  {Figgins).  On  en  a  observées 
à  de  nombreux  endroits  à  la  base  de  la  péninsule  d'Alaska.  (Osgood, 
Anderson).  Les  mineurs  à  Sunrise  City,  sur  le  goulet  Cook,  Alaska, 
nous  ont  dit  que  l'on  avait,  à  plusieurs  reprises,  remarqué  des  pies 
dans  les  v^oisinages,  mais  nous  n'en  avons  pas  observées  dans  cet 
endroit  ou  même  ailleurs  sur  le  goulet.  En  1892,  M.  Townsend  en  a 
pris  des  spécimens  dans  le  port  Graham.  (Osgood  et  Heller).  Cette 
espèce  habite,  en  grand  nombre,  le  long  de  cette  partie  du  littoral 
qui  s'étend  à  l'est  et  au  sud  des  îles  Shumigan.  Elle  abonde  sur 
l'île  Kadiak,  ainsi  que  dans  le  voisinage  de  Sitka.  Au  nord  des  mon- 
tagnes d'Alaska,  elle  se  trouve  relativement  rare,  mais  on  en  a  prise 
à  Fort  Reliance  sur  le  Yukon  supérieur,  presqu'au  cercle  arctique. 
(Nelson).      Plusieurs  négociants  du  district  du  Yukon  supérieur  ont 


478  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

dit  que  cette  espèce  n'est  pas  rare  dans  le  voisinage  de  Fort  Yukon, 
et  qu'elle  se  trouve  même  un  peu  plus  commune  en  montant  le  fleuve. 
{Turner). 

Notes  sur  la  reproduction — On  a  trouvé  deux  nids  de  cette 
espèce,  le  1er  juin,  dans  un  érable  vert  à  feuille  cendrée,  un  peu 
en  aval  des  confluents  de  Old  Wives  creek,  Saskatchewan.  Ni  l'un 
ni  l'autre  ne  contenait  d'oeufs.  Les  nids  étaient  bien  gros  et  près  de 
deux  pieds  de  hauteur  chacun.  La  base  était  construite  de  grosses 
brindilles,  et  puis  garnie  à  l'intérieur  d'environ  un  pouce  d'épaisseur 
d'argile,  cette  coupe  ayant  un  diamètre  de  huit  pouces  au  moins. 
Celle-ci  était  garnie  ensuite  de  radicules  fines,  et  de  petites  brindilles 
de  saule  à  une  profondeur  de  deux  à  quatre  pouces.  Le  tout  était 
couvert  d'un  dais  de  grosses  brindilles,  laissant  un  trou  assez  grand 
pour  que  l'oiseau  pût  entrer  et  sortir  sans  abimer  sa  queue.  {Macoun) . 
La  pie  d'Amérique  couve  dans  les  bosquets  de  saules  à  Penticton, 
Colombie-Britannique.     (Spreadborough) . 

CXCIIL    GYANOCITTA.    Strickland.     1845. 

477.  Geai  huppé. 

Cyanocitta    cristata  (Linn.)     Strickl.     1845. 

Le  geai  huppé  est  un  oiseau-migrateur,  en  été,  dans  Terreneuve, 
mais  il  n'y  est  pas  commun.  (Reeks.)  Il  habite  la  Nouvelle-Ecosse 
en  nombre.  (Downs.)  On  le  voit  vers  le  commencement  du  printemps 
dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle- Ecosse.  (C.  H.  Mor- 
rell.)  Il  habite  en  nombre  à  Sydney  sur  l'île  du  Cap-Breton.  {C. 
R.  Hart.)  Ces  oiseaux  habitent  la  Nouvelle-Ecosse  en  nombre.  Ce 
sont  de  grands  destructeurs  d'oeufs,  et  de  jeunes  oiseaux.  {H.  F. 
Tufts.).  Le  geai  huppé  était  assez  commun  à  Baddeck,  ainsi 
qu'à  Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse,  pendant 
le  mois  de  juillet  1898.  Le  23  juin  1888  on  en  a  vu  un  couple  à  la 
pointe  Brackley  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  {Macoun.)  On  a 
remarqué  une  petite  volée  à  l'anse  Plaster,  près  de  Port  Hawkesbury, 
sur  l'île  du  Cap-Breton,  mais  pas  ailleurs.  {Brewster.)  Il  n'abonde 
pas  sur  l'île  du  Prince-Edouard  et  on  ne  le  voit  que  de  temps  en 
temps.     {Dwight.) 

Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre  le  Nouveau-Brunswick. 
{Chamberlain.)     Il  est  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nou- 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  479 

veau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox.)  Il  est  commun  dans  la  pro- 
vince de  Québec,  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne.)  Au  mois  d'août 
1858  il  abondait  partout,  mais  particulièrement  à  la  ferme  Hamil- 
ton,  comté  d'Argenteuil,  province  de  Québec.  (D' Urban.)  Ce  geai 
est  commun  bien  que  de  passage  à  Montréal.  Je  l'y  ai  observé  aux 
mois  de  mars,  mai,  juin,  septembre,  octobre,  novembre  et  décembre, 
et  il  est  probable  que  quelques-uns  passent  l'hiver  aux  alentours. 
(Wintle.)  Il  habite  en  permanence  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  Très  souvent  il  détruit  des  œufs,  ainsi  que  des 
jeunes  oiseaux,  mais  il  est  très  timide  lorsqu'il  s'agit  de  son  propre 
nid,  et,  pendant  la  saison  de  la  reproduction,  c'est-à-dire  depuis  le  20 
mai  jusqu'au  20  juin,  il  est  très  tranquille.     {W.  H.  Moore.) 

Le  geai  huppé  est  commun  et  habite,  en  permanence,  le  district 
d'Ottawa.  Il  s'y  trouve  en  plus  grand  nombre  pendant  l'été.  {Ot- 
tawa Naturalist,  vol.  V.)  En  hiver  on  en  voit  beaucoup  le  long  du 
St-Laurent,  où  quelques-uns  y  couvent.  J'ai  observé  son  nid  dans 
les  comtés  de  Leeds  et  Renfrew.  La  ponte  a  lieu  vers  la  mi-mai. 
J'ai  remarqué  cet  oiseau  couvant  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  {Rév. 
C.  J.  You7ig.)  Il  habite  à  Toronto,  Ontario,  où  il  se  trouve  parfois  en 
abondance.  C'est  un  des  oiseaux  les  plus  nombreux  qui  habitent 
les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Au  mois 
de  juin  1904,  il  était  commun  à  Missinabi,  Ontario.     (Spreadborough.) 

Il  abondait  à  Pembina,  mais  on  ne  l'a  pas  remarqués  à  l'ouest  de 
cet  endroit.  (Coues.)  En  été  il  habite  en  assez  grand  nombre  toutes 
les  parties  boisées  du  Manitoba,  et  il  y  en  a  beaucoup  qui  se  retirent 
aux  endroits  fortement  boisés  en  hiver.  {E.  T.  Seton.)  On  en  a  vu 
plusieurs  individus  dans  les  bosquets  de  qiierciis  macrocarpa  à  West 
Selkirk,  Manitoba.  (Preble.)  En  été  ce  très  beau  geai  se  rend  dans 
les  territoires  du  Nord-Ouest  jusqu'à  la  latitude  56°,  mais  il  s'ap- 
proche rarement  de  la  baie  d'Hudson.  (Richardson.)  On  en  a  pris 
à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr  R.  Bell.)  J'en  ai  vu  un 
spécimen  empaillé  à  la  résidence  du  maître  des  postes  près  de  Chema- 
wawin,  aux  bords  des  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan.  Cet  oiseau 
avait  été  tué  par  un  sauvage  et  empaillé  par  Madame  King  la  fem- 
me du  maître  de  postes.  {Nutting.)  Ce  geai  habite  le  Manitoba 
en  très  grand  nombre  et,  en  1906,  on  l'a  remarqué  partout  le  long  du 
chemin  de  fer  Grand-Tronc- Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Ed- 
monton,  Alberta.  {Atkinson.)  Il  habite  en  assez  grand  nombre, 
mais  on  le  voit  plus  fréquemment  en  hiver  le  long  des  bords  boisés  de 


480  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

la  Saskatchewan,  ainsi  que  dans  les  parties  fortement  boisées  des  prai- 
ries. (Couteaux.)  Le  22  mai  1888,  cet  oiseau  n'était  pas  rare,  ni  aux 
alentours  d'Athabaska  Landing  ni  en  montant  l'Athabaska  jusqu'à  la 
petite  rivière  des  Esclaves.  On  en  a  pris  un  spécimen  sur  la  rivière 
Clearwater,  à  trois  milles  en  amont  de  Fort  McMurray  dans  la  latitude 
56°  30',  et  il  est  tout  à  fait  commun,  dit-on  aux  environs  du  lac  Isle 
à  la  Crosse,  où  il  passe  l'hiver.  (/.  M.  Macoun.)  Le  8  juin  1897 
on  a  remarqué  un  spécimen  en  train  de  manger  un  jeune  oiseau  à 
Edmonton,  Alberta.  Ce  spécimen  était  le  seul  que  l'on  ait  vu.  En 
1903,  on  a  observé  un  couple  à  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des 
Esclaves,  Alberta.     {Spreadborough.) 

Notes  sur  la  reproduction.  On  a  trouvé  le  geai  huppé  dans 
une  pruche,  où  il  avait  construit  son  nid,  près  de  Beechwood,  Ottawa. 
Ce  nid  consistait  de  brindilles  garnies  de  petites  pailles,  d'herbe  et 
de  duvet.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'une  couleur  d'ar- 
gile avec  des  taches  brunes.  (G.  R.  White.)  Il  habite  en  nombre  à 
Aweme,  Manitoba,  et  construit  son  nid  dans  des  buissons  et  des 
arbres,  à  une  hauteur  de  6  à  20  pieds  de  terre.     (Criddle.) 

478.  Geai  de  Steller. 

Cyanocitta  stelleri  (Gmel.)     Strickl.     1845. 


Au  mois  de  mai  1889  cet  oiseau  était  commun  dans  le  voisinage  de 
Hastings,  et  d'Agassiz,  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière,  Colombie- 
Britannique.  Pendant  l'été  de  1901,  il  abondait  aux  alentours  de 
Chilliwack  et  de  Huntingdon,  Colombie-Britannique.  En  1905  il 
était  commun  le  long  de  la  route  Hope  ainsi  qu'aux  bords  de  la  vi- 
vière  Skagit,  Colombie-Britannique.  Il  habite  en  très  grand  nombre 
partout  dans  l'île  de  Vancouver,  y  faisant  son  nid  à  la  fin  avril. 
(Spreadborough.)  Ce  geai  est  très  répandu  à  l'est  et  à  l'ouest  de 
la  chaîne  Côtière.  Il  couve  dans  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que 
sur  la  terre  ferme  de  la  Colombie-Britannique.  (Fannin.)  Il  habite 
en  grand  nombre,  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  Colombie-Britannique. 
(Brooks.)  On  le  trouve  seulement  sur  la  côte  et  à  l'ouest  de  la  chaîne 
Côtière.  (Rhoads.)  Il  était  commun  le  long  de  la  lisière  du  bois 
près  du  littoral  à  tous  les  endroits  où  je  suis  débarqué,  dans  le  voi- 
sinage de  Sitka,  Alaska.  (Grinnell.)  M.  C.  H.  Townsend  en  a  pris 
plusieurs  spécimens  dans  le  port  Graham,  sur  le  goulet  Cook,  Alaska. 
Nous  n'en  avons  pas  remarqué  dans  Turnagàin  Arm,  qui  est  en  amont 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  481 

du  port  Graham,  sur  le  goulet.  (Osgood  et  Heller.)  M.  Osgood  a 
trouvé  le  corps  d'un  oiseau  de  cette  espèce,  dans  les  bois  à  Haines 
Mission,  sur  la  canal  Lynn.  (Bishop.)  Les  spécimens  recueillis 
par  M.  Figgins  à  Homer,  ainsi  qu'au  creek  Sheep,  Alaska,  et  ceux 
collectionnés  par  M.  Andersen  à  Seldovia,  sont  classés  comme  appar- 
tenant à  C.  stelleri  par  le  comité  A.  0.  U.,  malgré  que  M.  Chapman 
les  décrive  comme  appartenant  à  une  nouvelle  sous-espèce,  appelée 
C.  Stelleri  borealis. 

478c.  Geai  à  tête  noire. 

Cyanocitta  stelleri  annectens.     (baird)  ridgw:  1880. 

Un  spécimen  appartenant  à  cette  espèce  a  été  tué  par  M.  Drummond 
dans  les  Montagnes  Rocheuses,  à  environ  la  latitude  56°.  {Richard- 
son.)  On  n'a  remarqué  ce  geai  qu'aux  endroits  très  élevés  dans  les 
montagnes  près  de  Ducks,  Colombie-Brtiannique.  (Streator.)  On 
le  trouve  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral  ainsi  que  dans  les  districts 
des  Montagnes  Rocheuses.  {Fannin.)  Au  mois  d'août  1885  on 
a  pris  cet  oiseau  à  Glacier  dans  les  montagnes  Selkirk.  Il  y  était 
nombreux  en  ce  moment.  Très  de  bonne  heure  au  mois  d'avril 
1890,  pendant  que  la  neige  couvrait  la  terre,  ces  oiseaux  se  trouvaient 
par  grandes  volées.  Un  peu  plus  tard  ils  se  sont  dispersés  et  se  sont 
retirés  aux  montagnes  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  pour  y 
couver.  On  en  a  vu  une  famille,  le  19  juin  1890,  à  Robson,  sur 
la  rivière  Columbia.  Parmi  les  spécimens  que  l'on  a  pris  il  y  a 
quelques-uns  qui  s'approchent  en  apparence  du  geai  à  huppe  longue, 
ayant  la  tache  blanche  très  grosse  au-dessus  de  l'œil,  et  une  autre 
sur  le  front  de  couleur  bleue  et  blanche.  On  en  a  remarqué  à  Trail, 
ainsi  qu'à  Waneta,  Colombie-Britannique,  pendant  l'été  de  1902, 
mais  ils  n'y  étaient  pas  communs.  En  1904  ils  se  trouvaient  nom- 
breux autour  des  cabanes  des  bûcherons  à  Fernie,  Colombie- 
Britannique.  Au  mois  d'avril  1905,  on  en  a  vu  un  à  Midway, 
Colombie-Britannique,  mais  plus  tard  on  en  a  remarqué  en  nombre 
à  Sidley,  à  l'ouest  de  Midway,  où  ils  couvaient.  On  n'en  a  vu  que 
quelques-uns  à  Penticton,  Colombie-Britannique,  au  mois  d'avril 
1903.  (Spreadboroiigh.)  On  en  a  pris  seulement  une  fois  à  Chilli- 
wack,  Colombie-Britannique.  Cet  oiseau  passe  l'hiver  en  grand  nombre 
dans  le  Cariboo,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'au  lac  Okanagan. 
(Brooks.)  Il  se  rend  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  ainsi  que  dans 
les  régions  des  Montagnes  Rocheuses,  situées  dans  la  Colombie-Bri- 


482  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

tannique.  {Fannin.)  Bien  que  de  nombreux  spécimens  de  l'inté- 
rieur soient  entre  les  deux  espèces,  ils  se  rapprochent  tous  plutôt 
de  ((annectens ))  que  de  uStelleri)).     (Rhoads.) 

478d.  Geai  des  Iles  de  la  Reine  Charlotte. 

Cyançcitta  stelleri  carloUœ.     osgood,     1901. 

On  trouve  cet  oiseau  sur  les  îles  de  la  Reine  Charlotte,  Colombie- 
Britannique. 

MM.  W.  H.  Osgood  et  E.  Heller  ont  pris  un  spécimen  typique, 
le  17  juin  1900,  au  goulet  Cumshewa,  sur  l'île  Moresby,  l'une  des 
îles  du  groupe  Queen  Charlotte,  Colombie- Britannique. 

Au  mois  d'août  1895  ce  geai  était  assez  commun  à  Skidgate,  îles 
Queen  Charlotte.  (Kermode.)  On  en  a  pris  un  spécimen  à  Howkan, 
sur  l'île  Prince  of  Wales  Alaska.     {Ridgway.) 

CXCIV.    PERISOREUS  Bonaparte.     1831. 

484.  Geai  du  Canada. 

Perisoreus  canadensis.     (linn)  bonap.     1858. 

Le  geai  du  Canada  était  commun  en  1896,  depuis  Missinabi 
sur  le  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique  en  descendant  la  rivière 
Moose,  et  à  travers  l'Ungava  jusqu'à  la  baie  du  même  nom,  ainsi 
qu'en  allant  vers  le  nord  en  1904  jusqu'au  cap  Henrietta  Maria, 
sur  la  côte  ouest  de  la  baie  d'Hudson.  {Spreadborough.)  Il  habite 
la  Nouvelle-Ecosse  en  grand  nombre.  {Downs.)  Il  passe  l'hiver 
dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse,  y  paraissant  sans 
crainte,  et  cherchant  des  fragments  de  nourriture  autour  des  maisons. 
J'en  ai  vu  portant  de  l'herbe  dans  leur  bec  vers  la  fin  mars.  Ils 
couvent  évidemment  au  mois  d'avril.  (C.  H.  Morrell.)  On  en  a 
remarqué  quelques-uns  à  Baddeck,  sur  l'île  du  Cap  Breton.  {F.  H. 
Allen.)  Cet  oiseau  habite  en  nombre  à  Sydney,  sur  l'île  du  Cap 
Breton,  mais  je  n'ai  jamais  trouvé  personne  qui  a  vu  son  nid.  (C 
R.  Harle.)  Il  est  assez  commun  dans  les  endroits  reculés  de  la 
Nouvelle- Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  Il  habite,  en  grand  nombre,  le 
Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain.)  Ce  geai  est  assez  commun 
dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et 
Cox.)     Il  abonde  sur  l'île  d'Anticosti,   qu'il  habite.     (Brewster.)     On 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  483 

le  trouve  toute  l'année  au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de  la  pro- 
vince de  Québec.  (/.  M.  Macoun.)  Il  est  répandu  dans  la 
province  de  Québec,  on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne.)  En  été 
on  ne  le  remarque  que  dans  les  bois;  au  mois  d'octobre  il 
approche  les  endroits  peuplés  autour  de  Grenville,  Québec. 
{D' Urban.)  Ce  geai  est  un  oiseau  de  passage;  il  ne  se  montre  qu'en 
petit  nombre  dans  le  district  de  Montréal  et,  venant  du  nord,  il 
nous  visite  à  l'automne,  bien  que  je  l'aie  remarqué  au  printemps. 
{Wintle.)  Il  habite  en  permanence  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick,  mais  il  y  devient  rare.  Je  n'ai  jamais  trouvé 
un  nid  appartenant  à  cet  oiseau,  mais,  vers  la  fin  mars,  j'ai  vu  celui-ci 
en  train  d'apporter  des  matériaux  pour  en  faire  un.  Il  a  enlevé 
de  la  laine  et  de  la  paille  d'un  nid  du  rouge-gorge,  et  d'un  jaseur 
de  cèdre.     {W.  H.  Moore.) 

Le  geai  du  Canada  ne  se  rend  que  rarement  dans  le  voisinage 
immédiat  d'Ottawa,  bien  qu'il  soit  commun  dans  les  montagnes 
au  nord  de  la  ville.  {Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  En  1903-4  on 
en  a  remarqué  à  plusieurs  endroits  près  d'Ottawa,  Ontario.  On 
en  a  vu  pour  la  première  fois  le  28  septembre;  avant  le  13  octobre 
ils  étaient  tout  près  d'Ottawa,  et  le  15  octobre  j'en  ai  vu  trois  sur  le 
«Driveway»  dans  le  centre  de  la  ville.  {Rév.  G.  Eifrig.)  Ce  geai 
est  commun  le  long  de  l'Ottawa  dans  le  comté  de  Renfrew,  tout  près 
des  cabanes  des  bûcherons.  Il  couve  de  bonne  heure  au  printemps. 
J'en  ai  vu  un  aussi  loin  au  sud  qu'aux  environs  de  Westport,  comté 
de  Leeds,  Ontario.  Pendant  l'hiver  de  1905  il  était  très  commun 
dans  le  voisinage  de  Madoc,  Ontario.  On  en  a  vu  un  couple  qui 
est  resté  jusqu'au  22  avril  ce  qui  me  porte  à  croire  qu'ils 
n'allaient  pas  très  loin  au  nord  pour  couver.  {Rév .  C.  J.  Young.) 
Un  spécimen  de  cet  oiseau  a  été  pris  le  9  novembre  1901,  à  Aylmer, 
Ontario.  (/.  H.  Ames.)  Pendant  l'hiver  de  1839-40,  une  immi- 
gration de  ces  oiseaux  en  nombres  considérables,  a  eu  lieu  à  Toronto, 
Ontario.  On  n'a  plus  de  mention  de  ces  mouvements  avant  le  mois 
d'octobre  1904  lorsqu'une  autre  immigration  a  eu  lieu  dans  le  sud 
d'Ontario,  et  on  a  pris  de  nombreux  oiseaux  à  Toronto,  ainsi  qu'à 
d'autres  endroits  sur  le  lac  Ontario.  Il  est  commun  dans  le  district 
de  Parry  Sound.  M.  Kay  mentionne  que  ce  geai  n'habite  le  Muskoka 
qu'en  hiver.  (/.  H.  Fleming.)  En  1898,  à  l'automne  et  en  hiver, 
on  l'a  trouvé  en  très  grand  nombre  à  Whitney,  près  du  parc  Algonquin, 
Ontario.     (/.  Hughes- Samuel.)     On  fait  mention  de  sa  présence  dans 


484  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

North  Bruce,  mais  on  n'en   parle  pas   dans   le   district    de    London. 
{W.  E.  Saunders.) 

Cet  oiseau  se  rend  à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke.) 
On  a  signalé  sa  présence  à  Norway  House,  Keewatin  et  on  l'a  remar- 
qué presque  chaque  jour  entre  cet  endroit  et  York  Factory.  On  en 
a  pris  des  spécimens  sur  l'Echimamish,  à  Oxford  House,  et  à  York 
Factory  et  on  en  a  vu  plusieurs  autres  à  Fort  Churchill.     (Preble.) 

Le  geai  du  Canada  habite  les  parties  boisées  du  Manito- 
ba,  surtout  dans  les  conifères.  Il  abonde  davantage  dans  les  parties 
du  nord  de  la  province.  En  1907  on  l'a  remarqué  en  grand  nombre 
partout  jusqu'à  la  lisière  des  bois,  mais  on  ne  l'a  pas  vu  sur  les 
«Barrens».  (E.  T.  Setom).  Il  abonde  aux  rapides  Grand  de  la  Sask- 
atchewan.  {Nutting).  Cet  oiseau  arrive  dans  la  Saskachewan  au 
commencement  de  l'hiver,  et  alors  on  le  voit  partout.  (Coubeaux). 
Il  abonde  partout  dans  l'intérieur  au  nord  de  la  rivière  Saskatchewan. 
(7.  M  .Macoun).  Il  est  assez  commun  dans  les  forêts  d'épinettes 
blanches  du  Manitoba.  (Criddle).  Il  habite,  en  grand  nombre,  les 
endroits  boisés  dans  le  Manitoba.  (Atkinson).  I^e  11  mai  1892  on 
en  a  vu  deux  spécimens  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  à  partir  de  ce 
moment  on  n'en  a  pas  vu  d'autres.  Le  26  avril  1897,  j'en  ai  remarqué 
trois  à  Edmonton,  Alberta;  ils  y  étaient  en  assez  grand  nombre. 
Un  cultivateur  près  de  Red  Deer,  Alberta,  a  trouvé  un  nid,  con- 
tenant des  œufs,  dans  un  arbre  creux,  pendant  la  première  semaine 
de  mars.  Un  autre  cultivateur,  en  abattant  des  arbres  près  d'Ed- 
monton,  a  trouvé  un  nid  de  cet  oiseau  dans  une  épinette  blanche 
pendant  la  première  semaine  du  même  mois.  En  1903  cet  oiseau 
abondait  depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves 
jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix  Alberta.  {Spreadborough) .  Ce  geai 
habite  les  parties  boisées  depuis  la  latitude  56°  jusqu'à  l'est  du 
Canada.  (Richardson) .  On  le  voit  en  abondance  dans  le  nord  sur 
le  Mackenzie  jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross).  Il  se  trouve  assez 
nombreux  dans  les  régions  boisées,  même  jusqu'à  ses  limites,  au 
nord  et  à  l'est,  mais  nous  ne  l'avons  pas  remarqué,  ni  sur  les 
«barrens»  proprement  dits  à  l'ouest  ou  à  l'est  de  la  rivière  Horton 
ni  même  sur  la  côte  arctique.  (Macfarlane).  Depuis  la  source 
du  Yukon  jusqu'à  l'embouchure  de  la  rivière  Tanana,  se  trouvent 
des  oiseaux  qui  représentent,  d'une  manière  presque  typique,  le 
geai  que  l'on  voit  dans  l'Amérique  britannique.     (Nelson). 


I 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  485 

Notes  sur  la  reproduction. — Quelques  couples  font  leur  nid 
dans  la  Saskachewan,  et  dans  l'Alberta.  J'ai  dans  ma  possession  un 
beau  nid  et  quatre  œufs,  collectionnés  par  M  le  docteur  George  le 
5  mars  1899,  près  d'Innisfail,  Alberta.  Ce  nid  se  trouvait  dans  un 
saule,  à  sept  pieds  de  terre.  Il  est  gros  et  compact,  et  les  parois 
ressemblent  à  du  feutre,  étant  épaissement  garnis  de  mousse,  de 
laine,  de  plumes  et  de  crin.  M.  le  docteur  George  a  remarqué 
que  lorsqu'il  a  pris  les  œufs,  le  thermomètre  enregistrait  plusieurs 
degrés  au-dessous  de  zéro.  Le  lo  mars  1900  M.  John  Wright  a  trouvé 
un  nid  de  cet  oiseau,  contenant  quatre  œufs,  à  Horn  Hill,  Alberta. 
Ce  nid  était  dans  un  saule,  et  sa  forme  ressemblait  à  une  coupe 
profonde.  Il  était  très  soigneusement  et  chaudement  garni  comme 
il  a  besoin  de  l'être,  car  les  oisillons  sont  souvent  exposés  à  une 
température  de  15°  au-dessous  de  zéro.  Le  18  mars  1900  M.  le 
docteur  George  a  trouvé  un  nid  contenant  un  seul  œuf.  Ce  nid  était 
situé  aussi  dans  un  saule.  Par  conséquent  on  voit  que  cet  oiseau  se 
reproduit  plus  tôt  que  tous  les  autres  oiseaux  du  Canada,  pondant 
ses  œufs  au  milieu  de  mars  dans  l'Alberta,  lorsque  le  thermomètre 
enregistre  au-dessous  de  zéro.  J'ai  encore  une  autre  couvée  d'œufs, 
ainsi  qu'un  nid,  collectionnés  le  2  avril  1896,  dans  la  Saskatchewan 
par  M.  Hugh  Richardson.     (W.  Raine). 

484a.  Geai  des  Montagnes  Rocheuses. 

Perisoreus    canadensis    capitalis.     Baird.     1873. 

On  n'a  remarqué  cet  oiseau  qu'à  la  latitude  49°  dans  les  Montagnes 
Rocheuses  où,  cependant,  il  était  commun  et,  sans  doute,  couvait. 
Les  spécimens  que  l'on  a  pris  dans  cette  localité  font  voir  certaines 
parties  foncées  de  la  tête,  sur  lesquelles  on  se  base  pour  distinguer 
l'espèce  capitalis.  {Coites).  Au  mois  de  juillet  1895  on  a  remarqué 
ce  geai  sur  la  montagne  Sheep,  au  lac  Waterton,  Montagnes 
Rocheuses.  Pendant  l'été  de  1891,  il  était  tout-à-fait  commun  et 
couvait  à  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  En  juillet  1897 
il  abondait  à  une  hauteur  élevée,  depuis  la  montagne  Moose,  au  sud 
du  passage  de  la  rivière  Bow,  jusqu'à  la  passe  Crowsnest.  On  en  a 
vu  au  ruisseau  Pass  près  de  Robson,  Colombie-Britannique,  et 
l'oiseau  était  commun  dans  la  chaîne  Gold,  en  1889.  Le  6  juin 
1890  on  a  tué  un  jeune  oiseau  au  parc  Deer,  sur  le  lac  Lower 
Arrow,  Colombie-Britannique.     On  en  a  vu  un  couple,  à  une  altitude 

78870—32 


486  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

de  4,500  pieds,  dans  les  montagnes  entre  les  rivières  North  Thompson 
et  Bonaparte.  Pendant  l'été  de  1902  on  en  a  remarqué  près  de 
Cascade,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  dans  la  montagne  Sophie 
sur  la  frontière  à  une  altitude  de  4000  pieds.  Au  mois  de  mai  j'en  ai 
observé  plusieurs  à  Elko,  Colombie-Britannique.  (Spreadborough) 
Ce  geai  passe  l'hiver  en  grand  nombre  à  Cariboo,  Colombie-Britannique 
J'ai  fait  mon  possible  pour  en  trouver  des  nids,  mais  sans  succès.  Je 
crois  que  la  ponte  a  lieu  vers  le  25  mars.  Cet  oiseau  est  commun  en 
hiver  à  des  hautes  élévations  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique. 
(Brooks).  J'ai  remarqué  ces  geais  au  lac  la  Hache,  à  Bonaparte,  à 
Vernon,  à  Nelson  et  à  Field  dans  la  Colombie-Britannique.     (Rhodes) 

484b.  Geai  d'Alaska. 

Perisoreus  canadensis  fumifrons     Ridgw.     1880. 

Le  seul  spécimen  de  ce  geai  à  bec  court  que  l'on  a  emporté  chez  nous 
est  celui  tué  sur  le  toit  d'une  maison  à  Fort- Franklin.  (Richards on) . 
C'est  la  seule  espèce  du  genre  Perisoreus  que  l'on  trouve  partout 
dans  la  région  de  Sitka  et  Kadiak,  ainsi  qu'en  allant  de  là  au  nord 
le  long  de  la  région  bordant  la  côte  de  la  mer  de  Behring,  et  à  travers 
la  partie  boisée  de  l'intérieur.  On  en  a  pris  des  spécimens  à  tant 
d'endroits  sur  la  mer  de  Behring  que  ce  geai  semble  se  rendre  partout 
où  il  y  a  des  buissons  d'aulnes  pour  l'abriter.  (Nelson).  Cet  oiseau 
se  trouve  rarement  à  St-Michael  ;  on  n'y  en  a  pris  que  deux  spécimens 
pendant  un  séjour  de  trois  ans  et  demi.  La  plupart  de  mes  spécimens 
ont  été  obtenus  à  Fort-Yukon,  à  Anvik,  et  à  Nulato  sur  le 
Yukon.  (Turner).  On  a  remarqué  le  geai  d'Alaska  partout  dans 
le  voisinage  des  forêts  d'épinettes  blanches  dans  la  vallée  de  la  Kowak, 
sur  le  détroit  Kotzebue,  à  partir  du  delta  en  allant  vers  l'est.  Il  y  habi- 
tait pendant  toute  l'année,  et  se  trouvait  l'oiseau  le  plus  remar- 
quable et  le  plus  familier  autour  des  cabanes,  surtout  en  hiver. 
(Grinnell).  On  en  a  vus  de  temps  en  temps  dans  le  goulet  Cook, 
Alaska.  Un  matin  une  petite  volée  de  ces  oiseaux  se  sont  rendus 
à  notre  camp  dans  les  montagnes  près  de  Hope.  On  en  a  remarqué 
aussi  quelques  spécimens  à  Tyonek.  (Osgood  et  Heller).  Nous  avons 
observé  cet  oiseau  pour  la  première  fois  à  Log-Cabin,  et  l'avons 
noté  aussi  à  Bennett  ainsi  qu'à  Cariboo-Crossing,  Colombie-Britan- 
nique, et  ensuite  nous  l'avons  trouvé  commun  et  généralement  par 
familles,  depuis  le  lac  Marsh  jusqu'à  Circle-City,  Alaska.  Ce  geai 
était  moins  commun  sur  le  Yukon  entre  la  rivière  White  et  Circle- 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  48? 

City,  qu'il  ne  l'était  plus  en  amont  de  ces  endroits.  J'en  ai  remarqué 
un  à  15  milles  en  amont  de  Fort-Yukon;  j'en  ai  entendu  plusieurs, 
le  25  août,  à  la  Station  Hendrick,  et  vu  un  autre,  le  18  septembre, 
à  St-Michael.  (Bishop).  Il  est  assez  commun  dans  la  région 
boisée  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska.  {Figgins).  On  en  voit  au 
Sheep  creek,  ainsi  qu'au  camp  Moose,  Alaska.  (Anderson).  On  l'a 
remarqué  à  beaucoup  d'endroits  sur  la  péninsule  d'Alaska.     (Osgood). 

Notes  sur  la  reproduction. — Vers  le  printemps  les  geais  sont 
devenus  remarquablement  isolés,  et  l'on  en  voyait  de  moins  en  moins 
autour  du  camp.  J'ai  soupçonné  qu'ils  allaient  nicher  avant  la  mi- 
mars,  et,  par  conséquent,  j'ai  passé  beaucoup  de  temps  à  les  chercher 
inutilement.  Le  20  mars,  pendant  que  je  marchais  à  la  raquette  à 
travers  la  vallée  j'ai  remarqué,  par  hazard,  un  couple  de  geais  en 
train  de  voler  dans  la  direction  d'un  massif  d'épinettes  blanches,  et, 
conformément  à  une  habitude  qui  était  devenue  pour  moi  presqu'une 
loi  dans  de  pareilles  circonstances,  je  les  ai  suivis.  Pendant  quelque 
temps  je  n'ai  pas  remarqué  les  oiseaux  mais  à  la  fin,  j'ai  vu  un  geai, 
portant  une  grosse  touffe  de  duvet  blanc  dans  son  bec,  et  retournant 
au  vol  le  long  du  bois.  Sa  compagne  le  suivait  un  peu  en  arrière.  Je 
les  ai  perdus  de  vue  dans  les  arbres  lointains,  mais  en  suivant  à  peu 
près  la  direction  de  leur  vol,  et  en  cherchant  soigneusement  partout 
dans  les  épinettes  blanches  les  plus  épaisses,  j'ai  découvert,  par 
hazard,  leur  nid.  Il  était  situé  dans  une  jeune  épinette  blanche, 
couverte  de  feuilles,  qui  poussait  sur  un  monticule  parmi  un  groupe 
d'arbres  plus  grands  de  la  même  espèce.  Le  nid  était  à  dix  pieds 
au-dessus  de  la  neige,  et  se  trouvait  peu  solide,  étant  construit  de 
brindilles  sèches  d'épinette  blanche  et  de  morceaux  de  duvet  et  de 
plumes  qui  dépassaient  le  fond  du  nid.  Bien  que  je  n'aie  pas  dérangé 
le  nid  le  moins  du  monde,  je  l'ai  trouvé  à  ma  deuxième  visite,  deux 
semaines  plus  tard,  couvert  de  neige  et  apparemment  abandonné. 
Le  10  avril,  sur  dix  geais  que  l'on  a  pris,  à  environ  vingt  milles 
en  aval  de  notre  camp  d'hiver  sur  le  Kowak,  il  y  avait  une  femelle 
qui  portait  dans  son  oviducte  un  œuf  de  grosseur  naturelle,  sans 
coquille.  Je  n'ai  cependant,  pas  trouvé,  de  nid  bien  que  ces  oiseaux 
y  habitaient,  avant  le  13  mai,  et  c'est  par  hasard  que  j'ai  vu  celle-ci. 
Elle  était  à  douze  pieds  de  terre  dans  une  petite  épinette  blanche, 
situé  sur  une  petite  élévation  au  lîiilieu  d'un  groupe  d'arbres  plus 
grands  de  la  même  espèce.  Il  n'y  avait  pas  de  «bâtons  ni  de  brindilles 
sur  la  neige  au-dessous  du  nid»  comme  le  raconte  M.   Nelson  pour 

78870—32^ 


488  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

indiquer  son  emplacement.  Il  était  construit  sur  plusieurs  branches 
horizontales  ou  légèrement  penchées,  et  se  trouvait  contre  le  côté 
sud  du  tronc.  On  pouvait  voir  le  nid  d'en  bas,  mais  il  ressemblait 
plutôt  à  une  tache  sombre  à  cause  d'une  certaine  épaisseur  de  feuillage 
qui  l'entourait.  L'oiseau  était  accroupi,  sur  le  nid  lorsque  je  l'ai 
découvert.  On  voyait  très  visiblement  sa  tête  ainsi  que  sa  queue  qui 
dépassait  le  bord  et  il  y  est  resté  jusqu'à  ce  que  je  fusse  grimpé 
jusqu'à  quelques  pieds  de  lui  dans  l'arbre.  Alors  il  s'est  envolé 
silencieusement  et  s'est  perché  sur  un  nrbre  voisin  où  il  s'est  tenu 
avec  son  compa^gnon  qui  l'avait  suivi.  Ils  sont  restés  tous  les  deux 
dans  le  voisinage  et  apparemment  se  sont  peu  occupés  de  moi.  Les 
deux  oiseaux  se  suivaient  l'un  l'autre  avec  enjouement  s'interrogeant 
d'un  ton  bas  d'après  leur  manière.  Le  mâle  essayait  d'approcher 
la  femelle  en  battant  ses  ailes  et  en  attirant  son  attention  par  toutes 
sortes  d'attitudes  coquettes,  mais  cette  dernière  se  tournait  contre  lui 
tout  d'un  coup  comme  si  elle  allait  repousser  ses  attentions  à  un 
moment  si  critique.  Alors  les  deux  oiseaux  s'arrêtaient  pour  une 
minute  à  moins  de  six  pouces  l'un  de  l'autre,  avec  leur  bec  ouvert 
pour  s'en  donner  peut-être  un  coup.  Le  nid  proprement  dit  était 
construit  sur  une  fondation  détachée  faite  de  petites  brindilles  d'épi- 
nette  blanche.  Les  parois  ainsi  que  le  fond  consistaient  en  un  tas  de 
lichens  noirs  et  fibreux  tissés  comme  du  feutre,  de  beaucoup  de  petits 
morceaux  de  brindilles  d'épinette  blanche,  de  plumes  du  lagopède  et 
de  la  chouette  épervière  d'Amérique,  de  bandes  d'écorce  fibreuse, 
et  de  quelques  herbes.  L'intérieur  du  nid  était  garni  avec  les  matériaux 
les  plus  doux  et  les  plus  fins.  Le  tout  était  d'une  telle  qualité  qu'il 
conservait  la  chaleur  au  plus  haut  degré  possible.  Ceci  était  bien 
nécessaire  quand  on  pense  que  l'incubation  se  passe  lorsque  la  tempé- 
rature est  au-dessous  de  zéro.     {Joseph  Grinnell). 

484c.  Geai  du  Labrador. 

Perisoreus  canadensis  nigricapillus     Ridgw.     1882. 

On  remarque  ce  geai  sur  la  péninsule  de  Labrador  en  allant  au 
nord  jusqu'au  détroit  de  Davis,  ainsi  que  sur  l'île  de  Terreneuve. 
{Ridgway).  Il  est  commun  à  différents  endroits  dans  le  nord-est  du 
Labrador,  surtout  du  côté  nord  jusqu'à  Port-Manvers.  (Bigelow).- 
On  le  voit  le  long  de  la  côte  et  dans  l'intérieur  en  très  grand  nombre. 
Il  habite  à  Fort-Chimo,  Labrador,  où  il  couve.  (Packard).  Il  est 
commun  dans  Terreneuve  et  y  reste  pendant  toute  l'année.     (Reeks). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  489 

En  1899  il  abondait  et  n'était  point  farouche  sur  la  rivière  Humber, 
Terreneuve.     {Louis.  H.  Porter). 

Notes  sur  la  reproduction.— J'ai  dans  ma  possession  un  nid  et 
quatre  œufs  de  cet  oiseau,  pris  le  20  mars  1894  au  goulet  Hamilton, 
Labrador.  Le  nid  que  l'on  a  trouvé  dans  un  mélèze  est  une  belle 
construction  de  brindilles  entrelacées,  étant,  à  l'intérieur,  compact 
et  tissé  de  fourrure,  de  poils,  et  de  plumes  ressemblant  à  du  feutre. 
{W.  Raine).  Un  nid,  pris  par  M.  A.  P.  Low,  le  25  mars  1894,  à 
Rigolet,  au  goulet  Hamilton,  Labrador,  est  très  gros.  L'extérieur  se 
compose  principalement  de  brindilles  sèches,  la  plupart  étant  de 
mélèze  avec  quelques-autres  d'épinette  blanche.  L'intérieur  est  garni 
de  duvet,  de  plumes,  de  poils,  de  fourrure,  et  de  bandes  de  l'en- 
veloppe intérieure  du  saule,  le  tout  formant  un  feutre. 

485.  Geai  d'Orégon. 

Perisoreus  obscurus  (RiDGw)  Sharpe.     1877. 

Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre  partout  dans  la  province. 
(Fannin).  Il  habite  les  montagnes  dominant  Chilliwack,  Colombie- 
Britannique,  où  il  est  très  répandu.  (Brooks).  Au  mois  de  mai  1887 
on  a  trouvé  cette  espèce  en  train  de  couver  au  sommet  du  mont 
Erskine,  sur  l'île  Sait  Spring,  dans  le  golfe  de  Géorgie,  Colombie- 
Britannique.  {Macoun).  Ce  gaie  habite  en  grand  nombre  partout 
dans  la  Colombie-Britannique.  {Fannin).  Il  est  commun  le  long  de 
la  route  Hope  et  de  la  rivière  Skagit,  Colombie-Britannique,  ainsi  que 
sur  les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack.  {Spread- 
horoiigh).  Cette  espèce  n'est  pas  commune  sur  l'île  de  Vancouver, 
et,  en  été,  on  peut  même  dire  qu'elle  est  rare  sur  la  côte.     {Rhoads). 

485a.  Geai  gris  du  Canada. 

Perisoreus  obscurus  griseiis  RiDGW.     1899. 

On  trouve  ce  geai  dans  la  Colombie-Britannique  ainsi  que  dans  les 
états  de  Washington  et  Orégon.  {Ridgway).  Au  mois  de  juillet 
1901  il  était  commun  sur  le  versant  des  montagnes  au  lac  Chilliwack, 
Colombie-Britannique.  On  n'en  a  pris  qu'un  spécimen.  {Spread- 
horough) . 


490  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

CXCV.    CORVUS  LiNN^us.     1758. 
486a.  Corbeau  du  nord. 

Corvus  corax  principalis  Ridgw.     1887. 

On  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  aux  quartiers  généraux  de 
Peary  dans  l'ouest  du  Groenland.  L'expédition  de  secours  en  a  pris 
aussi  un  beau  spécimen  à  la  baie  McCormick,  dans  l'ouest  du  Groen- 
land. {Witmer  Stone).  On  remarque  très  souvent  le  corbeau  du 
nord  sur  la  terre  d'Ellesmere  (Ellesmere  Land).  (£.  Bay).  Il  couve 
plus  dans  le  sud  que  dans  le  nord  du  Groenland,  et  on  le  remarque 
aussi  sur  la  côte  de  l'est.  On  en  a  vu  plusieurs  couples  sur  l'île  Mel- 
ville.  Un  spécimen  venant  de  l'île  Beechey  est  actuellement  dans 
la  collection  Barrow.  (Arct-Man).  Cet  oiseau  habite  le  sud  du 
Groenland.  (Hagerup).  Il  est  commun  à  certains  endroits  dans  le 
nord-est  du  Labrador,  surtout  à  Port  Manvers.  (Bigelow).  Il  abonde 
partout  dans  le  Labrador  et  y  couve  à  Fort  Chimo.  Le  18  mai  on  a 
remarqué,  dans  un  nid,  des  jeunes  presque  complètement  emplumés. 
(Packard).  Le  corbeau  du  nord  n'est  pas  commun  dans  l'intérieur 
de  rUngava,  mais  on  le  trouve  par  couples  partout  dans  le  pays. 
(Spreadborough) .  On  en  a  tué  un  spécimen,  et  vu  d'autres  à  Port 
Burwell,  sur  le  détroit  d'Hudson.  Cet  oiseau  couve  depuis  Norway 
House  jusqu'à  Fort  Churchill.  (Dr  R.  Bell).  Quelques-uns  restent 
pendant  toute  l'année  au  cap  Prince  of  Wales,  sur  le  détroit  d'Hudson, 
mais  la  plupart  s'envolent  vers  le  sud  au  mois  de  septembre.  (Payne). 
On  trouve  ce  corbeau  en  petit  nombre  partout  dans  le  nord.  Un 
couple  est  resté  pendant  tout  l'hiver  dans  le  voisinage  de  Fullerton, 
sur  la  baie  d'Hudson.  {A.  P.  Low).  Cet  oiseau  est  commun  pendant 
toute  l'année  dans  Terreneuve.  (Reeks).  En  1899  il  fréquentait  le 
long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.     (Louis  H.  Porter). 

Le  corbeau  du  nord  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  nomhr e.  (D owns) . 
Il  abonde  pendant  toute  l'année  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  il  tue 
souvent  les  petits  agneaux.  (H.  F.  Tufts).  Il  est  assez  commun  le 
long  de  la  côte  nord-est  de  l'île  du  Cap-Breton.  (Townsend).  Il 
n'est  pas  commun  en  hiver  dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle- 
Ecosse.  On  en  a  vu  un  couple  à  Shulee,  ainsi  qu'un  autre  couple  sur 
l'île  Partridge,  près  de  Parrsboro.  (C.  H.  Morrell).  Il  établit  sa 
demeure  et  couve  sur  les  falaises  le  long  du  littoral  près  de  Sydney, 
île  du  Cap-Breton.     Le  22  avril  1901  l'incubation  y  était  déjà  com- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  49 1 

mencée.  (C  R.  Harte).  Au  mois  de  juillet  1898  on  en  a  vu  de  temps 
en  temps  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse. 
(Macotcn).  Ce  corbeau  couve  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  (JBishop). 
Il  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  assez  petit  nombre.  {Chamber- 
lain). Il  est  assez  répandu  partout  dans  le  golfe  St-Laurent  mais  n'y 
abonde  nulle  part.  {Brewster) .  Le  30  mai  1885  on  en  a  tué  un 
spécimen  au  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec. 
(/.  M.  Macoiin).  Cet  oiseau  habite  en  permanence  la  province  de 
Québec  bien  qu'il  y  soit  rare;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne). 
Il  passe  l'hiver  en  petit  nombre  à  Montréal.  On  le  voit  de  temps 
en  temps  à  l'endroit  où  l'on  jette  la  glace  collectionnée  dans  la  ville. 
(Wintle).  Il  ne  se  rend  que  rarement  au  nord  d'Ottawa.  On  le  remar- 
que de  temps  en  temps  près  de  la  ville.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V). 
C'est  un  oiseau  commun  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  y  couvant  dans 
les  rochers  et  parfois  dans  les  plus  grandes  épinettes  blanches.  Il  est 
rare  dans  les  endroits  cultivés  de  l'Ontario.  J'en  ai  vu  un  couple  voler 
à  une  grande  hauteur  près  de  Combermere,  comté  de  Renfrew,  au 
mois  de  janvier.  {Rév.  C.  J.  Young).  Ce  corbeau  s'est  trouvé  autre- 
fois en  grand  nombre  le  long  de  la  rive  nord  du  lac  Ontario,  mais  on  ne 
l'y  voit  plus  depuis  bien  des  années.  Il  fréquente  le  district  de 
Parry  Sound,  mais  est  plus  rare  dans  le  Muskoka.  (/.  H.  Flem- 
ing). A  l'automne  de  1898  j'ai  rencontré  un  ou  plus  de  ces  oiseaux 
tous  les  jours  pendant  un  séjour  de  trois  semaines  à  Whitney,  près 
du  parc  Algonquin,  Ontario.  (/.  Hughes  Samuel).  Il  est  proba- 
ble que  les  corbeaux  du  nord  ne  se  rendent  plus  dans  le  sud-ouest 
d'Ontario  à  l'exception  de  ceux  qui  s'y  trouvent  de  passage.  {W.  E. 
Saunders).  En  1904  on  a  remarqué  cet  oiseau  depuis  Missinabi, 
Ontario,  jusqu'au  cap  Henrietta  Maria  sur  la  baie  James.  {Spread- 
borough).  Nous  en  avons  vu  plusieurs,  le  28  juin,  entre  le  portage 
Robinson  et  le  lac  Pinc,  Keewatin,  et  le  8  juillet,  pendant  que  nous 
descendions  la  rivière  Hill,  nous  avons  remarqué  un  couple  qui  volait 
autour  d'un  banc  élevé  d'argile.  A  l'exception  d'un  spécimen  observé, 
le  30  juillet,  à  Fort  Churchill,  nous  n'avons  plus  revu  cette  espèce. 
(Preble). 

Le  corbeau  du  nord  est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  On  ne  le  remar- 
que qu'à  l'automne  et  en  hiver  à  cet  endroit.  {Criddle).  Il  se  rend 
aux  lacs  du  Manitoba  très  tard  en  automne,  et  en  nombres  irréguliers. 
On  a  noté  quelques-uns  aux  alentours  de  Portage  la  Prairie,  au  com- 
mencement de  l'hiver.     {Atkinson).     On  en  a  observés  de  temps  en 


492  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

temps  sur  la  frontière,  latitude  49°,  mais  on  n'en  a  pas  pris.  (Coues). 
On  le  voit  en  assez  grand  nombre  en  hiver.  Il  est  probable  qu'il 
se  niche  dans  les  parties  septentrionales.  {E.  T.  Selon).  On  a 
entendu  son  cri  et  M.  McLean  nous  a  informé  qu'une  espèce  de 
corbeau  se  trouvait  assez  commune  aux  Grand  rapides  de  la 
Saskatchewan.  (Nutting).  Ce  corbeau  habite  en  permanence  les 
bords  de  la  Saskatchewan,  mais  en  très  petit  nombre.  On  ne  le 
voit  qu'en  hiver  à  l'intérieur  ou  autour  des  grands  bois.  (Couteaux). 
Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  On  ne  le  remarque  qu'à  la  fin  de 
l'automne,- ou  en  hiver.  (Criddle).  Il  visite  les  lacs  du  Manitoba  à 
la  fin  de  l'automne,  et  en  nombres  irréguliers.  On  en  a  remarqué 
quelques-uns  aux  alentours  de  Portage  la  Prairie  au  commencement 
de  l'hiver.  (Aikinson).  Cet  oiseau  se  trouve  en  très  grand  nombre 
entre  Athabasca  Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclaves.  On  en 
a  aperçu  un  spécimen  de  temps  en  temps,  sur  la  rivière  Clearwater, 
et  on  en  a  vu  sur  le  portage  Methye  en  assez  grand  nombre.  Il  est 
commun  entre  le  lac  Methye  et  Isle  à  la  Crosse,  et  s'assemble  par 
volées  avec  des  corneilles  sur  le  lac  Buffalo.  (/.  M.  Macoun). 
Cet  oiseau  si  bien  connu  abonde  dans  les  territoires  du  Nord-Ouest, 
et  se  rend  aux  îles  les  plus  éloignées  de  la  mer  Arctique.  {Richard- 
son).  On  le  voit  dans  le  nord  le  long  du  Mackenzie  jusqu'à  la  côte 
Arctique,  où  il  abonde.  {Ross).  On  le  remarque  en  grand  nombre 
partout  aux  alentours  du  grand  lac  des  Esclaves.  Une  fois  j'en  ai 
vu  vingt-huit  ensemble  sur  les  «Barrens».  {E.  T.  Selon).  Ce  cor- 
beau abonde  à  Ford  Anderson  ainsi  que  sur  les  rivières  Anderson 
et  Lockhart  inférieure,  et,  bien  que  nous  n'en  ayons  par  remarqués 
sur  les  côtes  de  la  mer  Arctique,  il  se  peut  qu'il  y  couve.  {Mac- 
farlane).  Au  mois  de  mai  1892,  on  en  a  vu  un  spécimen  â  Indian 
Head,  Saskatchewan.  On  en  a  remarqué  d'autres,  au  printemps 
de  1894,  à  Medicine  Hat.  En  1903  on  en  a  observés  depuis-  l'em- 
bouchure de  la  petite  rivière  des  Esclave.->  jusqu'au  lac  Island, 
Alberta.  Cet  oiseau  est  apparemment  très  rare  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses.  Pendant  l'été  de  1891,  on  n'en  a  vu  qu'un 
spécimen  à  Banfï.  Au  mois  de  mai  1890,  on  n'en  a  remarqué  qu'un 
couple  à  Revelstoke,  sur  la  rivière  Columbia.  Quelques-uns  ont 
été  observés  au  parc  Deer,  lac  Lower  Arrow,  ainsi  que  d'autres  à 
Robson  sur  la  rivière  Columbia  au  mois  de  juin  de  la  même  année. 
Pendant  l'été  de  1902  on  en  a  remarqué  à  Trail,  au  creek  Sheep, 
et  à  Coryell  près  de  la  frontière,  Colombie  Britannique.  Un  couple 
de  ces  oiseaux  couvaient  au  mois  de  mai  1904  sur  le  sommet  d'un  pré- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  493 

cipice  très  élevé  à  environ  deux  milles  d'Elko,  Colombie  Britannique. 
Le  i6  mai  1905  on  en  a  remarqué  un  à  l'ouest  de  Midway,  et  trois 
autres  à  Penticton,  au  mois  d'avril  1903.  Pendant  l'été  de  1901  on 
en  a  observé  de  temps  en  temps  près  de  Chilliwack.  Ces  oiseaux 
abondaient  à  beaucoup  d'endroits  sur  l'île  de  Vancouver,  mais 
principalement  à  Comox  et  à  Nanaimo,  aux  mois  de  juin  et  juillet, 
et  probablement  ils  doivent  y  couver.  On  en  a  vu  quelques-uns  aussi 
au  détroit  Barclay,  sur  la  côte  ouest  de  l'île.     (Spreadborough) . 

Le  corbeau  du  nord  est  répandu  dans  toute  la  province  mais  prin- 
cipalement dans  le  nord,  et  le  long  de  la  côte.  Il  s'y  trouve  en  plus 
petit  nombre  qu'auparavant.  (Fannin).  Il  n'est  pas  commun 
à  Chilliwack  et  il  est  rnême  douteux  s'il  y  habite.  Les  corbeaux  que 
l'on  trouve  au  sommet  de  la  chaîne  Côtière  et  qui  descendent  dans 
la  vallée  en  hiver,  sont  plus  grands  que  ceux  appartenant  à  l'espèce 
plus  commune  sinuatis,  et  ils  ont  un  cri  tout  à  fait  différent. 
Je  n'ai  aucun  doute  qu'ils  appartiennent  à  la  sous-espèce  plus  grande. 
J'en  ai  tué  une  femelle  pendant  l'hiver,  qui  était  beaucoup  plus  grande 
qu'un  mâle  appartenant  à  l'autre  espèce.  Le  corbeau  du  nord 
habite  le  district  de  Cariboo,  Colombie  Britannique,  pendant  l'hiver. 
Il  est  assez  commun  en  au  lac  Okanagan,  dans  la  même  saison. 
(Brooks) . 

Cet  oiseau  d'un  bout  à  l'autre  de  l'Alaska,  y  compris  les  rives 
des  mers  Arctique  et  de  Behring,  ainsi  que  les  diverses  îles  dans 
cette  dernière.  (Nelson).  Il  habite  partout  dans  l'Alaska,  ainsi  que 
près  de  St-Michael  en  été.  (Turner).  Il  est  plus  ou  moins  com- 
mun tout  le  long  de  la  base  de  la  péninsule  de  l'Alaska.  (Osgood). 
Le  4  juillet  1903  on  en  a  pris  un  spécimen  à  Seldovia,  Alaska. 
(Anderson) .  On  en  a  pris  un  adulte,  le  22  juillet  1897,  à  la  baie 
Belkoosky,  Alaska.  Au  mois  de  décembre  de  la  même  année  deux 
spécimens  ont  été  pris  à  Kadiak.  Les  corbeaux  abondaient  dans  la 
chaîne  Côtière;  on  ne  les  a  remarqués  qu'en  petit  nombre  dans  la 
vallée  de  la  Bonaparte,  au  lac  la  Hache,  et  à  Vernon,  Colombie 
Britannique,  mais  on  les  a  vus  encore  en  grand  nombre  à  Nelson, 
Colombie  Britannique.  (Rhoads).  Le  ler  août  1898,  j'ai  observé 
un  couple  de  corbeaux  au  cap  Blossom,  sur  le  détroit  Kotzebue,  Alas- 
ka, et  on  en  a  vu  plusieurs  autres  le  long  de  la  Kowak  inférieure 
plus  tard  dans  le  même  mois.  Cet  oiseau  est  bien  connu  pour 
être  omnivore  et  se  trouve  en  grand  nombre.  Il  se  rassemble  par- 
tout dans  les  rues  de  Sitka  et  le  long  des  plages  avec  autant  d'au- 


494  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

dace  que  le  fait  le  vautour  noir  dans  le  sud.  Je  n'ai  pas  entendu 
dire  qu'il  couvait  dans  aucun  endroit  aux  environs  de  Sitka.  {Grinnell) . 
Il  se  rend  en  très  grand  nombre  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  Colombie 
Britannique.  On  le  remarque,  en  assez  grand  nombre  seulement, 
sur  le  goulet  Cook,  Alaska.  {Osgood).  C'est  l'oiseau  le  plus  répan- 
du que  nous  ayons  rencontré.  On  l'a  remarqué  depuis  Wrangell  en 
montant  le  canal  Lynn,  à  travers  la  passe  White,  et  en  descendant 
tout  le  long  du  Yukon.     {Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction — j'ai  dans  ma  possession  une  couvée 
de  six  oeufs  pris  le  27  avril  1900,  à  la  rivière  Peel,  au  delta  Mackenzie. 
Le  nid  était  très  grand  et  se  composait  de  brindilles  et  de  petites 
pailles  garnies  de  fourrure,  et  se  trouvait  au  sommet  d'une  épinette 
blanche.     {W.  Raine). 

488.  Corneille  d'Amérique. 

Corvus  brachyrdynchus  C.  L.   Brehm.     1822. 

La  corneille  d'Amérique  est  rare  dans  le  Labrador.  Elle  se  trouve 
seulement  dans  les  parties  méridionales.  M.  Stearns  mentionne  la 
présence  de  cette  espèce  à  la  rivière  Eskimo,  et  M.  Verrill  la  signale 
comme  étant  commune  sur  l'île  d'Anticosti.  On  n'a  pas  de  mention 
relativement  à  son  couvage  dans  le  Labrador.  (Packard.)  C'est 
un  oiseau-migrateur  commun  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Pendant 
les  années  1904,  1905,  1906,  et  1907  on  en  a  vu  plusieurs  sur  l'île 
Sable,  Nouvelle-Ecosse.  (J.  Boutelier.)  Elle  habite  la  Nouvelle- 
Ecosse  en  nombre.  {Downs  et  H.  F.  Tufts.)  Cette  espèce  se  trouve 
commune  tout  l'hiver  dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse. 
{C.  H.  MorrelL).  En  1898  on  l'a  remarquée  en  grand  nombre  sur  la 
côte  de  l'île  du  Cap-Breton  ainsi  que  sur  celle  de  l'île  du  Prince-Edouard 
en  1888.  (Macoun.)  Elle  habite  en  nombre  à  Sydney,  île  du  Cap- 
Breton,  où  l'on  a  pris  de  ses  œufs  le  15  avril  1901.  (C.  R.  Harte.)  Je 
n'ai  jamais  remarqué  ces  corneilles  nulle  part,  en  aussi  grand  nombre, 
ni  aussi  apprivoisées  que  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  (Dwight.)  Cette 
espèce  passe  l'été  par  bandes  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Cham- 
berlain.) Cette  corneille  est  locale  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox.)  Elle  se  trouve  en  perma- 
nence mais  peu  nombreuse  tandis  qu'elle  passe  l'été  en  grand  nombre  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore.) 
Cette  espèce  abonde  et  couve  sur   toutes   les  îles  de  la   Madeleine. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  495 

(Bishop.)  Elle  est  très  commune  le  long  des  rives  des  îles  du  golfe 
St-Laurent  mais,  lorsque  l'hiver  approche,  elle  s'en  va.  (Brewster.) 
Elle  passe  l'été  en  nombre  dans  la  province  de  Québec.  {Dionne.) 
On  la  voit  en  grand  nombre  dans  le  comté  d'Argenteuil,  province  de 
Québec,  jusqu'au  dix  décembre;  au  mois  de  janvier  on  en  remarque 
quelques-unes,  et  avant  la  fin  de  février  elle  y  abonde.  (D' Urhan.) 
Cette  corneille  habite  Montréal  en  permanence  et  en  grand  nombre. 
Pendant  les  mois  d'hiver  on  ne  la  voit  pas  aussi  souvent,  mais,  cepen- 
dant, elle  apparaît  en  grandes  volées  à  côté  de  la  voie  ferrée  à  Côte 
St-Paul.     {Wintle.) 

La  corneille  d'Amérique  se  rend  en  été  dans  le  district  d'Ottawa  en 
très  grand  nombre,  mais  en  hiver  elle  y  est  rare.  {Ottawa  Naturalist, 
vol.  V.)  Pendant  les  dernières  années  cette  espèce  est  devenue  très 
commune  dans  l'est  d'Ontario.  Elle  est  une  peste  aujourd'hui  sur 
l'île  Wolfe  où  elle  détruit  de  nombreux  œufs  appartenant  aux  plus 
petits  oiseaux,  et  prend  de  jeunes  poulets  ainsi  que  d'autres  oiseaux. 
Au  mois  d'octobre  dernier  (1900)  j'ai  vu  un  champ  littéralement  cou- 
vert de  corneilles;  elles  étaient  aussi  nombreuses  que  des  merles. 
Quelques-unes  restent  tout  l'hiver  le  long  des  bords  du  St-Laurent 
et  je  les  ai  remarquées  pendant  les  jours  les  plus  froids.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  Cette  espèce  abonde  autour  des.  endroits  peuplés  dans  les 
districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Elle  est 
assez  rare  dans  le  parc  Algonquin,  quelques  couples  seulement  y  cou- 
vant. En  1904  elle  était  commune  à  Missinabi.  (Spreadborough.) 
Au  mois  de  février  1895,  pendant  qu'il  faisait  si  froid,  ces  oiseaux  sem- 
blaient souffrir  beaucoup  de  la  température  à  Toronto  ainsi  que  du 
manque  de  nourriture.  Beaucoup  en  sont  devenus  tellement  épuisés 
qu'ils  ne  pouvaient  voler  qu'à  de  courtes  distances  à  la  fois.  (/. 
Hughes-Samuel.)  On  a  remarqué  quelques  corneilles  autour  du  lac 
Winnipeg  et  de  Norway  House,  Keewatin,  et  on  en  a  vues  en  petit 
nombre  presque  tous  les  jours  entre  Norway  House  et  York  Factory; 
elles  étaient  communes  à  ce  dernier  endroit.  On  en  a  observé  quel- 
ques-unes à  Fort-Churchill  ainsi  qu'une  seule  à  50  milles  au  sud  du 
cap  Eskimo.  (Preble.)  Cette  espèce  est  commune  sur  la  baie  d'Hud- 
son.     {Dr.  R.  Bell.) 

D'après  mes  observations  les  corneilles  ne  sont  pas  très  communes 
dans  la  région  en  question  (latitude  49°) ,  bien  que  j'en  aie  vu  beaucoup 
le  long  de  la  rivière  Mouse  (Souris).     On  en  voit,  cependant  tout  le 


496  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

long  du  fleuve  Missouri.  On  a  pris  un  nid  contenant  cinq  œufs,  ainsi 
que  la  femelle,  sur  la  rivière  Quaking  Ash,  le  26  juin  1874.  (Coues.) 
Cette  espèce  passe  l'été  en  nombre  partout  dans  le  Manitoba.  On  la 
voit  dans  l'intérieur  des  Territoires  du  Nord-Ouest  en  été  seule- 
ment et  elle  ne  se  répand  pas  au-delà  de  la  latitude  55°,  ni  s'ap- 
proche-t-elle  en  deçà  de  cinq  ou  six  cents  milles  de  la  baie  d'Hudson. 
(Richardson.)  Elle  abonde  au  nord  sur  le  Mackenzie  jusqu'à  la  latitude 
61°.  (Ross.)  Le  10  mai  1865  un  esquimaux  a  fait  lever  un  vieil  oiseau 
d'un  nid  construit  sur  le  sommet  d'une  grande  épinette  blanche  sur 
la  rivière  Anderson  inférieure.  Le  5  mai  1866  on  en  a  pris  un  autre 
près  de  Fort  Anderson.  (Macfarlane.)  Cette  espèce  est  arrivée  à 
Indian  Head,  Saskatchewan,  avant  le  ler  avril  1892,  car  elle  s'y  trou- 
vait en  grand  nombre  à  cette  date.  Ces  oiseaux  étaient  en  train  de 
construire  leurs  nids  le  27  de  ce  mois,  et,  le  6  mai,  j'ai  trouvé  un  de  ces 
derniers,  contenant  cinq  œufs,  dans  un  saule.  Il  était  construit  de 
brindilles,  et  garni  d'herbe  sèche.  En  1895  cette  corneille  se  trou- 
vait par  couples  dans  presque  toutes  les  parties  boisées  de  la  Saskatche- 
wan, mais  nous  n'en  avons  pas  remarquées  dans  l'Alberta  avant  d'ar- 
river au  lac  Waterton  à  la  base  des  Montagnes  Rocheuses.  Elle 
était  commune  au  lac  Crâne,  à  Medicine-Hat,  dans  les  côtes  Cypress, 
à  Moose  Jaw,  et  autour  du  lac  et  du  Old  Wives  creek,  ainsi  qu'à 
la  montagne  Wood.  On  n.'en  a  pas  vues,  en  1903,  au  nord  du  petit  lac 
des  Esclaves.  Le  8  mai  1894  j'ai  examiné  de  nombreux  nids,  apparte- 
nant à  cette  espèce,  à  Medicine-Hat,  Saskatchewan,  mais  je  n'ai  trou- 
vé qu'un  seul  œuf.  Le  12  juin  quelques  couples  couvaient  au  lac 
Crâne.  J'ai  trouvé  un  nid  contenant  quatre  oisillons.  La  dernière 
semaine  de  juin  j'en  ai  trouvé  quelques  couples  en  train  de  couver  à 
l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  {Spreadborough.)  La  corneille 
d'Amérique  abonde  depuis  le  Manitoba  en  allant  à  l'ouest  juqu'à 
Edmonton,  Alberta.  {Atkinson.)  Elle  abonde  et  se  trouve  appri- 
voisée, à  un  degré  surprenant,  aux  Grand  rapids  de  la  Saskatchewan. 
Les  jeunes  corneilles  semblent  être  chez  eux  sur  les  toits  et  dans  les 
cours  des  maisons  à  Grand  Rapids.  {Nutting)  Cet  oiseau  est  notre 
premier  précurseur  du  printemps.  Lorsque  la  neige  commence  à  fondre, 
et  que  l'on  voit  la  terre,  les  corneilles  arrivent  par  deux,  trois  et 
quatre  à  la  fois,  puis  en  nombres  plus  grands,  remplissant  l'air  de 
leurs  cris.  Elles  s'apparient  très  de  bonne  heure  et  commencent  à  cons- 
truire leurs  nids  bien  avant  que  les  feuilles  en  paraissent.  {Couheaux) . 
Cett  espèce  est  très  nombreuse  au  lac  Buffalo  près  du  portage  Methye, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  49? 

latitude  56,  ainsi  qu'à  l'Isle  à  la  Crosse,  et  se  nourrit  de  poissons  morts. 
Vu  quelques  spécimens  entre  la  rivière  Red  Deer  et  Athabasca  Land- 
ing,  environ  une  douzaine  en  tout.     (/.  M.  Macoun.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  plupart  des  corneilles  qui  sont 
des  oiseaux  migrateurs  commencent  à  arriver  ici  vers  le  1er  mars 
et  à  construire  leurs  nids  au  mois  d'avril.  Le  30  avril  1882  on  a 
examiné  un  nid  contenant  six  œufs  couvés,  ainsi  qu'un  autre,  le  24 
mai.de  la  même  année,  contenant  des  petits.  Le  11  mai  1889  on 
a  aussi  examiné  un  nid  qui  contenait  quatre  œufs  couvés.  Ces  oiseaux 
couvent  dans  le  parc  Mont-Royal  ainsi  que  partout  sur  l'île  de 
Montréal.  La  plupart  des  corneilles  dans  ce  district  émigrent  vers 
le  sud  avant  le  mois  de  décembre.  (Wintle.)  Le  7  juin  1884  j'ai 
observé  le  nid  d'une  corneille  dans  un  massif  de  peupliers  à  Binscarth 
sur  l'Assiniboine  supérieure.  Il  se  trouvait  dans  la  fourche  d'un 
grand  peuplier  à  environ  8  pieds  de  terre,  et  était  un  des  plus  beaux 
spécimens,  comme  construction,  que  j'aie  jamais  examiné,  sauf,  bien 
entendu,  tous  les  nids  suspendus.  Ce  nid  était  grand  et  se  composait 
de  bâtons,  de  brindilles,  et  de  bandes  d'écorce,  avec  une  cavité  très 
profonde  garnie  de  fibres  fines,  et  était  très  soigneusement  revêtu 
d'une  couche  de  poils  de  vache.  Il  contenait  quatre  œufs.  {E. 
T.  Selon.)  La  corneille  d'Amérique  se  niche  très  souvent  dans  les 
pins  et  les  épinettes  blanches  près  d'Ottawa.  Le  nid  se  compose 
de  bâtons  et  de  brindilles  garnis  de  mousse,  de  bandes  d'écorce,  et 
d'herbe  fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  à  six,  sont  verts  et 
tachetés  d'un  brun  noirâtre.  {G.  R.  White.)  Le  2  juin  1895  on 
a  enlevé  des  nids,  qui  contenaient  chacun  quatre  œufs  frais,  à  un  mille 
en  montant  le  confluent  ouest  du  Old  Wives  creek.  La  base 
de  chaque  nid  se  composait  de  bâtons  grossiers  et  le  nid  lui-même 
était  garni  de  l'écorce  intérieure  de  l'érable  à  feuille  cendrée,  espèce 
d'arbre  dans  lequel  il  était  situé.  On  a  enlevé  d'autres  nids 
dans  des  bosquets  de  saule  et  des  broussailles  en  beucoup  d'endroits 
dans  la  prairie.  {Macoun.)  Le  2  mars  1902,  à  Fredericton,  on  a  re- 
marqué une  corneille  portant  dans  son  bec  des  matériaux  pour  cons- 
truire son  nid.  La  migration  était  à  peine  commencée,  même  à 
ce  moment-là,  cet  oiseau  ayant  demeuré  dans  le  voisinage  pendant 
tout  l'hiver.  J'ai  déjà  trouvé  une  couvée  complète  d'œufs  de 
corneille,  le  21  avril.  Une  fois  j'ai  trouvé  un  nid  avec  les  deux  vieux 
oiseaux  accroupis  sur  les  œufs.  La  cavité  de  ce  nid  était  beaucoup 
plus  grande  que  d'ordinaire.     Lorsque  j'ai  vu  ces  deux  oiseaux  s'en- 


498  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

voiler  du  nid  j'ai  eu  l'idée  que  peut-être  il  y  avait  deux  femelles  qui 
pondaient  dans  le  même  nid.  Je  suis  monté  dans  l'arbre  et  j'ai  trouvé 
que  le  nid  contenait  cinq  œufs  presque  couvés.  On  y  a  trouvé 
un  autre  nid  contenant  dix  œufs.     (W.  H.  Moore.) 

488b.  Corneille  de  la  Californie. 

Corvus  brachyrhynchus  hesperis.     ridgway.     1887. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  l'ouest  de  l'Amérique  du  Nord  depuis 
les  Montagnes  Rocheuses  jusqu'à  la  côte  du  Pacifique,  excepté  dans 
la  région  du  littoral  à  partir  des  détroits  de  Fuca  et  Puget  jusqu'au 
nord.  On  la  remarque  aussi  en  allant  au  nord  dans  l'intérieur  jusqu'à 
Fort  St-James,  Colombie-Britannique.  (Ridgway.)  On  en  a  observé 
deux  ou  trois  couples  pour  la  plupart  près  du  lac  Crâne,  Saskatchewan. 
M.  Bishop  dit,  en  parlant  de  cette  corneille,  «Un  mâle  adulte  pris  à 
Walsh,  le  12  juillet,  est  moins  grand  que  l'espèce  hesperis 
venant  du  sud  de  la  Californie,  et  son  bec  est  plus  petit.  (A.  C. 
Bent.)  Quelques-unes  des  mentions  classées  sous  C.  brachyrhyn- 
chus devraient  probablement  se  trouver  ici. 

Cette  espèce  est  assez  rare  le  long  des  bas-fonds  de  la  Columbie 
à  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  On  a  entendu  son  cri  au 
Pass  creek,  sur  la  rivière  Columbia,  Colombie-Britannique.  En 
1889  elle  était  commune  à  Agassiz  ainsi  qu'à  Kamloops,  Colombie- 
Britannique.  Elle  se  trouvait  en  nombre  aussi  au  lac  Osoyoos, 
et  à  la  rivière  Similkameen  en  1905.  En  1904  j'en  ai  vu  trois  sur  le 
bord  d'un  petit  lac  à  Elko,  Colombie-Britannique.  Elle  abondait 
et  couvait  à^ Penticton  en  1903.  {Spreadhorough.)  On  en  a  trouvé 
en  train  de  couver  à  Ashcroft,  Colombie-Britannique.  (Streator.) 
Cette  espèce  passe  l'été  en  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  côtière 
(Fannin.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  5  mai  1905  j'ai  trouvé  à  Midway 
un  nid  de  cette  espèce  dans  un  peuplier  à  environ  huit  pieds  de 
terre.  Il  était  construit  de  brindilles,  et  garni  d'herbe  et  d'écorce 
fine  de  peuplier.  J'ai  remarqué  plusieurs  nids  dans  des  massifs 
de  saules  le  long  du  creek  Meyers,  le  même  jour.     (Spreadhorough.) 

489.  Corneille  du  Nord-Ouest. 

Corvus  caurinus.     baird.     1858. 

Cette  corneille  habite  principalement  à  l'ouest  de  la  chaîne  cô- 
tière; elle  se  trouve  en  très  grande  abondance  sur  la  côte.  (Fannin.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  499 

Elle  habite  en  nombre  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  {Brooks.) 
En  1901,  on  l'a  remarquée  en  très  grand  nombre  entre  Chilliwack 
et  Huntingdon,  Colombie-Britannique.  Cette  espèce  abonde  sur 
l'île  de  Vancouver,  y  passant  toute  l'année  le  long  des  côtes,  et 
couvant  dans  les  petites  épinettes  blanches  et  les  pins  des  rochers. 
Au  mois  de  mai  1887  une  colonie  de  ces  corneilles  couvaient  dans 
des  petites  épinettes  blanches  sur  le  promontoire  de  Comox.  Il 
se  peut  qu'il  y  ait  deux  sortes  d'oiseaux  distincts  appartenant  à 
cette  espèce  de  l'ouest,  mais  je  n'ai  jamais  pu  les  distinguer  à  ma 
satisfaction.  (Spreadborough.)  Les  corneilles  abondent  sur  la  côte 
ouest,  tandis  que  dans  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique  on 
les  trouve  en  nombre  toujours  diminuant.  Leurs  habitudes,  et 
leurs  cris  sont  essentiellement  les  mêmes.  (Rhoads.)  J'ai  dans  ma 
possession  deux  couvées  de  quatre  œufs  chacune  que  M.  Fannin 
a  prises,  le  12  mai  1889,  sur  l'île  de  Vancouver.  {W.  Raine.)  Cette 
corneille  n'est  pas  commune  sur  les  îles  Queen  Charlotte.  On  en 
a  vu  une  volée  d'environ  trente,  à  plusieurs  reprises,  près  de  la  tête 
du  goulet  Cumshewa.  (Osgood.)  M.  Bishoff  a  obtenu  de  nombreux 
spécimens  de  cet  oiseau,  si  peu  connu,  à  Sitka.  M.  le  docteur  Bean 
l'a  aussi  trouvé  en  grand  nombre  au  même  endroit.  (Nelson.)  Cette 
espèce  est  commune  sur  toutes  les  petites  îles  dans  la  baie  de 
Sitka,  Alaska,  surtout  sur  l'île  St-Lazaria,  où  les  jeunes  et  les  œufs 
des  oiseaux  de  mer  lui  fournissent  sa  nourriture  principale.  (Grinnell.) 
Elle  abonde  à  Seldovia,  Alaska.     (Anderson.) 

CXCVL    NUCIFRAGA     Brisson.     1760. 
491.  Nucifrage  de  Clarke. 

Nucifraga  columhiana.     (Wils.)     Aud.     1834. 

Ce  nucifrage  se  trouve  dans  la  Colombie-Britannique.  {Lord). 
En  été  il  habite  partout  en  grand  nombre  dans  les  forêts  conifères  de 
l'intérieur.  {Streator).  Il  habite  en  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  Cô- 
tière.  On  le  voit,  mais  très  rarement,  en  allant  vers  l'ouest  jusqu'à 
l'île  de  Vancouver.  Il  abonde  dans  les  zones  de  pins  le  long  de  la 
Similkameen  ainsi  que  le  long  du  chemin  de  Cariboo  au-dessus  de 
Clinton.  {Fannin).  Il  habite  les  montagnes,  descendant  rarement 
dans  les  vallées.  {Brooks).  Cet  oiseau  se  trouvait  assez  commun 
en  1891,  à  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  y  couvant  dans  les 
montagnes.     Au  mois  d'août  1 897  il  se  rendait  par  bandes  dans  la  passe 


500  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Crow^nest.  En  été  1885,  pendant  que  l'on  construisait  le  chemin 
de  fer  Canadien  du  Pacifique  à  travers  les  Montagnes  Rocheuses  et 
Selkirk,  cet  oiseau  était  très  commun  autour  des  camps,  se  nourrissant 
apparemment  de  leurs  rebuts.  (Macoun).  De  bonne  heure  au  prin- 
temps de  1890  ce  nucifrage  était  tout-à-fait  commun  à  Revels- 
toke,  Colombie-Britannique,  mais  bientôt  après,  il  s'est  retiré 
dans  les  montagnes.  Le  4  juin  1890  on  l'a  remarqué  au  parc  Deer, 
sur  le  lac  Lower  Arrow,  rivière  Columbia,  Colombie-Britannique, 
et  là  on  a  tué  des  jeunes  complètement  emplumés.  Plus  tard  dans 
le  même  mois  cet  oiseau  abondait  sur  les  pentes  des  montagne 
à  Robson,  Colombie  Britannique.  Pendant  l'été  de  1902  on  l'a 
remarqué  dans  toutes  les  montagnes  entre  Trail  et  Cascade,  Colom- 
bie-Britannique près  de  la  frontière.  Il  était  rare  à  Elko  au 
printemps  de  1904.  En  1905  et  1906  il  était  commun  le  long 
de  la  frontière  depuis  Midway  en  allant  à  l'ouest  jusqu'au  lac  Chilli- 
wack.  Aux  mois  de  mai  et  juin  1889  cet  oiseau  se  trouvait  en  assez 
grand  nombre  à  Spence  Bridge,  ainsi  qu'en  montant  la  vallée  Nicola 
où  il  semblait  couver.  Au  mois  de  juillet  1901  j'en  ai  remarqué 
quelques-uns  dans  les  montagnes  au  lac  Chilliwack,  Colombie-Bri- 
tannique. (Spreadborough) .  Pendant  l'hiver  de  1897-8  ce  nucifrage 
était  commun  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  mais  l'hiver 
suivant  il  en  est  disparu.  Beaucoup  de  ces  oiseaux  sont  restés  pour 
couver  en  1897  et  1898.  La  ponte  a  lieu  au  mois  de  février.  Le  18 
février  1904  j'ai  tué  une  femelle-adulte  à  Comox  sur  l'île  de  Van- 
couver. C'est  un  oiseau-errant  très  rare  sur  cette  île.  (Brooks). 
Ce  nucifrage  se  répand  en  été  depuis  le  sommet  de  la  chaîne  du 
littoral  jusqu'au  sommet  des  Montagnes  Rocheuses,  Colombie-Bri- 
tannique. Il  est  rare  à  Clinton  ainsi  qu'au  Lac  la  Hache,  mais  il 
hiverne  partout  où  on  le  trouve.  Les  sauvages  disent  qu'il  couve 
en  février  et  encore  en  juillet.     (Rhoads). 

Le  premier  spécimen  de  la  corneille  de  Clarke,  que  l'on  a  pris  dans 
l'Alaska,  a  été  obtenu  par  M.  Bischoff  à  Sitka.  On  ne  connaît  que 
deux  autres  mentions  de  sa  prise  dans  l'Alaska,  la  première  étant 
d'un  spécimen  pris  par  M.  J.  W.  Johnson  à  Nushagak  sur  la  baie 
Bristol,  et  la  deuxième,  d'un  autre  pris  par  le  lieutenant  G.  M. 
Stoney  dans  la  vallée  de  la  rivière  Kowak.     (Grinnell) . 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  5OI 

CXCVII.     CYANOCEPHALUS     Bonaparte.     1842. 

492.  Geai  à  aileron. 

Cyanocephalus  cyanocephalus.     (Wied)  Stein.     1884. 

Ce  geai  se  trouve  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  et  à  l'ouest  jusqu'à 
ia  chaîne  Cascade,  et  depuis  l'Amérique  Britannique  en  allant  vers 
le  sud  jusqu'à  la  Californie.  (.4.  0.  U.  Liste  vérifiée).  Nous 
n'avons  pas  de  mention  relativement  à  cet  oiseau,  mais  il  est  probable 
qu'on  peut  le  trouver  dans  la  région  environnant  le  lac  Okanagan, 
Colombie-Britannique. 

CXCVIII.     STURNUS     Linnaeus.     1758. 

493.  Êtourneau. 

Stiirnus  vidgaris.     LiNN.      1758. 

M.  Holbœll  a  envoyé  à  Copenhague  un  spécimen  unique  de  cette 
espèce.     (Arct.    M  an.) 

Famille  XLII.     ICTERIDi^.     Merles,  Orioles,  Etc. 

CXCIX.     DOLICHONYX.     Swainson.     1827. 

494.  Goglu. 

Dolichonyx  oryzivorus.     (Linn.)  Swains.     1827. 

Le  goglu  passe  l'été  sur  l'île  du  Cap  Breton  mais  il  y  est  rare. 
(Dwight).  En  été  il  est  comimun  et  couve  dans  tous  les  marais 
de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  Le  24  mai  1901  on  en  a  vu  un 
à  North  Sydney,  sur  l'île  du  Cap  Breton.  Cet  oiseau  était  commun 
dans  les  prés  à  Amherst,  Nouvelle-Ecosse.  (C  R.  Harte).  Il  abonde 
en  été  le  long  de  la  vallée  Cornwallis,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'ailleurs 
dans  cette  localité.  {H.  F.  Tufts).  En  été  il  habite  le  Nouveau- 
Brunswick.  {Chamberlain).  Il  passe  l'été  en  grand  nombre,  dans 
des  endroits  propices,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore).  En  été  cet  oiseau  habite  la  province 
de  Québec.  (Dionne.)  Il  passe  l'été  aux  alentours  de  Montréal  où 
il  abonde.     (Wintle). 

78870—33 


502  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Le  goglu  habite  Ottawa  l'été  et  y  est  commun.  Il  couve  à  la 
ferme  expérimentale.  {Ottaiva  Naturalist  Vol.  V).  Il  passe  l'été  à 
Toronto,  Ontario.  C'est  une  des  espèces  qui  commencent  à  se  ré- 
pandre vers  le  nord.  Il  vient  de  s'introduire  dans  les  districts  de 
Parry  Sound  et  Muskoka.  Au  mois  de  mai  1899  j'ai  remarqué  une 
femelle  de  cette  espèce  à  Emsdale.  Plus  tard  dans  le  même  été 
on  l'a  vue  en  compagnie  d'un  mâle  ainsi  que  d'une  couvée  de  jeunes. 
Au  mois  d'août  1897  M.  Taverner  a  remarqué  cet  oiseau  à  Beaumaris 
pour  la  première  fois,  et  a  fait  rapport  qu'il  devenait  plus  nombreux 
en  1898.  (/.  H.  Fleming)  Malgré  la  destruction  en  nombre  de  ces 
oiseaux  dans  les  rivières,  ils  se  trouvent  encore  communs  dans  le  dis- 
trict de  London.  Ils  sont  moins  nombreux  dans  la  péninsule  Bruce, 
et,  en  1880,  on  en  a  noté  quelques-uns  sur  l'île  Manitoulin.  {W.  E. 
Saunders) . 

Le  goglu  est  généralement  répandu  et  couve  en  grand  nombre  dans 
tous  les  prés  du  Manitoba.  On  le  remarque  en  nombres  considérables 
à  l'ouest  jusque  dans  les  collines  Touchwood  dans  la  Saskache- 
wan.  {Atkinson).  Il  couvait  autrefois  en  très  grand  nombre  à 
Aweme,  Manitoba,  mais  aujourd'hui  on  le  voit  à  cet  endroit  comme 
oiseau-migrateur  seulement,  bien  qu'il  couve  dans  une  fondrière  au 
sud  de  Sewell,  ainsi  que  dans  les  lieux  marécageux  près  de  Rounthwait. 
(Criddle).  J'en  ai  vu  un  spécimen  au  lac  Crâne  Saskachewan.  {A. 
C.  Bent). 

Au  mois  de  juin  les  goglus  couvaient  à  Pembina  en  grand  nombre 
sur  la  prairie  ouverte  contiguë  à  la  rivière  Rouge.  Le  terrain 
près  de  la  rivière  ressemble  à  un  pré,  et  a  l'air  de  leur  convenir  exacte- 
ment. Ils  s'y  trouvaient  évidemment  tout-à-fait  contents  de  leur 
sort.  J'ai  suivi  le  chemin  de  cet  oiseau  sur  la  latitude  49°  en  allant 
vers  l'ouest  jsuqu'aux  Montagnes  Rocheuses  où  il  était  assez  commun 
dans  le  voisinage  du  lac  Chief  Mountain  au  mois  d'août.  (Coues). 
Il  est  très  commun  partout  dans  les  régions  des  prairies  dans  le 
Manitoba.  Le  goglu  était  très  commun  à  Indian  Head,  dans  l'est  de 
la  Saskatchewan,  pendant  l'automne  de  1891  ainsi  qu'au  mois  de  mai 
de  l'année  suivante.  Il  doit  être  rare  à  l'ouest  de  cet  endroit, 
car,  au  mois  de  juin  1894,  on  en  a  noté  seulement  quelques  spécimens 
à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  En  1895  on  n'en  a  pas  remar- 
qué un  seul  spécimen  avant  d'arriver  au  creek  Lees  dans  le  sud  de 
l'Alberta.  {Spreadborough) .  Cet  oiseau  est  peu  répandu  et  on  ne 
le  voit  à  présent  qu'aux  environs  du  lac  Duck  et  de  Carlton,  entre  les 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  503 

confluents  de  la  Saskatchewan.  {Couheaux).  Il  atteint  sa  limite  la 
plus  au  nord  vers  la  latitude  54°,  et  il  n'a  pas  l'air  de  se  répandre 
très  loin  au  nord  de  la  Saskatchewan.     {Richardson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  nid  de  goglu  a  été  remar- 
qué près  d'une  carrière  de  pierres  à  Ottawa.  Ontario.  Il  se  trou- 
vait par  terre,  et  se  composait  d'herbe  garnie  d'herbe  fine. 
Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  étaient  d'un  blanc  bleuâtre  tacheté 
de  chocolat  foncé.  {G.  R.  White).  Cet  oiseau  est  très  commun 
aux  alentours  de  Kingston,  Ontario.  Il  couve  en  grand  nombre  sur 
les  îles  Wolfe,  Simcoe  et  Amherst  ainsi  que  sur  les  rives  principales. 
Il  est  tardif  comme  oiseau-reproducteur.  J'ai  trouvé  de  ses  œufs 
même  jusqu'au  ler  juillet,  mais,  naturellement,  ceux-ci  étaient  de 
la  deuxième  ponte.  On  ne  les  voit  plus  après  le  milieu  d'août.  {Rév. 
C.  J.  Young).  Le  goglu  couve  dans  le  Manitoba  où  j'ai  trouvé  plu- 
sieurs  nids   contenant   cinq    œufs   chacun      {W.   Raine). 

ce.     MOLOTHRUS.     Swainsox.     1831. 
495.     Etourneau  ordinaire. 

Molothrus  ater  (Bodd)  Grav.     1870. 

Apparemment  on  n'a  pas  remarqué  l'étourneau  ordinaire  dans  la 
Nouvelle- Ecosse. 

En  été  il  habite  quelquefois  ,  le  Nouveau-Brunswick.  (Cham- 
berlain). Il  passe  l'été  dans  la  province  de  Québec  mais  n'y  est 
pas  commun.  On  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  En  été  il  habite 
les  alentours  de  Montréal,  y  couvant  dans  un  grand  nombre 
de  nids  appartenant  aux  petits  oiseaux.  J'ai  remarqué  le  nid 
d'une  fauvette  jaune  reconstruit  sur  un  vieux  nid  qui  contenait 
les  œufs  d'un  etourneau  ordinaire.  {Wintle).  Cet  oiseau  passe 
l'été  à  Ottawa,  Ontario,  pondant  ses  œufs  dans  de  nombreux 
nids  appartenant  aux  petits  oiseaux.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V). 
Il  abonde  dans  l'Ontario,  y  arrivant  au  mois  d'avril  et  restant  jus- 
qu'au mois  d'octobre.  Il  s'y  rassemble  par  petites  volées  pendant 
tout  l'été.  J'ai  vu  de  ses  œufs  en  mai.  en  juin,  et  en  juillet,  et,  dans 
ce  dernier  mois,  ils  se  trouvaient  généralement  dans  le  nid  du  pinson 
chanteur.  J'ai  remarqué  cet  oiseau  en  compagnie  du  moineau 
anglais  en  hiver.  Au  mois  de  décembre  1889  j'en  ai  vu  deux  à  Lans- 
downe,  Ontario;  l'un  des  deux  est  resté  tout  l'hiver  en  compagnie 

78870— 33è 


504  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

d'une  bande  de  moineaux.  Pendant  la  même  saison  j'ai  observé 
plusieurs  pics  à  tête  rouge  car  le  temps  était  extrêmement 
doux  et  les  chemins  d'hiver  n'ont  duré  que  deux  semaines  le 
long  du  St-Laurent.  {Rév.  C.  J.  Young).  L'étourneau  ordinaire 
passe  l'été  à  Toronto,  Ontario,  en  grand  nombre.  Je  l'ai  vu 
pour  la  première  fois  le  26  mai  1899  à  Emsdale  dans  le  district 
de  Muskoka.  Il  y  en  avait  à  peu  près  une  douzaine  des  deux  sexes. 
M.  Kay  dit  que  cet  oiseau  s'est  montré  pour  la  première  fois  en  1889 
à  Gravenhurst.  M.  Taverner  l'a  noté  comm.e  étant  commun  à  Beau- 
maris,  le  22  avril  1898.  (/.  H.  Fleming).  Il  se  trouve  partout 
dans  l'ouest  d'Ontario.  {W.  E.  Saunders).  Au  mois  de  juin 
1904  on  en  a  vu  un  à  Missinabi,  Ontario.  (Spreadborough).  Je  n'ai 
trouvé  l'étourneau  ordinaire  nulle  part  plus  nombreux  qu'en  été 
partout  dans  la  région  relevée  par  la  commission.  Même  si  l'on 
ne  voyait  pas  cet  oiseau  on  aurait  bien  des  preuves  de  sa  présence  en 
nombre  par  les  œufs  étrangers  dont  sont  ennuyés  la  plupart  des  plus 
petits  oiseaux  du  pays.  A  peine  aucune  espèce  évite-t-elle  cet  ennui 
depuis  le  petit  moucherolle  et  le  pinson  couleur  d'argile  jusqu'au  pinson 
aux  yeux  rouges,  et  le  moucherolle  de  la  Caroline.  {Coues).  En  été 
l'étourneau  ordinaire  habite  en  grand  nombre  partout  dans  la  région 
des  prairies,  et,  en  1907,  on  l'a  remarqué  au  delta  de  la  rivière  des 
Esclaves.  (£.  T.  Selon).  Dans  l'été  de  1894  il  se  trouvait  partout 
dans  la  Saskatchewan  en  très  grand  nombre,  pondant  ses  œufs  dans 
les  nids  des  petits  oiseaux  de  toute  espèce.  En  1895  nous  avons  par- 
couru la  prairie  sur  une  distance  de  500  milles  en  allant  à  l'ouest,  et 
nous  l'avons  vu  tout  le  temps  autour  de  nos  camps.  En  1903  il  abon- 
dait dans  toutes  les  prairies  avoisinant  de  la  rivière  de  la  Paix.  Cet  oiseau 
est  rare  dans  les  montagnes.  On  n'a  pris  que  deux  mâles  à  Canmore, 
dans  les  Montagnes  Rocheuses  en  1891,  mais  il  était  commun  à 
Edmonton,  Alberta,  ainsi  qu'au  sud  dans  les  contreforts  jusqu'à 
la  passe  Crowsnest.  Le  25  mai  1890  deux  spécimens  se  sont  rendus 
à  Revelstoke  en  compagnie  d'un  étourneau  à  tête  jaune  et  plus  tard, 
au  mois  de  juin,  on  a  vu  de  nombreux  mâles  le  long  de  la  plage  au  parc 
Deer,  sur  le  lac  Arrow,  rivière  Columbia,  Colombie-Britannique. 
On  en  a  observé  un  spécimen  à  la  ferme  Huck  sur  la  rivière 
Chilliwack,  Colombie-Britannique,  le  18 août  1901.  {Spreadborough). 
Il  passe  l'été  et  couve  partout  dans  la  région  entre  les  con- 
fluents de  la  Saskatchewan  en  compagnie  de  l'étourneau.  {Conbeaux) . 
On  en  a  remarqué  deux  couples  à  Fort  McMurray,  aux  confluents  des 
rivières  Clearwater  et  Athabasca  dans  la  latitude  56°  30'.     (/.  M. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  505 

Macoun).  Cet  oiseau  se  rend  dans  le  nord-ouest  en  compagnie  des 
merles  et  se  répand  jusqu'à  la  latitude  60°.  (Richardson) .  On 
le  remarque  depuis  l'île  de  Vancouver  jusqu'à  Okanagan,  Colombie- 
Britannique.  {Fannin).  Il  est  assez  commun  à  l'est,  et  comme 
oiseau-errant  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.     {Brooks). 

Ses  habitudes  pendant  la  saison  de  la  reproduction  sont  de  telle 
nature  que  presque  chaque  espèce  de  petit  oiseau  est  pour  lui  un  oiseau- 
nourricier  à  l'exception  du  moucherolle  de  la  Caroline  qui, loin  d'être 
agressif  comme  on  le  suppose,  n'est,  au  contraire,  qu'un  oiseau 
capable  de  se  défendre. 

CCI.     XANTHOCEPHALUS     Bonaparte.     1850. 
497.  Êtoumeau  à  tête  jaune. 

Xanthocephalus  xanthocephalus     (Bonap)  Jordan.     1884. 

On  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau,  le  2  septembre  1820,  à  Xevertalik 
dans  le  Groenland.  {Arct.  Man.).  Au  mois  dé  septembre  1878  on 
l'a  pris  à  Godbout,  province  de  Québec,.  (Dionne).  L'étourneau 
à  tête  jaune  se  montre  accidentellement  à  Toronto,  Ontario.  Il  y  a 
une  mention  provenant  de  cette  ville,  celle  d'un  mâle  pris  vers  l'année 
1885;  ce  dernier  est  actuellement  dans  ma  collection.  (/.  H. 
Henning).  Une  mention  faite  par  M.  Seton,  relativement  à  la  pré- 
sence de  cet  oiseau  à  Toronto,  a  été  publiée  dans  VAuk,  vol.  II,  p.  334. 

Pendant  la  saison  de  reproduction  l'étourneau  à  tête  jaune  se 
rassemble  par  troupes  dans  quelque  lieu  marécageux.  Il  couvait 
à  Pembina  dans  les  fondrières  de  la  prairie  en  compagnie  du  sterne 
noir,  et  de  l'étourneau  à  ailes  rouges.  (Coues).  En  été  il  habite 
les  fondrières  les  plus  profondes  de  la  région  des  prairies,  et  se  trouve 
plus  nombreux  dans  le  sud  du  Manitoba.  {E.  T.  Seton).  Cet 
oiseau  se  rend  en  grand  nombre  dans  les  territoires  du  nord-ouest, 
et  se  répand  aussi  loin  au  nord  que  la  latitude  58°,  mais  on  ne  l'a  pas 
remarqué  à  l'est  du  lac  Winnipeg.  (Richardson).  J'ai  vu  cet  oiseau 
une  fois  à  Fort-Simpson  sur  le  Mackenzie,  latitude  62°.  (Ross).  Il 
abonde  à  Chemawawin  près  des  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan, 
y  couvant  dans  une  fondrière.  [Nutting).  Il  est  peu  nombreux  entre 
les  confluents  de  la  Saskatchewan,  malgré  qu'on  le  voit  très  souvent 
en  compagnie  de  l'étourneau  à  ailes  rouges.  Il  couve  dans  cette 
région.     (Coubeaux).     Il  est  assez  rare  à  Aweme,  Manitoba.   iCriddle). 


506  COMMISSIOX    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

En  1906  il  abondait  autour  des  marais  dans  le  Manitoba  et  à  d'autres 
endroits  semblables  dans  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  le  long  du  chemin 
de  fer  Grand  Tronc  Pacifique.  (Atkinson) .  C'est  un  oiseau  qui  se 
trouve  commun  à  Indian-Head,  et  au  lac  Crâne,  ainsi  qu'en  de 
nombreux  autres  endroits  dans  l'est  de  la  Saskatchewan.  Il  est 
assez  commun  à  Edmonton  dans  le  nord  de  l'Alberta,  où,  en  1897, 
il  couvait  en  petites  colonies.  En  1895  on  l'a  remarqué  en  nombre 
entre  Moose  Jaw,  et  les  lacs  Old-Wives.  Il  lui  faut  pour  se  nicher 
une  région  plus  humide  que  celle  qu'exige  son  confrère  à  ailes  rouges, 
car  son  nid  est  toujours  construit  dans  des  roseaux  ou  des  grandes 
herbes.  Au  mois  de  juin  1895  i'étourneau  à  tête  jaune  était  com- 
mun au  lac  I2-Mile,  près  de  la  montagne  Wood,  et  construisait  de 
nombreux  nids  dans  des  roseaux  secs  (Typha  latifolia),  et  des  joncs 
{scirpiis  lacustris).  Il  n'y  avait  pas  d'œufs,  pourtant,  en  1894, 
au  lac  Crâne,  il  y  avait,  à  la  même  date,  des  jeunes  dans  un 
grand  nombre  de  nids,  et  il  était  difficile  de  trouver  des  œufs  non 
couvés.  La  tardiveté  de  la  saison  était  évidemment  la  raison  du 
manque  d'œufs,  car  le  7  juin  nous  avons  eu  une  tempête  de  neige 
qui  a  duré  toute  la  journée.  On  en  a  remarqué  quelques  spéci- 
mens à  Wood  Mountain  Post.  Les  derniers  ont.  été  notés  à  environ 
50  milles  à  l'ouest  de  cet  endroit.  Plus  tard  on  en  a  vu  trois 
autres  au  creek  Spur,  au  nord  de  la  rivière  Milk,  ainsi  que  quel- 
ques autres  dans  la  vallée  de  cette  rivière  à  la  passe  Kennedy. 
Le  25  mai  1890  on  n'en  a  remarqué  qu'un  spécimen  que  l'on  a  tué  à 
Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Le  12  mai  1905  on  en  a  vu  un 
dans  les  joncs  au  bord  d'un  lac  près  de  Sidley,  Colombie-Britannique. 
(Spreadborough) .  Cet  oiseau  passe  l'été,  en  petit  nombre  seulement, 
sur  cette  partie  du  territoire  située  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral. 
Je  l'ai  pris  au-dessus  de  Clinton  sur  le  chemin  de  Cariboo,  Colombie- 
Britannique.  (Fannin).  Un  jeune  mâle  de  cette  espèce  a  été  tué 
à  Vernon,  Colombie-Britannique.  M.  D.  McKinley  fait  rapport  à 
l'effet  que  cet  oiseau  se  rend  de  temps  en  temps  dans  les  parcs  des 
bestiaux  à  Lac-la-Hâche.  (Rhoads).  J'ai  deux  mentions  relative- 
ment à  la  présence  de  cette  espèce  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique. 
Je  n'en  ai  remarqué  qu'un  seul  spécimen,  en  1901,  à  150  Mile-House, 
district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique;  c'était  un  oiseau-errant. 
(Brooks) . 

Notes  sur  la  reproduction.^ — On  a  trouvé  un  grand  nombre  de 
nids  contenant  pour  la  plupart  des  oisillons,  mais  très  peu  d'œufs, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  507 

dans  l'une  des  fondrières  où  j'ai  passé  presqu'une  journée  entière 
en  train  de  marcher  dans  l'eau  jusqu'à  la  ceinture  et,  en  certains 
endroits,  dans  l'eau  plus  profonde  encore.  C'était  la  dernière  semaine 
de  juin.  Les  nids  étaient  construits,  quant  à  leur  situation,  de  la 
même  façon  que  ceux  du  Troglodite  des  marais,  étant  attachés  aux 
toufïes  de  roseaux  ou  d'herbe  des  marais,  d'une  bonne  hauteur,  dont 
quelques  tiges  passent  à  travers  la  substance.  Ils  étaient  situés  à 
différentes  hauteurs,  mais  toujours  à  une  distance  assez  élevée  au- 
dessus  de  l'eau  pour  se  trouver  hors  de  danger  dans  le  cas  d'inonda- 
tion. Le  nid  de  cet  oiseau  est  léger,  sec,  et  tremblant,  se  balançant 
au  mouvement  du  roseau  auquel  il  est  attaché.  Il  est  construit  des 
mêmes  matériaux  que  ceux  qui  le  soutiennent,  et  qui  sont  entrelacés 
et  plissés  l'un  dans  l'autre.  Il  n'y  a  ni  boue  ni  garniture  spéciale 
dans  le  nid;  le  bord  est  épais  et  un  peu  ourlé  comme  la  couture  d'un 
vêtement,  mais  je  n'ai  jamais  remarqué  de  nid,  parm.i  le  grand  nombre 
que  l'on  a  examiné,  qui  soit  recouvert  en  voûte,  comme  le  disent 
quelques  auteurs.  Le  diamètre  de  l'extérieur  est  de  cinq  au  six 
pouces,  et  la  profondeur  de  presqu 'autant.  On  a  trouvé  de  trois  à 
six  œufs,  ou  de  jeunes  oiseaux  dans  chacun  des  différents  nids.  Ces 
œufs  mesuraient  à  peu  près  un  pouce  et  un  huitième  de  long  sur 
trois-quarts  de  pouce  de  large.  La  couleur  du  fond  est  d'un  vert 
grisâtre  tacheté  de  diverses  nuances  de  brun  rougeâtre,  et  quelquefois 
à  un  degré  tel  que  la  couleur  du  fond  est  obscurcie,  surtout  au  gros 
bout.  (Coues).  On  a  remarqué,  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  un 
grand  nombre  de  ces  oiseaux  qui  nichaient  dans  un  marais  où  il 
y  avait  une  profondeur  de  presque  trois  pieds  d'eau.  J'ai  constaté 
qu'une  telle  profondeur  d'eau  autour  du  bord  d'un  étang  couvert  de 
roseaux,  empêchait  les  renards  ainsi  que  les  coyotes  d'y  entrer,  et 
là  les  canards  de  diverses  espèces,  les  sternes  noirs,  ainsi  que  les  foul- 
ques, nichaient  en  grand  nombre.  Tous  les  nids  que  j'ai  enlevés 
étaient  d'une  légère  construction,  et  toujours  attachés  aux  feuilles  ou 
aux  tiges  de  chaton  (Typha  latifolia).  Les  nids  contenaient  des  œufs 
ou  des  jeunes  au  nombre  de  trois  à  cinq,  mais  jamais  six.     (Macoiin). 

CCII.     AGELAIUS.     Vieillot.     i8i6. 
498.     Étourneau  à  ailes  rouges. 

Agelaius   phœniceus  phœniceus     (Linn.)     Ridgw.     1901. 

L'étourneau  à  ailes  rouges  passe  l'été  dans  la   Nouvelle-Ecosse 
en  très  petit  nombre.     {Don'ns.)     On  le  voit  de  temps  en  temps,  aux 


50S  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

mois  de  novembre  et  décembre,  en  petit  nombre  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  Le  6  juillet  1888  on  a  remarqué  un  couple  de 
ces  oiseaux  au  moulin  Cove  Head,  sur  l'île  du  Prince- Edouard. 
(Macoun.)  Le  20  avril  1904  on  en  a  pris  un  sur  l'île  Sable,  Nouvelle- 
Ecosse.  (/.  Boutelier.)  En  été  il  habite  le  Nouveau-Brunswick 
en  grand  nombre.  (Chamberlain.)  Il  passe  l'été  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  et  s'y  trouve  rare,  mais  il  abonde  au  lac  Grand,  ainsi  qu'à 
Bindon,  comté  de  Carleton,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore.) 
En  été  il  habite  la  province  de  Québec  en  petit  nombre;  on  en  a  pris 
à  Charlesbourg.  (Dionne.)  Cet  oiseau  habite  le  district  de  Mont- 
réal en  grand  nombre.  On  y  en  a  observés  à  partir  du  12  avril  jus- 
qu'au 1er  novembre.  (Wintle.)  II  se  trouve  commun  dans  le  comté 
d'Argenteuii,  province  de  Québec,  et  en  grand  nombre  dans  les  ma- 
rais le  long  de  la  rivière  Ottawa,  Ontario.  (D'Urban.)  Il  est  ré- 
pandu dans  les  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il 
était  très  commun  partout  où  je  me  suis  trouvé  dans  l'Ontario. 
{Rév.  C.  J.  Young.).  Il  passe  l'été  à  Toronto,  Ontario,  et  y  abonde. 
Il  est  commun  aussi  dans  les  endroits  marécageux  le  long  des  grandes 
rivières  dans  les  districts  de  Muskoka  et  Parry  Sound.  (/.  H.  Flem- 
ing.) Au  mois  de  juin  1900  quelques  couples  de  ces  oiseaux  nichaient 
dans  les  marais  le  long  de  la  rivière  Madawaska,  en  aval  du  lac  Cache, 
ainsi  que  quelques  autres  au  lac  Source,  dans  le  parc  Algonquin. 
(Spreadborough.) 

Notes  sur  la  reproduction. — L'étourneau  à  ailes  rouges  cons- 
truit son  nid  dans  des  buissons  et  des  arbres  peu  élevés  aux  alentours 
d'Ottawa,  Ontario.  Ce  nid  se  compose  de  matériaux  grossiers  et 
fibreux,  de  bandes  de  joncs  et  d'herbes  de  marais,  et  il  est  garni  d'herbes 
fines.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  à  six,  sont  d'un  bleu  pâle,  et 
sont  pointillés,  tachetés  et  mouchetés  de  brun  noirâtre.  {G.  R. 
White.) 

498.     Êtourneau  rouge  à  bec  épais. 

Agelaius  phœniceus  fortis     RiDGW.     1901.- 

La  zone  des  migrations  de  cet  oiseau  pour  la  reproduction  se 
trouve  sur  le  Mackenzie,  dans  l'Athabasca  et  en  d'autres  districts 
dans  l'intérieur  de  l'Amérique  Britannique.  Pendant  la  saison 
migratoire  on  le  remarque  dans  les  grandes  plaines  de  l'intérieur  de- 
puis la  base  orientale  des  Montagnes  Rocheuses,  jusqu'au  Manitoba. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  5O9 

(Ridgway.)  On  l'a  observé  seulement  à  Pembina,  et  il  était  loin 
d'y  être  aussi  commun  que  le  mainate  de  Brewei  ou  l'étourneau  à 
tête  jaune,  parce  que  le  pays  ne  lui  convient  pas.  (Coues.)  En  effet 
cet  oiseau  habite  le  Manitoba  en  grand  nombre  y  fréquentant  les 
marécages  dont  les  bords  étaient  couverts  de  saules.  On  le  voit  aussi 
au  delta  de  la  rivière  des  Esclaves.  (E.  T.  Seton.)  Il  est  commun  près 
d'Aweme,  Manitoba,  y  nichant  dans  les  marais  à  proximité  de  l'eau. 
{Criddle.)  Il  abonde  partout  depuis  Portage-la-Prairie,  Manitoba, 
en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  le  long  du  chemin  de  fer  Grand- 
Tronc-Pacifique.  {Atkinson.)  On  le  remarque  en  grand  nombre  au- 
tour des  fondrières  ainsi  que  le  long  des  ruisseaux  dans  la  Saskat- 
chewan,  où  il  niche  dans  les  glaïeuls  des  marais,  et  dans  les  grandes 
herbes.  {A.  C.Bent.)  C'est  un  oiseau  qui  abonde  dans  la  partie  buis- 
sonneuse de  la  région  des  prairies.  On  le  trouve  toujours  là  où  il  y  a 
un  marais  bordé  de  saules  qui  sont  ses  arbres  préférés  pour  le  cou- 
vage.  Il  était  commun  en  1892  à  Indian-Head,  Saskatchewan  ainsi 
qu'en  1894  à  Medicine-Hat,  au  lac  Crâne  et  dans  les  collines  Cypress. 
En  1895  il  abondait  à  Moose  Jaw  ainsi  qu'à  Old  Wives  creek.  Plus 
au  sud  il  couvait  aux  confluents  de  ce  dernier,  ainsi  que  dans  un  marais 
au  lac  30  Miles,  et  au  lac  12  Miles.  A  partir  de  cet  endroit  ces  oiseaux 
sont  devenus  plus  rares  et  on  en  a  vu  seulement  quelques-uns  au  poste 
de  police  sur  la  Montagne  Wood,  ainsi  qu'à  Medicine-Lodge,  à  seize 
milles  au  sud.  Après  avoir  quitté  ce  denier  endroit,  on  n'en  a  plus 
revu  sur  une  distance  de  50  milles  à  l'ouest,  car  cette  région  était 
sans  eau.  On  en  a  remarqué  quelques  spécimens  le  long  de  la  rivière 
des  Français  et  à  East  End  Post,  ainsi  que  dans  les  marais  des  creeks 
qui  coulent  depuis  les  collines  Cypress  vers  le  sud.  On  en  a  vu 
d'autres  aussi  dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk  en  amont  du  passage 
Kennedy.  Cet  oiseau  est  commun  dans  le  nord  de  l'Alberta,  et,  pen- 
dant l'année  1897,  il  se  trouvait  en  assez  grand  nombre  à  Edmonton. 
(Spreadborough.)  Il  était  commun  dans  la  vallée  de  la  rivière 
Rouge  et  abondait  autour  des  marais  en  aval  du  portage  Robinson 
où  le  27  juin  1901,  on  en  a  pris  deux  spécimens.  Le  4  juillet  on  en 
a  vu  près  de  Oxford  House,  Keewatin,  dans  le  marais  entre  Oxford  et  les 
lacs  Back.  (Preble.)  Cet  oiseau  est  commun  aux  Grand  rapids  sur  la 
Saskatchewan.  (Nutting.)  En  été  il  habite  les  confluents  de  la  Saskat- 
chewan y  fréquentant  les  saules  ainsi  que  les  fondrières  et  les  marais 
bordés  de  peupliers,  où  il  couve  en  nombre.  (Couteaux.)  Il  est  commun 
au  printemps  à  Methye  Portage,  latitude  56°  30'.  Au  mois  de  juillet 
1888  on  l'a  remarqué  en  grand  nombre  à  la  sortie  du  lac  Methye 


510  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

mais  on  ne  l'a  pas  vu  ailleurs.  (/.  AI.  Maconn.)  Cette  espèce  se  rend 
à  la  Saskatchewan  vers  le  commencement  de  mai,  mais  elle  ne  dépasse 
pas  la  latitude  57°.  Elle  s'associe  avec  les  autres  oiseaux  de  la 
même  race,  et  fait  beaucoup  de  dommage  au  grain  qui  pousse.  On  la 
voit  en  allant  vers  le  nord  jusqu'à  Fort  Simpson  sur  le  Mackenzie; 
elle  y  est  commune.     {Ross.) 

Si  M.  Oberholser  a  eu  raison  de  séparer  A.  phœniceus  arctolegiis 
de  fortis,  à  peu  près  toutes  les  mentions  ci-dessus  devraient  être  trans- 
férées à  arctogelus;  mais  pour  le  moment  les  grives  rouges  des  prairies 
du  Canada,  ainsi  que  celles  de  l'extrême  nord,  sont  toutes  classées 
sous  l'espèce  fortis. 

Notes  sur  la  reproduction — Le  11  juin  1882  je  suis  allé  dans  la 
matinée,  avec  deux  frères  au  lac  dans  les  dunes  à  l'est  de  De  Winton. 
Nous  avons  remarqué  un  grand  nombre  de  sternes  des  marais  et  de 
diverses  espèces  d'étourneaux.  Je  n'ai  pu  arriver  à  l'endroit  où 
les  sternes  semblaient  nicher  à  cause  de  la  profondeur  de  l'eau,  mais 
j'ai  trouvé  le  nid  de  l'étourneau  à  ailes  rouges  dans  quelques  brindilles 
qui  se  projetaient  à  environ  un  pied  au-dessus  de  l'eau,  qui  avait 
ici  trois  pieds  de  profondeur.  Ce  nid  était  du  rivage  à  dix  pieds. 
J'ai  Wl  la  femelle  sortir  de  son  nid,  de  sorte  que  je  ne  puis  me  tromper 
quant  à  l'espèce  qui  l'habitait.  Le  mâle  ne  s'est  pas  montré  du  tout. 
Le  nid  est  très  profond,  compact,  et  solide.  Il  est  suspendu  après 
environ  une  douzaine  de  brindilles  verticales,  et  construit  de  la  même 
façon  que  celui  de  l'oriole  de  Baltimore,  mais  compose  entièrement 
d'herbe.  Les  oeufs  au  nombre  de  quatre,  étaient  frais.  L'un  était 
gros  d'un  pouce  sur  Je.  d'un  bleu  pâle,  et  barbouillé  d'hiéroglyphes 
des  plus  curieux  de  noir  brunâtre.  (£.  T.  Selon).  Cet  oiseau  couve 
dans  tous  les  étangs  dans  l'est  de  la  Saskatchewan,  mais  il  devient 
plus  rare  en  allant  à  l'ouest.  Il  couve  toujours  par  groupes.  On 
a  trouvé  de  ses  nids  dans  les  saules  {Sali.x  longifolia)  à  Brandon, 
Manitoba,  et  au  lac  Crâne  il  nichait  dans  Scripns  lacustris  ou  des 
roseaux.  En  1895  cet  oiseau  couvait  dans  une  végétation  épaisse 
de  symphoricarpiis  occidentalis  sur  la  terre  sèche  aux  confluents  du 
Old  Wives  creek,  Saskatchewan.  Le  nid  consistait  en  feuilles  et  en 
tiges  d'herbe  garnies  de  tiges  sèches  à'EIeocharis  palnstris.  Il  nichait 
dans  des  chatons  au  lac  12  Mile,  près  de  la  montagne  Wood,  Saskatche- 
wan, ainsi  que  dans  une  ancienne  croissance  de  Carex  aristata,  creek 
Sucker,  au  sud  des  collines  Cypress.  (Macoiin).  Le  18  juin  1892  à  Indian 
Head,  Saskatchewan,  j'ai  marché  dans  l'eau,  dans  une  grande  fon- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  5 II 

drière  où  il  y  avait,  au  milieu,  une  quantité  de  roseahx  {scirpus  lacus- 
tris).  Dans  l'espace  de  quelques  minutes  j'y  ai  \ai  dix  nids.  Dans 
trois  de  ces  nids  il  y  avait  des  jeunes  en  demi-croissance,  et,  dans 
les  autres,  des  jeunes  qui  venaient  d'éclore.  J'ai  enlevé  deux  nids 
contenant  quatre  oeufs  chacun.  C'était  à  neuf  heures  du  matin, 
et.  à  huit  heures  du  soir.  Je  m'aprêtais  à  soufïler  les  oeufs,  et  en 
ou\"rant  la  boite  j'ai  trouvé  un  oisillon  éclos  et  un  autre  qui  venait 
d'éclore.  Tous  les  deux  étaient  vivaces  et  semblaient  très  vigoureux. 
{Spreadborough) . 

498b.  Etoumeau  rouge  du  nord-ouest. 

Agelains  phœniceus  caiirinus. — Ridgway.      1901. 

Le  10  mai  1889  on  a  pris  cet  oiseau,  pour  la  première  fois,  dans  les 
marais  près  d'Agassiz,  Colombie  Britannique.  Quelques  couples  y 
couvaient  à  cette  date.  Pendant  l'été  de  1901  il  abondait  dans  les 
marais  à  Chilliwack,  Colombie  Britannique.  (Spreadborough).  En 
1891  on  l'a  pris  à  Chilliwack,  Colombie  Britannique,  et  M.  Brewster 
l'a  identifié.  Quelques  uns  passent  tout  l'hiver  au  lac  Okanagan, 
Colombie  Britannique.  (Brooks).  Il  est  commun  et  se  montre  gé- 
néralement à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière,  couvant  sur  l'île  de 
\^ancouver. .  (Fannin) .  Le  30  avril  1887  on  a  tué  une  femelle  dans  un 
marais  à  Comox.  Le  9  mai  1887  on  a  remarqué  cet  oiseau  en  grand 
nombre  autour  du  lac  Copeland,  sur  l'île  Sait  Spring,  dans  le  golfe 
de  Géorgie,  ainsi  que  dans  un  marais  près  de  la  colline  Cedar,  sur 
l'île  de  \'ancouver.     (Maconn). 

498e.    Etourneau  rouge  de  San  Diego. 

Agelahis  phoeniceiis  neiiiraJis. — -Ridgkway.     1901. 

La  zone  des  migrations  de  cet  oiseau  pour  la  reproduction  s'étend 
depuis  le  nord  jusqu'à  l'est  de  la  Colombie  Britannique.  (Ridgicay) . 
On  le  remarque  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière,  Colombie  Britannique. 
{Fannin).  On  l'a  pris  à  Vemon,  Colombie  Britannique.  (RJwads). 
Cette  espèce  était  assez  commune  au  mois  d'avril  1903,  à  Penticton, 
au  sud  du  lac  Okanagan.  ainsi  qu'à  l'embouchure  de  la  rivière  Spul- 
lamacheen,  lac  Shuswap,  au  mois  d'août  1889.  Le  il  avril  1905, 
j'en  ai  vu  quatre  à  Mid^vay.  Colombie  Britannique,  et  un  peu  plus 
à  l'ouest,  au  lac  McMinn.  ainsi  qu'au  creek  Meyer,  beaucoup  de  ces 


512  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

oiseaux  couvaient.  J'en  ai  vu  d'autres  en  train  de  couver  dans  un 
marais  près  de  la  rivière  Similkameen,  et  observé  deux  autres  dans 
la   vallée   de   la   rivière    Kootenay,  à  Elko,   Colombie   Britannique. 

{Spreadborough) . 

CCIII.     STURNELLA.— Vieillot.     i8i6. 
501.     Êtourneau  des  prés. 

Sturnella  magna.     (Linn)  Svvains.     1827. 

L'étourneau  des  prés  est  très  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse;  il  s'y 
montre  seulement  comme  oiseau-errant.  (Downs).  Il  passe  l'été 
dans  le  Nouveau  Brunswick,  mais  en  très  petit  nombre.  (Chamberlain) . 
En  1879,  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Scotch  Lake,  comté  de  York, 
Nouveau  Brunswick,  mais  on  n'en  a  plus  revu.  (W.  H.  Moore).  En 
été  il  habite  le  district  de  Montréal,  mais  il  y  est  rare.  {Wintlé). 
Il  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  sur  la  ferme  expérimentale,  à 
Ottawa,  Ontario,  et  y  couve.  {Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  On  le 
remarque  en  très  grand  nombre  dans  les  anciens  établissements  de 
colons  dans  l'Ontario.  J'en  ai  déjà  vu  quelques-uns  dans  le  comté 
de  Renfrew.  Le  4  avril  j'en  ai  remarqué  trois  sur  l'île  Wolfe.  {Rev. 
C.  J.  Young).  L'étourneau  des  prés  passe  l'été  en  nombre  à  Toronto, 
Ontario.  D'après  M.  Kay,  cet  oiseau  est  arrivé  dans  le  Muskoka 
pour  la  première  fois  vers  1863,  et  il  croit  qu'il  va  devenir  commun 
à  Port  Sydney.  On  le  voit  à  Beaumaris.  (/.  H.  Fleming).  Il  est 
commun  dans  le  district  de  London.  Il  n'y  en  a  que  très  peu  qui 
passent  l'hiver  chez  nous,  généralement  parlant.  Il  ne  se  trouve 
pas  commun  ni  dans  le  nord  du  comté  de  Bruce,  ni  sur  l'île  Mani- 
toulin.     (W.  E.  Saunders). 

Notes  sur  la  reproduction — L'étourneau  des  prés  n'est  pas 
très  commun  à  Ottawa.  Son  nid,  qui  se  trouve  par  terre,  est  cons- 
truit d'herbe  sèche,  garnie  d'herbe  plus  fine.  Les  oeufs,  au  nombre 
de  quatre  à  six,  sont  d'un  blanc  tacheté  de  violet  et  de  rouge. 
{G.  R.  White).  On  a  trouvé  un  nid,  construit  d'herbe  fine,  par  terre 
dans  un  pré  où  l'herbe  avait  une  hauteur  de  quelques  pouces.(Meeking) . 

501b.  Etourneau  des  prés  de  l'Ouest. 

Sturnella  magna  neglecta  (aud)  allen.     1872. 

M.  G.  R.  White  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  dans  les 
limites  de  la  ville  d'Ottawa.  L'oiseau  chantait  sur  le  sommet  d'un 
orme  lorsque  M.  White  l'a  abattu. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  5I3 

xous  les  étourneaux  des  prés  que  l'on  a  remarqués  sur  la  frontière, 
en  latitude  49  ,  appartenaient  à  cette  espèce.  Ces  oiseaux  sont 
communs  partout  dans  le  pays,  bien  qu'ils  deviennent  moins  nom- 
breux lorsqu'on  s'approche  des  Montagnes  Rocheuses.  (Coues.) 
Cet  étourneau  passe  l'été  et  abonde  dans  la  région  des  prairies  du 
Manitoba,  y  couvant  partout  en  nombre.  (E.  T.  Selon.)  Le  14 
juin  1901  on  a  remarqué  cet  oiseau  le  long  de  la  rivière  Rouge, 
entre  Winnipeg  et  West  Selkirk.  On  a  établi,  après  examen, 
que  les  spécimens  pris  à  Winnipeg  appartiennent  à  cette  espèce. 
(Preble.)  Cet  oiseau  abonde  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  On 
le  trouve  partout  en  grand  nombre  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'en 
allant  à  l'ouest  le  long  de  la  voie  du  Grand  Tronc  Pacifique  jusqu'à 
Edmonton.  {Atkinson.)  L'étourneau  des  prairies  passe  l'été, 
entre  les  confluents  de  la  Saskatchewan,  et  il  couve  partout  dans 
cette  région.  {Conheaux.)  Ce  bel  oiseau  arrive  dans  la  Saskat- 
chewan vers  le  commencement  de  mai,  mais  on  ne  l'a  pas  rem.arqué 
plus  au  nord.     (Richardson.) 

C'est  un  oiseau  typique  de  la  Saskatchewan,  ainsi  que  de  l'Alberta. 
Il  est  commun  partout  où  il  y  a  des  broussailles  ou  des  arbres. 
Bien  qu'il  construise  son  nid  toujours  sur  la  prairie,  il  se  rend  néan- 
moins dans  un  arbre  ou  un  buisson  pour  chanter,  et  c'est  certain 
qu'il  se  niche  dans  le  voisinage.  Dans  les  voyages  d'exploration 
de  plus  de  1,000  milles  on  l'a  trouvé  partout  où  il  y  avait  des  brous- 
sailles. Il  était  très  commun  sur  le  Lees  creek,  ainsi  que  sur  la 
rivière  Milk,  dans  le  sud  de  l'Alberta.  En  1897  on  n'en  a  remarqué 
qu'un  spécimen  à  Edmonton,  Alberta,  mais  il  était  commun,  en 
allant  au  sud,  dans  les  contreforts  jusqu'au  passage  Crowsnest. 
Il  est  apparemment  rare  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  mais  commun 
jusqu'à  Morley  dans  le  passage  de  la  rivière  Bow.  On  n'en  a  pas 
remarqué  à  Banff  en  1891,  et,  en  1890,  on  n'avait  vu  qu'un  spé- 
cimen à  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Cet  oiseau  était 
assez  commun  à  Kamloops  et  au  sud  de  cet  endroit,  ainsi  que  le 
long  de  la  rivière  Thompson  jusqu'à  Spence  Bridge,  Colombie- 
Britannique.  Pendant  l'été  de  1901  il  abondait  à  Agassiz,  à  Chilli- 
wack,  et  à  Huntingdon,  Colombie-Britannique.  En  1902  il  était 
commun  à  Trail  et  à  Cascade  sur  la  frontière,  ainsi  que  partout 
dans  la  région  ouverte  depuis  Elko  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à 
Midway,  Colombie-Britannique.  En  été  il  habite  l'île  de  Van- 
couver, et  passe  l'hiver   en   nombre   à   Victoria.     Au   mois  de    juin 


514  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

1893,  pendant  que  je  me  trouvais  à  Comox  sur  l'île  de  Vancou- 
ver, cet  oiseau  y  était  assez  commun.  (Spreadborough.)  Il  abonde 
dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur.  On  le  voit,  en  nombre,  tout 
l'hiver  autour  des  meules  et  des  cours  de  grange  au  lac  Okanagan, 
Colombie-Britannique.  (Brooks.)  L'étourneau  des  prés  se  trouve 
en  grand  nombre,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral, 
Colombie-Britannique.  Il  passe  l'hiver  sur  l'île  de  Vancouver. 
(Fannin.)  Il  est  très  rare  au  lac  la  Hache,  mais  il  abonde  dans 
toutes  les  régions  ouvertes  depuis  l'île  de  Vancouver  jusqu'aux 
contre-forts  des  Montagnes  Rocheuses.  (Rhoads.)  Il  est  très 
commun  dans  certaines  localités  de  la  Colombie-Britannique. 
(Lord.)  Il  apparaît  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique, 
partout  où  il  y  a  des  prés,  et  se  trouve  en  grande  abondance  dans 
l'intérieur.  On  m'a  dit  que  cette  espèce  n'est  apparue  dans  ces 
régions  que  depuis  quelques  années.     (Streator.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  souvent  trouvé  des  nids  de 
cette  espèce  dans  le  Manitoba  et  la  Saskatchewan.  Elle  pond  cinq 
ou  six  œufs  qui  sont  en  moyenne  plus  petits  que  ceux  de  la  précédente. 
(W.  Raine.)  Le  18  mai  1905  j'ai  trouvé  un  nid  dans  une  touffe 
d'herbe.  Il  était  construit  d'herbe,  et  garni  d'herbe  plus  fine. 
(Spreadborough.) 

CCIV.     IGTERUS.— Brisson.     1760. 
506.  Oriole  des  vergers. 

Icterus  spurius.     (linn)  bonap.     1823. 

M.  Boardman  a  pris  trois  spécimens  de  cette  espèce  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  {Chamberlain.)  Antérieurement  au  19  mai  1898  lorsque 
j'ai  vu  un  jeune  mâle,  j'avais^ entendu  parler  de  deux  ou  trois  spéci- 
mens de  cet  oiseau  seulement,  qui  eussent  été  observés  aussi  loin 
à  l'est  que  Toronto.  Le  19  mai  1900  j'ai  remarqué  un  couple  de  ces 
oiseaux,  et  j'ai  pris  aussi  un  mâle  qui  avait  deux  ans.  A  partir 
de  cette  date,  et  pendant  une  semaine  ou  deux,  j'en  ai  observé  un 
spécimen  ou  plus  presque  tous  les  jours.  Le  5  juillet  j'en  ai  trouvé 
un  couple  en  train  de  se  nicher,  et  je  suis  heureux  de  dire  qu'on 
ne  les  a  pas  dérangés.  Je  crois  que  c'est  la  première  mention 
relativement  au  couvage  de  cet  oiseau  dans  cette  localité,  mais  je 
crois  aussi  que  l'on  trouve  son  nid  parfois  près  d'Oakville.  J'espère 
pouvoir  consigner  son  arrivée  en  plus  grand  nombre  à  mesure  que  les 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  515 

années  se  succéderont.  (/.  Hughes- Samuel.)  Il  est  possible  qu'en 
été  cet  oiseau  habite  à  Toronto,  Ontario,  en  très  petit  nombre;  il 
y  a  à  peu  près  une  douzaine  de  mentions  de  cet  oiseau  pen- 
dant une  longue  période  d'années.  (/.  H.  Fleming.)  Il  est 
tout-à-fait  commun  dans  les  trois  comtés  les  plus  à  l'ouest  de 
l'Ontario,  et  assez  nombreux  le  long  de  la  rive  nord  du  lac  Ontario, 
jusqu'à  peu  près  50  à  75  milles  de  la  rivière  Niagara,  mais  on  ne 
le  remarque  que  de  temps  en  temps  près  de  London,  et  il  n'y  a 
pas  même  une  mention  de  sa  présence  plus  au  nord.  Il  couve  partout 
dans  la  région  de  ses  migrations.  Les  quelques  nids  que  l'on  a  trou- 
vés se  composaient  principalement  d'herbe  verte,  ce  qui  les  rend 
difficiles  à  découvrir.  {W.  E.  Saunders.)  On  a  pris  un  spécimen 
de  cette  espèce  à  Pembina  au  commencement  de  juin.  C'est  la 
seule  localité  où  on  en  a  remarqué.     {Coues.) 

507.     Oriole  de  Baltimore. 

Icterus  galhiila.     (Lixx)    Coues.     1880. 

On  en  a  pris  deux  spécimens  sur  l'île  Seal,  comté  de  Yarmouth, 
Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  On  a  vu  un  couple  de  ces  oiseaux 
près  de  Brackley  Point,  sur  la  route  de  Charlottetown,  île  du  Prince- 
Edouard  le  10  juillet  1888.  (Macoun).  L'oriole  de  Baltimore  est  très 
rare  à  St  John,  Nouveau-Brunswick,  mais  on  dit  qu'il  est  commun 
en  d'autres  localités.  (Chamberlain).  En  été  il  apparaît,  en  petit 
nombre,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  mais 
il  y  devient  plus  commun  chaque  année.  Les  nids  de  cet  oiseau 
se  trouvent  dans  les  grands  ormes  près  de  Fredericton.  (W.  H.  Moore) 
Au  printemps  de  1898  il  était  commun  aux  alentours  de  Fredericton. 
{D.  Lee  Babbit).  Il  passe  l'été  dans  la  province  de  Québec,  mais  en 
très  petit  nombre.  (Dionne).  On  a  entendu  le  chant  de  cet  oiseau 
au  lac  Chain,  Montcalm,  comté  d'Argenteuil,  Québec.  (D'Urban). 
En  été  il  habite  le  district  de  Montréal,  y  couvant  dans  la  ville. 
On  y  en  a  remarqué,  à  partir  du  7  mai  jusqu'au  21  août.  (Wintle). 
On  signale  sa  présence  à  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson. 
(Dr  R.  Bell).  En  été  l'oriole  de  Baltimore  habite  aux  alentours 
d'Ottawa  en  nombre,  y  couvant  en  abondance  dans  les  ormes 
dans  la  ville  même  ainsi  que  dans  ses  faubourgs.  {Ottawa 
Naturalist.  Vol.  V.).  C'est  un  des  oiseaux  les  plus  communs  aux 
alentours  de  Kingston,  Ontario,  et,  apparemment,  il  y  devient  plus 
nombreux.     Il  s'est  répandu  jusqu'au  comté  de  Renfrew,  où  je  l'ai 


51 6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

VU.  {Rév.  C.  J.  Young).  Cet  oiseau  passe  l'été  en  nombre  à  Toronto 
Ontario.  M.  Kay  dit  qu'il  est  arrivé  à  Port  Sydney,  dans  le  district 
de  Muskoka,  pour  la  première  fois  en  1887.  M.  Taverner  affirme 
qu'il  devient  de  plus  en  plus  nombreux  à  Beaumaris.  (/.  H.  Fleming). 
En  été  il  habite  et  se  trouve  commun  partout  dans  le  sud  d'Ontario, 
mais  il  est  tout-à-fait  rare  dans  North  Bruce,  où  je  n'en  ai  remarqué  que 
trois  spécimens  pendant  quatre  semaines.     {W.  E.  Saiinders). 

L'oriole  de  Baltimore  abonde  à  Pembina,  la  seule  localité  où  on 
l'ail  trouvé  sur  la  frontière  en  latitude  49.°  On  y  a  enlevé  plusieurs 
nids,  contenant  des  œufs,  pendant  la  dernière  partie  du  mois  de  juin. 
(Coues).  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  les  endroits  boisés  et  ouverts 
dans  le  sud  et  l'ouest  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Le  14  juin  1901 
on  en  a  vu  un  qui  traversait  au  vol  la  rivière  Rouge  à  mi-chemin 
environ  entre  Winnipeg  et  West  Selkirk.  (Preble).  Il  est  commun 
dans  les  bois  ouverts  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il  est  très 
nombreux  depuis  le  Manitoba  jusqu'à  Edmonton,  le  long  de  la  voie 
de  grand  Tronc  Pacifique,  sauf  dans  les  districts  salins  environnant 
les  collines  Eagle.  (Atkinson).  Cet  oiseau  est  rare  dans  les  parties 
boisées  autour  du  creek  Maple,  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent). 
Au  printemps  de  1892  on  en  a  remarqué  de  nombreux  spécimens  à 
Indian  Head,  Saskachewan.  Ceux-ci  sont  presque  tous  restés  à 
couver.  Au  mois  de  mai  1894,  on  en  a  vu  d'autres  à  Medicine  Hat 
Saskachewan.  On  en  a  pris  d'autres  au  mois  de  mai  1895,  sur  le 
creek  Old  Wives.  On  n'en  a  remarqués,  ni  au  sud,  ni  à  l'ouest  de 
cet  endroit.  Le  20  mai  1897  cet  oiseau  s'est  rendu  à  Edmonton, 
Alberta;  plus  tard  on  en  a  observé  en  grand  nombre  volant  vers  le 
nord,  mais  quelques  uns  sont  restés  pour  couver.  Ils  nichaient  à  une 
hauteur  de  plus  de  30  pieds  de  terre,  dans  des  peupliers  élevés, 
pourtant  on  a  trouvé  des  nids  dans  des  buissons  à  six  pieds  de 
terre.  (Spreadborough) .  Ce  bel  oiseau  se  rend  régulièrement,  et  en 
assez  grand  nombre,  dans  les  régions  entre  les  confluents  de  la  Saska- 
chewan. On  le  voit  et  on  l'entend  dans  les  bosquets  où  il  suspend 
à  une  branche  son  joli  nid.  (Coubeatix) .  Il  se  répand  partout  dans 
la  partie  centrale  des  Territoires  du  Nord-ouest  jusquà  la  latitude 
55°,  au-delà  de  laquelle  il  ne  semble  pas  se  montrer.     (Richardson) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  7  juin  1890  j'ai  trouvé  un 
nid  de  cet  oiseau  à  Dorval.  Il  était  construit  sur  le  sommet  d'un 
buisson  clair-semé,  à  la  portée  de  la  main  et  contenait  cinq  œufs 
frais,  mais,  d'habitude,  les  nids  se  trouvent  ici  suspendus  aux  branches 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  517 

de  grands  arbres  à  une  hauteur  de  vingt  à  trente  pieds  de  terre.  J'ai 
remarqué  cet  oiseau  en  train  de  se  nourrir  par  terre,  une  circonstance 
extraordinaire  dans  le  cas  de  l'oriole,  car  il  se  restreint  généralement 
aux  arbres  et  aux  buissons  pour  se  nourrir.  (Wintle).  L'oriole  de 
Baltimore  couve  partout  dans  le  Manitoba,  et  dans  la  Saskatchewan 
à  l'ouest  jusqu'au  lac  Crescent.  (W.  Raine).  Il  construit  son  nid 
près  de  l'extrérrité  d'une  longue  branche  d'arbre:  (à  Ottawa  il  choisit 
de  préférence  un  orm.e).  Ce  nicl  se  compose  de  la  partie  fibreuse  de  la 
plante  à  soie,  de  duvet  de  saule,  et  de  fibre  de  laine;  puis  il  est  garni 
de  filaments,  d'herbes  dures,  et  de  crin  de  cheval.  Les  œufs,  au 
nombre  de  cinq  sont  blancs  avec  une  teinte  très  légère  de  bleu,  et 
sont  tachetés  barbouillés,  et  rayés  de  lilas  et  de  brun,  surtout  au 
gros  bout.  {G.  R.  White).  Le  25  juin  1882,  j'ai  trouvé  le  nid  d'un 
oriole  de  Baltimore,  à  environ  dix  pieds  de  terre,  dans  un  chêne  sur  le 
côté  nord  de  la  fondrière  de  l'est.  Ce  nid  avait  à  peu  près  quatre 
pouces  de  profondeur.  Il  était  construit  de  l'écorce  extérieure  d'As- 
clepias,  et  tellement  enchevêtré  et  resserré  que  le  tout  ressemblait 
beaucoup  à  du  feutre  épais  et  chaud.  Il  était  aussi  très  compact,  et, 
dans  le  but  de  mettre  à  l'épreuve  sa  solidité,  je  l'ai  emporté  chez  moi, 
ainsi  que  la  branche  sur  laquelle  il  était  situé.  Après  avoir  suspendu  un 
seau  au  nid,  attaché  par  une  bande  à  travers  celui-ci,  je  commençai  à 
mettre  des  poids  dans  le  seau.  J'ai  augmenté  le  poids  graduellement 
jusqu'à  ce  qu'il  y  eût  une  pesanteur  de  quinze  livres  dans  le  seau  sans 
que  le  nid  eût  l'air  de  céder  ;  cependant,  lorsque  j'ai  ajouté  encore  deux 
livres,  le  poids  s'étant  glissé  d'un  côté  du  seau,  mit  toute  la  tension 
sur  l'une  des  attaches  et  alors  le  nid  s'est  brisé.  Je  me  suis  procuré 
immédiatement  un  autre  nid,  semblable  au  premier,  comme  cons- 
truction. J'ai  mis  celui-ci  à  l'épreuve  en  me  servant  des  poids 
successifs  de  15,  20,  25,  27,  29,  et  30  livres,  sans  produire  aucun  effet, 
mais  à  la  31e,  la  tension  était  trop  forte,  et,  après  quelques  secondes 
la  bande  a  déchiré  le  nid  en  morceaux  sans  avoir  cependant  cassé 
les  attaches  au-dessus.  Le  19  octobre  j'ai  trouvé  l'ancien  nid  d'un 
oriole  près  de  la  fondrière.  Il  était  tissé  de  bandes  d'écorce 
d'Asclepias,  et  suspendu  au  bout  de  quatre  ou  cinq  brindilles. 
J'ai  fait  des  épreuves  minutieuses  quant  à  sa  solidité,  et  j'ai  trouvé 
qu'il  supportait  un  poids  de  15  livres  sans  le  moindre  signe  d'affai- 
blissement, mais  deux  livres  de  plus,  jetées  sans  soin  dans  le  seau,  ont 
suffi  à  l'arracher  de   ses  attaches.     (E.  T.  Selon.) 

78870—34 


5l8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

508.     Oriole  de  Bullock. 

Icterus  bullocki  (Swains)  Bonap.     1838. 

Voici  la  description  faite  par  le  Dr  Bishop  relativement  au  seul 
oriole  qjue  l'on  ait  pris.  "J'ai  tué  un  oiseau-mâle,  le  2  juillet,  sur  la 
lisière  de  la  forêt  près  du  Maple  creek.  Cet  oiseau  est  typique  de 
l'espèce  bullocki  sauf  qu'il  a  la  région  malaire,  et  les  parties  auri- 
culaires ainsi  que  les  côtés  de  la  tête,  noirs,  et  de  nombreuses  plumes 
sur  les  côtés  du  cou  légèrement  mouchetées  de  noir.  Il  est  proba- 
blement croisé  avec  galbida.  Il  se  peut  que  ce  soit  un  des  oiseaux 
que  j'ai  cru,  en  le  voyant,  appartenir  à  l'espèce  galbula.  Le 
professeur  Macoun,  en  parlant  de  cet  oiseau,  dit:  'Il  couvait,  au 
mois  de  mai  1894,  en  grand  nombre  dans  les  arbres  à  Police  Pointe, 
Medicine  Hat,  dans  la  vallée  de  la  Saskatchewan.  On  n'en  a  pas 
remarqué  plus  à  l'est".  C'est  probable  que  galbula  atteint  sa 
limite  à  l'ouest,  et  bullocki  la  sienne  à  l'est,  quelque  part  dans  ce 
voisinage.     {A.  C.  Bent). 

Au  mois  de  mai  1894  cet  oiseau  couvait  en  nombres  considérables 
dans  des  arbres  à  Police  Pointe,  Medicine  Hat,  dans  la  vallée  de  la 
Saskatchewan.  On  n'en  a  pas  remarqué  plus  à  l'est.  Il  était 
commun  dans  les  arbres  au  lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique,  et  y 
couvait  en  juin  1905.  On  en  a  trouvé  une  grande  colonie  en  train  de 
couver,  au  mois  de  juin  1889,  à  Kamloops,  dans  la  vallée  de  la  rivière 
Thompson,  Colombie-Britannique.  En  1889,  il  était  assez  rare  à 
Spence  Bridge.  On  en  a  remarqué  un  spécimen,  le  23  mai  1901,  ainsi 
que  plusieurs  autres,  le  27  mai  1906,  à  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique.    iSpreadborough). 

Cet  oiseau  abonde  dans  quelques  parties  de  la  Colombie-Britan- 
nique. {Lord).  Je  l'ai  remarqué  seulement  à  Ashcroft,  où  on  en  a 
pris  un  spécimen,  et  vu  quelques  autres.  {Streator).  Il  se  montre 
seulement  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière  où  il  passe  l'été;  il  couve  au 
Cache  creek.  (Fannin).  Il  est  rare  à  Ashcroft  et  disparait  à 
mi-chemin  entre  Ashcroft  et  Clinton,  sur  la  rivière  Bonaparte.  On 
le  remarque  en  plus  grand  nombre  à  Kanloops,  et  il  abonde  aux 
alentours  du  lac  Swan,  à  Vernon,  Colombie-Britannique.  (Rhoads) 
Il  se  trouve  en  très  grand  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière; 
quelques  couples  couvent  à  l'ouest  de  cette  région,  à  Chilliwack,  Colom- 
bie-Britannique.    (Brooks). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  519 

CCV.    EUPHAGUS.— Cassin.     1867. 
509.    Mainate  couleur  de  rouille. 

Eiiphagus  carolinus  (Mûll.)     1867. 

Le  mainate  couleur  de  rouille  se  trouve  commun  dans  le  Labrador. 
Il  couve  à  Fort  Chimo,  où,  le  10  juillet  1884,  on  a  pris  des  jeunes  qui 
venaient  de  sortir  du  nid.  {Packard).  On  en  a  remarqué  un  couple 
le  2  juin  1896,  sur  la  rivière  Moose;  ces  oiseaux  y  couvaient  sans  doute. 
Ce  mainate  était  assez  commun  dans  des  marais  depuis  le  golfe 
Richmond  jusqu'à  l'Ungava;  le  24  juillet  on  en  a  vus  par  volées  dans 
l'intérieur.  {Spreadborough) .  C'est  un  oiseau-migrateur  comm.un, 
en  été,  dans  Terreneuve.  (Reeks).  En  1899  il  était  assez  commun 
le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  {Louis  H.  Porter).  Il 
passe  l'été  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Doivns).  Il  est 
assez  commun,  depuis  la  fin  mars  jusqu'au  mois  de  septembre,  dans 
le  comté  de  King's,  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  M.  Bayley 
dit  que  cet  oiseau  couve  en  abondance  dans  les  aulnes  près  de  Sydney, 
île  du  Cap-Breton.  On  l'a  remarqué,  pour  la  première  fois,  le  7  mai; 
vers  le  8  juin  il  était  commun  et  y  est  resté  tout  l'été.  (C  R. 
Harte) .  On  le  voit  de  temps  en  temps  à  Baddeck,  ainsi  qu'à  Margaree, 
sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle- Ecosse.  {Macoun).  Le  24  sep- 
tembre 1907  on  en  a  remarqué  quatre  ou  cinq  spécimens  sur  l'île 
Sable,  Nouvelle- Ecosse.  Le  30  septembre  1905,  il  est  venu  un 
grand  nombre  de  ces  oiseaux  pendant  une  tempête  du  nord-ouest. 
(/.  Boutelier).  Le  7  juillet,  on  a  observé  une  volée  de  vingt  ou  plus 
de  ces  oiseaux,  pour  la  plupart  des  jeunes,  près  de  la  pointe  East,  île 
du  Prince-Edouard.  Ceux-ci  sont  les  seuls  que  l'on  ait  remarqués, 
bien  que  j'aie  entendu  parler  de  la  présence  d'autres,  auparavant. 
(Divight) . 

Le  mainate  couleur  de  rouille  \isite  irrégulièrement  le  Nouveau- 
Brunswick  en  été.  {Chamberlain).  Il  est  commun  comme  oiseau- 
migrateur,  au  printemps;  et  en  automne,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  J'ai  entendu  dire  dernièrement  que  cet  oiseau 
couve  à  Benton,  dans  le  comté  de  Carleton.  {W.  H.  Moore).  C'est 
un  oiseau-migrateur  au  printemps  et  en  automne  dans  la  province  de 
Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne).  Il  couve  en  grand 
nombre  dans  des  marécages  à  la  pointe  East,  îles  de  la  Madeleine. 
{Bishop).  Le  12  juillet  1905  j'ai  vu  une  famille  de  ces  oiseaux  à 
Inlet,  province  de  Québec.     {Rév.  G.  Eifrig).     Il  est  commun  et  couve 

78870—34^ 


520  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M. 
Macoun).  Il  est  commun  et  de  passage  dans  le  district  de  Montréal, 
y  arrivant  au  printemps  par  petites  volées,  et  s'éloignant  plus  au 
nord  pour  la  reproduction;  en  automne  il  revient  en  plus  grandes 
bandes.     (Wintle). 

Cet  oiseau  émigré  au  printemps  et  à  l'automne.  Il  se  peut  qu'il 
couve,  quoiqu'en  petit  nombre,  dans  la  partie  nord  du  district 
d'Ottawa.  {Ottawa  Naturaliste  vol.  V.).  J'ai  remarqué  cet  oiseau 
en  train  de  couver  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Pendant  le  mois 
de  juin  les  jeunes  étaient  éclos,  et  j'ai  recueilli,  de  ces  îles,  deux 
couvées  d'œufs.  Pendant  l'été  de  1898  j'en  ai  vu  un  spécimen  près 
de  Lansdowne,  Ontario,  mais,  au  mois  d'octobre,  ces  oiseaux  arrivent 
du  nord  par  grandes  troupes.  (Rev.  C.  J.  Young).  Le  mainate 
couleur  de  rouille  abonde  comme  oiseau  de  passage  à  Toronto, 
Ontario.  Il  se  trouve  par  grandes  volées  dans  les  districts  de 
Muskoka  et  Parry-Sound,  mais  j'ignore  s'il  y  couve.  (/.  H. 
Fleming).  Il  est  commun  le  long  de  la  rivière  Missinabi.  On  le 
voit  seul  et  par  couples  le  long  de  la  rivière  dans  la  deuxième  semaine 
de  septembre,  et  il  commence  à  apparaître  par  troupes  à  la  fin  du 
mois.  (Spreadborough) .  On  a  vu  plusieurs  de  ces  oiseaux,  et  pris 
une  femelle  près  de  la  source  de  l'Echimamish,  Keewatin,  où,  sans 
doute,  ils  couvaient.  On  en  a  vus  par  grandes  volées  à  Fort-Churchill. 
Plus  tard,  dans  la  saison  de  1901,  on  les  a  remarqué  en  grand  nombre, 
revenant  de  York-Factory  vers  le  sud.  (Preble).  Cet  oiseau  se 
rend  à  York-Factory,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Dr.  R.  Bell).  On  le 
voit  à  Fort-Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  (Wright).  Le  mainate 
couleur  de  rouille  entre  dans  le  Dakota  par  le  nord,  au  mois  de  septem- 
bre, et  alors  se  mêle,  sans  distinction,  avec  E.  cyanocephalns, 
mais  ces  deux  espèces  ne  se  trouvent  pas  ensemble  pendant  la  saison 
de  la  reproduction.  (Coîies).  C'est  un  oiseau-migrateur  qui  abonde 
en  très  grand  nombre  dans  le  Manitoba  pendant  les  migrations  du 
printemps  et  de  l'automne.  Il  se  peut  que' quelques  uns  y  couvent. 
On  en  a  observé  en  1907  à  plusieurs  endroits  le  long  du  grand  lac 
des  Esclaves.  (E.  T.  Selon) .  Ce  mainate  abonde  et  couve  à  Aweme, 
Manitoba.  (Criddle).  On  le  remarque  seulement  comme  oiseau 
de  passage  dans  le  Manitoba.  bien  qu'il  puisse  y  couver  dans  les  régions 
du  nord  où  il  se  trouve  en  très  grand  nombre  pendant  la  saison  de  la 
migration.  On  ne  l'a  pas  vu  à  l'ouest  de  cette  province.  {Atkinson). 
Au    printemps  de  1892  il  était  commun  à  Indian-Head;    on    n'en 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  521 

a  par  remarqué  sur  la  prairie,  ni  en  1894,  ni-  en  1895.  Pendant  le 
printemps  de  1897  ces  oiseaux  abondaient  à  Edmonton,  Alberta, 
et  on  a  recueilli  un  nid  dans  une  touffe  d'arbres  penchés  sur  un  étang. 
En  1903  quelques-uns  couvaient  tout  le  long  de  la  route  depuis  le  petit 
lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace-River-Landing.  (Spreadborougk) .  Cet 
oiseau  est  commun  à  Chemawawin  près  des  rapides  Grand  de  la  Sas- 
katchewan.  {Nutthig).  Au  printemps  il  arrive  par  volées  entre  les 
confluents  de  la  Saskatchewan.  (CGubeaux).  Il  abonde  partout 
entre  Calgary  et  Athabasca-Landing  dans  le  nord  de  l'Alberta. 
Il  est  rare  à  Fort  McMurray,  latitude  56°  30',  mais  assez  commun 
au  portage  Methye.  En  1888  il  abondait  entre  le  lac  Methye  et 
Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoun).  Cet  oiseau  de  plumage  sombre 
est  celui  du  genre  ((.Stiirnidœ))  de  l'Amérique  que  l'on  voit  le  plus  au 
nord.  En  été  il  se  répand  jusqu'au  68ème  parallèle,  la  limite  de  la 
partie  boisée  du  nord.  Vers  la  fin  avril  il  se  rend  à  la  rivière  Saskat- 
chewan, et,  vers  le  3  mai,  il  est  au  lac  Great-Bear,  latitude  65°, 
où  on  le  voit  généralement  par  couples.  (Richards on).  On  le  voit  en 
grand  nombre  le  long  du  Mackenzie  jusqu'à  Fort  Good-Hope.  (Ross). 
Le  mainate  couleur  de  rouille  abonde  dans  le  voisinage  de  Fort- 
Anderson,  et  on  l'a  remarqué  très  souvent  jusqu'à  la  lisière  est  de 
la  forêt,  ainsi  que  près  de  la  traversée  de  la  rivière  Horton  en 
latitude  d'environ  69°.  Les  vingc-cinq  nids  que  l'on  a  découverts 
dans  les  arbres  étaient  situés  depuis  cinq  jusqu'à  huit  pieds  de  terre. 
(Macfarlane) .  Le  21  novembre  1901  le  révérend  J.  H.  Keen  en 
a  tué  un  spécimen  à  Metlakatla,  Colombie-Britannique.  (Kerniode). 
Cet  oiseau  passe  l'été  régulièrement  partout  dans  les  endroits 
boisés  et  buissonneux  dans  le  nord  de  l'Alaska,  se  répandant  jusqu'au 
voisinage  de  la  côte.  Dans  le  nord  de  l'Alaska  il  se  rend  jusqu'à 
la  latitude  70°.  (Nelson).  On  en  a  pris  un  spécimen,  le  seul  observé, 
sur  le  Sheep  creek  près  de  Homer,  Alaska.  (Figgins).  C'était  un 
oiseau  assez  commun  le  long  de  la  Kowak,  sur  le  détroit  Kotzebue 
à  partir  du  delta  en  allant  à  l'est.  On  l'a  remarqué  par  petites 
volées  jusqu'au  8  septembre;  le  22  mai  de  l'année  suivante  il  est 
revenu  par  volées,  et  plus  tard  il  s'est  divisé  en  plus  petites  bandes. 
(Grinnell).  On  en  a  pris  dans  plusieurs  localités  près  de  la  baie 
Bristol,  Alaska.  (Osgood).  C'est  un  des  premiers  oiseaux  de  terre 
qui  se  rend  à  St-Michael,  cependant  il  n'y  est  pas  commun,  et,  en 
autant  que  je  sache,  il  n'y  couve  pas.  (Turner).  J'en  ai  vu  deux 
spécimens  à  Log-Cabin  dans  le  passage  White,  le  15  juin  1899. 
Osgood  en  a  pris  un  spécimen  près  de  Fort-Yukon,  Alaska,  et  on  en  a 


522  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

remarqué  une  petite  volée  près  de  St-Michael.  {Bishop).  Au  mois 
de  septembre  1899  on  a  tué  deux  mâles  à  Tyonek,  sur  le  goulet  Cook, 
Alaska.     (Osgood). 

Notes  sur  la  reproduction. — Au  printemps  on  rencontre  le 
mainate  couleur  de  rouille  comme  oiseau-migrateur  rare  à  London, 
mais  il  s'y  trouve  en  plus  grand  nombre  à  l'automne.  Dans  North- 
Bruce  il  couve  modérément  aux  bords  des  lacs  de  l'intérieur  où,  le 
9  juin  1887,  j'ai  trouvé  son  nid.  Ce  dernier  était  dans  un  érable  à 
deux  pieds  au-dessus  de  l'eau.  Il  était  construit  de  brindilles  d'épi- 
nette  rouge  et  d'autres  arbres,  garnies  d'herbe  verte  et  de  boue  placée 
entre  l'herbe  et  les  brindilles.  Le  nid  contenait  trois  œufs  dont  les 
taches  étaient  plus  rougeâtre  et  la  couleur  du  fond  plus  verdâtre  que 
sur  ceux  de  E.  cyanocephalus.  {W.  E.  Saunders).  Bien  qu'il  se 
répande  graduellement  à  l'est,  cet  oiseau  a  été  toujours  rare  à  Toronto; 
cependant  M.  J.  Hughes-Samuel  en  a  trouvé  un  couple  en  train  de 
couver  sur  l'île  de  Toronto  au  printemps  de  1900.  (/.  H.  Fleming). 
Quelques  couples  nichent  dans  la  Saskatchewan,  mais  la  plupart  des 
oiseaux  s'envolent  plus  au  nord  pour  la  reproduction.  Cette  espèce 
est  souvent  confondue  avec  E.  cyanocephalus  car  les  nids  ainsi  que 
les  œufs  de  chacun  d'eux  se  ressemblent.  {W.  Raine).  Je  suis 
arrivé  à  Edmonton,  Alberta,  le  20  mai.  Le  10  juin  j'ai  trouvé  un 
nid  contenant  quatre  jeunes  oiseaux  ainsi  qu'un  œuf.  Le  nid  était 
construit  sur  une  épinette  blanche  tombée  depuis  bien  des  années, 
et  blanchie  par  le  temps,  et  qui  penchait  horizontalement  sur  un 
petit  étang  situé  dans  une  forêt  fortement  boisée,  près  de  la  rivière. 
L'arbre  dans  lequel  se  trouvait  le  nid  était  à  environ  un  pied  de  l'eau. 
J'ai  trouvé  aussi,  au  bord  du  même  étang,  un  ancien  nid  construit 
d'herbe  sèche,  et  placé  sur  un  tas  de  vieilles  broussailles  d'épinette 
blanche.  Il  n'y  avait  ni  mauvaises  herbes,  ni  verdure  dans  l'étang. 
Le  13  juin  j'en  ai  trouvé  des  jeunes,  capables  de  voler.  Ceux-ci 
se  trouvaient  dans  une  fondrière  à  sec,  située  dans  un  endroit  forte- 
ment boisé.  {Spreadborough) .  Cet  oiseau  construit,  sur  les  îles  de  la 
Madeleine,  un  nid  très  semblable  à  celui  du  merle  d'Amérique.  Ce 
nid  se  trouve  très  bas  et  près  de  l'extrémité  des  grosses  branches  de 
l'épinette  blanche.  (H.  K.  Job).  Au  mois  de  juin  1903  j'ai  trouvé 
un  nid  dans  des  buissons  penchés  sur  un  petit  lac  près  d'Innisfail, 
Alberta.  On  a  recueilli  le  seul  œuf  trouvé  là,  et  tué  l'oiseau-mère. 
Je  n'ai  jamais  remarqué  cette  espèce  nichant  ailleurs  que  dans  des 
buissons  penchés  sur  l'eau,  et  je  n'ai  jamais  trouvé  de  mainate  de 
Brewer  en  train  de  nicher  dans  un  pareil  endroit.     (W.  E.  Saunders) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  523 

510.     Mainate  de  Brewer. 

Euphagns    cyanocephalus  (Wagl.)     Cassix.     1867. 

J'ai  en  ma  possession  un  spécimen  de  cet  oiseau  que  l'on  a  pris, 
dit-on,  à  Toronto,  Ontario,  (/.  H.  Fleming.)  C'est  le  mainate  typi- 
que de  toute  la  région  le  long  de  la  frontière  depuis  Pembina  jusqu'aux 
Montagnes  Rocheuses.  (Coues.)  Il  passe  l'été  en  abondance  pres- 
que partout  dans  ce  pays,  se  rassemblant  par  grandes  volées,  et 
faisant  de  grands  ravages  dans  les  champs  de  blé  et  d'avoine, 
à  l'automne.  {E.  T.  Selon.)  Le  14  juin  1901,  il  était  commun  dans 
la  vallée  de  la  rivière  Rouge  entre  Winnipeg  et  West  Selkirk.  (Preble.) 
Il  est  sans  exception  le  plus  nombreux  et  le  plus  répandu  de  tous  les 
merles  de  l'ouest  dans  la  région  plus  ou\-erte  où  poussent  les  arbustes 
rabougris.  On  le  remarque  partout  dans  le  Alanitoba,  ainsi  qu'en 
allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  {Atkinson.)  Il  est 
apparemment  assez  commun  aux  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan. 
{Nnlting.)  Cet  oiseau  ainsi  que  le  mainate  couleur  de  rouille  et  le 
mainate  bronzé  arrivent  ensemble  par  volées  au  printemps,  et,  plus 
tard,  se  séparent  et  couvent  en  colonies.  (Coiibeaux.)  Il  se  trouve 
en  grand  nombre  dans  les  forêts  le  long  des  creeks  dans  la  Sas- 
katchewan. {A.  C.  Bent.)  Il  abondait  partout  où  il  y  avait  des 
broussailles  à  Indian  Head,  à  Medicine-Hat  et  au  lac  Crâne.  C'est 
le  mainate  type  de  la  Saskatchewan  et  de  l 'Alberta,  du  moins 
aussi  loin  au  nord  que  Edmonton,  et  il  abonde  partout  depuis  la  fron- 
tière en  allant  au  nord  jusqu'à  la  rivière  Saskatchewan.  Le  15  août 
1903,  il  était  commun  sur  la  Grande  Prairie  dans  le  district  de  la 
rivière  de  la  Paix.  On  en  a  remarqué  quelques-uns  au  printemps  de  1891 
à  Banff ,  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  mais  l'espèce  n'y  couve  pas.  Le 
4  avril  1890  on  en  a  vus  à  Revelstoke,  sur  la  rivière  Columbia,  et,  plus 
tard,  le  3  mai,  on  en  a  vu  d'autres;  ils  n'y  couvent  pas.  J'en  ai  vu  deux 
le  2  mai  1904,  au  lac  Bayne  près  de  Femie,  Colombie-Britannique. 
Le  6  avril  ]  905  cet  oiseau  était  commun  à  Midway,  Colombie-Britan- 
nique, et  j'ai  trouvé,  le  14  mai,  de  nombreux  nids  à  Sidley;  ceux- 
ci,  faits  d'herbes  fines  et  de  crin  de  cheval,  étaient  dans  des  buissons  au 
milieu  d'un  marécage,  et  on  en  a  trouvé  d'autres  par  terre  à  la  base  d'un 
bosquet  de  bouleaux  rabougris.  On  a  remarqué  cet  oiseau,  par  volées, 
à  10  milles  au  sud  de  Kamloops,  Colombie-Britannique.  En  mai 
1889  il  était  commun  aussi  àAgassiz;  au  printemps  on  l'a  vu,  nom- 
breux, à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  Je  n'en  ai  observé 
que  trois  à  Huntingdon  pendant  l'automne  de   1901.     Le   16  avril 


524  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

1893  on  n'en  a  remarqué  qu'un  seul  spécimen  sur  l'île  de  Vancouver; 
à  partir  de  cette  date  on  n'en  a  plus  vu  cette  année-là.  Le  17  oc- 
tobre 1907  on  en  a  remarqué  trois  à  Clayoquot  sur  l'île  de  Vancouver. 
(Spreadborough.)  Quelques  individus  de  cette  espèce  restent  au  lac 
Okanagan,  Colombie-Britannique,  pendant  tout  l'hiver.  (Brooks.) 
Ce  mainate  se  trouve,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière. 
Il  est  commun,  au  printemps,  et  à  l'automne,  à  l'embouchure  du  Fra- 
ser, Colombie-Britannique,  et  il  couve  dans  le  voisinage  de  Clinton. 
(Fannin.)  Il  couve  dans  les  endroits  propices,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de 
la  chaîne  côtière  depuis  Vernon  dans  le  sud  jusqu'au  Lac  la  Hache 
dans  le  nord.  (Rhoads.)  On  le  voit  au  nord  le  long  du  Mackenzie 
jusqu'à  Fort  Simpson;  il  n'y  est  pas  rare.  (Ross.)  Il  est  com- 
mun dans  certaines  parties  de  la  Colombie-Britannique.  (Lord.) 
Il  est  répandu  partout  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  il  n'y  est 
pas    commun.     (Streator.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  8  juin  1882  C.  T.  a  trouvé 
le  nid  d'un  mainate  dans  un  champ  récemment  hersé,  à  pas  plus 
de  20  yards  d'un  bosquet  de  saules.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq, 
étaient  placés  dans  une  légère  cavité  sans  même  une  paille  ou  un  sem- 
blant de  garnissage.  Mon  frère  a  fait  lever  l'oiseau  et  ensuite  m'a 
appelé.  Je  n'ai  pas  vu  partir  ce  dernier  mais,  à  ce  moment,  un  couple 
de  mainates  volaient  au-dessus  de  nos  têtes,  et  ils  ont  manifesté  leur 
mécontentement  d'une  façon  tapageuse,  de  sorte  que  je  suis  certain  que 
l'un  des  deux  était  celui  chassé  de  son  nid  par  mon  frère.  Parmi  une 
douzaine  de  nids  que  j'ai  examinés,  tous  étaient,  soit  par  terre,  soit 
dans  des  enfourchures  peu  élevées,  ou  placés  sur  des  billes  près  d'un 
étang  quelconque,  et  ceux  qui  se  trouvaient  élevés  du  sol  se  compo- 
saient plus  ou  moins  de  boue.  J'ai  trouvé  une  demi-douzaine  de  nids 
autour  d'un  seul  petit  lac  sur  la  montagne  Duck.  La  couleur  des  œufs 
est  un  mélange  entre  celles  des  œufs  du  mainate  couleur  de  rouille 
et  de  son  congénère  violet.  {E.  T.  Selon.)  Cette  espèce  construit 
un  gros  nid  de  tiges  de  plantes  sèches  garnies,  à  l'intérieur,  de 
crin  de  cheval.  Comme  grandeur,  le  nid,  à  l'extérieur,  mesure  en 
moyenne  plus  de  six  pouces  de  diamètre  et,  à  l'intérieur,  plus  de  trois 
pouces.  Sa  profondeur  est  d'au  moins  i|  pouce.  Les  œufs,  géné- 
ralement cinq  en  nombre,  sont  mouchetés  et  tachetés  de  différentes 
manières.  Les  nids  se  trouvent  toujours  dans  les  endroits  fortement 
boisés,  et,  pour  la  plupart,  en  petits  groupes.  On  en  a  enlevé  à 
Medicine-Hat,    et  au  creek    Old    Wives,    Saskatchewan,    dans    des 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  525 

buissons  de  Prunus,  Cratœgus,  Symphori  carpus,  et  de  saules  de  diffé- 
rentes  espèces.     (Macoun.) 

CCVI.     OUISCALUS.— Vieillot.     i8i6. 
511.     Mainate  bronzé. 

Quiscalus  quiscalus  œneus  (Ridgw.)     Stein.     1885. 

Le  mainate  bronzé  se  rend  dans  Terreneuve  en  été  comme  oiseau 
de  passage  rare.  (Reeks.)  Il  est  peu  commun  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse  où  on  en  a  remarqué  trois  spécimens  seulement.  {Downs.) 
Il  est  rare  dans  le  comté  de  Kings,  Nouvelle-Ecosse,  où  on  en  a  vu  un 
le  3  mai  1895.  Il  est  local  et  rare,  en  été,  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 
(H.  F.  Tufts.)  Des  oiseaux-migrateurs  sont  arrivés,  le  12  mars,  à 
Shulee,  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse.  (C  H.  Morrell.) 
Le  29  avril  1907  on  en  a  vu  deux  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse. 
(/.  Boutelier.)  On  a  remarqué  un  couple  de  ces  oiseaux,  le  il  juillet 
1888,  à  Tracadie,  île  du  Prince-Edouard.  {Macoun.)  Les  seuls  oi- 
seaux de  cette  espèce  que  M.  Earle  ait  jamais  vus  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard  consistent  en  un  couple  actuellement  dans  sa  possession. 
(Dwigkt.)  En  été  cet  oiseau  habite  le  Nouveau-Brunswick  en  grand 
nombre.  (Chamberlain.)  Il  est  très  rare  dans  la  vallée  de  la  Resti- 
gouche.  {Brittain  et  Cox.)  Il  passe  l'été  en  nombre  à  Scotch  Lake, 
comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.H.  Moore.)  En  été  il  habite 
la  province  de  Québec,  où  il  est  commun;  on  en  a  pris  à  Beauport. 
(Dionne.)  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  le  district  de  Montréal, 
y  couvant  dans  la  ville.  On  le  remarque  à  cet  endroit  à  partir 
du  1er  avril  jusqu'au  11  octobre.  (Wintle.)  On  le  voit  à  Fort 
Churchill  sur  la  baie  d'Hudson  (Wright),  et  à  York  Factory  sur  la 
même  baie.  (Dr  R.  Bell.)  Le  24  juin  1901,  on  en  a  observé  plu- 
sieurs spécimen  près  des  chûtes  Sea,  ainsi  que  sur  l'Echimamish 
inférieure.  Ils  étaient  communs  en  descendant  jusqu'à  Oxford  House, 
mais  on  n'en  a  pas  remarqué  en  aval  de  cet  endroit.     (Preble.) 

Le  mainate  bronzé  passe  l'été  dans  le  district  d'Ottawa.  (Ottawa 
Naturalist,  Vol.  V.)  En  été  il  habite  en  gr^nd  nombre,  mais  je  re- 
marque que  les  volées  qui  se  rassemblent  à  l'automne  ne  sont  pas 
aussi  nombreuses  qu'autrefois.  Je  n'en  ai  pas  observé  sur  les  îles  de 
la  Madeleine.  Ce  mainate  est  arrivé  sur  l'île  Wolfe,  le  2  avril  1901. 
(Rév.  C.  J.  Young.)  Il  passe  l'été,  en  grand  nombre,  à  Toronto, 
Ontario.  C'est  un  oiseau  reproducteur  commun  dans  les  districts  de 
Muskoka  et   Parry  Sound.      Il  niche  à  Kearney,   dans  les  anciens 


526  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

trous  de  pic.  (/.  H.  Fleming.)  Il  abonde  partout  le  long  des  bords 
des  lacs  dans  le  parc  Algonquin.  Les  jeunes  étaient  capables  de 
voler  le  i8  juin  1900.  Le  ler  juin  1904  cet  oiseau  était  commun  à 
Missinabi,  Ontario,  où  il  couvait.     (Spreadborough.) 

Il  abondait  à  Pembina  où,  pendant  le  mois  de  juin,  il  couvait 
dans  les  creux  des  arbres.  En  automne  il  se  rendait,  mais  en  très 
petit  nombre  seulement,  le  long  de  la  rivière  Mouse  (Souris),  et, 
en  1874,  on  l'a  remarqué  en  allant  vers  l'ouest  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses.  {Coues.)  Il  passe  l'été  partout  dans  le  Manitoba  où  l'on 
trouvée  du  bois  et  de  l'eau.  Il  se  répend  vers  le  nord,  apparemment 
comme  oiseau  de  passage,  jusqu'à  la  baie  d'Hudson.  {E.  T.  Selon.) 
Il  est  commun  à  Aweme,  Manitoba,  y  nichant  dans  des  bosquets  de 
saules  près  de  la  lisière  des  marais.  (Criddle.)  En  été  il  habite,  en 
nombre,  les  parties  boisées  de  la  Saskatchewan.  Un  des  nids  que 
l'on  a  enlevé,  le  20  juin  1892,  à  Indian  Head,  se  trouvait  sur  le  côté 
du  tronc  d'un  grand  peuplier  dans  un  tas  de  petites  brindilles  à  environ 
dix  pieds  de  terre.  On  a  remarqué  cet  oiseau  à  Medicine  Hat  aussi, 
et  il  nichait,  en  1894,  dans  les  collines  Cypress.  Au  mois  de  mai 
1895  on  a  enlevé  des  nids  situés  dans  des  trous  de  VAcer  Negwido  près 
de  l'embouchure  du  creek  Old  Wives  dans  l'est  de  la  Saskatchewan. 
On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois,  le  24  avril  1897,  à  Edmonton, 
Alberta;  il  y  était  tout  à  fait  commun  le  31  mai.  J'ai  trouvé  un 
nid  dans  la  souche  d'un  baumier.  Il  était  construit  de  petites  pail- 
les et  garni  d'herbes.  L'incubation  était  commencée  depuis  environ 
une  semaine.  J'ai  ensuite  trouvé  un  nid  contenant  des  jeunes  récem- 
ment éclos.  On  a  remarqué  un  couple  de  ces  oiseaux  au  petit  lac 
des  Esclaves,  et  un  seul  à  Dunvegan,  Alberta.  {Spreadborough.) 
Cet  oiseau  abonde  dans  le  Manitoba.  On  l'a  noté  partout,  en 
1906,  le  long  du  chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifique  en  allant  à 
l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (Alkinson.)  Il  se  trouve  rare 
dans  les  bois  aux  bords  des  creek  Maple  et  Skull,  Saskatchewan. 
(A.  C.  Benl.)  Il  abonde  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan. 
(Nulting.)  Il  couve  en  abondance  entre  les  confluents  de  la  Saskat- 
chewan. (Coubeaux.)  Il  se  reproduit  en  grand  nombre  depuis 
Winnipeg,  Manitoba,  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses  dans  l'Alberta. 
{W.  Raine.)  Ces  oiseaux  arrivent  sur  la  Saskatchewan  vers  les 
premiers  jours  de  mai,  et  bientôt  après  ils  s'apparient  et  commencent 
à  couver.  Ils  construisent  leurs  nids  de  la  même  manière  que  les 
corneilles,  plusieurs  se  trouvant  dans  le  même  arbre,  et,  de  temps 
en  temps,  dans  les  brindilles  détachées  du  nid  d'une  orfraie.   {Richard- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  527 

S071.)     On  remarque  cet  oiseau  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson, 
sur  le  Mackenzie;  il  y  est  rare.     (Ross.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  mainate  bronzé  se  niche  dans  un 
arbre  ou  un  buisson  dans  le  voisinage  d'Ottawa,  Ontario.  Le  nid 
est  construit  de  boue,  et  garni  d'herbe,  de  radicules,  de  crin  de  cheval 
et  de  feuilles.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq  ou  six,  sont  d'une  couleur 
bleuâtre  ou  verdâtre  avec  une  nervure  pourpurine  et  sont  nuages 
de  brun  foncé  noirâtre.  {G.  R.  White.)  Cet  oiseau  construit  son 
nid  dans  des  granges  sur  les  îles  et  dans  les  plaines  le  long  de  la  rivière 
St.  John,  Nouveau- Brunswick.  Il  y  a,  parfois,  jusqu'à  trois  ou 
quatre  nids  dans  une  seule  grange.  Ceux-ci  sont  généralement  cons- 
truits sur  les  poutres,  ou  dans  l'angle  d'un  poteau  et  d'une  contrefiche 
de  la  charpente.  Les  œufs,  au  nombre  de  trois  à  cinq,  sont  couvés 
pas  plus  tard  que  le  24  mai.  {W.  H.  Moore.)  Au  mois  de  mai 
1895  de  nombreux  oiseaux  construisaient  leurs  nids  dans  des  creux 
d'érables  à  feuille  cendrée  au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan.  On 
a  enlevé  un  de  ces  nids  le  30  mai.  Il  était  dans  un  massif  de  cerisiers 
sauvages  de  bonne  taille,  à  environ  six  pieds  de  terre,  et  avait,  à 
peu  près,  8  pouces  de  diamètre.  Il  était  construit  de  tiges  de  diverses 
plantes.  L'intériem-  était  enduit  de  terre  et  ensuite  garni  de 
tiges  d'herbe  et  d'une  petite  quantité  de  crin  de  cheval.  Il  res- 
semblait, quant  à  sa  forme,  au  nid  du  mainate  de  Brewer  seulement 
il  était  plus  petit.  (Macoun.)  La  plupart  des  nids  sont  construits 
dans  des  cèdres  et  autres  conifères.  Quelques-uns  sont  attachés  aux 
roseaux  dans  les  marais,  tandis  que  d'autres  se  trouvent  dans  des 
granges  parmi  les  nids  du  merle  d'Amérique,  du  moucherolle  brun, 
et  de  l'hirondelle  des  granges.  Ils  se  composent  d'herbe  grossière  et 
de  boue,  et  sont  garnis  d'herbe  plus  fine.  Le  diamètre  de  chacun 
d'eux  est  de  six  pouces  sur  une  hauteur  de  quatre  ou  cinq  pouces, 
et  la  cavité  a  un  diamètre  de  quatre  pouces  sur  trois  de  profondeur. 
Chaque  oiseau  pond  cinq  œufs  au  commencement  de  mai.  (A.  L. 
Garneau.) 

Famille  XL.     FRINGILLIDE.  Pinsons,  Gros-becs,  Etc. 

CCVII.     HESPERIPHONA.— Bonaparte.     1850. 

514.     Gros  bec  à  couronne  noire. 

Hesperiphona  vespertina     (W.  Cooper)     Bonaparte.     1850. 

Le  24  novembre  1903  on  m'a  apporté  quatre  spécimens  du  gros-bec 
à  couronne  noire,  qui  avaient  été  abattus  dans  les  bois  près  de  Québec. 


528  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Ces  Spécimens  consistaient  en  trois  mâles  et  une  femelle.  Quelque 
temps  après,  vers  la  fin  janvier  1904,  on  en  a  tué  cinq  autres  dans  le 
même  voisinage,  parm,i  lesquels  il  y  avait  une  femelle.  A  ma  connai- 
sance  ceux-ci  sont  les  seuls  spécimens  que  l'on  ait  jamais  remarqués 
ici,  à  l'exception  d'un  autre  tué  en  1890.  (Dionne).  En  hiver  cet  oiseau 
visite  Montréal  en  petit  nombre  seulement.  Je  crois  que  la  première 
mention  de  sa  présence  ici  a  été  enregistrée  pendant  l'hiver  de  1890, 
lorsque  M.  le  docteur  Harrington  en  a  vu  plusieurs,  le  28  janvier, 
sur  le  terrain  du  Collège  McGill.  (Wintle).  Au  printemps  de 
1899,  M.  Muirhead,  un  des  invités  à  Rideau-Hall,  en  a  tué  un 
beau  mâle  dans  le  parc  de  Rockcliiïe.  {Macoiin).  Cet  oiseau  est 
rare  en  hiver.  Pendant  le  mois  de  février  1902  on  l'a  remarqué  en 
nombres  considérables  à  Guelph,  Ontario,  et  le  6  du  mois  M.  le 
professeur  M.  W.  Doherty  y  en  a  observé  une  volée  de  soixante- 
quinze.  {A.  B.  Klugh).  Au  mois  de  mai  1866,  M.  le  docteur  T.  J. 
Cottle  a  enregistré  la  première  mention  de  cet  oiseau  dans  l'Ontario, 
ayant  vu,  à  cette  date,  une  volée  dans  les  conifères  sur  sa  pro- 
priété, près  de  Woodstock,  Ontario.  On  l'a  signalé,  en  1871,  près 
de  London,  Ontario.  J'en  ai  vu  deux,  le  17  mars  1883,  à  West- 
Flamboro,  Ontario.  {Mcllwraith) .  Une  volée  de  ces  oiseaux  est 
parue  pendant  l'hiver  de  1854-55,  et  a  été  le  sujet  de  la  première 
mention  qu'on  en  a  fait  dans  le  sud  d'Ontario.  Il  y  en  a  d'autres 
enregistrées,  mais  la  plus  grande  troupe  a  été  aperçue  pendant 
l'hiver,  de  1889-90.  Les  premiers  oiseaux  observés  à  Toronto 
ont  été  enregistrés  le  18  janvier,  et  les  derniers  le  26  mai.  On  calcule 
qu'il  n'y  en  a  pas  eu  moins  de  1,000  oiseaux  abattus.  Le  gros  bec 
à  couronne  noire  paraît  quelquefois  par  grandes  volées»  pendant 
l'hiver.  Il  fréquente  le  district  de  Parry-Sound  beaucoup  plus  régu- 
lièrement qu'on  le  suppose.  Une  volée  est  restée  à  Emsdale  jusqu'à 
la  fin  de  la  première  semaine  de  mai,  en  1897,  s'y  nourrissant  de  graines 
de  sumac.  (/.  H.  Fleming).  Depuis  l'hiver  de  1889-90  je  n'ai  vu 
que  deux  ou  trois  spécimens  de  cet  oiseau  aux  alentours  de  Toronto, 
le  dernier  étant  une  femelle  qui  fut  prise,  au  mois  d'avril  1897,  près 
de  cette  ville.     (/.  Hughes- Samuel) . 

Cet  oiseau  abonde,  en  hiver  à  Portage-la-Prairie,  ainsi  qu'à  Winni- 
peg,  et  en  d'autres  parties  du  Manitoba.  Il  s'y  rend  généralement 
vers  la  mi-octobre.  A  partir  de  cette  date  il  augmente  continuelle- 
ment en  nombre  jusqu'au  mois  de  décembre  lorsqu'il  atteint  son 
maximum.     Pendant  qu'il  se  trouve  ici  il  fréquente  l'érable  du  nord- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  529 

ouest,  autrement  dit  le  sureau,  s'y  nourrissant  de  ses  graines 
et  ne  descendant  que  rarement  par  terre,  excepté  au  printemps 
lorsque  parfois  il  se  rend  par  troupes  dans  un  lieu  stérile,  y  cherchant 
apparemment  du  sable  fin  dans  le  but  d'aider  sa  digestion.  En 
autant  que  l'on  sache,  son  nid  n'a  jamais  été  trouvé.  {E.  T.  Selon). 
Cet  oiseau  se  montre  en  très  petit  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  bien 
qu'il  soit  commun  dans  certaines  villes.  Il  se  nourrit,  en  grande 
partie,  des  graines  de  l'érable  du  Manitoba,  en  hiver,  mais  on  ne  l'a 
pas  remarqué  en  été.  (Criddle).  Il  se  rend  partout  dans  le  Manitoba 
régulièrement  et  en  grand  nombre.  Je  suis  d'avis  qu'il  couve,  de 
temps  en  temps,  dans  cette  province,  car  j'en  ai  pris  des  spécimens 
de  bonne  heure  au  mois  d'août.  {Atkinson).  Au  commencement 
de  l'hiver  de  1900,  j'ai  remarqué  cet  oiseau  pour  la  première  fois  à 
Prince-Albert,  Saskatchewan,  bien  qu'on  l'eût  déjà  vu  à  cet  endroit 
Je  l'ai  observé  par  volées  de  8  à  20  pendant  tout  l'hiver.  {Coubeaux) . 
Ce  gai  et  très  remarquable  oiseau  habite  les  bosquets  d'érables  (negundo 
aceroides),  en  nombre,  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan.  Nous 
étions  partis  de  Carlton-House  avant  son  arrivée,  qui  est  tardive, 
mais  M.  Prudens  a  eu  la  bonté  de  nous  en  expédier  des  spécimens. 
Il  fréquente  aussi  les  bords  du  lac  Supérieur,  ainsi  que  la  pente  est  des 
Montagnes  Rocheuses,  latitude  56°,  mais  on  ignore  ses  habitudes. 
{Richardson) .  Il  était  assez  commun  à  Edmonton,  Alberta,  entre 
le  16  avril  et  le  14  mai  1897  lorsqu'il  en  est  disparu.  On  en  a  remarqué 
deux  spécimens  sur  la  route  entre  le  petit  lac  des  Esclaves  et  Peace- 
River-Landing,  Alberta,  au  m.ois  de  juin,  ainsi  qu'un  couple  de 
jeunes  oiseaux  qui  commençaient  à  voler,  à  Dunvegan,  latitude  56°, 
le  26  juillet  1903.     {Spreadborough) . 

M.  J.  H.  Fleming  dans  VAuk,  vol.  XXIV,  p.  78,  et  le  révérend 
C.  J.  Young  dans  l'Ottawa  Naturalist,  vol.  XVIII,  p.  24  donnent, 
tous  deux,  un  compte  rendu  plus  complet  que  le  nôtre  relativement  à 
la  présence  de  cet  oiseau  dans  l'est  du  Canada. 

514a.     Gros-bec  de  l'ouest  à  couronne  noire. 

Hesperiphona  vespertina  montana     Ridgway.     1874. 

Cet  oiseau  se  rend  dans  la  Colombie-Britannique.  {Mearns). 
On  le  rencontre  seulement  dans  l'intérieur.  Au  mois  d'août 
il  s'envolait  vers  le  sud  par  troupes  considérables.  {Streator). 
On  le  voit  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,   Colombie-Britannique; 


530  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

et,  en  hiver,   il    apparaît    comme  oiseau-errant,   à  l'ouest  jusqu'au 
Fraser  inférieur,  et  à  l'île  de  Vancouver.     Au  mois  de  juin   1891  je 
l'ai  trouvé    sur    le   sommet    de    la   chaîne    Côtière.     (Fannin).     Le 
31   mars  1894  on  en    a    tué  un    sur  une    volée  de    douze,  au    creek 
Seymour,  goulet  Burrard,  Colombie-Britannique.     (£.  F.  G.  White). 
Cet  oiseau  habite  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  en  assez  grand 
nombre.     Il  passe  l'hiver  en  nombre  à  Okanagan,  Colombie-Britan- 
nique.    (Brooks).     On  le  remarque  dans  la  vallée  de  la  Columbia. 
(Lord).     Au  mois  d'avril  1891  on  l'a  observé  comme  oiseau-migrateur 
du    printemps,    à    Banff,   Montagnes    Rocheuses.     C'était  peut-être 
l'espèce    de     l'est.     Ce    gros-bec  était   tout-à-fait   commun   le  long 
des  deux  lacs  Arrow,   rivière  Columbia,   Colombie-Britannique,   au 
mois  de  juin   1890.     Il  se  trouvait  assez  communément,  et  par  petites 
volées,  à   l'embouchure   du   Pass   creek,  près  de   Robson,    Colombie- 
Britannique.     Le  21  juin  il  faisait  apparemment  des  préparatifs  pour 
sa  deuxième   couvée,   et  se  nourrissait  de   bourgeons  de   peupliers. 
Le  15  mai  1901,  j'en  ai  remarqué  une  volée  d'environ  quinze  à    Chili- 
wack,  Colombie-Britannique.     Le  14  avril  1903  on  en  a  vu  une  petite 
volée  à  Penticton,  Colombie-Britannique.     J'en  ai  observé  sept  sur 
le  bord  de  la  rivière  Elk,  Colombie-Britannique,  le  7  mai  1904.     Le 
5  juillet  j'en  ai  pris  trois  autres  sur  la  route  Hope  à  environ  14  milles 
au   sud  de  Hope,   Colombie-Britannique.     On  en  a  vu  un   autre,  le 
22  sur  le  deuxième    sommet  à   l'ouest  de  la    Skagit,  à  une  altitude 
de  6,000  pieds.     On  en  a    remarqué  un  spécimen,   le  24  mai   1893, 
près  de  Victoria,  sur  l'île  de  Vancouver.     C'est  le  seul  que  l'on  ait  vu 
cet  été-là.   (Spreadborough) .  Au  mois  d'avril  1887,  on  a  vu  une  petite 
volée  de  ces  oiseaux  à  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver.   (Macoiin). 

CCVIII.     PINICOLA.     Vieillot.     1807. 
515.     Gros-bec  des  pins. 

Pinicola  enucleator  leucura.     (Muller)  Richmond.     1902 

Le  gros-bec  des  pins  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Fort  Chimo' 
Labrador,  et  y  couve.  On  a  obtenu  un  nid  ainsi  que  des  œufs.  Il  se 
trouve  en  abondance  dans  les  régions  boisées  des  districts  du 
sud.  Il  habite  au  sud  de  la  ligne  de  faîte.  (Packard).  Le  ler 
juillet  1896  on  en  a  remarqué  un  spécimen  au  golfe  Richmond; 
on  ne  l'a  plus  revu  dans  l'Ungava  (Spreadborough).  En  1891  on 
a    pris   trois  spécimens  de   cet   oiseau   à  l'anse   Cullingham,   goulet 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  531 

Hamilton,  Labrador.  {Norton).  Il  est  commun  pendant  toute 
l'année  dans  Terreneuve.  (Reeks).  En  hiver  il  habite  en  Nou- 
velle-Ecosse. (Downs).  Il  abondait  pendant  le  mois  de  décembre 
et  les  deux  premières  semaines  de  janvier  dans  le  comté  de  Cumber- 
land,  Nouvelle-Ecosse.  A  partir  de  ce  temps-là  on  ne  l'a  plus  revu 
à  l'exception  d'un  couple  observé  à  Shulee,  le  3  avril  1899.  (Morrell). 
Cet  oiseau  est  commun  dans  les  fDrêts  d'épinettes  blanches  au  nord 
d'Atilliksur  la  côte  nord-est  de  Labrador  au-delà  de  laquelle  les  épi- 
nettes  blanches  diminuent  en  grandeur,  et  deviennent  très  petites. 
{Bigelow).  On  a  observé  deux  adultes  et  deux  petits  à  quelques 
mètres  du  port  Neil,  sur  l'île  du  Cap  Breton,  Nouvelle- Ecosse. 
(Townsend).  Le  24  mai  1902  on  a  remarqué  une  volée  de  plusieurs 
de  ces  oiseaux  à  Sydney,  sur  l'île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse. 
Ce  gros  bec  Cjt  connu  localement  sous  le  nom  d'« Ortolan»  (C  R. 
Harte).  Il  abonde  souvent  pendant  le  commencement  de  l'hiver 
dans  la  Nouvelle-Ecosse.  On  le  remarque  aussi  quelquefois  pen- 
dant l'été.  {H.  E.  Tufts).  Le  gros-bec  des  pins  est  commun,  en 
hiver,  dans  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Il  passe  l'été 
en  très  petit  nombre  près  de  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nou- 
veau Brunswick,  et  il  couve  au  nord  de  la  province.  (T^.  H. 
Moore).  On  l'a  trouvé  en  train  de  nicher  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche,    Nouveau-Brunswick.     {Brittain   et    Cox). 

Il  est  commun  en  hiver  au  lac  Mistassini,  province  de 
Québec.  (/.  M.  Macoitn).  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  l'est 
du  Québec.  {Dionne).  Il  se  rend  en  hiver  à  Montréal,  où  il  est 
commun.  Il  visite  les  endroits  dans  la  ville  où  l'on  trouve  des 
sorbiers  couverts  de  baies.  On  l'observe  à  partir  du  30  octobre 
jusqu'au  26  avril.  {Wintle).  Il  abonde,  mais  irrégulièrement,  à 
Ottawa,  Ontario.  Pendant  l'hiver  de  1882-3,  et  encore  en  1888-9, 
cet  oiseau  est  paru  en  nombres  immenses  comme  l'ont  fait  beaucoup 
d'autres  de  nos  oiseaux  d'hiver.  {Ottawa  Naturalist.  Vol.  V  ).  Il 
est  plus  ou  moins  commun  chaque  année  à  Ottawa.  {Macoun). 
Au  mois  de  mars  1895,  j'ai  vu  plusieurs  de  ces  oiseaux  se  nourrissant 
des  graines  de  frêne  noir  à  Lansdowne,  Ontario.  Au  mois  de  juin 
1897,  je  les  ai  trouvés  communs  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  province 
de  Québec,  où  quelques-uns  couvent  dans  les  endroits  fortement 
boisés  d'épinettes  blanches.  Pendant  l'hiver  de  1907  de  nombreuses 
volées  de  ces  oiseaux  ont  visité  l'est  d'Ontario.  Ils  étaient  communs 
dans  le  voisinage  de  Madoc,  se  nourrissant  des  graines  de  pommes 


532  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

gelées  et  de  pommes  sauvages  qui  pendaient  encore  à  quelques  arbres. 
{Rév.  C.  J.  Young). 

Le  gros-bec  des  pins  est  un  oiseau  de  passage  irrégulier  en  hiver; 
il  abonde  parfois  à  Toronto,  Ontario.  Au  mois  de  septembre  1898 
j'en  ai  remarqués  par  petites  volées  dans  les  districts  de  Muskoka, 
Parry  Sound  en  train  de  se  nourrir  sur  le  sommet  des  plus  grands 
pins.  (/.  H.  Fleming).  En  hiver  cet  oiseau  se  rend  à  Guelph  où 
pendant  certaines  années,  il  est  assez  commun,  tandis  qu'en 
d'autres  il  s'en  absente  tout  à  fait.  (A.B.Klugh).  Il  passe  l'hiver 
à  Penetanguishene,  Ontario.  Dans  l'hiver  de  1900-1,  il  s'y  trouvait 
en  grand  nombre  au  moment  de  la  cueillette  très  abondante  de  noix, 
et,  pendant  ce  temps,  on  pouvait  le  voir  dans  les  forets  de  hêtres  en 
train  de  becqueter  les  coquilles  des  noix  qui  restaient.     (A .  F.  Young) . 

Cet  oiseau  apparaît  dans  le  Manitoba  en  hiver,  s'y  trouve  en  assez 
grand  nombre.  Il  est  possib'e  qu'il  niche  dans  les  forêts  d'épinettes 
blanches  du  nord.  On  l'a  remarqué  le  21  septembre  pour  la  première 
fois  en  1907  sur  l'île  Et-then  dans  le  grand  lac  des  Esclave.-,.  A  partir 
de  cette  date  on  la  vu  tous  les  jours  pendant  notre  voyage  vers  le  sud. 
(E.  T.  Seion).  Le  8  juillet  1900  on  en  a  observé  un  mâle  perché 
dans  un  arbre  penchant  au-dessus  de  la  rivière  Hill,  près  de  l'em- 
bouchure de  la  rivière  Fox.  Les  habitants  de  Fort  Churchill  nous 
ont  parlé  de  cette  espèce.  {Edward  A .  Prehle) .  Le  gros-bec  des  pins 
se  trouve  généralement  régulier  et  en  grand  nombre  partout  dans  le 
Manitoba  en  hiver,  mais,  en  autant  que  l'on  sache,  il  n'y  couve  pas. 
{Atkinso7i).  En  hiver  il  habite  Aweme  Manitoba,  en  assez  grand 
nombre.  (Criddle).  Le  15  avril  1892  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
j'ai  tué  un  mâle  dont  l'estomac  était  plein  des  bourgeons  de  peupliers 
et  de  saules,  ainsi  que  de  quelques  graines  de  sarrasin  sauvage.  A 
partir  de  cette  date,  on  n'en  a  plus  remarqués.  (Spreadborough) . 
Cet  oiseau  mène  une  vie  tranquille  et  modeste  dans  les  retraites  les  plus 
lugubres  des  forêts  de  conifères,  et  on  ne  le  voit  que  très  rarement. 
Aucun  membre  de  l'expédition  ne  l'a  remarqué  au  nord  du  soixan- 
tième parallèle.  Il  construit  son  nid  sur  les  branches  les  moins 
élevées,  et  se  nourrit  principalement  de  graines  d'épinette  blanche. 
(Richardson) .  H  se  rend  dans  'e  nord  jusqu'à  Fort  Good  Hope 
sur  le  Mackenzie,  où  il  n'est  pas  rare.  (Ross).  Au  printemps 
de  1861  un  sauvage  a  découvert  un  nid  de  cet  oiseau  à  environ 
soixante  milles  au  sud  de  Fort  Anderson;  nous  n'en  avons  jamais 
trouvé  d'autres.      (Macfarlane) .      Le    gros-bec   des    pins   est   assez 


■     CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  .  533 

commun  par  petites  volées,  et  on  le  remarque  plus  souvent  le  long  des 
bords  des  deux  confluents  de  la  Saskatchewan.  C'est  l'un  des  oiseaux 
qui  nous  visite  régulièrement  en  hiver,  arrivant  ici  vers  la  fin  octobre, 
et  s'en  allant  vers  la  fin  mars.     {Couveaux) . 

515a.    Gros-bec  des  Montagnes  Rocheuses. 

Pinicola  eniicleator  montana  Ridgw.     1898. 

En  1891  on  a  pris  cet  oiseau  à  Banfï  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
On  en  a  remarqué,  des  vieux  et  des  jeunes,  à  Canmore  près 
de  Banff,  au  mois  de  juin  1885.  J'en  ai  vu  deux  dans  une  montagne 
sur  le  côté  nord  de  la  rivière  Miette  près  de  Jasper  House,  Alberta,  le 
29  août  1898.  Il  était  commun  aux  alentours  de  Revelstoke, 
Colombie-Britannique  jusqu'au  28  avril  1890.  Sa  nourriture  consistait, 
pour  la  plupart,  en  bourgeons  du  peuplier  baumier.  On  l'a  observé 
dans  la  passe  Eagle,  Colombie-Britannique,  aussi  tard  que  le  23  mai. 
Il  n'était  pas  rare  au  mois  d'août  1889  à  une  altitude  de  6,000  pieds 
sur  le  Mont  Queest,  une  des  montagnes  de  la  chaîne  Gold,  près  du  lac 
Shuswap,  Colombie-Britannique.  On  a  \ai  un  de  ces  oiseaux,  le  24 
juin  1890,  près  du  sommet  d'une  montagne  à  Robson,  sur  la  rivière 
Columbia,  Colombie-Britannique.  J'en  ai  remarqué  deux,  en  1905, 
sur  le  premier  sommet  à  l'ouest  de  la  Skagit.  Le  10  septembre  1902, 
j'ai  observé  une  petite  volée  de  ces  oiseaux  à  une  altitude  d'environ 
5,000  pieds,  à  l'est  de  la  rivière  Columbia,  sur  la  frontière,  Colombie- 
Britannique.     (Spreadborough.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  un  nid 
ainsi  que  quatre  œufs,  pris  le  3  juin  1896,  à  Banfï  dans  les  Montagnes 
Rocheuses.  Le  nid  se  compose  de  brindilles,  de  racines,  et  d'herbe, 
garnies  de  racines  fines  et  de  crin.  Il  se  trouvait  à  environ  quinze 
pieds  de  terre  sur  la  branche  d'une  épinette  blanche.     (W.  Raine.) 

515c.     Gros-bec  d'Alaska. 

Pinicola  enucleator  alascensis  Ridgw.     1898. 

On  trouve  cet  oiseau  dans  le  nord-ouest  de  l'Amérique  du  Nord, 
y  compris  toutes  les  parties  boisées  de  l'Alaska,  excepté  Kadiak, 
et  le  district  de  la  côte  méridionale.  En  hiver  il  se  rend  au  sud  jus- 
qu'à l'état  de  Montana,  et  dans  l'est  de  la  Colombie-Britannique. 
(Ridgway.)     Il  hiverne  dans  la  vallée  de  la  rivière  Chilliwack,  Co- 

78870—35 


534  ■  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

lombie-Britannique,  et  se  trouve  communément,  pendant  la  même 
saison,  dans  le  district  de  Cariboo.  Il  passe  l'hiver  et  couve  dans  la 
région  boisée  des  montagnes  à  Okanagan.  {Brooks.)  On  le  voit  à  l'est 
et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière,  excepté  sur  l'île  de  Vancouver.  M. 
W.  B.  Anderson  l'a  pris  aussi  à  Fort  Simpson,  Colombie-Britannique. 
(Fannin.)  Il  est  rare  à  Metlakatla,  Colombie-Britannique.  (Rév. 
J.  H.  Keen.)  Cet  oiseau  se  rend  plus  ou  moins  en  abondance  tout  le 
long  de  la  côte  ouest  et  nord-ouest  de  l'Amérique,  depuis  l'île  de 
Vancouver,  en  allant  au  nord,  jusqu'en  dedans  du  cercle  arctique, 
à  l'exception  des  régions  sans  arbres  qui  se  trouvent  le  long  de  la  côte 
de  la  mer  de  Behring.  Il  abonde  partout  dans  l'intérieur  de  la  région 
ci-dessus  mentionnée.  {Nelson.)  Il  habite  l'intérieur,  ainsi  que  les 
régions  boisées  de  tout  le  territoire  de  l'Alaska.  (Turner.)  Cet 
oiseau  se  montre  au  Sheep  creek,  et  à  Homer,  sur  la  péninsule  Kenai, 
Alaska.  Pendant  les  mois  de  juillet  et  septembre  1901,  on  en  a  pris, 
à  ces  deux  endroits,  neuf  spécimens.  Les  petites  étendues  de  coton- 
niers étaient  ses  lieux  préférés.  Il  ne  fréquentait  les  épinettes  blan- 
ches que  lorsqu'il  se  perchait  sur  les  plus  hautes  branches  des  arbres 
desséchés,  où  il  restait  seulement  quelques  minutes.  Pendant  les 
orages  il  se  retire  dans  les  broussailles  les  moins  élevées,  et  même  dans 
l'herbe  courte.     (Figgins.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  gros-bec  des  pins  de  l'Alaska  était 
commun  et  habitait,  pendant  toute  l'année,  dans  les  étendues  boisées, 
depuis  le  delta  à  travers  la  vallée  de  la  Kowak.  J'ai  vu  cet  oiseau  pour 
la  première  fois  le  25  août  1898,  lorsque  j'en  ai  remarqué  deux  adultes, 
et  deux  jeunes  arrivés  à  leur  grosseur  naturelle.  Ils  étaient  silencieux, 
sauf  un  cri  d'appel  bas  et  mélodieux,  et  ils  se  nourrissaient  de  cosses 
de  graines  d'aulne  vert.  J'ai  pris  les  deux  oiseaux-adultes  qui  étaient 
en  train  de  muer.  Aux  mois  de  septembre  et  octobre  les  gros-becs 
des  pins  se  trouvaient  très  nombreux,  étant  remarqués  souvent  par 
volées  de  six  à  douze,  composées  de  vieux  et  de  jeunes  pas  encore 
arrivés  à  leur  maturité.  Ils  se  trouvaient  généralement  répandus  çà 
et  là  dans  les  bouleaux  et  les  épinettes  blanches  qui  bordent  les  chaînes 
de  montagnes  peu  élevées,  et,  là,  jusqu'à  ce  que  la  terre  fut  couverte  de 
neige,  ces  oiseaux  se  nourrissaient  d'airelles,  de  pommes  de  rose,  et 
de  canneberges.  Pendant  l'hiver  leur  nourriture  est  à  peu  près  la 
même  que  celle  des  sizerins  à  tête  rouge,  c'est-à-dire,  des  graines  et 
bourgeons  de  bouleau,  d'aune  et  de  saule,  et  quelquefois  des  genêts 
de  jeunes  épinettes  blanches.     Pendant  les  plus  grands  froids  de  l'hi- 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  535 

ver  ces  oiseaux  ne  fréquentaient  pas  souvent  les  épinettes  blanches, 
car  ils  s'étaient  déjà  retirés  dans  les  massifs  de  saules.  Le  cri  ha- 
bituel de  cet  oiseau  est  un  sifïïement  clair  de  trois  syllabes.  Le  nom 
indigène  «Ki-u-tak»  rappelle  très  bien  son  cri.  Puis  il  y  avait 
un  autre  cri,  un  son  bas,  et  mélodieux,  émis  par  les  différents  oiseaux 
d'une  volée  en  présence  du  danger.  A  deux  reprises,  et  pendant 
qu'ils  traversaient,  au  vol,  l'étendue  des  bois,  j'ai  remarqué 
que  des  mâles  solitaires  chantaient  d'un  ton  haut  et  joyeux, 
comme  le  fait  le  pinson  pourpré.  Un  matin,  le  i8  février,  je  me 
suis  trouvé  à  l'autre  côté  de  la  rivière,  au  milieu  des  saules,  en 
train  de  chercher  des  lagopèdes.  Malgré  que  la  température  fut 
à  cinquante  degrés  au-dessous  de  zéro,  j'ai  entendu  tout  d'un  coup,  et 
venant  des  profondeurs  d'un  bosquet  tout  près,  le  chant  riche  et  mélo- 
dieux d'un  gros-bec  des  pins,  ressemblant  à  celui  de  notre  gros- 
bec  du  sud  à  couronne  noire.  Il  a  continué  son  chant,  d'un  ton  plus 
adouci,  pendant  plusieurs  minutes.  Quel  environnement  et  quelles 
conditions  pour  entendre  un  pareil  chant  d'oiseau!  Encore,  une  fois 
au  mois  de  mars,  pendant  une  forte  tempête  de  neige,  un  mâle  de 
cette  espèce,  d'un  rouge  clair,  a  chanté  aussi  d'une  pareille  façon,  par 
intervalles,  pendant  près  d'une  heure.  Il  était  dans  un  bosquet 
d'aunes  près  de  la  cabane.  A  mesure  que  l'été  s'approchait  on  enten- 
dait son  chant  de  plus  en  plus.  Je  n'ai  pas  trouvé  un  seul  nid 
avant  le  25  mai.  A  cette  date  j'en  ai  vu  un  qui  était  à  peine  com- 
mencé, mais,  le  3  juin,  lorsque  je  me  trouvai  de  nouveau  dans  cette 
localité,  il  était  terminé  et  contenait  quatre  œufs  frais.  La  femelle 
y  couvait  et  y  est  restée  jusqu'à  ce  que  je  l'aie  presque  touchée.  Le 
nid  était  à  huit  pieds  de  terre  sur  les  branches  horizontales  les  plus 
basses  d'une  jeune  épinette  blanche  qui  se  trouvait  sur  la  pente 
d'une  élévation  boisée.  La  cavité  du  nid  était  peu  profonde  et  le  nid 
lui-même  ressemblait  beaucoup  à  celui  d'un  tangara.  Il  consistait 
en  une  plate-forme  de  petites  brindilles  d'épinette  blanche  placées 
d'une  façon  détachée  sur  laquelle  reposait  le  nid  modelé  symétri- 
quement de  tiges  rondes  d'herbes  fines  et  sèches  en  forme  de  coupe. 
Il  avait  à  peu  près  un  pouce  de  profondeur,  et  3.25  pouces  de  diamè- 
tre, à  l'intérieur.  Les  œufs,  d'un  bleu  pâle  du  Nil,  avec  peut-être 
une  teinte  verdâtre,  sont  pointillés  et  tachetés  de  lavande  pâle,  de 
marron  foncé  et  de  sépia.  Les  marques  sont  distribués  inégalement,, 
le  petit  bout  de  l'œuf  étant  presqu'immaculé,  tandis  qu'il  y  a  autour 
du  gros  bout  une  couronne  visible.     Les  marques  ne  sont  pas  nette- 

78870— 35è 


53^  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

ment  définis,  mais  les  marges  des  taches  sont  distinctes,  passant 
dans  la  couleur  du  fond  qui  les  entourait.  L'un  des  œufs  était  plus 
abondamment  et  plus  également  moucheté  de  diverses  teintes  de 
bistre.  Les  œufs  sont  plutôt  d'une  forme  ovale,  mais  le  petit  bout 
est  grossier.  Le  ii  juin,  dans  le  delta  du  Kowak,  j'ai  trouvé  un  nid, 
de  construction  semblable,  contenant  quatre  jeunes  oiseaux.  Il  était 
à  six  pieds  de  terre  dans  une  épinette  blanche  rabougrie.  Le  lende- 
main j'en  ai  encore  trouvé  un  semblable  en  tout  aux  deux  autres,  et 
contenant  quatre  œufs  presque  prêts  à  éclore.  Ma  collection  de  44 
peaux  de  P.  e.  alascensis  confirme  le  caractère  distinct  de  cette  race. 
Les  oiseaux  de  la  Kowak  présentent  un  aspect  extrêmement  cendré. 
{Grinnell.) 

5i5d.     Gros  bec  de  Kadiak. 

Pinicola   enudeator  flammula  (Homeyer)  Ridgw.     1898 

On  trouve  cette  espèce  sur  l'île  de  Kadiak,  Alaska,  ainsi  que  sur  la 
côte  d'Alaska  en  allant  au  sud,  du  moins  jusqu'à  Sitka,  et  probable- 
ment jusqu'à  la  côte  de  la  Colombie-Brtitannique,  du  moins  en  hiver. 
{Ridgway.) 

CCIX.     PYRRHULA.     Brisson.     1760. 

516.  Le  bouvreuil  de  Cassin. 

Pyrrhula    cassini  (Baird)     Tristram.     1871. 

La  présence  de  cet  oiseau  dans  la  faune  de  l'Amérique  du  nord  re- 
pose seulement  sur  la  prise  par  M.  Dali,  le  10  janvier  1867,  d'un  spé- 
cimen à  Nulato,  à  mi-chemin  sur  le  Yukon.     (Nelson.) 

Le  10  juillet  1879,  sur  les  eaux  nord  du  golfe  de  Cumberland,  M. 
Ludwig  Kumleïn  a  observé  un  oiseau  qu'il  n'a  pu  prendre,  et  qui, 
d'après  lui,  appartenait  soit  à  cette  espèce-ci,  soit  à  pyrrhula  europœa, 
peut-être  à  cette  dernière.  Nous  n'avons  pu  en  obtenir  d'autres  men- 
tions. 

CCX.     CARPODACUS.     Kaup.     1829. 

517.  Pinson  pourpré. 

Carpodaciis   purpureiis  (Gmel.)     Gray.    1844. 

M.  Kumlien  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  à  bord  d'un  vaisseau 
devant  l'île  Résolution       Le  26  mai  1860  M.  Drexler    en  a  pris    à 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  537 

Moose  Factory.  Le  pinson  pourpré  se  montre  en  grand  nombre 
dans  les  parties  sud  du  Labrador.  {Packard.)  Il  est  commun 
depuis  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James. 
On  n'en  a  pas  vus  plus  au  nord  en  1906.  (Spreadborough.)  Il  est 
commun  dans  la  Nouvelle- Ecosse;  quelques  spécimens  y  restent  tout 
l'hiver.  (Downs.)  Le  2  janvier  1899  on  en  a  remarqué  un  couple 
à  Shulee,  comté  de  Cumberiand,  Nouvelle-Ecosse.  {Morrell.)  M. 
Bayley  dit  que  cet  oiseau  est  commun  et  couve  à  Sydney,  île  du 
Cap-Breton.  (C.  R.  Harte.)  On  le  voit  en  nombre  pendant  toute 
l'année  dans  la  Nouvelle  Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  Au  mois  de  juillet 
1898  il  était  commun  à  Margaree  et  à  Baddeck  sur  l'île  du  Cap-Bre- 
ton, Nouvelle- Ecosse  et  en  juin  1888  il  couvait  dans  les  bois  à  la 
pointe  Brackley,  île  du  Prince-Edouard.  {Macoun.)  C'est  un  oiseau- 
errant  et  remuant  ;  il  se  répand  en  petit  nombre  soit  individuellement 
soit  par  couples,  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  {Dwight.)  Il  habite 
en  nombre  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain.)  Il  passe  l'été 
en  assez  grand  nombre,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick,  mais  au  printemps  la  date  de  son  arrivée  est  irrégulière. 
Il  fait  son  nid  à  quelques  pieds  de  terre  dans  des  conifères  que  l'on 
trouve  dans  les  petits  bois  de  pâturages,  ainsi  que  dans  les  arbres  de 
la  forêt,  à  une  hauteur  élevée.  (IF".  H.  Moore.)  Il  est  assez  rare  dans 
le  golfe  St-Laurent.  On  en  a  remarqué  un  mâle,  et  entendu  d'autres 
sur  les  îles  de  la  Madeleine.  {Bishop.)  Il  est  commun  dans  la 
vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox.) 
Cet  oiseau  abonde  et  se  répand  partout  autour  des  rives  du  golfe  St- 
Laurent  et  de  ses  îles.  {Brewster.)  Il  passe  l'été  en  assez  grand  nom- 
bre dans  l'est  de  la  province  de  Québec.  {Dionne.)  Ce  pinson  passe 
l'été  en  bandes,  bien  qu'il  y  ait  quelques  spécimens  qui  restent  tout 
l'hiver.  Il  couve  sur  l'île  de  Montréal.  Le  20  juin  1891,  j'ai  trouvé, 
dans  le  parc  Mont-Royal,  un  nid,  contenant  quatre  œufs,  dans  une 
petite  épinette  blanche.  J'ai  déjà  remarqué  ces  oiseaux  à  partir  du 
5  février  jusqu'au  25  octobre;  ils  se  nourrissent  souvent  en  hiver  des 
fruits  du  sorbier  des  oiseaux.     {Wintle.) 

Le  pinson  pourpré  passe  l'été  en  bandes  à  Ottawa,  Ontario.  Il 
y  abonde  au  moment  de  la  migration.  Il  y  a  quelques  mentions 
relativement  à  la  présence  de  cet  oiseau  en  hiver.  L'une  se  trouve 
sous  date  du  29  décembre  1885.  {Ottawa  Natiiralist,  Vol.  V.)  Il 
habite  Toronto,  quelquefois  il  y  abonde  pendant  l'hiver.  Il  passe 
l'été   en   nombre   dans   les   districts   de    Parry   Sound   et   Muskoka. 


538  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

(/.  H.  Fleming.)  Il  abonde  au  lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin, 
Ontario,  y  couvant  dans  les  bois  bas  et  humides.  (Spreadborough.) 
On  le  remarque  assez  souvent  en  nombre,  mais  assurément  il  se  trouve 
moins  fréquemment  en  été  qu'autrefois.  En  1886  il  en  est  resté 
beaucoup  de  spécimens  tout  l'été  à  London,  Ontario  où  pendant 
plusieurs  années  précédentes,  ils  avaient  été  rares.  En  1899  leur 
rareté  a  été  remarquable.  On  voit  cet  oiseau  pendant  toute  l'année, 
mais  il  se  trouve  surtout  commun  au  printemps.  (W.  E.  Saunders.) 
C'est  un  oiseau-migrateur  commun  au  printemps  et  à  l'automne  à 
Guelph,  Ontario.  Il  arrive  vers  le  15  avril  et  s'en  va  vers  le  4 
octobre;  quelques-uns  y  couvent.  {A.  B.  Klugh.)  De  bonne  heure 
au  matin  du  16  juin  1900  on  a  entendu,  à  plusieurs  reprises,  le  cri 
de  cet  oiseau  à  la  pointe  Bull  Head,  sur  le  lac  Winnipeg,  lorsque  le 
bateau  à  vapeur  s'est  arrêté  pour  prendre  du  bois.  (Edward  A .  Prehle.) 
Pendant  les  derniers  jours  de  juillet  on  a  trouvé  cet  oiseau  en  petit 
nombre  dans  la  montagne  Turtle,  Manitoba,  et  sans  doute,  il  couve 
dans  cette  localité-là.  On  ne  l'a  pas  vu  plus  à  l'ouest.  {Coues.) 
Il  passe  l'été  dans  le  Manitoba,  y  arrivant  vers  le  20  avril,  et  prenant 
son  départ  vers  le  15  octobre.  Le  14  mai  1883,  j'en  ai  tué  un  mâle 
pendant  qu'il  chantait.  Il  venait  de  manger  des  chatons  de  peuplier. 
{E.  T.  Selon.)  Le  pinson  pourpré  est  assez  commun  à  Aweme 
pendant  la  saison  de  la  migration.  On  ne  le  voit  pas  pendant  la  saison 
de  la  reproduction.  (Criddle.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier 
dans  le  Manitoba,  y  couvant  de  temps  en  temps.  On  l'a  remarqué 
en  train  de  couver  à  Birtle,  Manitoba,  à  Saskatoon,  Saskatchewan, 
et  à  la  rivière  Battle,  Alberta.  (Atkinson.)  On  l'a  observé  à  Indian 
Head,  Saskatchewan  pour  la  première  fois,  le  21  avril  1892.  Il 
y  était  tout  à  fait  commun  avant  le  12  mai.  Quelques  spécimens  y 
couvent  car  je  les  ai  remarqués  vers  la  fin  juin.  Cet  oiseau  est  arrivé 
le  3  mai  1897  à  Edmonton,  Alberta,  et  bientôt  après  a  commencé 
de  construire  son  nid  dans  les  arbres  élevés.  Le  8  juin  1898  j'en 
ai  observé  un  au  Lac  Ste-xA^nne,  à  soixante  milles  d'Edmonton, 
Alberta.  Au  mois  de  juin  1903,  on  en  a  remarqué  quelques-autres 
depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace 
River  Landing,  Alberta,  latitude  56°-i5'.  On  l'a  pris  à  Canmore, 
Alberta,  et  on  l'a  trouvé  en  assez  grand  nombre  à  Banfï,  sur  la 
rivière  Bow,  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  le  27  mai  1891,  où  il 
couvait.  Au  mois  d'août  1897  on  a  remarqué  un  de  ces  oiseaux 
dans  le  passage  Crow  s  Nest.  {Spreadhoroiigh.)  Nous  avons  observé 
ce  pinson  seulement  aux  bords  de  la  Saskatchewan,  où  il  se  nourrit  de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  539 

bourgeons  de  saule.  Il  se  montre  en  été,  s'y  rendant  au  mois  de 
mai.  (Richardso7i.)  Le  mâle  unique  pris  aux  Grand  Rapids  de  la 
Saskatchewan,  s'accorde  parfaitement,  en  tous  détails,  avec  cette 
espèce.  {Nutting.)  Le  pinson  pourpré  n'est  pas  rare  à  Athabaska 
Landing,  ni  est-il  rare  en  montant  l'Athabasca  jusqu'à  la  petite 
rivière  des  Esclaves.  On  en  a  remarqué  quelques-uns  à  Fort 
McMurray,  mais  pas  un  seul  en  montant  la  rivière  Clearwater, 
latitude  56°.  Il  n'est  pas  rare,  mais  il  se  trouve  localement  entre  le 
portage  Methye  et  l'Isle  à  la  Crosse,  Saskatchewan.  (/.  M.  Macoun) 
J'ai  vu  ce  beau  pinson  pour  la  première  fois  au  mois  d'avril  dernier 
(1900)  à  Prince  Albert,  Saskatchewan,  et,  au  mois  de  mai,  en  com- 
pagnie du  pinson  niverolle  et  du  pinson  de  montagne.     {Couteaux.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  de  cet  oiseau,  construit 
sur  une  branche  horizontale,  se  compose  de  matières  végétales,  de 
fibres  et  de  radicules,  le  tout  garni  de  poils.  Les  œufs,  au  nombre 
de  quatre,  sont  d'un  vert  sombre  pâle,  presque  blanc,  et  sont  parse- 
més modérément  de  noir  et  de  lilas.  {G.  R.  White.)  Le  8  juin 
1893  j'ai  trouvé  un  nid  ainsi  que  des  œufs  de  cet  oiseau  à  Banff, 
Alberta.  Ce  nid  était  construit  dans  un  buisson  de  saules,  à  cinq 
pieds  de  terre.  (IF.  Raine.)  C'est  un  oiseau  qui,  apparemment, 
est  à  peine  aussi  nombreux  dans  l'Ontario  qu'il  ne  l'était  autrefois. 
J'ai  trouvé  son  nid,  à  trois  reprises,  dans  l'Ontario,  deux  fois  dans  une 
épinette  blanche  de  petite  taille,  et,  une  fois  dans  un  cèdre.  J'ai 
trouvé  aussi  un  nid  dans  un  érable  peu  élevé  à  Lansdowne,  Ontario. 
C'est  un  oiseau-reproducteur  tardif.  Tous  les  œufs  que  j'ai  vus 
ont  été  pondus  au  mois  de  juin.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Le  pinson 
pourpré  couve  aux  alentours  d'Ottawa,  Ontario,  en  mai  et  en  juin, 
ainsi  qu'au  lac  Nominingue,  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville.  Le 
nid,  construit  dans  des  conifères,  depuis  cinq  à  quinze  pieds  de  terre, 
se  compose  de  brindilles,  de  radicules,  de  duvet  végétal,  et  de 
laine  avec  une  garniture  de  poils.  Il  y  a  quatre  ou  cinq  œufs 
dans  chaque  couvée.     {Garneau.) 

517a.    Pinson  pourpré  de  la  Californie. 

Carpodacus  purpureus  californicus — Baird.     1874. 

Ce  pinson  abonde  en  été  sur  les  deux  côtés  de  la  chaîne  du  littoral. 
(Lord.)  Il  est  commun  dans  la  région  de  la  côte;  on  en  a  pris  quel- 
ques spécimens  d'un  plumage  pourpré.     (Streator.)     En  été  cet  oiseau 


540  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

habite  en  abondance  les  régions  qui  se  trouvent  principalement 
à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  Il  couve  et  sur  l'île  de  Vancouver, 
et  sur  le  continent.  {Fannin.)  Il  passe  l'été  en  nombre  à  Chilliwack, 
Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Au  mois  d'avril  1889  il  était  très 
commun  à  Hastings,  à  Port  Heney,  et  à  Agassiz,  Colombie-Britanni- 
que. Pendant  l'automne  de  1901  il  se  trouvait  en  grande  abondance 
à  Chilliwack  et  à  Huntingdon,  Colombie-Britannique,  s'y  nourrissant 
des  graines  de  pommes  sauvages.  Il  était  assez  commun  près  de 
Victoria  et  tout  a  fait  commun  à  Comox,  sur  l'île  de  Vancouver, 
au  mois  de  juin  1893.  {Spreadhorough.)  On  l'a  trouvé  en  train 
de  couver  sur  la  côte  de  la  Colombie- Britannique.     (Rhoads.) 

518.     Pinson  pourpré  de  Cassin. 

Carpodacus  cassmi.     baird.     1854. 

Cet  oiseau  se  trouve  dans  les  états  de  l'ouest,  depuis  la  base 
orientale  des  Montagnes  Rocheuses  jusqu'à  la  côte  du  Pacifique, 
ainsi  qu'en  allant  au  nord  jusqu'à  la  Colombie-Britannique. 
{Ridgway.)  On  a  trouvé  quelques  spécimens,  probablement  de 
cette  espèce,  en  train  de  couver  dans  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique.  (Rhoads.)  Ce  pinson  se  rend  sur  les  deux  côtés  de  la 
chaîne  du  littoral,  Colombie-Britannique.  (Fannin.)  Pendant  l'été 
de  1901  il  habitait  à  Soda  creek,  et  probablement  aussi  à  Quesnel, 
Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Au  mois  de  juin  1889  on  en  a 
pris  à  Spence  Bridge  ainsi  qu'à  Kamloops.  On  a  remarqué  un 
spécimen  de  cet  oiseau  à  Trail,  Colombie-Brintannique  près  de 
la  frontière  en  mai  1902.  Il  était  commun  partout  dans  les  forêts 
de  conifères  à  Fernie  et  à  Elko,  Colombie-Britannique,  au  mois  de 
mai  1904,  et  tout  à  fait  commun,  au  mois  d'avril  1903,  à  Penticton, 
Colombie-Britannique,  où  il  se  nourrissait  de  graines  sur  les  plus 
hautes  branches  du  pin  (pinus  poiiderosa).  J'en  ai  vu  un  à  cet 
endroit  au  mois  de  juin  1905.     (Spreadhorough.) 

CCXI.  PASSER— Brisson. 
520.     Moineau  domestique. 

Passer  domesticus  (linn/EUs)  koch.     181 6. 

Ce  petit  moineau  est  devenu  un  oiseau  acclimaté  dans  toutes  les 
villes  du  Canada  ainsi  que  dans  les  petits  villages  et  dans  de  nom- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  54 1 

breuses  cours  de  fermes  où,  en  hiver,  il  se  trouve  en  affluence,  se 
nourrissant  de  l'avoine  qu'il  trouve  dans  les  excréments  des  chevaux, 
Il  abonde  en  automne,  mais  qu'il  y  ait  un  manque  ou  une  abon- 
dance de  nourriture,  on  le  voit  quand  même  au  printemps,  et  une 
fois  qu'il  obtient  une  entrée  quelque  part  il  y  reste  et  se  répand  même 
plus  loin  encore.  Le  moineau  domestique  abonde  partout  dans  les 
provinces  de  l'est,  ainsi  que  dans  les  endroits  peuplés  du  Québec 
et  de  l'Ontario.  Bien  que  l'on  parle  mal  de  lui  partout,  il  détruit 
néanmoins  une  quantité  énorme  de  mauvaises  herbes  nuisibles,  en 
mangeant  de  leurs  graines,  dans  les  terres  incultes  et  vides  des  villes 
et  des  environs,  aux  mois  de  septembre,  octobre  et  novembre  jusqu'à 
ce  que  la  neige  commence  à  tomber,  et  alors  il  fréquente  les  rues. 
En  1894  on  en  a  remarqué  quelques  couples  près  de  la  gare  à  Winnipeg, 
Manitoba;  depuis  ce  temps-là  il  s'est  répandu  rapidement  à  l'ouest. 
(Macoun.)  Le  22  avril  1904,  on  en  a  pris  un  spécimen  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle- Ecosse.  Il  y  en  a  deux  autres  qui  sont  restés  pendant 
l'hiver  de  1903-4,  mais  ils  sont  partis  le  ler  avril  1904.  On  en  a 
vu  plusieurs  autres  encore  le  14  octobre  1906,  et,  en  dernier  lieu, 
un  autre,  le  6  octobre  1907.  (/.  Boittelier.)  Cet  oiseau  se  répand 
peu  à  peu  à  l'ouest  et  au  nord-ouest.  Je  l'ai  trouvé  en  train  de 
nicher  à  Yorkton,  Saskatchewan  au  mois  de  juin  1901,  et  AL  Hugh 
Richardson,  pendant  le  même  été,  m'a  envoyé  deux  couvées  d'œufs 
(il  les  a  appelés  des  œufs  rares)  d'un  oiseau  que  l'on  n'avait  jamais 
remarqué  avant  dans  la  vallée  Qu'Appelle,  Saskatchewan.  M. 
Richardson  ne  connaissait  pas  cet  oiseau  et  les  œufs  n'étaient  que 
ceux  du  moineau  domestique.  Je  n'ai  aucun  signalement  de  la 
présence  de  cet  oiseau  dans  l'Alberta,  mais  ce  n'est  qu'une  question  de 
temps  qu'il  se  répande  jusqu'aux  contreforts  des  Montagnes 
Rocheuses.  {W.  Raine.)  Nous  les  avons  remarqués  à  Missinabi 
et  à  l'embouchure  de  la  rivière  Hannah,  sur  la  baie  James,  où  ils 
ne  se  gênaient  pas  plus  autour  de  nos  tentes  que  s'ils  eussent  été 
dans  le  centre  d'une  grande  ville.  J'en  ai  vu  un  aussi  à  environ 
soixante-dix  milles  au  nord  d'Albany,  sur  la  côte  ouest  de  la  baie 
James.     {Spreadboroiigh.) 

CCXII.     LOXIA— LiNNAEUS.     1758. 

521      Bec-croisé  d'Amérique. 

Loxia  curvirosira  minor.     (brehm)  ridgw.     1885. 

On  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  dans  le  détroit  d'Hudson. 
Il  est  descendu  au  vol  à  bord  du  vaisseau,  et  a  été  présenté  par  le 


542  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

docteur  Matthews.  {Dr  R.  Bell.)  Il  est  commun  pendant  toute 
l'année  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Il  est  commun  et  arrive  après 
la  saison  de  la  reproduction  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs.) 
En  certaines  années  il  abonde  pendant  tous  les  mois  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  mais  il  est  pour  la  plupart  irrégulier.  De  nombreux  oiseaux 
de  cette  espèce  nichaient,  pendant  l'hiver  de  1906,  aux  alentours 
de  Wolfville.  {H.  F.  Tufts.)  Le  2  juillet  1902  on  a  remarqué  trois 
de  ces  oiseaux  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a  vu  un  autre  le 
20  juin  1904,  encore  un  autre  le  25  juin  1905,  et  environ  une  douzaine 
le  21  juillet  1907.  (/.  Boutelier.)  Je  n'ai  pas  remarqué  le  bec- 
croisé  d'Amérique  dans  le  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse, 
avant  le  mois  de  mars,  lorsqu'il  est  devenu  commun.  Les  mâles 
chantaient  à  ce  moment  et  les  oiseaux  étaient  déjà  appariés,  le  mâle 
et  la  femelle  étant  remarqués  toujours  ensemble.  J'étais  d'avis 
que  cette  espèce  et  celle  qui  suit  allaient  couver  en  avril.  (Morrell.) 
Cet  oiseau  était  commun  dans  des  bois  à  Baddeck  et  à  Margaree 
sur  l'île  du  Cap  Breton  au  mois  de  juillet  1898,  et  dans  les  épinettes 
blanches  à  la  pointe  Brackley  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  le  12 
août  1888.  {Macoun.)  Il  abondait  par  volées  et  se  trouvait  mêlé 
avec  celui  qui  suit,  se  nourrissant  principalement  des  graines  de 
mélèze  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  (Dwight.)  Il  habite,  en  assez 
grand  nombre,  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.)  Cet  oiseau 
est  assez  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Bruns- 
wick. {Brittain  et  Cox.)  Il  est  rare  sur  les  îles  de  la  Madeleine. 
On  en  a  remarqué  un  mâle  sur  l'île  Grindstone.  (Bishop.)  Il  passe 
l'été  en  nombre  dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  en  a  pris 
à  Charlesbourg.  (Dionne.)  C'est  un  oiseau  de  passage,  bien  qu'il 
soit  commun.  Il  est  très  irrégulier  quant  à  ses  mouvements,  et  on 
peut  le  voir  à  Montréal  à  n'importe  quel  moment  de  l'année  mais 
je  n'ai  jamais  entendu  dire  qu'il  couve  dans  ce  district.  Le  14 
mai  1883  j'ai  vu  une  petite  volée  de  ces  oiseaux  en  train  de  se  nourrir 
de  fruits  coniques  d'un  mélèze  à  Côte  St-Antoine.  (Wintle.)  En 
été  il  se  rend  en  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  (W.  H.  Moore.)  Il  passe  l'hiver  en  nombre  à  Ottawa, 
Ontario.  Les  mentions  de  sa  présence  en  été  sont  comme  suit: 
Le  10  mai  1882,  le  4  août  1887,  le  19  juin  1889,  et  le  3  juillet  1890. 
{Ottawa  Naturalist,  Vol.V.)  Ces  oiseaux  se  trouvaient  très  communs 
dans  l'Ontario  pendant  l'hiver  de  1897,  et  en  1898  j'en  ai  vu  un  couple 
à  Lansdowne  au  mois  d'avril.  Ils  fréquentaient  quelques  pruches 
dans  le  village  mais  je  n'ai  jamais  pu  trouver  l'endroit  où  ils  couvaient. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  543 

Depuis  cette  année-là  j'en  ai  rarement  \ai  un.  (Rêv.  C.  J.  Young.) 
Ils  habitent  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Ces  oiseaux 
se  rassemblent  par  volées  immenses  et  se  rendent  aux  endroits  peuplés 
ou  autour  des  cabanes  des  bûcherons.  Le  bec-croisé  d'Amérique 
se  trouve  irrégulier  en  hiver  à  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.) 
Pendant  les  mois  de  novembre  et  décembre  1898  cet  oiseau  se  rendait 
en  nombres  énormes  dans  le  voisinage  de  Whitney  près  du  parc  Algon- 
quin, Ontario,  et,  au  mois  d'avril  de  l'année  suivante,  il  y  en  a  eu 
une  migration  extraordinaire  aux  alentours  de  Toronto,  de  nombreux 
oiseaux  y  restant  jusqu'à  la  troisième  semaine  de  mai.  Il  est  possible 
que  les  hordes  de  Whitney  s'en  soient  allées  au  sud,  chose  qui  serait 
responsable  pour  une  visite  de  ces  oiseaux  en  aussi  grand  nombre 
à  cette  localité  sur  le  voyage  de  retour.  (/.  Hughes- Samuel.)  Le 
2  juillet  1900  j'en  ai  vu  une  petite  volée,  des  vieux  ainsi  que  des  jeunes, 
au  lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin.  (Spreadboroiigh.)  En  hiver 
cet  oiseau  se  rend  à  Guelph,  Ontario.  (A.  B.  Kliugh.)  Il  se  trouve 
de  passage  à  Penetanguishene,  Ontario.  J'en  ai  remarqué  quelques 
volées  immenses  à  de  rares  intervalles.  {A.  F.  Young.)  Le  25  juin 
1900  on  a  observé  une  petite  volée  de  ces  oiseaux  à  notre  camp 
sur  la  rivière  Echiamamish,  Keewatin.     {Edward  A.  Preble.) 

Le  bec-croisé  d'Amérique  se  rend  en  hiver  dans  le  Manitoba,  il 
est  possible  qu'il  y  couve.  Je  n'y  ai  pas  réussi  à  le  remarquer,  excepté 
pendant  l'hiver  et  au  printemps.  Il  est  commun  partout  où  il  y  a 
des  épinettes  blanches  et  des  épinettes  rouges  en  abondance,  car  les 
graines  de  ces  deux  espèces  d'arbres  forment  sa  nourriture  préférée. 
J'ai  vu  un  de  ces  oiseaux  au  delta  de  la  grande  rivière  des  Esclaves,  le  28 
septembre  1907.  (E.  T.  Selon).  Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba, 
en  hiver  on  le  voit  dans  les  bois  d'épinettes  blanches.  (Criddle). 
C'est  un  oiseau  errant  en  hiver  dans  le  Manitoba,  s'y  rendant  tout 
à  coup  dans  n'importe  quelle  saison  et  ensuite  étant  absent  pendant 
plusieurs  autres.  On  en  a  observés  en  1906,  le  long  du  chemin  de  fer 
Grand  Tronc  Pacifique,  à  Hamiota  et  à  Birtle,  Manitoba,  ainsi 
qu'aux  lacs  White  Shore,  Tramping,  etManito,  dans  laSaskatchewan, 
et  à  la  rivière  Battle  et  à  Edmonton  dans  l'A'berta.  {Atkinson). 
J'ai  remarqué  une  voléee  de  six  becs-croisés  qui  passaient  au-dessus 
de  ma  tête  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan.  Je  suppose  qu'ils 
appartenaient  à  cette  espèce.  {A.  C.  Bent).  Il  y  avait  un  couple 
de  ces  oiseaux  sur  le  portage  Methye.  Ils  étaient  très  communs  sur 
la  rivière  Methye  et  pas  rares  jusqu'à  l'Isle  à  la  Crosse,  Saskatchewan. 


544  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

(/.  M.  Macoun) .  On  a  observé  plusieurs  oiseaux,  à  Fort  Anderson, 
qui  correspondaient  à  la  description  publiée  de  cette  espèce,  mais 
on  n'en  a  pas  pris.  {Macfarlajie).  Le  27  juin  1892  on  a  noté  trois 
spécimens  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  et,  trois  jours  plus  tard,  on 
en  a  vu  une  grande  volée.  Cet  oiseau  a  été  trouvé  par  bandes  dans 
les  collines  Cypress,  Saskatchewan,  puis  en  1894  ^t  en  1895,  à  partir 
de  la  mi-juin  jusqu'à  la  fin  du  mois.  Il  est  extrêmement  probable  qu'il 
niche  dans  ces  collines,  car  il  semblait  y  être  dans  son  élément,  se 
nourrissant  des  graines  d'épinette  blanche.  J'ai  observé  un  couple  de 
ces  oiseaux  dans  le  passage  Crowsnest,  Montagnes  Rocheuses,  le  7  août 
1897.  On  en  a  vus  par  grandes  volées,  au  mois  de  juin  1891,  à  Banff 
dans  les  Montagnes  Rocheuses;  il  est  bien  probable  qu'ils  y  couvent. 
Le  6  juin  1890  on  en  a  pris  dans  les  montagnes  au  parc  Deer,  sur  le 
lac  Arrow,  Colombie-Britannique.  Cet  oiseau  était  assez  commun 
dans  les  montagnes  sur  les  deux  côtés  du  creek  Pass,  près  de  Robson, 
Colombie-Britannique,  le  24  juin  1890.  On  l'a  remarqué  en  nombre, 
à  Midway,  Colombie-Britannique,  au  mois  de  mai  1905.  On  en  a 
pris  dans  les  montagnes  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique,  le 
28  mai  1889,  et  on  en  a  remarqués  par  volées  à  Agassiz.  Au  printemps 
de  1901  il  se  trouvait  commun  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique, 
ainsi  qu'à  plusieurs  endroits  en  1906,  le  long  de  la  rivière  Chilliwack. 
Au  mois  d'avril  1903  il  abondait  à  Penticton,  s'y  nourrissant  de  graines 
de  pin  (pinus  ponderosa) .  En  été  cet  oiseau  habite  l'île  de  Vancouver, 
s'y  trouvant  commun.  Pendant  le  printemps  de  1893  on  en  a  remar- 
qués par  volées  presque  tous  les  jours  près  de  Victoria.  On  en  a  vu 
aussi  sur  l'île  Sait  Spring,  ainsi  qu'à  Comox  dans  la  même  année. 
(Spreadborough).  Le  bec-croisé  d'Amérique  passe  l'été  en  grand 
nombre  sur  les  deux  côtés  de  la  chaîne  du  littoral.  (Lord).  On  a 
remarqué  des  couples  en  train  de  voler  d'arbre  en  arbre  pour  y  cher- 
cher de  la  nourriture,  aux  alentours  de  Ducks,  Colombie-Britannique, 
à  partir  du  16  juillet  jusqu'au  mois  de  septembre.  Plus  tard  on  en 
a  vu  quelques  volées  sur  le  littoral,  émigrant  vers  le  sud.  (Streaior). 
Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre  partout  dans  la  province.  {Fan- 
nin).  Il  est  assez  commun;  et  se  trouve  de  passage  dans  la  vallée 
du  Fraser  inférieur.  Il  habite  les  montagnes.  Pendant  l'hiver  de 
1899,  et  l'été  de  1900  il  se  trouvait  en  nombre  dans  le  district  de  Cari- 
boo.  Il  abondait  à  Okanagan,  Colombie-Britannique  dans  l'hiver  de 
1897-8.  (Brooks).  Il  se  répand  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du 
littoral,  Colombie-Britannique,  partout  où  il  trouve,  à  toutes  éléva- 
tions, des  forêts  conifères.     (Rhoads) .     Cet  oiseau  est  assez  commun  le 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  545 

long  de  cette  partie  de  la  côte  sud-est  du  territoire  située  dans  le  voi- 
sinage de  Sitka  et  les  régions  environnantes,  mais  on  n'en  a  pris 
que  dans  un  seul  cas  au  nord  des  montagnes  d'Alaska.  (Nelson). 
Ces  oiseaux  ont  fréquenté,  par  volées,  le  sommet  des  pins  les  plus 
élevés  à  Sitka,  Alaska,  où,  à  cause  de  leur  tranquillité,  ils  peuvent 
facilement  échapper  à  l'attention.  (Grinnell).  M.  Osgood  a  pris  un 
bec-croisé  rouge  et  en  a  vu  un  autre  à  Unalaska,  le  5  octobre  1899. 
Nous  n'en  avons  pas  remarqué  sur  le  Yukon.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  une 
couvée  de  quatre  œufs  recueillie  par  M.  L.  Dicks,  le  20  avril  1895, 
à  Cartwright,  Labrador.  Le  nid  était  construit  sur  le  sommet  d'un 
cèdre  et  se  composait,  à  l'extérieur,  de  brindilles,  et  de  racines, 
l'intérieur  étant  garni  de  fourrure  et  de  plumes.  Les  œufs,  d'un 
blanc  verdâtre,  sont  tachetés,  principalement  au  gros  bout,  de  brun 
foncé  et  de  gris,  et  ils  mesurent  en  moyenne  75x58.  (W.  Rame). 
Pendant  l'hiver  et  le  printem.ps  de  1906  M.  H.  F.  Tufts  a  trouvé  de 
nombreux  nids  du  bec-croisé  d'Amérique  près  de  Wolfville,  Nouvelle- 
Ecosse,  et  il  a  publié  dans  VAiik,  vol  XXIII,  p  339,  un  compte-rendu 
détaillé  des  circonstances  dans  lesquelles  il  les  a  trouvés.  Les  premiers 
nids  ont  été  découverts  le  31  janvier.  Il  y  avait  dans  deux  de  ces 
nids  des  jeunes  qui  venaient  d'éclore  et,  dans  les  autres,  des  œufs 
dans  un  état  d'incubation  avancée.  De  nombreux  nids  ont  été 
trouvés  pendant  les  mois  suivants,  et  les  oiseaux  ont  continué  à 
couver  jusqu'au  mois  de  juin.  Les  nids  étaient  dans  des  épinettes 
blanches,  des  pins,  et  des  pruches  à  des  hauteurs  variant  depuis  10 
jusqu'à  80  pieds. 

522.     Bec  croisé  à  ailes  blanches. 

Loxia  leitcoptera  Gmel.— 1788. 

Le  bec  croisé  à  ailes  blanches  est  un  oiseau-errant  rare  dans  le 
Groenland  ;  on  en  a  pris  quelques  spécim.ens  dans  le  sud  de  ce  pays. 
{Arct-Man).  Il  abonde  en  certains  hivers  à  Fort  Chimo,  Labrador,  et, 
en  d'autres  il  y  est  rare.  On  ne  le  remarque  pas  pendant  l'été.  Il  couve 
dans  la  partie  centrale  du  Labrador  et  y  habite.  {Packard).  Il  se 
trouve  commun  pendant  toute  l'année  dans  Terreneuve.  (Reeks).  Il 
abonde,  mais  en  nombres  irréguliers,  après  la  saison  de  la  reproduc- 
tion dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  Au  mois  de  juillet  1898 
on  en  a  vus,  de  temps  en  temps,  par  volées  à  Baddeck  et  à  Margaree 


546  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse.  On  a  remarqué  une  très 
grande  volée  de  ces  oiseaux,  au  mois  de  juin  1888,  dans  les  bois  d'épi- 
nettes  blanches  à  la  pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince-Edouard. 
(Macoun).  Le  22  octobre  1907,  on  les  a  vus  par  volées  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boutelier).  Cet  oiseau  est  assez  commun  sur 
l'île  du  Prince-Edouard.  (Dwight).  Il  est  très  erratique.  Pendant 
tout  l'hiver  de  1898-99  il  est  resté  à  Sydney,  sur  l'île  du  cap-Breton, 
et  couvait  en  nombre  au  mois  de  février  et  mars.  M.  Ivan  Bayley  en 
a  trouvé  de  nombreux  nids.  Les  oiseaux  sont  partis  très  subitement 
en  avril,  y  laissant  plusieurs  couvées  de  jeunes.  (C.R.Harte).  Cette 
espèce  se  rend  dans  la  Nouvelle-Ecosse  généralement  en  même  temps 
que  celle  d'Amérique,  quoiqu'en  plus  petit  nombre  que  celle-ci.  (H. 
F.  Tufts). 

Le  bec-croisé  à  ailes  blanches  passe  l'hiver  en  nombre  à  St.  John, 
Nouveau-Brunswick  ;  quelques  spécimens  y  couvent  tous  les  printemps. 
{Chamberlain).  Le  24  juillet  j'ai  observé  une  volée  de  8  ou  10  oiseaux 
à  la  baie  EUis,  sur  l'île  d'Antiscoti.  (Brewster).  On  en  a  vus  pendant 
l'hiver  au  lac  Mistassini,  province  de  Québec.  (/.  AI.  Macoun). 
Il  est  commun  sur  les  îles  Grindstone  et  Entry,  et  probablement  sur 
d'autres  îles  du  groupe  de  la  Madeleine.  {Biskop).  Il  s'est  rendu  en 
nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  pendant 
l'hiver  de  1899.  Il  y  avait  été  rare  auparavant.  {W.  H.  Moore). 
Cet  oiseau  passe  l'été  en  nombre  dans  l'est  de  la  province  de  Québec. 
(Dionne).  Il  est  commun  mais  seulement  de  passage  à  Montréal. 
J'ai  vu  une  volée  de  cette  espèce  se  nourrissant  de  cônes  de  cèdres  à 
Hochelaga,  Québec,  le  8  décembre  1888.     (Wintle). 

Au  mois  de  juin  1882  on  a  remarqué  une  grande  volée  de  ces  oiseaux 
près  du  cimetière  de  Beechwood,  à  Ottawa,  Ontario.  {Oftau'a  NahiraUst, 
vol.  V).  J'ai  vu  cet  oiseau  communément  sur  les  îles  de  la  Madeleine 
au  mois  de  juin  1897  et  je  ne  doute  pas  qu'il  y  couve  dans  des  bois 
d'épinettes  blanches,  bien  que  je  n'aie  pu,  avec  certitude,  localiser 
un  nid.  Au  mois  d'avril  de  la  même  année,  j'en  ai  remarqué  trois  spé- 
cimens sur  une  île  dans  le  St-Laurent,  près  de  Lansdowne,  Ontario. 
Ils  se  nourrissaient  de  graines  de  pruches  en  se  tenant  dans  ces  arbres, 
descendant  très  souvent  à  terre  pour  en  chercher  davantage. 
{Rév.  C.  J.  Young).  Cet  oiseau  passe  l'hiver  à  Toronto,  mais  en 
nombres  irréguliers,  et  il  n'y  est  jamais  très  commun.  Il  n'abonde 
pas  autant  que  le  précédent,  mais  se  trouve  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka.     (/.  H.  Fleming).     On  en  voit  quelques  spécimens 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS,  547 

presque  chaque  saison  à  Toronto,  mais  jamais  il  n'y  abonde.  J'en  ai 
trouvé  surtout  en  grand  nombre  à  Whitney  près  du  parc  Algonquin,  On- 
tario, pendant  l'automne  de  1898,  et  ils  étaient  assez  communs,  au  mois 
de  décembre  1894,  à  Kaladar,  comté  d'Addington.  (/.  Hughes  Samuel) . 
Il  se  rend,  mais  peu  souvent,  en  hiver  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B. 
Kliigh).  On  en  a  pris  un  maie  et  une  femelle  à  Fort  Churchill,  sur  la 
baie  d'Hudson.     (Clarke). 

Le  bec-croisé  à  ailes  blanches  se  montre  en  hiver.  Il  est  possible 
qu'il  habite  et  couve.  Le  6  décembre  1882  lorsque  la  température 
était  à  35°  au-dessous  de  zéro,  j'en  ai  tué  trois  spécimens  d'une  petite 
volée  qui  se  nourrissaient  des  cônes  d'une  épinette  blanche  de  bonne 
taille  dans  une  forêt  de  ces  arbres.  Ceux  que  j'ai  tués  étaient  tous 
des  mâles.  {E.  T.  Selon).  Cet  oiseau  est  commun  à  l'automne,  et  en 
hiver  dans  les  bois  ouverts  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il  est 
rare  et  irrégulier  dans  le  Manitoba,  y  habitant  plutôt  les  bois  dont  les 
arbres  conservent  leur  verdure  toute  l'année.  Il  n'y  en  a  que  deux 
mentions  provenant  du  Portage  la  Prairie.  (Alkinson).  Il  était 
commun  et  par  volées  sur  la  rivière  Methye  ;  il  y  en  avait  quelques-uns 
entre  cette  rivière  et  Isle  à  la  Crosse,  Saskatchewan.  (/.  AI.  Macoim). 
J'en  ai  vu  plusieurs  sur  la  rivière  Macleod  à  l'ouest  d'Edmonton, 
Alberta,  le  19  juin  1898.  Il  était  tout  à  fait  commun  dans  les  bois 
à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  où,  évidemment,  il  couvait  pendant 
l'été  de  1891.  On  en  a  remarqué  deux,  en  1897,  dans  le  passage 
Crow's  Nest.  (Spreadborough) .  Ce  bec-croisé  habite  les  forêts 
fortement  boisées  d'épinettes  blanches  dans  les  Territoires  du  Nord- 
Ouest,  s'y  nourrissant  des  graines  des  cônes.  Il  se  répand  tout  à 
travers  le  continent  et  probablement  jusqu'à  la  latitude  68°  où  se 
terminent  les  bois,  bien  que  nous  ne  l'ayons  pas  remarqué  plus  au 
nord  que  la  latitude  63°.  {Richardson) .  Il  se  rend  dans  le  rtord 
jusqu'à  Fort  Good  Hope  sur  le  Mackenzie.  {Ross).  On  en 
a  pris  un  couple  pendant  notre  séjour  à  Port  Anderson,  mais 
on  n'a  pas  trouvé  de  nids.  (Macfarlane) .  Cet  oiseau  se  trouve 
dans  le  district  des  Montagnes  Rocheuses;  M.  Geo.  Hyde  l'a  vu  au 
passage  Beaver.  {Famiin) .  On  en  a  pris  trois  spécimens  à  Chilliwack 
Colombie-Britannique.  Pendant  l'hiver  de  1898-99  il  abondait  dans 
le  district  de  Cariboo,  et  s'y  trouvait  commun  dans  l'été  de  1900. 
(Brooks).  On  l'a  remarqué  en  nombre  sur  les  îles  Queen  Charlotte, 
Colombie-Britannique,  mais  on  n'y  a  pas  pris  de  spécimens.  Il  était 
commun    au    goulet    Cook,   Alaska,   mais   se  trouvait   toujours  par 


548  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

couples.  (Osgood).  Bien  que  le  bec-croisé  d'Amérique  soit  connu 
jusqu'à  présent  comme  étant  seulement  un  oiseau  excessivement  rare 
dans  la  partie  nord  de  l'Alaska,  celui  dont  nous  parlons  actuellement 
s'y  trouve  dans  la  plus  grande  abondance  partout  où  il  y  a  des  arbres 
pour  l'abriter.  (Nelson).  Cet  oiseau  abonde  dans  l'intérieur  du 
district  du  Yukon,  et  en  d'autres  parties  boisées.  Il  ne  se  rend  à 
St-Michael  que  de  temps  en  temps,  mais  jamais  par  grandes  volées. 
(Turner).  Il  habitait,  en  bandes,  certaines  parties  de  la  vallée  du 
Kowak  sur  le  détroit  Kotzebue  pendant  toute  l'année.  Il  se  trouvait 
toujours  le  long  des  bases  des  montagnes  surtout  dans  les  endroits 
où  il  y  avait  des  étendues  de  jeunes  épinettes  blanches  portant  des 
grappes  de  cônes.  (Grinnell).  On  a  souvent  remarqué  des  becs- 
croisés  par  volées  d'une  demi-douzaine  à  une  centaine  d'oiseaux, 
entre  le  lac  Lebarge  et  le  village  Charlie  sur  le  Yukon,  dans  le 
district  du  même  nom,  à  partir  du  i6  juillet  jusqu'au  II  août  1899. 
(Bishop)  Le  7  août  1903  on  en  a  pris  un  mâle  adulte  au  Sheep 
creek,   Alaska,   ainsi  qu'une   femelle,    le    9    septembre.     (Anderson). 

Notes  sur  la  reproduction.^ — Le  26  avril  j'ai  trouvé  un  véri- 
table paradis  pour  les  becs-croisés.  C'était  une  étendue  d'épinettes 
blanches  rabougries  située  sur  les  montagnes  Jade  près  de  la  source 
de  la  rivière  Hunt.  J'ai  remarqué  en  cet  endroit,  plusieurs  volées 
de  becs-croisés  à  ailes  blanches,  qui,  d'après  leur  allure  si  extraor- 
dinairement  joyeuse,  m'ont  fait  comprendre  que  la  saison  de  l'ap- 
pariement  approchait.  Il  y  en  avait  deux  ou  trois  couples  qui 
évidemment  étaient  déjà  appariés,  car  ils  étaient  séparés  de  la  volée 
principale,  chaque  couple  se  tenant  à  part  des  autres.  Les  mâles 
gazouillaient  très  fortement,  lançant  un  cri  qui  ressemblait  à  celui 
du  chardonneret  jaune,  seulement  qu'il  était  plus  grossier.  Les  femel- 
les étaient  timides,  volant  furtivement  d'arbre  en  arbre  se  précipitant 
à  travers  le  feuillage  pour  éviter  les  attentions  importunes  des  mâles 
qui  les  suivaient.  Ces  derniers  volaient,  en  grands  cercles,  au-dessus 
des  femelles,  battant  leurs  ailes  lentement  et  chantant  continuelle- 
ment, juqu'à  ce  qu'ils  fussent  descendus,  leurs  ailes  frissonnantes  et 
étendues,  sur  le  sommet  d'un  arbre  quelconque.  J'ai  encore  visité 
cette  localité  le  28  mai,  et  j'ai  eu  le  bonheur  de  trouver  trois  nids  du 
bec-croisé  à  ailes  blanches.  A  cette  date  les  grandes  volées  étaient 
déjà  dispersées  cà  et  là,  et  on  remarquait  les  oiseaux  pour  la  plupart 
individuellement  ou  par  couples.  On  en  a  noté  deux  ou  trois  volées, 
d'environ  une  douzaine  chacune.     Celles-ci  étaient  probablement  des 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  549 

oiseaux  non  reproducteurs  ou  ceux  de  l'année  même.  On  a  découvert 
le  premier  nid  en  observant  un  couple  de  ces  oiseaux  et  en  regar- 
dant attentivement  leurs  mouvements.  Lorsqu'on  les  a  d'abord 
remarqués,  ils  étaient  en  train  de  se  nourrir,  mais  après  quelques  mi- 
nutes, j'ai  tout  à  coup  perdu  de  vue  la  femelle,  malgré  que  le  mâle 
fût  resté  dans  le  voisinage,  émettant  fréquemment  le  cri  d'appel  métal- 
lique ci-dessus  décrit.  Après  avoir  attendu  quelque  temps,  je  suis 
allé  à  l'arbre,  où  j'avais  aperçu  la  femelle,  et,  après  l'avoir  vigoureuse- 
ment secoué  plusieurs  fois,  elle  est  sortie  au  vol,  d'une  touffe  épaisse  de 
branches,  et  s'est  perchée  à  quelques  mètres,  gazouillant  avec  solici- 
tude.  Les  deux  oiseaux  sont  bientôt  partis  du  voisinage  et  ne  sont  pas 
revenus  pendant  que  j'y  suis  resté.  Le  nid  était  situé  près  du  tronc 
d'arbre,  à  dix  pieds  de  terre.  Il  était  dans  une  masse  de  feuillage 
tellement  épais  qu'il  était  impossible  de  le  voir,  et  il  contenait 
deux  œufs  environ  au  tiers  couvés.  Ceux-ci  étaient  ovés  et  mesuraient 
.86  X  .61,  et  .84  X  60.  La  couleur  du  fond  était  d'une  teinte  bleue 
extrêmement  pâle.  Sur  l'un  des  œufs  il  y  avait  des  taches  mal  définies 
parsemées  çà  et  là,  et  des  éclaboussures  chocolat  pâle;  sur  l'autre 
il  y  avait  de  nombreuses  moucherures  lavande  très  pâle,  ainsi  que 
de  nombreuses  taches,  et  quatre  grosses  éclaboussures  brun  luisant 
foncé,  surtout  au  gros  bout.  J'ai  trouvé  le  deuxième  nid  en  établis- 
sant l'endroit  où  était  un  oiseau  mâle  par  son  cri  d'appel,  et  ensuite  en 
frappant  avec  un  bâton  tous  les  arbres  du  voisinage.  Par  ce  moyen 
j'ai  fait  lever  la  femelle  de  son  nid  qui  était  à  douze  pieds  de  terre 
près  du  sommet  d'une  épinette  blanche  rabougrie.  Le  nid  était 
enfoncé  dans  une  masse  de  feuillage  contre  le  tronc  de  l'arbre,  et  se 
trouvait  dans  une  position  à  peu  près  semblable  à  celle  du  premier  nid. 
Il  contenait  deux  œufs  sur  le  point  d'éclore  et  un  oisillon  qui  venait 
d'arriver.  Les  vieux  oiseaux  manifestaient  plus  de  souci  dans  ce  cas, 
gazouillant  et  volant  d'arbre  en  arbre.  J'ai  trouvé  le  troisième 
nid  dans  les  mêmes  conditions  que  les  deux  autres,  bien  que  la  femelle 
l'eût  quitté  inaperçue,  et  j'ai  été  forcé  d'attendre  jusqu'à  ce  qu'elle 
fût  de  retour  pour  pouvoir  établir  l'emplacement  du  nid.  Il  était  à 
quinze  pieds  de  terre  et  caché  dans  le  sommet  d'une  épinette  blanche 
bien  garnie  de  feuilles,  comme  dans  les  autres  cas.  Il  ne  contenait 
qu'un  seul  œuf  frais  et  celui-ci  mesurait  .77  x  .58.  Cet  œuf  était 
presque  blanc,  (quoique  couleur  de  rose  avant  d'être  soufflé,)  et 
avait  des  taches  brusquement  définies,  et  répandues  partout,  ainsi  que 
des  lignes  bai  et  fauve  clair  surtout  au  gros  bout.     Les  trois  nids 

78879—36 


550  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

se  ressemblaient  les  uns  les  autres  en  chaque  détail.  Ils  consistaient^ 
à  l'extérieur,  de  brindilles  d'épinettes  blanches,  courtes  et  sèches,  et, 
à  l'intérieur,  de  lichens  noirs,  ressemblant  à  de  la  laine,  chaudement 
feutrés,  et  avec  un  mélange  maigre  de  plumes  et  de  morceaux  d'herbe. 
Ils  étaient  presque  noirs  et  présentaient  ainsi  une  drôle  d'apparence 
comparés  à  la  consistance  habituelle  de  ceux  des  autres  oiseaux.  Ces 
nids  avaient,  à  l'intérieur,  un  diamètre  de  2.20  et  une  profondeur  de 
1 .  20,  et  à  l'extérieur,  un  diamètre  de  4 .  00,  et  une  profondeur  de  2 .  50. 
{Grinnell.)  J'ai  dans  possession  une  couvée  de  quatre  œufs  prise, 
le  9  avril  1894,  à  la  baie  Sandwich,  Labrador,  par  M.  L.  Dicks.  Le 
nid  est  construit  de  racines  fines  et  de  brindilles,  et  garni  de  mousse  et 
de  fourrure.  Les  quatre  œufs  sont  d'un  blanc  bleuâtre  pâle,  et  tachetés 
de  brun  de  diverses  teintes,  de  noir  et  de  gris  lilas  au  gros  bout.  Les 
œufs  des  deux  espèces  du  bec-croisé  sont  rarement  recueillis,  car,  de 
même  que  le  geai  du  Canada,  ces  oiseaux  les  pondent  de  très  bonne 
heure  au  printemps  lorsque  la  terre  est  couverte  de  neige  et  au  moment 
où  il  est  difficile  de  pénétrer  dans  les  bois  à  cause  de  celle-ci.  {W. 
Raine.)  M.  H.  F.  Tufts  a  publié  dans  VAîik,  vol.  XXIII,  p.  339  un 
compte  rendu  de  la  découverte  de  plusieurs  nids  de  cette  espèce. 
On  a  trouvé  des  nids  contenant  des  jeunes,  le  31  janvier  1906,  et  les 
oiseaux  ont  continué  de  nicher,  même  en  mai.  M.  Tufts  enregistre 
la  découverte  d'un  nid,  contenant  des  jeunes,  le  4  août.  On  a  trouvé 
tous  les  nids  dans  les  épinettes  blanches,  quelques-uns  à  une  hauteur  de 
70  pieds  de  terre,  et  d'autres  dans  des  arbres  de  petite  taille,  et  pla- 
cés tout  près  de  terre. 

CCXIII.    LEUCOSTICTE  Swainson.     1831. 
523.    Leucosticte  à  nuque  grise. 

Leucosticte  griseoniicha.  (Brandt)  Boxap.     1850. 

Cet  oiseau  se  trouve,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest-de  la  chaîne  du  littoral; 
il  y  est  assez  commun.  (Fannin).  On  remarque  ce  grand  et  beau 
pinson  d'une  extrémité  à  l'autre  des  îles  Aléoutiennes;  de  là  il  se  répand 
au  nord,  y  compris  les  îles  Pribilof,  et  la  petite  île  de  St-Matthew 
encore  plus  au  nord.  Il  se  répand  aussi  jusqu'à  l'île  Kadiak,  à  l'est 
de  la  chaîne  aléoutienne.  A  l'exception  d'une  ou  deux  des  ces 
îles,  cet  oiseau  les  habite  toutes  en  permanence.  (Nelson).  Il 
se  trouve  commun  sur  toutes  les  îles  Aléoutiennes,  y  compris  les 
îles   Pribilof,   et  on  l'a  aussi  observé  sur  l'île   Kadiak.     (Turner). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  55 1 

Nous  avons  remarqué  de  nombreux  spécimens  de  cette  espèce,  le  3 
octobre  1899,  sur  l'île  St-George,  dans  la  mer  Behring.  J'ai  vu, 
à  Unalaska,  une  volée  d'environ  vingt  oiseaux,  et  une  autre  de  deux 
jeunes,  le  5  du  même  mois.  {Bisliop).  J'ai  dans  ma  possession  un 
nid  contenant  quatre  oeufs  recueillis,  le  8  juin  1897,  par  M.  J.  M. 
Macoun  sur  l'île  St-George,  dans  la  mer  Behring.  Le  nid  est  cons- 
truit de  racines  fines  et  d'herbe,  et  garni  d'herbe  fine.  Les  oeufs 
sont  généralement  blancs,  mais  quelquefois  sont  joliment  tachetés 
de  brun  pâle  couleur  de  rouille.  Ils  mesurent  en  moyenne,  .98  x  .70. 
{W.  Raine). 

523.  Leucosticte  de  Kadiak. 

Leucosticte  Kadiaka.  McGregor.     1901. 

On  a  observé  cet  oiseau  à  Karluk,  sur  l'île  Kadiak,  Alaska.  Il 
n'est  connu  que  sur  l'île   Kadiak.     {TJie   Condor,    Vol.    III,    p.  8). 

524.  Leucosticte  à  couronne  grise. 

Leucosticte  tephrocotis.  Swains.     1831. 

Au  mois  de  janvier  1891,  M.  George  Copeland  a  pris  un  spécimen 
de  cet  oiseau  près  de  Birtle,  Manitoba.  Il  y  en  a  aussi  deux  spé- 
cimens, pris  par  M.  Hine,  dans  le  musée  de  Winnipeg.  {E.  T.  Seton). 
On  n'a  pris  qu'un  seul  spécimen  de  ce  nouvel  et  remarquable  oiseau, 
celui  que  l'on  a  tué  au  mois  de  mai  1827  sur  la  Saskatchewan. 
(Richardson) .  On  remarque  ce  pinson  dans  le  district  des  Monta- 
gmes  Rocheuses,  et,  en  hiver,  de  temps  en  temps,  à  l'ouest  de  la 
chaîne  du  littoral.  (Fannin).  Il  se  trouve  sur  le  sommet  des  Mon- 
tagnes Rocheuses  mais  en  très  petit  nombre,  y  couvant  à  une  alti- 
tude de  7,000  pieds.  (Lord).  On  l'a  vu  pour  la  première  fois,  le  4 
août  1885,  sur  le  sommet  de  la  montagne  Avalanche,  du  groupe 
Selkirk,  Colombie-Britannique,  il  y  avait  un  couple  de  vieux  oiseaux 
ainsi  que  quatre  jeunes,  et  ils  étaient  tous  très  apprivoisés.  Plus 
tard  dans  la  saison,  on  en  a  pris  des  spécimens  à  Hector,  dans  les 
Montagnes  Rocheuses.  Pendant  l'été  de  1891  on  a  trouvé  ces 
oiseaux  sur  le  sommet  de  toutes  les  montagnes  dans  le  voisinage  de 
Banff,  ainsi  que  sur  les  montagnes  de  grandes  élévations  au  sud-est, 
en  1897.  Ils  couvent  certainement  dans  toutes  les  montagnes 
au-dessus  de  7,500  pieds.  On  les  a  observés,  en  1898,  au-dessus  de 
la  limite  boisée  de  toutes  les  montagnes  dont  on  a  fait  l'ascension, 

78870— 36e 


552  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANAD    . 

autour  des  sources  de  la  rivière  Athabaska.  J'en  ai  remarqué  quatre, 
à  une  altitude  de  6,000  pieds  dans  une  montagne  à  environ  15  milles 
au  sud  de  Hope,  Colombie-Britannique.  Au  mois  de  juillet  1905, 
ils  étaient  communs  dans  les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit  et  le 
lac  Chilliwack,  à  partir  d'une  altitude  en  montant,  de  5,000  pieds. 
(Spreadborough) .  J'ai  pris  l'espèce  type  dans  l'ouest  jusqu'à 
Chilliwack,  Colombie-Britannique.  On  a  remarqué,  une  ou  deux 
fois,  une  grande  volée  de  ces  oiseaux  dans  les  montagnes  à  l'ouest 
du  lac  Okanagan.  L'espèce  type  couve  dans  les  montagnes 
élevées  près  de  Barkerville,  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie 
Britannique.  (Brooks).  On  a  vu  une  volée  de  trois  oiseaux  près 
de  Field,  dans  les  Montagnes  Rocheuss,  Colombie-Britannique. 
(Rhoads) . 

Notes  sur  la  reproduction — J'éprouve  une  grande  satisfaction 
à  pouvoir  dépeindre,  pour  la  première  fois,  le  nid  ainsi  que  les 
oeufs  de  cet  oiseau,  d'autant  que  l'on  en  a  jamais  signalé  la 
prise  jusqu'à  présent.  J'ai  dans  ma  possession  un  nid,  contenant 
quatre  oeufs,  ainsi  que  le  vieil  oiseau,  pris  par  M.  William  Fean 
le  9  juin  1892,  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  Alberta. 
Le  nid  est  construit  de  racines  et  d'écorce  fine,  et  garni  d'herbe  fine. 
Il  se  trouvait  dans  la  crevasse  d'un  rocher.  Les  oeufs  sont  d'un 
blanc  pur  et  mesurent  en  moyenne   .90  x.65.     (W.  Raine). 

524a.    Leucosticte  de  Hepburn. 

Leiicosticte  tephrocotis  littoralis  (Baird)  Coues.     1872. 

Les  oiseaux  typiques  de  cette  espèce  sont  venus  originairement 
de  Sitka,  et,  depuis  ce  temps-là,  on  en  a  pris  des  spécimens  sur  les 
îles  Sitka  et  Kadiak,  dans  la  Colombie-Britannique,  dans  l'état  de 
VVyoming  et  dans  la  région  des  Montagnes  Rocheuses  aussi  loin  au 
sud  que  le  Colorado.  (Nelson).  Cet  oiseau  passe  l'été  en  grand  nom- 
bre sur  les  deux  côtés  de  la  chaîne  du  littoral.  (Lord).  Nous  l'avons 
trouvé  seulement  au  sommet  du  passage  White,  à  la  tête  du  canal 
Lynn.  (Bishop).  Il  se  montre  depuis  la  côte  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses,  ainsi  qu'à  Ashcroft,  à  Clinton,  et  au  goulet  Burrard. 
M.  W.  B.  Anderson  en  a  pris  à  Port  Simpson.  (Fannin).  Il  se 
rend  en  hiver  à  Chilliwack,  mais  il  s'y  trouve  rare.  Il  couve  au- 
dessus  de  la  limite  boisée  dans  la  chaîne  du  littoral.  Il  se  peut  que 
quelques-uns  des  spécimens  observés  du  lac  Okanagan  appartinssent 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  553 

à  cette  espèce.  On  en  a  pris  des  spécimens  typiques  en  hiver  dans  le 
district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  (Brooks).  On  a  trouvé 
cet  oiseau  assez  commun,  le  19  juillet  1887,  sur  le  sommet  du  mont 
Arrowsmith,  sur  l'île  de  Vancouver.  (Macoun).  Le  20  juillet  1901 
on  en  a  remarqué  un  spécimen  sur  le  sommet  d'une  montagne  à 
la  sortie  du  lac  Chilliwack,  Colombie-Britannique.     (Spreadborough) . 

Linotte  d'Europe. 

Linota  cannabina.     L. 

M.  William  Loan  a  rémarqué  deux  spécimens  de  cette  linotte 
parmi  une  volée  de  moineaux  domestiques,  à  Toronto,  Ontario, 
au  mois  de  janvier  1890,  et,  il  en  a  pris  un  vivant.  Celui-ci  a  été 
identifié  par  M.  Ernest  Seton  qui,  parlant  de  cet  oiseau,  dit  «Il 
n'est  pas  facile  de  comprendre  comment  ces  oiseaux  ont  pu  arriver 
ici,  car  il  est  impossible  que  ce  spécimen  fût  un  oiseau  de  cage  esquivé, 
sa  poitrine  portant  encore  la  teinte  rose  si  vite  perdue  en  captivité». 
(/.  H.  Fleming). 

CCXIV.    ACANTHIS  Bechstein.     1803. 
527.  Sizerin  du  Groenland. 

Acanthis  hornemanjiii  (Holb)  Stejn.     1884. 

On  dit  que  cet  oiseau  habite  continuellement  le  Groenland  où 
il  couve  avec  régularité,  mais  pas  plus  au  sud  que  la  latitude  70° 
nord.  {Arct.  Man).  En  hiver  il  se  montre  en  grande  abondance 
dans  le  nord  du  Labrador.  Il  ne  s'y  présente  pas  en  été  à  partir  du 
15  mai  jusqu'au  ler  septembre  de  chaque  année.  {Packard).  On 
le  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke).  Vers 
l'année  1863,  un  ami,  qui  avait  l'habitude  de  m'accompagner  dans 
quelques-unes  de  mes  excursions  de  collectionneur  dans  le  voisinage, 
s'est  trouvé  dans  la  ville  de  Galt,  Ontario,  et,  observant  une  petite 
volée  de  sizerins  à  tête  rouge,  grands  et  de  plumage  clair,  il  en  a  pris 
deux  et  me  les  a  envoyés  tels  qu'il  les  a  tués.     {Mcllwraith) . 

527a.  Sizerin  blanc. 

Acanthis  hornemanni  exilipes  (Coues)  Ste;n.     1884. 

Cette  espèce  abonde  dans  le  Labrador,  et  y  habite.  Elle  couve 
abondamment  à  Fort  Chimo,  où  des  nids  et  des  œufs  ont  été  obtenus 
par  M.  Nelson.     {Packard). 


554  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Au  mois  de  mars  1897  j'ai  observé  une  petite  volée  de  ces  oiseaux  à 
Lansdowne,  Ontario.  Ils  étaient  par  terre  en  train  de  se  nourrir  de 
graines  de  pruche.  (Rev.  C.  J.  Young).  Des  spécimens  de  cet  oiseau, 
pris  par  M.  W.  L.  Scott  au  printemps  de  1883,  ont  été  identifiés  par 
M.  le  docteur  Coues.  Il  est  compris  aussi  dans  la  liste  des  immigrants 
en  1887,  la  date  de  son  arrivée  étant  le  19  mars.  {Ottawa  Naturalist 
Vol.  V).  Il  passe  l'hiver  en  nombre  irrégulier  à  Toronto,  Ontario. 
On  en  a  remarqué  une  volée  à  East  Toronto  pendant  l'hiver  de  1896. 
J'ai  pris  neuf  spécimens  qui,  m'a-t-on  fait  comprendre,  faisaient  partie 
de  la  même  volée.  M.  Ridgway  les  a  identifiés  comme  appartenant 
à  ((.Acanthis  exilipes)).  Je  les  ai  pris  en  février  et  en  mars  1897. 
J'ai  aussi  examiné  un  spécimen  pris  par  M.  Kay  à  Port  Sydney, 
district  de  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  M.  K.  C.  Mcllwraith  a  tué 
un  spécimen  d'une  grande  bande  de  sizerins  à  tête  rouge  sur  la  plage 
à  Hamilton,  Ontario,  le  6  avril  1885.  {Mcllwraith).  Au  commence- 
ment du  printemps  de  1881  ces  oiseaux  sont  venus  près  de  London, 
Ont.,  en  nombres  considérables,  mais,  depuis  ce  temps-là,  on  n'en  a 
plus  revus.  {W.  S.  Saiinders).  On  peut  classifier  sous  ce  titre  trois 
spécimens  pris  a  York  Factory,  et  un  autre  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie 
d'Hudson,  pendant  le  mois  de  juillet  1900.  {E.  A.  Preble).  Cet 
oiseau  est  quelquefois  assez  commun,  en  automne  et  en  hiver  à  Aweme 
Manitoba.  {Criddle).  Il  se  trouve  régulièrement  chaque  hiver  un 
peu  partout  dans  le  Manitoba  parmi  les  grandes  bandes  de  sizerins 
à  tête  rouge  de  toutes  espèces.     {Atkinson) . 

C'est  un  oiseau-migrateur  qui  se  rend,  en  hiver,  dans  le  Mani- 
toba. Au  commencement  de  cette  saison-là,  on  a  pris  à  Carberry 
des  spécimens  d'une  volée  de  A.  linaria.  {E.  T.  Seton).  Il  se 
trouvait  tout  à  fait  nombreux  parmi  des  bandes  de  sizerins 
ordinaires  à  tête  rouge  qui  étaient  communs  à  partir  du  ler 
jusqu'au  20  avril  1892.  {Spreadhorough) .  On  a  remarqué  ces 
oiseaux  à  Carlton  House  sur  la  Saskatchewan  du  sud  depuis  novem- 
bre jusqu'au  mois  de  ma.rs.{Blakisto7i,  voir  Ridgway).  Ils  se  trouvent 
communs  au  nord  jusqu'à  Lapierre  House  sur  le  Mackenzie. 
{Ross).  Pendant  l'hiver  de  1897-8  j'ai  observé  attentivement 
toutes  les  volées  de  sizerins  à  tête  rouge  dans  le  district  de  Cariboo, 
Colombie-Britannique,  et  j'en  ai  pris  seulement  un  spécimen  qui 
ressemblait  le  moindrement  à  exilipes.  {Brooks).  Celle-ci  est 
l'espèce  dominante  du  genre  Acanthis  partout  dans  le  nord  de 
l'Alaska,  où  elle  se  trouve  en  grand  nombre.     On  ne  la  distingue  pas 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  555 

du  sizerin  ordinaire  à  tête  rouge,  sauf  certaines  différences  dans  la 
couleur  du  plumage,  et  elle  s'associe  continuellement  avec  lui.  {Nel- 
son). C'est  un  oiseau  commun  partout  dans  l'Alaska.  (Turner). 
Il  n'est  pas  commun  à  Point  Barrow  et  ne  s'y  présente  qu'irrégu- 
lièrement. Nous  avons  recueilli  seulement  un  nid,  et  n'avons  vu 
que  très  peu  d'oiseaux.  (Murdoch).  Cette  espèce  était  nombreuse 
partout  dans  la  région  environnant  le  détroit  de  Kotzebue.  Sur  112 
peaux  que  l'on  a  prises,  104  lui  appartenaient.  {GrinneU).  On  a  pris 
seize  spécimens  de  cet  oiseau  à  Point  Barrow,  Alaska,  et  ils  font  voir 
peu  de  différence  les  uns  des  autres.  {Witner  Stone).  Le  13  août 
1899  j'en  ai  pris  deux  jeunes  d'une  volée  à  environ  quinze  milles  en 
amont  de  Circle  City,  Alaska,  et  le  19  du  même  mois  M.  Osgood  en 
a  pris  un  autre  d'une  volée  à  Circle  City  même.  Au  mois  de  septembre 
il  était  assez  commun  à  St-Michael,  s'y  trouvant  par  petites  bandes. 
(Bishop) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  habitait  en  nombre 
partout  dans  la  région  dont  il  s'agit  actuellement.  On  le  voyait 
principalement  par  couples,  au  cap  Blossom,  pendant  le  mois  de 
juillet  1898,  bien  que  parfois  on  l'ait  remarqué  par  petites  bandes  de 
quatre  à  huit.  Il  fréquentait  les  petites  étendues  de  saules  rabougris 
et  d'aunes,  surtout  celles  dans  les  montagnes  à  une  distance  de  la  côte. 
On  a  trouvé  deux  nids,  le  20  juillet.  Ils  étaient  construits  chacun 
dans  la  fourche  d'un  buisson  peu  élevé  à  environ  deux  pieds  de  terre, 
et  ils  ne  se  trouvaient  qu'à  cent  pieds  l'un  de  l'autre  sur  une  pente 
couverte  çà  et  là  de  buissons  de  petite  taille.  Ils  se  composaient,  à 
l'extérieur,  d'herbe  sèche  et  moisie  avec  une  garniture  épaisse  de  pubes- 
cence  cotonneuse  obtenue  des  capsules  de  graines  d'une  espèce 
d'herbe,  ainsi  que  de  quelques  plumes.  L'un  de  ces  nids  contenait 
quatre  œufs,  et  l'autre  cinq  dont  l'un  était  stérile.  Les  deux  couvées 
étaient  dans  un  état  d'incubation  bien  avancée.  Lorsqu'on  a  décou- 
vert les  nids,  l'oiseau-mère  était  en  train  de  couver,  et,  dans  chaque  cas, 
je  l'ai  presque  touchée  avant  qu'elle  se  fût  envolée.  Elles  sont  parties 
vite  hors  de  vue,  ne  faisant  aucune  démonstration  de  sollicitude. 
Le  1er  juillet  1899,  on  a  encore  trouvé,  près  du  cap  Blossom,  un  nid 
contenant  quatre  œufs  légèrement  couvés,  et  semblable,  sous  tous 
les  rapports,  aux  deux  autres.  A  mesure  que  le  mois  de  mai  avançait, 
les  bandes  de  sizerins  à  tête  rouge  ont  commencé  à  disparaître,  bien 
que  les  couples  fussent  disposés  à  se  tenir  à  portée  du  cri-d'appel 
les  uns  des  autres,  un  trait  sociable.     Le  premier  nid,  trouvé  le  4 


556*  COMMISSION  GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

juin,  contenait  cinq  œufs  mal  couvés.  Cela  indique  que  le  moment 
de  la  reproduction  commence  bientôt  après  la  mi-mai.  On  a  encore 
recueilli  un  nid  le  lendemain,  le  5,  qui  contenait  cinq  œufs  légèrement 
couvés.  Il  était  dans  les  fourches  d'un  saule  effeuillé  qui  penchait 
au-dessus  de  l'eau  au  bord  d'un  lac  couvert  de  glace.  On  peut  dire 
que  ce  nid  est  typique  de  ceux  trouvés  dans  la  vallée  de  Kowak.  Il 
est  très  compact  et  bien  proportionné,  et  se  compose  de  radicules 
fines  et  sèches,  d'herbes  et  de  tiges  minces,  de  plantes,  garnies  de  la 
pubescence  de  saule,  blanche  et  molle,  et  de  quelques  plumes  de  lago- 
pède. Le  diamètre  de  la  cavité  du  nid  est  de  1.70",  et  la  profondeur 
de  1.25",  celui  de  l'extérieur  est  de  4.00",  et  la  profondeur  de  2.10", 
Un  nid,  contenant  cinq  œufs  frais,  que  l'on  a  recueilli  le  6  juin,  était 
à  neuf  pieds  de  terre,  sur  le  sommet  d'une  épinette  blanche  de  petite 
taille  située  à  la  lisière  d'une  petite  forêt  bien  peuplée  d'arbres.  Les 
œufs  de  cet  oiseau  sont  d'un  bleu  pâle  du  Nil  avec  des  taches,  des 
lignes,  des  points,  et  des  éclaboussures  de  chocolat  vineux,  et  d'un 
brun  si  foncé  qu'il  paraît  noir  dans  certains  cas.  Ces  marques 
tendent  à  former  des  couronnes  au  gros  bout  d'un  grand  nombre 
d'œufs.  Ces  derniers  varient,  quant  à  leur  forme,  depuis  celle  d'un 
ovale  jusqu'à  celle  d'un  ovale  court.  (Grinnell).  J'ai  dans  ma  pos- 
session six  nids  contenant  des  couvées  d'œufs  de  cette  espèce.  Ils 
ont  été  collectionnés  à  la  rivière  Peel,  au  delta  Mackenzie  par  le 
révérend  I.  O.  Stringer  qui  vient  d'arriver  de  cette  région  lointaine 
du  nord  après  avoir  passé  huit  ans  chez  les  Esquimaux.  Les  nids 
sont  de  belles  constructions  de  brindilles  fines  et  de  racines  bien 
feutrées  ensemble  avec  la  pubescence  végétale,  et  garnies  chaudement 
de  pubescence  et  de  plumes.  Un  nid,  que  l'on  a  recueilli  le  19  juillet 
1898,  était  construit  dans  un  saule,  à  deux  pieds  seulement  de  terre 
il  contenait  quatre  œufs.  Un  autre  nid  était  construit  dans  un  petit 
arbuste,  et  contenait  cinq  œufs,  chacun  mesurant  en  moyenne  .  68  x 
.52.  Il  était  à  moins  d'un  pied  de  terre.  Le  nom  que  les  Esquimaux 
donnent  à  cet  oiseau  est  «Peôgwak»  .     {W.  Raine). 

528.     Sizerin  à  tête  rouge. 

Acanthis  linaria  (Linn)    Bonap  et  Schleg.     1850. 

Le  sizerin  à  tête  rouge  abonde  dans  le  Labrador  et  y  habite.  Il 
couve  en  grand  nombre  à  Fort  Chimo,  où  des  nids  ainsi  que  des  œufs 
ont  été  recueillis  par  M.  Nelson.  {Packard).  On  a  vu  un  spécimen 
de  cet  oiseau,  le  15  juin,  sur  la  baie  James,  ainsi  que  quelques  autres  à 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  557 

la  rivière  Great  Whale.  Il  se  trouve  commun  depuis  le  golfe  Rich- 
mond  en  allant  à  travers  l'intérieur  jusqu'à  la  baie  d'Ungava.  Au 
mois  de  septembre  1896  on  l'a  remarqué,  par  grandes  bandes,  à 
Fort  Chimo.  {Sprcadhorough) .  Il  est  très  commun  partout  le  long 
de  la  côte  nord-est  du  Labrador.  Tous  les  sizerins  à  tête  rouge  que 
l'on  a  observés  appartenaient,  apparemment,  à  cette  espèce.  (Bige- 
low).  Cet  oiseau  habite  Terreneuve  en  grand  nombre.  Il  n'émigre 
pas.  (Reeks).  Il  se  trouve  assez  commun  en  hiver,  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse. (Downs).  On  dit  qu'il  est  commun  en  hiver,  à  Sydney, 
sur  l'île  du  Cap-Breton.  J'en  ai  remarqué  une  volée,  le  10  décembre 
1901.  (C  R.  Harte).  Ces  oiseaux  se  montrent  en  nombre  dans  la 
Nouvelle- Ecosse  pendant  certains  hivers,  et,  en  d'autres,  ils  s'en 
absentent.  {H.  F.  Tufts).  On  en  a  remarqué  deux  spécimens,  le  3 
mai  1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle- Ecosse,  et  le  4  mars  1904,  on  en  a 
vu  une  volée.  (/.  Boutelier).  Le  27  juin  1888,  on  en  a  observés  dans 
les  épinettes  blanches  près  de  la  plage  à  la  pointe  Brackley,  sur  l'île 
du  Prince-Edouard.  {Macoun).  C'est  un  oiseau  qui  se  rend  en 
hiver  dans  le  Nouveau-Brunswick.  En  certains  hivers  il  s'y  trouve 
tout  à  fait  commun.  {Chamberlain) .  Il  se  voit  en  hiver  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  A  certains  moments  il 
y  est  commun,  et  à  d'autres,  rare.  {W.  H.  Moore).  On  en  a  observés, 
pendant  l'hiver,  au  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de 
Québec.  (/.  M.  Macoun).  Il  habite,  en  hiver,  dans  l'est  de  la  pro- 
vince de  Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  Il  abonde 
en  hiver  à  Montréal.  On  en  a  remarqués  par  bandes  dans  cette  ville 
à  partir  du  25  octobre  jusqu'au  29  avril.  Cette  dernière  date  est  tard 
au  printemps  pour  trouver  cet  oiseau  à  Montréal,  bien  qu'en  1883, 
je  l'ai  observé  en  grand  nombre  au  mois  de  mai,  en  train  de  se 
nourrir  par  terre  dans  les  bois  à  Hochelaga.  (Wifitle).  Le  sizerin 
à  tête  rouge  abonde  en  hiver,  à  Ottawa.  Il  y  a  trois  mentions  de  sa 
présence  en  été  dans  cette  ville;  les  voici:  le  6  juin  1882,  le  3  juin 
1888,  et  le  22  mai  1890.  (Ottawa  Natiiralist,  vol.  V).  Il  est  commun 
pendant  l'hiver  et  au  commencement  du  printemps  dans  l'est  d'On- 
tario. Cette  année  (1907)  j'ai  remarqué  ces  oiseaux  jusqu'au  14 
avril.  Plusieurs  mâles  d'une  bande  avaient  leurs  poitrines  percep- 
tiblement  teintées  de  rose.  Au  mois  de  mai,  quelques  spécimens 
nichent  dans  les  épinettes  blanches  rabougries  sur  les  îles  de  la  Made- 
leine. {Rév.  C.  J .  Young).  Cet  oiseau  ne  se  montre  qu'irrégulièrement 
en  hiver  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B.  Klugh).  Pendant  l'hiver  on  ne 
le  voit  qu'irrégulièrement  à  Toronto,  Ontario,  bien  qu'en  certaines 


558  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

années  il  s'y  trouve  à  partir  de  novembre  jusqu'au  mois  de  mars.  Il 
abonde  en  hiver  dans  les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka,  y 
restant  souvent  jusqu'au  commencement  de  mai.  (/.  H.  Fleming). 
C'est  un  oiseau  que  l'on  remarque  en  hiver,  mais  généralement  en 
petit  nombre,  quoiqu'il  devienne  tout  à  fait  commun,  comme  par 
exemple  pendant  l'hiver  de  1906-07.  {W.  E.  Saunders).  Il  abonde 
en  hiver  à  Penetanguishene,  y  arrivant  de  bonne  heure  en  octobre. 
A.  F.  Young).  Apartirdu  12  juillet  jusqu'au  16  juillet  içooonenapris 
huit  spécimens,  y  compris  un  seul  de  jeune  plumage,  à  York  Factory, 
sur  la  baie  d'Hudson,  où  ces  oiseaux  abondaient.  On  a  pris  aussi,  le 
23  juillet,  un  mâle  de  plumage  très  clair,  à  Fort  Churchill.  {E.  A. 
Prehle).  Au  printemps  de  1903  on  en  a  observé  quelques  spécimens 
volant  autour  du  navire  à  Fullerton,  sur  la  baie  d'Hudson.  On  a 
remarqué  cette  espèce  en  bandes  sur  le  coté  est  de  la  baie  d'Hudson 
jusqu'à  la  limite  boisée  du  nord.     {A.  P.  Low). 

Le  sizerin  à  tête  rouge  abonde  à  l'automne  et  en  hiver  dans  le  Mani- 
toba,  s'y  nourrissant  des  graines  de  diverses  plantes.  {E.  T.  Selon). 
Il  passe  l'hiver  en  grand  nombre  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle). 
En  hiver  il  habite  partout  dans  le  Manitoba  en  abondance,  mais, 
d'après  ce  que  l'on  sait,  il  n'y  couve  pas.  {Atkinson).  On  en  a 
remarqué  quelques  spécimens  sur  la  rivière  Clearwater  en  aval  du 
portage  Methye.  Il  se  trouve  commun  aussi  sur  le  portage  même. 
(/.  M.  Macoun).  Cet  oiseau  est  commun  et  se  rend  régulièrement 
dans  le  voisinage  de  Prince-Albert,  Saskatchewan,  y  arrivant  par 
petites  volées  presqu'au  même  temps  que  le  gros-bec  des  pins,  et  y 
restant  quelquefois  tard  au  printemps.  {Coicbeaux).  Cet  oiseau  si 
gentil  et  robuste  est  l'une  des  espèces  qui  habitent  en  permanence 
les  territoires  du  Nord-Ouest,  où  on  peut  le  voir,  pendant  le  temps  le 
plus  rigoureux,  sur  les  bords  des  lacs  et  des  rivières  sautant  au 
milieu  des  roseaux  et  des  glaïeuls,  ou  se  cramponnant  à  leurs  tiges. 
(Richardson) .  Il  abonde  au  nord  jusqu'à  Fort  Good-Hope  sur  le 
Mackenzie.  (Ross).  Le  30  juillet  1907  il  se  trouvait  commun  sur 
le  portage  Pike,  à  10  milles  à  l'est  de  Fort  Reliance,  et  de  là,  au  nord 
jusqu'à  la  lisière  des  bois.  Ceux-ci  étaient  évidemment  ses  lieux 
pour  la  reproduction.  {E.  T.  Selon).  Cette  espèce  abondait  en  aussi 
grand  nombre  dans  la  région  boisée  que  son  congénère  du  Groenland, 
et  nous  avons  receuilli  autant  de  nids  que  d'oiseaux.  {Macfarlane). 
On  a  remarqué  le  sizerin  à  tête  rouge  par  grandes  volées  à  Indian 
Head,  Saskatchewan  pendant  les  trois  premières  semaines  d'avril 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  559 

1892.  A  partir  de  cette  date  ces  oiseaux  sont  tous  disparus.  Le  7 
avril  1894,  j'ai  vu  une  volée  de  seize  oiseaux  à  Medecine-Hat,  Saskat- 
chewan.  On  en  a  remarqué  deux  spécimens,  le  19  avril  1897  à  Edmon- 
ton,  Alberta.  Cet  oiseau  se  trouvait  commun  et  par  bandes  aux 
alentours  de  Revelstoke,  Colombie-Britannique  jusqu'à  la  fin  avril 
1890.  On  l'a  observé,  le  18  juin  1890,  à  la  sortie  du  lac  Lower  Arrow, 
rivière  Columbia.  {Spreadboroitgh) .  Il  abonde  pendant  l'été  dans 
la  Colombie-Britannique.  {Lord).  Il  est  commun  partout  dans  cette 
province.  {Fannin).  Il  se  rend  irrégulièrement,  en  hiver,  à  Chilli- 
wack.  Dans  la  même  saison  il  habite  en  nombre  au  lac  Okanagan, 
Colombie-Britannique,  et  il  se  trouve  commun  aussi  dans  le  district  de 
Cariboo.  (Brooks) .  On  remarque  cet  oiseau  en  plus  petit  nombre  que 
le  précédent  dans  l'Alaska.  Il  se  trouve,  à  l'exclusion  de  ce  dernier, 
sur  la  côte  sud-est  du  territoire,  y  compris  Kadiak  et  la  région  de  Sitka. 
(Nelson).  Il  habite  aussi,  en  nombre,  toutes  les  parties  de  l'Alaska, 
excepté  les  îles  Aléoutiennes.  Dans  ces  dernières,  il  ne  se  rend 
qu'en  été.  Je  ne  l'ai  jamais  remarqué  à  l'ouest  de  l'île  Unalaska 
bien  qu'il  y  couve.  (Turner).  Au  mois  d'août  1900  on  l'a  observé 
très  souvent,  par  grandes  bandes,  et  à  Hope  et  à  Tyonek  sur  le  goulet 
Cook,  Alaska.  (Osgood).  Sur  112  peaux,  prises  au  détroit  Kotzebue, 
il  n'y  en  avait  que  sept  se  rapportant  à  cette  espèce.  Ces  oiseaux 
couvent  évidemment  dans  le  pays  car,  on  en  a  pris  des  spécimens, 
bien  qu'en  petit  nombre,  à  partir  de  mars  jusqu'au  mois  d'octobre. 
{Grinnell).  On  en  a  notés  à  Seldovia  et  au  Sheep  creek,  sur  la 
péninsule  Kenai,  Alaska.  (Anderson).  Nous  en  avons  remarqué 
plusieurs,  le  17  juin  1899,  à  Bennett,  Colombie-Britannique.  Ils 
s'y  trouvaient  généralement  par  couples  et  étaient  très  timides.  On 
a  vu  aussi  un  beau  mâle  près  du  village  Charlie.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — M.  A.  P.  Low  a  trouvé  cet  oiseau 
en  train  de  couver  en  grand  nombre  à  l'embouchure  de  la  rivière 
Great  Whale,  sur  la  baie  d'Hudson,  pendant  la  dernière  semaine  de 
mai,  et  au  commencement  de  juin  1899,  et  j'ai  obtenu  pour  ma 
part  près  de  150  de  ses  œufs  recueillis  à  ce  moment-là.  Les  nids 
étaient  construits  à  une  hauteur  peu  élevée  dans  des  saules  rabougris, 
n'étant  pas  plus  de  deux  au  trois  pieds  de  terre,  et  contenant,  chacun, 
cinq  ou  six  œufs.  J'ai  aussi,  dans  ma  possession,  plusieurs  couvées 
d'œufs  prises  par  feu  Lambert  Dicks  pendant  le  mois  de  juin,  1895, 
à  Cartwright,  Labrador.  Le  20  juin  1890  M.  Stringer  a  trouvé 
plusieurs  nids  au  delta  du    Mackenzie,   à    100   milles  de  son  em- 


56o  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

bouchure.  A  cet  endroit  les  nids  étaient  construits  dans  des  saules 
à  deux  ou  trois  pieds  de  terre,  et  contenaient,  chacun,  quatre  ou  cinq 
œufs.  J'ai  dans  ma  possession  trois  nids  recueillis  par  M.  Stringer. 
Ils  sont  compacts  et  admirablement  construits,  se  composant,  à 
l'extérieur,  de  racines  fines  et  d'herbe,  et,  à  l'intérieur,  feutrés  de  duvet 
et  de  plumes.  {W.  Raine).  Le  29  juin  1905,  on  a  trouvé  un  petit 
nid  dans  une  épinette  blanche  à  environ  six  pieds  de  terre,  sur  les  îles 
de  la  Madeleine.  Il  se  trouvait  près  du  tronc  de  l'arbre,  et  était 
mignon,  joli,  et  assez  compact,  et  se  composait  d'herbe  grossière,  et 
d'une  quantité  considérable  de  mousse  de  renne,  le  tout  garni  de  plu- 
mes. Ce  nid  avait  un  diamètre  d'environ  3  pouces  ^.  (J.  P.  Cal- 
lender) . 

528a.     Sizerin  de  Hobϔl. 

Acanthis  linaria  holbœlUi.     (Brehm)  Dubois.     1871. 

Le  3  septembre  1877,  des  spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  surpris 
par  un  brouillard  épais  dans  la  baie  Grinnell.  (Kumlein).  Il  est 
assez  commun  pendant  l'hiver  à  Fort  Chimo,  Labrador,  mais  on 
n'y  voit  pas  un  seul  spécimen  à  partir  du  15  mai  jusqu'au  ler  septem- 
bre de  chaque  année.  (Packard).  Cet  oiseau  est  assez  commun 
dans  l'est  de  la  province  de  Québec  et  s'y  trouve  entremêlé  de  bandes 
de  A.  Linaria.  (Dionne.)  Un  spécimen,  pris  à  Moose  Factory, 
sur  la  baie  James,  est  actuellement  au  Musée  National  à  Washington. 
(E.  A.  Preble). 

Un  spécimen,  pris  par  M.  Kay,  le  14  avril  1890,  à  Port  Sydney, 
dans  le  district  de  Muskoka,  a  été  identifié,  à  Washington,  comme 
appartenant  à  cette  sous-espèce.  (/.  H.  Fleming).  M.  Ridgway  a 
aussi,  comme  appartenant  à  cette  sous-espèce,  identifié  trois  spéci- 
mens, pris  au  parc  Lorne  près  de  Toronto,  Ontario,  en  1888.  Un  des 
trois  était  un  mâle,  tué  le  3  mars,  et  les  deux  autres,  un  mâle  et  une 
femelle,  étaient  abattus  le  15  mars.  {E.  T.  Selon  dans  ((Transactions 
de  r Institut  Canadien  III  1892,  p.  64).  On  prend  cet  oiseau  bien 
régulièrement  parmi  les  sizerins  à  tête  rouge  qui  se  rendent  dans  le 
Manitoba.  (Atkinson).  Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  pris, 
le  10  avril  1899,  sur  la  rivière  Kowak.  {Grinnell).  Elle  couve  sur 
l'île  Herschell  ainsi  que  sur  d'autres  îles  de  la  mer  Arctique.  {Ridg 
way) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS,  56 1 

528b.     Grand  sizerin. 

Acanthis  linaria  rostrata  (Coues)  Stein.     1884. 

On  dit  que  ce  sizerin  couve,  en  général  partout  dans  le  Groenland, 
dans  les  endroits  propices,  bien  entendu,  mais  il  s'y  trouve  comme 
oiseau-migrateur.  {Arct-Man).  M.  A.  P.  Low  a  pris  un  spécimen, 
qui  semble  appartenir  à  cette  espèce,  devant  la  côte  du  Labrador. 
{Rev.  G.  Eifrig).  On  rencontre  cet  oiseau,  de  temps  en  temps,  dans 
le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Parmi  de  nombreux  sizerins 
à  tête  rouge  venant  du  district  de  Parry-Sound,  et  examinés  par  M. 
Ridg-w-ay,  il  y  avait  des  spécimens  intermédiaires  entre  cet  oiseau 
et  A.  Linaria.  Cependant  j'en  ai  vu  des  spécimens  types  venant 
de  Muskoka.  Cet  oiseau  se  trouve  régulièrement  à  Toronto  en  com- 
pagnie de  bandes  de  A  Linaria.  (/.  H.  Fleming).  Parmi  un  certain 
nombre  de  sizerins  à  tête  rouge,  envoyés  à  Washington,  pour  que  M. 
Ridgway  pût  les  déterminer,  il  y  avait  un  jeune  mâle  pris  par  M. 
Cross,  le  10  février  1890,  à  Toronto,  et  une  femelle-adulte,  prise  au 
parc  Lorne,  le  9  novembre  1899,  qui  ont  été  désignés  comme  apparte- 
nant à  cette  espèce.  (-E.  T.  Se  ton  dans  Transactions  Canadian  Ins- 
titiite  III,  1892,  p.  64.)  Cet  oiseau  est  très  rare  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  On  en  a  pris  quelques  spécimens  parmi  de  grandes  bandes 
de   sizerins   à    tête   rouge   de   plusieurs   espèces.     (Atkinson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Quelques  couples  de  ces  oiseaux 
couvent  dans  le  nord  du  Labrador,  bien  qu'en  été,  l'espèce  habitent  le 
Groenland.  J'ai  dans  ma  possession  trois  couvées  de  ses  oeufs  re- 
cueillis par  M.  Ford  à  la  baie  Ungava  dans  le  nord  du  Labrador,  le 
15  juin  1894.  Les  nids  étaient  construits  dans  des  saules  à  deux 
ou  trois  pieds  de  terre,  et  contenaient,  chacun,  cinq  œufs.  On  peut 
distinguer  ces  oeufs  facilement  de  ceux  du  sizerin  ordinaire  à  tête 
rouge  parce  qu'ils  sont  plus  gros.  Cet  oiseau  se  trouve  en  plus  grand 
nombre  dans  le  sud  du  Groenland.     (W.  Raine). 

Chardonneret. 

Carduelis  elegans  Stephens.     1826. 

M.  Daniel  S.  Cox  a  pris  un  chardonneret  d'Europe,  le  21  mai 
1887,  à  environ  un  mille  au  nord  des  confins  de  la  ville  de  Toronto. 
Cet  oiseau,  un  mâle,  était  perché  avec  trois  autres  sur  le  sommet  d'un 
hêtre  lorsque  M.  Cox  l'a  abattu.  Ceux  qui  restaient  sont  partis 
au   vol   vers   le   nord.     Les  oiseaux  étaient   évidemment   dans   une 


562  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

condition  naturelle  et  venaient  du  sud,    sans  doute  de  la  colonie  de 
New- York.     {William  Brodie  dans  VAuk,   Vol.   V,  p.  211). 

CCXV.    ASTRAGALINUS  Cabanis.     1851. 
529.    Chardonneret  jaune. 

Astragalinus  tristis  (Linn)  Cab.     1851. 

M.  Kumlein  a  attrapé  un  male-adulte  de  cette  espèce  à  bord  d'un 
navire  devant  le  cap  Mugford,  Labrador  (?),  le  22  août  1877.  Ce 
chardonneret  se  voit  dans  les  parties  sud  du  Labrador.  M.  Nelson 
écrit  que  l'on  a  donné  une  description  exacte  d'un  oiseau  appelé 
«chardonneret»,  et  que  l'on  a  affirmé  aussi  que  celui-ci  se  présen- 
tait de  temps  en  temps  à  Fort  Chimo,  bien  que  lui-même,  M.  Nelson 
n'ait  jamais  réussi  à  le  trouver.  {Packard).  C'est  un  oiseau-migra- 
teur commun  en  été  dans  Terreneuve.  {Reeks).  On  l'a  entendu 
mais  on  ne  l'a  pas  remarqué  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve, 
en  1899.  {Louis  H.  Porter).  Il  est  commun  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse;  quelques  uns  y  restent  pendant  l'hiver.  {Downs).  Au  mois 
de  juillet  1898  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  à  Baddeck  et  à 
Margeree  sur  l'île  du  Cap-Breton;  on  a  observé  un  couple  aussi 
sur  le  chemin  de  Winsloe,  île  du  Prince- Edouard,  le  21  juillet  1888. 
{Macoiin).  J'en  ai  vu  quelques-uns  presque  tous  les  jours  pendant 
que  je  me  trouvais  sur  l'île  du  Prince- Edouard.  {Dwight).  M. 
Bayley  dit  que  le  chardonneret  jaune  est  commun  à  Sydney,  île  du 
Cap-Breton,  y  couvant  vers  la  fin  juin.  On  en  a  vu  là,  pour  la  pre- 
mière fois,  le  24  mai  1891.  (C  R.  Harte).  Il  est  assez  commun, 
pendant  toute  l'année  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts). 
En  été  il  habite  le  Nouveau-Brunswick  et  y  abonde.  {Chamberlain) . 
Il  se  rend  irrégulièrement,  au  printemps;  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick,  y  arrivant  à  partir  du  16  février  jusqu'au 
28  mai,  et  prenant  son  départ  depuis  octobre  jusqu'à  décembre. 
Il  choisit  des  buissons  et  des  arbres  décidus  pour  y  faire  son  nid. 
La  ponte  est  de  3  à  5  œufs.  J'ai  remarqué  un  nid  tellement  compact 
que,  pendant  une  averse  en  juillet,  il  était  presque  rempli  d'eau  et 
les  oiseaux  l'avaient  abandonné.  {W.  H.  Moore).  Ce  chardonneret 
fréquente  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  Il  s'y 
trouve  toujours  près  des  endroits  peuplés.  {Brittain  et  Cox).  Il 
est  commun  à  Gaspé,  province  de  Québec,  mais  pas  ailleurs  sur  le 
golfe  du   St-Laurent.     {Brewster).     Il   passe  l'été  dans  l'est  de  la 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  563 

province  de  Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Diomie).  En 
été  il  habite  en  grand  nombre  à  Montréal,  y  couvant  dans  le  parc 
Mont- Royal;  on  y  a  trouvé  des  nids,  contenant  des  oeufs  frais,  à 
partir  du  22  juillet  jusqu'au  8  août.  On  a  observé  cet  oiseau  à 
Montréal  a  partir  du  7  avril  jusqu'au  18  novembre,  et,  en  1890, 
aussi  tard  que  le  11  décembre.  (Wintle).  Il  passe  l'été  à  Ottawa, 
Ontario,  et  y  abonde.  Il  hiverne  ici  en  grandes  bandes,  de  temps 
en  temps,  comme  il  l'a  fait  en  1888-9.  (Ottawa  Naturalist,  Vol.  V). 
C'est  un  oiseau  qui,  en  été,  habite  l'Ontario,  en  nombre.  Je  l'ai 
observé  par  volées,  au  mois  de  janvier,  au  lac  Calabogie,  comté  de 
Renfrew,  et,  de  temps  en  temps,  aussi  à  Lansdowne  sur  le  St-Laurent. 
Il  est  tardif  comme  oiseau-reproducteur,  nichant  rarement  avant  la 
mi-juin,  j'ai  vu  des  oeufs  frais  au  mois  d'août.  {Rev.  C.  J.  Young). 
Il  habite  Toronto,  Ontario,  y  abondant  en  été  et  quelquefois  aussi 
en  hiver.  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry- 
Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  On  l'a  vu,  en  grand  nombre, 
autour  des  bâtisses  au  lac  Cache  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario, 
en  juin  1900.  {SpreadhorougJi) .  Le  chardonneret  jaune  est  commun 
partout,  et  on  peut  le  voir  chaque  hiver,  plus  ou  moins  nombreux, 
dans  les  marécages  de  cèdres  aux  alentours  de  London,  Ontario 
où  il  passe  l'été  en  grand  nombre.  Au  printemps  on  remarque  ces 
oiseaux  par  bandes  erratiques,  en  train  de  voler  çà  et  là,  mais  ils 
commencent  à  se  rendre  à  leurs  lieux  estivaux,  à  chanter,  et  à  paraî- 
tre régulièrement  vers  le  28  avril;  du  moins  c'est  ce  que  l'on  a  con- 
staté en  prenant  une  moyenne  de  quatorze  ans.  {W.  E.  Samiders). 
Il  se  trouve  en  grande  abondance,  pendant  l'été,  aux  alentours  de 
Guelph,  Ontario.  {A.  B.  KlugJi).  Il  passe  l'été,  en  grand  nombre 
à  Penetanguishene,  Ontario,  et  y  couve.     {A.  F.   Young). 

On  a  signalé  cet  oiseau  familier  seulement  à  Pembina  sur  les  confins 
du  Manitoba.  (Coues.)  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  le  Manitoba. 
Je  ne  l'y  ai  pas  remarqué  avant  la  fin  mai.  Il  ne  trouve  ni  chardons, 
ni  vergers  dans  cette  région,  de  sorte  qu'il  se  nourrit  principalement 
de  graines  de  Rudbeckia  hirta  et  de  Gaillardia  arisiata  et  niche  dans 
les  peupliers  et  les  chênes  peu  élevés  sur  la  lisière  des  forêts  les  plus 
fortement  boisées.  {E.  T.  Selon.)  Il  est  commun  à  Aweme,  Mani- 
toba, y  nichant  à  la  fin  juillet.  (Criddle.)  En  1906  il  abondait 
pendant  l'été  dans  le  Manitoba,  y  couvant  presque* partout  le  long 
du  chemin  de  fer  Grand  Tronc  Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à 
Edmonton.     (Atkinson.)    En  1896,  il  était  tout  à  fait  commun  dans 


564  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

le  voisinage  de  Brandon,  Manitoba.  (Macoun.)  Le  11  juillet  1894 
on  en  a  remarqué  un  spécimen  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  et  le  25 
du  même  mois,  on  en  a  observé  deux  couples  à  l'extrémité  est  des 
collines  Cypress,  Saskatchewan.  On  en  a  vu,  le  27  juin  1895,  dans 
la  vallée  du  creek  Farw^ell,  dans  les  collines  Cypress,  et  le  30  du 
mois,  le  long  du  creek  Sucker,  Saskatchewan.  Cet  oiseau  est  commun 
dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk,  surtout  à  Castellated  Rocks,  ainsi 
que  sur  la  rivière  St-Mary,  au  creek  Lee,  Alberta,  et  près  de  la  mon- 
tagne Chief  à  la  base  des  Montagnes  Rocheuses.  (Spreadborough.) 
On  a  pris  un  couple  de  ces  oiseaux,  le  3  juin  1906,  au  creek  Maple, 
Saskatchewan.  {A.  C.  Bent.).)  Ce  très  gai  chardonneret  est  l'un  des 
oiseaux  les  plus  tardifs  à  se  rendre  en  été  dans  les  Territoires  du 
Nord-Ouest,  et  il  se  retire  au  sud  en  septembre  après  une  visite  d'un 
peu  plus  de  trois  mois.  (Richardson.)  Il  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  près  de  Prince-Albert,  Saskatchewan,  couvant  partout 
dans  cette  région.  (Couteaux.)  Quelques-unes  des  mentions  si- 
dessus  devraient  probablement  se  trouver  sous  pallidus,  car  nos 
spécimens  de  la  prairie  appartiennent  presque  tous  à  cette  espèce. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  chardonneret  jaune  est  un 
oiseau  reproducteur  commun  qui  passe  l'été  à  Ottawa,  Ontario. 
Son  nid  se  trouve  souvent  dans  un  cèdre  blanc;  il  est  construit 
de  duvet  végétal  et  d'autres  matières  molles.  Il  est  très  joli  et  com- 
pact, la  garniture  de  l'intérieur  consistant  en  crin  de  cheval,  en 
herbe  fine  et  en  duvet.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'un 
blanc  bleuâtre  pâle.  (G.  R.  White.)  Cette  espèce  niche  à  Ottawa, 
ainsi  que  près  du  lac  Nominingue,  à  100  milles  au  nord  de  cette 
ville,  en  juillet  et  août,  et  elle  pond  cinq  ou  six  œufs.  Le  nid  se 
compose  de  fibres  végétales,  d'herbe  fine,  et  de  bandes  d'écorce;  il 
est  garni  de  duvet  végétal  du  chardon,  et,  quelquefois  de  crins. 
(Garneau.)  Ce  chardonneret  n'est  pas  très  commun  à  Toronto, 
Ontario,  et,  comme  oiseau-reproducteur,  il  est  tardif,  pondant  ses 
œufs  rarement  avant  le  12  juillet. 

529a.     Chardonneret  pâle. 

Astragalinus  tristis  pallidus. — mearns.     1890. 

Ce  chardonneret  se  montre  depuis  les  plateaux  des  Montagnes 
Rocheuses  qui  se  trouvent  dans  les  Etats-Unis  en  allant  au  nord 
jusqu'à  l'est  de  la  Colombie-Britannique  et  à  l'ouest  du  Manitoba, 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  565 

etc.  (Ridgway.)  On  l'a  remarqué  à  Indian  Head,  Saskatchewan 
pour  la  première  fois,  le  ler  juin,  1894  mais  il  y  était  commun  vers  le 
12  du  même  mois.  On  en  a  vu  huit  spécimens,  dont  deux  ont  été  pris,  au 
lac  I2-Mile,  Saskatchewan.  On  en  a  abattu  un  spécimen  à  Cascade, 
Colombie-Britannique.  Le  21  avril  1904  j'en  ai  remarqué  deux  à 
Penticton,  Colombie-Britannique.  {Spreadhorough.)  On  a  trouvé 
des  chardonnerets  en  assez  grand  nombre  dans  les  bois,  surtout 
le  long  du  Maple  creek,  Saskatchewan,  et,  à  l'exception  du  couple 
mentionné  ci-dessus,  se  rapprochaient  tous  plus  près  de  pallidus 
que  de  tristis.     {A.  C.  Béni.) 

529b.    Chardonneret  des  saules. 

Astragalinus  tristis  salicamans.     (grinnell).  ridgw.  1899 

Cet  oiseau  se  présente  irrégulièrement  pendant  les  premières 
semaines  de  l'hiver  à  Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Il 
se  restreint  principalement  au  continent  sur  les  deux  côtés  de  la  chaîne 
du  littoral  ainsi  qu'à  la  région  des  Montagnes  Rocheuses.  {Fannin.) 
Il  abonde  sur  les  deux  pentes  de  la  chaîne  du  littoral.  {Lord.)  Il 
se  peut  que  les  mentions  citées  ci-dessus  se  rapportent,  au  moins 
en  partie,  à  pallidus. 

CCXVI.    SPINUS— KocH.     1816. 
533.    Chardonneret  des  pins. 

Spinus  pinus  (wiLs). — stejn.     1884. 

M.  Audubon  a  signalé  cet  oiseau  comme  étant  commun  dans  le  La- 
abrador.  (Packard.)  Il  se  voit  en  assez  petit  nombre  le  long  de  la  côte 
nord-est  du  Labrador  en  compagnie  des  sizerins  à  tête  rouge.  {Whitmer 
Stone.)  C'est  un  oiseau  migrateur  en  été  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  En 
1899  on  l'a  remarqué  par  grandes  volées  le  long  de  la  rivière  Humber, 
Terreneuve.  (Louis  H.  Porter.)  Il  est  assez  commun  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  et,  en  été,  il  y  habite.  (Downs.)  On  en  a  remarqué,  sur 
l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  trois  le  3  juin,  un  le  24  juillet,  et  un  bon 
nombre,  le  4  octobre  1902.  On  en  a  vu  un,  le  7  juin  1904,  un  aussi 
le  16  juin  1905,  et  encore  un,  le  2  juillet  1907.  (/.  Boidelier.)  On 
en  a  observé  quelques-uns  à  Baddeck,  sur  l'île  du  cap  Breton.  (F. 
H.  Allen.)  On  a  remarqué  ces  oiseaux  par  petites  bandes  à  Shulee, 
comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'à  la  rivière  Hébert, 

78870—37 


566  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

au  mois  de  décembre,  mais  on  n'en  a  pas  vu  à  Parrsboro.  Lorsque 
j'ai  visité  de  nouveau  la  rivière  Hébert  au  mois  de  mars,  j'ai  trouvé 
qu'ils  y  étaient  de  beaucoup  les  plus  nombreux  de  tous  les  oiseaux. 
(Morrell.)  Au  mois  de  novembre  1901,  et  encore  le  8  juin  1902, 
on  en  a  remarqués,  par  grandes  volées  à  North  Sydney,  île  du  Cap 
Breton,  où  probablement  ils  couvent.  (C.  R.  Harte.)  Cet  oiseau 
couve  régulièrement,  aux  mois  de  mai  et  juin,  près  de  Wolfville, 
comté  de  Kings'  Nouvelle-Ecosse,  et  il  y  est  généralement  commun 
jusqu'au  mois  de  septembre.  A  d'autres  moments  de  l'année  il 
y  est  très  irrégulier.  Il  habite  partout  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 
et  on  l'y  trouve  en  train  de  couver  à  partir  du  mois  d'avril 
jusqu'au  mois  d'août.  {H.  F.  Tufts.)  J'ai  été  surpris  de  ne  pas 
rencontrer  plus  d'un  spécimen  de  cette  espèce  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  Celui-ci  était  un  mâle  que  j'ai  remarqué  à  Souris. 
(Dwight.)  C'est  un  oiseau  commun  dans  le  Nouveau-Brunswick. 
Il  y  couve  très  tôt  dans  la  saison.  {Chamberlain.)  Il  se  voit  très 
irrégulièrement  en  hiver.  Je  pense  que,  dans  certaines  années, 
il  couve  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W. 
H.  Moore.)  Il  se  trouve  tout  à  fait  commun  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche,  Nouveau-Brunswick,  en  été.  {Brittain  et  Cox.)  C'était 
un  des  oiseau.r  les  plus  nombreux  jusqu'au  mois  de  juillet  1887  sur 
les  îles  de  la  Madeleine.  (Bishop.)  Il  abondait  à  Gaspé  et,  évi- 
demment, y  nichait  dans  les  épinettes  blanches  et  dans  les  baumiers 
de  la  rue  du  village,  le  14  juillet;  plus  tard,  le  24  du  même  mois, 
on  l'a  remarqué,  par  bandes,  à  la  baie  EUis,  Anticosti.  (Brewster.) 
Il  passe  l'été,  en  nombre,  dans  l'est  de  la  province  de  Québec:  on 
en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne.)  En  hiver  il  se  rend  à  Montréal 
par  bandes.  J'ai  observé  une  grande  volée  de  ces  oiseaux,  le  18 
octobre  1885,  sur  l'île  Jésus.  Ils  se  nourrissaient  de  graines  de  saules. 
(Wijitle.) 

Le  chardonneret  des  pins  hiverne  à  Ottawa,  Ontario,  bien  qu'il 
y  soit  quelque  peu  irrégulier  de  même  que  la  plupart  de  nos  oi- 
seaux d'hiver.  Il  y  a  aussi  quelques  mentions  de  sa  présence  ici  en 
été,  les  voici  :^ — ^Le  10  mai  1882,  le  15  mai  et  le  15  août  1884,  le  2  mai 
1888,  et  le  16  mai  1890.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  apparaît  ir- 
régulièrement en  hiver  à  Toronto,  Ontario;  quelquefois  il  y  abonde. 
J'ai  souvent  rencontré  ces  oiseaux  en  bandes  immenses  dans  les  dis- 
tricts de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Ils  se  tiennent  ensemble  jusqu'au 
mois  de  mai,  lorsqu'ils  se  dispersent  ou  disparaissent.  En  hiver 
ces  bandes  sont  augmentées  par  la  présence  de  sizerins  à  tête  rouge. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  567 

et  d'autres  espèces  de  chardonnerets.  (/.  H.  Fleming.)  Cet  oiseau 
se  rend,  en  hiver,  à  Guelph,  Ontario;  quelquefois  il  y  habite.  {A. 
B.  Klugh.)  Il  passe  l'hiver  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F. 
Yoimg.)  C'est  un  oiseau-migrateur  irrégulier  dans  le  Manitoba.  On 
le  remarque  là  souvent  par  bandes  de  centaines.  {E.  T.  Selon.) 
On  en  a  observé  deux  spécimens  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatche- 
wan.  (Nulting.)  Il  est  assez  commun,  en  été,  à  Aweme,  Ma- 
nitoba, mais  on  ne  l'y  a  pas  remarqué  en  hiver.  (Criddle.)  Il  a  été 
observé  aux  alentours  de  Portage-la-Prairie,  Manitoba,  chaque  mois 
de  l'année,  et  en  tel  nombre  qu'il  fut  possible  de  prédire  une  saison 
de  reproduction  très  erratique.  On  en  a  vu,  en  1906,  à  Birtle, 
Manitoba,  et  à  Cherryfield,  à  Saskatoon,  et  au  lac  Tramping,  Saskat- 
chewan.  (Alkinson.)  On  en  a  remarqué  en  grand  nombre  à  Brandon 
Manitoba,  et  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  au  mois  d'août  1906. 
{W.  E.  Sauniers.)  Il  est  commun  sur  le  portage  M ethye,  Saskatche- 
wan. (/.  M.  Macou7i.)  Le  2  juin  1892,  ces  oiseaux  étaient 
nombreux  au  bord  du  lac  Deep,  près  de  Indian  Head,  Saskatchewan, 
où  ils  se  nourrissaient  de  petits  insectes,  près  de  l'eau.  L'estomac 
de  deux  que  l'on  a  tués  en  était  plein.  On  a  remarqué  quelques  spé- 
cimens du  chardonneret  des  pins  à  Medicine-Hat,  Saskatchewan, 
au  mois  d'avril  1894,  d'autres,  en  1897,  dans  les  contreforts  des 
Montagnes  Rocheuses  en  allant  au  nord  jusqu'à  Edmonton,  Alberta, 
et  d'autres  encore,  en  1903,  depuis  cet  endroit  jusqu'à  Peace  River 
Landing,  Alberta.  Au  mois  de  juin  1891  ces  oiseaux  se  trouvaient 
communs,  par  bandes,  à  Banfif,  Montagnes  Rocheuses.  On  en  a 
observé,  en  1902,  à  Trail,  et  dans  les  Montagnes  Sophie,  et  Old 
Glory,  près  de  la  frontière.  On  en  a  remarqué  aussi  à  Penticton, 
Colombie-Britannique,  en  1903,  ainsi  que  quelques  spécimens  à 
Fernie,  Colombie-Britannique,  au  mois  d'avril  1904.  Ils  étaient 
communs  à  Midway  et  à  Sidley,  Colombie-Britannique,  en  1905,  et, 
aussi  la  même  année  dans  les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit  et 
le  lac  Chilliwack,  jusqu'à  une  altitude  de  5,000  pieds.  On  en  a  vu 
des  vieux  ainsi  que  des  jeunes  en  juillet.  Le  14  mai  1889  on  en  a 
remarqué,  par  bandes  à  Agassiz,  Colombie-Britannique,  ainsi  que 
par  grandes  volées  à  Huntingdon,  et  à  Chilliwack,  même  province 
s'y  nourrissant  de  graines  du  bouleau  de  l'ouest.  Le  9  mai  1893, 
on  en  a  vu  deux  à  Victoria,  île  de  Vancouver.  Au  mois  de  juin  ils 
étaient  communs  par  bandes,  à  Goldstream,  à  Qualicum  et  à  Comox. 
{Spreadborough .)  Cet  oiseau  passe  l'été  en  grand  nombre  sur  les 
deux  pentes  de  la  chaîne  du  littoral.     {Lord.)     Il  est  extrêmement 

78870— 37è 


568  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA, 

abondant,  arrivant  et  s'envolant  par  bandes  énormes.  {Streator.) 
On  le  voit  partout  dans  la  province  en  grand  nombre,  paraissant  par 
grandes  volées,  pendant  l'automne  et  l'hiver  à  Victoria.  (Fannin.) 
Il  habite  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  et  en  hiver,  il  abonde 
au  lac  Okanagan,  dans  la  même  province.  (Brooks.)  Ce  chardonneret 
habite  toutes  les  parties  de  la  Colombie-Britannique  en  très  grand 
nombre.     {Rhoads.) 

On  l'a  entendu,  de  temps  en  temps  sur  les  îles  de  la  Reine  Charlotte, 
Colombie-Britannique.  On  en  a  pris  trois  spécimens  d'une  grande 
bande  à  Tyonek,  sur  le  goulet  Cook,  Alaska,  au  mois  de  septembre; 
on  n'en  a  pas  vu  d'autres.  (Osgood.)  On  a  noté  cet  oiseau  sur  l'île 
Windy,  fleuve  Yukon,  au  lac  Tagish  (en  latitude  60°  d'environ) 
Colombie- Britannique,  à  Lower  Lebarge,  sur  la  rivière  Selwyn,  au 
creek  Sixty-Mile,  à  Dawson  et  au  creek  Forty-Mile  dans  le  district 
du  Yukon,  ainsi  qu'à  Circle  City,  à  la  rivière  Tatondu  et  au  creek 
Charlie  dans  l'Alaska.  (Bishop.)  Le  8  septembre  1901  on  en  a  pris 
deux  spécimens  en  plumage  d'adolescence  jaunâtre  à  Homer,  Alaska. 
Ces  oiseaux  se  trouvaient  en  grand  nombre,  pendant  les  premiers  jours 
de  l'été,  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska,  où  en  juillet,  on  en  a  remarqué, 
par  grandes  bandes,  en  train  de  s'envoler  vers  le  nord.  On  en  a  vu 
quelques-uns  encore  pendant  août  et  septembre,  et  je  suis  porté  à 
croire  qu'ils  y  couvent  très  rarement.     {Figgins.) 

Notes  sur  la  reproduction.  Le  16  mars,  pendant  que  je  me 
trouvais  au  camp  de  Christie,  j'ai  observé  un  oiseau  ramassant  des 
matériaux  et  en  le  guettant  attentivement  j'ai  bientôt  trouvé  son  nid. 
La  femelle  seule  portait  les  matériaux,  le  mâle,  qui  l'accompagnait 
partout,  se  contentant  de  chanter  continuellement.  Elle  ne  s'est 
arrêtée  que  peu  de  temps  au  nid,  et  évidemment,  était  en  train  d'a- 
masser quelques  matériaux  avant  de  les  arranger.  Un  jour  ou  deux 
plus  tard,  je  suis  allé  à  Shulee  le  matin  de  bonne  heure,  me  rendant 
à  Two  Rivers  et  de  là  à  travers  les  bois  jusqu'au  camp.  A  cette  date 
la  terre  dans  les  bois  était  en  partie  couverte  de  neige  bien  que 
celle-ci  fondait  rapidement.  J'ai  trouvé  que  le  nid  était  complété, 
et  l'oiseau  n'a  pas  voulu  le  quitter  avant  que  je  ne  l'eusse  presque  tou- 
ché de  la  main.  Ce  petit  être  est  resté  tout  près,  revenant  pour  un 
moment,  à  plusieurs  reprises,  pour  veiller  sur  ses  œufs.  Le  nid 
était  situé  près  du  bout  de  la  branche  d'une  épinette  blanche,  à  27 
pieds  de  terre.  Il  était  placé  sur  la  branche  et  les  brindilles  pro- 
jetantes, mais  n'était  attaché  ni  à  la  première  ni  à  ces  dernières. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  569 

Il  est  gros,  eu  égard  à  la  grandeur  de  l'oiseau,  et  assez  plat,  ne  ressem- 
blant pas  du  tout  aux  nids  du  spinus  tristis.  Les  dimensions  sont 
comme  suit:  hauteur,  1.63  pouce,  profondeur,  0.75  de  pouce,  dia- 
mètre du  dessus  à  l'extérieur,  4  pouces;  diamètre  du  dessus  à  l'inté- 
rieur, 2  pouces.  Ce  nid  est  construit  principalement  de  mousse  d'ar- 
bre pendante  d'une  couleur  sombre,  de  quelques  bandes  d'écorce 
jaune-fauve  de  tiges  d'herbes,  de  duvet  végétal,  d'Usnea,  et  d'autres 
espèces  de  mousse.  Quelques  brindilles  d'épinette  blanche  sont 
entrelacées,  les  unes  avec  les  autres  au  fond  du  nid.  Ce  dernier  est 
garni  entièrement  de  mousse  pendante.  Il  contenait  quand  je  l'ai 
trouvé,  quatre  œufs  légèrement  couvés.  Ceux-ci  ont  une  couleur 
de  fond  bleu  pâle,  un  peu  plus  foncée  que  ceux  de  spinus  tristis,  et 
autour  du  gros  bout  ils  sont  tachetés  quelque  peu  de  violet  pâle  et  de 
quelques  points  de  noir  brunâtre.  (Morrell.)  Le  chardonneret  des 
pins  est  commun,  en  hiver,  dans  l'Ontario.  Il  est  de  tous  les 
oiseaux  sauvages  le  plus  disposé  à  couver  en  captivité.  J'ai  vu  des 
œufs  pondus  par  des  oiseaux  appartenant  au  docteur  C.  K.  Clarke 
de  Rockwood,  Ontario.  Ces  derniers  n'avaient  été  capturés  que 
dans  l'hiver  précédent,  de  sorte  qu'ils  n'avaient  pas  été  en  captivité 
pour  plus  de  quelques  mois.  {Rév.  C.  J.  Young.)  J'ai  dans  ma 
possession  plusieurs  nids  ainsi  que  des  couvées  d'œufs,  pris  au  goulet 
d'Hamilton,  Labrador,  pendant  l'été,  depuis  1895  jusqu'à  1898. 
J'en  ai  un,  devant  moi,  qui  est  un  joli  spécimen,  comme  construction 
et  se  compose  à  l'extérieur  de  brindilles  fines  et  de  racines  tenues  en- 
semble par  de  la  mousse.  L'intérieur  est  garni  de  plumes.  On  l'a 
trouvé,  le  17  juin  1898  dans  une  épinette  blanche,  à  10  pieds  de  terre, 
et  il  contenait  cinq  œufs  d'un  blanc  verdâtre  tachetés  de  brun.  {W. 
(Raine.)  J'ai  recueilli  sept  nids,  aux  alentours  d'Ottawa,  Ontario,  dans 
des  cèdres  (Thuya  occidentalis)  à  six,  huit,  dix,  et  douze  pieds  de  terre, 
Ils  étaient  tous  construits  de  petites  brindilles  et  de  duvet 
végétal,  et  garnis  de  racines  fibreuses  ou  de  crins.  La  gros- 
seur du  nid  est,  à  l'extérieur,  3 .  50  x  2,  et  à  l'intérieur  2x1.  Cet  oiseau 
niche  en  avril  et  en  mai,  et  il  pond  trois  ou  quatre  œufs  d'un  bleu 
pâle,  pointillés  de  brun  au  gros  bout.  (Garneau.)  Je  n'ai  pas  remar- 
qué ce  chardonneret,  ni  dans  une  saison,  ni  dans  l'autre,  mais  M. 
Bishopen  apris  un  jeune,  le  2  juillet  au  creek  Maple,  Saskatchewan, 
et  deux  autres  jeunes,  d'une  petite  bande,  le  26  du  même  mois,  dans 
les  collines  Cypress.  {A.  C.Bent.)  Ces  chardonnerets  étaient  communs 
et  couvaier/t  pendant  tout  le  mois  de  mai  1905,  partout  dans  le 
comté  de  Wellington,  Ontario.     On  a  trouvé  environ  dix  nids,  tous 


570  COMMISSIOÎ^   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

dans  des  épinettes  blanches,  des  épinettes  noires  ou  des  baumiers. 
(A.  B.  Klugh.) 

CCXVII.     PASSERINA    Vieilliot.     i8i6. 

534.    Plectrophane  de  neige. 

Passerina  nivalis  (Linn.)  VieiLL.     1820. 

Le  plectrophane  de  neige  couve  généralement  partout  dans  le 
Groenland  et  il  est,  dit-on,  l'oiseau  de  terre  le  plus  commun  sur  la 
côte  de  l'est.  Il  couve  aussi  sur  la  péninsule  Melville,  et  se  rend 
en  très  grand  nombre  sur  les  îles  de  Parry.  Au  mois  de  juin  1854,  M. 
Kane  l'a  remarqué  dans  le  port  Renssalaer.  {Arct-Man).  Cet 
oiseau  abonde  à  Fort  Chimo,  Labrador.  Il  couve  sur  les  îles  dans  la 
baie  d'Ungava,  et,  de  temps  en  temps,  sur  le  continent.  Il  habite 
la  partie  sud  du  Labrador.  {Packard).  On  ne  l'a  pas  observé  en 
traversant  le  Labrador,  depuis  le  golfe  Richmond  jusqu'à  la  baie 
d'Ungava.  Le  20  septembre  1896,  on  l'a  remarqué,  dans  le  détroit 
d'Hudson,  s'envolant  au  sud.  (Spreadborough) .  Il  est  commun 
partout  dans  le  nord  et  on  le  voit  émigrant  du  sud  aux  premiers  indices 
du  printemps.  (A.  P.  Low).  On  a  recueilli  plusieurs  nids,  au  mois 
d'août  1902,  dans  la  vallée  Tuctoo,  près  des  quartiers  généraux  de 
l'expédition  Peary  dans  l'ouest  du  Groenland.  Tous  ces  nids  conte- 
naient cinq  œufs  chacun,  à  l'exception  d'un  seul  qui  en  contenait  sept. 
En  juillet  1892,  des  membres  de  l'expédition  de  secours  ont  pris  de 
nombreux  spécimens  de  cet  oiseau  à  Disco  dans  le  Groenland.  Le 
plectrophane  de  neige  est  paru,  vers  le  10  août,  à  Port  Manvers  dans 
le  nord-est  du  Labrador.  A  partir  de  cette  date  il  y  est  devenu 
nombreux.  {Witmer  Stone).  Depuis  le  ler  avril  jusqu'au  21  octobre, . 
ces  oiseaux  étaient  communs  au  détroit  Prince  of  Wales,  près  de  celui 
d'Hudson,  et  y  couvaient  en  grand  nombre.  {Payne).  On  en  a  pris 
à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson  (Wright)  et  à  York  Factory, 
sur  la  même  baie.  {Dr.  R.  Bell).  Il  est  très  commun  dans 
Terreneuve,  pendant  ses  migrations  d'été.  {Reeks).  On  ne  le  voit 
pas,  en  hiver,  en  aussi  grand  nombre  qu'autrefois  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  {Downs).  Il  se  rend,  en  hiver,  dans  la  Nouvelle-Ecosse 
{H.  F.  Tiifts).  On  en  a  remarqué  pour  la  première  fois  le  19  janvier 
1897,  à  Parrsboro,  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse.  Ils 
n'y  étaient  pas  en  grand  nombre,  et  se  tenaient  par  volées  de  trois  à 
douze  seulement.     {Morrell).     On  en  a  vu   trois  spécimens,   le  21 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  57 1 

avril,  sur  l'île  Sable,  un  autre  en  juillet  et  encore  de  nombreux  autres 
au  mois  d'octobre  1902.  Le  27  octobre  1907  on  en  a  remarqués  en 
nombre.     (/.  Bouielier). 

Le  plectrophane  de  neige  passe  l'hiver  en  grand  nombre  dans  le 
Nouveau  Brunswick.  (Chamberlain).  En  hiver  il  se  rend  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (IF.  H.  Moore). 
Il  termine  sa  visite  au  lac  Mistassini,  Québec,  vers  le  10  mai  et  s'envole 
au  nord.  (/.  M.  Macoun).  Il  passe  l'hiver  en  nombre  dans  l'est 
de  la  province  de  Québec.  {Dionne).  Ces  oiseaux  se  rendent 
à  Montréal  pendant  l'hiver,  y  arrivant,  par  grandes  volées,  vers 
la  mi-octobre.  Je  les  ai  observées  à  cet  endroit  à  partir  du 
19  octobre  jusqu'au  26  avril.  {Wintle).  Cet  oiseau  se  voit  pendant 
l'hiver  en  nombre  à  Ottawa,  Ontario.  {Ottaiva  Naturalist,  vol.  V). 
On  le  remarque  très  souvent  par  grandes  bandes,  en  hiver.  J'en  ai 
vus  en  nombres  immenses  à  la  tête  de  l'île  Wolfe,  près  de  Kingston, 
Ontario,  au  mois  d'octobre  1900,  justement  avant  l'arrivée  de  la 
saison  froide.  Ils  y  sont  restés  par  bandes  jusqu'au  mois  de  mars 
1901.  Bien  qu'il  niche,  généralement,  dans  des  hautes  latitudes,  cet 
oiseau,  élève  ses  jeunes  quelquefois  dans  des  montagnes  très  élevées. 
Un  de  mes  amis  a  trouvé  son  nid  dans  les  montagnes  Grampian, 
comté  d'Invemess,  Ecosse.  {Rév.  C.  J.  Young).  Le  plectrophane 
de  neige  se  trouve,  en  hiver,  comme  oiseau-migrateur  à  Toronto, 
Ontario,  et,  généralement,  il  y  abonde.  En  hiver  on  le  remarque 
en  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Les 
derniers  de  ces  oiseaux  s'en  vont  au  nord  bientôt  après  le  ler  mai,  et 
quelques-uns  en  reviennent  avant  le  ler  octobre.  (T.  H.  Fleming). 
Cet  oiseau  apparaît,  en  hiver,  à  Guelph,  Ontario.  (.4.  B.  Klugli). 
Il  passe  l'hiver  en  abondance  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F. 
Young).  Ces  oiseaux  restent,  de  temps  en  temps,  jusqu'au  1er  mai 
dans  cette  partie  de  l'Ontario  située  en  latitude  45°,  lorsqu'ils  sont 
pratiquement  revêtus  de  leur  plumage   entier.     {W.   E.    Saiinders). 

Ils  abondent  au  commencement  du  printemps;  et,  à  l'automne,  et 
en  hiver  ils  habitent  le  Manitoba.  On  en  a  remarqué,  pour  la  pre- 
mière fois,  dans  la  région  du  grand  lac  des  Esclaves  le  II  août  1907. 
A  cette  date  il  y  avait  des  vieux  oiseaux,  ainsi  que  des  jeunes  de 
l'année  même,  sur  la  grande  île  au  centre  du  lac  Clinton-Golden. 
Plus  tard,  pendant  notre  voyage  au  nord,  nous  en  avons  vu  d'autres, 
évidemment  dans  les  parages  où  ils  couvent,  mais  ils  n'y  étaient 
pas   communs.     {E.    T.    Selon).     Cet   oiseau    abonde,    en    hiver,    à 


572  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il  passe  l'hiver  en  grand  nombre 
dans  le  Manitoba  et  y  reste  dans  les  champs  jusqu'à  la  mi-mai. 
(Atkinson).  Pendant  les  migrations  du  printemps  et  de  l'automne, 
ces  oiseaux  abondent  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  Le  30  août  on 
en  a  vu  quelques-uns  au  lac  Egg  près  de  la  rivière  Peace,  latitude 
56°,  ainsi  que  d'autres  au  petit  lac  des  Esclaves,  le  5  septembre 
1903-  J'en  ai  vu  trois,  le  2  octobre  1898,  sur  la  rivière  McLeod,  au 
nord-ouest  d'Edmonton,  Alberta,  et  des  centaines,  le  12  du  même 
mois,  sur  les  bords  du  lac  Ste-Anne.  Ils  sont  très  communs,  en 
hiver,  à  Banfï,  et,  sans  doute,  à  l'est  jusqu'au  Manitoba.  On  en  a 
vus  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  le  9  avril  1890,  ils  en  sont 
disparus  le  11  du  mois.  {Spreadhorough) .  Cet  oiseau,  si  mignon  et 
si  joli,  couve  dans  les  îles  les  plus  septentrionales  de  l'Amérique  du 
nord,  ainsi  que  le  long  de  la  côte  entre  le  goulet  Chesterfield  et  le 
détroit  de  Behring.  L'endroit  le  plus  méridional  que  l'on  ait  observé 
comme  lieu  de  la  reproduction  de  cette  espèce  se  trouve  sur  l'île 
Southampton,  latitude  62°,  où  le  capitaine  Lyons  a  trouvé  un  nid 
dans  le  sein  d'un  cadavre  d'enfant  eskimo.  (Richardson) .  Le 
plectrophane  de  neige  abonde  le  long  du  Mackenzie  en  allant  au 
nord  jusqu'à  Fort  Good  Hope.  (Ross).  Le  8  juillet  1864,  sur  la 
rive  de  la  baie  Franklin,  on  a  trouvé  un  nid,  appartenant  à  cet  oiseau, 
dans  un  petit  trou  d'un  banc  de  sable,  à  deux  pieds,  au  moins,  de 
l'entrée.  On  a  pris  au  piège  le  vieil  oiseau  sur  le  nid.  (Macfarlane) . 
On  rembarque  le  plectrophane  de  neige  chaque  hiver  en  grande 
abondance  près  de  Prince  Albert,  Saskatchewan.  Il  y  arrive  avec  le 
froid  et  la  neige,  généralement  vers  la  mi-octobre,  et  il  reste  aussi 
longtemps  que  le  temps  continue  d'être  froid  et  mauvais.  {Couheaux) . 
On  en  a  remarqués  à  Sumas,  Colombie-Britanique.  {Lord).  Il 
habite  en  grand  nombre,  mais  se  trouve  plus  commun  à  l'est  de  la 
chaîne  Côtière.  (Fannin).  Il  est  rare,  comme  oiseau-migrateur,  à 
Chilliwack,  mais  commun,  en  hiver,  au  lac  Okanagan,  et  dans  le 
district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.     (Brooks). 

Cet  oiseau  passe  l'été  partout  dans  le  nord  de  l'Alaska  et  se  répand' 
en  été,  jusqu'aux  îles  septentrionales  au  large  de  la  côte  de  la  mer 
Arctique.  (Nelson).  On  peut  le  voir  à  St-Michael,  ou  dans  le 
voisinage,  à  n'importe  quelle  époque  de  l'année  excepté  pendant 
les  jours  les  plus  froids  au  cœur  de  l'hiver.  (Turner).  Cette  espèce 
et  le  plectrophane  de  Laponie  sont  les  plus  communs  de  tous  les 
oiseaux    du    genre   "passereau",  et,   en  effets,   les    seuls    que    l'on 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  573 

puisse  déclarer  comme  étant  communs  à  Point  Barrow.  {Mur- 
doch).  On  peut  la  remarquer  sur  la  péninsule  Choris,  et  au 
cap  Lowenstern,  Alaska.  Elle  est  assez  rare  aux  alentours  du  dé- 
troit Kotzcbuc,  bien  qu'on  ait  observé  deux  couples  qui  avaient 
des  jeunes.  {Grinnell).  Une  série  de  43  spécimens  de  cet  oiseau, 
tous  de  Point  Barrow,  Alaska,  correspond  admirablement  bien  avec 
une  autre  venant  du  Groenland  et  recueillie  par  les  membres  de 
l'expédition  Peary.  (Witmer  Stone).  Le  12  juin  on  en  a  abattu  un 
spécimen  sur  le  sommet  du  passage  White.  Au  mois  de  septembre, 
j'en  ai  vu  deux  autres  à  St-Michael,  et  encore  beaucoup  d'autres  sur 
l'île  St-George,  dans  la  mer  de  Behring.  {Bishop).  Un  mâle- 
adulte,  pris  par  M.  Anderson  dans  la  baie  Herendeen,  péninsule 
d'Alaska  se  rattache  évidemment  à  Nivalis  plutôt  qu'à  townsendi. 
{Chapman). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  une 
couvée  de  quatre  œufs  prise,  le  20  juin,  1886,  par  M.  F.  F.  Payne  au 
cap  Prince  of  Wales,  détroit  d'Hudson.  Le  25  juin  1901,  un  plec- 
trophane  de  neige  a  construit  son  nid  dans  un  trou  en-dessous  de  la 
gouttière  de  la  maison  de  M.  Stringer  sur  l'île  Herschell  dans  l'Océan 
Arctique,  à  l'ouest  de  l'entrée  de  la  baie  Mackenzie;  le  18  juin  il  a 
trouvé  un  autre  nid  ainsi  que  des  œufs  dans  un  creux  dans  la  terre  à 
côté  d'un  tertre.  {W.  Raine).  Cet  oiseau  niche  partout,  dans  le 
nord;  les  nids  sont  généralement  faits  d'herbes  et  de  plumes,  et  se 
trouvent  généralement  cachés  au-dessous  d'un  gros  caillou.  {A.  P. 
Low). 

534a.    Le  plectrophane  de  Townsend. 

Passerina  nivalis  townsendi  (Ridgw)  Ridgw.     1898. 

On  a  décrit  cette  espèce  d'après  des  spécimens  pris  par  moi-même 
à  St-Michael,  et  d'autres  pris  par  M.  McKay  à  Nushagak,  sur  la  baie 
Bristol.  A  ces  deux  endroits  l'oiseau  est  paru  seulement  comme  oiseau 
migrateur.  (Nelson).  On  en  a  remarqué  des  spécimens  sur  les  îles 
Aléoutiennes,  y  compris  les  groupes  Pribilof  et  Shumagin.  {Ridg- 
way) . 

535.    Plectrophane  hyperboréen. 

Passerina  hyperborea  (Ridgw)  Ridgw.     1898. 

Cette  espèce  se  voit  dans  l'ouest  de  l'Alaska  et  elle  couve  sur  l'île 
Hall,    (et    probablement   sur   l'île   St-Matthew),    dans   la    mer    de 


574  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Behring.  {A.  0.  U.  liste  vérifiée).  L'on  m'a  expédié  de  Bethel, 
à  90  milles  de  l'embouchure  de  la  rivière  Kuskokwin,  dans  l'ouest  de 
l'Alaska,  deux  spécimens  de  cet  oiseau  rare.  Cet  endroit  est  proba- 
blement le  point  le  plus  éloigné  dans  l'intérieur  où  on  l'ait  trouvé. 
{Witmer  Stone  dans  VAuk.  Vol  XV.  p.  269.  1898).  Le  4  août 
1891,  on  en  a  remarqué  sur  l'île  Hall  dans  la  mer  de  Behring.  Ils 
y  étaient  en  grand  nombre  sur  la  plage  et  semblaient  couver  dans  les 
falaises.     (/.    M.    Macoun). 

CCXVIIL     CALCARIUS— Bechstein.     1803. 
536.    Plectrophane  de  Laponie. 

Calcarius  lapponicus.     (Linn)  Stejn.     1882. 

Le  plectrophane  de  Laponie  couve  généralement  partout  dans  le 
Groenland,  ainsi  que  sur  la  péninsule  Melville  et  d'autes  terres  à 
l'ouest  du  détroit  Davis.  {Arct.  Man).  Il  abonde  à  Fort  Chimo, 
Labrador,  et  couve  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  et 
sur  les  plus  grandes  îles.  {Packard).  On  trouve  cet  oiseau  ainsi  que 
le  plectrophane  de  neige  partout  au  nord  de  la  baie  d'Hudson.  Il  a 
été  observé  à  Fullerton  pour  la  première  fois  pendant  la  dernière 
semaine  de  mai  en  1904.  {A.  P.  Low).  Le  15  juin  1896  on  en 
a  remarqué  un  spécimen  sur  une  petite  île  dans  la  baie  James,  mais 
jusqu'au  mois  de  septembre  on  n'en  a  plus  revu.  Plus  tard  j'en  ai 
observé,  en  grand  nombre,  sur  la  terre  stérile  en  aval  de  Fort  Chimo. 
Le  9  juillet  1903  on  en  a  remarqué  un  couple  à  la  pointe  East,  baie 
James;  apparemment  ils  y  couvaient .  Ces  oiseaux  étaient  communs, 
à  la  fin  août,  depuis  le  cap  Henrietta  Maria  jusqu'à  Albany.  {Spread- 
horougJi — •).0n  en  a  pris  à  Disco,  dans  le  Groenland,  où,  en  1891,  ils 
couvaient.  A  partir  du  3  août  ils  étaient  communs  dans  le  nord-est 
du  Labrador.  Ils  couvent  aux  alentours  de  Nachvak  et  de  là  au 
nord-ouest  jusqu'au  détroit  d'Hudson.  Ils  se  montrent  seulement 
comme  oiseaux-migrateurs  au  sud  de  Nachvak.  {Witmer  Stone). 
Le  plectrophane  de  Laponie  est  assez  commun  à  10  milles  au  nord  de 
Fort  Churchill  sur  la  rive  de  la  baie  Button,  où,  le  31  juillet  1900, 
on  a  pris  un  jeune.  Le  4  août  il  abondait  sur  les  «barren 
grounds»  au  sud  du  cap  Eskimo.  {Edward.  A.  Preble).  On  en  a 
remarqué  à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  {Clarke).  On 
a  pris  seulement  un  spécimen  de  cet  oiseau,  le  14  mai  1885,  au 
détroit  Prince  of  Wales,  sur  celui  d'Hudson:  on  n'en  a  pas  vu  d'autres. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  575 

(Fayne).  Il  est  assez  commun  dans  Terreneuve.  (Reeks).  On  en 
a  tué  quelques  spécimens  à  Cole  Harbor,  Nouvelle-Ecosse.  (Downs). 
Il  se  voit,  en  hiver,  à  Grand  Manan,  Nouveau- Brunswick.  (Cham- 
berlain). Il  passe  l'hiver  dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  en 
a  pris  à  Beauport.(  Dionne).  Il  se  rend  à  Montréal  en  hiver  mais 
s'y  trouve  rare.  On  remarque  qu'il  s'associe,  de  temps  en  temps, 
avec  le  plectrophane  de  neige.     (Wintle). 

On  a  signalé  cet  oiseau  à  Ottawa,  Ontario,  pour  la  première  fois,  au 
printemps  de  1890,  lorsqu'il  était  en  compagnie  de  l'alouette  ordi- 
naire et  du  plectrophane  de  neige.  Il  y  est  resté,  par  bandes,  jusqu'au 
28  mai.  Il  y  est  revenu,  à  l'automne,  à  partir  du  3  octobre  jusqu'au 
15  novembre.  (Ottawa  Naturalist.  Vol.  V  ).  Il  passe  l'hiver  en  nom- 
bres irréguliers  à  Toronto,  Ontario.  En  autant  que  je  sache,  la 
seule  mention  de  la  présence  de  cet  oiseau  est  celle  d'une  volée  notée 
par  M.  William  Melville,  le  27  avril  1890,  à  Gravenhurst,  Ontario. 
(/.  H.  Fleming).  Au  mois  d'avril  1897,  j'ai  rencontré  une  petite 
bande  de  ces  oiseaux  à  Toronto,  et  j'en  ai  pris  deux  ou  trois  mâles 
en  plumage  magnifique.  Pendant  l'hiver  ils  se  montrent  plus  souvent 
en  compagnie  des  plectrophanes  de  neige.  (/.  Hughes.  Samuel). 
Quelquefois  ils  se  trouvent  tout  à  fait  communs,  pendant  les  migra- 
tions du  printemps,  le  long  du  lac  St-Clair,  mais  on  ne  les  voit  qu'en 
très  petit  nombre  près  de  London:  on  n'y  en  a  observé  que  trois  ou 
quatre  spécimens  en  tout.     (W.  E.  Saunders). 

Le  1er  octobre  1873  on  a  abattu  un  spécimen  de  cet  oiseau  sur 
la  rivière  Mouse  (Souris),  dans  l'état  du  Dakota.  C'était  le  premier 
de  la  migration  vers  le  sud.  (Coiies.)  Ils  abondent  au  printemps 
et  en  automne,  comme  oiseaux-migrateurs  partout  où  il  y  a  des  prairies 
ou  des  étendues  non  boissées.  Ils  arrivent  en  nombres  considéra- 
bles vers  la  mi-mai  et  y  restent  jusqu'à  la  fin  du  mois.  Plus  tard 
ils  s'en  vont  au  nord-ouest  pour  couver,  et  reviennent  encore  vers 
la  dernière  semaine  de  septembre.  Ils  fréquentent  les  chaumes  pour 
environ  deux  semaines  et,  ensuite,  ils  s'envolent  vers  le  sud.  (E. 
T.  Selon.)  Ils  abondent  comme  oiseaux-migrateurs  à  Aweme,  Mani- 
toba.  (Criddle.)  Ils  apparaissent  en  très  grand  nombre  à  Indian 
Head,  Saskatchewan,  pendant  les  migrations  au  printemps  et  en  au- 
tomne: on  a  vu  les  derniers  à  la  fin  mai  1892.  Le  25  avril  1894  on 
a  remarqué  une  petite  bande  au  lac  Crâne,  Saskatchewan.  Ils  abon- 
daient à  Edmonton,  Alberta,  comme  oiseaux-migrateurs,  à  partir  du 
28  avril  jusqu'au  5  mai  1897.     (Spreadboroiigh.)     En  1827  le  plectro- 


576  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

phane  de  Laponie  est  paru  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan,  à 
Carlton  House,  vers  la  mi-mai,  et  y  est  resté  enviroiL  dix  jours. 
Il  est  venu  à  Cumberland  House  vers  le  même  temps,  et  y  est  resté 
dans  les  sillons  d'un  champ  récemment  labouré.  On  en  a  vu  dans 
l'année  précédente,  au  commencement  de  mai,  à  Fort  Franklin, 
latitude  65^°,  bien  qu'en  bandes  plus  petites.  Les  jabots  de  ceux 
que  l'on  a  tués  étaient  remplis  de  graines  de  Arctostaphylos  alpina. 
{Richardson.)  On  a  recueilli  environ  quatre-vingt  nids  de  cet  oiseau 
en  tout,  dans  les  «barren  grounds»,  et  sur  les  rives  de  la  baie  Franklin. 
{Macfarlane.)  Nous  avons  rencontré  d'innombrables  plectrophanes 
de  Laponie,  depuis  le  commencement  exact  de  la  lisière  des  bois, 
jusqu'aux  limites  de  notre  exploration,  en  1907,  à  travers  les  "barrens". 
Je  ne  crois  pas  avoir  remarqué  une  étendue  sèche  de  dix  acres  dans 
la  région  sans  arbres  où  il  n'y  avait  pas  au  moins,  deux  couples  de 
plectrophanes  de  Laponie.  {E.  T.  Selon.)  On  remarque  cet  oiseau 
le  long  du  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson.  (Ross.) 
Il  se  voit  au  printemps  et  en  automne  à  Prince  Albert,  Saskatchewan, 
en  compagnie  de  l'alouette  ordinaire. 

Notes  sur  la  reproduction. — ^J'ai  dans  ma  possession  une 
douzaine  de  nids,  ainsi  que  des  couvées  d'oeufs,  collectionnés  par  MM. 
Stringer  et  Young  sur  l'île  Herschell.  Les  nids  sont  construits  d'herbe 
sèche,  bien  garnie  de  plumes,  et  se  trouvent  toujours  par  terre,  à 
l'abri  d'une  touffe  d'herbe  ou  de  gazon.  Ils  contiennent  cinq  ou 
six  œufs  chacun.  Ceux-ci  sont  pondus  à  la  mi-juin.  Les  femelles 
s'accroupissent  bien  sur  les  nids  dont  la  plupart  sont  trouvés  en  faisant 
lever  l'oiseau.     (W.  Raine.) 

536a.    Plectrophane  d'Alaska. 

Calcarius  lapponicus  alascensis  ridgw.     1898. 

Cet  oiseau  se  voit  partout  dans  l'Alaska,  y  compris  les  îles  Pribilof 
et  Aléoutiennes,  Unalaska  et  le  groupe  ainsi  qu'Shumagin,  à  l'est 
jusqu'à  Fort  Simpson.  (Ridgway.)  On  le  remarque  partout  dans 
la  province  mais  il  n'y  est  nulle  part  commun.  Il  se  rend  aussi  au 
goulet  Burrard,  à  Victoria,  et  à  Port  Simpson.  (Fannin.)  Il  est 
commun  en  automne,  et  rare  au  printemps  à  Chilliwack,  Colombie- 
Britannique.  (Brooks.)  Il  n'a  pas  été  commun,  en  septembre  et 
octobre  1907,  au  détroit  Clayoquot,  île  de  Vancouver.  {Spread- 
borough.)     Il   se  répand,   de  même  que   le   plectrophane  de   neige. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  577 

dans  les  régions  circompolaires,  et  on  l'a  signalé  de  presque  tous  les 
endroits  visités  par  des  explorateurs  le  long  de  la  côte  de  la  mer 
Arctique.  {Nelson.)  Ce  plectrophane  arrive  à  St-Michael  à  partir  du 
5  mai  jusqu'au  15  du  mois.  Quelques  spécimens  arrivent  d'abord, 
et  avant  qu'un  mois  s'écoule,  cet  oiseau  se  trouve  le  plus  nombreux 
de  tous  les  oiseaux  de  terre  dans  cette  localité  là.  {Turner.)  II 
est  tout  à  fait  commun  à  Point  Barrow,  mais  il  couve  dans  les  lieux 
de  l'intérieur  plus  secs  que  ceux  où  couve  le  plectrophane  de  neige 
qui  choisit  de  préférence  la  côte  et  les  lagunes.  (Murdoch.)  Le 
27  août  1899  j'en  ai  remarqué  une  petite  volée  à  l'embouchure 
Aphoon  du  Yukon;  plus  tard,  on  en  a  vus  à  St-Michael  et  sur  l'île 
Unalaska.  (Bishop.)  En  été  il  abonde  sur  les  îles  Pribilof.  {Elliott, 
Palmer,  J.  M.  Macoitn.) 

Notes  sur  la  reproduction. — A  cet  endroit  mon  étude  de  ses 
oiseaux  a  été  limitée  à  quelques  heures  passées  à  terre  ce  soir-là 
et  le  lendemain  soir.  Le  plectrophane  de  l'Alaska  a  été,  à  l'excep- 
tion du  harfang,  le  seul  oiseau  de  terre  observé.  Les  marais  bas  et 
couverts  de  mousse,  sans  même  un  buisson  rabougri  ou  une  étendue 
d'herbe  pour  attirer  d'autres  oiseaux  de  terre,  semblaient  constituer 
un  lieu  sympathique  pour  ceux-ci,  et  ils  s'y  trouvaient  en  assez  grand 
nombre.  Ils  semblaient  préférer  les  étendues  les  plus  sèches  un 
peu  en  arrière  de  la  plage,  ainsi  que  celles  sur  le  terrain  plus  élevé 
qui  séparaient  les  nombreuses  lagunes,  ainsi  que  les  lacs.  J'ai 
souvent  rencontré  un  plectrophane  mâle  quelconque  se  tenant  de 
bout  immobile  sur  quelque  tertre  en  vue,  pendant  mon  trajet  à 
pied  à  travers  ces  marais.  Si  je  m'approchais  trop  près  de  lui,  il 
essayait  de  sortir  de  mon  chemin  en  courant  furtivement  d'un  côté, 
mais,  si  je  le  poursuivais,  il  prenait  sa  fuite  et  s'envolait  en  cercles 
bien  au-dessus  de  ma  tête  ém^ettant  son  chant  agréable.  J'ai  quel- 
quefois entendu  chanter  ces  oiseaux  de  leurs  perchoirs  par  terre, 
mais  généralement  on  les  a  entendus  pendant  qu'ils  cerclaient,  appa- 
remment sans  but,  à  une  haute  élévation,  le  reflet  jaunâtre  du  soleil 
de  minuit  faisant  ressortir  leurs  formes  contre  l'indigo  du  ciel.  Le 
chant  du  plectrophane  d'Alaska  ressemble  beaucoup,  à  mon  avis, 
à  celui  de  l'alouette  des  prés  de  l'ouest,  excepté  qu'il  est  bien  plus 
faible  et  plus  prolongé.  Un  nid,  trouvé  à  cet  endroit,  contenait  deux 
jeunes,  récemment  éclos  ainsi  que  trois  oeufs.  Il  était  enfoncé 
dans  un  tertre  de  spahgnum,  et  était  complètement  caché  par  une 
touffe  d'herbe  dont  une  portion  le  recouvrait  en  voûte  d'une  manière 


578  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

ingénieuse.     L'intérieur  du  nid  consistait  en  une  garniture,  extraor- 
dinairement  maigre,  d'herbes  longues  et  fines.     J'ai  observé  quelques 
plectrophanes,  le  ler  juillet,  au  cap  Lowenstern,  et,  au  cap  Blossom, 
à  travers  les  collines  ondulées  un  peu  en  arrière  de  la  côte,  cet  oiseau 
était  commun.     Nous  avons    entendu    son  chant  pendant  quelques 
jours  après  notre  arrivée,  le  9  juin,  mais  à  partir  du  16  du  mois  il 
n'a  plus  chanté.     On  en  a  vu  des  jeunes,  les  premiers  à  arriver  à  leur 
maturité,    le   30  juillet.     En    1899,    apparemment   une   année   dans 
laquelle  la  saison  de  la  reproduction  a  été  précoce  on  en  a  noté  de 
nombreux  jeunes  presqu'enplumés,  le   1er  juillet.     En    1898,    depuis 
le  1er  août   jusqu'au    12    il    y   en   avait   de    nombreux  jeunes   dans 
le  voisinage  de   la   mission.     Ils    étaient    tous    par    petites    bandes 
ou  dispersés  individuellement  çà  et  là  le  long  de  la  lisière  d'herbes 
longues  qui  bordent  les  plages.     A  cette  saison  ils  semblaient  avoir 
une  tendance  à  se  former  en  bandes,  et  le  11  août,  le  jour  avant 
notre  départ  du  détroit,  j'en  ai  vu  une  d'environ  25.     En  1898,  la 
dernière  fois  que  j'ai  vu  le  plectrophane  d'Alaska,  c'était  le  16  août. 
Nous  l'avons  remarqué  en  montant  la  rivière  Kowak  ainsi  qu'à  une 
une  pointe  à  environ   100  milles  de  son  embouchure.     Une  petite 
bande  de  ces  oiseaux  s'est  envolée  à  travers  la  rivière  devant  notre 
bateau  à  vapeur,  s'en  allant  vers  le  sud.     On  a  noté  les  premiers 
plectrophanes  en   1899,  sur  la  Kowak  le  20  mai.     Ils  habitent,  dans 
cette  région,  les  étendues  de  marais  ouvertes  et  plates,  que  l'on  voit, 
par  intervalles,  depuis  la    rivière   jusqu'aux   contreforts   en   arrière. 
Le  1er  juin  j'ai  recueilli  un  nid  contenant  cinq  oeufs  frais.     Il  était 
enfoncé  dans  la  mousse  au-dessous  d'une  touffe  penchante  d'herbe 
desséchée.     Ilconsistait  d'herbes  fines    et  sèches  avec     une    garni- 
ture de   plumes  foncées  de  lagopède  et  de  hibou,  à  oreilles  courtes. 
Le  diamètre  de  la  cavité  du  nid  est  de  2.50  pouces,  avec  une  profon- 
deur  d'un   pouce.     Les   oeufs   sont   presque   d'un  oblong-ovale    et 
mesurent  .87X.60,   .86x  61,   .84x60,  .86x.6o,    .85x61   respectivement. 
La  couleur  de  fond,  telle  qu'exposée  à  la  vue  pour  un  espace  limité 
au  petit  bout  de  deux  de  ces  oeufs,  est  d'un  bleu  très  pâle;  autre- 
ment les  oeufs  sont  si  complètement  couverts  de  matière  colorante 
qu'ils  se  trouvent  presque  d'une  couleur  uniforme  jaune  blanchâtre. 
Au-dessus  de  tout  ceci  il  y  a  des  barbouillages  et  des  points  de  bistre 
distribués  çà  et  là.     Le  9  juillet  j'ai  trouvé  un  autre  nid  sur  l'île 
Chamisso.     Il  était  situé  dans  un  emplacement  semblable  à  l'autre, 
et  contenait  quatre  oeufs  presque  couvés.     {Grmnell)      M    William 
Palmer  dans  The  Birds   of   The  Pribilof  Islands   donne   un   compte 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  579 

rendu  détaillé  relativement  aux  habitudes  du  plectrophane  d'Alaska 
sur  ces  iles  pendant  la  période  de  la  reproduction. 

537.    Plectrophane  de  Smith. 

Calcarius  pictus  {SwAii<is)  Stej'S.     1882. 

On  a  remarqué  des  oiseaux  de  cette  espèce  en  assez  grand  nombre 
dans  les  prés  à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson,  à  partir  du  23 
jusqu'au  30  juillet  1900.  Ils  n'étaient  point  farouches  mais  on  les 
voyait  avec  difficulté  sur  les  collines  couvertes  de  mousse.  (Preble). 
On  n'a  observé  cet  oiseau  qu'une  fois  près  de  la  rivière  Souris  lorsqu'il 
était  en  compagnie  du  plectrophane  à  collier  châtain,  et  de  celui  de 
Laponie.  Comme  ce  dernier,  il  venait  d'arriver  du  nord.  (Coues). 
Il  abonde,  au  printemps,  dans  le  Manitoba,  mais  il  y  est  rare,  à  l'au- 
tomne, comme  oiseau-migrateur.  Le  17  mai  1884,  on  a  remarqué 
ces  oiseaux  en  bandes  énormes  à  Carberry,  Manitoba,  et  je  n'ai 
éprouvé  aucune  difficulté  à  m'y  procurer  tous  les  spécimens  voulus. 
(E.  T.  Selon).  Cette  espèce  est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle). 
On  a  vu  une  grande  volée  de  ces  oiseaux  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
le  12  mai  1892;  ils  y  étaient  communs  le  15  du  mois,  mais  ils  en  sont 
partis  quelques  jours  plus  tard.  Le  30  août  on  en  a  remarqué  plusieurs 
au  lac  Egg,  près  de  la  Peace  river,  latitude  56°,  ainsi  que  d'autres, 
le  5  septembre  1903,  au  petit  lac  des  Esclaves.  (Sprcadborough) .  On 
a  observé  cette  espèce  en  compagnie  des  bruants  de  Laponie  le  long  des 
bords  de  la  Saskatchewan,  mais  on  n'a  obtenu  aucun  renseignement 
se  rapportant  à  ses  habitudes  pendant  la  saison  de  la  reproduction. 
On  n'en  a  pris  qu'un  spécimen.  (Richardson) .  Cet  oiseau  est 
assez  rare  le  long  du  Mackenzie,  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort 
Simpson.  (Ross).  Il  abonde  dans  la  région  des  «Barren  grounds» 
à  l'est  de  Fort  Anderson,  ainsi  que  sur  la  rivière  Anderson  infé- 
rieure. (Macfarlane).  M.  Strachan  Jones  a  pris  cet  oiseau  à  Fort 
Yukon,  mais  on  n'a  pas  d'autres  mentions  de  sa  prise  dans  l'Alaska. 
(Nelson).  Le  11  juin  1898,  on  a  pris  un  mâle  de  cette  espèce  à  Point 
Barrow,  Alaska.     {Witmer  Sto7ie). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  en  grand  nombre 
sur  les  pentes  des  montagnes  Cariboo,  à  80  milles  au  sud  de  la  côte 
Arctique  à  l'ouest  du  delta  du  Mackenzie.  M.  Stringer  a  trouvé 
plusieurs  nids  à  cet  endroit  au  mois  de  juin  1897.  Ils  étaient  cons_ 
truits  à  terre  dans  les  tertres  couverts  d'herbe,  et   contenaient  cha 


580  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

cun,  de  quatre  à  six  oeufs.  Ceux-ci  ressemblent  quelque  peu  aux 
oeufs  du  plectrophane  de  Laponie,  excepté  que  la  couleur  de  fond 
est  plus  pâle.  J'ai  devant  moi,  dix  nids  qui  sont  tous  faits  d'herbe 
sèche  et  bien  garnis  de  plumes.     {W.  Raine). 

538.    Plectrophane  à  collier  châtain. 

Calcarius  ornatus  (Towns)  Stejn.     1882. 

Je  n'ai  pas  remarqué  ces  oiseaux  dans  le  voisinage  immédiat  de  la 
rivière  Rouge,  mais  aussitôt  que  je  suis  passé  à  travers  les  montagnes 
Pembina  je  les  ai  trouvés  en  abondance.  Ils  se  répandent  depuis  ces 
montagnes  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses  en  plus  ou  moins 
grandnombre.  {Coues.)  Cette  espèce  passe  l'été,  dans  le  Manito- 
ba,  et  s'y  trouve  localement.  De  nombreux  couples  préfèrent  la  ré- 
gion limitée  de  la  prairie  sèche,  tandis  qu'en  d'autres  parties  on  n'en 
voit  plus  pendant  plusieurs  milles.  Le  13  août  1907,  on  a  remarqué  un 
de  ces  oiseaux  au  bord  du  lac  Aylmer,  dans  le  district  du  grand  lac  des 
Esclaves.  {E.  S.  Selon.)  Il  est  commun  à  Aweme,  Manitoba,  nichant  par 
colonies  en  pleine  prairie.  (Criddle.)  Ce  plectrophane  abonde  par- 
tout dans  le  Manitoba  comme  oiseau-migrateur.  En  certains  districts 
il  couve  en  petit  nombre,  mais  vers  l'ouest  il  est  beaucoup  plus  commun. 
En  1906  on  en  a  observés  en  train  de  couver  depuis  Forest,  Manitoba, 
jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  {Atkinson)  On  l'a  remarqué  pour  la 
première  fois  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  le  12  mai  1892; 
il  étaient  commun  vers  le  18  du  mois,  y  couvant  en  grand  nombre. 
Cet  oiseau  était  très  commun  au  lac  Crâne;  on  l'a  vu  par  grandes 
volées  en  compagnie  du  bruant  de  McCown,  à  Médecine  Hat,  le  2 
mai  1894.  Au  mois  de  juin  il  couvait  en  grand  nombre  au  lac 
Crâne.  J'ai  trouvé  trois  nids  contenant  des  jeunes,  et  un  autre  dans 
lequel  il  y  avait  quatre  œufs  frais,  le  12  juin  1894.  Le  nid  n'était  qu'une 
cavité  assez  profonde  dans  la  terre,  garnie  d'un  peu  d'herbe  sèche. 
Il  était  en  pleine  prairie  dans  l'herbe  courte.  Cet  oiseau  était  rare 
dans  les  collines  Cypress  ;  on  n'a  remarqué  qu'un  spécimen  pendant  une 
semaine.  (Spreadborough.)  En  1896  il  était  tout  à  fait  commun  à 
Brandon,  Manitoba  ,  ainsi  qu'à  Moose  Jaw,  Saskatchewan.  C'est  un 
oiseau  commun  partout  dans  la  prairie,  depuis  Indian  Head,  Saskatche- 
chewan  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  la  rivière  des  Français.  Ce  plec- 
trophane ainsi  que  l'alouette  ordinaire  et  le  bruant  de  McCown  for- 
ment tous  les  trois,  presque  toute  l'avi-faune  des  prairies  proprement 
dites.     C'est  exclusivement  un  oiseau  des  prairies,  se  trouvant  plus 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  58 1 

OU  moins  commun  dans  toute  la  région  traversée  en  1895,  jusqu'à 
la  rivière  Mille.  On  n'a  pas  recueilli  de  nids  avant  le  18  juin,  bien 
que  dans  l'année  précédente  des  jeunes  soient  éclos  avant  cette  date. 
{Macoiin.)  J'ai  trouvé  cet  oiseau  en  train  de  couver  en  grand  nombre 
partout  dans  les  prairies  du  Manitoba  et  de  la  Saskatchewan.  Il 
était  surtout  nombreux  dans  la  prairie  au  nord  de  Moose  Jaw,  Saskat- 
chewan, où  pendant  la  première  semaine  de  juin  1891,  j'ai  trouvé 
de  nombreux  nids  par  terre  à  côté  des  mottes  de  gazon,  et  conte- 
nant, chacun,  cinq  ou  six  œufs.     {W.  Raine.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Mes  premiers  spécimens  ont  été 
pris  le  14  juillet  1873.  A  cette  date  on  voyait  déjà  les  premières  cou- 
vées de  jeunes  au  vol.  Cependant  la  réunion  de  plusieurs  familles 
étaient  à  peine  commencée,  et,  apparemment,  les  petites  bandes  n'é- 
taient pas  formées  non  plus,  avant  que  les  jeunes  des  premières  cou- 
vées, comme  d'habitude,  eussent  été  laissés  seuls,  les  vieux  oiseaux 
étant  occupés,  en  ce  moment  de  la  deuxième  couvée  d'oeufs.  Ensuite 
on  a  remarqué,  presque  continuellement,  des  bandes  d'oiseaux-errants, 
principalement  ceux  de  l'année,  qui  se  mêlaient  librement  avec  des 
bruants  de  Baird,  et  des  alouettes  des  champs.  En  effet  la  plupart 
des  rassemblements  d'oiseaux  des  prairies,  qui  étaient  tour  à  tour  dé- 
rangés par  le  progrès  de  nos  trains  de  wagons  consistaient  de  ces 
trois  espèces,  y  compris  de  nombreux  pinsons  des  prés,  alouettes  à 
hausse-col  noir  et  bruants  aux  ailes  baies.  J'ai  recueilli  mes  premiers 
œufs  le  18  juillet,  presqu'une  semaine  après  que  j'avais  trouvé  des 
jeunes  en  train  de  voler;  ils  étaient  frais.  D'autres  nids,  examinés 
au  même  temps,  contenai(^nt  des  jeunes  récemment  éclos.  J'ai 
même  trouvé  des  œufs  frais  dans  la  première  semaine  d'août. 
Pendant  la  deuxième  saison  on  a  recueilli  les  premiers  œufs,  le  6  juillet, 
et,  à  ce  moment,  il  y  avait  de  nombreux  jeunes  oiseaux  qui  volaient. 
Par  conséquent  la  saison  de  la  ponte  doit  occuper  une  période  d'au 
moins  deux  mois.  Je  n'étais  pas  sur  le  terrain  assez  tôt 
pour  déterminer  exactem.ent  le  commencement,  mais,  supposons  que 
l'incubation  prenne  deux  semaines,  et  qu'il  faille  encore  quinze  jours 
pour  l'élevage  des  jeunes  au  nid,  la  première  couvée  d'œufs  doit  être 
pondu  au  début  du  mois  de  juin  pour  que  les  jeunes  de  celle-ci  puissent 
voler  avant  le  ler  juillet.  Il  y  a  évidemment  assez  de  temps  pour  per- 
mettre au  premier  couple  d'accomplir  l'élevage  d'une  deuxième,  si  non 
d'une  troisième  couvée  avant  la  fin  août.  J'imagine  que  certaine- 
ment deux,  et  probablement  trois  couvées  sont  généralement  élevées. 

78870—38 


582  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Le  résultat  de  tout  ceci  est  qu'à  partir  de  la  fin  juin  jusqu'à  la  fin 
août,  les  jeunes  oiseaux  en  tous  degrés  de  plumage,  ainsi  que  les  vieux 
à  différents  états  de  vétusté,  se  trouvent  tous  ensemble.  Le  nid  est, 
bien  entendu,  par  terre,  ordinairement  en-dessous  d'une  petite  touffe 
d'herbe,  ou  de  plantes  nuisibles  qui  le  cachent  tout  à  fait.  Il  est 
enfoncé  à  ras  du  sol,  comme  celui  d'autres  espèces  de  passe- 
reau qui  construisent  par  terre  ;  le  fond  est  mince  mais  le  bord  est  plus 
épais  et  même  assez  solide.  Le  tout  consiste  simplement  de  que- 
ques  herbes  et  petites  pailles  arrangées,  en  majeure  partie  d'une  manière 
circulaire.  Le  diamètre  du  nid  est  d'environ  3  pouces,  et  la  profondeur 
est  de  presque  2  pouces.  Pendant  la  première  saison,  je  n'ai  trouvé 
que  quatre  œufs,  ou  des  jeunes,  dans  un  nid,  mais,  plus  tard,  j'en  ai 
recueilli  un  contenant  six  œufs.  Ceux-ci  mesurent  à  peu  prèx  ^  de 
long  sur  f  de  large,  et  sont  d'une  forme  ordinaire.  Leur  couleur  est 
difficile  à  décrire,  car  les  taches  sur  les  œufs  de  cette  espèce,  ainsi  que 
celles  sur  les  œufs  des  autres  espèces  du  même  genre,  sont  très  variables 
et  très  compliquées.  Pour  moi  la  couleur  est  blanc  grisâtre  avec  des 
nuages  et  des  taches  de  gris  violacé  pâle  qui  indique  la  teinte  domi- 
nante. Au-dessus  de  tout  cela  il  y  a  de  nombreux  points,  égra- 
tignures,  et  petites  taches  de  brun  foncé,  tout  à  fait  irrégulières  quant 
à  leur  distribution,  et  à  leur  nombre,  bien  que  toujours  visibles,  étant 
vivement  exposés  à  la  vue  sur  la  couleur  simple  du  fond.  Chaque  fois 
que  je  m'approchais  d'un  nid  contenant  des  œufs,  la  femelle,  géné- 
ralement, s'en  est  allée  au  pas  tranquillement  après  avoir  voltigé 
à  une  petite  distance  et  ensuite  elle  est  partie  au  vol  ;  cependant,  à 
d'autres  moments,  lorsqu'il  y  avait  des  jeunes  dans  le  nid,  les  deux  vieux 
oiseaux  voltigeaient  tout  près  à  une  petite  élévation,  émettant  conti- 
nuellement des  cris.     (Coues.) 

CCXIX.     RHYNCHOPHANES     Baird.     1858. 
539.     Plectrophane  de  McCown. 

Rhynchophanes  mccownii  (Lawr)  Ridgw.     1877. 

M.  Thorpe  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  près  de  Dalesboro, 
quelque  peu  à  l'ouest  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  On  n'a  jamais 
vu  ce  plectrophane  dans  la  région  de  la  rivière  Rouge,  et  je  ne  pense 
pas  qu'il  se  voit  sur  cette  ligne  de  partage  des  eaux  si  fréquentée,  en 
été,  par  C.  ornatus.  Il  semble  être  l'une  des  nombreuses  espèces 
d'oiseaux  qui  indiquent  la  division  naturelle  entre  cette  région  et  le 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  583 

bassin  du  Missouri.  On  a  pris  le  premier  spécimen  près  de  Fort 
Buford.  Cet  oiseau  est  devenu  de  plus  en  plus  nombreux  selon  notre 
progrès  vers  la  rivière  Mille,  et  de  là  on  l'a  remarqué  partout  jusqu'aux 
Montagnes  Rocheuses.  Le  plectrophane  de  McCown  a,bondait  dans 
la  région  environnant  la  rivière  des  Français,  où  les  deux  espèces 
couvaient,  mais,  plus  à  l'ouest,  C.  ornatus  diminue  en  nombre,  tandis 
que  le  plectrophane  de  McCown  y  devient  plus  nombreux,  se  répan- 
dant jusqu'aux  contreforts  des  Montagnes  Rocheuses.  (Coiies).  En 
1906  on  l'a  remarqué  en  grand  nombre  sur  la  prairie,  surtout  sur 
les  côtes  stériles  au  nord  du  Maple  creek,  Saskatchewan.  (A.  C. 
Bent).  On  en  a  vus,  le  23  mai  1892,  pour  la  première  fois  à  Indian 
Head,  Saskatchewan.  Ils  abondaient  vers  le  premier  juin  sur  la  prairie 
ravagée  par  le  feu,  ainsi  que  sur  la  terre  labourée  où  on  avait  laissé 
pousser  les  mauvaises  herbes;  ils  y  sont  restés  nombreux  pour  couver. 
Le  21  avril  1894  on  en  a  vu  deux  spécimens  à  Medicine  Hat, 
Saskatchewan.  A  partir  de  ce  moment  ils  y  sont  devenus  communs, 
ainsi  qu'au  lac  Crâne,  à  100  milles  plus  à  l'est.  Il  y  en  avait  des 
milliers  à  Medicine  Hat,  pas  plus  tard  que  le  2  mai,  et  parmi  eux  de 
nombreux  mâles  à  la  période  de  leur  chant  le  plus  riche.  Ces  oiseaux 
étaient  communs,  en  juin,  au  lac  Crâne.  Parmi  d'autres  nids  il  y 
en  avait  un  qui  contenaient  cinq  œufs,  dont  l'un  appartenait  à  un 
étourneau  ordinaire.  Le  nid  consistait  en  un  trou  assez  profond  dans 
la  prairie,  garni  d'un  peu  d'herbe  sèche.  Ces  oiseaux  étaient  com- 
muns, en  1895,  à  Moose  Jaw,  au  creek  Old  Wives,  dans  la  montagne 
Wood,  et  sur  la  rivière  Frenchman  jusqu'aux  collines  Cypress,  Saskat- 
chewan, mais  pas  dans  les  collines  elles-mêmes;  de  là  on  les  a  remar- 
qués à  l'ouest  jusqu'à  la  rivière  Milk,  où  ils  sont  devenus  moins  nom- 
breux, quelques-uns  seulement  se  répandant  jusqu'aux  contreforts 
près  du  lac  Waterton.  Le  19  juin  1897,  je  les  ai  observés  en  nombre 
à  Calgary,  Alberta.  On  en  a  vu  un,  le  31  mai  1903,  sur  la  rive  d'une 
île  dans  le  petit  lac  des  Esclaves,  Alberta.  On  a  toujours  trouvé 
cet  oiseau  et  C.  ornatus  ensemble;  ce  sont,  tous  les  deux,  de  vrais 
oiseaux  de  la  prairie.  {Spreadhorougli) .  J'en  ai  pris  un  mâle  adulte, 
le  3  juin  1887,  et  à  la  même  date,  trois  ans  plus  tard,  j'ai  abattu  deux 
femelles  au  même  endroit.  Je  n'ai  remarqué  que  ces  spécimens  là  à 
Chilliwack,  Colombie-Britannique.     (Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — En  1891  et  encore  en  1893,  j'ai 
trouvé  cette  espèce  en  grand  nombre,  pendant  le  mois  de  juin,  dans 
les  collines  sur  la  prairie  au  nord  du  lac  Rush,  Saskatchewan.     Dans 

78870— 38i 


584  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

cette  région  elle  construit  son  nid  par  terre,  à  côté  d'une  motte  de 
gazon,  et  elle  pond  quatre  ou  cinq  œufs.  La  femelle  s'accroupit  bien 
sur  ceux-ci  et  ne  quitte  son  nid  que  lorsqu'un  intrus  s'approche  trop 
près.  Les  œufs  quant  à  leur  couleur  et  aux  marquages  ressemblent 
à  ceux  du  plectrophane  de  Smith,  mais  ils  sont,  en  moyenne,  plus 
petits.  {W.  Raine).  Cette  espèce  est  très  commune  en  beaucoup  de 
parties  de  la  prairie.  En  1894,  et  1895,  on  a  trouvé  de  nombreux 
nids,  chacun  dans  un  trou  dans  la  terre  avec  une  légère  élévation  d'un 
côté.  Le  nid  est  fait  d'herbe  sèche,  et  on  ne  peut  pas  le  distinguer 
de  celui  du  plectrophane  au  col  châtain.     (Macoun). 

CCXX.    POOG^TES     Baird.     1858. 
540.    Pinson  à  ailes  baies. 

Poocœtes  gramineus  (Gmel)  Baird.     1858. 

Le  pinson  à  ailes  baies  habite  les  champs  de  la  Nouvelle-Ecosse. 
(Downs).  Il  est  commun  dans  la  Nouvelle-Ecosse  à  partir  de  la  mi- 
avril  jusqu'au  mois  d'octobre.  (H.  F.  Tufts).  Il  était  assez  com- 
mun à  Baddeck  et  à  Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton,  Nouvelle- 
Ecosse,  en  juillet  1898;  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens,  le  2 
juillet  1888,  à  Rustico,  île  du  Prince- Edouard.  (Macoun).  On  en 
a  observé  un,  le  16  mai  1906,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle- Ecosse,  ainsi 
que  plusieurs  le  ii  avril  1907,  et  un  autre,  le  21  juin.  (/.  Boutelier). 
Cet  oiseau  abonde  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  y  fréquentant  les 
champs  ouverts  dans  les  endroits  les  plus  peuplés.  (Dwight).  Au 
mois  de  juin  1881  on  a  tué  un  spécimen  à  Hampton,  Nouveau-Bruns- 
wick.  {Chamberlain).  Il  passe  l'été  en  abondance  à  Scotch  Lake, 
comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore).  On  ne  le  voit 
pas  en  grand  nombre  dans  l'est  de  la  province  de  Québec.  (Dionne). 
En  été  il  habite  le  district  de  Montréal,  où  il  se  trouve  fréquemment. 
Il  couve  sur  l'île  de  Montréal.  On  a  trouvé  des  nids  contenant  des 
œufs  à  partir  du  14  jusqu'au  28  mai.  Cet  oiseau  a  été  observé  depuis 
le  7  avril  jusqu'au  8  octobre.  (Wintle).  Il  passe  l'été  en  abondance 
et  couve  en  grand  nombre.  (Ottawa  Natiiralist,  vol.  V).  Il  est  très 
commun  dans  les  prés  et  les  pâturages.  J'ai  trouvé  son  nid,  à  deux 
reprises,  à  la  fin  avril.  {Rév.  C.  J.  Young).  Le  pinson  à  ailes  baies 
passe  l'été  à  Toronto,  Ontario,  en  grand  nombre.  C'est  un  des 
oiseaux  les  plus  communs  qui,  à  cette  saison  habitent  les  districts  de 
Parry  Sound  et  Muskoka.     (/.  //.   Fleming).     Il  est  très  commun 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  585 

partout  dans  l'ouest  d'Ontario,  où  il  habite  pendant  l'été.  (W.  E. 
Saunders).  Il  passe  la  saison  d'été  en  grand  nombre  à  Guelph, 
Ontario,  y  arrivant  vers  le  1er  avril,  et  prenant  son  départ  vers  le  15 
octobre.  {A.  B.  Klugh).  En  été  il  abonde;  ses  lieux  pour  la  repro- 
duction se  trouvent  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young). 
En  1900,  on  en  a  trouvé  un  couple  couvant  au  lac  Cache,  dans  le  parc 
Algonquin,  Ontario.  {Spreadhoroiigh) .  Cet  oiseau  était  commun 
aux  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan.  On  en  a  pris  des  spécimens 
qui  étaient  tous  des  mâles.  {Niitting).  On  en  a  remarqué  beaucoup 
dans  tous  les  lieux  ouverts  depuis  la  chaîne  du  littoral,  et  les  Monta- 
gnes Rocheuses,  jusqu'au  lac  la  Hache  dans  le  nord  de  la  Colombie- 
Britannique.  (Rhoads).  M.  Streator,  ainsi  que  l'auteur  lui-même, 
classifient  les  oiseaux  trouvés  à  Ashcroft,  Colombie-Britannique, 
comme  appartenant  à  confinis  (l'espèce  qui  suit). 

Les  pinsons  à  ailes  blanches  du  district  de  Cariboo,  Colombie-Britan- 
nique semblent  se  rapprocher  plutôt  de  l'espèce  typique  qu'aux  sous- 
espèces  affinis  et  confinis.  Ils  étaient  communs  à  150-Mile  House, 
et  couvaient  aussi  à  la  limite  boisée  à  Baskerville.     (Brooks). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid,  qui  est  gros,  est  construit 
par  terre,  près  d'une  carrière  de  pierres,  et  se  compose  d'herbes 
et  de  tiges  de  plantes  nuisibles  garnies  de  crin  de  cheval  et  d'herbe 
fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'un  blanc  grisâtre 
tachetés  et  éclaboussés  partout  d'un  brun  rougeâtre  pâle.  (G.  R. 
White.)  Cet  oiseau  arrive  dans  le  Nouveau-Brunswick,  pendant 
le  mois  d'avril,  venant  de  ses  quartiers  d'hiver.  J'ai  trouvé  des 
nids,  contenant  des  couvées  complètes,  de  bonne  heure  au  mois  de 
mai,  et,  une  fois,  j'ai  trouvé  un  nid  dans  lequel  il  y  avait  trois  œufs 
en  partie  couvés,  au  mois  de  septembre.  {W.  H.  Moore.)  Cette 
espèce  couve  en  mai  et  juin  aux  alentours  d'Ottawa.  Le  nid  est 
enfoncé  dans  la  terre,  le  bord  étant  au  niveau  du  sol.  Il  se  compose 
de  radicules  d'herbes  avec,  parfois,  quelques  morceaux  de  mousse 
verte  ou  plusieurs  crins.  La  ponte  est  généralement  de  quatre  ou 
cinq  œufs.  (Garneau.)  Le  2  mai  1906,  j'ai  trouvé  le  nid  d'un 
pinson  à  ailes  baies,  contenant  trois  œufs,  près  de  Westmount, 
Que.  Il  était  construit  d'herbes  et  de  tiges,  avec  une  garniture 
épaisse  de  crin  de  cheval,  et  se  trouvait  dans  une  touffe  d'herbe 
desséchée  dans  un  champ  qui  était,  pour  la  plupart,  humide  et  maré- 
cageux.    {W.  J.  Brown.) 


586  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

540a.    Pinson  de  l'ouest  à  ailes  baies. 

Poocœtes  gramineiis  confinis.     Baird.     1858. 

Cette  espèce  couve  depuis  Pembina  dans  l'est  jusqu'à  la  base  des 
Montagnes  Rocheuses  dans  l'ouest,  le  long  du  49ème  parallèle. 
(Coues.)  En  été  elle  habite  les  prairies  du  Manitoba  en  grand 
nombre.  (E.  T.  Selon.)  Elle  abonde  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.) 
Elle  est  féconde  comme  oiseau  reproducteur  partout  dans  le  Manitoba, 
ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (Atkinson.)  Ce 
pinson  arrive  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan  de  bonne  heure 
au  mois  de  mai,  et  s'y  trouve  dans  l'herbe  fanée  qui  lui  fournit 
un  excellent  abri.  Nous  ne  l'avons  pas  remarqué  au-delà  de  la 
latitude  57°.  (Richards on.)  Nous  avons  trouvé  un  nid  de  cet  oiseau 
contenant  six  œufs,  le  26  juin  1864,  dans  une  étendue  boisée  çà  et 
là  à  l'est  de  Fort  Anderson.  (Macfarlane.)  Il  passe  l'été,  et  se 
trouve  tout-à-fait  commun,  partout  dans  la  région  environnant 
Prince  Albert,  Saskatchewan,  où  on  le  voit,  sur  chaque  route,  courant 
en  avant  des  voitures.  Il  y  couve  en  grand  nombre.  {Coiiheaux.)  En 
1895  cet  oiseau  était  commun  depuis  Winnipeg  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses,  ver^  le  49ème  parallèle.  Il  nichait  toujours  par  terre, 
mais  semblait  préférer  là  où  il  y  avait  plus  ou  moins  de  broussailles. 
On  en  a  trouvé  pour  le  première  fois,  le  2  juin,  en  train  de  nicher. 
On  en  a  remarqué  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première 
fois,  le  9  mai  1892;  ils  y  étaient  communs  le  13  du  mois.  Le  7 
juin  j'ai  trouvé  à  terre,  deux  nids  contenant  quatre  œufs  chacun.  On 
a  vu  ce  pinson  pour  la  première  fois,  à  Medicine  Hat,  Saskatche- 
wan, le  30  avril  1894.  Il  n'y  avait  que  deux  spécimens,  dont  deux 
mâles.  Le  lendemain,  on  en  a  remarqué  cinq,  et,  vers  le  4  mai, 
ils  y  trouvaient  nombreux,  de  même  qu'au  lac  Crâne,  le  7  du  mois. 
Ces  oiseaux  étaient  communs  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress 
pendant  les  derniers  jours  de  juin.  On  les  a  trouvés  communs  et 
couvant  aux  alentours  de  Banfï,  Montagnes  Rocheuses,  dans  la  direc- 
tion du  lac  Devil.  A  partir  du  ler  mai  1897  ils  sont  bientôt  deve- 
nus communs  à  Edmonton,  Alberta,  et  ont  commencé  à  s'apparier. 
Ils  étaient  communs  dans  les  contreforts  depuis  Calgary  jusqu'au 
passage  Crowsnest,  ainsi  que  dans  toutes  les  petites  prairies  partout 
dans  la  région  de  la  rivière  Peace,  entre  les  latitudes  55°  et  57°. 
On  les  a  remarqués,  en  nombre,  le  long  de  la  route,  sur  tout  le 
terrain  herbeux  et  sec  depuis  Edmonton  jusqu'à  Jasper  House,  en 
1898.     Au  mois  de  juin  1889,  cet  oiseau  était  commun  à  Kamloops, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  587 

à  Spence  Bridge,  à  Enderby,  et  dans  la  vallée  de  la  Nicola,  Colom- 
bie-Britannique, ainsi  que  sur  le  plateau  entre  les  rivières  North 
Thompson  et  Bonaparte.  On  en  a  observé  quelques  spécimens  au 
printemps,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  et  un  autre  le  8 
septembre  1901,  à  l'embouchure  du  creek  Tanni  Hy.  Aux 
mois  d'avril  et  mai  1903,  ces  oiseaux  étaient  tout  à  fait  communs 
à  Penticton  dans  le  sud  de  la  Colombie-Britannique.  On  en  a 
remarqué  pour  la  première  fois  le  29  avril  à  Fernie,  dans  la  même 
province,  le  29  avril;  ils  y  étaient  communs  au  4  mai.  J'ai  trouvé 
un  nid  à  moitié  construit,  dans  une  touffe  d'herbe,  le  20  mars.  On 
a  observé  ces  oiseaux  à  Midway,  Colombie-Britannique,  pour  la 
première  fois,  le  16  avril  1905,  et  ils  s'y  trouvaient  communs  au  ler 
mai.  {Spreadborough.)  Ce  .pinson  se  trouve  en  grand  nombre,  dans 
l'intérieur  où  il  couve.  {Streator.)  Il  passe  l'été,  en  grand  nombre 
à  l'est  de  la  chaîne  Côtière,  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver 
{Fannin.)  C'est  un  oiseau  migrateur;  il  n'est  pas  commun  à  Chilli- 
wack. Les  spécimens  que  l'on  voit  sont  très  pâles,  et  il  se  peut  qu'il 
appartiennent  à  affinis.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction.— On  a  trouvé  plusieurs  nids  conte- 
nant des  œufs,  à  Pembina,  vers  la  mi-juin.  Dans  un  de  ces  nids 
il  y  avait  aussi  deux  œufs  du  molothrus.  Ces  premiers  étaient 
construits  dans  le  terrain  ouvert,  où  ils  se  trouvaient  profondément 
enfoncés  de  sorte  que  le  dessus  était  au  ras  du  sol.  Ils  étaient  faits 
plus  solidement  que  ceux  de  beaucoup  d'oiseaux  qui  construisent 
par  terre,  les  côtés  ayant  un  pouce,  ou  plus,  d'épaisseur,  au  bord. 
La  cavité  est  petite  et  profonde  en  comparaison  de  la  grandeur  du 
nid.  Les  matériaux  usités  pour  la  construction  se  composent  géné- 
ralement d'herbes  et  de  petites  pailles,  dont  les  plus  grossières 
se  trouvent  à  l'extérieur,  et  les  fibres  les  plus  fines  à  l'intérieur 
et  au  fond.  Les  œufs,  dont  je  n'ai  pas  trouvé  plus  de  quatre,  mesurent 
environ  0.80  sur  0.55;  ils  sont  d'un  blanc  grisâtre,  profondément 
marqués  partout  de  taches,  de  rayures,  et  .de  monchetures  de  brun- 
rougeâtre,  ainsi  que  d'une  petite  quantité  de  points  fins  de  la  même 
nuance,  ou  d'un  brun  plus  foncé.  L'oiseau-mère  s'accroupit  bien 
sur  ses  œufs,  ne  quittant  le  nid  que  lorsqu'on  met  le  pied  presque  sur 
elle,  et  ensuite  voltigeant  à  une  petite  distance  comme  si  elle  était  es- 
tropiée, afin  de  détourner  l'attention  du  nid  vers  elle-même.  {Coucs.) 
C'est  une  espèce  des  prairies  très  commune;  et  elle  couve  dans 
toutes  les  parties  du  sud  de  la  Saskatchewan,  ainsi  que  dans  l'Alberta. 


588  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Un  nid,  recueilli  le  31  mai  1895,  contenait  trois  œufs  frais.  Il  était 
sur  la  pente  d'un  ravin,  et  se  trouvait  par  terre  sous  une  touffe 
d'herbe.  La  construction  était  faite  principalement  de  matériaux 
fins  ayant  à  la  base  des  brins  d'herbe,  dont  les  plus  grossiers  étaient 
au  fond.  Il  y  avait  aussi  quelques  crins  entrelacés  pour  terminer 
le  tout.  On  a  enlevé  un  autre  nid,  identique  au  premier  sous  tous  les 
rapports,  le  19  juin.  Celui-ci  se  trouvait  dans  une  toufife  de  Potentilla 
gracilis  au  bord  d'un  ravin.     {Macoun.) 

540b.     Pinson  d'Orégon. 

Poocœtes  gramineiis  affinis.     miller.     1888. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  l'ouest  de  l'état  de  Washington,  ainsi 
que  dans  la  Colombie-Britannique,  y  compris  l'île  de  Vancouver. 
(Ridgway.)  On  la  remarque  sur  le  côté  ouest  de  la  chaîne  du  littoral, 
Colombie-Britannique,  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin.) 
Au  printemps  de  1901  on  en  a  observé  quelques  spécimens  à  Chilli- 
wack,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'un  autre,  le  9  septembre  de  la 
même  année,  à  l'embouchure  de  Tami-hy  creek.     {Spreadborough.) 

CCXXI.     PASSERGULUS— Bonaparte.     1838. 
541.     Pinson  d'Ipswich. 

Passerculus  princeps. — Maynard.     1872. 

On  a  pris  ce  pinson  à  Lawrencetown  près  de  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse,  au  mois  de  mars  1878.  {Matthew  Jones).  On  en  a  pris  un, 
en  avril  1876,  à  Point  Lepreaux,  Nouveau- Brunswick.  {Chamber- 
lain). Le  7  avril  1895,  lorsque  nous  étions  à  260  milles  d'Halifax, 
sur  le  navire  à  vapeur  «Labrador»  en  route  pour  Liverpool,  deux 
de  ces  pinsons  sont  venus  à  bord  et  sont  restés  là  pendant  quelques 
heures.  Ils  étaient  apparemment  en  route  pour  Terreneuve.  (/.  H. 
Fleming).  L'auteur  lui-même  a  passé  six  semaines  sur  l'île  Sable, 
pendant  l'été  de  1899,  et  il  a  eu  une  bonne  occasion  d'étudier  les 
habitudes  de  cet  oiseau.  C'était  le  seul  oiseau  de  terre  qui  habitait 
l'île,  et  tous  les  nids  trouvés  là,  soit  neufs  ou  anciens,  lui  appar- 
tenaient. La  plupart  de  ceux-ci  étaient  creusés  dans  le  sable,  et 
construits,  plus  ou  moins,  d'herbe.  De  nombreux  oiseaux  hivernent 
sur  l'île,  et,  en  autant  que  l'on  sache,  c'est  leur  seul  terrain  pour  la 
reproduction.  M.  le  Docteur  Jonathan  Dwight,  jeune,  de  New 
York  a' écrit  un  compte-rendu  complet  relativement  aux  habitudes 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  589 

et  au  couvage  de  ces  oiseaux.  En  1902,  M.  W.  E.  Saunders  de  Lon- 
don,  Ontario,  qui  a  passé  quelque  temps  sur  l'île,  a  publié  un  compte- 
rendu  bien  détaillé  de  leur  vie,  dans  l'Ottawa  naturalist.  Vol.  XVI, 
et  dans  l'Auk,  Vol  XIX,  p.  267-271;  il  a  décrit  les  nids  ainsi  que 
les  habitudes  de  cet  oiseau  intéressant,  pendant  la  saison  de  la  repro- 
duction. 

542.    Pinson  de  Sandwich. 

Passerculiis  sandivichensis.  (Gmel)  Baird.     1880. 

Cet  oiseau  est  commun  autour  des  prairies  et  des  régions  boisées 
ouvertes.  {Lord).  Il  est  commun,  à  l'automne,  sur  la  côte.  (Sirea- 
tor).  Il  passe  l'été,  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral, 
et  il  couve  sur  l'île  de  Vancouver.  {Fannin).  Il  se  trouve  assez 
communnément  comme  oiseau-migrateur  à  Chilliwack.  (Brooks).  Au 
printemps  de  1901  on  en  a  pris  quelques  spécimens  à  Chilliwack, 
Colombie  Britannique.  On  en  avait  obtenu  aussi  à  Hastings,  en  avril, 
1889;  on  en  a  remarqué  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver,  pour  la 
première  fois,  vers  le  20  avril  1893;  ils  y  étaient  communs  au  4 
mai.  (Spreadboroiigh).  On  en  a  observé  un,  le  23  avril  1887,  à 
Victoria,  le  lendemain  ils  y  abondaient.  On  les  a  remarqués  en  bandes 
le  long  du  littoral  à  l'île  Sait  Spring,  à  Nanaimo,  et  à  Comox.  {Ma- 
coun).  Le  5  octobre  1899,  on  en  a  observée  quelques-uns  sur  l'île 
Unalaska,  où  on  en  a  pris  deux  jeunes.  (Bishop).  Cet  oiseau  se 
voit  pendant  l'été  tout  le  long  de  la  chaîne  Aléoutienne,  sur  l'île 
Kadiak,  et  aussi  jusqu'à  la  côte  sud-est  du  territoire.  M.  Dali  en 
parle  comme  ayant  été  vu  à  Unalaska  où  il  l'a  trouvé  nombreux, 
ainsi  qu'en  allant  vers  l'est.  Il  n'en  a  pas  remarqués  à  l'ouest  de 
cette  île.  (Nelson).  Ce  pinson  est  l'un  des  oiseaux  qui  sont 
les  premiers  rendus  à  Unalaska.  La  date  de  son  arrivée  est 
généralement  vers  le  10  mai.  Ces  oiseaux  couvent  dans  l'herbe 
au  mois  de  juin.  (Turner).  Le  3  juin  1890,  j'ai  fait  lever  un  pinson, 
à  plusieurs  reprises,  dans  une  petite  étendue  d'herbe  près  de  la  plage 
Lukannin,  sur  l'île  St-Paul.  Je  l'ai  identifié  comme  appartenant 
à  cette  espèce.  (Palmer).  On  en  a  pris  cinq  spécimens,  au  mois  de 
septembre  1897,  sur  l'île  Amagnak,  près  du  port  Dutch,  Unalaska. 
(Grinnell).  En  1903,  M.  Anderson  en  a  pris  dix  spécimens  à  la  baie 
Muller,  péninsule  d'Alaska.     (Chapman). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  10  juin  1893,  j'ai  trouvé  un 
nid  et  cinq  oeufs  appartenant  à  cet  oiseau  à  Vancouver,  Colombie 


590  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Britannique.  Le  nid,  construit  par  terre,  se  composait  d'herbe 
sèche  garnie  de  crin.  Les  oeufs  sont  d'un  blanc  verdâtre  profusion- 
nément  mouchetés  et  tachetés  de  brun  clair  et  de  lilas.  Ils  mesu" 
rent  .74  sur  .54  pouces.     {W.    Raine). 

542a.     Pinson  des  prés. 

Passercidus  sandwichensis  savanna.  (Wils.)  Ridgw.     1880. 

Le  pinson  des  prés  est  commun  partout  dans  l'est  du  Labrador. 
Il  couve  à  l'embouchure  de  la  rivière  Koaksoak,  ainsi  qu'au  goulet 
Davis.  {Packard) .  Il  était  assez  commun  sur  les  îles,  ainsi  que  sur  les 
rives  de  la  baie  James  depuis  Moose  Factory  jusqu'au  Golfe  Richmond. 
Nous  n'en  avons  par  remarqué  en  traversant  l'Ungava  avant  que  nous 
fussions  près  de  Fort  Chimo.  En  1904  ces  oiseaux  abondaient  le  long 
de  la  côte  ouest  de  la  baie  James.  (Spreadborough) .  On  en  a  ob- 
tenu deux  spécimens  adultes  de  la  baie  Château,  le  14  juillet  1891. 
{Norton).  Il  abonde  pendant  l'été  dans  Terreneuve.  {Reeks). 
Il  n'est  pas  commun;  c'est  un  oiseau  passager,  au  printemps,  dans 
la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs).  Il  se  trouve  fréquemment  à  partir 
du  mois  d'avril  jusqu'au  mois  d'octobre,  dans  la  Nouvelle  Ecosse. 
{H.  T.  Tufts).  En  juillet  1898,  il  était  assez  rare  à  Baddeck,  et 
à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap  Breton,  et  commun  sur  la  plage  Brack- 
ley,  île  du  Prince-Edouard,  le  29  juin  1888.  {Macoun).  C'est 
probablement  l'oiseau  le  plus  répandu  sur  l'île  du  Prince-Edouard, 
et  il  s'y  trouve  partout,  excepté  dans  les  bois.  On  a  entendu  son 
chant  faible  sur  les  plages  de  sable,  dans  les  marais,  et  des  champs 
secs;  et,  dans  certains  pâturages,  il  semblait  qu'un  tiers  de  tous  les 
poteaux  de  clôture  fussent  occupés  par  des  oiseaux-chanteurs. 
{Dwight) . 

Le  pinson  des  prés  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  le  Nouveau 
Brunswick.  {Chamberlain).  Il  habite  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau  Brunswick  en  été,  et  s'y  trouve  commun.  {W.  H.  Moore). 
Il  abonde  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  y  couvant  dans  tous  les  champs 
ouverts.  {Bishop).  Cet  oiseau  se  trouve  en  grand  nombre  sur  toutes 
les  îles  couvertes  d'herbes,  ainsi  que  sur  les  rives  du  golfe  St-Laurent. 
{Brewster) .  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  l'est  de  la  province  de 
Québec.  {Dionne).  En  été  il  habite  Montréal  et  y  abonde,  cou- 
vant sur  l'île  de  Montréal.  On  a  trouvé  des  nids,  contenant  des 
oeufs,  le  24  mai.  On  le  remarque  ici  à  partir  du  7  avril  jusqu'au 
1er  octobre.     {Winlle). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  59 1 

Cet  oiseau  habite  Ottawa  pendant  l'été.  Il  couve  à  côté  du  bar- 
rage St-Louis.  {Ottawa  Nattcralist  Vol.  V.)  Je  l'ai  trou\-é  le  plus 
commun  de  tous  les  oiseaux,  en  1897,  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Il 
niche  en  mai  et  juin,  et  pond  généralement  cinq  œufs,  mais  parfois 
seulement  quatre.  Il  est  aussi  très  commun  sur  l'île  Simcœ,  dans 
le  lac  Ontario,  mais  se  trouve  en  plus  petit  nombre  sur  les  rives  du  lac. 
{Rév.C.J.  Young).  Il  passe  l'été  en  bandes  à  Toronto,  Ontario.  M. 
Taverner  en  a  parlé  comme  étant  commun,  le  22  avril  1898,  à  Beau- 
maris,  district  de  Muskoka.  Je  n'en  ai  pas  remarqués  dans  le  district 
de  Parry  Sound.  (/.  H.  Fleming).  Ce  pinson  abonde  dans  toutes 
les  localités  propices  aux  alentours  de  Toronto.  (/.  Hughes.  Samuel). 
Le  18  juin  1900,  j'en  ai  observé  un  couple  au  lac  Cache,  parc  Algon- 
quin, Ontario.  {Spreadborough) .  Il  passe  l'été  à  Guelph,  Ontario,  et 
habite  les  pâturages.     {A.  B.  Kliigh). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  de  cet  oiseau  se  trouve  par 
terre,  il  est  construit  d'herbe  et  garni  de  crin  de  cheval.  Les  œufs, 
au  nombre  de  quatre,  sont  d'un  gris  clair  tacheté  de  brun  rougeâ- 
tre.  (G.  R.  White).  La  couvaison  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick,  a  lieu  à  partir  de  mai  jusqu'à  juillet.  Les  œufs 
au  nombre  de  trois  à  cinq,  sont  pondus  dans  un  nid  négligemment 
construit  d'herbes,  par  terre,  ou,  parfois,  à  côté  d'une  bille  ou  d'une 
racine.  {W.  H.  Moore).  Cette  espèce  est  très  commune  à  Ottawa, 
ainsi  qu'au  lac  Nominingue.  Le  nid,  enfoncé  dans  le  sol  et  caché 
par  l'herbe,  est  construit  d'herbes,  de  radicules,  et  de  crins;  quelque- 
fois il  n'y  a  que  deux  ou  trois  brins  d'herbes  et  du  crin.  On  a  trouvé 
un  nid  dans  du  sable  au-dessous  d'une  plante  de  pomme  de  terre. 
L'oiseau  niche  en  mai,  juin,  et  juillet,  pondant  quatre  œufs.  {Gar- 
neau).  Le  7  juillet  1903  j'ai  vu  trois  nids  sur  la  côte  ouest  de  la  baie 
James;  dans  l'un,  il  y  avait  quatre  oisillons  qui  venaient  d'éclore; 
dans  le  deuxième,  des  jeunes  ainsi  que  des  œufs,  et  le  troisième  conte- 
nait six  œufs.  Tous  les  trois  étaient  faits  d'herbe  sèche,  et  se  trou- 
vaient dans  le  gazon  court  juste  au-dessus  du  niveau  de  la  marée 
haute.     (Spreadborough). 

542b.     Pinson  des  prés  de  l'ouest. 

Passerculus  sandwichensis  alaudinus.     (Bonap),  Ridgw.     1877 

Cet  oiseau  couve  en  grande  abondance  partout  dans  la  région  visitée, 
c'est  à  dire  de  long  du  49ème  parallèle.  Bien  que  ce  pinson  ne  soit 
pas  exclusivement  un  oiseau  des  prairies,  il  semble  être  dans  sa  sphère 


592  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

autant  sur  les  plaines  ouvertes  qu'ailleurs,  où  il  s'associe  avec  Cen- 
tronyx,  ainsi  que  le  plectrophane  à  collier  châtain,  et  celui  de  McCown. 
On  le  trouve  aussi  dans  les  broussailles  le  long  des  cours  d'eau  et  des 
plus  grandes  rivières  qui  ne  sont  pas  fréquentés  par  les  trois  espèces 
ci-dessus  mentionnées.  (Coues).  Il  abonde  sur  les  prairies  du 
Manitoba  où  il  passe  l'été.  Il  est  remarquablement  timide,  même 
dans  les  endroits  rarement  fréquentés  par  l'homme.  {E.  T.  Selon). 
Il  est  assez  commun  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Cet  oiseau 
couve  en  grand  nombre  partout  dans  la  région  ouverte  du  Manitoba, 
et  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton  Alberta.  (Atkinson).  On  en  a  re- 
marqué à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois, 
le  II  mai  1892  ;  ils  y  étaient  comm.uns  le  13  du  mois  ;  ils 
couvent  dans  le  voisinage  en  grand  nombre.  Ils  étaient  communs 
au  lac  Crâne  Saskatchewan,  et  semblaient  préférer  la  terre  basse 
où  il  y  avait  des  buissons.  Ces  oiseaux  se  trouvaient  tout  à  fait  com" 
muns  dans  la  terre  basse  et  humide  à  l'extrémité  est  des  collines 
Cypress,  la  dernière  semaine  de  juin  1894.  En  1895  on  a  remarqué 
leurs  habitudes  plus  attentivement,  et  on  a  trouvé  qu'ils  se  tenaient 
toujours  près  des  étangs  ou  dans  les  marais  à  West  Selkirk,  à  Brandon, 
à  Moose  Jaw,  à  Parbeg,  et  au  Old  Wives  creek.  On  les  a  trouvés, 
nichant,  toujours  dans  des  lieux  marécageux,  au  lac  12-Mile  près 
de  la  montagne  Wood.  On  a  noté  cet  oiseau  là  où  il  y  avait  de  l'eau 
ou  des  marais  sur  une  distance  de  400  milles  à  l'ouest  jusqu'aux 
contreforts  des  Montagnes  Rocheuses.  (Macoun).  On  en  a  remarqué 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois,  le  3  mai  1897  ;  le  lendemain 
ils  y  étaient  communs.  On  a  recueilli  deux  nids  par  terre  près  d'un 
lac;  chacun  contenait  cinq  œufs.  En  1897,  ce  pinson  était  commun 
dans  les  contre  forts  au  sud  de  Calgary.  On  en  a  premièrement  notés,  le 
25  avril,  à  Penticton,  au  sud  du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique; 
ils  y  étaient  communs  vers  le  29  de  ce  mois.  On  en  a  remarqué  en  nom- 
bre, au  mois  de  juin  1903,  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace 
River  Landing,  latitude  56°  15'.  Ces  oiseaux  étaient  communs  en 
1908  dans  le  terrain  herbeux  et  humide,  depuis  Edmonton  jus- 
qu'à Jasper  House,  ainsi  que  dans  la  vallée  de  la  rivière  MacLennan, 
Colombie-Britannique.  On  a  pris  cette  espèce  à  Banff,  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses,  en  1891,  et,  en  d'autres  années,  à  Revelstoke,  à 
l'embouchure  de  la  rivière  Salmon,  à  Fernie,  à  Midway,  à  la  rivière 
Similkameen,  à  Penticton,  à  Douglas,  à  Agassiz,  et  à  Huntingsdon, 
Colombie-Britannique.  On  l'a  pris  aussi  à  Victoria,  île  de  Vancou- 
ver, et,  aux  mois    de    septembre    et    octobre    1907,    il    abondait  le 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  593 

long  de  la  plage  sur  le  détroit  Clayoquot.  (Spreadborough) .  C'est 
une  espèce  commune  depuis  la  Saskatchewan  en  allant  au  nord  jus- 
qu'aux Barren  grounds.  (Richardson) .  Ce  pinson  est  assez 
commun,  bien  qu'en  été  seulement  et  il  couve  sur  la  prairie  à 
Prince  Albert,  Saskatchewan.  (Couteaux).  Il  apparaît  souvent 
en  descendant  le  Mackenzie  jusqu'à  son  embouchure.  (Ross). 
Il  abonde  dans  les  étendues  ou  plaines  marécageuses  et  boisées  çà 
et  là,  près  de  Fort  Anderson,  ainsi  que  sur  la  rivière  inférieure,  à 
preuve  que  «plus  de  20O  nids  contenant  des  œufs»  ont  été  recueillis 
dans  cette  région.  Ils  étaient  tous  par  terre  et  se  composaient  de  tiges 
sèches  d'herbes,  garnies  d'autres  herbes  plus  fines.  Parfois  les  nids 
sont  garnis  de  plusieurs  plumes  et  de  poils  de  cerf.  Il  y  avait  quatre 
ou  cinq  œufs  dans  chaque  nid.      (Macfarlane) . 

Ce  pinson  est  commun  autour  des  prairies  et  des  lieux  ouverts. 
(Lord.)  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  sur  la  côte.  (Sireator.) 
C'est  un  oiseau  qui  habite  le  littoral  pendant  l'été.  (Fannin.)  Il 
passe  l'été  en  abondance  à  Chilliwack  où,  de  temps  en  temps,  on  remar- 
que un  spécimen  par-ci,  par-là,  pendant  l'hiver.  (Brooks.)  Cet  oiseau 
couve  partout  dans  la  ColombieBritannique,  depuis  les  Montagnes  Ro- 
cheuses jusqu'à  la  côte  ainsi  que  sur  les  îles,  et  à  des  hauteurs  va- 
riant depuis  le  niveau  de  la  mer  jusqu'à  5000  pieds.  (Rhoads.)  Il 
se  voit  sur  la  prairie  à  Sumas,  sur  l'île  Lulu,  et  à  la  baie  English, 
Colombie-Britannique,  étant  très  répandu  dans  ces  locaHtés.  (É. 
F.  G.  White.)  A  l'exception  du  plectrophane  de  Laponie,  c'est  la 
plus  nombreuse  de  toutes  les  espèces  de  la  famille  des  passereaux 
qui  fréquentent  cette  partie  du  littoral  de  la  mer  Behring  qui  se 
trouve  dans  l'Alaska,  et  elle  se  répand  de  là  au  nord  jusqu'à  la  côte 
Arctique  bordant  ce  territoire.  (Nelson.)  On  ne  l'a  pas  prise  sur 
les  îles  Aléoutiennes,  mais  à  St-Michael,  elle  était  aussi  commune 
que  les  autres  espèces.  (Turner.)  Le  pinson  des  prés  de  l'ouest  était 
assez  nombreux  dans  le  voisinage  du  Cap  Blossom,  détroit  de  Kot- 
zebue.  Il  semblait  préférer  les  prés  couverts  d'herbe  bordant  les 
lagunes,  bien  que  j'en  ai  remarqué  quelques-uns  sur  les  pentes  des 
montagnes  vers  l'intérieur  de  la  péninsule.  Il  y  en  avait  des  jeunes  à 
moitié  emplumés  le  10  juillet.  (Grinnell.)  Ces  oiseaux  tels  que  vus 
à  Point  Barrow  dans  l'Alaska,  consistent  de  six  spécimens  reproduc- 
teurs, pris  entre  le  1er  juin  et  le  27  juillet,  et  trois  en  plumage  d'hiver. 
(WUmer  Stone.)  Au  mois  de  septembre  1900  on  en  a  vu  quelques 
spécimens,  dont  on  a  pris  quatre,  à  Hope  et  à  Tyonek,  sur  le  goulet 


594  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Cook,  Alaska.  (Osgood.)  J'ai  remarqué  plusieurs  pinsons  des  prés, 
le  1er  juin  1899,  dans  les  marais  au  goulet  Chilcat,  et  j'en  ai  pris 
d'autres  à  Haine  Mission,  et  à  Skagway,  et  d'autres  encore  à  Glacier. 
Alaska.  On  a  vu  plusieurs  couples  à  Log  Cabin  sur  le  lac  Bennett, 
à  Cariboo  Crossing,  et  sur  une  île  dans  le  lac  Tagish,  Colombie-Britan- 
nique; plus  tard  on  en  a  observé  sur  le  lac  Marsh,  latitude  60°  15, 
dans  le  district  du  Yukon.  A  partir  de  ce  moment  on  n'en  a  plus  re- 
vu avant  d'arriver  à  la  frontière  d'Alaska.  On  en  a  remarqué  à 
Circle  City,  au  village  Charlie,  à  l'Aphoon,  embouchure  du  Yukon,  et 
à  St-Michael.  (Bishop.)  En  1901,  depuis  juin  jusqu'à  septembre, 
on  a  vu  huit  spécimens,  en  tout,  à  Homer,  et  à  Sheep  creek  près  des 
montagnes  Kenai,  Alaska.  A  Homer  on  les  a  remarqués  en  train 
de  couver  sur  une  langue  de  terre  basse  et  sablonneuse.  Le  nid 
était  bien  caché  dans  l'herbe  grossière;  il  en  était  entièrement  recou- 
vert, et  l'entrée  des  trois  nids  examinés  était  au  côté  sud.  {Figgins.) 
En  1903,  on  a  pris  dix-neuf  spécimens  de  cet  oiseau  à  Seldovia  et  au 
Sheep  creek,  Alaska.     (Anderson.) 

Notes  sur  la  reproduction.^ — Un  grand  nombre  de  spécimens  de 
cet  oiseau  ont  été  pris,  dont  une  partie,  cependant,  sans  le  vouloir, 
car  il  n'est  pas  toujours  facile  de  distinguer  entre  le  pinson  des  prés 
et  le  bruant  de  Baird  à  portée  de  fusil,  et,  lorsque  j'ai  abattu  un  oiseau 
je  me  fais  généralement  une  règle  de  le  conserver  comme  spécimen, 
afin  que  sa  vie  ne  soit  pas  prise  inutilement.  Le  nid  se  trouve  par 
terre,  simplement  construit  d'herbes  sèches  avec  une  garniture  de 
crin  de  cheval.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  généra- 
lement pondus  dans  la  première  moitié  de  juin,  dans  cette  localité. 
Le  pinson  des  prés  est  très  souvent  le  nourrissier  de  l'étourneau  ordi- 
naire comme  le  sont  la  plupart  des  oiseaux  fringillidés,  dans  cette 
région  et,  dans  un  cas  observé  par  moi-même,  le  nid  contenait  deux 
de  ces  œufs  étrangers.  (Coues.)  Le  18  juin  1882,  j'ai  trouvé  le  nid 
d'un  pinson  des  prés,  abrité  par  une  touffe  d'herbe  de  prairie  seule- 
ment, à  quelque  pas  d'une  meule  de  paille  dans  une  grange  fréquentée 
continuellement  par  les  chevaux  et  le  bétail.  Ce  nid  contenait  cinq 
œufs  et  se  composait  d'herbe  avec  une  garniture  mince  de  crin  de 
cheval,  le  tout  étant  quelque  peu  enfoncé  dans  le  sol.  {E.  S.  Seton. 
Cet  oiseau  abonde  dans  la  Saskatchewan  et  dans  l'Alberta.  La  couvée 
est  généralement  de  quatre  œufs.  Il  couve  toujours  près  de  l'eau, 
généralement  dans  la  vieille  herbe,  dans  un  marais,  ou  à  côté  d'un 
étang.     Le  nid  se  compose  entièrement  d'herbe  sèche,  avec  une  gar- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  595 

niture  d'herbe  plus  fine  et  de  crin  de  cheval  ou  d'autres  animaux. 
{Macoun.) 

542.     Pinson  du  Labrador. 

Passercidus  sandwichensis  lahradoriciis- — R.  H.  HowE  Jne.     1901. 

On  a  remarqué  cet  oiseau  en  assez  grand  nombre  à  Port  Manvers, 
latitude  57°,  dans  le  nord-est  du  Labrador,  pendant  la  dernière  moi- 
tié d'août  et  la  première  semaine  de  septembre  1900.  {Wilmer  Stone.) 
C'est  probable  que  celui-ci  et  le  pinson  des  prés  devraient  être  classés 
sous  le  même  titre. 

CCXXIL     CENTRONYX— Baird.     1858. 
545.     Pinson  de  Baird. 

Centronyx  hairdii  (Aud.)    Baird     1874. 

Il  est  difficile  de  savoir  comment  on  a  pu  perdre  de  vue  cet  oiseau 
pendant  trente  ans  depuis  qu'Audubon  l'a  premièrement  découvert 
sur  le  Missouri  supérieur  à  peu  près  jusqu'à  nos  jours.  Je  ne  l'ai  pas 
rencontré  le  long  de  la  rivière  Rouge  elle-même,  mais  je  l'ai  remar- 
qué aussitôt  après  avoir  traversé  les  montagnes  Pembina  depuis  cet 
endroit  jusqu'aux  prairies  sans  limites  au-delà.  Dans  certaines 
localités  il  surpassait  en  nombre  tous  les  autres  oiseaux  ensemble 
et  était  en  moyenne  l'un  des  trois  oiseaux  les  plus  communs  dans  la 
région  entière  entre  les  montagnes  Pembina  et  la  rivière  Souris. 
L'alouette  des  champs  et  le  plectrophane  à  collier  châtain  étaient  les 
deux  autres.  Cet  oiseau  passe  l'été  en  grand  nombre  là  où  il  y  a  des 
plaines  alcalines  dans  la  vallée  de  l'Assiniboine.  En  beaucoup  de 
parties  des  prairies  à  l'ouest  de  Birtle  il  y  a  des  étendues  alcalines 
basses  et  plates  recouvertes  çà  et  là  d'herbe  longue  et  dure.  Le 
bruant  de  Baird  est  certain  d'être  une  espèce  proéminente,  si  non  une 
espèce  dominante,  là  où  le  terrain  est  de  cette  qualité.  {E.  T.  Seton.) 
Nous  en  avons  pris  un  spécimen,  la  première  fois  que  nous  sommes 
allés  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan  ;  nous  l'avons  abattu 
sur  la  plaine  haute  et  recouverte  d'herbe  entre  le  fort  et  le  lac. 
(Nutting.)  On  n'a  remarqué  cet  oiseau  qu'en  petit  nombre  dans  le 
voisinage  de  Portage-la-Prairie,  Manitoba,  mais  il  s'est  trouvé,  en 
1906,  en  plus  grand  nombre  dans  les  marais  herbeux  en  allant  à  l'ouest 
jusqu'à  Edmonton,  Alberta.     (Atkinson.)     Il  n'était  pas  commun  dans 


596  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

certaines  parties  de  la  Saskatchewan  visitées  par  nous,  mais  des  cou- 
ples ont  été  observés  en  assez  grand  nombre  dans  des  creux  herbeux 
dans  les  prairies.  (A.  C.  Bent.)  Cet  oiseau  était  commun  dans 
des  localités  propices  à  l'ouest  jusqu'à  Calgary,  Alberta.  {W.  E. 
Saundders.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  trouvé  un  nid  et  quatre  œufs 
de  cet  oiseau,  le  3  juin  1901,  près  du  lac  Crescent,  Saskatchewan,  pen- 
dant une  promenade  à  cheval  sur  la  prairie.  Le  6  juin,  pendant 
notre  promenade  en  voiture  jusqu'au  marais  Saltcoats,  nous  avons 
fait  lever  un  autre  pinson  de  Baird  de  son  nid  contenant  cinq  œufs 
extrêmement  beaux,  Le  nid  était  par  terre,  à  côté  de  la  route.  Le  7 
juin  j'ai  trouvé  un  autre  nid  et  cinq  œufs.  Celui-ci,  de  même  que 
l'autre,  était  construit  d'herbe  sèche,  et  garni  de  crin.  Il  était  par 
terre  dans  l'herbe  courte.  Les  œufs  ressemblent  à  ceux  bien  barbouil- 
lés du  pinson  à  ailes  baies,  mais  ils  sont  beaucoup  plus  petits,  me- 
surant en  moyenne  .75  x  .55  de  pouce.     {W.  Raine). 

CCXXIIL     COTURNICULUS— Bonaparte.     1838. 
546.    Le  pinson  des  sauterelles. 

Coturniculus  savannarum  passerinus  (WiLs)  Ridgw.     1885. 

M.  Adams  dit  que  cette  espèce  se  voit  dans  le  Nouveau-Bruns- 
wick.  (Chamberlain).  Je  suis  certain  qu'elle  se  trouve  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  mais  je  n'en  ai  pas  encore 
pris  un  spécimen.     (W.  H.  Moore). 

Il  y  a  deux  mentions  de  sa  présence  à  Toronto,  l'une  en  1879,  et 
l'autre  en  1890.  (/.  H.  Fleming).  Ces  oiseaux  sont  assez  communs 
dans  les  deux  comtés  du  sud-ouest  d'Ontario;  ils  augmentent  cons- 
tamment en  nombre  dans  le  district  de  London.  Je  les  remarque, 
à  présent,  tous  les  ans,  et,  parfois,  il  m'arrive  de  connaître  les  lieux 
fréquentés  par  cinq  ou  six  couples  dans  une  seule  saison,  bien  que  je 
n'aie  pas  encore  trouvé  un  nid.     {W.  E.  Saunders). 

546a.  Le  pinson  des  sauterelles  de  l'ouest. 

Corturniculus  savannarum  himaculatus  (Swains)  Ridgw.      1901. 

Cette  espèce  habite,  en  été,  près  de  Vernon,  Colombie-Britannique. 
(Brooks) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  597 

CCXXIV.    AMMODRAMUS— SwAiNsoN.     1827. 

547.  Pinson  de  Henslow. 

Ammodramus  henslowii  (Aud)  Gr.\y.     1849. 

Nous  n'avons  trouvé  cet  oiseau,  jusqu'à  présent,  que  près  de 
Sarnia,  ainsi  qu'au  creek  Jeannette,  Ontario;  mais,  comme  on  en 
a  observé  à  peu  près  une  douzaine  de  spécimens  en  tout,  à  quatre 
différentes  reprises  en  deux  ans,  je  crois,  qu'en  été,  il  habite,  en  assez 
grand  nombre,  dans  la  péninsule  ouest  de  l'Ontario,  partout  où  il  y 
a  des  localités  qui  lui  sont  propices.  La  première  fois  que  l'on  a  vu 
ce  pinson  fut  le  24  mai  1898  lorsqu'on  en  a  noté  plusieurs  spécimens  au 
creek  Jeannette,  et,  depuis  ce  temps-là,  on  en  a  trouvé,  à  deux  autres 
reprises,  dans  cette  localité.  Je  n'ai  jamais  remarqué  un  oiseau  si  peu 
en  évidence  que  celui-ci.  Il  court  dans  l'herbe  comme  une  souris,  et 
ne  se  lève  qu'au  moment  où  l'on  est  sur  le  point  de  mettre  le  pied 
dessus;  alors  il  s'envole  en  zigzag  pour  une  petite  distance  et  se  cache 
de  nouveau.  iW.  E.  Satinders).  J'ai  été  surpris  de  trouver  ce  pinson 
sur  le  lac  Joseph,  Muskoka,  et,  apparemment,  en  train  de  couver. 
Je  l'ai  remarqué  pour  la  première  fois,  le  14  juillet  1892,  dans  un  champ 
de  foin  à  environ  un  mille  de  Port  Sandfield,  et,  pendant  quelques 
jours,  j'ai  eu  toutes  les  occasions  d'observer  les  mâles  lorsque,  perchés 
sur  la  clôture,  ils  émettaient  des  tons  assez  poussifs..  Il  y  en  avait 
encore  deux  couples  dans  un  champ,  et,  je  n'ai  pu  en  trouver  d'autres 
dans  aucun  des  quelques  endroits  propices.  (/.  H.  Fleming,  dans 
VAuk,  vol.  XIX,  p.  403).  Au  mois  de  mai  1898,  j'ai  remarqué 
un  couple  de  ces  oiseaux  près  de  Lansdowne,  Ontario.  Plus  tard, 
j'ai  trouvé  le  nid,  contenant  quatre  œufs,  bien  caché  au-dessous  d'une 
touffe  d'herbe  dans  un  endroit  plein  de  sources  situé  dans  un  pré. 
On  peut  facilement  distinguer  ces  œufs  de  ceu.x  du  pinson  des  prés 
dont  j'ai  vu  beaucoup.  Le  nid  ressemble  à  celui  de  ce  dernier 
oiseau,  mais  il  est  construit  plus  solidement.  C^^.  C.  J.  Young). 
J'ai  vu  plusieurs  de  ces  oiseaux,  le  18  mai  1905,  et  encore  le  16  mai 
1907,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boutelier).  Il  est  pro- 
bable que  M.  Boutelier  se  trompe  dans  ses  déterminations. 

548.  Pinson  de  Leconte. 

Ammodramus  leconteii    (Aud)     Gray.     1849. 

L'on  m'a  donné,  comme  appartenant  à  l'espèce  à  queue  aiguë,  un 
mâle  de  ce  pinson  pris  le  5  mai  1897  à  Toronto,  Ontario.      C'est  la 

78870—39 


598  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

première  mention  de  sa  présence  dans  l'Ontario.     (/.  H.  Ames  dans 
/'ylw^,  vol.  XIV,  p.  411). 

La  découverte  de  nouveau,  dans  le  Dakota,  de  ce  pinson  si  peu 
connu  et  si  intéressant,  a  été  faite  par  la  commission  de  la  frontière, 
pendant  la  saison  de  1873.  Pendant  mon  trajet  entre  la  montagne 
Turtle  et  la  première  traversée  de  la  rivière  Souris,  je  suis  arrivé  à 
un  enfoncement  humide  dans  la  prairie  où  il  y  avait  ce  qui  semblait 
être  une  petite  colonie  de  ces  oiseaux.  Subséquemment  j'en  ai  trouvé 
d'autres  spécimens  dont  j'ai  abattu  un.  (Coties).  Ce  beau  pinson  abonde 
dans  le  Manitoba  partout  où  il  y  a  des  prés  qui  lui  fournissent  un 
assortiment  de  saules,  de  broussailles  et  d'herbe  couverte  de  laîche. 
Je  l'ai  pris  sur  la  pente  ouest  de  la  montagne  Duck  au  nord  de  la  pro- 
vince. (E.  T.  Seton).  Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba,  mais,  il  est  pro- 
bable qu'il  y  couve.  (Criddle).  On  le  remarque,  de  temps  en  temps, 
aux  alentours  de  Portage  la  Prairie,  Manitoba,  ainsi  qu'autour  des 
plus  grands  marais  dans  cette  province,  mais  il  se  trouve  en  plus 
grand  nombre  dans  les  districts  alcalins  de  l'ouest.  On  en  a  signalé, 
en  1906,  couvant  depuis  les  côtes  Touchwood,  Saskatchewan  jusqu'au 
lac  Beaver-Hill,  Alberta,.  (Atkinson).  Au  mois  de  juin  1896,  ces 
oiseaux  couvaient  dans  un  marais  à  Sewell,  Manitoba.  {Macoim). 
On  a  remarqués,  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois, 
le  12  mai  1892;  ensuite  on  en  a  vu  d'autres,  le  23  juin,  lorsqu'on  a 
trouvé  deux  nids,  contenant  chacun  cinq  œufs.  Les  nids  étaient  faits 
d'herbe  sèche  et  se  trouvaient,  en  chaque  cas,  par  terre  au-dessous 
d'une  touffe  d'herbe.  Ces  oiseaux  couvaient  sur  la  terre  humide.  Le 
28  juin  1897,  on  en  a  remarqué  un  grand  nombre  sur  le  Bragg  creek, 
à  environ  40  milles  de  Calgary,  (Spreadborough) .  La  dernière  mention 
ci-dessus  devrait,  probablement,  être  classifïée  sous  Animodramus 
nelsoni  (le  pinson  de  Nelson). 

Notes  sur  la  reproduction.— Le  23  juin  1892,  j"ai  trouvé  deux 
nids  de  cette  espèce,  chacun  contenant  cinq  oeufs.  Ils  étaient  près 
du  sol,  dans  de  la  vieille  herbe,  et  se  composaient  du  même  matériel; 
la  terre  était  basse  mais  pas  humide.  On  a  abattu  la  femelle  au  mo- 
ment où  elle  quittait  le  nid.  (Spreadborough) .  Au  mois  de  juin 
1893,  nous  avons  eu,  M.  G.  F.  Dippie  et  moi-même,  la  chance  de 
découvrir  le  nid  ainsi  que  les  oeufs,  si  peu  connus  dans  le  temps, 
de  cet  oiseau.  C'était  à  Raeburn,  Manitoba.  Depuis  ce  temps-là 
j'ai  trouvé  encore  plusieurs  autres  nids  du  pinson  de  Leconte  dans 
le  Manitoba  et  la  Saskatchewan.     Ils  étaient  tous  faits  d'herbe  sèche, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  599 

et  fine,  et  de  rien  autre  chose,  et  se  trouvaient,  invariablement,  dans 
des  touffes  de  foin  de  marais,  à  quelques  pouces  au-dessus  du  sol. 
Les  oeufs  sont  d'un  blanc  verdâtre,  tachetés  de  brun  cendré  au  gros 
bout.  Ils  sont  petits,  mesurant  .65X.50  pouces.  {W.  Raine).  Le 
12  juin  1896,  l'auteur  a  trouvé  le  nid  d'un  oiseau  qui  lui  était  inconnu, 
au  cours  de  ses  recherches  dans  un  marécage  au  sud  de  Sewell  sur 
le  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique.  Voici  un  passage  tiré  de  ses 
notes,  se  rapportant  évidemment  à  cette  espèce.  «J'ai  trouvé  un 
autre  nid  dans  l'herbe  dans  le  marécage  ouvert.  Il  était  tout  près 
de  l'eau  dans  laquelle  se  trouvait  l'herbe;  évidemment  cette  eau 
y  était  toujours  car  Menyanthes  trifoliata  et  Calla  palustris  pous- 
saient près  de  là.  Lorsque  l'oiseau  s'est  levé,  j'ai  cru  que  c'était 
un  pinson  couleur  d'argile  mais,  en  regardant  dans  le  nid,  j'ai  vu 
quatre  oeufs  à  peu  près  de  la  même  grosseur  que  ceux  du  pinson, 
mais  complètement  couverts,  au  gros  bout,  d'une  nuance  foncée  de 
brun,  qui  passait  à  une  couleur  plus  claire,  et  ensuite  devenait 
tachetée  d'un  vert  assez  clair.  Trois  de  ces  oeufs  étaient  semblables 
à  ceux  mentionnés  ci-dessus,  mais  le  quatrième  était  beaucoup  plus 
clair  et  alors  plus  marqué  de  taches  de  différentes  couleurs.  Ils 
étaient  tous  très  couvés,  et  ont  été  endommagés  en  les  soufflant.  Je 
classe  ces  oeufs  comme  appartenant  au  pinson  de  Leconte. 

549a.  Pinson  de  Nelson. 

Ammodramus  îielsoni.  (Allen).  Norton.     1897. 

Il  y  a  plusieurs  mentions  de  cet  oiseau  provenant  de  Toronto. 
M.  le  Docteur  Dwight  dit  que  les  oiseaux  trouvés  à  Toronto  sont 
plutôt  nelsoni  que  subvirgakis,  mais  ce  ne  sont  pas  des  oiseaux 
types.  (/.  H.  Fleming).  Le  28  octobre  1896,  j'en  ai  pris  une  très 
belle  femelle  à  Toronto,  et,  le  17  novembre,  M.  I.  Percival  Turner  en 
a  pris  deux  autres  spécimens,  un  mâle  et  une  femelle,  au  même  en- 
droit. Le  17  novembre  1900,  en  me  rendant  là  encore  une  fois,  j'en 
ai  vu  encore  deux  autres.  (/.  Hughes  Samuel).  J'ai  abattu  deux 
individus  de  cette  espèce,  le  22  septembre  1894,  près  de  Toronto, 
Ontario.  Le  10  juin  1895,  j'en  ai  tué  une  femelle,  et,  pendant  les 
automnes  de  1896,  1897  1898,  j'en  ai  remarqué  beaucoup  d'autres. 
(C.  W.  Nash). 

A  mon  arrivée  à  Winnipeg,  Manitoba,  j'ai  éprouvé  de  la  surprise 
lorsque  M.  Hine  m'a  fait  voir  un  spécimen  de  cet  oiseau  qui  avait 

78870— 39^ 


600  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

été  tué  là  le  25  mai  1892.  Le  30  juin,  à  Carberry,  j'ai  entendu  un 
ramage  curieux,  et,  traversant  la  fondrière  jusqu'à  l'endroit  d'où 
il  venait,  j'ai  fait  lever  deux  petits  pinsons  de  couleur  foncée.  J'en 
ai  pris  un  qui  démontrait  qu'il  appartenait  à  cette  espèce.  Plus  tard 
le  même  jour  j'en  ai  pris  deux  autres.  J'ai  remis  les  spécimens 
mentionnés  ci-dessus  à  M.  F.  M.  Chapman  pour  qu'il  donne  son 
opinion  sur  eux,  et  il  les  a  classifiés  comme  étant  de  la  vraie  espèce 
Nelsoni,  {E.  T.  Selon).  Au  mois  de  juin  1906  on  a  trouvé  cet 
oiseau  couvant  en  assez  grand  nombre  près  de  Red  Deer,  Alberta. 
Il  y  était  dans  les  marais  couverts  d'herbes  en  compagnie  du  pinson 
de  Leconte.  {W.  E.  Saunders).  On  en  a  pris  un  spécimen,  en 
août,  1899,  à  Prince  Albert,  Saskatchewan.  (Coiibeaux).  On  en  a 
remarqué  à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois,  à  la  fin  mai 
1897.  Ils  n'y  étaient  pas  communs,  et  je  n'en  ai  observé  qu'à  peu 
près  une  douzaine  en  tout;  ils  couvaient  dans  la  terre  humide.  On 
a  trouvé  quelques  spécimens  en  train  de  couver,  au  mois  de  juin  1903, 
dans  un  marais  à  Peace  River  Landing,  Alberta,  et,  en  août,  on  en 
a  remarqué  un  autre  à  l'ouest  de  la  grande  Prairie.     (Spreadborough) . 

Notes  sur  la  reproduction. — ^Le  12  juin  1893,  nous  avons, 
M.  Dippie  et  moi-même,  trouvé  cet  oiseau  nichant  au  lac  Long, 
Manitoba.  J'ai  présenté  le  nid  ainsi  que  les  oeufs  au  musée  national 
des  Etats  Unis  à  Washington.  Le  14  juin  1894,  j'ai  encore  visité 
la  localité,  et  j'ai  eu  la  chance  de  trouver  un  autre  nid,  contenant 
quatre  oeufs,  qui  appartenait  au  pinson  de  Nelson.  Le  lendemain, 
j'ai  encore  recueilli  une  couvée  d'oeufs.  Le  nid,  en  chaque  cas, 
était  fait  d'herbe  sèche  et  se  trouvait  dans  une  touffe  de  foin  de 
m.arais,  à  quelques  pouces  de  terre.  Leur  chant  est  comme  celui 
d'une  sauterelle,  et  on  l'entend  longtemps  après  le  coucher  du 
soleil.     {W.  Raine.) 

549b.  Pinson  à  queue  aiguë. 

Ammodravius  Nelsoni  subvirgatus  (Dwight)  Norton.     1897. 

Le  pinson  à  queue  aiguë  est  assez  commun,  à  partir  de  juin  jus- 
qu'au mois  d'octobre,  autour  des  marais  salants  aux  embouchures 
des  ruisseaux  qui  se  jettent  dans  le  bassin  Minas,  comté  de  King's, 
Nouvelle  Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  Il  couve  assez  souvent  près  du 
littoral  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  Nouvelle-Ecosse.  Je  l'ai  remar- 
qué à  Grosse  Isle.  {Rev.  C.  T.  Young).  •  On  en  a  pris  plusieurs 
spécimens  dans  le  voisinage  d'Hampton,  Nouveau-Brunswick.  {Cham- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  60I 

berlain).  Le  26  juillet  1898,  on  a  pris  un  nid  de  cet  oiseau  près  de 
Baddeck,  île  du  Cap  Breton.  Cette  espèce  n'était  pas  rare  le  long 
du  littoral  de  la  baie  à  l'est  de  Baddeck.  (Alacoun).  Les  seuls  spé- 
cimens du  pinson  à  queue  aiguë  que  j'aie  pu  découvrir  se  trouvaient 
dans  le  marais  salant  à  Tignish,  île  du  Prince-Edouard,  bien  que  j'aie 
essayé  d'en  trouver  en  beaucoup  d'autres  localités.  {Dwight).  On  en 
a  pris  à  St-Denis  de  Kamouraska  sur  la  rive  sud  du  St-Laurent, 
dans  l'est  de  Québec  ;  ils  y  couvaient  en  assez  grand  nom.bre.  (Dionne) . 
C'est  un  oiseau  qui  se  troj-  «accidentellement  a  Ottawa,  Ontario. 
En  1882,  on  en  a  tué  un  qui  a  été  identifié  par  le  docteur  Coues. 
{Ottawa  Nattiralist,  Vol.  V.) 

Cet  oiseau  est  particulier  aux  marais  d'eau  fraîche  et  d'eau  salée 
que  l'on  trouve  dans  les  Provinces  Maritimes  du  Canada,  surtout  ceux 
qui  bordent  la  baie  de  Fundy  et  le  Golfe  St-Laurent.  Singulière- 
ment on  ne  l'a  jamais  trouvé,  dans  la  Nouvelle- Ecosse,  bien  que 
sans  doute,  il  s'y  présente,  car  je  l'ai  observé  à  moins  de  deux  ou 
trois  milles  de  la  frontière  lorsque  je  me  promenais  à  travers  les  prés 
de  la  rivière  Petitcadiac  dans  le  Nouveau- Brunswick,  à  une  dis- 
tance peu  éloignée  de  la  localité  où  se  trouvent  les  oiseaux  typiques. 
Depuis  la  première  fois  que  j'ai  vu  ces  oiseaux,  il  y  a  environ  dix  ans, 
je  les  ai  trouvés  en  train  de  couver  à  Tignish,  île  du  Prince-Edouard, 
où  on  les  a  enregistrés  comme  appartenant  à  caudacutus  longtemps 
avant  que  Brewster  les  eût  classifiés  sour  le  titre  de  Subvirgatus, 
ainsi  qu'a  Bathurst,  Nouveau  Brunswick,  et  à  Rivière  du  Loup,  Qué- 
bec, sur  la  rive  sud  du  St-Laurent.  Dionne  les  a  trouvés  aussi  à 
Kamouraska,  à  quelques  m.illes  à  l'ouest  de  Rivière  du  Loup.  Je  ne 
les  ai  pas  remarqué  plus  à  l'ouest  ni  à  l'Islet,  ni  dans  les  marais  entre 
la  ville  de  Québec  et  Ste-Anne  de  Beaupré.  Par  conséquent  la  dis- 
tance entre  les  quartiers  principaux  de  ces  oiseaux  et  ceux  des 
autres  du  type  nelsoni  semble  être  grande,  plus  de  mille  milles  même. 
{Dwight  dans  VAuk,   Vol.  XIII,  p.  276). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  pinson  à  queue  aiguë  est  assez 
commun  sur  des  îles  basses  dans  la  rivière  St-John,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  Les  oiseaux-migrateurs  du  printemps  y  arri- 
vent au  mois  d'avril.  En  1903,  on  a  remarqué  le  premier,  le  22 
avril,  une  semaine  plus  tôt  que  n'est  arrivé  le  pinson  des  prés. 
Ils  courent  dans  l'herbe  plutôt  que  de  voler.  Le  chant  qu'ils 
émettent,  soit  sur  le  sol,  soit  d'une  certaine  hauteur,  est  bas  et  peu 
séduisant  et  ressemble  à  s-e-e-t-s-k.     Ils  se  nourrissent  sur  les  bords 


602  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

des  étangs  calmes  où  ils  semblent  se  procurer  des  insectes  aquatiques, 
et  des  graines  d'herbes.  Leur  plumage  s'harmonise  parfaitement 
avec  un  tel  environnement,  et  ce  n'est  qu'après  une  vigilance  persis- 
tante de  sa  part  qu'un  observateur  peut  les  voir,  à  moins  que, 
par  hasard,  ils  s'enfuissent.  Les  nids  sont  construits  à  une  telle 
distance  de  l'eau  qu'il  n'y  a  pas  de  danger  d'un  débordement,  et  ils 
sont  assez  bien  cachés  à  la  vue.  Les  quelques  nids  que  l'on  a  remarqués 
ont  été  faits  entièrement  de  brins  d'herbe  sèche,  et  garnis  des  matériaux 
les  plus  fins.  L'un  d'eux  n'était  qu'une  simple  pellicule  de  brins, 
et  à  peine  assez  compacte  pour  être  enlevé  de  la  dépression  dans 
lequelle  il  se  trouvait.  Il  était  construit  sous  le  bord  d'une  bille, 
et  contenait  cinq  œufs  qui  étaient  tachetés  très  régulièrement,  car 
il  y  en  avait  de  trois  différentes  sortes  de  couleur.  Une  couvée,  prise 
le  27  mai,  et  actuellement  devant  l'auteur,  contient  quatre  œufs. 
Ceux-ci  mesurent  .71  x  .59,  .80  x  .58,  .72  x  .60,  .72  x  .59.  Le 
fond  est  d'un  bleu  pâle  verdâtre  tacheté  de  brun  canelle,  d'ombre, 
et  de  bleu  gris.  Le  premier,  le  troisième  et  le  quatrième  sont  telle- 
ment tachetés  que  le  fond  de  chacun  d'eux  est  complètement  caché, 
tandis  que  le  deuxième  est  tacheté  plus  finement  et  d'une  manière 
éparse,  et,  de  même  que  le  troisième,  est  profusément  marqué  autour 
du  gros  bout.  Le  nid  se  trouvait  dans  un  ravin  ayant  sa  face  tournée 
vers  le  sud,  et  était  bien  caché  par  des  herbes  épaisses.  Pendant  que 
l'auteur  se  promenait  à  travers  une  île,  l'oiseau  s'est  levé  à  ses  pieds, 
et  s'est  envolé  tranquillement  sans  essayer  du  tout  éloigner  l'atten- 
tion de  l'intrus  de  l'endroit  où  était  le  nid.  Il  s'est  absenté  même 
pendant  quelque  temps.  On  n'a  pas  vu  le  mâle.  Les  œufs  étaient 
frais,  ce  qui  explique  probablement  la  timidité  des  oiseaux.  {W.  H. 
Moore.) 

CCXXV.     CHONDESTES  Swainson.     1827. 

552    Pinson  ordinaire. 

Chondestes  grammaciis  (sa y)  bonap.     1838. 

On  a  vu  un  de  ces  oiseaux  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  le  6 
septembre  1902,  de  nombreux  autres  le  10  octobre.     (/.  Boutelier.) 

Ce  pinson  couve  régulièrement  à  Toronto.  Le  15  mai  1899,  on 
a  recueilli  un  nid  sur  la  rivière  Humber.  C'est  un  oiseau  qui  se 
confine  à  un  endroit  et  qui  n'abonde  pas.     (/.  H.  Fleming.)     C'était 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  603 

en  mai  1884  que  j'ai  \-u  la  prise  d'un  de  ces  oiseaux  pour  la  première 
fois  à  Toronto,  et  j'en  ai  rencontré  depuis,  par  intervalles,  surtout 
le  24  mai  1885  lorsque  j'en  ai  pris  un  spécimen,  et  M-I  un  autre. 
J.  Hughes- Samuel.)  On  en  a  observé  quelques-uns  régulièrement 
près  de  London  Ontario,,  depuis  1878  jusqu'à  1889,  mais,  à  partir 
de  cette  dernière  année,  on  n'en  a  plus  re\ai  jusqu'à  1900,  lorsqu'un 
couple  a  passé  l'été  à  environ  dix  milles  de  cette  ville.  Cette  espèce 
habite,  en  assez  grand  nombre,  les  comtés  de  l'ouest  d'Ontario, 
situés  le  long  du  littoral  du  lac  Erié,  mais  elle  est  rare,  et,  depuis 
quelque  temps,  irrégulière  près  de  London.  Au  mois  de  septembre 
1880,  on  en  a  vu,  et,  pour  quelques  moments,  observé  un  spécimen 
unique  près  du  Sault  Ste-Marie. 

552a.    Pinson  de  l'Ouest. 

Chondestes  grammaciis  strigatus.     (swaix)  Ridgw.     1880. 

Cet  oiseau  passe  l'été  en  nombre  près  de  Winnipeg.  Le  3  juin 
1896  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  à  cet  endroit,  et  M. 
Hine  en  a  tué  un.  Il  se  peut  que  les  spécimens  provenant  de  Winni- 
peg appartiennent  à  l'espèce  de  l'est.  {Macoun.)  Ce  pinson  est 
rare  à  Aweme,  Manitoba.  {Criddle.)  J'ai  collectionné  des  spéci- 
mens de  cet  oiseau  à  Portage  la  Prairie,  Manitoba,  en  1896,  mais 
je  n'en  ai  pas  remarqués  depuis  ce  temps-là.  {Atkinson.)  J'en  ai 
vu  deux  pour  la  première  fois  le  16  mai  1894,  à  Medicine  Hat,  Saskat- 
chewan,  ils  y  étaient  communs  au  15  du  mois.  Je  crois  qu'ils  couvent 
ici,  car  j'en  ai  remarqués  jusqu'à  la  première  semaine  de  juin  lorsque 
j'en  suis  parti.  On  en  a  vu  quelque  spécimens,  la  dernière  semaine 
de  mai  1895,  à  Old  Wives  creek,  Saskatchewan.  On  n'en  a 
plus  revu  avant  le  1er  juillet;  à  cette  date  on  en  a  remarqué  un 
couple  à  Sucker  creek,  dans  les  collines  Cypress.  Ce  pinson  était 
tout  à  fait  commun  dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk  en  aval  de 
Pend  d'Oreille;  plus  tard  on  en  a  observé  quelques  spécimens  à 
Castellated  Rocks,  en  amont  de  la  vallée.  J'en  ai  vu  deux  à  Meyer 
creek,  près  de  Midway,  Colombie-Britannique,  le  ii  mai  1905.  Il  était 
commun  au  lac  Osoyoos.  J'ai  trouvé  un  nid  à  cet  endroit,  le  ler  juin, 
celui-ci  était  sur  la  pente  d'une  colline  dénuée  d'arbres,  et  n'était 
qu'un  enfoncement  profond  dans  le  sol  au-dessous  d'un  petit  buisson 
de  sauge.  Il  était  fait  de  plantes  nuisibles  et  d'herbes,  et  garni  de 
crin  de  cheval.  Il  y  avait  cinq  œufs  sur  le  point  d'éclore  dans  ce 
nid.     Cet  oiseau  était  commun  dans  la  même  année  sur  la  rivière 


604  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Similkameen.(  Spreadborough.)  Il  se  voit  en  très  petit  nombre, 
pendant  l'été,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière,  Colombie- 
Britannique.  (Brooks.)  On  ne  le  voit  qu'à  Vernon,  Colombie- 
Britannique,  où  il  y  en  avait  deux  couples  adultes  qui  nourrissaient 
leurs  jeunes  récemment  emplumés.     (Rhoads.) 

CCXXVI.    ZONOTRICHIA     swainson.     1831. 
553.     Pinson  de  Harris. 

Zonoirichia  querula  (Nutt)  Gamb.     1847. 

Dans  son  livre  intitulé  «Mammals  of  Ontario»,  M.  Miller  fait 
allusion  à  un  spécimen  de  cet  oiseau  observé  à  Peninsula  Harbour  sur 
le  lac  Supérieur.  {W.  E.  Saunders)  On  en  a  collectionné  de  nom- 
breux spécimens,  y  compris  des  adultes  des  deux  sexes,  ainsi  que  des 
jeunes  qui  venaient  de  sortir  du  nid,  à  partir  du  23  jusqu'au  30  juillet 
1900,  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson,  où  les  oiseaux  étaient 
communs.  Ils  fréquentent  les  pièces  d'épinettes  blanches  rabougries 
parsemées  ça  et  là  qui  croissent  dans  les  petites  vallées  et  les  ravins 
traversant  la  vaste  étendue  des  chaînes  rocheuses  très  escarpées 
le  long  de  la  rivière  Churchill  dans  le  voisinage  du  poste.  Ces  oiseau 
se  nichent,  sans  doute,  dans  ces  épinettes  blanches,  mais  on  n'y  a 
trouvé  aucun  nid  qui  leur  appartenait.  Nous  avons  remarqué 
plusieurs  de  ces  pinsons  à  notre  retour  à  la  rivière  Hayes  supérieure, 
près  du  portage  Robinson,  et  à  l'Echimamish,  Keewatin.  (Preble). 
On  a  obtenu,  à  notre  dépôt  sur  la  rivière  Souris  (Mouse),  une  belle 
collection  de  spécimens  de  ce  joli  et  intéressant  oiseau,  pendant  la 
dernière  moitié  de  septembre  et  le  commencement  d'octobre.  Ses 
lieux  pour  la  couvaison  sont  encore  inconnus.  (Coiies).  Il  abonde, 
comme  oiseau-migrateur,  au  printemps  et  à  l'automne,  et  il  fréquente 
les  bosquets  dans  le  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Il  abonde  comme 
oiseau-migrateur  dans  le  Manitoba.  (Atkinson).  Le  29  août  1881, 
on  en  a  tué  un  spécimen  à  Fort  Pelly  ;  il  se  voit  par  volées  à  50  milles 
à  l'ouest  de  Brandon,  sur  la  route  allant  à  Fort  Ellice,  Manitoba. 
(Macoufi).  On  n'en  a  remarqué  que  trois  spécimens  à  Indian 
Head,  Saskatchewan,  pendant  un  séjour  de  trois  mois,  au  prin- 
temps de  1892,  le  12  et  le  13  mai.  {Spreadborough).  On  a  vu 
cet  oiseau  en  compagnie  d'autres  pinsons  à  Prince  Albert, 
Saskatchewan,  le  2  septembre  1900.  {Coubeaux).  Le  10  janvier 
1895,  j'en  ai  pris  deux  spécimens  à  Sumas,  Colombie-Britannique, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  605 

et  j'en  ai  vu  un  autre  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  (Brooks). 
M.  A.  H.  Maynard  en  a  pris  à  la  baie  Cadboro  près  de  Victoria,  au 
mois  d'octobre,  1894,  et  M.  W.  B.  Anderson  en  a  tué  un  autre  à  Comox 
en  novembre  de  la  même  année.     (Fannin). 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  suis  heureux  de  signaler 
la  première  découverte  du  nid  véritable  ainsi  que  des  œufs  de 
cette  espèce.  Le  ii  juin  1901,  au  lac  Crescent,  Saskatchewan 
j'ai  eu  la  chance  de  trouver  le  nid  dans  la  racine  d'un  saule  rabougri 
à  la  lisière  d'un  petit  bois.  Il  était  construit  d'herbe,  et  d'écorce 
fine,  et  garni  d'herbe  sèche.  Les  œufs  ne  ressemblent  point  à  ceux 
des  autres  pinsons,  étant  gros  pour  des  oiseaux  de  ce  genre.  Ils 
mesurent,  en  moyenne,  .88X.68  pouces,  et  sont  d'un  blanc  crème, 
tachetés,  principalement  au  gros  bout,  de  brun  rouillé  et  de  lilas, 
et  sont  fort  luisants.  J'ai  pris  la  mère.  C'est  la  troisième 
espèce  de  pinson,  trouvée  par  mioi  en  train  de  couver  dans  le  nord- 
ouest  du  Canada,  et  dont  les  nids  ainsi  que  les  œufs  étaient  aupara- 
vant inconnus  à  la  science.  {W.  Raine).  Nous  avons  remarqué 
ce  pinson  pour  la  première  fois,  sur  l'île  Kahinonay,  dans  le  Grand  lac 
des  Esclaves,  pendant  notre  voyage  au  nord,  le  20  juillet  et  1907;  il  y 
nichait.  A  partir  de  là  on  en  a  vu  en  grand  nombre,  nichant  dans 
un  très  grand  bosquet  jusqu'aux  bords  des  «barrens».  Le  5  août 
j'ai  trouvé  un  nid  dans  les  bois  Last.  Il  était  au-dessous  d'un  bou" 
leau  rabougri,  et  se  composait  d'herbe.  Il  ressemblait  au  nid  du 
pinson  à  gorge  blanche,  et  contenait  trois  oisillons  capables  de  voler. 
{E.  T.  Selon). 

554.     Moineau  à  couronne  blanche. 

Zonotrichia   leucophrys    (Forst)    Swains.     1831. 

Le  moineau  à  couronne  blanche  semble  se  confiner  au  sud  du  Groen- 
land. On  ne  l'y  voit  pas  en  nombre,  mais  il  est  certainement  un  oiseau 
reproducteur,  bien  que  son  nid  n'ait  pas  encore  été  trouvé  dans  ces 
parages.  {Arct.  Alan).  Il  abonde  partout  dans  l'est  du  Labrador, 
et  couve  en  grand  nombre  à  Fort  Chimo.  (Packard).  On  n'en  a 
pas  observé  sur  la  baie  James  avant  d'arriver  à  une  petite  distance 
au  nord  de  Fort  George,  où  ils  sont  devenus  communs.  Ils  abon- 
daient depuis  le  golfe  Richmond,  en  allant  à  travers  l'Ungava,  jus- 
qu'à Fort  Chimo.  (Spreadborough).  Le  14  juillet  1891,  on  en  a 
pris  deux  spécimens  à  la  baie  Château,  Labrador.  (Norton).  Il 
est   commun    en   été,    dans   Terreneuve.      (Reeks).      C'est   l'oiseau 


6o6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

de  terre  le  plus  nombreux  dans  le  nord-est  du  Labrador,  et  il  est 
commun  partout  où  il  y  a  des  épinettes  blanches  rabougries.  {Bigelow) . 
J'ai  dans  ma  possession  six  nids  ainsi  que  des  œufs  de  cet  oiseau, 
pris  à  Nachvak,  et  à  la  rivière  Whale,  Ungava.  (W.  Raine).  On 
a  remarqué  ces  oiseaux  en  nombre,  le  25  mai  1905,  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle  Ecosse.  Le  13  mai  1907  on  en  a  vu  un  autre.  (/.  Boulelier) . 
Le  moineau  à  couronne  blanche  abonde  pendant  l'été  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  Il  s'y  voit  plus  fréquemment  dans  la  saison  de  la 
migration  à  Grand  Manan.  {Chamberlain).  Il  est  assez  répandu 
comme  oiseau-migrateur,  au  printemps  et  en  automne,  à  Scotch 
Lake, comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  Il  est 
commun  au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec. 
(/.  M.  Macoun)  C'est  un  oiseau-migrateur  en  été  dans  l'est  de  la 
province  de  Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  C'est  un 
oiseau  de  passage  rare  à  Montréal,  et  au  printemps,  et  en  automne. 
(Wintle).  On  l'a  remarqué,  pour  la  première  fois,  à  York  Factor>', 
sur  la  baie  d'Hudson  où  il  abondait,  et  où  on  en  a  pris  une  petite 
collection,  y  compris  des  vieux  oiseaux  des  deux  sexes,  ainsi  que  des 
jeunes  qui  venaient  de  sortir  du  nid,  depuis  le  12  jusqu'au  14  juillet. 
Cet  oiseau  abondait  aux  alentours  du  poste  à  Churchill  à  partir  du 
23  jusqu'au  30  juillet,  mais,  en  allant  plus  au  nord  de  cet  endroit, 
nous  ne  l'avons  plus  revu  jusqu'à  ce  que  nous  fussions  de  retour, 
lorsque  nous  avons  monté  la  rivière  Hayes.  (Preble).  Il  se  voit 
à  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson.  (Dr  A.  Bell).  On  l'a  remar- 
qué à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.     (Clarke). 

Le  moineau  à  couronne  blanche  se  montre  au  printemps  et  en 
automne  comme  oiseau-migrateur  à  Ottawa.  (Ottawa  Naturalist, 
vol.  V.)  Je  ne  l'ai  jamais  remarqué  en  été  dans  l'Ontario,  ni  l'ai-je 
vu  en  juin  ou  en  juillet  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  Il  arrive  dans 
l'Ontario  généralement  vers  le  15  mai,  et  s'y  trouve  en  nombre 
au  19  du  mois.  Il  n'est  point  farouche,  et  fréquente  les  piles  de  bois 
et  les  monceaux  de  broussailles.  Je  l'ai  vu,  au  mois  de  septembre 
sur  l'île  Wolfe,  près  de  Kingston,  mais  à  cette  saison  on  ne  le  remarque 
pas  en  aussi  grand  nombre.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Comme  oiseau-mi- 
grateur il  apparaît  régulièrement  à  Toronto,  Ontario,  et  assez  souvent 
dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.) 
C'est  un  oiseau  de  passage  peu  commun  à  Penetanguishene,  Ontario. 
(A.  J.  Young.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  607 

Le  moineau  à  couronne  blanche  émigré,  en  été,  dans  le  Manitoba, 
et  couve  probablement  dans  les  régions  du  nord-est.  En  1907  il 
abondait  à  l'embouchure  de  la  grande  rivière  des  Esclaves,  mais  on 
n'en  a  pas  vus  au  nord-est  de  cet  endroit.  (E.  T.  Selon.)  C'est  un 
oiseau-migrateur  régulier  dans  le  Manitoba,  bien  qu'il  n'y  abonde  pas. 
(Atkinson.)  On  en  a  remarqué,  comme  oiseaux-migrateurs  seulement, 
à  Indian  Head,  Saskatchewan,  entre  le  9  et  le  20  mai.  Pendant  quel- 
que temps  ils  y  étaient  communs.  On  en  a  vu  pour  la  première  fois,  le 
4  mai  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan  ;  ils  y  étaient  communs  au  9,  mais 
sont  tous  partis  au  15  du  mois.  Le  24  juin  de  la  même  année,  ces 
oiseaux  étaient  communs  partout  dans  les  broussailles  à  l'extrémité 
est  des  collines  Cypress,  où,  assurément,  ils  couvaient.  On  en  a  ob- 
servé pour  la  première  fois  à  Edmonton,  Alberta,  le  7  mai  1897; 
à  partir  du  9  du  mois  on  n'en  a  plus  revu.  Ils  étaient  tous  des  oi- 
seaux-migrateurs. (Spreadborough.)  On  en  a  remarqué  beaucoup 
à  Prince-Albert,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  au  printemps 
dernier  (1899.)  Lorsqu'il  nous  visite,  cet  oiseau  est  probablement 
commun,  mais  irrégulier.     (Coubeaiix.) 

554a.     Pinson  de  GambeL 

Zonotrichia  leucophrys  gambeli  Ridgw.     1899. 

J'ai  été  surpris  de  voir  que  les  pinsons  à  couronne  blanche  de  la 
rivière  Souris  appartenaient  à  une  variété  au  lieu  d'être  leucophrys 
type  seulement,  mais  le  fait  est  incontestable  puisqu'on  a  pris 
certains  spécimens  en  couronne  parfaite.  On  en  a  trouvé  aussi, 
à  l'automne,  dans  les  Montagnes  Rocheuses  où  il  est  possible  qu'ils 
couvent.  {Coues.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  dans  le 
Manitoba,  mais  il  n'y  abonde  pas;  il  se  trouve  en  nombres  un  peu 
plus  grands  que  l'espèce  leucophrys,  dans  cette  province.  {Atkinson.) 
On  le  voit  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Lapierre  House. 
{Ross.)  En  1907  il  abondait  sur  les  îles  dans  le  grand  lac  des 
Esclaves.  (£.  T.  Selon.)  C'est  un  oiseau  du  nord  qui  couve  partout 
dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest,  y  arrivant  vers  la  mi-mai  et  s'en 
allant  au  mois  de  septembre.  (Richardson.)  Ce  pinson  est  rare 
en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Resolution  sur  le  grand  lac  des  Esclaves. 
(Ross.)  C'était  un  oiseau-migrateur  commun  à  Indian  Head,  Saskat- 
chewan, en  1892,  ainsi  qu'à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province,  en 
mai  1894.  Il  était  assez  commun  à  environ  quarante  milles  au  sud- 
ouest  de  Calgary.     Le  28  juin,  on  a  recueilli  un  nid,  contenant  cinq 


6o8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

œufs  frais,  qui  se  trouvait  à  la  racine  d'un  groupe  de  saules.  J'ai 
trouvé  un  nid  contenant  six  œufs  frais  à  une  altitude  de  6000  pieds 
sur  la  montagne  Moose;  le  même  jour  on  en  a  pris  un  autre  contenant 
trois  jeunes  et  deux  œufs,  à  une  hauteur  de  7,500  pieds.  Cet  oiseau 
est  commun  dans  les  contreforts  depuis  Calgary  en  allant  au  sud  jus- 
qu'au passage  Crowsnest.  En  1898  on  en  a  remarqué  en  nombre 
depuis  Prairie  creek,  Alberta,  jusqu'à  Henry  House.  Ils  étaient 
très  communs  et  couvaient  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  en  1891. 
On  en  a  vu,  pour  la  première  fois  le  23  avril,  à  Penticton,  lac  Okanagan 
Colombie-Britannique,  où  ils  sont  devenus  communs.  Au  mois  d'a- 
vril 1890,  ils  abondaient  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique;  on  en 
a  vu  un  à  Trail  près  du  49ème  parallèle,  en  1902.  Presque  tous  les 
spécimens  pris  étaient  des  mâles.  Au  mois  de  mai  il  y  en  avait  beau- 
coup qui  couvaient  dans  les  bois  ravagés  par  le  feu  tout  autour  de  la 
ville.  On  en  a  remarqué  en  assez  grand  nombre  à  Sicamous,  Colombie 
Britannique,  au  mois  de  juillet  1889,  ainsi  qu'à  Kamloops  et  à  Spence 
Bridge.  Ils  étaient  communs,  en  1904,  à  Fernie  et  à  Elko,  Colombie- 
Britannique,  et,  en  1905,  à  Midway  et  à  Whipsaw  creek.  Je  les 
ai  remarqués  en  nombre  sur  une  montagne  à  14  milles  au  sud  de  Hope, 
Colombie-Britannique,  à  une  hauteur  de  6,000  pieds;  ils  y  couvaient. 
{Spreadborough.)  Le  16  décembre  1898  on  a  vu  deux  de  ces  oiseaux 
au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  Ce  pinson  est  un  oiseau- 
migrateur  commun  à  Chilliwack  dans  la  même  province.  (Brooks.) 
Pendant  la  saison  de  la  migration  cette  espèce  se  répand  en  petit  nom- 
bre aussi  loin  à  l'ouest  que  l'île  de  Vancouver,  où  j'en  ai  pris  deux  spé- 
cimens. Elle  est  devenue  plus  nombreuse  sur  la  pente  ouest  de  la 
chaîne  du  littoral,  et,  dans  l'intérieur  je  l'ai  trouvée  en  train  de  cou- 
ver à  des  latitudes  plus  hautes,  et  des  altitudes  plus  élevées. 
(Rîwads.)  C'est  un  oiseau  migrateur  rare  au  printemps  et  en  automne, 
dans  la  Colombie-Britannique.  {Sireator.)  J'ai  trouvé  ce  pinson 
en  grand  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin.)  Après 
avoir  fait  la  descente  des  rochers  froids  et  couverts  de  neige  du  passage 
White,  nous  sommes  arrivés,  le  14  juin,  à  Portage,  un  pays  de  végé- 
tation plus  luxuriante  ;  à  cet  endroit  nous  avons  remarqué  ces  pinsons 
et  nous  les  avons  trouvés  sur  notre  route  jusqu'à  Circle  City,  Alaska. 
(Bishop.)  On  est  presque  certain  de  trouver  ces  oiseaux  en  été  dans 
l'Alaska  partout  où  il  y  a  des  buissons  et  des  bois.  (Nelson.)  Cet 
oiseau  abonde  dans  les  pièces  d'aulnes  partout  sur  l'île  St-Micheal, 
y  couvant  en  nombres  considérables.  (Ttinier.)  Il  se  voit  à  Point 
Barrow,  mais  seulement  comme  oiseau  errant.     On  n'en  a  pris  qu'un 


CATALOGUE  DES  OISEAUX  CANADIENS.  609 

seul  spécimen  à  cet  endroit.  {Murdoch.)  On  le  remarque,  de  temps 
en  temps,  à  de  hautes  altitudes  sur  les  montagnes  Kenai,  Alaska,  à 
quelques  centaines  de  pieds  au-dessus  de  la  limite  boisée.  (Figgins.) 
On  a  observé  quelques  pinsons  de  Gambel  dans  le  voisinage  du  cap 
Blossom,  détroit  de  Kotzebue,  au  mois  de  juillet.  Ils  s'y  trouvaient 
toujours  dans  les  broussailles  où  à  leur  bords,  ainsi  qu'on  les  trouve  en 
hiver  dans  le  sud  de  la  Californie.  (Grinnell.)  Une  femelle  prise  à 
Point  Barrow.  Alaska,  est  un  type  de  cette  espèce  sous  tous  les  rap- 
ports.    {Whitmer  Stone.) 

Notes  sur  la  reproduction. — L'arrivée  du  pinson  de  Gambel 
indiqué  par  son  beau  chant,  a  eu  lieu  le  21  mai,  au  soir,  le  printemps 
suivant;  il  est  bientôt  devenu  commun.  Son  chant  de  cinq  syllabes 
est  triste  et  clair,  et  change  de  ton  à  mesure  qu'il  s'élève.  Le  il  juin, 
dans  le  delta  de  la  Kowak,  j'ai  recueilli  une  couvée  de  six  œufs,  dont 
l'incubation  était  déjà  commencée.  Le  nid  était  enfoncé  dans  un 
tertre  de  mousse  par  terre,  abrité  par  quelques  buissons  d'aulnes 
qui  poussaient  sur  la  pente  d'une  colline.  Une  touffe  d'herbes  dessé- 
chées le  cachait  à  la  vue  en  partie.  Il  consistait  en  herbes  sèches  gar- 
nies d'herbes  plus  fines  et  de  radicules  noires.  Les  œufs  sont  d'un  bleu 
pâle  du  Nil,  couverts  assez  uniformément  de  taches  chocolat  et 
lie  de  vin  irrégulièrement  définies.  Il  sont  ovales  et  mesurent  .  83  x 
.63,  .81  X  62,  .86  X  .63,  .  85  X  .64,  .83  X  .62  et  .76  X  .60,  ce  der- 
nier étant  un    avorton.     {Grinnell.) 

Le  pinson  intermédiaire  couve  en  grand  nombre  dans  les  parties 
boisées  du  district  de  la  rivière  Anderson.  Les  nids  se  trouvaient 
presque  toujours  par  terre  dans  les  touffes  de  dactyle  gazonnant,  dans 
les  groupes  de  thés  du  Labrador,  Ledum  palustre  et  dans  les  saules  ra- 
bougris. Ils  étaient  faits  de  foin  fin  et  garnis  de  poils  de  cerf,  mêlés 
parfois  de  quelques  plumes.  Il  y  en  avait  plusieurs  faits  entièrement 
des  herbes  les  plus  fines.  Une  couvée  consistait  généralement  de  quatre 
œufs,  mais  beaucoup  de  nids  contenaient  jusqu'à  cinq  ou  six  œufs 
chacun.  On  a  recueilli  plus  de  cent  nids  dans  la  région  en  question. 
(Macfarlane) .  Le  13  juin  1893,  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Ro- 
cheuses, j'ai  trouvé  un  nid  de  cet  oiseau,  contenant  cinq  œufs.  Il 
était  à  côté  d'un  monticule  herbeux,  et  se  composait  d'herbe  sèche 
garnie  de  crin.  Le  2  juin  1898,  à  la  rivière  Peel,  dans  l'Amérique 
arctique,  le  révérend  C.  E.  Whittaker  a  trouvé  un  nid  contenant 
quatre  œufs  par  terre  dans  une  touffe  de  mousse.     {W.  Raine). 


6lO  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

555b.  Pinson  de  Nuttall. 

Zonotrichia  leucophrys  nnttalli — -Ridgway.     1899. 

Ce  pinson  est  commun  sur  la  prairie,  et  dans  les  lieux  peu  couverts 
d'arbres.  {Lord).  Il  se  voit  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  surtout 
sur  la  côte.  C'est  le  plus  nombreux  de  tous  les  petits  oiseaux  dans  le 
voisinage  de  Victoria.  {Fannin).  Il  est  rare  comme  oiseau-migra- 
teur à  Chilliwack.  (Brooks).  Au  mois  de  mai  1889  on  en  a  pris  à 
Agassiz  et  à  Yale.  J'en  ai  observé  cinq  à  l'embouchure  du  creek 
Tami-hy,  dans  la  vallée  de  la  Chilliwack.  Il  abondait,  le  9  sep- 
tembre 1901,  à  Huntingdon,  Colombie-Britannique,  s'y  nourrissant 
des  graines  de  chardon.  A  partir  du  25  avril  1906,  on  en  a  remarqué 
en  nombre  à  Douglas,  Colombie-Britannique.  On  en  a  vu  pour  la 
première  fois,  le  10  avril  1893,  à  Victoria;  ils  y  étaient  communs  vers 
le  17  du  même  mois.  On  a  trouvé  un  nid  par  terre  le  11  mai;  celui-ci 
était  fait  d'herbe  sèche,  garni  de  crin,  et  contenait  trois  œufs.  Cet 
oiseau  passe  l'été  partout  sur  l'île  de  Vancouver,  mais  il  n'a  pas  l'air 
d'être  commun  à  Comox.  (Spreadborough) .  C'est  une  espèce  très 
commune  sur  l'île  de  Vancouver.  Au  mois  de  mai  1887  elle  abondait 
sur  les  bords  de  la  route  et  dans  les  champs  sur  l'île  Sait  Spring,  et  à 
Comox.  (Macoun).  En  été  elle  habite,  en  très  grand  nombre,  la 
côte  de  la  Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

557.     Pinson  à  couronne  dorée. 

Zonoirichia  coronata  (Pall)  Baird.     1858. 

Cette  espèce  est  commune  autour  des  prairies,  et  des  lieux 
peu  couverts  d'arbres.  {Lord).  Elle  abonde  comme  oiseau-migra- 
teur, au  printemps,  et  à  l'automne.  {Streator).  Ce  pinson  passe 
l'été  en  grand  nombre.  {Fannin).  Il  n'est  pas  commun,  et,  comme 
oiseau-migrateur,  il  se  trouve  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur,  et 
couve  à  la  lisière  de  la  limite  boisée  sur  le  sommet  des  montagnes. 
{Brooks).  Au  mois  d'avril  1889  il  était  tout-à-fait  rare  à  Hastings,  à 
Agassiz,  et  à  Vancouver.  On  en  a  vu  en  nombre  à  Douglas,  Co- 
lombie-Britannique, aux  mois  d'avril  et  mai  1906.  Il  n'est  pas 
rare,  au  printemps,  à  Victoria,  sur  l'île  de  Vancouver.  En  1893,  on 
en  a  remarqué  pour  la  première  fois  le  27  avril;  au  9  mai  ils  étaient 
tous  disparus.  Ces  oiseaux  n'étaient  pas  communs  au  détroit  Clay- 
oquot,  île  de  Vancouver;  on  en  a  vu  quelques-uns  au  mois  de  sep- 
tembre  1907.     {Spreadborough).     Ils  abondaient,  en  mai   1887,  sur 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  6ll 

l'île  Sait  Spring  et  à  Comox.  {Macoim).  Nous  en  avons  remarqué 
par  grandes  volées  pendant  notre  séjour  à  Goldstream,  île  de  Van- 
couver. Je  ne  suis  pas  porté  à  croire  l'affirmation  de  M.  Fannin  à 
l'effet  que  ces  oiseaux  habitent  l'île  de  Vancouver,  et,  pour  ma  part, 
je  limiterais  l'étendue  de  leur  migration  en  été  aux  îles  de  la  Reine 
Charlotte.  (Rhoads).  Le  4  mai  1890,  j'ai  vu  une  volée  de  près  d'une 
centaine  de  ces  pinsons  à  la  baie  English  à  peu  de  distance  de  la  ville 
de  Vancouver.  Ils  étaient  très  communs  sur  la  prairie  à  Sumas  au 
mois  d'octobre  de  la  même  année.     (E.  F.  G.  Whiie). 

On  en  a  remarqué  et  entendu  qvielques-uns,  le  21  août,  parmi  les 
épinettes  blanches  dans  les  broussailles  en  arrière  de  notre  camp  sur 
la  rivière  Kowak,  au  détroit  Kotzebue.  Ils  n'y  onc  été  communs 
en  aucun  temps.  (Grinnell).  Ils  se  trouvent  en  nombre  dans  les 
broussailles  basses  de  la  deuxième  crue  aux  alentours  du  village  Hope, 
au  goulet  Cook,  Alaska;  on  les  remarque  aussi,  de  temps  en  temps, 
dans  les  montagnes  à  cet  endroit.  (Osgood).  On  a  trouvé  ce  pinson 
sur  les  hauteurs  au-dessus  du  glacier  près  de  Skag^vay,  et  il  était 
commun  au  sommet  du  passage  White;  et  de  là  jusqu'à  Portage, 
Colombie-Britannique.  Le  12  juin,  on  a  trouvé  un  nid  presqu'achevé 
dans  un  conifère  au  lac  Summit.  (Bishop).  On  en  a  remarqué 
dans  les  montagnes  Kenai,  et  à  Homer,  dans  l'Alaska.  Ils  ne  sont 
pas  arrivés  à  ce  dernier  endroit  avant  la  fin  de  l'été  alors  qu'ils  sont 
devenus  très  communs.  {Figgins).  On  en  a  pris  quatre  spécimens 
adultes  à  Muller,  et  un  autre  à  Seldovia,  Alaska.  (Anderson).  Cet 
oiseau  arrive  dans  le  voisinage  de  St-Michael  entre  le  25  et  le  30  mai, 
et  il  couve  en  petit  nombre  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  du  terri- 
toire qui  se  trouve  sur  la  mer  de  Behring,  ainsi  que  sur  les  rives  du 
détroit  Kotzebue  mais  en  nombre  encore  plus  restreints.  Il  habite  en 
nombre  depuis  la  péninsule  d'Alaska  en  allant  au  sud  jusqu'au 
détroit  Puget,  et  se  répand  au  delà  du  cercle  Arctique.  (Nelson). 
On  a  tué  un  couple  de  ces  oiseaux,  au  mois  de  juin  1876,  à  l'extré- 
mité ouest  de  l'île  Whale,  près  de  St-Michael;  ils  ne  sont  pas  com- 
muns dans  l'intérieur.     {Turner). 

558.     Pinson  à  gorge  blanche. 

Zonotrichia  albicollis  (Gmel)  Swains.     1837. 

M.  Stearns  mentionne  que  ce  pinson  est  commun  dans  le  sud  du 
Labrador,  et  qu'il  y  couve.  M.  Audubon  affirme  qu'on  le  voit  en 
nombre,    et    que    lui-même    ainsi    que    d'autres    personnes    ont    \u 


6l2  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

des  oisillons  à  la  fin  juillet.  Le  31  mai  1860,  M.  Drexler  a  pris 
cet  oiseau  à  Moose  Factory;  M.  Verrill  dit  qu'il  est  de  beaucoup 
le  plus  commun  de  tous  les  oiseaux-chanteurs  sur  l'île  d'Anticosti. 
(Packard).  Le  14  juillet  1891,  on  en  a  pris  deux  spécimens  à  la  baie 
Château,  Labrador.  {Norton).  C'est  un  oiseau-migrateur  commun, 
en  été,  dans  Terreneuve.  (Reeks).  En  1899,  il  était  assez  commun 
le  long  de  la  rivière  Humber,  TerreNeuve.     {Louis  H.  Porter). 

Le  pinson  à  gorge  blanche  passe  l'été,  en  grand  nombre,  dans 
la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs.)  Il  se  trouvait  assez  commun,  au 
printemps  et  à  l'automne  de  1902,  sur  l'île  Sable.  On  en  a  vu  plu- 
sieurs spécimens,  le  13  mai  1904,  et  un  autre  le  3  mai  1905.  Le  30 
septembre  1905  plusieurs  de  ces  oiseaux  sont  arrivés  pendant  une 
tem.pête  du  nord-ouest.  On  en  a  remarqué  en  nombre  le  10  et  le  20 
mai,  ainsi  que  le  23  septembre  1906,  ainsi  que  plusieurs  spécimens  le 
1er  avril,  un  seul  spécimen  de  26  septembre,  et  d'autres  encore,  le  24 
octobre  en  1907.  (/.  Boutelier.)  Ces  oiseaux  étaient  communs  à  Bad- 
deck,  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse,  au 
mois  de  juillet  1898,  et  se  trouvaient  en  assez  grand  nombre  à  Brackley 
Beach,  île  du  Prince-Edouard,  où,  en  juin  1888,  on  y  a  pris  de  leurs  nids. 
{Macoun.)  Cet  oiseau,  si  caractéristique  de  la  faune  canadienne, 
n'abonde  pas  en  aussi  grand  nombre  que  le  pinson  niverolle  omni- 
présent, mais,  à  cause  de  son  chant  qui  est  fort  et  frappant,  il  est 
beaucoup  mieux  connu  de  la  plupart  des  habitants  de  l'île  du  Prince- 
Edouard.  {Dwight.)  Il  couve  en  abondance  à  Sydney,  île  du  Cap 
Breton.  {C.  R.  Harte.)  Depuis  mai  jusqu'au  mois  d'octobre,  ce 
pinson    est    commun    dans    la    Nouvelle-Ecosse.       {H.    F.    Tufts.) 

Le  pinson  à  gorge  blanche  passe  l'été  en  nombre  dans  le  Nouveau- 
Brunswick.  {Chamberlain.)  En  été  il  habite  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick  et  y  abonde.  {W.  H.  Moore.)  Il  se 
voit  en  grand  nombre  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau- 
Brunswick.  {Brittain  et  Cox.)  On  le  remarque  en  grand  nombre  sur 
les  îles  de  la  Madeleine,  où  il  niche  vers  la  fin  juin.  {Bishop.)  On 
le  trouve  partout  en  abondance  dans  le  voisinage  du  golfe  St-Laurent, 
excepté  sur  les  îles  de  la  Madeleine  balayées  par  le  vent.  {Brewster.) 
Il  est  commun  au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de  Québec.  (/.  M. 
Macoun.)  Il  habite  l'est  de  la  province  de  Québec  en  nombre; 
on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne.)  Il  passe  l'été,  et  abonde  à 
Montréal,  y  couvant  dans  le  parc  Mont-Royal.  On  l'a  observée 
ici  à  partir  du  24  avril  jusqu'au  30  octobre.    {Wintle.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  613 

Ce  pinson  passe  l'été  à  Ottawa,  et  y  couve.  {Ottawa  Xaturalist 
—  Vol.  V.)  Il  se  trouve  communément,  en  été,  comme  oiseau-mi- 
grateur dans  les  districts  de  Muskoka  et  Parry  Sound  ainsi  qu'à 
Toronto,  et  il  couve  probablement,  à  ce  dernier  endroit.  (/.  H. 
Fleming.)  En  été  il  habite  en  très  grand  nombre,  à  Guelph,  Ontario, 
y  arrivant  vers  le  30  avril,  et  s'en  allant  vers  le  30  octobre.  {A.  B. 
Khigh.)  Il  abonde  partout  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  Le 
15  juillet  1900  j'ai  trouvé  un  nid  par  terre  dans  une  touffe  d'herbe; 
les  œufs  étaient  bien  frais.  Cet  oiseau  était  commun,  en  1893, 
depuis  Missinabi  jusqu'à  Point  Comfort  sur  la  côte  est  de  la  baie 
James,  et  sur  la  côte  ouest,  en  allant  au  nord  jusqu'au  cap  Henrietta 
Maria.  (Spreadborough.)  C'est  un  oiseau-migrateur  commun  à 
London,  mais  il  y  couve  rarement;  on  le  trouve  seulement  dans  les 
endroits  ouverts  situés  dans  les  marécages  profonds  couverts  de 
cèdres.  Il  est  tout  à  fait  commun  à  quarante  milles  au  nord  de 
London,  et  dans  la  péninsule  Bruce.  (W.  E.  Satinders.)  Le  pinson 
à  gorge  blanche  passe  l'été  à  Penetanguishene,  et  se  restreint 
beaucoup  aux  marécages  profonds  où  probablement  il  couve,  car 
il  y  reste  tout  l'été.  {A.  F.  Young.)  Il  abonde  partout  dans  la  région 
entre  Norway  House  et  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson.  Il 
se  trouvait  surtout  en  nombre  dans  les  vastes  étendues  qui  avaient 
été  ravagées  par  le  feu.  On  en  a  noté  quelques  spécimens,  dont  on 
a  pris  un,  au  mois  de  juillet  1900,  à  York  Factory.  Nous  avons 
remarqué  plusieurs  de  ces  oiseaux,  le  11  septembre,  au  lac  Oxford, 
pendant  notre  voyage  de  retour.  (Preble.)  Il  se  voit  à  Fort  Churchill 
sur  la  baie  d'Hudson.     (Clarke.) 

En  été,  ce  pinson  habite  les  parties  boisées  du  Manitoba;  on 
l'a  trouvé  en  train  de  couver  à  Carberry,  à  la  rivière  Shell,  au  creek 
Little  Boggy,  et  sur  la  montagne  Dick.  {E.  T.  Selon.)  On  en  a 
remarqué  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  seulement  entre  le  9  et  le 
20  mai  1892,  lorsqu'ils  ont  tous  émigrés  au  nord.  On  en  a  observé 
quelques-uns  à  Moose  Jaw,  ainsi  qu'à  Old  Wives  creek,  Saskat- 
chewan en  mai  1895,  mais  ils  sont  bientôt  disparus.  On  en  a  vu 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois,  le  6  mai  1897;  peu  de 
temps  après  ils  y  sont  devenus  communs,  et  sont  restés  à  couver. 
Au  mois  de  juin  1903  ils  abondaient  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jus- 
qu'à Peace  River  Landing,  Alberta,  latitude  56°-i5'.  On  en  a  observée 
depuis  Edmonton  jusqu'à  la  rivière  Pembina  au  mois  de  juin  1899. 
{Spreadborough.)     C'est  un  des  oiseaux  les  plus  nombreux  à  Grand 

78870 — 40 


6l4  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Rapids  sur  la  rivière  Saskatchewan,  et  il  y  couve  en  abondance. 
(Nutting.)  Le  2  septembre  1900  on  l'a  noté,  pour  la  première  fois, 
à  Prince  Albert,  Saskatchewan,  en  compagnie  d'autres  pinsons. 
{Coiibeaux.)  Cet  oiseau  se  rend  à  la  Saskatchewan  vers  la  mi-mai, 
et  se  répand  partout  dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest  jusqu'à 
la  latitude  66°  pour  la  couvaison.  (Richardson .)  Il  se  voit  en  petit 
nombre  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simp- 
son. (Ross.)  On  en  a  vu,  pour  la  première  fois  le  7  mai  1888,  près  de 
Calgary;  à  partir  de  cet  endroit  ils  étaient  communs  jusqu'à  Edmon- 
ton  et  Athabasca  Landing;  de  là  on  les  voyait  en  allant  au  nord 
jusqu'à  la  petite  rivière  des  Esclaves  ainsi  qu'en  descendant  la  rivière 
Athabasca  jusqu'à  la  rivière  Clearwater,  et  en  remontant  celle-ci 
jusqu'au  portage  Methye,  et  de  là  à  l'Isle  à  la  Crosse.  Ce  sont 
les  principaux  oiseaux  de  toute  cette  région.     (7.  Aï.  Maconn.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  du  pinson  à  gorge  blanche 
se  trouve  par  terre  dans  les  buissons.  Il  se  compose  d'herbe,  de 
tiges  de  plantes  et  de  m.ousse,  garnies  de  radicules  et  d'herbe 
fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'un  blanc  mat  tacheté 
et  éclaboussé  de  brun  et  de  lavande.  {G.  R.  White.)  J'ai  remarqué 
que,  pendant  l'été,  cet  oiseau  se  répand  en  petit  nombre  partout  dans 
l'est  de  l'Ontario.  Au  mois  de  juin  1888,  j'ai  trouvé  deux  nids 
sur  un  terrain  rocheux  à  deux  milles  à  l'ouest  du  village  de  Renfrew, 

Ontario;  l'un  était  dans  un  petit  buisson  épais,  et  l'autre  par  terre 
dans  l'herbe,  etc.  J'ai  observé,  pendant  dix  ans,  un  couple  de  ces 
oiseaux  près  de  Lansdowne,  Ontario,  qui,  par  leur  façon  d'agir, 
semblaient  avoir  des  jeunes,  bien  que  je  n'aie  jamais  réussi  à  trouver 
le  nid.  J'ai  remarqué  un  de  ces  oiseaux  sur  les  îles  de  la  Madeleine, 
et  j'ai  vu  prendre  deux  nids,  en  1899,  près  de  Mingan,  Québec,  où 
l'espèce  couve  en  nombre.  Elle  couve  en  abondance  dans  North 
Frontenac  et  North  Hastings,  Ontario.  (Rév.  C.  J.  Yoimg.)  Le  24 
mai  1886,  j'ai  trouvé  un  nid  appartenant  à  cet  oiseau  dans  le  parc. 
Il  était  construit  dans  les  racines  d'une  souche  renversée  et  contenait 
quatre  œufs.  J'ai  trouvé  un  autre  nid,  le  30  mai  1891,  contenant  trois 
œufs.  Il  était  par  terre  dans  une  toufife  d'herbe  dans  les  bois  d'Ho- 
chelaga.  {Wintle.)  J'ai  recueilli  un  nid  près  du  lac  Sand,  le  25  mai 
1897.  II  se  trouvait  au-dessous  de  quelques  fougères  desséchées,  sur 
le  bord  plat  et  herbeux  d'un  filet  d'eau,  et  était  garni  de  poils  d'élan. 
Il  y  avait  quatre  œufs  dans  la  couvée.  J'ai  pris  un  autre  nid,  il  y  a  quel- 
ques années,  à  Roseau  ;  il  était  construit  dans  un  framboisier  à  environ 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  615 

trois  pieds  de  terre.  (/.  H.  Fleming.)  Le  8  juin  1893,  j'ai  trouvé 
un  nid  ainsi  que  des  œufs  au  lac  Long,  Manitoba.  Le  19  juin  1901 
j'ai  trouvé  deux  autres  nids  à  Carleton  Junction,  à  40  milles  à  l'ouest 
d'Ottawa,  l'un  était  par  terre,  et  l'autre  dans  un  tas  de  broussailles 
à  quelques  distance  au-dessus  du  niveau  de  la  terre.  {W.  Raine.) 
La  couvaison  de  cet  oiseau  a  lieu  à  partir  du  mois  de  mai  jusqu'au 
mois  d'août.  Les  œufs,  en  couvées  de  trois  à  sept,  sont  placés  dans 
un  nid  chaudement  construit  d'herbes,  et  garni  d'herbes  plus  fines 
et  de  crin.  Ce  nid  se  trouve,  soit  par  terre,  soit  dans  des  broussailles 
et  bien  caché.  Les  oiseaux  manifestent  beaucoup  d'inquiétude  lors- 
que quelqu'un  s'approche  du  nid.  Les  oisillons  quand  ils  sont  em- 
plumés  ne  montrent  pas  de  blanc  sur  la  tête,  ni  sur  la  gorge.  (IF. 
H.  Moore.)  On  trouve  le  nid  de  cet  oiseau  près  d'Ottawa,  et  au  lac 
Nominingue,  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville.  On  l'aperçoit  dans 
les  bois,  situé  au-dessous  des  branches,  dans  une  couche  de  mousse 
verte,  ou  quelquefois  dans  un  buisson.  Il  est  fait  d'herbes  grossières, 
de  bois  gâté,  de  feuilles  sèches,  et,  généralement,  de  mousse  verte. 
La  garniture  consiste  d'herbes  fines  ou  de  crins.  Les  œufs,  au  nombre 
de  trois  ou  quatre,  sont  pondus  en  juin  ou  en  juillet.  {Garneaii.) 
Au  mois  de  juin  1903  l'auteur  Ivii-même  a  trouvé  deux  nids,  appar- 
tenant à  cette  espèce,  dans  un  bosquet  marécageux  près  d'Ottawa; 
l'un  était  dans  une  quantité  de  tiges  de  glaïeul  {car ex  riparia),  et 
l'autre  dans  un  vieux  tas  de  broussailles.     (Macoun.) 

CCXXVIL     SPIZELLA     Bonaparte.     1832. 
559.     Pinson  de  montagne. 

Spizella  monticola  (Gmel)  Baird.     1858. 

Le  pinson  de  montagne  se  trouve  commun  partout  dans  le  Labrador. 
Il  couve  en  abondance  à  Fort  Chimo,  où  des  nids  et  des  œufs  ont  été 
recueillis.  {Packard) .  On  n'a  pas  remarqué  ces  oiseaux  sur  la  baie 
James  avant  d'arriver  un  peu  au  nord  de  Fort  George,  lorsqu'ils  sont 
devenus  communs.  Pendant  l'été  de  1896  ils  abondaient  à  tra\ers 
l'Ungava,  depuis  le  golfe  Richmond  jusqu'à  Fort  Chimo.  {Sprecd- 
borough).  Cet  oiseau  est  assez  rare  dans  le  nord-est  du  Labrador, 
mais  il  est  largement  répandu,  j'ai  remarqué  de  nombreux  spécimens 
à  Port  Manvers,  latitude  57°.  {Bigeloiv).  C'est  un  oiseau  qui, 
en  hiver,  se  rend  par  bandes  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Doums). 
En  hiver  il  se  trouve  assez  commun  dans  la  Nouvelle-Ecosse.     (//.  E. 

78870— 40§ 


6l6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Tufts).  On  le  voit  régulièrement  en  hiver  dans  le  Nouveau-Bruns- 
wick.  {Chamberlain).  Il  visite  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nou- 
veau-Brimswick,  en  hiver,  s'y  trouvant  assez  commun  dans  certaines 
localités.  {W.  H.  Moore).  Le  25  janvier  1899,  on  a  remarqué  deux 
de  ces  oiseaux  en  compagnie  de  trois  pinsons  niverolle,  à  Parsboro, 
Nouvelle-Ecosse.  {Morrell}..  Ce  pinson  était  tout  à  fait  commun, 
en  1885,  au  lac  Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec,  et 
il  y  couvait.  (/.  M.  Macoun).  Il  se  rend  en  hiver  dans  l'est  du 
Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne).  C'est  un  oiseau  de 
passage  à  Montréal  où  il  est  commun;  on  en  a  observé  ici  au  prin- 
temps, à  partir  du  7  jusqu'au  28  avril,  et  à  l'automne,  du  25  octobre 
au  7  novembre.  (Wintle).  On  en  a  remarqué  à  Albany  sur  la  baie 
James;  ils  étaient  en  train  d'émigrer  au  sud.  Nous  les  avons  vus, 
en  montant  la  rivière  Moose,  à  partir  de  cet  endroit  jusqu'à  Missinabi 
(Spreadborough) .  Nous  avons,  dans  notre  collection,  quatre  couvées 
d'œufs,  dont  trois  de  la  rivière  Whale,  sur  la  baie  d'Hudson,  et  une 
de   Fort   Chimo   Ungava. 

Le  pinson  de  montagne  arrive  à  Ottawa,  au  printemps,  et  à  l'au- 
tomne, comme  oiseau-migrateur.  {Ottawa  Naturalist.  Vol.  V). 
Il  se  reproduit  dans  les  pai'ties  septentrionales,  et  se  trouve  commun 
dans  l'Ontario  où  il  est  un  des  premiers  oiseaux  à  arriver.  {Rév. 
C.  J.  Yoimg).  Il  passe  l'hiver  à  Toronto,  Ontario,  et,  quelquefois, 
s'y  trouve  en  grand  nombre.  Dans  la  même  saison  il  habite  régulière- 
ment dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Au  mois  d'oc- 
tobre 1900  il  était  commun  au  lac  Sand.  (/.  H.  Fleming).  C'est 
un  oiseau-migrateur  commun  à  London,  Ontario;  on  en  trouve  quel- 
ques spécimens  presque  chaque  hiver  dans  les  endroits  abrités.  {W,  E. 
Saunders),  Il  se  voit,  en  hiver,  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B.  Klugh). 
C'est  un  oiseau  de  passage  rare  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F. 
Young). 

On  n'a  pas  remarqué  les  pinsons  de  movitagne  en  été,  ni  en  1873, 
ni  en  1874,  et  je  ne  crois  pas  qu'ils  couvent  dans  les  endroits  aussi 
méridionaux  que  celui-ci.  Nous  les  trouvons  en  nombre  pendant 
la  migration  générale  qui  amène  les  fringillines  du  nord,  et  qui  arrive 
à  cette  latitude  vers  le  ler  octobre.  {Cônes).  Ce  pinson  abonde 
comme  oiseau-migrateur  dans  le  Manitoba,  y  fréquentant  les  bosquets 
On  le  voit  plus  souvent  dans  les  taillis  épais  que  dans  les  arbres,  et, 
par  ses  habitudes  en  général,  il  devrait  être  appelé  «pinson  de  brous- 
sailles» plutôt  que   «pinson  de  montagne».     On  en  a  signalé,  pour  la 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  617 

première  fois,  en  1907,  près  de  l'extrémité  est  du  grand  lac  des  Esclaves; 
plus  tard  ils  abondaient  et  nichaient  jusqu'aux  «barrens»  où  il  y 
avait  de  petits  bosquets.  (£.  T.  Seton).  Ce  pinson  abonde  comme 
oiseau-migrateur  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il  immigre  partout 
dans  le  Manitoba  en  grand  nombre.  {Atkinson).  On  en  a  remarqué 
pour  la  première  fois,  à  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson,  où  il  se 
montrait  en  assez  grand  nombre  et  où  le  12  juillet  1900.,  on  a  pris  un 
jeune  autres  sorti  depuis  peu  de  temps  du  nid.  A  partir  du  24  juillet 
jusqu'au  30  du  même  mois,  ils  abondaient  à  Fort  Churchill,  et  nous 
en  avons  pris  une  collection  à  cet  endroit.  On  a  noté  beaucoup  de 
ces  oiseaux  sur  les  «barren  grounds»  à  cinquante  milles  au  sud  du 
cap  Eskimo  entre  le  4  et  le  8  août.  Nous  en  avons  vu  plusieurs, 
pendant  notre  voyage  de  retour,  à  la  pointe  Duck,sur  le  lac  Playgreen. 
(Preble).  Cet  oiseau  se  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson. 
(Clarke). 

559a.     Pinson  de  montagne  de  l'ouest. 

Spizella  monticola  ochracea.     Brewst.     1882. 

Ce  pinson  se  trouve  très  commun,  au  printemps,  à  Indian  Head, 
Saskatchewan  ;  on  en  a  remarqués  à  Medicine  Hat  dans  la  même 
province,  pour  la  première  fois,  le  10  avril  1894;  ils  étaient  tous  dispa- 
rus vers  le  18  du  mois.  Au  mois  d'avril  1897,  ils  étaient  rares  à  Edmon- 
'  ton,  Alberta,  la  plus  grande  partie  de  la  migration  étant  passée  avant 
mon  arrivée  en  cette  ville.  On  en  a  remarqué  quelques-uns  au  petit 
lac  des  Esclaves,  ainsi  qu'un  spécimen  unique  à  Peace  River  Landing,. 
latitude  56°,  15;  en  juin  1903.  On  en  a  vu  en  assez  grand  nombre 
à  Penticton,  Colombie-Britannique  au  commencement  d'avril  1903. 
Ils  étaient  tout  à  fait  comm.uns  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique, 
au  mois  d'avril  1891,  s'y  nourrissant  sur  le  sol  jusqu'au  17  du  mois, 
lorsqu'ils  en  sont  disparus.  Depuis  la  traversée  de  la  rivière  McLeod, 
le  6  octobre  1898,  jusqu'à  Edmonton,  Alberta,  on  trouvait  ces  pinsons 
en  nombre,  et,  évidemment  en  train  de  passer  au  sud.  {Sprcadho- 
roiigh).  Ils  étaient  communs,  le  24  mai  1888,  à  Athabasca  Landing, 
à  quatre-vingt-dix  milles  d'Edmonton.     (/.  M.  Macoiin). 

Ce  petit  oiseau  arrive  par  petites  volées  sur  la  Saskatchewan,  pen- 
dant la  troisième  semaine  d'avril,  et,  après  un  court  arrêt,  il  se  rend 
plus  au  nord  pour  la  couvaison.  {Richardson) .  Il  abonde  sur  le 
Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Lapierre  Housc.  {Ross).  C'est 
peut-être  le  plus  nombreux  de  tous  les  pinsons  qui  couvent  dans  la 


6l8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

vallée  de  la  rivière  Anderson,  comme  il  est  démontré  par  le  nombre 
de  nids  recueillis  qui  s'élève  à  deux  cent  seize.  On  en  a  trouvé  la 
plupart  par  terre,  et  d'autres  à  une  hauteur  d'un  pied  à  quatre  dans 
des  saules  rabougris.  La  couvée  complète  est  de  quatre  ou  cinq 
œufs,  et  parfois,  on  peut  en  compter  six  ou  sept.     (Macfarlane) . 

Ce  pinson  nous  visite  régulièrement  en  été.  (Lord).  C'est  un 
oiseau-migrateur  peu  commun  à  Chilliwack  ;  quelques  spécimens  restent 
tout  l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie  Britannique,  et  d'autres 
couvaient  en  1901  à  Barkerville,  district  de  Cariboo,  dans  la  même 
province.  (Brooks).  M.  A.  H.  Maynard  en  a  pris  sur  l'île  de 
Vancouver.  (Fannin).  Le  2  juin  1899,  j'ai  pris  une  femelle  de  cette 
espèce  à  Haine  Mission,  sur  le  canal  Lynn.  Nous  en  avons  pris 
deux  couples  à  Cariboo  Crossing,  latitude  60°,  Colombie  Britannique, 
le  29  juin,  l'un  avait  un  nid  contenant  trois  oeufs  frais.  Le  nid 
était  enfoncé  dans  de  la  mousse  au  pied  d'un  groupe  de  saules  dans 
un  marécage  près  du  lac.  Il  était  composé  d'herbes  fines  et  sèches, 
et  garni  de  plumes  couvertes,  à  l'extérieur,  d'une  couche  épaisse 
de  mousse  vivante.  On  a  remarqué  cet  oiseau  de  temps  en  temps 
sur  le  long  du  Yukon  jusqu'à  St-Michael.  (Bishop).  Il  y  avait  de 
nombreux  spécimens  de  cette  espèce  au  Cap  Blossom,  détroit  de 
Kotzebue,  Alaska.  Les  pièces  de  saules  rabougris  et  d'aunes  dans 
les  collines  en  arrière  semblaient  lui  convenir  très  bien,  et,  vers 
la  fin  de  juillet,  on  a  trouvé,  dans  de  pareils  endroits,  des  jeunes 
complètement  emplumés  ainsi  que  des  adultes  qui  muaient.  {Grinnell). 
Ce  pinson  est  très  commun,  surtout  le  long  du  littoral  de  la  mer 
Behring,  et,  de  tous  les  oiseaux  qui  fréquentent  les  buissons,  il  est 
le  plus  commun  au  nord.  {Nelson).  Cette  espèce  arrive  à  St-Michael, 
et  y  reste  environ  deux  mois  et  demi.  Elle  couve  dans  les  bosquets 
d'aunes  qui  bordent  les  petits  lacs  et  les  terrains  plats,  et  s'y 
trouve  tout  à  fait  commune.  (Turner).  M.  Figgins  en  a  pris  un 
spécimen,  le  8  septembre  1901,  a  Homer,  sur  la  péninsule  Kenai, 
Alaska.     {Chapman). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  14  et  le  15  juin,  dans  le  delta 
de  la  Kowak,  j'ai  recueilli  deux  couvées  d'oeufs.  Celle  du  14 
contenait  cinq  oeufs,  et  celle  du  lendemain,  six.  Ils  étaient 
tous  légèrement  couvés.  Les  deux  nids,  pareillement  situés,  se 
trouvaient,  chacun,  sur  une  touffe  d'herbe,  à  environ  six  pouces 
au-dessus  de  l'eau,  au  bord  d'un  marais.  Le  nid  proprement  dit 
consistait    de  '  larges  brins  d'herbe  sèche  et  de  tiges,  le  tout  étant 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  619 

étroitement  aplati,  tandis  que  la  garniture  était  faite  entièrement 
de  plumes  blanches  de  lagopède  bien  qu'il  n'y  en  eût  pas  une  qui 
se  faisait  voir  au-dessus  du  bord.  La  ca\'ité  profonde,  en  forme 
de  coupe,  est  donc  d'un  blanc  pur,  bien  que  l'oiseau,  lorsqu'il  y  est 
assis,  la  cache  complètement.  Le  diamètre  de  l'intérieur  du  nid 
est  de  deux  pouces,  et  la  profondeur  de  1.90.  Celui  de  l'extérieur 
est  de  4.80,  et  la  profondeur  de  2.60.  Le  fond  de  l'oeuf  est  d'un 
bleu  très  pâle.  La  couvée  se  compose  de  six  oeufs  qui  sont  tachetés 
et  d'une  manière  régulière  de  teintes  de  brun  foncé  et  de  violet. 
Un  seul  oeuf  de  la  couvée  de  cinq  ressemble  à  ceux-là,  mais  les  autres 
sont  couronnés  au  gros  bout  de  marques  confluentes  des  mêmes 
couleurs,  tandis  que  le  reste  de  la  surface  est  très  finement  pointillé 
et  tacheté  d'une  teinte  de  brun  pâle,  de  sorte  qu'elle  efface  presque 
complètement  la  couleur  du  fond.  Les  onze  oeufs  mesurent  en  moy- 
enne .74X.57.  {Joseph  Grinnell).  J'ai  dans  ma  possession  plusieurs 
oeufs  provenant  du  delta  Mackenzie.  Le  18  juin  1900,  le  révérend 
C.  E.  Whittaker  à  trouvé  un  nid  ainsi  que  cinq  oeufs  à  la  rivière 
Peel.  Le  13  juin  1899,  M.  Stringer  a  trouvé  un  autre  nid  et  cinq 
oeufs  aux  contreforts  des  montagnes  Black.  Le  8  juin  1899  M. 
Stringer  a  trouvé  une  autre  couvée  de  quatre  oeufs  au  côté  ouest  du 
delta  Mackenzie.  Les  nids  se  composent  d'herbes  sèches  chaudement 
garnies  de  plumes,  et  se  trouvaient  par  terre  sur  les  monticules 
couverts  de  mousse.     iW.  Raine). 

560.     Petit  pinson  à  couronne  rousse. 

Spizella  socialis  (Wils)  Bonap.     1838. 

Le  petit  pinson  à  couronne  rousse  se  trouve  communément  en  été 
comme  oiseau-migrateur  dans  Terreneuve.  (Reeks).  Il  passe  l'été 
en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs;  Tufts).  C'est  un 
oiseau  commun  à  Sydney  sur  l'île  du  Cap  Breton.  (C.  R.  Harte). 
Au  mois  de  juillet  1898  il  était  commun  à  Baddeck,  et  à  Margaree, 
île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse;  en  juin  1888,  il  était  tout- 
à-fait  commun  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince-Edouard.  {Macoun. 
C'est  un  oiseau  qui  n'est  pas  commun  sur  l'île  du  Prince-Edouard, 
où  on  ne  le  voit  que  de  temps  en  temps.  (Dwight).  Il  passe  l'été  en 
grand  nombre  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain).  En  été 
il  habite  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  s'y 
trouve  commun.  (W.  H.  Moore).  Il  est  rare  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche;  on  le  remarque  seulement  dans  le  voisinage  de  Camp- 


620  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

bellton,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox).  On  en  a  vu 
seulement  à  Gaspé,  où  il  était  commun.  (Brewster).  En  été  il 
est  commun  dans  l'est  de  la  province  de  Québec.  (Dionne). 
Il  passe  l'été  en  abondance  à  Montréal,  où,  ainsi  que  dans  le  parc 
Mont- Royal,  il  couve.  J'ai  trouvé  les  nids  et  les  oeufs  de  ce  petit 
oiseau  si  familier  à  partir  du  21  mai  jusqu'au  22  juillet,  et  je  l'ai 
remarqué  lui-même,  depuis  le  23  avril  jusqu'au  28  septembre. 
iWintlé). 

Ce  pinson  passe  l'été  à  Ottawa  et  aux  alentours,  et  y  couve. 
(Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  En  été  il  habite  Toronto,  Ontario,  et 
s'y  trouve  commun.  Il  passe  l'été  par  bandes  dans  les  districts  de 
Parry  Sound,  et  Muskoka,  y  couvant  généralement  dans  le  voisinage 
des  parties  peuplées.  (/.  H.  Fleming).  Il  passe  l'été  à  Guelph, 
Ontario,  en  grand  nombre,  y  arrivant  vers  le  20  avril,  et  s'en  allant 
vers  le  20  octobre.  {A.  B.  Klugh).  Un  couple  de  ces  oiseaux 
couvait  près  des  bâtiments  au  lac  Cache,  parc  Algonquin,  Ontario, 
au  mois  de  juin  1900.  {Spreadboroiigh) .  C'est  un  oiseau-reproducteur 
qui  habite  en  été  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young).  Il 
se  trouve  beaucoup  moins  commun  dans  la  ville  de  London,  Ontario, 
à  l'heure  actuelle,  qu'il  ne  l'était  il  y  a  vingt  ans,  mais  il  est 
encore  assez  commun  partout  dans  le  pays  entier.  (W.  E.  Saunders). 
Le  30  mai  1896  on  en  a  remarqué  un  spécimen  au  lac  God,  rivière 
Moose,  et  le  9  juin  ils  étaient  communs  à  Moose  Factory;  on  n'en 
a  pas  remarqués  plus  au  nord.  (Spreadborough).  On  a  observé 
plusieurs  petits  pinsons  à  couronne  rousse  autour  du  poste  à  Norway 
House,  et  on  en  a  pris  un.  Nous  en  avons  vu  d'autres  aussi  autour 
des  bâtiments  à  Oxford  House,  et  remarqué  un  ou  deux  autres  sur 
une  île  dans  le  lac  Knee,  le  5  juillet  1900;  on  n'en  a  pas  vu  plus 
au  nord.      (Preble). 

On  a  pris  dans  les  Montagnes  Rocheuses  des  spécimens  de  cet  oiseau 
très  commun  et  familier,  et  on  l'a  observé,  bien  qu'on  ne  l'ait  pas  pris, 
à  d'autres  endroits.  (Coues.)  Ce  pinson  est  tout  à  fait  rare  dans  le 
Manitoba.  La  première  mention  que  j'ai  de  sa  présence  est  en  date 
du  10  avril  1882;  c'était  la  seule  à  ce  moment  là,  et  au  moins  deux 
semaines  se  sont  écoulées  avant  de  pouvoir  noter  la  présence  d'autres 
oiseaux.  J'ai  trouvé  un  nid  dans  une  petite  épinette  blanche,  mais  il 
était  trop  tard,  car  les  oiseaux  étaient  partis.  Le  nid  est  presqu'in- 
variablement  garni  de  crin  de  cheval,  et,  à  cause  de  ceci,  on  donne 
à  ce  pinson  son  autre  nom  commun  de  «hair  bird.»     (E.  T.  Selon.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS,  621 

Il  est  assez  commun  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  C'est  un  oiseau- 
reproducteur  régulier  et  assez  nombreux  dans  les  parties  peuplées  du 
Manitoba.  {Atkinson.)  Il  est  rare;  on  en  a  remarqué  deux  spécimens, 
en  1905,  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan  et  M.  le  docteur 
Bishop  en  a  pris  un  autre,  en  1906,  sur  le  creek  Mackay.  {A.  C.  Bent.) 
Cet  oiseau  abondait  aux  alentours  de  Grand  Rapids  et  Chemawawin, 
sur  la  rivière  North  Saskatchewan,  et,  à  ce  dernier  endroit,  se  nour- 
rissait pour  la  plupart  des  graines  de  plantes  aquatiques,  au  bord  de  la 
fondrière  à  l'est  du  village.  (Nutting.)  Il  n'était  pas  commun,  au  prin- 
temps de  1892,  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  On  en  a  remarqué 
à  Medicine-Hat,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois,  le  9  mai  1894; 
à  partir  de  ce  moment  ils  y  sont  devenus  communs,  mais,  vers  la  fin 
du  mois,  ils  sont  diminués  en  nombre.  Nous  n'en  avons  pas  remarqués 
en  1895,  avant  d'arriver  à  la  rivière  Milk  à  la  fin  juillet.  Ils  étaient  en 
profusion  à  Pend  d'Oreille,  à  Castellated  Rocks,  à  la  rivière  Ste-Mary 
et  au  lac  Waterton,  près  des  contreforts  des  Montagnes  Rocheuses. 
Ils  habitent  en  grand  nombre  à  Edmonton  ainsi  que  dans  les  contreforts 
en  allant  au  sud  jusqu'au  col  Crowsnest.  Le  19  juin  1898,  j'ai  remar- 
qué un  spécimen  de  cet  oiseau  à  la  traversée  de  la  rivière  McLeod.  Le  2 
juillet  ils  étaient  communs  au  lac  Jasper,  passage  Yellowhead;  au 
mois  de  juin  1903  on  les  a  remarqués  en  nombre  depuis  le  petit  lac  des 
Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  Alberta,  latitude  56°  15'. 
(Spreadboroitgh.)  Les  petits  pinsons  à  couronne  rousse  abondaient 
le  long  de  la  route  entre  Edmonton  et  Athabasca  Landing,  mais  ils 
étaient  assez  rares  sur  la  rivière  Athabasca.  Ils  étaient  communs  en 
montant  la  rivière  Clearwater,  ainsi  qu'entre  le  portage  Methye 
et  Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macotm.)  Ces  oiseaux  sont  assez  com- 
muns, mais  beaucoup  moins  nombreux  que  les  pinsons  de  mon- 
tagne, autour  de  Prince- Albert,  Saskatchewan;  ils  couvent  dans  cette 
région.  {Couteaux.)  Ils  abondent  sur  le  Mackenzie  en  allant 
au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson.  (Ross.)  Au  mois  de  juin  1876  on 
a  obtenu  de  Fort  Yukon  plusieurs  spécimens  de  ce  pinson.  (Tunier.) 
Je  classifierais  tous  les  spécimens  provenant  de  la  Colombie-Britan- 
nique, et  collectionnés  par  M.  Streator  et  moi-même,  sous  l'espèce 
socialis,  y  compris  ceux  venant  de  la  côte  à  l'exception,  peut-être  de 
six  peaux  prises  à  Ashcroft.  (Rhoads.)  Le  20  mai  1894  on  a  trouvé 
ce  pinson  commun  à  Donald  sur  la  rivière  Columbia,  Colombie-Britan- 
nique.    (E.  F.  G.  ]]lnùe.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  petit  pinson  à  couronne  rous- 
se se  niche  dans  les  arbres  bas,  ainsi  que  dans  les  arbustes;  il  se  trouve 


622  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

tout  à  fait  commun  aux  alentours  d'Ottawa.  Le  nid  se  compose 
d'herbes  fines  et  sèches  garnies  de  crin.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre 
ou  cinq  sont  d'un  bleu  pâle  tacheté  de  brun-noirâtre  et  de  pourpre. 
{G.  R.  White.)  Ces  oiseaux  restent  chez  nous  à  partir  de  la  fin  avril 
jusqu'au  mois  d'octobre.  Les  nids  se  trouvent  dans  les  pommiers, 
ou  dans  les  petites  épinettes  blanches,  et  sont  construits  d'herbes  gar- 
nies de  crin.  La  ponte  est  de  trois  à  cinq.  J'ai  trouvé  dans  le  cours 
d'un  été,  des  nids  contenant  des  œufs  qui  étaient  tous  cassés.  Quel- 
que temps  s'est  écoulé  avant  que  j'aie  pu  en  trouver  la  raison.  En- 
fin un  matin,  lorsque  j'étais  assis  en  vue  d'un  nid  situé  dans  un  pom- 
mier, j'ai  observé  un  beau  mâle  de  cette  espèce  qui  becquetait,  avec 
intention  un  trou  dans  la  coquille  d'un  œuf  et  qui  en  a  pris  le  contenu; 
alors  j'ai  soupçonné  que  l'oiseau  qui  faisait  tout  le  mal  était  celui-ci. 
(  W.  H.  Moore.)  Cet  oiseau  niche  dans  des  buissons  ou  sur  les  branches 
du  milieu  des  grands  arbres  à  Ottawa.  Le  nid  se  compose  de  radicules 
garnies   de    crin.     (Garneau.) 

560a.     Petit  pinson  de  l'ouest  à  couronne  rousse. 

Spizella  socialis  arizonœ     Coues.     1872. 

Pendant  l'été  de  1891  on  a  trouvé  ce  petit  pinson  en  nombre  et  en 
train  de  couver  à  Banff.  Il  était  assez  commun  à  Revelstoke,  ainsi 
que  dans  le  passage  Eagle,  au  mois  de  mai  1890;  il  était  tout  à  fait 
commun  plus  en  aval  sur  la  rivière  Columbia,  au  parc  Deer,  et  à 
Robson,  et  il  semblait  augmenter  en  nombre  en  allant  au  sud.  En 
1889,  il  était  tout  à  fait  commun  à  Kamloops  et  à  Spence  Bridge; 
au  mois  de  mai  1904  on  en  a  remarqués  en  nombre  à  Elko,  Colombie- 
Britannique,  où  ils  couvaient  au  24  du  mois.  Cet  oiseau  était  commun, 
en  1905,  partout  dans  la  région  entre  Midway  et  le  lac  Chilliwack. 
Au  printemps  de  1901,  j'en  ai  observé  plusieurs  spécimens  à  Chilli- 
wack, Colombie-Britannique;  on  en  a  remarqué  d'aucres  à  Pen- 
ticton  en  avril  1903.  On  en  a  vus,  pour  la  première  fois,  à  Victoria, 
île  de  Vancouver,  le  26  avril  1893;  ils  y  sont  devenus  tout  à  fait  com- 
muns au  9  mai  Cet  oiseau  passe  l'été  en  abondance  à  Victoria,  à 
Nanaimo,  et  à  Comox.  {Spreadborough.)  Il  visite  la  Colombie- 
Britannique  régulièrement  en  été.  {Lord.)  On  ne  le  trouve  que  dans 
l'intérieur  où  il  couve  en  grand  nombre.  {Streator.)  Il  passe  l'été, 
et  à  l'est  et  à  l'ouest,  de  la  chaîne  du  littoral  et  y  abonde  ;  il  couve  dans 
le  voisinage  de  Victoria.  (Fannin.)  En  été  il  habite  ordinairement 
Chilliwack.     (Brooks.)     On    considère    comme    étant    intermédiaires 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  623 

entre  cette  espèce  et  celle  de  l'est  ,  six  peaux  prises  à  Ashcroft,  Colom- 
bie-Britannique.    (Rhoads.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ce  petit  pinson  passe  l'été  en 
nombre  à  Trail,  près  de  la  frontière,  Colombie-Britannique.  Le  5 
juin  1902  j'ai  trouvé  un  nid  et  trois  œufs,  dans  un  petit  buisson  à 
environ  18  pouces  de  terre.  Le  nid  était  fait  d'herbe  sèches  et  garni 
de  crin.  (Spreadborough.)  Nous  avons  remarqué  cet  oiseau  tous 
les  jours  entre  le  15  juin  et  le  ler  août  1899  depuis  Log  Cabin  dans 
le  col  White  jusqu'à  Dawson  sur  le  Yukon, latitude  64°  15'. 
Le  24  juin  nous  avons  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  au  lac 
Bennett.  Il  y  avait  de  gros  oisillons  dans  un  nid  au  lac  Tagish, 
le  30  juin.  On  en  a  vu  des  jeunes  capables  de  voler  au  lac  Marsh, 
le  5  juillet,  et  le  18  du  même  mois,  on  a  remarqué  une  couvée  de  trois 
œufs  sur  la  rivière  Thirty-Mile.  Les  nids  se  trouvaient  dans  de 
petites  épinettes  blanches,  l'un  à  quatre  pouces,  et  l'autre  à  trois  pieds 
de  terre.  Le  pinson  de  Gambel,  le  pinson  niverolle,  et  celui-ci  sont, 
au  point  de  vue  du  nombre,  les  pinsons  les  plus  communs  sur  le 
Yukon.     (Bishop.) 

561.     Pinson  couleur  d'argiîe. 

Spizella  pallida  (Swains)  Bonap.     1838. 

Le  9  mai  1894,  pendant  que  je  m'occupais  à  faire  la  chasse  dans 
un  champ  de  petits  arbustes,  à  environ  15  milles  de  London,  Ontario, 
j'ai  vu  un  petit  pinson  perché  sur  la  plus  haute  branche  d'un  arbuste, 
d'après  la  manière  du  pinson  de  montagne  et  je  l'ai  entendu  émettre 
un  son  dont  j^'avais  déjà  essayé  de  trouver  l'auteur.  J'ai  constaté 
que  l'oiseau  appartenait  au  type  Spizella  pallida,  et  c'est,  je  crois, 
le  premier  spécimen  de  cet  ce  espèce  noté  dans  notre  province,  bien 
qu'il  soit  possible  que  celle-ci  habite  encore  l'extrémité  nord-ouest,  à 
côté  du  Manitoba.  (TF.  E.  Saunders.)  L'étounieau  des  prés  de 
l'ouest,  le  mainate  cie  Brewer  et  ce  pinson  étaient  les  principaux 
oiseaux  observés  par  moi  à  Pembina,  qui  indiquaient  une  avi-faune 
tant  soit  peu  différente  de  celle  de  la  province  de  l'est  en  général, 
et  on  ne  peut  pas  considérer  deux  de  ces  espèces  comme  établissant 
de  fortes  preuves,  car  elles  se  montrent  à  quelque  distance  plus  à 
l'est.  (Coues.)  Ce  petit  pinson  passe  l'été  en  grand  nombre  sur  les 
prairies  couvertes  de  broussailles,  et  les  plaines  à  moitié  ouvertes, 
du  Manitoba,  et  y  arrive   par   volées   vers   le  12  mai.     On   le  recon- 


624  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

nait  généralement  par  sa  petite  taille  et  sa  teinte  cendrée  et  pâle 
lorsqu'il  erre  partout  sur  cette  partie  de  la  prairie  couverte  de  brous- 
sailles. {E.  T.  Selon.)  On  a  remarqué  cet  oiseau  à  Indian  Head, 
Saskatchewan,  pour  la  première  fois,  le  20  mai  1892;  quelques  jours 
plus  tard  il  y  était  en  nombre,  et  le  7  juin  j'ai  trouvé  un  nid  dans 
un  buisson  bas  garni  d'herbe  sèche  et  de  crin  de  cheval.  On  trouve 
ce  pinson  sur  la  prairie  partout  où  il  y  a  des  broussailles,  depuis  le 
Manitoba  jusqu'aux  contreforts  des  Montagnes  Rocheuses.  Il  niche 
principalement  dans  des  rosiers,  mais  je  l'ai  trouvé  aussi  par  terre  à  la 
rivière  des  Français,  au-dessous  des  broussailles  de  sauge  {Artemisia 
cana).  On  a  trouvé  des  nids  contenant  des  œufs  frais  dans  les 
broussailles  de  sauge  au  Spur  creek,  aussi  tard  que  le  7  juillet.  Cet 
oiseau  était  commun  à  Canmore  dans  la  vallée  de  la  rivière  Bow, 
mais,  au  mois  de  juin  1891,  il  était  rare  à  Banff  dans  les  Montagnes 
Rocheuses.  On  l'a  remarqué  à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première 
fois,  le  31  mai.  J'ai  trouvé  de  nombreux  nids  par  terre  aux  racines 
d'un  petit  groupe  de  saules;  ils  n'étaient  pas  à  plus  de  quatre  pouces 
au-dessus  du  niveau  du  sol,  et  se  composaient  d'herbe  sèche  garnie 
de  crin  de  cheval;  chaque  couvée  consistait  de  deux  à  cinq  œufs. 
Ce  pinson  était  commun  dans  les  contreforts,  à  quarante  milles  au 
sud-ouest  de  Calgary.  Au  mois  de  juin  1903,  on  l'a  trouvé  nom- 
breux dans  la  région  ouverte  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à 
Peace  River  Landing,  latitude  56°-! 5',  et,  en  jliin  1898,  il  était  com- 
mun depuis  Edmonton  jusqu'à  la  rivière  Pembina.  (Spreadborough.) 
On  en  a  pris  trois  spécimens  aux  Grand  rapids  de  la  Saskatche- 
wan. {Nutting.)  Il  se  voit  généralement  en  compagnie  du  pinson  de 
montagne,  et  il  couve  probablement  aux  alentours  de  Prince  Albert, 
Saskatchewan.  (Coubeaux.)  Cet  oiseau  fréquentait  la  basse  cour  à 
Carlton  House  sur  la  Saskatchewan,  et  était  aussi  familier  que  le 
moineau  commun.  (Richardson.)  On  le  remarque  au  nord  de  Fort 
Resolution  sur  le  prand  lac  des  Esclaves.  (Ross.)  Le  3  juillet  1901, 
on  en  a  pris  deux  mâles  à  150-Mile  House,  dans  le  district  de  Cariboo, 
Colombie-Britannique.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  ler  juin,  à  mon  arrivée,  les 
pinsons  étaient  tous  appariés;  c'était  le  moment  où  les  mâles  chan- 
taient de  leur  mieux,  la  construction  des  nids  était  pour  la  plupart 
terminée,  la  ponte  presque  sur  le  point  d'avoir  lieu.  Le  premier 
spécimen  de  cette  espèce,  pris  le  2  juin,  avait  dans  l'oviducte  un  œuf 
complètement  formé.     Un  nid,  enlevé  le  5  juin,   était  à  peine  com- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  625 

piété.  On  a  recueilli  la  première  couvée  d'œufs  le  11  juin;  elle 
en  contenait  quatre.  Je  pense  que  les  œufs  sont,  pour  la  plupart, 
pondus  à  la  fin  de  la  deuxième  semaine  de  juin.  Le  nid  se 
trouve  dans  des  buissons,  et  généralement  à  quelques  pouces  de 
terre.  Il  ressemble  à  celui  du  petit  pinson  à  couronne  rousse, 
bien  qu'il  ne  soit  pas  aussi  proprement  et  artistement  achevé  et  qu'il 
lui  manque  souvent  la  garniture  de  crin  de  cheval,  qui  est  un 
trait  régulier  et  manifeste  dans  le  cas  de  ce  dernier  oiseau.  Quant 
à  sa  grosseur,  il  mesure,  en  moyenne,  environ  trois  pouces  de  large  à 
l'extérieur  et  deux  pouces  de  profondeur;  la  cavité  a  deux  pouces  de 
large  et  un  pouce  et  demi  de  profondeur.  Ce  nid  est  fait  d'herbes  fines, 
et  de  tiges  minces  de  plantes  nuisibles,  avec  ou  sans  quelques  radicules 
fines.  Il  est  quelquefois  garni  de  crin,  comme  dans  le  cas  du  petit 
pinson  à  couronne  rousse,  et  quelquefois  de  têtes  d'herbe  très  fine, 
et  se  trouve  dans  l'enfourchure  d'un  buisson  ou  dans  une  touffe  d'herbes. 
J'ai  trouvé  que  les  taillis  de  saules  rabougris  étaient  les  endroits 
préférés  de  cet  oiseau  pour  construire  son  nid,  bien  que  n'importe 
quel  bosquet  le  long  du  bord  de  la  rivière  semble  lui  convenir. 
A  ces  m.oments,  lorsque  je  m'approchais  d'un  nid  contenant  des 
œufs,  la  femelle  s'est  envolée  silencieusement  et  furtivement,  sans 
faire  aucune  démonstration.  Dans  un  cas,  j'ai  trouvé  que  les  œufs 
étaient  pondus  tous  les  jours  jusqu'à  ce  que'il  y  eut  une  couvée  com- 
plète. Ils  mesurent,  en  moyenne,  0.62  en  longueur  sur  0.50  en  lar- 
geur. Le  fond  est  d'un  vert  pâle  mat,  tacheté  distinctement  çà 
et  là  de  différentes  nuances  de  brun,  quelques-unes  étant  riches  et 
d'autres  plus  foncées.  Ces  marques  se  trouvent  principalement  au 
gros  bout,  ou  en  forme  de  couronne  autour  du  gros  bout,  bien  que 
souvent  on  trouve  quelques  points  çà  et  là  sur  le  reste  de  la  surface. 
Jugeant  d'après  l'état  d'avancement  des  premières  couvées  d'œufs, 
je  suppose  qu'il  soit  possible  pour  les  oiseaux  de  se  reproduire  deu.x 
fois  chaque  saison.  (Coiies.)  Un  buisson  bas,  qui  n'est  pas  à 
plus  d'un  pied  de  terre,  est  le  lieu  presque  toujours  choisi  par  ce  pinson 
pour  y  faire  son  nid,  mais,  comme  exception  à  la  règle  générale,  j'ai 
noté  cinq  nids  par  terre,  et  un  ou  deux  autres  à  une  hauteur  de  trois 
pieds.  Le  nid  est  construit  d'une  façon  très  légère,  et  ressemble 
beaucoup  à  celui  du  petit  pinson  à  couronne  rousse,  mais  il  se 
compose  entièrement  d'herbe.  En  comparaison  des  autres  nids 
trouvés  dans  les  arbres,  il  est  d'une  couleur  très  légère  et,  très  peu 
solide.  La  légèreté  de  sa  couleur  est  due  à  l'absence  des  racines 
noires  et  fibreuses,  si  souvent  employées  pour  le  garnir.     Les  œufs  sont 


626  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

parmi  les  plus  beaux  pondus  par  n'importe  quelle  espèce  de  pinson. 
Lorsque  tirant  d'un  côté  le  buisson,  le  collectionneur  se  trouve  pour  la 
première  fois  vis-à-vis  du  nid  et  son  contenu,  il  éprouve  la  même  sensa- 
tion que  s'il  eut  découvert  un  magnifique  écrin  exquis  de  bijoux,  et 
bien  que  cet  oiseau  soit  un  de  nos  pinsons  les  plus  communs,  et  qu'au 
commencement  de  juin  j'eusse  pu  trouver  jusqu'à  quatre  ou  cinq  nids 
pendant  une  promenade  d'une  heure  sur  la  plaine  couverte  de 
broussailles  entre  la  montagne  Duck  et  la  rivière  Assiniboine,  je 
n'en  conserve  pas  moins  la  sensation  d'avoir  trouvé  un  véritable 
trésor.  Je  conclus  d'après  les  observations  citées  ci-dessus,  ainsi  que 
d'autres  aussi,  que  le  pinson  Shattuck  couve  chez  nous  à  deux  si  non 
à  trois  reprises  en  chaque  saison.  Il  quitte  la  grande  plaine  vers 
la  fin  septembre.  {E.  T.  Selon.)  Ce  pinson  construit  son  nid 
dans  des  rosiers,  dans  symphoricarpus  racemosus  et  dans  des  sautes- 
loup  généralement  à  un  ou  deux  pieds  de  terre.  Quant  à  sa  gran- 
deur, il  a  à  peu  près  3  pouces  de  diamètre,  mais  la  cavité  a  moins  de 
2  pouces  de  large.  Le  nid  qui  est  tout  à  fait  ouvert,  se  compose 
de  tiges  d'herbes  les  plus  fines,  garnies  de  crin  de  cheval  foncé  et 
grossier.  Il  y  avait  d'autres  nids  garnis  de  poil  blanc.  Au  mois  de 
juin  1896,  on  a  pris  deux  nids  à  Sewell,  Manitoba;  ils  contenaient  cha- 
cun quatre  œufs,  et  étaient  construits  dans  des  buissons  de  bouleau 
rabougri.     {Betiila  glandulosa).     (Macoun.) 

562.  Pinson  de  Brewer. 

Spizella  breweri.     C.\ss.     1856. 

Cette  espèce  se  trouve  sur  la  pente  est  de  la  chaîne  du  littoral, 
ainsi  que  dans  le  district  des  Montagnes  Rocheuses,  on  la  voit  sur 
la  rivière  Similkameen,  Colombie-Britannique.  (Fannin).  On  en 
a  pris  un  spécimen  dans  les  bois  de  pins  en  arrière  d'Ashcroft, 
Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

563.  Le  pinson  des  champs. 

Spizella  pusilla   (WiLs)   Bonap.     1838. 

Le  pinson  des  champs  passe  l'été  en  petit  nombre  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse. (Downs).  On  en  a  remarqué  plusieurs  spécimens,  le  4 
octobre  1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle  Ecosse.  (/.  Boiitelier).  Le 
8  juin  1902,  on  en  a  vu  quelques  spécimens,  à  Sydney,  île  du  Cap 
Breton.     (C.  R.  Harte).     On  a  pris  un  couple  de  ces  oiseaux  en  plu- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  627 

mage  de  reproduction,  le  8  juillet  1887,  sur  l'île  Entry  du  groupe 
Madeleine,  dans  le  golfe  du  St-Laurent.  {Bishop).  Il  y  a  des  doutes 
quant  à  la  présence  de  ce  pinson  dans  l'est  de  la  province  de  Québec. 
Québec.  (Diofine).  Il  passe  l'été  à  Montréal,  mais  en  petit  nombre, 
je  n'en  ai  pas  encore  pris  un  spécimen,  mais  je  crois  en  avoir  vu  à 
différentes  reprises.     (Wintle). 

Dans  chacune  des  années  1888,  1889  et  i8go,  on  a  observé,  à  plu 
sieurs  reprises,  au  moins  un  spécimen  de  ce  pinson  pendant  l'été' 
(Ottawa  Naturaliste,  Vol.  V).  Le  12  octobre  1906,  on  a  noté  les 
pinsons  des  champs  en  assez  grand  nombre  à  Eganville,  com.té  de 
Renfrew,  Ontario.  Quelques  jours  plus  tôt  M.  E.  White  en  a  vu  un 
ou  plus  près  d'Ottav.-a.  {Rev.  G.  Eifrig).  Ils  ne  se  trouvent  pas 
communs  dans  l'est  d'Ontario.  (Rév.  C.  J.  Young).  Ils  passent 
l'été  à  Toronto,  Ontario,  et  parfois  ils  y  abondent.  M.  Kay  en  a 
pris  un  spécimen  à  Port  Sydney  district  de  Muskoka,  pendant  l'été 
de  1890.  (/.  H.  Fleming).  J'ai  trouvé  cet  oiseau  en  assez  grand 
nombre  dans  des  endroits  propices  aux  alentours  de  Toronto,  et  je 
l'ai  remarqué  même  dès  le  12  avril.  Le  22  avril  1899  j'en  ai  pris 
deux  spécimens.  Il  fréquente  généralement  des  terrains  incultes  où 
l'on  trouve  de  temps  en  temps  des  touffes  de  buissons.  Je  connais 
un  endroit  inculte  entremêlé  de  petites  pièces  d'hamamélides  de 
Virginie,  et  de  chênes  rabougris,  qui  n'est  jamais  sans  quelques  spéci- 
mens de  ce  joli  petit  pinson.  Ce  dernier  couve  ici,  et  on  peut  le  recon- 
naître facilement  à  une  distance  considérable  à  cause  de  la  couleur 
cannelle  de  son  bec.  (/.  Hughes  Samuel).  Il  est  assez  répandu,  mais 
est  commun  d'habitude,  près  de  London,  Ontario.  On  le  trouve 
facilement  par  son  chant,  mais  autrement  il  ne  se  tient  pas  en  évi- 
dence. Il  construit  son  nid,  soit  sur  la  sol,  soit  dans  des  petits  arbustes, 
à  une  hauteur  d'un  à  quatre  pieds.  Pendant  mes  excursions  à  la 
péninsule  Bruce,  je  n'ai  remarqué  que  peu  de  ces  oiseaux.  Chaque  fois 
que  j'ai  visité  Kazabazua,  à  quarante  milles  au  nord  d'Ottawa,  j'en 
ai  remarqué  en  assez  grand  nombre.  Ils  arrivent  à  London  vers  le 
20  avril  et  s'en  vont  vers  le  2  octobre.  C'est  probable  que  cette 
espèce  ne  se  voit  pas  sur  une  étendue  considérable  dans  la  partie 
centrale  de  l'ouest  d'Ontario.  (TF.  E.  Saimders). 

Le  moineau  des  champs  passe  l'été  en  très  petit  nombre  dans  la 
partie  peuplée  de  la  rivière  Rouge;  il  y  couve.  {D.  Gunn).  En  été  il 
habite  Winnipeg,  où  il  est  assez  commun.  (Hine).  Je  l'ai  remarqué 
à  l'ouest  de  Winnipeg.     (R.  H.  Hunier).     Il  passe  l'été  en  nombre  à 


628  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Qu'appelle  et  y  couve;  son  arrivée  à  lieu  vers  le  15  avril.  (Guernsey) . 
Toutes  les  mentions  citées  ci-dessus  sont  tirées  du  «Birds  of  Manitoba» 
de  E.  T.  Seton,  et  on  remarquera  qu'il  n'y  en  a  pas  une  seule  provenant 
de  lui-même.  Après  de  nombreuses  années  d'observation  et  de  com- 
paraison d'autres  comptes  rendus,  c'est  mon  opinion  que  presque  tous, 
si-non  tous,  ces  renseignements  sont  inexacts  et  qu'ils  se  rapportent 
au  pinson  couleur  d'argile  (Spiezlla  pallida)  qui  abonde,  comme  nous 
le  savons,  au  moins  dans  l'ouest  du  Manitoba.  Ce  dernier,  quoiqu'il 
se  trouve  en  grand  nombre,  n'a  pas  été  enregistré,  ni  par  M.  Guernsey, 
ni  par  M.  R.  H.  Hunter,  non  plus  que  par  M.  Hine,  de  sorte  que, 
dans  ces  trois  cas,  je  suis  bien  certain  que  l'identification  est  inexacte. 
Je  doute  beaucoup  de  la  présence  de  cet  oiseau  à  Winnipeg.  M. 
Atkinson  est  d'opinion  que  les  mentions  provenant  du  Manitoba 
se  rapportent  toutes  au  pinson  de  montagne.     (Macoun). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  trouvé  le  nid  du  moineau  des 
champs,  à  plusieurs  reprises,  dans  un  buisson  au  bord  de  la  route. 
Il  semble  être  tardif  comme  oiseau-reproducteur,  caries  nids  que  j'ai 
trouvés  contenaient  des  œufs  frais  au  mois  de  juillet.  Il  est  facile 
de  reconnaître  ce  pinson,  si  on  l'observe  attentivement,  à  cause  de  son 
bec  qui,  quant  par  sa  couleur,  ressemble  à  de  la  cire.  Il  n'est  pas  commun 
dans  l'est  de  l'Ontario;  cependant,  je  l'ai  trouvé,  à  trois  reprises,  en 
train  de  couver  dans  le  canton  de  Lansdowne,  Ontario.  J'ai  trouvé 
aussi  un  nid  par  terre  dans  un  pâturage  près  des  bois  d'une  deuxième 
croissance  dans  le  canton  d'Oso,  Frontenac  nord,  au  mois  de  juin 
1904.  Cet  oiseau  couve  aussi  dans  le  voisinage  de  Kingston  Mills, 
Ontario,  dans  des  pâturages  secs.     {Rév.  C.  J .  Young) . 

CCXXVIII.     JUNCO— Wagler.     1831. 
567.     Pinson  niverolle. 

Junco  hyemalis  (Linn)  Scl.     1857. 

On  ne  remarque  pas  le  pinson  niverolle  dans  cette  partie  du  Labra- 
dor qui  se  trouve  à  côté  de  l'Ungava,  mais  il  se  voit  en  grand  nombre 
dans  les  parties  est  et  sud.  Il  couve  au  goulet  Davis  et  à  Rigolet. 
(Packard).  Le  7  juin  1896  on  en  a  observée  un  spécimen  sur  la  rivière 
Moose,  ainsi  qu'vm  autre  le  18  du  mois,  sur  la  baie  James.  J'ai 
trouvé  un  couple  de  ces  oiseaux  en  train  de  couver  à  Fort  George. 
On  n'en  a  remarqué  qu'à  deux  reprises  en  traversant  l'Ungava 
depuis   le   golfe    Richmond   jusqu'à    Fort    Chimo.     {Spreadborough) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  629 

Ce  pinson  sédentaire  à  certains  endroits  jusqu'à  la  limite  boisé  dans  le 
nord-est  du  Labrador,  s'y  trouve  commun,  surtout  à  Aillik.  {Bige- 
low).  Le  28  juillet  1891  on  en  a  pris  deux  spécimens  à  la  rivière 
Northwest,  Labrador.  {Norton).  C'est  un  oiseau-migrateur  assez 
commun  en  été  dans  Terreneuve.  (Reeks).  On  a  remarqué  quelque 
spécimens  de  cet  oiseau  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve, 
en  1899.  {Louis  H.  Porter).  On  en  a  vu  plusieurs  spécimens  au 
mois  d'avril,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  et  un  seul,  au  mois  de 
juin,  mais  le  4  et  le  23  octobre  1902  on  a  remarqué  ces  oiseaux  en  très 
grand  nombre.  On  en  a  vu  un  le  16  mai  1904,  plusieurs  le  30  avril 
1905,  et,  à  l'automne,  on  les  a  observés,  le  7  octobre  et  le  12  novembre 
respectivement.  Le  5  novembre  1906,  après  une  forte  tempête,  on  en 
a  remarqué  par  grandes  volées.  En  1907  plusieurs  de  ces  oiseaux 
ont  été  observés  le  1er  avril  et  un  seul  a  été  vu  le  17  juin.  (/. 
Boutelier) . 

Le  pinson  niverolle  est  très  commun  et  couve  partout  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.  {Downs.)  Pendant  l'hiver,  on  l'a  vu,  à  plusieurs 
reprises,  à  Parrsboro,  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse. 
Des  oiseaux  migrateurs  sont  arrivés,  le  18  mars,  à  Shulee,  et,  quelques 
jours  plus  tard,  y  abondaient.  {Morrell.)  Aux  mois  de  juillet  et 
août  1898,  ils  étaient  tout  à  fait  communs  sur  l'île  du  Cap-Breton, 
Nouvelle-Ecosse.  On  a  recueilli  des  nids  le  ler  août  sur  la  montagne 
Smoky,  et  le  16  juillet,  à  Margaree.  Le  29  juin  1888,  on  a  remarqué 
ces  oiseaux  en  nombre,  le  long  de  la  baie  Rustico,  île  du  Prince- 
Edouard.  {Macoiin.)  Ils  abondaient  à  Sydney,  île  du  Cap-Breton. 
(C  R.  Harte.)  A  partir  du  mois  d'avril  jusqu'au  mois  de  novembre, 
ils  se  trouvaient  en  très  grand  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  On 
les  a  souvent  remarqués  pendant  tout  l'hiver.  {H.  F.  Tufts.)  Le 
pinson  niverolle  est,  après  son  congénère  des  prés,  l'oiseau  le  plus  nom- 
breux sur  l'île  du  Prince-Edouard.  On  l'y  trouve  partout,  dans  les 
cours,  dans  les  champs  ouverts,  dans  les  défrichements  couverts  des 
fougères,  et  même  dans  les  bois  profonds.  Son  nid  se  trouve  par  terre 
et,  de  préférence  au-dessous  de  quelque  chose— la  barre  inférieure 
d'une  clôture,  ou  dans  un  trou  sur  un  talus  herbeux.  Le  23  juin  les 
oisillons  venaient  de  voler  pour  la  première  fois,  et  une  semaine  plus 
tard,  des  nids,  contenant  des  œufs  frais,  indiquaient,  que  la  deuxième 
ponte  avait  eu  lieu.  {Dwight.)  Ce  pinson  passe  l'été  en  grand  nombre 
dans  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain.)  Il  habite,  pendant  l'été,  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  y  abonde.     {W. 

78870 — 41 


630  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA, 

H.  Meure.)  Il  est  très  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox.)  Il  couve  sur  les  îles  de  la 
Madeleine,  mais  s'y  trouve  irrégulièrement  répandu.  (Bishop.) 
Il  se  répand  partout  d'une  manière  uniforme  sur  les  rives,  ainsi  que 
sur  les  îles  du  golfe  St-Laurent.  {Brewster.)  En  été  cet  oiseau  abonde 
au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M. 
Macoun.)  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  l'est  du  Québec;  on  en  a  pris 
à  Beauport.  {Dionne.)  Il  habite  et  abonde  à  Montréal  pendant 
l'été,  et  y  couve  dans  le  parc  Mont-Royal.  J'y  ai  observé  ce  pinson 
à  partir  du  29  mars  jusqu'au  25  octobre,  et  j'ai  trouvé  son  nid 
contenant  des  œufs,  depuis  le  17  mai  jusqu'au  19  juin.  Une  fois, 
en  1882,  j'en  ai  remarqué  deux  à  cet  endroit,  le  24  décembre.     (Wintle.) 

Le  pinson  niverolle  est  un  oiseau-migrateur  commun  en  été  et  à 
l'automne.  Quelques  spécim.ens  restent  pour  couver  aux  alentours 
d'Ottawa.  {Ottaiva  Naturalist,  vol.  V.)  Je  remarque  que  c'est  un 
oiseau-migrateur  commun  au  printemps  et  à  l'automne  dans  l'est 
d'Ontario.  Il  y  arrive  en  nombre  dans  les  derniers  jours  de  sep- 
tembre, et  on  le  rencontre  souvent  dans  les  défrichements  et  dans  les 
chaumes  pendant  le  mois  d'octobre.  Il  revient  de  bonne  heure  au 
mois  d'avril,  et  y  reste  pendant  tout  le  mois.  Quelques  individus 
couvent  dans  le  comté  de  Renfrew,  et  j'ai  trouvé  des  nids  en  juin. 
Je  n'ai  jamais  vu  cet  oiseau  en  train  de  couver  le  long  du  St-Laurent, 
bien  que  je  l'aie  cherché  dans  des  endroits  propices.  Il  couve  modéré- 
ment sur  les  îles  de  la  Madeleine,  ainsi  qu'à  Pictou  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse,  et,  en  1906,  je  l'ai  trouvé  en  train  de  couver  en  assez  grand 
nombre  dans  North  Hastings,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoiing.)  Il 
abonde  comme  oiseau-migrateur  à  Toronto,  Ontario,  mais  il  y  couve 
rarement.  Il  habite  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka  en  été 
comme  oiseau-reproducteur,  et  s'y  trouve  commun.  Il  aime  beau- 
coup se  nicher  près  des  vieilles  routes  des  forêts.  (/.  //.  Fleming.) 
Quelques  spécimens  restent  tous  les  hivers  aux  alentours  de  Toronto 
(/.  Hughes-Samuel.)  Ces  oiseaux  abondaient  partout  le  long  du  che- 
min de  fer  Parry  Sound,  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  Il  y  en 
avait  des  jeunes  capables  de  voler  au  19  juin  1900.  Le  15  juillet  de 
la  même  année  on  a  trouvé  des  nids  par  terre  près  des  billes,  et  un 
seul  en-dessous  d'une  touffe  d'herbe.  En  1904  j'ai  remarqué  quelques 
pinsons  niverolles  sur  les  deux  côtés  de  la  baie  James.  (Spreadborough. 
La  ville  de  London  semble  être  presque  la  limite  méridionale  des 
migrations    de  cet  oiseau.     Il  y  est  rare  en  été,  mais  à  Bryanston, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  63 1 

à  quinze  milles  au  nord-est,  il  est  assez  commun  clans  les  bois  du  mê- 
me genre,  et  dans  Xorth  Bruce  il  est  tout  à  fait  commun.  Il  y  a 
eu  deux  ou  trois  saisons  dans  les  vingt  dernières  années  où  on  l'a 
vu  régulièrement  pendant  tout  l'été,  mais,  d'habitude,  on  le  trouve 
seulement  dans  des  grands  marécages  de  cèdres,  et  même  là,  en 
petit  nombre.  Bien  qu'il  niche  généralement  sur  le  sol,  on  a 
trouvé  un  nid  ici  à  dix  pieds  de  terre  dans  un  bosquet  de  vignes  contre 
un  mur  en  brique.  Ce  nid  contenait  cinq  œufs — une  couvée  extraor- 
dinairement  nombreuse.  Les  nids  que  l'on  voit  par  terre  se  trouvent 
presqu'invariablement  sur  une  pente  du  terrain  et  sont  situés  bien 
au  fond  dans  une  cavité.  (W.  E.  Saunders.)  Le  pinson  niverolle 
abonde,  pendant  les  migrations,  à  Guelph,  Ontario,  surtout  au  prin- 
temps; il  y  est  commun  en  hiver,  et  rare  en  été.  (A.  B.  Klugh.)  Il 
passe  l'été  en  nombre  comme  oiseau-reproducteur,  à  Penetanguishene, 
Ontario.     {A.  F.  Young.) 

Le  20  juin  on  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  à  Xor>vay  House 
où  l'espèce  était  commune.  Le  3  juillet  on  en  a  pris  un  autre;  celui-ci 
faisait  partie  d'une  bande  que  l'on  a  \'ue  dans  les  bois  d'épinettes 
blanches  et  rouges  aux  alentours  d'Oxford  House.  Le  ler  septembre 
nous  avons  encore  remarqué  ce  pinson  en  montant  la  ri\ière  SteeL 
(Prehle.)  Il  se  voit  à  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  {Clarke.) 
Le  pinson  niverolle  est  apparu  vers  la  m^i-septembre  le  long  de  la 
rivière  Souris.  Il  est  arrivé  comme  d'habitude  par  volées  et  tout 
de  suite  est  devenu  nombreux.  Les  spécimens  que  l'on  a  Mis  étaient 
du  vrai  (.(hyemalis)).  (Coues.)  C'est  un  oiseau-migrateur  qui  abonde 
dans  le  Manitoba  y  fréquentant  des  bosquets  et  les  pentes  des 
collines.  Il  se  peut  que  plusieurs  individus  couvent  dans  la  partie 
nord  de  la  province;  il  se  répand  partout  du  moins  jusqu'à  l'ex- 
trémité est  du  grand  lac  des  Esclaves.  {E.  T.  Seton.)  Il  abonde 
comme  oiseau-migrateur  dans  le  Manitoba,  ainsi  qu'à  l'ouest,  mais 
on  ne  l'a  pas  \u  en  train  de  couver.  (Atkinson.)  On  a  remarqué  ce 
pinson  pour  la  première  fois  le  4  avril  1892  à  Indian  Head,  Sask- 
atchewan,  il  en  est  disparu  au  15  mai.  On  n'a  pas  vu  un  seul  oiseau 
en  train  de  couver  ici.  On  en  a  observés  à  Medicine  Hat,  Sask- 
atchewan,  pour  la  première  fois,  le  10  avril  1894;  P^^s  tard  dans  le 
même  mois  il  y  en  avait  quelques-uns  de  plus.  C'est  un  oiseau  qui 
est  commun  à  Edmonton,  ainsi  qu'au  sud  dans  les  contreforts 
jusqu'au  passage  Crowsnest.  Au  mois  de  juin  1903,  il  abondait 
depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace 

78870 — 41^ 


632  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

River  Landing,  latitude  56'  15'.  Au  mois  de  juin  1898,  il  était 
commun  depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  Yellowhead,  Montagnes 
Rocheuses.  (Spreadborough.)  Cet  oiseau  abondait  aux  Grand  Rapids 
de  la  Saskatchewan  où  il  couvait;  il  niche  dans  les  buissons  épais  le 
long  du  bord  de  la  rivière,  vis-à-vis  le  fort.  (Niitting.)  Il  abonde 
comme  oiseau-migrateur  à  Prince-Albert,  Saskatchewan,  au  prin- 
temps et  à  l'automne;  j'en  ai  vu  une  petite  volée  à  Prince- Albert, 
le  23  juillet  1903;  alors,  je  suppose  qu'il  y  couve.  (Coiibeaux.) 
On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois  le  9  mai  1888,  à  la  rivière 
Red  Deer  au  nord  de  Calgary.  II  était  commun  depuis  cet  endroit 
jusqu'à  Edmonton,  Athabasca  Landing  et  la  petite  rivière  des 
Esclaves.  Il  était  rare  en  descendant  la  rivière  Athabasca  jusqu'au 
Fort  McMurray.  On  ne  l'a  pas  remarqué  sur  la  rivière  Clearwater 
avant  d'arriver  au  portage  Methye;  il  se  trouvait  en  grand  nombre 
au  portage  et  de  là  jusqu'à  Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoiin.) 
C'est  un  oiseau-errant  rare  à  Chilliwack;  je  l'ai  pris  deux  fois. 
(Brooks.)  Cet  oiseau  n'habite  les  Territoires  du  Nord-Ouest  qu'en 
été;  il  ne  s'y  trouve  pas  en  nombre,  et  nous  ne  l'avons  pas  remarqué 
au-delà  de  la  latitude  57°.  (Richardson.)  Il  se  voit  sur  le  Mackenzie 
en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Good  Hope.  (Ross.)  Cette  espèce 
couve  dans  la  forêt,  et  jusqu'aux  bords  des  «barrens»,  où  on  a 
pris  plusieurs  oiseaux,  ainsi  que  des  nids  et  des  œufs.  Les  nids 
étaient  toujours  par  terre,  et  se  composaient  de  foin  fin,  garni  de 
poil  de  cerf.     (Macfarlane.) 

C'est  un  des  plus  rares  parmi  les  pinsons  qui  se  rendent  à  la  mer 
de  Behring.  Cependant  on  le  trouve  en  beaucoup  plus  grand  nom- 
bre dans  l'intérieur,  et  tout  le  long  du  Yukon,  à  l'embouchure  duquel 
il  couve.  Il  se  répand  en  été  le  long  de  cette  partie  du  littoral  de  la 
mer  de  Behring  qui  se  trouve  sur  le  détroit  Norton,  et  de  la  côte 
arctique  dans  le  voisinage  du  détroit  Kotzebue  ;  néanmoins  il  n'existe 
pas  de  mention  de  sa  prise  sur  la  côte  sud-est  de  l'Alaska,  ni  de  sa 
présence  sur  aucune  des  îles  dans  la  mer  de  Behring.  (Nelson.)  II  est 
rare  qu'il  soit  commun  à  St-Michael;  on  ne  le  voit  qu'en  mai  et 
novembre.  (Turner.)  C'est  un  oiseau-errant  à  Point  Barrow;  on 
n'en  a  pris  qu'un  spécimen,  un  mâle,  le  24  mai  1883.  (Murdoch). 
A  partir  de  notre  arrivée  au  camp  d'hiver  sur  la  rivière  Kowak 
jusqu'au  9  septembre,  nous  avons  vu  des  pinsons  niverolles  presque 
tous  les  jours,  mais  jamais  plus  de  cinq  à  la  fois,  et  toujours  dans 
des  forêts  profondes  d'épinettes  blanches.     Nous  les  avons  remarqués 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  633 

pour  la  dernière  fois,  le  12  septembre.  On  en  a  notés  le  23  mai 
du  printemps  suivant,  mais  jamais  en  grand  nombre,  deux  couples 
étant  le  plus  que  l'on  a  vus  après  une  demi-journée  de  marche.  On 
n'a  pas  remarqué  cet  oiseau,  en  descendant  la  Kowak,  plus  loin  que 
près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Squirrel,  où  le  8  juin  on  en  a  vu 
un  couple.  {Grinnell.)  Au  mois  d'août  1900,  il  était  commun  à 
Hope  sur  le  goulet  Cook  Alaska.  (Osgood.)  On  en  a  pris  cinq 
spécimens  dans  les  montagnes  Kenai  et  à  Homer,  Alaska,  en  août 
et  septembre  1901.  Les  lieux  pour  la  reproduction  de  ce  pinson 
étaient  dans  de  vastes  pièces  d'aunes  un  peu  au-dessus  de  la  limite 
boisée;  il  se  trouvait  en  assez  grand  nombre  dans  chacun  de  ces 
endroits  que  l'on  a  visités.  {Figgins.)  Cet  oiseau  se  voit  partout, 
depuis  Log  Cabin,  dans  le  passage  White,  jusqu'à  Circle  City  dans 
l'Alaska.  Le  pinson  niverolle,  le  pinson  de  Gambel,  et  le  petit 
pinson  de  l'ouest  à  couronne  rousse,  étaient  plus  nombreux  qu'ailleurs 
autour  des  tas  de  broussailles  laissés  par  des  bûcherons,  des  défriche- 
ments résultant  des  ravages  du  feu  et  couverts  de  mauvaises  herbes, 
et  des  cabanes  des  villes.  Tous  les  nids  étaient  enfoncés  dans  la  terre 
jusqu'au  bord,  et  situés  au-dessous  des  graminées  ou  des  touffes 
d'herbe  dans  des  endroits  ouverts.  Il  y  en  avait  un  qui  contenait 
quelques  poils  foncés,  en  outre  de  la  garniture  habituelle  d'herbe 
fine.     {Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  saison  pour  la  couvaison  de  ce 
pinson  dans  le  Nouveau-Brunswick,  a  lieu  en  mai  et  juin.  De  trois 
à  cinq  œufs  sont  pondus  dans  un  nid  pa.r  terre  qui  est  bien  caché 
et  abrité  par  un  rocher,  une  motte  de  gazon,  une  racine,  ou  une 
bille.  Ce  nid  se  compose  de  tiges  d'herbes,  garnies  de  poil.  On  en 
a  trouvé  un  fait  entièrement  de  poils  enlevés  d'un  morceau  de  peau 
de  caribou.  {W.  H.  Moore).  Le  12  mai  1903  on  a  trouvé  un  nid 
de  cet  oiseau  sur  la  côte  de  Chelsea,  à  neuf  milles  d'Ottawa,  et, 
le  3  juin  de  la  même  année,  on  en  a  pris  un  autre  sur  le  Mont  Royal. 
Ces  nids  se  trouvaient  dans  des  trous  par  terre  et  étaient  construits 
d'herbe  et  de  poil.  Ils  contenaient,  chacun,  quatre  oeufs,  et  mesu- 
raient 4  X  2,  et  2.50  X  1.50  pouces  respectivement.  (Garneau). 
Le  pinson  niverolle  passe  l'été  à  Ottawa,  mais  il  n'y  est  pas  commun. 
Le  nid  se  trouve  par  terre  ou  dans  un  buisson  bas,  et  se  compose 
de  bandes  d'écorce,  de  radicules,  et  de  poils,  le  tout  garni  de  mousse 
et  de  poil.  Les  œufs  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  d'un  blanc- 
verdâtre,   tacheté  et  barbouillé  de  brun-rougeâtre.     (G.  R.    White). 


634  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

J'ai  irouvé  un  nid  le  3  juin  1903  à  Missinabi,  Ontario.  Il  était  au- 
dessous  d'une  touffe  d'herbe,  et  se  composait  d'herbe  garnie  d'autres 
herbes  fines  et  sèches.     (Spreadborough) 

567a.     Pinson  d'Orégon. 

Junco  oregantis  (TowNs)  R.idgw.     1901. 

Ce  pinson  habite  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  lit 
toral.  (Fannin).  Il  abonde  à  Chilliwack,  Colombie  Britannique' 
(Brooks).  Au  mois  de  mai  1889  il  abondait  dans  la  vallée  du  Fraser 
en  aval  de  Yale.  Il  était  commun  pendant  tout  l'été  à  Chilliwack, 
ainsi  qu'à  Huntingdon,  Colombie  Britannique,  sur  la  frontière.  Au 
mois  d'avril  1906,  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  à  Douglas  dans 
la  même  province.  En  1893,  il  abondait  pendant  l'été  à  Victoria, 
île  de  Vancouver,  y  nichant  au  9  avril.  Il  est,  sans. cloute,  commun 
partout  sur  l'île,  car  on  l'a  observé  à  Sooke,  à  Comox  et  à  Nanaimo, 
bien  qu'au  mois  de  Septembre  1907, on  n'ait  remarqué  que  quelques 
spécimens  au  détroit  Clayoquot.  {Spreadhorough) .  M.  Bischoft' 
a  été  le  premier  a  faire  connaître  l'existence  de  cet  oiseau  dans  l'Alas- 
ka par  sa  prise  de  huit  spécimens  à  Sitka,  M.  Bean  en  a  pris  d'autres 
plus  tard  au  même  endroit.  {Nelson).  Le  8  avril  1879  on  en  a  obtenu 
sur  l'île  d'Unalaska,  un  seul  spécimen  unique  tué  par  un  indigène. 
{Tiirner).  Ce  pinson  se  trouvait  en  nombre  dans  les  endroits  ouverts 
et  buissonneux  à  Sitka,  Alaska.  Il  y  était  un  des  oiseaux  de  terre  les 
plus  communs.  (Grinnell) .  Il  n'est  pas  commun  sur  les  îles  Queen 
Charlotte;  on  ne  l'a  vu  que  très  rarement  près  de  la  côte,  et  très 
peu  de  spécimens  ont  été  observés  dans  les  montagnes.  (Osgood). 
Il  est  assez  commun  à  Skagway,  mais  se  voit  en  plus  grand  nombre 
à  Haines  Mission.  Au  premier  endroit  j'en  ai  pris,  le  31  mai,  une  femel- 
le et  quatre  œufs  frais.  Le  nid,  composé  d'herbe  sèche  garnie  de 
poils  courts  et  blancs,  était  enfoncé  dans  la  terre,  et  caché  par  des 
plantes  nuisibles  desséchées.  Il  se  trouvait  au-dessous  d'un  bouleau, 
et  à  environ  trente  pieds  seulement  du  niveau  de  l'eau  du  canal 
Lynn.     (Bishop). 

M.  Rhoads,  après  avoir  discuté  les  différences  entre  cette  espèce 
et  celle  qui  suit,  en  parle  ainsi: — «Je  pense  que  l'on  peut  affirmer 
sans  crainte  que  les  oiseaux  que  l'on  ne  peut  distinguer  de  l'espèce 
oreganus,  couvent  dans  les  montagnes  de  l'intérieur  de  la  Colom- 
bie Britannique  les  mieux  arrosées.  Le  seul  rapprochement  à  l'espèce 
Shiifeldti  que  l'on  trouve  est   dans  les  oiseaux  venant    des    plaines 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  635 

arides,  et  de  l'extrémité  est  des  Montagnes  Rocheuses,  mais  la  diffé- 
rence entre  ceux-ci  est  trop  légère  et  fortuite  pour  nous  justifier  à 
faire  une  distinction». 

567b.     Pinson  de  Shufeldt. 

Junco  o regarnis  shufeldti.  (Coale.)  Ridgw.     1901. 

On  a  remarqué  ce  pinson  en  compagnie  de  deux  spécimens  d'hye- 
malis,  à  Edmonton,  Alberta,  au  mois  de  mai  1897,  et,  en  juillet  1898, 
on  l'a  vu  encore  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  au  sud  du  col  Yellow- 
head.  Il  est  apparemment  accidentel  dans  les  Montagnes  Rocheuses; 
on  en  a  pris  un  spécimen  au  mois  de  mai  1 89 1 ,  à  Canmore,  près  de  Banff . 
Il  était  commun  et  couvait  dans  la  vallée  de  la  rivière  Columbia, 
depuis  Revelstoke  jusqu'à  la  frontière,  où  on  a  pris  une  grande  col- 
lection d'oiseaux  en  1890  et  en  1902.  Cette  espèce  se  trouve  en  grand 
nombre  depuis  la  rivière  Columbia  jusqu'à  l'île  de  Vancouver.  Elle 
devient  mélangée  avec  la  précédente  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral. 
Au  mois  d'avril  1903,  ce  pinson  abondait  à  Penticton,  au  sud 
d'Okanagan,  Colombie  Britannique;  en  1904,  il  se  trouvait  partout 
en  grand  nombre  à  Fernie  et  à  Elko,  dans  la  même  province,  et,  en 
1905,  il  était  commun  partout  à  Midway.  Pendant  cette  dernière  année 
il  se  montrait  en  nombre  dans  les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit 
et  le  lac  Chilliwack.  (Spreadborough).  Le  pinson  qui  couve  dans 
la  région  du  plateau  entre  la  chaîne  Côtière  et  les  Montagnes 
Rocheuses,  et  qui  émigré  au  sud  en  hiver,  peut  incontestablement 
être  distingué  de  celui  qui  habite  la  région  de  la  côte.  Les  spécimens, 
que  l'on  a  classifiés  sous  ce  titre-ci  ont  été  recueillis  à  Ashcroft, 
aux  mois  de  juin  et  juillet  1889.  M.  Macfarlane  en  a  pris  aussi 
plusieurs,  ainsi  que  les  nids  et  cinq  œufs,  au  lac  Stewart.  (Streator) .  Ce 
pinson  abonde  en  hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie  Britannique. 
(Brooks).  Le  7  juin  1899,  on  en  a  pris  une  femelle  à  Glacier,  dans  le 
passage  White,  et  le  9  du  même  mois  on  en  a  pris  une  autre  à  White 
Pass  City.  Le  lendemain  on  en  a  pris  et  entendu  d'autres  encore, 
à  Glacier  et  à  White  Pass  City.     {Blshop). 

Notes  SUR  LA  REPRODUCTION. — Le  31  mai  1902,  j'ai  trouvé  deux  nids 
près  de  Trail,  Colombie  Britannique;  l'un  contenait  quatre  œufs, 
et  l'autre  deux.  Tous  les  œufs  étaient  dans  un  état  d'in- 
cubation bien  avancée.  Les  nids  étaient  faits  de  tiges  de  plantes 
et  d'herbes,  et  garnis  de  poil,  et  se  trouvaient  dans  un  talus  couvert 
d'herbe.     Le  25  mai  on  a  trouvé  un  autre  nid,   contenant  quatre 


636  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

oeufs,  sur  le  bord  d'une  mine  abandonnée.  Le  3  mai  1905,  j'ai 
trouvé  un  nid  dans  une  touffe  d'herbe  à  Midway,  Colombie  Bri- 
tannique; il  était  fait  d'herbe  et  garni  de  poil  fin.  Le  22  juin  j'ai 
vu  un  nid,  contenant  quatre  œufs  dans  un  talus;  ce  dernier  était 
au-dessous  d'un  petit  buisson  à  la  tête  du  creek  Whipsaw,  à  une 
altitude  de  6,800  pieds.     (Spreadborough) . 

568.    Pinson  de  Mearns. 

Junco  mearnsi.     Ridgway.     1897. 

Ce  pinson  se  voit  en  compagnie  d'hyemalis  pendant  la  migration 
à  Carberry,  Manitoba.  (E.  T.  Selon).  M.  E.  T.  Seton  classe  cet 
oiseau  comme  appartenant  à  shufeldii,  mais,  puisque  nous  avons 
pris  mearnsi  à  Medicine  Hat  en  1894,  et  que  nous  l'avons  trouvé, 
au  mois  de  juin,  en  train  de  couver  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress 
à  environ  100  milles  au  sud-est  de  cette  ville,  nous  classifions  sa  men- 
tion sous  cette  dernière  espèce.  (Macoun).  J'en  ai  pris  une  femelle 
ainsi  que  deux  oisillons  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan,  et  le 
lendemain,  un  mâle  et  un  jeune,  à  plusieurs  milles  de  cet  endroit;  on 
n'en  a  pas  vu  d'autres.  (Bishop).  Ce  pinson  était  tout  à  fait  commun 
à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  pendant  l'été  de  1891  ;  on  en  a  recueilli 
des  nids  sur  la  montagne  Tunnel.  Ceux-ci  se  trouvaient  toujours  par 
terre  en-dessous  d'un  buisson  ou  sur  une  pente.  Il  couve  deux  fois 
dans  une  saison  à  Banff.     (Spreadborough). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  un  nid 
ainsi  que  des  œufs  de  cette  espèce  recueillis  dans  la  montagne 
Tunnel,  à  Banff,  le  25  juin  1893.  Le  nid  était  par  terre  au  milieu 
d'un  tas  de  pierres,  et  se  composait  de  tiges  d'herbes  sèche,  garnies 
de  poil.     (W.  Raine). 

CCXXIX.    MELOSPIZA  Baird.     1858. 
581.     Pinson  chanteur. 

Melospiza  cinerea  melodia  (Wilson)  Ridgw.     1901. 

Le  pinson  chanteur  se  voit  en  très  grand  nombre  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse;  quelques  spécimens  y  restent  pendant  tout  l'hiver.  (Downs). 
C'est  un  oiseau  commun  à  Sydney,  île  du  Cap-Breton,  y  arrivant  en 
mars.  (C.  R.  Harte).  Il  abonde  dans  la  Nouvelle-Ecosse  à  partir  du 
mois  d'avril  jusqu'au  mois  de  décembre;  on  le  remarque  quelquefois  en 


I 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  637 

hiver  dans  cette  province.  {H.  F.  Tufts) .  Le  12  février  et  tous  les  jours 
suivants  on  en  a  observé  un  spécimen  à  la  jetée  sur  l'île  Partridge,  près 
de  Parrsboro,  comté  de  Cumberland,  Nouvelle-Ecosse.  Des  oiseaux- 
migrateurs  se  sont  rendus  à  Shulee  le  22  mars  et  sont  tout  de  suite 
devenus  communs.  (Morrell).  Au  mois  de  juillet  1898,  ce  pinson 
était  tout  à  fait  commun  à  Baddeck  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap- 
Breton  ;  en  juillet  1888  il  couvait  en  grand  nombre  à  la  pointe  Brackley 
ainsi  qu'à  d'autres  endroits  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  (Macoun). 
Ces  oiseaux  abondent  et  se  répandent  partout  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  M.  Bain  dit  que  quelques-uns  y  couvent  en  hiver.  (Dîvight) . 
Le  pinson  chanteur  habite  le  Nouveau -Brunswick  en  grand 
nombre.  (Chamberlain) .  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Mooré).  Il 
est  commun  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Bruns- 
wick. {Brittain  et  Cox).  On  le  rencontre  au  lac  Mistassini,  dans 
le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun).  Il  habite 
les  îles  de  la  Madeleine  en  assez  grand  nombre.  (Bishop).  On  l'a 
trouvé  en  abondance  le  long  des  rives  du  détroit  de  Canso;  quelques 
spécimens  ont  été  remarqués  à  Gaspé,  Québec.  (Bren'ster).  Il 
passe  l'été  et  se  trouve  commun  dans  la  province  de  Québec.  (Dionne) 
Cet  oiseau  abonde  en  été  dans  le  district  de  Montréal,  il  couve  dans 
la  ville  ainsi  que  dans  le  parc  Mont-Royal.  Je  l'ai  remarqué  depuis 
le  24  mars  jusqu'au  24  octobre,  et  j'ai  trouvé  des  nids,  contenant  des 
œufs,  à  partir  du  8  mai  jusqu'au  28  juillet.     {Wintle). 

Ce  pinson  passe  l'été  en  abondance  aux  alentours  d'Ottawa,  y 
couvant  sur  des  talus  et  au-dessous  des  buissons.  (Ottawa  Naturalist, 
vol.  V).  Il  est  commun  partout  dans  l'Ontario,  et,  parfois,  commence 
à  couver  vers  la  fin  avril,  et  continue  pendant  le  printemps  et  l'été, 
jusqu'à  la  mi-juillet.  Cette  année-ci  (1901),  il  est  arrivé  le  25  mars, 
et  à  ce  moment  là,  il  était  en  plein  ramage.  J'ai  trouvé  le  nid  par 
terre,  souvent  dans  un  buisson,  et,  parfois,  à  une  hauteur  de  quatre 
pieds.  (Rév.  C.  J.  Young).  Il  couve  en  grand  nombre  dans  les 
districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka,  Ontario.  (/.  H.  Fleming). 
Il  abonde  partout  le  long  des  ruisseaux  et  des  bords  des  lacs  dans  le 
parc  Algonquin,  Ontario;  on  le  voit  en  nombre  depuis  Missinabi 
jusqu'à  Point  Comfort  sur  la  côte  est  de  la  baie  James,  ainsi  que  pour 
une  distance  d'environ  200  milles  en  montant  la  côte  ouest  à  partir  de 
Moose  Factory.  (Spreadborough) .  Pendant  les  belles  nuits  de  mai  on 
peut  fréquemment  entendre  ce  petit  pinson,  si  aimé  de  tout  le  monde,  se 


638  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

lancer  en  plein  ramage  vers  minuit.  Des  oiseaux  se  juchant  dans  les 
arbres  ou  les  buissons  voisins  souvent  lui  répondent.  J'ai  trouvé,  à 
deux  différentes  reprises,  un  nid  de  cet  oiseau  dans  une  ancienne  boîte 
à  tomates  en  fer  blanc.  (/.  Hughes-Samuel) .  On  le  trouve  partout 
en  abondance  dans  le  sud-ouest  d'Ontario,  il  y  en  reste  un,  de  temps 
en  temps,  pendant  l'hiver.  {W.  E.  Saunders).  C'est  un  oiseau  qui 
abonde  en  été,  et  qui  cherche  la  société  de  l'homme;  il  se  voit  partout 
aux  endroits  peuplés  en-dedans  de  la  limite  de  ses  migrations.  {Mc- 
Ilwraith).  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Guelph,  Ontario,  y 
arrivant  vers  le  2  mars,  et  prenant  son  départ  vers  le  ler  novembre. 
{A.  B.  Klugh).  En  été  il  habite  Penetanguishene,  Ontario,  en  nom- 
bre, et  y  couve.  {A.  F.  Young).  Il  est  commun  dans  les  bosquets 
de  saules  le  long  de  la  rivière  Moose  jusqu'à  Moose  Factory  sur  la 
baie  James;  on  ne  l'a  pas  observé  plus  au  nord.     (Spreadborough) . 

Le  pinson  chanteur  est  commun  à  Norway  House,  ainsi  que  dans 
les  bosquets  autour  du  défrichement  à  Oxford  House;  le  5  juillet  on 
l'a  remarqué  en  grand  nombre  dans  le  voisinage  du  lac  Knee,  mais, 
depuis  ce  dernier  endroit  jusqu'à  York  Factory,  nous  ne  l'avons  pas 
remarqué,  bien  que  nous  l'ayons  vu  en  assez  grand  nombre  lorsque 
nous  sommes  montés  la  rivière  Hill  au  commencement  de  septembre. 
(E.  A.  Prehle.)  On  en  a  pris  un  spécimen  à  Norway  House,  au 
pied  du  lac  Winnipeg.  {Dr  R.  Bell.)  Je  n'ai  pris  qu'un  spécimen 
sur  le  49ième  parallèle;  c'était  dans  la  montagne  Turtle.  (Coues.) 
Ce  pinson  passe  l'été  en  nombre  dans  le  Manitoba;  il  s'y  trouve 
principalement  le  long  des  cours  d'eau  et  au  nord,  mais  il  préfère 
toujours  être  près  de  l'eau.  {E.  T.  Selon.)  Il  est  commun  à  Aweme, 
Manitoba.  (Criddle.)  En  1906,  on  l'a  vu  partout  le  long  de  la 
voie  du  Grand  Tronc  Pacifique,  entre  Portage  la  Prairie,  Manitoba, 
et  Edmonton,  Alberta.  {Atkinson.)  On  l'a  remarqué  pour  la 
première  fois  en  1899,  près  de  Prince  Albert,  Saskatchewan ;  il  y 
était  en  compagnie  d'autres  espèces  pendant  la  migration  du  prin- 
temps. C'est  probable  qu'il  nous  visite  en  assez  grand  nombre, 
quoiqu'il  soit  irrégulier.  {Couheaux.)  C'était  le  plus  nombreux  de 
tous  les  pinsons  aux  Grand  Rapids,  et  à  Chemawawin,  sur  la 
rivière  Saskatchewan,  où  il  y  avait  des  broussailles  épaisses. 
{Nutting.)  Il  est  très  commun  sur  la  rivière  Clearwater,  latitude 
56°-3o',  ainsi  que  sur  le  lac  Methye  à  l'exclusion  d'autres  oiseaux, 
et  commun  aux  endroits  en  allant  au  sud  jusqu'à  l'Isle  à  la  Crosse. 
(/.  M.  Macoun.)     Le  30  avril  1892,  on  en  a  vu  le  premier  spécimen  à 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  639 

Indian  Head,  Saskatchewan.  Ils  étaient  communs  au  20,  et  cou- 
vaient en  nombres  considérables.  On  a  remarqué  un  mâle,  le  30 
avril  1894,  à  IMedicine  Hat,  Saskatchewan.  Ils  étaient  tout  à  fait 
communs  dans  les  broussailles  le  long  des  rivières  et  des  ruisseaux 
au  5  mai.  Quelques-uns  couvaient  au  lac  Crâne  mais  surtout  le 
long  du  Skull  creek.  On  en  a  vus  dans  les  collines  Cypress  à  la  fin 
juin;  ils  étaient  tout  à  fait  communs  dans  les  bosquets  de  saules  aux 
bords  des  petits  ruisseaux  qui  forment  le  Swift  Current  creek.  Ce 
pinson  se  trouve  toujours  près  de  l'eau,  et  partout  où  il  y  a  de 
l'eau  et  des  broussailles.  Nous  l'avons  remarqué  depuis  le  creek  Old 
Wives  jusqu'à  la  montagne  Wood,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  la  rivière 
des  Français  et  aux  bords  de  tous  les  ruisseaux  qui  découlent  des 
collines  Cypress.  On  a  trouvé  de  nombreux  nids  par  terre,  géné- 
ralement à  l'ombre  des  saules.  On  a  vu  quelques  spécimens  de  cet 
oiseau  à  Castellated  Rocks,  dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk,  Alberta, 
ainsi  qu'à  la  Butte  ouest  sur  le  49ième  parallèle,  et  au  creek  Lee  plus  à 
l'ouest.  Le  pinson  chanteur  était  très  rare  à  Banff  dans  les  Mon- 
tagnes Rocheuses,  et  couvait  dans  les  buissons  dans  le  marais  en  aval 
du  «Cave  and  Basin»  au  mois  de  juin  1891.  Le  20  avril  j'en  ai 
remarqué  un,  pour  la  première  fois,  à  Edmonton,  Alberta.  J'ai  trouvé 
deux  nids  par  terre;  l'un  le  26  mai,  et  l'autre  le  lendemain  (le  27). 
Ce  dernier  contenait  cinq  œufs,  et  tous  deux  se  composaient  d'herbe 
sèche  garnie  d'une  petite  quantité  de  crin  de  cheval.  Cet  oiseau  est 
commun  dans  le  contreforts  au  sud  jusqu'au  col  Crowsnest.  Au 
mois  de  juin  1903,  on  le  voyait  en  nombre  depuis  l'embouchure  de 
la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude 
56°-i5'.  En  juin  1898  il  était  commun  depuis  Edmonton  jusqu'à  la 
traversée  de  la  rivière  McLeod  au  nord  de  cette  ville.    (Spreadboroiigh.)  ' 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  pinson  chanteur  est  un  oiseau- 
reproducteur  commun  aux  alentours  d'Ottawa.  Le  nid,  trouvé, . 
soit  dans  un  buisson  bas,  soit  dans  une  touffe  d'herbe,  ou  même 
par  terre,  se  compose  d'herbe,  de  radicules,  et  de  matière  végétale, 
le  tout  garni  d'herbe  et  de  crin.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre, 
sont  d'un  blanc  verdâtre  ou  grisâtre,  tacheté  de  brun,  de  chocolat, 
et  de  lavande.  (G.  R.  White.)  Cet  oiseau  couve  dans  le  Nouveau- 
Brunswick  en  mai,  juin  et  juillet,  et,  quelquefois  en  août.  Je  ne 
serait  pas  étonné  d'apprendre  qu'un  spécialiste  quelconque  eut 
pris  sur  lui  la  tâche  de  diviser  nos  pinsons  chanteurs  en  deux  races. 
Il  y  a  certainement  une  différence  dans  le  chant  de  ceux  trouvés  en 


640  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

diverses  localités,  et  une  grande  différence  quant  à  leurs  œufs,  et 
aux  endroits  où  l'on  trouve  le  nid.  (W.  H.  Moore.)  Quelques-uns 
des  nids  sont  parfois  par  terre,  enfoncés  dans  le  sol,  au  milieu  des  tas 
de  branches  desséchées,  ou  couverts  de  touffes  d'herbe  longue  dans 
les  champs,  ou  de  roseaux  dans  les  marais;  tandis  que  d'autres  sont 
construits  dans  des  buissons,  ou  à  une  hauteur  de  dix  pieds,  dans 
des  petits  arbres,  et  de  nombreux  autres  sur  les  branches  les  moins 
élevées  de  grands  conifères.  On  en  trouve  quelques-uns  dans  des  trous 
d'arbres,  ou  sur  les  barres  de  clôture.  Les  nids  se  composent  d'herbes, 
d'écorce,  et  de  feuilles,  et  sont  garnis  d'herbe  plus  fine,  ou  de  poils. 
On  peut  trouver  des  œufs  à  Ottawa  à  partir  du  mois  d'avril  jusqu'au 
mois  d'août.     (Garneau.) 

581b.     Pinson  chanteur  des  montagnes. 

Melospiza  cinerea  mo7itana  (henshaw)  Ridgw.     1901. 

Au  mois  de  juin  1902  ce  pinson  était  assez  commun  près  de  la  fron- 
tière entre  Trail  et  Cascade,  Colombie-Britannique;  il  semblait 
couver  dans  les  montagnes.  J'en  ai  vu  un,  spécimen  le  22  avril  1904,  à 
Fernie,  Colombie-Britannique,  et  plusieurs  autres,  le  9  mai  à  Elko. 
J'ai  trouvé  un  nid,  contenant  quatre  œufs  bien  frais  dans  une  touffe  de 
broussailles  sur  le  côté  d'une  épinette  blanche  à  environ  quatre  pieds 
de  terre.  Ce  nid  était  fait  d'herbe,  et  garni  d'herbe  fine  mêlée  de  crin 
de  cheval.  On  a  observé  cet  oiseau  en  1895,  à  Midway,  Meyer  creek, 
et  a  Sidley,  Colombie-Britannique,  et  il  couvait  au  lac  Osoyoos, 
et  à  la  rivière  Similkameen.     (Spreadborough.) 

581e.    Pinson  chanteur  couleur  de  rouille. 

Melospiza  cinerea  morphna.     (Oberh.)  Ridgw.     1901. 

On  voit  ce  pinson  régulièrement  en  été.  (Lord).  Il  est  commun 
dans  la  Colombie  Britannique  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral; 
des  spécimens  pris  à  Ashcroft  dans  l'intérieur  appartiennent  tous  à 
cette  espèce.  {Streator).  Cet  oiseau  se  trouve  en  grand  nombre 
mais  se  confine  principalem.ent  à  la  côte,  et  sur  l'île  de  Vancouver. 
(Fannin).  Il  habite  Chilliwack  en  nombre  et  se  trouve  assez  com- 
mun en  hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie  Britannique.  {Brooks). 
La  distribution  de  giUtata  dans  l'état  de  Washington  et  dans  la 
Colombie  Britannique  est  singulièrement  uniforme  dans  toutes 
sortes  d'endroits    et    il  n'y  a   apparemment  aucune  différence  entre 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  64I 

les  spécimens  de  la  côte  et  ceux  de  l'intérieur.  (Rhoads).  Cet 
oiseau  couve  depuis  la  partie  la  plus  sud  de  l'Alaska  à  travers  la 
Colombie  Britannique,  y  compris  l'île  de  Vancouver,  jusqu'à  l'état 
d'Orégon.  {Ridgway).  J'ai  vu  ce  qui  semblait  être  ce  pinson  dans 
la  vallée  de  la  rivière  McLennan  à  l'ouest  des  Montagnes  Rocheuses, 
et  au  sud  du  col  Yellowhead,  Colom^bie  Britannique,  en  juillet 
1898.  Au  mois  d'avril  1890  je  l'ai  remarqué  en  assez  grand  nom- 
bre à  Revelstoke  dans  la  même  province.  En  1889,  plus  à  l'ouest 
on  l'a  trouvé  en  nombre  à  Sicamous  et  à  Kamloops.  Il  n'était  pas 
commun  à  Penticton  Colombie  Britannique  où  on  en  a  vu  quelques 
couples  en  train  de  couver,  mais,  cependant  il  abondait  dans  tous 
les  endroits  visités  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière,  et  se  trouvait 
surtout  en  grand  nombre  sur  l'île  de  Vancouver.  Sauf  à  Revelstoke, 
on  l'a  trouvé  en  train  de  couver  dans  toute  l'étendue  de  ses  migra- 
tions. Il  aime  à  couver,  de  même  que  son  congénère  de  l'est,  à 
côté  de  l'eau.     {Spreadborough). 

581  f.     Pinson  chanteur  fuligineux. 

Melospiza  cinerea  rufina.  (Bonap).  Ridgw.     1901. 

Cette  espèce  habite  en  grand  nombre  principalement  le  long  de 
la  côte  de  la  Colombie  Britannique  continentale.  {Fannin).  Pendant 
l'été  de  1901,  et  en  1905  et  1906,  elle  abondait  dans  la  vallée  du 
Fraser  près  de  la  frontière.  En  mai  1889  elle  était  assez  com- 
mune le  long  de  la  plage  à  Hastings  sur  le  goulet  Burrard,  et  on  l'a 
vue,  au  mois  de  juin  1893,  à  Comox,  île  de  Vancouver,  ainsi  qu'au 
détroit  Clayoquot  en  1907.  J'ai  trouvé  un  nid,  le  7  mai  1906,  au 
bord  de  la  rivière  Chilliwack;  il  était  dans  une  touffe  de  fougères 
desséchées,  et  se  composait  de  plantes  nuisibles,  garnies  d'herbe 
fine.  (Spreadborough) .  Je  n'ai  pris  aucun  spécimen  de  cette  espèce 
le  long  du  littoral  de  la  Colombie  Britannique  pendant  la  saison  de  la 
couvaison.  (Rhoads).  En  1894  ce  pinson  était  commun  à  New  West- 
minster, ainsi  qu'à  la  baie  English,  et  au  parc  Stanley,  près  de 
Vancouver,  Colombie  Britannique.     (E.  F.  G.  White). 

Il  était  assez  commun  dans  les  lisières  buissonneuses  ou  herbeuses 
des  forets  le  long  des  plages  à  Sitka,  Alaska.  (Grinnell).  Il  abonde 
sur  les  îles  Queen  Charlotte.  On  a  recueilli  quelques  nids,  dont 
l'un  contenait  deux  œufs  frais;  tous  étaient  situés  dans  des  touffes 
de  mauvaises  herbes  au  bord  de  l'eau.  (Osgood).  Le  31  mai  1899, 
nous  avons  entendu  le  chant  de  plusieurs  de  ces  oiseaux  à  Skagway, 


642  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

et  on  en  a  vu  d'autres,  le  ler  et  le  2  juin  à  Haines  Mission.  (Bishop). 
Cet  oiseau  abonde  dans  la  région  boisée  de  la  côte  sud-est  d'Alaska, 
y  compris  Sitka,  et  depuis  cette  île  au  nord-ouest  jusqu'à  la  baie 
Lituya  et  à  Kadiak,  mais,  au-delà  de  cette  région  circonscrite,  il  est 
inconnu  jusqu'à  présent.     (Nelson). 

581  j.     Pinson  chanteur  du  Dakota. 

Melospiza  cinerea  juddi  (Bishop.)  A.  O.  U.  comm.     1901. 

On  trouve  cette  sous-espèce  partout  dans  le  sud  de  la  Saskatchewan. 
Le  1er  juin  1901,  à  Yorkton  dans  cette  province,  j'ai  trouvé,  dans 
l'herbe  courte  par  terre,  un  nid  de  cet  oiseau,  contenant  quatre 
œufs.  {W.  Raine).  Ce  pinson  n'est  commun,  ni  dans  les  brous- 
sailles le  long  des  creeks  Skull  et  Maple,  ni  dans  les  côtes  Cypress, 
Saskatchewan.  {A.  C.  Béni).  M.  Oberholser  classifie  avec  l'espèce, 
de  l'est,  tous  nos  spécimens  pris  en  beaucoup  de  parties  de  la  prairie. 
(^Macoun). 

58 m.    Pinson  chanteur  de  Yakutat. 

Melospiza  cinerea  courina.  (Ridgway.)  Ridgw.     1901. 

Ce  pinson  se  voit  sur  la  côte  d'Alaska,  depuis  le  goulet  Cook  jus- 
qu'au détroit  Cross.  Il  se  répand,  en  hiver,  jusqu'au  sud  de  l'Alaska; 
on  en  a  pris  à  Howcan,  sur  l'île  Prince  de  Galles.  (Ridgway  dans 
VAîik,  Vol.  XVI,  1899,  p.  36).  On  le  remarque  sur  le  littoral  dans 
le  voisinage  de  St-Elias,  Alaska,  depuis  la  baie  Yakutat  jusqu'à 
la  baie  Lituya.     {Ridgway). 

5810.     Pinson  chanteur  de  Kenai. 

Melospiza  cinerea  kenaiensis  (Ridgw.)  Ridgway.     1901. 

Cet  oiseau  se  trouve  sur  la  côte  de  la  péninsule  Kenai,  Alaska, 
depuis  le  côté  est  du  goulet  Cook  jusqu'au  détroit  Prince  William. 
M.  C.  H.  Townsend  en  a  pris  un  spécimen  typique,  le  9  avril  1892, 
à  Port  Graham,  sur  le  goulet  Cook.  {Ridgway  dans  VAuk,  Vol. 
XVII,  p.  29,  1900).  Deux  spécimens  de  ce  pinson,  pris  à  Homer 
le  12  octobre  1901,  étaient  les  seuls  observés  par  M.  Figgins  près 
des  montagnes  Kenai,  Alaska.  En  1903,  M.  Anderson  en  a  pris 
sept  adultes  et  quatre  oisillons  à  Seldovia.     {Chapman). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  643 

581.1.    Pinson  chanteur  de  Kadiak. 

Melospiza  cinerea  insignis  (Baird)  Ridgw.     1901. 

Ce  pinson  se  voit  sur  l'île  Kadiak,  Alaska,  ainsi  que  sur  cette  partie 
de  la  côte  de  la  péninsule  d'Alaska  qui  se  trouve  en  face  de  l'île. 
{Ridgway) . 

582.  Pinson  chanteur  des  Iles  Aléoutiennes. 

Melospiza  cinerea  (Gmel.)  Finsch.     1872. 

Ce  grand  et  robuste  pinson,  un  véritable  géant  parmi  ses  con- 
génères, est  l'oiseau  le  plus  singulier  des  diverses  espèces  in- 
sulaires qui  se  rendent  aux  îles  Aléoutiennes  mais  qui  ne  se  répandent 
que  rarement  jusqu'au  territoire  voisin  du  sud-est  de  l'Alaska.  Il 
habite  chacune  des  îles  Aléoutiennes,  et  se  restreint  aux  rives  rocheuses 
et  aux  bas-fonds  avec  ses  plages  voisines,  ne  se  trouvant  jamais  loin 
dans  l'intérieur,  et  n'atteingnant  jamais  des  altitudes  considérables. 
Chose  singulière,  il  ne  passe  pas  au  nord,  pas  même  aussi  loin  que  les 
îles  Pribilof.  Cependant,  à  l'est,  il  abonde  sur  les  îles  Shumagin, 
et  celle  de  Kadiak.  {Nelson).  Ce  pinson  habite  constamment  les 
îles  Aléoutiennes,  la  péninsule  d'Alaska  et  toutes  les  îles  voisines  au 
sud  qui  se  trouvent  aussi  loin  à  l'est  que  le  goulet  Cook.  {Turner). 
A  partir  du  5  jusqu'au  7  octobre  1899,  il  abondait  à  Unalaska,  y  fré- 
quentant les  toits  des  bâtiments,  les  piles  de  planches,  les  quais, 
les  plages  et  les  mauvaises  herbes  du  paj^s  plat.  (Bishop).  M. 
Figgins  en  a  pris  dix  spécimens,  le  20  octobre  1901,  à  la  pointe  Sand, 
sur  l'île  Popof.  Ce  pinson  se  trouve  en  assez  grand  nombre  sur  cette 
île  et  y  habite.     (Chapman). 

583.  Pinson  de  Lincoln. 

Melospiza  lincolnii     (Aud.)     Baird,  1858. 

Le  pinson  de  Lincoln  est  rare  à  Fort  Chimo,  Labrador;  il  est 
commun  dans  les  parties  méridionales  de  ce  pays.  On  en  a  pris  un 
mâle,  le  10  juin  1883.  M.  Drexler  l'a  remarqué  le  23  mai  1860,  a 
pris  un  mâle  le  10  juin  1883.  ]\1.  Drexler  l'a  remarqué  le  23  mai 
1860  à  Moose  Factory.  {Packard.)  Il  est  commun  le  long  de  la 
côte  nord-est  du  Labrador.  C'est  un  oiseau  caractéristique  des 
parties  boisées  du  littoral  aussi  loin  au  nord  que  le  goulet  Hamilton. 


644  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

(Bigelow.)  Il  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  l'intérieur  de 
la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Le  26  juin  1888  on  en  a  trouvé  un 
couple  en  train  de  couver  à  la  pointe  Brackley,  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  {Macoun.)  Ce  pinson  couve  en  d'abondance  sur  les  deux 
rives  du  détroit  de  Canso,  Nouvelle-Ecosse.  (Brewster.)  En  été  il 
habite  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  bien  qu'il  y 
soit  rare.  On  en  a  pris  en  1899  à  Fredericton,  où,  sans  doute,  il  couve. 
(W.  H.  Moore.)  C'est  un  oiseau-migrateur  qui  n'est  pas  commun; 
on  en  a  pris  à  Beauport  près  de  Québec.     (Dionne.) 

Il  se  voit  accidentellement  à  Ottawa.  Le  16  mai  1884,  M.  G.  R. 
White  en  a  tué  un  mâle  près  de  l'extrémité  est  de  la  ville.  (Ottawa 
Naturalist,  vol.  V.)  J'ai  vu  cet  oiseau  de  temps  en  temps  dans  le 
comté  de  Leeds,  Ontario,  et  une  fois  près  du  lac  Sharbot,  dans  la 
même  province.  Il  arrive  de  bonne  heure,  avant  le  pinson  chanteur 
et  commence  à  nicher  à  la  lin  avril.  J'ai  trouvé  le  nid  à  plusieurs 
reprises;  il  était  toujours  par  terre  dans  des  lieux  raboteux.  Le 
dernier  nid  était  sous  une  petite  épinette  blanche,  et  enfoncé  dans 
la  mousse.  Les  œufs  sont  un  peu  plus  petits  que  ceux  du  pinson 
chanteur,  et  le  nid  est  garni  d'herbe  fine.  Quelques  spécimens  de 
cet  oiseau  couvent  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  où  le  pinson  chanteur 
semble  se  trouver  en  très  petit  nombre.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Le 
pinson  de  Lincoln  est  apparemment  rare  dans  le  parc  Algonquin, 
Ontario.  Le  10  juillet  1900,  j'en  ai  tué  un  spécimen  au  lac  Cache;  sans 
doute,  quelques  autres  y  couvent.  En  1904  un  petit  nombre  de  ces 
oiseaux  ont  été  observés  le  long  de  la  côte  est  de  la  baie  James.  {Spread- 
horough.)  Ces  oiseaux  arrivent  chez  nous  vers  la  mi-mai  et  sont  telle- 
ment discrets  dans  leurs  habitudes  qu'il  est  très  difficile  de  faire  un 
calcul  exact  quant  à  leur  nombre,  mais  un  observateur  attentif  en 
verra  généralement  quelques  spécimens  chaque  saison.  Ils  nous 
visitent  ici,  à  Toronto,  vers  la  mi-septembre,  pendant  leur  migration 
vers  le  sud.  (/.  Hughes  Samuel.)  C'est  un  oiseau-migrateur  régulier 
à  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Il  est  régulier  mais  rare 
comme  oiseau-migrateur  à  London,  Ontario;  on  signale  parfois  sa 
présence  en  assez  grand  nombre  dans  quelques  localités.  {W.  E. 
Saunders.) 

On  a  remarqué  ce  pinson  en  grand  nombre  le  long  de  la  rivière 
Souris  pendant  la  dernière  partie  du  m.ois  de  septembre  et  le  com- 
mencement d'octobre.  (Coues.)  C'est  un  oiseau-migrateur  rare  au 
printemps  et  en   hiver   à   Carberry,    Manitoba.     Il   niche   dans  le 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  645 

voisinage  de  Fort  Résolution,  district  du  Mackenzie.  {E.  T.  Selon.) 
Il  est  rare  à  Aweme,  Manitoba;  c'est  probable  qu'il  y  couve.  (Criddle.) 
Il  passe  l'été  dans  le  Manitoba,  quelquefois  en  petit  nombre,  et  à 
d'autres  en  assez  grand  nombre,  mais  on  n'a  pas  noté  qu'il  y  couve. 
(Atkinson.)  On  l'a  remarqué  en  assez  grand  nombre,  depuis  le  13 
jusqu'au  1 6  juillet,  à  York  Factory  où  on  en  a  collectionné  trois  spéci- 
mens. (E.  A.  Prehle.)  On  a  observé  ces  pinsons  seulement  comme 
oiseaux-migrateurs  du  printemps  à  Indian  Head,  Saskatchewan  ;  on 
les  a  notés  à  cet  endroit,  pour  la  première  fois,  le  13  m.ai  1892  ;  quelques 
jours  plus  tard  ils  en  sont  partis.  En  1895  on  en  a  observé  seulement 
quelques-uns  au  creek  Old  Wives,  et  on  ne  les  a  pas  remarqués  du 
tout  sur  la  prairie.  En  1891  ils  étaient  assez  communs  et  couvaient 
dans  les  buissons  à  Banff.  On  les  a  vus  pour  la  première  fois  à 
Edmonton,  Alberta,  le  5  mai  1897.  Le  ler  juin  j'ai  trouvé  un  nid 
par  terre  dans  une  touffe  d'herbe;  il  était  fait  d'herbe  sèche  et  conte- 
nait cinq  œufs  bien  frais.  Ces  oiseaux  étaient  communs  dans  les 
contreforts  depuis  Calgary  en  allant  au  sud  jusqu'au  col  Crowsnest. 
Le  28  juin  j'ai  trouvé  un  nid  semblable  au  premier  et  contenant  quatre 
œufs  frais.  En  1903  ces  pinsons  abondaient  depuis  Edmonton  jus- 
qu'au petit  lac  des  Esclaves  et  à  Peace  River  Landing,  latitude  56°, 
15'.  On  les  a  remarqués  partout  dans  des  buissons  bas  entre  Edmon- 
ton et  le  passage  Yellowhead,  en  juin  1898.  Ils  étaient  tout  à  fait  com- 
muns, au  mois  de  mai  1890,  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  et 
couvaient  dans  les  buissons  bas  tout  le  long  de  la  rivière  Columbia, 
en  allant  au  sud  jusqu'à  Robson  où,  en  1902,  on  les  a  encore  vus. 
Le  28  avril  1903  ils  étaient  communs  à  Penticton,  au  sud  du  lac 
Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Spreadborough.)  Cet  oiseau  se 
voit  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson;  il  n'y 
est  pas  rare.  (Ross.)  Il  est  commun  pendant  la  migration  en  automne. 
{Streator.)  Il  nous  visite  régulièrement  en  été.  {Lord.)  On  le  trouve 
à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.     (Fannin.) 

Le  pinson  de  Lincoln  est  rare  à  Nulato,  mais  à  partir  de  cet  en- 
droit, en  allant  vers  l'est,  il  devient  de  plus  en  plus  nombreux,  et, 
à  Fort  Yukon,  on  le  voit  en  beaucoup  plus  grand  nombre  encore. 
(Nelson.)  M.  Rhoads,  dans  VAuk  vol.  X,  p.  21,  dit  qu'il  ne  peut 
voir  aucune  différence  entre  des  spécimens  de  cet  oiseau  pris  sur  l'île 
de  Vancouver  et  ceux  pris  dans  la  Pennsylvanie,  et,  pour  cette  raison, 
il  n'admet  pas,  comme  appartenant  à  cette  catégorie,  la  sous  espèce 
Striaia  dont  la  classification  est  basée  sur  des  spécimens  de  l'île  de 

78870 — 42 


646  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Vancouver.  (Macoun.)  Deux  ou  trois  couples  appartenant  à  ce 
pinson  couvent  sur  le  bord  herbeux  de  l'étang  en  arrière  de  Sitka, 
Alaska.  On  en  a  pris  un  jeune,  le  25  juin,  qui  n'était  arrivé  que  vers 
le  tiers  de  sa  croissance.  M.  Brewster,  en  parlant  d'une  femelle 
prise  le  25  juin,  dit  qu'elle  ressemble  à  striata  quant  aux  raies  sur  les 
parties  supérieures,  mais  il  serait  dangereux  de  la  classifier  comme 
étant  de  cette  sous-espèce  sans  avoir  des  preuves.  {Grinnell.)  On 
a  pris  un  mâle  adulte  de  cette  espèce  à  Hope,  goulet  Cook,  Alaska, 
et  nous  en  avons  vu  quelques  autres  pendant  que  nous  étions  là.  Le 
spécimen  que  l'on  a  pris  ne  montre  aucune  des  caractéristiques 
attribuables  à  Melospisa  lincolnii  striata.  (Osgood.)  Le  15  juin  1899, 
on  a  remarqué  ce  pinson  à  Log  Cabin;  on  en  a  pris  une  femelle,  ainsi 
qu'un  nid  contenant  des  œufs  frais,  le  5  juillet,  près  du  lac  Marsh. 
Le  nid  était  fait  d'herbe  grossière  et  garni  d'herbe  fine;  il  se  trouvait 
au  milieu  d'une  touffe  d'herbe  dans  un  marécage,  à  environ  quatre 
pouces  de  l'eau.  On  a  quelquefois  remarqué  cette  espèce  jusqu'à 
Circle  City  sur  le  Yukon.     (Bishop.) 

583  a.    Pinson  de  Forbush. 

Melospiza  lincolnii  striata     Brewst.     1889. 

Le  24  avril  1893,  on  a  remarqué  un  spécimen  de  ce  pinson  près  de 
Victoria,  île  de  Vancouver  ,  et  un  autre  le  5  mai;  à  partir  de  ce 
moment  il  y  est  devenu  plus  commun.  J'en  ai  observé  de  nombreux 
spécimens  le  24  juillet  1901,  dans  un  marais  au  bord  du  creek  Depot, 
près  du  lac  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  J'en  ai  pris  un  le  24 
septembre  dans  une  tourbière  à  Huntingdon  sur  la  frontière. 
(Spreadboroîigh.)  On  a  remarqué  cet  oiseau  sur  le  mont  Ledhman 
dans  la  vallée  du  Fraser  inférieure  ainsi  que  sur  l'île  de  Vancouver. 
(Streator.)  M.  E.  H.  Forbush  a  recueilli  au  mois  de  septembre  1888, 
à  Comox,  île  de  Vancouver.  {Fannin.)  Ce  pinson  est  assez  commun 
comme  oiseau-migrateur  à  Chilliwack  et  comme  oiseau-reproducteur 
dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  Le  3  juillet 
1901  on  a  pris  une  couvée  de  cinq  œufs  à  150-Mile  House.  (Brooks.) 
Cet  oiseau  se  voit  à  Sitka  Alaska.  (Grinnell.)  On  l'a  consigné  à 
Wrangel  Alaska.     (Anderson.) 

Tous  nos  spécimens  de  cet  oiseau  dans  le  musée  sont  classifiés  comme 
appartenant  à  M.  licolnii  car  nous  ne  pouvons  pas  les  sépaier  de  cette 
espèce.     (Macoun.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  647 

584.     Pinson  des  marais. 

Melospiza  georgiana    (Lath.)     Ridgw.     1885. 

M.  Audubon,  vol.I  II  p.  m,  dit  que  le  pinson  des  marais  abonde 
dans  le  Labrador.  {Packard.)  En  1889  il  se  trouvait  en  assez  grand 
nombre  le  long  de  la  rivière  Humber  Terreneuve.  {Louis  H.  Por- 
ter.) Il  passe  l'été  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Doivns.) 
Le  25  mai  1901,  on  a  trouvé  un  nid  de  cet  oiseau  à  Sydney,  île  du  Cap- 
Breton;  ce  dernier  y  arrive  au  mois  d'avril.  {C.  R.  Harte.)  Il 
est  commun  dans  la  Nouvelle-Ecosse  à  partir  du  mois  de  mai  jusqu'au 
mois  de  septembre.  {H.  F.  Tufts.)  On  a  remarqué  ces  moineaux  en 
quelque  nombre  autour  des  marécages  à  la  pointe  Brackley  et  à 
Rustico,  sur  l'île  du  Prince  Edouard  en  juin  1888.  {Macoun.)  Ils 
étaient  assez  communs  dans  des  prés  très  humides  couverts  de  brous- 
sailles et  parsemés  cà  et  là  d'aunes,  ou  dans  les  marécages  ouverts 
d'une  étendue  limitée,  tels  que  trouvés  le  long  des  ruisseaux  dans  un 
pays  ouvert  comme  l'île  du  Prince-Edouard.  On  les  a  observés  en 
assez  grand  nombre  à  Baddeck  sur  l'île  du  Cap-Breton.  {Dwight. 
Le  moineau  des  marais  ne  passe  l'été  qu'en  petit  nombre  à  St-John, 
Nouveau  Brunswick.  {Chamberlain.)  En  été  il  habite  Scotch  Lake 
comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  s'y  trouve  commun.  {W. 
H.  Moore.)  On  le  voit  en  assez  grand  nombre  sur  les  îles  de  la  Made- 
leine. {Bishop.)  Il  se  trouve  rare  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox.)  C'est  un  oiseau  qui  abonde 
sur  l'île  d'Anticosti  et  qui  y  couve.  {Brewster.)  Il  passe  l'été  dans 
l'est  de  la  province  de  Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  {Dionne.) 
En  été  il  habite  en  nombre  aux  alentours  de  Montréal  ;  il  est  commun 
dans  les  marais  mais  à  cause  de  ses  modestes  habitudes  on  ne  le  re- 
marque pas  à  moins  qu'un  collectionneur  d'oiseaux  ne  le  recherche. 
{Wintle.) 

Le  pinson  des  marais  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Ottawa. 
{Ottawa  Naturalist  vol.  V.)  En  été  il  habite  les  marais  dans  l'est 
d'Ontario  et  s'y  trouve  commun;  il  construit  sont  nid  dans  le  carex 
qui  pousse  dans  des  endroits  humides.  On  peut  facilement  distinguer 
ses  œufs  de  ceux  du  pinson  chanteur,  les  premiers  étant  tachetés  et 
mouchetés  de  terre  d'ombre  au  lieu  de  rouge  brique.  {Rév.  C.  J.  Yoiing.) 
La  seule  mention  que  j'aie  de  la  présence  de  cet  oiseau  dans  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka  se  rapporte  à  un  spécimen  pris  à  Beau- 
maris    le  14  mai   1898     par    M.  Taverner.       Ce  pinson  passe  l'été 

78870— 42I 


648  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

régulièrement  à  Toronto,  Ontario,  et  y  couve.  (/.  H.  Fleming.) 
Au  mois  de  juin  1900  il  abondait  dans  les  marais  de  la  Madawaska  en 
aval  du  lac  Cache,  parc  Algonquin,  Ontario.  Il  se  trouve  en  très 
grand  nombre  dans  la  région  marécageuse  depuis  Missinabi,  Ontario 
jusqu'à  Point  Comfort  et  au  cap  Henrietta  Maria  sur  la  baie  d'Hud- 
son.  {Spreadhorough.)  On  l'a  remarqué  en  abondance  dans  les 
marais  près  de  Toronto.  J'ai  trouvé  de  nombreux  nids  au  commence- 
ment de  mai.  (J.  Hughes-Samiiel.)  En  été  cet  oiseau  habite  en 
grand  nombre  les  fondrières  et  les  marais  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B. 
Klugh.)  On  en  a  vu  quelques  spécimens  dans  les  bois  d'arbrisseaux  en 
arrière  du  poste  à  Oxford  House  et  le  3  juillet  on  en  a  pris  un  adulte. 
A  York  Factory  où  cet  oiseau  était  assez  commun  on  en  a  pris  deux 
oisillons  le  13  et  le  16  juillet  respectivement.  Ces  petits  n'étaient 
sortis  du  nid  que  depuis  peu  de  temps.  (£.  A.  Preble.)  On  a  ob- 
servé le  pinson  des  marais  en  compagnie  d'autres  pinsons  de  la  même 
famille  à  la  rivière  Souris,  latitude  49°,  pendant  la  migration  de  l'au- 
tomne, c'est-à-dire,  à  partir  de  la  mi-septembre  jusqu'à  la  mi-octo- 
bre. On  en  a  pris  six  spécimens  en  tout.  (Coues.)  On  le  voit  en 
assez  grand  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  où  il  couve.  {Criddle.) 
C'est  un  oiseau-reproducteur  qui  abonde  dans  tous  les  marais  au 
Manitoba  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (At- 
kinson.)  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  le  Manitoba  y  nichant  dans  les 
marécages  autour  desquels  il  y  a  quelques  saules.  Il  se  trouve  en 
grande  abondance  aux  alentours  de  Carberry,  y  couvant  dans  toutes 
les  fondrières.  {E.  T.  Selon.)  On  le  voit  en  petit  nombre  en  allant 
au  nord  jusqu'à  Fort  Résolution  sur  le  grand  lac  des  Esclaves.  {Ross.) 
Au  mois  de  mai  1892  on  en  a  pris  un  spécimen  à  Indian  Head,  Saskat- 
chewan.  Il  se  trouvait  partout  dans  les  marais  depuis  le  pied  du 
petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15' 
pendant  le  mois  de  juin  1903.     {Spreadhorough.) 

Notes  sur  les  reproduction. — Le  pinson  des  marais  se  trouve 
assez  rare  comme  oiseau-reproducteur  à  Ottawa.  Son  nid,  que  l'on 
voit  par  terre  dans  une  touffe  d'herbe  ou  dans  un  buisson  bas,  est  fait 
de  radicules,  de  tiges  végétales  et  d'herbe  le  tout  garni  de  matière 
fibreuse  et  fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  à  six,  sont  d'un  blanc 
grisâtre,  tacheté  de  brun-roux.  {G.  R.  While.)  On  trouve  les  nids 
de  cet  oiseau  en  mai  et  juin  dans  les  marais  aux  alentours  d'Ottawa. 
Ils  sont  attachés  aux  roseaux  qui  souvent  les  cachent.  Quelquefois 
ils  sont  construits  dans  des  buissons  ou  par  terre  le  long  des  mare- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  649 

cages.  Les  matériaux  employés  dans  leur  construction  sont  des 
herbes  garnies  d'herbes  grossières  plus  fines.  La  couvée  est  de  trois 
à  cinq  œufs.     {Garneaii.) 

CCXXX.    PASSERELLA— SwAiNsoN.     1837. 
585.     Pinson  fauve. 

Passerella  iliaca  (Merr)  Swains.     1837. 

Le  pinson  fauve  est  commun  dans  la  partie  sud  du  Labrador; 
en  1882  on  en  a  pris  des  jeunes  à  Rigolet  à  la  fin  juin  et  au  commen- 
cement de  juillet.  {Packard.)  Il  était  commun  en  montant  la 
rivière  Moose  depuis  quelque  distance  de  son  embouchure  jusqu'au 
golfe  Richmond;  on  ne  l'a  pas  observé  pendant  que  l'on  traversait 
rUngava.  Le  ler  juillet  1896  on  en  a  remarqué  des  jeunes  capables 
de  voler.  {Spreadhorough.)  \\  se  trouve  en  nombre  le  long  de  la 
côte  sud  du  Labrador;  nous  l'avons  remarqué  aussi  loin  au  nord 
qu'Aillik.  {Bidgeloiv.)  C'est  un  oiseau-migrateur  d'été  très  commun 
dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Le  17  août  1899,  on  en  a  vu  deux 
jeunes  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (Louis  H.  Porter.) 
Ce  pinson  est  commun  pendant  les  migrations,  au  printemps  et  en 
automne,  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Doivns.)  On  en  a  vu  un  spé- 
cimen, le  20  avril  1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'une 
volée,  le  4  octobre.  Le  17  avril  1904  on  a  remarqué  de  nombreux 
spécimens  de  cet  oiseau;  on  a  vu  un  spécimen  unique,  le  30  septembre 
1905,  et  un  autre  le  29  septembre  1906.  En  1907,  plusieurs  de 
ces  oiseaux  ont  été  observés  le  14  avril,  ainsi  que  deux  autres,  le  15 
octobre.  (/.  Boulelier.)  Le  18  mai  1902,  on  en  a  tué  une  femelle 
à  Sydney,  île  du  Cap-Breton;  elle  avait  de  petits  ovaires.  Il  est 
possible  que  ce  pinson  y  couve.  (C.  R.  Harte.)  On  a  observé  une 
volée  d'oiseaux  migrateurs,  le  29  mars,  à  Shulee,  comté  de  Cumber- 
land,  Nouvelle-Ecosse;  c'était  le  moment  où  ils  ramageaient. 
(Morrell.)  Le  pinson  fauve  est  assez  commun  comme  oiseau-migra- 
teur dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tiifis.)  Il  est  commun 
pendant  la  migration  du  printemps,  mais  rare  pendant  celle  de  l'au- 
tomne, à  St-John,  Nouveau- Brunswick.  (Chamberlain .)  Il  est  rare 
au  printemps  et  en  automne  comme  oiseau-migrateur  à  Scotch  Lake„ 
comté  d'York,  Nouveau- Brunswick.  (W.  H.  Moore.)  Il  est  assez 
commun;  on  le  voit  en  train  de  couver  sur  les  îles  de  la  Madeleine 
vers  la  fin  juin.     (Bishop.)     Nous  avons  remarqué  ce  pinson  couvant 


650  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

abondamment  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  sur  l'Anticosti,  et  partout 
sur  la  rive  nord  du  golfe.  {Brewster.)  C'est  un  oiseau-migrateur 
dans  l'est  de  la  province  de  Québec,  mais  il  couve  sur  les  îles  Mingan; 
on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne.)  C'est  un  oiseau  rare  et  de 
passage  dans  le  voisinage  de  Montréal.     (Wintle.) 

Le  pinson  fauve  est  assez  commun  comme  oiseau-migrateur  à 
Ottawa.  (Ottawa  Naturalits,  Vol.  V.)  J'ai  tué  cet  oiseau  en  automne 
dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.  Je  l'ai  vu  fréquenter,  à  deux 
reprises,  des  buissons  de  deuxième  croissance  dans  les  vieux  défri- 
chements. {Rév.  C.  J.  Young.)  En  1888  M.  Kay  l'a  consigné  comme 
étant  rare  à  Port-Sydney,  et,  le  7  septembre  1896,  M.  Taverner 
l'a  signalé  comme  oiseau  rare  à  Beaumaris;  ces  deux  endroits  se 
trouvent  dans  le  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Il  est  commun  le 
long  de  la  rivière  Moose,  ainsi  que  sur  les  deux  côtés  de  la  baie  James. 
{Spreadborough.)  Ces  oiseaux  passent  si  rapidement  à  travers 
Toronto  pendant  la  migration  du  printemps  qu'il  est  très  facile  de 
ne  pas  les  remarquer  du  tout,  d'où  vient,  je  crois,  l'idée  qu'ils  y  sont 
rares.  Je  les  ai  remarqués  au  milieu  d'avril,  lorsque  chaque  buisson 
en  contenait  plusieurs  spécimens;  il  y  en  avait  de  nombreux  perchés 
sur  les  plus  hautes  branches,  qui  émettaient  le  chant  de  pinson 
le  plus  mélodieux  que  j'aie  jamais  entendu.  Lorsque  nous  nous 
sommes  rendus  à  la  localité,  le  lendemain  à  l'aube,  il  ne  restait  aucun 
signe  de  nos  visiteurs  passagers.  A  l'automne  ces  pinsons  passent 
beaucoup  plus  de  temps  chez  nous,  mais  lorsqu'on  en  dérange  une 
petite  bande  pendant  qu'ils  becquètent  les  feuilles  mortes  pour  cher- 
cher de  la  nourriture,  ils  s'envolent  à  l'arbre  vert  le  plus  proche 
et  y  restent  parfaitement  immobiles  jusqu'à  ce  que  l'intrus  soit 
passé  hors  de  vue.  (/.  Hughes- Samuel.)  Ce  pinson,  soit  au  prin- 
temps, soit  à  l'automne,  est  généralement  rare,  mais,  de  temps  en 
temps,  il  est  commun  comme  oiseau-migrateur.  Dans  les  saisons  où 
il  se  trouve  rare,  nous  pouvons  entendre  ce  beau  chantre  en  plein 
ramage  pendant  peut-être  une  semaine,  et  pourtant,  jusqu'à  1885,  on 
n'en  avait  consigné  que  deux  ou  trois  spécimens  près  de  London, 
Ontario,  de  sorte  qu'il  semble  augmenter  en  grand  nombre  d'une  ma- 
nière tout  à  fait  régulière.  {W.  E.  Saunders.)  C'est  un  oiseau-migrateur 
irrégulier  au  printemps  à  Guelph,  Ontario;  il  n'y  est  jamais  commun. 
(A.  B.  Klugh.)  Il  est  rare  et  de  passage  à  Penetanguishene,  Ontario. 
(A .  F.  Young.)  Il  abonde  comme  oiseau-migrateur  dans  le  Manitoba. 
(Atkinson.)     Ce   n'est   pas   un   oiseau-migrateur   qui   se   trouve   en 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  65 1 

grand  nombre  dans  le  Manitoba;  il  couve  dans  la  montagne  Duck 
dans  le  nord  de  cette  province,  et  il  niche  au  nord  jusqu'à  la  lisière 
des  bois.  Le  5  août  1907,  on  en  a  observé  un  spécimen  dans  les  bois, 
sur  le  lac  Artillery;  on  en  a  remarqué  aussi  au  portage  Pike,  à  l'extré- 
mité est  du  grand  lac  des  Esclaves.  {E.  T.  Selon.)  Le  pinson  fauve  n'est 
pas  très  commun  comme  oiseau-migrateur  dans  le  nord  de  la  Saskat- 
chewan.  {Coubeaux.)  On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois  dans 
l'après-midi  du  10  juillet  lorsqu'on  a  entendu  son  beau  chant  dans 
les  bosquets  de  saules  le  long  des  bords  de  la  rivière  Hughes,  à  quelques 
milles  en  amont  de  York  Factory.  Nous  avons  trouvé  des  pinsons 
fauves  assez  communs  dans  les  bosquets  de  saules  pendant  que  nous 
étions  à  ce  dernier  endroit,  et,  le  16  juillet,  nous  en  avons  pris  un 
couple.  (Preble.)  Au  mois  de  juin  1906,  on  en  a  remarqué  près 
de  Red  Deer,  Alberta;  ils  étaient  en  plein  ramage.  (W.  E.  Saunders.) 
Ce  beau  pinson  couve  dans  les  parties  boisées  des  Territoires  du 
Nord-Ouest  jusqu'au  la  68ième  parallèle  de  latitude.  Il  construit 
son  nid  d'herbe  sèche,  de  poil,  et  de  plumes  dans  un  buisson  bas. 
(Richardson.)  On  le  voit  en  nombre  sur  le  Mackenzie  en  allant 
au  nord  jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross.)  Le  19  avril  1897,  j'en  ai  vu 
un  spécimen  à  Edmonton,  Alberta,  ainsi  que  d'autres,  jusqu'au 
1er  juin;  quelques  couples  couvent,  sans  doute,  ici.  Le  7  juin  1898 
j'en  ai  observé  deux  spécimens  près  d'Edmonton.  Au  mois  de 
juin  1903  ce  pinson  était  comm.un  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves 
jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°-! 5'.  {Spreadborough.)  Il  est 
assez  nombreux  à  Fort  McMurray,  au  confluent  des  rivières  Clear- 
warer  et  Athabasca,  latitude  56°-4o'.  Le  18  juillet  on  en  a  remarqué 
un  spécimen  ainsi  qu'un  nid  au  portage  Methye;  les  œufs  n'étaient 
pas  éclos.     (/.  M.  Macoîin.) 

Je  n'ai  pas  découvert  la  présence  des  pinsons  fauves  au  cap  Blossom, 
sur  le  détroit  Kotzebue  avant  le  soir  du  31  juillet  1898.  On  les  a  vus 
ou  entendus  tout  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la  Kowak,  et,  à  notre 
cabane  d'hiver,  ils  étaient  tout  à  fait  communs  jusqu'au  23  août  lors- 
qu'ils en  sont  disparus  tout  à  coup.  (Grinnell).  Une  nuée  de  pinsons 
est  arrivée,  le  19  août  1899,  à  Circle  City,  Alaska,  et  on  en  a  identifié 
un  spécimen  comme  appartenant  à  cette  espèce.  {Bishop).  Cet 
oiseau  passe  l'été  en  grand  nombre  le  long  de  la  côte  du  détroit  Norton 
y  partageant  avec  le  pinson  de  montagne  l'abri  buissonneux  des  bos- 
quets d'aunes  situés  sur  les  pentes  des  collines,  et  dans  les  ravins  abri- 
tés.    (Nelson).     Le  pinson  fauve  arrive  à  St-Michael   au   8  juin;  il 


652  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

couve  ici  dans  les  bosquets  d'aunes  autour  des  bords  des  petits  lacs. 
(Turner). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  est  très  commun  sur  les 
îles  de  la  Madeleine,  où,  au  mois  de  juin  1897,  j 'ai  trouvé  quatre  nids. 
Il  y  en  avait  trois  qui  contenaient  des  oisillons  le  21  juin.  Ces  nids 
étaient  construits  dans  des  épinettes  blanches  rabougries,  et  il  y  en 
avait  un  qui  se  trouvait  jusqu'à  cinq  pieds  de  terre.  Ce  pinson,  comme 
celui  de  montagne,  niche,  parfois,  sur  le  sol  et  j'y  ai  trouvé  un  nid. 
C'est  un  oiseau  très  intéressant;  il  se  perche  sur  les  plus  hautes 
branches  d'une  jeune  épinette  blanche  et  ramage  sans  cesse  dans  son 
habitat  de  couvaison.     (Rev.  C.  J.  Young). 

Le  pinson  fauve  se  trouvait  en  assez  grand  nombre  sur  les  deux 
côtés  de  la  rivière  Anderson;  on  a  découvert  deux  ou  trois  nids  dans 
le  voisinage  d'un  petit  cours  d'eau  qui  s'appelle  la  rivière  Swan,  dans 
les  "barren  grounds".  La  plupart  des  nids  étaient  construits  dans 
des  arbres,  et  ressemblaient  à  ceux  de  Turdus  aliciœ  mais  il  y  en 
avait  cependant,  quelques-uns,  par  terre  faits  d'herbes  grossières  et 
sèches,  garnis  d'herbes  plus  fines,  de  quelques  poils  de  cerf  et  d'une 
petite  quantité  de  mousse  fraîche.  La  couvée  complète  se  compose 
de  quatre  ou  cinq  œufs.  {Macfarlane).  J'ai  dans  ma  possession  plu- 
sieurs couvées  venant  du  delta  Mackenzie.  Le  10  juin  1900,  M.  C. 
E.  Whittaker  a  trouvé  un  nid  ainsi  que  trois  œufs  à  la  rivière  Peel. 
Le  nid  était  construit  dans  la  racine  d'un  arbuste  près  de  terre.  Le 
1er  juin  1898  le  Révérend  L  O.  Stringer  a  trouvé,  au  bord  de  la  même 
rivière,  un  autre  nid  et  quatre  œufs.  Grâce  à  la  bonté  de  ce  mon- 
sieur-ci, il  m'a  été  permis  de  décrire  les  nids  ainsi  que  les  œufs  de 
nombreux  oiseaux  de  l'Arctique  observés  par  lui-même  dans  cette  région 
pendant  un  séjour  de  huit  ans  passé  chez  les  Esquimaux.  Il  est  a  regret- 
ter que  M .  Stringer,  à  cause  de  mauvaise  santé,  a  été  forcé  d'abandonner 
son  ministère  parmi  les  indigènes  de  la  côte  arctique,  car  il  a  démontré 
qu'il  était  un  observateur  plein  de  zèle,  ainsi  qu'un  ornithologue  soi- 
gneux et  laborieux.  Un  grand  nombre  de  spécimens  collectionnés  par 
M.  Stringer  ont  été  pris  pendant  ses  excursions  en  montant  ou  en 
descendant  le  delta  du  Mackenzie,  ou  le  long  de  la  côte  arctique,  en 
compagnie  de  troupes  d'Esquimaux;  et,  souvent,  au  milieu  de  la  nuit, 
pendant  que  les  indigènes  se  reposaient,  il  s'occupait  à  enlever  les  peaux 
des  oiseaux,  à  souffler  les  œufs,  et  à  inscrire  ses  notes,  et,  lorsque  ce 
travail  était  accompli,  les  Esquimaux  étaient  de  nouveau  sur  pied, 
et  faisaient  des  préparatifs  pour  continuer  la  route.     {W.  Raine). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  653 

585a.    Pinson  fauve  des  iles  Shumagin. 

Passerella    iliaca    unalaschensis  (Gmelin).     Ridgw.     1900. 

Ce  pinson  se  trouve  sur  les  îles  du  groupe  Shumagin  ainsi  que  sur  la 
péninsule  d'Aliaska,  Alaska;  on  le  voit  aussi  sur  l'île  d'Unalaska. 
(Ridgway) .  Une  femelle  adulte  de  cette  espèce,  prise  par  M .  Figgins,  le 
5  juin  1901,  à  Homer  sur  la  péninsule  de  Kenai,  s'accorde  avec  des 
spécimens  venant  des  îles  Shumagin.  En  1903,  M.  Stone  a  re- 
cueilli cet  oiseau  à  la  baie  Mûller,  et  à  Seldovia.     (Chapman) . 

585.1.    Pinson  fauve  de  Kadiak. 

Passerella  iliaca  insularis.  Ridgw.     1900. 

Cette  espèce  se  voit  en  été,  sur  l'île  Kadiak,  Alaska,  et  en  hiver  elle 
s'en  va  au  sud  jusqu'à  la  Californie.  M.  F.  Bischofï,  en  a  pris  un 
oiseau  typique,  le  17  mai  1868,  sur  l'île  Kadiak.  {Ridgway  dans 
l'Auk,  vol.  XVII,  p.  30,  1900). 

685-2.    Pinson  fauve  de  Yakutat. 

Passerella  iliaca  annectejis.     Ridgway.     1900. 

On  remarque  ce  pinson  sur  la  côte  d'Alaska  entre  les  détroits  Cross 
et  Prince  William.  Il  émigré  en  hiver  au  sud  jusqu'à  la  Californie. 
{Ridgway).  Il  se  trouve  en  assez  grand  nombre  au  goulet  Cook, 
Alaska,  mais,  d'habitude,  il  est  très  timide,  et  difficile  à  prendre. 
On  en  a  recueilli  deux  spécimens  à  Hope,  et  un  autre  à  Tyonek, 
mais  ceux-ci  ne  sont  pas  des  oiseaux  typiques.  {Osgood).  Au  mois 
d'août  1901  M.  Figgins  en  a  pris  trois  spécimens  à  Homer,  et  sur  les 
montagnes  Kenai.  Ces  oiseaux  correspondent  avec  des  spécimens 
d'"annectens",  pris  au  mois  de  juin,  à  la  baie  Yakutat.  {Chapman). 
M.  Speadborough  a  pris  cet  oiseau,  au  mois  d'avril  1893,  à  Victoria, 
île  de  Vancouver,  et,  en  septembre  1907,  il  l'a  trouvé  en  abondance  au 
détroit  Clayoquot,  sur  la  même  île. 

585.3.    Pinson  fauve  de  Townsend. 

Passerella  iliaca  townsendi   (Audubon).     Ridgway.     1901. 

Cet  oiseau  se  trouve  dans  la  région  de  la  côte  sud  d'Alaska,  y  com- 
pris les  îles,  et  le  littoral  du  continent,  depuis  le  côté  sud  du  détroit 
Cross,  du  canal  Lynn  et  cetera  jusqu'au  côté  nord  du  détroit  de  Dixon  ; 


,654  .     CQMiIlSSiq>^   GÉpLOGIQUE  DJT^GîytAPÎi..  *-        ,    *  "^     '^ 

il  s'en  va  au 'sud  en' River  jusqu'au  nord  delà  Californie.  Ridgway. 
On  ne  connaît  que  très  peu  les  habitudes  de  ce  pinson,  et  rien  du  tout 
de  sa  couvaison.  Il  y  en  a  quatre  spécimens  venant  de  Sitka  dans  la 
collection  du  musée  national  et,  sans  doute,  cet  oiseau  se  rend  au  nord 
le  long  de  la  côte  du  continent.  {Nelson).  Le  19  juin  1880  on  l'a  re- 
marqué à  Port  Althorp,  sur  l'île  George,  Alaska.  (Bean).  Ces  pin- 
sons se  trouvent  en  nombre  perchés  sur  l'herbe  longue  de  l'île  St- 
Lazaria,  près  de  Sitka,  Alaska,  où,  le  15  juin  1898  on  en  a  observé  des 
jeunes  à  moitié  emplumés.  {Grinnell).  On  en  a  remarqué  un  spécimen  à 
Skagway,  et  noté  plusieurs  autres  à  Glacier,  dans  le  col  White,  le  8 
et  le  9  j  uin  1 899.  (Bishop) .  Ils  étaient  communs,  mais  excessivement 
timides  sur  les  îles  Queen  Charlotte.  On  en  a  pris  dix  spécimens 
en  tout  mais  ceux-ci  ne  sont  pas  identiques  aux  spécimens  venant  de 
Sitka,  et  devraient  être  considérés,  peut-être,  comme  étant  intermé- 
diaires entre  townsendi  et  fiiliginosa.     {Osgood). 

585.  4.     Pinson  fauve  fuligineux. 

Passerella  iliaca  Juliginosa — -Ridgway.     1899. 

Voici  une  espèce  qui  couve  dans  la  région  de  la  côte  sud-ouest 
de  la  Colombie-Britannique,  y  compris  l'île  de  Vancouver.  {Ridg- 
way). Je  n'ai  trouvé  ce  pinson  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral 
dans  la  Colombie-Britannique.  C'est  un  oiseau  commun  en  été  sur 
l'île  de  Vancouver,  où  il  couve.  {Fannin).  On  le  trouve  souvent  au 
printemps  aux  alentours  de  Victoria,  île  de  Vancouver.  Il  y  a  une 
particularité  très  prononcée,  c'est  de  gratter  dans  les  feuilles  comme 
une  poule,  lorsqu'il  se  nourrit,  tout  en  sautant  par-ci  par-là  avec  sa 
queue  élevée  comme  un  troglodyte.  On  l'a  remarqué  à  la  fin  juin 
1887.  {Macoun).  Cet  oiseau  se  rend  régulièrement  en  été  dans  la 
Colombie-Britannique.  {Lord).  Il  se  trouve  assez  commun  comme 
oiseau -migrateur  à  Chilliwack,  Colombie- Britannique,  et  couve  sur 
les  sommets  de  la  chaîne  du  littoral.  {Brooks).  Le  25  avril  1894 
on  l'a  remarqué  sur  l'île  Sea,  près  de  Vancouver,  Colombie-Britan- 
nique.    {E.  F.  G.  White). 

585c.  Pinson  couleur  d'ardoise. 

Passerella  iliaca  schistacea  (Baird)  Allen.     1872. 

Pendant  les  mois  de  mai  et  juin  1891,  ce  pinson  était  tout  à  fait 
commun  à  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses,  où  évidemment  il 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  655 

couvait.  Au  mois  d'avril  1903  il  était  rare  à  Penticton,  Colombie- 
Britannique.  On  en  a  obser\'é  un  spécimen,  en  juin  1902,  à  Rossland 
dans  la  même  province.  On  a  tué  une  femelle,  le  25  avril  1890,  à 
Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Cet  oiseau  a  été  remarqué,  au 
mois  d'avril  1904,  dans  les  bosquets  de  saules  près  de  Femie, 
Colombie-Britannique;  on  l'a  remarqué  pour  la  première  fois,  le  ler 
mai  1905,  à  Midway,  dans  la  même  province,  et,  le  24  juillet,  il  y  en 
avait  un  spécimen  qui  semblait  avoir  un  nid  à  une  altitude  de  6,000 
pieds  près  de  la  rivière  Skagit.  {Spreadborough) .  On  en  a  pris  à 
Nelson  sur  la  rivière  Kootenay,  Colombie-Britannique,  ainsi  que 
deux  autres,  des  intermédiaires,  à  un  endroit  plus  à  l'ouest.     (Rhoads). 

CCXXXI.     PIPILO     Vieillot.     i8i6. 
587.     Pinson  aux  yeux  rouges. 

Pipilo  eryihrophthalmus  (Linn)  Vieill.     1824. 

D'après  M.  Audubon,  vol.  III,  p.  168,  le  pinson  aux  yeux  rouges  se 
trouve  au  nord  jusqu'au  Labrador.  (Packard).  Il  est  accidentel 
dans  le  Nouveau-Brunswick;  le  8  mai  1881,  on  en  a  tué  un  spécimen 
à  Irish-town.  (Chamberlain).  M.  Nelson  en  a  pris  un  spécimen 
à  Cap  Rouge,  près  de  Québec.  (Dionne).  Au  mois  d'août  1890 
on  en  a  pris  un  spécimen  et  remarqué  quelques  autres  à  Ottawa. 
(F.  A.  Saunders).  En  1904,  le  gardien  du  tir  à  Ottawa  a  vu  trois 
ou  quatre  de  ces  oiseaux  et  en  a  tué  un.  Pendant  l'été  de  1906, 
il  en  a  remarqué  environ  dix  autres  au  même  endroit.     (Rév.  G.  Eifrig) . 

Cet  oiseau  couve  communément  près  de  Lansdowne,  dans  le  comté 
de  Leeds,  Ontario.  J'ai  trouvé  un  nid,  le  19  mai,  dans  une  petite 
pruche  couverte  de  feuilles  à  environ  18  pouces  de  terre,  ainsi  qu'un 
autre,  contenant  quatre  œufs,  par  terre,  dès  le  6  mai.  Ce  pinson 
semble  élever,  généralement,  une  deuxième  couvée.  Dans  l'est  d'On- 
tario il  fréquente  le  même  genre  de  localité  que  le  pinson  fauve  sur 
les  îles  de  la  Madeleine,  y  choisissant  de  préférence  les  bois  de  la 
deuxième  croissance  et  les  \'ieux  défrichements  où  croissent  des 
buissons  de  ronces  et  de  broussailles  ;  il  préfère  aussi  le  sol  rugueux 
et  raboteux.  Il  arrive  vers  la  mi-avril,  et  se  trouve  l'un  des  derniers 
oiseaux  à  partir  en  automne.  Je  l'ai  remarqué  jusqu'en  fin  septembre. 
[Rév.  C.  J.  Young).  Le  pinson  aux  yeux  rouges  passe  l'été  à  Toronto, 
Ontario.  M.  Kay  l'a  observé,  pour  la  première  fois  en  1887,  à  Port 
Sydney,   Muskoka;  il  y  couvait  en    1891.     M.  Taverner  a  fait  un 


656  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

rapport  à  l'effet  qu'il  était  rare,  en  1897,  à  Beaumaris.  (/.  H.  Fle- 
ming). En  été  il  habite  Gnelph,  Ontario,  en  assez  grand  nombre,  y 
arrivant  vers  le  20  avril  et  prenant  son  départ  vers  le  8  octobre. 
{A.  B.  Klugh).  Il  passe  l'été  en  nombre  aux  alentours  de  London, 
Ontario,  y  arrivant  de  bonne  heure,  quelquefois  au  mois  de  mars,  et, 
en  moyenne,  le  16  avril.  Bien  qu'il  soit  si  commun  à  London,  il  est 
beaucoup  moins  nombreux  dans  North  Bruce;  pourtant  il  semble 
être  plus  commun  aujourd'hui  dans  ce  dernier  district  qu'il  ne  l'était 
il  y  a  dix  ans.  Les  nids  se  trouvent  par  terre  dans  des  arbustes,  et, 
parfois,  dans  des  tas  de  broussailles.  Deux  couvées,  généralement 
de  quatre  et  de  trois  œufs  respectivement,  sont  souvent  élevées  dans 
une  seule  saison.  {W.  E.  Saiinders).  C'est  l'un  des  pinsons,  qui,  appa- 
remment, entrent  dans  l'Ontario  par  le  sud-ouest  car  en  compulsant 
les  dates  de  son  arrivée  à  London  et  à  Chatham  nous  trouvons  qu'il 
se  rend  à  ces  deux  endroits  toujours  avant  de  se  trouver  à  Hamilton, 
tandis  que  M.  White  ne  l'a  pas  remarqué  du  tout  à  Ottawa.  {Mc- 
Ilwraith).  Il  fréquente  ordinairement  Penetanguishene,  Ontario, 
pendant  l'été.     {A.  F.  Yoimg). 

Le  pinson  aux  yeux  rouges  est  com.mun  en  été  dans  les  régions 
abritées  et  couvertes  de  broussailles  dans  le  sud  du  Manitoba  ainsi 
qu'au  nord-ouest  jusqu'à  Carberry.  {E.  T.  Selon).  Cet  oiseau 
était  assez  commun  aux  alentours  de  Pembina  où,  au  mois  de  juin,  il 
couvait.  Le  II  juillet  on  a  recueilli  un  nid  contenant  deux  œufs  qui 
lui  appartenaient  ainsi  que  trois  autres  qui  ne  lui  appartenaient  pas,  ces 
derniers  ayant  été  pondus  par  les  étourneaux  ordinaires.  {Coiies). 
Il  abonde  régulièrement,  et  en  assez  grand  nombre,  comme  oiseau- 
reproducteur  dans  les  endroits  propices  partout  dans  le  Manitoba. 
En  1906  on  l'a  noté  à  Sidney,  à  Birtle,  et  à  Ellice,  dans  cette  pro- 
vince ainsi  que  dans  les  côtes  Touchwood  Saskatchewan.     (Atkinson) 

588.     Pinson  arctique  aux  yeux  rouges. 

Pipilo  maculatiis  arcticiis  (Swains)  Coues.     1872. 

Ce  pinson  s'établit  le  long  du  49ième  parallèle,  au  moins  jusqu'à 
la  rivière  Souris  vers  l'Est  où,  au  mois  de  septembre,  j'en  ai  pris  un 
spécimen.  On  ne  l'a  plus  revu  sur  la  frontière  avant  d'arriver  au.x 
Montagnes  Rocheuses.  {Coues).  J'en  ai  remarqué  un  spécimen 
pour  la  première  fois,  le  3  mai  1894,  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan; 
ils  y  étaient  communs,  le  12  du  mois,  dans  les  broussailles  basses  le 
long  de  la  Saskatchewan,  ainsi  que  des  ruisseaux  qui  se  jettent   dans 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  657 

cette  rivière.  Ils  étaient  communs  aussi  à  l'extrémité  est  des  collines 
Cypress  à  la  fin  juin.  On  a  rencontré  ces  pinsons  dans  des  broussailles 
depuis  le  creek  Old  Wives,  Saskatchevvan ,  jusqu'à  la  Montagne 
Wood,  et  de  là  au  sud  jusqu'au  creek  Rocky,  et  à  Medicine  Lodge. 
On  les  a  trouvés  en  assez  grand  nombre  dans  tous  les  ravins  boisés 
des  côtes  Cypress.  On  a  recueilli  un  nid,  le  28  juin  1895,  au  creek 
Farwell.  On  a  vu  ces  oiseaux  en  nombre  dans  la  vallée  Milk,  et  le 
long  de  la  rivière  St.  Mary.  [Macoun).  Ce  pinson  est  assez 
commun  depuis  le  49ième  parallèle  jusqu'à  peu  de  distance  de 
Calgary,  mais  il  devient  rare  au  nord  de  cet  endroit.  {W.  E. 
Saunders).  Il  se  trouve  rarement  dans  les  bois  le  long  des  creeks, 
Skull  et  Maple,  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent).  On  a  observé  ce  beau 
pinson  seulement  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan  où  sans  doute 
il  couve  car  on  en  a  tué  un  spécimen  à  la  fin  juillet.  Il  y  arrive  à 
la  fin  mai  et  fréquente  les  groupes  d'arbres  ombragés  et  humides,  et 
se  voit  généralement  près  de  terre.     {Richardson) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  couve  en  petit  nombre 
dans  le  centre  de  la  Saskatchewan,  et  dans  le  nord  de  l'Alberta.  M. 
J.  Callagan  a  receuilli  deux  couvées  de  quatre  œufs  chacune,  le  12 
juin  1898,  à  Fort  Saskatchewan,  Alberta.  Les  nids,  faits  de  racines 
et  d'herbe,  se  trouvaient  dans  un  arbrisseau  bas  à  quelques  pouces 
de  terre  à  côté  d'un  ravin.  {W.  Raine).  Ce  pinson  construit  son 
nid  toujours  par  terre  ou  près  de  terre.  On  a  enlevé  un  nid,  le  26 
juin  1895,  sur  la  pente  au  bord  du  creek  Farwell,  dans  les  collines 
Cypress,  Saskatchewan.  Il  se  trouvait  au-dessous  de  la  racine  d'un 
saule  dans  un  bosquet.  On  en  a  recueilli  un  autre  le  lendemain; 
celui-ci  se  trouvait  aussi  par  terre  et  en  plein  champ,  mais  il  était 
au-dessous  des  racines  de  Symphoricarpus  occidentalis.  Les  nids 
étaient  faits  principalement  d'écorce  et  d'herbe,  et  garnis  de  poils 
à  l'intérieur.     Ils  contenaient,  chacun,  quatre  œufs.    {Macoiin). 

588.     Pinson  éperonné  aux  yeux  rouges. 

Pipilo  macîdatus  megalonyx.     (Baird)    Coues.     1872. 

Le  20  juin  1890,  on  a  remarqué  un  oiseau  étrange  dans  vm  arbre 
à  Pass  creek,  près  de  Robson  dans  la  vallée  de  la  Columbia.  Il 
avait  une  queue  très  longue,  et  nous  était  inconnu.  Le  lendemain 
nous  l'avons  revu  et  nous  sommes  arrivés  à  la  conclusion  que  c'était 
un  pinson  aux  yeux  rouges.  Le  26  du  mois,  le  professeur  Macoun  a 
fait  lever  un  oiseau  de  son  nid  au-dessous  d'un  buisson  de  CeanoiJnis 


658  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

velutinus,  et  l'a  tué  immédiatement.  Le  mâle  est  venu  ensuite 
et  a  été  tué  aussi.  On  a  constaté  que  ces  deux  oiseaux  appartenaient 
à  cette  espèce.  Dans  le  nid  il  y  en  avait  quatre  jeunes  à  mi- 
croissance  qui  étaient  noyés.  Le  ler  juin  1902,  on  a  trouvé  ce  pinson 
commun  partout  dans  les  buissons  bas  à  Trail,  Co'ombie-Brltannique, 
et  les  jeunes  oiseaux  étaient  prêts  à  prendre  leur  vol.  Au  m.ois  d'avril 
1903  il  était  commun  dans  les  broussailles  basses  à  Penticton,  au  sud 
du  lac  Okanagan,  dans  la  même  province.  On  l'a  remarqué  aussi  à 
Sicamous  et  à  Enderby,  Colombie-Britannique.  Le  4  mai  1904, 
on  en  a  observé  un  couple  à  Elko,  Colombie-Britannique,  et  au  mois 
de  juin  1905,  on  a  trouvé  qu'il  était  commun  dans  les  buissons  bas  sur 
les  pentes  des  côtes  au  lac  Osoyoos,  dans  la  même  province.  {Spread- 
horough).  On  a  pris  à  Ashcroft  deux  adultes  de  cette  espèce,  un  mâle 
et  une  femelle.  (Streator).  Cet  oiseau  se  voit  à  l'est  de  la  chaîne 
Côtière;  il  couve  à  Ashcroft.  (Fannin).  Il  fréquentait,  en  grand 
nombre,  les  parties  boisées  de  tous  les  endroits,  visités  dans  la  Colombie- 
Britannique,  ayant  jusqu'à  4000  pieds  d'alticude.     (Rhoads). 

588b.     Pinson  d'Orégon  aux  yeux  rouges. 

Pipilo  maculatus  oregonus.     (Bell)  Coues.     1872. 

Ce  pinson  abondait,  en  1899,  sur  la  côte  à  Hastings,  au  goulet 
Burrard,  ainsi  qu'à  Port  Heney  et  à  Agassiz  sur  le  Fraser.  Il 
se  trouvait  en  très  grand  nombre  à  Chilliwack,  à  Douglas,  et  à  Hun- 
tingdon,  près  de  la  frontière,  et  abondait  sur  l'île  de  Vancouver,  et 
sur  les  îles  dans  le  golfe  de  Géorgie.  (Spreadborough) .  Il  abonde  sur 
la  côte  de  la  Colombie-Britannique,  et  y  couve.  (Streator).  Il 
habite,  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  et  passe 
l'hiver  sur  la  côte.  (Fannin).  On  le  remarque  à  Chilliwack  où  il 
habite  en  permanence.  (Brooks).  Il  remplace,  à  l'ouest  de  la  chaîne 
du  littoral,  l'espèce  megalonyx,  sa  contre-partie  exacte,  quant  à  ses 
habitudes  et  son  habitat. — (Rhoads).  Au  mois  de  juillet  1895,  cet 
oiseau  se  trouvait  assez  commun  aux  alentours  de  Vancouver, 
Colombie-Britannique,  ainsi   qu'au  parc  Stanley.     (E.  F.  G.  White). 

CCXXXII.     GARDINALIS  Bonaparte.     1837. 
593.     Gros-bec,  ou  cardinaL 

Cardinalis  cardinalis  (Linn)   Licht.     1854. 

Le  20  août  1900,  on  a  vu  deux  spécimens  de  cet  oiseau,  un  mâle 
et  une  femelle,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunsw'ck 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  659 

(W.  H.  Moore).  On  peut  considérer  'e  cardinal  seulement  comme  un 
oiseau  qui  se  rend  accidentellement  le  long  de  la  partie  sud-ouest  de 
notre  frontière.  M.  Norval  rapporte  que  l'on  en  a  trouvé  un  ou  deux 
spécimen.3  près  de  Port  Rowan,  et  le  docteur  Maccallum  dit  que 
quelques  autres  ont  été  observés  chaque  été  le  long  de  la  plage  du  lac 
au  sud  de  Dunnville  où  l'on  suppose  qu'ils  couvent  dans  les  arbres 
toujours  verts.  {Me  Ilwraitlï).  Un  beau  mâle  de  cet  oiseau,  qui 
se  trouve  dans  le  musée  de  l'Université  de  Toronto,  est  étiqueté 
«Weston,  Ontario»,  un  faubourg  au  nord-ouest  de  Toronto.  (£. 
T.  Selon  dans  Trans.  Can.  Institute,  vol.  I,  p,  55.  1890.)  L'identifi- 
cation de  cette  espèce  par  M.  Moore  est  probablement  inexacte. 
Les  oiseaux  qu'il  a  observés  appartenaient  presqu'assurément  au 
tangava  vermillon. 

J'ai  passé  quatre  jours,  depuis  le  17  jusqu'au  21  septembre,  en 
compagnie  de  mon  cousin,  M.  H.  H.  Keays,  à  Point  Pelée  où  nous 
avons  collectionné  des  oiseaux.  Presque  tous  les  jours,  pendant 
notre  visite,  les  pêcheurs  se  rassemblaient  autour  de  notre  feu  de 
camp  apparemment  beaucoup  intéressés  à  nous,  comme  étrangers, 
et  à  notre  occupation.  Après  nous  avoir  parlé  des  oiseaux  bizarres 
qu'ils  avaient  vus  à  la  pointe,  la  description  desquels  était  généra- 
lement trop  embrouillée  pour  que  nous  puissions  faire  plus  que 
d'essayer  de  deviner  à  quelle  espèce  ils  faisaient  allusion;  l'un  d'entre 
eux  nous  a  questionnés  concernant  un  oiseau  qui  s'était  rendu  à 
cet  endroit  il  y  a  environ  quatre  ans,  et  qui,  depuis  ce  temps-là,  y 
était  devenu  tout  à  fait  commun.  Il  nous  a  raconté  que  cet  oiseau 
était  un  excellent  siffleur,  et  qu'une  vieille  dame,  demeurant  dans 
le  voisinage,  en  avait  pris  beaucoup  de  spécimens  au  trébuchet  et  les 
avait  vendus  comme  oiseaux  de  cage,  se  servant  du  premier  pour  attirer 
les  autres.  Nous  avons  conclu,  d'après  sa  description,  que  ce  doit 
être  le  cardinal  {Cardinalis  cardmalis)  dont  il  parlait,  et,  en  vérité, 
le  lendemain,  nous  en  avons  pris  un  spécimen,  un  jeune  mâle,  qui 
muait.  Plus  tard,  nous  avons  entendu,  à  deux  reprises,  près  de 
notre  camp,  à  l'aube,  le  cri  d'appel  d'un  oiseau  qui,  nous  en  sommes 
convaincus,  appartenait  à  cette  espèce.  Le  cardinal,  sans  doute, 
est  un  oiseau  qui  s'est  rendu  à  Point  Pelée  pour  y  rester  et  il  ne 
pourrait  choisir  un  endroit  qui  lui  convienne  mieux.  Le  cap  est 
couvert  abondamment  de  cèdres  rouges,  et,  à  cause  de  sa  proximité 
du  lac,  le  climat,  en  automne,  reste  doux  plus  longtemps  que  sur 
le  continent,  comme  il  est  évident,  car  pendant  notre  séjour  il  n'y 


660  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

a  pas  eu  de  gelée,  tandis  qu'à  notre  retour,  nous  avons  remarqué 
que  le  blé  était  bien  blanchi  sur  le  continent.  Cependant,  il  est 
à  espérer  que  la  limite  des  migrations  de  cet  oiseau  de  plumage 
brillant  ne  sera  pas  restreinte,  ni  à  la  pointe,  ni  au  bord  du  lac  Erié 
dans  l'Ontario,  car  il  agrémentera  notre  faune  d'une  manière  char- 
mante. Nous  n'avons,  dans  l'intérieur,  que  peu  de  mentions  se  rappor- 
tant aux  oiseaux  errants,  qui,  dans  le  voisinage  de  London,  sont 
comme  suit:  M.  O.  Poster  en  a  tué  un,  au  printemps  de  1890,  à 
St-Thomas.  On  en  a  pris  un  autre,  le  30  novembre  1896,  dans  un 
marécage  de  cèdres,  à  un  mille  de  London.  Celui-ci  est  le  premier 
de  ces  oiseaux  pris  dans  le  comté  de  Middlesex,  et  cette  mention 
pour  le  comté  se  trouve  complétée,  en  autant  que  je  puis  m'en  assurer, 
par  la  prise  d'un  deuxième  oiseau,  le  17  novembre  1899,  à  Kihvorth 
par  M.  John  Thompson.  Ces  deux  oiseaux  étaient  des  mâles.  Le 
révérend  C.  L.  Scott  mentionne  que  l'on  en  a  tué  un  spécimen,  vers 
le  mois  d'octobre  1900,  près  d'Aylmer,  comté  de  Elgin.  M.  F.  N. 
Beattie  dit  qu'il  y  en  avait  un  autre  qui  a  passé  l'hiver  de  1899, 
autour  de  sa  propriété  à  Guelph.  Il  y  a  d'autres  mentions  prove- 
nant de  Chatham  et  Rondeau  se  rapportant  tous  à  des  spécimens 
uniques,  apparemment  des  oiseaux  errants.  {J.  C.  Keays  dans  V Auk, 
vol.  XIX,  p.  204-)  Le  14  février  1901,  j'ai  obtenu  une  femelle  de 
cette  espèce  à  Penetanguishene,  que  j'ai  envoyée  à  M.  James  H. 
Pleming  de  Toronto,  vers  le  même  temps  que  l'on  en  a  pris  un  mâle 
près  de  cette  ville-là.  {A.  F.  Young.)  On  a  remarqué  un  mâle 
de  cette  espèce  entre  le  20  et  le  27  novembre  1902,  sur  le  chemin 
Rusholme,  Toronto,  et,  en  1900,  on  en  avait  pris  un  autre,  au  mois 
de  février,  dans  la  ville  même.  Il  y  a  plusieurs  mentions  locales, 
mais  il  n'y  en  a  que  deux  qui  soient  datées.     (/.  H.  Fleming.) 

CCXXXIII.    HABIA  Reichenbach.     1850. 
595.    Gros-bec  à  poitrine  rose. 

Habia  ludoviciana.     (linn)  Stejn.     1848. 

On  n'a  remarqué  le  gros-bec  à  poitrine  rose  qu'une  seule  fois  près 
de  Baddeck,  île  du  Cap  Breton.  {Dwight.)  Il  n'est  pas  commun 
aux  alentours  de  Halifax,  mais  il  se  voit  fréquemment  dans  le  voisi- 
nage de  Truro  et  de  Pictou,  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Il  passe 
l'été  dans  la  Nouvelle-Ecosse,  mais  en  petit  nombre.  (H.  F.  Tnfts.) 
Il  habite  en  été  près  de    St-John,    Nouveau-Brunswick,    mais  il  y 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  66 1 

est  très  rare.  (Chamberlain.)  On  le  voit  à  partir  du  mois  de 
mai  jusqu'au  mois  de  novembre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick,  où  il  couve.  Le  i6  août  1901  on  a  remarqué 
une  famille  de  ces  oiseaux  qui  émigraient  au  sud.  (IF.  H.  Moore.) 
C'est  un  oiseau  de  passage  commun  aux  alentours  de  Montréal 
mais,  évidemment,  il  s'en  va  plus  au  nord  pour  la  couvaison.  Je 
ne  l'ai  remarqué  ici  qu'au  printemps,  de  sorte  que  je  conclus  qu'il 
revient  au  sud  par  une  autre  route.  (Wintle.)  Il  est  assez  rare  aux 
alentours  de  Québec;  on  l'a  pris  à  Beauport.(     Dionne.) 

Le  gros-bec  à  poitrine  rose  passe  l'été  aux  alentours  d'Ottawa 
en  assez  grand  nombre.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Quelques- 
uns  de  ces  beaux  oiseaux  restent  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario, 
pour  la  couvaisou.  J'ai  vu  leur  nid  à  deux  reprises,  une  fois  le  9 
juin,  dans  un  petit  hêtre,  au  moment  où  les  petits  sortaient  de  l'œuf. 
Je  l'ai  remarqué  une  autre  fois,  au  milieu  de  juin;  celui-ci  était  dans  un 
jeune  érable  à  dix  pieds  de  terre,  et  contenait  trois  œufs.  Ces  oiseaux 
semblent  être  devenus  tout  à  fait  communs  dans  les  années  récentes. 
Il  y  en  a  beaucoup  qui  couvent  autour  du  lac  Sharbot,  Ontario, 
ainsi  que  dans  North  Hastings.  Je  les  ai  observés  se  nourrissant 
de  punaises  à  pomme  de  terre  dans  le  comté  de  Frontenac.  {Rév. 
C.  J.  Young.)  Ce  gros-bec  passe  l'été  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka,  y  couvant  généralement  dans  les  forêts  de  bois 
dur  de  la  deuxième  croissance.  C'est  un  oiseau  migrateur  régulier 
au  printemps,  à  Toronto,  Ontario.  M.  Nash  en  fait  un  rapport 
complet  à  partir  du  13  juillet  jusqu'à  la  mi-août,  et,  moi-même, 
j'en  ai  pris  un  jeune  mâle  le  10  septembre  1906  (/.  H.  Fleming.) 
Cet  oiseau  habite  le  parc  Algonquin,  Ontario,  en  été,  et  s'y  trouve 
assez  rarement.  (Spreadborough.)  Il  a  été  commun  autrefois  partout 
dans  le  sud-ouest  d'Ontario;  aujourd'hui  on  le  voit  en  plus  grand 
nombre  dans  le  nord  que  dans  le  sud  où  probablement  on  l'a,  jusqu'à 
un  certain  point,  exterminé.  (W.  E.  Saunders.)  Il  passe  l'été  en 
assez  grand  nombre  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  10  mai, 
et  s'en  allant  vers  le  ler  septembre.  {A.  B.  Klugh.)  C'est  un  oiseau 
reproducteur  qui  passe  l'été  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F. 
Young.) 

En  été  le  gros-bec  à  poitrine  rose  habite  le  Manitoba  en  nombre; 
il  niche  dans  les  bosquets,  et  couve  partout  dans  la  province,  dans 
des  localités  propices.  {E.  T.  Selon.)  Il  est  tout  à  fait  commun  com- 
me oiseau-reproducteur  à  Aweme,  Manitoba.     (Criddle.)     Il  abonde 

78870—43 


662  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

comme  oiseau-reproducteur  dans  toutes  les  parties  boisées  du  Manito- 
ba,  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  Yorkton,  Saskatchewan.  (Atkinson.) 
Il  n'y  en  avait  qu'un  spécimen  à  Indian|Head,  Saskatchewan,  le  26 
mai  1892.  J'en  ai  vu  trois  femelles  pour  la  première  fois,  le  17  mai 
1894,  à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province;  plus  tard  j'en  ai  re- 
marqué deux  mâles.  Il  y  en  a  avait  quelques  couples  qui  couvaient 
dans  la  vallée  de  la  rivière.  On  en  a  vu  quelques-uns,  à  la  fin  juin, 
dans  les  collines  Cypress.  Au  mois  de  juillet,  1895,  on  a  pris  ces  oi- 
seaux au  creek  Old  Wives,  et  on  en  a  vu  d'autres  au  poste  de  la 
montagne  Wood,  Saskatchewan.  On  en  a  remarqué  encore  d'autres 
sur  les  îles  dans  la  rivière  St-Mary,  Alberta.  (Spreadborough.)  On 
a  obtenu  un  spécimen  de  cet  oiseau  près  de  'a  Saskatchewan  pendant  la 
première  expédition  qu'a  fait  Sir  John  Franklin,  mais  nous  n'avons 
pas  eu  la  chance  d'en  rencontrer  d'autres  sur  notre  second 
voyage.  (Richardson.)  On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois  à 
Edmonton,  Alberta,  le  15  mai  1897.  J'ai  trouvé  un  nid  dans  un  buis- 
son d'aunes  à  environ  dix  pieds  de  terre.  Il  était  très  légèrement 
construit,  consistant  simplement  en  quelques  brindilles  sur  l'enfour- 
chure  d'une  branche  dans  un  buisson,  et,  en  effet,  je  pouvais  très 
bien  voir  les  œufs  à  travers  la  construction.  L'oiseau-mâle  était  ac- 
croupi sur  les  trois  œufs  dans  ce  nid.  Le  gros-bec  à  poitrine  rose  était 
commun  dans  les  bois  de  peupliers  depuis  Edmonton  jusqu'à  la  rivière 
McLeod,  et  au  mois  de  juin  1903,  on  l'a  remarqué  en  nombre  depuis 
le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace-River-Landing,  'atitude56°  15'. 
(Spreadborough.)  Il  était  commun  depuis  la  peti ce  rivière  des  Esclaves 
en  descendant  l'Athabasca,  jusqu'à  Fort-McMurray,  latitude 
56°  40',  et  assez  commun  en  montant  la  rivière  Clearwater  jusqu'au 
portage  Methye.  (/.  M.  Macoun.)  Il  est  rare  près  de  Prince- 
Albert,  Saskatchewan,  où  pendant  l'été,  on  en  a  vu  quelques  spécimens 
seulement;  c'est  probable  qu'il  y  couve.     (Cotibeaux.) 

Notes  sur  la  reproduction.  —  J'étais  content  de  trouver  ce 
vraiment  bel  oiseau  couvant  en  abondance  à  Pembina  dans  les  brous- 
sailles des  forêts  épaisses  qui  bordent  la  rivière  Rouge  car,  jusqu'à 
ce  moment-là,  je  n'avais  jamais  eu  une  bonne  occasion  d'étudier  ses 
habitudes.  On  ne  l'a  pas  observé  ailleurs  le  long  de  la  route,  bien  que 
l'on  déclare  qu'il  se  répand  au  nord  jusque  dans  la  région  de  la  Sas- 
katchewan. On  a  soigneusement  préservé  une  belle  collection  de  spé- 
cimens de  cette  espèce  et  recueilli  aussi  plusieurs  couvées  de  ses  œufs. 
Lorsque  j'arrivai  à  l'endroit  au  commencement  de  juin,  les  oiseaux 
étaient  en  plein  ramage,  et  en  train  de  s'apparier,  mais  on  n'a  pas 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  663 

trouvé  de  nids  avant  le  21  du  mois.  Je  n'ai  jamais  trouvé  plus  de 
quatre  œufs  dans  un  seul  nid;  d'autres  nids  n'en  contenaient 
que  deux  ou  trois.  Dans  tous  l'incubation  était  déjà  commencée. 
Le  seul  nid  recueilli  par  moi-même  était  construit  à  environ  huit  pieds 
de  terre  dans  un  bosquet  épais  de  jeunes  arbres.  Il  contenait  trois 
œufs  qui  mesuraient  en  moyenne,  un  pouce  de  long  sur  trois  quarts 
de  pouce  de  large.  Ceux-ci  étaient  d'un  vert  mat  et  pâle  tacheté 
profusément  de  brun-rougeâtre.  Les  nids  étaient  comme  construc- 
tion, assez  grossiers  et  volumineux,  ayant,  à  l'extérieur,  un  diamètre 
de  six  pouces,  et  une  profondeur  de  quatre  pouces,  tandis  qu'à  l'inté- 
rieur, ils  ne  mesuraient,  en  chaque  cas,  que  la  moitié,  à  cause  de  l'épais- 
seur des  côtés  détachés.  Ils  étaient  construits  entièrement  de  tiges 
minces  et  tortueuses,  et  de  radicules  de  quelqu'arbuste  grimpant, 
négligemment  entrelacées  pour  la  plupart,  bien  que  placées  autour 
du  bord  plus  solidement,  plus  uniformément,  et  plus  circulairement, 
et  ils  sont  parfois  complétés  par  un  peu  de  garniture  de  crin  de  cheval, 
et  parfois  ils  n'en  ont  pas.  L'oiseau-mâle,  à  cette  saison,  a  un  chant 
délicieux;  la  femelle,  cependant,  est  presque  silencieuse,  et  elle  a  une 
forte  tendance  naturelle  à  la  tranquillité.     (Coues.) 

Le  gros-bec  à  poitrine  rose  fait  son  nid  près  d'Ottawa,  à  environ 
dix  pieds  de  terre  dans  les  arbres.  Ce  nid  consiste  en  petites  branches 
ou  brindilles  mises  négligemment  ensemble,  et  garnies  de  racines 
ayant  l'apparence  de  cheveux.  On  a  trouvé  un  nid,  le  6  juin  1895,  con- 
tenant quatre  œufs  ainsi  qu'un  autre,  le  31  mai  1902,  en  contenant 
trois.  (Garneau.)  Cet  oiseau  couve  en  nombre  aux  environs  du  lac 
Sharbot,  comté  de  Frontenac,  Ontario.  J'ai  remarqué  ce  mois-ci, 
trois  nids  où  le  sol  était  bas,  au  bord  de  la  route.  Le  nid  est  fait,  d'une 
façon  lâche,  de  brindilles  etc.,  et  garni  de  radicules  et  de  fibres, 
et  se  trouve  à  huit  ou  dix  pieds  de  terre.  Les  œufs  étaient  pondus  dans 
la  première  semaine  de  juin.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Le  nid  de  ce  gros- 
bec,  recueilli  à  Ottawa,  se  trouvait  dans  un  buisson  bas,à  quelques  pieds 
de  terre.  Il  état  grossier  et  volumineux  et  fait  de  tiges  de  gra- 
minées et  de  grosses  radicules,  et  garni  de  quelques  crins  de  cheval 
et  d'autres  radicules  fines.  Les  œufs,  au  nombre  de  trois,  étaient  d'un 
vert  pâle  tacheté  de  brun-rougeâtre.     {G.  R.  White.) 

596.     Gros-bec  à  tête  noire. 

Habia    melanocephala  (Swains)  Stejn.     1884. 
Le  16  juin  1905,  j'ai  recueilli  un  mâle  de  cette  espèce  ainsi  qu'un 
nid,  contenant  trois  œufs  frais,  près  du  Maple  creek,  Saskatchewan. 

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664  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Le  docteur  Bishop  en  a  remarqué  un  autre  couple,  le  15  juillet  1906, 
au  même  ruisseau.  Ce  dernier  monsieur  et  M.  le  docteur  Dwight 
ont  pris  un  couple  de  ces  oiseaux  ainsi  que  deux  œufs,  le  ii  du  mois, 
Mackay  creek.  {A.  C.  Bent).  En  1903  et  en  1906,  pendant  le 
mois  de  juin,  on  en  a  pris  un  ou  deux  spécimens,  et  vu  et  entendu 
d'autres  près  de  la  rivière  High,  Alberta.  {W.  E.  Saunders) .  Ce 
gros-bec  est  assez  commun  à  travers  la  Colombie-Britannique  jus- 
qu'à la  côte.  Le  26  mai  1890  on  l'a  entendu  dans  les  bois  à  Revel- 
stoke,  dans  cette  province;  et  au  mois  de  juin  de  la  même  année,  il 
couvait,  encore  dans  cette  province,  à  Robson  dans  la  vallée  Pass 
creek.  On  en  a  tué  une  femelle  le  31  mai.  Pendant  l'été  de  1902 
je  n'en  ai  remarqué  qu'un  seul  couple,  qui  couvait,  près  de  Trail. 
Cet  oiseau  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à  Spence  Bridge,  Colombie- 
Britannique.  On  l'a  remarqué  à  Hastings  et  à  Agassiz  dans  la  vallée 
du  Fraser  où,  au  mois  de  mai  1889,  il  se  trouvait  en  assez  grand 
nornbre.  Il  abondait  à  Chilliwack  au  printemps  de  1901  ;  plus  tard 
on  en  a  observé  quelques  spécimens  dans  la  propriété  McGuire,  à 
quelques  milles  en  montant  la  rivière.  Le  24  juin  1905  on  a  remarqué 
un  spécimen  de  cet  oiseau  à  environ  14  milles  au  sud  de  Hope, 
Colombie-Britannique,  ainsi  que  plusieurs  autres,  en  1906,  le  long  de 
la  rivière  Chilliwack.  {Spreadhorough) .  Ce  gros-bec  passe  l'été  en 
nombre  à  Victoria  et  à  Comox  sur  l'île  de  Vancouver.  Le  21  mai 
1887  on  a  recueilli  des  nids,  trouvés  dans  les  branches  de  Pyrus  rivularis, 
au  lac  Lost,  près  de  Victoria;  on  a  trouvé  un  autre  nid  dans  Prunus 
emarginata))  à  Nanaimo.  {Macoun).  En  été  cet  oiseau  habite  la 
région  de  la  côte;  il  arrive  vers  le  ler  mai  et  y  couve.  {Streator).  Il 
passe  l'été  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin).  Il 
habite  Chilliwack  en  été  et  s'y  trouve  commun.  (Brooks).  Le  14 
mai  1897  il  couvait  à  Agassiz,  Colombie-Britannique.    (E.  F.  G.  White) 

CCXXXIV.     GUIRACA  Swainson.     1827. 
597.     Gros-bec  bleu. 

Guiraca  cœrulea  (Linn)  Swains.     1827. 

On  a  tué  un  spécimen  du  gros-bec  bleu  à  Four-mile  House,  près 
d'Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  Le  7  mai  1862  M.  Peverley, 
aine,  a  remarqué  les  deux  sexes  de  cet  oiseau  à  Mille  Vaches,  St-Lau- 
rent  inférieur,  province  de  Québec:  ils  étaient  dans  le  même  arbre 
en  compagnie  du  petit  pinson  indigo.  {Couper  dans  Can.  Nat.,  vol. 
VII.,186£). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  665 

CCXXXV.     CYANOSPIZA  Baird.     1858. 
598.     Pinson  indigo. 

Cyanospiza  cyanea  (Linn)  Baird.     1558. 

Le  pinson  indigo  est  apparemment  rare  à  St.  John,  Nouveau- 
Brunswick,  mais  on  dit  qu'il  est  commun  dans  l'ouest  de  la  Nouvelle- 
Ecosse.  {Chamberlain).  Je  n'en  ai  vu  qu'un  couple  à  Scotch  Lake, 
comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  cela  était  en  juin  1900.  {W.  H. 
Moore).  On  a  pris  cet  oiseau  à  Charlesbourg,  près  de  Québec;  il  est 
assez  rare  dans  les  environs  de  cette  dernière  ville.  {Dionne)  Il  passe 
l'été  en  grand  nombre  dans  le  district  de  Montréal  et  couve  dans  le 
parc  Mont-Royal.  Je  l'ai  observé  là  à  partir  du  11  mai  jusqu'au  13 
août,  et  j'ai  trouvé  son  nid  contenant  des  oeufs  depuis  le  18  juin  jus- 
qu'au 13  juillet.     (Wintîe). 

En  été  le  pinson  indigo  habite  aux  alentours  d'Ottawa  en  assez  grand 
nombre.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  les 
comtés  de  Leeds  et  Renfrew  où  il  construit  son  nid  dans  un  framboisier, 
généralement  vers  la  mi-juin.  {Rév.  C.  J.  Young).  C'est  un  oiseau 
qui,  en  été,  habite  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka  en  assez 
grand  nombre.  Il  y  arrive  plus  tard  que  la  plupart  des  autres  espèces. 
Il  se  trouve  régulièrement  à  Toronto,  Ontario,  pendant  l'été,  bien 
qu'il  n'y  soit  pas  très  commun.  (/.  H.  Fleming).  Il  passe  l'été  en 
nombre  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B.  Klugh).  Ce  pinson  est  commun 
dans  tous  les  endroits  propices,  dans  les  extrémités  ouest,  et  nord  de 
la  péninsule  ouest  d'Ontario.  (W.  E.  Saunders).  Il  est  quelquefois  de 
passage  et  rare  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young).  J'ai 
été  très  surpris,  le  30  juillet  1907,  de  trouver  un  couple  de  pinsons  in- 
digo en  train  de  couver  dans  les  broussailles  épaisses  du  noisetier  et  du 
framboisier  à  environ  15  milles  à  l'ouest  de  Portage-la-Prairie,  Mani- 
toba.  C'est  la  seule  mention  que  j'aie  de  la  présence  de  cet  oiseau 
dans  le  Manitoba.     {Atkinson) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  nids,  recueillis  à  Ottawa,  ont  été 
trouvés  dans  des  buissons  bas;  ils  étaient  gros,  relativement  à  la  taille 
de  l'oiseau.  Ils  se  composent  d'herbe,  de  feuilles,  et  de  tiges  de  gra- 
minées, et  sont  garnis  d'herbe  fine.  Les  oeufs,  au  nombre  de  quatre 
ou  cinq,  sont  d'un  blanc  nuancé  de  bleu;  quelques-uns  sont  tachetés 
de  brun  rougeâtre.  (G.  R.  White).  Cet  oiseau  couve  parfois  à 
Ottawa,  mais  plus  souvent  à  Montréal,  au  mois  de  juin,  ainsi  qu'au  lac 


666  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Nominigue,  à  loo  milles  au  nord  d'Ottawa,  en  juillet.  Son  nid  se 
trouve  sur  une  fourchu re  dans  un  buisson,  à  deux  ou  trois  pieds  de 
terre,  et  se  compose  de  feuilles  sèches,  garnies  d'herbe  fine  ou  de  crins. 
La  couvée  se  compose  de  trois  ou  quatre  œufs  d'un  bleu-pâle.     {Gar- 

neau). 

599.     Pinson  lazulî. 

Cyanospiza  amœna  (Say)  Baird.     1858 

On  a  remarqué  cet  oiseau  dans  la  vallée  de  la  rivière  Bow,  depuis  les 
contreforts  à  Morley,  en  montant  jusqu'à  Banff  dans  les  Montagnes 
Rocheuses;  il  ne  s'y  trouvait  pas  nombreux,  pendant  l'été  de  1891, 
bien  qu'on  l'ait  vu  à  de  nombreuses  reprises.  Aux  mois  de  juin  et  juillet 
1902,  il  état  commun  à  Trail  sur  la  rivière  Columbia,  ainsi  que  dans  les 
buissons  bas  sur  les  pentes  des  collines  à  Cascade.  On  en  a  remarqué 
trois  spécimens,  le  28  mai  1905,  au  lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique, 
et  il  y  avait  de  nombreux  autres  le  long  de  la  route  depuis,  Osoyoos 
jusqu'à  Princeton.  On  a  trouvé  cet  oiseau  en  abondance,  au  mois  de 
juin  1889,  à  Kamloops  et  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique;  le 
13  mai  de  la  même  année,  on  en  a  observé  deux  couples  à  Agassiz.  Le 
23  mai  1 901  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique, ainsi  qu'un  autre  au  même  endroit  en  1906.  J'en  ai  tué 
une  femelle,  le  23  juin  1893,  à  Comox,  île  de  Vancouver;  c'est  le  seul 
spécimen  que  l'on  ait  vu.  Le  15  mai  1887  on  en  a  remarqué  un  spécimen 
au  bord  d'un  lac  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver.  (Spreadborough) . 
Ce  bel  oiseau  abonde  entre  la  chaîne  côtière  et  les  Montagnes 
Rocheuses,  mais  il  ne  se  répand  pas  plus  au  nord  que  la  rivière  Bona- 
parte qui  se  trouve  elle  même  au  nord  d'Ashcroft,  dans  la  Colombie- 
Britannique.     (Rhoads). 

CCXXXVL     SPÏZA  Bonaparte.'  1824. 

604.    DickcisseL 

Spiza  americana  (Gmel)  Ridgw.     1880. 

Depuis  l'invasion,  en  1895,  de  cet  oiseau  dans  l'est  et  le  centre 
d'Ontario,  rapportée  dans  V'Ottawa  Naturalist"  de  cette  année  là, 
on  ne  l'a  plus  revu  près  de  London.  C'est,  cependant,  un  oiseau- 
reproducteur  régulier  et  commun  dans  l'ouest,  partout  dans  la  région 
au  sud  du  lac  St-Clair,  mais  il  devient  moins  nombreux  et  se  voit  plus 
au  sud  à  mesure  que  l'on  poursuit  son  chemin  à  l'est.     Les  trois 


CAALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS.  66/ 

seuls  nids  observés  et  mentionnés  jusqu'à  présent  dans  l'Ontario,  ont 
été  tous  trouvés  par  terre,  bien  que,  souvent,  ils  se  voient  à  des  éléva- 
tions plus  hautes  dans  les  régions  où  il  y  a  des  prairies.  Les  quatre  ou 
cinq  œufs  bleus  ressemblent,  d'une  manière  frappante,  à  ceux  du 
rouge-gorge  bleu.  (W.  E.  Saiinders).  M.  Saunders  écrit,  que  depuis 
la  publication  de  la  première  édition  de  ce  catalogue,  cet  oiseau 
est  apparemment  disparu  de  l'ouest  d'Ontario,  et  que  l'on  n'a  reçu 
aucun  renseignement  positif  relativement  à  sa  présence  dans  ces 
parties  pendant  les  années  récentes,  bien  que  l'on  ait  examiné  avec 
soin  ses  lieux  habituels.  (Macoun).  Le  14  juin  1897,  pendant  que 
je  m'occupais  à  recueillir  des  espèces  de  toutes  sortes  près  de  la 
grande  fondrière  à  Portage  la  Prairie,  Manitoba,  un  oiseau  étrange 
s'est  levé  de  l'herbe  et  s'est  abattu  sur  un  poteau  de  clôture;  je  l'ai 
pris  immédiatement,  et  j'ai  été  beaucoup  étonné  de  voir  que  j'avais 
recueilli  un  beau  mâle  du  pinson  à  gorge  noire;  je  n'en  ai  pas  vu 
d'autres.  (Atkinson).  Le  12  septembre  1902,  on  a  pris  un  spécimen 
de    cette   espèce   sur   l'île   Sable,    Nouvelle-Ecosse.     (/.    Boutelier). 

CCXXXVIL     CALAMOSPIZA— Bonaparte.     1858. 
605.     Bruant  de  neige. 

Calamospiza  melanocorys  Stein.     1885. 

L'absence  apparente  de  cet  oiseau  dans  la  région  de  la  rivière  Rouge 
en  contraste  avec  son  abondance  sur  le  Missouri  est  l'une  des  fortes 
preuves  de  la  différence  dans  la  faune  de  ces  deux  cours  d'eaux.  Il 
abonde  comme  oiseau-caractéristique  de  la  région  de  broussailles  de 
sauge  du  Missouri  supérieur,  se  répandant  depuis  cette  partie  du 
pays  à  travers  la  région  de  la  rivière  Mille  jusqu'aux  Montagnes 
Rocheuses.  Il  est  assez  tardif  comme  oiseau-reproducteur  à  moins 
que  les  œufs,  trouvés  le  9  et  21  juillet,  ne  fussent  ceux  de  la  deuxième 
couvée.  Semblable  au  rouge-gorge  bleu,  cet  oiseau  pond  quatre  ou 
cinq  œufs  et,  ordinairement,  ils  ne  sont  pas  tachetés,  bien  que  parfois 
ils  sont  pointillés  çà  et  là.  Dans  un  des  nids  que  l'on  a  recueillis,  il  y 
avait  deux  œufs  appartenant  à  l'étourneau  ordinaire.  Le  nid  est 
enfoncé  dans  le  sol  de  manière  que  le  bord  se  trouve  de  niveau  avec 
la  surface;  il  est  construit  d'herbe  et  de  petites  pailles,  et 
garni  des  mêmes  matériaux  en  plus  fins.  {Coues).  Cet  oiseau  est 
rare,  au  printemps,  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il  est  probable 
qu'en  été  il  habite  le  sud-ouest  du  Manitoba.     {E.  T.  Selon).     On  ne 


668  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

l'a  pas  noté  du  tout  en  1905,  à  l'exception  d'une  mention,  celle  d'une 
femelle,  dont  on  se  doute  de  l'authenticité.  Il  était  très  commun,  en 
1906,  sur  les  prairies  et  dans  les  côtes  au  nord  de  Maple  creek, 
ainsi  qu'autour  du  lac  Crâne,  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent).  On 
le  voit,  de  temps  en  temps,  à  l'est  du  lac  Crâne,  mais  dans  son  voi- 
sinage, il  était  tout  à  fait  commun  et  couvait  à  la  fin  juin  1894.  Son 
nid  se  trouvait  toujours  par  terre  à  l'abri  d'un  buisson  de  sauge  {Arte- 
misia  cana) ,  de  la  même  manière  que  dans  toutes  les  parties  de  la  région 
des  prairies  où  on  l'a  trouvé.  En  1 895  cet  oiseau  a  été  remarqué  en  assez 
grand  nombre  sur  les  plaines  de  sauge  au  lac  12  Mile,  près  de  la  mon- 
tagne Wood,  Saskatchewan.  Il  était  encore  nombreux  et  couvait  à 
l'abri  des  broussailles  de  sauge,  dans  les  plaines  couvertes  de  la  même 
plante,  à  cinquante  milles  plus  à  l'ouest  sur  la  rivière  des  Français.  On 
l'a  encore  noté  au  poste  East  End  dans  les  collines  Cypress,  Saskat- 
chewan, ainsi  qu'au  creek  Farwell,  et,  finalement,  on  en  a  remarqué 
une  bande  de  plus  d'une  trentaine  au  Sucker  creek,  à  l'extrémité 
ouest  des  coU'nes  Cypress.  Il  nichait  toujours  dans  les  broussailles 
de  sauge  et  habitait  par  colonies.  Au  mois  de  mai  1891,  on  en  a  tué  un 
spécimen  à  Banfï  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  J'en  ai  vu  un  autre 
au  «ranch  »  Thurston,  près  de  la  rivière  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique, le  2  août  1906.  (Spreadborough) .  Je  n'ai  jamais  observé  cet 
oiseau  dans  le  Manitoba,  mais  il  n'est  pas  du  tout  rare  dans  le  sud- 
ouest  de  la  Saskatchewan  et  dans  l'Alberta.  J'ai  trouvé  son  nid  au 
lac  Rush,  ainsi  qu'au  lac  Crâne,  Saskatchewan;  celui-ci,  dans  lequel 
il  pond  quatre  œufs  d'un  bleu  pâle,  se  trouve  dans  l'herbe.  Cette 
espèce  et  le  plectrophane  de  McCown  sont  deux  des  chanteurs  les 
plus  mélodieux  de  la  prairie.     (W.  Raine). 

Famille  XLIV.     TANAGRID^.     Tangaras. 

CCXXXVIII.     PIRANGA    Vieillot.     1807. 
607.    Tangara  de  la  Louisiane. 

Piranga  ludoviciana  (Wils)  Richardsox.     1837. 

Ce  tangara  se  voit  à  Fort  Chipweyan,  au  lac  Athabasca,  Alberta. 
(Ridgway).  Il  abonde  à  Athabasca  Landing,  à  90  milles  au  nord 
d'Edmonton,  ainsi  qu'en  montant  l'Athabasca  jusqu'à  la  petite  rivière 
des  Esclave^.  On  en  a  remarqué  quelques-uns  en  descendant  l'Atha- 
basca jusqu'à  Fort  McMurray,  latitude  56°  40'.     (/.  M.  Macoun).    Au 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  669 

mois  de  juin  1903  on  en  a  vus  en  nombre  depuis  l'embouchure  de  la  pe- 
tite rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'. 
On  en  a  remarqués  pour  la  première  fois,  le  8  mai  1897,  à  Edmonton, 
Alberta.  A  partir  de  cette  date  ils  sont  devenus  communs  et  ont  bien- 
tôt commencé  à  couver.  Au  mois  de  juin  1898,  ils  étaient  communs 
depuis  Edmonton  jusqu'au  col  Yellowhead;  on  les  a  vus  en  nombre 
dans  les  contreforts  depuis  Calgary  jusqu'au  col  Crowsnest. 
Ces  oiseaux  n'étaient  pas  très  communs  à  Banfï  en  1891,  mais  ils 
couvaient  dans  la  vallée  de  la  rivière  Bow  depuis  le  «Gap  »  en  allant 
dans  l'intérieur.  On  les  trouve  partout  dans  les  montagnes,  mais  ils 
semblent  abonder  davantage  dans  la  vallée  de  la  Columbia,  et  à  l'est, 
et  à  l'ouest  des  Selkirks.  On  les  a  observés  en  grand  nombre  à 
Revelstoke,  au  parc  Deer,  et  à  Robson,  dans  la  vallée  de  la  Colombia. 
En  1904  et  1905  ils  étaient  communs  le  long  de  la  frontière,  depuis 
Elko,  Colombie-Britannique,  en  allant  à  l'ouest  jusqu'au  lac  Chilli- 
wack  où,  apparemment,  ils  couvaient  dans  les  graiids  arbres,  car  on 
n'a  pas  recueilli  de  nids,  bien  qu'on  a  observé  de  nombreux  oiseaux. 
On  les  a  pris  aussi  dans  la  chaîne  Gold,  à  l'ouest  du  passage  Eagle.  En 
1889,  on  les  a  remarqués  de  temps  en  temps,  dans  les  bois  à  Spence 
Bridge,  et  à  Kamloops,  ainsi  qu'à  Agassiz  et  à  Westminster  Junction; 
ils  abondent  à  Chilliwack.  En  1901  on  en  a  vu  quelques-uns  à  la 
ferme  McGuire,  ainsi  que  deux  autres  sur  la  frontière  à  Huntingdon. 
Ces  oiseaux  passent  l'été  en  nombre  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île  de 
Vancouver.  (Spreadborough).  En  été  ce  tangara  abonde  partout. 
(Streator).  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  toutes  les  parties  de 
la  province,  et  il  couve  sur  l'île  de  Vancouver  ainsi  que  sur  le  conti- 
ment.  {Fannin).  En  été  il  habite  Chilliwack  où  il  est  com- 
mun. (Brooks).  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  et  se  répand,  en 
égales  proportions  partout  le  long  des  côtes,  ainsi  que  sur  la  terre 
ferme  et  les  îles  de  la  Colombie- Britannique.     (Rhoads) 

Notes  sur  la  reproduction. — Nous  avons,  M.  Dippie  et  moi 
re(;u  de  Red  Deer,  Alberta,  des  œufs  ainsi  que  des  peaux  de 
cet  oiseau.  Le  3  juin  1898,  M.  Wenman  a  trouvé  un  nid  au  bord  de 
la  rivière  Red  Deer;  il  contenait  quatre  œufs  et  était  construit  à 
cinq  pieds  de  terre  dans  un  peuplier.     (W.  Raine). 

608.    Tangara  écarlate. 

Piranga  erythromelas.     Vieill.     18 19. 

Quelques  spécimens  du  tangara  écarlate  se  rendent,  au  printemps, 
dans   la   Nouvelle- Ecosse.     (Downs).     Cet   oiseau   se   voit    en    très 


670  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

petit  nombre,  pendant  l'été,  dans  la  vallée  de  l'Annapolis,  Nouvelle- 
Ecosse,  {H.  F.  Tufts).  Il  passe  l'été  en  très  petit  nombre  dans  le 
Nouveau-Brunswick ;  on  l'a  pris  aux  Grand  Falls  de  la  rivière  St. 
John.  {Chamberlain) .  Il  se  trouve  rare  en  été  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  En  été  il  ne  se  rend 
aux  alentours  de  Québec  qu'en  petit  nombre;  on  en  a  pris  à  Lorette. 
(Dionne).  C'est  un  oiseau  de  passage  à  Montréal,  bien  qu'il  se  trouve 
commun  aux  alentours;  je  ne  l'ai  pas  remarqué  en  automne.  {Win- 
tlé). 

Le  tan  gara  écarlate  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Ottawa. 
{Ottawa  Naturalist,  vol.  V.  ).  Il  est  décidément  plus  nombreux  à 
Ottawa  qu'autrefois.  {Rév.  G.  Eifrig).  Ce  bel  oiseau  couve,  de  temps 
en  temps,  près  de  Lansdowne,  Ontario,  et,  je  suppose,  dans  le  comté 
de  Renfrew  aussi,  où  je  l'ai  remarqué  en  été.  J'ai  trouvé  son  nid 
une  fois  au  mois  de  juin  1899;  celui-ci  se  trouvait  dans  un  érable 
buissonneux  de  la  deuxième  crue,  à  environ  sept  pieds  de  terre,  et  à 
une  petite  distance  de  la  station  du  Grand  Tronc  à  Lansdowne. 
{Rév.  C.  J.  Young).  Il  passe  l'été  en  nombre  dans  les  districts  de 
Parry  Sound  et  Muskoka;  y  couvant  dans  les  forêts  de  bois  dur. 
C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario,  et,  parfois, 
il  s'y  trouve  commun.  (/.  H.  Fleming).  Il  se  voit  en  assez  grand 
nombre,  pendant  l'été,  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  {Spread- 
horoiigh).  Il  passe  l'été  et  se  trouve  commun  dans  les  comtés  de 
Middlesex  et  North  Bruce.  Ontario.  {W.  E.  Saunders).  En  été  il 
habite  Guelph,  Ontario,  en  assez  grand  nombre,  y  arrivant  vers  le  12 
mai,  et  s'en  allant  vers  le  15  septembre.  {A.  B.  Klngli).  C'est  un 
oiseau-reproducteur  commun,  pendant  l'été,  à  Penetanguishene 
Ontario.  {A.  F.  Young).  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans  l'est 
du  Manitoba;  on  sait  qu'il  couve  aux  bords  de  l'extrémité  sud  du 
lac  Winnipeg.  On  l'a  observé  aussi  loin  à  l'ouest  que  Qu'Appelle 
dans  le  sud-est  de  la  Saskatchewan.  {E.  T.  Seton).  C'est  un  oiseau- 
migrateur  régulier  à  Portage  de  Prairie,  Manitoba,  bien  qu'il  n'y 
soit  pas  commun.     {Atkinson). 

Notes  sur  la  reiroduction. — Le  tangara  écarlate  fait  son  nid 
à  Ottawa  sur  une  branche  d'arbre  horizontale.  Ce  nid  est  assez 
gros  et  se  compose  de  brindilles,  de  fibres  et  de  radicules,  le  tout 
garni  d'herbe  fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'un  bleu- 
verdâtre  mat,  tacheté  de  lilas  et  de  brun.     {G.  R.  White) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  67 1 

610.  Tangara  vermillon. 

Piranga  rubra  (Linn).     Vieill.     1807. 

On  a  pris  un  ou  deux  spécimens  de  cette  espèce  au  printemps  dans 
la  Nouvelle-Ecosse.  (Doums).  Le  tangara  vermillon  se  voit  sur 
l'île  de  Grand  Manan;  on  en  a  pris  un  spécimen  au  mois  de  mai 
1881.  {Batchelder).  C'est  un  oiseau  de  passage  rare  dans  le  district 
de  Montréal.  M.  Kuetzing  dit  que  l'on  en  a  tué  huit  spécimens  sur 
l'île  de  Montréal.  Je  crois  que  j'en  ai  vu  un  autre,  le  25  mai  1885,  à 
St.  Bruno,  mais  celui-ci  est  disparu  trop  vite  pour  que  j'aie  pu  m'assu- 
rer  à  quelle  espèce  il  appartenait.  {Wintlé).  Au  mois  de  mai  1890 
on  en  a  pris  un  spécimen  à  Scarboro  Heights,  Ontario.  {S.  Herring.) 
Après  avoir  cherché  cet  oiseau  pendant  de  nombreuses  années,  M. 
Mcllwraith  en  a  obtenu  un  spécimen,  au  mois  de  mai  1885,  près 
d'Hamilton.  (Voir  «Birds  of  Ontario»,  p.  335.)  On  en  a  remarqué 
quelques  spécimens  à  Listowel,  comté  de  Perth,  Ontario,  au  printemps 
de  1892.  {W.  L.  Kells  dans  ((Transaction  de  r Institut  canadien. 
vol.  III.  p.  70).  N'ayant  vu  aucun  des  spécimens  auxquels  on  fait 
allusion  ci-dessus,  l'on  ne  peut  attester  l'authenticité  de  ces  rapports 
à  l'exception  de  celui  qui  se  rapporte  au  spécimen  pris  par  M.  Herring 
à  Scarboro  Heights  près  de  Toronto,  qui  est  actuellement  au  musée 
national  d'Ottawa. 

Famille  XLV.     HIRONDINID.^.     Hirondelles. 

CCXXXIX.     PROGNE     Boie.     1826. 

611.  Hirondelle  pourprée. 

Progne  subis  (Linn).     Baird.     1865. 

L'hirondelle  pourprée  se  voit  en  très  petit  nombre  dans  Terre- 
neuve;  on  n'en  a  tué  qu'un  seul  spécimen  au  port  Daniel.  (Reeks) 
Quelques  individus  ont  été  remarqués  au  printemps  à  Halifax,  mais 
elles  étaient  plus  communes  à  Windsor,  Nouvelle-Ecosse.  On  en  a 
vu  beaucoup  à  ce  dernier  endroit,  ainsi  qu'à  Truro  dans  la  même 
province.  (Downs).  On  en  a  observé  une,  au  mois  d'août,  dans  le 
voisinage  de  Windsor,  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts).  Au  prin- 
temps de  1901  cette  espèce  était  commune  à  Truro  ainsi  qu'à  Amherst 
Nouvelle-Ecosse.  (C.  R.  Harte).  Quelques  couples  de  ces  oiseaux 
couvaient,  en  juin  1888,  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince  Edouard. 


672  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

{Macoun).  Cette  hirondelle  passe  l'été  en  petit  nombre  à  St.  John, 
Nouveau-Brunswick,  mais  elle  est  tout  à  fait  commune  à  Hampton  et 
à  Westfield.  (Chamberlain) .  En  été  elle  habite  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick,  s'y  trouvant  en  assez  grand  nombre. 
{W.  H.  Moore).  On  l'a  observée  à  Point  du  Chêne,  Nouveau-Bruns- 
wick où  il  y  en  avait  une  colonie  qui  occupait  une  volière  de  martinets 
dans  le  village  {Brewster).  Pendant  l'été,  elle  habite  en  nombre  aux 
alentours  de  Québec.  (Dionne).  Elle  passe  l'été  et  se  trouve  com- 
mune à  Montréal,  y  couvant  dans  la  ville.  (Wintle).  On  en  a  observé 
un  spécimen,  au  mois  d'août,  dans  le  voisinage  de  Windsor,  Nouvelle- 
Ecosse.     (H.  F.  Tufts). 

L'hirondelle  pourprée  passe  l'été  en  nombre  à  Ottawa.  {Ottawa 
Naturalist,  Vol.  V).  Cet  oiseau  se  prête  volontiers  à  couver  dans 
des  volières  placées  contre  une  maison  ainsi  que  sous  les  gouttières 
des  bâtiments,  et  en  d'autres  endroits  semblables.  Il  est  commun 
dans  'es  comtés  de  Leeds,  Lanark  et  Renfrew,  mais  il  semble  diminuer 
en  nombre.  {Rév.  C  J.  Young).  On  voit  cette  espèce  régulière- 
ment pendant  l'été  à  Toronto,  elle  y  est  un  oiseau  local  qui  devient 
moins  nombreux.  M.  Taverner  dit  qu'elle  devient  de  plus  en  plus 
commune  à  Bracebridge,  ainsi  que  dans  les  parties  peuplées  du 
Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Quelques  spécimens  de  cette  hiron- 
delle couvent  dans  les  villes,  ainsi  qu'un  couple  par-ci,  par-là  dans 
certains  des  villages  aux  alentours  de  Guelph.  Elle  arrive  vers  le 
10  mai,  et  s'en  va  vers  le  ler  août.  {A.  B.  Klugh).  Cette  espèce 
passe  l'été  en  nombre  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young). 
En  été  elle  n'habite  le  Manitoba  qu'en  petit  nombre,  y  couvant 
par  couples  mais  rarement  en  nombre;  on  en  a  pris  des  spécimens  en 
trains  de  couver  au  lac  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  J'ai  été  un 
peu  surpris  de  trouver  des  martinets  couvant  à  la  montagne  Turtle, 
sur  le  49ième  parallèle,  ne  les  ayant  pas  observés  à  Pembina.  (Coues) . 
On  a  remarqué  l'hirondelle  pourprée  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
pour  la  première  fois,  le  24  mai  1892;  elle  y  est  bientôt  devenue 
assez  commune  et  y  est  restée,  couvant  dans  des  arbres  creux.  Les 
premiers  spécimens  de  cet  oiseau  sont  arrivés  à  Medicine  Hat,  Sas- 
katchewan, le  16  mai  1894;  ils  y  couvaient  dans  des  vieux  arbres 
situés  dans  la  vallée  de  la  rivière.  J'ai  remarqué  deux  hirondelles 
pourprées  à  la  traversée  de  la  rivière  McLeod,  au  nord  d'Edmonton, 
le  19  juin  1898.  On  en  a  obsers^é  d'autres  en  assez  grand  nombre  dans 
les  rues  de  Victoria,  île  de  Vancouver,  elles  y  ont  été  remarquées 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  673 

premièrement  le  28  mai  1887,  et  deuxièmement  le  8  mai  1893.  Au 
mois  de  juin  1903,  j 'en  ai  observé  plusieurs  autres  dans  les  bois  effeuillés 
au  nord  de  la  rivière  de  la  Paix,  près  de  la  rivière  White  Head,  lati- 
tude 56°  20'.  (SpreadborougJi) .  Cette  espèce  se  trouve  en  assez  grand 
nombre,  mais  elle  se  confine  aux  endroits  près  de  Prince  Albert,  Sas- 
katchewan;  on  la  remarque  en  train  de  couver  tous  les  ans  en  grand 
nombre  dans  les  arbres  desséchées  d'un  bosquet  de  saules  et  de  peu- 
pliers au  milieu  des  marais.  (Coubeaux).  On  n'en  a  pris  qu'un  spé- 
cimen, un  mâle,  à  Victoria.  Il  est  difiîcile  de  déterminer  à  laquelle 
des  deux  espèces  il  appartient,  celle  de  l'est,  ou  celle  de  l'ouest. 
(Rhoads).  Cet  oiseau  est  commun  dans  le  voisinage  de  Vancouver, 
Colombie  Britannique,  et,  en  1894,  il  y  couvait  en  bandes.  (E. 
F.  G.  White). 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  29  juin  1886,  j'ai  remarqué 
cette  espèce  dans  la  ville;  elle  nichait  dans  une  volière  située 
sur  le  sommet  d'une  perche  placée  sur  un  hangar  derrière  la  phar- 
macie St-Joseph,  No.  2241  rue  Notre  Dame,  où  l'on  dit  qu'elle  couve, 
à  deux  réprises,  tous  les  ans,  en  avril  et  juin.  Je  n'ai  pas  remar- 
qué si  l'hirondelle  pourprée  couve  dans  un  autre  endroit  à  l'inté- 
rieur de  la  ville,  mais  j'ose  dire  qu'elle  le  fait  en  d'autres  cours 
lorsqu'elle  y  trouve  des  conditions  qui  lui  conviennent  pour  la  cou- 
vaison. (Wintle).  Cette  espèce  construit  son  nid,  à  Ottawa,  dans 
des  trous  d'arbres  ou  dans  des  volières.  Ce  nid  se  compose 
de  foin,  de  paille,  de  morceaux  de  ficelle,  et  de  papier,  le  tout  garni 
de  plumes.  Les  oeufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  d'un 
blanc  pur  luisant.  (G.  R.  l]^iite).  Cette  hirondelle  couve  partout 
dans  le  centre  et  l'ouest  d'Ontario,  y  faisant  son  nid  dans  des  trous, 
au-dessous  des  gouttières.  Dans  le  voisinage  de  Yorkton  elle  le  cons- 
truit dans  des  trous  dans  les  arbres,  comme  le  fait  l'hirondelle  bicolore, 
Le  1er  juin  1 901,  j'ai  trouvé  un  spécimen  de  cette  espèce  en  train  de 
couver  cinq  oeufs  dans  un  trous  d'une  vieille  souche  à  cinq  pieds  de 
terre.  L'oiseau  m'a  laissé  le  soulever  du  nid  et,  l'ayant  lancé  en  l'air, 
il  s'est  envolé,  le  lendemain  je  l'ai  trouvé  de  nouveau  assis  sur  ses 
oeufs.  Plus  tard  j'ai  trouvé  d'autres  nids  autour  du  lac  Crescent. 
{W.  Raine). 


674  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

CCXL.     PETROCHELIDON  Cabanis.     1850. 
612.     Hirondelle  à  front  blanc. 

Peirochelidon  lunifrons  (Say)  Cassin.     1853. 

L'hirondelle  à  front  blanc  est  un  oiseau-migrateur  rare,  en  été, 
dans  Terreneuve.  (Reeks).  Elle  passe  l'été  en  nombre  à  Halifax, 
Nouvel'e-Ecosse.  (Downs).  Elle  est  commune  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse  à  partir  du  10  mai  jusqu'au  ler  septembre.  {H.  F.  Tufis). 
On  en  a  vu  de  nombreux  spécimens  à  Sydney^  île  du  Cap  Breton 
où  ils  couvaient.  (C  R.  Harle).  Au  mois  de  juillet  1898,  cette 
espèce  abondait  dans  certaines  localités,  surtout  à  Margaree,  île  du 
Cap  Breton,  et,  en  juillet  1888,  elle  était  assez  commune  à  la  pointe 
Bracldey  où  elle  volait  au-dessus  des  marais.  {Macoun).  EHe  est 
assez  commune  sur  l'île  du  Prince  Edouard  où  elle  se  répand  loca- 
lement, y  nichant  par  colonies  au-dessous  des  larmiers  des  granges 
et  des  maisons.  (Dwighl).  En  été  elle  habite  en  abondance  les 
villes  et  la  campagne  dans  le  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain). 
Elle  passe  l'été  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
(W.  H.  Moore).  J'ai  trouvé  une  petite  colonie  de  ces  oiseaux  en  train 
de  nicher  à  l'abri  du  larmier  d'un  hangar  à  Port  Hawkesbury,  île 
du  Cap  Breton.  (Brewsier).  Cette  espèce  passe  l'été  en  nombre 
aux  alentours  de  Québec;  on  en  a  prise  à  Beauport.  (Dionne). 
En  été  elle  habite  Montréal,  où  elle  se  trouve  commune,  et  couve 
sur  l'île  de  Montréal;  on  l'a  observée  à  partir  du  19  avril  jusqu'au 
4  septembre  en  1893.     (Winlle). 

L'hirondelle,  à  front  blanc  passe  l'été  par  bandes  à  Ottawa. 
{Ottawa  Naturalist,  Vol.  V).  Elle  est  très  commune  dans  toutes  les 
parties  de  l'est  d'Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoiing).  Elle  habite  Toronto, 
Ontario,  régulièrement  pendant  l'été.  (/.  H.  Fleming).  Elle  abon- 
dait autrefois  aux  alentours  de  London,  Ontario,  mais  aujourd'hui 
elle  est  devenue  moins  nombreuse,  et  on  ne  la  voit  que  sur  très 
peu  de  fermes,  bien  que,  lorsqu'elle  est  abritée,  on  en  trouve  encore 
jusqu'à  cinquante  couples  dans  une  seule  grange.  {W.  E.  Saunders). 
Cet  oiseau  couve  par  grandes  colonies  dans  quelques  granges  au 
voisinage  de  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  15  mai  et  s'en  allant 
vers  le  17  août.  {A.  B.  Klugh).  Il  abonde  pendant  l'été  à  Pene- 
tanguishene,  Ontario.     {A.  F.  Young). 

L'hirondelle  à  front  blanc  est  la  plus  nombreuse,  la  plus  générale- 
ment répandue,  et  la  plus  caractéristique  de  toutes  les  espèces  de  la 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  675 

famille  des  hirondelles  trouvées  par  toute  la  région  le  long  du  49me 
,._-parallèle  depuis  Pembina  jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses.  La  sai- 
son de  la  ponte  dans  cette  latitude  est  à  son  plus  fort  pendant  la  deux- 
ième et  la  troisième  semaine  de  juin.  (Coues.)  Cette  espèce  passe 
l'été  en  très  grande  abondance  dans  le  Manitoba.  En  1882  elle  cou- 
vait en  bien  grand  nombre  à  Brandon,  à  Fort-Ellice,  et  au  lac  Shoal, 
ayant  à  ces  endroits,  construit  son  nid  au-dessous  des  larmiers  et  des 
pignons  des  granges  et  des  maisons.  Elle  nichait  par  grandes  colo- 
nies dans  les  précipices  dominant  les  bords  du  grand  lac  des  Esclaves  et 
du  lac  Artillery.  (E.  T.  Selon.)  Elle  est  rare  à  Aweme,  Manitoba,  mais 
on  la  remarque  en  grand  nombre  nichant  sur  les  bords  de  la  rivière 
Souris.  (Criddle.)  Elle  abonde  comme  oiseau-reproducteur  partout 
dans  l'ouest.  On  en  trouve  des  colonies  particulièrement  intéressantes 
le  long  de  la  rivière  Assiniboine  à  travers  les  collines  de  sable  à  Car- 
berry  où  des  centaines  de  nids,  formant  des  masses  compactes,  et  cou- 
vrant une  étendue  de  plusieurs  mètres  carrés,  sont  construits  contre 
les  hauts  bords  escarpés.     {Atkinsoji.) 

On  a  remarqué  cette  espèce  à  Indian-Head,  Saskatchewan,  pour  la 
première  fois,  le  24  mai  1892;  elle  est  bientôt  devenue  commune  et 
couvait  en  grand  nombre  dans  des  endroits  propices.  Elle  s'est  rendue 
à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province,  le  22  mai  1894,  et  a  commencé 
immédiatement  à  construire  de  nouveaux  nids  et  à  réparer  les  anciens. 
Plus  tard  on  l'a  trouvée  en  train  de  couver  au-dessous  des  gouttières 
de  tous  les  réserv^oirs  le  long  de  la  voie  du  chemin  de  fer  Canadien  du 
Pacifique  entre  Medicine-Hat  et  Moose-Jaw.  Elle  abondait  surtout  au 
lac  Crâne,  y  construisant  ses  nids  par  centaines  au-dessous  des  larmiers 
des  fermes,  et  quel  que  fût  le  nombre  de  fois  que  les  nids  fussent 
détruits  ils  étaient  toujours  remplacés  par  d'autres.  On  a  remarqué 
cette  espèce,  en  1895,  depuis  les  lacs  Old-Wives,  à  travers  toute  la  ré- 
gion de  la  prairie  du  sud  de  la  Saskatchewan  en  passant  par  la  mon- 
tagne Wood,  la  rivière  des  Français  et  les  collines  Cypress.  Elle  abon- 
dait dans  l'Alberta,  le  long  de  la  rivière  Milk,  où  elle  couvait  par  grandes 
bandes,  ainsi  que  le  long  des  creeks  Spur,  Sage  et  Many-Berries. 
C'est  un  oiseau  qui  se  trouve  par  bandes  dans  la  vallée  de  la  rivière 
Bow,  presque  jusqu'à  Banff  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  En  1903 
cette  hirondelle  abondait  le  long  de  la  rivière  Peace,  Alberta;  on  l'a 
remarquée  pour  la  première  fois,  le  13  mai  1897,  à  Edmonton  dans  la 
même  province;  elle  y  était  commune  au  21  du  mois  et  faisait  des  nids 
par  centaines  dans  cette  ville.     J'ai  remarqué  quelques  spécimens  de 


6/6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

cette  espèce  en  train  de  nicher  dans  les  bords  escarpés  de  la  rivière 
entre  Edmonton  et  la  rivière  Athabasca  au  mois  de  juin  1898. 
{Spreadborough.)  On  a  noté  un  grand  nombre  de  nids  abandonnés 
entre  Athabasca  Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclaves,  Alberta,  mais 
on  n'a  pas  vu  d'oiseaux  ;  il  est  bien  probable  que  nous  y  sommes  arrivés 
trop  de  bonne  heure  dans  la  saison.  (/.  M.  Macoun.)  On  a  remarqué 
ces  oiseaux  pour  la  première  fois  le  30  mai  1900;  ils  se  trouvaient  en 
ce  moment  très  nombreux  et  construisaient  leurs  nids  dans  la  ville 
de    Prince-Albert,    Saskatchewan.     (Coubeatcx.) 

Cette  espèce  a  été  découverte  près  des  Montagnes  Rocheuses  par 
M.  le  commandant  Long  en  1820,  et,  dans  la  même  année,  par  des 
membres  de  l'expédition  polaire  de  Sir  John  Franklin,  pendant  le 
voyage  entre  Cumberland-House  et  Fort-Enterprise,  ainsi  que  sur  les 
bords  du  lac  Point,  latitude  65°  où,  l'année  suivante,  on  en  a  signalé 
les  premiers  spécimens  le  12  juin.  On  voit  souvent  un  tas  de  nids 
sur  les  «Barren  Grounds»,  et  on  les  remarque  en  assez  grand  nombre 
tout  le  long  de  la  grande  rivière  des  Esclaves  et  du  Mackenzie.  (Ric- 
hardson.)  Cet  oiseau  se  voit  en  nombre  sur  le  Mackenzie,  en  allant  au 
nord,  jusqu'à  la  rivière  au  Rat.  {Ross.)  En  1856  cette  espèce  a  construit 
pour  la  première  fois,  environ  cent  cinquante  nids  à  Fort  Good-Hope 
sur  le  Mackenzie.  En  1866  on  en  a  remarqué  un  individu  en  train 
d'examiner  les  larmiers  des  m-aisons  à  Fort-Anderson,  mais  elle  n'y 
est  pas  restée;  cependant  l'espèce  couve,  en  grand  nombre,  le  long 
des  rivières  Lockhart  et  Anderson.  (Macfarlane.)  Elle  est  commune 
dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord.)  On  la  voit  par  bandes  dans 
l'intérieur  où  elle  couve.  (Streator.)  Elle  couve  sur  les  bâtiments  des 
fermes  au  lac  Osoyoos,  Colombie-Britannique.  {Spreadborough.) 
Je  n'ai  trouvé  cet  oiseau  qu'à  l'est  de  la  chaîne  Côtière,  où,  dans 
certaines  localités  le  long  du  chemin  de  Cariboo,  il  se  voit  en  très  grand 
nombre.  {Fannin.)  Cette  hirondelle  est  rare  à  Chilliwack;  il  se  peut 
qu'elle  couve  dans  le  voisinage.  {Brooks.)  Elle  abonde  à  l'est  de 
la  chaîne  Côtière  dans  la  Colombie-Britannique.     {Rhoads.) 

Cet  oiseau,  à  cause  de  ses  habitudes  pendant  la  couvaison,  ne 
peut  pas  habiter  la  côte  de  la  mer  arctique.  On  l'a  pris  à  Nulato, 
et  il  a  l'air  d'être  commun  aux  postes  commerciaux  le  long  du  Yukon. 
{Nelson.)  On  a  remarqué  cette  espèce  en  nombre  à  Log-Cabin,  le 
15  juin,  J'en  ai  vu  quelques  spécimens,  le  29  juin  à  Cariboo-Crossing 
latitude  60°;  il  se  peut  qu'ils  appartenaient  à  une  petite  colonie  qui 
couvaient  sur  les  falaises  d'une  petite  île  dans  le  lac  Tagish.     La 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  677 

fois  suivante  que  nous  avons  observé  cette  espèce  était  le  19  juillet 
près  de  la  rivière  Hootalingua,  et,  à  partir  de  cet  endroit  jusqu'à 
Dawson,  latitude  64°  15',  nous  l'avons  souvent  vue  par  bandes  de 
divers  nombres,  la  plus  grande  étant  celle  près  de  la  rivière  White. 
Les  nids  étaient  attachés  aux  précipices  bordant  la  rivière,  sauf  à 
Fort-Selkirk  où  elle  couvait  au-dessous  des  larmiers  des  maisons. 
(Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — -Le  nid  de  l'hirondelle  à  front 
blanc  est  construit  de  boue  et,  quant  à  sa  forme,  ressemble  à  une  bou- 
teille renversée;  il  est  garni  de  plumes,  d'herbe,  de  feuilles,  de 
ficelle  et  de  morceaux  de  chiffon.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre, 
sont  d'un  blanc  tacheté  de  brun  rougeâtre.  (G.  R.  White.)  Les 
oiseaux  étaient  communs,  le  5  juin,  à  Amherst,  Nouvelle-Ecosse,  et 
au-dessous  de  la  station  d'énergie  hydraulique  du  canal  de  Chignecto 
il  y  avait  des  restes  de  nombreux  nids  abandonnés,  mais  il  n'y  en 
avait  pas  de  nouveaux.  Le  gardien  a  dit  que  ces  oiseaux  couvent 
très  irrégulièrement;  certaines  années  ils  se  reproduisent  en  grand 
nombre,  et  d'autres  années,  pas  du  tout.  Il  n'y  avait  pas  de  nids  sous 
les  larmiers  des  granges.  (C  R.  Harte.)  Cette  espèce  construit  avec  de 
la  boue  un  nid  abrité  et  garni  de  plumes  et  d'herbe,  et  qui  est  attaché 
au  mur  extérieur  de  granges  et  de  hangars  juste  au-dessous  du  toit. 
On  a  recueilli  de  ses  nids  à  Ottawa  ainsi  qu'au  lac  Nominingue  à  100 
milles  au  nord  de  cette  ville.  Elle  pond  ses  œufs  habituellement  deux 
fois  dans  la  saison,  en  mai  et  en  juillet.     (Garneau.) 

CCXLL     HIRUNDO  Lixn.     1758. 
613.     Hirondelle  des  granges. 

Hirundo  erylhrogaster .     bodd.     1783. 

On  sait  que  deux  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  pris  dans  le 
Groenland,  l'un  vers  1830  à  Fiskenses,  et  l'autre  à  Nenortalik. 
{Arct  Man.)  L'hirondelle  des  granges  couve  à  la  tête  du  goulet 
Hamilton,  sur  la  rivière  Northwest,  Labrador.  {Packard.)  Elle 
passe  l'été  en  petit  nombre  à  Cow  Head,  Terreneuve.  (Reeks.) 
En  été  elle  habite  et  se  trouve  commune  partout  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  {Downs,  Tufis.)  En  1902  on  en  a  remarqué  deux  spécimens 
le  30  avril,  ainsi  qu'un  autre  le  16  septembre  sur  l'île  Sable,  Nouvelle- 
Ecosse.  On  a  vu  cette  espèce  en  grand  nombre  le  8  juin,  le  22  mai, 
et  le  20  août  en  1904;  en  1905  on  en  a  remarqué  quatre  spécimens 

78870—44 


678  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

le  9  août,  et  de  nombreux  autres  le  20  du  même  mois,  et,  en  1906, 
on  en  a  observé  un  le  4  mai,  ainsi  que  d'autres  le  10  du  même  mois. 
(/.  Boiitelier.)  L'hirondelle  des  granges  était  très  commune,  5  juin 
1901,  à  Amherst,  Nouvelle-Ecosse;  il  y  avait  beaucoup  de  vieux  nids, 
mais  à  cette  date  il  n'y  en  avait  pas  de  nouveaux.  (C  R.  Harte.) 
EUe  était  assez  commune,  en  1898,  sur  l'île  du  Cap  Breton;  on  l'a 
remarquée  par  bandes,  en  1888,  à  la  pointe  Brackley,  Ile  du  Prince- 
Edouard.  {Macoun.)  Elle  abonde  et  se  trouve  répandue  partout 
sur  l'Ile  du  Prince-Edouard.  (Dwighl.)  Elle  est  commune,  pendant 
l'été,  dans  tout  le  pays  environnant  St-John,  Nouveau- Brunswick. 
(Chamberlain.)  Elle  est  rare  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nou- 
veau-Brunswick.  (BriUain  et  Cox.)  Elle  passe  l'été  en  nombre  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore.) 
En  été  cette  espèce  habite  et  se  trouve  commune  aux  alentours  de 
Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne.)  Elle  fréquente  Mont- 
réal en  été  et  couve  sur  l'île  de  Montréal;  on  l'a  remarquée  ici  à  partir 
du  19  mai  jusqua'u  20  août.     (Wmlle.) 

L'hirondelle  des  granges  abonde  pendant  l'été  à  Ottawa.  {Oitawa 
Naturalist;  Vol.  V.)  Elle  est  très  commune  dans  l'est  d'Ontario. 
{Rév.  C.  J.  Young.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  les 
districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka;  on  la  trouve  régulièrement 
pendant  l'été  à  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Elle  se  montre 
par  bandes  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  En  1900  un  couple 
d'oiseaux  de  cette  espèce  ont  fait  leur  nid  dans  la  remise  à  canots 
au  lac  Cache;  les  oisillons  ont  été  éclos  le  16  juin.  (Spreadborough.) 
Cette  hirondelle  habite  Guelph,  Ontario,  pendant  l'été  et  s'y  trouve 
commune,  arrivant  vers  le  20  avril  et  s'en  allant  vers  le  5  septembre. 
(A.  B.  Klugh.)  Elle  abonde  en  été  à  Penetanguishene,  Ontario. 
{A.  F.  Young.)  Le  matin  du  13  août  1901,  pendant  que  j'étais 
campé  à  l'embouchure  d'une  rivière  dans  les  «barren  grounds»  à 
environ  vingt-cinq  milles  au  sud  du  cap  Eskimo  sur  la  côte  ouest 
de  la  baie  d'Hudson,  une  hirondelle  des  granges,  qui  avait  évidem- 
ment suivi  le  cours  de  la  rivière,  a  volé  par-dessus  le  camp.  Lors- 
qu'elle est  arrivée  à  la  baie  elle  s'est  dirigée  vers  le  sud,  le  long  de 
la  côte,  et  est  bientôt  disparue.     {E.  A.  Preble.) 

Dans  mes  notes  je  n'ai  pas  de  mention  d'avoir  vu  cette  espèce 
à  Pembina,  mais  pendant  ^es  mois  de  jui'let  et  août,  on  l'a  observée 
à  différents  endroits  'e  long  du  49ième  parallèle  presque  jusqu'aux 
Montagnes  Rocheuses.     (Coties.)     Elle  est  assez  commune  à  Aweme, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  679 

Manitoba.  {Criddle.)  Cette  espèce  devient  rapidement  plus  nom- 
breuse partout  dans  le  Manitoba,  ainsi  que  dans  le  Nord-Ouest. 
J'ai  passé  cinq  ans  à  Portage  la  Prairie  avant  d'en  prendre  un  spéci- 
men, mais,  depuis  ces  dernières  années,  elle  y  est  devenue  tout  à  fait 
abondante.  {Atkinsoji.)  En  été  elle  ne  visite  le  Manitoba  qu'en 
petit  nombre,  mais  elle  couve  à  Qu'Appelle,  à  l'ouest  de  cette  province. 
{E.  T.  Seton.)  On  l'a  remarquée  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
pour  la  première  fois  le  24  mai  1892;  quelques  jours  plus  tard  elle  y 
était  commune  et  couvait  dans  le  voisinage.  Deux  mâles  de  cette 
espèce  ont  été  les  premiers  oiseaux  à  se  rendre  à  Medicine  Hat, 
dans  la  même  province,  le  15  mai  1894;  la  construction  des  nids 
est  commencée  le  20  du  même  mois.  Au  lac  Crâne,  à  100  milles  à  l'est, 
il  y  en  avait  de  nombreux  couples  en  train  de  couver  dans  les  dépen- 
dances des  fermes  au  commencement  de  juin;  à  la  fin  du  mois  on 
en  a  trouvé  d'autres  dans  de  vieux  bâtiments  à  l'extrémité  est  des 
côtes  Cypress.  On  a  remarqué  un  nid  construit  sur  la  poutrelle 
d'un  pont  à  travers  un  petit  creek  au  lac  Crâne.  En  1895  on  a 
noté  cette  espèce  dans  la  prairie  depuis  Old  Wives  creek,  en  pas- 
sant par  la  montagne  Wood  et  la  rivière  des  Français,  jusqu'au 
côté  sud  des  côtes  Cypress;  on  l'a  remarquée  dans  tous  les  ravins 
dans  ces  côtes  et  on  a  enlevé  un  de  ses  nids  au  creek  Sucker  dans 
une  vieille  cabane.  Cette  espèce  a  été  observée  aussi  au  Spur 
creek,  et  elle  était  très  commune  le  long  des  rivières  Milk  et  St-Mary, 
ainsi  que  du  creek  Lee  jusqu'aux  contreforts  des  Montagnes  Rocheu- 
ses. On  en  a  remarqué  deux  spécimens  à  la  tête  du  petit  lac  des 
Esclaves,  au  mois  de  juin  1903.  En  juin  1898  elle  était  commune 
depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  Yellowhead.  On  l'a  vue,  de 
temps  en  temps,  pendant  les  mois  de  juilUet  et  août  1897,  dans  les 
contreforts  depuis  Calgary,  en  allant  au  sud,  jusqu'au  passage 
Crow's  Nest.  Au  mois  de  juin  1891  cette  espèce  était  commune 
à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  y  couvant  dans  des  granges  et  des 
dépendances  dans  le  village.  On  l'a  remarquée  à  Midway,  Colombie- 
Britannique,  pour  la  première  fois,  le  9  mai,  et  on  l'a  notée  en  train 
de  couver  à  plusieurs  endroits  le  long  de  'a  rivière  Similkameen. 
On  ne  l'a  pas  vue  dans  la  vallée  de  la  Columbie  excepté  dans  les 
montagnes  au  coté  ouest  de  Pass  creek,  près  de  Robson,  Colombie- 
Britannique,  le  26  juin  1890.  Cette  hirondelle  se  trouve  commune 
à  Kamloops,  à  Spence  Bridge  et  à  Pentiction  dans  cette  dernière 
province.     En  1899  on  en  a  pris  des  spécimens  à  Westminster  Junction, 

78870— 44^ 


680  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

à  Agassiz  et  à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard,  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. Au  printemps  de  1901  elle  abondait  à  Chilliwack,  et  au  mois 
de  septembre  on  en  a  vu  quelques  spécim^ens  à  Huntingdon  sur 
la  frontière.  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  partout  sur  l'île  de 
Vancouver.  (Spreadborough.)  Dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest 
où  les  habitations  se  trouvent  à  une  grande  distance  les  unes  des 
autres,  l'hirondelle  des  granges  se  niche  dans  les  cavernes,  surtout 
celles  dans  les  rochers  de  pierre  calcaire;  elle  fréquente  aussi  les 
hangars  des  postes  commerciaux.  Lorsque  Fort  Franklin  a  été 
bâti,  au  bord  du  lac  Great  Bear,  à  l'automne  de  1825,  nous  avons 
trouvé  de  nombreux  nids  de  cette  espèce  dans  les  débris  d'une  maison 
abandonnée  depuis  plus  de  dix  ans.  Les  hirondel'es  des  granges 
arrivent  régulièrement  vers  le  15  mai  à  Fort  Chipweyan,  latitude 
59°  et  nous  les  avons  observées  dans  le  même  mois  à  Fort  Good 
Hope  sur  le  Mackenzie,  latitude  67^^°.  (Richardson.)  On  en  a  remar- 
qué plusieurs  autres  spécimens  autour  des  hautes  falaises  sur  le  côté 
nord  du  grand  lac  des  Esclaves.  (£.  T.  Selon).  Cette  espèce  se  voit 
au  nord  jusqu'à  Fort- Resolution,  sur  le  grand  lac  des  Esclaves;  eHe  y 
est  rare.  (Ross.)  Elle  abonde,  pendant  l'été,  partout  dans  la  Colom- 
bie-Britannique. [Fannin.)  On  la  remarque  en  plus  grand  nombre  à 
l'est  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.  {Lord.)  Elle  est  commune 
partout  et  couve.  {Strealor.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  à 
Chilliwack  dans  la  vallée  du  Fraser,  Colombie-Britannique.  (Brooks.) 
Elle  abonde,  d'une  manière  uniforme  dans  toutes  les  parties  de  la 
Colombie- Britannique  jusqu'à  une  hauteur  de  5,000  pieds.  (Rhoads.) 
On  la  voit  par  bandes  immenses,  à  la  fin  d'automne,  sur  l'île  Lulu 
dans  le  Fraser  inférieur,  Colombie-Britannique.     (E.  F.  G.  Whrte.) 

On  a  toujours  remarqué  quelques  hirondelles  des  granges  autour  des 
nombreux  villages  abandonnés  des  sauvages,  et  on  a  souvent 
observé  leurs  nids  sur  les  grosses  poutres  en  cèdre  qui  constituent  la 
charpente  des  maisons  à  Haida  sur  l'une  des  îles  du  groupe  Queen 
Charlotte.  (Osgood).  Au  mois  de  juillet  1903  on  en  a  pris  trois  spé- 
cimens à  Seldovia,  Alaska.  (Anderson).  Cette  espèce  est  la  plus 
commune  et  la  plus  largement  répandue  de  toutes  les  hirondelles  d'un 
bout  à  l'autre  des  régions  septentrionales.  Elle  se  trouve  le  long  de  la 
côte  sud-est  d'Alaska  et  se  répand  depuis  cet  endroit  presqu 'entière- 
ment par  toute  la  chaîne  Aléou tienne,  ainsi  qu'au  nord  le  long  de  la 
côte  du  continent  jusqu'au  détroit  Kotzebue,  et  de  là  à  l'est  à  travers 
tout  le  territoire  où  se  présentent  des  endroits  propices.     (Nelson). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  68 1 

Elle  couve  en  abondance  sous  des  larmiers  des  bâtiments  autour  de  la 
ville  de  Sitka,  Alaska;  j'en  ai  remarqué  quelques  couples  en  trains  de 
nicher  sur  les  falaises  des  îles  dans  la  baie.  Cette  hirondelle  a  été 
observée  presque  tous  les  jours  au  cap  Blossom,  détroit  de  Kotzebue, 
Alaska.  Au  mois  de  juin  on  l'a  remarquée  sur  la  Kowak  supérieure, 
ansi  que  dans  le  delta  de  cette  rivière.  {Grinnell).  Cet  oiseau  arrive 
à  St-Michael  vers  le  mois  de  juin,  et,  aussitôt  que  la  neige  est  fondue, 
il  commence  à  construire  son  nid.     {Tiirner). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  de  cette  espèce  est  cons- 
truit avec  de  la  boue  mêlée  de  foin  ou  de  paille  et  garni  d'herbe  fine 
et  d'une  couche  épaisse  de  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq, 
sont  d'un  blanc  tacheté  de  brun  rougeâtre.  (G.  R.  White).  Cette 
hirondelle  se  trouve  beaucoup  moins  nombreuse  que  l'espèce  luni- 
frons  à  Scotch  Lake.  Elle  construit  un  nid  mollet  de  plumes  et 
garni  de  boue  et  de  foin  dans  lequel  elle  pond  de  quatre  à  six  œufs;  ce 
nid  est  toujours  dans  l'intérieur  des  bâtiments.  Il  y  en  a  quelques 
couples  qui  élèvent  deux  couvées  dans  le  même  nid  pendant  une 
seule  saison.  Il  y  en  a  eu  un  couple  qui,  ayant  abandonné  la  deux- 
ième couvée,  est  parti  au  sud  le  9  septembre  1901;  les  oisillons  sont 
morts  dans  le  nid.  {W.  H.  Moore).  Les  missionaires  m'ont  raconté 
que  les  hirondelles  nichaient  dans  les  igloos  désertés  des  Esquimaux, 
y  faisant  leurs  nids  composés  de  boue  contre  les  murs  près  du  toit 
Le  1er  juillet  1899,  j'ai  trouvé  le  nid  d'une  hirondelle  des  granges  sur 
une  poutre  dans  la  chambre  du  pont  d'un  petit  bateau  à  vapeur 
échoué  au  bord  du  goulet  Mission.  Ce  nid,  comme  d'habitude,  était 
fait  d'un  mélange  de  boue  et  d'herbes  avec  une  garniture  d'herbe  plus 
fine  ainsi  que  d'une  grande  quantité  de  plumes  blanches  de  lagopède 
qui  cachaient  presqu 'entièrement  les  œufs.  {Grinnell).  Les  nids  de 
cette  espèce  sont,  ou  d'une  forme  oblongue,  et  se  trouvent  attachés 
aux  murs  ou  aux  chevrons  des  granges  ou  d'autres  bâtiments,  ou  ils 
sont  d'une  forme  circulaire  et  sont  construits  sur  les  poutres.  Ils 
sont  faits  avec  de  la  boue  arrangée  en  petites  boulettes  façonnées  et 
mêlées  d'herbe,  et  ont  une  garniture  de  plumes  et  de  crin.  La  couvée 
trouvée,  à  Ottawa  ainsi  qu'au  lac  Nominigue  à  100  milles  au  nord, 
pendant  les  mois  de  juin  et  juillet;  se  composait  de  quatre  à  six  œufs. 
{Garnean). 


682  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

613a.     Hirondelle  des  granges  d'Alaska. 

Hirundo  erythrogaster  unalaschkensis  (Gmel)  Palmer  1899. 

Le  1er  juin  1899  quelques-unes  de  ces  hirondelles  des  granges  vo- 
laient au-dessus  des  marais  au  goulet  Chilcat.  J'ai  entendu  dire 
qu'elles  étaient  nombreuses  le  9  du  mois,  à  White  Pass  City,  et  nous 
en  avons  vu  deux  spécimens  le  10,  autour  des  bâtiments  au  sommet 
du  col  White.  On  en  a  trouvé  beaucoup  entre  le  14  et  le  20  juin  à 
Log  Cabin,  et  au  lac  Bennett,  depuis  le  19  jusqu'au  21  de  ce  mois,  on 
en  a  consigné  quelques  autres.  Je  classifie  sous  ce  titre  tous  ces  spéci- 
mens que  l'on  a  vus,  car  ils  avaient  tous  la  queue  excessivement 
longue.  (Bishop).  Le  28  mai  1890,  pendant  que  je  faisais  une  pro- 
menade en  compagnie  de  M.  Ed.  Lavender,  le  long  des  coteaux 
près  du  village  de  St-George,  nous  avons  aperçu  une  hirondelle 
effleurant  le  bord  de  la  falaise  en  train  d'attraper  les  mouches  que  la 
chaleur  faisaient  sortir  des  crevasses  dans  les  rochers.  Peu  de 
temps  après,  elle  a  volé  juste  au-dessus  de  ma  tête  pendant  que 
nous  étions  au  milieu  des  maisons  du  village.  MM.  les  docteurs 
Noyés  et  Hereford,  qui  ont  passé,  chacun,  plus  de  dix  ans  sur  l'île, 
m'ont  assuré  que  l'hirondelle  y  était  inconnue,  mais,  plus  tard  le 
soir  même,  j'ai  eu  l'occasion  de  leur  montrer  l'oiseau  sur  une  autre 
partie  de  la  falaise;  celui-ci  est  resté  autour  du  village  pendant  près 
de  deux  semaines.  Le  4  juin,  pendant  que  je  me  trouvais  sur  le  cap 
Black,  St-Paul,  j'ai  observé  une  hirondelle  qui  volait  vers  la  terre; 
elle  est  ensuite  passée  dans  l'intérieur  de  l'île  en  prenant  une  direction 
vers  le  nord.  Le  13  août  j'ai  trouvé,  à  Unalaska,  un  nid  contenant 
trois  grands  oisillons,  un  mâle  et  deux  femelles,  et  j'ai  pris  les 
oiseaux  adultes  aussi.  Le  nid  est  fait  avec  de  la  boue,  tenue  en- 
semble par  des  radicules  d'herbe;  il  mesure  neuf  pouces  de  large 
sur  quatre  pouces  de  profondeur;  la  cavité  a  23^  pouces  de 
diamètre,  sur  i}i  pouces  de  profondeur;  des  radicules  d'herbe  entourent 
la  cavité,  qui  est  bien  garnie  de  plumes  de  mouette  et  de  cormoran. 
Ce  nid  se  trouvait  dans  une  grande  cavité,  presqu'une  caverne,  d'un 
rocher  sur  la  pente  d'une  côte,  et  était  situé  à  environ  le  centre  de 
la  surface,  légèrement  inclinée,  de  la  partie  en  arrière;  une  petite 
inégalité  du  rocher  suffisait  pour  le  tenir  en  place.  Les  oiseaux 
pour  y  entrer  étaient  forcés  de  voler  jusqu'à  la  surface  de  ce  rocher, 
et,  ensuite,  de  descendre  au  vol  entre  celui-ci  et  un  fouillis  de  hautes 
plantes  qui  cachaient  effectivement  l'ouverture.  Je  n'ai  pas  vu 
d'autres  nids.     {Palmer). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  683 

CCXLII.     IRIDOPROCNE     COUES.     1878. 
614.     Hirondelle  bicolore. 

Iridoprocne  bicolor  (Vieill)  Coues.     1878. 

L'hirondelle  bicolore  est  commune  sur  l'île  Big  dans  la  rivière 
Koaksoak  près  de  Fort  Chimo  où  elle  couve  en  abondance;  elle  abonde 
d'un  bout  à  l'autre  des  parties  nord  du  Labrador.  {Packard).  En 
été  elle  est  très  commune  comme  oiseau-migrateur  à  Cow-Head, 
Terreneuve,  {Reeks).  Elle  passe  l'été  par  bandes  à  Halifax, 
Nouvelle- Ecosse.  {Downs).  On  la  voit  en  nombre  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse  à  partir  du  20  avril  jusqu'au  mois  de  septembre.  (H.  F.  Tuf  s) . 
Elle  habite  en  nombre,  pendant  l'été,  à  Sydney,  île  du  cap  Breton 
(C.  R.  Harte)  En  1898  on  l'a  remarquée  en  assez  grand  nombre  en 
beaucoup  de  parties  de  l'île  du  cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse,  et,  au 
mois  de  juin  1884,  elle  était  commune  à  la  pointe  Brackley,  île  du 
Prince-Edouard.  (Macoun) .  Cette  hirondelle  se  trou\'e  en  assez  grand 
nombre  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  y  nichant  dans  des  anciens  trous 
de  pic,  ainsi  que  dans  des  défrichements,  des  crevasses,  autour  des 
granges,  et  dans  les  bouts  creusés  des  barres  formant  les  clôtures  en 
zig-zag  si  communes  sur  cette  île.  (Dwight).  Cette  espèce  se  voit 
en  nombre,  pendant  l'été  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  (Cham 
herlain).  Elle  habite  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Bruns- 
wick, et  s'y  trouve  assez  commune  {W.  H.  Moore).  Elle  est  rare 
dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick;  on  ne  la  voit 
que  dans  le  voisinage  des  parties  peuplées.  {Brittain  et  Cox).  Le  9 
juillet  on  en  a  remarqué  deux  spécimens  à  la  baie  Fox,  île  d'Anticosti. 
{Breivsier) .  En  été  cette  hirondelle  habite  en  nombre  aux  alentoui-s  de 
Québec.  (Dionne).  Elle  abonde  pendant  l'été  à  Montréal  et  y  couve 
ainsi  que  dans  le  parc  Mont-Royal.  J'ai  observé  son  nid  contenant 
des  œufs,  à  partir  du  29  mai  jusqu'au  2  juin  et  des  jeunes  oiseaux, 
jusqu'au  14  juillet.  Je  l'ai  remarquée  ici  à  partir  du  7  avril  jusqu'au 
13  septembre.     (Winùle). 

L'hirondelle  bicolore  abonde  en  été  à  Ottawa.  {Ottawa  Nafuralisl 
vol.  V).  Elle  est  très  commune  dans  l'est  d'Ontario.  Elle  est  la  pre- 
mière des  hirondelles  à  s'y  rendre  au  printemps,  et,  par  conséquent 
elle  est  la  première  à  y  couver.  {Rév.  C.  J.  Young).  En  été  elle 
habite  régulièrement  Toronto,  Ontario,  et,  dans  la  même  saison,  elle 
abonde  dans  les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  Je  l'ai  remar- 
quée en  train  de  nicher  dans  des  trous  de  pics  abandonnés.     (/.  H. 


684  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Fleming).  Au  mois  de  juin  1900  il  y  en  avait  deux  couples  qui  cou- 
vaient au  lac  Cache,  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario,  l'un  des  deux 
dans  le  nid  abandonné  d'un  pic,  situé  dans  un  poteau  télégraphique 
et  l'autre  dans  un  "trou  creusé  dans  un  arbre  au  bord  du  lac.  Cette 
espèce  est  commune  depuis  Missinabi  jusqu'à  Moose  Factory,  sur  la 
baie  James.  (Spreadborough) .  Cette  hirondelle  a  été  très  commune, 
autrefois  à  London,  Ontario,  mais  aujourd'hui  elle  y  est  beaucoup 
moins  nombreuse;  on  la  voit  en  aussi  grand  nombre  dans  North 
Bruce  que  près  de  cette  ville.  Bien  que  cette  espèce  s'en  aille  du  voi- 
sinage de  London  à  partir  d'environ  le  20  jusqu'au  25  août,  néanmoins, 
j'en  ai  vu  environ  cinquante  spécimens,  le  20  septembre  1900,  en 
train  de  voler  en  cercles  au-dessus  des  marais  à  Point  Pelée,  de  sorte 
qu'il  est  évident  qu'elle  ne  se  presse  pas  pendant  la  première  partie  du 
voyage.  (W.  E.  Saunders).  Elle  passe  l'été  à  Guelph,  Ontario,  y 
arrivant  vers  le  14  avril  et  s'en  allant  vers  le  18  août.  {A.  B.  Klugh). 
Le  15  juin  1901  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens,  à  la  rivière 
Rouge  inférieure  ainsi  que  deux  autres,  le  19  du  même  mois,  à 
Norway  House.  Elle  était  commune  à  partir  du  23  jusqu'au  30  juin, 
entre  Norway  House  et  Oxford  House,  et  on  a  remarqué  de  nombreux 
nids  dans  les  trous  de  pics  abandonnés  situés  dans  les  arbres  au 
bord  de  l'eau.  Cette  espèce  était  commune  aussi  à  Oxford  House,  et 
on  l'a  signalée  à  la  rivière  Steel,  le  9  juillet.  Nous  ne  l'avons  pas 
observée  une  seule  fois,  au  commencement  de  septembre,  pendant 
notre  voyage  de  retour  à  travers  les  lieux  qu'elle  fréquente.  (-E.  A. 
Prehle).  Elle  se  voit  à  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr  R. 
Bell). 

On  n'a  observé  l'hirondelle  bicolore  qu'à  Pembina,  sur  le  49me  pa- 
rallèle, où  elle  couvait  en  petit  nombre  autour  du  fort.  (Coues). 
En  été  elle  fréquente  les  parties  boisées  du  Manitoba.  Le  17  juillet 
je  suis  allé  à  la  côte  White  Horse  et  là,  j'ai  trouvé  une  grande 
colonie  d'hirondelles  à  poitrine  blanche  en  train  de  nicher  dans  des 
trous  de  pics  abandonnés  dont  les  arbres  sont  criblés.  Cette  colonie 
est  la  plus  grande  que  j'aie  vue;  elle  compte,  peut-être,  vingt  couples 
d'oiseaux,  presque  toutes  ces  colonies  que  j'ai  notées  ont  été  vues  près 
d'une  nappe  d'eau.  {E.  T.  Selon).  Cette  espèce  est  assez  commune 
à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Elle  est  une  des  espèces  les  plus 
abondantes  comme  oiseaux  reproducteurs  dans  le  Manitoba,  ainsi, 
qu'à  l'ouest.  (Atkinson).  On  l'a  remarquée  à  Indian-Head,  pour 
la  première  fois,  le  8  avril  1892;  elle  y  est  devenue  commune  au  19 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  685 

mai,  et  il  y  en  à  quelques  spécimens  qui  sont  restés  pour  couver  car 
on  les  a  remarqués  jusqu'au  24  juin.  En  1894  on  n'en  a  observé  que 
deux  spécimens  au  lac  Crâne,  et  pas  un  seul  à  Medicine-Hat.  Au 
mois  d'août  1895  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  au  lac 
Waterton,  près  de  la  montagne  Chief .  On  a  signalé  cette  hirondelle, 
au  mois  de  juin  1903,  depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des 
Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  On  l'a  vue 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  30  avril  1897;  elle  y 
couvait  dans  des  arbres  à  la  fin  mai.  J'ai  trouvé  un  nid,  dans  un 
trou  dans  la  souche  d'un  peuplier  baumier,  à  environ  12  pieds  de 
terre;  il  était  fait  de  quelque  peu  d'herbe  fine  garnie  de  plumes. 
On  a  remarqué  cette  espèce  depuis  Edmonton  jusqu'à  Jasper 
House;  elle  y  couvait  dans  les  arbres  en  juin  1898.  (Spreadborongh). 
On  en  a  vu  quelques  spécimens  en  1905,  dans  les  bois  le  long  des 
creeks,  ainsi  qu'une  autre,  le  6  juin  1906,  au  lac  Hay.  Trois  jours 
plus  tard  M.  Day  a  trouvé  un  nid,  contenant  quatre  œufs,  dans 
les  bois  à  Skull  creek.  {A.  C.  Benl).  L'hirondelle  bicolore  abonde 
tous  les  ans  partout  dans  le  nord  de  la  Saskatchewan,  y  couvant 
en  grand  nombre  {Conheaux) .  Au  cours  d'une  partie  de  chasse  au 
chevreuil,  à  environ  vingt  milles  audessus  de  Chemawawin,  j'au  vu 
ce  qui  me  semblait  être  des  milliers  de  ces  oiseaux  sur  quelques 
arbres  morts  situés  dans  le  marais.  Il  y  avait  tellement  d'hirondelles 
perchées  sur  quelques-uns  de  ces  arbres  qu'il  ne  paraissait  y  avoir 
littéralement  plus  de  place  pour  d'autres.  (Nutting) .  On  a  remarqué 
quelques  spécimens  de  cette  espèce  entre  Athabaska  Landing  et  la 
petite  rivière  des  Esclaves,  quelques  autres  à  l'extrémité  nord  du 
portage  Methye,  et  encore  une  demi-douzaine  sur  le  lac  Isle  à  la 
Crosse.  (/.  M.  Macoim).  Ce  gracieux  et  bel  oiseau  fréquente  les 
parties  boisées  jusqu'à  la  latitude  60°,  y  faisant  son  nid  d'herbe 
sèche  et  de  plumes  dans  des  arbres  creux.  (Richards on) .  On  voit 
cette  hirondelle  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort 
Good  Hope.  (Ross).  Au  mois  de  juin  1891  elle  couvait  dans  des 
arbres  à  Canmore,  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Au  mois  d'avril 
1890  elle  était  assez  commune  à  Revelstoke,  sur  la  rivière  Columbia, 
Colombie-Britannique.  Elle  y  couvait  dans  les  vieux  arbres  dans  la 
vallée  de  la  rivière.  En  1902  et  1903  elle  était  commune  et  couvait, 
pendant  le  mois  de  juin,  à  Trail  et  à  Penticton,  Colombie-Britannique. 
En  1904  on  l'a  vue  à  Fernie,  et  au  lac  Baynes.  En  1889  elle  se 
trouvait  en  nombre  à  Kamloops,  à  Spence  Bridge,  à  Agassiz,  et  à 
Hastings,   sur  le  goulet   Burrard,    Colombie-Britannique.     Au  prin- 


686  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

temps  elle  abonde  à  Chilliwack,  dans  la  même  province  y  nichant  dans, 
des  trous  situés  dans  les  arbres.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  est  plus 
commune  à  l'est  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  (Lord).  Elle 
passe  l'été  en  nombre  dans  la  région  de  la  côte,  et  y  couve.  (Streator). 
Elle  abonde,  pendant  l'été,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique. 
(Brooks) .  On  la  trouve  uniformément  en  grand  nombre  partout  dans 
la  Colombie-Britannique  jusqu'à  une  hauteur  de  5000  pieds. 
(Rhoads).  Elle  est  commune  à  Donald,  Colombie-Britannique,  et, 
en  1894,  l'était  pareillement  à  Vancouver  et  à  Victoria.  (£.  F.  G. 
White). 

L'hirondelle  bicolore  couve  communément  dans  des  anciens  trous 
de  pics  situés  dans  les  hauts  pins  desséchés  au  pied  de  la  montagne 
en  arrière  de  Sitka,  Alaska.  {Grinnell) .  Le  3 1  mai  j 'en  ai  vu  plusieurs 
spécimens  à  Skagway,  ainsi  que  d'autres,  le  ler  juin,  au-dessus  des 
marais  à  Chilcat.  On  en  a  observé  des  spécimens  à  Cariboo  Crossing, 
Colombie-Britannique,  d'autres  au  lac  Marsh,  plusieurs  à  Miles 
Canon,  et  d'autres  encore  qui  rentraient  dans  un  vieil  arbre  desséché 
à  Fort  Selkirk,  district  du  Yukon.  (Bishop).  La  zone  des  migra- 
tions de  cette  espèce  est  même  plus  grande  que  celle  de  l'hirondelle 
des  granges,  bien  qu'elle  ne  couve  pas  aussi  loin  au  nord  que  cette 
dernière  à  cause  de  l'habitude  qu'elle  a  de  faire  son  nid  dans  des  trous 
d'arbres  ou  de  falaises.  {Nelson).  J'ai  remarqué  cette  hirondelle 
s'envoler  autour  des  bâtiments  à  St-Michael  à  plusieurs  reprises 
pendant  le  mois  d'août  et  au  commencement  de  septembre.     (  Turner) . 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  été  très  surpris  de  voir  disparaître 
tout  à  coup  une  hirondelle  au  moment  où  elle  se  perchait  sur  une 
clôture,  avant  de  constater  que  dans  une  cavité  profonde  au  centre 
d'une  des  barres  de  clôture  rondes  il  y  avait  un  nid  très  confortable- 
ment garni  d'herbes  et  de  plumes.  Il  a  été  impossible  d'en  faire 
sortir  les  oiseaux  qui  étaient  quelquefois  hors  de  la  portée  de  la  main, 
mais  plusieurs  nids,  que  l'on  a  examinés  pendant  la  dernière  semaine 
de  juin,  contenaient  des  oisillons.  C'est  la  seule  fois  que  j'ai  vu 
cette  espèce  se  nicher  de  cette  façon.  (Dwight) .  Cette  hirondelle 
construit  son  nid  généralement  dans  des  trous  d'arbres,  depuis  10 
jusqu'à  30  pieds  de  terre.  Ce  nid  consiste  en  herbe  fine  et  molle  bien 
garnie  de  plumes  et  de  duvet.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq  sont 
d'un  blanc  pur.  {G.  R.  White).  La  couvaison  de  cette  espèce  à 
Scotch  Lake,  Nouveau- Brunswick,  a  lieu  depuis  le  mois  de  mai 
jusqu'au  mois  de  juillet.     Les  nids  se  trouvent  dans  des  barres  de 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  687 

clôture  creuses  ou  dans  des  anciens  nids  de  pics.  Ils  sont  ad- 
mirablement construits  de  plumes  et  contiennent,  chacun,  de  trois  à 
six  œufs.  Lorsque  le  nid  se  trouve  dans  une  barre  de  clôture  creuse, 
l'oiseau,  qui  couve  ses  œufs,  s'accroupit  de  façon  qu'une  personne, 
qui  regarderait  dans  le  nid,  ne  verrait  que  ses  plumes  foncées,  et 
quelquefois  on  ne  peut  pas  dire  si  l'oiseau  est  dans  le  nid  ou  non. 
{W.  H.  Moore).  L'hirondelle  bicolore  construit  un  nid  d'herbe  et  de 
plumes  dans  un  trou  de  pic  abandonné.  On  peut  remarquer  ce  trou 
dans  un  arbre  ou  un  poteau  de  clôture  n'importe  où  aux  alentours 
d'Ottawa  où  cette  espèce  couve  en  nombre.  Les  œufs,  au  nombre 
de  quatre  ou  cinq  sont  pondus  en  mai  et  juin.     {Garneau). 

615.     Hirondelle  vert-violet  du  nord. 

Iridoprocne  thalassina  lepida.     (Mearns)  A.  0.    U.  Comm.    1902. 

Cette  hirondelle  n'a  été  remarquée  qu'une  seule  fois  sur  le  Missouri 
supérieur,  près  de  la  rivière  Quaking  Ash,  la  date  étant  le  26  juin 
1874.  {Coues).  An  mois  de  juin  1891  cette  espèce  était  commune 
à  Banfï,  montagnes  Rocheuses,  et  couvait  dans  des  précipices  à 
Canmore.  On  en  a  trouvé  une  grande  colonie  le  long  de  la  rivière 
Wait-a-bit  qui  coule  dans  la  Columbia  à  Donald,  Colombie-Britanni- 
que. On  n'a  pas  remarqué  cette  hirondelle,  à  Revelstoke,  mais  on 
l'a  tuée  au  passage  Eagle  un  peu  à  l'ouest  de  cette  ville.  Elle  était 
tout  à  fait  commune  à  Deer  Park,  ainsi  qu'à  Robson,  dans  la  vallée 
de  la  Columbia,  y  couvant  en  grand  nombre  dans  les  précipices.  J'en 
ai  observé  quelques  spécimens  à  Henry  House,  passage  Athabasca,  au 
mois  de  juillet  1898.  On  l'a  remarquée  à  Penticton,  au  sud  du  lac  Okana- 
gan,  pour  la  première  fois  le  9  avril  1903,  elle  y  était  commune  au  17 
du  mois.  En  1904  on  a  vu  de  nombreux  oiseaux  de  cette  espèce  près 
de  Fernie,  Colombie  Britannique,  et,  en  1906,  elle  était  commune 
depuis  Midway  jusqu'au  lac  Osoyoos.  Au  mois  de  mai  1889  elle 
abondait  autour  de  la  cascade  à  Spence  Bridge,  et  à  Yale,  Colombie- 
Britannique.  Quelques  spécimens  ont  été  observés  à  Chilliwack  dans  la 
même  province  au  printemps  de  1901  et,  en  1906,  il  y  en  avait  un  cou- 
ple qui  nichait  au  même  endroit.  Le  8  avril  1893  on  a  vu  cette 
hirondelle  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver  pour  la  première  fois; 
elle  y  abondait  au  10  mai.  Plus  tard  dans  la  saison  on  l'a  remarquée 
couvant  à  Sooke,  à  Nanaïmo,  et  à  Comox.  (Spreadborough) .  Elle 
est  commune  dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord).  En  1889  on 
l'a  trouvée  seulement  à  Ashcroft  où  elle  couve.     (Streator).     Cette 


688  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

espèce  passe  l'été  en  grand  nombre  d'un  bout  à  l'autre  de  la  province. 
(Fannin).  Elle  est  commune,  et  c'est  possible  qu'elle  couve,  dans  le 
voisinage  de  Chilliwack.  (Brooks).  Elle  se  répand  uniformément 
partout  dans  la  Colombie-Britannique  jusqu'à  une  hauteur  de  7000 
pieds.  {Rhoads).  Elle  est  commune  à  Donald,  sur  la  rivière  Colum- 
bia,  et  très  commune  à  l'embouchure  de  la  rivière  Nicola,  Colombie- 
Britannique,  ainsi  que  dans  le  parc  Stanley,  Vancouver  dans  la  même 
province.     {E.  F.  G.  White). 

Le  II  juillet  1899  nous  avons  remarqué  un  mâle  unique  parmi  des 
volées  d'hirondelles  de  rivage  qui  passaient  au-dessus  de  la  rivière 
Fifty-mile  en  amont  du  canon  Miles,  ainsi  qu'un  autre  entre  les  rapides 
White  Horse  et  le  lac  Lebarge.  Au  mois  de  juillet  j'en  ai  pris  un 
mâle  sur  plusieurs  que  nous  avons  \ais  près  de  la  rivière  Hootalinqua, 
et  le  20  du  même  mois,  dans  les  collines  Semenow,  M.  Osgood  en  a 
pris  une  femelle,  et  a  trouvé  son  nid,  contenant  quatre  oisillons, 
dans  une  crevasse  dans  le  précipice.  Plus  tard  nous  avons  remarqué 
des  colonies  de  cette  espèce  composées  de  six  à  dix  individus  chacune, 
ainsi  qu'une  autre,  près  de  la  rivière  White,  qui  a  dû  en  avoir  plus  de 
cinquante.  Ces  oiseaux  nichaient  généralement  autour  des  précipices, 
mais,  à  plusieurs  reprises,  nous  les  avons  observées  sur  les  rivages  en  train 
d'entrer  dans  des  trous  semblables  à  ceux  de  l'hirondelle  de  rivage, 
tandis  qu'à  Fort  Selkirk  ils  nichaient  dans  les  entre-deux  des  billes 
dont  se  composent  les  cabanes.  Nous  avons  souvent  rencontré  des 
petites  colonies  de  ces  oiseaux  jusqu'à  ce  que  nous  fussions  à  moins 
de  quinze  milles  de  Circle  City,  Alaska.     (Bishop). 

CCXLIII.     RIPARÏA  FoRSTER.     1817. 
616.     Hirondelle  de  rivage. 

Riparia  riparia  (Lixn)  Sharp  &  Wyatt.     1894. 

On  raconte  que  Parry  a  vu  un  couple  de  ces  oiseaux,  le  9  juin 
1820,  sur  l'île  Melville.  {Arct.  Man).  Audubon  dit  que  l'hirondelle 
de  rivage  commence  rarement  à  couver  avant  le  mois  de  juin  et  qu'elle 
pond  seulement  une  fois  dans  la  saison.  On  dit  qu'elle  se  trouve  en 
abondance  sur  la  côte  sud  du  Labrador.  {Packard).  Elle  n'est  pas 
commune,  mais  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  le  24  août  1896, 
pendant  tout  le  trajet  depuis  Moose  Factory,  à  travers  l'Ungava, 
jusqu'aux  confluents  de  la  rivière  Koaksoak  en  amont  de  Fort  Chimo. 
(Spreadborough) .  Cette  espèce  est  très  rare  à  Cow-Head,  Terreneuve 
mais  on  dit  qu'elle  est  commune  autour  de  la  baie  St.  George.     (Reeks) . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  689 

L'hirondelle  de  rivage  ne  se  voit  pas  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse, 
mais  on  la  remarque  en  nombre  autour  des  rives  de  la  baie  de  Fundy 
(Downs).  Elle  est  commune  en  été  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H. 
F.  Tufts).  En  1898  elle  était  assez  commune  dans  certaines  localités 
le  long  du  Bras-d'Or,  île  du  Cap-Breton,  et,  au  mois  de  juillet  1888, 
se  trouvait  pareillement  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince  Edouard. 
(Macoun).  Je  suis  peut-être  injuste  envers  cette  hirondelle  quand 
je  dis  qu'elle  se  trouve  moins  nombreuse  que  le  pinson  niverolle  et 
celui  des  près  sur  l'île  du  Prince- Edouard.  Je  l'y  ai  vue  par  colonies 
de  centaines  à  plusieurs  endroits  le  long  de  la  côte,  et,  comme  chaque 
escarpement  est  couronné  d'une  couche  de  sable,  et  qu'une  grande  partie 
de  la  côte  n'est  qu'un  long  cap  à  pic,  cette  espèce  y  trouve  des  lieux 
incomparables  pour  faire  son  nid.  {Divight).  Elle  passe  l'été  en 
grand  nombre  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) .  ■  Elle 
abonde  pendant  l'été  dans  des  endroits  propices  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  On  a  trou\'é  une 
petite  colonie  de  ces  oiseaux  à  l'embouchure  de  la  Kedgvvick,  dans  la 
vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox). 
Cette  hirondelle  se  voit  en  assez  grand  nombre  sur  les  îles  de  la  Made- 
leine; elle  couve  sur  l'île  Grindstone.  (Bishop).  Nous  avons  souvent 
remarqué  cette  espèce  dans  le  golfe  St-Laurent,  mais  n'avons 
observé  que  deux  lieux  pour  la  reproduction,  l'un  sur  l'île  Grand  Entry, 
qui  fait  partie  du  groupe  de  la  Madeleine,  et  l'autre  à  Gaspé,  province 
de  Québec.  {Brewster).  En  été  elle  habite  aux  alentours  de  Québec. 
{Dionné).  Elle  abonde  en  été  à  Montréal.  Une  petite  colonie  de 
cette  espèce  couvait  autrefois  dans  le  talus  au-dessus  du  réservoir 
élevé  du  parc  Mont-Royal,  mais  depuis  1885  elle  a  abandonné  cet 
endroit;  une  autre  grande  colonie  couvait  dans  le  temps  dans  les 
sablonnières  à  Hochelaga,  où  j'en  ai  noté  des  individus,  le  12  mai,  en 
train  de  creuser  des  trous.     {Wintle). 

L'hirondelle  de  rivage  abonde  en  été  à  Ottawa.  (Oùtawa  Natura- 
list,  Vol.  V).  Elle  est  très  commune  dans  l'est  d'Ontario.  {Rev. 
C.  J.  Young).  En  été  elle  habite  régulièrement  Toronto,  Ontario, 
et  abonde  dans  les  districts  de  Parr^-Sound  et  Muskoka.  (/.  H. 
Fleming).  On  ne  la  voit  pas  en  nombre  dans  le  parc  Algonquin, 
Ontario.  On  en  a  noté  quelques  spécimens  en  train  de  couver  dans  un 
banc  au  bord  du  lac  Whitefish.  En  1904  on  a  observé  nombre  de  ces 
hirondelles  nichant  aux  bords  de  la  rivière  en  amont  de  Moose  Factory  ; 
on  l'a  vue  cette  année-là  pour  la  dernière  fois  le  12  août  sur  la  baie 


690  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

James.  (Spreadborough) .  Ces  hirondelles  abondent  partout  où  il  y 
a  des  endroits  propices,  même  quelquefois  par  milliers  dans  les  falaises 
le  long  du  lac  Erié.  Elles  creusent  toujours  un  trou  ovale,  environ 
I  j  X  2^^  pouces  et  d'un  à  trois  pieds  de  long,  pour  y  faire  leur  nid. 
{W.  E.  Saunders).  Cette  espèce  passe  l'été  en  assez  grand  nombre 
à  Guelph,  Ontario.  {A.  B.  Klugh).  Elle  abonde  en  été  à  Penetan- 
guishene,  Ontario.     {A.  F.  Young). 

Le  14  juin  1901  on  a  trouvé  une  petite  colonie  de  ces  hirondelles 
à  la  rivière  Rouge,  et,  le  30  du  même  mois,  une  autre,  qui  était 
nombreuse  dans  un  banc  d'argile  au  bord  du  lac  Oxford,  près  d'Ox- 
ford House.  On  en  a  vu  encore  plusieurs  autres  sur  la  rivière 
Hayes  à  quelques  milles  en  amont  de  York  Factory.  {E.  A.  Prehle). 
L'hirondelle  de  rivage  est  très  abondante  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  Elle  couve  en  grand  nombre  depuis  le  Manitoba  en  allant 
à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton.  {Atkinson) .  Elle  se  trouvait  le  long 
du  49ième  parallèle  partout  où  il  y  avait  des  berges  escarpées  pro- 
pices comme  lieux  pour  la  reproduction  et  dans  lesquels  elle  pouvait 
creuser  un  trou  pour  y  faire  son  nid.  (Coues).  Cette  espèce  passe 
l'été  en  assez  grand  nombre  dans  le  Manitoba.  Elle  creuse  un  trou, 
pour  y  construire  son  nid,  aux  bords  de  l'Assiniboine  et  de  la  Qu'Ap- 
pelle, et  y  couve  par  colonies.  (E.  T.  Selon),  On  a  remarqué  le 
premier  spécimen  de  cette  espèce  à  Indian-Head,  Saskatchewan,  le  30 
mai  1892;  à  partir  de  ce  moment  elle  y  est  devenue  commune.  Elle 
doit  couver  près  d'ici  car  je  l'ai  vue  nombreuse  jusqu'au  27  juin  lors- 
que j'ai  pris  mon  départ.  Elle  se  trouvait  très  commune  sur  le  SkuU 
creek,  près  du  lac  Crâne,  Saskatchewan;  y  étant  arrivée  le  11  juin 
elle  a  commencé  à  couver  dans  les  berges  escarpés  du  ruisseau.  J'ai 
déterré  deux  nids,  mais  je  n'ai  recueilli  que  trois  oeufs,  un  dans  le 
premier  et  deux  dans  l'autre.  Plus  tard  dans  le  mois  on  a  remarqué 
un  autre  nid  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  En  1895,  on  a 
noté  cette  espèce  pour  la  première  fois  à  Old  Wives  creek,  Saskat- 
chewan, et  plus  tard  on  l'a  remarquée  sur  la  prairie  le  long  de  la 
rivière  Frenchman  partout  où  il  y  avait  des  berges  escarpées.  On  l'a 
trouvée  aussi  sur  la  prairie  à  l'extrémité  ouest  des  collines  Cypress. 
Plus  tard  elle  a  été  observée  en  abondance  le  long  des  rivières  Milk 
et  St-Mary  et  du  creek  Lee  presque  jusqu'aux  montagnes  Rocheuses. 
On  l'a  remarquée  à  Edmonton,  Alberta  pour  la  première  fois  le  8  mai 
1897;  elle  couvait  dans  le  rivage  en  aval  du  passage  inférieur  de  la 
rivière  au  22  du  même  mois.     Au  mois  de  juin  1903  elle  était  com- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  69I 

mune  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing 
latitude  56°  15',  elle  couvait  le  long  des  bords  du  Bragg  creek,  à  en- 
viron 40  milles  au  sud-ouest  de  Calgary,  le  25  juin.  Au  mois  de  juin 
1891  l'hirondelle  de  rivage  couvait  dans  les  bords  escarpés  «eut  banks  » 
de  la  rivière  Bow  en  aval  de  Banfï  dans  les  montagnes  Rocheuses. 
En  1889,  elle  abondait  à  Kamloops,  Colombie  Britannique.  Le  13 
mai  1890  on  a  remarqué  une  volée  de  cette  espèce  dans  le  passage 
Eagle  à  cinq  milles  à  l'ouest  de  Revelstoke,  mais  pas  un  seul  spécimen 
n'a  été  vu  dans  la  vallée  de  la  Columbia.  Elle  couvait  en  grand 
nombre  au  bord  de  la  Columbia  juste  en  aval  de  Trail,  Colombie 
Britannique,  au  mois  de  juin  1902.  On  l'a  remarquée  à  Penticton 
dans  la  même  province,  pour  la  première  fois,  le  24  avril  1903;  elle 
y  est  restée  seulement  quelques  jours  après  quoi  elle  en  est  disparue. 
{Spreadhoroîigh) . 

Cette  hirondelle  abondait  sur  la  rivière  Athabasca  entre  la  petite 
rivière  des  Esclaves  et  Fort  McMurray,  latitude  56°  40';  on  l'a  remar- 
quée pour  la  première  fois  à  cet  endroit,  le  1er  juin.  Elle  était  assez 
commune  en  montant  la  rivière  Clearwater  jusqu'au  portage  Methye. 
On  en  a  noté  quelques  spécimens  sur  la  rivière  Deep  près  d'Isle  à 
la  Crosse.  (/.  M.  Macoun).  Cette  espèce  se  répand  très  largement 
dans  les  Territoires  du  Nord-ouest,  et  on  en  a  observé  des  milliers 
le  4  juillet,  volant  çà  et  là  devant  les  entrées  de  leurs  trous  près  de 
l'embouchure  du  Mackenzie,  latitude  68°.  Elle  se  trouve  également 
nombreuse  en  toute  autre  localité  où  elle  peut  creuser  un  trou  pour 
y  faire  son  nid.  {Richards oti) .  Elle  abonde  sur  le  Mackenzie  en 
allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson.  (Ross).  On  trouve  ces  hiron- 
delles par  milliers  le  long  de  la  grande  rivière  des  Esclaves  jusqu'à 
Fort  Resolution,  on  ne  les  a  pas  vues  plus  au  nord-est.  {E.  T.  Selon). 
Cette  espèce  se  voit  en  nombres  considérables  pendant  la  saison  de  la 
nidification.  Elle  construit  son  nid  dans  des  trous  creusés  dans  les 
bancs  sablonneux  ou  argileux  au  bord  de  la  rivière  Anderson.  {Mac- 
farlane).  Elle  est  rare  à  Chilliwack  ;  il  se  peut  qu'elle  couve  dans  le 
voisinage.     (Brooks). 

L'hirondelle  de  rivage  est  extrêmement  rare  le  long  de  la  côte 
arctique  ainsi  que  des  rives  de  la  mer  de  Behring,  s'y  rendant 
seulement  comme  oiseau-errant  pendant  ses  migrations.  Cepen- 
dant, sur  les  cours  d'eau  de  l'intérieur,  elle  est  une  des  plus  aban- 
dantes,  sinon  la  plus  abondante,  de  toutes  les  espèces  d'hirondelles. 
(Nelson).     Cette  hirondelle  ne  visite  que  de  temps  en  temps  le  voi- 


692  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

sinage  de  St-Michael  où  on  ne  l'a  observée  que  pendant  le  milieu 
de  la  saison  d'été.  (Turner).  Elle  se  trouve  en  plus  grand  nom- 
bre à  l'est  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.  (Lord).  On  l'a  notée 
en  train  de  couver  le  long  de  la  rivière  Thompson  à  Ashcroft,  et  en 
plus  grande  abondance  à  Kamloops,  Colombie  Britannique.  (Rhoads) . 
A  partir  du  12  jusqu'au  19  août  1898,  pendant  que  nous  montions  la 
Kowak,  nous  avons  observé  un  grand  nombre  de  trous,  dans  lesquels 
il  y  avait  des  nids,  dans  les  bancs  de  sable  au  bord  de  la  rivière. 
L'hirondelle  de  rivage  était  très  commune  tout  le  long  de  la  rivière 
au  détroit  Kotzebue,  Alaska,  depuis  son  delta  en  allant  à  l'est  jus- 
qu'au goulet  Hotham.  (Grinnell).  Le  ler  juillet  nous  avons  trouvé 
une  petite  colonie  de  cette  espèce  à  l'extrémité  nord  du  lac  Tagish, 
et  une  autre  qui  était  plus  grande  sur  la  rive  ouest  du  lac  Marsh, 
mais  nous  avons  été  tout  à  fait  surpris  de  la  trouver  en  grande  abon- 
dance sur  la  rivière  Fifty-mile  en  amont  de  Miles  Canon.  A  cet  en- 
droit presque  tous  les  berges  étaient  criblées  de  trous.  Le  ler  août 
on  a  remarqué  cette  hirondelle  le  long  du  reste  du  Yukon  jusqu'à 
Circle  City  dans  l'Alaska.  A  partir  de  ce  moment  sa  présence  n'était 
manifestée  que  par  ses  trous  abandonnés.  (BisJwp).  Le  19  juillet 
1902  elle  abondait  à  Dawson,  district  du  Yukon,  latitude  64°  15',  y 
couvant  dans  les  bancs  argileux.     {Macoiin) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  5  juin  1902  il  y  a  eu  une  tem- 
pête sévère  et  glaciale  pendant  laquelle  une  colonie  de  ces  oiseaux  est 
entrée  en  tel  nombre  pour  s'abriter  dans  des  trous,  en  partie  complétés, 
que  ceux  qui  se  trouvaient  au  fond  ont  été  écrasés  ou  étouffés  à  mort. 
Dans  presque  tous  les  trous  il  y  avait  trois  ou  quatre  oiseaux  morts 
enfoncés  avec  force  contre  le  fond.  Dans  un  trou,  il  y  en  avait  six, 
tellement  pressés  les  uns  contre  les  autres,  que  j'ai  pu  les  arracher 
tous  ensemble  en  masse  compacte,  simplement  en  tirant  sur  l'une  des 
ailes.  Certains  trous  ne  contenaient  qu'un  oiseau  chacun,  et,  dans 
ces  cas,  ces  derniers  n'étaient  pas  aussi  écrasés  que  les  autres.  L'un 
de  ces  corps  était  celui  d'une  hirondelle  des  granges.  Je  suis  d'avis 
que  ces  oiseaux,  qui  étaient  chacun  seul  dans  un  trou,  sont  morts  de 
froid,  de  même,  sans  doute,  que  plusieurs  autres  trouvés  par  terre 
au  pied  du  banc.  Il  y  avait  en  tout  à  peu  près  30  ou  40  de  cette 
colonie  d'hirondelles  qui  sont  mortes.  (C.  R.  Harte).  L'hirondelle 
de  rivage  niche  en  abondance  dans  les  bords  escarpés  des  îles  ainsi 
que  dans  les  bancs  de  gravier.  Le  nid  se  trouve  au  fond  d'un  tunnel 
à  double  entrée,  et  se  compose  de  quelques  herbes  sèches.     Les  oeufs, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  693 

au  nombre  de  trois,  sont  d'un  blanc  pur,  et  les  coquilles  sont  exces- 
sivement minces.  {W.  H.  Afoore).  Cette  espèce  couve  par  colonies 
dans  des  endroits  propices  près  d'Ottawa.  Le  nid  est  creusé,  jusqu'à 
une  profondeur  de  trois  ou  quatre  pieds,  dans  un  banc  sablonneux,  et 
il  est  garni  d'herbe  et  de  plumes.  La  couvée  consiste  de  cinq  œufs 
pondus  en  mai  et  juin.     {Garneau). 

CCXLIV.     STELGIDOPTERYX  Baird.     1858. 
617.     Hirondelle  à  ailes  hérissées. 

Stelgiropteryx  serripennis  (Aud)  Baird.     1858. 

Il  est  probable  que  cette  hirondelle  passe  l'été  en  très  petit  nombre 
à  Toronto,  Ontario.  Le  16  mai  1900  on  eiî  a  pris  un  mâle,  et,  le  12 
juin  1906,  j'en  ai  trouvé  un  couple  en  train  de  couver  dans  le  tunnel 
abandonné  d'un  martin-pêcheur ;  j'en  ai  pris  la  femelle.  (/.  H. 
Fleming).  Cette  espèce  était  commune  le  long  des  cours  d'eau  ainsi 
que  des  rivières  dans  le  comté  de  Middlesex,  Ontario.  On  n'a  pas 
de  mention  relativement  à  sa  présence  en  d'autres  parties  dans  l'ouest 
de  cette  province.  Je  n'ai  pu  constater  si  jamais  elle  creuse  le  trou 
dans  lequel  elle  niche.  C'est  certain  qu'elle  habite  souvent  les  anciens 
trous  de  martins-pêcheurs,  ainsi  que  parfois  une  cavité  dans  un  mur 
de  brique.  Les  trous,  dans  lesquels  on  a  découvert  les  nids  à  diffé- 
rentes profondeurs,  n'ont  jamais  moins  de  trois  pouces  de  diamètre. 
Ces  nids  sont  quelquefois  visibles  de  l'extérieur,  et  à  d'autres  occa- 
sions se  trouvent  à  40  pouces  dans  l'intérieur  du  trou.  Ils  sont  volu- 
mineux et  faits  de  paille,  de  tiges  de  mauvaises  herbes,  de  racines, 
et  de  petites  brindilles.  Ils  sont  généralement  garnis  de  feuilles  de 
saules  vertes,  mais,  jusqu'à  présent,  on  ne  les  a  pas  trouvés  avec  une 
garniture  de  plumes  comme  l'on  voit  habituellement  dans  le  nid  de 
l'hirondelle  de  rivage.  Les  œufs  sont  plus  gros  que  ceux  de  cette 
dernière,  et  sont  pondus  en  couvées  de  six  ou  sept,  tandis  que  l'hiron- 
delle de  rivage  en  pond  quatre  ou  cinq,  et  quelquefois  six.  {W.  E. 
Saunders) . 

Un  spécimen  de  cette  espèce,  pris  près  de  Winnipeg,  par  M.  Hine, 
est  dans  le  musée  du  Manitoba.  (£.  T.  Selon).  Cette  hirondelle 
se  rend  probablement  à  Aweme,  Manitoba,  mais  on  la  prend  pour  la 
précédente.  (Criddle).  Au  mois  de  juin  1891  on  l'a  trouvée  en  train 
de  couver  à  Canmore,  Montagnes  Rocheuses.  On  l'a  abattue,  le  6 
mai  1890,  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique.     Cette  espèce  couvait 

78870—45 


694  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

en  beaucoup  d'endroits  dans  les  berges  escarpées  au  bord  de  la 
Columbia,  et,  au  mois  de  juillet  1890,  elle  nichait  en  grand  nombre 
à  Robson.  En  juin  1902  elle  couvait  en  nombre  dans  un  banc  au 
bord  du  creek  Trail,  Colombie-Britannique.  En  1903  on  l'a  remar- 
quée à  Penticton  pendant  quelques  jours  seulement.  J'en  ai  obser\^é, 
de  nombreux  spécimens,  en  1904,  près  de  Femie,  Colombie-Britanni- 
que, et,  en  1905,  entre  Midway  et  le  lac  Osoyoos.  Elle  était  commune 
à  Kamloops  et  à  Spence  Bridge,  et  couvait  aussi  dans  une  pente 
escarpée  près  de  Vancouver,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'à  Fort 
Moody  sur  le  goulet  Burrard,  et  à  Port  Heney  sur  le  Fraser.  Au 
printemps  de  1901  elle  était  commune  à  Chilliwack.  Elle  passe  l'été 
en  grand  nombre  sur  l'île  de  Vancouver,  y  couvant  à  Goldstream  et 
au  lac  Shawnagin.  Elle  couve  aussi  dans  les  trous  au  bord  de  la 
mer  à  Comox  et  à  Sooke.  {Spreadhoroiigh) .  Cette  espèce  se  trouve 
en  beaucoup  plus  grand  nombre  à  l'est  qu'à  l'ouest  de  la  chaîne 
du  littoral.  {Lord).  Elle  est  commune  partout  dans  la  province, 
et  y  couve.  {Streator).  Elle  est  commune  d'un  bout  à  l'autre  de  la 
province  et  couve  dans  les  talus  sur  la  colline  Beacon,  Victoria. 
(Fannin).  Elle  passe  l'été  en  nombre  à  Chilliwack.  (Brooks).  Elle 
n'est  pas  commune  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  elle  s'y 
trouve  en  aussi  grand  nombre  que  l'hirondelle  des  granges.  (Rhoads). 
En  mai  1897  cette  hirondelle  était  commune  à  Revelstoke,  à  la 
branche  de  la  Salmon,  et  à  Agassiz,  et  couvait  dans  les  caps  à 
pic  Sea  Bird  près  de  Vancouver,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G. 
White). 

Famille  XLV.     AMPELIDyî:.     Jaseurs. 

CCXLV.    AMPELIS  Linn^us.     1766. 
618.    Jaseur  de  Bohème. 

Atnpelis  garruliis  Linn.     1766. 

Pendant  l'hiver  de  1864-5  une  volée  de  ces  oiseaux  s'est  rendue  à 
Three-Mile  House,  près  d'Halifax,  Nouvelle-Ecosse,  mais  on  n'en 
à  plus  revu  jusqu'à  présent.  (Downs).  Le  jaseur  de  Bohème  se 
trouve  tout  à  fait  nombreux  pendant  certains  hivers  à  St.  Stephens, 
Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain).  On  l'a  remarqué  en  petit 
nombre  pendant  l'hiver  à  Harvey,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
{W.  H.  Moore).     Il  se  voit  en  hiver  comme  oiseau-migrateur  à  Québec; 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  695 

on  l'a  pris  à  Lorette.  {Dionne).  Je  n'ai  pas  \'U  cet  oiseau  moi-même, 
et  je  n'ai  pas  de  mention  récente  de  sa  présence  dans  le  voisinage  de 
Montréal.     Il  s'y  voit  rarement  en  hiver.     (Wintle). 

Cet  oiseau  se  voit  à  Ottawa  pendant  l'hiver;  bien  des  années  se 
sont  écoulées  depuis  qu'il  nous  a  visités  en  grand  nombre.  (Ottawa 
Naturalist,  vol.  V).  On  ne  le  voit  que  rarement  dans  le  comté  de 
Leeds,  dans  l'est  d'Ontario.  Un  hiver,  j 'en  ai  \ai  deux  spécimens  perchés 
sur  une  clôture  à  claire-voie;  ils  n'étaient  pas  farouches.  Le  14  juin 
1899  j'ai  trouvé  un  nid  dans  une  partie  sauvage  et  rocheuse  de  la 
campagne  près  de  lac  Charleston,  comté  de  Leeds.  Ce  nid,  que  j'ai 
attribué  à  cette  espèce,  était  construit  dans  une  enfourchure  d'érable 
tendre  qui  poussait  dans  un  endroit  humide  et  marécageux.  Il  con- 
tenait deux  œufs  qui  mesuraient  respectivement  i .  10  x  .70  et  0.94  x 
.68.  Ceux-ci  sont  perceptiblement  plus  gros  que  ceux  de  n'importe 
quel  jaseur  de  cèdre  que  j'aie  jamais  vu.  Le  fond  est  de  la  même 
couleur  que  ceux  de  ce  dernier,  mais  modérément  pointillé  de  taches 
noires  et  rondes.  Le  nid,  comme  construction,  était  ferme  et  solide; 
il  était  très  profond  et  se  composait  de  radicules,  de  brindilles,  et  de 
fibres,  et  non  pas  d'herbe  et  de  paille  comme  dans  le  cas  des  nids  de  la 
plupart  des  jaseurs  de  cèdre  que  j'ai  vus.  Au  mois  de  février  1904, 
on  a  remarqué  quelques  jaseurs  de  Bohème  à  Cataraqui,  près  de 
Kingston,  Ontario,  ainsi  que  d'autres,  en  1907,  au  même  endroit. 
{Rév.  C.  J.  Yoiing).  Cette  espèce  ne  se  voit  que  rarement,  en  hiver, 
dans  les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  Elle  ne  visite  Toronto 
que  de  temps  en  temps.  Lorsqu'elle  s'y  trouve,  elle  se  tient  bien  au 
centre  de  la  ville.  L^ne  volée  de  ces  oiseaux  y  est  arrivée  en  1895,  et, 
pendant  ce  temps,  quelques  petites  bandes  ont  passé  un  mois  ou  plus 
dans  les  quartiers  des  résidences.  (/.  H.  Fleming).  Vers  le  18  février 
1895,  la  ville  de  Toronto  a  reçu  la  visite  d'un  nombre  considérable 
de  ces  beaux  oiseaux  du  nord.  Pendant  qu'ils  se  trouvaient  ici  ils 
se  nourrissaient  de  baies  du  sorbier,  et,  le  20  mars,  j'en  ai 
vu  un  grand  nombre  descendre  au  vol  jusqu'à  un  étang  dans  lequel  il 
y  avait  de  la  neige,  à  Queen's  Park,  et  là  ils  ont  bu  de  l'eau  et  se  sont 
baignés  ou  plutôt  ils  ont  pataugé.  Le  14  décembre  1895  j'ai  remarqué 
quatre  spécimens  de  cet  oiseau,  ainsi  qu'un  autre,  le  5  mars  1896,  en 
compagnie  d'une  bande  de  "yl.  cedrorum".  Le  31  décembre  1896  j'ai 
vu  prendre  un  beau  mâle  d'une  petite  volée  de  cette  espèce  juste  au 
nord  de  la  ville.  Quelques  jaseurs  de  Bohème  sont  restés  avec  nous 
jusqu'aux  derniers  jours  d'avril,  et,  le  16  de  ce  mois,  je  les  ai  vus  dans 

78870— 45I 


696  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

les  grands  ormes  sur  les  terrains  de  l'université  et  j'ai  remarqué 
qu'ils  avaient  entièrement  changé  leurs  habitudes,  car  ils  chassaient 
tous  les  malheureux  insectes  en  vue  et  faisaient  un  claquement  avec 
leur  bec  à  la  manière  des  moycherolles.  M.  Percival  Turner 
m'écrit  qu'il  a  vu  une  petite  bande  de  ces  oiseaux,  le  6  février  1900, 
dans  le  cimetière  de  l'église  anglicane  à  Belleville.  (/.  Hughes-Samuel) . 
Le  25  juin  1901  M.Alfred  E.  Prebleena  remarqué  trois  spécimens 
dans  les  forêts  d'épinette  blanche  rabougrie  près  de  Fort  Churchill  sur 
la  baie  d'Hudson.  M.  J.  -B.  Tyrrell  parle  d'en  avoir  vu  une  bande 
«dans  un  bocage  de  bouleaux  situé  dans  leur  zone  de  reproduction  près 
du  bord  du  lac  Theitage».  Ce  lac  se  trouve  à  environ  300  milles 
légèrement  au  nord-ouest  de  Fort  Churchill.  {E.  A.  Preble.)  Le 
jaseur  de  Bohème  passe  l'hiver  en  assez  grand  nombre  dans  le  Mani- 
toba.  {E.  T.  Selon.)  Au  commencement  de  l'hiver  il  est  quelque- 
fois commun  à  Aweme,  Manitoba,  (Criddle.)  C'est  un  oiseau  errati- 
que dans  le  Manitoba  quant  au  nombre  dans  lequel  il  se  voit,  et  à 
la  régularité  de  ses  visites.  Tout  à  coup  il  s'y  présente  en  grand  nom- 
bre et  ensuite  il  en  est  absent  pendant  plusieurs  années.  On  ne  le 
voit  qu'au  milieu  de  l'hiver.  {Atkinson.)  C'est  un  oiseau  errant 
rare  près  de  Prince- Albert,  Saskatchewan  ;  on  n'en  a  tué  qu'un  spécimen 
mais  au  printemps  de  1895,  on  l'a  remarqué  à  deux  reprises.  (Coubeaux.) 
On  a  tué  un  spécimen  de  ce  jaseur  en  premier  plumage  dans  les  bois 
épais  de  conifères  à  une  altitude  d'environ  4,200  pieds  sur  la  pente 
de  la  montagne  voisine  du  lac  Chief  Mountain  (lac  Waterton)  où  il 
était  en  compagnie  d'un  grand  nombre  de  spécimens  de  Ampelis  ce- 
drorum.  Ayant  été  pris  le  19  août,  cet  oiseau  était  évidemment  dans 
ces  lieux  estivaux.  {Coues.)  Le  11  avril  1894  on  en  a  remarqué  un 
spécimen  à  Medicine-Hat,  Saskatchewan,  ainsi  qu'un  autre  le  14  du 
même  mois.  Au  mois  de  mai  1891  cet  oiseau  était  commun  à  Can- 
more,  Montagnes  Rocheuses,  mais  on  n'y  a  pas  remarqué  de  nids. 

En  1885  l'auteur  a  tué  des  jeunes  oiseaux  de  cette  espèce  au 
même  endroit,  et  il  était  positif  qu'il  y  avait  des  nids  dans  les  bois 
d'épinettes  blanches  dont  la  vallée  à  ce  moment  était  recouverte.  Je 
crois  qu'une  colonie,  ou  même  plus,  de  ces  oiseaux  se  trouve  sur  la 
pente  est  des  Montagnes  Rocheuses,  et,  sans  doute,  ils  y  habitent  en 
permanence.  J'ai  vu  une  grande  bande  de  cette  espèce,  le  3  novembre 
1902,  dans  la  montagne  Lake,  à  l'est  de  la  rivière  Columbia,  sur  la 
frontière  de  la  Colombie-Britannique  ;  j 'en  ai  remarqué  trois  spécimens, 
le  II  juillet  1898,  dans  le  passage  de  l'Athabasca,  près  du  sommet  des 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  697 

Montagnes  Rocheuses,  ainsi  qu'une  bande  d'environ  cinquante,  le  24 
septembre,  sur  la  rivière  Brazeau.  On  dit  que  cette  espèce  habite  les 
montagnes  tout  l'hiver.  {Spreadborough.)  On  n'a  remarqué  ce  bel 
oiseau  en  Amérique  que  depuis  peu  de  temps.  Il  a  été  découvert  par 
M.  Drummond,  au  printemps  de  1826,  près  des  sources  de  la  rivière 
Athabasca,  et,  dans  la  même  saison,  par  moi-même  au  lac  Great 
Bear,  latitude  65°.  Il  se  rend  à  ce  dernier  endroit  vers  le  24  mai, 
y  arrivant  par  grandes  volées,  et,  pendant  son  séjour,  se  nourrit  de 
baies  de  l'arbousier  des  Alpes  et  du  vaccinier  du  marais.  Il  n'y  reste 
que  quelques  jours.  L'endroit  où  il  niche  n'est  pas  connu  des 
sauvages,  mais  j'ai  raison  de  croire  que  son  nid  se  trouve  dans  les 
districts  des  montagnes  de  pierre  calcaire,  latitude  67°  ou  68°. 
(Richardson.)  M.  John  Hope,  un  résident  de  Fort  Franklin  sur  le 
lac  Great  Bear,  me  dit  qu'un  grand  nombre  de  ces  oiseaux  construisent 
leurs  nids  dans  le  voisinage,  mais  à  une  telle  élévation  dans  les  arbres 
qu'il  est  très  difficile  de  prendre  leurs  œufs.  Un  spécimen  a  été  tué, 
en  février,  à  Fort  Liard,  et  cette  circonstance  me  fait  croire  que  ces 
oiseaux  y  habitent  en  hiver.  (Ross.)  En  1861  on  a  trouvé  un  œuf 
ainsi  qu'un  nid  de  cette  espèce  dans  un  pin  au  bord  de  la  rivière 
Anderson,  à  environ  la  latitude  68°.  En  1862  plusieurs  peaux  ont  été 
obtenues  à  Fort  Anderson,  mais  on  n'a  pas  trouvé  de  nids  même 
après  une  recherche  des  plus  minutieuses.  (Macfarlane.)  On  a  tué 
cejaseur  seulement  à  l'est  de  la  chaîne  Cotière.  {Lord.)  Il  habite 
principalement  à  l'est  de  la  chaîne  Cotière  ainsi  que  le  district  des 
Montagnes  Rocheuses,  et  se  trouve  rarement  en  hiver  sur  l'île  de  Van- 
couver. {Fannin.)  Il  abonde  en  certaines  années  à  Chilliwack  et  en 
d'autres  il  en  est  entièrement  absent.  Pendant  l'hiver  de  1897-98 
cet  oiseau  abondait  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  mais, 
l'hiver  suivant,  il  y  était  en  moins  grand  nombre.  Il  couve  à  cet 
endroit.  (Brooks.)  Le  1 7  décembre  1 899  j 'ai  vu  de  nombreuses  gran- 
des volées  de  cette  espèce  à  partir  de  Golden  en  montant  la  rivière 
Columbia,  Colombie-Britannique,  et,  le  23  février  1898,  je  l'avais  re- 
marquée en  nombre  en  montant  de  rivière  Nicola.     {E.  F.  G.  White.) 

Le  20  août  1899,  le  jour  de  notre  arrivée  au  camp  d'hiver  sur  la 
Kowak,  goulet  Cook,  Alaska,  j'ai  obser\'é  une  bande  de  cinquante 
jaseurs  dans  un  groupe  d'épinettes  blanches,  mais  à  partir  de  ce  moment 
je  ne  les  ai  plus  revus.  (Grinnell.)  On  en  a  remarqué  trois 
adultes,  le  8  octobre  1903,  au  camp  Moose,  Alaska.  (Anderson.) 
Il  n'existe  de  mention  de  la  présence  de  cet  oiseau  en  aucun  endroit 


698  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

le  long  des  rives  de  cette  partie  de  la  mer  de  Behring  qui  se 
trouve  sur  l'océan  Arctique;  cependant  il  est  assez  commun  dans  l'in- 
térieur et  on  m'en  a  apporté  des  spécimens  venant  de  Nulato  et  de 
Fort  Reliance  sur  le  Yukon.  Les  seuls  spécimens  de  nids  et  d'œufs 
du  jaseur  venant  de  l'Alaska,  que  nous  avons  dans  notre  possession 
sont  ceux  recueillis  le  4  juillet  1861  à  Fort  Reliance  par  M.  Ken- 
nicott.  (Nelson.)  Cet  oiseau  ne  visite  la  côte  que  de  temps  en  temps. 
On  en  a  obtenu  des  spécimens  de  Nulato  et  de  Fort  Yukon.  (Turner.) 
Le  1er  juillet  nous  en  avons  remarqué  plusieurs  à  la  rivière  Six-Mile, 
deux  autres,  le  7  juillet,  au  lac  Marsh,  un  spécimen  unique,  le  10  de  ce 
mois,  à  la  rivière  Fifty-Mile,  et,  le  lendemain,  presque  deux  couples 
à  Miles  Canon.  Plus  tard  on  en  a  observé  d'autres,  par  couples,  et 
par  familles,  à  beaucoup  d'endroits  sur  le  Yukon  presque  jusqu'à  Circle 
Cit3^  On  les  a  remarqués  pour  la  dernière  fois  le  12  août.  Les  oiseaux 
collectionnés  par  nous-mêmes  s'étaient  nourris  de  baies  pourpres  de 
quelque  plante  inconnue.     (Bishop.) 

La  plante,  ci-dessus  mentionnée,  est  probablement  l'airelle  des  ma- 
rais {Vaccinium  uliginosiim)  qui  abonde  sur  les  pentes  mousseuses  des 
collines,  et  sur  les  plaines  de  sphaigne  que  l'on  trouve  entre  Dawson 
et  Selkirk.  Le  10  juillet  1902  les  baies  étaient  mûres  à  Dawson, 
latitude   64°    15'.     (Macoun.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  jaseur  de  Bohême  couve  à 
partir  de  150-Mile  House  en  allant  dans  la  direction  nord.  Je 
suis  arrivé  à  Quesnel  trop  tard  pour  prendre  des  œufs,  mais,  le  prin- 
temps suivant,  j'ai  veillé  attentivement  pour  des  jaseurs  à  150-Mile 
House.  Je  les  ai  trouvés  à  cet  endroit  pour  la  première  fois,  le  11 
juin,  lorsque  j'en  ai  remarqué  une  petite  volée.  De  cette  volée 
j'ai  tué  un  spécimen  qui,  je  l'ai  constaté,  après  examen,  était  une 
femelle  sur  le  point  de  pondre.  En  revenant  au  même  endroit 
j'ai  trouvé  les  jaseurs,  qui  consistaient  de  cinq  couples,  encore  là, 
et  j'ai  bientôt  découvert  un  nid  à  environ  25  pieds  de  terre  près 
de  l'extrémité  d'une  branche  d'un  pin  Murray.  Ce  nid  contenait 
à  ce  moment  (le  12  juin)  deux  œufs.  Le  15  du  mois  j'ai  enlevé 
cette  couvée  qui  se  composait  de  quatre  œufs.  Le  nid  était  gros 
et  construit  d'une  façon  détachée;  il  se  composait  de  mousse 
d'Usnea,  d'herbe  sèche  et  de  tiges  de  graminées,  le  tout  garni 
d'un  matériel  fin  dans  lequel  il  y  avait  quelques  feuilles  vertes 
de  tremble  placées  là  sans  doute  pour  rendre  les  œufs  moins  visibles. 
Le  26  juin  avec  mon  binocle  j'ai  regardé  soigneusement  tous  les  arbres 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  699 

dans  le  voisinage  et  j'ai  trouvé  encore  trois  autres  nids;  ceux-ci 
étaient  tous  dans  des  grands  pins  Douglas  et  j'ai  pu  en  atteindre 
deux  en  grimpant  sur  les  arbres.  Chaque  nid  contenait  quatre 
œufs,  et  il  ne  s'en  fallait  quelques  jours  seulement  qu'ils  ne  fussent 
éclos.  Ces  nids  étaient  semblables  au  premier  saufs  qu'il  n'y  avait  pas 
de  feuilles  vertes  de  tremble  dans  leur  garniture,  dû  probablement 
à  la  circonstance  qu'ils  étaient  mieux  cachés  d'au-dessus.  Je  n'ai 
pu  attraper  ni  le  quatrième  nid,  ni  trouver  celui  du  dernier  couple 
d'oiseaux.  (Brooks.)  Au  début  du  mois  de  juin  1893  j'ai  remarqué 
cet  oiseau,  et  l'ai  entendu  jaser  dans  les  bois  sur  les  versants 
du  mont  Squaw  à  Banfï  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Mon 
guide  m'a  dit  qu'il  avait  vu  son  nid,  à  plusieurs  reprises,  à  la  fin 
juillet.  Je  lui  ai  offert  un  bon  prix  pour  une  couvée  d'oeufs  et,  de 
fait,  le  30  juillet  1893  il  a  réussi  à  trouver  un  nid  contenant 
quatre  œufs.  Ce  nid  est  fait  de  brindilles  fines,  de  radicules,  et  d'herbe 
et  était  à  20  pieds  de  terre  dans  une  épinette  blanche.  Le  13 
juillet  1894  il  a  trouvé  un  autre  nid,  contenant  cinq  œufs;  celui-ci, 
comme  le  premier,  était  au  sommet  d'une  épinette  blanche.  Le 
22  juillet  1897  ce  guide  a  trouvé  encore  un  autre  nid  et,  cette 
fois-ci,  a  pris  l'un  des  oiseaux.  Ce  nid,  comme  les  deux  autres,  était 
situé  au  sommet  d'une  épinette  blanche  peu  élevée,  et  contenait 
quatre  œufs.     (W.  Raine.) 

619.    Jaseur  du  cèdre. 

Ampelis  cedrorum  (vieill)  Gray.     1846. 

Le  26  août  1860  M.  Drexler  a  obtenu  un  spécimen  de  cet  oiseau 
à  Moose  Factory.  {Packard.)  Le  2  juin  1896  j'en  ai  vu  une  volée 
d'environ  trente  sur  la  rivière  Moose.  Cet  oiseau  était  commun, 
le  13  du  mois,  à  Moose  Factor>';  on  ne  l'a  pas  remarqué  au  nord  de 
cet  endroit.  {Spreadboroiigh.)  Le  jaseur  du  cèdre  passe  l'été  en 
nombre  à  Sydney,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  {C.  R. 
Harte.)  Il  se  trouve  commun  pendant  l'été  à  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse.  (Downs.)  En  été  il  habite  la  Nouvelle-Ecosse  en  assez 
grand  nombre;  je  l'ai  pris  une  fois  en  hiver.  {H.  F.  Tufts.)  Le  ler 
mars  1 899  on  en  a  observé  une  bande  de  dix  spécimens  à  Amherst,  Nou- 
velle-Ecosse. {Morrell.)  Le  7  juin  1 902  une  petite  volée  de  ces  oiseaux 
est  arrivée  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  et,  au  mois  de  septembre 
de  la  même  année,  il  en  est  venu  une  autre.  (/.  BoiiteUer.)  On 
a  remarqué  ce  jaseur,  le  il  juillet  1888,  à  Mount  Stewart,  île  du 


700  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Prince-Edouard.  {Macoun.)  On  l'observe  de  temps  en  temps  sur 
l'île  du  Prince- Edouard  mais  il  n'y  est  pas  commun.  Quelques 
spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  remarqués  à  Baddeck,  sur  l'île  du 
Cap  Breton.  (Dwight.)  Il  passe  l'été  en  nombre  à  St-John,  Nou- 
veau-Brunswick.  (Chamberlain.)  Il  est  assez  commun  pendant  l'été 
à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  y  nichant  dans 
les  vergers  et  les  conifères.  (W.  H.  Moore.)  Cet  oiseau  est  rare 
au  lac  Mistassini,  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoiin.)  II  est 
commun  dans  les  lieux  ravagés  par  le  feu  dans  la  vallée  de  la  Resti- 
gouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox.)  En  été  il  habite 
en  nombre  aux  alentours  de  Québec.  (Dionne.)  Il  abonde  en  perma- 
nence à  Montréal,  y  couvant  dans  la  ville  ainsi  que  dans  le  parc 
Mont  Royal.  J'ai  trouvé  son  nid  contenant  des  œufs  à  partir  du 
13  juin  jusqu'au  27  août.  Pendant  l'hiver  il  arrive  par  bandes  dans 
la  ville,  pour  se  nourrir  des  baies  du  sorbier  des  oiseaux.  (Wintle.) 
Le  jaseur  du  cèdre  passe  l'été  en  nombre  à  Ottawa.  {Ottawa 
Naturalist,  Vol.  V.)  Il  est  commun  le  long  du  St-Laurent 
en  aval  de  Kingston,  Ontario.  {Rév.  C.  J .  Young.)  En  hiver  il 
habite  Toronto,  Ontario,  en  nombres  irréguliers,  et  en  été,  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka  où  il  se  trouve  commun.  On  le  voit 
généralement  le  long  des  bords  des  cours  d'eau.  (/.  H.  Fleming.) 
Cet  oiseau  abonde  au  lac  Cache,  parc  Algonquin,  Ontario.  (Spread- 
borough.)  Il  est  commun  mais  très  erratique  aux  alentours  de  London, 
Ontario.  Il  s'y  voit  quelquefois  en  hiver,  mais  plus  souvent  par 
bandes  au  commencement  du  printemps.  Les  oiseaux-reproducteurs 
arrivent  vers  le  6  mai;  c'est  à  peu  près  le  moment  de  leur  arrivée 
en  prenant  une  moyenne  de  treize  ans  successifs.  Ce  jaseur  semble 
se  maintenir  malgré  le  mauvais  sort  qui  lui  arrive  souvent  aux  maisons 
des  propriétaires  de  cerisiers,  à  cause  de  son  penchant  pour  ce  fruit. 
(W.  E.  Saunders.)  Il  fréquente  Guelph,  Ontario  en  été,  y  arrivant 
vers  le  29  mai,  et  prenant  son  départ  vers  le  26  septembre. 
{A.  B.  Klugh.)  C'est  un  oiseau-reproducteur  commun  pendant  l'été 
à  Penetanguishene,  Ontario.  (A.  F.  Young.)  M.  Baird  fait  mention 
de  la  présence  de  cet  oiseau  à  Moose  Factory,  à  l'entrée  de  la  baie 
James,  où,  le  26  août  1860,  M.  Drexler  l'a  recueilli.  M.  Walton 
Hayden  en  a  pris  des  spécimens  au  même  endroit,  en  1881,  (.E.  A. 
Preble.) 

On  n'a  pas  observé  le  jaseur  du  cèdre  à  Pembina,  mais  on  l'a  trouvé 
à  différents  autres  endroits  le  long    du    49ième    parallèle,    et   on    a 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  7OI 

constaté  qu'il  était  exceptionnellement  abondant  dans  les  Montagnes- 
Rocheuses.  {Coues).  H  abonde  en  été  dans  les  parties  boisées  du 
Manitoba.  Le  22  juillet  1884,  à  Portage  la  Prairie,  j'ai  trouvé  le 
nid  d'un  jaseur  du  cèdre  dans  les  bois  près  de  la  rivière.  Ce  nid 
était  sur  la  branche  d'un  chêne  rabougri,  et  avait  à  peu  près  la 
même  apparence  qu'un  autre  que  l'on  a  recueilli  dans  l'une  des  pro- 
vinces de  l'est.  Il  contenait  deux  œufs  frais,  ce  qui  me  fait  croire 
que  ce  jaseur  niche  très  tard  dans  ces  lieux.  {E.  T.  Seton).  Cet 
oiseau  est  commun  et  couve  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Il 
abonde  et  est  régulier  comme  oiseau-migrateur  dans  toutes  les 
régions  boisées  du  Manitoba  ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton. 
On  ne  l'a  pas  remarqué  dans  ces  endroits  pendant  l'hiver.  {Atkinson) . 
En  1906  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  dans  les  bois  à  Maple 
creek.  (A.  C.  Béni).  Le  2  juin  on  a  observé  trois  spécimens  de  ce 
jaseur  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  Plus  tard  on  en  a  vu  beaucoup 
d'autres;  ils  couvent  ici.  Au  mois  de  juin  1895  ces  oiseaux  couvaient 
apparemment  au  creek  Old  Wives;  la  même  année  on  en  a  remar- 
qué un  grand  nombre  au  lac  Waterton.  Ils  étaients  tout  à  fait  communs 
le  long  de  la  rivière  Peace,  latitude  56°,  au  mois  de  juillet  1903,  et 
communs,  en  juin  1898,  depuis  Edmonton  jusqu'au  col  Athabas- 
ka.  Je  les  ai  remarqués  en  nombre,  le  27  juin  1897  à  Jumping 
Pound  creek,  près  de  Calgary.  Ils  étaient  communs,  la  même  année, 
au  col  Crowsnest.  Au  mois  de  juin  1891  ils  couvaient  en  nombre 
à  Banfï,  Montagnes  Rocheuses,  et,  en  juin  1890,  ils  abondaient  à  Deer 
Park,  ainsi  qu'à  Robson,  sur  la  rivière  Columbia,  où  ils  ont  commencé 
à  couver  seulement  le  20  juin.  A  partir  du  24  mai  on  les  a  remarqués 
par  bandes  à  Agassiz,  et  ils  étaient  communs  aussi  à  Spence  Bridge. 
Le  18  juin  1889  on  en.  avait  observé  un  couple  à  Kamloops.  A 
l'automne  de  1901  on  les  a  vus  en  bandes  à  Huntingdon  sur  la 
frontière;  ils  s'y  nourrissaient  du  fruit  du  sureau  noir  et  de  l'épine. 
Le  5  août  1905  ces  oiseaux  étaient  communs  le  long  de  la  rivière 
Skagit,  Colombie-Britannique.  J'en  ai  vu  six,  en  1906,  sur  la  rivière 
Chilliwack.  En  1893,  je  n'en  ai  pas  remarqué  plus  d'une  douzaine, 
pendant  l'été,  sur  l'île  de  Vancouver;  ceux-ci  se  trouvaient  à  Victoria 
et  à  Comox.     {Spreadhoroiigh) . 

Le  jaseur  du  cèdre  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  près  de  Prince 
Albert,  Saskatchewan;  je  l'ai  remarqué,  au  mois  de  juillet,  dans  mon 
jardin,  {Couheaux).  Il  abonde  à  Chemawawin,  et  aux  Grand 
Rapids  de  la  Saskatchewan.  v  faisant  un  nid  bien  construit  de  brin- 


702  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU   CANADA. 

dilles  assez  grossières.  (Nutting).  On  l'a  remarqué  pour  la  première 
fois  près  du  portage  Grosse  Roche  sur  la  rivière  Clearwater,  latitude 
56°  30'.  Il  était  commun  depuis  cet  endroit  jusqu'au  portage  Methye, 
et  tout  le  long  de  ce  portage,  une  distance  de  dix  milles.  Il  était 
commun  dans  certains  endroits  entre  le  lac  Methye  et  Isle  à 
la  Crosse.  (/.  M.  Macoim).  Cet  oiseau  conformément  à  ses  habi- 
tudes, se  trouve  plus  au  sud  que  le  jaseur  de  Bohème  et,  d'après 
mes  observations,  il  ne  dépasse  pas  la  latitude  54°  dans  ses  migrations 
au  nord.  M.  Drummond  en  a  obtenu  des  spécimens,  le  27  juin  1827, 
sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan.  (Richardson) .  Ce  jaseur  se 
voit  en  nombre  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  le  long  des  rivières 
Fraser  et  Columbia.  (Lord).  Il  est  commun  partout  dans  les  lieux 
où  il  peut  se  procurer  en  abondance  de  quoi  vivre,  et  il  y  couve. 
(Streator).  En  été  il  habite  en  nombre  d'un  bout  à  l'autre  de  la  pro- 
vince. (Fannin).  Il  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Chilliwack. 
On  ne  l'a  pas  remarqué  à  150  Mile  House,  Colombie-Britannique, 
mais  on  l'a  observé  en  train  de  couver  à  Quesnel,  au  nord  de  cet  en- 
droit, où,  évidemment,  il  pondait  ses  œufs  plus  tard  que  l'espèce  plus 
grosse.  (Brooks).  Le  jaseur  du  cèdre  est  un  oiseau  commun  dans 
la  Colombie- Britannique.  Il  est  aussi  erratique  que  son  congénère 
de  l'est  quant  à  sa  présence  et  à  son  abondance  dans  cette  province. 
(Rhoads).  On  a  remarqué  ces  oiseaux,  par  grandes  bandes  au  creek 
Seymour,  Colombie- Britannique  le  12  juillet  1891,  sur  la  prairie  à 
Sumas,  le  10  octobre  1894,  ainsi  que  sur  l'île  Sea,  dans  la  rivière 
Fraser,  Colombie-Britannique  {E.  F.  G.  White). 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  remarqué  le  nid  de  cet  oiseau 
souvent  sur  un  pommier  dans  un  verger,  parfois  dans  une  pruche,  et 
fréquemment  dans  un  jeune  érable.  Ce  nid  ne  se  trouve  pas,  habitu- 
ellement, à  une  grande  élévation  dans  l'arbre;  il  est  généralement 
situé  de  10  à  15  pieds  de  terre,  mais  je  l'ai  vu  à  des  hauteurs  aussi 
basses  que  cinq  et  aussi  élevées  que  vingt  pieds.  Le  jaseur  du  cèdre 
fait  son  nid  plus  tard  que  tous  les  autres  oiseaux,  à  l'exception  du 
chardonneret  et  du  pinson  des  champs.  J'ai  vu  son  nid,  contenant 
des  œufs  frais,  aux  derniers  jours  de  juillet,  mais  jamais  plus  de  bonne 
heure  que  le  18  juin.  Il  est  construit  de  pailles  de  tiges  d'herbe,  et 
de  bois,  et  garni  de  poil  et  de  plumes.  Sous  ce  rapport-ci  il  présentait 
un  contraste  prononcé  avec  le  nid  que  j'ai  trouvé  au  lac  Charleston, 
comté  de  Leeds  et  qui,  d'après  la  grosseur  des  œufs  et  sa  situation  a 
été  attribué  à  l'espèce  précédente.  Les  œufs  du  jaseur  du  cèdre 
varient  considérablement.     {Rév.  C.  J.  Young). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  7O3 

A  Ottawa,  cet  oiseau  construit  son  nid  généralement  dans  l'enfour- 
chure  d'une  branche  ou  le  place  en  selle  sur  la  branche  elle-même,  ou 
il  le  construit  dans  un  buisson.  Ce  nid  se  compose  de  brindilles, 
d'écorce,  de  feuilles  et  de  radicules  le  tout  garni  d'herbe  fine,  de  crin, 
et  de  laine.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  d'un  bleu  ardoise 
tacheté  et  barbouillé  de  noir-brunâtre.  (G.  R.  White).  Les  nids 
sont  construits  dans  toutes  espèces  d'arbres.  Ils  ne  se  trouvent 
jamais  à  une  grande  élévation,  et  se  composent  de  différents  maté- 
riaux, tels  que  des  brindilles,  des  herbes,  des  radicules,  des  feuilles, 
du  duvet  végétal,  de  la  laine,  et  du  crin.  Les  œufs,  au  nombre  de 
quatre  à  six  sont  pondus  en  juin,  juillet,  et  août  près  d'Ottawa, 
ainsi  qu'au  lac  Nominingue,  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville. 
(Garneau) . 

Famille  XLVIL     LANIID.î;.     Pies-grièches. 

CCXLVI.     LANIUS  Linn.-eus.     1758. 
621.     Pie-grièche  boréale. 

Lanius  borealis  Vieill.     1807. 

La  pie-grièche  boréale  n'est  pas  commune  à  Fort  Chimo,  Labrador, 
mais  elle  y  couve.  Le  30  juin  1884  on  a  pris  à  la  main,  des  oisillons 
de  cette  espèce,  qui  n'étaient  pas  capables  de  voler.  On  dit  que 
cet  oiseau  se  trouve  commun  dans  la  partie  sud  du  Labrador.  (Pac- 
kard). Le  29  juillet  1891  on  en  a  pris  une  jeune  femelle  au  lac  Melville, 
dans  l'est  du  Labrador.  (Norton) .  On  a  observé  un  spécimen  de  cette 
espèce,  le  9  juin  1896,  à  Moose  Factory,  ainsi  qu'un  autre,  le  24  juillet, 
au  lac  Seal,  Labrador;  l'espèce  y  est  apparemment  rare.  (Spread- 
borough).  Elle  est  assez  rare  dans  Terreneuve,  mais  il  se  peut  qu'elle 
y  couve.  (Reeks).  On  la  voit  en  très  petit  nombre  pendant  l'hiver 
dans  la  Nouvelle-Ecosse,  et  seulement  un  spécimen  à  la  fois.  (Downs). 
C'est  un  oiseau-migrateur  rare  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F. 
Tufts) .  Au  mois  de  novembre  1902  on  a  remarqué  un  spécimen  de  cette 
espèce  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'un  autre,  le  16  no- 
vembre 1907.  (/.  Boutelier).  Elle  a  été  observée  à  Sydney,  île  du 
Cap  Breton  le  8  mars,  et  le  13  et  le  20  avril,  en  1902.  (C.  R.  Harte). 
Elle  se  trouve  rare,  pendant  l'été  et  l'automne,  à  St.  John,  Nouveau- 
Brunswick.  (Chamberlain) .  Cette  espèce  habite  en  permanence  à 
Scotch   Lake,   comté  d'York,   Nouveau-Brunswick  où  elle  est  rare; 


704  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

il  est  possible  qu'elle  y  couve.  {IV.  H.  Moore).  Elle  habite  Québec; 
on  l'a  prise  à  Beauport.  (Dionne).  Elle  est  nombreuse,  à  Montréal 
pendant  l'hiver.  On  l'a  observée  là  à  partir  du  20  octobre  jusqu'au 
II  avril,  et  je  crois  en  avoir  vu  un  spécimen  aussi  tard  que  le  23 
mai  1891,  à  la  Côte  St- Antoine,  sur  le  versant  de  la  montagne. 
(Wintle). 

La  pie-grièche  boréale  habite,  pendant  l'hiver,  en  assez  grand 
nombre  les  alentours  d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalist,  Vol.  V). 
On  remarque  cette  espèce  à  l'automne,  et  en  hiver,  dans  l'est  d'Ontario  ; 
elle  n'y  est  pas  commune  Elle  semble  préférer  le  voisinage  des  villes 
et  des  villages,  et  elle  dévore  le  moineau  domestique.  Je  l'ai  vue 
dès  le  début  du  mois  d'octobre,  et  à  la  fin  avril.  Je  n'ai  remarqué 
son  nid  qu'une  seule  fois,  c'était  dans  la  province  de  Québec.  {Rév. 
C.  J.  Young).  Cette  pie-grièche  passe  l'hiver  régulièrement  à 
Toronto,  Ontario.  J'ai  pris  un  nid  de  cette  espèce,  le  28  mai  1887, 
mais  c'est  le  seul  dont  on  mentionne  la  prise.  Cet  oiseau  passe 
l'hiver  en  assez  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et 
Muskoka.  Au  mois  d'octobre  1899,  j'en  ai  vu  des  spécimens  au 
lac  Sand.  (/.  H.  Fleming).  Quelques  spécimens  de  cette  espèce  se 
rendent  tous  les  automnes,  à  Toronto,  où  ils  passent  l'hiver  et 
s'occupent  beaucoup  du  Passer  domesticus.  Le  29  octobre  1896, 
j 'en  ai  remarqué  un  qui  poursuivait,  pendant  plus  de  trente  minutes, 
une  chauve-souris  qui  avait  été  chassée  d'un  vieux  hangar.  Les 
mouvements  de  la  pie-grièche  étaient  fort  singuliers,  car,  chaque 
fois  qu'elle  s'approchait  de  la  chauve-souris  elle  semblait  hésiter  à 
la  saisir,  supposant  même  qu'elle  eût  pu  le  faire;  enfin  la  pie  grièche 
s'est  décidée  de  laisser  seul  cet  objet  fantastique,  et  de  chercher  un 
repas  ailleurs,  plus  à  son  gré.     (/.  Hughes- Samuel) . 

La  pie-grièche  boréale  se  rend,  de  temps  en  temps,  pendant  l'hiver 
à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young).  On  en  a  pris  deux 
spécimens  à  Fort  Churchill  où,  à  partir  du  23  jusqu'au  30  juillet 
1901,  elle  se  trouvait  en  assez  grand  nombre.  On  en  a  pris  un  autre, 
et  noté  encore  un  autre,  le  14  septembre  près  du  portage  Painted 
Stone.  {E.  A.  Prehle).  On  a  pris  cette  espèce  à  York  Factory, 
sur  la  baie  d'Hudson.  {Dr.  R.  Bell).  Elle  a  été  prise  à  Fort  Chur- 
chill, sur  la  baie  d'Hudson.     {Clarke). 

Elle  apparaît  en  assez  grand  nombre,  au  printemps  et  à  l'automne, 
dansle  Manitoba.     J'enai  vudeuxsp2cimens,  le  15  septembre  1907,  à 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  705 

Fort  Reliance.  {E.  T.  Selon).  Elle  est  assez  commune,  en  hiver,  à 
Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  Elle  passe  l'hiver  régulièrement 
dans  le  Manitoba.  {Atkinson).  On  la  voit  régulièrement  et  en  très 
grand  nombre  pendant  l'été,  et  elle  couve  partout  dans  la  région 
autour  de  Prince  Albert,  Saskatchewan.  {Couteaux).  On  en  a  \tj 
un  spécimen  à  Fort  McMurray,  latitude  56°  40'.  (Macoun).  Cette 
espèce  se  trouve  assez  commune  dans  les  parties  boisées  des  Ter- 
ritoires du  Nord-ouest  jusqu'à  la  latitude  60°,  si  non  plus  au  nord. 
Elle  se  rend  le  plus  souvent  sur  les  rivages  de  la  Saskatchewan  où 
on  la  voit  sur  les  bords  des  plaines,  ou  au  voisinage  d'un  lac,  perchée 
dans  un  arbre.  (Richardson).  On  la  voit  en  assez  grand  nombre 
sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Good  Hope. 
{Ross).  Le  II  juin  1863  on  a  obtenu  un  nid  de  cette  espèce,  conte- 
nant six  oeufs,  à  Fort  Anderson,  plus  tard  on  en  a  obtenu  un  autre 
plus  au  nord,  sur  la  rivière  Anderson.  {Macfarlane) .  Cette  pie- 
grièche  arrive  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  au  mois  de  mars,  ou 
même  avant,  et,  bien  qu'elle  y  soit  devenue  assez  commune  en  avril, 
elle  en  était  complètement  disparue  au  21  de  ce  mois.  Au  mois 
d'avril  1890  on  n'en  a  observé  que  deux  couples  à  Revelstoke,  Colom- 
bie Britannique.  L'année  suivante  on  ne  l'a  pas  remarquée  du  tout 
à  Banfï,  de  sorte  qu'elle  semble  être  rare  dans  les  Montagnes  Ro- 
cheuses. Au  mois  d'avril  1903,  j'en  ai  remarqué  une  demi-douzaine 
de  spécimens  à  Pencticton,  Colombie  Britannique;  on  en  avait  vu 
un  autre,  le  4  octobre  1901,  sur  la  prairie  à  Sumas,  dans  la  vallée 
du  Fraser.  Elle  est  assez  rare  sur  l 'île  de  Vancouver.  {Spreadborough) . 
Cette  espèce  abonde  en  assez  grand  nombre  dans  la  Colombie 
Britannique.  {Lord) .  On  ne  la  voit  que  sur  l'île  de  Vancouver  où,  au 
mois  de  septembre  1899,  on  en  a  pris  deux  femelles  pas  encore 
arrivées  à  l'âge  adulte.  {Streaior).  Elle  se  trouve  partout  dans 
la  province,  mais  elle  n'y  est  commune  nulle  part.  On  en  remar- 
que quelques  spécimens,  pendant  tout  l'hiver,  au  bord  de  la  côte. 
{Fannin).  Elle  se  rend,  en  hiver,  a  Chilliwack,  et  s'y  trouve 
commune,  et,  dans  la  même  saison,  on  la  voit  en  assez  grand  nom- 
bre au  lac  Okanagan,  Colombie  Britannique.     {Brooks). 

Le  seul  spécimen  de  cette  espèce  venant  du  sud-est  d'Alaska, 
a  été  obtenu,  le  19  mai  1869,  à  Fort  Kenai,  sur  le  goulet  Cook.  La 
pie-grièche  habite  toute  la  partie  du  territoire  depuis  la  mer  Behring 
en  allant  à  l'est  jusqu'à  la  frontière,  et  au  nord  jusqu'aux  montagnes 
d'Alaska.     Elle  y  est  assez  commune  en  certains  endroits,  mais  elle  n'a- 


706  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

bonde  nulle  part,  bien  qu'elle  habite  ce  territoire.  {Nelson).  Cette 
espèce  habite  tout  le  district  du  Yukon,  et,  en  été,  elle  y  couve  par- 
tout où  on  la  trouve.  (Turner).  Au  mois  de  septembre  1900  on  en 
a  tué  un  spécimen  à  l'âge  d'adolescence,  et  vêtu  du  plumage  brun, 
à  Hope  sur  le  goulet  Cook,  Alaska.  On  en  a  remarqué  plusieurs 
autres  à  Homer.  (Osgood).  On  a  rencontré  cet  oiseau  (invictus), 
pendant  l'automne  de  1899,  dans  la  vallée  de  la  Kowak,  goulet 
Cook,  Alaska.  (Grinnell).  Le  15  septembre  1901  on  a  pris  deux 
spécimens  de  cette  espèce  à  Homer.  On  en  a  remarqué  plusieurs 
autres  juste  au-dessus  de  la  limite  boisée  sur  les  montagnes  Kenai, 
Alaska.  On  les  a  trouvés  par  couples  pendant  tout  l'été  et  sans 
doute  ils  y  couvent.  (Figgins).  Le  ler  octobre  1903  on  en  a  pris 
un  mâle  adulte  au  camp  Moose,  Alaska.     (Anderson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  n'ai  remarqué  cette  pie-grièche 
en  train  de  couver  à  Toronto  qu'une  seule  fois.  J'ai  recueilli  un 
de  ses  nids  le  28  mai  1887.  Celui-ci  contenait  cinq  œufs  et  était 
situé  d'une  manière  tout  à  fait  visible,  près  de  l'extrémité  d'une 
branche  horizontale  d'un  érable  à  environ  quinze  pieds  de  terre. 
Il  était  gros  et  se  composait,  à  l'extérieur,  de  brindilles  et  de  ficelles 
avec  quelques  étiquettes  de  boîtes  de  viande,  en  fer  blanc,  fortement 
colorées,  placées  entre  ces  matériaux.  La  garniture  consistait  de 
poils  de  vache  et  de  feutre.  Le  nid  était  beaucoup  plus  grand  que 
celui  construit  pas  la  pie-grièche  à  croupion  blanc.  (/.  H.  Fleming.) 
J'ai  enlevé  le  nid  de  cette  espèce  à  Ottawa,  dans  un  cèdre  bas.  Il 
se  composait  de  brindilles,  de  bandes  d'écorce,  d'herbe,  et  de  quelque 
matière  végétale  molle,  et  était  garni  d'herbe.  Les  œufs,  au  nombre 
de  quatre,  sont  d'un  gris  verdâtre  couverts  de  taches  d'un  brun- 
rougeâtre  et  d'une  couleur  purpurine.  {G.  R.  White.)  J'ai  remarqué 
cette  espèce,  il  y  a  quelques  années,  en  train  de  couver  sur  l'île  de 
Montréal,  Que.  Le  nid,  situé  dans  un  gros  buisson  épineux  qui 
poussait  au  milieu  de  quelques  ormes,  était  presque  complété  le  17 
avril,  et,  le  27  du  mois,  il  contenait  sept  œufs  dont  l'incubation 
venait  de  commencer.  Il  était  compact  et  solide,  et  fait,  à  l'extérieur, 
de  bâtons  et  de  brindilles  d'épine,  et  garni,  à  l'intérieur,  de  morceaux 
de  chiffon,  de  poil,  et  de  plumes.  Au  moment  de  la  construction 
du  nid  il  y  avait  beaucoup  de  glace  dans  la  rivière,  et  la  neige,  dans 
certains  endroits,  avait  deux  pieds  de  profondeur.  Les  oiseaux 
étaient  farouches  et  se  sont  perchés  sur  les  plus  hautes  branches  des 
ormes.     {Rév.    C.    J.    Young.)     Le    11    juin    1901,    au   lac   Crescent, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  707 

Saskatchewan,  j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  six  œufs,  qui  appartenait 
à  la  pie-grièche  boréale,  et  j'ai  pris  le  vieil  oiseau.  Ce  nid  était 
à  environ  cinq  pieds  de  terre  dans  un  saule  brûlé  par  le  feu,  à  la 
lisière  d'un  petit  bois  qui  commandait  une  vue  sur  la  prairie.  C'est 
un  beau  spécimen  de  nid;  il  est  bien  construit,  ayant  environ  neuf 
pouces  de  diamètre,  et  se  compose,  à  l'extérieur,  de  brindilles  et 
de  feuilles  de  saule.  L'intérieur  est  profond  et  bien  feutré  de  duvet 
et  de  fourrure,  et  les  œufs  sont  plus  gros  que  ceux  de  la  pie-grièche 
à  croupion  blanc.  J'ai  dans  ma  possession  un  autre  nid,  large  et 
bien  construit,  ainsi  que  six  œufs,  collectionnés  par  M.  Wenman, 
le  7  juin  1897,  au  lac  Spotted,  dans  le  nord  de  l'Alberta.  Ce  nid 
était  à  sept  pieds  de  terre,  et,  comme  l'autre,  se  trouvait  dans  un 
saule.     {W.  Raine.) 

622c.     Pie-êrièche  miêratrice. 

LaniiiS  ludovicianus  migrans.     w.  palmer.     1898. 

Cette  espèce  passe  l'été  en  petit  nombre  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick;  elle  couvait  ici  en  1900.  J'en  ai  vu 
cinq  jeunes  en  compagnie  d'un  seul  couple  d'adultes.  {W.  H.  Moore.) 
On  voit  cette  pie-grièche  quelquefois  dans  Québec.  (Dionne.)  Elle 
passe  l'été  en  nombre  à  Montréal,  et  couve  en-dedans  des  limites 
de  la  ville.  (Wintle.)  En  été  elle  habite  mais  se  trouve  rare  à 
Ottawa.  {Ottawa  Natiiralist,  Vol.  V.)  Cette  espèce  semble  être  plus 
commune,  ou,  en  tous  cas,  on  l'a  remarquée  plus  souvent,  dans  les 
deux  dernières  années,  aux  alentours  d'Ottawa.  Pendant  les  mois 
d'août  et  septembre,  1903,  j'en  ai  vu  plusieurs  couples  en  compagnie 
de  leurs  jeunes  dans  le  canton  de  March,  et,  dans  la  même  année, 
j'en  ai  remarqué  un  autre  couple,  au  mois  d'avril,  qui  construisaient 
leur  nid  près  de  Janeville,  sur  la  rivière  Rideau.  Le  6  avril  1904 
j'en  ai  vu  ce  qui  était  pour  moi  le  premier  couple  de  l'année,  et  le 
18  du  même  mois,  j'en  ai  observé  cinq  autres  le  long  du  Rideau 
entre  les  ponts  Cummings  et  Billings.  J'ai  toujours  trouvé  ces 
oiseaux  par  couples,  et,  jusqu'à  présent,  je  n'en  ai  jamais  remarqué 
plus  de  deux  adultes  ensemble.  Le  21  avril  j'en  ai  encore  vu  un 
couple  au  tir  à  Rockliffe.  (£.  F.  G.  White.)  Cette  espèce  est  très 
commune  le  long  du  St-Laurent  dans  l'est  d'Ontario.  Elle  couve  sur 
l'île  Wolfe,  et  aux  alentours  de  Kingston,  ainsi  que  dans  le  comté 
de  Frontenac,  et  à  l'est,  à  travers  ceux  de  Leeds,  et  Lanark.  Je 
ne  l'ai  pas  remarquée  dans  le  comté  de  Renfrew,  mais  elle  est  commune 


708  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

dans  le  voisinage  de  Madoc,  comté  d'Hastings.  {Rév.  C.  J.  Young.) 
Elle  passe  l'été  régulièrement  à  Toronto,  Ontario,  mais  elle  n'y  est 
pas  très  commune.  M.  Taverner  dit  que  cette  pie-grièche  est  ré- 
pandue à  Beaumaris,  district  de  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  On 
l'a  vue  en  assez  grand  nombre  dans  les  années  précédentes,  mais 
aujourd'hui  elle  est  devenue  moins  nombreuse;  pourtant,  on  peut  la 
trouver  à  chaque  mille  ou  deux  le  long  des  chemins  dans  la  campagne. 
Elle  nous  quitte  de  bonne  heure  en  automne,  et  on  ne  l'a  pas  remarquée 
plus  tard  que  le  i8  septembre.  Elle  se  répand  jusqu'à  l'intérieur 
de  la  péninsule  Bruce  où  on  ne  la  remarque  pas  en  grand  nombre. 
Elle  élève  deux  couvées  tous  les  ans.  {W.  E.  Saunders.)  Cette  espèce 
a  été  commune,  il  y  a  quelques  années,  pendant  l'été,  à  Guelph, 
Ontario,  mais,  depuis  les  trois  dernières  années,  elle  y  est  devenue 
moins  nombreuse.  Cette  année-ci  (1903)  elle  y  était  très  rare.  La 
date  de  son  arrivée  est  vers  le  26  mars,  et  celle  de  son  départ  vers  le 
18  août.     (A.B.Khigh.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  20  mai  1883,  j'ai  recueilli 
un  nid  de  cette  pie-grièche,  contenant  un  œuf,  dans  une  aubépine  à 
Hochelaga.  Le  3  juin  j'ai  encore  visité  le  même  endroit,  et  j'ai  trouvé 
un  autre  nid  de  cette  espèce  dans  un  buisson  épineux  à  côté  de  la 
place  où  j'avais  enlevé  le  premier,  mais  quelqu'un  avait  lancé  une 
grosse  pierre  dans  celui-ci.  Le  24  mai  1888  j'ai  trouvé  un  troisième 
nid.  Ce  dernier  était  dans  un  buisson  à  côté  de  la  voie  du  chemin  de 
fer  à  Laprairie,  et  j'ai  remarqué  une  pie-grièche  qui  était  tout  près  du 
nid.  Le  30  mai  1891  j'ai  encore  trouvé  un  quatrième,  contenant 
deux  oeufs  couvés,  dans  une  aubépine  à  Hochelaga,  et,  le  6  juin  de  la 
même  année,  M.  Inglis  a  trouvé,  près  du  même  endroit,  deux  œufs 
frais  de  cet  oiseau  dans  un  nid  qui  semblait  être  vieux.  (Wintle). 
Cette  espèce,  d'après  mes  observations,  est  celle  qui  est  commune  dans 
l'est  d'Ontario,  mais  elle  se  restreint,  pour  la  plupart,  au  long  du 
St-Laurent,  et,  apparemment,  elle  ne  se  répand  pas  plus  au  nord  que 
le  comté  de  Lanark,  du  moins  je  ne  l'ai  jamais  remarquée,  ni  dans  le 
nord  du  comté  de  Frontenac,  ni  dans  celui  de  Renfrew.  C'est  un 
oiseau-migrateur  d'été,  y  arrivant  au  commencement  d'avril.  Je  l'ai 
observée  aussi  de  bonne  heure  que  le  4  de  ce  mois,  et  en  nombre  au 
17  du  même  mois.  Le  nid  est  commencé  vers  la  fin  avril,  et,  générale- 
ment, à  la  première  semaine  de  mai,  il  contient  la  couvée  d'œufs 
complète.  Si  le  premier  nid  est  détruit,  l'oiseau  en  construit  un 
deuxième,  et  la  seconde  couvée  est  pondue  vers  la  fin  mai.     J'ai 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  7O9 

souvent  vu  les  nids  de  cette  espèce  ;  on  les  trouve  en  grand  nombre  aux 
alentours  de  Lansdowne,  Ontario,  sur  l'île  Wolfe,  et  dans  le  voisinage 
de  Kingston.  J'en  ai  trouvé  un,  à  environ  trois  pieds  de  terre  dans 
un  buisson  épineux,  qui  avait  été  complété  le  29  avril,  et,  le  4  mai, 
contenait  cinq  œufs  tachetés  et  zones  qui  étaient  plus  petits  que  ceux 
pondus  par  L.  horealis.  Les  vieux  oiseaux  n'étaient  point  farou- 
ches, et  ne  se  comportaient  pas  de  la  même  manière  que  ceux  des 
autres  espèces,  qui  perchés  sur  les  hautes  branches  des  arbres,  se 
tenaient  à  une  grande  distance.  Il  n'y  avait  pas  de  grands  arbres 
près  de  ce  nid-ci.  Le  6  mai  j'ai  trouvé  un  autre  nid,  dans  un  endroit 
semblable,  contenant  quatre  œufs  frais;  les  oiseaux,  de  même  que 
dans  le  cas  précédent,  n'étaient  pas  du  tout  farouches,  et  m'ont  laissé 
approcher  jusqu'à  quelques  pieds  d'où  ils  se  trouvaient.  Le  3  avril 
1890  j'ai  remarqué  un  couple  de  pies-grièches  migratrices,  et,  le  28 
du  même  mois,  j'ai  trouvé  leur  nid,  contenant  sept  œufs  dans  un 
buisson  épineux.  Le  7  mai  j'ai  trouvé  un  autre  nid  contenant  cinq 
œufs  couvés.  Celui-ci  était  placé  tellement  bas  que  j'en  ai  pu 
voir  le  contenu  sans  me  déranger.  Le  18  avril  1892  j'ai  trouvé 
un  troisième  nid  de  cette  espèce  dans  un  buisson  épineux  situé 
dans  un  champ  de  pâturage.  Ce  nid  contenait,  le  29  du  même  mois, 
six  œufs.  Le  2  mai  i8q8  j'en  ai  encore  trouvé  un  quatrième,  contenant 
six  œufs  frais,  dans  un  buisson  épineux.  Le  6  avril  1899  j'ai  remarqué 
un  couple  d'oiseau  de  cette  espèce,  et,  le  29  du  même  mois,  j'ai  vu 
leur  nid,  contenant  six  œufs,  qui  se  trouvait  comme  d'habitude  dans 
l'aubépine  au  milieu  d'un  pré,  à  une  hauteur  pas  trop  élevée  de 
terre.  Je  pourrais  mentionner  encore  une  vingtaine  d'occasions 
peut-être  durant  lesquelles  j'ai  noté  cet  oiseau  en  train  de  couver  dans 
des  lieux  semblables  à  ceux  ci-dessus  mentionnés  pendant  la  dernière 
semaine  d'avril  où  la  première  semaine  de  mai.  {Rév.  C.  J.  Yoimg). 
Cette  espèce  commence  à  faire  son  nid  aux  alentours  d'Ottawa  en 
avril,  et  sa  ponte  est  de  cinq  à  sept  œufs.  Le  nid  est  situé,  dans  les 
aubépines  ou  les  buissons  épineux,  à  une  hauteur  de  quatre  à  dix 
pieds.  Il  se  compose  de  branches,  de  radicules,  et  de  ficelles,  avec 
une  garniture  de  laine  ajoutée  aux  plumes  et  aux  poils.  {Garneaii). 
Le  révérend  G.  Eifrig,  dans  VAuk,  vol.  XXII,  p.  314,  donne  un  compte 
rendu  détaillé  relativement  à  la  reproduction  de  cette  espèce  dans 
le  voisinage  d'Ottawa,  Ontario. 

78870—46 


7IO  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

622a.     Pie-grièche  à  croupion  blanc. 

Lanius  ludovicianus  exciibitorides  (Swains)  Coues.     1872. 

La  pie-grièche  à  croupion  blanc  est  l'espèce  caractéristique  de 
toute  la  région  le  long  du  49ième  parallèle,  depuis  Pembina  jus- 
qu'aux Montagnes  Rocheuses.  Pendant  la  dernière  semaine  de 
juillet  j'ai  trouvé  une  famille  de  cette  espèce  dans  une  touffe  de  buis- 
son isolée  à  la  montagne  Turtle.  Les  jeunes  oiseaux,  au  nombre  de 
quatre,  venaient  de  quitter  le  nid  que  j'ai  découvert  à  cinq  ou  six 
pieds  de  terre  dans  une  enfourchure  du  buisson.  Le  nid  proprement 
dit,  reposait  sur  une  grosse  masse  de  brindilles  entrelacées  les  unes 
aux  autres.  Il  se  composait  d'une  certaine  herbe  blanche  {Anaphalis 
margaritasea),  qui  pousse  en  abondance  dans  le  voisinage,  dont  les 
tiges  étaient  mêlées  ensemble  avec  des  bandes  d'écorce  fibreuse. 
(  Coues) . 

Cette  espèce  passe  l'été  dans  les  districts  à  moitié  boisés  du  Mani- 
toba,  et  elle  couve  abondamment  à  Carberry,  à  la  rivière  Shell,  et  à 
Qu'Appelle.  {E.  T.  Selon.)  Elle  est  régulière  et  commune  partout  dans 
le  Manitoba,  comme  oiseau-reproducteur,  et  on  l'a  signalée,  en  1906 
le  long  de  la  voie  du  Grand-Tronc- Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à 
Edmonton,  Alberta.  {AtMnson.)  Elle  a  été  commune  autrefois  à 
Aweme,  Manitoba,  mais  aujourd'hui  elle  y  est  assez  rare.  {Criddle.) 
On  l'a  remarquée  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois, 
le  16  mai  1892;  elle  n'y  était  jamais  commune,  bien  que  plusieurs 
spécimens  y  couvaient  car  on  les  a  notés  jusqu'à  la  fin  juin.  On  a  ob- 
servé cette  espèce  à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province,  pour  la 
première  fois,  le  14  nai  1894;  plus  tard  elle  y  est  devenue  commune  et, 
sans  doute,  couvait  dans  la  vallée  de  la  rivière.  Le  ler  juillet  1895  elle 
couvait  apparemment  près  de  Pend  d'Oreille,  sur  la  rivière  Milk, 
Alberta.  J'en  ai  remarqué  un  couple,  le  18  mai  1897,  en  train  de 
construire  leur  nid  dans  un  groupe  de  saules  à  Edmonton,  Alberta. 
Malheureusement  j'ai  tué  la  femelle.  Le  nid  était  presque  complété 
et  se  composait  de  mauvaises  herbes.  Le  6  avri'  1905  j'en  ai  vu 
un  spécimen  à  Midway,  Colombie  Britannique.  (Spreadborough.) 
Cette  espèce  se  trouve  dans  les  parties  plus  méridionales  que  lanius 
horealis,  et  elle  ne  semble  pas  se  répandre  plus  au  nord  que  la  latitude 
54°.  Ses  habitudes  ressemblent  précisément  à  celles  de  l'autre  es- 
pèce, et  sa  nourriture,  qui  consiste  en  sauterelles,  est  la  même.  Elle 
se  voit  en  grand  nombre   sur   les  plaines.      M.  Drummond  a  trouvé 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  7 II 

un  nid  de  cette  espèce,  au  commencement  de  juin,  dans  un  buisson 
de  saules.  Ce  nid  était  fait  de  brindilles  d'Artemisia,  et  d'herbe 
sèche,  et  garni  de  plumes.     (Richardson.) 

622b.    Pie-grièche  de  Gambel. 

Lanius  hidovicianus  gambeli     Ridgw.     1887. 

Au  mois  d'avril  1888,  on  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  à  Chilli- 
wack,  dans  la  vallée  du  Fraser,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Le 
spécimen  ci-dessus  mentionné  est  classifié  sous  ce  titre  sur  l'autorité 
de  M.  W.  Brewster. 

Famille  XLVIII.     VIREONIDIyî:.     Vireos. 

CCXLVI.     VIREOSYLVA.     Bonaparte.     1838. 
624.     Viréo  aux  yeux  rouges. 

Vireosylva   olivacca  (Linn.)  Bonap.   1850. 

En  1844,  on  a  reçu  à  Copenhague  un  spécimen  du  viréo  aux  yeux 
rouges  venant  du  Groenland.  (Arcf.  Man.)  Cet  oiseau  se  trouvait  en 
abondance  tout  le  long  en  descendant  la  rivière  Moose;  on  ne  l'a  pas 
observé  plus  au  nord  que  Moose  Factory.  (Spreadboroîigh.)  Il 
se  trouve  commun  en  été  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts.) 
C'est  un  oiseau  qui  passe  l'été  en  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse. 
{Downs.)  En  1902  on  a  remarqué  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  30 
septembre,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'un  autre,  le  8  oc- 
tobre au  même  endroit.  (/.  Boittelier.)  On  a  noté  un  grand  nombre 
de  vieux  nids  à  Sydney,  île  du  Cap-Breton,  où,  pour  la  première  fois, 
le  viréo  aux  yeux  rouges  a  été  remarqué  le  18  mai  1902.  (C.  R.  Harte.) 
On  a  observé  cet  oiseau,  au  mois  de  juillet  1898,  à  Baddeck  et  à  Mar- 
garee  sur  l'île  du  Cap-Breton;  le  5  juillet  1888  on  l'avait  vu  dans  les 
bois  au  bord  du  chemin  Union,  île  du  Prince-Edouard.  (Alaconn.) 
C'est  un  oiseau  commun,  et  en  quelques  localités  il  abonde.  Il  ra- 
mage sans  cesse  ici  comme  ailleurs.  Il  choisit  de  préférence  les  arbres 
décidus,  surtout  les  grands  érables.  (Dwight.)  Il  passe  l'été  dans 
l'intérieur  du  Nouveau-Brunswick,  mais  à  St.  John  on  ne  le  voit 
que  pendant  la  saison  de  la  migration.  (Chamberlain.)  En  été  il 
habite  et  se  trouve  commun  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.     (W.  H.  Moore.)     Il  se  voit  fréquemment  dans  la  vallée 

73870— 46I 


712  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox.)  Il  n'est 
pas  rare  aux  alentours  de  Québec;  on  l'a  pris  à  Beauport.  (Dionne.) 
Il  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  de  Montréal;  et  couve  dans 
la  ville  ainsi  que  dans  le  parc  Mont- Royal.  J'ai  remarqué  cette 
espèce  ici  à  partir  du  ii  mai  jusqu'au  6  octobre,  et  j'ai  trouvé  de 
ses  nids  depuis  le  6  juin  jusqu'au  13  août.     (Wintle.) 

Le  viréo  aux  yeux  rouges  abonde  pendant  l'été  aux  alentours 
d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  passe  l'été  en  nombre  dans 
l'est  d'Ontario.  (Rév.  C.  J.  Young.)  On  le  trouve  régulièrement  pen- 
dant l'été  à  Toronto,  Ontario,  et, dans  la  même  saison, il  habite  en  grand 
nombre  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka  dans  cette  province. 
(/.  F.  Fleming.)  Il  couve  dans  le  canton  Draper,  district  de  Muskoka, 
Ontario,  et  dans  la  même  province,  il  abonde  d'un  bout  à  l'autre  du 
parc  Algonquin.  Un  couple  de  cette  espèce  nichait  dans  un  sor- 
bier près  des  bâtiments  au  lac  Cache;  leur  nid  consistait  principale- 
ment en  écorce  de  bouleau.  Je  les  ai  observés  en  train  de  le  con- 
struire; ils  cessaient  de  travailler  aussitôt  que  le  soleil  était  bien  haut, 
car,  à  ce  moment,  il  faisait  trop  chaud,  l'arbre  étant  en  plein  champ. 
Cet  oiseau  abonde  tout  le  long  de  la  rivière  Moose,  ainsi  qu'au  nord 
jusqu'à  la  pointe  East  sur  la  rive  est  de  la  baie  James.  {Spread- 
borough.)  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Guelph,  Ontario,  y  arri- 
vant vers  le  10  mai,  et  s'en  allant  vers  le  23  septembre.  (A .  B.  Klugh.) 
En  été  il  habite  Penetanguishene  où  il  est  commun,  y  couvant  dans  les 
forêts  de  bois  dur;  on  y  voit  de  nombreux  nids.     {A.  F.  Young.) 

Ce  viréo  abonde  autour  du  lac  Winnipeg,  à  Norway  House,  et  entre 
ce  dernier  endroit  et  Oxford  House.  On  entendait  presque  conti- 
nuellement son  ramage  dans  le  voisinage  d'Oxford  House.  Après  notre 
départ  de  cet  endroit  nous  ne  l'avons  plus  entendu.  {E.  A.  Preble). 
Il  abondait  à  Pembina,  où  au  mois  de  juin,  il  couvait,  et  on  l'a  remarqué 
en  grand  nombre  sur  le  Missouri  supérieur.  (Coues).  Il  est  commun 
à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle).  En  été  cet  oiseau  habite  les  parties 
boisées  du  Manitoba  et  couve  dans  les  endroits  propices.  On  le 
remarque  en  nombre  aux  alentours  de  Fort  Résolution.  Au  mois  de 
juillet  1883  on  a  receuilli  un  nid  qui  contenait  un  oiseau  capable  de 
voler,  un  autre  à  m.oitié  grandi,  et  un  œuf  presque  prêt  à  éclore.  Ce 
nid  se  composait,  à  l'extérieur,  de  papier  à  guêpier.  (E.  T.  Selon). 
Le  viréo  aux  yeux  rouges  abonde  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan 
il  couve  à  Chemawawin.  C'est  un  des  chantres  les  plus  en  évidence 
du  pays.     {Nutting).     C'est  un  oiseau  commun  mais  irrégulièrement 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  713 

répandu  depuis  le  Manitoba  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton, 
Alberta.  (Atkinson).  On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois  aux 
rapides  Grand  de  l'Athabasca;  il  était  commun  en  descendant  la 
rivière  jusqu'à  Fort  McMurray,  et  en  montant  la  rivière  Clearwater 
jusqu'au  portage  Methye.  On  l'a  noté  en  grand  nombre  entre  le  lac 
Methye  et  Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoun).  M.  Bishop  en  a  re- 
marqué un  spécimen  près  du  Maple  creek,  Saskatchewan.  {A.  C. 
Bent).  On  a  tué  de  cette  espèce,  le  2  juin  1827,  à  Cumberland  House, 
sur  la  Saskatchewan.  {Richardson) .  Cet  oiseau  se  voit  sur  le 
Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson,  mais  il  s'y  trouve 
rare.  {Ross).  On  l'a  remarqué  à  Indian  Head,  Saskatchewan,  pour 
la  première  fois,  le  7  juin  1892.  Un  peu  plus  tard  il  y  est  devenu  com- 
mun et  a  commencé  à  couver.  La  date  la  plus  précoce  de  son 
arrivée  à  Médecine  Hat,  dans  la  même  province,  était  le  19  mai; 
cependant  il  n'y  est  jamais  paru  en  nombre  avant  mon  départ  pour  le 
lac  Crâne.  Le  29  mai  1895  on  en  a  remarqué  un  couple  au  creek  Old 
Wives,  Saskatchewan,  ainsi  qu'un  autre,  le  14  juin  de  la  même  année, 
à  Medicine  Lodge,  sur  le  Rocky  creek,  au  sud  de  la  montagne 
Wood.  En  1897  on  a  observé  cet  oiseau  pour  la  première  fois  le  13  mai 
à  Edmonton,  Alberta.  Le  3  juin  j'ai  trouvé  un  nid  à  environ  dix  pieds 
de  terre  dans  un  petit  aune  ;  il  contenait  quatre  œufs,  dont  trois  du  viréo 
et  un  de  l'étourneau  ordinaire.  En  juin  1903  cet  oiseau  était  commun 
depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude 
56°  15';  on  l'a  remarqué  en  nombre  depuis  Edmonton  jusqu'au  passage 
Athabasca.  Au  mois  de  juin  1898  il  était  commun  dans  la  vallée  de 
la  rivière  McLennan,  Colombie-Britannique.  Le  29  juillet  il  a  été 
observé  dans  le  col  Crowsnest.  Au  mois  de  juin  1890,  il  couvait 
à  Robson  dans  la  vallée  de  la  rivière  Columbia  ;  on  a  remarqué  un  nid 
dans  la  fourche  d'un  grand  arbrisseau.  Il  était  assez  rare  en 
juin  1891  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  et  couvait  dans  la  vallée  de  la 
rivière  Bow.  Pendant  l'été  de  1902  cet  oiseau  était  tout  à  fait  com- 
mun près  de  la  frontière  entre  Trail  et  la  rivière  Kettle,  Colombie- 
Britannique.  En  1905  on  en  a  observé  quelques  spécimens  au  lac 
Osoyoos  et  le  long  de  la  rivière  Similkameen  dans  la  même  pro\"ince. 
Au  mois  de  mai  1889  on  avait  vu  et  entendu  cet  oiseau  à  Kamloops 
et  à  Agassiz,  Colombie-Britannique;  il  était  commun,  au  prin- 
temps de  1902,  à  Chilliwack,  et  plus  tard,  pendant  l'été,  on  l'a  re- 
marqué le  long  de  la  rivière.  {Spreadborough) .  Le  viréo  aux  yeux 
rouges  est  commun  à  Ashcroft,  et  il  abonde  à  Ducks.  (Streator). 
C'est  la  plus  abondante  de  toutes  les  espèces  de  la  famille  des  viréos. 


714  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

et  à  l'est  et  à  l'ouest  de  cette  partie  de  la  chaîne  Côtière  qui  se 
trouve  dans  la  Colombie-Britannique.  {Brooks).  Cette  espèce  se 
répand  en  nombre  à  l'est  de  la  chaîne  Côtière,  et  on  en  a  trouvé  quel- 
ques spécimens  à  Lake  la  Hache.  Colombie-Britannique.     {Rhoads). 

Notes  sur  la  reproduction. — -Un  nid  que  j'ai  receuilli  avait  l'ap- 
parence d'une  coupe  élégante.  Il  était  suspendu  par  les  bords  qui 
étaient  attachés  aux  deux  branches  d'une  brindille  en  bifurcation. 
Ce  nid  se  composait  d'écorce,  «d'aiguilles»  de  pin,  de  morceaux  de 
guêpiers,  et  de  papier,  le  tout  étant  apparemment  agglutiné  ensemble 
par  la  salive  de  l'oiseau.  La  garniture  se  composait  d'herbe.  Les  œufs, 
au  nombre  de  trois  à  cinq  étaient  d'un  blanc  pur  avec  des  taches  fines 
de  brun  foncé  rougeâtre  vers  le  gros  bout.  {G.  R.  White).  Cette 
espèce  pond  deux  ou  trois  œufs,  au  mois  de  juin,  dans  son  nid  oscil- 
lant, qui,  généralement,  se  trouve  dans  un  jeune  érable.  Quelques 
nids  ont  été  remarqués  dans  des  conifères.  {W.  H.  Mooré).  Cette 
espèce  construit  son  nid  suspendu,  sous  forme  de  coupe,  depuis  deux 
jusqu'à  trente  pieds  de  terre.  Le  bord  est  attaché  à  une  petite 
fourche  horizontale  à  l'extrémité  d'une  branche.  Le  nid  se  compose 
de  bandes  d'écorce  mince  et  flexible.  L'extérieur  est  orné  de  l'écorce 
blanche  du  bouleau,  et  l'intérieur  est  garni  de  racines  ayant  l'appa- 
rence de  poils,  de  feuilles  fines,  ou  de  très  petites  brindilles.  La  cou- 
vaison a  lieu  au  mois  de  juin.  Les  couvées  sont  de  trois  ou  quatre 
œufs  chacune.  On  a  recueilli  des  nids  à  Ottawa,  ainsi  qu'au  lac 
Nominigue  à  cent  milles  au  nord  de  cette  ville.     (Garneau). 

625.  Viréo  jaune- verdâtre. 

Vireosylva  flavoviridis  flavoviridis — Cassin.     1851. 

M.  Comeau  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  13  mai  1883,  à 
Godbout.     (Dionne). 

626.  Viréo  de  Philadelphie. 

Vireosylva  philadelphica. — Cassin.     1851. 

M.  Drexier  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  2  juin  1860, 
de  Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  (Packard).  Le  viréo  de  Phila- 
delphie se  trouve  rare  en  été  aux  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa 
Naturalist  Vol.  V).  J'ai  remarqué  cet  oiseau  à  deux  ou  trois  reprises. 
Une  fois  j'ai  trouvé  son  nid,  au  mois  de  juin  1896,  près  de  la  gare  de 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS:  715 

Lansdowne  comté  de  Leeds,  Ontario.  Ce  nid  était  situé  dans  un  buis- 
son de  Spirœa  Salicifolia,  et,  semblable  à  celui  de  l'autre  viréo, 
était  préhensile,  mais  il  n'était  ni  aussi  soigneusement  construit  ni 
aussi  compact  que  l'autre.  Il  contenait  trois  œufs,  un  appartenant 
au  vireo  lui-même,  et  deux  à  l'étourneau  ordinaire.  L'œuf  de  ce 
viréo  est  semblable,  en  plus  petit,  à  celui  de  l'espèce  aux  yeux  rouges. 
Ce  nid  se  trouvait  dans  un  pâturage  humide  où  il  y  avait  des  endroits 
marécageux  récouverts  d'aunes  et  de  Spirœa.  (Rév.  C.  J.  Young). 
C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario,  mais  il  n'y 
est  pas  très  commun.  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans  le  district 
de  Parry  Sound.  Je  crois  qu'il  couve  car  il  est  toujours  apparié  à 
la  mi-mai.  (/.  H.  Fleming)  Cet  oiseau  ressemble  si  exactement 
à  d'autres  de  la  même  famille  qu'il  est  difficile  de  déterminer  son  abon- 
dance relative  à  Toronto.  Il  arrive  rarement  de  ne  pas  en  voir  un 
spécimen,  ou  même  plus,  à  chaque  saison.  (/.  Hughes.  Samuel). 
C'est  un  oiseau  migrateur  régulier  à  London,  Ontario  bien  que  jusqu'à 
présent,  on  ne  l'ait  jamais  trouvé  en  nombre.  Un  observateur 
quelconque  n'en  notera  généralement  pas  plus  de  deux  ou  trois 
spécimens  pendant  une  seule  migration.  {W.  E.  Saunders).  On  l'a 
remarqué  comme  oiseau  migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario. 
(A.B.Khigh). 

Un  chant  bizarre,  que  j'ai  entendu  le  8  juillet  sur  la  rivière  Hill, 
Keewatin,  était  probablement  le  ramage  de  cette  espèce,  mais  je  n'ai' 
pas  pu  prendre  l'oiseau.  {E.  A.  Prehle).  Le  viréo  de  Pensylvanie 
couve,  sans  doute,  dans  les  parties  au  fond  de  la  rivière  desséchée 
récouvertes  de  bois  aux  alentours  de  Fembina  sur  le  49ième  parallèle, 
bien  qu'on  n'en  ait  pris  que  deux  spécimens.  Je  n'ai  pas  eu  le  bon- 
heur de  voir  son  nid,  une  circonstance  d'autant  plus  regrettable  que 
jusqu'à  présent,  on  n'a  découvert,  ni  son  nid,  ni  ses  œufs.  {Coues). 
Cet  oiseau  se  trouve  très  rare  à  Aweme,  Manitoba,  il  se  peut  qu'il 
y  couve.  {Criddle).  C'est  un  oiseau  reproducteur  abondant  dans 
les  parties  boisées  du  Manitoba.  (Atkinson).  Il  passe  l'été  dans 
les  bosquets  du  Manitoba:  on  a  trouvé  un  nid  de  cet  oiseau  sur  la 
montagne  Duck.  {E.  T.  Selon).  Le  8  juin  1906,  M.  le  docteur 
Bishop  a  pris  un  spécimen  d'une  grande  volée  d'oiseaux  migrateurs 
de  cette  espèce  qui  ce  jour-là,  passaient  au-dessus  des  bois  au  creek 
Maple,  Saskatchewan.  {A.  C.  Bent).  Au  mois  de  mai  1897  ce  viréo 
était  assez  commun  et  couvait  à  Edmonton,  Alberta.  On  ne  l'a  pas 
remarqué  ailleurs  à  l'ouest  du  Manitoba.     {Spreadborough) . 


7l6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  9  juin  1884  j'ai  trouvé  un 
viréo  en  train  de  nicher  dans  un  petit  bois  de  peupliers  et  d'aunes  près 
de  Fort  Pelly  sur  l'Assiniboine  supérieure.  L'endroit  choisi  par 
l'oiseau  était  à  environ  dix  pieds  de  terre  dans  les  brindilles  d'un 
saule.  Le  nid,  comme  d'habitude,  était  suspendu,  et  en  forme  de 
coupe.  Il  était  fait  d'herbe  fine,  et  de  bandes  de  l'écorce  du  bouleau. 
Il  y  avait  par  terre,  et  immédiatement  au-dessous,  un  autre  nid,  qui, 
d'après  sa  forme,  et  les  matériaux  employés  à  sa  construction,  était 
semblable  à  celui-ci.  Avec  l'intention  d'emporter  le  second  nid  avec 
moi,  à  mon  retour,  je  l'ai  attaché  à  l'arbre,  mais  lorsque  je  suis  revenu 
je  l'ai  trouvé  par  terre.  Ensuite  je  l'ai  attaché  une  deuxième  fois  à 
l'arbre,  et  il  a  été  encore  renversé,  bien  que  je  l'eusse  attaché  solide- 
ment à  une  brindille.  Ceci  est  arrivé  à  plusieurs  reprises  de  sorte 
qu'il  y  a  très  peu  de  doute  que  c'était  le  viréo  qui  l'avait  fait,  mais, 
pour  quelle  raison,  je  ne  peux  pas  l'imaginer.  Le  13  juin  le  viréo  a 
commencé  à  couver  ses  quatre  œufs.  Je  l'ai  tué,  et  j'ai  trouvé  qu'il 
correspondait  exactement  à  la  description  de  philadelphica  donnée 
par  M.  Coues  sauf  que  le  jaune  sur  la  poitrine  était  tout  à  fait  claire. 
Les  œufs  ressemblaient  beaucoup  à  ceux  du  viréo  aux  yeux  rouges, 
mais,  à  cause  d'un  regrettable  accident,  ils  ont  été  détruits  avant  qu'on 
les  ait  mesurés  correctement.  (£.  T.  Selon).  Le  ii  juin  1901  j'ai 
trouvé  un  nid  de  cette  espèce  contenant  quatre  œufs  au  lac  Crescent 
Saskatchewan.  Il  était  fait  de  bandes  fines  d'écorce,  d'herbe,  et  de 
racines  fines,  et  se  trouvait  dans  un  peuplier.  Le  12  juin  1894  j'avais 
trouvé  un  autre  nid  de  cette  espèce  contenant  quatre  œufs  au  lac 
Long.  Celui-ci  était  suspendu,  à  six  pieds  de  terre,  de  la  branche 
d'un  saule. 

627.     Virée  gris-olive. 

Vireosylva  gilva.     (Vieill.)  Cassin.     1851. 

Le  viréo  gris-olive  passe  l'été  en  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse. 
(Downs)..  Il  est  assez  commun  à  Calais  sur  les  confins  du  Nouveau- 
Brunswick.{Chamberlain).  En  été  il  ne  visite  Québec  qu'en  petit 
nombre.  (Dionne).  Il  est  de  passage  et  rare  à  Montréal.  Je  n'ai 
remarqué  que  deux  spécimens  de  cet  oiseau  et  je  les  ai  pris  sur  l'île 
de  Montréal.     (Winlle). 

Le  viréo  gris-olive  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  d'Ottawa. 
{Ottawa  Naturaliste  vol.  V.)     Il  passe  l'été  en  nombre  dans  l'est  d'On- 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  717 

tario,  y  nichant  à  une  grande  élévation  dans  les  érables  et  les  ormes. 
{Rév.  C.  J.  Young.)  C'est  un  oiseau -migrateur  régulier  à  Toronto, 
Ontario,  mais  il  n'y  est  pas  commun;  je  l'ai  pris,  au  mois  de  mai,  à 
plusieurs  reprises  à  Emsdale,  district  de  Muskoka.  M.  Tavemer 
l'a  pris  aussi  à  Beaumaris,  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Il  abonde  le 
long  des  rues  de  la  ville  de  London,  Ontario,  mais,  dans  la  campagne,  en 
nombre  un  peu  moins  grand.  La  couvée  se  compose  généralement  de 
quatre  œufs,  mais,  quelquefois,  il  n'y  en  a  que  trois.  Le  nid  se  trouve 
toujours  à  une  grande  élévation,  n'étant  jamais  à  moins  de  vingt-cinq 
pieds  de  terre,  tandis  que  celui  du  viréo  aux  yeux  rouges  est  rare- 
ment à  plus  de  huit  pieds  de  terre  et  généralement  se  trouve  à  une 
hauteur  moins  élevée.  L'oiseau-mâle  prend  part  à  l'incubation, 
et  il  ramage  très  souvent  pendant  qu'il  est  accroupi  sur  les  œufs. 
{W.  E.  Saunders.)  Cet  oiseau  passe  l'été  en  nombre  à  Guelph,  On- 
tario; il  choisit  de  préférence  aux  buissons  les  arbres  ombreux  de  la 
ville,  et  les  vergers.  Son  arrivée  a  lieu  vers  le  8  mai  et  son  départ  vers 
le  20  septembre.  {A.  B.  Klugli.)  On  l'a  remarqué  en  grand  nombre 
à  Pembina  sur  le  49ème  parallèle,  et  on  l'a  trouvé  encore  à  l'extrémité 
opposée  de  la  ligne.  Le  spécimen  que  l'on  a  pris  dans  les  montagnes 
Rocheuses  était  probablement  d'un  type  un  peu  différent,  le  sivainsoni. 
Au  mois  de  juin  le  viréo  gris-olive  était  en  plein  ramage  et  couvait 
à  Pembina.  Un  nid  trouvé  le  ii  du  mois  était  vide,  mais,  à  cette  lati- 
tude, très  peu  des  petits  oiseaux  insectivores  semblent  pondre  avant 
la  troisième  semaine  de  juin.  {Coues.)  En  été  ce  viréo  habite  les 
parties  boisées  du  Manitoba;  il  est  commun  sur  la  pente  sud  de  la 
montagne  Riding,  et  sur  le  côté  ouest  de  la  montagne  Duck.  {E. 
T.  Selon.)  Il  est  assez  rare  à  Aweme,  Manitoba,  mais  assez 
commun  à  Stockton,  dans  la  même  province,  ainsi  qu'en  d'autres  en- 
droits. Il  niche  à  une  grande  élévation  dans  les  grands  arbres. 
(Criddle.)  Cet  oiseau  est  le  plus  abondant  des  viréos  dans  l'ouest  à 
l'exception  de  celui  aux  yeux  rouges.  En  1906  on  l'a  noté  partout  le 
long  du  chemin  de  fer  Grand-Tronc- Pacifique  depuis  le  Manitoba 
jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (Atkinson.)  On  l'a  remarqué  à  Indian- 
Head,  Saskatchewan  pour  la  première  fois  le  6  juin  1892;  à  partir  de 
cette  date  il  y  est  devenu  commun  et  à  commencé  à  couver.  Il  est 
arrivé  à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province,  pour  la  première  fois  le 
17  mai  1894,  et,  selon  les  apparences,  il  avait  l'intention  de  couver.  En 
1895,  on  l'a  observé,  au  mois  de  juin,  le  long  du  creek,  Old  Wives, 
et,  en  juillet,  le  long  de  la  rivière  Se.  Mary  ainsi  qu'au  lac  Waterton, 


7l8  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Alberta.     {Spreadborougli.)     Quesques-unes  de  ces  mentions  devraient 
probablement  être  classées  sous  la  variété  suivante. 

627a.    Viréo  gris-olive  de  Swainson. 

Vireosylva  gilva  swainsonii  (Baird.)     Ridgw.  1875. 

Cet  oiseau  était  commun,  en  juin  1903,  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves 
jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  On  l'avait  remarqué 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  8  mai  1897  ;  il  couve  dans 
le  voisinage.  Au  mois  de  juin  1898  ce  viréo  a  été  observé  dans  des 
bois  de  peupliers  depuis  Edmonton  jusqu'à  la  rivière  McLeod.  Il  est 
assez  commun  dans  les  contreforts  depuis  Calgary  en  allant  au  sud 
jusqu'au  passage  Crowsnest.  Il  se  voit  en  nombre  à  Banff,  Monta- 
gnes Rocheuses,  y  couvant  dans  les  arbres  de  la  vallée.  On  l'a  tué 
à  Revelstoke,  Colombie-Britannique  le  6  mai  1890;  à  partir  de  cette 
date  il  y  est  devenu  commun.  On  l'a  abattu  aussi,  à  la  fin  juin,  à 
Deer  Parle  et  à  Robson.  J'en  ai  observé  plusieurs  spécimens  à  Trail 
près  de  la  frontière  en  1902,  mais  ils  ne  s'y  trouvaient  pas  en  grand 
nombre.  Cet  oiseau  était  commun,  en  1904,  à  Fernie,  Colombie-Bri- 
tannique, et,  en  1905,  à  l'ouest  de  Midway.  Il  est  rare  à  Kamloops, 
mais  assez  commun  à  Agassiz,  à  Port  Heney,  et  à  Hastings,  Colombie- 
Britannique.  Au  printemps  de  1901  on  l'a  vu  en  nombre  à  Chilliwack 
dans  la  même  province,  et  quelques  spécimens  ont  été  observé  aussi 
à  la  propriété  McGuire  plus  en  amont  sur  la  rivière.  Il  passe  l'été 
en  nombre  sur  l'île  de  Vancouver.  Au  mois  de  juillet  1893  il  était  com- 
mun à  Victoria,  à  Sooke,  et  à  Comox.  (Spreadborough.)  Ce  viréo 
se  voit  en  petit  nombre  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à 
Fort  Simpson.  (Ross.)  Il  se  trouve  partout  en  grand  nombre 
et  il  couve.  {Streator.)  Il  habite  en  été  et  se  voit  en  nombre, 
à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  (Fannin.)  Il  passe  l'été 
en  nombre  à  Chilliwack.  _  (Brooks.)  On  l'a  pris  à  l'ouest  des  Mon- 
tagnes Rocheuses  dans  la  Colombie-Britannique.     (Rhoads.) 

CCXLVII.     LANI VIREO  (Baird).     1858. 
628.    -Viréo  à  front  jaune. 

Lanivireo  flavifrons  (Vieill.  Lawrence.     1868. 

Le  viréo  à  front  jaune  habite  Montréal  en  été,  mais  il  y  est  rare. 
M.  W.  W.  Dunlop  a  observé  cet  oiseau  apparié  dans  les  bois  à  Ho- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  719 

chelaga,  et,  le  20  mai  1883,  il  en  a  taé  deux  spécimens.  (Wintle.) 
C'est  un  oiseau -migrateur  en  été  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Il 
ne  se  rend  qu'en  petit  nombre  pendant  l'été  aux  alentours  d'Ottawa. 
(Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  J'ai  observé,  à  Rockport,  comté  de  Leeds, 
Ontario,  un  spécimen  de  cet  oiseau  qui  semblait  nicher  dans  un 
grand  noyer  d'Amérique  près  du  St-Laurent.  {Rév.  C.  J.  Young.) 
C'est  un  oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario,  mais  il  y  est 
rare.  M.  Taverner  en  a  pris  un  spécimen  à  Beaumaris,  district 
de  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Je  n'ai  remarqué  cet  oiseau  que  pen- 
dant les  migrations,  au  printemps,  et  à  l'automne,  et  seulement  en 
nombres  restreints.  (/.  HugJies-Samnel.)  Il  est  assez  commun  par- 
tout près  de  London,  Ontario;  on  ne  l'a  pas  remarqué  dans  North 
Bruce.  (ÎF.  E.  Saunders.)  C'est  un  oiseau-migrateur  de  passage 
à  Guelph,  Ontario;  il  n'y  est  pas  commun.  On  le  voit  vers  le  12  mai, 
et  encore  vers  le  2  septembre.  {A.  B.  Kliigh.)  Il  passe  l'été  en  petit 
nombre  dans  le  Manitoba.  Le  19  juillet  1884  M.  Miller  Christy 
m'a  apporté  de  Moosejaw,  Saskatchewan,  un  spécimen  du  viréo 
à  front  jaune.  {E.  T.  Seton.)  Cet  oiseau  est  très  rare  à  Aweme, 
Manitoba.  {Criddle.)  Je  n'en  ai  noté  que  deux  ou  trois  spécimens 
dans  le  Manitoba  pendant  une  période  de  dix  ans.  (Atkinson.) 
Le  1er  juin  1901  on  a  trouvé  ce  viréo  en  train  de  couver  à  Yorkton, 
Saskatchewan.   (W.  Raine.) 

Nous  n'avons  pas  vu  ces  spécimens  dans  la  possession  de  M.  Raine, 
et  nous  devons  considérer  cette  mention  comme  douteuse. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  3  juin  1906  j'ai  découvert  un 
nid  du  viréo  à  front  jaune  contenant  deux  œufs,  dans  un  bouleau  près 
d'Ottawa.  Les  deux  vieux  oiseaux  se  trouvaient  dans  le  voisinage 
du  nid  qui  était  à  vingt  pieds  de  terre  et  se  composait  d'écorce  mince, 
de  guêpiers,  et  de  toiles  d'araignées.  Le  bord  était  orné  de  lichens^ 
et  la  garniture  consistait  d'herbe  mince.  Le  diamètre  de  l'extérieur 
était  de  3  pouces  50  et. la  hauteur  de  2  pouces  50,  et  celui  de  l'inté- 
rieur de  2  pouces  et  la  hauteur  de  i  pouce  50.  J'ai  pris  l'un  des 
oiseaux,  le  nid  et  quatre  œufs,  le  6  juin.  Ces  derniers  sont  d'un 
blanc  crème  tacheté  de  brun  rougeâtre.     (Garneau). 

629.    Viréo  à  tête  bleue. 

Lanivireo  solitarius  solitarius  (Wils)  Allen.     1884. 

Le  viréo  à  tête  bleue  est  assez  commun  dans  la  Nouvelle-Ecosse 
à  partir  du  10  mai  jusqu'au    ler  octobre.     {H.   F.  Tufts).     Au  mois 


720  COMMISSION    GEOLOG  QUE   DU   CANADA. 

de  juillet  1898  on  a  remarqué  cet  oiseau  en  assez  grand  nombre 
à  Baddeck,  et  à  Margaree  sur  l'île  du  Cap-Breton.  On  l'avait  ob- 
servé à  la  rivière  Hunter,  île  du  Prince-Edouard,  le  2  juillet  1888. 
(Macoun).  Un  jour,  à  Souris,  île  du  Prince-Edouard,  le  ramage  de 
cet  oiseau  m'a  attiré,  et  j'en  ai  bientôt  aperçu  l'auteur.  {Dwighi). 
Il  passe  l'été  en  petit  nombre  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Cham- 
berlain). On  ne  l'a  noté  qu'à  un  seul  endroit  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Britlain  et  Cox).  Il  passe  l'été 
en  assez  grand  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore).  Le  23  juin  j'ai  entendu  le  ramage  d'un 
mâle  de  cette  espèce  à  l'anse  Macnain,  île  du  Cap-Breton.  {Brewster) . 
J'ai  noté  un  spécimen  de  cet  oiseau,  au  mois  de  juin  1897,  sur  les  îles 
delà  Madeleine,  et  je  n'ai  aucun  doute  qu'il  y  couve.  {Rév.  C.  J. 
Young).  Il  est  assez  commun  aux  alentours  de  Québec;  on  l'a  pris 
à  Beauport.  {Dionne).  C'est  un  oiseau  de  passage  rare  à  Montréal. 
Je  n'en  ai  remarqué  que  deux  spécimens  dans  ce  district.     iWinile). 

Le  viréo  à  tête  bleue  se  voit  en  assez  grand  nombre  pendant  l'été 
aux  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Natiiralist,  vol.  V).  C'est  un 
oiseau-migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario.  Il  est  assez  commun 
en  mai  dans  les  districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka;  c'est  probable 
qu'il  y  reste  pour  la  couvaison.  (/.  H.  Fleming).  Il  ne  se  trouve 
pas  souvent  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  On  en  a  remarqué 
quelques  spécimens  dans  les  bois  d'épinettes  blanches  au  lac  Cache; 
ils  étaient  généralement  près  du  sommet  des  arbres.  {Spreadborough) . 
Ce  viréo  n'est  pas  commun  comme  oiseau-migrateur,  et  on  ne  sache 
pas  qu'il  couve  à  London,  Ontario.  {W.  E.  Saunders.)  C'est  un 
oiseau-migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario;  il  n'y  est  pas  com- 
mun. On  le  voit  vers  le  30  avril,  et  encore  vers  le  20  septembre. 
{A.  B.  Klugh).  On  a  pris  un  mâle  de  cette  espèce,  le  3  juillet  à 
Oxford  House,  et  deux  jours  plus  tard,  le  5,  on  a  entendu  un  autre 
spécimen  qui  ramageait  dans  un  marécage  au  bord  du  lac  Knee.  {E. 
A.Prehle). 

On  a  pris  un  spécimen  de  cet  assez  rare  viréo  à  Pembina, 
probablement  l'endroit  de  ses  migrations  le  plus  au  nord.  Ce  spé- 
cimen a  été  pris  dans  le  bois,  au  fond  de  la  rivière  desséchée,  fréquenté 
par  trois  autres  espèces  du  même  genre.  {Coues).  Cet  oiseau  passe 
l'été  en  petit  nombre  dans  le  Manitoba.  Le  10  juin  1884,  on  en  a 
observé  un  unique  spécimen,  dans  la  montagne  Duck.  {E.  T.  Set  on). 
Il  est  assez  commun  pendant  la  saison  de  la  migration  à  Aweme, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  72  1 

Manitoba.  {Criddle).  Ce  viréo  est  apparemment  rare  dans  le  Mani- 
toba,  car  je  n'en  ai  pas  noté  plus  d'une  demi-douzaine  de  spécimens 
pendant  dix  ans,  et  ceux-là  étaient  des  oiseaux-migrateurs.  (Atkin- 
son).  On  en  a  pris  un  spécimen  aux  rapides  Grand  de  la  Saskat- 
chewan.  {Nutting).  On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois,  le  ii 
mai  1 897,  à  Edmonton,  Alberta.  Le  2 1  du  mois  il  y  était  commun  dans 
les  bois  d'épinettes  blanches,  et,  sans  doute  il  couvait.  Il  se  voit 
toujours  dans  ou  près  des  bois  d'épinettes  blanches.  Au  mois  de 
juin  1903  il  était  commun  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace 
River  Landing,  latitude  56°  15'.  {Spreadhorongh).  Le  13  juin 
1894,  j'ai  trouvé  un  nid  de  cette  espèce,  contenant  quatre  œufs,  à 
environ  sept  pieds  de  terre  dans  un  saule  à  la  baie  Clandeboye,  sur  le 
lac  Manitoba.  Le  23  mai  1893,  j'en  avais  trouvé  un  autre  nid,  con- 
tenant quatre  œufs,  au  lac  Oak,  Manitoba.  Cet  oiseau  est  assez  rare 
dans  la  Saskatchewam.     {W.  Raine). 

629a.     Viréo  de  Cassin. 

Lanivireo  solutarius  cassinii  (Xantus)  Ridgw.     1875. 

Cet  oiseau  est  assez  rare  à  Canmore,  mais,  au  mois  de  juin  1891, 
il  y  couvait.  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  au  parc  Deer,  sur  la 
rivière  Columbia,  et  on  l'a  remarqué  en  train  de  couver  au  Pass 
creek  à  Robson,  Colombie- Britannique.  Il  était  commun,  pendant 
l'été  de  1902,  dans  les  bois  épais  sur  la  frontière  entre  Trail  et  la 
rivière  Kettle.  En  1904  il  était  commun  à  Elko,  Colombie-Britan- 
nique au  20  mai.  En  1905  on  l'a  remarqué  en  nombre  depuis  Midway 
jusqu'au  lac  Osoyoos,  et  entre  Princeton  et  le  sommet  Hope.  En  1889 
il  était  apparemment  rare  dans  la  vallée  du  Fraser;  on  l'a  pris  seule- 
ment à  Agassiz  et  à  Westminster  Junction.  Il  est  commun  au 
printemps  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique;  j'en  ai  remarqué 
des  jeunes  sortis  du  nid  au  5  juin  1901.  On  a  remarqué  cet  oiseau  à 
Victoria,  île  de  Vancouver,  pour  la  première  fois  le  27  avril  1893;  il 
y  est  devenu  commun  au  5  mai.  Il  se  trouvait  apparemment  en  grand 
nombre  à  Comox,  à  Nanaïmo,  à  Sooke,  et  sur  l'île  Stubb,  sur  la  côte 
ouest.  {Spreadhorongh).  Ce  viréo  se  voit  à  Sumas  et  sur  l'île  de 
Vancouver.  (Lord).  Il  est  rare;  on  n'en  a  pris  que  deux  spécimens 
dans  la  Colombie-Britannique,  l'un  à  Ashcroft  et  l'autre  à  Ducks. 
(Slreator).  Il  passe  l'été  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral. 
{Fannin).  En  été  il  habite  Chilliwack,  mais  il  n'y  est  pas  commun. 
{Brooks).     On  peut  remarquer  des  spécimens  de  cet  oiseau  dans  près- 


722  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

que  tous  les  endroits  de  la  Colombie-Britannique,  y  compris  l'île 
de  Vancouver,  lac  la  Hache  et  Vernon.  Il  se  trouve  dans  les  bois 
ouverts  à  des  hauteurs  plus  élevées.     (Rhoads) . 

CCXLVIII.     VIREO  Vieillot.     1807. 

631.    Viréo  aux  yeux  blancs. 

Vireo  noveharacensis  neveharacensis  (Gmel.)  Banap.     1824. 

Audubon,  Vol.  IV,  p.  148,  dit  que  l'on  a  observé  quelques  spécimens 
de  ce  viréo  dans  le  Labrador.  {Packard) .  On  en  a  tué  un  spécimen 
à  la  baie  South  près  de  St-John,  Nouveau-Brunswick.  {Cham- 
berlain). Le  8  septembre  1899  on  en  a  observé  un  spécimen  unique 
en  plein  ramage  pendant  quelques  minutes  au  bord  de  la  rivière 
Humber,  Terreneuve;  il  n'était  qu'à  une  distance  de  cinq  ou  six 
pieds  de  l'observateur.  {Louis  H.  Porter).  Je  suis  certain  que 
j'ai  vu  cet  oiseau,  le  30  août  1901,  à  la  baie  Glace,  île  du  Cap  Breton, 
et  que  je  l'avais  déjà  entendu,  à  'plusieurs  reprises,  dans  la  même 
localité.  {C.  R.  Harte).  Nous  avons,  à  environ  deux  milles  de  Wood- 
stock,  Ontario,  un  bois  de  petits  cèdres  avec,  çà  et  là,  une  petite 
clairière  herbeuse,  et  quelques  pièces  d'aubépines  et  d'érables  de 
deuxième  venue.  Le  25  avril  1902,  j'ai  tué,  dans  ce  bocage,  un  spé- 
cimen de  cet  oiseau.  M.  W.  E.  Saunders,  de  London,  à  qui  j'ai 
envoyé  le  spécimen,  en  a  confirmé  a  classification.  {W.  D.  Hobson 
dans  VOttawa  Naturalist,  Vol.  XVI,  p.  163). 

Notes  sur  la  reproduction. — La  première  semaine  de  juin 
1898  pendant  que  je  marchais  le  long  du  sommet  du  ravin  Rosedale, 
Toronto,  j'ai  remarqué  cet  oiseau  en  train  de  nicher  dans  un  grand 
hêtre.  Le  nid,  un  peu  plus  profond  que  celui  des  espèces  aux  yeux 
rouges  et  gris  olive,  était  suspendue  dans  la  fourche  d'une  branche 
penchante,  à  environ  cinq  pieds  de  terre.  J'ai  pu  m'approcher  à 
moins  de  six  ou  huit  pieds  du  nid  avant  que  l'oiseau  se  fût  levé,  et, 
par  conséquent,  j'avais  une  occasion  favorable  de  le  prendre.  N'é- 
tant pas  familier  avec  cette  variété  à  ce  moment,  j'ai  été  fortement 
impressionné  en  voyant  l'iris  blanc,  et,  aussitôt  arrivé  chez  moi, 
j'ai  constaté  que  ce  spécimen  appartenait  positivement  à  cette 
espèce.  {A.  S.  Goss).  Quelque  différence  d'opinion  a  été  exprimée 
relativement  à  l'identification  de  ce  spécimen  par  M.  Goss,  car  cet 
oiseau  niche  généralement  dans  des  buissons  ou  arbustes,  mais, 
comme  ce  monsieur  a  trouvé  le  nid  à  cinq  pieds  de  terre  seulement, 
il  se  peut  que  son  identification  soit  exacte. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  723 

632c.     Viréo  d'Anthony. 

Vireo  huttoni  obscur  us  Anthony.     1890. 

On  peut  considérer  cette  espèce  comme  étant  rare  sur  l'île  de 
Vancouver;  j'en  ai  pris  un  spécimen  près  de  Victoria.  Ce  spécimen, 
ainsi  que  deux  autres  pris,  au  printemps  de  1891,  par  M.  Maynard 
près  du  même  endroit,  appartiennent  à  cette  race  d'oiseaux  forte- 
ment caractérisée.  (Rhoads).  Evidemment  ce  viréo  passe  l'hiver 
à  Comox,  île  de  Vancouver  car,  le  4  décembre  1903,  j'en  ai  pris  un 
spécimen.  Il  est  impossible,  lorsqu'il  est  en  vie,  de  le  distinguer 
d'un  roilelet  à  couronne  rubis,  et,  semblable  à  cet  oiseau,  il  s'associe 
avec  des  bandes  de  mésanges  a  dos  châtain.     (Brooks). 

Famille  XLIX.     MNIOTILTIDyï.     Fauvettes. 

CCXLIX.     MNIOTILTA.     Vieillot.     1816. 
636.     Fauvette  noire  et  blanche. 

Mniotilta  varia   (Linn.)   Vieill.     181 8. 

En  1860,  M.  Drexler  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le 
1er  mai,  à  Moose  Factory,  et  un  autre  le  30  du  même  mois.  {Packard) . 
Au  mois  de  juin  1896  la  fauvette  noire  et  blanche  était  tout  à  fait 
commune  à  Moose  Factory.  On  ne  l'a  pas  remarquée  ailleurs. 
{Spreadborough) .  En  été  elle  se  trouve  apparemment  commune 
comme  oiseau  migrateur  dans  Terreneuve.  (Recks).  Elle  passe 
l'été  en  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  (Doums).  Elle  est 
commune  dans  la  Nouvelle-Ecosse  à  partir  du  ler  mai  jusqu'au  mois 
de  septembre.  (H.  F.  Tufts).  C'est  un  oiseau  migrateur  commun  à 
Sydney,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  {C.  R.  Harte).  Le 
20  août  1904,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  on  en  a  vu  un  spéci- 
men; le  12  septembre  1905,  on  en  a  vu  un  autre  le  2  septembre  1907, 
encore  un  autre  et  un  quatrième  le  27  septembre  1907.  (/.  Boutelier). 
Le  II  juillet  1888  on  a  remarqué  cette  espèce  à  Mount  Stewart,  île 
du  Prince  Edouard;  au  mois  de  juillet  1898,  elle  était  assez  commune 
à  Baddeck,  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap  Breton.  {Macoun).  On 
la  voit  de  temps  en  temps,  ou  on  entend  son  ramage  métallique»», 
bien  qu'elle  ne  soit  pas  très  commune.  (Dwight).  Elle  passe  l'été 
en  nombre  à  St.  John,  Nouveau  Brunswick.  (Chamberlain).  Cette 
fauvette  se  trouve  rare  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  mais  il  est  bien 


724  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

probable  qu'elle  y  couve.  (Bishop) .  Le  9  juillet  on  a  entendu  ramager 
un  mâle  à  la  baie  Fox,  Anticosti;  un  peu  plus  tard  on  en  a  pris  un 
autre.  {Brewster).  Cette  espèce  est  assez  commune  à  Québec  ;  on  en 
a  prise  à  Beauport.  (Dionne).  En  été  elle  n'habite  Montréal  qu'en 
petit  nombre,  mais  comme  oiseau  migrateur  elle  y  est  commune. 
On  l'a  remarquée  ici  à  partir  du  3  mai  jusuq'au  22  août.  (Wintle). 
Le  5  juin  1902,  dans  le  comté  de  Compton,  Québec,  j'en  ai  observé 
un  couple  qui,  évidemment,  avait  un  nid  tout  près.     (L.  M.  Terrill). 

La  fauvette  noire  et  blanche  passe  l'été  en  nombre,  mais,  pendant  la 
saison  de  la  migration,  elle  abonde  davantage.  {Ottawa  Naturalist,  vol. 
V).  Elle  se  trouve  assez  communément  pendant  l'été  dans  les  bois 
de  l'est  d'Ontario.  Une  fois  dans  un  grand  bois  près  de  Lansdowne, 
Ontario,  j'ai  trouvé  un  de  ses  nids,  contenant  quatre  œufs  stériles,  et  un 
jeune  oiseau,  dans  un  talus  recouvert  de  mousse;  c'était  le  29  juin 
1894.  {Rév.  C.  J.  Young).  Cette  espèce  abonde  comme  oiseau 
migrateur  à  Toronto,  Ontario.  Elle  y  habite  pendant  l'été  en  petit 
nombre  et  y  couve.  Elle  passe  l'été  et  se  trouve  communément  dans 
les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Elle  ne  se 
voit  pas  en  nombre  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  En  1900  je 
n'en  ai  remarqué  que  deux  spécimens  à  partir  du  25  mai  jusqu'au  15 
juin.  (Spreadborough) .  Elle  abonde  près  de  Toronto,  et  y  couve. 
Le  25  avril  1896  j'en  ai  observé  un  grand  nombre  de  spécimens.  (/. 
Hughes  Samuel).  Près  de  London,  Ontario,  cette  espèce  se  restreint 
aux  marécages  recouverts  de  conifères  où  elle  couve  en  assez  grand 
nombre.  {W.  E.  Sau7iders).  Elle  passe  l'été  et  est  commune  à 
Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  28  avril  et  s'en  allant  vers  le  12 
septembre.  (A.  B.  Klugh).  On  en  a  pris  un  spécimen  unique  à 
Pembina  où  probablement  cette  fauvette  couve,  bien  qu'on  n'ait  pas 
encore  établi  ce  fait.  On  ne  la  trouve  pas  plus  à  l'ouest.  (Coues). 
Cette  espèce  se  répand  largement  dans  le  Manitoba.  Elle  abonde 
dans  les  bois  d'épinettes  blanches  sur  la  montagne  Duck  dans  cette 
province.  E.  T.  Selon).  En  1903  on  l'a  remarquée  à  Aweme,  Mani- 
toba, pour  la  première  fois,  le  12  mai  et  pour  la  dernière  fois  le  27  août. 
Elle  y  était  commune  à  la  première  de  ces  dates.  (Criddel).  Elle 
abonde  comme  oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba,  et,  de  temps  en 
temps,  elle  y  couve  dans  certaines  localités.  Je  l'ai  notée  en  train  de 
couver  aux  alentours  de  Portage  la  Prairie,  et,  en  1906  je  l'ai  trouvé 
à  Birtle,  à  Fort  Ellice,  et  à  Saskatoon.  (Atkinson).  Le  29  mai  1905 
j'ai  remarqué  quelques  spécimens  de  cette   espèce   près   du    Maple 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  725 

creek,  Saskatchewan.  Ceux-ci  étaient,  sans  doute,  des  oiseaux  mi- 
grateurs au  vol,  car  plus  tard  on  n'en  a  pas  revus.  {A.  C.  Bent). 
Cette  fauvette  semble  être  un  oiseau  migrateur  rare  à  Indian  Head, 
Saskatchewan.  On  l'a  remarquée,  pour  la  première  fois  le  il  mai  et 
elle  en  est  disparue  à  la  fin  du  m^ois.  On  ne  l'a  pas  observée  plus  à 
l'ouest  sur  la  prairie.  Au  mois  de  juin  1903  on  en  a  noté  un  spécimen 
à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  On  a  vu  cette  espèce  à 
Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  6  mai  1897;  elle  n'y  était 
pas  très  commune,  et  se  montrait  principalement  dans  les  bois  de  diffé- 
rentes variétés  d'arbres  le  long  de  la  rivière,  mais  presque  jamais  dans 
les  bois  de  peupliers.  On  en  a  remarqué  quelques  spécimens  dans  les 
contreforts  au  sud  de  Calgary.  (Spreadborough) .  Cette  fauvette 
se  voit,  mais  en  très  petit  nombre,  sur  le  Mackenzie  en  allant  au 
nord  jusqu'à  Fort  Simpson.  (Ross).  On  en  a  trouvé  un  spécimen 
mort  dans  les  bois  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan.      {Nutting). 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  vu  le  nid  de  cette  espèce  par 
terre  dans  les  bois  près  d'Ottawa.  Il  se  composait  d'écorce,  d'herbe, 
et  de  feuilles,  garnies  de  duvet  végétal  et  de  crin.  Les  oeufs,  au 
nombre  de  quatre  à  six,  sont  d'un  blanc  crème  tacheté  et  parsemé 
de  brun  rougeâtre.  {G.  R.  White).  Cette  fauvette,  commence  à 
construire  son  nid  vers  le  20  mai.  La  couvée  complète  est  pondue 
généralement  au  28  du  mois.  A  cette  date,  en  1906,  j'ai  trouvé  un  nid 
dans  une  racine  d'arbre  renversé  près  du  creek  Rawdon,  North 
Hastings;  il  se  composait,  à  l'extérieur  de  feuilles  et  de  tiges  de 
graminées,  et  garni  de  fibres,  de  feuilles  plus  fines  et  de  crin.  Il  était 
aussi  remarquablement  profond,  et  construit  solidement  en  forme  de 
coupe.  L'oiseau  a  voltigé  jusqu'à  terre  pendant  que  j'étais  à  côté 
de  la  racine  et  s'est  avancé  clopin  dopant  comme  s'il  avait  été  blessé. 
{Rév.  C.  J.  Young).  Celle-ci  est  une  des  premières  espèces  de  fau- 
vette, de  la  volée  principale,  à  arriver  des  parties  méridionales.  Elle 
arrive  de  bonne  heure  au  mois  de  mai  et  signale  son  arrivée  par 
son  ramage  faible  de  «si,  si  si,  si».  Les  jeunes  sont  capables  d'accom- 
pagner les  vieux  oiseaux  vers  le  10  juillet.  Bien  que  les  oisillons  res- 
semblent aux  parents,  les  raies  dans  leur  plumage  ne  sont  pas  aussi 
prononcées  que  celles  de  ces  derniers.  Le  père  et  la  mère  sont  très 
vigilants  et  attentifs  pendant  que  les  jeunes  sont  ignorants  du  danger. 
{W.  H.  Moore).  Dans  une  étendue  de  terrain  bas  à  l'extrémité  sud- 
est  de  la  ferme  qui  se  joint,  au  nord,  à  Wildwood,  et  à  quelques  perches 
seulement  de  la  frontière,  se  trouve  la  racine  d'un  vieux  arbre  ren- 

78870—47 


726  COMMISSION   GEOLOGIQUE  DU   CANADA. 

versé  dont  la  plus  haute  partie  est  plus  de  douze  pieds  de  terre.  Dans 
ce  qui  était  autrefois  la  partie  exposée  de  cette  racine  avant  la  chute  de 
l'arbre  et  à  environ  la  moitié  de  sa  hauteur,  j'ai  découvert,  le  28  mai,  un 
nid,  contenant  trois  œufs,  que  j'ai  cru,  à  ce  moment,  appartenir  à  la 
fauvette  du  Canada.  Trois  jours  plus  tard  je  suis  revenu  au  même 
endroit  et  j'ai  trouvé  l'oiseau-mère  accroupie  sur  le  nid.  Lorsque  je 
m'approchai  de  près,  elle  s'est  levée  et  elle  est  descendu  à  terre  où, 
ses  ailes  étendues  et  tremblantes,  elle  a  essayé  en  émettant  quelques 
ramages  d'attirer  mon  attention  loin  de  ses  trésors.  En  regardant 
attentivement  cette  petite  créature  si  intéressante,'  qui  était  seulement 
à  quelques  pieds  de  moi,  je  n'étais  pas  très  surpris,  malgré  que  j'é- 
prouvais quelques  regrets  de  noter  qu'elle  appartenait  à  l'espèce  M 
varia,  et  que  le  nid  devant  moi  contenant,  à  ce  moment  cinq  œufs 
frais  joliment  tachetés,  était  le  sien.  La  cavité  où  se  trouvait  le  nid 
avait  été  en  partie  creusée,  probablement  par  l'oiseau-mère  elle-même, 
mais,  dans  le  but  de  soutenir  la  fondation  faite  d'une  assez  grande 
quantité  de  feuilles  desséchées  et  de  bandes  d'écorce,  avait  été  em- 
ployée, et  le  tout  était  garni  de  matières  végétales  fines  et  de  quelques 
poils  d'animal.  {W.  H.  Kells).  J'ai  trouvé  dans  les  petits  bois,  vers 
la  mi-juin,  des  nids  contenant  des  jeu;nés  fauvettes  capables  de  voler. 
Un  de  ces  nids,  observé  le  14  juin,  était  situé  au-dessous  des  branches 
desséchées  au  pied  d'un  arbre.  Les  jeunes  oiseaux  se  sont  envolés,  et, 
au  fond  du  nid,  il  y  avait  l'œuf  d'un  étourneau  ordinaire  recouvert 
comme  dans  le  nid  d'une  fauvette  jaune.  Ce  nid  se  composait 
d'écorce  intérieure  et  de  feuilles,  et  était  garni  de  crins  et  de  radicules. 
Le  diamètre,  à  l'extérieur,  est  de  4  pouces,  et  la  hauteur  de  2 .  50  pouces, 
et,  à  l'intérieur,  le  diamètre  est  de  2  pouces  et  la  profondeur  de 
I  pouce  75.     (Gartteau) . 

CCL.     PROTONOTARIA— Baird.     1858. 
637.     Fauvette  protonotaire. 

Protonotaria  citrea.     (bodd)  baird.     1858. 

Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  le  Nouveau-Bruns- 
wick.  {Chamberlain.)  On  a  pris  un  spécimen  de  cette  fauvette, 
le  23  mai  1888,  à  Hamilton,  Ontario.  (Mcllwraith.)  On  l'a  remar- 
quée au  moins  une  fois  à  Toronto,  Ontario.  (J.  H.  Fleming.)  J'ai 
tout  lieu  de  croire  que  cet  oiseau  traverse,  de  temps  en  temps,  le 
St-Laurent  et  qu'il  visite  l'Ontario;  je  pense  même  que  parfois  il 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  727 

y  couve,  car  le  lo  juin  1896  j'ai  trouvé,  dans  la  souche  d'un  saule 
aux  «drowned  lands»,  à  environ  huit  milles  au  nord  de  Gananoque, 
un  nid,  contenant  un  seul  œuf.  L'endroit  correspond  à  la  description 
des  lieux  où  cet  oiseau  niche,  et  l'œuf  au  sien  authentique.  {Rév. 
C.  J.  Young.) 

CCLI.    HELMINTHOPHILA     Ridgway.     1882. 
642.     Fauvette  à  ailes  dorées. 

Helminthophila  chrysoptera  (linn)  ridgw."  1882. 

On  a  remarqué  cette  fauvette,  le  17  et  le  30  juin  1897,  sur  les  îles 
de  la  Madeleine  où,  évidemment,  elle  couvait.  Au  commencement 
de  l'été  de  1904  M.  W.  E.  Beaupré  l'a  aussi  notée  sur  les  mêmes 
îles.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Au  mois  de  juin  1903  on  a  remarqué 
un  spécimen  de  cette  espèce  dans  le  voisinage  de  Fredericton,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre 
partout  dans  l'ouest  d'Ontario;  on  ne  l'a  pas  remarquée  dans  le 
comté  de  Bruce.  {W.  E.  Saunders.)  J'ai  observé  cette  espèce  à 
deux  reprises  près  d'Hamilton,  Ontario;  j'ai  aussi  entendu  dire  qu'on 
l'a  notée  à  Port  Rowan.  Le  docteur  Macallum  la  voit  chaque 
printemps  et  été  près  de  sa  résidence,  à  Dunnville,  Ontario. 
(Mcllwraith.)  Grâce  à  la  bonté  de  M.  W.  Hine,  de  Winnipeg, 
Manitoba,  il  m'a  été  possible  de  mentionner  la  prise,  par  ce  monsieur, 
d'une  fauvette  de  cette  espèce  près  de  Winnipeg,  le  ou  vers  le  27 
mai  1887.  (C.  F.  Batchelder  dans  VAuk,  Vol.  VII,  p.  404.)  Le 
22  mai  1906,  on  en  a  remarqué  un  mâle  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle.)  On  en  a  pris  une  femelle,  le  26  mai  1905,  à  Portage  la 
Prairie.  Ce  spécimen  est  le  seul  que  j'aie  jamais  vu  dans  l'ouest. 
(Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  construit  un  nid, 
principalement  composé  de  feuilles,  à  terre  et  généralement  dans 
les  tiges  d'un  arbrisseau  ou  à  côté.  Ce  nid  est  gros  en  comparaison 
de  la  taille  de  l'oiseau,  et  de  la  petitesse  des  quatre  ou  cinq  œufs. 
Cet  oiseau  est  tout  à  fait  commim  dans  quelques-uns  des  comtés 
les  plus  à  l'ouest,  près  du  lac  Erié.     (W.  E.  Saunders.) 

78870— 47i 


728  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

645.     Fauvette  de  Nash  ville. 

Helminthophila  ruhricapilla  ruhricapilla  (wiLs)   ridgw:  1882. 

On  a  obtenu  la  fauvette  de  Nashville  à  deux  reprises  dans  le 
Groenland;  une  fois  vers  1835  à  Godthaab,  et  encore  le  31  août 
1840  à  Fiskenaes.  {Arct  Man.)  En  été  cette  espèce  se  voit  comme 
oiseau  migrateur  dans  Terreneuve,  mais  elle  y  est  apparemment 
rare.  (Reeks.)  Elle  n'est  pas  très  commune  pendant  l'été  à  Halifax, 
Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  Au  mois  de  juillet  1898  quelques 
spécimens  de  cette  espèce  ont  été  remarqués  à  Baddeck,  île  du  Cap 
Breton.  (Maconn.)  Elle  se  trouve  en  assez  grand  nombre  à  Tignish, 
île  du  Prince-Edouard,  mais  on  ne  la  voit  pas  ailleurs.  (Dwight.) 
Elle  passe  l'été  en  nombre  à  St-John,  Nouveau-Brunswick.  (Cham- 
berlain.) En  été  elle  habite  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick,  où  elle  est  commune.  (W.  H.  Moore.)  Le  15  juillet  on 
a  entendu  son  ramage  dans  les  bois  à  la  baie  de  Gaspé,  Québec. 
(Brewster.)  Cette  espèce  est  commune  aux  alentours  de  Québec;  on 
l'a  prise  à  Charlesbourg.  (Dionne.)  C'est  un  oiseau  de  passage 
rare;  j'ai  observé  deux  spécimens  de  cette  fauvette  ici.  Ils  étaient 
tous  deux  des  mâles,  et  je  les  ai  tués  sur  l'éperon  du  Mont-Royal. 
M.  Kuetzing  dit  qu'il  a  trouvé  cette  espèce  nombreuse  ici,  et  qu'elle 
couve  dans  les  parties  marécageuses  des  bois  sur  l'île  de  Montréal. 
(Wintle.) 

La  fauvette  de  Nashville  passe  l'été  à  Ottawa,  Ontario.  On  a 
recueilli  un  nid  de  cette  espèce  contenant  quatre  œufs,  le  13  juillet 
1881,  dans  le  marécage  Dow;  en  1882  cet  oiseau  a  été  observé  comme 
étant  tout  à  fait  commun.  (Ottawa  Nattiralist,  Vol.  V.)  Cette  fau- 
vette est  assez  commune  au  printemps  comme  oiseau  migrateur 
dans  l'est  d'Ontario.  Je  l'ai  remarquée  près  de  Lansdowne, 
dans  cette  province  où,  au  mois  de  juin  1893,  on  a  trouvé  un  nid 
contenant  quatre  œufs,  près  du  St-Laurent.  Je  l'ai  observée  aussi, 
à  plusieurs  reprises,  près  de  Madoc,  Ontario,  et  le  26  mai  1906,  j'ai 
trouvé  son  nid  dans  un  tertre  couvert  de  mousse  au  bord  d'un  ma- 
récage d'épinettes  rouges.  (Rév.  C.  J.  Young.)  Cette  espèce 
abonde  comme  oiseau-migrateur  à  Toronto,  Ontario.  Elle  passe 
l'été  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka,  y  couvant  dans 
les  endroits  marécageux.  (/.  H.  Fleming.)  Au  mois  de  juin  1900 
elle  était  commune  dans  les  marécages  d'épinettes  rouges  dans  le 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  729 

parc  Algonquin,  Ontario.  iSpreadborough.)  La  fauvette  de  Nash- 
ville  abonde  au  printemps  à  Toronto,  surtout  dans  les  pièces  de  chênes 
rabougris  répandus  çà  et  là.  Elle  semble  trouver  dans  les  bourgeons 
en  train  d'épanouir  lentement  une  nourriture  appétissante.  Je  ne 
l'ai  pas  remarquée  en  aussi  grand  nombre  pendant  les  migrations 
d'automne.  (/.  Hughes-Samuel.)  Cette  espèce  se  trouve  souvent 
comme  oiseau  migrateur  à  London,  Ontario.  En  été  elle  y  habite  en 
nombres  toujours  croissants  et  aujourd'hui  (1906)  on  la  voit  en 
beaucoup  de  localités  près  de  cette  ville  où,  il  y  a  cinq  ans,  on  ne 
voyait  pas  un  seul  spécimen.  Elle  est  plus  commune  dans  le  comté 
de  Bruce  en  été.  {W.  E.  Saunders.)  Elle  abonde  au  printemps  comme 
oiseau  migrateur,  et,  à  l'automne,  on  la  voit  en  assez  grand  nombre, 
à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  22  mai  et  s'en  allant  vers  le 
22  septembre.     {A.  B.  Kliigh.) 

Cette  espèce  est  rare  pendant  l'été  dans  les  parties  boisées 
du  Manitoba.  Le  ii  juin  1884,  j'en  ai  observé  un  spécimen  évi- 
demment en  train  de  couver;  il  était  en  plein  ramage.  {E.  T. 
Selon.)  Je  n'ai  dans  ma  possession  que  deux  mentions  de  la  prise 
de  cette  fauvette  dans  le  Manitoba,  celles  de  deux  mâles  obtenus 
à  Portage  la  Prairie,  l'un  le  15  mai  1905  et  l'autre  le  19  mai  1906. 
(Atkinson.)  Le  13  juin  1894  j'ai  recueilli  un  nid  et  quatre  œufs 
de  cette  espèce  à  l'extrémité  sud  du  lac  Manitoba,  près  de  Portage 
la  Prairie,  Manitoba.  Ce  nid  se  trouvait  à  côté  d'une  petite  éléva- 
tion du  sol  couverte  de  mousse  dans  un  bois.  {W.  Raine.)  Cette 
fauvette  est  une  espèce  rare  à  Aweme,  Manitoba,  où  probablement 
elle  couve.  (Criddle.)  Le  15  mai  on  en  a  tué  un  spécimen  unique 
dans  les  bois,  à  Cum.berland  House,  pendant  qu'il  sautait  parmi 
les  branches  d'un  arbre.  (Richardson.)  On  voit  cet  oiseau  en  petit 
nombre  sur  le  grand  lac  des  Esclaves  en  allant  au  nord  jusqu'à  fort 
Resolution.     (Ross.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  fauvette  de  Nashville  arrive 
généralement  vers  la  mi-mai  et  on  la  voit  principalement  dans  des  bois 
de  jeunes  arbres  de  deuxième  croissance.  L^n  nid  a  été  aperçu 
à  terre,  dans  une  dépression  sur  le  côté  d'un  monticule  situé  dans  un 
pâturage  humide  et  couvert  de  buissons.  Il  se  trouvait  au-dessous  des 
fougères,  des  herbes  et  des  graminées  qui  le  cachaient,  et  se 
composait  de  tiges  d'herbes  minces  et  sèches  et  de  mousse,  garnies  des 
tiges  qui  portent  le  fruit  de  cette  mousse.  Ce  nid  contenait  trois 
œufs  frais  le  15  juillet.     L'oiseau,  lorsqu'on  l'a  découvert,  s'est  envolé 


730  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

du  nid.  Il  a  gardé  silence  et  il  n'est  pas  paru  pendant  près  d'une  heure. 
Cette  espèce  est  assez  commune  ici,  mais  M.  Banks  me  dit  qu'elle 
est  rare  à  St-John.  {W.  H.  Moore).  Le  12  juin  1904,  dans  le  comté 
de  Compton,  Québec,  j'ai  trouvé  un  nid  enfoncé  à  une  grande  profon- 
deur dans  le  côté  escarpé  d'un  tertre.  Il  était  légèrement  construit 
(les  mousses  qui  l'entouraient  ne  rendant  pas  nécessaire  un  nid  plus 
solide),  et  se  composait  d'herbes  desséchées,  de  mousse  et  de  radicules, 
et  contenait  quatre  oisillons  sortis  de  l'œuf  que  depuis  quelques  jours 
seulement.  (L.  M.  Terrill).  Le  ler  juin  1899  on  a  trouvé,  près 
d'Ottawa,  un  nid  de  cet  oiseau  contenant  deux  œufs  frais,  ainsi  que 
deux  autres  appartenant  à  l'étourneau  ordinaire.  Ce  nid,  composé 
de  mousse  verte,  d'herbes  et  de  crins,  était  sur  le  sol,  à  côté  d'une 
bille,  dans  un  endroit  marécageux.  Il  mesurait  3.50  x  1.50  et  2.10. 
L'oiseau  n'a  quitté  le  nid  qu'après  qu'on  eût  secoué  la  bille  deux  fois. 
(Gameau) . 

645a.     Fauvette  calveras. 

HèlminihopMla  riihricapiUa  gutteralis  (RiDGw)  Faxon.     1896 

On  a  remarqué  cette  espèce  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique, 
pour  la  première  fois  le  9  mai  1890.  Elle  semblait  arriver  de  l'ouest 
en  passant  par  le  col  Eagle  et  non  pas  en  remontant  la  Columbia. 
Elle  est  arrivée  en  grand  nombre  le  13  du  mois,  mais  elle  semblait 
voler  vers  le  nord.  Le  26  juin  de  la  même  année  (1890,)  à  Robson, 
on  l'a  remarquée  en  train  de  couver  à  une  hauteur  de  looo  pieds 
au-dessus  de  la  Columbia.  On  l'a  observée  partout  dans  le  district 
entre  Trail  et  la  rivière  Kettle,  près  de  la  frontière.  Elle  était  tout 
à  fait  commune  à  Trail  où,  le  24  mai  1902,  on  a  recueilli  un  nid  situé 
par  terre  entre  deux  pierres  recouvertes  d'herbe.  Celui-ci  était  fait 
de  l'écorce  intérieure  d'arbres  et  garni  de  crin  et  des  piquants  du 
porc-épic  de  l'ouest.  (Spreadborough) .  Cette  fauvette  est  commune 
dans  le  district  d'Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Brooks).  On 
en  a  pris  deux  spécimens  à  Vernon,  Colombie-Britannique,  et  on  en  a 
vu  d'autres  à  Nelson.  On  peut  considérer  cet  oiseau  comme  étant 
ni  rare,  ni  abondant  dans  la  Colombie-Britannique.  (Rhoads). 
En  1898,  M.  A.  C.  Brooks  a  pris  cette  espèce  à  Vernon,  sur  le  lac 
Okanagan.     (Fannin) 

646.    Fauvette  à  couronne  orangée. 

Helminihophila  celaia  relata  (Say)   Ridgw.     1882. 

La  fauvette  à  couronne  orangée  ne  se  rend  qu'en  très  petit  nombr 
à  St-John,   Nouveau-Brunswick,   mais  on  n'a  jamais  mentionné     ^ 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  731 

présence  à  Scotch  Lake.  (IF.  H.  Moore).  En  1890  on  a  pris  un 
spécimen  de  cette  espèce  à  Beauport,  près  de  Québec.  (Dionne). 
C'est  un  oiseau  de  passage  rare  à  Montréal.  Le  21  mai  1890  j'ai  tué 
un  spécimen  de  cette  fauvette  sur  l'éperon  du  Mont- Royal.  C'était 
un  mâle  et  le  seul  spécimen  de  l'espèce  que  j'ai  remarqué  ici.  {Winile). 
Elle  est  accidentelle  dans  le  voisinage  d'Ottawa.  M.  E.  F.  G.  White 
en  a  tué  un  mâle,  le  27  septembre  1885,  près  de  l'extrémité  est  de  la 
ville.  {Ottawa  Naturalist  vol.  V.).  Au  printemps  de  1906  elle  était 
l'une  des  premières  espèces  de  fauvette  à  arriver  à  Madoc,  Ontario.  Je 
l'ai  remarquée  pour  la  première  fois  le  14  mai  pendant  qu'elle  cher- 
chait des  insectes  sur  les  bourgeons  des  peupliers  qui  bordent  un 
marécage  d'épinettes  rouges  et  de  cèdres.  {Rév.  C.  J.  Yotmg).  Elle 
est  un  oiseau  migrateur  régulier  mais  rare  à  Toronto,  Ontario.  J'ai 
dans  ma  possession  des  mentions  relativement  à  la  prise  de  seule- 
ment huit  spécimens  de  cette  espèce  dans  une  période  de  huit  ans. 
(/.  H.  Fleming).  Pendant  quelques  saisons  d'observation  attentive 
je  n'ai  observé  une  petite  bande  de  ces  fauvettes  qu'une  seule  fois, 
le  12  mai  1900,  lorsque  j'ai  eu  la  chance  d'en  obtenir  deux  spécimens, 
et  en  les  disséquant  j'ai  été  surpris  de  trouver  que  l'un  des  deux  était 
une  femelle.  Le  plumage  de  cet  oiseau  est  très  simple,  et  si  ce  n'était 
que  pour  la  persistance  avec  laquelle  il  émet  son  cri  d'appel  ou  «tchep  » 
on  n'y  ferait  pas  attention,  et  même,  lorsqu'on  le  découvre,  il  déploie 
une  telle  activité,  et  vole  si  rapidement  d'arbre  en  arbre,  qu'on  n'est 
pas  du  tout  certain  de  le  prendre.  (/.  Hughes- Samuel)  Je  n'ai 
observé  cette  espèce  comme  oiseau  errant  qu'à  deux  reprises,  la 
dernière  étant  le  11  mai  1886,  lorsque  M.  K.  C.  Mcllwraith  en  a  pris 
un  spécimen  à  Hamilton  Beach.  {Mcllwraith).  C'est  un  oiseau 
migrateur  régulier  à  London,  Ontario,  mais  elle  n'y  est  jamais  commu- 
ne. {W.  E.  Saunders).  Au  mois  de  juillet  1904  on  en  a  remarqué 
quelques  spécimens  sur  la  rive  est  de  la  baie  James.  {Spreadborough) . 
On  a  pris  une  fauvette  de  cette  espèce,  le  16  juillet  1901,  dans  un  bos- 
quet de  saules,  à  York  Factory,  et  on  en  a  noté  d'autres,  une  fois, 
le  13  septembre,  près  du  lac  Fine,  et,  une  deuxième  fois,  le  19 
du  même  mois,  à  la  pointe  Duck,  au  lac  Playgreen.     {E.  A.  Preble). 

La  fauvette  à  couronne  orangée  a  été  observée  pendant  la  migration 
d'automne,  en  septembre,  le  long  de  la  rivière  Souris  (Mouse)  où  elle 
abondait.  {Coues).  Elle  passe  l'été  en  nombre  dans  les  parties 
boisées  du  Manitoba,  et  couve  évidemment  dans  les  bois  au.x  alen- 
tours de  Carberry.     {E.    T.   Selon).     On  l'a  remarquée  à  Aweme, 


732  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Manitoba,  pour  la  première  fois  le  12  mai  1903  ;  elle  y  était  commune  le 
17  de  ce  mois,  et  en  est  disparue  le  16  septembre.  Elle  est  commune 
comme  oiseau-reproducteur.  (Criddle).  Elle  est  un  oiseau-migra- 
teur rare  pendant  l'été  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  On  l'a  remarquée 
à  cet  endroit  pour  la  première  fois  le  20  mai  1892,  et  trois  jours  plus 
tard,  le  25,  elle  en  est  disparue.  On  l'a  vue  à  Medicine  Hat,  dans  la 
même  province,  pour  la  première  fois  le  9  mai  1894;  elle  y  était  com- 
mune au  15,  et  en  est  partie  le  20  du  mois.  (Spreadborough) .  A 
partir  du  25  jusqu'au  30  juillet  il  y  en  avait  de  nombreuses  familles 
de  jeunes  oiseaux  capables  de  voler  dans  les  côtes  Cypress,  Saskat- 
chewan, mais  on  n'en  a  pas  trouvé  de  mâles  adultes.  (Bishop). 
Cette  espèce  est  rare  sur  le  lac  grand  des  Esclaves  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Fort  Resolution.  (Ross) .  C'est  une  des  fauvettes  les  plus  rares 
qui  couvent  sur  la  rivière  Anderson  où  on  a  trouvé  quatre  ou  cinq 
nids,  contenant,  chacun,  de  quatre  à  six  œufs.  Ces  nids  se  compo- 
saient de  foin  ou  d'herbes,  et  ils  étaient  garnis  de  poils  de  cerf,  de 
plumes  et  d'herbes  plus  fines,  et  se  trouvaient  par  terre,  à  l'abri 
d'un  bouquet  de  saules  rabougris,  ou  de  thé  du  Labrador.  (Mac- 
farlane).  Cette  espèce  passe  l'été  d'un  bout  à  l'autre  de  la  partie 
boisée  du  nord  de  l'Alaska,  depuis  la  frontière  britannique,  en  allant 
à  l'ouest,  jusqu'aux  rives  de  la  mer  de  Behring,  ainsi  qu'à  partir  de  la 
chaîne  de  montagnes  d'Alaska,  en  allant  au  nord,  jusqu'à  la  limite 
boisée  en  dedans  du  cercle  Arctique.  (Nelson).  On  a  tué  deux 
spécimens  de  cette  espèce  dans  les  graminées  autour  de  la  re- 
doute à  St-Michael.  Cette  fauvette  n'y  est  pas  commune,  car  ces 
deux  spécimens  sont  les  seuls  que  l'on  ait  jamais  vus  à  cet  endroit. 
(Turner).  Deux  spécimens,  pris  à  Ducks,  appartenaient  à  cette  espèce. 
(Sireator).  La  fauvette  à  couronne  orangée  habite,  en  été,  à  l'est 
et  à  l'ouest  de  la  chaîne  Côtière.  (Fannin).  Elle  est  assez  com- 
mune pendant  les  migrations  à  Chilliwack.  Elle  passe  l'été,  mais  en 
petit  nombre,  dans  le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique. 
Les  vieux  oiseaux  ainsi  que  les  jeunes  montraient  des  traits  du  type 
celata.  (Brooks).  Cinq  spécimens  venant  de  l'intérieur  de  la  Colom- 
bie-Britannique peuvent  se  distinguer  des  spécimens  de  l'espèce 
de  la  côte  qui  ne  semblent  pas  traverser  la  chaîne  Côtière.  (Rhoads) . 

Le  26  juin  1899,  M.  Osgood  en  a  pris  un  mâle-adulte  à  Cariboo 
Crossing,  latitude  60°,  Colombie-Britannique.  Le  27  juillet  j'en  ai 
pris  une  femelle  et  deux  jeunes  à  20  milles  en  aval  de  Fort  Selkirk, 
ainsi  qu'un  autre  oisillon,   le  2   août,  près  de  Dawson.     M.  Osgood 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  733 

en  a  pris  un  adulte,  ainsi  qu'un  jeune,  le  5  août,  au  Camp  Davidson, 
et  le  21,  on  en  a  remarqué  un  autre  près  de  Fort  Yukon,  Alaska. 
On  a  trouvé  tous  ces  spécimens  dans  des  saules  ou  des  aunes  près 
de  l'eau.  (Bishop).  Je  n'ai  remarqué  cette  espèce  qu'une  seule  fois; 
c'était  le  25  mai,  près  de  notre  camp,  sur  la  rivière  Kowak,  au  détroit 
Kotzebue,  Alaska,  mais  je  l'ai  entendue  à  maintes  reprises.    {Grinnell). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  18  juin  1900  M.  C.  E.  Whit- 
taker  a  trouvé  un  nid  de  cette  fauvette  rare,  à  la  rivière  Peel,  en 
dedans  du  cercle  Arctique.  Il  se  trouvait  par  terre  dans  l'herbe  et 
contenait  six  œufs.  Le  22  juin  1902  M.  Dippie  en  a  trouvé  un  autre 
nid,  contenant  cinq  œufs,  à  Banff,  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
{W.  Raine).  Le  25  mai  1906  j'ai  trouvé,  près  de  Madoc,  Ontario,  un 
nid  de  cette  espèce  dans  un  tertre  recouvert  de  fougère  des  marais, 
et  de  mousse,  au  milieu  des  petites  épinettes  rouges  et  des  cèdres. 
Ce  nid  était  bien  caché  dans  la  fougère  morte;  il  se  composait  d'herbe 
sèche  et  de  mousse  garnies  d'herbe  plus  fine,  et  était  petit.  Les  œufs, 
au  nombre  de  cinq,  étaient  blancs  avec  des  points  rouges  purpurins 
sous  forme  de  zone  autour  du  gros  bout.  {Rév.  C.  J.  Young).  Le  13 
juin  1897  on  a  trouvé  un  nid  de  cette  espèce  dans  un  endroit  assez 
humide  à  la  lisière  d'un  bois.  Il  était  enfoncé  dans  le  sol,  et  com- 
plètement caché  par  de  l'herbe  pendante  et  des  petits  trembles.  Il 
se  composait  d'herbe  avec  quelques  crins  de  cheval.  Il  y  avait  dans 
ce  nid  cinq  œufs  sur  le  point  d'éclore  On  a  trouvé  un  autre  nid  de 
cette  fauvette,  le  ler  juillet,  près  de  la  lisière  d'un  grand  bois;  celui- 
ci  était  caché  par  des  jeunes  trembles  ainsi  que  par  la  végétation 
plus  ou  moins  maigre  en  autant  que  celle-ci  le  permettait.  Il  contenait 
quatre  œufs  frais,  chacun  15  ou  16  mm.  de  long  et  12  mm.  de  large; 
ils  étaient  profusément  marqués,  vers  le  gros  bout,  d'un  gris  d'ardoise 
très  fin,  et  de  taches  brunes  un  peu  grosses.  Un  troisième  nid, 
examiné  après  que  les  oiseaux  en  furent  sortis,  se  trouvait  dans  un 
endroit  presqu 'absolument  semblable  à  celui  du  premier  nid.     (Criddle) . 

646a.    Fauvette  jaunâtre. 

Helminthophila  relata  lutescens  Ridgw.     1878. 

Le  5  mai  1897  j'ai  remarqué  un  spécimen  de  cette  espèce  à  Ed- 
monton,  Alberta.  A  partir  de  cette  date  on  en  a  vu  d'autres  de 
temps  en  temps,de  sorte  que  je  pense  que  quelques-uns  sont  restés  pour 
couver.  Au  mois  de  juin  1891  cette  fauvette  couvait  en  nombre 
a  Banff,  Montagnes  Rocheuses.     On  l'a  tuée  dans  le  passage  Eagle, 


734  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

à  l'ouest  de  Revelstoke,  Colombie  Britannique;  elle  couvait  dans 
le  passage,  mais  on  ne  l'a  pas  remarquée  à  l'est  de  la  rivière  Columbia 
en  1890.  On  n'en  a  observé  qu'un  seul  spécimen,  en  juin  1902,  à 
Trail,  Colombie  Britannique.  En  1903  cette  espèce  a  été  remarquée 
à  Penticton,  dans  la  même  province,  pour  la  première  fois  le  24 
avril;  elle  y  était  commune  au  29  du  mois.  On  l'a  notée  à  Elko, 
Colombie  Britannique,  pour  la  première  fois  le  16  mai  1904,  et  à 
Sidley,  le  13  mai  1905.  Au  mois  de  juillet  de  cette  dernière  année 
elle  était  commune  le  long  de  la  route  Hope.  En  mai  1889,  elle 
abondait  dans  les  bois  à  Hastings  mais  elle  n'était  pas  aussi  nom- 
breuse à  Agassiz,  Colombie-Britannique.  Au  printemps  de  1902 
et  1906  on  en  a  vu  quelques  spécimens  à  Chilliwack,  Colombie  Bri- 
tannique. Cette  fauvette  passe  l'été  en  grand  nombre  sur  l'île  de  Van- 
couver; où  on  l'a  remarquée  pour  la  première  fois  le  16  avril  1893; 
elle  y  est  devenue  commune  quelques  jours  plus  tard  et,  le  13  mai, 
on  a  recueilli  un  nid,  contenant  quatre  oeufs,  par  terre.  Il  se 
composait  de  mousse  garnie  d'herbe  sèche  et  de  crins.  Cette  espèce 
était  tout  à  fait  commune  à  Nanaïmo  et  à  Comox.     (Spreadborough) . 

Cinq  spécimens  pris  à  New  Westminster  et  un  autre  à  Mont  Lehman, 
le  15  septembre,  sont  typiques  de  l'espèce  du  littoral.  {Streator). 
Cette  fauvette  se  voit  principalement  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral  ; 
en  été  elle  habite  la  côte  en  très  grand  nombre.  (Fannin).  Elle 
est  plus  commune  que  l'espèce  typique,  et  se  voit  pendant  l'été. 
(Brooks).  Elle  passe  l'été  en  grande  abondance  sur  cette  partie  de 
la  pente  des  montagnes  bordant  le  Pacifique,  qui  se  trouve  dans  la 
Colombie  Britannique.  (Rhoads).  Cette  espèce  est  assez  rare 
sur  les  îles  Queen-Charlotte  ;  on  l'a  remarquée,  à  deux  reprises,  au 
goulet  Cumshewa.  M.  Bischoff  en  a  pris  trois  spécimens,  au  mois 
de  mai  1869,  à  Fort  Kenai,  Alaska.  (Osgood).  On  l'a  remarquée 
en  nombre,  le  ler  juin  1899,  à  Haines  Mission,  sur  le  canal  Lynn. 
(Bishop).  Elle  se  répand  en  montant  la  côte  du  Pacifique  jusqu'au 
littoral  boisée  du  sud -est  d'Alaska,  où  elle  passe  l'été  en  nombre,  et 
où  elle  remplace  celata.  (Nelson).  Elle  se  trouve  assez  com- 
mune autour  des  défrichements,  ainsi  que  dans  la  nouvelle  croissance 
de  pins  qui  bordent  les  plages,  à  l'embouchure  des  cours  d'eau,  à 
Sitka,  Alaska.  (Grinnell).  Au  mois  d'août  1901  on  en  a  pris  quatre 
spécimens  à  Sheep  creek,  ainsi  que  quatre  autres  dans  les  mon- 
tagnes Kenai,  Alaska.  Cette  espèce  était  assez  commune  dans 
les  parties  boisées  le  long  de  tous  les  cours  d'eau,  même  jusqu'aux 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  735 

limites  les  plus  hautes  où  elle  couve.  {Figgins).  On  en  a  pris  deux 
adultes  à  Seldo via,  Alaska,  ainsi  qu'un  jeune  au  Sheep  creek.  {An- 
derson) . 

NOTES  SUR  LA  REPRODUCTION. — Le  lo  juin  1893,  nous  avons  fait 
lever  une  petite  fauvette  de  son  nid,  contenant  cinq  oeufs,  dans  la 
vallée  de  la  rivière  Bow,  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses.  Ce  nid 
se  trouvait  par  terre  au  milieu  de  l'herbe  courte  qui  poussait  à  côté 
d'une  bille  renversée.  Comme  je  voulais  prendre  le  vieil  oiseau 
pour  pouvoir  établir  l'indentité  des  oeufs,  nous  n'avons  pas  dérangé 
le  nid.  Le  lendemain  matin  mon  collectionneur  m'a  apporté  une 
femelle  de  l'espèce  à  couronne  orangée  qu'il  avait  prise  à  la  main 
sur  le  nid  que  nous  avions  trouvé  la  veille;  par  conséquent  j'ai  em- 
porté mon  appareil  photographique  avec  moi,  et  j'ai  photographié 
le  nid,  et  l'on  peut  voir  sa  photogra\-ure  à  la  page  431  de  «Nests 
and  Eggs  of  North  American  Birds»  par  M.  Oliver  Davies.  {W. 
Raine) . 

647.     La  fauvette  de  Tennessee. 

Helminthophiln   peregrina    (Wils.)    Ridgw.     1882. 

En  1860,  M.  Drexter  a  obtenu  des  spécimens  de  cette  espèce, 
pendant  les  mois  de  juin  et  juillet,  à  Fort  George,  sur  la  baie  James. 
{Packard).  La  fauvette  de  Tennessee  se  trouve  assez  commune  à 
Stewiacke,  mais  on  ne  l'a  jamais  remarquée  à  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse.  {Dow7îs).  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  St- 
John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain).  En  été  elle  habite 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Xouveau-Brunswick,mais  en  petit  nombre 
(W.  H.  Moore).  Elle  est  très  rare  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-BrunsAvick.  {Brittain  et  Cox).  On  la  remarque  en  assez 
grand  nombre  au  lac  Mistassini,  Québec.  (/.  M.  Macoun).  Le 
seul  spécimen  de  cette  espèce  que  l'on  ait  observé  a  été  tué,  le  11  juil- 
let, à  la  baie  Fox,  Anticosti.  (Brewsfer).  Elle  passe  l'été  aux  alen- 
tours de  Québec,  mais  elle  n'y  est  pas  commune;  on  en  a  pris  à  Beau- 
port.  {Dionne).  Elle  est  commune,  mais  de  passage,  à  Montréal. 
M.  Kuetzing  a  trouvé  cette  espèce  ici  au  mois  de  mai;  elle  était  nom- 
breuse pendant  une  semaine  ou  deux  dans  des  endroits  marécageux. 
J'en  ai  tué  quelques  spécimens,  au  mois  de  mai,  dans  les  haies  que 
l'on  voit  dans  les  champs  à  Hochelaga.     (Wintle). 

La  fauvette  de  Tennessee  est  un  oiseau  migrateur  rare  dans  le 
voisinage  d'Ottawa.     M.  G.   R.  White  en  a  tué  im  spécimen,  le  9 


736  COMMISSION   GÉOLOGIQU  E    DU   CANADA . 

avril  1882,  au  bord  du  Rideau;  on  en  a  tué  un  autre  le  16  mai  1888. 
{Ottawa  Naturalist,  Vol.  V.)  Le  18  mai  1897  j'ai  pris  un  spécimen 
de  cette  espèce  dans  un  grand  marécage  d'aunes  à  Emsdale,  Parry 
Sound,  Ontario,  et  j'en  ai  vu  plusieurs  autres,  le  22  du  mois,  au 
même  endroit.  Ils  y  sont  restés  en  nombre  jusqu'au  26,  lorsque  je 
n'en  ai  vu  qu'un  seul.  (/.  H.  Fleming).  J'ai  généralement  entendu 
dire  que  cet  oiseau  est  rare,  mais,  depuis  la  première  fois  que  j'ai  eu 
le  bonheur  de  le  voir,  je  suis  arrivé  à  la  conclusion  que  beaucoup 
d'observateurs  ne  l'ont  pas  reconnu  à  cause  de  son  sombre  plumage, 
et,  dans  certains  cas,  il  se  peut  qu'on  l'ait  confondu  avec  l'espèce 
Regulus,  qui,  d'après  sa  couleur,  lui  ressemble  un  peu.  Je  crois 
que  la  fauvette  de  Tennessee  se  rend  régulièrement  chez  nous,  du 
moins  en  nombres  restreints.  Ma  note,  datée  du  22  mai  1900,  se 
lit  comme  suit: — «Un  matin  magnifique,  chaud,  un  vrai  jour  d'été. 
Il  y  a  un  grand  nombre  de  fauvettes  dans  les  saules;  les  magnoliers 
sont  très  abondants,  quelques  uns  étant  tellement  beaux  qu'ils  don- 
nent à  l'endroit  un  aspect  tout  à  fait  tropical.  J'ai  remarqué,  de  bonne 
heure  ce  matin,  un  nombre  extraordinairement  grand  de  fauvettes 
de  Tennessee  en  train  de  ramager,  ou  plutôt  de  gazouiller  gaiement 
dans  la  clarté  du  soleil.  J'ai  pris  deux  de  ces  oiseaux;  il  y  en  avait 
au  moins  25  appartenant  à  cette  espèce  dans  une  seule  petite  pièce 
d'aunes.»  (/.  Hughes-Samuel) .  Cette  fauvette  se  voit  parfois 
en  assez  grand  nombre  pendant  la  saison  des  migrations  à  London, 
Ontario.  (W.  E.  Saimders).  Le  5  juillet  on  en  a  remarqué  un  spé- 
cimen à  la  pointe  East,  sur  la  baie  James.     (Spreadborough) . 

A  mon  arrivée  à  Pembina,  au  commencement  de  juin,  je-  me  suis 
tout  de  suite  aperçu  que  les  migrationb  printanière  de  cette  espèce 
plus  loin  que  cet  endroit  étaient  sur  le  point  de  se  terminer,  car  les 
oiseaux  femelles  surpassaient  en  nombre  les  mâles.  On  n'a  pas  re- 
marqué cette  fauvette  plus  à  l'ouest  le  long  du  49ème  parallèle. 
{Coues.)  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  les  parties 
boisées  du  Manitoba,  et  apparemmicnt  elle  couve  dans  la  montagne 
Duck.  Le  20  juillet  1907  on  en  a  remarqué  un  spécimen  à  l'extrémi- 
té est  du  grand  lac  des  Esclaves.  (E.  T.  Selon.)  Cette  espèce  est  com- 
mune pendant  les  migrations  à  Aweme,  Manitoba;  il  se  peut  qu'elle 
y  couve.  {Criddle.)  On  l'obserx^e  dans  le  Manitoba  seulement  comme 
oiseau  migrateur  dont  elle  se  trouve  l'un  des  plus  nombreux.  {Atkinson.) 
Elle  abondait  le  27  mai  1903  dans  les  rues  de  Winnipeg.  Elle  est  la 
plus  abondante  de  toutes  les  fauvettes  reproductrices  à  l'exception 
de  l'espèce  jaune.     {W.  E.  Saunders.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  737 

La  fauvette  de  Tennesee  est  un  oiseau  migrateur  commun  à  Indian 
Head,  Saskatchewan  ;  il  est  très  probable  qu'elle  y  couve.  On  l'a 
remarquée  à  cet  endroit  pour  la  première  fois  le  31  mai;  elle  y  est 
bientôt  devenue  commune  dans  les  bosquets  de  saules  où  elle  est 
restée  jusqu'au  15  juin  lorsqu'elle  en  est  complètement  disparue. 
On  l'a  observ^ée  à  Medicine-Hat,  dans  la  même  province,  pour  la  pre- 
mière fois  le  18  mai  1894;  on  en  a  vu  des  spécimens  plus  tard,  mais 
jamais  en  grand  nombre.  A  la  fin  mai  1895  on  en  a  noté  quelques 
spécimens  au  creek,  Old  Wives,  Saskatchewan.  C'était  un  oiseau  re- 
producteur commun,  pendant  l'été  de  1891,  à  Banff,  Montagnes  Ro- 
cheuses. En  juin  1903  on  l'a  remarquée  en  nombre  dans  les  bosquets 
de  saules  depuis  l'embouchure  de  la  rivière  deù  Esclaves  jusqu'à 
Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  On  l'avait  remarquée  à 
Edmonton,  Alberta  pour  la  première  fois  le  22  mai  1897;  elle  était 
assez  com.mune  le  long  des  creeks,  au  28  du  mois,  et,  sans  doute, 
y  couve.  Cette  espèce  se  trouvait  en  nombre  dans  les  bosquets  de 
saules  situés  dans  les  terrains  bas,  ainsi  que  le  long  des  cours  d'eau 
depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  Athabasca,  en  juin  1898.  Elle 
est  commune  dans  les  contreforts  au  sud  de  Calgary.  (Spread- 
horough.)  Le  29  mai  1905  j'ai  vu  un  oiseau  à  moins  de  10  pieds 
d'où  j'étais  dans  les  bois  du  Maple  creek,  Saskatchewan,  qui,  je 
suis  bien  certain,  appartenait  à  cette  espèce,  mais  on  n'a  pas  pris  de 
spécimens.  {A.  C.  Bent.)  La  fauvette  de  Tennessee  se  trouve  com- 
mune aux  Grand  rapids  de  la  Saskatchewan,  où,  sans  doute,  elle  cou- 
ve. (Nutting.)  C'est  l'un  des  oiseaux  les  plus  abondants  entre  Atha- 
basca Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclaves;  on  l'a  observé  dans  cette 
partie  du  pays  pour  la  première  fois  le  30  mai.  On  a  vu  cette  fauvette 
en  nombre  en  descendant  la  rivière  Athabasca  jusqu'à  Fort  McMurray, 
latitude  de  56°  40'.  Elle  était  commune  en  montant  la  rivière  Clear- 
water  et  à  l'extrémité  nord  du  portage  Methye,  ainsi  qu'entre  les  lacs 
Methye  et  Isle  à  la  Crosse.  La  dernière  fois  qu'on  l'a  remarquée  c'était 
le  10  août.  (/.  M.  Macoun.)  Vers  la  fin  mai  on  n'en  a  pris  qu'un 
spécimen  à  Cumberland  House,  au  bord  de  la  Saskatchewan.  (Rich- 
ardson.)  On  la  voit  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à 
Fort  Simpson.  (Ross.)  J 'ai  dans  ma  possession  un  nid  et  quatre  œufs 
de  cette  espèce  recueillis,  le  12  juin  1899,  par  M.  J.  Callaghan  à  Fort 
Saskatchewan  près  d'Edmonton,  Alberta;  le  nid  se  trouvait  à  deux 
pieds  de  terre  dans  un  saule.  (W.  Raine.)  Cette  fauvette  était  un 
oiseau  reproducteur  commun  à  150-Mile  House,  Colombie-Britan- 
nique où  l'on  pouvait  entendre  de  tous  les  taillis  dans  le  district  en 


738  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

partie  boisé  son  ramage  pénétrant  et  persistant.  (Brooks.)  On  l'a 
remarquée  seulement  à  Cariboo  Crossing,  latitude  60°,  Colombie-Bri- 
tannique où,  le  27  et  le  28  juin  1899,  j'ai  entendu  le  ramage  de  quatre 
mâles  dont  j'ai  pris  trois.  Ces  spécimens  étaient  dans  lés  marécages 
de   saules   et  d'épinettes  blanches  relativement  ouverts.     (Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Ces  oiseaux  sont  arrivés  à  la 
montagne  Carpenter,  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique, 
pour  la  première  fois  et  en  nombre,  le  22  mai.  A  partir  de  cette  date 
je  les  ai  entendu  ramager  dans  presque  tous  les  groupes  d'arbres. 
Un  grand  nombre  sont  partis  pour  le  nord,  mais  il  y  en  a  beaucoup  qui 
sont  restés.  Ils  fréquentaient  généralement  les  groupes  de  trembles 
et  de  pins  de  Norvège  là  où  la  terre  était  recouverte  d'une  croissance 
épaisse  d'herbe  fine  et  sèche.  Comme  je  n'ai  pas  remarqué,  ni  une 
femelle,  ni  aucun  signe  de  nids,  je  ne  me  suis  plus  occupé  de  ces  oiseaux 
pendant  trois  semaines,  mais  le  15  juin  je  suis  parti  pour  chercher  leurs 
nids.  Heureusement  j'en  ai  bientôt  trouvé  une  femelle  éloignée  de 
son  nid,  et  après  l'avoir  guettée  une  heure,  pendant  laquelle 
j'étais  tourmenté  par  les  moustiques,  elle  est  enfin  descendue  au 
nid.  Lorsque  je  me  suis  approché  elle  en  est  sortie  et  s'est  envolée 
à  quelque  distance,  y  revenant  bientôt  avec  deux  autres  oiseaux  de 
la  même  espèce,  et  alors  je  l'ai  fait  sortir  de  nouveau  et  je  l'ai  tuée. 
A  cent  mètres  plus  loin  j'ai  rencontré  une  autre  femelle,  probablement 
l'une  des  deux  qui  avaient  accompagné  la  première.  Je  me  suis  mis 
dans  une  bonne  position  et,  après  avoir  attendu  vingt  minutes,  elle 
s'est  précipitée  à  terre  et  ensuite  est  disparue.  J'avançai,  et  j'al- 
lais la  tuer  avec  mon  petit  pistolet  de  chasse  de  calibre  38  pendant 
qu'elle  s'envolait,  lorsque,  du  coin  de  l'œil,  j'ai  remarqué,  que  son 
nid  contenait  des  oisillons  récemmeunt  éclos.  J'ai  trouvé  encore  un 
autre  nid  le  même  jour  en  examinant  soigneusement  tous  les  coins  d'un 
morceau  de  terrain  propre  à  leur  construction,  et,  la  semaine  suivante 
j'en  ai  trouvé  plusieurs  autres  en  plus,  ainsi  que  des  jeunes  oiseaux. 
Ces  nids  étaielit  toujours  par  terre,  et  quelquefois  au  pied  du  buisson 
ou  d'une  brindille  d'un  petit  cormier.  Ils  étaient  tous  recouverts, 
en  voûte,  de  l'herbe  fine  et  sèche  de  l'année  précédente,  celle  de  cette 
année  venant  seulement  de  bien  commencer  à  croître.  Le  nid  est 
petit,  bien  plat  et  négligemment  construit.  Il  se  compose,  à  l'extérieur 
de  quelques  feuilles,  d'une  petite  quantité  de  mousse,  et  d'une  grande 
quantité  d'herbe  fine,  le  tout  garni  de  cette  dernière  matière  seule- 
ment.    Il  se  trouvait  par  terre  dans  de  l'herbe  sèche  dont  il  était 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  739 

aussi  recouvert  d'une  sorte  de  voûte;  il  n'y  avait  ni  buissons,  ni 
brindilles  à  proximité.  (/.  Parker  Norris,  jeune,  dans  VAuk.  vol. 
XIX,  p.  88.) 

CCLII.     COMPSOTHLYPIS     Cabanis.     1850. 
648a.     Fauvette  d'Amérique. 

Compsothlypis  americana  usneœ  Brewster.     1896. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  envoyé  de  l'inspectorat  méridional 
du  Groenland,  en  1857.  (Arct.  Man).  La  fauvette  d'Amérique 
habite,  en  été,  la  Nouvelle- Ecosse,  mais  elle  y  est  rare  ;  elle  se  voit  dans 
les  arbres  de  bois  dur  de  l'intérieur.  {Downs).  Elle  passe  l'été  en 
grand  nombre  dans  le  comté  de  King,  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts). 
On  l'a  remarqué  mais  peu  souvent,  sur  l'île  du  Prince-Edouard;  elle  s'y 
trouve  généralement  sur  les  plus  hautes  branches  des  arbres  dans  les 
forêts  de  bois  dur.  (Divight).  Elle  se  voit,  pendant  l'été,  en  petit 
nombre  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain).  En  été 
elle  habite  et  se  trouve  communément  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore).  On  l'a  observée  près  de 
Port  Hawkesbury,  île  du  Cap  Breton,  ainsi  qu'à  la  baie  Fox,  Anti- 
costi.  {Brewster).  En  été  cette  espèce  est  rare  dans  le  voisinage  de 
Québec;  on  en  a  pris  à  Beauport.  (Dionne).  Elle  est  commune 
et  de  passage  à  Montréal;  au  mois  de  mai  1890,  j'ai  tué  trois  spéci- 
mens de  cette  fauvette,  un  mâle  et  deux  femelles,  sur  l'éperon  du 
Mont-Royal .     (  Wintle) . 

La  fauvette  d'Amérique  est  assez  commune  comme  oiseau  migra- 
teur dans  le  voisinage  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Au 
mois  de  mai  1899  on  a  tué  un  spécimen  de  cette  espèce  sur  un  gadellier 
dans  un  jardin  à  Kingston,  Ontario.  Le  4  mai  1905  on  en  a  observé 
de  nombreux  spécimens  pendant  les  migrations  à  Madoc,  Ontario. 
{Rév.  C.  J.  Young).  Cette  espèce  abonde  comme  oiseau  migrateur 
à  Toronto,  Ontario.  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka,  y  arrivant  vers  la  mi-mai  et  se  tenant, 
pendant  les  deux  premières  semaines,  dans  les  arbres  les  plus  hauts. 
(/.  H.  Fleming).  Elle  ne  se  trouve  pas  nombreuse  dans  le  parc  Al- 
gonquin, Ontario,  et  on  la  voit  presqu 'invariablement  sur  le  sommet 
des  arbres.  {Spreadborougli) .  Elle  abonde  au  printemps  et  à  l'au- 
tomne à  Toronto,  la  date  la  plus  précoce  à  laquelle  j'aie  noté  son 
arrivée  dans  cette  ville  étant  le  5  mai  1896.     (/.  Hughes  Samuel). 


740  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Elle  est  un  oiseau  migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario.  A.  B. 
Klugh).  Sur  quatre  spécimens  pris  par  M.  Robert  Elliot,  et  M.  W. 
E.  Saunders  dans  la  vallée  de  la  Thames,  dans  l'ouest  d'Ontario,  il 
y  en  a  deux  que  l'on  prononce  typiques  de  l'espèce  du  nord  Usnea; 
les  deux  autres  ne  sont  pas  tout  à  fait  typiques  de  celle  du  sud.  (Ro- 
bert Elliott  dans  V Ottawa  Naluralist,  vol.  XVI,  p.  95). 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  n'ai  pas  en  ma  possession  des  don- 
nées précises  relativement  à  la  couvaison  de  cette  espèce;  mais  on  a 
trouvé  un  nid  à  40  pieds  de  terre  dans  un  bouleau  jaune.  Ce  nid  se 
composait  de  quelques  radicules  fines  et  de  plumes  mêlées  avec  une 
croissance  6.' Usnea  et  pendait  à  huit  pouces  au-dessous  d'une  branche 
de  trois  quarts  de  pouce  de  diamètre.     {W.  H.  Moore). 

CCLIII.    DENDROICA  Gray.     1842. 
650.     Fauvette  du  cap  May. 

Dendroica  tigrina  (Gmel)  Baird.     1858. 

M.  Drexter  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  28  mai  1860,  à 
Moose  Factory  sur  la  baie  James.  (Packard).  La  fauvette  du  Cap 
May  est  très  rare  dans  la  Nouvelle- Ecosse  ;  dans  le  coeur  de  l'été 
on  n'en  a  pris  qu'un  spécimen  unique  à  Stewiacke.  (Downs).  Cette 
espèce  est  rare;  il  se  peut  qu'elle  couve  à  Grand  Manan,  Nouveau- 
Brunswick.  (Chamberlain).  Elle  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick;  on  sait  qu'elle  y 
couve.  On  a  trouvé  un  nid,  contenant  trois  œufs,  à  environ  huit  pieds 
de  terre  dans  une  pruche  et  à  quelques  pieds  du  tronc.  (W.  H. 
Moore).  Cette  fauvette  est  rare  et  de  passage  à  Montréal;  en 
1890,  sur  l'éperon  du  M  ont- Roy  al,  j'ai  tué  trois  mâles  de  cette  espèce,  et 
et  j'en  ai  vu  trois  autres  dont  j'ai  tué  un  le  14  mai,  et  les  deux  autres  le 
21  du  même  mois.  (Winile).  La  fauvette  du  Cap  May  est  rare  à 
Québec,  mais  au  mois  de  juin  1884  on  en  a  pris  deux  spécimens  à  cet 
endroit.  (Dionne).  C'est  un  oiseau  migrateur  rare  à  Ottawa; 
M.  G.  R.  White  l'a  prise  en  1883,  1885,  1887  et  1888.  (Ottawa 
Naturalist,  vol.  V.)  Je  l'ai  remarquée,  en  1897,  sur  les  îles  de  la 
Madeleine.  J'ai  en  ma  possession  un  nid  de  cette  espèce,  contenant 
deux  œufs;  ce  nid  avait  été  enlevé  à  environ  deux  pieds  de  terre,  d'une 
petite  épinette  blanche.  On  rencontre  rarement  cet  oiseau  pendant 
les  migrations  dans  le  comté  de  North  Hastings,  Ontario.  (Rev.  C. 
J.  Young). 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS,  74I 

La  présence  de  cette  espèce  dans  l'Ontario  est  exactement  décrite 
lorsqu'on  dit  qu'elle  y  est  rare.  Je  ne  l'ai  vue  qu'à  deux  reprises  avant 
le  printemps  de  1900,  une  fois,  le  19  mai  1898,  alors  que  j 'en  ai  remarqué 
un  mâle,  et  la  seconde  fois,  le  21  mai  1899,  le  spécimen  étant  une  fe- 
melle, mais  entre  le  8  et  le  19  mai  de  l'année  actuelle  (1900)  j'ai  eu  le 
plaisir  de  voir  cinq  m^âles  de  cette  espèce  et  d'entendre  leur  ramage. 
J'ai  aussi  saisi  l'occasion  d'étudier  leurs  habitudes  pendant  leur  court 
séjour.  (/.  Hughes  Samuel).  Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur 
rare  à  Toronto,  Ontario;  elle  se  trouve  là  quelquefois  en  assez  grand 
nombre.  C'était  autrefois  une  de  nos  fauvettes  les  plus  rares. 
{J.  H.  Fleming).  C'est  un  oiseau  migrateur  rare  à  London,  Ontario; 
on  n'en  voit  que  deux  ou  trois  spécimens  au  plus  pendant  une  seule 
migration.     (W.  E.  Saunders). 

La  fauvette  du  Cap  May  passe  l'été  en  nombre  le  long  de  la  rivière 
Rouge,  dans  le  Manitoba;  elle  n'y  est  pas  largement  répandue.     (E 
T.  Selon) .     Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  presque  partout  dans 
le  Manitoba,  mais  on  ne  l'a  pas  remarquée  en  train  de  couver.     {At 
kinson).     C'est    une   espèce   rare   à   Aweme,    Manitoba.     (Criddle) 
Le  17  mai  1894  on  en  a  pris  deux  spécimens  à  Médecine  Hat,  Saskat- 
chewan.     (Spreadborough) .     Le  2  juin  1891  j'ai  recueilli  un  nid  ainsi 
que  quatre  œufs  de  cette  espèce  au  lac  Long,  Yorkton,  Saskatchewan 
Ce  nid  se  trouvait  à  près  de  trois  pieds  de  terre  dans  un  saule.     (PL 
Raine) . 

652.    Fauvette  jaune. 

Dendroica  œstiva  œstiva     (Gmel)     Baird.     1858. 

M.  Drexler  a  obtenu  des  spécimens  de  cette  espèce,  le  12  juillet 
1860,  à  Fort  George  sur  la  baie  James.  {Packard.)  La  fauvette 
jaune  est  commune  depuis  Missinabi,  en  descendant  la  rivière 
Moose,  et,  en  montant  la  baie  James,  jusqu'au  golfe  Richmond. 
Le  23  juin  1896,  on  a  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  sur  une 
île  dans  la  baie.  On  n'en  a  pas  remarqué  un  seul  spécimen  pendant 
une  excursion  à  travers  l'Ungava.  Elle  semble  se  restreindre  au 
bord  de  la  côte.  {Spreadborough.)  Cette  fauvette  est  très  com- 
mune comme  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terrencuve.  {Reeks.)  On 
la  voit  en  grand  nombre  dans  les  jardins  aux  alentours  d'Halifax. 
Nouvelle- Ecosse.  {Downs.)  Elle  est  commune  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.     {H.  F.  Tuffs.)     Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Sydney, 

78870—48 


742  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  (C  R.  Harte.)  En  1904  on 
en  a  remarqué  un  spécimen  le  4  juin  ainsi  qu'un  autre  le  3  août,  sur 
spécimen  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  En  1905  on  en  a  vu  encore  un 
le  27  juin  et  un  autre  le  9  août.  (/.  Boutelier.)  Cette  espèce  se 
trouvait  en  assez  petit  nombre,  en  juin  1888,  à  la  pointe  Brackley, 
île  du  Prince-Edouard,  et,  en  juillet  1898,  elle  était  tout  à  fait  commune 
à  Baddeck  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap  Breton.  (Macoun.) 
Elle  est  assez  commune  sur  l'île  du  Prince-Edouard,  et  il  est  bien 
probable  qu'elle  s'y  trouve  en  aussi  grand  nombre  dans  les  buissons 
d'aune  isolés  que  dans  les  arbres  autour  des  maisons.  {Dwight.) 
Elle  abonde  pendant  l'été  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  Elle  est  rare  dans  la  vallée  de  la 
Restigouche  sauf  près  des  endroits  peuplés.  {Brittain  et  Cox.) 
La  fauvette  jaune  se  voit  en  nombre  au  lac  Mistassini,  province 
de  Québec.  (/.  M.  Macoun.)  En  été  elle  habite  les  îles  de  la  Made- 
leine, s'y  trouvant  commune.  {Bishop.)  On  la  remarque  en  assez 
grand  nombre  à  la  baie  Fox,  Anticosti;  quelques  spécimens  ont  été 
observés  à  la  baie  de  Gaspé,  Québec.  {Bretvster.)  Elle  passe  l'été 
et  se  trouve  communément  à  Québec.  (Dionne.)  Cette  espèce  abonde, 
pendant  l'été,  à  Montréal,  y  couvant  dans  la  ville  ainsi  que  dans 
le  parc  Mont-Royal.  J'ai  trouvé  son  nid,  contenant  des  œufs,  à 
partir  du  29  mai  jusqu'au  7  juillet,  et  je  l'ai  remarquée  elle-même 
ici  à  partir  du  7  mai  jusqu'au  3  septembre.      (Wintle.) 

Cette  fauvette  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  le  voisinage 
d'Ottawa.  (Ottawa  Natiiralist,  Vol.  V.)  Elle  habite  régulièrement 
pendant  l'été  à  Toronto.  Ontario.  Le  27  mai  1899  j'en  ai  pris  un 
mâle  à  Emsdale,  district  de  Parry  Sound,  Ontario;  c'est  le  seul 
que  j'aie  vu  dans  ce  district.  En  1897  cette  espèce  se  trouvait  en 
assez  grand  nombre  à  Rosseau,  et  M.  Taverner  la  considère  comme 
oiseau  commun  à  Beaumaris.  (/.  //.  Fleming.)  Cette  fauvette 
reste  à  couver  aux  alentours  de  Toronto  en  plus  grand  nombre, 
sans  doute,  que  toute  autre  espèce  de  la  même  famille.  Elle  se 
voit  généralement  partout  dans  des  endroits  propices,  et  un  jeune 
enthousiaste  quelconque,  qui  désire  étudier  la  vie  des  oiseaux,  n'a 
qu'à  s'asseoir,  pendant  le  joyeux  mois  de  mai,  près  d'une  pièce  d'aunes, 
et  il  aura  une  magnifique  occasion  de  faire  la  connaissance  de  notre 
fauvette  jaune.  J'en  ai  remarqué  moi-même  un  spécimen  au  début 
de  la  saison  le  18  avril  en  1899.  (/.  Hughes- Samuel.)  Cette  espèce 
passe  l'été  à  Guelph,  Ontario,   y  arrivant  vers  le  quatre  mai  et  s'en 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CAXADIEXS.  743 

allant  vers  le  i8  août.  {A.  B.  Klugh.)  Elle  abonde,  pendant  l'été, 
à  Penetanguishene,  Ontario,  y  couvant  en  grand  nombre  dans  des 
jardins.  J'ai  vu  quatre  nids  de  cette  espèce  dans  un  jardin  de  moins 
d'un  demi-acre  en  grandeur.  (A.  F.  Yoiing.)  Elle  se  voit  en  assez 
grand  nombre  à  Nonvay  House,  à  Oxford  House,  et  à  York  Factory. 
Les  spécimens  pris  à  ces  trois  endroits  ont  la  couronne  un  peu  plus 
foncée  que  celle  généralement  trouvée  chez  les  spécimens  de  l'est 
mais  ils  sont  néanmoins  classifiés  comme  appartenant  à  l'espèce 
type.  {E.  A.  Preble.)  Cette  fauvette  se  rend  à  York  Factory, 
sur  la  baie  d'Hudson.  (Dr  R.  Bell.)  On  l'a  prise  aussi  à  Fort 
Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.     (Clarke.) 

Cette  espèce,  abondante  et  généralement  répandue,  a  été  observée 
à  divers  endroits,  le  long  du  49ième  parallèle,  depuis  Pembina 
jusqu'aux  Montagnes  Rocheuses.  (Cônes.)  Elle  passe  l'été  en 
grande  abondance  partout  dans  le  Manitoba,  y  couvant  d'un  bout 
à  l'autre  de  la  province.  (E.  T.  Selon.)  Elle  est  commune  et  couve 
à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  On  l'a  remarquée  à  îndian  Head, 
Sakatchewan,  pour  la  première  fois  le  27  mai  1892;  un  peu  plus 
tard  elle  y  est  devenue  abondante,  et  a  commencé  à  couver  en  grand 
nombre.  On  l'a  observée  à  Medicine  Hat  pour  la  première  fois 
le  15  mai  1894;  elle  a  commencé  à  nicher  au  23  du  mois.  Deux 
nids  ont  été  complétés  au  29,  et,  ensuite,  la  ponte  a  eu  lieu.  Elle 
est  commune  partout  dans  les  endroits  où  il  y  a  des  broussailles 
dans  l'ouest  de  la  Saskatchewan,  surtout  au  lac  Crâne  et  dans  les 
collines  Cypress.  La  fauvette  jaune  est  une  espèce  commune  partout 
où  il  y  a  des  broussailles,  et  elle  construit  son  nid,  sans  distinction, 
dans  l'enfourchure  d'un  rosier,  d'un  saule,  ou  d'nnElœagntis.  Pendant 
l'été  de  1895  on  a  recueilli  de  nombreux  nids  à  la  montagne  Wood  ainsi 
que  partout  ou  il  y  avait  des  broussailles  à  travers  le  sud  de  la  Saskat- 
chewan et  l'Alberta  jusqu'au  lac  Waterton  à  la  montagne  Chief. 
On  a  remarqué  cette  espèce,  au  mois  de  juin  1903,  depuis  l'embouchure 
de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude 
56°-i5'.  On  l'avait  observée  à  Edmonton,  Alberta  pour  la  pre- 
mière fois  le  12  mai  1897.  Le  14  juin  on  a  recueilli  deux  nids  dans 
de  petits  saules;  ils  étaient  très  compacts  et  se  composaient  principa- 
lement de  la  pubescence  de  saule  tenue  ensemble  par  des  crins  de 
cheval.  Au  mois  de  juin  1898  cette  fauvette  abondait  dans  les 
buissons  de  saules  pendant  tout  le  voyage  depuis  Edmonton  en 
allant  à  l'ouest  jusqu'au  passage  Athabasca.     Elle  était  commune 

78870—48^ 


744  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

dans  les  contreforts  au  sud  de  Calgary.  Pendant  l'été  de  1891 
elle  se  trouvait  tout  à  fait  commune  et  couvait  en  grand  nombre 
à  Banfï,  Montagnes  Rocheuses.  Elle  était  commune  à  Elko,  Co- 
lombie-Britannique. Au  mois  de  juin  1890  on  l'avait  remarquée 
en  grand  nombre  à  Revelstoke  et  à  Robson  sur  la  rivière  Columbia. 
Le  21  juin  de  cette  dernière  année,  on  a  recueilli  un  nid,  contenant 
quatre  œufs  frais,  situé  à  40  pieds  de  terre  dans  l'enfourchure  d'un 
cotonnier.  Au  mois  de  juin  1902  quelques  spécimens  de  cette  espèce 
couvaient  à  Trail  près  de  la  frontière.  Cet  oiseau  se  voit  de  temps 
en  temps  à  Kamloops  et  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique. 
Il  y  en  avait  quelques  spécimens  douteux  à  Victoria,  île  de  Vancouver. 
(Spreadboroîigh.)  La  fauvette  jaune  passe  l'été  en  très  grand  nombre 
dans  les  bosquets  à  Prince  Albert,  Saskatchewan,  y  arrivant  au 
mois  de  mai.  (Coubeaux.)  Elle  est  commune  à  Grand  Rapids 
ainsi  qu'à  Chemawawin,  y  couvant  dans  les  bosquets.  {Nutting.) 
Elle  est  très  abondante  par  toute  la  région  boisée  de  l'Amérique 
arctique  où  elle  construit  son  nid  à  quelques  pieds  de  terre  dans  les 
saules  nains  et  les  pins  rabougris.  {Macfarlane.)  Cette  espèce  est 
connue  partout  dans  les  Territoires  du  Nord-Ouest  aussi  loin  au 
nord  qu'il  existe  des  bois,  ou  jusqu'à  la  latitude  68°.  Elle  arrive 
aux  bords  de  la  Saskatchewan  vers  la  troisième  semaine  de  mai, 
et  au  lac  Great  Bear,  latitude  65°,  au  commencement  de  juin. 
(Richardson.)  Elle  se  voit  sur  le  Mackenzie  au  nord  de  Lapierre 
House.  (Ross.)  Elle  est  assez  commune  et  elle  niche  à  Fort  Reso- 
lution, et  de  là  jusqu'à  la  rive  nord  du  grand  lac  des  Esclaves  et  à 
l'est  au  moins  jusqu'en  longitude  190°  Ouest.     {E.  T.  Selon.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  fauvette  est  très  commune 
le  long  de  la  rivière  St-John,  près  de  Fredericton.  Je  ne  l'ai  jamais 
remarquée  à  plus  d'un  mille  d'une  rivière  ou  d'un  grand  cours  d'eau 
où  elle  niche  dans  les  buissons  bas  qui  croissent  dans  ces 
endroits.  Son  nid  est  rarement  à  plus  d'un  mètre  de  terre  et  je  l'ai 
souvent  remarqué  à  moins  d'un  mètre  de  la  grande  route.  La  plupart 
des  œufs  sont  pondus  à  la  première  semaine  de  juin,  et  la  couvée 
se  compose  de  trois  ou  quatre.  Le  nid  se  compose  de  fibres  de  plantes, 
d'herbes  sèches,  de  lin  et  de  crin.  {W.  H.  Moore).  Un  nid,  trouvé 
dans  un  buisson  de  lilas,  se  composait  de  substances  végétales  et  de 
duvet  et  était  garni  de  crin  et  de  duvet.  Il  était  très  compact  et 
élégant.  Les  œufs,  au  nombre  de  cinq,  étaient  d'un  blanc  grisâtre 
ou  verdâtre,   pointillé  et  éclaboussé  de  brun   rougeâtre  et  de  lilas. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  '      745 

(G.  R.  White).  Cette  fauvette  niche  dans  des  buissons,  des  conifères, 
et  d'autres  arbres  aux  alentours  d'Ottawa.  Son  nid  se  trouve  depuis 
deux  jusqu'à  quinze  pieds  de  terre,  et  se  compose  de  fibres  grisâtres 
de  plantes,  et  de  duvet  végétal  avec  quelques  morceaux  d'écorce, 
de  tiges  d'herbe,  et  de  plumes.  L'intérieur  est  blanc  sauf  quand  il  est 
garni  de  crin.  Cette  fauvette  ajoute  souvent  un  étage  à  son  nid  pour 
cacher  l'œuf  d'un  étourneau  ordinaire  pondu  dans  le  nid  primitif. 
(Garneau).  Cet  oiseau  construit  un  nid  élégant  et  compact  qui  se 
trouve  généralement  à  une  hauteur  élevée  dans  les  saules,  ou  dans  la 
fourche  d'un  petit  arbre,  d'un  rosier  ou  d'un  saule  de  loup  (wolf 
willow).  Ce  nid  se  compose  principalement  de  feuilles  d'herbes 
mortes  et  de  glaïeuls,  avec  une  garniture  épaisse  de  petites  plumes, 
de  crins,  de  duvet  cotonneux  provenant  des  chatons  de  sauves. 
Au  mois  de  juin  1895  l'auteur  a  trouvé  de  nombreux  nids  de  cette 
espèce  dans  le  sud  de  la  Saskatchewan. 

652b.     Fauvette  jaune  de  l'Alaska. 

Dendroica  œstiva  rubiginosa  (Pall)  Oberholser.     1897. 

Cette  espèce  passe  l'été  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne  Cô- 
tière.  (Fannin).  En  été  elle  habite  Chilliwack,  Colombie-Britan- 
nique, où  elle  est  commune.  (Brooks).  On  la  voit  sur  les  îles 
Queen  Charlotte,  mais  en  assez  petit  nombre;  elle  a  été  observée 
à  deux  reprises  au  goulet  Cumshewa.  {Osgood).  Un  spécimen,  pris, 
en  juin  1890,  au  parc  Deer  sur  la  rivière  Columbia,  appartient  à  cette 
espèce.  En  1905  on  a  remarqué  quelques  spécimens  de  cette  fau- 
vette dans  les  bosquets  de  saules  à  Midway,  Colombie-Britannique. 
On  l'avait  trouvée  tout-à-fait  commune  à  Agassiz,  dans  la  même  pro- 
vince, en  mai  1889.  En  1905  elle  se  trouvait  en  grand  nombre  dans  les 
bosquets  le  long  de  la  route  Hope.  Au  printemps  de  1901  elle  était 
commune  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique;  on  n'en  a  pas 
remarqué  de  spécimens  à  l'automne.  Cette  espèce  habite,  pendant 
l'été,  l'île  de  Vancouver;  elle  a  été  remarquée  près  de  Victoria,  pour 
la  première  fois,  le  25  avril  1893;  un  jour  ou  deux  plus  tard  elle  y  est 
devenue  commune  et  elle  couvait  dans  les  bosquets  de  saules  et 
d'aunes  à  Victoria,  à  Comox  et  à  Nanaïmo.     {Spreadborough) . 

Cette  fauvette  se  répand  généralement  dans  l'Alaska,  et  le  long  de 
la  côte,  et  partout  dans  l'intérieur,  ainsi  qu'en  allant  au  sud-ouest 
jusqu'à  l'île  de  Vancouver.  En  hiver  elle  émigré  jusque  dans  la 
Californie.     (Ridgway).     Cette  espèce  est,  peut-être,  la  plus  abon- 


746  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

dante  de  toutes  les  fauvettes  dans  l'Alaska;  on  la  trouve  partout  dans 
l'intérieur  boisé.  {Nelson).  On  a  obtenu  des  spécimens  de  cette 
espèce  en  plusieurs  localités.  Elle  est  commune  à  beaucoup  d'endroits 
sur  le  Yukon.  (Turner).  On  en  a  pris  un  mâle-adulte  unique, 
le  23  juin,  à  Sitka,  Alaska,  et,  dans  cette  occasion,  on  en  a  noté  d'autres 
que  l'on  avait  entendus  auparavant  dans  les  pins  de  feuillage 
épais  le  long  de  la  rivière  Indian.  Pendant  la  dernière  moitié 
d'ao'ût  on  a  remarqué  nombre  de  fauvettes  jaunes  dans  la  vallée 
de  la  Kowak,  au  détroit  Kotzebue,  Alaska;  elles  portaient,  pour  la 
plupart,  un  plumage  d'adolescence.  (Grinnell).  Je  suis  certain  que 
j'ai  souvent  entendu  le  ramage  de  cette  espèce,  entre  le  17  et  le  22 
juin,  à  Bennett.  Le  27  du  même  mois  j'en  ai  pris  un  mâle  adulte  à 
Cariboo  Crossing,  et  j'ai  entendu  le  ramage  de  ces  oiseaux  au  lac 
Marsh.  Le  22  juillet  M.  Osgood  en  a  pris  une  femelle  adulte  près  de 
la  rivière  Nordenskiold.  On  a  souvent  trouvé  des  réunions  de 
familles  dans  les  bosquets  d'aunes  et  de  saules  entre  la  rivière  Pelly  et 
Circle  City,  dans  la  vallée  du  Yukon.  (Bishop).  On  a  pris  trois 
mâles  de  cette  espèce  a  l'état  d'adolescence  dans  les  montagnes  Kenai, 
au  Sheep  creek,  et  à  Homer,  Alaska,  respectivement.  Elle  se 
trouve  parfois  à  la  lisière  la  plus  élevée  de  la  limite  boisée  dans  les 
montagnes  Kenai.  (Figgins).  On  en  a  pris  un  spécimen  au  Sheep 
creek,  Alaska.     (Anderson) . 

654.     Fauvette  bleue  à  gorge  noire. 

Dendroica  cœrulescens  cœrulescens  (Gmel)   Baird.     1865. 

M.  Audubon,  vol.  II,  p.  63,  dit  qu'il  a  trouvé  un  spécimen  mort  de 
cette  espèce  dans  le  Labrador.  {Packard).  La  fauvette  bleue  à 
gorge  noire  passe  l'été  en  petit  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse. 
{Downs).  En  été  elle  habite  la  Nouvelle- Ecosse,  mais  elle  n'y  est  pas 
commune.  {H.  F.  Tufts).  Au  mois  de  juillet  1898  on  l'a  remarquée 
dans  des  bois  à  Margaree,  île  du  Cap-Breton.  {Macoim).  On  en  a 
observé  un  spécimen,  le  7  octobre  1905,  ainsi  qu'un  autre,  le  28  sep- 
tembre 1907,  sur  l'île  au  Sable.  (/.  Boiitelier) .  On  en  a  noté  quelques 
spécimens  à  Souris,  île  du  Prince-Edouard.  {Dwight).  Cette  fau- 
vette passe  l'été  à  St-John,  Nouveau-Brunswick,  mais  elle  ne  s'y 
voit  qu'en  petit  nombre.  {Chamberlain).  En  été  elle  habite  et  se 
trouve  assez  commune  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore).  Elle  est  peu  commune  dans  la  province 
de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport.     {Dionne).     Elle  est  commune 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  747 

et  de  passage  à  Montréal  ;  il  y  en  a  probablement  quelques  spécimens 
qui  couvent  là.  Je  l'ai  remarquée  à  partir  du  4  mai  jusqu'au  5 
octobre.     (Winile). 

La  fauvette  bleue  à  gorge  noire  fréquente,  comme  oiseau  migrateur 
assez  commun,  le  voisinage  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.) 
J'ai  remarqué  cette  espèce  de  temps  en  temps,  au  printemps  et  à 
l'automne,  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.  Une  fois,  au  mois  de  juin 
1899,  j'ai  trouvé  son  nid  dans  un  marécage  de  frênes.  Ce  nid  était 
situé  dans  un  buisson  de  Spirœa,  qui  poussait  au  milieu  des  fougères 
et  des  mauvaises  herbes,  et  n'était  pas  plus  de  trois  pieds  de  terre. 
L'oiseau  n'était  pas  du  tout  farouche  et  je  l'ai  facilement  identifié. 
Son  nid  ressemble  beaucoup  à  celui  du  rouge-queue  sauf  qu'il  se  trouve 
dans  des  lieux  différents.  J'ai  aussi  observé  cette  espèce  près  du 
lac  Sharbot,  Ontario,  où  elle  couve  dans  les  broussailles  d'une  forêt 
d'érables  et  de  hêtres.  J'ai  noté  que  près  de  Madoc,  est  une  des 
fauvettes  les  plus  tardives  à  repartir  pour  le  sud.  {Rév.  C.  J.  Yoiing.) 
Cette  espèce  se  rend  régulièrement  comme  oiseau  migrateur  à 
Toronto,  Ontario.  Elle  passe  l'été  en  abondance  dans  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka.  J'ai  recueilli  un  nid,  le  8  juin,  situé 
dans  une  forêt  recouverte  de  bois  dur  sur  la  pente  d'une  colline. 
Il  était  sur  la  branche  tombée  d'une  pruche  morte  qui  était  abritée 
par  la  branche  horizontale  d'un  jeune  érable.  (/.  H.  Fleming.)  Au 
mois  de  juin  1900  cette  fauvette  était  commune  dans  les  sapins- 
baumiers  dans  le  parc  Algonquin.  {Spreadborough.)  Cette  espè- 
ce arrive  à  Toronto  pendant  la  première  semaine  de  mai,  et  elle  y  de- 
vient très  abondante.  La  femelle  quant  à  l'identification,  occa- 
sionne au  novice  probablement  autant  de  difficulté  que  tout  le  reste 
de  nos  oiseaux,  à  l'exception  des  moucherolles,  mais  la  tache  blanche 
à  la  base  des  pennes  primaires  est  une  marque  incontestable,  et,  même 
dans  le  cas  où  celle-ci  n'est  pas  clairement  indiquée,  elle  se  voit 
toujours  du  moment  que  les  plumes  sont  séparées  les  unes  des  autres. 
J'ai  trouvé  des  jeunes  oiseaux,  qui  venaient  de  quitter  le  nid,  au  mois 
de  juillet  1894,  à  Havelock,  Ontario.  (/.  Hugh-Samuel.)  La  fau- 
vette bleue  à  gorge  noire  passe  l'été  en  petit  nombre  dans  le  comté  de 
Middlesex,  Ontario,  mais  elle  est  plus  commune  dans  North  Bruce. 
Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  comme  oiseau  migi'ateur  à  Lon- 
don,  Ontario.  {W.  E.  Saunders.)  Cette  espèce  se  trouve,  princi- 
palement, comme  oiseau  migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario,  y 
arrivant  vers  le  12  mai  et  s'en  allant  vers  le  26  septembre;  quelques 


748  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

couples  y  couvent.  {A.  B.  Klugh.)  En  été  elle  habite  Penetangui- 
shene,  Ontario.  {A.  F.  Young.)  Le  17  octobre  1906,  M.  Norman  Crid- 
dle  a  observé,  à  Aweme,  Manitoba,  une  fauvette  qu'il  croit  appartenir 
à  cette  espèce.  Les  circonstances  dans  lesquelles  il  l'a  vue  sont  dé- 
taillées dans  l'Ottawa  Naturalist,  vol.  XXII,  p.  189.  M.  Criddle  est 
un  de  nos  observateurs  les  plus  soigneux,  mais,  comme  il  n'a  pas  tué 
cet  oiseau,  il  existe  encore  quel  qu'incertitude  relativement  à  sa 
façon  de  la  classer. 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  est  commune  pen- 
dant les  migrations  du  printemps  et  on  en  trouve  un  grand  nombre 
de  spécimens  qui  restent  tout  l'été.  La  femelle,  lorsque  quelqu'un 
est  près  de  son  nid,  fait  preuve  de  beaucoup  de  courage,  et  simule 
le  délaissement  et  la  détresse  au  plus  haut  degré.  Un  nid,  trouvé  le 
21  juillet,  contenait  trois  œufs  presque  frais.  Il  était  composé  de 
fibres  de  bois  pourri  et  de  soie  cocon,  garnies  maigrement  de  crin 
de  cheval  blanc,  et  se  trouvait  à  deux  pieds  de  terre  bien  serré  dans  la 
fourche  formé  par  les  petites  branches  d'un  jeune  hêtre.  {V/.  H. 
Moore.)  On  a  découvert  un  nid,  contenant  des  oisillons,  le  4  août 
1902,  dans  un  bois  près  du  lac  Nominingue  à  environ  100  milles  au  nord 
d'Ottawa.  Ce  nid  était  situé  dans  un  framboisier  et  se  composait 
d'herbe  et  de  quelques  feuilles  garnies  de  racines  ayant  l'apparence  de 
poils.  Il  mesurait  3  x  2  et  2  x  1.25.  (Garneau.)  L'après-midi  du 
5  juin  1886  pendant  que  je  me  promenais  dans  une  région  recouverte 
de  broussailles  épaisses  et  basses,  à  environ  un  mille  à  l'ouest  de 
Wildwood,  j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  un  seul  œuf,  que  j'ai  cru,  en 
premier  lieu,  appartenir  à  la  fauvette  de  Pensylvanie,  tellement 
il  ressemblait  au  nid  de  cette  espèce,  quant  à  sa  grosseur,  sa  forme, 
les  matériaux  employés  à  sa  construction,  et  l'endroit  où  il  se  trouvait. 
L'œuf  aussi  ressemblait  beaucoup  à  celui  de  cette  dernière  espèce, 
mais  le  ramage  différent  de  la  femelle  à  qui  appartenait  ce  nid,  a  bien- 
tôt attiré  mon  attention,  et  j'ai  attendu  un  petit  instant  jusqu'à 
ce  qu'elle  fût  sortie  du  feuillage  épais,  où  elle  était  cachée,  et  eût  ap- 
prochée de  l'espace  plus  ouvert  où  je  me  trouvais.  Alors  j'ai  tout  de 
suite  aperçu  qu'elle  appartenait  à  une  espèce  tout  à  fait  différente,  et, 
un  examen  plus  minutieux  a  démontré  le  fait  que  le  nid  était  construit 
plus  solidement  gue  la  plupart  de  ceux  de  la  fauvette  de  Pensylvanie. 
bien  que  les  œufs  de  ces  deux  espèces  se  ressemblent  beaucoup.  Les 
tons  criards  de  la  femelle  ont  bientôt  fait  paraître  son  compagnon, 
mais  celui-ci  semblait  être  plus  disposé  à  s'amuser  avec  elle  que  de  lui 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  749 

aider  à  chasser  les  intrus.  Les  deux  oiseaux  cependant  se  sont  ap- 
prochés de  très  près,  et  je  les  ai  identifiés  comme  appartenant  à  l'es- 
pèce bleue  à  gorge  noire.  Désirant  prendre  leur  nid  ainsi  qu'une 
couvée  complète  d'œufs,  j'ai  noté  l'endroit,  et,  quatre  jours  plus  tard, 
j'y  suis  revenu.  La  femelle  était  cette  fois  accroupie  sur  le  nid; 
elle  en  est  sortie,  et  j'ai  vu  qu'il  contenait  trois  de  ses  œufs  ainsi  qu'un 
autre  appartenant  à  l'étoumeau  ordinaire.  Je  les  ai  tous  recueillis  et 
préparés  pour  mon  cabinet  de  collectionneur,  mais,  depuis  ce  temps-là, 
ils  sont  passés  dans  la  collection  d'un  monsieur  de  Philadelphie. 
Après  que  j'eusse  enlevé  le  nid  et  les  œufs,  ci-dessus  décrits,  j'ai 
trouvé,  pendant  le  voyage  de  retour,  un  autre  nid  appartenant  à  la 
même  espèce.  Celui-ci  se  trouvait,  de  même  que  l'autre,  à  environ 
deux  pieds  de  terre  dans  la  fourche  de  la  brindille  d'un  érable  situé 
à  la  lisière  d'une  pièce  de  broussailles  épaisses.  Ce  nid  contenait,  à 
ce  moment,  trois  jeunes  oiseaux  de  cette  espèce,  âgés  de  deux  ou  trois 
jours,  ainsi  qu'un  oisillon  appartenant  à  l'étoumeau  ordinaire.  J'ai 
remarqué  dans  ces  deux  cas  que  les  parents,  en  sortant  du  nid 
sont  descendus  à  terre  et  ont  fait  un  assez  grand  tapage  dans  les 
feuilles  sèches  dans  le  but  d'éloigner  notre  attention  de  son  nid. 
(W.  L.  Kells.) 

655.     La  Fauvette  à  croupion  jaune 

Dendroica  coronaba   (Linx.)   Gray.     1842. 

Trois  spécimens  de  la  fauvette  à  croupion  jaune  ont  été  pris  avant 
l'année  1860.  {Arct  Man).  Le  31  juillet  1878  on  a  pris  un  spécimen 
unique,  celui  d'un  mâle  adulte  de  cette  espèce,  dans  le  port  de  God- 
haven,  Groenland.  {Kumelein).  M.  Audubon,  Vol.  H,  p.  24,  a 
trouvé  cette  fauvette  en  grand  nombre,  y  compri.3  des  jeunes  à  peines 
capables  de  voler,  dans  le  Labrador.  Le  21  juillet  1860,  IVL  Drexler 
en  a  obtenu  des  spécimens  à  Moose  Factory.  {Packard).  Cette 
espèce  est  assez  commune  sur  la  moitié  sud  de  la  côte  du  Labrador. 
(Bigelo-u)).  C'est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  Terreneuve. 
(Reeks).  Elle  se  voit  en  nombre  dans  la  Nouvelle  Ecosse.  {H.  F. 
Tufts) .  Cette  espèce  est  la  plus  commune  de  la  famille  des  fauvettes 
dans  le  voisinage  d'Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  (Doiuns).  Elle 
passe  l'été  en  nombre  à  Sydney,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse, 
(C  R.  Harte).  Le  30  septembre  1905,  pendant  une  tempête  du 
nord-ouest,  elle  est  arrivée  sur  l'île  au  Sable;  on  en  a  remarqué  de 
nombreux  spécimens  le   29  septembre    1907.     (/  Boutelier).     Cette 


750  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

fauvette  se  trouvait  dans  les  épinettes  blanches,  le  29  juin  1888,  à 
la  pointe  Brackley,  île  du  Prince-Edouard,  et  elle  abondait,  au  mois 
de  juillet  1898,  à  Baddeck  et  à  Margaree,  île  du  Cap  Breton.  (Ma- 
coun).  Elle  se  trouvait  en  nombre  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  Les 
groupes  d'épinettes  blanches  et  de  pins  dans  les  terrains  en  partie 
défrichés  étaient  ses  lieux  choisis.  {Divighl).  Elle  abonde,  pen- 
dant l'été,  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) .  Elle 
se  trouve  très  nombreuse  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau- 
Brunswick.  {Brittain  &  Cox).  On  la  remarque  au  printemps  comme 
oiseau  migrateur  commun  mais,  en  été,  elle  se  voit  en  assez  petit 
nombre.  Elle  couve  à  Scotch  Lake,  comté  d'York  Nouveau-Brun- 
swick. {W.  H.  Moore).  Cette  espèce  habite  en  grand  nombre  les 
îles  de  la  Madeleine.  (Bishop).  C'est  un  oiseau  migrateur  commun 
à  Québec;  il  se  peut  que  quelques  spécimens  y  couvent.  (Dionne). 
Elle  abonde  et  se  trouve  de  passage  à  Montréal;  on  l'observe  ici  à 
partir  du  3  jusqu'au  19  mai,  et  du  8  au  10  octobre.     (Wintle). 

La  fauvette  à  croupion  jaune  abonde  comme  oiseau  migrateur, 
et  c'est  possible  qu'elle  couve.  On  l'a  remarquée  pendant  tout  l'été, 
et  c'est  probable  qu'elle  couve  à  la  Mer  Bleue.  ^  (Ottawa  Naturalist, 
Vol.  V).  Elle  se  voit  en  nombre  pendant  la  migration,  dans  le  centre 
de  l'Ontario.  Un  nid  que  j'ai  trouvé  au  lac  Calabogie  était  situé 
à  environ  dix  pieds  de  terre  près  du  sommet  d'un  cèdre.  Il  con- 
tenait quatre  oeufs  frais  le  29  mai,  et  se  composait  de  brindilles, 
de  racines,  etc.,  garnies,  à  l'intérieur,  de  crin.  Cette  espèce  couve 
aussi  au  lac  Sharbot,  Ontario,  où  elle  semble  préférer  le  voisinage 
de  l'eau  et  où  elle  niche  dans  les  petits  cèdres.  {Rév.  C.  J.  Young). 
Elle  est  un  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto;  au  printemps  on  ne 
la  voit  qu'en  petit  nombre  mais  à  l'automne  elle  y  abonde.  Elle 
est  assez  commune,  au  printemps,  dans  les  districts  de  Parry  Sound 
et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Cette  fauvette  est  assez  commune, 
pendant  l'été  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  J'ai  vu  un  couple 
de  cette  espèce  en  train  de  construire  leur  nid  au  sommet  d'une 
pruche  près  du  lac  Cache.  Ils  n'ont  pas  réussi  à  compléter  celui- 
ci,  et  se  sont  installés  dans  un  autre  arbre  où  on  les  a  remarqués 
pendant  tout  l'été.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  est  probablement 
la  première  de  toutes  les  fauvettes  à  se  rendre  chez  noas  au  prin- 
temps, et  la  dernière  à  nous  quitter  en  automne.  J'ai  trouvé,  le  28 
juin  1895,  des  jeunes  oiseaux,  à  peine  capables  de  voler,  sur  une  petite 
île  dans  le  lac  Belmont,  près  de  Havelock,  comté  de  Peterborough, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  75 1 

Ontario.  (/.  H ughes- Samuel) .  Cette  fauvette  se  voit  seulement 
comme  oiseau  migrateur  dans  le  comté  de  Middlesex,  mais  pendant 
le  mois  de  juin  on  l'a  observée  en  plusieurs  endroits  dans  North 
Bruce.  {W.  E.  Saiinders).  Elle  abonde  généralement  pendant  les 
migrations  à  Guelph,  Ontario,  mais  au  printemps  de  1903  elle  en 
était  presqu'entièrement  absente.  On  la  voit  à  partir  d'environ 
le  30  avril  jusqu'au  12  mai  et  du  6  jusqu'au  8  septembre.  {A.  B. 
Klugh). 

Le  2  septembre  1901  on  a  remarqué  un  spécimen  de  cette  espèce 
en  compagnie  de  roitelets  et  de  mésanges  dans  les  bois  d'épinettes 
blanches  au  bord  de  la  rivière  Hill.  {E.  A.  Prehle).  On  n'a  pas 
observé  cette  fauvette  avant  vers  la  mi-septembre  sur  le  49ième 
parallèle  où  pendant  la  migration  de  l'automne  elle  est  arrivée  en 
abondance  le  long  de  la  rivière  Souris  en  compagnie  des  bruants 
de  neige  et  d'autres  espèces  d'oiseaux  qui  venaient  d'arriver  du 
nord.  {Coues).  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur.  Quelques 
spécimens  couvent  aux  montagnes  Duck,  dans  le  Manitoba,  où  le 
10  juin  1884  j'en  ai  tué  un  mâle.  {E.  T.  Seton).  On  l'a  remarquée 
à  Aweme,  Manitoba,  pour  la  première  fois  le  20  avril  1903.  Elle 
y  est  devenue  comm.une  au  14  mai,  et  on  l'a  notée  pour  la  dernière 
fois  le  10  octobre.  (Criddle).  La  fauvette  à  croupion  jaune  est  une 
des  espèces  les  plus  nomades  dans  le  Manitoba;  la  première  à  arriver 
et  à  s'en  aller.  (Atkinson).  Elle  arrive  en  mai  aux  bords  de  la 
Saskatchewan  à  Prince  Albert,  y  couvant  dans  les  bosquets.  (Cou- 
beaux).  Elle  abonde  aux  Grand  rapids,  et  à  Chemawawin,  y  couvant 
au  dernier  endroit.  {Nuiting).  J'ai  dans  ma  possession  le  nid, 
quatre  oeufs,  et  la  mère  recueillis  par  M.  W.  Wenman,  le  14  juin 
1898,  à  la  rivière  Rouge,  Alberta.  iW.  Raine).  Cette  espèce  émigré 
communément  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  En  1892  on  l'a  remar- 
quée à  cet  endroit  pour  la  première  fois  le  25  avril,  et  pour  la  der- 
nière fois  le  2  juin.  On  l'a  observ'ée  à  Medicine  Hat,  dans  la  même 
province,  pour  la  première  fois  le  30  avril  1894.  Les  spécimens  que 
l'on  a  tués  étaient  tous  des  mâles.  Cette  fauvette  abondait  dans 
les  buissons  de  saules  le  11  mai  mais  elle  en  est  disparue  le  18  du 
même  mois.  J'en  ai  remarqué  deux  spécimens,  le  17  juin  1898  au 
passage  supérieur  de  la  rivière  Lob-Stick,  où  ils  couvaient.  Le  2 
septembre  on  à  observé  cette  espèce  par  grandes  bandes  à  Henrj' 
House.  En  1891  on  l'a  notée  comme  oiseau  migrateur  au  printemps 
à  Banflf,  Montagnes  Rocheuses.     Le  24  avril  1890  elle  était  arrivée 


752  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU   CANADA. 

à  Revelstoke,  Colombie  Britannique,  mais  elle  en  est  bientôt  dis- 
parue. En  1902  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  à  Trail  près 
de  la  frontière  mais  ils  en  sont  bientôt  disparus.     (Spreadborongh) . 

Cet  oiseau  arrive  aux  bords  de  la  Saskatchewan  vers  la  mi-mai  et 
passe  tout  l'été  en  ces  lieux,  y  fréquentant  les  bosquets  de  saules, 
ainsi  que  les  bords  des  cours  d'eau  et  des  lacs  où  Myrica  Gale 
pousse  en  abondance.  (Richards on) .  Il  se  voit  sur  le  Mackenzie  en 
allant  au  nord  jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross).  Cette  fauvette  ne  se 
trouve  pas  en  grand  nombre  sur  la  rivière  Anderson  où  on  a  noté  en- 
viron treize  nids  dans  les  épinettes  blanches  de  petite  taille  ainsi  que 
quelques  autres  par  terre.  Elle  pond  quatre  ou  cinq  œufs.  {Macfarlane) . 
Le  3  septembre  1907  on  en  a  remarqué  une  petite  volée  qui  est  parue 
dans  les  bois  Last,  au  lac  Artillery.  Il  se  peut  que  celle-ci  soit  une 
migration  d'automne  en  train  de  passer  au  nord.     {E.   T.  Selon). 

Notes  sur  la  reproduction— .La  fauvette  à  croupion  jaune  couve 
de  temps  en  temps  dans  le  centre  et  le  nord  d'Ontario,  ainsi  qu'en  nom- 
bre au  nord  de  la  rivière  Ottawa.  M.  Wm.  L.  Kells  fait  mention  à  l'effet 
qu'elle  couve  à  Listowel,  Ontario.  Au  commencement  du  printemps 
et  encore  à  l'automne,  lorsque  la  migration  a  lieu,  cette  espèce  se 
trouve  l'une  des  fauvettes  les  plus  communes.  La  première  fois  que 
j'ai  découvert  son  nid  c'était  le  29  mai  1889.  Ce  nid  se  trouvait  à 
environ  huit  ou  neuf  pieds  de  terre  contre  le  tronc  et  près  du 
sommet  d'un  cèdre  situé  à  côté  de  l'eau  au  bord  du  lac  Calobogie, 
comté  de  Renfrew.  Il  contenait  à  cette  date,  quatre  œufs  frais. 
J'ai  facilement  établi  l'identité  de  l'oiseau  à  sa  gorge  blanche  e^ 
à  d'autres  marquages  caractéristiques.  Bien  que  j'aie  souvent 
observé  cette  fauvette  dans  l'intervalle  je  n'ai  plus  revu  son  nid 
avant  le  11  juin  1902,  lorsque  j'en  ai  trouvé  un  autre  dans  un  bois  de 
pins  blancs  de  deuxiènme  venue  sur  une  île  dans  le  lac  Gull,  comté 
de  Frontenac,  Ontario.  A  cette  date  le  nid  contenait  trois  oisillons 
récemment  éclos.  Le  16  juin  j'ai  remarqué  encore  un  autre  nid  sur 
une  île  dans  le  lac  Sharbot.  Celui-ci  était  semblable  au  premier  que 
j 'ai  trouvé  près  de  l'eau  ;  il  était  à  environ  sept  pieds  de  terre,  et  se  com- 
posait de  brindilles  desséchées  de  l'épinette  blanche  et  de  la  pruche,  et 
de  quelques  racines  fibreuses,  le  tout  garni  d'herbe,  de  plumes,  de  radi- 
cules, etc.,  les  plumes,  dans  chaque  nid,  étant  un  trait  spécial.  Le  nid 
est  gros  en  comparaison  de  l'oîseau,  et,  à  l'extérieur,  il  ressemble 
quelque  peu  au  nid  du  pinson  pourpré.     {Rév.  C.  J.  Young). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  753 

Cette  espèce  est  la  première  de  toutes  les  fauvettes  à  se  rendre  au 
printemps  à  Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick.  Elle  arrive  vers  le 
1er  mai  et  se  trouve  principalement  dans  les  bois  composés  de  jeunes 
arbres  ou  dans  les  pâturages  buissonneux.  Elle  se  voit  en  assez  grand 
nombre  pendant  la  saison  de  la  migration,  et,  dans  certaines  saisons, 
elle  y  reste  pour  couver.  Un  nid,  situé  à  six  pieds  de  terre  dans  une 
épinette  rouge,  contenait  quatre  œufs.  (  W.  H.  Moore) .  On  remarque 
des  nids  de  cette  espèce,  en  mai  et  juin,  aux  alentours  d'Ottawa.  Ils  se 
trouvent  soit  attachés  sous  forme  de  selle  à  six  pieds  de  terre,  sur  la 
branche  d'un  grand  sapin,  soit  au  sommet  d'un  petit  cèdre  de  dix  pieds 
d'hauteur.  Ils  sont  faits  de  brindilles  et  de  radicules  recouvertes 
de  toiles  d'arraignées  ou  d'une  petite  quantité  de  duvet  végétal  et 
garnis  de  plumes  et  de  crins.  Dans  quelques  nids  les  plumes  cachent 
les  œufs,  et  en  d'autres  les  crins  sont  placés  au-dessus  des  plumes. 
Les  nids  mesurent  4  x  2,  et  2  x  i  .50.  (Garneati).  Le  i8  juin  1882 
j 'ai  découvert,  pour  la  première  fois  dans  mon  expérience  commxe  col- 
lectionneur, un  nid  de  la  fauvette  à  croupion  jaune.  Il  se  trouvait 
dans  un  marécage  bas  recouvert  de  frênes  noirs  mêlés  d'autres  arbres 
de  bois  mou  et  de  conifères,  où,  l'année  précédente,  j'avais  découvert 
une  fauvette  à  poitrine  baie.  J'étais  en  train  de  chercher  de  nouveau 
le  nid  de  cette  dernière  lorsque,  tout  à  coup,  j'ai  aperçu,  à  environ 
quatre  pieds  de  terre  dans  un  baumier,  un  nid  sur  lequel  était  assise 
l'oiseau-mère.  A  première  vue  ce  berceau  avifaune,  quant  à  sa  si- 
tuation, à  sa  forme  et  aux  matériaux  employés  à  sa  construction,  res- 
semblait au  nid  du  petit  pinson  à  couronne  rousse,  mais  lorsque  je 
me  suis  approché  de  près,  l'oiseau  s'est  levé  et,  de  sa  position  sur  une 
branche  voisine  a  regardé  mes  mouvements  tout  en  changeant  de 
place  d'une  manière  inquiète  pt  en  émettant  quelques  sons  qui  res- 
semblaient à  «tchippe».  J'ai  noté  attentivement  son  plumage,  et 
je  me  suis  convaincu  que  c'était  une  femxelle  de  l'espèce  à  croupion 
jaune.  Son  nid  contenait  quatre  œufs  tout  à  fait  frais  bien  qu'elle 
eût  déjà  commencé  à  les  couver.  Ce  nid  se  composait  de  tiges  de 
mauvaises  herbes  desséchées,  de  fibres  d'écorce,  de  radicules,  et  de 
crins  provenant  des  queues  de  chevaux  et  de  bestiaux.  L'été  suivant 
j'ai  encore  vu  un  autre  nid  complet  de  cette  espèce;  celui-ci  ne  conte- 
nait pas  d'œufs,  et  se  trouvait  au  sommet  d'un  petit  hêtre  bleu,  cou- 
vert de  branches  et  d'une  hauteur  de  cinq  ou  six  pieds,  situé  dans  un 
morceau  de  terrain  buissonneux  et  marécageux.  {W.  L.  Kells). 
Cette  espèce  se  trouvait  en  grand  abondance  pendant  le  printemps 
dernier  (1903).     Le  17  mai  dernier  j'ai  découvert  un  nid,  assurément 


754  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

celui  d'une  fauvette  car  il  ressemblait  au  nid  de  'a  fauvette  à  croupion 
jaune,  à  environ  sept  pieds  de  terre  dans  la  fourche  formée  par  les 
branches  d'un  petit  érable  situé  dans  un  massif  de  bois  dur.  Ce  nid 
ne  contenait  qu'un  seul  œuf  qui  était  blanc  avec  des  petites  taches 
foncées.  Je  n'ai  dérangé,  ni  le  nid,  ni  l'œuf,  car  je  désirais  voir  à  qui 
ils  appartenaient.  J'ai  guetté  pendant  quelque  temps  mais  j'ai  vu 
seulement  une  fauvette  à  croupion  jaune  qui  n'avait  pas  l'air  de 
vouloir  s'approprier  le  gentil  petit  nid  et  son  contenu,  de  sorte  que  je 
l'ai  laissé  avec  l'intention  de  revenir  bientôt.  Une  semaine  s'est 
écoulée  avant  que  j'eusse  l'occasion  de  retourner,  et  alors,  à  mon 
chagrin,  je  n'ai  trouvé  que  le  nid,  qui  cependant,  semblait  être  aussi 
intact  que  jamais,  mais  l'œuf  n'y  était  plus,  de  manière  que  je  ne 
puis  pas  démontrer  que  le  nid  appartient  à  la  fauvette  à  croupion 
jaune,  mais,  d'après  les  allures  des  oiseaux  qui  l'entouraient  lorsque 
je  l'ai  vu  pour  la  première  fois,  je  crois  qu'il  appartenait  à  cette  es- 
pèce. (A.  F.  Young).  M.  L.  M.  Terrill  dans  VOttawa  Naturalist, 
vol.  VXIII,  p.  151,  donne  un  compte  rendu  bien  détaillé  relativement 
à  la  reproduction  de  cet  oiseau  dans  le  comté  de  Compton,  province 
de  Québec. 

655a.     Fauvette  de  Hover. 

Dendroica  coronata  hooveri  McGregor.     1899. 

Bien  qu'aujourd'hui  on  n'établi  pas  généralement  une  distinction 
entre  cette  espèce  et  la  ''coronata''  type  nous  gardons  le  nom  de  cette 
variété-ci  pour  la  plupart  de  nos  spécimens  du  littoral  venant  de 
l'Alaska  et  de  la  Colombie-Britannique. 

Cette  espèce  se  voit  dans  l'ouest  des  Etats-Unis,  et  elle  couve 
probablement  dans  la  Colombie-Britannique  ainsi  que  dans  l'Alaska. 
{Allen  dans  VAuk,  Vol.  XVI,  p.  343).  On  l'a  remarquée  à  Victoria, 
Colombie-Britannique  pour  la  première  fois  le  26  avril  1893  ainsi 
que  les  deux  jours  suivants  lorsqu'elle  y  est  parue  en  grand 
nombre  volant  ça  et  là  dans  les  peupliers:  quelques  jours  plus 
tard  ede  s'est  envolée.  En  1887  on  l'avait  observée  jusqu'au  13 
mai  à  la  côte  Cedar  près  de  Victoria.  En  septembre  1902,  elle  se 
trouvait  en  grand  nombre  à  Huntingdon,  sur  la  frontière,  dans  la 
vallée  du  Fraser.  Au  mois  de  septembre  1907  on  l'a  remarquée 
au  détroit  Clayoquot,  île  de  Vancouver,  mais  en  petit  nombre. 
(Spreadborough) .  Cette  espèce  se  voit  dans  la  Colombie-Britannique. 
(Lord) .     Elle  n'est  pas  commune  et  on  ne  la  trouve  que  près  du  littoral . 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  755 

Quelques  spécimens  de  cette  fauvette  ont  été  notés  en  compagnie 
à'audiiboni  sur  l'île  de  Vancouver.  (Streator).  Elle  passe  l'été 
en  abondance.  (Fannin).  On  la  voit  en  assez  grand  nombre  comme 
oiseau  migrateur,  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  (Brooks). 
On  a  trouvé  cette  espèce  s'associant  avec  atiduhoni  sur  l'île  de 
Vancouver;  elle  n'a  pas  été  remarquée  à  l'est  de  la  chaîne  côtière. 
(Rhoads).  Cette  espèce  est  la  plus  robuste  de  toutes  les  fauvettes 
de  l'Amérique.  Dans  l'Alaska  elle  couve  jusqu'à  la  limite  boisée 
du  nord  qui  se  trouve  bien  en  dedans  du  cercle  arctique.  {Nelson). 
Mes  spécimens  de  cette  fauvette  ont  été  obtenus  à  Fort  Yukon,  où 
l'espèce  couve.  Au  mois  de  juin  1878  j'ai  observé  cette  variété  à 
Nushagak,  sur  la  baie  Bristol  où  elle  se  trouvait  en  grand  nombre 
dans  les  bosquets  de  saules  le  long  de  la  rivière.  (Ttirner).  Nous 
avons  trouvé  cette  fauvette  à  Skagway,  à  Glacier,  à  Log  Cabin,  et  à 
Haine  Mission,  sur  le  canal  Lynn  et  au  passage  White,  ainsi  qu'à 
Bennett,  à  Cariboo  Crossing,  au  lac  Tagish,  à  Miles  Canon,  à  la 
rivière  White,  au  creek  Sixty-mile,  et  à  12  milles  en  amont  de  Circle 
City,  dans  la  vallée  du  Yukon.  (Bishop).  Le  23  juin  1897  on  en 
a  pris  un  mâle  adulte  unique;  quelques  spécimens  avaient  été  enten- 
dus antérieurement  dans  les  sapins  épais  le  long  de  la  rivière  Indian, 
Sitka.  (Grinnell) .  En  1901  on  a  remarqué  deux  spécimens  de  cette 
espèce  pendant  les  mois  de  juin  et  juillet,  ainsi  que  plusieurs  autres  en 
août  et  septembre.  On  en  a  pris  un  spécimen,  le  17  août,  dans  les 
montagnes  Kenai,  ainsi  qu'un  autre,  le  lendemain,  au  Sheep  creek. 
{Figgins).  En  1903,  on  en  a  pris  plusieurs  spécimens  à  Seldovia, 
ainsi  qu'au  Sheep  creek,  Alaska.     (Anderson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Ces  fauvettes  passaient  l'été  en 
grand  nombre  dans  les  régions  boisées  d'un  bout  à  l'autre  de  la  vallée  du 
Kowak  à  partir  du  delta  en  allant  à  l'est.  Pendant  la  dernière 
moitié  du  mois  d'août  elles  fréquentaient,  par  bandes  répandues  cà 
et  là,  les  bois  d'épinettes  blanches,  de  bouleaux,  et  de  cotonniers  dans 
le  feuillage  desquels  elles  fouillaient  continuellement,  émettant  très 
souvent  leur  cri  de  «tchitts»  selon  leurs  habitudes  en  hiver  dans  la 
Californie.  La  dernière  fois  qu'on  les  ait  observées  était  le  30  août 
lorsque  vers  le  coucher  du  soleil  on  en  a  remarqué  une  volée  errante 
de  six  ou  huit  dans  une  pièce  couverte  de  grands  saules.  Le  printemps 
suivant,  ces  fauvettes  sont  arrivées  le  22  mai.  Elles  étaient  déjà 
appariées  et  les  mâles  en  plein  ramage.  A  cette  saison  elles  étaient 
restreintes  exclusivement  aux  bois  les  plus  épais  d'épinettes  blanches. 


756  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Le  23  juin  dans  le  delta  du  Kowak  on  a  recueilli  une  couvée  de  cinq 
œufs  dont  l'incubation  était  beaucoup  avancée  Le  nid  se  trouvait 
dans  une  petite  épinette  blanche  située  dans  une  étendue  d'arbres 
plus  grands,  et  n'était  qu'à  quatre  pieds  de  terre.  Il  est  construit, 
d'une  façon  peu  compacte,  de  brins  d'herbe  fins  et  secs  garnis  de  plumes 
du  lagopède.  Les  œufs  ont  une  teinte  de  crème  excessivement  pâle, 
même  presque  blanche,  avec  des  couronnes  de  grosses  taches  de 
lavande,  ainsi  que  d'autres  plus  petites  de  couleur  fauve,  recouvertes 
de  quelques  autres  encore  de  brun  Van  Dyck  autour  du  gros  bout. 
(Grinnell). 

656.     Fauvette  Audubon. 

Dendroica  auduboni  audiiboni  (Towns)  Sclater.     1858. 

Cette  fauvette  n'a  été  observée  que  dans  les  Montagnes  Rocheuses; 
elle  ne  se  répand  pas,  à  notre  connaissance,  au-delà  des  contreforts 
orientaux.  {Coiies).  En  1906  M.  Eastgate  en  a  tué  une  femelle 
dans  un  bocage  de  pins  dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan.  {A .  C. 
Bent).  J'en  ai  observé  un  couple,  le  22  juin  1897,  près  de  Calgary, 
et  en  juillet  et  août  de  la  même  année,  j'ai  vu  cette  espèce  dans  les 
contreforts  à  cet  endroit  et  de  là  jusqu'au  col  Crow's  Nest. 
Au  mois  de  juillet  1898  j'en  ai  remarqué  quelques  spécimens  dans  la 
vallée  de  la  McLennan,  Colombie-Britannique.  Cette  fauvette  se 
trouvait  nombreuse  à  Banff,  Montagnes- Rocheuses  pendant  l'été  de 
1891,  y  construisant  son  nid  dans  les  grandes  épinettes  blanches.  Au 
mois  de  juin  1890  elle  était  tout  à  fait  nombreuse  à  Revelstoke,  Co- 
lombie-Britannique, sur  la  rivière  Columbia,  ainsi  qu'en  descendant 
cette  rivière  jusqu'au  parc  Deer  et  à  Robson  dans  la  même  province. 
Les  jeunes  oiseaux  étaient  arrivés  à  leur  maturité  au  24  juin.  Cette 
espèce  est  arrivée  à  Revelstoke  le  12  avril  1890.  Elle  éait 
commune  et  couvait  à  Trail  sur  la  frontière  en  juin  1902.  On  l'a 
remarquée  à  Penticton,  Colombie  Britannique  pour  la  première  fois 
le  13  avril  1903;  à  partir  de  cette  date  elle  y  est  devenue  commune. 
Au  mois  de  mai  1889  elle  était  assez  rare  à  Spence  Bridge,  dans  la 
même  province,  mais  se  trouvait  nombreuse  à  Hastings  et  à  Agassiz 
dans  la  vallée  du  Fraser.  A  partir  de  1902  jusqu'à  1906  cette  fauvette 
était  commune  presque  partout  le  long  de  la  frontière  depuis  Femie 
en  allant,  à  l'ouest,  jusqu'à  Douglas,  Colombie-Britannique.  De 
bonne  heure  au  mois  de  mai  1893,  elle  avait  été  commune  aux  alen- 
tours de  Victoria,  mais  la  plupart  des  spécimens  étaient  partis  vers  le  10 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  757 

du  mois,  quelques  uns  seulement  y  restant  pour  couver.  Pendant 
la  dernière  partie  d'avril  et  la  première  moitié  de  mai  cette  espèce 
se  trouve  commune  dans  la  plupart  des  endroits  sur  l'île  de  Vancouver, 
mais  plus  tard  elle  y  devient  rare.  {Spreadhorough) .  Cette  fauvette 
se  voit  dans  la  Colombie  Britannique.  {Lord).  Elle  abonde  au  prin- 
temps et  à  l'automne  comme  oiseau  migrateur.  On  la  voit  en  très 
grand  nombre  sur  l'île  de  Vancouver.  Je  crois  que  quelques  spéci- 
mens couvent  dans  la  région  de  la  côte.  {Streator).  Elle  passe  l'été 
en  grand  abondance  d'un  bout  à  l'autre  de  la  province  .  {Fannin). 
En  été  elle  habite  Chilliwack  et  s'y  trouve  commune  :  quelques  spéci- 
m.ens  y  restent  jusqu'au  mois  de  janvier.  Cette  fauvette  se  voit  en 
assez  grand  nombre  comme  oiseau  reproducteur  à  150  Mile  House, 
Colombie-Britannique.  (Brooks)  Elle  abonde  pendant  l'été  partout 
dans  la  Colombie-Britannique.  (Rhoads).  En  1894  on  l'a  trouvée 
en  train  de  nicher  à  Donald,  à  Agassiz  et  à  Vancouver,  Colombie- 
Britannique.     {E.  F.  G.  While). 

Notes  sur  la  reproduction.^ — Le  14  juin  1893,  j'ai  découvert 
un  nid  de  cette  espèce  contenant  quatre  œufs,  à  Banff,  Montagnes 
Rocheuses.  Il  se  trouvait  à  environ  cinq  pieds  au-dessus  du  niveau 
de  l'eau  dans  un  saule  situé  au  bord  du  lac  Vermillon.  Le  22  juin 
1902  M.  Dippie  en  a  découvert  un  autre  au  lac  Devil,  à  quatorze 
milles  de  Banfï.     {W.  Raine) 

657.    Fauvette  à  tête  cendrée. 

Dendroica  maculosa  (Gmel)  baird.     1858. 

On  a  pris  cette  espèce,  en  1875,  près  de  Godthaab  dans  le  sud 
du  Groenland.  (Winge.)  M.  Audubon,  Vol.  II,  p.  66,  raconte 
qu'elle  se  trouvait  commune,  et  que  son  nid  contenait  des  œufs  au 
commencement  de  juillet  1833.  M.  Drexler  a  obtenu  un  spécimen 
de  cet  oiseau,  le  28  mai  1860,  à  Moose  Factory.  (Packard.)  La 
fauvette  à  tête  cendrée  se  montrait  en  nombre,  au  mois  de  juin  1896, 
à  Moose  Factory  sur  la  baie  James;  on  ne  l'a  pas  remarquée  ailleurs. 
(Spreadhorough.)  Elle  se  trouve  assez  commune  pendant  l'été  dans 
Terreneuve.  (Reeks.)  Elle  passe  l'été  en  abondance  dans  la 
Nouvelle- Ecosse.  {Downs,  Tujts.)  En  été  elle  habite  Sydney,  île 
du  Cap  Breton,  Nouvelle- Ecosse,  et  s'y  trouve  nombreuse.  (C.  R. 
Harte.)  On  a  vu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  25  mai  1904,  sur 
l'île  au  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  et  un  grand  nombre  de  spécimens  le 
25  mai  1907.     En  1902  on  a  noté  cette  fauvette  le  31  mai,  le  20 

78870—49 


758  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

juin,  et  le  8  octobre.  (/.  Boutelier.)  On  l'a  remarquée  dans  'es 
arbres  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince- Edouard,  le  20  juillet 
1888,  et  dans  les  bois  à  Baddeck  et  à  Margaree,  île  du  Cap  Breton, 
au  mois  de  juillet  1898.  (Macoun.)  Elle  est  la  fauvette  caracté- 
ristique de  la  région,  et  se  montre  en  abondance  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  {Divight.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  à  St-John, 
Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain.)  Cette  espèce  se  trouve  tout 
à  fait  commune  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau- Brunswick. 
{Brittain  et  Cox.)  Elle  abonde  pendant  l'été  à  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  Elle  se  voit  en  petit 
nombre  sur  les  îles  de  la  Madeleine;  on  en  a  pris  un  mâle  sur  l'île 
Grindstone.  (Bishop.)  Cette  fauvette  se  montrait  en  très  grande 
abondance  aux  baies  Fox  et  Ellis,  Anticosti;  elle  se  trouve  commune 
aussi  à  Port  Hawkesbury,  à  Gaspé,  et  le  long  de  la  rive  nord  du 
St-Laurent.  (Brewster.)  Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans 
les  bois  au  lac  Mistassini,  province  de  Québec.  (/.  Af.  Macoun.) 
Elle  passe  l'été  en  nombre  aux  alentours  de  Québec;  on  l'a  prise 
à  Charlesbourg.  (Dionne.)  Elle  est  commune,  mais  de  passage, 
à  Montréal;  on  la  remarque  ici  à  partir  du  18  jusqu'au  24  mai,  mais 
on  ne  la  rencontre  pas  à  l'automne.     {Wintle.) 

La  fauvette  à  tête  cendrée  est  assez  commune  comme  oiseau 
migrateur.  Il  se  peut  que  quelques  spécimens  couvent.  Le  3  juillet 
1890  M.  W.  E.  Saunders  a  observé  cette  espèce  à  la  mer  Bleue. 
{Ottawa  Naturalist,  Vol.  V.)  Elle  se  trouve  nombreuse  dans  l'est 
d'Ontario  pendant  les  migrations,  mais  elle  y  couve  rarement.  Un 
nid  que  j'ai  trouvé  contenait  quatre  œufs  frais  le  1er  juillet  1895. 
Il  était  situé  dans  un  buisson  de  Spirœa  au  milieu  des  petits 
pins  et  des  pruches,  près  du  lac  Otly,  comté  de  Lanark,  Ontario. 
Cette  espèce  est  un  oiseau  reproducteur  commun  près  de  Mingan, 
Québec.  Au  mois  de  juin  1899  j'ai  vu  prendre  un  nid,  contenant 
quatre  œufs,  à  cet  endroit.  Ce  nid  était  situé  dans  une 
petite  épinette  blanche.  {Rév.  C.  J.  Young.)  La  fauvette  à  tête 
cendrée  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Elle  se  trouve  assez 
commune  pendant  l'été  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario;  Dans 
le  cours  de  la  première  semaine  de  juin  1904,  on  en  a  remarqué 
plusieurs  spécimens  à  Missinabi,  dans  la  même  province.  {Spread- 
horough.)  Cette  espèce  abonde,  au  printemps  et  à  l'automne,  à 
Toronto,  et,  comme  elle  arrive  chez  nous  avant  la  migration  d'automne 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  759 

à  la  fin  août,  il  est  raisonnable  de  conclure  que  du  moins  il  y  en  a 
quelques  spécimens  qui  ne  s'éloignent  pas  trop  pour  couver,  (J. 
Hughes- Samuel.)  Cette  fauvette  est  commune  comme  oiseau  migra- 
teur dans  le  comté  de  Middlesex,  Ontario,  mais,  pendant  l'été,  elle 
n'y  habite  qu'en  petit  nombre;  au  mois  de  juin  elle  abonde  dans 
certaines  parties  de  North  Bruce.  {W.  E.  Saunders.)  Elle  est  un 
oiseau  migrateur  passager.  On  la  remarque  vers  le  lo  mai,  et  encore 
à  partir  d'environ  le  28  août  jusqu'au  28  septembre,  à  Guelph, 
Ontario.  {A.  B.  Klugh.)  On  en  a  remarqué  un  ou  deux  spécimens 
à  Norway  House,  Keewatin,  et  on  en  a  pris  un  autre  à  Oxford  House. 
{E.  A.  Prehle.) 

Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  pris  dans  la  montagne  Wood 
par  M.  le  docteur  G.  M.  Dawson,  et  on  l'a  remarquée  dans  sa  coMec- 
tion.  {Coues.)  La  fauvette  à  tête  cendrée  se  trouve  comme  oiseau 
migrateur  dans  le  Manitoba,  et  elle  est  apparemment  commune 
près  de  Winnipeg;  il  se  peut  qu'elle  couve  dans  la  partie  nord  de 
la  province.  {E.  T.  Selon.)  Elle  est  assez  commune,  au  printemps 
et  à  l'automne,  comme  oiseau  migrateur  à  Aweme,  Manitoba,  y 
arrivant  vers  la  mi-mai.  (Criddle.)  Elle  abondait  généralement, 
comme  oiseau  migrateur,  dans  le  Manitoba,  mais  on  n'a  pas  remarqué 
qu'elle  y  couvait.  {Atkinson.)  Quelques  spécimens  de  cette  espèce 
ont  été  remarqués,  le  12  juin  1895,  à  la  montagne  Wood,  Saskat- 
chewan,  où,  sans  doute,  ils  couvaient.  Au  mois  de  juillet  1890, 
on  avait  tué  un  spécimen  à  Reve'stoke,  Colombie-Britannique  mais 
on  n'en  avait  pas  vu  d'autres.  Le  22  et  le  25  mai  1897  on  n'a 
observé  que  deux  spécimens  en  tout  à  Edmonton,  Alberta.  {Spread- 
borough.)  Cette  fauvette  abonde  à  Chemawawin,  au  bord  de  la 
Saskatchewan.  (Nuiting.)  On  en  a  remarqué  de  nombreux  spéci- 
mens à  la  petite  rivière  des  Esclaves,  Alberta.  (/.  M.  Macoun.)  Elle 
est  une  espèce  commune  le  long  des  bords  de  la  Saskatchewan.  On 
la  voit  généralement  dans  les  groupes  de  jeunes  épinettes  blanches 
et  de  saules  où  elle  voltige  de  branche  en  branche  près  de  terre. 
{Richardson.)  Elle  se  trouve  en  assez  petit  nombre  sur  le 
Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Simpson.  {Ross.)  En 
1898,  M.  Brooks  l'a  prise  à  Vemon,  au  bord  du  lac  Okanagan, 
Colombie-Britannique.  (Fannin.)  On  en  a  pris  un  spécimen  à 
Field,  Montagnes  Rocheuses,  et  observé  deux  autres  à  Vemon, 
Colombie-Britannique.     (Rhoads.)     Pendant  la  migration  d'automne 

78870— 49I 


760  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

on    en    a     remarqué     plusieurs   spécimens    à    Quesnel,    Colombie- 
Britannique.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  parfois  dans 
le  centre  de  l'Ontario,  et  probablement  en  plus  grand  nombre  que  la 
fauvette  à  croupion  jaune.  Le  30  mai  1902  j'ai  trouvé  son  nid  dans 
une  petite  pruche  qui  poussait  au  milieu  des  grandes  pruches  dans  un 
bois  au  bord  d'une  pointe  dans  le  lac  Sharbot.  Le  nid  était  mal 
caché,  et  à  environ  quatre  pieds  de  terre,  et,  lorsque  je  me  suis  appro- 
ché, l'oiseau  s'est  envolé.  Ce  nid,  à  une  courte  distance,  ressemblait 
à  celui  du  petit  pinson  à  couronne  rousse,  mais  il  se  composait,  à 
l'extérieur,  de  brindilles  fines  de  pruche,  délicatement  entrelacées 
les  unes  avec  les  autres,  et  était  garni  de  crins  et  de  fibres.  Il  conte- 
nait quatre  œufs  frais  qui  étaient  marqués  d'une  manière  prononcée, 
plutôt  que  tachetés,  d'un  rouge  brique  sur  un  fond  crêm.e.  J'ai  vu 
l'oiseau  quitter  le  nid  à  trois  reprises,  et  j'ai  établi  son  identité  par  ses 
taches  jaunes  et  par  le  noir  sur  le  côté  de  sa  tête.  {Rév.  C.  J.  Young). 
Cette  jolie  petite  fauvette  arrive  à  Scotch  Lake  à  partir  du  10  jusqu'au 
15  mai  et,  en  moins  d'une  semaine  après  l'arrivée  des  premiers  spé- 
cimens, elle  y  devient  commune.  Elle  fréquente  les  jeunes  épinettes 
blanches  dans  les  pâturages  et  dans  les  régions  en  parties  défrichées. 
Elle  niche  au  mois  de  juin,  le  nid  se  trouvant  près  de  terre  dans  les 
petites  épinettes  blanches,  et  généralement  vers  l'extrémité  d'une 
petite  branche.  Cette  espèce  pond  quatre  œufs,  dont  la  période 
d'incubation  est  de  dix  ou  onze  jours,  et  les  jeunes  oiseaux  restent 
dans  le  nid  pendant  à  peu  près  deux  semaines.  {W.  H.  Moore). 
Quelques  couples  de  cette  espèce  couvent  à  Ottawa,  et  un  grand 
nombre  d'autres  s'en  vont  plus  au  nord  jusqu'au  lac  Nominingue. 
Les  nids  se  trouvent  dans  les  buissons  de  toutes  sortes,  et  depuis  un 
jusqu'à  quatre  pieds  de  terre.  Ils  consistent  en  petites  brindilles, 
d'herbe  fine  et  de  radicules,  garnies  de  crins  ou  de  racines  qui 
ressemblent  aux  crins.  {Garneaii).  Un  compte  rendu  très  détaillé, 
relativement  à  la  couvaison  de  cette  espèce  dans  le  comté  de  Compton, 
province  de  Québec,  a  été  écrit  par  M.  L.  M.  Terrill,  et  imprimé 
dans  ''The  Ottawa  Naturalist,"  vol  XVIII,  p.  150. 

658.    Fauvette  azur. 

Dendroica   rara  (Wils)  Ridgway.     1897. 

Cette  espèce  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  comme  oiseau  migrateur 
au   printemps   à   Toronto,    Ontario.     J'ai   dans  ma   possession   des 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  761 

mentions  relativement  à  trois  mâles,  la  première  sous  date  du  24  mai 
1890,  la  deuxième  du  20  mai  1893,  et  la  troisième  du  ii  mai  1897; 
en  outre,  il  y  a  quatre  ou  cinq  spécimens  locaux  pris  en  1856,  y  com- 
pris un  couple  actuellement  au  musée  de  l'université  de  Toronto. 
(/.  H.  Fleming) .  Cette  fauvette  se  trouve  nombreuse  dans  la  partie 
sud-ouest  d'Ontario,  mais  elle  est  rare  près  deLondon,  et  ne  se  répand 
pas  beaucoup  plus  au  nord  de  cette  ville.  On  a  recueilli  un  grand 
nombre  de  ses  nids.  Ceux-ci  sont  construits,  à  des  hauteurs  variant 
depuis  25  jusqu'à  60  pieds,  sur  des  branches  assez  grosses  mesurant 
depuis  I  d'un  pouce  jusqu'à  2  pouces  de  diamètre.  Les  nids  sont  très 
peu  profonds  mais  ils  sont  semblables,  comme  construction,  à  ceux  de 
la  fauvette  à  queue  rousse.  La  couvée  est  de  quatre  œufs.  Cette 
espèce  se  trouvait  autrefois  en  beaucoup  plus  de  grand  nombre 
dans  le  voisinage  de  London,  Ontario  {W.  E.  Saimders).  On  a 
recueilli  un  nid  ainsi  que  des  œufs  de  cette  fauvette  à  Drummond- 
ville,  près  de  la  chute  de  Niagara,  Ontario.  (Voir  Ridgway,  liis.  N. 
Am.  Birds,  L,  1874,  p.  235).  Cette  variété  passe  l'été  régulièrement 
•dans  le  sud  de  l'Ontario,  mais  elle  ne  se  voit  que  localement.  Je  l'ai 
cherchée  attentivement  pendant  un  printemps,  près  d'Hamilton 
sans  en  voir  un  seul  spécimen,  tandis  qu'à  > 'autre  côté  de  la  baie  à  une 
distance  de  quatre  milles  M.  Dickson  a  annoncé  qu'elle  était  commune 
et  couvait  dans  les  bois  près  de  la  gare  de  Waterdown  sur  le  chemin  de 
fer  du  Grand  Tronc.     (Mcllwraiih) . 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  dans  ma  possession  deux 
nids  et  des  couvées  d'œufs  de  cette  espèce  collectionnés  par  M. 
Edward  Reinecke,  de  Buffalo,  état  de  New- York.  On  a  trouvé  un 
autre  nid,  contenant  quatre  œufs,  sur  l'île  Navy,  dans  la  rivière 
Niagara.  Il  était  situé,  à  environ  cinquante  pieds  de  terre,  sur  une 
branche  près  du  sommet  d'un  orme,  et  était  très  difficile  à  atteindre. 
{W.  Raine). 

659.    Fauvette  de  Pennsylvanie. 

Dendroica  pensylvanica    (Linn)  Baird.     1858. 

La  fauvette  de  Pennsylvanie  se  trouvait  accidentelle,  en  1887,  dans 
le  sud  du  Groenland.  (Winge).  Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre 
pendant  tout  l'été,  dans  Terreneuve.  (Reeks).  Elle  passe  l'été  en 
abondance  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  {Downs) .  En  été  elle  habite 
la  Nouvelle-Ecosse,  mais  en  petit  nombre.  {H.  F.  Tujls).  Cette 
espèce  se  voit  pendant  tout  l'été  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick, 


762  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

mais  elle  y  est  rare.  {Chamberlain).  Elle  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H. 
Moore).  En  été  elle  habite  Montréal  et  s'y  trouve  commune;  elle 
couve  dans  le  parc  Mont-Royal;  on  l'observe  là  depuis  le  11  mai  jus- 
qu'au 18  août,  et  on  a  découvert  des  nids,  contenant  des  œufs,  à 
partir  du  5  jusqu'au  24  juin.  {Winllé).  Cette  fauvette  émigré  rare- 
ment à  Québec;  il  est  possible  qu'elle  y  reste  pendant  tout  l'été. 
(Dionne) . 

Elle  passe  l'été  en  nombre  dans  le  voisinage  d'Ottawa.  (Ottawa  Na- 
turalist,  vol.  V.)  Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  aux  alentours 
de  Lansdowne,  comté  de  Leeds,  Ontario.  Le  3  juin  1896,  j'ai  trouvé 
un  nid,  contenant  quatre  œufs,  à  trois  pieds  de  terre  dans  un  petit  orme, 
et  j'ai  distinctement  reconnu  l'oiseau.  J'ai  trouvé  cette  espèce  en 
train  de  couver  en  nombre  près  de  Madoc,  Ontario,  y  faisant  son 
nid  dans  les  noisetiers.  {Rév.  C.  J.  Young.)  La  fauvette  de  Pennsyl- 
vanie abonde  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto,  Ontario;  elle  y  pas- 
se l'été  mais  en  petit  nombre;  il  est  probable  qu'elle  couve  à  cet  en- 
droit. Elle  abonde  pendant  tout  l'été  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Aux  mois  de  juin  et  juillet 
1900  j'en  ai  observé  plusieurs  spécimens  dans  les  buissons  bas  sur 
le  terrain  sec  le  long  du  chemin  de  fer  Parry  Sound,  ainsi  que  dans  les 
bois  ravagés  par  le  feu  où  les  arbres  d'une  deuxième  croissance  sont  bas, 
dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  Cette  fauvette  est  commune  et 
elle  couve  le  long  du  chemin  de  fer  Canadien-Pacifique  à  Missinabi, 
dans  la  même  province.  {Spreadborotigh.)  En  été  elle  ne  se  trouve 
pas  en  aussi  grand  nombre  qu'autrefois  bien  qu'elle  couve  encore  en 
assez  grande  abondance  aux  alentours  de  London,  Ontario.  {W. 
E.  Saunders.)  Elle  est  commune  comme  oiseau  migrateur  et  elle 
couve,  mais  en  nombres  changeants,  tous  les  ans  à  Guelph,  Ontario, 
y  arrivant  vers  le  8  mai  et  s'en  allant  vers  le  18  août.  (^4.  B.  Klugh.) 
On  n'a  pris  qu'un  spécimen  de  cette  espèce  distinctive  à  Pembina 
qui  se  trouve  peut-être  la  limite  de  ses  migrations  la  plus  à  l'ouest 
sinon  la  plus  au  nord.  {Coues.)  Elle  passe  l'été  en  nombre  dans  les 
parties  boisées  du  Manitoba.  Son  choix  de  localité  est  généralement 
responsable  pour  le  fait  qu'on  la  trouve  principalement  dans  les  bois 
à  moitié  ouverts,  surtout  le  long  des  bords  des  endroits  bas  et  maré- 
cageux. Elle  fréquente  les  sommets  des  arbres  les  plus  hauts.  {E. 
T.  Seton.)  Cette  espèce  se  trouve  en  assez  grand  nombre  à  Aweme, 
Manitoba,  où  elle  couve.     (Criddle.)     Elle  abonde  comme  oiseau  mi- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  763 

grateur  dans  le  Manitoba,  et  couve  en  nombres  restreints  partout  dans 
cette    province.     (Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  trouvé,  dans  le  cimetière  de 
Beechwood,  près  d'Ottawa,  un  nid  de  la  fauvette  de  Pennsylvanie 
qui  était  situé  à  environ  six  pieds  de  terre  dans  une  fourche  verti- 
cale. Il  consistait  d'un  tas  de  mauvaises  herbes  et  de  substances 
fibreuses  négligemment  mêlées  ensemble,  et  était  garni  d'herbe  fine 
et  de  crin  de  cheval.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  étaient  blancs 
avec  des  taches  de  brun-rougeâtre.  {G.  R.  White.)  Cette  espèce 
niche,  au  mois  de  juin,  dans  les  framboisiers  et  dans  les  petits  arbustes 
aux  alentours  d'Ottawa  ainsi  qu'au  lac  Nominingue,  à  100  milles  au 
nord  de  cette  ville.  Les  nids  sont  faits  d'herbes  et  de  bandes  d'écorce, 
garnies  de  fibres  végétales,  et  de  bandes  plus  fines  d'écorce.  Ils  mesu- 
rent, chacun,  3  x  2  et  2  x  i .  25.  (Garneau.)  Le  22  mai  de  l'année  der- 
nière (1900)  j'ai  remarqué,  à  une  petite  distance  seulement  l'un  de 
l'autre,  deux  nids  récemment  construits,  et  appartenant  à  cette  fau- 
vette. Le  premier  était  à  environ  vingt  pouces  de  terre  dans  la  four- 
che d'un  petit  érable  buissonneux  situé  dans  le  milieu  des  broussailles. 
Il  était  tellement  gros  et  compact  que  je  l'ai  confondu,  en  premier  lieu, 
avec  le  nid  d'un  pinson  indigo.  Il  se  composait  d'une  espèce  de  fibre 
ligneuse,  arrachée  du  bois  pourri,  des  vignes  et  des  herbes  et  était  gar- 
ni de  crin  de  cheval  long  et  noir;  l'oiseau  a  dû  prendre  beaucoup  de 
temps,  et  de  peine  pour  rassembler  ces  matériaux  et  pour  former  le 
nid.  Celui-ci,  à  la  date  ci-dessus  mentionnée,  contenait  l'œuf  d'un 
étourneau  ordinaire  que  j'ai  enlevé  et,  cinq  jours  plus  tard,  il  y  avait  à 
sa  place  trois  œufs  de  la  fauvette  de  Pennsylvanie,  et  ceux-ci  la 
femelle  était  en  train  de  couver.  La  couvée  comp'ète  de  cette  espèce 
consiste  généralement  de  quatre  œufs  et  c'est  évident  que  l'étourneau 
ordinaire  avait  enlevé  l'un  des  œufs  de  la  fauvette  lorsqu'il  a  déposé 
le  sien.  Ce  vagabond  parmi  les  oiseaux  est  l'un  des  ennemis  les  plus 
funestes  contre  lesquels  toute  la  famille  des  fauvettes  est  appelée  à 
se  défendre,  car  dans  beaucoup  de  nids  qui  leur  appartiennent,  l'on 
trouve  un  œuf  ou  même  plus  de  l'étourneau  ordinaire,  et  il  existe  un 
danger  que  ses  petits  puissent  détruire  toute  la  couvée  de  l'espèce  dans 
le  nid  de  laquelle  ils  se  nichent.  Une  fols  j 'ai  trouvé  le  nid  d'une  fauve- 
vette  de  Pennsylvanie  qui  contenait  quatre  œufs  de  l'étourneau  or- 
dinaire et  un  seulement  qui  lui  appartenait.  Les  œufs  de  cette  espè- 
ce sont  d'un  teinte  blanchâtre  avec  une  couronne  ou  ceinture,  irréguli- 
ère d'une  couleur  brunâtre   autour  du  gros  bout  en  sus  de  quelques 


764  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

points,  parfois  d'une  teinte  noirâtre,  au  milieu  de  l'oeuf.  Le  petit  bout 
n'est  pas  tacheté.  Le  deuxième  nid,  que  j'ai  noté  le  même  jour, 
était  à  environ  deux  pieds  de  terre  et  situé  à  la  lisière  du  bois.  Il 
se  trouvait  au  milieu  de  plusieurs  tiges  du  framboisier  et  se  composait  de 
matériaux  qui  ressemblaient  beaucoup  à  ceux  employés  dans  la  cons- 
truction du  premier  nid,  à  l'exception  de  la  garniture  de  crin  de 
cheval,  mais  il  n'était  pas  aussi  gros  que  le  premier.  Il  contenait 
quatre  œufs  le  30  mai.  Une  semaine  plus  tard,  on  a  noté  deux  autres 
nids  de  cette  espèce.  Ceux-ci  étaient  à  une  distance  plus  reculée  dans 
le  bois,  et  se  trouvaient  tous  deux  dans  les  fourches  de  petits  érables, 
mais  à  de  différentes  hauteurs,  l'un  contenant  quatre  œufs,  étant 
à  environ  quatre  pieds  de  terre,  et  l'autre,  contenant  trois  œufs, 
à  environ  deux  pieds  de  terre  et  à  côté  d'un  sentier.  Les  œufs,  dans 
ces  deux  nids,  étaient  évidemment  dans  un  état  d'incubation  très  a- 
vancée,  et  on  ne  les  a  pas  touchés.  Je  suis  arrivé  à  la  conclusion  que, 
dans  cette  étendue  de  forêt,  il  y  avait  environ  douze  couples  de  cette 
espèce  qui  couvaient,  mais  ces  oiseaux  ont  de  nombreux  ennemis 
parmi  les  autres  oiseaux  et  les  petits  animaux.  (W.  L.  Kells.)  Dans 
l'Ottawa  Naturalist,  vol.  XVIII,  p.  152,  M.  L.  M.  Terrill  décrit  la 
couvaison  de  cet  oiseau  dans  'e  comté  de  Compton,  Québec. 

660.     Fauvette  à  poitrine  baie. 

Dendroica  castanea  (Wils)  Baird.     1858. 

M.  Drexter  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  2  juin  1869,  à 
Moose  Factory.  Le  9  juin  1882  j'en  ai  vu  trois  autres,  dont  j'ai  tué 
deux  que  j'ai  perdus,  sur  l'île  Black,  goulet  Hamilton.  (Packard). 
La  fauvette  à  poitrine  baie  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans 
Terreneuve.  (Reeks).  En  été  elle  habite  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse,  mais  en  petit  nombre;  elle  est  plus  commune  dans  l'intérieur 
de  la  province.  (Downs).  Elle  se  trouve  rare  pendant  l'été  dans  la 
Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Titfts).  Le  4  juin  1890  on  en  a  remarqué 
un  spécimen  à  Baddeck,  île  du  Cap  Breton.  {F.  H.  Allen).  Cette 
espèce  passe  l'été  de  temps  en  temps  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick. 
{Chamberlain) .  Elle  est  une  des  fauvettes  les  plus  tardives  à  arriver 
à  Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick,  n'étant  pas  observée  à  cet  endroit 
avant  la  fin  mai.  Elle  s'y  trouve  pendant  l'été  en  assez  petit  nombre, 
et,  pour  la  plupart,  dans  les  endroits  assez  humides  le  long  des  lisières 
couvertes  de  broussailles  des  parties  boisées.  {W.  H.  Moore).  Le  18 
juillet  1888  on  en  a  remarqué  un  couple  dans  les  bois  près  de  la  rivière 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  765 

Black,  île  du  Prince-Edouard.  {Macoun).  Cette  fauvette  est  rare 
et  de  passage  à  Montréal.  J'en  ai  tué  des  spécimens  aussi  tard  que  le 
28  mai,  1892,  sur  l'éperon  du  Mont- Royal,  mais  je  n'en  ai  pas  re- 
marqués plus  tard  qu'à  cette  date.  M.  Kuetzing  dit  que  cette  espèce 
couve  sur  l'île  de  Montréal  car  il  l'a  vue,  en  juillet,  sur  la  partie  est  de 
l'île.  {Whitlé).  On  la  rencontre  rarement,  pendant  l'été,  aux  alen- 
tours de  Québec,  mais  on  l'a  prise  à  Beauport.  {Dionne).  Elle  est 
rare  et  irrégulière,  en  mai  et  juin,  comme  oiseau  migrateur  du  prin- 
temps. Le  15  juin  1902,  on  en  a  remarqué  un  couple  en  train  de  ra- 
masser des  matériaux  pour  la  construction  de  leur  nid,  à  Scotc'n  Lake, 
Nouveau-Brunswick.     {W.  H.  Moore). 

La  fauvette  à  poitrine  baie  est  un  oiseau  migrateur  assez  commun  aux 
alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Natiiralist,  vol.  V).  Elle  est  rare  dans 
l'est  d'Ontario.  J'en  ai  remarqué  un  spécimen  dans  l'herbe  à  Lans- 
downe,  comté  de  Leeds,  Ontario.  Quelques  spécimens  couvent  sur  les 
îles  de  la  Madeleine.  Au  mois  de  juin  1898,  j'ai  receuilli,  sur  l'une 
de  ces  îles,  un  nid,  contenant  quatre  œufs,  qui  se  trouvait  à  dix  pieds 
de  terre  dans  une  épinette  blanche.  Les  œufs  de  cette  espèce  sont  tout 
à  fait  aussi  gros  que  ceux  de  la  fauvette  rayée,  mais  ils  portent  des 
marques  différentes.  {Rév.  C.  J.  Young).  Cette  fauvette  n'abonde 
pas  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Je  ne  l'ai  observée 
que  pendant  la  saison  de  la  migration.  Elle  émigré  régulièrement 
au  printemps  à  Toronto,  Ontario,  mais  elle  n'y  est  pas  très 
commune.  Il  y  en  a  une  mention  en  automne,  celle  de  la  prise,  le  24 
août  1906,  d'une  jeune  femelle.  (/.  H.  Fleming).  Bien  que  d'ha- 
bitude cette  espèce  ne  soit  nullement  abondante,  je  pense  qu'il  n'y  a 
pas  un  printemps  qui  s'écoule  sans  que  l'on  reçoive  la  visite  d'un  assez 
grand  nombre  de  spécimens  dans  cette  localité.  Si  ceux-ci  se  rendent 
ici,  à  l'automne,  en  nombre  quelconque,  je  crois  qu'ils  viennent  en 
compagnie  de  D.  Striata,  à  qui,  à  cette  saison,  ils  ressemblent 
beaucoup,  de  sorte  qu'on  ne  les  note  pas.  Quelquefois  ils  se 
voient  en  nombre  extraordinairement  grand  au  mois  de  mai.  Voici 
ma  note  en  date  du  19  mai  1888  : —  «Il  y  avait  un  orage  accompagné  de 
tonnerre  vers  trois  heures  du  matin,  et  un  autre  à  six  heures.  Le 
temps  était  beaucoup  plus  doux,  ce  matin  que  pendant  ces  derniers 
jours;  l'atmosphère  était  très  brumeuse.  Les  oiseaux  migrateurs, 
dont  un  grand  nombre  avaient,  sans  doute,  été  retardés  à  cause  des 
nuits  froides  de  la  semaine  précédente,  sont  arrivés  en  grande  abon- 
dance.    Les  fauvettes  à  poitrine  baie  se  trouvaient  excessivement 


766  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

nombreuses,  et,  en  effet,  chose  étrange,  bien  que  de  nombreuses  es- 
pèces de  fauvettes,  que  l'on  voyaient  ordinairement,  fussent  ici  en 
grande  abondance  l'espèce  D .  castanea  était  certainement  la  plus  nom- 
breuse, et,  en  effet,  chose  écrange,  se  trouvait  en  tel  nombre  qu'à  un  mo- 
ment donné  j'en  ai  compté  pas  moins  de  douze  spécimens  dans  un  espace 
de  quelques  pieds,  qui  étaient  en  train  de  se  nourrir  par  terre.  L'o- 
rage de  la  veille  avait  détruit  les  insectes.  J'ai  vu  aussi  plusieurs  de 
ces  oiseaux  en  train  de  prendre  un  petit  bain  dans  une  flaque  d'eau  en 
compagnie  de  nombreux  autres  oiseaux  d'habitudes  tout  à  fait  diffé- 
rentes. ))  (/.  Hughes  Samuel).  Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur 
de  passage  à  Guelph,  Ontario.  Elle  y  abonde  cette  automne  (1903). 
On  la  voit  vers  le  15  mai  et  encore  vers  le  27  août.  {A.  B.  Klugh). 
J'ai  trouvé  un  nid  de  cette  espèce,  le  22  mai  1899,  ^u  nord  de  Waterloo, 
Ontario.  Il  était  à  cinq  pieds  de  terre  dans  une  pruche.  {W. 
Raine) . 

La  fauvette  à  poitrine  baie  passe  l'été,  mais  en  petit  nombre  dans  le 
Manitoba.  Elle  n'est  mentionnée  que  par  quelques  observateurs. 
{E.  T.  Selon).  Elle  est  très  abondante  comme  oiseau  migrateur  dans 
le  Manitoba,  y  couvant  partout  en  petit  nombre.  En  1906  on  ne  l'a 
pas  remarquée  à  l'ouest  de  Fort  EUice.  (Atkinson).  Elle  passe  l'été, 
mais  en  petit  nombre  à  Aweme,  Manitoba;  en  1903  elle  y  est  arrivée 
le  18  mai,  et  elle  en  est  complètement  disparue  le  21  août.  (Criddle). 
Cette  espèce  est  rare,  en  été,  comme  oiseau  migrateur  à  Indian  Head, 
Saskatchewan.  Au  printemps  de  1892  on  n'en  a  remarqué  qu'un 
spécimen,  celui-ci  le  8  juin.  Au  printemps  de  1894  on  n'en  a  observé 
qu'un  spécimen  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan.  (Spreadborough) . 
Le  3  juillet  1901  on  en  a  pris  un  spécimen  à  Oxford  House,  Keewatin. 
(E.  A.  Preble). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  premier  nid  que  j'ai  remarqué 
à  cet  endroit  se  trouvait  sur  le  côté  d'un  petit  bouleau  où  poussait  par 
terre  une  touffe  de  brindilles.  Je  suis  bientôt  arrivé  au  nid  et  je  l'ai 
enlevé.  Il  contenait  trois  œufs  frais.  Ceux-ci  étaient  d'une  teinte 
blanche  pointillée  et  tachetée  d'une  couleur  brunâtre  ou  de  chair. 
Le  nid  lui-même  se  composait  de  fragments  d'écorce,  de  radicules 
et  de  crin.  Je  n'ai  pas  alors  noté  l'oiseau  auquel  il  appartenait,  et, 
à  ce  moment,  je  n'aurais  pas  établir  l'identité  de  l'espèce,  même  si 
je  l'avais  vue;  mais  j'ai  donné  un  nom  au  nid  et  à  ses  œufs,  et  je  les 
ai  placés  dans  ma  collection.  En  juin  1879,  deux  ans  plus  tard, 
pendant  que  je  me  promenais  dans  un  bois  marécageux  au  sud  de  la 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  767 

ville,  mon  attention  a  été  arrêtée  par  les  allures  d'un  petit  oiseau  qui 
était  en  train  de  construire  son  nid  à  d*x  pieds  de  terre,  au  milieu  de 
quelques  brindilles,  feuillues,  qui  poussaient,  à  environ  trois  pieds 
du  tronc,  sur  la  petite  branche  horizontale  d'un  petit  orme  d'eau. 
Quelques  jours  ensuite  j'ai  encore  visité  le  nid:  il  contenait,  à  ce 
moment,  un  seul  œuf,  et  trois  jours  encore  plus  tard,  lorsque  je  l'ai 
visité  de  nouveau  j'ai  vu  que  l'oiseau  était  accroupi  sur  trois  œufs, 
que  je  conclus  être  la  couvée  complète,  jugeant  l'incubation  était 
déjà  commencée.  J'ai  établi  l'identité  de  l'oiseau  comme  étant  une 
femelle  de  l'espèce  à  poitrine  baie  après  qu'il  s'est  envoyé  de  son  nid 
et,  poussant  un  cri  qui  ressemblait  à  «tchipp»,  s'est  perché  sur  une 
branche  voisine.  Le  nid  ainsi  que  les  œufs  étaient  exactement  sem- 
blables à  ceux  que  l'on  a  déjà  décrits  ci-dessus,  et,  naturellement, 
appartenaient  à  la  même  espèce.  Quelques  jours  plus  tard  j'ai 
trouvé  encore  un  autre  nid  dans  un  bois  situé  sur  une  plaine  voisine. 
Ce  nid  était  à  environ  quatorze  pieds  de  terre  au  sommet  d'une  petite 
pruche;  il  était  construit  des  matériaux  semblables  aux  deux  autres, 
et  contenait  quatre  œufs.  Depuis  ce  temps-là  je  n'ai  plus  remarqué 
de  nids  de  cette  espèce,  contenant  des  œufs,  mais  j'en  ai  observé 
quelques  autres  dans  lequels  on  avait  apparemment  élevé  des  jeunes. 
L'un  de  ces  nids  se  trouvait  à  environ  quatre  pieds  de  terre  sur  une 
petite  branche  qui  poussait  du  côté  d'un  petit  cèdre.  Un  autre, 
évidemment  neuf,  était  situé  à  cinq  ou  six  p'eds  de  terre  au  milieu 
de  quelques  brindilles  feuillues  qui  poussaient  du  côté  d'un  assez 
grand  bouleau.  Bien  que  neuf  je  l'ai  trouvé  après  'a  saison  de  la 
reproduction.  Ce  nid,  ainsi  que  la  première  couvée  d'œufs  de  cette 
espèce  que  j'aie  prise,  font  partie  encore  de  ma  collection.  Un  trait 
remarquable  dans  la  construction  d'un  nid  de  ce  genre  est  que  le  com- 
mencement et  l'extérieur  sont  ornés  de  morceaux  d'écorce  de  bouleau, 
et  généralement  aussi  de  cocons  d'insectes.  Il  ressemble  beaucoup  au 
nid  du  petit  pinson  à  couronne  rousse,  mais  il  y  a  moins  de  crin  à 
l'intérieur,  et  le  fond  est  moins  gros.  Il  mesure,  à  l'intérieur,  environ 
deux  pouces  de  diamètre  et  un  pouce  et  demi  de  profondeur.  {W.  L. 
Kells). 

661.    Fauvette  rayée. 

Dendroica  striata  (Forst)   Baird.     1858. 

En  1853  on  a  envoyé  un  spécimen  de  cette  espèce  de  Godthaab, 
Groenland.     {Arct.  Man).     La  fauvette  rayée  abonde  partout  dans 


768  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU  CANADA. 

la  partie  boisée  du  Labrador.  Elle  couve  en  grand  nombre  à  Fort 
Chimo  où,  en  1884,  M.  Turner  a  recueilli  sept  nids  ainsi  que  des  œufs. 
{Packard).  Le  20  juin  1896  j'ai  remarqué  un  spécimen  de  cette  espè- 
ce à  Fort  George,  ainsi  que  deux  autres  entre  cet  endroit  et  le  golfe 
Richmond.  Elle  se  trouve  commune  partout  à  travers  l'Ungava, 
depuis  le  golfe  Richmond  jusqu'à  Fort  Chimo.  Je  crois  que  les  der- 
niers oiseaux  de  cette  espèce  ont  émigré  au  sud  vers  le  23  août  1896, 
car,  ce  jour-là,  j'en  ai  vu  le  dernier  près  de  Fort  Chimo.  {Spreadbo- 
rough).  Cette  fauvette  est  un  oiseau  caractéristique  et  très  abondant 
dans  le  nord-est  du  Labrador  où  elle  se  répand  aussi  loin  au  nord  que 
la  limite  boisée  près  du  cap  Aillik.  (Bigelow).  Elle  se  trouve,  appa- 
remment, assez  commune  pendant  l'été  dans  Terreneuve.  {Reeks). 
Le  27  août  1899  on  l'a  remarquée  en  grand  nombre  sur  la  rivière 
Humber,  Terreneuve.  {Louis  H.  Porter).  Elle  passe  l'été  en  assez 
grand  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  {Downs).  En  été  el'e 
habite  la  Nouvelle- Ecosse  où  elle  se  trouve  localement  commune. 
A  partir  du  ler  jusqu'au  10  juin  elle  était  commune  comme  oiseau 
migrateur  dans  le  comté  de  King's  {H.  F.  Tufts).  Elle  est  parue 
en  nombre,  le  21  mai  1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse;  c'était 
à  la  suite  d'une  tempête.  On  en  a  remarqué  un  spécimen  le  18  mai 
1907.  (/.  Boutelier).  Cette  espèce  n'est  pas  commune  à  Baddeck, 
île  du  Cap  Breton.  {F.  H.  Allen).  Elle  se  voit  en  nombre  pendant 
les  migrations  au  printemps  et  à  l'automne.  Elle  se  trouve  rare 
pendant  l'été  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) 
On  ne  la  voit  qu'en  petit  nombre  comme  oiseau  migrateur  du  prin- 
temps à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H. 
Moore).  Elle  abonde  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  y  couvant  partout. 
{Bishop).  Cette  espèce  est  décidément  la  plus  nombreuse  parmi 
les  fauvettes  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  et  elle  est  assez  commune 
sur  l'île  d'Anticosti  ainsi  que  le  long  de  la  rive  nord  du  St-Laurent. 
{Brewster) .  Elle  n'est  pas  rare  au  lac  Mistassini,  Québec.  (/.  M 
Macoun) .  Au  printemps  elle  est  rare  comme  oiseau  migrateur  à  Qué- 
bec. {Dionne).  Je  considère  cette  espèce  irrégulière  comme  oiseau 
migrateur  du  printemps,  et  je  ne  l'ai  pas  remarquée  ici  à  l'automne. 
{Winile). 

La  fauvette  rayée  se  trouve  en  assez  grand  nombre,  comme  oiseau 
migrateur,  dans  le  voisinage  d'Ottawa.  {Ottawa  Natiiralist,  vol.  V). 
J'ai  rarement  vu  cette  espèce  dans  l'est  d'Ontario;  je  l'ai  trouvée  de 
beaucoup  la  plus  commune  de  toutes  les  fauvettes  sur  les  îles  de  la 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  769 

Madeleine,  en  juin  1897.  Elle  y  arrive  tard  et  ne  commence  à  cons- 
truire son  nid  qu'à  la  mi-juin.  J'ai  découvert  quatre  nids  situés  à 
depuis  deux  jusqu'à  cinq  pieds  de  terre  dans  des  épinettes  blanches 
couvertes  de  branches.  J'ai  noté  que  les  œufs  étaient  presque  tous 
barbouillés  d'un  brun  d'ombre  foncé,  ainsi  que  tachetés  et  pointillés 
comme  ceux  de  l'espèce  précédente.  {Rév.  C.  J .  Young).  Cette 
espèce  est  un  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto,  mais  elle  n'y  est 
pas  très  commune.  (/.  H.  Fleming).  La  fauvette  rayée  semble  se 
restreindre  à  Toronto,  car  bien  que  depuis  les  deux  dernières  années 
je  l'aie  remarquée  en  grande  abondance  dans  une  petite  pièce  extrê- 
mement charmante  recouverte  de  grands  saules  au  bord  du  lac,  il 
n'y  a  personne,  à  ma  connaissance,  qui  en  ait  noté  un  seul  spécimen. 
Le  15  mai  est  la  date  la  plus  de  bonne  heure  que  je  l'aie  vue;  trois 
spécimens,  tous  des  mâles,  arrivant  ce  jour-là.  Elle  s'est  augmentée 
en  nombre  à  partir  de  cette  date  jusqu'au  26  du  mois  lorsqu'on  a 
remarqué,  pour  la  première  fois,  l'arrivée  des  femelles.  Au  2  juin 
cette  espèce  en  était  complètement  disparue.  La  première  note  que 
j'ai  prise  à  l'automne  est  en  date  du  27  août,  et,  à  partir  de  ce  moment- 
là,  elle  devient  de  jour  en  jour  plus  nombreuse  jusqu'à  ce  que  les 
arbres  semblent  être  presque  remplis  de  son  faible  cri  d'appel.  Au 
printemps,  pendant  que  cette  fauvette  se  trouve  chez  nous,  les  mâles 
émettent  leur  ramage,  dont  le  son  ressemble  à  celui  des  insectes,  par 
intervalles,  toute  la  journée,  tout  en  volant  lentement  de  branche  en 
branche,  et  non  pas  en  se  lançant  et  en  se  précipitant  çà  et  là  avec 
l'entrain  caractéristique  de  beaucoup  d'espèces  de  la  même  famille. 
(/.  Hughes-Samuel) .  La  fauvette  rayée  est  un  oiseau  migrateur  de 
passage  à  Guelph,  Ontario;  elle  ne  s'y  trouve  pas  en  nombre.  {A.  B. 
Kliigli).  Elle  abonde,  à  l'automne,  comme  oiseau  migrateur  à 
London,  Ontario,  mais  au  printemps  elle  n'y  est  pas  très  commune. 
{W.  E.  Saiinders).  En  1904  j'en  ai  remarqué  plusieurs  spécimens  sur 
la  côte  est  de  la  baie  James.  {Spreadhorough) .  On  l'a  prise  à  Fort 
Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke).  Depuis  le  30  juin  jus- 
qu'au 4  juillet  on  l'a  observ^ée  en  assez  grand  nombre  à  Oxford  House. 
Le  10  juillet  nous  en  avons  remarqué  un  couple  dans  un  bosquet  au 
bord  de  la  rivière  Hayes,  à  quelques  milles  en  amont  de  York  Factory 
et,  en  arrivant  à  ce  dernier  endroit,  nous  avons  encore  trouvé  cette 
espèce  en  assez  grand  nombre.  A  Fort  Churchill,  où  elle  était  com- 
mune aussi,  nous  en  avons  pris  un  spécimen  le  24  juillet  1901.  {E. 
A.  Prehlé). 


770  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

M.  le  docteur  G.  M.  Dawson,  géologue  de  la  Commission  anglaise, 
s'est  procuré  un  spécimen  de  cette  espèce  à  la  montagne  Wood,  sur  le 
49ième  parallèle.  (Coues).  Cette  fauvette  est  rare  comme  oiseau 
migrateur  dans  le  Manitoba;  il  est  probable  qu'elle  y  couve.  (E.  T. 
Selon).  Elle  est  assez  commune,  au  printemps,  comme  oiseau  de 
passage  à  Aweme,  Manitoba,  et  il  se  peut  qu'elle  y  couve.  {Criddle). 
Elle  se  trouve  commune  partout,  comme  oiseau  migrateur,  dans  le 
Manitoba,  mais  l'on  ne  sache  pas  qu'elle  y  couve.  (Atkinson).  La 
fauvette  rayée  est  un  oiseau  migrateur  du  printemps  commun  à 
Indian  Head,  Saskatchewan.  Le  9  mai  1892  on  en  a  remarqué  deux 
spécimens  à  cet  endroit.  Elle  y  est  devenue  commune  vers  la  fin  du 
mois,  mais,  au  5  juin  elle  en  est  complètement  disparue.  Le  premier 
spécimen  que  j'en  ai  observé,  le  10  mai  1894,  à  Medicine  Hat,  dans  la 
même  province,  était  un  mâle.  Cette  espèce  se  trouvait  tout-à-fait 
commune  au  16  du  mois,  mais  elle  en  est  complètement  disparue  à  la 
fin  mai.  Il  se  peut  que  quelques  spécimens  y  couvent,  car,  d'après 
leur  conduite,  on  serait  disposé  à  le  croire.  A  la  fin  de  mai  1895  on  en  a 
observé  quelques  spécimens  au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan. 
Au  mois  de  juin  1898  on  en  a  remarqué  un  autre  au  passage  supérieur 
du  creek  Lob-stick  au  nord-ouest  d'Edmonton.  Cette  fauvette 
était  une  espèce  reproductrice  commune  à  Banfï,  Montagnes  Ro- 
cheuses, pendant  l'été  de  1891.  Le  28  juin  1897  j'en  ai  noté  un  couple 
au  creek  Bragg  environ  40  milles  au  sud-ouest  de  Calgary. 
(Spreadborough) .  On  en  a  pris  un  spécimen  aux  Grand  rapids  de  la 
Saskatchewan.  (Nutting).  On  en  a  remarqué  deux  ou  trois  spéci- 
mens sur  la  rivière  Athabasca,  près  de  la  petite  rivière  des  Esclaves. 
(/.  M.  Macoun).  A  la  fin  de  mai,  un  sauvage  a  tué,  dans  le  voisinage 
de  Cumberland  House  le  spécimen  que  nous  avons.  (Richardson) . 
Cette  espèce  se  voit  en  nombre  sur  le  Mackenzie  en  allant  au 
nord  jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross).  Bien  que  l'on  n'ait  recueilli 
que  21  nids,  elle  est  plus  nombreuse  que  D.  coronata.  {Mac- 
farlane).  Le  5  août  1905  on  en  a  remarqué  une  femelle  en  train  de 
nourrir  ses  jeunes  au  lac  Artillery.  (-E.  T.  Selon).  Les  nids  étaient 
tous  dans  de  semblables  endroits,  et  contenaient,  chacun,  quatre  ou 
cinq  œufs.  Il  y  avait  aussi  deux  ou  trois  nids  par  terre.  J'ai  tué 
une  fauvette  rayée,  en  premier  plumage,  à  Quesnel,  Colombie-Britan- 
nique, mais  je  n'ai  pas  pu  la  trouver  dans  les  broussailles  épaisses. 
Je  connais  cette  espèce  très  bien  et  je  suis  positif  quant  à  l'identité  du 
spécimen  que  j'ai  abattu.  (Brooks).  Bien  que  cette  espèce  choisit, 
comme   lieu    de  reproduction,   la  région   boisée   de  l'intérieur,   elle 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  77 1 

se  voit  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  qui  se  trouve  sur  le  chemin 
Norton  pendant  les  migrations  du  printemps.  (Nelson).  On  n'a 
obtenu  cette  espèce  que  le  i8  septembre  1875,  ainsi  qu'en  1877,  à 
Fort  Yukon.  Elle  n'y  est  jamais  commune  dans  cette  localité. 
(Turner).  Le  15  juin  1899  cet  oiseau  était  commun  à  Log  Cabin 
dans  le  passage  White.  Le  5  juillet  j'en  ai  pris  un  mâle  au  lac  Marsh, 
et  deux  autres  spécimens  ont  été  pris  à  Cariboo  Crossing,  Colombie- 
Britannique.  (Bishop).  M.  Bischoff  en  a  pris  un  spécimen  à  Fort 
Kenai,  goulet  Cook,  Alaska.  (Osgood).  En  1899  on  a  trouvé  cette 
fauvette  en  train  de  couver  dans  la  vallée  de  la  Kowak,  au  détroit 
Kotzebue,  Alaska.  (Grinnell).  On  en  a  pris  une  femelle  adulte  au 
creek  Sheep,  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska;  de  plus,  cette  espèce 
a  été  notée  à  plusieurs  autres  endroits,  et,  sans  doute,  elle  y  couve. 
(Figgins). 

662.     Fauvette  de  Blackburn. 

Dendroica  hlackhurniœ.     (Gmel)  Baird.     1858. 

Un  jeune  oiseau,  pris  le  16  octobre  1845,  à  Frederickshaab  dans 
le  Groenland,  est  classé  sous  ce  titre.  {Arct  Man.)  M.  Audubon, 
Vol.  II,  p.  48,  a  remarqué  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce  dans 
le  Labrador.  {Packard.)  La  fauvette  de  Blackburn  passe  l'été  en 
très  petit  nombre  dans  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Dozvns.) 
Elle  se  trouve  assez  commune  pendant  l'été  dans  le  comté  de  King's, 
Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.)  Au  mois  de  juillet  1898  elle  était 
rare  à  Baddeck,  île  du  Cap  Breton.  (Macoun.)  En  été  elle  habite 
de  temps  en  temps  à  St-John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.) 
Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore.)  Elle  n'est  pas  très  commune 
pendant  l'été  à  Québec;  on  l'a  prise  à  Charlesbourg.  (Dionne.) 
Cette  fauvette  se  trouve  en  nombre  et  de  passage  à  Montréal.  On 
l'a  remarquée  ici  à  partir  du  10  jusqu'au  24  mai,  mais,  en  automne, 
on  ne  la  voit  pas.  (Wintle.)  Le  12  juillet  1902  j'en  ai  vu  un  couple 
dans  un  endroit  ouvert  dans  des  bois  d'épinettes  blanches,  comté 
de  Compton,  province  de  Québec.     (L.  M.  Terrill.) 

La  fauvette  de  Blackburn  est  un  oiseau  migrateur  commun  à 
Ottawa.  M.  le  docteur  F.  A.  Saunders  en  a  vu  un  mâle  en  plein 
plumage,  le  24  juin  1890,  au  marécage  Dow.  (Ottawa  Naturalist, 
Vol.  V.)  Au  mois  de  mai  on  voit  cette  espèce  très  souvent  comme 
oiseau  migrateur  dans   le   comté  de   Leeds,   Ontario.     Le    17   juin 


772  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

1904  j'en  ai  remarqué  un  couple  dans  un  petit  marécage  de  sapins 
noirs  et  d'épinettes  rouges,  au  lac  Sharbot,  dans  la  même  province; 
ce  couple  semblait  y  couver.  La  fauvette  de  Blackbum  se  trouve 
très  commune  pendant  les  migrations  à  Queensboro,  West  Madoc, 
Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Elle  émigré  régulièrement  à  Toronto, 
Ontario.  Elle  y  était  rare  il  y  a  vingt  ans.  Elle  passe  l'été  dans 
les  districts  de  Parry  Sotiud  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  On  en 
a  remarqué  plusieurs  spécimens  dans  les  bois  épais  dans  le  parc 
Algonquin,  Ontario.  Ils  se  tiennent  au  sommet  des  arbres;  je 
ne  les  ai  jamais  vus  près  de  terre.  (Spreadborough.)  Cette  fau- 
vette de  plumage  si  riche  et  frappant  se  trouve  en  nombre  assez 
grand  à  Toronto  pour  que  les  personnes  qui  le  désirent  puissent  faire 
annuellement  sa  connaissance  sans  se  donner  beaucoup  de  peine. 
Les  lieux  préférés  de  cette  espèce  sont  ceux  où  croissent  les  pruches 
et  autres  arbres  semblables.  Elle  nous  arrive  vers  le  10  mai,  et 
j'en  ai  même  vu  quelques  spécimens  dès  les  premiers  jours  du 
mois.  En  1900  j'en  ai  rem.arqué  plusieurs  spécimens  le  21  août. 
(/.  Hughes- Samuel.)  Cette  fauvette  se  trouve  rarement  pendant 
l'été  à  London,  Ontario,  mais  elle  y  est  assez  commune  comme 
oiseau  migrateur.  {W.  E.  Saunders.)  C'est  un  oiseau  migrateur 
de  passage  à  Guelph,  Ontario,  mais  elle  s'y  voit  en  assez  grand  nombre. 
On  la  remarque  vers  le  8  mai  et  encore  vers  le  28  août.  {A.  B. 
Klugh.) 

La  fauvette  de  Blackburn  ne  visite  qu'en  petit  nombre  la  partie 
ouest  du  Manitoba,  mais  elle  est  plus  commune  dans  la  partie  est 
où,  sans  doute,  elle  couve.  Je  ne  l'ai  remarquée  qu'une  seule  fois 
à  Carberry.  {E.  T.  Selon.)  Elle  est  rare  comme  oiseau  migrateur 
du  printemps  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  On  la  voit  nombreuse 
partout  dans  le  Manitoba  mais  on  ne  sache  pas  qu'elle  y  couve. 
(Alkinson.)  M.  Murray  mentionne  la  présence  de  cette  espèce  à 
Sevem  House  et  au  lac  Trout,  Keewatin  mais  sous  le  nom  de  Sylvi- 
cola  parus.     (E.  A.  Prehle.) 

665.     Fauvette  grise  à  gorge  noire. 

Dendroica  nigrescens.     (Towns)  Baird.     1858. 

Au  mois  de  mai  1889  on  a  pris  cette  espèce  à  Agassiz  et  à  Hastings 
dans  la  vallée  du  Fraser.  En  septembre  1902  on  en  a  tué  quatre 
spécimens    à    Huntingdon  sur  la  frontière;    ce  sont  les  seuls  que 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  773 

l'on  ait  vus.  En  1906  on  en  a  remarqué  plusieurs  spécimens  à 
Douglas,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  deux  autres  sur  la  rivière 
Chilliwack.  {Spreadhorough.)  Cette  fauvette  se  voit  dans  la  Colom- 
bie-Britannique. {Lord.)  On  ne  l'observe  que  sur  la  côte  où  elle 
n'est  pas  commune.  {Streator.)  Cette  espèce  ne  se  trouve  pas  en  grand 
nombre;  je  ne  l'ai  notée  que  sur  le  littoral.  {Fannin.)  Elle  passe 
l'été  en  assez  grand  nombre  à  Chilliwack.  (Brooks.)  On  a  entendu 
de  temps  en  temps  le  ramage  bizarre  de  nigrescens  sur  l'île  de 
Vancouver  mais  on  n'en  a  pas  pris  de  spécimens.  Je  suis  bien 
certain  que  j'en  ai  vu  un  couple  dans  les  montagnes  en  arrière  de 
Clinton,  Colombie-Britannique.     (Rhoads.) 

667.    Fauvette  à  poitrine  noire. 

Dendroica  virens.     (gmel).     Baird.     1858. 

On  a  envoyé,  de  Julianshaab,  en  1853,  un  spécimen  de  cette  espèce. 
{Arct  Man.)  La  fauvette  à  poitrine  noire  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Elle  abonde  dans  la  Nouvelle- 
Ecosse.  (H.  F.  Tiifts.)  En  été  elle  habite,  en  nombre,  les  bois 
de  pins  et  d'épinettes  blanches,  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  {Downs.) 
Le  25  mai  on  en  a  remarqué  plusieurs  spécimens  à  Sydney,  île  du 
Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  (C  R.  Harte.)  Cette  espèce  est  tout 
à  fait  commune  dans  les  bois  d'épinettes  blanches  à  la  pointe  Brackley, 
île  du  Prince-Edouard;  elle  y  couvait  en  juin  1888.  Au  mois  de 
juillet  1898  elle  se  trouvait  en  nombre  à  Baddeck  et  à  Margaree 
sur  l'île  du  Cap  Breton.  (Maconn.)  Le  7  octobre  1905  on  en  a 
remarqué  un  spécimen  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'un 
autre  le  17  juin  1906.  /.  Boutelier.)  Elle  abondait,  sur  l'île  du 
Prince-Edouard,  à  tous  les  endroits  visités  où  les  forêts  étaient 
d'une  étendue  considérable.  (Dwight.)  En  été  cette  fauvette 
est  commune,  comme  oiseau  migrateur,  dans  le  voisinage  de 
St-John,  Nouveau-Bnmswick.  (Chamberlain.)  Elle  passe  l'été  à 
Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore.) 
Elle  est  rare  sur  les  îles  de  la  Madeleine;  on  en  a  remarqué 
un  couple  sur  l'île  Grindstone.  (Bishop.)  On  la  voit,  mais  en  petit 
nombre,  dans  la  vallée  de  la  Restigouche.  {Brittain  et  Cox.)  On 
ne  la  rencontre  qu'aux  alentours  de  Port  Hawkesbury,  sur  l'île  du 
Cap  Breton,  ainsi  qu'aux  baies  Fox  et  Ellis,  Anticosti.  (Brewster.) 
Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Québec;  on  l'a  prise  à 
Charlesbourg.     (Dionne.)     C'est  un  oiseau  migrateur  commun,  mais, 

78870—50 


774  COMMISSION   GEOLOGIQUE    DU  CANADA. 

pendant  l'été,  se  trouve  rarement,  à  Montréal.     On  l'observe    vers 
le  7  mai,  et,  vers  le  lo  octobre,  elle  disparaît.     (Wintle.) 

La  fauvette  à  poitrine  noire  est  assez  commune  comme  oiseau 
migrateur  dans  le  voisinage  d'Ottawa.  (0  iawa  Nantralist.,  vol. 
V.)  On  peut  rencontrer  quelques  spécimens  de  cette  espèce  pen- 
dant la  saison  de  la  reproduction  dans  l'est  d'Ontario.  Une  fois, 
au  mois  de  ju'llet  1898  j'ai  remarqué  un  nid.  Celui-ci  se  trouvait 
sur  l'île  Deer,  l'une  des  Milles  Iles;  il  était  à  environ  25  pieds  de  terre 
dans  un  pin,  et,  à  ce  moment,  contenait  des  oisillons.  Au  mois  de 
juin  1903  j'ai  observé  un  couple  de  ces  oiseaux  en  train  de  couver 
au  lac  Sharbot,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Yoimg.)  Cette  espèce  abonde 
comme  oiseau  migrateur  à  Toronto,  Ontario.  Elle  passe  l'été  en  nom- 
bre dans  les  d'stricts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  M  Kay,  en  par- 
lant de  cette  fauvette,  dit  qu'elle  ne  faisait  que  commencer  à  devenir 
commune  à  Port  Sydney,  Muskoka,  en  1890.  (/.  H.  Fleming.) 
La  fauvette  à  poitrine  noire  ne  se  trouve  pas  en  grand  nombre,  pendant 
l'été,  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  On  n'en  a  observé  que  quelques 
spécimens  dans  le  sommet  des  arbres  dans  les  bois  épais,  en  1900.  Elle 
a  été  remarquée  sur  la  rivière  Missinabi  ainsi  que  sur  la  rivière  Moose 
presque  jusqu'à  Moose  Factory.  (Spreadborough.)  Elle  passe  l'été 
en  nombre  dans  les  marécages  de  cèdres  les  plus  profonds  aux  alen- 
tours de  London.  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur,  et  est  assez 
commune  comme  oiseau  reproducteur  dans  North  Bruce.  (W.  E. 
Saunders.)  En  été  elle  habite  Guelph,  Ontario,  en  assez  grand  nombre, 
y  abondant  pendant  les  migrations.  Cette  année-ci  (1903)  elle  a  été 
auss'  commune,  comme  oiseau  reproducteur,  que  la  fauvette,  jaune, 
et  la  noire  et  blanche,  et  a  été  de  beaucoup  la  plus  abondante  de  nos 
oiseaux  migrateurs;  elle  arrive  vers  le  ler  mai  et  s'en  va  vers  le  30  sep- 
tembre.    {A.  B.  Klugh.) 

On  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce,  le  17  mai  1894,  à  Medicine- 
Hat,  Saskatchewan  ;  est  le  seul  que  l'on  ait  vu.  On  a  remarqué 
cette  fauvette  à  Edmonton,  Alberta  pour  la  première  fois  le  15  mai 
1897.  Elle  était  commune  dans  les  bois  d'épinettes  blanches  le  22 
du  mois  et  y  couvait.  Au  mois  de  juin  1903  on  en  a  remarqué  un  cou- 
ple à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  {Spreadborough.)  Le 
13  et  le  17  mai  1898  on  a  vu  cette  espèce  à  Aweme,  Manitoba.  {Crid- 
dle.)  Elle  apparaît  régulièrement  mais  pas  nombreuse  comme  oiseau 
migrateur  dans  la  partie  du  Manitoba  la  plus  à  l'est.      {Atkinson.) 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  775 

Notes  sur  la  reproduction. — Mes  notes  se  rapportant  à  cette 
espèce  dans  le  comté  de  Compton,  Québec,  sont  basées  sur  la  ressem- 
blance entre  trois  nids,  et  si  l'on  constate,  lorsqu'on  les  trouve,  que 
d'autres  leur  ressemblent  30us  plusieurs  rapports,  une  seule  des- 
cription en  devrait  suffire.  Le  premier  de  ces  nids,  trouvé  le  ler  juin 
1902,  était  situé  à  six  pieds  de  terre,  et  attaché  à  un  pied,  de  l'extrémi- 
té de  la  branche,  et  à  trois  pieds  du  tronc  d'une  petite  épinette  blanche 
buissonneuse.  Le  lieu  choisi  pour  ce  n'd  se  trouvait  sur  la  pente 
d'une  colline  recouverte  de  jeunes  épinettes  blanches  et  de  cèdres  Le 
nid  lui  même  était  bien  caché  par  une  branche  inclinée  et  conte- 
nait quatre  œufs  frais  II  se  composait,  à  l'extérieur,  de  brindilles 
mortes  d 'épinette  blanche  soigneusement  entrelacées  avec  des  ban- 
des d'écorce  de  bouleau  jaune,  et  était  garni  d'herbes  fines  et  de 
poils  d'an'mal.  Le  diamètre  de  l'extérieur  mesurait  trois  pouces  et 
celui  de  l'intérieur  i  pouce  f .  La  profondeur,  à  l'extérieur  éta't  de  2 
pouces  I,  et  celle  de  l'intérieur  de  i  pouce  f .  L'apparence  bien  ar- 
rondie et  le  fini  de  ce  nid  ainsi  que  la  prédominance  de  l'écorce  du  bou- 
leau m'a  rappelé  certains  nids  du  viréo.  Les  deux  autres  nids,  dé- 
couverts le  9  et  le  29  juin  respectivement  étaient  semblables  au 
premier  quant  à  leur  construction  et  à  l'endroit  où  on  les  a  trouvés. 
Ils  contenaient,  chacun,  quatre  œufs  frais  et  un  œuf  couvé.  Ceux-ci, 
mesurant  uniformément  .66x  -49,  sont  d'un  blanc  tacheté  distincte- 
ment et  obscurément,  principalement  au  gros  bout,  de  différentes 
nuances  de  brun  rougeâtre  et  de  lilas  en  sus  de  quelques  taches 
prononcées  de  noir.     (L.   M.    Terrill.) 

668.     Fauvette  Townsend. 

Dendroica  townsendi  (Towns.)     Sdater.     1858. 

Au  mois  de  mai  1890  on  a  remarqué  quelques  spécimens  de  cette 
espèce  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  et,  le  23  du  mois,  on  en 
a  tué  un  mâle.  On  en  a  pris  un  spécimen,  en  septembre  1902,  à 
Hunt'ngdon,  sur  la  frontière;  celui-ci  est  le  seul  qu'on  ait  vu.  On  a 
avait  remarqué  cette  fauvette  pour  la  première  fois  sur  l'île  de  Vancou- 
ver, le  19  avril  1893;  un  peu  plus  tard  elle  a  commencé  à  nicher  dans 
les  pins  Douglas  près  de  Victoria.  Elle  passe  l'été  en  nombre  sur 
l'île.  (Spreadboroîigh.)  Cette  espèce  se  voit  dans  la  Colombie-Bri- 
tannique. (Lord.)  Au  mois  de  septembre  on  en  a  pris  un  spéci- 
men unique  à  Mount  Lehman.  (Sireator.)  On  la  remarque  à  l'est  et 
à    l'ouest   de    la    chaîne    côtière,    mais   elle   n'y    est    pas   commune. 

78870— 50I 


776  COMMISSION  GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

(Fannin)  C'est  un  oiseau  migrateur  à  Chilliwack  où  elle  se  trouve 
rare.  (Brooks.)  Cette  fauvette  abonde  sur  l'île  de  Vancouver,  mais 
elle  est  rare  à  l'est  de  la  chaîne  côtière.  (Rhoads.)  Le  8  août 
1894  on  en  a  remarqué  un  spécimen  à  la  baie  English  près  de  Vancou- 
ver, Colombie-Britannique.  (£.  F.  G.  White.)  On  en  a  pris  un  spé- 
cimen, le  15  juin,  au  goulet  Cumshewa,  sur  les  îles  Queen  Charlotte, 
ainsi  que  cinq  autres,  le  14  juillet,  à  Skidegate.  M.  Keen  a  trouvé 
cette  espèce  à  Massett,  et,  depuis  1891  jusqu'à  1898,  il  a  noté  son  arri- 
vée au  printemps  à  cet  endroit.  (Osgood.)  Le  14  août  on  en  a  pris 
une  femelle  adulte  unique  à  Sitka,  Alaska,  et  on  en  a  vu  deux  autres 
en  même  temps.  (Grinnell.)  M.  Hartlaub  dit  que  M.  le  docteur 
Krause  a  une  fois  remarqué  cette  fauvette  le  27  mai  dans  les  conifères 
de  la  vallée  de  la  Dejah  supérieure,  Alaska,  qui  est  probablement 
l'endroit  le  plus  au  nord  d'où,  jusqu'à  présent,  elle  a  été  mentionnée. 
(Nelson.)  M.  Osgood  a  pris  une  mâle  de  cette  espèce,  le  31  mai,  à 
Skagway.  Elle  était  assez  commune  dans  les  forêts  recouvertes 
d'épinettes  blanches  et  de  sapins  à  Glacier  et,  sans  aucun  doute,  elle 
y  nichait.  Nous  en  avons  remarqué  environ  vingt  spécimens  en  tout 
pendant  notre  séjour.  Le  ler  juillet  M.  Osgood  en  a  pris  un  spécimen 
adulte  à  l'extrémité  sud  du  lac  Marsh,  au  nord  de  la  latitude  60° 
dans  le  district  du  Yukon,  et  j'en  ai  pris  deux  femelles,  une  adulte 
et  une  jeune,  le  14  juillet,  sur  la  rive  ouest  du  lac  Lebarge.  Cette  fau- 
vette est  une  nouvelle  espèce  quant  à  la  vallée  du  Yukon.  (Bishop.) 
L'étendue  des  migrations  de  cette  espèce  est  considérablement  pro- 
longée vers  l'ouest  par  la  prise  de  deux  spécimens,  l'un,  le  14  août, 
dans  les  montagnes  Kenai,  et  l'autre,  le  17  du  mois,  au  Sheep 
creek.  {Figgins.)  On  en  a  pris  un  spécimen  à  Seldovia,  et  un  autre 
au  Sheep  creek,  Alaska.     (Anderson.) 

669.  Fauvette  Hermide. 

Dendroica  occidentalis  (TowNs)  Baird.     1858. 

Cette  espèce  passe  l'été  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  prin- 
cipalement à  l'ouest  de  la  chaîne  côtiere.  {Fannin).  Nous  n'a- 
vons pas  d'autres  mentions  se  rapportant  à  cette  fauvette  bien  que 
nous  l'ayons  cherchée  pendant  chaque  saison. 

670.  Fauvette  Kirtland. 

Dendroica  kirilandii  Baird.     1858. 

On  dit  que,  de  toutes  les  fauvettes  de  l'Amérique  du  nord,  celle-ci 
est   la   seule   dont   le   nid  et  les  œufs  ne  soient  pas  connus,  et  on  n'a 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  777 

pas  fait  même  mention  de  sa  présence  au  Canada  avant  le  prin- 
temps dernier  (1900,)  en  autant  que  je  puisse  m'en  assurer.  Voici 
mes  notes :^ «Le  16  mai  1900,  5.30  du  matin,  temps  triste,  vent  de 
l'est,  les  fauvettes,  etc.,  nombreuses.  Après  quelque  temps  mon 
attention  à  été  attirée  au  centre  d'un  groupe  de  grands  saules  par  des 
sons  forts,  clairs,  et  ayant  un  timbre  tout  à  fait  musical,  et,  comme  la 
chanson,  courte  mais  remarquablement  belle,  était  parfaitement  nou- 
velle pour  moi,  je  me  suis  approché  avec  soin,  caché  par  un  tronc 
d'arbre  et  je  me  suis  trouvé  à  quelques  pieds  de  ma  nouvelle  con- 
naissance, car  je  me  suis  rendu  compte  du  fait  qu'elle  l'était  réelle- 
ment. Pendant  que  je  fixais  l'oiseau  avec  mes  jumelles  j'ai  remar- 
qué qu'il  avait  une  tendance  à  donner  une  petite  secousse  à  sa  queue 
et  non  pas  les  secousses  pompeuses  comme  celles  de  la  grive  des  ruis- 
seaux, mais  plutôt  d'après  la  manière  nerveuse  que  j'ai  vu  adoptée 
à  l'automne  par  Wilsonia  Pucilla,  Aussitôt  que  l'oiseau  m'a  vu, 
il  s'est  élancé  dans  un  autre  arbre,  et  s'est  caché  derrière  une  branche, 
mais  chose  étrange,  il  a  continué  son  ramage.  Je  me  suis  approché 
à  la  cachette  et,  en  l'abattant,  j'ai  trouvé  que  j'avais  été  assez 
heureux  de  prendre  un  spécimen  de  D-kirtlandii  bien  emplumé. 
En  mesurant,  au  pas,  la  distance  entre  l'arbre  où  je  me  tenais  et  celui 
où  l'oiseau  ramageait  lorsque  je  l'ai  premièrement  entendu,  j'ai  trouvé 
qu'il  y  avait  une  distance  de  iio  verges,  ce  qui  prouve  la  puissance 
de  sa  voix.     (/.  Hughes- Samuel) . 

671.    Fauvette  des  pins. 

Dendroica  vigorsii  vigorsii  (Aud)  Ridgw.     1885. 

En  1902,  on  a  remarqué  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce,  le  20 
juin  et  le  27  septembre  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse;  on  en  a  pris 
un,  le  8  juin  1904.  En  1905,  on  en  a  pris  un  autre  le  28  mai  ainsi  que 
plusieurs  autres  encore,  le  30  septembre  pendant  une  tempête  du 
nord-ouest.  En  1906  on  en  a  vu  un  spécimen  le  17  juin,  ainsi  que  plu- 
sieurs autres,  le  29  septembre,  et  on  en  a  encore  vu  un  autre  le  16 
mai  1907  (/.  Boiilelier).  M.  le  docteur  Adams  dit  que  la  fauvette 
des  pins  se  voit  dans  le  Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain). 
Madame  M.  V.  Laurence  m'a  dit  qu'un  petit  garçon  qui  s'appelle 
Ralph  Finlay  avait  ramassé  un  spécimen  de  cette  espèce  sur  la  place 
Haymarket.  {A.  G.  Leaviit).  On  en  a  pris  des  spécimens  à  Québec 
avant  1889.  (Dionne).  Cette  fauvette  se  trouve  rarement  et  de 
passage  à  Montréal.  J'en  ai  tué  des  spécimens  sur  l'éperon  du  Mont- 
Royal  à  partir  du  12  jusqu'au  26  septembre.     {Wintle). 


778  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

La  fauvette  des  pins  est  rare  comme  oiseau  migrateur  du  printemps 
à  Ottawa.  (Ottawa  Naturalisi,  vol.  V).  La  seule  mention  dans  ma 
possession  se  rapportant  à  cette  espèce  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka  est  celle  de  la  pr'se  d'un  spécimen,  le  30  avril  1898, 
par  M.  Tavemer.  (/.  H.  Flemimg).  J'ai  trouvé  cet  oiseau  tout  à 
fait  abondant  en  1894,  dans  les  pins  à  l'ouest  de  Toronto.  On  l'a 
remarqué  là  pour  la  première  fois  le  2  avril.  Le  8  mai  1895,  j'en  ai 
pr's  un  spécimen,  et  le  20  avril  1896,  j'en  ai  remarqué  un  autre.  De- 
puis ce  temps  je  n'ai  plus  revu  cette  espèce,  soit  parce  qu'elle  ne  visite 
pas  ce  district,  soit,  ce  qui  est  plus  probable,  que  les  lieux  en  question 
aient  été  dénudés  d'arbres.  (/.  Hughes  Samuel).  Cette  fauvette 
se  trouve  en  assez  grand  nombre  à  Hamilton,  Ontario,  où  chaque 
saison  elle  élève  ses  jeunes.  (Mcllwraith).  Elle  se  voit  pendant 
l'été  en  assez  petit  nombre  et  se  trouve  rare  aussi  comme  oiseau  migra- 
teur, bien  qu'on  puisse  la  remarquer  chaque  année  dans  quelques  bois 
de  pins  aux  alentours  de  London,  Ontario.  (W.  E.  Saunders). 
Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  au  nord  et  à  l'est  du  Manitoba. 
{E.  T.  Seton).  En  été  elle  habite  en  assez  grand  nombre  à  Aweme, 
Manitoba,  y  arrivant  vers  le  15  mai,  et  s'en  allant  vers  le  2  septembre. 
{Criddle). 

672.    Fauvette  des  palmiers. 

Dendroica  palmarum  palmariim  (Gmel)  Baird.     1858. 

Le  3  juillet  1890,  MM.  W.  E.  et  F.  A.  Saunders  ont  trouvé  cette 
espèce  commune  et  en  train  de  couver  à  la  Mer  Bleue,  et  plusieurs  des 
jeunes  oiseaux  ont  été  tués.  On  l'a  remarquée  encore  à  cet  endroit 
le  9  août  de  la  même  année.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Cette 
espèce  se  voit  souvent  dans  des  endroits  où,  généralement,  on  ne  son- 
gerait pas  à  chercher  des  fauvettes.  Elle  nous  arrive  à  Toronto  de 
bonne  heure  au  mois  de  mai,  et  en  assez  grand  nombre.  Quelquefois 
à  l'automne  elle  est  certainement  abondante  comme  elle  l'était 
pendant  la  dernière  semaine  de  septembre  1899.  (/.  Hughes  Samuel). 
Cette  fauvette  se  rend  régulièrement  à  Toronto,  mais  elle  n'y  est  pas 
très  commune.  Il  y  a  deux  mentions,  s'y  rapportant  à  qui  proviennent 
d'Hamilton  La  première  est  en  date  du  ler  septembre  1886,  et  la  deu- 
xième, du  27  avril  1891.  (/.  H.  Fleming).  Cette  espèce  se  trouve 
généralement  en  petit  nombre  pendant  le 5  migrations,  mais,  quelque- 
fois, elle  est  tout  à  fait  commune  aux  alentours  de  London,  Ontario; 
en  autant  qu'on  le  sache  elle  ne  couve  pas  dans  cette  région.  {W.  E. 
Saunders) . 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  779 

Espèce  assez  commune  au  printemps  et  à  l'automne  comme  oiseau 
migrateur  à  Aweme,  Manitoba;  en  1903  on  l'a  remarquée  pour  la  pre- 
mière fois  vers  le  10  mai,  et  pour  la  dernière  fois  le  6  octobre.  (Crid- 
dle).  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  dans  l'est  du  Manitoba, 
et  s'en  va,  apparemment,  au  nord  pour  la  couvaison  {E.  T  Selon). 
Cette  fauvetate  abonde  comme  oiseau  migrateur  dans  le  Maaitoba, 
mais  on  ne  l'a  pas  remarqué  en  train  de  couver.  (Atkinson).  On 
l'a  prise  a  Fort  Churchill  sur  la  baie  d'Hudson.  (Clarke).  Le  4 
septembre  1901  on  en  a  remarqué  un  spécimen  aur  une  petite  ile 
recouverte  de  saules  dans  la  rivière  Hill,  Keewatin.  (E.  A.  Preble). 
Un  ùpécimen  unique  de  cette  espèce  a  été  tué  dans  un  bosquet  om- 
bragé de  saules,  d'aunes,  et  d'érables  a  feuilles  cendrées,  sur  les  bords 
marécageux  de  la  Sac-katchewan  a  Cumberland  House.  {Richard  s  on). 
Cet  oiseau  se  voit  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Résolution  sur  le 
grand  lac  de^  Esclaves,  maia  il  est  rare.      {Rare). 

Notes  sur  la  reproduction. — A  Mer  Bleue,  près  d'Ottawa, 
Ontario,  j'ai  recueilli,  le  25  mai  et  le  6  juillet,  1908,  respectivement, 
deux  nids  contenant,  chacun,  quatre  œufs  parfaitement  frais.  A  la 
première  date  j'ai  vu  la  femelle  au  sommet  d'une  épinette  noire.  Je  me 
suis  caché  et,  après  l'avoir  guettée  pendant  une  demi-heure  le  mâle 
est  arrivé  et  la  femelle  est  descendue  tout  de  suite  du  nid  qui  était  à 
environ  cinquante  yards  d'où  je  me  trouvais.  Le  nid,  situé  par 
terre  à  côté  de  quelques  petits  buissons  d'airelles,  était  garni  d'herbe 
fine  et  de  plumes.     {C.  H.  Young). 

672a.    Fauvette  à  couronne  rousse. 

Dendroica  palmarum  hypochrysea.     Ridgw.     1876. 

Au  mois  de  juillet  1860  M.  Drexler  a  obtenu  un  spécimen  de  cette 
espèce  à  Moose  Factory.  M.  Audubon,  vol  II,  p  55,  en  a  trouvé  de 
nombreux  spécimens  dans  le  Labrador.  On  en  a  remarqué  des  jeunes 
au  mois  d'août.  {Packard).  La  fauvette  à  couronne  rousse  est  un 
des  oiseaux  migrateurs  que  l'on  voit  le  plus  de  bonne  heure  au  prin- 
temps, et  elle  se  trouve  en  assez  grand  nombre  dans  Terreneuve. 
{Reeks).  En  1899  on  l'a  remarquée  par  grandes  bandes  sur  la  rivière 
Humber,  Terreneuve.  {Louis  II.  Porter).  Le  16  septembre  1905, 
et  encore  le  3  octobre  1907,  on  l'a  observée  en  nombre  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boiitelier).  C'est  un  des  premiers  oiseaux 
à  arriver  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse,  mais  elle  n'y  est  pas  très  com- 
mune.  {Downs).    Cette  espèce  passe  l'été  en  nombre  à  Sydney,  île  du 


780  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU  CANADA. 

Cap  Breton.  (C.  R.  Harte).  Elle  est  commune  comme  oiseau 
migrateur  dans  la  Nouvelle-Ecosse  ;  quelques  spécimens  y  restent  pour 
couver.  {H.  F.  Tujts).  On  en  a  observé  quelques  spécimens  à 
Baddeck,  île  du  Cap  Breton,  en  juin  1890.  {F.  H.  Allen).  Une 
femelle,  prise  sur  le  fait  de  couver,  à  Tignish,  île  du  Prince  Edouard, 
est  la  seule  preuve,  à  ma  connaissance,  de  la  présence  de  cette 
espèce  à  cet  endroit.  (Dwight).  Elle  est  la  première  de  toutes  les 
fauvettes  à  arriver,  au  printemps,  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick 
où  elle  couve  en  abondance.  (Chamberlain).  La  fauvette  à  couron- 
ne rousse  se  voit,  comme  oiseau  migrateur,  au  printemps  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore).  Elle 
est  rare  comme  oiseau  migrateur  du  printemps  à  Québec.  (Dionne). 
Elle  est  rare  et  de  passage  à  Montréal.  J'en  ai  tué  un  mâle,  le  7  mai 
1891,  sur  l'éperon  du  M  ont- Royal  :  celui-ci  est  le  seul  spécimen  de 
cette   fauvette   que    j'aie    rencontré    dans    ce  voisinage.     (Wintle). 

Cette  espèce  est  un  oiseau  migrateur  rare  à  Ottawa.  Les  mentions 
les  plus  récentes  qu'on  a  reçues  sont  deux  en  date  du  6  et  du  8  mai,  1888. 
(Ottawa  Naturalist,  vol.  V.).  Vers  la  fin  avril,  et  au  commencement 
de  mai  1900,  j'ai  remarqué  que  cet  oiseau  était  très  commun  dans  les 
lieux  buissonneux  et  le  terrain  inculte  sur  l'île  Wolfe,  près  de  Kings- 
ton, Ontario.  Il  était  en  train  d'immigrer  mais,  pendant  quelques 
jours,  n'était  point  farouche,  et,  une  grande  partie  du  temps,  il  est 
descendu  à  terre  au  pied  des  petits  buissons.     (Rév.  C.  J.   Young). 

673.     Fauvette  de  prairie. 

Dendroica  discolor.     (Vieill).     Baird.     1858. 

La  seule  note  dans  ma  possession  se  rapportant  à  cet  oiseau  se  lit 
comme  suit: —  «il  mai  1900. — matin  très  froid,  et,  depuis  cinq 
jusqu'à  sept  heures,  je  n'ai  pas  remarqué  plus  d'une  douzaine  de  fau- 
vettes communes.  Pendant  mon  voyage  de  retour  j'ai  vu  une  fau- 
vette mignonne  qui  était  active  malgré  sa  petitesse,  et  qui  m'était 
inconnue.  Je  l'ai  suivie  sur  une  distance  considérable  pendant 
qu'elle  passait  vite  d'arbre  en  arbre.  Enfin  je  l'ai  prise  et  j'étais 
heureux  de  trouver  que  j'avais  abattu  un  spécimen  de  la  fauvette  des 
prairies,  le  seul  dont  on  mentionne  la  prise  dans  l'Ontario».  (/. 
Hughes-Samuel) .  Le  11  mai  1900,  pendant  une  expédition  pour 
collectionner  des  oiseaux  près  de  Toronto,  Ontario,  j'ai  pris  un  mâle 
de  cette  espèce  en  plein  plumage.  (/.  H.  Ames,  dans  VAuk,  Vol. 
XVIII,  p.    106).      Le  5  septembre  1905  j'en  ai  pris  un  jeune  mâle 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  781 

sur  la  rive  est  de  Point  Pelée,  comté  d'Essex,  Ontario.  (A.  B.  Klugh). 
M.  W.  E.  Saunders  en  a  pris  un  spécimen,  une  femelle,  le  28  mai 
1905,  près  du  lac  Cameron,  comté  de  Bruce,  et,  le  30  mai,  il  en  a 
entendu  plusieurs  autres.  Un  compte  rendu  relativement  à  ces 
oiseaux  a  été  publié  dans  VOttaiva  Naturalisl  vol  XIX,  p.  206. 

CCLIV.     SEIURUS  SwAiNsoN.     1928. 
674.    Grive  couronnée. 

Seiunis   aurocapillus    (Linn)     Swains.     1827. 

Une  peau,  prise  au  mois  de  mai  1882,  à  Monortalik,  Groenland, 
est  actuellement  dans  le  musée  de  Copenhague.  {Wingé).  M. 
Stearns,  p.  116,  dit  que  cette  espèce  couve  dans  le  sud  du  Labrador. 
{Packard).  La  grive  couronnée  se  trouvait  en  grande  abondance 
le  long  de  la  rivière  Moose.  Elle  semblait  préférer  les  pentes  des 
collines  dans  la  vallée  de  la  rivière,  qui  sont  profondément  recouvertes 
de  bouleaux  et  de  peupliers.  On  n'a  pas  observé  cette  espèce,  en 
1896,  aussi  loin  au  nord  que  Moose  Factory.  {Spreadboroiigli). 
Elle  est  commune  localement  aussi  loin  au  nord  qu'AUik,  dans  le 
nord-est  du  Labrador.  {Bigeloiv).  En  été  elle  se  voit  comme  oiseau 
migrateur  dans  Terreneuve,  mais  elle  n'y  est  pas  commune.  (Reeks). 
Cette  espèce  passe  l'été  en  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse. 
(Downs).  Au  mois  de  juin  1890  on  en  a  observée  quelques  spécimens 
à  Baddeck,  île  du  Cap-Breton.  {F.  H.  Allen).  Le  25  mai  1904  on  en 
a  vu  un  spécimen  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boutelier). 
En  été  la  grive  couronnée  habite  en  nombre  à  Sydney,  île  du  Cap- 
Breton.  (C.  R.  Harte).  On  en  a  noté  un  spécimen  à  Tignish,  sur 
l'île  du  Prince-Edouard,  ainsi  que  de  nombreux  autres  dans  les  forêts 
de  bois  dur  à  Souris.  {Diviglit).  On  la  voit  en  nombre  pendant  l'été 
à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain).  Cette  espèce 
passe  l'été  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  et  s'y 
trouve  commune.  {W.  H.  Moore).  Elle  est  assez  commune  dans  la 
vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox). 
Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  sur  l'île  Grindstone,  l'une  des  îles 
de  la  Madeleine.  {Bishop).  Le  24  juillet  on  en  a  observé  un  couple 
unique  à  la  baie  Ellis,  Anticosti.  {Brezuster).  Cette  grive  se  trouve 
commune  pendant  tout  l'été  aux  alentours  de  Québec.  {Dionne). 
Elle  passe  l'été  en  nombre  à  Montréal,  et  couve  dans  le  parc  Mont- 
Royal;  on  l'a  observée  ici  à  partir  du  8  mai  jusqu'au  15  septembre. 


782  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

On  a  trouvé  des  nids  contenant  des  œufs  depuis  le  5  jusqu'au  13  juin, 
et  on  a  vu  des  jeunes  oiseaux  emplumés,  le  21  du  mois.     iWintlé). 

La  grive  couronnée  est  commune  pendant  l'été  aux  alentours 
d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  C'est  une  espèce  qui  se 
voit  en  très  grand  nombre  pendant  tout  l'été  dans  l'est  d'Ontario,  et 
on  entend  son  ramage  dans  presque  tous  les  grands  bois,  surtout  dans 
ceux  où  pousse  le  hêtre.  Elle  fait  son  nid  en  forme  de  dôme,  par  terre 
au  milieu  des  feuilles.  Le  29  mai  1896  j'ai  trouvé  un  nid  qui  con- 
tenait six  œufs.  {Rév.  C.  J.  Young).  Cette  espèce  émigré 
communément  à  Toronto,  Ontario;  elle  y  passe  l'été,  mais  en 
petit  nombre  et  couve.  C'est  un  des  oiseaux  les  plus  abondants 
pendant  l'été  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka,  y  cou- 
vant par  terre  et,  généralement,  dans  les  forêts  ouvertes  de  bois  dur. 
(J.  H.  Fleming).  Cette  grive  était  commune,  en  juin  et  juillet  1900, 
partout  où  il  y  avait  des  buissons  de  bois  dur  dans  le  parc  Algonquin 
Ontario;  on  l'a  remarquée  depuis  Missinabi  jusqu'à  Moose  Factory, 
sur  la  baie  James.  (Spreadborough) .  Elle  abonde  aux  alentours  de 
Toronto,  et  elle  couve  en  de  nombreux  endroits  près  de  la  ville.  (/. 
Hughes- Samuel) .  Elle  habite,  en  grand  nombre,  les  lieux  propices 
aux  alentours  de  London,  Ontario.  {W.  E.  Saunders).  Elle  passe 
l'été  en  nombre  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  6  mai  et  s'en 
allant  vers  le  22  septembre.  {A.  B.  Klugh).  M.  Walter  Haydon 
en  a  pris  un  spécimen,  pendant  l'été  de  1881,  à  Moose  Factory,  sur 
la  baie  James.     {E.  A.  Prehle). 

La  grive  couronnée  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Aweme,  Mani- 
toba.  Elle  y  arrive,  en  prenant  une  moyenne  de  8  ans,  le  15  mai,  et 
s'en  va  vers  la  mi-septembre.  (Criddle).  En  été  elle  habite, 
les  parties  boisées  d'un  bout  à  l'autre  du  Manitoba.  {E.  T.  Seton). 
Elle  est  commune  comme  oiseau  reproducteur,  et,  en  1906,  on  l'a 
notée  depuis  Portage  la  Prairie  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton. 
(Atkinson).  On  n'en  a  observé  qu'un  spécimen,  le  17  mai  1894,  à 
Medicine  Hat,  Saskatchewan.  En  1891  on  n'en  avait  pas  vu  un  seul 
spécimen  à  Indian  Head.  Au  mois  de  juin  1903  cette  espèce  abondait 
depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  esclaves  jusqu'à  Peace 
River  Landing,  latitude  56°  15'.  En  juin  1898  elle  était  commune 
depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  de  la  rivière  McLeod.  On  l'avait 
remarquée  à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  14  mai 
1897;  elle  y  était  commune,  au  22  du  mois,  dans  les  bois  de  peupliers 
situés  sur  les  pentes  des  côtes,  le  long  des  rivières,  et  des  cours  d'eau. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  783 

Les  nids  étaient  complétés  au  3  juin  mais  à  cette  date,  ne  contenaient 
pas  d'œufs.  (Spreadborough) .  Cette  espèce  était  assez  commune 
entre  Athabasca  Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclave.-»;  on  l'a  remar- 
rquée  pour  la  première  fois  le  30  mai.  Quelques  spécimens  ont  été  ob- 
servés à  Fort  McMurray,  latitude  56°  40',  ainsi  que  quelques  autres  à 
l'extrémité  nord  du  portage  Methye.  (/.  M.  Macoun).  Ce  très  bel 
oiseau  couve  aux  bords  de  la  Saskatchewan,  et,  peut-être  à  des  lati- 
tudes plus  hautes  encore.  Le  ler  juin  1827  on  en  a  tué  un  spécimen  à 
Cumberland  House.  (Richardson) .  On  sait  que  cet  oiseau  couve 
depuis  Fort  Yukon  jusqu'à  une  certaine  distance  en  descendant  la  ri- 
vière. M.  Dali  nous  raconte  que  l'espèce  est  assez  commune  dans 
cette  région,  et  que,  le  30  mai,  il  en  a  pris  un  spécimen  unique  en 
amont  du  Nulato.  Les  lieux  de  reproduction  de  cette  grive  s'éten- 
dent en  dedans  du  cercle  Arctique  sur  le  Yukon  supérieur.  (Nelson). 
Le  31  mai  1899,  M.  Osgood  en  a  pris  un  mâle  à  Skag^vay,  Alaska. 
Cette  espèce  était  assez  commune  dans  les  bois  recouverts  d'épi- 
nettes  blanches  et  de  sapins  à  Glacier,  et  sans  aucun  doute  elle  s'y 
nichait.  Pendant  notre  séjour  nous  en  avons  remarqué  en  tout  à  peu 
près  une  vingtaine  de  spécimens.  M.  Osgood  en  a  pris  un  spécimen 
adulte  le  ler  juillet,  à  l'extrémité  sud  du  lac  Marsh,  et  le  14  du  mois 
j'en  ai  pris,  moi-même,  une  femelle  sur  la  rive  ouest  du  lac  Lebarge. 
Cette  espèce  est  nouvelle  à  la  vallée  du  Yukon.  (Bishop).  Elle  est 
accidentelle  à  Esquimault,  sur  l'île  de  Vancouver.     {Ridgway) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  14  juin,  pendant  que  je  con- 
duisais une  paire  de  chevaux  attelés  à  un  wagon  le  long  d'un  chemin 
à  travers  le  bois  ci-dessus  mentionné,  mon  compagnon  a  attiré  mon 
attention  sur  les  allures  d'un  petit  oiseau  qui  s'est  élevé  de  presqu'au- 
dessous  des  pieds  des  chevaux  et  qui,  d'après  sa  manière  de  courir 
çà  et  là,  indiquait  qu'il  avait  été  dérangé  de  son  nid.  Nous  avons 
découvert  ce  dernier  après  une  courte  recherche  et  constaté  que 
c'était  le  nid  d'un  oiseau  à  four,  autrement  connu  sous  le  nom 
d'accenteur  ou  de  grive  couronnée  Ce  nid  contenait  trois  oisillons 
qui  venaient  d'éclore;  il  se  trouvait  au-dessus  d'une  petite  branche, 
et  était  en  partie  enfoncé  dans  le  terreau  vierge  au  milieu  des  feuilles 
sèches  et  de  quelques  tiges  de  fîeurs  sauvages.  Il  0e  composait  de 
feuilles  sèches  et  de  tiges  végétales  décomposées,  et,  semblable  à  une 
petite  hutte  ou  un  four,  était  en  forme  de  voûte  La  plupart  des 
passants,  même  en  le  cherchant,  ne  l'eussent  pas  trouvé,  tellement 
il  était  caché,   et  cependant  il  n'était  qu'à  quelques  pouces  d'où 


784  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

étaient  passés,  à  pas  lourds,  les  chevaux  et  les  bestiaux,  et  d'où 
les  roues  du  wagon  s'éjtaient  enfoncées  dans  le  sol  mou.  L'oiseau- 
mère,  en  quittant  le  nid,  avait  plutôt  les  allures  d'une  souris  que  d'un 
animal  ailé.  {W.  L.  Kells.)  Le  1er  juillet  1903  on  a  trouvé,  près 
d'Ottawa,  un  nid,  contenant  quatre  œufs,  qui  se  trouvait  au-dessous 
d'une  couche  de  feuilles  desséchées.  Les  matériaux  employés  à  sa  cons- 
truction consistaient  en  feuilles  et  en  herbe.  Ce  nid,  en  forme  de  voûte, 
et  ressemblant  à  un  four,  avait  six  pouces  de  long,  six  pouces  de  large,  et 
quatre  pouces  de  profondeur,  et  l'entrée,  qui  était  sur  le  côté,  avait  trois 
pouces  de  large  sur  un  pouce  et  demi  de  haut.  (Garneau.)  La  grive  cou- 
ronnée couve  au  lac  Rice,  et  se  trouve  assez  commune  à  Carlton 
Junction,  Ontario.  M.  Kells  l'a  notée  en  train  de  nicher  à  Listowel 
dans  le  nord  d'Ontario.  {W.  Raine.)  Vers  la  première  partie  du 
mois  de  juin  cette  espèce  pond  quatre  œufs  dans  un  nid  en  forme 
de  dôme  fait  de  feuilles  et  d'herbes  placées  par  terre  dans  les  bois 
où  poussent  des  arbres  de  différentes  sortes.  {W.  H.  Moore.)  Cette 
grive  niche  dans  les  bois,  les  bosquets,  et  les  marécages  à  Guelph, 
Ontario.  Les  nids  sous  forme  de  dôme,  varient  beaucoup  quant  aux 
matériaux  employés  à  leur  construction.  La  plupart  de  ces  nids 
se  composent  d'herbe  sèche,  de  feuilles,  de  brindilles,  et  de  tiges 
de  plantes,  garnies  de  feuilles  et  d'une  petite  quantité  de  crin,  le 
dôme  étant  fait  d'herbe  fine  et  mince.  Quelques  nids  se  composent 
presqu'entièrement  de  feuilles  de  pin.  Les  œufs,  généralement  au 
nombre  de  cinq,  sont  d'un  blanc  rose,  et  très  variables  quant  à 
leurs  marquages,  mais  ordinairement  ils  sont  tachetés  et  barbouillés 
de  brun  foncé  rougeâtre,  de  brun  clair  et  de  lavande  pâle,  principa- 
lement en  forme  de  couronne  au  gros  bout.  {A.  B.  Klugh.)  On 
a  trouvé  un  nid  par  terre  près  du  lac  Hemlock,  Ontario.  Il  se  com- 
posait de  feuilles  mortes,  de  mousse,  et  d'herbe,  et  était  garni  d'herbes 
fines  et  de  radicules.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  étaient  blancs 
et  profusément  tachetés  de  brun  rougeâtre  et  de  lilas.     {G.  R.  While.) 

675.     Grive  des  ruisseaux. 

Seiurus  novehoracensis  novehoracensis.  (Gmel)  Bonap.     1838. 

La  grive  des  ruisseaux  se  trouve  localement  commune  sur  la  côte 
du  Labrador  aussi  loin  au  nord  qu'Aillik.  {Bidgelow.)  Au  mois 
d'août  1884  j'en  ai  pris  plusieurs  spécimens,  parmi  lesquels  il  y  avait 
des  jeunes  de  l'année  même,  au  goulet  Davis.  M.  Drexler  s'en  éta't 
procuré  un  spécimen,  le  26  mai  1860,  à  Moose  Factory.     {Packard.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  785 

Cette  espèce  abondait  tout  le  long  en  descendant  la  rivière  Moose 
jusqu'à  Moose  Factory.  Elle  était  commune  aussi  à  Fort  George 
sur  la  baie  James,  latitude  54°.  Plus  au  nord  de  cet  endroit  elle 
était  rare.  On  en  a  pris  un  spécimen  sur  une  rivière  et  à  une  petite 
distance  du  golfe  Richmond.  Le  14  août  1896  on  en  a  vu  encore 
un  spécimen  sur  la  Koaksoak  en  amont  de  Fort  Chimo.  Cette 
grive  se  trouve  toujours  dans  les  lieux  bas  et  humides.  (Spread- 
borough.)  La  grive  des  ruisseaux  abondait,  en  1899,  le  long  de  la 
rivière  Humber,  Terreneuve.  {Louis  H.  Porter.)  Elle  passe  l'été 
en  assez  grand  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse,  et  se  voit  aussi 
à  Kentville,  et  à  Grand  Lake.  (Downs.)  En  1901  on  en  a  remarqué 
un  couple  à  Sydney,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  (C.  R. 
Harie.)  En  été  cette  espèce  habite  la  Nouvelle-Ecosse  mais  en 
petit  nombre.  {H.  F.  Tufts.)  Au  mois  de  juillet  1898  on  l'a  observée 
à  Baddeck  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse. 
(Macoun.)  On  en  a  vu  quelques  spécimens  à  Tignish,  île  du  Prince- 
Edouard,  seulement.  Cette  grive  se  trouve  invariablement  le  long, 
ou  tout  près  des  ruisseaux.  (Dwight.)  En  été  elle  habite  St.  John, 
Nouveau- Brunswick,  mais  elle  n'y  est  pas  commune.  (Chamberlain.) 
Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau- Brunswick,  et  y  couve  au  mois  de  juin.  (W.  H.  Moore.) 
On  la  rencontre  très  souvent  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.  {Brittain  et  Cox.)  Elle  est  commune  et  couve 
au  lac  Mistassini,  Québec.  (/.  M.  Macoun.)  La  grive  des  ruisseaux 
se  trouve  rarement  pendant  l'été  aux  alentours  de  Montréal.  On  l'a 
prise  à  Hochelaga  et  vue  à  St-Lambert,  mais  on  n'a  pas  recueilli 
de  nids,  bien  qu'elle  couve  évidemment  sur  l'île  de  Montréal.  {Wintle.) 
Elle  ne  se  voit  pas  en  nombre  aux  alentours  de  Québec,  mais  on 
l'a  prise  à  Beauport.     (Dionne.) 

Cette  espèce  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  le  voisinage 
d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Je  l'ai  remarquée  dans  les 
comtés  de  Lanark,  et  Leeds,  Ontario.  Dans  ce  dernier  elle  couve  dans 
les  Mille-Iles  du  St- Laurent  car,  en  1894,  j'ai  trouvé  un  nid  qui  lui 
appartenait  au  mois  de  juillet.  (Rêv.  C.  J.  Young.)  Le  24  mai 
1889  M.  Kay  en  a  pris  un  couple  à  Port  Sydney,  Muskoka,  Ontario. 
La  mention  se  rapportant  à  ce  couple  est  la  seule  dans  ma  possession 
relativement  à  cet  oiseau  dans  ce  district.  (/.  H.  Fleming.)  La 
grive  des  ruisseaux  est  commune  partout  dans  les  bois  inondés 
aux  bords  des  lacs  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.     On  la  voit  en 


786  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

nombre  depuis  Missinabi,  Ontario,  jusqu'à  la  rivière  Hannah  sur  la 
baie  James,  ainsi  qu'en  montant  la  côte  ouest  de  la  baie  jusqu'à  la 
rivière  Raft.  Le  chant  de  l'espèce  de  l'ouest  est  tout  à  fait  différente 
de  celui  de  l'espèce  de  l'est.  Chez  l'espèce  de  l'ouest  l'oiseau  se  perche 
généralement  sur  une  brindille  desséchée  bien  au-dessus  de  tous 
les  buissons  voisins,  ou  sur  la  branche  morte  d'un  grand  arbre,  quel- 
quefois depuis  quarante  jusqu'à  cinquante  pieds  de  terre,  tandis  que 
chez  l'espèce  de  l'est  l'oiseau  se  voit  rarement  ailleurs  que  dans  les 
bosquets  les  plus  épais  où  je  l'ai  vu  qui  chantait  à  moins  d'un  pied  de 
terre,  mais  je  ne  l'ai  jamais  vu  en  train  de  chanter  sur  une  brindille 
morte.  (Spreadborough.)  Cette  grive  couve  communément  autour 
du  lac  Belmont,  comté  de  Peterborough,  Ontario.  Elle  est  très  abon- 
dante parfois  pendant  la  migration  d'automne  près  de  Toronto,  de 
même  qu'elle  l'était  en  1900,  à  partir  du  12  août  jusqu'au  15  sep- 
tembre. (/.  Hughes- Samuel.)  Elle  se  trouve  commune  pendant  la 
saison  de  la  migration  à  London,  Ontario,  quelques  spécimens  y 
couvant  dans  des  lieux  isolés.  {W.  E.  Saunders.)  Elle  passe  l'été 
en  nombre  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  30  avril  et  s'en 
allant  vers  le  29  août.  {A.  B.  Klugh.)  J'ai  dans  ma  possession  une 
couvée  de  cinq  œufs  recueillis  par  M.  Kells,  le  22  mai  1890,  à  Listowel 
dans  l'ouest  d'Ontario.  Le  nid  se  trouvait  dans  une  cavité  de  la 
racine  d'un  arbre  renversé  situé  dans  un  marécage.     {W.  Raine.) 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  trouvé  un  nid  de  cette  espè- 
ce au  bord  de  la  rivière  Rideau,  près  d'Ottawa.  Il  était  situé  à  côté 
d'une  bille  et  se  composait  de  mousse,  de  vieilles  feuilles,  et  de  tiges 
de  plantes  entremêlées  de  radicules  noires.  Les  œufs,  au  nombre 
de  cinq,  étaient  blancs  avec  des  taches  de  brun  rougeâtre,  princi- 
palement au  gros  bout.  {G.  R.  Whiie.)  Près  du  centre  de  la  partie 
boisée  qui  se  joint,  au  nord,  à  Wildwood,  se  trouve  un  cours  d'eau  na- 
turel où,  au  mois  d'avril  il  y  a  environ  sept  ou  huit  ans,  pendant  un 
orage  terrible  de  vent  et  de  grêle,  la  plupart  des  grands  arbres  ont  été 
déracinés.  Dans  l'une  de  ces  racines  relevées  au-dessous  de  laquelle 
il  y  a,  au  commencement  du  printemps  une  jflaque  d'eau  profonde, 
j'ai  remarqué,  à  plusieurs  reprises  dans  les  années  passées,  le  nid 
d'une  grive  des  ruisseaux,  et,  cette  année,  je  m'attendais  à  recueillir 
une  couvée  d'œufs  d'un  nid  dans  la  même  vieille  racine,  mais,  en  me 
rendant  à  cette  dernière,  le  28  mai,  après  avoir  remis  ma  visite  pen- 
dant plusieurs  jours,  j'ai  vu  tout  de  suite  que  j'étais  arrivé  trop  tard. 
Le  nid  était  là,  c'est  vrai,  mais  en  regardant  les  quatre  œufs  j'ai  vu, 


CATALOGUE  DES   OISEAUX   CANADIENS.  787 

par  leur  apparence  luisante  qu'ils  étaient  dans  un  état  d'incubation 
très  avancée,  et  je  ne  lésai  pas  enlevés  ni  les  ai-je  visités  de  nouveau. 
La  cavité  dans  laquelle  était  situé  le  nid,  était  petite,  et,  ou  l'oiseau 
l'avait  trouvée  toute  faite  pour  recevoir  son  nid,  ou  il  l'avait  en  par- 
tie arrondie.  Le  nid  lui-même  se  composait  de  tiges  de  graminées, 
d'herbe  sèche,  de  poils  d'animaux,  et  de  mousse  ayant  l'apparen- 
ce de  poils.  Généralement,  lorsque  la  cavité  est  grande,  cette  es- 
pèce se  sert  d'une  quantité  de  feuilles  desséchées  pour  la  construction 
de  son  nid.  (W.  L.  Kells.)  Cette  grive  se  voit  en  plus  grand  nombre 
au  lac  Sharbot  que  sur  le  St-Laurent.  J'en  ai  remarqué  de  nom- 
breux couples  en  train  de  nicher  ici  en  1903.  Le  12  juin  de  la  même 
année  un  autre  couple  avait  un  nid  contenant  des  oisillons  sur  une  pe- 
tite île.  Le  28  mai  1905  j'ai  trouvé  aussi  un  nid  inachevé  sur  une  pe- 
tite île  dans  le  lac  Mosquito,  North  Frontenac.     (Rév.  C  .J.  Young.) 

675a.    Grive  des  ruisseaux  de  GrinnelL 

Seiurus  novehoracensis  notahilis  Ridgw.  1885. 

La  première  fois  que  nous  avons  remarqué  une  grive  des  ruisseaux 
c'était  au  portage  Painted  Stone.  Elle  était  près  du  bord  de  l'eau  et 
parcourait  les  broussailles  qui  bordaient  le  pied  d'un  précipice. 
L'après-midi  du  même  jour,  le  26  juin,  nous  en  avons  noté  une  autre 
au  portage  Robinson,  et,  le  30  du  mois,  une  troisième  au  lac  Oxford. 
Lorsque  nous  sommes  arrivés  à  Oxford  House,  nous  avons  trouvé 
cette  espèce  en  assez  grand  nombre,  et,  depuis  cet  endroit  jusqu'à 
York  Factory,  pendant  que  nous  descendions  les  rivières,  nous  avons 
entendu  son  joyeux  ramage  tous  les  jours.  Le  7  juillet,  à  un  portage 
sur  la  rivière  Hill,  on  en  a  remarqué  un  couple  en  train  de  nourrir  leurs 
jeunes  qui  venaient  de  sortir  du  nid.  A  partir  du  ii  jusqu'au  17  juil- 
let, cette  espèce  était  commune  dans  les  bois  marécageux  aux  alen- 
tours de  York  Factory  et  on  en  a  pris  trois  spécimens.  Le  8  août 
M.  Alfred  E.  Preble  en  a  pris  un  autre  sur  la  rivière  Churchill  à  environ 
15  milles  en  amont  de  Fort  Churchill.  On  a  constaté  que  ces  spéci 
mens  étaient  intermédiaires  entre  novaboracensis  et  nolabilis  mais  qu'ils 
se  rapprochaient  plutôt  à  cette  dernière  qu'à  la  première.  {E.  A. 
Preble.)  Cette  espèce  passe  l'été  le  long  des  cours  d'eau  dans  le  Mani- 
toba.  Le  9  août  1884  elle  abondait  au  lac  Humphrey,  et,  évidem- 
ment, était  sur  le  point  d'émigrer.  {E.  T.  Selon.)  Elle  se  trouve  com- 
mune comme  oiseau  migrateur  à  Aweme,  Manitoba;  il  se  peut  que 
quelques  spécimens  y  couvent     (Criddle.)    Elle  abonde  comme  oiseau 


788  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

migrateur  et  se  reproduit  en  abondance  autour  de  tous  les  cours 
d'eau  dans  le  Manitoba.  En  1906,  on  l'a  notée  partout  dans  les 
régions  boisées  le  long  du  chemin  de  fer  Grand-Tronc-Pacifique  en 
allant  à  l'ouest  juqu'à  Edmonton.  (Aikinson)  Deux  spécimens  ve- 
nant de  Chewawin,  près  des  Grand  rapids  de  la  Saskatchewan,  cor- 
respondent plutôt  à  la  description  dé  l'espèce  qu'à  celle  de  S  nova- 
horacensis  noiahilis  (Nutting  )  Au  mois  d'août  on  a  pris  un  spéci- 
men de  cette  espèce  à  la  source  de  la  rivière  Milk,  à  l'ouest  des  côtes 
Sweet  Grass  On  a  encore  observé  cette  grive  dans  les  broussailles 
autour  de  quelques  étangs  couverts  de  roseaux  près  de  la  montagne 
Chief  {Coues  )  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  du  printemps 
à  Indian  Head,  Saskatchewan  On  l'a  remarquée  pour  la  première 
fois  le  II  mai  Elle  y  est  devenue  commune  tout  de  suite,  et,  pen- 
dant quelques  jours  au  printemps,  elle  abondait  le  long  des  cours 
d'eau,  et  des  rives  des  lacs  Le  15  mai  1897  on  en  a  remarqué  un 
spécimen  à  Edmonton  ;  c'était  évidemment  un  oiseau  migrateur  Au 
mois  de  juin  1903  cette  grive  était  commune  depuis  l'embouchure  de 
la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56° 
15'.  Elle  couvait,  en  juillet  1891,  autour  des  lacs  Vermillon  à  Banff, 
Montagnes  Rocheuses,  mais  en  assez  petit  nombre.  Au  mois  de  mai 
1902  on  en  a  observé  un  spécimen  sur  la  frontière  près  de  Rossland,  et, 
le  14  mai  1904,  on  en  a  vu  un  autre  au  bord  d'un  petit  lac  à  environ 
8  milles  à  l'ouest  d'Elko,  Colombie-Britannique.  Le  21  mai  cette 
espèce  était  nombreuse  dans  les  bosquets  de  saules  sur  les  îles 
ainsi  qu'au  bord  de  la  rivière  Elk.  {Spreadborough.)  Le  8  juin  1906 
on  a  pris  un  spécimen  d'une  volée  d'oiseaux  migrateurs  dans  les  bois 
au  Maple  creek,  Saskatchewan.  {A.  V.  Bent.)  On  n'a  vu  cette 
grive  qu'à  Carleton  House  où  elle  fréquentait  les  lieux  humides  et 
fortement  boisés  au  bord  de  la  rivière.  Elle  y  est  arrivée  en  mai  et, 
quelques  jours  plus  tard,  elle  en  est  disparue,  s'en  allant  probable- 
ment plus  au  nord  pour  couver.  (Richardson.)  On  la  voit  nombreuse 
autour  du  delta  de  la  rivière  des  Esclaves  à  la  mi-juillet.  (E.  T. 
Selon.)  Elle  se  trouve  commune  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Lapierre  House.  {Ross.)  Le  7  et  le  9  août  1889,  respective- 
ment, on  en  a  pris  deux  spécimens  à  Ducks.  (Streator.)  On  a  trouvé 
cette  espèce  en  train  de  couver  le  long  des  cours  d'eau  dans  l'intérieur 
de  la  Colombie-Britannique;  elle  se  voit  au  Lac  la  Hache  ainsi  qu'à 
la  rivière  Bonaparte.  (Rhoads.)  Elle  couvait  à  Quesnel,  Colombie- 
Britannique,  et  en  moindre  nombre  à  150  Mile  House.     (Brooks.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  789 

La  côte  stérile  de  la  mer  de  Behring,  depuis  l'embouchure  du  Yukon 
en  allant  au  nord  et  au  sud,  ne  fournit  que  peu  d'abri  à  cette  espèce 
au  printemps;  par  conséquent,  à  cette  saison,  elle  ne  se  voit  là  qu'en 
tout  à  fait  petit  nombre.  La  grive  des  ruisseaux  se  rend,  au  prin- 
temps, aux  alentours  du  détroit  Kotzebue  où  les  buissons  très  épais 
lui  donnent  des  lieux  propices  pour  la  couvaison.  C'est,  en  effet, 
l'un  des  oiseaux  dans  le  nord  que  l'on  voit  le  plus  souvent  dans  les 
buissons.  (Nelson.)  Au  mois  d'août  1876  on  a  obtenu,  à  St-Michael, 
plusieurs  spécimens  de  cette  espèce,  mais  je  ne  l'ai  jamais  remarquée 
à  cet  endroit  pendant  la  saison  de  la  reproduction.  {Tiirner.)  Le 
cri  d'alarme  indubitable  d'une  grive  des  ruisseaux  est  le  premier  son 
que  j'ai  entendu  le  matin  du  1er  août  pendant  que  nous  étions  sur 
une  petite  île  à  environ  dix  milles  en  aval  du  creek  Sixty  Mile. 
C'était  la  première  fois  que  nous  avions  rencontré  cette  espèce,  et, 
avant  de  partir  ce  matin-là  pour  notre  dérive  quotidienne,  sur  le  Yu- 
kon, nous  en  avons  pris,  M.  Osgood  et  moi-même,  chacun  un  jeune 
spécimen.  Nous  avons  encore  rencontré  des  grives  des  ruisseaux 
près  de  Forty-Mile  creek,  rivière  Tatondu,  et  du  creek  Charlie. 
Entre  le  16  et  le  20  août  j'en  ai  remarqué  plusieurs  spécimens  à  Circle; 
le  lendemain  (le  21)  j'en  ai  pris  un  autre  à  15  milles  en  amont  de 
Fort  Yukon,  et  le  28  du  mois  j'en  ai  vu  encore  deux  autres  dans  un  bos- 
quet à  l'embouchure  de  l'Aphoon.  Les  jeunes  oiseaux  en  plein  plu- 
mage que  l'on  a  pris  sur  le  Yukon  ont  les  plumes  des  parties  supérieures, 
y  compris  les  ailes  et  la  queue,  d'un  brun  girofle,  une  teinte  beaucoup 
plus  foncée  que  celle  que  l'on  voit  généralement  chez  notabilis,  et 
ils  portent  des  raies  plus  foncées  aussi  sur  les  parties  inférieures. 
(Bishop.)  J'ai  dans  ma  possession  un  nid  et  quatre  œufs  pris,  le  10 
juin  1899,  par  le  révérend  Stringer  à  l'embouchure  du  Mack- 
enzie.  Le  nid  se  trouvait  par  terre  au  pied  d'un  saule  près  du  bord. 
(W.  Raine.)  Cette  espèce  se  montrait  en  assez  grand  nombre  pendant 
quelques  jours  après  notre  arrivée,  au  mois  d'août,  à  l'emplacement  de 
nos  nouveaux  quartiers  d'hiver  sur  la  Kowak,  au  détroit  de  Kotzebue, 
Alaska.  Elle  fréquentait  les  bosquets  d'aunes  et  de  saules  le  long  des 
cours  d'eau,  et  était  timide  et  inquiète.  Elle  y  est  arrivée  le  22  mai 
et,  à  partir  de  ce  moment-là,  était  commune,  surtout,  au  mois  de  juin, 
dans  le  delta  de  la  Kowak,  mais  on  ne  l'a  pas  remarquée  à  l'ouest  de 
la  limite  boisée.  {Grinnell.)  Le  18  août  1901  on  en  a  pris  un  mâle 
a  l'état  d'adolescence,  à  Homer,  sur  la  péninsule  Kenai.  Cette  grive 
est  sans  doute  rare  à  Homer,  car  je  n'en  ai  noté  qu'un  spécimen. 
(Figgins.)  On  en  a  pris  un  mâle  adulte  à  Seldovia,  Alaska.  (Anderson.) 

78870—51 


790  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA 

676.  Grive  de  la  Louisiane. 

Seiurus    motacilla  (Vieill.)     Bonap.     1850. 

Cette  espèce  passe  l'été  dans  le  comté  de  Middlesex,  Ontario,  mais 
en  très  petit  nombre;  on  ne  la  remarque  pas  plus  au  nord.  {W.  E. 
Sauniers.)  Il  y  a  deux  mentions  relativement  à  sa  prise  à  Toronto, 
Ontario;  la  première,  se  rapportant  à  celle  d'une  femelle  par  M.  Er- 
nest Seton,  en  date  du  23  août  1888,  et  la  deuxième  à  celle  d'une  autre 
par  M.  C.  W.  Nash  à  Kew  Beach,  Toronto,  en  date  du  8  mai  1900. 
(/.  H.  Fleming.)  La  grive  des  ruisseaux  à  gros  bec  est  loin  d'être  aussi 
commune  que  l'espèce  précédente  dans  l'Ontario,  mais  on  est  presque 
certain  d'entendre,  au  printemps,  ses  tons  bruyants  et  clairs  se  mê- 
lant au  son  de  l'eau  tombante  partout  où  il  y  a  un  ravin  rocheux  le 
long  des  confins  du  sud  de  la  province.  Elle  arrive  du  sud  de  bonne 
heure  au  mois  de  mai  et  s'en  va  en  septembre.     (Mcllwraith.) 

CCLV.     OPORORNIS  Baird.     1858. 

677.  Fauvette  du  Kentucky. 

Oporornis  formosa  (Wils.)     Baird  1858. 

M.  Nelson  a  pris  cette  fauvette  à  Québec.  {Dionne.)  A  ma 
connaissance  on  n'en  a  reçu  qu'un  spécimen  de  près  de  London, 
Ontario;  celui-ci  a  été  pris,  au  mois  de  mai  1898,  par  M.  Robert 
EUiott  dans  un  bosquet  d'aubépines  bien  grandes  près  de  Bryanston. 
(W.  E.  Saunders.) 

678.  Fauvette  du  Connecticut. 

Oporornis  agilis     (WiLs)     Baird.     1858. 

M.  J.  H.  Fleming  m'écrit  qu'il  a  vu,  une  fois,  une  fauvette  de  cette 
espèce  à  Ottawa.  {Rév.  G.  Eifrig.)  Cette  fauvette  est  rare 
comme  oiseau  migrateur  à  London,  Ontario.  {W.  E.  Saunders.) 
Elle  nous  visite  régulièrement  au- printemps  et  à  l'automne,  arrivant 
vers  le  20  mai  et  quelques  jours  plus  tard  s'en  allant  au  nord.  Je  ne  l'ai 
jamais  vu  plus  tard  que  le  30  mai.  Comme  cette  espèce  se  rend 
encore  chez  nous  avant  la  fin  août,  on  peut  espérer  la  trouver  nichant 
à  une  distance  pas  trop  éloignée  Pendant  qu'elle  est  ici,  cette 
fauvette  est  très  timide  et  se  tient  le  plus  possible  dans  les  buissons 
épais,  mais,  lorsqu'elle  est  forcée  par  la  nécessité  de  fréquenter  les 
arbres,  elle  essaie  de  se  cacher  en  se    tenant  immobile  derrière  une 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  79I 

branche.  Elle  possède  un  trait  curieux,  c'est  de  marcher  douce- 
ment le  long  des  petites  branches  et  regarder  dans  toutes  les  crevasses 
pour  trouver  des  insectes,  beaucoup  d'après  la  manière  de  Seiurus 
aurocapillus .  Son  chant  que  je  n'ai  entendu  qu'à  deux  reprises,  a 
beaucoup  de  mérite,  et  elle  a  aussi  un  autre  son  qui  ressemble  assez 
au  «ticheur»  bien  connu  de  la  grive  couronnée.  A  partir  du  22 
jusqu'au  30  mai  1900  j'en  ai  \ai  un  spécimen  ou  plus,  tous  les  jours. 
Cette  espèce  se  trouve  ici  pendant  le  mois  d'août,  et  on  peut  la  voir 
se  traînant  avec  précaution  le  long  des  bords  des  liserons  et  des 
capucines.  Le  1.8  mai  1896  j'en  ai  pris  un  spécimen  dans  le  parc 
Jackson,  Peterboro,  Ontario.     (/.  Hughes-Samuel.) 

Cette  fauvette  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  les  marécages 
d'épinettes  rouges  du  Manitoba.  Le  21  juin  1883  j'ai  trouvé,  dans 
le  marécage  à  Carberry,  un  nid  et  des  œufs  de  cette  espèce.  Pour 
avoir  la  description  détaillée  de  ce  nid  et  de  ces  œufs,  voir  le  numéro 
de  VAuk,  pour  le  mois  d'avril  1884,  à  la  page  192.  Le  14  juin  1884 
j'en  ai  trouvé  un  ou  deux  couples  en  train  de  couver  dans  un  marécage 
d'épinettes  rouges  près  de  la  montagne  Duck.  {E.  T.  Selon).  Cette 
espèce  est  assez  commune  pendant  l'été  à  Aweme,  Manitoba,  y  arri- 
vant vers  la  mi-mai  et  s'en  allant  vers  le  7  septembre.  (Criddle). 
Elle  est  régulière  mais  pas  très  commune  pendant  les  migrations 
dans  le  Manitoba,  y  couvant  en  quelque  nombre  dans  les  marécages 
d'épinettes  rouges  situés  dans  le  nord  de  la  province.  En  1906,  on  l'a 
notée  en  train  de  couver  à  la  rivière  Battle,  Alberta.  (Atkiuson).  Au 
mois  de  juin  1896  l'auteur  lui-même  a  visité  le  marécage  au  sud  de 
Carberry,  et  il  a  eu  le  bonheur  de  receuillir  un  nid  situé  au  bord  de 
la  fondrière  et  presqu'au  niveau  de  l'eau.  Ce  nid  contenait  un  œuf 
et  trois  très  petits  oiseaux.  Il  semblait  y  avoir  de  nombreux  oiseaux 
excités  lorsque  j'ai   pataugé  à  travers  la  fondrière. 

679.     Fauvette  de  Philadelphie. 

Oporornis  philadelphia  (WiLs)  woolsey.     1880. 

On  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  à  Fiskinaees  en  1846,  ainsi 
qu'un  autre  à  Julianshaab  en  1853.  (Arct.  Man).  La  fauvette  de 
Philadelphie  est  rare  aux  alentours  d'Halifax,  mais  elle  passe  l'été  en 
nombre  dans  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs).  En  été 
elle  n'habite  le  comté  de  Kings,  Nouvelle-Ecosse,  qu'en  petit  nombre. 
(H.  F.  Tîifts).     Elle  est  apparemment  rare  sur  l'île  du  Prince- Edouard, 

78870—51^ 


792  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

bien  que  l'on  en  ait  trouvé  quelques  spécimens  à  Souris  le  long  des 
bords  buissonneux  des  champs  secs  à  proximité  des  bois.  (Dwight). 
Cette  espèce  passe  l'été  en  petit  nombre  à  St.  John,  Nouveau-Bruns- 
wick.  (Chamberlain).  Elle  est  assez  commune  dans  la  partie  su- 
périeure de  la  vallée  de  la  Restigouçhe,  Nouveau-Brunswick.  {Brit- 
tain  et  Cox). 

Cette  fauvette  est  une  espèce  rare  aux  alentours  de  Québec;  on  l'a 
prise  à  Beauport.  (Dionne).  Elle  est  de  passage,  et  rare  aux  alen- 
tours de  Montréal;  on  l'a  tuée  à  Outremont  ainsi  qu'à  Hochelaga. 
(Wintle).  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  aux  alentours 
d'Ottawa.  {Ottawa  Naturaliste  vol.  V.)  Quelques  spécimens  de  cette 
espèce  couvent  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.  Le  31  mai  1893, 
j'ai  trouvé  un  nid  dans  lequel  il  y  avait  quatre  œufs  qui  ressemblaient 
beaucoup  à  ceux  de  la  fauvette  trichas  du  nord.  Une  particularité 
du  nid,  et  une,  je  crois,  que  l'on  remarque  généralement,  c'est  qu'il 
est  garni  de  fibres  noires  et  de  radicules,  et  non  pas  d'herbe  fine  et  de 
crin  comme  dans  le  cas  de  celui  de  l'espèce  trichas  du  nord.  Cette 
fauvette  se  trouve  commune  pendant  les  migrations  sur  les  îles  de  la 
Madeleine,  et  c'est  probable  qu'elle  y  couve.  {Rév.  C.  J.  Young). 
La  fauvette  de  Philadelphie  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  les 
districts  de  Parry-Sound  et  Muskoka.  C  est  l'un  des  oiseaux  les 
plus  tardifs  à  y  arriver  au  printemps.  C  est  un  oiseau  migrateur 
régulier  à  Toronto,  où  on  la  voit  en  assez  grand  nombre.  En  été  elle 
y  habite  mais  en  petit  nombre,  et  y  couve.  (/.  H.  Fleming).  Cette 
espèce  est  tout  à  fait  commune  le  long  du  chemin  de  fer  Parry  Sound 
dans  le  parc  Algonquin,  Ontario;  on  la  voit  toujours  dans  les  bosquets 
secs.  Elle  est  commune  dans  les  buissons  bas  le  long  du  chemin  de 
fer  Canadien  Pacifique  à  Missinabi,  Ontario;  on  en  a  remarqué  un 
spécimen  à  environ  100  milles  en  descendant  la  rivière  Missinabi. 
(Spreadborough) .  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  partout  dans 
l'ouest  d'Ontario.  {W.  E.  Saunders).  Cette  fauvette  n'est  pas 
commune,  mais  on  la  considère  peut-être  encore  moins  commune 
qu'elle  ne  l'est  tellement  elle  est  adepte  à  se  tenir  hors  de  vue.  Ce- 
pendant pourvu  que  l'on  sache  où  la  trouver  et  que  l'on  y  arrive 
à  partir  d'environ  le  18  jusqu'au  24  mai,  il  se  peut  que  l'on  en  voie 
quelques  spécimens  si  seulement  l'on  s'assoit  près  de  terre  et  se  tait, 
bien  qu'en  marchant  à  travers  l'une  de  leurs  retraites  préférées,  on 
peut  être  presque  certain  d'entendre  les  sons  d'avertissement  et  de 
gronderie  provenant  de  ceux  des  oiseaux  que  l'on  aurait  par  hasard, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  793 

dérangés.  Tous  ceux  que  j'ai  entendus  chanter  ont  été  invariable- 
ment perchés  sur  une  branche  morte  et  à  une  hauteur  assez  élevée. 
Aussitôt  qu'ils  s'aperçoivent  qu'on  les  observe  ils  se  précipitent  au  mi- 
lieu du  feuillage  épais,  et,  dans  ce  cas,  c'est  probable  qu'on  ne  les 
reverra  plus  pendant  quelque  temps.  Le  30  juillet  1895,  j'ai  remarqué 
un  assemblage  d'oiseaux  adultes  et  jeunes  dans  une  pièce  recou- 
verte de  cèdres  à  quelques  m.illes  à  l'ouest  de  Toronto.  En  1899  j'ai 
vu,  entre  le  ii  et  le  30  mai,  depuis  un  jusqu'à  six  oiseaux  presque  tous 
les  jours.  (/.  Hugh es-Samuel.  Cette  espèce  est  assez  commune  pen- 
dant les  migrations,  et  elle  couve  en  assez  grand  nombre.  Elle  arrive 
vers  le  16  mai  et  s'en  va  vers  le  ler  septembre.     {A.  B.  Khtgh). 

J'ai  été  agréablement  surpris  de  trouver  cette  fauvette  couvant  en 
abondance  à  Pembina.  A  la  fin  juin  j'ai  trouvé  un  nid  supposé  lui 
appartenir;  mais  on  n'est  pas  arrivé  à  une  conclusion  satisfaisante 
pour  d'établir  son  identité.  (Cotces).  En  été  la  fauvette  de 
Philadelphie  habite  les  régions  recouvertes  de  broussailles  d'un  bout 
à  l'autre  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Elle  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  à  Aweme,  Manitoba.  En  1903  elle  y  est  arrivée  le  24  mai  et 
en  est  disparue  les  premiers  jours  de  septembre.  (Criddle).  En  mai 
1895  on  l'a  \aie  à  Old  Wives  creek  dans  l'est  de  la  Saskatchewan. 
(Spreadborough).  Elle  est  commune  comme  oiseau  reproducteur 
dans  les  parties  boisées  d'un  bout  à  l'autre  du  Manitoba;  en  1906  on 
l'a  notée,  à  l'ouest  de  cette  province,  dans  les  côtes  Touchwood,  à 
Saskatoon,  Saskatchewan,  et  à  la  rivière  Battle,  Alberta.  (Alkinson). 
On  a  pris,  aux  Grand  rapids  de  la  Saskatchewan,  un  spécimen  qui 
était  peut-être  un  hybride  de  cette  espèce  et  d'O.  tolmiei.  (Nulting). 
Au  mois  de  juin  1881  cette  fauvette  était  commune  autour  du  lac 
Manitoba.  Le  16  juin  on  a  recueilli  un  nid  aux  «Narrows».  (Ma- 
coun). 

Notes  sur  la  reproduction.^ — Le  14  juin  1902  on  a  trouvé  un 
nid,  contenant  quatre  œufs,  dans  un  endroit  humide  près  de  Montréal. 
Il  se  trouvait  à  trois  pouces  de  terre  dans  une  touffe  de  verge  d'or 
et  se  composait  de  tiges  d'herbes  et  de  feuilles  garnies  de  radicules 
noires  et  minces,  et  de  crin. Les  dimensions  étaient  4  x  3,  et  2.25  x  i  .75. 
On  a  trouvé  un  autre  nid,  dont  le  bord  était  à  six  pouces  de  terre, 
situé  dans  la  fourche  d'une  brindille  dans  un  petit  buisson.  Il  se  com- 
posait de  feuilles  desséchées,  d'herbe  et  d'écorce  avec  une  garniture 
de  racines  ressemblant  à  du  crin,  et  mesurait  4.25  x  3,  et  2.25  x  1.75. 
{Garneaii).     Un  nid,  trouvé  dans  un  buisson  bas  près  de  Tetreauville. 


794  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

Huli,  Québec,  était  un  peu  gros  pour  la  grandeur  de  l'oiseau.  Ce 
nid  se  composait  de  mousse,  de  feuilles,  et  d'autre  matière  végétale, 
et  était  garni  d'herbe  et  de  radicules.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre, 
étaient  blancs  et  légèrement  tachetés  de  brun  au  gros  bout.  (G.  R. 
Wkite).  M.  Ottomar  Reinecke,  de  Bufïalo  a  recueilli  plusieurs 
couvées  d'œufs  de  cette  espèce  dans  le  district  de  Niagara,  Ontario. 
J'ai  découvert  une  couvée  de  quatre  œufs  ramassés  par  ce  mon- 
sieur à  Sherkstown,  comté  de  Welland.  Le  nid  se  trouvait  à  un  pied 
de  terre  dans  une  touffe  d'herbe.  {W.  Raine).  Le  2  juin  1892  j'ai 
trouvé,  près  de  Lansdowne,  comté  de  Leeds,  un  nid  dans  un  lieu 
rocheux  près  de  quelques  grands  bois.  Il  se  trouvait  bien  caché 
au  milieu  des  branches  et  des  fougères  et  était  à  peine  à  douze  pouces 
de  terre.  Il  était  construit,  d'une  manière  peu  compacte,  de  tiges 
végétales,  de  feuilles,  et  d'herbe  sèche,  le  tout  garni  de  quelques  fibres 
et  de  crin  noir.     (Rct.  C.  J.  Young). 

680.     Fauvette  Tolmie. 

Oporornis  tolmiei.     (TowNs)  Ridgway.     1902. 

On  a  pris  dans  les  Montagnes  Rocheuses  un  spécimen  unique  de  cette 
espèce,  au  mois  d'août,  près  de  la  montagne  Chief.  (Coues).  Le 
31  mai  1905  j'en  ai  remarqué  quelques  spécimens  dans  les  côtes 
Cypress,  Saskatchewan,  mais  je  n'en  ai  pas  pris  un  seul.  A  cet  en- 
droit M.  Bishop  a  trouvé  cette  fauvette  commune  et  par  familles  à 
partir  du  25  jusqu'au  30  juillet  en  1906.  {A.  C.  Béni).  Elle  est  tout 
à  fait  commune  dans  les  broussailles  le  long  des  branches  supérieures 
du  creek  Swift  Current  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress,  Saskat- 
chewan. Le  25  juin  1894  on  a  recueilli  un  nid  situé,  à  environ  six 
pouces  de  terre,  sur  quelques  bâtons  desséchés  et  au-dessous  de  la 
racine  d'un  arbre  renversé.  Ce  nid,  contenant  quatre  œufs,  était 
très  gros  et  se  composait  de  roseaux  garnis  d'une  petite  quantité  de  crin 
de  cheval  et  d'herbe  sèche.  Le  11  juin  1895  on  a  pris  cette  espèce 
au  poste  de  la  montagne  Wood,  Saskatchewan,  et  quelques  jours 
plus  tard  on  l'a  remarquée  à  Medicine  Lodge  près  du  49ième  paral- 
lèle. Elle  se  trouvait  en  grand  nombre  dans  tous  les  ravins  boisés 
au  côté  sud  des  collines  Cypress,  et,  le  26  juin,  on  a  recueilli  un  nid  au 
bord  d'un  creek  dans  les  collines  elles-mêmes.  Au  mois  de  juillet 
1895  on  a  observé  cette  fauvette  sur  le  West  Butte,  dans  les  collines 
Sweet  Grass,  et  au  lac  Waterton  sur  le  49ième  parallèle.  Pendant 
l'été  de  1891  elle  se  trouvait  tout  à  fait  commune  et  couvait  à  Banfif, 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  795 

Montagnes  Rocheuses.  En  1897  on  l'a  remarquée  pour  la  première 
fois  à  Edmonton,  Alberta,  le  3  juin;  elle  n'y  était  pas  commune  et 
se  trouvait  principalement  le  long  des  hautes  rives  en  arrière  de  la 
rivière  où  il  y  a  une  quantité  de  broussailles  desséchées  et  où,  sans 
doute,  elle  couve.  Au  mois  de  juin  1903,  elle  a  été  remarquée  depuis 
le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing.  On  l'a  vue  dans 
les  contreforts  au  sud  du  passage  Crow's  Nest.  Le  21  mai  1890  on 
l'avait  observée  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique;  elle  y  est 
bientôt  devenue  commune  près  de  terre,  et  a  com.mencé  à  couver. 
Plus  tard  on  a  remarqué  cette  espèce  à  Deer  Park  ainsi  qu'à  Robson 
sur  la  rivière  Columbia  où  elle  était  commune.  Au  mois  de  juin 
1889,  elle  se  trouvait  parfois  sur  la  rive  nord  de  la  rivière  Thompson, 
à  Kamloops.  En  1899  elle  abondait  à  partir  du  9  mai  dans  les  buis- 
sons bas  à  Agassiz,  Colombie  Britannique.  Depuis  1904  jusqu'à 
1906  elle  était  commune  de  long  de  la  frontière  à  partir  d'Elko,  dans 
la  même  province,  jusqu'à  la  côte.  Au  printemps  de  1902  cette  fau- 
vette abondait  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique,  mais,  à  l'automne, 
on  n'en  a  pas  vu  un  seul  spécimen.  J'en  avais  observé  pour  la  pre- 
mière fois  deux  mâles,  le  9  mai  1893,  près  de  Victoria,  île  de  Van- 
couver; l'espèce  y  est  devenue  commune  au  il  du  mois,  et  s'est 
bientôt  répandue  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île,  étant  trouvée  à  Sooke, 
à  Nanaimo,  et  à  Comox.  {Spreadboroiigh) .  Cette  fauvette  passe 
l'été  dans  la  Colombie-Britannique  et  y  couve.  (Streaior).  Elle  est 
commune  pendant  tout  l'été  dans  la  plus  grande  partie  de  la  province. 
{Fannin).  En  été  elle  habite  Chilliwack  en  grand  nombre.  (Brooks). 
On  la  trouve  en  train  de  couv^er  dans  toutes  les  localités,  et  à  toutes 
altitudcb,  dans  la  Colombie-Britannique.     (Rhoads). 

CCLVI.     GEOTHLYPIS     Cabanis.     1847. 

68id.     Fauvette  trichas  du  nord. 

Geothypis  trichas  brachidactyla.     (Swains.)  W.  Palmer.     1900 

La  fauvette  trichas  du  nord  se  trouve  commune  dans  les  parties 
méridionales  du  Labrador.  M.  Stearns  fait  mention  de  la  présence 
de  cette  espèce  à  Natashquan.  {Packard).  Elle  est  commune 
comme  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve.  (Reeks).  Elle 
abonde  pendant  l'été  à  Halifax,  Nouvelle- Ecosse,  y  couvant  dans 
les  endroits  humides.  (Dotons).  En  été  elle  habite  la  Nouvelle 
Ecosse      (H.  F.  Tiufls).     Le   23   mai    1902   on   en   a  pris  un    spéci- 


796  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

men  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boutelier).  Le  25  mai 
1901  on  en  a  remarqué  un  couple  à  Sydney,  île  du  Cap  Breton,  Nou- 
velle-Ecosse. {C .  R.  Harte) .  On  a  remarqué  cette  espèce  à  la  rivière 
Hunter,  île  du  Prince  Edouard,  le  2  juillet  1888,  et  elle  était  commune 
à  Baddeck  et  à  Margaree,  île  du  Cap  Breton,  au  mois  de  juillet  1898. 
(Macoiin).  On  l'a  trouvée,  mais  en  petit  nombre,  dans  les  parties  ouest 
de  l'île  du  Prince  Edouard.  (Dwight).  Elle  est  commune  pendant 
tout  l'été  près  de  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain) . 
Elle  passe  l'été  en  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-- 
Brunswick. (TF.  H.  Moore).  Cette  fauvette  se  trouve  rarement  dans 
la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  (Brillain  et  Cox). 
Il  est  probable  qu'elle  se  rend  aux  îles  de  la  Madeleine,  car  on  a 
entendu  son  ramage  bien  qu'on  ne  l'ait  pas  vue.  (Bishop).  On  l'a 
rencontrée  à  la  baie  Fox,  Anticosti,  où  on  en  a  remarqué  deux  spéci- 
mens.    (Brewster). 

Cette  espèce  est  la  plus  commune  de  toutes  les  fauvettes  dans  l'est 
de  la  province  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport.  (Dionne).  Elle 
passe  l'été  en  grand  nombre  sur  l'île  de  Montréal,  et  couve  dans  le  parc 
Mont-Royal.  iWintle).  En  été  elle  habite  les  alentours  d'Ottawa 
et  s'y  trouve  commune.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  Elle  est  une 
fauvette  très  commune  aux  environs  de  Lansdowne,  comté  de  Leeds, 
Ontario,  où,  à  l'exception  de  la  fauvette  jaune,  on  la  voit  plus  souvent 
que  tous  les  autres  oiseaux  de  la  même  famille.  J'ai  trouvé  son  nid  à 
plusieurs  reprises,  et  généralement  situé  dans  l'herbe  longue  et  dans  les 
broussailles,  et  à  peu  d'élévation,  quelquefois  jusqu'à  12  pouces,  de 
terre.  J'ai  \u  des  œufs  en  mai,  en  juin,  et  en  juillet.  Cette  espèce 
était  commune  aussi  au  bord  d'un  marais  sur  l'île  Amherst,  dans  le 
lac  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young).  La  fauvette  trichas  du  nord  est 
un  oiseau  migrateur  régulier  à  Toronto,  Ontario,  elle  y  est  commune, 
mais  pendant  l'été,  elle  ne  s'y  trouve  qu'en  petit  nombre.  Elle  passe 
l'été  en  assez  grand  nombre  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et 
Muskoka,  y  arrivant  vers  le  même  temps  que  la  fauvette  de  Phila- 
delphie. (J.  H.  Fleming).  Le  7  juin  1896  on  n'en  a  remarqué  qu'un 
seul  spécimen  sur  la  rivière  Moose,  près  de  Moose  Factory.  Cette 
espèce  n'est  pas  commune  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  On  l'a 
trouvée  au  milieu  de  l'herbe  et  dans  les  buissbns  peu  élevés  sur  un 
terrain  bas  et  humide.  Le  26  juin  1900  j'ai  \ai  un  nid,  contenant 
quatre  oisillons  âgés  d'à  peu  près  une  semaine,  dans  une  touffe  d'herbe 
située   dans  un   marais.     (Spreadborough) .     Cette   fauvette   abonde 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  797 

partout  aux  alentours  de  Toronto.  .  Je  l'ai  trouvée  en  très  grand 
nombre  dans  tous  les  endroits  propices  près  de  Peterborough,  Ontario. 
(/.  Hughes- Samuel) .  Elle  passe  l'été  à  Guelph,  Ontario  y  arrivant 
vers  le  lo  mai  et  s'en  allant  vers  le  i6  septembre.     {A.  B.  Klugh). 

On  l'a  observée  à  Pembina,  dans  la  montagne  Turtle,  et  dans  les 
Montagnes  Rocheuses,  mais  pas  dans  la  région  ouverte  entre  ces 
endroits.  (Coues).  Cette  fauvette  abonde  pendant  l'été  dans  les 
parties  boisées  du  Manitoba,  habitant  en  grand  nombre  dans  la 
montagne  Duck.  Ses  lieux  préférés  sont  les  bosquets  bas  et  humides, 
de  sorte  que,  jusqu'à  un  certain  point,  elle  se  trouve  l'espèce  complé- 
mentaire de  la  fauvette  de  Philadelphie  qui  ne  fréquente  que  les  taillis 
les  plus  secs.  (E.  T.  Selon).  Cette  espèce  passe  ordinairement  l'été 
comme  oiseau  reproducteur,  à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant  vers  le 
20  mai  et  restant  jusqu'au  mois  de  septembre.  (Criddle).  Elle  est 
régulière  et  assez  commune  comme  oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba, 
y  couvant  dans  les  endroits  propices  où  il  y  a  des  broussailles  et  des 
buissons.  (Atkinson).  Elle  habite  en  été  à  Indian  Head,  Saskat- 
chewan.  On  l'a  remarquée  pour  la  première  fois  le  21  mai  1892,  et, 
quelques  jours  plus  tard  elle  y  est  devenue  commune.  Elle  y  couve 
en  nombre  considérable,  nichant  à  environ  un  pied  de  terre  dans 
les  joncs  qui  bordent  les  petits  lacs.  On  l'a  observ^ée  à  Medicine  Hat, 
dans  la  même  province,  pour  le  première  fois  le  15  mai  1894,  mais  elle 
n'y  est  jamais  devenue  commune.  A  la  fin  juin  de  la  même  année, 
elle  se  trou\'ait  en  grand  nombre  dans  tous  les  bosquets  de  saules 
bordant  les  branches  supérieures  du  creek  Swift  Current  à  l'extré- 
mité est  des  collines  Cypress.  Le  6  juin  1895  on  en  a  tué  un  spécimen 
au  lac  I2-Mile,  près  de  la  montagne  Wood,  Saskatchewan.  Plus 
tard  dans  le  même  mois  on  a  pris  cette  espèce  au  Rocky  creek  près 
du  49ième  parallèle,  ainsi  que  sur  la  rivière  Frenchman.  Elle  était 
commune  dans  les  collines  Cypress  partout  où  il  y  avait  des  broussailles, 
ainsi  que  dans  la  vallée  de  la  rivière  Milk,  le  long  de  la  rivière  St. 
Mary,  et  au  lac  Waterton.  En  1897  on  l'a  remarquée  à  Edmonton, 
Alberta,  pour  la  première  fois  le  2y  mai;  elle  y  était  commune  et 
nichait  dans  les  saules  au  ler  juin.  Au  mois  de  juillet  1898,  elle 
était  nombreuse  depuis  Edmonton  jusqu'au  sommet  des  Monta- 
gnes Rocheuses,  dans  le  passage  Yellowhead,  y  couvant  dans  les 
bosquets  de  saules  bordant  les  marais.  Cette  fauvette  était  commune, 
en  juin  1903,  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Lan- 
ding,  latitude  56°,  15°.     Elle  était  tout  à  fait  commune  dans  les  contre- 


798  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

forts  depuis  Calgary  en  allant  au  sud.  On  a  découvert  un  nid,  con- 
tenant quatre  œufs,  au  Bragg,  creek,  le  28  juin  1897.  Il  était 
dans  une  toufife  d'herbe  ,  et  se  composait  d'herbe  sèche.  Au  mois  de 
juin  1891  cette  espèce  était  commune  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses. 
{Spreadboroiigh) .  Un  grand  nombre  de  mentions  provenant  de  la 
Saskatchewan  et  de  l'Alberta,  devraient  probablement  être  clas- 
sées comme  appartenant  à  arizela. 

Notes  sur  la  reproduction. — La  fauvette  trichas  du  nord 
couve  à  Ottawa,  et  au  lac  Nominingue  à  100  milles  au  nord,  à  partir  de 
la  mi-mai  jusqu'à  la  mi-juillet.  Son  nid,  qui  est  fait  de  tiges  de 
roseaux,  d'herbes,  et  de  feuilles,  et  garni  d'herbe  fine  et,  parfois,  de 
quelques  crins,  se  trouve  par  terre,  ou  près  de  terre,  dans  les  endroits 
marécageux  et  dans  les  broussailles.  Il  est  caché  au  milieu  des  roseaux 
des  graminées,  et  des  petits  buissons.  On  a  trouvé  deux  nids 
dans  des  toufïes  de  roseaux;  ils  avaient,  chacun,  cinq  pouces  de  long 
et  étaient  en  forme  de  cône  renversé.  Les  nids  sont  en  moyenne 
de  4  x  3,  et  2  x  1.50.  (Garneau).  A  Ottawa  les  nids  de  cette 
espèce  sont  construits  près  de  terre  dans  les  buissons  bas.  Ils  se 
composent  de  feuilles  desséchées  et  d'herbe,  et  sont  garnis  d'herbe, 
de  crins  et  de  radicules.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  à  six,  sont 
blancs  et  maigrement  parsemés  de  brun  au  gros  bout.  (G.  R.  Whité). 
Les  nids  que  j'ai  vus  contenaient  des  œufs  à  la  première  semaine  de 
juin.  Ils  sont  bien  cachés,  mais  j'en  ai  remarqué  deux  qui  étaient, 
chacun,  entre  six  et  huit  pouces  de  terre.  L'un  se  trouvait  dans  un 
jeune  orme  autour  duquel  poussait  de  l'herbe  vigoureuse  et  longue. 
Je  n'ai  pu  déterminer  la  classification  de  ce  nid  autrement  qu'en 
l'attribuant  à  cette  espèce,  car  les  œufs  étaient  semblables  à  d'autres 
que  j'avais  vus,  et  qui  lui  appartenaient,  et,  outre  cela,  un  mâle  de  cette 
espèce  voltigeait  çà  et  là  dans  le  voisinage  immédiat.  {Rév.  C.  J. 
Young) . 

681  b.  Fauvette  trichas  de  la  côte  du  Pacifique. 

Geoihlypis  trichas  arizela.     Oberholser.     1899. 

Cette  fauvette  est  rare  dans  les  broussailles  le  long  des  creeks 
dans  les  collines  Cypress,  Saskatchewan,  ainsi  que  dans  les  parties 
plus  sèches  des  fondrières.  M.  le  docteur  Bishop  a  classifié  tous 
les  spécimens  que  l'on  a  pris  comme  appartenant  à  cette  sous-espèce. 
(A.  C.  Bent.)     Cette  sous-espèce  se  voit  depuis  la  région  du  Pacifique 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  799 

qui  se  trouve  dans  la  Colombie-Britannique  jusqu'à  la  Californie. 
On  l'a  prise  à  Comox,  île  de  Vancouver.  {Oberholser .)  On  l'a  re- 
marquée à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  pour  la  première  fois 
le  15  mai  1890;  plus  tard  elle  y  est  devenue  commune  et  a  com- 
mencé à  couver.  Les  mâles  se  tenaient  beaucoup  en  vue.  On  a 
trouvé  cette  fauvette  en  train  de  couver  à  Robson  sur  la  rivière 
Columbia  vers  la  fin  juin.  Au  mois  de  mai  1902  on  en  a  remarqué 
un  spécimen  dans  un  marais  au  Sheep  creek.  sur  la  frontière. 
En  1889  cette  sous-espèce  avait  été  tout  à  fait  com.mune,  au  mois 
de  juin,  dans  les  bosquets  le  long  de  la  North  Thompson  à  Kamloops, 
Colombie- Britannique,  ainsi  que  très  commune,  au  mois  de  mai, 
dans  les  bois  humides  à  Agassiz  dans  la  même  province.  En  1901  je 
l'ai  remarquée,  au  printemps,  en  bon  nombre  à  Chilliwack,  Colombie- 
Britannique,  et  dans  la  mênie  province  j'en  ai  vu,  à  l'automne, 
un  spécimen  à  Huntingdon  sur  la  frontière.  Cette  fauvette  est 
assez  rare  sur  l'île  de  Vancouver  où,  en  1893,  on  en  avait  pris  quelques 
spécimens.  Elle  était  commune,  en  1904,  dans  les  roseaux  au  bord 
des  petits  lacs  près  d'Elko,  Colombie-Britannique,  de  même  qu'en 
1905,  dans  les  marais  au  lac  Osoyoos,  ainsi  que  le  long  de  la  rivière 
Similkameen,  et  de  la  route  Hope.  (Spreadborough .)  Elle  est  com- 
mune partout  et  couve.  {Sireator.)  Cette  sous-espèce  passe  l'été  un 
peu  partout  dans  la  plus  grande  partie  de  la  province.  (Fannin.) 
Elle  abonde  pendant  l'été  à  Chilliwack.  [Brooks.)  Elle  se  trouve 
rarement  sur  l'île  de  Vancouver,  mais  en  abondance  sur  l'île  Lulu 
dans  la  vallée  du  Fraser  et,  autour  des  bords  des  lacs  couverts  de 
roseaux  dans  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique.     (Rhoads.) 

CCLVII.     ICTERIA  vieillot.     1807. 

683.     Chat  à  poitrine  jaune. 

Icteria   virens  virens.     (Linn)   Baird.      1865. 

Le  seul  spécimen  de  cette  espèce  que  j'aie  jamais  recueilli 
est  celui  que  j'ai  trouvé  mort,  le  16  mai  1884,  près  de  ma  maison 
et  qui  avait  été  tué  probablement  par  un  fil  télégraphique.  Une 
semaine  ou  deux  plus  tard,  M.  Dickson,  qui  est  chef  de  gare  à 
Waterdown  sur  le  chemin  de  fer  Grand  Tronc,  m'a  montré,  pendant 
une  visite  que  je  lui  faisais,  un  vieux  bief  abandonné  recouvert  de 
ronces  et  de  bruyères  où  la  veille  il  avait  vu  s'apparier  un  couple 
d'oiseaux   de   cette   espèce.     M.    Dickson,    au   moment   où    il    les   a 


800  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

observés,  était  en  train  de  chasser,  et  fut  très  surpris  de  les  voir 
tout  à  coup  à  moins  de  dix  pieds  de  lui,  mais,  en  se  reculant  dans 
le  but  de  se  tenir  à  une  distance  plus  éloignée  pour  pouvoir  mieux 
les  tuer,  ces  oiseaux  sont  disparus  dans  le  bosquet,  et  il  ne  les  a  plus 
revus,  bien  qu'il  les  ait  entendu  gronder  pendant  tout  le  temps 
qu'il  est  resté  près  de  l'endroit.  M.  Saunders  a  trouvé  aussi  un 
couple  de  cette  espèce  en  train  de  couver  sur  la  rive  nord  du  lac 
Erié,  près  de  Point  Pelée,  en  1884.  Aautant  que  je  sache  il  n'existe 
pas  d'autres  mentions  se  rapportant  à  cette  espèce  dans  l'Ontario. 
iMcIlwraith.)  M.  John  Boyd,  de  Sarnia,  a  dans  sa  possession  un 
spécimen  de  cet  oiseau  qu'il  croit  avoir  été  pris,  en  1889,  sur  la 
rivière  Humber,  mais  il  n'a  jamais  pu  connaître  le  nom  de  la  per- 
sonne qui  l'avait  recueilli.  (/.  H.  Fleming.)  On  a  remarqué  que 
cette  espèce  habite  régulièrement,  et  en  assez  grand  nombre,  le  voisi- 
nage de  la  pointe  Pelée,  sur  le  lac  Erié.  {W.  E.  Saunders.)  On 
devrait  lire  sous  ce  rapport  l'article  écrit  par  M.  P.  A.  Taverner  rela- 
tivement à  la  présence  de  cette  espèce  dans  l'état  de  Michigan.  Voir 
The  Wilson  Bidletm,  Vol.  XVIII,  p.  17. 

683a.    Chat  à  longue  queue. 

Icteria  virens  longicauda  (Lawr.)     Coues.     1872. 

J'ai  pris  deux  mâles  de  cette  espèce  dans  les  buissons  qui  borden 
les  rives  de  la  rivière  Thompson  en  aval  d'Ashcroft,  Colombie- 
Britannique,  et  on  a  entendu  un  autre  qui  ramageait  dans  un  «ranch  )) 
en  amont  de  la  ville.  (Rhoads.)  Au  mois  de  juin  1905  on  en  a 
pris  deux  spécimens  dans  les  buissons  au  bord  de  la  rivière  Simil- 
kameen,  Colombie-Britannique,  et  près  de  son  embouchure.  (Spread- 
borough.)  Cette  espèce  se  voit  depuis  Kamloops  en  allant  au  sud 
à  travers  le  district  d'Okanagan,  Colombie-Britannique.  (Fannin.) 
Le  26  mai  1897  on  l'a  remarquée  à  Sumas  dans  la  vallée  du  Fraser. 
(Brooks.) 

CCLVIII.     WILSONIA  Bonap.     1883. 

684.     Fauvette  à  capuchon. 

Wilsonia  mitrata  (Gmel)   Bonap.     1838. 

M.  Norval  raconte  qu'il  a  trouvé  cette  fauvette  de  temps  en  temps 
à  Port  Rowan  sur  la  rive  nord  du  lac  Erié,  et  une  fois,  vers  la  fin 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CAXADIEXS.  80I 

mai,  j'en  ai  trouvé  moi-même  un  jeune  mâle  près  d'Hamilton, 
Ontario.  Une  grande  volée  était  arrivée  la  veille,  et  ce  spécimen 
avait  apparemment  été  emporté  dans  la  foule  d'oiseaux.  {Mcllwraiih.) 
Un  spécimen  de  cette  fauvette,  qui  est  si  rare  dans  l'Ontario,  a  été 
pris  à  Cataraqui,  près  de  Kingston,  Ontario,  et  il  se  trou\e  actuel- 
lement dans  la  collection  d'un  habitant  de  cette  ville.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  Vers  l'année  1884  M.  Atwater  en  a  pris  des  spécimens, 
au  printemps,  près  de  Rondeau,  Ontario.  Au  mois  de  mai  1906 
M.  J.  A.  Cole  en  a  pris  un  autre  près  de  Woodstock,  Ontario.  (IF. 
E.  Saiinders.) 

685.     Fauvette  de  Wilson. 

Wilsonia  pusilla  pusilla.     (Wils)   Boxap.     1838. 

M.  Audubon,  Vol.  II,  p.  21,  raconte  que  cette  espèce  couvait 
dans  le  Labrador  et  que  l'on  a  obtenu  un  des  nids.  (Packard.) 
Le  9  juin  1896  la  fauvette  de  Wilson  était  commune  à  Moose  Factory  ; 
le  20  du  mois  j'en  ai  remarqué  un  spécimen  à  Fort  George,  sur  la 
baie  James,  à  150  milles  au  nord  de  cet  endroit.  A  partir  de  cette 
date  on  n'en  a  pas  vu  d'autres.  {Spreadhorongh.)  Cette  fauvette 
est  un  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve,  mais  elle  ne  s'y 
trouve  pas  en  grand  nombre.  (Reeks.)  Elle  abondait  en  1899  le 
long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (Louis  H.  Porter.)  Elle 
passe  l'été  en  petit  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.) 
En  été  elle  habite  en  nombre  le  comté  de  Kings,  Nouvelle-Ecosse. 
(H.  F.  Tufts.)  On  en  a  pris  un  spécimen  dans  un  grand  marécage 
recouvert  d'arbres  de  vie  et  de  saules  à  Tignish,  île  du  Prince-Edouard. 
En  1887  cette  espèce  n'était  pas  commune  à  Baddeck,  île  dii  Cap 
Breton.  (Dwight.)  Elle  se  trouve  rarement  pendant  l'été  à  St.  John, 
Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.)  On  l'a  prise  à  Petitcodiac, 
et  observée  à  Frédericton,  Nouveau-Brunswick.  (W.  H.  Moore.) 
On  ne  l'a  vue  qu'à  deux  reprises  à  la  baie  Ellis,  Anticosti;  c'était 
le  moment  où  les  vieux  oiseaux  nourrissaient  leurs  jeunes.    (Brewster.) 

On  rencontre  la  fauvette  de  Wilson  dans  les  bois  aux  alentours  de 
Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport.  (Dionne).  Elle  est  de  passage  et 
rare  à  Montréal,  on  ne  l'a  observée  qu'au  printemps.  Elle  a  été  re- 
marquée aussi  tard  que  le  13  juillet  sur  l'île  de  Montréal.  (Wintle). 
Cette  espèce  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  aux  alentours  d'Ottawa. 
MM.  W.  E.  et  F.  A.  Saunders  l'ont  trouvée  en  train  de  couver  le  3 
juillet  1890,  à  la  mer  Bleue.     (Ottaïua  Naturalist,  vol.   V.)     C'est  un 


892  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

oiseau  migrateur  rare  dans  l'est  d'Ontario;  elle  est  assez  commune  sur 
les  îles  de  la  Madeleine,  et,  au  mois  de  juin  1898,  on  l'a  remarquée 
très  souvent  aux  alentours  de  Mingan,  Québec,  où  elle  couve.  (Rév. 
C.  J.  Young).  La  seule  mention  dans  ma  possession  se  rapportant  à 
cette  espèce  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka,  est  celle 
d'un  mâle  que  j'ai  pris,  le  20  mai  1897,  sur  la  rivière  Magnetawan, 
près  d'Emsdale.  (/.  H.  Fleming).  Je  remarque  cette  fauvette  tous 
les  ans  au  printemps,  vers  la  troisième  semaine  de  mai,  à  Toronto, 
et,  à  l'automne,  elle  s'y  voit  quelquefois  en  très  grand  nombre,  choisis- 
sant généralement  les  saules  près  du  bord  d'un  cours  d'eau  pour  se 
nicher.  J'ai  vu  dans  de  semblables  endroits,  une  foule  d'oiseaux  à 
partir  du  21  août  jusqu'au  9  septembre.  (/.  Hughes  Samuel).  Cette 
espèce  est  rare  comme  oiseau  migrateur  dans  le  comté  de  Middlesex, 
Ontario.  Le  20  juin  on  en  a  remarqué  un  mâle  unique  en  plein  ra- 
mage dans  North  Bruce,  où,  sans  doute,  elle  couvait.  {W.  E.  Saii?i- 
ders).  Elle  est  assez  commune  pendant  les  migrations  à  Guelph, 
Ontario;  je  l'ai  remarquée  là  vers  le  18  mai  et  encore  vers  le  27  août. 
{A .  B.  Kliigli).  Le  27  juin  1901  elle  se  trouvait  en  assez  grand  nombre 
dans  les  broussailles  au  bord  d'un  marécage  au  portage  Robinson. 
A  partir  du  10  jusqu'au  17  juillet  on  en  a  observé  à  York  Factory, 
plusieurs  spécimens  parmi  lesquels  on  en  a  pris  un  le  14  du  mois. 
(E.  A.  Preble). 

La  fauvette  de  Wilson  est  commune  en  allant  à  l'est  mais  on 
ne  l'a  observée  que  sur  le  49ième  parallèle  dans  les  Montagnes  Ro- 
cheuses près  de  la  montagne  Chief.  (Coues).  C  est  un  oiseau 
migrateur  rare  dans  l'est  du  Manitoba.  Le  21  mai  1882,  près  de  la 
rivière  Long,  Manitoba,  j'en  ai  remarqué  un  spécimen,  le  seul  que 
j'aie  vu,  bien  que  d'autres  personnes  disent  que  l'espèce  y  passe  l'été 
(E.  T.  Selon).  On  l'a  trouvée  aux  Grand  rapids  ainsi  qu'à  Chema- 
wawin  sur  la  Saskatchewan.  (Nutling).  Elle  était  commune  au 
portage  Methye,  ainsi  qu'entre  le  portage  et  Isle  à  la  Crosse.  On  en 
a  remarqué  un  couple  à  Fort  McMurray,  latitude  56°  40'.  (/.  M. 
Macoun).  Cette  fauvette  se  trouve  en  assez  grand  nombre  pendant 
les  migrations  à  Aweme,  Manitoba,  et  il  se  peut  qu'elle  y  couve. 
(Criddle).  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  dans  toutes  les  par- 
ties boisées  du  Manitoba,  y  couvant  dans  tous  les  lieux  propices.  On 
l'a  remarquée  aussi  en  1906  à  Wainwright,  et  à  la  rivière  Battle, 
Alberta.  (Alkinson).  Le  15  mai  1894  on  en  a  observé  trois  spécimens 
à  Medicine  Hat,  Saskatchewan,  ainsi  que  quelques  autres  plus  tard. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  803 

On  a  remarqué  cette  espèce  à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première 
fois  le  29  mai  1897;  quelques  couples  sont  restés  pour  couver.  Au 
mois  de  juin  1891  elle  était  tout  à  fait  commune  et  couvait  à  Banff, 
Montagnes  Rocheuses.  A  partir  du  15  mai  1890  elle  abondait  à 
Revelstoke  sur  la  rivière  Columbia,  y  nichant  en  grand  nombre  dans 
les  bois.  Au  mois  de  mai  1902  j'en  ai  remarqué  un  spécimen  sur  la 
frontière  près  de  Trail.     {Spreadborongh) . 

Cette  fauvette  se  voit,  mais  en  très  petit  nombre,  sur  le  Mac- 
kenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Lapierre  House.  Le  5  août  1907, 
M.  Preble  en  a  collectionné  un  spécimen  aux  bois  Last,  sur  le  lac  Ar- 
tillery.  (£.  T.  Selon).  C'est  une  des  espèces  les  plus  communes 
qui  fréquentent  les  broussailles  dans  le  nord,  et,  pendant  la  couvaison, 
elle  se  répand  jusqu'à  la  côte  de  la  mer  Arctique  où  on  le  trouve  en 
train  de  couver  dans  le  voisinage  du  détroit  Kotzebue,  ainsi  que  tout 
le  long  de  cette  partie  du  littoral  au  détroit  Norton  qui  lui  fournit  de 
l'abri.  (Nelson).  Les  spécimens  de  la  fauvette  de  Wilson  que  l'on  a 
pris  dans  l'est  et  l'ouest  de  la  Colombie-Britannique  ne  diffèrent  pas 
suffisamment  entre  eux,  ni  avec  les  spécimens  venant  des  états  bor- 
dant l'Atlantique,  pour  que  l'on  se  permette  de  les  classer  séparé- 
ment. (Rhoads).  Un  indigène  a  capturé  un  spécimen  unique 
de  cette  espèce  dans  les  buissons  qui  bordent  un  lac  à  environ  un 
mille  de  la  redoute  à  St-Michael.  Cette  fauvette  n'est  pas  commune 
dans  le  voisinage,  ne  s'y  rendant  que  pendant  les  migrations  d'au- 
tomne. On  en  a  obtenu  d'autres  spécimens  à  Fort  Yukon  et  à  Nulato 
où  elle  n'est  pas  rare.  (Turner).  Le  4  août  1899  M.  Osgood  en  a  pris 
une  femelle  adulte  près  de  la  rivière  Chandindu,  et  moi-même  j'en  ai 
pris  deux  spécim.ens,  le  premier,  une  jeune  femelle,  près  de  Charlie 
Village,  le  II  août,  et  le  deuxième,  un  jeune  mâle,  à  25  milles  en 
amont  de  Circle  City,  Alaska,  le  20  du  miême  mois.  Bien  que  ces  oi- 
seaux n'appartiennent  pas  à  pusilla  typique,  néanmoins  ils  res- 
semblent aux  spécimens  venant  du  Yukon  inférieur  qui  se  rapprochent 
plutôt  de  cette  espèce-là  que  de  pileolata.     (Bishop). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  14  juin  1893  j'ai  trouvé  un  nid 
ainsi  que  quatre  œufs  de  cette  espèce,  et  j'ai  pris  la  mère.  Le  nid 
se  trouvait  par  terre  au  milieu  d'une  touffe  d'herbe  dans  un  maré- 
cage de  saules  au  bord  du  lac  Vermillon,  à  Banff,  Alberta,  (W. 
Raine).  Un  nid  situé  près  de  terre  dans  une  pruche  qui  se  trouvait 
dans  un  bois  près  d'Ottawa,  se  composait  de  mousse  sèche  mêlée 
à  des  brindilles  formant  un  tout  compact,  et  était  garni  de  fibres 


804  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DE   CANADA. 

fines  et  d'herbe  fine.  Les  œufs  au  nombre  de  quatre  sont  d'un  blanc 
mat  parsemé  de  points  d'un  rouge  pâle  et  de  brun  vers  le  gros  bout 
où  les  taches  sont  disposées  en  forme  de  cercle,  laissant  l'extrémité 
sans  ornementation.  {G.  R.  White).  Cette  fauvette  est  rare  dans 
l'Ontario.  Au  mois  de  juin  1894  o^i  a  pris  un  nid  dans  le  voisinage 
de  Lansdowne,  comté  de  Leeds,  et  à  une  courte  distance,  du  St- 
Laurent.  Il  y  avait  dans  ce  nid  qui  se  trouvait  par  terre,  quatre 
œufs.  Ceux-ci  étaient  petits  et  blancs  et  tachetés  profusément  et 
finement  d'un  rouge  brique.     {Rév.  C.  J .  Young). 

685a.    Fauvette  à  bonnet. 

Wilsonia  pusilla  pileolata  (Pall)  Coues.     1880. 

Cette  espèce  était  commune,  en  1905,  à  Sidley,  Colombie-Britan- 
nique, et,  en  1906,  à  Douglas.  Elle  était  rare,  au  mois  de  mai  1889, 
à  Agassiz,  Colombie- Britannique.  Pendant  l'été  de  1901  on  l'a  remar- 
quée à  Chilliwack  dans  la  même  province,  ainsi  que  le  long  de  la 
rivière  Chilliwack  jusqu'au  lac  du  même  nom.  On  l'avait  remarquée 
pour  la  première  fois  le  7  mai  1893  près  de  Victoria,  île  de  Vancouver; 
elle  se  trouvait  nombreuse  vers  le  14  du  mois,  dans  tous  les  bosquets 
de  saules.  On  l'a  remarquée  aussi  à  Sooke,  à  Nanaïmo,  et  à  Comox 
ainsi  qu'en  d'autres  endroits,  et  elle  passe  l'été  sur  l'île.  (Spread- 
borough).  Cette  fauvette  se  voit  dans  la  Colombie-Britannique. 
(Lord).  Elle  est  plus  commune  dans  la  région  de  la  côte  que  dans  l'in- 
térieur, et  elle  y  couve.  (Streator) .  En  été  elle  habite  en  grand  nombre 
principalement  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.  (Fannin).  Elle  se 
trouve  assez  commune  pendant  l'été  à  Chilliwack.  (Brooks).  On  a 
remarqué  cette  espèce  en  train  de  nourrir  ses  jeunes  dans  l'état 
d'Orégon,  dès  le  12  mai.  En  quittant  cette  région-ci  elle  se  répand 
au  nord,  et  on  la  trouve  tout  le  long  de  cette  partie  de  la  côte  de 
l'Alaska  qui  se  trouve  sur  le  Pacifique.  {Nelson).  Le  18  août  on  en 
a  pris  un  mâle  adulte  à  Sitka,  Alaska,  et,  le  21  du  mois,  on  en  a  vu 
plusieurs  autres,  y  compris  des  jeunes,  dans  les  broussailles  le  long 
des  rives  d'une  baie  retirée  où  il  est  possible  que  l'espèce  couve. 
{Grmnelï).  A  partir  du  5  jusqu'au  10  juin  nous  avons  trouvé 
cette  fauvette  le  plus  abondant  de  tous  les  oiseaux  à  Glacier  où 
elle  fréquentait  les  bosquets  d'aunes  depuis  la  vallée  jusqu'à  la  limite 
de  leur  étendue  dans  les  côtes.  Le  12  juin  j'ai  vu  une  fauvette 
jaune,  qui  j'ai  cru  appartenir  à  cette  espèce,  au  sommet  du  passage 
White.     Cette   fauvette   était   commune   à  Log   Cabin,  à   Bennett, 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  805 

et  à  Cariboo  Crossing,  et  je  suis  certain  que  je  l'ai  entendu  ramager 
au  lac  Marsh.  Des  mâles  adultes  venant  de  Glacier  ressemblent 
beaucoup  à  pileolata  normale,  mais  ils  ont  le  dos  un  peu  plus  vert. 
Ceux  venant  de  la  vallée  de  Yukon,  bien  qu'ils  aient  le  front 
orangé  et  les  parties  inférieures  semblables  à  cette  espèce,  ont 
néanmoins  le  dos  d'un  vert  plus  mat  comme  celui  de  pusilla. 
{Bishop).  Cette  espèce,  est  sans  doute  la  plus  commune  de  toutes 
les  fauvettes  dans  la  région  Kenai  de  l'Alaska.  (Figgins).  On  l'a 
prise  à  la  baie  Miller,  à  Seldovia,  et  au  Sheep  creek.  Alaska.  (Ander- 
son) . 

685b.     Fauvette  à  bonnet  jaune. 

Wilsonia  pusilla  chryseola  Ridgway.     1902. 

Cette  fauvette  se  voit  à  Mount  Lehman,  près  de  New  Westminster, 
Colombie-Britannique.  (Ridgivay).  Elle  se  trouve  mêlée  à  pileo- 
lata sur  l'île  de  Vancouver;  on  en  a  pris  un  spécimen  le  ler  mai  1893. 
{Spreadborough).  Quelques  unes  des  mentions  classées  comme 
appartenant   à   pileolata   devraient    probablement   se   trouver   ici. 

686.    La  fauvette  du  Canada. 

Wilsonia   canadensis  (Linn)   Coues.     1880. 

La  fauvette  du  Canada  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans  le 
le  comté  de  King,  Nouvelle-Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  M.  Audubon, 
vol.  II,  p.  15,  dit  qu'elle  couve  dans  le  Labrador.  {Packard).  Elle 
est  assez  commune  en  été  comme  oiseau  migrateur  dans  Terreneuve. 
(Reeks).  On  la  voit  en  assez  grand  nombre  aux  alentours  de  Tignish, 
île  du  Prince-Edouard,  mais  on  ne  l'a  pas  rencontrée  ailleurs. 
(Dwight).  En  été  cette  espèce  habite  de  temps  en  temps  St.  John, 
Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain).  Elle  passe  l'été  en  assez 
grand  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- Brunswick,  y 
fréquentant  les  bois  humides  et  les  arbrisseaux.  {W.  H.  Moore). 
Elle  se  voit  de  temps  en  temps  dans  la  vallée  de  la  Restigouche, 
Nouveau-Brunswick.     {Brittain  et  Co.x). 

Elle  ne  visite  que  rarement  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a 
prise  à  Beauport.  {Dionne).  La  fauvette  du  Canada  passe  l'été  en 
petit  nombre  aux  alentours  de  Montréal  où  quelques  spécimens  couvent 
On  l'a  remarquée  à  partir  du  20  mai  jusqu'au  2  septembre.  {Wintle). 
En  été  elle  habite  en  assez  grand  nombre  aux  alentours  d'Ottawa. 

78870—52 


8o6  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

{Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  On  la  rencontre  très  souvent  aux  alen- 
tours de  Kingston,  Ontario,  où  quelques  spécimens  restent  pour 
couver.  {Rév.  C.  J.  Young).  Elle  passe  l'été  dans  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Elle  est  commune 
partout  dans  les  bois  épais  du  parc  Algonquin,  Ontario,  et  se 
trouve  généralement  près  de  terre.  On  en  a  remarqué  un  spécimen, 
le  II  juin  1896,  à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  {Spread- 
borough).  Cette  espèce  est  nombreuse  pendant  la  migration  à 
Toronto,  Ontario,  mais  elle  y  est  moins  commune  en  été.  {J .Hughes- 
Samtœl).  Elle  est  assez  commune  comme  oiseau  reproducteur  dans 
les  bosquets  marécageux  propices  aux  alentours  de  London,  Ontario. 
(W.  E.  Saunders).  Elle  passe  l'été  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers 
le  II  mai,  et  s'en  allant  vers  le  28  août.     (A.  B.  Klugh). 

En  été  la  fauvette  du  Canada  habite  les  pentes  des  collines  boisées 
du  Manitoba,  mais  on  ne  connaît  pas  très  bien  ses  habitudes.  On  l'a 
remarquée  plus  souvent  au  nord  du  Manitoba.  {E.  T.  Seton).  Elle 
se  trouve  rarement  pendant  l'été  à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant 
vers  le  20  mai  et  s'en  allant  vers  la  fin  août.  (Criddle).  Elle  est 
comm^une  comme  oiseau  migrateur,  et,  lorsque  les  conditions  lui 
conviennent,  assez  commune  comme  oiseau  reproducteur  dans  le 
Manitoba.  (Aikinson).  Au  mois  de  juin  on  a  tué  un  spécimen 
unique  de  cette  espèce,  qui  était  perché  près  de  terre  dans  un 
bosquet  très  fourni  d'aunes  à  Cumberland  House.  (Richardson) .  On 
en  a  pris  un  spécimen  à  Grand  Rapids  ainsi  qu'un  autre  à  Chema- 
wawin,  sur  la  rivière  Saskatchewan.  {Nutting).  Pendant  l'été  de 
1881  M.  Walter  Haydon  en  a  pris  un  spécimen  à  Moose  Factory, 
sur  la  baie  James.  {E.  A.  Preble).  On  ne  l'a  observée  nulle  part  à 
l'ouest  du  Manitoba  excepté  à  Edmonton,  Alberta,  où  on  en  a  vu 
quelques  spécimens  dont  l'un  a  été  pris  le  29  mai  1897.  {Spread- 
borougk) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  12  juin  1902  j'ai  trouvé  cette 
espèce  en  train  de  nicher  au  lac  Rice,  Ontario.  Le  nid  était  dans  une 
cavité  de  la  racine  d'un  arbre  renversé  situé  dans  un  bois  profond. 
(W.  Raine).  Cet  oiseau  niche  en  juin  et  en  juillet  près  d'Ottawa 
ainsi  qu'au  lac  Nominingue  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville.  Le 
nid  est  construit  par  terre  dans  un  bois  et  se  compose  de  feuilles 
desséchées  garnies  d'herbe  fine,  de  bandes  d'écorce  et  de  crin.  Les 
côtés  sont  minces  pour  un  nid  fait  de  feuilles.     {Garneau). 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  807 

Le  28  mai,  pendant  que  je  passais  à  côté  de  la  1  ancienne  racine  d'un 
arbre  renversé,  j'ai  décou\ert  le  nid  récemment  construit  d'un  petit 
oiseau.  J'ai  cru,  en  premier  lieu,  que  ce  nid  appartenait  à  une  fau- 
vette de  Philadelphie  dont  j'entendais  tout  près  les  notes  criardes.  Le 
5  juin,  la  date  où,  à  mon  avis,  les  œufs  auraient  dû  être  pondus,  j'ai 
visité  l'endroit  de  nouveau.  L'oiseau-mère  était  assise  sur  le  nid, 
et  y  est  restée  jusqu'à  ce  que  je  l'aie  presque  touchée  de  la  main; 
alors  elle  s'est  levée  et,  en  émettant  quelques  «tschippes»  perçants 
a  essayé  d'attirer  mon  attention  du  nid,  et  je  me  suis  aperçu  immédia- 
tement que  c'était  une  fauvette  du  Canada.  Le  nid  se  trouvait  dans 
une  cavité  au  milieu  des  rochers  et  à  quelques  pouces  seulement  du 
sol  qui  était  plus  plat.  II  contenait,  à  ce  moment,  cinq  œufs,  dont 
l'incubation  était  déjà  comm.encée,  et  se  composait  de  feuilles  sèches, 
de  bandes  d'écorce,  et  d'autres  fibres  végétales  fines,  le  tout  étant 
garni  de  quelques  crins  de  cheval  longs.  Lorsque  je  mets  ce  nid  à 
côté  de  celui  de  M.  Varia,  que  l'on  a  déjà  décrit,  je  fais  la  compa- 
raison suivante  entre  eux  ainsi  qu'entre  les  deux  couvées  d'œufs, 
après  que  ceux-ci  ont  été  soufïlés.  Les  nids,  quant  aux  matériaux 
employés  à  leur  construction,  et  à  leur  grosseur,  se  ressemblent  beau- 
coup. Ils  sont  tous  les  deux  assez  peu  compacts,  mais  il  y  a  une  diffé- 
rence tout  à  fait  prononcée  entre  les  œufs  de  ces  deux  espèces.  Ceux 
de  M.  Varia  sont  actuellement  les  plus  gros,  ils  ont  une  forme  plus 
sphérique,  le  fond  d'un  blanc  plus  crayeux  et  les  taches  d'une  teinte 
plus  brunâtre,  et  ont  une  tendance  générale  à  former  une  couronne 
autour  du  gros  bout  qui  se  répand  sur  toute  la  surface,  même  jusqu'au 
petit  bout.  Les  œufs  de  la  fauvette  du  Canada,  au  contraire,  ont  une 
teinte  blanc  clair  avec  une  jolie  nuance  rose,  et  la  couleur  qui 
nuage  tout  le  gros  bout  de  chaque  œuf  a  plutôt  une  teinte  orangée 
que  rouge  clair  ou  brune.  Les  points  sur  la  surface  sont  plus  séparés 
l'un  de  l'autre,  et  vers  le  petit  bout  il  n'y  a  pas  autant  de  points  que 
sur  les  œufs  de  M.  Varia.  Mais  dans  tous  les  œufs  les  variations 
sont  tellement  nombreuses  qu'il  est  difficile  de  les  décrire.  La  fau- 
vette du  Canada  est  très  locale  quant  à  sa  distribution,  étant  géné- 
ralement trouvée  à  la  lisière  d'un  bois  marécageux,  car  elle  a  le  même 
habitat  que  la  grive  des  ruisseaux  et  M.  Varia,  mais  ici,  elle  est 
plus  abondante  que  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  espèces  et  elle  semble 
être  plus  disposée  à  visiter  les  broussailles  dans  les  régions  de  bois  dur 
plus  élevées  et  elle  niche  sur  un  terrain  plus  plat.  J'ai  découvert,  en 
tout,  à  peu  près  une  vingtaine  de  nids  de  cette  espèce  dans  mes  prome- 

78870— 52I 


8o8  COMMISSION    GÉOLOCnQUE   DU    CANADA. 

nades  à  travers  les  bois  dans  ce  voisinage  pendant  les  vingt  dernières 
années,  et,  de  même  que  dans  le  cas  de  la  grive  des  ruisseaux,  de  la 
fauvette  noire  et  blanche,  et  de  plusieurs  autres  espèces,  quelques-uns 
de  ces  nids  ont  été  trou^•és  dans  les  cavités  déjà  préparées  pour  les 
recevoir.     (W.  L.  Kells). 

CCLIX.     SETOPHAGA.     Swainson.     1827. 
687.    Fauvette  à  queue  rousse. 

Setophaga  ruticilla     (Linn)     Swains.     1827. 

Le  commissionnaire  de  la  gare  à  Port  Burwell  à  montré  à  M.  A. 
Halkett  un  pauvre  spécimen  d'une  peau  qui  démontre  que  cette 
espèce  se  rend  de  temps  en  temps  dans  le  nord  du  Labrador.  {Rév. 
G.  Eifrig).  M.  James  McKenzie  a  pris  un  spécimen  de  la  fauvette 
à  queue  rousse,  le  3  septembre  1860,  à  Rupert  House.  (Packard). 
Cette  espèce  se  trouve  commune  tout  le  long  de  la  rivière  Moose 
jusqu'à  la  baie  James.  Le  9  juin  j'ai  découvert  un  nid,  contenant 
deux  œufs,  à  environ  quatre  pieds  de  terre  dans  un  bouleau  blanc. 
Il  se  composait  d'écorce  fine  garnie  de  duvet  végétal.  (Spreadbo- 
rougli).  Cette  fauvette  est  un  oiseau  migrateur  d'été  mais  rare 
dans  le  nord  de  Terreneuve.  (Reeks).  Elle  abonde  pendant 
l'été  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs;  Tufts).  On  l'a  remarquée, 
au  mois  de  juin  1888,  dans  les  bois  le  long  de  la  baie  Rustico,  île  du 
Prince  Edouard,  et,  en  juillet  1898,  elle  était  commune  à  Baddeck  et 
à  Margaree,  île  du  Cap  Breton,  Nouvelle-Ecosse.  {Macoun).  Elle 
passe  l'été  en  grand  nombre  sur  l'île  du  Prince  Edouard.  {Dwight). 
Cette  espèce  habite,  en  nombre,  le  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain) . 
Elle  est  assez  commune  pendant  l'été  a  Scotch  Lake,  comté 
d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  Elle  passe  l'été  en 
abondance  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  (Bishop).  On  l'a  remarquée 
en  assez  grand  nombre  aux  baies  Ellis  et  Fox,  Anticosti,  ainsi  qu'à 
Mingan  sur  la  rive  nord  du  St  Laurent.  (Brewster).  Elle  est  com- 
mune dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  NouAeau-Brunswick.  {Brit- 
tain  et  Cox). 

La  fauvette  à  queue  rousse  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  dans 
l'est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport.  (Dionne). 
Elle  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  de  Montréal,  y  couvant 
dans  la  ville  et  dans  le  parc  Royal:  on  l'a  observée  à  partir  du  II  mai 
jusqu'au  29  août.     (Wintle).     En  été  elle  habite  en  grand  nombre  aux 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  809 

alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Cette  fauvette 
est  commune  aux  en\irons  de  Lansdowne,  comté  de  Leeds,  Ontario. 
J'ai  trouvé  son  nid  depuis  six  jusqu'à  vingt  pieds  de  terre  dans  la 
fourche  d'un  jeune  érable  ou  d'un  autre  arbre  quelconque.  Elle 
est  commune  aussi  sur  les  îles  de  la  Madeleine  où  je  l'ai  remarquée 
au  mois  de  juin  1897.  {Rév.  C.  J.  Young).  C'est  un  des  oiseaux 
les  plus  communs  qui  passent  l'été  dans  les  districts  de  Parry  Sound 
et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  En  1900  cette  espèce  se  trouvait 
en  nombre  dans  les  bosquets  le  long  des  cours  d'eau,  et  autour  des 
lacs,  dans  le  parc  Algonquin.  Ontario.  {{Spreadboroiigh).  Elle 
abonde  aux  alentours  de  Toronto,  Ontario,  et  y  couve.  (/.  Hughes 
Samuel  et  J.  H.  Fleming.)  Elle  se  trouve  commune  comme  oiseau 
migrateur  à  Guelph,  Ontario,  où  quelques  couples  y  couvent.  Elle 
arrive  là  vers  le  12  mai  et  s'en  va  vers  le  ler  septembre.  {A.  B. 
Klngh).  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  du  printemps  à 
Penetanguishene,  Ontario.     (A.  J.   Young).. 

Cette  fauvette  se  trouve  en  grand  abondance  à  Pembina  où  elle 
couve.  On  ne  l'a  pas  remarquée  plus  à  l'ouest  le  long  du  49ième 
parallèle.  (Coues.)  Elle  passe  l'été  dans  le  Manitoba,  et  semble 
y  abonder  dans  les  parties  boisées.  Le  8  juin  1884  j'ai  recueilli 
un  nid  situé  dans  la  fourche  basse  d'un  jeune  arbre  dans  la 
montagne  Duck.  (E.  T.  Selon.)  Cette  espèce  est  nombreuse 
pendant  tout  l'été  à  Aweme.  Manitoba,  y  arrivant  vers  le  15  mai 
et  prenant  son  départ  vers  le  16  septembre.  (Criddle.)  Elle  se 
reproduit  en  abondance  partout  dans  le  Manitoba,  et  je  l'ai  remarquée 
aussi  loin  à  l'ouest  que  Saskatoon,  Saskatchewan.  (Atkinson.)  On 
en  a  vu  quelques  spécimens  à  Maple  creek,  Saskatchewan.  Il 
est  probable  que  cette  fauvette  s'y  trouve  commune  comme  oiseau 
migrateur.  Le  17  mai  1894  on  en  a  observé  quatre  mâles  et  une 
femelle  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan,  mais  l'espèce  n'y  est  jamais 
devenue  commune.  Au  mois  de  mai  1895  on  l'a  remarquée  en 
nombre  au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan.  Le  6  juin  de  la 
même  année  elle  était  évidemment  en  train  de  couver  au  lac  12-Mile, 
près  de  la  montagne  Wood,  Saskatchewan,  et  quelques  semaines 
plus  tard,  au  mois  de  juillet,  on  en  a  observé  quelques  spécimens 
au  lac  Waterton.  En  juin  1903  elle  était  commune  dans  les  bois  épais 
depuis  la  tête  du  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Landing, 
laititude  56°-i5'.  On  avait  remarqué  cette  fauvette  à  Edmonton, 
Alberta,  pour  la  première  fois  le  29  mai  1897;  elle  y  était  commune 


8lO  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

au  1er  juin,  et  a  bientôt  commencé  à  nicher  le  long  de  la  rivière  et 
des  plus  petits  cours  d'eau.  Au  mois  de  juin  1898  elle  se  trouvait 
en  nombre  dans  les  bosquets  de  saules  depuis  Edmonton  jusqu'au 
passage  Athabasca.  Le  28  juillet  1897  on  en  avait  obser\'é  un  spéci- 
men au  lac  Crow's  Nest,  Montagnes  Rocheuses,  et  en,  juillet  1891,  elle 
couvait  à  Banff,  dans  ces  montagnes.  Au  mois  de  mai  1890  on 
en  avait  observé  quelques  spécimens  à  Revelstoke,  et  en  juin  on  l'a 
trouvée  en  train  de  nicher  dans  les  petits  peupliers  qui  se  trouvaient 
dans  les  bosquets  peu  élevés  au  parc  Deer  ainsi  qu'au  Pass  creek 
près  de  R.obson  sur  la  rivière  Columbia.  On  en  a  noté  un  spécimen, 
en  1902,  à  Rossîand,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'un  autre,  au 
m.ois  de  juin  1905,  au  lac  Osoyoos.  (Spreadborough.)  On  en  a 
remarqué  un  couple  à  la  rivière  Lac  la  Biche,  à  30  milles  en  aval 
d' Athabasca  Landing,  Alberta.  Cette  espèce  abondait,  en  juin  et 
juillet  1889,  à  Kamloops,  ainsi  que  le  long  de  la  rivière  Thompson, 
Colombie-Britannique;  elle  se  trouvait  assez  rare  à  Enderby,  près 
de  Sicamous,  dans  la  même  province.     (/.  M.  Macoun.) 

Ce  bel  oiseau  se  voit  en  été  au  nord  jusqu  en  latitude  58°.  Il 
fréquente  les  lieux  ombragés  et  humiides  dans  les  Territoires  du 
Nord-Ouest,  voltigeant  çà  et  là  au  m.ilieu  des  tiges  des  grands  saules 
recouverts  de  mousse  qui  bordent  tous  les  m.arais  dans  ces  endroits. 
(Richardson.)  La  fauvette  à  queue  rousse  se  voit  nombreuse  sur 
le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Fort  Good  Hope. 
(Ross.)  Elle  fréquente  la  Colom.bie-Britannique.  (Lord.)  Elle  passe 
l'été  et  se  trouve  commune  dans  l'intérieur  où  elle  couve.  (Streator.) 
On  la  voit  d'un  bout  à  l'autre  de  la  province,  mais  elle  n'y  est  commune 
nulle  part.  {Fannin.)  Elle  se  montre  en  nombre  partout  dans 
l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique.  (Rhoads.)  Elle  se  trouve 
régulièrement  à  l'est,  mais  accidentellement  à  l'ouest  de  cette  partie 
de  la  chaîne  côtière  qui  traverse  la  Colombie-Britannique,  et  elle 
couve  partout  dans  le  district  de  Cariboo.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — ^On  trouve  des  nids  de  cette  espèce, 
contenant  des  œufs,  en  juin  et  juillet,  depuis  quatre  jusqu'à  vingt 
pieds  de  terre  dans  les  buissons  et  les  arbres  aux  alentours  d'Ottawa, 
ainsi  qu'au  lac  Nominingue,  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville. 
Ces  nids  sont  faits  d'écorce  flexible,  et  ornés,  à  l'extérieur,  d'écorce 
blanche  du  bouleau,  et  sont  souvent  garnis'  de  quelques  plumes 
ou  de  crins.  Ils  mesurent  2.50  x  2.50  et  2  x  1.50.  {Garneau.) 
Cette  fauvette  construit  un  nid  joliment  formé,  depuis  cinq  jusqu'à 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  8ll 

25  pieds  de  terre  dans  la  fourche  verticale  d'un  arbre.  Ce  nid  se 
compose  de  duvet  végétal,  de  fàbre,  et  de  bandes  d'écorce,  le  tout 
garni  d'herbe  fine,  de  radicules,  et  d'une  petite  quantité  de  crin. 
Les  œufs,  au  nombre  de  quatre,  sont  blancs  et  profusément 
parsemés  et  tachetés  de  brun,  de  lilas  et  d'une  teinte  pour- 
prée. {G.  R.  White.)  Cette  espèce  fait  son  nid,  au  mois  de  juin, 
depuis  dix  jusqu'à  vingt  pieds  de  terre  sur  une  fourche  verticale  dans 
un  buisson.  Elle  semble  avoir  une  tendance  à  favoriser  un  bouleau 
blanc  comme  emplacement  pour  se  nicher,  probablement  à  cause 
de  la  position  des  branches.  Le  nid  est  solidement  construit  de 
bandes  d'écorce,  d'herbes,  et  de  pubescence  de  plantes,  le  tout  garni 
de  crin.  La  ponte  consiste  de  trois  ou  quatre  œufs.  {W.  H.  Moore.) 
Cette  espèce  est  une  des  fauvettes  les  plus  communes  dans  le  comté 
de  Leeds,  Ontario.  J'ai  souvent  trouvé  son  nid  depuis  cinq  jusqu'à 
vingt  pieds  de  terre  dans  une  fourche  quelconque  d'un  petit  arbre. 
La  ponte  a  lieu  la  première  semaine  de  juin.     {Rév.  C.  J.  Young.) 

J'ai  remarqué,  dans  les  années  déjà  écoulées,  de  nombreux  nids 
de  cette  fauvette,  mais  pour  le  moment  j'ai  l'intention  de  parler  seule- 
ment de  ceux  notés  cette  saison.  Le  22  mai  j'ai  observé  une  femelle 
de  cette  espèce  s'en  volant  d'un  nid,  en  partie  terminé  situé  dans  la 
fourche  d'un  jeune  érable,  et  à  une  hauteur  d'environ  huit  pieds  de 
terre.  Une  fois  que  l'on  eut  découvert  l'emplacement  de  ce  nid 
on  pouvait  facilement  le  voir  à  une  distance  de  quatre  perches.  Il 
n'y  avait  pas  beaucoup  d'arbres  autour  de  l'endroit  et  le  feuillage  du 
jeune  érable  était  à  une  verge  ou  plus  au-dessus  du  nid.  Huit  jours 
plus  tard  j'ai  trouvé  que  ce  dernier  contenait  quatre  œufs  apparte- 
nant à  la  fauvette  elle-même,  ainsi  qu'un  œuf  d'étourneau  ordi- 
naire. Ils  étaient  tous  frais.  Le  nid  de  cette  espèce  est  à  peu  près 
le  plus  élégant  et  le  plus  solide  de  tous  ceux  appartenant  à  la  famille 
des  fauvettes,  et  c'est  évident  que  lorsque  l'oiseau  le  construit,  il 
émet  beaucoup  de  salive  sur  les  matériaux  employés  à  sa  construction 
au  moment  qu'il  les  met  en  position.  Tout  ce  travail,  ainsi  que  celui 
de  l'incubation,  semble  être  accompli  par  la  femelle  bien  qu'il  soit 
probable  que  son  compagnon  de  plumage  plus  riche  lui  donne  de  temps 
en  temps  de  la  nourriture  pendant  qu'elle  couve  ses  œufs.  C'est  cer- 
tain que  le  mâle  aide  beaucoup  à  nourrir  les  jeunes,  et  contriaue 
à  les  défendre  lorsque  ceux-ci  s'exposent  au  danger.  Si  cette  espèce 
réussit  à  couver  les  œufs  de  la  première  ponte,  elle  ne  se  reproduit  plus 
pendant  cette  saison-là;  mais,  au  contraire,  si  elle  ne  réussit  pas,  alors 


8 12  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

une  deuxième  ponte  a  lieu.  La  plupart  des  matériaux  employés  à 
la  construction  de  son  nid  est  fatte  d'une  sorte  de  fibre  recueillie  du 
bois  pourri  ainsi  que  des  capsules  de  différentes  espèces  de  vignes,  et, 
à  l'intérieur,  la  garniture  consiste  généralement  de  poils  d'animal. 
Je  n'ai  jamais  remarqué  plus  de  quatre  œufs  dans  une  seule  couvée, 
et,  habituellement,  la  deuxième  n'ne  consiste  que  de  trois  avec  ordi- 
nairement un  autre  ajouté,  celui  d'un  étourneau  ordinaire.  Les  œufs 
ont  un  fond  blanc  hâtre  avec  de  nombreuses  taches  couleur  de  chair 
au  gros  bout,  ainsi  que  des  points  plus  petits  de  la  même  nuance  par- 
semés sur  toute  la  surface.  Plus  au  milieu  du  bois,  et  dans  un  endroit 
encore  plus  exposé,  j'ai  remarqué  une  autre  fauvette  de  cette  espèce 
en  train  de  construire  son  nid  à  une  hauteur  même  plus  élevée,  mais, 
quelques  jours  après  que  le  nid  fut  achevé,  l'oiseau  est  complètement 
disparu,  et  je  soupçonne  un  moucherolle  aux  côtés  olive  qui  avait  fait 
son  nid  sur  une  branche  non  losn  de  là,  de  l'avoir  détruit.  J'ai  ob- 
servé encore  d'autres  nids,  mais  ceux-ci  ne  présentaient  aucune  parti- 
cularité suffisamment  digne  d'observation.     (W.  L.  Kells.) 

Famille  L.     MOTACILLID^î;.     Motacillidés. 

CCLX.     MOTACILLA.— LiNN^us.     1758. 

694.  Hochequeue  blanc. 

Motacilla  alba — LiNN.     1758. 

Un  spécimen  de  cette  espèce  a  été  envoyé,  en  1849  de  l'inspectorat 
sud  du  Groenland  et,  au  mois  d'août  1857,  M.  le  docteur  Walker  en 
a  obtenu  un  autre  à  Godhavn.  (Arct.  Man.)  Le  29  août  1883, 
M. M.  Alexander  Brown  et  James  Lyell,  de  la  compagnie  de  la  baie 
d'Hudson,  en  ont  remarqué  quatre  spécimens  à  la  baie  Hunting,  à 
quatre  milles  au  sud  de  Fort  Chimo.  Ces  messieurs-ci  ont  donné 
une  description  exacte  des  oiseaux  et  ont  dit  aussi  qu'ils  se  compo- 
saient de  deux  \ieux  et  de  deux  jeunes  de  l'année.     {Packard.) 

695.  Hochequeue  de  Swinhœ. 

Motacilla  ocularis     Swinh     1860. 

On  doute  de  la  présence  de  cette  espèce  dans  l'Alaska,  vu  que  l'af- 
firmation à  cet  égard  est  basée  seulement  sur  la  prise  d'un  spécimen 
par  le  capitaine  Kellett  et  le  lieutenant  Wood  dans  le  "Nord-Ouest  de 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  813 

l'Amérique."  J'en  ai  obtenu  moi-même  un  bel  adulte  mâle,  le  23  juin 
1881  à  la  baie  Plover  sur  la  côte  est  de  la  Sibérie.  (Nelson.)  Le  14  mai 
1881,  pendant  que  je  regardais,  par  la  fenêtre  de  mon  domicile  sur  l'île 
Attu,  Alaska,  l'arrivée  dans  le  port  du  vaisseau  qui  allait  me  conduire 
jusqu'à  l'île  Unalaska,  j'ai  remarqué  immédiatement  au-dessous  de  la 
fenêtre,  et  à  pas  plus  de  sept  pieds  de  celle-ci,  un  oiseau  qui,  je  suis 
convaincu,  appartenait  à  cette  espèce.  Je  n'ai  pas  réussi,  cependant, 
à  le  prendre,  de  sorte  qu'il  existe  quelqu 'incertitude  quant  à  son 
identité.  (Turner.)  Le  matin  du  28  août,  le  Robert  Kerr,  sur  lequel 
je  voyageais,  à  été  retardé  à  cause  d'une  tempête  et  de  la  marée 
basse  à  la  barre,  et  s'est  échoué  sur  le  banc  à  l'embouchure  Aphoon 
du  Yukon.  Lorsque  je  suis  arrivé  sur  le  pont,  j'ai  vu  cercler  autour 
du  navire  et  s'abattre  dans  l'herbe  tout  près,  une  demi-douzaine 
d'hochequeues,  mais  pendant  que  je  descendais  pour  chercher  mon 
fusil,  ils  sont  tous  disparus.  Comme  j'avais  souvent  remarqué 
l'espèce  Motacilla  alba  en  Egypte,  où  pendant  l'hiver  elle  abonde,  je 
n'ai  aucun  doute  que  ces  oiseaux  étaient  des  hochequeues.     (Bishop.) 

CCLXL     BUDYTES— CuviER.     1817. 
696.     Hochequeue  jaune  de  l'Alaska. 

Budytes  flavns  alascensis — Ridgway     i  904 . 

Le  hochequeue  jaune  de  l'est  de  la  Sibérie  qui  se  répand  à  travers  la 
mer  de  Behring  jusqu'à  cette  partie  de  l'Alaska  voisine  du  détroit  de 
Behring,  est  l'une  des  plus  belles  des  plusieurs  espèces  de  la  même  fa- 
mille. On  a  obtenu  les  premiers  spécimens  de  cet  oiseau  dans  le  voisi- 
nage de  St-Michael  où,  pendant  les  étés  de  1866  et  1867,  on  l'a  trouvé 
en  abondance.  Dans  l'Alaska,  j'ai  remarqué  cet  oiseau  le  long  de  la 
côte  aussi  loin  au  sud  que  l'embouchure  du  Yukon  où  il  est  arrivé, 
mais  en  très  petit  nombre,  le  28  mai  1879.  St-Michael,  sur  le  détroit 
Norton,  semble  être  le  centre  de  son  abondance  sur  notre  côte,  mais 
à  partir  de  cet  endroit,  il  devient  de  plus  en  plus  rare  de  façon  que  lors- 
qu'on arrive  au  détroit  Kotzebue  il  se  voit,  de  même  qu'à  l'embouchure 
du  Yukon,  en  très  petit  nombre.  (Nelson.)  Cette  espèce  arrive  vers 
le  12  juin,  et  elle  est  très  timide.  On  remarque  très  peu  de  femelles 
parmi  les  premiers  spécimens,  mais,  cependant,  quelques  jours  seu- 
lement s'écoulent  avant  que  les  oiseaux  ne  commencent  à  s'appa- 
rier. (Turner.)  Le  11  juillet  1898  on  en  a  obtenu  un  mâle  adulte 
ainsi  que  deux  autres  spécimens  à  Point  Barrow,  Alaska.  (Witmer 
Stone.) 


8l4  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

CCLXII.     ANTHUS— Bechstein.     1807. 
697.     Farlouse  d'Amérique. 

Anthus  pensilvanicîis  (Lath)  Thienem.      1807. 

On  a  remarqué  des  spécimens  de  cette  espèce  pour  la  première  fois 
le  30  mai  1879  dans  le  golfe  Cumberland.  La  farlouse  d'Amérique 
s'en  va  à  l'automne  vers  le  commencement  de  septembre.  Au  port 
d'Annanactook  son  nid  se  trouvait  toujours  à  une  telle  profondeur 
dans  la  crevasse  d'un  rocher  que  je  n'ai  jamais  pu  prendre  aucun  de 
ceux  que  j'ai  découverts.  Sur  la  côte  du  Groenland,  surtout  dans  le 
voisinage  des  lieux  peuplés,  cette  espèce  construit  son  nid  dans  une 
touffe  beaucoup  d'après  la  manière  d'un  pinson,  mais  à  cet  endroit 
les  corbeaux  ne  se  trouvent  pas  en  aussi  grand  nombre  et  ne  détruisent 
pas  autant  d'oiseaux  ou  d'oeufs  qu'au  détroit  Cumberland.  Cette 
espèce  se  répand  un  peu  partout  sur  les  deux  rives  du  détroit,  ainsi 
que  sur  la  rive  ouest  du  détroit  Davis  du  moins  jusqu'à  la  latitude  68 
nord,  mais  elle  ne  se  voit  nulle  part  en  grande  abondance.  {Kumlein) . 
L'on  suppose  que  dans  le  Groenland  cette  farlouse  ne  couve  pas  plus 
loin  au  sud  que  la  latitude  67°,  mais  elle  le  fait,  indubitablement,  dans 
les  parties  septentrionales  de  l'Amérique  du  nord.  {Arct.  Man). 
C  est  un  des  oiseaux  les  plus  abondants  dans  le  nord-est  du  Labra- 
dor. De  même  que  l'alouette  ordinaire,  c  est  l'oiseau  caracté- 
ristique des  sommets  des  côtes  les  plus  stériles  et  les  plus  balayés  par  le 
vent,  et  elle  couve  en  grand  nombre.  (Bigelow) .  Elle  abonde  partout 
dans  le  Labrador.  On  a  receuilli  des  nids  ainsi  que  des  œufs  à  Fort 
Chimo  où  elle  couve  en  grand  nombre.  (Packard).  Cette  espèce  était 
commune,  au  mois  d'août  1894,  depuis  le  cap  Henrietta  Maria,  sur  la 
baie  James,  en  allant  au  sud  jusqu'à  Missinabi;  c'était  pendant  la 
migration.  Elle  était  commune  aussi  sur  les  îles  rocheuses  et  hautes 
dans  la  baie  James,  ainsi  que  sur  toutes  les  côtes  élevées  et  stériles 
depuis  le  golfe  Richmond  jusqu'à  la  baie  Ungava.  Le  18  juin  1896 
j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  cinq  œufs,  qui  se  composait  d'herbe 
sèche,  et  qui  était  au-dessous  d'un  rocher  escarpé.  (Spreadborough) . 
Cette  farlouse  est  nombreuse  le  long  des  rives  de  la  baie  d'Hudson. 
(A.  P.  Low).  Le  14  juillet  1891  on  en  a  pris  deux  mâles  à  la  baie 
Château,  Labrador.  {Norton).  Cette  espèce  se  trouve  communément 
comme  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve.  (Reeks).  On  la 
voit  beaucoup  comme  oiseau  migrateur  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse, 
ainsi    que   dans   ses   environs.     (Downs).E,\\e   est    commune   comme 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  815 

oiseau  migrateur  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  {H.  F.  Tufts).  Sur  l'île 
Sable,  Nouvelle-Ecosse,  on  l'a  remarquée  le  19  septembre  1902; 
on  en  a  vu  un  seul  spécimen,  le  12  mai  1905,  plusieurs  autres,  le 
26  septembre  1906,  et  environ  deux  douzaines,  le  15  septembre  1907. 
(/.  Boutelier).  Elle  se  voit  au  printemps  et  à  l'automne  à  Grand 
Manau,  Nouveau- Brunswick  {Chamberlain).  Elle  passe  le  prin- 
temps et  l'automne  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau  Bruns- 
wick. (TF.  H.  Moore).  Elle  est  commune  mais  de  passage  à  Mont- 
réal où  on  l'a  observée  et  au  printemps,  et  à  l'automne,  mais  à  cette 
dernière  saison  elle  se  voit  par  plus  grandes  volées  pendant  la  migra- 
tion. (Wintle).  De  temps  en  temps  on  la  remarque,  au  printemps  et 
à  l'automne,  aux  alentours  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport. 
(Diontie). 

La  farlouse  d'Amérique  abonde  comme  oiseau  migrateur  à  Ottawa. 
(Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  J'en  ai  vu  quelques  spécimens,  au  mois 
d'octobre,  dans  le  comté  de  Leeds,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young). 
M.  Taverner  dit  que  cette  espèce  est  commune,  à  l'automne, 
à  Beaumaris.  Le  15  août  1890  M.Kay  en  a  vu  quelques  spécimens 
à  Port  Sydney.  Elle  se  voit  régulièrement  dans  le  Muskoka,  et,  au 
mois  d'octobre  1900  était  commune  au  lac  Sand.  (/.  H.  Fleming). 
On  la  remarque  généralement  en  tout  à  fait  grand  nombre,  à  l'au- 
tomne, le  long  des  rives  de  la  baie  de  Toronto;  mais,  au  printemps, 
elle  traverse  à  une  allure  si  rapide  que  souvent  on  ne  l'observe  pas.  Les 
spécimens  que  j'ai  vus  au  printemps  sont  restés  ici  pendant  la  première 
semaine  de  mai.  (/.  Hughes  Samuel).  Cette  farlouse  est  un  oiseau 
migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario  {A  B  Klugh)  Elle  était 
assez  commune  entre  le  24  et  le  30  juillet  1901  sur  les  collines  rocheuses 
à  Fort  ChurchiU  où  on  en  a  pris  un  couple.  Le  29  août,  pendant  que 
nous  montions  la  rivière  Ha} es  inférieure,  nous  en  avons  remarqué 
une  grande  volée      (£.  A    Prehle) 

Cette  farlouse  est  un  oiseau  de  passage  le  long  du  49ième  parallèle, 
mais,  pendant  la  deuxième  saison,  on  l'a  trouvée  au  mois  d'août, 
autour  du  lac  de  la  montagne  Chief,  et,  sans  doute  les  spécimens  que 
l'on  a  remarqués  à  cet  endroit  sont  éclos  dans  le  voisinage  immédiat 
car  à  ce  moment-là  la  grande  partie  de  la  migration  n'était  pas  encore 
arrivée  (Cônes)  Cette  farlouse  abonde,  au  printemps  et  à  l'au- 
tomne, comme  oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba  (E.  T  Selon; 
Atkinson)  Elle  se  trouve  commune,  au  printemps  et  à  l'automne, 
comme  oiseau  migrateur  à  Aweme,  Manito'oa      (Criddle).     Au  prin- 


8l6  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

temps  de  1827  on  l'a  observée  par  petites  bandes  en  train  de  se  nourrir 
des  larves  de  petits  insectes  sur  les  plaines  de  la  Saskatchewan. 
(Richardson).     Elle   se   voit,    mais   en   petit   nombre,   sur   le    Mac- 
kenzie    en    allant    au    nord    jusqu'à    Fort   Simpson.      (Ross).      J'ai 
raison  de  croire  que  cette  espèce  est  l'un  des  oiseaux  qui  se  rendent  à  la 
rivière  Anderson  pour  couver,   mais  on  n'y  a  pas  trouvé  de  nids. 
( Macfarlane) .     On  l'a  observée  pour  la  première  fois  le  24  juillet  sur 
la  rive  nord  du  grand  lac  des  Esclaves,  à  environ  la  longitude  ouest  1 10°, 
où  probablement  elle  nichait,  et  de  là  jusqu'au  lac  Clinton- Golden. 
Au  milieu  de  septembre  elle  est  très  abondante  à  Fort  Reliance  pendant 
la  migration.     (E.  T.  Selon).     Il  y  avait  une  petite  volée  continuelle 
de  ces  oiseaux  qui  passait  au-dessus  de  Medicine-Hat,  Saskatchewan 
entre  le  16  avril  et  le  3  mai  1894,  mais  à  partir  de  cette  dernière  date 
on  ne  les  a  plus  revus.     Le  30  juillet  1895  on  a  trouvé  cette  espèce 
en  compagnie  de  ses  jeunes,  qui  étaient  plus  qu'à  moitié  grandis,  à 
une  altitude  de  7,500  pieds  dans  la  montagne  Sheep,  à  une  petite  dis- 
tance seulement  de  la  montagne  Chief,  sur  le  49ième  parallèle.     J'ai 
remarqué  une  volée  d'environ  une  vingtaine  de  farlouses  d'Amérique 
à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  27  avril  1897.     Elles  y 
étaient  communes  jusqu'au  10  mai  lorsqu'elles  en  sont  disparues.     On 
n'a  observé  qu'un  spécimen  de  cette  espèce,  le  29  septembre  1898, 
dans  le  passage  Athabasca.     Elle  était  commune,  au  mois  de  juillet, 
au-dessus  de  la  limite  boisée  dans  les  montagnes  au  sud  de  Calgary,  et, 
en  août,  dans  le  passage  Crow's  Nest.     On  la  voit  souvent,  au  prin- 
temps, à  Banfï,  Montagnes  Rocheuses,  et,  en  août  1891,  on  l'avait 
trouvée  dans  les  montagnes  autour  du  lac  Devil.     Elle  était  commune 
à  partir  du  19  avril  1890,  sur  les  plaines  au  bord  de  la  rivière  Columbia. 
Plus  tard  la  même  année  on  l'a  trouvée  dans  les  montagnes  près  de  la 
source  de  la  rivière  Bow.     Elle  couve  évidemment,  dans  toutes  les 
montagnes  au-dessus  de  la  limite  boisée.     Le  8  mai  1902  on  a  re- 
marqué cette  espèce  par  grandes  bandes  à  Trail,  près  du  49ième  pa- 
rallèle, et,  en  avril  1903,  par  bandes  à  Penticton,  Colombie-Britan- 
nique.    On  l'a  observée  en  train  de  couver  à  une  altitude  d'environ 
5,000  pieds  dans  presque  toutes  les  montagnes  des  chaînes  du  littoral 
et  Gold,  Colombie,  Britannique,  près  du  49ième  parallèle,  où  il  avait 
de  l'herbe.      Elle  abondait  à  l'automne  de  1901  au  bord  du  lac  Sumas. 
On  l'avait  remarquée  sur  l'île  de  Vancouver  pour  la  première  fois  le 
16  avril  1893;  elle  y  était  commune,  au  24  du  mois,  dans  les  champs 
labourés  et  le  7  mai,  on  en  a  remarqué  le  dernier  spécimen  partant 
pour  le  nord.     Au  mois  de  septembre  1907  cette  espèce  était  tout  à 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    DANADIEXS.  8I7 

fait  cammune  au  détroit  Clayoquot,  île  de  Vancouver.  (Spread- 
borough).  Le  24  juin  1906  on  a  entendu  ramager  un  spécimen  unique 
de  cet  oiseau  dans  la  montagne  Avalanche,  à  Glacier,  Colombie- 
Britannique.  {W.  E.  Saiinders).  Le  17  mai  1887  on  a  trouvé  cette 
espèce  au  sommet  du  mont  Finlayson,  près  de  Victoria,  où,  sans  doute, 
elle  couve.     (Macoun). 

On  l'a  tuée  à  l'est  de  la  chaîne  côtière  (Lord).  On  l'a  trouvé, 
par  grandes  bandes,  dans  les  prés  des  régions  de  la  côte,  pendant  la 
migration  de  l'automne.  (Streator).  Elle  abonde  à  l'est  et  à  l'ouest 
de  la  chaîne  côtière;  dans  certaines  années  on  la  trouve  pendant 
tout  l'hiver  sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin).  Elle  est  commune 
comme  oiseau  migrateur  dans  la  vallée  du  Fraser,  à  Chilliwack,  et  elle 
couve  au-dessus  de  la  limite  boisée  dans  la  chaîne  côtière. 
(Brooks).  Cette  espèce  se  voit  partout  dans  la  Colombie-Britannique, 
y  couvant  çà  et  là  sur  les  plaines  élevées  et  les  «Mesàs»  de  l'intérieur 
jusqu'à  une  altitude  de  4,000  pieds.  (Rhoads).  Elle  était  très  com- 
mune, en  septembre  1894,  au  lac  Sumas,  sur  l'île  Lulu  et  dans  la  prairie 
Matasqui,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G.  White).  On  a  remarque 
le  23  juin  1900,  un  oiseau,  que  l'on  a  cru  appartenir  à  cette  espèce 
dans  un  champ  recouvert  de  neige  dans  les  montagnes  sur  l'île  Moresby , 
l'une  des  îles  du  groupe  Queen  Charlotte,  Coloinbie-Britannique.  On 
n'a  \ai  que  relati^■ement  peu  de  farlouses  aux  alentours  du  goulet  Cook, 
Alaska;  on  en  a  pris  un  spécimen,  le  18  septembre,  à  Tyonek.  {Os- 
good).  Cette  espèce  arrive,  au  commencement  de  mai,  à  Unalaska, 
et,  au  19  du  mois,  il  y  avait  des  oeufs  dans  les  nids  sur  les  pentes 
des  côtes.  Elle  semble  couver  tout  le  long  du  littoral  de  la  partie 
nord  d'Alaska,  ainsi  que  sur  de  nombreuses  îles  dans  la  mer  Behring. 
{Nelson).  Elle  se  voit  partout  dans  l'Alaska,  y  compris  les  îles  Alé- 
outiennes;  on  la  trouve  dans  la  plus  grande  abondance  dans  l'intérieur, 
surtout  à  Fort  Yukon.  Elle  se  rend  rarement  à  St-Michael,  sauf  à 
l'automne.  {Turner).  On  en  a  remarqué  un  couple,  le  10  juin,  à 
marée  basse  sur  un  bas  fond  herbeux  au-delà  de  la  rivière  Indian. 
à  Sitka,  Alaska,  et  on  en  a  pris  la  femelle  qiii,  d'après  l'état  de  ses 
ovaires,  aurait  pondu  en  moins  d'une  semaine.  (Gn'nnell).  On  a  vu 
cette  espèce,  pendant  l'automne,  dans  tous  les  endroits  propices,  sur  la 
péninsule  Kenaï,  Alaska,  à  partir  de  la  limite  boisée  jusqu'à  une  altitude 
de  4,000  pieds.  Je  ne  l'ai  pas  observée  pendant  l'été,  bien  que  je  me 
sois  trouvé  dans  une  localité  favorable  pour  la  voir.  (Figgins). 
Aux  mois  de  mai  et  juin  1903  on  a  pris  cette  espèce  aux  baies  Heren- 
decn  et  Muller,  Alaska.     (Anderson). 


8l8  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Notes  sur  la  reproduction.  J'ai  en  ma  possession  des  couvées 
d'œufs  recueillies,  au  mois  de  juin  1888,  par  M.  F.  F.  Payne,  au  cap 
Prince  of  Wales,  sur  le  détroit  d'Hudson,  et  d'autres  recueillies,  le  30 
juin  1895,  par  M.  Lambert  Dicks  au  goulet  Hamilton,  Labrador,  et 
d'autres  encore  enlevées  le  15  juin  1897,  à  Nashvak,  Labrador. 
Le  25  juin  1900  le  révérend  L  O.  Stringer  a  trouvé  à  la  rivière  Peel, 
prés  de  l'embouchure  du  Mackenzie,  un  nid,  contenant  cinq 
œufs,  qui  était  fait,  par  terre,  d'herbe  sèche.     {W.  Raine). 

Un  mâle  de  cette  espèce  ,pris,  le  3  juin,  à  Skagvvay,  était  probable- 
ment un  oiseau  migrateur  tardif.  Le  5  juin  M.  Osgood  en  a  vu  plu- 
sieurs spécimens  sur  les  hauteurs  au-dessus  de  Glacier,  et  nous  en 
avons  trouvé  de  nombreux  autres,  entre  le  il  et  le  13  juin,  à  Sum- 
mit;  une  femelle,  prise  à  cette  dernière  date,  pondait.  J'ai  trouvé, 
encore  le  même  jour,  un  nid,  neuf  mais  vide,  que  j'ai  cru  appartenir 
à  cette  espèce,  car  il  n'y  en  avait  pas  un  autre  à  proximité.  Ce  nid, 
qui  était  peu  compact,  se  composait  d'herbe  fine  et  sèche,  et  se 
trouvait  dans  une  cavité  dans  la  mousse  qui  recouvrait  le  côté  presque 
perpendiculaire  d'un  gros  caillou  situé  sur  une  colline  bien  au-dessus  de 
Summit.  L'entrée  du  nid  était  par  un  petit  trou  creusé  dans  la  mousse. 
A  Summit  nous  avons  souvent  remarqué  que  cette  espèce  chantait 
pendant  son  vol.  Le  mâle  se  lançait  tout  d'a-bord,  d'un  des 
gros  cailloux  de  granité  qui  abondent  à  cet  endroit,  et  il  commençait 
son  ramage  en  émettant  un  «tschippe»  perçant,  puis  ensuite  il  s'é- 
levait rapidement  jusqu'à  une  hauteur  d'une  centaine  de  pieds  ou 
plus,  tout  en  ramageant  d'un  ton  doux  et  clair.  Après  qu'il  s'était 
tenu  à  une  grande  élévation  dans  l'air,  pendant  plusieurs  minutes,  et 
qu'il  avait  répété  son  ramage,  il  descendait  doucement  à  terre,  s'a- 
battant  à  100  verges  d'où  il  s'était  levé,  et,  un  peu  plus  tard,  il  répétait 
le  même  jeu.  Nous  avons  trouvé  un  couple  de  cette  espèce  le  17 
juin,  sur  les  hauteurs  au-dessus  de  Bennett,  ainsi  que  quelques  spéci- 
mens appartenant  probablement  à  ime  seule  famille,  entre  le  15  et  le 
20  août  à  Circle.     (Bishop). 

698.     Pipit  des  prairies. 

Anthus  pratensis  (Linn)   Bechst.      1807. 

Reçue  venant  du  Groenland,  par  M.  le  docteur  Paulsen  à  Copen- 
hague en  1845.     {Arct.  Man). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  819 

699.  Pipit  à  êorge-rouge. 

Anthus  cerviniis  (Pall)  Keys  &  Blas.     1840. 

On  a  obtenu  dans  le  Groenland,  en  1845,  un  spécimen  de  cette  es- 
pèce; c'est  la  deuxième  mention  de  l'espèce  dans  ce  territoire.  {Tur- 
ner).  On  dit  que  cet  oiseau  se  trouvait  en  1853,  aux  îles  Aléoutiennes, 
et  M.  Dali  fait  mention  de  la  prise  d'un  spécimen  à  St-Michael  pendant 
que  l'expédition  télégraphique  russe  s'y  trouvait.     (Nelson). 

700.  Pipit  de  Sprague. 

Anthus  spragueii  (Aud)  Baird.     1864. 

On  a  trouvé  ce  pipit  en  train  de  couver  en  grand  nombre  sur 
la  prairie  près  de  la  montagne  Turtle,  ainsi  qu'à  la  rivière  Souris. 
(Coues).  En  1882  il  passait  l'été  sur  le  prairies  élevées  du  sud  et  de 
l'ouest  du  Manitoba.  En  1892  je  n'en  ai  ni  vu,  ni  entendu,  un  seul 
spécimen  dans  la  région.  Cette  espèce  semble  être  complètement 
disparue:  c'est,  sans  doute,  à  cause  de  l'exploitation  de  la  prairie 
vierge.  (E.  T.  Selon).  Ce  pipit  passe  l'été  en  nombre  à  Aweme, 
Manitoba,  y  arrivant  vers  le  23  avril  et  s'en  allant  vers  la  mi-sep- 
tembre. (Criddle).  J'en  ai  entendu  chanter  de  nombreux  spécimens 
à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress,  et  pendant  la  dernière  semaine 
de  juin  1894,  j'en  ai  vu  un  autre.  Cette  espèce  couvait,  sans  doute, 
à  ce  m.oment.  (Spreadhorough).  Le  pipit  de  se  sprague  trouve  en  nom- 
bre dans  toutes  les  régions  arides  et  sans  arbres  depuis  les  côtes 
Touchwood,  Saskatchewan,  en  allant  à  l'ouest  jusqu'au  Ribstone 
creek,  Alberta.  {Alkinson).  En  1905  nous  l'avons  entièrement 
perdu  de  vue  dans  le  sud-ouest  de  la  Saskatchewan  probablement 
parce  que  nous  n'avons  pas  su  où  ni  comment  le  chercher,  ni  compris 
les  obstacles  qu'il  fallait  surmonter  pour  le  voir  ou  l'entendre.  En 
1906  il  était  vraiment  assez  commun  sur  les  prairies,  on  l'a  entendu 
souvent,  mais  on  l'a  vu  moins  fréquemment.  {A.  C.  Benl).  Cette 
espèce  était  assez  commune  dans  le  nord  de  l' Alberta  où  j'ai  écouté 
avec  beaucoup  de  plaisir  son  ramage,  intéressant,  mais  assez  mono- 
tone, émis  à  une  hauteur  si  élevée  que  j'ai  à  peine  vu  l'oiseau  dans  les 
nuages       {W.  E.  Saunders). 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  n'ai  pas  vu  cette  espèce  dans 
le  voisinage  immédiat  de  la  rivière  Rouge,  et  je  pense  que  je  l'aurais 
remarquée  s'il  y  en  avait  eu  quelques  spécimens  en  train  de  couver 


820  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

près  de  Pembina  où  tous  les  jours,  pendant  un  mois,  j'ai  collectionné 
avec  assiduité  dans  les  champs.  Cependant,  en  passant  par  la  chaîne 
peu  élevée  des  montagnes  Pembina,  je  me  suis  trouvé  tout  de  suite 
dans  la  région  de  la  prairie  où,  en  compagnie  du  bruant  de  Baird  et 
celui  à  col  châtain,  cette  espèce  couvait  en  grand  nombre.  Le  premier 
spécimen  que  j'ai  tué,  le  14  juillet,  était  un  oiseau  de  l'année-même, 
emplumé  et  au  vol,  et  comme  j'ai  remarqué,  un  mois  au  moins  plus 
tard,  des  jeunes  à  peine  emplumés,  je  crois  que,  d'après  la  manière 
de  Eremophila,  cette  espèce  se  reproduit  deux  fois  par  année. 
En  allant  à  l'ouest  jusqu'au  deuxième  passage  de  la  rivière  Souris, 
et  au-delà  de  cet  endroit,  j'ai  observé,  tous  les  jours,  de  nombreux 
spécimens  de  cette  espèce.  A  quelques-uns  de  nos  camps,  surtout  à 
celui  au  premier  passage  de  cette  rivière,  les  oiseaux  y  étaient  en  tel 
nombre  que  le  ciel  en  été  obscurci.  Au  camp,  on  a  pris  des  jeunes 
à  la  main,  et  j'aurais  pu  en  avoir  tué  de  nombreux  autres  sans  sortir 
de  ma  tente  pendant  qu'ils  voltigeaint  au-dessus  dans  l'air,  les  ailes 
tremblantes,  et  émettant  continuellement  leur  cri  perçant  et  plaintif. 
Cette  espèce  est  restée  en  abondance  pendant  la  plus  grande  partie  de 
septembre,  le  mois  où  le  renouvellement  du  plumage  est  complété, 
et  il  y  en  avait  même  des  spécimens  qui  ne  se  sont  pas  levés  de  terre 
jusqu'au  mois  d'octobre.  Cependant,  j'ignore  également  le  moment 
exact  où  elle  émigré,  sa  destination,  et  aussi  le  moment  de  son  retour. 
L'une  des  choses  les  plus  remarquables  touchant  cette  espèce  est  le 
succès  avec  lequel  elle  a  évité  l'observation  pendant  les  mois  d'hiver. 
(Coues).  Ce  pipit  couve  partout  dans  le  sud  de  la  Saskatche- 
wan  mais  il  est  plus  rare  dans  le  Manitoba.  Pendant  mes  divers 
voyages  dans  le  nord-ouest  du  Canada  j'ai  trouvé  plus  d'une  demi- 
douzaine  de  nids  appartenant  à  cette  espèce.  Le  15  juin  1902  j'ai 
trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  situé  dans  l'herbe  sur  la  prairie, 
au  lac  Crescent,  Saskatchewan.  Le  25  mai  1901,  M.  Hugh  Richard- 
son  avait  collectionné  pour  moi  une  couvée  de  cinq  œufs  dans  la  vallée 
de  la  Qu'appelle,  Saskatchewan,  et,  le  28  du  mois,  au  même  endroit, 
il  en  a  recueilli  une  autre  de  cinq.  Dans  ces  deux  cas  les  nids  se 
trouvaient  par  terre  et  étaient  faits  d'herbe  sèche.  J'ai  dans  ma  pos- 
session encore  une  autre  couvée,  celle-ci  de  quatre  œufs,  recueillie, 
le  26  mai  1893,  à  Pasqua,  dans  le  sud-ouest  de  la  Saskatchewan 
Les  œufs  de  cette  espèce  sont  très  rares  dans  les  collections  Ils 
ressemblent  quelque  peu  à  ceux  de  l'alouette  des  prairies,  mais  sont 
plus  petits.  Quelques-uns  ont  un  fond  chamois  pâle,  et  d'autres  un 
fond  blanc-grisâtre  tacheté   minutieusement   d'un  jaune  clair  et  de 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS,  821 

gris  purpurin.  On  peut  facilement  établir  une  distinction  entre  ces 
œufs  et  les  petits  œufs  de  l'alouette  des  prairies  à  cause  des  lignes  de 
crin  fines  brun  foncé,  au  gros  bout  des  premier?.  Je  n'ai  jamais 
observé  ces  lignes  sur  les  œufs  de  l'alouette  des  prairies,  bien  qu'on 
les  trouvent  souvent  sur  ceux  de  la  farlouse  d'Amérique,  et  du  pipit 
ordinaire.  Les  colons  appellent  cette  espèce  l'alouette  des  champs  du 
Missouri,  car,  de  même  que  l'alouette  des  champs  de  l'Europe,  elle  a 
l'habitude  de  s'élever  jusqu'à  une  telle  hauteur  qu'elle  parait  comme 
un  point  dans  le  ciel,  et  elle  ne  cessé  de  ramager  à  partir  du  moment 
où  elle  commence  à  s'élever  jusqu'à  celui  où  elle  descend  à  terre.  Elle 
est  plus  petite  que  l'alouette  des  champs  de  l'Europe  et,  par  conséquent, 
son  ramage  n'est  pas  aussi  puissant.  J'ai  souvent  entendu  ramager 
ces  deux  espèces,  et  j'avoue  que  le  ramage  de  l'alouette  des  champs 
de  l'Europe  est  beaucoup  plus  beau  que  celui  du  pipit  de  Sprague  mal- 
gré ce  qu'en  disent  les  ornithologues  Américains.     {W.  Raine). 

Famille  LI.     CINCLIDiî^.     Cingles  plongeurs. 

CCLXIII.  CINCLUS  Borthansen.     1797. 
701.    Plongeur  américain. 

Cinclus  mexicaniis  unicolor  (bonap)  Ridgway.     1904. 

Le  15  juillet  1897  on  a  remarqué  un  spécimen  de  cette  espèce 
à  la  rivière  Elbow,  au  sud-ouest  de  Calgary,  ainsi  que  de  nombreux 
autres,  le  7  août  de  la  même  année,  au  creek  Michell,  à  l'ouest 
du  col  Crowsnest.  {Spreadhorough.)  J'ai  observé  le  cincle  plongeur 
en  grand  nombre  autour  du  lac  Chief  Mountain,  mais  il  était 
trop  tard  dans  la  saison  pour  recueillir  ses  œufs,  car  les  jeunes  étaient 
déjà  au  vol.  (Coues.)  Cet  oiseau  se  trouve  très  commun  dans 
tous  les  cours  d'eau  des  montagnes  depuis  Banfï  en  passant  à  travers 
les  Montagnes  Rocheuses  jusqu'aux  montagnes  Selkirk  et  à  la  chaîne 
Gold.  Sa  façon  de  rester  à  côté  et  en  arrière  des  chûtes  et  des  petites 
cascades  ajoute  un  grand  intérêt  à  l'étude  de  ses  habitudes.  Un 
nid,  trouvé  sur  un  rebord  en  arrière  d'une  petite  cascade  dans  la 
vallée  Kicking  Horse,  contenait,  le  13  août  1885,  des  oisillons.  Ce 
nid,  à  une  distance,  ressemblait  à  une  grande  masse  de  mousse 
humide,  mais  après  l'avoir  examiné,  on  a  trouvé  qu'il  était  sous  forme 
de  four.  (Macoun.)  Le  cincle  plongeur  était  très  commun,  pendant 
l'été  de  1902,  dans  les  creeks  rocheux  à  l'ouest  de  la  rivière  Columbia 

78870—53 


822  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

sur  le  49ième  parallèle.  On  l'avait  pris,  le  5  avril  1890,  sur  la  rivière 
Eagle  dans  la  chaîne  Gold,  Colombie-Britannique.  Il  était  commun 
en  mai  1904,  sur  la  rivière  Elk,  dans  la  même  province.  Le  15  juillet 
1905  on  en  a  remarqué  un  spécimen  sur  le  creek  Whipsaw,  ainsi 
qu'un  autre  sur  la  rivière  Skagit,  Colombie-Britannique.  Le  25 
du  même  mois  on  en  a  vu  encore  un  autre  sur  un  petit  cours  d'eau 
à  une  altitude  de  5,000  pieds.  En  1889,  on  avait  déjà  vu  quelques 
spécimens  de  cet  oiseau,  en  avril,  à  la  tête  du  bras  nord  du  goulet 
Burrard,  Colombie-Britannnique,  ainsi  que  quelques  autres,  en  mai, 
dans  le  petit  cours  d'eau  en  aval  de  Spence  Bridge  dans  la  même 
province.  Pendant  l'été  de  1901  le  cincle  plongeur  était  tout  à 
fait  commun  sur  la  rivière  Chilliwack,  ainsi  que  sur  les  cours  d'eau 
qui  se  jettent  dans  cette  rivière.  On  en  avait  remarqué  un  spécimen, 
le  2  juin  1893,  près  de  Goldstream,  île  de  Vancouver.  J'en  ai 
remarqué  un  autre,  le  5  septembre,  sur  la  rivière  Sooke  où  j'ai  écouté 
le  ramage  de  cette  espèce  pour  la  première  fois.  J'ai  entendu  dire 
que  le  cincle  plongeur  est  un  bon  chanteur,  et  c'est  bien  vrai.  Son 
ramage  ressemble  beaucoup  à  celui  de  l'oiseau  chat,  tellement,  en 
effet,  que  si  je  n'avais  pas  vu  l'oiseau  accroupi  sur  une  pierre,  j'aurais 
cru  que  le  chantre  appartenait  à  cette  espèce-là.  La  période  où  le 
cincle  plongeur  chante  le  plus  est  l'automne  et  l'hiver,  (Spread- 
boroîigh.)  Le  16  juillet  1887,  nous  avons  trouvé  un  nid  de  cette 
espèce  situé  dans  la  poutrelle  d'un  pont  qui  traversait  un  cours 
d'eau  se  jetant  dans  le  lac  Cameron  à  la  base  du  mont  Arrowsmith, 
île  de  Vancouver.  Ce  nid  était  bien  gros  et  construit  de  mousse; 
le  centre  était  très  compact,  et  le  tout  couvert  d'un  dôme.  Nous 
n'avons  vu,  ni  les  oisillons,  ni  les  œufs  pendant  que  nous  regardions 
le  nid  à  travers  une  fente,  à  cause  du  fait  qu'il  se  trouvait  dans 
un  torrent  rapide.  Comme  nous  étions  campés  au  pont  nous  avons 
pu  observer  l'oiseau  pendant  deux  jours.     (Macoun.) 

M.  Drummond  a  pris  trois  spécimens  de  cet  oiseau  près  des  sources 
de  la  rivière  Athabasca,  sur  le  penchant  est  des  Montagnes  Rocheuses, 
entre  les  latitudes  54°  et  56°.  (Richardson.)  Le  seul  spécimen  que 
l'on  ait  remarqué  a  été  tué  à  Ducks,  Colombie-Britannique.  {Streator.) 
Le  cincle  plongeur  se  trouve  dans  presque  tous  les  cours  d'eau  des 
montagnes  d'un  bout  à  l'autre  de  la  Colombie-Brtiannique.  (Fantiin.) 
Il  est  très  commun  le  long  de  toutes  les  rivières  de  la  Colombie- 
Britannique.  (Lord.)  Il  habite  Chilliwack  mais  en  petit  nombre; 
il  est  commun  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  où  il  chante 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  823 

tout  l'hiver,  et  dans  le  district  de  Cariboo  dans  cette  pro\ance  il 
se  trouve  dans  un  voisinage  d'eau  vive  tout  l'hiver.  (Brooks.)  On 
le  voit  dans  tous  les  cours  d'eau  rapides  de  la  Colombie-Britannique 
depuis  les-  montagnes  jusqu'à  la  mer.  {Rlioads.)  Il  est  commun 
en  montant  le  creek  Seymour,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G. 
White.)  En  1899  on  a  remarqué  et  entendu  un  cincle  plongeur  à  plu- 
sieurs reprises  le  long  d'un  cours  d'eau  se  jetant  dans  le  bras  ouest 
du  goulet  Cumshewa,  sur  l'une  des  îles  du  groupe  Queen  Charlotte. 
Plusieurs  spécimens  de  cet  oiseau  ont  été  vus,  la  même  année,  dans 
les  montagnes  près  de  Hope,  goulet  Cook,  Alaska,  où,  le  3  septembre, 
on  en  a  pris  un.  iOsgood.)  Le  cincle  plongeur  se  trouve  dans  l'Alaska 
partout  où  les  cours  d'eau  clairs  et  rapides  lui  présentent  des  lieux 
propices.  Il  passe  l'hiver  dans  le  voisinage  de  St-Michael,  et  l'on 
m'en  a  apporté  des  spécimens  au  cœur  de  l'hiver  lorsque  la  tempéra- 
ture était,  au  moins,  à  40°  au-dessous  de  zéro.  Cet  oiseau  semble 
être  très  peu  influencé  par  le  froid  excessif  de  nos  hivers.  (Nelson.) 
On  a  obtenu  ce  cingle  plongeur  à  plusieurs  endroits.  Il  habite 
les  creeko  rocheux  qui  coulent  des  montagnes.  Il  ne  se  voit 
pas  en  nombre  ici,  mais  il  y  reste  tout  le  temps  et  y  couve.  (Turner.) 
Le  8  juin  1898  nous  en  avons  collectionné  une  femelle  ainsi  qu'une 
couvée  de  quatre  œufs  frais  aux  chutes  à  Glacier,  en  amont  de 
Skagway,  Alaska.  Le  10  du  mois,  on  a  remarqué,  plus  en  aval 
de  cet  endroit,  un  merle  unique  qui  était  probablement  le  compagnon 
de  la  femelle  qu'on  avait  prise.  Le  5  octobre  M.  Osgood  en  a  pris 
un  autre  à  Unalaska.     (Bishop.) 

Note  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  couve  près  de  Banfif, 
Montagnes  Rocheuses.  Elle  construit  son  nid,  soit  dans  la  racine 
d'un  arbre,  soit  sur  le  rebord  d'un  rocher,  et  généralement  près  d'une 
cascade.  Ce  nid  est  gros,  avec  une  entrée  sur  le  côté,  et  fait  de 
mousse  qui  reste  toujours  verte  à  cause  de  la  poussière  d'eau  du 
ruisseau  de  la  montagne  qui  l'arrose.     (W.  Raine.) 

Famille  LU.    TROGLODYTID^.     Troglodytes,  oiseaux- 
moqueurs. 

CCLXVI.    MIMUS     B01E.     1826. 

703.    La  grive  polygotte. 

Mimus  polyglottos  polyglottos.     (linn).     Bonap.     1838. 

Dans  'Birds  of  Ontario'  de  M.  Mclhvraith,  et  à  la  page  388, 
il   y   a  un   compte-rendu   intéressant  relativement   à   la   couvaison 

78870— 53I 


824  CONMISSIOM   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

de  cette  espèce,  en  1883,  à  East  Hamilton,  Ontario.  M.  Eastwood 
en  a  observé  un  mâle  au  commencement  de  la  saison,  mais  la  femelle 
s'est  tenue  si  constamment  sur  le  nid  qu'on  ne  l'a  remarquée  qu'une 
seule  fois.  On  avait  espéré  revoir,  le  printemps  suivant,  dans  l'On- 
tario, ce  couple  ou,  au  moins,  quelques  spécimens  de  la  même  famille, 
mais  s'ils  y  sont  venus,  on  ne  les  a  pas  observés.  Dans  «Birds 
of  Western  Ontario»  on  fait  mention  de  la  prise  d'un  spécimen 
par  M.  Sandys,  en  1860,  à  Chatham,  Ontario,  et  c'est  tout  ce  que  nous 
savons,  jusqu'à  présent,  de  l'oiseau  moqueur. 

M.  le  docteur  Dv/ight,  jeune,  donne,  dans  VAuk,  vol.  XIII, 
p.  344,  les  mentions  suivantes  de  la  présence  de  cette  espèce  dans 
le  Canada.  Le  1er  juillet  1880  on  en  a  remarqué  un  spécimen 
à  Strathroy,  Ontario,  mais  on  ne  l'a  pas  pris.  Celle  de  sa  prise 
à  Chatham,  mentionnée  ci-dessus  par  M.  Mcllwraith.  Celle  prove- 
nant d' Hamilton,  et  mentionnée  ci -dessus  par  le  même.  Le  ler 
juillet  1889  on  a  blessé  et  attrapé  un  spécimen  vivant,  à  Truro, 
Nouvelle-Ecosse.  Il  n'a  montré  aucun  signe  d'avoir  été  un  oiseau 
de  cage  échappé.  Celle  d'un  jeune  oiseau,  pris  à  l'automne  de 
1894,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse.  Il  doit  y  être  arrivé  à  la 
suite  d'une  grosse  tempête. 

Le  5  septembre  1902  on  a  pris,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  un 
jeune  mâle  de  cette  espèce  en  plumage  d'adolescence  pendant  qu'il  sau- 
tait çà  et  là  au  milieu  d'une  pile  de  bois.  (/.  Boutelier.)  Par  l'intermé- 
diaire de  Mme  M.  V.  Lawrence  l'on  m'en  a  apporté  un  spécimen 
ramassé  sur  la  place  Haymarket,  St-John,  Nouveau-Brunswick,  par 
un  petit  garçon  de  sept  ans  nommé  Ronald  Singer.  {A.  G.  Leavitt.) 
Le  20  mai  1906  j'ai  pris  un  mâle  de  cette  espèce  à  Point  Pelée,  comté 
d'Essez,  Ontario.  Je  l'ai  trouvé  près  d'un  vieux  verger  sur  le  côté 
ouest,  à  environ  cinq  milles  de  l'extrémité  de  la  pointe.  Les  deux 
oiseaux  avaient  les  organes  sexuels  bien  développés.  MM.  B.  H. 
Swales  et  P.  A.  Taverner  étaient  avec  moi  au  moment  où  j'ai  tué 
les  deux  spécimens.     (/.  H.  Fleming.) 

CCLXV.     GALEOSCOPTES.     Cabanis.     1850. 
704.    Grive  de  la  Caroline. 

Galeoscoptes  carolinensis  (LïN'î^)Cab      1850. 

La  grive  de  la  Caroline  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  à  Halifax, 
Nouvelle- Ecosse.     {Downs.)     En  été  elle  habite  la  Nouvelle-Ecosse, 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  825 

et  s'y  trouve  communément.  {H.  F.  Tufts.)  Sur  l'île  Sable,  Nouvelle- 
Ecosse,  on  en  a  observ-é  plusieurs  spécimens  le  i6  mai  1906,  ainsi 
qu'un  autre  le  15  septembre  1907  (/.  Boutelier.)  Au  mois  de  juillet 
1888  on  en  a  remarqué  quelques  spécimens  au  moulin  Stewart,  île 
du  Prince-Edouard  bien  que  cette  espèce  se  trouve  apparemment 
rare  sur  cette  île.  (Macoun.)  Elle  est  rare  et  irrégulière  pendant 
l'été  à  St-John,  Nouveau-Brunswick.  (Chamberlain.)  Elle  passe 
l'été  et  se  trouve  assez  commune  le  long  de  la  rivière  St-John, 
Nouveau-Brunswick.     (W.  H.  Moore.) 

La  grive  de  la  Caroline  est  nombreuse,  pendant  l'été,  à  Montréal. 
Elle  couve  dans  la  ville  ainsi  que  dans  le  parc  Mont- Royal.  On 
y  a  trouvé  des  nids  à  partir  du  29  mai  jusqu'au  19  juillet.  (Wintle.) 
En  été  elle  habite  en  nombre  la  partie  est  de  la  province  de  Québec;  on 
l'a  prise  à  Ste-Foye.  (Dionne.)  Elle  passe  l'été,  et  se  trouve  commune, 
aux  alentours  d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalisa,  vol.  V.)  On  la  voit 
en  grand  nombre  partout  dans  l'est  d'Ontario  où  quelquefois  elle 
reste  jusqu'à  la  fin  septembre.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Cette  espèce 
habite  régulièrement  en  été  à  Toronto,  Ontario.  Elle  abonde, 
pendant  la  même  saison,  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka, 
y  couvant  généralement  à  la  lisière  de  la  forêt,  ou  dans  les  jardins 
des  colons.  (/.  H.  Fleming.)  En  été  elle  se  voit  en  grand  nombre 
à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  10  mai  et  s'en  allant  vers  le 
25  septembre.  {A.  B.  Klngh.)  Elle  est  très  commune  pendant 
l'été  à  Penetanguishene,  Ontario,  y  couvant  très  souvent  dans  les 
rosiers  sauvages  des  prairies.     {A .  F.  Young.) 

On  a  trouvé  la  grive  de  la  Caroline  l'un  des  oiseaux  les  plus  communs 
dans  la  région  de  la  rivière  Rouge  où,  au  mois  de  juin,  elle  couvait 
dans  des  lieux  semblables  à  ceux  qu'elle  fréquente  dans  l'est.  Je 
l'ai  suivie  à  l'ouest  jusqu'à  la  montagne  Turtle,  sur  le  49ème  parallèle, 
mais  je  ne  l'ai  pas  trouvée  dans  les  Montagnes  Rocheuses.  (Coues.) 
Cette  espèce  abonde,  pendant  l'été,  dans  les  petits  bosquets  du  Mani- 
toba,  surtout  au  nord.  {E.  T.  Selon.)  Elle  passe  l'été  en  nombre 
à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant  vers  le  17  mai,  et  s'en  allant  vers 
le  18  septembre.  (Criddle.)  Elle  couve  depuis  le  Manitoba  en  allant 
à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (Atkinson.)  Elle  est*  assez 
commune  dans  les  bois  et  les  broussailles  le  long  des  creeks  dans 
le  sud-ouest  de  la  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent.)  En  été  la  grive 
de  la  Caroline  habite  en  grand  nombre  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
où,  en  1892,  on  l'a  remarquée  pour  la  première  fois  le  2  juin.     Quelques 


826  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

jours  plus  tard  elle  y  est  devenue  commune.  Elle  couve  en  grand 
nombre.  On  l'a  observée  à  Medicine  Hat,  dans  la  même  province, 
pour  la  première  fois  le  17  mai  1894;  elle  y  était  commune  au  20 
du  mois.  Au  mois  de  juin  1894  elle  abondait  dans  tous  les  bosquets 
à  Medicine  Hat,  au  lac  Crâne  le  long  du  Swift  creek,  Current, 
et  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  Cette  espèce  était  commune 
partout  où  il  y  avait  des  broussailles  dans  la  montagne  Wood.  ainsi 
que  le  long  du  Rocky  creek  jusqu'à  la  frontière.  On  a  trouvé, 
au  bord  de  la  rivière  des  Français,  quatre  nids  dont  deux  étaient 
dans  des  bosquets  de  saules,  et  les  deux  autres  dans  les  saules  de 
loup  (Wolf  Willow,  Elœagnus  argentea).  Cette  grive  était  commune 
dans  tous  les  ravins  dans  les  côtes  Cypress,  et  dans  la  vallée  de  la 
rivière  Milk,  ainsi  que  partout  où  il  y  avait  des  broussailles  dans  le 
sud  de  l'Alberta.  Je  l'ai  remarquée  à  Edmonton,  Alberta,  pour 
la  première  fois  le  25  mai  1897,  et,  le  lendemain,  j'en  ai  entendu  ra- 
mager  de  nombreux  spécimens.  Elle  y  est  bientôt  devenue  commune, 
et  a  commencé  à  couver.  Au  mois  de  juin  1898  cette  espèce  était 
commune  depuis  Edmonton  en  allant  au  nord  jusqu'à  la  rivière 
McLeod.  On  l'avait  entendue,  le  6  juin  1890,  dans  les  buissons  à 
Deer  Park,  sur  la  rivière  Columbia,  Colombie- Britannique;  plus  tard 
le  même  mois  on  l'a  trouvée  couvant  dans  la  vallée  du  Pass  creek 
près  de  Robson.  Pendant  l'été  de  1902  elle  était  tout  à  fait  commune 
à  Trail  et  à  Cascade,  ainsi  que  dans  des  buissons  bas  le  long  des  petits 
cours  d'eau  près  du  49ème  parallèle.  En  juin  1889  cette  grive 
se  trouvait  en  nombre  à  Kamloops  et  à  Spence  Bridge,  Colombie- 
Britannique,  y  faisant  son  nid  dans  les  bosquets  le  long  de  la  rivière 
Thompson.  Au  mois  de  juin  1901  on  n'en  a  observé  qu'un  spéci- 
men à  Chilliwack,  Colombie-Britannique;  en  1906  on  en  a  remarqué 
un  autre  dans  la  vallée  de  Chilliwack.  {Spreadhorough.)  La  grive 
de  la  Caroline  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre  à  Prince- Albert,  Saskat- 
chewan;  on  l'a  entendue  là,  à  plusieurs  reprises  dans  les  bosquets, 
mais  on  ne  l'a  vue  qu'une  seule  fois.  {Couheaiix.)  Cette  espèce 
n'a  pas  été  observée  plus  au  nord  que  la  latitude  54°.  Elle  abondait 
aux  alentours  de  Carlton,  sur  le  Saskatchewan,  y  couvant  dans  les 
bosquets  de  sau'es.  {Richards on.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre 
dans  l'intérieur  de  la  Colombie-Britannique,  mais  elle  arrive  à  la 
côte  en  nombres  réduits.  (Streator.)  Pendant  l'été  elle  est  commune 
à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière,  mais  en  petit  nombre  sur 
l'île  de  Vancouver.  (Fannin.)  Elle  n'abonde  nulle  part  et  elle  est 
très  locale  quant  à  sa  distribution  dans  la  Colombie-Britannique. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIEBS.  827 

(Rhoads.)  En  été  elle  habite  Chilliwack,  Colombie- Britannique  en 
assez  grand  nombre,  et  elle  couve  aussi  loin  au  nord  en  montant  la 
rivière  Fraser,  que  le  Soda  creek  dans  la  même  province.     (Brooks.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  niche  dans  les  buis- 
sons, les  vignes,  et  les  arbres,  de  toute  sorte,  mais  jamais  à  une 
grande  élévation.  Le  nid  est  fait  de  branches,  de  feuilles  sèches, 
de  morceaux  de  papier,  d'écorce,  et  d'herbes,  et  se  trouve  toujours 
garni  de  radicules  noires.  A  Ottawa,  la  grive  de  la  Caroline  commence 
à  pondre  pendant  la  dernière  partie  du  mois  de  mai.  {Garneau.) 
Le  nid  de  cet  oiseau  est  situé,  à  Ottawa,  depuis  cinq  jusqu'à  vingt 
pieds  de  terre  dans  un  arbre.  Il  se  compose  de  brindilles,  de  feuilles, 
d'écorce,  de  radicules,  et  de  morceaux  de  ficelle,  le  tout  garni  de 
radicules  noires.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont 
d'un  vert  bleuâtre  foncé.  {G.  R.  WJiite.)  Cette  espèce  couve,  en 
juin,  à  Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick.  Son  nid  est  grossièrement 
construit  de  tiges  de  diverses  plantes,  d'herbes,-  et  d'autres  maté- 
riaux, le  tout  garni  de  radicules.  Il  a  l'air  d'une  touffe  de  matière 
flottante  accrochée  à  un  buisson.  L'oiseau  femelle  surveille  bien 
le  nid  pendant  que  le  mâle  ramage  à  une  petite  distance  dans  le 
but  d'attirer  vers  lui  l'attention  des  intrus.  {W.  H.  Moore.)  Cette 
espèce  construit  son  nid  dans  les  bosquets  les  plus  épais  des  prairies, 
et  il  est  difficile  de  le  trouver.  Elle  niche  dans  les  saules  ainsi  que 
dans  Elœagnus  argentea.  La  base  de  son  nid  consiste  en  feuilles  de 
chardons  et  à' Artemisia,  ensuite  il  y  a  de  l'écorce  de  saule  mort,  et 
la  garniture  de  l'intérieur  se  compose  de  petites  fibres  de  racines 
noires.  Le  22  juin  1895  on  a  recueilli  trois  nids  de  ce  genre  à  la 
rivière  des  Français,  Saskatchewan.     (Macoun.) 

CCLXVI.    TOXOSTOMA.     Wagler.     1831. 
705.    Grive  rousse. 

Toxostoma  rufum.     (linn)  Cab,     1847. 

La  grive  rousse  passe  l'été  aux  alentours  de  Montréal.  En  1890 
on  l'a  remarquée  le  30  avril,  et,  le  24  mai,  on  a  trouvé  un  nid,  con- 
tenant trois  œufs,  sur  l'éperon  du  Mont-Royal.  On  n'a  pas  observé 
cette  espèce  à  l'automne,  et  je  pense  qu'elle  émigré  de  bonne  heure 
à  cette  saison.  (Wintle.)  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre 
aux  alentours  d'Ottawa.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Elle  se  trouve 
commune  dans  les  endroits  propices  dans  l'est  d'Ontario.     On  la  voit 


828  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

nombreuse  comme  oiseau  reproducteur  sur  l'île  Wolfe,  près  de  Kings- 
ton, Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young.)  En  été  elle  habite  régulièrement 
à  Toronto,  Ontario.  M.  Kay  mentionne  que  l'on  en  a  pris  un  spé- 
cimen à  Port  Sydney,  Muskoka,  le  7  mai  1890.  Je  suis  certain  que 
cette  espèce  se  voit  à  Emsdale,  détroit  de  Parry,  mais,  jusqu'à 
présent,  je  n'en  ai  pas  pris  un  seul  spécimen.  La  grive  rousse  ne  se 
trouve  qu'en  petit  nombre,  pendant  l'été  à  Guelph,  Ontario.  {A.  B. 
Klugh.)  Elle  passe  l'été  dans  le  sud-ouest  d'Ontario,  mais  on  ne  l'a 
pas  vue  souvent  dans  le  nord  de  cette  province.  Elle  fait  son  nid 
généralement  à  terre,  souvent  dans  un  tas  de  broussailles,  et  quel- 
quefois dans  les  arbustes.  La  ponte  consiste  de  trois  ou  quatre  œufs; 
il  y  en  a  rarement  cinq.  Deux  couvées  sont  souvent  élevées  dans  une 
saison  près  de  London,  Ontario.  {W.  E.  Saunders.)  Cette  espèce  se 
trouve  nombreuse  pendant  l'été  à  Penetanguishene,  Ontario.  J'ai 
remarqué  son  nid  très  près  de  terre  dans  des  rosiers.     {A.  F.  Young.) 

On  l'observe  à  Pembina  qui  parait  être  près  de  la  limite  la  plus 
au  nord  de  ses  migrations;  on  y  a  trouvé,  à  la  fin  juin,  un  nid  con- 
tenant quatre  œufs.  {Coues.)  La  grive  rousse  se  voit  pendantl  'été 
dans  les  régions  en  partie  défrichées  surtout  dans  le  sud  du  Manitoba. 
{E.  T.  Selon.)  En  été  elle  est  nombreuse  à  Aweme,  Manitoba,  y 
arrivant  vers  le  10  mai,  et  s'en  allant  vers  la  mi-septembre.  (Criddle.) 
C'est  un  oiseau  reproducteur  régulier  dans  le  Manitoba  ainsi  que 
dans  l'ouest,  mais  elle  n'y  est  pas  commune.  On  la  voit  en  plus 
grand  nombre  qu'ailleurs  le  long  des  bords  des  rivières  les  plus  boisés. 
En  1906,  on  l'a  notée  en  allant  à  l'ouest  jusqu'aux  collines  Touchwood, 
Saskatchewan.  (Atkinson.)  Cette  espèce  était  peu  commune,  en 
1906,  dans  les  rangées  circulaires  d'arbres  (timber  belt)  du  sud-ouest 
de  la  Saskatchewan.  {A.  C.  Bent.)  On  l'a  remarquée  à  Medicine 
Hat,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois,  le  12  mai  1894.  Plus  tard 
elle  y  est  arrivée  en  grand  nombre,  le  22  du  mois  elle  était  très  com- 
mune, et  huit  jours  plus  tard,  le  30,  elle  fréqentait  les  buissons  dans 
les  vallées  des  creeks  et  des  rivières.  J'ai  trouvé  un  nid,  contenant 
quatre  œufs  frais,  dans  un  tas  de  broussailles  sèches  situées  au-dessous 
d'une  bille.  Il  se  composait  de  tiges,  et  était  garni  d'herbe  sèche. 
On  a  recueilli  d'autres  nids  qui  étaient  dans  les  broussailles  basses 
situées  dans  les  bosquets  épais.  A  la  fin  juin  on  a  vu  un  couple  de 
cette  espèce  dans  les  broussailles  le  long  du  creek  Swift  Current,  à 
l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  Cette  grive  a  été  observée,  en 
1895,  dans  les  bosquets  au  Old  Wives  creek,  à  la  montagne  Wood, 


CATALOGUE    DES   OISEAUX   CANADIENS.  829 

et  dans  la  vallée  ainsi  que  sur  les  hautes  rives  de  la  rivière  Mille  dans 
le  sud  de  l'Alberta.  Le  ler  juillet  1897,  j'en  ai  remarqué  un  spécimen 
à  la  montagne  Moose,  presque  jusqu'à  la  limite  boisée,  à  environ 
quarante  milles  au  sud-ouest  de  Calgary,  et  on  en  a  \'u  d'autres,  le 
15  du  mois,  plus  au  sud,  et  près  de  la  source  de  la  rivière  Elbow. 
{Spreadborough.)  On  n'a  observé  cette  espèce  qu'à  Carlton  House,  au 
bord  de  la  Saskatchewan  où  elle  couve.     {Richardson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  7  juin  1903  on  a  découvert, 
près  d'Ottawa,  un  nid  situé  à  six  pieds  de  terre  dans  un  petit  sapin. 
Il  avait  dix  pouces  de  diamètre,  était  fait  de  branches  garnies  d'écorce, 
d'herbe,  et  de  feuilles,  et  contenait  deux  oisillons,  ainsi  que  trois 
œufs  couvés.  (Garneau.)  Un  nid,  trouvé  près  du  cimetière  de 
Beechwood,  était  situé  dans  une  pièce  recouverte  de  rosiers  sauvages. 
Il  était  gros  et  se  composait  de  brindilles,  de  tiges  végétales,  de  feuilles 
desséchées,  de  bandes  d'écorce  et  de  racines  fibreuses,  le  tout  garni 
d'herbe  fine.  Il  contenait  quatre  oeufs  d'un  blanc  verdâtre  pointillé 
de  brun  rougeâtre.     (G.  R.  White.) 

CCLXVII.     S  ALPINCTES— Cabanis.     1847. 
706.    Roitelet  des  rochers. 

Salpinctes  obsoletiis   ohsoletus  (Say.)     Cab.     1847. 

Le  26  juin  1894  on  a  remarqué  un  mâle  de  cette  espèce  à  l'extré- 
mité est  des  collines  Cypress,  Saskatchewan.  On  avait  pris  cette  es- 
pèce au  mois  d'août  1885  à  Calgary,  Alberta.  Le  14  juin  1895  un 
couple  de  ces  oiseaux  ont  été  observés  dans  les  "bad  lands"  au  bord  du 
Rocky  creek,  au  sud  de  la  montagne  Wood.  Cette  espèce  était  com- 
mune le  long  de  la  rivière  M  ilk,  et  couvait  en  grand  nombre  à  Castell- 
ated  Rocks,  Alberta,  au  mois  de  juillet  1895.  J'en  ai  vu  un  spécimen, 
le  29  juin  1898,  au  Prairie  creek,  au  nord-ouest  d'Edmonton, 
Alberta.  Cette  espèce  était  assez  commune,  en  mai  1889,  le  long  de 
la  voie  du  chemin  de  fer  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique,  où 
évidemment  elle  couvait.  On  l'a  remarquée  en  nombre,  et  en  train 
de  couver,  sur  les  pentes  des  côtes  rocheuses  au  lac  Osoyoos,  dans  la 
même  province,  au  mois  de  juin  1905.  {Spreadborough.)  Cette  espèce 
se  voit  comme  oiseau  migrateur  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  qu'à 
Sumas.  (Lord.)  Elle  est  assez  commune  aux  alentours  d'Ashcroft, 
et  y  couve.  (Streator.)  Elle  est  commune  à  l'est  de  la  chaîne  cô- 
tière;  en  1884  j'en  ai  pris  un  spécimen  au  goulet  Burrard.     (Fannin.) 


830  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

On  ne  l'a  observée  qu'une  fois,  en  novembre  1889,  à  Chilliwack,  Co- 
lombie-Britannique, où  on  l'a  tuée.  (Brooks.)  Elle  a  été  remarquée 
aux  alentours  d'Ashcroft,  ainsi  qu'en  allant  au  nord  jusqu'au  Cache 
creek,  Colombie-Britannique.  On  l'a  vue  aussi  à  Kamloops  où  il  y 
en  avait  un  spécimen  nichant  dans  une  remise  de  division  (Section 
House)  à  dix  pieds  de  la  voie  du  chemin  de  fer.     (Brooks.) 

CCLXVIII.    THRYOTHORUS  Vieillot.     1816. 

718.  Roitelet  de  la  Caroline. 

Thryothorus  ludovicianus  ludovicianus  (Lath.)     Bonap.     1838. 

Dans  le  cours  de  l'hiver  de  1890—91  un  spécimen  de  cette  espèce  est 
resté  pendant  un  mois  ou  deux  dans  la  ville  de  For  est,  Ontario.  Il 
a  été  tué  éventuellement,  au  mois  de  février  1891,  par  M.  Montagne 
Smith,  de  cette  ville,  et  se  trouve  actuellement  dans  la  possession  de 
M.  S.  H.  Smith,  de  Strathroy,  Ontario.  M.  O.  J.  Stevenson  en  a  pris 
un  autre,  en  septembre  1905,  dans  un  ravin  près  de  St-Thomas,  dans 
la  même  province,  où  l'oiseau  était  resté,  au  moins  pendant  quelque 
temps,  l'hiver  précédent.  Le  25  avril  de  la  même  année  (1905) 
j'ai  été  voir  cet  oiseau.  (W.  E.  Saunders.)  On  a  pris  quatre  spéci- 
mens de  cette  espèce,  le  5  et  le  6  septembre,  dans  un  bosquet  sur  la 
rive  est  de  la  pointe  Pelée,  comté  d'Essex,  Ontario;  c'étaient  tous  de 
jeunes  oiseaux,  et,  d'après  les  mentions,  les  premiers  à  éclore  dans 
le  Canada.     N.  B.  Klugli,  dans  VAuk,  vol.  XXIII,  p.  105.) 

CCLXIX.    THRYOMANES— ScLATER.     1862. 

719.  Roitelet  de  Bewick. 

Thryomanes  bewickii  bewickii     (Aud.)     Ober.     1898. 

Il  n'y  a  qu'une  mention  relativement  à  cette  espèce,  celle  d'un  spé- 
cimen pris  par  moi-même,  le  13  décembre  1898,  dans  une  région  maré- 
cageuse recouverte  de  broussailles  et  d'arbres  renversés,  avec  quelques 
arbustes  çà  et  là,  près  d'Appin,  Ontario.  Il  y  avait  à  peine  un  pied 
de  neige  par  terre,  et  il  faisait  une  journée  claire  mais  pas  très  froide. 
L'oiseau  était  en  train  de  se  nourrir  et  farfouillait  dans  les  racines 
renversées  et  les  tas  de  broussailles.     (W.  E.  Saunders.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS,  83 1 

719e.    Roitelet  de  Seattle. 

Thryomanes  bewickii  calophonus. — Oberholser     1898. 

Cette  espèce  était  assez  rare,  en  mai  1889,  à  Agassiz,  Colombie- 
Britannique.  On  l'a  remarquée  pendant  l'été  de  1901  à  Chilliwack 
et  à  Huntingdon,  même  province.  Elle  passe  l'été  sur  l'île  de 
Vancouver;  on  l'a  obser^^ée  en  train  de  couver  là,  le  22  avril  1893. 
Je  crois  que  quelques  spécimens  y  restent  tout  l'hiver  car  je  les  ai 
remarqués  au  milieu  de  l'hiver  près  de  Victoria.  {Spreadhorough.) 
Cette  espèce  se  voit  comme  oiseau  migrateur  sur  l'île  de  Vancouver, 
ainsi  qu'à  Sumas.  {Lord.)  Elle  est  plus  commune  sur  la  côte  que 
dans  l'intérieur.  {Streator.)  Elle  passe  l'été  principalement  à  l'ouest 
de  la  chaîne  côtière,  et  couve  dans  le  parc  Beacon  Hill,  Victoria, 
île  de  Vancouver.  {Fannin.)  Elle  abonde  et  habite  à  Chilliwack. 
(Brooks.)  On  la  voit  en  grand  nombre  dans  cette  partie  du  sud 
de  la  Colombie-Btitannique  qui  se  trouve  à  l'ouest  de  la  chaîne 
côtière.  (Rhoads.)  Elle  fréquente  la  pente  des  montagnes  du  Paci- 
fique depuis  l'état  d'Orégon  en  allant  au  nord  jusqu'au  sud  de  l'île 
de  Vancouver,  ainsi  que  la  vallée  du  Fraser,  et  continue  encore 
un  petit  peu  plus  le  long  de  la  côte  continentale.     (Oberholser.) 

CCLXX.    TROGLODYTES— Vieillot     1807. 
721.    Troglodyte  aëdon. 

Troglodytes  aëdon  aëdon     Ober.     1904. 

Le  4  mai  1902,  on  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle- Ecosse.  En  1906  on  en  a  vu  deux  autres,  l'un  le  24  mai,  et 
l'autre  le  29  septembre,  et,  le  15  octobre  1907,  on  en  a  vu  encore  un 
autre.  (/.  BouteUer.)  Le  troglodyte  aëdon  passe  l'été,  mais  en  petit 
nombre,  aux  alentours  de  Montréal.  On  l'a  remarqué,  en  1890  et 
en  1891,  nourrissant  ses  jeunes  en  dedans  des  limites  de  la  ville. 
(Wintle.)  Il  est  rare  dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  au  printemps 
de  1880  j'ai  pris  une  femelle  de  cette  espèce  dans  la  ville  de  Québec. 
(Dionne.)  Ce  troglodyte  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  d'Ot- 
tawa. {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  est  commun  dans  l'est  d'On- 
tario. Je  l'ai  vu  très  souvent  dans  le  comté  de  Leeds,  mais  dans 
aucune  partie  l'ai-je  noté  en  aussi  grand  nombre  que  dans  le  centre  et 
le  nord  du  comté  de  Frontenac;  là,  il  se  trouve  en  grand  nombre  et, 
quelquefois,  il  fait  son  nid  dans  le  trou  d'une  barre  de  clôture  à  claire 


832  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

voie.  {Rév.  C.  J.  Young.)  C'est  un  oiseau  migrateur  commun 
Toronto,  y  habitant,  pendant  l'été,  en  assez  grand  nombre.  Il 
passe  cette  saison,  et  se  trouve  commun,  dans  les  districts  de  Parry 
Sound  et  Muskoka,  y  couvant  dans  les  poteaux  de  clôture  creux,  les 
souches,  et  au-dessous  des  toits  de  maisons.  (/.  H.  Fleming.)  Le 
troglodyte  aëdon  se  voit  en  nombre  le  long  du  chemin  de  fer  Parry 
Sound  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario,  y  nichant  dans  les  souches 
creuses.  {Spreadborough.)  Il  est  commun  dans  la  ville  et  dans  la 
campagne  aux  alentours  de  London,  Ontario,  et  y  arrive,  en  prenant 
une  moyenne  de  vingt  deux  années  successives,  le  ler  mai.  La  date 
moyenne  de  son  départ,  en  neuf  ans  consécutifs,  est  le  8  octobre. 
Les  nids  trouvés  dans  la  campagne  ont  généralement  une  garniture 
de  peaux  de  couleuvres.  {W.  E.  Saunders.)  Cet  oiseau  passe  l'été 
en  nombre  à  Guelph,  Ontario.  (A.  B.  Klugh.)  Il  abonde,  pendant 
l'été,  à  Penetanguishene,  Ontario      {A.   F.    Young.) 

Notes  sur  la  reproduction.— Cette  espèce  niche  partout  où 
il  y  a  des  trous.  On  a  trouvé  ses  nids  dans  des  poteaux  de  clôture, 
des  arbres,  des  souches,  et  des  bâtiments.  L'entrée  du  nid  est  remplie 
de  brindilles,  et  le  nid  lui-même  est  fait  d'écorce,  de  radicules,  et  d'her- 
be, et  garni  de  plumes  et  de  crins.  A  Ottawa  ainsi  qu'au  lac  Nominin- 
gue,  à  100  milles  au  nord  de  cette  ville,  la  couvée  se  compose  de  quatre 
à  sept  œufs  qui  sont  pondus  en  mai,  juin  ou  juillet.  Ce  troglodyte 
couve  en  nombre  dans  le  voisinage  de  Toronto.  Un  couple  de  cette 
espèce  a  construit  son  nid,  à  plusieurs  reprises,  dans  un  pot  à  peinture 
suspendu  d'un  clou  dans  un  hangar  à  Kew  Beach,  Toronto.  {W.  Raine.) 
A  Ottawa  cet  oiseau  construit  son  nid  dans  les  arbres,  les  boîtes,  ou 
les  vieux  chapeaux  suspendus  d'un  clou  sur  le  mur  d'un  hangar  ou  d'une 
grange.  Le  nid  est  fait  de  brindilles,  de  feuilles  et  de  crins,  et  garni 
de  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  sept  ou  huit,  sont  blancs  et 
tachetés  profusément  de  brun  rougeâtre.  {G.  R.  White.)  En  1909 
un  troglodyte  aëdon' a  pris  possession  du  vieux  nid  d'un  rouge-gorge  à 
Kingsmere,  province  de  Québec.     (/.  M.  Macoun.) 

721a.    Troglodyte  aëdon  de  l'ouest. 

Troglodytes  aëdon  Parkmanii  (Aud.)     A.  O.  U.  List  1886. 

On  a  observé  ce  troglodyte  aussi  loin  à  l'ouest,  sur  le  49ème  parallè- 
le, que  les  confins  des  coteaux  du  Missouri.  Les  spécimens  que  l'on 
voit  le  plus  à  l'ouest,  de  même  que  ceux  dans  la  vallée  voisine  de  la 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  833 

rivière  Rouge  semblent  appartenir  à  l'aedon  typique.  Le  troglodyte  ac- 
tuel couvait  en  grande  abondance,  au  mois  de  juin,  dans  le  voisinage 
du  fort  et  de  la  ville  de  Pembina,  sur  cette  rivière-là.  (Coues.)  Il 
abonde  pendant  l'été  dans  les  lieux  en  partie  boisés.  Bien  que  cet 
oiseau  couve  généralement  dans  une  souche  creuse,  il  n'a  pas  d'aver- 
sion pour  un  emplacement  différent  pourvu  que  ce  soit  un  trou  quel- 
conque, assez  profond,  et  assez  étroit  pour  exclure  tout  autre  sauf 
l'occupant.  Si,  par  hasard,  le  trou  est  un  petit  peu  trop  large,  la  pre- 
mière chose  qu'il  fait  c'est  de  boucher  l'entrée  avec  les  brindilles  les 
plus  grosses  qu'il  puisse  porter  dans  son  bec  jusqu'à  ce  qu'elle  soit 
réduite  à  une  largeur  conforme  à  ses  idées  de  bien-être.  J'ai  appris  à 
accepter  comme  marque  infaillible  de  l'entrée  du  nid  d'un  troglodyte, 
un  tas  de  brindilles  qui  projetaient  d'une  fente  dans  une  vieille 
souche,  de  la  barre  creuse  d'une  clôture  à  claire  voie,  ou  d'un  trou  de 
nœud  dans  le  bois  de  charpente  d'un  hangar.  (E.  T.  Selon.)  Cet 
oiseau  passe  l'été  en  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant  vers  le 
20  septembre.  (Criddle.)  Il  abonde  partout  dans  le  Manitoba,  et 
couve  dans  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta.  (Aikinson.)  On  le 
voit  en  très  grand  nombre  le  long  des  creeks  dans  le  sud-ouest  de 
la  Saskatchewan.  Il  niche  dans  presque  toutes  les  cavités  disponibles 
dans  les  sureaux.  (A.  C.  Bent)  IVI.  Drummond  a  procuré  un 
spécimen  de  ce  troglodyte  au  pied  des  Montagnes  Rocheuses,  mais 
personne  d'entre  nous  n'en  a  vu  d'autres  à  l'est  de  cet  endroit. 
{Richardson.)  On  voit  cet  oiseau  très  souvent,  pendant  l'été,  à  Prince 
Albert,  Saskatchewan.  (Coubeanx.)  On  l'a  remarqué  à  Medicine- 
Hat,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  le  15  mai  1894;  il  y  était 
en  nombre  au  20  du  mois.  Au  mois  de  juin  il  abondait  au  lac 
Crâne,  au  SkuU  creek,  et  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress,  couvant 
au  lac  Crâne  dans  les  trous  dans  les  peupliers  et,  de  temps  en  temps, 
dans  un  poteau  télégraphique.  Au  mois  de  juin  1895  on  a  trouvé  ce 
troglodyte  couvant  dans  des  trous  dans  les  arbres  aux  lacs  Old  Wives, 
Saskatchewan,  ainsi  que  dans  la  montagne  Wood.  Plus  tard  on  a 
enlevé  un  autre  nid  d'un  trou  dans  un  banc  d'argile  au  bord  de  la 
rivière  Frenchman  dans  la  même  province.  Cet  oiseau  n'est  pas  rare 
dans  les  ravins  boisés  du  côté  sud  des  collines  Cypress.  On  a 
recueilli  un  nid  situé  dans  le  nid  d'une  hirondelle  des  granges  au 
creek  Sucker  qui  est  la  source  de  la  rivière  Frenchman.  Ce  tro- 
glodyte était  commun  au  creek  Spur,  à  !a  rivière  Milk,  dans  la 
rangée  de  collines  bordant  cette  rivière,  à  la  rivière  St.  Mary,  et  au 
creek  Lee,  dans  le  sud  de  l'Alberta.     Il  était  commun  aussi  depuis 


834  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River 
Landing,  Au  mois  de  juin  1903  il  couvait  dans  des  trous  d'arbres, 
ainsi  que  dans  les  falaises  de  grès,  et  les  berges  escarpées,  de  la  rivière 
de  la  Paix,  latitude  56°  15'.  On  l'avait  observé,  en  juin  1898,  depuis 
Edmonton  jusqu'au  passage  Athabasca.  Il  avait  été  remarqué  à 
Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  6  mai  1897.  Le  8  juin 
j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  sept  œufs,  à  environ  six  pieds  de  terre 
dans  un  trou  situé  dans  la  souche  d'un  bouleau.  Ce  nid  était  fait 
de  brindilles  et  garni  de  plumes.  Les  œufs  étaient  tout  à  fait  frais. 
Le  II  du  même  mois  j'ai  recueilli  un  autre  nid,  semblable  au 
premier,  à  environ  quatre  pieds  de  terre  dans  la  souche  d'un  peu- 
plier. Aux  mois  de  juin  et  juillet  cet  oiseau  était  commun  dans 
les  contreforts  au  sud  de  Calgary.  En  juin  1891  il  se  trouvait  en 
très  petit  nombre  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  y  couvant  dans 
les  trous  situés  dans  les  arbres.  Le  3  mai  1890  on  l'avait  tué  à 
Revelstoke,  Colombie- Britannique.  Quelques  couples  couvaient  à 
Robson,  dans  la  même  province.  Le  20  juin  de  cet  année-là  on  a 
enlevé  un  nid  d'un  arbre  creux  au  bord  du  Pass  creek,  à  une  élévation 
de  700  pieds  au-dessus  de  la  rivière  Columbia.  J'ai  observé  quelques 
spécimens  de  cet  oiseau  à  Trail,  sur  cette  dernière  rivière,  près  du 
49ème  parallèle.  Pendant  l'été  de  1892  il  couvait  dans  les  trous 
situés  dans  les  maisons  et  les  arbres.  On  l'avait  remarqué  de  temps 
en  temps  à  Kamloops,  Colombie-Britannique,  en  juin  1889,  et,  en 
mai  de  la  même  année  il  était  assez  commun  à  Heney,  à  Ham^mond, 
et  à  Agassiz,  le  long  de  la  rivière  Fraser,  dans  cette  dernière  province. 
De  même  que  le  troglodyte  aëdon,  il  se  trouvait  autour  des  granges 
et  des  maisons.  Au  printemps  de  1901  on  l'a  noté  en  nombre  à 
Chilliwack,  Colombie-Britannique,  ainsi  qu'à  Douglas,  dans  la  même 
province,  le  2  mai  1906.  On  l'a  remarqué  sur  l'île  de  Vancouver 
pour  la  première  fois,  le  27  avril  1893.  Cet  oiseau  passe  l'été  en 
assez  grand  nombre  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île,  et,  au  mois  de  mai, 
les  bois  retentissent  partout  de  son  ramage.  (Spreadborough.) 
Il  se  trouve  assez  commun  dans  la  Colombie- Britannique.  (Lord.) 
En  été  il  habite  et  couve  partout.  {Streaior.)  On  le  voit  pendant  tout 
l'été,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière.  (Fannin.)  Ili 
passe  l'été  en  nombre  à  Chilliwack.  (Brooks.)  Je  n'ai  jamais  trouvé 
ce  troglodyte  à  une  hauteur  de  plus  de  2,000  pieds.  Il  n'est,  ni  auss 
abondant,  ni  aussi  généralement  répandu  dans  l'intérieur  qu'il  ne 
l'est  le  long  de  la  côte.     (Rhoads.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  835 

Notes  sur  la  reproduction. — Cet  oiseau  est  tout  à  fait  commun 
par  toute  la  région  de  la  prairie,  y  couvant  dans  les  trous  situés  dans 
les  arbres  ou  les  bancs  d'argile  bordant  les  rivières.  Au  «ranch  » 
Walsh,  sur  le  creek  Old  Wives,  Saskatchewan,  il  nichait  dans  les 
trous  dans  l'érable  à  feuilles  cendrées.  Au  poste  Wood  Mountain, 
dans  la  même  province,  on  a  recueilli  des  nids  dans  les  bancs  d'argile, 
ainsi  qu'un  autre,  le  21  juin  1895,  situé  dans  un  banc  semblable  au 
bord  de  la  rivière  des  Français.  Celui-ci  était  fait,  à  l'extérieur,  de 
brindilles  de  saule  et  de  racines,  et  garni,  à  l'intérieur  de  grandes 
plumes  et  de  crin      {Macoun.) 

CCLXXI.     OLBIORCHILUS— Oberholser.     1902. 
722.    Ttrogîodyte  d'hiver. 

Olbiorchilus   hiemalis   hiemalis  (Vieill.)     Oberh.     1902. 

M.  Audubon  vol.  II,  p.  129,  a  trouvé  cette  espèce,  le  20  juillet 
1833,  dans  le  sud  du  Labrador.  (Packard.)  Le  troglodyte  d'hiver 
habite  régulièrement  en  abondance,  pendant  toute  l'année,  dans 
Terreneuve.  (Reeks.)  Il  n'est  pas  très  commun  à  Halifax;  quel- 
ques spécimens  couvent  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (Downs.)  Il 
ne  se  voit  pas  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.) 
Le  2  juillet  1888  on  l'a  vu  à  la  rivière  Hunter,  île  du  Prince- Edouard. 
{Macoun.)  Cet  oiseau  se  trouve  assez  commun  dans  les  bois  humides, 
le  'ong  des  petits  cours  d'eau  ou  quelquefois  dans  les  endroits  plus 
ouverts  sur  l'île  du  Prince-Edouard.  {Dtmghi.)  Il  passe  l'été  en 
grand  nombre  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain.)  En  été 
il  habite  et  se  trouve  commun  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  On  le  voit,  localement,  en  abondance 
dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  {Brittain 
et  Cox.)  Il  est  assez  commun  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  {Bishop  ) 
On  le  trouve  en  assez  grand  nombre  au  lac  Mistassini  dans  le  nord  de 
la  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun.)  Il  est  commun  et  de  pas- 
sage aux  alentours  de  Montréal;  on  l'observe,  et  au  printemps,  et  à 
l'automne  {Wintle.)  On  le  voit  en  maintes  parties  de  l'est  de  la 
province  de  Québec,  et  on  l'a  pris  à  Charlesbourg.     (Dionne.) 

Le  troglodyte  d'hiver  passe  l'été  aux  alentours  d'Ottawa.  (Ottawa 
Naturalist,  vol.  V.)  Il  se  trouve  assez  commun  dans  le  comté 
de  Leeds,  Ontario.  Il  y  a,  à  une  petite  distance  seulement  du 
Saint-Laurent,  une  grande  étendue  boisée  au  sud  de  Lansdowne, 


836  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Ontario,  où  cet  oiseau  se  voit  en  tout  à  fait  grand  nombre,  et  où 
il  couve.  Au  début  du  mois  de  mai  1883,  j'ai  trouvé  là  un  nid, 
qui  lui  appartenait,  et,  au  mois  d'avril,  j'ai  déjà  entendu  chanter 
ensemble  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce.  J'en  ai  remarqué 
un  autre  spécimen  sur  l'une  des  îles  de  la  Madeleine.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  Ce  troglodyte  est  un  oiseau  migrateur  commun  à  Toronto, 
Ontario.  Il  y  passe  l'hiver  en  petit  nombre,  et  l'été  en  plus  petit 
nombre  exicore,  et  y  couve.  Il  est  commun  et  couve  dans  les  districts  de 
Parry  Sound  et  Muskoka,  dans  la  même  province.  (/.  H.  Fleming.) 
Il  se  voit  en  nombre  depuis  Missinabi,  Ontario,  jusqu'à  Moose 
Factory,  mais  on  ne  l'a  pas  remarqué  plus  au  nord.  Dans  la  même 
province  il  se  trouve  commun  partout  dans  les  bois  épais  et  sombres 
du  parc  Algonquin.  (Spreadborough.)  Le  17  mars  1894  on  en  a 
pris  un  mâle  à  Toronto,  et  j'ai  raison  de  croire  que  celui-ci  avait 
passé  l'hiver  dans  cette  ville.  (/.  Hughes- Samuel.)  Pendant  l'été 
cet  oiseau  ne  fréquente  qu'en  petit  nombre  les  marécages  de  cèdres 
profonds  aux  alentours  de  London,  Ontario;  il  s'y  rend  en  nombres 
beaucoup  moins  grands  qu'autrefois.  {W.  E.  Saunders.)  En  été 
il  habite  et  se  trouve  commun  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le 
4  avril,  et  s'en  allant  vers  le  6  octobre.  {A.  B.  Kliigh.)  Il  passe 
l'été  dans  les  bois  recouverts  d'arbres  dans  l'est  du  Manitoba,  et 
on  l'a  remarqué  aussi  loin  à  l'ouest  que  Portage  la  Prairie.  {E.  T. 
Selon.)  Pendant  l'été  il  ne  visite  Aweme,  Manitoba,  qu'en  très 
petit  nombre.  (Criddle.)  C'est  un  oiseau  migrateur  régulier  mais 
pas  commun  aux  alentours  de  Portage  la  Prairie,  Manitoba,  mais 
on  ne  l'a  pas  observé  ailleurs.     (Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  troglodyte  d'hiver  couve,  au 
mois  de  juin,  à  Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick.  Son  nid  est 
bien  caché  dans  les  racines  relevées  des  arbres  renversés.  La  ponte 
se  compose  généralement  de  huit  œufs.  {W.  H.  Moore.)  Dans  les 
bois  près  du  lac  Nominingue,  à  environ  100  milles  au  nord  d'Ottawa, 
on  a  trouvé,  par  terre,  et  enfoncés  dans  la  mousse  verte,  deux  nids, 
ainsi  qu'un  autre  à  côté  d'un  arbre  renversé  Dans  chaque  cas 
l'entrée  avait  un  diamètre  d'environ  un  pouce,  et  l'intérieur,  sous 
forme  de  sphère,  était  vide  et  garni  de  quleques  herbes.  (Garneau.) 
J'ai  trouvé  ce  troglodyte  en  train  de  couver  à  Long  Branch,  à  l'ouest 
de  Toronto,  et  au  lac  Rice,  ainsi  que  près  de  Port  Hope,  et  à 
Waterloo,  Ontario.  Il  aime  beaucoup  à  se  nicher  dans  la  racine 
d'un  arbre  renversé  quelconque,  et  il  pond  six  ou  sept  œufs  finement 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  837 

tachetés  au  gros  bout  de  brun  foncé.  (IF.  Raine.)  Il  y  avait,  il 
y  a  plusieurs  années,  quelques  grands  bois  sur  le  devant  du  canton 
de  Lansdowne,  Ontario,  dans  lesquels  coulait  un  creek,  et  là, 
le  troglodyte  d'hiver  était  commun  et  couvait.  Une  fois,  au 
commencement  de  mai,  et  avant  que  la  ponte  eût  lieu,  j'ai  trouvé 
son  nid.  Il  était  à  environ  un  pied  de  terre  dans  la  cavité  d'une 
souche,  et  se  trouvait  réellement  achevé,  étant  construit  de  mousse 
en  forme  d'une  grosse  sphère,  et  ayant  un  petit  trou  près  du  dessus. 
{Rév.  C.  J.  Young.) 

Cette  saison  (1894)  j'ai  vu  un  de  ces  troglodytes,  le  23  janvier, 
dans  un  vallon  boisé  fréquenté,  pendant  l'été,  par  ces  oiseaux,  et 
où  j'avais  déjà  trouvé  deux  nids.  Le  30  mars  j'ai  encore  entendu 
le  chant  d'un  de  ces  oiseaux  au  même  endroit,  et,  à  partir  de  cette 
date,  ils  sont  devenus  communs.  Vers  le  centre  de  notre  sucrerie 
et  à  une  petite  distance  seulement  de  l'endroit  où  on  fait  le  feu  de 
camp,  le  terrain  est  assez  bas,  et  ici,  pendant  l'ouragan  terrible 
du  20  avril  1893,  la  plupart  des  plus  grands  arbres  ont  été  déracinés. 
Ayant  très  souvent  remarqué  les  troglodytes  d'hiver  dans  ce  bois 
pendant  le  mois  d'avril,  je  m'attendais  à  les  voir  nichant  encore  là, 
et  le  2  mai,  après  quelque  recherche,  j'ai  été  récompensé  en  décou- 
vrant un  nid  presqu 'achevé  dans  l'une  des  racines  les  plus  élevées.  Je 
pense  que  quatre  jours  se  sont  écoulés  avant  que  je  l'aie  encore 
visité,  et  cette  fois,  il  contenait  quatre  œufs.  Le  9  du  mois  j'ai 
fait  lever  l'oiseau  du  nid  que  j'ai  soigneusement  enlevé  de  sa  place 
dans  le  sol  et  les  racines  fines,  et  j'ai  trouvé  qu'il  contenait  six  œufs 
qui  étaient  apparemment  d'un  blanc  pur,  mais  lorsque  après  les  avoir 
soufflés,  je  les  ai  exposés  à  une  forte  lumière,  j'ai  vu  les  petits  points 
qui  recouvrent  la  plus  grande  partie  de  la  coquille.  L'empla- 
cement du  nid  était  à  environ  six  pieds  de  terre,  ou  plutôt  de  l'eau, 
car  cette  dernière  remplissait  l'espace  laissé  vide  par  le  déracinement 
de  l'arbre.  Le  nid  lui-même  ressemblait  à  une  boule  de  mousse 
avec  une  entrée  sur  le  côté  exposé.  Il  mesurait  plus  de  douze  pouces 
en  circonférence.  L'extérieur  était  presque  complètement  composé 
d'une  espèce  de  mousse  que  l'on  remarque  souvent  sur  la  partie 
inférieure  d'un  arbre  ou  d'une  bille  dans  les  terrains  bas.  Autour 
de  l'entrée  il  y  a  toujours  de  nombreuses  tiges  de  feuilles  de  pruche, 
tandis  que  l'intérieur  est  presque  garni  de  matière  végétale  fine, 
de  crins  et  de  plumes.  La  couvée  était  terminée  le  8  mai,  et  je  n'ai 
jamais  recueilli  les  œufs  de  ce  troglodyte  à  une  date  aussi  précoce. 

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838  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Sur  les  sept  nids,  collectionnés  dans  ce  voisinage,  il  y  en  avait 
quatre  qui  contenaient  six  œufs  chacun,  les  trois  autres  n'en  conte- 
nant chacun  que  cinq.  Les  nids  étaient  tous  situés  dans  les  racines 
relevées  des  arbres  abattus,  évidemment  l'emplacement  préféré  des 
oiseaux  pour  se  nicher,  bien  qu'assurément  ils  les  construisent 
aussi  en  d'autres  lieux.     {Wm  L.  Kells.) 

722a.    Roitelet  d'hiver  de  l'ouest. 

Olbiorchilus  hiemalis  pacificus  (Baird)  Oberh.     1902. 

Le  roitelet  d'hiver  de  l'ouest  était  commun  en  juin  1903,  dans  les 
bois  recouverts  d'épinettes  blanches  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves 
jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°  15'.  Le  30  juin  1897 
j'en  avais  remarqué  un  spécimen  dans  la  montagne  Moose,  au  sud- 
ouest  de  Calgary,  ainsi  qu'un  autre,  le  28  juillet  de  la  même  année, 
dans  le  passage  Crowsnest.  On  avait  déjà  observé  ce  troglodyte  à 
Revelstoke,  sur  la  Columbia,  pour  la  première  fois  le  10  avril  1890. 
Plus  tard  il  y  est  devenu  plus  commun  et  nichait  dans  les  bois  épais. 
Pendant  l'été  de  1902  cet  oiseau  était  tout  à  fait  commun  dans  les 
bois  recouverts  d'arbres  à  Trail,  sur  le  49ième  parallèlle.  Au  mois 
d'avril  1903  on  en  a  remarqué  trois  spécimens  à  Penticton,  Colombie- 
Britannique.  Dans  la  même  province,  en  avril  1889,  on  avait  vu  cet 
oiseau  en  grand  nombre  dans  les  bois  aux  alentours  du  goulet  Burrard, 
et  d'Agassiz,  sur  le  Fraser.  Il  était  commun  en  1904,  à  Femie, 
et,  au  mois  d'ami  1905,  on  l'a  vu  près  de  Midway,  Colombie- Britan- 
nique. Au  mois  de  juillet  de  cette  dernière  année  on  l'a  remarqué 
en  nombre  entre  la  rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack,  ainsi  que  le 
long  de  la  route  Hope.  Il  était  commun  à  Douglas,  Colombie-Bri- 
tannique où  j'ai  trouvé  un  nid  dans  les  racines  d'un  arbre  renversé. 
Ce  roitelet  abondait  le  long  de  la  rivière  Chilliwack,  dans  les 
montagnes  près  du  49ème  parallèle,  et,  en  1901,  j'en  ai  aussi  observé 
quelques  spécimens  à  Huntingdon,  Colombie-Britannique,  plus  près 
de  la  côte.  Il  habite  en  nombre  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île  de  Van- 
couver, y  choisissant  de  préférence  les  bois  épais.  (Spreadborough). 
Le  roitelet  d'hiver  de  l'ouest  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans 
la  Colombie-Britannique.  (Lord).  Il  se  restreint  principalement 
à  la  région  de  la  côte  où  il  couve.  (Streaior).  Il  habite  principale- 
ment la  côte  où  il  abonde.  (Fannin).  Il  est  nombreux  à  Chil- 
liwack, et,  pendant  tout  l'hiver,  est  assez  commun  au  lac 
Okanagan,    Colombie-Britannique.     (Brooks).     C'est  un  oiseau  qui 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  839 

abonde  sur  la  côte  de  la  Colombie-Britannique.  Deux  spécimens, 
que  l'on  a  pris  dans  les  montagnes  Selkirk  près  de  Nelson,  dans  cette 
province,  pendant  qu'ils  muaient,  ont  le  plumage  même  encore  plus 
foncé  que  les  peaux  venant  du  détroit  Puget.  {Rhoads).  M.  Bischoff 
a  envoyé,  de  Sitka,  quatre  spécimens  de  ce  roitelet,  pendant  qu'il 
collectionnait  là,  et  on  en  a  pris  d'autres  à  Kadiak.  (Nelson).  Cet 
oiseau  est  assez  commun  dans  les  forêts  les  plus  ouvertes  à 
Sitka,  Alaska,  où,  dernièrement,  un  grand  nombre  d'arbres  se  sont 
abattus.  Il  est  surtout  commun  sur  l'île  St-Lazaria  où  l'on  entendait 
souvent  son  joyeux  ramage  qui  semblait  à  peine  s'harmoniser  avec 
les  cris  revêches  des  milliers  d'oiseaux  de  mer.  (Grinnell).  Depuis  le  4 
jusqu'au  10  juin  nous  avons  remarqué  quelques  spécimens  de  ce  roi- 
telet à  Glacier,  en  amont  de  Skag\vay,  Alaska,  et  le  6 du  mois,  j'en  ai 
pris  un  mâle  à  cet  endroit.  (Bishop).  Cette  espèce  se  trouve  en  grand 
nombre  sur  toutes  les  îles  appartenant  au  groupe  Queen  Charlotte, 
et  elle  est  à  peu  près  le  seul  oiseau  que  l'on  voit  au  fond  de  la  forêt 
en  arrière  du  littoral.  Dans  les  occasions  où  nous  avons  essayé 
de  pénétrer  le  labyrinthe  de  broussailles  vers  l'intérieur  des  îles,  nous 
étions  toujours  salués,  même  dans  les  endroits  les  plus  sombres,  soit 
par  le  ramage  gai  et  vivace  de  ce  tout  petit  roitelet,  soit  par  sa 
jaserie  querelleuse.  Ce  petit  oiseau  était  toujours  en  mouvement  et 
manifestait  une  indifférence  suprême  pour  les  conditions  atmosphé- 
riques. Pendant  que  nous  étions  campés  à  la  tête  du  goulet  Cumsa- 
ewa,  il  pleuvait  continuellement,  et  toutes  les  trois  ou  quatre  heures 
un  roitelet  venait  près  de  l'entrée  de  notre  tente,  et,  après  nous 
avoir  grondé  pour  un  moment,  il  s'en  allait  joyeusement  dans  les 
broussailles  humides  tout  à  fait  oublieux  du  fait  qu'il  tombait  de  la 
pluie.  J'ai  fait  lever  un  oiseau,  le  15  juin,  d'un  nid  vide  situé  dans 
les  racines  relevées  d'un  grand  cèdre  renversé.  J'ai  visité  ce  nid  à 
plusieurs  reprises  et,  chaque  fois,  j'en  ai  fait  lever  l'oiseau,  mais,  jus- 
qu'au 28  du  mois,  il  ne  contenait  pas  un  seul  œuf.  On  n'a  collec- 
tionné que  quatre  spécimens  de  cette  espèce,  dont  deux  adultes  et 
un  jeune  au  goulet  Cumshewa,  ainsi  qu'un  oisillon  à  Skidegate.  On 
ne  peut  pas  établir  une  distinction  entre  ces  spécimens-ci  et  ceux 
venant  de  la  terre  ferme  adjacente  delà  Colombie- Britannique,  ainsi 
que  du  détroit  Puget,  près  de  la  région  où  l'on  trouve  Anorthura 
hpacifiqus  typique.  {Osgood).  Le  roitelet  d'hiver  de  l'ouest 
était  commun,  en  1894,  au  parc  Stanley,  au  creek  Seymour,  à 
Mission  City,  et  à  Chilliwack,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G. 
White). 

78870— 54^ 


84*0  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

722b.  Roitelet  cadiaque. 

Olbiorchilus  hiemalis  helleri  (Osgood)  Oberh.     1902. 
Cette    sous-espèce    habite    l'île    de    Kadiak,    Alaska.     (Ridgway). 

722,.    Roitelet  de  l'Alaska. 

Obliorchilus  alascensis  (Baird)  Oberh.     1902. 

M.  Dali  a  obtenu  un  jeune  spécimen  de  cet  oiseau  sur  l'île  St- 
George,  Alaska.  Ce  roitelet  habite  les  îles  Near  en  abondance. 
Il  se  voit  d'un  bout  à  l'autre  des  îles  Aléoutiennes  et  habite  partout 
où  on  le  trouve.  {Nelson).  Ce  gentil  petit  oiseau  abonde  par  toute 
la  chaîne  Aléoutienne  proprement  dite.  On  l'a  observé  aussi  sur  les 
îles  de  Kadiak  et  Unga,  ainsi  que  sur  le  continent  à  Belkoosky.  Il  ne 
pénètre  jamais  dans  l'intérieur  même  d'une  petite  île,  mais  se  res- 
treint aux  falaises,  aux  caps  à  pic,  et  à  d'autres  endroits  élevés  qui 
forment  les  côtes  des  îles.  (Turner).  Cet  oiseau  se  voit  en  assez 
grand  nombre  sur  l'île  St-George,  dans  la  mer  de  Behring,  Alaska;  là, 
on  en  a  pris  de  nombreux  spécimens  au  mois  de  juin  1897.  (/.  M. 
Macoun) . 

723.  I.    Roitelet  Attu. 

Olbiorchilus  meligerus  Oberholser.     1902. 

Le  4  juin  1894  on  a  remarqué  cet  oiseau  sur  l'île  Attu,  l'une  des  îles 
Aléoutiennes,  Alaska.  Il  se  répand  jusqu'aux  îles  les  plus  à  l'ouest 
du  groupe  Américain.     {Oberholser  dans  l'Auk,  vol.  XVII,  1900). 

CCLXXVII     CISTOTHORUS— Cabanis.     1850. 

724.  Roitelet  de  marais  à  bec  court. 

Cistothorus    stellaris     (Licht.)     Car.     1850. 

En  1898  on  a  remarqué  un  mâle  de  cette  espèce  à  London,  Ontario, 
et  plusieurs  vieux  nids  ont  été  trouvés,  mais  on  n'a  pas  vu  de  femelles. 
Le  14  mai  1905  on  a  découvert  une  colonie  de  ces  oiseaux,  et  on  en 
a  pris  un  spécimen  près  de  la  base  de  Point  Pelée  ;  il  habitait  un  marais 
couvert  d'herbe  longue.  {W.  E.  Saunders.)  J'ai  eu  en  ma  possession 
deux  spécimens  de  cet  oiseau  pris  par  M.  C.  W.  Nash  à  Toronto.  (/. 
H.  Fleming.)     Le  29  août  1891  j'ai  pris  une  femelle  adulte  de  cette 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  84I 

espèce  dans  un  vieux  champ  au  nord  de  Toronto;  l'oiseau  se  trouvait 
à  une  distance  très  éloignée  d'un  marais  ou  même  de  l'eau.  Le  7 
juin  1895  j'en  ai  pris  un  mâle  adulte  dans  un  pré  humide  à  l'est  de  cette 
ville;  il  n'y  avait  pas  de  joncs  près  de  cet  endroit,  mais  l'herbe  était 
très  vigoureuse.  (C.  W.  Nash  dans  VAuk,  vol.  XIII,  p.  347.)  Le 
20  juin  on  en  a  pris  un  mâle  dans  un  pré  humide  à  Norway  House, 
et  d'après  sa  façon  d'agir  il  est  probable  que  son  nid  était  dans  le 
voisinage,  mais,  bien  qu'on  l'ait  cherché  soigneusement,  on  ne  l'a 
pas  trouvé.     (-E.  A.  Preble.) 

J'ai  remarqué  cette  espèce  en  assez  grand  nombre  dans  le  sol  bas 
et  bourbeux,  recouvert  de  saules  rabougris  le  long  de  la  rivière  Rouge, 
ainsi  que  dans  les  fondrières  de  la  prairie  couvertes  de  roseaux.  Elle 
y  couvait  sans  doute,  bien  que  je  n'aie  pas  recueilli  un  seul  nid.  J'ai 
pris  mes  spécimens,  au  mois  de  juin,  à  Pembina.  {Cônes.)  Ce  roi- 
telet passe  l'été  dans  le  Manitoba,  mais  il  s'y  répand  d'une  manière 
erratique.  Un  peu  plus  tard  que  le  ler  mai  tous  les  petits  étangs 
couverts  de  joncs,  ainsi  que  toutes  les  fondrières,  dans  la  vallée  de 
l'Assiniboine,  depuis  Carberry  jusqu'à  Pelly,  retentissent  du  joyeux  ra- 
mage de  cet  oiseau.  Le  nid,  quant  à  sa  forme,  ressemble  à  une  sphère, 
et  selon  l'emplacement  d'un  ou  deux  que  j'aie  observés,  il  se  trouve 
généralement  dans  une  touflfe  d'herbe.  S'il  y  a  une  différence  je 
crois  que  cette  espèce  choisi  un  lieu  plus  sec  que  le  troglodyte  des 
marais  pour  y  faire  son  nid.  {E.  T.  Selon.)  Ce  roitelet  passe  l'été 
en  assez  grand  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant  vers  la  fin 
avril.  {Criddle.)  Au  mois  de  mai  1892  on  en  a  observé  quelques 
spécimens  aux  bords  des  lacs  à  dix  milles  au  sud  d'Indian  Head,  Sas- 
katchewan.     {Spreadhorough.) 

CCLXXIII.    TELMATODYTES— Cabanis.     1850. 
725.    Troglodyte  des  marais. 

Telmatodytes  palustris  palustris  (Wilson.)  Coues.     1868. 

On  a  obtenu  un  spécimen  de  cette  espèce,  en  mai  1823,  à  Godthaab, 
Groenland.  {Arct,  Man.)  La  première  fois  que  l'on  en  a  pris  un 
spécimen  dans  le  Nouveau-Brunswick  fut  le  3  octobre  1895  près 
de  St.  John.  Jusqu'au  23  septembre  1900  on  n'a  plus  noté  cette  es- 
pèce, mais,  à  cette  date,  on  en  a  entendu  deux  au  lac  Mud,  à  15 
milles  à  l'est  de  Scotch  Lake.  iW.  H.  Moore.)  Le  troglodyte  des 
marais  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre,  pendant  l'été,  à  Montréal. 


842  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Le  24  mai  feu  M.  Caulfield  l'a  observé  au  milieu  de  quelques  roseaux 
autour  d'un  étang  àCôteSt-Paul,  et  M.  W.  W.  Dunlopl'adéjà  vu  aussi 
sur  l'île  Nun,  en  amont  du  pont  Victoria.  J'en  ai  trouvé  moi-même 
un  couple  en  train  de  nicher  au  milieu  des  joncs  et  des  herbes  vigou- 
reuses à  l'embouchure  de  la  Laprairie.     (Wintle.) 

Ce  troglodyte  passe  l'été  en  grand  nombre  aux  alentours  d'Ottawa. 
{Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Il  est  l'un  des  oiseaux  les  plus  communs 
dans  l'est  d'Ontario  aux  alentours  du  St-Laurent  en  aval  de  Kingston, 
et,  quelquefois,  il  y  reste  jusqu'à  la  mi-septembre.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  En  été  il  habite  à  Toronto,  Ontario,  où  il  est  commun.  (/. 
H.  Fleming.) 

Notes  sur  la  reproduction.— Le  troglodyte  des  marais  construit, 
au  milieu  des  roseaux  dans  les  marais  aux  alentours  d'Ottawa,  un  nid 
gros  et  volumineux,  en  forme  de  boule,  composé  des  extrémités  de 
brins  d'herbes  et  de  roseaux.  D'un  côté  il  y  a  un  trou,  et  l'intérieur 
du  nid  est  garni  d'herbe  fine.  Les  œufs,  au  nombre  de  6  à  8  sont  d'un 
chocolat  foncé  vif,  ou  tellement  tacheté  de  chocolat,  que  le  fond  semble 
être  de  cette  couleur  là.  (G.  R.  White.)  Cet  oiseau  couve  en  abon- 
dance dans  un  marais  en  arrière  de  ma  maison  à  Kew  Beach,  Toronto. 
{w.  Raine.)  Le  6  juin  1903  j'ai  visité  les  marais  du  lac  Francis  près 
de  Summertown,  Ontario,  où  j'ai  trouvé  de  nombreux  nids  apparte- 
nant au  troglodyte  des  marais.  Il  y  avait  des  nids  sphériques  partout. 
Ils  ressemblaient  à  ceux  des  mulots  mais  étaient  très  solidement 
entrelacés  de  roseaux  avec  une  garniture  de  duvet  de  ces  plantes 
aquatiques,  ayant  l'apparence  de  plumes.  L'entrée  du  nid  est  par  un 
petit  trou  rond  sur  le  côté.  Je  ne  l'ai  pas  remarquée  en  regardant  le 
premier  nid,  mais,  plus  tard  je  l'ai  observée  à  travers  les  joncs  auxquels 
le  nid  était  attaché.  L'emplacement  du  nid  était  généralement  une 
touffe  de  joncs  de  l'année  précédente,  se  composant  alors  de  la  ma- 
tière desséchée.  Cependant  un  grand  nombre  d'oiseaux  avaient  at- 
taché leurs  nids  aux  herbes  longues  et  vigoureuses  qui  recou\Taient 
les  marais  où  l'eau  avait  seulement  quelques  pouces  de  profondeur. 
Dans  ce  dernier  cas  les  troglodytes  ont  employé,  à  la  construction  de 
leurs  nids,  des  herbes  vertes  dont  la  couleur  s'harmonisait  avec  le  voi- 
sinage immédiat.  Souvent  trois  nids  ou  plus  semblaient  appartenir 
à  un  seul  couple;  ceux  occupés  étant  à  quelques  verges  l'un  de  l'autre. 
Le  reste  était  probablement  construits  dans  le  but  de  décourager  les 
intrus;  ou,  peut-être,  craignant  que  l'eau  ne  monte  trop  haut,  les 
oiseaux  n'étaient  pas  contents  de  la  situations  des  premiers  nids. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS  843 

Un  nid  que  j'ai  trouvé  contenait  quatre  œufs  d'un  blanc  pur  luisant 
sans  un  signe  de  coloration.  Ils  se  trouvaient  légèrement  irréguliers 
quant  à  leur  forme  qui  était  presque  sphérique,  et  mesuraient,  respec- 
tivement, .58  X  .53;  .58  X  52.  ;  .59  X  .54;  .57  X  53.  Ces  mesures 
donnent  une  moyenne  de  .  58  x  .  53,  tandis  que  l'œuf  normal  mesure,  en 
moyenne,  .66  x  .49.  (L.  M.  Terrill.)  Dans  V Ottawa  Naturalist,  vol. 
XVIII,  p.  120,  le  révérend  G.  Eifrig  décrit  les  nids  de  cette  espèce 
trouvés  par  lui-même  à  Lake  Doré,  comté  de  Renfrew,  Ontario. 

725a.    Troglodyte  de  la  Californie. 

Telmadotytes  palustris  paludicola  (Baird.)    Ridgw.  1877. 

Au  mois  d'avril  1889  cette  espèce  se  trouvait  en  assez  grand  nombre 
au  lac  Burnaby,  à  environ  trois  milles  de  New-Westminster,  Colom- 
bie-Britannique. Il  y  avait  de  nombreux  nids,  anciens  et  nouveaux, 
attachés  solidement  aux  joncs  {Scirpus  lacustris)  qui  poussaient  dans 
l'eau.  Ces  nids  étaient  tous  en  forme  de  four,  et,  le  lac  était,  évi- 
demment, la  retraite  d'une  grande  colonie  de  ces  oiseaux.  Pendant 
l'été  de  1901  on  a  observé  deux  spécimens  de  cette  espèce  dans  une 
tourbière  à  Huntingdon,  Colombie-Britannique,  sur  le  49ème  paral- 
lèle. {Spreadhoroiigh.)  M.  Ridgway  fait  mention  de  la  présence  de 
ce  troglodyte  à  Chilliwack. 

725c.    Troglodyte  des  marais  de  l'ouest. 

Telmatodyles  palustris  plesius  (oberholser).     1903. 

On  a  remarqué  ce  troglodyte  à  Penticton,  sur  le  lac  Okanagan, 
Colombie- Britannique,  pour  la  première  fois  le  23  avril  1903.  Il 
couvait  dans  le  district  mais  il  n'y  était  pas  commun.  On  l'a  vu 
en  nombre,  le  ler  mai  1905,  dans  les  marais  près  de  Midway,  Colombie- 
Britannique,  et  à  cette  date  il  était  en  train  de  faire  son  nid. 
{Spreadborough.)  On  trouve  cet  oiseau  dans  l'intérieur  de  la  Colom- 
bie-Britannique, mais  il  ne  couve  qu'autour  des  bords  boueux  des 
lacs  dans  les  montagnes.  (Streator.)  Je  n'ai  observé  ce  troglodyte 
qu'à  l'est  de  la  chaîne  côtière  où  il  abondait  autour  des  lacs  le 
long  du  chemin  Cariboo.  (Fannin.)  Quelques  spécimens  passent 
l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie- Britannique.  (Brooks.)  Cet 
oiseau  couvait  partout  dans  la  région  des  lacs  à  l'est  de  la  chaîne 
côtière.  Je  l'ai  trouvé  en  abondance  à  Lac  la  Hache,  Colom- 
bie-Britannique. Il  doit  se  répandre  bien  plus  au  nord  de  cet  en- 
droit; probablement  jusqu'au  lac  Stewart,  latitude  54°.     (Rhoads.) 


844  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

725d.     Troglodyte  des  prairies. 

Telmatodytes  palustris  iliacus.     ridgway.     1903. 

Ce  troglodyte  fréquente  les  grandes  plaines  .ainsi  que  la  région 
des  prairies  en  allant  au  nord  jusqu'à  South  Edmonton,  Alberta, 
et  probablement  à  l'est  jusqu'au  Manitoba.  {Ridgway.)  Il  passe 
l'été  en  nombre  dans  les  marais  de  la  partie  est  du  Manitoba.  M 
Hunter  l'a  remarqué  depuis  Selkirk  jusqu'à  Souris,  surtout  au 
lac  Shoal,  au  nord  de  Winnipeg,  où  il  semble  être  très  commun. 
Je  ne  l'ai  jamais  vu,  ni  à  Carberry,  ni  sur  l'Assiniboine  supérieure. 
{E.  T.  Selon.)  En  été  cet  oiseau  habite  en  assez  grand  nombre 
à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  En  1906  il  abondait  et  couvait 
dans  tous  les  marais  d'une  assez  grande  étendue,  dans  le  Manitoba, 
ainsi  qu'à  l'ouest  jusqu'au  lac  Little  Manitou.  (Aikinson.)  On  en 
a  pris  trois  spécimens  à  Chemawawin  près  des  grands  confluents 
(the  Grand  Forks)  de  la  Saskatchewan.  {Nutting.)  Ce  troglodyte 
est  apparemment  rare  comme  oiseau  migrateur  du  printemps  à 
Indian  Head,  Saskatchewan.  Le  5  juin  1892  on  n'en  a  observé 
qu'un  spécimen  à  cet  endroit.  Le  10  mai  1897,  j'en  ai  remarqué 
de  nombreux  spécimens  dans  un  étang  recouvert  de  roseaux  à 
Edmonton,  Alberta.  Je  pense  que  ceux-ci  sont  arrivés  beaucoup 
plus  tôt.  Cet  oiseau  se  trouvait  nombreux,  le  13  du  mois, 
dans  les  grands  roseaux  bordant  tous  les  étangs  et  lacs.  Le 
27  mai  j'ai  examiné  environ  30  nids,  mais  je  n'ai  obtenu  qu'un  seul 
œuf.  Le  10  juin  j'ai  trouvé  encore  trois  nids;  dans  un  il  y  avait 
des  jeunes,  et  les  deux  autres  contenaient  des  œufs  presque  frais. 
Ces  nids  étaient  faits  d'herbe  et  attachés  aux  joncs  {Scirpus  lacustris) 
qui  poussaient  à  quelque  distance  dans  l'eau.  Le  ler  juillet  1903  j'ai 
remarqué  un  couple  de  ces  oiseaux  en  train  de  couver  à  Peace  River 
Landing,  latitude  56°-i5'.     (Spreadborough.) 

M.  Drummond  a  tué  des  spécimens  de  ce  troglodyte  sur  la  déclivité 
est  des  Montagnes  Rocheuses,  sur  le  55ième  parallèle.  (Richardson.) 
Nous  n'avons  pas  remarqué  cet  oiseau  avant  d'arriver  aux  Montagnes 
Rocheuses  où  nous  en  avons  vu  quelques  spécimens  dans  un  endroit 
marécageux  près  du  lac  Chief  Mountain  (Waterton).  (Coues.)  Je 
classifie  ici  cette  mention  car,  elle  se  rapporte  évidemment  à  cette 
espèce. 

Les  spécimens  de  cet  oiseau  dans  notre  musée  viennent  d' Edmonton 
et  de  Peace  River  Landing.     Il  se  peut  qu'il  existe  quelque  doute 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  845 

relativement  aux  mentions  ci-dessus  provenant  du  Manitoba  et  des 
Montagnes  Rocheuses,  mais  sans  voir  les  spécimens  il  me  semble 
qu'ils  doivent  être  classés  sous  ce  titre. 

Famille  LUI.     CERTHIIDyï).     Grimpereaux. 

CCLXXIV.     CERTHIA  Linneaus.     1758 
726.    Grimpereau  d'Amérique. 

Certhia  familiaris  americana  (Bonap)   'Ridgi.v:  1874. 

Le  grimpereau  d'Amérique  est  apparemment  un  oiseau  migrateur 
d'été  dans  Terreneuve,  mais  il  se  peut  qu'il  n'en  émigré  pas. 
(Reeks.)  Il  habite  et  se  trouve  assez  commun  à  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse.  (Do-cvns.)  On  le  voit  principalement  en  été  dans  le  comté 
de  Kings,  Nouvelle-Ecosse,  bien  qu'il  n'y  habite  qu'en  petit  nombre. 
(H.  F.  Tufts.)  Le  25  octobre  1905  j'en  ai  vu  un  spécimen  sur  l'île 
Sable,  Nouvelle-Ecosse.  (/.  Boutelier.)  Ce  grimpereau  se  trouve 
assez  rare  pendant  l'été  à  St-John,  Nouveau- Brunswick.  {Chamber- 
lain.) Pour  un  oiseau  qui  habite  en  permanence  à  Scotch  Lake, 
comté  d'York,  Nouveau- Brunswick,  il  ne  se  voit  qu'en  petit  nombre. 
(IF.  H.  Moore.)  Il  est  commun  et  de  passage  aux  alentours  de 
Montréal;  on  le  remarque  dans  ces  lieux  pendant  presque  toute 
l'année,  et  il  se  peut  que  quelques  spécimens  y  couvent  et  passent 
l'hiver.  (Wintle.)  On  rencontre  cet  oiseau  très  souvent  dans  l'est 
de  la  province  de  Québec;  on  l'a  pris  à  Beauport.     {Dionne.) 

Le  grimpereau  d'Amérique  se  voit  en  nombre  comme  oiseau  migra- 
teur d'hiver  aux  alentours  d'Ottawa.  {Oitau'a  Nakiralist,  vol.  V.) 
J'ai  souvent  observé  cet  oiseau  à  l'automne  et  de  bonne  heure  au 
printemps,  mais  rarement  en  été;  je  ne  l'ai  jamais  remarqué  en  train 
de  couver  dans  l'est  d'Ontario,  bien  qu'il  soit  probable  qu'il  le  fait. 
{Rév.  C.  J.  Young.)  Il  habite  en  grand  nombre,  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka,  et  se  trouve  commun  comme  oiseau 
migrateur  à  Toronto  où  il  est  possible  qu'il  passe  l'été,  mais  en  très 
petit  nombre.  (/.  H.  Fleming.)  Cet  oiseau  n'est  pas  très  commun 
dans  le  parc  Algonquin,  Ontario;  je  n'y  ai  pas  vu  son  nid.  {Spread- 
horough.)  Il  se  voit  en  nombre  comme  oiseau  migrateur  aux  alentours 
de  London,  Ontario,  mais,  pendant  l'été,  il  y  est  rare.  {W.  E. 
Satinders.)  Il  habite  en  nombre  à  Guelph,  Ontario,  mais  s'y  trouve 
en  plus  grande  abondance  à  l'automne,  en  hiver  et  au  printemps, 


846  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

qu'en  été  (A.  B.  Klugh.)  Il  habite  et  se  voit  en  nombre  à  Pene- 
tanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young.)  Il  est  très  rare  pendant 
l'été  dans  les  parties  boisées  de  Test  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon.) 
On  le  voit  en  nombre  comme  oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba, 
mais  on  ne  l'a  pas  noté  en  train  de  couver  dans  cette  province. 
(Atkinson.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  recueilli  plusieurs  nids  de  cette 
espèce  à  Ottawa,  situés  toujours  dans  les  trous  de  pic  abandonnés. 
Ils  sont  faits  d'herbes  et  de  lichens,  et  garnis  de  crins  et  de  plumes. 
Les  œufs,  au  nombre  de  six,  sont  blancs  avec  des  points  de  brun 
rougeâtre  parsemés  çà  et  là.  (G.  R.  Whi  e.)  Le  grimpereau  d'Amé- 
rique couve  dans  le  comté  de  Welland,  Ontario,  où  M.  Reineche 
a  recueilli  son  nid  et  ses  œufs.  Il  se  trouve  en  plus  grand  nombre 
dans  le  Muskoka  et  le  nord  d'Ontario  où  il  fait  son  nid  de  brindilles 
entre  l'écorce  détachée  et  le  tronc  d'une  souche  pourrie,  et  pond 
cinq  ou  six  œufs  blancs,  profusément  tachetés  de  brun  rougeâtre, 
principalement  au  gros  bout.  {W.  Raine.)  Le  14  juillet  1903  j'ai 
vu  un  grand  nombre  de  grimpereaux  d'Amérique  dans  un  maré- 
cage, et,  en  arrivant  devant  une  souche  de  baumier  qui  me  semblait 
être  propice,  et  la  frappant,  une  grande  excitation  s'est  produite  à 
sa  base  d'où  quelques  jeunes  oiseaux  se  sont  envolés  en  différentes 
directions.  J'ai  constaté  que  j'avais  détaché  un  grand  morceau  d'écorce 
à  environ  deux  pieds  de  la  base,  exposant  ainsi  le  nid  qui  était  attaché 
à  l'écorce  pendante  avec  des  fils  de  toile  d'araignée.  Ce  nid  était 
très  profond,  bien  qu'il  fut  inévitablement  aplati,  à  un  tel  degré 
en  effet,  l'écorce  n'étant  qu'à  environ  trois  pouces  du  tronc  au  plus 
large,  qu'il  ressemblait,  quant  à  sa  forme,  à  un  coin  allongé  n'ayant 
qu'une  face.  Il  se  composait  de  brindilles  mortes  d'épinette  blanche, 
de  baumier  et  d'épinette  rouge,  couvertes  de  lichens  mêlées  ensemble 
et  formant  une  masse  bien  déliée,  avec  une  garniture  de  bandes  de 
l'écorce  intérieure  du  baumier.  Le  nid,  à  l'extérieur,  avait  une  pro- 
fondeur de  huit  pouces.  Le  diamètre  parallèle  avec  le  tronc  mesurait 
cinq  pouces  et  et  l'autre  diamètre  deux  pouces  et  demi.  L'espace 
entre  l'écorce  et  le  tronc  était  la  limite  de  la  largeur  de  la  cavité  qui 
était  pratiquement  plate.     (L.  M.  Terrill.) 

726b.     Grimpereau  brun. 

Certhia  familiaris  moniana    Ridgw.     1882. 

Ce  grimpereau  se  trouve  tout  à  fait  rare  à  Revelstoke,  Colombie- 
Britannique;  jusqu'au  4  mai  1890,  on  n'en  avait  vu  que  deux  spé- 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  847 

cimens.  On  a  entendu  cet  oiseau  de  temps  en  temps,  pendant  le 
mois  de  mai,  dans  les  bois  épais.  J'en  ai  vu  un  spécimen  près  de 
Midway,  Colombie-Britannique,  le  22  avril  1905,  ainsi  qu'un  autre, 
quelques  jours  plus  tard,  à  Meyers  creek,  un  peu  plus  à  l'ouest. 
{Spreadhorough.)  Ce  grimpereau  est  rare  dans  la  Colombie-Britan- 
nique; un  spécimen  mâle  venant  de  Nelson,  dans  cette  province, 
semble  appartenir  à  cette  espèce.  (Rhoads.)  Cet  oiseau  est  assez 
commun,  en  hiver,  au  lac  Okanagan  où  il  se  trouve  en  compagnie 
de  mésanges.  Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  pendant  l'hiver  dans 
le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  On  en 
a  pris  une  femelle  à  Seldovia,  Alaska.  {Atiderson.)  Le  31  août 
1900  on  en  a  pris  une  femelle  adulte  à  Hope,  Alaska,  et  dans  le  même 
territoire,  on  en  a  xu  quelques  spécimens  au  goulet  Tyonek.    {Osgood.) 

726c.     Grimpereau  de  la  Californie. 

Certhia  familiaris  zelotes     Osgood     1901. 

Le  25  octobre  1901  j'ai  remarqué  trois  spécimens  de  ce  grimpereau 
en  compagnie  de  nombreuses  sitelles  du  Canada  à  Chilliwack,  Co- 
lombie-Britannique. Le  16  mai  1889  on  en  avait  vu  un  autre  à 
Agassiz,  dans  la  même  province.  Le  2  mai  1887  on  avait  tué  un  spé- 
cimen de  cette  espèce  à  Comox,  île  de  Vancouver,  et  plus  tard,  le 
même  mois  on  en  a  vu  quelques  autres  à  Victoria.  {Spreadhorough.) 
Ce  grimpereau  se  voit  en  assez  grand  nombre  sur  la  côte,  mais  on 
n'en  a  observé  qu'un  spécimen  dans  l'intérieur.  On  devrait  peut-être 
classer  comme  appartenant  à  l'espèce  précédente  {montana)  le  spéci- 
men unique,  un  oiseau  de  l'année,  que  l'on  a  pris  à  Ducks.  {Streator.) 
Cet  oiseau  se  trouve  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière;  il  est 
commun  sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin.)  Il  habite  en  assez  grand 
nombre  à  Chilliwack.  (Brooks.)  Il  n'est  ni  rare,  ni  commun  sur  sur  la 
côte  de  la  Colombie-Britannique.     (Rhoads.) 

726d.     Grimpereau  fauve. 

Certhia  familiaris  occidentalis  Ridgway  1882. 

Cet  oiseau  ne  se  voit  que  dans  les  bois  recouverts  de  grands  arbres 
le  long  de  la  rivière  Indian,  Sitka,  Alaska  où  j'en  ai  pris  six  spécimens, 
et  vu  plusieurs  autres.  {Grinnell.)  Le  20  juin  1900  on  en  a  pris  un 
spécimen  et  vu  plusieurs  autres  au  goulet  Cumshewa,  îles  Queen 
Charlotte,  Colombie-Britannique.  [Osgood.)  Ce  grimpereau  est 
cummun  sur  l'île  de  Vancover.     (Fannin.) 


848  commission  géologique  du  canada. 

Famille  LIV.    PARID^ï).     Sitelles,  Mésanges. 

CCLXXV.     SITTA  Linn^us     1758. 
727.     Sittelle  de  la  Caroline. 

Sitta  carolinensis  carolinensis  Lath.  1790. 

La  sittelle  de  la  Caroline  est  commune  sur  l'île  d'Anticosti;  M. 
Audubon  en  a  vu  un  spécimen  dans  le  Labrador.  (Packard.)  En 
1899  elle  était  en  nombreuse  le  long  de  la  rivière  Humber,  Terre- 
neuve.  {Louis  H.  Porter.)  Cette  espèce  passe  l'été  en  assez  grand 
nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  {Downs.)  Elle  est  rare  pendant 
l'été  dans  le  comté  de  Kings,  Nouvelle-Ecosse  ;  elle  s'y  voit  de  temps  en 
temps  en  hiver.  {H.  F.  Tufts.)  Le  29  septembre  1902  on  en  a  pris  un 
spécimen  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  et  vu  quelques  autres  le  4 
août  1907.  (J.  Boutelier.)  Le  4  juillet  1888  on  a  remarqué  cette  es- 
pèce à  Cove  Head,  île  du  Prince-Edouard.  (Macoun.)  Elle  se  voit 
en  nombre  au  printemps,  et  en  été,  à  St.  John,  Nouveau-Brunswick, 
mais  on  ne  l'a  pas  remarquée  en  hiver  à  cet  endroit.  (Chamberlain.) 
Elle  habite  assez  continuellement  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nou- 
veau-Brunswick. (W.  H.  Moore.)  On  la  voit  dans  les  bois  à  l'est 
de  Québec,  mais  je  n'en  ai  jamais  vu  un  spécimen  près  de  la  ville. 
On  l'a  prise  à  St-Vallier,  comté  de  Bellechasse,  province  de  Québec. 
(Dionne.)  Elle  habite  en  permanence  à  Montréal  où,  au  printemps 
et  à  l'automne,  elle  se  voit  en  grand  nombre  comme  oiseau  migra- 
teur, mais  en  été  et  en  hiver  elle  s'y  trouve  en  nombres  restreints. 
(Wintle.) 

La  sittelle  de  la  Caroline  habite  Ottawa,  et  s'y  trouve  commune 
(Ottawa  Natiiralist,  vol.  V.)  C'est  un  oiseau  commun  dans  l'est  d'On- 
tario. Je  l'ai  observée  pendant  tout  l'hiver  ainsi  qu'en  été,  à  Lan- 
downe.  Elle  couve  ordinairement  dans  le  comté  de  Leeds  bien  qu'on 
ne  trouve  pas  souvent  son  nid  qui  est  généralement  situé  à  une  grande 
élévation,  dans  le  trou  d'un  arbre,  fréquemment  un  érable.  (Rév. 
C.  J.  Young.)  Cette  espèce  habite  en  hiver  et  à  l'automne  à  Toronto, 
Ontario.  Il  n'y  a  pas  de  mentions,  s'y  rapportant,  sauf  depuis  le  10 
jusqu'au  21  juillet  1892.  Elle  habite,  les  districts  de  Parry  Sound  et 
Muskoka.  Le  24  mai  1893  j'ai  trouvé  un  nid,  à  Emsdale,  à  environ 
trente  pieds  de  terre  dans  un  trou  naturel  d'un  grand  érable.  Les 
six  œufs  étaient  placés  sur  le  bois  pourri  et  entourés  de  quelques 
plumes  de  l'oiseau.     (/.  H.  Fleming.)     Cette  sittelle  habite  en  nom- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  849 

bre  à  Guelph,  Ontario.  (A.  B.  Klugh.)  M.  Edward  Reinecke  en  a 
recueilli  des  nids  à  Sherkston,  comté  de  Welland.  A  cet  endroit 
l'oiseau  pond  sept  ou  huit  œufs  dans  un  trou  d'une  souche  pourrie. 
Un  nid  était  à  cinquante  pieds  de  terre  dans  un  frêne.  {W.  Raine.) 
Cette  espèce  habite  en  nombre  à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F. 
Young.)  M.  Clarke  fait  mention  de  la  prise,  il  y  a  plusieurs  années, 
d'une  femelle  adulte  à  Fort  Churchill.     (£.  A.  Prehle.) 

727a.     Sittelle  à  bec  fin. 

Sitta  carolinensis  aculeata  (Cass.)     Ridgway  1874. 

Le  10  octobre  1894  on  a  pris  un  spécimen  de  cet  oiseau  sur  la  prairie 
à  Sumas,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G.  Wliite.)  Nous  n'avons 
pas  vu  les  spécimens  de  M.  White,  mais  ils  appartiennent  probable- 
ment à  cette  variété.  M.  Ridgway  parle  d'un  lieu  fréquenté  par 
cette  espèce  sur  l'île  de  Vancouver. 

727c.    Sittelle  des  Montagnes  Rocheuses. 

Sitta  carolinensis  Nelsoni — Mearns.     1902. 

Cette  sittelle  est  plutôt  rare.  En  été  elle  habite  les  parties 
boisées,  et  semble  fréquenter  les  endroits  où  pousse  le  chêne  {Quercus 
macrocarpa.)  {E.  T.  Selon.)  Le  29  juillet  1897  on  en  a  observé  un 
spécimen  dans  le  passage  Crow's  Nest,  Montagnes  Rocheuses.  Cet- 
te sous-espèce  n'était  pas  commune  à  Revelstoke,  Colombie-Britan- 
nique. Le  12  mai  1890  on  en  avait  vu  quelques  spécimens  dans  une 
pièce  couverte  d'arbres  verts  près  de  la  gare.  Elle  était  assez  commune 
et  couvait  au  parc  Deer,  ainsi  qu'à  Robson,  sur  la  rivière  Columbia. 
Au  mois  de  juin  1902  on  en  a  remarqué  quatre  spécimens  à  Cascade, 
Colombie-Britannique.  Dans  la  même  province,  en  mai  1889,  elle  se 
trouvait  en  assez  grand  nombre  dans  les  bois  situés  dans  les  montagnes 
à  Spence  Bridge.  Au  mois  d'avril  1903  on  n'en  a  observé  que  deux 
spécimens  à  Penticton,  Colombie-Britannique.  Le  20  mai  1904  cette 
sittelle  était  commune  dans  les  bois  d'arbres  conifères  à  Elko,  dans  la 
même  province,  et,  au  mois  d'a\Til  1905,  j'en  ai  noté  quelques  spéci- 
mens près  de  Midway,  ainsi  que  plusieurs  autres  en  train  de  couver 
à  Sidley.  (Spreadbroîigh.)  Cette  espèce  se  voit  en  assez  grand  nombre, 
pendant  l'hiver,  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  où  on  la 
trouve  en  compagnie  de  mésanges;  elle  se  restreint,  en  été,  à  la 
partie  de  la  province  où  pousse  "Pimis  ponderosa."  (Brooks.)  On  note 
sa  présence  dans  la  Colombie-Britannique.     (Lord.)     Elle    est    très 


850  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

commune  dans  l'intérieur  et  y  couve.  (Streator.)  Elle  est  nombreuse 
à  l'est  de  la  chaîne  côtière.  Je  l'ai  trouvée  en  grande  abondance  dans 
les  côtes  boisées  au-dessus  de  Cornwallis.  {Fannin.)  Cette  sittelle 
abonde  dans  les  montagnes  recouvertes  d'arbres  dans  l'intérieur  de  la 
Colombie-Britannique.  (Rhoads.)  Elle  habite  le  Manitoba  en  grand 
nombre  et,  en  1906,  on  l'a  remarquée  le  long  du  chemin  de  fer  Grand- 
Tronc  Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton,  Alberta. 
(Atkinson.)  Elle  est  assez  commune  vers  la  fin  de  l'automne  à  Aweme, 
Manitoba.     (Criddle.). 

728.    Sittelle  du  Canada. 

Sitta  cauadeusis — Linn.     1766. 

M.  Audubon,  vol.  IV.,  p.  179,  dit  qu'il  a  vu  un  spécimen  de  cette 
espèce  dans  le  Labrador  qui  avait  été  probablement  emporté  là  pen- 
dant une  tempête,  {vackard).  La  sittelle  du  Canada  se  voit  en  nom- 
bre sur  la  rivière  Moose  depuis  Missinabi,  Ontario,  jusqu'à  Moose 
Factory,  sur  la  baie  James.  {Spreadhorough) .  Il  se  peut  qu'elle 
habite  Terreneuve  en  permanence.  (Reeks).  Le  18  août  1899  on 
en  a  remarqué  un  spécimen  sur  la  rivière  Humber  Terreneuve. 
{Louis  H.  Porter). 

Cette  espèce  habite  en  assez  grand  nombre  à  Halifax,  Nouvelle- 
Ecosse  où  elle  s'associe  avec  des  mésanges.  (Doivns).  Aux  mois  de 
juillet  et  août  1899  on  en  a  observé  cinq  spécimens  individuellement 
sur  l'île  Sable.  Il  n'y  avait  aucun  signe  de  nids,  et  on  n'a  jamais  vu 
deux  oiseaux  ensemble  dans  aucune  partie  de  l'île.  Le  spécimen  que 
l'on  a  remarqué  à  la  station  principale  est  entré  dans  les  maisons  et  a 
attrapé  les  mouches  sur  les  fenêtres.  Il  s'est  perché  à  deux  reprises,  sur 
la  tête  de  l'auteur  et  de  là  s'est  élancé  sur  les  insectes.  Outre 
cela  il  est  monté  et  descendu  les  poteaux  téléphoniques  et  s'est 
abattu  sur  les  piquets  de  clôture  ainsi  que  sur  les  planches  pour  cher- 
cher d'autre  nourriture.  La  sittelle  du  Canada  se  trouvait  en  assez 
grand  nombre,  au  mois  de  juillet  1898,  à  Baddeck  et  à  Margaree,  sur 
l'île  du  Cap  Breton.  Le  2  6  j  uin  1 888  on  en  avait  observé  quelques  spé- 
cimens  dans  les  épinettes  blanches  à  la  pointe  Brackley.  {Macoun). 
Sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  on  en  a  remarqué  deux  spécimens 
en  1902;  l'un  le  14  juillet,  et  l'autre  le  8  septembre.  On  en  a  vu  un 
autre  le  16  mai  1904,  ainsi  que  de  nombreux  autres  encore,  le  5 
novembre  1906,  à  la  suite  d'une  tempête.  On  a  observé  cette  espèce 
le  20  janvier  1907,  et  pendant  tout  l'automne  suivant.     (/.  Boutelier). 


CATALOGUE  DES   OISEAUX  CANADIENS.  85I 

J'avais  presqu'abandonné  tout  espoir  devoir  cette  sittelle  lorsque  j 'en  ai 
rencontré  plusieurs  spécimens,  probablement  appartenant  à  une  seule 
famille,  à  Souris  sur  l'île  du  Prince- Edouard.  {Dwigh).  Cette  espèce 
habite  généralement  en  petit  nombre  à  St-John,  Nouveau -Brunswick. 
{Chamberlain).  Elle  habite  en  nombre,  et  en  permanence,  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick.  {W.  H.  Moore).  Elle  se 
trouvait  tout  à  fait  commune  dans  la  vallée  de  la  Restigouche,  Nou- 
veau-Brunswick; les  jeunes  ont  commencé  à  voler  au  mois  de  juillet. 
(Brittain  &  Cox).  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  sur  les  îles 
de  la  Madeleine.  (Bishop).  Cette  sittelle  habite  en  permanence 
la  partie  est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beauport. 
(Dionne).  Elle  est  commune  et  de  passage  à  Montréal;  il  est  pro- 
bable que  quelques  spécimens  y  couvent  et  passent  l'hiver.     {Winlle). 

La  sittelle  du  Canada  habite  Ottawa  en  grand  nombre.  {Ottawa 
Naturalist,  Vol.  V).  Pendant  les  années  1887  et  1888  cette  espèce 
semblait  être  extraordinairement  commune  dans  le  comté  de  Renfrew, 
Ontario.  Dans  la  première  année  j 'ai  trouvé  quatre  de  ses  nids  dont 
deux  étaient  situés  dans  des  peupliers  en  partie  pourris;  l'un  à 
environ  10  pieds,  et  l'autre  à  environ  30  pieds,  de  terre.  Les  œufs 
sont  pondus,  au  plus  tard,  dans  la  deuxième  semaine  de  mai,  car,  le 
21  de  ce  mois-là,  j'ai  découvert  des  oisillons  qui  venaient  d'éclore. 
Une  particularité  du  trou  contenant  le  nid,  c'est  que  l'orifice  est 
couvert  de  résine  que  l'oiseau  emporte  des  épinettes  blanches  ou 
des  pins  dans  le  voisinage.  Je  n'ai  pas  remarqué  un  seul  nid  dans 
ces  arbres- là.  Cette  espèce  est  peu  commune,  même  à  la  fin  du  prin- 
temps, aux  alentours  de  Lansdowne,  comté  de  Leeds.  {Rév.  C.  J. 
Young).  Elle  se  voit  à  Toronto,  Ontario,  entre  le  2  septembre  et  le  13 
mai,  et  elle  habite,  comme  oiseau  reproducteur  commun,  les  districts 
de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  Elle  abonde  par- 
tout en  été  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  {Spreadborough).  Elle 
est  un  oiseau  migrateur  commun  dans  le  sud  d'Ontario.  Il  se 
peutque  deux  spécimens  que  l'on  a  notés  le  19  juin  1889  près  de 
Wiarton  dans  North  Bruce,  Ontario,  y  couvassent.  {W.  E.  Saun- 
ders).  C'est  un  oiseau  migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario. 
{A.  B.  Klugh).  Cette  espèce  se  trouve  commune  pendant  toute 
l'année  à  Penetanguishene,  Ontario  {A.  F  Young).  Le  5  juillet 
1901  on  l'a  entendue  à  Echimamish  et  on  en  a  vu  quelques  spécimens 
sur  une  île  dans  le  lac  Knee,  Keewatin.     (E.  A.  Preble). 


852  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

La  sittelle  du  Canada  passe  l'été  en  très  petit  nombre  dans  le  Mani- 
toba,  surtout  dans  la  vallée  de  la  rivière  Rouge.  {E.  T.  Selon). 
Elle  abonde  pendant  la  migration  d'automne  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  Elle  se  voit  comme  oiseau  migrateur  commun  dans  le 
Manitoba,  y  couvant  dans  certaines  localités  de  même  qu'on  l'a  vu 
faire,  en  1906,  à  Hamiota,  Birtle,  et  Fort  Ellice,  même  province 
ainsi  qu'à  Saskatoon,  Saskatchewan.  (Atkinson).  M.  Bishop  l'a 
entendue  à  deux  reprises,  le  26  juillet,  dans  un  bosquet  où  les  branches 
étaient  entremêlées  les  unes  avec  les  autres  au  sommet  des  côtes 
Cypress.  (A.  C.  Bent).  On  en  a  tué  un  spécimen,  en  mai  1904,  à 
Medicine  Hat,  Saskatchewan.  Au  mois  de  juillet  1895  on  en  avait 
remarqué  quelques  autres  au  Lee,  creek,  près  de  Cardston,  Alberta. 
Cette  espèce  est  rare  dans  la  région  de  la  rivière  de  la  paix;  on  n'en  a 
observé  que  très  peu  de  spécimens  là  pendant  la  saison  de  1903.  Je 
l'avais  remarquée  en  assez  grand  nombre,  le  12  juin  1897,  dans  les 
bois  d'épinettes  blanches  à  Edmonton,  Alberta,  où  j'ai  trouvé  un  nid, 
à  environ  1 6  pieds  de  terre,  dans  un  trou  situé  dans  un  peuplier  vert  ; 
les  oisillons  étaient  dans  le  nid.  Au  mois  de  juin  1898  elle  était  com- 
mune depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  Athabasca.  Elle  se  trou- 
vait en  assez  grand  nombre  dans  les  contreforts  en  allant  au  sud 
jusqu'au  passage  Crow's  Nest.  pendant  l'été  de  1891  elle  était  com- 
mune et  couvait  dansles  bois  à  Banfï,  Montagnes  Rocheuses.  Cette 
sittelle  passe  l'été  en  nombre  à  Revelstoke,  Colombie  Britannique,  ainsi 
qu'au  parc  Deer,  et  à  Robson,  sur  la  rivière  Columbia,  où  elle  couvait 
dans  les  bois  épais.  En  1902,  elle  se  trouvait,  pendant  l'été,  près  de  la 
frontière  entre  Trail  et  Cascade,  Colombie-Britannique.  Au  mois 
d'avril  1903  elle  était  commune,  et  dans  la  vallée,  et  sur  les  montagnes,  à 
Penticton,  au  sud  du  lac  Okanagan,  dans  la  même  province,  y  nichant 
très  de  bonne  heure  pendant  ce  mois-là.  Cette  espèce  se  trouve 
commune  à  El  ko,  et  à  Midway,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  dans 
les  montagnes  entre  la  rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack.  Au  mois 
d'avril  1906  on  l'a  observée  à  Douglas,  Colombie-Britannique.  En 
1889,  elle  était  commune  dans  les  bois  d'arbres  conifères  à  Kamloops, 
Spence  Bridge,  Agassiz  et  Hastings  dans  la  même  province.  Pendant 
tout  l'été  de  1901  j'en  ai  observé  quelques  spécimens  dans  les  bois  tout 
le  long  de  la  rivière  Chilliwack,  ainsi  qu'au  bord  du  lac  du  même  nom, 
dans  la  vallée  du  Fraser.  Cette  espèce  habite  Vancouver  et  se  trouve 
commune  d'un  bout  à  l'autre  de  l'île  de  (Spreadborougli) .  Elle 
n'est  pas  rare  entre  Athabasca  Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclaqes, 
où  on  l'a  vue  pour  la  première  fois  le  29  mai.     Elle  se  voit  en  assez  grand 


CATALOGUE   DES    OISEAUX    CANADIENS.  853 

nombre  sur  la  rivière  Clearwater  jusqu'au  portage  Methye.  (/.  M. 
Macoun).  On  la  voit  dans  la  Colombie -Britannique  {Lord).  Elle 
est  commune  le  long  de  la  côte  ainsi  que  dans  l'intérieur.  {Streator). 
On  la  remarque  en  nombre,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  lit- 
toral, et  elle  passe  l'hiver  sur  l'île  de  Vancouver.  (Fannin).  Elle  ha- 
bite en  assez  grand  nombre  depuis  la  vallée  à  Chilliwack  jusqu'à  la 
limite  boisée  de  la  chaîne  côtière.  Elle  est  commune  en  hiver  au- 
tour du  lac  Okanagan,  et  assez  commune  dans  le  district  de  Cariboo, 
Colombie-Britannique,  s'associant,  au  premier  endroit,  avec  des 
mésanges.     {Brooks). 

Nous  en  avons  pris  deux  spécimens,  l'un  le  18  et  l'autre  le  20 
juin,  au  goulet  Cumshewa,  sur  l'une  des  îles  du  groupe  Oueen 
Charlotte,  Colombie-Britannique,  mais,  pendant  notre  visite,  nous 
n'en  avons  pas  vu  d'autres.  (Osgood.)  Le  31  mai  j'en  ai  pris  un 
mâle  à  Skagway,  Alaska,  ainsi  qu'un  autre,  le  20  juin  à  Log  Cabin, 
et,  le  26  juillet,  j'en  ai  entendu  encore  un  autre  sur  une  île  aux  con- 
fluents des  rivières  Pelly  et  Lewis,  près  de  Fort-Selkirk,  district 
du  Yukon.  Cette  espèce  n'avait  pas  été  notée  jusque-là  dans  la 
vallée  du  Yukon.     (BisJiop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — Les  œufs  de  cette  espèce  sont 
pondus  au  lo  mai,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
Le  nid  se  trouve  dans  un  trou  creusé  dans  un  arbre  mort,  de  préfé- 
rence une  épinette  blanche,  ou  un  pin,  et  se  compose  d'écorce,  de 
fibre,  de  fourrure,  et  de  quelques  plumes.  Il  est  situé  à  une  pro- 
fondeur d'environ  quatre  pouces  plus  bas  que  l'entrée  et  son  diamètre 
est  à  peu  près  trois  pouces.  L'oiseau  prend  souvent  beaucoup  de 
peine  pour  le  construire.  Une  fois,  le  26  mars,  on  a  trouvé  un  couple 
de  cette  espèce  en  train  de  creuser  une  cavité,  qui,  à  cette  date, 
était  tellement  petite  qu'elle  n'aurait  contenu  que  la  moitié  d'un 
oiseau.  Après  avoir  creusé  jusqu'à  une  profondeur  de  deux  pouces 
les  oiseaux  ont  trouvé  des  nœuds  dans  le  bois,  et,  vers  la  fin  avril, 
ils  ont  été  forcés  d'abandonner  ce  lieu  et  d'en  trouver  un  autre 
ailleurs.  Avant  de  partir  ils  avaient  couvert  la  partie  autour  de 
l'entrée  avec  une  couche  de  baume,  peut-être  dans  le  but  de  ne 
pas  laisser  entrer  des  grosses  fourmis  ou  des  souris.  Le  mâle  et  la 
femelle  travaillent  tous  les  deux  à  la  construction  du  nid.  La  ponte 
consiste  de  six  œufs  qui  se  trouvent,  chacun,  dans  une  légère  dépression 
dans  la  garniture.  {W.  H.  Moore.)  Au  mois  de  juin  1893  j'ai 
trouvé  un  spécimen  de  cette  espèce  en  train  de  nicher  au  lac  Rush, 

78870—55 


854  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Sâskatchewan.  Il  n'y  a  pas  d'arbres  autour  du  lac,  de  sorte  que 
l'oiseau  a  été  forcé  de  pondre  ses  œufs  dans  un  trou  creusé  dans  une 
poutre  du  toit  de  l'écurie.  (W.  Raine.)  L'été  dernier  j'ai  trouvé  un  nid 
de  la  sittelle  du  Canada.  Il  était  situé  à  cinq  pieds  de  terre  dans 
un  trou  creusé  dans  une  souche  pourrie,  et  contenait  des  jeunes 
oiseaux  presque  capables  de  voler.  Autour  de  l'entrée  il  y  avait 
une  couche  circulaire  de  gomme  de  pin  ou  de  baumier,  et  du  moment 
que  j'ai  vu  les  jeunes  oiseaux  la  becqueter  j'ai  conclus  qu'elle  y 
fut  placée  dans  le  but  d'attraper  les  insectes.  J'ai  trouvé  aussi 
trois  nids  de  la  mésange  à  tête  noire,  dont  chacun  était  garni  de  poils 
de  "Lepus  americanna" .  {A.  Kay  dans  Trans-Can.  Inst.,  vol.  III, 
3ème  série.)  Le  26  mai  1903  j'ai  enlevé  un  nid  situé  à  sept  pieds 
de  terre  dans  un  bouleau  pourri  à  Kenora.     {W.  E.  Saunders.) 

730.     Sittelle  pigmée. 

Sitta  pygmœa.     via.     1839. 

Cette  sittelle  fréquente  la  Colombie-Britannique.  (Lord.)  On  ne 
l'a  trouvée  qu'à  Ducks  où  elle  était  en  aussi  grand  nombre  que  les 
autres  oiseaux.  {Streator.)  Je  n'ai  remarqué  cette  espèce  qu'à 
l'est  de  la  chaîne  côtière.  (Fannin.)  Elle  est  assez  commune 
en  hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  mais  pendant 
l'été  elle  se  restreint,  dans  cette  province,  aux  régions  où  pousse 
((Pinus  ponderosa)).  {Brooks.)  On  ne  la  trouve  qu'à  Vemon  près 
du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  et  là  en  très  petit  nombre 
seulement.  (Rhoads.)  Cette  sittelle  est  commune  dans  les 
arbres  qui  croissent  çà  et  là  sur  les  pentes  des  côtes  à  Penticton, 
au  bord  du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  Elle  construit 
son  nid  dans  les  trous  creusés  dans  les  arbres,  et  depuis  six  jusqu'à 
quarante  pieds  de  terre.  Elle  a  la  façon  remarquable  de  boucher 
avec  du  poil  les  trous  et  les  coutures  autour  du  nid  dont  la  construc- 
tion lui  prend  quelquefois  de  10  à  12  jours.  Le  15  a\'ril  1903  j'ai 
remarqué  un  couple  de  cette  espèce  en  train  de  faire  leur  nid.  Le 
1er  mai  j'ai  coupé  le  bois  autour  du  trou  où  était  le  nid  et  j'ai  vu 
que  ce  dernier  contenait  dix  œufs.  L'un  des  oiseaux  en  quittant 
le  nid  les  avait  couverts  de  plumes  de  sorte  que  je  suppose  qu'elle 
n'avait  pas  encore  fini  de  pondre.  Au  mois  d'avril  1905  il  y  en 
avait  un  autre  couple  qui  construisaient  leur  nid  dans  un  trou  creusé 
dans  un  arbre,  à  Midway,  Colombie-Britannique,  et  on  en  a  vu  encore 
un  autre  spécimen  à  Sidley.     (Spreadborough.) 


/ôr^ 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  855 

CCLXXVI.  PENTHESTES  Reichenbach.   1850. 
Mésange  à  tête  noire. 

Penthestes  atricapiUus  atricapillus.     (linn)  Ridgw:   1904. 


La  mésange  à  tête  noire  se  voit  localement  en  nombre  dans  les 
parties  boisées  du  nord-est  du  Labrador.  (Bidgelow.)  Des  personnes 
dignes  de  foi  qui  habitent  depuis  longtemps  la  région  environnant 
la  rivière  North  West  me  disent  que  deux  espèces  de  mésanges 
fréquentent  cette  rivière-là,  à  la  tête  du  goulet  Hamilton.  (Packard.) 
Cette  espèce  se  voit  en  nombre  pendant  toute  l'année  dans  Terre- 
neuve.  (Reeks.)  En  1899  elle  se  trouvait  en  grande  abondance 
le  long  de  la  rivière  Humber,  Terreneuve.     {Louis  H.  Porter.) 

Elle  habite  Halifax,  Nouvelle-Ecosse,  en  grand  nombre.  (Downs.) 
Elle  est  commune  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.)  Au 
mois  de  juin  1888  elle  était  tout  à  fait  commune  dans  les  bois  sur 
la  plage  Brackley,  île  du  Prince- Edouard,  et,  en  juillet  1898  elle 
se  trouvait  en  nombre  à  Baddeck  et  à  Margaree,  île  du  Cap  Breton, 
Nouvelle-Ecosse.  (Macoiin.)  On  a  rencontré  de  temps  en  temps 
des  petites  familles  errantes  de  cette  espèce  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard,  ce  qui  démontre  qu'elle  s'y  trouve  assez  commune. 
(Dwight.)  Elle  abonde  pendant  toute  l'année  à  St-John,  Nouveau- 
Brunswick.  (Chamberlain.)  Elle  habite  en  grand  nombre,  et  en 
permanence,  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
(W.  H.  Moore.)  Elle  se  trouve  assez  fréquemment  dans  la  vallée  de 
la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.     (Brittain  et  Cox.) 

La  mésange  à  tête  noire  se  voit  tout  à  fait  en  grand  nombre  au  lac 
Mistassini,  dans  le  nord  de  la  province  de  Québec.  (/.  M.  Macoun). 
Elle  est  commune  pendant  toute  l'année,  mais  on  la  remarque  en  plus 
grand  nombre  au  printemps  et  à  l'automne.  (Dionne).  En  hiver 
elle  nous  visite  en  nombre;  on  l'a  observée  à  partir  du  17  septembre 
jusqu'au  25  a\Til.  (Wintle).  Cette  mésange  habite  Ottawa  et  s'y 
trouve  commune.  (Ottawa  Natiiralist,  vol.  V).  Elle  est  une  espèce  très 
commune  dans  l'est  d'Ontario;  aux  alentours  de  Lansdowne,  dans 
cette  province,  j'ai  trouvé,  au  mois  de  mai,  un  nid  contenant  six 
œufs.  (Rév.  C.  J.  Young).  Cette  espèce  habite  en  nombre  et  couve 
à  Toronto,  Ontario.  Elle  abonde  comme  oiseau  reproducteur  dans 
les  districts  de  Parr\-  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming).  En 
été  elle  est  commune  partout  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.     Le 

78870— 55i 


856  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

18  juin  1900  j'en  ai  remarqué  un  couple  en  train  de  faire  un  nid  dans 
une  souche  pourrie.  Le  15  juillet  on  en  a  vu  un  autre  couple  construi- 
sant un  nid  dans  un  trou  situé  dans  un  bouleau.  Les  oiseaux  de  cette 
espèce  semblent  travailler  seulement  de  bonne  heure  le  matin  à  la 
construction  de  leur  nid.  Cette  mésange  est  commune  depuis  Missi- 
nabi,  Ontario,  jusqu'à  Moose  Factory,  sur  la  baie  James.  {Spread- 
borough).  Elle  habite  London,  Ontario  pendant  toute  l'année, 
mais  en  été  elle  s'y  trouve  moins  commune  qu'à  d'autres  saisons. 
{W.  E.  Saiinders).  Elle  habite  Guelph,  Ontario,  en  très  grand  nom- 
bre. {A.  B.  Khigh).  Elle  abonde  à  Penetanguishene,  Ontario. 
{A.  F.  Young).  On  l'a  obtenue  à  deux  différentes  reprises  à  Moose 
Factory,  sur  la  baie  James.     {E.  A.  Prehle). 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  niche  à  Scotch 
Lake,  Nouveau-Brunswick,  à  partir  du  mois  d'avril  jusqu'au  mois 
d'août.  Elle  se  sert  quelquefois  d'un  ancien  nid  de  pic,  et  le  garnit 
de  fibres  foncées,  de  foun"ure  et  de  quelques  plumes.  La  ponte 
consiste  de  cinq  à  huit  œufs.  {W.  H.  Moore).  A  Ottawa  le  nid  est 
situé  dans  un  arbre  ou  une  souche,  et  se  compose  de  crin,  d'herbe 
fine,  de  mousse  et  de  plumes.  Les  œufs,  au  nombre  de  six  à  huit, 
sont  blancs  avec  des  points  et  des  taches  de  brun  rougeâtre,  principa- 
lement vers  le  gros  bout.  {G.  R.  White).  Cette  mésange  niche  dans 
les  bosquets  marécageux  aux  alentours  d'Ottawa.  Le  18  avril  1903 
on  a  remarqué  un  couple  de  cette  espèce  en  train  de  creuser  un  trou 
dans  un  poteau  de  clôture,  et  le  8  juin  de  la  même  année,  on  a  décou- 
vert, dans  une  petite  souche,  un  nid  contenant  six  oisillons.  L'entrée, 
à  18  pouces  de  terre,  avait  un  diamètre  d'un  pouce.  Le  nid  consis- 
tait d'un  mélange  de  poils  courts,  de  mousse  verte,  de  plumes,  et 
se  trouvait  à  une  profondeur  de  six  pouces  dans  la  souche.  (Garneau). 
La  mésange  à  tête  noire  habite  l'Ontario  en  nombre.  Elle  couve 
dans  un  trou,  creusé  généralement  par  elle-même  vers  la  mi-mai, 
dans  une  souche.  J'ai  vu  des  œufs  frais  le  15  du  mois.  Quant  à 
son  habitude  de  creuser  un  trou  pour  y  faire  son  nid,  elle  ressemble 
à  la  mésange  des  marais  européenne,  la  seule  de  la  famille  des  mésan- 
ges qui  le  fasse.  Dans  sa  façon  de  ramager,  et  sous  d'autres  rapports, 
elle  ressemble  beaucoup  à  cette  dernière  espèce  {Parus  pahistris).  Bien 
qu'elle  soit  un  oiseau  qui  fréqunte  les  bois  au  printemps  et  en  été, 
elle  s'approche  des  maisons  et  des  hangars  lorsque  le  temps  est  froid, 
en  hiver,  comme  elle  l'a  fait  pendant  l'hiver  actuel  (1904).  (Rév. 
Q.  J.  Young).     M.  Ridgway  classe  comme  appartenant  à  cette  espèce, 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  857 

les  spécimens  collectionnés    dans    le  centre  de  la  Colombie-Britan- 
nique par  MM.  Streator,  Fannin  et  Spreadhorongh. 

735a.     Mésange  à  longue  queue. 

Penthestes  atricapiUns  septentrionalis  (Harris)   Ridg.     1904. 

Le  24  juin  1901  on  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  à  l'Echima- 
mish  inférieure.  {E.  A.  Preble).  Le  28  août  1874  on  a  obtenu  un 
apécimen  de  cette  variété  au  lac  Chief  Mountain,  Montagnes  Rocheu- 
ses. (Coues).  Cette  mésange  habite  les  parties  boisées  du  Manitoba. 
L'oiseau  que  l'on  voit  dans  le  Manitoba  n'appartient  pas  exacte- 
ment à  septentrionalis,  mais  il  se  rapproche  plutôt  à  cette  espèce- 
ci  qu'à  oir/ca^z7te5.  (E.  T.Seton).  Cette  espèce  habite  Aweme,  Mani- 
toba et  s'y  trouve  commune,  comme  oiseau  reproducteur.  (Criddle.) 
En  1906  elle  abondait  dans  toutes  les  régions  boisées  du  Manitoba, 
et  on  l'a  notée  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Edmonton.  {Atkinson) . 
Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans  les  collines  Cypress  ainsi 
que  sur  la  partie  supérieure  de  Maple  creek,  Saskatchewan.  (Bishop). 
On  n'en  a  vu  qu'un  seul  spécimen  à  Indian  Head,  Saskatchewan, 
pendant  un  séjour  de  trois  mois  au  printemps  de  1892.  Le  2y  juin 
1894  on  en  a  remarqué  deux  autres  dans  un  bosquet  de  saules  à 
l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  Au  mois  de  juin  1903  cette 
espèce  était  commune  depuis  le  petit  lac  des  Esclaves  jusqu'à  Peace 
River  Landing,  latitude  56°  15'.  Elle  se  trouvait  en  assez  grand 
nombre,  au  17  a\Til,  à  Edmonton,  Alberta.  Le  25  mai  j'ai  trouvé, 
à  environ  sept  pieds  de  terre  dans  une  souche  de  peuplier,  un  nid 
contenant  huit  oisillons.  Cette  mésange  était  commune,  au  mois  de 
juin  1898,  depuis  Edmonton  jusqu'au  passage  Athabasca.  Le  31 
juillet  1897  j'en  avais  remarqué  de  nombreux  spécimens  sur  la  rivière 
Elbow  ainsi  qu'au  lac  Crowsnest.  Pendant  l'été  de  1891  elle  était 
commune  et  couvait  dans  les  bois  des  montagnes,  à  Banff,  Monta- 
gnes Rocheuses.  On  l'avait  tuée,  le  9  avril  1890,  à  Revelstoke,  Colom- 
bie-Britannique. Elle  y  était  assez  commune  pendant  les  mois  d'avril 
et  mai.  Au  mois  de  juin  elle  se  trouvait  nombreuse  au  parc  Deer, 
sur  la  rivière  Columbia.  Le  24  juin  1890  on  a  recueilli  un  nid,  conte- 
nant quatre  œufs,  à  Robson.  Il  était  situé  dans  un  vieil  arbre  qui 
penchait  au-dessus  de  l'eau,  à  Pass  creek.  Au  mois  d'avril  1903  j'ai 
remarqué  environ  une  douzaine  de  spécimens  de  cette  espèce  à  Pen- 
ticton,  Colombie-Britannique,  et,  dans  la  même  province,  on  en  a 
observé  plusieurs  autres,  en  1904,  dans  la  vallée  de  la  Kootenay,  près 


858  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DUCANADA. 

d'Elko,  et  encore  plusieurs  autres  en  1905,  au  sud  de  Hope.  {Spread- 
horough).  Cette  variété  se  trouve  commune,  et  en  permanence  aux 
alentours  de  Prince-Albert,  Saskatchewan.  (Coubeaux).  On  en  a 
pris  un  spécimen  aux  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan.  {Nutting). 
Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  à  Athabasca  Landing,  ainsi  qu'en 
montant  la  rivière  jusqu'à  la  petite  rivière  des  Esclaves.  Elle  est 
commune  à  Fort  McMurray,  latitude  56°  40',  mais  rare  en  montant 
la  rivière  Clearwater  jusqu'au  portage  Methye  où  elle  semble  rem- 
placer "P.  hudsonicus'\  Elle  est  commune  entre  le  lac  Methye  et 
Isle  à  la  Crosse.  (J.  M.  Macoun).  D'après  les  dimensions  que  l'on 
donne,  l'oiseau  mâle,  remarqué  par  Sir  John  Richardson,à  Carlton 
House,  doit  appartenir  à  cette  espèce.  Voici  les  mesures,  longueur, 
5^  pouces;  longueur  de  la  queue,  2^  pouces.  {Macoun).  Cette 
mésange  abonde  le  long  de  la  grande  rivière  des  Esclaves  jusqu'au  delta. 
(£.  T.  Selon) .  Elle  se  voit  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jus- 
qu'à Fort  Simpson.  {Ross).  Elle  est  commune  partout  dans  les  val- 
lées de  l'intérieur.  {Streator).  Je  l'ai  trouvée  en  grand  nombre  dans 
les  collines  boisées  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  surtout  dans  le 
voisinage  de  Cornwallis.  {Fannin).  Elle  abonde,  en  hiver,  presque 
partout  aux  alentours  du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  et, 
dans  la  même  province,  elle  est  commune,  à  cette  saison,  dans  le 
district  de  Cariboo.  {Brooks).  Cette  espèce  abonde  dans  les  régions 
de  la  Colombie-Britannique  qui  se  trouvent  entre  les  montagnes 
jusqu'à  une  altitude  de  3,000  pieds.  {Rhoads).  On  la  remarque  au 
bras  Tumagain,  ainsi  qu'à  Tyanook,  au  goulet  Cook,  Alaska.  {Os- 
good).  Elle  se  voit  au  Sheep  creek,  Alaska.  {Anderson).  Il  est 
probable  que  toutes  les  mentions  ci-dessus,  provenant  du  centre  de 
la  Colombie-Britannique,  devraient  être  classifiées  comme  appartenant 
à  atricapillus  de  sorte  qu'elles  forment  une  partie  de  ce  qu'on  appelle 
la  «colonie»  de  l'ouest. 

735b.     Mésange  d'Orégon. 

Penthestes  atricapillus  occidentalis  (Baird)  Ridgw.     1904. 

Cette  espèce  était  assez  commune,  en  avril  et  mai  1889,  dans  les 
bois,  à  Agassiz  et  à  Hastings,  Colombie- Britannique.  Au  mois  de 
juillet  1901  elle  se  trouvait  nombreuse  à  Chilliwack,  dans  la  même 
province,  ainsi  que  le  long  de  la  rivière  jusqu'à  la  tête  du  lac  Chili- 
wack.  En  1906  on  a  observé  plusieurs  spécimens  à  Douglas,  Colombie- 
Britannique.     (Spreadborough) .     Elle  se  voit  dans  la  Colombie-Bri- 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  859 

tamiique.  {Lord).  On  en  remarque  beaucoup  dans  la  région  de  la 
côte.  (Streator).  Elle  habite  l'ouest  de  la  chaîne  côtière  et  s'y  trouve 
nombreuse.   (Fannin).   Elle  habite  et  abonde  à  Chilliwack.    (Rhoads). 

735c.    Mésange  du  Yukon. 

Penthestes  atricapillus  tiirneri     (Ridgw)   Ridgway.     1904. 

Cette  variété  se  montre  dans  l'Alaska,  à  l'ouest  et  au  nord  du  goulet 
Cook.  {Ridgway).  Elle  se  répand  à  travers  le  district  du  Yukon. 
On  l'a  remarqué  de  temps  en  temps,  en  hiver,  à  St.  Michel,  lorsqu'il 
y  eut  un  dégel.  Elle  se  retire,  au  mois  de  mai,  presque  dans  l'intérieur, 
et,  pendant  l'été,  on  ne  la  voit  pas  sur  la  côte.  {Turner).  Cette  espèce 
habite  la  partie  boisée  entière  d'Alaska  à  partir  de  la  côte  humide  et 
recouverte  d'arbres  dans  la  région  de  Sitka  et  Kadiak  en  allant  au 
nord,  d'un  bout  à  l'autre  du  district  du  Yukon  et  du  territoire  voisin. 
{Nelson).  Nous  l'avons  prise  à  Bennett  le  19  juin,  sur  la  rive  ouest 
du  lac  Bennett  le  24  juin,  à  Cariboo  Crossing,  le  3  du  même  mois,  au 
lac  Marsh,  le  7  juillet  et  au  lac  Lebarge  le  15  juillet,  mais  nous  ne 
l'avons  plus  revue  avant  d'arriver  au  Yukon  inférieur  bien  qu'on  ait 
entendu,  à  plusieures  reprises,  des  mésanges  dont  on  n'a  pu  établir 
l'identité  spécifique.  Le  25  août  j'ai  pris  deux  spécimens  de  cette 
espèce  à  trente  milles  en  aval  de  Holy  Cross  Mission,  et  le  28  du  mois, 
j'en  ai  \ai  une  petite  volée  à  l'embouchure  de  l'Aphoon.  Le  7  juillet 
on  en  avait  pris  des  jeunes  capables  de  voler.  Un  spécimen  pris  le 
25  août  avait  fini  de  muer  et  portait  son  premier  plumage  d'hiver; 
tandis  qu'un  adulte  pris  le  même  jour  était  revêtu  d'un  plumage  frais. 
{Bishop).  Le  26  octobre  1898  j'ai  rencontré  cette  espèce  pour  la  pre- 
mière fois  pendant  que  je  poursuivais  des  recherches  le  long  du  fond 
de  la  rivière  Hunt  recouvert  de  saules,  au  nord  de  nos  quartiers  d'hiver 
sur  le  détroit  Kotzebue,  Alaska.  {Grinnell).  On  en  a  pris  un  mâle 
adulte  à  la  baie  Muller,  Alaska.     {Anderson). 

738.     Mésange  de  montagnes. 

Penthestes  gambeli.  (ridgw)  Ridgway.  1904. 
En  1891  cette  espèce  était  nombreuse  à  Banff,  Montagnes 
Rocheuses.  On  en  a  tué  trois  spécimens  dans  les  montagnes  à  Deer 
Park,  rivière  Columbia,  Colombie- Britannique.  En  1898  j'en  ai 
observé  deux  spécimens  dans  une  montagne  au  nord  de  la  rivière 
Little  Miette,  dans  le  passage  Athabasca,  Montagnes  Rocheuses. 
Cette  espèce  passe  l'été  en  grand  nombre  à  Robson,  Colombie-Britanni- 
nique.     En  1890  les  jeunes  oiseaux  avaient  pris  toute  leur  croissance  et 


860  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

étaient  emplumés  au  26  juin.  Au  mois  de  mai  1889  cette  mésange 
abondait  à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique;  en  1902  elle  se 
trouvait  nombreuse  à  une  altitude  de  4,400  pieds  dans  la  montagne 
Sophie,  sur  la  frontière  de  la  même  province.  J'en  ai  remarqué 
environ  une  douzaine  de  spécimens,  en  avril  1903,  à  Penticton, 
Colombie-Britannique,  et,  dans  la  même  province,  en  mai  1904, 
cette  espèce  était  commune  à  Elko,  et  le  9  du  mois  il  y  en  avait  un 
couple  qui  construisaient  un  nid  à  environ  quatorze  pieds  de  terre 
dans  un  trou  creusé  dans  un  mélèze  vert.  (Spreadborough.)  Cette 
mésange  se  voit  dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord.)  Elle  abonde 
et  couve  dans  les  montagnes  de  l'intérieur.  {Streator.)  Elle  fré- 
quente les  côtes  boisées  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral,  et  dans  la 
région  des  Montagnes  Rocheuses.  (Fannin.)  Je  n'ai  jamais  pris 
cette  espèce  mais  je  suis  certain  que  je  l'ai  vue  dans  la  chaîne 
Côtière,  Colombie- Britannique.  Dans  cette  province  elle  est  assez 
commune  autour  du  lac  Okanagan  en  hiver,  et  dans  la  même  saison, 
on  la  remarque  de  temps  en  temps  à  Quesnel,  district  de  Cariboo. 
(Brooks.)  On  la  trouve  dans  les  montagnes  de  l'intérieur  de  la 
Colombie-Britannique,  mais  jamais  dans  les  Montagnes  Rocheuses. 
(Rhoads.)  Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre,  au  printemps,  à 
Golden,  sur  la  rivière  Columbia,  ainsi  que  dans  les  montagnes  Selkirk, 
Colombie-Britannique.     (-E.  F.  G.  White.) 

739.    Mésange  de  î'Aîaska. 

Penthestes  cinctus  alascensis  (prazak)  Ridgway.     1904. 

Le  1er  juin  1864  on  a  trouvé,  près  de  Fort  Anderson,  un  nid  de 
cette  espèce  contenant  sept  œufs.  Ce  nid  était  situé  à  six  pieds  de 
terre,  dans  un  trou  creusé  dans  la  souche  d'une  épinette  blanche, 
et  il  est  le  premier  appartenant  à  cet  oiseau  que  l'on  ait  découvert 
dans  l'Amérique  du  nord.  Il  se  composait  d'une  assez  grande 
quantité  de  fourrure  de  lièvre  ou  de  lapin  entremêlée  avec  une  quan- 
tité de  mousse  sèche.  (Macfarlane.)  L'habitat  de  cet  oiseau 
comprend,  en  autant  qu'on  le  sache,  les  forêts  d'épinettes  blanches 
dans  le  nord-est  de  la  Sibérie,  et  s'étend  à  travers  une  région  très 
semblable  située  dans  la  moitié  nord  d'Alaska  jusqu'à  la  rivière 
Anderson  dans  l'est.  (Nelson.)  On  a  obtenu  plusieurs  spécimens 
de  Parus  de  diverses  localités  dans  le  district  du  Yukon,  et  classé 
ceux-ci  comme  appartenant  à  cette  espèce  cinctus.  Un  examen 
conduit  plus  tard  a  établi  le  fait  qu'ils  correspondent  exactement 
à  la  description  de  P.  oblectus  Cab.     (Turner.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    DCAXAIENS.  86l 

740.    Mésange  de  la  baie  d'Hudson. 

Penthestes  hudsonicus  hudsonicus  (forst)   Ridgway;  1904. 

Cette  espèce  se  voit  depuis  les  rives  de  la  baie  d'Hudson  en  allant 
au  nord-ouest,  en  passant  par  cette  partie  de  l'Alaska  qui  se  trouve 
au  nord  et  à  l'ouest  du  goulet  Cook,  jusqu'à  la  vallée  de  la  rivière 
Kowak.  (Ridgway.)  Elle  abonde  partout  dans  les  régions  boisées. 
En  1882  on  en  a  obtenu  des  jeunes,  le  19  juillet,  au  goulet  Davis, 
et,  au  commencement  d'août,  à  Fort  Chimo.  (Packard.)  En  1896 
j'en  ai  remarqué  de  nombreux  spécimens,  le  6  juillet,  à  environ 
quinze  milles  du  golfe  Richmond  en  allant  dans  l'intérieur,  et  la  fois 
suivante  que  j'ai  vu  l'espèce  c'était  le  18  septembre  à  la  rivière 
George  où  elle  était  commune.  (Spreadborough  .)  Cette  mésange 
se  trouve  assez  commune  comme  oiseau  migrateur  d'hiver  à  Ottawa. 
Il  y  a  deux  mentions  se  rapportant  à  sa  présence  de  bonne  heure 
à  l'automne,  la  première  en  date  du  31  octobre  1883,  et  la  deuxième, 
du  20  octobre  1889.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  M.  Kay  en  a 
vu  un  couple,  au  mois  de  novembre  1892,  à  Port  Sydney,  Muskoka. 
Il  y  a  une  mention  de  cet  oiseau  provenant  de  la  côte  Richmond, 
à  treize  milles  au  nord  de  Toronto,  Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Le 
27  janvier  1907,  près  de  London,  Ontario,  j'ai  guetté  à  une  courte 
distance  de  moi,  et  pendant  un  temps  considérable,  un  spécimen 
de  cette  espèce  qui  se  nourrissait  en  compagnie  d'une  foule  d'espèces 
de  mésanges,  et  des  sizerains  à  tête  rouge.  (W.  E.  Saunders.)  Nous 
avons  rencontré  cette  mésange  sur  la  rivière  Echimamish  pour  la 
première  fois  le  24  juin.  Trois  jours  plus  tard  nous  l'avons  notée 
encore  au  portage  Robinson,  et  trouvé  qu'elle  était  commune  à 
Oxford  House  où,  le  3  juillet,  nous  en  avons  pris  un  mâle.  Le  5 
du  mois  nous  en  avons  observé  plusieurs  .spécimens  sur  une  île  dans  !e 
lac  Knee,  ainsi  que  de  nombreux  autres,  le  13,  à  York  Factory  où  nous 
en  avons  pris  deux.  Pendant  notre  voyage  de  retour  nous  en  avons 
vu  encore  plusieurs  autres,  le  3  septembre,  sur  la  rivière  Hill.  (E. 
A.  Preble.) 

Cette  espèce  ne  se  trouve,  dans  le  nord  et  l'est  du  Manitoba,  qu'au 
milieu  des  grandes  forêts  de  conifères  où  elle  habite  en  permanence. 
(E.  T.  Seton.)  On  en  a  pris  deux  spécimens  aux  Grand  Rapide  de 
la  Saskatchewan.  (Nutting.)  On  l'a  remarquée  pour  la  première 
fois  aux  sources  Sulphur,  sur  la  rivière  Clearwater,  à  environ  la 
latitude   56°-3o';   depuis  cet  endroit  on   l'a  vue  en   grand  nombre 


862  CONMMISSIO   GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

jusqu'au,  et  à  travers  le,  portage  Methye,  ainsi  que  depuis  le  lac 
Methye  jusqu'à  l'Isle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoun.)  Elle  n'est 
pas  commune  sur  le  Mackenzie,  en  allant  au  nord  jusqu'à 
Fort  Simpson.  {Ross)  On  a  trouvé  cette  espèce  d'un  bout  à  l'autre 
de  la  partie  boisée  de  l'Alaska  depuis  la  côte  sud  à  Fort  Kenai  en 
allant  au  nord  à  travers  les  régions  des  rivières  Kuskoquin  et  Yukon 
jusqu'à  la  limite  boisée  du  nord  bien  en  dedans  du  cercle  Arctique. 
(Nelson.)  On  a  obtenu  de  nombreux  spécimens  de  cette  varitéé 
de  Fort  Yukon,  de  Nulato,  ainsi  que  plusieurs  autres  de  St-Michael. 
Elle  ne  visite  la  côte  que  pendant  l'hiver,  mais  elle  habite  continuel- 
lement les  régions  boisées,  y  abondant  dans  certaines  localités. 
(Tiirner.)  Elle  se  voit  en  grand  nombre  à  Tyonek,  mais  rarement 
à  Hope.  M.  Bischoff  en  a  pris  deux  spécimens  à  Fort  Kenai.  Les 
spécimens  venant  du  goulet  Cook  ne  semblent  pas  différer  de  ceux 
venant  des  vallées  du  Yukon  et  Kowak.  De  la  même  manière 
je  ne  puis  trouver  aucune  différence  appréciable  entre  eux  et  les 
trois  spécimens  récemment  collectionnés  par  M.  E.  A.  Preble,  près 
des  lieux  fréquentés  par  ((hudsonicus))  type;  par  conséquent  je 
n'admets  pas  que  les  spécimens  actuellement  à  notre  disposition 
doivent  être  reconnus  comme  appartenant  à  Parus  hudsonicus 
evura.  D'après  une  inspection  assez  rapide  des  spécimens  dans  le 
musée  national,  il  semble  y  avoir  une  différence  moyenne  quant 
à  la  longueur  de  la  queue  des  oiseaux  d'Alaska  et  ceux  venant  de 
l'extrême  nord-est  des  Etats-Unis.  Cependant  les  oiseaux  du  côté 
ouest  de  la  baie  d'Hudson  sont  intermédiaires  et  se  rapprochent 
apparemment  plus  près  des  oiseaux  de  l'Alaska.  En  d'autres  termes, 
avec  le  matériel  actuellement  à  notre  disposition,  il  y  a  autant  de 
raison  pour  reconnaître  Parus  hudsonicus  litloralis,  Bryant-1863, 
venant  de  la  Nouvelle- Ecosse,  que  Pheimra — Coues,  1884,  venant  de 
l'Alaska.     (Osgood.) 

Nous  avons  pris  la  mésange  du  Yukon  (Penthestes  atricapillus  turneri) 
à  Cariboo  Crossing  le  27  juin,  et  au  lac  Tagish,  le  30  du  même  mois. 
En  juillet  nous  l'avons  prise  le  5,  au  lac  Marsh,  et  le  14,  au  lac  Lebarge 
et,  après  notre  arrivée,  le  19,  à  la  rivière  30-Mile,  nous  avons  trouvé 
qu'elle  était  répandue  régulièrement  par  familles  ou  grandes  bandes 
tout  le  long  du  chemin  jusqu'à  Fort  Yukon,  à  quinze  milles  en  amont 
duquel  j'en  ai  vu  une  volée  le  21  août.  Le  20  septembre  j'en  a  pris 
une  jeune  femelle  en  premier  plumage  d'hiver  à  St-Michael.  Le  5 
juillet  on  en  avait  pris  des  jeunes  capables  de  voler,  ainsi  que  des  spé- 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  863 

cimens  qui  muaient,  le  13  août.  Le  27  juin  nous  en  avions  pris  des 
adultes  à  la  période  de  la  mue  la  plus  forte,  ainsi  qu'un  autre,  le  24 
juillet,  dont  la  mue  était  presque  terminée.  (Bishop.)  Cette  espèce 
se  trouvait  en  nombre  jusqu'au  mois  de  septembre  à  notre  camp  sur 
la  Kowak,  au  détroit  de  Kotzebue,  Alaska.  A  partir  de  cette  date,  et 
jusqu'au  premier  avril,  on  n'en  a  observé  qu'un  spécimen  ou  deux  à 
la  fois,  et  alors,  seulement  à  de  longs  intervalles.  Au  début  du  mois 
de  septembre  on  a  noté  cette  espèce  presque  tous  les  jours,  par  groupes 
de  quatre  à  sept,  dans  les  épinettes  blanches  autour  de  la  cabane.  Les 
mésanges  observées  pendant  l'hiver  étaient  toutes  dans  les  bosquets 
recouverts  de  saules  le  long  de  la  rivière  Hunt.  Le  premier  mai 
elles  étaient  encore  de  retour,  allant  çà  et  là  par  couples  dans  les  bois. 
Elles  ont  choisi,  comme  lieu  pour  se  nicher,  les  trous  de  pic  abandonnés, 
et  j'ai  trouvé  des  nids  en  cours  de  construction  au  15  mai,  mais,  à 
cause  de  déconvenues  de  différentes  sortes,  je  n'ai  pu  recueillir  des 
œufs. 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  22  juillet  de  cette  année  (1903) 
pendant  que  je  marchais  à  travers  un  grand  marécage  de  cèdres 
je  me  suis  intéressé  aux  allures  d'une  mésange  de  cette  espèce.  Je 
l'ai  guettée  quelque  temps  pendant  qu'elle  cherchait  des  insectes, 
lorsque,  tout  à  coup,  elle  est  disparue  derrière  un  petit  cèdre  avec 
une  larve  dans  son  bec.  Je  ne  m'attendais  pas  trouver  un  nid,  car 
le  sommet  de  l'arbre  était  vert,  mais,  en  passant  par  l'autre  côté, 
j'ai  aperçu  un  petit  trou  presque  circulaire,  avec  des  bords  ébré- 
chés,  à  environ  douze  pouces  de  terre.  Lorsque  j'ai  frappé  l'arbre, 
l'oiseau  s'est  envolé,  et  est  devenu  très  excité,  allant  et  venant  çà 
et  là  nerveusement.  En  coupant  une  partie  du  bois,  j'ai  trouvé  le 
nid  qui  contenait,  je  crois,  six  jeunes  âgés  de  quelques  jours  seulement. 
L'endroit  choisi  pour  l'emplacement  du  nid  était  le  meilleur  que  l'oi- 
seau pût  trouver  dans  le  marécage,  situé  comme  il  était  sur  une  petite 
colline  recouverte  d'épinettes  blanches,  près  d'une  source  d'eau  glacée 
qui  alimentait  un  petit  cours  d'eau.  L'arbre,  comme  je  l'ai  déjà  dit, 
était  encore  vert  au  sommet,  mais  à  partir  de  la  cavité  contenant  le  nid, 
en  descendant,  il  avait  le  cœur  creux  et  gâté.  En  revenant  plus  tard, 
après  un  espace  de  temps  suffisant  pour  permettre  aux  jeunes  de  quitter 
le  nid,  j'ai  trouvé  que  ce  dernier  était  à  environ  dix  pouces  au-dessous 
de  l'entrée  du  trou,  qui  lui-même  avait  deux  pouces  de  diamètre.  Ce 
nid  se  composait  de  parcelles  de  mousse,  de  lichens  et  de  bandes  de 
l'écorce  intérieure  molle  du  cèdre,  le  tout  feutré  ensemble  avec  des 
poils  de  chevreuil  et  de  lapin.     (L.  M.  Terrill.) 


864  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

740a.    Mésange  du  Canada. 

Penthestes   hiidsonicus  littoralis  (Bryant)     Ridgw.   1904. 

La  mésange  du  Canada  se  voit  dans  les  provinces  britanniques  du 
sud-est  (le  sud  du  Labrador,  la  province  de  Québec,  le  Nouveau- 
Brunswick,  la  Nouvelle- Ecosse,  etc.)  (Ridgway.)  Elle  couve,  est 
commune,  et  n'émigre  pas  de  Terreneuve.  (Recks.)  Elle  habite 
en  assez  grand  nombre  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  {Doivns.)  Le 
26  juin  1888  elle  se  trouvait  nombreuse  dans  les  épinettes  blanches  à 
la  pointe  Brackley,  île  du  Prince-Edouard,  et  était  assez  commune,  au 
mois  de  juillet  1898,  à  Baddeck  et  à  Margaree,  sur  l'île  du  Cap-Breton. 
(Macoun.)  Elle  se  voit  en  assez  grand  nombre  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard.  (Dwight.)  Cette  espèce  semble  être  la  plus  commune  de 
toutes  les  mésanges  sur  les  îles  de  la  Madeleine;  je  l'ai  rencontrée 
très  souvent  sur  ces  îles  en  juin  1897,  vers  le  milieu  duquel  j'ai  trouvé 
deux  nids  contenant  des  oisillons.  L'un  était  situé  dans  la  souche 
d'une  petite  épinette  blanche  et  à  environ  deux  pieds  du  sommet,  le 
trou  ayant  son  entrée  sur  le  dessus;  l'autre  reposait  par  terre,  la 
souche  n'ayant  pas  plus  de  dix-huit  pouces  de  hauteur.  Je  n'ai  jamais 
vu  cette  espèce  dans  l'Ontario.  (Rév.  C.  J.  Young.)  On  la  rencontre 
à  toutes  saisons  à  St.  John,  Nouveau- Brunswick.  {Chamberlain.) 
Elle  habite  et  en  permanence,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau- 
Brunswick.  {W.  H.  Moore.)  Elle  est  assez  commune  dans  la 
vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox.) 
Cette  espèce  se  voit  nombreuse  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  (Bishop.) 
Elle  n'est  pas  aussi  commune  que  la  mésange  à  tête  noire;  Elle 
couve  dans  la  partie  nord  de  la  province  de  Québec,  et  on  l'a  prise 
à  Beauport.  (Dionne.)  En  hiver  elle  ne  visite  Montréal  qu'en  petit 
nombre.  M.  Kuetzing  l'a  trouvée  dans  les  bois,  à  Hochelaga,  à  partir 
du  1er  novembre  jusqu'au  7  décembre.  (Wintle.)  Les  mentions 
provenant  de  la  province  de  Québec  devraient,  peut-être,  être  classées 
comme  appartenant  à  hiidsonicus. 

Notes  sur  la  reproduction. — Un  nid  de  cette  espèce  trouvé  à 
Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick,  était  situé  à  environ  quinze  pieds 
de  terre  dans  la  souche  d'un  pin.  Le  trou  était  garni  de  poils  et  de 
fourrure.  Les  œufs,  au  nombre  de  six,  sont  éclos  le  ler  juin.  Le 
28  juin  j'ai  trouvé  encore  un  nid  dans  lequel  il  y  avait  six  jeunes  oiseaux 
capables  de  voler.     (  W.  H.  Moore.) 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  865 

740b.     Mésange  de  Colombie. 

Penthestes  hiidsonicus  columbianus  (Rhoads)  Ridgw.  1904. 

Le  7  mai  1897  j'ai  tué  un  spécimen  de  cette  espèce  à  Edmonton,  Al- 
berta;  c'est  le  seul  que  l'on  ait  vu.  Le  5  août  1903  on  en  a  observé 
un  autre  au  Bear  creek,  sur  la  rivière  de  la  Paix,  latitude  56°.  Au  mois 
de  juin  1898  cette  espèce  était  commune  dans  les  bois  d'épinettes  blan- 
ches, le  long  de  la  rivière  Athabasca,  à  Jasper  House,  Alberta.  (Spread- 
horoîigh.)  Au  mois  de  juillet  1890  on  en  a  tué  un  spécimen  à  une  al- 
titude de  6,700  pieds,  sur  le  sommet  de  la  montagne  Toad,  près  de 
Nelson,  Colombie- Britannique,  ainsi  qu'un  autre  dans  le  passage 
Eagle,  près  de  Revelstoke,  dans  la  même  province.  En  juillet  1897 
on  en  a  pris  deux  spécimens  dans  la  montagne  Moose,  près  de  la  source 
de  la  rivière  Elbow,  et  observé  deux  autres  à  la  source  du  Fish  creek. 
Montagnes  Rocheuses.  (Spreadborough.)  Quatre  spécimens,  ap- 
partenant à  Parus,  que  l'on  a  pris  à  une  élévation  de  5,000  pieds 
dans  une  forêt  profonde,  au  centre  des  Montagnes  Rocheuses,  près 
de  Field,  Colombie-Britannique,  diffèrent  tellement  de  Parus  hndsoni- 
cus  qu'il  semble  que  la  chose  naturelle  à  faire  c'est  de  les  classer 
séparément.  {Rhoads.)  Cette  espèce  est  assez  commune,  en  hiver, 
au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  Je  l'ai  prise  aussi  à  la 
hauteur  de  terre  entre  les  vallées  Nicola  et  Okanagan,  l'endroit  le  plus 
à  l'ouest  où  je  l'ai  observée.  Elle  abonde,  en  hiver,  dans  les  bois  re- 
couverts d'épinettes  blanches,  ainsi  qu'à  des  hautes  élévations,  dans 
le  district  de  Cariboo,  Colombie-Britannique.  (Brooks.)  Cette 
mésange  fréquente  les  Montagnes  Rocheuses  depuis  la  rivière  Liard, 
en  allant  au  sud,  jusque  dans  l'état  de  Montana. (i^/îoa(/5  dansTAnk, 
vol.  X,  p.  331.)  Au  mois  de  juin  on  en  a  pris  un  mâle  adulte  à  Homer, 
ainsi  que  deux'autres  spécimens,  le  12  septembre  1901,  en  premier 
plumage  d'hiver.  Cette  espèce  n'est  pas  commune,  mais  on  l'a  remar- 
quée à  tous  les  endroits  visités  dans  la  rangée  d'arbres  à  Kenai, 
Alaska,  On  l'a  trouvée  généralement  dans  les  bosquets  d'épinettes 
blanches  mortes  de  la  région  plus  ouverte.  (Figgins.)  On  en  a  pris 
trois  adultes  et  trois  jeunes,  entre  le  3  et  le  28  juillet,  à  Seldovia,  Alaska 
ainsi  que  deux  autres  spécimens  en  plumage  d'hiver,  le  19  août  et  le 
7  octobre  respectivement;  l'un  au  Shcep  creek,  et  l'autre  au  camp 
Moose.     (Anderson.) 


866  COMMISSION  degéoloctIquh  du  canada. 

741.     Mésange  à  dos  marron. 

Penthestes    rufescens    rufescens  (Towns)  Ridgw.     1904. 

Au  mois  d'avril  1899  cette  espèce  était  très  commune  dans  les  bois, 
à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard,  Colombie-Britannique.  On  n'en  a 
pas  vu  un  seul  spécimen,  en  mai,  à  Agassiz,  à  environ  cinquante  milles 
en  montant  le  Fraser.  Elle  abonde  sur  l'île  de  Vancouver,  et, 
en  1893,  y  nichait  le  16  avril.  Le  5  mai  j'ai  trouvé  un  nid  fait  de 
mousse  et  garni  de  plumes,  dans  un  trou  creusé  dans  un  arbre  mort. 
Le  17  avril  1906  j'en  ai  remarqué  plusieurs  spécimens  dans  les  buis- 
sons sur  la  plage,  à  Douglas,  Colombie-Britannique,  ainsi  que  plusieurs 
autres  le  long  de  la  rivière  Chilliwack.  En  septembre  et  octobre  1907 
cette  espèce  était  commune  à  Clayoquot,  île  de  Vancouver.  iSpread- 
borough).  Cette  mésange  abonde  et  couve  par  toute  la  plus  gran- 
de partie  de  l'étendue  de  ses  migrations,  depuis  environ  la  latitude 
60°  sur  la  côte  sud-est  de  l'Alaska,  en  allant  au  sud  jusqu'en 
Californie.  (Nelson).  Elle  se  voit  dans  la  Colombie-Britannique. 
(Lord).  Elle  est  commune  dans  la  région  de  la  côte  où  elle  couve. 
(Streator).  Elle  habite  en  grand  nombre  à  l'ouest  de  la  chaîne 
côtière,  et  couve  près  de  Victoria.  (Fannin).  Cette  espèce  habite 
en  assez  grand  nombre  à  Chilliwack,  et,  en  hiver,  elle  est  assez  com- 
mune aux  alentours  du  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique. 
(Brooks).  Elle  est  très  commune  sur  la  côte  et  les  îles  de  la  Co- 
lombie-Britannique, mais  on  ne  la  trouve  pas  à  l'est  de  la  chaîne  du 
littoral.  (Rhoads).  Le  8  août  1894  on  l'a  remarquée  en  gi-and  nom- 
bre à  la  baie  English,  Vancouver.  (E.  F.  G.  White).  Elle  est  commu- 
ne partout,  dans  les  sapins  les  plus  jeunes  surtout,  qui  croissent  à  la 
tête  des  baies  et  des  goulets.  On  en  a  pris  des  jeunes  complètement 
emplumés,  les  premiers  de  l'année,  le  26  juin,  près  de  Sitka.  Alaska. 
(Grinnell).  Cet  oiseau  abonde  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  Colombie- 
Britannique,  nous  y  en  avons  pris  sept  spécimens.  (Osgood).  Nous 
en  avons  trouvé  quelques  spécimens  à  Haines  et  à  Skagway,  Alaska, 
et,  le  5  juin,  j'en  ai  pris  un  autre  et  entendu  encore  un  autre,  à  Glacier. 
Une  femelle  prise  à  Skagway  le  3  juin  avait  fini  de  pondre.  (Bishop). 
Un  compte  rendu  très  complet  écrit  par  M.  Joseph  Grinnell,  concer- 
nant l'origine  et  la  distribution  de  cette  espèce  a  été  publié  dans  VAuk, 
vol.  XXI,  à  la  page  364  et  les  pages  suivantes. 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  86/ 

CCLXXVII.     PSALTRIPARUS  Bonaparte.     1850. 
743.    Mésange  de  Puget  Sound. 

Psaltriparus  minimus  saturatus.     Ridgway.     1904. 

Le  25  novembre  1899  j'ai  tué  deux  spécimens  de  cette  espèce  sur  un 
nombre  considérable,  mais,  le  lendemain,  je  n'en  ai  pu  trouver  d'au- 
tres, ni  ai-je  jamais  observé  l'espèce  auparavant  bien  que  je  l'aie 
cherchée.  (Browns).  Cette  dernière  mention  se  rapporte  proba- 
blement à  la  vallée  du  Fraser.     (Macoun). 

Famille  LV.    SYLVIID^î).     Fauvettes,  Roitelets, Etc. 

CCLXXVIII.     ACANTHOPNEUSTE  Blasius.     1858. 

Acanthopneuste  boralis  kennicotti     (Baird)     Ridgw.    1904. 

Fauvette  de  saules  de  Kennicott. 

Cette  espèce  se  voit  dans  l'ouest  de  l 'Alaska,  y  compris  St.  Michael, 
Nushagak,  les  rivières  Alloknagik  et  Kowak,  &c.  {Ridgway)  La 
prise  d'un  spécimen  unique  à  St.  Michael,  le  16  août  1866,  par  le  na- 
turaliste de  l'expédition  Western  Union  Telegraph,  fait  le  sujet  de  la 
première  mention  de  cet  oiseau  dans  l'Amérique.  Dans  l'été  de  1877 
j'en  ai  obtenu  quatre  spécimens  au  mois  de  juillet,  deux  le  26,  et  les 
deux  autres  le  31,  pendant  qu'ils  cherchaient  dans  les  vieilles  clôtures 
de  planches  qui  entouraient  les  maisons  à  St-Michael.  On  en  a  ob- 
tenu encore  quelques  autres  plus  tard,  et,  l'année  suivante,  on  y  a 
revu  cette  espèce.  (Nelson).  On  a  remarqué  deux  spécimens  de  cet 
oiseau  en  train  de  voltiger  avec  rapidité  au  milieu  du  feuillage  de 
quelques  bouleaux  à  cent  verges  en  arrière  de  la  rivièrç  Kowak,  au 
détroit  Kotzebue,  près  de  notre  camp  d'hiver.  Leur  façon  de  se 
comporter  ressemblait  à  celle  du  roitelet  à  couronne  rubis.  A  partir 
de  ce  moment-là  je  n'ai  vu  qu'une  seule  fois  encore  la  fauvette  de 
saules  de  Kennicott;  c'était  le  14  juin  1899,  dans  le  delta  de  la  Kowak. 
Je  me  promenais  autour  du  bord  d'un  petit  lac  lorsque  je  me  suis 
trouvé  à  moins  de  vingt  pieds  d'un  spécimen  unique  que  j'ai  tout  de 
suite  reconnu  comme  appartenant  à  la  même  espèce  que  l'on  avait 
prise  l'automne  précédent.  L'oiseau  était  près  de  terre  farfouillant 
au  milieu  de  quelques  buissons  et  épinettes  blanches  rabougries. 
(Grinnell) . 


868  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

CCLXXIX.     REGULUS  Cuvier.     1799. 
748      Le  roitelet  huppé. 

Regulus  satrapa  satrapa  Licht.     1823. 

Le  roitelet  huppé  se  voit  en  assez  grand  nombre  dans  les  pièces 
d'épinettes  blanches  situées  au  bord  de  la  côte  nord-est  du  Labrador, 
aussi  loin  au  nord  qu'Aillik.  {Bigelow).  M.  Audubon,  vol.  II,  p. 
165,  l'a  trouvé  au  mois  d'août  en  train  de  nourrir  ses  jeunes.  {Packard) 
Cet  oiseau  habite  en  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  {Downs, 
Tufts).  Sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  on  en  a  vu  une  petite  volée 
le  20  octobre  1902;  en  1905  on  en  a  remarqué  un  spécimen  le  30  sep- 
tembre et  plusieurs  autres  le  7  octobre;  on  en  a  vu  encore  un,  le  29 
septembre  1906  ainsi  que  deux  autres  le  18  juin  1907.  (/.  Boutelier). 
Le  roitelet  huppé  était  commun,  le  17  juillet  1888,  dans  les  bois  à  la 
pointe  Brackley,  île  du  Prince  Edouard.  {Macoim).  On  ne  l'a 
observé  que  peu  souvent  sur  l'île  du  Prince  Edouard.  Les  jeunes 
étaient  capables  de  voler  à  la  fin  juin.  Au  mois  de  juin  1887  cet 
oiseau  était  assez  commun  à  Baddeck,  sur  l'île  du  Cap-Breton, 
(Dwight).  Il  est  assez  commun  et  couve  dans  le  Nouveau-Brunswick, 
mais  il  y  est  en  plus  grande  abondance  à  l'automne  et  en  hiver. 
(Chamberlain) .  Il  se  trouve  nombreux  et  en  permanence  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick;  les  jeunes  accompagnent 
les  parents  vers  la  fin  juin.     (W.  H.  Moore). 

Le  roitelet  huppé  est  assez  commun,  mais  de  passage,  à  Montréal, 
au  printemps,  et  à  l'automne.  (Winile).  Il  est  nombreux,  au 
printemps,  et  à  l'automne,  comme  oiseau  migrateur  dans  l'est  de  la 
province  de  Québec.  (Dionne).  Il  est  rare  comme  oiseau  migrateur 
à  Ottawa.  (Ottawa  Naturalist,  vol.  V).  C'est  l'un  des  oiseaux  les 
plus  communs  au  commencement  du  printemps  dans  les  sapins  et  les 
pruches,  et  tous  les  ans  j'en  vois  de  nombreux  spécimens.  Au  mois 
de  juin  1897  j'ai  remarqué  ce  roitelet  en  train  de  couver  dans  les 
épinettes  blanches  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  mais  je  n'ai  pu  trouver 
son  nid.  A  partir  du  1er  mai  je  ne  l'ai  plus  revu  dans  l'Ontario. 
(Rév.  C.  J.  Young).  Ce  roitelet  abonde  comme  oiseau  migrateur 
à  Toronto,  Ontario,  mais  il  y  passe  l'hiver  en  nombres  irréguliers. 
Il  abonde  pendant  l'hiver;  j'en  ai  rencontré  des  spécimens  à  deux 
reprises,  au  mois  de  mai,  qui,  d'après  leurs  actions,  devaient  être  en 
train  de  nicher.  (/.  H.  Fleming).  On  remarque  assez  souvent,  pen- 
dant les  mois  les  plus  froids  de  l'hiver,  une  petite  bande    de    ces 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  869 

oiseaux  mignons  se  chauffant  au  soleil  sur  le  côté  d'une  haie  de  cèdres 
ou  d'épinettes  blanches  aux  alentours  de  Toronto.  {J.  Hughes 
Samuel).  Cette  espèce  passe  l'hiver  à  Guelph,  Ontario.  (Z.  B. 
Klugh)  Onl'a  trouvée  à  deux  ou  trois  reprises,  vers  la  fin  mai,  près 
de  London,  Ontario,  bien  que,  jusqu'à  présent,  l'on  n'ait  obtenu 
aucune  preuve  qu'elle  y  couve.  Elle  abonde  comme  oiseau  migra- 
teur, et,  lorsque  le  temps  est  doux,  reste  pendant  tout  l'hiver.  {W. 
E.  Saunders).  Le  24  juin  1901  on  en  a  vu  un  spécimen  sur  l'Echi- 
mamish  inférieure.     {E.  A .  Prehle) . 

Le  roitelet  huppé  est  très  rare  comme  oiseau  migrateur,  mais  il  se 
peut  qu'il  couve  dans  le  Manitoba.  Il  est  très  variable  quant  à  ses 
mouvements.  {E.  T.  Selon).  Il  est  rare  comme  oiseau  migrateur» à 
Aweme,  Manitoba.  (Criddle) .  Il  est  régulier,  mais  pas  commun  comme 
oiseau  migrateur  dans  la  moitié  est  du  Manitoba.  (Atkinson). 
Au  mois  de  juin  1898  il  était  commun  dans  les  bois  d'épinettes  blan- 
ches depuis  Jasper  House  jusqu'au  sommet  des  Montagnes  Rocheuses. 
Il  couve  à  Banff,  dans  ces  montagnes-là,  mais  ne  s'y  voit  pas  en  aussi 
grand  nombre  que  le  roitelet  à  couronne  rubis.  En  1890  cet  oiseau 
était  commun  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  jusqu'au  20  avril 
lorsqu'il  en  est  disparu.  Dans  la  même  province  il  couvait  dans  les 
bois,  à  Robson,  où  le  10  juin,  on  en  a  tué  des  jeunes.  En  1902  on  en 
a  vu  un  grand  nombre  à  une  altitude  de  4400  pieds  dans  la  montagne 
Sophie,  sur  la  frontière  de  la  Colombie-Britannique.  (Spreadborough) . 
On  a  remarqué  le  roitelet  huppé  près  des  Grand  rapids  de  la  Saskat- 
chewan,  mais  on  n'en  a  pas  pris  un  seul  spécimen  (Nutting).  Le  28 
juillet  1897  il  était  commnu  dans  les  montagnes,  au  sud-ouest  de 
Calgary,  ainsi  que  dans  le  passage  Crowsnest. 

Notes  sur  la  reproduction.) — ^Une  couvée  de  sept  œufs  dans 
ma  collection  a  été  recueilli  le  15  juin  1895  à  Cartwright,  Labrador. 
Le  nid  était  suspendu,  à  quinze  pieds  de  terre,  à  la  branche  d'une 
épinette  blanche.     (W.  Raine). 

748a.     Roitelet  huppé  de  l'ouest. 

Regulus    satrapa    olivaceous.     Baird.     1864. 

Le  roitelet  huppé  de  l'ouest  était  commun  en  avril  1889,  dans  les 
bois,  à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard,  Colombie-Britannique,  Au 
mois  de  juillet  1901  j 'en  ai  vu  quelques  spécimens  au  pied  du  lac 
Chilliwack,  dans  la  même  province.     Au  mois  de  septembre  de  la 

78870—56 


870  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

même  année  il  se  trouvait  en  nombre  à  Huntingdon,  Colombie  Bri- 
tannique, sur  la  frontière.  Dans  la  même  province  il  était  commun 
le  long  de  la  route  Hope,  à  la  source  de  la  rivière  Skagit,  et,  en  1906, 
on  en  a  observé  un  spécimen,  le  14  mai,  à  Douglas,  ainsi  que  d'autres, 
le  13  juillet,  en  train  de  couver  au  lac  Chilliwack.  Cet  oiseau  habite 
en  nombre  l'île  de  Vancouver.  (Spreadborough) .  II  se  voit  en 
abondance  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  dans  la  Colombie-Britan- 
nique. (Lord).  Il  est  très  commun,  au  printemps  et  à  l'automne, 
comme  oiseau  migrateur;  quelques  spécimens  restent  pour  couver. 
(Streator).  Il  abonde  partout  dans  la  région  à  l'ouest  des  Cascades. 
(Fannin).  Ce  roitelet  se  trouve  commun  pendant  l'hiver,  et  il  couve 
dans  les  montagnes.  Il  se  voit  en  nombre  pendant  tout  l'hiver  au 
lac  Okanagan,  Colombie-Britannique.  Quelques-uns  de  ces  petits 
oiseaux  délicats  restent  pendant  le  temps  le  plus  rigoureux  dans  le 
district  de  Cariboo,  dans  la  même  province.  (Brooks).  Je  ne  trouve 
aucune  différence,  quant  à  leur  couleur,  entre  les  spécimens  de  la  chaîne 
côtière  qui  viennent  du  côté  est  et  ceux  du  côté  ouest.  (Rhoads). 
Ce  roitelet  est  commun  sur  les  îles  Queen  Charlotte,  Colombie  Britan- 
nique; le  20  juin  1899  on  en  a  pris  un  mâle  adulte  au  goulet  Cumshewa. 
Il  se  voit  en  assez  grand  nombre  au  goulet  Cook,  Alaska.  (Osgoods). 
Cet  oiseau  est  assez  commun  à  Glacier  au-dessus  de  Skagway,  Alaska; 
on  l'entend  souvent,  mais  on  le  voit  rarement,  et  il  est  difficile  à  pren- 
dre. Une  femelle  que  j'ai  prise,  le  10  juin,  avait  son  dernier  œuf 
dans  un  état  suffisamment  avancé  pour  recevoir  la  coquille.  (Bis- 
hop).  Le  26  septembre  1901  on  en  a  pris  un  mâle  et  une  femelle  à 
Homer,  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska,  ainsi  qu'un  autre  mâle,  le 
18  août,  a  Creek  Sheep.  (Figgins).  Les  mentions  de  cette 
espèce,  provenant  de  l'Alaska,  sont  restreintes  à  la  côte  sud-est  de  ce 
territoire  où  on  en  a  obtenu  des  spécimens  à  Sitka  et  à  Kadiak.  (Nel- 
son). Cet  oiseau  est  commun  partout,  mais  spécialement  dans  les 
bosquets  de  pins  très  épais  le  long  des  cours  d'eau  à  Sitka,  Alaska. 
Le  22  juin  j'ai  remarqué  les  premiers  jeunes  de  l'année.     (Grinnell). 

749.     Roitelet  à  couronne  rubis. 

Regulus  calendula  calendula.     (linn)   Licht.     1823. 

On  a  envoyé,  de  Nenortalik,  Groenland,  en  1859,  un  spécimen 
de  cette  espèce.  (Arct-Man.)  Le  roitelet  à  couronne  rubis  se  voit 
en  nombre  dans  les  parties  sud  du  Labrador.  M.  Coues  en  a  obtenu 
un  spécimen,  au  mois   d'août,  à  Rigolet,  et  le  il  octobre  1881,  M. 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  87 1 

Stearns  en  a  tué  un  autre  sur  l'île  Old  Fort.  (Packard.)  Cet  oiseau 
était  commun,  le  9  juin  1896,  à  Moose  Factory.  Le  20  du  mois 
on  l'a  observé  à  Fort  George.  Le  ler  juillet  il  se  trouvait  en  nombre 
au  golfe  Richmond;  on  ne  l'a  pas  remarqué  du  tout  dans  l'intérieur. 
(Spreadborough.)  Il  est  commun  à  Baddeck,  sur  l'île  du  Cap  Breton. 
(Allen.)  Il  est  rare  à  Halifax,  Nouvelle-Ecosse.  (Douuns.)  On  ne 
le  voit  qu'en  petit  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.) 
On  en  a  remarqué  uue  petite  volée,  le  3  octobre  1902,  sur  l'île  Sable, 
Nouvelle-Ecosse,  ainsi  qu'un  spécimen  unique,  le  4  mai  1907,  au  même 
endroit.  (/.  BoiUelier.)  Ce  roitelet  se  trouvait  dans  les  bois  de 
pins,  à  la  pointe  Brackley,  île  du  Prince-Edouard,  en  juillet  1888. 
(Macoun.)  II  passe  l'été,  mais  en  petit  nombre,  à  St-John,  Nouveau- 
Brunswick.  (Chamberlain.)  Il  est  rare  comme  oiseau  migrateur 
d'été  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nou\eau-Bruns\vick.  (W.  H. 
Moore.)  En  1885  il  était  commun  au  lac  Mistassini,  où  il  couve. 
(/.  M.  Macoun.)  On  l'a  pris  à  York  Factory,  sur  la  baie  d'Hudson. 
(Dr  R.  Bell.)  Cet  oiseau  a  été  obtenu  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie 
d'Hudson.  (Wright.)  On  en  a  vu  une  femelle  à  la  baie  Fox,  Anti- 
costi.  (Brewster.)  Cette  espèce  est  plus  commune  que  la  précé- 
dente dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beau  port. 
Le  roitelet  à  couronne  rubis  est  commun,  mais  de  passage  à  Montréal, 
au  printemps  et  à  l'automne.     (Wintle.) 

Il  est  répandu  comme  oiseau  migrateur  à  Ottawa.  (Ottawa 
Naturalist,  vol.  V.)  Il  abonde  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto, 
Ontario,  et  à  l'automne  et  en  hiver,  il  habite  en  nombre  les  districts  de 
Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  On  le  voit  depuis  Missi- 
nabi,  Ontario,  jusqu'à  Point  Comfort,  sur  la  côte  est  de  la  baie 
James,  ainsi  qu'à  Guelph,  Ontario,  où  il  se  trouve  commun  pendant 
les  migrations.  (A.  B.  Klugh.)  J'en  ai  vu  un  spécimen,  le  17 
juin,  à  Norw^ay  House,  et  pris  un  autre,  le  24  du  même  mois,  sur 
l'Echimamish.  Cette  espèce  était  commune  à  Norway  House  à 
partir  du  30  juin  jusqu'au  4  juillet.  Le  ler  septembre  nous  en 
avons  observée  un  spécimen  pendant  que  nous  montions  la  rivière 
Hill.     (E.A.Prehle.) 

On  a  remarqué  le  roitelet  à  couronne  rubis,  au  mois  de  septembre, 
lorsque,  pendant  la  migration  d'automne,  il  fréquentait  le  fond  vide 
et  recouvert  de  broussailles,  de  la  rivière  Souris  (Mouse)  en  com- 
pagnie de  fauvettes.     (Coues.)     Ce   roitelet   ne   se   voit  qu'en  petit 

78870— 56I 


872  COMMISSION   GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

nombre  comme  oiseau  migrateur  partout  dans  le  Manitoba  géné- 
ralement. (Atkinson.)  Il  est  assez  commun,  au  printemps  et  à 
l'automne,  comme  oiseau  migrateur  dans  le  Manitoba.  {E.  T.  Selon.) 
Il  se  trouve  en  nombre,  au  printemps  et  à  l'automne,  à  Aweme, 
Manitoba,  où  probablement  il  couve,  y  arrivant  vers  le  25  avril 
et  s'en  allant  le  25  octobre.  (Criddle.)  On  n'en  a  trouvé  que  trois 
spécimens  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan,  en  avril  et  mai  1894. 
Au  mois  de  juin  1903  cet  oiseau  était  commun  dans  les  bois  d'épi- 
nettes  blanches  depuis  l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves 
jusqu'à  Peace  River  Landing,  latitude  56°-! 5'.  On  l'avait  remarqué  à 
Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  4  mai  1897;  il  y  était 
commun  dans  les  bois  d'épinettes  blanches  où,  sans  doute,  il  couvait. 
Aux  mois  de  juillet  et  août  il  se  trouvait  nombreux  dans  les  bois 
semblables  situés  dans  les  contreforts,  depuis  Edmonton  jusqu'au 
passage  Crowsnest.  Ce  roitelet  était  tout  à  fait  commun,  en 
1891,  à  Banff,  où,  évidemment,  il  couvait  de  bonne  heure,  car,  au 
mois  de  mai,  il  y  en  avait  des  jeunes.  Au  mois  d'avril  1890  il  se 
trouvait  en  nombre  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique,  mais  les 
spécimens  avaient  l'air  d'être  tous  des  oiseaux  migrateurs.  Dans 
la  même  province  il  était  tout  à  fait  commun,  en  1902,  à  une  altitude 
de  4,400  pieds  dans  la  montagne  Sophie,  sur  la  frontière.  II  était 
commun  aussi  à  Fernie,  Elko,  Midway  et  Sidley,  ainsi  que  le  long 
de  la  route  entre  Princeton  et  la  rivière  Skagit.  En  1889  on  l'avait 
obser\'é  en  tout  à  fait  grand  nombre  à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard, 
au  commencement  d'avril,  et,  à  la  fin  mai,  il  a  été  tué  dans  les  monta- 
gnes à  Spence  Bridge,  Colombie-Britannique.  En  septembre  1901 
il  se  trouvait  en  grande  abondance  à  Huntingdon,  sur  la  frontière 
dans  la  même  province,  ainsi  qu'à  Douglas  le  17  avril  1906.  Appa- 
remment cet  oiseau  passe  l'été  sur  l'île  de  Vancouver  où  on  l'a  remar- 
qué pour  la  première  fois  le  18  avril  lorsqu'il  se  trouvait  en  grand 
nombre  dans  les  conifères  en  compagnie  de  mésanges.  On  l'a  vu 
à  Penticton,  Colombie- Britannique,  pour  la  première  fois  le  13  avril 
1903;  il  y  abondait  partout  au  20  du  mois,  et  est  resté  ainsi  jusqu'au 
1er  mai.  Il  était  commun,  en  juin  1898,  au  lac  Ste-Anne,  au  nord 
d'Edmonton,  et  de  là  le  long  de  la  route  jusqu'au  passage  Athabasca. 
Au  mois  de  mai  1904  il  était  commun  à  Fernie  et  à  Elko,  Colombie- 
Britannique.  {Spreadborough .)  Le  roitelet  à  couronne  rubis  se  voit 
en  grand  nombre  à  l'extrémité  sud  du  portage  Methye.  (/.  M. 
Macoun.)  Il  est  rare  sur  le  Mackenzie,  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Fort  Resolution.     {Ross.)     Il  n'y  a  pas  de  doute  que  l'on 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  873 

puisse  rencontrer  cet  oiseau,  pendant  la  saison  d'été,  sur  la  rivière 
Anderson,  cependant  nous  n'avons  pas  trouvé  son  nid.  (Macfarlane.) 
On  le  voit  seulement  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral.  (Lord.) 
Pendant  la  migration  d'automne  on  ne  le  trouve  que  dans  la  région 
de  la  côte.  (Streator.)  Il  abonde  dans  la  partie  du  territoire  à 
l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral.  iFannin.)  Pendant  l'hiver  il  se 
rend  en  grand  nombre  à  Chilliwack,  et  y  couve  dans  les  montagnes. 
(Brooks.)  Il  est  très  répandu  au  printemps,  sur  la  côte  de  la 
Colombie-Britannique,  et  il  couve  dans  l'intérieur  de  la  province. 
(Rhoads.) 

On  a  pris  ce  bel  oiseau  en  différentes  parties  du  territoire.  Les  di- 
verses mentions  provenant  de  l'Alaska  comprennent  celles  de  Fort 
Yukon,  Nulato  et  Anvik,  dans  le  nord,  ainsi  que  de  Sitka  et  Fort  Kenai, 
sur  la  côte  sud-est.  {Nelson).  On  a  obtenu  des  spécimens  de  cet 
oiseau  de  Fort  Yukon  où  il  est  commun  et  couve.  A  Nushagak,  sur 
la  baie  Bristol,  j'en  ai  remarqué  un  spécimen  unique  volant  çà  et  là 
dans  les  saules  qui  bordent  la  rivière.  (Turner).  Le  23  août  j'ai  tué 
un  spécimen  de  cet  oiseau  et  j'en  ai  vu  deux  autres  dans  un  taillis  de 
saules  au  bord  de  la  Kowak,  à  deux  milles  en  amont  de  notre  camp 
d'hiver  .  Je  n'ai  plus  revu  cet  oiseau  avant  le  10  juin  dans  le  delta 
de  la  Kowak,   au  détroit  Kotzebue,  Alaska.     (Grinnell). 

Notes  sur  la  reproduction. — Je  suis  en  possession  d'un  joli  nid  de 
cette  espèce,  contenant  onze  œufs,  qui  a  été  recueilli,  le  ler  juin  1898, 
à  Dartmouth,  Nouvelle-Ecosse.  Ce  nid  était  suspendu,  à  20  pieds  de 
terre,  à  la  branche  d'une  épinette  noire.  Outre  celui-ci  j'en  ai  quatre 
autres  de  pareille  construction  recueillis  au  même  endroit.  Ces  nids 
étaient  tous  sous  forme  de  boules  rondes,  et  se  composaient  de  mousse 
verte  garnie  de  plumes.  Ils  étaient  suspendus  à  des  branches  d'épi- 
nettes  blanches.  (W.  Raine).  Cet  oiseau  couvait  près  de  150-Mile 
House,  Colombie-Britannique.  Le  1 1  juin  j'ai  trouvé  un  nid  à  en- 
viron deux  pieds  de  terre  dans  une  petite  épinette  blanche  qui  avait 
moins  de  quatre  pieds  de  hauteur.  11  était  près  du  tronc,  très  profond 
et  en  forme  de  coupe,  presqu'un  cylindre  vertical.  L'oiseau,  lors- 
qu'il était  accroupi,  devait  être  entièrement  caché.  Ce  nid  contenait 
cinq  œufs  ainsi  qu'un  autre  cassé  qui  était  enfoncé  dans  la  fondation. 
Evidemment  cet  œuf  avait  été  poussé  à  travers  la  garniture,  et  un 
nouveau  fond  construit  par-dessus.  Les  oiseaux,  à  qui  appartenait 
le  nid,  étaient  en  train  de  faire  beaucoup  de  tapage  à  cause  de  l'arrivée 
d'une  bande  errante  de   «Whiskey  Jacks.  »     Deux  plumes  de  coq  de 


874  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA. 

bruyère  ont  été  placées  soigneusement  devant  l'entrée,  ce  qui  me 
fait  croire  que  des  geais  avaient  déjà  pillé  le  nid  et  arraché  sa  gar- 
niture.    (Brooks). 

749a.     Roitelet  à  couronne  rubis  de  Sitka. 

Regulus  calendula  grinnelli  (Palmer).      1897. 

Ce  roitelet  n'était  pas  très  commun,  et  je  ne  l'ai  remarqué  à  Sitka, 
Alaska,  que  dans  les  grands  pins  qui  bordent  la  rivière  Indian  à  cet 
endroit.  Je  l'ai  vu  par  couples  à  deux  reprises,  mais  je  n'en  ai  pas  pris 
de  jeunes.  Cet  oiseau  sans  doute  y  couve,  mais  pas  en  abondance; 
on  en  a  pris  trois  m.âles  adultes.  (Grinnell).  Le  31  mai  j'ai  entendu 
ramager  un  roitelet  à  couronne  rubis  de  Sitka  à  Skagvvay,  Alaska, 
et  le  1er  juin  j'en  ai  pris  un  mâle  et  entendu  un  autre  à  Haines.  Le 
6  de  ce  dernier  mois  j'en  ai  pris  un  autre  mâle  à  Glacier,  oîi,  pendant 
notre  séjour,  j 'en  ai  entendu  ramager  deux  ou  trois  autres  encore.  Bien 
que  le  spécimen  pris  à  Log  Cabin  soit  calendula  normal,  ceux  pris  à 
Haines  et  Glacier  ont  le  dos  plus  olive  et  les  côtés  de  la  couronne  plus 
foncés,  de  grinnelli.     (Bishop). 

CCLXXX.     POLIOPTILA  Sclater.     1851. 
751.     Gobe-mouches  gris  bleu. 

Polioptila   cœrulea   cœrulea  (Linn)  Sclater.     1855. 

Cette  espèce  se  rend  accidentellement  à  Montréal.  M.  Kuetzing 
a  vu,  dans  la  collection  de  M.  Craig,  un  spécimen  qui  avait  été  tué,  il 
y  a  bien  des  années,  sur  l'île  de  Montréal,  mais  M.  Craig  dit  qu'il  ne  se 
souvient  pas  de  l'avoir  jamais  eu  dans  sa  possession.  (Wintle.)  Cet 
oiseau  est  accidentel  à  Ottawa;  M.  G.  R.  White  en  a  tué  un  spécimen 
avant  1881.  {Ottawa  Naturalist,  volV).  Il  y  a  trois  mentions  de 
cette  espèce  provenant  de  Toronto,  Ontatio;  les  voici: — Un  mâle, 
le  9  mai  1885,  dans  la  collection  de  M.  Ernest  Seton;  une  femelle 
prise  le  5  mai  1891,  par  M.  O.  Spanner;  une  femelle  prise  le  10  mai 
1900  par  M.  C.  W.  Nash.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  passe  l'été 
en  assez  grand  nombre  dans  cette  partie  de  l'Ontario  qui  se  trouve  à 
l'ouest  et  au  sud  de  London.     {W.  E.  Saunders). 


catalogue  des  oiseaux  canadiens.  875 

Famille  LVI.    TURDID^.     Grives,  solitaires,  etc. 

CCLXXXI.    MYADESTES  Swainson. 
754.    Grive  de  Townsend. 

Myadestes  townsendi  (Aud)  Cab.     1847. 

On  a  remarqué  cette  grive,  le  21  juin  1897,  à  la  rivière  Elbow,  près 
de  Calgary.  Au  mois  de  juillet,  de  la  même  année,  elle  était  commune 
dans  les  Montagnes  Rocheuses,  en  allant  au  sud,  jusqu'au  col 
Crowsnest.  C  est  une  espèce  commune  à  Banff,  y  couvant  à  une 
haute  élévation  dans  les  montagnes.  En  1898  on  l'a  observée  partout 
dans  les  montagnes  environnant  le  passage  Athabasca.  A  partir 
du  16  jusqu'au  20  avril  1890  cette  espèce  était  tout  à  fait  commune  à 
Revelstoke,  Colombie-Britannique,  se  perchant  sur  les  souches,  attra- 
pant les  mouches,  ou  s'abattant  sur  tout  ce  qu'elle  pût  voir.  Au 
mois  de  juin  on  l'a  remarquée  à  une  élévation  de  2,000  pieds  au  parc 
Deer,  sur  le  lac  Arrow,  et,  sans  doute,  elle  y  couvait.  On  l'a  observée 
dans  presque  toutes  les  montagnes  sur  la  frontière  en  Colombie-Britan- 
nique. Dans  la  même  province  on  ne  l'a  notée  dans  la  vallée  Okana- 
gan,  qu'au  commencement  d'avril  1903,  et,  vers  le  15  du  mois,  elle 
en  était  complètement  disparue.  Au  mois  de  mai  1904  on  l'a  entendue 
ramager  partout  dans  les  bois,  à  Elko,  Colombie-Britannique,  depuis 
cette  partie  des  montagnes  couverte  de  neige  en  descendant  jusqu'au 
niveau  de  la  voie  du  chemin  de  fer.  En  1905  elle  était  commune,  de 
bonne  heure  au  printemps,  sur  le  terrain  plat  à  Midway,  ainsi  que  plus 
tard  dans  les  collines.  Le  22  juin  de  la  même  année  j'en  ai  remarqué 
plusieurs  spécimens  au  creek,  Whipsaw,  ainsi  que  d'autres  entre  la 
rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack.  Le  17  avril  1906  j'en  ai  remarqué 
un  spécimen  sur  la  plage  à  Douglas,  Colombie-Britannique.  Le  10 
août  1901  on  en  avait  vu  un  autre  sur  la  cime  Deer,  à  la  pente  sud  du 
Mont  Cheam,  dans  la  même  province.  Le  10  juillet  1893  deux  spéci- 
mens de  cette  espèce  ont  été  observés  près  du  sommet  rocheux  de  la 
montagne  Benson  à  Nanaïmo,  île  de  Vancouver.  Ils  avaient  fait  leur 
nid  dans  le  côté  d'un  talus.     (Spreadborough) . 

Cette  grive  est  très  rare;  on  ne  l'a  tuée  qu'une  seule  fois  dans  la 
vallée  de  la  Columbia.  (Lord).  C'est  une  espèce  rare  bien  que 
je  l'aie  prise,  et  à  l'est,  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière,  ainsi  qu'au 
mois  de  janvier  à  Ladners,  dans  la  vallée  du  Fraser  inférieur.  (Fannin). 
Elle  est  rare  comme  oiseau  migrateur  dans  la  vallée  à  Chilliwack,  et 


876  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA, 

elle  couve  sur  le  sommet  des  montagnes.  Elle  se  voit  en  assez  grand 
nombre  pendant  l'hiver  au  lac  Okanagan,  Colombie-Britannique,  où 
elle  ramage  continuellement,  et  se  nourrit  de  fruits  lorsqu'il  fait  froid. 
(Brooks).  Au  mois  de  mai  j'en  ai  pris  un  spécimen  sur  l'île  de  Van- 
couver. On  a  rencontré  cette  espèce  à  des  altitudes  élevées,  et  à  l'est, 
et  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière,  ainsi  que  dans  les  Montagnes  Ro- 
cheuses et  les  Selkirks,  aussi  loin  au  nord  que  le  52ème  parallèle;  elle 
augmentait  en  nombre  à  mesure  que  l'on  allait  à  l'est  {Rhoads), 
Le  17  juin  j'en  ai  pris  un  mâle  adulte  sur  les  hauteurs,au-dessus  de  Ben- 
nett.  Le  26  du  mois  lorsque  j'étais  assis,  pendant  la  chaleur  du  midi, 
sur  le  sommet  d'une  colline,  à  environ  1,500  pieds  au-dessus  de  Cariboo 
Crossing,  j'ai  écouté  le  plus  beau  chant  que  j'aie  jamais  entendu. 
Il  semblait  combiner  la  puissance  de  celui  du  rouge-gorge,  la  gaieté 
et  la  qualité  ardente  de  celui  du  goglu,  et  la  douceur  et  la  pureté  de 
celui  de  la  grive  des  bois.  Commençant  par  un  ton  bas,  émis  apparem- 
ment à  une  distance  éloignée,  il  augmenta  en  force  et  en  volume 
jusqu'à  ce  que  l'air  en  fut  rempli,  et  j'ai  regardé  juste  au-dessus  de 
ma  tête  dans  le  but  de  trouver  le  chantre.  Finalement  j'ai  constaté 
que  c'était  un  oiseau  de  cette  espèce  perché  à  une  distance  de  150 
verges  sur  un  arbre  mort  et  qui,  en  ce  moment,  était  en  train  d'émettre 
ce  ramage  mélodieux.  Plus  tard  l'oiseau  s'est  approché  assez  près 
pour  me  permettre  d'établir  son  identité. 

MM.  Osgood  et  Maddren  ont  observé  un  spécimen  de  cette  espèce 
le  14  juillet  au  lac  Lebarge.  M.  Osgood  en  a  pris  quatre  autres  spéci- 
mens dans  le  même  mois:  le  premier,  un  oiseau  adulte,  au  canon  Miles, 
le  II;  le  deuxième,  dans  les  côtes  Semenow,  le  20;  le  troisième,  un 
jeune  portant  un  plumage  tacheté,  à  20  milles  en  aval  de  la  rivière 
Selwyn,  le  29;  et  encore  un  jeune,  en  amont  de  la  rivière  White,  le 
30.  Le  29  juillet  j'ai  observé  un  spécimen  adulte  près  de  la  ri^ière 
Selwyn,  et,  le  ler  août,  j'en  ai  pris  un  autre  qui  muait  près  de  Sixty-Mile 
creek.  M.  Cantell  a  trouvé  cette  espèce  dans  la  vallée  du  Yukon. 
iBishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. —  Cette  espèce  couve  à  Banff, 
dans  les  Montagnes  Rocheuses.  Le  9  juin  1893  nous  avons  trouvé 
son  nid,  contenant  quatre  œufs,  sur  le  côté  d'un  talus,  et  nous  avons 
pris  l'oiseau  femelle  pendant  qu'elle  s'envolait  du  nid.  Dans  la  même 
année  on  a  recueilli  d'autres  nids  à  Banff  et  ceux-ci  se  trouvaient 
aussi  sur  les  côtés  des  talus.     {W.  Raine.) 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  877 

CCLXXXII.     HYLOCICHLA  Baird.     1864. 

755.  Grive  des  bois. 

Hylocichîa    mustelina    (Gmel.)   Ridgw.   1880. 

La  grive  des  bois  est  accidentelle  à  Montréal.  On  dit  qu'elle  se  voit 
dans  les  Cantons  de  l'Est,  mais  je  ne  l'ai  jamais  remarquée  jusqu'à 
présent  dans  ce  district.  J'en  ai  vu  prendre  un  spécimen  aux  chûtes 
Roxton,  province  de  Québec.  iWintle.)  Cette  espèce  passe  l'été 
en  très  petit  nombre  aux  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturaliste 
vol.  V.)  J'en  ai  observé  quelques  spécimens  dans  le  comté  de  Leeds, 
Ontario,  mais  l'espèce  n'y  est  pas  commune.  Quelques  pécimens  y 
couvent,  car  j'ai  trouvé  un  nid,  d'où  étaient  partis  les  jeunes  oiseaux 
qui  appartenaient  évidemment  à  cette  espèce,  ainsi  qu'un  autre,  en  juin 
1902,  situé  à  environ  huit  pieds  de  terre,  sur  la  branche  d'une  pruche, 
dans  le  comté  de  Frontenac.  {Rév.  C.  J.  Young.)  Cette  grive  est 
régulière  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto,  Ontario;  elle  s'y  trouve 
rare  pendant  l'été,  mais  y  couve.  J'en  ai  pris  un  spécimen,  le  17  mai 
1897,  à  Emsdale,  district  de  Parry  Sound.  Au  mois  de  septembre 
1898  j'en  ai  rencontré  une  bande  qui  se  nourrisaient  de  cerises  sauvages 
près  de  la  partie  étroite  (the  narrows)  du  lac  St- Joseph.  J'ai  compté 
dix-sept  spécimens  mais  il  y  en  avait  davatage.  M.  le  docteur  Brodie 
dit  que  cette  espèce  était  commune  au  mois  de  juin,  à  Port-Sydney, 
Muskoka.  (/.  H.  Fleming.)  Elle  est  commune  pendant  les  migra- 
tions, à  Guelph,  Ontario,  y  couvant  en  nombre  restreint.  Elle  y 
arrive  vers  le  10  mai  et  s'en  va  vers  le  11  septembre.  {A.  B.  Klugh.) 
La  grive  des  bois  habite  en  nombre  et  couve,  à  Penetanguishene, 
Ontario.  Une  fois  j'ai  trouvé  un  nid,  à  environ  sept  pieds  de  terre, 
sur  un  hêtre  dans  une  foret  de  bois  dur  de  nouvelle  croissance. 
(A.  F.   Young.) 

756.  Grive  de  Wilson. 

Hylocichîa  fuscescens  fuscescens  (Steph.)  Ridgw.   1880. 

La  grive  de  Wilson  est  un  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve. 
(Reeks.)  On  en  a  remarqué  un  spécimen,  le  14  septembre  1899,  sur 
la  rivière  Humber,  Terreneuve.  (Louis  H.  Porter).  Cette  espèce 
n'est  pas  très  commune  dans  la  Nouvelle-Ecosse;  on  ne  la  voit  que 
dans  l'intérieur;  elle  couve  à  Stewiacke.  (Doyens.)  Elle  passe  l'été 
en  petit  nombre  dans  la  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.)  Le  4  juillet 
1888  elle  était  rare  dans  les  bois,  à  la  pointe  Brackley.  île  du  Pnncc- 


878  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Edouard,  ainsi  que  sur  l'île  du  Cap-Breton  en  1898.  (Macoun.) 
Cette  grive  habite  en  été  dans  le  voisinage  de  St-John,  Nouveau- Bruns- 
wick. (Chamberlain.)  Elle  passe  l'été  en  assez  grand  nombre  le  long 
de  la  rivière  St-John,  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
(W.  H.  Moore.)  Elle  est  commune  pendant  l'été  sur  les  îles 
de  la  Madeleine.  (Bishop.)  Le  24  j uillet  on  en  a  remarqué  un  couple 
en  train  de  couver  à  la  baie  Ellis,  Anticosti.     {Brewster.) 

La  grive  de  Wilson  habite  Montréal  en  nombre  pendant  l'été,  et 
couve  dans  le  parc  Mont  Royal.  On  a  trouvé  des  nids  contenant  des 
œufs  à  partir  du  31  mai  jusqu'au  27  juin.  (Wintle.)  Elle  passe  l'été 
en  nombre  dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a  prise  à  Beau- 
port.  (Dionne.)  Cette  espèce  est  commune,  pendant  l'été,  aux 
alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist,  vol.  V.)  Elle  est  très 
commune,  et  couve  en  nombre,  dans  l'est  d'Ontario.  {Rév.  C.  J. 
Young.)  Elle  abonde  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto,  Ontario,  y 
habitant  en  nombre;  elle  y  couve  aussi.  Elle  abonde  pendant  l'été 
dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/.  H.  Fleming.) 
Elle  se  trouvait  en  assez  grand  nombre,  pendant  l'été  de  1900,  dans 
le  parc  Algonquin,  Ontario.  J'en  ai  rembarqué  un  spécimen,  en  1904, 
à  Missinabi,  dans  la  même  province.  (Spreadborough.)  Cette  espèce 
se  voit  en  grand  nombre,  pendant  l'été,  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant 
vers  le  8  mai  et  s'en  allant  vers  le  10  septembre.  {A.  B.  Klugh.) 
En  été  elle  habite  et  couve  à  Penetanguishene,  Ontario.    (A .  F.  Young.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  grive  de  Wilson  couve  en  nom- 
bre dans  les  bois  aux  alentours  d'Ottawa.  Le  nid  est  fait  de  feuilles 
desséchées  mêlées  d'herbe,  d'écorce,  ou  de  branches,  et  se  trouve 
près  d'un  arbre,  sur  une  couche  de  feuilles,  dans  un  buisson  bas  ou  quel- 
quefois sur  une  souche.  La  couvée  est  de  quatre  œufs  qui  sont 
généralement  pondus  en  mai  ou  juin.  {Garneau.)  Le  nid  de  cette 
espèce  se  trouve,  soit  à  terre,  soit  dans  un  buisson  bas,  et  se  com- 
pose de  feuilles  desséchées,  de  brins  d'herbe,  de  tiges  de  plantes 
et  de  bandes  d'écorce,  le  tout  entrelacé  d'une  manière  compacte,  mais 
sans  aucune  garniture  spéciale.  Les  œufs,  au  nombre  de  quatre  ou 
cinq,  sont  d'un  bleu  verdâtre,  et  ne  portent  pas  de  taches.  {G.  R. 
White.)  A  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  le  nid 
est  construit  par  terre,  ou  près  de  terre,  dans  un  buisson.  Il  se 
compose  d'herbes,  de  feuilles,  etc.,  le  tout  garni  de  radicules.  La 
couvée  est  de  3  ou  4  œufs.     (W.  H.  Moore.) 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  879 

756a.    Grive  des  saules. 

Hylocichla  fuscescens  salicicola.  Ridgw.     1882. 

On  n'a  vu  qu'un  spécimen  de  cette  espèce  à  Ottawa,  celui  pris  par 
moi-même,  le  19  septembre  1898.  Il  semble  probable  que  cette  espèce 
soit  prise  régulièrement  dans  l'Ontario  à  partir  du  ler  jusqu'au  25 
septembre,  car  il  paraît  qu'un  de  ses  lieux  pour  la  couvaison  se  trouve 
au  nord,  mais  à  cause  de  sa  ressemblance  à  la  grive  de  Wilson,  elle 
n'a  pas  été  reconnue  dans  le  passé.  {W.  E.  Saunders).  J'ai  en  ma 
possession  un  spécimen  qui  faisait  partie  de  la  collection  Mcllwraith, 
et  qui  a  été  pris  le  16  mai  1895,  à  Hamilton,  Ontario.  (/.  H.  Flemiîtg). 
Le  14  juin, pendant  que  nous  descendions  la  rivière  Rouge,entre  Winni- 
peg  et  West  Selkirk,  nous  avons  entendu,  à  plusieurs  reprises,  le  cri 
d'appel  "viri",  caractéristique  de  cette  espèce  ainsi  que  son  ramage,  et 
une  fois  nous  avons  vu  le  chantre  lui-même  On  n'en  a  pas  pris  de 
spécimens,  mais  il  me  semble  que  ceux  de  cette  région-là  puissent 
être  classifiés  comme  appartenant  à  l'espèce  de  l'ouest.  {E.  A. 
Preble).  Dissemblable  aux  autres  espèces  de  ce  genre,  celle-ci  ne  sem- 
ble pas  se  répandre  à  l'ouest  au  delà  de  la  vallée  de  la  rivière  Rouge,  du 
moins  on  ne  l'a  observée  que  dans  le  voisinage  de  Pembina  où,  pendant 
le  mois  de  juin,  on  l'a  remarquée  en  train  de  couver  en  abondance. 
Le  9  de  ce  mois-là  on  a  trouvé  un  nid  contenant  quatre  œufs  frais 
d'un  vert  bleuâtre  uniforme.  Il  reposait  à  quelques  pouces  de  terre 
sur  un  petit  tas  de  feuilles  desséchées  qui  avaient  été  emmêlées  dans 
les  tiges  les  plus  basses  d'un  buisson,  et  se  composait  de  tiges 
végétales,  d'herbes  et  de  bandes  d'écorce  fibreuses,  le  tout 
entrelacé  ensemble,  et  mêlé  de  feuilles  desséchées.  Les  côtés  étaient 
épais  et  ceci  donnait  au  nid  une  apparence  grosse,  irrégulière  et  assez 
négligée.  (Coues).  Cette  espèce  passe  l'été  en  abondance  dans  les 
bosquets  du  Manitoba.  {E.  T.  Selon).  Elle  se  voit  pendant  l'été  en 
assez  grand  nombre  comme  oiseau  reproducteur  à  Aweme,  Manitoba, 
y  arrivant  vers  le  15  mai  et  s'en  allant  vers  le  ler  septembre.    (Criddle). 

Cette  grive  abondait,  en  1906,  comme  oiseau  reproducteur,  dans  les 
régions  boisées  d'un  bout  à  l'autre  du  Manitoba,  ainsi  que  le  long  du 
chemin  de  fer  Grand-Tronc  Pacifique  en  allant  à  l'ouest  jusqu'à  Ed- 
monton,  Alberta.  (Atkinson).  En  1906  elle  était  commune  le  long 
des  creeks  dans  le  sud-ouest  de  la  Saskatchewan.  (A.  C.  Bent). 
Cette  espèce  semble  se  montrer  comme  oiseau  migrateur  du  prin- 
temps à  Indian  Head,  Saskatchewan.     On  l'a  remarquée  à  cet  en- 


880  COMMISSION    GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

droit  pour  la  première  fois  le  19  mai  1892;  elle  y  est  bientôt  devenue 
commune,  mais  en  est  disparue  vers  la  fin  du  mois.  Elle  était  com- 
mune au  creek  Old  Wives,  Saskatchewan,  et  partout  où  il  y  avait  des 
broussailles,  à  la  montagne  Wood,  ainsi  qu'en  allant  à  l'ouest  jus- 
qu'à la  rivière  des  Français,  et  dans  les  ravins  dans  la  partie  sud  des 
collines  Cypress.  Elle  se  trouvait  nombreuse  aussi  le  long  des 
rivières  Milk  et  St-Mary,  et  du  creek  Lee,  Cardston,  Alberta. 
Pendant  l'été  de  1902  cette  espèce  était  commune  sur  la  frontière  entre 
Trail  et  Cascade,  Colombie-Britannique.  J'ai  trouvé  un  nid,  le  14 
juin,  à  pas  plus  de  deux  pieds  de  terre  dans  un  buisson  bas.  Il  était 
fait  d'herbe  sèche,  de  tiges  végétales,  de  boue,  et  garni  d'herbe 
fine  et  sèche.  Il  y  avait  deux  œufs  bien  frais  dans  ce  nid.  Le  1 1  juin 
1894,  au  lac  Crâne,  Saskatchewan,  cette  grive  se  trouvait  en  nombre  le 
long  du  ereek  Skull  où  on  a  recueilli  un  grand  nombre  de  nids.  Elle 
était  commune  aussi  au  milieu  des  broussailles,  le  long  des  sources  de 
Swift  Current  creek,  à  l'extrémité  est  des  collines  Cypress.  On  n'en 
avait  vu  qu'un  couple  à  Baniï,  pendant  l'été  de  1891.  Le  30  mai  1890 
cette  espèce  était  tout  à  fait  commune  à  Revelstoke,  Colombie-Bri- 
tannique, mais  un  jour  ou  deux  plus  tard  elle  y  est  devenue  rare.  On 
l'a  remarquée  à  Edmonton,  Alberta,  pour  la  première  fois  le  11  mai 
1897.  Le  II  juin  j'ai  trouvé,  par  terre,  un  nid  contenant  deux  œufs 
bleus,  qui  se  composait  de  mauvaises  herbes,  de  feuilles  et  de  boue,  le 
tout  garni  d'herbe  sèche.  Au  mois  de  juin  1903,  cette  espèce  était 
commune  depuis  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River 
Landing,  latitude  56°  15'.  On  l'avait  observée,  en  juin  1898,  depuis 
Edmonton  jusqu'au   passage   Athabasca.     (Spreadborough) . 

Cette  grive  se  rend,  au  mois  de  mai,  le  long  des  bords  de  la  Saskatche- 
wan, mais  qu'elle  y  couve  ou  qu'elle  aille  plus  au  nord,  je  n'en  sais 
rien.  (Richardson) .  Elle  est  assez  commune  aux  alentours  de  Prince- 
Albert,  Saskatchewan.  Une  fois  j'ai  trouvé  un  nid  qui  lui  appar- 
tenait; celui-ci  contenait  quatre  œufs  bleus  sans  taches.  {Covbeaux) . 
Cette  espèce  se  voit  en  nombre  dans  l'intérieur.  {Streator).  Elle  ha- 
bite en  été  et  se  trouve  commune  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral  {Fan- 
nin).  On  l'a  remarquée  dans  toutes  les  localités  visitées  dans  l'in- 
térieur, et  elle  couvait  à  Lac  la  Hache,  Colombie-Britannique.  D'a- 
près cette  mention-ci  l'espèce  se  répand  pour  la  couvaison  à  150  milles 
au  nord  de  l'endroit  mentionné  par  M.  Streator.     (Rhoads.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  88 1 

757.     Grive  d'Alice. 

Hylocichla  aliciae  aliciae  (Baird)   Ridgw.     1880. 

La  grive  d'Alice  est  apparemment  commune  le  long  de  la  côte 
nord-est  du  Labrador  aussi  loin  au  nord  qu'Aillik.  (Bigelow).  Elle 
est  rare  dans  l'Ungava,  mais  commune  dans  les  parties  sud  et  sud-est 
du  Labrador.  En  été  elle  couve  partout  où  on  la  trouve.  Le  28 
juin  1884,  on  a  recueilli  un  nid  ainsi  que  des  œufs  à  Fort  Chimo. 
(Packard).  Un  spécimen  pris,  au  mois  de  juin  1845,  à  Amarglik,  près 
de  Godthaab,  Groenland,  et  nommé  «Turdus  Minor  ))  par  le  professeur 
Reinhart,  est  classifié  comme  appartenant  à  cette  espèce,  car  M. 
Turner  a  trouvé  que  cette  dernière  est  l'oiseau  qui  se  répand  le  plus 
au  nord  dans  le  Labrador.  (Macoini).  On  en  a  pris  un  spécimen 
et  vu  d'autres  sur  les  îles  de  la  Madeleine.  (Bishop).  On  a  pris  cette 
espèce  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson.  {Wright).  Je  n'ai  pas 
encore  tué  un  spécimen  de  cet  oiseau  dans  le  voisinage  de  Montréal, 
mais  j'y  ai  remarqué  quelques  grandes  grives  dont  je  n'ai  pu  établir 
l'identité  car  il  m'était  impossible  de  les  tuer  avec  mon  fusil  à 
vent.  (Wintle).  La  grive  d'Alice  est  un  oiseau  migrateur  régulier 
à  Toronto,  Ontario;  elle  y  est  rare  au  printemps,  mais  assez  commune 
à  l'automne.  (/.  H.  Fleming).  On  en  a  pris  un  spécimen  à  l'em- 
bouchure de  la  rivière  Hannah,  sur  la  baie  James.  {Spreadborough). 
Nous  n'avons  pas  rencontré  cette  espèce  avant  d'arriver  à  York 
Factory  où  le  13  juillet,  nous  avons  pris,  dans  un  bosquet  épais  de 
saules,  une  femelle  ainsi  que  deux  jeunes  qui  venaient  de  quitter  le  nid. 
On  peut  faire  la  description  suivante  de  ces  jeunes  oiseaux.  Dos  et 
tête  brun  olivâtre  foncé;  l'extrémité  de  toutes  les  plumes  d'une  cou- 
leur noirâtre  et  avec  une  tache  longitudinale  de  brun.  Les  plumes 
sur  le  croupion  et  la  partie  supérieure  de  la  queue  tirant  sur  le  brun 
avec  des  taches  couleur  de  rouille;  parties  inférieures  blanches,  et  la 
poitrine  et  les  côtés  légèrement  nuancés  d'un  jaune-pâle;  chaque 
plume  garnie  à  l'extrémité  d'une  raie  noirâtre,  celles  sur  la  poitrine 
étant  profusément  tachetées,  les  taches  diminuant  en  grosseur  sur 
les  parties  postérieures.  Gorge  presque  sans  taches;  joues  d'une 
couleur  grisâtre  tachetée  de  noirâtre;  ailes  et  queue  d'un  brun 
olivâtre,  la  couleur  des  plumes  sur  les  ailes  étant  plus  claire  sur 
les  bords.  J'ai  encore  rencontré  cette  espèce  le  25  juillet  à  Fort 
Churchill  où  j'en  ai  remarqué  plusieurs  spécimens  dans  les  bois 
d'épinettes  blanches  rabougries.  (E.  A.  Preble).  La  grive  d'Alice 
est  un  oiseau   migrateur  à   Carberry,    Manitoba,    et    M.    Hine    dit 


882  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

qu'elle  est  commune  à  Winnipeg.  (E.  T.  Selon).  Le  23  mai  1892 
on  en  a  pris  un  spécimen  à  Indian  Head,  Saskatchewan.  Il  se 
peut  qu'il  y  en  eût  de  nombreux  autres,  mais  on  a  cru  qu'ils  appar- 
tenaient tous  à  la  grive  de  Wilson,  qui  à  ce  moment-là  s'y  trouvait 
nombreuse.  On  a  pris  cette  espèce  au  creek  Old  Wives,  Saskat- 
chewan, le  30  mai  1895.  {Spreadhorough) .  Elle  abonde  comme 
oiseau  migrateur,  et  se  trouve  ordinairement  comme  oiseau  repro- 
ducteur, à  Aweme,  Manitoba.  {Criddle).  Elle  se  voit  en  nombre 
comme  oiseau  migrateur  d'un  bout  à  l'autre  du  Manitoba;  et  couve 
de  temps  en  temps  aux  alentours  de  Winnipeg,  Portage  la  Prairie, 
Birtle,  et  Fort  Ellice  dans  cette  province.  On  l'a  remarquée,  en 
1906,  couvant  au  creek  Ribstone,  ainsi  qu'à  la  rivière  Battle,  Alberta. 
(Atkinson).  Le  8  juin  1906  il  y  avait  un  grand  nombre  de  grives 
dans  les  bois  au  bord  du  Maple  creek.  On  n'a  pris  qu'un  spécimen 
d'  ((aliciœ))  et  un  autre  de  ahicknelli))  de  sorte  que  nous  ne  pouvons 
pas  dire  laquelle  des  deux  est  la  plus  commune.  {A.  C.  Bent). 
Cette  espèce  abonde  et  apparemment  niche  depuis  l'île  Kahdinouay, 
au  milieu  du  grand  lac  des  Esclaves  jusqu'à  la  rive  nord,  à  environ 
la  longitude  112°  ouest.  On  ne  l'a  pas  vue  plus  au  nord  ni  plus  à 
l'est.     (E.  T.  Set  on). 

La  grive  d'Alice  se  voit  en  allant  au  nord  jusqu'au  fleuve  Yukon; 
on  ne  la  trouve  qu'à  l'ouest  des  Montagnes  Rocheuses.  (Ross). 
Cette  grive  abonde  dans  la  région  de  la  rivière  Anderson,  non  seule- 
ment dans  les  lieux  où  elle  peut  trouver  des  arbres  propices  pour  la  cou- 
vaison, mais  aussi  dans  ceux  où  il  n'y  en  a  pas.  On  a  recueilli  à  Fort 
Anderson,  et  envoyé  à  la  Smithsonian  Institution,  plus  de  200  nids 
dont  la  plupart  avaient  été  construits  dans  les  arbres,  ou  de  la  façon 
habituelle,  bien  qu'il  y  en  eût  quelques-uns  qui  avaient  été  faits  par 
terre.  On  en  a  recueilli  encore  un  autre  au  bord  de  la  rivière  Wilmot- 
Horton.  (Macfarlane) .  Cette  espèce  se  voit  en  nombre  dans  la 
partie  nord  de  l'Alaska  partout  où  il  y  a  des  bosquets  de  saules  et 
d'aunes  pour  l'abriter.  Elle  n'est  pas  commune  à  St.  Michael,  mais 
il  est  bien  probable  qu'elle  y  couve;  toutefois  je  n'ai  jamais  trouvé 
ses  œufs.  (Turner).  Le  27  mai  1898  on  a  trouvé  un  mâle  adulte 
mort  sur  la  glace  près  de  Point  Tangent,  Alaska,  et,  le  10  juin  de  la 
même  année,  on  en  a  pris  un  autre  à  Point  Barrow.  {Witmer  Stone). 
Le  5  juillet  1901  on  en  a  pris  un  spécimen  adulte  au  Sheep  creek, 
sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska.  (Figgins).  Cette  grive  passait  l'été 
en  nombre  depuis  Cape  Blossom  en  allant  à  l'est  jusqu'à  la  source 
de  la  rivière   Kowak,   détroit  Kotzebue,   Alaska.     {Grinnell). 


CATALOGUE    DES    OISEAUX    CANADIENS.  883 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  en  ma  possession  des  nids 
ainsi  que  des  couvées  d'oeufs  receuillis  dans  le  delta  du  Mackenzie 
par  le  révérend  I.  O.  Stringer  et  M.  Young.  Le  12  juin  1896  M. 
Stringer  a  trouvé  un  nid  contenant  trois  œufs  à  60  milles  au  nord  de 
Point  Séparation,  sur  le  Mackenzie.  Ce  nid  était  situé  à  deux 
pieds  de  terre  dans  un  bouleau.  Il  était  profond  et  en  forme  de 
coupe,  et  se  composait  d'herbe  sèche  et  de  boue.  J'ai  en  ma  posses- 
sion un  autre  nid,  ainsi  que  des  œufs  recueillis  le  23  juin  1898.  Celui- 
ci  se  trouvait  à  trois  pieds  de  terre  dans  un  saule  qui  poussait  au  bord 
de  la  rivière  Peel.  Le  15  juin  1897  M.  Stringer  a  trouvé  encore  un 
autre  nid  ainsi  que  trois  œufs,  à  l'extrémité  des  collines  Cariboo,  au 
delà  du  Mackenzie.     (Raine). 

757a.     Grive  de  BicknelL 

Hylocichla  aliciœ  bicknelli  Ridgw.     1882. 

Un  spécimen  de  cette  espèce,  tué  le  19  septembre  1898,  par  M. 
Robert  Elliott  de  Bryanston,  Ontario,  est  le  seul,  à  notre  connais- 
sance, qui  a  été  pris.  {W.  E.  Saunders).  M.  Ridgway  a  reconnu  un 
spécimen  de  Toronto  ainsi  que  deux  autres  d'Hamilton  comme 
étant  intermédiaires,  quant  à  leur  taille,  entre  cette  espèce  et  aliciœ 
mais  se  rapprochant,  quant  à  leur  couleur  à  Bicknelli.  (J.  H.  Fle- 
ming). Le  8  juin  1906  on  a  pris  un  spécimen  de  cette  espèce  d'une 
grande  volée  de  grives  près  du  Maple  Creek,  Saskatchewan.  (A.  C. 
Bent).     Voir  la  note  écrite  par  M.  Bent  sous  la  rubrique  aliciœ. 

Notes  sur  la  reproduction. — On  a  observé  certaines  habitudes 
chez  la  grive  de  Bicknell  relativement  à  sa  couvaison  pendant  quel- 
ques jours  passés  sur  l'île  Seal,  comté  d'Yarmouth,  Nouvelle-Ecosse, 
au  commencement  de  juin  1907.  Cette  île  est  recouverte  d'une  forte 
croissance  d'épinettes  blanches  et  de  pins  rabougris,  et  l'endroit  est 
mousseux,  humide  et  sombre.  Ici  les  grives  passent  l'été  et  élèvent 
leurs  jeunes.  Pendant  cette  excursion  on  a  découvert  trois  nids,  de 
chacun  desquels  on  a  enlevé  trois  œufs.  Deux  de  ces  nids  étaient 
situés  à  environ  quinze  pieds  de  terre  dans  les  petits  pins,  et  se  trou- 
vaient près  du  tronc  au  milieu  des  brindilles  couvertes  de  mousse. 
L'autre  était  à  environ  vingt-cinq  pieds  de  terre  au  milieu  des  branches 
entremêlées  d'une  épinette  blanche  rabougrie.  Ces  trois  nids  étaient 
tous  à  peu  près  semblables;  ils  étaient  assez  compacts  et  bien  cons- 
truits,   les   matériaux   employés   à   leur   construction   se   composant 


884  COMMISSION    GÉOLOGUQLE   DU    CANADA. 

d'herbes  sèches,  de  morceaux  de  bois  pourri,  de  brindilles  et  de  mousse 
verte,  le  tout  garni  d'herbes  sèches  très  fines.  La  couvée  complète 
semble  se  composer  de  trois  œufs  qui  sont  d'un  bleu  verdâtre  foncé 
finement  tacheté  et  barbouillé  de  brun  rougeâtre  principalement 
autour  du  gros  bout,  bien  que  sur  l'un  des  œufs  les  taches  fussent 
tous  autour  du  petit  bout.  Les  oiseaux,  pendant  la  couvaison, 
sont  méfiants  et  disposés  à  se  cacher;  ils  n'ont  pas  les  défauts  appa- 
rents de  la  plupart  des  oiseaux  reproducteurs.  Par  exemple,  une 
femelle  est  venue  s'arrêter  près  de  moi  portant  dans  son  bec  des 
matériaux  pour  la  construction  de  son  nid.  Elle  m'a  tout  de  suite 
aperçu  et,  après  un  moment,  a  laissé  tomber  son  fardeau  et  silen- 
cieusement est  disparue  dans  les  bois.  Les  oiseaux  n'ont  manifesté 
aucun  signe  d'alarme  lorsque  je  me  suis  approché  de  leurs  nids, 
et,  généralement,  se  sont  retirés  tranquillement,  si  toutefois,  il  y 
en  avait  eu  quelques-uns  en  évidence.  Les  mâles  ramageant  dans 
le  v^oisinage,  ont  cessé  de  chanter  et  se  sont  sauvés  furtivement 
lorsqu'ils  ont  entendu  le  moindre  bruit  causé  par  mes  mouvements. 
En  choisissant  un  lieu  pour  la  couvaison,  les  grives  ont  à  prendre 
des  précautions  contre  leurs  deux  ennemis  naturels.  D'abord  il 
faut  que  le  nid  soit  caché  de  la  vue  des  nombreux  corbeaux  et  cor- 
neilles dont  les  yeux  vifs  sont  fixés  continuellement  sur  les  parties 
les  plus  hautes  des  arbres.  En  suite,  il  faut  qu'ils  se  méfient  des 
chats  à  moitié  sauvages  qui  infestent  l'île  et  qui,  naturellement, 
s'approchent  du  nid  par  en  bas.  Par  conséquent,  ce  dernier  est 
généralement  caché  dans  la  partie  la  plus  feuillue  de  l'arbre  et  il  est 
difficile  à  trouver.     {H.  F.  Tiifts.) 

758.    Grive  à  dos  roux. 

Hylocichla  ustulata  ustulata  (xutt)  Ridgw.     1880. 

Cette  espèce  abondait,  en  1889,  à  Agassiz,  Colombie- Britannique  à 
partir  du  10  mai.  Elle  se  trouvait  en  grand  nombre  à  Spence  Bridge 
et  à  Kamloops  dans  la  même  province,  et  couvait  dans  les  buissons 
le  long  de  la  rivière  Thompson.  Elle  était  commune  à  Chilliwack 
et  le  long  de  la  rivière  jusqu'à  la  tête  du  lac  Chilliwack.  Pendant 
l'automne  de  1901  on  n'en  a  observé  qu'un  spécimen  à  Huntingdon, 
sur  la  frontière.  En  1904  cette  espèce  était  commune  à  Elko,  Colom- 
bie-Britannique, ainsi  que  depuis  Princeton  jusqu'à  la  rivière  Skagit. 
dans  la  même  province.  On  l'avait  remarquée  à  Victoria,  île  de 
Vancouver  pour  la  première  fois  le  5  mai  1893;  elle  y  était  commune 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  885 

le  12  du  mois.  Elle  abonde  pendant  l'été,  et,  au  mois  de  septembre, 
on  l'a  trouvée  à  Nanaïmo,  Comox,  Sooke,  et  sur  l'île  Stubb.  (Spread- 
horough.)  Jusqu'à  présent,  l'on  n'a  vu  cet  oiseau  que  sur  cette  partie 
de  la  côte  bordant  les  régions  sud-est  du  territoire  où  M.  Bischoff  en 
a  obtenu  plusieurs  spécimens  dans  le  voisinage  de  Sitka.  {Nelson.) 
Cette  espèce  est  assez  commune  le  long  de  la  rivière  Indian,  à  Sitka, 
Alaska,  ainsi  que  sur  quelques-unes  des  petites  îles  dans  la  baie.  Elle 
couve  assurément  dans  ces  endroits  bien  que  l'on  n'en  ait  pas  obtenu 
de  jeunes.  {Griyinell.)  Elle  se  rend  en  abondance  à  Chilliwack  pen- 
dant l'été.  (Brooks.)  Elle  est  très  commune  dans  la  région  de  la  côte 
et  y  couve.  (Streator.)  Cette  grive  passe  l'été  en  nombre  à  l'ouest 
de  la  chaîne  côtière.  Je  l'ai  trouvée  dans  le  nord  jusqu'au  lac 
Dease  dans  Cassiar.  (Fannin.)  Elle  abonde  le  long  de  la  côte  dans 
la  Colombie-Britannique.  (Rhoads.)  Elle  est  commune  sur  les  îles 
Queen  Charlotte,  Colombie-Britannique;  on  en  a  pris  huit  spécimens 
en  différentes  parties  des  îles.  Cette  espèce  se  trouvait  en  grande 
abondance  à  Clew  sur  le  côté  nord  du  goulet  Cumshewa,  mais  nous 
ne  l'avons  pas  remarquée  autour  de  notre  camp  à  la  tête  du  goulet  où 
nous  avons  vu  H.  a.  verecunda.     (Osgood.) 

758a.     Grive  de  Swainson. 

Hylocichla  iistulata  sivainsonii  (Cab)  Ridgw.     1880 

M.  Drexler  a  obtenu  des  spécimens  de  cette  espèce  le  13  juin  1860 
ainsi  qu'au  mois  de  juillet  de  la  même  année,  à  Rupert  House.  {Pac- 
kard). Au  mois  de  juin  1896  la  grive  de  Swainson  était  commune 
sur  la  rivière  Moose,  et  on  l'a  observée  au  nord  jusqu'à  Fort 
George,  sur  la  baie  James.  {Spreadhorough) .  Elle  se  trouve  en  assez 
grand  nombre  comme  oiseau  migrateur  d'été  dans  Terreneuve. 
{Reeks)  Elle  n'est  pas  aussi  commune  que  la  grive  solitaire  à  Halifax, 
Nouvelle-Ecosse.  {Downs).  En  été  elle  habite  en  assez  grand  nom- 
bre, et  localement,  dans  la  Nouvelle- Ecosse.  {H.  F.  Tufts)  Le  5 
juillet  1888  on  l'a  prise  sur  le  chemin  Cove  Head,  île  du  Prince  Edou- 
ard, ainsi  qu'à  de  nombreux  endroits,  en  1898,  sur  l'île  du  Cap  Breton. 
{Macoim).  Elle  se  voit  en  grande  abondance  sur  l'île  du  Prince- 
Edouard,  même  en  nombre  presqu'aussi  grand  que  la  grive  solitaire. 
{Dwight).  Cette  espèce  passe  l'été  à  St  John,  Nouveau-Brunswick 
et  y  couve  en  abondance.  {Chamberlain).  Elle  couve  sur  les  îles 
de  la  Madeleine,  mais  elle  n'y  est  pas  commune.  {Bishop).  Elle 
se  répand  partout,  mais  on  ne  la  trouve  pas  en  aussi  grand  nombre 

78870—57 


886  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

dans  le  golfe  du  St  Laurent  que  dans  le  nord  de  la  Nouvelle  Angleterre. 
{Brewster) .  Elle  est  rare  et  de  passage  à  Montréal.  Je  n'ai  observé 
que  trois  spécimens  de  cette  grive  sur  l'île  de  Montréal  où  je  crois  que 
M.  Dunlop  a  trouvé,  il  y  a  bien  des  années,  un  nid  contenant  des 
œufs.  (Wintle).  Cette  espèce  est  assez  commune  pendant  l'été 
dans  l'est  de  la  province  de  Québec.  (Dionne) .  La  grive  de  Swainson 
est  rare  en  été  comme  oiseau  migrateur  à  Ottawa.  {Ottawa  Naturalist 
Vol.  V)  Je  n'ai  remarqué  cette  espèce  qu'une  fois  dans  l'est  d'Ontario 
lorsque  vers  la  fin  avril  1898,  j'ai  ramassé  à  côté  du  chemin  un  spéci- 
men mort  près  de  Landsdowne.  (Rév.  C.  J.  Young).  Cette  grive  est 
commune  comme  oiseau  migrateur  à  Toronto,  Ontario.  Elle  passe 
l'été  en  nombre  dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  (/. 
H.  Fleming.)  Pendant  l'été  de  1900  elle  abondait  partout  dans  le 
parc  Algonquin,  Ontario,  et,  dans  la  même  province,  elle  était  commu- 
ne à  Missinabi  pendant  la  première  semaine  de  juin  1904.  {Spreadho- 
rongh).  Elle  se  trouve  de  passage  comme  oiseau  migrateur  à  Guelph 
Ontario.  {A.  B.  Klugh).  Le  matin  du  16  juin  on  a  entendu  le  rama- 
ge de  cette  espèce  à  la  pointe  Bull  Head,  sur  le  lac  Winnipeg.  Elle 
était  assez  commune  à  Norway  House,  et  on  l'a  vue  ou  entendue 
tous  les  jours  entre  cet  endroit  et  Oxford  House  où  elle  se  trouvait 
en  nombre,  et  où  l'on  en  a  pris  un  spécimen.  Pendant  que  nous 
descendions  les  cours  d'eau  entre  Oxford  House  et  York  Factory 
nous  avons  remarqué  cette  espèce  en  abondance.  Il  semblait  qu'il 
y  en  avait  un  couple  sur  chacune  des  petites  îles  boisées  dans  les  lacs 
et,  partout  où  nous  étions  campés,  nous  avons  entendu  leur  ramage, 
qui  commençait  bientôt  après  minuit.  Le  6  juillet  on  a  trouvé  un  nid 
dans  un  buisson  qui  penchait  au-dessus  de  la  rivière  Jack,  entre  les 
lacs  Knee  et  Swamp}/.  Ce  nid  contenait  des  œufs  sur  le  point  d'éclore. 
A  York  Factory,  où  nous  avons  pris  deux  spécimens,  cette  espèce, 
se  trouvait  apparemment  moins  abondante,  et  au  delà  de  cet 
endroit  nous  ne  l'avons  pas  rencontrée  du  tout.  M.  Baird  a  men- 
tionné que  M .  Drexler  en  avait  pris  un  spécimen  au  mois  de  juillet 
1860  à  Moose  Factory.  {E.  A.  Preble).  La  grive  de  Swainson 
abonde  et  couve  partout  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba,  et, 
en  1906,  on  l'a  notée  aussi  loin  à  l'ouest  que  Battleford, 
Alberta.  (Atkinson).  Après  avoir  fourni  de  nombreuses  références 
relativement  à  la  présence  de  cette  espèce  dans  le  Manitoba,  M. 
E.  T.  Seton  dit  qu'il  est  disposé  à  tous  les  révoquer  en  doute,  néan- 
moins il  parle  de  sa  présence  à  Carberry,  dans  cette  province,  et 
aussi  du  fait  qu'apparemment  elle  y  couve.     Bien  que  je  n'exprime 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  887 

pas  mon  opinion  sur  ce  sujet,  il  m'est  permis  de  dire  que  l'on  a  pris 
et  cette  espèce  et  la  grive  d'alice  au  printemps  de  1892  à  Indian  Head, 
Saskatchewan.  On  a  remarqué  la  grive  de  Swainson  à  Medicine- 
Hat,  dans  la  même  province,  pour  la  première  fois  le  16  mai  1894; 
le  lendemain  elle  y  était  en  abondance,  mais,  un  jour  ou  deux  plus 
tard,  il  n'en  restait  que  quelques  spécimens  errants.  Quelques-uns 
ont  attendu  pour  couver  car  on  les  a  remarqués  plus  tard.  A  la 
fin  mai  1895  on  en  a  observé  quelques  spécimens  au  Creek  Old  Wives, 
Saskatchewan.  Cette  espèce  abondait  au  mois  de  juin  1903  depuis 
l'embouchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves  jusqu'à  Peace  River  Lan- 
ding.  On  l'avait  remarquée  à  Edmonton.Alberta,  pour  la  première 
fois  le  8  mai  1897:  plus  tard  elle  y  est  devenue  commune,  et  on  a  re- 
cueilli des  nids  ainsi  que  des  œufs.  Elle  se  trouvait  en  nombre  depuis 
Edmonton  jusqu'au  passage  Athabasca  en  juin  1898,  et  était  commu- 
ne dans  les  contreforts  au  sud  de  Calgary  jusqu'au  Col  Crows- 
nest.  Pendant  l'été  de  1891  cette  espèce  habitait  en  nombre  à  Banff 
Montagnes  Rocheuses.  A  la  fin  juin  1890,  on  en  avait  vu  quelques 
spécimens  au  parc  Deer,  sur  la  rivière  Columbia,  et  elle  couvait  en 
nombre  à  Robson.  On  l'a  remarquée  à  Elko,  Colombie  Britannique, 
pour  la  première  fois  le  14  mai  1904;  elle  y  était  commune  le  21  du 
mois.     {Spreadhorough) . 

Cette  grive  se  voit  en  assez  grand  nombre  à  Prince-Albert,  Saskat- 
chewan, y  couvant  dans  le  voisinage.  {Couheaux.)  On  en  a  pris 
un  spécimen  aux  Grand  Rapids  de  la  Saskatchewan.  {Nutting.) 
Le  27  juillet  1906  M.  Eastgate  en  a  tué  un  jeune  spécimen  dans 
un  bosquet  de  peupliers  au  sommet  des  collines  C^'press.  {A .  C.  Bent.) 
Cette  espèce  arrive,  au  mois  de  mai,  aux  bords  de  la  Saskatchewan, 
et,  pendant  l'été,  elle  fréquente  les  bosquets  d'aunes,  ainsi  que 
les  bocages  très  fournis  de  saules  qui  bordent  les  marais.  {Richardson.) 
Elle  abonde  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jusqu'à  Lapierre 
House.  (Ross.)  Elle  se  voit  nombreuse  comme  oiseau  reproducteur, 
depuis  Clinton,  Colombie-Britannique,  jusqu'à  Quesnel.  (Brooks.) 
Elle  fréquente  la  partie  sud  de  la  Colombie-Britannique,  qui  se  trouve 
à  l'est  de  la  chaîne  côtière.  {Fannin.)  On  en  a  tué  une  femelle 
ainsi  qu'un  jeune  mâle  en  plumage  d'adolescence  à  Nelson,  Colombie- 
Britannique  où  cette  espèce  se  montrait  en  assez  gjrande  abondance. 
{Rhoads.)  La  grive  d'alice  abonde  sur  la  côte  de  la  mier  de  Behring, 
tandis  que  cette  grive-ci  ne  s'y  trouve  qu'en  très  petit  nombre,  si 
même  elle  s'y  voit  du  tout.     Cependant  dans  l'intérieur  cette  dernière 

78870— 57è 


COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 

semble  s'augmenter  en  nombre  à  mesure  qu'elle  s'éloigne  de  la  côte. 
(Nelson.)  On  a  obtenu  de  Fort  Yukon,  Alaska,  un  spécimen  unique 
de  cette  espèce.  Elle  n'est  apparemment  commune  dans  aucun 
district  de  ce  territoire.  (Turner.)  Elle  est  la  grive  que  l'on  voit 
ordinairement  dans  le  bassin  du  Yukon,  et  elle  se  trouve  partout 
depuis  Log  Cabin  jusqu'à  Circle,  se  montrant  peut-être  dans  la 
plus  grande  abondance  à  Cariboo  Crossing  ainsi  qu'au  lac  Marsh. 
Le  21  août  j'en  ai  pris  un  spécimen  et  vu  d'autres,  à  quinze  milles 
en  amont  de  Fort  Yukon.  Nous  avons  vu  de  nombreux  nids  géné- 
ralement depuis  6  jusqu'à  lo  pieds  de  terre  dans  les  jeunes  épinettes 
blanches  bien  feuillues,  mais  pas  un  seul  ne  contenait  d'oeufs.  Un 
nid  que  j'ai  découvert,  le  25  juin,  à  Cariboo  Crossing,  contenait  quatre 
oisillons  qui  venaient  d'éclore.  Il  se  trouvait  à  environ  huit  pieds 
de  terre  dans  un  bosquet  de  petites  épinettes  blanches,  et  ressemblait 
à  celui  de  H.  ii-swainson.  Le  11  juillet  à  Miles  Canyon  nous  en 
avons  vu  des  jeunes  capables  de  voler.  Le  31  du  mois  M.  Osgood 
en  a  pris  d'autres  en  plumage  tacheté,  mais  ceux  pris  le  20  août 
portaient  déjà  leur  premier  plumage  d'hiver.  Les  oiseaux  gardaient 
généralement  le  silence  pendant  le  jour  mais  ils  chantaient  très 
souvent  pendant  les  courtes  nuits.  A  Cariboo  Crossing,  le  dernier 
jour  de  juin,  on  pouvait  entendre  continuellement  leur  ramage  à 
partir  de  huit  heures  du  matin  jusqu'à  huit  heures  du  soir,  et  aussitôt 
que  l'un  des  oiseaux  cessait  de  ramager,  un  autre  reprenait  immé- 
diatement le  chant.  Celui-ci  est  beaucoup  plus  beau  que  le  ramage 
de  Hylocichla  aonalaschikœ  et  presqu'aussi  joli  que  celui  de 
H.  fuscescens,  et  il  possède  des  notes  chuchotées  semblables  à 
H.  musteliniis .  Au  milieu  de  juillet  la  saison  du  ramage  était 
pratiquement  terminée,  bien  que  nous  ayons  entendu  chanter  l'un 
des  oiseaux,  le  23  juillet.  Lorsque  les  nuits  sont  devenues  réellement 
obscures,  au  mois  d'août  j'ai  souvent  entendu  le  cri-d'appel  de  cette 
espèce  entre  deux  et  trois  heures  du  matin  près  de  notre  camp. 
(Bishop.)  L'étendue  des  migrations  de  cette  espèce  pendant  la 
couvaison  est  agrandie  par  la  prise  d'un  mâle  adulte,  le  5  juillet 
1901,  au  Sheep  creek,  sur  la  péninsule  Kenai.  Pendant  l'été  on 
en  a  vu  plusieurs  spécimens  sur  cette  péninsule  ,et  on  a  trouvé  un 
nid  contenant  deux  œufs  frais  dans  le  cours  de  la  dernière  partie 
du  mois  de  juin.     (Figgins.) 

Notes  sur  la  reproduction. —    Le  31  mai  1897  j'ai  découvert, 
à  Edmonton,  Alberta,  un  nid  que  j'ai  cru  appartenir  à  la  grive  de 


à 


CATALOGUE    DES   OISEAUX    CANADIENS.  889 

Swainson.  Il  était  situé  sur  le  dessus  de  la  souche  d'un  saule  qui 
avait  été  coupé  à  environ  seize  pouces  de  terre.  J'ai  vu  l'oiseau-mère 
quitter  le  nid  et  j'ai  essayé  de  la  tuer,  mais  elle  était  trop  sur  ses  gardes. 
J'ai  tué  un  mâle  près  du  nid  à  ce  moment-là.  Ce  nid  se  composait 
de  mauvaises  herbes  garnies  d'herbe  sèche,  et  contenait  quatre  œufs 
bleus  bien  frais.  Le  il  juin  j'ai  trouvé  un  autre  nid  contenant 
quatre  œufs,  à  environ  quatre  pieds  de  terre  dans  la  fourche  d'un 
saule.  Il  était  fait  de  mauvaises  herbes  et  de  boue  et  garni  d'herbe 
sèche.  Les  œufs  étaient  d'un  bleu  pâle  avec  des  taches  tirant  sur 
le  brun.  {Spreadborough.)  Au  lac  Nominingue,  à  environ  100 
milles  au  nord  d'Ottawa,  cette  espèce  remplace  la  grive  de  Wilson. 
Le  1er  juillet  1901  on  a  trouvé  un  nid,  contenant  deux  jeunes  oiseaux, 
à  six  pieds  de  terre  dans  un  érable.  Il  était  fait  d'herbe  et  de  mousse 
verte,  et  garni  de  feuilles  sèches  et  de  radicules.  Il  mesurait  4x3 
et  2.60  X  2.  (Garneati.)  Un  nid  trouvé  le  16  juin  1902,  à  Scotch 
Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  contenait  quatre  œufs 
frais.  Il  était  à  30  pieds  de  terre,  et  à  huit  pieds  du  tronc  sur  la 
branche  d'une  grande  épinette  blanche,  et  se  composait  de  brindilles 
et  de  mousse  garnies  de  feuilles  sèches.     {W.  H.  Moore.) 

759.     Grive  solitaire  de  Kadiak. 

Hylocichla  guttata  guttata.     (pallas)   Brewster.     1902. 

Le  26  et  le  29  août  respectivement  on  a  pris  à  Hope,  sur  le  goulet 
Cook,  deux  mâles  de  cette  espèce  en  plumage  d'automne  neuf;  ceux-ci 
ont  les  parties  supérieures  d'un  vert-olive  et  leur  description  s'accorde 
avec  celle  d'un  oiseau  pris  le  18  août  1899  à  Circle  City,  Alaska. 

M.  Osgood  estime  que  les  spécimens  ci-dessus  appartiennent  à 
verecunda.  On  en  a  pris  deux  autres  spécimens,  le  7  et  le  14 
septembre  respectivement,  à  Tyonek  et  à  Hope,  sur  le  goulet  Cook, 
Alaska.  Ceux-ci  portent  un  nouveau  plumage  d'automne,  et  ont  une 
teinte  quelque  peu  plus  vert-olive  que  les  oiseaux  d'automne  venant 
de  Kadiak.  (Osgood.)  M.  Osgood  estime  que  ces  derniers  appar- 
tiennent à  aonalaschkœ  typique  et  dit  que  l'île  Kadiak  est  la 
retraite  de  cette  espèce.     (Macoun.) 

Le  2  juin  1899  nous  avons  entendu  le  ramage  de  plusieurs  spéci- 
mens de  cette  espèce  à  Skagway,  et  M.  Osgood  en  a  pris  un  autre 
à  Haines.  Elle  était  assez  commune  à  Glacier  où  nous  en  avons 
pris  encore  plusieurs  autres,  mais  ces  derniers  étaient  très  timides, 
se  tenant  dans  les  bosquets  toute  la  journée,  et,  le  soir,  ramageant 


890  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   ÉCANADA. 

pendant  plusieurs  heures  de  suite,  sur  la  branche  la  plus  haute  d'une 
épinette  blanche  quelconque  située  à  une  altitude  élevée  sur  la 
pente  d'une  montagne.  Il  y  avait,  depuis  six  à  huit  pieds  de  terre 
dans  des  petites  épinettes  blanches,  plusieurs  nids  de  grives  inhabités 
ce  qui  est  dû  probablement  à  la  présence  des  écureuils  rouges  qui 
s'y  trouvaient  en  abondance.  Nous  avons  entendu  le  ramage  de 
plusieurs  spécimens  à  Log  Cabin  et  à  Bennett  et,  le  27  juin,  M. 
Osgood  en  a  pris  un  autre  à  Cariboo  Crossing,  Colombie-Britan- 
nique, latitude  60°.     (Bishop.) 

759a.    Grive  solitaire  d'Audubon. 

Hylocichla  guttata  auduhoni  (baird)  Brewster.     1902, 

On  n'a  pas  observé  cette  espèce  pendant  l'expédition  cadastrale 
avant  la  fin  de  la  deuxième  saison,  lorsqu'on  en  a  pris  des  spécimens 
dans  les  Montagnes  Rocheuses,  près  du  lac  Chief  Mountain,  dans 
des  conditions  qui  n'ont  laissé  aucun  doute  qu'elle  couve  dans  le 
voisinage.  (Coues.)  En  1902  elle  se  trouvait  en  nombre  pendant 
l'été,  à  une  altitude  de  4,400  pieds  dans  les  bois  épais  sur  la  montagne 
Sophie  à  la  frontière  de  la  Colombie-Britannique.  En  1897,  on  avait 
trouvé  cette  espèce  au  mois  de  juillet,  dans  les  Montagnes  Rocheuses, 
au  sud  de  Calgary,  et  en  août,  dans  le  passage  Crow's  Nest.  Au 
mois  de  mai  1904  elle  était  assez  rare  à  Elko,  Colombie-Britannique. 
Le  28  mai  1891  on  l'avait  prise  à  Canmore,  dans  les  Montagnes 
Rocheuses.  Le  10  mai  1904  on  en  a  vu  un  spécimen  à  Elko.  En 
1890  cette  espèce  était  assez  commune  près  de  Nelson,  Colombie- 
Britannique.  En  1905  on  l'a  remarquée  en  nombre  dans  les  mon- 
tagnes entre  la  rivière  Skagit  et  le  lac  Chilliwack.  Le  15  juillet 
j'ai  découvert  un  nid  à  environ  cinq  pieds  de  terre  dans  un  baumier. 
Il  contenait  quatre  jeunes  presque  capables  de  voler,  et  était  assez 
gros  et  composé  de  mousse.  {Spreadborotigh.)  De  nombreuses  mentions 
trouvées  ci-dessus,  peut-être  la  plupart,  devraient  être  classées 
comme  appartenant  à  H.  G.  (Esquoiensis) . 

759b.    Grive  solitaire. 

Hylocichla  guttata  pallasii  (Cab.)  Howe.  1901. 

On  n'a  observé  cette  espèce  qu'à  deux  reprises,  le  4  et  le  24  juillet 
1896  respectivement,  et,  en  chaque  occasion,  dans  l'intérieur  de  la 
péninsule  du  Labrador  où  elle  est  rare.  {Spreadhorough.)  Le  14 
juillet  1891  on  en  a  pris  un  mâle  à  la  baie  Château  dans  l'est  du 


CATALOGUE    DES    OISEAUX   CANADIENS.  89 1 

Labrador.  {Norton.)  La  grive  solitaire  se  rend  en  nombre  dans 
Terreneuve.  (Reeks.)  Elle  abonde  pendant  l'été  à  Halifax,  Nou- 
velle-Ecosse. {Downs.)  Elle  passe  l'été  en  grand  nombre  dans  la 
Nouvelle- Ecosse.  {H.  F.  Tufts.)  On  en  a  remarqué  un  spécimen, 
le  23  octobre  1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle-Ecosse,  à  la  suite  d'une 
tempête.  Au  même  endroit  on  a  observé  cette  espèce  en  nombre  le 
25  mai  1904,  On  en  a  vu  deux  spécimens  le  22  octobre  1905, 
ainsi  que  de  nombreux  autres  le  24  mai  1906;  il  y  en  avait  beaucoup 
le  5  novembre  de  la  même  année,  à  la  suite  d'une  forte  tempête,  et  en 
1907,  on  en  a  vu  quelques-uns  le  24  octobre  ainsi  que  plusieurs  autres 
le  1er  novembre.  (/.  Botitelier.)  Cette  espèce  était  apparemment 
commune,  au  mois  de  juillet  1888,  dans  les  bois  à  la  pointe  Brackley, 
île  du  Prince- Edouard,  et  assez  commune,  en  1898,  sur  l'île  du  Cap- 
Breton.  (Macoun.)  Elle  couve  en  abondance  aux  alentours  de 
St.  John,  Nouveau-Brunswick.  {Chamberlain.)  Elle  se  reproduit 
en  abondance  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick. 
(W.  H.  Moore.)  On  l'observe  partout  dans  la  vallée  de  la  Restigouche 
Nouveau  Brunswick.  {Briltain  et  Cox.)  Elle  est  un  peu  plus  nom- 
breuse que  la  grive  de  Swainson  sur  l'île  du  Prince- Edouard. 
(Dzi'ight.)  Elle  se  voit  en  grand  nombre,  et  elle  couve,  dans  la  plupart 
des  îles  du  groupe  Madeleine.  {Bishop.)  Cette  grive  abonde  sur  l'île 
d'Anticosti  ainsi  que  partout  le  long  de  la  rive  nord  du  St-Laurent. 
(Breivster.)  Elle  est  assez  commune  au  lac  Mistassini,  dans  la  provin- 
ce de  Québec,  où  elle  couvait  au  mois  de  juin  1885.  (/.  M.  Macoun.) 
Elle  passe  l'été  sur  l'île  de  Montréal,  y  couvant  dans  la 
ville  ainsi  que  dans  le  parc  Mont-Royal.  Elle  est  la  grive  la  plus 
commune  ici.  Le  24  mai  1885  j'ai  trouvé  un  nid,  contenant  quatre 
œufs  couvés,  qui  appartenait  à  cette  espèce.  Il  était  situé  sur  un 
monticule  herbeux,  dans  un  petit  bois  à  St-Bruno.  (Wintle.)  Cette 
espèce  est  commune  en  été  dans  certaines  localités  dans  l'est  de  la  pro- 
vince  de   Québec.     (Dionne.) 

La  grive  solitaire  passe  l'été  aux  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa 
Naturalist,  vol.  V.)  J'ai  entendu  son  ramage  très  souvent  sur 
les  îles  de  la  Madeleine,  et  je  l'ai  trouvée  elle-même  en  train  de 
couver  près  de  Lansdowne,  Ontario,  ainsi  que  sur  l'île  Wolfe  près  de 
Kingston,  Ontario.  {Rév.  C.  J.  Young.)  En  été  elle  habite  ordinai- 
rement les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  Le  17  mai  1897 
j'ai  recueilli  un  nid,  contenant  quatre  œufs,  situé  au  milieu  des  feuilles 
desséchées  au  pied  d'un  arbuste  de  bois  de  fer  mort.     (/.  H.  Fleming.) 


892  COMMISSION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Cette  grive  est   un   oiseau  migrateur  de  passage  à  Guelph,  Ontario. 
(A.  B.  Klugh.)     On  en  a  remarqué  un  spécimen  à  la  fin  septembre 
1904,  sur  la  rivière  Moose  entre  Moose  Factory  et  Missinabi. 
{Spreadborough.) 

Cette  grive  passe  l'été  dans  les  parties  boisées  du  Manitoba. 
{E.  T.  Selon.)  Elle  est  commune  comme  oiseau  migrateur  par- 
tout dans  le  Manitoba  y  couvant  dans  les  endroits  propices.  {At- 
kinson.)  Elle  est  rare  à  Aweme,  Manitoba.  (Criddle.)  On  l'a  re- 
marquée à  Mediçine-Hat,  Saskatchewan,  pour  la  première  fois  le  11 
mai  1894;  et  pour  la  dernière  fois  le  15  du  même  mois.  Elle  y  est  un 
oiseau  migrateur  rare.  Pendant  l'été  de  1891  elle  étaic  nombreuse 
à  Banff,  Montagnes- Rocheuses.  Au  mois  de  juin  1903  j'en  ai  remarqué 
quelques  spécimens  dans  les  bois  épais  près  de  la  rivière  White 
Mud,  latitude  56°  30'.  On  l'a  observée  à  Edmonton,  Alberta,  pour 
la  première  fois  le  3  mai  1897,  et  pour  la  dernière  fois  le  10  du  même 
mois;  les  spécimens  que  l'on  a  vus  étaient  tous  des  oiseaux  migrateurs. 
Le  9  mai  1890  on  en  avait  tué  un  spécimen  dans  le  passage  Eagle 
à  l'ouest  de  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  (Spreadborough.) 
La  grive  solitaire  se  voit  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord  jus- 
qu'à Fort  Simpson.  (Ross.)  Elle  abonde  aux  Grand  rapids  de  la 
Saskatchewan.  (Nutting.)  On  l'a  notée  entre  Edmonton  et  Atha- 
basca  Landing  pour  la  première  fois  le  22  mai  1888.  Elle  était  com- 
mune entre  ce  dernier  endroit  et  la  petite  rivière  des  Esclaves,  très 
commune  en  descendant  l'Athabasca  jusqu'à  Fort  McMurray,  latitude 
56°  40',  et  commune  encore  en  montant  la  rivière  Clearwater  sur  le 
portage  Methye,  et  en  passant  par  le  lac  Methye  jusqu'à  l'Isle  à 
la  Crosse.     (/.  M.  Alacoun.) 

On  peut  prouver  par  les  peaux  dans  la  collection  que  c'est  pallasii 
et  non  pas  auduboni  qui  couve  dans  la  région  autour  de  Lac  la  Hache, 
Colombie-Britannique.  On  peut  aussi  établir  deux  choses  par  ces 
peaux — Primo,  que  l'espèce  aonalaschkae  couve  dans  les  Montagnes 
Rocheuses  de  la  Colombie-Britannique;  secundo,  que  pallasii  couve  à 
l'ouest  des  Montagnes  Rocheuses  et  au  sud  du  52ème  parallèle. 
(Rhoads.)  C'est  cette  variété  de  grive  solitaire  qui  se  rendait  à 
Quesnel  dans  le  nord  de  la  Colombie-Britannique.  Une  peau  venant 
de  150-Mile  House  semble  se  rapprocher  plus  près  de  l'espèce  typique. 
(Brooks.)  Le  22  juillet,  à  environ  15  milles  plus  bas  que  la  rivière 
Little  Salmon,  district  du  Yukon,  nous  avons  pris  un  couple  de 
cette  espèce  dont  le  nid,  contenant  quatre  jeunes  biens  grandis,  avait 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  893 

été  découvert  la  veille  par  M.  Osgood.  Au  lieu  de  choisir  un  lieu  re- 
tiré comme  le  fait  habituellement  cette  espèce,  ce  couple  avait  cons- 
truit son  nid  entre  deux  petits  bouquets  de  fleurs  sur  la  pente  d'une  côte 
sans  arbres  juste  au-dessus  d'une  petite  pièce  recouverte  de  peupliers 
ravagés  par  le  feu,  et  il  se  trouvait  exposé  à  la  grande  lumière  du  soleil. 
(Bishop.) 

Notes  sur  la  reproduction. — La  grive  solitaire  couve  à  Scotch 
Lake,  Nouveau-Brunswick,  à  partir  de  mai  jusqu'au  mois  de  juillet. 
Le  nid  se  trouve  à  terre,  ou  près  de  terre,  et  se  compose  de  feuilles, 
d'herbe,  d'écorce,  et  de  radicules.  La  ponte  est  de  trois  œufs. 
(W.  H.  Moore.)  Un  nid  trouvé  sur  l'île  Kettle,  dans  la  rivière  Ottawa, 
près  de  la  capitale,  était  situé  à  terre  dans  un  lieu  bas  et  ombreux. 
Il  était  fait  de  feuilles  desséchées,  de  tiges  d'herbes,  de  bandes 
d'écorce,  et  garni  d'herbe  fine.  Les  œufs  au  nombre  de  quatre  sont 
d'un  bleu  verdâtre  uniforme.  (G.  R.  White.)  J'ai  remarqué  de 
nombreux  spécimens  de  cette  grive  dans  le  canton  de  Clarendon,  North 
Frontenac,  Ontario,  pendant  la  saison  deniière  (1903),  et  j'ai  vu  des 
œufs  que  l'on  a  recueillis  dans  un  marécage  d'épinettes  blanches  et 
de  cèdres  près  du  lac  Trout.  Les  œufs  sont  d'une  couleur  plus 
claire,  et  aussi  un  peu  plus  gros,  que  ceux  de  la  grive  de  Wilson,  et  un 
connaisseur  peut  facilement  établir  une  distinction  entre  eux.  {Rév. 
C.  J.    Young.) 

759c.     Grive  soliaires  naine. 

Hylocichla  guttata  nana.  (Aud)  Brewster.     1902. 

Au  mois  d'avril  1889  on  a  observé  cette  petite  grive  de  temps  en 
temps  dans  les  broussailles  épaisses  à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard, 
et  on  l'a  encore  remarquée  en  juillet  1901  à  une  altitude  de  5000 
pieds  dans  presque  toutes  les  montagnes  au  lac  Chilliwack,  Colombie 
Britannique.  En  1893  on  l'a  notée  à  Victoria,  île  de  Vancouver, 
pour  la  première  fois  le  21  avril;  à  partir  de  cette  date  elle  y  est 
devenue  commune,  mais  la  plupart  des  spécimens  sont  partis  de  bonne 
heure  au  mois  de  mai,  bien  qu'en  1890  il  y  en  eût  quelques-uns  qui 
sont  restés  toute  l'année,  car  je  les  ai  vus  en  janvier.  Cette  espèce 
n'était  pas  commune  en  septembre  et  octobre  1907  au  détroit  Cla- 
yoquot,  île  de  Vancouver.  {Spreadhoroiigh) .  Cette  grive  se  voit 
dans  la  Colombie-Britannique.  {Lord).  On  ne  la  trouve  que  pendant 
la  migration  d'automne,  et  alors  seulement  dans  la  région  de  la  côte. 
(Streator).     On  la  remarque  à  l'ouest  de  la  région  du  littoral,  près 


894  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

de  la  côte.  (Fannin)  Elle  passe  l'été  sur  le  sommet  des  montagnes 
près  de  Chilliwack.  (Brooks).  Cette  espèce  se  voit  sur  la  côte  de  la 
Colombie-Britannique  pendant  les  migrations  II  est  probable  qu'elle 
couve  dans  la  chaîne  du  littoral,  ainsi  que  dans  les  montagnes  sur  l'île 
de  Vancouver.  J'ai  été  surpris  d'encore  rencontrer  cette  grive  à 
Field  où  j'en  ai  vu  de  nombreux  spécimens  parmi  lesquels  j'en  ai  pris 
trois.  L'un  de  ces  derniers,  en  plumage  d'adolescence,  tacheté,  suffit 
pour  que  l'on  puisse  établir  le  fait  que  la  grive  solitaire  naine  passe  l'été 
dans  les  lieux  bien  plus  répandus  qu'on  ne  le  supposait  autrefois, 
(Rhoads).  Cette  espèce  était  assez  commune  au  printemps  de  1894 
dans  la  ville  de  Vancouver,  ainsi  que  sur  les  îles  Lulu  et  Sea,  Colom- 
bie-Britannique.    (E.  F.  G.  White). 

Elle  se  voit  partout  en  grand  nombre  à  Sitka,  Alaska,  surtout  sur 
les  petites  îles  boisées:  à  marée  basse  on  l'a  vue  très  souvent  en  train 
de  se  nourrir  au  milieu  du  varech  et  des  plantes  marines  qui  pous- 
saient le  long  du  littoral.  (Grinnell).  Des  spécimens  de  cet  oiseau 
qui  sont  actuellement  dans  le  musée  national  ont  été  recueillis  à 
divers  endroits  le  long  de  la  côte  boisée  du  sud-est  d'Alaska,  y 
compris  le  goulet  Cook,  Sitka,  Kadiak  et  la  baie  Chugatchik. 
(Nelson).  Cette  espèce  est  assez  rare  sur  les  îles  Queen  Charlotte. 
Au  mois  de  juin  1900  on  en  a  pris  deux  femelles  adultes  à  la  tête 
du  goulet  Cumshewa,  ainsi  qu'un  mâle  sur  l'île  Prévost.     (Osgood). 

CCLXXXII.    TURDUS.     Linneaus.     1758. 

760.  Grive  à  ailes  rouges. 

Turdus  iliacus.     LiNN.     1758. 

En  1845  on  a  envoyé  un  spécimen  de  cette  espèce  à  Dr  Paulsen, 
et  le  30  octobre  de  la  même  année  on  en  a  tué  un  autre  à  Frederik- 
shaab  dans  le  Groenland.     {Arct.  Man). 

CCLXXXIV.    PLANESTICUS.     Bonaparte.     1854. 

761.  Merle  d'Amérique. 

Planesticus  migratorius  migratorius  (Linn)  Swains.     1827. 

En  1865  on  a  tué  un  mâle  adulte  de  cette  espèce  près  de  Komuk, 
dans  la  baie  de  Godthaab,  Groenland.  {Arct.  Man).  Le  merle  d'Amé- 
rique se  voit  localement  en  nombre  sur  la  côte  nord-est  du  Labrador. 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  895 

Le  6  septembre  on  l'a  remarqué  par  grandes  volées,  venant  apparem- 
ment du  nord.  (Bigelow).  Il  abonde  partout  dans  le  pays,  et  couve 
en  grand  nombre  à  Fort  Chimo,  Ungava.  (Packard).  Il  était 
commun  pendant  le  voyage  entier  depuis  Moose  Factory  jusqu'à 
Fort  Chimo,  Ungava.  {Spreadhorough) .  Le  28  juillet  1891  on  en 
a  pris  deux  spécimens,  un  mâle  et  une  femelle,  à  la  rivière  Northwest, 
Labrador.  {Norton).  C'est  un  oiseau  très  commun  pendant  l'été 
dans  Terreneuve.  (Reeks).  Le  31  août  1899  on  en  a  vu  un  spé- 
cimen sur  la  rivière  Humber,  Terreneuve.  Qn  dit  que  l'espèce 
y  est  nombreuse.  (Louis  H.  Porter).  Le  merle  d'Amérique 
est  l'un  des  oiseaux  les  plus  communs  de  la  Nouvelle  Ecosse: 
quelques  individus  y  restent  pendant  tout  l'hiver.  (Downs).  En 
1902,  sur  l'île  Sable,  Nouvelle  Ecosse  on  en  a  vu  un  spécimen  unique 
à  chacune  des  trois  dates  suivantes;  le  28  mars,  le  8  mai  et  le  24  octobre 
En  1904  on  en  a  vu  deux  autres  le  20  mars.  En  1905  on  a  remarqué 
cette  espèce  en  bon  nombre  le  12  avril,  et  on  en  a  vu  encore  plusieurs 
autres  spécimens  le  12  novembre.  En  1906  on  en  a  observé  sept  ou 
huit  le  5  avril  ainsi  que  de  nombreux  autres,  à  la  suite  d'une  forte  tem- 
pête, le  5  novembre.  En  1907  on  a  vu  de  nombreux  merles  le  ler 
mars,  le  11  avril,  et  le  24  octobre  respectivement.  (James  Boute- 
lier).  Cet  oiseau  était  tout  à  fait  commun  à  la  pointe  Brackley 
île  du  Prince  Edouard,  en  1888,  et  se  trouvait  en  nombre  sur  l'île 
du  Cap  Breton  en  1898.  (Macoun).  Il  abonde  dans  les  parties  les 
plus  ouvertes  sur  l'île  du  Prince  Edouard.  (Dwight).  On  le  re- 
marque en  très  grand  nombre  dans  le  Nouveau- Brunswick  où  quel- 
ques spécimens  restent  pendant  tout  l'hiver.  (Chamberlain).  Ce 
merle  passe  l'été  en  nombre  à  Scotch  Lake,  comté  d'York, 
Nouveau  Brunswick.  (W.H.Moore).  Il  est  très  commun  dans  la 
vallée  de  la  Restigouche,  Nouveau-Brunswick.  (Brittain  et  Cox) .  Il 
abonde  sur  les  îles  de  la  Madeleine,  y  couvant  partout.  (Bishop). 
On  le  voit  d'un  bout  à  l'autre  de  toutes  les  îles  dans  le  golfe  du 
St-Laurent,  ainsi  que  le  long  des  rives  du  golfe  lui-même  mais  on  le 
trouve  généralement  près  des  habitations.  (Brewster).  Cet  oiseau 
est  commun  au  lac  Mistassini,  province  de  Québec.  (/.  M. 
Macoun) . 

Le  merle  d'Amérique  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  de  Mont- 
réal; il  couve  dans  la  ville  ainsi  que  dans  le  parc  Mont-Royal.  On  a 
trouvé  des  nids  contenant  des  œufs  à  partir  du  18  mai  jusqu'au  24 
juillet.     On  observe  cet  oiseau  ici  généralement  à  partir  du  24  mars 


896  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

jusqu'au  8  novembre.  (Wintle).  C'est  l'un  des  oiseaux  les  plus 
communs  en  été  dans  l'est  de  la  province  de  Québec.  (Dionne). 
Il  abonde  pendant  l'été  aux  alentours  d'Ottawa.  {Ottawa  Naturalist, 
vol.  V).  Il  est  très  commun  partout  dans  l'est  d'Ontario.  {Rév.  C.  J. 
Young).  On  le  voit  en  nombre  autour  des  parties  peuplées  dans 
les  districts  de  Parry  Sound,  et  Muskoka;  quelques  spécimens  ont 
hivernes  à  Gravenhurst.  (/.  H.  Fleming).  Cet  oiseau  abonde  dans 
le  parc  Algonquin,  Ontario.  En  1900  il  y  avait  trois  nids  tout  près 
des  bâtiments  au  lac  Cache.  Ce  merle  est  commun  depuis  Missinabi 
jusqu'à  Point  Comfort,  sur  la  baie  James.  (Spreadborough) .  Il 
abonde  dans  le  voisinage  de  London,  Ontario.  Les  notes  écrites  de 
temps  en  temps  relativement  à  la  présence  de  cet  oiseau  en  hiver 
dépendent  beaucoup  de  l'abondance  de  baies  sauvages,  mais  c'est  un 
fait  établi  que  pendant  certaines  années  quelques  spécimens  hivernent 
dans  ces  lieux.  Bien  qu'ils  nichent  généralement  dans  les  arbres, 
j'en  ai  trouvé  un  qui  nichait  sur  une  barre  de  clôture  croche  qui  dé- 
passait, et  j'en  ai  vu  de  nombreux  autres  sur  des  bâtiments.  Une 
fois  j'en  ai  vu  un  spécimen  en  train  de  construire  son  nid  au  milieu  d'un 
tas  de  broussailles.  (W.  E.  Saunders).  Le  merle  d'Amérique 
abonde  pendant  l'été  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  8  mars,  et 
s'en  allant  vers  le  12  novembre.  {A.  B.  Klugh).  On  l'a  remarqué 
d'un  bout  à  l'autre  de  la  région  traversée,  mais  on  l'a  rarement  vu 
ailleurs  que  dans  le  voisinage  des  postes  où  cependant  il  était  très 
commun.  On  en  a  observé  de  nombreux  spécimens,  vieux  et  jeunes, 
à  Fort  Churchill  pendant  les  derniers  jours  de  juillet.  Durant  notre 
voyage  de  retour,  nous  avons  noté  ce  merle  le  30  août  sur  la  rivière 
Hayes,  le  lendemain  (le  31)  sur  la  rivière  Steel,  le  4  septembre  sur  la 
rivière  Hill,  et  le  12  septembre  entre  les  lacs  Oxford  et  Windy.  {E. 
A.  Prehle).  Il  est  commun  à  York  Factory  sur  la  baie  d'Hudson. 
{Dr  R.  Bell).  On  le  voit  à  Fort  Churchill,  sur  la  baie  d'Hudson. 
{Wright). 

Cet  oiseau  se  trouve  en  abondance  à  Pembina  où  il  couvait  dans  le 
fond  de  l'ancienne  rivière,  vide  et  boisé.  Dans  cette  latitude  les 
œufs  sont  généralement  pondus  entre  le  milieu  et  la  dernière  partie 
du  mois  de  juin,  et  je  doute  que  plus  d'une  couvée  soit  élevéee  pen- 
dant l'année.  Cet  oiseau  se  répand  depuis  Pembina  jusqu'aux  Mon- 
tagnes Rocheuses  sur  le  49ème  parallèle.  {Coues).  Il  habite  en 
nombre  les  bois  à  moitié  ouverts,  ainsi  qu'autour  des  maisons  d'un 
bout  à  l'autre  du  Manitoba.     {E.  T.  Selon).     Il  abonde  pendant  l'été 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS.  89? 

à  Aweme,  Manitoba,  y  arrivant  vers  le  lo  avril,  et  s'en  allant  vers  la 
fin  octobre.  (Criddle).  Il  passe  l'été  en  très  grand  nombre  à  Indian 
Head,  Saskatchewan  où,  en  1892,  on  l'a  remarqué  pour  la  première  fois 
le  13  avril;  il  y  est  devenu  commun  au  18  du  même  mois.  En  1895 
on  a  trouvé  ce  merle  répandu  partout  où  il  y  avait  des  broussailles 
dans  le  sud  de  la  Saskatchewan  et  dans  l'Alberta.  C'est  essentielle- 
ment un  oiseau  qui  suit  la  civilisation  et  qui  se  voit  constamment  dans 
le  voisinage  des  postes  de  commerce,  et  des  maisons  de  colons  isolées. 
{Macoun) .  Il  abonde  en  été  à  Prince- Albert,  Saskatchewan,  y  couvant 
partout  dans  la  région.  {Couteaux).  Il  se  trouvait  en  grande  abon- 
dance aux  rapides  Grand  de  la  Saskatchewan,  mais  on  ne  l'a  pas  re- 
marqué du  tout  à  Chemawawin.  (Nutting).  Il  abondait  entre  Ed- 
monton  et  Athabasca  Landing,  et  était  plus  nombreux  à  ce  dernier 
endroit  qu'ailleurs.  On  n'en  a  observé  qu'un  couple  entre  Athabasca 
Landing  et  la  petite  rivière  des  Esclaves,  et  pas  un  seul  spécimen  en 
descendant  la  rivière  Athabasca  jusqu'à  Fort  McMurray  où  il  était 
très  commun,  ni  en  montant  la  rivière  Clearwater  jusqu'au  portage 
Methye,  mais  à  ce  dernier  endroit  cet  oiseau  était  commun.  On  l'a 
remarqué  çà  et  là  où  il  y  a  des  défrichements  depuis  le  lac  Methye 
jusqu'à  risle  à  la  Crosse.  (/.  M.  Macoîin).  Ce  merle  était  tout  à 
fait  commun  à  Edmonton,  Alberta,  où  on  l'a  remarqué  pour  la  pre- 
mière fois  le  16  avril;  au  6  mai  il  y  en  avait  de  nombreux  spécimens 
qui  construisaient  leurs  nids,  et,  de  bonne  heure  au  mois  de  juin,  les 
œufs  étaient  éclos.  Il  était  commun  dans  les  contreforts  jusqu'à  la 
frontière,  et,  au  mois  de  juin  1903,  tout  à  fait  commun  depuis  l'embou- 
uchure  de  la  petite  rivière  des  Esclaves,  jusqu'à  Peace  River  Landing, 
latitude  56°  15'.  (Spreadborough) .  En  1827  cette  espèce  est  arrivée  à 
Carlton  House,  latitude  53°,  le  22  avril;  pendant  la  même  saison  elle 
s'est  rendue  à  Fort  Chipweyan,  latitude  58°,  le  7  mai,  et  à  Fort 
Franklin,  latitude  65°,  le  20  du  même  mois.  (Richardson) .  Le 
merle  d'Amérique  abonde  sur  le  Mackenzie  en  allant  au  nord 
jusqu'à  Lapierre  House.  (Ross).  C'est  un  oiseau  commun  et  à  Fort 
Andérson,  et  le  long  des  bords  des  rivières  Swan  et  Wilmot-Horton 
dans  les  "barren  grounds".  Macfarlane) .  Il  est  rare  comme  oiseau 
migrateur  à  Chilliwack.  (Brooks).  Peut-être  une  ou  deux  des 
mentions  ci-dessus  devraient  être  classifiées  comme  appartenant  à 
((propinqua)).  Un  examen  de  nos  spécimens  démontre  que  tandis 
que  ceux  venant  d'Indian  Head  et  d'Edmonton  appartiennent  à 
migratoria  typique,  d'autres  pris  dans  le  sud-ouest  de  la  Saskatche- 
wan, appartiennent  à  propinqua. 


898  COMMISSION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Ce  merle  se  trouve  en  plus  ou  moins  grand  nombre,  pendant  l'été, 
d'un  bout  à  l'autre  de  la  région  boisée  d'Alaska,  mais,  le  long  de  la 
côte  sans  arbres  de  la  mer  Behring,  ainsi  qu'au  détroit  Kotzebue,  il 
se  voit  pendant  les  migrations  comme  oiseau  errant  seulement. 
(Nelson) .  Il  est  tout  à  fait  commun  à  Fort  Yukon  où  il  couve.  {Tur- 
ner).  Au  mois  d'octobre  1872  on  en  a  vu  un  spécimen  sur  l'île  St 
Paul,  Alaska.  (Ellioii).  Les  mineurs  que  nous  avons  rencontrés 
à  Hope  et  à  Sunrise,  sur  le  goulet  Cook,  Alaska,  ont  dit  qu'ils  avaient 
souvent  vu  le  "merle  de  l'est  ordinaire"  à  ces  endroits,  mais  nous  ne 
l'avons  pas  observé  là  nous  mêmes  pendant  notre  séjour  au  mois  d'août. 
(Osgood).  Cet  oiseau  était  assez  commun  à  Haines  et  à  Skagway, 
mais  non  pas  à  Glacier.  Le  2  juin  j'en  ai  pris  une  femelle  ainsi  que 
quatre  œufs  bien  couvés,  à  Haines.  Les  merles  étaient  communs,  le 
15  juin,  à  Log  Cabin,  et  on  les  a  vus,  mais  en  nombres  toujours  dimi- 
nuants, jusqu'au  ler  août  lorsqu'on  en  a  noté  le  dernier  spécimen 
près  du  Sixty-mile  creek.  Une  volée  de  merles  que  l'on  a  vue  le  29 
juillet  a  indiqué  que  la  migration  vers  le  sud  était  déjà  commencée. 
Nous  avons  trouvé  un  nid  vide  à  30  milles  en  aval  de  Dawson,  et 
entendu  que  les  oiseaux  couvaient  près  de  Fort  Yukon.  Bien  que  les 
merles  n'eussent  pas  été  du  tout  communs  à  Cariboo  Crossing,  néan- 
moins j'avais  trouvé,  le  25  juin,  dans  une  petite  pièce  d'épinettes 
blanches,  treize  nids  vides  dont  la  plupart  avaient  été  construits 
évidemment  cette  année-là,  ainsi  que  quatre  autres  nids,  également 
vides,  appartenant  à  la  grive  Aima.  Des  écureuils  rouges  qui  habi- 
taient un  arbre  creux  à  une  petite  distance,  savaient  probablement  où 
se  trouvaient  la  plupart  de  ces  nids.  M.  Osgood  a  pris,  dans  cette 
pièce,  le  26  juin,  un  jeune  merle  bien  grandi.  (Bishop).  Le  30  août 
1903  on  a  pris  un  jeune  merle  d'Amérique  au  Sheep  creek,  Alaska. 
(Anderson) . 

Notes  sur  la  reproduction. — Cette  espèce  niche,  depuis  avril 
jusqu'au  mois  d'août,  à  Scotch  Lake,  Nouveau-Brunswick.  Quatre 
couvées  ont  été  écloses  pendant  une  saison  dans  un  seul  nid.  Celui-ci 
a  toujours  de  la  terre  dans  sa  composition,  et  il  est  garni  de  tiges 
d'herbe.  La  ponte  est  de  trois  œufs.  Il  m'est  arrivé  de  savoir  que 
certains  de  ces  oiseaux  ont  transporté  leurs  œufs  d'un  nid  à  l'autre  lors- 
que le  premier  était  devenu  trop  connu.  La  période  de  l'incubation 
dure  dix  ou  onze  jours  et  les  jeunes  restent  dans  le  nid  pendant  qua- 
torze jours.  (W.  H.  Mooré).  Les  nids  sont  situés  sur  les  souches  et 
les  clôtures,  dans  les  hangars,  et  autour  des  bâtiments  aussi  que  dans  les 


CATALOGUE   DES    OISEAUX   CANADIENS.  899 

arbres,  depuis  près  de  terre  jusqu'à  presque  cinquante  pieds  de  hau- 
teur. Ils  sont  faits  d'herbe  avec  une  couche  de  boue,  et  garnis  d'herbe. 
A  Ottawa  les  œufs  sont  recueillis  en  avril,  mai,  juin  et  juillet.  {Gar- 
neau).  Le  nid  de  cet  oiseau  est  très  gros,  et  se  compose  de  matière 
végétale,  de  feuilles,  de  mousse,  de  tiges  de  plantes,  de  crins,  et  de 
laine;  à  l'intérieur  il  y  a  de  la  boue  soigneusement  arrangée  sous  forme 
de  coupe  et  la  garniture  consiste  de  matière  végétale  fine;  les  œufs,  au 
nombre  de  cinq,  sont  d'un  bleu  verdâtre  vif,  et  n'ont  ni  marques  ni 
taches.     (G.  R.  White). 

762.    Merle  de  l'ouest. 

Planesticus  migratorus  propingiius  (Ridgw)  Ridgw.     1907. 

Ce  merle  était  commun,  en  1906,  dans  les  bois  au  bord  du  Maple 
creek,  Saskatchewan.  {A.  C.  Bent).  Il  passe  l'été  en  nombre  d'un 
bout  à  l'autre  de  la  région  entière  environnant  Medicine  Hat,  le  lac 
Crâne,  le  Swift  Current  creek,  et  les  collines  Cypress,  Saskatchewan. 
On  l'a  remarqué  pour  la  première  fois  à  Banfï,  Montagnes  Rocheuses, 
où  il  se  trouvait  en  assez  grand  nombre.  Il  est  arrivé  à  Revelstoke, 
Colombie-Britannique,  le  10  avril  1890,  et  y  est  bientôt  devenu  com- 
mun, couvant  en  grand  nombre  à  cet  endroit,  Deer  Park,  et  à  Rob- 
son  sur  la  rivière  Columbia,  mais,  chose  étrange,  il  était  très  sauvage 
et  difficile  à  tuer.  En  1902  cet  oiseau  était  commun  sur  la  frontière 
entre  Trail  et  Cascade.  J'ai  trouvé  un  nid  sur  une  clôture  recou- 
verte de  broussailles  près  du  premier  endroit.  Au  mois  d'avril  1903 
il  abondait  partout  dans  la  vallée  de  l'Okanagan,  Colombie-Britanni- 
que. Dans  la  même  province  il  se  trouvait  en  grande  abondance  à 
Elko  où,  le  15  mai  1904,  il  faisait  son  nid.  En  1905  il  était  commun 
à  Midway,  Colombie- Britannique  y  construisant  son  nid  au  20  avril. 
Il  était  nombreux  au  mois  de  juillet,  à  une  altitude  de  6000  pieds  sur 
le  sommet  Skagit.  Il  abondait  dans  toutes  les  parties  de  l'intérieur  de 
la  Colombie-Britannique,  mais  surtout  à  Spence  Bridge.  Ce  merle 
construit  un  nid  qui  diffère  de  celui  de  son  congénère  de  l'est.  En 
1901  il  abondait  à  Chilliwack,  Hastings,  et  Huntingdon  dans  la  vallée 
du  Fraser.  Il  se  voit  en  très  grand  nombre  dans  tous  les  coins  de  l'île 
de  Vancouver  où  il  ne  se  trouve  qu'en  partie  migratoire  et  où,  au 
milieu  d'avril,  il  y  en  avait  de  nombreux  spécimens  qui  étaient  en  train 
de  faire  leurs  nids.     (Spreadborough) . 

Cet  oiseau  se  montre  dans  la  Colombie-Britannque.  (Lord)  Il 
est   très   commun   partout,   et   couve.     {Streator).     Il   abonde  d'un 


900  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

bout  à  l'autre  de  la  province  où  il  se  voit  en  partie  comme  oiseau 
migrateur.  De  nombreux  spécimens  hivernent  sur  l'île  de  Vancou- 
ver. (Fannin).  Il  habite  en  abondance  à  Chilliwack.  (Brooks) 
Il  abonde  uniformément  partout  dans  la  Colombie-Britannique. 
(Rhoads).  On  en  a  observé  quelques  spécimens  adultes  pendant 
l'été  le  long  de  la  rivière  Indian  au  milieu  des  régions  plus  ouvertes 
à  trois  ou  quatre  milles  de  Sitka  en  allant  dans  l'intérieur.  Plusieurs 
grandes  volées  de  jeunes  oiseaux  sont  arrivées  le  25  juillet,  et  plus 
tard  ce  merle  y  est  devenu  commun.  (Grinnell).  Cet  oiseau  se  voit 
en  nombre  sur  les  îles  de  la  Rvière  Charlotte.  Depuis  1891  jusqu'à 
1898  le  temps  de  son  arrivée  à  Massett  variait  entre  le  20  février  et  le 
16  mars.     (Osgood). 

CCLXXXV.     IXOREUS     Bonaparte.     1854. 
763.    Grive  variée. 

Ixoreus   nœviiis     (Gmel.)     Richmond     1902. 

Cette  espèce  s'est  rendue  à  Revelstoke,  Colombie-Britannique  le 
9  avril  1890.  Pendant  quelques  jours  elle  était  commune  dans  les 
bois  épais,  mais  elle  est  bientôt  partie  de  l'ancien  fond  de  la  rivière  vide 
pour  se  rendre  dans  les  montagnes.  Au  mois  de  juin  on  l'a  trouvée 
dans  les  montagnes  à  Deer  Park,  et,  le  24  du  mois,  on  l'a  remarquée 
à  une  altitude  de  4,200  pieds  à  Robson.  En  1902  on  en  a  observé 
quelques  spécimens  près  de  Rossland,  ainsi  que  dans  la  montagne  So- 
phie, Colombie-Britannique,  le  long  de  la  frontière.  En  1904  elle  était 
commune  dans  tous  les  bois  épais  le  long  de  la  rivière  Elk  en  amont 
d'Elko,  dans  la  même  province,  et  y  couvait  au  mois  de  mai.  En  1905 
cette  grive  se  trouvait  nombreuse  dans  les  bois  épais  à  Midway, 
Colombie-Britannique,  ainsi  que  le  long  de  la  route  Hope,  et  au  bord 
de  la  rivière  Skagit.  Le  8  avril  1 889  on  l'avait  tuée  au  goulet  Burrard  ; 
pendant  ce  temps-là,  elle  était  tout  à  fait  commune  dans  les  bois,  mais 
elle  se  cachait  beaucoup,  et  chantait  généralement  dans  la  nuit.  Le 
8  juin  1901  on  en  a  remarqué  un  spécimen  à  Chilliwack;  à  partir  de 
cette  date,  l'espèce  était  commune  le  long  de  la  rivière  Chilliwack 
jusqu'au  lac,  et  couvait  dans  les  bois  situés  dans  les  montagnes. 
Elle  habite  l'île  de  Vancouver  en  abondance,  quittant  les  régions  basses 
vers  la  mi-mai  et  y  revenant  vers  la  mi-septembre.  Au  mois  de 
juillet  1893  elle  couvait  à  une  altitude  de  3,000  pieds  dans  le  mont  Ben- 
son  près  de  Nanaimo.     {Spreadborough.)     On  a  découvert  cette  grive 


à 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  9OI 

au  détroit  Nootka,  pendant  le  troisième  voyage  du  capitaine  Cook. 
(Richardson .)  Elle  se  voit  dans  la  Colombie-Britannique.  (Lord.) 
Elle  est  très  commune  au  creek  Seymour,  dans  le  parc  Stanley, 
et  sur  l'île  Lulu,  Colombie-Britannique.  {E.  F.  G.  Whit-e.)  On  la 
voit  en  nombre  comme  oiseau  migrateur  au  printemps  et  à  l'automne, 
et  on  l'a  notée  en  train  de  couver  dans  le  mont  Lehmen.  (Streator.) 
Elle  est  commune  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  où  elle  se  trouve  en 
partie  comme  oiseau  migrateur.  (Fannin.)  Cette  espèce  habite 
Chilliwaçk.  {Brooks.)  Elle  abonde  le  long  du  littoral  de  la  Colombie- 
Britannique,  mais  elle  ne  s'y  restreint  nullement,  on  la  trouve  à 
des  altitudes  élevées  dans  toutes  les  montagnes  de  l'intérieur  jus- 
qu'aux sommets  des  Montagnes  Rocheuses.  {Rhoads.)  Elle  est  assez 
commune  dans  les  bois  plus  profonds  à  Sitka,  Alaska,  où,  le  2  juillet, 
on  en  a  pris  les  premiers  jeunes  à  peine  emplumés.  (Grinnell.) 
De  temps  en  temps  on  la  voit  ou  l'entend  à  Massett,  îles  Queen  Char- 
lotte. Le  révérend  Keen  l'a  remarquée  à  cet  endroit.  Elle  n'abonde 
pas  au  goulet  Cook,  Alaska,  où  on  en  a  vu  et  entendu  des  spécimens 
çà  et  là.  (Osgood.)  Le  17  septembre  1901  on  en  a  noté  deux  spéci- 
mens à  Homer,  sur  la  péninsule  Kenai,  Alaska. (Fzggm^.)  On  en  a 
pris  un  mâle  adulte  ainsi  que  deux  femelles  à  Seldovia,  Alaska. 
(Anderson.)  On  a  constaté  que  la  grive  variée  abondait  pendant 
l'été  dans  la  vallée  de  la  Kowak,  au  détroit  Kotzebue,  et  on  l'a  ob- 
servée dans  toutes  les  étendues  d'épinettes  blanches  que  l'on  ait  vi- 
sitées. En  1898  elle  y  est  restée  en  grand,  nombre  jusqu'à  la  fin 
août.     (Grinnell.) 

Au  mois  de  mai  1826  on  s'est  procuré  un  spécimen  de  cette  espèce  à 
Fort  Franklin,  latitude  65^°,  et  c'est  le  seul  ciue  l'on  ait  observé. 
(Richardson.)  D'après  mes  observations  personnelles  cette  grive  pas- 
se l'été  régulièrement,  et  en  assez  grand  nombre,  dans  toutes  les  parties 
agréables  de  l'Alaska  septentrional  même  jusqu'en  dedans  du  cercle  arc- 
tique, et,  sans  doute,  elle  se  répand  aussi  loin  au  nord  que  le  merle 
ordinaire.  (Nelson.)  Le  4  septembre  1876  on  a  obtenu,  à  Fort  Yu- 
kon,  Alaska,  un  spécimen  de  cette  espèce,  mais  cette  dernière  ne  s'y 
voit  jamais  en  grand  nombre.  Le  27  mai  1877,  à  St-Michael,  l'on 
m'en  a  apporté  un  deuxième  spécimen  qui  avait  été  tué  par  un 
indigène.  Cette  grive  ne  se  voit  qu'accidentellement  le  long  de  la 
côte.     {Turner.) 

Notes  sur  la  reproduction. — J'ai  en  ma  possession  un  nid 
ainsi  que  quatre  œufs,  recueillis  par  le  révérend  Stringer  dans  le  chenal 

788/0—58 


902  COMMISSION   GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

est  du  Mackenzie,  à  40  milles  de  son  embouchure.  Le  nid  a  été 
trouvé  le  5  juin  1895  ^  15  pieds  de  terre  dans  une  épinette  blanche. 
Il  est  fait  de  gaillet  grateron  et  mesure  six  pouces  de  diamètre  et  trois 
pouces  de  profondeur.  Les  œufs  sont  d'un  bleu  plus  pâle  que  ceux 
du  merle,  et  sont  tachetés  de  brun.  (W.  Raine.)  Pour  obtenir  un 
compte-rendu  complet  de  la  couvaison  de  cette  espèce,  voir  l'article 
intitulé  Pacific  Coast  Fauna  of  the  Cooper  Ornithological  Cluh,  en  date 
du  14  novembre  1900. 

CCLXXXVL     CYANOSYLVIA  Brehm.     1828. 

764.  Gorge-bleu  à  taches  rouges. 

Cyanosylvia    siiecia  (Linn.)  Brehm.   1828. 

Le  5  juin  1851  M.  le  docteur  Adams  a  découvert  une  volée  de  sept 
de  ces  beaux  oiseaux  en  train  de  se  nourrir  au  milieu  de  quelques  sau- 
les dans  le  voisinage  de  St-Michael.  Ils  étaient  très  timides,  et  il 
n'a  réussi  à  en  prendre  qu'un  seul  spécimen.  (^Nelson.)  Le  3  juillet 
1899  j'ai  rencontré  cette  espèce  dans  le  voisinage  du  cap  Blossom, 
détroit  Kotzebue,  Alaska;  l'endroit  était  sur  le  côté  d'un  ravin 
entre  deux  collines  de  la  première  rangée,  et  à  environ  un  mille  en  ar- 
rière de  la  mission.  Cette  pente  n'était  qu'une  légère  déclivité  re- 
couverte de  pièces  épaisses  de  saules  rabougris  un  ou  deux  pieds  de 
hauteur.  Je  ne  doute  pas  que  cette  espèce  couvait  au  cap  Blossom, 
mais  je  n'eus  pas  le  temps  de  le  vérifier  car  le  Pénélope  est  arrivé 
et  je  fus  forcé  de  partir;  cependant  je  m'en  suis  procuré  deux 
spécimens.     (Grinnell.) 

CCLXXXVII.     SAXICOLA  Bechstein.     1803. 

765.  Traquet  motteux. 

Saxicola  œnanthe  œnanthe  (linn)  Rechst.     1803. 

Pendant  la  visite  de  la  Western  LTnion  Telegraph  Expédition  en 
1898  M.  Dali  a  observé  plusieurs  grandes  volées  de  ces  oiseaux,  le 
23  et  le  24  mai,  près  de  Nulato,  et  les  indigènes  lui  ont  parlé  de 
leur  abondance  sur  les  sommets  pierreux  des  collines  en  arrière  de  la 
rivière.  A  St-Michael,  sur  le  détroit  Norton,  j'ai  trouvé  que  ces 
oiseaux  s'y  rendaient  en  nombres  assez  irréguliers  au  printemps  et  à 
l'automne;  ils  n'étaient  pas  très  rares,  et  les  indigènes  m'ont  dit 
qu'ils  étaient  communs  sur  les  sommets  de  montagnes  stériles  dans 


t 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS.  903 

l'intérieur  où  ils  se  trouvaient  dans  les  lieux  fréquentés  en  été  par  le 
renne.  M.  le  docteur  Bean  aussi  a  trouvé  le  traquet  motteux  à  Port 
Clarence,  sur  le  détroit  de  Behring,  à  la  tête  du  détroit  Kotzebue, 
et  au  cap  Lisboume.  (Nelson.)  Cet  oiseau  est  très  erratique  quant 
à  sa  présence  dans  le  nord  d'Alaska.  Au  commencement  des  migra- 
tions du  printemps,  en  1882,  nous  l'avons  remarqué  pendant  quelque  ^ 
jours  en  assez  grande  abondance  près  du  poste,  mais  pas  un  seul 
spécimen  n'y  est  resté  pour  couver,  et  pendant  la  saison  de  1883 
on  n'en  a  pas  remarqué  un  seul  spécimen  bien  qu'on  l'ait  recherché 
attentivement.  Les  spécimens  que  l'on  a  vus  semblaient  s'envoler 
vers  le  nord-est.  {Murdoch.)  Le  19  août  1899  à  Circle  City, 
Alaska,  M.  Osgood  a  remarqué  deux  jeunes  traquets  motteux  et  il 
en  a  pris  un.  Le  27  août  à  l'embouchure  Aphoon  du  Yukon  j'en 
ai  tué  un  autre  qui  est  tombé  dans  la  rivière,  et  fut  emporté  par  le 
courant,  mais  j'ai  bien  vu  son  croupion  blanc.     {Bishop.) 

765a.  Traquet  du  Groenland. 

Saxicola  œnanthe  leucorhoa.     (Qmel)  Stejn;  1901. 

Le  II  août  1891  on  a  procuré  un  mâle  de  cette  espèce  à  Disco, 
Groenland  où  le  16  juillet  1892  l'expédition  de  secours  Parr>'  en 
a  pris  un  autre.  {Witmer  Stone.)  Ce  traquet  motteux  niche  près 
de  Nachvak,  mais  je  n'y  ai  pas  remarqué  son  nid.  Les  officiers 
employés  par  la  compagnie  de  la  baie  d'Hudson  en  ont  recueilli  des 
nids.  {Bigeloiv.)  C'est  l'un  des  oiseaux  les  plus  communs  sur  l'île 
Disco,  Groenland,  ainsi  qu'autour  de  la  baie  Disco  et  sur  les  îles 
et  sur  le  continent.  J'en  ai  montré  des  spécimens  aux  Esquimaux 
venant  de  Nugumente  et  du  détroit  Frobisher  et,  instantanément, 
ils  les  ont  reconnus  et  m'ont  dit  que  le  traquet  motteux  avait  couvé 
dans  ces  endroits  mais  pas  en  grand  nombre.  (Kumlein.)  L'on 
sait  que  cet  oiseau  a  couvé  dans  le  Groenland  depuis  le  temps  d'Otho 
Fabricus,  et,  d'après  Holbœl,  se  répandant  jusqu'en  latitude  73° 
et  même  plus  loin.  Il  s'égare  aussi  à  l'ouest,  et  M.  James  Ross 
l'a  observé,  le  2  mai  1830,  dans  le  port  Félix,  latitude  70°,  longitude 
9i°-53'  ouest.  L'expédition  allemande  l'a  pris  sur  l'île  Shannon. 
(Arci.  Man.)  M.  Coues  a  obtenu  un  spécimen  unique  de  cet  oiseau, 
le  25  août  1860,  au  port  Henley,  Labrador.  {Packard.)  Le  traquet 
motteux  couve  à  Ivigtut,  Groenland.  {Hagerup.)  En  1879  M. 
George  Moses  en  a  tué  un  spécimen  sur  l'île  Indian,  Nouveau- 
Brunswick.     {Chamberlain.)     Le   25   septembre    1894   M.   Taverner 

78870— 58e 


904  COMMISSION    GEOLOGIQUE   DU    CANADA. 

en  a  pris  une  femelle  à  Beaumaris,  district  de  Muskoka,  Ontario. 
Elle  était  en  compagnie  d'alouettes  des  prés.  M.  Ridgway  a 
établi  l'identité  de  ce  spécimen  et  c'est  le  premier  dont  on  a  fait 
mention  dans  l'Ontario.  (/.  H.  Fleming.)  Au  mois  de  mai  1901 
j'ai  vu,  dans  une  vitrine  d'oiseaux  empaillés  à  Chatham,  Ontario, 
un  spécimen  de  cette  espèce  qui  avait  été  tué  près  de  cette  ville 
en  1889.  {W.  E.  Saunders.)  J'ai  devant  moi  trois  spécimens  du 
traquet  motteux  qui  ont  été  tous  tués  par  M.  Napoléon  A.  Comeau 
à  Godbout  sur  la  rive  nord  du  St-Laurent  près  de  l'endroit  où  ce 
fleuve  s'élargit  en  entrant  le  golfe.  On  en  a  vu  deux  autres,  ce  qui  fait 
ainsi  cinq  spécimens  notés  en  moins  de  treize  mois.  M.  Comeau 
m'écrit  que  dans  l'oviducte  de  la  femelle,  tuée  en  même  temps  que 
son  compagnon,  le  9  juin  1885,  il  y  avait  des  œufs  assez  bien  déve- 
loppés. Il  ajoute  «Je  ne  pense  pas  que  l'on  puisse  douter  mainte- 
nant que  cet  oiseau  couve  sur  notre  côte.  »  {M.  le  docteur  Merriam 
dans  VAîik,  vol.  II,  p.  305.)  Depuis  que  mes  notes  ont  été  enregis- 
trées par  M.  le  docteur  Merriam,  j'ai  obtenu  encore  d'autres  spéci- 
mens, un  fait  qui  doit  attester  la  présence  de  cette  espèce  près  de 
Godbout.  Le  19  septembre  1885,  j'en  ai  tué  un  jeune  mâle,  ainsi 
qu'un  autre  spécimen  le  9  novembre  1886.  On  n'a  pas  obser\'é 
un  seul  traquet  motteux  ni  en  1887  ni  en  1888.  Le  5  septembre 
1889,  pendant  une  visite  aux  îles  Cariboo  j'ai  vu  cinq  de  ces  oiseaux 
ensemble,  mais  comme  je  n'avais  pas  mon  fusil  avec  moi,  je  n'ai 
pu  prendre  de  spécimens.  Le  lendemain  matin  j'en  ai  remarqué 
un  autre  qui  sautait  çà  et  là  devant  la  porte,  et  l'on  m'a  dit  qu'un 
couple  avait  été  observé,  à  plusieurs  reprises,  pendant  le  mois  d'août. 
{Napoléon  A.  Comeau  dans  VAiik,  vol.  VII,  294.)  M.  James  Clark 
Ross  mentionne  que  l'on  a  obtenu,  au  port  Félix  dans  le 
golfe  de  Boothia,  un  spécimen  â'œnanthe  se  rapportant  probable- 
ment à  la  race  récemment  reconnue  par  M.  Stejneger.  Dans  le  cata- 
logue du  musée  britannique  il  y  a  une  mention  à  l'effet  que  M. 
Barnston  a  collectionné  à  la  rivière  Albany  un  mâle  adulte  apparte- 
nant à  œnanthe  qui  se  rapporte  probablement  aussi  à  la  race  du 
Groenland.  Si  cet  oiseau  habite,  comme  c'est  probable,  le  territoire 
au  nord  de  la  baie  d'Hudson,  il  semble  que  la  route  la  plus  naturelle 
pendant  ses  migrations  doit  se  trouver  le  long  des  rives  de  la  baie, 
et  c'est  assez  probable  qu'il  couve  régulièrement  autour  des  rives 
nord.     {E.  A.  Preble.) 


CATALOGUE   DES   OISEAUX    CANADIENS.  905 

CCLXXXVIII.     SI  ALI  A    Swainson.     1827. 
766.     Rouge-gorge  bleu. 

Sialia  sialis  sialia  (linn)  Haldem.     1843. 

Cette  espèce  se  voit  de  temps  en  temps  comme  oiseau  migrateur 
d'été  dans  Terreneuve.  (Reeks.)  Le  rouge-gorge  bleu  est  rare  dans 
la  Nouvelle-Ecosse,  mais  il  semble  y  être  plus  commun  qu'autrefois. 
(Dou'ns.)  Le  14  juin  1905  on  en  a  tué  un  spécimen  à  Paradise, 
comté  d'Annapolis,  Nouvelle-Ecosse.  (H.  F.  Tufts.)  Cet  oiseau  est 
apparemment  très  rare  dans  le  voisinage  de  St-John,  Nouveau- 
Brunswick.  (Chamberlain.)  Il  était  commun  jusqu'à  il  y  a  environ 
cinq  ans,  à  Scotch  Lake,  comté  d'York,  Nouveau-Brunswick,  mais 
depuis  ce  temps-là  on  ne  l'a  remarqué  à  cet  endroit  que  pendant 
les  migrations  au  printemps  et  à  l'automne,  et  même  rarement 
dans  ces  deux  saisons.     {W.  H.  Mloore.) 

Le  rouge-gorge  bleu  abonde  pendant  l'été  sur  l'île  de  Montréal; 
il  couve  dans  le  parc  Mont- Royal  où  on  a  trouvé  des  nids  contenant 
des  œufs  à  partir  du  7  jusqu'au  14  mai.  {Wintle).  Cet  oiseau  est 
plus  ou  moins  commun  dans  l'est  de  la  province  de  Québec;  on  l'a  pris 
à  Beauport.  (Dioîine).  Il  passe  l'été  en  grand  nombre  aux  alentours 
d'Ottawa.  (Ottaii'a  Naturalist.  vol.  V).  Il  est  commun  même  jus- 
qu'aujourd'hui dans  l'est  de  l'Ontario,  y  arrivant  cette  année-ci  (1901) 
pendant  la  troisième  semaine  de  mars.  {Rév.  C.  J.  Young).  Il  est 
rare  dans  le  parc  Algonquin,  Ontario.  En  1900  il  y  en  avait  un 
couple  qui  nichait  au  lac  Cache.  En  1904  on  l'a  remarqué  depuis 
Missinabi,  Ontario,  jusqu'à  une  petite. distance  de  Moose  Factory, 
sur  la  baie  James.  {Spreadborough).  Il  abonde  comme  oiseau  mi- 
grateur à  Toronto,  Ontario  où  il  passe  l'été,  et  redevient  plus  commun 
dans  les  districts  de  Parry  Sound  et  Muskoka.  C'était  autrefois  l'un 
des  oiseaux  communs.  (/.  H.  Fleming).  Traversant  au  vol  en  nom- 
bres considérables  pendant  les  premiers  jours  de  mars,  ces  beaux  et 
utiles  oiseaux  semblent  penser  que  c'est  dangereux  de  passer  l'été  à 
Toronto  ou  même  dans  ses  environs,  bien  qu'on  n'ait  pas  besoin  d'aller 
loin  pour  en  trouver  la  raison.  Lorsqu'ils  se  rendent  chez  nous  au 
printemps  les  quelque.:  spécimens  qui  restent  pendant  quelque  temps 
semblent  trouver  comme  nourriture  agréable  les  pucerons  blancs 
qui  se  voient  en  nombre  considérable  dans  les  têtes  des  fleurs  des 
buissons  de  sumac.  Après  avoir  fait  des  investigations  assidues  dans  le 
voisinage  de  Whitney,  Ontario,  je  suis  arrivé  à  la  conclusion  que  ces 


906  COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

oiseaux  se  rendent  aux  endroits  ouverts  dans  cette  région  avant  que 
la  terre  ne  paraisse  beaucoup  à  travers  la  neige  fondante.  (/.  Hughes 
Samuel).  Le  rouge-gorge  bleu  se  trouvait  autrefois  en  abondance, 
mais,  depuis  la  gelée  désastreuse  qui,  en  1894- 1895,  a  ruiné  l'industrie 
de  la  récolte  des  oranges  dans  le  nord  de  la  Floride,  et  qui  a  aussi,  pres- 
qu'exterminé  cet  oiseau,  je  n'en  ai  vu  que  quatre  spécimens  pendant 
les  neuf  premiers  mois  de  1895.  Depuis  ce  temps-là  il  s'est  multiplié 
rapidement  jusqu'à  devenir  encore  aujourd'hui  un  oiseau  familier. 
Quelquefois  il  construit  son  nid  dans  des  boîtes  et  des  crevasses 
autour  des  bâtiments  et  d'où  on  a  receuilli  quelques  couvées 
d'œufs  blancs.  Au  mois  de  mai  1899  M.  W.  A.  Balkwill  a 
trouvé  un  nid  dans  un  trou  creusé  par  une  hirondelle  au  bord  de  la 
rivière.  {W.  E.  Saunders).  Le  rouge-gorge  bleu  passe  l'été  en 
nombre  à  Guelph,  Ontario,  y  arrivant  vers  le  10  mars  et  s'en  allant 
vers  le  20  octobre.  {A.  B.  Klugh).  Au  printemps  de  1903  il  abondait 
à  Penetanguishene,  Ontario.  {A.  F.  Young).  Dans  la  collection  du 
musée  national  des  Etats-Unis  il  y  en  a  un  spécimen  pris  pendant 
l'été  de  1881  par  M.  Walter  Haydon  à  Moose  Factory,  sur  la  baie 
James.     {E.  A.  Prehle). 

Cet  oiseau  est  rare  pendant  l'été  dans  le  Manitoba;  il  couve  çà 
et  là  dans  les  grandes  villes.  Depuis  que  j'ai  écrit  la  mention  ci- 
dessus,  il  fait  plaisir  de  constater  que  l'espèce,  au  lieu  d'être  très 
rare,  est  devenue  tout  à  fait  commune  (1892)  dans  le  région  le  long  de 
l'Assiniboine,  et  que  dans  presque  tous  les  bosquets  de  chêne  d'une 
assez  grande  étendue  l'on  en  trouve  un  couple  y  habitant  en  compa- 
gnie de  l'hirondelle  pourprée.  {E.  T.  Selon.)  Le  rouge-gorge  bleu 
est  un  oiseau  reproducteur  fare  pendant  l'été  à  Aweme,  Manitoba. 
(Criddle).  C'est  un  oiseau  que  l'on  ne  peut  pas  appeler  commun 
dans  le  Manitoba,  mais  qui  augmente  beaucoup  en  nombre  dans  les 
parties  est  de  la  province.     (Atkinson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  nid  situé  dans  un  trou 
d  arbre  ou  un  poteau  de  clôture,  se  compose  de  matière  végétale  très 
négligemment  entassée,  garnie  d'herbe  et  d'une  petite  quantité  de 
poils.  Les  œufs  au  nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  d'un  bleu  pâle, 
et  ne  portent  pas  de  taches.  (G.  R.  White).  Cette  espèce  couve  en 
avril,  mai,  juin  et  juillet,  aux  alentours  d'Ottawa.  Son  nid,  fait 
d'herbe  et  de  plumes,  et  contenant  de  trois  à  six  œufs,  se  trouve 
dans  un  trou  situé  dans  un  arbre,  une  souche,  une  clôture,  ou  un 
poteau  télégraphique.     {Garneau). 


CATALOGUE   DES   OISEAUX   CANADIENS."  907 

Cette  espèce  niche  en  mai  et  juin  à  Scotch  Lake,  Nouveau  Brunswick. 
Le  nid  est  situé  dans  des  poteaux  de  clôture  creux,  et  cette  année-ci 
(1902)  il  y  en  avait  un  couple  qui  faisaient  leur  nid  dans  une  boîte  pla- 
cée pour  eux  dans  un  bocage  au  milieu  d'un  pré.  Cinq  œufs  ont  été 
pondus,  et  couvés  en  dix-huit  jours.  Quatorze  jours  plus  tard  les 
oisillons  commençaient  à  montrer  leurs  plumes  et  étaient  dans  le  nid 
vingt  jours  après  l'éclosion.  Trente  jours  plus  tard  la  femelle  a  pondu 
encore  quatre  œufs  qu'elle  couvait.     {W.  H.  Moore). 

767.    Rouge-gorge  bleu  de  Californie. 

Siala  mexicana  occidentalis  (Towns)  Ridgw.     1894. 

En  1903  cet  oiseau  était  commun  à  Penticton,  mais  il  s'y  montrait 
toujours  par  couples,  et,  au  mois  d'avril,  il  couvait  dans  des  trous  situés 
dans  les  arbres.  En  1902  je  n'en  avais  observé  qu'un  spécimen  à 
Trail,  mais  j'avais  noté  de  monbreux  autres  à  Cascade,  Colombie- 
Britannique,  sur  la  frontière.  Le  2  mai  1904  j'ai  observé  deux  spéci- 
mens de  ce  rouge-gorge  bleu  au  lac  Baynes,  ainsi  que  deux  autres 
à  peu  près  une  semaine  plus  tard,  dans  la  vallée  de  la  Kootenay.  Au 
mois  d'avril  1905  on  en  a  remarqué  plusieurs  spécimens  en  train  de 
couver  à  Midway.  Le  17  avril  1889  on  en  avait  noté  quelques-uns 
à  Lytton,  Colombie-Britannique.  Ces  oiseaux  étaient  dans  les  bois 
à  Hastings,  sur  le  goulet  Burrard.  Le  24  octobre  1901  j'en  ai  re- 
marqué huit  spécimens  à  Chilliwack,  Colombie-Britanriique;  on  dit 
qu'ils  couvent  dans  le  voisinage.  Le  24  avril  1906  j'en  ai  vu  quatre 
spécimens  à  Douglas,  dans  la  même  province  où  plus  tard  il  y  en  avait 
plusieurs  autres  qui  couvaient.  On  a  remarqué  cet  oiseau  à  Victoria, 
île  de  Vancouver,  pour  la  première  fois  le  19  avril  1893.  Le  23  mai 
j'ai  trouvé  un  nid  près  de  Victoria,  ainsi  qu'un  autre  contenant  des 
jeunes,  le  10  juillet,  à  Nanaimo.  (Spreadborough) .  Ce  rouge-gorge 
bleu  est  commun  sur  l'île  de  Vancouver,  ainsi  que  dans  la  Colombie- 
Britannique.  (Lord).  Il  n'est  pas  très  commun  sur  la  côte,  mais  il 
passe  l'été  en  abondance  dans  l'intérieur.  (Streator).  En  été  il  habite 
en  nombre  à  l'est  et  à  l'ouest  de  la  chaîne  du  littoral,  mais  il  se  trouve 
plus  abondant  sur  la  côte.  {Fannin).  Il  est  nombreux  pendant  l'été;  et  il 
est  resté  jusqu'au  mois  de  janvier  dans  la  vallée  du  Fraser.  (Brooks). 
Cet  oiseau  n'est  commun  nulle  part,  mais  moins  que  jamais  dans 
le  région  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral  dans  la  Colombie-Britan- 
nique où  il  ne  dépasse  pas  la  zone  de  la  transition.     (Rhoads). 


908  COMMISSION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 

768.    Rouge-gorge  bleu  de  montagne. 

Sialia  artica.     Swains.     1831. 

Le  10  octobre  1898  j'ai  reçu  de  M.  E.  H.  Patterson  de  Brandon, 
Manitoba  un  beau  mâle  appartenant  à  cet  espèce,  qui  avait  été  pris 
deux  jours  avant  à  environ  deux  milles  à  l'ouest  de  cette  ville  pendant 
qu'il  était  en  compagnie  d'un  autre  spécimen  de  la  même  espèce. 
{George  E.  Atkinson).  On  a  observé  quelques  spécimens  de  cet  oiseau 
dans  les  Montagnes  Rocheuses  au  lac  Chief  Mountain,  mais  on  n'en 
a  pas  gardé  un  seul.  (Coues).  Cet  oiseau  passe  l'été  en  assez 
grand  nombre  à  Aweme,  Manitoba,  et  il  couve  dans  la  région  la  plus 
montagneuse,  y  arrivant  vers  le  7  mai  et  s'en  allant  vers  le  15  octobre. 
(Criddle).  On  l'a  remarqué  à  Medicine  Hat,  Saskatchewan,  pour  la 
première  fois  le  6  avril  1894;  à  partir  de  cette  date  on  en  a  vu  quelques 
spécimens  tous  les  jours  jusqu'au  9  mai  lorsque  le  dernier  en  est  dis- 
paru. En  passant  au  nord  cet  oiseau  semblait  voler  au-dessus  des 
arbres  parsemés  çà  et  là  dans  la  vallée  de  la  South  Saskatchewan. 
Le  15  juin  1895  on  en  a  découvert  un  couple  en  train  de  couver  à 
Medicine  Lodge  au  sud  de  la  montagne  Wood,  Saskatchewan,  ainsi 
qu'un  autre  couple  dans  un  banc  d'argile  au  bord  de  la  rivière  des  Fran- 
çais, au  passage  Stony  Creek.  Au  mois  de  juillet  de  la  même  année 
cet  oiseau  couvait  en  nombre  le  long  de  la  rivière  Milk,  surtout  à 
Castellated  Rocks.  Vers  la  fin  juillet  1903  j'en  ai  observé  quelques 
spécimens  à  Dunvegan,  sur  la  rivière  de  la  Paix.  Le  18  juin  1897 
j'avais  remarqué  ce  rouge-gorge  bleu  en  train  de  nicher  à  Lacombe  près 
d'Edmonton,  Alberta.  Il  était  commun  à  Calgary  ainsi  qu'en  allant 
au  sud  dans  les  contreforts  jusqu'au  passage  Crow's  Nest,  commun 
aussi  depuis  le  passage  supérieur  de  la  rivière  Lob-stick  jusqu'à  la 
rivière  Camp,  Colombie-Britannique,  à  l'ouest  du  passage  Athabasca. 
On  l'a  vu  aussi  par  grandes  volées,  le  2  septembre  1898,  au  Henry 
House  dans  ce  passage;  les  derniers  spécimens  sont  disparus  le  25  du 
même  mois.  Cet  oiseau  était  tout  à  fait  commun  et  couvait  de  bonne 
heure  à  Banff,  Montagnes  Rocheuses,  où  il  a  fait  son  nid  principale- 
ment sous  les  dalles  des  maisons.  Le  10  avril  1890  on  l'avait  tué 
à  Revelstoke,  Colombie-Britannique.  Il  était  tout  à  fait  commun  le 
long  des  pentes  des  montagnes,  et  couvait,  dans  le  passage  Eagle,  près 
de  cette  ville  au  mois  de  mai  de  la  même  année.  Le  20  juin  1890  on  a 
remarqué  un  grand  nombre  de  jeunes  oiseaux  dans  les  arbres  le  long 
du  Pass  creek  à  Robson,  Colombie-Britannique;  ils  avaient  niché 
dans  les  précipices  à  environ  700  pieds  au-dessus  de  l'eau.     Ce  rouge- 


CATALOGUE    DES   OISEAUX   CANADIENS.  9O9 

gorge  bleu  était  commun  sur  la  frontière  entre  Trail  et  Cascade, 
Colombie-Britannique,  y  couvant  dans  des  trous  situés  dans  les  mai- 
sons et  les  arbres.  Au  mois  d'avril  1903  il  abondait  à  Penticton  au 
sud  du  lac  Okanagan,  dans  la  même  province,  où  il  se  montrait  par 
bandes  de  dix  à  cinquante.  En  avril  et  mai  1904  il  abondait  dans  les 
endroits  ouverts  aux  alentours  de  Femie  et  Elko,  Colombie-Britan- 
nique. Dans  la  même  province  il  était  commun  à  Midway  le  10 
avril  1905,  et,  le  15  du  mois,  un  couple  faisait  son  nid  dans  une  maison 
vide.  Au  mois  d'août  j'en  ai  remarqué  de  nombreux  spécimens, 
jeunes  et  vieux,  à  une  altitude  de  6,000  pieds  sur  le  deuxième  sommet 
à  l'ouest  de  la  Skagit.  (Spreadborough).  Ce  rouge  gorge  bleu  se 
voit  localement  et  en  assez  grand  nombre  à  Prince  Albert,  Saskat- 
chewan,  y  couvant  dans  des  endroits  propices.  {Coiibeaiix) .  On  n'a 
tué  qu'un  spécimen  de  ce  bel  oiseau  à  Fort  Franklin  pendant  le  mois 
de  juillet  1825.  Il  ne  se  rend  qu'en  été  aux  Territoires  du  Nord- 
Ouest.  (Richardson).  Au  mois  de  mai  1894  un  couple  nichait  dans 
le  dépôt  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique  à  Donald,  Colom- 
bie-Britannique. {E.  F.  G.  White).  On  n'a  vu  cet  oiseau  qu'à  l'est 
de  la  chaîne  du  littoral.  {Lord).  J'en  ai  trouvé  un  couple  ou  deux 
en  train  de  couver  dans  les  montagnes  à  Ashcroft,  Colombie-Britan- 
nique. (St-reator).  Il  passe  l'été  à  l'est  de  la  chaîne  du  littoral. 
(Fannin).  Il  est  nombreux  pendant  les  migrations  à  Chilliwack. 
(Brooks).  Il  abonde  dans  les  parties  nord  et  ouest  de  l'intérieur 
de  la  Colombie-Britannique.  (Rhoads).  M.  Hartlaub  fait  mention 
de  la  présence  de  cet  oiseau,  le  20  et  le  21  avril,  à  Dejah  dans  le  sud- 
est  d'Alaska,  car  il  a  été  observé  seulement  ces  deux  jours-là,  et,  par 
conséquent,  ne  peut  pas  être  commun  du  tout  dans  cette  partie  du 
territoire.     (Nelson). 

Notes  sur  la  reproduction. — Le  14  juin  1895  on  a  trouvé  cette 
espèce  en  train  de  nicher  dans  un  trou  situé  dans  une  butte  d'argile  à 
Medicine  Lodge  au  sud  de  la  montagne  Wood.  Le  nid  se  composait 
entièrement  de  l'enveloppe  extérieure  de  vieilles  tiges  de  Bigelovia 
graveolens,  une  plante  composée  qui  poussait  en  extrême  abondance 
près  de  l'endroit  où  était  situé  le  nid.  Ce  dernier  contenant  sept 
œufs  d'un  bleu  clair.  Un  autre  nid,  recueilli  le  21  juin  dans  les 
mêmes  conditions  au  bord  de  la  rivière  des  Français,  Saskatchewan,  se 
composait  de  l'enveloppe  extérieure  de  tiges  de  sauge  {Artemisia 
Cana),  et  contenait  le  même  nombre  d'oeufs.     (Macoun). 


INDEX. 


PAGE. 
ACADIE,  PINSON  d',  A  QUEUE  AIGUË 601 

Mésange  d' 864 

Acanthis 553 

homemannii - 553 

homemanii  exilipes 553 

linaria 556 

linaria  holboellii 560 

linaria  rostrata 561 

Acanthopneuste 867 

borealis  kennicotti 867 

Accipiter 289 

atricapillus 293 

atricapillus  striatulus 296 

cooperi 291 

velox 289 

Actitis 232 

macularia 232 

Actx)dromas 203 

acuminiata 203 

bairdii 206 

damacensis 210 

fuscicollis 205 

maculata 204 

minutilla 208 

.Schniophorus 1 

occidentalis 1 

^don  troglodyte 831 

^gialitis 206 

dubia 246 

hiaticula 245 

meloda 246 

meloda  circumcinta 247 

mongola 248 

nivosa 248 

semipalmata 244 

Agelaius 507 

phœniceus  caurinus 511 

phœniceus  fortis 508 

phœniceus  phœniceus 508 

Aigle  doré 313 

pêcheur  gris 315 

à  tête  blanche 317 

Aigles 285 

.(Estrelata 76 

fisheri 76 

hasitata 76 

Aigrette  blanche  d'Amérique 167 

Ailes  blanches,  goéland  à 44 

Aix 106 

sponsa 106 

Alaska,  duc  d' 365 

fauvette,  jaune  d' 7 

geai  d' 486 

gelinotte  d' 258 

gros-bec  d' 533 

hirondelle  des  granges  d' 682 

hoche-queue  jaune  d' 813 

mésange  d' 721 

pic  d' 397 

plectophane  d' 576 

roitelet  d' 840 

Alauda 462 

arv'ensis 462 

Alaudidae 462 

Albatros 71 

Albatros  à  pattes  noires 71 

Albatros,  à  nez  jaune 72 

à  patte  noire 71 

à  queue  courte 71 


PAGE. 

Alca 32 

torda 32 

Alcedinidae 381 

Alcidae 17 

Aléoutiennes,  maubéche  des 201 

pinson  chanteur  des 643 

sterne  des 67 

Allen,  colibri  d' 432 

lagopède  d' 266 

Aile 33 

aile 33 

Alouette  des  champs 473 

de  Hojt 474 

de  mer  aux  doigts  longs 210 

de  montagne 472 

noirâtre 474 

ordinaire 463 

ordinaire  d'Oberholser 468 

ordinaire  pâle 465 

des  prairies 469 

ravée 474 

Alouettes 462 

Amérique,  aigrette  blanche  d' 167 

autour  d',  à  tête  noire 334 

avocette  d' 225 

bécasse  d' 193 

bec  croisé  d' 541 

bucéphale  d' 116 

buse  pattue  d' 308 

butor  d' 161 

canard  d' 98 

chardonneret  jaune  d' 562 

chouette  épervière  d' 369 

corneille  d' 494 

eider  d' 129 

farlouse  d' 818 

faucon  épervier  d' 335 

fauvette  d',  à  queue  rousse 808 

foulque  d' 184 

goéland  argenté  d' 49 

harle  d' 86 

hibou  d',  à  longues  oreilles 283 

hukrier 253 

macreuse  d' 134 

merle  d' 894 

oie  d' ,  à  front  blanc 123 

orfraie  commune  d' 339 

pélican  blanc  d' 83 

pie  d' 395 

pie  d' 475 

plongeur  d' 821 

pluvier  doré 240 

vautours 282 

Ammodramus 597 

henslovii 597 

lecontei 598 

nelsoni 599 

nelsoni  subvirgatus 500 

Ampelidae 694 

Ampelis 694 

cedrorum 699 

garrulus 694 

Anas 91 

boschas 91 

obscura 93 

obscura  rubipes 95 

.\natidae 86 

Anser 145 

albifrons 145 


INDEX 


PAGE. 

albifrons  gambeli 145 

fabalis 148 

Anseres 86 

Anthus 814 

cervinus 819 

pensil vanicus 814 

pratensis 818 

spraguei 819 

Antrostomus 4 

carolinensis 416 

vociferus 416 

Aphriza 250 

virgata 250 

Aphrizidae 250 

Aquila 313 

chrvsaetos 313 

Achibuteo 308 

ferrigineus 311 

lagopus 308 

lagopus  sancti-johannis 308 

Arctique,  duc  de  Virginie 362 

pic 392 

pinson  aux  yeux  rouges 554 

sterne 65 

Arctonetta 127 

fischeri 127 

Ardea 164 

cinerea 167 

herodias 164 

herodias  fannini 167 

Ardeidae 161 

Ardetta 162 

exilis 162 

neoxena 163 

Arenaria 251 

interpres 251 

melanocephala 252 

morinella 251 

Arkansas,  moucherolle  d' 438 

Arquetella 201 

couesi 201 

maritima 201 

ptilocnemis 202 

Asio 340 

accipitrinus 342 

magellanicus  algistus 344 

magellanicus  heterocnemis 344 

magellanicus  lagophonus 345 

magellanicus  saturatus 345 

magellanicus  virginianus 344 

magellanicus  wapacuthu 345 

wilsonianus 34 

Astragalinus 562 

tristis 5 

tristis  pallidus 564 

tristis  salicamans 565 

AsjTidesmus 408 

torquatus 408 

Audubon,  balbusard  d' 337 

fauvette  d' 756 

grive  solitaire  d' 890 

Autour,  de  l'Ouest 296 

à  tête  noire 293 

Avocettes 190.\ 

Avocette  d'Amérique 190 

Aythya 108 

aflfinis 113 

americana 108 

collaris 114 

marila 111 

vallisneria 92 

Baird  maubèche  de  206 

pinson  de 595 

Barge  de  la  baie  d'Hudson 218 

marbré 216 

du  Pacifique 217 

à  queue  noire 219 


PAGE. 

Bartramia 229 

longicauda 229 

Bassan,  fou  de 79 

Bécasse  de  mer 211 

Bécassine  d'Europe 193 

grande 196 

à  long  bec 197 

rousse 197 

dé  Wilson 193 

Bécassines 191 

Bec  bigarré,  grèbe  au 8 

Bec  croisé,  à  ailes  blanches 460 

d'Amérique 541 

Bec  en  ciseaux  noir 71a 

Becs  en  ciseaux 71 

Bernache 153 

commune 154 

commune  noire 154 

de  Hutchins 150 

du  Canada 145 

Blanc  sizerin 553 

Bonasa 260 

umbellus 260 

umbellus  sabini 264 

umbellus  togata 261 

umbellus  umbelloîdes 262 

Botaunis 161 

lentiginosus 161 

Brachyramapus 2 

brevirostris 24 

marmoratus 24 

Boréale,  pie  grièche 703 

Bouvreuil  de  Cassin 536 

Branta 148 

bernicla 153 

bernicla  glaucogastra 154 

canadensis 148 

canadensis  hutchinsii 153 

canadensis  minima 152 

canadensis  occidentalis 151 

leucopsis 155 

nigricans 154 

Brewer,  mainate  de 523 

pinson  de 626 

Bruant  de  neige 667 

Bubo... 356 

virgininus 356 

virgininus  arctitus 362 

virginianus  saturatus 359 

virgianianus  subarcticus 359 

Bubonidae 340 

Budytes 813 

fia\Tis  alascensis 813 

Bucéphale  d'Islande 118 

Bullock  oriole  de 518 

Bulweria 76 

bulweri 76 

Bul wer,  pétrel  de 7ft 

Busards 285 

Busard 283 

Busard  des  marais 286 

Buse  de  Krider 298 

à  manteau  rouge 302 

de  l'Ouest  à  queue  rousse 298 

pattue 308 

pattue  d'Amérique 308 

pattue  ferrugineuse 311 

de  Penn.sylvanie 306 

à  poitrine  rouge 302 

à  queue  rousse 296 

de  Swainson 302 

Buteo 296 

Borealis 296 

borealis  calurus 298 

borealis  krideri 298 

lineatus 300 

lineatus  elegans 302 

platypterus 306 


INDEX. 


111 


PAGE. 

swainsoni 302 

Butorides 169 

virescens 169 

Butor  d'Amérique 161 

petit 162 

petit,  de  Cory 163 

Butors 161 

Cabot,  herne  de 61 

Caille 254 

Cailles 182 

Californie,  corneille  de 498 

coucou  de 377 

goéland  de 51 

grêle  à  cou  noir 7 

grimpereau  de 847 

guillemot  de  28 

pélican  brun  de 85 

perdrix  de 255 

petit  bubou 375 

pie-grièche  de 598 

pinson  pourpre  de 539 

rouge-gorge  bleu  de 907 

vautour  de 282 

troglodj-te  de 843 

Cal veras,  fauvette 730 

Canachites 257 

canadensis 257 

canadensis  canace 259 

canadensis  osgoodi 258 

franklinii 259 

Camplolaimus 126 

labradorius 126 

Canada,  bernache  du 172 

fauvette  du 805 

geai  du 4?2 

gelinotte  huppée  du 261 

tétras  du 259 

Canard,  chipeau 95 

histrion 124 

huppé 106 

du  Labrador 126 

noir 93 

noir  auz-pattes  rouges 95 

pilet 104 

à  longue  queue 121 

roux 101 

Canards 68 

Cannelle,  chevalier  solitaire  couleur  de 226 

sarcelle,  couleur 102 

Caprimulgidae 416 

Capuchon,  fauvette  à 800 

Caracara  d'Audubon 337 

Cardinal 658 

Cardinalis 658 

Carduelis  elegans 562 

Caroline,  grive .' 824 

râle  de 178 

roitelet  de 830 

Carpodacus 536 

cassLni 536 

purpereus 537 

purpereus  califomicus 539 

Casarea 91 

casarea 91 

Cassin,  bouvreuil  de 536 

pingouin  de 18 

pinson  pourpré  de 540 

vireo  de 721 

Catharista 285 

urubus 285 

Catharses 283 

aura 283 

Cathartiaae 282 

Cèdre,  jaseur  du 70 

Cendrée,  chouette 347 

fauvette  à  tête 757 

Centrocercus 276 


PAGE. 

urophasianus 276 

CentronjTt 595 

bairdi 595 

Cantirus 408 

carolinus 408 

Ceophlœus 403 

pileatus  abieticola 403 

Cepphus 25 

columba 27 

grylle 25 

mandti 26 

Cerorhinca 21 

monocerata 21 

Certhia 845 

familiaris  americana 845 

familiaris  montana 847 

familiaris  occidentalis 847 

familiaris  zelotes 847 

Certhiidae 845 

Ceryle 381 

alcyon 381 

Chaetura 424 

pelagica 424 

vauxii 427 

Charadriidœ 238 

Charadrius 240 

apricarius 240 

dominicus 240 

dominicus  fulvus 242 

Charitonetta 119 

albeola 119 

Chardonneret 561 

jaune 562 

pâle _ 564 

des  pins 565 

des  saules 565 

Chat  à  longue  queue 800 

à  poitrine  jaune 799 

Chaulelasmus 96 

streperus 96 

Chen 141 

cœrulescens 144 

hj-perbores 141 

hjT)erborea  nivalis 143 

rosii 144 

Cheminées,  martinet  des 424 

Chevalier 210 

de  combat 229 

errant 228 

Chevalier  solitaire 211 

solitaire,  couleur  cannelle 226 

Chevelu,  pic 382 

Chondestes 602 

grammacus 602 

grammacus  strigatus 603 

Chordeiles 418 

virginianus 418 

virginianus  henryi 422 

virginianus  sennetti 422 

Chouette  du  Canada 346 

cendrée 347 

épervière 369 

de  Laponie 350 

tachetée 347 

Cigognes 160 

Cinclidae 821 

Cinclus 821 

mexicanus  unicolor 821 

Circus 286 

hudsonius 286 

Cistothorus 840 

stcllaris 840 

Clangula 116 

clangula  americana 1 16 

islandica 118 

Coccj-ges 376 

Coccyzus 376 

americanus 376 


INDEX. 


PAGE. 

americanus 376 

americanus  occidentalis 277 

erythrophthalmus 378 

Colaptes 409 

auratus  luteus 409 

cafer  collaris 414 

cafer  saturatior 414 

Colinus 254 

virginianus 254 

Columba 278 

fasciata 278 

Columbae 278 

Columbidae 278 

Colymbus 3 

auritus 5 

holbœllii 3 

nigricollis  califomicus 7 

Colibri  d'Allen 432 

calliope 432 

à  gorge  rubis 427 

à  menton  noir 430 

roux 430 

Colibris,  oiseaux-mouches 427 

Collier  châtain,  plectophane  à 580 

Collier,  plongeon  à 11 

Commun,  labbe 34 

Commune,  sterne 62 

Compothlypis 739 

americana  usneœ 739 

Connecticut,  fauvette  du 790 

Cooper,  épervier  de 291 

Coqs  de  bruyère 254 

Coq  couleur  de  suie 256 

Corbeau  du  nord 490 

Cormoran  à  aigrette  80 

à  aigrette  blanche 81 

de  Brandt 82 

ordinaire 80 

pélag  ique 82 

vert-violet 82 

au  visage  rouge 83 

Cormorans 80 

Corneille  d'Amérique 494 

de  Californie 498 

du  Nord-Ouest 498 

Corneilles 475 

Cornu,  grèbe 5 

guillemot  à  bec 20 

macareux 19 

Cory,  petit  butor  de 163 

Corvidae 475 

Corvus 490 

brachjThj-nchus 494 

brachjThjTichus  heseris 498 

caurinus 498 

corax  principalis 490 

Coturniculus 596 

savannarum  bumaculatus 596 

savannarum  passerinus 596 

Cou  annelé,  faisan  au 277 

Coucou  à  bec  jaune 376 

à  bec  noir 378 

de  Californie 377 

du  Kamchatka 381 

Coucous  marins 376 

Courlis,  de  la  baie  d'Hudaon 235 

bécasse  de  mer 211 

à  cuisses  emplumées 238 

à  long  bec 234 

du  Nord 236 

petit 238 

Couronnée,  grive 781 

Crécelle 335 

Crex 182 

crex. 182 

Croupion  jaune,  fauvette  à 749a 

Crypnophilus 157 

fulicarius 157 


PAGE. 

Cryptoglaux 297 

Acadica 352 

Acadica  scotace 354 

tengmalmi  richarsoni 297 

Cuculidae 377 

Cuculus 381 

canorus  telephonus 381 

Cyanocephalus 501 

cyanocephalus 501 

Cj'anocitta 478 

cristata 478 

stelleri 480 

stelleri  annectens 481 

stelleri  carlottae 482 

Cyanospiza 665 

amœna 666 

cyanea 665 

Cyanosylvia 902 

suecia 902 

Cyclorrhynchus 21 

psittaculus 21 

Cypseloîdes 423 

niger  borealis 423 

Cygne  d'Amérique 157 

aux  huées 157 

trompette '159 

Cygnes 86- 

Dafila 104 

acuta 104 

Dakota,  pinson  chanteur  du 642 

Delaware,  goéland  du 51 

Dendragapus 255 

obscurus 255 

obscurus  fuliginosus 256 

obscurus  richardsonii 256 

Dendrocygna 156 

fulva 156 

Dendroica 740 

aestiva  aestiva 741 

aestiva  rubiginosa 745 

auduboni  auduboni T5S 

.blackburniae 771 

caerulescens  caerulescens 746 

castenea 764 

coronata 749 

coronata  hooveri 754 

discolor 780 

kirtlandii 776 

maculosa 757 

nigrescens 772 

occidentalis 776 

palmarum  hypochrysea 778 

palmarum  palmarum 778 

pensylvanica 761 

rara 760 

striata 767 

tigrina 740 

townsendi 775 

vigorsii  vigorsii 777 

virens 773 

Dickcissel 666 

Diomedea 71 

albatrus 71 

nigripes 71 

Diomeheidae 71 

Doigts  longs,  alouette  de  mer  à 210 

Dolychonys SOI 

orizivorus 501 

Domestique,  moineau 540 

Doré,  aigle 313 

pluvier 240 

Dos  marron,  mésange  à 866 

Dry  bâtes 382 

pubescens  gairdneri 390 

pubescens  homorus 390 

pubescens  medianus 388 

pubescens  nelsoni 391 


INDEX. 


PAGE. 

villosus ^^^ 

villosus  harrisii ■5»^ 

villosus  hyloscopus "87 

villosus  leucomelas ^|^ 

vilosus  picoideus 387 

Duc  de  l'Alaska ^^ 

de  l'Arctique 364 

de  Colombie-Britannique ^oo 

du  Labrador 364 

noirâtre ^?^ 

de  Virginie 3ob 

de  Virginie  de  l'Arctique ^oz 

de  Virginie  de  l'Ouest 359 

CTOPISTES ^78 

migratorius 278 

Egratta \f 

candidissima J°o 

Eider  d'Amérique J29 

du  Groenland j28 

à  lunettes }27 

du  Nord 28 

du  Pacifique J^Y 

remarquable iJi 

deSteller 126 

Elanoides 28o 

forficatus 285 

Empidonax *5^ 

difficilis  difficilis *^2 

flaviventris ^^0 

hammondi ^Yi 

minimus ^^' 

trailli  alnorum *2^ 

trailli  trailli ^o3 

virescens ^^3 

„^'shti *\; 

Ereunet€s ^}- 

occidentalis 214 

pusillus -]•- 

Erismatura '  j" 

jamaicensis }^ 

Er°lia-, 212 

ferruginea ^ki 

Eudromias ^^ 

morinellus 2o9 

Euphagus 5:? 

carolinus ^*^ 

cvanocephalus ^-^ 

Elégant,  râle 1^ 

Emerillon 3^ 

noir  3d^ 

de  Richardon ^^^ 

Engoulevent  d'Amérique 4Jo 

criard '. 3o_ 

de  Nuttall fi» 

de  l'Ouest 422 

Sennett 423 

Engoulevents *l° 

Epervier  brun ^°^ 

de  Cooper ^^} 

faucon %%% 

du  désert 3^7 

Epervière,  chouette ^5^ 

Ermite,  fauvette ''^ 

Etoumeau ?^3 

à  ailes  rouges ?V' 

ordinaire 'y3 

des  prés ^ JX 

des  prés  de  l'Ouest ?•- 

à  t^te  jaune ^'^ 

Europe,  bécassine  d' '^^ 

canard  d' ,°,° 

héron  bleu  d' J^i 

huitrier  d' f?^ 

linotte  d' Y*? 

morelle  d' '°J 

sarcelle  d' „?; 

EurjTiorhjTichus ''*- 


PAGE. 

pygmœus 212 

E verman,  lagopède  d' 269 

Faisan  .\  cou  axnelé 277 

Faisans 2*7 

Falco 320 

columbarius 330 

columbarius 320 

islandus 332 

columbarius  suckleyi 332 

islandus 320 

merillus 334 

mesicanus 326 

peregrinus  anatum 327 

peregrinus  pealei 329 

richardsoni 333 

rusticolus 323 

rusticolus  gj-rfalco 323 

rusticolus  obsoletus 324 

sparverius 335 

sparverius  plaisna 337 

tinnunculus 33o 

Falconidae 285 

Farlou  d'Amérique '. °1^ 

Faucon 323 

blanc, 320 

épervier ^^^ 

gri.8 ïïî 

noir ^f| 

Faucon  du  Mexique ^j^ 

dePeale 329 

pèlerin ^^^ 

des  pigeons ^^" 

Faucons 285 

Fauvette  d'Amérique 3» 

azur J5i 

de  Blackbum 771 

bleue  à  gorge  noire ^ 

à  bonnet °Jj* 

à  bonnet  jaune ^9 

du  cap  May ^*^ 

grise  à  gorge  noire "■^ 

noire  et  blanche ^^3 

à  poitrine  baie ^°^ 

à  poitrine  noire ''j^ 

ravée J.~. 

trichas  de  la  côte  du  Pacifique 74b 

Fisher,  pétrel  de '° 

Florida \^ 

cœrulse J?* 

Floride,  gallinule  de 1°^ 

Foulque  d'Amérique J°* 

noire JgJ 

Francolin ^^ 

Fratercula }^ 

arctica }^ 

arctica  naumanni |^ 

comiculata ix 

Fregata ™ 

aquila ™ 

Fregatidse .*» 

Fringillidse 527 

Fulica \°* 

americana ™ 

atra J»* 

Frégate  marine °"* 

Galeoscoptes. |24 

carolinensis "JY 

GallinsE f** 

Gallinago J~ 

delicata f"* 

gallinago {j* 

major Jj» 

Gallinula J|$ 

galeata  .•• }|* 

Gallinule  de  la  Flonde »»* 

de  la  .Martinique i*' 


VI 


INDEX, 


Gallinules 17g 

Gambel,  pinson  de 607 

Gannet yg 

Gannets 79 

Gavia !  !  !  !        11 

adamsi 13 

arcticus '  ^     13 

imber 11 

lumme '  |     15 

pacificus '     15 

Gaviidae H 

Geese^    ., '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'.     86 

Oeai  à  aueron 501 

d'Alaska 486 

du  Canada 482 

gris  du  Canada» 489 

i}"pp\--, ;:;;;;;:.'  478 

du  Labrador 488 

des  Montagnes  Rocheuses 483 

de  l'Ile  Reine  Charlotte 482 

Steller '       480 

à  tête  noire 48i 

Geaies 475 

Gelinotte  de  l'Alaska 258 

pse. ]'.'.[[[[[['.  216 

huppe 276 

huppée  du  Canada ' 261 

noir  d'Amérique 257 

d'Oregon 2M 

pennée 271 

des  prairies 274 

à  queue  effilée 272 

à  queue  effilée  de  la  Colombie. . . ... . . . ....  274 

de  sauge 276 

sombre /  '  216 

Gelochelidon 59 

nilotica |    ^   75g 

Geothylpis 976 

trichas  arizela 7g8 

trichas  bracnidactyla 796 

Glaucidium 377 

gnoma 377 

gnoma  califomicum 377 

Gobe  mouches  gris  bleu 874 

à  queue  en  ciseaux 433 

Goéland  à  ailes  blanches 44 

à  ailes  glauques 45 

argenté 49 

à  bec  court 53 

Bonaparte. .'.'.■;;.:.■.'.■.■.■     56 

de  Californie 51 

de  Delaware 51 

à  dos  couleur  d'ardoise 48 

de  Franklin ! . .     55 

de  Herman 54 

de  Kumlien 46 

à  manteau  glauque 41 

à  manteau  noir [     47 

de  Nelson .        46 

de  l'Ouest 48 

de  Point  Barrow 43 

à  queue  cunecferme 57 

à  queue  en  fourchette 58 

de  Ross '  57 

de  Sabine 58 

de  Sibérie 48 

de  Véga 51 

Goglu ^.............  501 

Gorge-bleue  à  taches  rouges '. .  902 

Grand,  chevalier  à  pieds  jaune 219 

duc 364 

goéland  à  manteau  noir 47 

héron  bleu 164 

oie  blanche 143 

pingouin 33 

puffin ..............[]     74 

sizerin 561 

Grande  oie  blanche 143 


?AOK 

Grèbe,  à  bec  bigarré g 

cornu .'...'. 5 

à  cou  noir  de  Californie .  '         7 

à  cou  rouge 3 

de  l'Ouest ...........!!..!  1 

Grèbes '.'...........       1 

Grimpereau  d'Amérique 845 

836 


brun 


de  Californie '  _  ]  847 

fauve 847 

Grimpereaux 844 

Grinnell,  grive  des  ruisseaux  de 787 

Gris,  aigle  pêcheur 31g 

canard 135 

faucon 322 

geai  du  Canada 489 

gelinotte !  !  !  262 

Grise,  leucostite  à  couronne 55 

Grises,  grive  à  joues 881 

.XJrive  d'Alicie 881 

à  ailes  rouges 594 

des  bois '  877 

de  la  Caroline 824 

de  Bicknell 883 

couronnée 781 

à  dos  cerise '.  884 

à  la  Louisiane 790 

rousse 827 

des  ruisseaux 734 

des  ruisseaux  de  Grinnell l ...[.. ..... .  787  ' 

des  saules 879 

solitaire  d'Audubon 890 

solitaire  de  Kadiak [  889 

solitaire  naine 893 

Grive  de  Swaison ; 885 

de  Tonnsend 875 

X^7®?, .'.'.'.'.'.'.'.'..■."  900 

de  VVilson.  877 

Grives...  '.]'.]]'.[[[[..'.   875 

Oroënland,  eider  128 

sizerin  du ..[........  5.53 

traquet  du 903 

Gros  bec  de  l'Alaska 533 

bleu 664 

a  couronne  noire 527 

de  Kadiak     53g 

des  Montagnes  Rocheuses 533 

de  l'Ouest  à  couronne  d'or 529 

des  pins .'  '  '  '  '  530 

a  poitrine  rose gëo 

à  tête  noire g63 

Grues  d'Amérique 171 

du  Canada ......   172 

du  Mexique 174 

Grues 171 

Gruidae .........].....  171 

Grus 171 

americana 171 

canadensis 171 

mexicana 1 74 

Guignard 239 

Guillemot  de  Brunnich 29 

de  Californie "     28 

cornu 20 

de  Mandt 26 

noir /     25 

ordinaire 30 

de  l'Ouest 27 

de  l'Ouest  à  bec  épais 31 

Guiraca 664 

coerulea 664 

Gymnogyps 282    I 

californianus 282 

H.\BIA ggo 

ludoviciana 660 

melanocephala '.'.'....  663 

Haematopodidae 253 


INDEX. 


Vil 


Haematopus 253 

bachmani 253 

ostralegus 253 

palliatus 253 

Haliaeetus 316 

albicilla 316 

leucoccphalu^  alascanus 317 

Haiumond,  moucheroUe  de 460 

Harekla 121 

h\  einalis 121 

lîarfang 365 

Ilarle  d'Amérique 86 

petit 89 

à  poitrine  rousse 88 

Ilarles 86 

Harris,  pie  de 386 

pinson  de 604 

Hecrman,  goéland 54 

Heliiiinthophila 727 

i-elata  celata 730 

celata  lutescens 733 

ciirysoptera 727 

peregrina 730 

rubricapilla  guttura'iis 730 

rubricapilla  rubricapilla 728 

lU'iodrouias 223 

oehropus 223 

«)litarius 222 

solitarius  cinnamomeus 226 

I len.slow,  pinson  de 597 

Hepburn,  leucosticte  de 552 

llorodias 167 

e?.r<Hta 167 

J  lerodiones 160 

I  léron  bleu  d'Europe 167 

bleu,  grand 164 

bleu,  petit 200 

de  la  côte  du  Nord-Ouest 166 

neigeux 168 

de  nuit 170 

de  nuit,  couronné  d'or 171 

vert 169 

Hérons 160 

llosperiphona 527 

vespertina 527 

vespertina  montana 529 

Heteractitis 228 

incanus 228 

Hirundinidae 671 

Hirundo 677 

ery throgaster 677 

erythrogaster  unalaschkensis 677 

Histironicus 124 

histroinicus 124 

Hibou,  chouette 339 

à  oreilles  courtes 342 

Hibou,  maculé 354 

maculé  de  Kennicott 356 

maculé  de  Macfarlane 356 

maculé  de  Pugee  Sound 356 

à  oreilles  courtes 342 

à  oreilles  longues 340 

petit 375 

petit  de  Californie 375 

à  terrier 373 

Hirondelle,  à  ailes  hérissées 683 

bicolore 683 

à  front  blanc 671 

des  granges 67J 

des  granges  d'Alaska 682 

pourpre 9PI. 

de  ri vage 676 

vert-violet  du  nord 683 

Hirondelles 671 

Histrion,  canard 124 

Hobœll,  sizerin 560 

Hochequeue  blanc 812 

jaune  d'Alaska 812 


de  Swinhœ 

Hochequeues 

Hœlbbell,  grèbe 

sizerin 

Hover,  fauvette  de 

Hoyt,  alouette   de 

Hudson,  barge  de  la  baie  d' 

courlis  de  la  baie  d' 

gelinotte  de  la  baie  d' 

mésange 

Iluitrier  d'Amérique 

d'Europe 

noir 

Huitriers 

Huppé,  moucheroUe 

pinson  à  couronne 

roitelet 

Hutchin,  bernache  de 

Hybride,  pie 

Hydrocheiidon 

loucoptera 

nigra  surinamensis 

Hyloeichla 

aliciae  aliciae 

aliciae  bicknelli 

fuscescens  fuscescens 

f uscescens  salicicola 

guttata  auduboni 

guttata  guttata 

guttata  nana 

guttata  pallasi 

guttata  sequoiensis 

missteiina 

ustulata  swainsoni" 

ustulata  ustulata 

Hyperboréen,  plectrophane. 

Ibididae 

Icteria 

virens  longicauda 

virens  virens 

Ict«ridae 

Icterus 1 

bullocki 

galbula 

spurius 

lonomis 

martinica 

Iridoprocne 

bicolor 

thalassina  lapida 

Ixoreus 

naevius 

Ibis 

luisant 

luisant,  à  front  blanc 

Indigo,  pinson , 

Ipswich,  pinson 


Jaseur  de  bohème 

du  cèdre 

Jaseurs 

Jaunâtre,  fauvette. . . 
Jun  ;0 

hyemalis 

mearnsi 

oregonus 

oregonus  shufeldti . 


K.^DUK,  GRIVE  80UT.URE  DE 

gros  bec  de 

leucosticte  de 

pinson  chanteur  de 

fauvette  de 

roitelet 

Kamchatka,  coucou  de 

Kenai,  lagopède  à  queue  blanche  de. 

pinson  chanteur  de 


•  H 
.  2« 
.  235 
.  257 
.  861 
.  253 
.  253 
.  253 
.  253 
.  440 
.  610 
.  803 
.  150 
.  415 
.  08 
.  70 
.  877 
.  877 
.  881 
.  883 
.  877 
.  879 
.  890 
.  889 
.  893 
.  890 
.  890 
.  877 
.  885 
.  884 
.  573 

.  100 

,  799 

.  800 

799 

501 

514 

518 

.  515 

514 

,  182 

.  182 

6S3 

68:$ 

687 

900 

900 

160 

160 

160 

665 

588 

694 
699 
694 
733 
628 
628 
636 
634 
635 

889 
536 
551 
643 
653 
840 
381 
271 
642 


78870—59 


Vlll 


INDEX. 


PAGE 

Kennicott,  hibou  maculé 356 

Kentucky ,  fauvette  du 790 

Kildeer,  pluvier 243 

Kirt land,  fauvette 776 

Kriter,  buse  de 298 

Kumlien,  goéland  de 46 

Labb?;, COMMUN 34 

à  longue  queue 37 

parasite 36 

pomarin 35 

I-abrador,  canard  du 126 

duc  du 363 

geai  du 488 

pinson  du 595 

Lainellirostres  palmipèdes 86 

Lagopède  d'Allen 266 

d'Evernian 269 

de  Nelson 268 

à  queue  blanche 270 

à  queue  blanche  de  Kenai 271 

de  Reinhardt 268 

des  rochers 266 

des  saules 264 

de  Townsend 269 

de  Tumer 269 

de  Welch •. 269 

Lagopus 264 

evermanni 264 

lagopus 264 

lagopus  alleni 266 

leucurus 270 

leucurus  peninsularis 271 

rupestris 266 

rupestris  atkhensis 269 

rupestris  nelsoni 268 

rupestris  reinhardi 268 

rupestris  townsendi 269 

welchi  269 

Laniidae 703 

Lanius 703 

borealis 703 

ludovicianus  excubitorides 710 

ludovicianus  gambeli 711 

ludovicianus  migrans 707 

Lanivireo 718 

fiavifrons 718 

solitarius  cassini 721 

solitarius  solitarius 719 

Laponie,  chouette  de 350 

plectrophane 574 

Laridse 38 

Larus 41 

afBnis 48 

argentatus 49 

atricilla 54 

barrovianus 42 

brach  jThynchus 53 

californicus 51 

canus 54 

delawarensis 51 

franklini 54 

glaucescens 45 

glaucus 41 

heermanni 54 

kumlieni 46 

leucopterus 44 

marinus 47 

minutus 57 

nelsoni 46 

occidentalis 48 

philadelphia 56 

schistisagus 48 

vegœ  ...T 51 

Lazuli,  pinson 666 

Leach,  pétrel  de 77 

Leconte,  pinson  de 597 

Leucosticte,  à  couronne  grise 551 


PAGE. 

de  Hepburn 552 

de  Kadiak 551 

à  nuque  grise 550 

Leucosticte 550 

griseonucha 550 

kadiaka 551 

tephrocotis 551 

tephrocotis  littoralis 552 

Limicolœ 185 

Limosa 216 

fedoa 216 

hsemastica 217 

lapponica  baueri 217 

limosa 218 

Lewis,  pie  de 408 

Lincoln,  pinson  de 643 

Linotte  d'Europe 553 

Linota,  cannabina 553 

Long  bec,  bécassine  à 197 

courlis  à 246 

Longipennes 34 

Longue  queue,  canard  à 857 

Longue  queue,  chat  à 800 

mésange  à 857 

labbeà 37 

Lophody  tes 89 

cucuelatus 89 

Lophortyx 255 

californicus 255 

Loxia 542 

curvirostra  miner 542 

leucoptera 545 

Lunda 17 

cirrhata. 17 

Louisiane,  grive  de 790 

angora  de 668 

Luisant,  ibis 160 

Macaheux  arctique 18 

cornu 19 

à  grand  bec 19 

huppé 17 

Macareux 17 

Macfarlane,  hibou  maculé  de 356 

Macreuse,  d'Amérique 135 

à  ailes  blanches 135 

à  large  bec 138 

veloutée 135 

Macreuses 136 

Macrochires 416 

Macrorhamphus 196 

griseus , 196 

scolopaceus 107 

Man,  puffin  de 74 

Mainate  de  Brewer 523 

bronzé 525 

couleur  de  rouille 219 

Mandt,  guillemet  de 26 

Marais,  busard  de  286 

sterne  de 59 

Marbrée,  barge 216 

Marbré,  pingouin 24 

Mareca 98 

americana 98 

penelope 98 

Marine,  frégate ^ 86 

Martin  pêcheur 381 

Martinets  des  cheminées 424 

noir 423 

de  Vaux 427 

Martinets 423 

Martin  pécheur 381 

Martins  pêcheurs 381 

Maubèche,  aléoutienne 201 

deBaird 206 

à  bec  spatule 212 

à  croupion  blanc 205 

à  dos  roux 200 


INDEX. 


IX 


PAGE. 

des  îles  Pribilof 202 

à  longs  pieds 198 

à  longue  queue 230 

à  poitrine  cendrée 204 

à  poitrine  jaunâtre 31 

à  poitrine  noire 231 

à  poitrine  rousse 199 

pourprée 201 

à  queue  pointue 203 

serai  palmée 212 

semi  palmée  de  l'Ouest 2U 

tachetée 232 

de  Wilson 208 

Maubèches 191 

McCown,  plectrophane 582 

Mearns,  pin.son  de 630 

Megalestris 34 

skua 34 

ilegascops 354 

asio 354 

asio  kennicorti 356 

asio  macfarlanei 356 

asio  saturatus 356 

Melanerpes 405 

r\-throcephalus 405 

Meleagris 277 

gallopavo  silvestris 277 

Melospiza 637 

cinerea 642 

cinerea  caurina  642 

cinerea  insignis 643 

cinerea  juddi 642 

cinerea  kenaiensis 643 

cinerea  melodia 637 

cinerea  montano 640 

cinerea  morphna 641 

cinerea  rufina 641 

georgiana 647 

lincolni 643 

lincolni  striata 646 

Merganser 86 

americanus 86 

serrator 87 

Mergule  nain 33 

Merle  d'Amérique 894 

de  l'Ouest 899 

Merles 501 

Mésanges 848 

Mésange 855 

d'Alaska 860 

de  la  baie  d'Hudson 861 

du  Canada 864 

de  Colombie 865 

à  dos  marron 866, 

à  longue  queue 857 

de  montagne 859 

d'Oregon 858 

de  Puçet  Sound 867 

du  Yukon 859 

Micropalama 198 

himantoppus 198 

Microppodidae 423 

Migratrice,  pie  grièche 707 

Minmus 823 

polyglottes  polyglottes 823 

Mniotilta 723 

varia 723 

Mniotiltidte 723 

Molothrus 503 

ater 503 

Motacilla 812 

alba 812 

ocularis 812 

Motacillidse 812 

Milan,  à  queue  d'aronde 285 

Jlilouin,  aux  yeux  rouges 100 

Moindre,  pingouin 22 

Moineau,  à  couronne  blanche 605 


P.\GE. 

domestique 540 

Mongolie,  plu^^er  de 248 

Montagne,  mésange  de 859 

perdrix  de 255 

pinson  chanteur  de 640 

pluvier  de 255 

rouge-gorge  bleu  de 908 

Morillon,  à  collier 115 

MoucheroUe,  d'Arkansas 455 

des  au'ines 455 

brun 442 

de  la  Caroline 442 

aux  côtés  olives 445 

grise 440 

à  huppe  verte 453 

huppée 440 

de  l'Ouest 452 

petite " 457 

deSay 443 

deTraill 453 

à  ventre  jaune 450 

verdâtre 447 

verdâtre  de  Richardson 449 

de  VA'right 462 

MoucheroUes 433 

Mouette,  blanche 38 

à  pattes  rouges 41 

du  Pacifique 40 

petite 57 

rieuse 54 

à  tête  blanche 40 

à  trois  doigts 39 

Moullon,  à  collier. 115 

à  tête  noire 111 

Muscivora 433 

forficata 433 

Mjadestes 875 

townsendi 875 

-Myiarchus 440 

crinitus 440 

Myiochanes 447 

richardsoni 449 

virens 447 

Nelson,  goél.\n"d  de 46 

lagopède  de 268 

pic  duveté  de 391 

pinson  de 599 

Nord,  corbeau  du 490 

eider  du 128 

fauvette  trichas  du 795 

pic  chevelu  du 383 

pic  doré  du 409 

pic  du,  à  poitrine  rouge 402 

hirondelle  vert-violet  du 687 

Nord-Ouest ,  corneille  du 498 

étoumeau  rouge  du 511 

hirondelle,  de  la  côte  du 166 

nyctale  de  l' Acadie  du 354 

pie  du 414 

Nucifraga 499 

columbiana 499 

Numenius 234 

borealis 236 

hudsonicus 235 

longirostris 234 

phaeopus 238 

tahitiensis 238 

Nucifrage  de  Clarke 499 

Nuttallomis 445 

borealis 445 

Nyctea 365 

nyctea 365 

Nycticorax 170 

nycticorax  nte\'ius 170 

violaceus 171 

Nyctale  d'Acadie 352 

d'Acadie  du  Nord-Ouest ^^~ 


INDEX. 


<le  Richardson 350 


Obehholsek,  alouette  ordinaire  d 
Oceanites 


463 

78 

oceanicus ja 

Oceanociroma 77 

7 


furcata 

loucorhoa 

'  >clif  hodroiiîus ' .  ' 240 

wilsonius ' 240 

Oidemia jo^ 

americana '  p, 

deglandi 135 

fusca jn'- 

prespicillata 13s 

Oie.  bornache 131 

blanche,  grande J43 

petite , ;; ,/, 

deKoss w! 

bleue ...■:;:.■::::: Itl 

à  caquetage j^Ô 

empereur. " j-- 

à  front  blanc 145 

à  front  blanc  d'Amérique 145 

à  joues  blanches '  ' J5j 

de  moisson 1  <o 

\\^^  i'*o 


Oies . 


86 


Oiseau  moqueur g.^o 

du  ressac 250 

des  tropiques  ii  bec  jaune , 79 

des  tropiques  à  bec  rouge  . .  79 

Oiseaux,  frégates on 

gallinacés "  " 254 

percheurs ^03 

plongeurs 1 

de  proie ....'.,. 9,<59 

de  ressac ô'ôo 

de  rivage .....'..'. 18.5 

des  tropiques 70 

Olbiorchilus go^ 

ala.scen.sis ['] c/n 

hiemalis  helleri §40 

hiemalis  hiemalis C35 

hiemalis  pacificus ooù 

meligerus j,^q 

Olives,  moucherolle  aux  côtes. 44^; 

t)lor l.~ 

buccinator 

columbianus 

cygnus 

Oporomis 

agilis 

formosa \  /\ 

philadelphia 791 

tolmiei 794 

Orangée,  fauvette  à  couronne 730 

(  )régon,  geai  d' /sn 

gelinotte  d' 264 

Jiié.sange  de 0-0 

pinson  d" '■'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.]'. 6-34 

pin.son  d',  aux  yeux  rouges.  fi^s 

Oreortyx .°  . .         ?2? 

pictus ■  ■  ■ 255 

Orfraie,  comiisune  d'Amériaue -iin 

Onole  de  Raltimore. ...  ,T^ 

deBuIlock ;; jfo 

des  vergers c, , 

(  trioies ;  ;  ;  ■  ; ^'^ 

O.xechus ■ 


I.5S 
1.57 
157 
790 
790 
790 


5(11 


243 
243 
462 
463 


vociféra ] 

Otocoris .......'.'.... 

alpestris 

alpestris  arcticola. ...........'. 4(55 

îilpestrisenthvmia....              41;;^ 

alpestris  hoyti \[\[ 474 

alpestris  leucolaBina '....'.'...'. 479 

alpestris  merrilli '  " 47J 

alpestris  pratioola 469 


PAGE. 

alpestris  strigata 474 

Pacifique,  barge  du «l? 

eider  du ' joA 

fulmar  du 70 

mouette  du [ 4g 

plongeon  du ' .' 15 

pluvier  du 24'> 

trichas  de  la  côte  du .  7q« 

Pagophila ,0 

alba it 

Paludicola; '.'.'.[.'.'.[.['. 1 79 

Pandion ' 30Î 

haliaëtus  carolinensis 337 

PAle,  alouette  ordinaire 555 

chardonneret ^  56  • 

P;ilmipède.s,  lamellirostres.. sfl 

[ongipennss 31 

à  narines  tubulaires '7J 

plongeurs , 

totipalmes -q 

Parasite  labbe 3J5 

Parida o'.q 

Passer  

domesticus 54A 

Passerculus ] 500 

princeps '..........         '  sg.s 

sandwichensis 539 

sandwichensis  alaudinus. . . ....   591 

sandwichensis  labradoricus 595 

sandwichensis  .sa vanna ïqn 

Passerolla '  '  '  ' f^ 

iliaca '.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'. efo 

iliaca  annectcns 653 

iliaca  fuliginosa (554 

iliaca  insularis .....!!.  ['. o.54 

iliaca  schistacea 054 

iliaca  townsendi 053 

iliaca  unalaschensis rko 

Passeros .lo-j 

Pas.serina 570 

hyperborea 573 

nivalis .....]].[ 570 

nivaîis  townsendi 573 

Pavoncella 929 

pugTiax '    ' 529 

Pa.ssereaux 433 

Peale,  faucon  de 399 

Pedioïcetes 27' 

phasianellus / 27^ 

phasianellus  campestri.s 274 

phasianellus  columbianus 274 

Pelecanidse 03 

Pelecanus. . 03 

californicus 35 

erythrorhynchos .'. 03 

f  U.SCUS " j{- 

Pélcrin,  faucon 326 

Pélican  blanc  d'Amérique       «3 

Pélican  brun '  "  " .' 05 

brun  de  Californie sk 

Péliean.s 2^ 

iv-']dna. ;  ;  :  ;  ;■  "  ■;;  ; ,,;, 

alp-na 9]Q 

alpina  sakhalina \[ 2IO 

Pen  t  he-stes 05- 

atricapillus  atric-ipillus §.55 

atricapilliis  occidentalis j{,-,.<{ 

atricapillus  septentrionalis S57 

at  ricapillus  turneri 859 

<-inrl  us  alascensis  jjco 

u.inilieli >;.59 

lui.!s;)nicus  coluiiibianus S6,5 

hu(lsnniru.<  hud.sonicus jifi'i 

liuflsoniciis  littoralis ........>.]].  86.5 

rufcscens  rufe.«cens ' j^gj; 

Perisoreus "     '  ' 4g., 

c.nnndonsis 4v" 


INDEX. 


XI 


canadensis  capitalis 

canadensis  fumifrons 

canadensis  nigricapillus 

obscurus 

obscurus  griseus 

Petrochelidon 

lunifereus 

Perdrix  de  Californie 

de  montagne  

Perdrix 

Petit  bucéphale 

butor 

chevalier  à  pieds  jaunes 

morillon 

Petite  moucherolle 

oie  blanche 

sterne 

Petit  héron  bleu 

Petit  hibou 

Petit  morillon 

Petit  pinson  à  couronne  rousse. 

Petit  pluvier  rayé 

Petite  mouette 

Pétrel,  de  Bulwer 

de  Fisher 

de  Leach , 

pélagique 

à  queue  fourchue 

à  tête  noire 

de  Wilson 

Phaëton 

set  hereus 

americanus 

Phaëthontidse 

Phalacrocoracidse 

Phalacrocorax 

carbo 

dilophus 

dilophus  cincinatus 

pelagicus 

pelagicus  robustus. . 

penicillatus 

urile 

Phalaenoptilus 

nuttallii 

Phalaropcs 

Phalaropodidae 

Phalarpous 

lobatus 

Phasianidse 

Pliasianus 

torquatus 

Phalarope,  hyperboreen 

roux 

de  Wilson 

Philacte 

canagica 

Philohela 

minor " 

Pica. 


pica  hudsonia 

Pici 

PicidîP 

Picoidctf 

americanus 

americanus  dorsalis. . 

americanus  fasciatus. 

arcticus 

l'igecn  à  queue  rayée. . 

l'igeon  vo\-ageur 

Pigeons 

Pins,  gros-bec  des 

chardonneret  des 

fauvette  des 

PtychoraiDphus 

aleuticus 

PufEnus 

a.-îsimilis 


485 

485 

488 

489 

489 

674 

074 

255 

255 

254 

101 

162 

221 

113 

457 

141 

67 

168 

375 

43.\ 

522 

246 

57 

76 

76 

77 

76 

77 

76 

78 

79 

79 

79 

79 

80 

80 

80 

80 

81 

82 

82 

82 

83 

418 

418 

185 

185 

187 

187 

277 

277 

277 

187 

185 

189 

155 

155 

192 

192 

475 

475 

382 

382 

392 

395 

308 

397 

392 

,  278 

.   278 

.  278 

.  530 

.  ?.()5 

.  777 

.     20 

.     20 

.     74 

,  74,\ 


P.\GE. 

f  uliginosus 75 

gravis 74 

griseus 75 

opisthomelas 74 

puffinus 74 

tenuirostris 75 

Pjgopodes 1 

Pyrrhula 536 

cassini 536 

Pic  Alpin 398 

d'Amérique '. 475 

de  Batchelder 390 

de  Cabanis 387 

à  cou  rouge 414 

:V  cou  rouge 414 

doré  du  nord 409 

duveté 388 

hybride 415 

de  Gairdner 390 

maculé 399 

Pin  du  nord,  :\  poitrine  rouge 402 

du  Nord-Ouest 414 

;\  nuque  rouge 401 

de  Williamson •. 403 

Pie  grièche  boréale 70 

à  croupion  blanc 710 

de  Gambel 71 1 

migratrice ' 70 

Pies-grièches 703, 

Pigeons,  faucon  des 330 

Pingouin,  à  bec  court 24 

cassin 20 

commun 32 

à  favoris 22 

grand 33 

huppé 21 

moindre 22 

perroquet 21 

à  tête  grise 23 

Pingouins 17 

Pinicola 531 

enucleator  alascensis 533 

l'nucleator  flammula 536 

enucleator  leucura 530 

enucleator  montana ' 533 

Pipilo 655 

ery throphthalmus t-. 655 

maculatus  arcticus 656 

maculatus  magalonyx 657 

maculatus  oregonus ô6S 

Pinson,  à  ailes  baies 584 

arctique,  aux  youx  rouges 657 

deliaird ,.  595 

de  Brev%er 626 

dos  champs 626 

chanteur 656 

chanteur  des  îles  .Aléoutiennes 643 

chanteur  du  Dakota 642 

chanteur  de  Kenai 642 

chanteur  du  Yakubat 642 

chanteur  fuligineux 641 

chanteur,  couleur  de  rouille 640 

chanteur  des  montagnes 040 

couleur  d'ardoise 654 

couleur  d'argile 623 

à  couronne  d'or 610 

éperonné  aux  yeux  rouges 657 

fauve 050 

fauve  fuligncuv 654 

fauve  de  K:idiak 653 

fauve  des  Iles  Shumagin 6.ï3 

fauve  de  Townscnd 653 

fauve  Yakubat 653 

de  Forbush 646 

de  Gambel 607 

à  gorge  blanche 611 

de  Harris 604 

indigo S 


xn 


INDEX. 


PAGE. 

de  Henslow 697 

d'Ipswich 588 

du  Labrador _. 595 

de  Leconte '. 597 

de  Lincoln 643 

des  marais 647 

de  Meams 636 

des  montagnes  de  l'Ouest 617 

de  Nelson 599 

de  niverolles 628 

de  Nuttali; 610 

ordinaire 602 

d'Orégon 588 

d'Orégon,  aux  yeux  rouges  658 

de  l'Ouest 663 

de  l'Ouest,  à  ailes  baies 586 

de  l'Ouest,  à  couronne  rousse 622 

petit  à  couronne  rou.sse 619 

petit  de  l'ouest,  à  couronne  rousse 622 

des  prés 590 

des  prés  de  l'Ouest 591 

des  sauterelles 596 

Pinson  aux  yeux  rouges 655 

Pinsons 527 

Pipie,  à  gorge  rouge 819 

des  prairies 818 

Piranga 668 

ery thronielas 669 

ludoviciana 668 

rubra 671 

Planesticus 894 

migratorius  migratorius 894 

migratorius  propinciuus 899 

Plautus 33 

•mpennis 33 

Plegadis 150 

autumnalis 160 

guarauna 161 

Plectrophane,  d'Alaska , 576 

à  collier  châtain ,580 

hj-perboréen 574 

de  Laponie 574 

de  McCowan 582 

de  neige 570 

de  Smith 579 

de  Townsend 573 

Plongeon 11 

à  bec  jaune 13 

à  couleur 11 

à  gorge  noire 13 

à  gorge  rousse 15 

flu  Pacifique 15 

Plongeons 11 

Plongeur  américain S21 

Plongeur.s S21 

Pluvier  blanc 248 

criard 246 

criard  à  ceinture 247 

doré 240 

doré  d'Amérique 240 

doré  du  Pacifique 242 

de  Kildeer 243 

de  Mongolie 248 

lies  montagnes ;. 249 

))etit  rayé ^ 246 

raj'é * 245 

semi-palmé 244 

à  ventre  noir 239 

de  VVilson 240 

Pluviers 23S 

Pochard 108 

Podascy s 249 

montanus 219 

Podicipidse 1 

Podiiymbus • 8 

podiceps 8 

Polioptila 874 

csenilea  cœrulen 874 


PAGE. 

Polyborus 337 

cheriway 127 

Polysticta 126 

stelleri 126 

Poocœtes 584 

gramineus 584 

gramineus  affinis 585 

grajnineus  confinis 586 

Polyglotte,  grive , 823 

Porzama 178 

carolina 178 

jamaicensis 181 

noveboracensis 180 

porzana 178 

Poule  des  prairies 271 

Pourprée,  hirondelle 671 

maubèche 201 

pinson 536 

Prairies,  alouette  des 469 

fauvette  des 780 

gelinotte  des,  à  queue  affilée 274 

pipie  des 818 

poule  des 271 

Prâs,  étourneau  des 512 

Pribilofï,  maubèche  des  îles 202 

Probonotaire,  fauvette 726 

Procellaria 76 

pelagica 76 

Procellariidae 72 

Progne 671 

subis 671 

Protonotaria 726 

citrea 726 

Psaltriparus 867 

minimus  saturatus 867 

Puffin,  allié 74 

à  bec  mince 75 

fuligineux 74 

grand : 74 

de  l'île  de  Man 74 

à  ventre  noir 74 

Puget  Sound,  hibou  maculé  de 356 

mésange  de 867 

Ql'erquedula 101 

cyanoptera 102 

discors 101 

Quiscalus 525 

quiscula  aeneus 525 

RÂLE  DE  LA  Caroline 17S 

élégant 176 

des  genêts 182 

jaune 180 

de  la  Jamaïque 181 

de  la  Virginie 212 

Râles 172 

Rallidœ 176 

Rallus 176 

elegans 176 

virginianus 176 

Raptores 282 

Rccurvirostra 190 

americana 190 

RccurvirostridïB ■ 190 

Regulus 868 

calendula  calenduja 870 

calendula  grinnelli 874 

satrapa  olivaceous 869 

satrapa  satrapa 868 

Remarquable,  eider 132 

Reinhardt.  lagopède  de 268 

Rhodostethia 57 

rosea 57 

Rhynchophanes 583 

mccowni 583 

Richardosn,  émerillon  de 333 

nyct«le  de 350 


INDEX. 


XIU 


PAGE. 

tétras  de 256 

Rieuse,  mouette 54 

Rieuse,  oie 145 

Riparia. 688 

ripariu 088 

Rissa 39 

brevirostris 41 

tridactyla 39 

tridactyla  pollicaris 40 

Ri\'ages,  oiseaux  des 185 

Rochers,  lapopède  des 266 

roitelet  des 829 

Rocheuses,  geai  des  montagnes 846 

gros  bec  des  montagnes 533 

sitelle  des  montagnes 849 

Rodgers,  fulmar  de 73 

Roitelet,  Attu 840 

de  Berwick 830 

Roitelet  à  couronne  rubis 871 

à  couronne  rubis  de  Sitka 874 

huppé 868 

huppé  de  l'Ouest 869 

Roitelets 867 

Ro.se,  gros  bec  à  poitrine 660 

Rosée,  sterne 66 

Ross,  oie  blanche 144 

Rouge,  buse  à  poitrine ; 302 

cormoran  au  visage 70 

étoumeau  à  bec  épais 508 

étoumeau  du  Nord-Ouest 511 

étoumeau  de  San  Diego 51 1 

grèbe  au  cou 3 

oiseau  des  tropiques  à  bec 79 

pie  à  cou 410 

pie  à  nuque 401 

pie  à  tête , 405 

pipie  à  gorge 819 

tadornes 91 

tourne  pierres 251 

Rouge  gorge  bleu 905 

bleu  de  Californie 907 

de  montagne 908 

Rouges,  canard  noir,  aux  pattes 95 

étoumeau  à  ailes 507 

gorge-bleue  à  taches 902 

jrive  à  ailes 894 

mouette  aux  pattes 41 

Rouille,  mainate  couleur  de 519 

pinson  chanteur  couleur  de 640 

Rousse,  béca.ssine 1 96 

harle  à  poitrine 88 

maubèche  à  poitrine 108 

Roux,  buse  il  inanteau 300 

canard 140 

colibri 430 

maubèche  à  dos 210 

phalarope 185 

Rubis,  colibri  à  gorge 427 

roitelet  à  couronne 870 

Rj-nchopidse 71 

Rynchops 71 

nigra 71 

\\B1N"E,  GOÉL.\Xp  DE 58 

.Sauces,  perdrix  des 276 

."^alpinctes 829 

ob.soletus  ob.soletu.s ....'. 829 

.Sanderling,  étoumeau  de 215 

.San  Diego,  étoumeau  rouge  de 511 

.Sanderhich,  pinson  de 589 

.Sarcelle,  à  ailes  bleues 101 

à  ailes  vertes 100 

canelle 102 

d'Europe 99 

.Sarcelle  à  ailes  bleues 101 

.Sauvage,  dindon 277 

.Saxicola 902 

œnanthe  œnanthe 902 


P.\GE. 

œnanthe  leucorhoa 903 

.Sayornis 442 

phœbe 442 

saya 443 

Scolopacidœ 191 

Scolopax 191 

rusticola 191 

Say ,  moueheroUe  de 443 

.Scotiaptex - 347 

nebulosa 347 

nebulo.sa  lapponica 350 

.Seattle,  roitelet  de 831 

.Seiurus 781 

aurocapillus 781 

motacilla 790 

noveboracensis  notabilis 787 

noveboracensis  novebaracensis 784 

.Selasphorus 430 

alleni 432 

rufus 430 

Semi-palmé,  pluvier 244 

Sernett,  engoulevent  de 423 

Setophaga SOS 

utticila 808 

Shearwaters 72 

Shufeldt,  pinson  de 535 

Shumagni .  pinson  fauve  des  îles 653 

Sialia 905 

arctica 908 

mexicana  occidentalis 907 

.sialis  .sialis 905 

cristatellus 21 

pusillus 21 

pjgmœus 22 

.Siinorhjnchus 21 

.Sibérie,  aoéland  de 21 

Sitelle,  à  bec  fin 849 

du  Canada 850 

de  la  Caroline 848 

des  Montagnes  Rocheuses 849 

Sitka,  roitelet  à  couronne  rubis  de 874 

Sitta 848 

canadensis 850 

carolinensis  aculeata 849 

carolinensis  carolinensis 848 

carolinensis  Nelsoni 849 

pygmsea 854 

Sizerin,  à  tête  rouge 556 

Smith,  plectrophane 599 

.Solitaire,  chevalier 222 

grive 890 

Solitaires 875 

Somateria 128 

dresseri 129 

mollissima  borealis 128 

spectabills 132 

vinigra 130 

Souchet,  canard 103 

Spatule,  maubèche  à  bec 212 

Speoty  to 373 

cunicularia  hj'pogaea 373 

.Sphyrapieu.s  399 

ruber  notkensis 402 

thyroideus 403 

varias 399 

varius  nuchalis 401 

Spinus 565 

pinus 565 

.Spiza 667 

americana 667 

.Spizella 615 

brewori 626 

monticola 615 

monticola  ochracea 617 

pallida 623 

pusilla 626 

socialia 619 

socialis  arizonœ 622 


INDEX. 


PAGï!. 

Spiague,  pipit  de 819 

Squatarola 230 

squatarola 23!) 

Steganopodes 79 

.Steganopus 1S9 

tri  olor 1S9 

Stelgidopleiyx G93 

serripennis 693 

Stellula 432 

calliope 432 

Stercorariidse 34 

Stercoraiius 35 

longioaudus 37 

parasiticus 36 

poiiiarinus 35 

Sterna 60 

aleutica 67 

antillarum 67 

caspia 60 

doughalli 66 

forsîeri 61 

}droundo 61 

iiiaxima 60 

paradisœa 65 

sandvicensis  acuflavida 61 

Sterne,  aléoùtienne 67 

arctique 65 

de  Cabot 61 

Caspienne 60 

commune 62 

de  Forster 61 

des  marais 59 

noire 68 

noire  à  ailes  blanches 70 

petite 67 

rosée 66 

Sternes ■ 38 

Strigidae 339 

Strix 339 

pratincola 339 

Sturnella 512 

iiiagna 512 

iiiagna-neglecta 512 

Stumus 501 

vulgaris 501 

Sula 79 

bassana 79 

Sulidae 79 

Surnia 369 

ulula 369 

ulula  caparoch 369 

Sylviidse 867 

Symphemia 227 

semipalmata 227 

semipalmata  inornata 227 

Syrnium 346 

occidentale  caurinum 347 

varium 346 

Synthliboramphus 23 

antiquus 23 

Tachetée,  chouette 347 

maubèche 232 

Tadorne,  rouge 91 

Tangara,  écarlate 669 

de  Louisiane 668 

vermillion 671 

Tangaras 668 

Tanagridae 668 

Tebias,  du  Canada 259 

de  Richardson 256 

Telmatodytes 841 

palustris  liiacus 844 

palustris  paludicola 843 

palustris  palustris 841 

palustris  plesius 843 

Tennessee,  fauvette  du 735 

Tetraonid» 254 


PAGE. 

Thalassogeron 72 

culminatus 72 

Thryomanes 830 

bewicki  bewicki 830 

bewicki  calophonus 831 

Thryothorus 829 

ludovicianus  ludovicianus 830 

Totanus 210 

flavipes    220 

melanoleucus 219 

Torcols 382 

Tourne-pierres,  noir 252 

à  poitrine  noire 250 

rouge 251 

Tourne-pierres 250 

Tourterelle  de  Carline 280 

Townsend,  fauvette  de 775 

grive  de 87 

lagopède  de 289 

pinson  fauve 653 

Toxostoma 827 

rufiun 827 

Tringa 199 

canutus 199 

Trochilidse 427 

Trochilus 427 

alexandri 430 

colubris 427 

Troglodytes 831 

aëdon  aëdon 831 

aëdon  parkmani 832 

Troglodytidse 823 

Trail,  moucheroUe  de 453 

Traquet  du  Groenland 903 

inotteux 903 

Troglodyte  de  marais 725 

Troglodytes 823 

Trompette,  cygne 159 

Tropiques,  oiseaux  des 79 

oiseaux  des,  à  bec  jaune 79 

oiseau  des,  à  bec  rouge 79 

Tryngites 231 

subruficolles 231 

Tubinares 71 

Turdida 875 

Turdus 894 

Iliacus 894 

Tabulaires,  palmipèdes  à  narines 71 

Turner,  lagopède  de 269 

Tympanuchus 271 

americanus 271 

Tyrannidse 433 

TjTannus 434 

dominicensis 338 

tyrannus 434 

verlicalis 438 

Uria 28 

lomvia 28 

lomvia  arra 31 

troile 28 

troile  californica  28 

Vanneau  huppé 238 

Vanellus 239 

Vanellus 239 

Vautour  de  Californie 282 

noir 285 

Vautours 282 

Vaux,  martinet  de 427 

Vega,  goëland  de 51 

Veloutée,  macreuse 135 

Vert,  chevalier 227 

Héron 169 

Vert- violet,  cormoran 82 

Verte,  moucheroUe  à  huppe 453 

Vertes,  sarcelle  à  ailes 100 

Vireo,  d'Anthony 723 


INDEX. 


PAGE. 

de  Cassin 721 

à  front  jaune 718 

gris  olive 716 

gris  olive  de  Swainson 718 

j  aune  verdâtre 714 

de  Philadelphie 714 

à  tête  bleue 719 

aux  yeux  b  lancs 722 

aux  yeux  rouges 711 

Vireo 722 

huttoni  obscurus 723 

noveboracensis  noveboracensis 722 

Vireonidse 711 

Vireos 711 

Vireosylva 711 

flavoviridis  fiavoviridis 714 

gilva 716 

gilva  swainsoni 718 

olivacea 711 

philadelphica 714 

Virginie,  râle  de 176 

VViLSONIA 800 


PAGE. 

canadensis 805 

niitrata 800 

pudilla  chryseola 805 

pusilla  pileolata 804 

pusilla  pusilla 801 

Xanthocephalus 505 

xanthocephalus 505 

Xema 58 

sabini 58 

Xenopicus 392 

albolarvatus 392 

Zenaidura 280 

macroura 280 

Zonotrichia 604 

albicoUis 611 

coronata '. 616 

leucophrys 605 

leucophrys  gambeli 607 

leucophrys  nuttalli 610 

querula 604 


78870— 6o 


La  Bibliothèque  i  The  Library 

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La  V>lbtiothQ,qui<l 
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Date  Due 

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