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CANADA
MINISTÈRE DES MINES
HoN. Louis Coderre, Ministre; R. G. McConnelll, Sous-MI^^STRE
COMMISSION GÉOLOGIQUE, CANADA
CATALOGUE
DES
Oiseaux du Canada
PAR
JOHN MACOUN,
Naturaliste à la Commission géologique du Canada
ET
^^\>Biei/o^^
JAMES M. MACOUN,
Naturaliste adjoint à la Commission géologique du CaûqdfL ^ç.
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%
OTTAWA
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
1915
78870—1
N° 1529
Le catalogue des Oiseaux du Canada a été publié en trois parties
dont la première a paru en 1900, et la dernière en 1904. 'Û'.'M
Tous les oiseaux du Canada y ont été énumérés systématiquement,
ainsi que les faits principaux relativement à leur distribution, leur
migration et leur reproduction. L'intérêt que le public a manifesté
dans ce sujet a été démontré par la réception accordée au catalogue,
l'édition ayant été épuisée presqu'immédiatement après son appari-
tion. Dans l'édition actuelle on a récrit une grande partie de la
jinatière, et ajouté maints autres faits rapportés, le tout paraissant
en un seul volume.
R. W. BROCK.
Ottawa, le 21 octobre 1909.
AVIS.
Ce catalogue a été publié primitivement en anglais dans l'année
1909.
AIlNISTÈRE DES MiNES.
Commission géologique, Canada.
L'hox. \\'. Templemax, ministre; A. P. Low, sous-ministre;
R. \V. Brock, directeur.
78870— 1 3^
Digitized by the Internet Archive
in 2010 witin funding from
University of Ottawa
littp://www.arcliive.org/details/cataloguedesoisOOmaco
PRÉFACE.
En compilant ce catalogue les auteurs ont essayé de rassembler
les faits relatifs au terrain et à la couvaison de tous les oiseaux
connus, soit comme habitant la partie nord du continent, soit comme la
visitant ou y immigrant. Outre le Canada, les auteurs ont inclus par
conséquent Terreneuve, le Groenland, et l'Alaska. La nomenclature
et les numéros donnés dans l'édition la plus récente, ainsi que les
suppléments de la «check-li&t», publiés par l'Union des Ornithologues
américains ont fourni le principe de la disposition du catalogue.
L'ordre suivi dans les notes sur chaque oiseau se trouve, règle générale,
de l'est à l'ouest. D'abord on cite généralement le Groenland, puis
la Colombie- Britannique en dernier lieu. Comme c'est l'intention
que ce catalogue soit populaire et pratique on commence par les
noms vulgaires des oiseaux, mais l'on traite les espèces dans l'ordre
scientifique et suivant la nomenclature la plus récente. Tout en
reconnaissant les différences sur lesquelles ont été basés beaucoup de
noms techniques, l'auteur est d'avis que quelques-uns, dépendant
comme ils le font sur les variations locales et presqu 'individuelles
d'un type commun, ne possèdent qu'une valeur minime au point de
vue pratique ou pédagogique. Pour un investigateur de change-
ments résultant d'environnement, de telles différences sont très
intéressantes, mais pour quelqu'un qui ne veut obtenir que des
faits relativement à la distribution de nos oiseaux d'une manière
facile, ces différences ne sont pas importantes. Jusqu'à la publication
de la première édition de ce catalogue, on n'avait fait aucun effort
pour produire un ouvrage traitant de l'ornithologie de la région
maintenant incluse dans le Canada depuis la publication en 1831
du ((Faun,a boreali Americana» par MM. Swainson et Richardson.
Dans ce dernier ouvrage sont compris des mentions séparées de tous
les oiseaux observés au nord de la latitude 48°. Les auteurs décrivent
deux cent quarante espèces; en outre ils ajoutent vingt-sept espèces
additionnelles de la côte de l'ouest, faisant en tout deux cent soixante
sept espèces connues jusqu'à cette époque-là.
Le premier essai de catalogue général de tous les oiseaux du Canada
a été fait en 1887 lorsque M. Montague Chamberlain, de St. John.
Vi PREFACE.
Nouveau-Brunswick a publié «A Catalogue of Canadian Birds with
notes on the distribution of the species». Antérieurement à cette
date M. Thomas Mclhvaith, de Hamilton, Ontario, avait publié son
travail «Birds of Ontario» qui comprenait les oiseaux connus dans
cette province seulement. La deuxièrrie édition de cet ouvrage a été
publiée en 1894, et elle comprenait 317 espèces. «The Birds of
Manitoba» par M. E. T. Seton a été publié en 1891 par le Smithsonian
Institution, et, comme son titre l'indique, l'auteur ne s'occupe que
presqu'exclusivement de cette province. En 1889 M. C. E. Dionne
de Québec a publié un catalogue concernant les oiseaux de cette
province avec des notes sur leur distribution géographique, et en
1896 M. Ernest D. Wintle, a fait publier à Montréal un petit ouvrage
de mérite intitulé «Birds of Montréal». M. John Fannin, le conser-
vateur du musée provincial à Victoria, Colombie-Britannique, a publié
un «Catalogue of the Birds of British Columbia» dont la deuxième
édition a paru en 1898. Dans ce catalogue il a ajouté à sa grande
connaissance celle de tous les autres observateurs de la province.
Depuis ce temps-là une nouvelle édition de ce catalogue a été publiée
par M. Kermode, le conservateur actuel du musée. Pendant que
d'autres personnes furent occupées à recueillir et à publier les rensei-
gnements précieux contenus dans les ouvrages ci-dessus, ainsi que
d'autres de moindre importance, l'auteur, bien qu'il s'occupât d'autres
sujets qui réclamaient la plupart de son temps, constatait toujours
la nécessité de présenter au public ce catalogue, et, depuis 1879,
a réuni des notes relativement à ses observations pendant tous ses
voyages dans le but de les publier, tandis que son collaborateur
M. J. M. Macoun a poursuivi des recherches semblables depuis 1885.
L'auteur a passé l'été de 1879 et de 1880 sur les prairies à l'ouest du
Manitoba; la saison de 1881 dans le nord de cette province; l'été
de 1882 et 1883 le long du bas du St-Laurent; celui de 1884 aux
alentours du lac Nipigon; celui de 1885 dans les montagnes Rocheu-
ses et Selkirk le long de la voie du chemin de fer Canadien du Paci-
fique; celui de 1887 sur l'île de Vancouver, et celui de 1888, sur l'île
du du Prince- Edouard. En 1 885 M . J . M . Macoun a passé le commen-
cement du printemps ainsi que l'été au lac Mistassini, et en 1888 a
voyagé depuis le Petit Lac des Esclaves en allant à l'est et en suivant
les rivières Athabasca et Churchill, jusqu'au lac Winnipeg. Les notes
pour les années ci-dessus paraissent sous nos propres noms. Pratique-
ment toutes les observations faites par chacun de nous depuis ce temps
sont attribuées à M. William Spreadborough qui, presque chaque année,
LISTE DES PRINCIPALES AUTORITÉS CITÉES.
Arctic Manual and Instructions for the Arctic Expédition, 1875.
Brooks, Allan, diverses brochures se rapportant aux oiseaux, de la
Colombie-Britannique dans «The Auk» et «The Ottawa
Naturalist )) .
Bigelow, Henry B., «Birds of the Northeastern Coast of Labrador»,
The Auk, vol. xix.
Boutelier, James, Liste des oiseaux sur l'île au Sable dans «The Ottawa
Naturalist » .
Bent, A. C, «Birds of Southwestern Saskatchewan » . The Auk, vol.
XXV.
Bishop, Louis B, «Birds of the Yukon Région», N. A. Fauna, N° 19.
Chamberlain, Montagne, «A catalogue of Canadian Birds» 1887.
Coues, Elliot, «Field Notes on Birds observed along the 49th
Parallel, 1873-74».
Chapman, Frank, «Birds collected in Alaska by the Andrew J. Stone
Expédition of 1901-1903».
Dionne, C. E., «Catalogue des Oiseaux de la Province de Québec, 1889 »
Downs, Andrew, «Catalogue of the Birds of Nova Scotia, 1887».
Elliott, Henry W., «Report on the Seal Islands of Alaska, 1884».
Fannin, John, «A Preliminary Catalogue of the Birds of British
Columbia, 1889».
Fleming, James H., «Birds of Toronto, Ontario», The Auk, vols.
xxiii and xxiv.
Grinnell, Joseph, «Birds of Kotzebue Sound, Alaska», «Birds of
Sitka, Alaska».
Hagerup, Andras, «The Birds of Greenland, 1891».
Kumlien, Ludwig, «Contribution to the Natural History of Arctic
America, 1879».
Lord, John K., «A Naturalist in British Columbia, 1866».
Macfarlane, Roderick, «Proc. U. S. Nat. Mus.», vol. xiv, 1891.
Mcllwraith, Thomas, «Birds of Ontario, 1884».
Murdock, John, «Report of the Expédition to Point Barrow, Alaska,
1885».
Nelson, E. L., «Report upon Natural History Collections in Alaska
between 1877-81 ».
Xll LISTE DES PRINCIPALES AUTORITES CITEES.
Osgood, VV. H., «Birds of Queen Charlotte Islancls, B.C.; and Cooks
Inlet, Alaska, N. A. Fauna, N° 21.
Packard, A. S., «The Labrador Coast, 1 891 ».
Preble, E. A., «Birds of Keewatln, N. A. Fauna, N° 22.
Raine, Walter, «Bird Nesting in Northwest Canada, 1892».
Reeks, Robert, «Notes on the Birds of Newfoundland, Canadian
Naturalist, new séries, vol. v, 1870».
Richardson, Sir John, «Fauna Boreali-Americana, 185 1 ».
Ridgway, Robert, «Birds of North and Middle America, 1901-1908».
Rhoads, Samuel, «Notes on British Columbia Birds».
Ross, Bernard, On the Birds of the Mackenzie River District, Cana-
dian Naturalist, vol. vii, 1862.
Seton, E. T., «The Birds of Manitoba, 1891»; «Bird Records from
Great Slave Lake, » The Auk, vol. xxv.
Streator, Clark P., On a collection of Birds made in British Columbia
in 1889.
Stone, Witmer, «Birds of North Greenland».
The A. O. U. Check-List of North American Birds and Suppléments.
Turner, Lucien M., «Contributions to the Natural History of Alaska,
1866»: «List of the Birds of Labrador, 1885».
Winge, Herlof, «Conspectus of the Birds of Greenland, 1898».
Wintle, Ernest D., «The Birds of Montréal, 1896».
PYGOPODES. Palmipèdes Plongeurs.
Fa,mille I. PODICIPIDi^. Grèbes.
I. iîlCHMOPHORUS CouEs. 1862.
1. Le Grèbe de l'ouest.
Jichraophonis occidentalis (Lawr.)
Le grèbe de l'ouest est accidentel dans la province de Québec.
M. Cowper dit dans le ((Canadian Sportsman, Vol. II » qu'il en a vu
plusieurs sur le marché à Montréal. (Dionne..) Quelque temps
avant 1881 on en a tué un couple à l'embouchure de la rivière North-
Nation, Ontario. {Ottawa Naturalist, Vol V.).' On tue cet oiseau
de temps en temps dans la vallée de la rivière Rouge, Manitoba, et on
en a vu un couple à un petit lac à l'ouest de Macleod, Alberta,. {W.
Saunders) .
Notre connaissance de la migration du grèbe de l'ouest est encore
imcomplète, mais le 8 mai 1891 on en a tué des spécimens à Banff
dans les Montagnes Rocheuses. L'année suivante cet oiseau s'est
rendu, le 12 mai, à Indian-Head, à 500 milles à l'est. A cette époque
l'estomac des oiseaux que l'on avait tués ne contenait que des plumes,
Deux jours plus tard on a tué un grèbe qui avait dans son estomac
un amphibie {Amblystoma mavortium) qui mesurait lO'jA pouces de
long. Ces oiseaux étaient tous disparus au 30 mai, étant partis
au nord jusqu'à Waterhen, ou quelqu'autre lac, pour couver.
En allant à l'ouest, en 1906, depuis Portage-la- Prai trie, je n'ai pas
noté ce grèbe avant notre arrivée aux côtes Touchwood, mais, à partir
de là jusqu'à Edmonton, on l'a observé dans toutes les grandes nappes.
Je suis d'avis que l'on peut démontrer, après examen, que de nombreux
spécimens venant du Manitoba ainsi que de l'est appartiennent
au grèbe à cou rouge. Cependant il me semblait que dans le cri
d'appel de cet oiseau noté et identifié comme étant le grèbe de l'ouest,
il y avait quelque chose de particulièrement étrange qui établit une
distinction entre cette espèce et celle qui suit. {Geo. Atkinson.)
2 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
En hiver ce grèbe habite en nombre le long de la côte du Pacifique.
(Fannin). Il est assez commun pendant la migration au printemps
et à l'automne dans la vallée du Fraser, en aval de Yale. Quelques
spécimens restent pendant tout l'hiver au lac Okanagan, Colombie-
Britannique. (Brooks). Le 2 mai 1904 on en a remarqué six
spécimens sur le lac Bayne près d'Elko, Colombie-Britannique.
{Spreadborough) . Le 28 mai 1899 on a remarqué plusieurs de ces
oiseaux à Bocadequadra, près du goulet Dixon, Colombie-Britannique.
(Bishop).
Notes sur la reproduction. — Le 7 juillet 1895 cet oiseau se trou-
vait en assez grand nombre sur le lac Buffalo, Alberta, et en même
temps on en a pris des jeunes duvetés. {Dippie). J'ai remarqué ce
grèbe en train de couver au lac Shoal, Manitoba. La plupart des
nids trouvés le 18 juin 1894 contenaient chacun cinq œufs. {Raine.)
De bonne heure au mois de juin 1894, on a observé une grande colonie
de ces oiseaux en train de couver au lac Crâne, Saskatchewan , à environ
100 milles à l'est de Medecine-Hat. Cette colonie se trouvait dans
une grande pièce de joncs (scirpus lacustris) à environ 100 verges
du bord et dans à peu près trois pieds d'eau. Les œufs étaient déposés
dans des nids faits de boue et de vieux roseaux cassés de la saison
précédente. Ces nids, quant à leur forme, étaient très rudimentaires,
mais dans chacun il y avait une légère dépression dans le centre
où reposaient les œufs, à environ six pouces au-dessus de l'eau.
Aucun des nids ne contenait plus de cinq œufs, et la plupart n'en
avaient que quatre, ce qui semblait être le nombre habituel. Ils étaient
placés de telle façon qu'ils montaient et descendaient suivant la
profondeur de l'eau, ce qui est caractéristique, en effet, des nids de
grèbes de toute espèce. Il n'y avait pas d'oiseaux d'autres genres
qui couvaient dans le voisinage, et l'eau autour du terrain pour la
reproduction était remplie de spécimens qui plongeaint, nageaient,
ou s'immergeaient de sorte que l'on ne voyait que des cous courbés, et
des becs longs et pointus au-dessus de l'eau. Cette espèce couve
sans doute, au bord de bien d'autres lacs dans la Saskatchewan
ainsi que dans l'Alberta. MM. Streator et Fannin affirment qu'elle
habite la Colombie-Britannique en été. mais ni l'un ni l'autre n'indique
de localité où elle se trouve. En 1881 on l'a trouvée en grand
nombre couvant dans quelques-unes des baies situées dans la partie
ouest du lac Manitoba, ainsi que sur la rivière Waterhen, et le lac
du jnêmc nom.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3
II. COLYMBUS LiNN^us.
2. Le grèbe à cou rouge.
Colymbus Holbœllii (Reinu). Ridgw. 1884.
Le grèbe à cou rouge se voit sur une grande étendue et se répand
comme oiseau errant depuis le Groenland, en traversant le continent,
jusqu'à la partie nord du Pacifique.
Ce grèbe Cot arrivé au bras Wales, détroit d'Hudson, vers le 20
juin 1885, et on l'a souvent remarqué pendant l'été. (Payne). Il
se voit en nombre dans la partie nord de la baie James. {Spread-
borough). C'est un oiseau migrateur rare dans la Nouvelle- Ecosse.
{Downs). Il se voit de temps en temps dans le Nouveau-Brunswick.
{Chamberlain). Le 8 août 1888 on l'a remarqué par grandes volées
sur l'île du Prince- Edouard. (Macoun). On le trouve à Beauport,
province de Québec. (Dionne). Il semble être commun dans l'On-
tario; on l'a pris à Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V). On l'a vu
à Mitchell - Bay. sur le lac St-Clair. {Saunders) . Il visite l'Ontario
régulièrement au printemps et à l'automne. {Mclivraith) . Le 16
octobre 1905 on en a pris un mâle sur la rivière Ottawa près de la
capitale. Son estomac ne contenait qu'une touffe de ses propres
plumes. {G. Eifrig). Cet oiseau habite Toronto, Ontario, au
printemps et à l'automne. {Fleming). Il passe l'été principalement
sur les lacs peu profonds et poissonneux, dans le nord du Manitoba.
(É. T. Seton). Il couve en grand nombre au lac Waterhen ainsi
qu'à l'extrémité sud du lac Winnipegosis. On le trouve sur la plupart
des lacs dans la région des prairies, mais il choisit de préférence ceux
dans la partie boisée au nord de la Saskatchewan. En 1892 il est
arrivé le 11 mai à Indian-Head, dans l'est de la Saskatchewan. A
cette époque les spécimens que l'on a pris avaient des plumes et des
insectes aquatiques dans l'estomac, et l'un avait dans le sien un spéci-
men de Amblystoma mavortium (un amphibie) qui avait sept pouces
âe long. M. Macfarlane a observé ce grèbe en train de couver dans
la latitude 68° 30', longitude 128° Ouest, de sorte que l'oiseau se répand
pour la couvaison depuis la latitude 50° jusqu'à la mer Arctique.
M. Nelson dit que l'espèce couve sur le Yukon ainsi qu'au détroit
Norton, et M. Fannin afiirme qu'elle couve d'un bout à l'autre de la
partie nord de la Colombie- Britannique, de sorte que nous pouvons
4 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
conclure que l'étendue de ses lieux de reproduction correspond à
région des lacs dans la forêt du nord. Le grèbe à cou rouge pas.
l'hiver le long de cette partie du littoral de la Colombie-Britannique
qui se trouve sur le Pacifique. Le 27 avril 1887 on l'a remarqué
par grandes volées dans le port Nahaïmo, ainsi que tout le long du
littoral jusqu'à Comox. Quelques jours plus tard il en est complète-
ment disparu. M. Brooks mentionne le fait que cet oiseau passe
l'hiver en nombre sur le lac Okanagan, Colombie-Britannique.
Ce grèbe est commun sur tous les lacs depuis celui de Lesser Slave
jusqu'à Peace-River-Landing, Athabasca. Le 12 mai 1904, on en a
remarqué un couple à Elko, Colombie-Britannique. Au mois d'avril
1903 il était commun au lac Okanagan dans la même province. En
juin 1905 il était commun et couvait au lac Osoyoos, Colombie-
Britanniqur, et dans la même province il se trouvait en nombre, le
20 avril 1906, à Douglas (sur la côte), mais au 10 mai la plupart des
spécimens avaient disparus. {Spreadhorough). Cet oiseau abonde
et couve sur presque tous les étangs et lacs dans le district de Cariboo,
Colombie-Britannique. {Brooks). Le 12 octobre 1881, M. McKay
en a pris un bel adulte à Nushagak, Alaska. Le 30 mai 1882 on en a
pris un autre à Point-Constantine, sur la baie Bristol, dans le même
territoire. (Osgood). Le 22 septembre 1899 on en a pris un mâle
à St. Michael, Alaska. (Bishop).
Notes sur la reproduction. — ^Au printemps de 1892 le grèbe
à cou rouge était commun à Indian-Head, Saskatchewan, y couvant
par couples dans les roseaux bordant les lacs. Au commencement
de juin on a recueilli un nid contenant huit œufs d'un blanc nuageux.
Les nids étaient faits de roseaux, d'herbe, et de boue, et flottaient
sur l'eau. Ils étaient attachés aux roseaux qui y poussaient ou à des
tas de matière végétale desséchée. {Spreadhorough). Cet oiseau
couve le long des bords du lac Snake, Alberta. {Dippie). Le 9 juin
1894 j'ai trouvé cette espèce couvant en abondance au lac Shoal,
Manitoba. Les nids contenaient, chacun, une moyenne de cinq
œufs. Dans tous, les œufs étaient couverts de mauvaises herbes,
ce qui est habituel chez cette famille, car tous les grèbes couvrent
leurs œufs pendant le jour, mais, lorsqu'on les dérange subitement,
ils n'ont pas le temps, en quittant le nid, de prendre cette précaution.
Deux ou trois couples couvent au bord du lac Long, Manitoba,
et cette espèce couve aussi en abondance au lac GuU, dans le nord
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5
de l'Alberta. {Raine). Mes notes ne mentionnent que deux nids
de ce grèbe. L'un contenait quatre œufs et l'autre en avait cinq.
Ils étaient trouvés tous les deux à une distance d'environ 40 à 50
milles au sud de Fort-Anderson. (Macfarlane) .
3. Le grèbe cornu
Colymbus auritus Lixx. 1766.
On a pris quelques spécimens de ce grèbe à l'âge d'adolescence
dans le sud du Groenland. {Arct. Man.) Le grèbe cornu se prend
parfois dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs). En été il ne visite le
Nouveau-Brunswick qu'en petit nombre. {Chamberlain). On en a
pris quelques spécimens dans la province de Québec. {Dionne).
En 1887 on en a remarqué un spécimen dans un petit étang à la
pointe East, sur les îles de la Madeleine, Nouvelle-Ecosse, où, sans
doute, l'espèce couve. {Bishop). Ce grèbe se voit en assez grand
nombre en septembre et octobre à Plover-Mills, Ontario. {R.
Elliot) . Il passe le printemps et l'automne en nombre près de Toronto,
Ontario. (/. H. Fleming). Il se répand généralement dans l'Ontario,
et couve surtout dans les bas- fonds du lac Ste-Clair. {Mcllîvraith).
MM. Saunders et Morden ont trouvé cet oiseau couvant en abon-
dance dans les bas-fonds du lac Ste-Clair, Ontario. M. Seton dit
qu'il se voit en grand nombre dans le Manitoba, y couvant au bord
de tous les petits étangs, et M. Macfarlane s'est procuré des œufs aux
bords d'un petit lac à environ 60 milles au sud-est de Fort-Anderson,
au nord du cercle Arctique. M. le docteur Bell l'a trouvé couvant
à Fort-Churchill sur la baie d'Hudson, et MM. Nelson et Turner
disent qu'il couve dans l'Alaska. M. Osgood a vu quelques petits
grèbes que l'on croyait appartenir à cette espèce, à la tête du lac
Becharof. En 1881 M. McKay en a pris un spécimen à Nushagak.
Alaksa. M. Brooks a trouvé ce grèbe pendant tout l'hiver sur le
lac Okanagan, Colombie-Britannique. L'auteur l'a trouvé couvant
depuis le Manitoba jusqu'à Kamloops dans la Colombie-Britannique,
de sorte que les lieux pour sa reproduction se trouvent pratiquement
d'un bout à l'autre de la partie nord du continent. M. Spreadborough
a vu cet oiseau en 1903 sur la plupart des petits lacs entre celui de
Lesser Slave et Peace- River- Landing. Le 22 avril 1904 il en a vu
trois spécimens sur la rivière Elk, Colombie-Britannique. Le 10 mai
de la même année ce grèbe était commun au lac Bayne, ainsi qu'à
78870—2
6 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Douglas, Colombie-Britannique, en avril 1906. Presque tous les
spécimens étaient partis de ce dernier endroit au 10 mai.
Notes sur la reproduction. — Le grèbe cornu couve communé-
ment autour de tous les petits lacs dans l'Alberta. {Dippie.).) Au
mois de juin 1894 il se trouvait en nombre au lac Crâne, y couvant
par couples dans tous les marais et toutes les fondrières. Les nids
se composaient de roseaux, d'herbe et de boue, et étaient attachés
aux roseaux ou se trouvaient sur des tas de brindilles et de carex
flottants. Cet oiseau était commun aussi à Indian Head, Saskat-
chewan, ainsi qu'à Bracebridge, Ontario. (Spreadborough.) Le 15
juin 1893 j'ai trouvé une colonie de ce grèbe nichant sur une île dans
un petit lac à sept milles au nord du lac Rush, Saskatchewan. Je
l'ai observé aussi en train de couver aux lacs Long et Shoal, Manitoba.
Il pond depuis cinq jusqu'à huit œufs, cinq ou six étant le nombre
habituel. Quelques couples couvent aux bas-fonds du lac Ste-Claire,
Ontario, d'où j'ai reçu plusieurs couvées d'oeufs. (Raine.) Cet
oiseau couve au bord de tous les étangs et sur tous les marais près
de Prince Albert, Saskatchewan. (Coubeatix.) Il couve au bord de
tous les lacs dans l'intérieur de la Colombie -Britannique aussi loin
au sud qu'Ashcroft. (Rhoads.)
Cet oiseau qui est le plus beau de toute la famille des grèbes se
répand partout autour des marais et des étangs d'un bout à l'autre
du Manitoba, et on l'a noté en autant d'abondance dans tous les
lieux propices le long du chemin de fer Grand Tronc Pacifique jusqu'à
Edmonton. — ^On a trouvé des nids contenant des œufs frais à Sydney,
Carberry, Hamiota, et dans la côte Spy, et, à partir du ler juillet,
on a noté les jeunes ainsi que les vieux oiseaux dans presque tous
les marais et sur les étangs d'eau douce depuis ces endroits en allant
à l'ouest. (Geo. Atkinson.)
Le grèbe cornu habite les parties septentrionales et ne couve que
rarement dans la vallée du St- Laurent. Le 29 mai 1890 j'ai trouvé
un nid contenant deux œufs frais à l'étang Escott, comté de Leeds,
Ontario, ainsi que quatre autres œufs, le 18 juin 1896, au bord du
St-Laurent. Lorsque j'ai visité les îles de la Madeleine, en juin 1897,
j'ai remarqué trois couples de cet oiseau dans un grand étang, où
l'eau était, de temps en temps, saumâtre, près de la pointe East, et,
le 22 juin, j'ai découvert un nid contenant deux œufs frais. Ce nid
ressemblait exactement à celui que j'ai trouvé sur l'étang Escott.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7
Il était situé dans un endroit exposé, au milieu de quelques joncs, et
était à peine caché. La matière végétale pourrie employée à sa
construction était complètement trempée. On peut facilement
établir l'identité des oiseaux, mais la plupart des œufs ne présentent
aucune différence apparente d'avec ceux du grèbe à bec bigarré;
cependant quelques-uns sont plus longs et un petit peu plus gros.
(Rev. C. J. Young.) Ce grèbe couve dans les marais Ste-Clair, et
en plus petit nombre dans ceux à Point Pelée, sur le lac Erie. {W.
Saunders.)
Le 15 juin on a observé quelques nids dans un marais près du lac
Crâne, Saskatchewan. Cette espèce, autant que je le sache, ne
couve pas en colonies, et M. Saunders m'écrit qu'il est du même
avis Les nids trouvés au lac Crâne reposaient sur des petits mon-
ceaux de boue situés sur des roseaux flottant dans l'eau, et trois que
l'on a recueillis, contenaient respectivement quatre, cinq, et huit
œufs.
4. Le grèbe à cou noir de Californie
Colymbus nigricollis californiens (Heerm) Ridgw 1885.
Un spécimen de ce grèbe en chair et en os a été envoyé à M. le
docteur Yarmir, de Lucknow, comté de Bruce, Ontario, de la baie
Colpoy, sur le lac Huron. (Mcllwraith.)
Cet oiseau se trouve commun pendant l'été dans le Manitoba, y
couvant en grand nombre dans de nombreux étangs et lacs. Les nids
sont construits sur des joncs et. se composent du même matériel.
Nous avons trouvé jusqu'à six œufs dans quelques-uns, mais la
plupart n'en contenaient que quatre. (E. T. Seton). Cet oiseau
se trouve dans la région des prairies partout où il y a de l'eau propice
et de l'abri. Il se voit aussi loin au nord que le lac Great Slave
{Ross) et on le remarque partout dans la partie sud de la Colombie-
Britannique. Contrairement à ce que fait le grèbe cornu celui-ci
couve par colonies ou groupes d'une douzaine ou plus de nids et nous
avons souvent regardé les oiseaux en bas pendant qu'ils étaient ac-
croupis sur les nids entourés d'eau dans les petits lacs de l'intérieur.
Les œufs dans presque chaque nid étaient en partie couverts d'eau.
M. Coubeaux dit que cette espèce est beaucoup plus rare que le grèbe
sur la Saskatchewan.
78870—21^
8 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — ^J'ai trouvé ce grèbe couvant en
abondance aux lacs Long et Shoal, Manitoba, et le 9 juin 1894, j'ai
découvert à ce dernier lac, un nid qui contenait jusqu'à neuf œufs, bien
que la ponte consiste, habituellement, de six ou sept (Raine). Cet
oiseau couve en nombre au lac Burnt, Alberta. Le 14 et le 15 juin
1896 on y a recueilli de nombreuses couvées (Dippie). En 1906 M.
Saunders a compté 500 spécimens de ce grèbe dans un bras du lac
Big, à 50 milles à l'est de Calgary. A cet endroit il y avait à peu près
200 nids. L'espèce couve par colonies dans des fondrières en maintes
parties de la région des prairies ainsi que dans la Colombie- Britannique
Le 16 juin 1889 on l'a trouvée couvant sur les lacs à Kamloops, dans
la même province. Le 13 juin 1894 j'ai vu des centaines de nids dans
un marais à l'extrémité ouest d'un petit lac à l'est du lac Crâne,
Saskatchewan. Ils se composaient de joncs et de boue flottant au mi-
lieu des joncs dans environ deux pieds d'eau. La plupart conte-
naient, chacun, trois oeufs, d'autres en avaient quatre, quelques-uns
cinq, tandis qu'un grand nombre n'en contenaient, chacun, qu'un ou
deux. Evidemment, en maints cas, les couvées n'étaient pas com-
plètes. Il y avait autour du bord de l'étang une croissance, princi-
palement de carex . {carex aristata) mais dans l'étang lui-même pous-
saient des joncs {scirpiis lacustris) dont les vieilles tiges fournissaient
les matériaux pour la construction des nids. Ceux de ces derniers qui
flottaient furent presqu'au niveau de l'eau, et, assez souvent, les
œufs reposaient en partie dans celle-ci. On n'a jamais vu dans la
composition du nid d'aucun grèbe ni du duvet, ni des plumes. Au
mois de juillet 1895 on a vu encore une colonie de ces oiseaux sur un
petit lac, dans les montagnes de la rivière Milk, Alberta. Les nids
étaient tous flottants, et on pouvait facilement voir les œufs du bord
du lac qui était élevé.
III. PODILYMBUS— Lesson.
6. Le grèbe à bec bigarré
Polilymhus podiceps — (Linn). Lawr. 1858.
L'on prend le grèbe à bec bigarré de temps en temps à l'automne
dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs). Il est rare comme oiseau migra-
teur d'automne dans la Nouvelle-Ecosse. (//. F. Tiifts). En été il
visite le Nouveau- Brunswick en nombre et y couve. {Chamberlain).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 9
Il est assez commun dans la province de Québec. {Dionne; Hall).
Ce grèbe se répand tout à fait largement dans l'Ontario, mais il s'y
voit en plus grand nombre à l'automne. Il couve depuis le St-
Laurent et les grands lacs jusqu'à la baie d'Hudson, ainsi qu'à l'ouest
jusqu'au lac Great Slave. Il abonde dans toutes les parties du
Manitoba, et se voit surtout en nombre aux sources de la rivière
Swan, ainsi que dans les lacs et les marais dans le voisinage, pendant
les mois d'août et septembre. Bien qu'il se trouve en tel nombre dans
les parties boisées du Manitoba, on l'a rarement observé dans la
région des prairies. M. W. Spreadborough a remarqué un spécimen
de cette espèce en octobre 1881 près des côtes Dirt, Saskatchewan, et
M. le docteur Coves a aussi observé l'espèce dans la montagne Turtle,
dans la même province. M. M. Lord, Fannin, Rhoads, Spreadborough
et Brooks racontent qu'elle est commune dans la Colombie-Britanni-
que. M. Spreadborough fait rapport à l'effet qu'il en a vu trois spé-
cimens au mois d'avril 1893, dans le port à Victoria, île de Vancouver.
Evidemment c'est un oiseau de la forêt, car on ne le voit que rare-
ment sur les prairies. M. Rhoads affirme qu'il couve d'un bout à
l'autre de cette partie de la Colombie-Britannique qui se trouve sur le
continent, ainsi que sur l'île de Vancouver.
Notes sur la reproduction. — ^J'ai remarqué cet oiseau en train
de couver au lac Long, Manitoba, et, de même que le grèbe cornu et
l'espèce qui le suit, il pond fréquemment jusqu'à sept ou huit œufs.
Je trouve que tous les grèbes couvent leurs œufs avec de mauvaises
herbes pendant la journée, et, à la tombée de la nuit, celles-ci sont
enlevées par l'oiseau qui couve ses œufs jusqu'à ce que le soleil du
matin lui permette de s'absenter. (Raine).
Cette espèce commence à construire son nid près d'Ottawa, Ontario,
vers la première semaine de mai. Ce nid est fait au bord d'un marais,
et est à peu près de la même grosseur qu'un pannier qui contient un
boisseau. Il se compose de mousse, d'herbe, de radicules, et de boue.
Les œufs, au nombre de cinq ou plus, sont d'une couleur blanchâtre
nuagées de vert. Le nid est très difficile à trouver car les vieux oi-
seaux le couvrent lorsqu'ils s'en absentent. (G. R. White).
"En 1906 le grèbe à bec bigarré était en évidence dans chaque étang
et marais d'une assez grande étendue entre Portage-la-Prairie et
Edmonton, et dans les endroits où on ne le voyait pas flottant ça et là,
son "pompomp" caractéristique annonçait sa présence. Pendant
10 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
l'été, nous avons pu noter, le développement graduel de l'oiseau
depuis l'œuf jusqu'au spécimen arrivé à sa maturité, et, de tous les oi-
seaux notés, pas un n'a attiré plus souvent notre attention et ne nous
a intéressés plus que cette petite sorcière de l'eau. J'ai noté aussi
que, lorsque les oiseaux se trouvaient dans un jnarais, les jeunes se
cachaient, et les vieux s'enfonçaient graduellement dans l'eau et dis-
paraissaient de vue, mais, lorsqu'ils étaient dans les petits étangs
où il n'y avait pas de marais, les vieux oiseaux restaient sur la surface
pour veiller sur les jeunes, et, dans les localités plus retirées, ils
s'occupaient peu de nous voir les regarder. Ce grèbe est i'un
des oiseaux reproducteurs les plus abondants dans les marais aux
en virons de Portage-la-Prairie, et l'on voit les nids flottants partout.
Je ne l'ai pas vu couvrir ses œufs pendant la journée, comme on le dit,
pour favoriser l'incubation, mais je l'ai régulièrement remarqué remuer
avec ses ailes une quantité considérable de la fondation de roseaux
pourris comme pour les cacher lorsqu'on l'a fait lever du nid, et j'ai
aussi régulièrement noté et dérangé les oiseaux qui, pendant la journée,
même quand il faisait chaud étaient accroupis sur leurs œufs. {Geo
A tkinson) .
Le 6 juin 1903 j'ai trouvé un nid sur un tas de roseaux flottants
dans le lac St-Francis, près de Summertown Ontario. Il contenait
cinq œufs en partie couverts de joncs placés sur sa longueur. {Louis.
M. TerriU).
Le grèbe à bec bigarré est très commun dans le fleuve St-Laurent entre
Kingston et Brockville. J'ai vu beaucoup de nids. Le nid de cette
espèce est plus solide et mieux caché que celui du grèbe cornu. Une
fois, le 1er juin 1897, j'en ai remarqué une colonie couvant ensemble
dans une étendue de moins d'un quart d'acre située sur une baie retirée
au bord du St-Laurent en aval de Rockport.A cet endroit j'ai trouvé
quatre nids à une petite distance les uns des autres.. L'un contenait
sept œufs, un autre huit et les deux autres en avaient chacun neuf.
Ces nids, malgré qu'ils flottaient, étaient tout à fait solides, et se
trouvaient dans à peu près trois pieds d'eau. Tous les œufs furent
couverts de mauvaises herbes, et l'incubation était déjà commencée
depuis une semaine à dix jours. Nulle part ailleurs je n'ai trouvé plus
de huit œufs dans un nid, et, seulement une fois même ce nombre là.
La couvée consiste généralement de sept œufs. {Rév. C. J. Young).
Cette espèce est plus commune que le grèbe cornu aux bas-fonds du
lac St-Clair et à Point Pelée. Ces deux espèces construisent des nids
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. H
flottants au milieu des joncs, et chacune couvre ses œufs lorsqu'elle
quitte le nid. La couvée consiste en quatre à six œufs. (Tî'. Satm-
ders) .
Famille II. GAVID^ Plongeons.
IV. GAVIA Forster. 1788.
Le plongeon à collier.
Gavia imher (gunn) Allen. 1897.
Le plongeon à collier est l'un de nos oiseaux les plus répandus, et
couve depuis le Groenland {Arct man), et le Labrador (Bigelow), dan»
l'est, jusqu'à l'Alaska {Turner, BisJwp, et Osgood,) dans l'ouest. M.
Macfarlane l'a remarqué en train de couver à Fort Anderson, latitude
68° 30', et on le voit souvent aussi loin au sud que la latitude 49°, de
sorte qu'il se trouve d'un bout à l'autre de la partie nord du continent.
Presque tous les petits lacs dans ce territoire, sauf ceux dans la région
des prairies, sont habités, en été, par un couple ou plus de ces oiseaux
et les plus grands lacs, par maints couples, mais, à mesure que le pays
s'établit, l'espèce devient plus rare. Tous les membres de la Commis-
sion Géologique qui ont trouvé des nids de plongeons sont d'accord
avec IVI. Macfarlane en disant que ces oiseaux ne pondent que deux
œufs, et qu'au lieu de construire un nid proprement dit, ils font une
légère dépression dans le gravier près d'un lac. Dans la région des
Laurentides les œufs se reposent toujours sur du gravier verdâtre et
sont difficiles à voir. En deux cas seulement a-t-on trouvé des nids
sur des rochers, et ceux-là étaient près de l'eau.
Notes sur la reproduction.^ — ^Le nid de cet oiseau est toujours
situé près de l'eau, et se compose d'une petite quantité d'herbe. La
ponte consiste de deux œufs. Les oisillons sont éclos généralement
pendant la dernière semaine de juin ou la première semaine de juillet.
Pendant quelques jours ils se sentent très faibles, et ne font que s'ac-
croupir sur le dos de l'oiseau-mère ou se tenir par sa queue. J'ai
paga}é, à plusieurs reprises, jusqu'à l'endroit où ils flottaient, et ils
n'ont pas eu la force d'essayer de se sauver, lorsque je les ai ramassés.
Ils deviennent bientôt capables de se défendre, et de nager et pi nger
avec autant d'habileté que les vieux oiseaux. Cette espèce est commu-
ne partout dans le Labrador. Le 25 juillet 1896 on a trouvé un nid
contenant deux œufs dans un état d'incubation avancée, sur le lac
Clearvvater. {Spreadboroiigh) .
12 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Cet oiseau couve à l'extrémité suc du lac Manitoba. J'ai aussi
reçu de ses œufs de Morley dans l'Alberta. Il couve communément sur
les îles dans les lacs du Muskoka, Ontario. Une couvée de deux
œufs, qui fait partie de ma collection, a été recueillie, le 24 juin 1895,
par M. Warwick sur une île dans le lac Donaldson, près de Bucking-
ham, province de Québec. Ce plongeon est tardif comme oiseau
reproducteur. (Raine).
Le nid de cette espèce, si vraiment on peut appliquer cette expres-
sion à une pareille construction, n'est qu'une cavité dans le sol située
à une petite distance seulement du bord de l'eau. L'un trouvé le 21
juin 1897 au Lac des Bois,se trouvait à moins de six pouces du bord de
l'eau. Ce nid n'était qu'une légère dépression dans le sable et conte-
nait deux œufs. (G. R. White).
Le plongeon couve encore dans beaucoup des lacs retirés, et un
couple ou deux fréquentent le fleuve St-Laurent entre Kingston et
Brockville dans ce but. J'ai trouvé de nombreux nids, et remarqué
que les oiseaux reviennent à la même localité d'année en année, même
l'orsqu'on a enlevé leurs œufs à maintes reprises. Le lieu choisi
pour la couvaison varie. Quelquefois il se trouve sur le rivage de
quelque île isolée, à deux ou trois pieds de l'eau. Plusieurs nids que
j'ai trouvés consistaient d'un tas de mauvaises herbes et de joncs
amoncelés dans trois pieds d'eau à une telle hauteur que l'on pouvait
l'aborder en canot. La ponte a lieu très exactement à la même période
de l'année. Dans une localité, située dans le comté de Leeds, Ontario,
j'ai trouvé les deux œufs pondus, en quatre années successives, le 23,
24, 25 et 24 mai respectivement. Sur le St-Laurent la ponte a lieu
un peu plus tard, depuis le ler jusqu'au 6 juin. A cause de la grande
ressemblance de chaque couvée d'œufs successive avec la précédente,
je n'ai aucun doute que le même couple d'oiseaux revient à la localité
identique d'année en année. Ces oiseaux arrivent généralement à la
fin avril, et s'en vont en september ou octobre. J'en ai remarqué
deux couples, au mois de juin 1897, sur les îles de la Madeleine, et je
pense qu'ils couvent dans les étangs d'eau douce situés dans les îles
de l'est. {Rév. C. J. Young).
On a noté le plongeon à collier en train de couver au lac St-Clair, et
dans les petits lacs sur la péninsule Bruce, ainsi que dans le marais
Pelée, sur le lac Erié. Le nid était situé au bord de l'eau, mais repo-
sait sur une fondation solide, et contenait deux œufs. {W. Saunders) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I3
8. Grand plongeon au bec jaune.
Gavia adamsii (Gray) Allen. 1897.
Cette espèce abonde au Grand Lac des Esclaves {Ross). Elle abonde
pendant la couvaison dans las baies Franklin et Liverpool, sur la
côte Arctique où on en a pris plusieurs spécimens {Macfarlane.) M.
W. B. Anderson en a pris un spécimen à Comox, île de Vancouver.
M. Fred Foster a vu cet oiseau aussi à Victoria. {Kermode.) Ce
bel oiseau, le moins connu de tous les plongeons, passe l'été en assez
grand nombre aux alentours de la tête du détroit Katzebue. {Nel-
son.) On en a pris douze spécimens près de Point Barrow. {Mc-
Ilhenny.) Un grand plongeon, appartenant soit à cette espèce, soit
à «G. imber» a été tué, et mangé, par des indigènes à la baie Cold,
et un spécimen à l'âge d'adolescence, actuellement au musée national
à Washington, a été pris, le ler septembre 1882, à Igushik, qui est sur
la rive opposée à celle où se trouve Nushagak, Alaska. {Osgood.) Au
mois d'août 1885 M. Townsend en a tué un spécimen sur l'île St-Paul,
dans la mer Behring. {Palmer.) En 1 891 on a remarqué ce plongeon
sur l'île St-Matthew, dans la mer Behring, où probablement il cou-
vait. (/. M. Macoim.) Cette espèce semble préférer la partie du
continent qui se trouve à l'extrême nord-ouest, ainsi que les îles
depuis la baie Liverpool, à l'est, jusqu'à l'embouchure du Yukon à
l'ouest.
Notes sur la reproduction. — ^L'on affirme que c'est au lac
Selawik, et à la rivière Kunkuk où couvent le plus grand nombre de
ces oiseaux. Quelques couples couvent sur le rivage au détroit Nor-
ton, ainsi que le long de la côte basse du détroit Behring, depuis la baie
Golovina jusqu'à Port Clarence. {Nelson.)
9. Le plongeon à gorge noire
Gavia arcticus (Linn) allen. 1897.
Le plongeon à gorge noire se voit de temps en temps le long de la
côte du Labrador, mais il est apparemment commun le long des rives
de la baie d'Hudson où il couve.
Le 28 août 1884 on en a tué un mâle et une femelle, ainsi que des
jeunes arrivées presqu'à leur croissance, sur l'île Nottingham, détroit
1-4 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
d'Hudson. {R. Bell.) A partir du 4 jusqu'au 13 août 1900 cette
espèce abondait dans les étangs peu profonds situés dans le marais
où sont élevés les jeunes, sur les Barren Grounds plus bas que le cap
Eskimo. iPreble.) Le plongeon à gorge noire était très commun
dans l'eau à Roe's Welcome, surtout sur le côté est, le long du rivage
de l'île Southampton. On l'a remarqué dans les baies de l'île Baffin.
Il couve en abondance sur l'île Southampton. Il y avait des nids
situés sur des îles, ou le long des bords marécageux des étangs qui
n'étaient pas loi de la côte. Cet oiseau se nourrit dans la mer. {A.
P. Low.) Le plongeon n'est pas commun au lac Mistassini, mais quel-
ques spécimens y couvent. (/. M. Macoun.) Il se voit en hiver à
Grand Manan dans la baie de Fundy. {Herrick.) Un couple a été
pris près de Toronto, et envoyé à l'exposition universelle de Paris de
1867. (Mcllwraith.) M. Andrew Murray à fait un rapport signalant
qu'il a vu cet oiseau à Severn House, sur la baie d'Hudson. (É. T.
Selon.)
L'on sait que cette espèce couve aux bords des petits lacs, et, c'est
bien probable, près de la mer aussi, depuis le golfe Cumberland dans
l'est (Kumelein), tout le long de la côte Arctique. (Richardson.)
en grande abondance le long du littoral de la mer Behring, ainsi que
dans l'intérieur de l'Alaska jusqu'à Fort Yukon. {Nelson.) On en
a pris quelques spécimens au goulet Burrard, Colombie-Britannique,
ainsi qu'au lac Dease, district de Cassiar, dans la même province
{Fannin.)
Notes sur la reproduction. — Les plongeons à gorge noire ar-
rivent assez tard au printemps, se rendant au voisinage de l'embou-
chure du Yukon à partir du 15 jusqu'au 25 mai. Ils paraissent indi-
viduellement, mais un peu plus tard on les remarque répandus cà
et là par couples dans les innombrables étangs situés dans les marais
le long de la côte. Les œufs sont généralement déposés sur quelque
petite île dans un étang isolé. L'oiseau ne fait aucun effort pour cons-
truire un nid, et, très souvent, les œufs sont déposés dans un endroit
arrosé par l'eau lorsque le vent souffle d'un certain côté. Cependant
malgré ceci, les jeunes arrivent régulièrement à éclore, et au 1er juillet
on les trouve en train de nager cà et là avec les vieux oiseaux. Les
œufs sont d'un vert-olive foncé barbouillé de taches noires qui con-
fluent au gros bout. Il arrive très souvent que les taches sont telle-
ment entassées qu'elles forment une pièce noire à l'extrémité même
du gros bout. (Nelson.)
CATATOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I5
10. Le Plongeon du Pacifique.
Gavia pacifiais (Lawr). Allen. 1897.
On a obtenu un spécimen unique de ce plongeon, le 25 août 1876, à
St.Michael, Alaska. (Turner). Cet oiseau est tout à fait commun à
Point Barrow, où, évidemment, il couve. Cependant la plupart des
spécimens continuent leur chemin à l'est. (Miirdoch). II se voit en
allant au nord jusqu'à la côte Arctique. (Ross). Dans la vallée du
Fraser inférieur je n'ai observé qu'un spécimen de cet oiseau pendant
la saison froide, et je l'ai tué. (Brooks).
Notes sur la reproduction. — C'est le plongeon le plus abon-
dant dans la région examinée. On a trouvé des nids dans la partie
boisée, dans les Barren Grounds, et le long des rives, ainsi que sur les
îles, de la mer Arctique. Pendant cinq années successives, depuis
1862 jusqu'à 1866 inclusivement, on a recueilli, en tout, à peu près
cent soixante-cinq nids dont la plupart contenaient, chacun, deux
œufs. {Macfarlane). Cette espèce arrive à Point Barrow au com-
mencement de juin, et, aussitôt que l'eau dans les étangs dégèle, elle
s'y établit, et, évidemment, y couve en abondance, bien que nous
n'ayons pu trouver son nid. Un des lieux pour la reproduction était,
évidemment, une lacune marécageuse, à cinq ou six milles dans l'inté-
rieur, mais les nids furent inaccessibles. (Murdoch) .
11. Le plongeon à gorge rousse.
Gavia lumme. (Gunn). (Allen. 1897.
Le plongeon à gorge rousse est un oiseau migrateur d'été commun
partout dans la partie nord du continent. Dans le Groenland il
couve dans les deux inspectorats, {Arct-Man), et dans Terre Neuve
dans les petits étangs situés dans les marais y faisant son nid dans une
touffe d'herbe entourée d'eau. (Reeks). Il n'est pas commun sur
l'île Ellesmere. (E.-Bay). On les voit en nombre le long des rives,
et sur les îles de la baie, et du détroit, Hudson, au nord de la baie
James. Il se montre le long de la côte nord du Groenland, ainsi que
dans toutes les eaux du nord. Il couve sur les îles, ou au bord des
étangs à une petite distance seulement de la côte, et se nourrit dans
la mer et dans l'eau douce. (A. P. Low). Cet oiseau passe l'été en
l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
assez grand nombre dans le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain).
C'est un oiseau migrateur rare dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F.
Tufts). Il abonde dans le Labrador, et couve dans le voisinage de la
baie d'Hudson, ainsi qu'à l'ouest, au nord du cercle Arctique, jusqu'à
l'Alaska où il est le plus abondant de tous les plongeons. (Nelson).
Au mois de mars 1891 on en a pris deux spécimens dans le port
d'Esquimault, île de Vancouver. D'après mon expérience cet oiseau
est rare dans la Colombie-Britannique. (Fannin). MM. Osgood,
Grinnell, et Bishop mentionnent le fait que ce plongeon se voit en
maints endroits dans l'Alaska.
On le rencontre rarement dans les provinces de Québec, Ontario
et Manitoba, bien que M. Fleming dise que l'oiseau est assez commun
à Toronto, Ontario. On ne l'a pas observé, ni dans la région des
Prairies, ni dans les Montagnes Rocheuses, sauf en 1903 lorsque M.
Spreadborough l'a vu au lac Lesser Slave.
Notes sur la reproduction. — L'on peut trouver des œufs frais
de cette espèce à partir du ler juin jusqu'au ler juillet. Les lieux
choisis pour la couvaison sont identiques à ceux du plongeon à gorge
noire, et semblable aussi à cette dernière, cette espèce pond ses œufs,
au nombre de deux, sur la terre même, le lieu choisi étant souvent
humide et boueux. On a trouvé un nid sur un terrain gelé, et dans
l'étang il y avait de la glace qui flottait. Les vieux oiseaux accom-
pagnent leurs jeunes aux cours-d'eau, aux grands lacs, ou au bord de
la mer, aussitôt que ces derniers sont capables de les suivre. Ces
petits deviennent facilement la proie des chasseurs jusqu'à ce qu'ils
commencent à porter des plumes, alors ils deviennent plux méfiants.
(Nelson). Le plongeon à gorge rousse niche dans des petits étangs de
l'intérieur du Labrador. Il se voit en assez grand nombre le long de
la côte à partir du moment où les jeunes sont capables de voler,
(Bigelow) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I7
Famille III. ALCIDAE Pingouins, Guillemots, Macareux.
V. LUNDA Pallas. 1826.
12 Macareux huppé.
Ltinda cirrhata. — ^Pall — 1 826.- — ■
Ce macareux est assez commun le long des côtes de l'île de Vancou-
ver, ainsi que de cette partie de la Colombie Britannique qui se trouve
sur le continent. Il couve dans le golfe de Géorgie. {Fanjiin).
C'est un oiseau qui se voit en nombre tout le long de la côte de la
Colombie Britannique et de l'Alaska, y couvant dans des endroits
propices sur presque toute sa longueur. M. Turner dit que ce maca-
reux est surtout abondant aux îles Aléoutiennes, et le long de la côte
entière de l'iVlaska. Il couve dans les rochers, et ne pond qu'un seul
œuf. Son nid se trouve généralement sur le sol humide au fond d'une
crevasses dans le rocher. (Nelson) . Cet oiseau est commun sur les
îles Pribilof. (/. M. Macoun). On en a pris deux spécimens à Cape
Lisburne, Alaska. {McIIhenny).
Notes sur la reproduction. — Les habitudes de cet oiseau
pendant la couvaison ressemblent à ceux du macareux cornu. D'après
mes propres observations, il préfère les falaises, et les bords des caps
à pic recouverts d'herbe où il y a, sur le sommet et le bord de quelques-
uns, une accumulation de sol de plusieurs pieds de profondeur. Ce
sol est criblé de trous creusés par ces oiseaux. Généralement le nid
ne consiste que la terre nue sur laquelle un seul œuf est pondu. Les
oisillons vont sur l'eau avant qu'ils soient capables de voler, les vieux
oiseaux les accompagnant à l'eau. (Nelson). On a trouvé une assez
grande colonie d'oiseaux reproducteurs sur une petite île dans le canal
Houston Stewart, sur les îles Queen Charlotte, Colombie Britannique.
(Osgood). On a remarqué ces oiseaux par milliers sur l'île St-Lazaria,
Alaska où ils couvaient. Tous les bancs herbeux le long du rivage
furent criblés de leurs trous. Le 17 juin ces trous contenaient des
œufs frais, et le 7 juillet il y avait dans les œufs de gros embryons.
(Grinnell).
Il se peut que dans la plupart des cas l'œuf unique soit pondu sur le
simple rocher, mais, le 7 août, j'ai trouvé un nid, contenant un seul
l8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
œuf couvé, sur l'île Walrus. Ce nid était situé entre de gros cailloux,
exposé au ciel, et fait de plantes marines desséchées et d'algues. Il
était bien gros, mesurant à peu près quinze pouces de diamètre, pau-
vrement construit, et pratiquement sans garniture au milieu. (Pal-
mer) .
VI. FRATERCULA Brisson. 1760.
13. Le macareux arctique.
Fratercula arctica. — (Linn)— Schaff — 1789.
Le macareux arctique couve depuis la baie de Fundy en allant
au nord jusqu'aux îles dans la baie Disco, Groenland. On ne men-
tionne pas sa présence sur la baie d'Hudson.
On a remarqué cet oiseau en train de couver en nombre sur l'île
Bryon, l'une des îles du groupe Madeleine, en grand nombre sur le
rocher aux Oiseaux ainsi qu'à la baie Naufrages, Anticosti, et à l'île
aux Perroquets, près du havre de Mingan. {Breuster). Il habite
l'île Seal, comté de Yarmouth, Nouvelle Ecosse où, au mois de juin
1906, on l'a noté en train de couver. {H. F. Tufts). Il est commun le
long de la côte du Groenland, du moins jusqu'à la latitude 70°, et il
couve en abondance aux îles Hunde et Green dans la baie de Disco.
{Kumelin). Vers la fin octobre 1881 on en a tué un jeune spécimen
sur la rivière Ottawa. (Ottawa Naturalist, Vol. V).
Notes sur la reproduction. — La macareux arctique couve en
abondance aux îles Gannet sur la côte du Labrador. M. Dicks a
recueilli pour moi, le 2 juillet 1895, un gçand nombre d'oeufs sur ces
îles. Le nid consiste d'un trou creusé dans le sol au fond duquel
repose l'œuf unique. (Raine). Il couve jusqu'à présent en abondance
relative sur un grand nombre des îles éloignées le long de la côte
du Labrador. (Bigelow). Cet oiseau couve modérément sur l'île
Bryon, l'île la plus au nord du groupe Madeleine, et en abondance
sur la roche aux Oiseaux, à une distance de onze milles. J'ai décou-
vert, au premier endroit, trois nids, le 23 juin 1897. Un seul œuf
reposait dans un trou situé dans le rocher qui se désagrégeait, et à
cette date l'incubation était déjà commencée. Il n'y a pas de nid,
l'œuf reposant simplement sur le sol. Les trous pour la reproduction
sont difficiles à atteindre sur l'île Bryon, et à cause du fait que l'oiseau
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I9
reste la plupart du temps accroupi sur l'œuf, il se peut qu'il y ait plus
de trous que je ne le pense. Un nid se trouvait même à trois pieds
de l'entrée du trou. {Rév. C. J. Young).
13a. Macareux à grand bec.
Fratercula arctica naumanii. — Norton — 1901.
Ce macareux se voit le long des côtes, ainsi que sur les îles, de l'océan
Arctique depuis Spitzberg jusqu'à la baie Baffin. {A. O. U. list).
On en a obteneu un spécimen à grand Manan, Nouveau Brunswick.
{Auduhon) . Il est rare dans le Groenland, et ne couve pas plus loin
au sud que la latitude 63° 30' Nord. {Arct. Man).
Notes sur la reproduction. — J'ai des œufs de cette espèce dans
ma collection, qui ont été recueillis, le 20 juin 1889, dans le Groenland.
Ils sont beaucoup plus gros que ceux du macareux ordinaire. {Raine.)
14. Macareux cornu.
Fratercula cornicidata (Naum) BraNDT, 1837.
Cet oiseau se trouve le long de la côte, ainsi que sur les îles, de
l'Océan Pacifique du nord depuis les îles Kurile jusqu'à la Colombie-
Britannique. {A. 0. U. list.) Il est rare à Massett, îles Queen
Charlotte, Colombie- Britannique. {Kermode.) Il couve en abon-
dance sur toutes les îles rocheuses dans la mer Behring. (Nelson.)
Ce macareux abonde tout le long de cette partie de la côte d'Alaska,
qui se trouve au sud du cercle arctique, et se voit en nombre incroya-
ble dans les lieux propices. Il y a des lieux privilégiés pour la repro-
duction de cet oiseau qui s'étendent d'un bout à l'autre des îles
Aléoutiennes, y compris leurs extensions à l'est et à l'ouest pour une
distance de plus de mille milles. Il se reproduit aussi en grand
nombre sur les îles Pribilof, et celles de St. Matthew, et St. Lawrence.
(Turner.) On en a pris huit spécimens au cap Lisburne, Alaska.
(Mcllhenny.) L'oiseau se voit en nombre sur les îles Pribilof. (/.
M. Macoun; Palmer.)
Notes sur la reproduction. — Ce mormon se rend aux îles Pribilof
venant du sud vers le 10 mai et y arrive toujours par couples.
Il emploie à la construction de son nid des plantes marines desséchées,
de l'herbe, et de la mousse, le tout négligemment placé ensemble
20 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
bien au fond de quelque crevasse profonde ou rocheuse où, quatre-
vingt dix-neuf fois sur cent, il est impossible d'atteindre l'œuf une
fois pondu. Le nid ne contient qu'un seul œuf. Celui-ci est d'un
blanc pur, gros, oblong, et ovale. (Ellioti.) Les nids de ce macareux
sont construits sur le rebord des plus hautes falaises dans les îles où
l'on trouve des renards; mais, sur celles où on ne les trouve pas, cet
oiseau couve généralement à la base du cap à pic, au-dessous des
gros rochers qui sont devenus détachés et sont tombés. Son nid se
compose des matériaux qui se trouvent par hasard à l'endroit, soit
des brindilles, des pierres ou de la terre. Un seul œuf d'un blanc
clair est pondu sur le gravier ou le sol. Il est très gros par rapport
à la taille de l'oiseau, et, une fois cuit, est assez appétissant.
L'oiseau s'accroupit sur l'œuf longtemps sans arrêt, et ne le quitte que
lorsque la faim l'oblige à chercher de la nourriture. (Turner.)
VIL CERORHINCA Bonaparte. 1828.
15. Le guillemet à bec cornu.
Cerorhinca monocerata (Pall.) Cass. 1858.
Ce guillemot se voit le long de la côte ainsi que sur les îles de
l'océan Pacifique du nord et couve en allant au sud le long de la
côte de la Colombie-Britannique. {A. 0. U. list.) On le trouve dans le
golfe de Géorgie, et il couve sur les îles autour de l'île de Vancouver.
{Lord.) II se voit le long des côtes de l'île de Vancouver. {R.
Brown.) M. Bischoff en a pris neuf spécimens à Sitka pendant
l'Exploration Télégraphique. (Nelson.) Un sauvage en a pris
deux couples, le 21 juillet, dans la baie à Sitka, et on en a vu plusieurs
autres. L'état des organes reproducteurs, ainsi que la partie plumée
de l'estomac, indiquaient que ces oiseaux couvaient, mais je n'ai
pas constaté où la reproduction avait lieu. (Grinnell.)
VIII. PTYCHORAMPHUS Brandt. 1837.
16. Le pingouin de Cassin.
Ptychoramphus aleuticus (Pall.) Brandt, 1837.
Cet oiseau se voit le long de cette partie de la côte du Pacifique
qui se trouve dans l'Amérique du Nord, depuis les îles Aléoutiennes
jusqu'à la latitude 49°. {A. 0. U. list.) Il couve sur les îles Aléou-
tiennes, et est assez commun sur quelques-unes d'entre elles. {Turner.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 21
Il a été noté dans le golfe de Géorgie entre l'île Sait Spring et
Nanaïmo où, le 7 mai 1887, on en a tué un spécimen. {Macoim.)
On l'a remarqué en nombre au détroit Queen Charlotte, et un spécimen
y a été tué. {Dr. G. Aï. Dawson.)
IX. CYCLORRHYNCHUS Kaup. 1829.
17, Le pingouin perroquet.
Cyclorrhinchus psiitaculus (Pall.) Stejn, 1884.
Le 8 juin 1897 M. Frobese a pris, à Sitka, Alaska, un mâle adulte
unique de cet oiseau, et on me l'a présenté. C'est le seul que l'on
ait vu. {Grinnell.)
Cette espèce est extrêmement commune dans le détroit de Behring,
et en allant vers le sud d'une extrémité à l'autre des îles Aléoutiennes,
ainsi que sur les îles Pribilof , et celles de St. Matthew, et St. Lawrence.
{Nelson.) Elle abonde aux îles Aléoutiennes, et couve dans tous les
lieux propices. {Turner.) Elle est commune sur les îles Pribilof.
(/. M. Macoun.)
Notes sur la reproduction.- — -Cet oiseau arrive aux îles Pribilof
de bonne heure au mois de mai. Il est silencieux, et construit son
nid dans une crevasse profonde de quelque falaise inacessible où il
pond un seul œuf d'un blanc pur, et d'une forme oblongue-ovée, sur
le rocher ou le sol. {Elliot.) Semblable au macareux il pond son
seul œuf au-dessous des gros cailloux sur l'île Walrus. Les clapiers
sur l'île St-Paul, en autant que j'ai pu m'en rendre compte, ont été
creusés dans les escarbilles volcaniques dont les caps à pic sont
recouverts, de sorte que l'entrée se trouvait toujours au bord de la
falaise, et le fond était sur le roc. {Palmer.)
X. SIMORHYNCHUS Merrem. 1819.
18. Le pingouin huppé.
Symorhynchus cristatellus (Pall.) Bonap. i838.n
Cet oiseau couve en grand nombre sur les îles dans le détroit Behring,
mais les lieux de sa reproduction se trouvent d'une extrémité à
l'autre des îles Aléoutiennes. Il niche sur les falaises au milieu des
rochers détachés, et ne pond qu'un seul œuf. {Nelson.) On ne l'a
observé qu'à deux reprises à St-Michael. Il se voit en nombre
78870—3
22 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
considérable à la baie Bristol, Alaska, et en grande abondance sur
les îles Aléoutiennes. {Turner.) On le trouve en nombre sur les
îles Pribilof. (/. M. Macoiin.)
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau arrive au commence-
ment de mai et se plait aux crevasses et aux trous dans les falaises
rocheuses ou situés à une grande profondeur au-dessous du galet
balsatique et raboteux ou d'un gros caillou, pour déposer son œuf
sur le sol ou le rocher. Cet œuf est d'un blanc pur, et assez ru-
gueux ayant de nombreuses décolorations. (Elliott.)
19. Le pinêouin à favoris.
Simorhynchus pygmœus (Gmel.) Brandt, 1869.
Cette espèce se voit le long des côtes et sur les îles de la partie
nord du Pacifique depuis Unalaska à travers la chaîne Aléoutiennne
jusqu'à Kamchatka. {A. 0. U. list.) Il couve en abondance sur
les îles Nearer et Commander. (Nelson.) En 1899 il couvait sur
l'île Atka. {Turner.)
20. Le pingouin moindre.
Simorhynchus pusillus (Pall) Coues, 1862.
L'on trouve cette espèce le long des côtes et sur les îles du Pacifique
du nord depuis Sitka et le Japon en allant au nord. {A. 0. U. list).
Elle constitue l'oiseau aquatique le plus abondant dans la mer Behring.
Elle couve en nombres immenses sur les îles Aléoutiennes, et pond
un seul œuf blanc au-dessous des gros cailUoux détachés dans une
crevasse située dans la falaise. (Nelson). Cet oiseau est commum
le long de la chaîne entière des île Aléoutiennes, et en allant à l'est
jusqu'à Kadiak. Il abonde sur l'île St-George dans la mer Behring.
(Turner). On en a pris un spécimen à Point Barrow, Alaska. (Mc-
Ilhenny) .
Notes sur la reproduction.- — Cette espèce couve dans la plus
grande abondance sur une étendue de galet blasatique d'à peu près
cinq milles carrés située sur l'île St-George. Elle ne construit pas un
nid , mais elle pond son seul oeuf à une grande profondeur au milieu
des rochers détachés. Cet œuf, d'un blanc pur, est excessivement
variable quant à sa grosseur et à sa forme. Il est généralement d'un
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 23
oblong-ové avec le petit bout pointu. {EllioU M. Palmer donne un
compte rendu très détaillé de cet oiseau et de ses habitudes dans son
«Birds of the Pribilof Islands. »
XI. SYNTHLIBORAMPHUS Br.\ndt. 1837.
21. Le pingouin à tête grise.
Synthliboramphus antiquus (Gmel) Brandt. 1937.
Cet oiseau se voit sur l'île St-George, l'une des îles du groupe
Pribilof, ainsi qu'à Sitka. Il couve en abondance sur les îles Nearer,
où quelques spécimens habitent, ainsi que sur les petites îles Chica,
dans le détroit Akutan, près d'Unalaska. {Nelson).
Le 12 juin 1879 on en a obtenu un spécimen sur l'île Atka. Cet oi-
seau couve dans des trous creusés dans le gazon situé dans la partie
nord-est de l'île. {Tnrner). Il se voit à la baie Sitka, Alaska.
{Dr. Bean). Au mois de novembre 1888 on en a pris un spécimen au
cap Beale, sur la côte ouest de l'île de Vancouver. {Fannin). Cet oi-
seau n'est pas commun. Il fréquente la côte ouest de l'île de Van-
couver, et a été pris dans le détroit près de Victoria. Le révérend
J. H. Keen dit qu'il l'a trouvé rarement sur les îles Queen Char-
lotte. {Kermode).
Notes sur la reproduction. — J'ai en ma possession une série
de 20 œufs de cet oiseau qui ont été recueillis le 26 juin 1894 sur l'île
Sannak, Alaska. On n'avait recueilli que très peu de ses œufs jusqu'à
ce moment-là. M. Littlejohn a trouvé les nids au-dessous des touffes
d'herbe vigoureuse et aplatie. Ils ne consistaient que d'une légère
excavation et les œufs reposaient sur quelques tiges d'herbe, La
couvée consiste de deux œufs qui ne ressemblent point à ceux d'aucun
autre oiseau de mer. Le fond est d'un jaune clair foncé avec des
taches longitudinales de brun clair et de gris lavande. Ils mesurent
2.35 X 1.45. L'oiseau s'accroupit bien sur ses œufs, et, quelquefois,
il est nécessaire de le faire se lever du nid à coups de bâton. {Raine).
L'on m'a dit que cette espèce couve en abondance sur l'île Atka,
l'une des îles du groupe Aléoutiennes. Elle y couve dans des trous
creusés dans le gazon projetant au delà du bord des falaises. {Turner).
78870—33^
24 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XL BRACHYRAMPHUS Brandt, 1837.
22. Le pingouin marbré.
Brachyrampus marmoratus (Gmel). Brandt, 1837.
M. Bischoff a pris un grand nombre de spécimens de cet oiseau à
Sitka. M. Dali l'a trouvé sur les îles Aléoutiennes, et, au mois de
mai 1877, l'auteur l'a remarqué près d'Unalaska. C'est probable que,
dans cette chaîne, l'oiseau se rend à la limite la plus au nord de ses
migrations, et il y couve. (Nelson). Cette espèce est commune et
couve sur plusieurs des îles dans la baie Kachimak, Alaska. (A. J.
Stone). On la trouve par petites bandes dans la baie Sitka, Alaska.
{Dr. Bean). On en a pris un mâle adulte à Orca, sur le détroit Prince
William, Alaska. (Grinnell). Elle habite en abondance le long de la
côte de la Colombie-Britannique, et elle couve sur l'île de Vancouver
ainsi que sur quelques-unes des plus petites îles dans le golfe de
Géorgie, et dans des goulets sur le continent. (Fannin). En avril
1889 elle abondait dans le goulet Burrard, Colombie-Britannique, et
au mois d'août 1887 on l'avait tuée dans le détroit Barclay, île de
Vancouver. (Macotin). Au mois d'avril 1906 elle était commune
dans la baie de Douglas, Colombie-Britannique. {Spreadborough).
23. Le pingouin à bec court.
Brachyramphus hrevirostris Vigors, 1828.
Le premier spécimen de cet oiseau rare qui ne se trouve dans aucun
musée américain, a été pris à la fin de mai 1877 dans le port Unalaska
par l'auteur lui-même. (Nelson). Le 24 avril 1879 on en a obtenu un
spécimen au village Iliuliuk, sur l'île Unalaska. L'indigène qui me
l'a apporté m'a dit que cet oiseau abondait pendant toute l'année
sur l'île Sannak et y couvait. Il n'est pas rare, ni sur l'île Amchitka,
ni dans le voisinage du port Old, sur l'île Atka, l'une des îles du groupe
Aléoutienne. (Turner). En 1903 M. Stone, en a pris un mâle
adulte en plumage de reproduction en face de Homer, Alaska. La
prise de ce spécimen opère une extension d'environ 700 milles à
l'est de l'étendue déjà connue des migrations de cette espèce, car,
apparemment, jusqu'à ce moment-là on n'avait jamais noté l'oiseau
à l'est d'Unalaska. (Chapman). Trois spécimens de cet oiseau rar^
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 25
ont été pris par M. C. L. McKay, le 3 avril 1883, à Point Etolin,
près de Nushagak, Alaska. (Osgood).
Notes sur la reproduction. — L'indigène qui m'a apporté le spéci-
men ci-dessus mentionné m'a dit que l'oiseau pond un seul œuf d'un
blanc pur. Le nid se trouve au milieu des racines des grandes touffes
d'herbes au bord des caps à pic et des falaises. {Tiirner).
XIII CEPPHUS Pallas. 1769.
27. Le guillemet noir.
Cepphus grylle (Linn) Brehm 1831
Le guillemot noir est commun le long de la côte de l'Atlantique
depuis la baie de Fundy {Chamberlain ; Downs), en allant au nord
jusqu'à Terreneuve (Reeks). Il abonde le long des deux côtes du
Groenland, et l'on dit qu'il y reste plus longtemps que tous les autres
oiseaux. Il se voit en nombre sur la péninsule Melville, mais on ne
le remarque pas aussi souvent dans la mer Polaire. {Arct. Man).
Il est conimun partout sur l'île EUesmere, où on l'a noté en maints
endroits nichant au milieu de vieux amas de pierres. {E. Bay). Il
se répand partout mais dans le golfe St-Laurent il ne couve nulle part
en nombre. (Brewster). Cet oiseau couve en abondance sur toutes
les îles propices sur la côte nord-est du Labrador. Je n'ai pu décou-
vrir aucune trace du tout du guillemot de Mandt bien que M. Turner
dise que cette espèce abonde le long de la côte est de ce territoire.
{Bigelow). Le guillemot noir se trouve commun dans le détroit
d'Hudson, et il se voit aussi le long des côtes est et sud du Labrador.
{Packard). En 1903 on en a remarqué quelques spécimens le long de
la rive ouest de la baie James. {Spreadborough) . Cet oiseau couve en
abondance par bandes répandues cà et là sur la plupart des îles de la
Madeleine. {Bishop). Il couve sur l'île Seal, comté de Yarmouth,
Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts). On le voit pendant toute l'année
dans le détroit Prince of Wales, sur celui d'Hudson. {Payne). Il est
commun à Québec. {Dionne). On en a tué un spécimen, il y a bien
des années, dans la baie Burlington, Hamilton, Ontario. {Mc-
Ilwraith). On fait mention de cet oiseau provenant de Toronto,
Ontario, celle d'une femelle prise le 19 décembre 1895. Il est possibles
que ce spécimen appartienne à «C. mandti», car son bec est petit et
son plumage très blanc. (/. H. Fleming).
26 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — -Le 20 juin 1895 M. Dicks a collec-
tionné pour moi une grande quantité d'œufs de cet oiseau sur l'île Pig,
côte du Labrador. Le 9 juillet 1896 on a collectionné pour moi une
autre grande série dans la baie d'Ungava, Labrador. Cet oiseau pond
deux œufs dans des crevasses des falaises. J'ai aussi des spécimens
de ses œufs dans ma collection, qui ont été recueillis à Grand Manan,
Nouveau-Brunswick. {W. Raine). Le guillemot noir est une espèce
commune dans le golfe St-Laurent, y couvant dans les endroits pro-
pices aussi loin à l'ouest que l'embouchure de la rivière Saguenay.
Un grand nombre de spécimens couvent sur les îles de la Madeleine
ainsi que près de Tignish, à l'extrémité ouest de l'île du Prince-Edouard
Le 23 et le 24 juin 1897 nous avons trouvé une quantité de ses œufs
dans les falaises sur l'île Bryon. Ils étaient pour la plupart frais, ou,
à cette date, n'avaient été couvés que depuis quelques jours. Chaque
oiseau pond deux œufs dans une crevasse située dans le rocher, quel-
quefois à une profondeur de deux ou trois pieds. Aucun nid n'est
construit, les œufs étant pondus sur le sol. Ces derniers ne varient
pas beaucoup, mais dans les localités où le sol est humide et sa couleur
rouge, ils deviennent bientôt tachés et décolorés. J'ai trouvé ce
guillemot le plus commun de tous les oiseaux de mer aux îles ci-dessus,
bien que sur les rochers aux Oiseaux, plusieurs autres espèces se
trouvent plus nombreuses. (Rév. C. J. Yowig).
28. Le guillemot de Mandt.
Cepphus mandtii (Licin) Bonap. 1856.
Le guillemot de Mandt abonde dans les mers arctiques ainsi que les
détroits depuis l'île Melville en allant au sud jusqu'à la baie d'Hudson
{Richardson) . Il se voit de temps en temps dans le détroit d'Hudson,
et se trouve en nombre le long de la côte est du Labrador ainsi qu'à
Fort George sur la baie James. {Packard). Cet oiseau fréquente
Severn House, sur la baie d'Hudson. (£. T. Selon). Il est tout à
fait commun dans la baie d'Hudson, y restant pendant tqute l'année,
et passant l'hiver dans les parties de la baie où l'eau ne gèle pas. Il
couve en grand nombre au-dessous des roches détachées et des gros
cailloux, sur les îles les plus au large, et pond un œuf ou plus, générale-
ment deux. Il niche dans des cavités au-dessous des rochers et des
gros cailloux, et la couvée complète consiste d'un, deux, ou, très rare-
ment trois œufs. La couvaison est tradive, aucun des douze œufs
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 27
recueillis n'ayant été enlevé avant le lo juillet. Le fond de ces œufs
est une transition depuis un blanc verdâtre à un blanc crayeux avec
des grosses et petites taches et éclaboussures de noir, d'ornbre et de
lilas, celles au gros bout étant plus nombreuses et plus grosses. {A .
P. Low). Cette espèce se voit le long de' cette partie de la côte de
l'Alaska qui se trouve sur les mers Arctique et Behring ainsi qu'autour
des îles dans ces eaux. (Nelson). Elle ne se rend que rarement à
St-Michael, et on ne l'observe pas sur les îles Aléoutiennes. {Turner):
Elle était rare pendant la saison d'eau dégelée à Point Barrow, mais
en novembre et décembre on l'a remarquée à cet endroit par petites
bandes. (Murdoch).
29. Le guiliemot de l'ouest.
Cepphus columha (Pall). 1826.
Ce guiliemot est l'un des oiseaux aquatiques les plus nombreux dans
l'Alaska. Il se voit en grande abondance partout où la côte est
bordée par des promontoires abrupts, ou encore sur des îles très
escarpées. Il couve en abondance d'une extrémité à l'autre de la
région. (Nelson). Il ne se voit qu'en petit nombre à St-Michsel,
mais il abonde sur les îles Aléoutiennes et couve en grand nombre sur
l'île récemment apparue de Bogoslov. (Turner). Cet oiseau habite
en nombre depuis les rochers Race, sur le détroit de Juan de Fuca,
jusqu'à l'Alaska, et il couve par toute l'étendue de ses migrations.
(Fannin). Au mois d'avril 1889 il se trouvait par grandes bandes au
goulet Burrard, Colombie-Britannique. (Macoun). Il était, commun,
au mois d'avril 1906, sur la baie à Douglas, Colombie-Britannique.
(Spreadhorough) .
Le guiliemot est l'oiseau aquatique le plus abondant sur les îles
Queen Charlotte, Colombie-Britannique. Il couve dans les cre-
vasses situées dans les rochers le long des rives des goulets paisibles.
Dans beaucoup de ces endroits les branches des arbres se penchent
sur les rochers et, à la marée haute, touchent presqu'à l'eau de sorte
qu'au moment où les oiseaux qui ont été effrayés, s'élancent de leur
nid, il est possible d'observer le spectacle étrange d'un guiliemot s'en-
volant d'un arbre. Souvent les lieux de couvaison sont choisis
dans, ou près, des crevasses des rochers au-dessous des racines de
grands arbres. (Osgood.)
28 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XIV URIA Brisson 1760.
30. Le guillemet ordinaire.
Uria troile (Linn.) Lath. 1790.
Le guillemot ordinaire est commun en hiver à Grand-Manan, sur la
baie de Fundy (Chamberlain), ainsi que le long de la côte de la Nou-
velle-Ecosse. {Downs.) Il est très commun et couve sur les îles au
large de la côte nord de Terre-Neuve et du Labrador. (Reeks.)
Il se voit en nombre le long des côtes est et sud du Labrador, mais
on ne l'a pas observé dans le détroit d'Hudson. {Packard.) Quel-
ques spécimens couvent dans le Groenland. {Arct. Man.) On a
trouvé cet oiseau couvant en deux localités seulement dans le golfe
St-Laurent, sur le rocher aux Oiseaux et les îles aux Perroquets.
(Brewster.) On l'a remarqué aux îles Mingan. (Dionne.) Il est
commun dans la baie d'Hudson. (Richardson.) On le voit quelque-
fois dans la baie Burlington, Ontario, à la suite d'une tempête.
(McIlwraUh.) . La mention faite par Sir John Richardson ci-dessus
devrait probablement se trouver sous le titre du guillemot de Brûnnich.
Notes sur la reproduction. — Le 2 juillet 1895 M. Dicks a col-
lectionné pour moi une grande série d'oeufs de cet oiseau aux îles
Gannet, sur la côte du Labrador. Un œuf unique est pondu au bord
de la falaise. (Raine.)
30a. Guillemot de Californie. Murre
Uria troile californica (Bryant.) Ridgw. 1884.
Cet oiseau abonde d'une extrémité à l'autre de la chaîne Aléou-
tienne, ainsi que de cette partie de la côte du continent bordant le
Pacifique, mais M. M. Elliott, Palmer et J. M. Macoun ont cons-
taté qu'il se touve sur les îles Pribilof , mais en petit nombre seulement.
On en a pris des spécimens, et collectionné des œufs à Sitka et à
l'île Kadiak. (Nelson.) Ce guillemot a été observé aussi loin au
nord que l'île St-Matthew. (Turner.) On en a pris un spécimen
sur l'île King, Point-Barrow. (Mcllhenny.) Cet oiseau abonde
dans le goulet Cook, Alaska. (Dr Bean.) Il fréquente les mêmes
lieux que «Cepphus columba» mais s'y trouve en nombre beaucoup
moins élevé; cependant à Victoria, Colombie-Britannique, il sem-
ble être plus commun pendant les mois d'hiver. (Fannin.) Le 12
juillet 1899 on en a remarqué plusieurs spécimen ts dans le détroit
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 29
Hécate, à quelque milles de l'entrée du goulet Cumshewa, îles Queen
Charlotte; ils se dirigeaient, apparemment, vers les îles Skedans,
situées à l'entrée du goulet, où probablement ils couvent. {Osgood.)
31. Le guillemot de Brunnich.
Uria lomvia {Lins .) Bryant. i86i.
Le guillemot de Brunnich abonde pendant l'hiver dans la baie de
Fundy. (Chamberlain.) Il est tout à fait commun le long de la côte
de Terreneuve. (Reeks.) Il est, sans doute, l'oiseau le plus commun
le long de la côte du Groenland, mais l'on dit qu'il ne couve pas au
sud de la latitude 64° Nord. (Arct. Man.) Il se voit en nombre le
long des rives est et sud du Labrador où il habite et couve {Packard.)
Il est commun au nord partout où les côtes sont assez élevées pour
qu'il puisse s'y nicher. Il est rare dans la partie nord-ouest de la
baie d'Hudson, à cause de l'abaissement des rives. On le voit en nombre
à l'entrée du canal Fox, et dans le détroit d'Hudson. Il abonde le long
de la côte du Groenland aussi loin au nord que le détroit Smith. Cet
oiseau est commun le long des îles EUesmere et North Devon, et en
allant au sud le long de la côte est de l'île Baffin. Il couve en grand
nombre au cap Wolstenholme, sur l'île Digge, et à d'autres endroit
dans le détroit d'Hudson. Il reste pendant tout l'hiver dans cette par-
tie de la baie d'Hudson où l'eau ne gèle pas, car à cette saison l'on a
tué de nombreux spécimens à Fullerton. {A.P.Low.) Le guillemot
de Brunnich se trouve le plus communément dans le voisinage de l'île
Cobourg où, certainement, il niche; autrement on ne le voit pas sou-
vent dans le voisinage de l'île EUesmere. {E. Bray.) Cet oiseau cou-
ve en abondance sur le grand rocher aux Oiseaux, îles de la Madeleine.
(Bishop.) Il fréquente les mers arctiques de l'Amérique du nord
les plus éloignées que l'on ait visitées, ainsi que le Groenland et la baie
d'Hudson, et il s'en va au sud en hiver. {Richardson.) Il est commun
depuis l'île Résolution jusqu'à la baie Grinnell et au détroit Frobisher,
même jusqu'à l'entrée du golfe Cumberland, mais dans le golfe lui-
même il est apparemment rare. Il y a des vastes lieux pour la re-
production dans le voisinage des caps Mercy et Walsingham, le plus
grand étant sur les îles Padlic, dans le détroit Excter. {Kumelin.)
Le guillemot de Brunnich est un oiseau qui pendant les quelques
dernières années est devenu assez abondant entre Kingston et
Brockville. Il se voit généralement au mois de décembre et, com-
30 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
me il n'est point farouche et s'approche presque j usque près des bateaux,
on peut le tuer facilement. Au mois de décembre 1896 deux hommes
en ont tué quarante spécimens dans peu de temps près de Rockport,
Ontario, juste avant la formation de la glace dans le St-Laurent. On
n'a pas observé de guillemot ordinaire dans la localité, mais le 8 juillet
1897 on en avait vu, aux alentours de Kingston, un spécimen qui a
été pris. Le lieu ne couvaison le plus rapproché est sur la roche
aux Oiseaux, à une distance de 1,200 milles. {Rév. C.J. Young
La première mention de guillemot de Brûnnich, provenant de To-
ronto, se rapportait, en autant que je le sache, à un spécimen tué, le
29 novembre 1893, dans la baie et qui actuellement fait partie de ma
collection. A partir de cette date jusqu'au milieu de décembre cet
oiseau y abondait, et on en a tué environ une quarantaine. Pendant
les dix ans suivants on a noté cet oiseau chaque année en novembre et
décembre, mais en nombre diminuant, les spécimens étant tués très
vite après leur arrivée. Ce qui est remarquable dans les migrations
depuis 1893 jusqu'à 1897 c'est que dans l'estomac de tous les spécimens
examinés il n'y avait point de nourriture, que les oiseaux étaient très
faibles, et qu'il était très facile de les prendre. On en a trouvé maints
spécimens morts au bord du lac; ceux-ci sont morts probablement
de faim. La migration de cette espèce maritime jusqu'à l'eau douce
des grands lacs était tellement remarquable, et était accompagnée de
maintes circonstances tellement extraordinaires qu'un compte rendu
plus détaillé a été publié dans les «Proceedings of the International
Ornithological Congress». London. 1895. (/. H. Fleming). Au
mois de décembre 1897 on a vu de nombreuses grandes volées de cette
espèce aux alentours d'Ottawa, et on en a pris beaucoup de spécimens.
On n'avait jamais remarqué une telle migration dans les années précé-
dentes. {Macoun). M. Witmer Stone classifie comme appartenant
à cette espèce dix-sept spécimens pris par M. Mcllhenny à Point
Barrow. La mention faite par M. Murdock, qui est actuellement
classifiée comme se rapportant à «U. lomvia arra», devrait aussi
probablement se trouver ici.
.Notes sur la reproduction. — Le guillemot de Brûnnich couve
en nombres incalculables au cap Wolstenholme sur la baie d'Hudson,
ainsi qu'en nombres moins élevés sur l'île Digge et au cap Hope's
Advance. Les lieux de couvaison se trouvent sur les iBords relevés
des parties saillantes où des milliers de spécimens s'accroupissent sur
leur œuf unique et, lorsqu'ils sont dérangés par la décharge d'un fusil,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3I
s'élèvent si vite qu'un grand nombre d'œufs sont délogés et tombent
dans la mer. Cette espèce habite la baie pendant toute l'année et
hiverne dans cette partie de l'eau qui n'est pas gelée. {A. P. Low.)
31a. Le guillemot de l'ouest à bec épais.
Uria lomvia arra. — ^(Pall.) Ridgw — 1884 —
Cet oiseau se trouve en grande abondance le long de cette partie
de la côte d'Alaska, ainsi que des îles à proximité de ce territoire, qui
est bordée par des falaises raboteuses, et des déclivités rocheuses. Il
se voit à Kadiak, et le long des côtes voisines depuis Sitka jusqu'à
la péninsule d'Alaska. Il est commun aux îles Pribilof et aux autres
îles dans la mer Behring, ainsi que dans le détroit Norton; et il couve
mais en petit nombre, au goulet Chamisso, au détroit Kotze'oue, et
sur les falaises près du cap Lisburne. (Nelson.) Ce guillemot se trou-
ve en extrême abondance à Bogoslov, où couvent des millions de spéci-
mens, ainsi que d'un bout à l'autre des îles Aléoutiennes. {Turner).
Il se rend à Point-Barrow seulement comme oiseau errant. {Mur-
do ch).
Note sur la reproduction. — Ces oiseaux pondent leur œuf
unique sur les petits promontoires et les récifs étroits qui se projetent
des falaises sur les îles Pribilof, et, sans faire un nid, s'accroupissent
côte à côte en aussi grand nombre que possible. La façon curieuse
qu'ils ont de se mettre à califourchon est le moyen qu'ils emploient
pour chauffer l'œuf dont l'incubation dure presque vingt-huit jours.
Lorsque l'éclosion a lieu, l'oisillon est recouvert d'un duvet épais et
foncé, qui, en moins de six semaines, est remplacé par un plumage
de la même couleur que celui du vieil oiseau. (Elliott). Pour trouver
un compte rendu complet relativement à cet oiseau, voir «The Birds
of the Pribilof Islands» par M. Palmer.
Un grand nombre de spécimens de cette espèce couvent tous les
ans sur les caps à pic et les bords des falaises à l'île Egg, à environ dix
milles de l'entrée du port de St-Michael. L'œuf est pondu sur le
rocher nu, sans aucun signe de nid. Un œuf seulement est pondu
dans une saison, mais supposons que celui-là soit enlevé, alors, si la
saison n'est pas trop avancée, l'oiseau en pond un autre. L'œuf est
très gros, le fond étant d'un vert-bleuâtre avec des taches de brun
foncé d'un contour variable. (Turner).
32 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XV. ALCA LiNN^us. 1758.
32 Le pingouin commun.
Alca torda. — Linn. — 1758 —
Le pingouin commun se voit de temps en temps près de pointe Le-
preaux, et de l'île Partridge. Il est commun aussi près du grand
Manan, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Il n'est pas très
commun pendant l'hiver dans la Nouvelle- Ecosse. (Downs). On
le remarque en nombre pendant tout l'été et l'automne le long des
côtes de Terre-Neuve. {Reeks). On ne l'observe pas dans le détroit
d'Hudson, mais il abonde et couve le long des côtes est et sud du
Labrador. {Packard). Cet oiseau abonde le long de la côte
nord-est du Labrador. {Bigelow). Il n'est pas rare dans l'ouest du
Groenland, mais dans la partie est de ce territoire il est inconnu.
{Arct. Man). Il couve, mais pas en grand nombre, sur le grand
rocher aux Oiseaux, les îles Bryon et Entry, du groupe de la Madeleine,
et dans le Golfe St-Laurent. {Bishop). Il est commun le long du
St- Laurent à Kamouraska, province de Québec. {Dionne). On le
voit en nombre depuis le milieu de la côte du Labrador jusqu'au dé-
troit de Frobisher, mais on ne le trouve pas dans le golfe Cumberland,
cependant il est assez commun le long de la côte ouest du Groenland.
{Kumulin) .
La première mention que nous ayons de la présence de cette
espèce dans l'Ontario se trouve dans les minutes publiées par
l'Institut Canadien. Cette mention se rapporte à un spécimen
pris le 10 décembre 1889. Un autre spécimen avait déjà été pris en
novembre 1871 près de l'extrémité ouest du lac Ontario, et M. J. H
Fleming mentionne la prise d'un autre encore, près de Hamilton,
Ontario.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve en abondance
sur les îles Gannet, côte du Labrador. Le 2 juillet 1895 M. Dick a
collectionné pour moi de nombreux œufs. Semblable^ au guillemot
ordinaire, cet oiseau pond son œuf sur le rebord de la falaise, et de
même que le guillemot noir ou «cepphus columba», il en pond quel-
quefois deux, mais généralement la ponte ne consiste que d'un œuf
unique. {Raine).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 33
XVI. PLAUTUS Brûnnich. 1772.
33 Le grand pingouin.
Plautus impennis (Linn) (Steenstr. 1885.
Cette espèce se trouvait autrefois en grande abondance autour de
Terreneuve, mais aujourd'hui elle ne s'y voit plus. On en a vu le
dernier spécimen vivant en 1852. En 1853 on en a ramassé un spé-
cimen mort à la baie Trinity. (Reeks). Cet oiseau a été découvert
dans le Groenland pour la première fois en 1574. (Arct. Man).
XVI î. ALLE LiNK. 1806.
34. Le niergule nain.
Aile aile (Linn.) Stejn. 1885.
Ce petit oiseau passe l'hiver à Grand Manan, Nouveau-Brunswick.
(Chamberlain) . Il était commun autrefois le long de la côte de la
Nouvelle-Ecosse, mais aujourd'hui il y est rare. (Downs). C'est un
oiseau migrateur périodique très commun en octobre le long de la
côte de Terre Neuve. (Reeks). Le mergule nain est commun dans
le détroit d'Hudson, et se voit en abondance le long de la côte est du
Labrador. (Packard). On dit que dans le Groenland il ne couve
pas au sud de la latitude 68° nord. Il est commun dans la baie
Baffin, m^ais rare dans la mer Polaire. (Arct. Alan). Cet oiseau se
trouve rarement dans la baie et le détroit d'Hudson. On le voit dans
ces lieux en hiver rarement en été. Il abonde le long de la côte nord
du Groenland, mais se voit en nombres moins élevés le long de la rive
ouest de la baie de Baffin. On l'a remarqué dans le détroit Lancaster.
(A. P. Low). Le mergule nain se voit sur l'île EUesmere, mais il est
de beaucoup plus nombreux dans le bassin de la rivière Kane. (É.
Bay). Il était commun le long de la côte du Labrador au large de
l'île Résolution, de la baie Grinnell, et du détroit de Frobisher, mais
je ne l'ai pas remarqué dans le golfe Cumberland. Il abonde au large
du détroit Exeter ainsi que le long de la côte ouest de la baie de Baffin,
en allant au nord. (Kumelin). Cet oiseau se voit à Godbout, sur le
St-Laurent, province de Québec. (Dionne). Le 18 novembre 1901
M. H. Macdonald, un pêcheur, a tué un megule nain dans le lac à
deux milles au large de Toronto, Ontario. J'étais présent quand il
34 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
a ouvert l'estomac, qui ne contenait que quelques arêtes. Ce spé-
cimen était une femelle, et, évidemment un jeune oiseau. (/. H.
Ames).
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession de nom-
breux œufs de cet oiseau qui ont été collectionnés dans l'Islande.
M. le docteur Shufeldt, dans son «Comparative orders of North
American Birds», a dit que cette espèce pond deux œufs, mais mon
collectionneur dans l'Islande n'a jamais trouvé que la ponte consistait
de plus qu'un seul œuf, et il en a collectionnés pendant quinze ans.
La plupart des auteurs sur l'ornithologie affirment que cet oiseau ne
pond qu'un seul œuf. L'oiseau pond son œuf unique d'un bleu
verdâtre dans une crevasse dans la falaise. Il couve dans le Groen-
land et sur le détroit Smith. {Raine).
Ordre. Longipennes Palmipèdes — -Longipennes.
Famille IV. STERGORARIIDAE Labbes.
XVIII. MEGALESTRIS Bonaparte. 1856.
35. Le labbe commun.
Megalesiris skua (Brûnn) Ridgw. 1880.
M. Holbœll a vu cet oiseau à deux reprises sur la côte sud du
Groenland. {Arct. Man). Le 22 juin 1882 on en a remarqué un
spécimen qui flottait dans le détroit de Belle Isle. (Packard) . Cette
espèce n'est pas très commune en hiver et au printemps autour de la
Nouvelle- Ecosse. (Downs). On l'a remarquée au large de la côte
du Nouveau-Brunswick. (Adams). Elle se voit de temps en temps
dans le golfe St-Laurent. (Dionne). On la trouve sur le Grand Lac
des Esclaves, mais en très petit nombre. (Ross). Il semble qu'elle se
rend très souvent au «Georges' », Terreneuve, ainsi qu'aux bancs de la
Nouvelle-Ecosse en hiver. On l'a observée, au mois de septembre,
près de l'île Lady Franklin, dans le détroit d'Hudson, il y en avait des
jeunes à ce moment sur les rochers. (Kumelin).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 35
XIX. STERCORARIUS Brisson. 1760.
36. Le labbe pomarin.
Stercorarius pomariniis (Temm() Vieill. 1819.
On dit que dans le nord le labbe pomarin est la plus commune de
toutes les espèces de la même famille. Il couve dans le nord du
Groenland, et on l'a observé aux îles Parry et au goulet Régent
{Arct. Man). Il ne se voit que rarement en automne dans le golfe
St-Laurent, ainsi qiie tout le long de cette partie de la côte Cana-
dienne bordant l'Atlantique. Cet oiseau se trouve de temps en
temps en compagnie des gros goëlands qui passent un peu de temps
pendant les grands froids de l'hiver autour de l'extrémité ouest du
lac Ontario. (Mcllwraith). Le labbe pomarin est très rare sur le
lac Great Slave. (Ross). Il se voit en assez grand nombre dans les
mers arctiques, et les débouchements nord de la baie d'Hudson où
il vit de poissons putrides, et en hiver il s'en va au sud, arrivant à la
baie d'Hudson en mai. (Richardson) . En 1845 on l'a pris à Fort
Churchill sur la baie d'Hudson. {Dr Gillespie, jr.). Pendant l'été
de 1899 cet oiseau était assez .commun sur la baie d'Hudson, mais on
n'a remarqué aucun lieu pour la reproduction. {A. P. Low). On
l'a observé à la baie Bonne, Terreneuve, pour la première fois au
mois d'août, et depuis cet endroit en allant au nord jusqu'à la latitude
71° il se trouvait en nombre à presque tous les lieux visités, et abondait
depuis Belle Isle jusqu'au détroit d'Hudson. {Kumelin).
Le 22 octobre 1898 on en a pris un spécimen près de Victoria,
île de Vancouver {Kermode) . Le labbe pomarin ne visite les îles Pribilof
qu'en petit nombre. M. Elliott en a trouvé un spécimen, et M.
C. H. Townsend un autre. Pendant l'été de 1890 on en a remarqué
deux spécimens en train de se nourrir des carcassess de phoques
(Palmer) .
Cet oiseau est arrivé le 13 mai à l'embouchure du Yukon, sur
la côte du Pacifique, et y est devenu de plus en plus commun jusqu'à
la fin de ce mois-là. Il abondait sur l'île St-Lawrence, ainsi que
partout dans le détroit Behring. Il se trouvait en grand nombre
le long de la côte Arctique au bord de la banquise (Nelson). Il
arrive à St-Michael à la première semaine de juin, et habite
les parties les plus sèches des plaines. Généralement on le remarque
36 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
individuellement, mais on peut en voir plusieurs ensemble à la fois
dans le voisinage {Turner). Cet oiseau se rend régulièrement en
été à Point Barrow, mais s'y trouve la plus rare des trois espèces.
37. Le labbe parasite.
Stercorarius parasiticus (Linn) Schaff. 1789-
Le labbe parasite couve dans les deux inspectorats du Groenland,
mais il se trouve plus commun dans celui du sud. Il couve aussi
sur la côte ouest du détroit Davis, ainsi que dans la mer polaire
{Arct Man). Il se voit au printemps et à l'automne le long de la
côte bordant l'Atlantique en allant au sud jusqu'à Grand Manan.
(Herrick). On le trouve dans le golfe St-Laurent. (Dionne). Le
20 juillet 18 — , on en a vu un spécimen unique près du port de Mingan.
(Breuster). Il se voit, mais en petit nombre, en allant au sud jusqu'à
Fort Simpson, latitiude 62 "-30'. Ross). Il est assez commun sur
les Barren Grounds ainsi qu'à la baie Franklin. On trouve des nids
quelquefois dans ces localités. {Macfarlane) . Cette espèce habite
cette partie de la côte de la mer Arctique bordant l'Amérique du
nord. On en a pris de nombreux spécimens sur la pémnsule Melville,
aux îles North Georgian, ainsi que dans la baie Bàffin, et on en a pris
d'autres sur les Barren Grounds, et à Fort Franklin, latitude 65°-! 5'
nord. {Richards 0 n) . Au mois de mai 1903 on en a vu plusieurs
spécimens sur la rive ouest de la baie James. (Spreadborough).
Le labbe parasite est commun aux alentours de Roe's Welcome
où il pille les sternes de l'Arctique, et il se voit de temps en temps
dans les eaux plus au nord. {A. P. Low). Dans l'estomac des
spécimens de cette espèce et celle qui suit, que l'on a pris dans la
baie d'Hudson, il n'y avait que des arrêtes et des plumes, (a. Halkett) .
Un spécimen de l'espèce mélanistique a été pris en 1845 à Fort
Churchill sur la baie d'Hudson. (Dr. Gillespie, jr.). Cet oiseau
visite les grands lacs de temps en temps au printemps et à l'automne.
(/. H. Fleming). Il se voit dans le voisinage de la côte entière
de la mer Behring, mais se trouve plus nombreux qu'ailleurs le long
du littoral bas et marécageux du détroit Norton, et de là en allant
au sud jusqu'à la rivière Kuskoquim. Ses lieux de reproduction
comprennent la région entière depuis les îles Aléoutiennes en allant
au nord jusqu'à l'extrême partie du continent. (Nelson). Il se
rend très souvent aux îles Aléoutiennes, et se trouve assez commun
à St-Michael. Turner). Il est rare à Point Barrow, et pas un seul
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 37
Spécimen y couve. {Murdoch). Cet oiseau ressemble au labbe
pomarin quant à sa distribution générale, mais il est moins commun.
{Kiimelin.) Au mois de novembre 1897, M. W. L. Gilchrist en a
pris un spécimen à Victoria, île de Vancouver, et le 12 septembre
1903, M. A. C. Brooks en a pris un autre à Comox. (Kermode).
Le 22 août 1899 on en a observé plusieurs spécimens à Homer, goulet
Cook, Alaska. (Osgood). Cet oiseau est accidentel sur les îles
Pribilof, où M. Elliott n'en a vu que quatre ou cinq spécimens. Dans
l'estomac de chacun des spécimens M. Elliott a trouvé des baies
d'wEmpetrum» à moitié digérées. (Palmer).
Notes sur la reproduction. — ^J'ai dans ma possession une couvée
de deux œufs prise le 11 juin 1890 à Skonntzaz, Groenland. {Raine).
Les spécimens en plumage noir sont rares au printemps, mais
on les voit de temps en temps. Le 31 mai j'en ai observé un couple
apparié à l'embouchure du Yukon. Les œufs sont pondus vers
le 5 juin sur les monticules couverts de mousse ou les terrains élevés,
situés dans les lieux fréquentés par les oiseaux. Le nid n'est qu'une
dépression dans la mousse et contient deux œufs qui ne peuvent
être distingués de ceux de l'espèce suivante. (Nelson.)
38. Le labbe à longue queue.
Stericorariiis longicaudus. Vieill. 1819.
On dit que dans le Groenland le labbe à longue queue ne couve pas
plus au sud que la latitude 70° Nord. (Arct. Man.) Au mois de
juin 1871 on n'en a observé que quelques spécimens près de la tête
du golfe Cumberland, et ils en sont bientôt disparus; je doute que
l'espèce y couve. (Kumelin.) On voit cet oiseau de temps en temps
depuis le Groenland en allant au sud le long de la côte du Labrador.
(Packard.) Il fréquente la côte de la Nouvelle-Ecosse. (Doiims.)
On le trouve dans Terreneuve. (Reeks.) Il se voit dans la baie
de Fundy. (Boardman.) ainsi que dans le golfe St-Laurent. (Dion-
ne.) On le prend de temps en temps dans la baie d'Hudson. (Dr
R. Bell.) Il est moins commun que le précédent dans Roe's Wel-
come, et on le voit de temps en temps dans les eaux plus au nord.
(A. P. Low.) Le labbe à longue queue se trouve sur le fleuve Mac-
kenzie en allant au sud jusqu'à Lapierre House. (Ross.) Il abonde
le long de la rivière Anderson, sur les Barren Grounds, et le long de
78870—4
38 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
la côte Arctique. (Macfarlane.) Le 2 octobre 1900 M. F. D. Bâtes
en a tué deux spécimens à Rondeau, sur le lac Erié, et le 10 octobre
1906 au même endroit M. E. Burk en a tué un autre. L'on n'a jamais
pu déterminer définitivement si ce dernier appartient au labbe pa-
rasite ou à celui à longue queue. (W. Saunders.) C'est un oiseau
rare à Aweme, Manitoba, où, le 17 mai 1903, on en a pris un spécimen.
(Criddle.) En 1890 et 1891 au lac Sumas, Colombie-Britannique, on
en a tué un spécimen et vu plusieurs autres pendant le mois de sep-
tembre. (Brooks.) C'est le labbe le plus commun le long de la côte
d'Alaska, mais il est rare aux îles Pribilof ; il abonde le long du litto-
ral bas du détroit Behring, mais sauf au détroit Kotzebue, il n'est pas
commun au delà de cet endroit. (Nelson.) Cet oiseau arrive à
St-Michael plus de bonne heure, et en plus grand nombre, que ses
congénères. On le voit rarement sur la partie est des îles Aléou-
tiennes, mais quelques couples, dit-on, couvent près de St-Michael.
{Turner.) C'est le plus commun des labbes à Point Barrow où il
se trouve en assez grand nombre, mais il n'y couve pas. (Murdoch.)
Notes sur la reproduction. — L'accouplement a lieu avec accom-
pagnement de démonstrations tapageuses de la part de plusieurs ri-
vaux, mais une fois appariés, les oiseaux se tiennent par couples, et
pondent leurs œufs au commencement de juin dans une dépression
sur le sommet mousseux de quelque tertre situé sur un terrain en pente.
(Nelson.)
Famille V. LARIDES Goélands et Sternes.
XX. PAGOPHILA Kaup. 1829.
39. La mouette blanche.
Pagophila alba (Gunn.) Coues. 1897.
La mouette blanche est un oiseau migrateur périodique très rare
le long de la côte nord-ouest de Terre-Neuve. En janvier 1867-68
on en a tué trois spécimens dans l'étang Parson. (Reeks.) On en a
observé un spéciment dans le port de Halifax antérieurement à 1869.
(-Jones.) Cette espèce est rare le long de la côte de la Nouvelle-
Ecosse. (Downs.) On en a tué un spécimen à l'âge d'adolescence,
à St-John. Cette mouette visite Grand-Manan, Nouveau- Bunswick,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 39
en hiver. {Chamberlain.) Elle se voit sur la côte du Labrador.
{Dionne.) On l'a vue au bord de la glace dans la baie d'Hudson,
près de la rivière Great Whale, au printemps et en hiver. Au com-
mencement d'été on remarque parfois des spécimens de cette espèce
sur la glace épaisse bordant la côte du Labrador et dans le détroit
d'Hudson. A la fin septembre on en a tué un jeune spécimen en
plein plumage à Fullerton. {A. P. Low.) Cette espère se voit de
temps en temps sur le lac Ontario. Après l'avoir recherchée pendant
deux saisons j'ai réussi a en obtenir un beau mâle adulte, les pê-
cheurs ayant consenti d'attacher derrière leur bateau une longue ligne
terminée par un hameçon qui était appâté de cisco. (Mcllwraith.)
Il y a raison, de croire que cette espèce se rend régulièrement en hiver
au lac Ontario. (/. H. Fleming.)
C'est un oiseau circonpolaire. On a obtenu de ses œufs au cap
Krabbe, latitude 77° 25' nord. {Arct. Man.) On la voit souvent sur
l'île Ellesmere où probablement elle couve. {E. Bay.) Cette belle
mouette fréquente le détroit Davis, la baie Baffin, et différentes
parties des rives septentrionales de l'Amérique du nord, y couvant
en grand nombre sur les falaises hautes et perforées qui forment
l'extrémité du cap Parry, latitude 70°. {Richardson.) Elle ne se
voit que rarement à Point Barrow, où au printemips on n'en a observée
que deux spécimens, mais à l'automne elle y est plus commune.
(Murdock.) Au mois de septembre 1889 M. James Porter en a pris
un spécimen au lac Dease, Cassiar, Colombie-Britannique. (Fannin.)
M. J. F.Studley en a tué un spécimen en novembre 1897 au lac OKana-
nagan. M. A. C. Brooks mentionne aussi la présence de cette espèce
à OKanagan {Kermodl.) La mouette blanche se trouvait en grand
nombre dans la baie Kingwash et ses environs pendant quelques iours
seulement avant qu'elle fut couverte de glace. On n'en a pas remar-
qué un seul spécimen au printemps. Cette espèce ne couve pas dan?
le golfe Cumberland. (Kumelin.) En 1895 un spécimen a été pris
par les indigènes sur les îles Pribilof où peut-être cette mouette se rend
régulièrement en hiver. (Palmer.)
XXL RISSA Stephens. 1825.
40. La mouette à trois doigts.
Rissa tridactyla (Lynn.) Boxap. 1838.
La mouette à trois doigts couve dans les deux inspectorats, mais plus
communément dans la partie sud du Groenland. {Arii. Man.) Elle
78870—43-2
40 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
n'est pas commune sur l'île Ellesmere. (E. Bray.) Elle se voit en
nombre le long de cette partie de la côte bordant l'Atlantique, qui se
trouve au sud du Groenland, surtout en hiver, et elle habite le Nouveau-
Brunswick en assez grand nombre. (Chamberlain.) Elle couve en
nombres considérables sur le rocher aux Oiseaux, ainsi que sur les
falaises de pierre calcaire à la baie des Naufrages, Anticosti. {Brew-
ster.) Cette espèce couve en abondance le long de cette partie de la
côte nord du Labrador qui se trouve sur l'Atlantique. M. Verrill dit
qu'elle couve en nombres très considérables sur les rives nord et est
d'Anticosti. {Packard.) Pendant l'hiver de 1898-1899 elle était com-
mune au bord de la glace dans la baie d'Hudson au large de la rivière
Great Whale, mais elle n'était pas très commune dans la partie nord
de la baie d'Hudson ou même ailleurs dans le nord. {A. P. Low.)
Elle est de beaucoup le plus abondant de tous les oiseaux de mer dans
le nord-est du Labrador. (Bigelow.) Elle est tout à fait commune
sur le fleuve St-Laurent. (Dionne.) Elle se rend à l'extrémité ouest
du lac Ontario en nombres considérables. {Mcllwraith.)
Cette espèce abonde dans l'intérieur des Territoires du Nord-Ouest,
ainsi que le long des rives de la mer Arctique où elle couve. (Richard-
son). Nous l'avons remarquée dans le détroit de Belle-Isle pour la
première fois au mois d'août 1877, au commencement de notre voya-
ge; depuis le détroit en allant au nord nous l'avons vue constam-
ment, et toujours en grand nombre, jusqu'à l'endroit où l'eau était
couverte de glace. Elle quitte complètement le golfe Cumberland
au printemps et en été. (Kumelin.)
40. La mouette du Pacifique.
Rissa iridactyla pollidaris Ridgw. 1884.
On trouve cette espèce le long de la côte de l'île de Vancouver et
dans le golfe de Géorgie. (Lord). Cette belle mouette habite le long
de la côte entière d'Alaska, y compris ses nombreuses îles soit près,
soit bien au large, du continent. Elle niche en abondance à la tête de
la baie Norton. (Nelson). Elle est commune à St-Michael à partir
de la mi-mai lorsque la glace commence à fondre. Les lieux princi-
paux pour la reproduction de cette espèce se trouvent plus au sud.
Elle couve par milliers aux île Pribilof, ainsi que sur quelques îles
appartenant au groupe Aléoutienne les plus à l'ouest, mais elle couve
modérément à St-Michael. {Turner). MM. Osgood, Grinnell,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 4I
Palmer et Stone, disent tous que cette espèce était commune dans les
parties de l'Alaska, qu'ils ont visitées.
Notes sur la reproduction.^ — -Cette espèce a les mêmes habi-
tudes que "R. brevirostris". Elle emploie à la construction de son nid
plus d'herbe et moins de ciment de boue que cette dernière. Ses œufs
sont plus pointus au petit bout et le fond est plus clair avec de nom-
breuses taches de brun foncé. {Elliolt).
41. La mouette à pattes rouges.
Rissa brevirostris (Bruch). Lawr. 1858,
Le 26 mai 1877 on a remarqué cette espèce en nombres considérables
à Unalaska. Elle abonde sur les îles Pribilof surtout à l'île St-George
où elle s'assemble par milliers et couve. (Nelson). Elle est rare à St-
Michael. Les îles Pribilof et Aléoutiennes sont les lieux où elle
habite. {Turner).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce se rend aux îles Pri-
bilof vers le 9 mai dans le but d'y couver. Elle emploie à la construc-
tion de son nid de l'herbe sèche et de la mousse cimientées avec de la
boue portée par l'oiseau du bord des étangs d'eau douce que l'on trouve
çà et là d'un bout à l'autre des îles. Le nid est solide et compact et les
vieux prennent chacun part à sa construction. Ce nid est situé
sur un rebord inaccessible, ou le point d'un mur rocheux et on ne
peut presque pas l'atteindre à moins que l'on soit baissé au moyen
d'un câble. La ponte consiste généralement de deux œufs, bien que
parfois on en trouve trois dans le nid. Ils ressemblent aux œufs de
poule, quant à leur grosseur et à leur forme, mais le fond est gris foncé
tacheté et barbouillé de sépia. {Ellioti).
XXL LARUS LiNN^us. 1758.
42. Le goéland à manteau glauque.
Larus glaucus — Brûnn. i 764.
Le goéland à manteau glauque est la plus commune de toutes les
espèces de Larus dans le Groenland, et il couve avec ses congénères.
{Arct. Man). Il est le goéland le plus commun sur l'île EUesmere. Il
couve par bandes qui s'élèvent jusqu'à vingt couples, dans les falaises
42 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
escarpées. (£. Bay). En 1903 on en a vu quelques spécimens sur
la rivière près de Moose Factory, ainsi que de nombreux autres sur la
baie James. {Spreadhorough) . Au mois de juillet 1898 on en a
remarqué un grand nombre de spécimens couvant sur les rebords des
hautes falaises au golfe Richmond, sur la baie d'Hudson. Cet oiseau
est le gros goéland ordinaire du nord. M. Halkett a trouvé, en ou-
vrant un spécimen, que l'estomac de celui-ci contenait des arrêtes
et des amphipodes de l'espèce qui se tient sur la surface de l'eau.
{A. P. Low). Le goéland à manteau glauque n'est pas rare dans le
détroit d'Hudson; il couve en abondance le long des côtes est et sud
du Labrador. {Packard). Nous avons trouvé cet oiseau en nombre
au nord du cap Harrison, Labrador, bien qu'il ne s'y soit jamais
rassemblé par bandes. (Bigelow). Il est commun le long de la côte
de l'Atlantique depuis le Groenland jusqu'à Terreneuve. {Recks).
Il devient rare en allant au sud et ne se voit qu'en hiver. {Jones).
On en a tué un spécimen dans le port de St-John, Nouveau- Brunswick.
{Chamberlain) . Ce goéland est commun dans le fîeuve et le golfe St-
Laurent. {Dionne, Dr Hall). Le 2 décembre 1905 le gardien du
champ de tir à Ottawa en a pris un spécimen en plumage d'adoles-
cence. {Eijrig). Cet oiseau passe l'hiver régulièrement à Toronto,
Ontario, mais il n'y est pas commun. (/. H. Fleming). M. Will Elson
en a tué une femelle de la deuxième année, le ler février 1906, à en-
viron six milles à l'ouest de London, Ontario. Elle était perchée sur
la carcasse d'une vache morte. {W. Saunders). Ce goéland se rend
assez souvent au lac Ontario pendant les mois d'hiver. On l'a tué
à Toronto en 1884 et 1889. {Mcllwraith) . Il abonde sur le lac Great
Slave. {Ross). Un grand nombre de ces goélands nichent dans le
golfe Cumberland et ils sont communs aussi en d'autres lieux. {Ku-
melin) .
Notes sur la reproduction. — On a recueilli à peu près une
vingtaine de nids en tout, de cette espèce, principalement sur des pe-
tites îles sablonneuses dans les baies Franklin et Liverpool, mais
quelques-uns ont été trouvés sur des îles dans l'Anderson inférieure.
Quinze de ces nids contenaient chacun deux œufs, mais les cinq autres
en contenaient chacun trois. Le nid n'était généralement qu'une
dépression dans la plage; dans l'un nous avons découvert l'œuf d'une
bernache noire. {Macfarlane) .
Pendant l'été de 1896 on a trouvé cette espèce en train de couver au
bord des grands lacs dans le nord de l'Ungava. {Spreadhorough).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 43
42a. Le goéland de Point Barrow,
Larus harrovianus — Ridgw. 1886.
Le 13 décembre 1903 j'ai tué un spécimen de ce goéland, qui n'était
pas arrivé à sa maturité, dans la baie de Comox, île de Vancouver.
(Brooks). Toutes les îles de la mer Behring ainsi que tout le long de
la côte triste qui la borde, sont des lieux familiers à ce gros goéland.
Il se voit en été, depuis les îles Aléoutiennes en allant au nord jusqu'-
aux endroits les plus septentrionaux atteints par les intrépides navi-
gateurs dans l'océan Arctique voisin. On le remarque en nombre
dans le delta du Yukon. {Nelson). Ce goéland est le premier de son
genre à arriver à St-Michael. Quelques spécimens seulement couvent
ici, mais sur les îles Aléoutiennes il couve par milliers. Au mois
d'août 1881 il y en avait des milliers innombrables de spécimens à
Karluck, sur l'île Kadiak. {Turner). Cet oiseau abonde à Point
Barrow. (Miirdoch). Il abonde au cap Lisburne, sur la mer Arc-
tique. {Dr Beau). Il ne couve pas sur les îles Pribilof, mais il le fait
en grand nombre sur l'île Walrus à environ six milles de l'île St-Paul
où il va pour se nourrir des carcasses de phoques, et de là il emporte de
la nourriture aux jeunes sur l'île Walrus. On dit qu'il détruit les
jeunes phoques en leur crevant les yeux, mais ceci est douteux.
(/. M. Macoun).
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve sur l'île Walrus
où il n'y a pas de renards. Son nid est proprement construit de plan-
tes marines et d'herbe sèche placées au milieu des touffes tourbeuses
situées au centre de l'île. Au commencement de juin il pond trois
gros œufs d'un ovale sphérique qui ont un fond de brun grisâtre foncé
tacheté irrégulièrement d'un noir brunâtre plus foncé. {Elliott).
Ce goéland niche dans une touffe d'herbe au milieu d'un étang dans
les terrains bas; autrement les renards pourraient le déranger. Le
nid est fait d'herbe et d'autres matériaux. Les œufs, au nombre de
deux ou trois, sont pondus au commencement de juin. Dans le cas
où les œufs sont enlevés, la femelle en pond une deuxième couvée, mais
celle-ci ne consiste que d'un œuf ou deux. La période de l'incubation
dure à peu près trois semaines. Lorsqu'ils viennent d'éclore les oisil-
lons sont recouverts de duvet d'un blanc pur, mais celui-ci se transfor-
me en gris avec des taches plus foncées. {Turner.)
44 COMMISSION GEOLOGQUE DU CANADA.
On a trouvé le premier nid le 4 juin près de St-Michael. Il était
situé au centre d'un étang large et peu profond, sur une petite île qui
n'avait que quelques pieds de diamètre. Ce nid consistait d'un tas
de mousse et d'herbe amoncelées à une hauteur d'un pied ou plus,
ayant une base de trois pieds de large, et une dépression profonde
au centre, qui était garnie d'herbe sèche. Il y avait dans cette dépres-
sion un œuf unique. La femelle, lorsqu'elle était accroupie sur le
nid était visible à un mille de distance, et la grande étendue de terrain
plat qui entourait ce lieu n'offrait aucun moyen de cacher le nid.
D'autres nids étaient semblables à celui-ci, et contenaient, chacun,
d'un à trois œufs. {Nelson). La mention faite par M. Macfarlane
qui se trouve sous «L. glaucus» se rapporte probablement à cette
espèce.
43. Le goéland à ailes blanches.
Laurus leiicoptenis — -Faber. — 1882. — •
Cet oiseau couve dans les deux inspectorats du Groenland, mais
plus communément dans celui du sud. Il se voit aussi sur la côte
de l'est, et l'on dit qu'il couve sur les îles de Parry. {Arct. Man).
Il est commun à l'automne et en hiver depuis le Groenland jusqu'à
Terreneuve. (Reeks). Il est rare sur la côte de la Nouvelle Ecosse.
(Downs). On en a tué un couple en 1881 dans le port de St-John.
(Chamberlain). Cet oiseau fréquente la rivière Godbout, près du
fleuve St-Laurent, province de Québec. (Dionne). Un spécimen
unique, pris le 12 décembre 1898, à Toronto, fait partie de la collection
de M.J. H. Ames. (/. H. Fleming).
De bonne heure au mois de juillet 1863 et 1864 on a obtenu plusieurs
nids de cette espèce ainsi que le vieil oiseau, aux bords des rives de la
baie de Franklin, sur la côte Arctique. {Marjarlane) . Pendant les
premiers voyages du capitaine Rossct de Sir Edward Parry, on a
obtenu de nombreux spécimens de ce goéland, dans le détroit de
Davis, à la baie Baffin, et sur l'île Melville. {Richardson) . Cette
espèce est beaucoup plus rare dans le golfe Cumberland que le goéland
à manteau glauque. Cependant elle est la plus commune de cette
famille sur les côtes du Groenland, à l'exception de la mouette à trois
doigts. {Kumelin) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 45
44. Le goéland à ailes glauques.
Larus glaucescens — Naum — -1840 —
Ce goéland habite la Colombie Britannique en grand nombre. Il
couve sur quelques-unes des îles dans le golfe de Géorgie, et fréquente
nos ports pendants l'hiver. {Fanyiin). Il passe l'hiver en abondance
dans la vallée du Fraser inférieur, ainsi qu'au lac Okanagan, Colombie
Britannique. (Brooks) . Au mois d'avril 1889 il abondait dans le goulet
Burrard, Colombie Britannique. En avril 1887 on l'avait remarqué
en très grand nombre dans le golfe de Géorgie, depuis Victoria jusqu'à
Comox. (Macoun). Il était commun en avril 1906 dans la baie à
Douglas, Colombie Britannique, mais la plupart des spécimens étaient
partis avant mai. {Spreadboroiigh) .
On a trouvé une colonie d'à peu près une centaine d'oiseaux repro-
ducteurs de cette espèce sur une petite île dans le canal Houston-
Stewart, sur les îles Queen Charlotte, Colombie Britannique, où le 3
juillet 1899, on a observé des œufs frais ainsi, que des oisillons qui
venaient d'éclore. On a remarqué très peu de gros goélands ailleurs
sur les îles, mais l'on a dit qu'ils couvaient sur la côte ouest de l'île
Moresby. {Osgood).
Pendant le mois de mai 1877 cet oiseau abondait aux environs
d'Unalaska, ainsi que sur les îles Akutan et SannaTc, à l'est. Il couve
en abondance sur les îles Near, et on l'a pris à Sitka et à Kadiak. Au
sud il se répand jusqu'à la Californie. L'endroit où il abonde le plus
en été se trouve le long des îles Aléoutiennes. {Nelson). Ce goéland
ne se voit qu'en petit nombre à St-Michael, mais il est plus commun
sur les îles Aléoutiennes et celle de Kadiak. (Turner). Il est com-
mun à Port Clarence, Alaska. {Dr Beau). C'est le goéland que l'on
voit ordinairement à Sitka, Alaska, et le seul qui couve à cet endroit.
On en a pris deux adultes à Orca, sur le détroit Prince William.
{Grinnelï). M. Stone mentionne le fait que l'espèce est tout à fait
commune à Homer, Alaska, et que l'on en voit quelques spécimens à
Seldovia. {Chapman).
Note sur la reproduction. — Les lieux habituellement fréquen-
tés par ce goéland pendant la couvaison, sont les surfaces raboteuses
des falaises contre la base desquelles les vagues se brisent continuelle-
ment, et où la côte est la plus déchiquetée et a l'air le plus sauvage.
D'un autre côté M. Dali raconte que vers le 18 juillet on a trouvé,.
46 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
au port Coal, sur une île d'un aspect bizarre, élevée, et ronde, apparte-
nant au groupe Shumagin, un grande nombre d'œufs dont la plupart
étaient dans un état d'incubation assez bien avancée. Dans ce cas,
l'île étant recouverte d'herbe longue et vigoureuse, les nids étaient
presque cachés, et, soit à cause de la présence de l'herbe desséchée qui
se trouvait naturellement dans les dépressions, soit pour d'autres
raisons, ils avaient tous de l'herbe plus ou moins sèche qui les entou-
rait et les garnissait. Les goélands construisaient leurs nids dans
l'herbe et seulement sur la plus haute partie de l'île, jamais sur les
parties moins élevées près du littoral ni sur les rebords des falaises
rocheuses et escarpées. (Nelson). Les nids trouvés près de Sitka
n'étaient que de légères dépressions dans le sol au milieu de l'herbe
longue située sur les plus hautes parties des îles. Ces dépressions
contenaient une légère garniture d'herbes sèches. La couvée com-
plète consiste de deux ou trois œufs. {Grinnell).
45. Le goéland de Kumlien.
Larus Kiimlieni. Brewst, 1883.
Ce goéland est tout à fait commun dans cette partie du golfe
Cumberland la plus éloignée de la mer, et il y couve. Il est arrivé
avec le dégel et a bientôt commencé à nicher. Le nid se trouvait
dans les rochers en pente sur les hautes falaises. Il y en avait deux
couples qui nichaient très près de notre port, mais les nids étaient
arrachés par des corbeaux. (Kumelin.) On a pris quelques spécimens
de ce goéland dans la baie de Fundy, Nouveau-Brunswick. (Cham-
berlain.) Cette espèce se voit tout le long de la côte Atlantique de
l'Amérique du nord. (A. 0. U. list.)
46. Le goéland de Nelson.
Lariis nelsoni. Hensh, 1884.
Le 20 juin 1877 on a pris un spécimen type de cette espèce à
St-Michael. (Nelson). On en a pris un mâle à Point Barrow.
(Mcllhenny.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 47
47. Le goéland à manteau noir.
Larus marinns. Linn, 1758.
Le goéland à manteau noir couve généralement d'un bout à l'autre
du Groenland danois, mais plus communément entre les latitudes 63°
et 68° Nord. {Arct. Man.) Il est commun dans le nord-est du
Labrador, mais se trouve un peu moins nombreux que le goéland à
manteau glauque. Il y couve communément. {Bigelow.) On en a
remarqué une grande colonie sur les hauts précipices au bord du
ruisseau Cumming, sur l'île Xorth Devon, ainsi qu'en d'autres
endroits inaccessibles sur les îles du nord. {A. P. Low.) Ce goéland
est assez commun comme oiseau migrateur le long des rives de l'île
du Cap Breton, Nouvelle- Ecosse. {Toiimsend.) Il se voit en nombre
le long du littoral bordant r/\.tlantique, et M. Chamberlain dit qu'il
habite le Nouveau-Brunswick. Il est commun dans le golfe St-Lau-
rent ainsi qu'en montant le fleuve jusqu'au lac Ontario où il se trouve
de temps en temps. On en a vu un spécimen dans le voisinage
d'Ottawa, Ontario. M. Fleming dit que la première apparition de
cet oiseau consignée à Toronto, est en date du 18 septembre et la
plus récente du 26 mai.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve à l'île Gannet,
sur la côte du Labrador, où le 15 juin 1895 M. Dicks a collectionné
pour moi de nombreuses couvées d'œufs. Les nids étaient situés sur
les rochers et se composaient de plantes marines. Ils contenaient
généralement trois œufs chacun. Quelquefois l'on ne trouve que
deux œufs dans un nid. {Raine.) AL Reeks dit que dans Terre-
neuve cet oiseau construit un nid d'herbe ou de joncs, et celui-ci se
trouve généralement dans les étangs d'eau douce ou dans les lacs.
Le goéland à manteau noir couve dit-on communément dans le
Labrador. M. Brewster en a vu des jeunes sur l'île d'Anticosti et
il croit que l'espèce y couve. M. Jones dit qu'elle couve sur des îles
au large de la côte de la Nouvelle-Ecosse.
Une colonie de cinquante à cent spécimens nichent tous les ans au
lac Methol, comté de Kings, Nouvelle-Ecosse. Ce lac est peu profond,
et le sommet de beaucoup de gros cailloux de granit se voit au-dessus
du niveau de l'eau. Les nids, faits de mousse et d'herbe, sont situés
généralement un seul sur chaque rocher, mais s'il y a de la place on
peut en voir deux ou, même plus. Deux ou trois des petites îles
48 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans les lacs Gaspereau servent aussi comme lieux pour la reproduc-
tion. L'une de celles-ci, sur laquelle il y avait deux nids, n'avait
pas plus de quinze verges de long sur dix de large, et à la partie la
plus élevée n'était pas plus de quatre pieds au-dessus du niveau de
l'eau. {H. F. Tufls.)
48. Le goéland à dos couleur d'ardoise.
Lariis schistisagiis. Stejn, 1884.
Au mois de septembre 1880 M. le capitaine C. L. Hooper du
"Corwin" a pris le premier spécimen de cette espèce connu sur la
côte ouest de l'Amérique du nord, aux îles Diomède, dans le détroit
Behring. (Nelson.) Le ler octobre ce goéland abondait, et se
nourrissait, à l'embouchure de la rivière qui se jette dans la tête de
la baie Chernoffsky, Unalaska. (Dr. Bean.) Cet oiseau est, sans
doute, plus commun que l'étendue limitée de ses migrations connue
jusqu'à présent ne l'indique, car M. Stejneger l'a trouvé couvant sur
la côte de l'Asie.
49. Le goéland de l'ouest.
Larus occidentalis . Aud, 1839.
On trouve ce goéland le long de la côte de l'île de Vancouver ainsi
que dans le golfe de Géorgie. (Lord.) Il habite la Colombie-Bri-
tannique, et pendant l'hiver abonde sur la côte. On l'a observé
en train de couver dans la vallée de la Similkameen. (Fannin.)
Au mois d'avril 1889 il était commun dans le goulet Burrard. En
1887 on l'avait remarqué le 2 mai par grandes volées à Comox, et le
6 du même mois on en a observé quelques spécimens entre cet endroit
et Nanaimo, île de Vancouver. (Macoun.)
50. Le goéland de Sibérie.
Larus affinis. Reinh. 1853.
Cette espèce se voit dans le nord de l'Asie. Elle est accidentelle
dans le sud du Groenland. (Ridgway). Elle se restreint à l'Alaska
dans l'Amérique du nord, et elle est seulement accidentelle dans le
Groenland . (Coues).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 49
51. Le goéland argenté.
Larus argentatus. Brûnn. 1764.
Le goéland argenté est un oiseau excessivement rare dans le Groen-
land et, on ne sait pas qu'il se soit jamais rendu plus au nord
que Gotthaab. {Arct. Man). Cet oiseau est le plus largement
répandu de tous nos goélands, et il couve avec autant de facilité sur
les lacs de l'intérieur très éloignés que le long de la côte bordant
l'Atlantique, autour des rives de la baie d'Hudson, le long des côtes des
mers Arctique, ou sur le Yukon supérieur. Nous avons des mentions
relativement à sa couvaison provenant de Terre Neuve, du Labrador,
de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick, de la province de
de Québec, de l'Ontario, du Manitoba, et d'une extrémité à l'autre de
la région des prairies, ainsi que d'autres en allant au nord jusqu'à la
baie d'Hudson et la mer Arctique, et à travers les Montagnes Rocheu-
ses jusqu'au Yukon supérieur où M. Dali l'a vu en train de couver en
nombre. M. Fannin mentionne le fait que cet oiseau couve le long
du littoral de la Colombie-Britannique ainsi que dans l'intérieur.
Notes sur la reproduction. — -Le goéland argenté couvait en
grand nombre entre le 9 et le 18 juin 1894 sur une île dans le lac Crâne
Saskatchewan. Le nid n'était qu'une dépression peu profonde dans
la terre garnie d'herbes sèches et de plantes nuisibles. La ponte con-
sistait généralement de trois œufs, jamais plus. Beaucoup de jeunes
oiseaux étaient éclos au 9 juin, mais la plupart n'étaient pas sortis
de l'œuf avant le 18 du mois, lorsqu'il y en avait un grand nombre qui
courraient çà et là sur l'île pendant que d'autres se mettaient à l'eau,
et s'éloignaient à la nage. Les employés à la ferme au lac Crâne ont
dit que les vieux oiseaux tuaient des hannetons {Spermophilus Richard-
soni) et les donnaient à manger aux jeunes. (Spreadborough). Cet
oiseau couve en nombre au lac Buffalo, Alberta. (Dippie).
Le 18 juin 1894 j'ai remarqué le goéland argenté en train de couver
en abondance au lac Shoal, Manitoba. Les nids se trouvaient par
terre sur les îles et se composaient de mauvaises herbes; ils conte-
naient chacun trois œufs. (Raine).
Cette espèce est commune le long du St-Laurent. Elle couvait, i
y a quelques années, sur l'île Pigeon, et le Lower Ducks, lac Ontario,
mais ayant été continuellement dérangée elle ne couve plus dans ces
jieux, et je doute si l'on trouve aujourd'hui un seul spécimen qui
50 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
niche aux alentours du lac Ontario. Cependant elle se voit encore en
nombre dans le voisinage de Parry Sound, sur le lac Huron, et sur
d'autres lacs dans le nord de l'Ontario. {Rév. C. J. Young).
Ce goéland couve sur les petites îles au large de cette partie de la
rive de la baie Géorgienne située dans le comté de Bruce, et de l'île
Manitoulin. Son nid est construit dans un lieu sec. Les pêcheurs
recueillent les œufs en nombre concidérables pour les manger. J'ai
dans ma possession un œuf enlevé par eux qui est d'un bleu clair sans
taches. Tous les œufs que j'ai vus appartenaient à cet oiseau, bien
qu'il semble probable que le goéland de Delaware qui est très commun
dans la baie Géorgienne, puisse couver dans les mêmes localités. {W.
Saunders) .
Au mois de juillet 1868 l'auteur a trouvé cet oiseau couvant sur leS
petites îles dans le lac Gull, comté de Victoria, Ontario, et en 1870, sur
une petite île rocheuse dans le lac Gull, canton de Barry, comté d'Ad
dington, dans la même province. Tous les lacs appelés "Gull" et
situés dans l'Ontario prennent leur nom, sans doute, de ce goéland.
Le 22 juin 1894 l'auteur a fait un petit voyage jusqu'à .l'île du
lac Crâne où, le 9 du même mois M. Spreadborough avait recueilli
les œufs. Après une promenade de cinq milles en voiture nous sommes
arrivés au bord du lac, et, comme l'île était à un quart de mille du
bord, nous avons ôté une partie de nos vêtements et avons marché
dans l'eau en prenant garde de ne pas trop nous arrêter à chaque pas
de peur de nous enfoncer dans la boue blanche au fond du lac. Nous
étions à peine arrivés à l'île avant d'être entourés d'un grand nombre
de sternes communes, de goélands argentés et de ceux de Delaware,
de cormorans, et de différentes espèces d'échassiers.
L'extrémité sud, était la partie la moins élevée de l'île, et ici les sternes
avaient construit leurs petits nids par terre au milieu de l'herbe courte.
De beaucoup le plus grand nombre de ces nids contenaient trois œufs
chacun, mais pas un seul en avait quatre. En passant plus au nord
et sur une partie de l'île moins basse, nous avons remarqué les goélands
de Delaware en train de couver, et en grand nombre aussi. Ils se sont
levés à notre approche, et ont poussé des cris qui n'ont pas cessé
pendant que nous étions sur l'île. En montant un peu plus haut, et
passant toujours au nord, nous sommes arrivés au milieu des goélands
argentés, mais beaucoup de leurs nids étaient vides, et les jeunes du-
vetés ou se cachaient dans l'herbe, ou couraient à l'eau aussi vite que
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5I
possible, pendant que beaucoup d'autres nageaient çà et là. Sur la
partie la plus élevée de l'île nous avons trouvé 29 nids appartenant au
cormoran à aigrettes. Ces nids, qui avaient bien un pied de hauteur,
étaient construits sur un fondement régulier de brindilles cassées.
Ils étaient groupés ensemble, et, évidemment formaient une ligne de
séparation entre ceux appartenant au goéland argenté et ceux du
goéland de Delaware. Les oiseaux avaient apporté toutes les brin-
dilles d'une longue distance, car pas un saule ne pousse à moins de deux
milles du lac.
52. Le goéland de Wéga.
Larus vegoe (Palmen) Stein, 1888.
Cette espèce se voit dans la mer Behring et les eaux voisines.
En hiver elle s'en va au sud judqu'à la Californie et au Japon. A-0- U-
Ust.)
53. Le goéland de Californie.
Larus calijornicus Lawr, 1854.
Ce goéland abonde au Grand Lac des Esclave. {Ross.) On a reçu
des Esquimaux de l'Anderson inférieure, latitude 68°-3o' un très grand
nombre de spécimens de cette espèce, ainsi que des œufs. {Macjar-
lane.) On trouve cet oiseau le long de la côte de l'île de Vancouver,
et dans le golfe de Géorgie. {Lord.) Il abonde et couve dans l'in-
térieur de la Colombie-Britannique, passe l'hiver le long de la côte,
et, pendant cette saison se trouve en grand nombre dans nos ports.
{Fannin.) Il est commun en hiver dans la vallée du Fraser inférieur,
ainsi que sur le lac Okanagan, Colombie-Britannique. {Brooks.)
Ce goéland se voit au lac Big Stick, Saskatchewan, et au lac Many
Island, Alberta. Beaucoup de mentions, sinon la plupart, provenant
des prairies, qui sont classifiées comme appartenant à «L. argentatus»
devraient probablement se trouver ici.
54. Le goéland de Delaware.
Larus delawarensis Ord, 1815.
Le goéland de Delaware est apparemment rare le long des côtes
de la Nouvelle- Ecosse et du Nouveau- Brunswick, et il n'est pas
très commun, ni dans le golfe, ni sur le fleuve Saint-Laurent.
52 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Il se voit en nombre pendant tout l'été dans Terreneuve. (Reeks.)
On en a pris un jeune spécimen à Port M an vers, Labrador. (Bigelow,)
Cet oiseau est très commun pendant l'hiver à l'extrémité ouest
du lac Ontario. (Mcllwraith.) Au mois de juin 1900, et encore
en mai 1905, il couvait en abondance sur les petites îles au large
de la péninsule Bruce, Ontario. {W. Saunders.) Il se voit en nombre
dans la baie Géorgienne, et couve dans l'intérieur de l'Ontario à
un point aussi éloigné que les lacs du Muskoka. (/. H. Fleming.)
Il est commun au lac Mistassini, province de Québec, où il couve.
(/. M. Macouti.) Ce goéland couve dans le voisinage du goulet
Hamilton, sur la côte est du Labrador. {A. P. Low.) Il est commun
sur les eaux de l'intérieur depuis le lac Winnipeg jusqu'à la baie
d'Hudson, ainsi qu'en allant au nord jusqu'aux «Barren Grounds»
{Preble.) Il couve dans les petits lacs dans le nord de l'Ontario.
En 1868 on l'a trouvé près de Minden, comté de Victoria, et en
1870, dans la partie nord du comté d'Addington. Il couvait sur
des îles dans les lacs de même qu'il le fait aujourd'hui dans la région
des prairies où il abonde sur tous les grands étangs et lacs depuis
le Manitoba jusqu'aux montagnes Rocheuses et plus au nord encore.
On en a pris un spécimen sur le lac Loon, Colombie- Britannique,
et au mois de -juin 1889 cet oiseau était commun au lac Shuswap.
(Macoun.) Il passe l'hiver sur la côte de la Colombie-Britannique,
et couve dans l'intérieur, surtout au nord. Je l'ai trouvé pendant
l'été sur le lac Dease. (Fannin.) Il est commun en hiver dans la
vallée du Fraser inférieur, et sur le lac Okanagan, Colombie- Britan-
nique. (Brooks.) En 1906 on en a observé un spécimen à Douglas,
Colombie-Britannique. (Spreadborough.)
Notes sur la [reproduction. — Le goéland de Delaware se voit
en grande abondance et couve en grand nombre sur une île dans le
lac Crâne. Les nids, faits d'herbe, se trouvaient par terre, et étaient
plus petits que ceux du goéland argenté. Ils ne contenaient jamais
plus de trois œufs chacun, et quelques-uns n'en avaient que deux.
En 1894 de nombreux oisillons furent éclos au 9 juin, et la plupart
des nids contenaient des jeunes au 18 du même mois.
Cette espèce couve plus tard que le goéland argenté. Le 3
juin 1892 on en a observé quelques spécimens en train de couver
au lac Deep, près d'Indian-Head, Saskatchewan. (Spreadborough.)
Cet oiseau couve au lac Buffalo, Alberta. (Dippie.) J'ai remar-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 53
que ce goéland en train de couver au lac Rush, Saskatchewan, ainsi
qu'au lac Shoal, Alberta. Il fait son nid par terre, et pond trois
œufs. {Raine.)
55. Le goéland à bec court.
Larus hrachyrliinchiis Rich, 1831.
Un spécimen de ce goéland, tué aux alentours de Québec est
actuellement au musée de l'Université de Laval. {Dionne.) Cet
oiseau est plus nombreux et plus largement répandu que les autres
goélands. On s'est procuré beaucoup de nids à Fort Anderson, latitude
68°-3o'. (Afacfarlane.) Le 26 mai 1826 on en a tué un spécimen
typique sur le lac Bear. (Richards on.) Ce goéland passe l'hiver
sur la côte de la Colombie-Britannique. Pendant les premiers jours
de mai 1891 je l'ai obser\^é en grand nombre sur les lacs dans le district
de Cariboo où probablement il couve. {Fannin. Il est commun
dans la vallée du Fraser inférieur, Colombie-Britannique. (Brooks.)
Ce bel oiseau abonde sur une grande partie de l'Alaska continental.
M. Dali l'a trouvé sur les îles Sitka et Kadiak, et le long du fleuve
Yukon depuis Fort Yukon jusqu'à la mer. Il niche depuis la pé lin-
sule de l'Alaska en allant au nord jusqu'à la tête du détroit Kotzebue,
et il couve depuis la région de la côte en passant à travers l'intérieur
de l'Alaska jusque dans la Colombie-Britannique. (Nelson.) Ce
goéland se voit depuis le lac Marsh, Yukon, en descendant le Yukon
jusqu'en aval de la rivière Little Salmon, et puis à St-Michael.
(Bishop.) Il abonde sur les îles Aléoutiennes. (Turner.)
Notes sur la reproduction. — Le 14 mai est la date la plus
précose au printemps où l'on ait noté cet oiseau à l'embouchure
du Yukon, et à St-Michael. Généralement il y est rare jusqu'au
20 ou 25 du mois, vers la date où il trouve les étangs et les cours
d'eau lents dégelés dans le voisinage de la côte. Il se rend plus
tôt, sans doute, aux localités de l'intérieur, où la saison est beaucoup
plus avancée.
Généralement le nid de ce goéland n'est qu'une petite dépression
creusée dans le sable, au bord d'un ruisseau ou d'une nappe d'eau,
mais souvent, sur une couche ou dans un arbre, l'oiseau construit
un vrai nid de brindilles sèches, de foin, et de mousse. On a recueilli
de nombreuses couvées d'oeufs à Fort Anderson, latitude 68''-3o'.
(Macfarlane.)
78870—5
54 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
De même que le goéland à manteau glauque, cette espèce niche
sur les petites îles dans les étangs et les lacs. De bonne heure au
mois de juin elle construit un gros nid d'herbes et de mousses dans
lequel deux ou trois œufs sont pondus. {Nelson.)
56. La mouette.
Lariis canus Linn, 1758.
Cette espèce est accidentelle dans le Labrador. {A-0-U-\\st.)
57 Le goéland de Hermann. La mouette à tête blanche.
Larus heermanni Cass, 1852.
Ce goéland se voit dans le golfe de Géorgie, ainsi que le long des
côtes de l'île de Vancouver. {Lord.) Il n'est pas commun dans le
golfe de Géorgie, bien qu'il semble y rester pendant l'été. Vers la
fin juillet M. le docteur Hazell, de Victoria, en a pris quatre spéci-
mens de l'année même, au large de l'entrée du port Esquimault.
{Fannin). En 1885 on en a pris un spécimen sur l'île Malcolm, dans
le golfe de Géorgie, Colombie-Britannique. {Dr. G. M. Dawson).
58. La mouette rieuse.
Larus alricilla LiNN, 1758.'
Le 23 mai 1890 l'on a apporté un goéland à mon magasin. Ce spé-
cimen avait été tué sur l'île de Toronto et, ne ressemblant à aucune
de nos espèces du pays, je l'ai soumis à un examen minutieux, qui a
démontré le fait que l'oiseau était une mouette rieuse. Cette men-
tion est, je crois, la première se rapportant à cette espèce dans l'On-
tario. {William Cross). La mouette fréquente la côte de la Nou-
velle-Ecosse. {A. O. U. List). On en a pris un deuxième spécimen
près de Toronto en 1897, qui est actuellement dans la collection de
M. J. H. Fleming.
59. Le goéland de Franklin.
Larus franklinii Sw. et RiCH, 1831.
Ce goéland est accidentel sur la baie d'Hamilton, Ontario. On en a
tué deux spécimens, l'un en 1865, l'autre plus tard. {Mcllwraith) .
Bien que l'on n'ait pris aucun spécimen, je suis porté à croire que cet
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 55
oiseau couve dans la région de la rivière Anderson. (Macfarlane) .
C'est un goéland très commun dans l'intérieur des territoires du Nord-
Ouest, où il fréquente les bords des plus grands lacs. Il se voit
généralement par bandes, fait beaucoup de tapage, et couve dans les
endroits marécageux. (Richardson) . A partir du moment où ce
goéland arrive dans le Manitoba il suit le cultivateur dans les champs
et ramasse les chenilles et d'autres larves qui sortent de la terre la-
bourée. {Percy Selwyn). Le 20 mai à Indian-Head, Saskatchewan,
M. Spreadborough en a tué des spécimens dont l'estomac était plein
de sauterelles, démontrant le fait qu'ils étaient venus des parties bien
éloignées au sud. Cet oiseau abonde pendant l'été d'un bout à l'autre
des parties marécageuses du Manitoba, y couvant dans presque tous
les grands marais. Il abonde et couve en grand nombre dans cette
partie de la Saskâtchewan où il y a des marais, aussi loin à l'ouest
que le lac Cypress. Plus tard dans la saison il se rassemble en grand
nombre autour des plus grands lacs salés, et s'associe avec le goéland
argenté et celui de Delaware.
J'ai remarqué ce goéland partout en abondance depuis Portage la
Prairie jusqu'à Edmonton, et l'ai trouvé autour des fondrières et des
lacs ou suivant la charrue des colons. Il se voit en grande abondance
dans le Manitoba, se rassemblant, pendant la migration, par milliers
autour des plus grandes fondrières et des petits lacs, et, bien qu'au
printemps la plupart des spécimens passent au nord, de nombreux
autres y restent pour couver, et on peut les voir tout le temps en
train de se nourrir dans les champs labourés, suivant le fermier de
près, et se battant avec les étourneaux ordinaires, et les merles pour la
possession de pucerons et d'insectes déterrés de toute sorte. Mais
quelle que soit l'abondance dans laquelle je les ai vus dans le Manitoba.
le nombre de spécimens plus à l'ouest dépasse beaucoup celui que
l'on trouve dans cette province-là. Le 30 juillet 1906 pendant une
promenade en voiture dans les côtes Eagle à environ 40 milles à
l'ouest de Saskatoon, nous avons passé un grand marécage et une
fondrière saumâtre où sur une étendue d'au moins quatre ou cinq
acres, il y avait des milliers de goélands. J'ai tiré un coup de fusil en
l'air, dans le but de noter l'effet que ceci produirait. Tous les oiseaux
se sont instantanément levés et en telle foule que leurs ailes, battant
violemment tout le temps, se frappaient les unes les autres, et leurs
cris discordants étaient presqu'assourdissants, il était entièrement
impossible de calculer le nombre d'oiseaux dans cette volée. {At-
kinson).
78870— 5 H
56 coMMissioîsr géologique du canada.
Notes sur la reproduction. — A rencontre de ce que fait le goé-
land argenté et celui de Delaware, cette espèce couve par colonies dans
les marais. Le 13 juin 1894 on a trouvé des centaines de nids dans un
lac marécageux à environ trois milles au sud-est du lac Crâne. Les
œufs étaient dans un état d'incubation très avancée. Ces nids
étaient très gros, et faits de roseaux; ils flottaient dans à peu près
deux pieds et demi d'eau dans le marais, et contenaient chacun trois
œufs. (Spreadborough) . Cette espèce couve en abondance dans les
marais à l'extrémité sud du lac Manitoba. (Raine).
60. Le goéland Bonaparte.
Larus Philadephia (Ord) Gray, 1863.
Le goéland Bonaparte se voit souvent le long de la côte de l'At-
lantique en allant au nord jusqu'à Terreneuve. Il est apparemment
tout à fait commun dans le golfe St-Laurent et se trouve en assez
grand nombre dans la baie d'Hudson. Il passe le printemps et l'au-
tomne en nombre dans l'Ontario.
Cet oiseau se voit depuis le Manitoba jusqu'au Pacifique, et, sans
doute, quelques spécimens couvent dans la région des prairies, mais
l'étendue de ses migrations se trouve généralement au nord de celle de
((Larus franklinii)), et, sans doute, l'on confond souvent ces deux es-
pèces, l'une avec l'autre. Les lieux de reproduction de ce goéland
sont situés dans la partie boisée depuis la baie d'Hudson en allant
à l'ouest jusqu'aux marais du Yukon où M. Dali l'a observé en train de
couver. Cet oiseau est rare sur la côte d'Alaska, mais commun sur
celle de la Colombie-Britannique, et très commun sur tous les lacs
dans l'intérieur de cette province.
Notes sur la reproduction. — On a recueilli trente-sept nids de
cet oiseau entre le 10 juin et le 10 juillet dans la région boisée dans le
voisinage de Fort Anderson, ainsi que sur la rivière Anderson infé-
rieure. Ces nids étaient tous situés depuis quatre jusqu'à vingt
pieds de terre dans les arbres, et, à l'exception d'un seul étaient faits
de petites branches et de brindilles garnies de foin et de mousses.
(Macfarlane) .
Le II juin 1891 j'ai remarqué quelques couples de ce petit goéland
en train de couver en compagnie de goélands argentés, d'avocettes
et de sternes communes sur une île dans un petit lac au nord du lac
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 57
Rush, Saskatchwean. (Voir "Bird-Nesting" in N. W. Canada, p. 57.)
On en a pris un spécimen pour pouvoir établir l'identité de l'espèce.
Cet oiseau fait son nid généralement dans des buissons et des saules
situés près de l'eau, mais, dans les localités où il n'y a pas de buissons,
il fait son nid par terre comme le font les autres goélands. Les œufs
sont semblables à ceux de «Larus franklinii», mais ils sont plus petits.
{W. Raine.)
Le II juin 1893 j'ai remarqué parmi une foule de sternes communes
qui volaient dans l'air, un spécimen de cette espèce. Je visitais à
ce moment, quelques rochers sur le St-Laurent en aval de Rockport,
Ontario, et, d'après sa manière de voltiger avec les sternes j'ai cru
que c'était possible qu'il y couvait, bien que je n'aie pas pu trouver
son nid. C'est la seule fois que j'ai observé cette espèce si tard
dans la saison. {Rév. C. J. Yotmg.)
60.1. La petite mouette.
Larus minutus. Pall, 1771.
M. Sabine est arrivé à la conclusion qu'un spécimen pris pendant
la première expédition de sir John Franklin était un jeune oiseau de
cette espèce, de la première année. Cette opinion s'accorde exacte-
ment avec celle exprimée par M. Temminck. (Richardson.)
XXI IL RHODOSTETHIA Macgillivray, 1842.
61. Le goéland à queue cunéiforme.
Rhodostethia rosea (Macgil) Bonap., 1850.
Ce goéland est non seulement rare mais il se trouve bien au nord.
On a reçu au musée de Copenhague, venant du Groenland, quatre
spécimens de cette espèce, dont trois avaient été tués dans la baie
Disco, et le quatrième près du Sukkertop. {Arct. Man.) Deux
spécimens de ce goéland ont été tués sur la côte de la péninsule
Melville pendant le deuxième voyage de Sir Edward Parry. M. le
commandant Forester a aussi trouvé cet oiseau dans le détroit Way-
gate qui est probablement l'un de ses lieux de reproduction.
{Richardson.)
58 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le 15 août 1885, on a remarqué ce goéland en train de couver à
Ekomiut dans le district de Christianshaab, Groenland. (« The Auk »
april 1885.) Le 15 octobre 1879 on en a pris un jeune spécimen
près de St-Michael, sur le détroit Norton. (Nelson.) Ce goéland
abonde à Point Barrow, mais il ne s'y voit que pendant l'automne.
Il est arrivé par grandes volées détachées venant du sud-ouest en
passant par la mer et, évidemment, allant au nord-est. On 'n'en a
pas vu revenir un seul spécimen au printemps. C'est probable que
cet oiseau couve au nord de l'île Wrangell. (Murdoch.)
XXIV. XEMA Leach, 1819.
62. Le goéland de Sabine.
Xema Sahinii (Sab.) Leach, 1819.
On dit que le goéland de Sabine ne couve pas dans le Groenland
au sud de la latitude 75°3o' nord. Il est commun aussi sur l'île
Sabine, dans la baie Melville, latitude 75°3o' nord. {Arct. Man.)
Il se voit en nombre dans Roe's Welcome, autour de la pointe Whale,
et sur la côte de l'île Southampton. Il vole en compagnie de la
sterne arctique, et construit son nid dans les mêmes lieux fréquentés
par ce dernier sur les petites îles dans les étangs situés sur l'île South-
ampton. {A. P. Low.) Il se voit de temps en temps aussi loin au
sud que Cow-Head, Terreneuve, en suivant la côte du Labrador.
{Reeks.)
On a trouvé un grand nombre de nids sur les rives de la baie Frank-
lin, et on a reçu aussi quelques œufs des Esquimaux habitant la baie
Liverpool, sur la côte arctique. {Macfarla^ie.) Le goéland de
Sabine couve sur des îles peu élevées au large de la côte ouest du
Groenland, ainsi qu'à l'ouest jusqu'à la péninsule Melville. {Richard-
son.) M. Brooks l'a pris à Okanagan, Colombie- Britannique.
(Kermode.) On l'a observé en train de couver en abondance dans
les terrains bas entre St-Michael et la baie Bristol, Alaska. (Turner.)
Ce goéland se trouve en nombre surtout le long de la côte d'Alaska
depuis l'embouchure de la rivière Kuskoquim jusqu'au détroit
Kotzebue, et se voit, mais en petit nombre, sur l'île St. Lawrence.
(Nelson.) Le ler juin 1899 M. Osgood a trouvé un spécimen de cette
espèce mort au bord du goulet Chilcat, Alaska. (Bishop.) Il se
peut que ce goéland se voit régulièrement sur l'île St-Paul dans la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 59
mer Behring. Pendant l'été de 1896 on en a pris plusieurs spécimens
et au mois de juin 1890 on en avait tué un autre sur l'île St-George.
(Palmer.)
Notes sur la reproduction. — Le 13 juin 1880 pendant que nous
recueillions des œufs en compagnie de quelques Esquimaux à un
endroit situé à environ vingt milles de St-Michael, nous avons
découvert un étang d'à peu près 200 verges de large au milieu duquel
il y avait deux petites îles. Un coup de fusil a fait lever au moins
une centaine de ces goélands, qui ressemblaient à un nuage blanc
montant au-dessus de l'île, et leur apparition nous a démontré le fait
que nous avions découvert un lieu pour la reproduction. En allant
jusqu'à la plus grande île, mon Esquimau a crié que le terrain était
recouvert d'œufs de goélands. Il avait marché dans l'eau jusqu'à la
taille pour arriver à cette île, et au-dessous de l'eau il y avait une
couche solide de glace d'une profondeur inconnue. Désirant voir
les nids de ces oiseaux, que je n'avais jamais vus, je me suis fait porter
par l'Esquimau sur l'île. Celle-ci était très peu élevée, et les endroits
les plus secs n'étaient que quelque peu au-dessus du niveau de l'eau.
Il y avait, dans les lieux les plus secs, vingt sept nids qui contenaient
d'un à trois œufs chacun, ainsi qu'un pareil nombre d'autres nids prêts
à occuper. Souvent quatre ou cinq nids étaient situés à moins de
deux ou trois pieds les uns des autres. Dans à peu près la moitié
des cas les œufs reposaient sur quelques brins d'herbe trouvés à
l'endroit sans aucun changement sauf une légère dépression faite
par la pesanteur de l'oiseau. Dans la plupart des autres nids, quel-
ques brins d'herbe avaient été arrangés en forme de cercle autour
des œufs, et, dans ceux qui restaient, les oiseaux avaient ajouté
seulement assez de matériaux pour donner l'air d'un nid. {Nel-
son. )
XXV. GELOCHELIDON— Brehm, 1830.
63. La sterne des marais.
Gelochelidon nilotica (Hasselq.) Stejn, 1884.
Cette espèce est accidentelle sur la côte sud du Nouveau-Bruns-
wick. Au mois d'août 1897 on en a tué un spécimen à Grand-Manan
Nouveau- Brunswick. {Boardman.)
60 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XXVI. STERNA Linn^us, 1758.
64. La sterne Caspienne.
Sierna caspia. Pall, 1770.
La sterne Caspienne est assez commune comme oiseau migrateur
d'été et elle couve sur plusieurs des îles au large de la côte de Terre-
neuve. (Reeks.) Elle est très rare dans la Nouvelle-Ecosse. On en
a tué un spécimen dans le port Cole. (Downs.) On en a obtenu un
spécimen à Moose Factory sur la baie d'Hudson. (Packard.) Cette
espèce est assez commume au printemps et à l'automne aux alen-
tours de la baie d'Hamilton, Ontario. (Mcllwraith.) Elle est un
oiseau migrateur régulier au printemps à Toronto, Ontario, s'y trou-
vant quelquefois par bandes de jusqu'à cinquante. Je n'ai pas de
mentions relativement à sa présence en automne à cet endroit. (/. H.
Fleming.) Elle est rare sur la Grand Lac des Esclaves. (Ross.) M.
Nutting mentionne la prise d'un spécimen près de Grand Rapids, sur la
rivière Saskatchewan, pendant l'été de 1891. (Preble.) Cette espèce se
rend de temps en temps à la côte de la mer Behring depuis l'embou-
chure du Yukon, au moins jusqu'à St-Michael, et on la trouve, sans
doute, plus souvent encore au sud des lieux connus de l'espèce, le
long de cette partie de la côte d'Asie bordant l'océan Pacifique.
(Nelson.)
Notes sur la reproduction. — ^On trouve cette espèce de temps en
temps dans le marais à Toronto. Elle couve en abondance sur des
petites îles dans le lac Michigan. Le 10 juin 1894 M. Van Winkle
a recueilli pour moi de nombreuses couvées d'œufs sur les îles
Gravel Gull, dans le lac Michigan. Les nids étaient situés dans des
trous creusés dans le sable, et la plupart contenaient trois oeufs cha-
cun. M. Mcllwraith dans «Birds of Ontario» dit que cette espèce
niche individuellement, mais il est dans l'erreur car, semblable aux
autres sternes, elle couve par grandes colonies. (Raine.)
65. La sterne royale.
Sterna maxima Bodd, 1783.
Cette espèce se voit en allant au nord jusqu'à l'état du Massa-
chusetts, et aux Grands Lacs. (A. 0. U. List.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 6l
67. La sterne de Cabot.
Sterna sandvicensis acuflavida (Cabot.) Ridgw, 1884.
Cette sterne est accidentelle le long des Grands Lacs. Au printemps
de 1882 M. le docteur Garnier a remarqué trois spécimens de cette
espèce volant autour d'un réservoir de moulin à une courte distance
de sa maison à Lucknow, Ontario; il en a tué un, et, plus tard, l'auteur
a vu celui-ci après qu'on l'eut empaillé. {Mcllwraith.)
69. La sterne de Forster.
Sterna forsteri Nutt, 1834.
Cette espèce ne visite le lac Ontario au printemps et à l'automne
que par hasard. {Mcllivraith.) Il est possible qu'elle se rend à
Toronto, Ontario, comme oiseau migrateur régulier. Je n'en ai examiné
que deux spécimens. (/. H. Fleming.) Elle passe l'été autour
des grands lacs du Manitoba, y nichant au milieu des roseaux.
{E. T. Selon.) Elle est rare sur le lac Many Islands, Saskatchewan.
(Bishop.) L'on peut dire que cette espèce se voit régulièrement par-
tout où la sterne commune se trouve nombreuse dans le Manitoba,
mais, à l'ouest de cette province, la seule localité où j'ai constaté sa
présence par le fait de l'avoir prise, était au lac Manito, Saskat-
chewan, en 1906. (Geo. Alkinson.) Pendant l'été de 1881 l'auteur
l'a trouvée en abondance sur les lacs Manitoba, Waterhen, et Winni-
pegosis, où elle couvait en nombre dans les marais voisins. A l'ouest
du Manitoba cette espèce est dépossédée, principalement par la sterne
commune, car, pendant un séjour de trois mois passés à Îndian-Head
en 1892, M. Spreadborough n'en a vu qu'un couple. Sir John
Richardson dit qu'elle se répand au nord juqu'à la latitude 57°.
Notes sur la reproduction. — Le 18 juin 1894 j'ai trouvé une
colonie immense de ces oiseaux couvant sur une île dans le lac Shoal,
Manitoba. Le nid n'était qu'un trou creusé dans le sable et contenait
trois œufs qui reposaient sur un peu de paille. (Dippie.) Cette
espèce n'est pas commune aux bas-fonds du lac St-Clair, cependant
M. J. A. Morden en a recueilli des nids à cet endroit, mais seulement
quelques-uns en comparaison de beaucoup d'autres de l'espèce qui
suit. {W. Saunders.)
62 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
70. La sterne commune.
Sterna hirundo Linn, 1758.
Cette espèce est vraiment la «sterne commune», car elle couve en
abondance depuis la côte du Labrador en allant au sud jusqu'au Grand-
Manan, Nouveau Brunswick, ainsi que sur toutes les îles et les côtes
du Labrador, de la baie d'Hudson, de Terreneuve, de la Nouvelle-
Ecosse, et du Nouveau-Brunswick. Elle est commune aussi dans le
golfe St-Laurent, y couve sur les îles de la Madeleine, à l'Anti-
costi, et sur l'île du Prince-Edouard. En montant le St;Laurent, elle
niche sur les Mille- Iles où, au mois de juin 1895, le révérend C. J.
Young a trouvé son nid. On sait qu'elle couve en plusieurs endroits
dans l'Ontario, et on en a vu des spécimens errants d'une extrémité
à l'autre de cette province.
La sterne commune passe l'été dans le Manitoba et y couve. Elle
se voit en nombre sur tous les grands lacs de la Saskatchewan, y
couvant dans des lieux propices. Quelques spécimens couvent près
d'Indian-Head, mais on a trouvé la plupart au lac Crâne, à environ
100 milles à l'est de Medicine-Hat. En 1895 on a remarqué cette es-
pèce au lac Cypress, ainsi qu'en allant au sud-ouest jusqu'au lac Water-
ton, près de la montagne Chief, et au nord jusqu'à lac Ste-Anne, Al-
berta.
Le 15 septembre 1896 M, R. D. McClure de Sidney, île de Vancouver
en a pris un spécimen à la brèche Cowichan. (Fannin.)
Notes sur la reproduction.^ — ^Le 7 juillet 1892 j'ai visité une
colonie de, peut-être, environ 75 couples de cette espèce près de
Souris, île du Prince- Edouard. Plusieurs nids que j'ai trouvés conte-
naient trois œufs chacun. Ces nids n'étaient que des dépressions
que l'on voit généralement sur les plaines de sable mouvant, parfois
abritées par quelques touffes d'herbe enlacées autour du bord de la
cavité. {Dwight). La sterne commune couve largement sur les
rives de la mer Arctique, ainsi que sur des îles dans beaucoup de lacs
situés dans la région boisée de l'intérieur et sur les «barrens». {Mac-
farlane). A partir du 9 jusqu'au 20 juin 1894 elle couvait en grand
nombre sur une petite île dans le lac Crâne, Saskatchewan. Le nid
n'était qu'une légère dépression dans le sol garnie d'herbe sèche. Sur
les centaines de nids que j'aie vus, tous contenaient trois œufs chacun
à l'exception de deux qui en avaient chacun quatre. Beaucoup
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 63
d'oisillons étaient éclos au 20 juin. Le 3 juin 1892 on a observé quel-
ques spécimens de cette espèce en train de couver au bord du lac Deep,
Indian-Head, Saskatchewan. Elle se voit en nombre depuis Moose
Factory jusqu'au golfe Richmond sur la baie d'Hudson où en juin
1896 elle couvait. {Spreadhorougli) .
Le 18 juin 1894 j'ai vu des milliers de spécimens de cette sterne
couvant sur une île dans le lac Shoal, Manitoba. Le nid n'était qu'un
trou creusé dans le sable, garni de morceaux de mauvaise herbe
flottante, et contenait trois œufs. En 1891 et 1893 j'avais trouvé
cette espèce couvant dans de pareilles conditions sur un grand nombre
de lacs dans la Saskatchewan. {Raine).
Cette sterne se trouvait autrefois en abondance sur le fleuve St-
Laurent à partir de Kingston en allant à l'est. De nombreux spéci-
mens couvaient sur l'île Salmon qui n'est qu'un banc de galets, etc.
près du pied de l'île Amherst, baie de Quinte. Au mois de juin 1895
j'ai trouvé un œuf à cet endroit, et un seul couple d'oiseaux était tout
ce qui restait des nombreux couples de cette espèce qui autrefois y
couvaient. Je n'ai pas entendu dire que l'on en ait vu d'autres depuis
cette date. Un autre lieu, fréquenté par cette espèce, est les «Spec-
tacles », trois petites îles au milieu du fleuve un peu en aval de Kingston.
Maints couples couvaient aussi au pied de l'île Wolfe, mais toutes ces
localités ont été abandonnées depuis quelques années. A partir de
ces endroits, en descendant le fleuve, quelques couples couvent encore
en aval de Rockport. Ils fréquentent certaines petites îles rocheuses
près de l'île Chimney. En 1893 il y en avait à peu près trente couples,
mais depuis cette date ils sont graduellement devenus moins nombreux
jusqu'à ce qu'il n'y eût pas plus de douze couples en 1896, et, dans
quelques années d'ici, cet endroit aussi sera abandonné par cette
espèce. La couvée complète consiste de deux ou trois œufs. J'ai vu
beaucoup de nids de la sterne et je n'ai jamais remarqué plus de trois
œufs dans un seul nid. Lorsque les œufs sont pondus sur les rochers,
l'oiseau réunit quelques tiges d'herbe ou morceaux d'écorce et les
arrange sous forme de nid. Quelquefois il ne fait aucun effort pour
construire un nid quelconque, et les œufs sont simplement pondus sur
un rocher ou par terre, généralement entre la première et la troisième
semaine de juin. Aux îles de la Madeleine un grand nombre de ces
oiseaux couvent sur les bancs de sable. Au mois de juin 1897 je les
ai remarqués en abondance sur la Grosse Isle où, le 22 du mois, j'ai vu
à peu près 60 œufs, dont" la plupart avaient été récemment pondus.
64 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Les nids étaient situés dans l'herbe courte, ainsi que sur la plage près
de la mer. {Rév. C. J. Young).
Non seulement elle couve en grand nombre dans les marais St- Clair,
mais cette espèce couve sur des îles dans le lac Huron, et en 1900 on a
trouvé peut-être une centaine de nids sur une île au large de la pénin-
sule Bruce. Les pêcheurs appellaient cette espèce le «goéland du lac
Erié» et disaient qu'elle n'y venait que depuis les dernières années.
Le nid de cet oiseau est situé aur la terre graveleuse ou rocheuse, et
se compose de matériaux légers. La couvée consiste en deux à
quatre œufs. {W. Saunders).
Pendant les mois de juillet et août 1899, l'auteur a passé cinq
semaines sur l'île Sable qui est située à près de 100 milles au sud-est
de la Nouvelle-Ecosse. La saison de reproduction était presque
terminée, mais la sterne commune, celle de l'Arctique et «sterne
dougalli» couvaient encore bien que des milliers de jeunes oiseaux
volaient çà et là, et que d'autres plus jeunes encore étaient cachés dans
des dépressions situées dans le sable, ou derrière quelqu'abri qui leur
convenait, tandis que le tapage fait par les vieux oiseaux dans les airs
était assourdissant. Le lieu principal pour la couvaison se trouvait
sur le côté sud de l'île, et était une vaste plaine de sable qui s'étendait
à l'est et à l'ouest pour une distance de dix milles ou plus. Sur cette
plaine il y avait parsemées çà et là des pièces de ((Arenaria peploides))
ainsi que quelques tertres d'herbe des sables (Ammophila arenaria),
et, de temps en temps, les débris d'anciens naufrages. Dans ces loca-
lités il y avait beaucoup de nids, et les jeunes oiseaux s'y trouvaient
en grand nombre. La plupart des nids n'étaient que des dépressions
dans le sable, mais il y en avait d'autres qui étaient garnis de tout ce
qu'il y avait sous la main, tels que des coquilles cassées, de l'herbe, des
plantes marines, des enveloppes d'oeufs du «Loligo vulgaris», et
d'autres matériaux.
Toutes les espèces couvaient ensemble mais la sterne commune
était celle qui abondait le plus, ensuite venait la sterne arctique,
tandis que «sterna dougalli» se trouvait en nombres beaucoup plus
petits que ces deux autres espèces. A cause de la présence de renards
sur l'île, les oiseaux sont souvent dérangés pendant la couvaison, et
cette année-ci on a trouvé beaucoup de nids sur les dunes près des
stations où les renards n'osent pas s'approcher. Sur ces dunes, où
l'herbe poussait en abondance les nids ne consistaient encore qu'en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 65
simples dépressions dans le sable et à peine un seul avait une légère
garniture d'herbe. (Macoiin).
71. La sterne arctique.
Sterna paradisœa. — Brûxx — 1 764. —
Cette sterne, bien qu'elle soit un oiseau de l'Artique, ne semble être
que peu connue dans le Groenland, mais elle couve dans la baie
Ungava ainsi qu'au sud jusqu'à la Nouvelle-Ecosse. M. Brewster
dit qu'elle couve en abondance sur les îles de la Madeleine, et, au mois
de juin 1897, le révérend C. J. Young l'a remarquée à ces endroits.
On a trouvé cette espèce couvant en d'autres parties du golfe St-
Laurent. M. Chamberlain dit qu'elle est rare dans le Nouveau-Bruns-
wick et s'y voit seulement comme oiseau errant. M. Mcllwraith
dit qu'elle ne se rend que rarement dans l'Ontario, et, pendant toutes
les recherches que nous ayons faites dans les territoires de l'ouest,
nous ne l'avons jamais trouvée à l'est de la rivière Columbia. Le 5
juin 1890 on en a vu de nombreux spécimens sur le lac Upper Arrow,
rivière Columbia, Colombie Britannique, mais, quelques jours plus
tard, ils en sont partis en se dirigeant vers le nord.
Cette espèce était la sterne la plus commune que l'on vît depuis la
partie nord de la baie d'Hudson jusqu'à la région très éloignée vers le
nord. Elle niche le long des rives, et pond ses œufs sur le sable ou le
gravier sans avoir construit aucune sorte de nid. {A. P. Low) Elle
est commune sur la baie d'Hudson. (Preble). Elle couve en aussi
grand nombre que la sterne commune, et se répand aussi loin au nord.
(Macfarlane) . Cette espèce couve en grande abondance sur les rives
de la péninsule Melville ainsi que sur les îles et les plages de la mer
Arctique. (Richardson) . Elle se voit sur les îles sablonneuses à
l'est de Point Barrow. (Murdoch). Elle couve en grand nombre
d'une extrémité à l'autre de la partie nord de l'Alaska, et sur la côte
et dans l'intérieur, ainsi que sur les îles dans la mer Behring, et sur les
îles Aléoutiennes. (Nelson). M. Fannin l'a observée au large de cette
partie de la Colombie Britannique qui se trouve sur le Pacifique, et
il dit qu'elle se voit depuis le lac Dease, dans le district de Cassiar,
en allant au sud jusqu'à Okanagan. On a cru que deux spécimens
remarqués par M. Rhoads sur le lac Upper Arrow, Colombie Britan-
nique, appartenaient à cette espèce.
66 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Note sur la reproduction. — Le 15 juillet 1895 M. Dicks a
collectionné quelques couvées d'œufs de cette sterne sur l'île Green,
dans la baie de Sandwich Labrador. Le nid est situé dans une cavité
dans les rochers et contient deux ou trois œufs. Cette espèce couve
aussi sur les îles dans la baie Mackenzie, bordant l'océan Arctique,
où le 20 juin 1894, on avait recueilli des œufs pour moi. Les nids
à ces endroits étaient situés dans des trous creusés dans le sable.
(Raine)). La sterne arctique niche partout dans le sable sur l'île
Sable, choisissant de préférence les barres sablonneuses et les bords
des lacs pour y faire son nid. (W. Saunders).
La sterne arctique est l'un des premiers oiseaux qui arrivent à St-
Michael, Alaska. Elle devient très nombreuse à la mi-mai, et y couve
sur les terrains bas, choisissant de préférence une île humide et peu
élevée, tels que celles de l'extrémité nord du "canal". On a décou-
vert à ces endroits des centaines de nids en 1870. Le nid n'est
qu'une place nue par terre, ayant parfois seulement quelques brins
d'herbe autour du bord mais il semble que ceux-ci soient laissés
quand l'oiseau gratte la terre pour y faire son nid plutôt que placés là
dans le but de garnir un nid. La ponte consiste d'un œuf ou deux,
jamais plus. (Turner).
Le 12 juin j'ai trouvé un nid sur une petite île humide et couverte
d'herbe près de St-Michael. Ce nid était garni de quelques tiges
d'herbe, et contenait deux œufs. L'oiseau femelle en avait un autre
dans son oviducte prêt à pondre. Un autre nid, trouvé dans un en-
droit semblable, était garni de matériaux ramassés à moins de quelques
pieds de l'endroit, et le sol autour de ce lieu était couvert de petites
touffes où les oiseaux avaient araché l'herbe. Beaucoup de ces
touffes avaient été laissées par eux à cause de la difficulté qu'ils
avaient éprouvée en essayant de les porter au nid. (Nelson).
72. La sterne Rosée.
Sterna dougalli. — Montag. — 1813. —
Cette espèce est rare sur la côte de la Nouvelle-Ecosse. (Downs).'
On fait mention de cet oiseau sur l'affirmation du colonel Thomas Egan
qui m'assure qu'un spécimen a été obtenu récemment et que celui-ci
est actuellement dans la possession de M. John Rowe de Halifax,
Nouvelle-Ecosse. (Jones). Au mois d'août 1899 cette sterne était
assez commune et couvait sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. (Macoun) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 67
73. La sterne aléoutienne.
Sterna aleutica. — Baird. — 1869. —
La sterne aléoutienne arrive à St-Michael sur le détroit Norton pas
plus tard que le 1er juin et y reste jusqu'aux derniers jours d'août.
Elle abonde dans le voisinage, y couvant en abondance sur une petite
île juste à l'extrémité nord du "canal". (Tîirner) .Cette espèce se
répand jusqu'à la tête de la baie Norton et se rend à cette partie de
la côte Sibérienne qui borde le détroit Behring. Elle hiverne, sans
doute, dans le voisinage de l'île Kadiak, et de la côte voisine bordant
l'océan Pacifique du nord. {Nelson).
Notes sur la reproduction. — La sterne arctique ressemble tel-
lement à la sterne aléoutienne quant à ses habitudes pendant la cou-
vaison, et à sa façon de se procurer de la nourriture, que les observa-
tions faites sur son compte peuvent être adressées à cette dernière
espèce. Les nids de ces deux oiseaux sont quelquefois situés à moins
de deux pieds l'un de l'autre sans produire aucune animosité apparente
entre les espèces. (Ttirner). Cette sterne se restreint strictement à
la côte, y couvant sur les petites îles sèches qui se trouvent le long de
ses bords. Elle se rend à St-Michael entre le 20 et le 30 mai, et pen-
dant quelque temps on la voit répandue çà et là le long de la côte en
compagnie de la sterne arctique, mais au commencement de juin elle
se rassemble sur ces îles où elle niche. L'une des îles est située dans
l'entrée d'un détroit exposé aux marées, connu sous le nom du "canal",
à environ un mille de St-Michael. Cette île à environ un demi-mille de
large. Ses côtes s'élèvent de la plage presque perpendiculairement
jusqu'à une hauteur d'à peu près trente pieds, et elle est assez plate au
sommet et recouverte d'une couche épaisse d'herbe, de mouse et d'au-
tre végétation. Le terrain élevé est sec et les oiseaux y couvent,
pondant leur œufs directement sur la mousse sans faire aucun effort
pour construire un nid, ce qui serait inutile à cet endroit. On a trouvé
à peu près vingt couples de cette espèce sur cette île, et environ qua-
rante sur une autre île environ 18 milles à l'est. (Nelson).
74. Le petite sterne.
Sterna antillanim (Less) Coues, 1862.
La petite sterne est accidentelle sur cette partie de la côte de
l'Atlantique bordant le Canada, ainsi que sur les Grands lacs.
68 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Elle est apparemment très rare sur les côtes de Terreneuve.
(Reeks.) Elle ne se voit qu'en très petit nombre dans la Nouvelle-
Ecosse; on en a tué un spécimen à la fondrière Polly. (Downs.)
M, Audubon a dit qu'elle abondait et couvait sur la côte du
Labrador. (Packard.) On la prend de temps en temps sur le
lac Erié, ainsi qu'à l'extrémité sud-ouest du lac Ontario. (Mc-
Ilwraith)
XXVII. HYDROCHELIDON Boie, 1822.
77. La sterne noire.
Hydrochelidon nigra surinamensis (Gmel.) Stejn. 1882.
La sterne noire est accidentelle dans le Nouveau- Brunswick; au
mois d'août 1879 on en a tué trois spécimens à Grand-Manan.
(Boardman.) On en a pris quelques spécimens à Québec. (Dionne.)
Cette espèce est commune au printemps et à l'automne comme
oiseau migrateur dans l'Ontario, mais elle se voit en plus grand nombre
à l'ouest de Toronto. MM. Saunders et Morden signalent
qu'elle couve en abondance dans les bas-fonds et les marais
du lac St-Clair. Cependant ses lieux principaux pour la repro-
duction se trouvent dans les régions marécageuses du Manitoba
et de l'est de la Saskatchewan, où dans certains marais il y a de nom-
breux nids et dans les autres seulement quelques-uns, ainsi qu'en
allant à l'ouest le long de la frontière jusqu'aux lacs Waterton et
Okanagan, Colombie-Britannique. La sterne noire se répand au
nord-ouest mais en nombres décroissant, y couvant dans les marais.
M. Spreadborough l'a vue sur le lac Lesser Slave, Alberta, et M.
Dali a signalé qu'il avait pris un nid à Fort Yukon, Alaska
Nous n'avons jamais remarqué cette espèce dans les Montagnes
Rocheuses, mais M. Fannin l'a observée sur le goulet Burrard, golfe
de Géorgie, au mois de janvier 1882, ainsi que dans l'intérieur du
continent.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce abonde à Racbum
Manitoba, ainsi qu'au lac Buffalo, Alberta. On en a pris des spéci-
mens et des œufs dans ces deux localités. (Dippie.) Les nids sont
très petits et fîottent au milieu de l'herbe dans les fondrières et les
marais. L'oiseau commence à couver, dans la Saskatchewan, vers
la mi-juin. La ponte consiste généralement en trois œufs. Le 15
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 69
juin 1894 j'ai vu un grand nombre de nids de cette espèce dans un
lac marécageux près du lac Crâne, Saskatchewan. Le nid consis-
tait de quelques tiges de jonc mêlées avec une petite quantité
d'herbe, cette dernière étant employée dans le but de résister à l'action
de l'eau et d'empêcher les œufs de sortir par le fond. Quelques-uns
de ces nids étaient si petits et tellement enfoncés dans l'eau que
les œufs étaient un quart submergés. En 1904 on a découvert
cette sterne couvant dans un marais à environ neuf milles au sud
d'Albany, sur la baie James. (Spreadborough.)
Je l'ai observée en train de couver aux lacs Long et Shoal, Manitoba.
Elle couve aussi en abondance au lac Swan dans le nord de l'Alberta.
C'est un oiseau reproducteur tardif, pondant rarement ses œufs
avant la mi-juin. Les nids sont généralement construits sur des
joncs secs et flottant dans l'eau peu profonde, et contiennent trois
œufs chacun. (Raine.) Cette sterne passe l'été dans la vallée du
St-Laurent. Dans le comté de Leeds, Ontario, je l'ai remarquée
en 1893 pour la première fois. C'était à un endroit près du lac
Gananoque, à environ six milles au nord du St-Laurent où, le 7
juillet, j'ai découvert un nid au milieu des roches plates, contenant
trois œufs sur le point d'éclore. Depuis ce temps j'ai trouvé, chaque
année, deux ou trois nids dans la même localité. Les oiseaux choisis-
sent des lieux très humides et boueux pour y pondre leurs œufs.
On a trouvé deux nids situés sur de vieux terriers de rats musqués,
un autre sur une bille fllottant dans un étang très éloigné dans le
marais, et d'autres encore, dans des lieux également marécageux.
La couvée complète consiste de trois œufs qui sont généralement
pondus entre le 7 et le 14 juin. Au printemps de 1894 cette espèce
abondait, mais depuis ce temps-là elle est devenue moins nombreuse.
Au mois de juillet 1896 je l'ai remarquée en nombre dans la baie
de Quinte, et M. le docteur C. K. Clarke, de Kingston, me dit qu'il
y en avait de nombreux couples nichant dans le marais Cataraqui
en 1897. (Rév. C. J. Young.)
La sterne noire couve dans tout les grands marais que j'aie visités
dans l'ouest d'Ontario, et elle niche sur les trous des rats musqués,
tombées en ruine, et autres débris, y pondant de deux à quatre œufs.
(W. Saitnders.)
78870 — 6
70 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
78. La sterne noire à ailes blanches.
Hydrochelidon leucoptera (Meisn et Schixz) Boie, 1822.
Un matin vers la fin août 1881 j'ai observé, pendant des heures,
six spécimens de cette espèce, ou d'une sterne que j'ai cru appartenir
à cette espèce, volant au-dessus d'un lac situé sur le côté ouest des
montagnes Porcupine dans le nord-ouest du Manitoba. J'ai tué
un de ces spécimens, mais, à cause de nos difficultés à ce moment
(nous halions nos canots à travers une hauteur des terres), l'oiseau
était décomposé avant que nous ayons pu lui lever la peau.
Le 9 juin 1896 j'ai eu encore le bonheur de voir un couple de cette
espèce, qui était évidemment apparié, mais après avoir guetté ces
oiseaux pendant une heure, je n'ai pu trouver leur nid. Ils cerclaient
autour d'un petit étang marécageux à l'autre côté du chemin vis-à-vis
l'entrée de la ferme expérimentale à Brandon, Manitoba. Je n'avais
pas mon fusil avec moi, et, à mon retour six semaines plus tard, je
n'ai vu aucun signe de sternes autour de l'étang.
Voici ce que j'avais écrit dans mon cahier à ce moment-là: «Aujour-
d'hui j'ai été encore surpris d'observer un couple de sternes noires ayant
les plis des deux ailes évidemment tout à fait blancs. J'ai guetté
ces oiseaux pendant longtemps et constaté qu'ils étaient semblables
à ceux que j'avais remarqués au bord de l'étang dans la montagne
Stony le 4 du courant. Une fois que l'oiseau fut descendu à terre
et que ses ailes furent fermées il semblait avoir un collier blanc
autour de la tête «noire». Il y avait un contraste prononcé entre
le dos plombé, le collier blanc, et la tête noire.» Le 4 juin j'ai vu
de nombreux spécimxcns de cette espèce, cerclant au-dessus d'un
étang au bord du chemin à une petite distance seulement de l'hôtel
à la montagne Stony à 14 milles de Winnipeg, Manitoba. Il y avait
du blanc sur le pli des deux ailes de tous les oiseaux que j'ai remarqués.
D'autres observations, faites au mois d'août 1906 au ruisseau Ribstone,
me font croire que les spécimens ci-dessus mentionnés aient pu être
des albinos. {Macoun.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7I
Famille VI. RYNCHOPIDAE Becs-en-ciseaux.
XXVIII. RYNCHOPS Linn.eus, 1758.
80. Le bec-en-ciseaux noir.
Rynchops nigra Linn, 1758.
Cette espèce est accidentelle sur la côte de l'Atlantique du sud.
En 1879 on en a observé un grand vol dans la baie de Fundy.
{Boardman.)
Ordre. TUBINARES — Palmipèdes à narines tubulaires
Famille VII. DIOMEDEID^E Albatros.
XXIX. DIOMEDEA Linnaeus, 1758.
81. L'albatros à patte noire.
Doimedea nigripes Audubon. 1839.
Cette espèce est commune dans l'océan Pacifique du nord en allant
au nord jusqu'aux île Aléoutiennes. M. Mcllhenny en a pris onze
spécimens près de Point Barrow, Alaska.
82. L'albatros à queue courte.
Diomedea albatrus Pall, 1769.
Cet albatros est assez commun sur les deux côtes de l'île de Van-
couver, mais il se voit en nombre plus élevé sur la côte ouest. On
l'a pris dans le port de Victoria. (Fannin). Ce bel oiseau devient
plus ou moins nombreux dans le Pacifique du nord à partir de la
latitude 50° nord, et en continuant dans la direction des parties sep-
tentrionales il remplace l'espèce précédente. Il se voit d'une extrémité
à l'autre des îles Aléoutiennes, et se trouve en nombre dans la mer
Behring, se répandant plus au nord encore jusqu'au détroit du même
nom. (Nelson). A partir de la latitude 52° nord cette espèce s'aug-
mente en nombre à mesure que nous allons au nord, mais ses lieux
préférés semblent être à l'entrée du goulet Cook et sur les îles Barren.
(Dr. Bean). Le 4 juin 1893 M. W. Spreadborough en a trouvé un
spécimen mort sur la plage à Esquimault, île de Vancouver.
78870— 6H
72 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — M. Turner croyait que cette espèce
couvait dans le voisinage du cap Newenham, près de la baie Bristol,
Alaska, car, au mois de juin, il en a observé de nombreux spécimens
volant çà et là et se perchant sur les rochers.
XXX. THALASSOGERON Ridgway, 1884.
83. L'albatros à nez jaune.
Thalassogeron culminatus (Gould). Ridgw, 1884.
L'albatros à nez jaune est accidentel dans le golfe St-Laurent. Le
20 août 1885 on en a pris un spécimen à la rivière Moisie, province de
Québec; ce spécimen est actuellement au musée de l'université de
Laval dans la ville de Québec. {Dionne.)
Famille Vin. PROCELLARIIDES Fulmars et Shearwaters
XXXL FULMARUS Stephens, 1826.
86. Le fulmar.
Fulmariis glacialis (Linn). Steph, 1826.
On dit que le fulmar ne couve pas plus au sud, dans le Groenland,
que la latitude 69° nord; il se voit aussi dans l'est de ce pays. {Arct.
Man). Il est très commun le long de cette partie de la côte du La-
brador qui se trouve sur l'Atlantique surtout dans le voisinage du cap
Chidley. Il se voit en nomibre en allant au nord jusqu'au détroit
Smith, et il abonde au large de l'île Hall sur le côté nord de la baie
Frobisher. {A. P. Low). Il est apparemment commun pendant la
migration le long de la côte de Terreneuve. (Reeks). Il est rare
sur la côte de la Nouvelle-Ecosse. (Downs). On le voit à l'automne
aux pêcheries situées au large de Grand-Manan, Nouveau-Brunswick,
(Herrick). On en a tué un spécimen à Beauport, province de Québec,
en 1890. (Dionfie).
86b. Le fulmar du Pacifique.
Fulmarus glacialis glupischa Stejn, 1884.
C'est une espèce très commune dans le Pacifique du nord.
Au mois de novembre 1895 on en a pris un spécimen à Chemainus,
île de Vancouver. (Fannin). C'est le fulmar que l'on voit ordinai-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 73
rement dans le Pacifique du nord, et on en a obtenu de nombreux
spécimens à Unalaska. {Nelson). On a remarqué des centaines de
milliers de ces oiseaux au large du passage Unimak, ainsi qu'à l'extré-
mité est de l'île de Unalaska, et, en vérité une étendue énorme d'eau
était recouverte de spécimens. Ils se voient en nombre aussi autour
de beaucoup d'îles du groupe Aléoutiennes. (Turner).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve sur les îles
Commander, sur le côté ouest de la mer Behring-. Elle y niche
dans la plus grande abondance sur les hautes falaises et les promon-
toires. Les œufs sont d'un blanc mat. {Nelson).
86c. Le fulmar de Rodgers.
Fulmarus glacialis rodgersii (Cass). Coues, 1872.
Ce fulmar se voit pendant la saison de la reproduction sur toutes
les îles dans la mer Behring, situées au large de la côte, et au nord des
îles Aléoutiennes. Il était commun pendant l'été de 1877 au nord de
ces dernières îles ainsi que sur les îles Pribilof. Pendant l'été de 1881
il abondait dans le détroit Behring, et on l'a trouvé aussi sur l'île
St-La\vrence. {Nelson).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce se rend aux falaises
surtout celles bordant les rives est et sud de l'île St-George dans la
mer Behring. Elle arrive au commencement de la saison et choisit
quelque rebord rocheux, à l'abri de tout danger sauf la présence de
l'homme, où ne faisant aucun nid du tout, mais simplement s'accrou-
pissant par terre sur le rocher lui-même, elle pond un seul œuf qui est
gros, blanc, et d'un oblong ové, et aussitôt elle commence à le couver.
De tous les oiseaux aquatiques elle est la plus consciencieuse à remplir
ses devoirs, car elle ne s'effraye d'aucune démonstration que l'on
puisse lui faire, par exemple, en jetant des pierres ou en poussant des
hurlements, et elle mourrait sur place plutôt que de s'envoler chose
que j'ai souvent remarquée. La ponte a lieu depuis le ler jusqu'au
5 juin. L'œuf est aussi appétissant que celui de notre canard domes-
tique, et lui ressemble même un peu. {Elliott).
74 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
XXXI. PUFFINUS Brisson. 1760.
89. Le grand puffin.
Puffinus gravis (O'Reilly) Salvin, 1896.
Le grand puffin est commun par grandes volées au large de la côte
nord-est du Labrador. {Bigelow). MM. Holbœll et Reinhardt
ont pris connaissance du fait que cet oiseau couvait dans la partie
sud du Groenland. {Arct. Man). Il aborde depuis Belle Isle jusqu'à
l'île Résolution. (Kumelin). Il est assez commun sur la côte ouest
de Terre-Neuve. (Reeks). On le voit au large des côtes de la Nou-
velle-Ecosse, mais pas dans le golfe St-Laurent. (Brewster). Il se
rend en hiver au large de la côte du Nouveau-Brunswick. (Dr
Adams).
90. Le puffin de l'île de Man.
Puffinus puffinus (Brûnn) Licht. 1854.
On a reçu une peau de cette espèce, venant du Groenland. {Arct.
Man.) Ce puffin est commun depuis Belle Isle jusqu'à la baie
Grinnell. {Kumelin.) Il est assez commun sur la côte ouest de
Terre-Neuve. {Reeks.) On le voit au large de la côte du Nouveau-
Brunswick. {Dr. Adams.) C'est un oiseau de passage dans le
Groenland. {Winge.)
92.1. Le puffin allié.
Puffinus assimilis Gould, 1837.
Cette espèce est accidentelle sur l'île Sable, au large de la côte de
la Nouvelle- Ecosse. {A. 0. U. List, neuvième supplément.)
93. Le puffin à ventre noir.
Puffinus opisthomelas Coues, 1864,
On a pris plusieurs spécimens de cette espèce au large du quai qui
s'étend le plus au loin du port de Victoria, île de Vancouver. {Fannin.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 75
94 Le puffin fuligineux
Puffinus fuliginosus Strickland, 1832,
Ce puffin est commun sur les bancs de Terre-Neuve, mais assez
rare dans le détroit de Belle-Isle. (Reeks.) Il est rare sur la côte
de la Nouvelle-Ecosse. {Doivns.) Il se voit en hiver à Grand Manan,
Nouveau-Brunswick. {Herrick.) M. Coues affirme qu'il a observé
quelques spécimens de cette espèce, le 19 août 1860, sur la côte du
Labrador. {Packard.) Cet oiseau est commun parmi les grands
puffins au large de la côte nord-est du Labrador. (Bigelow.)
95. Le puffin gris.
Puffinus griseus (Gmel) Finsch, 1874.
Pendant l'automne de 1895 M. le docteur C. F. Newcombe a trouvé
cette espèce en grand nombre au large de la côte ouest des îles
Queen Charlotte. (Fannin.) En 1896 un sauvage m'en a apporté
une femelle le 15 juillet, ainsi qu'une autre le 21 du même mois. Il
a dit qu'il en avait vu encore d'autres. Ces spécimens étaient au
large dans la baie à Sitka, Alaska. (Grinnell.)
96. Le puffin à bec mince.
Puffinus tenuirostris (Temm.) Temm et Schleg, 1849.
Le 24 octobre 1891 on a pris un spécimen de ce puffin au large du
cap Albert, près de Victoria, île de Vancouver. {Fannin.) M.
Dali en a obtenu un spécimen qui avait été tué dans le détroit Kot-
zebue, et on en a pris des spécimens uniques aux îles Unalaska,
Sitka et Kadiak. {Nelson.) Un oiseau mort, que l'on croit appar-
tenir à cette espèce, a été ramassé sur l'île Amchitka, et les indigènes
de l'île Attu disent que cette espèce couve sur les îles Semichi. {Turner.)
Au mois d'août M. le docteur Newcombe a tué cet oiseau au large de
la côte d'une des îles du groupe Queen Charlotte.
76 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XXXIII. iî:STRELATA Bonaparte. 1856.
98. Le pétrel à tête noire.
Mstrelata hasitata (Kuhl) Coues, 1866.
Le 30 octobre la carcasse d'un spécimen de cette espèce a été
ramassée sur le rivage de l'île à Toronto, Ontario. {Mcllwraiih.)
Cet oiseau fait partie de la collection de M. J. H. Fleming qui a aussi
un autre spécimen pris vers le même temps, à environ 17 milles à
l'ouest. Ces deux mentions sont, en autant qu'on le sache, les seules
provenant des limites de nos observations.
100. Le pétrel de Fisher.
^strelata fisheri Ridgw, 1883.
On reconnaît ce pétrel par la description faite d'un spécimen pris
le II juin 1882 sur l'île Kadiak par M. Fisher. Al. Nelson a vu un
pétrel, peut-être de cette espèce, pendant qu'il passait devant les
îles Aléoutiennes. .
XXXIV. BULWERIA Bonaparte. 1842.
10 1. Le pétrel de Bulwer
Bulweria hulweri (Jard et Selby.) Boucard, 1876.
Il n'y a qu'un spécimen du Groenland dont nous avons connais-
sance et celui-là a été reçu des missionnaires moraves. {Arc. Man.)
XXXV. PROCELLARïA Linn^us. 1758.
104. Le pétrel pélagique.
Procellaria pelagica Linn, 1758.
Le 4 novembre 1901 on a trouvé un spécimen de cet oiseau blessé
sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. {R. Bontelier.) On en a pris deux
spécimens dans les mers autour du Groenland. {Arct. Man.) Le
pétrel pélagique est un oiseau migrateur d'été commun et couve sur
les îles autour de la côte de Terreneuve. (Reeks.) Il se voit en
nombre pendant toute l'année et couve sur l'île St-Paul, golfe St-Lau-
rent, et en d'autres localités propices. Son nid se trouve dans un
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 77
banc. (Downs.) On a découvert un spécimen de cette espèce à
St-John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.) On en a pris des
spécimens dans la baie d'Ungava en 1882. (Packard.)
XXXVI. OCEANODROMA Reichenbach. 1852.
105. Le pétrel à queue fourchue.
Oceanodroma furcata (Gmel.) Reich, 1852.
Ce pétrel passe l'hiver le long des deux côtes de l'île de Vancouver,
mais il se voit en nombres plus élevés sur la côte ouest. On l'a pris
dans le port de Victor'a. (Fannin.) La retraite principale de ce
bel oiseau est aux îles Aléout'ennes. Il se voit aussi dans le Pacifique
du nord pour une distance de cent à deux cents milles au sud de ces
îles, et quelquefois on le trouve sur le Yukon inférieur. Il a été
observé dans le détroit Behring et dans le voisinage de l'île St. Law-
rence. On en a pris deux spécimens dans le détroit Kotzebue, de
sorte que ce pétrel se répand jusqu'au cercle arctique. (Nelson.)
106. Le pétrel de Leach.
Oceanodroma leucorJioa (Vieill) Stejn.) 1885
L'on observe constamment ce pétrel près de la côte du Groenland
jusqu'à la latitude 64° ou 65° Nord, mais il se voit en nombres les plus
élevés autour de l'entrée de la baie Gotthaab. (Arct. Man.) Il
se trouve en allant au sud le long de la côte entière de l'Atlantique,
ainsi que partout dans le golfe St-Laurent. M. Reeks dit que cet
oiseau couve probablement autour de la côte de Terreneuve, et M.
Bishop fait mention du fait qu'un petit nombre de spécimens couvent
sur le grand rocher aux Oiseaux, sur l'île Bryon et peut-être sur d'au-
tres îles appartenant au groupe Madeleine.
On remarque le pétrel de Leach le long de la côte du Pacifique
depuis la Californie jusqu'à une petite distance au nord des îles
Aléoutiennes. (Nelson.) D'après M. Dali, cet oiseau couve en
nombres considérables sur lesîles du groupe Aléoutiennes situées au sud.
Au mois de novembre 1893 M. Fannin en a pris un spécimen au large
de Beacon Hill, île de Vancouver.
Notes sur la reproduction. — Le pétrel de Leach couve sur les
îles de la Madeleine, dans le golfe St-Laurent, sinsi que sur un grand
nombre des îles au large de la côte du Labrador; il couve aussi sur la
côte de l'Alaska. J'ai dans ma possession une série d'oeufs recueillis
78 COMMISSION'" GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le 20 juin 1894 sur l'île Sannak, Alaska. (Raine.) Je n'ai jamais vu
cet oiseau avant l'été de 1 897 lorsque j 'en ai observé quelques couples en
train de couver sur l'île Bryon, l'île la plus septentrionale du groupe
Madeleine. J'ai trouvé trois nids à cet endroit, il y en avait, sans
doute, beaucoup d'autres, mais, l'oiseau ayant de nombreuses habitudes
nocturnes, son nid est difficile à trouver. Le 24 juin il faisait un temps
superbe, et, ayant entendu dire que l'oiseau fréquentait l'île, je me
suis promené dans la direction de l'extrémité est. Après avoir cher-
ché pendant quelque temps j'ai enfin trouvé un trou au-dessous d'un
buisson d'épinette blanche rabougrie situé à environ cinquante pieds
du bord de la falaise. J'ai découvert les oiseaux par l'odeur musquée
venant de la proximité du buisson. Ce trou s'étendait horizontale-
ment pour une distance d'à peu près deux pieds au-dessous de l'arbre.
Après avoir creusé, je suis arrivé au nid, qui n'était qu'un tas d'herbe
desséchée, et de morceaux d'écorce et de bois, au milieu duquel il
y avait un œuf dont l'incubation venait de commencer. L'oiseau
était accroupi sur le nid et , lorsque je l'ai touché, il a déchargé un
fluide huileux d'une odeur très forte. Après avoir mesuré l'oiseau et
établi son identité je l'ai laissé se sauver. Les deux autres nids que
j'ai découverts étaient semblables à celui-ci, et je les ai trouvés dans les
mêmes conditions. Ils étaient situés aussi à quelque distance du bord
de la falaise. (Rév. C. J. Young.) On a trouvé cette espèce couvant
en abondance sur l'île Seal, comté de Yarmouth, Nouvelle-Ecosse.
Le sol végétal mou des parties boisées de l'île est complètement criblé
des trous où se nichent les pétrels. Ces trous pénètrent au milieu des
radicules des arbres pour une distance d'à peu près deux ou trois
pieds, le seul œuf étant pondu sur le terreau au fond. L'odeur mus-
quée des oiseaux seulement porte témoignage de leur présence pendant
la journée, car on ne les voit pas, mais, au soir, les femelles sortent,
et les mâles qui, pendant la journée, ont cherché de la nourriture bien
au large de la côte, reviennent. (H. F. Tiifts.) Le pétrel de Leach
couve en nombres immenses sur l'île Lazaria, Sitka, Alaska. {Grin-
nell.)
XXXVIL OCEANITES Keyserling et Blasius. 1840.
109. Le pétrel de Wilson.
Oceanites océaniens (Kuhl) Licht. 1854.
Nous avons remarqué le pétrel de Wilson aussi loin au nord que
l'île Résolution, en partant en voyage, et plus tard, pendant le voyage
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 79
de retour, nous l'avons observé pour la première fois à environ cent
milles au sud du cap Farewell. (Kumelin.) Cet oiseau est commun et
on dit qu'il couve sur plusieurs des îles le long de la côte de Terre-
neuve, surtout à Port-au-Port. (Reeks.) On l'a observé partout
entre Annisquam et le détroit de Canso, et il était commun et se ré-
pandait partout dans le golfe St-Laurent. {Brewster.) Au printemps
de 1897 ou 1898 on en a ramassé un spécimen mort. M. D. J. Grant,
dans une lettre écrite à M. J. H. Willmot, de Beaumaris, Muskoka, dit:
«Un pétrel pélagien a été trouvé par quelques jeunes gens sur le lac
Gull. On l'a apporté à feu M. Burke. Dans «The Auk» vol.
XVIII, p. 35, j'ai écrit, par erreur, que l'oiseau avait été trouvé au
lac Muskoka. (/. H. Fleming.
Ordre STEGANOPODES. PAur^iiPÈDEs Totipalmes. Linn^us.
Famille IX. PHAÊTHONTID^ Oiseaux des Tropiques.
XXXVIII. PHAÊTHON Lixnaeus. 1758.
112. L'oiseau des tropiques à bec jaune.
Phaëthon americanus. Gr.\nt. 1897.
Cet oiseau est accidentel dans la Nouvelle-Ecosse. On en a pris
un spécimen à la suite d'une tempête à Shubenacadie. (Downs.)
113. L'oiseau des tropiques à bec rouge.
Phaëthon œtheretis. Lixx. 1758.
On a pris un spécimen de cette espèce sur les bancs de Terreneuve.
(Chamberlain.)
Famille X. SULID^ï: Fous.
XXXIX. SULA— Brisson, 1760.
117. Le fou de Hassan.
Sula bassana (Lixn.) Boxe 1822.
Le fou de Bassan est accidentel et rare dans le Groenland. (Arct.
M an.)
Cette espèce est commune depuis le Groenland en allant au sud
jusqu'au Nouveau-Brunswick, ainsi que d'une extrémité à l'autre du
80 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
golfe St-Laurent. Elle couve en abondance sur la côte sud du Labra-
dor, sur la côte de la Nouvelle-Ecosse, et au rocher aux Oiseaux dans
le golfe. Elle est accidentelle dans l'Ontario. M, Mcllwraith men-
tionne la présence de deux spécimens.
Notes sur la reproduction. — Au mois de juin 1897 j'ai vu un
nombre de ces oiseaux sur les rebords rocheux à l'île Bonaventure, au
large de la côte de Gaspé. La ponte, évidemment, venait de com-
mencer. L'on peut rencontrer cette espèce en grand nombre autour
des îles de la Madeleine, son lieu principal pour la reproduction étant,
comme tout le monde le sait, le grand rocher aux Oiseaux où, chaque
année, 'un nombre considérable de spécimens s'occupent de la cou-
vaison. Je n'ai pu arriver le 25 juin au lieu de reproduction à cause
d'un brouillard épais, et j'ai éprouvé beaucoup de difficulté à rega-
gner la côte après une longue journée de travail. {Rév. C. J.
Young) .
Famille XL PHALACROGORACID.Î: Cormorans.
XL PHALACROCORAX— Brisson, 1760.
119. Le cormoran ordinaire.
Phalacrocorax carho (Linn) Leach. 181 6.
M. Holbœll dit que le cormoran ordinaire couve depuis la baie
Godthaab en allant au nord, on l'a observé aussi sur la côte est du
Groenland. {Arct. Man). Cet oiseau se voit en nombre et couve
le long de la côte entière du Labrador et de Terreneuve; il couve
aussi sur la côte de la Nouvelle-Ecosse, {Downs), ainsi que sur des
îles dans la baie Mace, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Il est
commun dans le golfe St-Laurent, (Dionne) et on le voit en montant
les rivières St-Laurent et Ottawa, des spécimens errants ayant été
pris à Ottawa, Kingston, Toronto, et, d'après M. Mcllwraith, aussi
loin à l'ouest que London, Ontario.
120. Le cormoran à aigrettes.
Phalacrocorax dilophus (Swain) Nutt. 1834.
Ce cormoran abonde en aussi grand nombre que «P. carbo», et il
couve par bandes le long de la côte de Terreneuve. {Reeks). Il
couve en nombre le long de la côte de l'Atlantique, et se voit souvent
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 8l
dans le golfe, en montant le fleuve St-Laurent, et d'une extrémité à
l'autre de l'Ontario, bien que nous n'ayons aucune mention de sa
couvaison dans cette province. M. Fleming dit que la plupart des
spécimens qu'il a vus à Toronto n'étaient que des jeunes oiseaux.
Le cormoran à aigrettes se répand au nord jusqu'au Grand Lac des
Exclaves, mais il est rare. (Ross). Il abonde et couve depuis le lac
Winnipeg, situé dans la partie est du Manitoba, en allant à l'ouest
jusqu'aux lacs Old Wives et Crâne, dans la Saskatchewan.
Notes sur la reproduction. — Le 9 juin 1894 j'ai observé vingt-
sept nids de cette espèce sur une île dans le lac Crâne, Saskatchewan.
Ces nids, construits de brindilles et de mauvaises herbes, mesuraient
de six pouces à un pied de hauteur. Il n'y en avait que neuf qui con-
tenaient des œufs, et ceux-ci avaient chacun, un seul œuf. Quelques
jours plus tard (le 20 juin) tous les nids contenaient d'un à quatre
œufs chacun, et à cette date les oiseaux avaient déjà construit deux
nids additionnels. {Spreadborotcgh) .Le cormoran à aigrettes fréquente
les lacs Manitoba et Shoal, Manitoba, ainsi que le lac Bufïalo, Alberta.
(Dippie). Il couve dans tous les lieux propices mais retirés, aux
alentours de Prince Albert, Saskatchewan. {Coiiheaux). Il se voit
au lac Big Stick, Saskatchewan. (Bishop). Le 8 juin 1894 j'ai
trouvé cet oiseau nichant dans le lac Shoal, Manitoba. Le nid était
fait de brindilles et de mauvaises herbes, et contenait quatre ou cinq
œufs. (Rame).
i2ob. Le cormoran à aigrette blanche.
Phalacrocorax dilophus cincinalus (Brandt) Ridgw. 1880.
Cet oiseau se rend à St-Michael, Alaska, au 10 juin, mais il ne s'y
voit pas en grand nombre et seulement quelques spécimens y couvent.
Il couve en abondance sur les falaises de l'île inaccessible de Besbo-
rough, située à environ 40 milles au nord de St-Michsel. (Turner).
Ce cormoran se voit depuis les rochers Race jusqu'à l'Alaska, y com-
pris le détroit de Howe et le goulet Burrard, ainsi que sur les deux
côtes de l'île de Vancouver. Il entre parfois dans l'embouchure du
fleuve Fraser, et s'y voit en assez grand nombre. (Fannin). Il est
commun sur les deux côtes de l'île de Vancouver. {Spreadhorough) .
82 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
122. Le cormoran de Brandt.
Phalacrocorax penicillatus . — (Brandt) Heerm — 1854 —
Le 19 avril 1897 M. D. E. Campbell a tué deux spécimens de cette
espèce au large de Beacon Hill, Victoria, île de Vancouver. Ces
oiseaux ont été présentés au musée. (Fannin)
123. Le cormoran pélagique.
Phalacrocorax pelagicus. — Pall. — 1 826. —
Au mois de mai 1877, et encore à l'automne de 188 1, on a remarqué
ce cormoran couvant en abondance sur les îles Aléoutiennes. (Nelson)
Cet oiseaux se trouve extrêmement nombreux dans quelques localités
sur les îles Aléoutiennes. Il couve sur toutes les îles principales où
il habite constamment, et apparemment il est plus nombreux en hiver
qu'en été. (Turner).
Notes sur la reproduction. — Le nid de ce cormoran est géné-
ralement situé sur le rebord de quelque rocher escarpé, et, dans certains
cas, à environ quarante pieds au-dessus du niveau de la mer. Ce
nid est gros et se compose de plantes marines, de quelques tiges
d'herbe et d'une grande quantité d'excréments de l'oiseau lui-même.
Les œufs, au nombre de trois ou quatre, sont nuancés de diverses
teintes entre le bleu pâle et le blanc. {Turner).
i23d. Le cormoran vert violet.
Phalacrocorax pelagicus rohustiis. — Ridgw: — 1884. —
Cet oiseau habite la côte de la Colombie Britannique en abondance,
et on l'a pris aussi loin au nord que Port Simpson. Il couve sur les
îles près de l'île Sidney, à environ quinze milles de Victoria. {Fannin).
Il est le plus abondaiit des cormorans dans l'Alaska. Il se voit partout
sur la côte du détroit Norton jusqu'à Sitka, et couve sur presque tous
les promontoires rocheux. {Nelson). Ce cormoran est très commun
près de l'entrée à St Michael. {Turner).
Il couve en abondance sur les îles les plus exposées de celles les
plus au large de Sitka, Alaska. Les oiseaux à l'âge d'adolescence,
ainsi que d'autres qui ne couvaient pas, restaient par bandes autour
des rochers et des récifs plus près de la côte. Les nids se trouvaient
généralement sur les rebords rocheux situés sur les côtés perpendicu
laires des îles. J'ai noté une rangée de 15 nids dans une seule crevass
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 83
transversale sur la surface d'un promontoire. Les nids, sous forme de
soucoupe, sont profonds et compacts, et se composent d'herbe et de
tourbe. La ponte consiste de deux à quatre œufs, mais plus souvent
de trois.
On a pris deux femelles adultes de cette espèce à Nutchuk, sur le
détroit Prince William, Alaska. (Grinnell).
124. Le cormoran au visage rouge.
Phalacrocorax urile. — (Gmel) . — Ridgw. — 1884. —
Cette espèce habite les îles Pribilof. Elle passe l'été en plus ou
moins grand nombre sur les îles St Matthew et St-Lawrence, ainsi
que sur toutes les falaises bordant les deux rives du détroit Behring, et
celles des îles dans le détroit. {Nelson). On a obtenu un spécimen
unique de cet oiseau àSt Michael, mais je n'ai pas vu l'espèce ailleurs.
Notes sur la reproduction. — La ponte de cette espèce a lieu
plus de bonne heure que celle de tous les autres oiseaux dans la mer
Behring. On a recueilli deux œufs presque couvés à un emplace-
ment sur «les récifs», à l'île St-Paul, le ler juin 1872; cette date est
à peu près trois semaines avant la ponte des autres oiseaux aquatiques,
presque sans exception. Le nid est gros et soigneusement arrondi; il
se trouve sur une pointe en saillie ou sur un rebord étroit le long de
la surface d'une falaise ou d'un cap à pic. L'oiseau emploie à sa
construction des plantes marines (Sertularidœ) , de l'herbe, etc. ainsi que
du ciment qui se compose en majeure partie des excréments de l'oiseau
lui-même. La couvée consiste généralement de trois œufs, quelque-
fois quatre. Ceux-ci sont excessivement petits en comparaison de la
grosseur de l'oiseau. Ils sont d'une forme ovale, et d'un gris blan-
châtre sale, vert et bleu, mais ils se tachent bientôt, car, bien que
son plumage soit luisant et brillant, l'oiseau est très malpropre
quant à son nid. (Elliott).
Famille XIL PELEGANID^ Pélicans.
XLL PELEGANUS Linnjïus. 1758.
125. Le pélican blanc d'amérique.
Pelecanus eryihrorhynchos — Gmel — 1 788 —
Ce pélican est accidentel dans le Nouveau- Brunswick. On en a
tué un spécimen à Point du Chêne, ainsi qu'un autre à Cape Spenesr
84 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
{Chamberlain). M. John Flann, jeune, a pris un beau spécimen de
cette espèce à deux milles au Sud de Manotick, Ontario. (/. F.
Whiteaves). M. P. C. Jones en a tué un spécimen à la baie de Quinte,
à environ huit milles de Belleville, Ontario. {W. Saunders). L'on
en prend de temps en temps des spécimens errants sur le lac Ontario,
ainsi que d'autres sur le lac Erié, mais il n'existe pas de mention
relativement à la couvaison de cette espèce provenant d'aucune partie
de l'Ontario.
On trouve ce pélican sur tous les grands lacs d'une extrémité à
l'autre de la partie nord du Manitoba et de la Saskatchewan. D'après
Ml Seton cet oiseau couvait autrefois sur le lac Shoal, Manitoba,
mais, à mesure que le pays devient peuplé, il s'en va plus au nord.
L'auteur l'a trouvé sur les lacs Winnipegosis, Long, Old Wives, Great
Quill, et Crâne où il couvait en nombre; plus au nord il couve en plus
grand nombre encore.
On a remarqué ce pélican à Indian Head, Saskatchewan, pour la
première fois le i8 avril 1892. Au mois de mai il y est arrivé par
grands vols, et s'en est allé au nord pour la couvaison. Aussitôt que la
saison de la reproduction est terminée, il revient et se nourrit dans
les plus grands lacs de la région. La plupart des spécimens qui re-
viennent sont des mâles. En 1879 cet oiseau couvait en nombre au
lac Long, au nord-ouest d' Indian Head, en 1898 quelques spécimens
couvaient sur le lac Ste-Anne, Alberta. {Spreadborough) . Ce pélican
se voit en allant au nord jusqu'à l'île Big, sur le fleuve Mackenzie.
{Ross). Au mois de juin ou de juillet 1900, un spécimen de cette
espèce, actuellement dans ma collection, a été pris par un esquimau
sur l'une des rives de la baie Liverpool, bordant la mer arctique, lati-
tude 70° ouest, longitude 128°. (/. H. Fleming). Ce pélican n'est
pas commun dans la Colombie-Britannique. Au mois d'octobre 1890.
M. le colonel Forester en a pris un spécimen au lac Shuswap. On dit
que l'oiseau couve dans la région Chilcotin. {Fanjiin). M. James
McEvoy de, la Commission Géologique, en a vu un spécimen sur le
lac Kamloops, au mois d'octobre 1894. M. Rhoads en a vu un autre
qui avait été pris sur le lac Okanagan, et M. le docteur Dawson, en
avait remarqué de nombreux spécimens au mois de juin 1878 dans la
région Chilcotin. Ces trois mentions sont les seules que nous ayons
relativement à la présence de ce pélican dans la Colombie-Britan-
nique.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 85
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve aux lacs Manitoba
et Shoal, Manitoba, ainsi qu'au lac Buffalo, Alberta. (Dippie).
Le 18 juin 1894 j'ai trouvé une colonie de ces oiseaux nichant sur une
île sablonneuse du lac Shoal, Manitoba. Les nids n'étaient que
des cavités dans le gravier et contenaient deux œufs chacun. M. le
docteur Shufeldt, dans sa monographie du pélican, dit que celui-ci ne
pond qu'un œuf, mais d'après mes observations, il est dans l'erreur.
(Raine). Sir John Richardson dit que ces oiseaux pondent leurs
œufs sur de petites îles rocheuses, et ceci est d'accord avec notre con-
naissance de l'espèce, car, dans les cas ci-dessus mentionnés, ils cou-
vaient sur des îles. Leur nid n'est qu'une simple dépression dans le
gravier ou le sable, et il est généralement garni d'une natte composée
d'algues que l'on trouve souvent sur la côte où elles ont été portées par
le vent. Les œufs, au nombre d'un à trois, ressemblent beaucoup à
ceux de la bernache du Canada, mais la surface de la coquille est plus
rude.
126. Le pélican brun.
Pelecanus fiiscus Linn. 1766.
Le 31 mai 1885 on a vu un pélican brun s'abattre sur un marais
d'eau salée à la rivière John, comté de Pictou, Nouvelle-Ecosse.
On s'est approché de lui sans beaucoup de difficulté, et on l'a tué.
Un examen a démontré le fait qu'il était amaigri et que son jabot était
entièrement vide. Ce spécimen est actuellement au musée de l'aca-
démie de Pictou. Le 1er juin 1893 M. J. W. Hogga tué un mâle adulte
de la même espèce sur l'île Pictou. Le 15 mai 1895 un troisième spé-
cimen a été tué par la même personne à l'extrémité est de cette île.
La mention la plus récente que nous ayons relativement à cette espèce
est celle provenant de Louisbourg, île du Cap Breton, Nouvelle- Ecosse,
où, le 19 mai 1894, on en a tué un spécimen. Celui-ci est actuellement
au musée provincial à Halifax, Nouvelle-Ecosse.
127. Le pélican brun de Californie.
Pelecanus californiens Ridgw. 1884.
Un obser^'ateur attentif m'a dit que, pendant quelque temps, un
pélican brun avait fréquenté le lac Sumas dans la vallée du Fraser,
Colombie-Britannique. (Brooks). Cette espèce n'est pas commune.
Au mois de novembre 1880 M. J. C. Hughes en a pris un spécimen à
78870—7
86 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
l'embouchure du fleuve Fraser. Depuis ce temps on en a tué un
autre près des rochers Race, et, au mois de septembre 1881, j'ai blessé
un troisième sur les bas-fonds en amont du ruisseau Seymour, goulet
Burrard, Colombie-Britannique, mais celui-là je n'ai pu le prendre.
{Fannin).
Famille XIII. FREGATIDi^ Frégates.
XLII. FREGATA— Brisson, 1760.
128. La frégate marine.
Fregata aquila (Linn). Reich. 1852.
La frégate marine est accidentelle sur la côte de la Nouvelle-Ecosse
ainsi que dans le golfe St-Laurent. On en a tué un spécimen dans le
port Cole, Nouvelle- Ecosse, à la suite d'une tempête venant du sud.
{Downs). En 1884 M. Comeau a tué un spécimen de cette espèce à
Godbout sur le St-Laurent. (Dionne).
Ordre. ANSERES. Palmipèdes Lamellirostres.
Famille XIV. ANATID^^ Canards,— Oies, Cygnes.
XLIII. MERGANSER— Brisson, 1760.
129. Le harle d'Amérique.
Merganser americanus (Cass). Stejn. 1885.
Le harle d'Amérique est un oiseau migrateur dans la Nouvelle-
Ecosse. (H. F. Tufts). Il couve dans le Nouveau- Brunswick
(Chamberlain), dans Terre-Neuve .{Reeks), dans la Labrador (Low),
sur l'île du Prince-Edouard et l'île au Sable (Macomi), et il passe l'été
en nombre dans la province de Québec.
Cet oiseau est commun et couve sur les rivières Missinabi et Moose.
{Spreadhorough) . Il est commun dans les districts de Parry Sound et
Muskoka, et passe l'hiver régulièrement à Toronto, Ontario. (/. H.
Fleming). Au mois de juin 1889 on a vu une volée de jeunes oiseaux
sur la côte ouest de la péninsule Bruce où, en été, on remarque souvent
les vieux. {W. Saunders).
Le harle d'Amérique couve dans la partie nord du Manitoba, ainsi
qu'au nord-ouest jusqu'aux Barren Grounds. (Afacfarlane). Il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 87
couvait à Jasper House, Alberta, en 1889. On en a observé quelques
spécimens le long des cours d'eau dans la région de la rivière à la Paix.
Cet oiseau couvait au lac Osgood, Colombie-Britannique, et on l'a
noté aux rivières Elk et Kettle dans la même province. (Spread-
horotigh). Bien que MM. Nelson et Turner disent que ce harle n'est
qu'un oiseau de passage dans l'Alaska, M. Grinnell en a trouvé une
femelle adulte dans le détroit Prince William, et M. Bishop, un couple
couvant sur le lac Tagish, ainsi que des adultes, généralement par
couples, à plusieurs autres endroits. MM. Brooks et Fannin font
mention tous deux du fait que cet oiseau couve dans la Colombie-
Britannique, et qu'il passe l'hiver en abondance au lac Okanagan.
Au mois de .mai 1891 on l'a noté en train de couver à Canmore et à
Banff, Montagnes Rocheuses.
Notes sur la reproduction. — M. A. P. Low a remarqué le
harle d'Amérique en train de couver sur les rives des petits lacs dans
le Labrador. Pendant l'été de 1896 on a pris cet oiseau ainsi que
ses œufs au pied des petites épinettes blanches sur la partie supérieure
de la rivière Hamilton. Il était assez commun dans l'Alberta où le
24 juin 1896 on en a tué des jeunes duvetés aux confluents des rivières
Blindman et Red Deer. (Dippie.) Dans le district de Cariboo, Co-
lombie-Britannique, il couve sur les cours d'eau et les plus grands
lacs, mais il ne fréquente pas les plus petits lacs où il n'y a pas de
poissons. (Brooks.)
Ce harle passe l'été au Lac Norsvay, comté de Renfrew, Ontario, mais
mais je n'y ai jamais obtenu son nid. Cependant j'ai vu l'oiseau en-
trer dans une cavité d'un pin, située à environ quarante pieds de terre.
J'ai constaté le fait qu'un couple couve tous les ans dans le trou d'un
pin desséché situé sur une île dans le lac Bolis, comté de Frontenac,
Ontario. J'ai raison de croire que cette espèce choisit de préférence,
dans l'Ontario, des lacs de l'intérieur qui sont bordés de bois, et non
pas de grandes étendues d'eau où il n'y a pas d'arbres. (Rév. C. J.
Yoimg.) Un couple de ces harles couvait sur une petite île rocheuse
dans le lac Tagish à l'entrée de Windy Arm M. Osgood a trouvé
le nid dans une crevasse située dans la falaise à environ quinze pieds
au-dessus du niveau de l'eau. Ce nid était fait de duvet et contenait
sept œufs. {Bishop.) Dans 1' «Ottawa Naturalist» vol. xvii, p. 153,
M. Walter Raine décrit la découverte de 30 nids de cet oiseau sur
l'île Gun, dans le lac Winnipegosis. Tous les nids que l'on pouvait
78870— 7H
88 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
atteindre étaient situés très loin au fond des trous sombres au-dessous
de gros cailloux sur la plus haute partie de l'île, quelques-uns étant
de quatre à six pieds de l'entrée.
130. Le harle à poitrine rousse.
Mer ganser serrator (LiNN.) Schaff. 1789.
Le harle à poitrine rousse couve dans le Groenland et à travers la
région boisée entière depuis Terreneuve et le Labrador jusqu'aux
îles Aléoutiennes. Il ne couve pas dans la région des Prairies, mais
choisît de préférence les lacs clairs et les cours d'eau du nord. Il
n'est pas très commun dans la Colombie- Britannique, mais il y couve
dans les endroits propices. Au mois de juin 1890 il couvait dans
cette province au parc Deer, et au ruisseau Pass sur la rivière Columbia.
(Macoun.) Nous en avons tué de nombreux spécimens pour nous
procurer de la nourriture, à notre camp sur les Barren Grounds, à 50
milles au sud du cap Eskimo. (Preble.) Cet oiseau hiverne au lac
Okanagan, Colombie-Britannique. {Brooks.)
Notes sur la reproduction. — Le harle à poitrine rousse niche
sur des rivières et des lacs. En 1896 il couvait au lac Buffalo, Al-
berta, ainsi qu'au lac Manitoba. (Dippie.) Il couve aux lacs Shoal
et Manitoba. (Raine.) M. Dali a trouvé six nids de cet oiseau
sur une île dans le delta du Yukon. Ils étaient tous soigneusement
cachés au-dessous des feuilles desséchées dans une petite cavité
garnie de duvet arraché de sa poitrine par le vieil oiseau et étaient
pour la plupart abrités par une bille de bois flottant arrêtée. Chaque
nid contenait de six à dix œufs d'un crème riche. Ce harle couve
partout dans les endroits propices sur la côte d'Alaska depuis Sitka
en allant au nord jusqu'au cap Icy, et, peut-être, jusqu'à Point
Barrow. Les premiers œufs sont pondus au commencement de juin,
et l'emplacement du nid, sur le marais est généralement semblable
à celui choisi par d'autres espèces de canards avec la prévoyance
habituelle quant aux moyens de cacher le nid, et à la proximité
d'un étang. (Nelson.)
Cette espèce couvait fréquemment aux Mille-Iles, sur le fleuve
St-Laurent. Il y a seulement quelques couples aujourd'hui qui
restent pour la couvaison, la plupart s'en allant soit à l'est, soit au nord.
Au mois de juin 1893 j'en ai remarqué un vol de plus de vingt
spécimens à environ quatorze milles en amont de Brockville. Ces
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 89
oiseaux étaient naturellement tous des adultes. La dernière semaine
de juin de l'année suivante, j'ai vu un autre vol d'à peu près le
même nombre aux «Ducks», sur le lac Ontario. En 1896 j'ai vu le
nid de ce harle le 27 et le 30 juin sur des îles à l'extrémité est du lac
Ontario. A la première occasion j'étais débarqué sur une île rocheuse,
et, pendant que je passais quelques cèdres un harle s'est levé d'au-
dessous. J'ai naturellement conclu qu'il y avait un nid tout près,
et, en le cherchant, je l'ai trouvé; il contenait six œufs. Ce nid était
bien caché au milieu des branches épaisses de cèdre et situé dans une
cavité d'un rocher. Il était construit d'herbe desséchée et bien garni
du duvet de l'oiseau. L'incubation était déjà commencée depuis
sept ou huit jours. Un autre nid, situé dans un endroit plus ou moins
semblable, était bien caché dans un emplacement sec au milieu des
rochers à environ dix pieds au-dessus du niveau de l'eau. Celui-ci
contenait dix œufs et, comme construction, était exactement sem-
blable au premier. Cette espèce est très commune en été aux îles
de la Madeleine. Au mois de juin 1897 j'en ai remarqué de nombreux
spécimens, et, le 22 du mois, j'ai obtenu des œufs frais. Les oiseaux
choisissent une (petite) île, ou un endroit sec autour des étangs sau-
mâtres à l'extrémité nord-est de l'île, et là ils pondent leurs œufs
de la même manière précisément que cetix trouvés près du lac On-
tario. {Rév. C. J. Young.) Cet oiseau construit un nid d'herbe sèche,
chaudement garni de duvet et de plu.mes. Les œufs, au nombre de
neuf ou plus, sont d'un jaune clair crémeux. Le 20 juin 1897 dix oi-
sillons sont éclos dans un nid situé au lac des Bois; ils étaient aussi
gros que des cailles. {G. R. Whiie.) On a obtenu plusieurs nids de
ce harle assez rare dans le voisinage de Fort Anderson, ainsi que
dans les parties boisées bordant les deux côtés de la rivière, au nord et
au sud du poste. L'un des nids a été découvert au-dessous d'un
arbre tombé, près d'un petit lac situé au bord des «Barrens»,
à l'est. Ce n'était qu'un trou creusé par terre, et garni de plumes et de
duvet et contenait six œufs. Dix est le maximum recueillis d'un seul
nid. (Macfarlane.)
XLIV. LOPHODYTES Reichenbach. 1852.
131. Le petit harle.
Lophodytes cucullatus (Linn) reich. 1852.
L'on dit que le petit harle est un oiseau migrateur au printemps
et à l'automne le long de la côte bordant l'Atlantique depuis le
90 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Nouveau- Brunswick jusqu'au Labrador, ainsi que dans les provinces
de Québec et Ontario. Nous n'avons pas de notions relatives
à sa couvaison dans l'une ou l'autre de ces provinces, sauf qu'un
auteur d'Ottawa dit que «l'on sait que l'oiseau couve», et que
M. EUiott, de Plover Mills, comté de Middlesex, Ontario, mentionne
le fait que le 28 juin 1889 un mâle de cette espèce s'est envolé des
bois et s'est abattu sur l'étang Plover, et, pour cette raison, il croit
que ce harle couve dans le sud-ouest de l'Ontario. M. J. H. Fleming
aussi mentionne le fait qu'il couve dans les districts de Parry-Sound
et Muskoka.
L'endroit où cet oiseau semble se trouver dans la plus grande
abondance, est dans le nord du Manitoba et la région dans la direction
de l'embouchure de la Saskatchewan. Dans ces lieux il trouve
des arbres desséchés et le terrain inondé, ce qui semble lui être indis-
pensable pendant la couvaison. Après l'accouplem^ent, les mâles
arrivent du nord et se rassemblent sur les lacs et les étangs pendant
que les femelles s'occupent de l'incubation. On en a remarqué
de nombreuses couvées, mais très peu d'entre elles qui sont en compa-
gnie de plus d'un vieil oiseau. M. Preble mentionne la présence
de ce harle à la rivière Churchill, à 15 milles en amont de Fort
Churchill, et M. Bishop en a trouvé des jeunes au ruisseau Maple
Saskatchewan. Le petit harle semble passer l'été en nombre dans
les Montagnes Rocheuses, car, au mois de juillet- 1895, on en a observé
une femelle avec sa jeune couvée au lac Waterton, latitude 49 ,
et, en juillet 1897, une autre femelle avec sa couvé dans le passage
Crow's Nest à trente mille plus au nord. Au mois de mai 1891 cet
oiseau couvait à Banff, Montagnes Rocheuses, et le 20 mai 1890 à
l'embouchure de l'illecillewaet, Colombie Britannique. M. Spread-
borough l'a remarqué aussi en train de couver en juillet 1898 dans
des petits étangs. Tête Jaune Cache, Colombie-Britannique.
Cette espèce est commune partout dans la Colombie- Britannique'
et MM. Fannin et Brooks disent qu'elle est commune sur la côte du
Pacifique, ainsi que dans la vallée du fleuve Fraser, et qu'elle hiverne
sur le lac Okanagan. Elle ne se voit que de temps en temps dans
l'Alaska d'où, au mois d'octobre 1885, M. le docteur Bannister
a fait un rapport à l'effet qu'il en avait vu une volée parmi laquelle
il a tué un spécimen.
Notes sur reproduction. — Depuis des années, un couple de
petits harles a construit un nid à environ trente pieds de terre dan
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 9I
la souche d'un orme située à l'entrée du ruisseau Sharp, Bracebridge,
Ontario. Cette souche est au bord d'un cours d'eau. Le vieil
oiseau porte ses jeunes dans son bec de la souche jusqu'à l'eau.
Au commencement les petits sont assez faibles et très faciles à attraper,
mais quelques jours plus tard, ils sont bien capables de se défendre.
Le 5 juin 1896 on a remarqué un couple de ces harles sur la rivière
Moose entre le chemin de fer Canadien du Pacifique et la baie James.
Le 16 juillet de la même année on en a observ'é un autre couple dans
l'intérieur du Labrador. En 1903 on a remarqué cet oiseau couvant
depuis la rivière Missinabi jusqu'au cap Henrietta Maria, sur la baie
d'Hudson. (Spreadborough.) Le 8 juin 1893 on a vu ce harle à
Reabum, Manitoba, et l'on croit qu'il y couvait. (Dippie.) Il
couve régulièrement sur les bords boisés des plus grandes rivières
du Manitoba; son nid se trouve dans les arbres creux. {George
Atkinson.)
XLV. CASARCA Bonaparte. 1838.
131.1. Le Tadorne rouge.
Casarca casarca (lixn) allen. 1896.
En 1892 la société géographique de Berlin a envoyé à la partie
ouest du Groenland une expédition dont M. le docteur Vanhôffen
était le naturaliste. Il (le docteur) mentionne le fait d'avoir vu la
peau de cette espèce dans une petite collection de peaux d'oiseaux
pris à i\ugpaIartok, dans le district d'Uppemavick, qui a été collec-
tionnée dans ce voisinage en 1892. (/. A. Allen dans VAiik, vol.
XI IL p. 244, 1896.)
XLVI. ANAS Linn.î:us. 1758.
132. La canard ordinaire.
Anas boschas linn. 1758.
Le canard ordinaire couve dans les deux inspectorats du Groenland
où il se trouve en assez grand nombre. {Arct-Ma7i.) C'est un
oiseau assez commun, mais il se voit en plus grand nombre pendant
l'hiver. Quelques spécimens couvent à Ivigtut dans le Groenland.
(Hagerup.) Pour pouvoir établir une comparaison entre une grande
série de spécimens du canard ordinaire venant du Groenland et d'au-
92 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
très venant de Danemark, M. Schiœler a classifié l'espèce du Groen-
land comme une sous-espèce sous le titre de aAnas boschas Spilogas-
terï). {The Auk, vol. XXII, p. 331.) Le canard ordinaire est très
rare dans Terreneuve et la Nouvelle-Ecosse, et ne se voit que de
temps en temps dans le Nouveau-Brunswick. Il devient plus commun
comme oiseau migrateur dans la province de Québec, surtout dans
le voisinage de Montréal, ainsi que dans l'ouest d'Ontario. Il se
rassemble par grandes bandes et se nourrit dans les marais au bord
du lac Erié et du lac St-Claîr où quelques couples restent pour couver.
C'est le canard le plus abondant dans les Territoires du Nord-
Ouest, et dans la Colombie-Britannique, y couvant près des étangs
et des lacs depuis la latitude 49 jusqu'au bord des «Barren Lands».
M. Preble en a vu un ou deux spécimens sur des étangs dans les
«Barren Grounds» au nord de la rivière Seal. Ce n'est pas un oiseau
qui fréquente la côte de la mer, mais il choisit de préférence les
étangs et les lacs de l'intérieur. Il couvait, au mois de mai 1890,
dans le passage Eagle, chaîne Gold, Colombie- Britannique, et en 1891,
au lac Vermillon à Banfï. D'après M. Nelson il est tout à fait
commun dans l'intérieur de l'Alaska, et couve aussi loin au nord que le
détroit Kotzebue. Il n'est pas commun sur la côte d'Alaska, mais
pendant l'hiver il se nourrit en grand nombre sur les îles Aléou-
tiennes, et l'île d'Unalaska. Un couple ou deux couvent chaque
année sur l'île St-Paul dans la mer Behring.
Quelques spécimens hivernent à Vernon, Colombie- Britannique.
{Brooks.)
Notes sur la reproduction. — Quelques couples de ces oiseaux
couvent dans les grands marais dans l'ouest d'Ontario, surtout aux
bas-fonds du lac Ste-Clair. {W. Sauniers). C'est le canard qui couve
le plus de bonne heure. Il couvait dans tous les endroits où je me
suis trouvé dans les Territoires du Nord-Ouest. (Dippie). Il couve
d'une extrémité à l'autre du Manitoba, de la Saskatchewan et de
l'Alberta. (Raine).
Le 9 mai 1892, au lac Deep, près d'Indian Head, Saskatchewan, j'ai
trouvé un nid contenant huit œufs dans une touffe de mauvaises
herbes. Il était fait d'herbe sèche garnie de duvet arraché du
ventre de l'oiseau, et se trouvait à environ cinquante verges du lac.
J'ai trouvé de nombreux nids appartenant à ce canard dans différentes
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 93
parties du pays. Quelquefois ils sont tout à fait près de l'eau, et
parfois ils sont à plusieurs centaines de verges de l'eau. Le nid est
situé dans un trou par terre. Il est assez gros, fait d'herbe et de
plantes nuisibles, et garni de duvet. Quelques-uns de ces oiseaux
couvent très de bonne heure au printemps, tellement, en effet, que j'ai
trouvé des œufs cassés par la gelée. Le 4 mai 1894, à Medicine
Hat, Saskatchewan, j'ai découvert un nid de cette espèce au bord du
ruisseau. Ce n'était qu'un trou dans le sable, garni d'herbe sèche, au
milieu des rosiers, et ne contenait que deux œufs. Le 18 juin on a
enlevé un autre nid dans les mêmes conditions au lac Crâne. Celui-ci
contenait dix œufs. Le 7 juin 1897, à Edmonton, Alberta, j'ai trouvé
un nid au milieu d'un petit bouquet de saules, à environ trois cents
verges de l'eau. Les jeunes oiseaux n'avaient pas quitté le nid et la
femelle m'a laissé presque la toucher avant de s'envoler. J'ai observé
ce canard en 1893 aussi couvant au lac Sooke, île de Vancouver
{Spreadboro ugh ) .
M. Dali a trouvé, à Nulato, Alaska, une couvée de huit œufs du
canard ordinaire. Ils étaient cachés au-dessous d'une couche de
feuilles et de plumes, et se trouvaient dans le dessus creux d'une
souche pourrie, à environ six pouces de terre. (Nelson).
133. Le canard noir.
Anas ohscura. Gmel. 1788.
Cet oiseau est le canard sauvage ordinaire de Terreneuve, et des
Provinces Maritimes. Au mois de juin 1888, il a été observ'é en train
de couver dans un marais près de la pointe Brackle}", île du Prince-
Edouard, par l'auteur, ainsi que par M. Bishop dans les marais bordant
les étangs d'eau douce sur les îles de la Madeleine. Bien qu'il ne se
trouve pas commun dans le Labrador. M. Spreadborough l'a remarqué
couvant dans cette région le 7 juillet 1896. Il couve encore dans les
provinces de Québec et Ontario, mais en nombre décroissant. Ses
lieux principaux pour la reproduction sont, évidemment, dans la direc-
tion de la côte bordant l'Atlantique, et de la baie d'Hudson. Quel-
ques oiseaux errants se rendent au Manitoba, mais l'auteur n'a
jamais observé cette espèce à l'ouest de la vallée de la Rivière- Rouge.
M. Macfarlane en a trouvé des spécimens à la rivière Anderson, dans
la vallée de MacKenzie, mais il n'a pas recueilli d'œufs.
94 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — On a remarqué quelques spéci-
mens de ce canard dans la partie nord du Labrador, le 7 juillet 1896.
A cette date on a enlevé un nid contenant quatre œufs presque couvés.
Quelques spécimens de cet oiseau couvaient sur la rivière Missinabi.
Ils couvaient aussi en grand nombre sur les deux rives de la baie James.
Les peaux rouges en tuent de nombreux jeunes au mois de juillet.
J'en ai observé plus de soixante-dix, abattus à coups de bâtons, dans
une seule après-midi. (Spreadborough) . Le canard noir construit
son nid généralement par terre, au pied d'un arbre ou d'un buisson
bas. Ce nid est fait de plantes nuisibles et d'herbe, bien garnies de
plumes arrachées, apparemment, de l'estomac de la femelle. Les
œufs, généralement au nombre de huit ou neuf, sont d'un marron
jaunâtre, pâle et sale. Un nid, trouvé le 24 mai 1897 près d'Ottawa,
contenait onze œufs. Il était situé au pied d'un petit pin, à environ
vingt verges de l'eau. (G. R. White). Cet oiseau couve au lac Rice,
au sud de Peterboro, Ontario. {Raine).
Le canard noir est très commun dans la vallée du St-Laurent où il
couve en abondance. J'en ai vu des jeunes couvées dans les comtés
de Leeds et Lanark, au mois de juin. Cet oiseau couve de bonne
heure, et la ponte a lieu quelquefois en avril. Le 24 mai 1897 j'ai
trouvé un nid contenant douze œufs dans des circonstances singulières.
Curieux de savoir si le plongeon à collier était encore de retour à son
lieu pour la reproduction, dans un petit lac à environ quinze milles de
Brockville, Ontario, je suis allé à l'endroit, et me suis procuré un canot.
En effet le nid se trouvait là au bord d'une fondrière flottante et d'un
groupe de glaïeuls. Pendant que j'examinais le nid et les deux œufs
qu'il contenait, un canard noir s'est envolé des glaïeuls de l'année
précédente, à moins d'une rame de longueur du nid du plongeon à
collier. Etant certain qu'il y avait des œufs, j'ai réussi à me rendre
à l'endroit, bien que la fondrière fût très peu solide, et j'ai vu le nid
qui contenait exactement le nombre d'œufs mentionné ci-dessus.
L'endroit où se trouvait ce nid n'était pas précisément humide, car
il y avait un fondement de mauvaises herbes sèches nattées, au milieu
desquelles le nid était bien caché. Celui-ci se composait d'herbe
sèche bien garnie du duvet de l'oiseau. L'incubation était déjà com-
mencée depuis environ une semaine, de sorte que, dans ce cas, le com-
mencement de la ponte avait eu lieu vers la première semaine de mai.
{Rév. C. J. Young). Quelques couples de ces oiseaux couvent dans
les grands marais situés dans l'ouest d'Ontario. {W. Saunders). En
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 95
1897, à Woîfville, Nouvelle-Ecosse, on a trouvé un nid de cette espèce
dans une légère dépression de terre. Il était garni de joncs secs,
abrité par une touffe de bruyères, et contenait deux œufs qui, le 27
mai, n'étaient que légèrement couvés. M. H. F. Tufts à recueilli ces
œufs qui sont actuellement au musée d'Ottawa. Le 21 juin 1888
l'auteur avait trouvé un autre nid contenant neuf oisillons qui venaient
d'éclore, à la pointe Brackley, île du Prince- Edouard. Ce nid était
situé sur un tertre dans un petit marais près des dunes
133a. Le canard noir aux pattes rouges.
Anas obsnira rubipes — Breust — 1902 — •
De tous les canards reproducteurs noirs que j'aie examinés il n'y
en a que quatre que je puisse classer, sans hésitation, comme appar-
tenant à cette espèce. L'un de ceux-ci, une femelle, a été pris le ler
juillet, 1884, à Ungava, dans le nord du Labrador, par M. L. M. Turner;
un autre à Moose Factory, sur la baie James, par M. John McKenzie;
le troisième, le 19 juin 1860, par M. M. C. Drexler, au cap Hope,
sur la rivière Severn, et le quatrième, un mâle, le 28 juillet 1900, à
Fort Churchill, par M. E. A. Preble. Les deux derniers endroits
sont situés sur la côte ouest de la baie d'Hudson. On n'a pas de donn-
nées définitives relativement à l'étendue des migrations de ce canard,
en été, mais on a examiné des oiseaux reproducteurs venant du nord
du Labrador, de la baie James, et de la côte ouest de la baie d'Hudson.
(Brewster) . Cet oiseau se rend communément en hiver à la Nouvelle-
Ecosse. {H. Tîifts).
Le 28 juillet on en a pris un mâle adulte à Fort Churchill, et, un
jour ou deux avant, un peau rouge en avait tué un autre. M. Blakiston
mentionne le fait qu'un spécimen de ce canard a été reçu de York
Factory. L'on appelle l'espèce le «Black Stock duck», partout dans
la région, pour établir une distinction entre elle et le canard ordinaire.
(Preble). Ce canard est un oiseau migrateur commun à Toronto,
Ontario. Il y reste plus longtemps que le canard noir et, par consé-
quent, on en prend plus à l'automne que de spécimens de ce dernier.
(/. H. Fleming). Des canards présentant de nombreuses caractéris-
tiques de cette espèce, ont été vendus au marché d'Ottawa.
D'après M. Eifrig (The Auk, vol, XXIII, p. 315) ces oiseaux
sont probablement des hybrides entre les canards noirs dont on se
sert pour attirer les autres, et les canards domestiques. Cependant
96 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
M. John Marshall, de la Commission Géologique, a tué, de temps en
temps, à la fin d'octobre, en aval d'Ottawa, des canards qu'il dit cor-
respondant, sans aucun doute, à la description de cet oiseau fournie
par M. Brewster.
XLVII. CHAULELASMUS Bonaparte. 1838.
135. Le canard chipeau.
Chaulelasmus streperus. — ^(Linn). — Bonap. — 1838. —
On voit rarement le canard chipeau, pendant la migration, le long
de la côte de l'Altantique. Il est rare aussi dans les provinces de
Québec et Ontario, et M. Mcllwraith dit qu'un couple de spécimens
dans sa collection sont les seuls dont il a jamais entendu parler comme
ayant été pris dans cette dernière province, bien que M. W. F.
Whitcher ait tué ce canard à Ottawa, et que M. Fleming mentionne
le fait que c'est un oiseau migrateur rare à Toronto.
M. Mcllwraith, dans son «Birds of Ontario», à la page 70, semble
mettre en doute non affirmation à l'effet que cet oiseau «abonde partout
dans l'intérieur. Il dit qu'il n'abonde nulle part et que personne
autre que moi-même n'a fait cette affirmation. M. le docteur EUiott
Coues, en écrivant des oiseaux qu'il a remarqués sur la frontière, dit:
«Il abonde d'une extrémité à l'autre de la région où, comme presque
tous les «Anatinse», il couve. On a remarqué des oisillons encore
trop jeunes pour porter des plumes, à la fin août. En 1880 j'ai
trouvé le canard chipeau en abondance sur la prairie, mais en 1881,
dans le pays boisé, je n'en ai tué qu'un spécimen. C'est l'espèce
qui couve presqu'exclusivement dans la région des Prairies, et, en
1895, pendant que nous traversions la partie du pays située entre le
Manitoba et les Montagnes Rocheuses, plus de la moitié des nids
que l'on a remarqués, appartenaient à ce canard. Celui-ci et le
petit morillon étaient les canards que l'on voyait ordinairement dans
la prairie du Sud. Sir John Richardson dit que le canard chipeau
couve en grand nombre jusqu'à la latitude 68°, et M. Macfarlane dit
qu'il croit que l'oiseau couve au nord jusqu'à la rivière Anderson.
M. Preble en a pris un spécimen à Fort Churchill, sur la baie d'Hud-
son, et M. Spreadborough en a pris quelques autres entre le Petit Lac
des Esclaves et Peace River Landing, Athabasca.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 97
Ce canard est généralement rare dans l'Alaska et la Colombie
Britannique, mais M. Turner dit qu'il est commun en été dans le
delta du Yukon.
Note sur la reproduction. — Un couple de cette espèce est
arrivé le i8 avril 1892 au lac Deep, Indian Head, Saskatchewan, et
au 6 mai il y en avait de nombreux spécimens. Le 24 juin j'ai trouvé
un nid contenant huit œufs sur une petite île dans le lac. Ce nid était
fait d'herbe sèche, garnie de duvet arraché du ventre de la femelle.
En 1895 on a recueilli des nids, le 4 juin, au lac Twelve-mile, près de
la montagne Wood, Saskatchewan, ainsi que d'autres, le 29 du même
mois, sur une île dans le lac Cypress, à 150 milles plus à l'ouest. Ces
derniers étaient situés dans des bouquets d'Elymus condeyisatus.
Le nombre d'oeufs dans une seule couvée variait depuis sept à onze.
Le canard chipeau couve en grand nombre à Edmonton, Alberta.
Le 29 juin 1894, j'ai pris, au lac Crâne, Saskatchewan, un nid de
cet oiseau contenant treize œufs dont sept appartenaient au petit
morillon. {Spreadhorongh). Ce canard est assez commun au lac
Manitoba, où on en a pris des spécimens ainsi que des œufs. Il était
commun aussi, en juillet 1895, au lac Buffalo, Alberta. (Dippie).
J'ai observé cet oiseau en train de couver aux lacs Long, Shoal,
et Manitoba, dans le Manitoba, ainsi qu'aux lacs Rush et Crâne
dans la Saskatchewan. Il couve, en efifet, d'une extrémité à l'autre
de la région, entre Winnipeg et les contre forts des Montagnes Rocheu-
ses. C'est un oiseau reproducteur tardif, et il pond de dix à douze
œufs d'un chamois pâle. Son nid se trouve par terre, et de préférence
sur les îles dans les petits lacs. (Raine). Le canard chipeau couve
en nombres considérables dans les grands .marais bordant l'extrémité
sud du lac Manitoba, et je l'ai noté tout à fait régulièrement entre
Hamiota, Manitoba, et le lac Boulder, Saskatchewan, en 1906, et
encore dans les lacs d'eau douce et sur les fondrières à l'ouest du ruis-
seau Ribstone, Alberta. Je ne l'ai pas remarqué du tout dans la
région des lacs d'eau salée. iAtkinson).
Le II juin 1894 l'auteur a trouvé un nid de cette espèce dans une
touffe d'herbe sur un petit tertre situé dans un marais au bord du lac
Crâne. Ce nid contenait cinq œufs frais, et, tout près, il y avait
des jeunes du canard ordinaire qui étaient assez gros, et qui nageaient
ça et là
98 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
XLVIII. MARECA. Stephens. 1824.
136. Le canard d'Europe.
Mareca penelope (Linn). Selby. 1833.
En 1851 M. Holbœll a envoyé un jeune mâle de ce canard au Dane-
mark. M. Reinhardt en avait vu deux autres qui avaient été tués
dans le sud du Groenland. {Arct. Man). Cet oiseau est accidentel
dans le Groenland. (Winge). Il est accidentel dans la Nouvelle-
Ecosse. (Doiuns).
Le canard d'Europe semble être plus commun dans l'Alaska. M.
Elliott en a obtenu quelquesspécimens pendant un séjour de deux ans
passé aux îles Pribilof. L'oiseau ne s'y trouvait jamais par couples,
et ne semblait tréquenter ces îles qu'en hiver. Comme on ne l'a
jamais vu au nord, je suis porté à croire qu'il couve sur quelque île
retirée appartenant au group des Aléoutiennes. (Nelson) . Ce canard
est rare. On en a pris deux spécimens; l'un près de Victoria, le 9
février 1899, et l'autre près de Saanich, île de Vancouver. (Kermode).
137. Le canard d'Amérique.
Mareca americana (Gmel). Stephens. 1824.
On dit que le canard d'Amérique est un oiseau migrateur comnmn
dans Terre-Neuve (Reeks), et dans le sud du Labrador (Packard).
C'est un oiseau migrateur rare dans la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-
Brunswick et la province de Québec. Il se répand jusqu'à la rivière
Moose, où M. Speadborough en a observe un spécimen en juin 1896, et
à la rive ouest de la baie d'Hudson, à Fort Churchill. Cet oiseau
est un peu plus commun dans Ontario, mais s'y voit seulement
comme oiseau migrateur. Il arrive tard dans la région des Prairies,
cependant, d'après Sir John Richardson, il couve en abondance
au nord jusqu'à la latitude 68°. Il couve en abondance sur les marais
dans la partie sud de la région des Prairies, et en plus grande abondance
encore au nord. Le canard d'Amérique est commun dans le Mani-
toba ainsi qu'en allant au nord-ouest. Au mois de mai 1891 on en a
observé un couple en train de couver à Banff, Montagnes Rocheuses.
MM. Fannin et Brooks disent qu'il est commun dans la vallée du
Fraser, et dans l'intérieur de la Colombie-Britannique, tandis que
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 99
MM. Nelson et Turner affirment qu'il est comparativement rare comme
canard reproducteur dans l'Alaska, bien que, d'après M. Nelson, il
couve aussi loin au nord que le détroit Kotzebue. M. Bishop a vu
cinq canards qu'il a cru appartenir à cette espèce en amont de Fort
Selkirk, district du Yukon.
Comme cet oiseau arrive tard dans le Manitoba, et que, cependant,
il couve aussi loin au nord que la latitude 68°, nous sommes portés à
croire que l'espèce qui couve dans le Manitoba, et celle que l'on
trouve dans le nord de l'Alaska et dans les «Barren Grounds» sont
deux espèces distinctes, et que la dernière passe l'hiver sur le côté
ouest du continent.
Notes sur la reproduction. — En 1896 le canard d'Amérique
couvait dans le voisinage du lac Manitoba. (Dippie). Il couve aussi
d'une extrémité à l'autre du Manitoba et de la Saskatchewan. Les
œufs sont sem'olables à ceux du canard chipeau, mais sont, en moyenne,
plus petits. J'ai dans ma collection une couvée de dix œufs que j'ai
recueillis le 18 juin 1894 au lac Shoal, Manitoba. (Raine). Quelques
spécimens de cet oiseau étaient arrivés à Edmonton, Alberta au 17
avril 1897, mais ils ne s'y trouvaient pas en nombre avant le 5 mai.
Le 1er juin j'ai découvert un nid, contenant onze œufs, dans un groupe
de saules à environ un quart de mille de l'eau. Ce nid était semblable
aux autres et, de même que tous les nids de canards, était garni de
duvet. (Spreadhoroiigh) .
XLIX. NETTION Kaup. 1829.
138 La sarcelle d'Europe.
Neltion crecca (Linn). Kaup. 1829.
Cette espèce est accidentelle sur la côte orientale du Canada.
On en a tué quelques spécimens dans le Groenland danois. {Arct.
Man). Le 23 juillet 1860 M. le docteur Coues en a obtenu une femelle
dans le Labrador {Packard). Cette espèce est très rare dans la Nou-
velle-Ecosse. A ma connaissance on n'en a pris qu'un spécimen
dans cette province. (Downs). Le 28 juin 1879 j'en ai pris un mâle
sur l'île Atka; celui-ci est le seul spécimen que j'aie jamais observé
(Tîirner).
^^BIBUOTHECA
100 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
139. La sarcelle à ailes vertes.
Nettion carolinensis (Gmel). Baird. 1858.
On sait que quatre spécimens de cette espèce ont été pris dans
le sud du Groenland antérieurement à 1860 {Arct-Man). Depuis
1860 on en a pris un mâle et deux femelles dans le Groenland.
{Winge). La sarcelle à ailes vertes passe l'été sur la côte du Labrador,
dans Terreneuve, et dans le Nouveau-Brunswick, Elle n'est pas com-
mune comme oiseau migrateur dans la Nouvelle- Ecosse, et semble
être rare dans l'intérieur de la partie est du Canada, bien qu'on l'ait
prise à York Factory et à Fort Churchill. M. Spreadborough à observé
qu'elle était commune et couvait sur les deux côtés de la baie James.
Il se peut qu'elle couve dans la province de Québec, mais, bien qu'elle
soit assez commune dans l'Ontario, on n'a pas de données relative-
ment à sa reproduction dans cette province-ci.
Cette espèce est commune depuis le Manitoba jusqu'à la côte du
Pacifique, et elle couve à partir de la latitude 49° jusqu'à la mer Arcti-
que, ainsi que d'une extrémité à l'autre delà Colombie-Britannique et
de l'Alaska. Elle est rare dans les Montagnes Rocheuses, mais
couvait au mois de mai 1891, aux lacs Vermillon à Banff, et, en juin
1898, à Tête Jaune Cache, Colombie-Britannique. Lorsque cette
sarcelle se répand au nord elle semble préférer la vallée du MacKenzie,
car l'on sait qu'elle est rare à l'est de cette vallée, et M. Macfarlane
dit qu'elle est le plus rare de tous les canards reproducteurs à Fort
Anderson. Cette espèce est plus abondante dans les régions situées
entre les latitudes 50° et 56°.
Notes sur la reproduction. — Le 5 juin 1893 j'ai trouvé un nid con-
tenant des œufs, au lac Crâne, Saskatchewan, Cette espèce n'est pas
si nombreuse que la sarcelle à ailes bleues. {Raine).
M. Dali mentionne le fait que cette sarcelle est l'un des premiers
oiseaux qui arrivent au printemps, sur le Yukon, ainsi que l'un des
premiers à pondre. Le 20 mai, à Mulato, on a recueilli une couvée
d'oeufs d'un nid d'herbe sèche situé dans une touffe de carex. (Nelson)
Au printemps de 1897 cette espèce couvait en grand nombre dans
les bosquets de saules ainsi que dans la région parsemée cà et là d'ar- ■
bres, aux alentours d'Edmonton, Alberta. Les nids étaient difficiles
à découvrir, car ils se trouvaient à une grande distance de l'eau. Les
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. lOI
premiers oiseaux à arriver sont venus vers le 17 avril, et, au 24 du mois,
il y en avait de nombreux autres. Le 25 mai j 'ai trouvé un nid dans un
bouquet de saules à environ un quart de mille de l'eau. Il était fait
d'herbe, garni de duvet, et contenait neuf œufs, tout à fait frais.
Le 1er juin j'ai trouvé un autre nid, semblable au premier, au-dessous
d'une bille de bois à environ 150 verges de l'eau. Celui-ci contenait
sept œufs frais. (Spreadborough.) Cette espèce couve modérément
sur les îles de la Madeleine. (Rév. C. J. Young.)
L. OUERQUEDULA Stephens. 1824.
140. La Sarcelle à ailes bleues.
Querqiiedula discors (Linn.) Stephens. 1824.
La sarcelle à ailes bleues est un oiseau rare dans Terreneuve et
dans la Nouvelle-Ecosse, excepté pendant les migrations d'automne.
M. Chamberlain dit qu'elle passe l'été en nombre près de St-John,
Nouveau-Brunswick. Elle semble se trouver modérément commune,
pendant les migrations, dans les provinces de Québec et Ontario, et
on mentionne qu'il y en a encore quelques couples qui couvent sur les
bas-fonds du lac Ste-Clair. M. White dit que, probablement, quel-
ques spécimens couvent près de Montréal.
M. Seton dit que cette espèce abonde dans le Manitoba, et, d'après
nos propres observations, il en est ainsi en allant à l'ouest, mais sur-
tout dans la région où la prairie et le taillis se trouvent mêlés au nord
des latitudes 50° 52°. Sir John Richardson l'a trouvée nombreuse sur
la Saskatchewan, mais n'allant pas au nord de la latitude 58°. M. Ross
l'a trouvée sur le côté sud du Grand Lac des Esclaves, et M. le docteur
Rae, sur la baie Repuise. MM. Nelson et Turner l'ont trouvée très
rarement dans l'Alaska, et M. Fannin dit qu'elle ne se voit qu'en très
petit nombre dans la Colombie-Britannique. Cependant M. Brooks
affirme que cette sarcelle passe l'été en grand nombre dans la vallée du
Fraser inférieur, bien qu'elle soit un oiseau reproducteur rare dans le
voisinage de 150 Mile House, Cariboo, dans cette province. M. Rhoads
l'a remarquée en train de couver autour de plusieurs des petits lacs dans
le voisinage de lac LaHâche, Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — Un couple de ces oiseaux reste,
quelquefois, pour couver dans la vallée du St-Laurent, mais la plu-
part s'en vont au nord. On a trouvé un nid au lac Gananoque, et
78870—8
I02 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
on mentionne la découverte d'un autre, dans un marais, à l'extrémité
ouest de l'île Amherst, lac Ontario. (Rév. C. J. Young.)
Quelques couples de cette espèce couvent dans les marais bordant
le lac Ste-Clair, et on a recueilli des nids à Rondeau, sur le lac Erié.
{W. Saunders.) On n'en a observé qu'un couple, le ii juillet 1896, au
lac Clearwater, Labrador; ce couple, évidemment y couvait. Au
printemps de 1897 cette espèce était commune à Edmonton, Alberta.
On l'a remarquée à cet endroit, pour la première fois le 28 avril, et, au
2 mai, elle y était commune. Le 19 mai j'ai trouvé un nid loin de
l'eau. Il contenait deux œufs frais, et comme construction, était
semblable à celui de la sarcelle à ailes vertes. J'ai tué la femelle
au moment où elle se levait du nid. On a noté cette espèce à l'embou-
chure de la rivière Lesser Slave, ainsi que sur la rivière à la Paix, Atha-
basca. En 1902 et 1903 on l'a observée à plusieurs endroits, à l'est
et à l'ouest de Midway, Colombie-Britannique. (Spreadborough.)
Le 14 juin 1896 on a pris un nid de cette espèce au lac Burnt
(Swan), Alberta. Il se trouvait dans une dépression dans une touffe
d'herbe, était garni d'herbe fine et de duvet, et se trouvait à en-
viron vingt verges de l'eau. Dans ce nid il y avait douze œufs qui
sont actuellement au musée à Ottawa. (Dippie.)
141. La sarcelle canelle.
Querqiiedula cyanoptera (Vieill.) Cassin. 1855.
Cette espèce est très rare comme oiseau errant dans le Manitoba,
et, pendant un séjour de quinze ans dans cette province, on n'en a
pris que quelques spécimens. {R. H. Hunter.) En 1905 on en a
vu deux ou trois spécimens près du lac Crâne, Saskatchewan. {A.
C. Benl.)
MM. Kermode, Fannin, Lord et Brooks disent tous qu'elle visite
la Colombie-Britannique régulièrement en été. Nous n'en avons
observé que deux spécimens sur les prairies. Ils étaient dans le sud-
ouest de l'Alberta, près des montagnes.
J'ai fréquemment fait lever cette sarcelle dans les lacs les plus
petits et les plus retirés, situés dans les bois, le long du chemin de
Cariboo, au-dessus de Clinton, Colombie-Britannique. M. D. Mc-
Kinley, du Lac la Hache, dit que la «sarcelle rouge» couve, mais en
peu d'abondance, tous les ans , dans le voisinage. (Rhoads.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. IO3
LI. SPATULA BoiE. 1822.
142. Le canard souchet.
Spatnla clypeaia (Linn.) Boie. 1822.
Le canard souchet est un oiseau migrateur d'été dans Terreneuve,
la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-Brunswick et les provinces de Qué-
bec et Ontario. Nous n'avons aucune mention relativement à sa
reproduction dans ces provinces, sauf que M. Mclhvraith dit que
M. le docteur Macallum a remarqué l'undes vieux oiseaux conduisant
ses jeunes à un endroit à moins d'un demi-mille de Dunnville, à
l'embouchure de la rivière Grand, sur le lac Erié, et que MM. Sanders
et Morden disent qu'il est possible que l'oiseau couve sur les bas-fonds
du lac St-Clair.
Le canard souchet est l'un des canards les plus communs dans la
région des Prairies, depuis le Manitoba jusqu'aux Montagnes, et à
partir de la latitude 49° jusqu'aux «Barren Grounds» où il devient
rare, car M. Macfarlane dit que, pendant six ans, on n'en a trouvé
que deux spécimens à Fort Anderson. M. Spreadborough a observé ce
canard dans presque toutes les fondrières entre le Petit Lac des Esclaves
et Peace River Landing, Athabaska. Il se trouve surtout en abon-
dance entre les latitudes 51° et 54°, et, à l'automne, on le voit en nom-
bres immenses dans tous les étangs, et tous les petits lacs. On l'a
pris à Moose Factory et au lac Trout. Au mois de mai i8qi quelques
couples couvaient au bord des lacs Vermilion, à Banff, ainsi qu'en juin
1898, au lac Ste- Anne, Alberta. C'est un oiseau rare dans l'Alaska,
bien que M. Nelson mentionne le fait qu'il couvait aussi loin au nord
que le détroit Kotzebue. AL Fannin dit que ce canard abonde, en
été, à l'est de la Chaîne Côtière, dans la Colombie-Britannique, et
M. Brooks dit qu'il habite en nombre aux environs du lac Sumas, dans
la vallée du Fraser inférieur, et qu'il est rare, comme oiseau migrateur,
dans le voisinage de 150-Mile House. M. Spreadborough l'a vu à
Elko et à Penticton, Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — ^Le canard souchet est commun
près de Reabum, Manitoba, ainsi qu'au lac Buffalo, Alberta, où on
en a pris des spécimens ainsi que des œufs, (Dippie.) Ce canard
couve en compagnie d'autres oiseaux aquatiques dans tous les marais
depuis le détroit Kotzebue jusqu'à l'embouchure de la Kuskoquim.
78870— 8i
104 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Il pond ses œufs à la fin de mai et au commencement de juin dans
un emplacement sec près de quelque cours d'eau ou étang, et le nid
est généralement garni d'herbe et de plumes; ces dernières sont
arrachées du ventre des oiseaux d'âge mûr. (Nelson.)
Le 9 juin 1894, on a trouvé le canard souchet couvant en abondance
près des petits cours d'eau qui descendent des côtes Cypress, ainsi
qu'au bord des petit bras marécageux du lac Crâne, Saskatchewan.
Pendant qu'il frappait légèrement des roseaux pour trouver s'il y
avait des nids, l'auteur a fait lever une femelle d'un nid, qui contenait
dix œufs dans un état d'incubation trop avancée pour qu'il pût les
enlever. Un peu plus tard il en a fait lever une autre qui nichait
d'une manière semblable, mais, dans ce nid, il n'y avait que huit
œufs qui, pourtant, étaient tout à fait frais. Les deux nids se trou-
vaient sur la terre sèche, au-dessous des roseaux, et étaient garnis
d'herbe et de duvet. Le 11 juin j'ai trouvé dans quelques touffes de
roseaux, encore deux autres nids dont l'un contenait onze œufs et
l'autre neuf.
LU DAFILA Stephens. 1824.
143. Le canard pilet.
Dalifa acuta (LiNN.) Bonap., 1838.
Le canard pilet est très rare dans Terreneuve. Il est plus com-
mun dans la Nouvelle-Ecosse, et M. Chamberlain mentionne que
quelques spécimens couvent dans le Nouveau-Brunswick. On l'a
pris dans le détroit Davis, et à York-Factory, sur la baie d'Hudson.
M. Spreadborough l'a observé couvant sur les deux rives de la baie
James, ainsi que par milliers, au mois d'août, le long de la côte
ouest de cette baie, principalement au nord d'Albany. Ce n'est pas
un oiseau migrateur rare dans les provinces de Québec et d'Ontario,
et, d'après M. Saunders, quelques spécimens couvent dans les bas-
fonds du lac St-Clair.
Ce canard couve en nombre d'un bout à l'autre des Terri-
toires du Nord-Ouest, depuis la latitude 49° jusqu'à la côte Arcti-
que. Sir John Richardson et M. Macfarlane signalent, tous deux,
qu'il abonde sur les Barren-Grounds. M. Preble en a vu des
centaines de spécimens dans les étangs peu profonds sur les Barren-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. IO5
Grounds, à 50 milles plus bas que le cap Eskimo. MM. Nelson et
Turner disent que cet oiseau est le canard le plus commun de
l'Alaska, et M. Murdoch mentionne qu'il couve tout près de Point-
Barrow, sur la mer Arctique. Ce canard habite la Colombie-Britan-
nique, et couve sur cette partie de la province qui se trouve sur
le continent. M. Fannin dit que ces oiseaux se rassemblent, en
hiver, par grands vols dans quelques localités sur la côte, mais
plus particulièrement sur le Fraser inférieur. M. Brooks a trouvé
que cette espèce était un oiseau reproducteur rare à 150 Mile-House,
Cariboo, Colombie- Britannique.
Notes sur la reproduction. — ^Le canard pilet couve aux bas-
fonds du lac St-Clair, et en nombre moins élevé à Rondeau, sur
le lac Erié. {W. Saiinders.) Il couve communément dans le Mani-
toba, et la Saskatchewan. Il pond rarement plus de neuf œufs, et
il niche dans les lieux semblables à ceux fréquentés par le canard
souchet. On peut facilement reconnaître la différence entre ses
œufs et ceux de ce dernier car les siens sont plus gros. J'ai dans ma
collection deux couvées de neuf œufs chacune, appartenant à ce
canard. Elles ont été recueillies au lac Rush, Saskatchewan, le 25
et le 28 mai 1893, respectivement. Les deux nids, garnis de duvet,
étaient situés dans des dépressions dans l'herbe, près de l'eau.
{Raine.)
Ce canard commence à nicher plus tôt, probablement, que tous
les autres oiseaux aquatiques. La date où les premiers œufs sont
pondus varie, suivant la saison, entre le 18 et le 25 mai. Les œufs
se trouvent dans une dépression dans quelque touffe, ou au milieu
de l'herbe et d'autre végétation, à côté d'un étang, généralement où
ils sont bien cachés. La couvée consiste de six à douze œufs qui
sont assez petits, et ordinairement d'un vert olivâtre pâle quand ils
sont frais. Le nid est garni de tiges d'herbe et de plumes. Lorsque
les jeunes sont éclos le père les accompagne à l'étang voisin, et ils se
restreignent aux parties les plus retirées du marais jusqu'à ce qu'ils
soient capables de voler. {Nelson.)
Le canard pilet couve en assez grand nombre à Edmonton, Alberta,
bien qu'on n'ait pas enlevé des nids. Le 5 juin 1895 on a recueilli
deux nids de cet oiseau au lac Twelve-Mile, près de la montagne
Wood, Saskatchewan. L'un de ces nids était fait des tiges sèches
de Eleocharis palustris, garni de duvet, et contenait dix œufs
I06 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
presque frais. L'autre a été pris du milieu de quelques broussailles
de sauge, à une petite distance de l'eau, et contenait sept œufs frais.
Le 29 juin 1895 on a pris quelques nids de cet oiseau, sur une île
dans le lac Cypress, au sud des côtes du même nom. Ces nids
étaient situés dans des touffes de faux froment Elymus condensatus,
et on a tué la femelle pendant qu'elle se levait de son nid. (Spread-
borough). Ce canard est tout à fait abondant dans les «Barrens».
Son nid n'était généralement qu'une petite cavité, ou dépression,
dans la terre, garnie de duvet, de feuilles desséchées, et de quelques
plumes. La femelle pond de six à huit œufs. Elle quitte le nid
aussitôt que les œufs sont couvés, et les jeunes oiseaux ainsi que
les vieux se mettent à l'eau. (Macfarlane.)
LUI. AIX BoiE. 1828.
144. Le canard huppé.
Aix sponsa (Linn.) Bonap., 1838.
Le canard huppé est un oiseau rare, quelques spécimens couvent
dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs.) C'est un oiseau rare en été, et
il couve dans le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.) M. Stearns
mentionne qu'il est commun dans l'intérieur du Labrador, mais
aucun de nos collectionneurs n'en a jamais vu un spéciment dans
ce territoire. M. White dit que très peu de canards huppés cou-
vent aux alentours de Montréal, mais, pendant l'automne, ils s'y
trouvent en grand nombre, et sont, pour la plupart, des jeunes. Ce
canard passe l'été aux alentours d'Ottawa, et couve dans le maré-
cage de Dow, près de la ville. Il couve dans des endroits propices
partout dans le sud d'Ontario, mais s'}' trouve beaucoup plus rare
(}u' autrefois. Il passe l'été en nombre dans les districts de Parry-
Sound et Muskoka. Il se voit, en abondance même, dans le nord
d'Ontario, parce qu'il se trouve en grand nombre dans l'est du
Manitoba, et le long des bords du lac Winnipeg. M. Seton dé-
montre que cet oiseau se voit aussi loin à l'ouest que Carberry,
plus de cent milles à l'ouest de Winnipeg, et il a été observé sur le
lac Winnipegosis, et tué à Cumberland-House, latitude 54°. M.
Murray mentionne sa présence à Moose-Factory, à la baie James, et
au lac Trout. Nous n'avons jamais observé ce canard, ni sur la
Prairie à l'ouest du Manitoba, ni dans les Montagnes Rocheuses,
mais plus tard, lorsque nous avons traversé la Chaîne Côtière, et
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. IO7
sommes descendus au Fraser inférieur, à Agassiz, nous l'avons noté
en train de couver à cet endroit. M. Fannin mentionne que
l'oiseau abonde et couve le long du Fraser inférieur, à Sumas, à
Chilliwack et au lac Burnaby, et M. Brooks dit que souvent un
spécimen ou deux y restent tout l'hiver. M. Spreadborough en a
observé deux spécimens à Midway, Colombie-Britannique, ainsi
qu'un autre sur un petit étang, dans les bois à Penticton, dans la
même province.
Voici encore un canard dont il y a deux espèces distinctes, l'une dans
l'est, et l'autre dans l'ouest, qui ne se reproduisent pas par croise-
ment.
Notes sur la reproduction. — ^Un couple de cette espèce couvait,
il y a plusieurs années, à environ vingt pieds de terre dans la souche
d'un érable située au bord d'un ruisseau près de Bracebridge, Ontario.
Je n'ai jamais vu son nid, de sorte que je ne puis pas le décrire,
mais j'ai vu le père porter ses jeunes à l'eau dans son bec. {Spread-
borough.) Ce canard construit son nid dans des trous situés dans
les arbres, ainsi que dans le tronc de l'arbre d'où les grosses branches
sont tombées. Le nid se compose d'herbe sèche et de plumes. Les
œufs, au nombre de six à douze, ou même plus, sont d'un .mélange
entre un jaune pâle et un vert pâle. Lorsque le nid est situé sur une
branche cassée, il se compose de brindilles sèches, d'herbe, et de
plumes. Le moment de la ponte est vers le commencement de mai,
à Ottawa, Ontario. {G. R. White.) Ce beau canard était, il y a quel-
ques années, tout à fait commun, vers la fin d'été, dans beaucoup
de ruisseaux qui se jettent dans le St-Laurent, mais aujourd'hui (1898)
je ne vois presque pas d'oiseaux dans ces lieux. Quelques couples
couvent tous les ans à l'étang Estcott, et ailleurs dans le comté
de Leeds, et j'ai vu de jeunes oiseaux au mois de juin, bien que
je n'aie jamais remarqué le nid. Ce canard couve un peu dans
le nord du comté de Hastings, Ontario. Deux ou trois couvées
sont écloses cette année (1906) au lac Moira, près de Aladoc. {Rév.
C. J. Yoiing.) II se répand régulièrement d'une extrémité à l'autre
de l'ouest d'Ontario, et couve au bord des marais et des rivières.
{W. Saunders.)
I08 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
LIV. AYTHYA Boie. 1822.
146. Le inilouin à tête rousse.
Aythya americana (Eyt) Baird. 1858.
Le milouin à tête rousse est un oiseau migrateur rare dans la
Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick; il est rare aussi sur la
côte du Labrador, et on ne le voit pas du tout dans l'intérieur. Il
est assez commun dans le golfe et le fleuve St-Laurent, et, d'après
M. Mcllwraigth, il abonde souvent dans l'Ontario pendant les migra-
tions. M. Saunders mentionne que cet oiseau couve en grand nombre
dans les grands marais au lac St -Clair.
Le milouin à tête rousse est très commun dans le Manitoba, ainsi
que dans les marais du nord et de l'ouest. On le trouve en plus ou
moins grand nombre partout dans la région des Prairies, mais il devient
plus commun à mesure que nous nous approchons des grands marais
couverts de mauvaises herbes, au nord de la latitude 51°. Cet oiseau
et l'espèce qui suit se ressemblent tellement l'un l'autre que l'on peut
se tromper facilement en essayant d'établir leur identité. Cepen-
dant, d'après nos propres observations, ce canard se répand plus
au sud et à l'est que le milouin aux yeux rouges. Ce milouin passe
l'hiver sur la côte de la Colombie-Britannique, et MM. Streator
et Fannin mentionnent tous deux qu'il couve en petit nombre autour
de petits lacs de l'intérieur. On n'a fait aucune mention de sa
présence dans l'Alaska.
Notes sur la reproduction. — Le milouin à tête rousse est un
oiseau migrateur très commun dans l'ouest d'Ontario. Quelques
spécimens couvent dans les grands marais, surtout aux bas-fonds
du lac St-Clair. (W. Saunders.) L'auteur n'a jamais trouvé le
nid de cet oidseau ailleurs qu'au milieu des roseaux qui croissent
aux bords des fondrières. Ce nid est gros, fait de roseaux et d'herbe,
et garni de duvet.
Cet oiseau couve d'une extrémité à l'autre du Manitoba, de la
Saskatchewan, et de l'Alberta, et fait son nid dans l'eau peu pro-
fonde. Il est à remarquer que le milouin à tête rousse, et celui aux
yeux rouges pondent leurs œufs souvent dans le même nid,
mais je n'ai jamais vu ce fait affirmé dans aucun des livres trai-
tant de l'ornithologie. J'ai remarqué cette particularité pour la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADENS. lOÇ
première fois le i8 juin 1891, lorsqu'à cette date j'ai trouvé, au
lac Long, un nid contenant huit œufs appartenant au milouin aux
yeux rouges et quatre autres à celui à tête rousse. Il y avait une
différence considérable entre les œufs des deux oiseaux. Ceux du
milouin aux yeux rouges étaient plus gros que ceux de l'espèce à
tête rousse, et ils avaient une teinte différente, les uns étant d'un vert
cendré, la couleur habituelle, tandis que les quatre œufs du milouin
à tête rousse avaient une teinte marron jaunâtre pâle et étaient très
luisants. Il n'y avait pas le moindre doute que les œufs ne fussent
pondus par ces deux espèces. Depuis ce temps, mes collectionneurs
ont souvent trouvé des nids contenant des œufs de ces deux espèces
dans le même nid. Le 20 mai 1897, M. Baynes a trouvé, au lac
Crescent, Manitoba, un nid contenant neuf œufs du milouin aux
3^eux rouges et sept de l'espèce à tête rousse. Ce nid était situé
au milieu de joncs qui poussaient dans l'eau peu profonde. {Raine.)
147. Le milouin aux yeux rouges.
Aythya vallisneria (wils) Boie. 1826.
Le milouin aux yeux rouges est un oiseau migrateur rare dans la
Nouvel le- Ecosse et le Nouveau-Brunswick, mais il se voit en plus
grand nombre dans la province de Québec. Il devient de plus en
plus nombreux dans l'Ontario. Bien que cet oiseau couve dans les
mêmes étangs que le milouin à tête rousse dans le Manitoba, et la
Saskatchewan, il est rare dans l'est du Manitoba, mais devient plus
commun en allant vers l'ouest. Il remplace presqu 'entièrement
l'espèce à tête rousse, à l'ouest du iioème méridien. 'En 1897,
M. Spreadborough a trouvé ce canard très commun à Edmonton,
sur la Saskatchewan, où l'autre espèce est arrivée tard et était peu
nombreuse. En 1898 il l'a remarqué couvant dans de petits lacs entre
Edmonton et le lac Ste-Anne, Alberta. MM. Macfarlane et Ross
mentionnent sa présence sur le Grand Lac des Esclaves, et le pre-
mier dit que l'on a recueilli quelques couvées d'œufs près de Fort
Andersen, dans les Barren Grounds. M. Dali l'a observé couvant en
abondance à Fort Yukon, Alaska; cependant M. Nelson dit qu'il n'en
a vu aucun spécimen sur la côte ouest. MM. Spreadborough,
Brooks et Fannin mentionnent tous que cet oiseau se voit en nombre
pendant l'hiver, aux alentours de Victoria, et à l'embouchure du
Fraser, et M. Fannin dit qu'il couve dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique. M. Brooks déclare qu'il hiverne sur le lac Okanagan,
I lO COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
et qu'il couve en nombre dans le district de Cariboo, Colombie-
Britannique. Ayant remarqué le milouin aux yeux rouges en nombre
mmense sur le Petit Lac dès Esclaves, et dans la région de la rivière
à la Paix, l'auteur est persuadé que cet oiseau couve depuis Indian
Head en allant au Nord-Ouest ou jusqu'à Fort Yukon, Alaska.
La région au nord-ouest d'Edmonton lui convient aussi, car, dans
ces lieux, il y a beaucoup de marais recouverts de Scirpus lacustris
et d'herbes longues au milieu desquelles il aime à couver.
Notes sur la reproduction. — Ce canard est assez commun à
Reaburn, Manitoba, et au lac Buffalo, Alberta. On en a obtenu des
spécimens ainsi que des œufs à ces deux endroits. (Dippie). Il couve
dans les marais au sud du lac Manitoba, mais ne s'y trouve pas en
aussi grand nombre que l'espèce précédente. {Geo. Atkinson). Les
nids sont toujours situés au milieu des roseaux qui croissent dans l'eau.
Ils sont très gros, et se composent d'herbe et de roseaux garnis
de duvet. Le 15 juin 1894, au lac Crâne, on a trouvé un nid de
cette espèce dans le trou d'un rat musqué, située dans un marais,
ce nid contenait sept œufs. {Spreadborough). J'ai vu cet oiseau
couver aux lacs Long et Shoal, Manitoba, ainsi qu'au lac Crâne,
Saskatchewan. Il couve aussi d'une extrémité à l'autre de l'Alberta.
Les seuls œufs qui peuvent être comparés avec les œufs de ce canard,
sont ceux des bucéphales d'Amérique et d'Islande, qui leur ressem-
blent, et comme grosseur, et comme teinte. Le milouin aux yeux
rouges est un oiseau reproducteur tardif, ne commençant jamais à
couver avant les derniers jours de juin. Le 29 juin 1893 j'ai trouvé,
au lac Long, Manitoba, un nid contenant sept œufs. Celui-ci était
bâti, comme d'habitude, au milieu d'une touffe de roseaux dans l'eau
peu profonde, car cet oiseau ne couve que rarement dans l'herbe,
comme le font le canard pilet, le canard souchet, et la sarcelle.
{Raine). Les nids ne sont que de grosses plateformes faites de
roseaux, qui ressemblent aux nids de macreuses, on les trouve générale-
mentsur de petits étangs marécageux situés à une certaine distance
des plus grands lacs où les oiseaux mâles se rassemblent par bandes.
En 1902, on a recueilli des œufs à ces endroits entre le 21 mai et le 6
juin. {Brooks). Des morillons, des milouins, à tête rousse, et aux
yeux rouges, et le canard roux, couvent tous dans les mômes marais.
L'auteur a trouvé, entre le 12 et 20 juin, des nids de ces quatre espèces,
qui contenaient, outre leur propre couvée, des œufs d'une autre espèce
ou deux. Le gros nid, dont on fait mention sous le morillon à tête
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. III
noire, était probablement construit par un milouin aux yeux rouges,
mais la plupart des œufs appartenaient à la première espèce.
148. Le morillon à tête noire.
Aythya marila (Linn) Boie, 1822.
Le morillon à tête noire est un oiseau errant très rare dans Terre-
neuve. M. le docteur Grenfell en a apporté un spécimen de Nain,
Labrador. C'est un oiseau migrateur dans la Nouvelle- Ecosse, et on
le prend de temps en temps dans le Nouveau-Brunswick. En 1901, M.
Boutelier en a pris sept spécimens sur l'île au Sable. En 1896, M.
Spreadborough en avait remarqué quelques spécimens en train de
couver sur la baie James, ainsi que dans l'intérieur du Labrador. Cet
oiseau est tout à fait commun dans la province de Québec, et abonde
dans le sud-ouest d'Ontario, pendant les migrations du printemps et
de l'automne. Il passe l'hiver régulièrement à Toronto; et, au
printemps et à l'automne, il est assez commun dans la vallée du St-
Laurent. M. Preble en a observé un grand vol près de Fort
Churchill, sur la baie d'Hudson.
Le morillon à tête noire couve sur le lac Winnnipegosis, mais,
évidemment, la plupart des spécimens s'en vont au nord, et couvent,
sans doute, autour des grands lacs au nord du lac Winnipeg. C'est
un canard commun dans l'Alaska, ainsi que d'une extrémité à l'autre
de la chaîne Aléoutienne, et, d'après M. Turner, il y reste pendant
toute l'année.
Cet oiseau habite la Colombie-Britannique en abondance. Il couve
principalement à l'est de la chaîne du littoral, et hiverne sur la côte.
{Fannin).
Il est assez commun dans la vallée du Fraser inférieur, et passe
l'hiver au lac Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks).
Notes sur la reproduction. — -Le 14 juin 1896 on a recueilli des
œufs au lac Buffalo, Alberta. L'espèce semble couver dans la plupart
des localités. {Dippie). Au mois de juin 1898 cet oiseau couvait
dans de petits lacs entre Edmonton et la lac Ste-Anne. Son nid, qui
n'est qu'une légère cavité dans la terre, garnie d'herbe et de duvet, est
toujours situé près de l'eau. {Spreadborough). Quelques spécimens
couvent au lac Winnipeg. {Gunn).
112 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Au mois de juin 1897, au cap Est, Grosse île, l'une des îles de la
Madeleine, j'ai observé ce morillon en train de couver et j'ai collec-
tionné de ses œufs. Quelques couples couvent sur des petites îles
marécageuses, dans les grands étangs situés à une petite distance
seulement des bancs de sable qui séparent ces étangs de la mer. Les-
œufs de cet oiseau sont à peu près de la même grosseur que ceux du
harle, mais d'un jaune pâle plus prononcé, et, ce qui les distingue le
mieux, c'est leur forme singulière qui est presqu'invariable. La ponte
n'a lieu qu'à la fin juin. Un correspondant m'a écrit concernant deux
nids qu'il a trouvés en juillet, après que je fus parti des îles, et voici
ce qu'il dit: «Après votre départ, j'ai trouvé le nid d'un petit morillon
dans un endroit étrange. C'était au milieu d'une touffe de joncs qui
poussaient dans l'eau, à la tête de la baie. Il y avait deux nids, l'un
contenant deux œufs, et l'autre cinq. Les deux œufs étaient frais,
mais les autres étaient dans un état d'incubation avancée. Pour
pouvoir atteindre ces nids j'ai été obligé de marcher dans l'eau jusqu'à
la taille». {Rév. C. J. Young). On a découvert un nid contenant
neuf œufs, sur une petite île dans le «grand étang», îles de la Made-
leine. Ce nid n'était qu'une couche de duvet dans l'herbe. {H. K.
Job). Le morillon à tête noire est très commun comme oiseau migra-
teur; quelques couples couvent aux bas-fonds du lac St-Clair. {W.
Saunders). Cette espèce, et le petit morillon couvent au lac Crâne
ainsi que dans les marais voisins, et tout près de ces marais. Le 15
juin 1894, l'auteur a trouvé un nid de cette espèce, contenant dix
œufs. Il était dans un trou par terre, et garni de plumes et d'herbe.
Trois jours plus tard un autre nid, contenant onze œufs, a été pris
dans de semblables conditions. Le 14 du même mois un gros nid
avait été trouvé au milieu des joncs (Scirpus lacustrus) dans un
marais. Ce nid contenait onze œufs dont neuf appartenaient à cette
espèce, et les deux autres, qui étaient plus gros et tout à fait bleus, ont
été classés comme appartenant au milouin aux yeux rouges. Pen-
dant que je sortais des joncs, j'ai fait lever un autre morillon de l'herbe,
et j'ai trouvé encore un autre nid. Celui-ci contenait douze œufs, et
était construit d'herbe sèche garnie sur les côtés de duvet. Enfin j'ai
trouvé un cinquième nid contenant vingt et un œufs frais qui, évidem-
ment, appartenaient à trois espèces: le petit morillon, le milouin à
tête rousse, et le canard roux.
Le morillon à tête noire couve partout dans le nord-ouest du Canada,
mais il s'y trouve plus rare que la plupart des autres canards. Il cou-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. II3
ve communément plus au nord. Le 10 juin 1891 j'ai touvé un nid
contenant neuf œufs au lac Rush, Saskatchewan. Il était par ter-
re au milieu de l'herbe et près de l'eau. On peut reconnaître les œufs
à cause de leur grosseur et de leur couleur de terre à foulon. {Raiiie.)
Cet oiseau arrive à St-Michael et au delta du Yukon vers le 8 ou
le 10 mai. Les lieux choisis pour la reproduction sont semblables à
ceux que fréquentent le canard pilet et la plupart des autres
canards. Ces lieux sont situés sur un tertre sec et herbeux près
d'un étang. La seule différence qu'il y ait entre ce canard et les
autres, c'est qu'il semble préférer un lieu plus près de l'eau, et pour
cette raison son nid est souvent situé sur la pointe de quelque petit
cap saillant, et si près de l'eau, que le père, en quittant le nid,
puisse s'en aller à la nage. Les œufs sont gros relativement à la
grosseur de l'oiseau, et il y en a rarement plus de huit. Le nid se
compose de tiges d'herbe sèches, recueillies tout près, ainsi que d'une
grande quantité de duvet arraché de l'estomac du vieil oiseau. Les
premiers œufs sont pondus généralement pendant la première semaine
de juin, mais il y en a d'autres qui sont pondus presqu'un mois plus
tard. (Nelson.)
149. Le petit morillon.
Aythya affinis (Eyt.) Stejn, 1885.
Un couple de cette espèce a été tué, au mois de juin, à Inos-
usulik, une petite île à environ dix milles d'Egedesminde. Il se peut
que l'espèce couve dans le Groenland. {Arct. Man.) En 1872 on
en a pris un mâle et une femelle dans le Groenland, ainsi qu'une autre
femelle en 1891. {Winge.) Le petit morillon couve en grand nombre
sur l'île Nottingham, dans le détroit d'Hudson, ainsi qu'à Fort
Churchill et York Factory sur la baie d'Hudson. {Dr R. Bell.) On
en a tué un spécimen à la rivière Humber, Terre neuve. (Louis H.
Porter.) C'est un oiseau migrateur d'été rare dans la Nouv'elle- Ecosse.
Une fois j'ai capturé une couvée de jeunes au lac Grand. (Downs.)
Le petit morillon se voit seulement comme oiseau migrateur dans
le Nouveau-Brunswick, et les provinces de Québec et Ontario, et
j'ai de fortes raisons pour soupçonner que certains des lieux de re-
production, que l'on mentionne, appartiennent au morillon à tête
noire qui se trouve en plus grand nombre que cette espèce, dans
l'est. Le petit morillon est l'un des canards les plus communs
114 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
dans la région des Prairies, et en allant au nord jusqu'au bord même
des Earren Grounds. Il couve dans tous les étangs, et au bord des
petits lacs depuis la latitude 49° jusqu'au cercle arctique et même
au-delà. M. Nelson dit que c'est un oiseau voyageur très rare dans
l'Alaska. M. Bishop en a vu un couple avec ses jeunes dans un
petit étang à Lower Labarge, sur le fleuve Yukon. MM. Fannin
et Brooks mentionnent que cet oiseau est assez commun dans la
Colombie-Britannique, et le dernier dit qu'il hiverne au lac Oka-
nagan, Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — ^On a remarqué ce petit canard au
lac Deep, Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois le 16
avril 1892; à cette date on en a noté huit spécimens. Un peu plus
tard il y est arrivé en grand nombre, et on en a tué un couple qui avait
l'estomac plein d'insectes aquatiques, qui abondent dans le lac.
Le 23 juin j'ai trouvé un nid contenant neuf œufs; il était situé au
milieu d'une «fondrière», dans un tas de joncs {Scirpus laciisiris)
de l'année précédente, et était garni de duvet provenant de la mère.
{Spreadborough .) Le 14 et le 15 juin 1890 on a recueilli trois cou-
vées d'oeufs au lac Bumt, Alberta. Cet oiseau couve aussi dans le
Manitoba; mais il n'est commun dans aucune partie de cette province
(Dippie.)
Le petit morillon est plus nombreux que l'espèce précédente, et il
couve partout dans le nord-ouest du Canada. Dans la Saskatche-
wan, il niche généralement sur les petites îles dans les lacs. Le 15
juin 1893 j'ai trouvé trois nids sur une petite île où nichaient une
bande d'avocettes. Ces nids étaient construits dans des dépressions da
dans l'herbe, et étaient garnis de duvet. Les œufs, comme ceux de
l'espèce précédente, sont d'une couleur de terre à foulon foncée, mais
naturellement plus petits que ceux de cette dernière. (Raine.) Ce
canard couve généralement partout dans le Manitoba et l'ouest.
Lorsque les petits sont éclos les mâles abandonnent les femelles et
se rassemblent en grand nombre sur l'eau au large des rives, laissant
le soin entier d'élever les jeunes à la mère. (Geo. Atkinson.)
On a pris plus de douze nids de cette espèce. Ceux-ci étaient si-
tués généralement au milieu d'un marécage, et n'étaient que des dé-
pressions dans le centre d'une touffe de tourbe ou d'herbe, garnies plus
ou moins de duvet, de plumes et de foin. La plupart contenaient
neufs œufs chacun, bien que quelques-uns n'en eussent que six ou
sept. (Macjarlane.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. II5
Le 29 juin 1895 on a obser\'é cette espèce en train de couver en com-
pagnie des canards, pilet et chipeau, sur une île dans le lac Cypress
situé sur le coté sud des collines Cypress, Saskatchewan. Sur trois
couvées que l'on a recueillies, deux avaient huit œufs et l'un en con-
tenait neuf.
150. Le morillon à collier.
Aylhya collaris (DoNOv) Ridgw, 1885.
En 1901 M. R. Boutelier en a remarqué cinq spécimens sur l'île
au Sable. On mentionne le fait que le morillon à collier est rare dans
Terreneuve, la Nouvelle Ecosse, et le Nouveau-Brunswick. Il
devient plus commun dans la province de Québec, et encore plus, dans
le sud-ouest de l'Ontario. Il semble se trouver seulement comme oi-
seau migrateur dans toutes les provinces de l'est. Le Manitoba, et
les étangs, les lacs et les marais au nord de cette province, semblent
être fréquentés en été par cet oiseau. Nous ne l'avons pas obser\'é
dans la région des Prairies, et nous ne connaissons qu'un lieu pour
la reproduction — ^les marais autour du lac Waterhen, Manitoba — M.
Raine dit que ce morillon semblait être plus nombreux dans le nord
de l'Alberta que dans le Manitoba. Je crois qu'il couve en grand
nombre au nord et à l'est du lac Winnipeg, à cause de ses migrations à
l'est. M. Ross l'a noté de temps en temps au nord jusque la lati-
tude 62°-3o', sur le Mackenzie. M. Turner dit que cet oiseau n'est
pas commun dans le voisinage de St-Michael où sans aucun doute, il
couve, bien que M. Turner n'y ait jamais trouvé ses œufs. Ce canard
ne se voit que rarement au.x îles Aléoutiennes. Il est commun dans
lavallée du Fraser inférieur, mais je n'ai jamais obser\'é, ni les milouins
ni les morillons, excepté cette espèce, couvant dans la vallée du
Fraser. Ce canard hiverne au lac Okanagan, Colombie- Britannique.
XoTES SUR LA REPRODUCTION. — Le moriUon à collier est plus
rare que l'une ou l'autre des espèces précédentes. Le 19 juin 1891
j'ai trouvé, au lac Long, Manitoba, un nid contenant neuf œufs.
Il était fait de carex et garni d'herbes, de plumes, et de duvet, et
comme forme ressemblait à un panier. L'emplacement du nid
était au milieu d'une touffe de joncs. Les œufs sont d'un gris olivâtre,
et portent une teinte jaune- pâle. Ils ressemblent beaucoup à ceux
du morillon à tête noire quant à leur grosseur et à leur couleur. {Raine) .
Ce canard est assez rare comme oiseau reproducteur dans le district
Il6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de Cariboo, Colombie- Britannique. Je n'ai pu trouver qu'une couvée
d'oeufs, et il était évident que la femelle en pondait une deuxième, car
il n'y avait pas de duvet. C'était le 21 juin, et le nid, situé dans une
touffe d'herbe, ttait dans l'eau qui avait huit pouces de profondeur.
Il se composait de grosses tiges d'herbe verte, et était recouvert, sous
forme de voûte, des brins tombant de la touffe. {Brooks).
LV. CLANGULA Leach. 1819.
151. Le bucéphale d'Amérique.
Clanguta dangula americana Bonap. 1896.
Le bucéphale d'Amérique abonde pendant l'hiver sur la côte de
l'Atlantique. Il couve souvent dans les arbres dans Terreneuve.
(Reeks). Il couve en abondance à la rivière Humber, Terreneuve.
(L. H- Porter.) C'est un oiseau migrateur dans la Nouvelle- Ecosse.
{H. F. Tufts). En 1896 on l'a remarqué sur la rivière Moose, et à la
baie James. On n'en a pas vu un seul spécimen dans l'intérieur du
Labrador. Au mois de juin 1903 il était commun et couvait sur les
rivières Missinabi et Moose, et, à l'automne, s'y trouvait en abon-
dance. {Spreadhorough) . On en a pris des spécimens dans la baie
d'Ungava, et à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. Le 3 mai 1885
M. J. M. Macoun a observé cet oiseau volant, au nord du lac Mis-
tassini. Le bucéphale d'Amérique est un oiseau migrateur commun
dans les' provinces de Québec et Ontario, mais nous n'avons pas de
mentions relativement à sa reproduction dans ces provinces.
Cet oiseau est assez commun dans le Manitoba, ainsi que dans la
partie boisée de l'est de la Saskatchewan où il couve. Il se trouve
aussi en assez grand nombre au nord jusqu'à Norway House, au
nord du lac Winnipeg, où M. le docteur R. Bell, l'a observé. Les
lieux de reproduction principaux se trouvent, sans aucun doute, dans
la direction de l'embouchure de la Saskatchewan, ainsi qu'en des-
cendant les rivières Nelson et Churchill. M. Preble a trouvé cet
oiseau assez commun entre Norway House et Oxford House ; et on en a
remarqué quelques spécimens tous les jours entre le lac Knee et York
Factory. Comme il couve principalement dans les peupliers, on re-
marquera ce bucéphale généralement dans les endroits où il y a beau-
coup de ces arbres. L'auteur a observé cet oiseau en train de couver
au lac Buffalo près du portage Methye, latitude 56° nord. M. Spread-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. II7
borough l'a remarqué depuis l'embouchure de la rivière Lesser Slave
jusqu'à Peace River Landing, et M. Ross dit qu'il se répand jusqu'à
la côte arctique dans la vallée du fleuve Mackenzie, et qu'il n'y est
pas rare.
C'est un oiseau extrêmement rare sur les côtes nord et ouest de
l'Alaska, et, pendant quatre ans, je n'en ai vu que quatre spécimens.
Cependant il est commun dans l'intérieur, et se répand jusqu'à l'em-
bouchure du Yukon pendant la saison de la reproduction. {Nelson).
Je suis certain qu'un vol de canards, que l'on a remarqué, le 12
août 1899, à environ 25 milles en amont de Circle City, Alaska,
appartenait ou à cette espèce ou à C-islandica. (Bishop). Le
bucéphale d'Amérique passe l'hiver sur la côte ouest à partir d'Unalaska
(Tîirner) jusqu'au fleuve Fraser, et au lac Okanagan où il abonde.
(Brooks). M. Spreadborough l'a vu à Douglas, Hope, Penticton,
Sidley, et Elko, Colombie-Britannique, et M. Brooks a mentionné qu'il
est commun pendant les migrations dans le district de Cariboo, dans
la même province.
Notes sur la reproduction. — Au mois d'août 1897 on a observé
un petit vol de ces oiseaux autour de la baie de Quinte, Ontario, et
un peu plus tard on en a tué deux ou trois spécimens. Il est bien
probable qu'il y en avait un couple ou deux qui nichaient dans le voi-
sinage. {Rev. C J. Yoiing).
Ce bucéphale préfère se nicher à quinze ou vingt cinq pieds de
terre dans un arbre. Son nid se compose d'herbe, de feuilles, et de
mousse, le tout garni de plumes. Les œufs, au nombre de huit ou
plus, sont d'un vert cendré. La ponte a lieu vers la mi-mai ou plus
tard. En 1894 il y en avait un couple qui faisait son nid près d'un
grand étang, à une petite distance seulement de Templeton, Québec,
situé à quelques milles d'Ottawa. Ce couple a procédé à l'élevage
d'une couvée de cinq oisillons. Le 23 juin ces derniers étaient tout
à fait capables de plonger dans l'eau, et de suivre le père pour une
distance de vingt verges au-dessous de l'eau. {G. R. White).
Le bucéphale d'Amérique est assez commun dans le Manitoba
et l'Alberta. Le 4 juillet 1893 on en a tué des jeunes duvetés à
dans la première de ces provinces. {Dippie) . Au mois de j uin Reaburn,
1892, j'ai enlevé plusieurs nids de cet oiseau, situés dans des arbres
creux au lac Deep, Indian-Head, Saskatchewan. L'un a été trouvé
78870—9
Il8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans un cotonnier creux, à environ quinze pieds de terre, et un autre
dans un orme creux, à environ vingt-cinq pieds de terre; ce dernier
était fait de bois pourri garni de duvet. J'ai trouvé encore un autre
nid dans la souche d'un orme, et le trou par lequel l'oiseau passait pour
arriver au nid était à environ cinq pieds de terre. Le nid lui-même
était situé au niveau de la terre, et se composait de bois pourri sans
aucune garniture de duvet. Je pense que les oiseaux ne se servent
de duvet qu'au moment où ils commencent à couver, et que le duvet
est utilisé pour garder les œufs chauds pendant qu'ils sont partis pour
chercher de la nourriture. J'ai trouvé un quatrième nid par terre dans
la bille creuse d'un cotonnier. Aucun des nids n'était éloigné de
plus de soixante-quinze verges de l'eau, et quelques-uns n'en n'étaient
éloignés que de quelques pieds. {Spreadborough) . Ce bucéphale
couve partout dans le Manitoba, le nord de la Saskatchewan et l'Al-
berta, et dépose ses œufs dans des trous d'arbres. (Raine).
152. Le bucéphale d'Islande.
Clangula islandica (gmel) bonap. 1832.
Le bucéphale d'Islande couve dans le sud du Groenland seulement,
et probablement plus au nord que Godthaab. {Arct-Man.) On
en a pris des spécimens errants tout le long de la côte de l'Atlantique
depuis le détroit d'Hudson, en allant au sud, jusqu'à la baie de Fundy.
Cet oiseau devient plus nombreux au nord, mais plus rare dans le golfe,,
bien qu'on le prenne sur le Saint-Laurent, et les lacs Ontario et
Huron.
M. le docteur Elliott Coues, dans son «Birds of Montana and Dako-
ta» mentionne la présence d'une couvée de cette espèce sur le lac
Chief Mountain (lac Waterton) Montagnes Rocheuses, sur le côté
américain de la frontière. En 1895 l'auteur lui-mêne en a vu quelques
spécimens à l'extrémité nord du même lac, et, au mois de juillet
1885, on en avait obtenu une femelle et des jeunes au lac Kicking
Horse, Montagnes Rocheuses. M. le docteur Richardson a nommé
l'espèce d'après un spécimen pris dans la passe Athabasca, et
M. Macfarlane en a pris deux spécimens aussi loin au nord que
Fort Anderson. Cet oiseau ne se voit que rarement dans l'Alaska,
mais M. Nelson en a pris des jeunes à Chilicat dès le 24 avril.
Le bucéphale d'Islande visite régulièrement la Colombie-Britan-
nique. {Lord). Pendant la saison de la reproduction de 1891, j'ai
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. II9
trouvé ce canard en grande quantité sur presque tous les lacs le
long du chemin de Cariboo. M. W. B. Anderson l'a pris aussi à
Port- Simpson, sur la côte de la Colombie-Britannique. (Fannin.)
Il est rare dans l'intérieur, sauf en été, mais commun sur la côte
de la Colombie-Britannique. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — On m'a envoyé des œufs qui
étaient enlevés d'un arbre creux, au lac Devil, près de Banff, Monta-
gnes Rocheuses. (Raine.) Ce bucéphale est un oiseau reproducteur
assez rare dans le voisinage de 150-Mile House, mais il est commun
dans la vallée La Hache. On a enlevé une couvée d'oeufs d'un trou
situé à cinquante pieds de terre dans un pin Douglas desséché. Ce
trou était probablement le nid abandonné d'un écureuil volant.
L'arbre était situé à peu près à quatre cents verges de l'eau la plus
rapprochée. J'ai vu un autre trou à nid, mais je n'ai pu l'atteindre.
Dans celui-ci l'oiseau femelle a fait éclore quatorze petits. (Brooks.
LVL CHARITONETTA Stejneger. 1885.
153. Le petit bucéphale.
Charitoneiia alheola (linn) stejn. 1885.
En 1827 on a pris un spécimen de cet oiseau à Godthavn, ainsi
qu'un autre, en 1891, à Frederickshaab. {Winge). Le petit bucé-
phale est un oiseau migrateur rare dans Terreneuve et la Nouvelle-
Ecosse. M. Chamberlain dit qu'il habite le Nouveau-Brunswick
en grand nombre, et qu'il suppose que l'oiseau y couve. Ce petit
canard est assez commun comme oiseau migrateur dans les pro-
vinces de Québec et Ontario, mais M. Saunders mentionne le fait qu'il
ne couve qu'en petit nombre dans la péninsule Bruce. Cet oiseau, à
l'instar des bucéphales d'Amérique et d'Islande, préfère les en-
droits voisins des lacs et des étangs profonds, ainsi que les vallées
boisées des rivières. Il passe l'été d'une extrémité à l'autre de la
région des forêts depuis le Manitoba, en allant vers le nord-ouest,
jusqu'aux Montagnes Rocheuses, et au nord-est jusqu'à la baie
d'Hudson, et, d'après M. Ross, il descend le fleuve Mackenzie jusqu'à
la mer Arctique. M. Nelson et Turner disent tous deux qu'il est
rare dans l'Alaska, mais plus commun sur le Yukon supérieur, où
M. Bishop aussi l'a trouvé. MM. Streator, Fannin, Spreadborough
et Brooks mentionnent tous que cet oiseau est commun et couve
78870— 9I
I20 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans la Colombie-Britnnaique, et qu'il hiverne sur la côte, et, d'après
le dernier, il hiverne aussi au lac Okanagan, dans cette province.
Notes sur la reproduction. — Le petit bucéphale est rare dans
l'Alberta, mais il y couve. On en a tué trois jeunes duvetés le 30
juin 1896, ainsi que cinq autres deux jours plus tard, à un petit
lac à environ huit milles au nord-ouest de Red Deer, Alberta.
(Dippie.) Cet oiseau couve partout dans le nord-ouest du Canada,
et s'y trouve l'un des canards les plus rares. J'en ai en ma posses-
sion des jeunes duvetés, ainsi que des œufs, pris au lac Long, Manitoba.
Une couvée de sept œufs dans ma collection a été enlevée d'un arbre
au bord de ce lac. Il paraît que lorsque les arbres sont rares, comme,
par exemple, le long du Coteau Missouri, dans la Saskatchwean,
cet oiseau pond ses œufs dans un trou creusé dans la berge comme
le fait le martin-pêcheur. Il n'y a pas d'arbres dans cette partie
de la Saskatchewan, ce qui explique pourquoi un petit canard a
pondu ses douze œufs au fond d'un terrier de chien de prairie situé
dans une berge au bord d'un petit lac à un mille au nord du lac Rush.
Le 25 mai 1890 une autre couvée de dix œufs a été enlevée d'un trou
situé dans un arbre au lac Oak, Manitoba. Les œufs de cette espèce
sont plus ronds que ceux de tous les autres canards. Ils sont plus
gros que ceux de la sarcelle, et d'une teinte plus foncée et plus ardente.
Le II juin 1906 nous avons trouvé, mon fils et moi, deux nids de cet
oiseau. Ils étaient dans les trous situés dans les peupliers. Les
oiseaux s'accroupissaient bien sur les nids, la femelle s'envolant
d'un trou dans l'arbre lorsqu'on frappa à coups de bâton. (Raine.)
Presque chaque lac dans le district de Cariboo est fréquenté par
un couple ou plus de ces charmants petits canards. Au contraire
de ce que fait le bucéphale d'Islande, ce petit oiseau niche toujours
dans les arbres qui sont près de l'eau. Son nid se trouvait invaria-
blement dans un trou de pic abandonné qui, dans la plupart des cas,
avait été habité pendant quelques années successives par le canard.
Le trou était situé depuis cinq à vingt pieds de terre, dans un tremble,
et l'entrée n'avait pas plus de trois pouces et quart de diamètre.
Le nombre d'œufs dans une seule couvée variait depuis deux jus-
qu'à neuf, mais en moyenne, il y en avait huit. La couleur de ces
œufs ressemble au vieil ivoire sans aucune teinte verte. J'ai lu plu-
sieurs descriptions qui annonçaient que les œufs de ce canard étaient
d'un vert noirâtre, mais, évidemment, on confondait ces œufs avec
ceux de quelque espèce de sarcelle. La femelle de cette espèce s'ac-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 121
croupit avec persistance sur le nid, ne le quittant qu'au moment où le
trou dans l'arbre avait été ouvert à la scie. Dans la plupart
des cas j'étais obligé de faire lever l'oiseau et de le lancer en l'air;
alors il s'envolait tout droit au lac le plus rapproché où son com-
pagnon nageait lentement ça et là, ignorant la destruction de sa
demeure. Dans beaucoup de cas il y avait des fissures légères dans la
coquille de l'œuf, ce qui provenait évidemment de ce que le corps de
l'oiseau avait été comprimé en passant par la petite ouverture. (Brooks.)
LVII. HARELDA Stephens. 1824.
154. Le canard à longue queue.
Harelda hyemalis (Lixx.) C. L. Brehm, 1855.
Le canard à longue queue est commun tout le long de la côte du
Groenland. Il couve aux îles de Parry, ainsi que sur cette partie du
territoire située à l'ouest du détroit Davis. (Arct. Man.) Il est très
commun le long de la côte entière de l'Atlantique, au sud du Groen-
land. Cet oiseau couve dans la baie d'Ungava (Turner), et M. Low
dit qu'il se voit partout en grand nombre dans la baie d'Hudson, ainsi
qu'en allant au nord, partout où il y a de petites îles propices pour la
reproduction, au large de la côte. Au mois de juin 1896, M. Spread-
borough en a remarqué un couple au large du cap Jones. M. Payne
a trouvé ce canard très commun, en 1885, dans le détroit deWales; sur
celui d'Hudson, la date de son arrivée étant vers le ler juin. Il se voit
en grand nombre dans le golfe et le fleuve St-Laurent, ainsi qu'à l'ouest
jusqu'au lac Ontario. On l'observe de temps en temps aussi loin à
l'ouest que London, Ontario. M. Fleming mentionne le fait que
l'on en a pris un spécimen à Port Sydney, district de Parry Sound,
et en 1899, on en a ramassé plusieurs autres sur la glace à Beaumaris,
district de Muskoka. M. Raine dit que pendant l'hiver de 1898,
on pouvait voir des milliers de ces canards tous les jours dans le port
de Toronto. M. H. W. O. Roger en a collectionné, au lac Whitehead,
dans le sud du Manitoba, un spécimen unique qui, d'après M. Atkin-
son, est le seul dont on mentionne la prise dans cette province.
M. Spreadborough a observé quelques spécimens de ce canard en
mai 1903, au Petit Lac des Esclaves. MM. Richardson, Ross et Mac-
farlane signale que l'oiseau couve le long de la côte Arctique,
et M. Macfarlane dit qu'il couve en grand nombre sur la rivière
122 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Anderson. Plusieurs couvées d'œufs ont été recueillies pour M.
Raine, sur l'île Herschell, par les missionnaires Stringer et Whittaker.
MM. Tumer, Nelson et Murdoch disent que ce canard est commun
depuis l'embouchure du MacKenzie, en allant à l'ouest, tout autour
de la côte de l'Alaska. Il passe l'hiver d'une extrémité à l'autre de
la chaîne Aléoutienne, et descend cette partie du littoral de la Colom-
bie-Britannique qui se trouve sur le Pacifique où, d'après M. Fannin,
il se voit très souvent pendant cette saison.
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau est un canard de mer,
et il couve dans les parties septentrionales. Une couvée de sept
œufs, prise le 20 juin 1894, à l'embouchure du MacKenzie, fait
partie de ma collection. Le nid était situé par terre, sous un petit
saule. (Raine.) Le canard à longue queue est commun sur l'île
Ellsmere, et son nid a été souvent remarqué près des lacs d'eau
douce. (E. Bay).
Les nids de cet oiseau se trouvent presqu' invariable ment tout près
d'un étang ou d'un ruisseau soumis à la marée, depuis le delta du
Yukon en allant dans chaque direction le long de la côte. L'empla-
cement préféré est sur les bancs en talus herbeux, au bord d'un étang.
La couvée que j'ai prise la plus de bonne heure, à St-Michael, en est
une enlevée le 18 mai et contenant cinq oeufs. A partir de cette date
jusqu'à la fin de juin on peut recueillir des œufs frais, mais la plupart
des osillons sont éclos au dernier jour du mois. Les parents se
restreignent au voisinage immédiat du nid, et nagent çà et là dans
l'étang le plus rapproché, lorsqu'on s'approche de leur demeure.
Celle-ci se compose d'une quantité extraordinaire de tiges d'herbe
sèches ainsi que de duvet arraché de sa poitrine par le vieil oiseau,
et si les œufs sont laissés, ils sont soigneusement cachés dans les maté-
riaux détachés. (Nelson.)
Pendant la saison de la reproduction, à Point Barrow, chaque
couple de ces canards semble prendre possession d'un étang et il en
chasse tout intrus. Ils couvent partout dans le marécage en nombres
considérables, mais les nids sont éloignés les uns des autres et on ne
les trouve pas facilement. Ils sont garnis de duvet et généralement
situés près d'un étang. (Murdoch.) Ce canard couve en grand
nombre dans le voisinage de Fort Anderson, le long de la rivière
Anderson, sur les Barren Grounds, et le long du littoral de la mer
Arctique. On a enlevé beaucoup plus de cent nids dont chacun
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I23
contenait de cinq à sept œufs; ce dernier étant le nombre maximum
trouvé dans un seul nid. Quant à sa construction le nid de cet oiseau
ressemble beaucoup à celui du Daflla acuta. D'après mes propres
observations aussi je suis arrivé à la conclusion que la quantité
habituelle de duvet arraché de sa poitrine par le canard lui-même,
dépend du nombre d'œufs dans la couvée. (Macfarlane.) Quelques
couples de ces canards couvent chaque année sur l'île St-Paul, dans
la mer Berhing. En 1897 on a trouvé un nid à côté d'un sentier
qui mène à un puits où l'on se rendait à maintes reprises pendant la
journée. L'oiseau femelle quittait rarement le nid pendant qu'il y
avait du monde dans le sentier; en effet, personne autre que moi-
même n'avait vu ce nid quand j'y ai recueilli cinq œufs. A moins
qu'on ne le regardât, l'oiseau ne bougeait pas. Je suis passé plusieurs
fois à moins d'un pied du nid sans le regarder, mais en revenant sur
mes pas et jetant un coup d'œil à l'oiseau, celui-ci se levait immédiate-
ment. {J. M. Macoiin). Avant l'éclosion, ou au moment où l'oiseau
mère emmène les jeunes à l'étang, le vieux mâle abandonne ses lieux
habituels pour se rendre à cette partie de la mer au large de la côte;
ceci arrive au commencement d'août. Le nid se trouve presque
n'importe où sur le terrain plat près d'un étang, généralement sur
une petite élévation. Le 12 juin j'ai trouvé un nid contenant neuf
œufs frais, à environ quarante pieds de l'étang du village, sur l'île
St-Paul. Il se trouvait sur un petit monticule situé sur le terrain
de chasse. Lorsque j'ai fait lever la femelle, éloignée de dix pieds
de moi, elle s'est envolée directement à son compagnon. Je n'ai
pas touché aux œufs, mais, en revenant un peu plus tard, j'ai constaté
qu'elle était déjà revenue, et les avait couverts complètement de
duvet et d'herbe courte et sèche, et ensuite s'en était allée à l'étang.
Le 17 juin, avant huit heures du matin, j'ai trouvé un autre nid, qui
n'était que quelques morceaux de brins d'herbe courts et qui contenait
un seul œuf. A partir de cette date, j'ai observé tous les matins à
la même heure, un nouvel œuf, ainsi qu'une augmentation de matériel
pour le nid, y compris, à compter du deuxième matin, du duvet noir
additionnel qui était toujours placé sur les œufs, et autour, mais
jamais au-dessous, et qui était, évidemment, arraché de sa propre
poitrine par l'oiseau. {William Palmer.)
124 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
LVIII. HISTRIONICUS— Lesson. 1828.
155, Le canard histrion.
Histrionicus histrionicus (Linn) Boucard. 1876.
On remarque le canard histrion sur la côte est du Groenland. Il se
voit plus nombreux qu'ailleurs entre les latitudes 62° et 65° nord,
mais il devient plus rare au nord de ces endroits. {Arct. Man). Il
couve à Godthavn et à Westbjord, ainsi qu'ailleurs dans le Groenland.
(Winge). Ce canard est un oiseau migrateur d'été commun dans
Terreneuve, y couvant aux bords des lacs et des rivières. (Reeks).
C'est un oiseau migrateur rare en hiver autour de la Nouvelle- Ecosse.
{Downs; H. F. Tufis). Il ne visite le Nouveau- Brunswick qu'.en
petit nombre, au printemps et à l'automne. {Chamberlain).
Le canard histrion abonde dans le détroit d'Hudson et couve dans la
baied'Ungava. Il se voit en grand nombre sur la côte est du Labrador.
(Turner). Cet oiseau se trouvait plus nombreux en juin qu'à d'autres
moments, au cap Wales, sur le détroit d'Hudson. Apparemment il
n'y couve pas, car, à partir de cette date, il en est disparu. {Payne).
M. Poster a mentionné la prise d'un spécimen de cette espèce dans la
région de la baie d'Hudson. M. Blakiston dit qu'il en a examiné un
autre à York Factory, et on en mentionne la prise d'encore un autre
à la baie James. (Preble). Il se voit de temps en temps dans les
provinces de Québec et Ontario.
Sir John Richardson et M. Ross disent tous deux que cet oiseau est
rare en allant vers le nord, ainsi que sur la côte arctique. Sir John
Richardson dit qu'il fréquente les remous au-dessous des cascades et
dans les cours d'eau rapides au nord. M. le docteur Coues l'a trouvé
couvant dans les cours d'eau turbulents à l'entrée du lac Chief Moun-
tain (lac Waterton) près du 49ème parallèle. Au mois de juillet
1885 l'auteur a trouvé une femelle avec sa jeune couvée dans un
cours d'eau très rapide à l'entrée du lac Kicking Horse, à Hector, sur
le chemin de fer Canadien Pacifique, à une altitude de 5,000 pieds
dans les Montagnes Rocheuses. Au mois de juin 1891 M. Spread-
borough a observé ce canard en train de couver à Canmore, près de
Banff, Montagnes Rocheuses. Il en a tué un couple, et vu d'autres.
Le 18 mai 1902 il en a vu encore cinq autres sur les lacs Arrow. Pen-
dant l'été de 1898 le même observateur avait vu ce canard dans plu-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 125
sieurs des tributaires de l'Athabasca, descendant des montagnes.
MM. Nelson et Tumer mentionnent tous deux le fait que cet oiseau
est très commun dans les baies, et sur les côtes de l'Alaska, mais il n'y
couve pas sur le littoral. Des collectionneurs qui sont arrivés plus
récemment dans ce territoire ne semblent pas en avoir trouvé beaucoup
de spécimens. M. Nelson dit que ce canard couve sur les cours d'eau
claire de l'intérieur, ce qui s'accorde avec les observations faites par
nous mêmes plus au sud. M. Fannin dit. «Il habite en abondance;
il couve le long des ruisseaux situés près de l'eau salée au goulet
Burrard et au détroit Howe, ainsi que dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique». M. Brooks dit que quelques spécimens de cette espèc
couvent dans la vallée du Fraser inférieur mais que l'oiseau lui-même
est rare pendant l'été dans le district de Cariboo, Colombie- Britan-
nique.
Notes sur la reproduction. — Le canard histrion couve à l'em-
bouchure du fleuve MacKenzie, car l'un de mes collectionneurs m'a
envoyé huit œufs, ainsi que la peau du père. Le nid a été trouvé
le 19 juin 1894. Il était situé sur un banc élevé, près de quelques
banquises, et se trouvait au-dessous des branches amassées sur le
banc à la suite des hautes marées du printemps. L'un des œufs
dans le nid est rabougri, et seulement un tiers de la grosseur habi-
tuelle. On a rarement obtenu des œufs de ce canard dans l'Amérique
du Nord. Il couve dans l'Islande, et pond de six à huit œufs, rare-
ment plus. Ceux-ci ressemblent à ceux du canard chipeau et celui
d'Amérique, mais ils sont, en moyenne, plus gros, et ont une teinte
de chamois plus foncée. {Raine).
Je ne me suis procuré, ni le nid, ni les œufs de cette espèce, et le seul
nid que j'aie jamais vu était à un endroit près du village d'Iliuliuk sur
l'île d'Unalaska. Deux blocs de rocher immenses s'étaient détachés
de la falaise au-dessus, et, lorsqu'ils sont tombés, leurs bords ébréchés
formaient une cavité au-dessous de ces blocs. C'était dans cette
cavité que j'ai découvert un nid abandonné qui, d'après l'indigène
qui était avec moi, appartenait à un oiseau de cette espèce. Comme
construction ce nid ressemblait tellement à celui de H- hyemalis que
j'ai maintenu qu'il appartenait à cette dernière espèce jusqu'à ce que
l'indigène m'ait demandé si je ne savais pas que le "canard à longue
queue" ne faisait pas de nids dans de pareils endroits.
126 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
LVIX. CAMPTOLAIMUS— Gray. 1841.
156. Le canard du Labrador.
Camptolaimus lahradorius (Gmel) Gray. 1841.
Il n'existe plus de spécimens de ce canard. Il abondait autrefois
sur la côte du Labrador et peut-être aussi dans la baie et le détroit
d'Hudson. M. William Dutcher, dans un excellent article publié dans
The Auk de janvier 1894, démontre que bien que l'année 1852 ait
été fixée comme étant celle où le dernier spécimen de cette espèce ait
été tué, néanmoins à partir de cette date jusqu'à l'année 1875, on en a
pris plusieurs spécimens qu'on affirme les avoir vu dans la chair.
M. Dutcher ne peut trouver rien pour prouver que l'espèce ait été
vue depuis 1875, et il conclut, avec regret, qu'elle est éteinte.
LX. POLYSTICTA— Eyton. 1836.
157. L'eider de Steller.
Polysticta stelleri (Pall) Eyton. 1836.
On mentionne la prise de ce canard dans l'est, à quatre endroits
seulement, à la baie Disco, Groenland, au détroit Cumberland, et à
Godbout et Pointe des Monts, province de Québec. M. N. A. Comeau
en a obtenu le spécimen pris à Godbout, au mois de février 1898.
Antérieurement à cette date M. Comeau avait déjà remarqué un
oiseau çà et là, dont l'apparence lui semblait être peu familière, parmi
des volées d'espèces bien connues. Après avoir examiné l'eider de
Steller, il est arrivé à la conclusion que ces spécimens, qui lui étaient
autrefois inconnus, appartenaient à cette espèce. Un compte rendu
plus détaillé relativement à la distribution de cet oiseau a été publié
dans The Auk, vol. XVII, p. 65, par M. A. K. Fisher.
L'eider de Steller habite communément d'une extrémité à l'autre de
la chaîne Aléoutienne où, pendant l'hiver, il se voit en grande abon-
dance, mais en été en nombres moins élevés. Il couve aussi sur l'île
St -Lawrence, et on a enlevé un nid à l'île Unalaska. (Nelson). Ce
canard est rare à St-Michsel, mais on en voit de nombreux spécimens
sur les rives sud et est de la baie de Bristol, ainsi que le long de la côte
nord d'Alaska. On le remarque rarement en été aux îles Aléoutiennes,
mais en hiver il abonde sur l'île Unalaska. {Turner). Ce beau petit
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I27
canard n'est pas du tout rare à la fin du printemps, ni en été à Point
Barrow et dans ses environs. Les lieux de reproduction semblent
être un peu éloignés, car il s'en va pour couver vers la fin juin. (Mur-
doch) .
Notes sur la reproduction. — M. Dali dit que la saison de l'ac-
couplement de cette espèce dans l'Alaska commence vers le ler mai,
et qu'à partir de ce moment, les oiseaux se voient par couples pendant
la saison de la reproduction. Il dit aussi que, du moment qu'on vi-
site un nid, celui-ci est abandonné immédiatement par l'oiseau. Le
18 mai 1872 M. Dali a trouvé un nid sur la partie plate d'une petite
île près d'Unalaska. Celui-ci était situé entre deux touffes d'herbe
sèche, et la dépression était soigneusement garnie de la même matière.
Le nid, contenant un seul œuf, était entièrement caché par des herbes
tombantes et M. Dali l'a découvert seulement parceque l'oiseau s'est
envolé à ses pieds. (Nelson.)
LXL ARGTONETTA— Gray. 1855.
158. L'eider à lunettes.
Arctonella fscheri (Brandt) Blakiston.) 1863.
Jusqu'à une époque très récente on a cru que ce canard se restrei-
gnait à une étendue très limitée sur cette partie de la côte d'Alaska
qui se trouve sur la mer Behring. D'après mes propres observations
il se restreint strictement aux marais salés bordant la côte est de la
mer Behring, choisissant ainsi les eaux peu profondes et boueuses qui
semblent déplaire au canard de Steller. (Nelson.) Cet oiseau est
commun dans le voisinage de St-Michael où il arrive au commence-
ment de mai. Il abonde le long de la côte de la baie Bristol et se
voit sur toutes les îles Aléoutiennes où il couve et habite continuelle-
ment, mais il est extrêmement timide. (Turner.) On a trouvé ce
canard régulièrement en été à Point Barrow, mais il y était assez rare.
Il couve, évidemment, à une distance pas trop éloignée de la gare, car
au mois de juin 1883 on en a pris une femelle qui avait dans son ovi-
ducte un œuf prêt à pondre. (Murdoch.)
Notes sur la reproduction. — Ce canard arrive rarement avant
le 15 mai à St-Michael. Les vols se dispersent très peu de temps
après leur arrivée, et les oiseaux s'accouplent tranquillement, mais les
premiers œufs sont pondus rarement avant le 1er juin. La plupart
128 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
des œufs que j'ai recueillis ont été enlevés entre le lO et le 20 de ce mois-
là; ils étaient tous frais. Le23 juillet j'ai trouvé des jeunes oiseaux qui
venaient d'éclore.
Au commencement de l'aaccouplement les oiseaux choisissent comme
lieu de reproduction un étang dans un marais, et, à partir de ce
moment, ils se trouvent tout le temps dans le voisinage jusqu'au
moment où les jeunes sortent de l'œuf. Lorsque l'herbe commence
à reprendre sa teinte verte et que la neige et la glace sont presque fon-
dues, ces canards choisissent quelque lieu herbeux et sec près d'un
étang, et y font une légère dépression et la garnissent chaudement
d'herbe; ils se livrent alors aux devoirs de la saison, bien que les autres
oiseaux habitant le marais soient déjà bien avancés à cet égard. Un
nid, trouvé le 15 juin, était situé sur une couche d'herbe sèche au bord
d'un étang, et à moins d'un pied de l'eau, et quand la femelle s'est en-
volée, on pouvait voir l'œuf unique à une distance de vingt verges.
Des touffes d'herbe, de petites îles dans les étangs, et des tertres près
du bord de l'eau, sont tous des lieux choisis pour la nidification, et,
d'habitude, le nid est bien caché par l'herbe sèche qui l'entoure,
La couvée consiste généralement de cinq à huit œufs, et même neuf.
Ceux-ci sont petits relativement à la grosseur de l'oiseau. Ils sont
d'une couleur de terre à foulon olivâtre claire. (Nelson.)
LXIL SOMATERIA— Leach. 1819.
159. L'eider du nord.
Somateria mollissima horealis — C. L. Brehm. 1830.
L'eider du nord est commun le long de toutes les côtes du Groenland
La limite de l'étendue de ses migrations au nord est inconnue. {Arct.
Alan.) Il habite en abondance à Ivigtut. {Hagerup.) Ce canard
abonde dans le détroit d'Hudson, et couve dans la baie d'Ungava.
{Packard.) Il se voit dans le nord-est de l'Amérique du nord, mais
en hiver il s'en va au sud jusqu'à l'état de Massachusetts. {A. 0.
U. List.) II abonde au nord du goulet Hamilton, Labrador.
(Bigelow.) En hiver il se rend à la Nouvelle- Ecosse. {H. F. Tufis.)
D'après M. le docteur Schmitt cet oiseau est commun sur l'île d'Anti-
costi. Il y arrive en septembre, et s'en va à la fin avril, ou au commen-
cement de mai. Il niche sur les îles Mingan. (Dionne — .) Il est com-
mun dans le voisinage de Fullerton sur la baie d'Hudson, ainsi que
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I29
dans toute la région en allant au nord jusqu'à l'île North Devon.
{A. P. Low.) Cet eider {Somateria mollissima) se voit partout sur
les côtes de l'île Ellsmere au printemps aussitôt que la glace commence
à fondre. Il vit principalement de hérissons de mer épineux et peu
appétissants. Quelquefois les nids se trouvent séparément répandus
cà et là sur le rivage, ou sur de petites îles dans les rivières (de temps en
temps à une grande distance dans les vallées), et en d'autres occasions
sur d'autres petites îles, telles que St-Helena et Djaevolôen, où couvent
un grand nombre d'eiders. Ces deux îles étaient les seules habitées
par les oiseaux que l'expédition a rencontrées. Les eiders restent dans
ces lieux à l'automne aussi longtemps qu'il y a la moindre quantité
d'eau qui n'est pas gelée. Ce désir qu'ils ont d'attendre est en par-
tie expliqué par le fait que les couvées ne commencent à voler que très
tard dans la saison. En 1901 on a remarqué des eiders jusqu'au
17 octobre, dans une crique à Ytre Eidet dans Hvalrosfjord. {E. Bay.)
Il est probable que quelques-unes des mentions faites de la baie
d'Hudson, qui paraissent à l'espèce suivante devraient se trouver ici.
160. L'eider d'Amérique.
Somateria dresseri. — Sharpe. 1871.
L'eider d'Amérique est le canard le plus abondant dans Terre-Neuve,
mais, à cause de la destruction de ses œufs, il y devient rapidement
moins nombreux. (Reeks.) Cet oiseau est commun, et il couve
sur l'Isle Haute, baie de Fundy. {Downs.) Il abonde au sud du
goulet Hamilton, Labrador, où il occupe une place semblable à celle
occupée par "S. borealis" dans le nord. (Bigelow.) Il habite la Nou-
velle-Ecosse. Au mois de juin 1906 on a enlevé un nid contenant
sept œufs, sur l'île Seal. {H. F. Tufts.) Cet oiseau est commun
en hiver sur la côte sud du Labrador, dans le golfe St-Laurent, et
en montant le St-Laurent jusqu'à Québec. {Dionne.) Des eiders en
plumage d'adolescence que je crois appartenir à cette espèce ont
été tués de temps en temps à Montréal pendant l'automne. (Wintle.)
L'eider d'Amérique est assez commun depuis York Factory en allant
au nord. On dit qu'il couve en grand nombre sur certaines îles ro-
cheuses au nord de Fort Churchill. (Preble.) Il est commun dans le
détroit d'Hudson, et on l'a obsers^é à York Factory et Churchill, ainsi
que sur cette partie du littoral de la baie d'Hudson située à l'embou-
chure de la rivière East Main. {Dr R. Bell.) Au mois de juin 1896 ce
130 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
canard était commun depuis un point à une courte distance au nord
de Moose Factory jusqu'au golfe Richmond. (Spreadborough.) Il
est accidentel sur la rivière Ottawa. Le 7 novembre 1889 M. G. R.
White en a tué un jeune mâle sur cette rivière, près de la capitale.
C'était à la suite d'une forte tempête de l'est. M. J. H. Fleming doute
de la présence de cet oiseau à Toronto; tous les spécimens qu'il a
vus appartenaient à "l'eider remarquable".
Notes sur la reproduction. — M. Fraser a observé le canard eider
couvant sur les petites îles au large de la côte du Labrador. Le nid
était situé dans une dépression au milieu de l'herbe courte et molle,
ou au pied d'un rocher où il se trouvait à l'abri du vent. Il se com-
posait d'herbe et était garni de duvet d'un gris d'ardoise, arraché
du ventre de l'oiseau. (Mcllwraith) Ce canard couve sur des îles
rocheuses dans le golfe Richmond, baie d'Hudson. Le nid est fait
de plantes nuisibles et d'herbe, et garni de duvet arraché de sa poi-
trine par l'oiseau. (Spreadborough) . Cet eider couve en abondance
le long de la côte du Labrador. Des couvées d'œufs, actuellement
dans ma collection, ont été recueillies le 9 juillet 1896, dans la baie
d'Ungava. (Raine). Cet oiseau couve en grand nombre sur des îles
sablonneuses au large de l'embouchure de la rivière George, sur la
baie James. (/. M. Macoun).
161. L'eider du Pacifique.
Somateria v-nigra — Gray. 1855.
M. Murray a fait mention de la présence de cet eider à Severn House
sur la baie d'Hudson. (Preble). En 1858 l'auteur a tué un oiseau
mâle de cette espèce à Fort Resolution sur le lac Great Slave, et en
1861, M. Alexander Mackenzie en a obtenu une femelle au même
endroit. (Ross). Cet oiseau intéressant couve en nombres immenses
sur les rives de la baie de Franklin; il abonde aussi sur la côte de la
baie Liverpool ainsi qu'aux îles dans la baie elle même. (Mac-
farlane). Ce canard est tout à fait commun à Point Barrow, pendant
les migrations; cependant il ne couve pas à cet endroit mais s'en va
plus à l'est. (Murdoch). Pendant la saison de la reproduction cet
oiseau se répand sur une vaste région, y compris le long de la côte
du Pacifique du nord les deux côtes des îles Aléoutiennes, et toutes
les îles dans la mer Behring, ainsi que la côte de l'océan Arctique
voisin jusqu'à l'extrême nord. (Nelson). Ce canad se trouve dans
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I3I
toutes les parties de l'Alaska que j'ai visitées. (Turner). M. Ander-
soii en a pris six femelles et un mâle adultes à Seldovia, Alaska,
ainsi qu'une autre femelle adulte vis-à-vis Homer. On a recueilli
deux couvées d'œufs l'une de quatre et l'autre de cinq, sur l'île Bird,
Seldovia. (Chapman).
Notes sur la reproduction. — Cet eider couve en nombres consi-
dérables à St-Michael, y choisissant le marécage ouvert pour nicher.
On a trouvé un nid contenant onze œufs sur la pente de la côte à envi-
ron un demi-mille en arrière de la "redoute". Ce nid qui était situé
dans un lieu recouvert de mousse, consistait en quelques brins d'herbe,
et était bien garni de duvet fuligineux arraché de la poitrine de l'oiseau.
Sur les îles Aléoutiennes ce canard choisit pour se nicher, une pente
escarpée épaissement recouverte d'herbe vigoureuse, telle que le seigle
sauvage, (Elymus) qui pousse en touffes énormes, au milieu des-
quelles le nid est caché. Une légère dépression est creusée par l'oiseau,
dans la terre nue où il pond ses œufs, le duvet étant utilisé pour
couvrir ceux-ci lorsqu'il s'absente du nid. Ce n'est que pour ce
motif qu'il arrache le duvet de son estomac. L'oiseau augmente
la quantité de duvet en proportion avec le nombre d'œufs dans le
nid, mais les œufs ne se reposent jamais sur le duvet. Lorsque
l'oiseau a fini de creuser son nid il le quitte pendant quelques jours
pour le laisser sécher, car on a remarqué quelquefois des parties
du nid qui n'avaient aucune garniture pendant même une semaine
avant qu'un œuf ne fût pondu. Lorsque le premier œuf est pondu,
on ne trouve qu'une petite quantité de duvet dans le nid, et si on
soulève cette couverture, l'oiseau la remplace, même deux ou trois fois
s'il est nécessaire. Lorsque la couvée complète a été pondue et que les
œufs ainsi que le duvet sont enlevés, l'oiseau choisit un autre lieu pour
y pondre une deuxième couvée mais celle-ci ne contient généralement
pas plus de cinq œufs. {Turner). Le révérend C. E. Whittaker a
collectionné pour moi plusieurs couvées contenant de cinq à huit
œufs chacune, sur cette partie du continent vis-à-vis l'île Herschell.
Les nids faits de duvet étaient situés au milieu de l'herbe vigoureuse
qui poussait le long de la côte. {Raine) . M . Bishop n'a vu aucun spé-
cimen de cette espèce habitant, ni à St-Michael, ni ailleurs dans
l'Alaska, en 1899, de sorte qu'il est possible qu'elle devienne plus rare
dans cette région.
Ce canard couve en nombres immenses sur la côte de la baie Liver-
pool, ainsi que sur les îles dans cette baie. Le nid est généralement
132 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
une cavité peu profonde située par terre, qui est plus ou moins abon-
damment garnie de duvet. Les œufs, généralement au nombre de cinq,-
et peu souvent six ou sept, sont d'un vert-de-mer pâle avec une teinte
olivâtre. Nous avons trouvé quelques nids sur un banc en pente à
une distance de trois ou quatre cents pieds de la mer, ainsi que d'au-
tres sur le continent, mais la plupart de ceux que nous avons re-
cueillis, ont été obtenus sur de petites îles sablonneuses dans les baies.
{Maçfarlane) .
162. L'eider remarquable.
Somateria spectahilis (Linn). Leach. 18 19.
On dit que l'eider remarquable ne couve pas plus au sud que la la-
titude 67°, mais il le fait en certain nombre à la latitude 73°, ainsi que
sur la côte est du Groenland, et sur la rive ouest du détroit Davis.
Il couve en abondance sur les îles de Parry. {Arcl-Man). Cet eider
abonde sur cette partie de la côte du Labrador bordant l'Atlantique
où l'on dit qu'il couve. On a trouvé un nid et des œufs près de Mingan
{Packard). Cet oiseau est un peu moins commun que l'eider ordi-
naire, mais on le rencontre encore très souvent sur l'île Ellsmere.
On n'a jamais trouvé son nid bien qu'il doive certainement y couver,
car on l'a remarqué dans le voisinage pendant tout l'été. {E. Bay).
Ce canard est commun dans la partie nord de la baie d'Hudson, sur-
tout autour des îles de pierre calcaire où il couve sur les petites îles
dans les nombreux étangs. Cependant il ne couve pas sur des îles au
large de la côte comme le fait l'eider d'Amérique. {A. P. Low).
Cet oiseau arrive dans Wales sound, détroit d'Hudson vers le 5 mai et
commence à couver aussitôt que la glace est fondue sur les petites îles.
(Payne). Il est commun le long de la côte de Terreneuve, mais ne
se voit que rarement en hiver sur les côtes de la Nouvelle- Ecosse et du
Nouveau-Brunswick. Au mois de mai 1885 M. J. M. Macoun en a
pris un spécimen sur le lac Mistassini. Un spécimen unique de cet
oiseau a été pris, au mois de juin 1896, dans la baie James par M. A.
P. Low, ainsi qu'un autre à York Factory par M. le docteur R. Bell.
On en prend des spécimens de temps en temps, principalement
des jeunes oiseaux, sur le lac Ontario et le lac Erié. )McIlwraith.)
L'eider remarquable est assez commun en novembre et décembre à
Toronto, et il y en a quelques spécimens qui restent tout l'hiver.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I33
Les oiseaux complètement revêtus de leur plumage sont rares. Un
mâle pris par M. C. W. Nash, le 18 novembre 1895, était complète-
ment arrivé à sa croissance. (/. H. Fleming.) Le 24 février 1900
on a pris un spécimen de cette espèce au réservoir du moulin à
Duncrief, comté de Middlesex, Ontario. {R. Elliott.)
On remarque cet eider de temps en temps dans l'intérieur d'Alaska
où M. Dali en a trouvé un spécimen mort. Pendant les mois de
juillet et août, on l'a noté en grand nombre près de la côte d'Alaska,
bordée de glace, depuis le cap Icy jusqu'à Point Barrow et de là à
l'est. Il est commun aussi dans le détroit Behring, sur l'île St-Law-
rence, et au nord-ouest du détroit. (Nelson.) Ce canard est certaine-
ment l'oiseau le plus abondant à Point Barrow. Il se voit au commen-
cement du printemps au large de la côte, et passe rapidement et ré-
gulièrement, en suivant le littoral, devant Cape Smythe pour aller
au nord-est. Il est probable que cet oiseau va à l'est une fois qu'il
a dépassé la pointe, car à l'automne il revient de la direction de
Test. (Murdoch.) Le 4 novembre 1894 on en a tué un très jeune
mâle à Calgar}-, Alberta; celui-ci était en compagnie d'un autre que
l'on a décrit comme étant très blanc. (Dippie.)
Notes sur la reproduction. — Cet eider se reproduit en petit
nombre à St-Michael. Je n'ai jamais obtenu son nid à cet endroit,
mais j'ai vu des spécimens dans les conditions qui m'obligent à
déclarer qu'il y couve. (Turner.) La plupart des spécimens de
cette espèce sont accouplés à la mi-mai, à Point Barrow, et les vols
se composent de couples qui volent tour à tour. Au commencement
de juin, des couples errants, ainsi que des petites volées s'établissent
autour des étangs situés dans les marécages, et couvent un peu dans le
voisinage de la station. (Murdoch.)
Ce canard est assez commun dans la baie de Franklin, où, entre
1862 et 1865, on a recueilli au moins 200 œufs. Le nid est semblable
à celui de l'espèce précédente, et, lorsqu'elle n'est pas dérangée, la
femelle pond de quatre à six œufs. Ceux-ci sont généralement d'un
gris olivâtre pâle, mais quelques-uns sont d'un vert grisâtre. (Mac-
farlane.) Le 10 juin 1905 le révérend CE. Whittaker a collectionné
pour moi une couvée d'œufs de cet eider sur l'île Herschell. Le nid se
trouvait au milieu de tertres herbeux sur la plage.
78870 — 10
134 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
LXIII. OIDEMIA Fleming. 1822.
163. La macreuse d'Amérique.
Oidemia americana Swains,
La macreuse d'Amérique abonde dans le détroit d'Hudson, ainsi
que sur la côte est du Labrador, où l'on dit qu'elle couve un peu.
On l'a prise à l'embouchure de la rivière Koaksoak. (Turner.)
Elle est commune sur la côte du Labrador. (Bigelow.) On la
voit en bon nombre pendant toute l'année autour de la côte de
Terreneuve. {Reeks.) C'est un oiseau migrateur commun dans la
Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Cette macreuse est rare comme oiseau
migrateur de printemps et d'automne à St-John, Nouveau- Brunswick.
(Chamberlain.) Le 15 mai 1885 on l'a observée en train de passer
au nord, au lac Mistassini, province de Québec. (/. M. Macoun.)
Elle était commune au mois de juin 1896, depuis le cap Jones jusqu'au
golfe Richmond, sur la baie d'Hudson. (Spreadborough.) On 1^
voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. {Wright.) M. Preble
fait mention, à. plusieurs reprises, de la présence de cette espèce sur
la côte ouest de la baie d'Hudson. Elle est assez commune dans
le golfe St-Laurent, ainsi qu'en montant cette rivière et celle de
l'Ottawa.
La macreuse d'Amérique est accidentelle sur les lacs Ontario,
Huron et Erié. Elle est assez commune dans le Manitoba, mais n'y
couve jamais, car elle passe au nord dans ce but. Nous n'avons,
en notre possession, aucun renseignement relativement à ses lieux
de reproduction, dans l'est, mais nous présumons qu'ils se trouvent
dans le voisinage de la baie d'Hudson. Sir John Richardson
dit que cette espèce fréquente cette baie, y couvant entre le 5oème
et le 6oème parallèle. M. Macfarlane dit qu'elle couve, sans aucun
doute, dans la région de la rivière Anderson, bien qu'il n'ait jamais
reçu de là des œufs attestant la certitude de ce fait. Ces macreuses
abondent en été le long de la côte d'Alaska bordant la mer Behring,
et le détroit Kotzebue. Elles couvent en abondance autour de
l'embouchure du Yukon, ainsi qu'en d'autres localités propices, situées
autour des diverses îles. (Nelson.) Cette espèce couve à St-Michsel
mais en plus grande abondance à des endroits plus éloignés en remon-
tant la côte. Elle se voit pendant toute l'année aux îles Aléou-
tiennes. (Turner.) J'en ai observé quelques spécimens dans le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I35
détroit Wrangell, ainsi que de nombreux autres au large d'Unalaska,
Alaska. (Bishop.) Cette macreuse ne se voit pas souvent dans
la Colombie-Britannique, bien que M. Fannin l'ait trouvée sur la
côte et dans l'intérieur de cette province où, le lo mai 1891, il en a
vu un petit vol à 108-mile House sur le chemin Cariboo.
Notes sur la reproduction. — Le 17 juin M. Dali a trouvé un
nid de cette espèce au milieu d'un bosquet de saules, sur une petite
île à l'embouchure du Yukon. Ce nid contenait deux œufs blancs et
assez gros, et il était bien garni d'herbes sèches, de feuilles, de mousse,
et de plumes. A St-Michael on ne voit jamais ces canards avant
que la glace commence à se disperser au large de la côte. La date
la plus précoce, où j'ai enregistré leur arrivée à cet endroit est vers
le 16 mai. L'accouplement est vite accompli, et un lieu pour la
nidification est choisi au bord d'un étang. L'emplacement du nid
est ingénieusement caché dans l'herbe, et les œufs, lorsque la femelle
s'en absente, sont soigneusement recouverts d'herbe et de mousse.
Quand la couvée complète est pondue, l'oiseau mâle cesse graduelle-
ment de s'intéresser à la femelle, et l'abandonne pour rejoindre de
grands vols de ses semblables le long du bord de la mer, se restrei-
gnant généralement au voisinage d'une baie, d'un goulet, ou de l'entrée
de quelque grand cours d'eau. (Nelson.)
164. La macreuse veloutée.
Oidemai fusca (Lixn.) Steph, 1824.
On a trouvé cette espèce dans le sud du Groenland, et ce que l'on
a pris est actuellement au musée de Copenhague. (Winge.)
165. La macreuse veloutée ou la miacreuse à ailes blanches.
Oidemia deglandi Bonap., 1850.
La macreuse veloutée est commune autour des côtes de Terre-
neuve, et il se peut qu'elle y couve. Elle est un oiseau migrateur,
en hiver, autour de la Nouvelle-Ecosse, et au printemps et à l'au-
tomne, dans la baie de Fundy. M. Tufts dit que quelques mâles
passent l'été le long du littoral de la Nouvelle-Ecosse. On en a
observé des vols, au mois de juillet 1888, au large de cette partie
de la côte de l'île du Prince-Edouard située sur le golfe. M. Bishop
fait mention d'une autre qui, en 1887, restait pendant des semaines
78870 — io|
136 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
au large de l'île Grindstone, l'une des îles du groupe de la Madeleine.
A Anticosti il arrive vers la fin de mai et y reste pendant environ
un mois. M. Audubon a mentionné qu'elle couvait sur la côte est du
Labrador, et M. Bishop dit qu'elle abonde sur cette côte, et se voit
souvent par vols en compagnie de l'espèce qui suit.
La macreuse veloutée abondait depuis Moose Factory jusqu'au
golfe Richmond, sur la baie d"Hudson, en juin 1896. Au mois de
juillet et août 1904 elle était commune sur la côte ouest de la baie
James. (Spreadboroiigh) . Elle est commune sur le St- Laurent, et
se voit souvent sur la rivière Ottawa. On la trouve en assez grand
nombre comme oiseau migrateur sur les lacs Ontario et Erié. Au
mois de septembre 1899 M. Spreadborough en a vu deux spécimens
sur le lac Muskoka. Il ne peut y avoir aucun doute que cette espèce
couve dans toutes les parties en allant au nord jusqu'à la baie
d'Hudson, car on l'a observée en été sur tous les grands lacs.
La macreuse veloutée est un oiseau migrateur commun dans le
Manitoba, et elle y reste si tard qu'il n'y a aucun doute que quelques
spécimens couvent près des plus grands lacs. On l'a remarquée au
lac Deep, Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois le 13
rtiai 1892 ; elle y était commune au 5 juin. Le 22 juin j'en ai tué une
femelle qui avait dans son oviducte un œuf presque prêt à être pondu.
Cette espèce doit couver à cet endroit, car je l'ai vue tous les jours sur
le lac Deep jusqu'au ler juillet, lorsque j'en suis parti. Elle était
commune le 9 juin 1898, sur le lac Ste-Anne, au nord d'Edmonton,
Alberta, ainsi que sur tous les plus grands lacs depuis le Petit Lac
des Esclaves, Athabasca, jusqu'à Peace River Landing, en 1903.
(Spreadborough). Elle se voit beaucoup au lac Manito, Saskatche-
wan, ainsi qu'à l'ouest. (Geo. Alkinson). Elle est rare au lac Crâne,
Saskatchewan. (Bishop).
Cette macreuse couve partout dans la région environnant Fort
Anderson (Macfarlane) ainsi que sur la côte arctique, dans la direction
de l'embouchure du Mackenzie. (Richardson) . Elle abonde dans
la Colombie- Britannique, y passant l'hiver sur la côte, on la trouve, en
été, et sur la côte, et dans l'intérieur de cette province. Je n'ai pas
de mention relativement à l'endroit où elle couve. (Fannin). Cette
espèce reste tout l'hiver au lac Okanagan, Colombie-Britannique.
(Brooks). Elle abonde en avril et mai à Douglas, Colombie- Britan-
nique. On la remarque en avril au lac Okanagan, et en mai, sur les
lacs Arrow, dans la même province. (Spreadborough). Le 16 juin
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I37
1890 l'auteur en a observé une petite bande sur le lac Upper Arrow,
rivière Columbia, et, probablement, il y en avait quelques couples
couvant dans le voisinage. Le 8 mai 1891, on en a vu d'autres à
Banff, Alberta.
Cette espèce est plus rare que la macreuse d'Amérique, ou celle à
large bec. Elle couve en très petit nombre autour de l'embouchure
du Yukon, ainsi qu'en d'autres localités. Elle est assez commune
à St-Michael, et à l'automne devient plus nombreuse. (Nelson). Je
n'ai trouvé cette macreuse qu'en petit nombre dans tous les endroits
que j'aie visités. (Tumer). Elle était assez nombreuse à Bocade-
quadra, au détroit Wrangell, et sur le canal Lynn. Nous en avons vu
deux au lac Marsh, deux autres sur le lac Lebarge, et à peu près vingt-
cinq autres encore, montant la rivière 50 milles au vol, venant de la
direction du lac Lebarge. (Bishop). On a pris un mâle à PointBarrow,
Alaska. (Mcllhenny).
Notes sur la reproduction. — M. Audubon a trouvé cette espèce
couvant dans le Labrador. Les nids étaient situés au bord de
petits lacs, à deux ou trois milles de la mer, et se trouvaient généra-
lement dessous des buissons peu élevés. Ils se composaient de
brindilles, de mousses, et de diverses plantes mêlées ensemble, et
étaient garnis de plumes. Ils étaient gros et presque plats et avaient,
chacun, plusieurs pouces d'épaisseur. (Mcllwraith). Le 16 juin 1896
j'en ai tué, au lac Burnt, Alberta, une femelle dont l'oviducte con-
tenait un œuf complètement développé. (Dippie).
Le 26 juin 1893 nous avons, M. G. F. Dippie et moi-même, trouvé
un nid de cette espèce, contenant neuf œufs, sur une île à l'extrémité
sud du lac Manitoba. Ce nid était situé entre de gros cailloux déta-
chés, et consistait seulement en une cavité dans le sable garnie abon-
damment de duvet foncé. Les œufs étaient très gros et d'un chamois
foncé riche. Le femelle s'accroupissait avec ténacité sur le nid, ne se
levant que lorsque j'avais presque mis le pied dessus. Cette macreuse
semble être un oiseau reproducteur tardif, car elle niche, à la fin juin,
sur les îles dans les lacs Manitoba et Winnipeg. M. Neuman m'a envoyé
un œuf qu'il a enlevé de l'oviducte d'une femelle tuée par lui-même,
le 25 juin 1897, au lac Swan, dans le nord de l' Alberta. (Raine).
Nous avons observé cette espèce à deux reprises sur le lac Knee,
Keewatin. La première fois, le 7 juillet, il y en avait un petit
138 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
vol, et la deuxième, le 8 september, nous en avons rencontré quel-
ques spécimens pendant notre retour. De nombreux spécimens
couvent autour des bords de petits étangs, d'une extrémité à l'autre
de l'intérieur, et l'on tue comme nourriture un grand nombre de
jeunes oiseaux encore incapables de voler. (Preble). Cette espèce
couve dans presque tous les marais et les étangs, aux alentours de
Prince Albert, Saskatchewan. (Coubeaux). Elle couve en grand
nombre d'une extrémité à l'autre de la région en question, car
plusieurs nids ont été découverts dans les «Barrens», quelques-uns
près du fort, et quelques-autres sur l'Anderson inférieure, et en
d'autres parties des lieux boisés. Ces nids étaient toujours des
dépressions dans la terre garnies de duvet, de plumes et d'herbe
sèche, et se trouvaient à côté d'étangs, ou de nappes d'eau douce. Ils
étaient situés très souvent au milieu de groupes de saules rabougris,
ou de petites épinettes blanches, et étaient assez bien cachés. Le
nombre d'oeufs trouvés dans un seul nid variait entre cinq et huit.
{Macfarlane) .
MM. Rhoads et Brooks mentionnent tous deux qu'ils ont remar-
. que cet oiseau en grand nombre près de 150-mile House, district
de Cariboo, pendant l'été, et ils croient qu'il y couve, bien que ni
l'un ni l'autre n'aient trouvé un nid, ni vu des jeunes.
166. La macreuse à large bec.
Oidemia prespicillata (linn) 5teph. 1824.
On a obtenu quelques spécimens de cette espèce des parties éta-
blissements danois du Groenland. {Arct-Man.) La macreuse à large
bec couve médiocrement le long de la côte du Labrador. {Tiirner.)
Elle abonde sur la côte du Labrador. A la fin d'août elle a descendu
la côte, et devient bientôt très nombreuse dans les baies. {Bigelow.)
Cette espèce est commune le long de la côte de Terreneuve, surtout
pendant la saison de la reproduction. {Reeks.) Elle se voit comme
oiseau migrateur le long des côtes de la Nouvelle-Ecosse, et du Nou-
veau-Brunswick, ainsi que dans le golfe et le fleuve St-Laurent. C'est
un oiseau migrateur rare près d'Ottawa, Ontario, mais on la remar-
que en plus grand nombre sur le lac Ontario. M. Fleming mentionne
le fait qu'un jeune oiseau de cette espèce a été pris à Beaumaris,
district de Muskoka, Ontario, par M. Tavemer.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I39
La macreuse à large bec était rare dans le détroit d'Hudson, mais
tout à fait commune depuis le cap Jones jusqu'au golfe Richmond,
dans la baie d'Hudson, en juin 1896. Aux mois de juillet et août
1904 elle abondait sur la côte ouest de la baie James. {Spreadbo-
rotigh.) Elle est assez commune dans la baie d'Hudson, au sud
du cap Eskimo. On en a pris un spécimen sur la rivière Churchill,
près de Fort Churchill, ainsi qu'un autre près du lac Pine, et on en
a vu encore plusieurs autres au portage Robinson, Keewatin.
(Preble.) Cette macreuse est assez commune sur la côte Arctique,
et elle y couve en abondance, ainsi que sur les «Barrens», le long de
la rivière Anderson, près de Fort Anderson. {Macfarlane.) J'en
ai observé quelques spécimens, en 1903, sur le Petit Lac des Esclaves,
Athabasca. {Spreadhorough.)
Cette espèce abonde partout dans la mer bordant la côte de la
Colombie-Britannique. (Fannin.) Elle reste pendant tout l'hiver
au lac Okanagan, et on la voit tout l'été dans le district de Cariboo,
mais elle n'y couve pas. (Brooks.) Pendant la dernière partie du
mois d'avril, 1889, elle était commune au tout du goulet Burrard.
(Streator.) Le 18 mai 1902 j'en ai vu dix spécimens sur les lacs
Arrow, Colombie-Britannique. En avril et mai 1906, elle était très
abondante à Douglas, dans la même province. (Spreadhorough.)
MM. Nelson et Tumer mentionnent tous deux le fait que cette
espèce est un canard très commun dans l'Alaska, mais ils semblent
connaître peu ses habitudes pendant la reproduction. Il est bien
probable que les vastes lieux où elle se reproduit sont situés sur le
«marécage» bordant la côte arctique, au sud-ouest de Point Barrow.
M. Bishop en a vu de nombreux spécimens dans l'Alaska, et le nord
de la Colombie-Britannique, mais il n'en a pas vu de femelles, bien
que celles-ci nichassent, sans aucun doute, dans le voisinage du lac
Lebarge.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve communément
sur les marais le long du Yukon, et même en amont du Fort Yukon.
Le lieu principal de reproduction m'est encore inconnu, car bien
que les femelles et les jeunes fussent observés en assez grand nom-
bre pendant l'été, cependant on ne les voyait pas en abondance
suiSîsamment grande pour que ceci pût justiiier la présence de tant
de mâles. Si l'on en juge par les immenses vols de mâles que l'on
voit constammient durant l'été, au large de la côte, il est évident
que les femelles s'occupent toutes seules de l'incubation et, ensuite,
140 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
de l'élevage des jeunes. (Nelson.) Les observations faites au titre
de 0-deglandi peuvent être également appliquées, sous presque tous
les rapports, à l'espèce actuelle, car, dans le cas de l' 0-deglandi,
la seule différence que l'on ait notée c'est que dans la construction
du nid il y a généralement moins de foin et de plumes. (Macfarlahe.)
M. Audubon a observé cette espèce en train de couver dans le Labra-
dor. Il y a trouvé un nid au milieu des herbes longues, et des plantes
nuisibles dans un marais d'eau douce. Ce nid était construit entiè-
rement de plantes nuisibles desséchées et garni du duvet de l'oiseau.
Dans l'intérieur il y avait cinq œufs d'un jaune ou crème pâle.
{Mcllwraith.) J'ai, dans ma possession, une couvée de huit œufs,
recueillie le 26 juin 1901 au delta du Mackenzie. Le nid était situé
sur le bord du fleuve, au milieu de bois flottant de dérive. {Raine.)
LXIV. ERISMATURA Bonaparte. 1832.
167. Le canard roux.
Erismatura jamaicensis (gmel) savad. 1896.
Le canard roux est un visiteur rare et incertain de la côte de l'Atlan'
tique, bien qu'on mentionne sa présence dans Terreneuve, la Nou-
velle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick. Il est plus commun dans
la province de Québec, et, d'après M. Mcllwraith, se répand géné-
ralement dans l'Ontario.
Ce canard abonde comme oiseau migrateur, près de London, et
quelques couples couvent dans les marais aux bas-fonds du lac St-
Clair. (Sannders et Morden.) C'est un canard rare dans l'est
d'Ontario, et on le rencontre de temps en temps à l'automne, à la
baie Big, sur l'île Wolfe, près de Kingston, dans cette province.
{Rév. C. J. Yoiing.)
Le canard roux passe l'été en grand nombre dans le Manitoba et la
Saskatchewan et y couve dans tous les étangs profonds et couverts
de roseaux. On en a pris des spécimens errants sur la baie d'Hudson,
et, d'après Sir John Richardson, l'oiseau couve aussi loin au nord
que la latitude 58°. M. Spreadborough l'a vu aux lacs Egg et
Stinking, dans le district de Peace River, et M. Ross dit qu'il vole au
nord jusqu'au Grand Lac des Esclaves, mais qu'il y est rare. Ce canard
passe l'été régulièrement dans l'intérieur de la Colombie-Britannique,
ayant été observé couvant dans les lacs le long du chemin de Cariboo,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I4I
par M. Fannin, en 1891. M. Brooks dit que c'est un oiseau rare,
à l'automne, dans la vallée du Fraser inférieur.
Notes sur la reproduction. — Le canard roux couve sur le lac
Manitoba, ainsi que sur les lacs Buffalo et Burnt, et beaucoup
d'autres lacs de l'Alberta. Le 14 juin 1896, j'ai enlevé un nid con-
tenant deux œufs de cette espèce et un seul de milouin aux yeux rouges.
(Dippie.) Je n'ai jamais trouvé le nid de ce canard ailleurs que dans
les roseaux et l'herbe longue qui poussent dans l'eau au bord des lacs
et des fondrières. Le nid est assez gros, et fait d'herbe. Le 21 juin
1896 j'ai vu une femelle avec quatre jeunes, âgés d'environ une se-
maine, dans le nord du Labrador. On a remarqué que cet oiseau
couvait médiocrement depuis le golfe Richmond jusqu'à l'Ungava.
{Spreadhorough.) Je l'ai trouvé couvant au lac Shoal, Manitoba, le
8 juin 1894, et au lac Crescent, Saskatchewan, le 13 juin igoi. (Raine.)
J'ai noté le canard roux en train de couver à Raeburn, et en d'autres
grands marais dans le Manitoba, mais je l'ai remarqué plus régulière-
ment entre Yorkton et Saskatoon, Saskatchewan. Je ne l'ai pas
observé à l'ouest de ce dernier endroit. {Geo. Atkinson.) C'est un
oiseau reproducteur commun dans le district de Cariboo, Colombie-
Britannique. Les jeunes, lorqu'ils viennent d'éclore, sont, comme
on pourrait le supposer, très gros, et contrairement à toute espèce
de jeunes canards qui, pendant quelques semaines, se nourrissent à
la surface de l'eau, ceux-ci plongent pour leur nourriture. Le canard
roux pond un joli œuf, qui est gros, vu la taille de l'oiseau, et il en
pond un grand nombre à moins qu'il n'y ait deux oiseaux ou plus qui
pondent dans le même nid, ce qui est probablement le cas. Il était
commun, en 1894, au lac Crâne. Le nid était généralement situé au
milieu des massettes {Typha latifolia), tandis que les morillons et
le milouin à tête rousse aimaient mieux couver au milieu des joncs
(Scirpus lacustris,) Un nid que l'on a enlevé contenait dix-sept œufs
frais, dont quatorze appartenaient au canard roux, deux aux milouin
aux yeux rouges, et un seul au milouin à tête rousse. Des œufs
d'un vert bleuâtre, et d'autres d'un blanc crème, dans le même nid,
offraient un contraste frappant.
LXV. CHEN BoiE. 1822.
169. La petite oie blanche.
Chen liyperhorea (Pall.) Boie. 1822.
Cette espèce se trouve nombreuse, au printemps, autour de Fullerton,
sur la baie d'Hudson. On l'a notée en train de couver à la fin de juin,
142 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
sur l'île Southampton. Les nids, situés sur la terre marécageuse,
étaient construits de mousse et d'herbe. (A . P. Low.) On en a vu
quelques spécimens sur la baie James, pendant la dernière semaine
d'août, 1904. (Spreadborough.)
MM. Taverner et Swales, dans VAuk, vol. XXIII, p. 219, men-
tionnent la prise, dans l'Ontario, de deux spécimens de cette oie, en
1905; le premier, un mâle pas encore arrivé à sa croissance, à Pointe
Pelée, et le deuxième, un mâle adulte, au ruisseau Goose, bas-fonds
du lac St-Clair. Ce dernier a été pris le 5 novembre.
Cette belle oie est rare sur la côte du détroit Norton et à l'embou-
chure de Yukon. Elle y arrive au printemps, entre le 5 et le 15 mai,
suivant la saison, et, après une courte visite, elle continue sa route
au nord. (Nelson.) Cette espèce se voit en petit nombre dans le
voisinage de St-Michael, et elle n'y reste que peu de temps avant de se
diriger vers le nord. J'ignore si elle couve au sud du Cercle Arctique.
(Turner.) Toutes les oies blanches que l'on a prises à Point Barrow,
appartenaient à cette espèce. Celle-ci n'y est pas du tout commune,
mais on la voit de temps en temps pendant la migration du printemps.
(Mîirdoch.) Le 28 août j'en ai observé cinq spécimens à l'embou-
chure de l'Aphoon, Alaska, et le 11 septembre, un grand vol à St-
Michael. (Bishop.) Cette espèce passe l'hiver en assez grand nombre
sur la côte de la Colombie-Britannique. Pendant certains hivers,
elles se rassemblent par grandes bandes au large de l'embouchure du
Fraser. (Fannin.) Elle est la plus rare de toutes les oies dans la
vallée du Fraser. (Brooks.) J'ai dans ma possession un spécimen de
cette espèce, qui a été tué, au printemps de 1893, à Calgary, Alberta.
(Dippie.)
Le 28 avril 1897 on en a tué un beau spécimen à Portage-la- Prairie,
Manitoba. (Geo. Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — Ces oiseaux tâchent de trou-
ver un lieu pour la nidification le long de l'Anderson inférieure, et dans
la région voisine située sur la côte arctique. (Nelson.) Les Esquimaux
nous ont assuré que de nombreuses "oies blanches". «White Waveys
couvent tous les ans sur les rives et les îles du lac Esquimaux et de la
baie Liverpool, mais, chose étrange, nous n'en avons observé aucun
spécimen, ni sur les Barren Grounds proprement dits, ni sur les rives
•de la baie de Franklin. Les Esquimaux ont apporté à Fort Anderson,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I43
à peu près une centaine d'œufs de cette espèce, en affirmant qu'ils
les avaient découverts au milieu des bas-fonds marécageux, ainsi que
sur de petites îles sablonneuses au large du lac Esquimaux. {Mac-
farlane.) J'ai dans ma possession plusieurs couvées de cinq à sept œufs
chacune, qui ont été collectionnées pour moi, au milieu de juin 1905,
sur des îles, dans la baie Mackenzie. L'oie gratte un trou dans le
sable et le garnit de duvet et de plumes. {Raine.)
169a. La grande oie blanche.
Chen hyperborea nivalis (Forst.) Ridgw. 1884.
On a décrit cette espèce d'après un spécimen pris à la rivière Severn,
sur la baie d'Hudson. M. Preble signale souvent sa prise dans le
voisinage de la baie d'Hudson, et il est probable que celles qui pro-
viennent de cette baie, et sont classées sous C hyperborea, de-
vraient se trouver ici.
On prend de jeunes oiseaux de temps en temps dans le Groenland,
dans Terreneuve et dans la Nouvelle-Ecosse. L'espèce est acci-
dentelle dans le Nouveau-Brunswick, et l'on peut en dire autant du
Québec et de l'Ontario. L'oie blanche abonde, au printemps, comme
oiseau migrateur dans le Manitoba et l'est de la Saskatchewan ; elle
émigré en automne, plus à l'ouest, et s'en va au sud principalement
à travers l'Alberta et l'ouest de la Saskatchewan.
Au printemps de 1898 on a remarqué un petit vol de ces oies
blanches à Elmsdale, district de Muskoka, Ontario, et environ une an-
née plus tard M. Handy en a observé une autre d'à peu près sept spéci-
mens, passant au nord, au-dessus d'Elsmdale. (/. H. Fleming.)
Cette oie est assez rare comme oiseau migrateur à Aweme, Manitoba.
On l'a notée, à cet endroit, pour la première fois le 26 avril 1902, et
pour la dernière fois le 12 octobre 1906. (Criddle.)
Notes sur la reproduction. — Les observations que j'ai faites
au titre de Chen hyperbore peuventa s'adresser aussi, en partie, à cette
espèce, car, à l'époque où l'on a collectionné les œufs, ces deux espèces
étaient classées sous le même titre. {Macfarlane) . L'oie blanche
couve en nombres immenses dans les Barren Grounds, le long de la
côte arctique. {Richards on) . Elle couvait, en 1898, sur les îles
Twin, dans la baie James. {A . P. Low) . J'ai dans ma possession une
couvée de cinq œufs recueillis, le 9 juin 1899, à la baie Franklin. Le
144 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
nid n'était qu'une dépression dans le sable garnie de duvet arraché du
ventre de l'oiseau-mère. (Raine).
169. 1. L'oie bleue.
Chen cœrulescens (Linn) Gundl. 1865-66.
Cette espèce fréquente l'intérieur de l'Amérique du nord; elle couve
sur les rives orientales de la baie d'Hudson, et, en hiver, elle émigré au
sud. On la voit de temps en temps sur la côte de l'Atlantique. (A.
0. U. list). On dit que cette oie se trouve principalement autour
de la partie sud de la baie d'Hudson, et, d'après les renseignements
fournis par les sauvages, elle couve dans le nord du Labrador. On
fait mention de sa présence à plusieurs endroits sur la baie d'Hud-
son. iPrehle). Les deux premiers oiseaux parmi un vol de vingt-
deux oies observé à Fullerton, sur la baie d'Hudson, semblaient ap-
partenir à cette espèce. {A. P. Low).
Le II octobre 1886 M. G. R. White en a tué deux femelles et un
mâle à quelques milles, d'Ottawa, Ontario. Ces oiseaux-ci corres-
pondaient exactement à la description de l'espèce, faite par M. le
docteur Coues, sauf que le bec et les pattes étaient noirs au lieu d'être
rouges foncés. {Ottawa Naturalist, vol. V.). Le 16 novembre 1888
M. A. Ralph en a tué un spécimen type sur la rivière Thames.
Comme il manquait une patte à celui-ci, et que les tissus étaient com-
plètement guéris, c'est probable que c'était un adulte, et, certainement,
il correspond, en chaque détail, à la description de l'espèce dans
«Ridgway's Manual». Ce spécimen a été empaillé, et se trouve
actuellement à London, Ontario. {R. Elliott). J'ai, dans ma collée
tion un mâle adulte de cette espèce, pris au bord du lac à dix-sept
milles à l'ouest de Toronto, Ontario, et il y en a un autre dans la collec-
tion de Trinity University qui a été pris probablement au même en-
droit. On en a collectionné un troisième, vers l'année 1886, à Graven-
hurst, Ontario. (/. H. Fleming). Cette oie est un oiseau de passage
dans le Manitoba. {E. T. Selon).
170. L'oie blanche de Ross.
Chen rossii (Cassin) Ridgw. 1880.
Cette espèce est, d'après M. Cassin, l'oie cornue «Horned Wavey»
décrite en 1795 par M. Hearne.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I45
A la suite de sa description M. Heame dit: — Cette espèce est très
rare à la rivière Churchill, et je crois qu'elle ne se voit jamais en aucune
des parties peuplées au sud, mais je l'ai remarquée par bandes aussi
élevées que celles de l'oie blanche, à environ deux ou trois cents milles
au nord ouest de Churchill ».
On n'a plus entendu parler de cette espèce avant que MM. Robert
Kennicott et Bernard R. Ross, de la compagnie de la baie d'Hudson,
aient envoyé à la Smithsonian Institution, des spécimens pris au Grand
Lac des Esclaves, et que M. Cassin, ayant constaté qu'elle était une
nouvelle espèce, l'ait nommé d'après M. Ross.
Le 20 septembre 1902, un jeune homme nommé F. Marwood a pris
un spécimen de cette espèce près de Portage la Prairie, et, plus tard,
j'ai reçu la peau de celui-ci en mauvais état. J'ai entendu dire subsé-
quemment qu'on en avait pris deux autres spécimens en 1901. {Geo.
Atkinsofi). Cette oie est un oiseau migrateur régulier partout dans
le district de Calgary, Alberta. Des chasseurs de l'endroit qui l'appel-
lent «little wavey», en tuent ici un certain nombre de spécimens tous
les automnes. {Dippie).
On a pris cette oie à l'embouchure de Fraser, au lac Shuswap, et sur
l'île Kuper, Colombie-Britannique, mais je suis porté à croire qu'elle
ne se voit qu'en petit nombre à ces endroits. (Fannin).
LXVL ANSER Brisson. 1760.
171. L'oie à front blanc.
Anser albifrons (Gmel) Bechst. 1809.
Cette espèce est accidentelle dans l'est du Groenland. {A. O. U-
list).
171a. L'oie à front blanc d'Amérique.
Anser albifrons gamb'eli (Hartl) Coues. 1872.
L'oie à front blanc d'Amérique est un oiseau assez commun dans
l'eau douce entre les latitudes 66° et 68° 30' nord, dans l'ouest du
Groenland. {Arct. Man). J'en ai reçu un spécimen qui avait été
tué à Hopedale, Labrador. Autant que je puisse m'en assurer ce
spécimen est le seul dont on fasse mention. (Bigelow). On a constaté
146 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
la présence de cette espèce d'après un spécimen pris dans la baie
d'Hudson. M. Barston dit qu'on trouve cette oie rarement dans la
partie sud de la baie d'Hudson, mais qu'elle est plus commune à
York Factory et nombreuse à Fort Churchill. (Preble). Elle est
très rare à Terreneuve. (Reeks). On a noté cette spèce à Montréal,
et, à l'automne de 1870, on en a tué un apécimen au lac Jacques
Cartier, dans le nord de la province de Québec. (Dionne). Nous
avons observé, un ami et moi, trois spécimens de cette oie sur l'île
de la Paix, dans le lac St-Louis, près de Montréal, mais nous n'avons
pu en prendre. (Wintle) .Cette espèce est seulement accidentelle dans
l'Ontario.
Elle est tout à fait commune dans l'ouest du Manitoba et l'est de la
Saskatchewan depuis la mi-avril, ou une semaine plus tard jusqu'à la
mi-mai. A ce moment là elle se dirige vers ses lieux de reproduc-
tion, qui, d'après Sir John Richardson, sont situés dans les parties
boisées bordant le fleuve MacKenzie, au nord du 67 parallèle, et sur
les îles dans la mer Arctique. M. Macfarlane a trouvé cette espèce en
train de couver sur la baie de Franklin, M. Murdoch, à Point Barrow,
M. Dali, tout le long du Yukon, M. Tumer, à son delta, et M. Nelson,
le long de la côte Arctique. M. Fannin dit qu'elle couve sur cette
partie de la Colombie- Britannique située sur le continent, et que l'on en
a pris des jeunes déjà emplumés sur la lac Cowichan, île de Vancouver.
Cette oie se répand ainsi, pour la reproduction, d'une extrémité à
l'autre de la partie nord-ouest du continent, de sorte que ceci explique
la raison pour sa singulière migration au printemps.
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma collection une couvée
d'oeufs recueillie, le 5 juin 1895, sur une île dans la baie Mackenzie,
à l'ouest de l'embouchure de la rivière -Mackenzie. Le nid n'était
qu'une dépression dans le sable, garnie de duvet. Lorsque l'oie à
front blanc d'Amérique vient d'arriver dans le nord, la glace commence
seulement à fondre dans les lacs, et le terrain qui les entoure est en
grande partie couvert de neige. Les camarines de l'année précédente
offrent, à cette saison, de quoi se nourrir à cette espèce, de même qu'à
la plupart des autres oiseaux sauvages. Cependant la saison de l'ac-
couplement est bientôt terminée, et en 1879 j'ai trouvé des œufs
de cette oie le 27 mai, à l'embouchure du Yukon. A partir de
cette date jusqu'à la mi-juin on peut trouver des œufs frais; mais
dès cette dernière date les jeunes duvetés commencent à paraître.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I47
Ces oies choisissent comme lieu de nidification le bord herbeux d'un
petit lac, y construisent leur nid sur un tertre recouvert de mousse
et d'herbe, ou même sur un petit plateau modérément couvert d'herbe.
M. Dali les a trouvées couvant par bandes le long du Yukon, y pon-
dant leurs œufs dans un trou creusé dans le sable. Je les ai observées
aussi en train de couver par couples répandus çà et là sur la région
plate à l'embouchure du Yukon et à St-Michael. Tous les nids que
j'ai examinés dans ces lieux avaient chacun une légère garniture
d'herbe et de mousse recueillies par le père, et sur ces matériaux
le premier œuf est pondu. Lorsque la couvée d'œufs est presque
complétée, la femelle arrache toujours du duvet et des plumes de sa
poitrine, de façon que les œufs puissent reposer sur un lit mou et
chaud une fois que l'incubation a lieu. Les œufs varient considérable-
ment quant à leur grosseur et à leur forme. Quelques-uns sont déci-
dément allongés, tandis que d'autres sont d'un oval prononcé. Quant
à leur couleur ils sont d'un blanc mat, mais, d'ordinaire, il ressemble
à un brun sale, les œufs se salissant dans le nid. (Nelson.)
Cette espèce arrive à Point Barrow, Alaska, vers la mi-mai, et,
pendant deux semaines, elle s'y trouve par petites bandes le long des
lagunes et des petits étangs dégelés sur la partie la plus élevée de la
plage. A mesure que la neige disparaissait de la terre au commence-
ment de juin ces oies se sont répandues par couples sur le marécage,
s'y nourissant de temps en temps par petites bandes d'une demi-
douzaine ou plus chacune. Les œufs sont toujours pondus sur ce
marécage de boue noire, souvent sur le sommet d'un petit monticule.
Le nid est garni de mousse trouvée dans ces lieux, et de duvet. La
couvée semble varier beaucoup quant au nombre d'œufs, car nous
en avons trouvé quelques-unes contenant quatre six, et sept œufs,
tous dans un état d'incubation bien avancée. Le dernier œuf est
pondu généralement au milieu du nid, et on peut le reconnaître à
cause de la blancheur de sa coquille à moins que l'incubation ne soit
trop avancée, alors il est souillé par les oiseaux rentrant et sortant.
{Murdoch) .
On a découvert les nids de ces oies grises "Gray Waveys" en
nombre considérable dans le voisinage de lacs d'eau douce situés
dans des étendues boisées, ainsi que le long de la rivière Anderson
jusqu'à la mer. Quelques-uns ont été recueillis sur la côte Arctique,
et plusieurs autres sur des îles grosses et petites de la baie de
14^ COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Franklin. On a enlevé, en tout, à peu près une centaine de nids.
Ceux-ci, en chaque cas, n'étaient que des cavités peu profondes dans
la terre, et dans tous, soit observés, soit mentionnés, il y avait plus
ou moins une garniture de foin, de plumes et de duvet. Le maximum
d'œufs trouvés dans un seul nid ne dépassait jamais sept. {Mac-
farlane).
171b. Oie des moissons.
Anser fabalis. — (Lath). — ^Salvad. — 1895. —
Cette espèce est accidentelle dans le Groenland. (Winge) Sir
John Richardson en fait mention, sous le nom segetum, comme
étant l'une des oies qui, à notre connaissance, fréquentent la région de
la baie d'Hudson mais que l'on voit rarement, ce qui est dû au fait
qu'elle ne s'y trouve qu'accidentellement. (Preble).
LXVII. BRANTA Scopoli. 1769.
172. La bernache du Canada.
Branta canadensis. — (Linn) . — Bannister. — 1 870
La bernache du Canada est un oiseau migrateur commun dans la
Nouvelle-Ecosse et le Nouveau- Brunswick. Elle couve dans Terre-
neuve, le Labrador, et le nord de la province de Québec, ainsi que sur
les deux rives de la baie d'Hudson et sur l'île d'Anticosti. A ce dernier
endroit l'auteur l'a remarquée, en août 1883, par bandes de vieux et
de jeunes, se nourrissant des baies d'Empetrum nigrum dans les
fondrières. Autant qu'on le sache cette espèce ne couve pas, dans
l'est, plus au nord que le Labrador. M. Spreadborough l'a obser-
vée couvant le long des deux côtes de la baie James.
Cette espèce est un oiseau migrateur dans toutes les parties d'Onta-
rio où on l'a observée, mais à l'ouest elle couve depuis le Manitoba et
la région des Prairies jusqu'à la côte du Pacifique. Quelques couples
de ces oiseaux couvent dans presque tous les lacs sur les prairies, oij
il y a des îles, ainsi que sur les marais où l'eau à plus de trente pouces
de profondeur au bord. En 1898 AL Spreadborough a trouvé cette
bernache couvant à Henry House, passe Athabasca. En 1891 elle
couvait dans les marais au bord de la rivière Bow, à Banff; en 1885
dans les marais de la Colombia en aval de Golden, et en 1890 près
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I49
de Revelstoke, Colombie Britannique. Plus au nord elle devient plus
abondante et couve en plus grand nombre d'une extrémité à l'autre de
la partie boisée. Cette espèce n'est pas commune dans l'Alaska,
mais elle couve dans l'intérieur ainsi que partout dans la Colombie
Britannique. M. Brooks mentionne le fait qu'une bande de bernaches
du Canada hiverne tous les ans au lac Shuswap, dans cette province,
et il dit aussi que l'espèce est la seule de toutes les oies qui couve dans
le district de Cariboo.
Cette bernache couve d'une extrémité à l'autre de la région boisée
bordant le bassin du fleuve Mackenzie. On a découvert de ses nids
dans le voisinage de Fort Anderson, et jusqu'à la lisière de la forêt
sur les deux côtés de la rivière du même nom. On n'en a pas remarqué
un seul, ni sur les "Barrens", ni sur la côte arctique. On a trouvé
plusieurs nids de busard abandonnés dans lesquels il y avait des fe-
melles de cette espèce qui couvaient leurs œuls. (Macfarlane) .
Notes sur la reproduction. — J'ai vu plusieurs nids de cette es-
pèce; quelques-uns étaient par terre, tandis que d'autres se trouvaient
sur des anciens trous de rats musqués. Ils étaient construits
d'herbe et garnis de duvet. Cette bernache couve de bonne heure
j'en ai vu des jeunes pendant la première semaine de juin, mais, en
1894, j'ai trouvé aussi des œufs parfaitement frais le 9 de ce mois.
{Spreadborough.) Le 11 mai 1888 on a découvert un nid de cette es-
pèce contenant six œufs dont l'incubation était commencée depuis à
peu près une semaine. L'emplacement du nid était près de la rivière
Red Deer, Alberta. Le 11 juin on a remarqué deux femelles avec
leurs jeunes, âgés d'à peu près une semaine, entre Athabaska Landing
et Fort McMurray. (/. M. Macoun.)
La bernache du Canada est l'un des premiers oiseaux à couver
dans la Saskatchewan et l'Alberta. On prend souvent de ses
œufs pour les faire couver par des poules. J'ai vu des nichées de
jeunes bernaches au lac Rush, qui ont été couvées et élevées
par des dindes. Lorsque la première couvée est enlevée, la femelle
en pond une autre, quelques fois sur la même île. Le 25 mai 1893
j'ai trouvé sept œufs dans un nid situé sur une île dans un petit lac au
nord du lac Rush. Une bernache du Canada a fait son nid sur
cette île pendant plusieurs années. C'est un fait remarquable que
dans l'Alberta, cette espèce pond souvent ses œufs dans les nids de
busards. M. Neuman m'a envoyé une couvée de cinq œufs qu'il
78870—11
150 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
avait enlevé d'un nid de busard, le 25 avril 1896. Le nid était situé
à 45 pieds de terre dans un cotonnier mort, et il a fait lever l'oiseau
et l'a tué. J'ai une photographie du nid. (Raine.)
Cette espèce est l'un des premiers oiseaux à arriver dans le nord-ouest.
En 1894 M. Spreadborough l'a remarquée à Medicine-Hat pour la
première fois le 7 avril, et elle y était commune au 16 du mois. Elle
semble ne pas avoir un lieu fixe pour y couver, car on l'a observée
nichant dans les anciennes demeures de rats musqués sur des marais,
sur des tas de roseaux desséchés, dans les nids de busards, et sur des
arbres peu élevés au bord d'un cours d'eau. A deux reprises elle
nichait à au moins quarante pieds de terre dans des arbres; la
première fois dans le nid d'un martin-pêcheur, et la deuxième, dans
celui d'un aigle à tête blanche, qui avait été abandonné. Cette
espèce couvait aussi sur des rochers le long de la rivière Mille, Alberta.
172a. La bernache de Hutchin.
Branla canadensis hutchinsii (Rich.) Coues. 1872.
Cette espèce, en compagnie de la bernache commune, et de l'oie
blanche, est arrivée, le 6 septembre 1885, en grand nombre à Wales
Sound, sur le détroit d'Hudson, mais quelques jours plus tard elle en
était partie. (Payne.) Elle se voit à Fort Churchill, sur la baie
d'Hudson. {Dr R. Bell.) Plusieurs bandes d'oies, que l'on a classi-
fîées comme appartenant à cette espèce, ont été remarquées sur les
Barren Grounds près de la Pointe Hubbard. (Preble.) Cette ber-
nache se voit en nombre pendant l'automne aux alentours de Fullerton
sur la baie d'Hudson. (A. P. Low.) Elle est rare au printemps et
à l'automne dans le sud de l'Ontario. Le 19 octobre 1905 on en a pris
une femelle, à Toronto. (/. H. Fleming.)
Cette espèce est commune au printemps et à l'automne dans le
Manitoba. {E. T. Selon.) Depuis quelques années elle est de-
venue assez nombreuse à Aweme, Manitoba, y remplaçant, jusqu'à
un certain point, la bernache du Canada. Vers la fin septembre
elle descend dans les chaumes, mais s'en va aussitôt que les petits lacs
sont gelés. (Criddle.) On a remarqué cette bernache par petites
bandes au lac Deep, Indian Head, Saskatchewan, pour la première
fois le 29 avril. Elle n'y est jamais devenue commune, et en était com-
plètement disparue au 15 mai. (Spreadborough.) Elle est très com-
mune autour des rives de la mer actique ainsi que sur ses îles, mais en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I5I
été elle ne fréquente pas les lacs d'eau douce de l'intérieur. (Richard-
son.) Cette espèce est très commune dans l'Alaska, y couvant en abon
dance dans le delta du Yukon, et dans la direction du nord. MM.
Fannin et Brooks disent qu'elle abonde au printemps et à l'automne
comme oiseau migrateur, et qu'elle hiverne sur la côte de la Colom-
bie-Britannique. Le premier déclare qu'elle y habite, mais M. Brooks
dit que ce n'est que les oiseaux non reproducteurs qui y restent.
Notes sur la reproduction. — On a trouvé plus de cinquante
nids de cette espèce sur l'Anderson inférieure ainsi que sur les côtes
et les îles de la mer Arctique. Ils se composaient de foin sec, de plu-
mes, et de duvet, et presque tous se trouvaient par terre. La cou-
vée consiste généralement de six œufs. {Macjarlane.) On a observé
cette bernache en train de couver, à la fin de juin, sur l'île Southamp-
ton. Son nid est situé sur le terrain marécageux ,et se compose de
mousse et d'herbe. {A. P. Low.)
M. Dali dit que dans l'Alaska, elle choisit des lieux sur le sommet des
côtes pour y nicher. Le 15 juin il a recueilli des œufs, et le 10 juillet,
obtenu des jeunes oiseaux sans plumes. Les habitudes, et les notes
se rapportent à cette espèce, ainsi que sa manière ordinaire de se
conduire, sont précisément les mêmes que chez "5. minima", de sorte
qu'il n'est pas nécessaire de faire ici allusion spécialement à cela.
(Nelson.)
172b. La bernache à joues blanches.
Branta canadensis occldentalis (Baird) Ridgw. 1885.
Pendant mon séjour sur la côte Behring, je n'ai pas remarqué cette
espèce, et, comme on a examiné des centaines de spécimens des deux
autres espèces de la même famille, et à St-Michael, et à l'embouchure
du Yukon, il semble évident que celle-ci se voit dans l'Alaska comme
oiseau migrateur où qu'elle ne s'y trouve pas du tout. M. Dali
mentionne la prise de quelques spécimens à Sitka. (Nelson.) Cette
bernache est beaucoup plus rare que celle du Canada, dans la vallée
du Fraser inférieure. (Brooks.) Elle se voit dans la région de la
côte du Pacifique, depuis Sitka en allant au sud, en hiver, jusqu'à la
Californie. (A. 0. U. List.)
78870—11^
152 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
172c. L'oie à caquetage.
Branta Canadensis minima — ridgw. 1885.
MM. Nelson et Turner déclarent tous deux que cette espèce est
l'oie la plus répandue dans l'Alaska. MM. Fannin et Brooks disent
qu'elle passe l'hiver sur la côte de la Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — Cette bernache abonde, pendant
la saison de la reproduction, dans le district du Yukon supérieur,
dans le delta de ce fleuve, et au sud jusqu'à la région de la baie Bristol.
Elle y reste jusqu'à environ le premier octobre, tandis que sur les
îles Aléoutiennes, elle ne s'en va qu'au milieu de novembre. Cette
espèce n'hiverne dans aucune partie de l'Alaska. Les œufs varient
de sept à treize ; ils sont déposés dans un nid négligemment construit
d'herbes sèches et de quelques plumes. Les jeunes oiseaux restent
avec le mâle et la femelle jusqu'à ce que ces derniers commencent
à muer; c'est-à-dire au 20 août, et, à cette date, les petits sont ca-
pables de voler. L'espèce se nourrit principalement de baies du
"Vaccinium". {Turner.)
Beaucoup de ces oiseaux pondent leurs œufs à la dernière semaine
de mai. Ils trouvent un endroit où ils creusent une légère dépression
au milieu d'une toufife d'herbe, ou sur un petit monticule, situés
sur le bord herbeux d'un étang. Cette dépression est peut-être
garnie d'une légère couche d'herbes, et plus tard les œufs au nombre
de cinq à huit y sont pondus. Ceux-ci sont, en moyenne, plus petits
que ceux des autres oies, l'espèce étant plus petite que les autres de
sa race. A mesure que les œufs sont pondus, la femelle garnit le
nid de plus en plus avec des plumes arrachées de son estomac jus-
qu'à ce qu'ils reposent sur un lit de duvet. Lorsqu'ils sont premiè-
rement pondus les œufs sont blancs, mais, au commencement de
l'incubation, ils sont devenus souillés. La femelle généralement
s'accroupit bas sur le nid jusqu'à ce qu'un intrus s'approche à une
distance d'à peu près une centaine de verges lorsqu'elle s'en va furti-
vement dans l'herbe, ou s'envole silencieusement près de terre ne
donnant aucun cri d'alarme qu'au moment où elle est bien éloignée
du nid. Les jeunes sont éclos à partir de la mi-juin, jusqu'à la
mi-juillet. (Nelson.)
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I53
173. La bernache.
Branta hernicla (linn) scopoli. 1799
On dit qu'elle ne couve pas au Groenland plus bas que la latitude
de 70°, mais elle couve en grand nombre dans les régions arctiques.
C'est un des premiers oiseaux de passage à visiter l'île d'Ellsmere.
On a trouvé leurs nids aux petites îles maritimes et fluviales et
sur les grandes prairies. {E. Bay.) Cette espèce couve en grand
nombre sur le littoral et aux îles de la baie d'Hudson et des mers
arctiques, on la voit rarement dans l'intérieur. (Richardson.)
Cette espèce émigré en grande abondance sur tout le littoral de
l'Atlantique plus au nord du détroit d'Hudson. Elle encombre
l'entrée de toutes les baies et se nourrit quelquefois d'algues, principale-
ment du genre d'Ulva. On la rencontre aussi en grand nombre sur le
St-Laurent et on l'a déjà vue sur l'Ottawa, à une distance d'environ
trente milles en aval de la ville. Elle est accidentelle sur le lac
Ontario, et elle fait rarement des migrations dans l'Ouest d'Ontario.
On la voit parfois dans le Manitoba, mais jamais à l'ouest de cette
province.
Le 13 décembre 1903, j'aperçus un groupe de six bernaches com-
munes, tout près de Comox, sur l'île de Vancouver, qui se tinrent
à l'écart d'un grand nombre de bernaches communes noires, dans
le port; après beaucoup de peine, j'arrivai à en tuer une, que j'ai
trouvée être une femelle adulte de l'espèce de l'Atlantique. Les
autres étaient sans doute, un vieux mâle et trois jeunes de la même
espèce, car elles avaient toutes le plumage très clair. Le spécimen
que j'ai obtenu était tout à fait du type d'une bernache, avec le cou
irrégulier, la poitrine noire et bien accentuée, contre le gris pâle,
des parties inférieures. Elle était fort grasse. Je me suis rendu
compte depuis que la bernache commune de l'est est un oiseau qui
émigré assez souvent sur le littoral du pacifiqu. Depuis que j'ai
tué le premier spécimen de ces oiseaux, j'ai eu l'occasion d'en tuer
sept autres, et j'ai vu un nombre de petits groupes, qui, en général,
se séparent des bernaches communes noires. J'imagine que proba-
blement huit pour cent des bernaches communes dans la baie de
Comox appartiennent aux espèces de l'est. Je n'ai tué qu'une fois
des oiseaux des deux espèces dans un même groupe. On ne voit
154 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
aucune disposition de s'assimiler, à moins qu'on puisse considérer
la réunion des taches du cou d'une des bernaches, comme indiquant
l'assimilation. Il s'agissait d'un mâle adulte, qui, à tous les autres
points de vue était une bernache type et dont le collier était à peine
joint par les plus légères taches blanches. (Brooks.)
173a. La bernache commune.
Branta hernicla glaiicogastra (brehm).
Elle habite la partie la plus septentrionale de l'Amérique du nord
{Liste A.O.U., Sème supplément.) M. le docteur Coues {The Auk, vol.
xiv, p. 207) donne des raisons assez claires pour qu'on puisse considérer
cet oiseau comme une sous-espèce de mérite. Elle couve dans
l'Amérique Arctique depuis la côte ouest du Groenland jusqu'aux
îles de Parry et au nord à partir de la latitude 73°, aussi loin qu'il existe
du terrain.
174. La Bernache commune noire.
Branta nigricans (Lawr.) — Bannister. 1870.
Vers le milieu du mois de mai, cette oie se trouve à l'embouchu-
re du Yukon, et, après une semaine, ou dix jours, elle passe au nord
pour la couvaison. Son terrain de reproduction est situé bien au nord.
Pendant le voyage du Curwin en l'été de 1881, nous l'avons rencontrée
pour la première fois dans les environs de Point Barrow, où les Es-
quimaux en avaient apporté à bord en grande quantité. {Nelson.)
Vers le milieu du mois de mai, ces oiseaux s'en vont en masse vers
le nord entre l'île St-Michael et l'île Stewart. On les voit rarement
à l'automne, car ils passent à travers l'intérieur, en allant vers le
sud. {Turner.) Cet oiseau se montre à la fin de la migration prin-
cipale des poules d'eau, mais en nombres insignifiants. Quelques spéci-
ment attendent pour la couvaison et on les voit voler autour des marais
pendant le mois de juin. Après le milieu du mois d'août ces bernaches
commencent à voler à travers l'isthme de Pergmiak, en allant à l'ouest
tout le long du littoral de la baie d'Elson, ensuite elles continuent leur
chemin, jusqu'à l'océan et de là elles suivent le littoral, en descendant
au sud. {Murdoch.) La bernache commune noir hiverne en grand
nombre sur les côtes de l'île de Vancouver et de la Colombie-
Britannique. {Fannin.) Elle se voit en grand nombre à Douglas
(C.B.) J'en ai vues environ trois cents, spéciments le 20 avril 1906,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I55
sur la plage à marée basse. Toutes étaient disparus au ler mai.
{Spreadborough.)
Notes sur la reproduction. — Le nid de cet oiseau se trouve dans
la terre, un peu marécageuse. Il est une simple dépression, remplie
de plumes, dans lesquelles la bernache cache complètement ses œufs
quant elle sort du nid. Parfois elle commence à couver quatre œufs
et parfois elle en pond jusqu'à six. (Murdoch.)
175. La Bernache. (L'oie bernache).
Branta leucopsis (Bechst.) Bannister. 1870.
On la voit fréquemment à Julianshaab à l'automne, et il peut
arriver qu'elle couve au Groenland; on entend parler d'elle sur les
côtes de l'est. Richardson constate qu'on la voit rarement et acci-
dentellement dans la baie d'Hudson. La collection du Musée des
Etats-Unis a été enrichie d'un spécimen, trouvé tout près de Rupert
House, baie James, par M. Bernard R. Ross. {Prehle.)
LXVIIL PHILACTE CANAGICA (Sevast) Bannister. 1870.
176. L'oie dite "Empereur".
Un spécimen a été tué à Chemainus sur l'île de Vancouver au mois
de décembre 1884. {Fannin.) Cette oie est peut-être l'espèce la
plus remarquable parmi les oiseaux variés qui se trouvent en Alas-
ka. L'étendue limitée de ses migrations, l'espace étroit qu'elle occupe
comprenant seulement la superficie entourée au sud par les îles
Aléoutiennes, et au nord par le détroit de Behring, et le peu de ren-
seignements que nous avons sur son compte, m'ont porté à l'étudier
pendant mon séjour à St-Michael. (Nelson.) L'habitat de cette
oie est strictement celui du littoral maritime, elle ne fréquente que les
écueils, les rochers, les battures d'eau de mer et l'eau saumâtre des la-
gunes sur le littoral du continent. Elle ne se trouve jamais dans les
endroits d'eau douce, sauf ceux attenant à la mer, tel que le delta
du bas-Yukon, l'embouchure du fleuve Kuskoquin et les barrages
à coté de l'embouchure du fleuve Muskagak. {Turner.) Elle vient
régulièrement aux îles Pribilof, en été, mais elle n'y couve pas
{Townsend.)
Notes sur la reproduction. — Le 22 mai, mon chasseur Eskimo
m'apporta le premier spécimen de cette espèce, un mâle magnifique
156 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
à plumage exquis. A partir de ce temps-là, elle est devenue de
plus en plus commune, jusqu'au premier juin lorsqu'elle arriva
en grand nombre. Bientôt après son arrivée, elle commença à
s'apparier et on la voyait voler par couples. En volant elle se ren-
dait rarement à la hauteur de vingt à trente yards, et souvent
elle se tenait tout près de terre. Au commencement du mois de
juin elle commença a pondre sur les îles plates et marécageuses,
contigûes à la mer. Elle nicha en plus grand nombre sur les
marais salants, à proximité de ses pâturages et on trouva souvent
ses œufs parmi les débris du bois flottant, an-dessous du niveau
de la plus haute marée. Des couples détachés furent découverts
plus loin dans l'intérieur, en train de nicher dans les prairies marécageu-
ses, fréquentées aussi par d'autres espèces d'oie; mais sur les battures,
près de la marée, l'oie «Empereur» habitait seul. On trouvait dans la
plupart des nids, de trois à cinq œufs, bien qu'un nid pour être bien
garni, doive contenir de cinq à huit œufs. Lorsque le nombre d'œufs
devenait complet, la mère faisait un nid d'herbes fines, de feuilles et
de plumes tirées de sa poitrine. En général, lorsqu'elle fut chassée
de ses œufs, la femelle s'envola et tomba un peu plus loin à une distance
d'un demi mille du nid, en ne montrant que peu d'inquiétude.
(Nelson.)
LXIX. DENDROCYGNA Swainson. 1837.
178. La canard fauve.
Dendrocygna fulva Gmel.) Burmeister. 1856.
Il y a dans le «Canadian Naturalist & Geologist», vol. VI, 1861, p.
334 de bonnes traces du fulvous tree-ducks dans la Colombie-Bri-
tannique. Dans un article intitulé ((Recollections of the Swans &
Geese of Hudson Bay» M. Georges Barnston dit:
((Deux petites espèces de l'habitat du sud-ouest, le Dendrocygna
aiitiimnalis et le D. fulva, ne viennent jamais au nord, à ma connais-
sance. Je n'ai jamais vu la première, mais j'en ai tué un d'une paire
de la dernière au bord de la Colombia, en amont d'Okanagan. Cet
endroit, je pense, doit être la limite de ses voyages au nord, et je crois
qu'elle ne s'est jamais montrée à l'est de la grande hauteur rocheuse.
Ces deux espèces de belles petites oies ne viennent jamais à la baie
d 'Hudson, (/. H. Fleming.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I57
Au mois de septembre 1905 M. J. S. Rollins vu onze canards fau-
ves aux battures tout près de New Alberni, île de Vancouver, et en a
tué cinq. Un spécimen se trouve au Musée provincial de Victoria.
{Spreadboroiigh.)
LXX. OLOR Wagler. 1832.
179. Le cygne aux huées.
Olor cygnus (linn) Bonaparte. 1856.
On le voit parfois au sud du Groenland. {A.O.U. Liste.)
180. Le cygne d'Amérique.
Olor columbianus (ord) stejn. 1882.
Cette espèce est rare et ne visite qu'accidentellement le littoral
de l'Atlantique, à partir de Terre-Neuve en allant vers le sud. Elle
fréquente parfois le fleuve et le golfe St-Laurent, et elle est commune
sur le lac Erié et sur tous les grands lacs en général. On a vu et pris
ces oiseaux migrateurs dans toutes les parties du Manitoba, et aussi
à l'ouest à travers la prairie. Selon toute apparence, ce cygne ne
couve pas au sud du cercle arctique.
Cette espèce couve sur le littoral de la mer arctique, au nord
du cercle arctique, et on ne la voit à l'intérieur que comme migrateur.
(Richardson.) Les cygnes d'Amérique visitent les rivages ouest
de la baie d'Hudson en grand nombre, en été et à l'automne,
et ils s'y présentent par milliers, faisant un bel et imposant spectacle
pendant ses visites semestrielles. La grande étendue du fleuve
Churchill, près de son embouchure, est un de leur endroit favori.
{Prehle.) MM. Nelson et Turner tous deux parlent de cet oiseau
comme étant une espèce commune en Alaska. M. Turner dit qu'il
émigré vers le milieu d'octobre, et en ce moment-là, la migration
est toujours au nord de l'île St-Michael et se dirige vers l'entrée du
détroit de Norton. De cet endroit il arrive au fleuve Yukon,
qu'il monte jusqu'aux Montagnes Rocheuses. Il est commun dans
la Colombie-Britannique, et, d'après M. Fannin, fréquente, pendant
l'été, quelques parties de l'intérieur du continent. On a emporté des
jeunes oiseaux à l'île de Vancouver. M. Brooks constate qu'un
cygne, probablement semblable au précédent, hiverne aux endroits
158 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
qui lui conviennent dans le district d'Okanagan. (Colombie-Britanni-
que.)
Notes sur la reproduction. — Le cygne d'Amérique est commun
sur l'île de Southampton dans la baie d'Hudson, aihsi que sur les
plaines au nord de la baie Répuise. Il couve dans les terrains bas
et aux endroits où se trouvent des lacs. Les nids, construits d'al-
gues, d'herbe et de mousse, sont bien visibles. Ils sont très
volumineux. Ils mesurent, à la base, un mètre de large, et s'élèvent
à une hauteur de 18 pouces, en se rétrécissant de façon que l'ouver-
ture au-dessus n'a que 18 pouces de diamètre. (A. P. Low.) Cette
espèce construit son nid par terre, et habituellement celui-ci con-
tient cinq œufs; on a découvert plusieurs de ces nids sur le littoral
et aux îles des baies de Franklin et Liverpool, dans l'océan Arctique.
{Macfarlane.) Les oiseaux arrivent sur le littoral individuellement
ou en petits groupes, et tout de suite ils s'en vont aux lieux
qu'ils fréquentent en été. A Nulato, M. Dali les a trouvés
en train de pondre avant le 21 mai, mais sur le littoral je
n'ai jamais eu connaissance qu'on ait enlevé leurs œufs avant
avant le 30 mai. M. Dali nie qu'ils pondent deux œufs, mais
ceci doit vouloir indiquer un nid particulier, car le nombre
habituel s'élève de trois à six. Le nid se trouve ordinairement sur une
petite île dans un petit lac solitaire, ou sur un banc bien arrondi
tout près des bords d'un étang. Les œufs sont pondus dans une
dépression, faite dans des débris, recueillis par les oiseaux aux alentours
du nid. Ce nid est construit d'herbe, de mousse et de feuilles sèches,
et souvent paraît volumineux. Le 14 juin 1880, on aperçut un
cygne s'envoler du côté d'un petit étang marécageux tout près de
l'île St-Michael, et un examen minutieux nous révéla finalement
son nid. Les œufs étaient complètement cachés dans la mousse
détachée, qui se trouvait autour de l'endroit et dans laquelle l'oiseau
avait fait une dépression en arrachant la mousse, et en l'arrangeant
à cette fin. L'emplacement fut choisi et arrangé avec une telle habi-
leté, que je l'avais passé en le cherchant, lorsqu'un de mes chasseurs
indigènes, qui était en arrière, m'appela, et, faisant passer son bâton
à travers la mousse, me fit voir les œufs. (Nelson.) J'ai une couvée
de quatre œufs pris le 15 juin 1905 sur le continent en face de l'île
Herschell par le révérend C. E. Whittaker. Le nid était composé d'une
quantité de mauvaises herbes et avait une dépression sur le sommet,
garnie de plumes et de duvet. (Raine.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I59
181. Le cygne "trompette".
Olor huccinator (rich.) wagler. 1832.
On voit parfois des oiseaux errants de cette espèce sur le lac
Ste-CIair ainsi que sur la côte nord du lac Erié, et, sans doute on
doit les trouver sur le lac Ontario, mais certains observateurs par-
lent de l'espèce comme étant le cygne d'Amérique.
\
Le cygne trompette vole quelquefois au printemps au-dessus du
Manitoba, à une hauteur bien élevée. On le trouve en plus grande
abondance à l'automne. M. Spreadborough n'en a remarqué que
quelques spécimens à Indian Head (Sask.), au milieu d'avril 1892. On
le vit passer au-dessus de Revelstoke, Colombie-Britannique du 18 au
20 avril 1890. C'est le plus commun des cygnes dans l'intérieur des
territoires du Nord-Ouest.
II couve au sud jusqu'à la latitude 61°, mais principalement en
dedans du cercle Arctique, et, dans ses migrations, il précède
les oies de quelques jours. (Richardson.) Sir John Richardson décri
un spécimen qui a été tué dans la baie d'Hudson. M. Barnston parle
de la couvaison de cygnes tout près du fort East Maine, dans la
baie James, et il raconte aussi qu'on lui avait apporté des œufs
d'un nid qui se trouvait aux bords d'un lac près de Norway
House. Ses observations se rapportent probablement à cette espèce,
car elle a l'habitude de couver plus au sud que le cygne d'Amérique,
surtout dans l'intérieur. (Preble.) Le cygne trompette se trouve
au nord jusqu'au cercle arctique, et il couve aux bords du fleuve
Mackenzie. (Ross.) Il se montre rarement en Alaska, d'après MM.
Fannin et Brooks, il est assez commun dans le nord de la Colombie-
Britannique.
Notes sur la reproduction. — On a trouvé quelques nids de
cette espèce dans les «Barren Grounds», ainsi que sur des îles, dans la
baie de Franklin. Sur la plage on en avait enlevé un dans lequel se
trouvaient six œufs. Il était construit d'une quantité de foin, de duvet
et de plumes, le tout mêlé ensemble, et de cette façon, en général,
furent construits les nids des deux espèces de cygnes. {Macfarïane.)
Un couple est restée au lac Sumas (Colombie-Britannique) pendant
tout l'été de 1891, et il y a des cygnes apparement de cette espèce,
qui hivernent sur le lac d'Okanagan dans la même province
Quelques spécimens de cette espèce couvent dans le nord de
l60 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Chilcoten, (Colombie-Britannique Anglaise.) (Brooks.) Elle couve
parfois dans la Saskatchewan, bien que ses lieux préférés pour la
reproduction se trouvent plus au nord. On trouva un couple de
cette espèce en train de couver au lac Buffalo, dans la province
d'Alberta, le 7 avril 1891. Il y avait cinq œufs dans le nid. Dans
la description du nid que nous donne M. Spaulding, il paraît qu'il a
un mètre de large, aussi qu'il est construit de gazon, d'herbe et de
joncs, le tout garni de plumes et de duvet. M. Sanderson, qui a
vécu toute sa vie dans la Saskatchewan, nous dit que les cygnes
sauvages avaient l'habitude de couver sur quelques-uns des lacs
avant l'arrivée du chemin de fer Canadien du Pacifique. Le dernier
nid qu'il trouva a été découvert au printemps de 1885, pendant
la rébellion du Nord-Ouest. Ce fut au lac Sounding (Sask.) ; il y
avait quatre œufs frais dans le nid. (Raine.)
L'Ordre û'HERODIONES. Hérons, Cigognes, ibis,
Etc.
Famille XV. IBIDID^ Ibises.
LXXL PLEGADIS Kaup. 1829.
186. L'Ibis luisant.
Plegadis autumnalis (Hasselq). Stein 1885.
Une bande d'Ibis luisants courut la bouline et monta le littoral en
allant au nord jusqu'au port Coventry dans la Nouvelle- Ecosse.
(Dou'iis) .
M. John Bâtes tua deux spécimens à la fin de mai 1857, sur une
crique tout près de la puissance hydraulique, à Hamilton. Ce sont
les seuls oiseaux de cette espèce que l'on ait jamais vus dans
l'Ontario. {Mcllwraith).
187. L'Ibis luisant à front blanc.
Plegadis guarauna. (Linn). Ridgw. 1878.
On trouve cette espèce seulement comme oiseau errant rare dans
la Colombie-Britannique. L'on n'a obtenu jusqu'à présent que deux
spécimens dans cette province, l'un sur l'île de Sait Spring, golfe de
Géorgie, l'autre à l'embouchure du fleuve Fraser. (Fannin).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. l6l
LA Famille XVI. ARDEID^ï:. Hérons, Butors, etc.
LXXII. BOTAURUS. Hermann. 1783.
190. Le butor d'Amérique.
Botaunis lentiginosus (Montag) Steph: 1819.
Cette espèce n'est qu'un oiseau errant au Groenland, mais elle
émigré en été à Terre-Neuve et au Labrador. Elle couve sur
l'île du Prince-Edouard, dans la Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-
Brunswick, dans les provinces de Québec et d'Ontario ainsi qu'au
nord jusqu'à la baie d'Hudson, partout où les lieux lui conviennent.
Dans l'ouest le butor d'Amérique devient plus nombreux et se
trouve d'habitude depuis le Manitoba jusqu'au littoral du Pacifi-
que. On ne le voit jamais par bandes, mais il se trouve dans les
marais et dans les ruisseaux pleins de mauvaises herbes. Spread-
borough l'a découvert dans beaucoup de marais entre le lac Lesser
Slave et le débarcadère de la rivière à la Paix (Atha.) Sir John
Richardson constate qu'il est commun dans l'intérieur jusqu'au
cinquante huitième parallèle, et M. Bernard Ross dit qu'il descend le
fleuve Mackenzie jusqu'à la mer arctique. Quoiqu'il soit commun
dans la Colombie-Britannique et qu'il couve dans cette province,
nous n'avons jamais entendu parler de sa présence dans l'Alaska.
Notes sur la reproduction. — Un couple de ces oiseaux couve
tous les ans dans la baie d'Ashbridge, à Toronto (Ont). Cette espèce
pond cinq œufs, quelquefois six. {Raine) Cette espèce couve dans
les marais du côté nord du lac McKay, à Ottawa, et aussi dans les
marais de la ferme expérimentale. {W. T. Macoiin). Deux nids
furent découverts par moi-même, cacjiésc omplètement par de mau-
vaises herbes tout près des marais. Les nids, qui étaient plats,
furent construits de joncs et ils mesurèrent onze pouces de large.
{Garneau).
J'ai déjà vu le nid de cette espèce quatre fois dans le comté de Leeds
Ontario. L'oiseau pond ses œufs bien régulièrement vers le
24 mai, et selon toute apparence il ne semble que peu influencé par la
saison, comme dans le cas du grand plongeon. Il aime mieux rester
aux mêmes endroits tous les ans, lors même que ses œufs seraient en-
levés. Les trois premiers nids que j'ai trouvés furent construits
l62 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
aux bords de petits étangs, dans un pré qui était presque complètement
entouré d'arbres. Ils furent construits dans l'un ou l'autre des deux
étangs pendant trois années consécutives. Ces nids se trouvèrent
parmi les accroissements de joncs de l'année précédente, et, dans
un cas même ils flottaient sur l'eau qui était deux pieds de profondeur.
Le nombre d'œufs pondus s'éleva à cinq, une fois même à six, avant le
26 mai. Dans un de ces nids la couvaison avait déjà commencée
quelques jours auparavant. J'aperçus le quatrième nid dans un
pré bien exposé, quoique humide. Il fut construit d'herbe mouillée et
ne ressemblait pas aux autres. Le 3 juin la couvaison des cinq œufs
était bien avancée. {Le Révérend C. J. Young). Cette espèce est
un peu commune dans les grands marais de l'Ontario de l'Ouest. Elle
construit un nid assez volumineux dans une partie sèche du marais,
et elle pond quatre ou cinq œufs, généralement quatre. Elle ne
niche qu'en petit nombre partout dans le sud-ouest d'Ontario. On
a fréquemment découvert des nids aux environs de London. {W.
Saunders) .
Elle niche dans les joncs et les herbes de presque tous les marais.
Le 29 juin 1892, un nid contenant cinq œufs, fut découvert à Indian
Head, dans la Saskatchewan. Ce nid fut construit à une hauteur
de dix-huit pouces au-dessus de l'eau, sur une quantité de joncs de
l'année précédente, et fut composé des mêmes matériaux. L'oiseau
vit de souris, d'anguilles, de grenouilles, et de presque toute
autre chose vivante qu'il peut avaler. {Spreadhorough) .
Ce butor couve en grand nombre sur les marais du lac Crâne, Sas-
katchewan. Le nid se trouve généralement sur de l'herbe desséchée
située dans l'eau d'une profondeur d'un pied ou deux. Le 9 juin un
de ces nids, contenant deux œufs en partie couvés se trouvait sur
la terre sèche. Le 20 juin j'ai trouvé un grand nombre de nids, mais
dans presque tous les cas les œufs étaient tellement couvés qu'on ne
pouvait pas les prendre. La plupart de ces nids contenaient de
quatre à cinq œufs. On en a enlevé un dans lequel il y avait cinq
œufs, dont l'un appartenait au petit millouin. (Macoun).
LXXIII. ARDETTA Gray. 1842.
191. Le petit butor.
Ardetta exilis (Gmel) Gundl 1856
Le petit butor habite en petit nombre, en été, le long de la baie de
Fundy, entre la rivière Black et Mispic, Nouveau-Brunswick.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 163
{Chamberlain) . Il est accidentel à Québec. (Dionne). Il se trouve
rarement dans le district de Montréal, mais peut-être plus fréquem-
ment qu'on ne le pense, car il est naturellement solitaire. Il habite
près d'Ottawa l'été. On sait qu'il y niche. {Ottaiva Natiiralist.
vol. V). Il est fréquent en été à Toronto (Ont.). Il y couve.
(/. H. Fleming). Il se trouve régulièrement en été dans le sud
d'Ontario. (Mcllwrailh). Il est accidentel dans le Manitoba (E.
T. Selon). Un spécimen fut pris au lac Crâne, Saskatchewan, au
mois de juin 1894, par M. W. Spreadborough.
Notes sur la reproduction. — Ce petit oiseau passe l'été régu-
lièrement dans la baie de Hamilton, Ontario, en élevant ses jeunes
dans des endroits les plus retirés du marais. Le nid est bien grand
pour la grosseur de l'oiseau. Une plateforme pour le soutenir est
formée en pliant les joncs jusqu'à ce qu'ils se croisent les uns les autres,
à une hauteur de plus d'un pied au-dessus du niveau de l'eau. Le
tout est bien détaché, et se sépare aisément à la fin de la saison.
(Mcllivrailh.) Le petit butor couve dans la baie d'Ashbridge, à
Toronto, et il pond cinq œufs. (Raine.) Un de ses nids con-
tenant cinq œufs, fut trouvé par le docteur F. A. Saimders, en
l'été de 1902, dans un marais, à la ferme expérimentale d'Ottawa.
{W. T. Macoun.) Un oiseau que l'on voit rarement dans les endroits
favorables, près du St-Laurent, par exemple, à l'étang d'Escott, dans
le comté de Leeds, Ont., aux alentours du lac Gananoque et aux
environs de Kingston, Ont. Ce n'est pas un visiteur régulier. Il y
a des années où il vient à peine un petit butor. On se rend compte
de ses visites à son cri bizarre. Le nid se trouve difficilement. J'en
ai trouvé un le 9 juin 1892, au premier endroit mentionné plus haut.
Il était construit dans une pousse très épaisse de joncs de l'année
dernière dépassant l'eau d'une quinzaine de pieds soutenue par de la
végétation entrelacée et formée de feuilles mortes de roseau très
sèches. Il y avait dans le nid à cette date six œufs, bien frais, d'un
blanc-bleuâtre. {Rév. C. J. Young.) Cette espèce fréquente assez com-
munément les grands marais de l'Ontario du sud-ouest et, dans quel-
ques-uns, elle couve en grand nombre. {W. Saunders.)
191. 1. Le petit butor de Cory.
Ardetta neoxena Cory. 1886.
On a pris seize de ces butors, si intéressants, à Toronto, (c'est-à-dire
à peu près deux tiers des spécimens connus,) entre le 18 mai 1890 et
164 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le 8 septembre 1899. On avait pris ces oiseaux entre ces dates seule-
ment. Les jeunes ont été pris au mois d'août, entre le 3 et le 17.
Tous ces oiseaux ont été obtenus dans une étendue de marais, relative-
ment petite, à la baie d'Ashbridge. Pour la liste des records de Toronto,
voyez Le Auk, vol. XIII, p. 11 et vol. XIX, p. 77. On y donne la
description du nid comme n'étant qu'une masse de joncs de l'année
précédente. (/. H. Fleming.)
LXXIV. ARDEA Linn. 1758.
194. Le grand héron bleu.
Ardea herondias Linn. 1758.
Cet oiseau couve par colonies, dans la Nouvelle-Ecosse, au Nou-
veau-Brunswick, sur l'île du Prince-Edouard, dans la province de
Québec, dans l'Ontario, au Manitoba, dans la Saskatchewan et dans
la Colombie-Britannique.
Sir John Richardson dit que ce héron ne se trouve qu'accidentelle-
ment dans les territoires du Nord-Ouest. Il semble être rare en Alaska,
mais il est plus que probable qu'il couve aux bords du Yukon, ou ses
nombreux affluents. M. Ginnell mentionne qu'il abonde le long
des rives solitaires de l'intérieur, à Sitka, en Alaska.
Notes sur la reproduction. — M. Downs raconte qu'il y a une
héronnière sur la montagne d'Uniacke, dans la Nouvelle-Ecosse,
perchée au sommet des merisiers. Quelques uus de ces hérons couvent
près de Rustico, sur l'île du Prince-Edouard. Sur l'Ottawa, du côté de
la province de Québec, une grande héronnière se trouve à une distance
de vingt-cinq milles en aval de la ville d'Ottawa. M. Seton, dans son
œuvre intitulée Birds of Manitoha, fait mention de la découverte dans
l'été de 1880, d'une héronnière située à l'entrée de la crique Bird Tail, sur
la montagne Riding, Manitoba, et l'auteur même de ce catalogue, au
mois de juin 1894, en a vu une petite sur le creek SkuU, qui descend
des collines Cypress.
La description suivante de l'héronnière qui se trouve sur l'Ottawa
est prise de la page 1 10 de l'œuvre Birds of Ontario par M. Mcllwraith.
L'héronnière se trouve au centre d'un marais épais, qui était telle-
ment submergé, lorsque nous l'avons visité pour la première fois, qu'il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 165
fut impossible d'y pénétrer. Cependant, le 19 juillet, l'eau ne montait
qu'aux genoux. Après avoir marché un demi-mille dans le marais
notre attention fut attirée par un son bizarre, que nous avons d'abord
cru provenir, soit d'une scierie lointaine, ou d'un bateau à vapeur sur
le fleuve. Cependant, à mesure que nous avancions, ce son se trans-
formait en des bruits les plus extraordinaires, quelques-uns d'entre eux
ressemblant aux jappements de chiens ou de renards. Pénétrant plus
loin encore dans le marais, nous découvrîmes que ces tapages prove-
naient d'un immense nombre de hérons, les uns perchés sur les branches
d'arbres ou assis sur leurs nids, les autres volants au-dessus de nos tê-
tes. Le tumulte fut presque assourdissant, et l'odeur de la saleté, qui
couvrit les arbres et la terre, et qui se répandit partout, fut fort désa-
gréable. Nous avons traversé toute l'héronnière et nous avons cal-
culé qu'elle doit s'étendre, à une distance d'environ un demi-mille
en chaque direction. Tous les nids se ressemblaient les uns les autres
et se composaient de bâtons sans aucune garniture. Ils étaient bien
lourds et très superficiels et n'avaient chacun qu'un pied d'épaisseur.
L'héronnière, sur la montagne Riding, au Manitoba, est ainsi décrite
par M. E. Thompson Seton:
«Nous avions trouvé une héronnière; des centaines de ces oiseaux
passaient cà et là. En avançant environ une centaine de mètres, nous
vîmes que les sommets des peupliers étaient couverts de nids, et que
les jeunes oiseaux, qui avaient pris toute leur croissance, mais qui ne
savaient pas encore voler, étaient perchés sur les plus hauts arbres.
Les nids, construits de petites branches sèches du peuplier, étaient placés
aussi près que possible du sommet des arbres. Ces montagnes sont
recouvertes de petits étangs et de marais profonds, où fourmillent des
lézards et de petits poissons, dont se nourrissent les hérons. En arri-
vant à un endroit ouvert près de l'héronnière nous vîmes les parents
aller et venir de tous côtés. Ceux qui rentraient étaient bourrés
jusqu'au bec de nourriture pour les jeunes, ayant ainsi l'air très mala-
droit, quand ils battaient leurs ailes lentement en allant vers la forêt. »
Au mois de mai 1898, une petite héronnière fut découverte dans
une boulaie, près d'un des lacs Gaspereaux, dans la Nouvelle-Ecosse.
Les nids, au nombre de cinq, dans un espace d'un acre furent
inaccessibles à cause de la hauteur et du genre d'arbres choisis.
{H. F. Tnfis.) Cette espèce couvait, il y a quelques années, dans le
ntond'Escott, Ont.; quelques-uns des vieux nids y restaient encore
78870 — 12
l66 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
en 1895. Quelques oiseaux couvent encore dans le canton de Yonge,
tout près de «Mackintosh Mills», et on peut voir leurs nids sur
quelques pins de bonne taille. En 1885 une grande héronnière exis-
tait dans un buisson, aux alentours de rivière Tay, dans le comté
de Lanark. Les nids pour la plupart furent construits sur des frênes,
et il y avait souvent trois ou quatre nids sur un arbre. Le grand
héron bleu couve encore dans le canton d'EHzabethtown où il existe
une grande héronnière aux environs du lac Graham. Deux collec-
tions de cinq œufs chacune furent prises à cette héronnière le 6 mai
1899. {Rév. C. J. Young.) Dans ((The Ottawa Natiiralist)), vol.
xviii, p. 119, le révérend G. Eifrig donne une description très com-
plète d'une héronnière aux alentours d'Egansville dans le comté de
Renfrew, Ontario. Il y avait entre 50 et 100 nids dans les ormes
marécageux à une distance de trente à cinquante pieds de la terre.
A Muskoka, Ontario, les oiseaux construisent leurs nids dans les
grands pins. Un arbre sur une île, dans un lac, à environ douze
milles de Bracebridge, en contenait entre quinze et vingt. Cette
espèce avait l'habitude de couver dans le Muskoka, en grand nombre,
mais elle a été repoussée plus loin, et maintenant elle y est rare.
J'en ai vu un spécimen qui, pendant trente-six heures, s'asseyait sur
un tas de boues flottante pour attraper le poisson. Le grand héron
bleu mange les grenouilles et le poisson. Le 1 6 j uin 1 894, au lac Crâne,
dans la Saskatchewan, j'ai compté treize nids dans un groupe de
Negundo aceroides. (Spreadborough). Les héronnières sont plutôt
disséminées à présent aux alentours de London, Ontario, et les oiseaux
s'y trouvent plus rarement qu'autrefois. Le nid solitaire est de plus
en plus général. Les œufs, tachés de noir foncé, sont pondus au
nombre de quatre à cinq. Ces taches sont faites du goudron que les
oiseaux rapportent sur leurs pattes des filets de pêche dans le lac
Erié. Elles peuvent être enlevées au moyen de l'éther, ou d'autres
dissolvants de goudron. {W. Saimders.)
194a Le héron de la côte du Nord-Ouest.
Ardea herodias fannini chapman. 1901.
Cet oiseau habite les îles Queen Charlotte et de Vancouver, ainsi
que les environs du littoral. C'est probable que tous les grands hérons
de la côte ouest, ressemblent à cette espèce.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I67
L'espèce était commune sur les battures de la marée, à Douglas
(Colombie- Britannique), depuis le 15 avril, quand je suis arrivé, jus-
qu'au moment de mon départ, au mois de mai. On en vit deux
spécimens au lac Chiliwack le lo juillet 1906. El'e couve aussi sur
l'île de Vancouver. {Spreadhorough.) On la voit manger souvent, à
marée basse, sur les plages et les battures boueuses, aux entrées de
Skidegate et de Cumshewa, aux îles Queen Charlotte. {Osgood.)
195. Le héron bleu de l'Europe.
Ardea Cinerea linn. 1758.
Cranz raconte qu'on a vu ce héron au sud du Groenland, le 27 août
1765. Un jeune oiseau trouvé mort près de Nenortalik, en 1856,
fut envoyé à Copenhague. {Arct Man.) Plusieur spécimens ont
été pris depuis 1856. {Winge.)
LXXV. HERODIAS Boie. 1822.
196. L'égrette blanche d'Amérique.
Herodias egretta (gmel) cabanis. 1856.
Cette espèce est accidentelle, en été, dans la Nouvelle-Ecosse.
{Downs.) On a tué un spécimen à Grand Manan, dans le Nouveau-
Brunswick, en 1878. (C /. Maynard.) Eelle a été remarquée à
Godbout, sur le St-Laurent, en 1882, par M. Comeau. (Dionne.) Elle
ne fréquente que rarement les environs de Montréal. On a vu, à l'au-
tomne de 1889, à Beauharnois, un couple de ces oiseaux, dont l'un fut
tué. Un autre spécimen fut pris dans l'été de 189 1, à l'île aux Noix, à
quarante milles de Montréal. Nous trouvons dans 1' «Auk, vol. II,
page iio», qu'un couple de hérons de cette espèce a été remarqué, à
Rockliffe, sur la rivière Ottawa, au printemps de 1883. Le mâle fut
pris et se trouve actuellement au musée d'Ottawa. Ces derniers étaient
des adultes, tandis que le spécimen pris à Rondeau, tout près de l'ex-
trémité ouest du lac Erié, ainsi que d'autres, dont j'ai entendu parler,
et qui se trouvent le long de notre frontière méridionale, étaient tous
des jeunes oiseaux. {Mclhvraiih.) La seule preuve que nous avons de
la présence de cette espèce aux alentours de Toronto, se trouve dans
le spécimen que j'ai dans ma collection, et qui fut pris à Fort-Union,
le 24 mai 1895. Le docteur William Brodie raconte qu'un couple
couva régulièrement, il y a longtemps, à Port Union, et que plu-
78870 — 12I
l68 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sieurs autres spécimens furent tués. (/. H. Fleming.) Un spécimen
adulte de cette espèce fut tué dans la baie Duck, sur le lac Winnipe-
gosis en 1888, par M. David Armit. Je crois que cet endroit-là est
la limite de ses migrations au nord. {E. T. Selon dans l'Auk, vol. X,
p. 40.)
LXXVI. EGRETTA Forster. 181 7.
197. Le héron neigeux.
Egretta candidissima (gmel) gosse. 1847.
Ce héron est accidentel dans la Nouvelle- Ecosse. Un spécimen dans
un marais, près de Halifax, et un autre à Musquodoboit, furent
abattus. (Downs.) J'en ai vu un tué à Combermere, comté de Ren-
frew (Ontario), au mois d'août 1892. (Rév. C. J. Young.) Tout récem-
ment j'ai empaillé un beau mâle adulte, qui fut tué le 11 mai 190 1, près
du ruisseau Pincher (Alta). {G. F. Dippie.) Cette espèce est acciden-
telle dans la Colombie-Britannique. Deux spécimens furent pris au gou-
let Burrard (Colombie- Britannique) au mois de mai 1879. {Fannm.)
LXXVII. FLORIDA Baird. 1858.
200. Le petit héron bleu.
Florida Cœrulea (Linn.) Baird. 1858.
Ce petit oiseau est accidentel et très rare dans la Nouvelle-Ecosse.
{Downs.) Le 23 mai 1900, un spécimen de cette espèce fut apporté à
M. Ernest Doane, à l'Anse au Loup, Labrador, par quelqu'un qui
l'avait tué, un ou deux jours auparavant. M. Doane dépouilla l'oi-
seau de sa peau et me l'envoya. (Outram Bangs.) On m'a apporté,
un spécimen de cet oiseau qui avait été tué au mois d'octobre 1881, par
un amateur sur les bords du St-Laurent. (Dionne.) Un couple de
petits hérons bleus furent pris par M. J. W. Anderson, à Aylmer (On-
tario) le 15 août 1901. Deux autres ont été tués à plusieurs milles
de Toronto, il y a quelque temps. (/. H. Afjies.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I69
LXXVIII. BUTORIDES Blyth. 1849.
201. Le héron vert.
BiUorides virescens (Lixx.) Boxap. 1855.
Ce héron est accidentel dans la Nouvelle-Ecosse, quoique rare à St-
John, (Nouveau-Brunswick), il es voit plus souvent dans les comtés
du nord. {Chamberlain.) Il se montre rarement à Montréal en été,
mais il doit y couver, car on en a vu des jeunes à Caughnawaga le ler
septembre 1887. (Wintle.) Ce joli petit héron ne se rend pas plus
au nord que le côté sud de l'Ontario. D'après M. le docteur le doc-
teur Macallum, il couve régulièrement sur les bords de la rivière
Grand, près de Dunnville, et on l'a vu aussi de temps en temps aux
alentours de Hamilton ainsi qu'aux battures St-Clair. {Mcllwraith.)
On le tue souvent dans la baie d'Ashbridge à Toronto. {Raine.)
C'est un oiseau migrateur régulier à Toronto, bien qu'il soit rare. (/.
H. Fleming.)
Il sembla à l'auteur qu'il a vu de nombreux spécimens de cette
espèce sur la rivière Assiniboine, tout près de l'embouchure de la
rivière Shell, au Manitoba, le 26 septembre 1881, mais, comme il n'en
a jamais vus depuis, il pense maintenant qu'ils appartenaient à l'es-
pèce suivante. M. Seton mentionne cette espèce dans son œuvre Birds
of Manitoba d'après M. Hunter et moi-même, mais, comme nous
ne faisons pas mention de l'espèce suivante, je crois que nous nous
sommes trompés d'oiseau et que ce n'était que le héron de nuit que
nous avons vu.
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau se trouve rarement
dans l'est d'Ontario. Je ne l'ai vu qu'à deux reprises; la deuxième
était, près de Mackintosh Mills (Ontario) au mois de mai, dans un
endroit où il semblait tout probable qu'il fût accouplé, et qu'il couvait.
L'oiseau était bien apprivoisé, et se perchait sur les branches sèches des
arbres. Son habitat principal sur le St-Laurent est au lac Charleston,
où j'ai trouvé une petite colonie en train de couver. Le 29 mai 1899,
j'ai trouvé deux nids, l'un avait trois œufs, l'autre, à côté, n'en avait
qu'un. Le 14 juin, j'ai vu un nid qui contenait cinq œufs, ainsi qu'un
autre dans lequel les œufs étaient cassés. {Rév. C. J. Young.) C'est
un oiseau reproducteur assez commun, quoique bien réservé, dans
l'ouest de l'Ontario. Un matin, j'ai trouvé trois nids dans un groupe
170 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
d'épinettes rouges et à moins de quatre milles de London. Cette
espèce a l'air de se répandre en nombre au nord, située dans un terrain
de moins d'un acre de large. (W. Sauniers.)
LXXIX. NYCTICORAX Stephens. 1819.
202. Le héron de nuit.
Nycticorax, Nycticorax rœvius (Bodd.) Zeledon. 1885.
Cet oiseau est rarement vu dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs.)
C'est un oiseau migrateur d'automne dans la Nouvelle-Ecosse; Les
spécimens qu'on y a vus, n'étaient pas arrivés à leur maturité. {H.
F. Tufts.) Ce héron habite le Nouveau-Brunswick en été. On le si-
gnale, en grand nombre, à Bathurst et à la rivière Charlo. {Chamber-
lain.) Il se trouvait en abondance à Port Daniel, sur la baie des
Chaleurs, (Québec) au mois de septembre 1882. (Macoun.) Un spé-
cimen unique a été pris au lac Mistassini, le 6 août 1885. (/. M.
Macoiin.) Cet oiseau est assez commun à Beauport et sur le fleuve
St-Laurent (Québec.) (Dionne.) On l'a tué à l'automne dans la baie
d'Ashbridge à Toronto, Ontario. (Raine.) C'est un oiseau migratateur
régulier à Toronto, (Ontario) ; où on ne le voit que rarement au prin-
temps. (/. H. Fleming.) C'est un oiseau migrateur rare, et rien ne
démontre qu'il couve dans le sud-ouest d'Ontario. (W. Saunders.)
Un spécimen, en plumage d'adulte, fut pris à Guelph, (Ontario) il y a
une douzaine d'années. {A. B. Klugh.) Il est commun dans l'ouest
de la province de Québec ainsi que dans l'est d'Ontario, où il couve.
Des jeunes de cette espèce ont été pris à Ottawa, en juillet, par M.
G. R. White.
C'est un oiseau qui habite régulièrement, mais en petit nombre. On
en a vu, pendant tout l'été, des spéciments en train de couver cà et
là, dans les marais et les étangs les plus retirés autour de Prince-Albert,
Sask. (Coubeaux.) Cet oiseau fréquente assez en grand nombre le
Manitoba et y couve dans les marais. On ne fait pas de mention de
sa présence dans l'Alberta.
Notes sur la reproduction. — Le héron de nuit niche en grand
nombre dans les roseaux autour du lac Shoal. Il attache son nid aux
roseaux à une hauteur de huit ou neuf pouces au-dessus de l'eau, où il
pond quatre ou cinq oeufs bleus, bien arrondis,. Je crois que ce soit
le seul endroit dans le Rupert-land où cette espèce se trouve. (D.
Gunn vide Mcllwraith.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I7I
203. Le héron de nuit, couronné d'or.
Nycticorax violaceiis (Linn.) Vigors. 1827.
M. Fred H. Kennard, dans VAuk, vol. XIX p. 397, raconte qu'un
spécimen de cet oiseau fut tué tout près de Hawk Point, sur l'île Cape
Sable, comté de Shelbourne, Nouvelle-Ecosse. Expédié de Yar-
mouth, Nouvelle-Ecosse, il fut reçu à Boston le ler avril 1902.
M. Kennard apprit que ce spécimen avait été abattu par M. Howard
Smith, qui, dans une lettre, lui dit que deux autres spécimens ont été
pris ce printemps même, dans le comté de Yarmouth, Nouvelle-
Ecosse. Un fut pris sur l'île Sable, dans la Nouvelle-Ecosse, le 13
avril 1904. (Jas.Boutelier.)
Un jeune oiseau fut pris aux environs de Toronto (Ontario) par
M. John Maugham. Cet oiseau est maintenant au musée provincial
de Toronto. (/. H. Fleming.)
L'ordre PALUDICOL^E Grues Râles etc.
Famille XVIL GRUID^î: Grues.
LXXX. CRUS Pallus. 1766.
204. La grue d'Amérique.
Grus Americajia (Linn) Vieill. 181 7-
On trouva, il y a trente ans, cette espèce dans tous les grands marais
depuis la rivière Rouge jusqu'aux Montagnes Rocheuses, mais elle se
retire plus au nord à cause de la construction du Canadien- Pacifique
et de l'augmentation de la population. Quelques spécimens couvent
encore dans la Saskachewan, mais la plupart passent au nord et se
rendent jusqu'à la région d'Athabasca, et encore plus loin au nord on
en a trouvé un couple, tout probablement en train de couver, sur le
lac Twelve-Mile, à la montagne Wood, le 6 juin 1895. Il y a bien des
années, sir John Richardson a écrit que cet oiseau fréquentait
toutes les parties des territoires du Nord Ouest, qu'il a traversées
et M. MacFarlane écrit que bien qu'il n'ait jamais vu aucun
de leurs nids, il a remarqué des bandes de ces grues au printemps
et à l'automne qui volaient au-dessus du Fort Anderson, tout près de
172 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
la mer Arctique. La seule mention que fait M. Mcllwraith, concer-
nant la présence de cette espèce dans l'Ontario, se trouve à la page ii6
de son œuvre «Birds of Ontario». Il dit qu'un spécimen unique fut
pris le 21 septembre 1871, dans le canton de Camden, comté d'Adding-
ton, par M. Wesley Potter.
Hearne dit que cet oiseau se rend à la baie d'Hudson au printemps,
mais en petits nombre. {Prehle). M. Handy en a vu un couple à
Elmsdale, Muskoka, Ontario, en 1895. Son attention fut attirée
par leurs cris retentissants, et il les a observés pendant quelque
temps. (/. H. Fleming). Cette grue est assez rare à Awene, dans le
Manitoba. Elle arrive vers le 15 avril et elle passe au sud vers la
première semaine d'octobre. (Criddle). On l'a remarquée en bon
nombre au lac Kluskun, Grand Prairie, dans le district du Peace
River, en 1903. (/. M. Macoun).
Notes sur la reproduction. — J'ai une belle couvée de deux
œufs, qui a été enlevée par M. Hugh Richardson le 16 juin 1896
au sud de Prince-Albert, dans la Saskachewan. Le nid, qui n'était
qu'un tas de foin de marais, se trouvait en pleine prairie. J'ai trouvé, le
20 mai 1893, deux couples de cette espèce sur la prairie à dix milles
au sud-ouest du lac Oak, Manitoba. Nous avons pu trouver le nid de
ces couples. Ce nid consistait en un tas d'herbes de marais et con-
tenait un seul œuf. Ces oiseaux avaient niché dans cet endroit pen-
dant plusieurs années. Il semble que la troisième semaine de mai soit
le bon moment pour trouver des œufs frais dans le Manitoba. {Raine).
205. La grue du Canada.
Grus canadensis. (Linn). Temm. 1820.
On a obtenu un spécimen de cette espèce, le 20 juin 1869, près
d'Igloolik, Groenland. {Arct. man.) On en a vu plusieurs couples
sur l'île Southampton, dans la baie d'Hudson. Cette grue y couve.
{A. P. Low). On l'a observée à plusieurs reprises sur les Barren
Grounds, à vingt-cinq milles au sud du Cap Eskimo, généralement
en volées de quatre ou cinq. M. Poster dit l'avoir vue à la rivière
Severn; M. Murray, au lac Trout, et M. King en parlent comme ayant
été vue près de l'embouchure de la rivière Great Fish. {Preble). Une
jeune femelle de cette espèce fut prise à Alexander, île du Prince-
Edouard, le 22 sept. 1905. {W. H. Moore). Cette espèce traverse
i
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I73
le district de Cariboo (Colombie-Britannique) dans ses migrations.
(Brooks). Nous avons des bandes, rangeant de deux à six chacune,
presque tous les jours, pendant la première moitié du mois de sep-
tembre. (Bishop).
J'en ai trouvé cinq spécimens sur le lac Kaminista, île St-Paul,
Alaska. Les indigènes en ont vusd'autres, et un fut pris dans un rets
en 1888. (Palmer). On a pris deux spécimens à Point Barrow en
Alaska, le 25 juin 1897. (Mcllhenny). Probablement par inadver
tance, cette espèce n'a pas été remarquée dans le Manitoba, et M.
Seton ne mentionne que la grue du Mexique dans son catalogue des
oiseaux du Manitoba. Sir John Richardson, d'un autre côté, ne fait
aucune allusion à la grue du Mexique dans son «Fauna Boreali Ameri-
icana,» quoiqu'il dise qu'il y en a de plus grands et dont le bec est
plus long. La grue du Canada est arrivée à Carlton-House le 28
avril 1887, et M. le docteur G. M. Dawson fait mention de sa pré-
sdnce à Dufïerin (Manitoba) entre le 25 et le 30 avril 1874.
Dans r «Auk» pour le mois de janvier 1893, M. Seton fait mention
du fait qu'un spécimen de cet oiseau a été tué sur la rivière Qu'Ap-
pelle. L'auteur lui-même a tué, près du Fort Pelly, le 16 septembre
1881, un spécimen qui était assurément la grue du Canada, car
il était plus petit que celui pris sur la prairie en 1872. D'une façon
générale, on devrait en savoir davantage sur la distribution des deux
espèces, appelées les grues du Mexique. Ou cette espèce ou la sui-
vante est répandue partout sur le continent depuis le 49ème parallèle
jusqu'à l'océan Arctique, et surtout se montre en grand nombre en
Alaska et dans la Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — On ne voit généralement pas cette
espèce avant le 7 mai, ou plus tard, sur le bas Yukon, lorsque la
terre est presque à découvert, et que les grues peuvent examiner les
pentes des collines pour y trouver les camarines de l'année précédente,
sur lesquelles elles se nourrissent à cette saison avec, de temps en
temps, un îemming ou une souris. L'emplacement du nid est habituel-
lement sur les plaines herbeuses, où les endroits les plus secs bu les légers
monticules leur fournissent des lieux qui leur conviennent. Ordinaire-
ment, cet endroit est situé de façon à ce qu'elles puissent voir de tous
les côtés, et généralement on aperçoit le long cou de la femelle
s'étendre lorsqu'il se passe quelque chose d'insolite. Très fréquem-
ment le nid est formé simplement d'une dépression de la terre, et
174 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
généralement est garni de tiges d'herbes et de pailles, plus ou moins
grossières. On a même une fois découvert un nid sur une
plaine dénudée; il était garni d'une couche de paille, d'un pouce
de profondeur., l'oiseau les ayant probablement apportées de loin,
néanmoins ceci arrive rarement. Les deux œufs que pond toujours
cet oiseau sont déposés généralement pendant les derniers jours de
mai ou au commencement de juin. {Nelson.)
206. La grue du Mexique.
Crus Mexicana (mûll) vieill. 181 7.
Un couple de ces oiseaux fut pris il y a bien des années à
Toronto (Ontario). M. Taverner raconte qu'un spécimen fut enlevé
à Beaumaris, Muskoka, il y a plusieurs années. (J. H. Fleming.)
De temps en temps on signale encore que cette espèce se trouve
dans le sud-ouest d'Ontario, mais on peut bien dire qu'elle fait
rarement des migrations. (W. Saunders.) Elle se présente assez
souvent à Aweme (Manitoba), y faisant sa couvaison dans les petites
fondrières et les marais. La grue du Mexique arrive vers le ler
avril et elle s'en va au mois d'octobre. (Criddle.) Dans la Colombie-
Britannique, j'en ai vu trente-cinq spécimen le 28 avril 1906, à Dou-
glas, s'envolant vers le nord; un autre à Elko, en 1904, et quelques-
autres encore tout le mois d'avril 1903 à Penticton {Spreadbo-
rough.)
M. Mcllwraith, dans son ouvrage Birds of Ontario, fait mention
à deux différentes reprises, de la couvaison de cette espèce dans le
sud-ouest d'Ontario, et il dit aussi qu'un spécimen fut abattu à
Rondeau, sur le lac Erié, en 1869. J'ai bien étudié la description de la
grue du Mexique, que nous donne M. Seton dans son ouvrage Birds
of Manitoba, et je suis convaincu que quelques spécimens y classés
comme appartenant à cette espèce n'étaient que des grues du
Canada. En effet, en citant M. le docteur Coues à propos de ce
sujet, M. Seton annonce que le docteur raconte lui-même qu'il
avait découvert que cette espèce couvait à l'ouest de Pembina, tandis
que M. le docteur Coues affirme qu'il n'a vu que la Grus canadensis
dans cet endroit. Voyez les Birds of Dakota and Montana par M. le
docteur Coues, p. 646. Il est possible cependant que le docteur
ait mal nommé cette espèce.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I75
Dans mes premières recherches, cette habitude d'appliquer le titre
Crus canadensis aux deux espèces de grues m'a trompé aussi. Au
mois d'août 1872, un spécimen de cette espèce fut pris au lasso,
au moment où il muait, par l'un de noo aides, qui l'avait pour-
suivi à cette fin. Ce spécimen pesait beaucoup plus encore que les
spécimens de 10 livres qu'avait obtenus M. Seton. Le spécimen
trouvé Sir John Richardson et qui fut abattu sur le lac Great
Slave, en 1822, avait quarante-huit pouces de long, donc c'est tout
probable que lui aussi appartenait à l'espèce «Grns mexicana)).
MM. Fannin et Brooks disent que cette grue fréquente le sud -ouest
de la Colombie-Britannique en été, mais principalement à l'est de la
chaîne Côtière. Elle n'est pas si commune que la grue du Canada
qui, cependant est principalement un oiseau de passage. M. Brooks
a trouvé la Grue du Mexique couvant dans des endroits propices
aux environs de Cariboo.
Notes sur la reproduction. — La grue du Mexique arrive vers
la fin avril au sud du Manitoba, circulant dans les airs tout en poussant
son cri bizarre. Quant ces oiseaux s'accomplent, ils se rendent
à quelque colline ou monticule, et là font une espèce de danse
fantastique, battant continuellement leurs grandes ailes. Cette espèce
couve habituellement sur quelque touffe de végétation décomposée
dans un marais, et elle construit un très grand nid de mousse et
de joncs. Je n'ai jamais vu plus de deux œufs dans le nid. Ils res-
semblent beaucoup, quant à la forme et la couleur, à ceux du
grand plongeon, quoiqu'ils soient, peut-être, un peu plus pointus.
Les jeunes oiseaux quittent le nid presqu 'immédiatement après la
couvaison. Ils sont couverts d'un duvet épais et rouilleux,
et leurs pattes ont à peu près quatre pouces de long. Si on les
attrape lorsqu'ils sont encore très jeunes, on les apprivoise facilement.
Ils mangent avec avidité du pain et des morceaux de viande, et ils
peuvent rendre de grands services au jardinier. J'en ai vu un jeune,
d'un mois, suivre une rangée d'oignons et ramasser en même temps
tous les vers rongeurs autour de leurs racines, comme si un pouce
et demi de terreau était parfaitement transparent. Lorsque les
jeunes sont arrivés leur maturité, ils se groupent par bandes de
vingt à trente et se dirigent vers le sud au commencement de l'au-
tomne. {Cecil Selwyn.)
176 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Famille XVIII. RALLID^. Râles, Gallinules, Foulques.
LXXXI. RALLUS Linn^us. 1758.
208, Le râle élégant.
Rallus elegans, aud. 1835.
Le râle élégant se voit accidentellement en été aux alentours de
Montréal. {Diofine.)
Ce grand et bel oiseau, qui fut, jusqu'à tout récemment, considéré
seulement comme un oiseau accidentel dans l'Ontario, couve, on le sait
maintenant, en abondance dans les marais tout le long de la rivière
Ste-Clair. On l'a trouvé aux autres endroits dans le sud de
l'Ontario, quoique les bas-fonds de la rivière Ste-Clair semblent être
son endroit préféré pour la reproduction. C'est un oiseau migrateur
à Toronto (Ontario), où probablement il apparaît accidentellement.
Un spécimen fut pris au mois de septembre 1903 et on a deux
mentions de sa présence, dans cette localité. (/. H. Flemeing.)
Il arrive au mois de mai et s'en va en septembre. (Mcllwraith.)
On l'a vu une fois à l'étang Plover, dans le conté de Middlesex
(Ontario). (R. Elliott.)
MM. Hine et Seton ont observé cette espèce dans le Manitoba,
où évidemment il est accidentel.
212. Le râle de la Virêinie.
Rallus Virginianus. Linn. 1776.
C'est un oiseau migrateur commun en été dans le Nouveau- Bruns-
wick. (Chamberlain .)l\ est assez commun le long du St-Laurent.
(Dionne). Il se montre accidentellement sur les côtes du Labra-
dor, de Terre-Neuve, et de la Nouvelle Ecosse. Il est commun et
couve dans l'Ouest de la province de Québec, ainsi que dans l'est
d'Ontario. Il se répand partout dans l'Ontario et il habite régu-
lièrement l'est du Manitoba.
Le docteur Bell enregistre sa présence à York Factory sur la baie
d'Hudson. (Preble). «J'ai fait lever ce râle d'un grand nombre de
marais du Manitoba, mais je n'y ai jamais trouvé son nid. En juillet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I77
1906 je l'ai fait lever à Hirzel, sur les côtes Touchwood ainsi qu'au
lac Boulders et au lac Little Manito, (Saskatchewan) mais je ne
l'ai pas observé plus à l'ouest. {Geo. Atkinson).
Le râle de la Virginie se trouve sur le continent, ainsi que sur l'île
de Vancouver. Il y couve, mais il n'est pas commun. (Fannin). Il
habite la Vallée du Fraser inférieur assez souvent en été, et il passe
l'hiver au lac Okanagan (Colombie-Britannique). Il fréquente le
district de Cariboo et y couve. (Brooks)
Note sur la reproduction. — Le 6 juin 1903, pendant une visite
aux marais dans le lac St-Francis, près de Summerton, (Ontario)
nous trouvâmes le râle de la Caroline et le râle de la Virginie en train
de nicher sur une île peu élevée et moins marécageuse que d'autres,
qui était en partie couverte d'aunes. Leurs nids ressemblaient aux
nids des gallinules en miniature, quoique mieux cachés que ceux de ces
oiseaux-là, étant en même temps fixés bien bas dans l'herbe longue
des marais. (Leis. M. Terrilï). On peut trouver des nids, faits de
roseaux, ayant six pouces de diamètre, parmi les herbes dans les en-
droits marécageux aux alentours d'Ottawa. Deux nids que l'on a
a enlevés, l'un le 13 mai 1905, et l'autre le 21 mai 1906, furent trou-
vés parterre. Le 23 juillet 1905, je découvris un nid de la même
grandeur que les autres flottant parmi les roseaux dans un marais.
{Garneau). Cette espèce couve partout où il y a un assez grand
marais; un petit même d'un acre étant bien suffisant et quelquefois
un moins grand le suffit. {W. Saimders). Le 30 juillet 1884. On
m'a apporté un nid d'un marais, aux environs de Carberry, Mani-
toba. Il fut découvert, dans une touffe d'herbe grossière, et était
construit de tiges sèches de la même herbe. Les œufs, au nombre de
huit, étaient bien frais, et ressemblaient à ceux du râle de la Caroline,
sauf qu'ils étaient d'une teinte plus claire, avec des taches rougeâtres
au lieu de cendrées, principalement sur le gros bout. Le nid était
composé de joncs et construit de la même façon, que celui du raie de
la Caroline, mais il était situé plutôt dans une prairie humide que dans
un marais. (Selon). Le râle de la Virginie est le raie le plus com-
mun dans la vallée du St-Laurent, et il couve tous les ans dans les
marais le long de ce fleuve, dans l'intérieur. Il fréquente des ma-
rais plus grands que ne fait le râle de la Caroline, quoique parfois
ces deux espèces se voient ensemble pour la couvaison; j'ai déjà trou-
vé quelques nids, deux d'entre eux étant situés dans les endroits
178 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
humides, formés d'herbes vigoureuses etc., et placés simplement dans
les touffes d'herbe de marais. Le troisième se trouvait tout près du
lac Gananoque, parmi une quantité d'iris des marais et de jonc,
et était formé de tiges de ce dernier de l'année précédente qui étaient
mêlées avec les nouveaux joncs. Il flottait dans l'eau qui avait 18
pouces de profondeur comme celui d'un Gallinule. Ce sont des oiseaux
reproducteurs assez tardifs. Le premier nid que j'ai trouvé contenait
le 7 juin neuf œufs, l'incubation ne comm.ençant qu'en ce moment;
le dernier contenant six œufs, était dans un état avancé d'incuba-
tion le 15 juillet 1896. {Rév. C. J. Young). C'est un oiseau rare
dans le Manitoba. Le 12 juin 1893, j'ai trouvé un nid à Reaburn,
Manitoba, qui ne contenait qu'un œuf. J'ai tué la mère. (Dipple).
LXXXn. PORZANA Vieillot. 18 16.
213. Le râle.
Porzana. Porzana. (Linn). Bouchard. 1876.
On dit qu'un spécimen de cette espèce a été abattu, il y a plusieurs
années, à Frederickshaab dans le Groenland. (Hagerup). Un spéci-
men fut pris à Godthaab le 28 septembre 1841, un deuxième, pris à
à Nenortalik, fut envoyé à Copenhague en 1856. {Artc. Man).
On en a obtenu encore un autre en 1878. {Winge).
214. Le râle de la Caroline.
Porzana. Carolina. Sora. (Linn) Baird. 1845
Le râle de la Caroline est accidentel au Groenland. L^n spécimen
fut tué à Sukkertop le 3 octobre 1823. Plusieurs furent pris ces
dernières années au Groenland. {Winge). C'est un oiseau migra-
teur d'été dans Terre-Neuve. Il est rare dans la Nouvelle- Ecosse
et couve sur l'île du Prince- Edouard, au Nouveau-Brunswick, dans la
province de Québec et dans l'Ontario s'augmentant apparemment en
nombre vers l'ouest. Des oiseaux errants de cette espèce se voient
dans la baie d'Hudson, et M. Spreadborough lui-même les a trouvés
en trains de couver à Moose Factory, baie James, le 9 juin 1896.
Il a découvert aussi un nid contenant dix œufs frais sur le côté ouest
de cette baie, le 10 juillet 1904. Sans doute ces oiseaux couvent
dans toute la région boisée à l'ouest de la baie d'Hudson.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I79
C'est une espèce commune, se reproduisant depuis le Manitoba,
à l'ouest, à travers la région des prairies, les montagnes Rocheuses,
à Banff et plus au nord jusqu'à la latitude 55°, dans la Colombie-
Britannique de Kamloops jusqu'au littoral du Pacifique. Sir John Rich-
ardson indique que sa limite au nord est la latitude 62° et Bernard
Ross dit que c'est sur la rivière Mackenzie, à Big-Island, dans presque
la même latitude. Spreadborough l'a trouvé commun dans tous les
marais entre le Lesser-Slave lac et Peace-River Landing (Athabasca.)
Cette espèce est inconnue dans l'Alaska.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce, comme le râle de
la Virginie, couve en tous marais, d'une grandeur suffisante, partout
dans l'ouest d'Ontario. (W. Saiinders.) Elle niche dans les touffes
d'herbes et de joncs, qui poussent dans l'eau. Le nid est bien com-
pact. Il est construit d'herbes, placées de 6 pouces à un pied au-des-
sus de l'eau. Les jeunes quittent le nid aussitôt qu'ils sont éclos.
Un nid fut pris au lac Deep, Indian-Head, Saskatchewan, le 29 avril
1892, qui contenait trois œufs, et un jeune oiseau, qui venait d'éclore.
Le dos de ce jeune oiseau était couleur d'ardoise foncée, et les
parties inférieures d'une teinte plus claire, une tache au menton étant
couleur d'orange vive, même presque rouge. Le bec était couleur
de corne claire, sauf la base, qui était rouge. {Spreadborough.)
C'est une espèce bien connue dans l'Ontario et plus répandue que le
râle de la Virginie, quoiqu'elle paraît ne pas couver autant que
ce dernier dans le district du St-Laurent. J'ai rencontré cet oiseau
aux îles de la Madeleine au mois de juin 1897, quand le 22 du même
mois j'aperçus dans les joncs, un nid qui contenait six œufs, ainsi
que des jeunes oiseaux tout récemment éclos. Le nid, proprement
construit, était bâti de joncs de l'année précédente, et se trouvait
attaché aux tiges, dans de l'eau, qui allait aux genoux. Il n'était qu'à
une petite distance d'une batture sablonneuse qui séparait un grand
étang de la mer. En 1895 le premier nid que j'ai trouvé près du St-
Laurent, fut construit de tiges dans une touffe d'herbe, où ils n'y
avait pas beaucoup d'eau. Nous avons donc trois espèces de cet oi-
seau, comprenant les deux espèces de râle, ainsi que le butor d'Amé-
rique, qui changent leur emplacement pour se nicher ainsi que
les matériaux qu'ils emploient à la construction de leurs nids. Tout
cela indique qu'il nous faut beaucoup d'expérience en ces chpses
avant que nous ne puissions rien établir quant aux emplacements de
leurs nids ainsi qu'à leur construction. {Rév. C. J. Young.) Deux
l80 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nids qu'on a vus aux environs d'Ottawa étaient attachés aux joncs
dans les marais, comme ceux des merles à l'aile rouge. Cependant
ils ne sont pas si profonds et sont construits de joncs secs. Un nid fut
trouvé dans une touffe d'herbe. Garneau). On a vu couver cette es-
pèce en petit nombre dans les prairies humides ou dans les fondrières,
tout près du lac Crâne, Saskatchewan et du lac Many-Island, Alberta.
(A. C.Bent.) On l'a vu couver à Reaburn, Manitoba ainsi qu'au lac
Buffalo, Alberta. (Dippie.)
Dans un lac marécageux recouvert de Carex aristata à moins de
deux milles du lac Crâne, Saskatchewan, l'auteur lui-même a pris
de nombreux nids qui appartenaient à cette espèce. Les nids se trou-
vaient près de l'eau, et étaient construits de feuilles sèches du genre
Carex. Les œufs, en nombre de neuf à seize, n'étaient que légèrement
couvés.
215. Le râle jaune.
Porzana Novehocencis (Gmel.) Baird. 1845.
Le 13 juillet j'ai fait lever cinq râles jaunes dans le marais àla pointe
Beacon, près de York-Factory. Ils étaient dans les endroits exposés
et herbeux, j 'en ai entendu environ une douzaine mais je n'en pus
faire lever que cinq. Biel a observé cette espèce au fort George, du
côté est de la baie d'Hudson. (Preble.) Le râle jaune est rare à l'au-
tomne dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Il est migrateur dans la
Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.) Il visite le Nouveau-Brunswick
rarement à l'automne. {Chamberlain.) C'est un oiseau migrateur
peu commun dans la province de Québec. {Dionne.) C'est un
oiseau migrateur dans l'Ontario; il est abattu parfois dans les marais
à Toronto. (Mcllwraith.) Depuis quelque temps on a pris cet
oiseau à Toronto tous les ans et il doit venir plus fréquemment qu'on
le suppose. (/. H. Fleming.) Un beau spécimen du râle jaune fut
tué à Rockland, Ontario. (G. R. White.) J'ai trouvé cet oiseau, au
mois de juin pendant la saison d'incubation à l'embouchure de la ri-
vière Thames, Ontario. On l'a entendu et vu à quinze milles au
sud-est de Red-Deer, Alberta, en juin 1906, où sans aucun doute il
couvait. (W. Saunders.)
Il paraît que cette espèce se trouve assez fréquemment en été dans
le Manitoba. M. Seton dans son Birds of Manitoba cite beaucoup d'ex-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. l8l
emples de sa présence, et par les observations qu'a fait l'auteur
lui-même, il se trouve complètement d'accord avec les opinions ex-
primées par M. Seton. Un petit râle, qui semblait sauter du carex
les jambes pendantes, et tomber ensuite aussi rapidement, à été
observé à l'ouest jusqu'à Moose-Jaw, mais on n'a pas pu en obtenir
un seul spécimen.
Ci-suit la description de cet oiseau, trouvée dans le manuscrit de
M. Hutchin écrit en 1777: —
«A partir du milieu de mai jusqu'à la fin septembre cet oiseau élé-
gant habite les marais sur le littoral de la baie d'Hudson, tout près
de l'embouchure, de la rivière Severn, à une distance d'environ
150 milles au sud de York-Factory. Il ne vole jamais plus de soix-
ante mètres à la fois, mais il court avec grande rapidité dans l'herbe
longue qui se trouve près du littoral. Le matin et le soir il articule
une note qui ressemble au frappement d'un caillou contre de l'acier;
à d'autres moments il laisse échapper des cris perçants. Cet oiseau
ne construit pas de nid, quoiqu'il pond de dix à seize œufs tous 'olancs
dans l'herbe.»
216. Le râle de la Jamaïque.
Porzana Jamaicensis (gmel) baird. 1845.
M. le docteur Cottle de Woodstock (Ontario), prétend avoir trouvé
un oiseau de cette espèce à Ingersoll en 1856, et je connais assez le
docteur, pour être sûr que son identification est exacte. (Mcllwrailh.)
M. Nash qui a pris des oiseaux dans le marais de Dundas en 1874
écrit à M. Mclhvraith en janvier 1894, com.me suit:
«Le 18 août 1874 — -J'ai tué quatre de ces oiseaux ce soir à
l'extrémité supérieure du marais Dundas. Mes chiens les ont fait
lever à l'endroit où les joncs avaient été fauchés. C'est la première
fois que je les ai rencontrés ici. Après cette date j'en ai vu plusieurs
autres à peu près au m.ême endroit pendant cette année (1874).
J'ai tué aussi quelques râles jaunes et j'en ai vu beaucoup. »
Le signalement du docteur Cottle concernant ces oiseaux est, à
mon avis, exact, et c'est le seul authentique au Canada. (/. H.
Fleming.) Je crois avoir vu un râle de la Jamaïque en juin à
l'embouchure de la rivière St-Clair. Il s'éleva à côté de moi, et était
78870—13
l82 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
très petit ayant un bec pareil à celui du râle de la Caroline et une peau
apparemment semblable à celle du râle de la Jamaïque que j'ai vu.
{W. Saunders.)
LXXXIII. CREX Bechstein. 1802.
217. Le râle des genêts, ou des cailles.
Crex crex (linn )sharpe. 1884.
Cet oiseau est accidentel et rare au Groenland. On a en obtenu
un spécimen à Godthaab, et il fut expédié au musée de Copenhague
en 1851. (A?'ct. Man.) Cette espèce au Groenland en 1887, 1892,
1893 et 1894. (Winge.)
M. James McKinley de Pictou, dans la Nouvelle-Ecosse, men-
tionne, dans le «Auk)) de janvier 1899, qu'un spécimen de cette
espèce fut pris, il y a presque vingt-cinq ans dans un marais à côté
de Pictou. Le spécimen est resté sans aucune identification jusqu'au
jour de la visite récente de M. Frank M. Chapman à Pictou. Ce
dernier l'a reconnu tout de suite.
LXXXL VIONORNIS Reichenbach. 1852.
218. La êallinule de la Martinique.
lonornis Mariinica (linn) reich. 1852.
C'est un oiseau qui est accidentel et très rare dans la Nouvelle-
Ecosse, et au Nouveau-Brunswick. {Downs et Chamberlain.)
M. Mcllwraith mentionne qu'un individu a été pris à Pickering
(Ontario) en avril 1892.
Ce sont les seuls renseignements que nous ayons pu trouver
relativement à ce. oiseau.
LXXXV. GALLINULA Brisson. 1760.
219. La êallinule de la Floride,
Gallinula galeata (Licht) bonap: 1832.
Cet oiseau est accidentel et rare au Nouveau-Brunswick. Un spé-
cimen fut tué au lac Dick en septembre 1879. {Chamberlain.) Un
spécimen de cette espèce fut pris la dernière semaine de septembre
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 183
1898 sur la rivière Canard (Nouvelle-Ecosse.) {H. F. Tufts.) Dans
la province de Québec, on la rencontre assez souvent en été. (Dionne.)
Elle est commune à Montréal, mais plus nombreuse à l'automne.
(Wintle.) Elle habite l'Ontario en été, en assez grand nombre, et
elle couve depuis la ville d'Ottawa jusqu'au lac Erié.
Notes sur la reproduction. — Un nid de cette espèce, contenant
sept œufs, en partie couvés, fut pris à Kars, sur le Rideau (Ontario)
le 9 juillet 1890 par MM. W. et F. A. Saunders.
Le 6 juin 1903 j'ai visité les marais au lac St-Francis, près de
Summerton (Ontario) et j'ai trouvé la gallinule de la Floride, en
train de nicher sur une légère estrade construite de joncs secs qui
étaient attachés aux tiges de roseaux. Cette estrade fut élevée de
quelques pouces au-dessus de l'eau et 'e nid contenait onze œufs
frais. (Lewis M. Terrill.)
Cet oiseau était, il y a plusieurs années, très commun en beaucoup
d'endroits dans l'Ontario, mais il devient de p^us en plus rare chaque
année, non seulement à cause des chasseurs, mais aussi à cause de
l'égouttement du terrain, et le dessèchement de ses retraites d'au-
trefois. La gallinule de la Floride couve encore dans les marais
de l'intérieur entre Kingston et Brockville, et parfois le long du
Saint-Laurent. Elle construit dans l'eau un nid des tiges de jonc
de l'année précédente, bien entourée d'une nouvelle croissance de
plantes semblables. J'ai pu aller en bateau sauf dans un sevil cas
à tous les nids que j'ai trouvés. D'habitude les œufs sont pondus
à partir du milieu de mois de mai; onze étant le plus grand nombre
que j'ai remarqué dans un seul nid. Ces gallinules ressemblent abso-
lument quant à la taille et la couleur aux poules d'eau de la Grande-
Bretagne, le nid étant placé dans de semblables endroits. {Rév. C.
J. Yoiing.) Cette espèce construit son nid seulement dans les plus
grands marais. Je l'ai trouvé, cependant, dans le marais à Toronto.
Le n'd est construit de la même façon que celui du râle, c'est-à-dire
attaché aux joncs voisins, à une hauteur assez élevée pour éviter
l'humidité. Elle pond de six à dix œufs. {W. Saundrrs.)
78870— I3è
l84 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
LXXXVI. FULICA Linn^us. 1758.
220. La foulque noire ou la tnorelle d'Europe.
Fulica atra (linn.) 1758.
Elle est casuelle au Groenland {Liste A.O.U.) On a obtenu des
espèces de cet oiseau, et elles se trouvent actuellement au musée de
Copenhague. {Winge.)
221. La foulque d'Amérique.
, Fulica americana (gmel). 1788.
On a obtenu deux spécimens de cette espèce au Groenland pendant
l'année de 1854, l'un à Godthaab et l'autre dans la baie de Disco.
{Arct. Man.) Une foulque fut tuée dans un lac près de Nain,
Labrador, il y a déjà plusieurs années. {Packard.) Elle n'est pas
très commune à l'automne dans la Nouvelle- Ecosse. {Downs.) La
foulque habite le Nouveau- Brunswick en été, s'y trouvant toujours
en nombres plus élevés. {Chamberlain.)
Ces foulqus couvent dans la vallée du St-Laurent, dans l'ouest de
la province de Québec, et partout dans l'Ontario, allant ensuite
au littoral du Pacifique, et sur l'île de Vancouver. L'auteur les a
trouvées répandues dans toute la région des prairies, généralement
par grandes bandes, mais dans les petits étangs, souvent par quelques
couples seulement, ou même un seul couple. Les principaux endroits
pour la reproduction se trouvent dans le Manitoba et le Nord-Ouest.
Cette foulque était en train de couver aux lacs Vermillon, à Banff,
dans les Montagnes Rocheuses le 11 mai 1891. Sir John Richardson
constate qu'elle s'en va au nord jusqu'à la latitude 53° et M. Ber-
nard Ross dit qu'elle dépasse cette limite, en allant aussi loin que le
Fort Simpson sur le fleuve Mackenzie, qui se trouve dans la latitude
62°-3o'. M. Spreadborough l'a trouvée commune dans tous les marais
depuis le lac Lesser-Slave jusqu'à la rivière de la Paix (Athabasca).
Quoi-qu'elle soit bien commune dans la Colombie-Britannique, d'après
M. Nelson l'on en a trouvé qu'un seul spécimen en Alaska.
Note sur la reproduction.— La foulque d'Amérique construit
son nid sur un tas de vieux joncs. Ce nid se compose de petits mor-
ceaux de jonc, et de l'herbe des marais, sans aucune garniture spé-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 185
ciale. Les œufs au nombre de six ou plus sont grisâtres, finement
pointillés de brun foncé. A cause de l'habitude qu'a l'oiseau mère
de couvrir son nid au moment où elle le quitte, il est très difficile à
trouver. Elle couve dans les marais aux alentours d'Ottawa (Ontario).
(G. R. White). Cette espèce couve dans les mêmes endroits que fré-
quente la gallinule de la Floride, et tous deux construisent leurs nids
de la même façon. {W. Saiinders). Elle niche dans les joncs et les
herbes qui poussent dans l'eau aux bords des lacs, et des étangs. Le
nid se compose d'herbes et de joncs, et il est assez petit et peu profond.
Les jeunes quittent leurs nids aussitôt qu'ils sont éclos. On la trouvé
en train de couver à Indian-Head et au lac Crâne (Saskatchewan
ainsi qu'a Banff dans les Montagnes Rocheuses et à Kamloops
(Colombie- Britannique) . {Spreadborought) . Après avoir marché dans
l'eau pendant une demie heure, dans un marais, au lac Crâne, qui se
composait principalement de Carex aristata et de quelques groupes
de Scirpus lacutris l'auteur a découvert dix-huit nids qui apparte-
naient à cette espèce, la plupart desquels contenaient onze œufs chacun.
D'habitude les nids contiennent de dix à douze œufs. Les jeunes
oiseaux sortent de l'œuf bien irrégulièrement et aussitôt qu'ils sont
éclos, ils quittent le nid et se mettent à l'eau. Les nids sont
construits de Scirpus sec, et garnis de grosses feuilles du Carex.
Ordre. LIMICOLi^. Oiseaux des rivages.
Famille XIX. PHALAROPODID.Î:. Phalaropes..
LXXXVIL CRYMOPHILUS Vielliot. i8i6.
222. Le phalarope roux.
CrynwphUus fulicarius (Lixx). Stejx. 1885.
On dit que le phalarope roux est le dernier des oiseaux d'été qui
se rend au Groenland. On le rencontre très rarement dans le Sud,
et rien n'indique qu'il ne reproduise plus au sud que la latitude 68°
nord; de là en allant plus au nord on le voit bien fréquemment. {Arct
Man) C'est un oiseau migrateur assez commun dans Terre-Neuve, au
Labrador, dans la Nouvelle-Ecosse, y compris l'île au Sable, dans
le Nouveau-Brunswick, et dans la province de Québec, quoiqu'il soit
rare dans l'Ontario. Il préfère les eaux du littoral à celles de l'inté-
l86 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
rieur. D'après M. Turner il abonde sur les rives du détroit d'Hud-
son, où quelques spécimens y couvent. Il est commun et couve
aux alentours de la baie d'Hudson. L'auteur n'en a vu que deux
spécimens dans les prairies. Ces deux furent abattus, l'un sur le lac
Long au mois de juillet 1879, et l'autre sur le lac Old-Wives en mai
1895. M. Fannin fait mention du fait que cette espèce n'a été
prise qu'à Burrard Inlet et à Chilliwack dans la Colombie-Britan-
nique.
Cette espèce abonde dans les hautes latitudes du nord. Elle couve
dans les îles North-Georgian ainsi que sur la péninsule Melville, et
fut souvent aperçue par les membres d'expéditions qui voyagent au
nord, nageant sur la mer à une grande distance de terre. {Richard-
son). Cet oiseau se trouve en assez grand nombre sur les rives de la
baie de Franklin, où on a obtenu des nids dans les plaines marécageu-
ses dans la première semaine de juillet 1864. {Macfarlane) . Cette
espèce arrive à l'embouchure du Yukon, ainsi qu'aux endroits conti-
guës au littoral de la mer Behring, pendant les derniers jours de mai
et au commencement de juin. Elle couve en abondance sur toutes les
côtes et aux îles, ainsi que loin dans l'intérieur. (Nelson). Le
phalarope .roux arrive à St-Michsel vers le commencement de juin.
Il n'est commun à aucun moment, mais on le voit plus souvent
sur le continent que sur l'île St-Michœl. Aux alentours du delta du
Yukon, cet oiseau abonde tout l'été. {Turner). Il est l'un des oiseaux
les plus communs à Point-Barrow et y reste jusqu'à la fin octobre,
quand la mer commence à se renfermer. {Murdoch). Nous avons
vu une petite bande de ces oiseaux près de Skag\vay, dans l'Alaska, et
d'autres encore que j'ai cru être de cette espèce, près du détroit de
Wrangell, et dans celui du Prince Frederick. {Bishop). Cette
espèce émigré en grand nombre aux îles Pribilof , mais elle s'y trouve
principalement à l'automne. (Palmer).
Note sur la reproduction. — -Au commencement de juin à
St-Michsel Alaska, les œufs sont pondus dans une légère dépression
du terrain, généralement sur les plaines humides, où se trouvent les
oiseaux. Le nid est rarement garni. Vers la fin juin, la plupart des
jeunes oiseaux sont sortis de l'œuf et au milieu de juillet sont au vol.
Les endroits choisis pour l'emplacement du nid de cet oiseau ressemble
beaucoup à ceux du Phalarope lohatiis sauf que ce dernier choisit
probablement des lieux plus secs. On a enlevé le 8 juin, à une distance
d'à peu près six pieds d'un étang saumâtre, un nid contenant des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I87
œufs, qui était construit d'herbes sèches, et qui se trouvait sous un
petit saule. {Nelson). Le phalarope roux est commun aux environs
de Fullerton et à l'île Southampton, dans la baie d'Hudson. Il
niche autour des étangs d'eau douce, pondant ses œufs dans des
dépressions sabloneuses et mousseuses, et souvent aussi dans des
lichens, sans avoir dénués des matériaux nécessaires à pour y faire
des nids. {Arct. Man).
LXXXVIII. PHALAROPUS Brisson. 1760.
223. Le phalarope hyperbéen.
Phalaropiis lohatus (Linn.) Salvad. 1872.
Le phalarope hyperbéen semble être le plus commun des phala-
ropes au Groenland, et probablement aussi, très loin dans les ré-
gions septentrionales. (Arct. Man.) Il couve sur les petites îles de
dans la baie d'Ungava, et fréquente le long de la côte nord du Labra-
dor. (Turner.) J'en ai vu environ une douzaine, le 16 juin 1896,
dans un petit étang sur une île dans la baie James, où évidemment
ils étaient en train de couver. On n'en a pas remarqué d'autres dans
l'intérieur du Labrador. (Spreadborough.) C'est un oiseau migrateur
dans Terreneuve, dans la Nouvelle-Ecosse, et au Nouveau-Brunswick.
Il fréquente la province de Québec, mais il est rare dans l'Ontario.
On le voit souvent en été dans toutes les parties de la baie d'Hudson,
où, sans doute, il couve en grand nombre, quoiqu'il soit peu commun
dans le Manitoba. M . Le docteur Coues a trouvé cet oiseau en grand
nombre le 16 août 1874, dans un étang, près du pied des Montagnes
Rocheuses, non loin de la frontière, et il a cru qu'il pouvait y couver,
cet oiseau se montrait en grand nombre à Indian Head, Saskatchewan
en 1892. M. Spreadborough dit qu'on l'avait vu dans ces lieux pour
la première fois, le 15 mai mais à partir du 25 au 30 mai, il en avait
des milliers au lac Deep, cependant le 3 juin ils étaient tous dis-
parus. Le 3 juin 1895 des spécimens furent abattus par l'auteur
même à la source Thirty Mile, et le 6 juin il en abattit d'autres au
lac Twelve-Mile près de la montagne Wood, Saskatchewan. Ils sem-
blaient y couver. Le 29 mai 1905, MM. Bishop et Bent ont vu plu-
sieurs bandes d'oiseaux migrateurs près du lac Hay, Saskatchewan,
en compagnie des sanderlings. Deux m.âles, d'entre-eux, en état pour
laproduction, furent pris au lac Big Stick le 14 juin 1906 par M.
t88 commission géologique du canada.
Bishop. Une bande, aperçue par M. Bishop le 13 juillet, indiqua le
commencement de la migration d'automne. Au mois d'août 1906,
M . Atkinson mentionne ayant vu cet oiseau en « milliers innombra-
bles» depuis Saskatoon, Saskatchewan jusqu'à Edmonton, Alberta.
Sis John Richardson et MM. Ross et Macfarlane s'accordent à dire
que cette espèce fréquente, en grand nombre, les endroits boisés et
les Barren Grounds pendant la saison de reproduction, et qu'elle
se répand jusqu'au littoral de la mer arctique. MM. Nelson et Turner
disent, tous deux, que cette espèce est très commune en Alaska et
qu'elle couve dans presque toutes les parties du pays, mais surtout le
long de la côte marécageuse du nord. Elle fréquente la Colombie-
Britannique et M. Fannin l'a abattue au mois de juillet au goulst
Burrard, donc c'est bien probable que quelques couples y couvent.
M. Brooks dit qu'elle couve probablement à Chilcotin du nord,
Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce arrive vers le 25 mai
à St-Michael, Alaska. Sa nourriture consiste entièrement de petits
invertébrés marins, de limaces, de larves, et de mouches. Elle couve
au mois de juin. Le nid est placé dans les herbes et consiste d'un
tas de brins d'herbes arrangées avec peu de soin. Elle pond quatre
ou cinq œufs d'une teinte verdâtre profusément recouverte de taches
sombres. Les jeunes peuvent prendre leur vol au ler août. {Turner.)
Le nombre de la ponte est habituellement quatre, et les œufs varient
considérablement quant à l'exactitude des couleurs. La couleur du
fond, d'une nombreuse collection que j'ai maintenant devant moi
et qui fut obtenue aux alentours de St Michael, contient des nuances
depuis l'argile verdâtre jusqu'au brun olivâtre assez foncé. Les
taches et les marques sont très irrégulières quant à leur grandeur
et à leur formation, mais elles sont habituellement plus fortes au
gros bout. (Nelson.) Le nid, comme celui du phalarope roux,
consiste en une légère dépression dans le sol, garnie de quelques
feuilles sèches et d'herbes, et se trouve presqu'invariablement aux
bords de petits étangs ou de nappes d'eau. Plus de soixante dix
nids furent obtenus, le nombre d'œufs étant toujours de quatre
chacun (Macfarlane.)
C'est surtout un oiseau migrateur, mais quelques spécimens couvent
sur les îles Pribilof. M. EUiott en a obtenu des jeunes sur l'île St-
Georgesen 1873, et le 2 juillet 1890 sur l'î'e St-Paul, j'en ai moi-même
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 189
pris deux autres, qui venaient de sortir de l'œuf. Ces oiseaux arrivent
en petit nombre, vers la fin mai, et la plupart passent au nord, quel-
ques couples seulement, restent sur les îles pour couver. (Palmer.)
LXXXIX. STEGANOPUS Vielliot. 1819.
224. Le phalarope de Wilson.
Steganopiis tricolor Vieill. 1819.
Le phalarope de \\'ilson est accidentel dans la province de
Québec. (Dionne.) Il visite accidentellement l'Ontario. Mclhvraith.)
Il émigré quelquefois à Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.) Cette
espèce est commune par toute la région des prairies. Elle couve
à côté des étangs marécageux dans des endroits propices, depuis
Pembina jusqu'aux montagnes Rocheuses. Elle peut se trouver mê-
me à la baie d'Hudson, car M. Murray fait mention d'un phalarope
qu'il a vu au fort Severn, qu'on le croit appartenir à cette espèce.
Sir John Richardson dit que cette espèce ne se répand pas plus au
nord que la latitude 55°. M. Fannin ne l'a pas vu et M. Brooks n'a
pas pu l'identifier positivement, qu'une seule fois à Chilliwack dans
la vallée du fleuve Fraser.
Notes sur la reproduction. — On a vu cette espèce pour la premiè-
re fois le 18 mai 1892, à Indian-Head (Saskatchewan) mais elle n'est
jamais devenue commiune, quoiqu'elle couve en grand nombre dans
les fondrières au sud du lac Deep. Les habitudes de cet oiseau res-
semblent beaucoup à celles des bécasseaux, car il court comme eux cà
et là sur le littoral et nage très peu. Le 23 juin on a vu un jeune oi-
seau avec trois bandes noires sur le dos, l'une passant de la base du bec
jusqu'au croupion. Le reste du corps était de couleur chamois
clair, presque orange. Cette espèce est commune depuis Indian-
Head jusqu'à Edmonton (Alberta) et elle niche dans l'herbe courte
sur un teriain bas et humide près de l'eau. Le nid qui n'est une cavité
superficielle, est garni de quelques brins d'herbe. Les jeunes quittent
le nid aussitôt qu'ils sont sortis de l'œuf. {Spreadborough.) Cette
espèce couve à Reaburn (Manitoba), au lac Rush (Saskatchewan)
et au lac Buffalo (Alberta). (Dippie.) Le 5 et le 6 juin 1896, de
nombreux nids de cette espèce furent pris par l'auteur même au lac
Twelve-Mile, près de la montagne Wood (Saskatchewan). Ils
contenaient trois ou quatre œufs chacun. Le nid n'était qu'un petit
I90 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
trou dans la terre, étant situé, habituellement, parmi des touffes
de vieille herbe, soit au milieu d'un marais, soit au bord dans un endroit
sec. Un nid était placé dans une touffe d'orge sauvage. (Hordeum
Jubatiim.) Le phalarope de Wilson était très commun au lac Crâne
(Saskatchewan) où il couvait en 1894. Le 7 juin j'ai trouvé un nid
contenant des œufs presque couvés, il fut trouvé par terre à côté
d'une touffe d'herbe. L'oiseau couvait aussi dans un étang maré-
cageux, à l'extrémité est des collines Cypress le 26 juin 1894, ainsi
qu'au lac Cypress, et au ruisseau Sucker (Saskatchewan) le 30 juin
1895. MM. Bishop, Bent et Raine ont vu couver cette espèce
dans la Saskatchewan.
Famille XX. RECURVIROSTRID^.
XC. RECURVIROSTRA (Linn^us). 1758.
225. L'avocette d'Amérique.
Recufviroslra americana (gmel). 1788.
Un seul spécimen de cet oiseau fut tué à St-John (Nouveau-
Brunswick) et actuellement fait partie de la collection de M. Carnal.
{Chamberlain.) Je sais que trois individus de cette espèce ont été
obtenus à diverses reprises à Rondeau, sur la rive nord du lac Erié,
mais je n'ai pas entendu parler d'autres spécimens de cette espèce
dans l'Ontario. (Mcllwraith.) C'est un oiseau migrateur accidentel
à Toronto (Ontario). Il y a deux mentions de cet oiseau. Un mâle
adulte de plumage gris, a été pris le 19 septembre 1901. (/. H .Fleming.)
Il est très rare dans l'est du Manitoba, mais commun par toute
la région des prairies, principalement sur les bords d'étangs saumâtres
où il couve en grand nombre. L'étendue principale de ses migrations
se trouve depuis la frontière internationale jusqu'à la latitude 53°
mais on l'a pris aussi loin au nord que le fort Rae sur le grand lac
des Esclaves.
Notes sur la reproduction. — Selon mes observations, sa
zone de reproduction s'étend depuis Indian-Head jusqu'à un
endroit situé à quelques milles des Montagnes Rocheuses. On
l'a observé pour la première fois, le 14 mai 1892, au lac Deep, Indian-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, I9I
Head (Saskatchewan) ; vers le 3 juin il couvait en grand nombre sur
une longue pointe de terre qui se projetait au loin dans un petit
lac, dans le canton seize, rang treize. J'ai recueilli de nombreux nids,
à plusieurs reprises, après le treize juin; l'un de ceux-ci contenait
deux œufs et on n'a jamais trouvé plus jJe quatre œufs dans un seul
nid. Dans presque chaque cas le nid n'était qu'une dépression
superficielle, faite entre trois et quatre pierres dans le sable, et
était garni de quelques brins d'herbes cassés. Les principales localités
pour la reproduction se trouvent aux bords des étangs d'alkali, et
le nid est toujours près de l'eau. La couvaison commence générale-
ment dans la dernière semaine de mai, et les jeunes quittent le nid,
aussitôt sortis des œufs. (Spreadborough.)
Mes observations confirment celles de M Spreadborough en chaque
détail. Des œufs et des jeunes duvetés furent pris près de la rivière
High (Alberta) au mois de juin 1906. (W. Saiinders.) On a remar-
qué cette espèce en train de couver aux bords des lacs Crâne, et
Hay, et sur l'île Gull dans le lac Big-Stick (Saskatchewan). {A. C.
Bent.) Le 10 juin 1891 j'ai trouvé une grande colonie d'avocettes,
nichant sur une île dans un petit lac dix milles au nord du lac Rush
dans la Saskatchewan. Je revins à cet endroit le 15 juin 1895 lorsque
je trouvai la grande colonie toujours installée dans ses anciens lieux.
Il a dû y avoir sur l'île à peu près deux cents nids, et ils étaient telle-
ment près les uns des autres que j'ai dû prendre garde d'écraser
les œufs. Les nids étaient simplement des dépressions dans le sable
garnies d'herbes cassées. {Raine.)
Famille XXL SCOLOPACID^. Bécasinnes, Maubèches, etc-
XCI. SGOLOPAX (LixNnaeus). 1758.
227. La bécasse d'Europe.
Scolopax rusticola (linn). 1758.
On dit qu'un individu de cette espèce a été tué en janvier 1862
aux alentours de St-Johns (Terreneuve). (Reeks.) Un spécimen
fut abattu à Chambly (province de Québec) le il novembre 1882
par un Canadien-Français et fut acquis par M. Brock Willett. Il
192 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
fut envoyé pour être empaillé à feu M. William Couper qui fit
mention de sa découverte dans le «Canadian Sportsman and Na-
turalist». {Wintle.)
XCII. PHILOHELA Gray. 1841.
228. La bécasse d'Amérique.
Philohela minor (gmel) gil\y, 1841.
Plusieurs personnes prétendent avoir chassé la bécassine d'Amé-
rique sur le littoral est du Labrador. {Packard.)
Cette espèce est commune dans la Nouvelle-Ecosse, et y couve au
commencement du printemps. (Downs, Tufts.) Elle fréquente
le Nouveau-Brunswick et y couve. (Chamberlain.) On l'a trouvée
le 17 août 1888 en train de couver à Georgetown sur l'île du
Prince-Edouard. Elle est commune dans la province de Québec et
dans l'est d'Ontario, mais plus nombreuse dans l'ouest de la dernière
province. Elle couve sur toute l'étendue de ses migrations. C'est
un oiseau qui ne fréquente pas la plus grande partie d'Ontario
comme autrefois.
Cette espèce n'habite que rarement le Manitoba en été, et
ne se répand probablement pas plus à l'ouest que Brandon, puisqu'on
ne l'a jamais remarquée ou mentionnée au-delà de cette ville, qui se
trouve à cent cinquante milles à l'ouest de Winnipeg.
Notes sur la reproduction. — Un couple d'oiseaux de cette es-
pèces nicha, il y a quelques années dans un champ près de Brace-
bridge, Muskoka, Ontario, mais elle est rare dans ce distrit.
(Spreadborough.) La bécasse d'Amérique devient de plus en plus
rare chaque année dans la vallée du St-Laurent. Quelques-uns de
ces oiseaux couvent aux environs du lac près de Mackintosh-
Mills, Ontario. J'ai observé un nid le 3 juin 1891. Il fut cons-
truit sur un petit monticule mousseux dans un groupe d'arbres
de la deuxième croissance, tout près d'un grand bocage, et n'était
qu'à une courte distance du bord du lac. A ce moment les œufs, au
nombre de quatre, étaient en partie couvés. Ils ressemblaient aux
œufs de la bécasse d'Europe, sauf qu'ils étaient plus petits. Cet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I93
oiseau est encore assez commun à cette date (1906) aux alentours de
Madoc, comté d'Hastings, Ontario. Il couve dans les cantons de
Huntingdon et Rawdon. (Rév. C. J. Young.) Le 20 mai 1895 M.
Robert Johnson de la Commission géologique a trouvé un
nid de cette espèce dans un terrain marécageux à gauche du che-
min de Chelsea et au sud du passage à niveau du chemin de fer du
Gatineau "V'^alley. Il était placé sur un tertre dans un marécage et
consistait simplement d'une dépression garnie d'herbes et abritée
par des buissons de cèdre. Cet endroit est situé à environ quatre mil-
les d'Ottawa.
XCIII. GALLINAGO Leach. i8i6.
229. La bécassine d'Europe.
Gallinago, gallinago (Linn.) Licht. 1854.
On en a reçu un spécimen du docteur Paulsen en 1845, miais cette
espèce a été observée si souvent au Groenland qu'elle doit y couver.
{Arct. Man.) D'après M. Winge (Greenland Birds. Page 176.)
Cette espèce et celle qui suit sont aussi nombreuses que l'autre
au Groenland. Ni l'une ni l'autre n'est commune. Il pense que
probablement elles y couvent.
230. La bécassine de Wilson.
Gallinago delicata (Ord.) A. O. U. Liste. 1886.
La bécassine de Wilson est un oiseau migrateur commun en été
et couve dans Terreneuve, dans la Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-
Brunswick, sur l'île du Prince-Edouard, et en grand nombre sur
toutes les îles du golfe Saint-Laurent, ainsi que dans la pro-
vince de Québec et dans l'est d'Ontario. M. Spreadborough l'a vue
couver depuis Missinabi en allant au nord jusqu'au cap Henrietta-
Maria, dansla baie James, ainsi qu'à la rivière Great-Whale, dans la
baie d'Hudson, où il a vu une mère avec une jeune couvée, au
mois de juillet 1896.
Dans l'ouest la bécassiue de Wilson se trouve partout dans la région
des prairies, surtout dans tous les marais de la partie boisée. On
trouve cette espèce dans la Colombie- Britannique, depuis la frontière
194 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
internationale jusqu'à l'Alaska, ainsi que sur l'île de Vancouver, où
elle couve. D'après M. Brooks elle fréquente le district de Cariboo
en été, et quelques spécimens hivernent sur le lac Okanagan, Colom-
bie-Britannique. MM. Turner et Nelson mentionnent que cet oiseau
se répand largement dans l'Alaska, et Macfarlane, l'a trouvée en
train de couver sur la rivière Anderson.
Notes sur la reproduction. — Quelques couples couvent encore
dans le comté de Leeds, Ontario. Au commencement de juin 1892,
un nid, contenant quatre œufs, fut pris à Black- Pond près de Brockvil-
le. Le 9 juin 1896, j'ai vu un de ces oiseaux perché sur une souche dans
un pré humide; sans doute la femelle nichait dans le voisinage.
L'endroit où j'ai vu cette espèce en train de couver le plus souvent
est sur les îles de la Madeleine. On peut dire même qu'elle y est
encore commune jusqu'à présent. J'ai obtenu trois œufs couvés, au
commencement de juin 1897. Cette bécassine couve principalement
dans les fondrières tout près de la mer, et au moment de la reproduc-
tion elle devient tapageuse et l'on s'aperçoit bientôt de sa présence.
Son nid, aux îles de la Madeleine, n'est pas habituellement placé dans
l'endroit, le plus humide de la fondrière, mais près du bord d'une
touffe d'épinettes blanches où cà et là, un arbre rabougri essaie de vivre
dans la fondrière remuante. On peut trouver un nid à côté d'un de
ces arbres ou même au-dessous d'une branche, indiquant qu'au point
de vue de similarité de lieux pour la reproduction, la bécassine de
Wilson diffère un peu de sa proche parente, la bécassine d'Europe.
{Rév. C. J. Yoimg.) Je suis informé par M. John Burke, un fermier
habitant près de Rondeau, lac Erié, et en même temps un observa-
teur avisé, qu'il a trouvé ces dernières années, quelques nids de
cette espèce près du marais. {W. Saunders.) J'ai trouvé un nid
contenant quatre œufs près de List-owel, Ontario, le 17 mai 1905.
Un groupe de saules poussait à environ six pieds d'un étang, et le
nid se trouvait à mi-chemin entre les saules et l'étang. C'était sim-
plement une légère dépression faite par l'oiseau dans la mousse et
l'herbe sèche, garnie d'herbe fines et sèches. {W. Kells.) Ces
oiseaux font leurs nids par terre dans des lieux marécageux, et les
garnissent d'herbe et de fougères. J'ai trouvé deux nids aux envi-
rons d'Ottawa, Ontario, l'un le 22 mai 1900 et l'autre le 12 mai
1905. (Garneau.)
Les endroits préférés de cet oiseau sont les fondrières herbeuses
et les tourbières qui entrecoupent le Manitoba. Le seul nid
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I95
appartenant à cette espèce, que j'ai trouvé, était situé sur une petite
motte de gazon au milieu d'un grand marécage. Le nid consistait
en une légère cavité, avec, quelques pailles comme garniture, et reposait
à quelques pouces seulement au-dessus de l'eau. Ceci se passait dans
la troisième semaine de juillet et le 27 du même mois, quatre jeunes
oiseaux étaient couvés, et quittaient leur nid immédiatement. {E.
T. Senton.) J'ai trouvé plusieurs couples en train de couver le 13 mai
1905 dans un marais près de Sidley, Colombie- Britannique. Le 28 mai
j'ai trouvé un nid contenant quatre œufs, dans une touffe d'herbes
qui se trouvait au-dessous d'un buisson de saules, dans un marais
humide. Le nid était construit d'herbe sèche. {Spreadhoroiigli.)
Au mois d'août 1894 l'auteur a vu une femelle et de jeunes oiseaux
de cette espèce dans un marais au pont de la rue St-Patrice à
Ottawa, Ontario. Au commencement de mai 1890 il trouva un nid
à côté d'un tronc d'arbre dans une petite fondrière tout près du réser-
voir appartenant au chemin de fer Canadien du Pacifique, à Revelstoke,
Colombie-Britannique. Ce nid était tout près de l'eau et n'importe
quel passant sur la voie ferrée pouvait voir la mère, mais cepen-
dant elle couva ses jeunes et les conduisit au loin sans acci-
dent. Au mois de juillet 1885; un autre nid fut découvert dans
une fondrière à une petite distance au sud de Donald, dans la
vallée de la Colombia, Colombie- Britannique. Celui-ci contenait
quatre œufs presque couvés. Cette espèce couvait le 24 juin 1894
à l'extrémité est des collines Cypress, Saskatchewan. Les jeunes
étaient capables de voler. M. Fannin écrit que les œufs de cette
espèce furent pris en mai 1891 près d'Enderby, au sud du lac
Shuswap, Colombie-Britannique, par M. De Blois-Green.
Cette espèce n'est pas très nombreuse aux environs de la rivière
Anderson, car nous n'avons trouvé que, relativement, peu de nids.
Je puis tout-de-suite dire que les nids de toute espèce de bécassine,
ou de maubèche, se ressemblent beaucoup quant à leur composition,
leur situation, et au nombre d'œufs qu'ils contiennent. {Macfarlane).
Le 3 juin 1906 je n'ai pas trouvé moins de quatre nids, dans l'espace
de deux heures, aux alentours de la région Little Red Deer (Alberta) .
Les nids étaient construits bien solidement au centre des touffes d'herbe
de marais qui poussaient sur les bords d'un petit lac. Les oiseaux
étaient si près l'un de l'autre que j'ai trouvé tous les nids en mettant
le pied presque sur l'oiseau. {Raine). La bécassine de Wilson couve
partout dans les endroits propices au Manitoba, ainsi qu'à l'ouest
196 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
jusqu'à Edmonton (Alberta). Evidemment elle couve tôt dans la
saison car j'ai vu des jeunes oiseaux en train de voler facilement à
Yorkton (Saskachewan) le 6 juillet 1906. {Geo. Atkinson)
230.1. La grande bécassine.
Gallinago Major (Gmel) Koch 1816.
Cette espèce est accidentelle dans l'Amérique du nord et on l'a
prise dans la baie d'Hudson). {Coiies, Auk, vol. XIV. p. 209, 1897).
XCIV. MACRORHAMPHUS Leach. 18 16.
231. La bécassine rousse.
Macrorhamphiis Griseus (Gmel) Leach 18 16.
La bécassine rousse est accidentelle au Groenland. On en a envoyé
un spécimen de Fiskenaes à Copenhaque en 1824. {Arct. Mari). Elle
se trouve rarement à Fort Chimo dans l'Ungava. Elle est commune
dans les parties sud et ouest du Labrador. (Turner). C'est un oiseau
migrateur d'été dans Terreneuve, où elle couve. (Reeks) On a vu
cette espèce à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. (Wright). Elle
est de passage dans la Nouvelle-Ecosse. (H. t Tvfts). A l'automne
elle visite le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain). Elle se montre
assez fréquemment dans la province de Québec. (Dionne). On la
trouve par petites bandes le long de la rivière Richelieu près de St-
Jean, province de Québec, mais elle devient plus rare près de Mont-
réal, sur le St-Laurent. (Wintle). Elle émigré régulièrement
à Toronto (Ontario). (/. H. Fleming). Deux spécimens ont été
abattus à Ottawa (Ontario) par M. G. R. White, le 22 mai 1890, et
on fait mention de l'existence de quelques autres. M. Mclwraith dit
que c'est un oiseau est errant dans l'ouest d'Ontario. Les terrains de
la reproduction semblent être au nord et au nord-ouest de la baie
d'Hudson.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I97
232. La bécassine à long bec.
Macrorhamphiis Scolopactis (Say) Hawr 1852.
La bécassine à long bec est un oiseau migrateur dans la Nouvelle-
Ecosse. {H. F. Tuffs). Elle abondait le 31 juillet dans les près bor-
dant la baie Button non loin de Fort Churchill sur la baie d'Hudson.
Cette espèce s'en allait à ce moment vers le sud et on ne l'a plus
revue à partir du 3 août. {Preble). C'est un oiseau migrateur rare
à Toronto (Ontario). (/. H. Fleming).
Cette espèce remplace la bécassine rousse depuis le Manitoba
jusqu'à l'ouest. Quoiqu'elle soit peu commune dans l'est du Manitoba
elle devient nombreuse en allant vers l'ouest, et pendant la saison de
la migration, elle se voit en nombre par toute la région des prairies.
Les lieux de reproduction se trouvent probablem.ent au sud du
cercle arctique, car elle arrive en grand nombre sur les prairies au
mois d'août. Outre qu'elle se répand sur un grand territoire à Test
des montagnes, elle se trouve en grand nombre dans l'Alaska, et elle
couve au nord jusqu'à Point Barrow, où dit M. Murdoch, elle est
rare pendant la saison de reproduction. C'est un oiseau que l'on
voit rarement dans les Montagnes Rocheuses et on n'en a pris qu'un
spécimen à Banff en 1891. MM. Lord et Fannin disent tous deux,
qu'elle couve dans la Colombie-Britannique, et M. Brooks l'a trouvée
commune à l'automne dans la vallée du Fraser. M . Spreadborough
en a vu un spécimen en 1903 dans un marais sur la Grande Prairie,
à la rivière de la Paix (Athabasca). Il l'a trouvée par grandes bandes
à l'île Stubbs sur la côte ouest de l'île de Vancouver au mois d'août
1893-
Notes sur la reproduction. — Cette espèce arrive dp bonne
heure à l'embouchure du Yukon souvent même avant le 10 mai.
Vers la fin du mois elle devient nombreuse et commence à couver.
Le 16 juin, en traversant la cime d'une côte couverte de touffes
d'herbes à une distance de plus d'un mille de l'eau je fus étonné de
voir sortir de son nid, à six pieds devant moi, une femelle de cette
espèce, et ensuite, s'en aller furtivement, les ailes baissées, et la tête
penchée, dans l'herbe à une distance de dix à quinze verges. Elle
s'arrêta, presque cachée par une touffe d'herbes et me regarda
dépouiller son nid de son trésor. Les œufs, au nombre de quatre,
étaient placés dans une dépression, peu profonde, et sans aucune trace
78870 — 14
198 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
de garniture, formée par la pesanteur de l'oiseau lui-même. D'autres
nids du même genre furent pris. A la fin juillet les jeunes oiseaux
peuvent voler en compagnie des parents. {Nelson) Quelques nids de
cette espèce furent pris entre le 21 juin et le ler juillet. Les œufs se
trouvaient toujours au nombre de quatre. {Macfarlane). Je fus
étonné de voir cet oiseau qui fait sa couvaison dans les régions arctiques,
se nicher dans les fondrières dans le nord de l'Alberta. Le 3 juin 1906,
j'ai trouvé un nid, contenant quatre beaux œufs. Il était construit
au milieu d'une touffe d'herbe, comme celui de la bécassine de Wilson,
mais la couleur du fond de ses œufs, n'est pas aussi olivâtre, et ils
ressemblent en couleur plutôt à ceuxde la maubèche à poitrine jaunâtre.
L'oiseau était assis bien au fond du nid mais on l'a vite reconnu quand
il s'est envolé et perché à une petite distance. {Rainé).
M. Raine envoie cette note sous titre de Macrorhamphus Griseus,
mais d'après ce que l'on sait concernant les endroits fréquentés par
ces deux espèces, celui que l'on a vu semble appartenir plutôt à l'espèce
Macrorhamphus Scolopaceus. Jusqu'au jour où nous prendrons des
spécimens de cette espèce, il sera toujours douteux si, oui ou non,
cet oiseaux niche dans l'Alberta.
XCV. MICROPALAMA Baird. 1858.
233. La maubèche à longs pieds.
Micropalama himantopus (bonap) baird. 1858.
Cette maubèche est peu commune à Cow Head dans Terre-
neuve. Un spécimen fut abattu en septembre 1867. (Reeks.)
Elle n'est pas rare au Nouveau-Brunswick, mais à cause de la rapidité
de ses rnigrations, elle n'attire pas souvent l'attention. {Chamberlain.)
On l'a vue à Fort-Churchill, sur la baie d'Hudson. {WrighL) Le
19 juillet un oiseau mâle fut abattu dans un endroit boueux à côté
d'un étang sur le marais à environ cinquante milles au nord de
York Factory. On en a remarqué plusieurs autres le 12 août à
environ 25 milles au sud du cap Eskimo. {Preble.) Cette espèce
se rend régulièrement à Toronto (Ontario) à l'automne, quoiqu'elle
y soit plutôt rare. On a vu des oiseaux adultes en plein plumage
du 18 au 28 juillet, et des jeunes oiseaux du 9 août au 27 septembre.
Il y a plus d'une mention de la présence d'oiseaux du 25 au 30 juin
mais pour ma part, je nai pas vu cette espèce. (/. H. Fleming.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. I99
La maubèche à longs pieds semble être rare dans le Manitoba, car
M.Seton ne mentionne qu'une seule prise, mais M. Spreadborough
l'a trouvée commune à Indian Head (Saskatchewan) en septembre
1891. Au printemps suivant, elle fut premièrement aperçue le 18
mai mais elle était disparue avant le 5 juin. Le 16 août 1874,
le docteur Coues a pris des spécimens de cette espèce dans un étaijg
près de la base est des Montagnes Rocheuses, latitude 49°. Sir John
Richardson dit qu'elle va aussi loin que le soixantième parallèle, et
même plus au nord, en assez grand nombre. Elle fréquente l'inté-
rieur pendant la saison de la reproduction et se rend au littoral de la
baie d'Hudson à l'automne avant de s'en aller au sud. M. Ross l'a
trouvée sur le fleuve Mackenzie au nord jusquà Fort Simpson,
mais en petit nombre. M. Kermode fait mention d'un spécimen pris
par M. Brooks à Chilliwack (Colombie-Britannique) le 19 août 1899.
Nos mentions de cette espèce sont peu nombreuses, mais ses retraites
principales pour la reproduction se trouvent probablement 3ur le côté
sud-ouest de la baie d'Hudson.
Notes sur la reproduction. — La maubèche à longs pieds se
trouvait en assez grand nombre sur les rivages de la baie de Franklin,
où on a découvert de nombreux nids contenant des œufs ainsi que des
jeunes oiseaux. Cependant elle trouve très rare dans l'intérieur,
car l'on n'a pris qu'un seul nid au lac Rendez-vous, sur les bords
de la région boisée à l'est du Fort Anderson. (Macfarlane.)
XCVL TRINGA Linnaeus. 1758.
234. La maubèche à poitrine rousse.
Tringa camttus (linn). 1758.
Cette maubèche est rare dans le sud du Groenland, mais on la
rencontré souvent dans le nord. On croit qu'elle ne couve pas
au-dessous de la latitude 68°. Elle est signalée comme ayant couvée
sur la péninsule de Melville, et aux îles de Parry. (Arct-Man.)
C'est un oiseau migrateur dans Terreneuve. Elle ne se montre qu'en
petit nombre à l'automne et en hiver, dans la Nouvelle- Ecosse et
au Nouveau-Brunswick. C'est une espèce rare dans la province de
Québec mais elle se trouve plus fréquemment dans l'Ontario. Le 4
juin 1890 M. Ernest White d'Ottawa (Ontario) en a abattu huit
spécimens d'une bande d'environ soixante-dix, mais on en a jamais
78870— 14e
200 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
pris depuis. M. Mcllwraith fait mention de la présence de quelques
spécimens de cette espèce à Hamilton (Ontario). M. Fleming
dit que, bien qu'elle soit commune au printemps il n'en a pas vu
d'adultes à l'autom-ne. Le docteur Coues mentionne qu'il a pris
quelques spécimens de cette maubèché en plumage d'adolescence
ail port d'Henley (Labrador) en 1860. C'est un oiseau de passage
assez commun dans le Manitoba, mais elle se trouve rarement plus à
l'ouest. Cette espèce est commune en été le long du littoral de la
mer Arctique ainsi que sur les îles au nord. Dans l'Alaska elle est
commune en certains endroits et rare en d'autres. D'après M.
Fannin, elle se trouve en grand nombre pendant la saison de la
migration, le long du littoral de la Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — La maubèché à poitrine rousse
couve sur la péninsule de Melville et en d'autres parties de l'Amérique
arctique ainsi que sur la baie d'Hudson, en descendant jusqu'à la
latitude 58°. Elle pond quatre œufs dans une touffe d'herbes
desséchées. (RicJiardson.) Elle couvait, entre d'autres endroits, à
la tête de Gaasefjord sur l'île d'Ellsmere où on a trouvé ses jeunes.
(E. Bay.)
Le major Henry W. Fielden, naturaliste de l'expédition arctique
de Nares, dit qu'il n'a pas eu la chance de trouver les œufs de la
maubèché à la poitrine rousse pendant son séjour dans les régions
polaires, quoiqu'elle couve en assez grand nombre le long des rives
du détroit Smith, et sur la côte nord de la terre Grinnell. Cependant,
le 30 juillet 1876 trois matelots, se promenant au bord d'un petit lac,
non loin du navire, ont rencontré l'oiseau mère accompagnée de ses
trois jeunes qu'ils ont apportés à Major Fielden. Le lieutenant A.
W. Greely, U.S.A., commandant de la récente expédition au détroit
Lady Franklin, à réussi à trouver l'œuf de cette espèce, si longtemps
recherché. Le spécimen de l'oiseau et celui de l'œuf furent trouvés
dans le voisinage du «Fort Conger» en latitude 8i°-44'N. L'œuf
était d'un vert pois clair, très pointillé de brun, les points étant
de la grosseur d'une tête d'épingle. {The Auk, vol. II, pp. ji2-jij.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 201
XCVII. ARQUATELLA Baird. 1858.
235. La maubèche pourprée.
Arquatella maritima (Brunn.) Coues. 1861.
On rencontre cette maubèche en hiver près de la côte du Groenland,
si la mer n'est pas gelée. Elle couve sur la péninsule de Melville et
sur le côté ouest du détroit de Davis. {Arct. Man.) Cette espèce
est commune en hiver et quelques spécimens couvent à Ivigtut dans le
Groenland. (Hagenip.) La maubèche pourprée se montre en grand
nombre au printemps et à l'automne, aux endroits au nord et au sud
du Labrador, qui se trouvent sur le littoral de l'Atlantique. {Tiirner.)
On n'en a vue ou obtenue qu'un seul spécimen au bras de Wales,
détroit d'Hudson en 1885. {Payne.) C'est un oiseau migrateur
d'été, quoique rare, à Cow Head, Terreneuve. Elle hiverne rarement
sur la côte de la Nouvelle-Ecosse, mais se trouve assez souvent en
hiver sur la côte du Nouveau-Brunswick. Elle est accidentelle à Beau-
port, à Montréal, et à d'autres endroits le long du St-Laurent. De
temps en temps on la voit à Ottawa, Ontario, comme l'indique la prise
d'un spécimen par M. N. Forbes, le 28 octobre 1885, sur la rivière
Rideau, et d'un autre par M. G. R. White. La même année un spé-
cimen de cette espèce fut pris par M. le docteur K. C. Mcllwraith à
Hamilton, Ontario et on en a pris quelques autres depuis. M. Flemm-
ing mentionne qu'elle se trouve régulièrement quoiqu'en petit nombre
à Toronto, Ontario. On ne l'a jamais observée dans l'ouest et elle
semble ne fréquenter que la partie nord-est du continent.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve si loin au
nord que nous ne pouvons rien ajouter à ce que Sir John Richard-
son a dit sur son compte, il y a bien des années, c'est-à-dire qu'elle
couve en grand nombre sur la péninsule de Melville, et sur les côtes
nord de la baie d'Hudson.
236. La maubèche aléoutienne.
Arquatella couesi Ridgw. 1880.
Cette espèce couve par toute la chaîne Aléoutienne depuis l'île la
plus à l'ouest, en allant à l'est jusqu'au groupe Shumagin au sud de
l'Alaska. Dans ses migrations d'automne elle se répand tout le long de
202 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
la côte est de la mer de Behring et elle suit même la côte de la mer
Arctique. L'étendue de ses migrations comprend les îles Aléoutiennes,
la côte de Kadiak, ainsi que tout le continent jusqu'à Sitka, et proba-
blement les endroits encore plus au sud. {Nelson.) Cette espèce
arrive à St-Michael au commencement de mai et ne se trouve stricte-
ment qu'au bord de la mer. Elle fréquente les plus grandes roches,
et les pentes rocheuses, couvertes de plantes marines parmi les-
quelles elle cherche des limaces et d'autres invertébrés marins.
(Turner.) Un spécimen de cette espèce fut pris sur l'île Kakiak,
Alaska. {Grinnell.) M. Figgins a pris un spécimen de cette mau-
bèche à Homer et M. Anderson deux mâles et deux couvées d'œufs
à la baie Muller, Alaska. (Chapman.) Trois spécimens de l'espèce
en plumage d'hiver furent obtenus le 22 août 1898 à Port Clarence
dans l'Alaska. (Mcllhenny.)
Notes sur la reproduction. — La maubèche aléoutienne arrive
en assez grand nombre à St-Michael, au commencement de mai, por-
tant, à son arrivée, un plumage sombre, qui, au ler juin, se change
à cet endroit en celui d'été. Au milieu de juin il est rare que l'on voit
un de ces oiseaux en plumage d'hiver. En prenant son plumage d'été
ses habitudes changent entièrement. Elle construit son nid aux
endroits les plus secs dans la terre marécageuse, et se trouve indi-
viduellement ou par couples. Le nid est fait d'une manière assez
comfortable, d'herbes desséchées et de quelques plumes placées sur
une toufïe sèche d'herbes, peut-être entourée d'eau. Les jeunes sont
capables de quitter le nid au 10 juillet. Quatre ou cinq oisillons sont
élevés dans un seul nid. Ils suivent les parents jusqu'à ce qu'ils
portent leur plumage d'hiver à la fin août ou en septembre, ou même
plus tard. (Turner.)
237. La maubèche des lies Pribilof.
Arqiiatella ptilocnemis (Coues) Ridgw. 1880.
M. H. W. Elliott le découvreur de cette espèce, en parlant de l'é-
tendue de ses migrations, dit qu'à part des îles Pribilof, il la trouva
en 1874 aussi abondamment sur l'île St-Matthew à 200 milles au
nord, où elle couvait en grand nombre, comme sur les îles Pribilof. Un
couple unique fut aperçu par M. Elliott lui-même en train de nicher
sur la côte sud de l'île St-Lawrence au mois de juin 1881. M. Krause
a obtenu trois spécimens de cette espèce en hiver dans la baie Portage,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 203
qui se trouve sur le continent près de l'extrémité de la péninsule de
Chilcat, mais il ne l'a pas vue par grandes bandes avant le mois d'avril ;
donc il est probable qu'elle hiverne au sud, le long de la côte d'Alaska,
et peut-être aussi dans la Colombie-Britannique. {Nelson.)
Notes sur la reproduction. — ^Je puis dire que c'est le seul
échassier qui couve sur les îles Pribilof, à l'exception de temps en temps
d'un couple ou deux de Phalaropus hyperboreus. Cette maubèche se
montre au commencement de mai et se rend aux plateaux secs, et
aux touffes mousseuses où elle couve. Le nid consiste en une toufife
de cryptogames spéciales. Elle pond quatre œufs piriformes, tachetés
de couleur foncée et elle les couve en moins de vingt jours. Les jeunes
oiseaux sortent de l'œuf enveloppés d'un duvet jaunâtre assez épais
avec des taches de brun foncé sur la tête ainsi que sur le dos. Ils
obtiennent un plumage semblable à celui des parents et s'envolent
dès le 10 août. {Elliott)
XCVIIL ACTODROMAS Kaup. 1829.
238. La maubèche à queue pointue.
Actodromas acuminata (Horsf.) Ridgw. 1880.
Le 16 septembre 1877, j'eus le plaisir de me procurer près de St-
Michael, une jeune et belle femelle de cet oiseau, ajoutant ainsi l'espèce
à notre faune. Subséquemment on a constaté qu'elle était la plus
commune des bécassines à St-Michael, fréquentant les bords d'étangs
saumâtres ainsi que les ruisseaux à marée montante, en compagnie
d'autres espèces. A Port Clarence et au détroit Kotzebue, des
spécimens uniques ont été pris, et ceux-ci avec les autres obtenus
à St-Michael par l'auteur lui-même, comprennent tous les spécimens
que nous avons trouvés jusqu'à présent. (Nelson.) Nous en avons
pris trois spécimens et vu une douzaine d'autres le 3 octobre pendant
notre court séjour passé à l'île St-George dans la mer de Behring. L'une
de ces maubèches fut prise à Unalaska le 5 octobre. (Bishop.)
Le révérend J. H. Keen en a pris un spécimen à Massett, îles Queen
Charlotte, Colombie-Britannique le 2y décembre 1897. {Fannin.)
On en a vu un oiseau de cette espèce près de l'embouchure de la rivière
Campbell, Comox, île deVancouver. (Brooks). C'est une espèce qui
appartient à l'Asie de l'est, et, selon toute apparence, elle couvait près
de l'embouchure du Yukon.
204 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
239. La maubèche à poitrine cendrée.
Actodromas Macidata (Vicill) Coues 1861.
Un spécimen de cette espèce fut reçu au musé de Copenhague,
du Groenland en 1851, et deux autres y furent envoyés de près de
Disco en 1859. {Arct Man). Elle est accidentelle au Groenland.
Plusieurs peaux ont été obtenues depuis 1860, (Winge). Elle fut
aperçue pour la première fois le 19 juillet dans les marais à environs 50
milles au nord de York Factory où elle se trouvait en assez grand
nombre. Elle était commune le 31 juillet, sur les prés, voisins de la
baie Button et nombreuse sur les Barren Grounds au sud du Cap
Eskimo depuis le 3 jusqu'au 13 août. (Preble). C'est un oiseau
migrateur commun tout le long du littoral de l'Atlantique depuis le
cap Chidley en allant au sud jusqu'au Nouveau-Brunswick et à la
Nouvelle-Ecosse, ainsi que dans la province de Québec, dans l'On-
tario et au Manitoba, mais à partir de là plus à l'ouest on ne la voit
que rarement. M. Spreadborough n'a vu qu'un spécimen de cette
espèce à Indian Head (Saskatchewan) au printemps de 1892. Plus
à l'ouest, le long de la rivière Milk, une femelle de cette espèce fut
abattu le 16 juillet 1895. MM. Dwight et Bishop en ont trouvé
quelques adultes depuis le 18 jusqu'au 22 juillet 1905 au lac Big
Stick dans la Saskatchewan, et, M. Atkinson mentionne qu'elle
se trouvait en grand nombre entre le lac Manito et Edmonton à
partir du 8 août 1906.
MM. Nelson et Murdoch disent que cette espèce est commune
dans l'Alaska et qu'elle couve en grand nombre au nord jusqu'à
Point Barrow. Elis est rare au nord du fleuve Mackenzie ainsi que
plus à l'est le long de la rivière Anderson, car M. Macfarlane en a
vu très peu de spécimens et n'a pas trouvé de nids. MM. Fannin et
Brooks disent que cette maubèche ne fréquente pas beaucoup la
Colombie Britannique pendant la saison de la migration. Sur l'île
Stubbs, qui se trouve sur la côte ouest de l'île de Vancouver, M.
Spreadborough en a tué dix spécimens d'un seul coup, au mois d'août
1893.
Notes sur la reproduction.— Cette espèce arrive à Point
Barrow vers la fin mai ou au commencement de juin, et fréquente
les petits étangs et les endroits marécageux le long du littoral, quelque
fois en compagnie d'autres petits échassiers, surtout la maubèche
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 2O5
à poitrine jaunâtre qui se trouvent sur les hautes berges de la
Nunava. Ces espèces commencent à s'accoupler bientôt après leur
arrivée, et on les voit fréquemment en train de se poursuivre les unes
les autres dans l'air, en jacassant très fort. Le nid est toujours
construit dans l'herbe, avec une préférence marquée pour les en-
droits secs et élevés, tels que les bords de ravines et de ruisseaux. Il
est quelquefois posé au bord d'un petit étang, mais se trouve tou-
jours dans un endroit sec et dans l'herbe, et jamais dans la boue noire
ou la mousse comme ceux du pluvier et de la maubèche à poitrine
jaunâtre, ou dans un marais comme ceux des phalaropes. Toute
les couvées com-plètes contenaient quatre œufs chacune. {Murdoch).
240. La maubèche à croupion bîanc.
Actodromas fuscicollis (Vieill) Bonaparte 1856.
M. Holbœll croit que cette espèce couve près de Julianshaab dans
le Groenland, où les vieux oiseaux ainsi que les jeunes ont été aperçus.
(Arct. Man). Quelques peaux ont été obtenus au Groenland depuis
1840, et peut-être quelques spécimens y couvent. {Winge). La
maubèche à croupions est assez commune sur les prés contigus à la
baie Button. On en a vu de nombreux spécimens sur les Barren
Grounds en aval du cap Eskimo dans la baie d'Hudson. (Preble)
Elle se montre par bandes sur la côte ouest de la baie James au
mois d'août. {Spreadborough). C'est un oiseau migrateur commun
tout le long du littoral de l'Atlantique et dans le golfe, ainsi que
sur le fîeuve St-Laurent jusqu'à Montréal. Cette esf)èce devient
plus rare dans l'Ontario, mais s'augmente dans le Manitoba, où elle
se trouve en assez grand nombre comme oiseau migrateur. On
en a vu quelques spécimens à l'ouest jusqu'à la Crâne dans la
Saskatchewan. Quelques-uns doivent couver aux alentours d'In-
dian Head (Saskatchev.an) car ils y furent observés du 9 mai au
1er juillet 1892 au moment du départ de M. Spreadborough. Sir John
Richardson dit que cette espèce se trouve en assez grand nombre
sur les rives des petits lacs, qui bordent les plaines de la Saskatche-
wan, M. Murdock mentionne qu'il a tué deux oiseaux de cette
espèce à Point Barrow, et M. Mcllhenny cinq autres au même
endroit. Ces mentions se trouvent être les seules dans l'Alaska.
M. Payne dit que cette maubèche arrive par grandes bandes à la fin
d'été au cap Wales, dans le détroit d'Hudson, mais elle n'y couve pas.
M. M. Spreadborough et Turner, tous deux, l'ont trouvée en grand
206 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nombre dans la baie d'Ungava, au Labrador, à l'automne et M.
Macfarlane en a trouvé quelques spécimens en train de couver
sur les rives de la baie Franklin, dans la mer Arctique. Son chef-
lieu de reproduction semble être au nord de la baie d'Hudson,
ainsi qu'au nord ouest, en suivant le littoral de la mer arctique jus-
qu'à l'embouchure du Mackenzie.
Notes sur la reproduction. — Plusieurs nids de cette maubè-
che ont été recueillis sur cette partie ou près de cette partie du
littoral artique qui se trouve sur la baie Franklin. On en a pris un
le 3 juillet contenant quatre œufs, ayant de très grands embryons.
Un autre nid fut découvert le lendemain ne contenant que trois
œufs. Un troisième, trouvé dans les Barren Grounds le 29 juin
était simplement comme les autres, une légère dépression dans la
terre garnie de quelques herbes sèches, et contenant quatre œufs,
avec de grands embryons aussi. Un quatrième nid fut trouvé
au bord d'une petite rivière et contenait quatre œufs. (Mac-
farlane) Cette espèce couve dans le sol marécageux aux alen-
tours de FuMerton sur la baie d'Hudson. (A. P. Loiv). Cet oiseau
est pendant l'été assez commun sur l'île Hershell. Il pond
quatre œufs dans un enfoncement de terre dans la mousse, vers la
mi-juin, choisissant pour la ponte, les plus hautes parties de l'île
où pousse de la mousse rougeâtre, et comme les œufs sont tachetés de
points rouges, ils ressemblent beaucoup à la mousse sur laquelle ils
sont pondus. {Raine).
241. La maubèche de Baird.
Actodromas Bairdii (coues). 1861.
Cette espèce est accidentelle à Digby (Nouvelle-Ecosse). {Gilp-
in.) Elle est un oiseau migrateur dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F.
Tufts.) Elle ne fréquente que rarement la ville de Montréal. Un
spécimicn de cette espèce, en compagnie d'une bande de maubèches
semi-palmées, fut tué le 17 septembre 1892. (Wintle.) Avant 1886,
on n'avait fait mention qu'une fois de la présence d'un spéci-
men de cette espèce dans l'Ontario. Un spécimen fut abattu
le 23 août 1886 et deux autres également le ler septembre. Ces
quatre spécimens sont les seuls connus à l'auteur. {Mcllwraith).
Un spécimen fut pris sur la rivière Rideau tout près d'Ottawa
(Ontario). {George Wliite.) Il émigré régulièrement en automne à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 20/
Toronto (Ontario). (/. H. Fleming.) Cette maubèche se trouve
régulièrement quoique rarement dans le sud-ouest d'Ontario.
{W. Saunders.)
C'est un oiseau migrateur commun dans le Manitoba et à l'ouest
jusqu'aux Montagnes Rocheuses. M. Spreadborough en a vu deux
spécimens dans un petit marais à Grande Prairie (Athabasca) en
1903. On l'a vue à Indian Head (Saskatchewan) pour la première
fois le 9 mai 1892. Elle s'y trouvait en nombre le 16 du même
mois mais elle en est disparue le 2 juin. Elle est assez rare dans
l'Alaska, mais se trouve en plus grand nombre à mesure que nous
allons vers le nord. M. Nelson l'a trouvée aux endroits sur la
côte arctique, au mois d'août 1881, au nord du détroit de Kotzbuc
ainsi qu'à PointBarrow. Brooks l'a trouvée en grand nombre au lac
Sumas, sur le Fraser inférieur (Colombie-Britannique) à l'automne,
mais rarement au printemps à cause de l'inondation des endroits
où elle se nourrit. Il en a abattu des spécimens à Quesnel,
pendant la migration de 190 1. Le 23 août 1893, M. Spreadborough
en a tué trois spécimens d'une bande de dix sur l'île Stubbs, situé
sur la côte ouest de l'île de Vancouver. M. E. Anderson l'a abat-
tue sur le lac Okanagan (Colombie-Britannique) au mois d'octobre
1897.
Notes sur la reproduction. — Le 24 juin 1864, un nid, contenant
quatre œufs, fut découvert aux Barren Grounds, dans une étendue
marécageuse, entre deux; petits lacs. Il était composé de quelques
feuilles desséchées, placées dans une petite cavité dans la terre,
abritée d'herbes. Cet oiseau se trouve au nord en très petit nombre,
quoiqu'on y ait découvert ses nids. {Macfarlane.) Cette espèce
arrive à Point Barrow vers le 30 mai. Après que la neige est
disparue du marais elle se retire de la plage et on peut surtout la voir
sur les parties herbeuses et sèche du marais. Cette maubèche ne s'y
trouve jamais en grand nombre, étant toujours seule ou par couples.
Le nid est toujours bien caché dans l'herbe et n'est jamais placé
dans la terre marécageuse ou sur les parties noires et ouvertes du
marais. Il consiste simplement en une faible dépression dans la
terre, légèrement garnie d'herbes sèches. Tous les œufs que nous
avons trouvés furent obtenus à partir de la dernière semaine de
juin jusqu'au ler juillet, un peu plus tard que ceux des autres
échassiers. {Murdoch.) Il n'y a pas de doute que la zone de
208 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
reproduction de cette espèce s'étend du côté ouest de la baie d'Hud-
son le long de la côte arctique jusqu'à Point Barrow. M. Spreadbo-
rough en a vu trois sur une petite île dans la baie James (baie
d'Hudson) le i6 juin 1896 et il croit qu'ils y couvaient.
242. La maubèche de Wilson.
Actodromas minutilla (vieill) coues. 1861.
On a tué une maubèche de cette espèce au printemps de 1867
sur la péninsule Noursoak, au Groenland. {Arct. Man.) Une fut
prise à Disco Fjord en 1878. (Winge.) C'est un oiseau migrateur
commun en été dans la région de la baie d'Hudson, et sur tout le
long du littoral de l'Atlantique, y compris le golfe du St-Laurent.
Elle couve sans doute en petit nombre dans l'est et le nord du
Labrador, ainsi que sur l'île d'Anticosti et aux îles de la Madeleine.
Elle se montre fréquemment comme oiseau migrateur dans la province
de Québec, et celle d'Ontario, et se répand, dans ses migrations, à
travers tout le continent, jusqu'au littoral du Pacifique, où on l'a
vue en 1893 par grandes bandes sur l'île Stubbs, à l'ouest de l'île
de Vancouver. M. Spreadborough en a vu quelques spécimens en
1903 sur les bords de plusieurs lacs dans le district de la rivière de la
Paix (Atha.). On la trouve aussi dans l'intérieur de l'Alaska et on
peut dire en vérité qu'elle se répand un peu partout, quoique l'on ne
sache rien de ses habitudes quant à la reproduction. M. Dippie en
a pris des spécimens à Reaburn, Manitoba, le 15 juin 1893 et il
croit que quelques couples y couvent.
Notes sur la reproduction. — ^Audubon, volume V page 232
dit qu'il a trouvé le nid et les œufs de cette espèce au Labra-
dor le 20 juillet 1833. M. Turner croit que quelques couples
couvent à l'embouchure de la rivière Koaksoak, dans la baie d'Ungava.
Spreadborough pense que cette maubèche couve sur la baie James ainsi
qu'à Indian Head (Saskatchewan). M. Le docteur Coues soupçonne
qu'elle couve à la montagne Turtle près des bornes du Manitoba.
L'auteur lui-même en a trouvé des jeunes sur l'île d'Anticosti près
de la pointe Southwest au mois d'août 1883, ainsi que de très
jeunes à l'extrémité est des collines Cypress (Saskatchewan) le 2 août
1880. Un nid fut enlevé en 1899 par M. Boutelier, surinten-
dant des stations de sauvetage sur l'île aux Sables.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 20<)
Cette petite maubèche est très commune sur l'île aux Sables (Nou-
velle Ecosse) où elle couve régulièrement. (W. Saunders.) On l'a
trouvée en train de couver aux alentours de Fullerton, sur la baie
d'Hudson. {A. P. Low.) Le 25 juillet on l'a rencontrée pour la
première fois à Fort Churchill, où les oiseaux adultes, accompagnés
de leurs jeunes, furent observés sur les prés. (Preble.) Elle ne
couve qu'en petit nombre aux bords des lacs dans la vallée d'Oka-
nagan et dans les Montagnes Rocheuses. (Rhoads.) A l'extrémité
sud du lac Marsh dans le Yukon, non loin de l'endroit où la rivière
Six-Mile y entre, la région aux alentours est plate et, à, marée haute
le lac déborde très loin en arrière à travers une épaisse croissance
de saules. Au moment de notre visite les eaux en recul avaient
laissé une lisière d'herbe entre ces saules et ses bords. A cet en-
droit, j'ai trouvé, le 2 juillet au soir, trois couples de la maubèche de
Wilson, et après une longue recherche, j'ai découvert une femelle
entourée de quatre jeunes duvetés. (Bishop.)
On a vu cette espèce couver en grand nombre à Fort Anderson,
aux bords, ainsi qu'à l'intérieur, des Barren Grounds, ainsi que sur
la côte voisine de la mer arctique. {Macfarlane.) J'ai rencontré
cette espèce sur les îles de la madeleine, et le 22 juin 1897 j'ai
réussi à y trouver son nid. Nous nous promenions en voiture au
bord des dunes vers le cap Est ce jour là; en traversant une
plaine herbeuse près de l'eau salée, un oiseau de cette espèce
s'éleva dans l'air. Je me suis caché, et bientôt j'ai eu le plaisir de
le voir descendre à un endroit sec dans un prés salé. J'ai marché
immédiatement presque jusqu'au nid et l'oiseau s'envola des quatre
œufs à mes pieds. Ces œufs étaient placés, les bouts pointus se
touchant au milieu d'un petit nid d'herbes sèches, à peine caché.
L'incubation était commencée depuis environ une semaine. J'ai
remarqué une petite bande de ces oiseaux aux îles de la Madeleine
le 1er juillet 1897. Ils couraient ça et là entre les touffes de plante
marine, tout en mangeant. Il m'est venu à l'idée, que ces oiseaux
étaient des non reproducteurs ou des mâles, car les femelles,
nichaient dans une fondrière voisine. {Rév. C. J. Young.) Le
13 juin 1900 nous avons, M. Day et moi, fait lever de son
nid, une maubèche de Wilson, sur les îles de la Madeleine. Le nid
n'était qu'une simple cavité dans les «Barrens» et se trouvait en
arrière du bord d'une fondrière, dans une végétation éparse de
grosses herbes et de mousse. La construction de ce nid consistait
simplement en quelques feuilles sèches de laurier. (H. K. Job.)
210 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
242.1. Alouette de mer à doigts longs.
Aespodromas damacensis (Horsf.) Stejn. 1883.
C'est un oiseau d'Asie, qui couve vers le littoral de la mer
Arctique. Il est accidentel sur l'île Otter dans la mer de Behring,
Alaska. {A . 0. U. Liste.) Un seul spécimen fut pris sur l'île Otter par
M. C. H. Townsend qui dit que l'oiseau se nourrissait dans un lac peu
profond avec d'autres de l'espèce Tringa.
XCIX. PELIDNA CuviER. 181 7
243. Le chevalier.
Pelidna alpina (Linn.) C. L. Brehm. 1831.
C'est un oiseau de passage. On l'a pris au Groenland de temps
en temps. {Winge.) Il est accidentel dans l'est de l'Amérique du
Nord au côté ouest de la baie d'Hudson. {A. 0. U. Liste.) C'est un
oiseau migrateur rare dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts.)
243a. La maubèche à dos roux.
Pelidna alpina Sakhalina (Vieill.) 181 6.
La maubèche à dos roux est mi oiseau migrateur rare le long du lit-
toral de l'Atlantique, mais elle se montre plus souvent dans la pro-
vince de Québec et dans l'Ontario. D'après M. Seton, elle est assez
commune dans le Manitoba, mais l'auteur n'a jamais vu cet oiseau
ni n'en a entendu parler à l'ouest de cette province. Elle est commune
en été dans la baie d'Hudson, ainsi que sur le littoral de la mer Arcti-
que, en général, surtout dans le nord de l'Alaska où elle couve en
grand nombre, mais jamais loin de la mer. MM. Brooks et
Fannin parlent tous deux de cette espèce comme étant commune
sur la côte de la Colombie-Britannique au printemps et à l'automne.
Notes sur la reproduction. Cet oiseau couve en abondance sur
le littoral arctique. Ses œufs sont d'une couleur d'huile-verdâtre,
avec des taches irrégulières de brun-roux, de toutes grandeurs et de
diverses nuances, qui se mêlent au gros bout. (Richardson.) Cette
espèce est commune à Point-Barrow, Alaska et couve en grand
nombre, quoique le nid soit très difficile à trouver, car les oiseaux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 211
sont très circonspects pendant la couvaison et ont recours à toutes
sortes de moyens pour tromper quiconque cherche leurs œufs. Elle
arrive vers la fin mai. Quelques spécimens peut-être arrivent par cou-
ples, mais la plupart, à juger d'après leur conduite, accouplent bientôt
après leur arrivée. Quand la neige commence à disparaître, gra-
duellement du marais, ces oiseaux se répandent davantage et se
dispersent plus loin dans l'intérieur, quittant les bords des lagunes,
quoique ne restant pas autant dans les endroits secs du marais que
la maubèche de Baird. Le nid, qui ressemble à ceux de tous les
autres échassiers, est toujours placé dans l'herbe, parfois dans les
endroits secs, parfois en d'autres qui sont marécageux, mais jamais
sur le marais noir ou sur les isthmes entre les étangs, comme celui
du phalarope. Le père et la mère participent dans l'incubation bien
que en réalité nous ayons obtenu plus de mâles que de femelles avec
les œufs. {Miirdoch.)
Dans les saisons qui commencent de bonne heure, les premiers
oiseaux se rendent à l'embouchure du Yukon ainsi qu'aux rives du
détroit Norton vers le lo mai, et vers le 25, ils sont au complet. Ils
arrivent en plein plumage de reproduction et viennent habituelle-
ment par petites bandes qui bientôt se dispersent et se distribuent
en groupes de deux ou trois sur les marais mousseux et herbeux afin de
s'accoupler et s'occuper de leurs devoirs d'été. Ils nichent du premier
juin au premier juillet, et j'ai recueilli en 1877, une couvée de quatre
œufs frais le 3 juillet. Ces oiseaux choisissent généralement quelque
monticule sec, ou autre petite élévation qui domine les lacs voisins
et les étangs. Ici, sur une couche d'herbes de l'année précédente, mais
sans se donner la peine de construire un nid, la femelle pond trois ou
quatre grands œufs variant depuis verdâtre pâle jusqu'à brun-
grisâtre pâle, portant des points et des taches de couleur chocolat
pâle et brun cendré. {Nelson.)
C. EROLIA Vieillot. 18 16.
244 Courlis, ou bécasse de mer.
Erolia ferruginea Brunn.) A.O.LT. Committee. 1903.
Cet oiseau est accidentel dans l'est de l'Amérique du Nord et
dans l'Alaska. Il est très rare dans la Nouvelle-Ecosse. On en a
acheté un spécimen au marché d'Halifax. (Downs.) Un oiseau de
212 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
cette espèce fut aperçu à Halifax (Nouvelle-Ecosse, au mois d'oc-
tobre 1864. {Gilpin. J'ai eu la bonne chance d'en prendre un
mâle, en plei-n plumage de reproduction, le 6 juin 1883, et ce fut le
seul de cette espèce noté à Point-Barrow. Il était en compagnie
d'une assez grande bande de Tringa macnlata. (Murdoch.)
M. J. H. Fleming de Toronto, Ontario écrit que M. Ernest T.
Seton à identifié un spécimen au Old Toronto Gun Club comme appar-
tenant à cette espèce. L'oiseau avait été pris à Toronto.
CI. EURYNORHYNGHUS Nilsson. 1821.
245. La maubèche à bec spatule.
Eurynorhynchus pygmaus (Linn.) Pearsox. 1886.
La maubèche à bec spatule visite accidentellement la côte de l'Alaska.
La mention que l'on fait de cette petite espèce dans la liste des
oiseaux de l'Alaska est due à la prise d'un spécimen par le capitaine
du navire anglais Plover pendant l'été de 1849, sur la péninsule de
Chloris. Cette péninsule est une langue de terre sablonneuse qui
s'allonge jusqu'à la tête du détroit Kotsebue, et qui est couverte de
petits étangs. {Nelson.)
CIL EREUNETES Illiger. 1811.
246. La maubèche semi-palmée.
Ereuneies pusillus ,(Linn.) Cass. 1860.
La maucèche semi-palmée est un oiseau migrateur d'automne qui
se trouve partout le long du littoral de l'Atlantique, ainsi que dans
le golfe St-Laurent. Elle est aussi nombreuse comme oiseau migra-
teur dans la province de Québec et dans Ontario. On l'aperçoit de
passage dans le Manitoba, ainsi qu'à l'ouest, du moins jusqu'aux
Montagnes Rocheuses.
En 1892 M. Spreadborough a trouvé les premiers spécimens de
cet oiseau le 16 mai à Indian-Head, Saskatchewan. Il est resté
dans cet endroit jusqu'au ler juillet et les oiseaux y étaient encore,
ce qui fait croire qu'ils y couvent. Le 25 mai 1895, on en a vu un
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 213
couple à un étang sur la prairie près du lac Old-Wives, et, plus tard,
le 6 juin l'espèce se trouvait en grand nombre, et quelques spécimens
furent pris au lac Twelve-Mile près de la Montagne Wood, Saskat-
chewan.
Un mâle fut pris à Ducks, près de Kamloops (Colombie-Britan-
nique), le 18 août 1889, par M. Clark P. Streator. Cette espèce
est assez commune dans la vallée du Fraser inférieur. On l'a pris à
Quesnel (Colombie-Britannique) pendant la saison des migrations.
(Brooks). Treize spécimens furent pris à Point-Barrow et à Port-
Clarence (Alaska) en 1897. (Mcllhenny). J'ai remarqué un oiseau
unique sur les îles Pribilof, qui venait d'arriver du sud. (Palmer).
Le grand nombre de ces oiseaux dans l'est pendant la saison des
migrations, et leur progrès tardif et dilatoire au printemps dans l'ouest,
indiquent que le chef-lieu de production se trouve sur le littoral sud
et ouest de la baie d'Hudson entre la baie James et York-Factory,
car nous trouvons ici une rive basse et marécageuse, propice à la
couvaison. Le Severn, où M. Hutchins les a trouvé en train de couver,
est dans ce district. Cette espèce se répand depuis la côte ouest de
la baie d'Hudson jusqu'à Point-Barrow dans l'Alaska, où, d'après
M. Murdoch, elle arrive par grandes bandes au mois de juillet, et
s'en va en août. Toutes les bandes venaient de l'est, et les spé-
cimens que l'on a pris n'étaient que de jeunes oiseaux.
Notes sur la reproduction. — Cette maubèche ne se montre
qu'en petit nombre à l'embouchure de la rivière Koaksoak, sur la baie
d'Ungava (Labrador)r et d'après sa conduite elle y couvait. M.
Audubon, volume V. page 278, dit qu'il l'a trouvée ça et là par cou-
ples, les nids ayant été construits au commencement de juin dans le
Labrador. (Tnrner). M. Hutchins en 1770 écrit comme suit: «Cette
espèce arrive par grandes bandes à la rivière Severn (à environ cent
cinquante milles au sud-est de York-Factory) a la mi-mai. Elle cons-
truit un nid d'herbes desséchées au commencement de juin et y pond
quatre ou cinq œufs tachetés de blanc et noir. Vers l'automne elle
prend un ton de gazouillement, et, au mois de septembre, elle se
retire vers le sud.» (Richardson) . Elle est commune sur le littoral
du Labrador et y couve dans la localité. J'en ai pris des jeunes duvetés
sur l'île Seal. {Bigelow) Il y en avait des adultes et des jeunes à
Fort-Churchill, sur la baie d'Hudson, le 25 juillet. (Preble). Cette
espèce couve en assez grand nombre dans toutes les parties du nord
78870—15
214 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
dans la région de la baie d'Hudson. {A. P. Low.) Nous en avons vu
quelques spécimens au lac Hay le 29 mai 1905. M. Bishop a pris,
au lac Big-Stick (Saskatchewan) le 14 juin 1906, une femelle presque
prête à pondre. (A. C. Bent). L'espèce se trouve en assez grand
nombre sur les Barren-Grounds, mais elle abonde encoie plus sur les
bords de la baie Franklin, où l'on en a obtenu de nombreusx spéci-
mens ainsi que leurs œufs. (Macfarlane) .
247. La maubèche semi-palmée de l'ouest.
Ereunetes occidentalis . Law 1864.
Un oiseau-mâle de cette espèce fut pris à Ducks près de Kamloops
(Colombie-Britannique le 22 août 1899. (Streator) Cette maubèche
habite ces endroits en grand nombre. Elle se trouve toute l'année
à Victoria (île de Vancouver) (Fannin). Elle abonde à l'automne
au lac Sumas, dans la vallée du Fraser inférieur. (Brooks) On a
vu une petite maubèche, que l'on croyait appartenir à cette espèce,
sur une plage dans le goulet Cumshewa, aux îles Queen Charlotte
M. Keen fait mention de la présence de cette espèce à Massett.
(Osgood). Aussitôt que la neige commence à disparaître de la terre
basse aux alentours du détroit de Norton (Alaska) ces petits "oiseaux
arrivent sur le littoral de la mer de Behring, dans le voisinage de St-
Michael et de l'embouchure du Yukon. Cette espèce fréquente les
rives arctiques de l'Alaska, et se trouve aussi partout dans l'intérieur,
où il y a des bas-fonds propices le long des petites rivières. (Nelson).
Elle abonde sur toutes les îles Aléoutiennes et dépasse, en nombre,
tous les échassiers à St-Michael. (Turner) C'était l'oiseau le plus
commun que l'on voyait sur le rivage à Homer (Alaska). (Figgins).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce arrive à St-Michael
à la mi-mai. Vers le ler juin elle commence à construire son nid
parmi les mousses sèches que l'on trouve sur les plaines basses.
Le nid n'est qu'une légère dépression dans la mousse, contenant
quelques plumes. Quatre ou cinq œufs sont pondus. L'oiseau-mâle
assiste à l'incubation, car le premier spécimen que j'ai obtenu s'envola
du nid comme s'il fut blessé. Le battement de ses ailes, son ton bas
et sifflant et sa marche boiteuse m'ont fait découvrir le nid presqu'à
mes pieds. (Turner). Les œufs sont pondu au commencement de
juin, et même plus tôt pendant certaines saisons. Dans un cas
on a trouvé de jeunes oiseaux même dès le 7 juin. Les nids oont
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 215
placés habituellement dans l'un des endroits les plus secs du
marais, généralement sur une touffe mousseuse ou sur quelque
petite élévation. Comme abri, cette espèce choisit de préférence
un groupe de saules rabougris ou quelques tiges d'herbes dans une
touffe. Les œufs sont quelquefois placés sur une maigre couche de
tiges d'herbes sèches, ou de feuilles de saule, négligemment arrangées,
mais très souvent la natte d'herbes sèches ou de feuilles de saule
située dans l'endroit choisi, sert de nid sans aucune préparation spé-
ciale. {Nelson).
cm. CALIDRIS CuviER. 1799-1800.
248. Le sanderling.
Caladris arenaria (linn) leach. 18 16.
Cet oiseau est rare, et on dit qu'il ne couve pas plus au sud dans
le Groenland que la latitude 68° quoique les jeunes aient été obtenus
à Godthaab. Il couve sur l'île Sabine, et sur les îles de Parry.
{Arct. Man.) M. Winge le signale à plusieurs endroits dans le
Groenland. On dit que cet oiseau se trouve en plus grand nombre
pendant les migration^ d'automne que pendant celles du printemps,
tout le long du littoral de l'Atlantique ainsi que dans le golfe du
St-Laurent et sur les fleuves et les lacs des provinces de Québec et
Ontario. Il émigré aussi assez communément dans le Manitoba.
L'auteur lui-même l'a trouvé aux bords du lac Manitoba, aussi jus-
qu'au 12 juin 1881, et, d'après M. Seton, il fut trouvé par M. Nash
en automne au commencement d'août. Cette espèce couve sans
doute en petit nombre sur le lac Winnipegosis. Nous l'avons rare-
ment rencontrée plus à l'ouest que Indian-Head (Saskatchewan) et
elle était peu commune à cet endroit au printemps de 1892, ainsi
qu'à l'étang Thirty-Mile, près de la montagne Wood (Saskatchewan)
le 3 juin 1895. M. Bent mentionne qu'elle était nombreuse près du
lac Hay (Saskatchewan) le 29 mai 1905, et M. Bishop en a abattu
trois spécimens au lac Big-Stick (Saskatchewan) le 19 juillet. M.
Spreadborough en a vu trois autres au petit lac des Esclaves
(Athabasca). M. Atkinson l'a remarquée en assez grand nombre
au mois d'août 1906 entre Saskatoon (Saskatchewan) et Edmonton
(Alberta.)
Le Sanderling se trouve partout dans la région de la baie d'Hud-
son, ainsi que le long du littoral arctique, il est mentionné par
78870— I5i
2l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
MM. Ross, Richardson et Macfarlane. Ni Nelson, ni Murdoch, ni
Turner ne l'ont trouvé dans l'Alaska, mais M. Dali dit que l'oiseau
est très commun à Nulato, ainsi que sur le Yukon jusqu'à la mer.
M. Bishop en a vu trois à St-Michsel et M. Figgins dit que notre
Sanderling est assez commun, mais se trouve irrégulier pendant les
migrations, à Homer (Alaska). Des spécimens ont été pris à Sitka
(Alaska) et à Port-Simpson (Colombie- Britannique) en 1 901 pendant
les migrations, mais il dit que l'espèce est rare dans la vallée infé-
rieure du Fraser.
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve le long du
littoral de la baie d'Hudson jusqu'au parallèle de 55°. M. Hutchins
nous informe que le Sanderling fait son nid grossièrement d'herbe
dans les marais et qu'il pond quatre œufs d'une couleur foncée qui
sont tachetés de noir; l'incubation commence au milieu de juin.
L'oiseau se nourrit d'insectes de mer. {Richardson.) Le 29 juin
1863 nous découvrîmes un nid de cette espèce (le seul connu
aux naturalistes à ce moment-là) sur les Barren-Grounds à environ
dix milles à l'ouest de la baie de Franklin. Ce nid se composait
de foin déséché et de feuilles sèches, le tout placé dans une
petite dépression du sol. Il contenait quatre œufs bien frais.
(Macfarlane.) M. Parry a trouvé cette espèce en train de couver
sur les îles North-Georgian, et sans doute elle couvait aussi le
long de la côte stérile de la mer Arctique à l'est de Point-Barrow.
(Nelson.) M. W. Spreadborough en a observé un couple sur une
petite île dans la baie James le 16 juin 1896 où, sans doute, ils cou-
vaient. Comme l'embouchure de la rivière Severn, où M. Hutchins
l'a trouvé en train de couver, est à trois cents milles au nord-ouest,
cet oiseau couve probablement sur les rives ouest et sud de la baie
d'Hudson, ainsi que sur quelques-uns des plus grands lacs de l'inté-
rieur. M. Low l'a trouvé en train de couver à Fullerton, sur la
baie d'Hudson.
CIV. LIMOSA Brisson. 1760.
249. La barge marbrée.
Limosa fedoa (linn) sabine. 1823.
On a fait mention de la présence de cette espèce à plusieurs endroits
contigus à la baie d'Hudson. Elle se rend à Terreneuve de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 217
temps en temps, surtout à l'automne. Elle se trouve très rarement
dans la Nouvelle-Ecosse et au Nouveau-Brunswick et ne se montre
qu'en petit nombre dans la province de Québec ainsi que dans
l'Ontario, et toujours comme oiseau migrateur. En été elle
habite, en assez grand nombre, la région entre la partie est du Manito-
toba et les Montagnes Rocheuses, et semble préférer les bords de
lacs saumâtres et d'étangs. Elle se trouve en plus grand nombre
au nord qu'au sud de la voie du Canadien du Pacifique et elle abonde
sur les plaines au sud de Battleford (Saskatchewan) .
Cette espèce fut vue pour la première fois à Indian-Head (Saskat-
chewan) le 29 avril 1892, à partir de cette date elle n'a pas cessé d'ar-
river jusqu'au 24 juin, alors que je l'ai aperçue en grand nombre
dans un marais. Elle semblait y couver, mais je n'ai pas trouvé
de nids. (Spreadborough.) M. Fannin dit qu'il a vu cette espèce
dans le district de Similkameen dans le sud de la Colombie- Britanni-
que et qu'elle couve à l'est de la chaîne Côtière. M. Mcllhenny
obtint le 26 août 1897 à Point-Barrow dans l'Alaska, un oiseau de
l'année même.
Notes sur la reproduction. — La barge marbrée couvait sur les
deux côtes de la baie James en 1904. {Spreadhorough.) Elle se
montrait très conmune aux environs de tous les lacs que nous avons
visités dans la Saskatchewan. Elle couvait dans les prés. {A. C.
Bent.) Ce petit oiseau couve régulièrement dans tous les plus grands
marais du Manitoba, et fut aperçu en 1906 dans des endroits sembla-
bles à l'ouest jusqu'à Edmonton. (Atkinson.) Quoique cet oiseau
se trouve en si grand nombre sur les prairies, ses œufs sont
rarement pris à cause de l'habileté qu'il déploie, le mâle étant
toujours sur le qui-vive pour donner l'alarme à la femelle. Le 6
juin 1901, pendant une promenade en voiture au marais de Saltcoats,
dans le nord de la Saskatchewan, nous avons fait lever un oiseau de
son nid, contenant quatre œufs. Le nid n'était qu'une simple
cavité dans la terre, garnie de brins d'herbes sèches. (Raine.)
250. La barge du Pacifique.
Limosa lapponica baueri (Naum.) Stejn. 1885.
AI . Dali a trouvé cet oiseau en grand nombre à l'embouchure du Yu-
kon. Je l'ai trouvé commun à Unalaska et à St-Michael au commence-
ment de mai. (Nelson.) On le rencontre comme oiseau migrateur
21 8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sur les îles Aléou tiennes pendant la migration au nord. Sans doute
cette barge couve à St-Michael, mais je n'ai pas obtenu un seul œuf.
Elle se présente à Point Barrow comme oiseau errant seulement après
la saison de reproduction. Elle est assez nombreuse comme oiseau-
migrateur sur les îles Pribilof, dans la mer de Behring. (Palmer.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce fréquente les endroits
ouverts et herbeux aux alentours de St-Michael et elle proteste vive-
ment contre l'invasion de son territoire. Le nid ne se trouve pas, mais
M. Dali nous informe qu'elle pond deux œufs, légèrement oUvacés et
tachetés, dans une dépression arrondie au milieu d'une touffe de carex
garnie d'herbes sèches. (Nelson.)
251 La barge de la baie d'Hudson
Limosa hœmasiica (Linn.) Coues. 1874.
Cette espèce est un oiseau migrateur commun au printemps et à
l'automne dans la Terreneuve. C'est un oiseau migrateur en au-
tomne dans la Nouvelle-Ecosse, il montre de temps en temps, au
printemps et à l'automne, dans le Nouveau-Brunswick. Elle est assez
rare dans la province de Québec, mais encore plus dans l'Ontario.
L'étendue de ses migrations se trouve depuis le littoral de l'Atlan-
tique jusqu'à la baie d'Hudson, car elle est prise bien souvent à
Churchill et à York Factory. Elle est rare dans le Manitoba et dans
la Saskatchewan, et il n'y en a pas un spécimen qui reste pour couver.
M. Spreadborough l'a vue à Indian Head, Saskatchewan, pour la pre-
mière fois, le II mai 1892; à partir de cette date quelques spécimens
errants sont passés en allant vers le nord, mais aucun n'y est resté. Sir
John Richardson dit que cette espèce couve en grand nombre sur les
Barren Grounds, ainsi que sur les rives de la mer Arctique, et qu'elle
émigré vers le sud à l'automne.
Un seul spécimen de Nulato ainsi que deux autres à l'embouchure du
Yukon comprennent toutes les mentions que nous ayons concernant
l'apparition de cette espèce dans la mer de Behring. Quelques spé-
cimens ont été pris en d'autres parties de l'Alaska, mais seulement
comme oiseaux errants. (Nelson.) Deux spécimens de cette espèce
furent obtenus à Point Barrow, dans l'Alaska, par M. Mcllhenny
le 14 juillet i(
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 219
Notes sur la reproduction. — Cette espèce n'est pas très com-
mune sur les Barren Grounds, quoique plusieurs nids aient été pris
près du poste sur l'Anderson inférieur. Les nids n'étaient que de
simples dépressions ou petits trous creusés dans la terre légèrement
garnis d'herbes desséchées. En presque chaque cas ils contenaient
quatre œufs chacun. {Macfarlane .) Elle n'est pas rare sur l'île
Southampton, dans la baie d'Hudson, et elle y couve. A. P. Low.)
On la voit par grandes bandes le long du littoral de l'ouest de la baie
James, et apparemment elle couve au nord du cap Henrietta-Maria.
(Spreadborough.)
252. La barge à queue noire.
Limosa limosa (Lixn.) Ridgw. 1885.
Cette espèce se trouve accidentellement au Groenland. {Winge.)
CV. TOTANUS Bechstein. 1803.
254. Le grand chevalier à pieds jaunes.
Totanus melanoleucus (Gmel.) Vieill. 181 6.
Cette espèce est un oiseau migrateur commun au printemps et à
l'automne tout le long du littoral de l' Atlantique. Elle abonde sur les
deux rives de la baie James, ainsi qu'au nord jusqu'à Fort Churchill.
Elle couve en assez grand nombre dans le golfe St-Laurent, ainsi que
sur la côte du Labrador. Ce chevalier émigré communément
dans les provinces de Québec et Ontario, mais il n'y a pas de
mention qu'il y couve. Il se montre comme oiseau migrateur en
grand nombre au printemps, à la fin d'été, et en automne dans le
Manitoba et dans la Saskatchewan, mais il n'est pas très commun à
l'ouest de cette province, quoiqu'on l'ait trouvé sur les bords
de presque tous les lacs situés entre le Petit Lac des Esclaves et Peace
River Landing, Athabasca, et M. Ross l'a vu au nord jusqu'à
Fort Simpson, sur le fleuve Mackenzie, mais ni M. Maefarlane ni sir
John Richardson ne l'ont trouvé près de la mer Arctique. Quelques
spécimens ont été pris sur la côte du Pacifique à Sitka.
Le grand chevalier à pieds jaunes habite en grand nombre le long
de la côte de la Colombie-Britannique en hiver. Je l'ai observé en
train de couver en l'été de 1891, aux alentours des lacs à Clinton, dans
220 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
cette province. (Fannin.) Cet oiseau abonde dans la vallée du Fraser
inférieur où probablement il couve. (Brooks.) J'en ai vu un spécimen
à Penticton, Colombie-Britanniqque. (Spreadborough.) On en a vu
deux autres dont l'un fut pris, sur la plage à Skidegate, sur les îles
de la Reine Charlotte, Colombie-Britannique le 17 juillet 1899. Un spé-
cimen de cette espèce fut pris à Fort Kenai, dans l'Alaska, par M.
Bischoff le 6 mai 1869. Un mâle fut pris au village d'Iliamma,
dans l'Alaska, le 14 juillet 1900. Quelques jours plus tard nous trou-
vâmes un couple de ces oiseaux en possession d'un petit étang sur le
portage situé entre le lac Iliamma et le lac Clark. Pendant la plu-
part du temps de chacune de plusieurs excursions que nous avons
faites en allant et revenant, ces oiseaux nous ont accompagnés en
poussant des cris bruyants et hostiles. Avec de longues pattes, perchés
sur les plus hautes brindilles des épinettes blanches, ils paraissaient bien
déplacés. Nous n'avons plus vu cette espèce avant notre arrivée au
lac Swan, où nous en avons vu un spécimen fréquemment debout dans
quelques pouces d'eau, au bord d'un rapide dans un petit étang, regar-
dant l'eau fort attentivement. On en a vu un autre sur la rivière
Malchatna le 3 septembre 1900. (Osgood.)
Notes sur la reproduction. — M. Audubon, vol. V. 319,
dit qu'il a trouvé cette espèce en train de couver au mois de juin
dans le Labrador. {Turner.) Elle fut trouvée en grand nombre
sur l'île d'Anticosti où évidemment elle couvait. On dit qu'elle
couve régulièrement près de l'embouchure de la rivière Mingan.
(Brewster.) Elle habite l'île Stubbs, sur la côte de l'île de Vancouver,
et couve dans les prés humides, qui se trouvent entre les bois
au nord de la prairie, ainsi que dans les contreforts des Montagnes
Rocheuses. J'en ai vu des jeunes au mois de juillet, pouvante peine
voler. Quand les vieux oiseaux sont dérangés, ils vont souvent
s'établir dans les arbres. (Spreadborough.) Il est singulier que les
œufs de cet oiseau soient restés si longtemps inconnus. La première
couvée d'œufs enlevée est dans ma collection. Elle a été recueillie
dans la région du Little Red Deer River, dans l'Alberta, le 5 mai
1903. Le nid consistait en une dépression dans la terre non loin
de l'eau. Ces oiseaux se perchent avec facilité sur les sommets des
arbres. (Raine.) Cette espèce couve autour des lacs de l'intérieur
vers le sud jusqu'à Clinton, dans la Colombie-Britannique. A cette
saison le mâle et la femelle font les sentinelles sur les sommets
des arbres dans le voisinage du nid et ne descendent que rarement
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 221
à terre en présence d'un intrus. Les oisillons suivent souvent l'exem-
ple des parents à cet égard. {RJioads.) Cet oiseau couvait en de
nombreux endroits dans le district de Cariboo, (Colombie-Britanni-
que mais tous les efforts que nous avons faits pour trouver son nid
furent sans succès, à cause de la vigilance extrême du mâle, qui
veillait constamment du sommet de quelque haute épinette blanche.
{Brooks.)
255. Le petit chevalier à pieds jaunes.
Totanus flavipes (gmel) vieill. i8i6.
On en a envoyé un spécimen du Groenland à Copenhague en
1854. {Arct. Man.) Ce petit oiseau émigré très fréquemment
dans la Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-Brunswaick, et dans les pro-
vinces de Québec et Ontario, mais il se montre dans ces régions plus
rarement que le précédent. Reeks dit que le petit chevalier habite
Terreneuve en été, y arrivant au mois de mai pour repartir en octobre.
M. Spreadborough en a observé de nombreux spécimens autour d'un
petit marais salé sur le rivage de la baie James, le 15 juin 1896, et était
certain qu'ils y couvaient. Il en a vu d'autres en 1904 sur les deux
cotés de la baie James et a constaté que les jeunes volaient dès
le commencement de juillet. Ils ont été observés sur la baie
d'Hudson aussi loin au nord que Fort Churchill, et sans doute ils
y couvent. M. M. J. Macoun en a vu un couple évidemment en
train de couver, sur le lac Mistassini, dans le nord de la province de
Québec, en 1885. Cette espèce est un oiseau migrateur commun
dans le Manitoba, ainsi qu'à l'ouest par toute la région des prairies,
et se trouve dans les Montagnes Rocheuses et partout dans la Colom-
bie-Britannique comme oiseau migrateur aussi. M. Fannin l'a trou-
vée au goulet Burrard pendant tout l'été. M. Spreadborough l'a vue
pour la première fois à Indian Head (Saskatchewan) le 5 avril 1892.
Vers le ler mai elle y était commune. Quelques spécimens y restaient
pour la reproduction, car M. Spreadborough lui-même les a vus
jusqu'au moment de son départ au mois de juillet. En parlant de
cet oiseau Sir John Richardson dit, «C'est un oiseau très commun dans
les Territoires du Nord-Ouest, et il se montre ou solitaire ou par
couples sur les bords de tous les fleuves, les lacs ou les marais jusqu'à
l'extrémité nord du continent. Avant de s'en aller au sud, à partir de
la baie d'Hudson, ils se rassemblent par petites bandes sur les rivages.
222 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Cet oiseau n'est pas commun sur le Yukon inférieur, dans l'Alaska,
et se montre seulement en petit nombre le long des côtes de la mer
Behring. Dans la région du Yukon supérieur, il se trouve cependant
plus ou moins commun, et l'on m'en a apporté quelques peaux
obtenues à Fort Reliance. Des spécimens de cette espèce ont été
pris à Sitka ainsi que sur l'île Kadiak, et M. Lockhart s'est pro-
curé de ses œufs à Fort Yukon. (Nelson.) M. Bishop en a vu
deux spécimens sur la rivière Six-Mile, près du lac Marsh, dans le
Yukon, ainsi que deux autres sur le lac même. Tous étaient des
oiseaux reproducteurs. M. Palmer en a vu encore un autre sur l'île
St-Paul, dans la mer de Behring.
Notes sur la reproduction. — Il est bien probable que ce petit
oiseau est le plus répandu, et assurément il est le plus tapageur
de tous les échassiers que l'on rencontre à Fort Anderson, dans
les Barren Grounds. Des nids furent pris à Fort Anderson, sur
l'Anderson inférieur, ainsi que dans les endroits boisés, et le long des
rivières qui coulent à travers les Barren Grounds. (Macfarlane.)
Un nid fut trouvé le 8 juin 1906 dans le nord de l'Alberta. Il était
construit sur un terrain qui dominait une fondrière et consistait
en une dépression dans la terre, garnie d'herbes sèches. (Raine.)
M. Spreadborough a pensé que quelques couples couvaient à Indian
Head (Saskatchewan) au mois de juillet 1892, et en juin 1897 à
Edmonton, l'Alberta, il a souvent vu ces oiseaux perchés dans des
peupliers morts, et sur des souches bordant les prés humides,
mais il n'a jamais pu trouver de nids. M. Dippie m'écrit qu'il croit
que ces oiseaux couvaient à Reaburn (Manitoba) au mois de juin
1893, ainsi qu'au lac Buffalo (Alberta) en juillet 1896. Le 15 juin
1897 l'auteur lui-même est arrivé à un étang herbeux à environ 30
milles de Calgary (Alberta) dans les contreforts des Montagnes
Rocheuses, où se trouvait une petite bande de ces oiseaux, et d'après
leurs allures, il semble certain qu'ils y couvaient, quoiqu'on n'a pas
trouvé de nids.
CVI. HELODROMAS Kaup. 1829.
256. Le chevalier solitaire.
Helodromas solitarius (Wils) Sharpe 1896.
Le chevalier solitaire est un oiseau-migrateur dans Terreneuve ainsi
que dans la Nouvelle-Ecosse, quoique peut-être il couve dans cette
dernière province.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 223
Il habite le Nouveau-Brunswick en grand nombre pendant l'été.
M. Banks a pris un nid de cette espèce au lac Lily au mois de juin
1880. (Chamberlain.) L'auteur lui-même en a vu quelques couples,
évidemment en train de couver, le long de la rivière Black, île du
Prince- Edouard, au mois de juillet 1888. MM. Brittain et Cox ont
tous deux trouvé cet oiseau en été dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick, et il est évident qu'il y couvait. M. J. M.
Macoun a trouvé que cette espèce habitait le lac Mistassini, dans le
nord de la province de Québec, en assez grand nombre pendant l'été
de 1885. On dit que ce chavalier est un oiseau migrateur en d'autres
parties de cette province. M. Spreadbrough mentionne qu'il a vu un
spécimen de cette espèce sur la côte est de la baie James. On parle de
cette espèce comme habitant Ottawa, Ontario, en été. Le chevalier
solitaire fait ses migrations régulièrement à Toronto, Ontario, et s'y
trouve localement et peu commun. Beaucoup d'observateurs l'ont
consigné dans l'est d'Ontario et au nord-ouest à travers cette pro-
vince. MM. Hine et Nash, tous deux observateurs avisés, disent
que cet oiseau couve dans le Manitoba et s'y trouve en grand nombre.
M. Spreadborough n'en a vu qu'un spécimen errant à Indian Head,
Saskatchewan, au printemps de 1892. Il en a vu d'autres en grand
nombre à Edmonton, Alberta au printemps de 1897, sur les bords des
fondrières, et comme ils se réfugiaient dans les arbres, il a cru qu'ils
y couvaient. Il les a aussi trouvés en train de couver au lac Jasper,
Alberta, en juillet 1898 ainsi qu'entre le Petit Lac des Esclaves et
Peace River Landing, en 1903. Pendant que M. Spreadborough tra-
versait la partie nord du Labrador, il a tué, le 24 juillet 1896, un
spécimen de cette espèce qui s'était perché au sommet d'une épi-
nette blanche, tout près d'une fondrière tourbeuse, à côté du lac Seal.
On n'en a plus vu de spécimens à partir de cette date. M. Bernard
Ross dit que cette espèce se répand aussi loin au nord que Fort
Simpson, sur le fleuve Mackenzie. M. Macfarlane n'en fait pas
mention, mais Sir John Richardson dit qu'on l'a abattu dans le nord
jusqu'en latitude 64° 30'. M. Nelson dans son livre intitulé Birds
of Alaska dit qu'on lui a apporté quelques peaux de cette espèce
d'Anvik et de Nulato, situés sur le bas Yukon. MM. Fannin, Spread-
borough et Brooks mentionnent que cette espèce est assez commune
dans la Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — Nous n'avons que très peu de
connaissance positive concernant la façon dont cet oiseau fait sa
224 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
couvaison outre qu'il est solitaire dans ses habitudes, et qu'il a une
tendance à se réfugier dans les arbres quand il se trouve tout près de
son nid. M. Hutchins a trouvé son nid aux bords de la baie d'Hudson,
et, d'après sir John Richardson, ses œufs furent déposés sur la plage
sans aucun effort de sa part pour construire un nid. Ceci s'accorde
entièrement avec les conditions dans lesquelles fut trouvé un de ses
nids par M. J. Richardson, au mois de mai 1878, près de Castleton,
dans l'état du Vermont. Dans ce dernier cas l'œuf unique fut pondu
dans une petite dépression de la terre, sans aucun effort pour cons-
truire un nid. Sachant comme nous le savons maintenant que cet
oiseau niche habituellement, sinon toujours, dans les arbres et les
buissons, les renseignements ci-dessus doivent être considérés douteux.
En juillet 1881, l'auteur lui-même, pendant qu'il conduisait une
expédition d'exploration le long de la rivière Red Deer, qui se jette
dans la tête du lac Winnipegosis, a vu un couple de ces oiseaux sur une
pointe de rochers dénudés, qui se projetaient dans l'eau, et en a tué
un. A la détonation du fusil, un jeune oiseau, encore duveté, s'est levé
précipitement et a essayé de se sauver, mais il fut bientôt attrapé.
Le 6 juillet 1896, pendant qu'il cueillait des plantes dans un marais
près de Prince- Albert, sur la Saskatchewan, il a vu encore un oiseau
de cette espèce assis sur un petit bouleau, mais il ne pouvait ni faire
lever l'autre oiseau ni trouver le nid. Le lendemain, il a visité le
même endroit, et a trouvé deux oiseaux perchés sur des arbres, mais
n'a pas réussi à découvrir le nid.
Le 19 juillet 1895, je trouvai un couple d'oiseaux de cette espèce
près de Calgary, Alberta, qui, sans doute, avait des jeunes cachés dans
l'herbe; l'un de ces oiseaux tournoya dans l'air à quelques mètres de
moi, tant que je restai dans le même endroit. J'ai vu cette espèce aussi,
en été, au lac Buffalo, Alberta. Elle fut vue aussi à Manitoba House,
Manitoba, à la fin juin 1895. (Dippie.) Ce qui semble être la première
mention exacte que nous possédions de la reproduction de cette es-
pèce à Ottawa, et dans ses environs immédiats, est celle de M. Edward
White qui, en juillet dernier, a vu les petits duvetés de cette espèce,
sortis que depuis deux ou trois jours de l'œuf, en compagnie des
vieux qui semblaient être bien tracassés. Ceci se passait sur la rivière
Ottawa, à dix milles environ de la ville. {Rév G. Eifrig.) Je suis con-
vaincu aussi qu'elle couve de bonne heure dans l'est d'Ontario selon
mes observations ci-après. Le ler août 1896 j'en ai vu des jeunes près
du lac Graham, dans le comté de Leeds, Ontario. Le 25 juin 1899
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 225
j'ai VU s'élever d'un fossé, à Lansdowne, Ontario, un spécimen de cette
espèce; j'en ai vu aussi deux autres près de Lansdowne, au mois de
juin. Le 24 août 1904, j'ai vu six de ces oiseaux, quatre jeunes et
deux vieux, à environ un mille au nord de Madoc, Ontario. Ils
s'élevèrent d'un étang boueux à côté du chemin, et descendirent
tous sur la barre d'une clôture à claire- voie. Ils restèrent dans le
voisinage pendant plus d'une quinzaine de jours, et je suis sûr qu'ils
avaient été couvés tout près de là. {Rév. C. J. Young.)
L'incertitude qui a existé depuis si longtemps en tout ce qui concerne
la couvaison de cette espèce, semble être enfin dissipée, principalement
par l'intermédiaire de M. Walter Raine lui-même, ainsi que par ses
collectionneurs. Dans le volume XVIII, 135-138, de V Ottawa Natu-
ralist, il décrit, en détail, la prise des trois premières couvées de cet
oiseau. Voici sa description des nids, ainsi que des œufs.
Première série — Quatre œufs pris dans le nord de l'Alberta le i6
juin 1903, dans un état avancé d'incubation; recueillis par Evan
Thomson. Cette série fut trouvée dans un vieux nid du merle
d'Amérique. Ce nid était construit à une hauteur de quinze pieds,
dans une épinette rouge, qui poussait au milieu d'une grande
fondrière, parsemée de ces arbres. On avait fait lever l'oiseau de
son nid, mais malheureusement, nous n'avons pu le prendre. Les
œufs sont très jolis et tout à fait différents de ceux des autres mau-
bèches d'Amérique. La couleur du fond est d'un blanc verdâtre
pâle, bien éclaboussé et tacheté de brun vandyke, de brun châtain
et de gris violacé principalement au gros bout. Ces quatre œufs
mesurent en moyenne 1.36 x 98 et sont très gros pour les propor-
tions de l'oiseau. Deuxième série — Le 9 juin 1904, dans le
nord de l'Alberta, quatre œufs furent trouvés appartenant à un
mainate bronzé. Le nid fut construit dans un arbre bas, mais
les œufs, malheureusement, ont été perdus. M. Thomson ayant soufflé
et laissé les coquilles dans' le nid, espérait les reprendre quand il
reviendrait la prochaine fois pour abattre le vieil oiseau, mais le
lendemain à son retour, toutes traces des œufs étaient disparues,
l'oiseau les ayant évidemment enlevés. Troisième série — Le 24
juin 1904, dans le nord de l'Alberta, quatre œufs furent trouvés
dans le nid d'un jaseur du cèdre, situé dans une p'etite épinette
blanche qui poussait dans un marais. Le nid était à environ cinq
pieds au-dessus de l'eau et M. Thomson eut le bonheur de
tuer la mère au moment où elle s'envola du nid. L'identi-
226 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
fication de cette espèce est donc très complète et établit une fois
pour toutes, le fait que le chevalier solitaire ne pond jamais ses œufs
dans un nid par terre, comme font les autres maubèches, mais qu'il
prend possession des nids d'autres oiseaux construits dans les arbres
de la même façon que fait son représentant en Europe, le chevalier
vert.
M. Raine envoie la notice suivante sur les nids qu'il a trouvés
en 1906: «Pendant le mois de juin 1906, nous avons eu le
bonheur de trouver trois nids de cette espèce dans le nord de l'Alberta.
Le premier fut observé le 5 juin. Il contenait quatre œufs, pondus
dans le vieux nid d'un geai du Canada, qui était construit dans une
petite épinette blanche à cinq pieds de terre. Le 8 juin 1906, nous
avons trouvé une autre couvée de quatre œufs pondus dans le nid
d'un merle de Brewer, situé à environ quinze pieds de terre et, le II
du même mois, nous avons découvert encore une autre couvée de
quatre œufs pondus dans le vieux nid d'un moucherolle de la Caro-
line, placé à au moins vingt pieds de terre dans un peuplier. Jusqu'à
présent j'ai obtenu neuf couvées de cette espèce, et tous furent pondus
dans les vieux nids d'autres oiseaux, construits dans les arbres, et
outre ces nids déjà mentionnés, cet oiseau pond ses œufs dans ceux
du merle d'Amérique, du jaseur du cèdre, et du maniate bronzé.»
M. P. Garrett de Didsbury (Alberta) a trouvé le nid du chevalier
solitaire dans une épinette blanche au ruisseau Fallen Timber (Alberta).
Ce nid fut autrefois celui d'un jaseur de la Bohème. L'épinette
blanche avait environ douze pieds de hauteur, et le nid se trouvait
à environ quatre pieds et demi de terre. L'arbre poussait tout
près d'une fondrière, arosée par des sources qui s'écoulaient lentement
dans la rivière. Le nid contenait trois œufs.
256a Le chevalier solitaire couleur de cannelle.
Helodromas solitarius cinnamomeus brewster. 1890.
Cet oiseau habite l'intérieur de la Colombie-Britannique en été.
J'en ai vu des spécimens à Ducks, près de Kamloops; ils n'étaient
pas capables de voler et ont dû être couvés dans le voisinage.
(Streator.) Du 30 juin au 30 juillet 1906 ce chevalier était
assez commun comme oiseau migrateur dans la Saskatchewan.
{A. C. Bent.) C'était l'oiseau le plus commun près de Didsbury
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 22/
(Alberta). On n'a vu qu'un seul spécimen du type «Solitarius».
(P. Garrett.) Cet oiseau a été pris à Chilliwack, ainsi qu'à Okana-
gan, dans la Colombie-Britannique par M. A. C.-Brooks {Kermode.)
On a vu cette espèce à Log Cabin (Colombie-Britannique), ainsi qu'au
lac Marsh, et à la rivière Little Salmon (Yukon). (Bishop.)
Il est probable que toutes mentions du «Solarius» provenant
de la Colombie-Britannique ainsi que beaucoup d'autres de l'Alaska,
et des Territoires du Nord-Ouest, doivent être classées sous ce titre
de chevalier,
257. Le chevalier vert.
Helodromas ochropus (linn) kaup. 1829.
Un spécimen de cette espèce se trouve parmi une collection d'oiseaux
des territoires du Nord-Ouest envoyée au musée Britannique par
la Compagnie de la baie d'Hudson. M. Pennant dit qu'il a observé
ce chevalier parmi des oiseaux recueillis par M. Kuckan, dans l'Amé-
rique du Nord. (Richardson.) Cette espèce se voit accidentellement
dans la Nouvelle-Ecosse. {Liste A.O.)
CVII. SYMPHEMIA Rafinesque. 1819.
258. Le Bécasseau.
Symphemia semipalmata (gmel) hartt. 1845.
Cet oiseau est commun comme oiseau migrateur au printemps
et à l'automne dans Terreneuve. (Reeks.) Il est commun en
été et à l'automne dans la Nouvelle-Ecosse, et couve à Port Petpis-
wick. (Downs.) Il est assez commun à Grand Manan, dans le
Nouveau-Brunswick. (Herrick.) Cette espèce est peu connue dans
l'Ontario. Je l'ai vue à deux reprises apportée du marais d'Hamilton
par des chasseurs, mais je ne l'ai jamais vue vivante. (Mcllivraith.)
258a. Le Bécasseau de l'Ouest.
Symphemia semipalmata inornata (brewst) 1887.
Cette espèce est commune dans la région des prairies, à l'ouest
du Manitoba. Elle fréquente les bords d'étangs salés et de marais
saumâtres depuis l'ouest du Manitoba jusqu'aux Montagnes Rocheu-
228 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
ses et à partir de la latitude 49° jusqu'à celle de 56°. Elle couve dans
toute la zone de ses migrations.
Elle est rare comme oiseau migrateur à Toronto (Ontario). Je ne
puis trouver que cinq spécimens de cette espèce dans les collections
locales. Une comparaison minutieuse démontre que ceux-ci appar-
tiennent à la catégorie de l'ouest. (/. H. Fleming.) C'est un
oiseau migrateur rare dans le Manitoba. Je l'ai vu comme oiseau
reproducteur pour la première fois en 1906, à l'ouest de Saltcoats
(Saskatchewan). (Atkinson.)
Un spécimen de cette espèce fut pris à la pointe Clover, Victoria
(île de Vancouver) le 8 août 1898 par M. J. Henley. {Fannin.)
Pendant que j'étais dans un pré, près du lac Marsh (Yukon) j'ai
entendu cet oiseau siffler plusieurs fois son «pill-willett » caracté-
ristique, mais cependant je n'ai pas pu le voir. (Bishop.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce fut vue pour la premiè-
re fois à Indian Head (Saskatchewan) le 6 mai 1892. Elle s'y
trouvait nombreuse quelques jours plus tard et se répandait dans tous
les marais où elle couvait en très grand nombre. Elle couvait aussi en
grande abondance dans les marais autour du lac Crâne au mois de juin
1894. (Spreadborough.) J'ai fait lever un (willet) (?) de son nid le 23
mai 1883, sur la plaine Alcaline, au nord du bureau de gérance de pro-
priétés à la montagne Turtle. Le nid était placé dans une légère
cavité abritée d'un côté par le crâne d'un buffle, et de l'autre côté
par une touffe d'herbes. Il contenait quatre œufs, la couleur du
fond étant d'un brun foncé olivâtre avec des taches rondes et bien
accentuées de brun et de violet, également distribuées sans aucune
ressemblance à la couleur d'écorce (sic) au gros bout. (E. T. Selon.)
Cette espèce couve dans le Manitoba ainsi que dans l'Alberta. Dans
cette dernière province, au lac Buffalo, le 4 juillet 1895, j'ai trouvé
des jeunes oiseaux dans l'herbe. (Dippie.)
CVIII. HETERACTITIS Stejnger. 1884.
259. Le chevalier errant.
Heteractitis incanus (Gmel.) Stejn. 1884.
On a remarqué cet oiseau partout dans le Pacifique, au norddel'é-
quateur. On le rencontre rarement sur la côte de l'Alaska, et il semble
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 229
en préférer les parties rocheuses. D'après les mentions que l'on a
obtenues, cette espèce doit couver tout près du cercle arctique, sinon
jusqu'à cet endroit même. (Nelson.) Cette espèce fut trouvée peu
commune dans la partie de l'Alaska que j'ai visitée. Les indigènes
disent qu'elle couve sur l'île Whale, près de St-Michael, et je crois,
d'après ses habitudes, que ceci est vrai (Turner.) On a remarqué
cette espèce à Skagway, à St-Michael et à Unalaska, Alaska.
(Bishop.) Un couple fut pris, et on en a vu deux autres, sur une
petite île rocheuse, à environ 28 milles au sud de Sitka, Alaska.
Un adulte mâle fut pris à Orca, au détroit Prince- William, Alaska.
(Grinnell.) On n'en a vu qu'un seul spécimen à Homer, Alaska. (/.
D. Figgins.) Cet oiseau émigré sur les îles Pribilof, dans la mer de
Behring. (Palmer.)
M. Fannin a trouvé cette espèce en nombre tout le long du littoral
de la Colombie-Britannique, où elle couve et s'y trouve en assez grand
nombre. Au mois d'août 1887, l'auteur lui-même a pris des jeunes
ainsi que des vieux oiseaux sur les bords rocheux dans le détroit de
Barclay, sur la côte ouest de l'île de Vancouver.
CIX. PAVONCELLA Leach. i8i6.
260. Chevalier de combat.
Pavoncella pugnax (Linn). Leach. i8i6.
Cet oiseau visite accidentellement le Nouveau- Brunswick. {Cham-
berlain.) On l'a tué sur l'île de Toronto, au printemps de 1882, et,
à ma connaissance, c'est la seule mention que l'on ait faite de sa
présence dans l'Ontario. (Mclhvraith.)
ex. BARTRAMIA Lesson. 1831.
261. La maubèche à longue queue.
Bartramia longicauda (Bechst.) Bonap. 1857.
On a rencontré la maubèche à longue queue parfois dans Terre-
neuve, au moment des migrations du printemps. Elle est accidentelle
dans la Nouvelle- Ecosse ainsi qu'au Nouveau- Brunswick, et se trouve
rarement comme oiseau migrateur dans la province de Québec. M.
Preble en a vu plusieurs spécimens et au nord et au sud du cap
Eskimo, sur la baie d'Hudson.
78870—16
230 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Le seul endroit dans le sud de l'Ontario où j'aie entendu parler
dernièrement de la présence de ces oiseaux est sur le littoral
du lac Erié, près de Dunnville, où M. le docteur MacCallum sait
qu'au moins deux couples de cette espèce ont élevé leurs jeunes
pendant les deux derniers étés, 1893- 1894. (Mcllwraith.) On dit
que cette espèce a été un oiseau migrateur abondant à Toronto,
Ontario, quoique maintenant elle s'y trouve rarement. (/. H. Flem-
ing.) On a vu un oiseau de cette espèce dans les champs près de
Renfrew, au nord de Kingston, Ontario. J'ai suivi jusqu'ici la trace
de cet oiseau dans l'est d'Ontario, à travers une région de près de cent
milles carrés. {Dr C. K. Clarke.) Elle est rare et irrégulière, mais
elle habite, en été, toute la région aux alentours de London, Ontario.
{W. Saunders.) En été cette espèce habite en grand nombre toute la
région des prairies depuis le «Lac des Bois», jusqu'aux Mon-
tagnes Rocheuses, ainsi que depuis la frontière jusqu'à la latitude 54°
dans l'est de cette région, et en allant dans la direction du nord ou
très loin au nord des prairies ouvertes du district de la rivière
de la Paix. D'après M. Fannin, un spécimen fut pris à Comox,
sur l'île de Vancouver, le 28 août 1895, par M. W. B. Anderson.
Sa présence dans l'Alaska est expliquée par l'étendue de ses migra-
tions vers le nord-ouest sur la rivière de la Paix. On ne mentionne de
l'Alaska que la prise de quelques spécimens à Fort Yukon.
On en a vu un spécimen à Sidley, à l'est du lac Osoyoos (Colombie-
Britannique), le 25 mai 1905. {Spreadhorough.) On la voit fréquem-
ment pendant les migrations au printemps et à l'automne, et on l'a
pris en 1901 à Quesnel et à ((150-Mile House» dans le district de
Cariboo, (Colombie-Britannique). (Brooks.)
Notes sur la reproduction. Depuis quelques années j'ai vu
quelques couples de ces oiseaux chaque année dans le voisinage de
Kingston, Ontario. Ses endroits préférés se trouvent sur l'île Sim-
coe, sur l'île Amherst, au lac Ontario, ainsi qu'en allant vers l'est. On
trouve quelques couvées d'œufs chaque année au mois de mai. En
juin 1894 un couple de ces oiseaux ont fait éclore des jeunes dans un
pâturage près de la gare du chemin de fer Grand-Tronc, à Landsowne.
L'habitat préféré de cet oiseau est dans un champ sec et rabo-
teux; en cela il diffère des autres membres de la famille. II fait son nid
d'herbes desséchées, et le cache en partie dans les herbes sèches de
l'année précédente, y pondant quatre œufs qui ressemblent à ceux de la
bécasse, mais plus gros. {Rév. C. J. Young.) J'ai la portion d'une col-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 23 1
lection d'œufs prise par feu M. Robert Anderson, à Aylmer, Ontario, et
j'ai vu moi-même les oiseaux au printemps, en été et au commen-
cement de l'automne, dans le district de London, les oiseaux d'été,
sans aucun doute, y habitant. M. Roger Hedley, de Dunrief, près
de London, sait que cette espèce a passé l'été, à deux reprises, près
de cet endroit pendant les huit dernières années. {W. Saunders.) L'en-
droit principal où couve cette maubèche se trouve dans l'ouest du Ma-
nitoba, ainsi que dans l'est de la Saskatchewan. Cette espèce est bien
rare dans l'ouest de la Saskatchewan, ainsi que dans le sud de l'Al-
berta, et elle préfère la prairie herbeuse à celle où la tourbe est mince,
et où se trouve très peu d'eau.
CXL TRYNGITIS Cabanis. 1856.
262. La maubèche à poitrine jaunâtre.
Tryngites suhruficollis (Vieill.) Ridgw. 1885.
Cet oiseau émigré tout le long du littoral de l'Atlantique et
dans le golfe, ainsi que sur les bords du fleuve St-Laurent. M.Preble
l'a vu sur les parties les plus hautes du marais, au nord du cap Eskimo,
baie d'Hudson, ainsi qu'au sud du cap Churchill.
Cette maubèche est un oiseau-migrateur régulier en automne à
Toronto, Ontario, quoiqu'elle y soit rare. (/. H. Fleming.) Un
spécimen fut tué à Templeton, dans la province de Québec. {Geo.
White.) Dans la première édition de ce catalogue, on a accordé au
docteur MacCallum l'honneur d'avoir trouvé le nid de cet oiseau.
Des recherches faites plus tard ont démontré que ce nid appartenait
au phalarope de Wilson. Voir supplément.
M. Seton dit que cette maubèche est un oiseau migrateur rare dans
le Manitoba, et l'auteur n'a jamais vu de spécimens à l'ouest de
cette province. M.Bernard Ross mentionne que cet oiseau est rare
sur le Mackenzie, tandis que M. Macfarlane dit qu'il est commun
sur ' la partie nord-est des Barren Grounds.
M. Murdoch a trouvé cette espèce commune à Point Barrow
tandis que M. Nelson n'en a vu que quelques spécimens à l'embou-
chure du Yukon. M. Fannin, au contraire, mentionne qu'elle se
trouve en grand nombre partout dans la Colombie Britannique et
qu'elle y habite. M. Brooks dit qu'elle est rare comme oiseau
migrateur d'automne dans la vallée du Fraser inférieur.
78870— i6è
232 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce est commune sur la
côte de la mer Arctique, ainsi que sur les Barren Grounds, à l'est de la
rivière Horton. Entre le 26 juin et le 9 juillet plus de vingt couvées
d'œufs ont été prises. Dans chaque nid, qui n'était qu'une légère
dépression dans la terre, garnie de quelques feuilles desséchées, et
d'herbes sèches, il y avait quatre œufs. Lorsque quelqu'un s'ap-
prochait du nid, la femelle s'envolait généralement à une petite
distance. {Macfarlane) . En été cette petite maubèche abonde à
Point Barrow et en 1883, elle fréquentait cet endroit en plus
grande abondance, que dans l'année précédente. Elle est arrivé
en nombre pendant ces deux saisons, à peu près à la même date (du
6 au 8 juin) et a été premièrement observée sur les rives sèches,
en aval du village, se nourrissant avec avidité de mouches, ainsi que
de scarabées, qui se chauffaient au soleil. Au milieu de juin, elle
s'était assez bien répandue sur les endroits les plus secs du marais,
mais elle se restreignait toujours aux berges élevées et sèches, que nous
appelons le marais noir. Les œufs, comme on peut en juger d'après
la couleur, sont pondus habituellement, dans ce dernier endroit
où ils correspondent très bien en fait de couleur, avec le sol noir
et blanc ainsi qu'avec la mousse. Comme les autres échassiers,
cet oiseau ne construit pas de nid, mais il dépose les quatre
œufs, le petit bout à terre, dans une légère dépression du sol, garnie de
mousse. Une couvée complète se compose généralement de quatre œufs,
quoique nous en ayons recueilli une contenant cinq. {Murdoch).
J'ai dans ma possession une couvée de quatre œufs, prise par le révé-
rend C. E Whitaker, sur l'île Hershell, le 18 juin 1892. Le nid n'était
simplement qu'une cavité dans la mousse. On a pris en même
temps l'oiseau pour identifier les œufs. {Raine).
CXIL ACTITIS ILLIGER. 1811.
263. La maubèche tachetée.
Actitis macularia (Linn) Naumann. 1836.
Cette espèce se trouve commune au Labrador, à Terreneuve, dans
la Nouvelle-Ecosse, sur l'Ile du Prince-Edouard, au Nouveau-Bruns-
wick, dans la province de Québec et dans l'Ontario. Elle couve dans
toutes ces provinces, soit sur le littoral de la mer, soit sur les côtes des
lacs, ou encore, sur les bords des rivières, mais jamais par colonies.
On trouve rarement plus d'un couple dans le même endroit. M. Saun-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 233
ders mentionne qu'elle abonde aujourd'hui sur l'île Sable, quoiqu'il
y a quelques années on ne l'y voyait qu'en petit nombre.
Cette espèce se trouve partout dans la région, au moins jusqu'à
Fort Churchill du coté nord. On ne l'a pas remarqué sur les côtes de
la baie d'Hudson, mais on en a pris un spécimen sur la rivière Chur-
chill, près de Fort Churchill. (Preble). Elle est commune à partir
de Missinabi, dans l'Ontario, jusqu'au cap Henrietta Maria, sur la
baie d'Hudson. (Spreadborough).
Depuis le Manitoba jusqu'au Pacifique on la trouve en train de
couver aux endroits propices dans les montagnes et sur les plaines.
M. Spreadborough mentionne qu'elle est commune dans le district
de la rivière de la Paix et qu'elle niche en beaucoup de parties de la
Colombie-Britannique. D'après MM. Ross et Macfarlane, elle se
répand presqu'à la mer Arctique, et se voit en grand nombre sur les
Barren Grounds ainsi que dans la vallée du Mackenzie. MM.
Figgins et Andersen ont trouvé qu'elle était commune et qu'elle
couvait le long du ruisseau Sheep, sur la péninsule de Kenai (Alaska).
M. Bishop fait mention de la présence de cette espèce en beaucoup
d'endroits dans l'intérieur de l'Alaska et dans le district du Yukon.
Plusieurs collectionneurs disent l'avoir vue dans la vallée du
Yukon.
\OTES SUR LA REPRODUCTION. — On a trouvé que cette espèce
couvait depuis Muskoka (Ontario) jusqu'à Victoria (île de Vancouver) ,
et au nord-est jusqu'à l'Ungava, dans le Labrador. Le nid se trouve
toujours près de l'eau et ne consiste que d'un trou dans la terre, garni
d'herbes et couvert d'une touffe d'herbes desséchées ou d'un petit
buisson. Les jeunes quittent le nid aussitôt qu'ils sortent de l'œuf.
J'ai trouvé un nid sur la côte ouest de la baie James. Ce nid était
placé dans le sable, au-dessous d'un petit saule, et était construit
d'herbes sèches. (Spreadborough). Cette espèce est surtout com-
mune près du St-Laurent, quoiqu'elle couve en toutes les localités
propices dans l'intérieur. J'ai trouvé de nombreux nids, au mois de
juin, le long de la batture de gravier au pied de l'île Amherst sur le lac
Ontario, ainsi que sur les petites îles en descendant le fleuve. Elle
construit son nid généralement, dans une touffe de graminées,
d'herbes sèches, de copeaux ou d'une matière quelconque et le
cache bien. J'ai trouvé le nid de cet oiseau à deux différentes
reprises, une fois dans un champ de grain, loin de l'eau, et une autre
234 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
fois au-dessous d'un buisson, parmi les arbres, sur une île dans un
lac. Les premiers œufs sont généralement pondus vers le 20 mai, mais
on les voit parfois aussi tard que le ler juillet. J'ai rencontré souvent
cet oiseau en train de couver sur les îles de la Madeleine, dans le golfe
St-Laurent, et le 26 juin 1897, j'y ai trouvé un nid contenant quatre
œufs. Il était construit dans un endroit sec et herbeux, tel qu'un
oiseau de cette espèce choisirait dans l'Ontario, et se trouvait
au milieu des buissons d'épinettes blanches. {Rév. C. J. Young).
Les nids consistent en quelques brins d'herbes, placés dans un trou
dans la terre, ou simplement sur le sol. Le lieu choisi pour la
reproduction se trouve tout près des rivières et des étangs. Des
couvées de quatre, et quelque fois de trois œufs sont trouvées près
d'Ottawa, à la fin mai et au mois de juin. {Garneau). L'auteur
lui-même a trouvé cette espèce en train de couver dans les dunes à
la pointe Brackley, l'île du Prince-Edouard, ainsi que sur le cap
Forteau, près de Yarmouth, dans la Nouvelle-Ecosse, où on a pris un
nid contenant quatre œufs, le 23 juin 1883. Le 29 juin 1895, un
nid, contenant quatre œufs, a été recueilli aux bords du lac Cypress
(Saskatchewan) . Ce nid se composait d'herbe sèche, et était caché
sous une touffe d'herbe de l'année précédente, et se trouvait tout près
du lac. On ne l'a découvert qu'en faisant lever l'oiseau.
CXIIL NUMENIUS Brisson. 1760.
264. Le courlis à long bec.
Numenius longivrostis. wils. i8i4.
Ce Courlis est un oiseau-migrateur rare dans Terreneuve, et encore
plus rare dans la Nouvelle-Ecosse, ainsi que dans le Nouveau- Bruns-
wick. Il est plus commun dans la Province de Québec et dans
l'Ontario, mais comme migrateur. Dans le Manitoba il se trouve
relativement rare comme oiseau reproducteur, mais dans la Saskat-
chewan ainsi que dans l'Alberta il est commun et ses lieux de repro-
duction s'étendent à travers les Montagnes Rocheuses jusque dans
la Colombie-Britannique, où M. Fannin l'a trouvé en train de couver
à Okanagan et à Similkameen. L'étendue de ses migrations au nord
est limitée, puisque nous n'entendons jamais parler de cet oiseau
au nord de la région des prairies. On n'en signale qu'un spécimen
de cette espèce dans l'Alaska. Quelques spécimens ont été pris à
Victoria ainsi que dans la vallée du Fraser inférieur (Colombie-
Britannique.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 235
Notes sur la reproduction. — -Un nid de cette espèce a été enle-
vé par le colonel Wyndham sur la rivière Bow, à environ cinquante
milles au sud-est de Calgary, (Alberta). Le nid n'était qu'un trou
dans la terre, garni de quelques pailles, et se trouvait sur la prairie
ouverte. (Dippie.) Cette espèce se montrait en assez grand nombre
dans les endroits que nous avons visités dans l'ouest de la Saskatchewan
et dans l'est de l'Alberta, et elle couvait dans des dépressions de la
prairie. On en a trouvé des jeunes duvetés le 1er juin 1905, ainsi
que d'autres le ii et le i8 juin 1906. {A. C. Bent.) Au mois de mai
1906 nous trouvâmes cet oiseau en grand nombre au sud de Leth-
bridge, (Alberta) où il pond ses œufs dans des dépressions en
pleine prairie. {Raine.) Cette espèce est assez rare à Aweme,
Manitoba. Quelques spécimens couvent sur la prairie découverte.
Elle y arrive au commencement d'avril. (Criddle.) Ce courlis couve
dans la vallée du lac la Hache (Colombie-Britannique), mais on ne
l'a pas observé dans le district, de Cariboo proprement dit .{Brooks.)
Cet oiseau niche en pleine prairie, et son nid est très difficile à trouver.
Le mâle se lance sur tout intrus et fait retentir l'air de ses cris.
Il est bientôt rejoint par d'autres oiseaux, arrivant d'une assez grande
distance, qui se mettent avec lui pour attirer l'attention par leurs
cris, et leurs gestes. Les jeunes sont facilement trouvés, car, au
moins, l'un des adultes reste dans le voisinage. On a trouvé cette
espèce en train de couver à la montagne Wood, au mois de juin
1895, et aussi sur une distance de 150 milles à l'ouest, vers les collines
Cypress, sur lesquelles elle couvait en nombre en 1894. Pendant
l'été de 1897, on l'a trouvée dans le sud de l'Alberta, et elle couvait,
ou plutôt soignait ses jeunes, à l'ouest de Fort McLeod, à la fin de
juillet. Au mois de juin 1889 on l'a vue couvant sur les collines, au
sud de Kamloops (Colombie-Britannique.)
265. Le courlis de la baie d'Hudson.
Numenius Hudsonicus lath. 1790.
Cet oiseau est accidentel dans le Groenland. Il se trouve en grand
nombre pendant la saison de la migration dans Terreneuve, mais
il n'y couve pas. Le courlis est un visiteur d'automne assez rare
dans la Nouvelle-Ecosse et au Nouveau-Brunswick. M. Brewster a vu
quelques grandes bandes de courHs, qu'il a cru appartenir à cette
espèce, à la Pointe East, sur l'île d'Anticosti, le 7 juillet. On dit
que cet oiseau ne couve pas sur cette île. Il est rare comme oiseau-
236 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
migrateur dans la province de Québec, mais un peu plus commun
dans l'Ontario quoiqu'il y devienne plus rare, d'après M. Mcllwraith.
Seton ne fait pas de mention de cette espèce dans son «Birds of
Manitoba)), et l'auteur même ne l'a jamais vue dans aucune
partie du Nord-Ouest. On le voit parfois sur les côtes de la Colombie-
Britannique, mais il parait y être peu commun, car on n'en a pris que
deux spécimens. Les lieux que ce courlis fréquente en été semblent être
situés sur la baie d'Hudson, et à l'ouest le long du littoral arctique.
D'après M. le docteur R. Bell, il fut commun à Fort Churchill en 1884,
et M.Hearne dit que, de son temps, cette espèce se trouvait en grand
nombre sur les bords de la baie. M. Macfarlane dit que ce courlis
n'est pas du tout rare sur les Barren Grounds, mais il est plus commun
dans l'ouest. Du 18 au 25 mai ces oiseaux commencent à paraître
sur la côte du détroit de Norton (Alaska) où, cependant, quelques
couples seulement y restent pour se nicher, les autres passant plus loin
au nord encore aux parties ouvertes et étendues du continent, voisines
aux rives de la mer Arctique. M. Bishop en a vu quelques spé-
cimens sur la côte de l'Alaska. M. Palmer pense que c'est un oiseau
migrateur régulier sur les îles Pribilof, dans la mer de Behring.
Notes sur la reproduction.— Les lieux principaux de reproduction
de cet oiseau semblent être inconnus jusqu'à présent, mais le fait que
Hutchins en parle démontre que beaucoup de ces oiseaux migrateurs
de l'est doivent couver le long de la côte sud de la baie d'Hudson. M.
Preble mentionne qu'il a vu cette espèce tous les jours, quelquefois
en nombre considérable, entre York Factory et Fort Churchill,
ainsi qu'au nord, mais il ne fait pas mention d'avoir trouvé soit des
nids ou des jeunes oiseaux. M. Low dit que les courlis sont assez
communs et qu'ils couvent sur l'île Southampton, mais comme on
n'en n'a pas pris de spécimens, ceux qu'ils a vus devaient appartenir
à cette espèce ou à celle qui suit.
266. Le courlis du Nord.
Numenius borealis (Forst.) Lath. 1790.
Cet oiseau se trouve de beaucoup le plus commun de toutes les
espèces de courlis qui fréquentent les côtes de Terreneuve, mais il
ne s'y montre que de temps en temps. (Reeks.) Il ne reste que
relativement peu de courlis du nord maintenant, sur les côtes du
Labrador, en comparaison du grand nombre que l'on y trouvait
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 237
autrefois. Je n'ai entendu parler que d'à peu près une douzaine de
spécimens que l'on a vus cet automne (1902), sur le littoral. De ces
douze, j'en ai vu cinq. {Bigelow.) Il est accidentel dans le Groenland,
et se trouve assez commun dans la Nouvelle-Ecosse ainsi que sur l'île
du Prince-Edouard, mais il ne visite que rarement le Nouveau-Brun-
swick à l'automne. C'est un oiseau migrateur rare dans la province
de Québec. On ne le voit qu'accidentellement dans l'Ontario. M.
Mcllwraith dit que trois spécimens seulement ont été pris en vingt
ans dans l'Ontario. En sus de ceux-ci, M. J. H. Fleming parle de
la prise d'un autre à l'île Wolfe, près de Kingston, Ontario, en 1873.
Ce spécimen se trouve maintenant au British Muséum.
M. L. M. Turner a vu plusieurs grandes bandes de cette espèce
voler au-dessus de l'embouchure de la rivière Koaksoak, dans la baie
d'Ungava. Elle se montrait en grand nombre à l'automne dans le sud du
Labrador, mais les bandes ne s'y arrêtent pas, M. Spreadborough n'en
a pas vus, lorsqu'il traversa le Labrador, au mois de juillet 1896.
Cette espèce fut trouvée en grand nombre par M. le docteur R. A.
Bell, à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson, au mois d'août 1884.
M. Macfarlane l'a vu couver en grand nombre, sur les Barren
Grounds. Cet oiseau ne visite Point Barrow qu'accidentellement, où
cependant, il se trouve rare, mais M. Murdoch dit qu'il est bien connu
des indigènes. M. Nelson mentionne que cette espèce se trouve la plus
commune des courlis dans le nord de l'Alaska, surtout le long des côtes
de la mer Behring et du détroit Kotzebue. M. Elliott en a pris un spé-
cimen unique sur l'île St-Paul, dans la mer Behring. M. Figgins a pris
un spécimen mâle du courlis à une altitude de 2,200 pieds sur les
plaines ouvertes des montagnes Kenai. Cette espèce fut assez com-
mune et très timide à Homer.
Notes sur la reproduction. — Ce courlis fréquente les Barren
Lands en dedans du cercle arctique, en été, où il se nourrit de larves,
et d'insectes d'eaux douces, ainsi que du fruit de V empetriim nigrum.
Le 13 juin 1822, j'ai trouvé l'un de ces courlis en train de couver trois
œufs, sur les bords du lac Point. {Richardson.)
Cette espèce couve en grand nombre, dans les Barren Grounds, et à
l'est de Fort Anderson, et à moins qu'on ne les décrive autrement, ceux-
ci sont les «Barrens» auxquels on fait toujours allusion et qui s'é-
tendent jusqu'à la mer Polaire. Les nids, chaque fois qu'on les a ob-
238 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
serves, n'étaient simplement que des trous ou des dépressions dans
la terre. Souvent on a eu beaucoup de peine à les trouver, car les
œufs ressemblaient beaucoup à la végétation voisine, et l'oiseau s'en-
volait pendant que nous étions encore à quelque distance de lui.
Trente couvées d'oeufs furent emportées, quel-unes venant des «Bar-
rens» de l'Anderson inférieure. (Macfarlane.)
267. Le petit courlis.
Numenius phœpus (Linn.) Lath. 1787.
A peu près une douzaine de spécimens de ce courlis ont été reçus
à Copenhague de toutes les parties du Groenland. Bien que M. Holbœll
en doute, le professeur Reinhardt pense qu'il est bien possible que cet-
te espèce couve dans le Groenland. {Arct. Man.) Un spécimen de
cette espèce fut tué près d'Assuk, dans le Groenland, le 25 mai 1885.
{Hagerup.) M. Winge croit que cette espèce couve parfois dans le
Groenland, et il cite beaucoup d'exemples de sa prise pendant les
années récentes.
268. Le courlis à cuisses emplumées.
Numenius tahitiensis (Gmel.) Ridgw. 1880.
Le 24 mai 1880, un couple de ces oiseaux sont descendus sur une
colline, couverte de grosses touffes d'herbes, près de l'endroit où j'étais
occupé à tuer des bernaches noires. J'ai abattu le mâle, dont le
plumage était très beau, mais je n'ai pu trouver la femelle, quoiqu'elle
ait été blessée mortellement. Ce fut la deuxième occasion connue de
la présence de cet oiseau sur les côtes de l'Alaska, l'occasion pré-
cédente étant basée sur la prise d'un spécimen sur l'île Kadiak, par M.
Bishoff. (Nelson.)
Famille XXIL eHARADRIIDiï: Pluviers.
CXIV VANELLUS Brisson. 1760.
269. Le vanneau huppé.
Vannellus vanellus (Linn.) Licht. 1854.
Un spécimen de cette espèce fut obtenu le 7 janvier 1820, près de
Fiskenaes, dans le Groenland; un deuxième fut reçu au musée de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 239
Copenhague, venant de Julianshaab, en 1847. (Arct. Mari.) Cet
oiseau se trouve sur les îles dans le détroit de Norton, Alaska.
{List A. 0. U.) Un seul spécimen de cette espèce fut pris près de St-
John's, (Terreneuve) le 27 novembre 1905. Un compte rendu com-
plet de la prise de cet oiseau fut imprimé dans VAiik volume XXIII,
page 221.
CXV. EUDROMIAS Brehm. 1831.
Le guignard.
Eudromias morinellus (Linn.) Brehm. 1831.
Une femelle adulte de cette espèce fut prise sur l'île King, Alaska,
le 23 juillet 1897. Elle était sur le point de muer. (Mcllhenny.)
C'est la seule mention que l'on ait faite de cet oiseau en Amérique.
CXVI. SOUATAROLA Cuvier. 1817.
270. Le pluvier à ventre noir.
Squatarola squatarola (linn) cuvier. 1817.
Ce pluvier est rare dans le Groenland, mais il est trouvé dans les
deux inspectorats. On dit qu'il couve sur la péninsule de Melville.
{Artc. Man.) Il fut trouvé à la pointe Whale, Roes Welcome, dans
la baie d'Hudson, évidemment en train d'y couver. {A. P. Low.)
Cet oiseau était commun au mois d'août 1904, le long de la côte
ouest de la baie James, {Spreadborough.) C'est un oiseau-migrateur
commun à l'automne dans Terreneuve, dans la Nouvelle-Ecosse,
et au Nouveau-Brunswick. Il se montre au printemps ainsi qu'à
l'automne dans les provinces de Québec et Ontario comme oiseau
migrateur. En revenant sur sa route migratoire, cet oiseau se montre
dans le Manitoba, dans la Saskatchewan et dans l'Alberta, au prin-
temps, et M. Dippie l'a abattu à Reabum, dans le Manitoba, aussi
tard que le ler juin. M. Bent mentionne qu'il l'a vu par grandes
bandes au lac Hay, dans la Saskatchewan, du 29 mai au ler juin
1905. M. Atkinson dit que cet oiseau paraît en nombres incertains
dans le Manitoba, et encore plus à l'ouest au mois de mai, parfois s'y
montrant par grandes bandes, puis s' absentant pendant plusieurs
années. M. Spreadborough l'a trouvé commun au lac Lesser Slave
(Athabasca) le 3 septembre 1903. Il est commun sur la baie
240 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
d'Hudson, et de là il se répand vers l'ouest, y compris tout le littoral
de l'Arctique et tout le nord de l'Alaska, ainsi qu'en descendant la côte
du Pacifique jusqu'aux limites sud de la Colombie-Britannique.
Notes sur la reproduction. — La première fois que nous avons
rencontré ce beau et assez rare pluvier de l'Arctique, ce fut sur
la pointe Island, dans la baie de Franklin, le 4 juillet 1864. Le nid
contenait quatre œufs et se composait d'une petite quantité d'herbe
desséchée placée dans une dépression sur la côte, ou la pente d'une
très légère élévation. On a vu le couple et l'on a tué le mâle. Le
lendemain, un autre nid a été découvert, contenant quatre œufs, et
on en vit un troisième. En 1865 nous avons enlevé sept nids dans
le même endroit. (Macfarlane.)
CXVIL CHARADRIUS Linnaeus. 1758.
271. Le pluvier doré.
Charadrius apricarius linn. 1758.
Un spécimen de cet espèce, pris en plumage d'été, fut abattu
sur la péninsule de Noursoak, au printemps de 187 1. Le docteur
Finch a cru que cet oiseau couvait dans l'est du Groenland. {Ard.
Man.) Le directeur de la colonie de Frederickshaab fait mention
de la prise d'un jeune oiseau de cette espèce au mois d'août 1887.
{Hagerup.)
272. Le pluvier doré d'Amérique.
Charadrius dominicus (mûll). 1776.
Cet oiseau est assez rare au Groenland, mais probablement il y
couve, comme il le fait en grand nombre, dans les endroits marécageux
aux îles de Parry. {Arci. Man.) C'est un oiseau migrateur commun
à l'automne dans Terreneuve, dans la Nouvelle-Ecosse, au Nou-
veau-Brunswick, dans la province de Québec et dans l'Ontario.
Il ne se voit qu'en petit nombre au printemps, et nous n'avons
aucune mention de sa couvaison dans les provinces précitées. Dans
le Manitoba, ainsi que dans les autres provinces des prairies, cet
oiseau fait ses migrations au printemps et à l'automne, et s'envole
au nord à la fin mai, et revient vers la mi-août. On n'a jamais
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 24 1
entendu dire qu'il couve dans le Labrador, mais, il est certain
qu'il couve le long des côtes ouest de la baie d'Hudsou. Ses lieux de
reproduction se trouvent depuis la baie d'Hudson, vers l'ouest,
y compris les Barren Grounds ainsi que les côtes de la mer Arcti-
que, jusqu'au nord du fleuve Mackenzie, Point Barrow, et encore au
sud-ouest tout le long de la rive nord de l'Alaska, où il semble ren-
contrer son congénère de la Sibérie. On dit que ce pluvier couve dans
le nord de la Colombie- Britannique, et les spécimens que l'on a pris,
quoique non conformes à l'espèce C. Flilvius qui suit, sont néan-
moins, d'après M. S.-N. Rhoads, de couleur plus sombre aux parties
inférieures que les spécimens orientaux. M. Brooksa vu ce pluvier
dans le district de Cariboo, mais cependant il n'y paraissait que
dans la migration d'automne.
Notes sur la reproduction. — Les lieux de reproduction
choisis par cet oiseau si bien connu, se trouvent sur les Barren
Grounds ainsi que sur les côtes, et sur les îles de la mer Arctique.
Il couve au commencement de juin, et se retire, en allant vers le sud,
au mois d'août. {Richardson.) Cette belle espèce se trouve en
très grand nombre sur les Barren Grounds, depuis la lisière de la forêt
jusqu'aux côtes de la mer Arctique. On a trouvé que son nid
ressemblait tout à fait à celui du C. squatorala. La ressemblance
frappante de l'œuf avec le sol qui l'entourait, ainsi que la fuite régu-
lière de la femelle de son nid, rendaient la tâche de choisir entre les
deux espèces extrêmement difficile. Je trouve dans mes notes
la mention de cent soixante-dix nids. Sauf, lorsqu'il y a tout lieu
de croire que l'oiseau n'a pas pondu tous ses œufs, on en
trouve habituellement quatre. Dans un cas il y en avait cinq,
et dans un autre, il n'y en avait qu'un. (Macfarlane.) Cette espèce
couve habituellement sur l'île Hershell, d'où j'ai reçu de nombreuses
couvées d'œufs. L'oiseau fait un trou dans la mousse, sur les
pentes des côtes et sur un tertre. (Raine.)
Cette espèce arrive sur le littoral du détroit Norton (Alaska)
vers la fin mai. En peu de temps les oiseaux s'accouplent et se disper-
sent, de sorte que quelques jours après l'arrivée principale, il est temps
de trouver leurs nids. Ces nids se trouvent généralement dans de
petites dépressions de la terre, que l'on peut trouver dans la mousse
et parmi l'herbe sèche d'un petit monticule, et parfois une légère
construction est faite d'herbe sèche. L'herbe et peut-être quel-
ques feuilles desséchées de saule rabougri, sont arrangées en
242 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
forme de soucoupe d'à peu près quatre ou cinq pouces de large,
et cette espèce de nid contient quatre œufs, dont la couleur du fond
est d'un jaunâtre pâle, avec des taches très sombres et accentuées
d'un brun-ombré, abondamment répandues sur la coquille, surtout
au gros bout. {Nelson.) Le pluvier doré d'Amérique arrive à
Point Barrow vers la fin mai. Pendant les deux saisons que j'ai
passées à cet endroit il nichait avant le 20 juin, bien que je n'aie
pu trouver son nid avant le 22 du mois. Le nid est excessivement
difficile à trouver, quoiqu'il ne soit pas même caché. Il consiste en
une simple dépression garnie légèrement de mousse desséchée, et se
trouve dans le marais ouvert noir et boueux. La seule végétation
que l'on trouve sur cette partie du marais, est de la mousse blanche et
grisâtre, qui s'harmonise si merveilleusement avec les taches bizarres
des œufs qu'il est à peine possible de les voir si l'on ne sait pas où
les trouver. Un endroit préféré pour nicher se trouve sur les bords
élevés de ravins ou de cours d'eau. On n'a découvert de nids ni
dans l'herbe ni dans le sol marécageux. (Murdoch.)
272a. Le pluvier doré du Pacifique.
Charadrius dominicus (gmel) ridgw: 1880.
Cette espèce et celle de l'est semblent se croiser l'une avec l'autre
sur la côte nord de l'Alaska, mais le Charadrius fulvus se trouve
le plus commun des deux près du détroit de Behring, et il couve le
long des côtes des deux continents autour du littoral nord de la mer
de Behring. Il est douteux que l'on rencontre le vrai type Dominicus
sur la côte du Pacifique, mais je n'ai jamais pris d'oiseaux avec absolu-
ment autant du type Fulvus que ceux que j'ai enlevés à partir du 3
novembre 1903 à Comox, sur l'île de Vancouver. (Brooks.) Cet oi-
seau est assez commun aux alentours de St-Michael et on l'a remar-
qué aussi sur l'île St-George, ainsi qu'à Unalaska, sur la mer Behring.
(Bishop.) On dit qu'il est assez commun à Hom.er (Alaska» pen-
dant le mois de septembre. J'en ai pris là plusieurs spécimens
pendant les derniers jours d'août, ainsi qu'un autre sur l'île Popof,
le 15 décembre. (Figgins.) C'est un oiseau migrateur commun sur
les îles Pribilof, dans la mer de Behring. (Palmer.)
Cette espèce est assez commune sur les îles près de la côte, et M.
Turner parle de sa prise sur les îles Aléoutiennes. M. Nelson dit que
l'espèce type de l'Asie se trouve commune sur la côte sibérienne de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 243
mer Behring, mais qu'elle est beaucoup plus rare sur la côte de l'Alaska
depuis la péninsule d'Alaska en allant au nord jusqu'à Point Barrow.
CXVIII. OXYECHUS Reichenbach. 1852.
273. Le pluvier Kildir.
Oxyechus vociféra (linn) reich: 1852.
Cette espèce de pluvier se trouve rarement de passage à Terre-
neuve, dans la Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-Brunswick et dans
la province de Québec. Dans l'Ontario elle est plus commune et
y couve partout, dans des endroits propices. Le pluvier Kilder
couve en grand nombre partout dans le Manitoba ainsi que dans
toute la région des prairies. Il est commun aussi dans les Montagnes
Rocheuses et dans la Colombie-Britannique, et couve presque jusqu'à
la côte. La limite de ses migrations au nord se trouve probablement
à la forêt sous-arctique, car il semble préférer les plaines ouvertes
où se trouvent souvent des marais saumâtres. M. Preble en a vu
plusieurs spécimens sur les prés herbeux entre Fort Churchill et l'em-
bouchure du fleuve Churchill.
Notes sur la reproduction. — On rencontre cet oiseau dans
les parties de l'Ontario qui, d'une manière quelconque, conviennent
à ses habitudes. Ses endroits préférés sont des prés sauvages
avec quelques buissons rabougris dispersés cà et là; tant mieux pour
l'oiseau s'il y trouve quelques pierres et du gravier, car il se prête
volontiers à ces lieux. Je rencontre quelques couples de cette es-
pèce chaque année et je constate qu'ils couvent relativement de
bonne heure, les quatre œufs étant quelque fois tous pondus
dès le 26 avril. J'ai trouvé un grand nombre de leurs œufs, et
remarqué qu'ils choisissent généralement comme endroit pour nicher
un petit coin pierreux et sablonneux dans un pré. Une fois j'ai trou-
vé un nid parmi des petites pierres et de la roche tout près d'une car-
rière, où, l'année précédente, j'avais enlevé les deux œufs d'une huette.
{Rév. C. J. Young.) Le pluvier Kildir couve en petit nombre par tout
l'ouest de l'Ontario. Il pond quatre œufs, qui sont placés de telle fa-
çon qu'ils sont extrêmement difficiles à trouver. (W. Saunders.)
Cette espèce niche dans le gravier aux bords de lacs et d'étangs
ainsi que par terre sur la prairie et dans les champs labourés, par
toute la région des prairies. Le nid consiste en un trou dans le sable
244 COMMISSION" GEOLOGIQUE DU CANADA.
OU dans le sol, généralement tout près de l'eau. Les œufs, au
nombre de quatre, sont toujours placés dans le nid, avec le petit
bout en dessous. (W. Spreadhorough.) Une couvée de quatre œufs,
prise aux environs d'Ottawa, le 30 mai 1900, se trouvait sur une
souche au ras du sol. Le nid consistait de petits morceaux du
bois pourri du tronc. Une autre couvée de quatre œufs, dans un
nid fait de lichens et de cailloux, fut trouvée le 10 juin 1900, sur un
grand rocher à Britannia, Ontario. (Garneau.)
CXIX. iî:GIALITIS BoiE. 1822.
274. Le pluvier semipalmé.
JEgialitis semipalmata Bonap. 1838.
Cette espèce habite le Labrador, ainsi que les îles Terreneuve,
du golfe St-Laurent en été, y couvant en nombres plus ou moins
grands. Elle a été trouvée en train de couver sur l'île Seal, comté
de Yarmouth, Nouvelle-Ecosse, par M. Tufts, ainsi que par M.
Saunders sur l'île Sable. On constate sa présence comme oiseau
de passage seulement, dans le Nouveau-Brunswick, sur l'île du Prin-
ce-Edouard et dans la province de Québec, néanmoins, comme M.
Young le démontre, elle couve dans l'Ontario et sans doute en plusieurs
autres provinces aussi. Dans le Manitoba et dans l'est de la Saskat-
chewan elle se montre comme oiseau-migrateur commun et y couve
rarement. L'auteur lui-même a vu des jeunes de cette espèce aux
sources salées qui se trouvent à la tête du lac Winnipegosis, le 22 juillet
1881.
On peut dire que cet oiseau habite en été, et se produit depuis la
baie d'Ungava sur la côte nord du Labrador, jusqu'à l'Alaska, sur le
détroit de Norton. Cependant il se répand en plus grand nombre
à l'est du Mackenzie, qu'à l'ouest. On le connaît seulement comme
oiseau-migrateur rare dans la Colombie-Britannique, et personne n'a
jamais entendu qu'il y couve.
Notes sur la reproduction. — A chaque automne et à chaque
printemps cet oiseau se trouve sur les battures sablonneuses au pied
de l'île Amherst, sur le lac Ontario. A cet endroit, le 24 juin 1895,
j'ai trouvé un nid contenant quatre œufs frais. Il était construit
sur une plage couverte de gravier, a très peu de distance de l'eau,
parmi une pousse printanière de quelques herbes et de joncs, et
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 245
au début du printemps, il devait se trouver à portée de l'eau haute.
J'ai rencontré deux couples de ces oiseaux sur les îles de la Made-
laine, au mois de juin 1897 mais je ne pouvais pas établir l'endroit
où se trouvait leurs nids, quoique je savais qu'ils y couvaient.
{Rév. C. J. Young.)
Cet oiseau est très commun sur certaines parties de la côte arc-
tique, ainsi que le long des rivières Anderson et Lockhart, et dans la
région entre Fort Anderson et Fort Good Hope, sur le fleuve Mack-
enzie. La plupart des vingt nids que l'on a pris contenaient quatre
œufs chacun, mais plusieurs n'en contenaient que deux ou trois.
Lorsqu'on s'approchait de près la femelle glissait de son nid, et
courait à une petite distance avant de s'envoler, baissant les ailes
de temps en temps et faisant semblant d'être estropiée. Le nid con-
siste en une simple cavité dans la sable, garnie de quelques feuilles
et d'herbes desséchées. (Macfarlane.) On a trouvé cette espèce com-
mune depuis Moose Factory, sur la baie James, jusqu'au golfe Rich-
mond, sur la baie d'Hudson, au mois de juin 1896. Le 18 juin M. A.
P. Low a trouvé un nid contenant quatre œufs. Ce nid se trouvait
dans le sable, à côté d'une pierre, et ne se composait que de quelques
tiges d'herbes sèches. Cet oiseau fut observé en été partout dans l'in-
térieur du Labrador, à tout endroit où il y avait de grands lacs, avec
berges sablonneuses. II était commun le long des deux rives de la baie
James, en 1904. Le 7 juillet j'en ai vu des jeunes encore incapables
de voler. {W. Spreadhorough.) Un nid, trouvé par M. Bishop, au
lac Marsh, dans le district du Yukon, n'était qu'une cavité située à
environ huit pieds de l'eau dans des débris flottants au milieu des
cailloux qui se trouvait sur la plage. Il était garni de quelques herbes
et de feuilles mortes.
275. Le pluvier rayé.
Mgialitis hiaticula (Linn.) Boie. 1822.
Cette espèce couve généralement, dans le Groenland, et se trouve
sur les îles Clavering et Sabine. On dit qu'elle se montre en grand
nombre sur les bords de la baie Possession et au goulet Régent.
{Arct. Man.) Le 15 août 1886, on a vu cette espèce près d'un lac peu
profond, à environ 1,100 pieds au-dessus du niveau de la mer; un
nid, contenant des œufs fut trouvé, le 14 juin 1880 près de Godhavn,
dans le Groenland. {Hagerup.)
78870 — 17
246 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
276. Le petit pluvier rayé.
Mgialitis duhia (Scop) Swinh. 1871.
Cette espèce est accidentelle sur la côte de l'Alaska. {Liste A. 0. U.)
277. Le pluvier criard.
/Egialitis meloda (Ord) Bonap 1838.
Cette espèce, outre qu'elle est un oiseau migrateur, couve aux
endroits propices dans presque toutes les provinces de l'est. Elle
fut observée en train de couver à Port Petpiswick, Nouvelle-Ecosse,
par Downs, sur l'île Seal, comté de Yartmouth (Nouvelle-Ecosse) par
M. Tufts; sur les îles de la Madeleine, près du niveau de la marée
haute, par M. Bishop, et à Point Pelée, sur le lac Erié, par M. W. Saun-
ders. Cette espèce ne se répand pas au loin, et elle semble préférer
les côtes de la mer. Mr Saunders écrit que bien qu'il n'y ait pas de
doute que cet oiseau se trouvait autrefois à Point Pelée ainsi qu'à
Rondeau, sur le lac Erie, sa place a été prise par egialitis meloda
circumcincta, et à Toronto, d'après Mr Fleming, tous les spécimens
dans les collections locales, pris avant 1894, sont classifiés comme
appartenant à l'espèce meloda. La première mention de l'espèce
circum,cincta fut faite en 1891, et tous les oiseaux mentionnés
récemment appartiennent à cette dernière espèce.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce est très criarde, et se
trouve en assez grand nombre aux îles de la Madeleine, où j'ai trouvé
quatre nids en 1897, mais je ne l'ai pas encore observée dans l'Ontario.
Ce petit oiseau est bien intéressant, courant le long de la plage
sablonneuse à grande vitesse, et s'arrêtant de temps en temps pour
émettre son cri perçant. A^^ant une teinte beaucoup plus claire que
celle du Pluvier semipalmé, on la distingue facilement, autant par
sa couleur que par son cri. C'est le 16 juin que j'ai trouvé le nid
de cette espèce pour la première fois. Il était situé sur une des bat-
tures sablonneuses de l'île Grindstone. Ce nid consistait en un petit
trou creusé dans un monticule sablonneux, marqueté de morceaux
cassés de coquilles de peigne d'après la manière d'agir du Pluvier
rayé de la Grande Bretagne. On ne voit ni herbes ni petits
morceaux d'écorces dans la construction comme chez le Pluvier
semipalmé. Les autres nids étaient identiques, les œufs étant frais
pendant la deuxième semaine de juin. (Rév. C. J . Yoiins).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 247
A la fin juin 1888, l'auteur lui-même a trouvé trois nids de cette es-
pèce dans le sable, sur la plage Brackley, île du Prince Edouard. Ce
n'étaient que des trous dans le sable, ou plutôt dans le gravier fin, et
des coquilles cassées, sans aucune garniture. L'oiseau, quant à la couleur,
ressemble tellement aux environs que ce ne fut que par hasard que
l'on a trouvé les nids. Mr W. Saunders écrit qu'il possède un œuf,
probablement de cette espèce, qui vient de Long Point, sur le lac Erié
ainsi qu'un jeune oiseau âgé de quelques jours seulement, qui fut pris
à Point Pelée sur le lac Erié.
277a. Le pluvier criard à ceinture.
JEgialitis meloda circumcincta. Ridgw. 1874.
Cette espèce est très commune sur l'île Sable, près de 100 milles à
l'est de Canso (Nouvelle-Ecosse) et chaque année y couve en grand
nombre. L'auteur lui-même en recueilli des spécimens sur l'île au mois
d'août 1898, et n'a vu aucune différence entre l'apparence de ceux-ci
et celle des autres, pris à Indian Head (Saskachewan) en 1892. Cette
espèce est mentionnée sans doute par M. Seton, dans son ouvrage
«Birds of Manitoba» sous le titre de Pluvier criard. Cette espèce
n'arriva que vers le 16 mai 1892, au lac Deep, à Indian Head (Saskat-
chewan). En trois jours elle y fut commune. Bientôt après, ces
oiseaux se sont dispersés pour la reproduction, quelques couples seule-
ment restant au lac. Je suis informé par Mr Dippie qu'un nid de
cette espèce, contenant quatre œufs fut pris à Manitoba House, lac
Manitoba, au mois de juin 1895, et que l'on a aussi enlevé des jeunes
duvetés.
Cette espèce est parfois prise à Toronto (Ontario). Toutes
mentions récentes appartiennent à cette espèce. (/. H. Fleming).
Tous les oiseaux que j'ai remarqués, en 1905 et 1906 sur les anciens
lieux de reproduction du Pluvier criard appartenaient à cette espèce -ci.
{W. Saunders).
Note sur la reproduction. — Le 19 juin 1895 Mr Oliver Spanner
trouva un nid de cette espèce sur l'île Birch, près de la côte ouest du
lac Manitoba. Ce nid consistait en une d'épression dans la sable,
garnie de morceaux de mauvaise herbe flottante et contenait trois
œufs, qui sont semblables à ceux du pluvier criard commun, la couleur
du fond étant d'un chamois pâle, finement tachetée de noir, ainsi que
78870—17^
248 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de violet et de gris. Les œufs mesurent en grosseur une moyenne
de I pouce 25" sur i. Les œufs ainsi que la peau de la mère
se trouvent actuellement dans ma collection. Mr Spanner a pris
aussi de jeunes oiseaux duvetés, en même temps. Il a vu plusieurs
couples de pluviers en compagnie de chevaliers solitaires, qui, sans
doute, nichaient dans le voisinage. (Raine).
Le 18 juin un nid, contenant trois œufs, fut découvert sur une pointe
longue, qui s'étendait dans le lac Deep, près d'Indian Head, dans la
Saskachewan. Ce n'était qu'un trou peu profond dans le sable,
derrière une grosse pierre, et se trouvait à une distance de vingt
pieds de toute herbe. (Spreadborough) . Cette espèce couve en grand
nombre sur les plages sablonneuses au lac Big Stick (Saskachewan)
au mois de juin 1906. (A. C. Bent). Mr W. Saunders, dans 1' ((Otta-
wa Naturalist)), volume XVL p 25, donne le compte rendu détaillé
des habitudes de cet oiseau pendant la reproduction, sur l'île Sable
(Nouvelle- Ecosse) .
278. Le pluvier blanc.
JEgialitis nivosa. Cass. 1858.
C'est un oiseau errant et accidentel venant de l'ouest des Etats-
Unis. Un spécimen de ce pluvier fut tué à Toronto (Ontario) en
mai 1880 par Mr J. Froman de cette ville, et fut identifié par Mr.
Ernest. T. Seton. Voyez «Birds of Ontario» par M. Mcllraith, à la
page 166. La collection de Mr J. H. Ames contient un spécimen de
cette espèce qui fut pris à Toronto le 6 juillet 1897. (/. H. Fleming).
279. Le pluvier de Mongolie.
JEgialitis mongola. (Pall) Swinth. 1870.
' Ce bel oiseau que l'on peut ajouter aux pluviers de l'Amérique
du nord, fut obtenu dans l'été de 1849 par le capitaine du «Plover»,
pendant sa visite au détroit Kotsebue, lorsqu'il en a pris deux
spécimens sur la péninsule de Chloris. En été cette espèce est nom-
breuse sur les îles Commander, où M.Stejneger l'a observé en train
de couver. {Nelson).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 249
Notes sur la reproduction. — M. Stejneger a trouvé des nids
de cette espèce au commencement de juin. Un nid fut trouvé le 14
juin, contenant trois œufs. Ce n'était qu'un trou entre les tiges de
quatre spécimens de Angelica archangelica; il était garni de
fragments secs de feuilles et de tiges de la même plante.
CXX. OCHTHODROMUS Reichenbach. 1852.
280. Le pluvier de Wilson.
Ochthodromus wilsonius (ord.) Reich. 1852.
Cette espèce est accidentelle au nord jusqu'à la Nouvelle-Ecosse.
(Liste A. 0. U.) L'authenticité des mentions de la présence de cette
espèce dans la Nouvelle- Ecosse, est très douteuse.
CXXL PODASOCYS Coues. 1886.
281. Le pluvier des montagnes.
Podasocys montanus (Towns) Coues. 1866.
Ce pluvier fréquente principalement les plaines, depuis le milieu
de l'état du Kansas jusqu'aux Montagnes Rocheuses, et au nord
jusqu'à la frontière, couvant à partir de Kansas, en allant vers le nord.
{Liste A. 0. U.) Au mois de juillet 1874, le docteur Elliott Coues a
trouvé cette espèce à l'embouchure de la rivière des Français, ainsi
qu'à l'ouest jusque près des collines Sweet Grass, et, au musée Britan-
nique, on en trouve un spécimen étiqueté North America?! Botmdary
Commission, 4Çth parallel June 24th 1874 No. gi. G. Dawson.
Au mois de juin 1895 l'auteur lui-même a voyagé une grande
distance sur la rivière des Français, en Saskatchewan, et n'a vu aucune
trace de cet oiseau, de sorte que la latitude 49° doit être à peu près
la limite de ses migrations au nord.
250 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Famille XXIII. APHRIZID^. Oiseaux de ressac et Tourne-
pierres.
CXXII. APHRIZA Audubon. 1839.
282. L'oiseau du ressac.
Aphriza vigata (Gmel.) Gray. 1847I
Quatre spécimens de cet oiseau furent pris aux alentours de Sitka
par Bishoff . C'est une espèce du Pacifique très répandue, ne visi-
tant que rarement, en été et à l'automne, les côtes de l'océan du
Pacifique du nord et de la mer de Behring qui se trouvent voisines du
détroit de Behring, à l'endroit où celui-ci touche Norton Sound. Une
fois, à l'automne, on en a vu un couple à St-Michael, ainsi que quel-
ques autres à diverses autres reprises. (Nelson.) Le 21 juillet 1896,
on en a pris seize d'une bande sur une petite île rocheuse à Sitka,
Alaska. Tous n'étaient apparemment que des oiseaux à peine
adultes, c'est-à-dire des oiseaux de la deuxième année, qui ne se
reproduisaient pas. (Grinnell.) Cette espèce se trouve assez com-
mune sur tout le long du littoral de la Colombie-Britannique. Elle
a été prise par M. R. V. Griffin dans le détroit Howe, par M. W. B.
Anderson, à Fort Simpson, et par M. Lord, à Nanaïmo, et à Fort
Rupert. M. W. Spreadborough l'a trouvée aussi très nombreuse à
l'île Stubbs, sur la côte ouest de l'île Vancouver, au mois d'août
1893. Il est bien probable qu'elle y couve. Au mois d'août 1904
M. Spreadborough a vu deux grandes bandes d'oiseaux qu'il crut
appartenir à l'espèce Aphriza sur la côte ouest de la baie James,
baie d'Hudson. Il n'a pas pris de spécimen, mais il écrit que les
oiseaux qu'il a vus ressemblaient tout à fait à ceux qu'il avait pris
sur le littoral du Pacifique. L'endroit dans lequel il a vu ces oiseaux
est tellement éloigné de l'étendue connue des migrations de cette espèce
que nous serions persuadés que M. Spreadborough se trompa si nous
ne savions pas qu'il est un observateur prudent, étant en même
temps familier, quant à l'apparence et aux habitudes, avec la plu-
part de nos oiseaux de rivage.
CXXIII. ARENARIA Brisson. 1760.
283. Le tourne-pierres à poitrine noire.
Arenaria interpres (Linn.) Vieill. 1819.
D'après M. Holbœll, cette espèce n'est pas commune au Groen-
land. Elle couve cependant, généralement sur le long du littoral du
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 25 1
Groenland, ainsi que sur l'île Sabine, et au cap Brœr Ruys. On a
aussi fait mention de cette espèce sur l'île Winter, au mois de juin,
et elle couve sur les îles de Parry. {Arci. Man.) Elle abonde comme
oiseau migrateur sur les îles de Pribilof , dans la mer de Behring. A
l'exception de quatre spécimens de cette espèce que j'ai vus le 19
mai à Unalaska, je n'en ai pas vu un seul spécimen, ni en mai, ni en
juin. (Paliner.) M. Figgins en a pris deux spécimens à Homer,
dans l'Alaska, au mois d'août 1901, qui, d'après M. Chapman, «doivent
appartenir assurément à l'espèce interpres. M. Mcllhenny a pris
des oiseaux reproducteurs typiques ainsi que de nombreux jeunes à
Point Barrow et à Point Clarence, dans l'Alaska. M. Bishop dit
dans VAuk, volume XXIII, page 335, que trois spécimens dans sa
collection, pris à Nome dans l'Alaska, sont intermédiaires entre
l'espèce Arenaria interpres et celle de Arenaria morinella. Lui-
même ainsi que M. Oberholser pensent que morinella n'est qu'une
sous-espèce. L'auteur est aussi du même avis.
283.1. Le tourne-pierres rouge.
Arenaria morinella (Linn.) Palmer. 1899.
Cette espèce est un oiseau-migrateur commun à l'automne, dans
Terreneuve, mais elle est plus rare dans la Nouvelle-Ecosse ainsi qu'au
Nouveau- Brunswick. Elle est encore plus rare dans le golfe et sur le
long du St-Laurent, et même plus rare encore dans l'Ontario, bien que
M. Fleming la mentionne comme oiseau migrateur régulier à Toronto,
Ontario, s'y trouvant commune au printemps. Elle est assez com-
mune dans le Manitoba et dans l'est de la Saskatchewan, au prin-
temps, et à l'automne comme oiseau migrateur. Elle a été observée
pour la première fois à Indian Head, Saskatchewan le 15 mai 1892, et
finalement s'est envolée vers le nord le 2 juin. On peut dire que les
terrains pour sa reproduction s'étendent depuis la baie d'Hudson,
à l'ouest, tout le long de la côte arctique de l'Amérique du nord,
jusqu'au 75ème parallèle. Elle se répand aussi tout le long de la
côte de l'Alaska, couvant en certains endroits, tandis qu'en d'autres
elle se trouve simplement de passage. Elle se montre toujours
comme oiseau migrateur sur la côte de la Colombie-Britannique,
mais seulement en petit nombre.
Preble, Low, MM. Bell et d'autres collectionneurs mentionnent
la présence du tourne-pierre dans la région de la baie d'Hudson
252 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
M. Preble dit qu'il appartient à l'espèce morinella, et les plus an-
ciens collectionneurs l'ont nommée interpres. Sans avoir de spé
cimens, il est naturellement impossible de déterminer sous quel titre
on doit inscrire les mentions faites avant 1899, mais en autant que l'on
puisse savoir, le véritable interpres ne se trouve jamais en dehors du
Groenland et de l'Alaska, sauf de temps en temps, on entend parler de
la prise d'un de ces oiseaux plus au sud sur les deux côtés du continent.
Sans doute la plupart des mentions d'autrefois provenant de l'Alaska
se réfèrent à la vraie Interpres. La présence des types intermédiaires
indique que probablement le plus que l'on peut dire après tout c'est
que morinella n'est qu'une sous-espèce.
Notes sur la reproduction.— Au mois de juin 1864, une dou-
zaine de ces oiseaux furent observés à Fort Anderson où on en a tué un.
Cette espèce couve sur les rives des baies Franklin et Liverpool, ainsi
que sur l'Anderson inférieure. Plusieurs nids ont été recueillis dans
cette dernière région, mais on n'en a pas vu un seul dans les Bar-
ren Grounds. Quatre œufs furent le plus grand nombre trouvés,
dans un seul nid, qui était en apparence semblable à ceux des
autres échassiers. (Macfarlane.)
284. Le tourne-pierres noire.
Arenaria melanocephala (vig) stjn. 1884.
Cette espèce est beaucoup plus nombreuse sur la côte de la mer
de Behring que la précédente, et se trouve l'un des échassiers les plus
répandus depuis Sitka, en allant au nord, tout le long du continent
et delà côte de l'Alaska. J'ai trouvée cet oiseau aussi le long du
littoral de là mer Arctique depuis le détroit de Behring jusqu'à Point
Barrow, et il a été aussi observé en petit nombre sur l'île St-Laurent,
Il couve dans les étangs saumâtres sur l'île St-Michael et se trouve
répandu partout sur les bas-fonds saumâtres. (Nelson.) Bien que je
n'aie trouvé ni le nid ni les œufs de cet oiseau, il couve tout le
long du littoral de l'Alaska. C'est l'un des premiers oiseaux qui
arrivent aux alentours de St-Michael, et, après que la glace est dis-
parue des côtes, il est toujours sur le qui-vive pour trouver de la
nourriture sur la plage. {Tiirner.) Quatre spécimens adultes furent
pris à Orca, sur le détroit Prince William (Alaska). (Grinnell.) II
se montre en nombre à Homer (Alaska) pendant la saison des
migrations. (Figgins.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 253
D'après M. John Fannin, cette espèce couve le long des côtes
de la Colombie-Britannique et se trouve plus ou moins commune
sur celles de l'île de Vancouver. M. W. Spreadborough en a vu
quelques spécimens sur l'île Stubbs, dans le détroit de Clayoquet, au
mois d'août 1893.
Famille XXIV. HiîlMATOPODID^. Huitriers.
CXXIV. H^MATOPUS Linnaeus. 1758.
285. L'huitrier d'Europe.
Homatopus ostralegiis linn. 1758.
Un spécimen de cette espèce fut envoyé à Copenhague de Julian-
shaab en 1847, un autre de Godthaab en 1871, et un troisième de
Nenortalik en 1859. {Artc. Man.)
286. L'huitrier d'Amérique.
Hœmatopus palliatus. temm. 1820.
Audubon, vol. V, p. 237, dit qu'il a trouvé quelques couples de ces
oiseaux en train de couver au Labrador. {Turner.) Cette espèce
se rend au nord jusqu'à Grand Manan dans le Nouveau-Brunswick.
{Liste A. 0. U.)
287. L'huitrier noir.
Hœmatopus bac hmani aud. 1839.
Cette espèce se trouve en grand nombre à Sitka et à Kadiak. M.
Dali mentionne qu'elle habite, en été, toute la chaîne Aléoutienne.
On ignore si l'étendue de ses migrations au nord dépasse la limite
des îles Aléoutiennes. (Nelson.) Cette espèce se trouve sur les îles
de l'Alaska situées au sud de la péninsule de l'Alaska, et en allant à
l'est jusqu'au groupe Shumagin, ainsi qu'à l'ouest jusqu' à l'île Kiska,
de la chaîne Aléoutienne, y habitant constamment. Elle se restreint
strictement aux endroits littoraux, et s'envole toujours au-dessus
de la mer en allant de pointe en pointe. {Turner.) Elle a été
prise à Nutchuk, dans le détroit Prince William (Alaska.) {Grinnell.)
C'est une espèce qui habite en grand nombre le long des côtes de
la Colombie-Britannique et de l'île de Vancouver.
254 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve sur toute l'étendue
de ses migrations. Ses œufs sont pondus sur les rochers nus, juste
au-dessus du niveau de la marée haute. Ils sont pondus vers le lo
juin, la ponte étant de un à trois, mais en général, de deux seulement.
(Turner.) Un nid de cette espèce, trouvé dans le goulet Cumshewa,
sur les îles Queen Charlotte, le 17 juin 1899, était simplement une
cavité d'environ deux pouces de profondeur, et presque parfaitement
ronde, creusée dans un morceau de tourbe herbeuse, à quelques pieds
au-dessus du niveau de la marée haute. Le fond de la cavité était
couvert de morceaux de cailloux évidemment placés là par la
mère. {Osgood.) M. Dali a trouvé deux nids sur le groupe Shumagin,
le 22 juin 1872. En chaque cas les œufs furent placés immédiate-
ment sur le gravier de la plage. Dans un nid il y avait deux œufs,
l'autre n'en contenait qu'un. M. John Fannin dit qu'il y a généra-
lement deux œufs, et ils sont pondus sur les rochers nus, près de l'eau.
Ordre GALLIN^. Oiseaux gallinacés.
Famille XXV. TETRAONID.^. Coqs de Bruyère,
Perdrix, etc.
CXXV. COLINUS GoLDFuss. 1820.
289. La caille.
Colinus virginiacus (linn) stejn: 1885.
On peut dire que cette caille habite en permanence le sud de
l'Ontario, où se trouve la limite de ses migrations au nord, mais
il est très difficile pour elle de s'y maintenir à cause des nombreuses
influences qui lui sont contraires. Cet oiseau couve dans toute la
partie sud de la péninsule sud-ouest de l'Ontario, ordinairement au-
dessous de la latitude 43°, et plus rarement jusqu'à la latitude 44°.
{W. Saunders.) La caille se voyait autrefois le long de la rive nord
du lac Ontario, certainement jusqu'à Port Hope du coté est. Je
doute qu'il en reste des spécimens de pur sang, à l'est du lac Erié.
(/. H. Fleming.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 255
CXXVI. OREORTYX Baird. 1858.
292. La perdrix des montagnes.
Oreortyx pictus. (dougl) baird. 1858.
Cette espèce est très commune sur l'île de Vancouver. Elle est
venue de la Californie. {Fannin.) En 1906, elle fut très nombreuse
sur les côtes Sooke, à environ 25 milles de Victoria (île de Vancouver)
{Spreadhorough.)
CXXVII. LOPHORTYX Bonaparte. 1838.
294. La perdrix de la Californie.
Lophortyx californiens (shaw) bonap. 1838.
On trouve cette espèce sur l'île de Vancouver. Elle vient originai-
rement de la Californie. Elle était très nombreuse à l'automne de
1892, mais pendant l'hiver de 1892-1893, qui fut très froid, beaucoup
de spécimens sont morts. Elle a augmenté rapidement en nombre
depuis, et à l'automne de 1906, elle était très nombreuse aux alentours
de Victoria (île de Vancouver). (Spreadhorough.)
CXXVIIL DENDRAGAPUS Elliott. 1864.
297. La gelinotte sombre.
Dendragapus obscur us (Sa y) Elliott. 1864.
Nous n'avons pas de spécimen de ce coq de bruyère dans nos
collections, et nous ne sommes pas certains que cette espèce habite
le Canada. Il est plus que probable cependant que c'est en partie
le coq de bruyère bleu du sud-ouest de la Colombie-Britannique.
Dans les Etats-Unis, il a été pris dans le Montana ainsi que dans l'Idaho,
et de là il peut traverser les bornes de la Colombie-Britannique.
256 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
297a. Le coq couleur de suie.
Dendragapus ohsciirus fuliginosus. Ridgw, 1885.
A mon arrivée à la côte de la Colombie-Britannique, au mois d'avril
1889, les cris d'appel de cette espèce pouvaient être entendus presque
toute la journée. (Streator). Cet oiseau habite en grand nombre
à l'ouest de la chaîne Côtière de la Colombie-Britannique, y compris
toutes les grandes îles. (Fannin). Il abonde sur la pente ouest
de la chaîne Côtière de la Colombie-Britannique. (Brooks). Ces
oiseaux sont communs en toutes parties de l'île de Vancouver, et com-
mencent à s'appeler les uns les autres vers le ler avril. Ils étaient très
nombreux à Hastings (Colombie-Britannique) au mois d'avril 1889,
lorsqu'ils faisaient retentir les bois de leurs appels presque continuels.
Ces oiseaux étaient communs le long de la frontière en 1905, depuis
le creek Whipsaw, en allant à l'ouest, jusqu'à Chilliwack (Colom-
bie-Britannique), et rares sur les montagnes, le long de la rivière
Chilliwack (dans la même province) en 1906. (Spreadborough) . M.
Bischoff a pris sept de ces oiseaux aux alentours de Sitka, et M.
Hartlaub les signales à la baie Portage. Il n'y a pas de doute que
cet oiseau se trouve beaucoup plus loin au nord que Sitka, dans la ré-
gion côtière. (Nelson).
On a entendu plusieurs faisant retentir leurs mugissements aux
alentours du goulet Cumshewa, sur les îles Queen Charlotte (Colombie-
Britannique) au commencement de juin 1899. Un couple d'oiseaux
adultes furent pris le 23 juin, à une altitude d'environ 3000 pieds,
dans les montagnes, à la tête du goulet Cumshewa. (Osgood). On
nous a dit que les tétras se trouvaient en nombre sur les hauteurs au-
dessus de Skagway (Alaska) mais bien que nous ayons vu les excré-
ments de ces espèces, nous n'avons pas vu d'oiseaux. (Bishop).
297b. Le tétras de Richardson.
Dendragapus ohscurus richardsonii (Dougl) Ridgw. 1885.
Ce coq de bruyères habite les Montagnes Rocheuses jusqu'à la lati-
tude 64° (Richardson) . Il se trouve au nord jusqu'à Fort Halkett,
sur le fleuve MacKenzie, mais seulement dans les montagnes. (Ross).
On l'a vu sur la route depuis Jasper House, dans les Montagnes
Rocheuses, jusqu'à la rivière Camp (Colombie-Britannique), aussi
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 2^1
qu'à la limite boisée sur les montagnes, pendant l'été de 1898. Il était
commun dans les collines autour de Midway (Colombie-Britannique),
mais en moins grand nombre à Sidley ; on en a vu quelques uns sur les
collines au lac Osoyoos et beaucoup entre la rivière Colombia et Cas-
cade (Colombie-Britannique.) {Spreadhorough) . Cet oiseau fréquente
les endroits à l'est de la chaîne Côtière, y compris la région des
Montagnes Rocheuses, et y habite en grand nombre. (Fannin).
On a trouvé que cette espèce habite l'intérieur du continent en grand
nombre et prend la place du coq de bruyères couleur de suie. {Strealor) .
Elle est commune dans la région en partie boisée de la vallée du Lac
la Hache, à Chilcotin, ainsi qu'au ruisseau Soda, et encore sur les
sommets des montagnes de la chaîne Cariboo (Colombie-Britannique),
mais elle est assez rare dans la région très boisée située entre ces en-
droits. Tous les spécimens que l'on a pris montraient de légères traces
d'une raie à l'extrémité de la queue. (Brooks).
Cette espèce se voit dans les montagnes, depuis le côté est de la
chaîne Côtière jusqu'aux contreforts est des Montagnes Rocheuses
dans l'Alberta. Elle se trouve en compagnie du francolin, à une
hauteur de quatre à sept milles pieds, et dans la Colombie-Britan-
nique, même plus bas.
Notes sur la reproduction. — Un nid de cette espèce a été re-
cueilli sur la pente de la montagne près de Revelstoke (Colombie-
Britannique). Il se trouvait par terre à côté d'une bille à moitié
pourrie, et se composait principalement de bois desséché. Lorsqu'on
a découvert le nid, le 22 mai 1890, il contenait six œufs, parfaitement
frais, et d'après les cris constants, ainsi que le battement des ailes, cette
espèce et la gelinotte à plumes ébouriffées ont dû s'y trouver en grand
nombre.
CXXIX. CANACHITES Grant. 1893.
298. La gelinotte noire d'Amérique.
Canachites canadensis. (Linn) Grant 1893.
Cette espèce se trouve au Labrador, dans la région de la baie
d'Hudson, ainsi qu'à l'ouest jusqu'à la partie est de l'Alaska {Liste
A. 0. U. vérifiée, onzième supplément). Cette gelinotte est très rare
ainsi qu'irrégulière comme oiseau-errant depuis le Labrador jusqu'à
258 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Terreneuve. (Reeks). Il habite la Nouvelle-Ecosse en nombre mais
il sera bientôt exterminé à cause de sa docilité. (Downs). Il habite
le Nouveau- Brunswick, mais se trouve assez rare dans le district de
St.John. (Chamberlain). On en a vu une femelle avec ses jeunes au
golfe Richmond, le 30 juin 1896. On n'en a pas vu ailleurs dans le
Labrador. On dit que cet oiseau se trouve nombreux sur la rivière à
une petite distance en amont de Fort Chimo. Il est commun aussi
depuis Missinabi jusqu'à la rivière Raft, dans la baie James. (Spread-
borough). Cette espèce couve rarement dans la partie nord de la pé-
ninsule Bruce, Ontario. {W. Saunders). Elle était commune autre-
fois dans les parties centrales de l'est d'Ontario mais aujourd'hui (1906)
elle est presque exterminée. {Rév. C. J. Young). Cet oiseau habite
toute la partie boisée du Labrador, en grand nombre, ainsi que toute
la province de Québec, et le nord et le nord-ouest de l'Ontario.
D'après M. Seton ce tétras est commun au lac Winnipeg, et se répand
vers le nord-ouest, dans les forêts d'épinettes blanches. M. Preble
l'a trouvé dans le nord-est à partir du lac Winnipeg, jusqu'au lac
Oxford, et à la rivière Hayes, et l'on fait mention de sa présence à
York Factory, à Fort Churchill et à la rivière Severn; en efïet l'éten-
due des ses migrations se trouve dans les forêts d'épinettes blanches
du bord de l'Atlantique, et de là à travers la forêt au sud de la région
arctique jusqu'au Yukon. M. Nelson dit que cette espèce se trouve
sur les côtes de la mer de Behring, où la forêt d'épinettes blanches
touche à la côte.
298b. La gelinotte de l'Alaska.
Canachites canadensis osgoodi. Bishop. 1900.
L'étendue des migrations de cette espèce se trouve dans le nord
de la Colombie-Britannique, dans le district du Yukon et dans l'Alas-
ka. M. Nelson signale la présence du tétras du Canada, sans
doute de cette espèce, sur les côtes de la mer de Behring, partout où
la forêt d'épinettes blanches touche au littoral. M M. Bishop et
Osgood l'ont premièrement vu en 1899 à Bennett City, Colombie-
Britannique. Ils l'ont aussi rencontré au lac Marsh, ainsi qu'au lac
Labarge, et à la rivière Thirty-Mile, dans le district du Yukon, et
ils ont reçu des nouvelles de sa présence à Rampart City et sur la
rivière Kuskokwim, dans l'Alaska. En 1901 M. Osgood a trouvé
cette espèce en grande abondance dans toute la région du goulet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 259
Cook, ainsi qu'à partir de ce goulet en allant vers l'intérieur, en 1902.
Des spécimens typiques pris dans ces endroits furent classés avec
rO^gooc^i de la vallée du Yukon. En 1901 M. Figgins a trouvé que
cette espèce était commune et qu'elle couvait partout sur la péninsule
de Kenai, et M. Anderson en a constaté autant en 1903.
298c. Le tétras du Canada.
Canachites canadensis canace (Linn.) Norton. 1901.
Cette espèce se trouve dans le nord du Minnesota, dans le nord de
l'État de New-York, dans le nord de la Nouvelle-Angleterre, au Nou-
veau-Brunswick, ainsi que dans la zone sud et est du Canada. {La
liste A. 0. U. vérifiée — onzième supplément). Beaucoup de mentions
relativement à la présence de cet oiseau dans l'est et probablement
toutes celles se rapportant à sa présence dans l'Ontario sous le titre de
Canachites canadensis doivent se trouver ici. D'après M. Fleming,
de Zepher, Ontario, l'endroit le plus méridional dans l'Ontario, où se
trouve cette perdrix, est à environ quarante-cinq milles au nord-est
de Toronto.
299. Le francolin.
Canachites franklinii (Dougl.) Grant. 1893.
Cet oiseau se trouve dans le nord des Montagnes Rocheuses depuis
le nord-ouest du Montana jusqu'aux chaînes du littoral de l'Oregon,
et Washington, et encore plus au nord jusque dans l'Amérique Bri-
tannique, se rendant au littoral du Pacifique dans le sud de l'Alas-
ka, {latitude 60° N.) {Liste A. 0. U.) C'est un oiseau qui habite
les vallées des Montagnes Rocheuses, depuis les sources du Mis-
souri jusqu'à celles du Mackenzie. {Richardson.) En 1905 on en
a vu un spécimen le 12 avril dans les bois épais, près de Midway,
Colombie-Britannique, ainsi qu'un autre le 8 juillet sur la route Hope.
Quelques-uns furent vus sur les pentes des montagnes ainsi que
dans les bois épais, à Cascade et à Trail, Colombie-Britannique, en
1902. {Spreadborough.) Cet oiseau se trouve en abondance aux
endroits propices dans le district de Cariboo, Colombie-Britannique.
Vers le nord c'est probable qu'il se croise avec la perdrix du Canada,
car beaucoup de spécimens que l'on a pris avaient des traces très
260 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
prononcées de sang Canadensis, le bout de la queue étant étroitement
marqué de fauve ou de blanc. {Brooks.) Il fréquente la partie
boisée de l'intérieur de la Colombie-Britannique, à l'est de, et y
compris la chaîne Côtière jusqu'à Cassiar, y habitant en grand
nombre. (Fannin.)
Cette perdrix était très commune en 1885 le long de la voie du chemin
de fer Canadien Pacifique, dans les Montagnes Rochesuses, dans le
passage de la rivière Bow ainsi qu'à l'ouest. Elle est tellement appri-
voisée qu'on la nomme «la poule folle», et un grand nombre sont
abattues à coups de bâton pendant qu'elles sont perchées sur les bran-
ches basses des arbres. M. Spreadborough a dit que cette espèce était
commune aux environs de Jasper House, sur la rivière Athabasca, pen-
dant l'été de 1898.
Notes sur la reproduction. — Le francolin semble nicher
exactement comme tous les autres oiseaux gallinacés. Un nid fut
trouvé le 29 juillet 1885 à la base d'un arbre à Hector, dans les Mon-
tagnes Rocheuses, contenant huit œufs. Les jeunes venaient d'éclore
et auraient quitté le nid sans doute de suite, comme en effet deux
l'ont essayé pendant que nous nous trouvions là.
CXXX. BONASA— Stephens. 1819.
300. La gelinotte huppée.
Bonasa umbellus (Linn.) Steph. 1819.
Par tout ce que j'ai pu observer, je pense que nous avons dans l'On-
tario des spécimens de Bonasa umbellus ainsi que d'autres de Bonasa
umbellus togata et que ces deux espèces s'entrecroisent et produisent
une race mêlée qui se trouve dans tout le sud d'Ontario, mais qui ne
peut pas être classifiée comme appartenant à l'une ou à l'autre
des espècee. {Mcllwraith.)
Il est douteux que le véritable umbellus se trouve au Canada, mais jus-
qu'à ce que nous en sachions davantage, et après que toutes les ancien-
nes collections ont été examinées, la déclaration faite sur ce sujet
par M. Mcllwraith doit être tenue comme valable. D'un autre côté,
des recherches plus complètes démontreront peut-être que le togata
ne peut pas être séparé de Vumbellus.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 201
300a. La gelinotte huppée du Canada.
Bonasa umbellus togata (Lixn.) Ridgw. 1885.
Cette espèce est commune depuis la rivière Missinabi jusqu'à
Moose Factory, sur la baie James. On n'en a pas observé de spéci-
mens en 1896 dans le Labrador. Je pense qu'elles s'y voit très peu
plus au nord dans le Labrador que dans les endroits où se trouvent
le bouleau et le peuplier. {Spreadborough) On l'observe dans la
direction du nord-est depuis le lac Winnipeg jusqu'au lac Oxford,
à la rivière Trout. M. Poster fait mention de cette espèce à Fort
Albany et à la rivière Severn, et M. Bell en fait autant à York
Factory. (Preble.)
La gelinotte huppée du Canada habite en grand nombre la Nouvelle-
Ecosse, le Nouveau-Brunswick, l'île du Prince-Edouard, ainsi que les
provinces de Québec et d'Ontario. L'étendue de ses migrations sem-
ble comprendre tout le sud du Labrador, et on en voit de passage bien
au nord. A l'ouest d'Ontario, elle se répand à travers toute la région
boisée, et on la trouve dans la forêt d'épinettes blanches, au nord de la
région des prairies, jusqu'aux limites des Barren Grounds. Cette
espèce peut se trouver en nombre considérable dans le district des
Montagnes Rocheuses, mais comme nous n'avons pas de spécimens
de cet endroit, sa présence là est encore incertaine.
Cette espèce abonde dans la chaîne Côtière ainsi qu'à l'est de
ces montagnes. {Fannin.) Des oiseaux typiques de cette sous-
espèce, et de Bonasa umbellus sabini en nombres égaux, ainsi que
toute sorte de mélanges entre ces deux espèces se présentent dans la
vallée du Fraser inférieur. La plupart des perdrix du district de
Cariboo sont intermédiaires entre cette espèce et celle qui suit, mais
des spécimens ultra- typiques de chaque espèce furent pris en 1891.
(Brooks.) Elle se trouve commune dans l'intérieur. On l'a vue
dans les buissons qui bordent les cours d'eau dans la Colombie-
Britannique. Les spécimens sont identiques à ceux du Nouveau-
Brunswick. {Streator.) Cette perdrix était commune au mois d'août
1906 le long de la rivière Chilliwack jusqu'au lac du même nom
(Colombie-Britannique) . {Spreadborough.)
Notes sur la reproduction. — Vers le commencement d'avril,
lorsqu'il fait du soleil, si la neige est couverte d'une croûte, la perdrix
se rend aux pentes des montagnes qui se présentent au soleil, et les
78870—18
202 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
mâles se pavanent ça et là, la queue pleinement étendue et les
ailes traînantes par terre comme les dindons. Si le printemps arrive
de bonne heure, les mâles commencent à battre leurs ailes, et ils
continuent à faire cela d'un mois à six semaines. Dans l'intervalle
les femelles ont choisi des endroits à terre pour y faire leur nids,
qui se trouvent généralement à la racine d'un arbre, mais quelquefois
en-dessous d'une bille ou d'un buisson. Le nombre d'œufs dans
un seul nid varie de neuf à treize. Lorsqu'elle s'en va du nid la
femelle couvre toujours les œufs de feuilles sèches. En été les jeunes
ainsi que les parents se nourrissent de larves, d'insectes et de baies,
et ils aiment beaucoup le trèfle. En automne ils mangent des airelles,
des cerises noires, des fruits du sorbier des oiseaux et des senelles.
En hiver ils vivent, en bandes de dix à vingt, et même plus, des
bourgeons, du bouleau, de l'érable, ou du bois de fer, et ils semblent
préférer ce dernier. Pendant l'hiver, lorsqu'il fait froid, ils ne mangent
que deux fois par jour. Ceci se passe à l'aube et même avant qu'il
fasse jour, et puis au moment du crépuscule. Aussitôt que leur
appétit se trouve apaisé, ils se cachent sous de la neige et
y restent jusqu'au moment du repas suivant. (Spreadborough.)
Cette espèce couve de bonne heure, commençant généralement à
pondre en avril. Au mois d'avril 1897 j'ai découvert un œuf dès le
14. Quelquefois un endroit étrange est choisi pour y faire un nid.
Une fois j'en ai trouvé un, contenant douze œufs, au pied d'un
hêtre. Il était placé contre le tronc qui le protégeait. A quarante
pieds de terre dans cet arbre se trouvait le nid d'une buse au man-
teau rouge, qui, lorsque le moment était venu, couvait, comme
faisait la perdrix, en bas. (Rév. C. J. Yoiing.)
300b. La gelinotte grise.
Bonasa umhellus umbelloides. (dougl) baird. 1858.
D'après la liste A. O. U., cette espèce se répand depuis les Etats-
Unis, en allant au nord, jusqu'au Canada, ainsi que dans l'Alaska
et à l'est jusqu'au Manitoba. M. Seton, dans son Birds oj
Mani.oba, indique que cette espèce habite les trembles du Mani-
toba, et l'auteur lui-même croit qu'elle est l'espèce qui se trouve
en toutes parties des régions boisées des prairies de l'Ouest, ainsi que
dans les contreforts des Montagnes Rocheuses, y compris les forêts
de trembles sur la rivière Peace, et au nord en descendant le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 263
fleuve Mackenzie. M. W. Spreadborough mentionne que cette
espèce a été commune en 1898 depuis Edmonton jusqu'à Jasper
House, dans le col de Yellow Head, et aussi depuis le petit lac
des sclaves jusqu'à la rivière de la Paix (Athabasca) en 1903. Cepen-
dant M. Nelson dit que cette espèce se trouve la seule dans
l'Alaska, et qu'elle habite les forêts d'épinettes blanches, aus si loin
au nord qu'elle en trouve. Il afiîrme aussi que toute espèce qui
habite au nord du grand lac des Esclaves, sauf celle du littoral du
Pacifique, doit être rapportée à l'espèce grise du nord. Après avoir
examiné soigneusement les déclarations des différents observ^ateurs
on remarque que l'étendue des migrations de la perdrix grise,
ainsi que ceHe de la perdrix du Canada, n'est pas bien déterminée,
et que ces deux espèces sont tellement alliées l'une à l'autre,
que la distinction faite par M. Seton semble être la vraie épreuve
quant à la couleur de ces oiseaux, et que celle qui habite les trembles
appartient à l'espèce Bonasa timbelloides , tandis que l'autre, qui
-fréquente les forêts d'épinettes blanches, est Bonasa togata. Cette
conclusion laisse la côte de l'Atlantique à Bonasa iimhellus togata et la
côte du Pacifique à la Bonasa umbelhis sabini.
La perdrix grise est l'espèce la plus commune dans le Manitoba'
Elle a été prise, en 1906, dans les falaises ainsi que dans les bois'
depuis Portage la Prairie, Manitoba, jusqu'à Edmonton, Alberta"
(Atkinson.) Elle se trouve assez commune dans des buissons de
trembles et de saules, à Aweme, Manitoba. Et l'espèce grise et celle
de la couleur rousse sont trouvées à Aweme dans des trembles,
quoique la dernière soit de beaucoup la plus rare. (Criddle.) Cette
espèce est commune à Midway, (Colombie- Britannique) et on l'a
vue au creek Meyers, à Sidley et à Pentictone, même province.
{Spreadborough.) Dans le district de Cariboo on pourrait classer,
comme appartenant à cette espèce, la plupart des perdrix, mais
certains spécimens semblaient être alliés de plus près au type
Umbellus ou à togata. (Brooks.) On l'a vue au lac Lebarge, à
Lower Lebarge, ainsi qu'aux rapides Rink, dans le Yukon.
On nous a raconté à Lower Lebarge que cette espèce s'y trou-
vait seulement en petit nombre mais qu'elle était commune près de
Rampart City (Alaska). (Bishop.)
Notes sur la reproduction. — ^Deux nids de cette espèce ont
été receuillis le 13 et le 18 mai 1890 par l'auteur, à Revelstoke
(Colombie-Britannique). Ils se trouvaient tous deux au même
78870—18^
264 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
endroit sur la pente d'une côte, dont la végétation avait été
brûlée, à côté d'un tronc d'arbre tombé. L'un des nids contenait
six œufs, l'autre en avait sept. Les deux couvées étaient bien
fraîches, mais en chaque cas le père sortit du nid, ou d'une petite
distance de là. Tous les oiseaux que l'on a tués aux alentours de
Revelstoke appartenaient à cette espèce, sauf un qui avait bien le type
de Bonasa togata. Il est bien possible que ce spécimen soit un jeune
oiseau de l'année même et il se peut qu'il soit devenu de la véritable
espèce Bonasa umhelloides à la mue suivante.
300c. La gelinotte d'Orégon.
Bonasa umbellus sahini (Dougl) Coues 1872.
Quelques spécimens de cet oiseau ont été pris aux environs de Sitka'
par M. Bischoff, et d'autres ont été trouvés dans la Colombie-Britan-
nique, de sorte qu'il n'y a aucun doute que cet oiseau se voit le long
de la côte du nord-ouest, aussi loin que la région fortement boisée dans .
les environs de Kadiak, ainsi que sur le continent voisin. (Nelson).
C'est un des oiseaux les plus nombreux qui se trouvent autour des
côtes de la Colombie-Britannique, y compris toutes les îles dans le
golfe de Géorgie, l'île de Vancouver, et les îles Queen Charlotte.
A mon avis, cette espèce diffère tout-à-fait des autres, mais cependant
des chasseurs m'ont dit que trois espèces ont été trouvées dans la
même couvée.
CXXXL LAGOPUS. Brisson. 1760.
301. Le lagopède des saules.
Lagopus lagopus (Linn) Stejn. 1885.
Cette espèce et celle des rochers, ainsi que leurs sous-espèces, se
trouvent partout dans les régions septentrionales du continent
d'Amérique, y compris toutes les îles sur les côtes de l'Atlantique,
depuis Terreneuve en allant à l'ouest. Ces deux espèces couvent au
nord de la région bien boisée, mais le lagopède des saules se trouve
cependant plus au sud et s'approche plus près de la terre, dans ses
migrations, que ne le fait le lagopède des rochers. En hiver le Lago-
pède des saules entre dans la forêt sous-arctique et descend souvent
aux confins des établissements du nord, mais le lagopède des rochers
s-'y trouve bien moins fréquemment.
I
â
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 265
Le lieu de reproduction de cette espèce s'étend à travers le
Labrador et la région à l'ouest de la baie d'Hudson, et se continue
au nord jusqu'en dedans des Barren Grounds, ainsi qu'au sud, dans
les forêts d'épinettes blanches, le long de leurs limites au sud. Dans
l'Alaska cette espèce se trouve en abondance. Mais en été elle se
restreint au littoral stérile, ou aux terrains découverts de l'intérieur.
L'étendue de ses migrations en hiver est moins déterminée, car ce
lagopède se trouve bien plus au sud dans certains hivers qu'en d'autres.
Mr Brewster l'a vue avec ses jeunes à la baie Fox, sur l'île d'Anti-
costi, en été, de sorte que la limite méridionale de ses lieux pour
la reproduction peut se trouver bien plus au sud qu'elle n'est ci-
dessus indiquée.
Le lagopède des saules est un oiseau, de passage en hiver, aux
environs de Montréal, mais on le voit fréquemment dans l'est de la
province de Québec, au nord du St-Laurent. Nous n'avons point de
mention de sa présence dans le Nouveau-Brunswick ou dans la Nou-
velle-Ecosse. Il se trouve accidentellement sur la Gatineau, au nord
de la ville d'Ottawa, ainsi qu'à Sault Ste-Marie, sur le lac Supérieur.
Mr Fleming mentionne la prise d'un spécimen de cet oiseau, près de
Whitby, (Ontario) le 15 mai 1897. Une migration extraordinaire
vers le sud eut lieu pendant l'hiver de 1896-7, à la suite de laquelle
M. Fleming a noté la présence d'un lagopède des saules dans le sud
jusqu'au lac Nipissing. Les mentions précitées démontrent que l'on
peut s'attendre à sa présence en hiver dans toutes les forêts du nord.
L'étendue de ses migrations en hiver, depuis l'ouest du lac Supérieur
jusqu'au lac Winnipeg, n'est pas très bien déterminée, mais M. Seton
mentionne, cependant, à plusieurs reprises, la présence de cet oiseau
dans le nord du Manitoba, ainsi qu'à l'ouest et à l'est du lac Win-
nipeg. De là à l'ouest l'étendue de ses migrations en hiver semble
être limitée aux forêts d'épinettes blanches, et il vient rarement au sud
de la latitude 53°, dans la région de la Saskachewan. MM. Nelson
et Turner s'accordent à dire que cet oiseau habite le littoral entier
de l'Alberta en grand nombre pendant l'été; en hiver il se retire aux
forêts. M. Figgins fait mention de sa présence à Homer, aux mon-
tagnes Kenai et à l'île Popof (Alaska), M. Anderson, en fait autant à
la baie Mueller, et M. Grinnell, à l'île Kadiak. Les seules mentions
de sa présence dans la Colombie-Britannique se trouvent au lac
Dease, et à Atlin, dans la partie nord de la province.
266 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Note sur la reproduction. — Mr A. P. Low a ramasé de nom-
breux œufs dans le Labrador, et il dit que chaque couvée en consiste
de neuf à douze. Il n'y a rien d'extraordinaire à l'égard du nid qui
puisse le distinguer de celui de la gelinotte à plumes ébourifïée?. Il
se trouvait, cependant, toujours dans un endroit abrité. Ce lagopède
fut vu pour la première fois le 23 juin à une petite distance au nord
de Fort George. M. A. Young y a trouvé, à cette date, un nid conte-
nant treize œufs dont l'incubation étant assez bien avancée. A partir
de ce moment, quelques-uns de ces oiseaux ont été observés chaque
jour, sur les îles de la baie, jusqu'au jour où nous sommes arrivés au
golfe Richmond. De là, à travers l'Ungava jusqu'à la baied'Ungava,
ils étaient très nombreux et beaucoup de jeunes couraient ça et là la
première semaine de juillet. Je ne doute pas qu'ils ne s'accou-
plent dans la saison de la reproduction, car nous avons toujours trouvé
les parents avec la jeune couvée, et les mâles font autant de tapage
qu'en fait la femelle, lorsque l'on s'approche trop près des jeunes.
De jeunes oiseaux, arrivés presqu'à leur croissance, ont été tués le 13
août 1904, à quarante milles au sud du cap Henrietta Maria (Baie
James) {Spreadborough) .
301a. Le lagopède d'Allen.
Lagopus lagopus alleni. Stejn. 1885.
Cette espèce abonde pendant toute l'année, et se trouve la seule
espèce des basses terres, indigène à Terreneuve. (Reeks).
302. Le lagopède des rochers.
Lagopus rupestris (Gmel) Leach. 1817.
L'étendue des migrations de cette espèce se trouve plus alpestre
et plus septentrionale que celle du lagopède des saules, de sorte que
les lieux de reproduction se trouvent plus au nord que ceux de ce
dernier, et ses voyages vers le sud ne se terminent que très peu hors
de la limite des plaines ouvertes, autrement dites, Barren Grounds.
Cette espèce abonde sur les deux côtés du détroit d'Hudson, et elle
■couve en très grand nombre sur les îles, au nord du détroit. On n'a
vu aucune mention authentique de la prise de cet oiseau, ni dans
l'Ontario, ni dans le sud de la province de Québec, et on peut en dire
autant relativement au Manitoba et à l'Ouest.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 267
Cet oiseau se trouve aux alentours de la baie d'Hudson, ainsi que
sur la péninsule de Melville, et sur les Barren-Grounds. Il descend
rarement, en hiver, plus au sud, dans l'intérieur, que la latitude 63°,
mais il se trouve le long de la côte de la baie d'Hudson, jusqu'à la
latitude 58° et, dans les saisons rigoureuses, à la latitude 55°.
(Richardson) . En traversant l'Ungava, en 1896, depuis le golfe
Richmond jusqu'à la baie d'Ungava, on n'en a vu que deux jeunes,
et ceux-ci furent trouvés près de la baie même, le 14 septembre.
{Spreadhoroiigh) . Il est commun depuis le goulet Hamilton, dans
le Labrador, ainsi qu'en allant au nord. Au delà d'Okak il appar-
tient probablement à la race i^eiw/zar^i. (Bigelow). Cet oiseau est
assez commun aussi loin au nord que pousse le saule. Il se trouve
pendant toute l'année à Fullerton, sur la baie d'Hudson, mais il ne
paraît qu'en petit nombre pendant l'hiver, la plus grande partie
émigrant vers le sud au commencement d'octobre. Des milliers
ont été vus à cette date, traversant le goulet Chesterfield par
bandes de plusieurs centaines chacune. Ils reviennent du sud
généralement par petites bandes au mois de mai. {A. P. Low).
Ce lagopède se trouve assez rare depuis le nord du Mackenzie jusqu'à
la côte arctique. (Ross). Il est loin d'être aussi nombreux que le
lagopède des saules, et nous ne l'avons rencontré en nombres consi-
dérables que depuis la rivière Horton, Barren-Grounds, jusqu'aux
rives de la baie Franklin. On a trouvé très peu de nids, soit à
l'est de cette rivière, soit sur la côte ou sur les Barrens de l'Ander-
son inférieure. (Macfarlane). Le lagopède des rochers est commun
aux sommets de la plupart des miontagnes de la Colombie- Britan-
nique ainsi que sur l'île Vancouver. Il est très commun à Atlin.
(Colombie Britannique). (Kermode). Trois mâles ont été pris au
sommet de White-Pass (Colombie Britannique. (Bishop). Ce bel
oiseau habite l'Alaska en nombre, depuis le détroit de Behring, jus-
qu'aux bords du territoire britannique à l'est, y compris, l'espace entier
entre le nord et le sud de l'Alaska. (Nelson). Cette espèce se trouve
sur toutes les côtes, et les endroits les plus élevés, tout le long de la
région littorale de l'Alaska. Dans l'intérieur elle se trouve seule-
ment sur les chaînes de montagnes. Elle abonde en dedans du
cercle arctique jusqu'à l'île Kadiak. Elle est la seule espèce de
lagopède trouvée sur les îles Aléoutiennes de l'est. {Turner). Cette
espèce habite Point-Barrow en beaucoup plus petit nombre que
le lagopède des saules. Elle couve non loin de la gare, mais je n'ai
jamais trouvé son nid. {Mtirdock) .
268 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — Le lagopède des rochers construit
son nid d'herbes, etc., et le garnit d'herbes plus fines et de quelques-
unes de ses propres plumes. Le complément habituel est de huit
à dix œufs. (A. P. Low). J'ai dans ma possession deux couvées
venant de l'île Herschell, l'une contient onze œufs, l'autre en a huit.
Chaque nid consistait d'une dépression dans la mousse, garnie de
quelques plumes. {W. Raine).
302a. Le lagopède de Reinhardt.
Lagopus rupestris reinhardi (Brehm) Blasius. 1862.
Cette espèce est la seule du genre qui habite le Groenland, où elle
se montre également sur la côte de l'est et sur celle de l'ouest. Elle
se trouve sur les îles Sabine et Clavering, et on la rencontre en
grand nombre sur les îles Parry, ainsi que sur la péninsule Melville.
{Arct. Man.). Elle habite Ivigtut, mais s'y trouve plus nom-
breuse en hiver. (Hagerup). D'après M. Sabine, cet oiseau habite
les îles qui se trouvent sur le côté sud-ouest de la baie Baffin. (Richard-
son). Le lagopède est commun sur l'île Ellsmere. Les femelles
seules changent de couleur et deviennent noirâtre, les mâles retenant
leurs costumes blancs d'hiver, à l'exception de quelques plumes
sombres sur la couronne. {E. Bay.)
302b. Le lagopède de Nelson.
Lagopus rupestris Nelsoni (Stejn). 1884.
Des types de cette espèce ont été pris au printemps à Unalaska par
M. Nelson, et M. Dali en a recueilli des spécimens d'hiver au même
endroit. Ce lagopède est commun sur les îles Aléoutiennes, du
moins depuis Unalaska, en allant vers l'est, où il fréquente les
sommets ainsi que les versants des montagnes, y couvant au mois
de juin. (Nelson.) Quelques couples ont été remarqués sur les
endroits stériles et rocheux de la «Montagne Portage, » qui se trouve
entre la tête de la rivière Chulitna, et le lac Swan (Alaska), et on
les a encore vus dans les montagnes sur le portage de Kanatak, ainsi
qu'aux alentours de la baie Cold. Avec le matériel que j'ai en
main, je n'ai pas pu établir, à ma satisfaction, la distinction entre le
lagopède des rochers, qui appartient à la péninsule d'Alaska, et
celui qui vient de l'île Unalaska. (Osgood).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 269
302c. Le lagopède de Turner.
Lagopus rupestris Atkhensis (Turner) Nelson. 1883.
Ce lagopède se trouve assez nombreux sur les îles Atka, Amchitka
et Attu. Il fréquente les terres basses et les côtes des îles de l'ouest
de la chaîne Aléoutienne. Son nid est construit dans l'herbe luxu-
riante au pied des côtes et des basses terres, près de la plage. {Turner) .
302d. Le lagopède de Townsend.
Lagopus rupustris townsendi. Elliott. 1896.
Cette espèce se trouve sur les îles Kyska et Adak, qui font partie
de la chaîne Aléoutienne. Deux spécimens, un mâle et une femelle,
furent pris, l'un le 8 juin 1894, sur l'île Kyska, et l'autre le 4 juillet
1893 sur l'île Adak, par M. Townsend. Ce sont ces deux oiseaux
qui constituent la sous-espèce, dont le titre se trouve ci-dessus.
{Auk.— Vol. XIII. pp 26-S9.—1896).
302e. Le lagopède de D'Evermann.
Lagopus evermanni. Elliott. 1896.
Sept spécimens, cinq mâles ainsi que deux femelles, rapportés
de l'île Attu, l'une des îles du groupe Near Island, par le professeur
W. B. Evermann, M. C. H. Townsend et le docteur S. L Call, sont
les seuls représentants que l'on a obtenus de cette espèce jusqu'à
présent. Ces spécimens furent pris au mois de mai 1892, et au mois
de juin 1894. {U Auk.— Vol. XIII. pp 24-26. 1896)..
303. Le lagopède de Welch.
Lagopus Welchi — Brewst. , 1885.
Ce lagopède est tout-à-fait alpestre, dans Terreneuve, et se
trouve rarement au-dessous de la limite des épinettes noires rabou-
gries. (Reeks). Lorsque M. Reeks écrit comme ci-dessus, il a con-
fondu cette espèce avec celle des rochers. Depuis ce temps-là, M.
William Brewster, de Cambridge, Massachussetts, en a obtenu des
spécimens venant de Terreneuve et collectionnés par M. Welch
en 1883, qui lui ont donné l'idée de séparer cette espèce de celle des
270 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
rochers. M. Brewster dit que d'après M, Welch, ces lagopèdes sont
nombreux dans Terreneuve, où ils se tiennent strictement sur les
pentes désolées ainsi que sur les sommets des côtes rocheuses et des
montagnes de l'intérieur. Contrairement à ce que fait le lagopède
des saules de cette île, qui s'en va à une longue distance et qui
traverse souvent le golfe pour se rendre au Labrador, le lagopède des
rochers reste chez lui, et, pour la plupart du temps, passe sa vie sur
les côtes, ou près des endroits où il a été élevé.
304. Le lagopède à queue blanche.
Lagopîis leuciirus — Swains et Rich. 1831.
M. Drummond a obtenu quatre spécimens de ce lagopède dans
la latitude 54°, et M. Macpherson en a obtenu un autre, à neuf degrés
plus au nord. Cet oiseau habite les sommets des Montagnes
Rocheuses. {Richarson). On le trouve au nord depuis le Macken-
zie jusqu'à Lapierre House, dans les montagnes. {Ross). On l'a
observé, aux mois de juillet et d'août 1898, dans les montagnes au-
dessus de la limite boisée, et à l'est, et à l'ouest de la rivière McLennan,
dans la latitude 54°. (Colombie- Britannique). Il est assez commun
dans les montagnes le long de la rivière Chilliwack (dans la même
province) (Spreadborough) . Il habite les sommets de la plupart
des montagnes de la terre ferme. M. George Hyde l'a vu au
passage Beaver, et M. James Porter à Cassiar. (Fannin). Ce
lagopède habite aussi les sommets des montagnes, et se trouve la
seule de toutes les espèces que l'on voit en hiver dans le district de
Cariboo. (Brooks). M. Chapman parle des spécimens d'été, pris
par M . Osgood à la baie Glacier, et au passage White, comme appar-
tenant à la vraie espèce de leucurus, et ceux pris au goulet Cook, à
l'espèce peninsularis.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce a été trouvée sur les
sommets de toutes les montagnes de l'ouest dont l'auteur a fait l'as-
cension. Le 18 juillet 1887, une femelle, accompagnée de ses petits
a été trouvée à une altitude de 6000 pieds sur la montagne Arrowsmith,
(île de Vancouver). Depuis le 8 jusqu'au 12 août 1889, de nombreu-
ses couvées ont été vues à une altitude de 7500 pieds sur la chaîne
Gold, (Colombie-Britannique). Le 24 août 1885 trois grandes cou-
vées avaient été observées sur le sommet de la montagne Avalanche,
près de Glacier, (dans la même province), et enfin, l'on a vu encore
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 27 1
une autre sur le sommet de la montagne Sulphur, près de Banff (Monta-
gnes Rocheuses), le ler septembre 1897. Dans chaque cas ci-dessus
mentionné les oiseaux étaient très apprivoisés, et les jeunes ne
semblaient pas craintifs. Un nid seulement fut trouvé. Ce n'était
qu'une légère dépression du sol, garnie d'herbes et de quelques plumes,
et se trouvait à côté d'une grosse pierre.
304a. Le lagopède à queue blanche de Kenai.
Lagopus leuciirns peninsularis — Chapman. 1902.
Cet oiseau fut décrit d'après vingt-six spécimens, collectionnés
par M. Figgins dans les montagnes de Kenai (Alaska). Un spéci-
men fut pris au ruisseau Bear, dans le goulet de Cook (Alaska).
On dit que cet oiseau se trouve dans quelques endroits restreints,
dans les montagnes, du côté nord-ouest du lac Clark, dans la péni-
nsule de l'Alaska. (Osgood).
CXXXII. TYMPANUCHUS Gloger. 1842.
305. Poule des prairies. La gelinotte pennée.
Tympanuchiis americaniis. Reich. Ridgw. 1886.
Dans la première semaine de mai 1886, un spécimen de cette espèce
a été tué sur la plage à Hamilton. J'ai appris de diverses sources que
cette espèce se montre encore le long de la limite sud-ouest d'Onta-
rio, mais en nombre décroissant. (Mcllwraith). M. Fleming ne
croit pas que le spécimen mentionné par M. Mcllwraith soit un
oiseau indigène ou qu'il soit jamais venu aussi loin à l'est que le lac
Ontario. M. E. T. Seton, dans son Birds of Manitoha, donne
un compte rendu détaillé de l'introduction de cet oiseau dans le
Manitoba, et il dit qu'on l'a vu pour la première fois en 1881,
lorsqu'un spécimen fut abattu près de Winnipeg. A l'automne de
1882, un autre spécimen fut tué à Portage la Prairie. A partir
de ce moment l'oiseau est devenu de plus en plus nombreux dans
le Manitoba, et à l'automne de 1895 l'auteur lui-même en a vu un
tué à Indian Head (Saskachewan) . Cette espèce semble être un
véritable oiseau de la prairie, car les observateurs disent qu'elle se
trouve toujours en pleine campagne, même quand il fait un temps
des plus rigoureu.x.
272 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Cet oiseau devient rapidement de plus en plus nombreux avec le
progrès de la colonisation dans le Manitoba ainsi que dans l'ouest,
et il y préfère les terrains cultivés. Il s'établit où il se trouve et il
gratte à travers une couche de neige assez épaisse, dans les chaumes
et sur les terres labourées, pour y chercher sa nourriture, mangeant
rarement la nourriture sauvage des buissons. J'ai dans ma possession
des spécimens venant du sud de la Saskachewan, de la partie de la
province où rentre cet oiseau du Dakota. (Atkinson). Cette espèce
a déplacé, en grande partie, la gelinotte à queue pointue dans le
Manitoba. On a trouvé des nids dans l'herbe longue, ainsi que
dans les chaumes. (Criddle).
CXXXIII. PEDIŒGETES. Baird. 1858.
308. La gelinotte à queue effilée.
Pediœcetes phasianellus. (linn) elliott. 1862.
Un spécimen de cette espèce a été pris à la rivière Saguenay;
un autre était en vente au marché de Québec en 1887. M. Cooper
dit qu'elle a été prise dans la vallée du lac St-Jean. (Dionne.)
M. Bampton dit que cette gelinotte se trouvait sur le marché, au
Sault-Ste-Marie. {Mcllwraith.) On n'en a vu qu'un seul spécimen
pendant le vo^^age au Labrador, en 1896. Celui-ci fut abattu le
18 juin, à une petite distance au sud de Fort George. On dit que
l'espèce est commune en hiver à Moose Factory ainsi qu'à Fort
George. Elle est commune sur la baie James, depuis l'embou-
chure de la rivière Hannah jusqu'à East Point. Les jeunes étaient
capables de voler le 8 juillet 1904. Le 13 octobre 1896 on m'en a
apporté un spécimen à Beaumaris, sur le lac Muskoka (Ontario).
Il avait été abattu à moins d'un mille de cet endroit. Quelque
temps après, j'ai entendu parler de la prise de deux autres par M.
Fraser, de Port Cockburn, à la tête du lac Joseph. La prise eut
lieu aussi d'un spécimen, ou plus, à Bracebridge, et de plusieurs
autres au détroit de Parry. L'oiseau que j'ai manié avait le plumage
très foncé, et on doit évidemment le classer comme appartenant à
l'espèce du nord. Depuis les prises mentionnées ci-dessus, je n'ai
pas entendu parler d'autres oiseaux comme ayant été pris dans le
district de Muskoka. (Spreadborough.) Deux mâles furent pris à
Norway House sur le lac Winnipeg le 18 juin, les gelinottes y sont
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 273
commune au mois de septembre. On en a pris de jeunes duvetés
à Oxford House, ainsi que des adultes à Echimamish. (Prcble.)
D'après l'évêque Newnham, les gelinottes à queue effilée arrivent
à Moose Factory, sur la baie James, venant du nord-est. Très
souvent ils restent là tout l'hiver, et s'en vont au printemps. On
dit qu'il paraissent assez régulièrement au lac Abitibi, en octobre.
Ils ne semblent pas se montrer régulièrement sur le lac Timiskaming,
bien qu'ils s'y trouvent souvent au mois d'octobre. (/. H. Fleming.)
M. A. P. Low fixe la limite des migrations septentrionales de cet
oiseau dans le Labrador à la latitude 57°. Il a été tué, en hiver, à la
rivière Great Whale. Depuis la construction du chemin de fer
Canadien du Pacifique, il a été souvent observé sur la voie entre
Mattawa, sur la rivière Ottawa, et Fort William, à l'ouest du lac
Supérieur. On a supposé que c'était l'espèce des prairies en train
de se répandre vers l'est, mais sa couleur sombre démontre qu'il
appartient à l'espèce du nord. Il est très probable que, dans l'avenir,
cet oiseau deviendra une espèce commune dans les parties peu
habitées du nord de l'Ontario.
La limite des migrations au nord de cette gelinotte se trouve
au Grand Lac des Esclaves au 6ième parallèle. Elle abonde sur les
extrémités des plaines de la Saskatchewan, et se trouve dans toute la
région boisée des Territoires du Nord-Ouest. {Richards on.) Cette
gelinotte couve dans les forêts de pins sur les deux rives de la
rivière Lockhart, ainsi que sur celles de l'Anderson supérieure, où on
a trouvé quelques nids. (Macfarlane.) L'espèce que l'on voit à
Quesnel (Colombie-Britannique de toute apparence est l'espèce type
du nord. (Brooks.) M. Dali mentionne que cette espèce est assez
commune à Fort Yukon, et aussi en descendant cette rivière, à une
distance de deux cents milles jusqu'aux Ramparts. En aval de cet
endroit elle ne s'y trouve pas. (Nelson.)
Notes sur la reproduction. — Ces oiseaux se tiennent par couples
ou par petites bandes, et fréquentent les plaines de genièvre pendant
toute l'année. Les bourgeons de ces buissons leur fournissent leur
nourriture principale, en hiver, de la même manière que leurs fruits en
été. Ils restent généralement dans le même endroit, à moins qu'on
les dérange, et ils ne volent qu'en petits trajets. Ils se promènent
très souvent par terre, et lorsqu'on les fait lever, ils s'envolent
au sommet d'un arbre voisin. Au mois de juin ils construisent
274 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
par terre, un nid d'herbe et de plumes, et y pondent de quatre à
sept œufs blancs portant des taches colorées. {Huichins, Voir
Selon.)
308a. La gelinotte à queue effilée de la Colombie.
Pediœcetes phasianellus columbianus (ord) coues. 1872.
Cette gelinotte habite en grand nombre les parties à l'est de la
chaîne Côtière. J'ai trouvé cet oiseau en grande abondance le long
du chemin de Cariboo, depuis la montagne Pavillon jusqu'au io8ème
poteau milliaire. (Fannin.) Cette espèce est commune en certains
endroits dans l'intérieur, mais les colons disent qu'elle devient de
plus en plus rare. (Streator.) On en a vu des spécimens en 1905, à
Midway, creek Meyer, ainsi qu'à la rivière Similkameen et au lac
Osoyoos, dans le sud de la Colombie-Britannique. Les jeunes furent
éclos avant le 2 mai. Cette espèce est commune dans les buissons
de sauge, à Penticton (Colombie-Britannique). J'en ai trouvé des
mâles par bandes de 10 à 25, en train de sauter pendant tout le mois
d'avril 1903. J'en ai abattu cinq qui étaient tous des mâles, ce qui
me porte à croire que les femelles n'ont pas fait partie de la danse.
Cette gelinotte était assez commune en 1889, à Spence Bridge,
ainsi qu'à Kamloops (Colombie-Britannique). (Spreadborough.) Elle
abondait à 150-Mile House, mais elle était rare à Quesnel. Les
spécimens pris à ce dernier endroit ressemblent beaucoup phasianellus.
(Brooks.)
308b. La gelinotte des prairies a queue effilée.
Pediœcetes phasianellus campestris — Ridgw — 1884.
Cette espèce abonde depuis le Manitoba, en allant à l'ouest. On l'a
pris dans les contreforts, mais jamais à une haute élévation dans les
montagnes. Nous avons, arbitrairement, et sans avoir vu les spéci-
mens, inscrit toutes mentions provenant des prairies, sous ce titre.
La gelinotte des prairies est commune dans la région boisée et
accidentée. C'est essentiellement, un oiseau qui fréquente les petits
bois, nichant, généralement, près des buissons, et pondant de 10 à 24
œufs. Lorsque l'hiver approche, une grande partie de ces oiseaux se
retirent aux endroits plus boisés, et aux collines basses et sablonneuses
près d'Aweme, Manitoba. {Criddle.) Elle abondait à Indian Head,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 275
Saskatchewan, et on l'a trouvée en train de se nourrir dans les
chaumes, et autour des vieilles meules de paille. Les mâles se rassem-
blent en grand nombre sur quelque côte, vers la fin avril, ou au commen-
mencement de mai, pour participer à leur danse annuelle, qui dure d'un
mois à six semaines. Il est presque impossible de les chasser d'une de
ces côtes lorsqu'ils ont commencé à danser. Un jour, vers la mi-mai,
j'ai tiré sur un groupe de ces oiseaux qui dansaient. J'en ai tué deux,
un troisième, qui s'est envolé à une petite distance, étant blessé.
Je suis allé pour le saisir, et, avant que je pusse revenir, pour ramas-
ser les oiseaux morts, les autres s'étaient retournés pour danser autour
des deux qui étaient tués. J'ai tiré encore et tué deux, et en moins de
cinq minutes, ils revenaient danser encore comme si rien n'était
arrivé. Le point le plus occidental où j'ai vu ces oiseaux était à 25
milles à l'ouest d'Edmonton, Alberta, et sur les prairies de Peace River,
Athabaska. (Spreadborough.) Cette espèce abonde depuis Portage-
la-Prairie, en allant vers le nord-ouest jusqu'à Edmonton, Alberta.
Cette perdrix et la perdrix pennée ne s'entendent pas bien ensemble.
(Atkinson) . Elle est très commune dans les buissons de saules et
d'autres espèces de brousailles qui se trouvent près des lacs Crâne,
et Bear et des collines Cypress, dans la Saskatchewan. {Bishop et
Béni.)
Cette perdrix fut introduite dans l'Ontario à une époque relati-
vement peu reculée, y arrivant dans l'est après la construction du
chemin de fer Canadien du Pacifique, et se montrant à Port-Arthur,
et probablement ailleurs. (/. H. Fleming.)
Notes sur la reproduction.- — Le nid de cette espèce est placé
dans l'herbe longue et vigoureuse, au-dessous de quelque touffe qui
se prête à le cacher. Généralement il ne se trouve pas loin, d'une éten-
due couverte de broussailles ou d'autres choses pour l'abriter. Il
est à peine plus qu'une légère cavité dans la terre, couverte
d'herbes sous forme de voûte. On trouve ordinairement quatorze
œufs, mais quelquefois quinze, ou me me seize, dans le nid. Au
moment qui précède la ponte, les œufs sont d'un vert-bleuâtre déli-
cat; après la ponte, ils prennent la couleur du velouté du raisin pour-
pre. Après avoir été exposés pendant quelques jours, cette couleur
est remplacée par une teinte chocolat-foncé, avec quelques taches
sombres. Après une quinzaine de jours ils sont généralement, d'un
blanc sale, ce changement étant dû, en partie, au blanchiment et,
en partie, aux égratignures causées par le bec et les pattes de l'oiseau-
276 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
mère. (Seton.) Les œufs de cette espèce que nous avons recueillis
sont exactement de la grosseur de ceux du pluvier de la montagne,
et mesurent i . 75 x i . 25.
CXXXIV. CENTROCERCUS Swainson. 1831.
309. La perdrix de sauge.
CentrocercHS urophasianus (Bonap.) Swains. 1831.
Au mois de juin 1895, pendant que l'auteur faisait une ins-
pection de la région des prairies au nord de la frontière, entre la
montagne Wood, Saskatchewan à l'est, et la montagne Chief, dans
l'ouest, on a fait des efforts spéciaux pour découvrir l'étendue des mi-
grations de cette perdrix. En 1874, la commission pour l'établis-
sement des frontières l'avait trouvée dans la vallée de la rivière
des Français, d'où elle a été mentionnée par M. le docteur G. M. Daw-
son. Lei4 juin nous sommes entrés dans les Bad Lands, au sud de la
montagne Wood, et nous avons eu la chance d'y trouver environ une
douzaine d'oiseaux-mâles. Dans cet endroit il y avait quelques buis-
sons de sauge {Artemisia cana). Ils se sont tous sauvés,et, bien que
nous ayons passé une journée entière pour trouver les femelles, nous
ne les avons pas vues. Une semaine plus tard, nous sommes arrivés
à la vallée du White-Mud, autrement dit, rivière des Français, qui
est un affluent du Missouri, et en moins d'une heure, nous avions vu
de nombreux vieux oiseaux en compagnie de leurs jeunes, et aussi trou-
vé un nid au-dessous d'un buisson de sauge, où les petits étaient
sur le point d'éclore. De ce nid j'ai enlevé deux œufs presque
parfaits. Des spécimens de cette espèce ont été obtenus, et plus tard
nous avons suivi sa trace en remontant la vallée du White-Mud
jusqu'à sa source, dans les collines Cypress. Les oiseaux que nous avons
vu se trouvaient tous côté des buissons de sauge Artemisia cayia. Au
lac Osoyoos, où on a pris cette espèce, le vrai buisson de sauge
{Artemisia iridentata) se voit en assez grande quantité. Nous
n'avons pas remarqué la présence de cette espèce dans la vallée de la
rivière Milk supérieure, bien que nous l'ayons suivie pour plus de
cent milles.
La seule perdrix de cette espèce que nous ayons remarquée fut
celle observée par l'un de nos compagnons de voyage, M. C. S.
Day, près du creek SkuU, Saskatchewan, le 9 juin 1905. {A. C.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 277
Bent.) Trois spécimens ont été pris par M. G. B. Martin, M. P. P.,
au lac Osoyoos, Colombie-Britannique, au mois d'octobre 1864.
M. Charles de B. Green, écrivant d'Osoyoos, en date du 21 mars 1896,
dit qu'il a reçu deux mentions des plus exactes de la présence de
de cette espèce dans cet endroit. {Fannin.)
Famille XXVI. PHASIANïDrE Faisans, Dindons.
CXXXV. MELEAGRIS— LiNNAEUs. 1758.
310a. Le dindon sauvage.
Meleagris gallopavo silvesiris. (Vieill.) Allen. 1902.
Les dindons sauvages étaient très communs autrefois dans le sud-
ouest d'Ontario, mais aujourd'hui ils devienent plus rares En 1880
M. le docteur Garnier, de Lucknow, en a tué deux mâles à la ferme
Lequis près de Milchell bay, et, en 1884, il avu, àlagarede Chatham,
une femelle de cette espèce qui venait d'être tuée. (Mclhuraith.)
Le dernier spécimen en vie que l'on a observé, a été à Plover Mills,
Ontario en 1870. {R. Elliotl.) M. le docteur Brodie raconte qu'il y
a bien des années entre 1840 et 1850) un chasseur très connu, et digne
de foi en a vu une bande sur le côté ouest de la rue Yonge, dans le
canton de Whitechurch, près de Toronto, Ontario. Des dindons
sauvages venaient certainement aussi loin à l'est que Hamilton, et M.
C. W. Nash a été informé par un vieil habitant de Dundas qu'à
une certaine époque, on en voyait sur une ferme, qui se trouve
maintenant juste en dehors des limites de la ville. (/. H. Fleming.)
CXXXVL FHASIANUS Linnaeus. 1858.
Le faisan à cou annelé.
Phasianus torguatus Linn. 1858.
Cette espèce nous vient originairement de la Chine, mais se trouve
maintenant tout— à-fait acclimatée sur l'île de Vancouver, ainsi
que sur certaines parties de la terre ferme de la Colombie-Britannique.
(Fannin). Il y avait de nombreux faisans dans les champs, près de
Victoria, pendant l'hiver de 1906-7. J'en ai vu au moins cinquante
à soixante à la fois. {Spreadboroiigh) .
78870 — 19
278 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Order COLUMBAE. Pigeons.
Famille XXVII. COLUMBIDtî: Pigeons.
CXXXVII. COLUMBA— Linnaeus. 1758.
312. Le pigeon à queue rayée.
Columba fasciata Sa y. 1823.
Ce pigeon ne se voit jamais en grands vols dans la Colombie-
Britannique. {Lord). C'est un oiseau qui en été, habite très commu-
nément la région du littoral, et on en a vu des centaines perchés
ensemble dans les arbres. {Streator). Se trouve irrégulier dans
toutes les parties sud de la Colombie-Britannique, où, en été, il
habite en assez grand nombre. {Fannin). Il se trouve dans la vallée
du Fraser inférieur en très grand nombre. (Brooks). Il abonde
à l'extrémité sud de l'île de Vancouver, et habite aussi en été le
continent, ainsi que la vallée du Fraser. Le 17 avril 1906 j'en ai vu
un grand nombre dans les arbres, sur la plage, à Douglas (Colombie
Britannique), ainsi que dans la vallée du Chilliwack, plus tard dans
la saison. {Spreadhorough) .
CXXXVIII. EGTOPISTES— Swainson. 1827.
315. Le pigeon voyageur.
Ectopistes migratorius (Linn) Swains. 1827.
La race des pigeons voyageurs est maintenant éteinte au Canada.
Les renseignements qui suivent montrent où cet oiseau se trouvait dans
le temps passé. Les mentions récentes que l'on a cru se rapporter
à celui-ci, se rapportent probablement toutes à l'espèce qui suit.
Dans VAiik, volume XX, page 66, ainsi que dans 1' «Ottawa Natura-
list», volume XX — pp. 236-237, M. J. H. Fleming donne des listes
de toutes les mentions les plus récentes.
Ce pigeon voyageur couvait autrefois dans la Nouvelle-Ecosse,
mais maintenant on ne le voit presque plus. (Downs). Actuelle-
ment il se montre très rarement dans le Nouveau-Brunswick, où autre-
fois il abondait. (Chamberlain). Des spécimens ont été obtenus
à Moose-Factory, sur la baie d'Hudson, par M. Drexter, au mois
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 279
d'août 1860. M. Verrill a vu un seul individu la même année à la
pointe Heath, sur l'île d'Anticosti. {Packard). On le trouve à
Fort-Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke). Cette espèce se
montre à Charlesbourg, et couve peut-être dans la province de
Québec. {Dionne). C'était un oiseau migrateur commun en 1862
dans le district de Montréal. {Dr' Hall). Ce pigeon se trouve de
passage et rare. On en a tué deux à Chambly à la fin août 1883,
et un sur l'éperon du Mont-Royal, le 15 septembre 1885. Deux ont
été tués par moi- même à ce dernier endroit, l'un le 10 septembre
1886, et l'autre le ler septembre 1888, lesquels sont actuellement
dans ma collection de peaux d'oiseaux. M. C. W. Johnson, de
Lachine, dit qu'il a tué quinze pigeons sauvages, le 9 décembre
1888, dans les bois, à quatre milles au nord de cette ville. Les spé-
cimens que j'ai tués semblent être une femelle et un jeune oiseau-
mâle. J'ai vu un pigeon voyageur, soit une femelle, soit un oiseau
qui n'était pas arrivé à sa croissance, dans un arbre, dans le parc
Mont-Royal, le 4 juin 1891. {Winter). En été il habite chez nous
et y couve. {Ottawa Natiiralist, vol.V). Au mois de septembre
1888, j'ai tué un spécimen de cette espèce, à environ trois milles à
l'ouest de Renfrew (Ontario). {Rév. C. J. Young). Quelques couples
errant se montrent encore dans le sud d'Ontario, où probablement
ils couvent, mais on ne voit plus les grandes migrations annuelles
d'autrefois. {Mcllwraith). Cette espèce couvait dans une tremblaie
à Northwest-Angle, lac des bois, (Manitoba) en 1873. {G. M.
Daivson) . On l 'a remarquée en très petit nombre à Aweme (Manitoba)
depuis bien des années. Le dernier spécimen que l'on a vu était un
mâle, le 21 septembre 1902. Le premier que l'on avait en 1899 est
arrivé le 8 avril . ( Criddle) .
Ce pigeon célèbre se rend aux territoires du Nord-Ouest à la fin
mai, et s'en va en octobre. Il atteint chaque année le 62ème parallèle
dans les parties les plus chaudes du centre, mais ce n'est seulement
dans les étés favorables qu'il arrive au 58ème parallèle sur les côtes
de la baie d'Hudson. {Richardson) . Il se montre, bien qu'il ne soit
pas commun, au nord jusqu'à Fort-Norman, sur le Mackenzie. {Ross).
C'est probable qu'il n'existe plus aujourd'hui dans la Colombie-
Britannique. {Fannin).
Dans son Birds of Manitoba M. Seton indique que cet oiseau
couvait encore en nombres considérables dans le Manitoba, à une
78870— I9i
280 . COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
époque aussi rapprochée que 1887. Dans l'été de 1881, pendant
qu'il procédait a une exploration dans le nord du Manitoba, l'auteur
lui-même a eu la chance de découvrir, le 23 juin, une petite place
de reproduction de ces oiseaux. Ce lieu se trouvait sur la rive gau-
che de la rivière Waterhen, qui est très profonde, et qui joint le lac
Manitoba au lac Winnipegosis. Il y avait moins d'une vingtaine
de nids, qui se trouvaient de toutes manières, quelques-uns étant
situés à moins de dix pieds de terre, et pas un seul dans les grands
arbres. La construction de ces nids était tellement légère que l'on
pouvait voir, d'en bas, les œufs à travers les interstices, et un
oiseau a été tué dans son nid. On n'a enlevé que deux œufs.
A la fin août, et au commencement de septembre de la même
année, nous l'avons vus en grandes bandes sur la rivière Swan,
en amont de Livingstone, ainsi que sur l'Assiniboine supérieure, et,
comme nos vivres étaient rares, nous avons tués plusieurs pour
faire du pot au feu. Les bas-fonds, le long de la rivière, étaient
couverts de cornus stolonifera et des oiseaux se nourrissaient de
fruits mûrs de cet arbrisseau.
CXXXIX. ZEN AIDURA— Bonaparte. 1854.
316. La tourterelle de la Caroline.
Zenaidura macroura (Linn) Ridgw — 1885.
La tourterelle de la Caroline semble devenir commune, Quelques-
unes sont tuées chaque année dans la nouvelle-Ecosse. (Downs).
Il y a plusieurs mentions, ainsi que plusieurs prises de cette espèce
dans la Nouvelle-Ecosse, la plus souvent au mois d'octobre. (H.
F. Tufts) . Elle est prise de temps en temps dans le Nouveau-Bruns-
wick. {Chamberlain). On en a tué au Château Richer, dans le comté
de Montmorency. Trois spécimens ont été pris à Godbout, un autre
à St-Joachim, et un autre à Québec. (Dionne). Un spécimen a
été tué dans le district de Montréal, au mois de juin 1888. (Dr.
Hall). La tourterelle de la Caroline couve modérément dans tout
le sud de l'Ontario. (Mcllwraith) . Elle habite Toronto (Ontario)
régulièrement en été, quoiqu'elle ne s'y trouve jamais très commune.
(/. H. Fleming). J'ai rencontré cette espèce à deux différentes
reprises dans le comté de Leeds (Ontario), et plus récemment en 1903.
dans le canton d'Oso, Frontenac du nord. Quelques couples y
couvent; un nid à été placé dans une grosse souche. Cette tour-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 28 1
terelle se trouve en plus grand nombre à l'ouest de London (Ontario)
que dans son voisinage. Elle vient quelquefois dans les faubourgs
de la ville et y couve dans les jardins. (W. Saunders). On la voit
de temps en temps en hiver, à Plover Mills (Ontario). (R. Elliott).
Ces tourterelles sont devenues très communes à Aweme (Manitoba)
pendant ces dernières années. On les voit assez souvent par bandes
de cent et même davantage. (Criddle). Elles augmentent en
nombre dans le Mainitoba et à l'ouest, par suite de l'arrivée des
colons. Elles abondent le long de la rivière Assiniboine, et, en
1906, on les voyait régulièrement, en nombres considérables, dans
l'ouest jusqu'à Yorkton (Saskatchewan) , mais pas plus loin. (At-
kinso7i). On a vu plusieurs mâles errants de cette espèce à Indian
Head, Saskachewan, au printemps de 1892, et on en a remarqué un
autre sur la route entre le Petit Lac des Esclaves et la rivière de la
Paix, en 1903. {Spreadborough). Cette espèce se trouve commune et
couve dans les bois, le long des creeks Maple et Skull, dans la
Saskatchewan. {A. C. Bent). Elle se voit le long du creek Maple,
sur les collines Cypress, au lac Big Stick (Saskatchewan) et le long
du creek Mackay, (Alberta). (Bishop). Cet oiseau augmente rapi-
dement en nombre dans le Manitoba, ainsi que dans le Nord-Ouest.
On ne voit jamais la tourterelle de la Caroline en grandes bandes,
dans la Colombie-Britannique. (Lord). Elle était assez com-
mune dans l'intérieur, mais on l'a remarqué en plus grand nombre
près du littoral. (Streator) . J'en ai vu un spécimen au lac Cuilliwack,
(Colombie-Britannique), quelques autres à Trail, sur la rivière
Columbia, (Colombie-Britannique), ainsi que deux autres encore au
lac Osgood et plusieurs sur la rivière Similkameen. {Spreadborough).
Elle se trouve sur le continent ainsi que sur l'île de Vancouver,
mais elle n'est commune dans aucune partie. {Fannin). Cette
espèce est assez commune dans la vallée du Fraser inférieur pendant
l'été, et rare dans les parties méridionales du district de Cariboo.
(Brooks). L'auteur a trouvé cet oiseau en grand nombre, seule-
ment en deux endroits entre le Manitoba et la côte du Pacifi-
que, c'est à dire à Medicine Hat dans la Saskatchewan, et à
Spence Bridge, dans la Colombie-Britannique, où évidemment il
couvait, mais on n'a pas pris de nids.
Notes sur la reproduction^ — La tourterelle de la Caroline
habite, en assez grand nombre, les endroits voisins de Portage
282 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
la Prairie, en été, y couvant dans les petits pruniers sauvages. Elle
y arrive vers le 1er mai. Un nid a été trouvé, le 7 juin 1885, con-
tenant deux oeufs, sur lesquels l'oiseau s'était accroupi. {Nash,
voyez Seton). Le ler juillet 1899, M. Robert Fraser, de Plover, Mills
(Ontario) a trouvé un nid de cette espèce au milieu de son pré de
trèfle. C'est la première fois que j'ai remarqué que cet oiseau
nichait par terre. J'ai examiné le nid et j'ai vu les coquilles de
deux oeufs; le nid, pauvrement construit, ne consistait qu'en
quelques petites brindilles. {R. Elliott). Ces oiseaux produisent
deux ou trois couvées dans une saison et construisent généralement
un nid fragile de menu bois, dans un buisson ou un arbre, à trois ou
quatre pieds de terre, dans lequel ils pondent deux oeufs blancs.
Les nids construits à la fin de la saison sont beaucoup plus com-
pacts, et sont garnis, plus ou moins, d'écorce intérieure de trembles.
Ces oiseaux aiment beaucoup le sel. (Criddle).
RAPTORES Oiseaux de Proie.
Famille XXVI IL GATHARTIDtî:. Vautours d'Amérique.
CXL. GYMNOGYPS— Sesson. 1842.
324. Le vautour de la Californie.
Gymnogyps Californianus (Shaw) Sesson — 1842.
Ce vantour ne se voit que rarement a l'embouchure du fleuve
Fraser, (Colombie- Britannique) où il est attiré apparemment par les
saumons morts.
Au mois de septembre 1880, j'ai vu deux de ces oiseaux au goulet
Burrard. (Fannin). M. David Douglas a dit que cette espèce
était commune en 1826, au nord jusqu'au 49ème parallèle. A
cette époque, elle était très nombreuse dans la vallée Columbia entre
Grand Rapids et l'Océan du Pacifique. (Richardson) . M. W.
London a vu cet oiseau sur l'île Lulu, dans le fleuve Fraser, près
de son embouchure «il y a trois ou quatre ans». On ne l'a pas
vu depuis 1892. (R. Roads). Le 10 septembre 1896, j'ai vu, entre
Calgary et les Montagnes Rocheuses, deux beaux spécimens du
vautour de la Californie. (/. Fannin, dans l'Auk, Vol. XIV, p. 8ç).
Comme ces spécimens n'ont pas été recueillis, nous sommes portés
a douter que l'espèce se soit présentée aussi loin a l'ouest.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIEXS. 283
CXLI. GATHARTES— iLLiGER. 1811.
325. Le busard.
Cathartes aura (linn) spix. 1825.
Un oiseau de cette espèce fut tué près de Renews en 1905, non
loin de l'usine pour la dissection des baleines, à Aquaforte (Terre-
neuve). {Wm. Brewster.) M. John Crowell me dit qu'il en a
pris un spécimen à l'île Seal, comté de Yarmouth (Nouvelle-Ecosse).
{H. F. Tufts.) Cet oiseau est accidentel dans le Nouveau-Brunswick.
On en a pris un dans le comté de Victoria, et il se trouve actuellement
dans le département des Terres de la Couronne à Fredericton. On
en a observé un autre le même printemps, mais aucune date n'a été
précisée. On a enregistré la prise d'un spécimen de cet oiseau dans
le Nouveau-Brunswick par M. Boardman. {Chamberlain.) Vers
le 10 janvier 1884, quelques fermiers dans le voisinage de Nequac,
un village de l'Acadie, sur la rive nord de la baie de Miramichi (Nou-
veau-Brunswick) ont observé ce qu'ils ont cru être un dindon
égaré en train de se nourrir presque tous les jours autour de leurs
maisons et leurs cours de ferme. La méprise fut découverte lors-
qu'on a trouvé que le dindon se nourrissait de moutons morts, et
il fut tué le 29 du même mois. Vers le milieu du mois de septembre
1886, j'ai été étonné de savoir qu'un autre busard de cette espèce
avait été pris par M. David Savoy, de Black Brook, à un endroit
à environ vingt milles de Nequac en ligne directe. Un monsieur,
qui a vu l'oiseau après sa mort, m'a assuré qu'on avait tué un vautour
de cette espèce, il y a cinq ans, aux alentours de Kingston, dans le
comté de Kent. {Philip Cox, fils, dans l'Auk vol. IV, page 205.)
L'évêque de Moosonee m'a dit qu'un spécimen a été pris à Moose
Factory, sur la baie James, au mois de juin 1898, par un de ses
hommes. Cet oiseau est accidentel près de Toronto (Ontario). En
1887, un spécimen a été tué dans le canton de Pickering, à environ
30 milles à l'est de Toronto. (/. H. Fleming.) Je ne crois pas que
cette espèce ait été vue ailleurs que dans la partie sud-ouest de
la province d'Ontario. M. Wagstafif m'écrit qu'il l'a vue souvent
dans le comté d'Essex, et une fois au creek Baptiste, il y a quelques
années. {Mcllwraith.) M. John Sullivan, de Kerwood, comté de
Lambton, a trouvé le nid de cet oiseau, et, comme c'est un oiseau
commun dans les trois comtés de l'ouest, il couve sans doute en
284 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
assez grand nombre. Il m'est arrivé, une fois, d'en voir 19 spécimens
dans un seul champ, à Forest (Ontario). (W. E. Saunders.) En
1823, dans le Haut-Canada, près de Sandwich et du lac Ste-Clair, j'ai
vu d'immenses nombres de Cathartes aura, et j'ai eu toutes les
occasions d'étudier leurs habitudes. {David Douglas.) Le récit ci-
dessus, pris du Fauna horeali americana de Richardson, démontre
le changement qui a eu lieu depuis ce temps-là.
Cet oiseau se trouve très rarement dans le Manitoba. C'est
possible qu'il couve à Aweme, dans le Manitoba. (Criddle.) Il
passe l'été régulièrement autour de Portage la Prairie, ainsi qu'en
général, dans tout le Manitoba, où il se rend tous les jours aux abat-
toirs, ainsi qu'aux endroits où l'on jette les rebuts. (Atkinson.)
En été, il habite en grand nombre beaucoup d'endroits des prairies,
qui s'étendent depuis Winnipeg (Manitoba) jusqu'aux Montagnes
Rocheuses. M. Seton, dans son «Birds of Manitoba)), dit que cette
espèce couve près de Qu'Appelle, et comme d'autres personnes l'ont
vue par couples, elle couve, sans doute, en d'autres lieux. Au mois
de mai 1896, l'auteur lui-même a trouvé cet busard en train de
couver près de Home's Ranch, à l'embouchure du creek Old Wives,
dans l'est de la Saskatchewan. En juin de la même année, quelques
couples ont été observés dans les collines Cypress, au creek Farewell,
et on en a vus d'autres spécimens, de temps en temps, à Medicine-
Hat, au lac Crâne, à West Butte, ainsi que sur le long de la rivière
Milk. Au mois de mai 1897, M. W. Spreadborough en a vu trois, à
diverse reprises. On en avait vu un à Banfï en 1891, et un grand
nombre à Deer Park, sur la rivière Columbia, au mois de juin 1890.
En juillet 1889, quelques busards ont été observés à Vernon (Colombie-
Britannique.) {Macoun.) Le 5 juin 1905, on en a vu quelques spé-
cimens en train de voler au-dessus des bois bordant le ruisseau Skull
(Saskatchewan), ainsi que 25 juin 1906. {A. G. Bent.) Cette espèce
se répand partout dans la Colombie-Britannique, mais elle n'est
commune nulle part, bien qu'en septembre 1887, j'en ai vu environ une
douzaine ensemble à l'embouchure de la rivière Harrison. (Fannip.)
On en a vu un à Nanaïmo, le 11 juillet 1893, et environ une douzaine
d'autres à Victoria (île de Vancouver) à l'automne de 1898. Dans la
Colombie-Britannique, j'en ai vu deux à Elko, le 2 mai 1904, et un
autre à Sidley le 15 mai 1905, et je l'ai trouvé commun au lac Oka-
nagan, en 1903. Au mois de juin 1901 on a vu huit à Chilliwack,
Colombie-Britannique, et un en 1906. {Spreadhorough.) A la page 34
\
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 285
du catalogue du musée de Victoria (Colombie-Britannique), M. Fannin
décrit deux vautours qu'il a vus dans le parc sur la côte Beacon.
Il m'a écrit depuis qu'ils appartenaient à cette espèce-ci.
Notes sur la reproduction. — Je n'ai jamais vu ce busard
dans le Manitoba, mais je l'ai souvent vu dans la Saskatchewan,
où il couve. Une couvée de deux œufs, qui font partie de ma
collection, a été prise aux alentours de Moose Jaw (Saskatchewan)
le 12 mai 1897. J'ai trouvé cette espèce aussi en train de couver au
Lac Rush, au mois de mai 1893. Elle pond deux œufs, par terre,
généralement sur la pente au bord d'un ruisseau. {Raine.) Le nid
se trouve soit par terre, soit dans une souche, ou tronc d'arbre creux.
(Mcllwraith.)
CXLIL CATHARISTA Vieillot. 18 16.
326. Le vautour noir.
Catharista urubu, vieill. 181 7.
A peu près une demi-douzaine de spécimens de cette espèce ont
été pris aux environs de St-Stephens (Nouveau-Brunswick) par M.
Boardman. {Chamberlain.) Un vautour noir a été tué le 12 janvier
1896 à Pugwash, dans le comté de Cumberland (Nouvelle-Ecosse)
et apporté à Halifax, où je l'ai identifié. {Harry Piers dans VAuk,
Vol. XV. 1896.) Le 28 octobre dernier, un vautour noir a été tué
sur la grève de Beauport, à environ six milles de Québec; l'oiseau
s'envolait dans la direction d'une charogne. Je crois que cette mention
est la première faite de la présence d'un oiseau de cette espèce aussi
loin au nord. C'était un mâle-adulte. {C. E. Dionne dans VAuk,
Vol. XV, p. 63.)
Famille XXIX. FALCONID^. Faucons, Busards, Aigles.
CXLIII. ELANOIDES. Vieillot. 1818.
327. Le milan à queue d'aronde.
Elanoides forticatus (Linn.) Coues. 1875.
Cette espèce est accidentelle. Antérieurement à 1881 M. G. R.
White, en a remarqué un spécimen à travers une lunette, perché sur
286 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
un mât de pavillon au champ de tir, à Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol.
V, p. 38.) M. Hay mentionne que l'on en a vu un à Port Sidney,
Ontario, le 15 juillet 1897. L'oiseau vola plusieurs fois autour de sa
propriété, et on l'a très bien observé. J'ai aussi dans ma possession
un vieux spécimen, pris dans l'Ontario, il y a bien des années. (/. H.
Fleming.) On n'en a vu qu'un spécimen à Aweme, Manitoba, dans
les vingt-trois dernières années. (Criddle.)
CXIV. CIRCUS— Lacépède. 1801.
331. Le busard des marais.
Cirais hudsonius (Linn.) Vieill. 1807.
Ce busard est rare dans Terreneuve. On ne l'a vu qu'une seule
fois à Cow Head. (Reeks.) Il se trouve en assez petit nombre à
la rivière Humber (Terreneuve). (Louis H. Porter.) Audubon l'a
vu dans le Labrador. (Packard.) Les mentions suivantes, relative-
ment aux migrations de cet oiseau, sont celles qui indiquent les
endroits les plus au nord où nous l'avons observé. Spreadborough l'a
trouvé en grand nombre sur les deux côtés de la baie James en juillet et
en août 1904. M. Preble l'a vu à York Factory, ainsi qu'à Fort
Churchill; M. le docteur Robert Bell note sa présence à York Fac-
tory, sur la baie d'Hudson; M. Clarke en fait autant à Fort Church-
ill, sur le côté ouest de la baie, et Sir John Richardson détermine la
limite de ses migrations au nord, au lac Great Bear, situé dans la
latitude 65°. D'un autre côté M. Bernard Ross fixe la limite de
ses migrations au nord, au Grand Lac des Esclaves, et dit que cet
oiseau s'y trouve rarement.
En été le busard des marais habite un peu partout, l'île du Prince-
Edouard, l'île du Cap-Breton, la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-
Brunswick ainsi que les provinces de Québec et Ontario, et il abonde
par toute la région des prairies, y couvant au nord jusqu'au lac
Great Bear,
Cet oiseau est rare dans les montagnes, mais il est assez commun
dans la vallée de la Columbia, à partir de Revelstoke en allant au
sud. Il est assez commun à l'ouest, et devient nombreux à Sicamous
ainsi qu'à l'ouest jusqu'à Spence Bridge, Colombie-Britannique.
(Macoun.) On l'a vu à Penticton, à creek Meyers et à Sidley,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 287
(Colombie-Britannique.) Spreadhoroiigh.) Il abonde sur la terre
ferme de la Colombie-Britannique, à Sumas, à Chilliwack, à l'embou-
chure du Fraser, ainsi qu'à l'est de la chaîne du littoral. Il est en
partie oiseau-migrateur. Quelques-uns se trouvent tout l'hiver
dans le voisinage de Ladners, près de l'embouchure du Fraser.
(Fannin.) On en a observé quelques spécimens en hiver au lac
Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks.) Cet oiseau est signalé
à tous les endroits d'arrêt dans la Colombie-Britannique, mais il
n'y est jamais vu en grand nombre. (RJwads.) Ces oiseaux se
trouvent nombreux partout dans le nord de l'Alaska pendant les
migrations. On les voit fréquemment le long de la côte stérile de
la mer Behring, et ils ont été mentionnés comme étant rares dans
l'intérieur. (Nelson.) Cet oiseau semble habiter le district du
Yukon seulement à partir du commencement d'avril jusqu'à la fin
novembre. Il visite l'île Attu rarement l'été. {Turner.) J'ai vu
cette espèce au cap Blossom, sur le détroit Kotzebue, Alaska, à
deux reprises seulement. On a souvent remarqué la présence de
ces busards des marais à notre camp d'hiver, sur la rivière Kowak,
à la fin août. {Grinnell.) On les a vus en 1899 à plusieurs endroits
dans l'intérieur de l'Alaska et du Yukon. On en a vu un spécimen
à Homer, Alaska, et un autre à Hope, en 1900. Cette espèce a été
signalée à Nushagak, ainsi qu'aux bords des rivières Chulitna, et
Kakbitul, sur la péninsule d'Alaska. (Osgood.) Les busards ne se
trouvent pas en grand nombre dans la région du goulet Cook,
Alaska, mais probablement cette espèce est celle qui est la plus nom-
breuse. On l'a vue à tous les endroits visités. (Figgins.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve très souvent
aux alentours d'Ottawa. Son nid se compose d'herbe sèche, ainsi
que de quelques brindilles, probablement pour le renforcer. Il y
a, à l'intérieur, une maigre garniture de plumes éparses pour y faire
un lit dans lequel l'oiseau dépose ses œufs. Ils sont pondus au nom-
bre de quatre à six, et sont d'un blanc mat, avec la plus légère nuance
de vert, et tachetés, sans avoir de tache bien prononcée. Le nid
est construit vers la mi-mai, par terre ou à la base d'un buis-
son rabougri, près d'un marais. (G. R. White.) Outre les grands et
les petits marais, cet oiseau couve quelquefois dans un champ incul-
te, et se trouve, s'il y a une différence, plus nombreux qu'aupara-
vant. Le nid est placé par terre dans un buisson situé générale-
ment dans un endroit marécageux. Les œufs, au nombre de quatre
288 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
OU cinq, sont blancs, mais deviennent rapidement sales. {W. E.
Saunders.) Cette espèce couve en grand nombre par tout le Mani-
toba, ainsi qu'à l'ouest, à travers le Manitoba, la Saskatchewan et
r Alberta. Je l'ai observée en train de couver à tous dégrés de plumage,
depuis le brun rougeâtre de la première année, jusqu'au bleu des oi-
seaux adultes, mais je constate aussi que les couples ont toujours le
même plumage. Je n'ai jamais vu le busard des marais au plu-
mage rouge, accompagné de celui au plumage bleu. {Atkinson.)
Cet oiseau habite, en été, les comtés de Renfrew, Leeds et Lanark,
dans l'est d'Ontario, et s'y trouve bien répandu. Il y arrive au com-
mencement d'avril, et ne s'en va qu'au mois d'octobre. J'ai trou-
vé son nid, à plusieurs reprises, dans des endroits marécageux. Une
fois, le 22 mai 1893, j'y ai vu dans un petit marais, près d'une voie
publique, dans le canton d'Escott, comté de Leeds. Il contenait
cinq œufs, presqu'aussi tachetés que ceux de la buse au manteau
roux. Il était construit au bout d'un vieux tronc d'arbre qui était
en partie couvert de mousse et d'autres croissances, et était entouré
de joncs. Il consistait en brindilles, et était garni de tiges d'herbe.
Cette espèce couve chaque année à la tête de l'île Wolfe, et en aval
sur le St- Laurent. Ses œufs sont rarement pondus avant le 18 mai
dans l'est d'Ontario. {Rév. C. J. Yoimg.) Elle couve en abon-
dance sur les prairies, choisissant de préférence, pour se nicher, des
endroits buissonneux. Son nid, consistant que de brindilles garnies
d'herbes grossières, est placé par terre. M. Spreadborough, au mois
de mai 1894, a trouvé deux nids près de Medicine-Hat. Ils étaient
tous deux dans une croissance basse de snow-berry (Symphoricarpus
racemosus), et contenaient chacun quatre œufs. (Macoun.)
J'ai trouvé cet oiseau en train de couver dans tout le Manitoba, la
Saskachewan et l'Alberta. Son nid qu'il construit, par terre, consiste
en un tas de foin de marais; il pond de cinq à sept œufs. J'ai
enlevé une couvée de cinq œufs. J'ai enlevé une couvée de cinq œufs
au lac Crescent (Saskachewan), le 5 juin 1901. J'ai dans ma posses-
sion une autre couvée de sept œufs, prise le 24 mai 1898, dans le nord
de l'Alberta. {W. Raine). Au mois de juin 1865, un Eskimo a pris
au piège, une femelle de cette espèce sur son nid, qui se trouvait dans
un buisson de saule, au bord de la rivière Anderson inférieure, à envi-
ron la latitude 68'' 30. Le nid contenait cinq œufs. En juin 1866,
un nid, composé de brindilles et d'herbes a été trouvé dans un endroit
semblable, il y avait six œufs dans ce nid. {Macfarlane.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 289
CXLV. ACGIPITER Brisson. 1760.
332. L'épervier brun.
Accipiter velox. (Wils) Vigors. 1824.
L'Epervier brun est l'un des faucons les plus répandus que l'on
trouve dans la plupart des régions du Canada.
M. Spreadborough n'a vu qu'un spécimen le 8 juillet 1896, pendant
des explorations qu'il faisait dans le nord du Labrador. M. Richard-
son fait mention de la prise d'un oiseau de cette espèce à Moose Fac-
tory, sur la baie James, et M. Fieldon signale la prise d'un autre
par le capitaine Markham, près de York Factory, au mois d'août
1886. Ces deux mentions comprennent toute connaissance que nous
avons de sa présence dans la région de la baie d'Hudson, bien que M.
Preble l'ait vue à Norway House, à Osford House et à la rivière Hill.
Reeks et Porter mentionnent tous deux, qu'en été, cet épervier habite
Terreneuve en grand nombre. L'auteur lui-mxme le trouvait com-
mun sur l'île du Prince-Edouard. MM. Downs et Tufts en disent
autant quant à la Nouvelle-Ecosse, et M. Chamberlain dit qu'il est le
faucon le plus commun dans le Nouveau-Brunswick. Tous les
observateurs s'accordent à dire que cette espèce habite, en été, les
provinces de Québec et Ontario en grand nombre. M.Setonenparle
comme étant commune dans les parties boisées du Manitoba, et
l'auteur lui-même l'a trouvée dans les régions des prairies partout où
il y a des buissons ou des arbres. M. Ross dit que cet oiseau est
commun sur le Mackenzie, aussi loin que Fort Simpson, à la latitude
62°. Avec les mentions ci-dessus nous ne risquons rien à dire que
cette espèce se trouve dans toute la partie boisée au sud de la latitude
60°. Nos renseignements, quant aux montagnes, montrent que
l'épervier brun est commun à Banff, ainsi que dans toute la vallée de
la Columbia, surtout à Revelstoke, aux lacs Arrow, et aussi dans
la vallée de la rivière Thompson, depuis Eagle Pass jusqu'à Kamloops,
mais, de toute apparence il n'est pas si commun dans le sud de la
Colombie-Britannique. MM. Fannin et Brooks mentionnent que cet
oiseau se trouve en grand nombre à l'ouest de la chaîne Côtière,
dans la Colombie-Britannique, et l'auteur lui-même ainsi que M.
Spreadborough l'ont trouvé commun sur l'île de Vancouver. MM.
Tumer et Nelson disent qu'il se montre en grand nombre dans les
parties boisées de l'Alaska, s'y égarant vers le nord, jusque dans les
marais.
290 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Deux jeunes spécimens, présumés de cette espèce, ont été vus à
Skidgate, sur les îles Queen Charlotte, le 12 juillet 1900. M. Keen
fait mention de sa présence à Massett. Un spécimen a été observé
se battant avec deux corbeaux, à la rivière Malchatna (Alaska). (Os-
good). On en a vu parfois dans la limite boisée, à Homer (Alaska).
(Figgîws). Quelques éperviers bruns ont été observés autour de nos
quartiers d'hiver, sur la Kowak, au détroit Kotzebue (Alaska), la
dernière semaine d'août. On en a remarqués, à plusieurs reprises,
sur les pentes boisées des montagnes, à Sitka, dans l'Alaska. Des
jeunes, qui faisaient beaucoup de tapage, suivaient les parents le 5
août 1897. {Grinnelï).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce construit, son nid
dans une épinette rouge à environ vingt pieds au-dessus de la terre,
généralement vers la fin mai, ou le ler juin. Le nid se compose de
brindilles sèches, garnies d'une espèce quelconque d'écorce, et il res-
semble à celui d'un corbeau. Les œufs, au nombre de quatre ou
cinq, sont d'un blanc léger, avec points et taches de brun de diverses
teintes. {G. R. White). Cette espèce couve en petit nombre seule-
ment aux alentours de London, (Ontario). Le nid se trouve, géné-
ralement dans les pins, et contient de 4 à 6 œufs. (£. W. Saunders).
On voit cet oiseau très souvent dans l'Ontario, mais il n'y couve
que rarement. J'ai vu deux de ses nids, chacun étant construit dans
un arbre de pruche, le premier, dans le comté de Leeds, se trouvait
à peu près vingt pieds de terre, le deuxième, sur une île du lac
Sharbot (Comté de Frontenac) dans lequel il y avait le 6 juin 1905,
quatre œufs frais. {Rév. C. J. Yoimg). Un nid de cette espèce a été
pris, le 6 juillet 1900, dans le coin du lac Dow, près du canal Rideau,
non loin de la ville d'Ottawa. Il était situé, à environ quinze pieds
de terre, dans un peuplier et était construit de brindilles et garni
d'écorce de cèdre {Thuya occidentalis) . Cet oiseau se montre bien
souvent dans la Saskachewan.et de nombreux nids ont été pris au
mois de juin 1895. le 12 juin, un nid fut enlevé d'un buisson de
saule à côté du bureau de police, à la montagne Wood. Il était dans
l'enfourchured'un saulnier, à moins de dix pieds de terre, et était cons-
truit de brindilles et garni à l'intérieur de matériaux plus fins du
même genre. Il y avait dans le nid quatre œufs, en partie couvés,
d'un verdâtre claire et tachetés de brun. Un autre nid, enlevé
d'un arbre d'épinette blanche, le 27 juin, sur le creek Farewell, dans
les collines Cypress, était construit du même matériel et contenait des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 29 1
œufs à moitié couvés. {Macoim) . J'ai dans ma posssession des cou-
vées d'œufs, de ce petit épervier, enlevées près de Toronto, ainsi
que d'autres, prises dans le Muskoka, dans le Manitoba et dans la
Saskachewan. Ce petit oiseau construit son nid aux sommets des
arbres, et pond de quatre a six œufs, très joliment tachetés. {W.
Rainé). Il a toujours été considéré comme ne fréquentant les alen-
tours de London (Ontario) que rarement, en été, mais pendant l'été
de 1900, trois observateurs y ont trouvé six nids, et cela démontrera,
peut-être, qu'il s'y trouve en plus grand nombre qu'on ne le pense.
Il se peut que ses manières silencieuses, et en même temps discrètes,
l'aient protégé contre des observateurs. Ces nids, ainsi que quatre
autres pris pendant les années précédentes, ont été tous trouvés dans
des conifères, cinq sur les dix étant dans des épinettes rouges. Ils
étaient tous construits de brindilles, et plusieurs avaient comme
garniture, quelques copeaux d'écorce. L'un deux était construit
sur un vieux nid, mais tous les autres étaient entièrement neufs. Ils
étaient situés de quinze à trente pieds de terre. Les oiseaux, dans
quelques cas, étaient assez silencieux et tranquilles, mais en d'autres,
ils étaient très turbulents et agressifs, une fois surtout, l'oiseau mâle
s'est lancé sur un homme à loo mètres de distance, bien que l'on n'ait
pas trouvé le nid. Toutes les couvées que l'on a enlevées, variant
de trois à six œufs chacune, sont très belles, surtout une de six œufs
frais, dont les taches sont d'un brun très-clair rougeâtre. {\V. R.
Saunders). Cette espèce se trouve assez commune à Aweme, Mani-
toba, se nichant, à de quatre à douze pieds de terre, dans les arbres
bas. (Criddle). M. Osgood a trouvé un nid de cette espèce à environ
quinze pieds de terre, dans une petite épinette blanche, près du centre
d'une île, non loin de la rivière Nordenskiold (Alalska). {BisJiop).
333. L'épervier de Cooper.
Accipiter cooperii (Bonap) Gray. 1844.
Ou cette espèce est inégalement distribuée, ou elle n'est pas bien
distinguée des autres par des observateurs.
C'est un oiseau qui habite rarement Terreneuve, en été. (Reeks).
On ne le voit qu'en très petit nombre dans la Nouvelle-Ecosse. M. le
colonel Egan a obtenu un spécimen et l'a fait empailler. (Gilpin).
Cet oiseau se montre en petit nombre seulement à Wolfville, comté
de Kings, dans la Nouvelle-Ecosse, et s'en absente pendant l'hiver.
292 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
{H. F.Tufts). On l'a vu, sur l'île du Cap-Breton (Nouvelle-
Ecosse). (Townsend). On a vu un couple dans les bois de la
pointe Brackley, sur l'île du Prince- Edouard. (Macoun). Cette
espèce habite le Nouveau-Brunswick en été, en petit nombre.
(Chamberlain) . C'est un oiseau qui se trouve commun dans la vallée
de la Restigouche, bien qu'il ne se montre que rarement tout le long
de la vallée du St-Laurent, ainsi qu'à l'ouest partout dans la province
d'Ontario. (Macoun). C'est un oiseau-migrateur rare à Toronto
(Ontario). (/. H. Fleming). On en a vus sur la rivière Hayes
(Keewatin). (Prehle). Il est assez rare, et, évidemment, il couve
à Aweme (Manitoba). (Criddle). Cette espèce habite le Manitoba
pendant l'été et se répand au nord jusqu'à la Saskatchewan. (E. T.
Seton). J'ai dans ma possession un oiseau adulte qui a été pris à
Banfï, dans l'Alberta, le 25 avril 1896. (/. H. Fleming). Apparem-
ment cet oiseau est rare dans les Montagnes Rocheuses. Il n'est
pas commun dans la vallée de la Columbia, mais il a été pris à Revel-
stoke, le 5 mai 1890, et, plus tard, a été vu à Nelson, sur la rivière
Kootenay. (Macoun). On ne le rencontre, dans la Colombie
Britannique, qu'aux Ducks, près de Kamloops. (Sireator). Il habite
la vallée du Fraser inférieur, en été, en assez grand nombre. (Brooks).
Cet oiseau se trouve et sur l'île de Vancouver, et au sud de cette partie
de la Colombie-Britannique qui se trouve à l'est et à l'ouest de la
chaîne Côtière. (Fannin). Il se répand un peu partout, et couve
au lac la Hache (Colombie- Britannique), ainsi qu'à Field, dans les
Montagnes Rocheuses, à une altitude de 7,000 pieds. Il y est rare.
(Rhoads). Dans la Colombie-Britannique, j'en ai vu un couple à
Elko, en 1904, un autre couple à Midway, le 25 avril 1905, et deux
spécimens à Penticton, en 1903. (Spreadborough) . On en a vu
aussi plusieurs, pendant la deuxième et la troisième semaine d'août,
à Sitka, dans l'Alaska. (GrinneU).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce arrive au mois
d'avril et ne s'enva pas avant la fin de l'automne. Bien qu'elle ne soit
pas commune dans l'est d'Ontario, elle s'y trouve en plus grand nombre
que la précédente. J'ai vu son nid, à plusieurs reprises, celui dans
le canton de Lansdowne contenait quatre œufs frais, le 8 mai. Un
autre, trouvé le 10 mai dans un hêtre, près du lac Sharbot (Ontario),
ressemblait à celui d'une buse à manteau roux, et contenait cinq œufs.
(Rév. C. J. Young). Elle ne se trouve pas commune aux alentours
de London, mais elle couve en petit nombre dans l'ouest d'Ontario.
(W. E. Sau7iders) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 293
334. L'autour à tête noire.
Accipiter atricapillus (Wills) Seebohm. 1883.
Cet oiseau a été pris, ou mentionné, par plusieurs collectionneurs,
dans la région de la baied'Hudson. {Macoun). Un spécimen a été
observé le 24 juillet 1896, au lac Seal, dans le district d'Ungava,
et on en a vu un autre, le 23 août de la même année, à une petite
distance au nord de la baie d'Ungava. {Spreadbofough). Cette
espèce habite le district d'Ungava. {Packard). Des colons mention-
nent la présence de l'autour à tête noire, dans Terreneuve.
(Reeks). C'est le plus commun des oiseaux de la famille Falconidés,
dans la Nouvelle-Ecosse, et y hiverne, comme l'a fait un couple
au chenal Digby, pendant l'hiver de 1880. {Gilpin). Cet oiseau
se trouve près de Wolfville (Nouvelle-Ecosse), et n'y habite qu'en
assez petit nombre. {H. F. Tujts). Il habite aussi le Nouveau-
Brunswick pendant toute l'année, et y couve. {Chamberlain).
Il visite la province de Québec en assez grand nombre pendant
l'hiver. {Dionne). Cet oiseau se trouve irrégulier dans l'Ontario
pendant l'hiver, s'y montrant parfois en nombre considérable,
et à d'autres moments s'absentant tout-à-fait. {Mcllwraith) . Il
visite le Manitoba en assez grand nombre, à l'automne et en
hiver, arrivant, généralement, au mois d'août, mais il ne s'y montre
pas pendant la saison pour la reproduction. {E. T. Selon). En
été on n'a vu cette espèce ni sur la prairie, ni dans les Montagnes
Rocheuses, ni dans le sud de la Colombie-Britannique. Elle est
assez commune à Edmonton (Alberta), où, évidemment, elle couvait
pendant le mois de juin 1897. On en a vu deux, le 14 août 1903, sur-
la rivière Bear, dans le district de la rivière Peace. {Spreadhorough) .
Quant à la Colombie-Britannique, on ne les a vus qu'à Vernon.
{Rhoads). Cet oiseau est assez commun dans l'intérieur de la Colom-
bie Britanique, mais il se peut que celui du littoral appartienne à
l'espèce qui suit. {Streator). On en a pris un sur l'île de Vancouver,
ainsi que sur le continent, à l'est, et à l'ouest de la chaîne du
littoral. {Fannin). J'ai pris un autour à tête noire, à l'est et à
l'ouest de la chaîne du littoral, et elle est la seule de toute la famille
des faucons que l'on voit pendant l'hiver, dans le district de Cari-
boo. {Brooks), On trouvera ci-après des notes plus complètes, en
ce qui concerne la distribution de cet oiseau.
78870 — 20
294 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction — Cette espèce habite, en permanence,
le lac Scotch, comté d'York, (Nouveau-Brunswick, et y couve.
(C W. H. Moore). Des autours à tête noire, à peine arrivés à leur
maturité, viennent régulièrement à Toronto, en automne, et y restent
souvent tout l'hiver. Avant l'année de 1896, des oiseaux en plein
plumage étaient presque inconnus, et certainement, j'ignorais
l'existence de toute mention d'oiseaux adultes pour dix ou quinze
ans avant cette date. Au mois d'octobre 1896, une migration re-
marquable d'oiseaux adultes eut lieu. Ils se répandirent partout dans
l'Ontario en grand nombre, et je crois aussi que les Etats de la Nouvelle
Angleterre ont été envahis de la même manière. J'ai reçu, de Toronto,
le premier spécimen adulte, le 26 octobre, et, à partir de ce temps,
jusqu'au mois de décembre, ils ont continué d'arriver tout le temps.
Les chasseurs de cerf ont raconté que les autours à tête noire étaient
en train de détruire toutes les perdrix, et il y avait a peine une partie
de chasse qui revenait en novembre sans rapporter un, ou même
plus d'un oiseau adulte de cette espèce. Il me semble que l'arrivée
précipitée de la gelinotte à queue effilée dans le Muskoka, ainsi que
la migration des autours à tête noire, ont été probablement causées
par la même nécessité, c'est-à-dire, le manque de nourriture. Les
deux espèces sont venues dans le Muskoka ensemble. Cet autour n'a
jamais été rare dans les districts de Parry Sound et de Muskoka.
Le nombre d'oiseaux producteurs est beaucoup augmenté depuis
l'autonme de 1896. (J. H. Fleming). Le seul nid de cette espèce
que j'ai jamais vu dans le Muskoka se trouvait dans la fourche
d'un grand bouleau noir, {Betula lento), à environ quarante pieds
de terre. Il était construit de brindilles, et garni de feuilles et
d'argile. J'y ai trouvé quatre jeunes de différentes grosseurs, ce qui
m'a fait croire qu'ils n'appartenaient pas à la même couvée. De plus
j'ai trouvé, dans le nid, un geai-bleu, ainsi qu'un pivert poilu qui
avaient été plumés par les parents. A quelques pieds de terre,
au-dessous d'un tronc d'érable renversé, qui était à environ cent
mètres de l'arbre dans lequel était le nid, j'ai trouvé une grande
quantité de plumes, que les vieux autours avaient enlevées des poules
de basse cour et d'autres oiseaux. Il était évident que les parents
avaient porté leur proie à cet endroit pour la plumer avant de l'em-
porter à leurs jeunes. Le nid se trouvait à moins d'un demi-mille de
Bracebridge, et à environ 300 mètres de la branche sud de la rivière
Muskoka. Ces oiseaux sont plus nombreux pendant l'hiver qu'en
été, dans le Muskoka. (Spreadborough) . Cet oiseau est assez
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 295
commun en hiver dans l'Ontario, mais généralement, il s'en va
au nord pour couver. J'ai trouvé, en 1885, un nid de cette espèce
près du lac Otty, dans le comté de Lanark (Ontario). Il était grand,
bâti dans la fourche d'un hêtre, à trente pieds de terre, et le 3
mai contenait trois oeufs, presque d'un blanc bleuâtre. L'incu-
bation était déjà commencée. Outre la reproduction de cet oiseau
dans le comté de Lanark, (Ontario), je note qu'il avait l'habitude
de nicher régulièrement dans le canton d'Oso, comté de Frontenac,
(Ontario) jusqu'à 1901, mais que, probablement, il s'en ira bientôt de
cet endroit à cause de la destruction rapide du gros bois dans les
forêts. L'autour à tête noire semble aimer les bois où poussent de
nombreux hêtres et de bouleaux noirs, mais il ne se trouve jamais loin
d'un bouquet de plantes vertes. {Rév. C. J. Yotmg).
Cet oiseau se répand partout dans les régions boissées, au nord
des prairies. Sir John Richardson mentionne sa présence à Jasper
House, dans les Montagnes Rocheuses, et décrit la prise d'un spécimen
le 8 mai 1827, sur la Saskatchewan, au moment ou celui-ci quittait le
nid. Il parle aussi de la prise d'un autre à York Factory, sur la baie
d'Hudson, le 14 août 1822. L'étendue de ses migrations est aujour-
d'hui apparemment dans la même région. (Macoun). On croit cepen-
dant positivement que cette espèce couve, en petit nombre, entre
Fort Good Hope et l'Anderson, dans le district du Mackenzie.
(Macfarlane). L'autour à tête noire est assez commun en automne
et en hiver, à Aweme (Manitoba). Quelques-uns y restent pour la
reproduction. Un nid, contenant quatre oeufs frais de 29 avril, a
été trouvé à une grande hauteur dans un arbre. (Criddle).
J'ai, en ma possession, des oeufs venant des lacs Oak, etCrescent
(Saskatchewan), ainsi que des couvées prises dans l'Alberta. J'ai
une couvée de deux oeufs prise par M. Wenman, à la rivière
Stedman (Alberta) ; la femelle fut tuée, et se trouve actuellement
dans ma collection. Je possède une autre couvée de trois oeufs
collectionnés le 10 mai 1894 par le M. docteur George, dans le nord
de l'Alberta. La femelle, dans ce nid, a été tuée aussi par M.
Wenman. Au mois de mai 1893, M. le docteur George a pris aussi
une couvée de quatre oeufs du même bois. Cet oiseau construit
un grand nid de brindilles, de mauvaises herbes et de racines, dans
les plus hauts sommets des arbres. L'autour à tête noire n'habite,
pendant l'été, qu'en petit nombre le nord du Manitoba, mais il se
78870— 2o|
296 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
trouve plus nombreux dans le nord de la Saskatchewan et dans
l'Alberta. Les oeufs sont d'un blanc-bleuâtre sans taches, bien que,
parfois, ils deviennent sales dans le nid. {W. Raine).
334a. L'autour de l'ouest.
Accipiter artricapillus striatulus Ridgw. 1985.
Cet oiseau est assez commun dans tout la Colombie-Britannique.
Il se trouve plus nombreux à l'ouest de la chaîne du littoral. (Fannin) .
Le 2 août 1893, on en a vu un spécimen à Sooke, sur l'île de Van-
couver. Le 10 avril 1903, j'en ai trouvé un couple, dans un coton-
nier, à Penticton (Colombie-Britannique). Le nid consistant d'un tas
de brindilles, sans aucune garniture. J'ai tué les deux oiseaux et trou-
,vé un oeuf, complètement formé, dans l'oviducte de la femelle,
la coquille étant d'un bleuâtre-pâle. (Spreadborough) . Cette espèce
semble être celle qui couve dans le sud de la Colombie-Britannique,
d'où je l'ai observée, en été, aussi loin à l'est qu'aux lacs Arrow,
sur la rivière Columbia, latitude 50°. (Brooks). J'ai trouvé cet
oiseau très commun à Skidgate, sur les îles Queen Charlotte, au mois
d'août 1895. (Kermode). M. Frobese en a tué un mâle qui n'était
pas arrivé à sa maturité, à Sitka, le 5 août 1897, et on en a vu d'autres
après cette date. (Grinnell). Cette espèce a été vue dans les mon-
tagnes autour du passage Ilianana, ainsi que tous les jours à l'embou-
chure de la rivière Chulitna, et on l'a vue aussi en 1902 à Nushakag.
On l'a remarqué à Tyonek, sur le goulet Cook (Alaska). (Osgood).
Il y avait un jeune mâle de cette espèce, au creek Sheep (Alaska)
(Anderson) . Quelques mentions provenant de la Colombie-Britan-
nique sous titre d'Atricapillus devraient se trouver ici.
CXLVI. BUTEO CuviER. 1 779-1 800.
337. La buse à queue rousse.
Buteo borealis. (gmel). vieill. 1816.
Nous n'avons aucune mention de la présence de cette espèce
dans le district d'Ungava (Labrador), mais elle couve dans Terre-
neuve, dans la Nouvelle- Ecosse, sur l'île du Prince-Edouard, au
Nouveau- Brunswick, ainsi que dans les provinces de Québec et
Ontario. M. Spreadborough en a vu quelques spécimens sur
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 297
la rivière Missinabi, ainsi que sur la rivière Moose, près de la baie
James. M. Preble l'a vue évidemment en train de couver à plusieurs
endroits entre le lac Winnipeg et la baie d'Hudson, et le docteur
Bell en a tuées, à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. Cette espèce
abonde dans les parties boisées du Manitoba, surtout dans les mon-
tagnes Riding, les montagnes Duck, les collines Porcupine et en allant
vers le nord jusqu'à la Saskatchewan. M. Spreadborough l'a trouvée
à l'ouest en train de nicher à Indian Head (Saskatchewan), ainsi
que près du débarcadère de la rivière de la Paix et à Dunvegan, dans
le district de la rivière de la Paix. Il l'a trouvée aussi au sud, le long des
contreforts, jusqu'au passage Crow's Nest, mais comme elle n'appar-
tient pas à l'espèce des prairies, elle disparaît dès qu'il n'y a plus de
bois. Je me trouve d'accord avec Seton lorsqu'il dit, à la page
529, de son «Birds of Manitoba » : «Cette espèce semble être le complé-
ment de la buse de SAvainson dans le Manitoba, ne se montrant
que dans les régions boisées, tandis que cette dernière n'est trouvée
que dans les endroits ouverts. La différence d'habitudes que présen-
tent ces deux espèces, n'est que peu sensible, bien qu'il soit possible
de la préciser. »
Cette espèce est commune dans les Territoires du Nord-Ouest,
qu'elle visite pendant l'été. Des spécimens ont été tués dans les
Montagnes Rocheuses, sur les plaines de la Saskatchewan et à
York Factory, sur la baie d'Hudson, entre les latitudes 53° et 57°.
(Richardson.) Cette espèce se trouve beaucoup moins nombreuse
que la buse à manteau roux, à London (Ontario), mais elle est plus
commune dans les districts plus éloignés. {W. E. Saunders.)
Notes sur la reproduction. — C'est un oiseau rare le long du
St-Laurent. Pendant onze ans je suis certain que je n'en ai vu
qu'un spécimen. Il est commun dans les comtés de Lanark et
Renfrew, et je l'y ai remarqué tous les ans. Il couve à quelques
milles seulement du village de Renfrew et, en petit nombre près
du lac Sharbot. {Rév. C. J. Young.) La buse à queue rousse couve
par couples, dispersés ça et là, proportionnellement d'un à quatre,
en comparaison de la buse à manteau roux. Elle niche un peu plus
de bonne heure que cette dernière, et pond deux ou trois œufs. {W.
E. Saunders.) Cet oiseau couve dans le comté de Welland et dans
tout le sud de l'Ontario. {W. Raine.) Le 31 mai 1891, j'ai enlevé
un nid de cette espèce d'un vieux peuplier (populus tremuloides)
à trente pieds de terre, près d' Indian Head (Saskatchewan). Il con-
298 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
tenait trois œufs et était construit de brindilles. La buse à queue
rousse se nourrit principalement de mulots et de souris. {Spread-
borough.)
337a. La buse de Krider.
Buteo Borealis kriderii. hoopes. 1873.
Cette espèce se trouve sur les plaines hautes du centre des Etats-
Unis, et probablement dans 'es provinces britanniques voisines.
{Coues.) On a vu un jeune oiseau, pris près de Maple Creek (Saskat-
chewan), dans le magasin d'un taxidermiste, de cette ville. M. Bishop a
cru que ce spécimen se rapprochait plus du calurus que de kriderii.
{A. C. Bent.) Un examen minutieux d'un spécimen recueilli à
Edmonton (Alberta) par M. Spreadborough, démontre qu'il appar-
tient à cette espèce, et les notes sur la reproduction de la buse à
queue rousse à Edmonton, écrites par M. Spreadborough, dans les-
quelles Il l'a classifiée sous le titre borealis, dans la première édition
de ce catalogue, se réfèrent maintenant à kriderii. Il est plus que
probable que beaucoup de références, se rapportant aux oiseaux des
prairies et classifîés sous borealis, doivent se trouver ici.
Notes sur la reproduction. — En 1897, à Edmonton, sur la
Saskatchewan du nord, j'ai observé un grand nombre de nids, la plu-
part situé le long de la rivière et des petits ruisseaux. Ils étaient pres-
que tous trouvés dans les cotonniers (populus balsamtfera) , mais je crois
que ces oiseaux préfèrent ces arbres plus à cause des grandes branches
près de leurs sommets que pour toute autre raison, car j'en ai aussi
observé quelques-uns dans des peupliers (populus tremuloides) lorsque
les branches leur convenaient pour la construction de leurs nids.
Ces derniers étaient rarement à moins de trente pieds de terre. Pen-
dant l'été de 1891, cette espèce était commune à Banfï, et, par con-
séquent, elle y couve. {Spreadborough.)
337b. La buse de l'ouest à queue rousse.
Buteo borealis calurus (cass) ridgw. 1873.
J'ai eu de M. M.-J. Dodds, de St-Thomas (Ontario), un bel
adulte de cette espèce, qui a été tué près de cette ville par M. John
Oxford, à l'automne de 1885. Il semble que ce soit la première fois
que l'on ait noté la présence dans l'Ontario. (W. E. Saunders,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 299
dans VAuk, Vol V, p. 2-j.) M. J. Hughes-Samuel a pris un spéci-
men de cette espèce à Toronto, le 4 novembre 1895. (/. H. Fleming.)
Cette buse est rare; quelques-unes ont été vues à Kamloops,
ainsi qu'à Ducks, dans la Colombie-Britannique, au mois de
juin 1889. (Streator.) Elle se montre en grand nombre, à l'est
et à l'ouest de la chaîne du littoral. (Fannin.) Elle habite Chilil-
wack (Colombie-Britannique), et s'y trouve assez commune, étant
assez rare, en hiver, au lac Okanagan. (Brooks.) Cette espèce
était commune à Reveltoke (Colombie-Britannique) au printemps
de 1890. Elle a été premièrement observ'ée le 9 avril, et elle y est
devenue commune avant la fin du mois. Le 30 mai on en a trouvé
deux couples en train de nicher sur les rochers dans le parc Deer,
au lac Arrow, rivière Columbia (Colombie-Britannique), et une
femelle a été tuée. Un autre nid a été trouvé, en 1902, dans un pré-
cipice à l'embouchure du creek Pass, près de Robson, Colombie-Britan-
nique. Quelques spécimens ont été observés près du 49ème paralèle,
entre Trail et Cascade. J'en ai vu deux autres à Fernie (Colombie-
Britannique), et plusieurs à Elko, en 1904, ainsi que deux autres
encore à Midway en 1905. Cette espèce a été observée à Victoria,
sur l'île de Vancouver, le 10 septembre 1893. (Spreadborough.) Quant
à la distribution et au nombre des oiseaux, cette espèce ressemble à
celle de ''est. Elle couve près des sommets des Montagnes Rocheuses,
à Field (Colombie-Britannique. {Rhoads.) Il y a des spécimens au
musée de la commission géologique, pris à Agassiz, ainsi qu'au lac
Shuswap (Colombie-Britannique), en 1889. On en a vu voler un seul
spécimen, près de l'embouchure du goulet Cumshewa, sur les îles
Queen Charlotte, en 1900. iOsgood.) Un jeune oiseau a été pris près
de Sitka (Alaska). {Dr Bean.) C'est probablement l'espèce la plus
commune de la famille des faucons du Yukon supérieur. (Bishop.)
Dans le North American Fauna n° 19, p. 73, M. Bishop donne
un compte-rendu détaillé de la présence de cet oiseau dans les parties
de l'Alaska qu'il a traversées.
Notes sur la reproduction. — J'ai trouvé un nid dans un grand
pin mâle près de Fernie (Colombie-Britannique), à une hauteur de
70 pieds de terre, l'oiseau étant en train de couver le 14 mai 1904.
A Sidley (Colombie-Britannique) j'ai vu aussi un nid dans un mélèze
de l'ouest, à environ 100 pieds de terre. Il était construit d'un gros
tas de brindilles. (Spreadborough).
300 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA. .
339. Buse à manteau roux.
Buteo lineatus (Gmel) Vieill. 1816.
Il se peut que cette espèce se rende parfois à Terreneuve, car elle
a été prise dans la Nouvelle-Ecosse ainsi que sur l'île du Cap-Breton.
Elle est rare dans le Nouveau-Brunswick, bien que M. Chamberlain
dit que peut-être elle couve près de St-John. Dans la province de
Québec elle devient plus commune, et dans la vallée du St-Laurent
elle se trouve loin d'être rare. En été, elle habite l'Ontario, y couvant
en assez grand nombre, et se répand vers l'ouest jusqu'à dans l'est
du Manitoba. La mention que nous avons de sa présence la plus
au nord provient de York-Factory, sur la baie d'Hudson, où cet
oiseau fut recueilli par M. le docteur R. Bell. Il semble appartenir à
l'espèce de l'est, et le centre de sa distribution dans le Canada se
trouve au nord du lac Ontario. Il est beaucoup plus restreint, quant
à l'étendue de ses migrations, que ne l'est la buse à queue rousse.
J'ai rencontré cet oiseau de temps en temps, aux mois de décembre
et janvier, et je suis au courant de la prise d'au moins un spécimen
dans le dernier mois. Le 8 janvier 1900 j'en ai vu deux. Pendant
leur séjour hivernal, ils s'abritent dans les ravins profonds. (/.
Hughes- Sarmiel) . Cette espèce se montre en plus grande abondance
dans tout l'ouest d'Ontario que celle à queue rousse, mais elle semble
s'établir en sections, et, lorsqu'on a passé une section habitée par
l'espèce à manteau roux, on arrive à une autre habitée par la buse
à queue rousse seulement. Dans le voisinage immédiat de London,
la buse à manteau roux se trouve pratiquement le seul des grands
faucons, mais à environ cinq milles de la ville, on commence à ren-
contrer la buse à queue rousse. La précédente revient d'année en
année, aux mêmes bois, même lorsque les œufs sont enlevés, et se
montre des plus fidèles à l'endroit où se trouve son nid. {W. Saiin-
ders). Bien qu'elle soit mentionnée auparavant comme étant du
Manitoba, je n'en ai vu qu'un spécimen dans cette province en dix
ans de temps, malgré que j'aie cherché constamment et attentivement
pour la trouver. Ce spécimen a été remarqué au mois de juillet 1901,
sur la rivière Assiniboine, entre Portage-la- Prairie et Winnipeg.
{Atkinson).
Notes sur la reproduction. Vers la mi-avril, cette espèce cons-
truit son nid, qui ressemble beaucoup à celui d'une corneille, quoiqu'il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3OI
soit plus grand et très mal arrangé. Il se compose de brindilles gros-
sières négligemment entremêlées avec d'autres plus fines, et se trouve
garni de l'écorce de vigne (probablement une vigne de raisin), et de
morceaux d'écorce rude. Le nid est placé près du tronc d'un arbre,
de 20 à 60 pieds de terre. Les œufs, au nombre de trois, ou même
plus, sont d'un blanc jaunâtre, tachetés de brun jaunâtre et d'ardoise.
Un nid, trouvé le 30 avril près de l'embouchure de la Gatineau à
Ottawa (Ontario), était construit dans un frêne de marais {Fraximus
sambucifolia) , à environ 20 pieds de terre. A cette date l'oiseau-
mère était en train de couver. (G. R. White). Le 5 mai 1906,
j'ai découvert un nid dans un petit bois près d'Ottawa. Il était
à 20 pieds de terre et fait de branches de pin vert, garni d'écorce.
Le nid avait un diamètre extérieur de 24 pouces et intérieur de 8 et
5 pouces, tandis que la hauteur extérieure était de 5 pouces, et la
profondeur intérieure de 2 pouces. {Garneau). Un nid contenant
trois œufs a été trouvé le 1er mai 1907, dans un hêtre près de KuU
(Québec), à environ 25 pieds de terre. (C H. Young).
Singulièrement cette espèce se trouve la plus commune des faucons,
le long du St-Laurent, entre Kingston et Brockville, bien que je ne
l'aie jamais vue dans les comtés de Renfrew et Lanark. Elle semble
habiter précisément la section du pays qui n'est pas fréquentée par
l'espèce à queue rousse. Elle couve de bonne heure, revenant aux mêmes
bois d'année en année, bien qu'elle soit dérangée. Cette buse cons-
truit ou répare son nid, généralement dans un hêtre, bien que j'aie
vu des nids dans l'érable, le frêne, le chêne, le pin, l'orme, et, une fois,
dans une grande pruche. Le plus tôt, dans l'année, que j'ai jamais
vu des œufs, fut le 14 avril 1898, quand j'aperçus une couvée de
quatre, la date étant remarquablement précoce; le plus tard fut
le 23 mai. L'époque moyenne de la ponte est vers le 25 avril;
l'arbre préféré par l'oiseau est un hêtre. Cette espèce devient rare
dans les cantons du nord de l'Ontario. {Rév. C. J. Young). La buse à
manteau roux se trouve assez commune, nichant dans tous les endroits
propices dans le voisinage de London (Ontario). Dans les premières
années, après 1890, je grimpai dans un arbre, à environ quinze milles
à l'ouest de London (Ontario), pour me rendre à un nid, et, depuis
lors, lorsque 3 'ai eu l'occasion de visiter les bois, les oiseaux y
étaient toujours, souvent occupant le vieux nid, dans un chêne
penché, dans lequel je grimpai pour la première fois le 20 avril
1894, et à plusieurs reprises depuis, la dernière fois étant le 21 avril
302 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
1906. Une série de huit couvées d'œufs, enlevées en huit années
différentes, presque toutes consécutives, démontre clairement la vie
de trois différentes femelles, pendant cette période. {W. Saunders).
339b. Buse à poitrine rouge.
Biiteo Imealus elegayis (Cass.) Ridgw. 1874.
Cet oiseau n'est pas très commun. Je l'ai pris au goulet Burrard,
Colombie-Britannique. M. W. B. Anderson l'a trouvé à Port Simp-
son, Colombie-Britannique, et M. Brooks en a fait autant à Chilli-
wack. Je n'ai pas de mention de sa présence sur l'île de Vancouver.
{Fannin.) Cette espèce n'est vue qu'à l'ouest de la chaîne Côtière.
Elle y est rare. {Brooks.) Des faucons, présumés de cette espèce,
ont été vus à trois différentes reprises dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique. (Rhoads.)
342. Buse de Swainson.
Buteo sivainsoni. Bonap. 1838.
Un spécimen qui a été pris à Moose Factory, en 1881, par
M. Haydon, est dans la collection du musée national des Etats-Unis,
(Preble.) La buse de Swainson est rare et ne nous visite qu'accidentel-
lement. Quelques spécimens de ce grand oiseau ont été tués à Mon-
tréal, Québec. J'en ai vu un beau spécimen, à plumage foncé, qui
a été tué au début du printemps, près de la ville, et qui a été
empaillé par M. Bailly, un taxidermiste. (Wintle.) Cette espèce
est rare aux alentours de Toronto, Ontario. J'en ai deux spéci-
mens pris à Toronto, Ontario, tous deux ayant le plumage foncé.
J'en ai vu deux autres spécimens de la même localité. (/. H. Fleming.)
Elle arrive du sud à la prairie, au mois de mars, et bientôt devient nom-
breuse. C'est le faucon caractéristique des prairies, et se trouve par-
tout dans cette vaste région, y rendant grand service en empêchant
la multiplication de gophers et d'autres rongeurs. Bien qu'elle soit
un oiseau des prairies, l'étendue de ses migrations comprend la vallée
du Mackenzie, au nord du cercle arctique, et elle a été prise à Nulato,
sur le Yukon. La buse se trouve très rarement dans les Montagnes
Rocheuses, M. Spreadborough n'en a vu qu'un spécimen pendant son
séjour de quatre mois à Banff, en 1891, et, en 1890, il n'en avait vu
qu'un spécimen unique, une femelle, qu'il a tuée à Revelstoke.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3O3
Cette espèce se montre sur la terre ferme de la Colombie-Britannique
ainsi que sur l'île de Vancouver. Elle n'y est nulle part commune.
{Fannin.) Une fois j'en ai vu, à Chilliwack, Colombie-Britannique,
une bande de quelques centaines, tous de l'espèce foncée, ainsi que
des jeunes à l'automne. Cette espèce, à plumage foncé, couve en
grand nombre sur toutes les montagnes à de hautes élévations, étant
trouvée seulement dans les endroits ouverts, ou ressemblant à un parc.
Le seul couple à poitrine blanche que j'aie j'aimais vu dans la Colom-
bie-Britannique couvait sur une montagne basse, à Vernon. (Brooks.)
J'en ai vu trois à Penticton, Colombie-Britannique, en 1903. (Spread-
borough.)
Notes sur la reproduction. — A la page 532, de son Birds of
Manitoha, M. Seton dit: «Le nid de cet oiseau n'est point singulier. J'en
ai examiné environ cinquante en tout, et jusqu'à présent je n'ai pas
réussi à en trouver un qui correspond aux descriptions publiées, qui
laissent entendre que l'oiseau fait usage du poil et d'autres matériaux
fins pour garnir son nid. Tous les nids que l'on a examinés
au début de la saison consistaient seulement en tas de tiges et
de brindilles, dans lesquelles il y avait une légère cavité, sans aucune
garniture spéciale, pour contenir les œufs. Mais ces nids examinés
après la croissance des feuilles, généralement vers la fin mai, étaient
plus ou moins garnis de brindilles arrachées pendant qu'elles étaient
couvertes de feuilles vertes, et ces dernières, quand elles sont légère-
ment fanées, s'aplatissent facilement et forment un abri à l'épreuve du
vent.
«Quant à son aspect général, le nid ressemble beaucoup à celui de
la buse à queue rousse, mais il se trouve différemment situé, étant
habituellenient beaucoup moins élevé. J'en ai vu un grand nombre
que je ne pouvais toucher de terre. Les endroits préférés se trou-
vent au sommet d'un massif épais de saules, ou sur la fourche la plus
haute d'un chêne rabrougri. Parfois j'ai observé ce nid à une hauteur
de 20, ou même trente pieds, dans quelque peuplier, mais cela arrive
rarement.
«Les œufs sont généralement au nombre de trois, mais, quelquefois
quatre. Ils sont plus ou moins sphériques, et varient beaucoup de
couleur. Les jeunes, quand ils sont éclos, ont l'air des innocents
les plus purs, et les plus duvetés, et ce n'est que lorsqu'on examine
leur tout petit bec qui promet, ainsi que les griffes, que l'on puisse
304 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
croire que cette petite boule de neige deviendra un jour un marau-
deur implacable et sanguinaire. »
On en a vu à Indian Head, Saskatchewan, le 4 avril 1892, pour la
première fois. Elle y était commune avant le 16 du même mois.
J'ai trouvé un nid le 25 mai, contenant un œuf. Il était construit de
tiges, dans un peuplier vert, et garni de quelques brindilles qui por-
taient des feuilles vertes de peupliers. Tous les nids que j'ai vus
plus tard étaient construits de la même façon, et contenaient tous
des brindilles ainsi que des feuilles vertes. Ces oiseaux réparent inva-
riablement les vieux nids, et on en a vu qu'un seul nouveau pendant
toute la saison. Ces nids contenaient de deux à quatre œufs chacun.
Plus à l'ouest ils construisent leurs nids généralernent dans les groupes
de saules que l'on trouve le long des bords des ruisseaux et des
fondrières, mais presque jamais dans les bois épais. Lorsqu'il n'y
a ni saules ni arbres, ces oiseaux construisent leurs nids dans une
touffe de rosiers ou sur une falaise escarpée au bord d'un ruisseau.
Ils se nourrissent principalement de gophers et de souris qu'ils tuent
en grand nombre. Ils rendent de grands services à l'agriculteur,
mais il ne semble pas s'en apercevoir, car, l'automne dernier (1891)
dans le sud-ouest du Manitoba, j'ai compté pas moins de neuf buses
mortes, en moins d'un demi mille le long de la route. J'ai trouvé deux
nids dans les arbres au lac Crâne, Saskatchewan, au mois de juin 1894.
Ils étaient construits de brindilles et garnis d'herbes sèches ; l'un conte-
nait deux œufs, l'autre en avait trois. J'ai tué un des parents,
le mâle, au moment où il s'envolait du nid, ce qui démontre que chacun
des deux prenait son tour pour garder le nid. Cette espèce couve très
tard, et dans un cas seulement ai-je pu trouver des œufs avant le ler
juin. (Spreadborough) .
L'auteur a enlevé plusieurs nids de cette espèce dans la Saska-
chewan, et a constaté qu'elle préfère construire son nid dans un
arbre, mais il a aussi noté qu'elle change de lieu pour mieux s'accorder
avec des conditions différentes. Aux endroits où se trouve le chêne
rabougri, cette buse le choisit de préférence pour y nicher; plus loin à
l'ouest le peuplier {Populus tremuloides) est son choix, et sur les plaines
ouvertes elle descend aux buissons bas, et, en dernier lieu, elle fré-
quente les falaises, où elle construit un gros nid. Pendant l'été
de 1895, des nids ont été recueilli dans un «Box elder» {Negundo
aceroides), sur le creek Old Wives. Ils étaient garnis de récorce des
arbres morts de cette espèce. Les nids ne contenaient que deux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 305
œufs frais chacun, le 27 mai et le ler juin. Un nid a été pris, le 2
juin, aux fourches du creek; il se trouvait sous une falaise, à
environ six pieds du sommet, et était garni de brindilles vertes d'un
peuplier ayant de nouvelles feuilles. Quelque temps après, des nids
ont été pris à la montagne Wood, Saskachewan, dans les massifs de
saules et sous des talus, et vers la fin du mois, dans les cerisiers,
sur les collines Cypress. Dans la région de Milk River, les nids
étaient généralement sous des talus.
Au mois de juillet 1861, nous avons découvert un nid de cette
espèce construit dans une épinette blanche au bord de la rivière
Onion, l'affluent principal du Lockhart. Ce nid contenait deux
oiseaux bien arrivés à leur maturité. Les deux vieux oiseaux étaient
en éveil, et se donnaient beaucoup de peine pour protéger leurs jeunes.
.Nous avons tué le mâle. Au mois de juin 1865. un autre nid a été
trouvé sur la plus haute fourche d'un grand pin situé dans un ravin,
à environ 20 milles au sud-est de Fort Anderson, latitude 68° 30'.
Quant à sa composition, il était semblable au nid d'une buse pattue
La femelle fut tuée en quittant le nid, qui contenait un œuf seule-
ment; cet œuf était dans un état de développement bien avancé.
On n'a pas vu le mâle. (Macfarlane) .
Cet oiseau couve en assez grand nombre partout dans le Manitoba,
la Saskachewan, et l'Alberta, pondant ses œufs rarement avant la
troisième semaine de mai, et, par conséquent, la reproduction est
tardive chez lui. Entre le 5 et le 13 juin 1901, j'ai examiné près de
trente nids dans le nord de la Saskachewan. Tous ces nids conte-
naient juste trois œufs chacun, jamais plus, jamais moins, démontrant
ainsi, que la ponte en est de trois. L'incubation était avancée en ce
moment, mais je n'ai pas trouvé un seul nid ayant des jeunes. Quel-
ques-uns des nids étaient construits dans les saules desséchés par le
feu, et étaient situés si bas que je pouvais, de la terre, toucher aux
œufs; quelques autres dans des peupliers étaient construits de 10 à
20 pieds de la terre. Je n'ai jamais trouvé deux couples d'oiseaux
qui occupaient le même massif d'arbres, et les nids, en général, sont
éloignés d'un quart de mille l'un de l'autre. Cette buse a l'habitude
de garnir son nid de feuilles vertes du peuplier, et les œufs paraissent
très jolis sur ces feuilles. Elle est très utile à l'agriculture, car elle
dévore un nombre immense de gophers et de souris. (Raine).
306 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
343 Buse de Pensylvanie.
Bnteo platypterus. (Vieill) Faxon. 1901.
Cette espèce se montre probablement dans Terreneuve. (Reeks).
Elle est très rare dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs). En été, elle
habite rarement la Nouvelle-Ecosse. (Townshend). D'après la
plupart des observateurs, cette buse habite, en été, le Nouveau-
Brunswick, en assez petit nombre, cependant M. W. H. Moore dit
qu'elle se trouve l'espèce la plus commune parmi les faucons à Scotch
Lake. En allant vers l'ouest, nous nous rendons compte qu'elle
augmente en nombre dans la vallée du St-Laurent. Elle se trouve
partout dans l'Ontario, et se répand à l'ouest jusqu'à Winnipeg, où
elle couve. M. Seton l'a observée errante à Carberry, dans le Manitoba.
Sir John Richardson mentionne sa présence à Moose Factory, sur la
baie James, et, au mois de juin 1896, M. Spreadborough l'a trouvée
commune sur la rivière Moose, mais on n'en a pas vu de spécimens
au nord de Moose Factory. Cet endroit peut être considéré comme
étant la limite de ses migrations au nord.
Notes sur la reproduction. — J'ai observé trois spécimens de
cette buse, vieux et jeunes, volant au tour du parc Mont Royal, le
24 juillet 1887, et je les ai entendus émettre un cri qui ressemblait
beaucoup à celui d'un étourneau ordinaire. J'en ai vu un couple
aussi dans les arbres près du même endroit, le 4 juin de la même année,
et c'est probable que cette buse couvait. J'ai observé cette espèce ici
à partir du 30 mars jusqu'au 19 octobre. (Wintle). Elle couve vers
la mi-mai, et semble préférer une grande ciguë ou un frêne de marais
pour se nicher. Le nid se trouve à environ 20 pieds, ou plus, de terre,
et se compose de brindilles sèches, garnies de morceaux d'écorce et de
feuilles sèches. Il est un peu plus grand que celui d'une corneille.
Les œufs, au nombre de deux, ou plus, sont d'un blanc sale jaunâtre
ou grisâtre, avec des taches de brun rougeâtre. Cette buse n'est pas
rare dans le voisinage d'Ottawa, Ontario. (G. R. Whité). L'auteur
lui-même a tué une femelle de cette espèce au moment où elle s'éle-
vait de son nid dans un frêne de marais, à l'endroit qui s'appelait,
en ce moment-là, le buisson de Stewart, en dedans des limites de la
ville d'Ottawa. C'était le 24 mai 1884. Depuis ce temps-là, la ville
s'est étendue plus d'un mille au sud de cette localité, et des faucons
de nuit nichent sur les toits des maisons bâties au même endroit.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 307
C'est une buse dont on rencontre souvent les petits près du St.
Laurent en septembre et en octobre. Je n'ai vu son nid qu'une fois,
dans ces lieux, c'était le 24 mai 1899. Il était construit contre le
tronc d'un érable et contenait deux oeufs frais. Cette espèce est tar-
dive comme reproducteur, pondant ses oeufs rarement avant la der-
nière semaine de mai, bien qu'une fois je les ai trouvés avant
cette époque. C'est le faucon le plus commun dans le comté de
Renfrew, près de la rivière Ottawa; il est commun aussi dans le
comté de Lanark. Contrairement à la buse à manteau roux, celle-ci
aime les bois épais et marécageux auprès des creeks, et construit son
nid plus souvent contre un tronc d'arbre que dans les branches. J'ai
vu cinq nids. Quatre se trouvaient dans les bouleaux, et un dans
un érable. La date la plus précoce à laquelle la ponte a eu lieu était
le 8 mai 1886, et celle la plus tard, le 3 juin 1888, la date moyenne
étant vers le 24 mai. Les arbres préférés semblent être les bouleaux,
noirs ou blancs. {Rev. C. J. Young) . Cette espèce est commune dans
les districts de Parry-Sound et Muskoka. Un grand nombre d'oiseaux
y couvent. J'ai trouvé un nid de cette espèce, le 27 mai 1897, à
Emsdale dans le district de Parry-Sound. C'était apparemment un
vieux nid, construit dans un bouleau,, à environ trente pieds de
terre, et il contenait trois oeufs. (/. H. Flemming).
La buse de Pennsylvanie est très commune dans les bois aux environs
des lacs Muskoka. Elle construit son nid toujours dans les grands
bouleaux noirs. Bien que j'aie enlevé de nombreux nids de cette
espèce, je n'enai jamais trouvé aucun dans un arbre autre que celui-là.
Le nid se compose de brindilles, garnies de feuilles et d'écorce. La
nourriture des jeunes semblait consister principalement de grenouilles
On ne manquera presque jamais de voir un spécimen ou plus, de
cette buse assis sur la souche d'un arbre mort, juste au-dessus de l'eau,
dans laquelle, au printemps, les grenouilles sont nombreuses. Elles
attrapent aussi des souris et quelques jeunes oiseaux. Une fois,
j'en ai vu une portant dans son bec une couleuvre qui avait plus de
deux pieds de longueur. Je crois que la raison pour laquelle elles
préfèrent nicher dans les bouleaux se .trouve dans le fait que ces arbres
sont couverts d'un feuillage épais, et qu'ils sont fourchus près de
leur sommet, les rendant ainsi bien convenables pour y faire des nids.
J'ai toujours trouvé ces nids dans les bois épais, et comme je n'en
ai jamais vu ailleurs que dans le Muskoka, je les ai tous trouvés
près de l'eau, car il serait difficile qu'il en soit autrement. {Spread-
308 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
borough) . Nous avons observé cet oiseau en train de nicher à Wood-
lands, Manitoba, le ii juin 1894. Le nid contenait deux oeufs.
{W. Raine).
CXLVII. ARCHIBUTEO. Brehm. 1828.
347. Buse pattue.
Archibîiteo lagopus (Brvn'n) Gray. 1841.
On ne saurait distinguer entre quelques spécimens de St-Michael, et
un autre pris par moi-même à Unalaska, tous de cette espèce, et ceux
appartenant à l'Europe qui se trouvent dans la collection du Musée
national. De nombreux spécimens de cet oiseau ont été pris sur la
côte nord de l'Alaska, y compris le littoral de la mer Behring, et de
l'Arctique, et, de là, en allant dans l'intérieur, tout le long du Yukon,
mais il n'y en a pas un seul venant de cette région qui se trouve dans
l'état mélanistique si commun parmi les oiseaux de la région de la
baie d'Hudson. En effet, tous les spécimens du nord-ouest de l'A-
laska semblent pouvoir se rattacher à l'espèce du vieux monde, comme
le sont assurément ceux déjà mentionnés. (Nelson). Au commen-
cement de septembre nous avons vu de grands faucons qui, d'après
leur taille et leur façon de voler, appartenaient soit au genre buteo
soit à l'Archibuteo (Bishop). Deux femelles et un mâle de cette
espèce ont été pris à Muller, Alaska, ainsi qu'une couvée de
trois oeufs à la baie Herendeen. (Anderson) . En parlant des spé-
cimens recueillis par M. Anderson, M. Chapman dit que l'on
ne peut pas établir une distinction entre les femelles de cette col-
lection et quelques-uns des spécimens européens dans la collection
du Musée américain d'histoire naturelle, et qu'elles sont même
plus pâles que d'autres de ces spécimens du vieux monde, et il doute
qu'il convienne de reconnaître une forme particulière au Nouveau
Monde.
347a. Buse pattue d'Amérique.
Archibuteo lagopus sancti-johannis (Gmel) Coues 1872.
Cette espèce est le faucon commun du Labrador, d'Ungava et
des terres stériles qui s'étendant à l'ouest de la baie d'Hudson.
Elle couve surtout dans le nord de la partie où se trouve l'étendue
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3O9
de ses migrations, ainsi qu'à l'est jusqu'à Terreneuve. Elle fait
ses migrations, en hiver, dans la Nouvelle-Ecosse, et dans le Nouveau-
Brunswick. M. Wintle fait la remarque qu'elle visite Montréal
de passage surtout au mois de novembre.
Cette buse fait ses migrations dans l'Ontario au printemps et à
l'automne. {Mcllwraith). Elle émigré régulièrement pendant
l'hiver. Au mois d'octobre 1895, une migration extraordinaire de
ces faucons eut lieu, et un nombre considérable parmi eux ont été
tués à Toronto. La volée était vraiment énorme. J'aurais pu en
acheter plus d'une centaine s'ils m'eussent été même utiles. J'ai
obtenu quatre ou cinq de l'espèce noire. (/. H. Flemming). Cet
oiseau est loin d'être commun dans le Manitoba, et d'après tout ce
que l'on peut savoir, il ne s'y trouve qu'au printemps et à l'automne.
{E. T. Séton). Cette espèce abonde partout dans le Manitoba au
printemps et à l'automne, à tous degrés de plumage, mais on ne la
voit pas pendant la saison de la reproduction. {Atkinson). On
en a pris une à Indian Head, Saskatchewan au printemps de 1892,
et en avril 1897, on en a vu un autre à Edmonton, Alberta, J'en ai
vu encore un autre en 1903, à Peace River Landing, Athabasca.
{Spreadboroiigh) . Cette buse se rend, en nombre, au printemps, et à
l'automne, à Aweme Manitoba, où peut-être elle couve. (Criddle).
On en a vu deux autres au lac Swampy, et on nous en a donné un spé-
cimen à Norvvay House, Keewatin. (Preble). M M. Richardson, Ross,
et Macfarlane l'ont tous trouvée dans la forêt du nord, en été, mais
pendant tous mes voyages au sud de la Saskatchewan, ou dans les
montagnes, je ne l'ai jamais rencontrée. Je suis porté à croire que
les mentions suivantes se rapportent à une race distincte de celle de
l'est, qui semble fixer le centre de ses migrations dans l'Ontario.
(Macoun).
La buse pattue d'Amérique se trouve, et sur le continent, et sur
l'île de Vancouver, Colombie-Britannique. D'après mon expérience
elle y est rare. {Fannin.) Elle est assez commune, comme oiseau
migrateur, à Chilliwack, Colombie-Britannique, bien que peu nom-
breuse, en hiver, dans le district de Cariboo, Colombie-Britannique.
(Brooks.) On l'a vue aux lacs Sumas et Osoyoos. (Lord.) On en
a vu un spécimen à Vernon, et un autre observé au même endroit se
trouve dans la collection de M. Pound. Un autre encore, abattu sur l'île
de Vancouver, est dans la possession de M. Lindley, de Victoria. On
7887o — 21
310 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
considère cette espèce comme étant un oiseau très rare sur la côte
du Pacifique. (Rhoads.) Je n'ai pas pris de spécimens de cette
espèce dans le nord de l'Alaska, et je n'en ai pas vus. Quelques spé-
cimens venant de Kadiak, se trouvent les seuls connus de l'Alaska.
(Nelson.) Des spécimens ont été pris, le 24 juillet 1896, au lac Jak,
Prince-William détrait, Alaska. (Grinnell.) On en a trouvé un couple,
ainsi que deux jeunes capables de voler, en possession d'une petite île
dans le lac Clark. En 1903, on en a vu d'autres sur la rivière Chulitna,
ainsi qu'à Nushagak, sur la péninsule d'Alaska. {Osgood.)
Notes sur la reproduction. — On a premièrement observé cette
espèce, le 28 juin 1896, sur la baie d'Hudson, au nord de la rivière
Great Whale. Elle couve sur presque tous les précipices élevés à
travers tout le district d'Ungava, depuis la baie James jusqu'à la baie
d'Ungava. Le 13 juillet M. Russell a trouvé un nid contenant trois
œufs, l'incubation étant très avancée. J'ai trouvé un nid, le 3 août,
sur un précipice au bout à l'est du lac Seal, dans lequel les jeunes n'é-
taient arrivés qu'à peu près la moitié de leur croissance. Ce nid ne
consistait que d'un tas de brindilles, garnies d'herbes sèches. Cet oi-
seau est le grand faucon commun du pays. (Spreadborough.) Il
niche sur le sommet des falaises et non pas sur la pente comme le fait
le faucon pèlerin. (A. P. Low.)
Cette espèce d'Archibutes lagopiis se trouve très nombreuse dans
le district de l'Anderson, car on en a pris des spécimens dans tous les
coins de la forêt environnante jusqu'aux bords des «Barrens», ainsi
que sur la côte arctique. On a collectionné plus de soixante-dix
nids pendant la période de recherches mentionnée dans ces notes. Envi-
ron cinquante-cinq étaient situés dans les fourches d'arbres près
du sommet et à une hauteur de vingt à trente pieds de terre. A
l'extérieur ils étaient construits de bâtons, de brindilles et de petites
branches, le tout assez confortablement garni de foin, de mousse,
de duvet, et de plumes. Les quinze qui en restaient, étaient situés
près du bord des précipices escarpés de rochers d'argiles schisteuse,
sur la face des ravins profonds, ainsi que sur les bords déclives des
rivières, et étaient construits de bâtons et de brindilles de saules, mais
avec une garniture plus épaisse de foin, de mousse, et d'autres ma-
tériaux plus mous. Les œufs variaient en nombre de trois à cinq, mais
jamais plus, et leurs contenus étaient semblables à ceux appartenant à
d'autres oiseaux, et collectionnés par nous-mêmes à diflférents degrés
d'incubation dans le même nid. {Macfarlaiie.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3 II
Cet oiseau habite en été, en très petit nombre le nord de la Saskatche-
wan, ainsi que le nord de l'Alberta, d'où j'ai reçu des œufs, et des peaux.
J'ai dans ma possession des couvées d'œufs prises par M. L. Dicks, au
goulet Hamilton, Labrador, le 17 mai 1897, ainsi que d'autres couvées
prises par M. Stringer à la baie Mackenzie, Amérique arctique. Cette
espèce est le faucon commun de l'île Herschell, où elle construit son
nid sur les falaises. Ce nid se compose d'un tas de mauvaises herbes et
d'herbe fine, et contient généralement quatre œufs. J'ai aussi quel-
ques couvées d'œufs de l'île Herschell. {W. Raine.)
348. Buse pattue ferrugineuse.
Archihuteo ferrugineus (Licht.) Gray. 1849.
Apparemment cette espèce doit être rare dans le Manitoba, car M.
Seton dans son Birds of Manitoba ne fait aucune mention de sa pré-
sence. Cependant dans VAuk, vol. X, 49, il déclare qu'un beau
spécimen pris par M. Hine est actuellement dans le musée du Mani-
toba. Le docteur Coues a trouvé cette buse en train de couver dans
les montagnes de Pembina sur la frontière, au mois de juillet 1873.
Cette espèce n'est point rare dans la région des prairies. En 1895,
l'auteur lui-même l'a trouvée au creek Old Wives, Saskatchewan.
De cet endroit on a enlevé deux nids, le 27 mai, le jeune dans l'un
d'eux venant d'éclore. Elle a été observée à la montagne Wood, et
surtout la prairie à l'ouest jusqu'aux côtes Cypress, et au sud jusqu'à
la rivière Milk. Elle était commune dans West Butte et le long de la
rivière St-Mary, au nord du 49ème parallèle. Elle semble être un
oiseau de la prairie pur et simple, n'étant pas mentionnée comme
habitant la Saskatchewan.
J'en ai tué un spécimen à Aweme, Manitoba. Sans doute cette
espèce n'est pas suffisamment remarquée et on la prend pour la buse
pattue. (Criddle.) Elle est rare comme oiseau producteur, mais il est
possible qu'elle s'augmente en nombre dans le Maniboba. Le premier
spécimen noté a été pris au nord de Portage-la-Prairie, le 7 mai 1898.
C'était une femelle à peine arrivée à sa maturité, et elle fait encore
partie de ma collection. Cependant en voyageant vers l'ouest en
1906, nous sommes arrivés à l'étendue régulière des migrations de cette
espèce, juste à l'ouest de Yorkton, Saskatchewan, et, de là jusqu'à
7887o— 21^
312 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Edmonton, nous l'avons remarquée régulièrement et communément.
(Atkinso7i.)
Notes sur la reproduction. — Un couple appartenant à cette
espèce a été vu à Indian-Head, Saskatchewan le ler mai 1892. Le
16, j'ai tué une belle femelle qui avait un nid dans un peuplier mort,
à environ douze pieds de terre. Ce nid était construit de bâtons, et
garni d'herbes sèches. Il contenait cinq œufs. Un autre, situé dans un
peuplier vert, avait le même nombre d'œufs, et était garni de l'enve-
loppe intérieure d'un peuplier sec. Cet oiseau se trouvait assez
commun pendant tout l'été. Aux mois de mai et juin 1 894, on a trouvé
de nombreux nids dans les sureaux {negundo aceroides) à Medicine-
Hat, au lac Crâne, le long du creek Skull, et dans les côtes Cypress.
Pendant l'été de 1895 cette espèce a été trouvée couvant à ces mêmes
endroits. J'ai trouvé des nids dans les peupliers, les cotonniers, les
sureaux, sur des «eut banks» (précipices d'argile), et le long des ruis-
seaux, ainsi que sur des dômes d'argile dans les «bad lands» au sud
de la montagne Wood. Au printemps de 1894 un couple a construit
un nid sur la tour d'un moulin à vent, à Langevin, sur le chemin de
fer Canadien-Pacifique, à l'ouest de Medicine-Hat. Cependant il a
fallu l'enlever, car il dérangeait le fonctionnement du moulin. Le
nid, le plus élevé que j'ai vu, n'était pas plus de trente pieds de terre.
Les nids étaient toujours près de l'eau, mais je crois que ceci arrive
parce que les «eut banks» et les arbres se trouvent généralement le
long des ruisseaux et non pas à cause du désir que ces oiseaux pou-
vaient avoir de se trouver près de l'eau. Le 11 juin 1894 j'ai enlevé
deux nids au lac Crâne, Saskatchewan. Tous deux contenaient des
jeunes. Les nids étaient très gros. L'un fut construit de bâtons et de
la bouse de vache, et garni d'herbes sèches, l'autre de bâtons seulement
et garni d'herbes sèches. Les jeunes sont blancs aussitôt sortis de
l'œuf. Ils se nourrissent principalement de gophers dont j'ai vu un
grand nombre dans les nids, ainsi qu'au pied de l'arbre ou du banc où
était le nid. {Spreadhorough) . Cette buse couve dans les arbres de
belle taille dans les bois ainsi que dans les arbres isolés, le long des
creeks dans l'ouest de la Saskatchewan. {A. C. Brent).
J'ai examiné environ une douzaine de nids appartenant à cette
espèce dans le nord de la Saskatchewan. Elle couve de bonne heure,
pondant ses œufs au commencement de mai et construit un très
gros nid dans les arbres les plus hauts qu'elle puisse trouver. Elle
pond de trois à cinq œufs très joliment tachetés. La plupart des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 313
nids que j'ai examinés, contenaient des gophers morts, démontrant
ainsi qu'elle est encore un faucon utile au cultivateur. {W. Raine),
Cette espèce construit un très gros nid, et semble préférer un qui
est vieux à celui qui est nouveau. Tous les nids que l'on a vus
étaient composés au fond de grands bâtons, puis de l'excrément de
chevaux et de bestiaux pour consolider les bords, et en dernier lieu
garnis à l'intérieur de l'enveloppe de sureau mort (negundo aceroides),
et de peuplier. Le 27 mai 1895 on a enlevé deux nids, contenait trois
œufs au commencement, mais dans l'un, les jeunes venaient d'éclore.
Chaque nid était dajis la fourche d'un sureau {negundo aceroides) à
environ dix pieds de terre.
CXLVII. AQUILA. Brisson. 1760.
349. Aigle doré.
Aquila chrysaetos (Lixn) Sprungli. 1776.
On a pris des spécimens de cet oiseau dans le district d'Ungava.
Il couve dans les parties nord-est dans les côtes. Un couple couve
aussi aux «Forks» dans le district d'Ungava. {/Packard). J'ai
vu ce que j'ai cru être un spécimen de cette espèce près des «Forks»
au nord de l'Ungava. En septembre 1896 pendant que j'étais à Fort-
Chimo, j'ai vu la peau d'un de ces oiseaux tué par l'un des sauvages
sur le fleuve quelques jours auparavant. {Spreadborough). J'ai
examiné un spécimen vivant, de jeune plumage, pris près de New-
London, sur l'île du Prince -Edouard, le 23 juin 1892. Après avoir
visité cette localité je suis porté à douter si vraiment l'oiseau était
né sur l'île. {Divight). Cet oiseau n'est pas commun dans la Nou-
velle-Ecosse, mais il y couve et y habite pendant toute l'année.
{Gilpin). Il est rare à Wolfville, Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tiifls).
On a la connaissance de la prise d'un spécimen seulement dans le
Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). On a pris cet aigle à Beauport;
il habite Québec pendant l'été. {Dionne). C'est un oiseau de pas-
sage rare à Montréal. J'ai vu un beau spécimen de cet aigle au
marché de Bonsecours au mois de mai 1891. Evidemment il avait
été tué près de Montréal. {Wintle). On m'a donné un oiseau de
cette espèce de l' année-même, qui avait été pris au piège près de High-
Falls, Québec, à quarante milles au nord-est d'Ottawa. Il mesurcdt
soixante-dix-sept pouces d'une extrémité de l'aile à l'autre. {Rev.
G. Eifrig).
314 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
J'en ai vu un spécimen sur la rivière Missinabi, Ontario, au mois
de septembre. {Spreadborough.) M. Edwards a vu un spécimen
venant de la baie d'Hudson. Nous avons remarqué quelques-uns de
ces oiseaux au moment de traverser la gorge de Hell Gâte, et obser-
vé deux de leurs nids. (Preble.)
Une femelle de cette espèce a été tuée le 30 octobre 1 883 à Casselman,
près d'Ottawa, Ontario, par M. H. S. Castleman, et un autre a été
observé un peu plus tard près du même endroit. {OUawa Natii-
ralisl, Vol. V.) L'aigle doré couve dans les Laurentides. {A. R.
White.) Il couve dans les montagnes raboteuses de l'est du Canada
et on le prend bien souvent à Hamilton et à Toronto, mais ce sont
principalement de jeunes oiseaux. (Macllwraith.) Il y a quatre
spécimens de cet oiseau dans le musée de la commission géologique. Ils
viennent respectivement d'Odessa, de Westbrooke, de Woodbridge
et de. Brampton. {J. E.Whiteaves dans V Ottawa Naturalist, Vol. XV,
p. 24c.) On a vu cet aigle près de Lambeth, comté de Middlesex,
Ontario. (J. E. Keays.) M.A.Cole en a pris un spécimen pendant
que celui-ci mangeait sur la carcasse d'un cheval, à l'ouest de Listowel,
Ontario. {W. E. Kells.) On le rencontre de tem.ps en temps dans le
comté de Frontenac, Ontario. {Rév. C. J. Yoting.) Un aigle doré a été
tué le 24 octobre 1896, à Toronto, Ontario. C'est la seule mention
se rapportant à cet oiseau pendant de longues années. J 'ai reçu le corps
d'un spécimen tué à Loring, Ontario, vers le ler m.arsiSQ/. On en a
tué un autre le 20 octobre 1897 au lac Scugog, Ontario. J'ai reçu de
Dunchurch le corps de deux femelles, tuées au mois de mars 1898, et, en
plus, trois autres de Loring, dont deux femelles et un mâle. Il est à re-
marquer que jusqu'à 1 896, je n'avais j amais rencontré un seul aigle doré
venant de Parry- Sound. Il y avait des aigles à tête blanche toujours
en grand nombre mais jamais un seul aigle doré. {J. H. Fleming.) Il
se trouve très peu commun dans le Manitoba, mais il est possible qu'il
y habite. {E. T. Selon.) Cette espèce se montre rarement dans la
Saskatchewan, mais on l'a vue dans les «bad lands», au sud de la
montagne Wood, au mois de juin 1895, et sur le West Butte, ainsi
et à «Writingon Stone» sur la rivière Mille, en juillet de la même
année. M. Spreadborough a cru qu'elle couvait dans ce lieu ci-
dessus. (Macoim.) On a remarqué que dans le Manitoba cet aigle
est un oiseau migrateur et irrégulier seulement. Très souvent il
devient la victime de viandes empoisonnées. (Atkinson.) On en
a vu un le 26 juin 1906 au lac Crâne. {A. C. Bent.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 3I5
Ce puissant oiseau couve dans les retraites de la région sous-
alpestre qui borde les montagnes Rocheuses, et se trouve rarement
plus à l'est. (Richardson.) Il se répand au nord dans la vallée
du Mackenzie jusqu'à la côte arctique. (Ross.) Il se trouve partout
dans la Colombie-Britannique, mais principalement à l'est de la chaîne
du littoral où il habite, se montrant rarement à l'ouest jusqu'à l'île
de Vancouver. (Fannin.) Il habite, quoiqu'en petit nombre, dans
la vallée du Fraser inférieur. L'aigle doré n'est pas commun en hiver
dans le district de Cariboo, Colombie-Britannique. Il se montre
aussi, en hiver, au lac Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks.)
J'en ai vu un près de Midway, Colombie-Britannique; et, le 28
avril 1905, un couple qui semblaient être en train de construire
leur nid près de cette ville, ainsi qu'un autre à Elko, Colombie-
Britannique. (Spreadborough.) Il est rare dans la Colombie-Britan-
nique. Quelques spécimens ont été vus autour des montagnes les
plus élevées à Ducks et à Kamloops. {Streator.) On l'a vu à
deux ou trois reprises sur les montagnes de l'intérieur. Il est aussi
rare dans la Colombie-Britannique que sur les bords de l'Atlantique
(Rhoads.) L'aigle doré se trouve répandu à travers une grande
partie de l'Alaska, surtout celle qui est plus ou moins fortement
boisée et entremêlée des montagnes. Les collectionneurs à Point
Barrow en ont obtenu un seul spécimen pris par les indigènes à
l'est de la rivière Colville. Il se répand à l'ouest le long de la chaîne
Aléoutienne, et a été pris sur l'île Unga par M. Dali qui mentionne
que cette espèce habite, en assez grand nombre, la chaîne Aléoutienne
aussi loin à l'ouest qu'Unalaska. (Nelson.) L'aigle doré ne se trouve
pas rare aux alentours de St-Michael. On le rencontre plus souvent
au nord dans les endroits contigus à la baie Norton ainsi que dans
les côtes en arrière de Patolik, que sur l'île St-Michel. C'est un
oiseau très commun sur les îles Aléoutiennes. Il est aussi commun
que l'aigle à tête blanche à Unalaska, et on dit qu'il couve sur les
rochers escarpés de la pointe Makushin, au mois de mars. (Turtier.)
Notes sur la reproduction. — Pendant les saisons de 1862 à
1865 inclusivement, nous avons pris en tout douze nids appartenant
à cette espèce à divers endroits le long de la vallée de l'Anderson,
entre les latitudes 68°-69°3o', jusqu'à son embouchure dans la baie
Liverpool, ainsi qu'à l'embouchure de la WilmoL Horton dans la
baie de Franklin. De ce nombre, dix étaient construits contre la
surface des précipices d'argile schisteuse, ou de terre presqu'inacces-
3l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sible, à une hauteur de soixante-dix à quatre-vingts pieds, et de vingt
à trente pieds du sommet. L'un de ces nids que l'on a examiné
en 1864 était très gros. Il était composé d'une grande plate-
forme faite d'un tas de brindilles et de bâtons, ayant une
couche de foin, de mousse, et de plumes au centre, et comme ce
nid, ainsi que d'autres de pareille construction semblaient être renou-
velés tous les ans avant de les habiter de nouveau, ils ont dû finalement
atteindre à des proportions énormes. Des nids saccagés cependant,
sont bien souvent abondonnés pour un certain temps, mais, dans
un cas, lorsque la femelle avait été prise au piège sur son nid, et
les œufs enlevés, on a trouvé le nid occupé la saison suivante proba-
blement par le mâle-veuf et une autre compagne. En deux cas seule-
ment les nids étaient construits près du sommet de grandes épinettes
blanches à cause de l'état sablonneux du sol dans le voisinage qui
n'étaient pas propice à la construction de nids. Macfarlane.) Au
printemps de 1891, M. Hine de Winnipeg a trouvé ce noble
oiseau en train de couver dans un précipice sur la rivière Winnipeg.
Au mois de juin 1893, j'ai vu un aigle doré à Morley dans l'Alberta,
et l'on m'a dit qu'un couple nichaient dans les contreforts des mon-
tagnes Rocheuses. J'ai dans ma collection trente-six œufs, apparte-
nant à cet aigle, collectionnés dans la Californie et dans le Montana.
Il pond deux œufs, quelquefois trois, et il y en a qui ont des taches
très prononcées comme ceux d'une buse. {W. Raine.)
CXLIX. HALIAEETUS— Savigny. 1809.
351. Aigle pêcheur gris.
Haliœetus albicilla. (Linn) Leach. 1816.
Cet aigle se trouve un peu partout dans le Groenland, où on l'a pris
dans de nombreux endroits. (Herluf Winge) . Il habite et couve partout
dans le Groenland danois, y compris le littoral de l'est. L'étendue de
ses migrations au nord n'est pas encore déterminée. (Arct Man).
Il habite Ivigtut, Groenland, en assez grand nombre et y couve,
étant plus communément en hiver. (Hagerup). Le 5 octobre 1899 le
lieutenant Satterlee du «Corwin» a trouvé, à Unalaska, un oiseau
mort de cette espèce, que l'on a constaté être une femelle. Dans une
petite collection de peaux d'oiseaux achetée de M. Fred Foster,
taxidermiste de Victoria, Colombie-Britannique, par M. le docteur
Dwight et moi-même à l'automne de 1903, nous avons trouvé un spé-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 317
cimen unique de cette espèce, qui portait son premier plumage d'hiver.
Il a été pris, le 18 mars 1898, sur la côte de l'île de Vancouver. L'éten-
due des migrations de cet oiseau est donc prolongée presque jusqu'à
l'état de Washington, et il semble probable qu'on va même le trouver
en train de couver dans l'Alaska ou sur les îles Aléoutiennes. (Bishop).
Note sur la reproduction. — M. Hagerup a obtenu, le 15 mai
à Ivigtut, Groenland, une couvée d'œufs que l'on avait prise du nid
deux semaines avant; le vieil oiseau avait couvé ses œufs pendant
environ une semaine. Le 10 juin, une autre couvée, que l'on avait
recueillie trois semaines auparavant, fut obtenue ; ces œufs-ci étaient
presqu'entièrement couvés. Il se peut que l'on puisse trouver des
nids contenant des œufs frais au mois d'avril. (Chamberlain dans
VAuk) vol.: VI. P. 292.
J'ai dans ma possession une couvée de 3 œufs recueillie, le 20 avril
1898, à Godthaab dans le Groenland. Le nid était construit sur le
rebord d'une falaise. J'ai une autre couvée de deux œufs enlevée le
15 juin 1890, dans le sud du Groenland. iW. Raine).
352. Aigle à tête blanche.
Haliœetus leucocephahis alascamis. G. H. Towvsend. 1899-
Bien que le leucocephalus typique se voit probablement dans l'est
du Canada, on ne peut pas, à défaut de spécimens, distinguer entre
les mentions relativement à cette espèce, et d'autres se rapportant
aux autres du même genre; donc elles se trouvent toutes ici. M.
Fleming constate que tous les spécimens provenant de Toronto se
rapportent à l'espèce «Alascanus».
M. A. P. Low a vu un couple de cette espèce le 17 août 1896, près
de la baie d'Ungava, et M. Spreadborough en a vu un autre le 8 juin
1904, à la pointe East, sur la baie James. M . Preble dit que cet oiseau
se montre parfois à Fort Churchill, sur la baie'd'Hudson. Bien
qu'il soit loin d'être commun; cet aigle couve dans les endroits
propices dans Terreneuve, la Nouvelle Ecosse, le Nouveau-Brunswick,
Québec, l'Ontario et le Manitoba, ainsi qu'en allant à l'ouest jusqu'au
Pacifique. Pendant ses migrations au nord dans la vallée du Mac-
kenzie, cet oiseau descend jusqu'à la côte arctique. Il se trouve extrê-
mement commun sur les côtes de la Colombie-Britannique et très nom-
31 8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
breux dans l'intérieur de cette province. En allant vers le nord il se
montre en plus grand nombre encore sur les îles Aléoutiennes.
L'aigle à tête blanche se trouvait très communément, en 1900, sur
les îles Queen Charlotte. On en a vu de nombreux spécimens en 1902
aux lacs Clark et Swan, ainsi qu'à la rivière Malchatna, et au lac
Becharof dans l'Alaska. (Osgood). Il est commun aussi le long du
passage Inside, surtout près du détroit Wrangell, Alaska. Dans l'in-
térieur, cet oiseau est beaucoup plus rare, bien que j'en ai vu un spé-
cimen à Log Cabin et un autre à Bennett Yukon. Nous avons vu
les oiseaux de temps en temps aux environs des lacs et, une fois ou deux,
le long de la rivière, le dernier ayant été observé le 31 juillet près de la
rivière White. (Bishop). On a enlevé une couvée d'œufs à la baie Muller,
Alaska, le 22 mai. (Anderson) . Les indigènes disent qu'on voit cet oiseau
de temps en temps aux alentours des îles Pribilof , dans la mer Behring.
(Palmer). Au mois d'août 1882, pendant qu'il -collectionnait à Port
Daniels, près de Gaspé, sur la baie des Chaleurs, l'auteur lui-même
s'est amusé à regarder un aigle-pêcheur essayant de nourrir ses
jeunes de poissons plats attrapés dans les eaux peu profondes de la
baie. A quelque distance de la rive, sur les confins de la forêt, il y avait
une suite de grands arbres qui avaient été desséchés par un incendie.
Dans l'un des plus grands de ces arbres se tenait, généralement, un
aigle qui guettait l'aigle-pêcheur. Lorsque celui-ci avait attrapé un
poisson, l'aigle le poursuivait, et alors commençaient de nombreux
mouvements giratoires de la part des deux oiseaux. L'intention de
l'aigle était de se tenir en l'air au-dessus de l'autre, et, si par hasard
il manquait d'accomplir ce fait, c'était l'aigle-pêcheur qui remportait
la victoire. Si, d'un autre côté, l'aigle-pêcheur se laissait prendre
dans ces mouvements giratoires, l'aigle se précipitait sur lui, le poisson
tombait, l'aigle l'attrapait dans son bec, et les deux oiseaux
s'envolaient chacun de son côté, l'aigle à la forêt et l'autre à la
mer. De jour en jour j'ai vu répéter ceci. On a établi l'endroit où
se trouvait le nid de l'aigle-pêcheur, mais celui de l'aigle on ne l'a jamais
trouvé.
Au mois de juin 1893, l'auteur lui-même était en train de collec-
tionner à Comox, sur l'île de Vancouver, lorsqu'il a vu exécuter la
même manœuvre à un moindre degré, mais, dans ce cas, en sus d'obte-
nir du poisson des aigles-pêcheurs, l'aigle péchait à son compte, pas
en plongeant cependant, mais en allant pêcher pour soi-même sur
les bas-fonds pierreux du cap Lazo. A marée basse, il y avait des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. SlÇ
flaques d'eau peu profondes, contenant de nombreux petits poissons,
principalement sous des pierres. Nous avions collectionné de l'algue,
et des petits poissons, et on nous a raconté qu'un «poisson-chanteur»
avait été trouvé dans cet endroit. Ce poisson faisait certainement un
bruit résonnant, et nous a guidés à sa retraite, où nous en avons collec-
tionné de nombreux spécimens. L'aigle semblait se diriger d'après
ce bruit, car il prenait des spécimens sous nos yeux-mêmes. D'après
toutes mes observations cette espèce ne tue pas les oiseaux. Je l'ai
vu attraper des serpents, ainsi que des poissons; je l'ai vu aussi
prendre des poissons d'un aigle-pêcheur, et manger de la charogne,
mais je ne l'ai jamais vu dépasser cela. Tous les observateurs main-
tiennent que cette espèce couve près de l'eau, et elle semble savoir
que c'est avantageux de construire son nid aussi rapproché que possible
de l'endroit d'où elle obtient ses vivres.
Notes sur la reproduction.— Cet oiseau devient rapidement
rare dans l'est d'Ontario. Jusqu'à 1895, il y avait chaque année, un nid
situé dans un grand pin, à environ sept milles à l'est de Gananoque,
et à un mille du St-Laurent. Il y a encore (1901), chaque année,
un nid près du lac Charleston à environ dix milles de Lansdowne.
Cet oiseau couve aussi sur l'île Simcoe en face de Kingston, Ontario.
Le 28 avril 1900, j'étais présent pendant qu'on enlevait deux de ses
œufs presque prêts à couver. Il est bien probable que cet oiseau
va bientôt disparaître de cette localité, car on a déjà commencé à
abattre les arbres dans cette forêt de soixante-dix acres où se trouve
son nid, mais il niche encore sans être dérangé sur les îles Duck, ainsi
que sur l'île Timber, dans le lac d'Ontario, et jusqu'à 1902, il nichait
dans un grand orme sur l'île Horse-Shoe en face de Kingston, Ontario.
{Rev. C. J. Young).
Cette espèce niche régulièrement, quoique rarement, le long des
rives du lac Erié, ainsi que le long des autres vastes étendues d'eau
dans l'Ontario où les régions environnantes ne se trouvent pas trop
peuplées, mais je n'ai jamais entendu dire ni constaté qu'elle couve
loin de l'eau. {W. E. Saiinders). Au mois de juillet 1889, j'ai vu
un nid, appartenant à cet oiseau, situé dans un grand cotonnier, à en-
viron quarante pieds de terre, près du bord du lac Shuswap, Colombie-
Britannique. Le nid, construit de brindilles, était très gros, et
devait avoir à peu près trois pieds de diamètre. A ce moment les
jeunes étaient aussi grands que de vieux oiseaux. Les petits se
nourrissent beaucoup de poissons morts qui sont jetés à terre, ainsi
320 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
que de la charogne. L'aigle à tête blanche se trouve commun par
toute l'île de Vancouver. J'en ai tué de nombreux spécimens, des
jeunes, ainsi que des vieux, à Comox. A ce moment-là, en juin 1893,
ils se nourrissaient de poisson-chanteurs, qu'ils attrapaient en-des-
sous des pierres, à marée basse. (Spreadborough) .
Plusieurs nids contenant des œufs ainsi que des jeunes ont été
trouvés sur les rivières Lockhart et Anderson. Ils étaient construits
dans de hauts arbres près des bords de ces rivières et se composaient de
brindilles sèches et de branches, le tout garni de poil de cerf, de mousse,
de foin, et d'autres matériaux mous. Il y avait de deux à trois œufs
dans chaque nid. Dans un cas, les vieux faisaient des démonstra-
tions hostiles pendant que l'on dépouillait leurs nids, mais, générale-
ment ils s'envolaient et se tenaient à une distance hors d'atteinte.
Ces aigles ne sont pas très nombreux, et il est même douteux si
quelques-uns couvent, au nord de Fort- Anderson, latitude 69° 30'.
(Macfarlane) .
Cet oiseau niche dans le Muskoka, ainsi que dans le nord de l'Alberta.
J'ai dans ma possession six couvées d'œufs, quelques-unes desquelles
ont été recueillies dans le nord de l'Ontario, et les autres dans le nord
de l'Alberta. (W. Raine). Deux œufs, en partie couvés, ont été
enlevés par M. Charles Collier, le 16 mai 1897, d'un nid sur l'île Raza,
dans le goulet Toba, sur le golfe de Géorgie, Colombie-Britannique.
Ce nid situé dans un arbre, à environ 90 pieds de terre, était construit
de brindilles, et avait au moins quatre pieds de diamètre. Au milieu
de ce nid, et au niveau du dessus, il y en avait un autre, ayant une
légère dépression dans le centre. Celui-ci avait environ seize pouces
de large, était presqu'entièrement construit de mousse, et contenait
deux œufs. {W. Harvey).
CL. FALCO. LiNN^us. 1758.
353. Faucon blanc.
Falco islandus — Brunn. 1764.
Cet oiseau est commun dans le Groenland. En été il se montre
plus communément dans l'inspectorat du nord que dans celui du sud,
mais, d'après M. le docteur Finsch, il se trouve aussi sur le littoral de
l'est. L'étendue de ses lieux pour la reproduction, soit dans une
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 32 1
direction, soit dans l'autre, n'a pas encore été déterminée. {Arctic
Manual). Il est commun à Ivigtut. {Hagenip). Les habitants
de Fort-Churchill ont parlé de la présence, de temps en temps, à cet
endroit, d'un faucon blanc, qui est probablement de cette espèce.
Murray l'a enregistré de York-Factory, Sir John Richardson a décrit un
adulte de la baie d'Hudson, M. Ridway en a fait autant d'un spécimen
de Moose-Factory, et le docteur Rae l'a collectionné à la baie
Repuise. (PrebJe). Les membres des expéditions Peary, et Relief
l'ont pris à la baie McCormack, et sur l'île Disco, Groenland.
(Witmer Sto7ie). Cette espèce est commune à Fort-Chimo, ainsi
que sur la côte est du Labrador. Elle habite les régions septentrio-
nales, et couve à Fort-Chimo. {Packard). On en a tué deux spéci-
mens à Port-Burvvell, sur le détroit d'Hudson, au mois de juillet
1884. {Dr. R. Bell). On l'a observé sur le côté sud du détroit d'Hud-
son, et on a pris des peaux, ainsi que des œufs au cap Chidley. {A. P.
Low). Un très beau mâle de cette espèce a été tué à Point-des-Monts,
dans l'est de la province de Québec, et M. Comeau en a vu un autre
au printemps de 1885. UAiik, vol II, p. 315). Nous avons reçu un
spécimen de cette espèce de la baie d'Ungava, dans le district d'Un-
gava, qui a été tué en 1890 par M. Thomas Mackenzie. (/. A.
H. Brown, dans VAtik, vol. VIII, p. 236). Cet oiseau fait assez
régulièrement ses migrations d'automne, mais il ne couve pas dans
Terreneuve. {Reeks). Il visite la Nouvelle-Ecosse accidentelle-
ment. {Downs) . Il est observé, de temps en temps, dans le Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain).
«Visiteur accidentel», est rare à Montréal. M. Kuetzing dit qu'il
a acheté quatre spécimens de cette espèce au marché Bonsecours.
Je n'ai pas entendu parler, dans les années récentes, de la présence
d'aucune espèce de gyrtaut dans cette ville. {White.) Le gyrfaut
ou faucon blanc, visite Ottawa, Ontario, à de rares intervalles; on en
a pris un beau spécimen. {G. R. White.) Le 20 novembre 1905, M.
Frank Otto en a pris une femelle. C'est la seule mention de cet
oiseau provenant de Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.) Il est rare
à Aweme, Manitoba. On en a tué un spécimen près de là, le 2 décembre
1902, et on en a vu d'autres de temps en temps. {Criddle.) Ce
faucon habite constamment les territoires de la baie d'Hudson, où il
est connu par le nom de Speckled Partridge Hawk, ou par celui de
Winlerer. Je me suis assuré que parfois on le voit aussi loin au sud
que la latitude 52°. Au nord il se trouve jusqu'à la côte de la mer arcti-
322 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
que, et probablement sur les îles les plus au nord du groupe Georgian.
Il est bien connu comme habitant l'Islande, et M. le capitaine Sabine
l'a vu aussi loin au nord que la latitude 74°, sur la côte ouest du
Groenland. (RicJiardson.)
Le 4 décembre 1903, l'on m'a apporté une belle femelle adulte
de cette espèce à Comox, sur l'île de Vancouver. (Brooks.) Pen-
dant mon séjour dans le nord je n'ai pris qu'un seul spécimen de cet
oiseau, et une peau d'Eskimo, au cap Darby, sur cette partie de la
côte de l'Alaska située sur le détroit de Behring. {Nelson.) Un
spécimen unique de cette espèce a été tué, le 15 mai 1877, à St-
Michael. Cet oiseau ne se trouve pas commun dans le voisinage, et
se montre plus souvent au printemps qu'aux autres saisons. (Turner.)
354. Faucon gris.
Falco rusticolus LiNN. 1758.
Cet oiseau est celui qui est plus sombre de tous les grands faucons
du nord, et d'après quelques-uns des observateurs, il est tout à fait
distinct du précédent, Fislandns ainsi que de celui qui suit F. Gyrfalco.
On n'a pas encore déterminé l'étendue de ses migrations au nord
relativement à la reproduction. Un jeune faucon, probablement
de cette espèce, a été tué, le 24 septembre 1872, sur les Fishenœs,
et classifié sous le titre Faloc gyrfalco par M. le docteur Finsch. {Arcl.
Man.) Cet oiseau est commun dans le nord du Groenland. . {Winge.)
Il habite le Groenland en nombre, et couve à Ivigtut. (Hagerup.)
On n'en a pris que des spécimens d'hiver à Fort Chimo. En autant
que l'on sache, ce faucon ne couve pas dans le district d'Ungava.
(Packard.) Il se présente probablement dans Terreneuve. (Reeks.)
Ce faucon est accidentel. Un spécimen de cette espèce a été tué par
M. E. White, le 3 décembre 1890, sur les bords du Rideau, en aval de
Cummings Bridge, Ottawa; M. G. R. White en avait tué un autre
quelques années auparavant. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Depuis
l'année de 1885 j'ai reçu plus de trente couvées d'œufs, appartenant à
ce bel oiseau, de l'Islande. Il pond trois ou quatre très jolis œufs,
faisant un léger nid sur les rebords des falaises. {W. Raine.) Il
est très rare à Aweme, Manitoba. {Criddle.) Une femelle a été
prise au piège à St-Michael, Alaska, le 21 septembre 1899. {Bishop.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 323
354a. Faucon.
Falco rusiicolus gyrfalco (Linn.) Stejn. 1885.
Il n'y a pas de doute que Sir John Richardson a classifié cet
oiseau comme appartenant à l'espèce Falco Islandus, car il a trouvé
les oiseaux en train de nicher pas loin de l'endroit où M. Macfarlane
a trouvé cette espèce quarante ans plus tard.
On a pris ce faucon à plusieurs endroits sur l'île Ellsmere. (£.
Bay). On l'a vu voler vers le sud au détroit Wales, dans le détroit
d'Hudson, à partir du 6 jusqu'au 20 septembre 1884. (Payne.) On
l'a pris à Fort Churchill, sur le côté ouest de la baie d'Hudson.
(Clarke.) Cet oiseau se trouve à York Factory, sur la baie d'Hudson.
{Dr.R. Bell.) On en a pris un spécimen à Disco, dans le Groenland,
en 1891. {Witmer Stone.)
Il est très rare à Aweme, Manitoba. On en a tué un spécimen, au
mois d'octobre 1906, pendant qu'il chassait les oiseaux de basse-cour.
(Criddle.) M. W. Harvey a tué un spécimen de cet oiseau à Comox,
sur l'île de Vancouver, en octobre 1894. (Kermode.) C'est un visiteur
régulier, quoique rare, à Chilliwack, Colombie-Britannique, à l'autom-
ne et au printemps. (Brooks.) Ce faucon, dont nous parlons, est
l'oiseau de proie le plus commun partout dans l'Alaska; depuis les îles
Aléoutiennes, en allant au nord, et le long de la côte, et par tout
l'intérieur qui s'étend depuis le détroit Behring, à travers la partie
nord de l'Amérique britannique. Il fréquente les alentours des falai-
ses et des pointes rocheuses environnant le littoral de la mer, ainsi
que les ravins rocheux de l'intérieur pendant la saison de la repro-
duction, et, à partir de ce moment-là jusqu'à la fin de l'année, surtout
à l'automiie, on peut le voir s'égarant partout où il pense trouver de
quoi se nourrir. (Nelson.) Plusieurs spécimens de ce gyrfaut ont
été obtenus dans le voisinage de St-Michael où il habite constamment,
sauf probablement aux moments prolongés quand le temps est très
sévère. Les indigènes constatent que cet oiseau couve sur les côtes
élevées, soit sur un bord rocheux, soir sur la terre moussue. (Turner.)
Une femelle adulte a été prise à la baie Muller, Alaska. {Anderson.)
M. Elliott en a collectionné un spécimen sur l'île St-Paul, dans la mer
Behring et Dr. Bean en a tué un autre en mer, à environ 60 milles au
sud-est de l'île St-George. (Palmer.) Le seul faucon que l'on a ob-
tenu à Point Barrow appartenant à cette espèce. En 1882, et 1883,
324 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
on a vu des faucons, mais ils étaient toujours très féroces et d'approche
difficile. (Murdoch.) Pendant l'année de 1899, j'ai observé de nom-
breux spécimens de cette espèce le long du Kowak, sur le détroit
Kotzebue, Alaska. (Grinnell.) Au mois de septembre 1897, deux
spécimens ont été pris à Point Barrow, sur la mer actique, Alaska.
(Whitmer Slone.)
Notes sur la reproduction. Ce gyrfaut est commun dans les
endroits boisés sur les deux côtés du fleuve Anderson. Plus de 20
nids ont été recueillis et sauf en deux occasions, lorsqu'on a trouvé
l'un de ces nids construit au bord des rochers, et l'autre sur la pente
d'un ravin, profond, ils étaient tous situés près du sommet de l'arbre
le plus haut du voisinage. Ils sont semblables quant à leur composi-
tion, mais plus petits quant à leur grosseur que ceux de l'aigle à
tête blanche, et bien que le nombre de leurs oeufs s'élève soit à troisr-
soit à quatre dans chaque nid, leur contenu était bien souvent trouvé
en différents degrés de développement. La date la plus précoce
pour trouver un nid est le 10 mai. Les oeufs étaient parfaitement
frais bien qu'un enlevé cinq jours plus tard, contenait des em-
bryons en partie développés. Dans quelques cas des jeunes oiseaux
étaient dans le même nid que les oeufs dont le contenu n'était que
peu changé, et, dans un autre, on a trouvé un oeuf bien frais avec
plusieurs autres prêts à éclore. On suppose que ce faucon est un
«Winterer» dans les parties septentrionales du Canada, où sa proie,
dit-on, consiste principalement en tétras. L'allié Falco riisticolus
ou probablement Falco islandus couve en petit nombre dans la
même région, car les sauvages ont souvent parlé d'un grand
faucon que j'ai vu moi-même à deux reprises, qui avait évité, avec
succès, tous les efforts que l'on a faits pour l'attraper ainsi que pour
prendre ses oeufs. (Macfarlane).
354b. Faucon noir.
Falco rusticokis ohsotetus (Gmel) Stejn. 1885.
Cet oiseau abonde à Fort Chimo, Ungava. On a pris des oeufs le
24 mai. Il y est très rare pendant l'hiver. {Packard). Le faucon
noir est commun aux environs du Cap Chidiey, Ungava, ainsi que
dans l'intérieur. {A. P. Low). Le 18 septembre 1896, il s'est trouvé
en grand nombre sur la rivière en aval de Fort Chimo, L^ngava.
{Spreadborough) . Il est rare sur le littoral du Labrador. On en a pris
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 325
un Spécimen à Port Manvers en 1901. {Bigelow). Cet oiseau visite
la Nouvelle-Ecosse en hiver à de rares intervalles. {H. F. Tufts).
Un nombre de spécimens de cette espèce ont été pris à Godbout, sur
le St-Laurent inférieur, par M. Comeau, et je sais que deux autres
ont été pris à Québec. {Dionné).
En 1896, M. John Burton d'Hamilton m'a fait cadeau de la peau
d'un oiseau de cette espèce qu'il avait obtenu à la pointe Long, sur
le lac Erié, à l'automne de 1893. Cette mention est la seule qui
existe concernant la présence de l'espèce dans l'Ontario. M.
Mcllwraith, d'Hamilton, dans son oeuvre «Birds of Ontario», ne
fait point de mention de cet oiseau, bien qu'à l'époque où il écrivait
son livre, la peau, que j'ai déjà mentionnée, était chez M. Burton
à Hamilton. Elle est maintenant dans la possession de M. Fleming,
de Toronto, dont la collection d'oiseaux rares d'Ontario est très
riche. {W. Raine). M. Fleming écrit que cet oiseau s'approche plu-
tôt à Falco riisticolus gyrfalco qu'à Falco rusticolus ohsoletus.
M. Seton, dans son «Birds of Manitoba», semble douter de la pré-
sence de ce faucon dans cette province en hiver. Plus tard dans
VAuk, Vol. X, p. 49, il dit «Depuis que j'ai complété mon livre, «Birds
of Manitoba», on a pris deux beaux spécimens de cet oiseau, qui
sont actuellement au musée du Manitoba». Dans l'opinion de
l'auteur, ces citations faites par M. Seton, provenant de M . Hearne et
Hutchins, se rapportent à la sous-espèce précédente et non pas à
celle-ci. M. Criddle dit que cet oiseau est rare à Aweme, Manitoba.
355. Faucon du Mexique.
Falco mexicanus Schleg. 1841.
L'auteur a observé ce faucon pour la première fois, au mois
de septembre 1885, au lac Rush, Saskatchewan, sur la voie du chemin
de fer Canadien Pacifique. Il y était en nombre et semblait
être très apprivoisé, se perchant sur chaque poteau télégraphique, et
comme je le voyais pour la première fois, j'en ai tué un spécimen.
Pour bien des années je ne l'ai plus revu, mais, au printemps de 1892,
M. Spreadborough en a tué un autre à Indian Head, Saskatchewan.
Pendant l'été de 1895 nous ne l'avons pas remarqué sur un parcours
de 600 milles, ni jusqu'à notre arrivée au West Butte. Il était
nombreux au poste de police qui s'appelle Pend d'Oreille, situé sur
la rivière Milk, et sans doute il y couvait.
78870—22
326 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le 9 juin 1890, on en a pris un spécimen au parle Deer, sur la rivière
Columbia, Colombie-Britannique, et, en 1905, on en a vu un autre au
lac Osoyoos, Colombie-Britannique. (Spreadborough) . Ce faucon se
rendait autrefois régulièrement à l'automne et en hiver dans ces
endroits, et il se peut qu'il couve encore dans les montagnes ainsi
que dans la vallée du bas Fraser, Colombie-Britannique. (Brooks).
Notes sur la reproduction. — A une de nos stations astronomi-
ques, située sur la branche ouest des «Two Forks» de la rivière Milk,
les nids de pas moins de quatre espèces de grands faucons se sont trou-
vés en vue les uns des autres, et éloignés de quelques centaines de
mètres seulement. Ces espèces représentaient respectivement la
buse de Swainson et la buse ferrugineuse, ainsi que le faucon commun
et celui dont nous parlons actuellement. Le nid, dont je veux parler
maintenant, a été découvert le 18 juillet 1874, sur la côte perpendicu-
laire de la falaioC du ruisseau. Il contenait trois jeunes oiseaux
à peine capables de voler. On en a tué deux au vol tout près du nid,
et un soldat m'a apporté le troisième vivant. Ce nid a été construit
derrière une élévation verticale de terre, en partie enlevée de la digue
principale par les eaux, et se trouvait dans une telle situation qu'il
était impossible d'en avoir une vue complète de n'importe quelle
situation accessible. Mais il était certainement placé immédiate-
ment à terre dans un petit trou dans la rive formée par l'eau derrière
la butte saillante, de sorte qu'il ressemblait plutôt à un terrier. {Coues
on birds of Dakota, Montana).
J'ai dans ma possession une couvée de quatre œufs prise, le 17 mai
1897, dans le sud de l'Alberta. Les œufs étaient simplement placés
dans un trou dans le gravier sur la berge élevé d'une rivière. {W. Raine).
356. Faucon pèlerin.
Falco peregrinus anatum (Bonap) Blasuis. 1862.
Le faucon pèlerin est commun dans le Groenland. (Winge). On
dit qu'il couve par tout le Groenland, certainement jusqu'à la latitude
69° N, ainsi qu'en beaucoup de régions à l'ouest de la baie Bafïin.
Des spécimens de cette espèce obtenus par Dr Walker du «Fox»
R. Y. S., à Port Kennedy, latitude 72° N, sont impossibles à dis-
tinguer de ceux de l'Europe. {Arct. Man). Cet oiseau a été
fréquemment observé dans le voisinage d'Ivigtut. (Hagerup). On l'a
vu sur l'île Marble, ainsi qu'à York Factory, sur la baie d'Hudson,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 327
au mois de septembre 1885. {Dr. Bell). On en a vu un spécimen
sur les Barren Grounds au sud du cap Eskimo, sur la baie d'Hudson,
le 5 août 1901. M. Murray a fait mention de sa présence au lac
Trout, ainsi qu'à Severn House, et M. Clarke en a fait autant à Fort
Churchill. (Preble). Ce faucon est plus commun que le gyrfaut dans
la région de la baie, ainsi que du détroit d'Hudson. (A. P. Loiv).
Le faucon pèlerin est un oiseau rare dans Terreneuve, ainsi que
dans la Nouvelle-Ecosse. M. Chamberlain dit qu'il couve dans le Nou-
veau-Brunswick et on sait qu'il couve dans les provinces de Québec
et Ontario. Ce faucon couve probablement dans le nord du
Manitoba, mais il se trouve rare sur les prairies. M. Spreadborough
n'en a vu que trois spécimens à Indian-Kead, Saskachewan, au prin-
temps de 1892. On le rencontre souvent, à l'automne, dans la région
boisée au nord de la latitude 52°. Il est rare dans les montagnes,
car on ne l'a jamais remarqué entre Calgary et Kamloops, Colombie-
Britannique. Cet oiseau n'est pas rare à l'ouest de la chaîne du lit-
toral, et il habite l'île de Vancouver. Il est apparemment commun
partout dans l'Alaska, et il y couve.
Il est rare à Aweme, Manitoba, où probablement il couve. Il
arrive vers le 14 avril, et revient au mois d'octobre, y prenant son
départ définitif vers la fin de ce mois-là. (Criddle). C'est un oiseau
migrateur régulier dans le Manitoba. On ne l'a pas vu en 1906, sur
la prairie de l'ouest avant d'arriver au lac Tramping, Saskachewan,
au commencement d'août, mais, de là, en allant vers l'ouest, on l'a
remarqué sur les bords des plus grandes étendues d'eau en train de
chasser des canards. Je l'ai trouvé moi-même aussi en train de pour-
suivre sans pitié, les avocettes et les willets. (Atkinson). On a vu
ce faucon presque tous les jours entre la rivière Stewart, et Circle,
Alaska, ainsi qu'en beaucoup d'endroits entre Circle et l'embouchure
du Yukon. (Bishop). Un couple de ces oiseaux a été vu presque
chaque jour sur l'île Popof, Alaska. {Figgins). C'est la seule espèce
de pèlerin jusqu'à présent que j'ai pu obtenir à Comox. Je m'at-
tendais que le Pealei fût l'espèce commune sur l'île de Vancouver.
{Brooks) .
Notes sur la reproduction. — Le faucon pèlerin abonde à Fort
Chimo, sur la baie d'Ungava, où il se niche sur les falaises. On a
obtenu des œufs le 24 mai. {Packard). On dit qu'il couve à St.
Martins, sur la baie de Fundy, Nouveau- Brunswick. {Chamberlain).
7887o — 22^
328 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Un vieux et deux jeunes ont été tués, le ler septembre 1884, sur l'île
Marble, dans la baie d'Hudson. {Dr. R. Bell). On dit que cet oiseau
niche sur les précipices le long de la rivière Humber, Terreneuve.
(L. H. Porter).
Depuis bien des années cette espèce a l'habitude d'aller couver
dans la montagne Yamasta, à Abbottsford, à environ 40 milles à
l'est de Montréal. M. Fisk raconte qu'un couple de ces faucons avait
un nid sur le côté ouest de la montagne, et il a vu cette espèce dans
cet endroit pendant les quarante dernières années. Il a enlevé de là
deux œufs du faucon pèlerin qui se trouvaient, en avril 1891, en-
dessous d'un rebord rocheux, le nid n'étant qu'une cavité légère
creusée par les faucons eux même, sous un rocher saillant, et sans au-
cun matériau dans sa composition. (Wintle). Un couple de ces
oiseaux nichent régulièrement sur le lac Muskoka, Ontario. M. Ta-
verner a enlevé une couvée de quatre œufs du nid, le 24 mai 1898.
Ce faucon a couvé autrefois sur la péninsule Bruce. (/. H. Fleming).
Le 15 avril 1894 j'en ai vu un couple en train de couver dans un trou
sur le «Cut Bank» élevé de la Saskatchewan, à Medicine Hat, Sas-
katchewan. (Spreadborough)
Ce faucon, à ma connaissance, ne construit de nid d'aucune
sorte. Il pond ses œufs sur le rebord le plus inaccessible d'un précipice
de terre, ou de rocher à côté d'une rivière. La ponte habituellement,
consiste, en quatre œufs, et dans certains cas ils étaient plus gros
qu'en d'autres. Tous les nids, que l'on a découverts, ont été trouvés
au sud du poste, et il est douteux que ces oiseaux couvent beaucoup
plus au nord que la latitude 68°. Au commencement d'août, pendant
plusieurs années consécutives, des jeunes oiseaux de la saison, en état
de voler, mais encore accompagnés des vieux, ont été observés le long
des bords calcaires et grésières du Mackenzie. (Macfarlane). MM.
Bishop et Osgood ont vu un grand nombre de nids sur des précipices
le long du Yukon.
Cet oiseau couve rarement dans l'est d'Ontario. Je l'ai vu au
mois d'avril 1899, et dans l'année suivante. M. W. G. Shelbourne
a enlevé un nid contenant quatre œufs, près de la montagne Blue,
comté de Leeds, Ontario. Le 23 avril 1901, j'ai visité l'endroit
et vu les oiseaux, mais ils n'avaient pas encore pondu leurs œufs.
Le nid a été enlevé plus tard, le 9 mai, et se trouve actuellement,
ainsi que les œufs, dans une collection particulière à Kingston. Cette
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 329
espèce couve aussi au lac Diamond, dans North Hastings, Ontario,
et, en 1905, couvait encore au lac Charleston, dans le comté de Leeds.
{Rév. C. J. Yoîing.)
J'ai dans ma possession huit couvées d'œufs de cet oiseau prises
dans le Muskoka, et dans le nord de l'Alberta. M. P. A. Taverner
a collectionné une couvée de quatre œufs, le 22 mai 1898, au lac
Muskoka. Le nid se trouvait sur le rebord d'un précipice
à soixante-dix pieds au-dessus de l'eau, à vingt-cinq pieds du
sommet. Ce n'était qu'une légère cavité, sur un rebord, de deux
pieds de large, et les restes d'une gelinotte du Canada ainsi que
d'un pic du nord à huppe écarlate, à moitié dévorés, se trouvaient
sur ce rebord près du nid. M.Wenman a recueilli pour moi deux
couvées d'œufs sur les bords de la rivière Blindman dans l'Alberta.
Ni l'une ni l'autre de ces deux couvées se trouvaient dans un nid,
les œufs étant simplement placés sur le gravier. Un couple nichent
sur les précipices Scarboro', sept milles à l'ouest de Toronto, et à trois
milles de chez moi, mais le nid est inaccessible. (W. Raine.)
356a. Faucon de Peale.
Falco peregrinus peali. ridgw. 1880.
Le faucon de Peale se trouve dans la Colombie-Britannique, ainsi
que sur l'île de Vancouver, principalement sur le littoral. {Fanrin.)
Des spécimens empaillés de cette espèce ont été vus dans le ma-
gasin de M. Inglis, à Vancouver, Colombie-Britannique. (Rhoads,)
Une femelle, pas encore arrivée à sa maturité, a été tuée dans le
détroit de Hécate, à quelques milles de la pointe Scudder, sur l'île
Burnaby. On en a vu plusieurs autres près de l'île Provost, ainsi
que dans le détroit Houston Stewart, Colombie-Britannique. (Osgood.)
On a pris un spécimen de cette espèce le 5 octobre I90i,à Chilliwack,
Colombie-Britannique. (Spreadborough.)
Cette belle espèce à plumage foncé du faucon pèlerin se trouve
le long de la côte sud-ouest de l'Alaska, depuis Kadiak jusqu'à Sitka,
remplaçant tout-à-fait peut-être, son proche parent qui se trouve
plus à l'est, et plus au nord. On ne l'a pas encore notée, ni dans
l'intérieur, ni dans le nord de la région du territoire au nord des
montagnes de l'Alaska, mais on sait qu'elle se répand à l'extrémité
ouest de la chaîne Aléoutienne. (Nelson.) Le 7 octobre 1899,
lorsque nous étions à quelque distance au sud des îles Aléoutiennes,
330 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
et hors de vue de la terre, il y avait un ce des oiseaux qui cerclait
dans l'air autour du aCorwin)). (Bishop.) Au mois de juin 1881,
on a souvent vu ce faucon sur l'île Amchitka, ainsi que sur l'île Attu,
pendant les années 1880 et 188 1. Il couve sur presque toutes les
îles de la chaîne, et hiverne sur le groupe Nearer, au moins. On
dit qu'il est très commun sur l'île Agatt, sur l'île Amchitka, j'ai eu
connaissance du fait qu'il y avait trois nids sur les rebords des
hautes falaises penchant au-dessus de la mer. (Turner.)
357. Faucon des pigeons.
Falco cohtmbarius. (linn). 1758.
Pendant l'été de 1896, des oiseaux de cette espèce étaient répan-
dus à travers le district d'Ungava depuis l'embouchure de la rivière
Whale, presque jusqu'à Fort Chimo, et on en a pris d'autres devant
Cape Chidley dans le détroit d'Hudson. Ils abondaient depuis le
cap Henrietta-Maria, jusqu'à Moose Factory, en 1904. {Spreadbo-
rough.) Audubon volume I-89, dit que l'on a trouvé un nid ainsi que
des œufs vers le ler juin dans le Labrador. Coues a rencontré ce faucon
à deux reprises (P. 216), la première fois, le 5 août, à la baie Groswater,
et la deuxième fois, le 25 du même mois, au port Henley. (Packard.)
Ce faucon est plus ou moins commun, et couve aux endroits propices,
dans Terreneuve, la Nouvelle-Ecosse, sur l'île du Prince-Edouard,
au Nouveau-Brunswick, ainsi que dans les provinces de Québec et
Ontario. Il est commun aussi dans les parties boisées du Manitoba,
se répandant au nord jusqu'à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson,
où M. le docteur R. Bell l'a pris, et au cap Eskimo, où M. Preble
en a vu un spécimen. Sir John Richardson dit que cet oiseau se
montre au mois de mai aux alentours de York Factory, sur la côte
de la baie d'Hudson dans la latitude 57°. Il a vu aussi, au prin-
temps de 1825, un oiseau, qu'il a cru appartenir à cette espèce, au lac
Great Bear dans la latitude 66°. M. Atkinson écrit que cet oiseau
couve régulièrement par tout le Manitoba, et qu'il l'a observé à
plusieurs endroits entre Portage la Prairie et Edmonton, Alberta.
M. Ross l'enregistre dans le nord jusqu'à Lapierre House dans la
vallée du Mackenzie. Ce faucon se trouve commun dans les par-
ties boisées de l'Alaska et se répand, d'après M. Turner, à l'ouest
jusqu'à Unalaska. Il descend vers le sud jusque dans la Colombie-
Britannique, à l'est de la chaîne du littoral, où, d'après M. Fannin,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 33 1
il se montre en assez grand nombre, quoiqu'il se trouve rare sur le
littoral. M. W. Rhoads en a vu un couple apparié à Lake la
Hache, Colombie-Britannique.
Cet oiseau n'est pas très commun sur la prairie, mais, au mois
de mai 1894, on en a pris un à Medicine Hat, ainsi qu'un couple
dans les collines Cypress pendant la même année. En 1895, on en
a observé quelques-uns sur le creek Old Wives, Saskatchewan.
M. Spreadborough n'a pas vu ce faucon dans les montagnes pen-
dant les années 1890, 1891, 1897, 1898, mais, pendant l'été de 1902,
il en a trouvé un couple en train de couver à Cascade, Colom-
bie-Britannique, sur le 49ème parallèle, et, au mois de mai 1897, il
avait enlevé un nid à Edmonton, Alberta. En 1903, M. Spread-
borough en a vu un à la rivière Spirit, dans le district du Peace
River, Athabasca, et il a aussi trouvé l'espèce commune au lac
Lesser Slave. En 1905 il en a vu un autre au ruisseau Meyers,
Colombie-Britannique.
J'ai trouvé le faucon des pigeons très commun le long du Kowak,
au détroit Kotzebue, Alaska, pendant le mois d'août. (Grinnell).
Nous avons vu un faucon des pigeons près du ruisseau Charlie. M.
Osgood a tué un jeune mâle de cette espèce à douze milles en amont
de Circle, et j'en ai \ti un autre à l'embouchure de l'Aphoon, rivière
Yukon. (Bishop). On voit cet oiseau à Homer, Alaska. (Figgins).
On en a pris un mâle adulte à Seldovia, Alaska. {Anderson).
Notes sur la reproduction. — Nous avons en notre poseession
peu de mentions authentiques relativement à la manière dont cet
oiseau se niche.
Il couve chaque année sur les îles de la Madeleine, golfe du St"
Laurent, y choisissant un endroit buisonneux. {Rev. C. J. Young)-
Un couple de ces faucons a construit régulièrement leur nid sur une
île dans le lac Joseph, Muskoka, Ontario. (/. H. Fleming). Cet
oiseau se répand le long de la rivière Anderson, presque jusqu'à
la côte arctique, à la baie Liverpool. Plusieurs de leurs nids avaient
été construits apparemment dans les pins, et d'autres sur les rebords
des falaises d'argile schisteuse. Les premiers se composaient, à
l'extérieur, de quelques brindilles sèches, de saule, et à l'intérieur,
de foin desséché ou d'herbes, etc., tandis que les derniers n'avaient
que quelques feuilles gâtées sous les œufs. Je voudrais aussi attirer
l'attention à la circonstance intéressante que voici. Le 25 mai
332 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
1864, un sauvage fidèle à mon service, a trouvé un nid placé au
milieu d'une grosse branche de pin, à une hauteur d'environ six pieds
de terre. Ce nid était construit, un peu négligemment de quelques
bâtons secs, ainsi que d'une petite quantité de foin ; à ce moment il
contenait deux œufs. Cet homme a vu les deux vieux oiseaux, et a
tiré sur eux, mais il a raté son coup. Le 31 du même mois il a encore
visité le nid, qui avait toujours les deux œufs, et a de nouveau raté
son coup. Plusieurs jours plus tard il s'est rendu au même endroit,
et, à son étonnement, les deux œufs ainsi que les vieux oiseaux en
étaient disparus. Il a eu premièrement l'idée qu'une autre personne les
avient enlevés, mais, après avoir jeté un coup d'œil attentif partout,
il a aperçu les deux oiseaux à une petite distance. Cette découverte
lui a donné l'idée de faire une recherche, et il a bientôt constaté que
les vieux oiseaux avaient dû transporter leurs œufs jusqu'au bord d'une
rive boueuse située à une distance d'au moins quarante verges du
premier nid. Quelques feuilles gâtées avaient été placées au-dessous
des œufs, et c'était tout ce qu'il y avait comme garniture. Dans
l'intervalle le nombre d'œufs s'est augmenté de trois. On ne peut
à peine entretenir aucun doute quant à la véracité de ce récit. {Mac-
farlane.)
J'ai dans ma possession des couvées d'œufs enlevées dans le Mus-
koka, et dans le sud du Labrador, ainsi que d'autres du nord du
Manitoba, et du nord de la Saskatchewan. M. J. D. McMurrick a
recueilli une de ces couvées au lacSt-Joseph, dans Muskoka, Ontario.
Le nid était construit dans un grand pin et contenait quatre beaux
œufs. {W. Raine). Cette espèce couve partout, dans le Manitoba,
et, en 1906, a été remarqué à plusieurs endroits entre Portage-la-
Prairie et Edmonton, Alberta. (Atkinson).
357a. Emerillon noir.
Falco columharius suckleyi Ridgw. 1873.
Cet oiseau habite le long du littoral de la Colombie-Britannique,
en nombre pendant l'été, et se trouve très nombreux sur l'île de Van-
couver. (Fannin). Il habite la vallée du Fraser inférieur, et s'y
trouve plus commun que le précédent. (Brooks). On en a vu un
à Sooke, sur l'île de Vancouver, au mois d'août 1893, et, en 1906, on en
a pris un autre à Douglas, Colombie-Britannique. {Spreadborough).
Les faucons que l'on voit sur le littoral doivent être classifiés comme
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 333
appartenant à cette espèce, bien que M. Fannin mentionne les deux
espèces en parlant des faucons à l'ouest de la chaîne du littoral. Un
spécimen venant de Victoria est dans la collection. (RJwads). On
a indistinctement vu voler du sommet d'une épinette blanche, au
goulet Cumshewa, sur les îles Queen-Charlotte, un petit faucon au
plumage foncé. M. Keen fait mention de la présence de cet oiseau
à Massett. {Osgood).
358. Emerillon de Richardson.
Falco richardso7îii Ridgw. 1870.
Un spécimen de cette espèce, le seul observé, a été pris à la source
de la rivière Souris, près de la frontière, latitude 49°, le 8 septembre
1873. {Cônes). Pendant la première semaine de mai 1904, j'en ai
observé plusieurs couples, dans des peupliers, le long de la rivière
Belly, Alberta. {W. F. Brown). Cette espèce est rare à la fin d'au-
tomne, en hiver et au commencement du printemps, à Aweme,
Manitoba. (Criddle). L'auteur lui-même en a tué un spécimen à
((the elbow» de la Saskatchewan du sud, Saskatchewan, le 9 septem-
bre 1880.
Un couple unique appartenant à cette espèce a été vu, au mois de
mai 1827 dans le voisinage de Carlton-House, et on a tué la femelle.
Dans l'oviducte il y avait plusieurs œufs blancs de grosseur naturelle
nuages à un bout de quelques taches bronzées. Le spécimen que
l'on a tué à Carlton-House est, sans doute, une vieille femelle qui
était en train de muer. (Richardson). Carlton-House était situé
vers la latitude 53° au nord de la Saskatchewan à environ 100 milles
au nord du chemin de fer Canadien Pacifique. M. Macfarlane n'était
pas positif quant à la présence de cette espèce sur la rivière Ander-
son, et je suis porté à croire qu'il n'y a que les oiseaux errants qui se
rendent dans le nord de la Saskatchewan.
M. Nutting note la présence de cet oiseau aux Grand rapids de la
Saskatchewan. M. Brooks l'a pris à Chilliwack sur le Fraser, et M.
A.-H. May en a fait autant aux alentours de Victoria. (Fannin).
Cet oiseau ne se montre que pendant la saison de la migration, et à
l'est, et à l'ouest de la chaîne du littoral, Colombie-Britannique.
Quelques spécimens ont été vus pendant l'hiver de 1897-98, au lac
Okanagan. (Brooks). On en a tué un à la tête du lac Okanagan,
Colombie-Britannique. (Rhoads). J'ai tué, à Circle, Alaska, un jeune
334 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
émerillon, une femelle, qui se trouve intermédiaire entre Colum-
harius et Richardsonû. (Bishop).
Notes sur la reproduction — Cet oiseau couve dans l'Alberta
et dans l'ouest de la Saskatchewan. La première couvée authentique
enregistrée se trouve dans ma collection. Elle a été prise, le 20 mai
1893, par M. Roy Ivor, au sud de Moose Jaw, Saskatchev/an. Le
nid, contenait quatre oeufs, était construit de brindilles et de mau-
vaises herbes, et se trouvait sur le sommet d'un peuplier. La deuxième
couvée enregistrée a été celle trouvée, le 12 mai 1894, par M. J. E.
Houseman à Calgary, Alberta. M. Houseman a eu la bonté de m'en-
voyer ces oeufs quelques temps après qu'il les eût collectionnés afin
que je puisse en faire le croquis. C'est une belle couvée, et se trouve
actuellement dans la collection de M. Crandell. M. Dippie a aussi
recueilli des oeufs, et pris des jeunes oiseaux ainsi que des vieux près de
Calgary. Une belle couvée qui se trouve dans mon cabinet a été re-
cueilli le 17 mai 1899, à Fort Saskatchewan, démontrant ainsi que cet
oiseau pond généralement ses oeufs avant la mi-mai. En 1906 nous
avons trouvé quelques couples de ces oiseaux sur les bas-fonds de la ri-
vière Belly, à Lethbridge, Alberta, en train de nicher dans de vieux nids
de la pie. La femelle se tient bien assidûment sur le nid, et ne s'en
vole que lorsqu'on commence à grimper sur l'arbre. L'oiseau-mâle,
toujours sur le qui vive, se perche sur quelque sommet d'arbre près
du nid. {W. Raine). Mr. W. J. Brown, dans The Ottawa natura-
ralist, Vol. XX, p. 111)), donne un récit très complet de la manière
dont cet oiseau fait son nid près de Lethbridge, Alberta. Il a trouvé
le premier nid le 7 mai 1904. C'était l'ancien nid d'une pie situé dans
un peuplier, à environ sept pieds de la terre. Il contenait une couvée
de cinq oeufs qui étaient placés sur la boue raboteuse. Pendant
les trois semaines suivantes M. Brown a trouvé trois nids de pies
qui contenaient des couvées complètes d'oeufs d'émerillon. De
bonne heure au mois de juin M. Brown a trouvé une autre couvée
de cinq oeufs dans un nid abandonné de la buse pattue.
358.1. Êtnerillon.
Falco merillus. (Gerini) Oberholesr 1899.
Un spécimen de cette espèce, pris en mer à la latitude 57" 41'
nord, et longitude 35° 23' ouest par M. W. E. Whymper, au mois
de mai 1867, et présenté par lui au musée de Norfolk et Xorwich,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 335
semble s'être rendu à l'endroit le plus à l'ouest, atteint par cette
espèce. {Ar et- M annal). Un spécimen de cette espèce a été tué,
le 3 mai 1875, au cap Farewell dans le Groenland, et il se trouve ac-
tuellement dans la collection du musée public à Milwaukee, Wis-
consin. {Bendire, Vol. I, p. 304)-
359.1. La Crécerelle.
Falco tinnunculus. Linn. 1758.
On dit qu'un oiseau de cette espèce s'est rendu au vol à bord d'un
vaisseau, et a été tué, au premier voyage de retour de Parry. {Arctic
Manual) .
360. Faucon épervier.
' Falco sparveriiis. Linn. 1858.
Dr. Coues a vu un spécimen unique de cette espèce dans le Labrador.
Ce faucon n'est pas rare dans Terreneuve, et il couve dans la Nou-
velle-Ecosse, sur l'île du Prince-Edouard, dans le Nouveau-Brunswick,
ainsi que dans les provinces de Québec et Ontario. Beaucoup d'obser-
vateurs font mention de sa présence en petit nombre, et aussi de son
mode de reproduction. Dr. R. Bell en a tué un mâle à York Factory,
sur la baie d'Hudson, et M. Preble l'a vu à plusieurs endroits entre le lac
Winnipeg, et la baie d'Hudson. M. Spreadborough a vu le faucon
épervier depuis Missinabi en allant au nord jusqu'à Moose Factory.
M M. Seton, Atkinson, et Criddle disent tous qu'il se trouve très nom-
breux dans le Manitoba, et les observations faites par l'auteur lui-
même, ainsi que celles faites par M. Spreadborough, indiquent le
même résultat par toute la région des prairies, y compris la Saskat-
chewan et l'Alberta. C'est une espèce commune dans les vallées
des montagnes Rocheuses, à Banff, ainsi qu'en allant vers l'ouest.
Cet oiseau abondait à Revelstoke, sur la rivière Columbia, où on l'a
vu pour la première fois, le 9 avril, en 1890. Plus tard il est deve-
nu assez nombreux, et, en descendant la rivière Columbia jusqu'à
Robson, on l'a vu en abondance. Cette espèce se montre en grand
nombre à l'ouest, à travers la Colombie Britannique, mais, sans
doute, elle devient entre-mêlée avec l'espèce qui suit dans la région
aux alentours du lac Okanagaw. M. Fannin mentionne que ce fau-
con est commun sur le littoral, ainsi que sur l'île de Vancouver.
Sir John Richardson détermine l'étendue de ses migrations au nord
à la latitude 54°, mais M. Spreadborough l'a trouvé commun entre
336 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le Petit lac des Esclaves et la rivière à la Paix Athabaska, et M. Ross
l'a vu aussi loin au nord que Lapierre House, dans la vallée du Mac-
kenzie, bien qu'il s'y trouvait un peu rare. Dans l'Alaska cet oiseau
est très rare, car M. Nelson dit que l'on n'en a vu qu'un seul spéci-
men jusqu'à ce que M. Krause l'ait trouvé nombreux sur la rivière
Chilcat vers la fin d'août. Cependant M. Bishop a vu ce faucon à
plusieurs endroits le long du Yukon entre Log Cabin et Circle.
Notes sur la reproduction — Cette espèce se trouve la plus
commune parmi nos petits faucons, et elle couve tous les ans dans
les endroits propices dans l'est de l'Ontario. Elle choisit un trou,
généralement celui d'un pic, dans un pin mort, ou autre arbre, et elle
y pond ses oeufs vers le 15 mai. J'ai vu les jeunes oiseaux capables
de voler, en juillet. {Rev. C. J. Young). Elle couve à Toronto,
Ontario, et aux alentours de la ville, ainsi que dans le district de
Parry-Sound. (/. H. Fleming). Cet oiseau semble préférer des trous
dans les arbres, les anciens nids de pic sont probablement ceux
dont il se sert. Les oeufs, au nombre de cinq, sont d'une couleur
chamois, ou d'un brun pâle jaunâtre, tachetés partout de brun foncé,
mais encore davantage au gros bout. Vers la première semaine de
mai on peut trouver le nid aux alentours d'Ottawa. {G. R. White).
Ce faucon couve toujours dans des cavités dans les arbres, et la
ponte est de quatre à six oeufs. {W. E. Saunders). Il couve en petit
nombre sur les îles dans la rivière St. John, ainsi que sur des grandes
étendues de terre brûlées, dans le Nouveau-Brunswick. Pour bien
des années, un couple de cette espèce a niché dans le clocher d'une
église en y pénétrant par un trou fait par Colaptes auratus (le pic
doré du nord). {W. H. Moore).
En 1892, on a vu cette espèce à Indian Head, Saskatchewan pour
la première fois le 1 6 avril, et elle y était commune le 24 du même mois.
Elle couve dans les bois ainsi que dans les arbres situés dans les val-
lées des ruisseaux. Un nid a été trouvé, le 5 juin, dans l'ancien nid
d'un pic; il contenait cinq œufs. En 1894, ce faucon a commencé
à faire sa couvaison le 1 7 avril dans des trous de peupliers. Le 27 mai
1895, on a découvert un nid de cette espèce dans un trou de pic sur un
sureau, au creek Old Wives, Saskatchewan. La femelle se tenait
tellement collée au nid qu'il a fallu la pousser avec un bâton avant
qu'elle se remuât. Ce nid contenait cinq œufs d'un roux-cannelle
mais devenant brun ou cannelle au gros bout. Cette espèce se
trouve commune aussi sur l'île de Vancouver, et couve toujours dans
CAT^ALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 337
des trous. Elle se nourrit de souris, de jeunes oiseaux, de sauterelles,
et d'autres insectes. Une fois j'ai vu un faucon attraper une petite
couleuvre. J'ai vu des nids à une hauteur de soixante à soixante-
dix pieds de la terre. {Spredahorough .) Cette espèce couve dans
l'intérieur au nord, jusqu'au Fort Rae, sur le grand lac des esclaves
latitude 62° nord. ((Bendire, vol. I. p. 309.)
360a. Faucon épervier du désert.
Falco sparveriiis phalœna (Lesson) Nelson.) 1902.
Cet oiseau a été collectionné, le 30 juin 1874, près de l'embouchure
de la rivière Miik, Montana, par M. le docteur Coues. (ikfgarw^ dans
ÏAuk, vol. IX, page 266.) Il habite en grand nombre. M. Brewster
me fait savoir que les spécimens de sparverius, dans ma possession,
venant de ChiUiwack, appartiennent à cette espèce. Ce faucon habite
en permanance la partie sud de la Colombie-Britannique, quelques-
spécimens restant au lac Okanagan tout l'hiver. {Brooks.)l\ se trouve
commun dans les bois le long des ruisseaux Maple et Skull, Saskatch-
ewan. En 1905, j'ai trouvé six nids, un autre en 1906, dans des
cavités naturelles, et dans des trous de pic. (A. C. Bent.) Au mois
de mai 1906, cet oiseau se nichait en nombre à Lethbridge, Alberta,
y pondant cinq ou six œufs dans des anciens trous de pic. {Raine.)
On le voit à Medicine-Hat, Saskatchewan. Il est commun le Icng
du 49ème parallèle entre Trail et Cascade, ainsi qu'à l'ouest, depuis
Midway jusqu'aux vallées Skagit et Fraser. (Spreadborough.)
CLI. POLYBORUS. Vieillot. 1816.
Polyborns cheriway (Jacq.) Cab. 1848.
M. George E. Atkinson a informé la société d'Histoire Naturelle
d'Ontario de la présence de cette espèce, le 18 juillet 1892, sur le
rivage nord du lac Supérieur, pas loin de Port Arthur. {William Brew-
ster dans VAuk, vol. X, p. 364.)
CLII. PANDION Savigny. 1809.
364. Balbusard d'Amérique.
Pandion haliaëtus carolinensis (Gmel.) Ridgw. 1870.
Un spécimen unique du balbusard d'Amérique a été pris par M. E.
Whymper à Godhavn, dans le Groenland, et envoyé au musée à
Copenhague. {Arctic Manual.)
338 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Cet oiseau passe l'été en grand nombre, et se répand un peu partout
le long des rivières ou sur les bords des lacs, dans Terreneuve, la
Nouvelle-Ecosse, sur l'île du Prince-Edouard, dans le Nouveau-
Brunswick, ainsi que dans la province de Québec. Il se trouvée plus rare
dans l'Ontario, et on le voit peu souvent en train de couver à l'ouest
de Toronto. En aHant à l'ouest on l'aperçoit sous les mêmes conditions
par toute la région des prairies, ainsi que dans les montagnes jusqu'à
la côte du Pacifique, bien que ni M. Atkinson, ni M. Criddle ne l'aient
jamais vu en train de couver dans le Manitoba. En allant au nord on
le voit dans toute la région boisée jusqu'aux bords des Barren Grounds,
ainsi que dans la vallée du Mackenzie au delà du cercle arctique.
Dans l'Alaska, M. Nelson détermine la limite de ses migrations pour la
reproduction au nord du cercle arctique, de sorte que cet oiseau couve
presque par toute l'étendue de ses migrations.
Notes sur la reproduction. — Vers le commencement de mai
le balbusard d'Amérique commence à construire son nid. Celui-ci
est placé près du sommet d'un grand arbre, et apparemment les mêmes
oiseaux l'occupent d'année en année. Chaque année une nouvelle
couche de brindilles est placée au-dessus du vieux nid de sorte qu'il
devient bientôt une grosse construction. La femelle pond deux œufs,
ou plus. Un nid, trouvé à Lake of Islands, au nord d'Ottawa, Ontario,
mesure presque six pieds de diamètre, et, de toute apparence, est cons-
truit de gros bâtons, de mauvaises herbes, de chaume de maïs, et
d'écorce. (Geo. R. White.)
Cet oiseau devient très rare le long du St-Laurent. Pendant les
dix dernières années je n'en ai vu que quelques spécimens. Le 23 mai
1900, un nid a été trouvé au lac Gananoque; il était construit sur le
sommet d'un grand pin brisé, et contenait trois œufs. C'est la seule
fois, en autant que je le sache qu'il a couvé dans le comté de Leeds,
Ontario, mais autrefois j'ai souvent vu son nid sur des souches de pin
dans les comtés de Lanark et Renfrew. {Rév. C. J. Young.) Le
balbusard d'Amérique se répand partout dans les districts de Muskoka
et Parry Sound. J'ai trouvé un nid au milieu d'une héronnière dans
le Parry Sound. (/. H. Fleming.) On a observé trois spécimens de
cette espèce, le 7 juin 1896, sur la rivière Moose, près de Moose Fac-
tory, sur la baie James. Un couple étaient en train de couver sur le
sommet d'une épinette blanche morte. On n'en a pas vu d'autres plus
au nord. En 1904 j'ai trouvé un couple en train de couver à la
jonction des rivières Poplar et Moose. Le nid était sur le sommet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 839
d'une épinette blanche morte, à environ cinquante pieds de terre.
(Spreadborough.) Cet oiseau, autrement dit «l'Aigle pêcheur» couve
sur la rivière North-West à environ quatre miUes en amont du
poste de la compagnie de la baie d'Hudson, Labrador. (Packard.)
Le balbusard d'Amérique couve parmi les lacs du Muskoka, Ontario
Au mois de juin 1893, nouô en avons tué im spécimen à Banff dans
les Montagnes Rocheuses, et M. Fear m'a dit qu'un nid, situé en
arrière de la montagne Tunnel, était occupé par un couple de ces
oiseaux. J'ai dans ma possession une collection de 200 œufs du
balbusard d'Amérique qui sont les plus jolis de tous les œufs de
faucons. Cette espèce pond généralement deux œufs, mais parfois
elle en pond quatre. (W. Raine). On trouve presqu'invariab'ement
un aigle-pêcheur nichant avec le grand héron bleu, à Sydney, sur
l'île du cap Breton. A l'héronnière que j'ai visitée, les faucons
chassaient les hérons chaque fois qu'ils s'approchaient du nid, bien que
M. Bayley m'informe que les faucons ont fréquenté les hérons depuis
plusieurs années. Plus tard l'on m'a parlé de plusieurs anciennes
colonies de ces oiseaux et dans chaque cas l'aigle-pêcheur se trouvait
toujours chez les hérons. (C. R. Harte) .
Cet oiseau abonde, en été, dans toute la Co'ombie-Britannique-
Son nid se trouve généralement sur le sommet brisé d'un arbre, pas
loin de l'eau. (Fannin). Il est commun partout sur l'île de Van-
couver. Son nid est très gros et se trouve généralement sur le som-
met brisé d'un grand arbre sec. Cependant j'ai vu quelques nids sur
les arbres verts. La nourriture de cet oiseau consiste principalement
en poisson. Je l'ai vue s'arrêter et hésiter pendant quelques secondes
après avoir volé lentement au-dessus d'une baie peu profonde, puis
ensuite fermer ses ailes et tomber comme un météore sur quelque
malheureux poisson qu'ils manquent rarement d'attraper. Quelque-
fois je les ai vus en possession de couleuvres. Leur nid se compose
d'un immense tas de bâtons,généralement placés sur un grand tronc
d'arbre sec, rarement à moins de cinquante pieds de terre. {Spread-
borough)
Famille XXIX. STRIGID.^. Hiboux chouettes.
CLIII. STRIX. LiNNEAUs. 1758.
365. Orfraie commune d'Amérique.
Strix pratincola. Boxap. 1838.
Ce hibou est rare dans Terreneuve, un saul spécimen y ayant
été pris. (Reeks). Au mois de mai 1882, un spécimen de cette espèce
340 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
a été tué par M. Reid le jeune, un jardinier de York Street, Hamilton,
et à l'automne de la même année on en a trouvé un autre dans un
hangar vide près du canal conduisant à Dundas. M. Le docteur Gar-
nier, de Lucknow, Ontario, en a vu un, il y a quelques années, et M.
C. J. Brampton, de Sault Ste-Marie, mentionne qu'il en a vu deux
autres dans cette ville. {^cllwraith) . On a pris un spécimen vivant
de cet oiseau d'un quai à charbon près du front de la baie à Toronto,
le 7 septembre 1899. L'oiseau, un mâle, est mort bientôt après. En
autant que je le sache, cette mention est la seule relativement à cet
oiseau provenant de Toronto. (/. H. Fleming dans VAuk) vol. XVIL
p. 177. Dans la collection Bryant au musée de Zoologie Compara-
tive, il y a un spécimen de cette espèce, pris par M. Louis Cabot, à
Long- Point, Ontario, au commencement de novembre 1899. Le spé-
cimen (No 1482) a été obtenu pour la collection par M. H. B. Bigelow.
{Reginald Heber Howe, jeune, dans VAuk. Vol.. XIX. 79)
Famille XXX. BUBONIDiï^. Hiboux chouettes, etc.
CLIV. ASIO. Brisson. 1760.
366. Hibou à oreilles longues.
Asio wilsonianus (Less). Coues. 1882.
Cette espèce, comme d'ailleurs la plupart des hiboux, est tellement
solitaire dans ses habitudes que son absence est plutôt apparente que
réelle, de sorte que nous arrivons à la conclusion qu'elle couve par
toute l'étendue de ses migrations, depuis Terreneuve, la Nouvelle-
Ecosse, l'île du Prince- Edouard, le Nouveau-Brunswick, ainsi que les
provinces de Québec et Ontario, en allant à l'ouest. Nous avons dans
notre possession des mentions relativement à sa présence dans toutes
ces provinces, mais qui ne disent jamais qu'elle s'y trouve commune.
M. Hutchins note sa présence à Fort Severn, sur la baie d'Hudson.
Après avoir cherché longtemps j'ai enfin trouvé une petite colonie
de ces oiseaux, au nombre de sept, dans un marécage de cèdre, à
quelques milles de la ville d'Ottawa, Ontario, et, le ler novembre
1901, j'en ai obtenu un beau couple. (G. R. White). On voit rare-
ment cet oiseau dans l'est de l'Ontario. Un spécimen a été tué près de
Lynn, comté de Leeds à l'automne de 1893. {Rev. C. J. Young).
C'est un oiseau-migrateur commun en automne à Toronto, Ontario,
quoiqu'en été il y habite en petit nombre. (/. H. Fleming).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 34 1
Le hibou à oreilles longues habite le Manitoba, en été, en assez
grand nombre, et couve, évidemment, par toute la province. {E. T.
Selon). Il est un des oiseaux les plus réguliers qui fréquentent le
Manitoba pour la reproduction, et, en 1906, on l'a vu, de temps en
temps, dans les endroits les plus boisés à l'ouest jusqu'à Edmonton.
(Atkinson). Le 13 avril 1892, on en a vu un a Indian Head, Saskat-
chewan, mais on ne l'a plus revu avant le mois de juin. Celui, que l'on
a tué, avait une souris à pattes blanches ainsi que quelque gros
maillots dans son estomac. On a vu un couple de ces oiseaux, le 8
mai 1894, à Medicine Hat, Saskachewan, ainsi que d'autres, au mois
de mai 1895, sur le ruisseau Old Wives, Saskachewan. Personne
ne les a vus dans les Montagnes Rocheuses, mais ils étaient assez
communs dans les bois à Edmonton, Alberta, au mois de mai 1897.
On en a vu un couple, en juillet 1889, à Sicamous, Colombie Britan-
nique, ainsi qu'un spécimen unique à Penticton, le 23 avril 1903.
(Spreadborough). On a trouvé cet oiseau aussi loin au nord que la
latitude 60°, et il est probable qu'il fréquente les limites les plus sep-
tentrionale de la forêt. Il se montre en grand nombre dans les bois
qui bordent les plaines de la Saskachewan, et fréquente les rives de la
baie d'Hudson en été seulement. {Richardson) . Il s'en va au nord
jusqu'à Fort Simpson sur le Mackenzie, et il y est rare. {Ross). Ce
hibou est commun dans toute la Colombie-Britannique. (Lord).
Il est rare. Je l'ai pris sur l'île de Vancouver seulement. {Fannin).
Bien qu'il habite la vallée du Fraser inférieur, il n'y est point commun.
Pendant l'hiver de 1897-98, il se trouvait commun sur le lac Okanagan.
Pendant tout l'hiver il habite le district de Cariboo, dans la Colombie-
Britannique. (Brooks). Il est rare partout, bien qu'il ne soit pas
impossible qu'il puisse être trouvé n'importe où dans la Colombie-
Britannique. (RJioads).
Notes sur la reproduction. — Le hibou à oreilles longues n'est
pas commun. Il couve dans les anciens nids de corneilles, et pond cinq
ou six œufs. {W. E. Saunders). Le 2 juin 1905, on a trouvé un couple
de ces oiseaux, en train de couver dans l'ancien nid d'une buse pattue
d'Amérique sur le ruisseau Bear, Saskatchewan. Le nid contenait
cinq œufs presque couvés. {A. C. Bent). Cet oiseau est assez
commun dans les parties boisées du Manitoba, se nichant par terre,
ou dans les anciens nids de corneilles. (Criddle). Le 20 mai 1881,
j'ai trouvé un nid dans un massif de saules, à environ 20 milles à
l'ouest de Winnipeg, Manitoba. Le nid consistait d'un tas de
78870—23
342 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
brindilles garnies de l'écorce intérieure de saule. Il était situé à
environ huit pieds de terre, et contenait trois œufs. Au printemps
de 1894, à Medicine Hat, j'ai trouvé un autre nid, pas complètement
construit, dans un érable du Manitoba. Il était à peu près à la même
hauteur de terre que le nid de 1881 ci-dessus. J'ai vu un autre nid,
dans une épinette noire, à Edmonton, au printemps de 1897. Tous
les nids se ressemblaient, étant composés de bâtons et garnis -d'herbes
sèches, et se trouvant toujours près de l'eau. Le hibou à oreilles
longues se nourrit de souris, et de petits oiseaux, ainsi que d'insectes,
dont j'ai vu un nombre dans leur estomac. {Spreadhorougli) . Le
22 mai 1893, j'ai trouvé un nid, qui n'était que cinq pieds de terre
au lac Oak, Manitoba. Il contenait cinq œufs. Cet oiseau couve de
bonne heure et pond ses œufs généralement à la fin avril, ou au
commencement de mai, tandis que le hibou à oreilles courtes (celui
qui suit), est tardif dans sa reproduction, et pond ses œufs rarement
avant le mois de juin. {W. Rame). Pendant ces dernières années
M. Ed. Beaupré a trouvé le hibou à oreilles longues en train de
couver, au mois d'avril, dans le voisinage du marais Cataraqui,
près de Kingston, Ontario, y pondant ses œufs dans le nid abandonné
d'une corneille situé dans un pin. {Rev. C. J. Young) .
367. Hibou à oreilles courtes.
Asio accipitrinus (Pall) Newt. 1872.
Cet oiseau est rare dans le Groenland, mais il se peut qu'il y couve,
bien qu'il n'aille pas plus loin au sud que la latitude 65°. L'étendue
de ses migrations au nord est tout-à-fait inconnue, mais on l'a tué sur
l'île Green, dans la baie Disco, latitude 68° 50'. {Arct. Man.). Il se
trouve assez commun, et se répand très généralement par toute
la région à l'ouest de la baie d'Hudson. (Preble). Il se montre
à Fort-Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke). On le voit à
Fort-Churchill, ainsi qu'à York-Factory, sur la baie d'Hudson.
(Dr. R. Bell). Il abondait sur les deux rives de la baie James en
1904. (Spreadborough) . Cet oiseau habite Fort-Chimo, Labrador,
en été, et on en a pris des spécimens au goulet Davis. Il est nom-
breux sur le littoral de l'est de la baie d'Hudson. On ignore sa
présence dans le district d'Ungava pendant l'hiver. {Packard).
Au mois de septembre, on le voit, en assez grand nombre, à Port-
Manvers, ainsi qu'à Nachvak, Labrador. (Bigelow). Ce hibou
habite Terreneuve en été, mais il n'y est pas commun. (Reeks).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 343
Quoiqu'il couve dans la Nouvelle-Ecosse il ne la fréquente pas en nom-
bre. {Downs). Cet oiseau habite la Nouvelle-Ecosse en été, mais,
pendant la saison de migration, il s'y trouve en pkis grand nombre.
Quelquefois il y reste tout l'hiver. {H. F. Tiifts). Il est rare à St.
John, dans le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain) . Il s'est montré
en assez grand nombre à Scotch-Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick, il y a quelques années. {\V. H. Moore). Le 22 juillet
1889, M. Gardenain en a vu deux sur l'île Niapisca, une des îles du
groupe Mingan, province de Québec. (Brewster). Un hibou, que l'on
a cru appartenir à cette espèce, a été remarqué dans les marais sur les
îles de la Madeleine. (Bishop) . Il habite, en été, la province de Québec.
(Dionne). Bien qu'il soit toujours de passage, cet oiseau visite Mon-
tréal communément, mais il s'y trouve plus nombreux à l'automne.
On en a pris des spécimens en 1889 et 1890, au mois d'octobre, à
Montréal, et on en a vu d'autres sur l'île Boucherville, au mois
d'octobre 1892. (Wintle). M. G. R. White en a tué un couple,
le 6 octobre 1883, et M. W. L. Scott en a vu un spécimen le même mois.
Ces menjions sont les seules se rapportant à cette espèce. {Ottawa
Naturalist, vol. V). Cette espèce est plus commune que la précédente
et il se peut que l'étendue de ses migrations se trouve, plus au nord.
J'ai souvent remarqué cet oiseau en train de voler, en silence, au-
dessus des goulets, ainsi que des prés humides situés le long des rives
de la baie d'Hamilton. {Mcllwraith). A ma connaissance, les seules
mentions de cette espèce, provenant des districts de Muskoka et
Parry-Sound, sont celles se rapportant à deux oiseaux trouvés
par M. Kay à Port-Sydney. C'est un oiseau-migrateur commun et
régulier, dans l'automne, à Toronto, Ontario. (/. H. Fleming).
Ces oiseaux nous visitent à Toronto, chaque automne, en nombres
plus ou moins élevés. Pendant le mois d'octobre 1896 ils s'y mon-
traient surtout en très grand nombre, et lorsqu'on était en train de
se promener sur l'île, on ne trouvait pas extraordinaire d'en voir
plus d'une douzaine à la fois au vol. Partout sur l'île leur
arrivée se faisait sentir d'une manière prononcée à cause de la grande
quantité de restes d'oiseaux répandus ça et là, parmi lesquels j'ai
remarqué ceux d'un grand nombre de pics. J'ai aussi aperçu ceux de
plusieurs des plus petis hiboux, ce qui me fait croire que cette espèce
n'est pas tout-à-fait exempte du cannibalisme. {I . Hughes- Samuel) ,
Cette espèce se trouve assez commune dans le Manitoba, mais elle
habite les marais, et se montre surtout dans ces endroits-là. Elle
78870— 23^
344 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
couve partout dans cette province. {E. T. Selon). Le 6 avril 1892,
on en a vu deux spécimens à Indian-Head, Saskatchewan. Un peu
plus tard ces oiseaux sont devenus communs, et ont commencé à couver.
Ils volent souvent pendant la journée dans la lumière claire du soleil,
et une fois j'en ai vu un voler, sans sembler avoir aucun but, pour plus
d'une heure, tout le temps battant ses ailes si rapidement qu'elles
résonnaient comme une crécelle. Ces oiseaux ont été très communs à
Medicine Hat, ainsi qu'au lac Crâne, Saskatchewan, en mai et juin
1894. Au mois de juillet 1895, ils étaient communs le long de la
rivière Milk, ainsi que sur le West-Butte, Alberta, latitude 49°.
Au mois de mai 1897, on en a vu quelques spécimens à Edmonton,
Alberta. En 1903, ils n'étaient pas rares entre le Petit Lac des Es-
claves et la rivière Peace. On ne les a pas observés dans les Montagnes
Rocheuses, mais en mai 1889, on les a vus à Agassiz dans la vallée du
Fraser. (Spreadborough) . Cette espèce se trouve plus nombreuse,
et plus généralement répandue que l'espèce précédente, et elle couve
dans les champs herbeux, et dans les marais au lieu de dans les bois.
On l'a remarquée à plusieurs endroits le long du chemin de fer Grand
Trunk Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta.
(Atkinson) . On peut la voir en assez grand nombre, en été, dans le
districfde Red-Deer, Alberta. (W. E. Saunders.)
Ce hibou visite les Territoires du Nord-Ouest en été, y arrivant
aussitôt que la neige est disparue, et s'en allant au mois de septembre.
Nous l'avons vu aussi loin au nord que la latitude 67°. Il y avait
dans l'oviducte d'une femelle de cette espèce, tuée à Fort Franklin,
le 20 mai, quelques gros œufs presque prêts à pondre. (Richardson.)
Cet oiseau est commun sur le Mackenzie, au nord de Fort Simpson.
(Ross.) On le voit sur les prairies à Sumas, et à Chilliwack. (Lord.)
On le trouve seulement sur le littoral. On en a pris un mâle, un
midi, à New- Westminster. (Streator.) Le hibou à oreilles courtes se
trouve en grand nombre, et sur l'île, et sur le continent, et il reste sur
le littoral pendant tout l'hiver. (Fannin.) Il habite la vallée du
Fraser inférieur, Colombie- Britannique, en très grand nombre, et se
trouve assez commun, en hiver, dans le district d'Okanagan. Il se
voit en hiver dans le district de Cariboo. (Brooks.) Cet oiseau se
montre sur les îles Vancouver et Lulu, ainsi qu'autour des lacs de
l'intérieur. (Rhoads.) On a noté le hibou à oreilles courtes partout
pendant l'été, depuis les environs du cap Blossom jusqu'au Kowack,
sur le détroit Kotzebue, Alaska. (Grinnell.) C'est un oiseau-migra-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 345
teur régulier et commun à l'île St-Michael où il habite en été, se trou-
vant aussi loin au nord que le détroit Kotzebue, où on s'en est procuré
des peaux en 1880. (Nelson.) C'est l'oiseau de proie le plus commun
dans l'Alaska. On le trouve sur toute la terre ferme, ainsi que sur les
îles Aléoutiennes. (Turner.) On en a collectionné de nombreux spé-
cimens à St-Michael, ainsi qu'un spécimen unique à Unalaska. (Bis-
hop.) Ce hibou se trouvait assez commun dans la plupart des endroits
que nous avons visités en 1902 à la base de la péninsule d'Alaska.
(Osgood.) On le voit de temps en temps sur les îles Pribilof , surtout
en hiver. {Palmer.) Une série de neuf spécimens de cet oiseau a été
collectionnée à Point Barrow, Alaska, au mois de juin 1898. {Mc-
Ilhenney.)
Notes sur la reproduction. — Le hibou à oreilles courtes est
commun à l'automne, dans l'est d'Ontario En 1891, on en a tué
un spécimen près de Lansdowne. Cet oiseau couve chaque année sur
les îles Madeleine dans le golfe St-Laurent. Il construit par terre
un nid de légère construction au milieu du carex, de la laîche.etc,
et quelquefois des arbrisseaux bas et buissonneux, et il pond au
mois de juin, de cinq à neuf œufs. J'ai dans ma possession une couvée
de neuf œufs prise le 14 juin 1898, dans la partie la plus nord des îles,
et je ne doute point que plusieurs couples appartenant à cette espèce
couvent dans ces lieux chaque année. Le 23 mai 1902, M. Ed. Beau-
pré de Kingston a trouvé un nid contenant sept œufs dans le marais
Cataraqui près de cette ville. Ce nid se trouvait dans un endroit
humide et herbeux. L'année dernière (1906), j'ai eu le bonheur de
trouver, le 30 mai, un nid contenant deux jeunes oiseaux bien déve-
loppés, dans le marais Cataraqui. (Rév. C. J. Young.)
On a trouvé douze nids de cette espèce en différentes endroits sur
les "Barrens", ainsi que dans les régions boisées, mais ils étaient tous
à terre, et ne consistaient que de dépressions faites par l'oiseau
dans ce but, et garnies d'herbes sèches et de feuilles desséchées.
On a remarqué qu'à peu près la moitié de ces dépressions contenaient
quelques plumes qui semblaient avoir été arrachées de sa poitrine
par l 'oiseau-mère. Elle se tient de temps en temps clouée à son
nid. Le nombre d'œufs dans chaque nid variait entre trois et cinq,
mais on en a vu un qui en contenait sept. Le 30 juin 1865 nous
avons observé un hibou volant autour d'un certain endroit sur le?
"barren grounds". et nous avons fini par croire que sa compagne
ne se tenait pas loin de là; un soupçon confirmé par la surexitation
346 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
inquiète de la part de cet oiseau aussitôt que nous avons commencé
à chercher l'autre. Nous étions quatre de mes compagnons et moi-
même ainsi complètement occupés pour plus d'une heure avant que
nos efforts fussent récompensés par la vue de la femelle s'élevant du
son nid, situé au centre d'un petit massif de saules rabougris, d'un
pied de hauteur, juste au moment où on allait marcher sur elle.
Le nid était composé d'herbes sèches et de plumes, et contenait
cinq œufs. Nous avons du nous approcher souvent de cet oiseau pen-
dant notre recherche prolongée. (Macfarlane.)
J'ai trouvé cette espèce en train de nicher dans le Manitoba et
la Saskatchewan, faisant son nid par terre et pondant de cinq à
sept œufs. J'ai dans ma possession trois couvées d'œufs, prises
à la baie Shoalwater, ainsi qu'à la baie Mackenzie, Amérique arctique.
Une couvée de cinq œufs a été recueillie, le 4 juin 1890, et encore
une autre de cinq, le 7 juin 1898, de sorte que cet oiseau semble
pondre ses œufs dans les régions arctiques dans la première semaine
de juin. Le nom Eskimo de cet oiseau est Nipiaiclooktik. (W.
Raine.)
CLV. SYRNIUM. Savigny. 1809.
368. Chouette du Canada.
Syrniiim varium (barton) preble. 1902.
Cette espèce habite Terreneuve apparemment en été, quoiqu'elle
n'y soit pas commune. (Reeks.) Plusieurs spécimens de la chouette
du Canada ont été pris à Moose Factory, sur la baie James. (Preble.)
Cette espèce habite la Nouvelle-Ecosse en grand nombre, l'hiver
et l'été. {Downs, Gilpin e Tufts.) Elle abonde dans le Nouveau-
Brunswick. (Chafnberlain.) Elle habite en permanence Scotch Lake,
comté d'York, Nouveau- Brunswick, s'y trouvant assez commune.
(W. H. Moore.) On l'a prise à Beauport. Elle habite la province
de Québec. (Dionne.) La chouette du Canada habite, en perma-
nence, Montréal, mais elle n'y est pas commune. Le 25 octobre
1889, et le 8 février 1890, j'en ai tué deux spécimens, un mâle et une
femelle, sur l'éperon du Mont Royal. (Winile.) Cette espèce habite
assez communément le district d'Ottawa. (Ottawa Naturalisi, Vol. V.)
Elle n'est rare nulle part le long dans le sud de l'Ontario, mais je n'ai
jamais entendu dire qu'on l'ait vue plus loin au nord. {Mclhvraith.)
La chouette du Canada habite les districts de Parry Sound, et de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 347
Muskoka, en nombre, ainsi qu'au lac Cache, dans le parc Algonquin.
En hiver elle habite Toronto, Ontario, régulièrement. (/. H. Flem-
ing.) L'endroit le plus au nord où j'ai rencontré cet oiseau est à
Whitney, sur le chemin de fer Parry Sound, dans le nord de l'Ontario.
(/. Hughes- Samuel.) Cette espèce habite rarement le district de Lon-
don. iW. C. Saunders.) Elle est rare et probablement un oiseau de
passage. Elle passe l'été en petit nombre, mais se trouve plus com-
munément à l'est de Winnipeg, Manitoba. (£. T. Selon.) J'ai deux
mentions provenant du Manitoba se rapportant à cette espèce, l'une
de la rivière Ochre, l'autre d'en dedans des limites de la ville de Por-
tage la Prairie. (Alkinson.) On a décrit cet oiseau d'après un spé-
cimen envoyé de la baie d'Hudson par M. Graham. Je n'ai jamais
remarqué cet oiseau pendant mes voyages dans l'Amérique du Nord.
(Richardson.)
Notes sur la reproduction. — -L'on rencontre quelques-uns de
ces oiseaux chaque année le long du St-Laurent, mais ils ne s'y trouvent
pas communs. On a trouvé le nid dans un trou d'arbre près de King-
ston. Ontario, et au mois de juillet, il y a quelques années, j'ai vu cinq
jeunes oiseaux qui ont été tués à environ un mille en dehors de la ville
de Brockville, Ontario. {Rév. C. J. Young.). Cet oiseau est rare.
On n'a reçu aucune mention authentique relativement à la repro-
duction de cette espèce aux alentours de London, Ontario, bien
que, sans doute, elle doit y couver. {W. E.Saunsder).
369a. Chouette tachetée.
Syrnium occidentale caurinum. (C. H. Merriam). 1898.
J'ai vu un spécimen de cette chouette qui avait été pris sur le
Fraser, à quelques milles en aval de Chilliwack, Colombie-Britannique.
Elle est apparemment restreinte, dans ses migrations, à la vallée du
Fraser inférieur, où elle habite localement, et se trouve rare. (Brooks) .
CLVL SCOTIAPTEX— SwAiNsoN. 1837.
370. La chouette cendrée.
Scotiaptex nebulosa. Forster. Preble. 1902.
M. James Mackenzie s'est procuré à Moose Factory, sur la baie
James, un spécimen numéroté (32,306), qui se trouve actuellement dans
la collection de la Smithsonian Institution. On n'a pas de mention de la
348 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
présence de cette espèce provenant d'ailleurs au Canada. {Packard) .
On en a vu une, le 28 août 1899, sur la rivière Humber, Terreneuve.
{L. H. Porter). Un spécimen de cet oiseau pris dans le comté de
Pictou, Nouvelle-Ecosse il y a quelques années, est le seul connu, à
l'exception d'un autre dans la collection de feu Dr McCulloch. {Gil-
pin). La chouetce cendrée se rend à grand Manan, Nouveau- Bruns-
wick, en hiver. (Herrick). On l'a prise à Lorette. Elle habite dans
le nord de la province de Québec. (Dionne). C'est un oiseau qui ne
visite Montréal en hiver que rarement. Pendant l'hiver de 1889-90,
cette chouette est apparue dans cette ville en grand nombre, et on en
pris de nombreux spécimens. (Wintle.) Elle ne visite Ottawa que
rarement en hiver. (G. R. White). M. M. W. Kelly, un cultivateur
de South March en a tué un spécimen, le 20 novembre 1905, à qua-
torze milles d'Ottawa. {Rév. Gl Eifrig). En, hiver cette espèce est
accidentelle dans le sud de l'Ontario. J'en ai vu des spécimens pris
dans le Muskoka, ainsi qu'à Hamilton. (Mcllwraith) . Cet oiseau se
trouve quelquefois en très grand nombre en hiver dans les districts de
Muskoka, et Parry Sound. Il ne se rend qu'irrégulièrement aux alen-
tours de Toronto, Ontario, quelquefois se montrant en grand nombre
dans le sud de l'Ontario, mais généralement il en est absent. De telles
migrations sont rares, la dernière à Toronto ayant eu lieu vers 1889.
Le dernier spécimen remarqué dans cette ville a été mentionné en
1896. (/. H. Fleming). Le 28 février 1896, on en a pris un spécimen
sur l'île de Toronto. Au mois de décembre 1898, j'en ai vu une prise
à Whitney, sur le chemin de fer Parry Sound, et on m'a montré deux
beaux spécimens de cet oiseau qui avait été pris, l'année précédente
à Scotia Junction sur le même chemin de fer. (/. Hughes Samuel).
La chouette cendrée ne visite le Manitoba que rarement, en hiver-
On la trouve généralement le long de la rivière Rouge, et au lac Win-
nipeg. {E. T. Selon). En hiver cette espèce ne visite le Manitoba
qu'irrégulièrement. En certaines années elle s'y trouve en très grand
nombre, en d'autres, elle en est absente entièrement. (Atkinson). Elle
est rare à Aweme, Manitoba. (Criddle). On en a vu une au Petit
Lac des Esclaves, Athabasca, ainsi qu'un autre, entre ce lac et Peace
River Landing en 1903. (Spreadborough). Cet oiseau imposant,
premièrement décrit de la baie d'Hudson, n'est aucunement rare dans
les Territoires du nord-ouest. Il habite tous les endroits boisés entre
le lac Supérieur, et la latitude 67° ou 68°, ainsi qu'entre la baie
d'Hudson et le Pacifique. Il est commun aussi aux bords du lac de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 349
l'Ours, et là, ainsi que sur les parallèles de latitude plus hautes, il faut
qu'il poursuive sa proie, pendant les mois d'été, à la lumière du jour.
Il se tient, cependant, en dedans des bois, et ne fréquente pas les
Barren Grounds, comme le fait le Harfang. (Richardson) . C'est
une espèce rare. On n'en a tué qu'à Sumas. (Lord). Elle est
rare. J'en ai, dans ma possession, un spécimen pris à Chilliwack,
Colombie-Britannique, au mois de novembre 1887, ainsi qu'un autre,
pris en 1891 au lac Stewart, dans la même province latitude 54°.
(Famiin). Cette chouette ne se montre qu'en petit nombre à
Chilliwack, où probablement elle couve. Elle est rare, en hiver,
au lac Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks). Un spécimen
de cette espèce que l'on a tué à Vernon, Colombie-Britannique, a
été empaillé, l'année dernière, (1891), par M. Pound. (Rhoads).
Cette belle chouette est bien connue par toutes les parties boisées de
l'Alaska, où elle abonde depuis Sitka en allant au nord jusqu'aux
limites boisées du nord, ainsi que dans tout le territoire à partir
des environs du détroit de Behring. (Nelson). Elle habite la
vallée du Yukon, et on l'a obtenue sur la côte, à la fondrière Uphim,
dans la partie nord du delta du Yukon. (Tiirner). M. Bishop l'a
notée, à deux ou trois endroits dans l'intérieur de l'Alaska.
Notes sur la reproduction. — Je ne dirais jamais que cette chouette
se trouve en «grand abondance» dans la région de l'Anderson, comme
on le dit, par inadvertance, à la page 33, vol. III du Land Birds.
Nous n'en n'avons certainement vu que très peu de spécimens, et nous
n'avons trouvé qu'un nid, celui mentionné dans le même paragraphe,
le 19 juillet 1862, près de la rivière Lockhart ; sur le chemin qui mène à
Fort Good Hope. Ce nid était construit dans une épinette blanche,
à une hauteur d'à peu près vingt pieds de la terre, et était composé
de brindilles et de mousse, légèrement garnies de plumes et de duvet.
Il contenait deux œufs, ainsi que deux jeunes oiseaux, récemment
morts. A notre approche, la femelle quitta le nid et s'envola vers un
autre arbre, à quelque distance de là, où elle fut tuée. (Macfarlane.)
Pendant l'hiver de 1895-96, nous avons reçu, M. Dippie et moi-
même, plus d'une douzaine de ces oiseaux à leur état naturel, qui
ont été tués dans l'Alberta. Nous avons aussi reçu à peu près 50
spécimens de la chouette épervière d'Amérique à leur état naturel,
le même hiver. Des colons m'ont informé que toute l'Alberta four-
millait de hiboux, qui restaient jusqu'au mois d'avril lorsqu'ils émi-
graient tous au nord à l'exception d'un couple de chouettes cendrées
350 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
qui restaient, et qui nichaient dans le district de la rivière Red Deer.
M. Dippie a pris les œufs ainsi qu'un des deux vieux oiseaux, et
cette mention relativement à la reproduction de cette espèce, se trouve
probablement la seule provenant d'un endroit aussi méridional, car
sa demeure estivale se trouve le long du lac Great Bear, et plus au
nord encore. Cette espèce couve à l'embouchure du Mackenzie dans
l'Amérique arctique, y faisant un nid de brindilles et de mauvaises
herbes, dans les épinettes blanches les plus hautes qu'elle puisse
trouver. (W. Rame.)
370a. Chouette de Laponie.
Scoiiaptex nehulosa lapponica A. O. U. Committee. 1903.
Un seul spécimen de cette espèce a été pris, le 15 avril 1876, dans
le delta du Yukon, et on me l'a envoyé. On dit qu'elle est très rare.
{Turner.)
CLVII. CRYPTOGLAUX Richmond. 1901..
371. Nyctale de Richardson.
Cryptoglaux ietigmalmi richardsonii (Bonap.) Richmond. 1901.
On a mentionné la présence de cette espèce à la baie Repuise, et à
York Factory. Elle se trouve probablement par toute la région
de la baie d'Hudson. (Preble.) C'est possible qu'elle habite Terre-
neuve, mais je ne l'y ai pas vue. (Reeks.) En hiver, elle ne
visite la Nouvelle-Ecosse que rarement. (Downs, Gilpin, Tufts.)
On la rencontre de temps en temps à St. John, Nouveau-Brunswick.
(Chamberlain.) On en a pris un à Lac Scotch, comté d'York,
Nouveau-Brunswick, en hiver. {W. H. Moore.) Cette espèce a été
priseàBeauport. Elle hiverne dans la province de Québec. (Dionne)
Elle ne visite Montréal que rarement en hiver. (Wintle.) La nyc-
tale de Richardson visite Ottawa, Ontario, en hiver. M. G. R. White
l'a prise, et M. Lees l'a vue dans cette ville. (Ottawa Naturalisi,
vol. V.) Mes spécimens de cet oiseaux ont été tués à Toronto, On-
tario, et je n'ai dans ma possession, que très peu de mentions relative-
ment à sa présence en d'autres parties de la province. (Mcllwraith.)
La nyctale de Richardson est un oiseau-migrateur en hiver à Toronto,
où elle se trouve irrégulière. M. Kay en a rencontré un spécimen ou
deux dans le district de Parry Sound. (/. H. Fleming.) Cette espèce
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 35 1
habite probablement les parties boisées du Manitoba, s'y rendant en
grand nombre pendant l'hiver. Au mois de janvier 1885 M. Hine,
de Winnipeg, m'en a fait voir plusieurs douzaines de peaux prises,
à l'automne précédente, près de Winnipeg. E. T. Selon.) Elle visite le
Manitoba régulièrement et assez communément en hiver. {Aktinson .)
Cet oiseau visite Aweme, Manitoba assez rarement en hiver. (Criddle.)
Je ne puis pas déterminer l'étendue des migrations de cette espèce,
mais je crois qu'elle habite toute la région boisée depuis le Grand
Lac des Esclaves jusqu'aux Etats-Unis. EUe est si commune sur les
bords de la Saskatchewan que le voyageur peut entendre son pipeau
presque chaque nuit à n'importe quel endroit qu'il choisisse pour y
faire son bivouac. (Richardson.) Ce hibou, ou celui qui lui ressem-
ble beaucoup a été très souvent remarqué dans le pays entre Fort
Good Hope et la rivière Anderson. (Macfarlane.)) On le voit en
allant vers le nord jusqu'à Fort Simpson, sur le Mackenzie. Il y est
assez rare. (Ross.) En hiver il ne visite Chilliwack, Colombie-Bri-
tannique qu'en petit nombre. Une invasion considérable de ces
oiseaux eut lieu par toute l'intérieur méridional pendant l'hiver de
1898-99. Cette espèce est rare, en hiver, dans le district d'Okanagan;
il habite le district de Cariboo, Colombie-Britannique, pendant tout
l'hiver, et a été prise, en 1901, à Quesnel, dans ce district. (Brooks.)
Ce beau petit oiseau est commun dans tout le nord de l'Alaska où il
y a des arbres, ou des buissons pour l'abriter. {Nelson.) La nyctale
de Richardson ne se montre pas sur le littoral à St-Michael, mais elle
habite les endroits boisés. iTiirner.)
Notes sur la reproduction. — L'on rencontre ce petit hibou à
la fin de l'automne dans l'est de l'Ontario. J'en ai vu tuer un spéci-
men près de Kingston. Il couve en assez grand nombre sur les îles de
la Madeleine, choisissant généralement un trou fait par un «pic » dans
la souche d'une épinette blanche morte. J'ai vu enlever, en 1898, deux
couvées d'œufs, l'une en avait quatre, et l'autre cinq. La couvée de
quatre œufs, ainsi qu'une partie des restes du vieil oiseau tué par des
corneilles qui occupaient un arbre voisin, sont actuellement en ma
possession. Les œufs avaient été pondus au commencement d'avril.
L'autre couvée a été recueillie le 3 mai, la mère ayant été prise sur le
nid en même temps. {Rév. C. J. Young.) M. Le docteur George me
dit que la nyctale de Richardson niche dans le nord de l'Alberta.
(H'. Raine.)
352 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
372. Nyctale d'Acadie.
Cryptogland acadica (Gmel) Richmoxd. 1901.
M. James MacKenzie a obtenu à Moose Factory sur la baie James,
le spécimen (N° 32,301) actuellement dans la collection à la Smith-
sonian Institution. {Packard). C'est un oiseau-migrateur d'été
commun à Terreneuve. (Reeks). Il habite la Nouvelle-Ecosse,
bien qu'il commence a y être rare. {Downs). Cet oiseau habite
la Nouvelle-Ecosse en grand nombre. (Gilpin). La nyctale d'Acadie
se trouve à Wolfville, comté d'York, Nouvelle-Ecosse pendant
toute l'année, se montrant en plus grand nombre en hiver. (H. F.
Tufts). En 1902, on en a entendu un couple, le 12 juin, à Sydney,
sur l'île du Cap Breton. (C R. Harte). Cette espèce habite St.-
John, Nouveau-Brunswick pendant toute l'année, mais elle s'y
trouve plus commune en hiver. {Chamberlain). Elle habite Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, en permanence. Elle
n'y est pas commune, mais elle y couve. {W. H. Moore). Elle
habite la province de Québec, et a été prise a Beauport. {Dionne).
Ce petit oiseau habite Montréal en permanence, et y est commun.
Je l'ai pris, le 24 mai 1884, dans les bois en aval d'Hochelaga, ainsi que
sur l'île Jésus, et sur le Mont Royal. {Wintlé).
La nyctale d'Acadie habite le district d'Ottawa, en assez grand
nombre. {Ottawa Naturalist, Vol. V). Quoi qu'elle habite l'Ontario,
elle ne s'y trouve pas souvent, et en certains hivers on ne la voit pas
du tout à Hamilton, tandis qu'en d'autres on l'a prise en nombre.
{Mcllwraith). Elle n'est pas commune à Emsdale. On dit qu'elle
habite Port Sydney, et les districts de Parry Sound, et Muskoka. Elle
est répandue partout dans l'Ontario, quoiqu'elle ne s'y trouve pas
en grand nombre. On l'a vue par grandes bandes à l'automne
sur l'île de Toronto. Cette espèce habite Toronto régulièrement
en hiver, et probablement y couve, car j'ai en ma possession un
jeune oiseau, pris le 15 mai 1889, et un autre, pris au mois d'août.
On l'a observée au lac Cache, dans le parc Algonquin. (/. H.
Fleming). Cette nyctale ne se trouve pas commune dans le district
de London, bien que des jeunes y ont été trouvés. On la voit le plus
souvent en hiver et à l'automne. On peut démontrer que cette es-
pèce est un oiseau-migrateur car j'en ai trouvé vingt-quatre spé-
cimens morts pendant mon trajet de quelques milles sur le littoral
du lac Huron. iW. E. Saunders). La nyctale d'Acadie n'habite qu'en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 353
petit nombre. On ne la remarque que sur la rivière Rouge, et en allant
vers l'est dans le Manitoba. {E. T. Selon). C'est un oiseau-migrateur
irrégulier et se trouve répandue inégalement dans le Manitoba, parais-
sant en nombre à certaines saisons, et à d'autres étant complètement
absente. Il se peut qu'elle y couve, mais on ne l'a jamais remar-
quée pendant l'été. {Atkinson). Elle est rare à Aweme, Manitoba.
(Criddle). On l'a vue à la rivière Blindman, Alberta. (C F.
Duppie). On l'a notée à Edmonton, Alberta, mais pas dans
les montagnes avant que l'on fût arrivé à la rivière Columbia. On
en a vu quelques spécimens, au mois de juin 1890, au lac Arrow,
dans la vallée de la rivière Columbia, et d'autres à Sicamous, au
mois de juillet 1889. Dans la nuit du 1er juillet 1905, on a entendu
le pipeau d'une nyctale d'Acadie, à notre camp sur la rivière Skagit,
Colombie-Britannique. {Spreadborough) . On ne l'a pas remarquée
sur la route suivie par l'expédition, mais des spécimens de cette
nyctale ont été envoyés de la Nouvelle-Calédonie par M. Archibald
Macdonald. (Richardson) . On ne la prend qu'à l'est de la chaine
du littoral. (Lord). Elle n'est nullement commune. Je l'ai prise
en hiver au goulet Burrard, et quelques spécimens ont été pris sur l'île
de Vancouver. M. Anderson fait mention qu'il a vu cette espèce à Port
Simpson, Colombie-Britannique. (Fannin). Elle se montre assez
communément à Chilliwack, Colombie-Britannique, où il est bien
possible qu'elle habite. Elle est commune, en hiver, au lac Oka-
nagan, dans la même province et dans la même saison elle habite le
district de Cariboo. (Brooks). Au mois de juillet 1892, on en a
pris un mâle, qui n'était pas arrivé à sa maturité, à Vernon,
Colombie-Britannique. (Rhoads).
Notes sur la reproduction — J'ai en ma possession, une couvée
de cinq oeufs, de la nyctale de l'Acadie, prise le 23 mai à Scotch
Lake, Nouveau-Brunswick. Les oeufs se trouvaient à différents
degrés d'incubation, depuis ceux qui étaient frais jusqu'à ceux dont
l'incubation était déjà bien commencée, démontrant ainsi que l'in-
cubation commence lorsque le premier oeuf est pondu. Le nid se
trouvait dans l'ancien nid de Colaptes auratus, situé sur la souche
d'une d'épinette blanche, à vingt pieds de terre. {W. H. Moore). Un
nid, pris au mois d'avril 1892, contenait six oeufs. Un autre a été
trouvé en avril 1906, dans le nid abandonné d'un pic doré du nord,
dans le comté de King. Il était à vingt pieds de terre, dans le
tronc d'un pin dans une forêt épaisse. {H. F. Tufts). La nyctale
354 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
de l'Acadie couve peu souvent le long du St-Laurent, car, au mois de
juin 1892, j'en ai vu attraper un jeune, en vie, sur une des îles bois-
sées dans le fleuve. L'oiseau a aussi été trouvé près de Kingston,
Ontario. (Rev. C. T. Young). On en a tué un jeune oiseau en
plumes naissantes, au mois de juin près de St-Thomas, Ontario.
Cette espèce couve sans doute, dans quelques uns des grands
marécages de cèdre. {W. E. Saunders). J'ai en ma possession une
couvée d'œufs prise au nord de Peterboro, Ontario, le 17 maii894.
Les œufs étaient placés dans le trou d'un pic. (W. Rainé).
372a. Nyctale de l'Acadie du Nord-Ouest.
Cryptoglaux acadica Scotœa. (Osgood).
Cette espèce à plumage sombre, se répand, sans doute, par toute
la région humide du littoral Pacifique. A cause, probablement de
sa rareté, l'on n'a pas remarqué cet oiseau auparavant, car ses ha-
bitudes, en général, sont celles qui caractérisent les nombreuses
autres espèces particulières à la même région, qui depuis longtemps
ont été reconnues dans la nomenclature des oiseaux. Les seuls
autres spécimens que j'ai examinés sont quelques types imparfaits,
venant du détroit de Puget, qui se trouvent actuellement dans la col-
lection au musée National. Ceux-ci s'accordent avec l'espèce type
en richesse de couleur, ainsi qu'en quantité de taches sombres. Cette
espèce a été collectionnée par le révérend J. H. Keen, qui l'a bien
généreusement présenté à la collection de la Commission biologi-
que. Un petit hibou, apparemment de cette espèce, vola au-des-
sus de notre vaisseau, le 4 juillet à onze heures du soir, pendant que
nous étions à l'ancre dans le détroit Houston-Stewart. C'est le
seul hibou que nous ayons vu pendant notre visite aux îles. (Osgood).
Cette Nyctale se trouve dans la région du détroit de Puget, et au nord,
jusqu'aux îles de la Reine Charlotte. (A. 0. U. liste vérifiée, lime,
supplément).
373. Le hibou maculé.
Megascops, asio (Lin'n) Stejn. 1885.
Le hibou maculé est un oiseau-migrateur en été dans Terreneuve,
où il se trouve en assez grand nombre. (Reeks) Il est apparemment
très rare à St-John, Nouveau-Brunswick, mais il couve à Grand-
Manan, où l'on dit qu'il est très commun. (Cham-berlain) . Ce
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 355
hibou est très rare à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Bruns-
wick. {W. H. Mooré). En hiver il visite Montréal, bien, qu'en
petit nombre. Les deux espèces se voient ici. {Wintle). J'ai
obtenu mon premier spécimen de ce hibou à Ottawa. Ontario, au mois
de décembre 1902, après l'avoir clierché et attendu pendant quelques
années. Il se trouvait dans la phase grise ou normale, et portait
un joli plumage. {G. R. White). Le même mois M. Young en a pris
un beau spécimen à Hurdman's Bridge près d'Ottawa, et on en a
vu un autre perché, en plein jour sur un arbre dans' l'avenue Daly,
Ottawa. (Macotm). On a établi définitivement que cette espèce
couve à Ottawa. Aux mois de juillet et août 1906, M. Geo. White
a trouvé, à diverses reprises, quatre ou cinq spécimens de ce hibou
dans un hangar peu utilisé. Ils y ont trouvé une entrée, mais ils
n'ont pas pu en sortir. (Rev. G. Eifrig).
Le hibou maculé est le plus abondant des hiboux aux alentours
d'Hamilton, et on en a vu au moins quarante pendant l'hiver de 1883-
84, tandis qu'en 1885-86 on n'en a pas vu un seul. {Mclwraith) .
Ce hibou est rare à Emsdale. M. Ka\' mentionne qu'il habite Port
Sydney, ainsi que les districts de Muskoka, et Parry-Sound. Il couve
aux alentours de Toronto en nombres restreints. La phase rouge du
plumage est rare. On la voit, généralement, pendant plusieurs années
de suite, et alors elle disparaît. (/. H. Fleming). Cet oiseau habite
le district de London en assez grand nombre, mais on ne le voit que de
temps en temps dans le comté de Bruce, Ontario. {W. E. Saun-
ders). jM. Hunter prétend que le hibou maculé se trouve dans le
Manitoba, lorsqu'il dit «J'en ai vu un couple à la baie Sabaskong,
Lac des Bois et, en 1871, je l'ai entendu à Pointe du Chêne». {E.
T. Selon). Cet oiseau est rare à Aweme, Manitoba. (Criddle).
L'auteur lui-même l'a signalé des alentours de Fort Pelly, Mani-
toba, mais il a découvert plus tard que l'oiseau qu'il avait vu était
la nyctale de l'Acadie.
Notes sur la reproduction. — Le hibou maculé est l'un des hiboux
qui devient plus nombreux qu'autrefois. Il couve dans les forêts pro-
pices dans l'est de l'Ontario. On me parle de la présence de ce hibou,
et je l'ai même vu sur l'île Wolfe, ainsi que des jeunes oiseaux près
de Landsdowne. A l'automne on l'entend souvent dans la nuit.
Tout récemment on l'a trouvé en train de couver dans les terrains
environnant l'asile de Rockwood, à Kingston, Ontario. (Rev. C. J.
Young). Il est bien répandu dans le district de London, et couve dans
les cavités des arbres. {W. E. Saunders).
356 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
373a. Hibou maculé de Kennicott.
Megascops asio Kennicottii (Elliott) Stejn. 1885.
Un spécimen de cet oiseau, dans sa phase de brun fauve, a été
pris à Sitka, et décrit par M. D. T. Elliot. Depuis quelques années
nous avons appris que cette espèce se répand le long de la côte nord-
ouest, depuis Sitka, jusqu'à l'état d'Orégon. (Nelson). J'en ai
obtenu un mâle de M. Sindley, de Victoria, Colombie-Britannique.
(Rhoads). Cet oiseau habite toute la Colombie-Britannique, en grand
nombre, et couve aux alentours de Victoria. (Kermode). M. Keen
l'a vu à Masset, sur les îles Queen Charlotte. (Osgaod). M M. Bishop
et Osgood ont vu, à Cariboo Crossing Colombie-Britannique, deux
spécimens qu'ils croyaient appartenir à cette espèce.
373. Le hibou maculé de Macfarlane.
Megascops asio macfarlanei. Brewst. 1891.
Cette espèce se trouve sur la partie sud de la terre ferme de la Co-
lombie-Britannique, à l'est de la chaîne du littoral. (Fannin). On
a classifié sous ce titre un spécimen de cet oiseau aperçu, le 16 juillet
1889, à Sicamous, Colombie-Britannique. (Macoun).
373k. Hibou maculé de Puget-Sound.
Megascops asio saturatus. Brewst.
Ce hibou se montre sur l'île de Vancouver, ainsi que sur le littoral
sud de la Colombie-Britannique. Il couve dans le voisinage de
Victoria. {Fannin). Il habite, en nombre, la vallée du Fraser
inférieur. (Brooks). Aux mois de juillet et août 1901, il était
commun dans les bois autour du lac Chilliwack, Colombie-Britan-
nique et habitait en grand nombre sur toute l'île de Vancouver.
{Spreadhorotigh) .
CLIX. BUBO.— Dumeril. 1806.
375. Duc de Virginie.
Bîibo virgianiis (Gmel). Bonap. 1838.
Le duc de Virginie habite Terreneuve en été, et y couve. {Reeks).
Il est commun sur la rivière Humber, Terreneuve. (L. H. Porter).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 35?
C'est un oiseau qui se trouve en grand nombre dans la Nouvelle- Ecosse,
pendant toute l'année. {Downs-Ttifts). Il hiverne dans la Nouvelle-
Ecosse, ainsi que sur l'île du Cap-Breton, et y couve. (Gilpin). Cet
oiseau habite le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). On en a
vu plusieurs jeunes dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-
Brunswick. {Brittain et Cox). Il habite en permanence, mais en
petit nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
{W. H. Moore). Pendant l'hiver de 1897-98, on l'a vu une fois, mais
on l'a entendu très souvent, dans le comté de Cumberland, Nouvelle-
Ecosse. (Morrell) . On le voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson.
{Clark). On a pris ce hibou à Beauport. Il habite la province de
Québec. {Dionne). C'est un oiseau qui habite Montréal en nombre,
et en permanence. Le 18 octobre 1885, j'ai vu deux de ces hiboux
dans les bois à la jonction St-Martin, et encore deux autres, au même
endroit, l'année suivante. A chaque occasion ils étaient attaqués par
une foule de corneilles. On en prend de nombreux spécimens dans le
voisinage. {Wintle). Le 2 juin 1896, on en a vu deux spécimens sur la
rivière Moose, dans le nord de l'Ontario. On n'a pas remarqué l'espèce
pendant que l'on traversait l'Ungava. {Spreadborough) . Ce hibou
n'habite le district d'Ottawa que rarement. {Ottawa Naturalist Bol.
V). Il se répand partout dans l'Ontario, et, quant à sa couleur, il est
très variable. {Mcllwraith). Cette espèce couve en grand nombre, et
habite les districts de Parry-Sound et Muskoka. Elle habite les alen-
tours de Toronto, Ontario régulièrement en hiver, mais en été elle y est
rare. On en voit aussi dans le parc Algonquin, où quelques spécimens y
couvent. (/. H. Fleming). Le 29 mars 1897, j'ai tué un de ces oiseaux
dont l'estomac contenait la plupart de la carcasse d'une corneille, y
compris les pennes primaires des ailes. Si ce fripon puissant à l'ha-
bitude de faire des visites nocturnes aux endroits ou juchent les cor-
neilles pendant le mauvais temps, ce n'est pas étonnant que celles-ci
lui rendent le réciproque, en plein jour. (/. Hughes Samuel). J'en
ai vu trois jeunes, ainsi qu'un vieux sur la rivière Missinabi, le 20 juin
1904. {Spreadborough). Cet oiseau est bien répandu par tout le dis-
trict de London, y couvant dans de grands nids de bonne heure au
printemps. {W. E. Saunders). L'espèce type se trouve dans la
Colombie-Britannique, ainsi que toutes sortes de croisements entre
saturatus le plus sombre et subarticus, presqu'assez claire pour
appartenir à Varcticus. {Brooks). Une discussion relativement
aux espèces appartenant à Bubo virginianus trouvées dans l'état
de Washington, ainsi que dans la Colombie- Britannique, se trouve
78870 — 24
358 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans un article dans l'Auk vol. X, p. i8, (1893). Il est probable
que toutes les espèces de Bubo virginianus se trouvent dans la
Colombie-Britannique. (Rhoads).
Notes sur la reproduction. — Lorsque nous sommes arrivés
dans le Muskoka, le duc de Virginie y était très rare, et je n'en ai vu
que deux spécimens pendant vingt ans, mais, pendant tout ce temps là,
la chouette du Canada s'y trouvait très nombreuse. Depuis que le
duc de Virginie y est devenu commun, cette chouette en est disparue
presqu'entièrement, de sorte que maintenant on ne l'entend, et on ne
la voit que rarement, et le duc de Virgine y est actuellement aussi
commun que ne l'était la chouette du Canada. Ceci me porte à
croire que cette dernière a été tuée ou chassée par le premier. Le duc
de Virginie n'est pas trop fier pour tuer une souris, s'il lui manque
d'autre proie, mais je crois qu'il se nourrit principalement de lièvre
en hiver. Pendant l'été il tue de nombreux putois d'Amérique. Mes
frères en ont trouvé, une fois, un spécimen mort de ses blessures cau-
sées par les m.orsures d'un putois d'Amérique, qu'il avait saisi. Cet
oiseau tue des rats-musqués à l'automne lorsque ces bêtes sont en train
de construire leur domicile, et parcourent les marais cherchant l'herbe
pour cette construction. Une nuit, il y a deux ans, un de ces oiseaux
est entré dans une cour de ferme, et a tué deux oies. Le cultivateur
l'a pris au piège quelques soirs plus tard. Ces hiboux sont générale-
ment trouvés dans des bois épais le long des rivières et des ruisseaux.
L'espèce de l'ouest, dans le Manitoba et dans le nord-ouest, se trouve,
généralement dans des buissons de saules le long des bords de ruis-
seaux, et des fondrières. J'en ai vu, à de nombreuses reprises, s'en-
voler d'une souche ou d'une pierre vers le bord du ruisseau lorsque
j'approchais, ce qui me fait croire qu'ils aiment se baigner, et à se
laver bien que je ne les aie jamais vu à l'eau. Elle se nourrit princi-
palement de lièvres qui habitent les taillis. {Spreadborough) . Cette
espèce construit dans des trous dans les arbres quand elle peut les trou-
ver ; elle construit aussi dans des grandes ciguës, des hêtres, ou d'autres
grands arbres dans le voisinage d'Ottawa. Le nid est placé près du
tronc de l'arbre, et se compose de brindilles sèches, probablement
garnies de feuilles, et de plumes. Les œufs s'y trouvent au nombre de
deux ou de trois. {G. R. Whité). Cet oiseau est assez commun le long
du St-Laurent, mais il devient rapidement plus rare. J'ai vu son nid à
plusieurs reprises; une fois près de Perth, Ontario, dans une épinette
rouge, à une hauteur de pas plus de douze pieds de terre, et conte-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 359
nant, le 30 mai 1886, deux jeunes oiseaux juste capables de voler
Le duc de Virginie couve très de bonne heure. J'ai trouvé le 11 avril
1895, un nid contenant deux œufs dont l'incubation était bien avan-
cée. Il était situé dans un bouleau jaune, et, l'année précédente,
avait été occupé par un couple de buses à manteau roux. Trois ans
plus tard, ce nid était encore occupé par les hiboux. Ensuite en 1899,
j'ai trouvé un autre nid, le 28 mars, dans une grande ciguë à environ
soixante pieds de terre, lorsque le temps faisait très froid, et la neige
enveloppait la terre. Ce'ui-ci contenait deux œufs dans un état d'in-
cubation très avancée. Ce hibou se prête facilement à la domesticité,
et ne paraîtpas souffrir du changement de la température. J'en ai eu
un spécimen chez moi pendant quinze ans. {Rev. C. J. Young). Il y
avait au-dessous d'un nid de cette espèce, contenant deux gros jeunes
oiseaux, et trouvé en mai 1900, de nombreux débris d'oiseaux et de
mammifères, et parmi les premiers se trouvaient les restes d'une buse
de la Pensylvanie ainsi que ceux de deux buses à manteau roux, et
d'une à queue rousse. Le duc de Virginie est l'oiseau qui couve le
plus de bonne heure chez nous. Des couvées complètes ont été prises
près de London dès le 24 février, et généralement tous les œufs sont
pondus avant le 10 mars. {W E Saunders)
375a. Duc de Virginie de l'ouest.
Buho virginianus suharticus (Hoc). 1852.
On a dernièrement mentionné la présence de cette espèce à Toronto,
Ontario. Il n'y a pas un seul spécimen de ce hibou dans les anciennes
collections. Depuis 1893 j'en ai examiné quatre spécimens dont les
taches étaient très prononcées. De ces quatre, deux étaient des
oiseaux types; les autres étaient plus sombrement tachetés, mais
aucun de ces oiseaux ne s'approchait de l'espèce occidental is, ayant
relativement peu de la couleur jaunâcre en-dessous du blanc. (/. H.
Fleming) .
Cet oiseau habite le Manitoba en nombre partout où il y a des bois.
Evidemment il habite le Manitoba en permanence, où il se trouve
commun. {E. T. Selon). Cette espèce semble se distinguer de celle
de Virginianus simple, ainsi que de l'espèce ar tiens, qui est
encore plus claire, par sa position géographique seulement, car toutes
les trois espèces se fondent si graduellement l'une dans l'autre, que
l'on ne peut pas à certains moments distinguer entr'elles. J'ai
78870— 24I
360 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
classifié tous les spécimens pris dans le Manitoba sous ce titre-ci,
mais je crois que l'on peut obtenir des spécimens dans le Manitoba
démontrant tous les traits caractéristiques des autres espèces, car l'on
prend des oiseaux de toute nuance et de toute grosseur chaque
saison, lorsqu'un mouvement considérable de la part des hiboux
a lieu. Les hiboux de l'espèce Virginianus, quel que soit le
résultat des recherches sur leur compte, couvent régulièrement et
communément par toute la région boisée du Manitoba, ainsi qu'à
l'ouest jusqu'à Edmonton. Très souvent on en prend de très petits
spéciments, de couleur claire, soit au printemps, soit à l'automne, et il
est possible qu'il soit démontré que ceux-ci appartiennent à l'espèce
((ArcHcus)). (Atkinson). Cette espèce habite Aweme, Manitoba, en
assez grand nombre. {Criddle). De beaux spécimens de cette espèce
ont été pris au mois de mai 1892, à Indian-Head, Saskatchewan ; à
Medicine Hat et au lac Crâne, Saskatchewan, en mai 1894, ainsi que
dans les côtes Cypress au mois de juin de la même année. Quelques-uns
ont été observés sur le ruisseau Old-Wives, Saskatchewan, et à West-
Butte, latitude 49° dans la même province, en 1895. Pendant l'été de
1891 on a vu cette espèce de temps en temps à Banff, dans les Mon-
tagnes Rocheuses, et au mois de juillet 1902, on l'a observée près de
Cascade, ainsi que sur la montagne Sophie, Colombie-Britannique, à
la frontière. Au mois de mai 1889, on l'a-vait prise à Agassiz, Colom-
bie-Britannique. {Spreadboroiigh) . Cet oiseau se trouve dans toutes
les parties des territoires du Nord-Ouest, où les arbres sont grands, et
M. Drummond l'a pris dans les Montagnes Rocheuses. (Richardson) .
On le voit en allant au nord jusqu'au cercle arctique, et, au delà de
cette région, sur le fleuve Mackenzie. (Ross). II abonde à l'est,
et à l'ouest de la chaîne littoral. (Lord). Ce hibou se montre
en nombre dans la Colombie-Britannique. (Streator). Il habite
en abondance, toute la province. {Fannin). Il est assez commun
dans la vallée du Fraser inférieur. (Brooks). Cet oiseau se trouve
par toute la région boisée dans le nord de l'Alaska, et se répand,
à l'autom-ne, jusqu'à la côte ouverte et sans arbre, le long de la mer
de Behring, ainsi qu'à certaines parties de la côte arctique. (Nelson).
Il ne visite l'île St-Michael que de temps en temps, et se trouve remplacé
sur les «Barren Grounds» par le harfang. (Turner).
M. Bishop mentionne la présence de cet oiseau à beaucoup d'en-
droits dans le Yukon, et dans l'Alaska, et M. Osgood dit qu'il l'a
trouvé com.mun dans les parties de l'Alaska qu'il a traversées en 1902.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 36 1
Notes sur la reproduction. — Le i8 septembre 1884 on a vu
cette espèce à Portage-la-Prairie. M. C. W. Nash me donne une des-
cription très intéressante concernant un couple de ces oiseaux qui
s'étaient nichés ici dans les bois, et, d'après tout ce que l'on a observé,
il est presque certain qu'ils se nourrissaient principalement des poissons
qui abondaient dans un petit ruisseau dont l'eau coulait d'un lac à
travers ces bois jusqu'à la rivière Assiniboine. Lorsque M. Nash
a examiné les gésiers de deux des jeunes oiseaux appartenant à ce
couple qu'il avait tué, il les a trouvés pleins de poissons. Dans
un endroit il y avait, incontestablement des preuves qu'un hibou avait
attrapé un grand poisson avec une patte, tout en se tenant au bord
du ruisseau avec l'autre. Le ruisseau, entouré de grands arbres nus,
étant très petit, se trouve un lieu favori, le soir, entre la rivière et le
lac pour les grands poissons, de sorte que toutes les conditions se
prêtent pour que les hiboux puissent poursuivre leur penchant pour
la pêche. Le 8 mai 1884, j'ai trouvé un couple de ces oiseaux en pos-
session d'un vieux nid dans le Big-Swamp, sur la rivière Assiniboine,
au sud de Big-Plain. Ce nid était situé à environ 30 pieds de terre,
dans la fourche d'un peuplier, qui était encore sans feuilles. Il se
composait de bâtons et de brindilles, et était indistinguible de celui
d'une buse à queue rousse. Une fois ou deux j'ai essayé de tuer le
vieil oiseau assis sur le nid, mais il était trop sur ses gardes, et, évidem-
était en possession de toutes ses facultés même pendant le jour. (E.
T. Selon).
Un couple de ces oiseaux étaient déjà nichés dès le 20 mars
en 1892, à Indian-Head, Saskatchewan. Le 24 mai j'ai visité le
nid et j'ai emporté les deux jeunes oiseaux chez moi. Ils sont
bientôt devenus très apprivoisés et m'ont laissé les caresser, et
malgré qu'ils aient souvent becqueté mes mains, ils n'ont jamais
pu en tirer du sang. Ils semblent avoir peu de force dans leur
bec. Avant le 7 juillet ils étaient aussi gros que les parents. Cela
dépend beaucoup de leur nourriture combien de fois ils évacuent des
boulettes. S'ils se nourrissaient de gophers entiers découpés avec
leur peau ils expulseraient environ cinq fois par semaine; si, au
contraire, ils se nourrissaient de corps d'oiseaux dont la peau était
déjà enlevée, l'évacuation des boulettes aurait lieu environ trois fois
par semaine. Le 3 juin, j'ai trouvé un nid contenant deux très jeunes
oiseaux. Leurs yeux n'étaient pas encore ou^•erts et ils ne semblaient
avoir qu'à peu près cinq jours. Le 7 du mois l'un a ouvert ses
362 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
yeux, et l'autre les a ouverts le 10. Ces oiseaux étaient tous blancs
lorsqu'ils étaient très jeunes, sans avoir d'oreilles du tout. Leurs
yeux sont d'abord très petits, ayant l'iris d'un blanc sale, et, ce
n'est qu'à l'âge d'un mois que leurs yeux atteignent la couleur jaune
claire. (Spreadborough) .
375b. Duc de Virginie de l'Arctique.
Bubo virgiyiianus arciicus (swains) cass. 1854.
Les citations suivantes se rapportent probablement à Subarticus,
mais faute de spécimens, on ne peut pas résoudre cette question.
A l'automne de 1883 on a tué un oiseau appartenant à cette espèce
près de la montagne Duck, Manitoba. Au mois d'octobre 1880
M. Macoun en a pris un autre dans les côtesTouchwood, Saskatchewan.
{E. T. Selon.) Ce très joli hibou semble être rare. On en a vu
un spécimen en train de voler à midi dans le voisinage immédiat
de Carleton House. Cet oiseau a été abattu d'un coup de flèche
par un petit sauvage. {Richardson.) En 1903, on en a vu un
spécimen à Peace River Landing, Athabasca. {Spreadborough.) On
a très souvent remarqué ce hibou, ou le précédent, entre Fort
Good Hope et la rivière Anderson. (Macfarlane.) On voit parfois
cette espèce de couleur pâle dans le nord de l'Alberta, où elle couve.
(W. Raine.) MM. Bent et Bishop en ont collectionné quatre spécimens
dans l'ouest de la Saskatchewan qui étaient tous plus ou moins
intermédiaires entre cette espèce et la précédente, étant aussi clairs
comme couleur que ceux appartenant à l'espèce articus, mais,
d'un autre côté, ayant les pattes plutôt tachetées que d'une couleur
parfaitement blanche.
375c. Duc noirâtre.
Bubo virgianianus saluralus ridgw. 1877.
Cet oiseau est assez commun à Fort Chimo, Ungava, où il habite.
On en a obtenu des jeunes duvetés, le 20 juin 1884. {Packard.)
Le duc noirâtre ne visite Montréal qu'en petit nombre en hiver.
J'ai acheté un beau spécimen de cette espèce, le 8 février 1892, au
marché Bonsecours, qui avait été tué quatre jours auparavant à
Boucherville. {Wintle.) Parmi les hiboux du genre «Bubo» que
l'on prend, en hiver, à Toronto, il y en a quelques-uns au plumage
très foncé, qui sont habituellement très gros et apparemment
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 303
ceux-ci se rapportent à l'espèce heterocnoniis d'Oberholser. (/.
H. Fleming.)
Le duc noirâtre est une espèce de hibou très foncée du genre
«Bubo», et on le rencontre le long de la côte humide et fortement
boisée du territoire de l'Alaska, d'où il se répand vers le sud jusqu'à
l'état de Washington. {Nelson.) Il abonde à l'ouest de la chaîne
du littoral. (Fannin.) J'en ai vu deux, spécimens le 14 mai
1904, près d'Elko, Colombie-Britannique, ainsi que deux autres, le
20 mai, qui n'étaient qu'à moitié développés. J'ai vu aussi cette
espèce à Midway, au ruisseau Meyer, à Sidley et à la rivière Skagit,
Colombie-Britannique. {Spreadborough.) M. Anderson en a pris
un mâle-adulte sur le ruisseau Sheep, et un autre au camp Cari-
boo, sur la péninsule Kenai, Alaska, qui sont classifîés sous ce
titre par M. Chapman.
Notes sur la reproduction. — M. Dicks a collectionné pour moi
une belle peau de l'espèce foncée du genre «Bubo», ainsi que les
deux œufs, à la baie Sandwich, Labrador. Les œufs ont été recueillis
le 1er mai 1896. Le nid qui était gros et composé de brindilles,
de mauvaises herbes et d'un tas de rebut, fut construit sur le sommet
d'une épinette blanche. {W. Raine.) Le 10 avril 1903, j'ai trouvé
un nid dans une touffe de branches qui poussaient sur le tronc d'un
grand cotonnier, à Penticton, Colombie-Britannique. Il se compo-
sait d'un tas de brindilles, et contenait deux œufs presque frais.
Je ne suis pas bien fixé sur la classification de cet oiseau, mais il
est un peu trop foncé pour appartenir à l'espèce de l'ouest, et pas
assez pour être de l'espèce noirâtre. {Spreadborough.)
Remarque.
M. H. C. Oberholser, dans « Proc U. S. Nat. Mus., XXVII, 1904,
p. 177-192, a publié une révision des grands hiboux américains
du genre Bubo qui rendrait nécessaire, si l'on suivait ce système
chez nous, de grands changements dans les noms de toutes les espèces
d'oiseaux qui fréquentent le Canada, et un remaniement des limites
géographiques qu'on leur attribue dans la première édition de ce
catalogue. Comme la plupart des citations publiées se rapportent
aux spécimens que nous n'avons jamais vus, l'ancien arrangement
a été conservé, mais les noms et la distribution de diverses espèces
d'oiseaux mentionnés par M. Oberholser, sont imprimés ci-dessous.
364 ' COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Tant d'observateurs mentionnent la présence de deux ou plus de
ces espèces intermédiaires dans la même localité, qu'il est presque
certain que l'on aura encore de nouveaux changements à faire dans
la distribution géographique que nous a établie M. Oberholser.
Grand duc.
Asio magellanicus virginianus (gmelin).
Cet oiseau se trouve dans le sud du Canada et dans l'est des
Etats-Unis, ainsi qu'à l'ouest jusqu'à la province d'Ontario. M.
Oberholser ne fait mention de sa présence ni dans l'Ontario, ni dans
les Etats de l'est, et il ne parle pas non plus de sa présence dans
la province de Québec, dans la Nouvelle- Ecosse, et dans le Nouveau-
Brunswick. Nous savons que cette espèce couve dans ces trois der-
nières provinces, et nous supposons par cela que l'oiseau qui habite
ces provinces, et qui y fait sa reproduction, appartient à une espèce
non décrite, ou à l'espèce du Labrador.
Le duc du Labrador.
Asio magellanicus heterocnemis. Oberholser Proc. (Musée national
DES Etats-Unis, Vol. XXVII, p. 187.)
Cet oiseau habite le Labrador, y compris au moins la côte nord
du territoire d'Ungava. On a vu des spécimens de cette espèce
dans les endroits suivants: à Makkovik, à Okkak, à Hopedale,
sur l'île Turnavik, et à Lance au Loup dans le Labrador, ainsi qu'à
Fort Chimo, à Near Forks et à Fort Nascopee, Ungava.
Duc de l'Arctique.
Asio magellanicus wapacuthu (Gmelin).
Cette espèce fréquente le nord du Canada, depuis la baie d'Hudson
jusqu'à la vallée du Mackenzie; en hiver elle s'en va vers le sud
jusque dans le nord des Etats-Unis. On en a examiné des spécimens
venant de Fort Resolution, sur la rivière Slave, à soixante-quinze
milles en aval de Fort Smith, dans le territoire Mackenzie. On
la voit dans la Saskatchewan à partir du lac Moose et le Pas, ainsi
que dans l'Ontario, à partir de Moose Factory, sur la baie James,
et l'île Michipicoten, sur le lac Supérieur.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 365
Le duc noirâtre.
Asio mageUanicus saturaius. (ridgway).
On voit ce hibou dans la région du littoral du Pacifique, depuis le
nord de l'état de Washington jusqu'au sud de l'Alaska. Des spéci-
mens de cette espèce venant de Kamloops, de Lund et d'Ashcroft,
Colombie-Britannique, ont été examinés, ainsi que d'autres venant
de Sitka, Alaska.
Duc d'Alaska.
Asio mageUanicus algistns. oberholser.
Cette espèce se montre dans la région de la côte nord-ouest d'Alaska.
On en a examiné des spécimens venant de St-Michel, de la rivière
Kowack, du Yukon inférieur, ainsi que de Port Huron et de la rivière
Aleknagik, Alaska.
Le duc de la Colombie-Britannique.
Asio mageUanicus lagophomis. oberholser.
Cet oiseau fréquente l'état de Washington, le nord de l'Oregon,
(excepté la région de la côte), et l'Idaho, s'en allant vers le nord,
à travers l'est et le centre de la Colombie-Britannique jusqu'au
goulet Cook, et à l'intérieur de l'Alaska. On en a examiné des spéci-
mens venant de Vernon, Colombie-Britannique, ainsi que d'autres de
Nulato, Fort Yukon, Hope, Cook, Knick, et de la rivière Kowack,
Alaska.
CLX. NYCTEA Stephens. 1826.
376. Harfang.
Nyctea nyctea (Linn.) Licht. 1854.
Le harfang est très commun en été, dans le Groenland. Il est plus
nombreux dans l'inspectorat du nord que dans celui du sud. On le
trouve aussi sur le littoral de l'est, et il se répand à l'ouest jusqu'aux
îles Liddon et Melville, latitude 75°. {Arct. Man.) On le voit de
temps en temps sur l'île Ellsmere. {E. Bay.) C'est un visiteur rare,
en hiver, à Ivigtut. {Hagerup.) Cet oiseau est commun partout dans
le pays. Il couve à Fort Chimo, Ungava. {Packard.) On en a vu
366 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
quelques spécimens au commencement du printemps, aux environs de
Fullerton, sur la baie d'Hudson. Les indigènes disent que cette espèce
couve dans l'intérieur. En 1901, pendant la migration vers le sud,
on a pris plus d'une trentaine de ces oiseaux au cap Dufïerin, sur le
côté est de la baie d'Hudson, au moyen de pièges à renard. Ces
pièges furent placés, par intervalles, sur le sommet de perches courtes,
le long du littoral. (A. P. Low.) Diverses expéditions arctiques ont
constaté la présence du hargfang à plusieurs endroits au nord, et au
nord-ouest de la baie d'Hudson. (Preble.) Il est assez commun dans
Terreneuve, et c'est bien probable qu'il y habite toute l'année.
(Reeks.) En certaines années cet oiseau fréquente la Nouvelle-Ecosse
en grand nombre, et, en d'autres, il ne s'y montre qu'en petit nombre.
En tout cas, on ne le voit que dans l'hiver. (Downs.) Comme
oiseau d'hiver, le harfang est commun et souvent très nombreux.
Au mois d'août 1854, on l'a vu sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse.
{Gilpin.) Cet oiseau visite St-John, Nouveau-Brunswick, en
hiver. On dit que parfois il y passe l'été. {Chamberlain.) Il se
montre en hiver, quoiqu'il se trouve rare, à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore.) On l'a pris à
Beauport, et, en hiver, on en voit à Québec. {Dionne.) Le harfang
visite Montréal, en hiver. En certaines années il s'y trouve rare, et,
en d'autres, il y est plus nombreux. Pendant l'hiver de 1891-2,
j'en ai vu cinq femelles et deux mâles, exposés en vente à la fois au
marché Bonsecours. {Wintle.) En hiver, cet oiseau se rend dans le
district d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Il est irrégulier, en
hiver, dans l'Ontario, quelquefois se montrant en nombres considéra-
bles, et à d'autres étant tout à fait absent. {Mcllwraith.) Ce
hibou se trouve, en hiver, dans les districts de Parry -Sound et Muskoka
mais il n'y est pas commun, sauf dans les années où a lieu une mi-
gration extraordinaire. C'est un oiseau-migrateur régulier à Toronto.
On l'a remarqué en très grand nombre aux environs de la ville, par
intervalles irréguliers. La volée de 1901-02 a duré depuis le mois
de décembre jusqu'au mois d'avril. (/. H. Fleming.) On rencontre
le harfang dans l'est d'Ontario à l'automne, et, en hiver, et on en a tué
à la pointe Long, sur l'île Wolfe, près de Kingston. (Rév. C. J. Young.
Cette espèce semble préférer les grands marais pour sa demeure
temporaire, lorsqu'elle vient au sud de l'Ontario, sans doute parce
qu'ils lui rappelent les régions sans arbres auxquelles elle est habi-
tuée. {W. E. Saunders.) On peut voir ces beaux oiseaux tout près
de ma maison à Kew Beach, Toronto, presque tous les jours, en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 367
hi\-er, mais ils sont très circonspects. Ils se tiennent sur les champs
de glace, le long de la plage, hors de la portée d'un fusil. Mon voisin,
M. Harold Douglas, en a tué un spécimen le 28 novembre 1901.
Une fois blessés ils devienent très féroces, et un chien a peur de les
attaquer, car ils se jettent sur le dos, et lancent des coups rapides
avec leurs griffes pointues et fortes, et, malheur au chien qui se laisse
griffer la face par un harfang blessé. Cet oiseau couve en dedans
du cercle arctique. (W. Rai?ie.) Dans son étude sur le harfang
publiée dans VAuk vol. XXI, p. 271 et suivantes, M. Ruthven
Deane donne une description de l'abondance extraordinaire de cet
oiseau dans le Canada pendant la migration de 1901-02.
Le harfang habite le Manitoba en assez grand nombre en hiver.
Il y arrive au commencement de l'automne, et s'en va au mois d'avril.
{E. T. Seton.) Il est devenu très rare à Aweme, Manitoba, dans les
années récentes, probablement à cause du fait qu'on le tue toutes les
fois que l'occasion se présente. (Criddle.) En hiver, il abonde depuis
Norway House jusqu'à la baie d'Hudson. (Dr R. Bell.) On en a vu
un spécimen le ler avril, et le dernier, le 20 avril, en 1892, à Indian
Head, Saskatchewan. {Spreadboroiigh.) C'est un oiseau qui habite
régulièrement partout l'ouest du Canada, en hiver, s'y trouvant en
très grand nombre, mais, on n'a pas de renseignements à l'effet qu'on
l'ait remarqué pendant la saison de la reproduction. {Atkinson.)
Ce très joli et puissant oiseau est commun dans les parties septen-
trionales de l'Amérique du nord. En été, il fréquente les terres
les plus arctiques, et poursuit sa proie pendant le jour, comme, en
effet, il est nécessaire pour lui de le faire. Lorsque je l'ai vu sur les
Barren Grounds, il était généralement accroupi par terre, et si on
le faisait lever, il s'abattait après une courte en\-olée. Il choisit pour
sa proie des lemmings, des lièvres, et des oiseaux. Il fait son nid à
terre, et pond généralement quatre œufs. (Richardson.) On le voit
en allant vers le nord jusqu'à Fort-Norman. Il y est rare. (Ross.)
Cette espèce n'est pas nombreuse aux environs de l'Anderson, et nous
n'avons jamais pu enlever un œuf. (Macfarlane.) Elle se montre
assez souvent près de l'embouchure du Fraser. (Lord.) Elle
habite les parties nord de la province, s'en allant vers le sud, pen-
dant quelques années seulement, jusqu'à l'embouchure du Fraser,
et l'île de Vancouver. (Fannin.) C'est un oiseau-migrateur irré-
gulier à Chilliwack, Coloml)ie-Britannique. On le voit parfois, en
hiver, au lac Okanagan, dans la même province. Il y en avait
368 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
plusieurs spécimens empaillés dans le district de Cariboo.
(Brooks.) On l'a pris à Skidgate, ainsi qu'à Masset, sur les îles
Queen Charlotte. Les mineurs et les marchands aux environs du
goulet Cook, Alaska, disent que les harfangs ont été souvent tués
là pendant l'hiver. Ces oiseaux se trouvent régulièrement en hiver
à la base de la péninsule d'Alaska. (Osgood.) Cette espèce se res-
Lreint principalement aux parties les plus stériles de la côte, et de l'in-
térieur depuis la région de Sitka, en allant vers le nord jusqu'à l'ex-
trémité la plus septentrionale de l'Alaska, et se trouve toujours moins
nombreux dans les endroits boisés. On la voit aussi sur les îles dans
la mer de Behring, mais en plus petit nombre sur la chaîne Aléoutienne.
(Nelson-Turner.) On peut dire que cet oiseau habite Point Barrow,
bien que dans le cœur de l'hiver il se retire ainsi que le lagopède jus-
qu'à la région des cerfs, c'est-à-dire, aux vallées des grands fleuves
qui se jetent dans l'océan Arctique à l'est de Point Barrow. (Mur-
doch.) J'ai trouvé le harfang inopinément rare dans le voisinage
du détroit Kotzebue, et, quant on l'a vu, il s'est montré plutôt par
individus isolés. {Grinnell.) On le voit généralement en hiver
sur les îles Pribylof, dans la mer de Behring, mais parfois il s'y
montre en été. {Wni. Palmer.)
Notes sur la reproduction.^ — ^Dans le livre de M. Bendire intitulé,
«Life Historiés of N. A. Birds», on fait mention d'un harfang. On
dit que cet oiseau nichait dans le Manitoba, et que l'incubation de ses
œufs était très avancée à la mi-février, mais il suffit de prendre en consi-
dération la saison — ^le milieu de l'hiver — pour condamner cette mention
comme étant une pure invention de la part de celui qui est censé
avoir trouvé le nid, un nommé Le Grand T. Meyer, ce nom, sans
doute, étant un pseudonyme. On dit que le nid était construit de foin,
d'herbes, et de brindilles, chaudement garni de plumes, et qu'il se
trouvait à une hauteur de dix-huit pouces au-dessus du niveau de la
prairie. Le prétendu découvreur de ce nid n'a jamais été au Canada,
autrement il saurait que la terre est généralement couverte d'une
couche épaise de neige à ce moment, et qu'il serait impossible
que le harfang ne fût pas enterré dans les bancs de neige; d'ailleurs
si l'oiseau quittait ses œufs pour quelques minutes ils gèleraient et
ensuite éclateraient. J'ai dans ma possession une couvée de sept œufs,
ainsi qu'un autre de quatre, prises par M. Young sur l'île Herschell,
à l'ouest de la baie Mackenzie. Cet oiseau se niche dans les parties
les plus élevées sur l'île Herschell et pond ses œufs dans une cavité
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 369
garnie d'herbes et de plumes. J'ai encore une autre couvée prise sur
l'île Baillie, dans la baie Franklin, le 20 juin 1900, par le capitaine
Bodfish. Les nids se trouvaient sur la terre élevée, l'oiseau ayant
choisi ces lieux pour sa reproduction afin de pouvoir bien surveiller la
région environnante. (W^ Raine). Cette espèce ne se trouve pas
nombreuse dans la région de l'Anderson, et tout effort fait pour
prendre même un seul nid contenant des œufs, fut sans succès. Une
fois nous avons remarqué un harfang en train de chasser des mar-
mottes {Spermophilus empêtra) sur les Barren Grounds, et il n'y a
pas de doute que le harfang ainsi que d'autres hiboux prennent
quelquefois les œufs appartenant aux lagopèdes, et aux canards, etc.
(Macfarlane) .
CLXI. SURNIA. DuMERiL.
377. Chouette épervière.
Surnia ulula. (Linn) Bonap. 1842.
L'introduction de cet oiseau dans notre faune repose sur la prise
d'un spécimen unique par M. L. M. Turner, près de St-Michael, Alaska,
au mois d'octobre 1876. (Nelson). Les indigènes affirment que cette
espèce habite les alentours de St-Michael, y et couve, et qu'elle est
un oiseau du littoral qui ne va pas très loin dans l'intérieur. (Turner)
377a. Chouette épervière d'Amérique.
Surnia ulula caparoch. (Mûll) Stejn. 1884.
Ou fait mention de la présence de cette espèce à beaucoup d'endroits
dans la région de la baie d'Hudson. (Preble). Elle est rare à Fort
Chimo, Ungava; le 8 juin 1884 on y a obtenu des œufs, et des jeunes
duvetés presque prêts à quitter le nid, furent pris le 20 juin. (Packard) .
La chouette épervière d'Amérique est le hibou le plus commun dans
Terreneuve, ou, en tout cas, celui que l'on voit le plus souvent.
(Reeks). Elle devient à l'heure actuelle très rare dans la Nouvelle-
Ecosse. (Doivns) . Elle ne fréquente qu'en petit nombre la Nouvelle-
Ecosse en hiver. (Tufts). Elle est un oiseau rare dans le Nouveau-
Brunswick, mais on la prend de temps en temps. (Chamberlain).
Cette espèce est rare au lac Scotch, comté d'York, Nouveau- Bruns-
wick. Elle s'y rend en hiver. (W. H. W. Moore). On la voit à
Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke). Elle fréquente
370 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Fort Churchill ainsi que York Factory, sur la baie d'Hudson. {Dr
R. Bell). Elle est rare au lac Mistassini, dans le nord de la province
de Québec et ne s'y montre qu'en hiver. (/. M. Macoim). On l'a
prise à Beauport, mais l'espèce n'est pas commune dans la province
de Québec. {Dionne). Ce hibou est un oiseau de passage à Mont-
réal. Dans certaines années il se trouve commun dans les bois
aux alentours de Montréal, et on le tue souvent à l'automne, ou de
bonne heure en hiver. {Wintle). Cette espèce se rend à Ottawa,
Ontario, en hiver, mais elle y est rare. {Ottawa Naturalist. Vol. V).
Elle est très rare à Clarendon, comté de Frontenac, Ontario,
mais on l'a tuée près de la gare. {Rev. C. J. Yoting). On peut
regarder cette espèce seulement comme oiseau rare en hiver dans
le sud de l'Ontario. Elle semble se montrer plus communément
dans le Muskoka et plus au nord. {Mcllwraith). Il y a quelques an-
nées on en a pris des spécimens aux alentours de Toronto, mais main-
tenant elle ne nous visite que rarement. J'en ai reçu des spécimens
venant des districts de Muskoka et Parry-Sound. En hiver elle ne
visite ces endroits qu'en petit nombre et s'y trouve irrégulière.
(/. H. Fleming). Au mois de décembre 1898, j'ai vu deux oiseaux
appartenant à cette espèce à Whitney, sur le chemin de fer Parry-
Sound, et le même mois j'en ai pris un autre à Scotia Junction. (/.
Hughes- Samuel)). On n'a pas de mentions récentes de cette espèce
provenant du district de London. W. E. Saunders) En 1904, on
en a vu un spécimen à la gare de Missinabi, Ontario. {Spreadborough) .
Cette espèce visite le Manitoba irrégulièrement en hiver, mais
M. Kunter affirme qu'elle y habite en permanence, et qu'elle couve
dans la région boisée à l'est de la rivière Rouge. C'est certain qu'elle
s'y trouve en nombre, et, pendant quelques hivers, y abonde. {E.
T. Selon). La chouette épervière d'Amérique visite le Manitoba
à l'automne et en hiver, régulièrement et en nombre, mais on n'a
pas de mention à l'effet qu'elle y couve. {Atkinson). Elle est plus
rare qu'autrefois à Aweme, Manitoba. {Criddle). Cette espèce est
commune d'un bout à l'autre des Territoires du Nord-Ouest, ainsi
que depuis la baie d'Hudson jusqu'au Pacifique. Elle se nourrit
en été principalement de souris et d'insectes, mais, en hiver, sa proie
est généralement le lagopède. {Richardson) . En 1903, elle se
trouvait commune depuis le Petit Lac des Esclaves jusqu'à la rivière
Peace. Le 26 avril 1905, on en a vu un spécimen à Midway, Colom-
bie-Britannique. {Spreadborough) . Elle se trouve commune au nord
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 37 1
sur le fleuve Mackenzie jusqu'à la côte arctique. (Ross). On la voit
à Rock Creek près du lac Osoyoos. (Lord). Elle habite à l'est de la
chaîne du littoral, se montrant de temps en temps à l'ouest jusqu'à
l'île de Vancouver, et couvant le long de la vallée de la Similkameen.
(Fannin). Cette espèce est rare à Chilliwack, il est probable qu'elle
couve dans les montagnes de la Colombie-Britannique. En hiver elle
est rare au lac Okanagan, dans la même province. (Brooks). M. W.
E. Findlay l'a recueillie sur l'île de Vancouver, et M. W. E. Pound
en a fait autant à Vernon, Colombie-Britannique. (Rhoads).
J'ai vu la chouette épervière d'Amérique, pour la première fois
près de la source de la rivière Hunt, dans les contreforts des mon-
tagnes Jade, à environ 20 milles au nord de notre camp d'hiver sur
la Kowak, au détroit Kotzebué, Alaska. Les oiseaux sont arrivés le
10 avril 1899, après en être partis le 21 septembre de l'année précédente.
(Grinnell). Cette espèce se trouvait assez commune en 1902, à
plusieurs endroits à la base de la péninsule d'Alaska. (Osgood). Un
couple de ces chouettes ont été observées de temps en temps pendant
que l'on se trouvait à la limite la plus élevée de la région boisée sur
les montagnes Kenai; Alaska. On en a vu un autre pendant les
derniers jours de septembre. (Figgins). On en a pris une femelle
au ruisseau Sheep, et un mâle au camp Moose. sur la péninsule Kenai,
Alaska en 1903. (W. P. Anderson). La chouette éperv'ière d'Amé-
rique est peut-être l'oiseau de proie le plus nombreux qui habite toute
la région boisée du nord de l'Alaska. Elle se restreint assez stricte-
ment à la région des forêts d'épinette blanche, et de pin, dans
l'intérieur, et se montre seulement comme oiseau passager le long des
côtes ouvertes des mers de Behring et Arctique, étant inconnue sur les
diverses îles dans la mer de Behring. (Nelson). Elle habite le district
du Yukon très communément, et abonde le long de la côte.
(Turner).
Notes sur la reproduction. — En 1889 on a signalé l'arrivée de
ces oiseaux le 10 avril, dans le district du Yukon, Alaska. A
cette date ils étaient déjà appariés, et dans l'oviducte d'une femelle
que l'on a prise, il y avait de gros œufs. Le 26 avril j'ai vu un
couple de chouettes éperv'ières d'Amérique, qui, par leur inquiétude,
m'ont fait deviner que leur nid était tout près. On l'a finalement
trouvé, mais, à ce moment, il ne contenait pas d'œufs. Il était situé
dans le bout creux d'un tronc incliné d'épinette blanche morte, à
environ dix pieds de terre. Les fragments secs et gâtés au fond
372 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
formaient une dépression bien arrondie. L'oiseau-mâle faisait beau-
coup de tapage, émettant souvent une roulade qui portait très loin.
Les deux oiseaux prenaient fréquemment un ton plaintif, se répon-
dant tour à tour, l'un à l'autre. Le 8 mai pendant que je marchais à
la raquette à travers la campagne en allant vers la base des montagnes
Jade, mon attention fut attirée par la roulade lointaine d'une chouette
épervière. Après une recherche d'une demie-heure à travers une
forêt épaisse, j'ai trouvé l'oiseau perché sur le sommet d'une grande
épinette blanche, en partie cachée par le feuillage. Ensuite j'ai com-
mencé à examiner tous les arbres et les souches dans le voisinage.
J'avais abandonné tout espoir de trouver un nid, et je venais de partir
lorsque, par hasard, j'aperçus un trou dans une épinette blanche
morte qui était bien à deux cents mètres de moi. En l'approchant,
j'ai vu un oiseau accroupi qui était le mâle, comme je l'ai appris plus
tard. Sa queue dépassait de deux pouces au moins le trou dans
l'arbre, et sa tête était tournée de sorte que l'oiseau regardait par-
dessus de son dos. Lorsque je frappai l'arbre, il quitta le nid, s'envola,
la distance d'à peu près trente mètres, puis il se tourna et s'élança sur
ma tête comme un trait. Il descendit de tout son poids sur ma
tête, faisant couler le sang de trois blessures causées par ses griffes, et
arrachant mon chapeau qu'il lança à douze pieds de moi. La
chouette a fait tout ceci en fondant sur m^oi, la tête en avant. Lors-
qu'il était à la même distance à l'autre côté le brave oiseau s'est lancé
sur moi une ou deux fois encore avant que j'eus le temps de me remet-
tre pour tirer sur lui. La femelle, qui était évidemment l'oiseau que
j'avais premièrement vu faisant la sentinelle, arrivait à ce moment,
mais elle faisait moins de tapage. Le nid de ces oiseaux contenaient
trois jeunes qui venaient de sortir de l'œuf, ainsi que six œufs à diffé-
rents degrés d'incubation avancée. Les jeunes duvetés, bien que leurs
yeux fussent encore bien fermés, et qu'ils fussent très faibles, pous-
saient, sans cesse, des cris cajoleurs, surtout si l'on frappait l'arbre, ou
s'ils étaient secoués d'une manière quelconque. On pouvait entendre
leurs cris à une distance de vingt pieds de la base de l'arbre. Le nid
n'était évidemment que le trou agrandi d'un pic. Le bois qui l'en-
tourait était très mou et desséché de sorte qu'il avait été très facile
pour les oiseaux d'y faire une entrée plus grande. Celle-ci était
à quatorze pieds au-dessus de la neige, et le nid lui-même était à trois
pouces au-dessous de l'entrée. La cavité était garnie d'un mélange
de plumes et de morceaux de bois gâté. Toutes les plumes, étaient
apparemment arrachées de sa poitrine par l 'oiseau-mère. Le femelle
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 373
avait toute la poitrine, ainsi que l'abdomen, à partir du dessus du
sternum jusqu'à l'anus, entièrement dénuée de plumes. Les côtés,
jusqu'à la séparation entre les plumes de côté et celles du ventre
ainsi qu'à travers celles-ci sous les ailes, sur à peu près un pouce de
chaque côté, et en descendant, à l'intérieur des cuisses jusqu'aux
genoux, étaient dans le même état. Le mâle, au contraire, quoiqu'il
fût accroupi sur le nid quand on l'a trouvé, avait toutes ses plumes.
C'était le plus grand dépouillement de plumes que j'aie jamais vu
chez aucune espèce d'oiseau. (Grinnell).
La chouette épervière d'Amérique est assez commune dans les
régions de la rivière Anderson, bien que les quatre nids, dont on a pris
les œufs, fussent les seuls que l'on ait vus. Tous ces nids étaient
construits dans les pins à une hauteur assez considérable de terre.
On en a actuellement trouvé un sur les plus hautes branches, et, sem-
blable aux autres, il était composé de petits bâtons, et de brindilles,
et garni de foin et de mousse. Le mâle et la femelle qui occupaient
ce nid ont été tués et y ont laissé deux jeunes oiseaux, l'un qui avait
apparemment dix jours, et l'autre trois semaines, ainsi qu'un œuf
couvé. Tous les autres nids, sauf un, contenaient six œufs chacun,
et, dans un seul cas, on en a pris jusqu'à sept. Les vieux oiseaux ont
toujours désapprouvé notre manière d'agir. On n'a vu que quel-
ques hiboux seulement sur le territoire que l'on a traversé pendant les
saisons de 1864- 1865. Cette espèce passe l'hiver dans l'Amérique
arctique. {Macfarlnne). Cet oiseau couve modérément dans le
nord de la Saskatchewan. Le docteur George et M. Wenman m'in-
forment qu'ils l'ont remarqué en train de couver dans le nord de l'Al-
berta, aux alentours de Red Deer. J'ai reçu le vieil oiseau, ainsi que
quatre œufs, du nord de la Saskatchewan. Ces derniers ont été en-
levés le 6 juin 1899, le nid étant construit dans un saule, à neuf
pieds de terre. Cette couvée a été prise par M. F. Baines. J'ai
en ma possession une autre couvée de cinq œufs enlevée, le 24 mai
1896, au goulet Hamilton Labrador. Le nid contenant ces œufs
était construit sur le sommet d'une épinette blanche. {W. Raine).
CLXII. SPEOTYTO Gloger. 184-2
378. Le hibou a terrier.
Speotyto cunicularia hypogœa (Bonap) Coves. 1872
On a premièrement remarqué ce hibou à un endroit sur la frontière
un peu à l'est de la rivière des Français, pas loin de l'embouchure de
78870—25
374 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
la rivière Milk, où quelques spécimens habitaient un endroit où il y
avait de nombreux chiens de prairie {Cynomys hidovicianus) . Cet
endroit semble être la limite des migrations de cet oiseau au nord,
et celui-ci est nulle part aussi nombreux dans cette région qu'en beau-
coup d'endroits plus méridionaux. On l'a vu une deuxième fois un
peu à l'ouest de la rivière au Français, et, pour la troisième fois, en
plus grand nombre sur une partie de la prairie près des côtes Sweet-
grass. En autant que je le sache, il n'y avait pas de chiens de la prairie
ni à cet endroit ni à l'endroit dernièrement mentionné, mais, la
terre cependant était criblée de terriers de la marmotte fauve (Sper-
mophilus richardsoni) qui semblaient convenir aussi bien aux hiboux.
{Cônes). La première mention de cette espèce provenant du Mani-
toba, se rapportait à un couple pris à six milles au nord de Portage-la-
Prairie le 2 juin 1897. On me les a apportés, et un de ces oiseaux
est actuellement dans ma collection. Depuis ce temps les oiseaux
semblent s'accommoder des conditions, et ont augmenté en nombre
en plusieurs parties du Manitoba, occupant les vieux trous de
renard et de blaireau, et, aujourd'hui ils y habitent en été régulière-
ment et toujours en nombres augmentant. Je ne les ai pas vus,
cependant, à l'ouest entre Portage-la-Prairie et Edmonton, le long de
la voie du chemin de fer Grand Tronc Pacifique, probablement
parce que notre chemin était trop au nord. Ces oiseaux sont très
féconds. Un nid, que l'on a déterré pour moi en 1904, contenait
huit jeunes oiseaux, et ceux-ci ont été sous beaucoup de rapports les
favoris les plus intéressants que j'aie jamais possédés. (Atkmson).
Cette espèce est rare, à Aweme, Manitoba, y couvant dans les anciens
trous de blaireau. (Criddle). Le 12 juin 1891, j'ai trouvé cet
oiseau en train de couver au lac Rush, dans la Saskatchewan.
J'ai pris la peine seulement une fois de creuser jusqu'à ses œufs.
Cela nous a pris près d'une heure pour nous emparer du nid qui
consistait d'une cavité garnie de bouse de vache, et qui contenait
sept œufs. Le terrier descendait à trois pieds sous terre et ensuite
par courait un autre distance de quatre pieds avant d'arriver au
nid. (W. Raine).
Le 23 juin 1896, on en a trouvé trois couples qui occupaient des
trous sur la prairie, un peu au nord de Moose-Jaw, Saskatchewan.
Les nids n'étaient pas creusés, cependant les oiseaux y nichaient. On
a vu cette espèce parfois au mois de juin 1895, le long de la rivière
Frenchman, Saskatchewan. Au mois de mai 1894, M. Spread-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 375
borough en a pris des spécimens à Medicine-Hat ainsi qu'au lac
Crâne, Saskatchewan, et en mai 1890, il en avait obtenu un autre à
Revelstoke, Colombie-Britannique. Il en avait trouvé aussi un.
certain nombre de couples en train de couver à Kamloops,
Colombie-Britannique, au mois de juin 1889. {Macoun). J'ai dans
ma possession trois mentions de cet oiseau provenant de l'ouest de
la chaîne du littoral, Colombie-Britannique. Dans l'intérieur semi-
aride à l'est de cette chaîne il couve assez communément. En
1901, on l'a pris aussi loin au nord que la rivière Willow, district de
Cariboo, Colombie-Britannique. {Brooks). Cet oiseau se rend à
l'est de la chaîne du littoral dans la Colombie-Britannique bien
qu'il n'y soit pas commun. Je ne l'ai vu que dans le voisinage
de Kamloops, mais j'ai entendu parler de sa présence à Ashcroft.
(Fannin) . Un voyage spécial a été fait dans le voisinage de Kamloops
et d'Ashcroft pour trouver cette espèce mais on n'a découvert aucune
trace des colonies de ces oiseaux qui y existaient autrefois. Le
dernier couple que l'on a su avoir habité cette localité a fait leur
nid dans le terrier d'un blaireau sur le bord de la rivière Thompson,
près de la maison du passeur. Depuis 1890, on n'a pas vu cette espèce
ni à Kamloops ni à Ashcroft. (Rhoads). En 1905, j'en ai observé
plusieurs spécimens près de la rivière Similkameen, Colombie-Britan-
nique, et, en 1906, j'en ai vu un autre à la tête du lac Chilliwack,
Colombie-Britannique. {Spreadhorough) .
CLXIII. GLAUCIDIUM Boie. 1826.
379. Petit hibou.
Glaiicidium gnoma Wagl. 1832.
Cette espèce est commune par toute la Colombie-Britannique.
{Fannin). Les oiseaux de l'intérieur de la Colombie-Britannique
que l'on a pris à Vernon, appartiennent au vrai type gnoma. M.
Pound dit qu'ils y passent l'hiver. (Rhoads). Le 10 septembre 1902,
on en a vu un sur la cime la plus haute de la montagne John Bull,
à une altitude de plus de 7,000 pieds, près de la rivière Salmon,
Colombie-Britannique. (Spreadhorough) .
379a. Petit hibou de la Californie.
Glaucidium gnoma californicum (Scl) A. O. U. Check-list. 1889.
Cette espèce se trouve dans la région de la côte du sud de la Colom-
bie-Britannique. (Fannin). M. Brewster me fait savoir que tous
78870—25^
376 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
les spécimens de cet oiseau venant de la Colombie-Britannique,
que je lui ai envoyés, se rapportent à cette sous-espèce. Ce hibou
habite Chilliwack, dans la vallée du Fraser, en assez grand nombre.
Il est commun en hiver au lac Okanagan, Colombie-Britannique.
(Brooks). De nombreux spécimens de cet oiseau ont été pris à
Chilliwack, Colombie-Britannique, à l'automne de 1901. En avril
1887 on en avait pris un autre près de Victoria, île de Vancouver.
(Spreadborough) . Il est nombreux à l'ouest de la chaîne côtière
Colombie-Britannique. (Rhoads).
ORDRE— COCCYGE— COUCOUS MARINS— PÉCHEURS.
Famille XXXîI. CVCULWM Coucous.
CLXIV. COCCYZUS Vieillot. 181 6.
387. Coucou à bec jaune.
Cocyzus americanus (Linn) Bonap. 1824.
Cet oiseau est très rare dans la Nouvelle-Ecosse. On en a pris un
à Halifax. (Downs). Il n'habite le Nouveau-Brunswick en été
qu'en petit nombre. (Chamberlain). Il se trouve accidentel et
rare. Quelques spécimens de cette espèce ont été tués sur l'île de
Montréal. J'ignore si dans les dernières années ils s'y sont rendus.
(Wintle). C'est un oiseau qui, en été n'habite la province de Québec
qu'en petit nombre. (Dionne.)
En été le coucou à bec jaune habite Ottawa, Ontario. Un couple
de ces oiseaux ont fait leur nid, en 1900, dans le jardin du lieutenant-
colonel White de cette ville. (Ottawa Naturalist, vol. V). Il est
assez rare, et ne se répand pas partout dans l'Ontario. On le croit
plus méridional dans ses migrations que le coucou à bec noir. (Mcll-
wraith). En été cet oiseau habite Toronto, Ontario en assez grand
nombre et y couve. On l'a considéré comme étant très rare dans
cette ville jusqu'à l'année 1889. Je l'ai vu en train de nicher à
Rosseau et je crois qu'il se rend à Emsdale dans les districts de Parry-
Sound et Muskoka. (I. H. Fleming).
Notes sur la reproduction. — On voit le coucou à bec jaune
parfois le long du St-Laurent, et aussi loin au nord que le comté de
Renfrew, Ontario. On le distingue facilement du coucou à bec noir
CA.TALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 377
car il est plus gros que ce dernier, et montre au vol plus de blanc sur
les plumes au bord de la queue. Il y a d'autres particularités qui le
distinguent de l'espèce suivante. J'ai constaté qu'il couvait au moins
une semaine ou dix jours plus de bonne heure que celle-ci, dans le
comté de Leeds. Son nid est aussi plus élevé de la terre et très négli-
gemment construit. Je l'ai trouvé à cinq reprises, les deux dernières
fois étant près de Lansdowne, Ontario, le 29 mai 1898, et le 23 mai
1899. Chaque nid contenait trois œufs, dans un état d'incubation
avancé. Ses œufs sont évidemment plus grands et plus pâles
que ceux du coucou à bec noir. Un nid que j'ai trouvé au mois de
mai 1888 près de Renfrew, Ontario, contenait un seul œuf. Ce nid
était dans un saule. {Rév. C. J. Yoiing). Il y a vingt ans cette
espèce s'est trouvée assez rare, mais aujourd'hui elle est plus commune
que le coucou à bec noir, et ce dernier est moins commun qu'autre-
fois. Le coucou à bec jaune est plus rare sur la péninsule de Bruce où
je ne l'ai vu qu'à deux reprises. Il ne me semble pas pondre plus de
quatre œufs dans ses couvées les plus nombreuses, tandis que le
coucou à bec noir pond jusqu'à six œufs. {W. E. Saunders). Cet
oiseau habite les alentours de Toronto, Ontario, en été, mais en petit
nombre. Un couple niche chaque saison, à une petite distance de ma
maison à Kew Beach. Ce coucou est tardif quant à sa reproduction
et a rarement des œufs avant la mi-juillet. Le 20 juillet 1895, j'ai
trouvé un nid à Kew Beach contenant deux œufs. Il était construit
dans un érable à douze pieds de terre. {W. Raine). Un nid construit
de brindilles, de feuilles, de radicules et de chatons, le tout garni de
matière végétale molle, a été enlevé à Ottawa, Ontario. Les œufs de
cet oiseau, en couvées de quatre à six, sont d'une couleur pâle verdâ-
tre. (G.R. White).
387a. Coucou de la Californie.
Coccyzus americanus occidentalis Ridgw. 1887.
Pendant que l'on nous transportait de l'autre côté du Fraser ^
Mount Lehman, nous sommes passés près d'une île d'où j'ai entendu
les tons clairs d'un coucou. J'ai dirigé l'embarcation vers l'endroit
et nous avons vu l'oiseau mais nous ne l'avons pas pris. {Streator).
Au mois de mai 1881, j'ai vu un de ces oiseaux au goulet Burrard, et
au mois de juin 1882, feu M. J. C. Hughes en a trouvé un couple en
train de couver à Kamloops. Au mois de juin 1887 j'en ai vu un
couple au marécage Skinner près de la ville de Victoria, et d'après
378 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
leurs actions j'ai fini par croire qu'ils couvaient dans cette localité.
Plus tard dans la même année on en a tué un spécimen sur la montagne
Tolmie. (Fannin). En été cet oiseau habite Chilliwack assez com-
munément, et il devient plus nombreux dans la région de la côte d'année
en année, probablement à cause des invasions de la chenille de l'espèce
((Aisiocampa sylvatica)) (la chenille de la tente forestière). (Brooks).
388. Coucou à bec noir.
Coccyzus erythrophthalmus (Wils) Bonap. 1824.
Audubon, volume IV,page 301, dit qu'il a vu quelques spécimens
de cet oiseau dans les massifs d'arbres bas à plusieurs milles du bord
du golfe St-Laurent. (Packard). La seule preuve que j'aie de sa
présence sur l'île du Prince- Edouard est un spécimen qui a été obtenu
à Tignish. (Dwight). Le 5 août 1904, on en a vu un sur l'île Sable,
Nouvelle-Ecosse, et le 27 septembre 1907 on en a vu un autre.
{James Boutelier). Le coucou à bec noir habite la Nouvelle-Ecosse
en été, mais il n'y est pas très commun. (Downs-Tufts). Depuis
mai jusqu'à septembre il se trouve en assez grand nombre à Wolf-
ville, comté de King, Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts). On ne le
voit jamais aux environs de St. John, Nouveau-Brunswick, mais dans
l'intérieur il est commun en été. {Chamberlain). Cet oiseau habite
le comté d'York, Nouveau Brunswick, pendant l'été, en assez grand
nombre. {W. H. Moore). En été il habite Montréal en nombre,
et couve dans le parc Mont Royal. {Wintle). Il habite la province
de Québec; on l'a pris à Beauport. {Dionne). En été ce coucou
habite les alentours d'Ottawa, Ontario, en nombre. Ottawa Natu-
ralist, vol. V.). Il habite la province d'Ontario régulièrement en été,
et quoiqu'il n'y abonde pas, il se répand un peu partout. {Mcll-
wraith). Il est assez commun aux environs de Toronto, et y couve.
Il est répandu généralement partout dans les districts de Muskoka et
Parry-Sound. (/. H. Fleming). Cet oiseau a été autrefois plus
commun qu'il ne l'est aujourd'hui. On n'a pas l'habitude de trouver
plus d'un couple d'oiseaux dans une petite partie propice d'un bois.
Leur habitude d'avoir leurs œufs ainsi que leurs jeunes dans le même
nid est bien connue. {W. E. Saîinders). Le 6 juillet 1900, un spé-
cimen de cette espèce est entré dans un champ de pommes de terre au
lac Cache, dans le parc Algonquin, Ontario, et s'est nourri de punaises
de pommes de terre. {Spreadboroîigh) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 379
En été cette espèce habite toutes les parties boisées du Manitoba
en assez grand nombre et j'en ai pris moi-même à Carberry, ainsi qu'au
lac Shoal près de la montagne Duck. {E. T. Selon). Elle se reproduit
régulièrement et se trouve très commune dans le Manitoba, mais je
ne l'ai pas remarquée à l'ouest de Fort Ellice. {Atkinson). Elle est
apparemment rare à l'ouest du Manitoba. Le 24 juin 1892 on en a vu
une femelle pour la première fois dans un buisson de saule à Indian
Head, Saskatchewan. Quelques jours plus tard on en a vu une autre
et l'a tuée et un œuf trouvé dans son oviducte démontre clairement
que cette espèce y couve. Le 19 mai 1894, on a vu un de ces oiseaux
à Medicine-Hat, Saskatchewan, et le 3 juin on en a vu un autre au
même endroit. On n'a pas vu cette espèce plus à V ouest. {S pread-
horougli). Le 5 juin 1905 M. Day en a vu un spécimen sur le ruisseau
Skull, Saskatchewan. {A. C. Bent).
Notes sur la reproduction. — Les coucous à becs noirs habitent
Montréal en été où ils se trouvent communs. Ils couvent dans le
parc Mont-Royal. J'ai trouvé leurs nids contenant des œufs, à
partir du 4 juin jusqu'au 22 juillet. On a obsesrvé ces oiseaux
à partir du 24 mai jusqu'au 5 septembre. Les nids sont générale-
ment construits dans des buissons épineux, à une hauteur d'un pied
à huit pieds de la terre, mais ils aiment aussi à les construire dans
les petits cèdres. Cet oiseau a l'habitude extraordinaire de pondre
ses œufs pendant que ceux déjà pondus sont en train d'être couvés.
Les oisillons, avant d'être vêtus de leur plumage, sont noirs et ont
l'air repoussants, mais ils sont en harmonie avec le nid qui est une
légère construction de brindilles desséchées très peu profonde garnie
de quelques feuilles mortes. Le nid est très petit pour contenir cet
oiseau, qui est relativement gros, en sus de ses œufs. Le coucou à
bec noir semble préférer la solitude, et se tient hors de vue dans les
buissons d'où on peut entendre son cri dur de cou-cou ou cuckucou
répété rapidement plusieurs fois. (Wintle.)
Cet oiseau est très commun dans tous les comtés de l'est de l'Ontario'
surtout à la sortie du lac Ontario, où, de bonne heure au mois de
juin j'en ai vu six ou sept en même temps. En 1897, j'ai entendu
son cou-cou à Pictou, Nouvelle-Ecosse, et, pendant le mois de juin
1900, on l'a remarqués sur les îles de la Madeleine. Ce coucou
construit son nid généralement dans un buisson de marais. A deux
reprises je l'ai trouvé presque par terre, une fois dans un arbrisseau
d'orme à six pieds au-dessus de terre, mais cela n'arrive que très
380 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
rarement. Le temps moyen pour la ponte dans l'est d'Ontario est
à la fin de la première semaine de juin. J'ai trouvé ordinairement
deux ou trois œufs dans un nid, mais une fois j'en ai trouvé cinq,
et une autre fois, le 13 juin 1900, sept. Cet oiseau semble arriver
plus tard au printemps que le coucou à bec jaune, et il prend son départ
à l'automne, certainement plus tôt que ce dernier. {Rév. C. J.
Young.) Il habite les alentours de Toronto, Ontario, en été. J'ai
vu son nid à plusieurs reprises. Je l'ai aussi trouvé en train de
couver dans le Manitoba, ainsi que dans la Saskatchewan aussi
loin à l'ouest que la vallée Qu'Appelle. {W. Raine.) Cet oiseau se
niche dans un buisson de petite taille à Ottawa, Ontario. Le nid
est construit de brindilles, de morceaux d'écorce, d'herbe sèche
et de feuilles, et garni d'herbe. Les œufs, au nombre de deux à
cinq, sont d'un bleu pâle verdâtre. {G. R. White.) On en trouve des
nids à Ottawa, ainsi qu'au lac Nominingue, à une distance de loo
milles au nord de la capitale. Ils sont faits de branches et garnis
de feuilles sèches et de chatons. Ils ont un diamètre à l'intérieur
de 2.50 pouces chacun, et n'ont pas plus d'un pouce de profondeur,
tandis que le diamètre à l'extérieur est depuis 3 jusqu'à 10 pouces,
selon la qualité des branches utilisées pour les consolider. Ces nids
sont construits dans des conifères et dans toutes espèces d'arbrisseaux,
et se trouvent à diverses hauteurs, depuis 3 à 10 pieds. Les oiseaux
couvent en juin et en juillet. J'ai trouvé certains nids contenant
de deux à cinq œufs chacun, et d'autres qui contenaient un jeune
oiseau, un œuf couvé, et un œuf frais. {A. L. Garneau.) L'oiseau
pond généralement trois œufs, mais j'ai trouvé des nids qui conte-
naient huit œufs chacun, et je suis disposé à croire que parfois plus
d'un oiseau pond dans le même nid. Deux ou trois couvées sont
élevées pendant une saison. (Criddle.) Parmi les procès-verbaux
de l'institut Canadien, vol. I, pp. 48-50, on a publié une description
très intéressante donnée par Dr C. K. Clarke de la façon dont ce
coucou pond ses œufs dans les nids d'autres oiseaux. On en cite
trois cas, et il n'y a aucun doute dans l'esprit de l'écrivain que cette
description donnée par Dr Clarke est exacte. Tous ces cas ont
été remarqués à Elora, Ontario. Dans le premier, un œuf a été
pondu dans le nid d'un petit pinson à couronne rousse, dans lequel,
au moment voulu, un jeune coucou est éclos. Dans le deuxième cas
on a vu un coucou s'envoler du nid d'une fauvette à couronne rousse.
Après avoir fait une inspection on a trouvé qu'un œuf avait été pondu
dans ce nid, et plus tard on a trouvé le jeune coucou y habitant ainsi
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 38 1
que les jeunes fauvettes. Lorsque le petit coucou est devenu plus
grand les jeunes fauvettes ont été forcées de sortir du nid. Dans le
troisième cas que l'on mentionne on a trouvé un coucou actuellement
accroupi sur le nid d'un petit pinson à couronne rousse. Un œuf
a été pondu et couvé et les jeunes fauvettes ont été finalement chassées
du nid par le jeune coucou.
CLXV. CUCULUS LiNN^us. 1758.
388-1. Coucou du Kamtchatka.
Cuculus canoriis telephonus (heine) stejn. 1885.
Le 4 juillet 1890 on a collectionné un mâle adulte de cette espèce
sur les dunes, à la pointe nord-est de l'île St-Paul, dans la mer Behring.
C'est le seul spécimen de l'espèce connu de l'Amérique du Nord.
{P aimer.)
Famille XXXIIL ALCEDINIDÊS. Martins-Pêcheurs.
CLXVL CERYLE. Boie. 1828.
390. Martin- Pêcheur.
Ceryle alcyon, (linn) boxap. 1837.
Le martin-pêcheur est l'un des oiseaux les plus répandus dans le
Canada. Il est commun à partir de Terreneuve et du Labrador,
en allant vers l'ouest, jusqu'à l'île de Vancouver. Dans l'est il s'en
va au nord jusqu'à la baie d'Hudson, et dans l'ouest on le voit jusqu'à
l'embouchure du fleuve Mackenzie, et au détroit Kotzebue.
Notes sur la reproduction. — En été cet oiseau habite Montréal
en nombre. Il couve dans les endroits propices sur l'île. Le 24
mai 1882 on a pris deux de ses œufs d'un terrier dans un banc de sable,
à Hochelaga. A partir du huit mai jusqu'au 27 septembre on l'a
remarqué à cet endroit. (Wintle.) Le martin-pêcheur est commun
dans l'est d'Ontario. On trouve son nid généralement dans un banc
sablonneux, près de l'eau, mais, à deux reprises, je l'ai trouvé dans
une sablière à quelque distance de l'eau. J'ai toujours trouvé sept
œufs dans chaque couvée. Les œufs sont pondus entre le 20 et le
28 mai. En 1897 j'ai remarqué cet oiseau sur les îles de la Madeleine,
et j'ai constaté qu'il y était en train de couver. {Rév. C. J. Young.)
382 COMMISSION GÉ0L03IQUË DU CANADA.
Cette espèce se niche en grand nombre sur les bords du lac Ontario.
Elle pond ses œufs, jamais plus de sept, au bout d'un tunnel dans un
banc sablonneux. Ce tunnel est souvent trois ou quatre pieds de
longueur. (W. Raine.) Tous les nids que l'on a pris à Ottawa,
Ontario, ont toujours été observés dans un trou creusé dans un banc
sablonneux à une profondeur de quatre à huit pieds. {G. R. White.)
Cet oiseau creuse un trou dans un banc de sable à une profondeur
de trois à six pieds. Dans ce trou l'espace est agrandi, et il est garni
de coquilles d'écrevisse (Carambus). J'ai dans ma possession une
couvée de sept œufs avec des embryons prise le 24 mai, ainsi qu'une
autre de cinq œufs frais prise le 11 juin, et j'ai aussi trouvé six jeunes
oiseaux dans leurs nid, le 20 juin. Le martin-pêcheur contruit son
nid soit sur les bords des rivières, soit au milieu des champs. {A.
L. Garneaii.) Il est répandu d'un bout à l'autre de l'île de Van-
couver, et il niche dans des trous creusés dans des bancs sablonneux
généralement près de l'eau, mais j'ai vu plusieurs nids à plus d'un
demi-mille de l'eau. {Spreadborough.)
Ordre PICI Pics, Torcols, &c.
Famille XXXIV. PICID^. Pics.
CLXVII. DRYOBATES Boie. 1826.
393. Pic chevelu.
Dryohates villosus (Linn.) Cabanis. 1863.
Le 8 décembre on a vu un spécimen de ce pic à la rivière Hébert,
et on en a vu un autre à Shulee, comté de Cumberland, Nouvelle-
Ecosse, le 2 janvier. C'était pendant l'hiver de 1897-98. {C. H.
Morrell.) Il habite en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. {H. T. Tufts.
C'est un oiseau-migrateur commun à Toronto, Ontario, bien qu'en
hiver il habite en petit nombre. Les mentions dans ma possession,
relativement à cet oiseau, se rapportent toutes aux dates entre le ii
octobre et le 4 avril, et il ne semble pas couver à Toronto. Cette es-
pèce est celle que l'on voit dans le sud d'Ontario, du moins au sud du
lac Nipissing, mais je n'y ai pas trouvé le pic chevelu du nord ileucom-
das). {J. H. Fleming.) Singulièrement, malgré que la distribution de
cet oiseau se trouve dans l'est, et que dans le nord de l'Alaska, ainsi que
dans l'intérieur de l'Amérique Britannique il soit remplacé par un
type du nord, néanmoins le type villosus se rend aussi dans la Colom-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 383
bie-Britannique, et de là jusqu'au nord, le long de la côte sud-est
de l'Alaska. (Nelson.) Des spécimens dans le musée de la commis-
sion géologique, collectionnés par M. Spreadborough à Bracebridge,
Ontario, à Edmonton, Alberta, et à Elko, Colombie-Britannique, ainsi
que d'autres collectionnés par M. Tufts à Algonquin Park, Ontario,
et par M. F. A. Saunders, à Ottawa, Ontario, semblent apparte-
nir au vrai type villosiis, et il est plus que probable qu'un grand
nombre des mentions classifiées sous le titre leucomelas devraient se
trouver sous ce titre.
393a. Pic chevelu du nord.
Dryobates villosus leucomelas (Bodd.) Ridgw. 1885.
Plusieurs observateurs ont fait mention de la présence de cet oi-
seau dans la région de la baie d'Hudson. Il est probable qu'il se ré-
pand par toute la partie boisée de cette région. (Preble.) Le pic che-
velu du nord habite Terreneuve en assez grand nombre. {Reeks.
Il est assez commun le long de la rivière Humber, Terreneuve. (L.
H. Porter.) Il habite le sud du Labrador et ne se montre probable-
ment pas plus au nord que la «hauteur des terres». {Packard.)
On l'a observé tout le long de la rivière Moose, jusqu'à Moose Fac-
tory, sur la baie James. On ne l'a pas vu plus au nord dansl'Ungava
en 1906. (Spreadborough.) Cet oiseau se montre à York Factory,
sur la baie d'Hudson. (Dr R. Bell.) On l'a pris à Fort Churchill,
sur la baie d'Hudson. (Clarke.)
Le pic chevelu du nord habite le Nouvelle- Ecosse, en nombre.
(Downs.) Il habite en nombre à Sydney, sur l'île du Cap-Breton,
Nouvelle-Ecosse. (C. R. Harte.) Il habite en été l'île du Prince-
Edouard, ainsi que l'île du Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse. (Macoun.)
Il abonde pendant toute l'année dans le Nouveau-Brunswick.
(Chamberlain.) Cet oiseau habite le comté d'York, Nouveau-Bruns-
wick en permanence. Il y couve et s'y trouve en assez grand nombre.
(W. H. Moore.) Il n'est pas commun dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.) On en a vu un spécimen sur
l'île Grindstone, une des îles du groupe de la Madeleine. (Bishop.)
Le pic chevelu du nord habite la province de Québec en assez grand
nombre. On l'a pris à Beauport. (Dionne.) C'est un oiseau de
passage rare dans le voisinage de Montréal. Je ne crois pas qu'il
couve aux alentours de Montréal, car je ne l'ai remarqué qua'aux
384 ■ COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
mois d'octobre et novembre. (Winthle.) Cet oiseau habite com-
munément aux environs d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol.V.) Il
habite partout dans l'Ontario, mais en assez petit nombre. Cependant
il se montre en plus grande abondance dans le nord de cette province.
{Mcllwraith.) Pendant le mois de décembre 1898, on l'a vu assez
fréquemment à Whitney, sur le chemin de fer Parry Sound. (/.
Hughes- Samuel.) Au mois de juillet 1900, on a trouvé que cet oiseau
était commun, et qu'il couvait dans le parc Algonquin. {Spread-
borough.)
Le pic chevelu du nord habite en nombre partout dans les forêts
de peupliers du Manitoba. (E. T. Seton.) Il est commun à Aweme,
Manitoba, s'y montrant plus fréquemment en hiver qu'en été, et se
rendant partout où il y a des arbres. En hiver cet oiseau se nourrit
principalement de perce-bois. {Criddle.) Cette espèce abonde dans
le Manitoba, et, en 1906, on en a observés aussi loin à l'ouest qu'Ed-
monton, Alberta. {Atkinson.) Ce pic se trouve rare sur le bord de
la prairie, car, au printemps de 1892, on n'en a vu que deux spécimens
à Indian Head, et, en 1894, un autre à Medicine-Hat. Il habite à
Edmonton, Alberta, en assez grand-nombre. On en a observé quel-
ques spécimens sur la route entre le petit Lac des Esclaves et Peace
River Landing, Athabasca. Il est commun dans les contreforts depuis
Calgary en allant vers le sud jusqu'au passage Crow's Nest dans les
Montagnes Rocheuses. J'en ai observé environ une douzaine à Pen-
ticton, Colombie- Britannique, pendant le mois d'avril 1903. Au mois de
mai 1889 cet oiseau était commun à Agassiz, ainsi qu'au goulet Bur-
rard, Colombie-Britannique. (Spreadborough.) Il est commun à Grand
Rapids, sur la Saskatchewan. (Nîitting.) On trouve ce pic aussi loin
au nord que la latitude 63°. Il habite les territoires du nord-ouest
toute l'année et se trouve la plus commune de toutes les espèces jus-
qu'au cinquante-sixième parallèle, au nord duquel il cède la place
au pic arctique. {Richards on.). On voit cet oiseau en allant au nord
jusqu'à Fort Simpson, sur le fleuve Mackenzie. Il y est commun.
{Ross.) Il se montre en assez grand nombre partout dans l'inté-
rieur de la Colombie-Britannique, et il y couve. {Streator.) Il
habite en nombre à l'est de la chaîne du littoral, Colombie-Britannique
{Fannin.) Cette espèce est commune au lac Okanagan, Colombie-
Britannique, en hiver. Elle est assez commune aussi dans le district
de Cariboo. J'ai pris cet oiseau dans la vallée du Fraser inférieur,
à plusieurs reprises. En 1901, on l'a vu en nombre à Quesnel, dis-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 385
trict de Cariboo, Colombie-Britannique. (Brooks.) Parmi une col-
lection de huit peaux d'oiseaux venant de la Colombie-Britannique,
il y en a une, celle d'une jeune femelle, qui n'a pas de taches blan-
ches sur les plumes de l'aile, le trait caractéristique de l'espèce leti-
comelas.( Rhoads.) Cet oiseau, si jamais il se rend à la côte de la
mer Behring, y arrive en passant par les Territoires du Nord-Ouest.
Le spécimen qui fait partie de ma collection a été pris à Fort Reliance,
sur le Yukon supérieur, vers la latitude 66°, et sans doute cet oiseau
s'égare encore plus loin au nord. (Nelson.) On a vu, de temps en
temps, un spécimen de cette espèce en dedans de la limite boisée des
montagnes Kenai, Alaska, mais l'espèce elle-même ne se trouvait
communément à aucun endroit que l'on a visité. {Figgins.) M.
Osgood en a pris un spécimen sur la rivière Fifty-Mile, à quelques
milles en amont de Miles Canyon, Yukon,. (Bishop.)
Quelques-unes de mentions provenant de l'ouest, que l'on a citées
ci-dessus, doivent être classifiées sans doute, sous le titre hyloscopns.
Notes sur la reproduction. — Le ii juin 1883, pendant que j'étais
dans un bois d'épinette blanche, j'ai entendu un cri d'oiseaux curieux,
qui ne semblait guère cesser. J'ai découvert qu'il venait d'un petit
peuplier où il y avait, dans le tronc, un trou à 30 pieds de la terre.
M'étant muni d'une hache, j'ai bientôt abattu l'arbre, et je me suis
trouvé en possession d'un nid contenant des jeunes pics chevelus du
nord. Ils étaient dans un trou évidemment creusé par les vieux
oiseaux. Ce trou avait à peu près un pied de profondeur et mesurait
3 pouces de diamètre à l'intérieur et 2 pouces de large à l'entrée. Les
quatre oisillons étaient presque arrivés à leur maturité, et portaient
presque toutes leurs plumes, et, par conséquent, étaient foulés à
l'excès à cause de l'étroitesse du trou. Trois d'entre eux ressemblaient
quant à leur couleur, tout-à-fait à l'oiseau-mère, et le quatrième
différait d'elle seulement en ayant au-dessus de chaque oreille une
cocarde de jaune vif. {E. T. Selon). Le pic chevelu du nord se mon-
tre en grand nombre dans l'Ontario, où je l'ai remarqué, et en été
et en hiver. A cette dernière saison on le voit souvent perché sur
des piles de bois aux alentours des maisons. Il couve le long du
St-Laurent, ainsi qu'au nord. Au contraire de ce que font les autres
espèces de pics, celui-ci couve de bonne heure, commençant à creuser
le trou qui lui sert de nid, à la fin avril, et, ayant son complément
d'œufs pondus généralement avant le 6 mai. La plupart des nids que
j'ai visités étaient situés dans les endroits humides, ou près de l'eau,
386 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
et presque tous ont été trouvés dans les frênes blancs, depuis trente
jusqu'à cinquante pieds de terre. Il y avait deux nids dans des
ormes et un autre dans un poteau télégraphique, au bord du chemin.
Ce dernier n'était pas plus de dix pieds de terre. Dans ce trou les
jeunes oiseaux étaient éclos avant le 22 mai. {Rev. C. J. Young).
Cet oiseau couve en été en assez grand nombre, et a été autrefois
le pic le plus commun en hiver chez nous, mais aujourd'hui il est
surpassé en nombre par l'espèce duvetée. On ne l'a pas encore
vu occuper les arbres desséchés pour y nicher. Cette espèce bat, au
printemps, avec ses ailes, les branches résonnantes des arbres, mais pas
si fréquemment que le pic duveté. Le pic chevelu du nord couve
extrêmement de bonne heure, creusant son trou au mois d'avril et
souvent même pondant ses œufs le même mois. On trouve toujours
des jeunes bien développés le 24 mai. {W. E. Saimders). Le
16 juin 1894, on l'a trouvé en train de couver au lac Long, Mani-
toba. Le 31 mai 1901, j'ai trouvé un nid contenant quatre œufs à
Yorktown, Saskatchewan. Les œufs étaient pondus dans un trou
dans un arbre à dix pieds de terre. J'ai trouvé un autre nid,
contenant six œufs, dans un trou, à environ 15 pieds de terre, dans un
peuplier. J'ignore si l'on a déjà fait une description du nid ainsi que
des œufs de cette espèce; par conséquent je vais donner ci-dessous
la mesure de l'œuf. La grandeur moyenne de 18 spécimens de ces
œufs, que j'ai devant moi, est .98 x .70. {W. Rainé).
393c. Pic de Harris.
Dryohates villosus harrisii (Aud) Ridgw. 1885.
On a tué un spécimen de cet oiseau dans la latitude 49°, le 24
août 1874. Oi^ 1^6 trouve ce pic que dans les Montagnes Rocheuses.
(Coîies). Il se montre sur l'île de Vancouver où il passe l'hiver, et on
le trouve aussi à Sumas et à Osoyoos. (Lord). Il abonde partout
dans la région de la côte, et y couve. (Streator). On le voit à l'ouest
de la chaîne du littoral, surtout le long de la côte, où il habite en
nombre. {Fannin). Ce pic habite en nombre à Chilliwack, Colom-
bie-Britannique. (Brooks). En 1889, on l'a pris à Agassiz, ainsi
qu'à Hastings, Colombie-Britannique. Cet oiseau est commun à
Chilliwack et à Huntingdon. On en a vu quelques spécimens dans la
propriété de McGuire, sur la rivière Chilliwack, Colombie-Britannique.
On en a vu un autre à Douglas, dans la même province. C'est un
oiseau qui habite partout sur l'île de Vancouver en nombre. (Spread-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 387
horough). On en a vu quelques-uns dans les bois disséminés aux
alentours de Sitka, Alaska, où, sans doute ils couvent. (Grinnell).
Trois spécimens sur neuf ont les plumes de l'aile sans taches, les
autres sont tachetés à divers degrés mais encore moins que les spé-
cimens les plus sombres de villosus. {Rhoads).
393d. Pic de Cabanis.
Dryohates villosus hyloscopns (Cab) Brewst. 1888.
Nous classons sous ce titre quelques peaux examinées par M. F.
Chapman, et étiquetées ((Approaching hyloscopus)). Ces spécimens
appartiennent à une espèce qui est entre celle de l'ouest, et celle de
l'est, y compris tous ceux que l'on voit partout dans la région des
Montagnes Rocheuses.
Pendant l'été de 1891, on a trouvé ce pic en nombre à Canmore
et à Banff, dans les Montagnes Rocheuses. Au mois d'avril 1890,
on l'a trouvé très commun dans les bois brûlés à Revelstoke, Colombie-
Britannique, et, en 1889, au mois de juin on l'avait vu en assez grand
nombre à Kamloops, Colombie-Britannique. M. Spreadborough
mentionne qu'il a vu un pic chevelu à Trail, à Cascade et à Waneta,
Colombie-Britannique, sur le 49ème parallèle, pendant l'été de 1902.
L'oiseau appartenait sans doute à cette espèce. (Macoîin). Cet
oiseau se trouve commun à Elko, Colombie- Britannique. Il est plus
rare à Midway et à Sidley, et se montre en assez grand nombre à
Penticton, Colombie-Britannique. {Spreadhorough) . M. Brooks l'a
pris à Okanagan, Colombie-Britannique. (Kermode) . Cette espèce
couve à «150 Mile House», dans le district de Cariboo, Colombie-
Britannique. (Brooks). On l'a vu près de la rivière Little-Salmon,
fleuve Yukon, Yukon. {BisJiop).
Notes sur la reproduction. — Le 7 mai 1904, à Elko, Colombie-
Britannique il y avait un nid, appartenant à un couple de ces oiseaux,
dans le tronc d'un mélèze, à environ vingt pieds de terre, et, le
15 avril 1905, on en a vu un autre couple en train de construire un
nid dans un peuplier, à environ dix pieds de terre, à Midway,
Colombie-Britannique.
393f. Pic des Iles de la Reine Charlotte.
Dryohates villosus picoideus (Osgood) A. O. U. Comm. 1902.
Cette espèce se trouve sur les îles de la Reine-Charlotte, Colom-
bie-Britannique. (Osgood).
388 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
394. Pic duveté.
Dryohates puhescens medianus (Swains). Brewster. 1897.
Ce pic est très commun dans Terre- neuve, où il habite. (Reeks).
Il est assez commun le long de la rivière Humber, Terreneuve. (L.
H. Porter). Cet oiseau est as^ez répandu dans les parties sud du
Labrador. Il est probable que l'étendue de ses migrations au nord ne
dépasse pas la latitude 56°. (Packard). Le 6 juin 1896, on n'en a vu
qu'un spécimen sur la rivière Moose, et pas un seul spécimen dans le
Labrador. En 1904, on a observé ce pic depuis la rivière Missinabi
jusqu'à l'embouchure de la rivière Hannah qui se jette dans la baie
James. {Spreadhorough) . Un spécimen de cet oiseau, recueilli
à Moose Factory, par M. Haydon, fait partie de la collection du musée
National des Etats-Unis. (Preble). On a vu cette espèce pendant
l'hiver au lac Mistassini, dans le nord de la province de Québec.
(/. M. Macoun).
Ce pic habite la Nouvelle-Ecosse en assez grand nombre. (Downs).
Il est commun pendant toute l'année à Wolfville, Nouvelle- Ecosse.
{H. J. Tufts). Il habite en nombre à Sydney, île du cap Breton,
Nouvelle- Ecosse. (C R. Harte). En 1888, on l'a remarqué sur les
arbres dans les bois, à la pointe Brackley, sur l'île du Prince- Edouard,
et, en 1898, dans les bois sur l'île du Cap-Breton. {Macoun). Cet
oiseau, habitait le comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse, en grand
nombre pendant l'hiver de 1897-98. (C H. Morrell). Il abonde
pendant toute l'année dans le Nouveau- Brunswick. (Chamberlain) .
C'est un oiseau qui habite en permanence, et en assez grand nombre,
le comté d'York, Nouveau-Brunswick, où il couve. {W. H. Moore).
Il se montre en très petit nombre dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. (Britiain et Cox). On l'a vu sur l'île de
Grindstone, l'une des îles du groupe de la Madeleine. (Bishop). Au
mois de juillet on en a vu un couple en train de nicher à la baie Fox,
sur l'île d'Anticosti, province de Québec. (Brewster). Ce pic habite
la province de Québec, et on l'a pris à Beauport. (Dionne). Il habite
le district de Montréal en permanence, et s'y trouve commun.
Il couve dans le parc Mont-Royal, et se trouve rarement
pendant les mois d'hiver, mais au printemps il devient nombreux.
(Wintle).
Cet oiseau habite le district d'Ottawa en abondance, mais il y est
plus commun au printemps, et en été. (Ottawa Naturalisi, vol. V).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 389
Il habite la province d'Ontario en grand nombre, mais n'y est plus
commun pendant les migrations du printemps et de l'automne.
(Mcllwraith). Cette espèce couve près de Toronto, mais on la voit
en beaucoup plus grand nombre dans le district de Muskoka. (/. H.
Flenihig). Pendant les mois de novembre et décembre 1898, je l'ai
trouvée en abondance à Whitney, sur le chemin de fer Parry Sound.
(/. Hughes Samuel). Au mois de juillet 1900, elle couvait, m.ais elle
n'était pas commune dans le parc Algonquin, Ontario. (Spread-
borough). Ce pic est commun au printemps, en été, et à l'autom.ne, et
constitue l'espèce la plus commune en hiver chez nous. Une fois, au
mois d'octobre, j'ai apei^çu un mâle de cette espèce creusant assidû-
ment un trou dans une petite souche probablement pour lui fournir
des quartiers d'hiver. {W. E. Saunders).
Cet oissau habite les parties boisées du Manitoba, en assez grand
nombre, mais il se trouve rarement dans la partie plus au sud. {E.
T. Selon). Il habite Awene, Manitoba. En hiver on le trouve géné-
ralement dans les bois d'épinettes blanches. (Criddle). Il habite le
Manitoba en abondance, et on en a remarqué à l'ouest le long du
chemin de fer Grand Tronc Pacifique jusqu'à Edmonton, Alberta.
{Atkhison). On n'en a vu que quelques spécimens à Indian Head,
Saskatchewan, en 1892. Le 12 avril 1894 on en a pris un spécimen à
Medicine Hat, Saskatchewan. J'ai remarqué un spécimen de cette
espèce, le 22 avril 1897, à Edmonton, Alberta. J'en ai vu un autre le
29 du mêm^e mois. Cet oiseau s'y trouvait apparemment très rare.
On en a vu un spécimen au passage Crowsnest, au m^ois de juillet.
On en a vu un couple, en 1903, à Peace River Landing, Athabasca, et
un autre couple, en 1904, à Fernie, Colombie-Britannique. Au mois
d'août 1891, on en avait pris des spécimens à Banff", Alberta.
(Spreadboroîigh) .
Notes sur la reproduction. — J'ai vu cet oiseau quelque fois en
hiver, mais pas si souvent que le pic chevelu. Il couve plus tard
que ce dernier. La plupart des nids que j'ai vus contenaient des
œufs frais pendant la dernière semaine de mai, bien qu'une fois j'ai
trouvé des jeunes oiseaux de cette date. {Rév. C. J. Young). Le
21 mai 1900, j'ai trouvé cet oiseau nichant en grand nombre dans les
bois au nord de Waterloo, Ontario. Il y avait dans presque chaque
tronc d'arbre, ou arbre abattu, un nid contenant cinq ou six œufs.
(W. Raine). Ce pic niche dans les arbres aux alentours d'Ottawa,
Ontario. Le nid composé de fragments et de poussière, se trouve
78870 — 26
390 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA,
toujours dans un trou, dans un arbre ou dans une souche. Les
œufs, au nombre de quatre ou cinq sont d'un blanc pur. {G. R.
White). Tous les nids que j'ai trouvés près d'Aweme, Manitoba,
étaient dans les trembles. Cette espèce pond six ou sept œufs d'une
couleur blanche luisante. {Criddle). L'entrée de la cavité dans
laquelle le pic duveté construit son nid a un pouce et quart de large.
La cavité elle-même a six pouces de profondeur, et le nid est fait de
fragments de bois. L'oiseau choisit soit un tronc d'arbre, soit l'arbre
lui-même et la hauteur de ce nid de la terre est entre un pied et vingt-
cinq. J'ai trouvé, aux mois de mai et juin, quatre, cinq, six, et une
fois sept œufs dans le même nid. {A. L. Garneau).
394a. Pic de Gairdner.
Dryohates pubescens gairdnerii (Aud) Ridgw. 1885.
Cet oiseau est répandu partout à l'ouest de la chaîne du littoral.
{Lord). Il est assez commun partout dans la région de la côte, et y
couve. {Streator). Il habite en nombre la partie à l'ouest de la
chaîne du littoral, et passe l'hiver sur l'île de Vancouver. (Fannin).
Ce pic habite communément à Chilliwack, Colombie-Britannique.
(Brooks). On l'a trouvé en compagnie de celui qui suit à Revelstoke,
mais, les spécimens que l'on a pris à Robson et à Deer Park en aval de
Revelstoke sur la Columbia, appartenaient tous à cette espèce.
On a trouvé cet oiseau ensuite à Agassiz dans la vallée du Fraser
inférieur, ainsi qu'à Chilliwack et à Huntingdon, Colombie-Britan-
nique en 1901. J'en ai vu une ouple en 1906, à Douglas, dans la
même province. Ce pic habite l'île de Vancouver en très grand
nombre. (Spreadborough) .
394b. Pic de Batchelder.
Dryohates pubescens homorous Cab Ridgw. 1896.
Cet oiseau est très commun partout dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique, le long du chemin de fer Canadian Pacifique. {Streator).
En hiver on le voit en nombre aux alentours du lac Okanagan, Colom-
bie Britannique. Il se trouve rare dans le district de Cariboo, Colombie-
Britannique. On ne l'a pas observé en 1901 pendant les mois
d'hiver. {Brooks). Nous n'avons pas trouvé cette espèce plus à
l'est que la rivière Columbia, Colombie-Britannique, où on a pris un
spécimen à Robson, ainsi qu'un autre à Revelstoke, au mois d'avril
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 39 1
1891. Au mois de juin 1889 cet oiseau était commun à Kamloops, et
à Spence Bridge, Colombie-Britannique. {Macoun) . J 'en ai remarqué
un couple à Fernie, Colombie-Britannique, au mois de mai 1904, six
autres à Penticton, Colombie-Britannique, en avril 1903, et encore un
autre couple à Midway, le 8 avril 1905. (Spreadborough) .
394d. Pic duveté de Nelson.
Dryohates pubescens nelsoni. Oberholder. 1895
Nous classons sous ce titre, et sans aucune observation, toutes
mentions se rapportant au pic duveté des parties nord du Canada et de
l'Alaska. Nous n'en avons point de spécimens.
Cette espèce habite constamment les Territoires du Nord-Ouest
jusqu'à la latitude 58°. Elle cherche sa nourriture pour la plupart
sur l'érable, sur l'orme, ou sur le frêne, et, au nord de la latitude 54° où
ces arbres n'existent pas, elle tâche de trouver de quoi se nourrir sur
le tremble, et sur le bouleau. (Richardson) . On la trouve au nord
du Fort Laird latitude 61°, mais elle n'y est pas rare. (Ross). On
en a observé quelques spécimens sur la rivière Athabasca, Athabasca.
Cet oiseau est rare entre le lac Methye et Isle à la Crosse. (/. M.
Macoiin) On est certain de le voir dans l'Alaska, partout où se trou-
vent des endroits boisés ou même des lieux où il y a des buissons
ainsi que des petits arbres. Il y habite en hiver et en été. {Nelson).
L'étendue des migrations de ce pic se trouve partout dans la région
boisée de l'Alaska. Il est très commun le long du Yukon. (Turner).
On en a pris un mâle adulte au camp Sheep sur la péninsule Kenai,
Alaska. (Anderson). C'est l'espèce la plus nombreuse parmi la
famille des pics dans les montagnes Kenai. Ses retraites préférées
sont les touffes d'épinettes blanches, et de cotonniers, où elle se
trouve généralement appariée. {Figgins). M. Chapman affirme
que les deux spécimens de cette espèce, collectionnés par M.
Figgins, sont indistinguibles des spécimens ordinaires de l'est appar-
tenant au type D. pubescens medianus.
M. F. Chapman du musée d'Histoire naturelle de New-York a
examiné toutes les peaux qui sont dans notre possession appartenant
à D. pubescejis et à sa sous-espèce.
78870—26^
392 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
CLXVIIÏ. XENIPOCUS Baird. 1858.
399. Pic à tête blanche.
Xnopicus albolarvatus (Cass) Malherbe. 1862.
Cette espèce est rare et belle. On ne la prend qu'à l'est de la chaîne
du littoral. {Lord). C'est un oiseau qui fréquente la chaîne du
littoral. R. V. Griffin l'a trouvé dans la vallée de la Similkameen.
{Fannin). J'ai entendu parler de cette espèce, mais je ne l'ai
jamais observée au lac Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks).
CLXIX. PIC0IDES Lacépède. 1801.
400. Pic arctique.
Picodes arcticiis. (SwAiNs) Gray. 1845.
Plusieurs collectionneurs ont fait mention de la présence du pic
arctique dans la région de la baie d'Hudson. (Preble) Il se montre
en assez grand nombre pendant toute l'année dans Terreneuve. (Reeks).
Il est commun le long de la rivière Humber, Terreneuve. (L. H.
Porter). C'est un oiseau qui habite en nombre partout dans la région
boisée du Labrador. (Packard) On n'en a \ai qu'un seul spécimen
sur la rivière Moose, et pendant l'année 1896, on ne l'a pas remarqué
du tout dans le Labrador. (Spreadborough) Ce pic n'habite pas la
Nouvelle-Ecosse en nombre. Il choisit les bois brûlés comme lieux
préférés. (Downs). Il habite la Nouvelle-Ecosse, s'y trouvant assez
commun dans les endroits fortement boisés. {H. F. Tufts) Au mois
de juin 1890 on en a vu un spécimen à Baddeck, sur l'île du Cap Breton.
{F. A. Allen). W habite le Nouveau-Brunswick pendant toute l'année,
mais il n'y est pas commun. {Charàherlain) . Cet oiseau se trouve
rare dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain
et Coxé). Il habite le comté d'York, Nouveau-Brunswick en nombre.
{W. H. Moore). On a vu un spécimen unique de ce pic près de Gaspé,
et on a entendu le cri d'un autre à l'embouchure de la rivière Mingan,
province de Québec. (Brewster). Il habite la province de Québec;
on l'a pris à Beauport. (Dionne). Il est de passage et rare à
Montréal. On en a pris quelques spécimens aux alentours de cette
ville aux miois d'octobre et novembre. Il s'en trouvait beaucoup
au mois d'octobre, près Casselman, Ontario, à environ quatre-vingt
dix milles à l'ouest de Montréal. (Wintle).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 393
Il est possible que le pic arctique habite cette partie des Laurentides
qui se trouve au nord de la ville d'Ottawa, car on le voit aux alentours
de cette ville en septembre et en octobre. {Ottawa Naturalist. Vol. F),
ce pic est véritablement un oiseau du nord, car il se rend rarement,
même en hiver, aussi loin que les bornes sud de l'Ontario. Il habite
Muskoka où il est très commun. (Mcllwraith). Le pic arc-
tique se montre parfois aussi loin au sud que Toronto. J'ai dans
ma possession plusieurs spécimens de cette espèce pris dans cette
ville en hiver. Ce pic habite le district de Parry Sound en nombre et
s'y trouve un des oiseaux les plus intéressants, tant par ses habitudes
relativement à sa production, que par son inconscience absolue
lorsque quelqu'un l'approche. (/. H. Fleming). Il a été commun
dans le parc Algonquin pendant l'été de 1900. Un couple de ces
oiseaux ont fait leur nid dans un poteau télégraphique tout près de la
gare au lac Cache, sur le chemin de fer Parry Sound. {Spreadboroiigh) .
Pendant le mois de décembre 1894, on a observé cet oiseau en train
de se nourrir de larves dans les érables morts à Kiladar, comté d'Ad-
dington. On l'a trouvé très nombreux à Whitney, sur le chemin
de fer Parry Sound pendant l'automne de 1898, s'y nourrissant
principalement sur le bouleau jaune. J'en ai vu prendre un de temps
en temps aux alentours de Toronto. (/. Hiighes-Saniuel) . On n'en
a pris que quelques spécimens dans le district de London. {W. E.
Saiinders).
Le pic arctique est nombreux dans les bois du Manitoba, et dans
le territoire plus au nord. {E. T. Seton.) Il est assez rare à Aweme,
Manitoba, y devenant encore plus rare à cause de la destruction des
bois. Il y couve. (Criddle.) Il habite les lieux où se trouvent les
épinettes blanches dans le Manitoba y couvant en assez grand nom-
bre et étant vu rarement hors de ces bois. {Atkinson.) On l'observe
en assez grand nombre dans les bois à Banfï dans les Montagnes
Rocheuses. Au mois de juillet 1897 on en a noté plusieurs spéci-
mens dans les contreforts au sud-ouest de Calgary, ainsi que dans
le passage Crowsnest, Alberta. En 1890 on l'a vu en grand nombre à
Revelstoke, Colombie-Britannique, où il couvait. Cet oiseau était
commun dans les conifères à Elko, Colombie-Britannique, au mois de
mai 1904. On en a vu plusieurs spécimens dans les bois brûlés à
Midway, Colombie-Britannique au mois d'avril 1905. (Spread-
horough.) Cette espèce est assez rare dans les Territoires du Nord-
Ouest et on ne l'a remarquée que sur la pente est des Montagnes Ro-
394 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
cheuses où on a pris aussi des spécimens de l'espèce commune.
(Richardson.) On voit le pic arctique en allant vers le nord jusqu'à
Fort Simpson. Il y est rare. (Ross.) On croit que cette espèce
couve et passe l'hiver dans les régions arctiques. En 1863 on a trouvé
un nid que l'on a cru appartenir à cette espèce. (Macfarlane.) Le
25 mai 1888, on en a vu un spécimen à Athabaska Landing, Alberta.
Ce pic est commun au Portage Methye, et se trouve assez commun
entre Methye et l'Isle à la Crosse. (/. M. Macoun.) On ne prend
cet oiseau qu'à l'est de la chaîne du littoral. {Lord.) Il est commun
à Ducks près de Kamloops Colombie-Britannique pendant le mois
d'août, lorsqu'il prend son vol vers le sud pendant la saison de la
migration. {Streator.) Il habite à l'est de la chaîne du littoral.
(Fannin.) En hiver on le voit en nombre dans des endroits pro-
pices aux alentours du lac Okanagan, Colombie-Britannique, tandis
que pendant tout l'hiver il se trouve rare dans le district de Cariboo,
dans la même province, la plupart des spécimens semblant émi-
grer vers le sud. Cet oiseau doit appartenir à l'espèce de l'ouest der-
nièrement décrite par M. Bangs, mais les spécimens que l'on en a
pris semblaient correspondre, quant à leur mesure, avec l'espèce
type. {Brooks.) On semble savoir très peu concernant les mou-
vement ainsi que l'habitat de cet oiseau, surtout au nord. Je me suis
procuré un spécimen unique que l'on m'a apporté de Fort Reliance sur
le Yukon supérieur. (Nelson.) En 1 883 M . McKay en a pris un mâle-
adulte sur la rivière Matchatna, Alaska. (Osgood.) On a pris un jeune
oiseau appartenant à cette espèce sur le bord de la rivière Six-
Miles, Yukon. {Bisliop.)
Notes sur la reproduction. — On remarque souvent le pic arc-
tique en automne dans le comté de Renfrew, Ontario, mais il se montre
plus de bonne heure dans le comté de Leeds. Dans ce dernier comté j 'ai
vu cet oiseau une fois dans un lieu fortement boisé de pins et de gran-
des ciguës aussi tard que la mi-mai, et, comme la localité était rabo-
teuse et propice à ses habitudes, il se peut qu'il y ait couvé, malgré
que je n'aie pu trouver le nid. L'endroit était près de la baie Landon,
sur le fleuve St-Laurent. {Rév. C. J. Young.) Ces pics ont quel-
ques fois l'habitude de se nicher par colonies. J'ai vu les nids d'une
telle colonie en 1896 près du lac Sand. Il y avait six ou sept nids,
chacun creusé dans le tronc d'un cèdre vert, un peu-au-dessous de la
première branche, et généralement de huit à dix pieds de terre.
Les cèdres étaient dans une forêt très épaisse donnant sur un petit
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 395
ruisseau qui se jette dans le lac Sand. Une couvée semble être
composée de quatre œufs seulement. Les jeunes sont éclos avant le
1er juin. (/. H. Fleming.) En été cet oiseau habite en nombre au
lac St-Joseph, Muskoka, Ontario. Le 30 mai 1889 j'ai reçu une
couvée de six œufs prise à cet endroit. Le nid consiste d'un trou
creusé dans un pin pourri à quinze pieds de terre. {W. Raine.)
401. Pic d'Amérique.
Picoides americaiius Brehm. 1831.
Le pic d'Amérique habite en grand nombre toute la partie boisée du
Labrador. {Packard.) Il n'est guère si commun que l'espèce pré-
cédente dans la Terreneuve. (Reeks.) On en a pris à Fort Churchill,
sur la baie d'Hudson. (Clarke.)
Grâce à la bonté de MM. Edouard et Robert Christie j'ai visité
leur camp le 16 mars. Ce camp était à quatre milles en dedans de
la forêt d'épinettes blanches, et à mi-chemin entre la rivière Hébert
et Two Rivers, Nouvelle-Ecosse. La forêt semblait être un endroit
préféré de beaucoup d'oiseaux. Pendant que j'étais là, j'ai entendu
le battement de leurs ailes, et j'ai bientôt trouvé trois appartenant
à cette espèce. Après avoir continué ce battement pendant quelque
temps ils sont descendus sur les têtes sèches des épinettes blanches que
l'on avait abattues auparavant et qui se trouvaient partout, et ils
ont commencé à y travailler. Ces oiseaux n'avaient pas peur, et je
me suis approché de chacun d'eux et les ai regardés pendant quel-
que temps. Deux d'entre eux étaient des mâles à couronne dorée,
et le troisième était évidemment une femelle. On n'a vu que ces trois,
spécimen. (C H. Morrell.) Le pic d'Amérique visite de temps en
temps en hiver les alentours de St. John, Nouveau- Brunswick. {Cham-
berlain.) J'ai remarqué cet oiseau dans le nord du Nouveau-Bruns-
wick. {W. H. Moore.) Il habite la province de Québec en petit
nombre; on le prend à Beau port. {Dlonne.) On en a vu une vieille
femelle ainsi que ses jeunes dans les bois au bord de la baie EUis, sur
l'île d'Anticosti, province de Québec. {Brewster.) Ce pic visite le
district de Montréal d'une manière transitoire, ne s'y trouvant qu'en
petit nombre, et s'y rendant en octobre et novembre. {Wintle.)
Le pic d'Amérique est plus rare que le précédent, mais on le voit
chaque automne aux alentours d'Ottawa, et, sans doute il couve au
nord de la ville. {Ot-taiva Naturalist, vol. V.) C'est aussi un oiseau du
396 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nord mais on le prend rarement à l'automne dans le sud de l'On-
tario, bien qu'il soit plus commun au nord. (Mcllwraith.) Il est ra-
re dans les districts de Parry Sound et Muskoka, ne s'y montrant qu'en
hiver. M. Handy m'a envoyé un couple de ces oiseaux, pris à Ems-
dale. Le i6 novembre 1901, on a tué un spécimen de cette espèce
sur la colline Well, aux environs de Toronto. On l'a vu en compagnie
d'un autre oiseau, probablement sa compagne. (/. H. Fleming.)
Je ne suis pas certain que nous ayons dans notre possession plus d'une
seule mention provenant de l'ouest de Toronto, qui se rapporte à
cet oiseau. J'ai chez moi le signalement, qui date depuis à peu près
25 ans, d'un oiseau de cette espèce pris dans le canton de Caradoc,
et qui a été identifié par M. J. A. Morden. {W. E. Saunders.)
En 1898, lorsque j'étais à Whitney pendant les mois de novembre et
décembre, j'ai cherché très soigneusement pour y trouver ce pic, mais
je n'ai réussi qu'à en prendre un spécimen qui se nourrissait à ce
moment sur un bouleau jaune en compagnie de quelques pics appar-
tenant au type P. arcticus. J'ai obtenu un deuxième spécimen de
cette espèce au même endroit quelques semaines plus tard. (/.
Hughes-Samuel . )
Le pic d'Amérique est très rare dans le centre du Manitoba,
mais il est probable qu'il se répand un peu partout dans le nord
et dans l'est de cette province. {E. T. Selon.) Il est rare à Aweme,
Manitoba. D'habitude on en remarque quelques individus à la fin de
l'automne. (Criddle.) Il fréquente toutes les forêts d'épinette blanche
situées entre le lac Supérieur et la mer Arctique. C'est le pic le
plus commun au nord du Grand lac des Esclaves. (Richardson.) On en
a remarqué quelques spécimens entre Athabasca Landing, Alberta,
et la petite rivière des Esclaves. Ce pic se trouve rare entre le lac Methye
et risle à la Crosse. (/. M. Macoiin.) En 1903, un couple de ces
oiseaux couvaient au bord de la rivière Athabasca, et un autre couple
au bord de la rivière des Esclaves. (Spreadborouglh) On remarque
la présence de cette espèce au nord du Fort Good Hope, sur le
Mackenzie. {Ross.) Pendant l'hiver de 1900 ce pic se trouvait
beaucoup plus commun que le précédent à Cariboo, Colombie-
Britannique et il couve par toute la région entière. (Brooks.) Au
mois de juin 1881 il couvait et était commun dans les bois brûlés
à Banfï, à une hauteur de 5,500 pieds dans les Montagnes Rocheuses.
{Spreadborough.) Cet oiseau appartient probablement à l'espèce
P. fasciatiis, car nous en avons des spécimens venant de Banfï
qui ont été collectionnés par M. Dippie en 1895.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 397
|oia. Pic d'Alaska.
Picoides americanus fasciatus . baird. 1870.
M. G. F. Dippie en a pris des spécimens dans les contreforts situés
au sud de Calgary, Alberta. Comme on peut voir par la mention
que l'on vient de citer que l'étendue des migrations de cette espèce
se trouve plus à l'est, il est probable que la plupart des mentions, sinon
toutes, provenant des Montagnes Rocheuses, et se rapportant à la
sus dite espèce, doivent être classifiées ici.
Ce pic est nombreux dans la zone d'épinettes blanches sur la chaîne
du littoral, et on peut le prendre dans l'état de Washington dans la
direction sud jusqu'au mont Baker. (Brooks.) Dr Hasell l'a pris à
Duncan's, sur l'île de Vancouver. On le voit et à l'est et à l'ouest
de la chaîne côtière, Colombie- Britannique. {Fannin.) On a vu
cet oiseau près de Cascade, Colombie-Britannique, sur le 49ème
parallèle, et, le 12 juillet 1902, on l'a pris sur la montagne Sophie,
à une altitude de 4,000 pieds. J'en ai vu un spécimen sur une mon-
tagne à la tête du lac Chilliwack, Colombie-Britannique, le 27 juin
1906. (Spreadborough.) On l'a recueilli à la mission Haynes et à
Glacier, sur le canal Lynn. On a remarqué cet oiseau à la rivière
Six-Mile dans la vallée du Yukon, ainsi que trois spécimens près
du canyon Miles, ensuite deux autres sur la rivière Lewes, dans le
district du Yukon et encore deux à Circle City, Alaska. (Bishop.)
Cette espèce se montre dans le nord et dans l'est à partir de Fort
Simpson, sur le fleuve Mackenzie y compris le Mackenzie inférieur
et la rivière Anderson ainsi que tout le nord de l'Alaska. Elle est
caractérisée par ses taches bien prononcées, surtout par le nombre
et la grosseur de ses taches blanches, principalement sur la surface
dorsale sous forme de barres. (Nelson.) On a obtenu des spécimens
de cet oiseau de Nulato ainsi que du Fort Yukon. Il habite les régions
boisées et se trouve commun dans certaines localités. (Gurter.) Ce
pic, le seul de toutes les espèces que j'ai observées dans la région
du Kowak, y habitait pendant toute l'année, mais on ne peut guère
dire qu'il s'y trouvait commun. {Grinnell.) En 1900, il était appa-
remment commun au goulet Cook, Alaska. Il est tout-à-fait rare à
la base de la péninsule d'Alaska, on n'en a vu que deux spécimens en
1902. {Osgood.)) Le spécimen de cette espèce pris à Homer, sur la
péninsule Kenai, Alaska, est le seul que l'on ait remarqué. Cet oiseau
se trouve rarement sans doute, car les indigènes ne l'avaient jamais
398 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
vue auparavant. {Figgins.) On a pris un spécimen de cette espèce
à Haines et un autre à Glacier, Alaska. On l'a remarquée ou pris à
plusieurs endroits dans la vallée du Yukon. (Bishop.)
Notes sur la reproduction. — -D'après M. Oliver Davis dans son
«Nests and Eggs of N.-A. Birds» rien n'a été publié concernant soit
le nid, ou les œufs de cet oiseau. Ainsi je prends plaisir à soumettre
la mention suivante relativement à une couvée de cinq œufs actuel-
lement en ma possession qui a été prise ainsi que le vieil oiseau, le 29
mai 1897, à la rivière Peel qui se jette dans l'embouchure du Mac-
kenzie. Le nid n'était qu'un trou dans un arbre conifère à environ
dix pieds de terre. Les œufs mesurent en moyenne .90 x 65. Le
révérend L O. Stringer a pris la mère et a trouvé son jabot plein de
graines et de larves. {W. Raine.)
401b. Pic Alpin.
Picoides americanus dor salis, baird 1870.
Un spécimen que je crois appartenir à cette espèce a été obtenu
à Fort Norman, sur le Mackenzie. {Ross.) Ce pic se montre dans
les montagnes à l'est de la chaîne du littoral, et en allant au nord
jusqu'à Cassiar. {Fannin.) On a pris un spécimen de cet oiseau
à Huntingdon dans la vallée du Fraser, sur le 49ème parallèle le 4
octobre 1901. On en a remarqué un autre, le 25 avril 1904, à Fernie,
Colombie-Britannique. {Spreadhorough.) Un oiseau qui appartenait
probablement à cette espèce a été observé au mois de juin 1889 sur
la rive du lac Shuswap en amont de Kamloops, Colombie-Britannique.
Il nichait dans un arbre desséché et appartenait à cette espèce.
On n'en a pas pris un seul spécimen. (Macoun.) On sait que cette
espèce se répand dans ses migrations depuis Fort Kenai et la côte
sud-est de l'Alaska, et de Fort Simpson, sur le Mackenzie (latitude
62) en allant au sud jusqu'aux états d'Oregon et Arizona Ces pics,
lorsqu'ils portent leur joli plumage d'été, ont une barre blanche lon-
gitudinale qui commence à la nuque et s'étend en descendant le dos
jusqu'au croupion, sans aucune trace de barres transversales, ou, tout
au plus, une qui soit très légère. {Nelson.) Cette espèce se montre
en abondance partout dans les endroits boisés de l'intérieur. Elle
ne visite que rarement les alentours de St-Michael. {Turner.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 399
CLXIX. SPHYRAPICUS BAIRD. 1858.
402. Pic maculé.
Sphyrapicus varius (linn) baird. 1858.
Au mois de juillet 1845, on a trouvé un spécimen mort de cet
oiseau, aux alentours de Julianshaab. Vers 1858 on en a envoyé
un autre du Groenland. {Arct. Man.) Le pic maculé est commun
le long de la rivière Moose jusqu'à Moose Factory. On ne l'a pas
vu plus au nord dans le Labrador pendant l'année 1896. {Spread-
borough.) Il est probable que cet oiseau se montre dans Terreneuve.
(Reeks.) On le voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke).
En été, il habite la Nouvelle-Ecosse en grand nombre. (Downs ei
Tiifis.) Ce pic habite en nombre à Sydney, sur l'île du Cap Breton,
Nouvelle-Ecosse, pendant les mois d'été. On l'a vu à cet endroit
pour la première fois, le 7 mai, et l'incubation était bien avancée au
15 juin. (C. R. Harie.) Au mois de juillet 1888 on l'a vu à la rivière
Hunter, sur l'île du Prince-Edouard. Il était assez commun à Mar-
garee, sur l'île du Cap Breton pendant le mois de juillet 1898. {Macoun.)
En été, cet oiseau habite, de temps et temps, à St. John, Nouveau-
Brunswick, où il couve. {Chamberlain.) On ne le voit qu'en petit
nombre dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick.
{Briitain et Cox.) En été il habite en assez grand nombre le comté
d'York, Nouveau-Brunswick, et y couve. {W. H. Moore.) Il habite,
en été, la province de Québec, en nombre; on le prend à Beauport.
(Dionne.) Cet oiseau habite Montréal en été, y couvant en petit
nombre sur l'île. Pendant les migrations du printemps il s'y trouve
plus nombreux. {Wintle.)
Le pic maculé habite com.munément Ottawa, Ontario, en été, et
y couve. Il s'y rend en plus grand nombre pendant la saison de la
migration qu'en tout autre temps. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Cet
oiseau couve en nombre considérable. Il est peut-être le plus com-
mun de tous les pics en été, dans les districts de Muskoka et Parry
Sound. C'est un oiseau-migrateur qui abonde à Toronto, Ontario,
quoiqu'il y habite et y couve en petit nombre, pendant les mois
d'été. (/. H. Fleming.) En été, il habite les alentours de London,
ne s'y trouvant commun que pendant la saison de la migration.
{W. E. Saunders.) Il abonde dans le parc Algonquin, Ontario, y
couvant dans les trous qu'il creuse dans les cèdres, à environ 12 pieds
de terre. {Macoun.)
400 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Cet oiseau habite en grand nombre la partie boisée du Manitoba pen-
dant l'été. (-E. T. Selon.) C'est un oiseau-migrateur régulier dans le
Manitoba, mais il ne s'y trouve pas en nombre. (Atkinson—Criddle.)
Pendant le printemps de 1892, on n'a vu que quatre spécimens de cet
oiseau à Indian Head, Saskatchewan. Au mois de mai 1894, on en
a vu deux autres à Medicine Hat, dans la même province. J'en ai vu
quatre spécimens pour la première fois le 3 mai à Edmonton, Alberta;
ils s'y trouvaient communs le lendemain. Pendant l'été ce pic
habite en nombre la campagne entre Edmonton, latitude 53° 30' et
le passage Crowsnest, latitude 50°. Il est commun aussi depuis l'em-
bouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Landing.
(Spreadborough.) Il est commun depuis Athabaska Landing, oii il
se trouve en très grand nombre, et on le remarque très souvent tout
le long de la rivière Athabasca, jusqu'à l'embouchure de la petite rivière
des Esclaves. On le voit aussi en nombre sur la rivière Clearwater,
latitude 56° 30', et sur le Portage Methye, ainsi que communément
entrelelac Methyeetl'IsleàlaCrosse. {J. M. Macoun.) C'est la seule
de toutes les espèces de pic qui se rend par volées dans les Territoires
du Nord-Ouest. En 1827 il s'est montré sur les plaines de la Saskat-
chewan par bandes considérables, le 14 mai pour la première fois.
Dans la saison de la reproduction il se retire encore davantage et se
répand aussi loin au nord que la latitude 61°. (Richardson.) On
le voit en allant vers le nord juqu'à Fort Simpson sur le Mackenzie.
Il y est commun. (Ross.)
Notes sur la reproduction. — Je remarque que cet oiseau se
trouve très commun au printemps le long du St-Laurent. Il couve
en abondance dans les comtés de Leeds, Lanark, et Renfrew dans
chacun desquels j'ai trouvé son nid. Les endroits que choisit le pic
maculé pour y faire ce nid, diffèrent beaucoup. Semblable au pic
chevelu, il a un faible pour les marécages de frênes, mais il aime
aussi les peupliers, y faisant son trou vers le commencement de mai.
J'ai trouvé des œufs frais le 19 mai. Ceux-ci varient beaucoup quant
à leur grosseur et à leur forme, et la couvée complète se compose de cinci
ou six. J'ai remarqué, pendant plusieurs années de suite, un nid
dans un peuplier au bord de l'île Grenadier, dans le St-Laurent, et
j'ai observé que le trou est généralement situé de 25 à 40 pieds de
terre, bien qu'une fois je l'ai trouvé dans un chicot mort dans l'eau
à pas plus de trois pieds au-dessus du niveau de l'eau. {Rév. C. J.
Young.) Le 21 juin 1887 j'ai trouvé un nid contenant des jeunes oi-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 4OI
seaux de cette espèce sur la montagne St-Bruno dans un trou creusé
dans le tronc d'un chêne vert à environ six pieds de terre seulement,
ainsi qu'un autre nid contenant des jeunes, le ler juillet 1885, à Calu-
met, province de Québec, à 58 milles à l'ouest de Montréal. Ce nid
était dans un petit trou creusé dans le tronc d'un orme vert, à trente
pieds de la base. (Wintle.)
Le 20 juin 1883, j'ai trouvé le nid d'un pic maculé dans un massif
d'épinettes blanches. Il était dans un trou récemment creusé dans un
peuplier vert, à environ 30 pieds de terre. Ce nid contenait cinq
jeunes oiseaux qui venaient d'éclore, ainsi que des fragments de co-
quilles avec lesquels j'ai reconstruit deux œufs. L'oiseau-mâle avait
une longueur de 8^ pouces, et la femelle de 8f pouces. L'estomac de
chacun était plein de fourmis, en sus le bec de la femelle était plein de
fourmis noires avec lesquelles elle avait probablement l'intention
de nourrir ses jeunes. Les deux vieux oiseaux étaient excessivement
gras. Ils n'avaient point de plumes rouges sauf trois ou quatre
dispersées cà et là sur le devant de la couronne qui était noire. Les
œufs mesuraient le x f chacun, et étaient d'un blanc pur. Le 3
juillet, j'ai trouvé dans un massif d'épinettes blanches, le nid d'un
pic maculé. II était dans un peuplier, à environ 20 pieds de terre,
et l'ouverture était tournée vers le sud-est. Juste au-dessus du trou il
y avait une grosse branche dont les feuilles, sans doute, l'abritaient
contre la pluie. J'ai tué la femelle; elle avait une couronne noire, et
seulement quelques plumes rouges sur le devant, plusieurs d'entre
elles étant tachetées de jaune. Son gésier était plein de fourmis ïâu-
ves, for7nica nifa. {E. T. Selon.) Le pic maculé creuse son nid géné-
ralement dans les arbres verts. Celui que j'ai pris était dans un bois-
de-fer, et dans cet arbre, mort l'année précédente, il y avait des trous
de deux ou trois ans passés. {W. E. Saiinders.) J'ai enlevé une cou-
vée de cinq œufs d'un trou dans un peuplier, à environ douze pieds
de terre, le 16 juin 1894, au lac Long, Manitoba. {W. Raine.) Ce pic
niche toujours à Ottawa dans un trou d'arbre, et son nid est cons-
truit de copeaux et de poussière. Les œufs, au nombre de quatre à
six, sont d'un blanc pur. {G. R. Wliite.)
402a. Pic à nuque rouge.
Sphyrapicus varius nuchalis Baird. 1858.
On a pris un spécimen de ce pic à Edmonton, Alberta en 1897.
Pendant l'été de 1891, on en a pris à Banff, et l'année précédente, on
402 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
en a trouvés en nombre, en train de couver à Revelstoke, Deer Parle,
et Robson dans la vallée de la Columbia, Colombie-Britannique.
Au printemps de 1902 on l'a vu à Trail près du 49ème parallèle.
Pendant le mois de juin 1889 on l'aperçu en nombre à Kamloops,
Colombie-Britannique, et quelques spécimens ont été remarqués vers
l'ouest jusqu'à Spence Bridge. En 1904 on l'a vu à Fernie, Colombie-
Britannique, pour la première fois, le 22 avril. Cet oiseau était com-
mun à Elko le 5 mai, et pendant le mois d'avril 1903, il couvait à
Penticton, dans la même province. (Spreadborough.) En été ce pic
habite en nombre le district de Cariboo, Colombie-Britannique,
(Brooks.) On le voit à Osgood, et dans la vallée de la Columbia.
(Lord.) Il se trouve commun partout dans l'intérieur et y couve.
(Streator.) J'ai vu cet oiseau en très grand nombre à l'est de la
chaîne du littoral, particulièrement le long du chemin de Cariboo.
{Fannin.) Il se répand et couve un peu partout dans l'intérieur de
la Colombie-Britannique, mais je ne l'ai pas remarqué sur le lit-
toral. (Rhoads.)
403a. Pic du nord à poitrine rouge.
Suphyrapicus riiher notrensis (Suckow) Richmond. 1902.
Ce pic fréquente l'île de Vancouver, ainsi que Sumas. {Lord).
On a pris dix spécimens de cette espèce sur les îles Queen Charlotte, où
elle se trouve commune. (Osgood). On ne la trouve que sur la côte.
Elle y est rare. (Streator). Cet oiseau se rend, et à l'est, et à l'ouest
de la chaîne du littoral. Il n'y est pas commun. (Fannin). En été
il habite Chilliwack en assez grand nombre. (Brooks). Pendant
l'année 1889, il était commun à Hastings ainsi qu'à Agassiz, Colom-
bie-Britannique. En 1901 on l'a remarqué en assez grand nombre
à partir de la propriété McGuire jusqu'à la tête du lac Chilliwack,
dans la même province. Le 5 juillet 1905 il s'est montré en nombre à
environ quatorze milles au sud de Hope, Colombie-Britannique, et
on en a pris des jeunes sur la rivière Skagit. J'en ai tué deux
spécimens, le 24 avril 1906, à Douglas, Colombie-Britannique, ainsi
que d'autres plus tard le long de la rivière Chilliwack. Les jeunes
étaient éclos le 7 juin. (Spreadborough) . Le 12 avril, M. Hartland
en a pris deux mâles à la rivière Chilcat, Alaska. (Nelson). J'ai
pris un mâle adulte de cette espèce le 31 mai 1899, à Skagway,
Alaska. (Bishop) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 403
404. Pic de Williainson.
Sphyrapicus thyroideus (Cass) Baird. 1858.
Au mois de juin 1882, M. R. V. Griffin a pris cette espèce à Simil-
kameen, Colombie-Britannique. (Fannin). Elle se trouvait com-
mune à une altitude d'environ 4,000 pieds dans toute la région
fortement boisée entre Midway et le lac Osoyoos, Colombie-Britan-
nique. (Spreadborough) .
CLXX. CEOPHLŒUS— Cabanis. 1862.
405a. Le pic du nord à huppe écarlate.
Ceophlœus pilealus ahielicola — Bangs. 1898.
Ce pic se trouve assez rare dans Terreneuve. (Reeks). Il est
assez commun le long de la rivière Moose jusqu'à Moose Factory, sur
la baie James. On ne l'a pas remarqué plus au nord dans l'Ungava
en 1896. {Spreadborough). On fait mention de sa présence à la
rivière Albany, à la rivière Nelson, ainsi qu'à Moose Factory, (Preble).
Cet oiseau n'habite que rarement les districts fortement boisés de la
Nouvelle-Ecosse. (Downs). Au mois de septembre 1897 on en a
pris un spécimen à Wolfville, Nouvelle-Ecosse. C'est un oiseau qui
se montre rarement dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tnfts). Il se
trouve commun pendant toute l'année dans l'intérieur du Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain). Il habite en permanence et en assez
grand nombre le comté d'York, Nouveau-Brunswick et y couve.
{W. H. Moore). On dit que cet oiseau s'est montré en nombre autre-
fois sur l'île du Prince-Edouard, mais je ne l'ai pas vu. M. Earle
m'en a fait voir un spécimen empaillé. (Divighl). Ce pic habite la
province de Québec; on l'a pris à Beauport. (Dionne). Il visite
Montréal quelquefois quoique rarement. L'endroit le plus rappro-
proché de Montréal où j'ai vu ce grand pic est à Casselman, Ontario,
à environ 90 milles à l'ouest de la métropole. {WinHe).
Il se rend en assez grand nombre dans les côtes au nord d'Ottawa,
où on sait qu'il couve. {Ottawa Naturalist, vol. V). On dit qu'autre-
fois cet oiseau habitait à Toronto, Ontario. Les districts de Parry
Sound et Muskoka semblent être ses chefs-lieux. Le travail accompli
par le pic du nord à huppe écarlate en creusant son trou dans les arbres
desséchés est incroyable. Un couple de ces oiseaux vont travailler
404 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
tout l'hiver jusqu'à ce que l'arbre soit réduit en miettes. J'ai vu, à
plusieurs reprises, des troncs tellement troués qu'ils sont tombés.
Les oiseaux creusent des trous profonds dans le contour des arbres de
façon qu'ils puissent arriver jusqu'à la partie molle du centre, et alors
ils continuent à allonger ces trous jusqu'à ce que l'intérieur du tronc
soit presque vide. (/. H. Fleming). A la fin de l'automne 1898 on a
trouvé ce pic très nombreux à Whitney, sur le chemin de fer Parry
Sound. (/. Hughes Samuel). En été il n'est pas commun dans le
parc Algonquin, mais en hiver il s'y trouve en plus grand nombre.
Le 19 juin 1904, on en a vu un spécimen sur la rivière Missinabi,
Ontario. {Spreadhorough). Cet oiseau habite les alentours de
London, Ontario en très petit nombre. {¥/. E. Saunders).
Le pic du nord à huppe écarlate habite les endroits fortement boisés
en très petit nombre, mais il devient plus nombreux en allant vers le
nord. D'après M. Hutchins on l'a pris, au mois de janvier, à Glou-
cester House sur la rivière Albany, à 387 milles de son embouchure,
latitude 50° 31' nord, longitude 96° 03' ouest. {E. T. Seton). C'est
un oiseau qui couve en assez grand nombre dans les districts forte-
m.ent boisés d'épinettes blanches que l'on trouve dans les parties nord
et est du Manitoba, ainsi qu'aux alentours du lac Winnipegosis, et à
la rivière Saskatchewan, mais pas en dehors de ces bois. (Aikinson).
Ce grand pic habite l'intérieur des Territoires du Nord-ouest jusqu'à
la latidude 62° ou 63° pendant toute l'année, ne se m^ontrant que peu
souvent aux alentours de la baie d'Hudson, mais fréquentant les
retraites les plus sombres dans les forêts qui bordent les Montagnes
Rocheuses. (Richardson) . On le voit en allant vers le nord jusqu'à
Fort Liard, latitude 61°. Il y est rare. {Ross), il ne se montre
qu'en très petit nombre sur la rivière Clearwater, Athabasca, latitude
56° 40'. (/. M. Macoun). Ce pic est commun, et à l'est et à l'ouest,
de la chaîne du littoral. {Lord). Il est commun aussi dans la région
du littoral, où il couve, mais pas très commun sur l'île de Vancouver.
{Streator). Il est commun, mais plus nombreux sur le littoral. {Fan-
nin). Cet oiseau habite Chilliwack, Colombie-Britannique en
nombre, et se trouve assez commun aux alentours du lac Okanagan,
en hiver. Il est rare dans le district de Cariboo. {Brooks). On en
a vu un entre le petit lac des Esclaves et Peace River Landing,
Athabasca. En 1891 on en a remarqué quelques spécimens à Banff.
Au mois d'avril 1890, on l'a vu à Revelstoke, ainsi qu'à Deer Park
près du lac Lower Arrow, le 14 juin et encore à Robson sur la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 405
rivière Columbia, le 26 juin à une altitude de 4,200 pieds. Ce pic
était tout à fait commun, en 1902, entre Trail et Cascade, sur le
49ième parallèle. En 1903, j'en ai vu plusieurs spécirpens à
Penticton; je l'ai trouvé commun à Elko en 1904, et à Midway et
Sidley en 1905. On l'a observé partout dans la vallée du Chilli-
wack, Colombie-Britannique, ainsi que sur les montagnes voisines en
1901. Cet oiseau se trouve commun sur l'île de Vancouver, y habi-
tant partout dans les endroits où je suis allé. {Spreadborotigh). On
le trouve relativement abondant d'un bout à l'autre de la Colombie-
Britannique. {Rhoads).
Notes sur la reproduction. — Le pic du nord à huppe écarlate
devient très rare. Je l'ai observé dans les comtés de Frontenac,
Lanark. et Renfrew, Ontario, mais pendant les quinze dernières années
je ne l'ai point remarqué, ni dans le comté de Leeds, ni le long du
St-Laurent. Il y a seulement à peine dix ans, on a trouvé cet
oiseau relativement commun dans les parties fortement boisées
et raboteuses des trois premiers comtés ci-dessus, mais aujour-
d'hui (1901) on ne le voit que rarement. Il couve de bonne heure,
commençant à creuser son trou au mois d'avril. En 1888 j'ai vu un
nid appartenant à ce pic dans un grand tilleul d'Amérique, entre
Perth et Lanark, Ontario, à environ trente pieds de terre. J'ai vu
aussi son nid dans un érable près du lac Bob, comté de Frontenac.
Cet endroit est à peu près la limite sud des migrations de cet oiseau,
relativement à sa reproduction, dans l'Ontario. En 1903, j'ai encore
trouvé son nid dans ce dernier comté. Il était dans le tronc d'un
tilleul d'Amérique, à cinquante pieds de terre, et contenait, le 15
mai, trois œufs frais. {Rev. C. J. Yoiing). J'ai dans ma possession
une couvée de six œufs, prise, le 2 juin 1899, au lac Joseph, Muskoka,
Ontario. Ces œufs étaient dans le trou d'un pin pourri à vingt pieds
de sa base. (IF. Raine).
CLXXI. MELANERPES Swainson. 1831.
406. Pic à tête rouge.
Melanerpes eryîhrocephalus (Lixx) — Swains. 1831.
Le pic à tête rouge est très rare dans la Nouvelle-Ecosse.
Il s'y montre comme oiseau-errant seulement. {Downs). On le
voit de temps en temps dans le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain) .
On le remarque parfois dans la province de Québec. {Dionne.) Cet
78870—27
406 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
oiseau habite Montréal en été, s'y rendant en petit nombre. On l'a
observé sur l'île à deux reprises, une fois le 24 mai 1882, et l'autre
le 24 juin 1883. iWintle).
En été ce pic habite Ottawa en assez petit nombre. {Ottawa
Naturalist, vol. V). Il habite en nombre à Toronto, Ontario à cette
saison aussi, et y couve. Il y a une mention relativement à sa présence
en hiver sous date du 28 janvier 1905. C'est l'une des espèces qui
deviennent plus nombreuses concurremment avec la colonisation des
districts de Muskoka et Parry-Sound. M. Kay en parle comme
étant rare à Port-Sydney en 1890, mais qu'elle y devenait rapidement
plus nombreuse. En 1893 ce pic s'est trouvé rare à Emsdale,
mais il y est devenu beaucoup plus commun. (/. H. Fleming).
Il est assez commun partout dans la péninsule ouest de l'Ontario.
Il y abonde dans beaucoup d'endroits, mais pas autant qu'autrefois
dans les environs de London. A partir de 1878 il a commencé à
diminuer en nombre. Il passe l'hiver chez nous en nombres consi-
dérables s'il peut s'y procurer de quoi vivre. {W. E. Saunders).
En été le pic à tête rouge habite le Manitoba, en petit nombre, mais
il se trouve plus commun en allant vers l'est. {E. T. Selon). On
le voit en très petit nombre à Aweme, Manitoba, mais il y couve.
(Criddle). C'est un oiseau qui s'augmente rapidement en nombres
dans les parties les plus fortement boisées du Manitoba, étant devenu
oiseau-reproducteur régulier aux alentours de Portage-la-Prairie,
le long de la rivière Assiniboine à l'est. (Atkinson). Le 9 juin 1905,
M. C. S. Day en a vu un spécimen dans les bois au bord du ruisseau
SkuU, Saskatchewan. (A. C. Béni). Pendant le mois de mai 1895
on a vu cet oiseau au ruisseau Old-Wives dans l'est de la Sask-
atchewan, ainsi qu'à Wood-Mountain-Post On l'a remarqué en
train de couver à «Stone-Pile » sur la rivière White-Mud, Sask-
atchewan au mois de juin 1895, et, en juin 1894, on en a trouvé un
couple en train de couver à l'extrémité est des collines Cypress.
La même année (1894) on en a vu un spécimen au lac Crâne, et
encore un autre à Medicine Hat, Saskatchewan. Le 25 juin 1890,
on en a vu un couple au ruisseau Pass, près de Robson, sur la rivière
Columbia, Colombie- Britannique. {Macoun).
Notes sur la reproduction. — En été ce pic habite l'Ontario
en grand nombre. Il se trouve en abondance le long du St-Laurent,
sur l'île Wolfe et ailleurs, mais il devient plus rare en allant vers le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 407
nord, dans le comté de Renfrew. Parfois il passe tout l'hiver dans
l'Ontario. Pendant l'hiver doux de 1890 j'ai vu deux de ces oiseaux,
à plusieurs reprises, dans une érablière, dont les arbres étaient de
grande taille, située dans le canton d'Escott, comté de Leeds, Ontario.
J'en ai aussi remarqué un autre au mois de décembre 1899, dans le
même bois. Le pic à tête rouge est un oiseau-reproducteur tardif,
pondant ses œufs rarement avant le mois de juin, et creusant son nid
à une hauteur assez élevée dans la branche sèche d'un grand arbre.
Je n'ai vu qu'une fois ou deux le nid à moins de dix pieds de terre.
(Rev. C. J. Young). Un nid a été enlevé dans les bois près d'Ottawa.
Il était dans un trou creusé dans un arbre, et contenait quatre œufs,
d'un blanc pur, qui se trouvaient sur une couche de copeaux et de
poussière. {G. R. White). Le lo juin 1902 au lac Rice, Ontario,
j'ai trouvé cet oiseau plus nombreux que le pic ordinaire. Il nichait
dans les souches pourries. {W. Raine.) M. G. A. Dunlop a trouvé
un nid de cette espèce à Lachine, contenant des œufs, et moi-même
j'ai remarqué cet oiseau en train de couver dans le trou d'un arbre
desséché à côté d'une clôture entre deux bois à Longue-Pointe, le
24 mai 1889. J'en ai tué la femelle à ce moment-là pour l'avoir
comme spécimen. Je n'ai jamais vu ce pic, dont le plumage est
si remarquablement coloré, à l'automne, et, par conséquent, je
suppose qu'il s'envole au sud aussitôt que ses jeunes sont arrivés à
l'état de maturité, et sont capables de voler. (Wintle). Le pic à
tête rouge est peut-être le plus tardif, relativement à sa reproduction,
parmi nos pics, pondant ses œufs rarement avant le mois de juin.
Il pond de cinq à sept œufs très variables quant à leur couleur, et
à leur forme. Le nid se trouve à diverses hauteurs de terre, —
depuis dix jusqu'à soixante pieds au moins. (W. E. Saiinders).
En 1898 les pics à tête rouge se trouvaient en nombre près de
Black-Rapids, Ontario. Tous leurs nids, à l'exception de deux,
étaient situés à des hauteurs très élevées de terre. Le premier de
ces deux contenait des oisillons, le 4 juillet, et l'autre, deux œufs
avec des embryons, le 21 du même mois. Le 4 juin 1906, pendant
que je marchais dans la direction où se trouvaient ces nids, j'en ai
observé un autre dans la branche sèche d'un frêne, à vingt pieds
de terre. L'entrée de ce nid mesurait deux pouces de diamètre,
et la profondeur de la cavité onze pouces. Le nid contenait six
œufs à l'état embryonnaire. {A. L. Garneau).
78870—27^
408 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
CLXXII. ASYNDESMUS.— CouES. 1866.
408. Pic de Lewis.
Asyndesmus torguatus. (Wils) Coues. 1866.
On n'a tué cet oiseau qu'en pleine campagne boisée dans la Colombie-
Britannique, à l'est de la chaîne du littoral. {Lord). Il abonde
dans l'intérieur de la province et y couve. {Streator). Ce pic se
montre, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne du littoral, et se trouve
rare sur l'île de Vancouver. On en a pris des jeunes à Victoria,
et à Comox. {Fannin). En été il habite en assez grand nombre
à Chiiliwack, Colombie-Britannique. (Brooks). Pendant que nous
étions campés au bord d'une des nappes d'eau qui forment la source
de la Saskatchewan du sud à la base est des Montagnes Rocheuses,
un pic appartenant à cette espèce s'envola au-dessus de nos têtes
et fût reconnu distinctement, et par M. Batty, et par moi-même.
(Coues). Au mois de juin 1901, on en a vu un spécimen à Canmore,
à l'est de Banff, ainsi qu'un autre, le 12 mai 1904, près d'Elko,
Colombie- Britannique. Le 5 mai 1890, on a tué un spécimen de ce
pic à Revelstoke, dans la même province. On n'a vu que trois
spécimens pendant le mois. Cet oiseau se trouvait assez commun à
Enderby, Sicamous, Kamloops et Spence Bridge en 1889. Pendant
l'été de 1902, il abondait à Cascade sur la frontière, Colombie-
Britannique. On en a pris un à Huck's, sur la rivière Chiiliwack,
Colombie-Britannique, au mois de juillet 1901. On en a vu un
spécimen, le 6 mai 1906, à Douglas, et un autre à Chiiliwack, le 26
mai. (Spreadborough) . Dans la Colombie-Britannique, on ne remarque
cet oiseau qu'à l'est de la chaîne du littoral. Il s'y trouve rare
dans certains endroits, et en d'autre, il abonde. (Rhoads).
Notes sur la reproduction. — Le 15 juin 1905, j'ai trouvé un
nid, appartenant à cette espèce, près de la rivière Similkameen,
Colombie-Britannique. Il était dans un trou creusé par l'oiseau
dans un peuplier vert, à environ cinq pieds de terre, et contenait
deux œufs frais. {Spreadborough).
CLXXIIL CENTURUS Swainson. 1837.
409. Pic de la Caroline.
Centurus carolinus (Linn) Bonap. 1838.
Quelques couples de ces oiseaux couvent aux alentours de London.
J'ai trouvé plusieurs de leurs nids situés généralement sur le sommet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 409
sec du tronc vert d'un érable ou d'un hêtre, et à une hauteur de
quarante à soixante-dix pieds de terre. Ces pics se nichent de bonne
heure dans l'année, et je les trouve en train de creuser leurs nids
ordinairement entre le 20 et le 30 avril. A peine une année se passe
sans que je trouve un ou plusieurs de ces couples reproducteurs.
Jusqu'à peu près l'année 1885 ils se sont rendus en très grand nombre
dans les comtés à l'ouest de London, Ontario, mais depuis quelques
années ils sont devenus beaucoup moins nombreux qu'auparavant.
(W. E. Saunders). Le pic de la Caroline est rare aux alentours de
Toronto, mais il se trouve plus commun dans le sud-ouest de l'Ontario.
(/. H. Fleming). Le 19 mai 1885, on en a pris une femelle à Toronto,
Ontario. {E. T. Seton). Le 27 juillet 1894, j'ai pris un spécimen de
cette espèce, qui n'était pas arrivé à sa maturité, à Twin-Lakes, sur
les confins du canton Lake, au nord-est de Havelock. (/. Hughes
Samuel). Cet oiseau visite le district de Montréal accidentellement,
mais il y est rare. M. Kuetzing dit que cette espèce se montre dans
les cantons de l'est, mais je ne l'ai pas remarquée aux alentours de
Montréal, et je vais le considérer comme oiseau-errant jusqu'à ce
que l'on puisse se renseigner davantage sur son compte dans ce district.
{Wintle).
CLXXIV. GOLAPTES Swainson. 1827.
412a. Pic doré du nord.
Colaptes auratus luteus. Bangs. 1898.
Herr Moschler signale que l'on a reçu un spécimen de cette espèce,
en 1852, venant du Groenland. (Arctman). Au mois d'octobre 1882,
on s'est procuré du continent situé près de l'île Akapatok, dans
le détroit d'Hudson, un spécimen-errant et accidentel apparte-
nant à cette espèce. On mentionne que cet oiseau visite en nombre,
la rivière North-West, Labrador, pendant l'été. {Packard). On l'a
remarqué tout le long de la rivière Moose jusqu'à Moose Factory,
et, au mois de juin 1896, on en a vu quelques spécimens aussi loin au
nord dans le Labrador que Fort George, ainsi que d'autres, en 1904,
jusqu'à la pointe Cockpenny. {Spreadborough) . Le pic doré du nord
visiteTerreneuve, pendant l'été, en assez grand nombre. (Reeks). Au
mois d'octobre 1898, on en a vu un, sur la rivière Humber, Terreneuve
(L. H. Porter). On le remarque à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson
(Clarke). En 1885, cet oiseau se trouvait assez rare au lac Mis-
4IO COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
tassini dans le nord de la province de Québec. (/. M. Macoun).
Nous avons trouvé ce pic commun partout dans la région entre
le lac Winnipeg et la baie d'Hudson, et, le 25 juillet, nous en avons vu
plusieurs spécimens à Fort Churchill. (Preble). Cet oiseau est très
commun depuis le lac Winnipeg jusqu'à Fort Churchill sur la baie
d'Hudson. (Dr R. Bell). Il est tout à fait commun dans la Nouvelle-
Ecosse. (Downs). En été, il habite en très grand nombre la Nouvelle-
Ecosse, où on l'a vu, une fois, au mois de février. (H. F. Tuf (s).
En juillet 1888, on en a vus dans les bois le long de la baie Rustico,
sur l'île du Prince Edouard, et, en juillet 1898, il était commun sur
l'île du cap Breton. (Macoun). Le 25 septembre 1900, on en a vu
un spécimen sur l'île Sable, Nouvelle- Ecosse. (/. Boutelier). En été ce
pic habite le Nouveau-Brunswick en grand nombre. {Chamberlain).
Il se trouve commun dans les champs de la vallée de la Restigouche
Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox) . En été il habite en nombre
le comté d'York, Nouveau-Brunswick, et y couve. (W. H. Moore).
Cet oiseau habite la province de Québec en nombre; on l'a pris à
Beauport. (Dionne). On en a vu quelques spécimens près de Gaspé,
et un ou deux autres à la baie Fox, Anticosti. (Brewster). En été le pic
doré du nord habite Montréal en nombre. Il couve dans le parc
Mont- Royal. {Wintle). Il habite Ottawa en été, s'y trouvant
commun, et couvant dans tous les endroits boisés. {Ottawa Natura-
list Vol. V). Il habite Toronto, Ontario en été, y couvant, et se
trouve en grand nombre et couve dans les districts de Parry Sound
et Muskoka. (/. H. Fleming). Cette espèce est commune partout
dans l'ouest d'Ontario. Quelques spécimens y passent l'hiver lorsque
le temps est propice. {W. E. Saunders)
Ce pic n'est pas commun dans le parc Algonquin, Ontario; il y
en avait un couple en train de couver près du lac Cache. {Spread-
horough). En été il habite, en très grand nombre, les parties boisées
du Manitoba. {E. T. Selon). Il habite Aweme, Manitoba, en été
et y abonde, se nichant dans les arbres desséchés. {Criddle). Cet
oiseau couve en grand nombre partout dans le Manitoba, et on le
remarque tout le long de la voie du chemin de fer Grand Tronc Pacifi-
que en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. {Atkinson) . Il
n'est pas rare, ni à Indian Head, ni à Médecine Hat et non plus sur
les collines Cypress. En 1895 on l'a trouvé en train de couver dans
des trous de aAcer Negundo)) le 30 mai, en compagnie du pic hybride,
et on a enlevé deux œufs frais dvi nid. On a trouvé cet oiseau de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 4 II
bonne heure au mois de juin dans la montagne Wood, et, vers la fin
du mois sur le ruisseau Sucker dans les côtes Cypress, Saskachewan.
On le remarquait en nombre et en train de couver à Banff, et, le 14
mai 1890, on l'a tué aussi loin à l'ouest que Revelstoke, Colombie-
Britannique. On l'a vu pour la première fois à Edmonton, Alberta
le 30 avril 1897, il y est bientôt devenu commun et ensuite a commencé
à couver. On le voit en nombre dans les contreforts au sud-ouest de
Calgary. {Spreadhorough) . Le pic doré du nord se trouve commun
depuis Athabasca Landing en montant la rivière Athabasca jusqu'à
la petite rivière des Esclaves, et en descendant cette dernière jus-
qu'à Fort McMurray, latitude 56° 40'. On le voit aussi en montant
la rivière Clearwater, et encore, sur le Portage Methye. (/. M.
Macoun). Cet oiseau, dont le plumage est si joliment tacheté, ne
visite les Territoires du Nord-ouest qu'en été, se rendant aussi loin
au nord que le grand lac des Esclaves mais visitant en beaucoup
plus grand nombre les plaines de la Saskachewan. Au 'ieu de se
cacher très loin dans l'intérieur de la forêt, il fréquente les plaines
ouvertes, et s'occupe d'ouvrir les fourmilières pour y trouver des
larves qu'il dévore. {Richardson) . On le trouve au nord jusqu'à
la rivière Peel, à l'embouchure du Mackenzie, il y est commun. {Ross)
Cet oiseau n'est pas du tout rare dans la vallée de l'Anderson, mais
nous n'avons pas pris la peine de recueillir ses œufs, car on peut en
prendre tant qu'on veut. (Alacfarlane) . Ce beau pic couve d'un
côté à l'autre de l'Alaska dans toutes les parties boisées, et d'après
les Esquimaux il se répand même jusqu'au détroit Behring. (Nelson).
En autant que je le sache, il ne se rend jamais dans le district du Yukon.
On en a pris un spécimen à Fort Yukon, mais l'oiseau n'y est pas en
grand nombre. (Turner). Ce pic est de beaucoup le plus commun
de tous les pics dans la vallée du Yukon. Nous l'avons remarqué bien
souvent entre Log Cabin et Circle City. Le 27 juin 1899, à Cariboo
Crossing M. Osgood en a pris une femelle dans un trou creusé dans
un peuplier à moitié desséché, à trois pieds de terre. Le nid dans ce
trou contenait huit oisillons et trois œufs. On a remarqué encore un
autre nid à la rivière Six Miles, et même un autre à Lower Lebarge.
Tous ces nids, ont été trouvés dans le district du Yukon. (Bishop).
Notes sur la reproduction. — Dans cette région {Carherry) le
pic doré du nord cherche sa proie principalement parmi les fourmis,
les prenant quelquefois dans les souches pourries qui sont criblées
de trous, sous forme de galleries, par ces petits insectes, mais, plus
412 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
souvent, je pense qu'il les prend dans les fourmillières, sous forme
de monticules, que l'on voit en si grand nombre sur la prairie. La
manière qu'il s'y prend pour les atteindre semble consister tout
d'abord en creusant un trou dans le centre de la fourmillière, et
alors, lorsque les fourmis sortent par milliers, il les attrappe dans
son bec et les mange jusqu'à ce que son appétit soit satisfait. Ensuite
il revient, à plusieurs reprises, à la fourmillière jusqu'à ce qu'elle
soit complètement dépeuplée. {E. T. Selon.) Le 8 juin 1882, j'ai
trouvé le nid de ce pic dans le tronc d'un vieux hêtre, à Bedford,
Qwéhec. Ce nid contenait deux oisillons, ainsi que cinq œufs couvés,
et un œuf tout à-fait frais. Le 3 juin 1883, j'ai trouvé un autre nid
contenant quatre œufs dans le tronc desséché d'un hêtre dans les
bois en aval d'Hochelaga, et, dans le même arbre encore deux œufs.
Le 21 mai 1887, il y avait encore un autre nid appartenant à cet oiseau,
et contenant un seul œuf, dans un trou dans la branche sèche d'un
arbre situé sur l'éperon du Mont-Royal. On peut souvent apercevoir
le nid d'un pic par la quantité de copeaux dispersés çà et là par
terre sous l'arbre, venant du trou que ces oiseaux ont creusé dans
l'arbre même. (Wintle.) Pendant les cinq derniers étés une femelle
de cette espèce s'est nichée dans un poteau télégraphique en face de
ma maison à Kew Beach, Toronto,- et elle n'a jamais réussi à couver
ses œufs parce que ceux-ci ont toujours été enlevés par des gamins
qui ont dépouillé le nid y prenant jusqu'à quarante œufs dans une
seule saison. La femelle pond une nouvelle couvée aussitôt que l'autre
est enlevée, et, malgré cette persécution, elle revient chaque printemps
à son ancienne retraite. A une hauteur encore plus élevée dans le
même poteau télégraphique, un couple d'hirondelles se nichent chaque
année, mais celles-ci réussissent à couver leurs œufs, car le trou
qui contient leur nid est trop petit pour que les gamins puissent
passer leurs mains en dedans. {W. Raine.) Les nids de cet oiseau
pris à Ottawa se trouvent dans des trous creusés dans les souches,
ou dans les arbres abattus. Les œufs, au nombre de cinq à sept,
sont d'un blanc pur, et sont placés sur une couche de petits frag-
ments et de poussière. {S. R. White.) En 1892, on a vu ces oiseaux
à Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois le 19 avril.
A partir de ce moment ils sont devenus communs, et au 9 mai
se nichaient. Un spécimen tué à cette date avait l'estomac plein
de fourmis. En 1894, on a vu ce pic à Medicine Hat, Saskat-
chewan pour la première fois le 12 avril. A partir de cette date il
y est devenu commun, et on ne pouvait à peine le distinguer de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 413
l'espèce que j'appelle le pic hybride. Les deux espèces y couvaient.
Plus tard on a trouvé cette espèce au lac Crâne, et en nombre dans
les endroits boisés à l'extrémité est des collines Cypress. Au mois
de mai 1895 on a trouvé cette espèce en train de couver au ruisseau
Old Wives, dans les endroits boisés à l'extrémité est des collines
Cypress. Au mois de mai 1895 on l'a trouvé, ainsi que l'espèce hybride,
en train de couver au ruisseau Old Wives, et on a enlevé les œufs
de chacune. Les deux nids étaient dans des trous de Acer Negundo.
On a remarqué le pic doré du nord aussi à la montagne Wood, et
le long de la rivière des Français dans les collines Cypress. En 1891
il était commun et couvait à Banff, dans les Montagnes Rocheuses.
On l'a remarqué à Revelstoke en 1890, en compagnie du pic hybride
et de celui à cou rouge. (Macoun.) Pendant l'été ce pic se trouve
partout en grand nombre. Il abonde sur les îles de la Madeleine
où ses anciens trous sont quelquefois occupés par les petits hiboux
qui y couvent. Une fois j'ai trouvé un nid dans le comté de Ren-
frew qui contenait neuf œufs, mais la ponte en est généralement
de sept. (Rév. C. J. Young.) Cet oiseau abonde depuis le mois
d'avril jusqu'au mois d'octobre. Le nid d'un pic de la race «co-
laptes» est généralement situé à une hauteur assez élevée de terre,
comme l'indique le sobriquet «high hole» que l'on donne à cet
oiseau. Cependant l'été dernier on a observé un nid si près de
terre que le dessous touchait le sol qui entourait la souche dans lequel
le nid était situé. Les neuf œufs dans ce nid étaient remarquables.
L'un de ces œufs n'était pas plus grand que celui d'un passereau, et
ne contenait pas de jaune, tandis que les huit autres variaient beau-
coup quant à leur forme depuis les œufs spériques jusqu'à ceux qui
étaient extrêmement allongés. {H. G. Tufts.) L'entrée des trous
creusés dans les arbres ou les souches a un diamètre de 2^ pouces
mais quelquefois l'oiseau choisit une cavité naturelle. Le 20 juin
1897, j'ai trouvé un nid dans un trou creusé dans une souche, et le
8 juillet 1906, un autre dans un trou de deux pieds de profondeur
dans un vieux poteau de clôture. Le nombre d'œufs s'élève de
cinq à huit, et quelquefois plus. Dans une couvée de dix œufs
que j'ai prise, le 3 juin, il y avait huit œufs couvés, et deux œufs
frais. Un autre nid tout près avait été dépouillé de ses œufs, et était
cassé, et un pic de la race «Colaptes» était en train d'y creuser un
autre trou. {A. L. Ganieau.)
414 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
413. Pic à cou rouge.
Colaptes cafer collaris (vigors) nelson. 1900.
M. Douglas a tué un spécimen de cette espèce à l'ouest des Monta-
gnes Rocheuses. (Richardson.) Ce pic est le plus abondant de tous
nos visiteurs d'été sur l'île de Vancouver, ainsi que dans la Colombie-
Britannique. (Lord.) Cinq spécimens que l'on a pris à Ashcroft
appartiennent à cette espèce. (Streator.) Cet oiseau est commun
à l'est de la chaîne du littoral. (Fabnin.) Pendant le printemps
de 1891 on a trouvé ce pic commun à Banff. Il couvait au lac Devil,
et on l'a vu en train de se nourrir de fourmis sur le mont Aylmer
au-dessus de la limite boisée, le 6 août 1891. Cet oiseau se trouve
commun à Revelstoke, sur la Columbia, ainsi qu'en descendant
cette rivière jusqu'à Deer Park et Robson. Il est commun en Colom-
bie-Britannique, il couve dans la passe Eagle, à l'ouest de Revelstoke.
Pendant l'été de 1902 on l'a vu en nombre sur la frontière entre
Trail et Cascade. En 1904, il était commun à Fernie et à Elko,
et abondait et couvait à Penticton, pendant le mois d'avril 1903.
En mai et juin 1889, il était commun à Sicamous, Kamloops, et Spence
Bridge. (Spreadborough.) Dans le voisinage de ((150-Mile House»
district de Cariboo, on note la présence, et de cette espèce et de la
précédente. Ces deux espèces s'y entrecroisent. J'ai enlevé d'un trou
sept oisillons qui variaient depuis C. Cafer collaris typique, presque
jusqu'à auratiis typique. (Brooks.) Pendant la visite de M.
Bishoff à Sitka, on y a pris beaucoup de ces oiseaux qui se trouvent
actuellement dans la collection au Musée national. On n'en a jamais
pris depuis. (Nelson.)
431a. Pic du nord-ouest.
Colaptes cafer saturatior (Ridgw) A. O. U. Check-list. 1886.
Ce pic abonde sur le littoral de la Colombie-Britannique. (Streator) .
On le voit en grand nombre à l'ouest de la chaîne du littoral. De
nombreux spécimens de cet oiseau passent l'hiver aux alentours
de Victoria. (Fannin). Il habite et se trouve communément àChilli-
wack. (Brooks). Il est commun à Douglas, Chilliwack, et Huntingdon,
Colombie-Britannique. J'en ai remarqué quelques spécimens dans les
montagnes au lac Chilliwack, ainsi que plusieurs autres le long de la
rivière du même nom, dans les côtes, et au goulet Burrard. Cet oiseau
habite partout dans l'île de Vancouver. Il niche dans les trous qu'il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 415
creuse dans les arbres desséchés. Le 24 avril 1893, il était sur le
nid. {Spreadhoroicgh) . On l'a remarqué aux alentours de Sitka,
Alaska, dans une forêt fortement boisée, à un mille ou plus de la plage.
(Grinnell). Pendant que Cdfer semble être exclusivement une
espèce de l'est, on ne peut pas dire que Saturatior s'astreigne à
rester sur le littoral, car, dans les régions de l'intérieur où la pluie tombe
en grande abondance, les spécimens que l'on y trouve sont indistingui-
bles des spécimens ordinaires trouvés sur l'île de Vancouver. (Rhoads) .
Pic hybride.
Tous les pics du genre Colaptes que l'on trouve sur le Missouri
supérieur, ainsi que ceux trouvés sur les rivières Yellowstone et Milk,
semblent appartenir à l'espèce hybride de laquelle toutes les traces
qui caractérisent, à divers degrés, l'espèce atiratiis sont éliminées.
Le changement commence sur le Middle-Missouri, aussi loin, en
descendant, que Fort-Randall je crois, et certainement aussi loin
que l'ancien Fort-Pierre. Il est intéressant de savoir que cette
espèce métisse se répand dans la région de la Saskatchewan, car,
des deux spécimens que l'on a pris à la base est des montagnes, l'un
avait les plumes rouge, et la gorge cendrée de Mexicaniis, ainsi
que la pièce de la joue mélangée de rouge, tandis que l'autre s'appro-
chait beaucoup de l'espèce Auratus pure. {Coiies).
Le 30 mai 1895, on a trouvé cette espèce en train de couver dans des
trous creusés dans VAcer negundo en compagnie de V Auratus
à la ferme Walsh, près de l'embouchure du ruisseau Old-Wives.
Ces deux espèces y couvaient dans les mêmes endroits et sous les
mêmes conditions. Le nid contenait quatre œufs indistinguibles de
ceux de l'espèce de l'est. On en a vu d'autres spécimens en 1894, à
Medicine-Hat, Saskatchewan, et tué un grand nombre. Le ler juillet
1895 on en a pris des spécimens au ruisseau Sucker, à l'extrémité
ouest des collines Cypress et, plus tard dans la saison on a vus
l'espèce à Castellated- Rocks dans la vallée de la rivière Milk, dans
le sud de la Saskatchewan. Le 26 juillet on en a observé des
spécimens au ruissseau Lee, près de Cardston, Alberta ainsi que
d'autres plus tard encore, au lac Waterton près de l'endroit où,
en 1874, le docteur Coues avait remarqué cette espèce. Au prin-
temps de 1890 on en a pris de nombreux spécimens à Revelstoke,
Colombie-Britannique. Ceux-ci variaient depuis Auratus presque
pur jusqu'à cafer collaris pur. On en a tué deux spécimens ayant
41 6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
tous les traits caractéristiques de collaris, mais chacun avait une tache
rouge ressemblant à un croissant sur le derrière du cou.
On a pris deux de ces oiseaux proprement dits «pics hybrides»,
à Toronto, Ontario. Un spécimen est dans la collection de M. Ernest
Seton, et l'autre est dans celle de M. Geo. E. Atkinson. (/. H.
Fleming). Au printemps de 1897, j'ai collectionné plusieurs spéci-
mens de pic à Portage-la-Prairie, qui d'après leur aspect apparte-
naient évidemment à l'espèce hybride, montrant d'une manière
très apparente les marques de C. Cafer. (Aikinson). Les pics de
la race Colaptes étaient très intéressants aux endroits que nous avons
visités dans l'est de l'Alberta, ainsi que dans l'ouest de la Saskatche-
wan. Et celui au cou rouge et l'autre au cou jaune portaient un plu-
mage typique, et se trouvaient à tous degrés d'hybridité. Les oi-
seaux de presque pur sang des deux espèces étaient appariés, et
ont été enlevés de la même couvée. {A. C. Bent).
Ordre. MACROCHIRES — Engoulevent — Martinets, etc.
Famille XXXV. CAPRIMULGIDvî:. Engoulevents.
CLXXV. ANTROSTOMUS Gould. 1838.
416. Engoulevent de la Caroline.
Antrostomus carolinensis (Gmel) Gould. 1838.
Le 19 mai 1906, j'ai pris un mâle de cette espèce à Point- Pelée,
comté d'Essex, Ontario. Je l'ai fait lever de la terre, et il s'est
perché sur la branche d'un cèdre rouge, la circonstance offrant une
excellente occasion pour l'observer, et heureusement j'ai pu le saisir.
L'oiseau était à environ un demi-mille de l'extrémité de la pointe
sur le côté ouest. Les organes sexuels étaient bien développés.
(/. H. Fleming). Un compte- rendu détaillé relativement à la prise
d'un seul spécimen près de Pictou, Nouvelle-Ecosse, est signalé par
M. Harry Piers dans les minutes de V institut des Sciences de la Nou-
velle-Ecosse, vol. VIII, p. 405
417. Engoulevent criard.
Antrostomos vociferus (Wils) Bonap. 1838.
L'engoulevent criard était commun autrefois dans la Nouvelle-
Ecosse, mais aujourd'hui il y devient plus rare. (Downs). En été,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 417
il se trouve occasionnellement St-John, Nouveau-Brunswick. {Cham-
berlain). Il n'est pas commun à Lake Scotch, comté d'York, Nou-
veau-Brunswwick. {W. H. Moore). En été cet oiseau ne visite la
province de Québec qu'en petit nombre. {Dionne). C'est un oiseau
de passage rare à Montréal. On dit qu'il se trouve en grand nom-
bre à St-Jérôme, à 33 milles au nord de Montréal. (Wintle).
En été cet oiseau habite en nombre à Ottawa. (Ottawa Naturalisi vol .
V). C'est un oiseau migrateur régulier à Toronto, Ontario. Pendant
l'été il y habite en assez petit nombre, mais il se trouve assez commun
dans Muskoka. Je ne l'ai pas remarqué dans le district de Parry-
Sound. (/. H. Fleming). Il se rencontre fréquemment depuis la
baie Géorgienne jusqu'au lac Erié dans les endroits les plus retirés.
(W. E. Saunders). On le voit en allant au nord jusqu'à Norvvay-
House, à l'entrée du lac Winnipeg. {Dr R. Bell). En été cet
oiseau habite le Manitoba en nombre, y arrivant de bonne heure au
mois de mai. {E. T. Seion). Il était très commun dans la forêt
épaisse environnant Manitoba-House, au bord du lac Manitoba,
ainsi qu'en allant à l'ouest le long du lac Winnipegosis où, pendant
le mois de juin 1881, il nichait dans les peupliers. Dans la journée
on a remarqué de nombreux spécimens de cette espèce étendus tout
de leur long sur les branches. {Macoun). Depuis les dernières quel-
ques années cet oiseau est devenu commun à Aweme, Manitoba, y
nichant dans les bois peu épais. {Criddle). C'est un oiseau très
reproductif dans toutes les parties boisées du Manitoba, mais on ne le
remarque pas à l'ouest de Fort-Ellice. {Atkinsoji). On ne le voit
nulle part, et on n'entend point son cri, sur la prairie. {Spread-
borough).
Notes sur la reproduction.^ — ^L'engoulevent criard est commun
dans les lieux en partie boisées du centre de l'Ontario qui sont rocheux
et raboteux. Je l'ai remarqué dans un massif planté de petits chênes
près du canal sur l'île Wolfe, en face de Kingston, mais il n'est point
commun dans le pays plat. Cet oiseau y arrive plus de bonne heure
au printemps que l'engoulevent d'Amérique, et j'ai entendu son cri
dès la fin avril, et jusqu'en septembre. Il n'est nulle part plus
commun que sur les Milles-Iles dans les plus grandes desquelles il
couve, revenant aux mêmes endroits d'année en année. Sur l'une de
ces îles j'ai trouvé ses œufs à trois reprises différentes au milieu
parmi des fougères et des arbres de la deuxième crue. Les œufs
sont placés par couples sur le sol découvert, généralement à côté des
41 8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
arbres, mais il n'y a pas de nid. J'en ai trouvés le 9 et le 16 juin,
mais j'en ai remarqué deux, il y a deux ans, qui, a-t-on dit, avaient
été trouvés le 8 mai. Cet oiseau s'en va de l'Ontario près d'un
mois plus tard que l'engoulevent d'Amérique, il en est ainsi du moins
pour bon nombre d'individus. {Rev. C. J. Young).
On pouvait entendre crier cet oiseau n'importe quel soir aux
environs de Toronto, il y a quinze ans, mais, pendant ces dernières
années, il y est devenu rare. Le 24 mai 1889, j'ai trouvé à Rosedale,
Toronto, une couvée de deux très beaux œufs appartenant à cette
espèce. Il n'y avait pas de nid, et les œufs étaient placés sur des
feuilles desséchées par terre dans un bois. Le soir du 18 juin 1894,
M. Menzies m'a conduit en voiture de Woodlands, Manitoba, jusqu'au
lac Shoal, et nous fûmes étonnés d'entendre crier tant d'engoulevents
dans les bois au bord de la route. {W. Raine).
CLXXVL PHAL^NOPTILUS Ridgway. 1880.
418. Engoulevent de NuttalL
Phalœnoptilus nuttallii (Aud.) Ridgw. 1880.
Au mois de juin 1889 pendant un séjour de deux semaines à Kam-
loops, Colombie-Britannique, on n'en a vu qu'un couple appartenant
à cette espèce. L'un des deux a été tué en plein jour, mais on n'a pas
découvert de nid. Le pays était ouvert, sec, et aride. (Spread-
borough). On remarque cet oiseau à partir de Kamloops en allant
vers le sud, à travers le district d'Okanagan dans la Colombie-Britan-
nique. (Fannm). En été il habite partout dans la partie sud
de l'intérieur un peu aride, en assez grand nombre. (Brooks).
CLXXVn. CHORDEILES Swainson. 1831.
420. Engoulevent d'Amérique.
Chordeiles virginianus (Gmel) Swains. 1831.
On a trouvé, un spécimen mort de cette espèce sur l'île Melville.
{Arct-Man). M. Stearns signale la présence de cet oiseau à
Natashquan, et M. Drexler l'a trouvé aussi, au mois d'août 1860, à
Moose Factory, sur la baie James. {Packard). C'est un oiseau-
migrateur en été dans Ferreneuve. (Reeks). Il est commun dans la
Nouvelle-Ecosse. (Downs-Tufts). On l'a vu à Baddeck ainsi
CAT.\LOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 4I9
qu'à Sydney sur l'île du Cap-Breton pendant le mois d'août 1898.
Le 25 juin 1888, on a remarqué un de ces oiseaux dans le marais à la
pointe Brackley, sur l'île du Prince-Edouard. {Macoun). Pendant
ma visite à l'île du Prince-Edouard on en a vu quelques individus
presque chaque jour y fréquentant les éclaircies ouvertes, ou s'envolant
à une hauteur très élevée. {Dwight). L'engoulevent d'Amérique
habite St. John, Nouveau- Brunswick, en été, et y abonde. {Cham-
berlain). Il passé l'été en grand nombre dans le Nouveau- Brunswick,
et couve à Scotch Lake, comté d'York dans cette province. {W. H.
Moore). Il n'est pas commun dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. On ne le remarque que dans les bois ravagés par
le feu dans le voisinage des endroits peuplés. {Briitain et Cox). En
été il habite la province de Québec en nombre; on l'a pris à Beauport.
(Dionne). Cet oiseau ne se trouve pas rare; il couve au lac
Mistassini dans le nord de la province de Québec. (/. M. Macoun).
On en a observé un spécimen unique à Fort Churchill sur la baie
d'Hudson. (Clarke) . Il se rend à York Factory sur la baie d'Hudson.
(Dr R. Bell). Le 27 juin on a entendu le cri d'un de ces oiseaux
sur l'île Grand Entry, l'une des îles du groupe de la Madeleine, mais
après cela on n'en a plus entendu. (Brewster) . En été cet oiseau
habite Montréal en nombre, y couvant sur les toits de maisons
couverts de gravier. (Winkle). Il passe l'été en grand nombre à
Ottawa. Depuis qu'on a introduit la construction de toits de gravier
ces oiseaux sont devenus communs dans la ville. Ils couvent en
sécurité sur de nombreux toits plats. {Ottawa Natiiralisi. vol. V)
En été l'engoulevent d'Amérique habite les districts de Muskoka et
Parry-Sound ainsi qu'à Toronto, Ontario, en nombre. (/. H. Fleming).
Il n'est pas si commun qu'autrefois dans le district de London,
Ontario. {W. E. Satinders). Le 18 juin on en a observé deux
spécimens dans le parc Algonquin. Pendant un séjour de trois mois
on n'y en a pas vu d'autres. En 1904 cette espèce abondait depuis
Missinabi jusqu'à Moose Factory. (Spreadborough) .
L'engoulevent d'Amérique est très commun dans le Manitoba où
il couve en grand nombre. {E. J. Selon). Il abonde pendant la
saison de la migration. C'était autrefois un oiseau réproducteur com-
mun à Aweme, Manitoba, mais aujourd'hui il semble ne plus fréquenter
la campagne, et commence à se rendre dans les villes, y nichant sur les
toîts plats des maisons. {Criddle). Cet oiseau couve partout en
grand nombre dans le Manitoba, ainsi qu'à l'ouest, y faisant son nid
420 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANAD -
par terre sur la prairie, et sur les toîts plats dans les villes. (Atkinson).
Le 5 juin 1906 Dr Bishop a pris, à Maple Creek, Saskatchewan, un
mâle adulte qu'il a signalé comme appartenant à cette espèce.
(A. C. Béni). Au soir lorsqu'il faisait beau cet oiseau se trouvait très
nombreux près de notre camp à Grand Rapids sur la Saskat-
chewan. (Nutting). Il était assez commun à Norway House sur le
lac Winnipeg ainsi qu'en allant à l'est jusqu'au lac Knee, Keewatin.
M. Murray a signalé sa présence au lac Trout, M. Bell l'a signalé à
York Factory et M. Clarke en a fait autant à Fort Churchill. (Preble).
Il y a peu d'oiseaux que l'on connaît mieux que celui-ci dans les
Territoires du Nord-Ouest. En été il se répand jusqu'aux îles de la
mer Arctique. Il se montre au lac Great Bear généralement à la fin
mai, et, le 8 juin, on l'a remarqué en train de couver au bord de la
Saskatchewan. {Richards on) . On le voit en allant au nord jusqu'à
Lapierre House, sur le Mackenzie, ou il est assez rare. (Ross).
Quelques individus errants de cette espèce ont été observés très loin au
nord, mais, pendant le mois de juin 1873, je n'ai jamais trouvé son
nid ailleurs que sur la rivière Clearwater près de Fort McMurray.
{MacFarlane). On a remarqué cet oiseau le long de la rivière Atha-
basca depuis l'embouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à la.
rivière Clearwater, latitude 56° 41', ainsi que sur le Portage Methye, et
à partir du lac Methye jusqu'à l'Isle à la Crosse. (/. M. Macoun).
Il était commun, en 1903, depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à la
rivière de la Paix. {Spreadhorough). Il se répand sur l'île de
Vancouver, ainsi que partout dans la Colombie-Britannique. {Lord).
En été il habite l'intérieur en grand nombre, et y couve. {Streator).
Il passe l'été à l'est de la chaîne du littoral. {Farnin). On le trouve
assez commun à Chilliwack où, en été, il habite. Tous les spécimens
que l'on y a pris appartiennent à l'espèce t^'pe et non pas à
celle qui suit {henryi). {Brooks).
Cet oiseau abonde dans toutes les parties de l'intérieur de la
Colombie-Britannique. {Rhoads). On le voit à partir de Cariboo
Crossing latitude 60°, Colombie-Britannique, jusqu'à la rivière
Tatchum, latitude 62° 20', près des rapides Rink sur le Yukon. Les
spécimens venant de ces endroits étaient un peu plus foncés que les
virginianiis venant de l'est. {Bishop).
Notes sur la reproduction — En été l'engoulevent d'Amérique
habite en nombre les lieux qu'il fréquente, mais il ne me semble pas
qu'il y soit au.^si commun qu'il y a quinze ans. Il pond ses deux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 421
œufs sans avoir construit de nid soit sur des rochers, soit dans une
carrière de pierres abandonnée, ou même sur les terrains récemment
ravagés par le feu. (Rév. C. J. Young.) Tous les nids appartenant
à cet oiseau que l'on a enlevés à Ottawa, Ontario se trouvaient par
terre ou sur les toits recouverts de gravier des maisons de la ville. Les
œufs au nombre de deux sont d'un chamois pâle olivâtre tacheté
dru et barbouillé de diverses nuances plus foncées d'ardoise grisâtre
ou même noirâtre {G. R. Whiie. ) Le ler août 1883 pendant que je
me promenais avec M. Miller Christy sur les dunes de l'est nous avons
remarqué deux jeunes oiseaux, appartenant à cette espèce, assis sur
la terre dénuée d'herbe en pleine campagne. Ils n'avaient pas l'air
d'avoir plus de trois jours. Sur l'extrémité du bec de chaque oiseau on
voyait encore les pointes blanches et dures que la nature lui donne pour
l'aider à sortir de l'œuf. Les fragments de coquilles étaient répandus
partout dans le nid comme on le voit chez les Poocœtes et, si je ne les
avais pas remarqués, je serais passé sans apercevoir les jeunes car ces
derniers étaient accroupis par terre, les yeux fermés. La noirceur
et le lustre de ceux-ci s'ils eussent été ouverts, les auraient assuré-
ment trahis. J'ai touché légèrement l'un des oisillons sur quoi il s'est
accroupi encore plus près de terre, mais l'autre, au contraire, en
se levant a commencé à siffler, le bec ouvert, et a tâcher de mordre
mes doigts avec férocité. Lorsque j'ai essayé de les tourmenter en-
core -davantage, ils se sont sauvés à la manière des jeunes canards
les ailes étendues, le cou et le corps faisait un angle de 45 degrés.
Après avoir couru une distance de quelques pieds, ils se sont arrêtés,
et se sont accroupis de la même manière qu'avant et se sont fermés les
yeux. Ils ont répété ce jeu à plusieurs reprises, tout en ne faisant
que peu de progrès, et, chaque fois que nous les avons rattrapés,
celui qui m'avait mordu était toujours prêt à se battre. Nous avons con-
staté que c'était un mâle, et bien que nous n'ayons pu déterminer le
sexe de l'autre oisillon, c'était probablement une feme'le. A cet
âge la griffe du milieu n'est pas pectinée. {E. T. Selon.) On a
trouvé, à plusieurs reprises, les œufs de l'engoulevent d'Amérique
{Chordeiles virginianus) sur la terre ouverte dans les dunes, au côté
nord de la Souris près du ruisseau Plum, sans même un semblant de
nid pour abriter les pauvres oisillons. Les vieux oiseaux ont essayé
de nous attirer de l'endroit où se trouvaient les œufs en battant leurs
ailes, comme s'ils étaient blessés, à une petite distance du nid, et en
émettant des cris de détresse. {Hind.) Dans VOttaiva Naturalist,
78870—28
422 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
vol. XIX, pp. 56-57 le révérend G. Eifrig a publié un compte rendu
très complet de la couvaison des engoulevents d'Amérique sur le
toit plat d'une maison à Ottawa.
420a. Engoulevent de l'Ouest.
Chordeiles virginianus henryi (Cass.) Coues. 1872.
Le 7 juin 1892 on a observé deux spécimens à Indian Head, Sask-
atchewan, et vers le 10, on en a remarqué de nombreux autres à
cet endroit. Pendant la journée je les ai vu perchés sur les peupliers
au bord du lac Deep à dix milles d'Indian-Head. Ils y abondent
tout l'été et y couvent dans le voisinage. On a vu cette espèce, le
3 juin, à Medicine-Hat pour la première fois en 1894, ainsi qu'à la
montagne Wood le 10 juin 1895. A partir de ce moment elle était
commune et même en grand nombre à la rivière Frenchman ainsi
que dans les collines Cypress près du lac Cypress. C'est un oiseau
commun dans la région des prairies, et on l'a remarqué le long des
rivières Milk et St. Mary ainsi qu'au ruisseau Lee à Cardston, Alta.
Pendant l'été de 1902, il abondait sur la frontière entre Trail
et Cascade, Colombie-Britannique. On l'a trouvé assez rare à Banfif
dans les montagnes Rocheuses où il couvait. Au mois de juin 1890
on avait entendu son cri de temps en temps à Deer Park, sur le lac
Lower Arrow, Colombie-Britannique. Il couvait en nombre sur les
rochers à Robson, dans la même province, à 700 pieds au-dessus de la
Columbia, ainsi qu'à l'ouest du ruisseau Pass. P n'y avait pas même
le semblant d'un nid sur les rochers nus. La ponte est de deux œufs.
Cet oiseau vole souvent pendant la journée. Il se trouve commun
à Sicamous, à Kamloops, et à Spence Bridge. On l'a observé à Chilli-
wack, Colombie-Britannique, ainsi qu'en montant la rivière aussi loin
que chez Thurston. En été il habite l'île de Vancouver. Le 11 juin
on en a vu un spécimen à Victoria, et d'autres, le 15 juin, pour la
première fois à Comox. Le 18 août 1893 j'ai vu une volée d'au
moins 200 de ces oiseaux à Sooke. Ils avaient l'air de s'en aller vers
le sud. {Spreadhorough.) J'ai trouvé cette espèce en train de nicher
partout dans les provinces de Saskatchewan et Alberta. Elle pond
ses deux œufs par terre dans les bois de peupliers. {W. Raine.)
Elle passe l'été dans la Colombie-Britannique y couvant ainsi que sur
l'île de Vancouver. (Fannin.) Tous les spécimens que l'on a obser-
vés dans les montagnes sont classifiés sous ce titre.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 423
Quelques-unes des mentions classifiées ci-dessus devraient sans doute
être transférées d'ici à l'espèce qui suit, c'est -à-dire à Sennetti.
420c. Engoulevent de Sennett.
Chordeilesvirginianus sennetti. (Coues) Bishop. 1896.
Cette espèce se voit dans la région sans arbres des Grandes Plai-
nes depuis la Saskatcheswan en allant vers le sud jusqu'à l'état du
Texas. {Supplément VIII de la liste vérifiée A. 0. U.)
Nos spécimens de cet oiseau n'ont pas été pris sur les plaines ou-
vertes, et bien que quelques-unes des mentions classifiées comme
C. virginianus et henryi se rapportent probablement à celui-ci, le seul
spécimen que nous ayons en est un provenant d'Indian-Head,
Saskatchewan.
La plupart des spécimens que nous avons pris dans le sud-ouest
de la Saskachewan appartenaient à cette espèce. Nous n'en avons
pas pris un seul appartenant à l'espèce de l'ouest, et c'est bien pro-
bable que l'oiseau pris le 5 juin, et classé comme virginianus était
en train d'émigrer.
Famille XXXVI. MICROPODID^. Martinets.
CLXXVIII. GYPSELOIDES Streubel. 1848.
422. Martinet noir.
Cypseloides niger borealis. (Kennerly) Drew. 1885.
On voit ce martinet à Sumas, Colombie-Britannique. {Lord).
C'est un oiseau-migrateur dans la Colombie-Britannique. {Fannin).
En été il y habite en très grand nombre. {Brooks). Le 2 juin 1902
je l'ai trouvé nombreux à Chilliwack, Colombie-Britannique. On
l'avait vu, le 19 mai 1889 à Agassiz, dans la même province. Cet
oiseau se montre en grand nombre à Douglas, et il est assez commun
dans la vallée de la Skagit, dans la Colombie-Britannique. Le 31
juillet 1905 j'en ai remarqué quatre spécimens à une altitude de 6000
pieds. On l'a vu à Comox sur l'île de Vancouver, pour la première
fois, le 15 juin 1893 et on l'a aussi observé à Nanaïmo. On ne voit
cet oiseau que pendant quelques jours dans la saison de la migra-
tion. (Spreadborough) .
78870— 28|
424 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Ce martinet s'est montré pour la première fois le 25 mai sur l'île
Lulu; le lendemain, le 26, on en a \ai de nombreux spécimens en
train d'émigrer à loisir. On l'a remarqué fréquemment par grandes
volées sur la rivière Thompson, ainsi qu'au-dessus des lacs près d'Ash-
croft. Le 7 juin je vois dans mes notes: «2000 volant à une hau-
teur peu élevée autour d'un petit lac». C'était ma seule chance
d'en prendre des spécimens. Ces oiseaux y sont restés toute la
journée, mais le lendemain, ils étaient partis. On l'a observé cette
espèce par volées de temps en temps à Clinton, au lac la Hache, à
Ashcroft, et à Kamloops jusqu'au 12 juin, et on l'a aussi remarqué
à Vernon le 22 juin. A tous ces endroits où on les a vus, ces oiseaux
n'ont jamais paru ni individuellement, ni par couples détachés.
(Rhoads) .
CLXXIX. CHi^TURA Stephens. 1825.
423. Martinet des cheminées.
Chœtura pelagica. (Linn) Steph. 1825.
En 1863 on a tué un spécimen de ce martinet près de Sukkertop,
Groenland. {Arct. Alan). Il est apparemment rare dans Terre-
neuve, du moins à Cow Head. (Reeks). En été il habite la Nouvelle-
Ecosse en grand nombre. {Downs Tufts). Au mois de juillet 1898
on l'a vu à Beddeck, ainsi qu'à Margaree, sur l'île du Cap-Breton.
On a remarqué cet oiseau près de la pointe Brackley, sur l'île du Prince-
Edouard. Il n'y était pas commun le 23 juin 1888. (Macoun).
Un de ces oiseaux est arrivé sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, le 30
septembre 1905, pendant une tempête du nord-ouest, et un autre
y est arrivé le 3 juin 1906. (/. Boutelier). Le martinet des cheminées
est assez rare et on ne le voit pas souvent sur l'île du Prince-Edouard.
Il niche généralement dans les arbres creux. Il n'est pas rare à
Baddeck sur l'île du Cap-Breton. {Dwight). En été il habite le
Nouveau-Brunswick en nombre. {Chamberlain). Il passe l'été en
nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, et y
couve. {W. H. Moore). Il est commun dans la vallée de la Resti-
gouche, Nouveau-Brunswick, y nichant dans les arbres. {Brittain
etCox). En été il habite la province de Québec en nombre. (Dionne).
En 1856 cet oiseau se trouvait nombreux aux alentours de Grenville,
ainsi que partout dans la vallée de la Rouge, comté d'Argenteuil
province de Québec. (Z)' Urban). Il passe l'été et abonde à Montréal
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 425
y couvant dans la ville et faisant son nid contre les murs intérieurs
des cheminées. {Wintle).
Les martinets des cheminées passent l'été à Ottawa et y abondent,
couvant en très grand nombre dans les grandes cheminées de édifices
du Parlement. Ils commencent à y arriver de bonne heure au mois
de mai, et avant la fin du mois ils se rassemblent par milliers, de«5-
cendant en flot spiral continuel en dedans d'une grande cheminée
située dans l'édifice de l'ouest. La première semaine de février 1883
l'un de ces oiseaux est descendu dans une cheminée de la maison
du Dr J. F, Whiteaves, sous-directeur de la Commissian géologique.
Ce monsieur l'a attrapé et examiné, et l'oiseau a vécu pendant
plusieurs jours. Il est avéré qu'un cas semblable est arrivé à Toronto.
{Ottawa Naturalist, Vol. V). En été cet oiseau habite en nombre
à Toronto, Ontario; il abonde aussi dans les districts de Muskoka
et Parry-Sound. (/. H. Fleming). Il est commun partout dans
l'ouest d'Ontario et y habite. {W. E. Saunders). On le voit en
nombre dans le parc Algonquin, Ontario. Quelques individus y ni-
chent dans une cheminée au lac Cache et d'autres dans des arbres
creux. Au mois de juin 1904 il était commun à Missinabi, Ontario
(Spreadborough) . On l'a trouvé en train de nicher dans le mur in-
térieur d'un hangar près de la gare à Aylmer, Ontario. {A. G. King-
ston). Dans le volume V de V Ottawa Naturalist aux pages 89-104,
il y a un compte rendu très complet écrit par M. A. P. Kingston concer-
nant la colonie de martinets de cheminées à Ottawa. Tous ceux qui
s'intéressent à cet oiseau devraient lire l'article en entier.
En été ce martinet habite le Manitoba, mais il devient plus rare
en allant vers l'ouest. {E. T. Selon). C'est un oiseau reproducteur
commun partout dans le Manitoba, ainsi qu'en allant à l'ouest jus-
qu'à Edmonton, Alberta le long de la voie du chemin de fer Grand
Tronc Pacifique. Il doit se rendre, sans doute, aux cavernes et aux
arbres pour se nicher, comme il le faisait avant que la campagne fût
devenue peuplée, car on l'a remarqué à plusieurs reprises, au cré-
puscule, près de notre camp, à une très grande distance des endroits
habités. (Atkinson). Il est très rare à Aweme, Manitoba. (Criddle).
Il se trouve commun à Pembina, latitude 49°, et depuis cet endroit
on ne le remarque à l'ouest que jusqu'à la rivière Souris. (Coues).
On en a vu quelques spécimens à Indian-Head, Saskachewan, au
mois de juin 1892. Deux individus de cette espèce ont été remar-
qués, le 17 mai 1897, à Edmonton, Alberta. (Spreadborrough).
426- COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — Le martinet des cheminées est
très commun en été. Quelques spécimens restent jusqu'à la fin
septembre. Il arrive généralement entre le trois et le six mai. Son
nid étrange, composé de brindilles collées l'une à l'autre, est bien
connu. Celui-ci est souvent placé dans une cheminée dont on ne
se sert plus, contre le boisage d'une maison vide, ou dans de sembla-
bles situations. {Rév. C. J. Young.) Le nid est construit de petites
brindilles, d'une grandeur presque uniforme, qui sont entrelacées
l'une dans l'autre, le tout formant une espèce de panier semi-circu-
laire et proprement fait. Les brindilles sont bien collées ensemble
par la salive sécrétée par l'oiseau. Les œufs, au nombre de cinq,
sont d'un blanc pur. {G. R. White.) Le nid de cette espèce se trouve
parfois contre les murs intérieurs des hangars et plus rarement dans
les arbres creux dans les bois, où, autrefois, il faisait son nid.
{W. E. Saunders.)
Les maisons en dehors des grandes villes sur l'île du Cap-Breton
sont généralement mal munies de cheminées; en effet on voit rare-
ment des cheminées en briques, mais l'on se sert de petits tuyaux
de poêles. Par conséquent, les martinets des cheminées qui s'y
trouvent communs, sont forcés de se contenter des conditions telles
qu'elles existent, et l'on m'a dit que ces oiseaux y nichent généra-
lement dans des granges et des hangars. Le 22 août j'ai remarqué
un martinet en train d'entrer et sortir au vol par la fenêtre d'une
petite grange à foin à la rivière des Français, tout près de la mer. A
l'intérieur de la grange, sur le mur du bout, et en face de la fenêtre,
le nid, contenant des jeunes arrivés à demi croissance, était fixé
tout près au-dessus du sommet des chevrons. Il était assez
gros, et se composait de brindilles d'épinette blanche, et la
substance, ressemblant à la colle-forte avec laquelle les brindilles
furent collées, couvrait les planches au-dessus et au-dessous du nid
comme du vernis. En-dessous du nid il y avait un tas d'excréments
comme si l'endroit avait été fréquenté par les oiseaux pendant plu-
sieurs années. Les jeunes ont contribué à augmenter la grosseur de
cet amas, car ils se sont soulagés en dehors du nid dans le but d'éviter
de le salir. Lorsque l'oiseau adulte, gazouillant en tons perçants,
est entré au vol portant de la nourriture, les jeunes lui ont répondu
en criant également forts. Le vieil oiseau s'abattait généralement
sur le mur au-dessous du nid s'y cramponnant dans une posture
verticale, et plus tard, montant jusqu'au bord du nid où il nourrissait
ses jeunes. Le gazouillement perçant des jeunes était presqu'assour-
CATALOGUE DE OISEAUX CANADIENS. 427
dissant dans le petit grenier à foin. De bonne heure le lendemain
matin j'ai trouvé les deux vieux oiseaux au nid, l'un sur le mur,
et l'autre sur le nid même étendant une aile de temps en temps et
nourrissant ses jeunes. {Dr C. W. Townsend.)
424. Martinet de Vaux.
Chœtiira vauxii. (TowNs) Dekay. 1844.
On n'a vu cet oiseau qu'à Sumas, Colom.bie-Britannique. {Lord.)
On le remarque à l'est et à l'ouest de la chaîne du littoral, mais en
autant que je le sache, il ne se rend pas sur l'île de Vancouver.
{Fannin.) Il passe l'été à Chilliwack, et y est commun. {Brooks.)
Le 12 mai 1890, on l'a vu volant au-dessus de la gare à Revelstoke,
Colombie-Britannique. Il est devenu assez commun vers la fin
mai. On l'a remarqué en nombre au parc Deer, lac Lower-Arrow,
ainsi qu'au ruisseau Pass près de Robson, sur la rivière Columbia.
On l'a vu à Kamloops et à Sicamous, ainsi que sur le mont Queest
de la chaîne Gold, Colombie-Britannique, à une altitude de 6,000
pieds, y volant toujours à une hauteur très élevée. Pendant quel-
ques jours au printemps de 1902, ce martinet se montrait commun
à Trail près de la frontière. Au mois de juin 1901, on l'a remar-
qué en grand nombre à Chilliwack, ainsi que le long de cette rivière
jusqu'au lac Chiliwack, Colombie-Britannique. On l'avait vu, pour la
première fois le 16 juin 1893, à Comox sur l'île de Vancouver; à
partir de cette date il est devenu commun. Je crois qu'il couve
dans le voisinage. Le 19 juin 1905 j'en ai vu cinq spécimens à
Princeton, Colombie-Britannique, et j'ai trouvé l'oiseau commun sur
la rivière Skagit. On l'a vu pour la première fois, le 12 mai 1906, à
Douglas, Colombie-Britannique, et quelques jours plus tard il s'y
trouvait en nombre. {Spreadborough.) Cet oiseau est arrivé le il
avril à Nisqually, et le 13 mai à Goldstream, sur l'île de Vancouver,
où il est allé en grand nombre, étant de temps en temps accompagné
de C. Niger. Le ler juillet on l'a remarqué au lac la Hache, Colombie-
Britannique. {Rhoads.)
Famille XXXVII. TROCHILID^. Oiseaux-mouches.
CLXXX. TROCHILUS Linn.eus. 1758.
428. Colibri à gorge rubis.
Trochilus colubris. Linn. 1758.
J'ai vu un spécimen unique de cette espèce, un mâle, à moins de
quatre pieds de moi, le 17 juillet 1882, sur le sommet d'une côte
428 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
à une hauteur de 825 pieds en arrière de la gare au goulet Davis.
M. Audubon dit qu'il n'a vu que peu de ces oiseaux dans le Labrador.
{Packard.) Le colibri à gorge rubis visite, en été, la NouveUe-Ecosse
en grand nombre. Il y arrive au moment où l'érable rouge est en
fleur. {Downs-Tiifts.) Il était assez commun à Baddeck, ainsi qu'à
d'autres parts sur l'île du Cap-Breton, au mois d'août 1898.
{Macoun.) Il se rend sans doute, bien qu'on ne l'y ait pas remarqué,
sur l'île du Prince-Edouard. M. Earle m'en a montré un spécimen
empaillé. {Dwighl.) En été cet oiseau habite de temps en temps
à St-John, Nouveau- Brunswick. {Chamberlain.) Il passe l'été dans
le Nouveau-Brunswick, mais il n'y est pas commun, et il couve à
Scotch Lake, comté d'York. {W. H. Moore.) En été il habite
la province de Québec en nombre. On le prend à Beauport.
{Dionne.) En 1858 ce colibri a été à partir du 27 mai jusqu'au 12
août observé dans le comté d'Argenteuil, province de Québec.
{D' Urban.) Il passe l'été à Montréal, s'y trouvant en nombre; il
couve dans les jardins de la ville, ainsi que dans le parc Mont- Royal,
mais à cause de la petitesse de son nid, on ne trouve pas celui-ci
bien souvent. Lorsque cette espèce arrive à Montréal au printemps
les endroits où se trouvent les fleurs du groseiller sauvage et de
l'arbustre des lilas sont ses lieux favoris, et, plus tard, elle fré-
quente les marronniers d'Inde en fleur ainsi que la colombine sau-
vage et les fleurs cultivées. {Wintle.)
En été le colibri à gorge rubis habite a Ottawa en grand nombre.
{Ottawa Naturalist, vol. V.) Il passe l'été à Toronto, Ontario, et y
est commun. On le voit en grand nombre dans les districts de Parry-
Sound et Muskoka pendant la saison de la migration. Les mâles
de cette espèce arrivent à Emsdale bientôt après le 15 mai, et les fe-
melles quelques jours plus tard. Je crois qu'il y a de ces oiseaux qui
s'envolent plus loin encore au nord mais beaucoup d'autres restent
à couver. (/. H. Fleming.) Cet oiseau n'est pas commun dans le
parc Algonquin, Ontario. Depuis le 25 mai jusqu'au 17 juin 1900
on n'en a remarqué que trois spécimens. {Spreadborough.) Il est
commun à Kew Beach, Toronto. Plusieurs couples de ces oiseaux
visitent mon jardin chaque été, et se nourrissent des fleurs de capu-
cines ainsi que des haricots d'Espagne. {W. Raine.) En été cette
espèce habite les alentours de Winnipeg en nombre, mais à l'ouest elle
devient tout le temps moins nombreuse. M. Macoun l'a prise, le 16
août 1 881, à la tête du lac Winnipegosis. {E. T. Selon.) Le colibri
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 429
à gorge rubis se trouve assez commun à Aweme, Manitoba, et il est
probable qu'il y couve. {Criddle.) Il est tout à fait commun comme
oiseau-reproducteur partout dans les endroits peuplés du Manitoba.
Nous avons obtenu des spécimens de cet oiseau sur les plaines de la
Saskatchewan, et M. Drummond a trouvé un de ses nids près de la
source de la rivière Athabasca. Ce nid se composait principalement
de l'aigrette de l'anémone liée à quelques tiges de mousse et de mor-
ceaux de lichen. En été cet oiseau se répand au nord jusqu'en lati-
tude 57°, et il se peut qu'il aille même encore plus loin. (Richardson.)
Notes sur la reproduction — Cette espèce se répand un peu par-
tout dans l'Ontario. Elle se reproduit généralement vers la mi-juin.
Un nid que j'ai vu était sur la partie d'une branche la plus éloignée
du tronc d'un hêtre. Les œufs avaient été détruits par des merles et
le nid a été flanqué par terre le 12 juillet. Un autre nid se trouvait
sur la branche desséchée d'un petit sapin du Canada. Le nid de cet
oiseau, semblable à celui du moucherolle verdâtre est construit sur le
dessus de la branche. (RéiK C. J. Young.) Un nid qu'on a enlevé à
Ottawa était construit sur une branche d'arbre horizontale. Il se
composait de lichen gris, et était garni de duvet végétal. Les œufs,
au nombre de deux, sont d'un blanc pur nuancé de rose. (G. R. White.)
Dans trois nids, appartenant au colibri à gorge rubis, que j'ai trou-
vés, l'un pris aux alentours d'Ottawa, le 7 juillet 1890, a été obser-
vé dans des conditions exceptionnellement favorables. Nous avons
attendu longtemps, mon frère et moi-même, pour regarder cet oiseau-
constructeur mignon . On ne voyait pas encore la forme arrondie du
nid et la femelle était très occupée, ne s'absentant de son occupation
qu'à de courts intervalles. Souvent il ne lui fallait pas plus de
vingt à trente secondes pour chercher son fardeau, et ensuite de dix à
trente secondes, généralement vingt, de plus pour arranger ces maté-
riaux dans le nid d'une manière convenable. Dans l'opinion de tout
le monde la femelle est utile tandis que le mâle ne sert que d'ornement,
et il ne prend jamais de part au travail ; du moins il n'a rien fait dans
ce cas. (TU. E. Sannders dans l'OUaiva Xaturalist, yo\.X.Vl, p. loi.)
J'ai dans ma possession le nid d'un colibri à gorge rubis fait de
duvet végétal entièrement décoré de lichens. Une couronne de
ces lichens, d'un troisième de pouce de large, recouvre le bord. La
cavité est entièrement blanche, et le diamètre est 0.90 d'un pouce
tandis que la profondeur est de 0.50. A l'extérieur le nid mesure
1.25 pouce de diamètre, et 1.50 pouce de hauteur. Je l'ai trouvé
430 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
près d'Ottawa, le 29 juillet 1906; il était construit au milieu d'une des
branches horizontales d'un hêtre et à une hauteur de quinze pieds
de terre. Il y avait dans le nid des petits morceaux de coquille
(A. L. Garneau)
429. Colibri à menton noir.
Trochilus alexandri BouRC et Muls.
Cette espèce se restreint à la terre ferme. On la voit sur les deux
rampes de la chaîne Côtière. (Fannin.) En été elle habite Chilliwack,
mais en petit nombre. (Brooks.) Au mois de mai 1889 on l'a
trouvée en assez grand nombre à Agassiz, Colombie-Britannique,
et on en a vu quelques spécimens sur la montagne en arrière de Spence
Bridge, Colombie-Britannique. J'en ai vu plusieurs autres, au mois de
juin 1905, pendant que j'étais à la rivière Similkameen, Colombie-
Britannique. {Spreadboroiigh.)
CLXXXI. SELASPHORUS— SwAiNSON. 1831.
433. Colibri roux.
Selasphorus nifus (Gmel.) Swains. 1831.
Le capitaine Cook a découvert cette espèce au détroit Nootka, et j'en
ai devant moi précisément un spécimen. (Richardson.) Cet oiseau
est commun sur l'île de Vancouver, ainsi que partout dans la
Colombie-Britannique. (Lord.) Il est assez commun d'un bout à
l'autre de cette province. {Streator.) On le voit à l'ouest de la chaîne
Cotière, où en été il habite et abonde. C'est le seul, à, ma con-
naissance, de tous les oiseaux-mouches qui se rende sur l'île de Vancou-
ver. {Fannin.) En été il habite ordinairement Chilliwack. {Brooks.)
Pendant l'année 1891, cet oiseau était commun à Banff dans les Mon-
tagnes Rocheuses, Alberta, y couvant en nombre sur les branches
inférieures d'épinettes blanches surtout autour des lacs Vermillon.
Pendant le mois d'août 1897, j'en ai remarqué plusieurs spécimens dans
le passage Crowsnest. On a vu pour la première fois, le 30 avril 1890
à Revelstoke, Colombie-Britannique. A partir de cette date il y est
devenu très commun, et s'est trouvé même bien nombreux le 30 mai,
s'y nourrissant de framboises. Au mois de juin 1890 on n'a vu cet
oiseau que de temps en temps au parc Deer, ainsi qu'à Robson, sur la
rivière Columbia. En août 1889 il était tout à fait commun sur le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 43I
mont Queest, de la chaîne Gold, Colombie-Britannique, à une hau-
teur de 6,500 pieds. Pendant le mois de juillet 1895, il se trouvait as-
sez commun au lac Waterton, Alberta, à la base est des montagnes
Rocheuses. Le 24 mai 1904, il abondait à Elko, Colombie-Britannique
s'y nourrissant des fleurs d'un grand Penstemon. En 1905 on l'a
remarqué en assez grand nombre le long de la route Hope, ainsi que sur
les montagnes entre la rivière Skagit et le lac Chilliwack, Colombie-Bri-
tannique. Au mois de juin 1901 on en a vu quelques spécimens à
Chilliwack et à la ferme McGuire (McGuire's ranch) au bord de la
rivière Chilliwack, Colombie-Britannique. Quelques autres ont été
remarqués entre Trail et Cascade, sur la frontière. Cette espèce
abondait le long de la route Murphy Creek, qui se trouve juste au
nord de Rossland, pendant le mois de juillet 1902. On l'a vue, le
22 avril 1893, pour la première fois, à Victoria, sur l'île de Van-
couver; elle y était commune avant le 25 de ce mois. A cette date
elle se nourrissait, en grand nombre, de groseilles sauvages {Ribes divari
catum). Elle passe l'été partout sur l'île {Spreadborough.) Le colibri roux
abondait d'une manière incroyable sur le littoral pendant les mi-
grations du mois d'avril, y nichant pendant que les nuits étaient
encore glaciales et que le thermomètre enregistrait une moyenne de
45° à 50° dans la journée. Cet oiseau-mouche est à peine moins com-
mun en beaucoup de parties des districts de l'intérieur, et il se trouve sur
les sommets des plus hautes montagnes, y compris les Montagnes Ro-
cheuses. On a trouvé des nids, le 18 avril 1892, contenant des œufs
presque couvés. Le 15 juin 1893, j'ai trouvé cet oiseau commun le long
des lacs Vermillon à Banff, dans les montagnes Rocheuses. On en a
tué trois spécimens, et un nid a été trouvé contenant deux œufs. Ce
nid était attaché à la branche d'une épinette blanche, à sept pieds de
terre. (W. Raine.) M. T. W. Hanmore, qui a demeuré pendant onze
ans à Tyonck, au goulet Cook, Alaska, dit qu'il y a vu des oiseaux-
mouches à plusieurs reprises. (Osgood.) On en a vu un spécimen
sur l'île Eagle, dans le canal Lynn, ainsi qu'un autre à Glacier en
amont de Skagway, et on a pris un nid contenant deux œufs. Le
24 juin 1899 on a vu un oiseau-mouche de cette espèce le long de la
branche ouest du lac Bennett, à environ la latitude 60° Colombie-
Britannique. (Bishop)
En été cet oiseau habite Sitka, et même au delà de cet endroit,
se rendant ainsi très loin le long de la côte nord du Pacifique
(Nelson). Il est assez commun sur les terrains plus ouverts aux
432 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
alentours de Sitka, Alaska, ainsi que le long des rives tranquilles des
goulets retirés. On a trouvé un nid contenant des œufs presque cou-
vés, le lo juin. Il était à cinq pieds de terre sur la branche horizon-
tale d'un sapin. (Grinnell).
434. Colibri d'Allen.
Selasphorus alleni Hensh. 1877.
On voit cet oiseau sur la chaîne est du littoral ainsi que dans les
régions des Montagnes Rocheuses. (Fannin). Le 25 mai 1890 on
en a tué un spécimen à environ six milles en montant la passe
Eagle, à l'ouest de Revelstoke, Colombie-Britannique. Le lende-
main on en a pris un autre spécimen à Revelstoke même. Pendant
le mois de juillet 1889 il était assez commun à Sicamous, Colombie-
Britannique. On en a vu deux spécimens à Penticton, Colombie-
Britannique, le 1er mai 1903. (Spreadborough) . En 1901 cette
espèce couvait près de 150 mile House, dans le district de Cariboo,
Colombie-Britannique. (Brooks).
CLXXXIL STELLULA GOULD. 1861.
436. Colibri de Calliope.
Stellula calliope Gould. 1861.
Cet oiseau fréquente le sommet des Montagnes Rocheuses à une
altutide de 7,000 pieds. {Lord). On le remarque, et à l'est et à
l'ouest de la chaîne Côtière. {Fannin). Pendant le mois d'août
1897, il était commun au passage Crowsnest, Alberta, et, aux mois
de juin et juillet 1891, il couvait en grand nombre à Banff dans les
Montagnes Rocheuses. Au commencement de juin 1890, lorsque
j'étais campé dans le parc Deer, lac Lower Arrow, près de la rivière
Columbia, Colombie-Britannique, j'en ai pris sept spécimens et les
oiseaux y étaient si nombreux que j'aurais pu en prendre beaucoup
d'autres. On ne les a pas vus butiner sur les fleurs, mais on
les a vus se percher sur des petits arbres, et chasser des petites mouches,
retournant encore à leur perchoir comme le font les petits moucherolles.
Cette espèce était très rare à Robson plus en aval du parc. Au mois
de mai 1889, elle se trouvait assez commune et on l'a prise en nom-
bre à Spence Bridge à une altitude de 3,500 pieds. Au mois de juillet
1901 j'en ai vu de nombreux spécimens dans un marais au ruisseau
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. ' 433
Depot, au côté du lac Chilliwack, Colombie-Britannique. En 1904
c'était le 20 mai lorsque j'ai vu le premier de ces oiseaux à Elko, C.B.
Ils y sont bientôt devenus communs. On en a vu un spécimen, le
25 mai 1905, à Sidley, C.-B. Pendant l'été de 1902 on a observé ce
colibri à Trail et à Cascade, Colombie- Britannique, près de la fron-
tière. {Spreadhorough) . Quelques petits oiseaux que l'on a vu
fréquenter l'intérieur de la Colombie-Britannique, ainsi que les
districts du sud des montagnes Rocheuses appartenaient probable-
ment à cette espèce {S. Calliopé). (Rhoads). En 1901, cet oiseau
couvait dans les montagnes à l'ouest de Clinton, C.-B. {Brooks).
Notes sur la reproduction. — Nous avons dans notre musée une
couvée de deux œufs prise au mois de juin 1900, par M. J. Keele à la
station d'Elko, sur le chemin de fer Crowsnest Pass, Colombie-Britan-
nique. Le nid diffère de celui appartenant à S. Rufus dans le sens
qu'il est plus petit, et qu'il a moins de lichen à l'extérieur. Il était
attaché aux petites brindilles de la branche desséchée d'une épinette
blanche.
Ordre PASSARES— PASSEREAUX.
F.\MiLLE XXXVIII. TYRANNIDyî:. Moucherolles.
CLXXXIII. MUSCIVORA. Lacépède.
443. Gobe-mouches à queue en ciseaux.
Muscivora forficata (Gmel.) Oberholser. 1901.
Cette espèce {muscivora forficata) est si essentiellement un oiseau
méridional que sa présence accidentelle dans le Manitoba mérite
d'être signalée. En janvier dernier on m'en a montré un très beau
spécimen pris par M. Nash à Portage-la- Prairie. Celui-ci l'avait
trouvé mort sur la prairie le 20 octobre 1884. L'estomac de l'oiseau
était vide et il était très maigre quoique son plumage fût joli. La
veille il y avait eu une forte gelée. En outre de cette mention je cite
l'extrait suivant d'un article assez bizarre provenant d'un rapport
relativement à la baie d'Hudson fait en 1882 par le professeur Bèll de
la Commission géologique du Canada: «Mais la découverte la plus
singulière se rapportant à la distribution géographique est celle de la
présence du moucherolle de l'espèce Muscivora forficata à York Fac-
tory, sur la baie d'Hudson. Le spécimen au musée du gouvernement
434 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
a été tué, pendant l'été de 1880, à York Factory, et j'ai constaté
depuis que ces remarquables oiseaux ont été observés de temps en
temps aux stations de la compagnie de la baie d'Hudson tout le long^
de la route en allant vers l'ouest jusqu'à la vallée du fleuve Mac-
kenzie». (£. T. Seton). Le 9 juillet 1899 pendant que j'étais à la
campagne à environ 26 milles au nord de Winnipeg, j'aperçus, en
faisant une promenade vers 5.30 du matin, un oiseau ayant une
queue énorme (environ douze pouces de long). Il était perché sur
une branche de peuplier dénuée de feuilles à environ 100 mètres de moi
En le regardant de plus près j'ai remarqué qu'il déployait et fermait
sa queue. Je suis convaincu que cet oiseau appartenait à l'espèce
Muscivora forficata. L. Osborne Scott Ottawa Naturalits, voL
XIII, p. 195. M. G. S. Lacey a tué un spécimen de cette espèce,
le 21 mai 1906, à la station de Clarendon, Nouveau-Brunswick. {W^
H. Moore). Le spécimen pris par M. C. W. Nash dans le Manitoba,
et auquel j'ai déjà fait allusion, est actuellement dans la collection
de M. J. H. Fleming à Toronto, et celui du Dr Bell est au musée
de la Commission géologique.
CLXXXIV. TYRANNUS. Cuvier. 1799.
444. MoucheroUe de la Caroline.
Tyrannus tyrannus (Linn) Jordan. 1884.
M. Audubon (vol. i, p. 207) a trouvé cette espèce en train de couver
dans le Labrador. (Packard). En été le moucherolle de la Caroline
habite Terreneuve en nombre. (Reeks). Il passe l'été en nombre
dans la Nouvelle-Ecosse, mais il est rare à Halifax. {Downs). En
été il est commun à Sydney sur l'île du Cap-Breton, Nouveau-Bruns-
wick, et y habite. (C. R. Harte). Il se trouve en assez grand nombre
dans la Nouvelle-Ecosse, à partir de la mi-mai jusqu'à la mi-septembre.
{H. F. Tufls). Cet oiseau était assez commun à Baddeck ainsi qu'à
Margaree sur l'île du Cap-Breton au mois de juillet 1898, et se mon-
trait en assez grand nombre à la pointe Brackley sur l'île du Prince-
Edouard en 1888. (Macoun). En 1892 il était assez commun sur
l'île du Prince- Edouard. (DwigJit). En été il habite le Nouveau-
Brunswick, et y abonde. (Chamberlain). On ne l'a observé qu'à
la pointe du chêne dans le Nouveau-Brunswick. (Brewster). En été
le moucherolle de la Caroline est nombreux à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore). On ne le voit que
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 435
dans le voisinage des maisons. Il est très rare dans la vallée de la
Restigouche, Nouveau- Brunswick. {Brittain et Cox).
On n'en a vu qu'un spécimen sur les îles de la Madeleine. (Bishop).
En été il habite en nombre la province de Québec; on l'a pris à
Beauport. {Dionne). Il est tout à fait commun au lac Bevin ainsi
qu'à la ferme Hamilton, au bord de la rivière Rouge, comté d'Argen-
teuil, province de Québec. {D'Urhan). Il passe l'été en nombre
aux environs de Montréal. (Wintle).
En été cet oiseau est commun dans le district d'Ottawa; il y
habite .et y couve en grand nombre. (Ottawa Naturalist, vol. V). Il
est commun en été à Toronto, Ontario. Il abonde aussi, en été,
dans les parties peuplées des districts de Muskoka et Parry-Sound.
(J. H. Fleming). On le remarque en nombre partout sur les bords
des lacs dans le parc Algonquin, Ontario. Un couple de ces oiseaux
ont fait leur nid dans un merisier penché au-dessus de l'eau, près des
bâtiments au lac Cache. Il y avait d'autres oiseaux en train de
se nicher tout près, mais on ne les a pas dérangés. D'un autre côté
ce couple n'a pas voulu laisser d'autres intrus approcher trop près
de l'arbre, se contentant de s'y reposer tranquillement, ou, lorsqu'il
était nécessaire, d'attraper des mouches dans le voisinage immédiat.
Le 28 août 1904 on en a vu un spécimen à Albany sur la baie James.
(Spreadborough).
Le moucherolle de la Caroline passe l'été en très grand nombre
dans le Manitoba partout où il y a des arbres. (E. T. Seton). Il
est commun à Grand-Rapids sur la Saskatchewan, ainsi qu'à Chema-
wawin. {Nutting). On le remarque à Aweme, Manitoba; son
nid se trouve généralement dans les chênes rabougris. (Criddle).
On l'a remarqué à Indian-Head, Saskatchewan, pour la première
fois, le 27 mai 1892. A partir de cette date il est devenu commun,
et le 2 juin, on a vu passer au nord une volée continuelle. Il abon-
dait tout l'été, y couvant en grand nombre. Pendant l'été de 1894
et 1895 cet oiseau abondait partout dans la région des prairies, et
il y avait un nid ou plus dans chaque touffe de broussailles ou de
rosiers depuis Moose Jaw jusqu'aux montagnes Rocheuses. On a vu
cet oiseau pour la première fois, le 17 mai 1897, à Edmonton, Alberta.
Il y était commun vers le 19 du mais. Le 10 juin j'ai trouvé un nid,
contenant trois œufs frais, dans un saule à environ douze pieds de
terre. Ce nid était composé de matière végétale garnie d'herbe et de
436 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
crin de cheval. Cet oiseau était commun au mois de juillet, dans
les contreforts au sud-est de Calgary. En 1903, il était commun à
partir du petit lac des Esclaves jusqu'à la rivière de la Paix, Athabasca.
Pendant l'été de 1891, on n'en avait vu que deux couples à Banff, dans
les Montagnes Rocheuses. Au mois de. juin 1890 il était tout à fait
commun à Revelstoke, Colombie-Britannique, au parc Deer, près du
lac Lower-Arrow, et à Robson. Pendant l'été de 1902, il était com-
mun à Trail ainsi qu'à Cascade, Colombie- Britannique. En 1905 ce
moucherolle était commun le long des bords du lac Osoyoos, et de la
rivière Similkameen, Colombie-Britannique. En 1889 on l'a trouvé
plus ou moins commun tout le long du chemin entre Banfï et le
littoral. Au printemps de 1901 on l'a vu en nombre à ChiUiwack,
Colombie-Britannique, mais en plus grande abondance à l'automne.
(Spreadborough) . On en a remarqué un spécimen aux Grand Rapids
sur l'Athabasca. Quelques oiseaux appartenant à cette espèce ont été
observés à l'extrémité nord du portage Methye, latitude 56°. On en
a vu quelques autres entre le lac Methye et l'Isle à la Crosse. (/. M .
Macoun). Cet oiseau si bien connu se trouve commun aux bords de la
Saskatchewan, et se répand, en été, jusqu'en latitude 57° ou même
au delà. (Richardson) . On le remarque en allant au nord jusqu'à
Fort-Simpson sur le Mackenzie; il y est rare. (Ross). Il se rend sur
l'île de Vancouver, ainsi que partout dans la Colombie-Britannique.
(Lord). Il abonde dans l'intérieur et diminue en nombre en allant
vers la côte. {Streator). Il se trouve, et à l'est, et à l'ouest de la
chaîne du littoral, mais il est plus commun sur le continent où il
passe l'été. (Fannin). En été cet oiseau habite ChiUiwack en grand
nombre. (Brooks). Il abonde dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique. (Rhoads).
Notes sur la reproduction.^ — Le moucherolle de la Caroline est
commun partout dans l'Ontario. On trouve quelquefois, son nid,
contenant des œufs frais, qu'en la mi-juillet. (Rev. C. J. Young).
J'ai examiné un nid de cet oiseau, le 30 juin 1880, qui était construit
dans un buisson d'épine au parc Mont-Royal. Ce nid contenait des
oisillons couverts de duvet blanc. On a remarqué ces moucherolles
à partir du 4 mai jusqu'au 22 août. (Winile). Le ler juillet 1897
on a trouvé un nid dans un buisson de petite taille sur l'île Duck,
près d'Ottawa, Ontario. Il était construit de racines fibreuses et
de matière végétale desséchée et garni d'herbes fines. Les œufs,
au nombre de quatre, étaient d'un blanc crème, tacheté et couperosé
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 437
de brun rougeâtre foncé. {G. R. White). Le 21 juillet 15^2 j'ai
trouvé un nid du moucherolle de la Caroline dans un buisson de
petite tai'le à côté de la fondrière. Il venait d'être achevé, mais ne
contenait pas d'oeufs encore. Les deux vieux oiseaux ont fait plus
de tapage à mon approche que ne l'auraient fait la plupart des
oiseaux si le nid eût été plein d'oisillons. Un peu plus loin j'ai trouvé
encore un autre nid de cette espèce. Il était placé sur le sommet
d'une souche, à une hauteur de huit pieds. L'oiseau s'est envolé. Ce
nid était construit de racines et de fibres fines et contenait quatre
œufs. L'un de ceux-ci mesurait i\ sur f ; il était d'un blanc crème
avec quelques taches claires de brun et de lavande allant à former
une couronne autour du gros bout; les autres étaient semblables à
celui-ci et ils étaient tous très frais. {E. T. Selon). Le mouche-
rolle de la Caroline couve dans les chênes de petites tailles et ra-
bougris qui couvrent les dunes dans l'ouest du Manitoba, y faisant
son nid qui consiste pour la plupart de tiges de l'espèce gnapha-
lium comme celui de la pie-grièche. Lorsque les jeunes sont capa-
bles de voler ils habitent souvent autour des maisons de colons
en pleine prairie, mais vers la fin août ils prennent leur départ.
(Christy). Cet oiseau se trouve extrêmement nombreux à Pembina
où on a enlevé un grand nombre de nids à partir de la mi-juin, et on
l'a remarqué jusqu'à la limite topographique de cette année-là. L'un
des nids (3062) se trouvait dans la fourche d'une clôture en bois
formée par le poteau. Dans la région du Missouri, ce moucherolle
se trouvait également abondant depuis Fort-Buford jusque près de la
source de la rivière Mille. On en a pris de nombreux nids, chacun con-
tenant de deux à quatre œufs, à la fin juin et au commencement de
juillet. Un de ces nids nous a particulièrement intéressés, démontrant
que la fauvette d'été n'est pas la seule espèce qui se débarrasse des
œufs désagréables de l'étourneavi ordinaire en construisant un deu-
xième étage au nid et laissant gâter les œufs étrangers à l'étage infé-
rieur. Un nid, contenant deux œufs, que l'on a pris tout près de la
rivière des Français, me semblait être construit d'une façon curieuse,
et, après un examen minutieux, j'ai trouvé l'œuf, dont on n'avait pas
besoin, enfoncé dans les matériaux qui formaient le nid et en-dessous
des autres œufs. (N° 4185). Le moucherolle de la Caroline ne
s'attache pas aux endroits boisés autant qu'on le suppose. J'en ai
vu de nombreux spécimens pendant mes voyages en chemin de fer sur
les prairies du Minnesota et du Dakota où ils semblaient être autant
78870 — 29
438 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
chez eux qu'ailleurs. Toute réflexion faite on peut la considérer l'une
des espèces les plus nombreuses et les plus répandues partout dans les
endroits mentionnés ci-dessus. (Coues). Le nid de cet oiseau est
construit généralement dans un pommier de verger quelconque. Il
se compose d'herbes sèches, de tiges de matière végétale, de laine et
de crin. L'oiseau se sert principalement de laine dans la construction
de son nid. On a remarqué un de ceux-ci dans un petit pommier à
moins de trois pieds de terre. Il était à la vue de tout le monde,
sans rien pour le cacher. {W. H. Moore).
Le moucherolle de la Caroline abonde partout dans le Manitoba,
ainsi que dans l'ouest. J'ai trouvé son nid dans les endroits forte-
ment boisés, dans les broussailles, sous les ponts et les ponceaux,
sous les égouts, sur le sommet des poteaux de clôture et dans les joints
de clôtures à claire-voie. Une fois je suis passé presque par-dessus
un oiseau dans son nid pendant que je me promenais en bateau.
Le nid avait été construit dans un saule penchant trop près du niveau
d'eau sur la rivière Assiniboine et l'eau était montée jusqu'à ce que
le nid fût à fleur d'eau. Sur une étendue de la prairie au nord-
ouest de Carberry j'ai trouvé une femelle de cette espèce accroupie
sur un nid dans un tout petit saule, à environ deux pieds de terre
seulement. Les feuilles recroquevillées par suite de la chaleur n'abri-
taient ni l'oiseau, ni le nid. Dans ce cas l'oiseau m'a presque laissé
le toucher avant de s'envoler du nid. (Atkinson.)
445. Moucherolle gris.
Tyramius dominicensis. (gmel) richardson. 1837.
Mlle Cox en a pris un spécimen, le 29 septembre 1889, au cap
Beale, sur la côte ouest de l'île de Vancouver, lequel a été présenté
au musée Victoria. (Fannin.)
447. Moucherolle d'Ark^ansas.
Tyrannus verticalis. Say. 1823.
Le 20 août 1891 M. D. Losh Thorpe a pris deux spécimens de
cette espèce, un adulte et un autre qui portait son premier plumage, aux
terrains houilliers de Souris, un peu à l'ouest du Manitoba. {E. T.
Selon.) Cet oiseau n'est pas tout à fait aussi commun que le mou-
cherolle de la Caroline dans les bois aux bords des ruisseaux Skull
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 439
et Maple, Saskatchewan. {A. C. Bent.) Le 26 mai 1895 je l'ai
vu au ruisseau Old Wives, Saskatchewan; cet endroit semble être
d'après mes observations, la limite de ses migrations à l'est. Je l'avais
aussi remarqué au mois de mai 1894, à Medicine-Hat, Saskatchewan; il
nichait également à Medicine Hat, et au lac Crâne. Pendant le mois
de juillet 1895 il était tout à fait commun à Castellated Rocks près de
West Butte sur la rivière Milk, ainsi qu'à l'ouest jusqu'aux Montagnes
Rocheuses. Cette espèce couvait en grand nombre dans le sud de
l'Alberta. Le 18 juin 1890 on a remarqué un couple de ces oiseaux
sur la rivière Columbia à environ huit milles en aval du parc Deer,
Colombie-Britannique. J'en ai vu un spécimen, le il mai 1905,
au ruisseau Meyer, Colombie-Britannique. Le moucheroUe était com-
mun le long des rives du lac Osoyoos et de la rivière Similkameen plus
tard dans le même mois. On l'a vu à Penticton, Colombie-Britannique,
le 26 avril 1903. Pendant l'été de 1902 cet oiseau était assez commun
à Trail, et à Cascade, Colombie-Britannique. En 1889, on l'a pris
à Sicamous, à Kamloops, et à Agassiz. Le 27 mai 1901 on en a \'u
un couple à Chilliwack, Colombie-Britannique. (Spreadborongh.)
Cette espèce ne se répand pas plus au nord dans la Colombie-Britan-
nique, qu'à plusieurs milles au sud de Clinton. Pendant la saison
de la reproduction elle se répand à l'est jusqu'aux montagnes Selkirk.
Je ne l'ai pas trouvée sur le littoral. (Rhoads.) On remarque ce mou-
cheroUe sur l'île de Vancouver, ainsi que partout dans la Colombie-
Britannique. (Lord.) Il n'est pas commun sur le littoral, mais
il se trouve en plus^ grande abondance dans l'intérieur. (Streator.)
On le voit, et à l'est et à l'ouest de la chaîne côtière, mais princi-
palement sur le continent. On l'a observée en train de couver à
Ashcroft. (Fannin.) Il est assez commun à Chilliwack, y passant
l'été. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — L'espèce T. Carolinensis est
la seule du genre Tyrannus qui se trouve dans la région de la rivière
Rouge, Red river mais on voit les espèces T. Carolinensis et
T. Verlicalis tous les deux ensemble partout dans la région du
Missouri supérieur et de la rivière Milk, et il est difficile de
dire laquelle s'y trouve la plus nombreuse. Elles s'accordent pour
la plupart quant à leurs habitudes ordinaires, et souvent se fréquen-
tent; en effet j'ai actuellement trouvé les nids des deux espèces
dans le même arbre. Les cris de verticalis sont plus forts, plus-
rauques et moins sifflants que ceux de Carolinensis, mais outre cela,
78870— 29I
440 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
il y a très peu de différence entre les deux. Les nids de l'espèce
Verticalis sont gros et visibles, et on les trouve d'autant plus
facilement que cet oiseau a l'habitude de quitter les bois au bord
de la rivière et de se rendre aux ravins sur les côtés des montagnes
et s'y nicher dans quelque arbre isolé à une distance considérable
peut-être d'un point de repère quelconque. En prenant les nids des
deux espèces, les uns après les autres, j'ai constaté que ceux des Verti-
calis étaient généralement distingués des Carolinensis )) , en ce
qu'ils sont de plus forte taille et se composent de matière
plus molle, plus duvetée et moins fibreuse; tandis que les œufs, si
on les avait mêlés, n'auraient pu être distingués, avec certitude,
les uns des autres. Les couvées prises pendant les derniers jours du
mois de juin, consistaient en trois à six œufs chacune. On a
trouvé des œufs aussi tard que la deuxième sem.aine de juillet.
Les nids étaient situés dans les arbres à des hauteurs variant de
cinq ou six pieds jusqu'à quarante ou cinquante. Ils étaient généra-
lement dans la fourche d'une branche horizontale à quelque distance
du tronc, mais dans un seul cas, le nid était placé dans une fourche
faite par le tronc d'arbre et la branche la plus basse. Dans un cas un
couple de moucherolles avaient construit leur nid dans un arbre qui
contenait en même temps le nid d'une buse de Swainson et ces deux
races d'oiseaux couvaient en paix l'un avec l'autre, sinon avec tout
le monde, lorsque je suis arrivé pour les déranger. Dans un autre
cas un couple de cette espèce nichaient avec deux moucherolles
de la Caroline. Les oiseaux manifestent un courage admirable
lorsqu'il s'agit de défendre leurs nids, et ils s'exposent à toute sorte
de danger. (Cônes.)
CLXXXV. MYÏARCHUS Cabanis. 1844.
452. MoucheroUe huppé.
Myiarchus crinitus (Linn) Licht. 1854.
J'ai remarqué des spécimens de cette espèce, au mois d'août, à
Scotch Lake, comte d'York, Nouveau-Brunswick ; ils avaient l'air
d'émigrer par volées, chaque volée étant composée d'une famille.
{W. H. Moore). En 1878 M. Purdis en a pris près de Woodstock,
Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Le moucherolle à huppe
passe l'été, quoiqu'il se trouve rare, dans les bois près de Québec.
{pionne). En été il habite le district de Montréal en nombre. {Win-
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 44 1
tle). Il est commun et il passe l'été dans le district d'Ottawa.
{Ottawa Naturalist Vol. V). C'est un oiseau-migrateur régulier, qui,
en été, habite à Toronto Ontario. Le 12 mai 1898 il était commun
à Beaumaris d'après une mention faite par M. Tavemer. Je crois
qu'en été on le trouvera répandu partout dans les districts de Mus-
koka et Parry-Sound. iJ. H. Fleming). Il passe l'été en nombre
à London ainsi que dans le comté de Bruce, Ontario. ( W. E. Saunders) .
Le moucheroUe huppé passe l'été en très petit nombre dans les
endroits fortement boisés du Manitoba, ainsi qu'au Nord-Ouest
jusqu'au lac Winnipegosis, où M. Macoun en a tués en 188 1. Il y a
aussi trois spécimens de cet oiseau, pris par M, Hine, dans le musée à
Winnipeg. {E. T. Selon). Il se trouve en assez grand nombre
comme oiseau-reproducteur le long des bords fortement boisés de la
rivière Assiniboine, Manitoba. On l'a remarqué dans cette province
du côté nord jusqu'à Fort Ellice, mais on ne l'a pas vu plus à l'ouest.
(Atkinson). Il est rare à Aweme, Manitoba, y nichant dans un trou
contenant généralement le nid abandonné d'un pic doré du nord.
(Criddle).
Notes sur la reproduction. — C'est l'une des espèces qui est cer-
tainement devenue plus commune dans l'Ontario pendant les quinze
dernières années. On la voit en nombre aux alentours de Kingston
et sur l'île Wolfe. Pendant la saison de la reproduction ces oiseaux
ont la manie extraordinaire de border leurs nids de peaux de couleuvre.
Ces nids sont toujours placés dans le trou d'un arbre. Je n'en ai
jamais vu un sans qu'il eût des morceaux de cette peau. Ces mouche-
roUes commencent à pondre vers le ler juin, et aujourd'hui (1901)
ils ne sont plus rares. (Rev. C. J. Young). Ce grand moucherolle
a l'habitude bizarre de placer la peau abandonnée d'une couleuvre
autour du bord de son nid dans le but, sans doute, de protéger
celui-ci contre la possibilité d'une invasion de la part des écureuils
dans le trou où il se trouve, car probablement la vue d'une peau de
couleuvre enroulée ferait tellement peur à ces petits animaux qu'ils
se sauveraient en grande hâte. J'ai tué des spécimens de cet oiseau
pendant les mois de mai et août, et j'ai constaté que leur plumage
était très joli dans ce dernier mois. On en a remarqués à partir
du huit mai jusqu'au vingt-huit août. iWintle). Le 16 juin 1902
j'ai trouvé cet oiseau en train de nicher au lac Rice, Ontario. {W.
Rains). Il niche bien souvent à Ottawa, Ontario. Le nid est
442 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
construit généralement dans un trou formé par la chute d'une branche
abattue par le vent et qui se trouve à environ dix pieds ou plus de
terre. Il est composé de paille, de feuilles, de radicules, et de matière
végétale, et garni de plumes et de morceaux de peau de couleuvre.
Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d'un brun clair et couen-
neux rayé en long de lignes et de taches de pourpre et de brun foncé.
Un nid, trouvé le 2 mai, contenait des jeunes arrivés à demi crois-
sance. {G. R. White). Un nid, contenant quatre œufs, a été enlevé
près de Toronto, le 25 mai 1895, par M. W. Raine. Ce nid était dans
un trou situé dans un peuplier à quinze pieds de terre.
CLXXXVI. SAYORNIS Bonaparte. 1854.
456. Moucherolle brun.
Sayornis phœbe (Lath; Stein. 1885.
Le moucherolle brun est un oiseau-migrateur en été dans Terre-
neuve, mais il n'y est pas commun. (Reeks). Le 30 août 1901 on
en a vu un couple près de la mine Dominion à Sydney, sur l'île du
Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse. (C. R. Harte). En été il habite le
Nouveau-Brunswick en nombre. (Chamberlain). C'est un oiseau-
migrateur rare au printemps à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. (W. H. Moore). En été il se rend irrégulièrement à
Beau port, province de Québec. (Dionne). Il passe l'été en nombre
à Montréal où il couve dans le parc Mont-Royal. Des nids, contenant
des œufs, ont été trouvés à partir du 17 mai jusqu'au 9 juin. On a
remarqué cet oiseau à partir du 3 avril jusqu'au 8 octobre. {Wintle)
En été il habite en nombre le district d'Ottawa, y faisant générale-
ments son nid près des maisons ou sur les vérandas. {Ottawa Natu-
ralist Vol. V). Pendant l'été il abonde dans les districts de Muskoka
et Parry -Sound. (/. H. Fleming). On en a vu un spécimen au lac
Dog, dans le nord de l'Ontario, le 30 mai 1896. {Spreadhorough) .
Il est très commun partout dans l'Ontario et l'un des premiers oiseaux
à s'y rendre au printemps pendant que le temps est encore froid.
{Rev. C. J . Young). Ce moucherolle passe l'été dans le Manitoba où
il est rare; on en remarque un ou deux couples chaque année. Il
niche généralement sous les ponts à Winnipeg et se trouve assez
commun (apparemment?) vers l'ouest jusqu'à Qu'appelle. {Voyez
E. T. Selon, page 560). M. Spreadborough a passé un été à Indian-
Head à environ dix milles au sud de Qu'appelle, et il n'a jamais vu.
CATALOC;UE DES OISEAUX CANADIENS. 443
ni entendu un seul spécimen, et je suis porté à croire que le couple
que l'on a remarqué à Qu'appelle, ainsi que l'autre à la pointe Oak,
sur le lac Manitoba, appartenaient tous les deux à l'espèce Contopus
virens et non pas à Sayornis phœbe comme l'a pensé l'observateur.
(Macomi). Cet oiseau ne se trouve pas apparemment en nombre
aux Grand Rapids de la Saskachewan ; on n'en a pris qu'un seul
spécimen à cet endroit. (Nutting). Un couple de ces oiseaux avait
un nid au-dessous du quai à Norvvay House, Keewatin, et nous avons
remarqué plusieurs autre nids, le 28 juin, pendant que nous passions
à travers Hell Gâte. Les nids étaient situés sur les rochers penchés
au-dessus de l'eau. (Preble).
J'ai vu un moucherolle brun pour la première fois le 19 avril 1897
à Edmonton Alberta; j'en ai vu un autre le 7 mai; celui-ci se
nichait sous un pont et le nid était construit de matière végétale
et de mousse et garni d'herbes et de crin de cheval. Ce dernier
était une construction assez volumineuse. Le 2 juin j'ai trouvé un
nid contenant cinq œufs dans une charbonnière. (Spreadborough)
On a remarqué ce moucherolle pour la première fois, le 23 mai 1888,
à Athabasca Landing. C'est l'oiseau le plus commun le long de
l'Athabasca jusqu'à la petite rivière des Esclaves. Au premier juin les
œufs étaient couvés depuis environ une semaine. Il est commun en
montant la rivière Clearwater, depuis la latitude 56° 30', et il n'est
pas rare non plus sur le portage Methye. Il est commun entre le lac
Methye et l'Isle à la Crosse. (/. M. Macoun).
Notes sur la reproduction. — Le 21 juin on a trouvé, au lac des
Iles, un nid à l'extrémité d'un arbre abattu qui penchait au-dessus de
l'eau. Il était construit de boue, d'herbe, et de mousse, et garni
d'herbes fines et de plumes. Les œufs, au nombre de cinq, étaient
blancs. {S.R. Wkite).
457. Moucherolle de Say.
Sayornis saya (Bonap) Baird. 1858.
Le 20 mai 1892, on a vu un spécimen de cet oiseau à Indian-Head,
Saskatchewan, et c'est le seul que l'on ait vu. Au mois de juin 1894
il était assez commun à Medicine-Hat et au lac Crâne, Saskatchewan.
A ce dernier endroit un couple de ces oiseaux a construit un nid sur la
véranda de la ferme comme le fait le moucherolle brun dans l'est,
et un autre couple encore a construit son nid sur une perche formant
444 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
une partie de la clôture d'un parc pour les chevaux. Au
mois de juin 1895 on en a remarqué un couple dans les «Bad Lands»
au sud de la montagne Wood, et on l'a trouvé en nombre à l'ouest
dans la vallée de la rivière Mille, y couvant sur les rebords des préci-
pices. En 1891 on en a vu un couple à Banfï dans les montagnes
Rocheuses, Alberta. Au mois de mai 1897 quelques spécimens de
cet oiseau ont été remarqués à Edmonton, Alberta. Il n'est pas rare
dans les contreforts depuis Calgary jusqu'au passage Crowsnest.
En 1889 il se trouvait assez commun à Sicamous, à Kamloops, et à
Spence-Bridge, Colombie-Britannique. Le 25 août 1893 on n'en a
vu que deux apécimens sur l'île Stubbs dans le détroit Barclay, île
de Vancouver. {Spreadhorough) . Le 13 mai on en a remarqué un
à Carlton-House perché sur la clôture basse d'un jardin, voltigeant
çà et là quand quelqu'un le dérangeait. On l'a bientôt pris, et,
plus tard, on a tué une femelle. {Richardson) . On remarque cet
oiseau en allant au nord jusqu'à Fort-Simpson sur le Mackenzie.
Il y est rare. {Ross). L'on m'a apporté plusieurs spécimens de cet
oiseau de Fort-Reliance sur le Yukon supérieur, latitude 66°.
(Nelson). En 1899 on a noté cet oiseau à Glacier, dans le passage
White, sur la pente de la montagne à Bennett, à Fort-Selkirk, à la
rivière Stewart, à la rivière Charlie dans le district du Yukon,
ainsi qu'à Circle-City dans l'Alaska. (Bishop). Il se trouve dans
la Colombie-Britannique. (Lord). Il est commun dans l'intérieur et
abonde pendant la saison de la migration. (Streator). On remarque
cet oiseau, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne Côtière, mais
principalement sur la terre ferme. Il passe l'été dans ces endroits.
(Fannin) . Comme oiseau-migrateur il est rare à Chilliwack. (Brooks) .
Il n'est pas commun et se trouve dans les mêmes endroits que
Tyrannus Verticalis. {Rhoads).
Notes sur la reproduction. — Ce moucherolle se niche en nombre
dans la Saskatchewan, et construit son nid sur des chevrons dans les
granges, y pondant quatre œufs blancs. (W. Raine). Le 27 mai
1894 j'ai trouvé, à Medicine-Hat, un nid dans l'école Industrielle
qui n'était pas à ce moment achevée. Ce nid était très compact
et se composait d'herbes fines, de mauvaises herbes, de laine, de
coton et de quelques plumes. Les œufs, au nombre de cinq, étaient
couleur de rose avant qu'on les ait soufïlés et blancs après. (Spread-
horough). Le 3 mai 1898 M. John Callaghan a enlevé un nid à Fort-
Saskatchewan, Alberta. Celui-ci était construit de racines et de
mousse et garni de plumes, et se trouvait dans une écurie.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 445
CLXXXVII. NUTTALLORNIS Ridgway. 1887.
459. Moucherolle aux côtés olive.
MuUallornis borealis (Swains) Oberholser. 1899.
Le 29 août 1840 on a tué un spécimen de ce moucherolle à Nenor-
tatik, dans le Groenland. L'oiseau a été envoyé à Copenhague.
(Arct. Man.). Audubon (vol. I, p. 252) fait mention de sa présence
sur la côte du Labrador. {Packard). Le 4 juin 1896 on en a remar-
qué un spécimen sur la rivière Moose près de Moose-Factory sur la
baie James. (Spreadborough) . En été cet oiseau habite la Nouvelle-
Ecosse en nombre. (Downs). Au mois de juillet 1898 il était assez
commun à Baddeck et à Margaree sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle-
Ecosse. Pendant le mois de juillet 1888, il était en train de couver
dans les bois à la pointe Brackley, sur l'île du Prince- Edouard.
(Macoun) . On en a remarqué un spécimen à Souris sur l'île du Prince-
Edouard. Le professeur Earle s'est familiarisé avec cette espèce.
(Dwight) . En été le moucherolle aux côtés olive habite en nombre le
Nouveau- Brunswick. (Chamberlain). Il passe l'été à Scotch-Lake,
comté d'York, Nouveau-Brunswick, mais il n'y est pas commun.
Des membres de la même famille se tiennent ensemble en émigrant
vers le sud. (W. H. Moore). Cet oiseau est commun dans la vallée
de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox). Le
23 juin on en a noté un spécimen unique à l'anse Plaster, sur l'île du Cap-
Breton. {Brewster). En été il habite la province de Québec en
nombre. {Dionne). Il passe l'été en très petit nombre à Montréal
y couvant dans le parc Mont-Royal. Il arrive vers le 8 mai, et
s'en va vers le 20 août. (Wintle).
En été cet oiseau habite le district d'Ottawa, mais en petit nombre.
(Ottawa Naturalist, vol. V). Il est rare à Toronto mais commun dans
les districts de Parry-Sound et Muskoka. Pendant le printemps
de 1894 j'ai trouvé ce moucherolle en assez grand nombre dans la
région entre Kearney et le lac Sand. Il fréquentait les sommets des
plus grands arbres desséchés. (/. H. Fleming). Cet oiseau est
tout à fait rare à Toronto. Le 17 août 1897 j'en ai pris un spécimen
et j'en ai vu un autre pendant l'automne dernier (1900). M. Massey
en a pris deux, le 27 août 1894, à Port-Credit; j'en ai vu encore
trois ou quatre spécimens pendant les quatre ou cinq dernières années.
(/. Hughes Samuel). C'est un oiseau-migrateur très rare. En été,
près de London, Ontario, mais il couve, en grand nombre, dans North-
446 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Bruce. (W. E. Saunders). Au mois de juin 1900 il abondait et
couvait partout dans les marécages du parc Algonquin, Ontario.
Pendant le mois de juin 1904, il était commun le long des rivières
Missinabi et Moose. (Spreadborough) . On ne l'a vu qu'une fois
dans un marécage contigu à la rivière Trout, entre Oxford-House
et le lac Knee, Keewatin. C'était le 4 juillet 1900. {Prehle).
Le moucherolle aux côtés olive passe l'été en grand nombre dans
toutes les parties boisées dans le nord du Manitoba. Le 26 juillet 1883
pendant que je me trouvais dans le marécage d'épinette rouge au
delà de la forêt d'épinette blanche, j'ai noté la présence d'un mouche-
rolle qui faisait beaucoup de tapage. Son cri était fort, et ses habi-
tudes ressemblaient beaucoup à celles du grand moucherolle huppé.
Après quelque peine, car l'oiseau était très timide et se tenait presque
entièrement dans les plus hautes branches de certains arbres desséchés,
j'ai réussi à le prendre. C'était un moucherolle mâle aux côtés olive.
II avait sept pouces de long, et son estomac était plein de mouches.
{E. T. Seton). On en a vu un spécimen à Indian-Head, Sask-
atchewan, en 1892. On l'a remarqué depuis l'embouchure de la
petite rivière des Esclaves jusqu'à la rivière de la Paix, Alberta, en
1903. En 1891 cet oiseau était commun à Banff, dans les montagnes
Rocheuses, Alberta, où il couvait en nombre. Au printemps de 1890
il était commun à Revelstoke, et en allant à l'ouest jusqu'au passage
Eagle où il couvait. On a vu ce moucherolle aussi en nombre au
parc Deer au bord du lac Lower Arrow, ainsi qu'à Robson sur la
rivière Columbia, où il avait des petits. Il était commun sur la
frontière entre Trail et Cascade, mais plus rare en allant à l'ouest
jusqu'à Princeton, Colombie-Britannique. En 1 889 on l'a remarqué
à Sicamons, et à Spence Bridge, à une hauteur assez élevée dans les
montagnes. On n'a pas trouvé cet oiseau commun, ni en 1901, ni en
1906 dans la vallée de la Chilliwack, mais on l'a remarqué à plusieurs
endroits. II passe l'été partout sur l'île de Vancouver, s'y trouvant
très commun dans les forêts ravagées par le feu. {Spreadborough) .
On n'a pris qu'un seul spécimen de cet oiseau. Celui-ci a été tué au
bord de la Saskatchewan pendant qu'il volait près de terre.
{Richardson) . On le voit en allant au nord jusqu'à Fort Resolution
sur le grand lac des Esclaves; il y est rare. {Ross). On en a tué un
spécimen sur la rivière Athabasca à une petite distance en amont de
Grands Rapids, au mois de juin 1888. {Macoun). L'on m'a apporté
un spécimen unique de cet oiseau du Yukon inférieur dans la latitude
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 447
63°, et cette mention est la seule de sa prise dans l'Alaska. (Nelson).
Un spécimen venant de Fort Kenai, sur le goulet Cook, se trouve
au musée national à Washington. C'est un mâle-adulte pris par
M. Bischoft le 26 mai 1869. (Osgood). J'ai pris une femelle de cette
espèce à la rivière Six-Mile, et j'ai entendu le cri d'une autre à Bennett
où j'en ai tué un spécimen, mais on ne l'a jamais trouvée à Cariboo
Crossing, Colombie-Britannique, vers la latitude 60°. (Bishop).
Ce moucheroUe se trouve dans la Colombie-Britannique. (Lord).
En été il habite un peu partout en assez grand nombre. (Streator).
Il passe l'été en grand nombre, à l'est et à l'ouest de la chaîne côtière
(Fannin). En été il habite à Chilliwack, mais il n'y est pas commun.
(Brooks). Il couve à des hauteurs élevées dans les Montagnes
Rocheuses, ainsi que dans les districts à l'est de la chaîne du littoral,
Colombie-Britannique. (Rhoads) .
Notes sur la reproduction. — Le moucheroUe aux côtés oliv^e
est rare dans les comtés de Leeds, Renfrew etc. Dans le comté
de Leeds je l'ai identifié à deux reprises. Comme c'était pendant l'été
il se peut qu'il couve de temps en temps, d'ailleurs on le dit, dans le
parc Mont-Royal près de Montréal. (Rev. C. J. Yoiing). Le 20 juin
1893, j'ai trouvé un nid, contenant six œufs et appartenant à cet oiseau,
au lac Long, Manitoba. Le nid ressemblait à un grand nid de mouche-
roUe verdâtre, et se trouvait sur la branche d'un arbre à huit pieds de
terre. (W. Raine).
CLXXXVIII. MYIOCH.\NES Cabanis et Heine. 1859.
461. MoucheroUe verdâtre.
Myioclianes virens (Linn) Ridgw. 1907.
Audubon, vol. I, p. 233, fait mention de la présence du moucheroUe
verdâtre dans le Labrador, mais il est probable qu'il se trompe.
(Packard). Je suis disposé à croire que cet oiseau est celui que M.
'ReeVisnovame Sayornio phœbe, et le même que M. Tumer mentionne
ainsi que celui auquel M. Packard fait allusion incorrectement comme
appartenant à l'espèce Contopus Richardsonii. (Macoun).
Cet oiseau passe l'été en nombre dans la Xouvelle-Ecosse. (Downs'
Tufts) . Le 22 août 1 888 on en a tués dans les bois à la pointe Brackley»
sur l'île du Prince-Edouard. (Macoun). Il n'est pas commun bien
que de temps en temps on le rencontre dans certaines localités sur
448 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
l'île du Prince-Edouard. {Dwight). En été il habite le Nouveau-
Brunswick en nombre. {Chamberlain) . Il passe l'été en assez grand
nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. Les
nids sont construits sur les branches horizontales des arbres de lo à 50
pieds de terre. {W. H. Moore). On a entendu le cri de cet oiseau
dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et
Cox). En été il habite la province de Québec. (Dionne). Il passe
l'été en nombre aux alentours de Montréal, y couvant dans le parc
Mont-Royal. (Wintle).
Le moucherolle verdâtre passe l'été en nombre dans le district
d'Ottawa. {Ottawa NaturaUst, vol. V). En été il habite Toronto,
Ontario. C'est un oiseau-reproducteur commun dans les districts de
Muskoka et Parry -Sound. (/. H. Fleming). Il est assez rare dans
le parc Algonquin, Ontario. Pendant deux mois en 1900 on n'en a vu
que quelques spécimens. {Spreadborough) . C'est le plus commun de
tous les moucherolles à l'exception de celui de la Caroline dans les
régions champêtres du sud-ouest de l'Ontario. {W. E. Saunders).
En été cet oiseau habite les bois dans le voisinage de Winnipeg en
nombre, mais en allant au nord il se trouve en plus grande abondance
{E. T. Seton). A Pembina (latitude 49°) on l'a remarqué seulement.
Cet endroit est probablement la limite ou près de la limite, de ses
migrations au nord-ouest. {Coues). C'est l'espèce qui fréquente les
bois les plus profonds, et qui couve régulièrement le long des bords de
la rivière Assiniboine vers l'ouest jusqu'à Fort EUice, Manitoba.
Notes sur la reproduction.; — Le moucherolle verdâtre est tout à
fait commun dans les bosquets de hêtres et d'érables dans le comté
de Leeds, Ontario, ainsi qu'aux alentours de Kingston. J'ai sou-
vent remarqué le nid de cet oiseau, quelquefois jusqu'au 15 juillet.
Il était généralement situé sur le dessus d'une branche de
hêtre, mais, quelquefois sur un érable. Je n'ai jamais trouvé plus
de trois œufs dans un nid, mais, à quelques reprises, je n'en ai trou-
vé que deux. {Rév. C. J. Young.) M. A. C. McKeand a trouvé le
26 juin 1885, dans le parc Mont-Royal, un nid de ce moucherolle
contenant trois œufs. Ce nid était attaché à la fourche d'une petite
branche horizontale d'un arbre situé au sommet de la montagne.
Le nid de cet oiseau est très difficile à découvrir, car il est généralement
construit sur une grosse branche horizontale. {Wintle.) Cet oiseau
couve à Kew Beach, Toronto. Il pond rarement plus de trois œufs
dans un nid admirablement construit et couvert à l'extérieur de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 449
morceaux de lichens comme celui du moucherolle à gorge rubis.
{W. Raine.) Ce nid est construit sur une branche, soit dessus, où
il a l'air d'un nœud, soit au bout sur les brindilles. Il se compose
de fibre d'écorce, d'herbes fines, de feuilles de pin, ou de crin, le tout
tenu ensemble par des toiles d'araignée. L'extérieur du nid ainsi
que le bord sont tous deux couverts de lichens. Le diamètre de
l'extérieur est de trois pouces, celui de l'intérieur de 2 à 2§ pouces,
et la profondeur d'un demi à trois-quarts de pouce. J'ai trouvé
ces nids dans les érables, les chênes, les ormes, et les arbres conifères
à une hauteur variant de cinq pieds jusqu'à cinquante. Ils contenaient
deux ou trois œufs chacun. Le 3 juillet 1897 j'ai trouvé un nid con-
tenant des jeunes oiseaux, et, le 21 du même mois, il y avait deux œufs
frais dans le même nid. Le 26 j'ai enlevé trois œufs de celui-ci.
(A. L. Garneau.)
462. Moucherolle verdâtre de Richardson.
Myiochanes richardsonii (Swaixs) Ridgw. 1907.
Audubon, vol. I, p. 220, dit qu'il a trouvé cet oiseau en train de
couver dans le Labrador. (Packard.) En été ce moucherolle ha-
bite, en assez grand nombre, les forêts et les bocages. Il fréquente
très souvent les bois peu épais ainsi que les bouquets de saules, tandis
que virens semble préférer les endroits plus fortement boisés. (E. T.
Selon.) On a trouvé cet oiseau dans le voisinage de Cunberland
House, sur la Saskatchewan, y fréquentant les bois humides et om-
breux sur les bords des rivières et des lacs. En été il se répand pro-
bablement jusqu'aux rives du grand lac des Enclaves. {Richardson.) Il
est assez commun dans le Manitoba, y couvant dans les bosquets de
saules. (Criddle.) Cet oiseau est plus commun que le précédent
dans l'ouest du Manitoba, et on le voit aussi loin à l'ouest que la ri-
vière Battle, Alberta. (Atkinson.) Le 27 juillet 1906 Dr Bishop en a
pris un mâle-adulte dans les collines Cypress, Saskatchewan. (.4. C.
Bent.) En 1892 on en a remarqués pour la première fois le 26 mai à
Indian-Head, Saskatchewan. A partir de cette date on en a observé
quelques autres mais ils ne sont jamais devenus communs. Ce mou-
cherolle se montre en nombre depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à
la rivière de la Paix, Alberta. Pendant l'été de 189 1 il était tout à fait
commun à Banff dans les Montagnes Rocheuses. On l'a remarqué, en
nombre, dans des bois de petite taille à Revestoke, Colombie-Britan-
nique, où ils couvaient, ainsi qu'au parc Deer sur la lac Lower Arrow,
450 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
et au Pass creek sur la rivière Columbia, Colombie-Britannique. Les
nids se trouvent généralement dans la fourche de la branche d'une
épinette blanche. Cet oiseau est assez commun partout dans la
Colombie-Britannique à partir de Revelstoke en allant à l'ouest le
long de la voie du chemin de fer Canadien du Pacifique jusqu'à Sica-
mous, Spence Bridge, et Agassiz. En 1902, il était commun partout
près de la frontière entre Trail et Cascade, Colombie-Britannique,
ainsi qu'à Elko en 1904, et à Midway en 1905. On en a remarqué
à Chilliwack, Colombie-Britannique, et à plusieurs endroits sur la
rivière du même nom. On en a vu près de Victoria sur l'île de
Vancouver pour la première fois le 19 mai 1893. Ils passent l'été
en nombre dans ces endroits. Plus tard dans la saison je les ai vus
à Comox. (Spreadborough.) On a pris une femelle de cette espèce,
le 1er juillet 1898, à Point Barrow dans l'Alaska. {Witmer Stone.)
On voit ce moucherolle en allant au nord jusqu'à Fort Simpson
sur le Mackenzie. Il y est rare. (Ross.) On constate sa pré-
sence dans la Colombie-Britannique. (Lord.) Il n'est pas commun
sur le littoral, mais il abonde dans l'intérieur et y couve. (Streator.)
Il passe l'été en nombre, et à l'est et à l'ouest de la chaîne du lit-
toral. {Fajinin.) En été il habite et se trouve commun à Chilliwack.
(Brooks.) Bien qu'il n'abonde pas dans la Colombie-Britannique,
je l'ai remarqué dans toutes les localités que j'ai visitées dans
cette province. (Rhoads.) On en a pris des spécimens à Haines
Mission, ainsi qu'à SkagAA^ay sur le Canal Lynn. Cet oiseau se trou-
ve dans la vallée du Yukon depuis l'île Windy sur le lac Tagish jus-
qu'à Little Salmon. Il est plus commun au canon Miles qu'ailleurs
sur le Yukon, et j'y ai trouvé un nid inachevé, qui ressemblait à celui
de richardsonii, dans la fourche d'un peuplier desséché à environ dix
pieds de terre. On a remarqué cet oiseau aussi à 12 milles en amont
de Circle City, Alaska. (Bishop.) On a donné à cette espèce le
nom de «Moucherolle d'Alaska. »
CLXXXIX. EMPIDONAX Cabanis. 1855.
463. Moucherolle à ventre jaune.
Empidonax flaviventris Baird. 1858.
On a reçu en 1853, de Godhaab dans le Groenland, deux spéci-
mens, appartenant à cette espèce. {Arct. Mati.) Le moucherolle
à ventre jaune est apparemment un oiseau-migrateur commun dans
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 45 1
Terreneuve. (Reeks.) Le 15 août 1899 on en a vu deux spécimens
sur la rivière Humber dans Terreneuve. (L. H. Porter.) Le 8
juin 1904 on en a vu plusieurs sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, ainsi
qu'un seul spécimen le 20 juin 1907 au même endroit. (/. Boiitelier.)
Il passe l'été en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Pen-
dant l'été cet oiseau se trouve assez commun dans les endroits forte-
ment boisés à Wolfville, Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts.) On ne
le trouve qu'à Tignish sur l'île du Prince-Edouard et seulement en
petit nombre. On l'a remarqué mais peu souvent à Baddeck,
sur l'île du Cap-Breton. (Dwight.) En été ce moucherolle habite
le Nouveau-Brunswick en nombre. (Chamberlain.) Il est assez
commun à la baie Ellis, Anticosti, près de la lisière des bois. (Breivster.
J'ai remarqué cet oiseau pendant l'année 1897 sur les îles de la Made-
leine, et, le 13 juin de la même année, pendant que nous étions devant
la côte de Gaspé, il en est venu un à bord du bateau à vapeur sur le-
quel je me trouvais. Je n'ai pas remarqué cet oiseau dans l'Ontario.
(Rév. C. J. Young.) Il est commun et couve au lac Mistassini,
province de Québec. (J. AI. Macoun.) Il passe l'été en grand nombre
dans la province de Québec. On en a pris à Beauport. (Diotine.) En
été cet oiseau habite le district de Montréal en assez petit nombre.
Je n'ai pas encore trouvé son nid ici, mais j'en ai tué plusieurs spéci-
mens. (Wintle.)
Le moucherolle à ventre jaune ne passe l'été dans le district
d'Ottawa qu'en petit nombre. Au mois de juin 1797 on a pris un
nid appartenant à cet oiseau à Chelsea, province de Québec. (Ottawa
Naturalist, Vol. V.) C'est un oiseau-migrateur régulier à Toronto
où il ne se trouve pas généralement très commun. Il se répand
un peu partout, et il couve dans les districts de Muskoka et
Parry-Sound. (/. H. Fleming.) Pendant les migrations au prin-
temps et à l'automne je remarque généralement un ou plus de ces
oiseaux à Toronto. Durant leur visite ils sont très timides. Lorsque
je poursuis un de ces moucherolles je le vois généralement jouer
à cache-cache, puis finalement disparaître. (/. Hughes-Samiiel.) On
ne l'a pas remarqué en train de couver près de London, Ontario,
mais le docteur P. J. Scott a trouvé un nid près de Southampton.
J'ai observé cet oiseau évidemment en train de couver sur la péninsule
Bruce, où il était rare. (W. E. Saunders.) Le moucherolle à ventre
jaune passe l'été dans les endroits boisés du Manitoba. Le 11 juin
1884 j'ai tué dans la montagne Duck un moucherolle qui émettait
452 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
continuellement un cri qui ressemblait à «che-blick». Cet oiseau
avait un plumage verdâtre partout sauf sur le ventre qui était jaune.
Il correspond assez bien à la description de flaviventris mais il
ressemble beaucoup à un de l'Acadie que l'on a tué hier. Evi-
demment il couve en cet endroit. (£. T. Selon.) On n'en a pris
qu'un seul spécimen aux Grand Rapids de la Saskatchewan.
{Nutting.) C'est un oiseau-migrateur régulier dans le Manitoba,
et on en a remarqué pendant l'été aux extrémités nord des lacs
Manitoba et Winnipegosis ainsi qu'aux alentours du dac Cedar et
de l'embouchure de la rivière Saskatchewan, où, évidemment il couve
dans les bois d'épinettes blanches et dans les lieux couverts de
mousse. {Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — Le 23 mai 1893, j'ai trouvé un
nid de cet oiseau contenant quatre œufs au lac Oak Manitoba.
Il était construit sur une bille couverte de mousse à trois pieds de
terre dans un buisson marécageux. {W. Raine.)
464. Moucherolle de l'ouest.
Empidonax difficilis difficilis. Baird. 1858.
Au mois de juin 1903 on a pris des spécimens de cet oiseau à Banfif,
dans les montagnes Rocheuses. (W. E. Saunders.) Le 27 avril
1903 on en a vu un spécimen à Penticton, Colombie-Britannique,
et plusieurs autres à Douglas, Colombie-Britannique au mois de mai
1906. Il abondait à Agassiz, Colombie-Britannique en mai 1889.
Un nid que l'on a pris avait été construit sur un rebord rocheux
dans un endroit frais et retiré, pas loin d'une ferme. Cet oiseau
était commun aussi à Port-Heney et Hastings sur le goulet Burrard.
Au mois de juin on en a pris à Chilliwack ainsi qu'à la ferme McGuire
(McGuire's ranch) Colombie-Britannique. On en a remarqué à
Victoria sur l'île de Vancouver, le 26 avril 1893, pour la première
fois. Un peu plus tard il y est devenu communs. Ils abondaient
aussi à Nanaïmo, à Comox, à Sook, et sur l'île Stubbs dans le détroit
Barclay. (Spreadborough.) Ce moucherolle est assez commun, mais
il est timide et difficile à prendre. On en a pris deux mâles au goulet
Cumshewa, sur les îles Queen Charlotte. (Osgood.) Un spécimen
unique, pris le 5 juin 1880 à Sitka par le docteur Bean, est le seul dont
on a mentionné la prise dans l'Alaska,- mais comme on en a vu
d'autres, il y habite, sans doute, en été. (Nelson.) Il est commun
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 453
partout dans les forêts profondes qui bordent les ruisseaux près
de Sitka, Alaska. On en a pris une femelle, le 30 juin, qui avait
dans son oviducte un œuf prêt à sortir. (Grinnell.) Cet oiseau est
commun dans la région du littoral, et encore plus nombreux dans
l'intérieur. Il y couve. (Streator.) En été il habite en grand nombre
tant à l'est, qu'à l'ouest de la chaîne Côtière. {Fannin.) Il passe
l'été en nombre à Chilliwack. {Brooks.) M. Streator dit -.«Bien
que cet oiseau soit commun dans la région du littoral, il est encore
plus nombreux dans l'intérieur. )) Cette assertion a été réfutée non
seulement par les spécimens qu'il a pris lui-même, mais aussi par mes
peaux qui sont toutes venues de la région à l'ouest de la chaîne
Côtière. (Rhoads.) Ce moucherolle est commun dans le bois dessé-
ché du marécage, aux Grand Rapids de la Saskatchewan ; on en
a pris trois spécimens. {Niitting.) Les spécimens pris par Nutting
appartenaient probablement à E. flaviventris .
465. Moucherolle à huppe verte.
Empidonax virescens. (vieill.) Brewster. 1895.
Les mentions publiées relativement à cette espèce se rapportent
toutes au moucherolle des aulnes, mais j'ai pris un spécimen une fois
à Toronto, Ontario que je crois appartenir à cette espèce. Il fut
perdu plus tard, cependant, par le taxidermiste qui lui avait enlevé
la peau. (/. H. Fleming.)
466. Moucherolle de Traill.
Empidonax traillii traillii (Aud) Bangs. 1903.
Pendant la première semaine de juin, j'ai trouvé cet oiseau commun
à Pembina, comme minimus, mais je ne l'ai pas remarqué plus
tard que le 9 du mois. {Coues). En été il habite les endroits boisés,
couvant en grand nombre dans la partie nord de la province du
Manitoba. (£. T. Setoîi). Il est rare à Aweme, Manitoba.
(Criddle). On le trouve dans les lieux bas et humides situés dans
les marécages de saules, et d'aulnes, et on en a remarqué bien sou-
vent, en 1906, dans de pareils endroits entre Portage la Prairie, Mani-
toba, et la rivière Battle, Alberta, le long de la voie du chemin de
fer Grand Tronc Pacifique. (Atkinson). Ces moucherolles étaient
très communs à Chemawawin, Saskatchewan, surtout dans les arbres
78870—30
454 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
bordant une fondrière où ils semblaient y avoir un excellent terrain
de chasse. Ils se perchaient sur des branches les plus basses ainsi
que dans des buissons et se nourissaient évidemment d'insectes qui
passaient par-dessus l'eau. On n'a pas pris un seul spécimen de cet
oiseau à Grand Rapids, où il est remplacé par minimus. (Nut-
ting). Le 6 juin 1892 on en a vu quelques-uns à Indian-Head, Sas-
katchewan. A partir de cette date ils sont devenus communs et se
nichaient dans les bois au lac Deep. Au mois de mai 1895 on les
a remarqués en assez grand nombre au Old Wives Creek, Sas-
katchewan, et on en a tué un couple le 25 du même mois. En 1891
cet oiseau était tout à fait commun à Banff, dans les montagnes
Rocheuses, y couvant en grand nombre. Au mois de juin 1890 il
était commun à Revelstoke ainsi qu'à Deer Park, Colombie-Britanni-
que. Pendant le mois de juin 1889 on l'a pris à Kamloops, Colom-
bie-Britannique ainsi qu'à Sicamous, à Enderby et à Spence Bridge.
On l'a pris aussi à Chilliwack et au ranch McGuire, Colombie-
Britannique, au mois de juin 1901. En 1902 on a remarqué
ces oiseaux à Trail, Colombie-Britannique. Ils étaient com-
muns à Elko, Colombie-Britannique, au mois de mai 1904. On en a
vu un couple au lac Osoyoos, Colombie-Britannique en 1905. En
1893 ce moucheroUe était commun sur l'île de Vancouver, où on en
pris des spécimens. (Spreadborough). On le remarque en allant
au nord jusqu'à Fort Resolution sur le grand lac des Esclaves, mais il
y est rare. (Ross). On ne connaît guère les habitudes de cet oiseau.
Nous l'avons vu pour la première fois, le 19 mai, à Carlton House,
sur la Saskatchewan. Il voltigeait çà et là parmi les buissons bas,
au bord de la rivière, pendant quelques jours et, plus tard, il s'est
retiré aux bois humides et ombragés, situés au nord. (Richardson) .
Il se rend dans le nord jusqu'à Fort Simpson sur le MacKenzie,
mais il y est rare. (Ross). Il passe l'été à Chilliwack. Des oiseaux-
reproducteurs que l'on a pris, en 1901, à Quesnel, Colombie-Bri-
tannique ressemblaient plutôt à VAlnorum qu'au trailli typique.
Cette dernière est l'espèce qui couve dans la partie sud du district.
(Brooks). Cet oiseau est bien plus commun dans l'intérieur que sur
le littoral de la Colombie-Britannique; il y couve. Nous classifions
sous ce titre tous les spécimens collectionnés par M. Rhoads à Ash-
croft, à lac la Hache, à Vernon, et sur l'île Lulu, bien que lui-même
les appelle E. pusillus. (Streator).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 455
On m'a apporté de Nulato, au printemps de 1878, un mâle unique
de cette petite espèce si répandue, et, pendant la même saison, on
en a pris un deuxième spécimen à St. Michael. (Nelson).
La plupart des mentions provenant des prairies et classées ci-
dessus, devraient, sans doute, se trouver sous le titre Alnorum.
466a. Moucherolle des aulnes.
Empidonax traillii alnorum Brewst. 1895.
Le moucherolle des aulnes n'est pas un oiseau-migrateur très
commun en été dans Terreneuve. Il fréquente les bois qui se trou-
vent dans le voisinage des maisons. (Reeks). Il passe l'été en assez
grand nombre dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs-Tufts) . Au mois
de juillet 1898 il était commun dans la lisière des bois à Baddeck
et à Margaree sur l'île du Cap-Breton. On en a pris un, le 11 juillet
1888, à Mount Stewart, sur l'île du Prince-Edouard. (Macoun).
On en a v\i quelques-uns dans leurs lieux préférés, les aulnes, à Tig-
nish, sur l'île du Prince-Edouard. {Dwight). En été il habite, en
très petit nombre, le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Il
passe l'été, en assez grand nombre, à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). En été il habite la province
de Québec; on en a pris à Beauport. {Dionne). Il ne passe l'été
qu'en petit nombre dans le district de Montréal, et il couve dans
le parc Mont-Royal où, depuis plusieurs années, j'ai trouvé son
nid contenant des œufs à partir du 19 juin jusqu'au 30 juillet.
(Wintle). En été cet oiseau habite, en nombre, le district d'Ottawa.
{Ottawa Natiiralist, Vol. V.) Il est assez rare aux alentours de
London, mais se trouve plus commun en allant au nord et à l'est.
{W. E. Saunders). Il n'est pas commun dans le parc Algonquin,
Ontario; on en a vu seulement quelques-uns sur la rivière Mada-
waska, en aval du lac Cache. En 1904 on l'a remarqué en nombre
dans tous les bosquets de saules depuis Missinabi, Ontario, jusqu'à
Point Comfort, sur la côte est de la baie James. {Spreadborough) .
C'est un oiseau-migrateur rare au printemps; on en a vu un au mois
de septembre 1906. Le 29 mai 1899 j'ai pris un mâle de cette espèce
à Emsdale, dans Muskoka. M. Kay a pris un nid de cet oiseau à
Port Sydney dans le même district. (/. H. Fleming).
Des moucherolles que l'on a classés sous le titre alnorum ont
été remarqués par nous à Norway House, mais nous n'avons pu en
78870— 3oi
456 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
prendre. (Preble). Le 27 juillet 1906, Bishop en a pris une femelle
adulte dans les collines Cypress, Saskatchewan. (A. C. Bent). On
a pris un de ces oiseaux et on en a vu d'autres, le 23 mai 1888, à la
petite rivière des Esclaves, Athabasca. (/. M. Macotm). On en a vu
pour la première fois, le 26 mai 1897, à Edmonton, Alberta. Ils
s'y sont trouvés communs avant le 2 juin. Ces moucherolles se
trouvent toujours dans les bosquets de saules et d'aulnes, mais,
jamais dans les endroits fortement boisés. En 1903 ils étaient communs
depuis le petic lac des Esclaves, jusqu'à la rivière de la Paix, Alberta.
(Spreadborough) . Nous avons premièrement remarqué cet oiseau à Fort
Selkirk, où les rivières Pelly et Lewis se réunissent pour former le
Yukon, dans la latitude 62° 50', et nous ne l'avons à peine perdu
de vue avant d'arriver à Circle City. Plus tard, le 21 août 1899,
j'ai entendu le cri d'un de ces oiseaux à quinze milles en aval de
Fort Yukon, Alaska. {Bishop).
Beaucoup de mentions classées sous traillii, devraient se trouver
ci-dessus.
Notes sur la reproduction. — L'oiseau récemment appelé «le
moucherolle des aulnes» est celui que l'on voit généralement le long
du St-Laurent, ainsi qu'en allant vers le nord. Je veux faire remar-
quer que ce nom lui convient très bien. J'ai généralement trouvé
cet oiseau dans les endroits bas et humides, et fortement boisés d'aul-
nes, de saules, et deSpirœa. J'ai aussi observé son nid à plusieurs
reprises; il y en avait trois près de Renfrew, Ontario, que j'ai trouvés
à deux ou trois pieds de terre. L'un de ces nids était dans un groseiller
sauvage, un autre dans la partie buissonneuse d'un saule, et le troi-
sième dans Spirœa. Au milieu du mois de juin j'ai trouvé aussi
ce nid dans Spirœa à un endroit semblable, près de Lansdowne,
Ontario. Les œufs, au nombre de trois ou quatre, sont distinctement
tachetés d'un brun roux. L'oiseau, lorsqu'il se trouve près de son
nid, est très avisé et difficile à observer. {Rev. C. J. Young). Le
moucherolle des aulnes couve dans le parc Mont- Royal où, pendant les
quelques dernières années j'ai trouvé son nid, contenant des œufs,
à partir du 19 juin jusqu'au 30 juillet. Ce moucherolle est très
timide lorsqu'on l'approche pendant la saison de la ponte, mais au
moment de la reproduction il s'accroupit bien dans le nid. J'ai
toujours trouvé celui-ci dans un buisson d'épines peu fourni, ou dans
des petites broussailles à une hauteur variant depuis quelques pouces,
jusqu'à deux pieds, et il est situé généralement à portée de vue d'un
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 457
sentier dans la montagne. On remarque cet oiseau dans ce lieux
à partir du 24 mai jusqu'au 30 juillet. Je crois qu'il s'envole au sud
pendant le mois d'août car je ne l'ai jamais remarqué à l'automne.
(Wifitle).
Dans le but de construire son nid, cet oiseau tout d'abord couvre
les tiges d'arbustes, de framboisiers, et surtout d'aulnes, avec un long
duvet végétal. Ensuite il attache des herbes et des fibres d'écorce
ou des roseaux à l'intérieur des tiges couvertes de ce duvet au lieu de
les entrelacer avec celles-ci. Pour finir, le nid est garni d'une mai-
gre couche d'herbe et quelquefois de crins, ou de racines sembla-
bles aux crins. Le diamètre de l'extérieur est de 3 à 3 pouces 50, et
la hauteur varie entre 2 et 3 pouces 50, tandis que le diamètre de
l'intérieur est de 2 pouces, et la profondeur de i pouce 25 ou 1.50.
Le nid se trouve à une hauteur d'un à six pieds de terre. Entre
Ottawa et le lac Nominingue, trois ou quatre œufs sont pondus en
juin et en juillet. {A. L. Garneau).
467. Petit moucherolîe.
Empidonax minimus Baird. 1858.
Audubon, vol. I, p. 237, a trouvé le petit moucherolîe en train de
nicher dans le Labrador. Au mois d'août 1860 Drexel en a pris à
Moose-Factory sur la baie James. C'est un oiseau-migrateur rare,
en été, dans Terreneuve. {Reeks). Au mois de juin 1896 il était
commun le long de la rivière Moose jusqu'à Moose-Factory, sur la
baie James. (Spreadborongh) . C'est un oiseau-migrateur commun
en été dans la Nouvelle- Ecosse. (Downs). En été il habite partout
en nombre, et se trouve également commun dans les bois lointains
ou dans les vergers et les jardins. (H. F. Tufts). Il se trouve assez
commun à Baddeck sur l'île du Cap-Breton. {F. H. Allen). Le
21 juillet 1888 on l'a remarqué à Union-Road sur l'île du Prince-
Edouard. (Macoun). Une joyeuse succession de «che-bies» m'ont
salué un matin à Souris, île du Prince-Edouard. Je n'en ai plus
revu. {Dwight). Il passe l'été bien qu'en petit nombre près de
St. John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain) l. En été il habite
en nombre à Scotch-Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
{W. H. Moore). Ce moucherolîe est commun dans la vallée de la
Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox). C'est un
oiseau-migrateur assez rare, en été, à Québec; on en a pris à la rivière
458 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Godbout. {Dionne). Il passe l'été en très petit nombre dans le
district de Montréal, y couvant sur l'île, (Wintle). En été il habite
le district d'Ottawa en grand nombre. {Ottaiva Natiiralist, vol. V).
C'est un oiseau-migrateur commun à Toronto, Ontario. Il est plus
nombreux que tous les autres petits moucherolles dans les districts de
Muskoka et Parry-Sound. (/. H. Fleming). Il est plus commun
dans la ville de London, Ontario que dans la campagne à quelques
milles en dehors de la ville. On y entend le cri de cet oiseau dans
presque chaque rue ombragée. {W. E. Saiinders). Pendant le
mois de juillet 1900, il abondait partout dans le parc Algonquin,
Ontario. (Spreadborough) . Le 30 juin, au matin, on a enlevé un
nid, contenant des œufs dont l'incubation était bien avancée, près
de l'extrémité sud du lac Oxford, Keewatin. La femelle a été prise
ainsi que les œufs. {Prehle).
On a trouvé le petit moucherolle en grande abondance à Pembina
ainsi que dans l'ouest jusqu'à la montagne Turtle dans la latitude
49°, mais au-delà de cet endroit on n'en a pas remarqué. {Coiies).
En été il habite, en très grand nombre, les bosquets maigrement
peuplés d'arbres et se répand partout dans la partie boisée de la
province du Manitoba. {E. T. Selon). Il se trouve commun aux
rapides Grand de la Saskatchewan. {Nutiing). A l'exception du
moucherolle de la Caroline, celui-ci est le plus commun de tous les
moucherolles dans le Manitoba ainsi qu'en allant vers l'ouest jusqu'à
Edmonton. (Atkinson). Il abonde aux alentours d'Aweme, Mani-
toba. (Criddle). C'est le plus commun de tous les moucherolles
dans les bois aux creeks Maple et Skull, Saskatchewan. {A. C.
Bent) . On l'a premièrement remarqué à Indian-Head, Saskatchewan,
le 27 mai 1892; plus tard il est devenu assez commun y couvant,
en nombre, dans le voisinage du lac Deep. On en a pris, pendant le
mois de juin 1894, à Medicine-Hat, ainsi qu'au lac Crâne, Saskat-
chewan. Le 24 mai 1895, cet oiseau abondait à l'embouchure du
creek Old-Wives, Saskatchewan. On l'a remarqué tout le long
de ce creek, ainsi qu'à Wood-Mountain-Post. Un petit mouche-
rolle, peut-être de cette espèce, a été observé au creek Farwell,
dans les collines Cypress, Saskatchewan. On en a pris à Canmore,
Alberta, dans les montagnes Rocheuses, mais à Banff cet oiseau se
trouve remplacé par le moucherolle de Wright. On en a remarqué
à Edmonton, Alberta, pour la première fois, le 12 mai 1897; ils y
étaient communs le lendemain. En 1903, ils abondaient depuis
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 459
le petit lac des Esclaves jusqu'à la rivière de la Paix, Alberta. On
les a vus dans les contre-forts au sud-ouest de Calgary. Ils y étaient
communs pendant le mois de juillet. {Spreadboroiigh) . Cette espèce
se répand beauconp dans le nord jusqu'à Fort-Simpson, sur le
M ackenzie . (Ross).
Notes sur la reproduction. — Ce moucheroUe ressemble au précé-
dent sauf qu'il est un peu plus petit. Il couve en nombre dans les
comtés de Leeds et Renfrew, choisissant un endroit tout à faitdififé-
rent à celui de iraillii pour y faire son nid. C'est un oiseau familier,
y fréquentant les vergers et le voisinage des maisons, ainsi que les bois
de deuxième croissance. Les nids que j'ai vus ressemblaient à ceux de
la fauvette à queue rousse, et étaient construits dans la fourche d'un
érable ou d'un pommier. Ils contenaient quatre œufs, chacun d'un
blanc jaunâtre, qui avaient été pondus vers la fin mai, environ deux
semaines plus tôt que ceux de cette fauvette. Ce moucherolle est aussi
très commun dans le voisinage du lac Sharbot où, en 1903, j'ai remar-
qué cinq nids près les uns des autres. {Rév. C. J. Young). Je l'ai
trouvé commun à mon arrivée, le ler juin, et, pendant le mois, j'en
ai pris de nombreux spécimens, y compris un grand nombre de nids
et d'œufs, ces derniers pas avant le milieu du mois. L'emplace-
ment habituel du nid est dans la fourche verticale formée par trois
brindilles divergentes ou plus, dans quelque plantard ou gros buisson,
et il se trouve généralement à dix ou douze pieds de terre. Dans un
cas j'ai enlevé un nid, mes pieds touchant à terre, mais dans un autre,
le nid était comme d'habitude dans une fourche, faite de brindilles
verticales, sur la branche penchante d'un orme frêle, à environ qua-
rante pieds de terre. L'oiseau-femelle, pendant l'incubation, s'accrou-
pit dans son nid avec autant de persistance que le font quelques
espèces de passereaux. Dans un cas je me suis approché très près de
l'oiseau avant que celui-ci ne se soit envolé, et même cette fois-là, il
n'a fait que voltiger hors de ma portée, et ensuite s'est arrêté pour
émettre un cri désolé. Le nid est généralement bien enfoncé dans la
fourche, et porte la marque des brindilles. Il est composé de bandes
entrelacées d'écorce intérieure fine et fibreuse, ainsi que de matière
végétale décomposée, le tout tapissé d'une grande quantité de du-
vet végétal, et complété par une garniture de quelques crins de
cheval, ou d'herbes fines. Cette construction est solide et tient bien
la chaleur. Le bord est uni, ayant un diamètre de 2>^ pouces à
l'extérieur, et le nid lui-même a moins de 2 pouces de profondeur.
460 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
La forme générale tend un peu à être conique, mais cela dépend
beaucoup de l'emplacement du nid. Les côtés sont minces et quel-
quefois à peine attachés aux brindilles qui les soutiennent. La cavité
est grande pour la grosseur du nid, à peine ou pas du tout rétrécie
sur le dessus, et elle est à peu près aussi large que profonde. A six re-
prises différentes je n'ai pas trouvé plus de quatre œufs dans chaque
nid, et ce nombre semble être la couvée complète. Ces œufs sont
d'un blanc pur, et d'une forme ordinaire (mais ils sont variables sous
ce rapport). Ils mesurent environ deux tiers d'un pouce en longueur
sur un demi-pouce de large. Les extrêmes de longueur notés, étaient
0.59 et 0.68. Le diamètre est moins variable. {Coues). Cet oiseau
niche chaque année à Kew Beach, Toronto; il couve aussi en nombre
dans le Manitoba et dans la Saskatchewan. {W. Raine). Il couve dans
le voisinage d'Ottawa et construit son nid, qui est petit, bien fait, com-
pact et profond, dans la fourche verticale d'un arbre. Ce nid est composé
d'écorce intérieure fine et fibreuse, et de matière extérieure décomposée
de diverses mauvaises herbes, et garni de duvet végétal, de crin de
cheval et de pointes d'herbes fines. Les œufs, au nombre de trois
ou quatre, sont d'un blanc pur. {G. R. White). On a trouvé un nid,
au mois de juin, dans la fourche verticale d'un petit orme, à quatre
pieds de terre. Il mesurait 2.50 pouces de diamètre, et 2.50 de hau-
teur. La cavité avait un diamètre de deux pouces et une profondeur
de 1.75. {A. L. Garneau). Le 2 juin 1897 j'ai trouvé deux nids à
Edmonton, Alberta; l'un des deux était dans la fourche d'un petit
peuplier à environ deux pieds de terre. Il était très compact, et,
semblable à celui d'une fauvette jaune, il contenait quatre œufs
presque frais. L'autre nid était dans un peuplier plus grand, à
environ 25 pieds de terre; il était semblable au premier et les œufs
étaient presque frais. Le lendemain j'ai trouvé deux autres nids;
l'un était dans un saule à environ sept pieds de terre, et l'autre se
trouvait dans un peuplier baumier, à environ deux pieds de terre.
Le nid était très compact et se composait principalement de duvet de
saule garni d'un peu d'herbe desséchée. J'ai trouvé des nids aune
hauteur variant depuis quatre jusqu'à trente pieds de terre. {Spread-
borough) .
468. Moucherolle de Hamrtiond.
Empidonax hammondi (Xantus) Baird. 1858.
Dans le volume II des minutes du Musée National des Etats-Unis,
on fait mention de l'enlèvement de quelques œufs de ce moucherolle
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 461
«à la rivière Anderson )) par le docteur Brewer, de Boston. Je suppose
que ces œufs ont été envoyés par moi à l'institut Smithson. {Mac-
farlane). Ce moucherolle se trouve assez communément. On en a vu
des spécimens venant de Ashcroft, de Ducks, du Mont Lehman, et de
New -Westminster, Colombie-Britannique. (Streator), On le trouve
principalement sur le continent, à l'est et à l'ouest de la chaîne du
littoral; il est commun à New -Westminster, Colombie-Britannique.
{Fannin). Cet oiseau qui, semble remplacer minimus dans l'ouest,
n'a été observé que dans les montagnes Rocheuses où, au mois
d'août 1874, on en a pris un spécimen unique. (Coues). On l'a
pris au creek Lee près de Cardston dans le sud de l'Alberta, ainsi
qu'au lac Waterton où le docteur Coues en a pris son spécimen.
Pendant l'été de 1902 cet oiseau était commun à Trail, Colombie-
Britannique, près de la frontière. Le ler juin j'ai trouvé un nid sur
une petite branche de pruche, à environ seize pieds de terre. Le 12
juin j'ai trouvé un autre nid dans un petit cèdre à environ huit pieds
de terre. Le 25 mai 1905 ce moucherolle était commun à l'ouest de
Midway, Colombie-Britannique. Il était assez commun pendant
le mois de juin 1901 sur la rivière Chilliwack, Colombie-Britan-
nique. J'en ai vu un spécimen que j 'ai cru appartenir à cette espèce,
le 10 juillet 1893, sur le mont Benson près de Nanaïmo, île de Van-
couver. {Spreadhorough) . Cet oiseau est également répandu partout
sur la terre ferme ainsi que sur les îles, dans la Colombie-Britannique,
y couvant dans chaque endroit où on le trouve. (Rhoads). J'ai dans
ma possession le nid, contenant trois œufs, ainsi que le vieil oiseau
que M. Wenman s'est procuré pour moi à la base du pic Moberly,
dans les montagnes Rocheuses. Ce nid était construit à six pieds
de terre, sur la branche d'un arbre. Les œufs, dont la couleur est
blanc crème, ont été enlevés le 31 mars 1902. {W. Raine). Nous
avons vu plusieurs spécimens de cet oiseau à Skagway et en avons
pris trois. Le 8 juin j'en ai pris un spécimen à Glacier, et un autre
sur une butte qui domine Cariboo Crossing, Colombie-Britannique.
A partir de cette date nous n'avons pas vu ce moucherolle avant le 29
juillet, lorsque M. Osgood en a tué un à environ quinze milles au nord
de la rivière Selwin. Entre cet endroit et le ruisseau Charlie on l'a
remarqué en presqu'aussi grand nombre que Alnomm, y fréquentant
les mêmes lieux que ce dernier, mais après que nous avons traversé
Charlie Creek nous ne l'avons plus rev'u. {Bislwp).
462 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
469. Moucherolle de Wright.
Empidonax ivrightii. Baird. 1858.
Ce moucherolle est un oiseau-migrateur rare à Chilliwack, Colom-
bie-Britannique, on n'en a pris que deux. (Brooks). Au lieu de
traillii, que je m'attendais voir dans les montagnes Rocheuses, on
a pris cette espèce-ci dans cette localité. Trois spécimens de cet
oiseau ont été pris sur la frontière, latitude 49°, pendant les
derniers jours d'août 1874. Ce moucherolle couve, sans doute,
dans cette région qui se trouve de beaucoup le point le plus au nord
où on l'a remarqué jusqu'à présent. (Coues). Dr Bishop l'a trouvé
commun, avec des jeunes à moitié emplumés, dans les collines Cypress,
Saskachewan, à partir du 25 jusqu'au 30 juin 1905. {A. C. Béni).
Cet oiseau était mêlé avec minimus à Canmore dans les monta-
gnes Rocheuses, mais, pendant l'été de 1891, bien que l'on en ait pris
de nombreux spécimens à Banff, à 20 milles plus a l'ouest, on n'a
pas réussi à prendre un seul minimus. Ce moucherolle est
apparemment commun dans les montagnes, car on l'a remarqué en
très grand nombre à Revelstoke, sur la rivière Columbia Colombie-
Britannique. Il y couvait ainsi qu'à Deer Park, et à Robson sur le
lac Arrow, et même en aval de ce lac. Il était assez commun à
Sicamous, Colombie-Britannique en juillet 1889, et on en a pris des
spécimens, au mois d'avril de la même année, à Hastings, sur le goulet
Burrard. Pendant les mois de mai et juin 1889, on en a pris des spé-
cimens à Spence Bridge, Colombie-Britannique. (Macoun).
Famille XXXIX. ALAUDID.Ï:. Alouettes.
CXC. ALAUDA. Linn^us. 1758.
473. L'alouette des champs.
Alauda arvensis. Linn. 1758.
Cet oiseau est accidentel dans le Groenland ainsi que dans les Ber-
mudes. {A. 0. U. liste vérifiée).
CXCI. OTOCORIS. Bonaparte. 1838.
Il y a encore beaucoup d'incertitude relativement aux alouettes, et,
comme on n'en a pas de spécimens sous la main pour établir une
comparaison, un grand nombre d'anciennes mentions, qui paraissent
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 463
dans le première édition de ce catologue, doivent y rester, bien que,
dans certains cas, elles se trouvent évidemment inexactes. Dans
l'édition actuelle, le leucolœma de la première édition a été changé
et est devenu articola, et arnicola est devenu leucolœma. On a
ajouté Hoyti et enthymia, bien que ce dernier n'a pas été généralement
accepté par les ornithologues. Précédant la distribution de chaque
sous-espèce, celle de M. Oberholser est d'abord donnée.
474. Alouette ordinaire.
Otocoris alpestris. (Linn) Bonap. 1838.
En été on remarque cet oiseau dans le nord-est de la Colombie-
Britannique, à l'ouest de la baie d'Hudson, ainsi qu'au nord depuis
Terreneuve, le Labrador, et l'extrémité sud de la baie James. Il
est accidentel dans le Groenland et en hiver se répand à l'ouest
jusque dans le Manitoba. {Oberholser) .
On en a tué un, au mois d'octobre 1835, à Godthaab, mais on
en a signalé le 10 juillet 1822, au cap Wilson, à l'autre côté du
détroit Davis. {Arct Man). Il passe l'été, en nombre, dans le
Labrador, et couve à l'embouchure de la rivière Koaksoak, ainsi
qu'à Rigolet. {Packard).
L'alouette ordinaire abonde partout sur les pentes les plus désolées
et les moins abritées des montagnes dans le nord-ouest du Labrador.
En autant que j'ai pu en juger, toutes les alouettes étaient de cette
espèce. {Bigelow). Cette espèce était commune et couvait sur les
îles rocheuses de la baie James, depuis Moose Factory jusqu'au
golfe Richmond. On n'en a pas remarqué, en 1896, dans l'inté-
rieur entre le golfe Richmond et la baie d'Ungava. {Spreadhorough) .
On la voit dans le Groenland, dans Terreneuve, au Labrador, et
dans la baie d'Hudson. Elle s'en va en hiver vers le sud jusque dans
les Etats-Unis. Notre oiseau fait sa couvaison très loin au nord des
Etats-Unis, c'est-à-dire autour des rives de la baie d'Hudson, ainsi
que celles du Labrador et de Terreneuve. On a examiné des oiseaux
reproducteurs de cette espèce venant de Fort Chimo et du goulet
Davis dans le Labrador. On a examiné aussi ceux venant de l'île
Penquin, du cap St-Mary, et de la baie Canada dans Terreneuve,
ainsi que de Moose Fort sur la baie James. Les oiseaux non repro-
ducteurs venant de Toronto, et de Rat Portage, sur le lac des Bois,
Ontario, ainsi que ceux du Manitoba ont été examinés aussi. {Du'ight)
464 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
L'alouette ordinaire est commune dans la Nouvelle-Ecosse pendant
les migrations du printemps et de l'automne. {Downs Tufts). A
partir du 14 jusqu'au 21 janvier 1904 on en a vu en nombre sur l'île
Sable, Nouvelle-Ecosse. On en a remarqué trois spécimens, le 6
janvier 1905, et un seul, le 30 septembre 1901. (/. Boutelier Cette
espèce habite St. John, Nouveau-Brunswick pendant l'hiver
{Chamberlain) .
C'est un oiseau-migrateur dans la province de Québec; on en a
pris à Beauport. (Dionne). Elle est de passage et rare à Montréal.
Le 8 avril 1887 j'en ai tué cinq sur environ une douzaine que j'ai
trouvées en train de se nourrir sur les chemins de glace du St-Laurent
en face de la ville, mais depuis ce temps là je n'en ai plus revues au
printemps, et à l'automne seulement à partir du 20 jusqu'au 26
octobre. {Winilé). On a reconnu et classé, d'une manière satis-
faisante, l'alouette ordinaire du district d'Ottawa, pour la première
fois au printemps de 1890. Cette espèce est arrivée le 19 avril, et
y est restée par bandes jusqu'au 25 mai lorsqu'elle s'est envolée. Elle
est encore revenue à l'automne à partir du 26 septembre jusqu'au
28 octobre. {Ottawa Naturalist Vol. V). Elle était commune autre-
fois à Toronto; M. Lamb de cette ville en possède un spécimen pris
à Gravenhurst dans le district de Muskoka. (/. H. Fleming). On
remarque très souvent l'alouette ordinaire typique en hiver et au
printemps, le long du St-Laurent en aval de Kingston, et, je pense,
au mois de septembre aussi. {Rev. C. J. Young). Elle est très rare.
Deux spécimens, pris au mois de décembre 1899 par M. J. Keays,
se trouvent intermédiaires entre cette espèce et leucolœma
{W. E. Saunders). Dans certains hivers les alouettes à hausse-col
noir se rendent par grandes volées à Kew Beach, Toronto, et quelques
couples de temps en temps y restent et y nichent de bonne heure au
mois d'avril, m.ais, bien entendu, ceci est l'exception, car les lieux
estivaux de cet oiseau se trouvent plus au nord, près du golfe St-
Laurent ainsi que dans le Labrador. Le 4 mars 1900 pendant que
j'écrivais à mon pupitre des volées d'alouettes à hausse-col noir
n'ont pas cessé de passer en face de ma fenêtre, et quelques-unes se
sont posées sur le chemin devant ma maison. J'ai mis une cartouche
dans mon fusil, et, me rendant à la porte d'entrée, j'en ai tué trois
d'un seul coup. Ce n'est pas donné à tout le monde de tuer des
alouettes du seuil de la maison. Le 8 avril 1900 M. Winton Thompson,
de Kew Beach, m'a amené voir un nid, qu'il avait trouvé, appartenant
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 465
à cette espèce. Ce nid contenait trois œufs, et l'oiseau-mère avait
déjà commencé à les couver, bien qu'il y eût encore de la neige sur la
terre au-dessous du nid, et que les nuits fussent froides. Dans le
but de m'assurer que ce nid appartenait au vrai Alpestris, je me
suis levé de bonne heure le lendemain macin et j'ai tué le vieil oiseau,
que j'ai reconnu comme étant de l'espèce Alpestris et non pas pra-
ticola. Les œufs, comme l'oiseau, sont un tiers plus gros que
ceux de praticola. Le 29 mars 1900 M. Meeking a trouvé un
nid de cette espèce, contenant quatre œufs, à Port-Hope, Ontario.
Le 13 avril il a trouvé une couvée de trois œufs, et, le 28 avril 1900,
encore une autre de quatre œufs au même endroit. Les couvées, recueil-
lies à Port-Hope, sont actuellement dans ma collection, et les œufs
de chaque nid sont, en moyenne, plus gros que ceux de l'alouette
des prairies, pris par moi-même sur l'île de Toronto, ainsi que dans
le Manitoba. {W. Rainé). L'alouette ordinaire est commune de-
puis le cap Henrietta Maria, sur la baie d'Hudson, jusqu'au Missi-
nabi, Ontario, à la fin août et en septem.bre. Quelques unes couvent
au cap Henrietta Maria. (Spreadborough) . J'ai pris des spécimens
du vrai Alpestris à Rat Portage, ainsi qu'à Carberry, en automne.
(E. T. Selon). Nous avons dans notre possession un spécimen de
cette espèce, pris à Ottawa, le 15 mai 1890, par M. W. E. Saunders.
M. Saunders est d'avis que M. Raine a tort de croire que l'espèce
Alpestris couve à Toronto.
474a. Alouette ordinaire pâ!e.
Otocoris alpestris articola. Oberholser. 1902.
En été on remarque cette espèce dans l'Alaska, mais principalement
dans l'intérieur, y compris la vallée du Yukon. On a examiné des
oiseaux-reproducteurs de cette espèce venant de Fort Yukon et de
St-Michael, Alaska, ainsi que de Fort Reltance sur le fleuve Yukon
dans le district du même nom. Des oiseaux non reproducteurs ont
été examinés venant de Chilliwack, de Sumas Prairie, d'Osoyoos,
d'Okanagan, et de Revelstoke, Colombie-Britannique, ainsi que de
St-Louis, Saskatchewan. {Oberholser .)
Cette alouette se rend dans l'Alaska, ainsi que dans l'ouest du
Canada. Elle s'envole, en hiver, vers le sud jusque dans les Etats-
Unis. Quelques oiseaux reproducteurs de la région de la Saskat-
chewan, et du grand lac des Esclaves, malgré qu'ils aient une teinte
466 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
légère de jaune sur le menton, sont, à cause de leur grandeur et leur cou-
leur un peu plus pâles quAlpestris, rattachable à leucœloma. De
même on trouve de grands oiseaux, au plumage foncé, avec des
sourcils blancs et le menton jaune pâle, dans la vallée du Mississippi
supérieur en hiver, venant, comme ils le font sans doute, d'une
région intermédiaire entre la baie d'Hudson et l'Alaska. Les oiseaux
reproducteurs, appartenant à ces deux races, sont peu nombreux,
et sont généralement ceux que l'on prend pendant les recherches
des expéditions gouvernementales; par conséquent je ne limite pas
l'étendue de ses migrations sur la carte géographique autant que dans
le cas de certains oiseaux appartenant à d'autres espèces qui sont
mieux déterminées. On peut classer, comme appartenant à cette
espèce, deux jeunes oiseaux portant leur premier plumage, que
l'on a pris sur le littoral de l'Arctique, à l'est de la rivière Anderson.
Quoiqu'ils ne portent pas un plumage aussi noir et blanc que l'on
pourrait s'attendre à observer chez les oiseaux d'Alaska, ils manquent
néanmoins de la couleur jaunâtre que l'on voit généralement parmi les
jeunes du type Alpestris venant de Terreneuve. En hiver on
remarque leucolœma aussi loin au sud que le milieu de l'ouest
des Etats-Unis, principalement à l'est des montagnes Sierra Nevada.
Des spécimens, que l'on trouve sur le littoral du Nord-Ouest, indiquent
que probablement un type de petit leucolœma couve dans les mon-
tagnes très peu au nord de la frontière des Etats-Unis, bien que l'on
puisse trouver généralement ces oiseaux classifiés comme merrilli.
Un oiseau-mâle en plumage d'automne, pris le 26 août, au lac Chief
Mount sur notre frontière du nord, longitude 114° W, suggère la
possibilité que cette espèce puisse couver aussi dans les montagnes
à cet endroit, ou à une distance pas trop éloignée au nord. On ne
fait pas de mention relativement à la présence de cette alouette
à Point Barrow. Elle est rare à St-Michael, Alaska, et c'est pro-
bablement une espèce de l'intérieur. On a examiné des oiseaux
reproducteurs venant de Fort Yukon et de St-Michael, Alaska, ainsi
que de la côte Arctique à l'est de Fort Anderson, d'autres venant
de la rivière Horton et de la baie Franklin, et d'autres encore de
Fort Reliance, de Fort Resolution et de l'île Big, sur le grand lac des
Esclaves, ainsi que de la région de la Saskatchewan. On a examiné
des oiseaux non reproducteurs venant de Chilliwack," Colombie-
Britannique. {Dwight.) Cette très belle alouette arrive dans les
territoires du Nord-Ouest en compagnie du bruant de la Laponie
avec lequel elle s'associe. Elle se retire aux endroits marécageux et
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 467
boisés de l'est pour y couver, et se répand jusqu'aux côtes de la
mer Arctique. (Richardson.) Je l'ai remarquée dans la chaîne
du littoral, ainsi qu'à l'est de ces montagnes, l'ayant prise sur
le sommet. (Fannin.) Elle est commune comme oiseau reproduc-
teur au printemps et à l'automne à Chilliwack Colombie-Britan-
nique. (Brooks.) Cette espèce arrive avant le ler avril à Indian-
Head, Saskatchewan, mais il est difficile à déterminer si elle
s'y trouve en nombre ou non, car il se peut que l'espèce qui
reste pour la couvaison soit praticola ou aarenicola)) ou même
iihoyti)). Le spécimen dans notre collection a été tué, le 12 avril 1892,
et, ce jour même, j'ai pris un spécimen de arenicola. Le 19 avril
1890 on a pris un autre spécimen à Revelstoke, Colombie-Britannique,
où ces oiseaux semblaient être communs. Au mois d'avril 1891
on a pris des- spécimens à Banff dans les montagnes Rocheuses.
On n'a pas pris un seul spécimen de cette espèce à l'automne. On
a constaté que quatre spécimens, pris à Huntingdon, sur la frontière
entre l'état de Washington et la Colombie-Britannique, au mois
de septembre 1901, appartenaient à cette espèce. Il est plus que
probable que le docteur Dwight a raison lorsqu'il dit que cette alouette
couve peut-être dans les montagnes au nord de la frontière des Etats-
Unis. {Spreadborongh.) Cet oiseau se rend aux montagnes Kenai
dans l'Alaska. On l'a trouvé en train de couver dans les montagnes très
élevées et stériles. {Figgins.) On en a remarqué une petite volée
de dix à quinze qui cerclait au-dessus du sommet de la «Montagne
Portage» entre la source de la rivière Chulitna et la lac Swan, Alaska.
(Osgood.) Cette espèce semble être très rare partout dans l'Alaska.
Pendant mon séjour à St-Michael on en a pris deux spécimens aux
alentours, et trois autres sur le Yukon supérieur. Ils étaient tous
de jeunes mâles. Cette alouette est de beaucoup plus commune,
au printemps et en été, sur le Yukon supérieur que le long des rives
de la mer Behring, où on peut la considérer seulement comme oiseau
errant très rare. (Nelson.) Un indigène m'a apporté un spécimen
unique de cette espèce; il m'a raconté qu'il venait de le tuer sur
l'île Egg, à quelques milles du village de St-Michael. {Tiirner.) Une
interprétation attentive de l'article, se rapportant aux alouettes
ordinaires, écrit par M. E. T. Seton dans son Birds of Manitoha
démontre que les oiseaux vus par volées en hiver, appartiennent,
sans aucun doute, à cette espèce. Il est bien probable que praticola
s'y présente plus tard. Nash dit, en parlant de cette dernière espèce:
Praticola se rend au printemps et en automne à Portage-la-Prairie,
468 COMMISSIOX GÉOLOGIQUE DU CANADA.
y restant presque tout l'hiver. Elle disparaît et ensuite revient
par intervalles, y arrivant \'ers le 20 mars, s'y rendant encore au
mois d'août et s'en allant au mois d'octobre.» C'est, à mon avis,
exactement ce que ferait un oiseau qui couvait sur les «Barren
Grounds» d'où je conclus que cette espèce est celle mentionnée
par Nash, et classée comme praticola par E. T. Seton. Deux spé-
cimens de plumage sombre, que l'on a pris au mois de septembre
1891 à Indian-Head, Saskatchewan, et classifiés par Bishop comme
appartenant à l'espèce hoyti, se trouvent sous ce titre. Il est
bien probable que cette espèce est celle trouvée en train de couver
à York Factory, ainsi qu'à Fort Churchill sur la baie d'Hudson
par le docteur Bell. (Macoun.)
Un grand nombre des mentions ci-dessus se rapportent soit à
hoyti, soit à enthymia.
Notes sur la reproduction. — Le 29 mai 1893, j'ai trouvé, au
lac Rush, Saskatchewan, trois nids contenant des œufs de cette
espèce. Ces nids étaient construits dans des cavités dans la terre,
le bord étant de niveau avec le sol qui l'entourait. Chaque nid con-
tenait quatre œufs semblables à ceux de l'alouette des prairies. J'ai
pris deux oiseaux appartenant à cette espèce que l'on peut distinguer
facilement de l'alouette des prairies par leur plumage qui est
plus pâle. {W. Raine.) On a reçu neuf nids appartenant à cette
alouette à Fort Anderson; quelques-uns venant des Esquimaux,
et les autres étaient ceux que nous avons collectionnés sur les « Bar-
rens» ainsi que sur le littoral de la baie Franklin. Le nid se compose
généralement de foin fin proprement arrangé et garni de poil de cerf.
Plusieurs des vieux oiseaux ont été attrapés dans des pièges placés
sur le nid. (Macfarlane.)
474. Alouette ordinaire d'Oberholser.
Otocoris alpestris enthymia. Oberholser.
En été on remarque cette espèce dans la Saskatchewan, et peut-
être aussi dans le sud-est du Manitoba. Des oiseaux-reproducteurs
ont été examinés venant d' Indian-Head et de St-Louis, Saskatche-
wan. {Oberholser .) Elle se trouve très commune dans les prairies
surtout sur les collines stériles au nord de Maple creek et sur les
plaines alcalines. On n'a pas trouvé de nids mais on a pris des
jeunes dans leur premier plumage dès le 13 juin 1906. Les oiseaux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 469
de cette région sont intermédiaires entre cette espèce otocoris alpes-
tris enthymia Oberholser. Nous avons recueilli toute une série
d'alouettes ordinaires la plupart desquelles se rapprochaient plutôt
d'enthymia, surtout celles recueillies sur les prairies dans la partie
est de la région que nous avons visitée ; tandis que les alouettes col-
lectionnées sur les plaines alcalines, ou de broussailles de sauge,
dans l'ouest de la Saskatchewan et dans l'Alberta, se rapprochaient
plutôt de l'espèce leucolœma. Cette nouvelle espèce, décrite en
1902 par M. Oberholser, et premièrement notée en 1895, dans le
Dakota du nord par le Dr Bishop, semble être bien déterminée, et
mérite qu'on la reconnaisse comme l'oiseau de la région des prai-
ries du nord; mais comme elle n'a pas été formellement acceptée
jusqu'à présent, je dois classer nos oiseaux comme appartenant
à bteiicolœma. {A. C. Béni.)
Si l'on reconnaît cette classification comme étant bonne, un grand
nombre de mentions s'y rapportant, et classées ailleurs dans ce
catalogue, devront être inscrites sous ce titre.
474b. Alouette des prairies.
Otocoris alpestris praticola. Hensh. 1884.
En été l'alouette des prairies se trouve dans le sud du Canada à
partir du Manitoba jusqu'à la rive nord du golfe St-Laurent. Des
oiseaux- reproducteurs ont été examinés venant de la baie Château,
Labrador, de la Pointe-Gatineau, province de Québec, d'Ottawa, de
Kingston, de Toronto, de Lorne Park, du comté de Peel, de Brace-
bridge, de Windsor, de Kenora et de Rat Portage, Ontario, ainsi que
de Carberry, du Boggy creek, et de Big Plain, Manitoba. {Oberholser .)
Cet oiseau ressemble à leucolœma en miniature; il a le plumage un
peu plus foncé, et le menton d'un jaune pâle, rarement clair, mais
souvent blanc. Les oiseaux d'automne semblent porter plus de ta-
ches linéaires sur la poitrine que ne le font les autres espèces, mais
ceci n'est pas un trait caractéristique constant. Cette alouette
semble s'être répandue graduellement à l'est à mesure que les arbres
dans les forêts ont été abattues, et nous pouvons très bien comprendre
pourquoi elle se rapproche plutôt de leucolœma que d'alpestris.
Cependant, en allant vers l'ouest, nous trouvons une gradation directe
entre cette espèce et arenicola, et cette dernière devient direc-
tement leucolœma ensuite leucolœma par croisement devient alpestris
78870—31
470 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
et quelque part dans les régions de la Saskatchewan, ou dans le
voisinage de Winnipeg, nous allons remarquer, je n'hésite pas à le
dire, des oiseaux-reproducteurs qui pourraient être classifiés comme
appartenant à n'importe laquelle de ces quatre espèces. Des oiseaux-
reproducteurs ont été examinés venant de Toronto, du comté de
Peel, et de Rat Portage, Ontario, ainsi que de Carberry, Manitoba.
(Dwight.)
Un spécimen de cette espèce a été tué, le 14 juillet 1891, à la baie
Château dans le sud du Labrador. C'était probablement un oiseau-
errant mais cela peut indiquer que cette espèce se rend régulière-
ment en été, partout dans l'est de la province de Québec, ainsi qu'aux
bords du détroit de Belle-Isle. (Norton.) Les alouettes des prairies
habitent le district de Montréal en été; on les a trouvées en train de
couver avant que la neige d'hiver ne fût disparue de la terre. Elles
arrivent au mois de février et s'en vont en novembre. (Wintle.)
Cette espèce se trouve accidentellement à Québec. (Dionne.) Elle
passe l'été en nombre dans le district d'Ottawa, y arrivant avant la
fin février, restant tout l'été pour la reproduction, et s'en allant vers
le commencement de novembre. (Ottawa Naturalist, vol. V.) —
Cette alouette abonde et couve dans les districts de Muskoka et Parry-
Sound, y habitant en été. M. Kay dit qu'elle s'est rendue pour la
première fois à Port Sydney en 1887. (J. H. Fleming.) Elle passe
l'été à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H.
Moore.) Ces oiseaux sont devenus très nombreux bientôt après leur
arrivée au commencement de février. Ils abondaient, le 20 février 1900,
particulièrement le long de la rive du lac, ainsi que partout où l'on
voyait des étendues de mauvaises herbes, au-dessus de la neige. On
les voyait aller çà et là par douzaine tout le temps en train de bé-
queter des graines, et de rendre plus gai, par leurs joyeuses chansons,
le paysage voisin. (/. Hughes-Samuel.)
L'alouette des prairies passe l'été en nombre dans le Manitoba, y
couvant en abondance sur la prairie ouverte. (E. T. Setom.) Il
y a probablement trois ou quatre espèces d'alouette dans le Manitoba.
Celle que j'ai l'habitude d'appeler praticola arrive à Aweme vers le 24
février et prend son départ vers le 13 novembre. On en voit quel-
ques individus par intervalles pendant tout l'hiver. Deux spécimens
de praticola ont été déterminés pour moi par la société biologique
des Etats-Unis. On les a tués au commencement de mars. Une
autre espèce arrive en compagnie du plectrophane de Laponie,
que j'ai pris l'habitude d'appeler l'alouette du désert (Criddle.)
\
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 47 1
Notes sur la reproduction. — Cette sous-espèce arrive en février
et mars, et reste tout l'été. Au commencement de février de cette
année (1901) j'ai remarqué un nombre d'alouettes sur la glace, entre
Kingston et l'île Wolfe. Elles sont souvent en compagnie des plectro-
phanes de neige. J'ai vu trois spécimens de l'alouette des prairies
pour la première fois, le 17 février, et un autre, le 28 du même mois,
près de la tête de l'île Wolfe. Ces allouettes sont plus apprivoisées
et plus familières que celles appartenant à l'espèce du nord, et aujour-
d'hui elles couvent en nombre dans l'Ontario. Elles nichent chaque
année dans les cantons de Lansdowne et Escott ainsi qu'aux alentours
de Kingston. En 1895 j'ai trouvé de leurs nids, contenant des œufs,
dont l'incubation était déjà commencée, aussi de bonne heure que
le 29 mars, et les petits étaient en train d'éclore le 23 avril. La
première semaine de ce dernier mois est généralement le moment de
la ponte, avant que la neige soit complètement disparue. J'ai
découpé d'un journal une mention relativement à un nid de cet
oiseau, contenant quatre œufs le 8 mars, sur l'île Wolfe, et bien
souvent les jeunes oiseaux sont éclos avant la mi- avril. Trois œufs
sont généralement pondus, mais à trois reprises, j'en ai trouvé quatre,
et, une fois le 13 avril 1899, cinq. Il y a relativement peu d'années
cette espèce était inconnue comme oiseau-reproducteur dans l'est
d'Ontario. {Rév. C. J. Yoimg). Le 12 mai 1882 pendant que
nous étions campés à huit milles au sud de Brandon j'ai fait lever
une petite femelle de son nid, à mi-chemin entre notre tente et le feu,
à dix pieds de nous. Elle s'est sauvée avec beaucoup de répugnance,
mais elle a continuée de rester attentivement tout près, courant çà et là
parmi les touffes d'herbe à côté du feu, et revenant chaque fois
qu'elle osait. A l'aube grise elle y était encore accroupie sur son
nid, et, lorsque je me suis approché d'elle, en allant rallumer le feu,
elle s'en est allée encore une fois, mais est revenue immédiatement
avec son compagnon, et alors je les ai vus distinctement pour la
première fois. Elles étaient deux alouettes à hausse-col noir.
Encouragée, sans doute, par la présence de son compagnon, elle
s'est rendue à son nid où elle s'est accroupie de nouveau, malgré
que je ne fusse qu'à cinq pieds d'elle. Nous avons fait frire notre
lard au-dessus d'un feu vif, et j'ai eu soin de ne faire de mal,
ni aux oiseaux, ni au nid. Ayant fini notre déjeuner, nous avons
éteint le feu et nous sommes partis avec notre tente et nos chevaux,
laissant les oiseaux remplir leur devoir en paix. Le nid contenait
78870— 31^
472 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
trois œufs bruns; il était enfoncée dans la terre, et construit d'herbes
et de fibres, le tout garni de deux ou trois grandes plumes. {E. T.
Selon). On peut trouver l'alouette des prairies à partir du mois de
janvier jusqu'au mois d'octobre. Elle est généralement rare en
novembre et décembre. Elle couve très tôt dans la saison. On a pris
de ses œufs au mois de mars, et, le 25 avril 1900, une couvée de jeunes
oiseaux, capables de voler, ont quitté le nid. Pendant une saison
elle produit deux, et probablement trois couvées. Une fois j'ai
trouvé les jeunes actuellement sortis de l'œuf pendant le mois de mars.
{W. E. Saunders). On trouve le nid de cette espèce dans les champs;
il est placé dans un trou creusé dans la terre par l'oiseau, et se
compose d'herbes sèches garnies de duvet végétal. Le bord du
nid est au niveau de la terre; il est caché quelquefois sous de grosses
herbes. Le diamètre de l'extérieur est de 3 à 4 pouces, et la hauteur
de 2.50 à 3 pouces, tandis que le diamètre de l'intérieur est de 2.50
pouces et la profondeur entre 1.50 et 2 pouces. J'ai trouvé des
œufs couvés aux alentours d'Ottawa, le 6 avril, et des œufs frais
le 7, et des oisillons à la fin même du mois seulement. {A. L.
Garneau). Cet oiseau se niche sur l'île de Toronto, ainsi -que sur
le banc de sable de Toronto, dans la baie d'Ashbridge. Il pond
ses œufs rarement avant la mi-mai, car, lorsqu'on a trouvé des nids
de l'alouette à hausse-col noir à la fin mars et dans la première semaine
d'avril pendant que la neige était encore sur la terre, on a démontré
que les œufs appartenaient à alpestris et non pas à praticola.
Cette espèce couve en grand nombre dans le Manitoba. Elle est
remplacée dans le nord de la Saskatchewan, ainsi que dans l'Alberta
par l'alouette ordinaire pâle. {W. Raine). Cet oiseau construit son
nid par terre dans un trou profond, à Ottawa. Ce nid est contruit
d'herbe et garni d'herbe fine, de crin de cheval, et de plumes.
Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d'un blanc grisâtre
tacheté de violet brunâtre. {G. R. White). On trouvera encore des
mentions, relativement à la reproduction de cet oiseau, dans VOtiawa
Naturalist, vol. XIV, p. 23; XVI, p. 226, et XX, p. 40.
474c. Alouette de montagne.
Otocoris alpestris leucolœma (Coues).
Cette espèce se répand, en été, depuis la latitude 49° nord, sur le
côté est des Montagnes Rocheuses jusque dans l'Alberta. On a
examiné des types non reproducteurs venant de Calgary, Alberta,
et de Medicine Hat, Saskatchewan. {Oherholser) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 473
Pendant mon voyage à travers la prairie j'ai trouvé cette espèce
répandue partout au sud de la latitude 50°, depuis le centième méridien
jusqu'au i I4ème, à la base des Montagnes Rocheuses. Les spécimens
que nous avons pris dans le nord comprennent trois à Indian-Head,
Saskatchewan, pris entre le 7 et le 12 avril 1892; et quatre autres
à Medicine Hat, pris entre le 6 avril et le 2 mai 1894. Cette espèce
ainsi que le bruant de McCown et celui au collier châtain se trouvaient
extrêmement communs sur la prairie, au sud de la voie du chemin
de fer Canadien du Pacifique, et se fréquentaient constamment les
uns les autres par bandes. {Macoun).
Notes sur la reproduction. — L'alouette du type Alpestris
est un des oiseaux qui reproduit généralement au moins deux fois
chaque saison, un fait qui en partie explique la raison pourquoi les
individus de cette espèce surpassent en nombre ceux des espèces avec
lesquelles ils sont associés. J'ai déjà fait allusion à la ponte très
précoce, qu'on a constaté, et je n'ai qu'à ajouter que la période
de la reproduction est prolongée tout le mois de juillet. J'ai vu de
jeunes oiseaux au vol en juin , et j'ai trouvé des œufs frais pendant la
dernière moitié de juillet. En effet, pendant tous les mois d'été, on
voit, partout en bandes, les vieux oiseaux qui se mêlent aux jeunes à
tous les degrés de croissance. On ne voit pas, cependant les grandes
volées avant la fin de l'été lorsque tous les jeunes sont arrivés à leur
maturité, et les vieux oiseaux, ayant fini de les élever, ont mué. Les
jeunes de la première couvée perdent bientôt le drôle de plumage
tacheté dont ils sont d'abord vêtus. Les jeunes de la deuxième couvée
changent le leur vers le moment de la mue des vieux oiseaux On
n'entend que rarement leur chant mélodieux et si agréable après le
mois de juin. Le nid de l'alouette de l'espèce alpestris peut se
trouver partout sur la prairie ouverte. Il est petit et ne consiste qu'en
une légère dépression dans le sol, garnie de quelques tiges d'herbes
desséchées. Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, mesurent près
d'un pouce de long sur trois-cinquième d'un pouce de large, et ils
varient beaucoup quant à leur contour. Leur couleur, ressemblant
beaucoup à celle des matériaux desséchés du nid, aide facilement à les
cacher dans le brun grisâtre de celui-ci, car ces œufs sont complèie-
ment et uniformément pointillés de brun clair. Les œufs ainsi que
les jeunes oiseaux, comme ceux d'autres petites espèces, lorsqu'ils se
trouvent dans un nid par terre dans cette région, deviennent souvent
la proie des renards, des blaireaux, et des belettes, sinon aussi des
474 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
gophers. (Cônes). On a enlevé et examiné de nombreux nids
pendant une tournée en voiture de 500 milles en 1895, et ils avaient
tous les mêmes caractéristiques, étant toujours par terre dans un
petit trou garni d'herbe sèche et contenant de deux à quatre œufs
chacun. Ce dernier semblait être le nombre habituel. (Macoun).
47 ^g. Alouette rayée.
Otocoris alpestris stringata — Hensh. 1884.
Je crois que cette espèce se trouve dans la Colombie-Britannique,
mais je n'en suis pas certain. (Divight). On la remarque à l'ouest de
la chaîne Côtière. M. W. B. Anderson l'a prise au Fort Simpson. On
la voit aussi au goulet Burrard. (Fannin). C'est un oiseau-migra-
teur au printemps, et à l'automne partout dans la vallée du Fraser
inférieur, y couvant sur les sommets des montagnes au-dessus de la
région boisée. (Brooks). M. Oberholser ne fait point de mention de
la présence de cette espèce dans la Colombie-Britannique.
474i, Alouette noirâtre.
Otocoris alpestris merrilli — Dwight. 1890.
En été on trouve cette espèce jusqu'au sud de la Colombie-Britan"
nique. On en a examiné des spécimens venant de Chilliwack, de
Kamloops, d'Osoyoos, d'Ashcroft, et du lac Sumas. {Oberholser).
Des spécimens de cette espèce, en plumage de reproduction, ont été
examinés venant d'Ashcroft, et de Kamloops, Colombie-Britannique,
ainsi que des oiseaux non-reproducteurs venant de Chilliwack.
{Dwight). On en a observés seulement à l'intérieur, dans les endroits
propices. On a trouvé quelques couples appartenant à cette espèce,
en train de couver sans doute, au mois de juillet, sur une montagne
près d'Ashcroft, Colombie-Britannique. {Streator). On a remarqué
que cette alouette couvait, au mois de juin 1889, à Spence Bridge,
ainsi qu'aux bords de certains étangs alcalins à dix milles au sud de
Kamloops, Colombie-Britannique. Le 24 juin on en a pris un jeune
mâle à Kamloops. {Spreadhorough). On en a pris à Chilliwack,
Colombie-Britannique. {Brooks).
474k. Alouette de Hoyt.
Otocoris alpestris hoyti — Bishop. 1896.
En été cette espèce se répand dans l'Amérique britannique du
Nord depuis ia côte ouest de la baie d'Hudson jusqu'à la vallée du
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 475
Mackenzie, puis au nord jusqu'à la côte Arctique, et au sud jusqu'au
lac Athabasca. On a examiné des oiseaux-reproducteurs de cette
espèce, venant de Fort Resolution et de l'île Big, sur le grand lac des
Esclaves; d'autres aussi ont été examinés venant de la côte Arctique, à
l'est de Fort Anderson et de la baie Franklin; de l'île Depot et de
Fort Chipweyan sur le lac Athabasca, et d'autres encore venant des
rapides Grand de la Saskatchewan ; de Fort Churchill, sur la baie
d'Hudson, et du cap Eskimo, à 50 milles au nord de Churchill. On
a examiné aussi des oiseaux non-reproducteurs de cette espèce venant
de Calgary, Alberta, ainsi que d'Indian Head, Saskatchewan. (Ober-
holser). En 1907, cette alouette était commune partout sur les
Barrens et au nord jusqu'au lac Aylmer. {E. T. Selon).
D'autres mentions, se rapportant à cette espèce et classées ailleurs
devraient, sans doute figurer sous ce titre.
FÔMiLLE XL. CORVIDy^, Corneilles, Geais, Pies.
CXCII. PICA. Brisson. 1760.
475. Pie d'Amérique.
Pica pica hudsonia (Sab) Jordan) 1884.
La pie d'Amérique se trouve accidentellement à Montréal. Vers
l'année 1883 on en a tué une a Chambly, à vingt milles au sud-est
de Montréal. {Wintle). Je sais que l'on en a pris plusieurs à Kings-
ton, Ontario. Cette espèce se rend régulièrement le long de la côte
est du lac Supérieur, et il est probable qu'elle y habite. M. Kay
en a \ai une pendant l'été de 1898, à Port Sydney, dans le district du
Muskoka. (/. H. Fleming). Le 12 mars 1898, M. Charles M.
Clarke de Kingston, Ontario, a remarqué une pie près d'Odessa
et, depuis ce temps là, on en a tué deux spécimens que l'on a envoyés
au taxidermiste. (C H. Clarke, M.D., dansVAuk, Vol. XV, p. 274).
On n'a pas vu de pies dans la région de la rivière Rouge, et si,
par hasard, il y en avait je doute fort de leur présence aussi loin
à l'est que la rivière elle-même. Cependant on en a remarqué
très souvent, pendant la deuxième saison à différents endroits sur
le Missouri supérieur et la rivière Milk, et de là jusqu'aux Montagnes
Rocheuses. Le ler juillet on a pris de ces oiseaux, revêtus de leur
premier plumage, près de l'embouchure de la rivière Milk, et, pen-
dant la première semaine d'août on a remarqué, dans les montagnes
476 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Sweet Grass, des spécimens un peu plus d'un pied de long, qui
n'avaient pas encore tout leur plumage. {Coues).
Cette espèce a été autrefois très commune dans la plus grande
partie du Manitoba ainsi que dans l'est de la Saskatchewan mais,
depuis quelques années, on l'a remarquée seulement comme oiseau-
errant dans ces deux provinces. (£. T. Selon). Elle est très rare
à Aweme, Manitoba. Dans le temps elle avait l'habitude de couver
à environ vingt milles d'ici, mais depuis quelques années on n'en
voit plus. (Criddle). La seule preuve que nous ayons de la présence
de cet oiseau dans la Saskatchewan, se trouve dans la mention sui-
vante écrite par M. le Docteur Bishop: «Le 19 juillet j'ai trouvé
le nid abandonné d'une pie, à env'ron 8 pieds de terre, dans un bos-
quet de saules dans la forêt Big Stick. M. Dwight est monté assez
haut pour constater que le nid était en forme de dôme. (A. C.
Bent.) Cette espèce se trouve nombreuse sur les prairies à l'in-
térieur de l'Amérique britannique, mais il n'y a que quelques oiseaux-
errants qui se répandent plus à l'est que le lac Winnipeg. La pie
d'Amérique ne s'en va pas entièrement des plaines de la Saskatchewan,
même pendant l'hiver, mais elle s'y trouve beaucoup plus nombreuse
en été. (Richardson) . Elle est rare; on n'en a remarqué que deux,
et tué une autre, un mâle, pendant cinq ans, près des confluents
de la Saskatchewan. {Couheaux). Le 6 mai 1892 on en a vu une à
Indian Head, Saskatchewan, et, au mois d'avril 1894, un sauvage
en a tué une autre. On en a vu des spécimens à Medicine Hat,
Saskatchewan. Au mois de mai 1895, quelques-unes de ces pies
ont été remarquées aux confluents du creek Old Wives, et on y
a trouvé des nids dans les arbres, en montant le bras ouest, ainsi
que celui du sud. On a vu un de ces oiseaux à la traversée de la
rivière des Français, le 22 juin; on en a vu aussi à East End Post,
et au creek Farwell où cette espèce couve. Cette pie se trouvait
commune aussi sur le Lee creek, près de Cardston, ainsi qu'au
lac Waterton dans les Montagnes Rocheuses, Alberta. Elle se ren-
dait en bandes aux environs des cascades dans le passage Crow's-
nest, ainsi qu'au sud de Calgary, Alberta. On en voit de temps en
temps, en hiver, à Banff, dans les Montagnes Rocheuses. Au mois
de mars on en a vu en nombre à Revelstoke, Colombie Britannique,
et encore d'autres, en juin 1889, à un endroit à 10 milles au sud de
Kamloops mais pendant les mois d'avril et mai on ne les a pas re-
marquées. Quelques spécimens de cette espèce ont été observés
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 477
dans les montagnes, à Spence Bridge, Colombie-Britannique, ainsi
qu'à Agassiz, en 1889. Le 20 août on en a remarqué à la ferme
McGuire (McGuire's ranch) près de Chilliwack, Colombie-Britan-
nique, et à l'automne de 1901, elles étaient communes à Huntington
et à Chilliwack. J'en ai vu un couple, au mois de mai 1904, à Elko,
Colombie Britannique. En 1905, quelques-unes couvaient près de
Midway, Colombie Britannique, et, au lac Osoyoos, il y avait des
jeunes capables de voler avant le ler juin. Cette espèce était com-
mune le long de la rivière Similkameen, ainsi qu'à Penticton, Colom-
bie Britannique. (Spreadborough). Elle fréquente le côté ouest
des montagnes au nord des rivières Lewis et Pelly. On ne l'a pas
remarquée dans la vallée du fleuve Mackenzie. (Ross). Elle
est commune partout, et elle couve aux environs d'Ashcroft,
Colombie-Britannique. {Streator). La pie d'Amérique habite
partout en grand nombre. Elle couve à l'est de la chaîne du littoral,
et à l'ouest seulement en hiver. C'est un oiseau-migrateur errant
sur l'île de Vancouver. (Fannin). Cette pie est commune dans
la vallée inférieure du Fraser, y arrivant en août et s'en allant
au mois d'avril. Elle passe l'hiver en assez grand nombre dans
le Cariboo, Colombie Britannique, ainsi qu'en abondance au lac
Okanagan, Colombie Britannique. {Brooks). Elle est bien répandue
partout dans l'intérieur, mais on ne la trouve nulle part aussi com-
mune que dans la vallée de l'Okanagan, près de Vernon, Colombie-
Britannique. (Rhoads). On en a pris, entre octobre et décembre
1897, six spécimens à Kaluk, sur l'île Kadiak. Elles y étaient en
grand nombre et se nourrisaient de poissons morts. (Grinnell).
Cet oiseau a été remarqué dans tous les endroits visités dans l'Alaska,
et il habite partout où on le trouve. {Figgins). On en a observées
à de nombreux endroits à la base de la péninsule d'Alaska. (Osgood,
Anderson). Les mineurs à Sunrise City, sur le goulet Cook, Alaska,
nous ont dit que l'on avait, à plusieurs reprises, remarqué des pies
dans les v^oisinages, mais nous n'en avons pas observées dans cet
endroit ou même ailleurs sur le goulet. En 1892, M. Townsend en a
pris des spécimens dans le port Graham. (Osgood et Heller). Cette
espèce habite, en grand nombre, le long de cette partie du littoral
qui s'étend à l'est et au sud des îles Shumigan. Elle abonde sur
l'île Kadiak, ainsi que dans le voisinage de Sitka. Au nord des mon-
tagnes d'Alaska, elle se trouve relativement rare, mais on en a prise
à Fort Reliance sur le Yukon supérieur, presqu'au cercle arctique.
(Nelson). Plusieurs négociants du district du Yukon supérieur ont
478 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dit que cette espèce n'est pas rare dans le voisinage de Fort Yukon,
et qu'elle se trouve même un peu plus commune en montant le fleuve.
{Turner).
Notes sur la reproduction — On a trouvé deux nids de cette
espèce, le 1er juin, dans un érable vert à feuille cendrée, un peu
en aval des confluents de Old Wives creek, Saskatchewan. Ni l'un
ni l'autre ne contenait d'oeufs. Les nids étaient bien gros et près de
deux pieds de hauteur chacun. La base était construite de grosses
brindilles, et puis garnie à l'intérieur d'environ un pouce d'épaisseur
d'argile, cette coupe ayant un diamètre de huit pouces au moins.
Celle-ci était garnie ensuite de radicules fines, et de petites brindilles
de saule à une profondeur de deux à quatre pouces. Le tout était
couvert d'un dais de grosses brindilles, laissant un trou assez grand
pour que l'oiseau pût entrer et sortir sans abimer sa queue. {Macoun) .
La pie d'Amérique couve dans les bosquets de saules à Penticton,
Colombie-Britannique. (Spreadborough) .
CXCIIL GYANOCITTA. Strickland. 1845.
477. Geai huppé.
Cyanocitta cristata (Linn.) Strickl. 1845.
Le geai huppé est un oiseau-migrateur, en été, dans Terreneuve,
mais il n'y est pas commun. (Reeks.) Il habite la Nouvelle-Ecosse
en nombre. (Downs.) On le voit vers le commencement du printemps
dans le comté de Cumberland, Nouvelle- Ecosse. (C. H. Mor-
rell.) Il habite en nombre à Sydney sur l'île du Cap-Breton. {C.
R. Hart.) Ces oiseaux habitent la Nouvelle-Ecosse en nombre. Ce
sont de grands destructeurs d'oeufs, et de jeunes oiseaux. {H. F.
Tufts.). Le geai huppé était assez commun à Baddeck, ainsi
qu'à Margaree sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse, pendant
le mois de juillet 1898. Le 23 juin 1888 on en a vu un couple à la
pointe Brackley sur l'île du Prince-Edouard. {Macoun.) On a
remarqué une petite volée à l'anse Plaster, près de Port Hawkesbury,
sur l'île du Cap-Breton, mais pas ailleurs. {Brewster.) Il n'abonde
pas sur l'île du Prince-Edouard et on ne le voit que de temps en
temps. {Dwight.)
Cet oiseau habite en grand nombre le Nouveau-Brunswick.
{Chamberlain.) Il est commun dans la vallée de la Restigouche, Nou-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 479
veau-Brunswick. {Brittain et Cox.) Il est commun dans la pro-
vince de Québec, on en a pris à Beauport. (Dionne.) Au mois d'août
1858 il abondait partout, mais particulièrement à la ferme Hamil-
ton, comté d'Argenteuil, province de Québec. (D' Urban.) Ce geai
est commun bien que de passage à Montréal. Je l'y ai observé aux
mois de mars, mai, juin, septembre, octobre, novembre et décembre,
et il est probable que quelques-uns passent l'hiver aux alentours.
(Wintle.) Il habite en permanence à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. Très souvent il détruit des œufs, ainsi que des
jeunes oiseaux, mais il est très timide lorsqu'il s'agit de son propre
nid, et, pendant la saison de la reproduction, c'est-à-dire depuis le 20
mai jusqu'au 20 juin, il est très tranquille. {W. H. Moore.)
Le geai huppé est commun et habite, en permanence, le district
d'Ottawa. Il s'y trouve en plus grand nombre pendant l'été. {Ot-
tawa Naturalist, vol. V.) En hiver on en voit beaucoup le long du
St-Laurent, où quelques-uns y couvent. J'ai observé son nid dans
les comtés de Leeds et Renfrew. La ponte a lieu vers la mi-mai.
J'ai remarqué cet oiseau couvant sur les îles de la Madeleine. {Rév.
C. J. You7ig.) Il habite à Toronto, Ontario, où il se trouve parfois en
abondance. C'est un des oiseaux les plus nombreux qui habitent
les districts de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.) Au mois
de juin 1904, il était commun à Missinabi, Ontario. (Spreadborough.)
Il abondait à Pembina, mais on ne l'a pas remarqués à l'ouest de
cet endroit. (Coues.) En été il habite en assez grand nombre toutes
les parties boisées du Manitoba, et il y en a beaucoup qui se retirent
aux endroits fortement boisés en hiver. {E. T. Seton.) On en a vu
plusieurs individus dans les bosquets de qiierciis macrocarpa à West
Selkirk, Manitoba. (Preble.) En été ce très beau geai se rend dans
les territoires du Nord-Ouest jusqu'à la latitude 56°, mais il s'ap-
proche rarement de la baie d'Hudson. (Richardson.) On en a pris
à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. {Dr R. Bell.) J'en ai vu un
spécimen empaillé à la résidence du maître des postes près de Chema-
wawin, aux bords des rapides Grand de la Saskatchewan. Cet oiseau
avait été tué par un sauvage et empaillé par Madame King la fem-
me du maître de postes. {Nutting.) Ce geai habite le Manitoba
en très grand nombre et, en 1906, on l'a remarqué partout le long du
chemin de fer Grand-Tronc- Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à Ed-
monton, Alberta. {Atkinson.) Il habite en assez grand nombre,
mais on le voit plus fréquemment en hiver le long des bords boisés de
480 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
la Saskatchewan, ainsi que dans les parties fortement boisées des prai-
ries. (Couteaux.) Le 22 mai 1888, cet oiseau n'était pas rare, ni aux
alentours d'Athabaska Landing ni en montant l'Athabaska jusqu'à la
petite rivière des Esclaves. On en a pris un spécimen sur la rivière
Clearwater, à trois milles en amont de Fort McMurray dans la latitude
56° 30', et il est tout à fait commun, dit-on aux environs du lac Isle
à la Crosse, où il passe l'hiver. (/. M. Macoun.) Le 8 juin 1897
on a remarqué un spécimen en train de manger un jeune oiseau à
Edmonton, Alberta. Ce spécimen était le seul que l'on ait vu. En
1903, on a observé un couple à l'embouchure de la petite rivière des
Esclaves, Alberta. {Spreadborough.)
Notes sur la reproduction. On a trouvé le geai huppé dans
une pruche, où il avait construit son nid, près de Beechwood, Ottawa.
Ce nid consistait de brindilles garnies de petites pailles, d'herbe et
de duvet. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'une couleur d'ar-
gile avec des taches brunes. (G. R. White.) Il habite en nombre à
Aweme, Manitoba, et construit son nid dans des buissons et des
arbres, à une hauteur de 6 à 20 pieds de terre. (Criddle.)
478. Geai de Steller.
Cyanocitta stelleri (Gmel.) Strickl. 1845.
Au mois de mai 1889 cet oiseau était commun dans le voisinage de
Hastings, et d'Agassiz, à l'ouest de la chaîne Côtière, Colombie-
Britannique. Pendant l'été de 1901, il abondait aux alentours de
Chilliwack et de Huntingdon, Colombie-Britannique. En 1905 il
était commun le long de la route Hope ainsi qu'aux bords de la vi-
vière Skagit, Colombie-Britannique. Il habite en très grand nombre
partout dans l'île de Vancouver, y faisant son nid à la fin avril.
(Spreadborough.) Ce geai est très répandu à l'est et à l'ouest de
la chaîne Côtière. Il couve dans l'île de Vancouver, ainsi que
sur la terre ferme de la Colombie-Britannique. (Fannin.) Il habite
en grand nombre, la vallée du Fraser inférieur, Colombie-Britannique.
(Brooks.) On le trouve seulement sur la côte et à l'ouest de la chaîne
Côtière. (Rhoads.) Il était commun le long de la lisière du bois
près du littoral à tous les endroits où je suis débarqué, dans le voi-
sinage de Sitka, Alaska. (Grinnell.) M. C. H. Townsend en a pris
plusieurs spécimens dans le port Graham, sur le goulet Cook, Alaska.
Nous n'en avons pas remarqué dans Turnagàin Arm, qui est en amont
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 481
du port Graham, sur le goulet. (Osgood et Heller.) M. Osgood a
trouvé le corps d'un oiseau de cette espèce, dans les bois à Haines
Mission, sur la canal Lynn. (Bishop.) Les spécimens recueillis
par M. Figgins à Homer, ainsi qu'au creek Sheep, Alaska, et ceux
collectionnés par M. Andersen à Seldovia, sont classés comme appar-
tenant à C. stelleri par le comité A. 0. U., malgré que M. Chapman
les décrive comme appartenant à une nouvelle sous-espèce, appelée
C. Stelleri borealis.
478c. Geai à tête noire.
Cyanocitta stelleri annectens. (baird) ridgw: 1880.
Un spécimen appartenant à cette espèce a été tué par M. Drummond
dans les Montagnes Rocheuses, à environ la latitude 56°. {Richard-
son.) On n'a remarqué ce geai qu'aux endroits très élevés dans les
montagnes près de Ducks, Colombie-Brtiannique. (Streator.) On
le trouve à l'est de la chaîne du littoral ainsi que dans les districts
des Montagnes Rocheuses. {Fannin.) Au mois d'août 1885 on
a pris cet oiseau à Glacier dans les montagnes Selkirk. Il y était
nombreux en ce moment. Très de bonne heure au mois d'avril
1890, pendant que la neige couvrait la terre, ces oiseaux se trouvaient
par grandes volées. Un peu plus tard ils se sont dispersés et se sont
retirés aux montagnes à Revelstoke, Colombie-Britannique, pour y
couver. On en a vu une famille, le 19 juin 1890, à Robson, sur
la rivière Columbia. Parmi les spécimens que l'on a pris il y a
quelques-uns qui s'approchent en apparence du geai à huppe longue,
ayant la tache blanche très grosse au-dessus de l'œil, et une autre
sur le front de couleur bleue et blanche. On en a remarqué à Trail,
ainsi qu'à Waneta, Colombie-Britannique, pendant l'été de 1902,
mais ils n'y étaient pas communs. En 1904 ils se trouvaient nom-
breux autour des cabanes des bûcherons à Fernie, Colombie-
Britannique. Au mois d'avril 1905, on en a vu un à Midway,
Colombie-Britannique, mais plus tard on en a remarqué en nombre
à Sidley, à l'ouest de Midway, où ils couvaient. On n'en a vu que
quelques-uns à Penticton, Colombie-Britannique, au mois d'avril
1903. (Spreadboroiigh.) On en a pris seulement une fois à Chilli-
wack, Colombie-Britannique. Cet oiseau passe l'hiver en grand nombre
dans le Cariboo, Colombie-Britannique, ainsi qu'au lac Okanagan.
(Brooks.) Il se rend à l'est de la chaîne du littoral, ainsi que dans
les régions des Montagnes Rocheuses, situées dans la Colombie-Bri-
482 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
tannique. {Fannin.) Bien que de nombreux spécimens de l'inté-
rieur soient entre les deux espèces, ils se rapprochent tous plutôt
de ((annectens )) que de uStelleri)). (Rhoads.)
478d. Geai des Iles de la Reine Charlotte.
Cyançcitta stelleri carloUœ. osgood, 1901.
On trouve cet oiseau sur les îles de la Reine Charlotte, Colombie-
Britannique.
MM. W. H. Osgood et E. Heller ont pris un spécimen typique,
le 17 juin 1900, au goulet Cumshewa, sur l'île Moresby, l'une des
îles du groupe Queen Charlotte, Colombie- Britannique.
Au mois d'août 1895 ce geai était assez commun à Skidgate, îles
Queen Charlotte. (Kermode.) On en a pris un spécimen à Howkan,
sur l'île Prince of Wales Alaska. {Ridgway.)
CXCIV. PERISOREUS Bonaparte. 1831.
484. Geai du Canada.
Perisoreus canadensis. (linn) bonap. 1858.
Le geai du Canada était commun en 1896, depuis Missinabi
sur le chemin de fer Canadien du Pacifique en descendant la rivière
Moose, et à travers l'Ungava jusqu'à la baie du même nom, ainsi
qu'en allant vers le nord en 1904 jusqu'au cap Henrietta Maria,
sur la côte ouest de la baie d'Hudson. {Spreadborough.) Il habite
la Nouvelle-Ecosse en grand nombre. {Downs.) Il passe l'hiver
dans le comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse, y paraissant sans
crainte, et cherchant des fragments de nourriture autour des maisons.
J'en ai vu portant de l'herbe dans leur bec vers la fin mars. Ils
couvent évidemment au mois d'avril. (C. H. Morrell.) On en a
remarqué quelques-uns à Baddeck, sur l'île du Cap Breton. {F. H.
Allen.) Cet oiseau habite en nombre à Sydney, sur l'île du Cap
Breton, mais je n'ai jamais trouvé personne qui a vu son nid. (C
R. Harle.) Il est assez commun dans les endroits reculés de la
Nouvelle- Ecosse. {H. F. Tufts.) Il habite, en grand nombre, le
Nouveau- Brunswick. {Chamberlain.) Ce geai est assez commun
dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et
Cox.) Il abonde sur l'île d'Anticosti, qu'il habite. (Brewster.) On
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 483
le trouve toute l'année au lac Mistassini dans le nord de la pro-
vince de Québec. (/. M. Macoun.) Il est répandu dans la
province de Québec, on en a pris à Beauport. {Dionne.) En été
on ne le remarque que dans les bois; au mois d'octobre il
approche les endroits peuplés autour de Grenville, Québec.
{D' Urban.) Ce geai est un oiseau de passage; il ne se montre qu'en
petit nombre dans le district de Montréal et, venant du nord, il
nous visite à l'automne, bien que je l'aie remarqué au printemps.
{Wintle.) Il habite en permanence à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick, mais il y devient rare. Je n'ai jamais trouvé
un nid appartenant à cet oiseau, mais, vers la fin mars, j'ai vu celui-ci
en train d'apporter des matériaux pour en faire un. Il a enlevé
de la laine et de la paille d'un nid du rouge-gorge, et d'un jaseur
de cèdre. {W. H. Moore.)
Le geai du Canada ne se rend que rarement dans le voisinage
immédiat d'Ottawa, bien qu'il soit commun dans les montagnes
au nord de la ville. {Ottawa Naturalist, Vol. V). En 1903-4 on
en a remarqué à plusieurs endroits près d'Ottawa, Ontario. On
en a vu pour la première fois le 28 septembre; avant le 13 octobre
ils étaient tout près d'Ottawa, et le 15 octobre j'en ai vu trois sur le
«Driveway» dans le centre de la ville. {Rév. G. Eifrig.) Ce geai
est commun le long de l'Ottawa dans le comté de Renfrew, tout près
des cabanes des bûcherons. Il couve de bonne heure au printemps.
J'en ai vu un aussi loin au sud qu'aux environs de Westport, comté
de Leeds, Ontario. Pendant l'hiver de 1905 il était très commun
dans le voisinage de Madoc, Ontario. On en a vu un couple qui
est resté jusqu'au 22 avril ce qui me porte à croire qu'ils
n'allaient pas très loin au nord pour couver. {Rév . C. J. Young.)
Un spécimen de cet oiseau a été pris le 9 novembre 1901, à Aylmer,
Ontario. (/. H. Ames.) Pendant l'hiver de 1839-40, une immi-
gration de ces oiseaux en nombres considérables, a eu lieu à Toronto,
Ontario. On n'a plus de mention de ces mouvements avant le mois
d'octobre 1904 lorsqu'une autre immigration a eu lieu dans le sud
d'Ontario, et on a pris de nombreux oiseaux à Toronto, ainsi qu'à
d'autres endroits sur le lac Ontario. Il est commun dans le district
de Parry Sound. M. Kay mentionne que ce geai n'habite le Muskoka
qu'en hiver. (/. H. Fleming.) En 1898, à l'automne et en hiver,
on l'a trouvé en très grand nombre à Whitney, près du parc Algonquin,
Ontario. (/. Hughes- Samuel.) On fait mention de sa présence dans
484 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
North Bruce, mais on n'en parle pas dans le district de London.
{W. E. Saunders.)
Cet oiseau se rend à Fort Churchill sur la baie d'Hudson. (Clarke.)
On a signalé sa présence à Norway House, Keewatin et on l'a remar-
qué presque chaque jour entre cet endroit et York Factory. On en
a pris des spécimens sur l'Echimamish, à Oxford House, et à York
Factory et on en a vu plusieurs autres à Fort Churchill. (Preble.)
Le geai du Canada habite les parties boisées du Manito-
ba, surtout dans les conifères. Il abonde davantage dans les parties
du nord de la province. En 1907 on l'a remarqué en grand nombre
partout jusqu'à la lisière des bois, mais on ne l'a pas vu sur les
«Barrens». (E. T. Setom). Il abonde aux rapides Grand de la Sask-
atchewan. {Nutting). Cet oiseau arrive dans la Saskachewan au
commencement de l'hiver, et alors on le voit partout. (Coubeaux).
Il abonde partout dans l'intérieur au nord de la rivière Saskatchewan.
(7. M .Macoun). Il est assez commun dans les forêts d'épinettes
blanches du Manitoba. (Criddle). Il habite, en grand nombre, les
endroits boisés dans le Manitoba. (Atkinson). I^e 11 mai 1892 on
en a vu deux spécimens à Indian Head, Saskatchewan, à partir de ce
moment on n'en a pas vu d'autres. Le 26 avril 1897, j'en ai remarqué
trois à Edmonton, Alberta; ils y étaient en assez grand nombre.
Un cultivateur près de Red Deer, Alberta, a trouvé un nid, con-
tenant des œufs, dans un arbre creux, pendant la première semaine
de mars. Un autre cultivateur, en abattant des arbres près d'Ed-
monton, a trouvé un nid de cet oiseau dans une épinette blanche
pendant la première semaine du même mois. En 1903 cet oiseau
abondait depuis l'embouchure de la petite rivière des Esclaves
jusqu'à la rivière de la Paix Alberta. {Spreadborough) . Ce geai
habite les parties boisées depuis la latitude 56° jusqu'à l'est du
Canada. (Richardson) . On le voit en abondance dans le nord sur
le Mackenzie jusqu'à Lapierre House. (Ross). Il se trouve assez
nombreux dans les régions boisées, même jusqu'à ses limites, au
nord et à l'est, mais nous ne l'avons pas remarqué, ni sur les
«barrens» proprement dits à l'ouest ou à l'est de la rivière Horton
ni même sur la côte arctique. (Macfarlane). Depuis la source
du Yukon jusqu'à l'embouchure de la rivière Tanana, se trouvent
des oiseaux qui représentent, d'une manière presque typique, le
geai que l'on voit dans l'Amérique britannique. (Nelson).
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 485
Notes sur la reproduction. — Quelques couples font leur nid
dans la Saskachewan, et dans l'Alberta. J'ai dans ma possession un
beau nid et quatre œufs, collectionnés par M le docteur George le
5 mars 1899, près d'Innisfail, Alberta. Ce nid se trouvait dans un
saule, à sept pieds de terre. Il est gros et compact, et les parois
ressemblent à du feutre, étant épaissement garnis de mousse, de
laine, de plumes et de crin. M. le docteur George a remarqué
que lorsqu'il a pris les œufs, le thermomètre enregistrait plusieurs
degrés au-dessous de zéro. Le lo mars 1900 M. John Wright a trouvé
un nid de cet oiseau, contenant quatre œufs, à Horn Hill, Alberta.
Ce nid était dans un saule, et sa forme ressemblait à une coupe
profonde. Il était très soigneusement et chaudement garni comme
il a besoin de l'être, car les oisillons sont souvent exposés à une
température de 15° au-dessous de zéro. Le 18 mars 1900 M. le
docteur George a trouvé un nid contenant un seul œuf. Ce nid était
situé aussi dans un saule. Par conséquent on voit que cet oiseau se
reproduit plus tôt que tous les autres oiseaux du Canada, pondant
ses œufs au milieu de mars dans l'Alberta, lorsque le thermomètre
enregistre au-dessous de zéro. J'ai encore une autre couvée d'œufs,
ainsi qu'un nid, collectionnés le 2 avril 1896, dans la Saskatchewan
par M. Hugh Richardson. (W. Raine).
484a. Geai des Montagnes Rocheuses.
Perisoreus canadensis capitalis. Baird. 1873.
On n'a remarqué cet oiseau qu'à la latitude 49° dans les Montagnes
Rocheuses où, cependant, il était commun et, sans doute, couvait.
Les spécimens que l'on a pris dans cette localité font voir certaines
parties foncées de la tête, sur lesquelles on se base pour distinguer
l'espèce capitalis. {Coites). Au mois de juillet 1895 on a remarqué
ce geai sur la montagne Sheep, au lac Waterton, Montagnes
Rocheuses. Pendant l'été de 1891, il était tout-à-fait commun et
couvait à Banff dans les Montagnes Rocheuses. En juillet 1897
il abondait à une hauteur élevée, depuis la montagne Moose, au sud
du passage de la rivière Bow, jusqu'à la passe Crowsnest. On en a
vu au ruisseau Pass près de Robson, Colombie-Britannique, et
l'oiseau était commun dans la chaîne Gold, en 1889. Le 6 juin
1890 on a tué un jeune oiseau au parc Deer, sur le lac Lower
Arrow, Colombie-Britannique. On en a vu un couple, à une altitude
78870—32
486 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de 4,500 pieds, dans les montagnes entre les rivières North Thompson
et Bonaparte. Pendant l'été de 1902 on en a remarqué près de
Cascade, Colombie-Britannique, ainsi que dans la montagne Sophie
sur la frontière à une altitude de 4000 pieds. Au mois de mai j'en ai
observé plusieurs à Elko, Colombie-Britannique. (Spreadborough)
Ce geai passe l'hiver en grand nombre à Cariboo, Colombie-Britannique
J'ai fait mon possible pour en trouver des nids, mais sans succès. Je
crois que la ponte a lieu vers le 25 mars. Cet oiseau est commun en
hiver à des hautes élévations au lac Okanagan, Colombie-Britannique.
(Brooks). J'ai remarqué ces geais au lac la Hache, à Bonaparte, à
Vernon, à Nelson et à Field dans la Colombie-Britannique. (Rhodes)
484b. Geai d'Alaska.
Perisoreus canadensis fumifrons Ridgw. 1880.
Le seul spécimen de ce geai à bec court que l'on a emporté chez nous
est celui tué sur le toit d'une maison à Fort- Franklin. (Richards on) .
C'est la seule espèce du genre Perisoreus que l'on trouve partout
dans la région de Sitka et Kadiak, ainsi qu'en allant de là au nord
le long de la région bordant la côte de la mer de Behring, et à travers
la partie boisée de l'intérieur. On en a pris des spécimens à tant
d'endroits sur la mer de Behring que ce geai semble se rendre partout
où il y a des buissons d'aulnes pour l'abriter. (Nelson). Cet oiseau
se trouve rarement à St-Michael ; on n'y en a pris que deux spécimens
pendant un séjour de trois ans et demi. La plupart de mes spécimens
ont été obtenus à Fort-Yukon, à Anvik, et à Nulato sur le
Yukon. (Turner). On a remarqué le geai d'Alaska partout dans
le voisinage des forêts d'épinettes blanches dans la vallée de la Kowak,
sur le détroit Kotzebue, à partir du delta en allant vers l'est. Il y habi-
tait pendant toute l'année, et se trouvait l'oiseau le plus remar-
quable et le plus familier autour des cabanes, surtout en hiver.
(Grinnell). On en a vus de temps en temps dans le goulet Cook,
Alaska. Un matin une petite volée de ces oiseaux se sont rendus
à notre camp dans les montagnes près de Hope. On en a remarqué
aussi quelques spécimens à Tyonek. (Osgood et Heller). Nous avons
observé cet oiseau pour la première fois à Log-Cabin, et l'avons
noté aussi à Bennett ainsi qu'à Cariboo-Crossing, Colombie-Britan-
nique, et ensuite nous l'avons trouvé commun et généralement par
familles, depuis le lac Marsh jusqu'à Circle-City, Alaska. Ce geai
était moins commun sur le Yukon entre la rivière White et Circle-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 48?
City, qu'il ne l'était plus en amont de ces endroits. J'en ai remarqué
un à 15 milles en amont de Fort-Yukon; j'en ai entendu plusieurs,
le 25 août, à la Station Hendrick, et vu un autre, le 18 septembre,
à St-Michael. (Bishop). Il est assez commun dans la région
boisée sur la péninsule Kenai, Alaska. {Figgins). On en voit au
Sheep creek, ainsi qu'au camp Moose, Alaska. (Anderson). On l'a
remarqué à beaucoup d'endroits sur la péninsule d'Alaska. (Osgood).
Notes sur la reproduction. — Vers le printemps les geais sont
devenus remarquablement isolés, et l'on en voyait de moins en moins
autour du camp. J'ai soupçonné qu'ils allaient nicher avant la mi-
mars, et, par conséquent, j'ai passé beaucoup de temps à les chercher
inutilement. Le 20 mars, pendant que je marchais à la raquette à
travers la vallée j'ai remarqué, par hazard, un couple de geais en
train de voler dans la direction d'un massif d'épinettes blanches, et,
conformément à une habitude qui était devenue pour moi presqu'une
loi dans de pareilles circonstances, je les ai suivis. Pendant quelque
temps je n'ai pas remarqué les oiseaux mais à la fin, j'ai vu un geai,
portant une grosse touffe de duvet blanc dans son bec, et retournant
au vol le long du bois. Sa compagne le suivait un peu en arrière. Je
les ai perdus de vue dans les arbres lointains, mais en suivant à peu
près la direction de leur vol, et en cherchant soigneusement partout
dans les épinettes blanches les plus épaisses, j'ai découvert, par
hazard, leur nid. Il était situé dans une jeune épinette blanche,
couverte de feuilles, qui poussait sur un monticule parmi un groupe
d'arbres plus grands de la même espèce. Le nid était à dix pieds
au-dessus de la neige, et se trouvait peu solide, étant construit de
brindilles sèches d'épinette blanche et de morceaux de duvet et de
plumes qui dépassaient le fond du nid. Bien que je n'aie pas dérangé
le nid le moins du monde, je l'ai trouvé à ma deuxième visite, deux
semaines plus tard, couvert de neige et apparemment abandonné.
Le 10 avril, sur dix geais que l'on a pris, à environ vingt milles
en aval de notre camp d'hiver sur le Kowak, il y avait une femelle
qui portait dans son oviducte un œuf de grosseur naturelle, sans
coquille. Je n'ai cependant, pas trouvé, de nid bien que ces oiseaux
y habitaient, avant le 13 mai, et c'est par hasard que j'ai vu celle-ci.
Elle était à douze pieds de terre dans une petite épinette blanche,
situé sur une petite élévation au lîiilieu d'un groupe d'arbres plus
grands de la même espèce. Il n'y avait pas de «bâtons ni de brindilles
sur la neige au-dessous du nid» comme le raconte M. Nelson pour
78870—32^
488 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
indiquer son emplacement. Il était construit sur plusieurs branches
horizontales ou légèrement penchées, et se trouvait contre le côté
sud du tronc. On pouvait voir le nid d'en bas, mais il ressemblait
plutôt à une tache sombre à cause d'une certaine épaisseur de feuillage
qui l'entourait. L'oiseau était accroupi, sur le nid lorsque je l'ai
découvert. On voyait très visiblement sa tête ainsi que sa queue qui
dépassait le bord et il y est resté jusqu'à ce que je fusse grimpé
jusqu'à quelques pieds de lui dans l'arbre. Alors il s'est envolé
silencieusement et s'est perché sur un nrbre voisin où il s'est tenu
avec son compa^gnon qui l'avait suivi. Ils sont restés tous les deux
dans le voisinage et apparemment se sont peu occupés de moi. Les
deux oiseaux se suivaient l'un l'autre avec enjouement s'interrogeant
d'un ton bas d'après leur manière. Le mâle essayait d'approcher
la femelle en battant ses ailes et en attirant son attention par toutes
sortes d'attitudes coquettes, mais cette dernière se tournait contre lui
tout d'un coup comme si elle allait repousser ses attentions à un
moment si critique. Alors les deux oiseaux s'arrêtaient pour une
minute à moins de six pouces l'un de l'autre, avec leur bec ouvert
pour s'en donner peut-être un coup. Le nid proprement dit était
construit sur une fondation détachée faite de petites brindilles d'épi-
nette blanche. Les parois ainsi que le fond consistaient en un tas de
lichens noirs et fibreux tissés comme du feutre, de beaucoup de petits
morceaux de brindilles d'épinette blanche, de plumes du lagopède et
de la chouette épervière d'Amérique, de bandes d'écorce fibreuse,
et de quelques herbes. L'intérieur du nid était garni avec les matériaux
les plus doux et les plus fins. Le tout était d'une telle qualité qu'il
conservait la chaleur au plus haut degré possible. Ceci était bien
nécessaire quand on pense que l'incubation se passe lorsque la tempé-
rature est au-dessous de zéro. {Joseph Grinnell).
484c. Geai du Labrador.
Perisoreus canadensis nigricapillus Ridgw. 1882.
On remarque ce geai sur la péninsule de Labrador en allant au
nord jusqu'au détroit de Davis, ainsi que sur l'île de Terreneuve.
{Ridgway). Il est commun à différents endroits dans le nord-est du
Labrador, surtout du côté nord jusqu'à Port-Manvers. (Bigelow).-
On le voit le long de la côte et dans l'intérieur en très grand nombre.
Il habite à Fort-Chimo, Labrador, où il couve. (Packard). Il est
commun dans Terreneuve et y reste pendant toute l'année. (Reeks).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 489
En 1899 il abondait et n'était point farouche sur la rivière Humber,
Terreneuve. {Louis. H. Porter).
Notes sur la reproduction.— J'ai dans ma possession un nid et
quatre œufs de cet oiseau, pris le 20 mars 1894 au goulet Hamilton,
Labrador. Le nid que l'on a trouvé dans un mélèze est une belle
construction de brindilles entrelacées, étant, à l'intérieur, compact
et tissé de fourrure, de poils, et de plumes ressemblant à du feutre.
{W. Raine). Un nid, pris par M. A. P. Low, le 25 mars 1894, à
Rigolet, au goulet Hamilton, Labrador, est très gros. L'extérieur se
compose principalement de brindilles sèches, la plupart étant de
mélèze avec quelques-autres d'épinette blanche. L'intérieur est garni
de duvet, de plumes, de poils, de fourrure, et de bandes de l'en-
veloppe intérieure du saule, le tout formant un feutre.
485. Geai d'Orégon.
Perisoreus obscurus (RiDGw) Sharpe. 1877.
Cet oiseau habite en grand nombre partout dans la province.
(Fannin). Il habite les montagnes dominant Chilliwack, Colombie-
Britannique, où il est très répandu. (Brooks). Au mois de mai 1887
on a trouvé cette espèce en train de couver au sommet du mont
Erskine, sur l'île Sait Spring, dans le golfe de Géorgie, Colombie-
Britannique. {Macoun). Ce gaie habite en grand nombre partout
dans la Colombie-Britannique. {Fannin). Il est commun le long de
la route Hope et de la rivière Skagit, Colombie-Britannique, ainsi que
sur les montagnes entre la rivière Skagit et le lac Chilliwack. {Spread-
horoiigh). Cette espèce n'est pas commune sur l'île de Vancouver,
et, en été, on peut même dire qu'elle est rare sur la côte. {Rhoads).
485a. Geai gris du Canada.
Perisoreus obscurus griseiis RiDGW. 1899.
On trouve ce geai dans la Colombie-Britannique ainsi que dans les
états de Washington et Orégon. {Ridgway). Au mois de juillet
1901 il était commun sur le versant des montagnes au lac Chilliwack,
Colombie-Britannique. On n'en a pris qu'un spécimen. {Spread-
horough) .
490 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
CXCV. CORVUS LiNN^us. 1758.
486a. Corbeau du nord.
Corvus corax principalis Ridgw. 1887.
On a pris un spécimen de cet oiseau aux quartiers généraux de
Peary dans l'ouest du Groenland. L'expédition de secours en a pris
aussi un beau spécimen à la baie McCormick, dans l'ouest du Groen-
land. {Witmer Stone). On remarque très souvent le corbeau du
nord sur la terre d'Ellesmere (Ellesmere Land). (£. Bay). Il couve
plus dans le sud que dans le nord du Groenland, et on le remarque
aussi sur la côte de l'est. On en a vu plusieurs couples sur l'île Mel-
ville. Un spécimen venant de l'île Beechey est actuellement dans
la collection Barrow. (Arct-Man). Cet oiseau habite le sud du
Groenland. (Hagerup). Il est commun à certains endroits dans le
nord-est du Labrador, surtout à Port Manvers. (Bigelow). Il abonde
partout dans le Labrador et y couve à Fort Chimo. Le 18 mai on a
remarqué, dans un nid, des jeunes presque complètement emplumés.
(Packard). Le corbeau du nord n'est pas commun dans l'intérieur
de rUngava, mais on le trouve par couples partout dans le pays.
(Spreadborough) . On en a tué un spécimen, et vu d'autres à Port
Burwell, sur le détroit d'Hudson. Cet oiseau couve depuis Norway
House jusqu'à Fort Churchill. (Dr R. Bell). Quelques-uns restent
pendant toute l'année au cap Prince of Wales, sur le détroit d'Hudson,
mais la plupart s'envolent vers le sud au mois de septembre. (Payne).
On trouve ce corbeau en petit nombre partout dans le nord. Un
couple est resté pendant tout l'hiver dans le voisinage de Fullerton,
sur la baie d'Hudson. {A. P. Low). Cet oiseau est commun pendant
toute l'année dans Terreneuve. (Reeks). En 1899 il fréquentait le
long de la rivière Humber, Terreneuve. (Louis H. Porter).
Le corbeau du nord habite la Nouvelle-Ecosse en nomhr e. (D owns) .
Il abonde pendant toute l'année dans la Nouvelle-Ecosse, et il tue
souvent les petits agneaux. (H. F. Tufts). Il est assez commun le
long de la côte nord-est de l'île du Cap-Breton. (Townsend). Il
n'est pas commun en hiver dans le comté de Cumberland, Nouvelle-
Ecosse. On en a vu un couple à Shulee, ainsi qu'un autre couple sur
l'île Partridge, près de Parrsboro. (C. H. Morrell). Il établit sa
demeure et couve sur les falaises le long du littoral près de Sydney,
île du Cap-Breton. Le 22 avril 1901 l'incubation y était déjà com-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 49 1
mencée. (C R. Harte). Au mois de juillet 1898 on en a vu de temps
en temps à Margaree, sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse.
(Macotcn). Ce corbeau couve sur les îles de la Madeleine. (JBishop).
Il habite le Nouveau-Brunswick en assez petit nombre. {Chamber-
lain). Il est assez répandu partout dans le golfe St-Laurent mais n'y
abonde nulle part. {Brewster) . Le 30 mai 1885 on en a tué un
spécimen au lac Mistassini, dans le nord de la province de Québec.
(/. M. Macoiin). Cet oiseau habite en permanence la province de
Québec bien qu'il y soit rare; on en a pris à Beauport. (Dionne).
Il passe l'hiver en petit nombre à Montréal. On le voit de temps
en temps à l'endroit où l'on jette la glace collectionnée dans la ville.
(Wintle). Il ne se rend que rarement au nord d'Ottawa. On le remar-
que de temps en temps près de la ville. (Ottawa Naturalist, vol. V).
C'est un oiseau commun sur les îles de la Madeleine, y couvant dans
les rochers et parfois dans les plus grandes épinettes blanches. Il est
rare dans les endroits cultivés de l'Ontario. J'en ai vu un couple voler
à une grande hauteur près de Combermere, comté de Renfrew, au
mois de janvier. {Rév. C. J. Young). Ce corbeau s'est trouvé autre-
fois en grand nombre le long de la rive nord du lac Ontario, mais on ne
l'y voit plus depuis bien des années. Il fréquente le district de
Parry Sound, mais est plus rare dans le Muskoka. (/. H. Flem-
ing). A l'automne de 1898 j'ai rencontré un ou plus de ces oiseaux
tous les jours pendant un séjour de trois semaines à Whitney, près
du parc Algonquin, Ontario. (/. Hughes Samuel). Il est proba-
ble que les corbeaux du nord ne se rendent plus dans le sud-ouest
d'Ontario à l'exception de ceux qui s'y trouvent de passage. {W. E.
Saunders). En 1904 on a remarqué cet oiseau depuis Missinabi,
Ontario, jusqu'au cap Henrietta Maria sur la baie James. {Spread-
borough). Nous en avons vu plusieurs, le 28 juin, entre le portage
Robinson et le lac Pinc, Keewatin, et le 8 juillet, pendant que nous
descendions la rivière Hill, nous avons remarqué un couple qui volait
autour d'un banc élevé d'argile. A l'exception d'un spécimen observé,
le 30 juillet, à Fort Churchill, nous n'avons plus revu cette espèce.
(Preble).
Le corbeau du nord est rare à Aweme, Manitoba. On ne le remar-
que qu'à l'automne et en hiver à cet endroit. {Criddle). Il se rend
aux lacs du Manitoba très tard en automne, et en nombres irréguliers.
On a noté quelques-uns aux alentours de Portage la Prairie, au com-
mencement de l'hiver. {Atkinson). On en a observés de temps en
492 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
temps sur la frontière, latitude 49°, mais on n'en a pas pris. (Coues).
On le voit en assez grand nombre en hiver. Il est probable qu'il
se niche dans les parties septentrionales. {E. T. Selon). On a
entendu son cri et M. McLean nous a informé qu'une espèce de
corbeau se trouvait assez commune aux Grand rapides de la
Saskatchewan. (Nutting). Ce corbeau habite en permanence les
bords de la Saskatchewan, mais en très petit nombre. On ne le
voit qu'en hiver à l'intérieur ou autour des grands bois. (Couteaux).
Il est rare à Aweme, Manitoba. On ne le remarque qu'à la fin de
l'automne,- ou en hiver. (Criddle). Il visite les lacs du Manitoba à
la fin de l'automne, et en nombres irréguliers. On en a remarqué
quelques-uns aux alentours de Portage la Prairie au commencement
de l'hiver. (Aikinson). Cet oiseau se trouve en très grand nombre
entre Athabasca Landing et la petite rivière des Esclaves. On en
a aperçu un spécimen de temps en temps, sur la rivière Clearwater,
et on en a vu sur le portage Methye en assez grand nombre. Il est
commun entre le lac Methye et Isle à la Crosse, et s'assemble par
volées avec des corneilles sur le lac Buffalo. (/. M. Macoun).
Cet oiseau si bien connu abonde dans les territoires du Nord-Ouest,
et se rend aux îles les plus éloignées de la mer Arctique. {Richard-
son). On le voit dans le nord le long du Mackenzie jusqu'à la côte
Arctique, où il abonde. {Ross). On le remarque en grand nombre
partout aux alentours du grand lac des Esclaves. Une fois j'en ai
vu vingt-huit ensemble sur les «Barrens». {E. T. Selon). Ce cor-
beau abonde à Ford Anderson ainsi que sur les rivières Anderson
et Lockhart inférieure, et, bien que nous n'en ayons par remarqués
sur les côtes de la mer Arctique, il se peut qu'il y couve. {Mac-
farlane). Au mois de mai 1892, on en a vu un spécimen â Indian
Head, Saskatchewan. On en a remarqué d'autres, au printemps
de 1894, à Medicine Hat. En 1903 on en a observés depuis- l'em-
bouchure de la petite rivière des Esclave.-> jusqu'au lac Island,
Alberta. Cet oiseau est apparemment très rare dans les Mon-
tagnes Rocheuses. Pendant l'été de 1891, on n'en a vu qu'un
spécimen à Banfï. Au mois de mai 1890, on n'en a remarqué qu'un
couple à Revelstoke, sur la rivière Columbia. Quelques-uns ont
été observés au parc Deer, lac Lower Arrow, ainsi que d'autres à
Robson sur la rivière Columbia au mois de juin de la même année.
Pendant l'été de 1902 on en a remarqué à Trail, au creek Sheep,
et à Coryell près de la frontière, Colombie Britannique. Un couple
de ces oiseaux couvaient au mois de mai 1904 sur le sommet d'un pré-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 493
cipice très élevé à environ deux milles d'Elko, Colombie Britannique.
Le i6 mai 1905 on en a remarqué un à l'ouest de Midway, et trois
autres à Penticton, au mois d'avril 1903. Pendant l'été de 1901 on
en a observé de temps en temps près de Chilliwack. Ces oiseaux
abondaient à beaucoup d'endroits sur l'île de Vancouver, mais
principalement à Comox et à Nanaimo, aux mois de juin et juillet,
et probablement ils doivent y couver. On en a vu quelques-uns aussi
au détroit Barclay, sur la côte ouest de l'île. (Spreadborough) .
Le corbeau du nord est répandu dans toute la province mais prin-
cipalement dans le nord, et le long de la côte. Il s'y trouve en plus
petit nombre qu'auparavant. (Fannin). Il n'est pas commun
à Chilliwack et il est rnême douteux s'il y habite. Les corbeaux que
l'on trouve au sommet de la chaîne Côtière et qui descendent dans
la vallée en hiver, sont plus grands que ceux appartenant à l'espèce
plus commune sinuatis, et ils ont un cri tout à fait différent.
Je n'ai aucun doute qu'ils appartiennent à la sous-espèce plus grande.
J'en ai tué une femelle pendant l'hiver, qui était beaucoup plus grande
qu'un mâle appartenant à l'autre espèce. Le corbeau du nord
habite le district de Cariboo, Colombie Britannique, pendant l'hiver.
Il est assez commun en au lac Okanagan, dans la même saison.
(Brooks) .
Cet oiseau d'un bout à l'autre de l'Alaska, y compris les rives
des mers Arctique et de Behring, ainsi que les diverses îles dans
cette dernière. (Nelson). Il habite partout dans l'Alaska, ainsi que
près de St-Michael en été. (Turner). Il est plus ou moins com-
mun tout le long de la base de la péninsule de l'Alaska. (Osgood).
Le 4 juillet 1903 on en a pris un spécimen à Seldovia, Alaska.
(Anderson) . On en a pris un adulte, le 22 juillet 1897, à la baie
Belkoosky, Alaska. Au mois de décembre de la même année deux
spécimens ont été pris à Kadiak. Les corbeaux abondaient dans la
chaîne Côtière; on ne les a remarqués qu'en petit nombre dans la
vallée de la Bonaparte, au lac la Hache, et à Vernon, Colombie
Britannique, mais on les a vus encore en grand nombre à Nelson,
Colombie Britannique. (Rhoads). Le ler août 1898, j'ai observé
un couple de corbeaux au cap Blossom, sur le détroit Kotzebue, Alas-
ka, et on en a vu plusieurs autres le long de la Kowak inférieure
plus tard dans le même mois. Cet oiseau est bien connu pour
être omnivore et se trouve en grand nombre. Il se rassemble par-
tout dans les rues de Sitka et le long des plages avec autant d'au-
494 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
dace que le fait le vautour noir dans le sud. Je n'ai pas entendu
dire qu'il couvait dans aucun endroit aux environs de Sitka. {Grinnell) .
Il se rend en très grand nombre sur les îles Queen Charlotte, Colombie
Britannique. On le remarque, en assez grand nombre seulement,
sur le goulet Cook, Alaska. {Osgood). C'est l'oiseau le plus répan-
du que nous ayons rencontré. On l'a remarqué depuis Wrangell en
montant le canal Lynn, à travers la passe White, et en descendant
tout le long du Yukon. {Bishop).
Notes sur la reproduction — j'ai dans ma possession une couvée
de six oeufs pris le 27 avril 1900, à la rivière Peel, au delta Mackenzie.
Le nid était très grand et se composait de brindilles et de petites
pailles garnies de fourrure, et se trouvait au sommet d'une épinette
blanche. {W. Raine).
488. Corneille d'Amérique.
Corvus brachyrdynchus C. L. Brehm. 1822.
La corneille d'Amérique est rare dans le Labrador. Elle se trouve
seulement dans les parties méridionales. M. Stearns mentionne la
présence de cette espèce à la rivière Eskimo, et M. Verrill la signale
comme étant commune sur l'île d'Anticosti. On n'a pas de mention
relativement à son couvage dans le Labrador. (Packard.) C'est
un oiseau-migrateur commun dans Terreneuve. (Reeks.) Pendant
les années 1904, 1905, 1906, et 1907 on en a vu plusieurs sur l'île
Sable, Nouvelle-Ecosse. (J. Boutelier.) Elle habite la Nouvelle-
Ecosse en nombre. {Downs et H. F. Tufts.) Cette espèce se trouve
commune tout l'hiver dans le comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse.
{C. H. MorrelL). En 1898 on l'a remarquée en grand nombre sur la
côte de l'île du Cap-Breton ainsi que sur celle de l'île du Prince-Edouard
en 1888. (Macoun.) Elle habite en nombre à Sydney, île du Cap-
Breton, où l'on a pris de ses œufs le 15 avril 1901. (C. R. Harte.) Je
n'ai jamais remarqué ces corneilles nulle part, en aussi grand nombre,
ni aussi apprivoisées que sur l'île du Prince-Edouard. (Dwight.) Cette
espèce passe l'été par bandes dans le Nouveau-Brunswick. (Cham-
berlain.) Cette corneille est locale dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.) Elle se trouve en perma-
nence mais peu nombreuse tandis qu'elle passe l'été en grand nombre à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore.)
Cette espèce abonde et couve sur toutes les îles de la Madeleine.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 495
(Bishop.) Elle est très commune le long des rives des îles du golfe
St-Laurent mais, lorsque l'hiver approche, elle s'en va. (Brewster.)
Elle passe l'été en nombre dans la province de Québec. {Dionne.)
On la voit en grand nombre dans le comté d'Argenteuil, province de
Québec, jusqu'au dix décembre; au mois de janvier on en remarque
quelques-unes, et avant la fin de février elle y abonde. (D' Urhan.)
Cette corneille habite Montréal en permanence et en grand nombre.
Pendant les mois d'hiver on ne la voit pas aussi souvent, mais, cepen-
dant, elle apparaît en grandes volées à côté de la voie ferrée à Côte
St-Paul. {Wintle.)
La corneille d'Amérique se rend en été dans le district d'Ottawa en
très grand nombre, mais en hiver elle y est rare. {Ottawa Naturalist,
vol. V.) Pendant les dernières années cette espèce est devenue très
commune dans l'est d'Ontario. Elle est une peste aujourd'hui sur
l'île Wolfe où elle détruit de nombreux œufs appartenant aux plus
petits oiseaux, et prend de jeunes poulets ainsi que d'autres oiseaux.
Au mois d'octobre dernier (1900) j'ai vu un champ littéralement cou-
vert de corneilles; elles étaient aussi nombreuses que des merles.
Quelques-unes restent tout l'hiver le long des bords du St-Laurent
et je les ai remarquées pendant les jours les plus froids. {Rév. C. J.
Young.) Cette espèce abonde autour des. endroits peuplés dans les
districts de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.) Elle est
assez rare dans le parc Algonquin, quelques couples seulement y cou-
vant. En 1904 elle était commune à Missinabi. (Spreadborough.)
Au mois de février 1895, pendant qu'il faisait si froid, ces oiseaux sem-
blaient souffrir beaucoup de la température à Toronto ainsi que du
manque de nourriture. Beaucoup en sont devenus tellement épuisés
qu'ils ne pouvaient voler qu'à de courtes distances à la fois. (/.
Hughes-Samuel.) On a remarqué quelques corneilles autour du lac
Winnipeg et de Norway House, Keewatin, et on en a vues en petit
nombre presque tous les jours entre Norway House et York Factory;
elles étaient communes à ce dernier endroit. On en a observé quel-
ques-unes à Fort-Churchill ainsi qu'une seule à 50 milles au sud du
cap Eskimo. (Preble.) Cette espèce est commune sur la baie d'Hud-
son. {Dr. R. Bell.)
D'après mes observations les corneilles ne sont pas très communes
dans la région en question (latitude 49°) , bien que j'en aie vu beaucoup
le long de la rivière Mouse (Souris). On en voit, cependant tout le
496 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
long du fleuve Missouri. On a pris un nid contenant cinq œufs, ainsi
que la femelle, sur la rivière Quaking Ash, le 26 juin 1874. (Coues.)
Cette espèce passe l'été en nombre partout dans le Manitoba. On la
voit dans l'intérieur des Territoires du Nord-Ouest en été seule-
ment et elle ne se répand pas au-delà de la latitude 55°, ni s'ap-
proche-t-elle en deçà de cinq ou six cents milles de la baie d'Hudson.
(Richardson.) Elle abonde au nord sur le Mackenzie jusqu'à la latitude
61°. (Ross.) Le 10 mai 1865 un esquimaux a fait lever un vieil oiseau
d'un nid construit sur le sommet d'une grande épinette blanche sur
la rivière Anderson inférieure. Le 5 mai 1866 on en a pris un autre
près de Fort Anderson. (Macfarlane.) Cette espèce est arrivée à
Indian Head, Saskatchewan, avant le ler avril 1892, car elle s'y trou-
vait en grand nombre à cette date. Ces oiseaux étaient en train de
construire leurs nids le 27 de ce mois, et, le 6 mai, j'ai trouvé un de ces
derniers, contenant cinq œufs, dans un saule. Il était construit de
brindilles, et garni d'herbe sèche. En 1895 cette corneille se trou-
vait par couples dans presque toutes les parties boisées de la Saskatche-
wan, mais nous n'en avons pas remarquées dans l'Alberta avant d'ar-
river au lac Waterton à la base des Montagnes Rocheuses. Elle
était commune au lac Crâne, à Medicine-Hat, dans les côtes Cypress,
à Moose Jaw, et autour du lac et du Old Wives creek, ainsi qu'à
la montagne Wood. On n.'en a pas vues, en 1903, au nord du petit lac
des Esclaves. Le 8 mai 1894 j'ai examiné de nombreux nids, apparte-
nant à cette espèce, à Medicine-Hat, Saskatchewan, mais je n'ai trou-
vé qu'un seul œuf. Le 12 juin quelques couples couvaient au lac
Crâne. J'ai trouvé un nid contenant quatre oisillons. La dernière
semaine de juin j'en ai trouvé quelques couples en train de couver à
l'extrémité est des collines Cypress. {Spreadborough.) La corneille
d'Amérique abonde depuis le Manitoba en allant à l'ouest juqu'à
Edmonton, Alberta. {Atkinson.) Elle abonde et se trouve appri-
voisée, à un degré surprenant, aux Grand rapids de la Saskatchewan.
Les jeunes corneilles semblent être chez eux sur les toits et dans les
cours des maisons à Grand Rapids. {Nutting) Cet oiseau est notre
premier précurseur du printemps. Lorsque la neige commence à fondre,
et que l'on voit la terre, les corneilles arrivent par deux, trois et
quatre à la fois, puis en nombres plus grands, remplissant l'air de
leurs cris. Elles s'apparient très de bonne heure et commencent à cons-
truire leurs nids bien avant que les feuilles en paraissent. {Couheaux) .
Cett espèce est très nombreuse au lac Buffalo près du portage Methye,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 49?
latitude 56, ainsi qu'à l'Isle à la Crosse, et se nourrit de poissons morts.
Vu quelques spécimens entre la rivière Red Deer et Athabasca Land-
ing, environ une douzaine en tout. (/. M. Macoun.)
Notes sur la reproduction. — La plupart des corneilles qui sont
des oiseaux migrateurs commencent à arriver ici vers le 1er mars
et à construire leurs nids au mois d'avril. Le 30 avril 1882 on a
examiné un nid contenant six œufs couvés, ainsi qu'un autre, le 24
mai.de la même année, contenant des petits. Le 11 mai 1889 on
a aussi examiné un nid qui contenait quatre œufs couvés. Ces oiseaux
couvent dans le parc Mont-Royal ainsi que partout sur l'île de
Montréal. La plupart des corneilles dans ce district émigrent vers
le sud avant le mois de décembre. (Wintle.) Le 7 juin 1884 j'ai
observé le nid d'une corneille dans un massif de peupliers à Binscarth
sur l'Assiniboine supérieure. Il se trouvait dans la fourche d'un
grand peuplier à environ 8 pieds de terre, et était un des plus beaux
spécimens, comme construction, que j'aie jamais examiné, sauf, bien
entendu, tous les nids suspendus. Ce nid était grand et se composait
de bâtons, de brindilles, et de bandes d'écorce, avec une cavité très
profonde garnie de fibres fines, et était très soigneusement revêtu
d'une couche de poils de vache. Il contenait quatre œufs. {E.
T. Selon.) La corneille d'Amérique se niche très souvent dans les
pins et les épinettes blanches près d'Ottawa. Le nid se compose
de bâtons et de brindilles garnis de mousse, de bandes d'écorce, et
d'herbe fine. Les œufs, au nombre de quatre à six, sont verts et
tachetés d'un brun noirâtre. {G. R. White.) Le 2 juin 1895 on
a enlevé des nids, qui contenaient chacun quatre œufs frais, à un mille
en montant le confluent ouest du Old Wives creek. La base
de chaque nid se composait de bâtons grossiers et le nid lui-même
était garni de l'écorce intérieure de l'érable à feuille cendrée, espèce
d'arbre dans lequel il était situé. On a enlevé d'autres nids
dans des bosquets de saule et des broussailles en beucoup d'endroits
dans la prairie. {Macoun.) Le 2 mars 1902, à Fredericton, on a re-
marqué une corneille portant dans son bec des matériaux pour cons-
truire son nid. La migration était à peine commencée, même à
ce moment-là, cet oiseau ayant demeuré dans le voisinage pendant
tout l'hiver. J'ai déjà trouvé une couvée complète d'œufs de
corneille, le 21 avril. Une fois j'ai trouvé un nid avec les deux vieux
oiseaux accroupis sur les œufs. La cavité de ce nid était beaucoup
plus grande que d'ordinaire. Lorsque j'ai vu ces deux oiseaux s'en-
498 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
voiler du nid j'ai eu l'idée que peut-être il y avait deux femelles qui
pondaient dans le même nid. Je suis monté dans l'arbre et j'ai trouvé
que le nid contenait cinq œufs presque couvés. On y a trouvé
un autre nid contenant dix œufs. (W. H. Moore.)
488b. Corneille de la Californie.
Corvus brachyrhynchus hesperis. ridgway. 1887.
Cette espèce se trouve dans l'ouest de l'Amérique du Nord depuis
les Montagnes Rocheuses jusqu'à la côte du Pacifique, excepté dans
la région du littoral à partir des détroits de Fuca et Puget jusqu'au
nord. On la remarque aussi en allant au nord dans l'intérieur jusqu'à
Fort St-James, Colombie-Britannique. (Ridgway.) On en a observé
deux ou trois couples pour la plupart près du lac Crâne, Saskatchewan.
M. Bishop dit, en parlant de cette corneille, «Un mâle adulte pris à
Walsh, le 12 juillet, est moins grand que l'espèce hesperis
venant du sud de la Californie, et son bec est plus petit. (A. C.
Bent.) Quelques-unes des mentions classées sous C. brachyrhyn-
chus devraient probablement se trouver ici.
Cette espèce est assez rare le long des bas-fonds de la Columbie
à Revelstoke, Colombie-Britannique. On a entendu son cri au
Pass creek, sur la rivière Columbia, Colombie-Britannique. En
1889 elle était commune à Agassiz ainsi qu'à Kamloops, Colombie-
Britannique. Elle se trouvait en nombre aussi au lac Osoyoos,
et à la rivière Similkameen en 1905. En 1904 j'en ai vu trois sur le
bord d'un petit lac à Elko, Colombie-Britannique. Elle abondait
et couvait à^ Penticton en 1903. {Spreadhorough.) On en a trouvé
en train de couver à Ashcroft, Colombie-Britannique. (Streator.)
Cette espèce passe l'été en nombre à l'est de la chaîne côtière
(Fannin.)
Notes sur la reproduction. — Le 5 mai 1905 j'ai trouvé à Midway
un nid de cette espèce dans un peuplier à environ huit pieds de
terre. Il était construit de brindilles, et garni d'herbe et d'écorce
fine de peuplier. J'ai remarqué plusieurs nids dans des massifs
de saules le long du creek Meyers, le même jour. (Spreadhorough.)
489. Corneille du Nord-Ouest.
Corvus caurinus. baird. 1858.
Cette corneille habite principalement à l'ouest de la chaîne cô-
tière; elle se trouve en très grande abondance sur la côte. (Fannin.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 499
Elle habite en nombre à Chilliwack, Colombie-Britannique. {Brooks.)
En 1901, on l'a remarquée en très grand nombre entre Chilliwack
et Huntingdon, Colombie-Britannique. Cette espèce abonde sur
l'île de Vancouver, y passant toute l'année le long des côtes, et
couvant dans les petites épinettes blanches et les pins des rochers.
Au mois de mai 1887 une colonie de ces corneilles couvaient dans
des petites épinettes blanches sur le promontoire de Comox. Il
se peut qu'il y ait deux sortes d'oiseaux distincts appartenant à
cette espèce de l'ouest, mais je n'ai jamais pu les distinguer à ma
satisfaction. (Spreadborough.) Les corneilles abondent sur la côte
ouest, tandis que dans l'intérieur de la Colombie-Britannique on
les trouve en nombre toujours diminuant. Leurs habitudes, et
leurs cris sont essentiellement les mêmes. (Rhoads.) J'ai dans ma
possession deux couvées de quatre œufs chacune que M. Fannin
a prises, le 12 mai 1889, sur l'île de Vancouver. {W. Raine.) Cette
corneille n'est pas commune sur les îles Queen Charlotte. On en
a vu une volée d'environ trente, à plusieurs reprises, près de la tête
du goulet Cumshewa. (Osgood.) M. Bishoff a obtenu de nombreux
spécimens de cet oiseau, si peu connu, à Sitka. M. le docteur Bean
l'a aussi trouvé en grand nombre au même endroit. (Nelson.) Cette
espèce est commune sur toutes les petites îles dans la baie de
Sitka, Alaska, surtout sur l'île St-Lazaria, où les jeunes et les œufs
des oiseaux de mer lui fournissent sa nourriture principale. (Grinnell.)
Elle abonde à Seldovia, Alaska. (Anderson.)
CXCVL NUCIFRAGA Brisson. 1760.
491. Nucifrage de Clarke.
Nucifraga columhiana. (Wils.) Aud. 1834.
Ce nucifrage se trouve dans la Colombie-Britannique. {Lord).
En été il habite partout en grand nombre dans les forêts conifères de
l'intérieur. {Streator). Il habite en nombre à l'est de la chaîne Cô-
tière. On le voit, mais très rarement, en allant vers l'ouest jusqu'à
l'île de Vancouver. Il abonde dans les zones de pins le long de la
Similkameen ainsi que le long du chemin de Cariboo au-dessus de
Clinton. {Fannin). Il habite les montagnes, descendant rarement
dans les vallées. {Brooks). Cet oiseau se trouvait assez commun
en 1891, à Banff dans les Montagnes Rocheuses, y couvant dans les
montagnes. Au mois d'août 1 897 il se rendait par bandes dans la passe
500 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Crow^nest. En été 1885, pendant que l'on construisait le chemin
de fer Canadien du Pacifique à travers les Montagnes Rocheuses et
Selkirk, cet oiseau était très commun autour des camps, se nourrissant
apparemment de leurs rebuts. (Macoun). De bonne heure au prin-
temps de 1890 ce nucifrage était tout-à-fait commun à Revels-
toke, Colombie-Britannique, mais bientôt après, il s'est retiré
dans les montagnes. Le 4 juin 1890 on l'a remarqué au parc Deer,
sur le lac Lower Arrow, rivière Columbia, Colombie-Britannique,
et là on a tué des jeunes complètement emplumés. Plus tard dans
le même mois cet oiseau abondait sur les pentes des montagne
à Robson, Colombie Britannique. Pendant l'été de 1902 on l'a
remarqué dans toutes les montagnes entre Trail et Cascade, Colom-
bie-Britannique près de la frontière. Il était rare à Elko au
printemps de 1904. En 1905 et 1906 il était commun le long
de la frontière depuis Midway en allant à l'ouest jusqu'au lac Chilli-
wack. Aux mois de mai et juin 1889 cet oiseau se trouvait en assez
grand nombre à Spence Bridge, ainsi qu'en montant la vallée Nicola
où il semblait couver. Au mois de juillet 1901 j'en ai remarqué
quelques-uns dans les montagnes au lac Chilliwack, Colombie-Bri-
tannique. (Spreadborough) . Pendant l'hiver de 1897-8 ce nucifrage
était commun au lac Okanagan, Colombie-Britannique, mais l'hiver
suivant il en est disparu. Beaucoup de ces oiseaux sont restés pour
couver en 1897 et 1898. La ponte a lieu au mois de février. Le 18
février 1904 j'ai tué une femelle-adulte à Comox sur l'île de Van-
couver. C'est un oiseau-errant très rare sur cette île. (Brooks).
Ce nucifrage se répand en été depuis le sommet de la chaîne du
littoral jusqu'au sommet des Montagnes Rocheuses, Colombie-Bri-
tannique. Il est rare à Clinton ainsi qu'au Lac la Hache, mais il
hiverne partout où on le trouve. Les sauvages disent qu'il couve
en février et encore en juillet. (Rhoads).
Le premier spécimen de la corneille de Clarke, que l'on a pris dans
l'Alaska, a été obtenu par M. Bischoff à Sitka. On ne connaît que
deux autres mentions de sa prise dans l'Alaska, la première étant
d'un spécimen pris par M. J. W. Johnson à Nushagak sur la baie
Bristol, et la deuxième, d'un autre pris par le lieutenant G. M.
Stoney dans la vallée de la rivière Kowak. (Grinnell) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5OI
CXCVII. CYANOCEPHALUS Bonaparte. 1842.
492. Geai à aileron.
Cyanocephalus cyanocephalus. (Wied) Stein. 1884.
Ce geai se trouve dans les Montagnes Rocheuses, et à l'ouest jusqu'à
ia chaîne Cascade, et depuis l'Amérique Britannique en allant vers
le sud jusqu'à la Californie. (.4. 0. U. Liste vérifiée). Nous
n'avons pas de mention relativement à cet oiseau, mais il est probable
qu'on peut le trouver dans la région environnant le lac Okanagan,
Colombie-Britannique.
CXCVIII. STURNUS Linnaeus. 1758.
493. Êtourneau.
Stiirnus vidgaris. LiNN. 1758.
M. Holbœll a envoyé à Copenhague un spécimen unique de cette
espèce. (Arct. M an.)
Famille XLII. ICTERIDi^. Merles, Orioles, Etc.
CXCIX. DOLICHONYX. Swainson. 1827.
494. Goglu.
Dolichonyx oryzivorus. (Linn.) Swains. 1827.
Le goglu passe l'été sur l'île du Cap Breton mais il y est rare.
(Dwight). En été il est comimun et couve dans tous les marais
de la Nouvelle-Ecosse. (Downs). Le 24 mai 1901 on en a vu un
à North Sydney, sur l'île du Cap Breton. Cet oiseau était commun
dans les prés à Amherst, Nouvelle-Ecosse. (C R. Harte). Il abonde
en été le long de la vallée Cornwallis, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'ailleurs
dans cette localité. {H. F. Tufts). En été il habite le Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain). Il passe l'été en grand nombre, dans
des endroits propices, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore). En été cet oiseau habite la province
de Québec. (Dionne.) Il passe l'été aux alentours de Montréal où
il abonde. (Wintle).
78870—33
502 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Le goglu habite Ottawa l'été et y est commun. Il couve à la
ferme expérimentale. {Ottaiva Naturalist Vol. V). Il passe l'été à
Toronto, Ontario. C'est une des espèces qui commencent à se ré-
pandre vers le nord. Il vient de s'introduire dans les districts de
Parry Sound et Muskoka. Au mois de mai 1899 j'ai remarqué une
femelle de cette espèce à Emsdale. Plus tard dans le même été
on l'a vue en compagnie d'un mâle ainsi que d'une couvée de jeunes.
Au mois d'août 1897 M. Taverner a remarqué cet oiseau à Beaumaris
pour la première fois, et a fait rapport qu'il devenait plus nombreux
en 1898. (/. H. Fleming) Malgré la destruction en nombre de ces
oiseaux dans les rivières, ils se trouvent encore communs dans le dis-
trict de London. Ils sont moins nombreux dans la péninsule Bruce,
et, en 1880, on en a noté quelques-uns sur l'île Manitoulin. {W. E.
Saunders) .
Le goglu est généralement répandu et couve en grand nombre dans
tous les prés du Manitoba. On le remarque en nombres considérables
à l'ouest jusque dans les collines Touchwood dans la Saskache-
wan. {Atkinson). Il couvait autrefois en très grand nombre à
Aweme, Manitoba, mais aujourd'hui on le voit à cet endroit comme
oiseau-migrateur seulement, bien qu'il couve dans une fondrière au
sud de Sewell, ainsi que dans les lieux marécageux près de Rounthwait.
(Criddle). J'en ai vu un spécimen au lac Crâne Saskachewan. {A.
C. Bent).
Au mois de juin les goglus couvaient à Pembina en grand nombre
sur la prairie ouverte contiguë à la rivière Rouge. Le terrain
près de la rivière ressemble à un pré, et a l'air de leur convenir exacte-
ment. Ils s'y trouvaient évidemment tout-à-fait contents de leur
sort. J'ai suivi le chemin de cet oiseau sur la latitude 49° en allant
vers l'ouest jsuqu'aux Montagnes Rocheuses où il était assez commun
dans le voisinage du lac Chief Mountain au mois d'août. (Coues).
Il est très commun partout dans les régions des prairies dans le
Manitoba. Le goglu était très commun à Indian Head, dans l'est de
la Saskatchewan, pendant l'automne de 1891 ainsi qu'au mois de mai
de l'année suivante. Il doit être rare à l'ouest de cet endroit,
car, au mois de juin 1894, on en a noté seulement quelques spécimens
à l'extrémité est des collines Cypress. En 1895 on n'en a pas remar-
qué un seul spécimen avant d'arriver au creek Lees dans le sud de
l'Alberta. {Spreadborough) . Cet oiseau est peu répandu et on ne
le voit à présent qu'aux environs du lac Duck et de Carlton, entre les
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 503
confluents de la Saskatchewan. {Couheaux). Il atteint sa limite la
plus au nord vers la latitude 54°, et il n'a pas l'air de se répandre
très loin au nord de la Saskatchewan. {Richardson).
Notes sur la reproduction. — Un nid de goglu a été remar-
qué près d'une carrière de pierres à Ottawa. Ontario. Il se trou-
vait par terre, et se composait d'herbe garnie d'herbe fine.
Les œufs, au nombre de quatre, étaient d'un blanc bleuâtre tacheté
de chocolat foncé. {G. R. White). Cet oiseau est très commun
aux alentours de Kingston, Ontario. Il couve en grand nombre sur
les îles Wolfe, Simcoe et Amherst ainsi que sur les rives principales.
Il est tardif comme oiseau-reproducteur. J'ai trouvé de ses œufs
même jusqu'au ler juillet, mais, naturellement, ceux-ci étaient de
la deuxième ponte. On ne les voit plus après le milieu d'août. {Rév.
C. J. Young). Le goglu couve dans le Manitoba où j'ai trouvé plu-
sieurs nids contenant cinq œufs chacun {W. Raine).
ce. MOLOTHRUS. Swainsox. 1831.
495. Etourneau ordinaire.
Molothrus ater (Bodd) Grav. 1870.
Apparemment on n'a pas remarqué l'étourneau ordinaire dans la
Nouvelle- Ecosse.
En été il habite quelquefois , le Nouveau-Brunswick. (Cham-
berlain). Il passe l'été dans la province de Québec mais n'y est
pas commun. On en a pris à Beauport. (Dionne). En été il habite
les alentours de Montréal, y couvant dans un grand nombre
de nids appartenant aux petits oiseaux. J'ai remarqué le nid
d'une fauvette jaune reconstruit sur un vieux nid qui contenait
les œufs d'un etourneau ordinaire. {Wintle). Cet oiseau passe
l'été à Ottawa, Ontario, pondant ses œufs dans de nombreux
nids appartenant aux petits oiseaux. (Ottawa Naturalist, vol. V).
Il abonde dans l'Ontario, y arrivant au mois d'avril et restant jus-
qu'au mois d'octobre. Il s'y rassemble par petites volées pendant
tout l'été. J'ai vu de ses œufs en mai. en juin, et en juillet, et, dans
ce dernier mois, ils se trouvaient généralement dans le nid du pinson
chanteur. J'ai remarqué cet oiseau en compagnie du moineau
anglais en hiver. Au mois de décembre 1889 j'en ai vu deux à Lans-
downe, Ontario; l'un des deux est resté tout l'hiver en compagnie
78870— 33è
504 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
d'une bande de moineaux. Pendant la même saison j'ai observé
plusieurs pics à tête rouge car le temps était extrêmement
doux et les chemins d'hiver n'ont duré que deux semaines le
long du St-Laurent. {Rév. C. J. Young). L'étourneau ordinaire
passe l'été à Toronto, Ontario, en grand nombre. Je l'ai vu
pour la première fois le 26 mai 1899 à Emsdale dans le district
de Muskoka. Il y en avait à peu près une douzaine des deux sexes.
M. Kay dit que cet oiseau s'est montré pour la première fois en 1889
à Gravenhurst. M. Taverner l'a noté comm.e étant commun à Beau-
maris, le 22 avril 1898. (/. H. Fleming). Il se trouve partout
dans l'ouest d'Ontario. {W. E. Saunders). Au mois de juin
1904 on en a vu un à Missinabi, Ontario. (Spreadborough). Je n'ai
trouvé l'étourneau ordinaire nulle part plus nombreux qu'en été
partout dans la région relevée par la commission. Même si l'on
ne voyait pas cet oiseau on aurait bien des preuves de sa présence en
nombre par les œufs étrangers dont sont ennuyés la plupart des plus
petits oiseaux du pays. A peine aucune espèce évite-t-elle cet ennui
depuis le petit moucherolle et le pinson couleur d'argile jusqu'au pinson
aux yeux rouges, et le moucherolle de la Caroline. {Coues). En été
l'étourneau ordinaire habite en grand nombre partout dans la région
des prairies, et, en 1907, on l'a remarqué au delta de la rivière des
Esclaves. (£. T. Selon). Dans l'été de 1894 il se trouvait partout
dans la Saskatchewan en très grand nombre, pondant ses œufs dans
les nids des petits oiseaux de toute espèce. En 1895 nous avons par-
couru la prairie sur une distance de 500 milles en allant à l'ouest, et
nous l'avons vu tout le temps autour de nos camps. En 1903 il abon-
dait dans toutes les prairies avoisinant de la rivière de la Paix. Cet oiseau
est rare dans les montagnes. On n'a pris que deux mâles à Canmore,
dans les Montagnes Rocheuses en 1891, mais il était commun à
Edmonton, Alberta, ainsi qu'au sud dans les contreforts jusqu'à
la passe Crowsnest. Le 25 mai 1890 deux spécimens se sont rendus
à Revelstoke en compagnie d'un étourneau à tête jaune et plus tard,
au mois de juin, on a vu de nombreux mâles le long de la plage au parc
Deer, sur le lac Arrow, rivière Columbia, Colombie-Britannique.
On en a observé un spécimen à la ferme Huck sur la rivière
Chilliwack, Colombie-Britannique, le 18 août 1901. {Spreadborough).
Il passe l'été et couve partout dans la région entre les con-
fluents de la Saskatchewan en compagnie de l'étourneau. {Conbeaux) .
On en a remarqué deux couples à Fort McMurray, aux confluents des
rivières Clearwater et Athabasca dans la latitude 56° 30'. (/. M.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 505
Macoun). Cet oiseau se rend dans le nord-ouest en compagnie des
merles et se répand jusqu'à la latitude 60°. (Richardson) . On
le remarque depuis l'île de Vancouver jusqu'à Okanagan, Colombie-
Britannique. {Fannin). Il est assez commun à l'est, et comme
oiseau-errant à l'ouest de la chaîne côtière. {Brooks).
Ses habitudes pendant la saison de la reproduction sont de telle
nature que presque chaque espèce de petit oiseau est pour lui un oiseau-
nourricier à l'exception du moucherolle de la Caroline qui, loin d'être
agressif comme on le suppose, n'est, au contraire, qu'un oiseau
capable de se défendre.
CCI. XANTHOCEPHALUS Bonaparte. 1850.
497. Êtoumeau à tête jaune.
Xanthocephalus xanthocephalus (Bonap) Jordan. 1884.
On a pris un spécimen de cet oiseau, le 2 septembre 1820, à Xevertalik
dans le Groenland. {Arct. Man.). Au mois dé septembre 1878 on
l'a pris à Godbout, province de Québec,. (Dionne). L'étourneau
à tête jaune se montre accidentellement à Toronto, Ontario. Il y a
une mention provenant de cette ville, celle d'un mâle pris vers l'année
1885; ce dernier est actuellement dans ma collection. (/. H.
Henning). Une mention faite par M. Seton, relativement à la pré-
sence de cet oiseau à Toronto, a été publiée dans VAuk, vol. II, p. 334.
Pendant la saison de reproduction l'étourneau à tête jaune se
rassemble par troupes dans quelque lieu marécageux. Il couvait
à Pembina dans les fondrières de la prairie en compagnie du sterne
noir, et de l'étourneau à ailes rouges. (Coues). En été il habite
les fondrières les plus profondes de la région des prairies, et se trouve
plus nombreux dans le sud du Manitoba. {E. T. Seton). Cet
oiseau se rend en grand nombre dans les territoires du nord-ouest,
et se répand aussi loin au nord que la latitude 58°, mais on ne l'a pas
remarqué à l'est du lac Winnipeg. (Richardson). J'ai vu cet oiseau
une fois à Fort-Simpson sur le Mackenzie, latitude 62°. (Ross). Il
abonde à Chemawawin près des rapides Grand de la Saskatchewan,
y couvant dans une fondrière. [Nutting). Il est peu nombreux entre
les confluents de la Saskatchewan, malgré qu'on le voit très souvent
en compagnie de l'étourneau à ailes rouges. Il couve dans cette
région. (Coubeaux). Il est assez rare à Aweme, Manitoba. iCriddle).
506 COMMISSIOX GÉOLOGIQUE DU CANADA.
En 1906 il abondait autour des marais dans le Manitoba et à d'autres
endroits semblables dans l'ouest jusqu'à Edmonton, le long du chemin
de fer Grand Tronc Pacifique. (Atkinson) . C'est un oiseau qui se
trouve commun à Indian-Head, et au lac Crâne, ainsi qu'en de
nombreux autres endroits dans l'est de la Saskatchewan. Il est
assez commun à Edmonton dans le nord de l'Alberta, où, en 1897,
il couvait en petites colonies. En 1895 on l'a remarqué en nombre
entre Moose Jaw, et les lacs Old-Wives. Il lui faut pour se nicher
une région plus humide que celle qu'exige son confrère à ailes rouges,
car son nid est toujours construit dans des roseaux ou des grandes
herbes. Au mois de juin 1895 i'étourneau à tête jaune était com-
mun au lac I2-Mile, près de la montagne Wood, et construisait de
nombreux nids dans des roseaux secs (Typha latifolia), et des joncs
{scirpiis lacustris). Il n'y avait pas d'œufs, pourtant, en 1894,
au lac Crâne, il y avait, à la même date, des jeunes dans un
grand nombre de nids, et il était difficile de trouver des œufs non
couvés. La tardiveté de la saison était évidemment la raison du
manque d'œufs, car le 7 juin nous avons eu une tempête de neige
qui a duré toute la journée. On en a remarqué quelques spéci-
mens à Wood Mountain Post. Les derniers ont. été notés à environ
50 milles à l'ouest de cet endroit. Plus tard on en a vu trois
autres au creek Spur, au nord de la rivière Milk, ainsi que quel-
ques autres dans la vallée de cette rivière à la passe Kennedy.
Le 25 mai 1890 on n'en a remarqué qu'un spécimen que l'on a tué à
Revelstoke, Colombie-Britannique. Le 12 mai 1905 on en a vu un
dans les joncs au bord d'un lac près de Sidley, Colombie-Britannique.
(Spreadborough) . Cet oiseau passe l'été, en petit nombre seulement,
sur cette partie du territoire située à l'est de la chaîne du littoral.
Je l'ai pris au-dessus de Clinton sur le chemin de Cariboo, Colombie-
Britannique. (Fannin). Un jeune mâle de cette espèce a été tué
à Vernon, Colombie-Britannique. M. D. McKinley fait rapport à
l'effet que cet oiseau se rend de temps en temps dans les parcs des
bestiaux à Lac-la-Hâche. (Rhoads). J'ai deux mentions relative-
ment à la présence de cette espèce à Chilliwack, Colombie-Britannique.
Je n'en ai remarqué qu'un seul spécimen, en 1901, à 150 Mile-House,
district de Cariboo, Colombie-Britannique; c'était un oiseau-errant.
(Brooks) .
Notes sur la reproduction.^ — On a trouvé un grand nombre de
nids contenant pour la plupart des oisillons, mais très peu d'œufs,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 507
dans l'une des fondrières où j'ai passé presqu'une journée entière
en train de marcher dans l'eau jusqu'à la ceinture et, en certains
endroits, dans l'eau plus profonde encore. C'était la dernière semaine
de juin. Les nids étaient construits, quant à leur situation, de la
même façon que ceux du Troglodite des marais, étant attachés aux
toufïes de roseaux ou d'herbe des marais, d'une bonne hauteur, dont
quelques tiges passent à travers la substance. Ils étaient situés à
différentes hauteurs, mais toujours à une distance assez élevée au-
dessus de l'eau pour se trouver hors de danger dans le cas d'inonda-
tion. Le nid de cet oiseau est léger, sec, et tremblant, se balançant
au mouvement du roseau auquel il est attaché. Il est construit des
mêmes matériaux que ceux qui le soutiennent, et qui sont entrelacés
et plissés l'un dans l'autre. Il n'y a ni boue ni garniture spéciale
dans le nid; le bord est épais et un peu ourlé comme la couture d'un
vêtement, mais je n'ai jamais remarqué de nid, parm.i le grand nombre
que l'on a examiné, qui soit recouvert en voûte, comme le disent
quelques auteurs. Le diamètre de l'extérieur est de cinq au six
pouces, et la profondeur de presqu 'autant. On a trouvé de trois à
six œufs, ou de jeunes oiseaux dans chacun des différents nids. Ces
œufs mesuraient à peu près un pouce et un huitième de long sur
trois-quarts de pouce de large. La couleur du fond est d'un vert
grisâtre tacheté de diverses nuances de brun rougeâtre, et quelquefois
à un degré tel que la couleur du fond est obscurcie, surtout au gros
bout. (Coues). On a remarqué, au lac Crâne, Saskatchewan, un
grand nombre de ces oiseaux qui nichaient dans un marais où il
y avait une profondeur de presque trois pieds d'eau. J'ai constaté
qu'une telle profondeur d'eau autour du bord d'un étang couvert de
roseaux, empêchait les renards ainsi que les coyotes d'y entrer, et
là les canards de diverses espèces, les sternes noirs, ainsi que les foul-
ques, nichaient en grand nombre. Tous les nids que j'ai enlevés
étaient d'une légère construction, et toujours attachés aux feuilles ou
aux tiges de chaton (Typha latifolia). Les nids contenaient des œufs
ou des jeunes au nombre de trois à cinq, mais jamais six. (Macoiin).
CCII. AGELAIUS. Vieillot. i8i6.
498. Étourneau à ailes rouges.
Agelaius phœniceus phœniceus (Linn.) Ridgw. 1901.
L'étourneau à ailes rouges passe l'été dans la Nouvelle-Ecosse
en très petit nombre. {Don'ns.) On le voit de temps en temps, aux
50S COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
mois de novembre et décembre, en petit nombre dans la Nouvelle-
Ecosse. {H. F. Tufts.) Le 6 juillet 1888 on a remarqué un couple de
ces oiseaux au moulin Cove Head, sur l'île du Prince- Edouard.
(Macoun.) Le 20 avril 1904 on en a pris un sur l'île Sable, Nouvelle-
Ecosse. (/. Boutelier.) En été il habite le Nouveau-Brunswick
en grand nombre. (Chamberlain.) Il passe l'été à Scotch Lake, comté
d'York, et s'y trouve rare, mais il abonde au lac Grand, ainsi qu'à
Bindon, comté de Carleton, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore.)
En été il habite la province de Québec en petit nombre; on en a pris
à Charlesbourg. (Dionne.) Cet oiseau habite le district de Mont-
réal en grand nombre. On y en a observés à partir du 12 avril jus-
qu'au 1er novembre. (Wintle.) II se trouve commun dans le comté
d'Argenteuii, province de Québec, et en grand nombre dans les ma-
rais le long de la rivière Ottawa, Ontario. (D'Urban.) Il est ré-
pandu dans les alentours d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Il
était très commun partout où je me suis trouvé dans l'Ontario.
{Rév. C. J. Young.). Il passe l'été à Toronto, Ontario, et y abonde.
Il est commun aussi dans les endroits marécageux le long des grandes
rivières dans les districts de Muskoka et Parry Sound. (/. H. Flem-
ing.) Au mois de juin 1900 quelques couples de ces oiseaux nichaient
dans les marais le long de la rivière Madawaska, en aval du lac Cache,
ainsi que quelques autres au lac Source, dans le parc Algonquin.
(Spreadborough.)
Notes sur la reproduction. — L'étourneau à ailes rouges cons-
truit son nid dans des buissons et des arbres peu élevés aux alentours
d'Ottawa, Ontario. Ce nid se compose de matériaux grossiers et
fibreux, de bandes de joncs et d'herbes de marais, et il est garni d'herbes
fines. Les œufs, au nombre de quatre à six, sont d'un bleu pâle, et
sont pointillés, tachetés et mouchetés de brun noirâtre. {G. R.
White.)
498. Êtourneau rouge à bec épais.
Agelaius phœniceus fortis RiDGW. 1901.-
La zone des migrations de cet oiseau pour la reproduction se
trouve sur le Mackenzie, dans l'Athabasca et en d'autres districts
dans l'intérieur de l'Amérique Britannique. Pendant la saison
migratoire on le remarque dans les grandes plaines de l'intérieur de-
puis la base orientale des Montagnes Rocheuses, jusqu'au Manitoba.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5O9
(Ridgway.) On l'a observé seulement à Pembina, et il était loin
d'y être aussi commun que le mainate de Brewei ou l'étourneau à
tête jaune, parce que le pays ne lui convient pas. (Coues.) En effet
cet oiseau habite le Manitoba en grand nombre y fréquentant les
marécages dont les bords étaient couverts de saules. On le voit aussi
au delta de la rivière des Esclaves. (E. T. Seton.) Il est commun près
d'Aweme, Manitoba, y nichant dans les marais à proximité de l'eau.
{Criddle.) Il abonde partout depuis Portage-la-Prairie, Manitoba,
en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton, le long du chemin de fer Grand-
Tronc-Pacifique. {Atkinson.) On le remarque en grand nombre au-
tour des fondrières ainsi que le long des ruisseaux dans la Saskat-
chewan, où il niche dans les glaïeuls des marais, et dans les grandes
herbes. {A. C.Bent.) C'est un oiseau qui abonde dans la partie buis-
sonneuse de la région des prairies. On le trouve toujours là où il y a
un marais bordé de saules qui sont ses arbres préférés pour le cou-
vage. Il était commun en 1892 à Indian-Head, Saskatchewan ainsi
qu'en 1894 à Medicine-Hat, au lac Crâne et dans les collines Cypress.
En 1895 il abondait à Moose Jaw ainsi qu'à Old Wives creek. Plus
au sud il couvait aux confluents de ce dernier, ainsi que dans un marais
au lac 30 Miles, et au lac 12 Miles. A partir de cet endroit ces oiseaux
sont devenus plus rares et on en a vu seulement quelques-uns au poste
de police sur la Montagne Wood, ainsi qu'à Medicine-Lodge, à seize
milles au sud. Après avoir quitté ce denier endroit, on n'en a plus
revu sur une distance de 50 milles à l'ouest, car cette région était
sans eau. On en a remarqué quelques spécimens le long de la rivière
des Français et à East End Post, ainsi que dans les marais des creeks
qui coulent depuis les collines Cypress vers le sud. On en a vu
d'autres aussi dans la vallée de la rivière Milk en amont du passage
Kennedy. Cet oiseau est commun dans le nord de l'Alberta, et, pen-
dant l'année 1897, il se trouvait en assez grand nombre à Edmonton.
(Spreadborough.) Il était commun dans la vallée de la rivière
Rouge et abondait autour des marais en aval du portage Robinson
où le 27 juin 1901, on en a pris deux spécimens. Le 4 juillet on en
a vu près de Oxford House, Keewatin, dans le marais entre Oxford et les
lacs Back. (Preble.) Cet oiseau est commun aux Grand rapids sur la
Saskatchewan. (Nutting.) En été il habite les confluents de la Saskat-
chewan y fréquentant les saules ainsi que les fondrières et les marais
bordés de peupliers, où il couve en nombre. (Couteaux.) Il est commun
au printemps à Methye Portage, latitude 56° 30'. Au mois de juillet
1888 on l'a remarqué en grand nombre à la sortie du lac Methye
510 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
mais on ne l'a pas vu ailleurs. (/. AI. Maconn.) Cette espèce se rend
à la Saskatchewan vers le commencement de mai, mais elle ne dépasse
pas la latitude 57°. Elle s'associe avec les autres oiseaux de la
même race, et fait beaucoup de dommage au grain qui pousse. On la
voit en allant vers le nord jusqu'à Fort Simpson sur le Mackenzie;
elle y est commune. {Ross.)
Si M. Oberholser a eu raison de séparer A. phœniceus arctolegiis
de fortis, à peu près toutes les mentions ci-dessus devraient être trans-
férées à arctogelus; mais pour le moment les grives rouges des prairies
du Canada, ainsi que celles de l'extrême nord, sont toutes classées
sous l'espèce fortis.
Notes sur la reproduction — Le 11 juin 1882 je suis allé dans la
matinée, avec deux frères au lac dans les dunes à l'est de De Winton.
Nous avons remarqué un grand nombre de sternes des marais et de
diverses espèces d'étourneaux. Je n'ai pu arriver à l'endroit où
les sternes semblaient nicher à cause de la profondeur de l'eau, mais
j'ai trouvé le nid de l'étourneau à ailes rouges dans quelques brindilles
qui se projetaient à environ un pied au-dessus de l'eau, qui avait
ici trois pieds de profondeur. Ce nid était du rivage à dix pieds.
J'ai Wl la femelle sortir de son nid, de sorte que je ne puis me tromper
quant à l'espèce qui l'habitait. Le mâle ne s'est pas montré du tout.
Le nid est très profond, compact, et solide. Il est suspendu après
environ une douzaine de brindilles verticales, et construit de la même
façon que celui de l'oriole de Baltimore, mais compose entièrement
d'herbe. Les oeufs au nombre de quatre, étaient frais. L'un était
gros d'un pouce sur Je. d'un bleu pâle, et barbouillé d'hiéroglyphes
des plus curieux de noir brunâtre. (£. T. Selon). Cet oiseau couve
dans tous les étangs dans l'est de la Saskatchewan, mais il devient
plus rare en allant à l'ouest. Il couve toujours par groupes. On
a trouvé de ses nids dans les saules {Sali.x longifolia) à Brandon,
Manitoba, et au lac Crâne il nichait dans Scripns lacustris ou des
roseaux. En 1895 cet oiseau couvait dans une végétation épaisse
de symphoricarpiis occidentalis sur la terre sèche aux confluents du
Old Wives creek, Saskatchewan. Le nid consistait en feuilles et en
tiges d'herbe garnies de tiges sèches à'EIeocharis palnstris. Il nichait
dans des chatons au lac 12 Mile, près de la montagne Wood, Saskatche-
wan, ainsi que dans une ancienne croissance de Carex aristata, creek
Sucker, au sud des collines Cypress. (Macoiin). Le 18 juin 1892 à Indian
Head, Saskatchewan, j'ai marché dans l'eau, dans une grande fon-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5 II
drière où il y avait, au milieu, une quantité de roseahx {scirpus lacus-
tris). Dans l'espace de quelques minutes j'y ai \ai dix nids. Dans
trois de ces nids il y avait des jeunes en demi-croissance, et, dans
les autres, des jeunes qui venaient d'éclore. J'ai enlevé deux nids
contenant quatre oeufs chacun. C'était à neuf heures du matin,
et. à huit heures du soir. Je m'aprêtais à soufïler les oeufs, et en
ou\"rant la boite j'ai trouvé un oisillon éclos et un autre qui venait
d'éclore. Tous les deux étaient vivaces et semblaient très vigoureux.
{Spreadborough) .
498b. Etoumeau rouge du nord-ouest.
Agelains phœniceus caiirinus. — Ridgway. 1901.
Le 10 mai 1889 on a pris cet oiseau, pour la première fois, dans les
marais près d'Agassiz, Colombie Britannique. Quelques couples y
couvaient à cette date. Pendant l'été de 1901 il abondait dans les
marais à Chilliwack, Colombie Britannique. (Spreadborough). En
1891 on l'a pris à Chilliwack, Colombie Britannique, et M. Brewster
l'a identifié. Quelques uns passent tout l'hiver au lac Okanagan,
Colombie Britannique. (Brooks). Il est commun et se montre gé-
néralement à l'ouest de la chaîne Côtière, couvant sur l'île de
\^ancouver. . (Fannin) . Le 30 avril 1887 on a tué une femelle dans un
marais à Comox. Le 9 mai 1887 on a remarqué cet oiseau en grand
nombre autour du lac Copeland, sur l'île Sait Spring, dans le golfe
de Géorgie, ainsi que dans un marais près de la colline Cedar, sur
l'île de \'ancouver. (Maconn).
498e. Etourneau rouge de San Diego.
Agelahis phoeniceiis neiiiraJis. — -Ridgkway. 1901.
La zone des migrations de cet oiseau pour la reproduction s'étend
depuis le nord jusqu'à l'est de la Colombie Britannique. (Ridgicay) .
On le remarque à l'est de la chaîne Côtière, Colombie Britannique.
{Fannin). On l'a pris à Vemon, Colombie Britannique. (RJwads).
Cette espèce était assez commune au mois d'avril 1903, à Penticton,
au sud du lac Okanagan. ainsi qu'à l'embouchure de la rivière Spul-
lamacheen, lac Shuswap, au mois d'août 1889. Le il avril 1905,
j'en ai vu quatre à Mid^vay. Colombie Britannique, et un peu plus
à l'ouest, au lac McMinn. ainsi qu'au creek Meyer, beaucoup de ces
512 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
oiseaux couvaient. J'en ai vu d'autres en train de couver dans un
marais près de la rivière Similkameen, et observé deux autres dans
la vallée de la rivière Kootenay, à Elko, Colombie Britannique.
{Spreadborough) .
CCIII. STURNELLA.— Vieillot. i8i6.
501. Êtourneau des prés.
Sturnella magna. (Linn) Svvains. 1827.
L'étourneau des prés est très rare dans la Nouvelle-Ecosse; il s'y
montre seulement comme oiseau-errant. (Downs). Il passe l'été
dans le Nouveau Brunswick, mais en très petit nombre. (Chamberlain) .
En 1879, on en a vu un spécimen à Scotch Lake, comté de York,
Nouveau Brunswick, mais on n'en a plus revu. (W. H. Moore). En
été il habite le district de Montréal, mais il y est rare. {Wintlé).
Il passe l'été en assez grand nombre sur la ferme expérimentale, à
Ottawa, Ontario, et y couve. {Ottawa Naturalist, Vol. V). On le
remarque en très grand nombre dans les anciens établissements de
colons dans l'Ontario. J'en ai déjà vu quelques-uns dans le comté
de Renfrew. Le 4 avril j'en ai remarqué trois sur l'île Wolfe. {Rev.
C. J. Young). L'étourneau des prés passe l'été en nombre à Toronto,
Ontario. D'après M. Kay, cet oiseau est arrivé dans le Muskoka
pour la première fois vers 1863, et il croit qu'il va devenir commun
à Port Sydney. On le voit à Beaumaris. (/. H. Fleming). Il est
commun dans le district de London. Il n'y en a que très peu qui
passent l'hiver chez nous, généralement parlant. Il ne se trouve
pas commun ni dans le nord du comté de Bruce, ni sur l'île Mani-
toulin. (W. E. Saunders).
Notes sur la reproduction — L'étourneau des prés n'est pas
très commun à Ottawa. Son nid, qui se trouve par terre, est cons-
truit d'herbe sèche, garnie d'herbe plus fine. Les oeufs, au nombre
de quatre à six, sont d'un blanc tacheté de violet et de rouge.
{G. R. White). On a trouvé un nid, construit d'herbe fine, par terre
dans un pré où l'herbe avait une hauteur de quelques pouces.(Meeking) .
501b. Etourneau des prés de l'Ouest.
Sturnella magna neglecta (aud) allen. 1872.
M. G. R. White a pris un spécimen de cet oiseau dans les
limites de la ville d'Ottawa. L'oiseau chantait sur le sommet d'un
orme lorsque M. White l'a abattu.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 5I3
xous les étourneaux des prés que l'on a remarqués sur la frontière,
en latitude 49 , appartenaient à cette espèce. Ces oiseaux sont
communs partout dans le pays, bien qu'ils deviennent moins nom-
breux lorsqu'on s'approche des Montagnes Rocheuses. (Coues.)
Cet étourneau passe l'été et abonde dans la région des prairies du
Manitoba, y couvant partout en nombre. (E. T. Selon.) Le 14
juin 1901 on a remarqué cet oiseau le long de la rivière Rouge,
entre Winnipeg et West Selkirk. On a établi, après examen,
que les spécimens pris à Winnipeg appartiennent à cette espèce.
(Preble.) Cet oiseau abonde à Aweme, Manitoba. (Criddle.) On
le trouve partout en grand nombre dans le Manitoba, ainsi qu'en
allant à l'ouest le long de la voie du Grand Tronc Pacifique jusqu'à
Edmonton. {Atkinson.) L'étourneau des prairies passe l'été,
entre les confluents de la Saskatchewan, et il couve partout dans
cette région. {Conheaux.) Ce bel oiseau arrive dans la Saskat-
chewan vers le commencement de mai, mais on ne l'a pas rem.arqué
plus au nord. (Richardson.)
C'est un oiseau typique de la Saskatchewan, ainsi que de l'Alberta.
Il est commun partout où il y a des broussailles ou des arbres.
Bien qu'il construise son nid toujours sur la prairie, il se rend néan-
moins dans un arbre ou un buisson pour chanter, et c'est certain
qu'il se niche dans le voisinage. Dans les voyages d'exploration
de plus de 1,000 milles on l'a trouvé partout où il y avait des brous-
sailles. Il était très commun sur le Lees creek, ainsi que sur la
rivière Milk, dans le sud de l'Alberta. En 1897 on n'en a remarqué
qu'un spécimen à Edmonton, Alberta, mais il était commun, en
allant au sud, dans les contreforts jusqu'au passage Crowsnest.
Il est apparemment rare dans les Montagnes Rocheuses, mais commun
jusqu'à Morley dans le passage de la rivière Bow. On n'en a pas
remarqué à Banff en 1891, et, en 1890, on n'avait vu qu'un spé-
cimen à Revelstoke, Colombie-Britannique. Cet oiseau était
assez commun à Kamloops et au sud de cet endroit, ainsi que le
long de la rivière Thompson jusqu'à Spence Bridge, Colombie-
Britannique. Pendant l'été de 1901 il abondait à Agassiz, à Chilli-
wack, et à Huntingdon, Colombie-Britannique. En 1902 il était
commun à Trail et à Cascade sur la frontière, ainsi que partout
dans la région ouverte depuis Elko en allant à l'ouest jusqu'à
Midway, Colombie-Britannique. En été il habite l'île de Van-
couver, et passe l'hiver en nombre à Victoria. Au mois de juin
514 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
1893, pendant que je me trouvais à Comox sur l'île de Vancou-
ver, cet oiseau y était assez commun. (Spreadborough.) Il abonde
dans la vallée du Fraser inférieur. On le voit, en nombre, tout
l'hiver autour des meules et des cours de grange au lac Okanagan,
Colombie-Britannique. (Brooks.) L'étourneau des prés se trouve
en grand nombre, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne du littoral,
Colombie-Britannique. Il passe l'hiver sur l'île de Vancouver.
(Fannin.) Il est très rare au lac la Hache, mais il abonde dans
toutes les régions ouvertes depuis l'île de Vancouver jusqu'aux
contre-forts des Montagnes Rocheuses. (Rhoads.) Il est très
commun dans certaines localités de la Colombie-Britannique.
(Lord.) Il apparaît sur la côte de la Colombie-Britannique,
partout où il y a des prés, et se trouve en grande abondance dans
l'intérieur. On m'a dit que cette espèce n'est apparue dans ces
régions que depuis quelques années. (Streator.)
Notes sur la reproduction. — J'ai souvent trouvé des nids de
cette espèce dans le Manitoba et la Saskatchewan. Elle pond cinq
ou six œufs qui sont en moyenne plus petits que ceux de la précédente.
(W. Raine.) Le 18 mai 1905 j'ai trouvé un nid dans une touffe
d'herbe. Il était construit d'herbe, et garni d'herbe plus fine.
(Spreadborough.)
CCIV. IGTERUS.— Brisson. 1760.
506. Oriole des vergers.
Icterus spurius. (linn) bonap. 1823.
M. Boardman a pris trois spécimens de cette espèce dans le Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain.) Antérieurement au 19 mai 1898 lorsque
j'ai vu un jeune mâle, j'avais^ entendu parler de deux ou trois spéci-
mens de cet oiseau seulement, qui eussent été observés aussi loin
à l'est que Toronto. Le 19 mai 1900 j'ai remarqué un couple de ces
oiseaux, et j'ai pris aussi un mâle qui avait deux ans. A partir
de cette date, et pendant une semaine ou deux, j'en ai observé un
spécimen ou plus presque tous les jours. Le 5 juillet j'en ai trouvé
un couple en train de se nicher, et je suis heureux de dire qu'on
ne les a pas dérangés. Je crois que c'est la première mention
relativement au couvage de cet oiseau dans cette localité, mais je
crois aussi que l'on trouve son nid parfois près d'Oakville. J'espère
pouvoir consigner son arrivée en plus grand nombre à mesure que les
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 515
années se succéderont. (/. Hughes- Samuel.) Il est possible qu'en
été cet oiseau habite à Toronto, Ontario, en très petit nombre; il
y a à peu près une douzaine de mentions de cet oiseau pen-
dant une longue période d'années. (/. H. Fleming.) Il est
tout-à-fait commun dans les trois comtés les plus à l'ouest de
l'Ontario, et assez nombreux le long de la rive nord du lac Ontario,
jusqu'à peu près 50 à 75 milles de la rivière Niagara, mais on ne
le remarque que de temps en temps près de London, et il n'y a
pas même une mention de sa présence plus au nord. Il couve partout
dans la région de ses migrations. Les quelques nids que l'on a trou-
vés se composaient principalement d'herbe verte, ce qui les rend
difficiles à découvrir. {W. E. Saunders.) On a pris un spécimen
de cette espèce à Pembina au commencement de juin. C'est la
seule localité où on en a remarqué. {Coues.)
507. Oriole de Baltimore.
Icterus galhiila. (Lixx) Coues. 1880.
On en a pris deux spécimens sur l'île Seal, comté de Yarmouth,
Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts). On a vu un couple de ces oiseaux
près de Brackley Point, sur la route de Charlottetown, île du Prince-
Edouard le 10 juillet 1888. (Macoun). L'oriole de Baltimore est très
rare à St John, Nouveau-Brunswick, mais on dit qu'il est commun
en d'autres localités. (Chamberlain). En été il apparaît, en petit
nombre, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, mais
il y devient plus commun chaque année. Les nids de cet oiseau
se trouvent dans les grands ormes près de Fredericton. (W. H. Moore)
Au printemps de 1898 il était commun aux alentours de Fredericton.
{D. Lee Babbit). Il passe l'été dans la province de Québec, mais en
très petit nombre. (Dionne). On a entendu le chant de cet oiseau
au lac Chain, Montcalm, comté d'Argenteuil, Québec. (D'Urban).
En été il habite le district de Montréal, y couvant dans la ville.
On y en a remarqué, à partir du 7 mai jusqu'au 21 août. (Wintle).
On signale sa présence à York Factory sur la baie d'Hudson.
(Dr R. Bell). En été l'oriole de Baltimore habite aux alentours
d'Ottawa en nombre, y couvant en abondance dans les ormes
dans la ville même ainsi que dans ses faubourgs. {Ottawa
Naturalist. Vol. V.). C'est un des oiseaux les plus communs aux
alentours de Kingston, Ontario, et, apparemment, il y devient plus
nombreux. Il s'est répandu jusqu'au comté de Renfrew, où je l'ai
51 6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
VU. {Rév. C. J. Young). Cet oiseau passe l'été en nombre à Toronto
Ontario. M. Kay dit qu'il est arrivé à Port Sydney, dans le district
de Muskoka, pour la première fois en 1887. M. Taverner affirme
qu'il devient de plus en plus nombreux à Beaumaris. (/. H. Fleming).
En été il habite et se trouve commun partout dans le sud d'Ontario,
mais il est tout-à-fait rare dans North Bruce, où je n'en ai remarqué que
trois spécimens pendant quatre semaines. {W. E. Saiinders).
L'oriole de Baltimore abonde à Pembina, la seule localité où on
l'ail trouvé sur la frontière en latitude 49.° On y a enlevé plusieurs
nids, contenant des œufs, pendant la dernière partie du mois de juin.
(Coues). Il passe l'été en nombre dans les endroits boisés et ouverts
dans le sud et l'ouest du Manitoba. {E. T. Selon). Le 14 juin 1901
on en a vu un qui traversait au vol la rivière Rouge à mi-chemin
environ entre Winnipeg et West Selkirk. (Preble). Il est commun
dans les bois ouverts à Aweme, Manitoba. (Criddle). Il est très
nombreux depuis le Manitoba jusqu'à Edmonton, le long de la voie
de grand Tronc Pacifique, sauf dans les districts salins environnant
les collines Eagle. (Atkinson). Cet oiseau est rare dans les parties
boisées autour du creek Maple, Saskatchewan. (A. C. Bent).
Au printemps de 1892 on en a remarqué de nombreux spécimens à
Indian Head, Saskachewan. Ceux-ci sont presque tous restés à
couver. Au mois de mai 1894, on en a vu d'autres à Medicine Hat
Saskachewan. On en a pris d'autres au mois de mai 1895, sur le
creek Old Wives. On n'en a remarqués, ni au sud, ni à l'ouest de
cet endroit. Le 20 mai 1897 cet oiseau s'est rendu à Edmonton,
Alberta; plus tard on en a observé en grand nombre volant vers le
nord, mais quelques uns sont restés pour couver. Ils nichaient à une
hauteur de plus de 30 pieds de terre, dans des peupliers élevés,
pourtant on a trouvé des nids dans des buissons à six pieds de
terre. (Spreadborough) . Ce bel oiseau se rend régulièrement, et en
assez grand nombre, dans les régions entre les confluents de la Saska-
chewan. On le voit et on l'entend dans les bosquets où il suspend
à une branche son joli nid. (Coubeatix) . Il se répand partout dans
la partie centrale des Territoires du Nord-ouest jusquà la latitude
55°, au-delà de laquelle il ne semble pas se montrer. (Richardson) .
Notes sur la reproduction. — Le 7 juin 1890 j'ai trouvé un
nid de cet oiseau à Dorval. Il était construit sur le sommet d'un
buisson clair-semé, à la portée de la main et contenait cinq œufs
frais, mais, d'habitude, les nids se trouvent ici suspendus aux branches
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 517
de grands arbres à une hauteur de vingt à trente pieds de terre. J'ai
remarqué cet oiseau en train de se nourrir par terre, une circonstance
extraordinaire dans le cas de l'oriole, car il se restreint généralement
aux arbres et aux buissons pour se nourrir. (Wintle). L'oriole de
Baltimore couve partout dans le Manitoba, et dans la Saskatchewan
à l'ouest jusqu'au lac Crescent. (W. Raine). Il construit son nid
près de l'extrérrité d'une longue branche d'arbre: (à Ottawa il choisit
de préférence un orm.e). Ce nicl se compose de la partie fibreuse de la
plante à soie, de duvet de saule, et de fibre de laine; puis il est garni
de filaments, d'herbes dures, et de crin de cheval. Les œufs, au
nombre de cinq sont blancs avec une teinte très légère de bleu, et
sont tachetés barbouillés, et rayés de lilas et de brun, surtout au
gros bout. {G. R. White). Le 25 juin 1882, j'ai trouvé le nid d'un
oriole de Baltimore, à environ dix pieds de terre, dans un chêne sur le
côté nord de la fondrière de l'est. Ce nid avait à peu près quatre
pouces de profondeur. Il était construit de l'écorce extérieure d'As-
clepias, et tellement enchevêtré et resserré que le tout ressemblait
beaucoup à du feutre épais et chaud. Il était aussi très compact, et,
dans le but de mettre à l'épreuve sa solidité, je l'ai emporté chez moi,
ainsi que la branche sur laquelle il était situé. Après avoir suspendu un
seau au nid, attaché par une bande à travers celui-ci, je commençai à
mettre des poids dans le seau. J'ai augmenté le poids graduellement
jusqu'à ce qu'il y eût une pesanteur de quinze livres dans le seau sans
que le nid eût l'air de céder ; cependant, lorsque j'ai ajouté encore deux
livres, le poids s'étant glissé d'un côté du seau, mit toute la tension
sur l'une des attaches et alors le nid s'est brisé. Je me suis procuré
immédiatement un autre nid, semblable au premier, comme cons-
truction. J'ai mis celui-ci à l'épreuve en me servant des poids
successifs de 15, 20, 25, 27, 29, et 30 livres, sans produire aucun effet,
mais à la 31e, la tension était trop forte, et, après quelques secondes
la bande a déchiré le nid en morceaux sans avoir cependant cassé
les attaches au-dessus. Le 19 octobre j'ai trouvé l'ancien nid d'un
oriole près de la fondrière. Il était tissé de bandes d'écorce
d'Asclepias, et suspendu au bout de quatre ou cinq brindilles.
J'ai fait des épreuves minutieuses quant à sa solidité, et j'ai trouvé
qu'il supportait un poids de 15 livres sans le moindre signe d'affai-
blissement, mais deux livres de plus, jetées sans soin dans le seau, ont
suffi à l'arracher de ses attaches. (E. T. Selon.)
78870—34
5l8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
508. Oriole de Bullock.
Icterus bullocki (Swains) Bonap. 1838.
Voici la description faite par le Dr Bishop relativement au seul
oriole qjue l'on ait pris. "J'ai tué un oiseau-mâle, le 2 juillet, sur la
lisière de la forêt près du Maple creek. Cet oiseau est typique de
l'espèce bullocki sauf qu'il a la région malaire, et les parties auri-
culaires ainsi que les côtés de la tête, noirs, et de nombreuses plumes
sur les côtés du cou légèrement mouchetées de noir. Il est proba-
blement croisé avec galbida. Il se peut que ce soit un des oiseaux
que j'ai cru, en le voyant, appartenir à l'espèce galbula. Le
professeur Macoun, en parlant de cet oiseau, dit: 'Il couvait, au
mois de mai 1894, en grand nombre dans les arbres à Police Pointe,
Medicine Hat, dans la vallée de la Saskatchewan. On n'en a pas
remarqué plus à l'est". C'est probable que galbula atteint sa
limite à l'ouest, et bullocki la sienne à l'est, quelque part dans ce
voisinage. {A. C. Bent).
Au mois de mai 1894 cet oiseau couvait en nombres considérables
dans des arbres à Police Pointe, Medicine Hat, dans la vallée de la
Saskatchewan. On n'en a pas remarqué plus à l'est. Il était
commun dans les arbres au lac Osoyoos, Colombie-Britannique, et y
couvait en juin 1905. On en a trouvé une grande colonie en train de
couver, au mois de juin 1889, à Kamloops, dans la vallée de la rivière
Thompson, Colombie-Britannique. En 1889, il était assez rare à
Spence Bridge. On en a remarqué un spécimen, le 23 mai 1901, ainsi
que plusieurs autres, le 27 mai 1906, à Chilliwack, Colombie-Britan-
nique. iSpreadborough).
Cet oiseau abonde dans quelques parties de la Colombie-Britan-
nique. {Lord). Je l'ai remarqué seulement à Ashcroft, où on en a
pris un spécimen, et vu quelques autres. {Streator). Il se montre
seulement à l'est de la chaîne Côtière où il passe l'été; il couve au
Cache creek. (Fannin). Il est rare à Ashcroft et disparait à
mi-chemin entre Ashcroft et Clinton, sur la rivière Bonaparte. On
le remarque en plus grand nombre à Kanloops, et il abonde aux
alentours du lac Swan, à Vernon, Colombie-Britannique. (Rhoads)
Il se trouve en très grand nombre à l'est de la chaîne Côtière;
quelques couples couvent à l'ouest de cette région, à Chilliwack, Colom-
bie-Britannique. (Brooks).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 519
CCV. EUPHAGUS.— Cassin. 1867.
509. Mainate couleur de rouille.
Eiiphagus carolinus (Mûll.) 1867.
Le mainate couleur de rouille se trouve commun dans le Labrador.
Il couve à Fort Chimo, où, le 10 juillet 1884, on a pris des jeunes qui
venaient de sortir du nid. {Packard). On en a remarqué un couple
le 2 juin 1896, sur la rivière Moose; ces oiseaux y couvaient sans doute.
Ce mainate était assez commun dans des marais depuis le golfe
Richmond jusqu'à l'Ungava; le 24 juillet on en a vus par volées dans
l'intérieur. {Spreadborough) . C'est un oiseau-migrateur comm.un,
en été, dans Terreneuve. (Reeks). En 1899 il était assez commun
le long de la rivière Humber, Terreneuve. {Louis H. Porter). Il
passe l'été en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. {Doivns). Il est
assez commun, depuis la fin mars jusqu'au mois de septembre, dans
le comté de King's, Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts). M. Bayley
dit que cet oiseau couve en abondance dans les aulnes près de Sydney,
île du Cap-Breton. On l'a remarqué, pour la première fois, le 7 mai;
vers le 8 juin il était commun et y est resté tout l'été. (C R.
Harte) . On le voit de temps en temps à Baddeck, ainsi qu'à Margaree,
sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle- Ecosse. {Macoun). Le 24 sep-
tembre 1907 on en a remarqué quatre ou cinq spécimens sur l'île
Sable, Nouvelle- Ecosse. Le 30 septembre 1905, il est venu un
grand nombre de ces oiseaux pendant une tempête du nord-ouest.
(/. Boutelier). Le 7 juillet, on a observé une volée de vingt ou plus
de ces oiseaux, pour la plupart des jeunes, près de la pointe East, île
du Prince-Edouard. Ceux-ci sont les seuls que l'on ait remarqués,
bien que j'aie entendu parler de la présence d'autres, auparavant.
(Divight) .
Le mainate couleur de rouille \isite irrégulièrement le Nouveau-
Brunswick en été. {Chamberlain). Il est commun comme oiseau-
migrateur, au printemps; et en automne, à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. J'ai entendu dire dernièrement que cet oiseau
couve à Benton, dans le comté de Carleton. {W. H. Moore). C'est
un oiseau-migrateur au printemps et en automne dans la province de
Québec; on en a pris à Beauport. {Dionne). Il couve en grand
nombre dans des marécages à la pointe East, îles de la Madeleine.
{Bishop). Le 12 juillet 1905 j'ai vu une famille de ces oiseaux à
Inlet, province de Québec. {Rév. G. Eifrig). Il est commun et couve
78870—34^
520 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
au lac Mistassini dans le nord de la province de Québec. (/. M.
Macoun). Il est commun et de passage dans le district de Montréal,
y arrivant au printemps par petites volées, et s'éloignant plus au
nord pour la reproduction; en automne il revient en plus grandes
bandes. (Wintle).
Cet oiseau émigré au printemps et à l'automne. Il se peut qu'il
couve, quoiqu'en petit nombre, dans la partie nord du district
d'Ottawa. {Ottawa Naturaliste vol. V.). J'ai remarqué cet oiseau
en train de couver sur les îles de la Madeleine. Pendant le mois
de juin les jeunes étaient éclos, et j'ai recueilli, de ces îles, deux
couvées d'œufs. Pendant l'été de 1898 j'en ai vu un spécimen près
de Lansdowne, Ontario, mais, au mois d'octobre, ces oiseaux arrivent
du nord par grandes troupes. (Rev. C. J. Young). Le mainate
couleur de rouille abonde comme oiseau de passage à Toronto,
Ontario. Il se trouve par grandes volées dans les districts de
Muskoka et Parry-Sound, mais j'ignore s'il y couve. (/. H.
Fleming). Il est commun le long de la rivière Missinabi. On le
voit seul et par couples le long de la rivière dans la deuxième semaine
de septembre, et il commence à apparaître par troupes à la fin du
mois. (Spreadborough) . On a vu plusieurs de ces oiseaux, et pris
une femelle près de la source de l'Echimamish, Keewatin, où, sans
doute, ils couvaient. On en a vus par grandes volées à Fort-Churchill.
Plus tard, dans la saison de 1901, on les a remarqué en grand nombre,
revenant de York-Factory vers le sud. (Preble). Cet oiseau se
rend à York-Factory, sur la baie d'Hudson. (Dr. R. Bell). On le
voit à Fort-Churchill sur la baie d'Hudson. (Wright). Le mainate
couleur de rouille entre dans le Dakota par le nord, au mois de septem-
bre, et alors se mêle, sans distinction, avec E. cyanocephalns,
mais ces deux espèces ne se trouvent pas ensemble pendant la saison
de la reproduction. (Coîies). C'est un oiseau-migrateur qui abonde
en très grand nombre dans le Manitoba pendant les migrations du
printemps et de l'automne. Il se peut que' quelques uns y couvent.
On en a observé en 1907 à plusieurs endroits le long du grand lac
des Esclaves. (E. T. Selon) . Ce mainate abonde et couve à Aweme,
Manitoba. (Criddle). On le remarque seulement comme oiseau
de passage dans le Manitoba. bien qu'il puisse y couver dans les régions
du nord où il se trouve en très grand nombre pendant la saison de la
migration. On ne l'a pas vu à l'ouest de cette province. {Atkinson).
Au printemps de 1892 il était commun à Indian-Head; on n'en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 521
a par remarqué sur la prairie, ni en 1894, ni- en 1895. Pendant le
printemps de 1897 ces oiseaux abondaient à Edmonton, Alberta,
et on a recueilli un nid dans une touffe d'arbres penchés sur un étang.
En 1903 quelques-uns couvaient tout le long de la route depuis le petit
lac des Esclaves jusqu'à Peace-River-Landing. (Spreadborougk) . Cet
oiseau est commun à Chemawawin près des rapides Grand de la Sas-
katchewan. {Nutthig). Au printemps il arrive par volées entre les
confluents de la Saskatchewan. (CGubeaux). Il abonde partout
entre Calgary et Athabasca-Landing dans le nord de l'Alberta.
Il est rare à Fort McMurray, latitude 56° 30', mais assez commun
au portage Methye. En 1888 il abondait entre le lac Methye et
Isle à la Crosse. (/. M. Macoun). Cet oiseau de plumage sombre
est celui du genre ((.Stiirnidœ)) de l'Amérique que l'on voit le plus au
nord. En été il se répand jusqu'au 68ème parallèle, la limite de la
partie boisée du nord. Vers la fin avril il se rend à la rivière Saskat-
chewan, et, vers le 3 mai, il est au lac Great-Bear, latitude 65°,
où on le voit généralement par couples. (Richards on). On le voit en
grand nombre le long du Mackenzie jusqu'à Fort Good-Hope. (Ross).
Le mainate couleur de rouille abonde dans le voisinage de Fort-
Anderson, et on l'a remarqué très souvent jusqu'à la lisière est de
la forêt, ainsi que près de la traversée de la rivière Horton en
latitude d'environ 69°. Les vingc-cinq nids que l'on a découverts
dans les arbres étaient situés depuis cinq jusqu'à huit pieds de terre.
(Macfarlane) . Le 21 novembre 1901 le révérend J. H. Keen en
a tué un spécimen à Metlakatla, Colombie-Britannique. (Kerniode).
Cet oiseau passe l'été régulièrement partout dans les endroits
boisés et buissonneux dans le nord de l'Alaska, se répandant jusqu'au
voisinage de la côte. Dans le nord de l'Alaska il se rend jusqu'à
la latitude 70°. (Nelson). On en a pris un spécimen, le seul observé,
sur le Sheep creek près de Homer, Alaska. (Figgins). C'était un
oiseau assez commun le long de la Kowak, sur le détroit Kotzebue
à partir du delta en allant à l'est. On l'a remarqué par petites
volées jusqu'au 8 septembre; le 22 mai de l'année suivante il est
revenu par volées, et plus tard il s'est divisé en plus petites bandes.
(Grinnell). On en a pris dans plusieurs localités près de la baie
Bristol, Alaska. (Osgood). C'est un des premiers oiseaux de terre
qui se rend à St-Michael, cependant il n'y est pas commun, et, en
autant que je sache, il n'y couve pas. (Turner). J'en ai vu deux
spécimens à Log-Cabin dans le passage White, le 15 juin 1899.
Osgood en a pris un spécimen près de Fort-Yukon, Alaska, et on en a
522 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
remarqué une petite volée près de St-Michael. {Bishop). Au mois
de septembre 1899 on a tué deux mâles à Tyonek, sur le goulet Cook,
Alaska. (Osgood).
Notes sur la reproduction. — Au printemps on rencontre le
mainate couleur de rouille comme oiseau-migrateur rare à London,
mais il s'y trouve en plus grand nombre à l'automne. Dans North-
Bruce il couve modérément aux bords des lacs de l'intérieur où, le
9 juin 1887, j'ai trouvé son nid. Ce dernier était dans un érable à
deux pieds au-dessus de l'eau. Il était construit de brindilles d'épi-
nette rouge et d'autres arbres, garnies d'herbe verte et de boue placée
entre l'herbe et les brindilles. Le nid contenait trois œufs dont les
taches étaient plus rougeâtre et la couleur du fond plus verdâtre que
sur ceux de E. cyanocephalus. {W. E. Saunders). Bien qu'il se
répande graduellement à l'est, cet oiseau a été toujours rare à Toronto;
cependant M. J. Hughes-Samuel en a trouvé un couple en train de
couver sur l'île de Toronto au printemps de 1900. (/. H. Fleming).
Quelques couples nichent dans la Saskatchewan, mais la plupart des
oiseaux s'envolent plus au nord pour la reproduction. Cette espèce
est souvent confondue avec E. cyanocephalus car les nids ainsi que
les œufs de chacun d'eux se ressemblent. {W. Raine). Je suis
arrivé à Edmonton, Alberta, le 20 mai. Le 10 juin j'ai trouvé un
nid contenant quatre jeunes oiseaux ainsi qu'un œuf. Le nid était
construit sur une épinette blanche tombée depuis bien des années,
et blanchie par le temps, et qui penchait horizontalement sur un
petit étang situé dans une forêt fortement boisée, près de la rivière.
L'arbre dans lequel se trouvait le nid était à environ un pied de l'eau.
J'ai trouvé aussi, au bord du même étang, un ancien nid construit
d'herbe sèche, et placé sur un tas de vieilles broussailles d'épinette
blanche. Il n'y avait ni mauvaises herbes, ni verdure dans l'étang.
Le 13 juin j'en ai trouvé des jeunes, capables de voler. Ceux-ci
se trouvaient dans une fondrière à sec, située dans un endroit forte-
ment boisé. {Spreadborough) . Cet oiseau construit, sur les îles de la
Madeleine, un nid très semblable à celui du merle d'Amérique. Ce
nid se trouve très bas et près de l'extrémité des grosses branches de
l'épinette blanche. (H. K. Job). Au mois de juin 1903 j'ai trouvé
un nid dans des buissons penchés sur un petit lac près d'Innisfail,
Alberta. On a recueilli le seul œuf trouvé là, et tué l'oiseau-mère.
Je n'ai jamais remarqué cette espèce nichant ailleurs que dans des
buissons penchés sur l'eau, et je n'ai jamais trouvé de mainate de
Brewer en train de nicher dans un pareil endroit. (W. E. Saunders) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 523
510. Mainate de Brewer.
Euphagns cyanocephalus (Wagl.) Cassix. 1867.
J'ai en ma possession un spécimen de cet oiseau que l'on a pris,
dit-on, à Toronto, Ontario, (/. H. Fleming.) C'est le mainate typi-
que de toute la région le long de la frontière depuis Pembina jusqu'aux
Montagnes Rocheuses. (Coues.) Il passe l'été en abondance pres-
que partout dans ce pays, se rassemblant par grandes volées, et
faisant de grands ravages dans les champs de blé et d'avoine,
à l'automne. {E. T. Selon.) Le 14 juin 1901, il était commun dans
la vallée de la rivière Rouge entre Winnipeg et West Selkirk. (Preble.)
Il est sans exception le plus nombreux et le plus répandu de tous les
merles de l'ouest dans la région plus ou\-erte où poussent les arbustes
rabougris. On le remarque partout dans le Alanitoba, ainsi qu'en
allant à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. {Atkinson.) Il est
apparemment assez commun aux rapides Grand de la Saskatchewan.
{Nnlting.) Cet oiseau ainsi que le mainate couleur de rouille et le
mainate bronzé arrivent ensemble par volées au printemps, et, plus
tard, se séparent et couvent en colonies. (Coiibeaux.) Il se trouve
en grand nombre dans les forêts le long des creeks dans la Sas-
katchewan. {A. C. Bent.) Il abondait partout où il y avait des
broussailles à Indian Head, à Medicine-Hat et au lac Crâne. C'est
le mainate type de la Saskatchewan et de l 'Alberta, du moins
aussi loin au nord que Edmonton, et il abonde partout depuis la fron-
tière en allant au nord jusqu'à la rivière Saskatchewan. Le 15 août
1903, il était commun sur la Grande Prairie dans le district de la
rivière de la Paix. On en a remarqué quelques-uns au printemps de 1891
à Banff , dans les Montagnes Rocheuses, mais l'espèce n'y couve pas. Le
4 avril 1890 on en a vus à Revelstoke, sur la rivière Columbia, et, plus
tard, le 3 mai, on en a vu d'autres; ils n'y couvent pas. J'en ai vu deux
le 2 mai 1904, au lac Bayne près de Femie, Colombie-Britannique.
Le 6 avril ] 905 cet oiseau était commun à Midway, Colombie-Britan-
nique, et j'ai trouvé, le 14 mai, de nombreux nids à Sidley; ceux-
ci, faits d'herbes fines et de crin de cheval, étaient dans des buissons au
milieu d'un marécage, et on en a trouvé d'autres par terre à la base d'un
bosquet de bouleaux rabougris. On a remarqué cet oiseau, par volées,
à 10 milles au sud de Kamloops, Colombie-Britannique. En mai
1889 il était commun aussi àAgassiz; au printemps on l'a vu, nom-
breux, à Chilliwack, Colombie-Britannique. Je n'en ai observé
que trois à Huntingdon pendant l'automne de 1901. Le 16 avril
524 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
1893 on n'en a remarqué qu'un seul spécimen sur l'île de Vancouver;
à partir de cette date on n'en a plus vu cette année-là. Le 17 oc-
tobre 1907 on en a remarqué trois à Clayoquot sur l'île de Vancouver.
(Spreadborough.) Quelques individus de cette espèce restent au lac
Okanagan, Colombie-Britannique, pendant tout l'hiver. (Brooks.)
Ce mainate se trouve, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne côtière.
Il est commun, au printemps, et à l'automne, à l'embouchure du Fra-
ser, Colombie-Britannique, et il couve dans le voisinage de Clinton.
(Fannin.) Il couve dans les endroits propices, et à l'est, et à l'ouest de
la chaîne côtière depuis Vernon dans le sud jusqu'au Lac la Hache
dans le nord. (Rhoads.) On le voit au nord le long du Mackenzie
jusqu'à Fort Simpson; il n'y est pas rare. (Ross.) Il est com-
mun dans certaines parties de la Colombie-Britannique. (Lord.)
Il est répandu partout dans la Colombie-Britannique, mais il n'y est
pas commun. (Streator.)
Notes sur la reproduction. — Le 8 juin 1882 C. T. a trouvé
le nid d'un mainate dans un champ récemment hersé, à pas plus
de 20 yards d'un bosquet de saules. Les œufs, au nombre de cinq,
étaient placés dans une légère cavité sans même une paille ou un sem-
blant de garnissage. Mon frère a fait lever l'oiseau et ensuite m'a
appelé. Je n'ai pas vu partir ce dernier mais, à ce moment, un couple
de mainates volaient au-dessus de nos têtes, et ils ont manifesté leur
mécontentement d'une façon tapageuse, de sorte que je suis certain que
l'un des deux était celui chassé de son nid par mon frère. Parmi une
douzaine de nids que j'ai examinés, tous étaient, soit par terre, soit
dans des enfourchures peu élevées, ou placés sur des billes près d'un
étang quelconque, et ceux qui se trouvaient élevés du sol se compo-
saient plus ou moins de boue. J'ai trouvé une demi-douzaine de nids
autour d'un seul petit lac sur la montagne Duck. La couleur des œufs
est un mélange entre celles des œufs du mainate couleur de rouille
et de son congénère violet. {E. T. Selon.) Cette espèce construit
un gros nid de tiges de plantes sèches garnies, à l'intérieur, de
crin de cheval. Comme grandeur, le nid, à l'extérieur, mesure en
moyenne plus de six pouces de diamètre et, à l'intérieur, plus de trois
pouces. Sa profondeur est d'au moins i| pouce. Les œufs, géné-
ralement cinq en nombre, sont mouchetés et tachetés de différentes
manières. Les nids se trouvent toujours dans les endroits fortement
boisés, et, pour la plupart, en petits groupes. On en a enlevé à
Medicine-Hat, et au creek Old Wives, Saskatchewan, dans des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 525
buissons de Prunus, Cratœgus, Symphori carpus, et de saules de diffé-
rentes espèces. (Macoun.)
CCVI. OUISCALUS.— Vieillot. i8i6.
511. Mainate bronzé.
Quiscalus quiscalus œneus (Ridgw.) Stein. 1885.
Le mainate bronzé se rend dans Terreneuve en été comme oiseau
de passage rare. (Reeks.) Il est peu commun dans la Nouvelle-
Ecosse où on en a remarqué trois spécimens seulement. {Downs.)
Il est rare dans le comté de Kings, Nouvelle-Ecosse, où on en a vu un
le 3 mai 1895. Il est local et rare, en été, dans la Nouvelle-Ecosse.
(H. F. Tufts.) Des oiseaux-migrateurs sont arrivés, le 12 mars, à
Shulee, comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse. (C H. Morrell.)
Le 29 avril 1907 on en a vu deux sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse.
(/. Boutelier.) On a remarqué un couple de ces oiseaux, le il juillet
1888, à Tracadie, île du Prince-Edouard. {Macoun.) Les seuls oi-
seaux de cette espèce que M. Earle ait jamais vus sur l'île du Prince-
Edouard consistent en un couple actuellement dans sa possession.
(Dwigkt.) En été cet oiseau habite le Nouveau-Brunswick en grand
nombre. (Chamberlain.) Il est très rare dans la vallée de la Resti-
gouche. {Brittain et Cox.) Il passe l'été en nombre à Scotch Lake,
comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W.H. Moore.) En été il habite
la province de Québec, où il est commun; on en a pris à Beauport.
(Dionne.) Il passe l'été en grand nombre dans le district de Montréal,
y couvant dans la ville. On le remarque à cet endroit à partir
du 1er avril jusqu'au 11 octobre. (Wintle.) On le voit à Fort
Churchill sur la baie d'Hudson (Wright), et à York Factory sur la
même baie. (Dr R. Bell.) Le 24 juin 1901, on en a observé plu-
sieurs spécimen près des chûtes Sea, ainsi que sur l'Echimamish
inférieure. Ils étaient communs en descendant jusqu'à Oxford House,
mais on n'en a pas remarqué en aval de cet endroit. (Preble.)
Le mainate bronzé passe l'été dans le district d'Ottawa. (Ottawa
Naturalist, Vol. V.) En été il habite en gr^nd nombre, mais je re-
marque que les volées qui se rassemblent à l'automne ne sont pas
aussi nombreuses qu'autrefois. Je n'en ai pas observé sur les îles de
la Madeleine. Ce mainate est arrivé sur l'île Wolfe, le 2 avril 1901.
(Rév. C. J. Young.) Il passe l'été, en grand nombre, à Toronto,
Ontario. C'est un oiseau reproducteur commun dans les districts de
Muskoka et Parry Sound. Il niche à Kearney, dans les anciens
526 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
trous de pic. (/. H. Fleming.) Il abonde partout le long des bords
des lacs dans le parc Algonquin. Les jeunes étaient capables de
voler le i8 juin 1900. Le ler juin 1904 cet oiseau était commun à
Missinabi, Ontario, où il couvait. (Spreadborough.)
Il abondait à Pembina où, pendant le mois de juin, il couvait
dans les creux des arbres. En automne il se rendait, mais en très
petit nombre seulement, le long de la rivière Mouse (Souris), et,
en 1874, on l'a remarqué en allant vers l'ouest jusqu'aux Montagnes
Rocheuses. {Coues.) Il passe l'été partout dans le Manitoba où l'on
trouvée du bois et de l'eau. Il se répend vers le nord, apparemment
comme oiseau de passage, jusqu'à la baie d'Hudson. {E. T. Selon.)
Il est commun à Aweme, Manitoba, y nichant dans des bosquets de
saules près de la lisière des marais. (Criddle.) En été il habite, en
nombre, les parties boisées de la Saskatchewan. Un des nids que
l'on a enlevé, le 20 juin 1892, à Indian Head, se trouvait sur le côté
du tronc d'un grand peuplier dans un tas de petites brindilles à environ
dix pieds de terre. On a remarqué cet oiseau à Medicine Hat aussi,
et il nichait, en 1894, dans les collines Cypress. Au mois de mai
1895 on a enlevé des nids situés dans des trous de VAcer Negwido près
de l'embouchure du creek Old Wives dans l'est de la Saskatchewan.
On l'a remarqué pour la première fois, le 24 avril 1897, à Edmonton,
Alberta; il y était tout à fait commun le 31 mai. J'ai trouvé un
nid dans la souche d'un baumier. Il était construit de petites pail-
les et garni d'herbes. L'incubation était commencée depuis environ
une semaine. J'ai ensuite trouvé un nid contenant des jeunes récem-
ment éclos. On a remarqué un couple de ces oiseaux au petit lac
des Esclaves, et un seul à Dunvegan, Alberta. {Spreadborough.)
Cet oiseau abonde dans le Manitoba. On l'a noté partout, en
1906, le long du chemin de fer Grand Tronc Pacifique en allant à
l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. (Alkinson.) Il se trouve rare
dans les bois aux bords des creek Maple et Skull, Saskatchewan.
(A. C. Benl.) Il abonde aux Grand Rapids de la Saskatchewan.
(Nulting.) Il couve en abondance entre les confluents de la Saskat-
chewan. (Coubeaux.) Il se reproduit en grand nombre depuis
Winnipeg, Manitoba, jusqu'aux Montagnes Rocheuses dans l'Alberta.
{W. Raine.) Ces oiseaux arrivent sur la Saskatchewan vers les
premiers jours de mai, et bientôt après ils s'apparient et commencent
à couver. Ils construisent leurs nids de la même manière que les
corneilles, plusieurs se trouvant dans le même arbre, et, de temps
en temps, dans les brindilles détachées du nid d'une orfraie. {Richard-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 527
S071.) On remarque cet oiseau en allant au nord jusqu'à Fort Simpson,
sur le Mackenzie; il y est rare. (Ross.)
Notes sur la reproduction. — Le mainate bronzé se niche dans un
arbre ou un buisson dans le voisinage d'Ottawa, Ontario. Le nid
est construit de boue, et garni d'herbe, de radicules, de crin de cheval
et de feuilles. Les œufs, au nombre de cinq ou six, sont d'une couleur
bleuâtre ou verdâtre avec une nervure pourpurine et sont nuages
de brun foncé noirâtre. {G. R. White.) Cet oiseau construit son
nid dans des granges sur les îles et dans les plaines le long de la rivière
St. John, Nouveau- Brunswick. Il y a, parfois, jusqu'à trois ou
quatre nids dans une seule grange. Ceux-ci sont généralement cons-
truits sur les poutres, ou dans l'angle d'un poteau et d'une contrefiche
de la charpente. Les œufs, au nombre de trois à cinq, sont couvés
pas plus tard que le 24 mai. {W. H. Moore.) Au mois de mai
1895 de nombreux oiseaux construisaient leurs nids dans des creux
d'érables à feuille cendrée au creek Old Wives, Saskatchewan. On
a enlevé un de ces nids le 30 mai. Il était dans un massif de cerisiers
sauvages de bonne taille, à environ six pieds de terre, et avait, à
peu près, 8 pouces de diamètre. Il était construit de tiges de diverses
plantes. L'intériem- était enduit de terre et ensuite garni de
tiges d'herbe et d'une petite quantité de crin de cheval. Il res-
semblait, quant à sa forme, au nid du mainate de Brewer seulement
il était plus petit. (Macoun.) La plupart des nids sont construits
dans des cèdres et autres conifères. Quelques-uns sont attachés aux
roseaux dans les marais, tandis que d'autres se trouvent dans des
granges parmi les nids du merle d'Amérique, du moucherolle brun,
et de l'hirondelle des granges. Ils se composent d'herbe grossière et
de boue, et sont garnis d'herbe plus fine. Le diamètre de chacun
d'eux est de six pouces sur une hauteur de quatre ou cinq pouces,
et la cavité a un diamètre de quatre pouces sur trois de profondeur.
Chaque oiseau pond cinq œufs au commencement de mai. (A. L.
Garneau.)
Famille XL. FRINGILLIDE. Pinsons, Gros-becs, Etc.
CCVII. HESPERIPHONA.— Bonaparte. 1850.
514. Gros bec à couronne noire.
Hesperiphona vespertina (W. Cooper) Bonaparte. 1850.
Le 24 novembre 1903 on m'a apporté quatre spécimens du gros-bec
à couronne noire, qui avaient été abattus dans les bois près de Québec.
528 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Ces Spécimens consistaient en trois mâles et une femelle. Quelque
temps après, vers la fin janvier 1904, on en a tué cinq autres dans le
même voisinage, parm,i lesquels il y avait une femelle. A ma connai-
sance ceux-ci sont les seuls spécimens que l'on ait jamais remarqués
ici, à l'exception d'un autre tué en 1890. (Dionne). En hiver cet oiseau
visite Montréal en petit nombre seulement. Je crois que la première
mention de sa présence ici a été enregistrée pendant l'hiver de 1890,
lorsque M. le docteur Harrington en a vu plusieurs, le 28 janvier,
sur le terrain du Collège McGill. (Wintle). Au printemps de
1899, M. Muirhead, un des invités à Rideau-Hall, en a tué un
beau mâle dans le parc de Rockcliiïe. {Macoiin). Cet oiseau est
rare en hiver. Pendant le mois de février 1902 on l'a remarqué en
nombres considérables à Guelph, Ontario, et le 6 du mois M. le
professeur M. W. Doherty y en a observé une volée de soixante-
quinze. {A. B. Klugh). Au mois de mai 1866, M. le docteur T. J.
Cottle a enregistré la première mention de cet oiseau dans l'Ontario,
ayant vu, à cette date, une volée dans les conifères sur sa pro-
priété, près de Woodstock, Ontario. On l'a signalé, en 1871, près
de London, Ontario. J'en ai vu deux, le 17 mars 1883, à West-
Flamboro, Ontario. {Mcllwraith) . Une volée de ces oiseaux est
parue pendant l'hiver de 1854-55, et a été le sujet de la première
mention qu'on en a fait dans le sud d'Ontario. Il y en a d'autres
enregistrées, mais la plus grande troupe a été aperçue pendant
l'hiver, de 1889-90. Les premiers oiseaux observés à Toronto
ont été enregistrés le 18 janvier, et les derniers le 26 mai. On calcule
qu'il n'y en a pas eu moins de 1,000 oiseaux abattus. Le gros bec
à couronne noire paraît quelquefois par grandes volées» pendant
l'hiver. Il fréquente le district de Parry-Sound beaucoup plus régu-
lièrement qu'on le suppose. Une volée est restée à Emsdale jusqu'à
la fin de la première semaine de mai, en 1897, s'y nourrissant de graines
de sumac. (/. H. Fleming). Depuis l'hiver de 1889-90 je n'ai vu
que deux ou trois spécimens de cet oiseau aux alentours de Toronto,
le dernier étant une femelle qui fut prise, au mois d'avril 1897, près
de cette ville. (/. Hughes- Samuel) .
Cet oiseau abonde, en hiver à Portage-la-Prairie, ainsi qu'à Winni-
peg, et en d'autres parties du Manitoba. Il s'y rend généralement
vers la mi-octobre. A partir de cette date il augmente continuelle-
ment en nombre jusqu'au mois de décembre lorsqu'il atteint son
maximum. Pendant qu'il se trouve ici il fréquente l'érable du nord-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 529
ouest, autrement dit le sureau, s'y nourrissant de ses graines
et ne descendant que rarement par terre, excepté au printemps
lorsque parfois il se rend par troupes dans un lieu stérile, y cherchant
apparemment du sable fin dans le but d'aider sa digestion. En
autant que l'on sache, son nid n'a jamais été trouvé. {E. T. Selon).
Cet oiseau se montre en très petit nombre à Aweme, Manitoba, bien
qu'il soit commun dans certaines villes. Il se nourrit, en grande
partie, des graines de l'érable du Manitoba, en hiver, mais on ne l'a
pas remarqué en été. (Criddle). Il se rend partout dans le Manitoba
régulièrement et en grand nombre. Je suis d'avis qu'il couve, de
temps en temps, dans cette province, car j'en ai pris des spécimens
de bonne heure au mois d'août. {Atkinson). Au commencement
de l'hiver de 1900, j'ai remarqué cet oiseau pour la première fois à
Prince-Albert, Saskatchewan, bien qu'on l'eût déjà vu à cet endroit
Je l'ai observé par volées de 8 à 20 pendant tout l'hiver. {Coubeaux) .
Ce gai et très remarquable oiseau habite les bosquets d'érables (negundo
aceroides), en nombre, sur les plaines de la Saskatchewan. Nous
étions partis de Carlton-House avant son arrivée, qui est tardive,
mais M. Prudens a eu la bonté de nous en expédier des spécimens.
Il fréquente aussi les bords du lac Supérieur, ainsi que la pente est des
Montagnes Rocheuses, latitude 56°, mais on ignore ses habitudes.
{Richardson) . Il était assez commun à Edmonton, Alberta, entre
le 16 avril et le 14 mai 1897 lorsqu'il en est disparu. On en a remarqué
deux spécimens sur la route entre le petit lac des Esclaves et Peace-
River-Landing, Alberta, au m.ois de juin, ainsi qu'un couple de
jeunes oiseaux qui commençaient à voler, à Dunvegan, latitude 56°,
le 26 juillet 1903. {Spreadborough) .
M. J. H. Fleming dans VAuk, vol. XXIV, p. 78, et le révérend
C. J. Young dans l'Ottawa Naturalist, vol. XVIII, p. 24 donnent,
tous deux, un compte rendu plus complet que le nôtre relativement à
la présence de cet oiseau dans l'est du Canada.
514a. Gros-bec de l'ouest à couronne noire.
Hesperiphona vespertina montana Ridgway. 1874.
Cet oiseau se rend dans la Colombie-Britannique. {Mearns).
On le rencontre seulement dans l'intérieur. Au mois d'août
il s'envolait vers le sud par troupes considérables. {Streator).
On le voit à l'est de la chaîne du littoral, Colombie-Britannique;
530 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
et, en hiver, il apparaît comme oiseau-errant, à l'ouest jusqu'au
Fraser inférieur, et à l'île de Vancouver. Au mois de juin 1891 je
l'ai trouvé sur le sommet de la chaîne Côtière. (Fannin). Le
31 mars 1894 on en a tué un sur une volée de douze, au creek
Seymour, goulet Burrard, Colombie-Britannique. (£. F. G. White).
Cet oiseau habite Chilliwack, Colombie-Britannique, en assez grand
nombre. Il passe l'hiver en nombre à Okanagan, Colombie-Britan-
nique. (Brooks). On le remarque dans la vallée de la Columbia.
(Lord). Au mois d'avril 1891 on l'a observé comme oiseau-migrateur
du printemps, à Banff, Montagnes Rocheuses. C'était peut-être
l'espèce de l'est. Ce gros-bec était tout-à-fait commun le long
des deux lacs Arrow, rivière Columbia, Colombie-Britannique, au
mois de juin 1890. Il se trouvait assez communément, et par petites
volées, à l'embouchure du Pass creek, près de Robson, Colombie-
Britannique. Le 21 juin il faisait apparemment des préparatifs pour
sa deuxième couvée, et se nourrissait de bourgeons de peupliers.
Le 15 mai 1901, j'en ai remarqué une volée d'environ quinze à Chili-
wack, Colombie-Britannique. Le 14 avril 1903 on en a vu une petite
volée à Penticton, Colombie-Britannique. J'en ai observé sept sur
le bord de la rivière Elk, Colombie-Britannique, le 7 mai 1904. Le
5 juillet j'en ai pris trois autres sur la route Hope à environ 14 milles
au sud de Hope, Colombie-Britannique. On en a vu un autre, le
22 sur le deuxième sommet à l'ouest de la Skagit, à une altitude
de 6,000 pieds. On en a remarqué un spécimen, le 24 mai 1893,
près de Victoria, sur l'île de Vancouver. C'est le seul que l'on ait vu
cet été-là. (Spreadborough) . Au mois d'avril 1887, on a vu une petite
volée de ces oiseaux à Comox, sur l'île de Vancouver. (Macoiin).
CCVIII. PINICOLA. Vieillot. 1807.
515. Gros-bec des pins.
Pinicola enucleator leucura. (Muller) Richmond. 1902
Le gros-bec des pins passe l'été en grand nombre à Fort Chimo'
Labrador, et y couve. On a obtenu un nid ainsi que des œufs. Il se
trouve en abondance dans les régions boisées des districts du
sud. Il habite au sud de la ligne de faîte. (Packard). Le ler
juillet 1896 on en a remarqué un spécimen au golfe Richmond;
on ne l'a plus revu dans l'Ungava (Spreadborough). En 1891 on
a pris trois spécimens de cet oiseau à l'anse Cullingham, goulet
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 531
Hamilton, Labrador. {Norton). Il est commun pendant toute
l'année dans Terreneuve. (Reeks). En hiver il habite en Nou-
velle-Ecosse. (Downs). Il abondait pendant le mois de décembre
et les deux premières semaines de janvier dans le comté de Cumber-
land, Nouvelle-Ecosse. A partir de ce temps-là on ne l'a plus revu
à l'exception d'un couple observé à Shulee, le 3 avril 1899. (Morrell).
Cet oiseau est commun dans les fDrêts d'épinettes blanches au nord
d'Atilliksur la côte nord-est de Labrador au-delà de laquelle les épi-
nettes blanches diminuent en grandeur, et deviennent très petites.
{Bigelow). On a observé deux adultes et deux petits à quelques
mètres du port Neil, sur l'île du Cap Breton, Nouvelle- Ecosse.
(Townsend). Le 24 mai 1902 on a remarqué une volée de plusieurs
de ces oiseaux à Sydney, sur l'île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse.
Ce gros bec Cjt connu localement sous le nom d'« Ortolan» (C R.
Harte). Il abonde souvent pendant le commencement de l'hiver
dans la Nouvelle-Ecosse. On le remarque aussi quelquefois pen-
dant l'été. {H. E. Tufts). Le gros-bec des pins est commun, en
hiver, dans le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Il passe l'été
en très petit nombre près de Scotch Lake, comté d'York, Nou-
veau Brunswick, et il couve au nord de la province. (T^. H.
Moore). On l'a trouvé en train de nicher dans la vallée de la
Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox).
Il est commun en hiver au lac Mistassini, province de
Québec. (/. M. Macoitn). Il passe l'été en nombre dans l'est
du Québec. {Dionne). Il se rend en hiver à Montréal, où il est
commun. Il visite les endroits dans la ville où l'on trouve des
sorbiers couverts de baies. On l'observe à partir du 30 octobre
jusqu'au 26 avril. {Wintle). Il abonde, mais irrégulièrement, à
Ottawa, Ontario. Pendant l'hiver de 1882-3, et encore en 1888-9,
cet oiseau est paru en nombres immenses comme l'ont fait beaucoup
d'autres de nos oiseaux d'hiver. {Ottawa Naturalist. Vol. V ). Il
est plus ou moins commun chaque année à Ottawa. {Macoun).
Au mois de mars 1895, j'ai vu plusieurs de ces oiseaux se nourrissant
des graines de frêne noir à Lansdowne, Ontario. Au mois de juin
1897, je les ai trouvés communs sur les îles de la Madeleine, province
de Québec, où quelques-uns couvent dans les endroits fortement
boisés d'épinettes blanches. Pendant l'hiver de 1907 de nombreuses
volées de ces oiseaux ont visité l'est d'Ontario. Ils étaient communs
dans le voisinage de Madoc, se nourrissant des graines de pommes
532 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
gelées et de pommes sauvages qui pendaient encore à quelques arbres.
{Rév. C. J. Young).
Le gros-bec des pins est un oiseau de passage irrégulier en hiver;
il abonde parfois à Toronto, Ontario. Au mois de septembre 1898
j'en ai remarqués par petites volées dans les districts de Muskoka,
Parry Sound en train de se nourrir sur le sommet des plus grands
pins. (/. H. Fleming). En hiver cet oiseau se rend à Guelph où
pendant certaines années, il est assez commun, tandis qu'en
d'autres il s'en absente tout à fait. (A.B.Klugh). Il passe l'hiver
à Penetanguishene, Ontario. Dans l'hiver de 1900-1, il s'y trouvait
en grand nombre au moment de la cueillette très abondante de noix,
et, pendant ce temps, on pouvait le voir dans les forets de hêtres en
train de becqueter les coquilles des noix qui restaient. (A . F. Young) .
Cet oiseau apparaît dans le Manitoba en hiver, s'y trouve en assez
grand nombre. Il est possib'e qu'il niche dans les forêts d'épinettes
blanches du nord. On l'a remarqué le 21 septembre pour la première
fois en 1907 sur l'île Et-then dans le grand lac des Esclave.-,. A partir
de cette date on la vu tous les jours pendant notre voyage vers le sud.
(E. T. Seion). Le 8 juillet 1900 on en a observé un mâle perché
dans un arbre penchant au-dessus de la rivière Hill, près de l'em-
bouchure de la rivière Fox. Les habitants de Fort Churchill nous
ont parlé de cette espèce. {Edward A . Prehle) . Le gros-bec des pins
se trouve généralement régulier et en grand nombre partout dans le
Manitoba en hiver, mais, en autant que l'on sache, il n'y couve pas.
{Atkinso7i). En hiver il habite Aweme Manitoba, en assez grand
nombre. (Criddle). Le 15 avril 1892 à Indian Head, Saskatchewan,
j'ai tué un mâle dont l'estomac était plein des bourgeons de peupliers
et de saules, ainsi que de quelques graines de sarrasin sauvage. A
partir de cette date, on n'en a plus remarqués. (Spreadborough) .
Cet oiseau mène une vie tranquille et modeste dans les retraites les plus
lugubres des forêts de conifères, et on ne le voit que très rarement.
Aucun membre de l'expédition ne l'a remarqué au nord du soixan-
tième parallèle. Il construit son nid sur les branches les moins
élevées, et se nourrit principalement de graines d'épinette blanche.
(Richardson) . H se rend dans 'e nord jusqu'à Fort Good Hope
sur le Mackenzie, où il n'est pas rare. (Ross). Au printemps
de 1861 un sauvage a découvert un nid de cet oiseau à environ
soixante milles au sud de Fort Anderson; nous n'en avons jamais
trouvé d'autres. (Macfarlane) . Le gros-bec des pins est assez
■ CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. . 533
commun par petites volées, et on le remarque plus souvent le long des
bords des deux confluents de la Saskatchewan. C'est l'un des oiseaux
qui nous visite régulièrement en hiver, arrivant ici vers la fin octobre,
et s'en allant vers la fin mars. {Couveaux) .
515a. Gros-bec des Montagnes Rocheuses.
Pinicola eniicleator montana Ridgw. 1898.
En 1891 on a pris cet oiseau à Banfï dans les Montagnes Rocheuses.
On en a remarqué, des vieux et des jeunes, à Canmore près
de Banff, au mois de juin 1885. J'en ai vu deux dans une montagne
sur le côté nord de la rivière Miette près de Jasper House, Alberta, le
29 août 1898. Il était commun aux alentours de Revelstoke,
Colombie-Britannique jusqu'au 28 avril 1890. Sa nourriture consistait,
pour la plupart, en bourgeons du peuplier baumier. On l'a observé
dans la passe Eagle, Colombie-Britannique, aussi tard que le 23 mai.
Il n'était pas rare au mois d'août 1889 à une altitude de 6,000 pieds
sur le Mont Queest, une des montagnes de la chaîne Gold, près du lac
Shuswap, Colombie-Britannique. On a \ai un de ces oiseaux, le 24
juin 1890, près du sommet d'une montagne à Robson, sur la rivière
Columbia, Colombie-Britannique. J'en ai remarqué deux, en 1905,
sur le premier sommet à l'ouest de la Skagit. Le 10 septembre 1902,
j'ai observé une petite volée de ces oiseaux à une altitude d'environ
5,000 pieds, à l'est de la rivière Columbia, sur la frontière, Colombie-
Britannique. (Spreadborough.)
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession un nid
ainsi que quatre œufs, pris le 3 juin 1896, à Banfï dans les Montagnes
Rocheuses. Le nid se compose de brindilles, de racines, et d'herbe,
garnies de racines fines et de crin. Il se trouvait à environ quinze
pieds de terre sur la branche d'une épinette blanche. (W. Raine.)
515c. Gros-bec d'Alaska.
Pinicola enucleator alascensis Ridgw. 1898.
On trouve cet oiseau dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord,
y compris toutes les parties boisées de l'Alaska, excepté Kadiak,
et le district de la côte méridionale. En hiver il se rend au sud jus-
qu'à l'état de Montana, et dans l'est de la Colombie-Britannique.
(Ridgway.) Il hiverne dans la vallée de la rivière Chilliwack, Co-
78870—35
534 ■ COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
lombie-Britannique, et se trouve communément, pendant la même
saison, dans le district de Cariboo. Il passe l'hiver et couve dans la
région boisée des montagnes à Okanagan. {Brooks.) On le voit à l'est
et à l'ouest de la chaîne côtière, excepté sur l'île de Vancouver. M.
W. B. Anderson l'a pris aussi à Fort Simpson, Colombie-Britannique.
(Fannin.) Il est rare à Metlakatla, Colombie-Britannique. (Rév.
J. H. Keen.) Cet oiseau se rend plus ou moins en abondance tout le
long de la côte ouest et nord-ouest de l'Amérique, depuis l'île de
Vancouver, en allant au nord, jusqu'en dedans du cercle arctique,
à l'exception des régions sans arbres qui se trouvent le long de la côte
de la mer de Behring. Il abonde partout dans l'intérieur de la région
ci-dessus mentionnée. {Nelson.) Il habite l'intérieur, ainsi que les
régions boisées de tout le territoire de l'Alaska. (Turner.) Cet
oiseau se montre au Sheep creek, et à Homer, sur la péninsule Kenai,
Alaska. Pendant les mois de juillet et septembre 1901, on en a pris,
à ces deux endroits, neuf spécimens. Les petites étendues de coton-
niers étaient ses lieux préférés. Il ne fréquentait les épinettes blan-
ches que lorsqu'il se perchait sur les plus hautes branches des arbres
desséchés, où il restait seulement quelques minutes. Pendant les
orages il se retire dans les broussailles les moins élevées, et même dans
l'herbe courte. (Figgins.)
Notes sur la reproduction. — Le gros-bec des pins de l'Alaska était
commun et habitait, pendant toute l'année, dans les étendues boisées,
depuis le delta à travers la vallée de la Kowak. J'ai vu cet oiseau pour
la première fois le 25 août 1898, lorsque j'en ai remarqué deux adultes,
et deux jeunes arrivés à leur grosseur naturelle. Ils étaient silencieux,
sauf un cri d'appel bas et mélodieux, et ils se nourrissaient de cosses
de graines d'aulne vert. J'ai pris les deux oiseaux-adultes qui étaient
en train de muer. Aux mois de septembre et octobre les gros-becs
des pins se trouvaient très nombreux, étant remarqués souvent par
volées de six à douze, composées de vieux et de jeunes pas encore
arrivés à leur maturité. Ils se trouvaient généralement répandus çà
et là dans les bouleaux et les épinettes blanches qui bordent les chaînes
de montagnes peu élevées, et, là, jusqu'à ce que la terre fut couverte de
neige, ces oiseaux se nourrissaient d'airelles, de pommes de rose, et
de canneberges. Pendant l'hiver leur nourriture est à peu près la
même que celle des sizerins à tête rouge, c'est-à-dire, des graines et
bourgeons de bouleau, d'aune et de saule, et quelquefois des genêts
de jeunes épinettes blanches. Pendant les plus grands froids de l'hi-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 535
ver ces oiseaux ne fréquentaient pas souvent les épinettes blanches,
car ils s'étaient déjà retirés dans les massifs de saules. Le cri ha-
bituel de cet oiseau est un sifïïement clair de trois syllabes. Le nom
indigène «Ki-u-tak» rappelle très bien son cri. Puis il y avait
un autre cri, un son bas, et mélodieux, émis par les différents oiseaux
d'une volée en présence du danger. A deux reprises, et pendant
qu'ils traversaient, au vol, l'étendue des bois, j'ai remarqué
que des mâles solitaires chantaient d'un ton haut et joyeux,
comme le fait le pinson pourpré. Un matin, le i8 février, je me
suis trouvé à l'autre côté de la rivière, au milieu des saules, en
train de chercher des lagopèdes. Malgré que la température fut
à cinquante degrés au-dessous de zéro, j'ai entendu tout d'un coup, et
venant des profondeurs d'un bosquet tout près, le chant riche et mélo-
dieux d'un gros-bec des pins, ressemblant à celui de notre gros-
bec du sud à couronne noire. Il a continué son chant, d'un ton plus
adouci, pendant plusieurs minutes. Quel environnement et quelles
conditions pour entendre un pareil chant d'oiseau! Encore, une fois
au mois de mars, pendant une forte tempête de neige, un mâle de
cette espèce, d'un rouge clair, a chanté aussi d'une pareille façon, par
intervalles, pendant près d'une heure. Il était dans un bosquet
d'aunes près de la cabane. A mesure que l'été s'approchait on enten-
dait son chant de plus en plus. Je n'ai pas trouvé un seul nid
avant le 25 mai. A cette date j'en ai vu un qui était à peine com-
mencé, mais, le 3 juin, lorsque je me trouvai de nouveau dans cette
localité, il était terminé et contenait quatre œufs frais. La femelle
y couvait et y est restée jusqu'à ce que je l'aie presque touchée. Le
nid était à huit pieds de terre sur les branches horizontales les plus
basses d'une jeune épinette blanche qui se trouvait sur la pente
d'une élévation boisée. La cavité du nid était peu profonde et le nid
lui-même ressemblait beaucoup à celui d'un tangara. Il consistait
en une plate-forme de petites brindilles d'épinette blanche placées
d'une façon détachée sur laquelle reposait le nid modelé symétri-
quement de tiges rondes d'herbes fines et sèches en forme de coupe.
Il avait à peu près un pouce de profondeur, et 3.25 pouces de diamè-
tre, à l'intérieur. Les œufs, d'un bleu pâle du Nil, avec peut-être
une teinte verdâtre, sont pointillés et tachetés de lavande pâle, de
marron foncé et de sépia. Les marques sont distribués inégalement,,
le petit bout de l'œuf étant presqu'immaculé, tandis qu'il y a autour
du gros bout une couronne visible. Les marques ne sont pas nette-
78870— 35è
53^ COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
ment définis, mais les marges des taches sont distinctes, passant
dans la couleur du fond qui les entourait. L'un des œufs était plus
abondamment et plus également moucheté de diverses teintes de
bistre. Les œufs sont plutôt d'une forme ovale, mais le petit bout
est grossier. Le ii juin, dans le delta du Kowak, j'ai trouvé un nid,
de construction semblable, contenant quatre jeunes oiseaux. Il était
à six pieds de terre dans une épinette blanche rabougrie. Le lende-
main j'en ai encore trouvé un semblable en tout aux deux autres, et
contenant quatre œufs presque prêts à éclore. Ma collection de 44
peaux de P. e. alascensis confirme le caractère distinct de cette race.
Les oiseaux de la Kowak présentent un aspect extrêmement cendré.
{Grinnell.)
5i5d. Gros bec de Kadiak.
Pinicola enudeator flammula (Homeyer) Ridgw. 1898
On trouve cette espèce sur l'île de Kadiak, Alaska, ainsi que sur la
côte d'Alaska en allant au sud, du moins jusqu'à Sitka, et probable-
ment jusqu'à la côte de la Colombie-Brtitannique, du moins en hiver.
{Ridgway.)
CCIX. PYRRHULA. Brisson. 1760.
516. Le bouvreuil de Cassin.
Pyrrhula cassini (Baird) Tristram. 1871.
La présence de cet oiseau dans la faune de l'Amérique du nord re-
pose seulement sur la prise par M. Dali, le 10 janvier 1867, d'un spé-
cimen à Nulato, à mi-chemin sur le Yukon. (Nelson.)
Le 10 juillet 1879, sur les eaux nord du golfe de Cumberland, M.
Ludwig Kumleïn a observé un oiseau qu'il n'a pu prendre, et qui,
d'après lui, appartenait soit à cette espèce-ci, soit à pyrrhula europœa,
peut-être à cette dernière. Nous n'avons pu en obtenir d'autres men-
tions.
CCX. CARPODACUS. Kaup. 1829.
517. Pinson pourpré.
Carpodaciis purpureiis (Gmel.) Gray. 1844.
M. Kumlien a pris un spécimen de cet oiseau à bord d'un vaisseau
devant l'île Résolution Le 26 mai 1860 M. Drexler en a pris à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 537
Moose Factory. Le pinson pourpré se montre en grand nombre
dans les parties sud du Labrador. {Packard.) Il est commun
depuis la rivière Moose jusqu'à Moose Factory, sur la baie James.
On n'en a pas vus plus au nord en 1906. (Spreadborough.) Il est
commun dans la Nouvelle- Ecosse; quelques spécimens y restent tout
l'hiver. (Downs.) Le 2 janvier 1899 on en a remarqué un couple
à Shulee, comté de Cumberiand, Nouvelle-Ecosse. {Morrell.) M.
Bayley dit que cet oiseau est commun et couve à Sydney, île du
Cap-Breton. (C. R. Harte.) On le voit en nombre pendant toute
l'année dans la Nouvelle Ecosse. {H. F. Tufts.) Au mois de juillet
1898 il était commun à Margaree et à Baddeck sur l'île du Cap-Bre-
ton, Nouvelle- Ecosse et en juin 1888 il couvait dans les bois à la
pointe Brackley, île du Prince-Edouard. {Macoun.) C'est un oiseau-
errant et remuant ; il se répand en petit nombre soit individuellement
soit par couples, sur l'île du Prince-Edouard. {Dwight.) Il habite
en nombre le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain.) Il passe l'été
en assez grand nombre, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick, mais au printemps la date de son arrivée est irrégulière.
Il fait son nid à quelques pieds de terre dans des conifères que l'on
trouve dans les petits bois de pâturages, ainsi que dans les arbres de
la forêt, à une hauteur élevée. (IF". H. Moore.) Il est assez rare dans
le golfe St-Laurent. On en a remarqué un mâle, et entendu d'autres
sur les îles de la Madeleine. {Bishop.) Il est commun dans la
vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox.)
Cet oiseau abonde et se répand partout autour des rives du golfe St-
Laurent et de ses îles. {Brewster.) Il passe l'été en assez grand nom-
bre dans l'est de la province de Québec. {Dionne.) Ce pinson passe
l'été en bandes, bien qu'il y ait quelques spécimens qui restent tout
l'hiver. Il couve sur l'île de Montréal. Le 20 juin 1891, j'ai trouvé,
dans le parc Mont-Royal, un nid, contenant quatre œufs, dans une
petite épinette blanche. J'ai déjà remarqué ces oiseaux à partir du
5 février jusqu'au 25 octobre; ils se nourrissent souvent en hiver des
fruits du sorbier des oiseaux. {Wintle.)
Le pinson pourpré passe l'été en bandes à Ottawa, Ontario. Il
y abonde au moment de la migration. Il y a quelques mentions
relativement à la présence de cet oiseau en hiver. L'une se trouve
sous date du 29 décembre 1885. {Ottawa Natiiralist, Vol. V.) Il
habite Toronto, quelquefois il y abonde pendant l'hiver. Il passe
l'été en nombre dans les districts de Parry Sound et Muskoka.
538 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
(/. H. Fleming.) Il abonde au lac Cache, dans le parc Algonquin,
Ontario, y couvant dans les bois bas et humides. (Spreadborough.)
On le remarque assez souvent en nombre, mais assurément il se trouve
moins fréquemment en été qu'autrefois. En 1886 il en est resté
beaucoup de spécimens tout l'été à London, Ontario où pendant
plusieurs années précédentes, ils avaient été rares. En 1899 leur
rareté a été remarquable. On voit cet oiseau pendant toute l'année,
mais il se trouve surtout commun au printemps. (W. E. Saunders.)
C'est un oiseau-migrateur commun au printemps et à l'automne à
Guelph, Ontario. Il arrive vers le 15 avril et s'en va vers le 4
octobre; quelques-uns y couvent. {A. B. Klugh.) De bonne heure
au matin du 16 juin 1900 on a entendu, à plusieurs reprises, le cri
de cet oiseau à la pointe Bull Head, sur le lac Winnipeg, lorsque le
bateau à vapeur s'est arrêté pour prendre du bois. (Edward A . Prehle.)
Pendant les derniers jours de juillet on a trouvé cet oiseau en petit
nombre dans la montagne Turtle, Manitoba, et sans doute, il couve
dans cette localité-là. On ne l'a pas vu plus à l'ouest. {Coues.)
Il passe l'été dans le Manitoba, y arrivant vers le 20 avril, et prenant
son départ vers le 15 octobre. Le 14 mai 1883, j'en ai tué un mâle
pendant qu'il chantait. Il venait de manger des chatons de peuplier.
{E. T. Selon.) Le pinson pourpré est assez commun à Aweme
pendant la saison de la migration. On ne le voit pas pendant la saison
de la reproduction. (Criddle.) C'est un oiseau-migrateur régulier
dans le Manitoba, y couvant de temps en temps. On l'a remarqué
en train de couver à Birtle, Manitoba, à Saskatoon, Saskatchewan,
et à la rivière Battle, Alberta. (Atkinson.) On l'a observé à Indian
Head, Saskatchewan pour la première fois, le 21 avril 1892. Il
y était tout à fait commun avant le 12 mai. Quelques spécimens y
couvent car je les ai remarqués vers la fin juin. Cet oiseau est arrivé
le 3 mai 1897 à Edmonton, Alberta, et bientôt après a commencé
de construire son nid dans les arbres élevés. Le 8 juin 1898 j'en
ai observé un au Lac Ste-xA^nne, à soixante milles d'Edmonton,
Alberta. Au mois de juin 1903, on en a remarqué quelques-autres
depuis l'embouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace
River Landing, Alberta, latitude 56°-i5'. On l'a pris à Canmore,
Alberta, et on l'a trouvé en assez grand nombre à Banfï, sur la
rivière Bow, dans les Montagnes Rocheuses, le 27 mai 1891, où il
couvait. Au mois d'août 1897 on a remarqué un de ces oiseaux
dans le passage Crow s Nest. {Spreadhoroiigh.) Nous avons observé
ce pinson seulement aux bords de la Saskatchewan, où il se nourrit de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 539
bourgeons de saule. Il se montre en été, s'y rendant au mois de
mai. (Richardso7i.) Le mâle unique pris aux Grand Rapids de la
Saskatchewan, s'accorde parfaitement, en tous détails, avec cette
espèce. {Nutting.) Le pinson pourpré n'est pas rare à Athabaska
Landing, ni est-il rare en montant l'Athabasca jusqu'à la petite
rivière des Esclaves. On en a remarqué quelques-uns à Fort
McMurray, mais pas un seul en montant la rivière Clearwater,
latitude 56°. Il n'est pas rare, mais il se trouve localement entre le
portage Methye et l'Isle à la Crosse, Saskatchewan. (/. M. Macoun)
J'ai vu ce beau pinson pour la première fois au mois d'avril dernier
(1900) à Prince Albert, Saskatchewan, et, au mois de mai, en com-
pagnie du pinson niverolle et du pinson de montagne. {Couteaux.)
Notes sur la reproduction. — Le nid de cet oiseau, construit
sur une branche horizontale, se compose de matières végétales, de
fibres et de radicules, le tout garni de poils. Les œufs, au nombre
de quatre, sont d'un vert sombre pâle, presque blanc, et sont parse-
més modérément de noir et de lilas. {G. R. White.) Le 8 juin
1893 j'ai trouvé un nid ainsi que des œufs de cet oiseau à Banff,
Alberta. Ce nid était construit dans un buisson de saules, à cinq
pieds de terre. (IF. Raine.) C'est un oiseau qui, apparemment,
est à peine aussi nombreux dans l'Ontario qu'il ne l'était autrefois.
J'ai trouvé son nid, à trois reprises, dans l'Ontario, deux fois dans une
épinette blanche de petite taille, et, une fois dans un cèdre. J'ai
trouvé aussi un nid dans un érable peu élevé à Lansdowne, Ontario.
C'est un oiseau-reproducteur tardif. Tous les œufs que j'ai vus
ont été pondus au mois de juin. {Rév. C. J. Young.) Le pinson
pourpré couve aux alentours d'Ottawa, Ontario, en mai et en juin,
ainsi qu'au lac Nominingue, à 100 milles au nord de cette ville. Le
nid, construit dans des conifères, depuis cinq à quinze pieds de terre,
se compose de brindilles, de radicules, de duvet végétal, et de
laine avec une garniture de poils. Il y a quatre ou cinq œufs
dans chaque couvée. {Garneau.)
517a. Pinson pourpré de la Californie.
Carpodacus purpureus californicus — Baird. 1874.
Ce pinson abonde en été sur les deux côtés de la chaîne du littoral.
(Lord.) Il est commun dans la région de la côte; on en a pris quel-
ques spécimens d'un plumage pourpré. (Streator.) En été cet oiseau
540 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
habite en abondance les régions qui se trouvent principalement
à l'ouest de la chaîne du littoral. Il couve et sur l'île de Vancouver,
et sur le continent. {Fannin.) Il passe l'été en nombre à Chilliwack,
Colombie-Britannique. (Brooks.) Au mois d'avril 1889 il était très
commun à Hastings, à Port Heney, et à Agassiz, Colombie-Britanni-
que. Pendant l'automne de 1901 il se trouvait en grande abondance
à Chilliwack et à Huntingdon, Colombie-Britannique, s'y nourrissant
des graines de pommes sauvages. Il était assez commun près de
Victoria et tout a fait commun à Comox, sur l'île de Vancouver,
au mois de juin 1893. {Spreadhorough.) On l'a trouvé en train
de couver sur la côte de la Colombie- Britannique. (Rhoads.)
518. Pinson pourpré de Cassin.
Carpodacus cassmi. baird. 1854.
Cet oiseau se trouve dans les états de l'ouest, depuis la base
orientale des Montagnes Rocheuses jusqu'à la côte du Pacifique,
ainsi qu'en allant au nord jusqu'à la Colombie-Britannique.
{Ridgway.) On a trouvé quelques spécimens, probablement de
cette espèce, en train de couver dans l'intérieur de la Colombie-
Britannique. (Rhoads.) Ce pinson se rend sur les deux côtés de la
chaîne du littoral, Colombie-Britannique. (Fannin.) Pendant l'été
de 1901 il habitait à Soda creek, et probablement aussi à Quesnel,
Colombie-Britannique. (Brooks.) Au mois de juin 1889 on en a
pris à Spence Bridge ainsi qu'à Kamloops. On a remarqué un
spécimen de cet oiseau à Trail, Colombie-Brintannique près de
la frontière en mai 1902. Il était commun partout dans les forêts
de conifères à Fernie et à Elko, Colombie-Britannique, au mois de
mai 1904, et tout à fait commun, au mois d'avril 1903, à Penticton,
Colombie-Britannique, où il se nourrissait de graines sur les plus
hautes branches du pin (pinus poiiderosa). J'en ai vu un à cet
endroit au mois de juin 1905. (Spreadhorough.)
CCXI. PASSER— Brisson.
520. Moineau domestique.
Passer domesticus (linn/EUs) koch. 181 6.
Ce petit moineau est devenu un oiseau acclimaté dans toutes les
villes du Canada ainsi que dans les petits villages et dans de nom-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 54 1
breuses cours de fermes où, en hiver, il se trouve en affluence, se
nourrissant de l'avoine qu'il trouve dans les excréments des chevaux,
Il abonde en automne, mais qu'il y ait un manque ou une abon-
dance de nourriture, on le voit quand même au printemps, et une
fois qu'il obtient une entrée quelque part il y reste et se répand même
plus loin encore. Le moineau domestique abonde partout dans les
provinces de l'est, ainsi que dans les endroits peuplés du Québec
et de l'Ontario. Bien que l'on parle mal de lui partout, il détruit
néanmoins une quantité énorme de mauvaises herbes nuisibles, en
mangeant de leurs graines, dans les terres incultes et vides des villes
et des environs, aux mois de septembre, octobre et novembre jusqu'à
ce que la neige commence à tomber, et alors il fréquente les rues.
En 1894 on en a remarqué quelques couples près de la gare à Winnipeg,
Manitoba; depuis ce temps-là il s'est répandu rapidement à l'ouest.
(Macoun.) Le 22 avril 1904, on en a pris un spécimen sur l'île Sable,
Nouvelle- Ecosse. Il y en a deux autres qui sont restés pendant
l'hiver de 1903-4, mais ils sont partis le ler avril 1904. On en a
vu plusieurs autres encore le 14 octobre 1906, et, en dernier lieu,
un autre, le 6 octobre 1907. (/. Boittelier.) Cet oiseau se répand
peu à peu à l'ouest et au nord-ouest. Je l'ai trouvé en train de
nicher à Yorkton, Saskatchewan au mois de juin 1901, et AL Hugh
Richardson, pendant le même été, m'a envoyé deux couvées d'œufs
(il les a appelés des œufs rares) d'un oiseau que l'on n'avait jamais
remarqué avant dans la vallée Qu'Appelle, Saskatchewan. M.
Richardson ne connaissait pas cet oiseau et les œufs n'étaient que
ceux du moineau domestique. Je n'ai aucun signalement de la
présence de cet oiseau dans l'Alberta, mais ce n'est qu'une question de
temps qu'il se répande jusqu'aux contreforts des Montagnes
Rocheuses. {W. Raine.) Nous les avons remarqués à Missinabi
et à l'embouchure de la rivière Hannah, sur la baie James, où ils
ne se gênaient pas plus autour de nos tentes que s'ils eussent été
dans le centre d'une grande ville. J'en ai vu un aussi à environ
soixante-dix milles au nord d'Albany, sur la côte ouest de la baie
James. {Spreadboroiigh.)
CCXII. LOXIA— LiNNAEUS. 1758.
521 Bec-croisé d'Amérique.
Loxia curvirosira minor. (brehm) ridgw. 1885.
On a pris un spécimen de cet oiseau dans le détroit d'Hudson.
Il est descendu au vol à bord du vaisseau, et a été présenté par le
542 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
docteur Matthews. {Dr R. Bell.) Il est commun pendant toute
l'année dans Terreneuve. (Reeks.) Il est commun et arrive après
la saison de la reproduction dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs.)
En certaines années il abonde pendant tous les mois dans la Nouvelle-
Ecosse, mais il est pour la plupart irrégulier. De nombreux oiseaux
de cette espèce nichaient, pendant l'hiver de 1906, aux alentours
de Wolfville. {H. F. Tufts.) Le 2 juillet 1902 on a remarqué trois
de ces oiseaux sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. On en a vu un autre le
20 juin 1904, encore un autre le 25 juin 1905, et environ une douzaine
le 21 juillet 1907. (/. Boutelier.) Je n'ai pas remarqué le bec-
croisé d'Amérique dans le comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse,
avant le mois de mars, lorsqu'il est devenu commun. Les mâles
chantaient à ce moment et les oiseaux étaient déjà appariés, le mâle
et la femelle étant remarqués toujours ensemble. J'étais d'avis
que cette espèce et celle qui suit allaient couver en avril. (Morrell.)
Cet oiseau était commun dans des bois à Baddeck et à Margaree
sur l'île du Cap Breton au mois de juillet 1898, et dans les épinettes
blanches à la pointe Brackley sur l'île du Prince-Edouard, le 12
août 1888. {Macoun.) Il abondait par volées et se trouvait mêlé
avec celui qui suit, se nourrissant principalement des graines de
mélèze sur l'île du Prince-Edouard. (Dwight.) Il habite, en assez
grand nombre, le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.) Cet oiseau
est assez commun dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Bruns-
wick. {Brittain et Cox.) Il est rare sur les îles de la Madeleine.
On en a remarqué un mâle sur l'île Grindstone. (Bishop.) Il passe
l'été en nombre dans l'est de la province de Québec; on en a pris
à Charlesbourg. (Dionne.) C'est un oiseau de passage, bien qu'il
soit commun. Il est très irrégulier quant à ses mouvements, et on
peut le voir à Montréal à n'importe quel moment de l'année mais
je n'ai jamais entendu dire qu'il couve dans ce district. Le 14
mai 1883 j'ai vu une petite volée de ces oiseaux en train de se nourrir
de fruits coniques d'un mélèze à Côte St-Antoine. (Wintle.) En
été il se rend en nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. (W. H. Moore.) Il passe l'hiver en nombre à Ottawa,
Ontario. Les mentions de sa présence en été sont comme suit:
Le 10 mai 1882, le 4 août 1887, le 19 juin 1889, et le 3 juillet 1890.
{Ottawa Naturalist, Vol.V.) Ces oiseaux se trouvaient très communs
dans l'Ontario pendant l'hiver de 1897, et en 1898 j'en ai vu un couple
à Lansdowne au mois d'avril. Ils fréquentaient quelques pruches
dans le village mais je n'ai jamais pu trouver l'endroit où ils couvaient.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 543
Depuis cette année-là j'en ai rarement \ai un. (Rêv. C. J. Young.)
Ils habitent les districts de Parry Sound et Muskoka. Ces oiseaux
se rassemblent par volées immenses et se rendent aux endroits peuplés
ou autour des cabanes des bûcherons. Le bec-croisé d'Amérique
se trouve irrégulier en hiver à Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.)
Pendant les mois de novembre et décembre 1898 cet oiseau se rendait
en nombres énormes dans le voisinage de Whitney près du parc Algon-
quin, Ontario, et, au mois d'avril de l'année suivante, il y en a eu
une migration extraordinaire aux alentours de Toronto, de nombreux
oiseaux y restant jusqu'à la troisième semaine de mai. Il est possible
que les hordes de Whitney s'en soient allées au sud, chose qui serait
responsable pour une visite de ces oiseaux en aussi grand nombre
à cette localité sur le voyage de retour. (/. Hughes- Samuel.) Le
2 juillet 1900 j'en ai vu une petite volée, des vieux ainsi que des jeunes,
au lac Cache, dans le parc Algonquin. (Spreadboroiigh.) En hiver
cet oiseau se rend à Guelph, Ontario. (A. B. Kliugh.) Il se trouve
de passage à Penetanguishene, Ontario. J'en ai remarqué quelques
volées immenses à de rares intervalles. {A. F. Young.) Le 25 juin
1900 on a observé une petite volée de ces oiseaux à notre camp
sur la rivière Echiamamish, Keewatin. {Edward A. Preble.)
Le bec-croisé d'Amérique se rend en hiver dans le Manitoba, il
est possible qu'il y couve. Je n'y ai pas réussi à le remarquer, excepté
pendant l'hiver et au printemps. Il est commun partout où il y a
des épinettes blanches et des épinettes rouges en abondance, car les
graines de ces deux espèces d'arbres forment sa nourriture préférée.
J'ai vu un de ces oiseaux au delta de la grande rivière des Esclaves, le 28
septembre 1907. (E. T. Selon). Il est rare à Aweme, Manitoba,
en hiver on le voit dans les bois d'épinettes blanches. (Criddle).
C'est un oiseau errant en hiver dans le Manitoba, s'y rendant tout
à coup dans n'importe quelle saison et ensuite étant absent pendant
plusieurs autres. On en a observés en 1906, le long du chemin de fer
Grand Tronc Pacifique, à Hamiota et à Birtle, Manitoba, ainsi
qu'aux lacs White Shore, Tramping, etManito, dans laSaskatchewan,
et à la rivière Battle et à Edmonton dans l'A'berta. {Atkinson).
J'ai remarqué une voléee de six becs-croisés qui passaient au-dessus
de ma tête dans les collines Cypress, Saskatchewan. Je suppose qu'ils
appartenaient à cette espèce. {A. C. Bent). Il y avait un couple
de ces oiseaux sur le portage Methye. Ils étaient très communs sur
la rivière Methye et pas rares jusqu'à l'Isle à la Crosse, Saskatchewan.
544 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
(/. M. Macoun) . On a observé plusieurs oiseaux, à Fort Anderson,
qui correspondaient à la description publiée de cette espèce, mais
on n'en a pas pris. {Macfarlajie). Le 27 juin 1892 on a noté trois
spécimens à Indian Head, Saskatchewan, et, trois jours plus tard, on
en a vu une grande volée. Cet oiseau a été trouvé par bandes dans
les collines Cypress, Saskatchewan, puis en 1894 ^t en 1895, à partir
de la mi-juin jusqu'à la fin du mois. Il est extrêmement probable qu'il
niche dans ces collines, car il semblait y être dans son élément, se
nourrissant des graines d'épinette blanche. J'ai observé un couple de
ces oiseaux dans le passage Crowsnest, Montagnes Rocheuses, le 7 août
1897. On en a vus par grandes volées, au mois de juin 1891, à Banff
dans les Montagnes Rocheuses; il est bien probable qu'ils y couvent.
Le 6 juin 1890 on en a pris dans les montagnes au parc Deer, sur le
lac Arrow, Colombie-Britannique. Cet oiseau était assez commun
dans les montagnes sur les deux côtés du creek Pass, près de Robson,
Colombie-Britannique, le 24 juin 1890. On l'a remarqué en nombre,
à Midway, Colombie-Britannique, au mois de mai 1905. On en a
pris dans les montagnes à Spence Bridge, Colombie-Britannique, le
28 mai 1889, et on en a remarqués par volées à Agassiz. Au printemps
de 1901 il se trouvait commun à Chilliwack, Colombie-Britannique,
ainsi qu'à plusieurs endroits en 1906, le long de la rivière Chilliwack.
Au mois d'avril 1903 il abondait à Penticton, s'y nourrissant de graines
de pin (pinus ponderosa) . En été cet oiseau habite l'île de Vancouver,
s'y trouvant commun. Pendant le printemps de 1893 on en a remar-
qués par volées presque tous les jours près de Victoria. On en a vu
aussi sur l'île Sait Spring, ainsi qu'à Comox dans la même année.
(Spreadborough). Le bec-croisé d'Amérique passe l'été en grand
nombre sur les deux côtés de la chaîne du littoral. (Lord). On a
remarqué des couples en train de voler d'arbre en arbre pour y cher-
cher de la nourriture, aux alentours de Ducks, Colombie-Britannique,
à partir du 16 juillet jusqu'au mois de septembre. Plus tard on en
a vu quelques volées sur le littoral, émigrant vers le sud. (Streaior).
Cet oiseau habite en grand nombre partout dans la province. {Fan-
nin). Il est assez commun; et se trouve de passage dans la vallée
du Fraser inférieur. Il habite les montagnes. Pendant l'hiver de
1899, et l'été de 1900 il se trouvait en nombre dans le district de Cari-
boo. Il abondait à Okanagan, Colombie-Britannique dans l'hiver de
1897-8. (Brooks). Il se répand à l'est et à l'ouest de la chaîne du
littoral, Colombie-Britannique, partout où il trouve, à toutes éléva-
tions, des forêts conifères. (Rhoads) . Cet oiseau est assez commun le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 545
long de cette partie de la côte sud-est du territoire située dans le voi-
sinage de Sitka et les régions environnantes, mais on n'en a pris
que dans un seul cas au nord des montagnes d'Alaska. (Nelson).
Ces oiseaux ont fréquenté, par volées, le sommet des pins les plus
élevés à Sitka, Alaska, où, à cause de leur tranquillité, ils peuvent
facilement échapper à l'attention. (Grinnell). M. Osgood a pris un
bec-croisé rouge et en a vu un autre à Unalaska, le 5 octobre 1899.
Nous n'en avons pas remarqué sur le Yukon. (Bishop).
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession une
couvée de quatre œufs recueillie par M. L. Dicks, le 20 avril 1895,
à Cartwright, Labrador. Le nid était construit sur le sommet d'un
cèdre et se composait, à l'extérieur, de brindilles, et de racines,
l'intérieur étant garni de fourrure et de plumes. Les œufs, d'un
blanc verdâtre, sont tachetés, principalement au gros bout, de brun
foncé et de gris, et ils mesurent en moyenne 75x58. (W. Rame).
Pendant l'hiver et le printem.ps de 1906 M. H. F. Tufts a trouvé de
nombreux nids du bec-croisé d'Amérique près de Wolfville, Nouvelle-
Ecosse, et il a publié dans VAiik, vol XXIII, p 339, un compte-rendu
détaillé des circonstances dans lesquelles il les a trouvés. Les premiers
nids ont été découverts le 31 janvier. Il y avait dans deux de ces
nids des jeunes qui venaient d'éclore et, dans les autres, des œufs
dans un état d'incubation avancée. De nombreux nids ont été
trouvés pendant les mois suivants, et les oiseaux ont continué à
couver jusqu'au mois de juin. Les nids étaient dans des épinettes
blanches, des pins, et des pruches à des hauteurs variant depuis 10
jusqu'à 80 pieds.
522. Bec croisé à ailes blanches.
Loxia leitcoptera Gmel.— 1788.
Le bec croisé à ailes blanches est un oiseau-errant rare dans le
Groenland ; on en a pris quelques spécim.ens dans le sud de ce pays.
{Arct-Man). Il abonde en certains hivers à Fort Chimo, Labrador, et,
en d'autres il y est rare. On ne le remarque pas pendant l'été. Il couve
dans la partie centrale du Labrador et y habite. {Packard). Il se
trouve commun pendant toute l'année dans Terreneuve. (Reeks). Il
abonde, mais en nombres irréguliers, après la saison de la reproduc-
tion dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs). Au mois de juillet 1898
on en a vus, de temps en temps, par volées à Baddeck et à Margaree
546 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse. On a remarqué une très
grande volée de ces oiseaux, au mois de juin 1888, dans les bois d'épi-
nettes blanches à la pointe Brackley, sur l'île du Prince-Edouard.
(Macoun). Le 22 octobre 1907, on les a vus par volées sur l'île Sable,
Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier). Cet oiseau est assez commun sur
l'île du Prince-Edouard. (Dwight). Il est très erratique. Pendant
tout l'hiver de 1898-99 il est resté à Sydney, sur l'île du cap-Breton,
et couvait en nombre au mois de février et mars. M. Ivan Bayley en
a trouvé de nombreux nids. Les oiseaux sont partis très subitement
en avril, y laissant plusieurs couvées de jeunes. (C.R.Harte). Cette
espèce se rend dans la Nouvelle-Ecosse généralement en même temps
que celle d'Amérique, quoiqu'en plus petit nombre que celle-ci. (H.
F. Tufts).
Le bec-croisé à ailes blanches passe l'hiver en nombre à St. John,
Nouveau-Brunswick ; quelques spécimens y couvent tous les printemps.
{Chamberlain). Le 24 juillet j'ai observé une volée de 8 ou 10 oiseaux
à la baie EUis, sur l'île d'Antiscoti. (Brewster). On en a vus pendant
l'hiver au lac Mistassini, province de Québec. (/. AI. Macoun).
Il est commun sur les îles Grindstone et Entry, et probablement sur
d'autres îles du groupe de la Madeleine. {Biskop). Il s'est rendu en
nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, pendant
l'hiver de 1899. Il y avait été rare auparavant. {W. H. Moore).
Cet oiseau passe l'été en nombre dans l'est de la province de Québec.
(Dionne). Il est commun mais seulement de passage à Montréal.
J'ai vu une volée de cette espèce se nourrissant de cônes de cèdres à
Hochelaga, Québec, le 8 décembre 1888. (Wintle).
Au mois de juin 1882 on a remarqué une grande volée de ces oiseaux
près du cimetière de Beechwood, à Ottawa, Ontario. {Oftau'a NahiraUst,
vol. V). J'ai vu cet oiseau communément sur les îles de la Madeleine
au mois de juin 1897 et je ne doute pas qu'il y couve dans des bois
d'épinettes blanches, bien que je n'aie pu, avec certitude, localiser
un nid. Au mois d'avril de la même année, j'en ai remarqué trois spé-
cimens sur une île dans le St-Laurent, près de Lansdowne, Ontario.
Ils se nourrissaient de graines de pruches en se tenant dans ces arbres,
descendant très souvent à terre pour en chercher davantage.
{Rév. C. J. Young). Cet oiseau passe l'hiver à Toronto, mais en
nombres irréguliers, et il n'y est jamais très commun. Il n'abonde
pas autant que le précédent, mais se trouve dans les districts de Parry
Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). On en voit quelques spécimens
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 547
presque chaque saison à Toronto, mais jamais il n'y abonde. J'en ai
trouvé surtout en grand nombre à Whitney près du parc Algonquin, On-
tario, pendant l'automne de 1898, et ils étaient assez communs, au mois
de décembre 1894, à Kaladar, comté d'Addington. (/. Hughes Samuel) .
Il se rend, mais peu souvent, en hiver à Guelph, Ontario. {A. B.
Kliigh). On en a pris un maie et une femelle à Fort Churchill, sur la
baie d'Hudson. (Clarke).
Le bec-croisé à ailes blanches se montre en hiver. Il est possible
qu'il habite et couve. Le 6 décembre 1882 lorsque la température
était à 35° au-dessous de zéro, j'en ai tué trois spécimens d'une petite
volée qui se nourrissaient des cônes d'une épinette blanche de bonne
taille dans une forêt de ces arbres. Ceux que j'ai tués étaient tous
des mâles. {E. T. Selon). Cet oiseau est commun à l'automne, et en
hiver dans les bois ouverts à Aweme, Manitoba. (Criddle). Il est
rare et irrégulier dans le Manitoba, y habitant plutôt les bois dont les
arbres conservent leur verdure toute l'année. Il n'y en a que deux
mentions provenant du Portage la Prairie. (Alkinson). Il était
commun et par volées sur la rivière Methye ; il y en avait quelques-uns
entre cette rivière et Isle à la Crosse, Saskatchewan. (/. AI. Macoim).
J'en ai vu plusieurs sur la rivière Macleod à l'ouest d'Edmonton,
Alberta, le 19 juin 1898. Il était tout à fait commun dans les bois
à Banff, Montagnes Rocheuses, où, évidemment, il couvait pendant
l'été de 1891. On en a remarqué deux, en 1897, dans le passage
Crow's Nest. (Spreadborough) . Ce bec-croisé habite les forêts
fortement boisées d'épinettes blanches dans les Territoires du Nord-
Ouest, s'y nourrissant des graines des cônes. Il se répand tout à
travers le continent et probablement jusqu'à la latitude 68° où se
terminent les bois, bien que nous ne l'ayons pas remarqué plus au
nord que la latitude 63°. {Richardson) . Il se rend dans le rtord
jusqu'à Fort Good Hope sur le Mackenzie. {Ross). On en
a pris un couple pendant notre séjour à Port Anderson, mais
on n'a pas trouvé de nids. (Macfarlane) . Cet oiseau se trouve
dans le district des Montagnes Rocheuses; M. Geo. Hyde l'a vu au
passage Beaver. {Famiin) . On en a pris trois spécimens à Chilliwack
Colombie-Britannique. Pendant l'hiver de 1898-99 il abondait dans
le district de Cariboo, et s'y trouvait commun dans l'été de 1900.
(Brooks). On l'a remarqué en nombre sur les îles Queen Charlotte,
Colombie-Britannique, mais on n'y a pas pris de spécimens. Il était
commun au goulet Cook, Alaska, mais se trouvait toujours par
548 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
couples. (Osgood). Bien que le bec-croisé d'Amérique soit connu
jusqu'à présent comme étant seulement un oiseau excessivement rare
dans la partie nord de l'Alaska, celui dont nous parlons actuellement
s'y trouve dans la plus grande abondance partout où il y a des arbres
pour l'abriter. (Nelson). Cet oiseau abonde dans l'intérieur du
district du Yukon, et en d'autres parties boisées. Il ne se rend à
St-Michael que de temps en temps, mais jamais par grandes volées.
(Turner). Il habitait, en bandes, certaines parties de la vallée du
Kowak sur le détroit Kotzebue pendant toute l'année. Il se trouvait
toujours le long des bases des montagnes surtout dans les endroits
où il y avait des étendues de jeunes épinettes blanches portant des
grappes de cônes. (Grinnell). On a souvent remarqué des becs-
croisés par volées d'une demi-douzaine à une centaine d'oiseaux,
entre le lac Lebarge et le village Charlie sur le Yukon, dans le
district du même nom, à partir du i6 juillet jusqu'au II août 1899.
(Bishop) Le 7 août 1903 on en a pris un mâle adulte au Sheep
creek, Alaska, ainsi qu'une femelle, le 9 septembre. (Anderson).
Notes sur la reproduction.^ — Le 26 avril j'ai trouvé un véri-
table paradis pour les becs-croisés. C'était une étendue d'épinettes
blanches rabougries située sur les montagnes Jade près de la source
de la rivière Hunt. J'ai remarqué en cet endroit, plusieurs volées
de becs-croisés à ailes blanches, qui, d'après leur allure si extraor-
dinairement joyeuse, m'ont fait comprendre que la saison de l'ap-
pariement approchait. Il y en avait deux ou trois couples qui
évidemment étaient déjà appariés, car ils étaient séparés de la volée
principale, chaque couple se tenant à part des autres. Les mâles
gazouillaient très fortement, lançant un cri qui ressemblait à celui
du chardonneret jaune, seulement qu'il était plus grossier. Les femel-
les étaient timides, volant furtivement d'arbre en arbre se précipitant
à travers le feuillage pour éviter les attentions importunes des mâles
qui les suivaient. Ces derniers volaient, en grands cercles, au-dessus
des femelles, battant leurs ailes lentement et chantant continuelle-
ment, juqu'à ce qu'ils fussent descendus, leurs ailes frissonnantes et
étendues, sur le sommet d'un arbre quelconque. J'ai encore visité
cette localité le 28 mai, et j'ai eu le bonheur de trouver trois nids du
bec-croisé à ailes blanches. A cette date les grandes volées étaient
déjà dispersées cà et là, et on remarquait les oiseaux pour la plupart
individuellement ou par couples. On en a noté deux ou trois volées,
d'environ une douzaine chacune. Celles-ci étaient probablement des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 549
oiseaux non reproducteurs ou ceux de l'année même. On a découvert
le premier nid en observant un couple de ces oiseaux et en regar-
dant attentivement leurs mouvements. Lorsqu'on les a d'abord
remarqués, ils étaient en train de se nourrir, mais après quelques mi-
nutes, j'ai tout à coup perdu de vue la femelle, malgré que le mâle
fût resté dans le voisinage, émettant fréquemment le cri d'appel métal-
lique ci-dessus décrit. Après avoir attendu quelque temps, je suis
allé à l'arbre, où j'avais aperçu la femelle, et, après l'avoir vigoureuse-
ment secoué plusieurs fois, elle est sortie au vol, d'une touffe épaisse de
branches, et s'est perchée à quelques mètres, gazouillant avec solici-
tude. Les deux oiseaux sont bientôt partis du voisinage et ne sont pas
revenus pendant que j'y suis resté. Le nid était situé près du tronc
d'arbre, à dix pieds de terre. Il était dans une masse de feuillage
tellement épais qu'il était impossible de le voir, et il contenait
deux œufs environ au tiers couvés. Ceux-ci étaient ovés et mesuraient
.86 X .61, et .84 X 60. La couleur du fond était d'une teinte bleue
extrêmement pâle. Sur l'un des œufs il y avait des taches mal définies
parsemées çà et là, et des éclaboussures chocolat pâle; sur l'autre
il y avait de nombreuses moucherures lavande très pâle, ainsi que
de nombreuses taches, et quatre grosses éclaboussures brun luisant
foncé, surtout au gros bout. J'ai trouvé le deuxième nid en établis-
sant l'endroit où était un oiseau mâle par son cri d'appel, et ensuite en
frappant avec un bâton tous les arbres du voisinage. Par ce moyen
j'ai fait lever la femelle de son nid qui était à douze pieds de terre
près du sommet d'une épinette blanche rabougrie. Le nid était
enfoncé dans une masse de feuillage contre le tronc de l'arbre, et se
trouvait dans une position à peu près semblable à celle du premier nid.
Il contenait deux œufs sur le point d'éclore et un oisillon qui venait
d'arriver. Les vieux oiseaux manifestaient plus de souci dans ce cas,
gazouillant et volant d'arbre en arbre. J'ai trouvé le troisième
nid dans les mêmes conditions que les deux autres, bien que la femelle
l'eût quitté inaperçue, et j'ai été forcé d'attendre jusqu'à ce qu'elle
fût de retour pour pouvoir établir l'emplacement du nid. Il était à
quinze pieds de terre et caché dans le sommet d'une épinette blanche
bien garnie de feuilles, comme dans les autres cas. Il ne contenait
qu'un seul œuf frais et celui-ci mesurait .77 x .58. Cet œuf était
presque blanc, (quoique couleur de rose avant d'être soufflé,) et
avait des taches brusquement définies, et répandues partout, ainsi que
des lignes bai et fauve clair surtout au gros bout. Les trois nids
78879—36
550 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
se ressemblaient les uns les autres en chaque détail. Ils consistaient^
à l'extérieur, de brindilles d'épinettes blanches, courtes et sèches, et,
à l'intérieur, de lichens noirs, ressemblant à de la laine, chaudement
feutrés, et avec un mélange maigre de plumes et de morceaux d'herbe.
Ils étaient presque noirs et présentaient ainsi une drôle d'apparence
comparés à la consistance habituelle de ceux des autres oiseaux. Ces
nids avaient, à l'intérieur, un diamètre de 2.20 et une profondeur de
1 . 20, et à l'extérieur, un diamètre de 4 . 00, et une profondeur de 2 . 50.
{Grinnell.) J'ai dans possession une couvée de quatre œufs prise,
le 9 avril 1894, à la baie Sandwich, Labrador, par M. L. Dicks. Le
nid est construit de racines fines et de brindilles, et garni de mousse et
de fourrure. Les quatre œufs sont d'un blanc bleuâtre pâle, et tachetés
de brun de diverses teintes, de noir et de gris lilas au gros bout. Les
œufs des deux espèces du bec-croisé sont rarement recueillis, car, de
même que le geai du Canada, ces oiseaux les pondent de très bonne
heure au printemps lorsque la terre est couverte de neige et au moment
où il est difficile de pénétrer dans les bois à cause de celle-ci. {W.
Raine.) M. H. F. Tufts a publié dans VAîik, vol. XXIII, p. 339 un
compte rendu de la découverte de plusieurs nids de cette espèce.
On a trouvé des nids contenant des jeunes, le 31 janvier 1906, et les
oiseaux ont continué de nicher, même en mai. M. Tufts enregistre
la découverte d'un nid, contenant des jeunes, le 4 août. On a trouvé
tous les nids dans les épinettes blanches, quelques-uns à une hauteur de
70 pieds de terre, et d'autres dans des arbres de petite taille, et pla-
cés tout près de terre.
CCXIII. LEUCOSTICTE Swainson. 1831.
523. Leucosticte à nuque grise.
Leucosticte griseoniicha. (Brandt) Boxap. 1850.
Cet oiseau se trouve, et à l'est, et à l'ouest-de la chaîne du littoral;
il y est assez commun. (Fannin). On remarque ce grand et beau
pinson d'une extrémité à l'autre des îles Aléoutiennes; de là il se répand
au nord, y compris les îles Pribilof, et la petite île de St-Matthew
encore plus au nord. Il se répand aussi jusqu'à l'île Kadiak, à l'est
de la chaîne aléoutienne. A l'exception d'une ou deux des ces
îles, cet oiseau les habite toutes en permanence. (Nelson). Il
se trouve commun sur toutes les îles Aléoutiennes, y compris les
îles Pribilof, et on l'a aussi observé sur l'île Kadiak. (Turner).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 55 1
Nous avons remarqué de nombreux spécimens de cette espèce, le 3
octobre 1899, sur l'île St-George, dans la mer Behring. J'ai vu,
à Unalaska, une volée d'environ vingt oiseaux, et une autre de deux
jeunes, le 5 du même mois. {Bisliop). J'ai dans ma possession un
nid contenant quatre oeufs recueillis, le 8 juin 1897, par M. J. M.
Macoun sur l'île St-George, dans la mer Behring. Le nid est cons-
truit de racines fines et d'herbe, et garni d'herbe fine. Les oeufs
sont généralement blancs, mais quelquefois sont joliment tachetés
de brun pâle couleur de rouille. Ils mesurent en moyenne, .98 x .70.
{W. Raine).
523. Leucosticte de Kadiak.
Leucosticte Kadiaka. McGregor. 1901.
On a observé cet oiseau à Karluk, sur l'île Kadiak, Alaska. Il
n'est connu que sur l'île Kadiak. {TJie Condor, Vol. III, p. 8).
524. Leucosticte à couronne grise.
Leucosticte tephrocotis. Swains. 1831.
Au mois de janvier 1891, M. George Copeland a pris un spécimen
de cet oiseau près de Birtle, Manitoba. Il y en a aussi deux spé-
cimens, pris par M. Hine, dans le musée de Winnipeg. {E. T. Seton).
On n'a pris qu'un seul spécimen de ce nouvel et remarquable oiseau,
celui que l'on a tué au mois de mai 1827 sur la Saskatchewan.
(Richardson) . On remarque ce pinson dans le district des Monta-
gmes Rocheuses, et, en hiver, de temps en temps, à l'ouest de la
chaîne du littoral. (Fannin). Il se trouve sur le sommet des Mon-
tagnes Rocheuses mais en très petit nombre, y couvant à une alti-
tude de 7,000 pieds. (Lord). On l'a vu pour la première fois, le 4
août 1885, sur le sommet de la montagne Avalanche, du groupe
Selkirk, Colombie-Britannique, il y avait un couple de vieux oiseaux
ainsi que quatre jeunes, et ils étaient tous très apprivoisés. Plus
tard dans la saison, on en a pris des spécimens à Hector, dans les
Montagnes Rocheuses. Pendant l'été de 1891 on a trouvé ces
oiseaux sur le sommet de toutes les montagnes dans le voisinage de
Banff, ainsi que sur les montagnes de grandes élévations au sud-est,
en 1897. Ils couvent certainement dans toutes les montagnes
au-dessus de 7,500 pieds. On les a observés, en 1898, au-dessus de
la limite boisée de toutes les montagnes dont on a fait l'ascension,
78870— 36e
552 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANAD .
autour des sources de la rivière Athabaska. J'en ai remarqué quatre,
à une altitude de 6,000 pieds dans une montagne à environ 15 milles
au sud de Hope, Colombie-Britannique. Au mois de juillet 1905,
ils étaient communs dans les montagnes entre la rivière Skagit et le
lac Chilliwack, à partir d'une altitude en montant, de 5,000 pieds.
(Spreadborough) . J'ai pris l'espèce type dans l'ouest jusqu'à
Chilliwack, Colombie-Britannique. On a remarqué, une ou deux
fois, une grande volée de ces oiseaux dans les montagnes à l'ouest
du lac Okanagan. L'espèce type couve dans les montagnes
élevées près de Barkerville, dans le district de Cariboo, Colombie
Britannique. (Brooks). On a vu une volée de trois oiseaux près
de Field, dans les Montagnes Rocheuss, Colombie-Britannique.
(Rhoads) .
Notes sur la reproduction — J'éprouve une grande satisfaction
à pouvoir dépeindre, pour la première fois, le nid ainsi que les
oeufs de cet oiseau, d'autant que l'on en a jamais signalé la
prise jusqu'à présent. J'ai dans ma possession un nid, contenant
quatre oeufs, ainsi que le vieil oiseau, pris par M. William Fean
le 9 juin 1892, à Banff, dans les Montagnes Rocheuses, Alberta.
Le nid est construit de racines et d'écorce fine, et garni d'herbe fine.
Il se trouvait dans la crevasse d'un rocher. Les oeufs sont d'un
blanc pur et mesurent en moyenne .90 x.65. (W. Raine).
524a. Leucosticte de Hepburn.
Leiicosticte tephrocotis littoralis (Baird) Coues. 1872.
Les oiseaux typiques de cette espèce sont venus originairement
de Sitka, et, depuis ce temps-là, on en a pris des spécimens sur les
îles Sitka et Kadiak, dans la Colombie-Britannique, dans l'état de
VVyoming et dans la région des Montagnes Rocheuses aussi loin au
sud que le Colorado. (Nelson). Cet oiseau passe l'été en grand nom-
bre sur les deux côtés de la chaîne du littoral. (Lord). Nous l'avons
trouvé seulement au sommet du passage White, à la tête du canal
Lynn. (Bishop). Il se montre depuis la côte jusqu'aux Montagnes
Rocheuses, ainsi qu'à Ashcroft, à Clinton, et au goulet Burrard.
M. W. B. Anderson en a pris à Port Simpson. (Fannin). Il se
rend en hiver à Chilliwack, mais il s'y trouve rare. Il couve au-
dessus de la limite boisée dans la chaîne du littoral. Il se peut que
quelques-uns des spécimens observés du lac Okanagan appartinssent
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 553
à cette espèce. On en a pris des spécimens typiques en hiver dans le
district de Cariboo, Colombie-Britannique. (Brooks). On a trouvé
cet oiseau assez commun, le 19 juillet 1887, sur le sommet du mont
Arrowsmith, sur l'île de Vancouver. (Macoun). Le 20 juillet 1901
on en a remarqué un spécimen sur le sommet d'une montagne à
la sortie du lac Chilliwack, Colombie-Britannique. (Spreadborough) .
Linotte d'Europe.
Linota cannabina. L.
M. William Loan a rémarqué deux spécimens de cette linotte
parmi une volée de moineaux domestiques, à Toronto, Ontario,
au mois de janvier 1890, et, il en a pris un vivant. Celui-ci a été
identifié par M. Ernest Seton qui, parlant de cet oiseau, dit «Il
n'est pas facile de comprendre comment ces oiseaux ont pu arriver
ici, car il est impossible que ce spécimen fût un oiseau de cage esquivé,
sa poitrine portant encore la teinte rose si vite perdue en captivité».
(/. H. Fleming).
CCXIV. ACANTHIS Bechstein. 1803.
527. Sizerin du Groenland.
Acanthis hornemanjiii (Holb) Stejn. 1884.
On dit que cet oiseau habite continuellement le Groenland où
il couve avec régularité, mais pas plus au sud que la latitude 70°
nord. {Arct. Man). En hiver il se montre en grande abondance
dans le nord du Labrador. Il ne s'y présente pas en été à partir du
15 mai jusqu'au ler septembre de chaque année. {Packard). On
le voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke). Vers
l'année 1863, un ami, qui avait l'habitude de m'accompagner dans
quelques-unes de mes excursions de collectionneur dans le voisinage,
s'est trouvé dans la ville de Galt, Ontario, et, observant une petite
volée de sizerins à tête rouge, grands et de plumage clair, il en a pris
deux et me les a envoyés tels qu'il les a tués. {Mcllwraith) .
527a. Sizerin blanc.
Acanthis hornemanni exilipes (Coues) Ste;n. 1884.
Cette espèce abonde dans le Labrador, et y habite. Elle couve
abondamment à Fort Chimo, où des nids et des œufs ont été obtenus
par M. Nelson. {Packard).
554 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Au mois de mars 1897 j'ai observé une petite volée de ces oiseaux à
Lansdowne, Ontario. Ils étaient par terre en train de se nourrir de
graines de pruche. (Rev. C. J. Young). Des spécimens de cet oiseau,
pris par M. W. L. Scott au printemps de 1883, ont été identifiés par
M. le docteur Coues. Il est compris aussi dans la liste des immigrants
en 1887, la date de son arrivée étant le 19 mars. {Ottawa Naturalist
Vol. V). Il passe l'hiver en nombre irrégulier à Toronto, Ontario.
On en a remarqué une volée à East Toronto pendant l'hiver de 1896.
J'ai pris neuf spécimens qui, m'a-t-on fait comprendre, faisaient partie
de la même volée. M. Ridgway les a identifiés comme appartenant
à ((.Acanthis exilipes)). Je les ai pris en février et en mars 1897.
J'ai aussi examiné un spécimen pris par M. Kay à Port Sydney,
district de Muskoka. (/. H. Fleming). M. K. C. Mcllwraith a tué
un spécimen d'une grande bande de sizerins à tête rouge sur la plage
à Hamilton, Ontario, le 6 avril 1885. {Mcllwraith). Au commence-
ment du printemps de 1881 ces oiseaux sont venus près de London,
Ont., en nombres considérables, mais, depuis ce temps-là, on n'en a
plus revus. {W. S. Saiinders). On peut classifier sous ce titre trois
spécimens pris a York Factory, et un autre à Fort Churchill, sur la baie
d'Hudson, pendant le mois de juillet 1900. {E. A. Preble). Cet
oiseau est quelquefois assez commun, en automne et en hiver à Aweme
Manitoba. {Criddle). Il se trouve régulièrement chaque hiver un
peu partout dans le Manitoba parmi les grandes bandes de sizerins
à tête rouge de toutes espèces. {Atkinson) .
C'est un oiseau-migrateur qui se rend, en hiver, dans le Mani-
toba. Au commencement de cette saison-là, on a pris à Carberry
des spécimens d'une volée de A. linaria. {E. T. Seton). Il se
trouvait tout à fait nombreux parmi des bandes de sizerins
ordinaires à tête rouge qui étaient communs à partir du ler
jusqu'au 20 avril 1892. {Spreadhorough) . On a remarqué ces
oiseaux à Carlton House sur la Saskatchewan du sud depuis novem-
bre jusqu'au mois de ma.rs.{Blakisto7i, voir Ridgway). Ils se trouvent
communs au nord jusqu'à Lapierre House sur le Mackenzie.
{Ross). Pendant l'hiver de 1897-8 j'ai observé attentivement
toutes les volées de sizerins à tête rouge dans le district de Cariboo,
Colombie-Britannique, et j'en ai pris seulement un spécimen qui
ressemblait le moindrement à exilipes. {Brooks). Celle-ci est
l'espèce dominante du genre Acanthis partout dans le nord de
l'Alaska, où elle se trouve en grand nombre. On ne la distingue pas
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 555
du sizerin ordinaire à tête rouge, sauf certaines différences dans la
couleur du plumage, et elle s'associe continuellement avec lui. {Nel-
son). C'est un oiseau commun partout dans l'Alaska. (Turner).
Il n'est pas commun à Point Barrow et ne s'y présente qu'irrégu-
lièrement. Nous avons recueilli seulement un nid, et n'avons vu
que très peu d'oiseaux. (Murdoch). Cette espèce était nombreuse
partout dans la région environnant le détroit de Kotzebue. Sur 112
peaux que l'on a prises, 104 lui appartenaient. {GrinneU). On a pris
seize spécimens de cet oiseau à Point Barrow, Alaska, et ils font voir
peu de différence les uns des autres. {Witner Stone). Le 13 août
1899 j'en ai pris deux jeunes d'une volée à environ quinze milles en
amont de Circle City, Alaska, et le 19 du même mois M. Osgood en
a pris un autre d'une volée à Circle City même. Au mois de septembre
il était assez commun à St-Michael, s'y trouvant par petites bandes.
(Bishop) .
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau habitait en nombre
partout dans la région dont il s'agit actuellement. On le voyait
principalement par couples, au cap Blossom, pendant le mois de
juillet 1898, bien que parfois on l'ait remarqué par petites bandes de
quatre à huit. Il fréquentait les petites étendues de saules rabougris
et d'aunes, surtout celles dans les montagnes à une distance de la côte.
On a trouvé deux nids, le 20 juillet. Ils étaient construits chacun
dans la fourche d'un buisson peu élevé à environ deux pieds de terre,
et ils ne se trouvaient qu'à cent pieds l'un de l'autre sur une pente
couverte çà et là de buissons de petite taille. Ils se composaient, à
l'extérieur, d'herbe sèche et moisie avec une garniture épaisse de pubes-
cence cotonneuse obtenue des capsules de graines d'une espèce
d'herbe, ainsi que de quelques plumes. L'un de ces nids contenait
quatre œufs, et l'autre cinq dont l'un était stérile. Les deux couvées
étaient dans un état d'incubation bien avancée. Lorsqu'on a décou-
vert les nids, l'oiseau-mère était en train de couver, et, dans chaque cas,
je l'ai presque touchée avant qu'elle se fût envolée. Elles sont parties
vite hors de vue, ne faisant aucune démonstration de sollicitude.
Le 1er juillet 1899, on a encore trouvé, près du cap Blossom, un nid
contenant quatre œufs légèrement couvés, et semblable, sous tous
les rapports, aux deux autres. A mesure que le mois de mai avançait,
les bandes de sizerins à tête rouge ont commencé à disparaître, bien
que les couples fussent disposés à se tenir à portée du cri-d'appel
les uns des autres, un trait sociable. Le premier nid, trouvé le 4
556* COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
juin, contenait cinq œufs mal couvés. Cela indique que le moment
de la reproduction commence bientôt après la mi-mai. On a encore
recueilli un nid le lendemain, le 5, qui contenait cinq œufs légèrement
couvés. Il était dans les fourches d'un saule effeuillé qui penchait
au-dessus de l'eau au bord d'un lac couvert de glace. On peut dire
que ce nid est typique de ceux trouvés dans la vallée de Kowak. Il
est très compact et bien proportionné, et se compose de radicules
fines et sèches, d'herbes et de tiges minces, de plantes, garnies de la
pubescence de saule, blanche et molle, et de quelques plumes de lago-
pède. Le diamètre de la cavité du nid est de 1.70", et la profondeur
de 1.25", celui de l'extérieur est de 4.00", et la profondeur de 2.10",
Un nid, contenant cinq œufs frais, que l'on a recueilli le 6 juin, était
à neuf pieds de terre, sur le sommet d'une épinette blanche de petite
taille située à la lisière d'une petite forêt bien peuplée d'arbres. Les
œufs de cet oiseau sont d'un bleu pâle du Nil avec des taches, des
lignes, des points, et des éclaboussures de chocolat vineux, et d'un
brun si foncé qu'il paraît noir dans certains cas. Ces marques
tendent à former des couronnes au gros bout d'un grand nombre
d'œufs. Ces derniers varient, quant à leur forme, depuis celle d'un
ovale jusqu'à celle d'un ovale court. (Grinnell). J'ai dans ma pos-
session six nids contenant des couvées d'œufs de cette espèce. Ils
ont été collectionnés à la rivière Peel, au delta Mackenzie par le
révérend I. O. Stringer qui vient d'arriver de cette région lointaine
du nord après avoir passé huit ans chez les Esquimaux. Les nids
sont de belles constructions de brindilles fines et de racines bien
feutrées ensemble avec la pubescence végétale, et garnies chaudement
de pubescence et de plumes. Un nid, que l'on a recueilli le 19 juillet
1898, était construit dans un saule, à deux pieds seulement de terre
il contenait quatre œufs. Un autre nid était construit dans un petit
arbuste, et contenait cinq œufs, chacun mesurant en moyenne . 68 x
.52. Il était à moins d'un pied de terre. Le nom que les Esquimaux
donnent à cet oiseau est «Peôgwak» . {W. Raine).
528. Sizerin à tête rouge.
Acanthis linaria (Linn) Bonap et Schleg. 1850.
Le sizerin à tête rouge abonde dans le Labrador et y habite. Il
couve en grand nombre à Fort Chimo, où des nids ainsi que des œufs
ont été recueillis par M. Nelson. {Packard). On a vu un spécimen
de cet oiseau, le 15 juin, sur la baie James, ainsi que quelques autres à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 557
la rivière Great Whale. Il se trouve commun depuis le golfe Rich-
mond en allant à travers l'intérieur jusqu'à la baie d'Ungava. Au
mois de septembre 1896 on l'a remarqué, par grandes bandes, à
Fort Chimo. {Sprcadhorough) . Il est très commun partout le long
de la côte nord-est du Labrador. Tous les sizerins à tête rouge que
l'on a observés appartenaient, apparemment, à cette espèce. (Bige-
low). Cet oiseau habite Terreneuve en grand nombre. Il n'émigre
pas. (Reeks). Il se trouve assez commun en hiver, dans la Nou-
velle-Ecosse. (Downs). On dit qu'il est commun en hiver, à Sydney,
sur l'île du Cap-Breton. J'en ai remarqué une volée, le 10 décembre
1901. (C R. Harte). Ces oiseaux se montrent en nombre dans la
Nouvelle- Ecosse pendant certains hivers, et, en d'autres, ils s'en
absentent. {H. F. Tufts). On en a remarqué deux spécimens, le 3
mai 1902, sur l'île Sable, Nouvelle- Ecosse, et le 4 mars 1904, on en a
vu une volée. (/. Boutelier). Le 27 juin 1888, on en a observés dans
les épinettes blanches près de la plage à la pointe Brackley, sur l'île
du Prince-Edouard. {Macoun). C'est un oiseau qui se rend en
hiver dans le Nouveau-Brunswick. En certains hivers il s'y trouve
tout à fait commun. {Chamberlain) . Il se voit en hiver à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. A certains moments il
y est commun, et à d'autres, rare. {W. H. Moore). On en a observés,
pendant l'hiver, au lac Mistassini, dans le nord de la province de
Québec. (/. M. Macoun). Il habite, en hiver, dans l'est de la pro-
vince de Québec; on en a pris à Beauport. (Dionne). Il abonde
en hiver à Montréal. On en a remarqués par bandes dans cette ville
à partir du 25 octobre jusqu'au 29 avril. Cette dernière date est tard
au printemps pour trouver cet oiseau à Montréal, bien qu'en 1883,
je l'ai observé en grand nombre au mois de mai, en train de se
nourrir par terre dans les bois à Hochelaga. (Wifitle). Le sizerin
à tête rouge abonde en hiver, à Ottawa. Il y a trois mentions de sa
présence en été dans cette ville; les voici: le 6 juin 1882, le 3 juin
1888, et le 22 mai 1890. (Ottawa Natiiralist, vol. V). Il est commun
pendant l'hiver et au commencement du printemps dans l'est d'On-
tario. Cette année (1907) j'ai remarqué ces oiseaux jusqu'au 14
avril. Plusieurs mâles d'une bande avaient leurs poitrines percep-
tiblement teintées de rose. Au mois de mai, quelques spécimens
nichent dans les épinettes blanches rabougries sur les îles de la Made-
leine. {Rév. C. J . Young). Cet oiseau ne se montre qu'irrégulièrement
en hiver à Guelph, Ontario. {A. B. Klugh). Pendant l'hiver on ne
le voit qu'irrégulièrement à Toronto, Ontario, bien qu'en certaines
558 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
années il s'y trouve à partir de novembre jusqu'au mois de mars. Il
abonde en hiver dans les districts de Parry-Sound et Muskoka, y
restant souvent jusqu'au commencement de mai. (/. H. Fleming).
C'est un oiseau que l'on remarque en hiver, mais généralement en
petit nombre, quoiqu'il devienne tout à fait commun, comme par
exemple pendant l'hiver de 1906-07. {W. E. Saunders). Il abonde
en hiver à Penetanguishene, y arrivant de bonne heure en octobre.
A. F. Young). Apartirdu 12 juillet jusqu'au 16 juillet içooonenapris
huit spécimens, y compris un seul de jeune plumage, à York Factory,
sur la baie d'Hudson, où ces oiseaux abondaient. On a pris aussi, le
23 juillet, un mâle de plumage très clair, à Fort Churchill. {E. A.
Prehle). Au printemps de 1903 on en a observé quelques spécimens
volant autour du navire à Fullerton, sur la baie d'Hudson. On a
remarqué cette espèce en bandes sur le coté est de la baie d'Hudson
jusqu'à la limite boisée du nord. {A. P. Low).
Le sizerin à tête rouge abonde à l'automne et en hiver dans le Mani-
toba, s'y nourrissant des graines de diverses plantes. {E. T. Selon).
Il passe l'hiver en grand nombre à Aweme, Manitoba. (Criddle).
En hiver il habite partout dans le Manitoba en abondance, mais,
d'après ce que l'on sait, il n'y couve pas. {Atkinson). On en a
remarqué quelques spécimens sur la rivière Clearwater en aval du
portage Methye. Il se trouve commun aussi sur le portage même.
(/. M. Macoun). Cet oiseau est commun et se rend régulièrement
dans le voisinage de Prince-Albert, Saskatchewan, y arrivant par
petites volées presqu'au même temps que le gros-bec des pins, et y
restant quelquefois tard au printemps. {Coicbeaux). Cet oiseau si
gentil et robuste est l'une des espèces qui habitent en permanence
les territoires du Nord-Ouest, où on peut le voir, pendant le temps le
plus rigoureux, sur les bords des lacs et des rivières sautant au
milieu des roseaux et des glaïeuls, ou se cramponnant à leurs tiges.
(Richardson) . Il abonde au nord jusqu'à Fort Good-Hope sur le
Mackenzie. (Ross). Le 30 juillet 1907 il se trouvait commun sur
le portage Pike, à 10 milles à l'est de Fort Reliance, et de là, au nord
jusqu'à la lisière des bois. Ceux-ci étaient évidemment ses lieux
pour la reproduction. {E. T. Selon). Cette espèce abondait en aussi
grand nombre dans la région boisée que son congénère du Groenland,
et nous avons receuilli autant de nids que d'oiseaux. {Macfarlane).
On a remarqué le sizerin à tête rouge par grandes volées à Indian
Head, Saskatchewan pendant les trois premières semaines d'avril
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 559
1892. A partir de cette date ces oiseaux sont tous disparus. Le 7
avril 1894, j'ai vu une volée de seize oiseaux à Medecine-Hat, Saskat-
chewan. On en a remarqué deux spécimens, le 19 avril 1897 à Edmon-
ton, Alberta. Cet oiseau se trouvait commun et par bandes aux
alentours de Revelstoke, Colombie-Britannique jusqu'à la fin avril
1890. On l'a observé, le 18 juin 1890, à la sortie du lac Lower Arrow,
rivière Columbia. {Spreadboroitgh) . Il abonde pendant l'été dans
la Colombie-Britannique. {Lord). Il est commun partout dans cette
province. {Fannin). Il se rend irrégulièrement, en hiver, à Chilli-
wack. Dans la même saison il habite en nombre au lac Okanagan,
Colombie-Britannique, et il se trouve commun aussi dans le district de
Cariboo. (Brooks) . On remarque cet oiseau en plus petit nombre que
le précédent dans l'Alaska. Il se trouve, à l'exclusion de ce dernier,
sur la côte sud-est du territoire, y compris Kadiak et la région de Sitka.
(Nelson). Il habite aussi, en nombre, toutes les parties de l'Alaska,
excepté les îles Aléoutiennes. Dans ces dernières, il ne se rend
qu'en été. Je ne l'ai jamais remarqué à l'ouest de l'île Unalaska
bien qu'il y couve. (Turner). Au mois d'août 1900 on l'a observé
très souvent, par grandes bandes, et à Hope et à Tyonek sur le goulet
Cook, Alaska. (Osgood). Sur 112 peaux, prises au détroit Kotzebue,
il n'y en avait que sept se rapportant à cette espèce. Ces oiseaux
couvent évidemment dans le pays car, on en a pris des spécimens,
bien qu'en petit nombre, à partir de mars jusqu'au mois d'octobre.
{Grinnell). On en a notés à Seldovia et au Sheep creek, sur la
péninsule Kenai, Alaska. (Anderson). Nous en avons remarqué
plusieurs, le 17 juin 1899, à Bennett, Colombie-Britannique. Ils
s'y trouvaient généralement par couples et étaient très timides. On
a vu aussi un beau mâle près du village Charlie. (Bishop).
Notes sur la reproduction. — M. A. P. Low a trouvé cet oiseau
en train de couver en grand nombre à l'embouchure de la rivière
Great Whale, sur la baie d'Hudson, pendant la dernière semaine de
mai, et au commencement de juin 1899, et j'ai obtenu pour ma
part près de 150 de ses œufs recueillis à ce moment-là. Les nids
étaient construits à une hauteur peu élevée dans des saules rabougris,
n'étant pas plus de deux au trois pieds de terre, et contenant, chacun,
cinq ou six œufs. J'ai aussi, dans ma possession, plusieurs couvées
d'œufs prises par feu Lambert Dicks pendant le mois de juin, 1895,
à Cartwright, Labrador. Le 20 juin 1890 M. Stringer a trouvé
plusieurs nids au delta du Mackenzie, à 100 milles de son em-
56o COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
bouchure. A cet endroit les nids étaient construits dans des saules
à deux ou trois pieds de terre, et contenaient, chacun, quatre ou cinq
œufs. J'ai dans ma possession trois nids recueillis par M. Stringer.
Ils sont compacts et admirablement construits, se composant, à
l'extérieur, de racines fines et d'herbe, et, à l'intérieur, feutrés de duvet
et de plumes. {W. Raine). Le 29 juin 1905, on a trouvé un petit
nid dans une épinette blanche à environ six pieds de terre, sur les îles
de la Madeleine. Il se trouvait près du tronc de l'arbre, et était
mignon, joli, et assez compact, et se composait d'herbe grossière, et
d'une quantité considérable de mousse de renne, le tout garni de plu-
mes. Ce nid avait un diamètre d'environ 3 pouces ^. (J. P. Cal-
lender) .
528a. Sizerin de Hobϔl.
Acanthis linaria holbœlUi. (Brehm) Dubois. 1871.
Le 3 septembre 1877, des spécimens de cet oiseau ont été surpris
par un brouillard épais dans la baie Grinnell. (Kumlein). Il est
assez commun pendant l'hiver à Fort Chimo, Labrador, mais on
n'y voit pas un seul spécimen à partir du 15 mai jusqu'au ler septem-
bre de chaque année. (Packard). Cet oiseau est assez commun
dans l'est de la province de Québec et s'y trouve entremêlé de bandes
de A. Linaria. (Dionne.) Un spécimen, pris à Moose Factory,
sur la baie James, est actuellement au Musée National à Washington.
(E. A. Preble).
Un spécimen, pris par M. Kay, le 14 avril 1890, à Port Sydney,
dans le district de Muskoka, a été identifié, à Washington, comme
appartenant à cette sous-espèce. (/. H. Fleming). M. Ridgway a
aussi, comme appartenant à cette sous-espèce, identifié trois spéci-
mens, pris au parc Lorne près de Toronto, Ontario, en 1888. Un des
trois était un mâle, tué le 3 mars, et les deux autres, un mâle et une
femelle, étaient abattus le 15 mars. {E. T. Selon dans ((Transactions
de r Institut Canadien III 1892, p. 64). On prend cet oiseau bien
régulièrement parmi les sizerins à tête rouge qui se rendent dans le
Manitoba. (Atkinson). Un spécimen de cette espèce a été pris,
le 10 avril 1899, sur la rivière Kowak. {Grinnell). Elle couve sur
l'île Herschell ainsi que sur d'autres îles de la mer Arctique. {Ridg
way) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 56 1
528b. Grand sizerin.
Acanthis linaria rostrata (Coues) Stein. 1884.
On dit que ce sizerin couve, en général partout dans le Groenland,
dans les endroits propices, bien entendu, mais il s'y trouve comme
oiseau-migrateur. {Arct-Man). M. A. P. Low a pris un spécimen,
qui semble appartenir à cette espèce, devant la côte du Labrador.
{Rev. G. Eifrig). On rencontre cet oiseau, de temps en temps, dans
le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Parmi de nombreux sizerins
à tête rouge venant du district de Parry-Sound, et examinés par M.
Ridg-w-ay, il y avait des spécimens intermédiaires entre cet oiseau
et A. Linaria. Cependant j'en ai vu des spécimens types venant
de Muskoka. Cet oiseau se trouve régulièrement à Toronto en com-
pagnie de bandes de A Linaria. (/. H. Fleming). Parmi un certain
nombre de sizerins à tête rouge, envoyés à Washington, pour que M.
Ridgway pût les déterminer, il y avait un jeune mâle pris par M.
Cross, le 10 février 1890, à Toronto, et une femelle-adulte, prise au
parc Lorne, le 9 novembre 1899, qui ont été désignés comme apparte-
nant à cette espèce. (-E. T. Se ton dans Transactions Canadian Ins-
titiite III, 1892, p. 64.) Cet oiseau est très rare à Aweme, Manitoba.
(Criddle). On en a pris quelques spécimens parmi de grandes bandes
de sizerins à tête rouge de plusieurs espèces. (Atkinson).
Notes sur la reproduction. — Quelques couples de ces oiseaux
couvent dans le nord du Labrador, bien qu'en été, l'espèce habitent le
Groenland. J'ai dans ma possession trois couvées de ses oeufs re-
cueillis par M. Ford à la baie Ungava dans le nord du Labrador, le
15 juin 1894. Les nids étaient construits dans des saules à deux
ou trois pieds de terre, et contenaient, chacun, cinq œufs. On peut
distinguer ces oeufs facilement de ceux du sizerin ordinaire à tête
rouge parce qu'ils sont plus gros. Cet oiseau se trouve en plus grand
nombre dans le sud du Groenland. (W. Raine).
Chardonneret.
Carduelis elegans Stephens. 1826.
M. Daniel S. Cox a pris un chardonneret d'Europe, le 21 mai
1887, à environ un mille au nord des confins de la ville de Toronto.
Cet oiseau, un mâle, était perché avec trois autres sur le sommet d'un
hêtre lorsque M. Cox l'a abattu. Ceux qui restaient sont partis
au vol vers le nord. Les oiseaux étaient évidemment dans une
562 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
condition naturelle et venaient du sud, sans doute de la colonie de
New- York. {William Brodie dans VAuk, Vol. V, p. 211).
CCXV. ASTRAGALINUS Cabanis. 1851.
529. Chardonneret jaune.
Astragalinus tristis (Linn) Cab. 1851.
M. Kumlein a attrapé un male-adulte de cette espèce à bord d'un
navire devant le cap Mugford, Labrador (?), le 22 août 1877. Ce
chardonneret se voit dans les parties sud du Labrador. M. Nelson
écrit que l'on a donné une description exacte d'un oiseau appelé
«chardonneret», et que l'on a affirmé aussi que celui-ci se présen-
tait de temps en temps à Fort Chimo, bien que lui-même, M. Nelson
n'ait jamais réussi à le trouver. {Packard). C'est un oiseau-migra-
teur commun en été dans Terreneuve. {Reeks). On l'a entendu
mais on ne l'a pas remarqué le long de la rivière Humber, Terreneuve,
en 1899. {Louis H. Porter). Il est commun dans la Nouvelle-
Ecosse; quelques uns y restent pendant l'hiver. {Downs). Au mois
de juillet 1898 on en a remarqué quelques spécimens à Baddeck et à
Margeree sur l'île du Cap-Breton; on a observé un couple aussi
sur le chemin de Winsloe, île du Prince- Edouard, le 21 juillet 1888.
{Macoiin). J'en ai vu quelques-uns presque tous les jours pendant
que je me trouvais sur l'île du Prince- Edouard. {Dwight). M.
Bayley dit que le chardonneret jaune est commun à Sydney, île du
Cap-Breton, y couvant vers la fin juin. On en a vu là, pour la pre-
mière fois, le 24 mai 1891. (C R. Harte). Il est assez commun,
pendant toute l'année dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts).
En été il habite le Nouveau-Brunswick et y abonde. {Chamberlain) .
Il se rend irrégulièrement, au printemps; à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick, y arrivant à partir du 16 février jusqu'au
28 mai, et prenant son départ depuis octobre jusqu'à décembre.
Il choisit des buissons et des arbres décidus pour y faire son nid.
La ponte est de 3 à 5 œufs. J'ai remarqué un nid tellement compact
que, pendant une averse en juillet, il était presque rempli d'eau et
les oiseaux l'avaient abandonné. {W. H. Moore). Ce chardonneret
fréquente la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. Il s'y
trouve toujours près des endroits peuplés. {Brittain et Cox). Il
est commun à Gaspé, province de Québec, mais pas ailleurs sur le
golfe du St-Laurent. {Brewster). Il passe l'été dans l'est de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 563
province de Québec; on en a pris à Beauport. (Diomie). En
été il habite en grand nombre à Montréal, y couvant dans le parc
Mont- Royal; on y a trouvé des nids, contenant des oeufs frais, à
partir du 22 juillet jusqu'au 8 août. On a observé cet oiseau à
Montréal a partir du 7 avril jusqu'au 18 novembre, et, en 1890,
aussi tard que le 11 décembre. (Wintle). Il passe l'été à Ottawa,
Ontario, et y abonde. Il hiverne ici en grandes bandes, de temps
en temps, comme il l'a fait en 1888-9. (Ottawa Naturalist, Vol. V).
C'est un oiseau qui, en été, habite l'Ontario, en nombre. Je l'ai
observé par volées, au mois de janvier, au lac Calabogie, comté de
Renfrew, et, de temps en temps, aussi à Lansdowne sur le St-Laurent.
Il est tardif comme oiseau-reproducteur, nichant rarement avant la
mi-juin, j'ai vu des oeufs frais au mois d'août. {Rev. C. J. Young).
Il habite Toronto, Ontario, y abondant en été et quelquefois aussi
en hiver. Il passe l'été en grand nombre dans les districts de Parry-
Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). On l'a vu, en grand nombre,
autour des bâtisses au lac Cache dans le parc Algonquin, Ontario,
en juin 1900. {SpreadhorougJi) . Le chardonneret jaune est commun
partout, et on peut le voir chaque hiver, plus ou moins nombreux,
dans les marécages de cèdres aux alentours de London, Ontario
où il passe l'été en grand nombre. Au printemps on remarque ces
oiseaux par bandes erratiques, en train de voler çà et là, mais ils
commencent à se rendre à leurs lieux estivaux, à chanter, et à paraî-
tre régulièrement vers le 28 avril; du moins c'est ce que l'on a con-
staté en prenant une moyenne de quatorze ans. {W. E. Samiders).
Il se trouve en grande abondance, pendant l'été, aux alentours de
Guelph, Ontario. {A. B. KlugJi). Il passe l'été, en grand nombre
à Penetanguishene, Ontario, et y couve. {A. F. Young).
On a signalé cet oiseau familier seulement à Pembina sur les confins
du Manitoba. (Coues.) Il passe l'été en grand nombre dans le Manitoba.
Je ne l'y ai pas remarqué avant la fin mai. Il ne trouve ni chardons,
ni vergers dans cette région, de sorte qu'il se nourrit principalement
de graines de Rudbeckia hirta et de Gaillardia arisiata et niche dans
les peupliers et les chênes peu élevés sur la lisière des forêts les plus
fortement boisées. {E. T. Selon.) Il est commun à Aweme, Mani-
toba, y nichant à la fin juillet. (Criddle.) En 1906 il abondait
pendant l'été dans le Manitoba, y couvant presque* partout le long
du chemin de fer Grand Tronc Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à
Edmonton. (Atkinson.) En 1896, il était tout à fait commun dans
564 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le voisinage de Brandon, Manitoba. (Macoun.) Le 11 juillet 1894
on en a remarqué un spécimen au lac Crâne, Saskatchewan, et le 25
du même mois, on en a observé deux couples à l'extrémité est des
collines Cypress, Saskatchewan. On en a vu, le 27 juin 1895, dans
la vallée du creek Farw^ell, dans les collines Cypress, et le 30 du
mois, le long du creek Sucker, Saskatchewan. Cet oiseau est commun
dans la vallée de la rivière Milk, surtout à Castellated Rocks, ainsi
que sur la rivière St-Mary, au creek Lee, Alberta, et près de la mon-
tagne Chief à la base des Montagnes Rocheuses. (Spreadborough.)
On a pris un couple de ces oiseaux, le 3 juin 1906, au creek Maple,
Saskatchewan. {A. C. Bent.).) Ce très gai chardonneret est l'un des
oiseaux les plus tardifs à se rendre en été dans les Territoires du
Nord-Ouest, et il se retire au sud en septembre après une visite d'un
peu plus de trois mois. (Richardson.) Il passe l'été en assez grand
nombre près de Prince-Albert, Saskatchewan, couvant partout
dans cette région. (Couteaux.) Quelques-unes des mentions si-
dessus devraient probablement se trouver sous pallidus, car nos
spécimens de la prairie appartiennent presque tous à cette espèce.
Notes sur la reproduction. — Le chardonneret jaune est un
oiseau reproducteur commun qui passe l'été à Ottawa, Ontario.
Son nid se trouve souvent dans un cèdre blanc; il est construit
de duvet végétal et d'autres matières molles. Il est très joli et com-
pact, la garniture de l'intérieur consistant en crin de cheval, en
herbe fine et en duvet. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'un
blanc bleuâtre pâle. (G. R. White.) Cette espèce niche à Ottawa,
ainsi que près du lac Nominingue, à 100 milles au nord de cette
ville, en juillet et août, et elle pond cinq ou six œufs. Le nid se
compose de fibres végétales, d'herbe fine, et de bandes d'écorce; il
est garni de duvet végétal du chardon, et, quelquefois de crins.
(Garneau.) Ce chardonneret n'est pas très commun à Toronto,
Ontario, et, comme oiseau-reproducteur, il est tardif, pondant ses
œufs rarement avant le 12 juillet.
529a. Chardonneret pâle.
Astragalinus tristis pallidus. — mearns. 1890.
Ce chardonneret se montre depuis les plateaux des Montagnes
Rocheuses qui se trouvent dans les Etats-Unis en allant au nord
jusqu'à l'est de la Colombie-Britannique et à l'ouest du Manitoba,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 565
etc. (Ridgway.) On l'a remarqué à Indian Head, Saskatchewan
pour la première fois, le ler juin, 1894 mais il y était commun vers le
12 du même mois. On en a vu huit spécimens, dont deux ont été pris, au
lac I2-Mile, Saskatchewan. On en a abattu un spécimen à Cascade,
Colombie-Britannique. Le 21 avril 1904 j'en ai remarqué deux à
Penticton, Colombie-Britannique. {Spreadhorough.) On a trouvé
des chardonnerets en assez grand nombre dans les bois, surtout
le long du Maple creek, Saskatchewan, et, à l'exception du couple
mentionné ci-dessus, se rapprochaient tous plus près de pallidus
que de tristis. {A. C. Béni.)
529b. Chardonneret des saules.
Astragalinus tristis salicamans. (grinnell). ridgw. 1899
Cet oiseau se présente irrégulièrement pendant les premières
semaines de l'hiver à Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks.) Il
se restreint principalement au continent sur les deux côtés de la chaîne
du littoral ainsi qu'à la région des Montagnes Rocheuses. {Fannin.)
Il abonde sur les deux pentes de la chaîne du littoral. {Lord.) Il
se peut que les mentions citées ci-dessus se rapportent, au moins
en partie, à pallidus.
CCXVI. SPINUS— KocH. 1816.
533. Chardonneret des pins.
Spinus pinus (wiLs). — stejn. 1884.
M. Audubon a signalé cet oiseau comme étant commun dans le La-
abrador. (Packard.) Il se voit en assez petit nombre le long de la côte
nord-est du Labrador en compagnie des sizerins à tête rouge. {Whitmer
Stone.) C'est un oiseau migrateur en été dans Terreneuve. (Reeks.) En
1899 on l'a remarqué par grandes volées le long de la rivière Humber,
Terreneuve. (Louis H. Porter.) Il est assez commun dans la Nouvelle-
Ecosse, et, en été, il y habite. (Downs.) On en a remarqué, sur
l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, trois le 3 juin, un le 24 juillet, et un bon
nombre, le 4 octobre 1902. On en a vu un, le 7 juin 1904, un aussi
le 16 juin 1905, et encore un, le 2 juillet 1907. (/. Boidelier.) On
en a observé quelques-uns à Baddeck, sur l'île du cap Breton. (F.
H. Allen.) On a remarqué ces oiseaux par petites bandes à Shulee,
comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'à la rivière Hébert,
78870—37
566 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
au mois de décembre, mais on n'en a pas vu à Parrsboro. Lorsque
j'ai visité de nouveau la rivière Hébert au mois de mars, j'ai trouvé
qu'ils y étaient de beaucoup les plus nombreux de tous les oiseaux.
(Morrell.) Au mois de novembre 1901, et encore le 8 juin 1902,
on en a remarqués, par grandes volées à North Sydney, île du Cap
Breton, où probablement ils couvent. (C. R. Harte.) Cet oiseau
couve régulièrement, aux mois de mai et juin, près de Wolfville,
comté de Kings' Nouvelle-Ecosse, et il y est généralement commun
jusqu'au mois de septembre. A d'autres moments de l'année il
y est très irrégulier. Il habite partout dans la Nouvelle-Ecosse,
et on l'y trouve en train de couver à partir du mois d'avril
jusqu'au mois d'août. {H. F. Tufts.) J'ai été surpris de ne pas
rencontrer plus d'un spécimen de cette espèce sur l'île du Prince-
Edouard. Celui-ci était un mâle que j'ai remarqué à Souris.
(Dwight.) C'est un oiseau commun dans le Nouveau-Brunswick.
Il y couve très tôt dans la saison. {Chamberlain.) Il se voit très
irrégulièrement en hiver. Je pense que, dans certaines années,
il couve à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W.
H. Moore.) Il se trouve tout à fait commun dans la vallée de la
Restigouche, Nouveau-Brunswick, en été. {Brittain et Cox.) C'était
un des oiseau.r les plus nombreux jusqu'au mois de juillet 1887 sur
les îles de la Madeleine. (Bishop.) Il abondait à Gaspé et, évi-
demment, y nichait dans les épinettes blanches et dans les baumiers
de la rue du village, le 14 juillet; plus tard, le 24 du même mois,
on l'a remarqué, par bandes, à la baie EUis, Anticosti. (Brewster.)
Il passe l'été, en nombre, dans l'est de la province de Québec: on
en a pris à Beauport. (Dionne.) En hiver il se rend à Montréal
par bandes. J'ai observé une grande volée de ces oiseaux, le 18
octobre 1885, sur l'île Jésus. Ils se nourrissaient de graines de saules.
(Wijitle.)
Le chardonneret des pins hiverne à Ottawa, Ontario, bien qu'il
y soit quelque peu irrégulier de même que la plupart de nos oi-
seaux d'hiver. Il y a aussi quelques mentions de sa présence ici en
été, les voici :^ — ^Le 10 mai 1882, le 15 mai et le 15 août 1884, le 2 mai
1888, et le 16 mai 1890. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Il apparaît ir-
régulièrement en hiver à Toronto, Ontario; quelquefois il y abonde.
J'ai souvent rencontré ces oiseaux en bandes immenses dans les dis-
tricts de Parry Sound et Muskoka. Ils se tiennent ensemble jusqu'au
mois de mai, lorsqu'ils se dispersent ou disparaissent. En hiver
ces bandes sont augmentées par la présence de sizerins à tête rouge.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 567
et d'autres espèces de chardonnerets. (/. H. Fleming.) Cet oiseau
se rend, en hiver, à Guelph, Ontario; quelquefois il y habite. {A.
B. Klugh.) Il passe l'hiver à Penetanguishene, Ontario. {A. F.
Yoimg.) C'est un oiseau-migrateur irrégulier dans le Manitoba. On
le remarque là souvent par bandes de centaines. {E. T. Selon.)
On en a observé deux spécimens aux Grand Rapids de la Saskatche-
wan. (Nulting.) Il est assez commun, en été, à Aweme, Ma-
nitoba, mais on ne l'y a pas remarqué en hiver. (Criddle.) Il a été
observé aux alentours de Portage-la-Prairie, Manitoba, chaque mois
de l'année, et en tel nombre qu'il fut possible de prédire une saison
de reproduction très erratique. On en a vu, en 1906, à Birtle,
Manitoba, et à Cherryfield, à Saskatoon, et au lac Tramping, Saskat-
chewan. (Alkinson.) On en a remarqué en grand nombre à Brandon
Manitoba, et à Indian Head, Saskatchewan, au mois d'août 1906.
{W. E. Sauniers.) Il est commun sur le portage M ethye, Saskatche-
wan. (/. M. Macou7i.) Le 2 juin 1892, ces oiseaux étaient
nombreux au bord du lac Deep, près de Indian Head, Saskatchewan,
où ils se nourrissaient de petits insectes, près de l'eau. L'estomac
de deux que l'on a tués en était plein. On a remarqué quelques spé-
cimens du chardonneret des pins à Medicine-Hat, Saskatchewan,
au mois d'avril 1894, d'autres, en 1897, dans les contreforts des
Montagnes Rocheuses en allant au nord jusqu'à Edmonton, Alberta,
et d'autres encore, en 1903, depuis cet endroit jusqu'à Peace River
Landing, Alberta. Au mois de juin 1891 ces oiseaux se trouvaient
communs, par bandes, à Banfif, Montagnes Rocheuses. On en a
observé, en 1902, à Trail, et dans les Montagnes Sophie, et Old
Glory, près de la frontière. On en a remarqué aussi à Penticton,
Colombie-Britannique, en 1903, ainsi que quelques spécimens à
Fernie, Colombie-Britannique, au mois d'avril 1904. Ils étaient
communs à Midway et à Sidley, Colombie-Britannique, en 1905, et,
aussi la même année dans les montagnes entre la rivière Skagit et
le lac Chilliwack, jusqu'à une altitude de 5,000 pieds. On en a vu
des vieux ainsi que des jeunes en juillet. Le 14 mai 1889 on en a
remarqué, par bandes à Agassiz, Colombie-Britannique, ainsi que
par grandes volées à Huntingdon, et à Chilliwack, même province
s'y nourrissant de graines du bouleau de l'ouest. Le 9 mai 1893,
on en a vu deux à Victoria, île de Vancouver. Au mois de juin ils
étaient communs par bandes, à Goldstream, à Qualicum et à Comox.
{Spreadborough .) Cet oiseau passe l'été en grand nombre sur les
deux pentes de la chaîne du littoral. {Lord.) Il est extrêmement
78870— 37è
568 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
abondant, arrivant et s'envolant par bandes énormes. {Streator.)
On le voit partout dans la province en grand nombre, paraissant par
grandes volées, pendant l'automne et l'hiver à Victoria. (Fannin.)
Il habite Chilliwack, Colombie-Britannique, et en hiver, il abonde
au lac Okanagan, dans la même province. (Brooks.) Ce chardonneret
habite toutes les parties de la Colombie-Britannique en très grand
nombre. {Rhoads.)
On l'a entendu, de temps en temps sur les îles de la Reine Charlotte,
Colombie-Britannique. On en a pris trois spécimens d'une grande
bande à Tyonek, sur le goulet Cook, Alaska, au mois de septembre;
on n'en a pas vu d'autres. (Osgood.) On a noté cet oiseau sur l'île
Windy, fleuve Yukon, au lac Tagish (en latitude 60° d'environ)
Colombie- Britannique, à Lower Lebarge, sur la rivière Selwyn, au
creek Sixty-Mile, à Dawson et au creek Forty-Mile dans le district
du Yukon, ainsi qu'à Circle City, à la rivière Tatondu et au creek
Charlie dans l'Alaska. (Bishop.) Le 8 septembre 1901 on en a pris
deux spécimens en plumage d'adolescence jaunâtre à Homer, Alaska.
Ces oiseaux se trouvaient en grand nombre, pendant les premiers jours
de l'été, sur la péninsule Kenai, Alaska, où en juillet, on en a remarqué,
par grandes bandes, en train de s'envoler vers le nord. On en a vu
quelques-uns encore pendant août et septembre, et je suis porté à
croire qu'ils y couvent très rarement. {Figgins.)
Notes sur la reproduction. Le 16 mars, pendant que je me
trouvais au camp de Christie, j'ai observé un oiseau ramassant des
matériaux et en le guettant attentivement j'ai bientôt trouvé son nid.
La femelle seule portait les matériaux, le mâle, qui l'accompagnait
partout, se contentant de chanter continuellement. Elle ne s'est
arrêtée que peu de temps au nid, et évidemment, était en train d'a-
masser quelques matériaux avant de les arranger. Un jour ou deux
plus tard, je suis allé à Shulee le matin de bonne heure, me rendant
à Two Rivers et de là à travers les bois jusqu'au camp. A cette date
la terre dans les bois était en partie couverte de neige bien que
celle-ci fondait rapidement. J'ai trouvé que le nid était complété,
et l'oiseau n'a pas voulu le quitter avant que je ne l'eusse presque tou-
ché de la main. Ce petit être est resté tout près, revenant pour un
moment, à plusieurs reprises, pour veiller sur ses œufs. Le nid
était situé près du bout de la branche d'une épinette blanche, à 27
pieds de terre. Il était placé sur la branche et les brindilles pro-
jetantes, mais n'était attaché ni à la première ni à ces dernières.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 569
Il est gros, eu égard à la grandeur de l'oiseau, et assez plat, ne ressem-
blant pas du tout aux nids du spinus tristis. Les dimensions sont
comme suit: hauteur, 1.63 pouce, profondeur, 0.75 de pouce, dia-
mètre du dessus à l'extérieur, 4 pouces; diamètre du dessus à l'inté-
rieur, 2 pouces. Ce nid est construit principalement de mousse d'ar-
bre pendante d'une couleur sombre, de quelques bandes d'écorce
jaune-fauve de tiges d'herbes, de duvet végétal, d'Usnea, et d'autres
espèces de mousse. Quelques brindilles d'épinette blanche sont
entrelacées, les unes avec les autres au fond du nid. Ce dernier est
garni entièrement de mousse pendante. Il contenait quand je l'ai
trouvé, quatre œufs légèrement couvés. Ceux-ci ont une couleur
de fond bleu pâle, un peu plus foncée que ceux de spinus tristis, et
autour du gros bout ils sont tachetés quelque peu de violet pâle et de
quelques points de noir brunâtre. (Morrell.) Le chardonneret des
pins est commun, en hiver, dans l'Ontario. Il est de tous les
oiseaux sauvages le plus disposé à couver en captivité. J'ai vu des
œufs pondus par des oiseaux appartenant au docteur C. K. Clarke
de Rockwood, Ontario. Ces derniers n'avaient été capturés que
dans l'hiver précédent, de sorte qu'ils n'avaient pas été en captivité
pour plus de quelques mois. {Rév. C. J. Young.) J'ai dans ma
possession plusieurs nids ainsi que des couvées d'œufs, pris au goulet
d'Hamilton, Labrador, pendant l'été, depuis 1895 jusqu'à 1898.
J'en ai un, devant moi, qui est un joli spécimen, comme construction
et se compose à l'extérieur de brindilles fines et de racines tenues en-
semble par de la mousse. L'intérieur est garni de plumes. On l'a
trouvé, le 17 juin 1898 dans une épinette blanche, à 10 pieds de terre,
et il contenait cinq œufs d'un blanc verdâtre tachetés de brun. {W.
(Raine.) J'ai recueilli sept nids, aux alentours d'Ottawa, Ontario, dans
des cèdres (Thuya occidentalis) à six, huit, dix, et douze pieds de terre,
Ils étaient tous construits de petites brindilles et de duvet
végétal, et garnis de racines fibreuses ou de crins. La gros-
seur du nid est, à l'extérieur, 3 . 50 x 2, et à l'intérieur 2x1. Cet oiseau
niche en avril et en mai, et il pond trois ou quatre œufs d'un bleu
pâle, pointillés de brun au gros bout. (Garneau.) Je n'ai pas remar-
qué ce chardonneret, ni dans une saison, ni dans l'autre, mais M.
Bishopen apris un jeune, le 2 juillet au creek Maple, Saskatchewan,
et deux autres jeunes, d'une petite bande, le 26 du même mois, dans
les collines Cypress. {A. C.Bent.) Ces chardonnerets étaient communs
et couvaier/t pendant tout le mois de mai 1905, partout dans le
comté de Wellington, Ontario. On a trouvé environ dix nids, tous
570 COMMISSIOÎ^ GEOLOGIQUE DU CANADA.
dans des épinettes blanches, des épinettes noires ou des baumiers.
(A. B. Klugh.)
CCXVII. PASSERINA Vieilliot. i8i6.
534. Plectrophane de neige.
Passerina nivalis (Linn.) VieiLL. 1820.
Le plectrophane de neige couve généralement partout dans le
Groenland et il est, dit-on, l'oiseau de terre le plus commun sur la
côte de l'est. Il couve aussi sur la péninsule Melville, et se rend
en très grand nombre sur les îles de Parry. Au mois de juin 1854, M.
Kane l'a remarqué dans le port Renssalaer. {Arct-Man). Cet
oiseau abonde à Fort Chimo, Labrador. Il couve sur les îles dans la
baie d'Ungava, et, de temps en temps, sur le continent. Il habite
la partie sud du Labrador. {Packard). On ne l'a pas observé en
traversant le Labrador, depuis le golfe Richmond jusqu'à la baie
d'Ungava. Le 20 septembre 1896, on l'a remarqué, dans le détroit
d'Hudson, s'envolant au sud. (Spreadborough) . Il est commun
partout dans le nord et on le voit émigrant du sud aux premiers indices
du printemps. (A. P. Low). On a recueilli plusieurs nids, au mois
d'août 1902, dans la vallée Tuctoo, près des quartiers généraux de
l'expédition Peary dans l'ouest du Groenland. Tous ces nids conte-
naient cinq œufs chacun, à l'exception d'un seul qui en contenait sept.
En juillet 1892, des membres de l'expédition de secours ont pris de
nombreux spécimens de cet oiseau à Disco dans le Groenland. Le
plectrophane de neige est paru, vers le 10 août, à Port Manvers dans
le nord-est du Labrador. A partir de cette date il y est devenu
nombreux. {Witmer Stone). Depuis le ler avril jusqu'au 21 octobre, .
ces oiseaux étaient communs au détroit Prince of Wales, près de celui
d'Hudson, et y couvaient en grand nombre. {Payne). On en a pris
à Fort Churchill sur la baie d'Hudson (Wright) et à York Factory,
sur la même baie. {Dr. R. Bell). Il est très commun dans
Terreneuve, pendant ses migrations d'été. {Reeks). On ne le voit
pas, en hiver, en aussi grand nombre qu'autrefois dans la Nouvelle-
Ecosse. {Downs). Il se rend, en hiver, dans la Nouvelle-Ecosse
{H. F. Tiifts). On en a remarqué pour la première fois le 19 janvier
1897, à Parrsboro, comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse. Ils
n'y étaient pas en grand nombre, et se tenaient par volées de trois à
douze seulement. {Morrell). On en a vu trois spécimens, le 21
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 57 1
avril, sur l'île Sable, un autre en juillet et encore de nombreux autres
au mois d'octobre 1902. Le 27 octobre 1907 on en a remarqués en
nombre. (/. Bouielier).
Le plectrophane de neige passe l'hiver en grand nombre dans le
Nouveau Brunswick. (Chamberlain). En hiver il se rend à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. (IF. H. Moore).
Il termine sa visite au lac Mistassini, Québec, vers le 10 mai et s'envole
au nord. (/. M. Macoun). Il passe l'hiver en nombre dans l'est
de la province de Québec. {Dionne). Ces oiseaux se rendent
à Montréal pendant l'hiver, y arrivant, par grandes volées, vers
la mi-octobre. Je les ai observées à cet endroit à partir du
19 octobre jusqu'au 26 avril. {Wintle). Cet oiseau se voit pendant
l'hiver en nombre à Ottawa, Ontario. {Ottaiva Naturalist, vol. V).
On le remarque très souvent par grandes bandes, en hiver. J'en ai
vus en nombres immenses à la tête de l'île Wolfe, près de Kingston,
Ontario, au mois d'octobre 1900, justement avant l'arrivée de la
saison froide. Ils y sont restés par bandes jusqu'au mois de mars
1901. Bien qu'il niche, généralement, dans des hautes latitudes, cet
oiseau, élève ses jeunes quelquefois dans des montagnes très élevées.
Un de mes amis a trouvé son nid dans les montagnes Grampian,
comté d'Invemess, Ecosse. {Rév. C. J. Young). Le plectrophane
de neige se trouve, en hiver, comme oiseau-migrateur à Toronto,
Ontario, et, généralement, il y abonde. En hiver on le remarque
en grand nombre dans les districts de Parry Sound et Muskoka. Les
derniers de ces oiseaux s'en vont au nord bientôt après le ler mai, et
quelques-uns en reviennent avant le ler octobre. (T. H. Fleming).
Cet oiseau apparaît, en hiver, à Guelph, Ontario. (.4. B. Klugli).
Il passe l'hiver en abondance à Penetanguishene, Ontario. {A. F.
Young). Ces oiseaux restent, de temps en temps, jusqu'au 1er mai
dans cette partie de l'Ontario située en latitude 45°, lorsqu'ils sont
pratiquement revêtus de leur plumage entier. {W. E. Saiinders).
Ils abondent au commencement du printemps; et, à l'automne, et
en hiver ils habitent le Manitoba. On en a remarqué, pour la pre-
mière fois, dans la région du grand lac des Esclaves le II août 1907.
A cette date il y avait des vieux oiseaux, ainsi que des jeunes de
l'année même, sur la grande île au centre du lac Clinton-Golden.
Plus tard, pendant notre voyage au nord, nous en avons vu d'autres,
évidemment dans les parages où ils couvent, mais ils n'y étaient
pas communs. {E. T. Selon). Cet oiseau abonde, en hiver, à
572 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Aweme, Manitoba. (Criddle). Il passe l'hiver en grand nombre
dans le Manitoba et y reste dans les champs jusqu'à la mi-mai.
(Atkinson). Pendant les migrations du printemps et de l'automne,
ces oiseaux abondent à Indian Head, Saskatchewan. Le 30 août on
en a vu quelques-uns au lac Egg près de la rivière Peace, latitude
56°, ainsi que d'autres au petit lac des Esclaves, le 5 septembre
1903- J'en ai vu trois, le 2 octobre 1898, sur la rivière McLeod, au
nord-ouest d'Edmonton, Alberta, et des centaines, le 12 du même
mois, sur les bords du lac Ste-Anne. Ils sont très communs, en
hiver, à Banfï, et, sans doute, à l'est jusqu'au Manitoba. On en a
vus à Revelstoke, Colombie-Britannique, le 9 avril 1890, ils en sont
disparus le 11 du mois. {Spreadhorough) . Cet oiseau, si mignon et
si joli, couve dans les îles les plus septentrionales de l'Amérique du
nord, ainsi que le long de la côte entre le goulet Chesterfield et le
détroit de Behring. L'endroit le plus méridional que l'on ait observé
comme lieu de la reproduction de cette espèce se trouve sur l'île
Southampton, latitude 62°, où le capitaine Lyons a trouvé un nid
dans le sein d'un cadavre d'enfant eskimo. (Richardson) . Le
plectrophane de neige abonde le long du Mackenzie en allant au
nord jusqu'à Fort Good Hope. (Ross). Le 8 juillet 1864, sur la
rive de la baie Franklin, on a trouvé un nid, appartenant à cet oiseau,
dans un petit trou d'un banc de sable, à deux pieds, au moins, de
l'entrée. On a pris au piège le vieil oiseau sur le nid. (Macfarlane) .
On rembarque le plectrophane de neige chaque hiver en grande
abondance près de Prince Albert, Saskatchewan. Il y arrive avec le
froid et la neige, généralement vers la mi-octobre, et il reste aussi
longtemps que le temps continue d'être froid et mauvais. {Couheaux) .
On en a remarqués à Sumas, Colombie-Britanique. {Lord). Il
habite en grand nombre, mais se trouve plus commun à l'est de la
chaîne Côtière. (Fannin). Il est rare, comme oiseau-migrateur, à
Chilliwack, mais commun, en hiver, au lac Okanagan, et dans le
district de Cariboo, Colombie-Britannique. (Brooks).
Cet oiseau passe l'été partout dans le nord de l'Alaska et se répand'
en été, jusqu'aux îles septentrionales au large de la côte de la mer
Arctique. (Nelson). On peut le voir à St-Michael, ou dans le
voisinage, à n'importe quelle époque de l'année excepté pendant
les jours les plus froids au cœur de l'hiver. (Turner). Cette espèce
et le plectrophane de Laponie sont les plus communs de tous les
oiseaux du genre "passereau", et, en effets, les seuls que l'on
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 573
puisse déclarer comme étant communs à Point Barrow. {Mur-
doch). On peut la remarquer sur la péninsule Choris, et au
cap Lowenstern, Alaska. Elle est assez rare aux alentours du dé-
troit Kotzcbuc, bien qu'on ait observé deux couples qui avaient
des jeunes. {Grinnell). Une série de 43 spécimens de cet oiseau,
tous de Point Barrow, Alaska, correspond admirablement bien avec
une autre venant du Groenland et recueillie par les membres de
l'expédition Peary. (Witmer Stone). Le 12 juin on en a abattu un
spécimen sur le sommet du passage White. Au mois de septembre,
j'en ai vu deux autres à St-Michael, et encore beaucoup d'autres sur
l'île St-George, dans la mer de Behring. {Bishop). Un mâle-
adulte, pris par M. Anderson dans la baie Herendeen, péninsule
d'Alaska se rattache évidemment à Nivalis plutôt qu'à townsendi.
{Chapman).
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession une
couvée de quatre œufs prise, le 20 juin, 1886, par M. F. F. Payne au
cap Prince of Wales, détroit d'Hudson. Le 25 juin 1901, un plec-
trophane de neige a construit son nid dans un trou en-dessous de la
gouttière de la maison de M. Stringer sur l'île Herschell dans l'Océan
Arctique, à l'ouest de l'entrée de la baie Mackenzie; le 18 juin il a
trouvé un autre nid ainsi que des œufs dans un creux dans la terre à
côté d'un tertre. {W. Raine). Cet oiseau niche partout, dans le
nord; les nids sont généralement faits d'herbes et de plumes, et se
trouvent généralement cachés au-dessous d'un gros caillou. {A. P.
Low).
534a. Le plectrophane de Townsend.
Passerina nivalis townsendi (Ridgw) Ridgw. 1898.
On a décrit cette espèce d'après des spécimens pris par moi-même
à St-Michael, et d'autres pris par M. McKay à Nushagak, sur la baie
Bristol. A ces deux endroits l'oiseau est paru seulement comme oiseau
migrateur. (Nelson). On en a remarqué des spécimens sur les îles
Aléoutiennes, y compris les groupes Pribilof et Shumagin. {Ridg-
way) .
535. Plectrophane hyperboréen.
Passerina hyperborea (Ridgw) Ridgw. 1898.
Cette espèce se voit dans l'ouest de l'Alaska et elle couve sur l'île
Hall, (et probablement sur l'île St-Matthew), dans la mer de
574 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Behring. {A. 0. U. liste vérifiée). L'on m'a expédié de Bethel,
à 90 milles de l'embouchure de la rivière Kuskokwin, dans l'ouest de
l'Alaska, deux spécimens de cet oiseau rare. Cet endroit est proba-
blement le point le plus éloigné dans l'intérieur où on l'ait trouvé.
{Witmer Stone dans VAuk. Vol XV. p. 269. 1898). Le 4 août
1891, on en a remarqué sur l'île Hall dans la mer de Behring. Ils
y étaient en grand nombre sur la plage et semblaient couver dans les
falaises. (/. M. Macoun).
CCXVIIL CALCARIUS— Bechstein. 1803.
536. Plectrophane de Laponie.
Calcarius lapponicus. (Linn) Stejn. 1882.
Le plectrophane de Laponie couve généralement partout dans le
Groenland, ainsi que sur la péninsule Melville et d'autes terres à
l'ouest du détroit Davis. {Arct. Man). Il abonde à Fort Chimo,
Labrador, et couve près de l'embouchure de la rivière Koaksoak, et
sur les plus grandes îles. {Packard). On trouve cet oiseau ainsi que
le plectrophane de neige partout au nord de la baie d'Hudson. Il a
été observé à Fullerton pour la première fois pendant la dernière
semaine de mai en 1904. {A. P. Low). Le 15 juin 1896 on en
a remarqué un spécimen sur une petite île dans la baie James, mais
jusqu'au mois de septembre on n'en a plus revu. Plus tard j'en ai
observé, en grand nombre, sur la terre stérile en aval de Fort Chimo.
Le 9 juillet 1903 on en a remarqué un couple à la pointe East, baie
James; apparemment ils y couvaient . Ces oiseaux étaient communs,
à la fin août, depuis le cap Henrietta Maria jusqu'à Albany. {Spread-
horougJi — •).0n en a pris à Disco, dans le Groenland, où, en 1891, ils
couvaient. A partir du 3 août ils étaient communs dans le nord-est
du Labrador. Ils couvent aux alentours de Nachvak et de là au
nord-ouest jusqu'au détroit d'Hudson. Ils se montrent seulement
comme oiseaux-migrateurs au sud de Nachvak. {Witmer Stone).
Le plectrophane de Laponie est assez commun à 10 milles au nord de
Fort Churchill sur la rive de la baie Button, où, le 31 juillet 1900,
on a pris un jeune. Le 4 août il abondait sur les «barren
grounds» au sud du cap Eskimo. {Edward. A. Preble). On en a
remarqué à Fort Churchill sur la baie d'Hudson. {Clarke). On
a pris seulement un spécimen de cet oiseau, le 14 mai 1885, au
détroit Prince of Wales, sur celui d'Hudson: on n'en a pas vu d'autres.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 575
(Fayne). Il est assez commun dans Terreneuve. (Reeks). On en
a tué quelques spécimens à Cole Harbor, Nouvelle-Ecosse. (Downs).
Il se voit, en hiver, à Grand Manan, Nouveau- Brunswick. (Cham-
berlain). Il passe l'hiver dans l'est de la province de Québec; on en
a pris à Beauport.( Dionne). Il se rend à Montréal en hiver mais
s'y trouve rare. On remarque qu'il s'associe, de temps en temps,
avec le plectrophane de neige. (Wintle).
On a signalé cet oiseau à Ottawa, Ontario, pour la première fois, au
printemps de 1890, lorsqu'il était en compagnie de l'alouette ordi-
naire et du plectrophane de neige. Il y est resté, par bandes, jusqu'au
28 mai. Il y est revenu, à l'automne, à partir du 3 octobre jusqu'au
15 novembre. (Ottawa Naturalist. Vol. V ). Il passe l'hiver en nom-
bres irréguliers à Toronto, Ontario. En autant que je sache, la
seule mention de la présence de cet oiseau est celle d'une volée notée
par M. William Melville, le 27 avril 1890, à Gravenhurst, Ontario.
(/. H. Fleming). Au mois d'avril 1897, j'ai rencontré une petite
bande de ces oiseaux à Toronto, et j'en ai pris deux ou trois mâles
en plumage magnifique. Pendant l'hiver ils se montrent plus souvent
en compagnie des plectrophanes de neige. (/. Hughes. Samuel).
Quelquefois ils se trouvent tout à fait communs, pendant les migra-
tions du printemps, le long du lac St-Clair, mais on ne les voit qu'en
très petit nombre près de London: on n'y en a observé que trois ou
quatre spécimens en tout. (W. E. Saunders).
Le 1er octobre 1873 on a abattu un spécimen de cet oiseau sur
la rivière Mouse (Souris), dans l'état du Dakota. C'était le premier
de la migration vers le sud. (Coiies.) Ils abondent au printemps
et en automne, comme oiseaux-migrateurs partout où il y a des prairies
ou des étendues non boissées. Ils arrivent en nombres considéra-
bles vers la mi-mai et y restent jusqu'à la fin du mois. Plus tard
ils s'en vont au nord-ouest pour couver, et reviennent encore vers
la dernière semaine de septembre. Ils fréquentent les chaumes pour
environ deux semaines et, ensuite, ils s'envolent vers le sud. (E.
T. Selon.) Ils abondent comme oiseaux-migrateurs à Aweme, Mani-
toba. (Criddle.) Ils apparaissent en très grand nombre à Indian
Head, Saskatchewan, pendant les migrations au printemps et en au-
tomne: on a vu les derniers à la fin mai 1892. Le 25 avril 1894 on
a remarqué une petite bande au lac Crâne, Saskatchewan. Ils abon-
daient à Edmonton, Alberta, comme oiseaux-migrateurs, à partir du
28 avril jusqu'au 5 mai 1897. (Spreadboroiigh.) En 1827 le plectro-
576 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
phane de Laponie est paru sur les plaines de la Saskatchewan, à
Carlton House, vers la mi-mai, et y est resté enviroiL dix jours.
Il est venu à Cumberland House vers le même temps, et y est resté
dans les sillons d'un champ récemment labouré. On en a vu dans
l'année précédente, au commencement de mai, à Fort Franklin,
latitude 65^°, bien qu'en bandes plus petites. Les jabots de ceux
que l'on a tués étaient remplis de graines de Arctostaphylos alpina.
{Richardson.) On a recueilli environ quatre-vingt nids de cet oiseau
en tout, dans les «barren grounds», et sur les rives de la baie Franklin.
{Macfarlane.) Nous avons rencontré d'innombrables plectrophanes
de Laponie, depuis le commencement exact de la lisière des bois,
jusqu'aux limites de notre exploration, en 1907, à travers les "barrens".
Je ne crois pas avoir remarqué une étendue sèche de dix acres dans
la région sans arbres où il n'y avait pas au moins, deux couples de
plectrophanes de Laponie. {E. T. Selon.) On remarque cet oiseau
le long du Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simpson. (Ross.)
Il se voit au printemps et en automne à Prince Albert, Saskatchewan,
en compagnie de l'alouette ordinaire.
Notes sur la reproduction. — ^J'ai dans ma possession une
douzaine de nids, ainsi que des couvées d'oeufs, collectionnés par MM.
Stringer et Young sur l'île Herschell. Les nids sont construits d'herbe
sèche, bien garnie de plumes, et se trouvent toujours par terre, à
l'abri d'une touffe d'herbe ou de gazon. Ils contiennent cinq ou
six œufs chacun. Ceux-ci sont pondus à la mi-juin. Les femelles
s'accroupissent bien sur les nids dont la plupart sont trouvés en faisant
lever l'oiseau. (W. Raine.)
536a. Plectrophane d'Alaska.
Calcarius lapponicus alascensis ridgw. 1898.
Cet oiseau se voit partout dans l'Alaska, y compris les îles Pribilof
et Aléoutiennes, Unalaska et le groupe ainsi qu'Shumagin, à l'est
jusqu'à Fort Simpson. (Ridgway.) On le remarque partout dans
la province mais il n'y est nulle part commun. Il se rend aussi au
goulet Burrard, à Victoria, et à Port Simpson. (Fannin.) Il est
commun en automne, et rare au printemps à Chilliwack, Colombie-
Britannique. (Brooks.) Il n'a pas été commun, en septembre et
octobre 1907, au détroit Clayoquot, île de Vancouver. {Spread-
borough.) Il se répand, de même que le plectrophane de neige.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 577
dans les régions circompolaires, et on l'a signalé de presque tous les
endroits visités par des explorateurs le long de la côte de la mer
Arctique. {Nelson.) Ce plectrophane arrive à St-Michael à partir du
5 mai jusqu'au 15 du mois. Quelques spécimens arrivent d'abord,
et avant qu'un mois s'écoule, cet oiseau se trouve le plus nombreux
de tous les oiseaux de terre dans cette localité là. {Turner.) II
est tout à fait commun à Point Barrow, mais il couve dans les lieux
de l'intérieur plus secs que ceux où couve le plectrophane de neige
qui choisit de préférence la côte et les lagunes. (Murdoch.) Le
27 août 1899 j'en ai remarqué une petite volée à l'embouchure
Aphoon du Yukon; plus tard, on en a vus à St-Michael et sur l'île
Unalaska. (Bishop.) En été il abonde sur les îles Pribilof. {Elliott,
Palmer, J. M. Macoitn.)
Notes sur la reproduction. — A cet endroit mon étude de ses
oiseaux a été limitée à quelques heures passées à terre ce soir-là
et le lendemain soir. Le plectrophane de l'Alaska a été, à l'excep-
tion du harfang, le seul oiseau de terre observé. Les marais bas et
couverts de mousse, sans même un buisson rabougri ou une étendue
d'herbe pour attirer d'autres oiseaux de terre, semblaient constituer
un lieu sympathique pour ceux-ci, et ils s'y trouvaient en assez grand
nombre. Ils semblaient préférer les étendues les plus sèches un
peu en arrière de la plage, ainsi que celles sur le terrain plus élevé
qui séparaient les nombreuses lagunes, ainsi que les lacs. J'ai
souvent rencontré un plectrophane mâle quelconque se tenant de
bout immobile sur quelque tertre en vue, pendant mon trajet à
pied à travers ces marais. Si je m'approchais trop près de lui, il
essayait de sortir de mon chemin en courant furtivement d'un côté,
mais, si je le poursuivais, il prenait sa fuite et s'envolait en cercles
bien au-dessus de ma tête ém^ettant son chant agréable. J'ai quel-
quefois entendu chanter ces oiseaux de leurs perchoirs par terre,
mais généralement on les a entendus pendant qu'ils cerclaient, appa-
remment sans but, à une haute élévation, le reflet jaunâtre du soleil
de minuit faisant ressortir leurs formes contre l'indigo du ciel. Le
chant du plectrophane d'Alaska ressemble beaucoup, à mon avis,
à celui de l'alouette des prés de l'ouest, excepté qu'il est bien plus
faible et plus prolongé. Un nid, trouvé à cet endroit, contenait deux
jeunes, récemment éclos ainsi que trois oeufs. Il était enfoncé
dans un tertre de spahgnum, et était complètement caché par une
touffe d'herbe dont une portion le recouvrait en voûte d'une manière
578 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
ingénieuse. L'intérieur du nid consistait en une garniture, extraor-
dinairement maigre, d'herbes longues et fines. J'ai observé quelques
plectrophanes, le ler juillet, au cap Lowenstern, et, au cap Blossom,
à travers les collines ondulées un peu en arrière de la côte, cet oiseau
était commun. Nous avons entendu son chant pendant quelques
jours après notre arrivée, le 9 juin, mais à partir du 16 du mois il
n'a plus chanté. On en a vu des jeunes, les premiers à arriver à leur
maturité, le 30 juillet. En 1899, apparemment une année dans
laquelle la saison de la reproduction a été précoce on en a noté de
nombreux jeunes presqu'enplumés, le 1er juillet. En 1898, depuis
le 1er août jusqu'au 12 il y en avait de nombreux jeunes dans
le voisinage de la mission. Ils étaient tous par petites bandes
ou dispersés individuellement çà et là le long de la lisière d'herbes
longues qui bordent les plages. A cette saison ils semblaient avoir
une tendance à se former en bandes, et le 11 août, le jour avant
notre départ du détroit, j'en ai vu une d'environ 25. En 1898, la
dernière fois que j'ai vu le plectrophane d'Alaska, c'était le 16 août.
Nous l'avons remarqué en montant la rivière Kowak ainsi qu'à une
une pointe à environ 100 milles de son embouchure. Une petite
bande de ces oiseaux s'est envolée à travers la rivière devant notre
bateau à vapeur, s'en allant vers le sud. On a noté les premiers
plectrophanes en 1899, sur la Kowak le 20 mai. Ils habitent, dans
cette région, les étendues de marais ouvertes et plates, que l'on voit,
par intervalles, depuis la rivière jusqu'aux contreforts en arrière.
Le 1er juin j'ai recueilli un nid contenant cinq oeufs frais. Il était
enfoncé dans la mousse au-dessous d'une touffe penchante d'herbe
desséchée. Ilconsistait d'herbes fines et sèches avec une garni-
ture de plumes foncées de lagopède et de hibou, à oreilles courtes.
Le diamètre de la cavité du nid est de 2.50 pouces, avec une profon-
deur d'un pouce. Les oeufs sont presque d'un oblong-ovale et
mesurent .87X.60, .86x 61, .84x60, .86x.6o, .85x61 respectivement.
La couleur de fond, telle qu'exposée à la vue pour un espace limité
au petit bout de deux de ces oeufs, est d'un bleu très pâle; autre-
ment les oeufs sont si complètement couverts de matière colorante
qu'ils se trouvent presque d'une couleur uniforme jaune blanchâtre.
Au-dessus de tout ceci il y a des barbouillages et des points de bistre
distribués çà et là. Le 9 juillet j'ai trouvé un autre nid sur l'île
Chamisso. Il était situé dans un emplacement semblable à l'autre,
et contenait quatre oeufs presque couvés. {Grmnell) M William
Palmer dans The Birds of The Pribilof Islands donne un compte
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 579
rendu détaillé relativement aux habitudes du plectrophane d'Alaska
sur ces iles pendant la période de la reproduction.
537. Plectrophane de Smith.
Calcarius pictus {SwAii<is) Stej'S. 1882.
On a remarqué des oiseaux de cette espèce en assez grand nombre
dans les prés à Fort Churchill sur la baie d'Hudson, à partir du 23
jusqu'au 30 juillet 1900. Ils n'étaient point farouches mais on les
voyait avec difficulté sur les collines couvertes de mousse. (Preble).
On n'a observé cet oiseau qu'une fois près de la rivière Souris lorsqu'il
était en compagnie du plectrophane à collier châtain, et de celui de
Laponie. Comme ce dernier, il venait d'arriver du nord. (Coues).
Il abonde, au printemps, dans le Manitoba, mais il y est rare, à l'au-
tomne, comme oiseau-migrateur. Le 17 mai 1884, on a remarqué
ces oiseaux en bandes énormes à Carberry, Manitoba, et je n'ai
éprouvé aucune difficulté à m'y procurer tous les spécimens voulus.
(E. T. Selon). Cette espèce est rare à Aweme, Manitoba. (Criddle).
On a vu une grande volée de ces oiseaux à Indian Head, Saskatchewan,
le 12 mai 1892; ils y étaient communs le 15 du mois, mais ils en sont
partis quelques jours plus tard. Le 30 août on en a remarqué plusieurs
au lac Egg, près de la Peace river, latitude 56°, ainsi que d'autres,
le 5 septembre 1903, au petit lac des Esclaves. (Sprcadborough) . On
a observé cette espèce en compagnie des bruants de Laponie le long des
bords de la Saskatchewan, mais on n'a obtenu aucun renseignement
se rapportant à ses habitudes pendant la saison de la reproduction.
On n'en a pris qu'un spécimen. (Richardson) . Cet oiseau est
assez rare le long du Mackenzie, en allant au nord jusqu'à Fort
Simpson. (Ross). Il abonde dans la région des «Barren grounds»
à l'est de Fort Anderson, ainsi que sur la rivière Anderson infé-
rieure. (Macfarlane). M. Strachan Jones a pris cet oiseau à Fort
Yukon, mais on n'a pas d'autres mentions de sa prise dans l'Alaska.
(Nelson). Le 11 juin 1898, on a pris un mâle de cette espèce à Point
Barrow, Alaska. {Witmer Sto7ie).
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve en grand nombre
sur les pentes des montagnes Cariboo, à 80 milles au sud de la côte
Arctique à l'ouest du delta du Mackenzie. M. Stringer a trouvé
plusieurs nids à cet endroit au mois de juin 1897. Ils étaient cons_
truits à terre dans les tertres couverts d'herbe, et contenaient cha
580 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
cun, de quatre à six oeufs. Ceux-ci ressemblent quelque peu aux
oeufs du plectrophane de Laponie, excepté que la couleur de fond
est plus pâle. J'ai devant moi, dix nids qui sont tous faits d'herbe
sèche et bien garnis de plumes. {W. Raine).
538. Plectrophane à collier châtain.
Calcarius ornatus (Towns) Stejn. 1882.
Je n'ai pas remarqué ces oiseaux dans le voisinage immédiat de la
rivière Rouge, mais aussitôt que je suis passé à travers les montagnes
Pembina je les ai trouvés en abondance. Ils se répandent depuis ces
montagnes jusqu'aux Montagnes Rocheuses en plus ou moins
grandnombre. {Coues.) Cette espèce passe l'été, dans le Manito-
ba, et s'y trouve localement. De nombreux couples préfèrent la ré-
gion limitée de la prairie sèche, tandis qu'en d'autres parties on n'en
voit plus pendant plusieurs milles. Le 13 août 1907, on a remarqué un
de ces oiseaux au bord du lac Aylmer, dans le district du grand lac des
Esclaves. {E. S. Selon.) Il est commun à Aweme, Manitoba, nichant par
colonies en pleine prairie. (Criddle.) Ce plectrophane abonde par-
tout dans le Manitoba comme oiseau-migrateur. En certains districts
il couve en petit nombre, mais vers l'ouest il est beaucoup plus commun.
En 1906 on en a observés en train de couver depuis Forest, Manitoba,
jusqu'à Edmonton, Alberta. {Atkinson) On l'a remarqué pour la
première fois à Indian Head, Saskatchewan, le 12 mai 1892;
il étaient commun vers le 18 du mois, y couvant en grand nombre.
Cet oiseau était très commun au lac Crâne; on l'a vu par grandes
volées en compagnie du bruant de McCown, à Médecine Hat, le 2
mai 1894. Au mois de juin il couvait en grand nombre au lac
Crâne. J'ai trouvé trois nids contenant des jeunes, et un autre dans
lequel il y avait quatre œufs frais, le 12 juin 1894. Le nid n'était qu'une
cavité assez profonde dans la terre, garnie d'un peu d'herbe sèche.
Il était en pleine prairie dans l'herbe courte. Cet oiseau était rare
dans les collines Cypress ; on n'a remarqué qu'un spécimen pendant une
semaine. (Spreadborough.) En 1896 il était tout à fait commun à
Brandon, Manitoba , ainsi qu'à Moose Jaw, Saskatchewan. C'est un
oiseau commun partout dans la prairie, depuis Indian Head, Saskatche-
chewan en allant à l'ouest jusqu'à la rivière des Français. Ce plec-
trophane ainsi que l'alouette ordinaire et le bruant de McCown for-
ment tous les trois, presque toute l'avi-faune des prairies proprement
dites. C'est exclusivement un oiseau des prairies, se trouvant plus
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 58 1
OU moins commun dans toute la région traversée en 1895, jusqu'à
la rivière Mille. On n'a pas recueilli de nids avant le 18 juin, bien
que dans l'année précédente des jeunes soient éclos avant cette date.
{Macoiin.) J'ai trouvé cet oiseau en train de couver en grand nombre
partout dans les prairies du Manitoba et de la Saskatchewan. Il
était surtout nombreux dans la prairie au nord de Moose Jaw, Saskat-
chewan, où pendant la première semaine de juin 1891, j'ai trouvé
de nombreux nids par terre à côté des mottes de gazon, et conte-
nant, chacun, cinq ou six œufs. {W. Raine.)
Notes sur la reproduction. — Mes premiers spécimens ont été
pris le 14 juillet 1873. A cette date on voyait déjà les premières cou-
vées de jeunes au vol. Cependant la réunion de plusieurs familles
étaient à peine commencée, et, apparemment, les petites bandes n'é-
taient pas formées non plus, avant que les jeunes des premières cou-
vées, comme d'habitude, eussent été laissés seuls, les vieux oiseaux
étant occupés, en ce moment de la deuxième couvée d'oeufs. Ensuite
on a remarqué, presque continuellement, des bandes d'oiseaux-errants,
principalement ceux de l'année, qui se mêlaient librement avec des
bruants de Baird, et des alouettes des champs. En effet la plupart
des rassemblements d'oiseaux des prairies, qui étaient tour à tour dé-
rangés par le progrès de nos trains de wagons consistaient de ces
trois espèces, y compris de nombreux pinsons des prés, alouettes à
hausse-col noir et bruants aux ailes baies. J'ai recueilli mes premiers
œufs le 18 juillet, presqu'une semaine après que j'avais trouvé des
jeunes en train de voler; ils étaient frais. D'autres nids, examinés
au même temps, contenai(^nt des jeunes récemment éclos. J'ai
même trouvé des œufs frais dans la première semaine d'août.
Pendant la deuxième saison on a recueilli les premiers œufs, le 6 juillet,
et, à ce moment, il y avait de nombreux jeunes oiseaux qui volaient.
Par conséquent la saison de la ponte doit occuper une période d'au
moins deux mois. Je n'étais pas sur le terrain assez tôt
pour déterminer exactem.ent le commencement, mais, supposons que
l'incubation prenne deux semaines, et qu'il faille encore quinze jours
pour l'élevage des jeunes au nid, la première couvée d'œufs doit être
pondu au début du mois de juin pour que les jeunes de celle-ci puissent
voler avant le ler juillet. Il y a évidemment assez de temps pour per-
mettre au premier couple d'accomplir l'élevage d'une deuxième, si non
d'une troisième couvée avant la fin août. J'imagine que certaine-
ment deux, et probablement trois couvées sont généralement élevées.
78870—38
582 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le résultat de tout ceci est qu'à partir de la fin juin jusqu'à la fin
août, les jeunes oiseaux en tous degrés de plumage, ainsi que les vieux
à différents états de vétusté, se trouvent tous ensemble. Le nid est,
bien entendu, par terre, ordinairement en-dessous d'une petite touffe
d'herbe, ou de plantes nuisibles qui le cachent tout à fait. Il est
enfoncé à ras du sol, comme celui d'autres espèces de passe-
reau qui construisent par terre ; le fond est mince mais le bord est plus
épais et même assez solide. Le tout consiste simplement de que-
ques herbes et petites pailles arrangées, en majeure partie d'une manière
circulaire. Le diamètre du nid est d'environ 3 pouces, et la profondeur
est de presque 2 pouces. Pendant la première saison, je n'ai trouvé
que quatre œufs, ou des jeunes, dans un nid, mais, plus tard, j'en ai
recueilli un contenant six œufs. Ceux-ci mesurent à peu prèx ^ de
long sur f de large, et sont d'une forme ordinaire. Leur couleur est
difficile à décrire, car les taches sur les œufs de cette espèce, ainsi que
celles sur les œufs des autres espèces du même genre, sont très variables
et très compliquées. Pour moi la couleur est blanc grisâtre avec des
nuages et des taches de gris violacé pâle qui indique la teinte domi-
nante. Au-dessus de tout cela il y a de nombreux points, égra-
tignures, et petites taches de brun foncé, tout à fait irrégulières quant
à leur distribution, et à leur nombre, bien que toujours visibles, étant
vivement exposés à la vue sur la couleur simple du fond. Chaque fois
que je m'approchais d'un nid contenant des œufs, la femelle, géné-
ralement, s'en est allée au pas tranquillement après avoir voltigé
à une petite distance et ensuite elle est partie au vol ; cependant, à
d'autres moments, lorsqu'il y avait des jeunes dans le nid, les deux vieux
oiseaux voltigeaient tout près à une petite élévation, émettant conti-
nuellement des cris. (Coues.)
CCXIX. RHYNCHOPHANES Baird. 1858.
539. Plectrophane de McCown.
Rhynchophanes mccownii (Lawr) Ridgw. 1877.
M. Thorpe a pris un spécimen de cet oiseau près de Dalesboro,
quelque peu à l'ouest du Manitoba. {E. T. Selon). On n'a jamais
vu ce plectrophane dans la région de la rivière Rouge, et je ne pense
pas qu'il se voit sur cette ligne de partage des eaux si fréquentée, en
été, par C. ornatus. Il semble être l'une des nombreuses espèces
d'oiseaux qui indiquent la division naturelle entre cette région et le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 583
bassin du Missouri. On a pris le premier spécimen près de Fort
Buford. Cet oiseau est devenu de plus en plus nombreux selon notre
progrès vers la rivière Mille, et de là on l'a remarqué partout jusqu'aux
Montagnes Rocheuses. Le plectrophane de McCown a,bondait dans
la région environnant la rivière des Français, où les deux espèces
couvaient, mais, plus à l'ouest, C. ornatus diminue en nombre, tandis
que le plectrophane de McCown y devient plus nombreux, se répan-
dant jusqu'aux contreforts des Montagnes Rocheuses. (Coiies). En
1906 on l'a remarqué en grand nombre sur la prairie, surtout sur
les côtes stériles au nord du Maple creek, Saskatchewan. (A. C.
Bent). On en a vus, le 23 mai 1892, pour la première fois à Indian
Head, Saskatchewan. Ils abondaient vers le premier juin sur la prairie
ravagée par le feu, ainsi que sur la terre labourée où on avait laissé
pousser les mauvaises herbes; ils y sont restés nombreux pour couver.
Le 21 avril 1894 on en a vu deux spécimens à Medicine Hat,
Saskatchewan. A partir de ce moment ils y sont devenus communs,
ainsi qu'au lac Crâne, à 100 milles plus à l'est. Il y en avait des
milliers à Medicine Hat, pas plus tard que le 2 mai, et parmi eux de
nombreux mâles à la période de leur chant le plus riche. Ces oiseaux
étaient communs, en juin, au lac Crâne. Parmi d'autres nids il y
en avait un qui contenaient cinq œufs, dont l'un appartenait à un
étourneau ordinaire. Le nid consistait en un trou assez profond dans
la prairie, garni d'un peu d'herbe sèche. Ces oiseaux étaient com-
muns, en 1895, à Moose Jaw, au creek Old Wives, dans la montagne
Wood, et sur la rivière Frenchman jusqu'aux collines Cypress, Saskat-
chewan, mais pas dans les collines elles-mêmes; de là on les a remar-
qués à l'ouest jusqu'à la rivière Milk, où ils sont devenus moins nom-
breux, quelques-uns seulement se répandant jusqu'aux contreforts
près du lac Waterton. Le 19 juin 1897, je les ai observés en nombre
à Calgary, Alberta. On en a vu un, le 31 mai 1903, sur la rive d'une
île dans le petit lac des Esclaves, Alberta. On a toujours trouvé
cet oiseau et C. ornatus ensemble; ce sont, tous les deux, de vrais
oiseaux de la prairie. {Spreadhorougli) . J'en ai pris un mâle adulte,
le 3 juin 1887, et à la même date, trois ans plus tard, j'ai abattu deux
femelles au même endroit. Je n'ai remarqué que ces spécimens là à
Chilliwack, Colombie-Britannique. (Brooks).
Notes sur la reproduction. — En 1891 et encore en 1893, j'ai
trouvé cette espèce en grand nombre, pendant le mois de juin, dans
les collines sur la prairie au nord du lac Rush, Saskatchewan. Dans
78870— 38i
584 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
cette région elle construit son nid par terre, à côté d'une motte de
gazon, et elle pond quatre ou cinq œufs. La femelle s'accroupit bien
sur ceux-ci et ne quitte son nid que lorsqu'un intrus s'approche trop
près. Les œufs quant à leur couleur et aux marquages ressemblent
à ceux du plectrophane de Smith, mais ils sont, en moyenne, plus
petits. {W. Raine). Cette espèce est très commune en beaucoup de
parties de la prairie. En 1894, et 1895, on a trouvé de nombreux
nids, chacun dans un trou dans la terre avec une légère élévation d'un
côté. Le nid est fait d'herbe sèche, et on ne peut pas le distinguer
de celui du plectrophane au col châtain. (Macoun).
CCXX. POOG^TES Baird. 1858.
540. Pinson à ailes baies.
Poocœtes gramineus (Gmel) Baird. 1858.
Le pinson à ailes baies habite les champs de la Nouvelle-Ecosse.
(Downs). Il est commun dans la Nouvelle-Ecosse à partir de la mi-
avril jusqu'au mois d'octobre. (H. F. Tufts). Il était assez com-
mun à Baddeck et à Margaree sur l'île du Cap-Breton, Nouvelle-
Ecosse, en juillet 1898; on en a remarqué quelques spécimens, le 2
juillet 1888, à Rustico, île du Prince- Edouard. (Macoun). On en
a observé un, le 16 mai 1906, sur l'île Sable, Nouvelle- Ecosse, ainsi
que plusieurs le ii avril 1907, et un autre, le 21 juin. (/. Boutelier).
Cet oiseau abonde sur l'île du Prince-Edouard, y fréquentant les
champs ouverts dans les endroits les plus peuplés. (Dwight). Au
mois de juin 1881 on a tué un spécimen à Hampton, Nouveau-Bruns-
wick. {Chamberlain). Il passe l'été en abondance à Scotch Lake,
comté d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore). On ne le voit
pas en grand nombre dans l'est de la province de Québec. (Dionne).
En été il habite le district de Montréal, où il se trouve fréquemment.
Il couve sur l'île de Montréal. On a trouvé des nids contenant des
œufs à partir du 14 jusqu'au 28 mai. Cet oiseau a été observé depuis
le 7 avril jusqu'au 8 octobre. (Wintle). Il passe l'été en abondance
et couve en grand nombre. (Ottawa Natiiralist, vol. V). Il est très
commun dans les prés et les pâturages. J'ai trouvé son nid, à deux
reprises, à la fin avril. {Rév. C. J. Young). Le pinson à ailes baies
passe l'été à Toronto, Ontario, en grand nombre. C'est un des
oiseaux les plus communs qui, à cette saison habitent les districts de
Parry Sound et Muskoka. (/. //. Fleming). Il est très commun
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 585
partout dans l'ouest d'Ontario, où il habite pendant l'été. (W. E.
Saunders). Il passe la saison d'été en grand nombre à Guelph,
Ontario, y arrivant vers le 1er avril, et prenant son départ vers le 15
octobre. {A. B. Klugh). En été il abonde; ses lieux pour la repro-
duction se trouvent à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young).
En 1900, on en a trouvé un couple couvant au lac Cache, dans le parc
Algonquin, Ontario. {Spreadhoroiigh) . Cet oiseau était commun
aux rapides Grand de la Saskatchewan. On en a pris des spécimens
qui étaient tous des mâles. {Niitting). On en a remarqué beaucoup
dans tous les lieux ouverts depuis la chaîne du littoral, et les Monta-
gnes Rocheuses, jusqu'au lac la Hache dans le nord de la Colombie-
Britannique. (Rhoads). M. Streator, ainsi que l'auteur lui-même,
classifient les oiseaux trouvés à Ashcroft, Colombie-Britannique,
comme appartenant à confinis (l'espèce qui suit).
Les pinsons à ailes blanches du district de Cariboo, Colombie-Britan-
nique semblent se rapprocher plutôt de l'espèce typique qu'aux sous-
espèces affinis et confinis. Ils étaient communs à 150-Mile House,
et couvaient aussi à la limite boisée à Baskerville. (Brooks).
Notes sur la reproduction. — Le nid, qui est gros, est construit
par terre, près d'une carrière de pierres, et se compose d'herbes
et de tiges de plantes nuisibles garnies de crin de cheval et d'herbe
fine. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'un blanc grisâtre
tachetés et éclaboussés partout d'un brun rougeâtre pâle. (G. R.
White.) Cet oiseau arrive dans le Nouveau-Brunswick, pendant
le mois d'avril, venant de ses quartiers d'hiver. J'ai trouvé des
nids, contenant des couvées complètes, de bonne heure au mois de
mai, et, une fois, j'ai trouvé un nid dans lequel il y avait trois œufs
en partie couvés, au mois de septembre. {W. H. Moore.) Cette
espèce couve en mai et juin aux alentours d'Ottawa. Le nid est
enfoncé dans la terre, le bord étant au niveau du sol. Il se compose
de radicules d'herbes avec, parfois, quelques morceaux de mousse
verte ou plusieurs crins. La ponte est généralement de quatre ou
cinq œufs. (Garneau.) Le 2 mai 1906, j'ai trouvé le nid d'un
pinson à ailes baies, contenant trois œufs, près de Westmount,
Que. Il était construit d'herbes et de tiges, avec une garniture
épaisse de crin de cheval, et se trouvait dans une touffe d'herbe
desséchée dans un champ qui était, pour la plupart, humide et maré-
cageux. {W. J. Brown.)
586 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
540a. Pinson de l'ouest à ailes baies.
Poocœtes gramineiis confinis. Baird. 1858.
Cette espèce couve depuis Pembina dans l'est jusqu'à la base des
Montagnes Rocheuses dans l'ouest, le long du 49ème parallèle.
(Coues.) En été elle habite les prairies du Manitoba en grand
nombre. (E. T. Selon.) Elle abonde à Aweme, Manitoba. (Criddle.)
Elle est féconde comme oiseau reproducteur partout dans le Manitoba,
ainsi qu'à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. (Atkinson.) Ce
pinson arrive sur les plaines de la Saskatchewan de bonne heure
au mois de mai, et s'y trouve dans l'herbe fanée qui lui fournit
un excellent abri. Nous ne l'avons pas remarqué au-delà de la
latitude 57°. (Richards on.) Nous avons trouvé un nid de cet oiseau
contenant six œufs, le 26 juin 1864, dans une étendue boisée çà et
là à l'est de Fort Anderson. (Macfarlane.) Il passe l'été, et se
trouve tout-à-fait commun, partout dans la région environnant
Prince Albert, Saskatchewan, où on le voit, sur chaque route, courant
en avant des voitures. Il y couve en grand nombre. {Coiiheaux.) En
1895 cet oiseau était commun depuis Winnipeg jusqu'aux Montagnes
Rocheuses, ver^ le 49ème parallèle. Il nichait toujours par terre,
mais semblait préférer là où il y avait plus ou moins de broussailles.
On en a trouvé pour le première fois, le 2 juin, en train de nicher.
On en a remarqué à Indian Head, Saskatchewan, pour la première
fois, le 9 mai 1892; ils y étaient communs le 13 du mois. Le 7
juin j'ai trouvé à terre, deux nids contenant quatre œufs chacun. On
a vu ce pinson pour la première fois, à Medicine Hat, Saskatche-
wan, le 30 avril 1894. Il n'y avait que deux spécimens, dont deux
mâles. Le lendemain, on en a remarqué cinq, et, vers le 4 mai,
ils y trouvaient nombreux, de même qu'au lac Crâne, le 7 du mois.
Ces oiseaux étaient communs à l'extrémité est des collines Cypress
pendant les derniers jours de juin. On les a trouvés communs et
couvant aux alentours de Banfï, Montagnes Rocheuses, dans la direc-
tion du lac Devil. A partir du ler mai 1897 ils sont bientôt deve-
nus communs à Edmonton, Alberta, et ont commencé à s'apparier.
Ils étaient communs dans les contreforts depuis Calgary jusqu'au
passage Crowsnest, ainsi que dans toutes les petites prairies partout
dans la région de la rivière Peace, entre les latitudes 55° et 57°.
On les a remarqués, en nombre, le long de la route, sur tout le
terrain herbeux et sec depuis Edmonton jusqu'à Jasper House, en
1898. Au mois de juin 1889, cet oiseau était commun à Kamloops,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 587
à Spence Bridge, à Enderby, et dans la vallée de la Nicola, Colom-
bie-Britannique, ainsi que sur le plateau entre les rivières North
Thompson et Bonaparte. On en a observé quelques spécimens au
printemps, à Chilliwack, Colombie-Britannique, et un autre le 8
septembre 1901, à l'embouchure du creek Tanni Hy. Aux
mois d'avril et mai 1903, ces oiseaux étaient tout à fait communs
à Penticton dans le sud de la Colombie-Britannique. On en a
remarqué pour la première fois le 29 avril à Fernie, dans la même
province, le 29 avril; ils y étaient communs au 4 mai. J'ai trouvé
un nid à moitié construit, dans une touffe d'herbe, le 20 mars. On
a observé ces oiseaux à Midway, Colombie-Britannique, pour la
première fois, le 16 avril 1905, et ils s'y trouvaient communs au ler
mai. {Spreadborough.) Ce .pinson se trouve en grand nombre, dans
l'intérieur où il couve. {Streator.) Il passe l'été, en grand nombre
à l'est de la chaîne Côtière, ainsi que sur l'île de Vancouver
{Fannin.) C'est un oiseau migrateur; il n'est pas commun à Chilli-
wack. Les spécimens que l'on voit sont très pâles, et il se peut qu'il
appartiennent à affinis. (Brooks.)
Notes sur la reproduction.— On a trouvé plusieurs nids conte-
nant des œufs, à Pembina, vers la mi-juin. Dans un de ces nids
il y avait aussi deux œufs du molothrus. Ces premiers étaient
construits dans le terrain ouvert, où ils se trouvaient profondément
enfoncés de sorte que le dessus était au ras du sol. Ils étaient faits
plus solidement que ceux de beaucoup d'oiseaux qui construisent
par terre, les côtés ayant un pouce, ou plus, d'épaisseur, au bord.
La cavité est petite et profonde en comparaison de la grandeur du
nid. Les matériaux usités pour la construction se composent géné-
ralement d'herbes et de petites pailles, dont les plus grossières
se trouvent à l'extérieur, et les fibres les plus fines à l'intérieur
et au fond. Les œufs, dont je n'ai pas trouvé plus de quatre, mesurent
environ 0.80 sur 0.55; ils sont d'un blanc grisâtre, profondément
marqués partout de taches, de rayures, et .de monchetures de brun-
rougeâtre, ainsi que d'une petite quantité de points fins de la même
nuance, ou d'un brun plus foncé. L'oiseau-mère s'accroupit bien
sur ses œufs, ne quittant le nid que lorsqu'on met le pied presque sur
elle, et ensuite voltigeant à une petite distance comme si elle était es-
tropiée, afin de détourner l'attention du nid vers elle-même. {Coucs.)
C'est une espèce des prairies très commune; et elle couve dans
toutes les parties du sud de la Saskatchewan, ainsi que dans l'Alberta.
588 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Un nid, recueilli le 31 mai 1895, contenait trois œufs frais. Il était
sur la pente d'un ravin, et se trouvait par terre sous une touffe
d'herbe. La construction était faite principalement de matériaux
fins ayant à la base des brins d'herbe, dont les plus grossiers étaient
au fond. Il y avait aussi quelques crins entrelacés pour terminer
le tout. On a enlevé un autre nid, identique au premier sous tous les
rapports, le 19 juin. Celui-ci se trouvait dans une toufife de Potentilla
gracilis au bord d'un ravin. {Macoun.)
540b. Pinson d'Orégon.
Poocœtes gramineiis affinis. miller. 1888.
Cette espèce se trouve dans l'ouest de l'état de Washington, ainsi
que dans la Colombie-Britannique, y compris l'île de Vancouver.
(Ridgway.) On la remarque sur le côté ouest de la chaîne du littoral,
Colombie-Britannique, ainsi que sur l'île de Vancouver. (Fannin.)
Au printemps de 1901 on en a observé quelques spécimens à Chilli-
wack, Colombie-Britannique, ainsi qu'un autre, le 9 septembre de la
même année, à l'embouchure de Tami-hy creek. {Spreadborough.)
CCXXI. PASSERGULUS— Bonaparte. 1838.
541. Pinson d'Ipswich.
Passerculus princeps. — Maynard. 1872.
On a pris ce pinson à Lawrencetown près de Halifax, Nouvelle-
Ecosse, au mois de mars 1878. {Matthew Jones). On en a pris un,
en avril 1876, à Point Lepreaux, Nouveau- Brunswick. {Chamber-
lain). Le 7 avril 1895, lorsque nous étions à 260 milles d'Halifax,
sur le navire à vapeur «Labrador» en route pour Liverpool, deux
de ces pinsons sont venus à bord et sont restés là pendant quelques
heures. Ils étaient apparemment en route pour Terreneuve. (/. H.
Fleming). L'auteur lui-même a passé six semaines sur l'île Sable,
pendant l'été de 1899, et il a eu une bonne occasion d'étudier les
habitudes de cet oiseau. C'était le seul oiseau de terre qui habitait
l'île, et tous les nids trouvés là, soit neufs ou anciens, lui appar-
tenaient. La plupart de ceux-ci étaient creusés dans le sable, et
construits, plus ou moins, d'herbe. De nombreux oiseaux hivernent
sur l'île, et, en autant que l'on sache, c'est leur seul terrain pour la
reproduction. M. le Docteur Jonathan Dwight, jeune, de New
York a' écrit un compte-rendu complet relativement aux habitudes
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 589
et au couvage de ces oiseaux. En 1902, M. W. E. Saunders de Lon-
don, Ontario, qui a passé quelque temps sur l'île, a publié un compte-
rendu bien détaillé de leur vie, dans l'Ottawa naturalist. Vol. XVI,
et dans l'Auk, Vol XIX, p. 267-271; il a décrit les nids ainsi que
les habitudes de cet oiseau intéressant, pendant la saison de la repro-
duction.
542. Pinson de Sandwich.
Passerculiis sandivichensis. (Gmel) Baird. 1880.
Cet oiseau est commun autour des prairies et des régions boisées
ouvertes. {Lord). Il est commun, à l'automne, sur la côte. (Sirea-
tor). Il passe l'été, en grand nombre à l'ouest de la chaîne du littoral,
et il couve sur l'île de Vancouver. {Fannin). Il se trouve assez
communnément comme oiseau-migrateur à Chilliwack. (Brooks). Au
printemps de 1901 on en a pris quelques spécimens à Chilliwack,
Colombie Britannique. On en avait obtenu aussi à Hastings, en avril,
1889; on en a remarqué près de Victoria, île de Vancouver, pour la
première fois, vers le 20 avril 1893; ils y étaient communs au 4
mai. (Spreadboroiigh). On en a observé un, le 23 avril 1887, à
Victoria, le lendemain ils y abondaient. On les a remarqués en bandes
le long du littoral à l'île Sait Spring, à Nanaimo, et à Comox. {Ma-
coun). Le 5 octobre 1899, on en a observée quelques-uns sur l'île
Unalaska, où on en a pris deux jeunes. (Bishop). Cet oiseau se
voit pendant l'été tout le long de la chaîne Aléoutienne, sur l'île
Kadiak, et aussi jusqu'à la côte sud-est du territoire. M. Dali en
parle comme ayant été vu à Unalaska où il l'a trouvé nombreux,
ainsi qu'en allant vers l'est. Il n'en a pas remarqués à l'ouest de
cette île. (Nelson). Ce pinson est l'un des oiseaux qui sont
les premiers rendus à Unalaska. La date de son arrivée est
généralement vers le 10 mai. Ces oiseaux couvent dans l'herbe
au mois de juin. (Turner). Le 3 juin 1890, j'ai fait lever un pinson,
à plusieurs reprises, dans une petite étendue d'herbe près de la plage
Lukannin, sur l'île St-Paul. Je l'ai identifié comme appartenant
à cette espèce. (Palmer). On en a pris cinq spécimens, au mois de
septembre 1897, sur l'île Amagnak, près du port Dutch, Unalaska.
(Grinnell). En 1903, M. Anderson en a pris dix spécimens à la baie
Muller, péninsule d'Alaska. (Chapman).
Notes sur la reproduction. — Le 10 juin 1893, j'ai trouvé un
nid et cinq oeufs appartenant à cet oiseau à Vancouver, Colombie
590 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Britannique. Le nid, construit par terre, se composait d'herbe
sèche garnie de crin. Les oeufs sont d'un blanc verdâtre profusion-
nément mouchetés et tachetés de brun clair et de lilas. Ils mesu"
rent .74 sur .54 pouces. {W. Raine).
542a. Pinson des prés.
Passercidus sandwichensis savanna. (Wils.) Ridgw. 1880.
Le pinson des prés est commun partout dans l'est du Labrador.
Il couve à l'embouchure de la rivière Koaksoak, ainsi qu'au goulet
Davis. {Packard) . Il était assez commun sur les îles, ainsi que sur les
rives de la baie James depuis Moose Factory jusqu'au Golfe Richmond.
Nous n'en avons par remarqué en traversant l'Ungava avant que nous
fussions près de Fort Chimo. En 1904 ces oiseaux abondaient le long
de la côte ouest de la baie James. (Spreadborough) . On en a ob-
tenu deux spécimens adultes de la baie Château, le 14 juillet 1891.
{Norton). Il abonde pendant l'été dans Terreneuve. {Reeks).
Il n'est pas commun; c'est un oiseau passager, au printemps, dans
la Nouvelle-Ecosse. {Downs). Il se trouve fréquemment à partir
du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, dans la Nouvelle Ecosse.
{H. T. Tufts). En juillet 1898, il était assez rare à Baddeck, et
à Margaree, sur l'île du Cap Breton, et commun sur la plage Brack-
ley, île du Prince-Edouard, le 29 juin 1888. {Macoun). C'est
probablement l'oiseau le plus répandu sur l'île du Prince-Edouard,
et il s'y trouve partout, excepté dans les bois. On a entendu son
chant faible sur les plages de sable, dans les marais, et des champs
secs; et, dans certains pâturages, il semblait qu'un tiers de tous les
poteaux de clôture fussent occupés par des oiseaux-chanteurs.
{Dwight) .
Le pinson des prés passe l'été en grand nombre dans le Nouveau
Brunswick. {Chamberlain). Il habite Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau Brunswick en été, et s'y trouve commun. {W. H. Moore).
Il abonde sur les îles de la Madeleine, y couvant dans tous les champs
ouverts. {Bishop). Cet oiseau se trouve en grand nombre sur toutes
les îles couvertes d'herbes, ainsi que sur les rives du golfe St-Laurent.
{Brewster) . Il passe l'été en grand nombre dans l'est de la province de
Québec. {Dionne). En été il habite Montréal et y abonde, cou-
vant sur l'île de Montréal. On a trouvé des nids, contenant des
oeufs, le 24 mai. On le remarque ici à partir du 7 avril jusqu'au
1er octobre. {Winlle).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 59 1
Cet oiseau habite Ottawa pendant l'été. Il couve à côté du bar-
rage St-Louis. {Ottawa Nattcralist Vol. V.) Je l'ai trou\-é le plus
commun de tous les oiseaux, en 1897, sur les îles de la Madeleine. Il
niche en mai et juin, et pond généralement cinq œufs, mais parfois
seulement quatre. Il est aussi très commun sur l'île Simcœ, dans
le lac Ontario, mais se trouve en plus petit nombre sur les rives du lac.
{Rév.C.J. Young). Il passe l'été en bandes à Toronto, Ontario. M.
Taverner en a parlé comme étant commun, le 22 avril 1898, à Beau-
maris, district de Muskoka. Je n'en ai pas remarqués dans le district
de Parry Sound. (/. H. Fleming). Ce pinson abonde dans toutes
les localités propices aux alentours de Toronto. (/. Hughes. Samuel).
Le 18 juin 1900, j'en ai observé un couple au lac Cache, parc Algon-
quin, Ontario. {Spreadborough) . Il passe l'été à Guelph, Ontario, et
habite les pâturages. {A. B. Kliigh).
Notes sur la reproduction. — Le nid de cet oiseau se trouve par
terre, il est construit d'herbe et garni de crin de cheval. Les œufs,
au nombre de quatre, sont d'un gris clair tacheté de brun rougeâ-
tre. (G. R. White). La couvaison à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick, a lieu à partir de mai jusqu'à juillet. Les œufs
au nombre de trois à cinq, sont pondus dans un nid négligemment
construit d'herbes, par terre, ou, parfois, à côté d'une bille ou d'une
racine. {W. H. Moore). Cette espèce est très commune à Ottawa,
ainsi qu'au lac Nominingue. Le nid, enfoncé dans le sol et caché
par l'herbe, est construit d'herbes, de radicules, et de crins; quelque-
fois il n'y a que deux ou trois brins d'herbes et du crin. On a trouvé
un nid dans du sable au-dessous d'une plante de pomme de terre.
L'oiseau niche en mai, juin, et juillet, pondant quatre œufs. {Gar-
neau). Le 7 juillet 1903 j'ai vu trois nids sur la côte ouest de la baie
James; dans l'un, il y avait quatre oisillons qui venaient d'éclore;
dans le deuxième, des jeunes ainsi que des œufs, et le troisième conte-
nait six œufs. Tous les trois étaient faits d'herbe sèche, et se trou-
vaient dans le gazon court juste au-dessus du niveau de la marée
haute. (Spreadborough).
542b. Pinson des prés de l'ouest.
Passerculus sandwichensis alaudinus. (Bonap), Ridgw. 1877
Cet oiseau couve en grande abondance partout dans la région visitée,
c'est à dire de long du 49ème parallèle. Bien que ce pinson ne soit
pas exclusivement un oiseau des prairies, il semble être dans sa sphère
592 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
autant sur les plaines ouvertes qu'ailleurs, où il s'associe avec Cen-
tronyx, ainsi que le plectrophane à collier châtain, et celui de McCown.
On le trouve aussi dans les broussailles le long des cours d'eau et des
plus grandes rivières qui ne sont pas fréquentés par les trois espèces
ci-dessus mentionnées. (Coues). Il abonde sur les prairies du
Manitoba où il passe l'été. Il est remarquablement timide, même
dans les endroits rarement fréquentés par l'homme. {E. T. Selon).
Il est assez commun à Aweme, Manitoba. (Criddle). Cet oiseau
couve en grand nombre partout dans la région ouverte du Manitoba,
et à l'ouest jusqu'à Edmonton Alberta. (Atkinson). On en a re-
marqué à Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois,
le II mai 1892 ; ils y étaient comm.uns le 13 du mois ; ils
couvent dans le voisinage en grand nombre. Ils étaient communs
au lac Crâne Saskatchewan, et semblaient préférer la terre basse
où il y avait des buissons. Ces oiseaux se trouvaient tout à fait com"
muns dans la terre basse et humide à l'extrémité est des collines
Cypress, la dernière semaine de juin 1894. En 1895 on a remarqué
leurs habitudes plus attentivement, et on a trouvé qu'ils se tenaient
toujours près des étangs ou dans les marais à West Selkirk, à Brandon,
à Moose Jaw, à Parbeg, et au Old Wives creek. On les a trouvés,
nichant, toujours dans des lieux marécageux, au lac 12-Mile près
de la montagne Wood. On a noté cet oiseau là où il y avait de l'eau
ou des marais sur une distance de 400 milles à l'ouest jusqu'aux
contreforts des Montagnes Rocheuses. (Macoun). On en a remarqué
à Edmonton, Alberta, pour la première fois, le 3 mai 1897 ; le lendemain
ils y étaient communs. On a recueilli deux nids par terre près d'un
lac; chacun contenait cinq œufs. En 1897, ce pinson était commun
dans les contre forts au sud de Calgary. On en a premièrement notés, le
25 avril, à Penticton, au sud du lac Okanagan, Colombie-Britannique;
ils y étaient communs vers le 29 de ce mois. On en a remarqué en nom-
bre, au mois de juin 1903, depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace
River Landing, latitude 56° 15'. Ces oiseaux étaient communs en
1908 dans le terrain herbeux et humide, depuis Edmonton jus-
qu'à Jasper House, ainsi que dans la vallée de la rivière MacLennan,
Colombie-Britannique. On a pris cette espèce à Banff, dans les Mon-
tagnes Rocheuses, en 1891, et, en d'autres années, à Revelstoke, à
l'embouchure de la rivière Salmon, à Fernie, à Midway, à la rivière
Similkameen, à Penticton, à Douglas, à Agassiz, et à Huntingsdon,
Colombie-Britannique. On l'a pris aussi à Victoria, île de Vancou-
ver, et, aux mois de septembre et octobre 1907, il abondait le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 593
long de la plage sur le détroit Clayoquot. (Spreadborough) . C'est
une espèce commune depuis la Saskatchewan en allant au nord jus-
qu'aux Barren grounds. (Richardson) . Ce pinson est assez
commun, bien qu'en été seulement et il couve sur la prairie à
Prince Albert, Saskatchewan. (Couteaux). Il apparaît souvent
en descendant le Mackenzie jusqu'à son embouchure. (Ross).
Il abonde dans les étendues ou plaines marécageuses et boisées çà
et là, près de Fort Anderson, ainsi que sur la rivière inférieure, à
preuve que «plus de 20O nids contenant des œufs» ont été recueillis
dans cette région. Ils étaient tous par terre et se composaient de tiges
sèches d'herbes, garnies d'autres herbes plus fines. Parfois les nids
sont garnis de plusieurs plumes et de poils de cerf. Il y avait quatre
ou cinq œufs dans chaque nid. (Macfarlane) .
Ce pinson est commun autour des prairies et des lieux ouverts.
(Lord.) Il passe l'été en grand nombre sur la côte. (Sireator.)
C'est un oiseau qui habite le littoral pendant l'été. (Fannin.) Il
passe l'été en abondance à Chilliwack où, de temps en temps, on remar-
que un spécimen par-ci, par-là, pendant l'hiver. (Brooks.) Cet oiseau
couve partout dans la ColombieBritannique, depuis les Montagnes Ro-
cheuses jusqu'à la côte ainsi que sur les îles, et à des hauteurs va-
riant depuis le niveau de la mer jusqu'à 5000 pieds. (Rhoads.) Il
se voit sur la prairie à Sumas, sur l'île Lulu, et à la baie English,
Colombie-Britannique, étant très répandu dans ces locaHtés. (É.
F. G. White.) A l'exception du plectrophane de Laponie, c'est la
plus nombreuse de toutes les espèces de la famille des passereaux
qui fréquentent cette partie du littoral de la mer Behring qui se
trouve dans l'Alaska, et elle se répand de là au nord jusqu'à la côte
Arctique bordant ce territoire. (Nelson.) On ne l'a pas prise sur
les îles Aléoutiennes, mais à St-Michael, elle était aussi commune
que les autres espèces. (Turner.) Le pinson des prés de l'ouest était
assez nombreux dans le voisinage du Cap Blossom, détroit de Kot-
zebue. Il semblait préférer les prés couverts d'herbe bordant les
lagunes, bien que j'en ai remarqué quelques-uns sur les pentes des
montagnes vers l'intérieur de la péninsule. Il y en avait des jeunes à
moitié emplumés le 10 juillet. (Grinnell.) Ces oiseaux tels que vus
à Point Barrow dans l'Alaska, consistent de six spécimens reproduc-
teurs, pris entre le 1er juin et le 27 juillet, et trois en plumage d'hiver.
(WUmer Stone.) Au mois de septembre 1900 on en a vu quelques
spécimens, dont on a pris quatre, à Hope et à Tyonek, sur le goulet
594 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Cook, Alaska. (Osgood.) J'ai remarqué plusieurs pinsons des prés,
le 1er juin 1899, dans les marais au goulet Chilcat, et j'en ai pris
d'autres à Haine Mission, et à Skagway, et d'autres encore à Glacier.
Alaska. On a vu plusieurs couples à Log Cabin sur le lac Bennett,
à Cariboo Crossing, et sur une île dans le lac Tagish, Colombie-Britan-
nique; plus tard on en a observé sur le lac Marsh, latitude 60° 15,
dans le district du Yukon. A partir de ce moment on n'en a plus re-
vu avant d'arriver à la frontière d'Alaska. On en a remarqué à
Circle City, au village Charlie, à l'Aphoon, embouchure du Yukon, et
à St-Michael. (Bishop.) En 1901, depuis juin jusqu'à septembre,
on a vu huit spécimens, en tout, à Homer, et à Sheep creek près des
montagnes Kenai, Alaska. A Homer on les a remarqués en train
de couver sur une langue de terre basse et sablonneuse. Le nid
était bien caché dans l'herbe grossière; il en était entièrement recou-
vert, et l'entrée des trois nids examinés était au côté sud. {Figgins.)
En 1903, on a pris dix-neuf spécimens de cet oiseau à Seldovia et au
Sheep creek, Alaska. (Anderson.)
Notes sur la reproduction.^ — Un grand nombre de spécimens de
cet oiseau ont été pris, dont une partie, cependant, sans le vouloir,
car il n'est pas toujours facile de distinguer entre le pinson des prés
et le bruant de Baird à portée de fusil, et, lorsque j'ai abattu un oiseau
je me fais généralement une règle de le conserver comme spécimen,
afin que sa vie ne soit pas prise inutilement. Le nid se trouve par
terre, simplement construit d'herbes sèches avec une garniture de
crin de cheval. Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont généra-
lement pondus dans la première moitié de juin, dans cette localité.
Le pinson des prés est très souvent le nourrissier de l'étourneau ordi-
naire comme le sont la plupart des oiseaux fringillidés, dans cette
région et, dans un cas observé par moi-même, le nid contenait deux
de ces œufs étrangers. (Coues.) Le 18 juin 1882, j'ai trouvé le nid
d'un pinson des prés, abrité par une touffe d'herbe de prairie seule-
ment, à quelque pas d'une meule de paille dans une grange fréquentée
continuellement par les chevaux et le bétail. Ce nid contenait cinq
œufs et se composait d'herbe avec une garniture mince de crin de
cheval, le tout étant quelque peu enfoncé dans le sol. {E. S. Seton.
Cet oiseau abonde dans la Saskatchewan et dans l'Alberta. La couvée
est généralement de quatre œufs. Il couve toujours près de l'eau,
généralement dans la vieille herbe, dans un marais, ou à côté d'un
étang. Le nid se compose entièrement d'herbe sèche, avec une gar-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 595
niture d'herbe plus fine et de crin de cheval ou d'autres animaux.
{Macoun.)
542. Pinson du Labrador.
Passercidus sandwichensis lahradoriciis- — R. H. HowE Jne. 1901.
On a remarqué cet oiseau en assez grand nombre à Port Manvers,
latitude 57°, dans le nord-est du Labrador, pendant la dernière moi-
tié d'août et la première semaine de septembre 1900. {Wilmer Stone.)
C'est probable que celui-ci et le pinson des prés devraient être classés
sous le même titre.
CCXXIL CENTRONYX— Baird. 1858.
545. Pinson de Baird.
Centronyx hairdii (Aud.) Baird 1874.
Il est difficile de savoir comment on a pu perdre de vue cet oiseau
pendant trente ans depuis qu'Audubon l'a premièrement découvert
sur le Missouri supérieur à peu près jusqu'à nos jours. Je ne l'ai pas
rencontré le long de la rivière Rouge elle-même, mais je l'ai remar-
qué aussitôt après avoir traversé les montagnes Pembina depuis cet
endroit jusqu'aux prairies sans limites au-delà. Dans certaines
localités il surpassait en nombre tous les autres oiseaux ensemble
et était en moyenne l'un des trois oiseaux les plus communs dans la
région entière entre les montagnes Pembina et la rivière Souris.
L'alouette des champs et le plectrophane à collier châtain étaient les
deux autres. Cet oiseau passe l'été en grand nombre là où il y a des
plaines alcalines dans la vallée de l'Assiniboine. En beaucoup de
parties des prairies à l'ouest de Birtle il y a des étendues alcalines
basses et plates recouvertes çà et là d'herbe longue et dure. Le
bruant de Baird est certain d'être une espèce proéminente, si non une
espèce dominante, là où le terrain est de cette qualité. {E. T. Seton.)
Nous en avons pris un spécimen, la première fois que nous sommes
allés aux Grand Rapids de la Saskatchewan ; nous l'avons abattu
sur la plaine haute et recouverte d'herbe entre le fort et le lac.
(Nutting.) On n'a remarqué cet oiseau qu'en petit nombre dans le
voisinage de Portage-la-Prairie, Manitoba, mais il s'est trouvé, en
1906, en plus grand nombre dans les marais herbeux en allant à l'ouest
jusqu'à Edmonton, Alberta. (Atkinson.) Il n'était pas commun dans
596 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
certaines parties de la Saskatchewan visitées par nous, mais des cou-
ples ont été observés en assez grand nombre dans des creux herbeux
dans les prairies. (A. C. Bent.) Cet oiseau était commun dans
des localités propices à l'ouest jusqu'à Calgary, Alberta. {W. E.
Saundders.)
Notes sur la reproduction. — J'ai trouvé un nid et quatre œufs
de cet oiseau, le 3 juin 1901, près du lac Crescent, Saskatchewan, pen-
dant une promenade à cheval sur la prairie. Le 6 juin, pendant
notre promenade en voiture jusqu'au marais Saltcoats, nous avons
fait lever un autre pinson de Baird de son nid contenant cinq œufs
extrêmement beaux, Le nid était par terre, à côté de la route. Le 7
juin j'ai trouvé un autre nid et cinq œufs. Celui-ci, de même que
l'autre, était construit d'herbe sèche, et garni de crin. Il était par
terre dans l'herbe courte. Les œufs ressemblent à ceux bien barbouil-
lés du pinson à ailes baies, mais ils sont beaucoup plus petits, me-
surant en moyenne .75 x .55 de pouce. {W. Raine).
CCXXIIL COTURNICULUS— Bonaparte. 1838.
546. Le pinson des sauterelles.
Coturniculus savannarum passerinus (WiLs) Ridgw. 1885.
M. Adams dit que cette espèce se voit dans le Nouveau-Bruns-
wick. (Chamberlain). Je suis certain qu'elle se trouve à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, mais je n'en ai pas encore
pris un spécimen. (W. H. Moore).
Il y a deux mentions de sa présence à Toronto, l'une en 1879, et
l'autre en 1890. (/. H. Fleming). Ces oiseaux sont assez communs
dans les deux comtés du sud-ouest d'Ontario; ils augmentent cons-
tamment en nombre dans le district de London. Je les remarque,
à présent, tous les ans, et, parfois, il m'arrive de connaître les lieux
fréquentés par cinq ou six couples dans une seule saison, bien que je
n'aie pas encore trouvé un nid. {W. E. Saunders).
546a. Le pinson des sauterelles de l'ouest.
Corturniculus savannarum himaculatus (Swains) Ridgw. 1901.
Cette espèce habite, en été, près de Vernon, Colombie-Britannique.
(Brooks) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 597
CCXXIV. AMMODRAMUS— SwAiNsoN. 1827.
547. Pinson de Henslow.
Ammodramus henslowii (Aud) Gr.\y. 1849.
Nous n'avons trouvé cet oiseau, jusqu'à présent, que près de
Sarnia, ainsi qu'au creek Jeannette, Ontario; mais, comme on en
a observé à peu près une douzaine de spécimens en tout, à quatre
différentes reprises en deux ans, je crois, qu'en été, il habite, en assez
grand nombre, dans la péninsule ouest de l'Ontario, partout où il y
a des localités qui lui sont propices. La première fois que l'on a vu
ce pinson fut le 24 mai 1898 lorsqu'on en a noté plusieurs spécimens au
creek Jeannette, et, depuis ce temps-là, on en a trouvé, à deux autres
reprises, dans cette localité. Je n'ai jamais remarqué un oiseau si peu
en évidence que celui-ci. Il court dans l'herbe comme une souris, et
ne se lève qu'au moment où l'on est sur le point de mettre le pied
dessus; alors il s'envole en zigzag pour une petite distance et se cache
de nouveau. iW. E. Satinders). J'ai été surpris de trouver ce pinson
sur le lac Joseph, Muskoka, et, apparemment, en train de couver.
Je l'ai remarqué pour la première fois, le 14 juillet 1892, dans un champ
de foin à environ un mille de Port Sandfield, et, pendant quelques
jours, j'ai eu toutes les occasions d'observer les mâles lorsque, perchés
sur la clôture, ils émettaient des tons assez poussifs.. Il y en avait
encore deux couples dans un champ, et, je n'ai pu en trouver d'autres
dans aucun des quelques endroits propices. (/. H. Fleming, dans
VAuk, vol. XIX, p. 403). Au mois de mai 1898, j'ai remarqué
un couple de ces oiseaux près de Lansdowne, Ontario. Plus tard,
j'ai trouvé le nid, contenant quatre œufs, bien caché au-dessous d'une
touffe d'herbe dans un endroit plein de sources situé dans un pré.
On peut facilement distinguer ces œufs de ceu.x du pinson des prés
dont j'ai vu beaucoup. Le nid ressemble à celui de ce dernier
oiseau, mais il est construit plus solidement. C^^. C. J. Young).
J'ai vu plusieurs de ces oiseaux, le 18 mai 1905, et encore le 16 mai
1907, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier). Il est pro-
bable que M. Boutelier se trompe dans ses déterminations.
548. Pinson de Leconte.
Ammodramus leconteii (Aud) Gray. 1849.
L'on m'a donné, comme appartenant à l'espèce à queue aiguë, un
mâle de ce pinson pris le 5 mai 1897 à Toronto, Ontario. C'est la
78870—39
598 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
première mention de sa présence dans l'Ontario. (/. H. Ames dans
/'ylw^, vol. XIV, p. 411).
La découverte de nouveau, dans le Dakota, de ce pinson si peu
connu et si intéressant, a été faite par la commission de la frontière,
pendant la saison de 1873. Pendant mon trajet entre la montagne
Turtle et la première traversée de la rivière Souris, je suis arrivé à
un enfoncement humide dans la prairie où il y avait ce qui semblait
être une petite colonie de ces oiseaux. Subséquemment j'en ai trouvé
d'autres spécimens dont j'ai abattu un. (Coties). Ce beau pinson abonde
dans le Manitoba partout où il y a des prés qui lui fournissent un
assortiment de saules, de broussailles et d'herbe couverte de laîche.
Je l'ai pris sur la pente ouest de la montagne Duck au nord de la pro-
vince. (E. T. Seton). Il est rare à Aweme, Manitoba, mais, il est pro-
bable qu'il y couve. (Criddle). On le remarque, de temps en temps,
aux alentours de Portage la Prairie, Manitoba, ainsi qu'autour des
plus grands marais dans cette province, mais il se trouve en plus
grand nombre dans les districts alcalins de l'ouest. On en a signalé,
en 1906, couvant depuis les côtes Touchwood, Saskatchewan jusqu'au
lac Beaver-Hill, Alberta,. (Atkinson). Au mois de juin 1896, ces
oiseaux couvaient dans un marais à Sewell, Manitoba. {Macoim).
On a remarqués, à Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois,
le 12 mai 1892; ensuite on en a vu d'autres, le 23 juin, lorsqu'on a
trouvé deux nids, contenant chacun cinq œufs. Les nids étaient faits
d'herbe sèche et se trouvaient, en chaque cas, par terre au-dessous
d'une touffe d'herbe. Ces oiseaux couvaient sur la terre humide. Le
28 juin 1897, on en a remarqué un grand nombre sur le Bragg creek,
à environ 40 milles de Calgary, (Spreadborough) . La dernière mention
ci-dessus devrait, probablement, être classifïée sous Animodramus
nelsoni (le pinson de Nelson).
Notes sur la reproduction.— Le 23 juin 1892, j"ai trouvé deux
nids de cette espèce, chacun contenant cinq oeufs. Ils étaient près
du sol, dans de la vieille herbe, et se composaient du même matériel;
la terre était basse mais pas humide. On a abattu la femelle au mo-
ment où elle quittait le nid. (Spreadborough) . Au mois de juin
1893, nous avons eu, M. G. F. Dippie et moi-même, la chance de
découvrir le nid ainsi que les oeufs, si peu connus dans le temps,
de cet oiseau. C'était à Raeburn, Manitoba. Depuis ce temps-là
j'ai trouvé encore plusieurs autres nids du pinson de Leconte dans
le Manitoba et la Saskatchewan. Ils étaient tous faits d'herbe sèche,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 599
et fine, et de rien autre chose, et se trouvaient, invariablement, dans
des touffes de foin de marais, à quelques pouces au-dessus du sol.
Les oeufs sont d'un blanc verdâtre, tachetés de brun cendré au gros
bout. Ils sont petits, mesurant .65X.50 pouces. {W. Raine). Le
12 juin 1896, l'auteur a trouvé le nid d'un oiseau qui lui était inconnu,
au cours de ses recherches dans un marécage au sud de Sewell sur
le chemin de fer Canadien du Pacifique. Voici un passage tiré de ses
notes, se rapportant évidemment à cette espèce. «J'ai trouvé un
autre nid dans l'herbe dans le marécage ouvert. Il était tout près
de l'eau dans laquelle se trouvait l'herbe; évidemment cette eau
y était toujours car Menyanthes trifoliata et Calla palustris pous-
saient près de là. Lorsque l'oiseau s'est levé, j'ai cru que c'était
un pinson couleur d'argile mais, en regardant dans le nid, j'ai vu
quatre oeufs à peu près de la même grosseur que ceux du pinson,
mais complètement couverts, au gros bout, d'une nuance foncée de
brun, qui passait à une couleur plus claire, et ensuite devenait
tachetée d'un vert assez clair. Trois de ces oeufs étaient semblables
à ceux mentionnés ci-dessus, mais le quatrième était beaucoup plus
clair et alors plus marqué de taches de différentes couleurs. Ils
étaient tous très couvés, et ont été endommagés en les soufflant. Je
classe ces oeufs comme appartenant au pinson de Leconte.
549a. Pinson de Nelson.
Ammodramus îielsoni. (Allen). Norton. 1897.
Il y a plusieurs mentions de cet oiseau provenant de Toronto.
M. le Docteur Dwight dit que les oiseaux trouvés à Toronto sont
plutôt nelsoni que subvirgakis, mais ce ne sont pas des oiseaux
types. (/. H. Fleming). Le 28 octobre 1896, j'en ai pris une très
belle femelle à Toronto, et, le 17 novembre, M. I. Percival Turner en
a pris deux autres spécimens, un mâle et une femelle, au même en-
droit. Le 17 novembre 1900, en me rendant là encore une fois, j'en
ai vu encore deux autres. (/. Hughes Samuel). J'ai abattu deux
individus de cette espèce, le 22 septembre 1894, près de Toronto,
Ontario. Le 10 juin 1895, j'en ai tué une femelle, et, pendant les
automnes de 1896, 1897 1898, j'en ai remarqué beaucoup d'autres.
(C. W. Nash).
A mon arrivée à Winnipeg, Manitoba, j'ai éprouvé de la surprise
lorsque M. Hine m'a fait voir un spécimen de cet oiseau qui avait
78870— 39^
600 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
été tué là le 25 mai 1892. Le 30 juin, à Carberry, j'ai entendu un
ramage curieux, et, traversant la fondrière jusqu'à l'endroit d'où
il venait, j'ai fait lever deux petits pinsons de couleur foncée. J'en
ai pris un qui démontrait qu'il appartenait à cette espèce. Plus tard
le même jour j'en ai pris deux autres. J'ai remis les spécimens
mentionnés ci-dessus à M. F. M. Chapman pour qu'il donne son
opinion sur eux, et il les a classifiés comme étant de la vraie espèce
Nelsoni, {E. T. Selon). Au mois de juin 1906 on a trouvé cet
oiseau couvant en assez grand nombre près de Red Deer, Alberta.
Il y était dans les marais couverts d'herbes en compagnie du pinson
de Leconte. {W. E. Saunders). On en a pris un spécimen, en
août, 1899, à Prince Albert, Saskatchewan. (Coiibeaux). On en a
remarqué à Edmonton, Alberta, pour la première fois, à la fin mai
1897. Ils n'y étaient pas communs, et je n'en ai observé qu'à peu
près une douzaine en tout; ils couvaient dans la terre humide. On
a trouvé quelques spécimens en train de couver, au mois de juin 1903,
dans un marais à Peace River Landing, Alberta, et, en août, on en
a remarqué un autre à l'ouest de la grande Prairie. (Spreadborough) .
Notes sur la reproduction. — ^Le 12 juin 1893, nous avons,
M. Dippie et moi-même, trouvé cet oiseau nichant au lac Long,
Manitoba. J'ai présenté le nid ainsi que les oeufs au musée national
des Etats Unis à Washington. Le 14 juin 1894, j'ai encore visité
la localité, et j'ai eu la chance de trouver un autre nid, contenant
quatre oeufs, qui appartenait au pinson de Nelson. Le lendemain,
j'ai encore recueilli une couvée d'oeufs. Le nid, en chaque cas,
était fait d'herbe sèche et se trouvait dans une touffe de foin de
m.arais, à quelques pouces de terre. Leur chant est comme celui
d'une sauterelle, et on l'entend longtemps après le coucher du
soleil. {W. Raine.)
549b. Pinson à queue aiguë.
Ammodravius Nelsoni subvirgatus (Dwight) Norton. 1897.
Le pinson à queue aiguë est assez commun, à partir de juin jus-
qu'au mois d'octobre, autour des marais salants aux embouchures
des ruisseaux qui se jettent dans le bassin Minas, comté de King's,
Nouvelle Ecosse. {H. F. Tufts). Il couve assez souvent près du
littoral sur les îles de la Madeleine, Nouvelle-Ecosse. Je l'ai remar-
qué à Grosse Isle. {Rev. C. T. Young). • On en a pris plusieurs
spécimens dans le voisinage d'Hampton, Nouveau-Brunswick. {Cham-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 60I
berlain). Le 26 juillet 1898, on a pris un nid de cet oiseau près de
Baddeck, île du Cap Breton. Cette espèce n'était pas rare le long
du littoral de la baie à l'est de Baddeck. (Alacoun). Les seuls spé-
cimens du pinson à queue aiguë que j'aie pu découvrir se trouvaient
dans le marais salant à Tignish, île du Prince-Edouard, bien que j'aie
essayé d'en trouver en beaucoup d'autres localités. {Dwight). On en
a pris à St-Denis de Kamouraska sur la rive sud du St-Laurent,
dans l'est de Québec ; ils y couvaient en assez grand nom.bre. (Dionne) .
C'est un oiseau qui se troj- «accidentellement a Ottawa, Ontario.
En 1882, on en a tué un qui a été identifié par le docteur Coues.
{Ottawa Nattiralist, Vol. V.)
Cet oiseau est particulier aux marais d'eau fraîche et d'eau salée
que l'on trouve dans les Provinces Maritimes du Canada, surtout ceux
qui bordent la baie de Fundy et le Golfe St-Laurent. Singulière-
ment on ne l'a jamais trouvé, dans la Nouvelle- Ecosse, bien que
sans doute, il s'y présente, car je l'ai observé à moins de deux ou
trois milles de la frontière lorsque je me promenais à travers les prés
de la rivière Petitcadiac dans le Nouveau- Brunswick, à une dis-
tance peu éloignée de la localité où se trouvent les oiseaux typiques.
Depuis la première fois que j'ai vu ces oiseaux, il y a environ dix ans,
je les ai trouvés en train de couver à Tignish, île du Prince-Edouard,
où on les a enregistrés comme appartenant à caudacutus longtemps
avant que Brewster les eût classifiés sour le titre de Subvirgatus,
ainsi qu'a Bathurst, Nouveau Brunswick, et à Rivière du Loup, Qué-
bec, sur la rive sud du St-Laurent. Dionne les a trouvés aussi à
Kamouraska, à quelques m.illes à l'ouest de Rivière du Loup. Je ne
les ai pas remarqué plus à l'ouest ni à l'Islet, ni dans les marais entre
la ville de Québec et Ste-Anne de Beaupré. Par conséquent la dis-
tance entre les quartiers principaux de ces oiseaux et ceux des
autres du type nelsoni semble être grande, plus de mille milles même.
{Dwight dans VAuk, Vol. XIII, p. 276).
Notes sur la reproduction. — Le pinson à queue aiguë est assez
commun sur des îles basses dans la rivière St-John, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. Les oiseaux-migrateurs du printemps y arri-
vent au mois d'avril. En 1903, on a remarqué le premier, le 22
avril, une semaine plus tôt que n'est arrivé le pinson des prés.
Ils courent dans l'herbe plutôt que de voler. Le chant qu'ils
émettent, soit sur le sol, soit d'une certaine hauteur, est bas et peu
séduisant et ressemble à s-e-e-t-s-k. Ils se nourrissent sur les bords
602 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
des étangs calmes où ils semblent se procurer des insectes aquatiques,
et des graines d'herbes. Leur plumage s'harmonise parfaitement
avec un tel environnement, et ce n'est qu'après une vigilance persis-
tante de sa part qu'un observateur peut les voir, à moins que,
par hasard, ils s'enfuissent. Les nids sont construits à une telle
distance de l'eau qu'il n'y a pas de danger d'un débordement, et ils
sont assez bien cachés à la vue. Les quelques nids que l'on a remarqués
ont été faits entièrement de brins d'herbe sèche, et garnis des matériaux
les plus fins. L'un d'eux n'était qu'une simple pellicule de brins,
et à peine assez compacte pour être enlevé de la dépression dans
lequelle il se trouvait. Il était construit sous le bord d'une bille,
et contenait cinq œufs qui étaient tachetés très régulièrement, car
il y en avait de trois différentes sortes de couleur. Une couvée, prise
le 27 mai, et actuellement devant l'auteur, contient quatre œufs.
Ceux-ci mesurent .71 x .59, .80 x .58, .72 x .60, .72 x .59. Le
fond est d'un bleu pâle verdâtre tacheté de brun canelle, d'ombre,
et de bleu gris. Le premier, le troisième et le quatrième sont telle-
ment tachetés que le fond de chacun d'eux est complètement caché,
tandis que le deuxième est tacheté plus finement et d'une manière
éparse, et, de même que le troisième, est profusément marqué autour
du gros bout. Le nid se trouvait dans un ravin ayant sa face tournée
vers le sud, et était bien caché par des herbes épaisses. Pendant que
l'auteur se promenait à travers une île, l'oiseau s'est levé à ses pieds,
et s'est envolé tranquillement sans essayer du tout éloigner l'atten-
tion de l'intrus de l'endroit où était le nid. Il s'est absenté même
pendant quelque temps. On n'a pas vu le mâle. Les œufs étaient
frais, ce qui explique probablement la timidité des oiseaux. {W. H.
Moore.)
CCXXV. CHONDESTES Swainson. 1827.
552 Pinson ordinaire.
Chondestes grammaciis (sa y) bonap. 1838.
On a vu un de ces oiseaux sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, le 6
septembre 1902, de nombreux autres le 10 octobre. (/. Boutelier.)
Ce pinson couve régulièrement à Toronto. Le 15 mai 1899, on
a recueilli un nid sur la rivière Humber. C'est un oiseau qui se
confine à un endroit et qui n'abonde pas. (/. H. Fleming.) C'était
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 603
en mai 1884 que j'ai \-u la prise d'un de ces oiseaux pour la première
fois à Toronto, et j'en ai rencontré depuis, par intervalles, surtout
le 24 mai 1885 lorsque j'en ai pris un spécimen, et M-I un autre.
J. Hughes- Samuel.) On en a observé quelques-uns régulièrement
près de London Ontario,, depuis 1878 jusqu'à 1889, mais, à partir
de cette dernière année, on n'en a plus re\ai jusqu'à 1900, lorsqu'un
couple a passé l'été à environ dix milles de cette ville. Cette espèce
habite, en assez grand nombre, les comtés de l'ouest d'Ontario,
situés le long du littoral du lac Erié, mais elle est rare, et, depuis
quelque temps, irrégulière près de London. Au mois de septembre
1880, on en a vu, et, pour quelques moments, observé un spécimen
unique près du Sault Ste-Marie.
552a. Pinson de l'Ouest.
Chondestes grammaciis strigatus. (swaix) Ridgw. 1880.
Cet oiseau passe l'été en nombre près de Winnipeg. Le 3 juin
1896 on en a remarqué quelques spécimens à cet endroit, et M.
Hine en a tué un. Il se peut que les spécimens provenant de Winni-
peg appartiennent à l'espèce de l'est. {Macoun.) Ce pinson est
rare à Aweme, Manitoba. {Criddle.) J'ai collectionné des spéci-
mens de cet oiseau à Portage la Prairie, Manitoba, en 1896, mais
je n'en ai pas remarqués depuis ce temps-là. {Atkinson.) J'en ai
vu deux pour la première fois le 16 mai 1894, à Medicine Hat, Saskat-
chewan, ils y étaient communs au 15 du mois. Je crois qu'ils couvent
ici, car j'en ai remarqués jusqu'à la première semaine de juin lorsque
j'en suis parti. On en a vu quelque spécimens, la dernière semaine
de mai 1895, à Old Wives creek, Saskatchewan. On n'en a
plus revu avant le 1er juillet; à cette date on en a remarqué un
couple à Sucker creek, dans les collines Cypress. Ce pinson était
tout à fait commun dans la vallée de la rivière Milk en aval de
Pend d'Oreille; plus tard on en a observé quelques spécimens à
Castellated Rocks, en amont de la vallée. J'en ai vu deux à Meyer
creek, près de Midway, Colombie-Britannique, le ii mai 1905. Il était
commun au lac Osoyoos. J'ai trouvé un nid à cet endroit, le ler juin,
celui-ci était sur la pente d'une colline dénuée d'arbres, et n'était
qu'un enfoncement profond dans le sol au-dessous d'un petit buisson
de sauge. Il était fait de plantes nuisibles et d'herbes, et garni de
crin de cheval. Il y avait cinq œufs sur le point d'éclore dans ce
nid. Cet oiseau était commun dans la même année sur la rivière
604 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Similkameen.( Spreadborough.) Il se voit en très petit nombre,
pendant l'été, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne Côtière, Colombie-
Britannique. (Brooks.) On ne le voit qu'à Vernon, Colombie-
Britannique, où il y en avait deux couples adultes qui nourrissaient
leurs jeunes récemment emplumés. (Rhoads.)
CCXXVI. ZONOTRICHIA swainson. 1831.
553. Pinson de Harris.
Zonoirichia querula (Nutt) Gamb. 1847.
Dans son livre intitulé «Mammals of Ontario», M. Miller fait
allusion à un spécimen de cet oiseau observé à Peninsula Harbour sur
le lac Supérieur. {W. E. Saunders) On en a collectionné de nom-
breux spécimens, y compris des adultes des deux sexes, ainsi que des
jeunes qui venaient de sortir du nid, à partir du 23 jusqu'au 30 juillet
1900, à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson, où les oiseaux étaient
communs. Ils fréquentent les pièces d'épinettes blanches rabougries
parsemées ça et là qui croissent dans les petites vallées et les ravins
traversant la vaste étendue des chaînes rocheuses très escarpées
le long de la rivière Churchill dans le voisinage du poste. Ces oiseau
se nichent, sans doute, dans ces épinettes blanches, mais on n'y a
trouvé aucun nid qui leur appartenait. Nous avons remarqué
plusieurs de ces pinsons à notre retour à la rivière Hayes supérieure,
près du portage Robinson, et à l'Echimamish, Keewatin. (Preble).
On a obtenu, à notre dépôt sur la rivière Souris (Mouse), une belle
collection de spécimens de ce joli et intéressant oiseau, pendant la
dernière moitié de septembre et le commencement d'octobre. Ses
lieux pour la couvaison sont encore inconnus. (Coiies). Il abonde,
comme oiseau-migrateur, au printemps et à l'automne, et il fréquente
les bosquets dans le Manitoba. {E. T. Selon). Il abonde comme
oiseau-migrateur dans le Manitoba. (Atkinson). Le 29 août 1881,
on en a tué un spécimen à Fort Pelly ; il se voit par volées à 50 milles
à l'ouest de Brandon, sur la route allant à Fort Ellice, Manitoba.
(Macoufi). On n'en a remarqué que trois spécimens à Indian
Head, Saskatchewan, pendant un séjour de trois mois, au prin-
temps de 1892, le 12 et le 13 mai. {Spreadborough). On a vu
cet oiseau en compagnie d'autres pinsons à Prince Albert,
Saskatchewan, le 2 septembre 1900. {Coubeaux). Le 10 janvier
1895, j'en ai pris deux spécimens à Sumas, Colombie-Britannique,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 605
et j'en ai vu un autre à Chilliwack, Colombie-Britannique. (Brooks).
M. A. H. Maynard en a pris à la baie Cadboro près de Victoria, au
mois d'octobre, 1894, et M. W. B. Anderson en a tué un autre à Comox
en novembre de la même année. (Fannin).
Notes sur la reproduction. — Je suis heureux de signaler
la première découverte du nid véritable ainsi que des œufs de
cette espèce. Le ii juin 1901, au lac Crescent, Saskatchewan
j'ai eu la chance de trouver le nid dans la racine d'un saule rabougri
à la lisière d'un petit bois. Il était construit d'herbe, et d'écorce
fine, et garni d'herbe sèche. Les œufs ne ressemblent point à ceux
des autres pinsons, étant gros pour des oiseaux de ce genre. Ils
mesurent, en moyenne, .88X.68 pouces, et sont d'un blanc crème,
tachetés, principalement au gros bout, de brun rouillé et de lilas,
et sont fort luisants. J'ai pris la mère. C'est la troisième
espèce de pinson, trouvée par mioi en train de couver dans le nord-
ouest du Canada, et dont les nids ainsi que les œufs étaient aupara-
vant inconnus à la science. {W. Raine). Nous avons remarqué
ce pinson pour la première fois, sur l'île Kahinonay, dans le Grand lac
des Esclaves, pendant notre voyage au nord, le 20 juillet et 1907; il y
nichait. A partir de là on en a vu en grand nombre, nichant dans
un très grand bosquet jusqu'aux bords des «barrens». Le 5 août
j'ai trouvé un nid dans les bois Last. Il était au-dessous d'un bou"
leau rabougri, et se composait d'herbe. Il ressemblait au nid du
pinson à gorge blanche, et contenait trois oisillons capables de voler.
{E. T. Selon).
554. Moineau à couronne blanche.
Zonotrichia leucophrys (Forst) Swains. 1831.
Le moineau à couronne blanche semble se confiner au sud du Groen-
land. On ne l'y voit pas en nombre, mais il est certainement un oiseau
reproducteur, bien que son nid n'ait pas encore été trouvé dans ces
parages. {Arct. Alan). Il abonde partout dans l'est du Labrador,
et couve en grand nombre à Fort Chimo. (Packard). On n'en a
pas observé sur la baie James avant d'arriver à une petite distance
au nord de Fort George, où ils sont devenus communs. Ils abon-
daient depuis le golfe Richmond, en allant à travers l'Ungava, jus-
qu'à Fort Chimo. (Spreadborough). Le 14 juillet 1891, on en a
pris deux spécimens à la baie Château, Labrador. (Norton). Il
est commun en été, dans Terreneuve. (Reeks). C'est l'oiseau
6o6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de terre le plus nombreux dans le nord-est du Labrador, et il est
commun partout où il y a des épinettes blanches rabougries. {Bigelow) .
J'ai dans ma possession six nids ainsi que des œufs de cet oiseau,
pris à Nachvak, et à la rivière Whale, Ungava. (W. Raine). On
a remarqué ces oiseaux en nombre, le 25 mai 1905, sur l'île Sable,
Nouvelle Ecosse. Le 13 mai 1907 on en a vu un autre. (/. Boulelier) .
Le moineau à couronne blanche abonde pendant l'été dans le Nouveau-
Brunswick. Il s'y voit plus fréquemment dans la saison de la
migration à Grand Manan. {Chamberlain). Il est assez répandu
comme oiseau-migrateur, au printemps et en automne, à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). Il est
commun au lac Mistassini dans le nord de la province de Québec.
(/. M. Macoun) C'est un oiseau-migrateur en été dans l'est de la
province de Québec; on en a pris à Beauport. (Dionne). C'est un
oiseau de passage rare à Montréal, et au printemps, et en automne.
(Wintle). On l'a remarqué, pour la première fois, à York Factor>',
sur la baie d'Hudson où il abondait, et où on en a pris une petite
collection, y compris des vieux oiseaux des deux sexes, ainsi que des
jeunes qui venaient de sortir du nid, depuis le 12 jusqu'au 14 juillet.
Cet oiseau abondait aux alentours du poste à Churchill à partir du
23 jusqu'au 30 juillet, mais, en allant plus au nord de cet endroit,
nous ne l'avons plus revu jusqu'à ce que nous fussions de retour,
lorsque nous avons monté la rivière Hayes. (Preble). Il se voit
à York Factory sur la baie d'Hudson. (Dr A. Bell). On l'a remar-
qué à Fort Churchill sur la baie d'Hudson. (Clarke).
Le moineau à couronne blanche se montre au printemps et en
automne comme oiseau-migrateur à Ottawa. (Ottawa Naturalist,
vol. V.) Je ne l'ai jamais remarqué en été dans l'Ontario, ni l'ai-je
vu en juin ou en juillet sur les îles de la Madeleine. Il arrive dans
l'Ontario généralement vers le 15 mai, et s'y trouve en nombre
au 19 du mois. Il n'est point farouche, et fréquente les piles de bois
et les monceaux de broussailles. Je l'ai vu, au mois de septembre
sur l'île Wolfe, près de Kingston, mais à cette saison on ne le remarque
pas en aussi grand nombre. (Rév. C. J. Young.) Comme oiseau-mi-
grateur il apparaît régulièrement à Toronto, Ontario, et assez souvent
dans les districts de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.)
C'est un oiseau de passage peu commun à Penetanguishene, Ontario.
(A. J. Young.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 607
Le moineau à couronne blanche émigré, en été, dans le Manitoba,
et couve probablement dans les régions du nord-est. En 1907 il
abondait à l'embouchure de la grande rivière des Esclaves, mais on
n'en a pas vus au nord-est de cet endroit. (E. T. Selon.) C'est un
oiseau-migrateur régulier dans le Manitoba, bien qu'il n'y abonde pas.
(Atkinson.) On en a remarqué, comme oiseaux-migrateurs seulement,
à Indian Head, Saskatchewan, entre le 9 et le 20 mai. Pendant quel-
que temps ils y étaient communs. On en a vu pour la première fois, le
4 mai à Medicine Hat, Saskatchewan ; ils y étaient communs au 9, mais
sont tous partis au 15 du mois. Le 24 juin de la même année, ces
oiseaux étaient communs partout dans les broussailles à l'extrémité
est des collines Cypress, où, assurément, ils couvaient. On en a ob-
servé pour la première fois à Edmonton, Alberta, le 7 mai 1897;
à partir du 9 du mois on n'en a plus revu. Ils étaient tous des oi-
seaux-migrateurs. (Spreadborough.) On en a remarqué beaucoup
à Prince-Albert, Saskatchewan, pour la première fois au printemps
dernier (1899.) Lorsqu'il nous visite, cet oiseau est probablement
commun, mais irrégulier. (Coubeaiix.)
554a. Pinson de GambeL
Zonotrichia leucophrys gambeli Ridgw. 1899.
J'ai été surpris de voir que les pinsons à couronne blanche de la
rivière Souris appartenaient à une variété au lieu d'être leucophrys
type seulement, mais le fait est incontestable puisqu'on a pris
certains spécimens en couronne parfaite. On en a trouvé aussi,
à l'automne, dans les Montagnes Rocheuses où il est possible qu'ils
couvent. {Coues.) C'est un oiseau-migrateur régulier dans le
Manitoba, mais il n'y abonde pas; il se trouve en nombres un peu
plus grands que l'espèce leucophrys, dans cette province. {Atkinson.)
On le voit sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Lapierre House.
{Ross.) En 1907 il abondait sur les îles dans le grand lac des
Esclaves. (£. T. Selon.) C'est un oiseau du nord qui couve partout
dans les Territoires du Nord-Ouest, y arrivant vers la mi-mai et s'en
allant au mois de septembre. (Richardson.) Ce pinson est rare
en allant au nord jusqu'à Fort Resolution sur le grand lac des Esclaves.
(Ross.) C'était un oiseau-migrateur commun à Indian Head, Saskat-
chewan, en 1892, ainsi qu'à Medicine-Hat, dans la même province, en
mai 1894. Il était assez commun à environ quarante milles au sud-
ouest de Calgary. Le 28 juin, on a recueilli un nid, contenant cinq
6o8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
œufs frais, qui se trouvait à la racine d'un groupe de saules. J'ai
trouvé un nid contenant six œufs frais à une altitude de 6000 pieds
sur la montagne Moose; le même jour on en a pris un autre contenant
trois jeunes et deux œufs, à une hauteur de 7,500 pieds. Cet oiseau
est commun dans les contreforts depuis Calgary en allant au sud jus-
qu'au passage Crowsnest. En 1898 on en a remarqué en nombre
depuis Prairie creek, Alberta, jusqu'à Henry House. Ils étaient
très communs et couvaient à Banff, Montagnes Rocheuses, en 1891.
On en a vu, pour la première fois le 23 avril, à Penticton, lac Okanagan
Colombie-Britannique, où ils sont devenus communs. Au mois d'a-
vril 1890, ils abondaient à Revelstoke, Colombie-Britannique; on en
a vu un à Trail près du 49ème parallèle, en 1902. Presque tous les
spécimens pris étaient des mâles. Au mois de mai il y en avait beau-
coup qui couvaient dans les bois ravagés par le feu tout autour de la
ville. On en a remarqué en assez grand nombre à Sicamous, Colombie
Britannique, au mois de juillet 1889, ainsi qu'à Kamloops et à Spence
Bridge. Ils étaient communs, en 1904, à Fernie et à Elko, Colombie-
Britannique, et, en 1905, à Midway et à Whipsaw creek. Je les
ai remarqués en nombre sur une montagne à 14 milles au sud de Hope,
Colombie-Britannique, à une hauteur de 6,000 pieds; ils y couvaient.
{Spreadborough.) Le 16 décembre 1898 on a vu deux de ces oiseaux
au lac Okanagan, Colombie-Britannique. Ce pinson est un oiseau-
migrateur commun à Chilliwack dans la même province. (Brooks.)
Pendant la saison de la migration cette espèce se répand en petit nom-
bre aussi loin à l'ouest que l'île de Vancouver, où j'en ai pris deux spé-
cimens. Elle est devenue plus nombreuse sur la pente ouest de la
chaîne du littoral, et, dans l'intérieur je l'ai trouvée en train de cou-
ver à des latitudes plus hautes, et des altitudes plus élevées.
(Rîwads.) C'est un oiseau migrateur rare au printemps et en automne,
dans la Colombie-Britannique. {Sireator.) J'ai trouvé ce pinson
en grand nombre à l'est de la chaîne du littoral. (Fannin.) Après
avoir fait la descente des rochers froids et couverts de neige du passage
White, nous sommes arrivés, le 14 juin, à Portage, un pays de végé-
tation plus luxuriante ; à cet endroit nous avons remarqué ces pinsons
et nous les avons trouvés sur notre route jusqu'à Circle City, Alaska.
(Bishop.) On est presque certain de trouver ces oiseaux en été dans
l'Alaska partout où il y a des buissons et des bois. (Nelson.) Cet
oiseau abonde dans les pièces d'aulnes partout sur l'île St-Micheal,
y couvant en nombres considérables. (Ttinier.) Il se voit à Point
Barrow, mais seulement comme oiseau errant. On n'en a pris qu'un
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 609
seul spécimen à cet endroit. {Murdoch.) On le remarque, de temps
en temps, à de hautes altitudes sur les montagnes Kenai, Alaska, à
quelques centaines de pieds au-dessus de la limite boisée. (Figgins.)
On a observé quelques pinsons de Gambel dans le voisinage du cap
Blossom, détroit de Kotzebue, au mois de juillet. Ils s'y trouvaient
toujours dans les broussailles où à leur bords, ainsi qu'on les trouve en
hiver dans le sud de la Californie. (Grinnell.) Une femelle prise à
Point Barrow. Alaska, est un type de cette espèce sous tous les rap-
ports. {Whitmer Stone.)
Notes sur la reproduction. — L'arrivée du pinson de Gambel
indiqué par son beau chant, a eu lieu le 21 mai, au soir, le printemps
suivant; il est bientôt devenu commun. Son chant de cinq syllabes
est triste et clair, et change de ton à mesure qu'il s'élève. Le il juin,
dans le delta de la Kowak, j'ai recueilli une couvée de six œufs, dont
l'incubation était déjà commencée. Le nid était enfoncé dans un
tertre de mousse par terre, abrité par quelques buissons d'aulnes
qui poussaient sur la pente d'une colline. Une touffe d'herbes dessé-
chées le cachait à la vue en partie. Il consistait en herbes sèches gar-
nies d'herbes plus fines et de radicules noires. Les œufs sont d'un bleu
pâle du Nil, couverts assez uniformément de taches chocolat et
lie de vin irrégulièrement définies. Il sont ovales et mesurent . 83 x
.63, .81 X 62, .86 X .63, . 85 X .64, .83 X .62 et .76 X .60, ce der-
nier étant un avorton. {Grinnell.)
Le pinson intermédiaire couve en grand nombre dans les parties
boisées du district de la rivière Anderson. Les nids se trouvaient
presque toujours par terre dans les touffes de dactyle gazonnant, dans
les groupes de thés du Labrador, Ledum palustre et dans les saules ra-
bougris. Ils étaient faits de foin fin et garnis de poils de cerf, mêlés
parfois de quelques plumes. Il y en avait plusieurs faits entièrement
des herbes les plus fines. Une couvée consistait généralement de quatre
œufs, mais beaucoup de nids contenaient jusqu'à cinq ou six œufs
chacun. On a recueilli plus de cent nids dans la région en question.
(Macfarlane) . Le 13 juin 1893, à Banff, dans les Montagnes Ro-
cheuses, j'ai trouvé un nid de cet oiseau, contenant cinq œufs. Il
était à côté d'un monticule herbeux, et se composait d'herbe sèche
garnie de crin. Le 2 juin 1898, à la rivière Peel, dans l'Amérique
arctique, le révérend C. E. Whittaker a trouvé un nid contenant
quatre œufs par terre dans une touffe de mousse. {W. Raine).
6lO COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
555b. Pinson de Nuttall.
Zonotrichia leucophrys nnttalli — -Ridgway. 1899.
Ce pinson est commun sur la prairie, et dans les lieux peu couverts
d'arbres. {Lord). Il se voit à l'ouest de la chaîne du littoral, surtout
sur la côte. C'est le plus nombreux de tous les petits oiseaux dans le
voisinage de Victoria. {Fannin). Il est rare comme oiseau-migra-
teur à Chilliwack. (Brooks). Au mois de mai 1889 on en a pris à
Agassiz et à Yale. J'en ai observé cinq à l'embouchure du creek
Tami-hy, dans la vallée de la Chilliwack. Il abondait, le 9 sep-
tembre 1901, à Huntingdon, Colombie-Britannique, s'y nourrissant
des graines de chardon. A partir du 25 avril 1906, on en a remarqué
en nombre à Douglas, Colombie-Britannique. On en a vu pour la
première fois, le 10 avril 1893, à Victoria; ils y étaient communs vers
le 17 du même mois. On a trouvé un nid par terre le 11 mai; celui-ci
était fait d'herbe sèche, garni de crin, et contenait trois œufs. Cet
oiseau passe l'été partout sur l'île de Vancouver, mais il n'a pas l'air
d'être commun à Comox. (Spreadborough) . C'est une espèce très
commune sur l'île de Vancouver. Au mois de mai 1887 elle abondait
sur les bords de la route et dans les champs sur l'île Sait Spring, et à
Comox. (Macoun). En été elle habite, en très grand nombre, la
côte de la Colombie-Britannique. (Rhoads).
557. Pinson à couronne dorée.
Zonoirichia coronata (Pall) Baird. 1858.
Cette espèce est commune autour des prairies, et des lieux
peu couverts d'arbres. {Lord). Elle abonde comme oiseau-migra-
teur, au printemps, et à l'automne. {Streator). Ce pinson passe
l'été en grand nombre. {Fannin). Il n'est pas commun, et, comme
oiseau-migrateur, il se trouve dans la vallée du Fraser inférieur, et
couve à la lisière de la limite boisée sur le sommet des montagnes.
{Brooks). Au mois d'avril 1889 il était tout-à-fait rare à Hastings, à
Agassiz, et à Vancouver. On en a vu en nombre à Douglas, Co-
lombie-Britannique, aux mois d'avril et mai 1906. Il n'est pas
rare, au printemps, à Victoria, sur l'île de Vancouver. En 1893, on
en a remarqué pour la première fois le 27 avril; au 9 mai ils étaient
tous disparus. Ces oiseaux n'étaient pas communs au détroit Clay-
oquot, île de Vancouver; on en a vu quelques-uns au mois de sep-
tembre 1907. {Spreadborough). Ils abondaient, en mai 1887, sur
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 6ll
l'île Sait Spring et à Comox. {Macoim). Nous en avons remarqué
par grandes volées pendant notre séjour à Goldstream, île de Van-
couver. Je ne suis pas porté à croire l'affirmation de M. Fannin à
l'effet que ces oiseaux habitent l'île de Vancouver, et, pour ma part,
je limiterais l'étendue de leur migration en été aux îles de la Reine
Charlotte. (Rhoads). Le 4 mai 1890, j'ai vu une volée de près d'une
centaine de ces pinsons à la baie English à peu de distance de la ville
de Vancouver. Ils étaient très communs sur la prairie à Sumas au
mois d'octobre de la même année. (E. F. G. Whiie).
On en a remarqué et entendu qvielques-uns, le 21 août, parmi les
épinettes blanches dans les broussailles en arrière de notre camp sur
la rivière Kowak, au détroit Kotzebue. Ils n'y onc été communs
en aucun temps. (Grinnell). Ils se trouvent en nombre dans les
broussailles basses de la deuxième crue aux alentours du village Hope,
au goulet Cook, Alaska; on les remarque aussi, de temps en temps,
dans les montagnes à cet endroit. (Osgood). On a trouvé ce pinson
sur les hauteurs au-dessus du glacier près de Skag^vay, et il était
commun au sommet du passage White; et de là jusqu'à Portage,
Colombie-Britannique. Le 12 juin, on a trouvé un nid presqu'achevé
dans un conifère au lac Summit. (Bishop). On en a remarqué
dans les montagnes Kenai, et à Homer, dans l'Alaska. Ils ne sont
pas arrivés à ce dernier endroit avant la fin de l'été alors qu'ils sont
devenus très communs. {Figgins). On en a pris quatre spécimens
adultes à Muller, et un autre à Seldovia, Alaska. (Anderson). Cet
oiseau arrive dans le voisinage de St-Michael entre le 25 et le 30 mai,
et il couve en petit nombre le long de cette partie de la côte du terri-
toire qui se trouve sur la mer de Behring, ainsi que sur les rives du
détroit Kotzebue mais en nombre encore plus restreints. Il habite en
nombre depuis la péninsule d'Alaska en allant au sud jusqu'au
détroit Puget, et se répand au delà du cercle Arctique. (Nelson).
On a tué un couple de ces oiseaux, au mois de juin 1876, à l'extré-
mité ouest de l'île Whale, près de St-Michael; ils ne sont pas com-
muns dans l'intérieur. {Turner).
558. Pinson à gorge blanche.
Zonotrichia albicollis (Gmel) Swains. 1837.
M. Stearns mentionne que ce pinson est commun dans le sud du
Labrador, et qu'il y couve. M. Audubon affirme qu'on le voit en
nombre, et que lui-même ainsi que d'autres personnes ont \u
6l2 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
des oisillons à la fin juillet. Le 31 mai 1860, M. Drexler a pris
cet oiseau à Moose Factory; M. Verrill dit qu'il est de beaucoup
le plus commun de tous les oiseaux-chanteurs sur l'île d'Anticosti.
(Packard). Le 14 juillet 1891, on en a pris deux spécimens à la baie
Château, Labrador. {Norton). C'est un oiseau-migrateur commun,
en été, dans Terreneuve. (Reeks). En 1899, il était assez commun
le long de la rivière Humber, TerreNeuve. {Louis H. Porter).
Le pinson à gorge blanche passe l'été, en grand nombre, dans
la Nouvelle-Ecosse. {Downs.) Il se trouvait assez commun, au
printemps et à l'automne de 1902, sur l'île Sable. On en a vu plu-
sieurs spécimens, le 13 mai 1904, et un autre le 3 mai 1905. Le 30
septembre 1905 plusieurs de ces oiseaux sont arrivés pendant une
tem.pête du nord-ouest. On en a remarqué en nombre le 10 et le 20
mai, ainsi que le 23 septembre 1906, ainsi que plusieurs spécimens le
1er avril, un seul spécimen de 26 septembre, et d'autres encore, le 24
octobre en 1907. (/. Boutelier.) Ces oiseaux étaient communs à Bad-
deck, et à Margaree, sur l'île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse, au
mois de juillet 1898, et se trouvaient en assez grand nombre à Brackley
Beach, île du Prince-Edouard, où, en juin 1888, on y a pris de leurs nids.
{Macoun.) Cet oiseau, si caractéristique de la faune canadienne,
n'abonde pas en aussi grand nombre que le pinson niverolle omni-
présent, mais, à cause de son chant qui est fort et frappant, il est
beaucoup mieux connu de la plupart des habitants de l'île du Prince-
Edouard. {Dwight.) Il couve en abondance à Sydney, île du Cap
Breton. {C. R. Harte.) Depuis mai jusqu'au mois d'octobre, ce
pinson est commun dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts.)
Le pinson à gorge blanche passe l'été en nombre dans le Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain.) En été il habite à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick et y abonde. {W. H. Moore.) Il se
voit en grand nombre dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-
Brunswick. {Brittain et Cox.) On le remarque en grand nombre sur
les îles de la Madeleine, où il niche vers la fin juin. {Bishop.) On
le trouve partout en abondance dans le voisinage du golfe St-Laurent,
excepté sur les îles de la Madeleine balayées par le vent. {Brewster.)
Il est commun au lac Mistassini dans le nord de Québec. (/. M.
Macoun.) Il habite l'est de la province de Québec en nombre;
on en a pris à Beauport. {Dionne.) Il passe l'été, et abonde à
Montréal, y couvant dans le parc Mont-Royal. On l'a observée
ici à partir du 24 avril jusqu'au 30 octobre. {Wintle.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 613
Ce pinson passe l'été à Ottawa, et y couve. {Ottawa Xaturalist
— Vol. V.) Il se trouve communément, en été, comme oiseau-mi-
grateur dans les districts de Muskoka et Parry Sound ainsi qu'à
Toronto, et il couve probablement, à ce dernier endroit. (/. H.
Fleming.) En été il habite en très grand nombre, à Guelph, Ontario,
y arrivant vers le 30 avril, et s'en allant vers le 30 octobre. {A. B.
Khigh.) Il abonde partout dans le parc Algonquin, Ontario. Le
15 juillet 1900 j'ai trouvé un nid par terre dans une touffe d'herbe;
les œufs étaient bien frais. Cet oiseau était commun, en 1893,
depuis Missinabi jusqu'à Point Comfort sur la côte est de la baie
James, et sur la côte ouest, en allant au nord jusqu'au cap Henrietta
Maria. (Spreadborough.) C'est un oiseau-migrateur commun à
London, mais il y couve rarement; on le trouve seulement dans les
endroits ouverts situés dans les marécages profonds couverts de
cèdres. Il est tout à fait commun à quarante milles au nord de
London, et dans la péninsule Bruce. (W. E. Satinders.) Le pinson
à gorge blanche passe l'été à Penetanguishene, et se restreint
beaucoup aux marécages profonds où probablement il couve, car
il y reste tout l'été. {A. F. Young.) Il abonde partout dans la région
entre Norway House et York Factory, sur la baie d'Hudson. Il
se trouvait surtout en nombre dans les vastes étendues qui avaient
été ravagées par le feu. On en a noté quelques spécimens, dont on
a pris un, au mois de juillet 1900, à York Factory. Nous avons
remarqué plusieurs de ces oiseaux, le 11 septembre, au lac Oxford,
pendant notre voyage de retour. (Preble.) Il se voit à Fort Churchill
sur la baie d'Hudson. (Clarke.)
En été, ce pinson habite les parties boisées du Manitoba; on
l'a trouvé en train de couver à Carberry, à la rivière Shell, au creek
Little Boggy, et sur la montagne Dick. {E. T. Selon.) On en a
remarqué à Indian Head, Saskatchewan, seulement entre le 9 et le
20 mai 1892, lorsqu'ils ont tous émigrés au nord. On en a observé
quelques-uns à Moose Jaw, ainsi qu'à Old Wives creek, Saskat-
chewan en mai 1895, mais ils sont bientôt disparus. On en a vu
à Edmonton, Alberta, pour la première fois, le 6 mai 1897; peu de
temps après ils y sont devenus communs, et sont restés à couver.
Au mois de juin 1903 ils abondaient depuis le petit lac des Esclaves jus-
qu'à Peace River Landing, Alberta, latitude 56°-i5'. On en a observée
depuis Edmonton jusqu'à la rivière Pembina au mois de juin 1899.
{Spreadborough.) C'est un des oiseaux les plus nombreux à Grand
78870 — 40
6l4 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Rapids sur la rivière Saskatchewan, et il y couve en abondance.
(Nutting.) Le 2 septembre 1900 on l'a noté, pour la première fois,
à Prince Albert, Saskatchewan, en compagnie d'autres pinsons.
{Coiibeaux.) Cet oiseau se rend à la Saskatchewan vers la mi-mai,
et se répand partout dans les Territoires du Nord-Ouest jusqu'à
la latitude 66° pour la couvaison. (Richardson .) Il se voit en petit
nombre sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simp-
son. (Ross.) On en a vu, pour la première fois le 7 mai 1888, près de
Calgary; à partir de cet endroit ils étaient communs jusqu'à Edmon-
ton et Athabasca Landing; de là on les voyait en allant au nord
jusqu'à la petite rivière des Esclaves ainsi qu'en descendant la rivière
Athabasca jusqu'à la rivière Clearwater, et en remontant celle-ci
jusqu'au portage Methye, et de là à l'Isle à la Crosse. Ce sont
les principaux oiseaux de toute cette région. (7. Aï. Maconn.)
Notes sur la reproduction. — Le nid du pinson à gorge blanche
se trouve par terre dans les buissons. Il se compose d'herbe, de
tiges de plantes et de m.ousse, garnies de radicules et d'herbe
fine. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'un blanc mat tacheté
et éclaboussé de brun et de lavande. {G. R. White.) J'ai remarqué
que, pendant l'été, cet oiseau se répand en petit nombre partout dans
l'est de l'Ontario. Au mois de juin 1888, j'ai trouvé deux nids
sur un terrain rocheux à deux milles à l'ouest du village de Renfrew,
Ontario; l'un était dans un petit buisson épais, et l'autre par terre
dans l'herbe, etc. J'ai observé, pendant dix ans, un couple de ces
oiseaux près de Lansdowne, Ontario, qui, par leur façon d'agir,
semblaient avoir des jeunes, bien que je n'aie jamais réussi à trouver
le nid. J'ai remarqué un de ces oiseaux sur les îles de la Madeleine,
et j'ai vu prendre deux nids, en 1899, près de Mingan, Québec, où
l'espèce couve en nombre. Elle couve en abondance dans North
Frontenac et North Hastings, Ontario. (Rév. C. J. Yoimg.) Le 24
mai 1886, j'ai trouvé un nid appartenant à cet oiseau dans le parc.
Il était construit dans les racines d'une souche renversée et contenait
quatre œufs. J'ai trouvé un autre nid, le 30 mai 1891, contenant trois
œufs. Il était par terre dans une toufife d'herbe dans les bois d'Ho-
chelaga. {Wintle.) J'ai recueilli un nid près du lac Sand, le 25 mai
1897. II se trouvait au-dessous de quelques fougères desséchées, sur
le bord plat et herbeux d'un filet d'eau, et était garni de poils d'élan.
Il y avait quatre œufs dans la couvée. J'ai pris un autre nid, il y a quel-
ques années, à Roseau ; il était construit dans un framboisier à environ
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 615
trois pieds de terre. (/. H. Fleming.) Le 8 juin 1893, j'ai trouvé
un nid ainsi que des œufs au lac Long, Manitoba. Le 19 juin 1901
j'ai trouvé deux autres nids à Carleton Junction, à 40 milles à l'ouest
d'Ottawa, l'un était par terre, et l'autre dans un tas de broussailles
à quelques distance au-dessus du niveau de la terre. {W. Raine.)
La couvaison de cet oiseau a lieu à partir du mois de mai jusqu'au
mois d'août. Les œufs, en couvées de trois à sept, sont placés dans
un nid chaudement construit d'herbes, et garni d'herbes plus fines
et de crin. Ce nid se trouve, soit par terre, soit dans des broussailles
et bien caché. Les oiseaux manifestent beaucoup d'inquiétude lors-
que quelqu'un s'approche du nid. Les oisillons quand ils sont em-
plumés ne montrent pas de blanc sur la tête, ni sur la gorge. (IF.
H. Moore.) On trouve le nid de cet oiseau près d'Ottawa, et au lac
Nominingue, à 100 milles au nord de cette ville. On l'aperçoit dans
les bois, situé au-dessous des branches, dans une couche de mousse
verte, ou quelquefois dans un buisson. Il est fait d'herbes grossières,
de bois gâté, de feuilles sèches, et, généralement, de mousse verte.
La garniture consiste d'herbes fines ou de crins. Les œufs, au nombre
de trois ou quatre, sont pondus en juin ou en juillet. {Garneaii.)
Au mois de juin 1903 l'auteur Ivii-même a trouvé deux nids, appar-
tenant à cette espèce, dans un bosquet marécageux près d'Ottawa;
l'un était dans une quantité de tiges de glaïeul {car ex riparia), et
l'autre dans un vieux tas de broussailles. (Macoun.)
CCXXVIL SPIZELLA Bonaparte. 1832.
559. Pinson de montagne.
Spizella monticola (Gmel) Baird. 1858.
Le pinson de montagne se trouve commun partout dans le Labrador.
Il couve en abondance à Fort Chimo, où des nids et des œufs ont été
recueillis. {Packard) . On n'a pas remarqué ces oiseaux sur la baie
James avant d'arriver un peu au nord de Fort George, lorsqu'ils sont
devenus communs. Pendant l'été de 1896 ils abondaient à tra\ers
l'Ungava, depuis le golfe Richmond jusqu'à Fort Chimo. {Sprecd-
borough). Cet oiseau est assez rare dans le nord-est du Labrador,
mais il est largement répandu, j'ai remarqué de nombreux spécimens
à Port Manvers, latitude 57°. {Bigeloiv). C'est un oiseau qui,
en hiver, se rend par bandes dans la Nouvelle-Ecosse. (Doums).
En hiver il se trouve assez commun dans la Nouvelle-Ecosse. (//. E.
78870— 40§
6l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Tufts). On le voit régulièrement en hiver dans le Nouveau-Bruns-
wick. {Chamberlain). Il visite Scotch Lake, comté d'York, Nou-
veau-Brimswick, en hiver, s'y trouvant assez commun dans certaines
localités. {W. H. Moore). Le 25 janvier 1899, on a remarqué deux
de ces oiseaux en compagnie de trois pinsons niverolle, à Parsboro,
Nouvelle-Ecosse. {Morrell}.. Ce pinson était tout à fait commun,
en 1885, au lac Mistassini, dans le nord de la province de Québec, et
il y couvait. (/. M. Macoun). Il se rend en hiver dans l'est du
Québec; on en a pris à Beauport. {Dionne). C'est un oiseau de
passage à Montréal où il est commun; on en a observé ici au prin-
temps, à partir du 7 jusqu'au 28 avril, et à l'automne, du 25 octobre
au 7 novembre. (Wintle). On en a remarqué à Albany sur la baie
James; ils étaient en train d'émigrer au sud. Nous les avons vus,
en montant la rivière Moose, à partir de cet endroit jusqu'à Missinabi
(Spreadborough) . Nous avons, dans notre collection, quatre couvées
d'œufs, dont trois de la rivière Whale, sur la baie d'Hudson, et une
de Fort Chimo Ungava.
Le pinson de montagne arrive à Ottawa, au printemps, et à l'au-
tomne, comme oiseau-migrateur. {Ottawa Naturalist. Vol. V).
Il se reproduit dans les pai'ties septentrionales, et se trouve commun
dans l'Ontario où il est un des premiers oiseaux à arriver. {Rév.
C. J. Yoimg). Il passe l'hiver à Toronto, Ontario, et, quelquefois,
s'y trouve en grand nombre. Dans la même saison il habite régulière-
ment dans les districts de Parry Sound et Muskoka. Au mois d'oc-
tobre 1900 il était commun au lac Sand. (/. H. Fleming). C'est
un oiseau-migrateur commun à London, Ontario; on en trouve quel-
ques spécimens presque chaque hiver dans les endroits abrités. {W, E.
Saunders), Il se voit, en hiver, à Guelph, Ontario. {A. B. Klugh).
C'est un oiseau de passage rare à Penetanguishene, Ontario. {A. F.
Young).
On n'a pas remarqué les pinsons de movitagne en été, ni en 1873,
ni en 1874, et je ne crois pas qu'ils couvent dans les endroits aussi
méridionaux que celui-ci. Nous les trouvons en nombre pendant
la migration générale qui amène les fringillines du nord, et qui arrive
à cette latitude vers le ler octobre. {Cônes). Ce pinson abonde
comme oiseau-migrateur dans le Manitoba, y fréquentant les bosquets
On le voit plus souvent dans les taillis épais que dans les arbres, et,
par ses habitudes en général, il devrait être appelé «pinson de brous-
sailles» plutôt que «pinson de montagne». On en a signalé, pour la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 617
première fois, en 1907, près de l'extrémité est du grand lac des Esclaves;
plus tard ils abondaient et nichaient jusqu'aux «barrens» où il y
avait de petits bosquets. (£. T. Seton). Ce pinson abonde comme
oiseau-migrateur à Aweme, Manitoba. (Criddle). Il immigre partout
dans le Manitoba en grand nombre. {Atkinson). On en a remarqué
pour la première fois, à York Factory, sur la baie d'Hudson, où il se
montrait en assez grand nombre et où le 12 juillet 1900., on a pris un
jeune autres sorti depuis peu de temps du nid. A partir du 24 juillet
jusqu'au 30 du même mois, ils abondaient à Fort Churchill, et nous
en avons pris une collection à cet endroit. On a noté beaucoup de
ces oiseaux sur les «barren grounds» à cinquante milles au sud du
cap Eskimo entre le 4 et le 8 août. Nous en avons vu plusieurs,
pendant notre voyage de retour, à la pointe Duck,sur le lac Playgreen.
(Preble). Cet oiseau se voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson.
(Clarke).
559a. Pinson de montagne de l'ouest.
Spizella monticola ochracea. Brewst. 1882.
Ce pinson se trouve très commun, au printemps, à Indian Head,
Saskatchewan ; on en a remarqués à Medicine Hat dans la même
province, pour la première fois, le 10 avril 1894; ils étaient tous dispa-
rus vers le 18 du mois. Au mois d'avril 1897, ils étaient rares à Edmon-
' ton, Alberta, la plus grande partie de la migration étant passée avant
mon arrivée en cette ville. On en a remarqué quelques-uns au petit
lac des Esclaves, ainsi qu'un spécimen unique à Peace River Landing,.
latitude 56°, 15; en juin 1903. On en a vu en assez grand nombre
à Penticton, Colombie-Britannique au commencement d'avril 1903.
Ils étaient tout à fait comm.uns à Revelstoke, Colombie-Britannique,
au mois d'avril 1891, s'y nourrissant sur le sol jusqu'au 17 du mois,
lorsqu'ils en sont disparus. Depuis la traversée de la rivière McLeod,
le 6 octobre 1898, jusqu'à Edmonton, Alberta, on trouvait ces pinsons
en nombre, et, évidemment en train de passer au sud. {Sprcadho-
roiigh). Ils étaient communs, le 24 mai 1888, à Athabasca Landing,
à quatre-vingt-dix milles d'Edmonton. (/. M. Macoiin).
Ce petit oiseau arrive par petites volées sur la Saskatchewan, pen-
dant la troisième semaine d'avril, et, après un court arrêt, il se rend
plus au nord pour la couvaison. {Richardson) . Il abonde sur le
Mackenzie en allant au nord jusqu'à Lapierre Housc. {Ross). C'est
peut-être le plus nombreux de tous les pinsons qui couvent dans la
6l8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
vallée de la rivière Anderson, comme il est démontré par le nombre
de nids recueillis qui s'élève à deux cent seize. On en a trouvé la
plupart par terre, et d'autres à une hauteur d'un pied à quatre dans
des saules rabougris. La couvée complète est de quatre ou cinq
œufs, et parfois, on peut en compter six ou sept. (Macfarlane) .
Ce pinson nous visite régulièrement en été. (Lord). C'est un
oiseau-migrateur peu commun à Chilliwack ; quelques spécimens restent
tout l'hiver au lac Okanagan, Colombie Britannique, et d'autres
couvaient en 1901 à Barkerville, district de Cariboo, dans la même
province. (Brooks). M. A. H. Maynard en a pris sur l'île de
Vancouver. (Fannin). Le 2 juin 1899, j'ai pris une femelle de cette
espèce à Haine Mission, sur le canal Lynn. Nous en avons pris
deux couples à Cariboo Crossing, latitude 60°, Colombie Britannique,
le 29 juin, l'un avait un nid contenant trois oeufs frais. Le nid
était enfoncé dans de la mousse au pied d'un groupe de saules dans
un marécage près du lac. Il était composé d'herbes fines et sèches,
et garni de plumes couvertes, à l'extérieur, d'une couche épaisse
de mousse vivante. On a remarqué cet oiseau de temps en temps
sur le long du Yukon jusqu'à St-Michael. (Bishop). Il y avait de
nombreux spécimens de cette espèce au Cap Blossom, détroit de
Kotzebue, Alaska. Les pièces de saules rabougris et d'aunes dans
les collines en arrière semblaient lui convenir très bien, et, vers
la fin de juillet, on a trouvé, dans de pareils endroits, des jeunes
complètement emplumés ainsi que des adultes qui muaient. {Grinnell).
Ce pinson est très commun, surtout le long du littoral de la mer
Behring, et, de tous les oiseaux qui fréquentent les buissons, il est
le plus commun au nord. {Nelson). Cette espèce arrive à St-Michael,
et y reste environ deux mois et demi. Elle couve dans les bosquets
d'aunes qui bordent les petits lacs et les terrains plats, et s'y
trouve tout à fait commune. (Turner). M. Figgins en a pris un
spécimen, le 8 septembre 1901, a Homer, sur la péninsule Kenai,
Alaska. {Chapman).
Notes sur la reproduction. — Le 14 et le 15 juin, dans le delta
de la Kowak, j'ai recueilli deux couvées d'oeufs. Celle du 14
contenait cinq oeufs, et celle du lendemain, six. Ils étaient
tous légèrement couvés. Les deux nids, pareillement situés, se
trouvaient, chacun, sur une touffe d'herbe, à environ six pouces
au-dessus de l'eau, au bord d'un marais. Le nid proprement dit
consistait de ' larges brins d'herbe sèche et de tiges, le tout étant
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 619
étroitement aplati, tandis que la garniture était faite entièrement
de plumes blanches de lagopède bien qu'il n'y en eût pas une qui
se faisait voir au-dessus du bord. La ca\'ité profonde, en forme
de coupe, est donc d'un blanc pur, bien que l'oiseau, lorsqu'il y est
assis, la cache complètement. Le diamètre de l'intérieur du nid
est de deux pouces, et la profondeur de 1.90. Celui de l'extérieur
est de 4.80, et la profondeur de 2.60. Le fond de l'oeuf est d'un
bleu très pâle. La couvée se compose de six oeufs qui sont tachetés
et d'une manière régulière de teintes de brun foncé et de violet.
Un seul oeuf de la couvée de cinq ressemble à ceux-là, mais les autres
sont couronnés au gros bout de marques confluentes des mêmes
couleurs, tandis que le reste de la surface est très finement pointillé
et tacheté d'une teinte de brun pâle, de sorte qu'elle efface presque
complètement la couleur du fond. Les onze oeufs mesurent en moy-
enne .74X.57. {Joseph Grinnell). J'ai dans ma possession plusieurs
oeufs provenant du delta Mackenzie. Le 18 juin 1900, le révérend
C. E. Whittaker à trouvé un nid ainsi que cinq oeufs à la rivière
Peel. Le 13 juin 1899, M. Stringer a trouvé un autre nid et cinq
oeufs aux contreforts des montagnes Black. Le 8 juin 1899 M.
Stringer a trouvé une autre couvée de quatre oeufs au côté ouest du
delta Mackenzie. Les nids se composent d'herbes sèches chaudement
garnies de plumes, et se trouvaient par terre sur les monticules
couverts de mousse. iW. Raine).
560. Petit pinson à couronne rousse.
Spizella socialis (Wils) Bonap. 1838.
Le petit pinson à couronne rousse se trouve communément en été
comme oiseau-migrateur dans Terreneuve. (Reeks). Il passe l'été
en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs; Tufts). C'est un
oiseau commun à Sydney sur l'île du Cap Breton. (C. R. Harte).
Au mois de juillet 1898 il était commun à Baddeck, et à Margaree,
île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse; en juin 1888, il était tout-
à-fait commun à la pointe Brackley, île du Prince-Edouard. {Macoun.
C'est un oiseau qui n'est pas commun sur l'île du Prince-Edouard,
où on ne le voit que de temps en temps. (Dwight). Il passe l'été en
grand nombre dans le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain). En été
il habite à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, et s'y
trouve commun. (W. H. Moore). Il est rare dans la vallée de la
Restigouche; on le remarque seulement dans le voisinage de Camp-
620 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
bellton, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox). On en a vu
seulement à Gaspé, où il était commun. (Brewster). En été il
est commun dans l'est de la province de Québec. (Dionne).
Il passe l'été en abondance à Montréal, où, ainsi que dans le parc
Mont- Royal, il couve. J'ai trouvé les nids et les oeufs de ce petit
oiseau si familier à partir du 21 mai jusqu'au 22 juillet, et je l'ai
remarqué lui-même, depuis le 23 avril jusqu'au 28 septembre.
iWintlé).
Ce pinson passe l'été à Ottawa et aux alentours, et y couve.
(Ottawa Naturalist, Vol. V). En été il habite Toronto, Ontario, et
s'y trouve commun. Il passe l'été par bandes dans les districts de
Parry Sound, et Muskoka, y couvant généralement dans le voisinage
des parties peuplées. (/. H. Fleming). Il passe l'été à Guelph,
Ontario, en grand nombre, y arrivant vers le 20 avril, et s'en allant
vers le 20 octobre. {A. B. Klugh). Un couple de ces oiseaux
couvait près des bâtiments au lac Cache, parc Algonquin, Ontario,
au mois de juin 1900. {Spreadboroiigh) . C'est un oiseau-reproducteur
qui habite en été à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young). Il
se trouve beaucoup moins commun dans la ville de London, Ontario,
à l'heure actuelle, qu'il ne l'était il y a vingt ans, mais il est
encore assez commun partout dans le pays entier. (W. E. Saunders).
Le 30 mai 1896 on en a remarqué un spécimen au lac God, rivière
Moose, et le 9 juin ils étaient communs à Moose Factory; on n'en
a pas remarqués plus au nord. (Spreadborough). On a observé
plusieurs petits pinsons à couronne rousse autour du poste à Norway
House, et on en a pris un. Nous en avons vu d'autres aussi autour
des bâtiments à Oxford House, et remarqué un ou deux autres sur
une île dans le lac Knee, le 5 juillet 1900; on n'en a pas vu plus
au nord. (Preble).
On a pris dans les Montagnes Rocheuses des spécimens de cet oiseau
très commun et familier, et on l'a observé, bien qu'on ne l'ait pas pris,
à d'autres endroits. (Coues.) Ce pinson est tout à fait rare dans le
Manitoba. La première mention que j'ai de sa présence est en date
du 10 avril 1882; c'était la seule à ce moment là, et au moins deux
semaines se sont écoulées avant de pouvoir noter la présence d'autres
oiseaux. J'ai trouvé un nid dans une petite épinette blanche, mais il
était trop tard, car les oiseaux étaient partis. Le nid est presqu'in-
variablement garni de crin de cheval, et, à cause de ceci, on donne
à ce pinson son autre nom commun de «hair bird.» (E. T. Selon.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 621
Il est assez commun à Aweme, Manitoba. (Criddle.) C'est un oiseau-
reproducteur régulier et assez nombreux dans les parties peuplées du
Manitoba. {Atkinson.) Il est rare; on en a remarqué deux spécimens,
en 1905, dans les collines Cypress, Saskatchewan et M. le docteur
Bishop en a pris un autre, en 1906, sur le creek Mackay. {A. C. Bent.)
Cet oiseau abondait aux alentours de Grand Rapids et Chemawawin,
sur la rivière North Saskatchewan, et, à ce dernier endroit, se nour-
rissait pour la plupart des graines de plantes aquatiques, au bord de la
fondrière à l'est du village. (Nutting.) Il n'était pas commun, au prin-
temps de 1892, à Indian Head, Saskatchewan. On en a remarqué
à Medicine-Hat, Saskatchewan, pour la première fois, le 9 mai 1894;
à partir de ce moment ils y sont devenus communs, mais, vers la fin
du mois, ils sont diminués en nombre. Nous n'en avons pas remarqués
en 1895, avant d'arriver à la rivière Milk à la fin juillet. Ils étaient en
profusion à Pend d'Oreille, à Castellated Rocks, à la rivière Ste-Mary
et au lac Waterton, près des contreforts des Montagnes Rocheuses.
Ils habitent en grand nombre à Edmonton ainsi que dans les contreforts
en allant au sud jusqu'au col Crowsnest. Le 19 juin 1898, j'ai remar-
qué un spécimen de cet oiseau à la traversée de la rivière McLeod. Le 2
juillet ils étaient communs au lac Jasper, passage Yellowhead; au
mois de juin 1903 on les a remarqués en nombre depuis le petit lac des
Esclaves jusqu'à Peace River Landing, Alberta, latitude 56° 15'.
(Spreadboroitgh.) Les petits pinsons à couronne rousse abondaient
le long de la route entre Edmonton et Athabasca Landing, mais ils
étaient assez rares sur la rivière Athabasca. Ils étaient communs en
montant la rivière Clearwater, ainsi qu'entre le portage Methye
et Isle à la Crosse. (/. M. Macotm.) Ces oiseaux sont assez com-
muns, mais beaucoup moins nombreux que les pinsons de mon-
tagne, autour de Prince- Albert, Saskatchewan; ils couvent dans cette
région. {Couteaux.) Ils abondent sur le Mackenzie en allant
au nord jusqu'à Fort Simpson. (Ross.) Au mois de juin 1876 on
a obtenu de Fort Yukon plusieurs spécimens de ce pinson. (Tunier.)
Je classifierais tous les spécimens provenant de la Colombie-Britan-
nique, et collectionnés par M. Streator et moi-même, sous l'espèce
socialis, y compris ceux venant de la côte à l'exception, peut-être de
six peaux prises à Ashcroft. (Rhoads.) Le 20 mai 1894 on a trouvé
ce pinson commun à Donald sur la rivière Columbia, Colombie-Britan-
nique. (E. F. G. ]]lnùe.)
Notes sur la reproduction. — Le petit pinson à couronne rous-
se se niche dans les arbres bas, ainsi que dans les arbustes; il se trouve
622 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
tout à fait commun aux alentours d'Ottawa. Le nid se compose
d'herbes fines et sèches garnies de crin. Les œufs, au nombre de quatre
ou cinq sont d'un bleu pâle tacheté de brun-noirâtre et de pourpre.
{G. R. White.) Ces oiseaux restent chez nous à partir de la fin avril
jusqu'au mois d'octobre. Les nids se trouvent dans les pommiers,
ou dans les petites épinettes blanches, et sont construits d'herbes gar-
nies de crin. La ponte est de trois à cinq. J'ai trouvé dans le cours
d'un été, des nids contenant des œufs qui étaient tous cassés. Quel-
que temps s'est écoulé avant que j'aie pu en trouver la raison. En-
fin un matin, lorsque j'étais assis en vue d'un nid situé dans un pom-
mier, j'ai observé un beau mâle de cette espèce qui becquetait, avec
intention un trou dans la coquille d'un œuf et qui en a pris le contenu;
alors j'ai soupçonné que l'oiseau qui faisait tout le mal était celui-ci.
( W. H. Moore.) Cet oiseau niche dans des buissons ou sur les branches
du milieu des grands arbres à Ottawa. Le nid se compose de radicules
garnies de crin. (Garneau.)
560a. Petit pinson de l'ouest à couronne rousse.
Spizella socialis arizonœ Coues. 1872.
Pendant l'été de 1891 on a trouvé ce petit pinson en nombre et en
train de couver à Banff. Il était assez commun à Revelstoke, ainsi
que dans le passage Eagle, au mois de mai 1890; il était tout à fait
commun plus en aval sur la rivière Columbia, au parc Deer, et à
Robson, et il semblait augmenter en nombre en allant au sud. En
1889, il était tout à fait commun à Kamloops et à Spence Bridge;
au mois de mai 1904 on en a remarqués en nombre à Elko, Colombie-
Britannique, où ils couvaient au 24 du mois. Cet oiseau était commun,
en 1905, partout dans la région entre Midway et le lac Chilliwack.
Au printemps de 1901, j'en ai observé plusieurs spécimens à Chilli-
wack, Colombie-Britannique; on en a remarqué d'aucres à Pen-
ticton en avril 1903. On en a vus, pour la première fois, à Victoria,
île de Vancouver, le 26 avril 1893; ils y sont devenus tout à fait com-
muns au 9 mai Cet oiseau passe l'été en abondance à Victoria, à
Nanaimo, et à Comox. {Spreadborough.) Il visite la Colombie-
Britannique régulièrement en été. {Lord.) On ne le trouve que dans
l'intérieur où il couve en grand nombre. {Streator.) Il passe l'été,
et à l'est et à l'ouest, de la chaîne du littoral et y abonde ; il couve dans
le voisinage de Victoria. (Fannin.) En été il habite ordinairement
Chilliwack. (Brooks.) On considère comme étant intermédiaires
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 623
entre cette espèce et celle de l'est , six peaux prises à Ashcroft, Colom-
bie-Britannique. (Rhoads.)
Notes sur la reproduction. — Ce petit pinson passe l'été en
nombre à Trail, près de la frontière, Colombie-Britannique. Le 5
juin 1902 j'ai trouvé un nid et trois œufs, dans un petit buisson à
environ 18 pouces de terre. Le nid était fait d'herbe sèches et garni
de crin. (Spreadborough.) Nous avons remarqué cet oiseau tous
les jours entre le 15 juin et le ler août 1899 depuis Log Cabin dans
le col White jusqu'à Dawson sur le Yukon, latitude 64° 15'.
Le 24 juin nous avons trouvé un nid contenant quatre œufs au lac
Bennett. Il y avait de gros oisillons dans un nid au lac Tagish,
le 30 juin. On en a vu des jeunes capables de voler au lac Marsh,
le 5 juillet, et le 18 du même mois, on a remarqué une couvée de trois
œufs sur la rivière Thirty-Mile. Les nids se trouvaient dans de
petites épinettes blanches, l'un à quatre pouces, et l'autre à trois pieds
de terre. Le pinson de Gambel, le pinson niverolle, et celui-ci sont,
au point de vue du nombre, les pinsons les plus communs sur le
Yukon. (Bishop.)
561. Pinson couleur d'argiîe.
Spizella pallida (Swains) Bonap. 1838.
Le 9 mai 1894, pendant que je m'occupais à faire la chasse dans
un champ de petits arbustes, à environ 15 milles de London, Ontario,
j'ai vu un petit pinson perché sur la plus haute branche d'un arbuste,
d'après la manière du pinson de montagne et je l'ai entendu émettre
un son dont j^'avais déjà essayé de trouver l'auteur. J'ai constaté
que l'oiseau appartenait au type Spizella pallida, et c'est, je crois,
le premier spécimen de cet ce espèce noté dans notre province, bien
qu'il soit possible que celle-ci habite encore l'extrémité nord-ouest, à
côté du Manitoba. (TF. E. Saunders.) L'étounieau des prés de
l'ouest, le mainate cie Brewer et ce pinson étaient les principaux
oiseaux observés par moi à Pembina, qui indiquaient une avi-faune
tant soit peu différente de celle de la province de l'est en général,
et on ne peut pas considérer deux de ces espèces comme établissant
de fortes preuves, car elles se montrent à quelque distance plus à
l'est. (Coues.) Ce petit pinson passe l'été en grand nombre sur les
prairies couvertes de broussailles, et les plaines à moitié ouvertes,
du Manitoba, et y arrive par volées vers le 12 mai. On le recon-
624 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nait généralement par sa petite taille et sa teinte cendrée et pâle
lorsqu'il erre partout sur cette partie de la prairie couverte de brous-
sailles. {E. T. Selon.) On a remarqué cet oiseau à Indian Head,
Saskatchewan, pour la première fois, le 20 mai 1892; quelques jours
plus tard il y était en nombre, et le 7 juin j'ai trouvé un nid dans
un buisson bas garni d'herbe sèche et de crin de cheval. On trouve
ce pinson sur la prairie partout où il y a des broussailles, depuis le
Manitoba jusqu'aux contreforts des Montagnes Rocheuses. Il niche
principalement dans des rosiers, mais je l'ai trouvé aussi par terre à la
rivière des Français, au-dessous des broussailles de sauge {Artemisia
cana). On a trouvé des nids contenant des œufs frais dans les
broussailles de sauge au Spur creek, aussi tard que le 7 juillet. Cet
oiseau était commun à Canmore dans la vallée de la rivière Bow,
mais, au mois de juin 1891, il était rare à Banff dans les Montagnes
Rocheuses. On l'a remarqué à Edmonton, Alberta, pour la première
fois, le 31 mai. J'ai trouvé de nombreux nids par terre aux racines
d'un petit groupe de saules; ils n'étaient pas à plus de quatre pouces
au-dessus du niveau du sol, et se composaient d'herbe sèche garnie
de crin de cheval; chaque couvée consistait de deux à cinq œufs.
Ce pinson était commun dans les contreforts, à quarante milles au
sud-ouest de Calgary. Au mois de juin 1903, on l'a trouvé nom-
breux dans la région ouverte depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à
Peace River Landing, latitude 56°-! 5', et, en jliin 1898, il était com-
mun depuis Edmonton jusqu'à la rivière Pembina. (Spreadborough.)
On en a pris trois spécimens aux Grand rapids de la Saskatche-
wan. {Nutting.) Il se voit généralement en compagnie du pinson de
montagne, et il couve probablement aux alentours de Prince Albert,
Saskatchewan. (Coubeaux.) Cet oiseau fréquentait la basse cour à
Carlton House sur la Saskatchewan, et était aussi familier que le
moineau commun. (Richardson.) On le remarque au nord de Fort
Resolution sur le prand lac des Esclaves. (Ross.) Le 3 juillet 1901,
on en a pris deux mâles à 150-Mile House, dans le district de Cariboo,
Colombie-Britannique. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — -Le ler juin, à mon arrivée, les
pinsons étaient tous appariés; c'était le moment où les mâles chan-
taient de leur mieux, la construction des nids était pour la plupart
terminée, la ponte presque sur le point d'avoir lieu. Le premier
spécimen de cette espèce, pris le 2 juin, avait dans l'oviducte un œuf
complètement formé. Un nid, enlevé le 5 juin, était à peine com-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 625
piété. On a recueilli la première couvée d'œufs le 11 juin; elle
en contenait quatre. Je pense que les œufs sont, pour la plupart,
pondus à la fin de la deuxième semaine de juin. Le nid se
trouve dans des buissons, et généralement à quelques pouces de
terre. Il ressemble à celui du petit pinson à couronne rousse,
bien qu'il ne soit pas aussi proprement et artistement achevé et qu'il
lui manque souvent la garniture de crin de cheval, qui est un
trait régulier et manifeste dans le cas de ce dernier oiseau. Quant
à sa grosseur, il mesure, en moyenne, environ trois pouces de large à
l'extérieur et deux pouces de profondeur; la cavité a deux pouces de
large et un pouce et demi de profondeur. Ce nid est fait d'herbes fines,
et de tiges minces de plantes nuisibles, avec ou sans quelques radicules
fines. Il est quelquefois garni de crin, comme dans le cas du petit
pinson à couronne rousse, et quelquefois de têtes d'herbe très fine,
et se trouve dans l'enfourchure d'un buisson ou dans une touffe d'herbes.
J'ai trouvé que les taillis de saules rabougris étaient les endroits
préférés de cet oiseau pour construire son nid, bien que n'importe
quel bosquet le long du bord de la rivière semble lui convenir.
A ces m.oments, lorsque je m'approchais d'un nid contenant des
œufs, la femelle s'est envolée silencieusement et furtivement, sans
faire aucune démonstration. Dans un cas, j'ai trouvé que les œufs
étaient pondus tous les jours jusqu'à ce que'il y eut une couvée com-
plète. Ils mesurent, en moyenne, 0.62 en longueur sur 0.50 en lar-
geur. Le fond est d'un vert pâle mat, tacheté distinctement çà
et là de différentes nuances de brun, quelques-unes étant riches et
d'autres plus foncées. Ces marques se trouvent principalement au
gros bout, ou en forme de couronne autour du gros bout, bien que
souvent on trouve quelques points çà et là sur le reste de la surface.
Jugeant d'après l'état d'avancement des premières couvées d'œufs,
je suppose qu'il soit possible pour les oiseaux de se reproduire deu.x
fois chaque saison. (Coiies.) Un buisson bas, qui n'est pas à
plus d'un pied de terre, est le lieu presque toujours choisi par ce pinson
pour y faire son nid, mais, comme exception à la règle générale, j'ai
noté cinq nids par terre, et un ou deux autres à une hauteur de trois
pieds. Le nid est construit d'une façon très légère, et ressemble
beaucoup à celui du petit pinson à couronne rousse, mais il se
compose entièrement d'herbe. En comparaison des autres nids
trouvés dans les arbres, il est d'une couleur très légère et, très peu
solide. La légèreté de sa couleur est due à l'absence des racines
noires et fibreuses, si souvent employées pour le garnir. Les œufs sont
626 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
parmi les plus beaux pondus par n'importe quelle espèce de pinson.
Lorsque tirant d'un côté le buisson, le collectionneur se trouve pour la
première fois vis-à-vis du nid et son contenu, il éprouve la même sensa-
tion que s'il eut découvert un magnifique écrin exquis de bijoux, et
bien que cet oiseau soit un de nos pinsons les plus communs, et qu'au
commencement de juin j'eusse pu trouver jusqu'à quatre ou cinq nids
pendant une promenade d'une heure sur la plaine couverte de
broussailles entre la montagne Duck et la rivière Assiniboine, je
n'en conserve pas moins la sensation d'avoir trouvé un véritable
trésor. Je conclus d'après les observations citées ci-dessus, ainsi que
d'autres aussi, que le pinson Shattuck couve chez nous à deux si non
à trois reprises en chaque saison. Il quitte la grande plaine vers
la fin septembre. {E. T. Selon.) Ce pinson construit son nid
dans des rosiers, dans symphoricarpus racemosus et dans des sautes-
loup généralement à un ou deux pieds de terre. Quant à sa gran-
deur, il a à peu près 3 pouces de diamètre, mais la cavité a moins de
2 pouces de large. Le nid qui est tout à fait ouvert, se compose
de tiges d'herbes les plus fines, garnies de crin de cheval foncé et
grossier. Il y avait d'autres nids garnis de poil blanc. Au mois de
juin 1896, on a pris deux nids à Sewell, Manitoba; ils contenaient cha-
cun quatre œufs, et étaient construits dans des buissons de bouleau
rabougri. {Betiila glandulosa). (Macoun.)
562. Pinson de Brewer.
Spizella breweri. C.\ss. 1856.
Cette espèce se trouve sur la pente est de la chaîne du littoral,
ainsi que dans le district des Montagnes Rocheuses, on la voit sur
la rivière Similkameen, Colombie-Britannique. (Fannin). On en
a pris un spécimen dans les bois de pins en arrière d'Ashcroft,
Colombie-Britannique. (Rhoads).
563. Le pinson des champs.
Spizella pusilla (WiLs) Bonap. 1838.
Le pinson des champs passe l'été en petit nombre dans la Nou-
velle-Ecosse. (Downs). On en a remarqué plusieurs spécimens, le 4
octobre 1902, sur l'île Sable, Nouvelle Ecosse. (/. Boiitelier). Le
8 juin 1902, on en a vu quelques spécimens, à Sydney, île du Cap
Breton. (C. R. Harte). On a pris un couple de ces oiseaux en plu-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 627
mage de reproduction, le 8 juillet 1887, sur l'île Entry du groupe
Madeleine, dans le golfe du St-Laurent. {Bishop). Il y a des doutes
quant à la présence de ce pinson dans l'est de la province de Québec.
Québec. (Diofine). Il passe l'été à Montréal, mais en petit nombre,
je n'en ai pas encore pris un spécimen, mais je crois en avoir vu à
différentes reprises. (Wintle).
Dans chacune des années 1888, 1889 et i8go, on a observé, à plu
sieurs reprises, au moins un spécimen de ce pinson pendant l'été'
(Ottawa Naturaliste, Vol. V). Le 12 octobre 1906, on a noté les
pinsons des champs en assez grand nombre à Eganville, com.té de
Renfrew, Ontario. Quelques jours plus tôt M. E. White en a vu un
ou plus près d'Ottav.-a. {Rev. G. Eifrig). Ils ne se trouvent pas
communs dans l'est d'Ontario. (Rév. C. J. Young). Ils passent
l'été à Toronto, Ontario, et parfois ils y abondent. M. Kay en a
pris un spécimen à Port Sydney district de Muskoka, pendant l'été
de 1890. (/. H. Fleming). J'ai trouvé cet oiseau en assez grand
nombre dans des endroits propices aux alentours de Toronto, et je
l'ai remarqué même dès le 12 avril. Le 22 avril 1899 j'en ai pris
deux spécimens. Il fréquente généralement des terrains incultes où
l'on trouve de temps en temps des touffes de buissons. Je connais
un endroit inculte entremêlé de petites pièces d'hamamélides de
Virginie, et de chênes rabougris, qui n'est jamais sans quelques spéci-
mens de ce joli petit pinson. Ce dernier couve ici, et on peut le recon-
naître facilement à une distance considérable à cause de la couleur
cannelle de son bec. (/. Hughes Samuel). Il est assez répandu, mais
est commun d'habitude, près de London, Ontario. On le trouve
facilement par son chant, mais autrement il ne se tient pas en évi-
dence. Il construit son nid, soit sur la sol, soit dans des petits arbustes,
à une hauteur d'un à quatre pieds. Pendant mes excursions à la
péninsule Bruce, je n'ai remarqué que peu de ces oiseaux. Chaque fois
que j'ai visité Kazabazua, à quarante milles au nord d'Ottawa, j'en
ai remarqué en assez grand nombre. Ils arrivent à London vers le
20 avril et s'en vont vers le 2 octobre. C'est probable que cette
espèce ne se voit pas sur une étendue considérable dans la partie
centrale de l'ouest d'Ontario. (TF. E. Saimders).
Le moineau des champs passe l'été en très petit nombre dans la
partie peuplée de la rivière Rouge; il y couve. {D. Gunn). En été il
habite Winnipeg, où il est assez commun. (Hine). Je l'ai remarqué
à l'ouest de Winnipeg. (R. H. Hunier). Il passe l'été en nombre à
628 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Qu'appelle et y couve; son arrivée à lieu vers le 15 avril. (Guernsey) .
Toutes les mentions citées ci-dessus sont tirées du «Birds of Manitoba»
de E. T. Seton, et on remarquera qu'il n'y en a pas une seule provenant
de lui-même. Après de nombreuses années d'observation et de com-
paraison d'autres comptes rendus, c'est mon opinion que presque tous,
si-non tous, ces renseignements sont inexacts et qu'ils se rapportent
au pinson couleur d'argile (Spiezlla pallida) qui abonde, comme nous
le savons, au moins dans l'ouest du Manitoba. Ce dernier, quoiqu'il
se trouve en grand nombre, n'a pas été enregistré, ni par M. Guernsey,
ni par M. R. H. Hunter, non plus que par M. Hine, de sorte que,
dans ces trois cas, je suis bien certain que l'identification est inexacte.
Je doute beaucoup de la présence de cet oiseau à Winnipeg. M.
Atkinson est d'opinion que les mentions provenant du Manitoba
se rapportent toutes au pinson de montagne. (Macoun).
Notes sur la reproduction. — J'ai trouvé le nid du moineau des
champs, à plusieurs reprises, dans un buisson au bord de la route.
Il semble être tardif comme oiseau-reproducteur, caries nids que j'ai
trouvés contenaient des œufs frais au mois de juillet. Il est facile
de reconnaître ce pinson, si on l'observe attentivement, à cause de son
bec qui, quant par sa couleur, ressemble à de la cire. Il n'est pas commun
dans l'est de l'Ontario; cependant, je l'ai trouvé, à trois reprises, en
train de couver dans le canton de Lansdowne, Ontario. J'ai trouvé
aussi un nid par terre dans un pâturage près des bois d'une deuxième
croissance dans le canton d'Oso, Frontenac nord, au mois de juin
1904. Cet oiseau couve aussi dans le voisinage de Kingston Mills,
Ontario, dans des pâturages secs. {Rév. C. J . Young) .
CCXXVIII. JUNCO— Wagler. 1831.
567. Pinson niverolle.
Junco hyemalis (Linn) Scl. 1857.
On ne remarque pas le pinson niverolle dans cette partie du Labra-
dor qui se trouve à côté de l'Ungava, mais il se voit en grand nombre
dans les parties est et sud. Il couve au goulet Davis et à Rigolet.
(Packard). Le 7 juin 1896 on en a observée un spécimen sur la rivière
Moose, ainsi qu'vm autre le 18 du mois, sur la baie James. J'ai
trouvé un couple de ces oiseaux en train de couver à Fort George.
On n'en a remarqué qu'à deux reprises en traversant l'Ungava
depuis le golfe Richmond jusqu'à Fort Chimo. {Spreadborough)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 629
Ce pinson sédentaire à certains endroits jusqu'à la limite boisé dans le
nord-est du Labrador, s'y trouve commun, surtout à Aillik. {Bige-
low). Le 28 juillet 1891 on en a pris deux spécimens à la rivière
Northwest, Labrador. {Norton). C'est un oiseau-migrateur assez
commun en été dans Terreneuve. (Reeks). On a remarqué quelque
spécimens de cet oiseau le long de la rivière Humber, Terreneuve,
en 1899. {Louis H. Porter). On en a vu plusieurs spécimens au
mois d'avril, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, et un seul, au mois de
juin, mais le 4 et le 23 octobre 1902 on a remarqué ces oiseaux en très
grand nombre. On en a vu un le 16 mai 1904, plusieurs le 30 avril
1905, et, à l'automne, on les a observés, le 7 octobre et le 12 novembre
respectivement. Le 5 novembre 1906, après une forte tempête, on en
a remarqué par grandes volées. En 1907 plusieurs de ces oiseaux
ont été observés le 1er avril et un seul a été vu le 17 juin. (/.
Boutelier) .
Le pinson niverolle est très commun et couve partout dans la
Nouvelle-Ecosse. {Downs.) Pendant l'hiver, on l'a vu, à plusieurs
reprises, à Parrsboro, comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse.
Des oiseaux migrateurs sont arrivés, le 18 mars, à Shulee, et, quelques
jours plus tard, y abondaient. {Morrell.) Aux mois de juillet et
août 1898, ils étaient tout à fait communs sur l'île du Cap-Breton,
Nouvelle-Ecosse. On a recueilli des nids le ler août sur la montagne
Smoky, et le 16 juillet, à Margaree. Le 29 juin 1888, on a remarqué
ces oiseaux en nombre, le long de la baie Rustico, île du Prince-
Edouard. {Macoiin.) Ils abondaient à Sydney, île du Cap-Breton.
(C R. Harte.) A partir du mois d'avril jusqu'au mois de novembre,
ils se trouvaient en très grand nombre dans la Nouvelle-Ecosse. On
les a souvent remarqués pendant tout l'hiver. {H. F. Tufts.) Le
pinson niverolle est, après son congénère des prés, l'oiseau le plus nom-
breux sur l'île du Prince-Edouard. On l'y trouve partout, dans les
cours, dans les champs ouverts, dans les défrichements couverts des
fougères, et même dans les bois profonds. Son nid se trouve par terre
et, de préférence au-dessous de quelque chose— la barre inférieure
d'une clôture, ou dans un trou sur un talus herbeux. Le 23 juin les
oisillons venaient de voler pour la première fois, et une semaine plus
tard, des nids, contenant des œufs frais, indiquaient, que la deuxième
ponte avait eu lieu. {Dwight.) Ce pinson passe l'été en grand nombre
dans le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain.) Il habite, pendant l'été, à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, et y abonde. {W.
78870 — 41
630 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
H. Meure.) Il est très commun dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.) Il couve sur les îles de la
Madeleine, mais s'y trouve irrégulièrement répandu. (Bishop.)
Il se répand partout d'une manière uniforme sur les rives, ainsi que
sur les îles du golfe St-Laurent. {Brewster.) En été cet oiseau abonde
au lac Mistassini dans le nord de la province de Québec. (/. M.
Macoun.) Il passe l'été en nombre dans l'est du Québec; on en a pris
à Beauport. {Dionne.) Il habite et abonde à Montréal pendant
l'été, et y couve dans le parc Mont-Royal. J'y ai observé ce pinson
à partir du 29 mars jusqu'au 25 octobre, et j'ai trouvé son nid
contenant des œufs, depuis le 17 mai jusqu'au 19 juin. Une fois,
en 1882, j'en ai remarqué deux à cet endroit, le 24 décembre. (Wintle.)
Le pinson niverolle est un oiseau-migrateur commun en été et à
l'automne. Quelques spécim.ens restent pour couver aux alentours
d'Ottawa. {Ottaiva Naturalist, vol. V.) Je remarque que c'est un
oiseau-migrateur commun au printemps et à l'automne dans l'est
d'Ontario. Il y arrive en nombre dans les derniers jours de sep-
tembre, et on le rencontre souvent dans les défrichements et dans les
chaumes pendant le mois d'octobre. Il revient de bonne heure au
mois d'avril, et y reste pendant tout le mois. Quelques individus
couvent dans le comté de Renfrew, et j'ai trouvé des nids en juin.
Je n'ai jamais vu cet oiseau en train de couver le long du St-Laurent,
bien que je l'aie cherché dans des endroits propices. Il couve modéré-
ment sur les îles de la Madeleine, ainsi qu'à Pictou dans la Nouvelle-
Ecosse, et, en 1906, je l'ai trouvé en train de couver en assez grand
nombre dans North Hastings, Ontario. {Rév. C. J. Yoiing.) Il
abonde comme oiseau-migrateur à Toronto, Ontario, mais il y couve
rarement. Il habite les districts de Parry Sound et Muskoka en été
comme oiseau-reproducteur, et s'y trouve commun. Il aime beau-
coup se nicher près des vieilles routes des forêts. (/. //. Fleming.)
Quelques spécimens restent tous les hivers aux alentours de Toronto
(/. Hughes-Samuel.) Ces oiseaux abondaient partout le long du che-
min de fer Parry Sound, dans le parc Algonquin, Ontario. Il y en
avait des jeunes capables de voler au 19 juin 1900. Le 15 juillet de
la même année on a trouvé des nids par terre près des billes, et un
seul en-dessous d'une touffe d'herbe. En 1904 j'ai remarqué quelques
pinsons niverolles sur les deux côtés de la baie James. (Spreadborough.
La ville de London semble être presque la limite méridionale des
migrations de cet oiseau. Il y est rare en été, mais à Bryanston,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 63 1
à quinze milles au nord-est, il est assez commun clans les bois du mê-
me genre, et dans Xorth Bruce il est tout à fait commun. Il y a
eu deux ou trois saisons dans les vingt dernières années où on l'a
vu régulièrement pendant tout l'été, mais, d'habitude, on le trouve
seulement dans des grands marécages de cèdres, et même là, en
petit nombre. Bien qu'il niche généralement sur le sol, on a
trouvé un nid ici à dix pieds de terre dans un bosquet de vignes contre
un mur en brique. Ce nid contenait cinq œufs — une couvée extraor-
dinairement nombreuse. Les nids que l'on voit par terre se trouvent
presqu'invariablement sur une pente du terrain et sont situés bien
au fond dans une cavité. (W. E. Saunders.) Le pinson niverolle
abonde, pendant les migrations, à Guelph, Ontario, surtout au prin-
temps; il y est commun en hiver, et rare en été. (A. B. Klugh.) Il
passe l'été en nombre comme oiseau-reproducteur, à Penetanguishene,
Ontario. {A. F. Young.)
Le 20 juin on a pris un spécimen de cet oiseau à Xor>vay House
où l'espèce était commune. Le 3 juillet on en a pris un autre; celui-ci
faisait partie d'une bande que l'on a \'ue dans les bois d'épinettes
blanches et rouges aux alentours d'Oxford House. Le ler septembre
nous avons encore remarqué ce pinson en montant la ri\ière SteeL
(Prehle.) Il se voit à Fort Churchill sur la baie d'Hudson. {Clarke.)
Le pinson niverolle est apparu vers la m^i-septembre le long de la
rivière Souris. Il est arrivé comme d'habitude par volées et tout
de suite est devenu nombreux. Les spécimens que l'on a Mis étaient
du vrai (.(hyemalis)). (Coues.) C'est un oiseau-migrateur qui abonde
dans le Manitoba y fréquentant des bosquets et les pentes des
collines. Il se peut que plusieurs individus couvent dans la partie
nord de la province; il se répand partout du moins jusqu'à l'ex-
trémité est du grand lac des Esclaves. {E. T. Seton.) Il abonde
comme oiseau-migrateur dans le Manitoba, ainsi qu'à l'ouest, mais
on ne l'a pas \u en train de couver. (Atkinson.) On a remarqué ce
pinson pour la première fois le 4 avril 1892 à Indian Head, Sask-
atchewan, il en est disparu au 15 mai. On n'a pas vu un seul oiseau
en train de couver ici. On en a observés à Medicine Hat, Sask-
atchewan, pour la première fois, le 10 avril 1894; P^^s tard dans le
même mois il y en avait quelques-uns de plus. C'est un oiseau qui
est commun à Edmonton, ainsi qu'au sud dans les contreforts
jusqu'au passage Crowsnest. Au mois de juin 1903, il abondait
depuis l'embouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace
78870 — 41^
632 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
River Landing, latitude 56' 15'. Au mois de juin 1898, il était
commun depuis Edmonton jusqu'au passage Yellowhead, Montagnes
Rocheuses. (Spreadborough.) Cet oiseau abondait aux Grand Rapids
de la Saskatchewan où il couvait; il niche dans les buissons épais le
long du bord de la rivière, vis-à-vis le fort. (Niitting.) Il abonde
comme oiseau-migrateur à Prince-Albert, Saskatchewan, au prin-
temps et à l'automne; j'en ai vu une petite volée à Prince- Albert,
le 23 juillet 1903; alors, je suppose qu'il y couve. (Coiibeaux.)
On l'a remarqué pour la première fois le 9 mai 1888, à la rivière
Red Deer au nord de Calgary. II était commun depuis cet endroit
jusqu'à Edmonton, Athabasca Landing et la petite rivière des
Esclaves. Il était rare en descendant la rivière Athabasca jusqu'au
Fort McMurray. On ne l'a pas remarqué sur la rivière Clearwater
avant d'arriver au portage Methye; il se trouvait en grand nombre
au portage et de là jusqu'à Isle à la Crosse. (/. M. Macoiin.)
C'est un oiseau-errant rare à Chilliwack; je l'ai pris deux fois.
(Brooks.) Cet oiseau n'habite les Territoires du Nord-Ouest qu'en
été; il ne s'y trouve pas en nombre, et nous ne l'avons pas remarqué
au-delà de la latitude 57°. (Richardson.) Il se voit sur le Mackenzie
en allant au nord jusqu'à Fort Good Hope. (Ross.) Cette espèce
couve dans la forêt, et jusqu'aux bords des «barrens», où on a
pris plusieurs oiseaux, ainsi que des nids et des œufs. Les nids
étaient toujours par terre, et se composaient de foin fin, garni de
poil de cerf. (Macfarlane.)
C'est un des plus rares parmi les pinsons qui se rendent à la mer
de Behring. Cependant on le trouve en beaucoup plus grand nom-
bre dans l'intérieur, et tout le long du Yukon, à l'embouchure duquel
il couve. Il se répand en été le long de cette partie du littoral de la
mer de Behring qui se trouve sur le détroit Norton, et de la côte
arctique dans le voisinage du détroit Kotzebue ; néanmoins il n'existe
pas de mention de sa prise sur la côte sud-est de l'Alaska, ni de sa
présence sur aucune des îles dans la mer de Behring. (Nelson.) II est
rare qu'il soit commun à St-Michael; on ne le voit qu'en mai et
novembre. (Turner.) C'est un oiseau-errant à Point Barrow; on
n'en a pris qu'un spécimen, un mâle, le 24 mai 1883. (Murdoch).
A partir de notre arrivée au camp d'hiver sur la rivière Kowak
jusqu'au 9 septembre, nous avons vu des pinsons niverolles presque
tous les jours, mais jamais plus de cinq à la fois, et toujours dans
des forêts profondes d'épinettes blanches. Nous les avons remarqués
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 633
pour la dernière fois, le 12 septembre. On en a notés le 23 mai
du printemps suivant, mais jamais en grand nombre, deux couples
étant le plus que l'on a vus après une demi-journée de marche. On
n'a pas remarqué cet oiseau, en descendant la Kowak, plus loin que
près de l'embouchure de la rivière Squirrel, où le 8 juin on en a vu
un couple. {Grinnell.) Au mois d'août 1900, il était commun à
Hope sur le goulet Cook Alaska. (Osgood.) On en a pris cinq
spécimens dans les montagnes Kenai et à Homer, Alaska, en août
et septembre 1901. Les lieux pour la reproduction de ce pinson
étaient dans de vastes pièces d'aunes un peu au-dessus de la limite
boisée; il se trouvait en assez grand nombre dans chacun de ces
endroits que l'on a visités. {Figgins.) Cet oiseau se voit partout,
depuis Log Cabin, dans le passage White, jusqu'à Circle City dans
l'Alaska. Le pinson niverolle, le pinson de Gambel, et le petit
pinson de l'ouest à couronne rousse, étaient plus nombreux qu'ailleurs
autour des tas de broussailles laissés par des bûcherons, des défriche-
ments résultant des ravages du feu et couverts de mauvaises herbes,
et des cabanes des villes. Tous les nids étaient enfoncés dans la terre
jusqu'au bord, et situés au-dessous des graminées ou des touffes
d'herbe dans des endroits ouverts. Il y en avait un qui contenait
quelques poils foncés, en outre de la garniture habituelle d'herbe
fine. {Bishop.)
Notes sur la reproduction. — La saison pour la couvaison de ce
pinson dans le Nouveau-Brunswick, a lieu en mai et juin. De trois
à cinq œufs sont pondus dans un nid pa.r terre qui est bien caché
et abrité par un rocher, une motte de gazon, une racine, ou une
bille. Ce nid se compose de tiges d'herbes, garnies de poil. On en
a trouvé un fait entièrement de poils enlevés d'un morceau de peau
de caribou. {W. H. Moore). Le 12 mai 1903 on a trouvé un nid
de cet oiseau sur la côte de Chelsea, à neuf milles d'Ottawa, et,
le 3 juin de la même année, on en a pris un autre sur le Mont Royal.
Ces nids se trouvaient dans des trous par terre et étaient construits
d'herbe et de poil. Ils contenaient, chacun, quatre oeufs, et mesu-
raient 4 X 2, et 2.50 X 1.50 pouces respectivement. (Garneau).
Le pinson niverolle passe l'été à Ottawa, mais il n'y est pas commun.
Le nid se trouve par terre ou dans un buisson bas, et se compose
de bandes d'écorce, de radicules, et de poils, le tout garni de mousse
et de poil. Les œufs au nombre de quatre ou cinq, sont d'un blanc-
verdâtre, tacheté et barbouillé de brun-rougeâtre. (G. R. White).
634 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
J'ai irouvé un nid le 3 juin 1903 à Missinabi, Ontario. Il était au-
dessous d'une touffe d'herbe, et se composait d'herbe garnie d'autres
herbes fines et sèches. (Spreadborough)
567a. Pinson d'Orégon.
Junco oregantis (TowNs) R.idgw. 1901.
Ce pinson habite en grand nombre à l'ouest de la chaîne du lit
toral. (Fannin). Il abonde à Chilliwack, Colombie Britannique'
(Brooks). Au mois de mai 1889 il abondait dans la vallée du Fraser
en aval de Yale. Il était commun pendant tout l'été à Chilliwack,
ainsi qu'à Huntingdon, Colombie Britannique, sur la frontière. Au
mois d'avril 1906, on en a remarqué quelques spécimens à Douglas dans
la même province. En 1893, il abondait pendant l'été à Victoria,
île de Vancouver, y nichant au 9 avril. Il est, sans. cloute, commun
partout sur l'île, car on l'a observé à Sooke, à Comox et à Nanaimo,
bien qu'au mois de Septembre 1907, on n'ait remarqué que quelques
spécimens au détroit Clayoquot. {Spreadhorough) . M. Bischoft'
a été le premier a faire connaître l'existence de cet oiseau dans l'Alas-
ka par sa prise de huit spécimens à Sitka, M. Bean en a pris d'autres
plus tard au même endroit. {Nelson). Le 8 avril 1879 on en a obtenu
sur l'île d'Unalaska, un seul spécimen unique tué par un indigène.
{Tiirner). Ce pinson se trouvait en nombre dans les endroits ouverts
et buissonneux à Sitka, Alaska. Il y était un des oiseaux de terre les
plus communs. (Grinnell) . Il n'est pas commun sur les îles Queen
Charlotte; on ne l'a vu que très rarement près de la côte, et très
peu de spécimens ont été observés dans les montagnes. (Osgood).
Il est assez commun à Skagway, mais se voit en plus grand nombre
à Haines Mission. Au premier endroit j'en ai pris, le 31 mai, une femel-
le et quatre œufs frais. Le nid, composé d'herbe sèche garnie de
poils courts et blancs, était enfoncé dans la terre, et caché par des
plantes nuisibles desséchées. Il se trouvait au-dessous d'un bouleau,
et à environ trente pieds seulement du niveau de l'eau du canal
Lynn. (Bishop).
M. Rhoads, après avoir discuté les différences entre cette espèce
et celle qui suit, en parle ainsi: — «Je pense que l'on peut affirmer
sans crainte que les oiseaux que l'on ne peut distinguer de l'espèce
oreganus, couvent dans les montagnes de l'intérieur de la Colom-
bie Britannique les mieux arrosées. Le seul rapprochement à l'espèce
Shiifeldti que l'on trouve est dans les oiseaux venant des plaines
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 635
arides, et de l'extrémité est des Montagnes Rocheuses, mais la diffé-
rence entre ceux-ci est trop légère et fortuite pour nous justifier à
faire une distinction».
567b. Pinson de Shufeldt.
Junco o regarnis shufeldti. (Coale.) Ridgw. 1901.
On a remarqué ce pinson en compagnie de deux spécimens d'hye-
malis, à Edmonton, Alberta, au mois de mai 1897, et, en juillet 1898,
on l'a vu encore dans les Montagnes Rocheuses, au sud du col Yellow-
head. Il est apparemment accidentel dans les Montagnes Rocheuses;
on en a pris un spécimen au mois de mai 1 89 1 , à Canmore, près de Banff .
Il était commun et couvait dans la vallée de la rivière Columbia,
depuis Revelstoke jusqu'à la frontière, où on a pris une grande col-
lection d'oiseaux en 1890 et en 1902. Cette espèce se trouve en grand
nombre depuis la rivière Columbia jusqu'à l'île de Vancouver. Elle
devient mélangée avec la précédente à l'ouest de la chaîne du littoral.
Au mois d'avril 1903, ce pinson abondait à Penticton, au sud
d'Okanagan, Colombie Britannique; en 1904, il se trouvait partout
en grand nombre à Fernie et à Elko, dans la même province, et, en
1905, il était commun partout à Midway. Pendant cette dernière année
il se montrait en nombre dans les montagnes entre la rivière Skagit
et le lac Chilliwack. (Spreadborough). Le pinson qui couve dans
la région du plateau entre la chaîne Côtière et les Montagnes
Rocheuses, et qui émigré au sud en hiver, peut incontestablement
être distingué de celui qui habite la région de la côte. Les spécimens,
que l'on a classifiés sous ce titre-ci ont été recueillis à Ashcroft,
aux mois de juin et juillet 1889. M. Macfarlane en a pris aussi
plusieurs, ainsi que les nids et cinq œufs, au lac Stewart. (Streator) . Ce
pinson abonde en hiver au lac Okanagan, Colombie Britannique.
(Brooks). Le 7 juin 1899, on en a pris une femelle à Glacier, dans le
passage White, et le 9 du même mois on en a pris une autre à White
Pass City. Le lendemain on en a pris et entendu d'autres encore,
à Glacier et à White Pass City. {Blshop).
Notes SUR LA REPRODUCTION. — Le 31 mai 1902, j'ai trouvé deux nids
près de Trail, Colombie Britannique; l'un contenait quatre œufs,
et l'autre deux. Tous les œufs étaient dans un état d'in-
cubation bien avancée. Les nids étaient faits de tiges de plantes
et d'herbes, et garnis de poil, et se trouvaient dans un talus couvert
d'herbe. Le 25 mai on a trouvé un autre nid, contenant quatre
636 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
oeufs, sur le bord d'une mine abandonnée. Le 3 mai 1905, j'ai
trouvé un nid dans une touffe d'herbe à Midway, Colombie Bri-
tannique; il était fait d'herbe et garni de poil fin. Le 22 juin j'ai
vu un nid, contenant quatre œufs dans un talus; ce dernier était
au-dessous d'un petit buisson à la tête du creek Whipsaw, à une
altitude de 6,800 pieds. (Spreadborough) .
568. Pinson de Mearns.
Junco mearnsi. Ridgway. 1897.
Ce pinson se voit en compagnie d'hyemalis pendant la migration
à Carberry, Manitoba. (E. T. Selon). M. E. T. Seton classe cet
oiseau comme appartenant à shufeldii, mais, puisque nous avons
pris mearnsi à Medicine Hat en 1894, et que nous l'avons trouvé,
au mois de juin, en train de couver à l'extrémité est des collines Cypress
à environ 100 milles au sud-est de cette ville, nous classifions sa men-
tion sous cette dernière espèce. (Macoun). J'en ai pris une femelle
ainsi que deux oisillons dans les collines Cypress, Saskatchewan, et le
lendemain, un mâle et un jeune, à plusieurs milles de cet endroit; on
n'en a pas vu d'autres. (Bishop). Ce pinson était tout à fait commun
à Banff, Montagnes Rocheuses, pendant l'été de 1891 ; on en a recueilli
des nids sur la montagne Tunnel. Ceux-ci se trouvaient toujours par
terre en-dessous d'un buisson ou sur une pente. Il couve deux fois
dans une saison à Banff. (Spreadborough).
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession un nid
ainsi que des œufs de cette espèce recueillis dans la montagne
Tunnel, à Banff, le 25 juin 1893. Le nid était par terre au milieu
d'un tas de pierres, et se composait de tiges d'herbes sèche, garnies
de poil. (W. Raine).
CCXXIX. MELOSPIZA Baird. 1858.
581. Pinson chanteur.
Melospiza cinerea melodia (Wilson) Ridgw. 1901.
Le pinson chanteur se voit en très grand nombre dans la Nouvelle-
Ecosse; quelques spécimens y restent pendant tout l'hiver. (Downs).
C'est un oiseau commun à Sydney, île du Cap-Breton, y arrivant en
mars. (C. R. Harte). Il abonde dans la Nouvelle-Ecosse à partir du
mois d'avril jusqu'au mois de décembre; on le remarque quelquefois en
I
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 637
hiver dans cette province. {H. F. Tufts) . Le 12 février et tous les jours
suivants on en a observé un spécimen à la jetée sur l'île Partridge, près
de Parrsboro, comté de Cumberland, Nouvelle-Ecosse. Des oiseaux-
migrateurs se sont rendus à Shulee le 22 mars et sont tout de suite
devenus communs. (Morrell). Au mois de juillet 1898, ce pinson
était tout à fait commun à Baddeck et à Margaree, sur l'île du Cap-
Breton ; en juillet 1888 il couvait en grand nombre à la pointe Brackley
ainsi qu'à d'autres endroits sur l'île du Prince-Edouard. (Macoun).
Ces oiseaux abondent et se répandent partout sur l'île du Prince-
Edouard. M. Bain dit que quelques-uns y couvent en hiver. (Dîvight) .
Le pinson chanteur habite le Nouveau -Brunswick en grand
nombre. (Chamberlain) . Il passe l'été en grand nombre à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H. Mooré). Il
est commun dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Bruns-
wick. {Brittain et Cox). On le rencontre au lac Mistassini, dans
le nord de la province de Québec. (/. M. Macoun). Il habite
les îles de la Madeleine en assez grand nombre. (Bishop). On l'a
trouvé en abondance le long des rives du détroit de Canso; quelques
spécimens ont été remarqués à Gaspé, Québec. (Bren'ster). Il
passe l'été et se trouve commun dans la province de Québec. (Dionne)
Cet oiseau abonde en été dans le district de Montréal, il couve dans
la ville ainsi que dans le parc Mont-Royal. Je l'ai remarqué depuis
le 24 mars jusqu'au 24 octobre, et j'ai trouvé des nids, contenant des
œufs, à partir du 8 mai jusqu'au 28 juillet. {Wintle).
Ce pinson passe l'été en abondance aux alentours d'Ottawa, y
couvant sur des talus et au-dessous des buissons. (Ottawa Naturalist,
vol. V). Il est commun partout dans l'Ontario, et, parfois, commence
à couver vers la fin avril, et continue pendant le printemps et l'été,
jusqu'à la mi-juillet. Cette année-ci (1901), il est arrivé le 25 mars,
et à ce moment là, il était en plein ramage. J'ai trouvé le nid par
terre, souvent dans un buisson, et, parfois, à une hauteur de quatre
pieds. (Rév. C. J. Young). Il couve en grand nombre dans les
districts de Parry Sound et Muskoka, Ontario. (/. H. Fleming).
Il abonde partout le long des ruisseaux et des bords des lacs dans le
parc Algonquin, Ontario; on le voit en nombre depuis Missinabi
jusqu'à Point Comfort sur la côte est de la baie James, ainsi que pour
une distance d'environ 200 milles en montant la côte ouest à partir de
Moose Factory. (Spreadborough) . Pendant les belles nuits de mai on
peut fréquemment entendre ce petit pinson, si aimé de tout le monde, se
638 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
lancer en plein ramage vers minuit. Des oiseaux se juchant dans les
arbres ou les buissons voisins souvent lui répondent. J'ai trouvé, à
deux différentes reprises, un nid de cet oiseau dans une ancienne boîte
à tomates en fer blanc. (/. Hughes-Samuel) . On le trouve partout
en abondance dans le sud-ouest d'Ontario, il y en reste un, de temps
en temps, pendant l'hiver. {W. E. Saunders). C'est un oiseau qui
abonde en été, et qui cherche la société de l'homme; il se voit partout
aux endroits peuplés en-dedans de la limite de ses migrations. {Mc-
Ilwraith). Il passe l'été en grand nombre à Guelph, Ontario, y
arrivant vers le 2 mars, et prenant son départ vers le ler novembre.
{A. B. Klugh). En été il habite Penetanguishene, Ontario, en nom-
bre, et y couve. {A. F. Young). Il est commun dans les bosquets
de saules le long de la rivière Moose jusqu'à Moose Factory sur la
baie James; on ne l'a pas observé plus au nord. (Spreadborough) .
Le pinson chanteur est commun à Norway House, ainsi que dans
les bosquets autour du défrichement à Oxford House; le 5 juillet on
l'a remarqué en grand nombre dans le voisinage du lac Knee, mais,
depuis ce dernier endroit jusqu'à York Factory, nous ne l'avons pas
remarqué, bien que nous l'ayons vu en assez grand nombre lorsque
nous sommes montés la rivière Hill au commencement de septembre.
(E. A. Prehle.) On en a pris un spécimen à Norway House, au
pied du lac Winnipeg. {Dr R. Bell.) Je n'ai pris qu'un spécimen
sur le 49ième parallèle; c'était dans la montagne Turtle. (Coues.)
Ce pinson passe l'été en nombre dans le Manitoba; il s'y trouve
principalement le long des cours d'eau et au nord, mais il préfère
toujours être près de l'eau. {E. T. Selon.) Il est commun à Aweme,
Manitoba. (Criddle.) En 1906, on l'a vu partout le long de la
voie du Grand Tronc Pacifique, entre Portage la Prairie, Manitoba,
et Edmonton, Alberta. {Atkinson.) On l'a remarqué pour la
première fois en 1899, près de Prince Albert, Saskatchewan ; il y
était en compagnie d'autres espèces pendant la migration du prin-
temps. C'est probable qu'il nous visite en assez grand nombre,
quoiqu'il soit irrégulier. {Couheaux.) C'était le plus nombreux de
tous les pinsons aux Grand Rapids, et à Chemawawin, sur la
rivière Saskatchewan, où il y avait des broussailles épaisses.
{Nutting.) Il est très commun sur la rivière Clearwater, latitude
56°-3o', ainsi que sur le lac Methye à l'exclusion d'autres oiseaux,
et commun aux endroits en allant au sud jusqu'à l'Isle à la Crosse.
(/. M. Macoun.) Le 30 avril 1892, on en a vu le premier spécimen à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 639
Indian Head, Saskatchewan. Ils étaient communs au 20, et cou-
vaient en nombres considérables. On a remarqué un mâle, le 30
avril 1894, à IMedicine Hat, Saskatchewan. Ils étaient tout à fait
communs dans les broussailles le long des rivières et des ruisseaux
au 5 mai. Quelques-uns couvaient au lac Crâne mais surtout le
long du Skull creek. On en a vus dans les collines Cypress à la fin
juin; ils étaient tout à fait communs dans les bosquets de saules aux
bords des petits ruisseaux qui forment le Swift Current creek. Ce
pinson se trouve toujours près de l'eau, et partout où il y a de
l'eau et des broussailles. Nous l'avons remarqué depuis le creek Old
Wives jusqu'à la montagne Wood, ainsi qu'à l'ouest jusqu'à la rivière
des Français et aux bords de tous les ruisseaux qui découlent des
collines Cypress. On a trouvé de nombreux nids par terre, géné-
ralement à l'ombre des saules. On a vu quelques spécimens de cet
oiseau à Castellated Rocks, dans la vallée de la rivière Milk, Alberta,
ainsi qu'à la Butte ouest sur le 49ième parallèle, et au creek Lee plus à
l'ouest. Le pinson chanteur était très rare à Banff dans les Mon-
tagnes Rocheuses, et couvait dans les buissons dans le marais en aval
du «Cave and Basin» au mois de juin 1891. Le 20 avril j'en ai
remarqué un, pour la première fois, à Edmonton, Alberta. J'ai trouvé
deux nids par terre; l'un le 26 mai, et l'autre le lendemain (le 27).
Ce dernier contenait cinq œufs, et tous deux se composaient d'herbe
sèche garnie d'une petite quantité de crin de cheval. Cet oiseau est
commun dans le contreforts au sud jusqu'au col Crowsnest. Au
mois de juin 1903, on le voyait en nombre depuis l'embouchure de
la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude
56°-i5'. En juin 1898 il était commun depuis Edmonton jusqu'à la
traversée de la rivière McLeod au nord de cette ville. (Spreadboroiigh.) '
Notes sur la reproduction. — Le pinson chanteur est un oiseau-
reproducteur commun aux alentours d'Ottawa. Le nid, trouvé, .
soit dans un buisson bas, soit dans une touffe d'herbe, ou même
par terre, se compose d'herbe, de radicules, et de matière végétale,
le tout garni d'herbe et de crin. Les œufs, au nombre de quatre,
sont d'un blanc verdâtre ou grisâtre, tacheté de brun, de chocolat,
et de lavande. (G. R. White.) Cet oiseau couve dans le Nouveau-
Brunswick en mai, juin et juillet, et, quelquefois en août. Je ne
serait pas étonné d'apprendre qu'un spécialiste quelconque eut
pris sur lui la tâche de diviser nos pinsons chanteurs en deux races.
Il y a certainement une différence dans le chant de ceux trouvés en
640 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
diverses localités, et une grande différence quant à leurs œufs, et
aux endroits où l'on trouve le nid. (W. H. Moore.) Quelques-uns
des nids sont parfois par terre, enfoncés dans le sol, au milieu des tas
de branches desséchées, ou couverts de touffes d'herbe longue dans
les champs, ou de roseaux dans les marais; tandis que d'autres sont
construits dans des buissons, ou à une hauteur de dix pieds, dans
des petits arbres, et de nombreux autres sur les branches les moins
élevées de grands conifères. On en trouve quelques-uns dans des trous
d'arbres, ou sur les barres de clôture. Les nids se composent d'herbes,
d'écorce, et de feuilles, et sont garnis d'herbe plus fine, ou de poils.
On peut trouver des œufs à Ottawa à partir du mois d'avril jusqu'au
mois d'août. (Garneau.)
581b. Pinson chanteur des montagnes.
Melospiza cinerea mo7itana (henshaw) Ridgw. 1901.
Au mois de juin 1902 ce pinson était assez commun près de la fron-
tière entre Trail et Cascade, Colombie-Britannique; il semblait
couver dans les montagnes. J'en ai vu un, spécimen le 22 avril 1904, à
Fernie, Colombie-Britannique, et plusieurs autres, le 9 mai à Elko.
J'ai trouvé un nid, contenant quatre œufs bien frais dans une touffe de
broussailles sur le côté d'une épinette blanche à environ quatre pieds
de terre. Ce nid était fait d'herbe, et garni d'herbe fine mêlée de crin
de cheval. On a observé cet oiseau en 1895, à Midway, Meyer creek,
et a Sidley, Colombie-Britannique, et il couvait au lac Osoyoos,
et à la rivière Similkameen. (Spreadborough.)
581e. Pinson chanteur couleur de rouille.
Melospiza cinerea morphna. (Oberh.) Ridgw. 1901.
On voit ce pinson régulièrement en été. (Lord). Il est commun
dans la Colombie Britannique à l'ouest de la chaîne du littoral;
des spécimens pris à Ashcroft dans l'intérieur appartiennent tous à
cette espèce. {Streator). Cet oiseau se trouve en grand nombre
mais se confine principalem.ent à la côte, et sur l'île de Vancouver.
(Fannin). Il habite Chilliwack en nombre et se trouve assez com-
mun en hiver au lac Okanagan, Colombie Britannique. {Brooks).
La distribution de giUtata dans l'état de Washington et dans la
Colombie Britannique est singulièrement uniforme dans toutes
sortes d'endroits et il n'y a apparemment aucune différence entre
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 64I
les spécimens de la côte et ceux de l'intérieur. (Rhoads). Cet
oiseau couve depuis la partie la plus sud de l'Alaska à travers la
Colombie Britannique, y compris l'île de Vancouver, jusqu'à l'état
d'Orégon. {Ridgway). J'ai vu ce qui semblait être ce pinson dans
la vallée de la rivière McLennan à l'ouest des Montagnes Rocheuses,
et au sud du col Yellowhead, Colom^bie Britannique, en juillet
1898. Au mois d'avril 1890 je l'ai remarqué en assez grand nom-
bre à Revelstoke dans la même province. En 1889, plus à l'ouest
on l'a trouvé en nombre à Sicamous et à Kamloops. Il n'était pas
commun à Penticton Colombie Britannique où on en a vu quelques
couples en train de couver, mais, cependant il abondait dans tous
les endroits visités à l'ouest de la chaîne Côtière, et se trouvait
surtout en grand nombre sur l'île de Vancouver. Sauf à Revelstoke,
on l'a trouvé en train de couver dans toute l'étendue de ses migra-
tions. Il aime à couver, de même que son congénère de l'est, à
côté de l'eau. {Spreadborough).
581 f. Pinson chanteur fuligineux.
Melospiza cinerea rufina. (Bonap). Ridgw. 1901.
Cette espèce habite en grand nombre principalement le long de
la côte de la Colombie Britannique continentale. {Fannin). Pendant
l'été de 1901, et en 1905 et 1906, elle abondait dans la vallée du
Fraser près de la frontière. En mai 1889 elle était assez com-
mune le long de la plage à Hastings sur le goulet Burrard, et on l'a
vue, au mois de juin 1893, à Comox, île de Vancouver, ainsi qu'au
détroit Clayoquot en 1907. J'ai trouvé un nid, le 7 mai 1906, au
bord de la rivière Chilliwack; il était dans une touffe de fougères
desséchées, et se composait de plantes nuisibles, garnies d'herbe
fine. (Spreadborough) . Je n'ai pris aucun spécimen de cette espèce
le long du littoral de la Colombie Britannique pendant la saison de la
couvaison. (Rhoads). En 1894 ce pinson était commun à New West-
minster, ainsi qu'à la baie English, et au parc Stanley, près de
Vancouver, Colombie Britannique. (E. F. G. White).
Il était assez commun dans les lisières buissonneuses ou herbeuses
des forets le long des plages à Sitka, Alaska. (Grinnell). Il abonde
sur les îles Queen Charlotte. On a recueilli quelques nids, dont
l'un contenait deux œufs frais; tous étaient situés dans des touffes
de mauvaises herbes au bord de l'eau. (Osgood). Le 31 mai 1899,
nous avons entendu le chant de plusieurs de ces oiseaux à Skagway,
642 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
et on en a vu d'autres, le ler et le 2 juin à Haines Mission. (Bishop).
Cet oiseau abonde dans la région boisée de la côte sud-est d'Alaska,
y compris Sitka, et depuis cette île au nord-ouest jusqu'à la baie
Lituya et à Kadiak, mais, au-delà de cette région circonscrite, il est
inconnu jusqu'à présent. (Nelson).
581 j. Pinson chanteur du Dakota.
Melospiza cinerea juddi (Bishop.) A. O. U. comm. 1901.
On trouve cette sous-espèce partout dans le sud de la Saskatchewan.
Le 1er juin 1901, à Yorkton dans cette province, j'ai trouvé, dans
l'herbe courte par terre, un nid de cet oiseau, contenant quatre
œufs. {W. Raine). Ce pinson n'est commun, ni dans les brous-
sailles le long des creeks Skull et Maple, ni dans les côtes Cypress,
Saskatchewan. {A. C. Béni). M. Oberholser classifie avec l'espèce,
de l'est, tous nos spécimens pris en beaucoup de parties de la prairie.
(^Macoun).
58 m. Pinson chanteur de Yakutat.
Melospiza cinerea courina. (Ridgway.) Ridgw. 1901.
Ce pinson se voit sur la côte d'Alaska, depuis le goulet Cook jus-
qu'au détroit Cross. Il se répand, en hiver, jusqu'au sud de l'Alaska;
on en a pris à Howcan, sur l'île Prince de Galles. (Ridgway dans
VAîik, Vol. XVI, 1899, p. 36). On le remarque sur le littoral dans
le voisinage de St-Elias, Alaska, depuis la baie Yakutat jusqu'à
la baie Lituya. {Ridgway).
5810. Pinson chanteur de Kenai.
Melospiza cinerea kenaiensis (Ridgw.) Ridgway. 1901.
Cet oiseau se trouve sur la côte de la péninsule Kenai, Alaska,
depuis le côté est du goulet Cook jusqu'au détroit Prince William.
M. C. H. Townsend en a pris un spécimen typique, le 9 avril 1892,
à Port Graham, sur le goulet Cook. {Ridgway dans VAuk, Vol.
XVII, p. 29, 1900). Deux spécimens de ce pinson, pris à Homer
le 12 octobre 1901, étaient les seuls observés par M. Figgins près
des montagnes Kenai, Alaska. En 1903, M. Anderson en a pris
sept adultes et quatre oisillons à Seldovia. {Chapman).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 643
581.1. Pinson chanteur de Kadiak.
Melospiza cinerea insignis (Baird) Ridgw. 1901.
Ce pinson se voit sur l'île Kadiak, Alaska, ainsi que sur cette partie
de la côte de la péninsule d'Alaska qui se trouve en face de l'île.
{Ridgway) .
582. Pinson chanteur des Iles Aléoutiennes.
Melospiza cinerea (Gmel.) Finsch. 1872.
Ce grand et robuste pinson, un véritable géant parmi ses con-
génères, est l'oiseau le plus singulier des diverses espèces in-
sulaires qui se rendent aux îles Aléoutiennes mais qui ne se répandent
que rarement jusqu'au territoire voisin du sud-est de l'Alaska. Il
habite chacune des îles Aléoutiennes, et se restreint aux rives rocheuses
et aux bas-fonds avec ses plages voisines, ne se trouvant jamais loin
dans l'intérieur, et n'atteingnant jamais des altitudes considérables.
Chose singulière, il ne passe pas au nord, pas même aussi loin que les
îles Pribilof. Cependant, à l'est, il abonde sur les îles Shumagin,
et celle de Kadiak. {Nelson). Ce pinson habite constamment les
îles Aléoutiennes, la péninsule d'Alaska et toutes les îles voisines au
sud qui se trouvent aussi loin à l'est que le goulet Cook. {Turner).
A partir du 5 jusqu'au 7 octobre 1899, il abondait à Unalaska, y fré-
quentant les toits des bâtiments, les piles de planches, les quais,
les plages et les mauvaises herbes du paj^s plat. (Bishop). M.
Figgins en a pris dix spécimens, le 20 octobre 1901, à la pointe Sand,
sur l'île Popof. Ce pinson se trouve en assez grand nombre sur cette
île et y habite. (Chapman).
583. Pinson de Lincoln.
Melospiza lincolnii (Aud.) Baird, 1858.
Le pinson de Lincoln est rare à Fort Chimo, Labrador; il est
commun dans les parties méridionales de ce pays. On en a pris un
mâle, le 10 juin 1883. M. Drexler l'a remarqué le 23 mai 1860, a
pris un mâle le 10 juin 1883. ]\1. Drexler l'a remarqué le 23 mai
1860 à Moose Factory. {Packard.) Il est commun le long de la
côte nord-est du Labrador. C'est un oiseau caractéristique des
parties boisées du littoral aussi loin au nord que le goulet Hamilton.
644 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
(Bigelow.) Il passe l'été en assez grand nombre dans l'intérieur de
la Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Le 26 juin 1888 on en a trouvé un
couple en train de couver à la pointe Brackley, sur l'île du Prince-
Edouard. {Macoun.) Ce pinson couve en d'abondance sur les deux
rives du détroit de Canso, Nouvelle-Ecosse. (Brewster.) En été il
habite Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, bien qu'il y
soit rare. On en a pris en 1899 à Fredericton, où, sans doute, il couve.
(W. H. Moore.) C'est un oiseau-migrateur qui n'est pas commun;
on en a pris à Beauport près de Québec. (Dionne.)
Il se voit accidentellement à Ottawa. Le 16 mai 1884, M. G. R.
White en a tué un mâle près de l'extrémité est de la ville. (Ottawa
Naturalist, vol. V.) J'ai vu cet oiseau de temps en temps dans le
comté de Leeds, Ontario, et une fois près du lac Sharbot, dans la
même province. Il arrive de bonne heure, avant le pinson chanteur
et commence à nicher à la lin avril. J'ai trouvé le nid à plusieurs
reprises; il était toujours par terre dans des lieux raboteux. Le
dernier nid était sous une petite épinette blanche, et enfoncé dans
la mousse. Les œufs sont un peu plus petits que ceux du pinson
chanteur, et le nid est garni d'herbe fine. Quelques spécimens de
cet oiseau couvent sur les îles de la Madeleine, où le pinson chanteur
semble se trouver en très petit nombre. (Rév. C. J. Young.) Le
pinson de Lincoln est apparemment rare dans le parc Algonquin,
Ontario. Le 10 juillet 1900, j'en ai tué un spécimen au lac Cache; sans
doute, quelques autres y couvent. En 1904 un petit nombre de ces
oiseaux ont été observés le long de la côte est de la baie James. {Spread-
horough.) Ces oiseaux arrivent chez nous vers la mi-mai et sont telle-
ment discrets dans leurs habitudes qu'il est très difficile de faire un
calcul exact quant à leur nombre, mais un observateur attentif en
verra généralement quelques spécimens chaque saison. Ils nous
visitent ici, à Toronto, vers la mi-septembre, pendant leur migration
vers le sud. (/. Hughes Samuel.) C'est un oiseau-migrateur régulier
à Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.) Il est régulier mais rare
comme oiseau-migrateur à London, Ontario; on signale parfois sa
présence en assez grand nombre dans quelques localités. {W. E.
Saunders.)
On a remarqué ce pinson en grand nombre le long de la rivière
Souris pendant la dernière partie du m.ois de septembre et le com-
mencement d'octobre. (Coues.) C'est un oiseau-migrateur rare au
printemps et en hiver à Carberry, Manitoba. Il niche dans le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 645
voisinage de Fort Résolution, district du Mackenzie. {E. T. Selon.)
Il est rare à Aweme, Manitoba; c'est probable qu'il y couve. (Criddle.)
Il passe l'été dans le Manitoba, quelquefois en petit nombre, et à
d'autres en assez grand nombre, mais on n'a pas noté qu'il y couve.
(Atkinson.) On l'a remarqué en assez grand nombre, depuis le 13
jusqu'au 1 6 juillet, à York Factory où on en a collectionné trois spéci-
mens. (E. A. Prehle.) On a observé ces pinsons seulement comme
oiseaux-migrateurs du printemps à Indian Head, Saskatchewan ; on
les a notés à cet endroit, pour la première fois, le 13 m.ai 1892 ; quelques
jours plus tard ils en sont partis. En 1895 on en a observé seulement
quelques-uns au creek Old Wives, et on ne les a pas remarqués du
tout sur la prairie. En 1891 ils étaient assez communs et couvaient
dans les buissons à Banff. On les a vus pour la première fois à
Edmonton, Alberta, le 5 mai 1897. Le ler juin j'ai trouvé un nid
par terre dans une touffe d'herbe; il était fait d'herbe sèche et conte-
nait cinq œufs bien frais. Ces oiseaux étaient communs dans les
contreforts depuis Calgary en allant au sud jusqu'au col Crowsnest.
Le 28 juin j'ai trouvé un nid semblable au premier et contenant quatre
œufs frais. En 1903 ces pinsons abondaient depuis Edmonton jus-
qu'au petit lac des Esclaves et à Peace River Landing, latitude 56°,
15'. On les a remarqués partout dans des buissons bas entre Edmon-
ton et le passage Yellowhead, en juin 1898. Ils étaient tout à fait com-
muns, au mois de mai 1890, à Revelstoke, Colombie-Britannique, et
couvaient dans les buissons bas tout le long de la rivière Columbia,
en allant au sud jusqu'à Robson où, en 1902, on les a encore vus.
Le 28 avril 1903 ils étaient communs à Penticton, au sud du lac
Okanagan, Colombie-Britannique. (Spreadborough.) Cet oiseau se
voit sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simpson; il n'y
est pas rare. (Ross.) Il est commun pendant la migration en automne.
{Streator.) Il nous visite régulièrement en été. {Lord.) On le trouve
à l'est, et à l'ouest de la chaîne côtière. (Fannin.)
Le pinson de Lincoln est rare à Nulato, mais à partir de cet en-
droit, en allant vers l'est, il devient de plus en plus nombreux, et,
à Fort Yukon, on le voit en beaucoup plus grand nombre encore.
(Nelson.) M. Rhoads, dans VAuk vol. X, p. 21, dit qu'il ne peut
voir aucune différence entre des spécimens de cet oiseau pris sur l'île
de Vancouver et ceux pris dans la Pennsylvanie, et, pour cette raison,
il n'admet pas, comme appartenant à cette catégorie, la sous espèce
Striaia dont la classification est basée sur des spécimens de l'île de
78870 — 42
646 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Vancouver. (Macoun.) Deux ou trois couples appartenant à ce
pinson couvent sur le bord herbeux de l'étang en arrière de Sitka,
Alaska. On en a pris un jeune, le 25 juin, qui n'était arrivé que vers
le tiers de sa croissance. M. Brewster, en parlant d'une femelle
prise le 25 juin, dit qu'elle ressemble à striata quant aux raies sur les
parties supérieures, mais il serait dangereux de la classifier comme
étant de cette sous-espèce sans avoir des preuves. {Grinnell.) On
a pris un mâle adulte de cette espèce à Hope, goulet Cook, Alaska,
et nous en avons vu quelques autres pendant que nous étions là. Le
spécimen que l'on a pris ne montre aucune des caractéristiques
attribuables à Melospisa lincolnii striata. (Osgood.) Le 15 juin 1899,
on a remarqué ce pinson à Log Cabin; on en a pris une femelle, ainsi
qu'un nid contenant des œufs frais, le 5 juillet, près du lac Marsh.
Le nid était fait d'herbe grossière et garni d'herbe fine; il se trouvait
au milieu d'une touffe d'herbe dans un marécage, à environ quatre
pouces de l'eau. On a quelquefois remarqué cette espèce jusqu'à
Circle City sur le Yukon. (Bishop.)
583 a. Pinson de Forbush.
Melospiza lincolnii striata Brewst. 1889.
Le 24 avril 1893, on a remarqué un spécimen de ce pinson près de
Victoria, île de Vancouver , et un autre le 5 mai; à partir de ce
moment il y est devenu plus commun. J'en ai observé de nombreux
spécimens le 24 juillet 1901, dans un marais au bord du creek Depot,
près du lac Chilliwack, Colombie-Britannique. J'en ai pris un le 24
septembre dans une tourbière à Huntingdon sur la frontière.
(Spreadboroîigh.) On a remarqué cet oiseau sur le mont Ledhman
dans la vallée du Fraser inférieure ainsi que sur l'île de Vancouver.
(Streator.) M. E. H. Forbush a recueilli au mois de septembre 1888,
à Comox, île de Vancouver. {Fannin.) Ce pinson est assez commun
comme oiseau-migrateur à Chilliwack et comme oiseau-reproducteur
dans le district de Cariboo, Colombie-Britannique. Le 3 juillet
1901 on a pris une couvée de cinq œufs à 150-Mile House. (Brooks.)
Cet oiseau se voit à Sitka Alaska. (Grinnell.) On l'a consigné à
Wrangel Alaska. (Anderson.)
Tous nos spécimens de cet oiseau dans le musée sont classifiés comme
appartenant à M. licolnii car nous ne pouvons pas les sépaier de cette
espèce. (Macoun.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 647
584. Pinson des marais.
Melospiza georgiana (Lath.) Ridgw. 1885.
M. Audubon, vol.I II p. m, dit que le pinson des marais abonde
dans le Labrador. {Packard.) En 1889 il se trouvait en assez grand
nombre le long de la rivière Humber Terreneuve. {Louis H. Por-
ter.) Il passe l'été en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. {Doivns.)
Le 25 mai 1901, on a trouvé un nid de cet oiseau à Sydney, île du Cap-
Breton; ce dernier y arrive au mois d'avril. {C. R. Harte.) Il
est commun dans la Nouvelle-Ecosse à partir du mois de mai jusqu'au
mois de septembre. {H. F. Tufts.) On a remarqué ces moineaux en
quelque nombre autour des marécages à la pointe Brackley et à
Rustico, sur l'île du Prince Edouard en juin 1888. {Macoun.) Ils
étaient assez communs dans des prés très humides couverts de brous-
sailles et parsemés cà et là d'aunes, ou dans les marécages ouverts
d'une étendue limitée, tels que trouvés le long des ruisseaux dans un
pays ouvert comme l'île du Prince-Edouard. On les a observés en
assez grand nombre à Baddeck sur l'île du Cap-Breton. {Dwight.
Le moineau des marais ne passe l'été qu'en petit nombre à St-John,
Nouveau Brunswick. {Chamberlain.) En été il habite Scotch Lake
comté d'York, Nouveau-Brunswick, et s'y trouve commun. {W.
H. Moore.) On le voit en assez grand nombre sur les îles de la Made-
leine. {Bishop.) Il se trouve rare dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox.) C'est un oiseau qui abonde
sur l'île d'Anticosti et qui y couve. {Brewster.) Il passe l'été dans
l'est de la province de Québec; on en a pris à Beauport. {Dionne.)
En été il habite en nombre aux alentours de Montréal ; il est commun
dans les marais mais à cause de ses modestes habitudes on ne le re-
marque pas à moins qu'un collectionneur d'oiseaux ne le recherche.
{Wintle.)
Le pinson des marais passe l'été en assez grand nombre à Ottawa.
{Ottawa Naturalist vol. V.) En été il habite les marais dans l'est
d'Ontario et s'y trouve commun; il construit sont nid dans le carex
qui pousse dans des endroits humides. On peut facilement distinguer
ses œufs de ceux du pinson chanteur, les premiers étant tachetés et
mouchetés de terre d'ombre au lieu de rouge brique. {Rév. C. J. Yoiing.)
La seule mention que j'aie de la présence de cet oiseau dans les districts
de Parry Sound et Muskoka se rapporte à un spécimen pris à Beau-
maris le 14 mai 1898 par M. Taverner. Ce pinson passe l'été
78870— 42I
648 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
régulièrement à Toronto, Ontario, et y couve. (/. H. Fleming.)
Au mois de juin 1900 il abondait dans les marais de la Madawaska en
aval du lac Cache, parc Algonquin, Ontario. Il se trouve en très
grand nombre dans la région marécageuse depuis Missinabi, Ontario
jusqu'à Point Comfort et au cap Henrietta Maria sur la baie d'Hud-
son. {Spreadhorough.) On l'a remarqué en abondance dans les
marais près de Toronto. J'ai trouvé de nombreux nids au commence-
ment de mai. (J. Hughes-Samiiel.) En été cet oiseau habite en
grand nombre les fondrières et les marais à Guelph, Ontario. {A. B.
Klugh.) On en a vu quelques spécimens dans les bois d'arbrisseaux en
arrière du poste à Oxford House et le 3 juillet on en a pris un adulte.
A York Factory où cet oiseau était assez commun on en a pris deux
oisillons le 13 et le 16 juillet respectivement. Ces petits n'étaient
sortis du nid que depuis peu de temps. (£. A. Preble.) On a ob-
servé le pinson des marais en compagnie d'autres pinsons de la même
famille à la rivière Souris, latitude 49°, pendant la migration de l'au-
tomne, c'est-à-dire, à partir de la mi-septembre jusqu'à la mi-octo-
bre. On en a pris six spécimens en tout. (Coues.) On le voit en
assez grand nombre à Aweme, Manitoba, où il couve. {Criddle.)
C'est un oiseau-reproducteur qui abonde dans tous les marais au
Manitoba ainsi qu'à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. (At-
kinson.) Il passe l'été en nombre dans le Manitoba y nichant dans les
marécages autour desquels il y a quelques saules. Il se trouve en
grande abondance aux alentours de Carberry, y couvant dans toutes
les fondrières. {E. T. Selon.) On le voit en petit nombre en allant
au nord jusqu'à Fort Résolution sur le grand lac des Esclaves. {Ross.)
Au mois de mai 1892 on en a pris un spécimen à Indian Head, Saskat-
chewan. Il se trouvait partout dans les marais depuis le pied du
petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude 56° 15'
pendant le mois de juin 1903. {Spreadhorough.)
Notes sur les reproduction. — Le pinson des marais se trouve
assez rare comme oiseau-reproducteur à Ottawa. Son nid, que l'on
voit par terre dans une touffe d'herbe ou dans un buisson bas, est fait
de radicules, de tiges végétales et d'herbe le tout garni de matière
fibreuse et fine. Les œufs, au nombre de quatre à six, sont d'un blanc
grisâtre, tacheté de brun-roux. {G. R. While.) On trouve les nids
de cet oiseau en mai et juin dans les marais aux alentours d'Ottawa.
Ils sont attachés aux roseaux qui souvent les cachent. Quelquefois
ils sont construits dans des buissons ou par terre le long des mare-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 649
cages. Les matériaux employés dans leur construction sont des
herbes garnies d'herbes grossières plus fines. La couvée est de trois
à cinq œufs. {Garneaii.)
CCXXX. PASSERELLA— SwAiNsoN. 1837.
585. Pinson fauve.
Passerella iliaca (Merr) Swains. 1837.
Le pinson fauve est commun dans la partie sud du Labrador;
en 1882 on en a pris des jeunes à Rigolet à la fin juin et au commen-
cement de juillet. {Packard.) Il était commun en montant la
rivière Moose depuis quelque distance de son embouchure jusqu'au
golfe Richmond; on ne l'a pas observé pendant que l'on traversait
rUngava. Le ler juillet 1896 on en a remarqué des jeunes capables
de voler. {Spreadhorough.) \\ se trouve en nombre le long de la
côte sud du Labrador; nous l'avons remarqué aussi loin au nord
qu'Aillik. {Bidgeloiv.) C'est un oiseau-migrateur d'été très commun
dans Terreneuve. (Reeks.) Le 17 août 1899, on en a vu deux
jeunes le long de la rivière Humber, Terreneuve. (Louis H. Porter.)
Ce pinson est commun pendant les migrations, au printemps et en
automne, dans la Nouvelle-Ecosse. (Doivns.) On en a vu un spé-
cimen, le 20 avril 1902, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'une
volée, le 4 octobre. Le 17 avril 1904 on a remarqué de nombreux
spécimens de cet oiseau; on a vu un spécimen unique, le 30 septembre
1905, et un autre le 29 septembre 1906. En 1907, plusieurs de
ces oiseaux ont été observés le 14 avril, ainsi que deux autres, le 15
octobre. (/. Boulelier.) Le 18 mai 1902, on en a tué une femelle
à Sydney, île du Cap-Breton; elle avait de petits ovaires. Il est
possible que ce pinson y couve. (C. R. Harte.) On a observé une
volée d'oiseaux migrateurs, le 29 mars, à Shulee, comté de Cumber-
land, Nouvelle-Ecosse; c'était le moment où ils ramageaient.
(Morrell.) Le pinson fauve est assez commun comme oiseau-migra-
teur dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tiifis.) Il est commun
pendant la migration du printemps, mais rare pendant celle de l'au-
tomne, à St-John, Nouveau- Brunswick. (Chamberlain .) Il est rare
au printemps et en automne comme oiseau-migrateur à Scotch Lake„
comté d'York, Nouveau- Brunswick. (W. H. Moore.) Il est assez
commun; on le voit en train de couver sur les îles de la Madeleine
vers la fin juin. (Bishop.) Nous avons remarqué ce pinson couvant
650 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
abondamment sur les îles de la Madeleine, sur l'Anticosti, et partout
sur la rive nord du golfe. {Brewster.) C'est un oiseau-migrateur
dans l'est de la province de Québec, mais il couve sur les îles Mingan;
on en a pris à Beauport. (Dionne.) C'est un oiseau rare et de
passage dans le voisinage de Montréal. (Wintle.)
Le pinson fauve est assez commun comme oiseau-migrateur à
Ottawa. (Ottawa Naturalits, Vol. V.) J'ai tué cet oiseau en automne
dans le comté de Leeds, Ontario. Je l'ai vu fréquenter, à deux
reprises, des buissons de deuxième croissance dans les vieux défri-
chements. {Rév. C. J. Young.) En 1888 M. Kay l'a consigné comme
étant rare à Port-Sydney, et, le 7 septembre 1896, M. Taverner
l'a signalé comme oiseau rare à Beaumaris; ces deux endroits se
trouvent dans le Muskoka. (/. H. Fleming.) Il est commun le
long de la rivière Moose, ainsi que sur les deux côtés de la baie James.
{Spreadborough.) Ces oiseaux passent si rapidement à travers
Toronto pendant la migration du printemps qu'il est très facile de
ne pas les remarquer du tout, d'où vient, je crois, l'idée qu'ils y sont
rares. Je les ai remarqués au milieu d'avril, lorsque chaque buisson
en contenait plusieurs spécimens; il y en avait de nombreux perchés
sur les plus hautes branches, qui émettaient le chant de pinson
le plus mélodieux que j'aie jamais entendu. Lorsque nous nous
sommes rendus à la localité, le lendemain à l'aube, il ne restait aucun
signe de nos visiteurs passagers. A l'automne ces pinsons passent
beaucoup plus de temps chez nous, mais lorsqu'on en dérange une
petite bande pendant qu'ils becquètent les feuilles mortes pour cher-
cher de la nourriture, ils s'envolent à l'arbre vert le plus proche
et y restent parfaitement immobiles jusqu'à ce que l'intrus soit
passé hors de vue. (/. Hughes- Samuel.) Ce pinson, soit au prin-
temps, soit à l'automne, est généralement rare, mais, de temps en
temps, il est commun comme oiseau-migrateur. Dans les saisons où
il se trouve rare, nous pouvons entendre ce beau chantre en plein
ramage pendant peut-être une semaine, et pourtant, jusqu'à 1885, on
n'en avait consigné que deux ou trois spécimens près de London,
Ontario, de sorte qu'il semble augmenter en grand nombre d'une ma-
nière tout à fait régulière. {W. E. Saunders.) C'est un oiseau-migrateur
irrégulier au printemps à Guelph, Ontario; il n'y est jamais commun.
(A. B. Klugh.) Il est rare et de passage à Penetanguishene, Ontario.
(A . F. Young.) Il abonde comme oiseau-migrateur dans le Manitoba.
(Atkinson.) Ce n'est pas un oiseau-migrateur qui se trouve en
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 65 1
grand nombre dans le Manitoba; il couve dans la montagne Duck
dans le nord de cette province, et il niche au nord jusqu'à la lisière
des bois. Le 5 août 1907, on en a observé un spécimen dans les bois,
sur le lac Artillery; on en a remarqué aussi au portage Pike, à l'extré-
mité est du grand lac des Esclaves. {E. T. Selon.) Le pinson fauve n'est
pas très commun comme oiseau-migrateur dans le nord de la Saskat-
chewan. {Coubeaux.) On l'a remarqué pour la première fois dans
l'après-midi du 10 juillet lorsqu'on a entendu son beau chant dans
les bosquets de saules le long des bords de la rivière Hughes, à quelques
milles en amont de York Factory. Nous avons trouvé des pinsons
fauves assez communs dans les bosquets de saules pendant que nous
étions à ce dernier endroit, et, le 16 juillet, nous en avons pris un
couple. (Preble.) Au mois de juin 1906, on en a remarqué près
de Red Deer, Alberta; ils étaient en plein ramage. (W. E. Saunders.)
Ce beau pinson couve dans les parties boisées des Territoires du
Nord-Ouest jusqu'au la 68ième parallèle de latitude. Il construit
son nid d'herbe sèche, de poil, et de plumes dans un buisson bas.
(Richardson.) On le voit en nombre sur le Mackenzie en allant
au nord jusqu'à Lapierre House. (Ross.) Le 19 avril 1897, j'en ai vu
un spécimen à Edmonton, Alberta, ainsi que d'autres, jusqu'au
1er juin; quelques couples couvent, sans doute, ici. Le 7 juin 1898
j'en ai observé deux spécimens près d'Edmonton. Au mois de
juin 1903 ce pinson était comm.un depuis le petit lac des Esclaves
jusqu'à Peace River Landing, latitude 56°-! 5'. {Spreadborough.) Il est
assez nombreux à Fort McMurray, au confluent des rivières Clear-
warer et Athabasca, latitude 56°-4o'. Le 18 juillet on en a remarqué
un spécimen ainsi qu'un nid au portage Methye; les œufs n'étaient
pas éclos. (/. M. Macoîin.)
Je n'ai pas découvert la présence des pinsons fauves au cap Blossom,
sur le détroit Kotzebue avant le soir du 31 juillet 1898. On les a vus
ou entendus tout le long de la partie inférieure de la Kowak, et, à notre
cabane d'hiver, ils étaient tout à fait communs jusqu'au 23 août lors-
qu'ils en sont disparus tout à coup. (Grinnell). Une nuée de pinsons
est arrivée, le 19 août 1899, à Circle City, Alaska, et on en a identifié
un spécimen comme appartenant à cette espèce. {Bishop). Cet
oiseau passe l'été en grand nombre le long de la côte du détroit Norton
y partageant avec le pinson de montagne l'abri buissonneux des bos-
quets d'aunes situés sur les pentes des collines, et dans les ravins abri-
tés. (Nelson). Le pinson fauve arrive à St-Michael au 8 juin; il
652 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
couve ici dans les bosquets d'aunes autour des bords des petits lacs.
(Turner).
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau est très commun sur les
îles de la Madeleine, où, au mois de juin 1897, j 'ai trouvé quatre nids.
Il y en avait trois qui contenaient des oisillons le 21 juin. Ces nids
étaient construits dans des épinettes blanches rabougries, et il y en
avait un qui se trouvait jusqu'à cinq pieds de terre. Ce pinson, comme
celui de montagne, niche, parfois, sur le sol et j'y ai trouvé un nid.
C'est un oiseau très intéressant; il se perche sur les plus hautes
branches d'une jeune épinette blanche et ramage sans cesse dans son
habitat de couvaison. (Rev. C. J. Young).
Le pinson fauve se trouvait en assez grand nombre sur les deux
côtés de la rivière Anderson; on a découvert deux ou trois nids dans
le voisinage d'un petit cours d'eau qui s'appelle la rivière Swan, dans
les "barren grounds". La plupart des nids étaient construits dans
des arbres, et ressemblaient à ceux de Turdus aliciœ mais il y en
avait cependant, quelques-uns, par terre faits d'herbes grossières et
sèches, garnis d'herbes plus fines, de quelques poils de cerf et d'une
petite quantité de mousse fraîche. La couvée complète se compose
de quatre ou cinq œufs. {Macfarlane). J'ai dans ma possession plu-
sieurs couvées venant du delta Mackenzie. Le 10 juin 1900, M. C.
E. Whittaker a trouvé un nid ainsi que trois œufs à la rivière Peel.
Le nid était construit dans la racine d'un arbuste près de terre. Le
1er juin 1898 le Révérend L O. Stringer a trouvé, au bord de la même
rivière, un autre nid et quatre œufs. Grâce à la bonté de ce mon-
sieur-ci, il m'a été permis de décrire les nids ainsi que les œufs de
nombreux oiseaux de l'Arctique observés par lui-même dans cette région
pendant un séjour de huit ans passé chez les Esquimaux. Il est a regret-
ter que M . Stringer, à cause de mauvaise santé, a été forcé d'abandonner
son ministère parmi les indigènes de la côte arctique, car il a démontré
qu'il était un observateur plein de zèle, ainsi qu'un ornithologue soi-
gneux et laborieux. Un grand nombre de spécimens collectionnés par
M. Stringer ont été pris pendant ses excursions en montant ou en
descendant le delta du Mackenzie, ou le long de la côte arctique, en
compagnie de troupes d'Esquimaux; et, souvent, au milieu de la nuit,
pendant que les indigènes se reposaient, il s'occupait à enlever les peaux
des oiseaux, à souffler les œufs, et à inscrire ses notes, et, lorsque ce
travail était accompli, les Esquimaux étaient de nouveau sur pied,
et faisaient des préparatifs pour continuer la route. {W. Raine).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 653
585a. Pinson fauve des iles Shumagin.
Passerella iliaca unalaschensis (Gmelin). Ridgw. 1900.
Ce pinson se trouve sur les îles du groupe Shumagin ainsi que sur la
péninsule d'Aliaska, Alaska; on le voit aussi sur l'île d'Unalaska.
(Ridgway) . Une femelle adulte de cette espèce, prise par M . Figgins, le
5 juin 1901, à Homer sur la péninsule de Kenai, s'accorde avec des
spécimens venant des îles Shumagin. En 1903, M. Stone a re-
cueilli cet oiseau à la baie Mûller, et à Seldovia. (Chapman) .
585.1. Pinson fauve de Kadiak.
Passerella iliaca insularis. Ridgw. 1900.
Cette espèce se voit en été, sur l'île Kadiak, Alaska, et en hiver elle
s'en va au sud jusqu'à la Californie. M. F. Bischofï, en a pris un
oiseau typique, le 17 mai 1868, sur l'île Kadiak. {Ridgway dans
l'Auk, vol. XVII, p. 30, 1900).
685-2. Pinson fauve de Yakutat.
Passerella iliaca annectejis. Ridgway. 1900.
On remarque ce pinson sur la côte d'Alaska entre les détroits Cross
et Prince William. Il émigré en hiver au sud jusqu'à la Californie.
{Ridgway). Il se trouve en assez grand nombre au goulet Cook,
Alaska, mais, d'habitude, il est très timide, et difficile à prendre.
On en a recueilli deux spécimens à Hope, et un autre à Tyonek,
mais ceux-ci ne sont pas des oiseaux typiques. {Osgood). Au mois
d'août 1901 M. Figgins en a pris trois spécimens à Homer, et sur les
montagnes Kenai. Ces oiseaux correspondent avec des spécimens
d'"annectens", pris au mois de juin, à la baie Yakutat. {Chapman).
M. Speadborough a pris cet oiseau, au mois d'avril 1893, à Victoria,
île de Vancouver, et, en septembre 1907, il l'a trouvé en abondance au
détroit Clayoquot, sur la même île.
585.3. Pinson fauve de Townsend.
Passerella iliaca townsendi (Audubon). Ridgway. 1901.
Cet oiseau se trouve dans la région de la côte sud d'Alaska, y com-
pris les îles, et le littoral du continent, depuis le côté sud du détroit
Cross, du canal Lynn et cetera jusqu'au côté nord du détroit de Dixon ;
,654 . CQMiIlSSiq>^ GÉpLOGIQUE DJT^GîytAPÎi.. *- , * "^ '^
il s'en va au 'sud en' River jusqu'au nord delà Californie. Ridgway.
On ne connaît que très peu les habitudes de ce pinson, et rien du tout
de sa couvaison. Il y en a quatre spécimens venant de Sitka dans la
collection du musée national et, sans doute, cet oiseau se rend au nord
le long de la côte du continent. {Nelson). Le 19 juin 1880 on l'a re-
marqué à Port Althorp, sur l'île George, Alaska. (Bean). Ces pin-
sons se trouvent en nombre perchés sur l'herbe longue de l'île St-
Lazaria, près de Sitka, Alaska, où, le 15 juin 1898 on en a observé des
jeunes à moitié emplumés. {Grinnell). On en a remarqué un spécimen à
Skagway, et noté plusieurs autres à Glacier, dans le col White, le 8
et le 9 j uin 1 899. (Bishop) . Ils étaient communs, mais excessivement
timides sur les îles Queen Charlotte. On en a pris dix spécimens
en tout mais ceux-ci ne sont pas identiques aux spécimens venant de
Sitka, et devraient être considérés, peut-être, comme étant intermé-
diaires entre townsendi et fiiliginosa. {Osgood).
585. 4. Pinson fauve fuligineux.
Passerella iliaca Juliginosa — -Ridgway. 1899.
Voici une espèce qui couve dans la région de la côte sud-ouest
de la Colombie-Britannique, y compris l'île de Vancouver. {Ridg-
way). Je n'ai trouvé ce pinson qu'à l'ouest de la chaîne du littoral
dans la Colombie-Britannique. C'est un oiseau commun en été sur
l'île de Vancouver, où il couve. {Fannin). On le trouve souvent au
printemps aux alentours de Victoria, île de Vancouver. Il y a une
particularité très prononcée, c'est de gratter dans les feuilles comme
une poule, lorsqu'il se nourrit, tout en sautant par-ci par-là avec sa
queue élevée comme un troglodyte. On l'a remarqué à la fin juin
1887. {Macoun). Cet oiseau se rend régulièrement en été dans la
Colombie-Britannique. {Lord). Il se trouve assez commun comme
oiseau -migrateur à Chilliwack, Colombie- Britannique, et couve sur
les sommets de la chaîne du littoral. {Brooks). Le 25 avril 1894
on l'a remarqué sur l'île Sea, près de Vancouver, Colombie-Britan-
nique. {E. F. G. White).
585c. Pinson couleur d'ardoise.
Passerella iliaca schistacea (Baird) Allen. 1872.
Pendant les mois de mai et juin 1891, ce pinson était tout à fait
commun à Banff dans les Montagnes Rocheuses, où évidemment il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 655
couvait. Au mois d'avril 1903 il était rare à Penticton, Colombie-
Britannique. On en a obser\'é un spécimen, en juin 1902, à Rossland
dans la même province. On a tué une femelle, le 25 avril 1890, à
Revelstoke, Colombie-Britannique. Cet oiseau a été remarqué, au
mois d'avril 1904, dans les bosquets de saules près de Femie,
Colombie-Britannique; on l'a remarqué pour la première fois, le ler
mai 1905, à Midway, dans la même province, et, le 24 juillet, il y en
avait un spécimen qui semblait avoir un nid à une altitude de 6,000
pieds près de la rivière Skagit. {Spreadborough) . On en a pris à
Nelson sur la rivière Kootenay, Colombie-Britannique, ainsi que
deux autres, des intermédiaires, à un endroit plus à l'ouest. (Rhoads).
CCXXXI. PIPILO Vieillot. i8i6.
587. Pinson aux yeux rouges.
Pipilo eryihrophthalmus (Linn) Vieill. 1824.
D'après M. Audubon, vol. III, p. 168, le pinson aux yeux rouges se
trouve au nord jusqu'au Labrador. (Packard). Il est accidentel
dans le Nouveau-Brunswick; le 8 mai 1881, on en a tué un spécimen
à Irish-town. (Chamberlain). M. Nelson en a pris un spécimen
à Cap Rouge, près de Québec. (Dionne). Au mois d'août 1890
on en a pris un spécimen et remarqué quelques autres à Ottawa.
(F. A. Saunders). En 1904, le gardien du tir à Ottawa a vu trois
ou quatre de ces oiseaux et en a tué un. Pendant l'été de 1906,
il en a remarqué environ dix autres au même endroit. (Rév. G. Eifrig) .
Cet oiseau couve communément près de Lansdowne, dans le comté
de Leeds, Ontario. J'ai trouvé un nid, le 19 mai, dans une petite
pruche couverte de feuilles à environ 18 pouces de terre, ainsi qu'un
autre, contenant quatre œufs, par terre, dès le 6 mai. Ce pinson
semble élever, généralement, une deuxième couvée. Dans l'est d'On-
tario il fréquente le même genre de localité que le pinson fauve sur
les îles de la Madeleine, y choisissant de préférence les bois de la
deuxième croissance et les \'ieux défrichements où croissent des
buissons de ronces et de broussailles ; il préfère aussi le sol rugueux
et raboteux. Il arrive vers la mi-avril, et se trouve l'un des derniers
oiseaux à partir en automne. Je l'ai remarqué jusqu'en fin septembre.
[Rév. C. J. Young). Le pinson aux yeux rouges passe l'été à Toronto,
Ontario. M. Kay l'a observé, pour la première fois en 1887, à Port
Sydney, Muskoka; il y couvait en 1891. M. Taverner a fait un
656 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
rapport à l'effet qu'il était rare, en 1897, à Beaumaris. (/. H. Fle-
ming). En été il habite Gnelph, Ontario, en assez grand nombre, y
arrivant vers le 20 avril et prenant son départ vers le 8 octobre.
{A. B. Klugh). Il passe l'été en nombre aux alentours de London,
Ontario, y arrivant de bonne heure, quelquefois au mois de mars, et,
en moyenne, le 16 avril. Bien qu'il soit si commun à London, il est
beaucoup moins nombreux dans North Bruce; pourtant il semble
être plus commun aujourd'hui dans ce dernier district qu'il ne l'était
il y a dix ans. Les nids se trouvent par terre dans des arbustes, et,
parfois, dans des tas de broussailles. Deux couvées, généralement
de quatre et de trois œufs respectivement, sont souvent élevées dans
une seule saison. {W. E. Saiinders). C'est l'un des pinsons, qui, appa-
remment, entrent dans l'Ontario par le sud-ouest car en compulsant
les dates de son arrivée à London et à Chatham nous trouvons qu'il
se rend à ces deux endroits toujours avant de se trouver à Hamilton,
tandis que M. White ne l'a pas remarqué du tout à Ottawa. {Mc-
Ilwraith). Il fréquente ordinairement Penetanguishene, Ontario,
pendant l'été. {A. F. Yoimg).
Le pinson aux yeux rouges est com.mun en été dans les régions
abritées et couvertes de broussailles dans le sud du Manitoba ainsi
qu'au nord-ouest jusqu'à Carberry. {E. T. Selon). Cet oiseau
était assez commun aux alentours de Pembina où, au mois de juin, il
couvait. Le II juillet on a recueilli un nid contenant deux œufs qui
lui appartenaient ainsi que trois autres qui ne lui appartenaient pas, ces
derniers ayant été pondus par les étourneaux ordinaires. {Coiies).
Il abonde régulièrement, et en assez grand nombre, comme oiseau-
reproducteur dans les endroits propices partout dans le Manitoba.
En 1906 on l'a noté à Sidney, à Birtle, et à Ellice, dans cette pro-
vince ainsi que dans les côtes Touchwood Saskatchewan. (Atkinson)
588. Pinson arctique aux yeux rouges.
Pipilo maculatiis arcticiis (Swains) Coues. 1872.
Ce pinson s'établit le long du 49ième parallèle, au moins jusqu'à
la rivière Souris vers l'Est où, au mois de septembre, j'en ai pris un
spécimen. On ne l'a plus revu sur la frontière avant d'arriver au.x
Montagnes Rocheuses. {Coues). J'en ai remarqué un spécimen
pour la première fois, le 3 mai 1894, à Medicine Hat, Saskatchewan;
ils y étaient communs, le 12 du mois, dans les broussailles basses le
long de la Saskatchewan, ainsi que des ruisseaux qui se jettent dans
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 657
cette rivière. Ils étaient communs aussi à l'extrémité est des collines
Cypress à la fin juin. On a rencontré ces pinsons dans des broussailles
depuis le creek Old Wives, Saskatchevvan , jusqu'à la Montagne
Wood, et de là au sud jusqu'au creek Rocky, et à Medicine Lodge.
On les a trouvés en assez grand nombre dans tous les ravins boisés
des côtes Cypress. On a recueilli un nid, le 28 juin 1895, au creek
Farwell. On a vu ces oiseaux en nombre dans la vallée Milk, et le
long de la rivière St. Mary. [Macoun). Ce pinson est assez
commun depuis le 49ième parallèle jusqu'à peu de distance de
Calgary, mais il devient rare au nord de cet endroit. {W. E.
Saunders). Il se trouve rarement dans les bois le long des creeks,
Skull et Maple, Saskatchewan. (A. C. Bent). On a observé ce beau
pinson seulement sur les plaines de la Saskatchewan où sans doute
il couve car on en a tué un spécimen à la fin juillet. Il y arrive à
la fin mai et fréquente les groupes d'arbres ombragés et humides, et
se voit généralement près de terre. {Richardson) .
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau couve en petit nombre
dans le centre de la Saskatchewan, et dans le nord de l'Alberta. M.
J. Callagan a receuilli deux couvées de quatre œufs chacune, le 12
juin 1898, à Fort Saskatchewan, Alberta. Les nids, faits de racines
et d'herbe, se trouvaient dans un arbrisseau bas à quelques pouces
de terre à côté d'un ravin. {W. Raine). Ce pinson construit son
nid toujours par terre ou près de terre. On a enlevé un nid, le 26
juin 1895, sur la pente au bord du creek Farwell, dans les collines
Cypress, Saskatchewan. Il se trouvait au-dessous de la racine d'un
saule dans un bosquet. On en a recueilli un autre le lendemain;
celui-ci se trouvait aussi par terre et en plein champ, mais il était
au-dessous des racines de Symphoricarpus occidentalis. Les nids
étaient faits principalement d'écorce et d'herbe, et garnis de poils
à l'intérieur. Ils contenaient, chacun, quatre œufs. {Macoiin).
588. Pinson éperonné aux yeux rouges.
Pipilo macîdatus megalonyx. (Baird) Coues. 1872.
Le 20 juin 1890, on a remarqué un oiseau étrange dans vm arbre
à Pass creek, près de Robson dans la vallée de la Columbia. Il
avait une queue très longue, et nous était inconnu. Le lendemain
nous l'avons revu et nous sommes arrivés à la conclusion que c'était
un pinson aux yeux rouges. Le 26 du mois, le professeur Macoun a
fait lever un oiseau de son nid au-dessous d'un buisson de CeanoiJnis
658 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
velutinus, et l'a tué immédiatement. Le mâle est venu ensuite
et a été tué aussi. On a constaté que ces deux oiseaux appartenaient
à cette espèce. Dans le nid il y en avait quatre jeunes à mi-
croissance qui étaient noyés. Le ler juin 1902, on a trouvé ce pinson
commun partout dans les buissons bas à Trail, Co'ombie-Brltannique,
et les jeunes oiseaux étaient prêts à prendre leur vol. Au m.ois d'avril
1903 il était commun dans les broussailles basses à Penticton, au sud
du lac Okanagan, dans la même province. On l'a remarqué aussi à
Sicamous et à Enderby, Colombie-Britannique. Le 4 mai 1904,
on en a observé un couple à Elko, Colombie-Britannique, et au mois
de juin 1905, on a trouvé qu'il était commun dans les buissons bas sur
les pentes des côtes au lac Osoyoos, dans la même province. {Spread-
horough). On a pris à Ashcroft deux adultes de cette espèce, un mâle
et une femelle. (Streator). Cet oiseau se voit à l'est de la chaîne
Côtière; il couve à Ashcroft. (Fannin). Il fréquentait, en grand
nombre, les parties boisées de tous les endroits, visités dans la Colombie-
Britannique, ayant jusqu'à 4000 pieds d'alticude. (Rhoads).
588b. Pinson d'Orégon aux yeux rouges.
Pipilo maculatus oregonus. (Bell) Coues. 1872.
Ce pinson abondait, en 1899, sur la côte à Hastings, au goulet
Burrard, ainsi qu'à Port Heney et à Agassiz sur le Fraser. Il
se trouvait en très grand nombre à Chilliwack, à Douglas, et à Hun-
tingdon, près de la frontière, et abondait sur l'île de Vancouver, et
sur les îles dans le golfe de Géorgie. (Spreadborough) . Il abonde sur
la côte de la Colombie-Britannique, et y couve. (Streator). Il
habite, en grand nombre à l'ouest de la chaîne du littoral, et passe
l'hiver sur la côte. (Fannin). On le remarque à Chilliwack où il
habite en permanence. (Brooks). Il remplace, à l'ouest de la chaîne
du littoral, l'espèce megalonyx, sa contre-partie exacte, quant à ses
habitudes et son habitat. — (Rhoads). Au mois de juillet 1895, cet
oiseau se trouvait assez commun aux alentours de Vancouver,
Colombie-Britannique, ainsi qu'au parc Stanley. (E. F. G. White).
CCXXXII. GARDINALIS Bonaparte. 1837.
593. Gros-bec, ou cardinaL
Cardinalis cardinalis (Linn) Licht. 1854.
Le 20 août 1900, on a vu deux spécimens de cet oiseau, un mâle
et une femelle, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunsw'ck
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 659
(W. H. Moore). On peut considérer 'e cardinal seulement comme un
oiseau qui se rend accidentellement le long de la partie sud-ouest de
notre frontière. M. Norval rapporte que l'on en a trouvé un ou deux
spécimen.3 près de Port Rowan, et le docteur Maccallum dit que
quelques autres ont été observés chaque été le long de la plage du lac
au sud de Dunnville où l'on suppose qu'ils couvent dans les arbres
toujours verts. {Me Ilwraitlï). Un beau mâle de cet oiseau, qui
se trouve dans le musée de l'Université de Toronto, est étiqueté
«Weston, Ontario», un faubourg au nord-ouest de Toronto. (£.
T. Selon dans Trans. Can. Institute, vol. I, p, 55. 1890.) L'identifi-
cation de cette espèce par M. Moore est probablement inexacte.
Les oiseaux qu'il a observés appartenaient presqu'assurément au
tangava vermillon.
J'ai passé quatre jours, depuis le 17 jusqu'au 21 septembre, en
compagnie de mon cousin, M. H. H. Keays, à Point Pelée où nous
avons collectionné des oiseaux. Presque tous les jours, pendant
notre visite, les pêcheurs se rassemblaient autour de notre feu de
camp apparemment beaucoup intéressés à nous, comme étrangers,
et à notre occupation. Après nous avoir parlé des oiseaux bizarres
qu'ils avaient vus à la pointe, la description desquels était généra-
lement trop embrouillée pour que nous puissions faire plus que
d'essayer de deviner à quelle espèce ils faisaient allusion; l'un d'entre
eux nous a questionnés concernant un oiseau qui s'était rendu à
cet endroit il y a environ quatre ans, et qui, depuis ce temps-là, y
était devenu tout à fait commun. Il nous a raconté que cet oiseau
était un excellent siffleur, et qu'une vieille dame, demeurant dans
le voisinage, en avait pris beaucoup de spécimens au trébuchet et les
avait vendus comme oiseaux de cage, se servant du premier pour attirer
les autres. Nous avons conclu, d'après sa description, que ce doit
être le cardinal {Cardinalis cardmalis) dont il parlait, et, en vérité,
le lendemain, nous en avons pris un spécimen, un jeune mâle, qui
muait. Plus tard, nous avons entendu, à deux reprises, près de
notre camp, à l'aube, le cri d'appel d'un oiseau qui, nous en sommes
convaincus, appartenait à cette espèce. Le cardinal, sans doute,
est un oiseau qui s'est rendu à Point Pelée pour y rester et il ne
pourrait choisir un endroit qui lui convienne mieux. Le cap est
couvert abondamment de cèdres rouges, et, à cause de sa proximité
du lac, le climat, en automne, reste doux plus longtemps que sur
le continent, comme il est évident, car pendant notre séjour il n'y
660 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
a pas eu de gelée, tandis qu'à notre retour, nous avons remarqué
que le blé était bien blanchi sur le continent. Cependant, il est
à espérer que la limite des migrations de cet oiseau de plumage
brillant ne sera pas restreinte, ni à la pointe, ni au bord du lac Erié
dans l'Ontario, car il agrémentera notre faune d'une manière char-
mante. Nous n'avons, dans l'intérieur, que peu de mentions se rappor-
tant aux oiseaux errants, qui, dans le voisinage de London, sont
comme suit: M. O. Poster en a tué un, au printemps de 1890, à
St-Thomas. On en a pris un autre, le 30 novembre 1896, dans un
marécage de cèdres, à un mille de London. Celui-ci est le premier
de ces oiseaux pris dans le comté de Middlesex, et cette mention
pour le comté se trouve complétée, en autant que je puis m'en assurer,
par la prise d'un deuxième oiseau, le 17 novembre 1899, à Kihvorth
par M. John Thompson. Ces deux oiseaux étaient des mâles. Le
révérend C. L. Scott mentionne que l'on en a tué un spécimen, vers
le mois d'octobre 1900, près d'Aylmer, comté de Elgin. M. F. N.
Beattie dit qu'il y en avait un autre qui a passé l'hiver de 1899,
autour de sa propriété à Guelph. Il y a d'autres mentions prove-
nant de Chatham et Rondeau se rapportant tous à des spécimens
uniques, apparemment des oiseaux errants. {J. C. Keays dans V Auk,
vol. XIX, p. 204-) Le 14 février 1901, j'ai obtenu une femelle de
cette espèce à Penetanguishene, que j'ai envoyée à M. James H.
Pleming de Toronto, vers le même temps que l'on en a pris un mâle
près de cette ville-là. {A. F. Young.) On a remarqué un mâle
de cette espèce entre le 20 et le 27 novembre 1902, sur le chemin
Rusholme, Toronto, et, en 1900, on en avait pris un autre, au mois
de février, dans la ville même. Il y a plusieurs mentions locales,
mais il n'y en a que deux qui soient datées. (/. H. Fleming.)
CCXXXIII. HABIA Reichenbach. 1850.
595. Gros-bec à poitrine rose.
Habia ludoviciana. (linn) Stejn. 1848.
On n'a remarqué le gros-bec à poitrine rose qu'une seule fois près
de Baddeck, île du Cap Breton. {Dwight.) Il n'est pas commun
aux alentours de Halifax, mais il se voit fréquemment dans le voisi-
nage de Truro et de Pictou, Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Il passe
l'été dans la Nouvelle-Ecosse, mais en petit nombre. (H. F. Tnfts.)
Il habite en été près de St-John, Nouveau-Brunswick, mais il y
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 66 1
est très rare. (Chamberlain.) On le voit à partir du mois de
mai jusqu'au mois de novembre à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick, où il couve. Le i6 août 1901 on a remarqué
une famille de ces oiseaux qui émigraient au sud. (IF. H. Moore.)
C'est un oiseau de passage commun aux alentours de Montréal
mais, évidemment, il s'en va plus au nord pour la couvaison. Je
ne l'ai remarqué ici qu'au printemps, de sorte que je conclus qu'il
revient au sud par une autre route. (Wintle.) Il est assez rare aux
alentours de Québec; on l'a pris à Beauport.( Dionne.)
Le gros-bec à poitrine rose passe l'été aux alentours d'Ottawa
en assez grand nombre. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Quelques-
uns de ces beaux oiseaux restent dans le comté de Leeds, Ontario,
pour la couvaisou. J'ai vu leur nid à deux reprises, une fois le 9
juin, dans un petit hêtre, au moment où les petits sortaient de l'œuf.
Je l'ai remarqué une autre fois, au milieu de juin; celui-ci était dans un
jeune érable à dix pieds de terre, et contenait trois œufs. Ces oiseaux
semblent être devenus tout à fait communs dans les années récentes.
Il y en a beaucoup qui couvent autour du lac Sharbot, Ontario,
ainsi que dans North Hastings. Je les ai observés se nourrissant
de punaises à pomme de terre dans le comté de Frontenac. {Rév.
C. J. Young.) Ce gros-bec passe l'été dans les districts de Parry
Sound et Muskoka, y couvant généralement dans les forêts de bois
dur de la deuxième croissance. C'est un oiseau migrateur régulier
au printemps, à Toronto, Ontario. M. Nash en fait un rapport
complet à partir du 13 juillet jusqu'à la mi-août, et, moi-même,
j'en ai pris un jeune mâle le 10 septembre 1906 (/. H. Fleming.)
Cet oiseau habite le parc Algonquin, Ontario, en été, et s'y trouve
assez rarement. (Spreadborough.) Il a été commun autrefois partout
dans le sud-ouest d'Ontario; aujourd'hui on le voit en plus grand
nombre dans le nord que dans le sud où probablement on l'a, jusqu'à
un certain point, exterminé. (W. E. Saunders.) Il passe l'été en
assez grand nombre à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 10 mai,
et s'en allant vers le ler septembre. {A. B. Klugh.) C'est un oiseau
reproducteur qui passe l'été à Penetanguishene, Ontario. {A. F.
Young.)
En été le gros-bec à poitrine rose habite le Manitoba en nombre;
il niche dans les bosquets, et couve partout dans la province, dans
des localités propices. {E. T. Selon.) Il est tout à fait commun com-
me oiseau-reproducteur à Aweme, Manitoba. (Criddle.) Il abonde
78870—43
662 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
comme oiseau-reproducteur dans toutes les parties boisées du Manito-
ba, ainsi qu'à l'ouest jusqu'à Yorkton, Saskatchewan. (Atkinson.)
Il n'y en avait qu'un spécimen à Indian|Head, Saskatchewan, le 26
mai 1892. J'en ai vu trois femelles pour la première fois, le 17 mai
1894, à Medicine-Hat, dans la même province; plus tard j'en ai re-
marqué deux mâles. Il y en a avait quelques couples qui couvaient
dans la vallée de la rivière. On en a vu quelques-uns, à la fin juin,
dans les collines Cypress. Au mois de juillet, 1895, on a pris ces oi-
seaux au creek Old Wives, et on en a vu d'autres au poste de la
montagne Wood, Saskatchewan. On en a remarqué encore d'autres
sur les îles dans la rivière St-Mary, Alberta. (Spreadborough.) On
a obtenu un spécimen de cet oiseau près de 'a Saskatchewan pendant la
première expédition qu'a fait Sir John Franklin, mais nous n'avons
pas eu la chance d'en rencontrer d'autres sur notre second
voyage. (Richardson.) On l'a remarqué pour la première fois à
Edmonton, Alberta, le 15 mai 1897. J'ai trouvé un nid dans un buis-
son d'aunes à environ dix pieds de terre. Il était très légèrement
construit, consistant simplement en quelques brindilles sur l'enfour-
chure d'une branche dans un buisson, et, en effet, je pouvais très
bien voir les œufs à travers la construction. L'oiseau-mâle était ac-
croupi sur les trois œufs dans ce nid. Le gros-bec à poitrine rose était
commun dans les bois de peupliers depuis Edmonton jusqu'à la rivière
McLeod, et au mois de juin 1903, on l'a remarqué en nombre depuis
le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace-River-Landing, 'atitude56° 15'.
(Spreadborough.) Il était commun depuis la peti ce rivière des Esclaves
en descendant l'Athabasca, jusqu'à Fort-McMurray, latitude
56° 40', et assez commun en montant la rivière Clearwater jusqu'au
portage Methye. (/. M. Macoun.) Il est rare près de Prince-
Albert, Saskatchewan, où pendant l'été, on en a vu quelques spécimens
seulement; c'est probable qu'il y couve. (Cotibeaux.)
Notes sur la reproduction. — J'étais content de trouver ce
vraiment bel oiseau couvant en abondance à Pembina dans les brous-
sailles des forêts épaisses qui bordent la rivière Rouge car, jusqu'à
ce moment-là, je n'avais jamais eu une bonne occasion d'étudier ses
habitudes. On ne l'a pas observé ailleurs le long de la route, bien que
l'on déclare qu'il se répand au nord jusque dans la région de la Sas-
katchewan. On a soigneusement préservé une belle collection de spé-
cimens de cette espèce et recueilli aussi plusieurs couvées de ses œufs.
Lorsque j'arrivai à l'endroit au commencement de juin, les oiseaux
étaient en plein ramage, et en train de s'apparier, mais on n'a pas
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 663
trouvé de nids avant le 21 du mois. Je n'ai jamais trouvé plus de
quatre œufs dans un seul nid; d'autres nids n'en contenaient
que deux ou trois. Dans tous l'incubation était déjà commencée.
Le seul nid recueilli par moi-même était construit à environ huit pieds
de terre dans un bosquet épais de jeunes arbres. Il contenait trois
œufs qui mesuraient en moyenne, un pouce de long sur trois quarts
de pouce de large. Ceux-ci étaient d'un vert mat et pâle tacheté
profusément de brun-rougeâtre. Les nids étaient comme construc-
tion, assez grossiers et volumineux, ayant, à l'extérieur, un diamètre
de six pouces, et une profondeur de quatre pouces, tandis qu'à l'inté-
rieur, ils ne mesuraient, en chaque cas, que la moitié, à cause de l'épais-
seur des côtés détachés. Ils étaient construits entièrement de tiges
minces et tortueuses, et de radicules de quelqu'arbuste grimpant,
négligemment entrelacées pour la plupart, bien que placées autour
du bord plus solidement, plus uniformément, et plus circulairement,
et ils sont parfois complétés par un peu de garniture de crin de cheval,
et parfois ils n'en ont pas. L'oiseau-mâle, à cette saison, a un chant
délicieux; la femelle, cependant, est presque silencieuse, et elle a une
forte tendance naturelle à la tranquillité. (Coues.)
Le gros-bec à poitrine rose fait son nid près d'Ottawa, à environ
dix pieds de terre dans les arbres. Ce nid consiste en petites branches
ou brindilles mises négligemment ensemble, et garnies de racines
ayant l'apparence de cheveux. On a trouvé un nid, le 6 juin 1895, con-
tenant quatre œufs ainsi qu'un autre, le 31 mai 1902, en contenant
trois. (Garneau.) Cet oiseau couve en nombre aux environs du lac
Sharbot, comté de Frontenac, Ontario. J'ai remarqué ce mois-ci,
trois nids où le sol était bas, au bord de la route. Le nid est fait, d'une
façon lâche, de brindilles etc., et garni de radicules et de fibres,
et se trouve à huit ou dix pieds de terre. Les œufs étaient pondus dans
la première semaine de juin. {Rév. C. J. Young.) Le nid de ce gros-
bec, recueilli à Ottawa, se trouvait dans un buisson bas,à quelques pieds
de terre. Il état grossier et volumineux et fait de tiges de gra-
minées et de grosses radicules, et garni de quelques crins de cheval
et d'autres radicules fines. Les œufs, au nombre de trois, étaient d'un
vert pâle tacheté de brun-rougeâtre. {G. R. White.)
596. Gros-bec à tête noire.
Habia melanocephala (Swains) Stejn. 1884.
Le 16 juin 1905, j'ai recueilli un mâle de cette espèce ainsi qu'un
nid, contenant trois œufs frais, près du Maple creek, Saskatchewan.
78870— 43I
664 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le docteur Bishop en a remarqué un autre couple, le 15 juillet 1906,
au même ruisseau. Ce dernier monsieur et M. le docteur Dwight
ont pris un couple de ces oiseaux ainsi que deux œufs, le ii du mois,
Mackay creek. {A. C. Bent). En 1903 et en 1906, pendant le
mois de juin, on en a pris un ou deux spécimens, et vu et entendu
d'autres près de la rivière High, Alberta. {W. E. Saunders) . Ce
gros-bec est assez commun à travers la Colombie-Britannique jus-
qu'à la côte. Le 26 mai 1890 on l'a entendu dans les bois à Revel-
stoke, dans cette province; et au mois de juin de la même année, il
couvait, encore dans cette province, à Robson dans la vallée Pass
creek. On en a tué une femelle le 31 mai. Pendant l'été de 1902
je n'en ai remarqué qu'un seul couple, qui couvait, près de Trail.
Cet oiseau ne se voit qu'en petit nombre à Spence Bridge, Colombie-
Britannique. On l'a remarqué à Hastings et à Agassiz dans la vallée
du Fraser où, au mois de mai 1889, il se trouvait en assez grand
nornbre. Il abondait à Chilliwack au printemps de 1901 ; plus tard
on en a observé quelques spécimens dans la propriété McGuire, à
quelques milles en montant la rivière. Le 24 juin 1905 on a remarqué
un spécimen de cet oiseau à environ 14 milles au sud de Hope,
Colombie-Britannique, ainsi que plusieurs autres, en 1906, le long de
la rivière Chilliwack. {Spreadhorough) . Ce gros-bec passe l'été en
nombre à Victoria et à Comox sur l'île de Vancouver. Le 21 mai
1887 on a recueilli des nids, trouvés dans les branches de Pyrus rivularis,
au lac Lost, près de Victoria; on a trouvé un autre nid dans Prunus
emarginata)) à Nanaimo. {Macoun). En été cet oiseau habite la
région de la côte; il arrive vers le ler mai et y couve. {Streator). Il
passe l'été à l'est et à l'ouest de la chaîne du littoral. (Fannin). Il
habite Chilliwack en été et s'y trouve commun. (Brooks). Le 14
mai 1897 il couvait à Agassiz, Colombie-Britannique. (E. F. G. White)
CCXXXIV. GUIRACA Swainson. 1827.
597. Gros-bec bleu.
Guiraca cœrulea (Linn) Swains. 1827.
On a tué un spécimen du gros-bec bleu à Four-mile House, près
d'Halifax, Nouvelle-Ecosse. (Downs). Le 7 mai 1862 M. Peverley,
aine, a remarqué les deux sexes de cet oiseau à Mille Vaches, St-Lau-
rent inférieur, province de Québec: ils étaient dans le même arbre
en compagnie du petit pinson indigo. {Couper dans Can. Nat., vol.
VII.,186£).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 665
CCXXXV. CYANOSPIZA Baird. 1858.
598. Pinson indigo.
Cyanospiza cyanea (Linn) Baird. 1558.
Le pinson indigo est apparemment rare à St. John, Nouveau-
Brunswick, mais on dit qu'il est commun dans l'ouest de la Nouvelle-
Ecosse. {Chamberlain). Je n'en ai vu qu'un couple à Scotch Lake,
comté d'York, Nouveau-Brunswick, cela était en juin 1900. {W. H.
Moore). On a pris cet oiseau à Charlesbourg, près de Québec; il est
assez rare dans les environs de cette dernière ville. {Dionne) Il passe
l'été en grand nombre dans le district de Montréal et couve dans le
parc Mont-Royal. Je l'ai observé là à partir du 11 mai jusqu'au 13
août, et j'ai trouvé son nid contenant des oeufs depuis le 18 juin jus-
qu'au 13 juillet. (Wintîe).
En été le pinson indigo habite aux alentours d'Ottawa en assez grand
nombre. (Ottawa Naturalist, vol. V). Il passe l'été en nombre dans les
comtés de Leeds et Renfrew où il construit son nid dans un framboisier,
généralement vers la mi-juin. {Rév. C. J. Young). C'est un oiseau
qui, en été, habite les districts de Parry Sound et Muskoka en assez
grand nombre. Il y arrive plus tard que la plupart des autres espèces.
Il se trouve régulièrement à Toronto, Ontario, pendant l'été, bien
qu'il n'y soit pas très commun. (/. H. Fleming). Il passe l'été en
nombre à Guelph, Ontario. {A. B. Klugh). Ce pinson est commun
dans tous les endroits propices, dans les extrémités ouest, et nord de
la péninsule ouest d'Ontario. (W. E. Saunders). Il est quelquefois de
passage et rare à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young). J'ai
été très surpris, le 30 juillet 1907, de trouver un couple de pinsons in-
digo en train de couver dans les broussailles épaisses du noisetier et du
framboisier à environ 15 milles à l'ouest de Portage-la-Prairie, Mani-
toba. C'est la seule mention que j'aie de la présence de cet oiseau
dans le Manitoba. {Atkinson) .
Notes sur la reproduction. — Les nids, recueillis à Ottawa, ont été
trouvés dans des buissons bas; ils étaient gros, relativement à la taille
de l'oiseau. Ils se composent d'herbe, de feuilles, et de tiges de gra-
minées, et sont garnis d'herbe fine. Les oeufs, au nombre de quatre
ou cinq, sont d'un blanc nuancé de bleu; quelques-uns sont tachetés
de brun rougeâtre. (G. R. White). Cet oiseau couve parfois à
Ottawa, mais plus souvent à Montréal, au mois de juin, ainsi qu'au lac
666 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Nominigue, à loo milles au nord d'Ottawa, en juillet. Son nid se
trouve sur une fourchu re dans un buisson, à deux ou trois pieds de
terre, et se compose de feuilles sèches, garnies d'herbe fine ou de crins.
La couvée se compose de trois ou quatre œufs d'un bleu-pâle. {Gar-
neau).
599. Pinson lazulî.
Cyanospiza amœna (Say) Baird. 1858
On a remarqué cet oiseau dans la vallée de la rivière Bow, depuis les
contreforts à Morley, en montant jusqu'à Banff dans les Montagnes
Rocheuses; il ne s'y trouvait pas nombreux, pendant l'été de 1891,
bien qu'on l'ait vu à de nombreuses reprises. Aux mois de juin et juillet
1902, il état commun à Trail sur la rivière Columbia, ainsi que dans les
buissons bas sur les pentes des collines à Cascade. On en a remarqué
trois spécimens, le 28 mai 1905, au lac Osoyoos, Colombie-Britannique,
et il y avait de nombreux autres le long de la route depuis, Osoyoos
jusqu'à Princeton. On a trouvé cet oiseau en abondance, au mois de
juin 1889, à Kamloops et à Spence Bridge, Colombie-Britannique; le
13 mai de la même année, on en a observé deux couples à Agassiz. Le
23 mai 1 901 on en a vu un spécimen à Chilliwack, Colombie-Britan-
nique, ainsi qu'un autre au même endroit en 1906. J'en ai tué
une femelle, le 23 juin 1893, à Comox, île de Vancouver; c'est le seul
spécimen que l'on ait vu. Le 15 mai 1887 on en a remarqué un spécimen
au bord d'un lac près de Victoria, île de Vancouver. (Spreadborough) .
Ce bel oiseau abonde entre la chaîne côtière et les Montagnes
Rocheuses, mais il ne se répand pas plus au nord que la rivière Bona-
parte qui se trouve elle même au nord d'Ashcroft, dans la Colombie-
Britannique. (Rhoads).
CCXXXVL SPÏZA Bonaparte.' 1824.
604. DickcisseL
Spiza americana (Gmel) Ridgw. 1880.
Depuis l'invasion, en 1895, de cet oiseau dans l'est et le centre
d'Ontario, rapportée dans V'Ottawa Naturalist" de cette année là,
on ne l'a plus revu près de London. C'est, cependant, un oiseau-
reproducteur régulier et commun dans l'ouest, partout dans la région
au sud du lac St-Clair, mais il devient moins nombreux et se voit plus
au sud à mesure que l'on poursuit son chemin à l'est. Les trois
CAALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 66/
seuls nids observés et mentionnés jusqu'à présent dans l'Ontario, ont
été tous trouvés par terre, bien que, souvent, ils se voient à des éléva-
tions plus hautes dans les régions où il y a des prairies. Les quatre ou
cinq œufs bleus ressemblent, d'une manière frappante, à ceux du
rouge-gorge bleu. (W. E. Saiinders). M. Saunders écrit, que depuis
la publication de la première édition de ce catalogue, cet oiseau
est apparemment disparu de l'ouest d'Ontario, et que l'on n'a reçu
aucun renseignement positif relativement à sa présence dans ces
parties pendant les années récentes, bien que l'on ait examiné avec
soin ses lieux habituels. (Macoun). Le 14 juin 1897, pendant que
je m'occupais à recueillir des espèces de toutes sortes près de la
grande fondrière à Portage la Prairie, Manitoba, un oiseau étrange
s'est levé de l'herbe et s'est abattu sur un poteau de clôture; je l'ai
pris immédiatement, et j'ai été beaucoup étonné de voir que j'avais
recueilli un beau mâle du pinson à gorge noire; je n'en ai pas vu
d'autres. (Atkinson). Le 12 septembre 1902, on a pris un spécimen
de cette espèce sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier).
CCXXXVIL CALAMOSPIZA— Bonaparte. 1858.
605. Bruant de neige.
Calamospiza melanocorys Stein. 1885.
L'absence apparente de cet oiseau dans la région de la rivière Rouge
en contraste avec son abondance sur le Missouri est l'une des fortes
preuves de la différence dans la faune de ces deux cours d'eaux. Il
abonde comme oiseau-caractéristique de la région de broussailles de
sauge du Missouri supérieur, se répandant depuis cette partie du
pays à travers la région de la rivière Mille jusqu'aux Montagnes
Rocheuses. Il est assez tardif comme oiseau-reproducteur à moins
que les œufs, trouvés le 9 et 21 juillet, ne fussent ceux de la deuxième
couvée. Semblable au rouge-gorge bleu, cet oiseau pond quatre ou
cinq œufs et, ordinairement, ils ne sont pas tachetés, bien que parfois
ils sont pointillés çà et là. Dans un des nids que l'on a recueillis, il y
avait deux œufs appartenant à l'étourneau ordinaire. Le nid est
enfoncé dans le sol de manière que le bord se trouve de niveau avec
la surface; il est construit d'herbe et de petites pailles, et
garni des mêmes matériaux en plus fins. {Coues). Cet oiseau est
rare, au printemps, à Aweme, Manitoba. (Criddle). Il est probable
qu'en été il habite le sud-ouest du Manitoba. {E. T. Selon). On ne
668 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
l'a pas noté du tout en 1905, à l'exception d'une mention, celle d'une
femelle, dont on se doute de l'authenticité. Il était très commun, en
1906, sur les prairies et dans les côtes au nord de Maple creek,
ainsi qu'autour du lac Crâne, Saskatchewan. (A. C. Bent). On
le voit, de temps en temps, à l'est du lac Crâne, mais dans son voi-
sinage, il était tout à fait commun et couvait à la fin juin 1894. Son
nid se trouvait toujours par terre à l'abri d'un buisson de sauge {Arte-
misia cana) , de la même manière que dans toutes les parties de la région
des prairies où on l'a trouvé. En 1 895 cet oiseau a été remarqué en assez
grand nombre sur les plaines de sauge au lac 12 Mile, près de la mon-
tagne Wood, Saskatchewan. Il était encore nombreux et couvait à
l'abri des broussailles de sauge, dans les plaines couvertes de la même
plante, à cinquante milles plus à l'ouest sur la rivière des Français. On
l'a encore noté au poste East End dans les collines Cypress, Saskat-
chewan, ainsi qu'au creek Farwell, et, finalement, on en a remarqué
une bande de plus d'une trentaine au Sucker creek, à l'extrémité
ouest des coU'nes Cypress. Il nichait toujours dans les broussailles
de sauge et habitait par colonies. Au mois de mai 1891, on en a tué un
spécimen à Banfï dans les Montagnes Rocheuses. J'en ai vu un autre
au «ranch » Thurston, près de la rivière Chilliwack, Colombie-Britan-
nique, le 2 août 1906. (Spreadborough) . Je n'ai jamais observé cet
oiseau dans le Manitoba, mais il n'est pas du tout rare dans le sud-
ouest de la Saskatchewan et dans l'Alberta. J'ai trouvé son nid au
lac Rush, ainsi qu'au lac Crâne, Saskatchewan; celui-ci, dans lequel
il pond quatre œufs d'un bleu pâle, se trouve dans l'herbe. Cette
espèce et le plectrophane de McCown sont deux des chanteurs les
plus mélodieux de la prairie. (W. Raine).
Famille XLIV. TANAGRID^. Tangaras.
CCXXXVIII. PIRANGA Vieillot. 1807.
607. Tangara de la Louisiane.
Piranga ludoviciana (Wils) Richardsox. 1837.
Ce tangara se voit à Fort Chipweyan, au lac Athabasca, Alberta.
(Ridgway). Il abonde à Athabasca Landing, à 90 milles au nord
d'Edmonton, ainsi qu'en montant l'Athabasca jusqu'à la petite rivière
des Esclave^. On en a remarqué quelques-uns en descendant l'Atha-
basca jusqu'à Fort McMurray, latitude 56° 40'. (/. M. Macoun). Au
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 669
mois de juin 1903 on en a vus en nombre depuis l'embouchure de la pe-
tite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude 56° 15'.
On en a remarqués pour la première fois, le 8 mai 1897, à Edmonton,
Alberta. A partir de cette date ils sont devenus communs et ont bien-
tôt commencé à couver. Au mois de juin 1898, ils étaient communs
depuis Edmonton jusqu'au col Yellowhead; on les a vus en nombre
dans les contreforts depuis Calgary jusqu'au col Crowsnest.
Ces oiseaux n'étaient pas très communs à Banfï en 1891, mais ils
couvaient dans la vallée de la rivière Bow depuis le «Gap » en allant
dans l'intérieur. On les trouve partout dans les montagnes, mais ils
semblent abonder davantage dans la vallée de la Columbia, et à l'est,
et à l'ouest des Selkirks. On les a observés en grand nombre à
Revelstoke, au parc Deer, et à Robson, dans la vallée de la Colombia.
En 1904 et 1905 ils étaient communs le long de la frontière, depuis
Elko, Colombie-Britannique, en allant à l'ouest jusqu'au lac Chilli-
wack où, apparemment, ils couvaient dans les graiids arbres, car on
n'a pas recueilli de nids, bien qu'on a observé de nombreux oiseaux.
On les a pris aussi dans la chaîne Gold, à l'ouest du passage Eagle. En
1889, on les a remarqués de temps en temps, dans les bois à Spence
Bridge, et à Kamloops, ainsi qu'à Agassiz et à Westminster Junction;
ils abondent à Chilliwack. En 1901 on en a vu quelques-uns à la
ferme McGuire, ainsi que deux autres sur la frontière à Huntingdon.
Ces oiseaux passent l'été en nombre d'un bout à l'autre de l'île de
Vancouver. (Spreadborough). En été ce tangara abonde partout.
(Streator). Il passe l'été en grand nombre dans toutes les parties de
la province, et il couve sur l'île de Vancouver ainsi que sur le conti-
ment. {Fannin). En été il habite Chilliwack où il est com-
mun. (Brooks). Il se voit en assez grand nombre et se répand, en
égales proportions partout le long des côtes, ainsi que sur la terre
ferme et les îles de la Colombie- Britannique. (Rhoads)
Notes sur la reproduction. — Nous avons, M. Dippie et moi
re(;u de Red Deer, Alberta, des œufs ainsi que des peaux de
cet oiseau. Le 3 juin 1898, M. Wenman a trouvé un nid au bord de
la rivière Red Deer; il contenait quatre œufs et était construit à
cinq pieds de terre dans un peuplier. (W. Raine).
608. Tangara écarlate.
Piranga erythromelas. Vieill. 18 19.
Quelques spécimens du tangara écarlate se rendent, au printemps,
dans la Nouvelle- Ecosse. (Downs). Cet oiseau se voit en très
670 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
petit nombre, pendant l'été, dans la vallée de l'Annapolis, Nouvelle-
Ecosse, {H. F. Tufts). Il passe l'été en très petit nombre dans le
Nouveau-Brunswick ; on l'a pris aux Grand Falls de la rivière St.
John. {Chamberlain) . Il se trouve rare en été à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). En été il ne se rend
aux alentours de Québec qu'en petit nombre; on en a pris à Lorette.
(Dionne). C'est un oiseau de passage à Montréal, bien qu'il se trouve
commun aux alentours; je ne l'ai pas remarqué en automne. {Win-
tlé).
Le tan gara écarlate passe l'été en assez grand nombre à Ottawa.
{Ottawa Naturalist, vol. V. ). Il est décidément plus nombreux à
Ottawa qu'autrefois. {Rév. G. Eifrig). Ce bel oiseau couve, de temps
en temps, près de Lansdowne, Ontario, et, je suppose, dans le comté
de Renfrew aussi, où je l'ai remarqué en été. J'ai trouvé son nid
une fois au mois de juin 1899; celui-ci se trouvait dans un érable
buissonneux de la deuxième crue, à environ sept pieds de terre, et à
une petite distance de la station du Grand Tronc à Lansdowne.
{Rév. C. J. Young). Il passe l'été en nombre dans les districts de
Parry Sound et Muskoka; y couvant dans les forêts de bois dur.
C'est un oiseau-migrateur régulier à Toronto, Ontario, et, parfois,
il s'y trouve commun. (/. H. Fleming). Il se voit en assez grand
nombre, pendant l'été, dans le parc Algonquin, Ontario. {Spread-
horoiigh). Il passe l'été et se trouve commun dans les comtés de
Middlesex et North Bruce. Ontario. {W. E. Saunders). En été il
habite Guelph, Ontario, en assez grand nombre, y arrivant vers le 12
mai, et s'en allant vers le 15 septembre. {A. B. Klngli). C'est un
oiseau-reproducteur commun, pendant l'été, à Penetanguishene
Ontario. {A. F. Young). Il se voit en assez grand nombre dans l'est
du Manitoba; on sait qu'il couve aux bords de l'extrémité sud du
lac Winnipeg. On l'a observé aussi loin à l'ouest que Qu'Appelle
dans le sud-est de la Saskatchewan. {E. T. Seton). C'est un oiseau-
migrateur régulier à Portage de Prairie, Manitoba, bien qu'il n'y
soit pas commun. {Atkinson).
Notes sur la reiroduction. — Le tangara écarlate fait son nid
à Ottawa sur une branche d'arbre horizontale. Ce nid est assez
gros et se compose de brindilles, de fibres et de radicules, le tout
garni d'herbe fine. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'un bleu-
verdâtre mat, tacheté de lilas et de brun. {G. R. White) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 67 1
610. Tangara vermillon.
Piranga rubra (Linn). Vieill. 1807.
On a pris un ou deux spécimens de cette espèce au printemps dans
la Nouvelle-Ecosse. (Doums). Le tangara vermillon se voit sur
l'île de Grand Manan; on en a pris un spécimen au mois de mai
1881. {Batchelder). C'est un oiseau de passage rare dans le district
de Montréal. M. Kuetzing dit que l'on en a tué huit spécimens sur
l'île de Montréal. Je crois que j'en ai vu un autre, le 25 mai 1885, à
St. Bruno, mais celui-ci est disparu trop vite pour que j'aie pu m'assu-
rer à quelle espèce il appartenait. {Wintlé). Au mois de mai 1890
on en a pris un spécimen à Scarboro Heights, Ontario. {S. Herring.)
Après avoir cherché cet oiseau pendant de nombreuses années, M.
Mcllwraith en a obtenu un spécimen, au mois de mai 1885, près
d'Hamilton. (Voir «Birds of Ontario», p. 335.) On en a remarqué
quelques spécimens à Listowel, comté de Perth, Ontario, au printemps
de 1892. {W. L. Kells dans ((Transaction de r Institut canadien.
vol. III. p. 70). N'ayant vu aucun des spécimens auxquels on fait
allusion ci-dessus, l'on ne peut attester l'authenticité de ces rapports
à l'exception de celui qui se rapporte au spécimen pris par M. Herring
à Scarboro Heights près de Toronto, qui est actuellement au musée
national d'Ottawa.
Famille XLV. HIRONDINID.^. Hirondelles.
CCXXXIX. PROGNE Boie. 1826.
611. Hirondelle pourprée.
Progne subis (Linn). Baird. 1865.
L'hirondelle pourprée se voit en très petit nombre dans Terre-
neuve; on n'en a tué qu'un seul spécimen au port Daniel. (Reeks)
Quelques individus ont été remarqués au printemps à Halifax, mais
elles étaient plus communes à Windsor, Nouvelle-Ecosse. On en a
vu beaucoup à ce dernier endroit, ainsi qu'à Truro dans la même
province. (Downs). On en a observé une, au mois d'août, dans le
voisinage de Windsor, Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts). Au prin-
temps de 1901 cette espèce était commune à Truro ainsi qu'à Amherst
Nouvelle-Ecosse. (C. R. Harte). Quelques couples de ces oiseaux
couvaient, en juin 1888, à la pointe Brackley, île du Prince Edouard.
672 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
{Macoun). Cette hirondelle passe l'été en petit nombre à St. John,
Nouveau-Brunswick, mais elle est tout à fait commune à Hampton et
à Westfield. (Chamberlain) . En été elle habite Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick, s'y trouvant en assez grand nombre.
{W. H. Moore). On l'a observée à Point du Chêne, Nouveau-Bruns-
wick où il y en avait une colonie qui occupait une volière de martinets
dans le village {Brewster). Pendant l'été, elle habite en nombre aux
alentours de Québec. (Dionne). Elle passe l'été et se trouve com-
mune à Montréal, y couvant dans la ville. (Wintle). On en a observé
un spécimen, au mois d'août, dans le voisinage de Windsor, Nouvelle-
Ecosse. (H. F. Tufts).
L'hirondelle pourprée passe l'été en nombre à Ottawa. {Ottawa
Naturalist, Vol. V). Cet oiseau se prête volontiers à couver dans
des volières placées contre une maison ainsi que sous les gouttières
des bâtiments, et en d'autres endroits semblables. Il est commun
dans 'es comtés de Leeds, Lanark et Renfrew, mais il semble diminuer
en nombre. {Rév. C J. Young). On voit cette espèce régulière-
ment pendant l'été à Toronto, elle y est un oiseau local qui devient
moins nombreux. M. Taverner dit qu'elle devient de plus en plus
commune à Bracebridge, ainsi que dans les parties peuplées du
Muskoka. (/. H. Fleming). Quelques spécimens de cette hiron-
delle couvent dans les villes, ainsi qu'un couple par-ci, par-là dans
certains des villages aux alentours de Guelph. Elle arrive vers le
10 mai, et s'en va vers le ler août. {A. B. Klugh). Cette espèce
passe l'été en nombre à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young).
En été elle n'habite le Manitoba qu'en petit nombre, y couvant
par couples mais rarement en nombre; on en a pris des spécimens en
trains de couver au lac Manitoba. {E. T. Selon). J'ai été un
peu surpris de trouver des martinets couvant à la montagne Turtle,
sur le 49ième parallèle, ne les ayant pas observés à Pembina. (Coues) .
On a remarqué l'hirondelle pourprée à Indian Head, Saskatchewan,
pour la première fois, le 24 mai 1892; elle y est bientôt devenue
assez commune et y est restée, couvant dans des arbres creux. Les
premiers spécimens de cet oiseau sont arrivés à Medicine Hat, Sas-
katchewan, le 16 mai 1894; ils y couvaient dans des vieux arbres
situés dans la vallée de la rivière. J'ai remarqué deux hirondelles
pourprées à la traversée de la rivière McLeod, au nord d'Edmonton,
le 19 juin 1898. On en a obsers^é d'autres en assez grand nombre dans
les rues de Victoria, île de Vancouver, elles y ont été remarquées
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 673
premièrement le 28 mai 1887, et deuxièmement le 8 mai 1893. Au
mois de juin 1903, j 'en ai observé plusieurs autres dans les bois effeuillés
au nord de la rivière de la Paix, près de la rivière White Head, lati-
tude 56° 20'. (SpreadborougJi) . Cette espèce se trouve en assez grand
nombre, mais elle se confine aux endroits près de Prince Albert, Sas-
katchewan; on la remarque en train de couver tous les ans en grand
nombre dans les arbres desséchées d'un bosquet de saules et de peu-
pliers au milieu des marais. (Coubeaux). On n'en a pris qu'un spé-
cimen, un mâle, à Victoria. Il est difiîcile de déterminer à laquelle
des deux espèces il appartient, celle de l'est, ou celle de l'ouest.
(Rhoads). Cet oiseau est commun dans le voisinage de Vancouver,
Colombie Britannique, et, en 1894, il y couvait en bandes. (E.
F. G. White).
Notes sur la reproduction. — -Le 29 juin 1886, j'ai remarqué
cette espèce dans la ville; elle nichait dans une volière située
sur le sommet d'une perche placée sur un hangar derrière la phar-
macie St-Joseph, No. 2241 rue Notre Dame, où l'on dit qu'elle couve,
à deux réprises, tous les ans, en avril et juin. Je n'ai pas remar-
qué si l'hirondelle pourprée couve dans un autre endroit à l'inté-
rieur de la ville, mais j'ose dire qu'elle le fait en d'autres cours
lorsqu'elle y trouve des conditions qui lui conviennent pour la cou-
vaison. (Wintle). Cette espèce construit son nid, à Ottawa, dans
des trous d'arbres ou dans des volières. Ce nid se compose
de foin, de paille, de morceaux de ficelle, et de papier, le tout garni
de plumes. Les oeufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d'un
blanc pur luisant. (G. R. l]^iite). Cette hirondelle couve partout
dans le centre et l'ouest d'Ontario, y faisant son nid dans des trous,
au-dessous des gouttières. Dans le voisinage de Yorkton elle le cons-
truit dans des trous dans les arbres, comme le fait l'hirondelle bicolore,
Le 1er juin 1 901, j'ai trouvé un spécimen de cette espèce en train de
couver cinq oeufs dans un trous d'une vieille souche à cinq pieds de
terre. L'oiseau m'a laissé le soulever du nid et, l'ayant lancé en l'air,
il s'est envolé, le lendemain je l'ai trouvé de nouveau assis sur ses
oeufs. Plus tard j'ai trouvé d'autres nids autour du lac Crescent.
{W. Raine).
674 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
CCXL. PETROCHELIDON Cabanis. 1850.
612. Hirondelle à front blanc.
Peirochelidon lunifrons (Say) Cassin. 1853.
L'hirondelle à front blanc est un oiseau-migrateur rare, en été,
dans Terreneuve. (Reeks). Elle passe l'été en nombre à Halifax,
Nouvel'e-Ecosse. (Downs). Elle est commune dans la Nouvelle-
Ecosse à partir du 10 mai jusqu'au ler septembre. {H. F. Tufis).
On en a vu de nombreux spécimens à Sydney^ île du Cap Breton
où ils couvaient. (C R. Harle). Au mois de juillet 1898, cette
espèce abondait dans certaines localités, surtout à Margaree, île du
Cap Breton, et, en juillet 1888, elle était assez commune à la pointe
Bracldey où elle volait au-dessus des marais. {Macoun). EHe est
assez commune sur l'île du Prince Edouard où elle se répand loca-
lement, y nichant par colonies au-dessous des larmiers des granges
et des maisons. (Dwighl). En été elle habite en abondance les
villes et la campagne dans le Nouveau-Brunswick. (Chamberlain).
Elle passe l'été à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
(W. H. Moore). J'ai trouvé une petite colonie de ces oiseaux en train
de nicher à l'abri du larmier d'un hangar à Port Hawkesbury, île
du Cap Breton. (Brewsier). Cette espèce passe l'été en nombre
aux alentours de Québec; on en a prise à Beauport. (Dionne).
En été elle habite Montréal, où elle se trouve commune, et couve
sur l'île de Montréal; on l'a observée à partir du 19 avril jusqu'au
4 septembre en 1893. (Winlle).
L'hirondelle, à front blanc passe l'été par bandes à Ottawa.
{Ottawa Naturalist, Vol. V). Elle est très commune dans toutes les
parties de l'est d'Ontario. {Rév. C. J. Yoiing). Elle habite Toronto,
Ontario, régulièrement pendant l'été. (/. H. Fleming). Elle abon-
dait autrefois aux alentours de London, Ontario, mais aujourd'hui
elle est devenue moins nombreuse, et on ne la voit que sur très
peu de fermes, bien que, lorsqu'elle est abritée, on en trouve encore
jusqu'à cinquante couples dans une seule grange. {W. E. Saunders).
Cet oiseau couve par grandes colonies dans quelques granges au
voisinage de Guelph, Ontario, y arrivant vers le 15 mai et s'en allant
vers le 17 août. {A. B. Klugh). Il abonde pendant l'été à Pene-
tanguishene, Ontario. {A. F. Young).
L'hirondelle à front blanc est la plus nombreuse, la plus générale-
ment répandue, et la plus caractéristique de toutes les espèces de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 675
famille des hirondelles trouvées par toute la région le long du 49me
,._-parallèle depuis Pembina jusqu'aux Montagnes Rocheuses. La sai-
son de la ponte dans cette latitude est à son plus fort pendant la deux-
ième et la troisième semaine de juin. (Coues.) Cette espèce passe
l'été en très grande abondance dans le Manitoba. En 1882 elle cou-
vait en bien grand nombre à Brandon, à Fort-Ellice, et au lac Shoal,
ayant à ces endroits, construit son nid au-dessous des larmiers et des
pignons des granges et des maisons. Elle nichait par grandes colo-
nies dans les précipices dominant les bords du grand lac des Esclaves et
du lac Artillery. (E. T. Selon.) Elle est rare à Aweme, Manitoba, mais
on la remarque en grand nombre nichant sur les bords de la rivière
Souris. (Criddle.) Elle abonde comme oiseau-reproducteur partout
dans l'ouest. On en trouve des colonies particulièrement intéressantes
le long de la rivière Assiniboine à travers les collines de sable à Car-
berry où des centaines de nids, formant des masses compactes, et cou-
vrant une étendue de plusieurs mètres carrés, sont construits contre
les hauts bords escarpés. {Atkinsoji.)
On a remarqué cette espèce à Indian-Head, Saskatchewan, pour la
première fois, le 24 mai 1892; elle est bientôt devenue commune et
couvait en grand nombre dans des endroits propices. Elle s'est rendue
à Medicine-Hat, dans la même province, le 22 mai 1894, et a commencé
immédiatement à construire de nouveaux nids et à réparer les anciens.
Plus tard on l'a trouvée en train de couver au-dessous des gouttières
de tous les réserv^oirs le long de la voie du chemin de fer Canadien du
Pacifique entre Medicine-Hat et Moose-Jaw. Elle abondait surtout au
lac Crâne, y construisant ses nids par centaines au-dessous des larmiers
des fermes, et quel que fût le nombre de fois que les nids fussent
détruits ils étaient toujours remplacés par d'autres. On a remarqué
cette espèce, en 1895, depuis les lacs Old-Wives, à travers toute la ré-
gion de la prairie du sud de la Saskatchewan en passant par la mon-
tagne Wood, la rivière des Français et les collines Cypress. Elle abon-
dait dans l'Alberta, le long de la rivière Milk, où elle couvait par grandes
bandes, ainsi que le long des creeks Spur, Sage et Many-Berries.
C'est un oiseau qui se trouve par bandes dans la vallée de la rivière
Bow, presque jusqu'à Banff dans les Montagnes Rocheuses. En 1903
cette hirondelle abondait le long de la rivière Peace, Alberta; on l'a
remarquée pour la première fois, le 13 mai 1897, à Edmonton dans la
même province; elle y était commune au 21 du mois et faisait des nids
par centaines dans cette ville. J'ai remarqué quelques spécimens de
6/6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
cette espèce en train de nicher dans les bords escarpés de la rivière
entre Edmonton et la rivière Athabasca au mois de juin 1898.
{Spreadborough.) On a noté un grand nombre de nids abandonnés
entre Athabasca Landing et la petite rivière des Esclaves, Alberta, mais
on n'a pas vu d'oiseaux ; il est bien probable que nous y sommes arrivés
trop de bonne heure dans la saison. (/. M. Macoun.) On a remarqué
ces oiseaux pour la première fois le 30 mai 1900; ils se trouvaient en
ce moment très nombreux et construisaient leurs nids dans la ville
de Prince-Albert, Saskatchewan. (Coubeatcx.)
Cette espèce a été découverte près des Montagnes Rocheuses par
M. le commandant Long en 1820, et, dans la même année, par des
membres de l'expédition polaire de Sir John Franklin, pendant le
voyage entre Cumberland-House et Fort-Enterprise, ainsi que sur les
bords du lac Point, latitude 65° où, l'année suivante, on en a signalé
les premiers spécimens le 12 juin. On voit souvent un tas de nids
sur les «Barren Grounds», et on les remarque en assez grand nombre
tout le long de la grande rivière des Esclaves et du Mackenzie. (Ric-
hardson.) Cet oiseau se voit en nombre sur le Mackenzie, en allant au
nord, jusqu'à la rivière au Rat. {Ross.) En 1856 cette espèce a construit
pour la première fois, environ cent cinquante nids à Fort Good-Hope
sur le Mackenzie. En 1866 on en a remarqué un individu en train
d'examiner les larmiers des m-aisons à Fort-Anderson, mais elle n'y
est pas restée; cependant l'espèce couve, en grand nombre, le long
des rivières Lockhart et Anderson. (Macfarlane.) Elle est commune
dans la Colombie-Britannique. (Lord.) On la voit par bandes dans
l'intérieur où elle couve. (Streator.) Elle couve sur les bâtiments des
fermes au lac Osoyoos, Colombie-Britannique. {Spreadborough.)
Je n'ai trouvé cet oiseau qu'à l'est de la chaîne Côtière, où, dans
certaines localités le long du chemin de Cariboo, il se voit en très grand
nombre. {Fannin.) Cette hirondelle est rare à Chilliwack; il se peut
qu'elle couve dans le voisinage. {Brooks.) Elle abonde à l'est de
la chaîne Côtière dans la Colombie-Britannique. {Rhoads.)
Cet oiseau, à cause de ses habitudes pendant la couvaison, ne
peut pas habiter la côte de la mer arctique. On l'a pris à Nulato,
et il a l'air d'être commun aux postes commerciaux le long du Yukon.
{Nelson.) On a remarqué cette espèce en nombre à Log-Cabin, le
15 juin, J'en ai vu quelques spécimens, le 29 juin à Cariboo-Crossing
latitude 60°; il se peut qu'ils appartenaient à une petite colonie qui
couvaient sur les falaises d'une petite île dans le lac Tagish. La
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 677
fois suivante que nous avons observé cette espèce était le 19 juillet
près de la rivière Hootalingua, et, à partir de cet endroit jusqu'à
Dawson, latitude 64° 15', nous l'avons souvent vue par bandes de
divers nombres, la plus grande étant celle près de la rivière White.
Les nids étaient attachés aux précipices bordant la rivière, sauf à
Fort-Selkirk où elle couvait au-dessous des larmiers des maisons.
(Bishop.)
Notes sur la reproduction. — -Le nid de l'hirondelle à front
blanc est construit de boue et, quant à sa forme, ressemble à une bou-
teille renversée; il est garni de plumes, d'herbe, de feuilles, de
ficelle et de morceaux de chiffon. Les œufs, au nombre de quatre,
sont d'un blanc tacheté de brun rougeâtre. (G. R. White.) Les
oiseaux étaient communs, le 5 juin, à Amherst, Nouvelle-Ecosse, et
au-dessous de la station d'énergie hydraulique du canal de Chignecto
il y avait des restes de nombreux nids abandonnés, mais il n'y en
avait pas de nouveaux. Le gardien a dit que ces oiseaux couvent
très irrégulièrement; certaines années ils se reproduisent en grand
nombre, et d'autres années, pas du tout. Il n'y avait pas de nids sous
les larmiers des granges. (C R. Harte.) Cette espèce construit avec de
la boue un nid abrité et garni de plumes et d'herbe, et qui est attaché
au mur extérieur de granges et de hangars juste au-dessous du toit.
On a recueilli de ses nids à Ottawa ainsi qu'au lac Nominingue à 100
milles au nord de cette ville. Elle pond ses œufs habituellement deux
fois dans la saison, en mai et en juillet. (Garneau.)
CCXLL HIRUNDO Lixn. 1758.
613. Hirondelle des granges.
Hirundo erylhrogaster . bodd. 1783.
On sait que deux spécimens de cette espèce ont été pris dans le
Groenland, l'un vers 1830 à Fiskenses, et l'autre à Nenortalik.
{Arct Man.) L'hirondelle des granges couve à la tête du goulet
Hamilton, sur la rivière Northwest, Labrador. {Packard.) Elle
passe l'été en petit nombre à Cow Head, Terreneuve. (Reeks.)
En été elle habite et se trouve commune partout dans la Nouvelle-
Ecosse. {Downs, Tufis.) En 1902 on en a remarqué deux spécimens
le 30 avril, ainsi qu'un autre le 16 septembre sur l'île Sable, Nouvelle-
Ecosse. On a vu cette espèce en grand nombre le 8 juin, le 22 mai,
et le 20 août en 1904; en 1905 on en a remarqué quatre spécimens
78870—44
678 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le 9 août, et de nombreux autres le 20 du même mois, et, en 1906,
on en a observé un le 4 mai, ainsi que d'autres le 10 du même mois.
(/. Boiitelier.) L'hirondelle des granges était très commune, 5 juin
1901, à Amherst, Nouvelle-Ecosse; il y avait beaucoup de vieux nids,
mais à cette date il n'y en avait pas de nouveaux. (C R. Harte.)
EUe était assez commune, en 1898, sur l'île du Cap Breton; on l'a
remarquée par bandes, en 1888, à la pointe Brackley, Ile du Prince-
Edouard. {Macoun.) Elle abonde et se trouve répandue partout
sur l'Ile du Prince-Edouard. (Dwighl.) Elle est commune, pendant
l'été, dans tout le pays environnant St-John, Nouveau- Brunswick.
(Chamberlain.) Elle est rare dans la vallée de la Restigouche, Nou-
veau-Brunswick. (BriUain et Cox.) Elle passe l'été en nombre à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore.)
En été cette espèce habite et se trouve commune aux alentours de
Québec; on en a pris à Beauport. (Dionne.) Elle fréquente Mont-
réal en été et couve sur l'île de Montréal; on l'a remarquée ici à partir
du 19 mai jusqua'u 20 août. (Wmlle.)
L'hirondelle des granges abonde pendant l'été à Ottawa. {Oitawa
Naturalist; Vol. V.) Elle est très commune dans l'est d'Ontario.
{Rév. C. J. Young.) Elle passe l'été en grand nombre dans les
districts de Parry Sound et Muskoka; on la trouve régulièrement
pendant l'été à Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.) Elle se montre
par bandes dans le parc Algonquin, Ontario. En 1900 un couple
d'oiseaux de cette espèce ont fait leur nid dans la remise à canots
au lac Cache; les oisillons ont été éclos le 16 juin. (Spreadborough.)
Cette hirondelle habite Guelph, Ontario, pendant l'été et s'y trouve
commune, arrivant vers le 20 avril et s'en allant vers le 5 septembre.
(A. B. Klugh.) Elle abonde en été à Penetanguishene, Ontario.
{A. F. Young.) Le matin du 13 août 1901, pendant que j'étais
campé à l'embouchure d'une rivière dans les «barren grounds» à
environ vingt-cinq milles au sud du cap Eskimo sur la côte ouest
de la baie d'Hudson, une hirondelle des granges, qui avait évidem-
ment suivi le cours de la rivière, a volé par-dessus le camp. Lors-
qu'elle est arrivée à la baie elle s'est dirigée vers le sud, le long de
la côte, et est bientôt disparue. {E. A. Preble.)
Dans mes notes je n'ai pas de mention d'avoir vu cette espèce
à Pembina, mais pendant ^es mois de jui'let et août, on l'a observée
à différents endroits 'e long du 49ième parallèle presque jusqu'aux
Montagnes Rocheuses. (Coties.) Elle est assez commune à Aweme,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 679
Manitoba. {Criddle.) Cette espèce devient rapidement plus nom-
breuse partout dans le Manitoba, ainsi que dans le Nord-Ouest.
J'ai passé cinq ans à Portage la Prairie avant d'en prendre un spéci-
men, mais, depuis ces dernières années, elle y est devenue tout à fait
abondante. {Atkinsoji.) En été elle ne visite le Manitoba qu'en
petit nombre, mais elle couve à Qu'Appelle, à l'ouest de cette province.
{E. T. Seton.) On l'a remarquée à Indian Head, Saskatchewan,
pour la première fois le 24 mai 1892; quelques jours plus tard elle y
était commune et couvait dans le voisinage. Deux mâles de cette
espèce ont été les premiers oiseaux à se rendre à Medicine Hat,
dans la même province, le 15 mai 1894; la construction des nids
est commencée le 20 du même mois. Au lac Crâne, à 100 milles à l'est,
il y en avait de nombreux couples en train de couver dans les dépen-
dances des fermes au commencement de juin; à la fin du mois on
en a trouvé d'autres dans de vieux bâtiments à l'extrémité est des
côtes Cypress. On a remarqué un nid construit sur la poutrelle
d'un pont à travers un petit creek au lac Crâne. En 1895 on a
noté cette espèce dans la prairie depuis Old Wives creek, en pas-
sant par la montagne Wood et la rivière des Français, jusqu'au
côté sud des côtes Cypress; on l'a remarquée dans tous les ravins
dans ces côtes et on a enlevé un de ses nids au creek Sucker dans
une vieille cabane. Cette espèce a été observée aussi au Spur
creek, et elle était très commune le long des rivières Milk et St-Mary,
ainsi que du creek Lee jusqu'aux contreforts des Montagnes Rocheu-
ses. On en a remarqué deux spécimens à la tête du petit lac des
Esclaves, au mois de juin 1903. En juin 1898 elle était commune
depuis Edmonton jusqu'au passage Yellowhead. On l'a vue, de
temps en temps, pendant les mois de juilUet et août 1897, dans les
contreforts depuis Calgary, en allant au sud, jusqu'au passage
Crow's Nest. Au mois de juin 1891 cette espèce était commune
à Banff, Montagnes Rocheuses, y couvant dans des granges et des
dépendances dans le village. On l'a remarquée à Midway, Colombie-
Britannique, pour la première fois, le 9 mai, et on l'a notée en train
de couver à plusieurs endroits le long de 'a rivière Similkameen.
On ne l'a pas vue dans la vallée de la Columbie excepté dans les
montagnes au coté ouest de Pass creek, près de Robson, Colombie-
Britannique, le 26 juin 1890. Cette hirondelle se trouve commune
à Kamloops, à Spence Bridge et à Pentiction dans cette dernière
province. En 1899 on en a pris des spécimens à Westminster Junction,
78870— 44^
680 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
à Agassiz et à Hastings, sur le goulet Burrard, dans la Colombie-Britan-
nique. Au printemps de 1901 elle abondait à Chilliwack, et au mois
de septembre on en a vu quelques spécim^ens à Huntingdon sur
la frontière. Elle passe l'été en grand nombre partout sur l'île de
Vancouver. (Spreadborough.) Dans les Territoires du Nord-Ouest
où les habitations se trouvent à une grande distance les unes des
autres, l'hirondelle des granges se niche dans les cavernes, surtout
celles dans les rochers de pierre calcaire; elle fréquente aussi les
hangars des postes commerciaux. Lorsque Fort Franklin a été
bâti, au bord du lac Great Bear, à l'automne de 1825, nous avons
trouvé de nombreux nids de cette espèce dans les débris d'une maison
abandonnée depuis plus de dix ans. Les hirondel'es des granges
arrivent régulièrement vers le 15 mai à Fort Chipweyan, latitude
59° et nous les avons observées dans le même mois à Fort Good
Hope sur le Mackenzie, latitude 67^^°. (Richardson.) On en a remar-
qué plusieurs autres spécimens autour des hautes falaises sur le côté
nord du grand lac des Esclaves. (£. T. Selon). Cette espèce se voit
au nord jusqu'à Fort- Resolution, sur le grand lac des Esclaves; eHe y
est rare. (Ross.) Elle abonde, pendant l'été, partout dans la Colom-
bie-Britannique. [Fannin.) On la remarque en plus grand nombre à
l'est qu'à l'ouest de la chaîne côtière. {Lord.) Elle est commune
partout et couve. {Strealor.) Elle passe l'été en grand nombre à
Chilliwack dans la vallée du Fraser, Colombie-Britannique. (Brooks.)
Elle abonde, d'une manière uniforme dans toutes les parties de la
Colombie- Britannique jusqu'à une hauteur de 5,000 pieds. (Rhoads.)
On la voit par bandes immenses, à la fin d'automne, sur l'île Lulu
dans le Fraser inférieur, Colombie-Britannique. (E. F. G. Whrte.)
On a toujours remarqué quelques hirondelles des granges autour des
nombreux villages abandonnés des sauvages, et on a souvent
observé leurs nids sur les grosses poutres en cèdre qui constituent la
charpente des maisons à Haida sur l'une des îles du groupe Queen
Charlotte. (Osgood). Au mois de juillet 1903 on en a pris trois spé-
cimens à Seldovia, Alaska. (Anderson). Cette espèce est la plus
commune et la plus largement répandue de toutes les hirondelles d'un
bout à l'autre des régions septentrionales. Elle se trouve le long de la
côte sud-est d'Alaska et se répand depuis cet endroit presqu 'entière-
ment par toute la chaîne Aléou tienne, ainsi qu'au nord le long de la
côte du continent jusqu'au détroit Kotzebue, et de là à l'est à travers
tout le territoire où se présentent des endroits propices. (Nelson).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 68 1
Elle couve en abondance sous des larmiers des bâtiments autour de la
ville de Sitka, Alaska; j'en ai remarqué quelques couples en trains de
nicher sur les falaises des îles dans la baie. Cette hirondelle a été
observée presque tous les jours au cap Blossom, détroit de Kotzebue,
Alaska. Au mois de juin on l'a remarquée sur la Kowak supérieure,
ansi que dans le delta de cette rivière. {Grinnell). Cet oiseau arrive
à St-Michael vers le mois de juin, et, aussitôt que la neige est fondue,
il commence à construire son nid. {Tiirner).
Notes sur la reproduction. — Le nid de cette espèce est cons-
truit avec de la boue mêlée de foin ou de paille et garni d'herbe fine
et d'une couche épaisse de plumes. Les œufs, au nombre de cinq,
sont d'un blanc tacheté de brun rougeâtre. (G. R. White). Cette
hirondelle se trouve beaucoup moins nombreuse que l'espèce luni-
frons à Scotch Lake. Elle construit un nid mollet de plumes et
garni de boue et de foin dans lequel elle pond de quatre à six œufs; ce
nid est toujours dans l'intérieur des bâtiments. Il y en a quelques
couples qui élèvent deux couvées dans le même nid pendant une
seule saison. Il y en a eu un couple qui, ayant abandonné la deux-
ième couvée, est parti au sud le 9 septembre 1901; les oisillons sont
morts dans le nid. {W. H. Moore). Les missionaires m'ont raconté
que les hirondelles nichaient dans les igloos désertés des Esquimaux,
y faisant leurs nids composés de boue contre les murs près du toit
Le 1er juillet 1899, j'ai trouvé le nid d'une hirondelle des granges sur
une poutre dans la chambre du pont d'un petit bateau à vapeur
échoué au bord du goulet Mission. Ce nid, comme d'habitude, était
fait d'un mélange de boue et d'herbes avec une garniture d'herbe plus
fine ainsi que d'une grande quantité de plumes blanches de lagopède
qui cachaient presqu 'entièrement les œufs. {Grinnell). Les nids de
cette espèce sont, ou d'une forme oblongue, et se trouvent attachés
aux murs ou aux chevrons des granges ou d'autres bâtiments, ou ils
sont d'une forme circulaire et sont construits sur les poutres. Ils
sont faits avec de la boue arrangée en petites boulettes façonnées et
mêlées d'herbe, et ont une garniture de plumes et de crin. La couvée
trouvée, à Ottawa ainsi qu'au lac Nominigue à 100 milles au nord,
pendant les mois de juin et juillet; se composait de quatre à six œufs.
{Garnean).
682 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
613a. Hirondelle des granges d'Alaska.
Hirundo erythrogaster unalaschkensis (Gmel) Palmer 1899.
Le 1er juin 1899 quelques-unes de ces hirondelles des granges vo-
laient au-dessus des marais au goulet Chilcat. J'ai entendu dire
qu'elles étaient nombreuses le 9 du mois, à White Pass City, et nous
en avons vu deux spécimens le 10, autour des bâtiments au sommet
du col White. On en a trouvé beaucoup entre le 14 et le 20 juin à
Log Cabin, et au lac Bennett, depuis le 19 jusqu'au 21 de ce mois, on
en a consigné quelques autres. Je classifie sous ce titre tous ces spéci-
mens que l'on a vus, car ils avaient tous la queue excessivement
longue. (Bishop). Le 28 mai 1890, pendant que je faisais une pro-
menade en compagnie de M. Ed. Lavender, le long des coteaux
près du village de St-George, nous avons aperçu une hirondelle
effleurant le bord de la falaise en train d'attraper les mouches que la
chaleur faisaient sortir des crevasses dans les rochers. Peu de
temps après, elle a volé juste au-dessus de ma tête pendant que
nous étions au milieu des maisons du village. MM. les docteurs
Noyés et Hereford, qui ont passé, chacun, plus de dix ans sur l'île,
m'ont assuré que l'hirondelle y était inconnue, mais, plus tard le
soir même, j'ai eu l'occasion de leur montrer l'oiseau sur une autre
partie de la falaise; celui-ci est resté autour du village pendant près
de deux semaines. Le 4 juin, pendant que je me trouvais sur le cap
Black, St-Paul, j'ai observé une hirondelle qui volait vers la terre;
elle est ensuite passée dans l'intérieur de l'île en prenant une direction
vers le nord. Le 13 août j'ai trouvé, à Unalaska, un nid contenant
trois grands oisillons, un mâle et deux femelles, et j'ai pris les
oiseaux adultes aussi. Le nid est fait avec de la boue, tenue en-
semble par des radicules d'herbe; il mesure neuf pouces de large
sur quatre pouces de profondeur; la cavité a 23^ pouces de
diamètre, sur i}i pouces de profondeur; des radicules d'herbe entourent
la cavité, qui est bien garnie de plumes de mouette et de cormoran.
Ce nid se trouvait dans une grande cavité, presqu'une caverne, d'un
rocher sur la pente d'une côte, et était situé à environ le centre de
la surface, légèrement inclinée, de la partie en arrière; une petite
inégalité du rocher suffisait pour le tenir en place. Les oiseaux
pour y entrer étaient forcés de voler jusqu'à la surface de ce rocher,
et, ensuite, de descendre au vol entre celui-ci et un fouillis de hautes
plantes qui cachaient effectivement l'ouverture. Je n'ai pas vu
d'autres nids. {Palmer).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 683
CCXLII. IRIDOPROCNE COUES. 1878.
614. Hirondelle bicolore.
Iridoprocne bicolor (Vieill) Coues. 1878.
L'hirondelle bicolore est commune sur l'île Big dans la rivière
Koaksoak près de Fort Chimo où elle couve en abondance; elle abonde
d'un bout à l'autre des parties nord du Labrador. {Packard). En
été elle est très commune comme oiseau-migrateur à Cow-Head,
Terreneuve, {Reeks). Elle passe l'été par bandes à Halifax,
Nouvelle- Ecosse. {Downs). On la voit en nombre dans la Nouvelle-
Ecosse à partir du 20 avril jusqu'au mois de septembre. (H. F. Tuf s) .
Elle habite en nombre, pendant l'été, à Sydney, île du cap Breton
(C. R. Harte) En 1898 on l'a remarquée en assez grand nombre en
beaucoup de parties de l'île du cap Breton, Nouvelle-Ecosse, et, au
mois de juin 1884, elle était commune à la pointe Brackley, île du
Prince-Edouard. (Macoun) . Cette hirondelle se trou\'e en assez grand
nombre sur l'île du Prince-Edouard, y nichant dans des anciens trous
de pic, ainsi que dans des défrichements, des crevasses, autour des
granges, et dans les bouts creusés des barres formant les clôtures en
zig-zag si communes sur cette île. (Dwight). Cette espèce se voit
en nombre, pendant l'été à St. John, Nouveau-Brunswick. (Cham
herlain). Elle habite Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Bruns-
wick, et s'y trouve assez commune {W. H. Moore). Elle est rare
dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick; on ne la voit
que dans le voisinage des parties peuplées. {Brittain et Cox). Le 9
juillet on en a remarqué deux spécimens à la baie Fox, île d'Anticosti.
{Breivsier) . En été cette hirondelle habite en nombre aux alentoui-s de
Québec. (Dionne). Elle abonde pendant l'été à Montréal et y couve
ainsi que dans le parc Mont-Royal. J'ai observé son nid contenant
des œufs, à partir du 29 mai jusqu'au 2 juin et des jeunes oiseaux,
jusqu'au 14 juillet. Je l'ai remarquée ici à partir du 7 avril jusqu'au
13 septembre. (Winùle).
L'hirondelle bicolore abonde en été à Ottawa. {Ottawa Nafuralisl
vol. V). Elle est très commune dans l'est d'Ontario. Elle est la pre-
mière des hirondelles à s'y rendre au printemps, et, par conséquent
elle est la première à y couver. {Rév. C. J. Young). En été elle
habite régulièrement Toronto, Ontario, et, dans la même saison, elle
abonde dans les districts de Parry-Sound et Muskoka. Je l'ai remar-
quée en train de nicher dans des trous de pics abandonnés. (/. H.
684 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Fleming). Au mois de juin 1900 il y en avait deux couples qui cou-
vaient au lac Cache, dans le parc Algonquin, Ontario, l'un des deux
dans le nid abandonné d'un pic, situé dans un poteau télégraphique
et l'autre dans un "trou creusé dans un arbre au bord du lac. Cette
espèce est commune depuis Missinabi jusqu'à Moose Factory, sur la
baie James. (Spreadborough) . Cette hirondelle a été très commune,
autrefois à London, Ontario, mais aujourd'hui elle y est beaucoup
moins nombreuse; on la voit en aussi grand nombre dans North
Bruce que près de cette ville. Bien que cette espèce s'en aille du voi-
sinage de London à partir d'environ le 20 jusqu'au 25 août, néanmoins,
j'en ai vu environ cinquante spécimens, le 20 septembre 1900, en
train de voler en cercles au-dessus des marais à Point Pelée, de sorte
qu'il est évident qu'elle ne se presse pas pendant la première partie du
voyage. (W. E. Saunders). Elle passe l'été à Guelph, Ontario, y
arrivant vers le 14 avril et s'en allant vers le 18 août. {A. B. Klugh).
Le 15 juin 1901 on en a remarqué quelques spécimens, à la rivière
Rouge inférieure ainsi que deux autres, le 19 du même mois, à
Norway House. Elle était commune à partir du 23 jusqu'au 30 juin,
entre Norway House et Oxford House, et on a remarqué de nombreux
nids dans les trous de pics abandonnés situés dans les arbres au
bord de l'eau. Cette espèce était commune aussi à Oxford House, et
on l'a signalée à la rivière Steel, le 9 juillet. Nous ne l'avons pas
observée une seule fois, au commencement de septembre, pendant
notre voyage de retour à travers les lieux qu'elle fréquente. (-E. A.
Prehle). Elle se voit à York Factory sur la baie d'Hudson. {Dr R.
Bell).
On n'a observé l'hirondelle bicolore qu'à Pembina, sur le 49me pa-
rallèle, où elle couvait en petit nombre autour du fort. (Coues).
En été elle fréquente les parties boisées du Manitoba. Le 17 juillet
je suis allé à la côte White Horse et là, j'ai trouvé une grande
colonie d'hirondelles à poitrine blanche en train de nicher dans des
trous de pics abandonnés dont les arbres sont criblés. Cette colonie
est la plus grande que j'aie vue; elle compte, peut-être, vingt couples
d'oiseaux, presque toutes ces colonies que j'ai notées ont été vues près
d'une nappe d'eau. {E. T. Selon). Cette espèce est assez commune
à Aweme, Manitoba. (Criddle). Elle est une des espèces les plus
abondantes comme oiseaux reproducteurs dans le Manitoba, ainsi,
qu'à l'ouest. (Atkinson). On l'a remarquée à Indian-Head, pour
la première fois, le 8 avril 1892; elle y est devenue commune au 19
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 685
mai, et il y en à quelques spécimens qui sont restés pour couver car
on les a remarqués jusqu'au 24 juin. En 1894 on n'en a observé que
deux spécimens au lac Crâne, et pas un seul à Medicine-Hat. Au
mois d'août 1895 on en a remarqué quelques spécimens au lac
Waterton, près de la montagne Chief . On a signalé cette hirondelle,
au mois de juin 1903, depuis l'embouchure de la petite rivière des
Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude 56° 15'. On l'a vue
à Edmonton, Alberta, pour la première fois le 30 avril 1897; elle y
couvait dans des arbres à la fin mai. J'ai trouvé un nid, dans un
trou dans la souche d'un peuplier baumier, à environ 12 pieds de
terre; il était fait de quelque peu d'herbe fine garnie de plumes.
On a remarqué cette espèce depuis Edmonton jusqu'à Jasper
House; elle y couvait dans les arbres en juin 1898. (Spreadborongh).
On en a vu quelques spécimens en 1905, dans les bois le long des
creeks, ainsi qu'une autre, le 6 juin 1906, au lac Hay. Trois jours
plus tard M. Day a trouvé un nid, contenant quatre œufs, dans
les bois à Skull creek. {A. C. Benl). L'hirondelle bicolore abonde
tous les ans partout dans le nord de la Saskatchewan, y couvant
en grand nombre {Conheaux) . Au cours d'une partie de chasse au
chevreuil, à environ vingt milles audessus de Chemawawin, j'au vu
ce qui me semblait être des milliers de ces oiseaux sur quelques
arbres morts situés dans le marais. Il y avait tellement d'hirondelles
perchées sur quelques-uns de ces arbres qu'il ne paraissait y avoir
littéralement plus de place pour d'autres. (Nutting) . On a remarqué
quelques spécimens de cette espèce entre Athabaska Landing et la
petite rivière des Esclaves, quelques autres à l'extrémité nord du
portage Methye, et encore une demi-douzaine sur le lac Isle à la
Crosse. (/. M. Macoim). Ce gracieux et bel oiseau fréquente les
parties boisées jusqu'à la latitude 60°, y faisant son nid d'herbe
sèche et de plumes dans des arbres creux. (Richards on) . On voit
cette hirondelle sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort
Good Hope. (Ross). Au mois de juin 1891 elle couvait dans des
arbres à Canmore, dans les Montagnes Rocheuses. Au mois d'avril
1890 elle était assez commune à Revelstoke, sur la rivière Columbia,
Colombie-Britannique. Elle y couvait dans les vieux arbres dans la
vallée de la rivière. En 1902 et 1903 elle était commune et couvait,
pendant le mois de juin, à Trail et à Penticton, Colombie-Britannique.
En 1904 on l'a vue à Fernie, et au lac Baynes. En 1889 elle se
trouvait en nombre à Kamloops, à Spence Bridge, à Agassiz, et à
Hastings, sur le goulet Burrard, Colombie-Britannique. Au prin-
686 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
temps elle abonde à Chilliwack, dans la même province y nichant dans,
des trous situés dans les arbres. (Spreadborough) . Cette espèce est plus
commune à l'est qu'à l'ouest de la chaîne du littoral. (Lord). Elle
passe l'été en nombre dans la région de la côte, et y couve. (Streator).
Elle abonde, pendant l'été, à Chilliwack, Colombie-Britannique.
(Brooks) . On la trouve uniformément en grand nombre partout dans
la Colombie-Britannique jusqu'à une hauteur de 5000 pieds.
(Rhoads). Elle est commune à Donald, Colombie-Britannique, et,
en 1894, l'était pareillement à Vancouver et à Victoria. (£. F. G.
White).
L'hirondelle bicolore couve communément dans des anciens trous
de pics situés dans les hauts pins desséchés au pied de la montagne
en arrière de Sitka, Alaska. {Grinnell) . Le 3 1 mai j 'en ai vu plusieurs
spécimens à Skagway, ainsi que d'autres, le ler juin, au-dessus des
marais à Chilcat. On en a observé des spécimens à Cariboo Crossing,
Colombie-Britannique, d'autres au lac Marsh, plusieurs à Miles
Canon, et d'autres encore qui rentraient dans un vieil arbre desséché
à Fort Selkirk, district du Yukon. (Bishop). La zone des migra-
tions de cette espèce est même plus grande que celle de l'hirondelle
des granges, bien qu'elle ne couve pas aussi loin au nord que cette
dernière à cause de l'habitude qu'elle a de faire son nid dans des trous
d'arbres ou de falaises. {Nelson). J'ai remarqué cette hirondelle
s'envoler autour des bâtiments à St-Michael à plusieurs reprises
pendant le mois d'août et au commencement de septembre. ( Turner) .
Notes sur la reproduction. — J'ai été très surpris de voir disparaître
tout à coup une hirondelle au moment où elle se perchait sur une
clôture, avant de constater que dans une cavité profonde au centre
d'une des barres de clôture rondes il y avait un nid très confortable-
ment garni d'herbes et de plumes. Il a été impossible d'en faire
sortir les oiseaux qui étaient quelquefois hors de la portée de la main,
mais plusieurs nids, que l'on a examinés pendant la dernière semaine
de juin, contenaient des oisillons. C'est la seule fois que j'ai vu
cette espèce se nicher de cette façon. (Dwight) . Cette hirondelle
construit son nid généralement dans des trous d'arbres, depuis 10
jusqu'à 30 pieds de terre. Ce nid consiste en herbe fine et molle bien
garnie de plumes et de duvet. Les œufs, au nombre de cinq sont
d'un blanc pur. {G. R. White). La couvaison de cette espèce à
Scotch Lake, Nouveau- Brunswick, a lieu depuis le mois de mai
jusqu'au mois de juillet. Les nids se trouvent dans des barres de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 687
clôture creuses ou dans des anciens nids de pics. Ils sont ad-
mirablement construits de plumes et contiennent, chacun, de trois à
six œufs. Lorsque le nid se trouve dans une barre de clôture creuse,
l'oiseau, qui couve ses œufs, s'accroupit de façon qu'une personne,
qui regarderait dans le nid, ne verrait que ses plumes foncées, et
quelquefois on ne peut pas dire si l'oiseau est dans le nid ou non.
{W. H. Moore). L'hirondelle bicolore construit un nid d'herbe et de
plumes dans un trou de pic abandonné. On peut remarquer ce trou
dans un arbre ou un poteau de clôture n'importe où aux alentours
d'Ottawa où cette espèce couve en nombre. Les œufs, au nombre
de quatre ou cinq sont pondus en mai et juin. {Garneau).
615. Hirondelle vert-violet du nord.
Iridoprocne thalassina lepida. (Mearns) A. 0. U. Comm. 1902.
Cette hirondelle n'a été remarquée qu'une seule fois sur le Missouri
supérieur, près de la rivière Quaking Ash, la date étant le 26 juin
1874. {Coues). An mois de juin 1891 cette espèce était commune
à Banfï, montagnes Rocheuses, et couvait dans des précipices à
Canmore. On en a trouvé une grande colonie le long de la rivière
Wait-a-bit qui coule dans la Columbia à Donald, Colombie-Britanni-
que. On n'a pas remarqué cette hirondelle, à Revelstoke, mais on
l'a tuée au passage Eagle un peu à l'ouest de cette ville. Elle était
tout à fait commune à Deer Park, ainsi qu'à Robson, dans la vallée
de la Columbia, y couvant en grand nombre dans les précipices. J'en
ai observé quelques spécimens à Henry House, passage Athabasca, au
mois de juillet 1898. On l'a remarquée à Penticton, au sud du lac Okana-
gan, pour la première fois le 9 avril 1903, elle y était commune au 17
du mois. En 1904 on a vu de nombreux oiseaux de cette espèce près
de Fernie, Colombie Britannique, et, en 1906, elle était commune
depuis Midway jusqu'au lac Osoyoos. Au mois de mai 1889 elle
abondait autour de la cascade à Spence Bridge, et à Yale, Colombie-
Britannique. Quelques spécimens ont été observés à Chilliwack dans la
même province au printemps de 1901 et, en 1906, il y en avait un cou-
ple qui nichait au même endroit. Le 8 avril 1893 on a vu cette
hirondelle près de Victoria, île de Vancouver pour la première fois;
elle y abondait au 10 mai. Plus tard dans la saison on l'a remarquée
couvant à Sooke, à Nanaïmo, et à Comox. (Spreadborough) . Elle
est commune dans la Colombie-Britannique. (Lord). En 1889 on
l'a trouvée seulement à Ashcroft où elle couve. (Streator). Cette
688 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
espèce passe l'été en grand nombre d'un bout à l'autre de la province.
(Fannin). Elle est commune, et c'est possible qu'elle couve, dans le
voisinage de Chilliwack. (Brooks). Elle se répand uniformément
partout dans la Colombie-Britannique jusqu'à une hauteur de 7000
pieds. {Rhoads). Elle est commune à Donald, sur la rivière Colum-
bia, et très commune à l'embouchure de la rivière Nicola, Colombie-
Britannique, ainsi que dans le parc Stanley, Vancouver dans la même
province. {E. F. G. White).
Le II juillet 1899 nous avons remarqué un mâle unique parmi des
volées d'hirondelles de rivage qui passaient au-dessus de la rivière
Fifty-mile en amont du canon Miles, ainsi qu'un autre entre les rapides
White Horse et le lac Lebarge. Au mois de juillet j'en ai pris un
mâle sur plusieurs que nous avons \ais près de la rivière Hootalinqua,
et le 20 du même mois, dans les collines Semenow, M. Osgood en a
pris une femelle, et a trouvé son nid, contenant quatre oisillons,
dans une crevasse dans le précipice. Plus tard nous avons remarqué
des colonies de cette espèce composées de six à dix individus chacune,
ainsi qu'une autre, près de la rivière White, qui a dû en avoir plus de
cinquante. Ces oiseaux nichaient généralement autour des précipices,
mais, à plusieurs reprises, nous les avons observées sur les rivages en train
d'entrer dans des trous semblables à ceux de l'hirondelle de rivage,
tandis qu'à Fort Selkirk ils nichaient dans les entre-deux des billes
dont se composent les cabanes. Nous avons souvent rencontré des
petites colonies de ces oiseaux jusqu'à ce que nous fussions à moins
de quinze milles de Circle City, Alaska. (Bishop).
CCXLIII. RIPARÏA FoRSTER. 1817.
616. Hirondelle de rivage.
Riparia riparia (Lixn) Sharp & Wyatt. 1894.
On raconte que Parry a vu un couple de ces oiseaux, le 9 juin
1820, sur l'île Melville. {Arct. Man). Audubon dit que l'hirondelle
de rivage commence rarement à couver avant le mois de juin et qu'elle
pond seulement une fois dans la saison. On dit qu'elle se trouve en
abondance sur la côte sud du Labrador. {Packard). Elle n'est pas
commune, mais on en a remarqué quelques spécimens le 24 août 1896,
pendant tout le trajet depuis Moose Factory, à travers l'Ungava,
jusqu'aux confluents de la rivière Koaksoak en amont de Fort Chimo.
(Spreadborough) . Cette espèce est très rare à Cow-Head, Terreneuve
mais on dit qu'elle est commune autour de la baie St. George. (Reeks) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 689
L'hirondelle de rivage ne se voit pas à Halifax, Nouvelle-Ecosse,
mais on la remarque en nombre autour des rives de la baie de Fundy
(Downs). Elle est commune en été dans la Nouvelle-Ecosse. {H.
F. Tufts). En 1898 elle était assez commune dans certaines localités
le long du Bras-d'Or, île du Cap-Breton, et, au mois de juillet 1888,
se trouvait pareillement à la pointe Brackley, île du Prince Edouard.
(Macoun). Je suis peut-être injuste envers cette hirondelle quand
je dis qu'elle se trouve moins nombreuse que le pinson niverolle et
celui des près sur l'île du Prince- Edouard. Je l'y ai vue par colonies
de centaines à plusieurs endroits le long de la côte, et, comme chaque
escarpement est couronné d'une couche de sable, et qu'une grande partie
de la côte n'est qu'un long cap à pic, cette espèce y trouve des lieux
incomparables pour faire son nid. {Divight). Elle passe l'été en
grand nombre à St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain) . ■ Elle
abonde pendant l'été dans des endroits propices à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). On a trou\'é une
petite colonie de ces oiseaux à l'embouchure de la Kedgvvick, dans la
vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox).
Cette hirondelle se voit en assez grand nombre sur les îles de la Made-
leine; elle couve sur l'île Grindstone. (Bishop). Nous avons souvent
remarqué cette espèce dans le golfe St-Laurent, mais n'avons
observé que deux lieux pour la reproduction, l'un sur l'île Grand Entry,
qui fait partie du groupe de la Madeleine, et l'autre à Gaspé, province
de Québec. {Brewster). En été elle habite aux alentours de Québec.
{Dionné). Elle abonde en été à Montréal. Une petite colonie de
cette espèce couvait autrefois dans le talus au-dessus du réservoir
élevé du parc Mont-Royal, mais depuis 1885 elle a abandonné cet
endroit; une autre grande colonie couvait dans le temps dans les
sablonnières à Hochelaga, où j'en ai noté des individus, le 12 mai, en
train de creuser des trous. {Wintle).
L'hirondelle de rivage abonde en été à Ottawa. (Oùtawa Natura-
list, Vol. V). Elle est très commune dans l'est d'Ontario. {Rev.
C. J. Young). En été elle habite régulièrement Toronto, Ontario,
et abonde dans les districts de Parr^-Sound et Muskoka. (/. H.
Fleming). On ne la voit pas en nombre dans le parc Algonquin,
Ontario. On en a noté quelques spécimens en train de couver dans un
banc au bord du lac Whitefish. En 1904 on a observé nombre de ces
hirondelles nichant aux bords de la rivière en amont de Moose Factory ;
on l'a vue cette année-là pour la dernière fois le 12 août sur la baie
690 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
James. (Spreadborough) . Ces hirondelles abondent partout où il y
a des endroits propices, même quelquefois par milliers dans les falaises
le long du lac Erié. Elles creusent toujours un trou ovale, environ
I j X 2^^ pouces et d'un à trois pieds de long, pour y faire leur nid.
{W. E. Saunders). Cette espèce passe l'été en assez grand nombre
à Guelph, Ontario. {A. B. Klugh). Elle abonde en été à Penetan-
guishene, Ontario. {A. F. Young).
Le 14 juin 1901 on a trouvé une petite colonie de ces hirondelles
à la rivière Rouge, et, le 30 du même mois, une autre, qui était
nombreuse dans un banc d'argile au bord du lac Oxford, près d'Ox-
ford House. On en a vu encore plusieurs autres sur la rivière
Hayes à quelques milles en amont de York Factory. {E. A. Prehle).
L'hirondelle de rivage est très abondante à Aweme, Manitoba.
(Criddle). Elle couve en grand nombre depuis le Manitoba en allant
à l'ouest jusqu'à Edmonton. {Atkinson) . Elle se trouvait le long
du 49ième parallèle partout où il y avait des berges escarpées pro-
pices comme lieux pour la reproduction et dans lesquels elle pouvait
creuser un trou pour y faire son nid. (Coues). Cette espèce passe
l'été en assez grand nombre dans le Manitoba. Elle creuse un trou,
pour y construire son nid, aux bords de l'Assiniboine et de la Qu'Ap-
pelle, et y couve par colonies. (E. T. Selon), On a remarqué le
premier spécimen de cette espèce à Indian-Head, Saskatchewan, le 30
mai 1892; à partir de ce moment elle y est devenue commune. Elle
doit couver près d'ici car je l'ai vue nombreuse jusqu'au 27 juin lors-
que j'ai pris mon départ. Elle se trouvait très commune sur le SkuU
creek, près du lac Crâne, Saskatchewan; y étant arrivée le 11 juin
elle a commencé à couver dans les berges escarpés du ruisseau. J'ai
déterré deux nids, mais je n'ai recueilli que trois oeufs, un dans le
premier et deux dans l'autre. Plus tard dans le mois on a remarqué
un autre nid à l'extrémité est des collines Cypress. En 1895, on a
noté cette espèce pour la première fois à Old Wives creek, Saskat-
chewan, et plus tard on l'a remarquée sur la prairie le long de la
rivière Frenchman partout où il y avait des berges escarpées. On l'a
trouvée aussi sur la prairie à l'extrémité ouest des collines Cypress.
Plus tard elle a été observée en abondance le long des rivières Milk
et St-Mary et du creek Lee presque jusqu'aux montagnes Rocheuses.
On l'a remarquée à Edmonton, Alberta pour la première fois le 8 mai
1897; elle couvait dans le rivage en aval du passage inférieur de la
rivière au 22 du même mois. Au mois de juin 1903 elle était com-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 69I
mune depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Landing
latitude 56° 15', elle couvait le long des bords du Bragg creek, à en-
viron 40 milles au sud-ouest de Calgary, le 25 juin. Au mois de juin
1891 l'hirondelle de rivage couvait dans les bords escarpés «eut banks »
de la rivière Bow en aval de Banfï dans les montagnes Rocheuses.
En 1889, elle abondait à Kamloops, Colombie Britannique. Le 13
mai 1890 on a remarqué une volée de cette espèce dans le passage
Eagle à cinq milles à l'ouest de Revelstoke, mais pas un seul spécimen
n'a été vu dans la vallée de la Columbia. Elle couvait en grand
nombre au bord de la Columbia juste en aval de Trail, Colombie
Britannique, au mois de juin 1902. On l'a remarquée à Penticton
dans la même province, pour la première fois, le 24 avril 1903; elle
y est restée seulement quelques jours après quoi elle en est disparue.
{Spreadhoroîigh) .
Cette hirondelle abondait sur la rivière Athabasca entre la petite
rivière des Esclaves et Fort McMurray, latitude 56° 40'; on l'a remar-
quée pour la première fois à cet endroit, le 1er juin. Elle était assez
commune en montant la rivière Clearwater jusqu'au portage Methye.
On en a noté quelques spécimens sur la rivière Deep près d'Isle à
la Crosse. (/. M. Macoun). Cette espèce se répand très largement
dans les Territoires du Nord-ouest, et on en a observé des milliers
le 4 juillet, volant çà et là devant les entrées de leurs trous près de
l'embouchure du Mackenzie, latitude 68°. Elle se trouve également
nombreuse en toute autre localité où elle peut creuser un trou pour
y faire son nid. {Richards oti) . Elle abonde sur le Mackenzie en
allant au nord jusqu'à Fort Simpson. (Ross). On trouve ces hiron-
delles par milliers le long de la grande rivière des Esclaves jusqu'à
Fort Resolution, on ne les a pas vues plus au nord-est. {E. T. Selon).
Cette espèce se voit en nombres considérables pendant la saison de la
nidification. Elle construit son nid dans des trous creusés dans les
bancs sablonneux ou argileux au bord de la rivière Anderson. {Mac-
farlane). Elle est rare à Chilliwack ; il se peut qu'elle couve dans le
voisinage. (Brooks).
L'hirondelle de rivage est extrêmement rare le long de la côte
arctique ainsi que des rives de la mer de Behring, s'y rendant
seulement comme oiseau-errant pendant ses migrations. Cepen-
dant, sur les cours d'eau de l'intérieur, elle est une des plus aban-
dantes, sinon la plus abondante, de toutes les espèces d'hirondelles.
(Nelson). Cette hirondelle ne visite que de temps en temps le voi-
692 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sinage de St-Michael où on ne l'a observée que pendant le milieu
de la saison d'été. (Turner). Elle se trouve en plus grand nom-
bre à l'est qu'à l'ouest de la chaîne côtière. (Lord). On l'a notée
en train de couver le long de la rivière Thompson à Ashcroft, et en
plus grande abondance à Kamloops, Colombie Britannique. (Rhoads) .
A partir du 12 jusqu'au 19 août 1898, pendant que nous montions la
Kowak, nous avons observé un grand nombre de trous, dans lesquels
il y avait des nids, dans les bancs de sable au bord de la rivière.
L'hirondelle de rivage était très commune tout le long de la rivière
au détroit Kotzebue, Alaska, depuis son delta en allant à l'est jus-
qu'au goulet Hotham. (Grinnell). Le ler juillet nous avons trouvé
une petite colonie de cette espèce à l'extrémité nord du lac Tagish,
et une autre qui était plus grande sur la rive ouest du lac Marsh,
mais nous avons été tout à fait surpris de la trouver en grande abon-
dance sur la rivière Fifty-mile en amont de Miles Canon. A cet en-
droit presque tous les berges étaient criblées de trous. Le ler août
on a remarqué cette hirondelle le long du reste du Yukon jusqu'à
Circle City dans l'Alaska. A partir de ce moment sa présence n'était
manifestée que par ses trous abandonnés. (BisJwp). Le 19 juillet
1902 elle abondait à Dawson, district du Yukon, latitude 64° 15', y
couvant dans les bancs argileux. {Macoiin) .
Notes sur la reproduction. — Le 5 juin 1902 il y a eu une tem-
pête sévère et glaciale pendant laquelle une colonie de ces oiseaux est
entrée en tel nombre pour s'abriter dans des trous, en partie complétés,
que ceux qui se trouvaient au fond ont été écrasés ou étouffés à mort.
Dans presque tous les trous il y avait trois ou quatre oiseaux morts
enfoncés avec force contre le fond. Dans un trou, il y en avait six,
tellement pressés les uns contre les autres, que j'ai pu les arracher
tous ensemble en masse compacte, simplement en tirant sur l'une des
ailes. Certains trous ne contenaient qu'un oiseau chacun, et, dans
ces cas, ces derniers n'étaient pas aussi écrasés que les autres. L'un
de ces corps était celui d'une hirondelle des granges. Je suis d'avis
que ces oiseaux, qui étaient chacun seul dans un trou, sont morts de
froid, de même, sans doute, que plusieurs autres trouvés par terre
au pied du banc. Il y avait en tout à peu près 30 ou 40 de cette
colonie d'hirondelles qui sont mortes. (C. R. Harte). L'hirondelle
de rivage niche en abondance dans les bords escarpés des îles ainsi
que dans les bancs de gravier. Le nid se trouve au fond d'un tunnel
à double entrée, et se compose de quelques herbes sèches. Les oeufs,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 693
au nombre de trois, sont d'un blanc pur, et les coquilles sont exces-
sivement minces. {W. H. Afoore). Cette espèce couve par colonies
dans des endroits propices près d'Ottawa. Le nid est creusé, jusqu'à
une profondeur de trois ou quatre pieds, dans un banc sablonneux, et
il est garni d'herbe et de plumes. La couvée consiste de cinq œufs
pondus en mai et juin. {Garneau).
CCXLIV. STELGIDOPTERYX Baird. 1858.
617. Hirondelle à ailes hérissées.
Stelgiropteryx serripennis (Aud) Baird. 1858.
Il est probable que cette hirondelle passe l'été en très petit nombre
à Toronto, Ontario. Le 16 mai 1900 on eiî a pris un mâle, et, le 12
juin 1906, j'en ai trouvé un couple en train de couver dans le tunnel
abandonné d'un martin-pêcheur ; j'en ai pris la femelle. (/. H.
Fleming). Cette espèce était commune le long des cours d'eau ainsi
que des rivières dans le comté de Middlesex, Ontario. On n'a pas
de mention relativement à sa présence en d'autres parties dans l'ouest
de cette province. Je n'ai pu constater si jamais elle creuse le trou
dans lequel elle niche. C'est certain qu'elle habite souvent les anciens
trous de martins-pêcheurs, ainsi que parfois une cavité dans un mur
de brique. Les trous, dans lesquels on a découvert les nids à diffé-
rentes profondeurs, n'ont jamais moins de trois pouces de diamètre.
Ces nids sont quelquefois visibles de l'extérieur, et à d'autres occa-
sions se trouvent à 40 pouces dans l'intérieur du trou. Ils sont volu-
mineux et faits de paille, de tiges de mauvaises herbes, de racines,
et de petites brindilles. Ils sont généralement garnis de feuilles de
saules vertes, mais, jusqu'à présent, on ne les a pas trouvés avec une
garniture de plumes comme l'on voit habituellement dans le nid de
l'hirondelle de rivage. Les œufs sont plus gros que ceux de cette
dernière, et sont pondus en couvées de six ou sept, tandis que l'hiron-
delle de rivage en pond quatre ou cinq, et quelquefois six. {W. E.
Saunders) .
Un spécimen de cette espèce, pris près de Winnipeg, par M. Hine,
est dans le musée du Manitoba. (£. T. Selon). Cette hirondelle
se rend probablement à Aweme, Manitoba, mais on la prend pour la
précédente. (Criddle). Au mois de juin 1891 on l'a trouvée en train
de couver à Canmore, Montagnes Rocheuses. On l'a abattue, le 6
mai 1890, à Revelstoke, Colombie-Britannique. Cette espèce couvait
78870—45
694 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
en beaucoup d'endroits dans les berges escarpées au bord de la
Columbia, et, au mois de juillet 1890, elle nichait en grand nombre
à Robson. En juin 1902 elle couvait en nombre dans un banc au
bord du creek Trail, Colombie-Britannique. En 1903 on l'a remar-
quée à Penticton pendant quelques jours seulement. J'en ai obser\^é,
de nombreux spécimens, en 1904, près de Femie, Colombie-Britanni-
que, et, en 1905, entre Midway et le lac Osoyoos. Elle était commune
à Kamloops et à Spence Bridge, et couvait aussi dans une pente
escarpée près de Vancouver, Colombie-Britannique, ainsi qu'à Fort
Moody sur le goulet Burrard, et à Port Heney sur le Fraser. Au
printemps de 1901 elle était commune à Chilliwack. Elle passe l'été
en grand nombre sur l'île de Vancouver, y couvant à Goldstream et
au lac Shawnagin. Elle couve aussi dans les trous au bord de la
mer à Comox et à Sooke. {Spreadhoroiigh) . Cette espèce se trouve
en beaucoup plus grand nombre à l'est qu'à l'ouest de la chaîne
du littoral. {Lord). Elle est commune partout dans la province,
et y couve. {Streator). Elle est commune d'un bout à l'autre de la
province et couve dans les talus sur la colline Beacon, Victoria.
(Fannin). Elle passe l'été en nombre à Chilliwack. (Brooks). Elle
n'est pas commune dans la Colombie-Britannique, mais elle s'y
trouve en aussi grand nombre que l'hirondelle des granges. (Rhoads).
En mai 1897 cette hirondelle était commune à Revelstoke, à la
branche de la Salmon, et à Agassiz, et couvait dans les caps à
pic Sea Bird près de Vancouver, Colombie-Britannique. {E. F. G.
White).
Famille XLV. AMPELIDyî:. Jaseurs.
CCXLV. AMPELIS Linn^us. 1766.
618. Jaseur de Bohème.
Atnpelis garruliis Linn. 1766.
Pendant l'hiver de 1864-5 une volée de ces oiseaux s'est rendue à
Three-Mile House, près d'Halifax, Nouvelle-Ecosse, mais on n'en
à plus revu jusqu'à présent. (Downs). Le jaseur de Bohème se
trouve tout à fait nombreux pendant certains hivers à St. Stephens,
Nouveau-Brunswick. (Chamberlain). On l'a remarqué en petit
nombre pendant l'hiver à Harvey, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
{W. H. Moore). Il se voit en hiver comme oiseau-migrateur à Québec;
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 695
on l'a pris à Lorette. {Dionne). Je n'ai pas \'U cet oiseau moi-même,
et je n'ai pas de mention récente de sa présence dans le voisinage de
Montréal. Il s'y voit rarement en hiver. (Wintle).
Cet oiseau se voit à Ottawa pendant l'hiver; bien des années se
sont écoulées depuis qu'il nous a visités en grand nombre. (Ottawa
Naturalist, vol. V). On ne le voit que rarement dans le comté de
Leeds, dans l'est d'Ontario. Un hiver, j 'en ai \ai deux spécimens perchés
sur une clôture à claire-voie; ils n'étaient pas farouches. Le 14 juin
1899 j'ai trouvé un nid dans une partie sauvage et rocheuse de la
campagne près de lac Charleston, comté de Leeds. Ce nid, que j'ai
attribué à cette espèce, était construit dans une enfourchure d'érable
tendre qui poussait dans un endroit humide et marécageux. Il con-
tenait deux œufs qui mesuraient respectivement i . 10 x .70 et 0.94 x
.68. Ceux-ci sont perceptiblement plus gros que ceux de n'importe
quel jaseur de cèdre que j'aie jamais vu. Le fond est de la même
couleur que ceux de ce dernier, mais modérément pointillé de taches
noires et rondes. Le nid, comme construction, était ferme et solide;
il était très profond et se composait de radicules, de brindilles, et de
fibres, et non pas d'herbe et de paille comme dans le cas des nids de la
plupart des jaseurs de cèdre que j'ai vus. Au mois de février 1904,
on a remarqué quelques jaseurs de Bohème à Cataraqui, près de
Kingston, Ontario, ainsi que d'autres, en 1907, au même endroit.
{Rév. C. J. Yoiing). Cette espèce ne se voit que rarement, en hiver,
dans les districts de Parry-Sound et Muskoka. Elle ne visite Toronto
que de temps en temps. Lorsqu'elle s'y trouve, elle se tient bien au
centre de la ville. L^ne volée de ces oiseaux y est arrivée en 1895, et,
pendant ce temps, quelques petites bandes ont passé un mois ou plus
dans les quartiers des résidences. (/. H. Fleming). Vers le 18 février
1895, la ville de Toronto a reçu la visite d'un nombre considérable
de ces beaux oiseaux du nord. Pendant qu'ils se trouvaient ici ils
se nourrissaient de baies du sorbier, et, le 20 mars, j'en ai
vu un grand nombre descendre au vol jusqu'à un étang dans lequel il
y avait de la neige, à Queen's Park, et là ils ont bu de l'eau et se sont
baignés ou plutôt ils ont pataugé. Le 14 décembre 1895 j'ai remarqué
quatre spécimens de cet oiseau, ainsi qu'un autre, le 5 mars 1896, en
compagnie d'une bande de "yl. cedrorum". Le 31 décembre 1896 j'ai
vu prendre un beau mâle d'une petite volée de cette espèce juste au
nord de la ville. Quelques jaseurs de Bohème sont restés avec nous
jusqu'aux derniers jours d'avril, et, le 16 de ce mois, je les ai vus dans
78870— 45I
696 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
les grands ormes sur les terrains de l'université et j'ai remarqué
qu'ils avaient entièrement changé leurs habitudes, car ils chassaient
tous les malheureux insectes en vue et faisaient un claquement avec
leur bec à la manière des moycherolles. M. Percival Turner
m'écrit qu'il a vu une petite bande de ces oiseaux, le 6 février 1900,
dans le cimetière de l'église anglicane à Belleville. (/. Hughes-Samuel) .
Le 25 juin 1901 M.Alfred E. Prebleena remarqué trois spécimens
dans les forêts d'épinette blanche rabougrie près de Fort Churchill sur
la baie d'Hudson. M. J. -B. Tyrrell parle d'en avoir vu une bande
«dans un bocage de bouleaux situé dans leur zone de reproduction près
du bord du lac Theitage». Ce lac se trouve à environ 300 milles
légèrement au nord-ouest de Fort Churchill. {E. A. Preble.) Le
jaseur de Bohème passe l'hiver en assez grand nombre dans le Mani-
toba. {E. T. Selon.) Au commencement de l'hiver il est quelque-
fois commun à Aweme, Manitoba, (Criddle.) C'est un oiseau errati-
que dans le Manitoba quant au nombre dans lequel il se voit, et à
la régularité de ses visites. Tout à coup il s'y présente en grand nom-
bre et ensuite il en est absent pendant plusieurs années. On ne le
voit qu'au milieu de l'hiver. {Atkinson.) C'est un oiseau errant
rare près de Prince- Albert, Saskatchewan ; on n'en a tué qu'un spécimen
mais au printemps de 1895, on l'a remarqué à deux reprises. (Coubeaux.)
On a tué un spécimen de ce jaseur en premier plumage dans les bois
épais de conifères à une altitude d'environ 4,200 pieds sur la pente
de la montagne voisine du lac Chief Mountain (lac Waterton) où il
était en compagnie d'un grand nombre de spécimens de Ampelis ce-
drorum. Ayant été pris le 19 août, cet oiseau était évidemment dans
ces lieux estivaux. {Coues.) Le 11 avril 1894 on en a remarqué un
spécimen à Medicine-Hat, Saskatchewan, ainsi qu'un autre le 14 du
même mois. Au mois de mai 1891 cet oiseau était commun à Can-
more, Montagnes Rocheuses, mais on n'y a pas remarqué de nids.
En 1885 l'auteur a tué des jeunes oiseaux de cette espèce au
même endroit, et il était positif qu'il y avait des nids dans les bois
d'épinettes blanches dont la vallée à ce moment était recouverte. Je
crois qu'une colonie, ou même plus, de ces oiseaux se trouve sur la
pente est des Montagnes Rocheuses, et, sans doute, ils y habitent en
permanence. J'ai vu une grande bande de cette espèce, le 3 novembre
1902, dans la montagne Lake, à l'est de la rivière Columbia, sur la
frontière de la Colombie-Britannique ; j 'en ai remarqué trois spécimens,
le II juillet 1898, dans le passage de l'Athabasca, près du sommet des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 697
Montagnes Rocheuses, ainsi qu'une bande d'environ cinquante, le 24
septembre, sur la rivière Brazeau. On dit que cette espèce habite les
montagnes tout l'hiver. {Spreadborough.) On n'a remarqué ce bel
oiseau en Amérique que depuis peu de temps. Il a été découvert par
M. Drummond, au printemps de 1826, près des sources de la rivière
Athabasca, et, dans la même saison, par moi-même au lac Great
Bear, latitude 65°. Il se rend à ce dernier endroit vers le 24 mai,
y arrivant par grandes volées, et, pendant son séjour, se nourrit de
baies de l'arbousier des Alpes et du vaccinier du marais. Il n'y reste
que quelques jours. L'endroit où il niche n'est pas connu des
sauvages, mais j'ai raison de croire que son nid se trouve dans les
districts des montagnes de pierre calcaire, latitude 67° ou 68°.
(Richardson.) M. John Hope, un résident de Fort Franklin sur le
lac Great Bear, me dit qu'un grand nombre de ces oiseaux construisent
leurs nids dans le voisinage, mais à une telle élévation dans les arbres
qu'il est très difficile de prendre leurs œufs. Un spécimen a été tué,
en février, à Fort Liard, et cette circonstance me fait croire que ces
oiseaux y habitent en hiver. (Ross.) En 1861 on a trouvé un œuf
ainsi qu'un nid de cette espèce dans un pin au bord de la rivière
Anderson, à environ la latitude 68°. En 1862 plusieurs peaux ont été
obtenues à Fort Anderson, mais on n'a pas trouvé de nids même
après une recherche des plus minutieuses. (Macfarlane.) On a tué
cejaseur seulement à l'est de la chaîne Cotière. {Lord.) Il habite
principalement à l'est de la chaîne Cotière ainsi que le district des
Montagnes Rocheuses, et se trouve rarement en hiver sur l'île de Van-
couver. {Fannin.) Il abonde en certaines années à Chilliwack et en
d'autres il en est entièrement absent. Pendant l'hiver de 1897-98
cet oiseau abondait au lac Okanagan, Colombie-Britannique, mais,
l'hiver suivant, il y était en moins grand nombre. Il couve à cet
endroit. (Brooks.) Le 1 7 décembre 1 899 j 'ai vu de nombreuses gran-
des volées de cette espèce à partir de Golden en montant la rivière
Columbia, Colombie-Britannique, et, le 23 février 1898, je l'avais re-
marquée en nombre en montant de rivière Nicola. {E. F. G. White.)
Le 20 août 1899, le jour de notre arrivée au camp d'hiver sur la
Kowak, goulet Cook, Alaska, j'ai obser\'é une bande de cinquante
jaseurs dans un groupe d'épinettes blanches, mais à partir de ce moment
je ne les ai plus revus. (Grinnell.) On en a remarqué trois
adultes, le 8 octobre 1903, au camp Moose, Alaska. (Anderson.)
Il n'existe de mention de la présence de cet oiseau en aucun endroit
698 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
le long des rives de cette partie de la mer de Behring qui se
trouve sur l'océan Arctique; cependant il est assez commun dans l'in-
térieur et on m'en a apporté des spécimens venant de Nulato et de
Fort Reliance sur le Yukon. Les seuls spécimens de nids et d'œufs
du jaseur venant de l'Alaska, que nous avons dans notre possession
sont ceux recueillis le 4 juillet 1861 à Fort Reliance par M. Ken-
nicott. (Nelson.) Cet oiseau ne visite la côte que de temps en temps.
On en a obtenu des spécimens de Nulato et de Fort Yukon. (Turner.)
Le 1er juillet nous en avons remarqué plusieurs à la rivière Six-Mile,
deux autres, le 7 juillet, au lac Marsh, un spécimen unique, le 10 de ce
mois, à la rivière Fifty-Mile, et, le lendemain, presque deux couples
à Miles Canon. Plus tard on en a observé d'autres, par couples, et
par familles, à beaucoup d'endroits sur le Yukon presque jusqu'à Circle
Cit3^ On les a remarqués pour la dernière fois le 12 août. Les oiseaux
collectionnés par nous-mêmes s'étaient nourris de baies pourpres de
quelque plante inconnue. (Bishop.)
La plante, ci-dessus mentionnée, est probablement l'airelle des ma-
rais {Vaccinium uliginosiim) qui abonde sur les pentes mousseuses des
collines, et sur les plaines de sphaigne que l'on trouve entre Dawson
et Selkirk. Le 10 juillet 1902 les baies étaient mûres à Dawson,
latitude 64° 15'. (Macoun.)
Notes sur la reproduction. — Le jaseur de Bohême couve à
partir de 150-Mile House en allant dans la direction nord. Je
suis arrivé à Quesnel trop tard pour prendre des œufs, mais, le prin-
temps suivant, j'ai veillé attentivement pour des jaseurs à 150-Mile
House. Je les ai trouvés à cet endroit pour la première fois, le 11
juin, lorsque j'en ai remarqué une petite volée. De cette volée
j'ai tué un spécimen qui, je l'ai constaté, après examen, était une
femelle sur le point de pondre. En revenant au même endroit
j'ai trouvé les jaseurs, qui consistaient de cinq couples, encore là,
et j'ai bientôt découvert un nid à environ 25 pieds de terre près
de l'extrémité d'une branche d'un pin Murray. Ce nid contenait
à ce moment (le 12 juin) deux œufs. Le 15 du mois j'ai enlevé
cette couvée qui se composait de quatre œufs. Le nid était gros
et construit d'une façon détachée; il se composait de mousse
d'Usnea, d'herbe sèche et de tiges de graminées, le tout garni
d'un matériel fin dans lequel il y avait quelques feuilles vertes
de tremble placées là sans doute pour rendre les œufs moins visibles.
Le 26 juin avec mon binocle j'ai regardé soigneusement tous les arbres
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 699
dans le voisinage et j'ai trouvé encore trois autres nids; ceux-ci
étaient tous dans des grands pins Douglas et j'ai pu en atteindre
deux en grimpant sur les arbres. Chaque nid contenait quatre
œufs, et il ne s'en fallait quelques jours seulement qu'ils ne fussent
éclos. Ces nids étaient semblables au premier saufs qu'il n'y avait pas
de feuilles vertes de tremble dans leur garniture, dû probablement
à la circonstance qu'ils étaient mieux cachés d'au-dessus. Je n'ai
pu attraper ni le quatrième nid, ni trouver celui du dernier couple
d'oiseaux. (Brooks.) Au début du mois de juin 1893 j'ai remarqué
cet oiseau, et l'ai entendu jaser dans les bois sur les versants
du mont Squaw à Banfï dans les Montagnes Rocheuses. Mon
guide m'a dit qu'il avait vu son nid, à plusieurs reprises, à la fin
juillet. Je lui ai offert un bon prix pour une couvée d'oeufs et, de
fait, le 30 juillet 1893 il a réussi à trouver un nid contenant
quatre œufs. Ce nid est fait de brindilles fines, de radicules, et d'herbe
et était à 20 pieds de terre dans une épinette blanche. Le 13
juillet 1894 il a trouvé un autre nid, contenant cinq œufs; celui-ci,
comme le premier, était au sommet d'une épinette blanche. Le
22 juillet 1897 ce guide a trouvé encore un autre nid et, cette
fois-ci, a pris l'un des oiseaux. Ce nid, comme les deux autres, était
situé au sommet d'une épinette blanche peu élevée, et contenait
quatre œufs. (W. Raine.)
619. Jaseur du cèdre.
Ampelis cedrorum (vieill) Gray. 1846.
Le 26 août 1860 M. Drexler a obtenu un spécimen de cet oiseau
à Moose Factory. {Packard.) Le 2 juin 1896 j'en ai vu une volée
d'environ trente sur la rivière Moose. Cet oiseau était commun,
le 13 du mois, à Moose Factor>'; on ne l'a pas remarqué au nord de
cet endroit. {Spreadboroiigh.) Le jaseur du cèdre passe l'été en
nombre à Sydney, île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. {C. R.
Harte.) Il se trouve commun pendant l'été à Halifax, Nouvelle-
Ecosse. (Downs.) En été il habite la Nouvelle-Ecosse en assez
grand nombre; je l'ai pris une fois en hiver. {H. F. Tufts.) Le ler
mars 1 899 on en a observé une bande de dix spécimens à Amherst, Nou-
velle-Ecosse. {Morrell.) Le 7 juin 1 902 une petite volée de ces oiseaux
est arrivée sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, et, au mois de septembre
de la même année, il en est venu une autre. (/. BoiiteUer.) On
a remarqué ce jaseur, le il juillet 1888, à Mount Stewart, île du
700 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Prince-Edouard. {Macoun.) On l'observe de temps en temps sur
l'île du Prince- Edouard mais il n'y est pas commun. Quelques
spécimens de cet oiseau ont été remarqués à Baddeck, sur l'île du
Cap Breton. (Dwight.) Il passe l'été en nombre à St-John, Nou-
veau-Brunswick. (Chamberlain.) Il est assez commun pendant l'été
à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, y nichant dans
les vergers et les conifères. (W. H. Moore.) Cet oiseau est rare
au lac Mistassini, province de Québec. (/. M. Macoiin.) II est
commun dans les lieux ravagés par le feu dans la vallée de la Resti-
gouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox.) En été il habite
en nombre aux alentours de Québec. (Dionne.) Il abonde en perma-
nence à Montréal, y couvant dans la ville ainsi que dans le parc
Mont Royal. J'ai trouvé son nid contenant des œufs à partir du
13 juin jusqu'au 27 août. Pendant l'hiver il arrive par bandes dans
la ville, pour se nourrir des baies du sorbier des oiseaux. (Wintle.)
Le jaseur du cèdre passe l'été en nombre à Ottawa. {Ottawa
Naturalist, Vol. V.) Il est commun le long du St-Laurent
en aval de Kingston, Ontario. {Rév. C. J . Young.) En hiver il
habite Toronto, Ontario, en nombres irréguliers, et en été, les districts
de Parry Sound et Muskoka où il se trouve commun. On le voit
généralement le long des bords des cours d'eau. (/. H. Fleming.)
Cet oiseau abonde au lac Cache, parc Algonquin, Ontario. (Spread-
borough.) Il est commun mais très erratique aux alentours de London,
Ontario. Il s'y voit quelquefois en hiver, mais plus souvent par
bandes au commencement du printemps. Les oiseaux-reproducteurs
arrivent vers le 6 mai; c'est à peu près le moment de leur arrivée
en prenant une moyenne de treize ans successifs. Ce jaseur semble
se maintenir malgré le mauvais sort qui lui arrive souvent aux maisons
des propriétaires de cerisiers, à cause de son penchant pour ce fruit.
(W. E. Saunders.) Il fréquente Guelph, Ontario en été, y arrivant
vers le 29 mai, et prenant son départ vers le 26 septembre.
{A. B. Klugh.) C'est un oiseau-reproducteur commun pendant l'été
à Penetanguishene, Ontario. (A. F. Young.) M. Baird fait mention
de la présence de cet oiseau à Moose Factory, à l'entrée de la baie
James, où, le 26 août 1860, M. Drexler l'a recueilli. M. Walton
Hayden en a pris des spécimens au même endroit, en 1881, (.E. A.
Preble.)
On n'a pas observé le jaseur du cèdre à Pembina, mais on l'a trouvé
à différents autres endroits le long du 49ième parallèle, et on a
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7OI
constaté qu'il était exceptionnellement abondant dans les Montagnes-
Rocheuses. {Coues). H abonde en été dans les parties boisées du
Manitoba. Le 22 juillet 1884, à Portage la Prairie, j'ai trouvé le
nid d'un jaseur du cèdre dans les bois près de la rivière. Ce nid
était sur la branche d'un chêne rabougri, et avait à peu près la
même apparence qu'un autre que l'on a recueilli dans l'une des pro-
vinces de l'est. Il contenait deux œufs frais, ce qui me fait croire
que ce jaseur niche très tard dans ces lieux. {E. T. Seton). Cet
oiseau est commun et couve à Aweme, Manitoba. (Criddle). Il
abonde et est régulier comme oiseau-migrateur dans toutes les
régions boisées du Manitoba ainsi qu'à l'ouest jusqu'à Edmonton.
On ne l'a pas remarqué dans ces endroits pendant l'hiver. {Atkinson) .
En 1906 on en a remarqué quelques spécimens dans les bois à Maple
creek. (A. C. Béni). Le 2 juin on a observé trois spécimens de ce
jaseur à Indian Head, Saskatchewan. Plus tard on en a vu beaucoup
d'autres; ils couvent ici. Au mois de juin 1895 ces oiseaux couvaient
apparemment au creek Old Wives; la même année on en a remar-
qué un grand nombre au lac Waterton. Ils étaients tout à fait communs
le long de la rivière Peace, latitude 56°, au mois de juillet 1903, et
communs, en juin 1898, depuis Edmonton jusqu'au col Athabas-
ka. Je les ai remarqués en nombre, le 27 juin 1897 à Jumping
Pound creek, près de Calgary. Ils étaient communs, la même année,
au col Crowsnest. Au mois de juin 1891 ils couvaient en nombre
à Banfï, Montagnes Rocheuses, et, en juin 1890, ils abondaient à Deer
Park, ainsi qu'à Robson, sur la rivière Columbia, où ils ont commencé
à couver seulement le 20 juin. A partir du 24 mai on les a remarqués
par bandes à Agassiz, et ils étaient communs aussi à Spence Bridge.
Le 18 juin 1889 on en. avait observé un couple à Kamloops. A
l'automne de 1901 on les a vus en bandes à Huntingdon sur la
frontière; ils s'y nourrissaient du fruit du sureau noir et de l'épine.
Le 5 août 1905 ces oiseaux étaient communs le long de la rivière
Skagit, Colombie-Britannique. J'en ai vu six, en 1906, sur la rivière
Chilliwack. En 1893, je n'en ai pas remarqué plus d'une douzaine,
pendant l'été, sur l'île de Vancouver; ceux-ci se trouvaient à Victoria
et à Comox. {Spreadhoroiigh) .
Le jaseur du cèdre passe l'été en assez grand nombre près de Prince
Albert, Saskatchewan; je l'ai remarqué, au mois de juillet, dans mon
jardin, {Couheaux). Il abonde à Chemawawin, et aux Grand
Rapids de la Saskatchewan. v faisant un nid bien construit de brin-
702 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
dilles assez grossières. (Nutting). On l'a remarqué pour la première
fois près du portage Grosse Roche sur la rivière Clearwater, latitude
56° 30'. Il était commun depuis cet endroit jusqu'au portage Methye,
et tout le long de ce portage, une distance de dix milles. Il était
commun dans certains endroits entre le lac Methye et Isle à
la Crosse. (/. M. Macoim). Cet oiseau conformément à ses habi-
tudes, se trouve plus au sud que le jaseur de Bohème et, d'après
mes observations, il ne dépasse pas la latitude 54° dans ses migrations
au nord. M. Drummond en a obtenu des spécimens, le 27 juin 1827,
sur les plaines de la Saskatchewan. (Richardson) . Ce jaseur se
voit en nombre sur l'île de Vancouver, ainsi que le long des rivières
Fraser et Columbia. (Lord). Il est commun partout dans les lieux
où il peut se procurer en abondance de quoi vivre, et il y couve.
(Streator). En été il habite en nombre d'un bout à l'autre de la pro-
vince. (Fannin). Il passe l'été en assez grand nombre à Chilliwack.
On ne l'a pas remarqué à 150 Mile House, Colombie-Britannique,
mais on l'a observé en train de couver à Quesnel, au nord de cet en-
droit, où, évidemment, il pondait ses œufs plus tard que l'espèce plus
grosse. (Brooks). Le jaseur du cèdre est un oiseau commun dans
la Colombie- Britannique. Il est aussi erratique que son congénère
de l'est quant à sa présence et à son abondance dans cette province.
(Rhoads). On a remarqué ces oiseaux, par grandes bandes au creek
Seymour, Colombie- Britannique le 12 juillet 1891, sur la prairie à
Sumas, le 10 octobre 1894, ainsi que sur l'île Sea, dans la rivière
Fraser, Colombie-Britannique {E. F. G. White).
Notes sur la reproduction. — J'ai remarqué le nid de cet oiseau
souvent sur un pommier dans un verger, parfois dans une pruche, et
fréquemment dans un jeune érable. Ce nid ne se trouve pas, habitu-
ellement, à une grande élévation dans l'arbre; il est généralement
situé de 10 à 15 pieds de terre, mais je l'ai vu à des hauteurs aussi
basses que cinq et aussi élevées que vingt pieds. Le jaseur du cèdre
fait son nid plus tard que tous les autres oiseaux, à l'exception du
chardonneret et du pinson des champs. J'ai vu son nid, contenant
des œufs frais, aux derniers jours de juillet, mais jamais plus de bonne
heure que le 18 juin. Il est construit de pailles de tiges d'herbe, et
de bois, et garni de poil et de plumes. Sous ce rapport-ci il présentait
un contraste prononcé avec le nid que j'ai trouvé au lac Charleston,
comté de Leeds et qui, d'après la grosseur des œufs et sa situation a
été attribué à l'espèce précédente. Les œufs du jaseur du cèdre
varient considérablement. {Rév. C. J. Young).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7O3
A Ottawa, cet oiseau construit son nid généralement dans l'enfour-
chure d'une branche ou le place en selle sur la branche elle-même, ou
il le construit dans un buisson. Ce nid se compose de brindilles,
d'écorce, de feuilles et de radicules le tout garni d'herbe fine, de crin,
et de laine. Les œufs, au nombre de quatre, sont d'un bleu ardoise
tacheté et barbouillé de noir-brunâtre. (G. R. White). Les nids
sont construits dans toutes espèces d'arbres. Ils ne se trouvent
jamais à une grande élévation, et se composent de différents maté-
riaux, tels que des brindilles, des herbes, des radicules, des feuilles,
du duvet végétal, de la laine, et du crin. Les œufs, au nombre de
quatre à six sont pondus en juin, juillet, et août près d'Ottawa,
ainsi qu'au lac Nominingue, à 100 milles au nord de cette ville.
(Garneau) .
Famille XLVIL LANIID.î;. Pies-grièches.
CCXLVI. LANIUS Linn.-eus. 1758.
621. Pie-grièche boréale.
Lanius borealis Vieill. 1807.
La pie-grièche boréale n'est pas commune à Fort Chimo, Labrador,
mais elle y couve. Le 30 juin 1884 on a pris à la main, des oisillons
de cette espèce, qui n'étaient pas capables de voler. On dit que
cet oiseau se trouve commun dans la partie sud du Labrador. (Pac-
kard). Le 29 juillet 1891 on en a pris une jeune femelle au lac Melville,
dans l'est du Labrador. (Norton) . On a observé un spécimen de cette
espèce, le 9 juin 1896, à Moose Factory, ainsi qu'un autre, le 24 juillet,
au lac Seal, Labrador; l'espèce y est apparemment rare. (Spread-
borough). Elle est assez rare dans Terreneuve, mais il se peut qu'elle
y couve. (Reeks). On la voit en très petit nombre pendant l'hiver
dans la Nouvelle-Ecosse, et seulement un spécimen à la fois. (Downs).
C'est un oiseau-migrateur rare dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F.
Tufts) . Au mois de novembre 1902 on a remarqué un spécimen de cette
espèce sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'un autre, le 16 no-
vembre 1907. (/. Boutelier). Elle a été observée à Sydney, île du
Cap Breton le 8 mars, et le 13 et le 20 avril, en 1902. (C. R. Harte).
Elle se trouve rare, pendant l'été et l'automne, à St. John, Nouveau-
Brunswick. (Chamberlain) . Cette espèce habite en permanence à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick où elle est rare;
704 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
il est possible qu'elle y couve. {IV. H. Moore). Elle habite Québec;
on l'a prise à Beauport. (Dionne). Elle est nombreuse, à Montréal
pendant l'hiver. On l'a observée là à partir du 20 octobre jusqu'au
II avril, et je crois en avoir vu un spécimen aussi tard que le 23
mai 1891, à la Côte St- Antoine, sur le versant de la montagne.
(Wintle).
La pie-grièche boréale habite, pendant l'hiver, en assez grand
nombre les alentours d'Ottawa. (Ottawa Naturalist, Vol. V).
On remarque cette espèce à l'automne, et en hiver, dans l'est d'Ontario ;
elle n'y est pas commune Elle semble préférer le voisinage des villes
et des villages, et elle dévore le moineau domestique. Je l'ai vue
dès le début du mois d'octobre, et à la fin avril. Je n'ai remarqué
son nid qu'une seule fois, c'était dans la province de Québec. {Rév.
C. J. Young). Cette pie-grièche passe l'hiver régulièrement à
Toronto, Ontario. J'ai pris un nid de cette espèce, le 28 mai 1887,
mais c'est le seul dont on mentionne la prise. Cet oiseau passe
l'hiver en assez grand nombre dans les districts de Parry Sound et
Muskoka. Au mois d'octobre 1899, j'en ai vu des spécimens au
lac Sand. (/. H. Fleming). Quelques spécimens de cette espèce se
rendent tous les automnes, à Toronto, où ils passent l'hiver et
s'occupent beaucoup du Passer domesticus. Le 29 octobre 1896,
j 'en ai remarqué un qui poursuivait, pendant plus de trente minutes,
une chauve-souris qui avait été chassée d'un vieux hangar. Les
mouvements de la pie-grièche étaient fort singuliers, car, chaque
fois qu'elle s'approchait de la chauve-souris elle semblait hésiter à
la saisir, supposant même qu'elle eût pu le faire; enfin la pie grièche
s'est décidée de laisser seul cet objet fantastique, et de chercher un
repas ailleurs, plus à son gré. (/. Hughes- Samuel) .
La pie-grièche boréale se rend, de temps en temps, pendant l'hiver
à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young). On en a pris deux
spécimens à Fort Churchill où, à partir du 23 jusqu'au 30 juillet
1901, elle se trouvait en assez grand nombre. On en a pris un autre,
et noté encore un autre, le 14 septembre près du portage Painted
Stone. {E. A. Prehle). On a pris cette espèce à York Factory,
sur la baie d'Hudson. {Dr. R. Bell). Elle a été prise à Fort Chur-
chill, sur la baie d'Hudson. {Clarke).
Elle apparaît en assez grand nombre, au printemps et à l'automne,
dansle Manitoba. J'enai vudeuxsp2cimens, le 15 septembre 1907, à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 705
Fort Reliance. {E. T. Selon). Elle est assez commune, en hiver, à
Aweme, Manitoba. (Criddle). Elle passe l'hiver régulièrement
dans le Manitoba. {Atkinson). On la voit régulièrement et en très
grand nombre pendant l'été, et elle couve partout dans la région
autour de Prince Albert, Saskatchewan. {Couteaux). On en a \tj
un spécimen à Fort McMurray, latitude 56° 40'. (Macoun). Cette
espèce se trouve assez commune dans les parties boisées des Ter-
ritoires du Nord-ouest jusqu'à la latitude 60°, si non plus au nord.
Elle se rend le plus souvent sur les rivages de la Saskatchewan où
on la voit sur les bords des plaines, ou au voisinage d'un lac, perchée
dans un arbre. (Richardson). On la voit en assez grand nombre
sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Good Hope.
{Ross). Le II juin 1863 on a obtenu un nid de cette espèce, conte-
nant six oeufs, à Fort Anderson, plus tard on en a obtenu un autre
plus au nord, sur la rivière Anderson. {Macfarlane) . Cette pie-
grièche arrive à Indian Head, Saskatchewan, au mois de mars, ou
même avant, et, bien qu'elle y soit devenue assez commune en avril,
elle en était complètement disparue au 21 de ce mois. Au mois
d'avril 1890 on n'en a observé que deux couples à Revelstoke, Colom-
bie Britannique. L'année suivante on ne l'a pas remarquée du tout
à Banfï, de sorte qu'elle semble être rare dans les Montagnes Ro-
cheuses. Au mois d'avril 1903, j'en ai remarqué une demi-douzaine
de spécimens à Pencticton, Colombie Britannique; on en avait vu
un autre, le 4 octobre 1901, sur la prairie à Sumas, dans la vallée
du Fraser. Elle est assez rare sur l 'île de Vancouver. {Spreadborough) .
Cette espèce abonde en assez grand nombre dans la Colombie
Britannique. {Lord) . On ne la voit que sur l'île de Vancouver où, au
mois de septembre 1899, on en a pris deux femelles pas encore
arrivées à l'âge adulte. {Streaior). Elle se trouve partout dans
la province, mais elle n'y est commune nulle part. On en remar-
que quelques spécimens, pendant tout l'hiver, au bord de la côte.
{Fannin). Elle se rend, en hiver, a Chilliwack, et s'y trouve
commune, et, dans la même saison, on la voit en assez grand nom-
bre au lac Okanagan, Colombie Britannique. {Brooks).
Le seul spécimen de cette espèce venant du sud-est d'Alaska,
a été obtenu, le 19 mai 1869, à Fort Kenai, sur le goulet Cook. La
pie-grièche habite toute la partie du territoire depuis la mer Behring
en allant à l'est jusqu'à la frontière, et au nord jusqu'aux montagnes
d'Alaska. Elle y est assez commune en certains endroits, mais elle n'a-
706 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
bonde nulle part, bien qu'elle habite ce territoire. {Nelson). Cette
espèce habite tout le district du Yukon, et, en été, elle y couve par-
tout où on la trouve. (Turner). Au mois de septembre 1900 on en
a tué un spécimen à l'âge d'adolescence, et vêtu du plumage brun,
à Hope sur le goulet Cook, Alaska. On en a remarqué plusieurs
autres à Homer. (Osgood). On a rencontré cet oiseau (invictus),
pendant l'automne de 1899, dans la vallée de la Kowak, goulet
Cook, Alaska. (Grinnell). Le 15 septembre 1901 on a pris deux
spécimens de cette espèce à Homer. On en a remarqué plusieurs
autres juste au-dessus de la limite boisée sur les montagnes Kenai,
Alaska. On les a trouvés par couples pendant tout l'été et sans
doute ils y couvent. (Figgins). Le ler octobre 1903 on en a pris
un mâle adulte au camp Moose, Alaska. (Anderson).
Notes sur la reproduction. — Je n'ai remarqué cette pie-grièche
en train de couver à Toronto qu'une seule fois. J'ai recueilli un
de ses nids le 28 mai 1887. Celui-ci contenait cinq œufs et était
situé d'une manière tout à fait visible, près de l'extrémité d'une
branche horizontale d'un érable à environ quinze pieds de terre.
Il était gros et se composait, à l'extérieur, de brindilles et de ficelles
avec quelques étiquettes de boîtes de viande, en fer blanc, fortement
colorées, placées entre ces matériaux. La garniture consistait de
poils de vache et de feutre. Le nid était beaucoup plus grand que
celui construit pas la pie-grièche à croupion blanc. (/. H. Fleming.)
J'ai enlevé le nid de cette espèce à Ottawa, dans un cèdre bas. Il
se composait de brindilles, de bandes d'écorce, d'herbe, et de quelque
matière végétale molle, et était garni d'herbe. Les œufs, au nombre
de quatre, sont d'un gris verdâtre couverts de taches d'un brun-
rougeâtre et d'une couleur purpurine. {G. R. White.) J'ai remarqué
cette espèce, il y a quelques années, en train de couver sur l'île de
Montréal, Que. Le nid, situé dans un gros buisson épineux qui
poussait au milieu de quelques ormes, était presque complété le 17
avril, et, le 27 du mois, il contenait sept œufs dont l'incubation
venait de commencer. Il était compact et solide, et fait, à l'extérieur,
de bâtons et de brindilles d'épine, et garni, à l'intérieur, de morceaux
de chiffon, de poil, et de plumes. Au moment de la construction
du nid il y avait beaucoup de glace dans la rivière, et la neige, dans
certains endroits, avait deux pieds de profondeur. Les oiseaux
étaient farouches et se sont perchés sur les plus hautes branches des
ormes. {Rév. C. J. Young.) Le 11 juin 1901, au lac Crescent,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 707
Saskatchewan, j'ai trouvé un nid, contenant six œufs, qui appartenait
à la pie-grièche boréale, et j'ai pris le vieil oiseau. Ce nid était
à environ cinq pieds de terre dans un saule brûlé par le feu, à la
lisière d'un petit bois qui commandait une vue sur la prairie. C'est
un beau spécimen de nid; il est bien construit, ayant environ neuf
pouces de diamètre, et se compose, à l'extérieur, de brindilles et
de feuilles de saule. L'intérieur est profond et bien feutré de duvet
et de fourrure, et les œufs sont plus gros que ceux de la pie-grièche
à croupion blanc. J'ai dans ma possession un autre nid, large et
bien construit, ainsi que six œufs, collectionnés par M. Wenman,
le 7 juin 1897, au lac Spotted, dans le nord de l'Alberta. Ce nid
était à sept pieds de terre, et, comme l'autre, se trouvait dans un
saule. {W. Raine.)
622c. Pie-êrièche miêratrice.
LaniiiS ludovicianus migrans. w. palmer. 1898.
Cette espèce passe l'été en petit nombre à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick; elle couvait ici en 1900. J'en ai vu
cinq jeunes en compagnie d'un seul couple d'adultes. {W. H. Moore.)
On voit cette pie-grièche quelquefois dans Québec. (Dionne.) Elle
passe l'été en nombre à Montréal, et couve en-dedans des limites
de la ville. (Wintle.) En été elle habite mais se trouve rare à
Ottawa. {Ottawa Natiiralist, Vol. V.) Cette espèce semble être plus
commune, ou, en tous cas, on l'a remarquée plus souvent, dans les
deux dernières années, aux alentours d'Ottawa. Pendant les mois
d'août et septembre, 1903, j'en ai vu plusieurs couples en compagnie
de leurs jeunes dans le canton de March, et, dans la même année,
j'en ai remarqué un autre couple, au mois d'avril, qui construisaient
leur nid près de Janeville, sur la rivière Rideau. Le 6 avril 1904
j'en ai vu ce qui était pour moi le premier couple de l'année, et le
18 du même mois, j'en ai observé cinq autres le long du Rideau
entre les ponts Cummings et Billings. J'ai toujours trouvé ces
oiseaux par couples, et, jusqu'à présent, je n'en ai jamais remarqué
plus de deux adultes ensemble. Le 21 avril j'en ai encore vu un
couple au tir à Rockliffe. (£. F. G. White.) Cette espèce est très
commune le long du St-Laurent dans l'est d'Ontario. Elle couve sur
l'île Wolfe, et aux alentours de Kingston, ainsi que dans le comté
de Frontenac, et à l'est, à travers ceux de Leeds, et Lanark. Je
ne l'ai pas remarquée dans le comté de Renfrew, mais elle est commune
708 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans le voisinage de Madoc, comté d'Hastings. {Rév. C. J. Young.)
Elle passe l'été régulièrement à Toronto, Ontario, mais elle n'y est
pas très commune. M. Taverner dit que cette pie-grièche est ré-
pandue à Beaumaris, district de Muskoka. (/. H. Fleming.) On
l'a vue en assez grand nombre dans les années précédentes, mais
aujourd'hui elle est devenue moins nombreuse; pourtant, on peut la
trouver à chaque mille ou deux le long des chemins dans la campagne.
Elle nous quitte de bonne heure en automne, et on ne l'a pas remarquée
plus tard que le i8 septembre. Elle se répand jusqu'à l'intérieur
de la péninsule Bruce où on ne la remarque pas en grand nombre.
Elle élève deux couvées tous les ans. {W. E. Saunders.) Cette espèce
a été commune, il y a quelques années, pendant l'été, à Guelph,
Ontario, mais, depuis les trois dernières années, elle y est devenue
moins nombreuse. Cette année-ci (1903) elle y était très rare. La
date de son arrivée est vers le 26 mars, et celle de son départ vers le
18 août. (A.B.Khigh.)
Notes sur la reproduction. — Le 20 mai 1883, j'ai recueilli
un nid de cette pie-grièche, contenant un œuf, dans une aubépine à
Hochelaga. Le 3 juin j'ai encore visité le même endroit, et j'ai trouvé
un autre nid de cette espèce dans un buisson épineux à côté de la
place où j'avais enlevé le premier, mais quelqu'un avait lancé une
grosse pierre dans celui-ci. Le 24 mai 1888 j'ai trouvé un troisième
nid. Ce dernier était dans un buisson à côté de la voie du chemin de
fer à Laprairie, et j'ai remarqué une pie-grièche qui était tout près du
nid. Le 30 mai 1891 j'ai encore trouvé un quatrième, contenant
deux oeufs couvés, dans une aubépine à Hochelaga, et, le 6 juin de la
même année, M. Inglis a trouvé, près du même endroit, deux œufs
frais de cet oiseau dans un nid qui semblait être vieux. (Wintle).
Cette espèce, d'après mes observations, est celle qui est commune dans
l'est d'Ontario, mais elle se restreint, pour la plupart, au long du
St-Laurent, et, apparemment, elle ne se répand pas plus au nord que
le comté de Lanark, du moins je ne l'ai jamais remarquée, ni dans le
nord du comté de Frontenac, ni dans celui de Renfrew. C'est un
oiseau-migrateur d'été, y arrivant au commencement d'avril. Je l'ai
observée aussi de bonne heure que le 4 de ce mois, et en nombre au
17 du même mois. Le nid est commencé vers la fin avril, et, générale-
ment, à la première semaine de mai, il contient la couvée d'œufs
complète. Si le premier nid est détruit, l'oiseau en construit un
deuxième, et la seconde couvée est pondue vers la fin mai. J'ai
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7O9
souvent vu les nids de cette espèce ; on les trouve en grand nombre aux
alentours de Lansdowne, Ontario, sur l'île Wolfe, et dans le voisinage
de Kingston. J'en ai trouvé un, à environ trois pieds de terre dans
un buisson épineux, qui avait été complété le 29 avril, et, le 4 mai,
contenait cinq œufs tachetés et zones qui étaient plus petits que ceux
pondus par L. horealis. Les vieux oiseaux n'étaient point farou-
ches, et ne se comportaient pas de la même manière que ceux des
autres espèces, qui perchés sur les hautes branches des arbres, se
tenaient à une grande distance. Il n'y avait pas de grands arbres
près de ce nid-ci. Le 6 mai j'ai trouvé un autre nid, dans un endroit
semblable, contenant quatre œufs frais; les oiseaux, de même que
dans le cas précédent, n'étaient pas du tout farouches, et m'ont laissé
approcher jusqu'à quelques pieds d'où ils se trouvaient. Le 3 avril
1890 j'ai remarqué un couple de pies-grièches migratrices, et, le 28
du même mois, j'ai trouvé leur nid, contenant sept œufs dans un
buisson épineux. Le 7 mai j'ai trouvé un autre nid contenant cinq
œufs couvés. Celui-ci était placé tellement bas que j'en ai pu
voir le contenu sans me déranger. Le 18 avril 1892 j'ai trouvé
un troisième nid de cette espèce dans un buisson épineux situé
dans un champ de pâturage. Ce nid contenait, le 29 du même mois,
six œufs. Le 2 mai i8q8 j'en ai encore trouvé un quatrième, contenant
six œufs frais, dans un buisson épineux. Le 6 avril 1899 j'ai remarqué
un couple d'oiseau de cette espèce, et, le 29 du même mois, j'ai vu
leur nid, contenant six œufs, qui se trouvait comme d'habitude dans
l'aubépine au milieu d'un pré, à une hauteur pas trop élevée de
terre. Je pourrais mentionner encore une vingtaine d'occasions
peut-être durant lesquelles j'ai noté cet oiseau en train de couver dans
des lieux semblables à ceux ci-dessus mentionnés pendant la dernière
semaine d'avril où la première semaine de mai. {Rév. C. J. Yoimg).
Cette espèce commence à faire son nid aux alentours d'Ottawa en
avril, et sa ponte est de cinq à sept œufs. Le nid est situé, dans les
aubépines ou les buissons épineux, à une hauteur de quatre à dix
pieds. Il se compose de branches, de radicules, et de ficelles, avec
une garniture de laine ajoutée aux plumes et aux poils. {Garneaii).
Le révérend G. Eifrig, dans VAuk, vol. XXII, p. 314, donne un compte
rendu détaillé relativement à la reproduction de cette espèce dans
le voisinage d'Ottawa, Ontario.
78870—46
7IO COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
622a. Pie-grièche à croupion blanc.
Lanius ludovicianus exciibitorides (Swains) Coues. 1872.
La pie-grièche à croupion blanc est l'espèce caractéristique de
toute la région le long du 49ième parallèle, depuis Pembina jus-
qu'aux Montagnes Rocheuses. Pendant la dernière semaine de
juillet j'ai trouvé une famille de cette espèce dans une touffe de buis-
son isolée à la montagne Turtle. Les jeunes oiseaux, au nombre de
quatre, venaient de quitter le nid que j'ai découvert à cinq ou six
pieds de terre dans une enfourchure du buisson. Le nid proprement
dit, reposait sur une grosse masse de brindilles entrelacées les unes
aux autres. Il se composait d'une certaine herbe blanche {Anaphalis
margaritasea), qui pousse en abondance dans le voisinage, dont les
tiges étaient mêlées ensemble avec des bandes d'écorce fibreuse.
( Coues) .
Cette espèce passe l'été dans les districts à moitié boisés du Mani-
toba, et elle couve abondamment à Carberry, à la rivière Shell, et à
Qu'Appelle. {E. T. Selon.) Elle est régulière et commune partout dans
le Manitoba, comme oiseau-reproducteur, et on l'a signalée, en 1906
le long de la voie du Grand-Tronc- Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à
Edmonton, Alberta. {AtMnson.) Elle a été commune autrefois à
Aweme, Manitoba, mais aujourd'hui elle y est assez rare. {Criddle.)
On l'a remarquée à Indian Head, Saskatchewan, pour la première fois,
le 16 mai 1892; elle n'y était jamais commune, bien que plusieurs
spécimens y couvaient car on les a notés jusqu'à la fin juin. On a ob-
servé cette espèce à Medicine-Hat, dans la même province, pour la
première fois, le 14 nai 1894; plus tard elle y est devenue commune et,
sans doute, couvait dans la vallée de la rivière. Le ler juillet 1895 elle
couvait apparemment près de Pend d'Oreille, sur la rivière Milk,
Alberta. J'en ai remarqué un couple, le 18 mai 1897, en train de
construire leur nid dans un groupe de saules à Edmonton, Alberta.
Malheureusement j'ai tué la femelle. Le nid était presque complété
et se composait de mauvaises herbes. Le 6 avri' 1905 j'en ai vu
un spécimen à Midway, Colombie Britannique. (Spreadborough.)
Cette espèce se trouve dans les parties plus méridionales que lanius
horealis, et elle ne semble pas se répandre plus au nord que la latitude
54°. Ses habitudes ressemblent précisément à celles de l'autre es-
pèce, et sa nourriture, qui consiste en sauterelles, est la même. Elle
se voit en grand nombre sur les plaines. M. Drummond a trouvé
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 7 II
un nid de cette espèce, au commencement de juin, dans un buisson
de saules. Ce nid était fait de brindilles d'Artemisia, et d'herbe
sèche, et garni de plumes. (Richardson.)
622b. Pie-grièche de Gambel.
Lanius hidovicianus gambeli Ridgw. 1887.
Au mois d'avril 1888, on a pris un spécimen de cette espèce à Chilli-
wack, dans la vallée du Fraser, Colombie-Britannique. (Brooks.) Le
spécimen ci-dessus mentionné est classifié sous ce titre sur l'autorité
de M. W. Brewster.
Famille XLVIII. VIREONIDIyî:. Vireos.
CCXLVI. VIREOSYLVA. Bonaparte. 1838.
624. Viréo aux yeux rouges.
Vireosylva olivacca (Linn.) Bonap. 1850.
En 1844, on a reçu à Copenhague un spécimen du viréo aux yeux
rouges venant du Groenland. (Arcf. Man.) Cet oiseau se trouvait en
abondance tout le long en descendant la rivière Moose; on ne l'a pas
observé plus au nord que Moose Factory. (Spreadboroîigh.) Il
se trouve commun en été dans la Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts.)
C'est un oiseau qui passe l'été en nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse.
{Downs.) En 1902 on a remarqué un spécimen de cette espèce, le 30
septembre, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'un autre, le 8 oc-
tobre au même endroit. (/. Boittelier.) On a noté un grand nombre
de vieux nids à Sydney, île du Cap-Breton, où, pour la première fois,
le viréo aux yeux rouges a été remarqué le 18 mai 1902. (C. R. Harte.)
On a observé cet oiseau, au mois de juillet 1898, à Baddeck et à Mar-
garee sur l'île du Cap-Breton; le 5 juillet 1888 on l'avait vu dans les
bois au bord du chemin Union, île du Prince-Edouard. (Alaconn.)
C'est un oiseau commun, et en quelques localités il abonde. Il ra-
mage sans cesse ici comme ailleurs. Il choisit de préférence les arbres
décidus, surtout les grands érables. (Dwight.) Il passe l'été dans
l'intérieur du Nouveau-Brunswick, mais à St. John on ne le voit
que pendant la saison de la migration. (Chamberlain.) En été il
habite et se trouve commun à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. (W. H. Moore.) Il se voit fréquemment dans la vallée
73870— 46I
712 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.) Il n'est
pas rare aux alentours de Québec; on l'a pris à Beauport. (Dionne.)
Il abonde pendant l'été aux alentours de Montréal; et couve dans
la ville ainsi que dans le parc Mont- Royal. J'ai remarqué cette
espèce ici à partir du ii mai jusqu'au 6 octobre, et j'ai trouvé de
ses nids depuis le 6 juin jusqu'au 13 août. (Wintle.)
Le viréo aux yeux rouges abonde pendant l'été aux alentours
d'Ottawa. (Ottawa Naturalist, vol. V.) Il passe l'été en nombre dans
l'est d'Ontario. (Rév. C. J. Young.) On le trouve régulièrement pen-
dant l'été à Toronto, Ontario, et, dans la même saison, il habite en grand
nombre les districts de Parry Sound et Muskoka dans cette province.
(/. F. Fleming.) Il couve dans le canton Draper, district de Muskoka,
Ontario, et dans la même province, il abonde d'un bout à l'autre du
parc Algonquin. Un couple de cette espèce nichait dans un sor-
bier près des bâtiments au lac Cache; leur nid consistait principale-
ment en écorce de bouleau. Je les ai observés en train de le con-
struire; ils cessaient de travailler aussitôt que le soleil était bien haut,
car, à ce moment, il faisait trop chaud, l'arbre étant en plein champ.
Cet oiseau abonde tout le long de la rivière Moose, ainsi qu'au nord
jusqu'à la pointe East sur la rive est de la baie James. {Spread-
borough.) Il passe l'été en grand nombre à Guelph, Ontario, y arri-
vant vers le 10 mai, et s'en allant vers le 23 septembre. (A . B. Klugh.)
En été il habite Penetanguishene où il est commun, y couvant dans les
forêts de bois dur; on y voit de nombreux nids. {A. F. Young.)
Ce viréo abonde autour du lac Winnipeg, à Norway House, et entre
ce dernier endroit et Oxford House. On entendait presque conti-
nuellement son ramage dans le voisinage d'Oxford House. Après notre
départ de cet endroit nous ne l'avons plus entendu. {E. A. Preble).
Il abondait à Pembina, où au mois de juin, il couvait, et on l'a remarqué
en grand nombre sur le Missouri supérieur. (Coues). Il est commun
à Aweme, Manitoba. (Criddle). En été cet oiseau habite les parties
boisées du Manitoba et couve dans les endroits propices. On le
remarque en nombre aux alentours de Fort Résolution. Au mois de
juillet 1883 on a receuilli un nid qui contenait un oiseau capable de
voler, un autre à m.oitié grandi, et un œuf presque prêt à éclore. Ce
nid se composait, à l'extérieur, de papier à guêpier. (E. T. Selon).
Le viréo aux yeux rouges abonde aux Grand Rapids de la Saskatchewan
il couve à Chemawawin. C'est un des chantres les plus en évidence
du pays. {Nutting). C'est un oiseau commun mais irrégulièrement
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 713
répandu depuis le Manitoba en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton,
Alberta. (Atkinson). On l'a remarqué pour la première fois aux
rapides Grand de l'Athabasca; il était commun en descendant la
rivière jusqu'à Fort McMurray, et en montant la rivière Clearwater
jusqu'au portage Methye. On l'a noté en grand nombre entre le lac
Methye et Isle à la Crosse. (/. M. Macoun). M. Bishop en a re-
marqué un spécimen près du Maple creek, Saskatchewan. {A. C.
Bent). On a tué de cette espèce, le 2 juin 1827, à Cumberland House,
sur la Saskatchewan. {Richardson) . Cet oiseau se voit sur le
Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simpson, mais il s'y trouve
rare. {Ross). On l'a remarqué à Indian Head, Saskatchewan, pour
la première fois, le 7 juin 1892. Un peu plus tard il y est devenu com-
mun et a commencé à couver. La date la plus précoce de son
arrivée à Médecine Hat, dans la même province, était le 19 mai;
cependant il n'y est jamais paru en nombre avant mon départ pour le
lac Crâne. Le 29 mai 1895 on en a remarqué un couple au creek Old
Wives, Saskatchewan, ainsi qu'un autre, le 14 juin de la même année,
à Medicine Lodge, sur le Rocky creek, au sud de la montagne
Wood. En 1897 on a observé cet oiseau pour la première fois le 13 mai
à Edmonton, Alberta. Le 3 juin j'ai trouvé un nid à environ dix pieds
de terre dans un petit aune ; il contenait quatre œufs, dont trois du viréo
et un de l'étourneau ordinaire. En juin 1903 cet oiseau était commun
depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude
56° 15'; on l'a remarqué en nombre depuis Edmonton jusqu'au passage
Athabasca. Au mois de juin 1898 il était commun dans la vallée de
la rivière McLennan, Colombie-Britannique. Le 29 juillet il a été
observé dans le col Crowsnest. Au mois de juin 1890, il couvait
à Robson dans la vallée de la rivière Columbia ; on a remarqué un nid
dans la fourche d'un grand arbrisseau. Il était assez rare en
juin 1891 à Banff, Montagnes Rocheuses, et couvait dans la vallée de la
rivière Bow. Pendant l'été de 1902 cet oiseau était tout à fait com-
mun près de la frontière entre Trail et la rivière Kettle, Colombie-
Britannique. En 1905 on en a observé quelques spécimens au lac
Osoyoos et le long de la rivière Similkameen dans la même pro\"ince.
Au mois de mai 1889 on avait vu et entendu cet oiseau à Kamloops
et à Agassiz, Colombie-Britannique; il était commun, au prin-
temps de 1902, à Chilliwack, et plus tard, pendant l'été, on l'a re-
marqué le long de la rivière. {Spreadborough) . Le viréo aux yeux
rouges est commun à Ashcroft, et il abonde à Ducks. (Streator).
C'est la plus abondante de toutes les espèces de la famille des viréos.
714 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
et à l'est et à l'ouest de cette partie de la chaîne Côtière qui se
trouve dans la Colombie-Britannique. {Brooks). Cette espèce se
répand en nombre à l'est de la chaîne Côtière, et on en a trouvé quel-
ques spécimens à Lake la Hache. Colombie-Britannique. {Rhoads).
Notes sur la reproduction. — -Un nid que j'ai receuilli avait l'ap-
parence d'une coupe élégante. Il était suspendu par les bords qui
étaient attachés aux deux branches d'une brindille en bifurcation.
Ce nid se composait d'écorce, «d'aiguilles» de pin, de morceaux de
guêpiers, et de papier, le tout étant apparemment agglutiné ensemble
par la salive de l'oiseau. La garniture se composait d'herbe. Les œufs,
au nombre de trois à cinq étaient d'un blanc pur avec des taches fines
de brun foncé rougeâtre vers le gros bout. {G. R. White). Cette
espèce pond deux ou trois œufs, au mois de juin, dans son nid oscil-
lant, qui, généralement, se trouve dans un jeune érable. Quelques
nids ont été remarqués dans des conifères. {W. H. Mooré). Cette
espèce construit son nid suspendu, sous forme de coupe, depuis deux
jusqu'à trente pieds de terre. Le bord est attaché à une petite
fourche horizontale à l'extrémité d'une branche. Le nid se compose
de bandes d'écorce mince et flexible. L'extérieur est orné de l'écorce
blanche du bouleau, et l'intérieur est garni de racines ayant l'appa-
rence de poils, de feuilles fines, ou de très petites brindilles. La cou-
vaison a lieu au mois de juin. Les couvées sont de trois ou quatre
œufs chacune. On a recueilli des nids à Ottawa, ainsi qu'au lac
Nominigue à cent milles au nord de cette ville. (Garneau).
625. Viréo jaune- verdâtre.
Vireosylva flavoviridis flavoviridis — Cassin. 1851.
M. Comeau a pris un spécimen de cette espèce, le 13 mai 1883, à
Godbout. (Dionne).
626. Viréo de Philadelphie.
Vireosylva philadelphica. — Cassin. 1851.
M. Drexier a obtenu un spécimen de cette espèce, le 2 juin 1860,
de Moose Factory, sur la baie James. (Packard). Le viréo de Phila-
delphie se trouve rare en été aux alentours d'Ottawa. {Ottawa
Naturalist Vol. V). J'ai remarqué cet oiseau à deux ou trois reprises.
Une fois j'ai trouvé son nid, au mois de juin 1896, près de la gare de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS: 715
Lansdowne comté de Leeds, Ontario. Ce nid était situé dans un buis-
son de Spirœa Salicifolia, et, semblable à celui de l'autre viréo,
était préhensile, mais il n'était ni aussi soigneusement construit ni
aussi compact que l'autre. Il contenait trois œufs, un appartenant
au vireo lui-même, et deux à l'étourneau ordinaire. L'œuf de ce
viréo est semblable, en plus petit, à celui de l'espèce aux yeux rouges.
Ce nid se trouvait dans un pâturage humide où il y avait des endroits
marécageux récouverts d'aunes et de Spirœa. (Rév. C. J. Young).
C'est un oiseau-migrateur régulier à Toronto, Ontario, mais il n'y
est pas très commun. Il se voit en assez grand nombre dans le district
de Parry Sound. Je crois qu'il couve car il est toujours apparié à
la mi-mai. (/. H. Fleming) Cet oiseau ressemble si exactement
à d'autres de la même famille qu'il est difficile de déterminer son abon-
dance relative à Toronto. Il arrive rarement de ne pas en voir un
spécimen, ou même plus, à chaque saison. (/. Hughes. Samuel).
C'est un oiseau migrateur régulier à London, Ontario bien que jusqu'à
présent, on ne l'ait jamais trouvé en nombre. Un observateur
quelconque n'en notera généralement pas plus de deux ou trois
spécimens pendant une seule migration. {W. E. Saunders). On l'a
remarqué comme oiseau migrateur de passage à Guelph, Ontario.
(A.B.Khigh).
Un chant bizarre, que j'ai entendu le 8 juillet sur la rivière Hill,
Keewatin, était probablement le ramage de cette espèce, mais je n'ai'
pas pu prendre l'oiseau. {E. A. Prehle). Le viréo de Pensylvanie
couve, sans doute, dans les parties au fond de la rivière desséchée
récouvertes de bois aux alentours de Fembina sur le 49ième parallèle,
bien qu'on n'en ait pris que deux spécimens. Je n'ai pas eu le bon-
heur de voir son nid, une circonstance d'autant plus regrettable que
jusqu'à présent, on n'a découvert, ni son nid, ni ses œufs. {Coues).
Cet oiseau se trouve très rare à Aweme, Manitoba, il se peut qu'il
y couve. {Criddle). C'est un oiseau reproducteur abondant dans
les parties boisées du Manitoba. (Atkinson). Il passe l'été dans
les bosquets du Manitoba: on a trouvé un nid de cet oiseau sur la
montagne Duck. {E. T. Selon). Le 8 juin 1906, M. le docteur
Bishop a pris un spécimen d'une grande volée d'oiseaux migrateurs
de cette espèce qui ce jour-là, passaient au-dessus des bois au creek
Maple, Saskatchewan. {A. C. Bent). Au mois de mai 1897 ce viréo
était assez commun et couvait à Edmonton, Alberta. On ne l'a pas
remarqué ailleurs à l'ouest du Manitoba. {Spreadborough) .
7l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. — Le 9 juin 1884 j'ai trouvé un
viréo en train de nicher dans un petit bois de peupliers et d'aunes près
de Fort Pelly sur l'Assiniboine supérieure. L'endroit choisi par
l'oiseau était à environ dix pieds de terre dans les brindilles d'un
saule. Le nid, comme d'habitude, était suspendu, et en forme de
coupe. Il était fait d'herbe fine, et de bandes de l'écorce du bouleau.
Il y avait par terre, et immédiatement au-dessous, un autre nid, qui,
d'après sa forme, et les matériaux employés à sa construction, était
semblable à celui-ci. Avec l'intention d'emporter le second nid avec
moi, à mon retour, je l'ai attaché à l'arbre, mais lorsque je suis revenu
je l'ai trouvé par terre. Ensuite je l'ai attaché une deuxième fois à
l'arbre, et il a été encore renversé, bien que je l'eusse attaché solide-
ment à une brindille. Ceci est arrivé à plusieurs reprises de sorte
qu'il y a très peu de doute que c'était le viréo qui l'avait fait, mais,
pour quelle raison, je ne peux pas l'imaginer. Le 13 juin le viréo a
commencé à couver ses quatre œufs. Je l'ai tué, et j'ai trouvé qu'il
correspondait exactement à la description de philadelphica donnée
par M. Coues sauf que le jaune sur la poitrine était tout à fait claire.
Les œufs ressemblaient beaucoup à ceux du viréo aux yeux rouges,
mais, à cause d'un regrettable accident, ils ont été détruits avant qu'on
les ait mesurés correctement. (£. T. Selon). Le ii juin 1901 j'ai
trouvé un nid de cette espèce contenant quatre œufs au lac Crescent
Saskatchewan. Il était fait de bandes fines d'écorce, d'herbe, et de
racines fines, et se trouvait dans un peuplier. Le 12 juin 1894 j'avais
trouvé un autre nid de cette espèce contenant quatre œufs au lac
Long. Celui-ci était suspendu, à six pieds de terre, de la branche
d'un saule.
627. Virée gris-olive.
Vireosylva gilva. (Vieill.) Cassin. 1851.
Le viréo gris-olive passe l'été en nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse.
(Downs).. Il est assez commun à Calais sur les confins du Nouveau-
Brunswick.{Chamberlain). En été il ne visite Québec qu'en petit
nombre. (Dionne). Il est de passage et rare à Montréal. Je n'ai
remarqué que deux spécimens de cet oiseau et je les ai pris sur l'île
de Montréal. (Winlle).
Le viréo gris-olive abonde pendant l'été aux alentours d'Ottawa.
{Ottawa Naturaliste vol. V.) Il passe l'été en nombre dans l'est d'On-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 717
tario, y nichant à une grande élévation dans les érables et les ormes.
{Rév. C. J. Young.) C'est un oiseau -migrateur régulier à Toronto,
Ontario, mais il n'y est pas commun; je l'ai pris, au mois de mai, à
plusieurs reprises à Emsdale, district de Muskoka. M. Tavemer
l'a pris aussi à Beaumaris, Muskoka. (/. H. Fleming.) Il abonde le
long des rues de la ville de London, Ontario, mais, dans la campagne, en
nombre un peu moins grand. La couvée se compose généralement de
quatre œufs, mais, quelquefois, il n'y en a que trois. Le nid se trouve
toujours à une grande élévation, n'étant jamais à moins de vingt-cinq
pieds de terre, tandis que celui du viréo aux yeux rouges est rare-
ment à plus de huit pieds de terre et généralement se trouve à une
hauteur moins élevée. L'oiseau-mâle prend part à l'incubation,
et il ramage très souvent pendant qu'il est accroupi sur les œufs.
{W. E. Saunders.) Cet oiseau passe l'été en nombre à Guelph, On-
tario; il choisit de préférence aux buissons les arbres ombreux de la
ville, et les vergers. Son arrivée a lieu vers le 8 mai et son départ vers
le 20 septembre. {A. B. Klugli.) On l'a remarqué en grand nombre
à Pembina sur le 49ème parallèle, et on l'a trouvé encore à l'extrémité
opposée de la ligne. Le spécimen que l'on a pris dans les montagnes
Rocheuses était probablement d'un type un peu différent, le sivainsoni.
Au mois de juin le viréo gris-olive était en plein ramage et couvait
à Pembina. Un nid trouvé le ii du mois était vide, mais, à cette lati-
tude, très peu des petits oiseaux insectivores semblent pondre avant
la troisième semaine de juin. {Coues.) En été ce viréo habite les
parties boisées du Manitoba; il est commun sur la pente sud de la
montagne Riding, et sur le côté ouest de la montagne Duck. {E.
T. Selon.) Il est assez rare à Aweme, Manitoba, mais assez
commun à Stockton, dans la même province, ainsi qu'en d'autres en-
droits. Il niche à une grande élévation dans les grands arbres.
(Criddle.) Cet oiseau est le plus abondant des viréos dans l'ouest à
l'exception de celui aux yeux rouges. En 1906 on l'a noté partout le
long du chemin de fer Grand-Tronc- Pacifique depuis le Manitoba
jusqu'à Edmonton, Alberta. (Atkinson.) On l'a remarqué à Indian-
Head, Saskatchewan pour la première fois le 6 juin 1892; à partir de
cette date il y est devenu commun et à commencé à couver. Il est
arrivé à Medicine-Hat, dans la même province, pour la première fois le
17 mai 1894, et, selon les apparences, il avait l'intention de couver. En
1895, on l'a observé, au mois de juin, le long du creek, Old Wives,
et, en juillet, le long de la rivière Se. Mary ainsi qu'au lac Waterton,
7l8 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Alberta. {Spreadborougli.) Quesques-unes de ces mentions devraient
probablement être classées sous la variété suivante.
627a. Viréo gris-olive de Swainson.
Vireosylva gilva swainsonii (Baird.) Ridgw. 1875.
Cet oiseau était commun, en juin 1903, depuis le petit lac des Esclaves
jusqu'à Peace River Landing, latitude 56° 15'. On l'avait remarqué
à Edmonton, Alberta, pour la première fois le 8 mai 1897 ; il couve dans
le voisinage. Au mois de juin 1898 ce viréo a été observé dans des
bois de peupliers depuis Edmonton jusqu'à la rivière McLeod. Il est
assez commun dans les contreforts depuis Calgary en allant au sud
jusqu'au passage Crowsnest. Il se voit en nombre à Banff, Monta-
gnes Rocheuses, y couvant dans les arbres de la vallée. On l'a tué
à Revelstoke, Colombie-Britannique le 6 mai 1890; à partir de cette
date il y est devenu commun. On l'a abattu aussi, à la fin juin, à
Deer Parle et à Robson. J'en ai observé plusieurs spécimens à Trail
près de la frontière en 1902, mais ils ne s'y trouvaient pas en grand
nombre. Cet oiseau était commun, en 1904, à Fernie, Colombie-Bri-
tannique, et, en 1905, à l'ouest de Midway. Il est rare à Kamloops,
mais assez commun à Agassiz, à Port Heney, et à Hastings, Colombie-
Britannique. Au printemps de 1901 on l'a vu en nombre à Chilliwack
dans la même province, et quelques spécimens ont été observé aussi
à la propriété McGuire plus en amont sur la rivière. Il passe l'été
en nombre sur l'île de Vancouver. Au mois de juillet 1893 il était com-
mun à Victoria, à Sooke, et à Comox. (Spreadborough.) Ce viréo
se voit en petit nombre sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à
Fort Simpson. (Ross.) Il se trouve partout en grand nombre
et il couve. {Streator.) Il habite en été et se voit en nombre,
à l'est et à l'ouest de la chaîne du littoral. (Fannin.) Il passe l'été
en nombre à Chilliwack. _ (Brooks.) On l'a pris à l'ouest des Mon-
tagnes Rocheuses dans la Colombie-Britannique. (Rhoads.)
CCXLVII. LANI VIREO (Baird). 1858.
628. -Viréo à front jaune.
Lanivireo flavifrons (Vieill. Lawrence. 1868.
Le viréo à front jaune habite Montréal en été, mais il y est rare.
M. W. W. Dunlop a observé cet oiseau apparié dans les bois à Ho-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 719
chelaga, et, le 20 mai 1883, il en a taé deux spécimens. (Wintle.)
C'est un oiseau -migrateur en été dans Terreneuve. (Reeks.) Il
ne se rend qu'en petit nombre pendant l'été aux alentours d'Ottawa.
(Ottawa Naturalist, vol. V.) J'ai observé, à Rockport, comté de Leeds,
Ontario, un spécimen de cet oiseau qui semblait nicher dans un
grand noyer d'Amérique près du St-Laurent. {Rév. C. J. Young.)
C'est un oiseau-migrateur régulier à Toronto, Ontario, mais il y est
rare. M. Taverner en a pris un spécimen à Beaumaris, district
de Muskoka. (/. H. Fleming.) Je n'ai remarqué cet oiseau que pen-
dant les migrations, au printemps, et à l'automne, et seulement en
nombres restreints. (/. HugJies-Samnel.) Il est assez commun par-
tout près de London, Ontario; on ne l'a pas remarqué dans North
Bruce. (ÎF. E. Saunders.) C'est un oiseau-migrateur de passage
à Guelph, Ontario; il n'y est pas commun. On le voit vers le 12 mai,
et encore vers le 2 septembre. {A. B. Kliigh.) Il passe l'été en petit
nombre dans le Manitoba. Le 19 juillet 1884 M. Miller Christy
m'a apporté de Moosejaw, Saskatchewan, un spécimen du viréo
à front jaune. {E. T. Seton.) Cet oiseau est très rare à Aweme,
Manitoba. {Criddle.) Je n'en ai noté que deux ou trois spécimens
dans le Manitoba pendant une période de dix ans. (Atkinson.)
Le 1er juin 1901 on a trouvé ce viréo en train de couver à Yorkton,
Saskatchewan. (W. Raine.)
Nous n'avons pas vu ces spécimens dans la possession de M. Raine,
et nous devons considérer cette mention comme douteuse.
Notes sur la reproduction. — Le 3 juin 1906 j'ai découvert un
nid du viréo à front jaune contenant deux œufs, dans un bouleau près
d'Ottawa. Les deux vieux oiseaux se trouvaient dans le voisinage
du nid qui était à vingt pieds de terre et se composait d'écorce mince,
de guêpiers, et de toiles d'araignées. Le bord était orné de lichens^
et la garniture consistait d'herbe mince. Le diamètre de l'extérieur
était de 3 pouces 50 et. la hauteur de 2 pouces 50, et celui de l'inté-
rieur de 2 pouces et la hauteur de i pouce 50. J'ai pris l'un des
oiseaux, le nid et quatre œufs, le 6 juin. Ces derniers sont d'un
blanc crème tacheté de brun rougeâtre. (Garneau).
629. Viréo à tête bleue.
Lanivireo solitarius solitarius (Wils) Allen. 1884.
Le viréo à tête bleue est assez commun dans la Nouvelle-Ecosse
à partir du 10 mai jusqu'au ler octobre. {H. F. Tufts). Au mois
720 COMMISSION GEOLOG QUE DU CANADA.
de juillet 1898 on a remarqué cet oiseau en assez grand nombre
à Baddeck, et à Margaree sur l'île du Cap-Breton. On l'avait ob-
servé à la rivière Hunter, île du Prince-Edouard, le 2 juillet 1888.
(Macoun). Un jour, à Souris, île du Prince-Edouard, le ramage de
cet oiseau m'a attiré, et j'en ai bientôt aperçu l'auteur. {Dwighi).
Il passe l'été en petit nombre à St. John, Nouveau-Brunswick. {Cham-
berlain). On ne l'a noté qu'à un seul endroit dans la vallée de la
Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Britlain et Cox). Il passe l'été
en assez grand nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore). Le 23 juin j'ai entendu le ramage d'un
mâle de cette espèce à l'anse Macnain, île du Cap-Breton. {Brewster) .
J'ai noté un spécimen de cet oiseau, au mois de juin 1897, sur les îles
delà Madeleine, et je n'ai aucun doute qu'il y couve. {Rév. C. J.
Young). Il est assez commun aux alentours de Québec; on l'a pris
à Beauport. {Dionne). C'est un oiseau de passage rare à Montréal.
Je n'en ai remarqué que deux spécimens dans ce district. iWinile).
Le viréo à tête bleue se voit en assez grand nombre pendant l'été
aux alentours d'Ottawa. {Ottawa Natiiralist, vol. V). C'est un
oiseau-migrateur régulier à Toronto, Ontario. Il est assez commun
en mai dans les districts de Parry-Sound et Muskoka; c'est probable
qu'il y reste pour la couvaison. (/. H. Fleming). Il ne se trouve
pas souvent dans le parc Algonquin, Ontario. On en a remarqué
quelques spécimens dans les bois d'épinettes blanches au lac Cache;
ils étaient généralement près du sommet des arbres. {Spreadborough) .
Ce viréo n'est pas commun comme oiseau-migrateur, et on ne sache
pas qu'il couve à London, Ontario. {W. E. Saunders.) C'est un
oiseau-migrateur de passage à Guelph, Ontario; il n'y est pas com-
mun. On le voit vers le 30 avril, et encore vers le 20 septembre.
{A. B. Klugh). On a pris un mâle de cette espèce, le 3 juillet à
Oxford House, et deux jours plus tard, le 5, on a entendu un autre
spécimen qui ramageait dans un marécage au bord du lac Knee. {E.
A.Prehle).
On a pris un spécimen de cet assez rare viréo à Pembina,
probablement l'endroit de ses migrations le plus au nord. Ce spé-
cimen a été pris dans le bois, au fond de la rivière desséchée, fréquenté
par trois autres espèces du même genre. {Coues). Cet oiseau passe
l'été en petit nombre dans le Manitoba. Le 10 juin 1884, on en a
observé un unique spécimen, dans la montagne Duck. {E. T. Set on).
Il est assez commun pendant la saison de la migration à Aweme,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 72 1
Manitoba. {Criddle). Ce viréo est apparemment rare dans le Mani-
toba, car je n'en ai pas noté plus d'une demi-douzaine de spécimens
pendant dix ans, et ceux-là étaient des oiseaux-migrateurs. (Atkin-
son). On en a pris un spécimen aux rapides Grand de la Saskat-
chewan. {Nutting). On l'a remarqué pour la première fois, le ii
mai 1 897, à Edmonton, Alberta. Le 2 1 du mois il y était commun dans
les bois d'épinettes blanches, et, sans doute il couvait. Il se voit
toujours dans ou près des bois d'épinettes blanches. Au mois de
juin 1903 il était commun depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace
River Landing, latitude 56° 15'. {Spreadhorongh). Le 13 juin
1894, j'ai trouvé un nid de cette espèce, contenant quatre œufs, à
environ sept pieds de terre dans un saule à la baie Clandeboye, sur le
lac Manitoba. Le 23 mai 1893, j'en avais trouvé un autre nid, con-
tenant quatre œufs, au lac Oak, Manitoba. Cet oiseau est assez rare
dans la Saskatchewam. {W. Raine).
629a. Viréo de Cassin.
Lanivireo solutarius cassinii (Xantus) Ridgw. 1875.
Cet oiseau est assez rare à Canmore, mais, au mois de juin 1891,
il y couvait. Il se voit en assez grand nombre au parc Deer, sur la
rivière Columbia, et on l'a remarqué en train de couver au Pass
creek à Robson, Colombie- Britannique. Il était commun, pendant
l'été de 1902, dans les bois épais sur la frontière entre Trail et la
rivière Kettle. En 1904 il était commun à Elko, Colombie-Britan-
nique au 20 mai. En 1905 on l'a remarqué en nombre depuis Midway
jusqu'au lac Osoyoos, et entre Princeton et le sommet Hope. En 1889
il était apparemment rare dans la vallée du Fraser; on l'a pris seule-
ment à Agassiz et à Westminster Junction. Il est commun au
printemps à Chilliwack, Colombie-Britannique; j'en ai remarqué
des jeunes sortis du nid au 5 juin 1901. On a remarqué cet oiseau à
Victoria, île de Vancouver, pour la première fois le 27 avril 1893; il
y est devenu commun au 5 mai. Il se trouvait apparemment en grand
nombre à Comox, à Nanaïmo, à Sooke, et sur l'île Stubb, sur la côte
ouest. {Spreadhorongh). Ce viréo se voit à Sumas et sur l'île de
Vancouver. (Lord). Il est rare; on n'en a pris que deux spécimens
dans la Colombie-Britannique, l'un à Ashcroft et l'autre à Ducks.
(Slreator). Il passe l'été à l'est et à l'ouest de la chaîne du littoral.
{Fannin). En été il habite Chilliwack, mais il n'y est pas commun.
{Brooks). On peut remarquer des spécimens de cet oiseau dans près-
722 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
que tous les endroits de la Colombie-Britannique, y compris l'île
de Vancouver, lac la Hache et Vernon. Il se trouve dans les bois
ouverts à des hauteurs plus élevées. (Rhoads) .
CCXLVIII. VIREO Vieillot. 1807.
631. Viréo aux yeux blancs.
Vireo noveharacensis neveharacensis (Gmel.) Banap. 1824.
Audubon, Vol. IV, p. 148, dit que l'on a observé quelques spécimens
de ce viréo dans le Labrador. {Packard) . On en a tué un spécimen
à la baie South près de St-John, Nouveau-Brunswick. {Cham-
berlain). Le 8 septembre 1899 on en a observé un spécimen unique
en plein ramage pendant quelques minutes au bord de la rivière
Humber, Terreneuve; il n'était qu'à une distance de cinq ou six
pieds de l'observateur. {Louis H. Porter). Je suis certain que
j'ai vu cet oiseau, le 30 août 1901, à la baie Glace, île du Cap Breton,
et que je l'avais déjà entendu, à 'plusieurs reprises, dans la même
localité. {C. R. Harte). Nous avons, à environ deux milles de Wood-
stock, Ontario, un bois de petits cèdres avec, çà et là, une petite
clairière herbeuse, et quelques pièces d'aubépines et d'érables de
deuxième venue. Le 25 avril 1902, j'ai tué, dans ce bocage, un spé-
cimen de cet oiseau. M. W. E. Saunders, de London, à qui j'ai
envoyé le spécimen, en a confirmé a classification. {W. D. Hobson
dans VOttawa Naturalist, Vol. XVI, p. 163).
Notes sur la reproduction. — La première semaine de juin
1898 pendant que je marchais le long du sommet du ravin Rosedale,
Toronto, j'ai remarqué cet oiseau en train de nicher dans un grand
hêtre. Le nid, un peu plus profond que celui des espèces aux yeux
rouges et gris olive, était suspendue dans la fourche d'une branche
penchante, à environ cinq pieds de terre. J'ai pu m'approcher à
moins de six ou huit pieds du nid avant que l'oiseau se fût levé, et,
par conséquent, j'avais une occasion favorable de le prendre. N'é-
tant pas familier avec cette variété à ce moment, j'ai été fortement
impressionné en voyant l'iris blanc, et, aussitôt arrivé chez moi,
j'ai constaté que ce spécimen appartenait positivement à cette
espèce. {A. S. Goss). Quelque différence d'opinion a été exprimée
relativement à l'identification de ce spécimen par M. Goss, car cet
oiseau niche généralement dans des buissons ou arbustes, mais,
comme ce monsieur a trouvé le nid à cinq pieds de terre seulement,
il se peut que son identification soit exacte.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 723
632c. Viréo d'Anthony.
Vireo huttoni obscur us Anthony. 1890.
On peut considérer cette espèce comme étant rare sur l'île de
Vancouver; j'en ai pris un spécimen près de Victoria. Ce spécimen,
ainsi que deux autres pris, au printemps de 1891, par M. Maynard
près du même endroit, appartiennent à cette race d'oiseaux forte-
ment caractérisée. (Rhoads). Evidemment ce viréo passe l'hiver
à Comox, île de Vancouver car, le 4 décembre 1903, j'en ai pris un
spécimen. Il est impossible, lorsqu'il est en vie, de le distinguer
d'un roilelet à couronne rubis, et, semblable à cet oiseau, il s'associe
avec des bandes de mésanges a dos châtain. (Brooks).
Famille XLIX. MNIOTILTIDyï. Fauvettes.
CCXLIX. MNIOTILTA. Vieillot. 1816.
636. Fauvette noire et blanche.
Mniotilta varia (Linn.) Vieill. 181 8.
En 1860, M. Drexler a obtenu un spécimen de cette espèce, le
1er mai, à Moose Factory, et un autre le 30 du même mois. {Packard) .
Au mois de juin 1896 la fauvette noire et blanche était tout à fait
commune à Moose Factory. On ne l'a pas remarquée ailleurs.
{Spreadborough) . En été elle se trouve apparemment commune
comme oiseau migrateur dans Terreneuve. (Recks). Elle passe
l'été en nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse. (Doums). Elle est
commune dans la Nouvelle-Ecosse à partir du ler mai jusqu'au mois
de septembre. (H. F. Tufts). C'est un oiseau migrateur commun à
Sydney, île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. {C. R. Harte). Le
20 août 1904, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, on en a vu un spéci-
men; le 12 septembre 1905, on en a vu un autre le 2 septembre 1907,
encore un autre et un quatrième le 27 septembre 1907. (/. Boutelier).
Le II juillet 1888 on a remarqué cette espèce à Mount Stewart, île
du Prince Edouard; au mois de juillet 1898, elle était assez commune
à Baddeck, et à Margaree, sur l'île du Cap Breton. {Macoun). On
la voit de temps en temps, ou on entend son ramage métallique»»,
bien qu'elle ne soit pas très commune. (Dwight). Elle passe l'été
en nombre à St. John, Nouveau Brunswick. (Chamberlain). Cette
fauvette se trouve rare sur les îles de la Madeleine, mais il est bien
724 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
probable qu'elle y couve. (Bishop) . Le 9 juillet on a entendu ramager
un mâle à la baie Fox, Anticosti; un peu plus tard on en a pris un
autre. {Brewster). Cette espèce est assez commune à Québec ; on en
a prise à Beauport. (Dionne). En été elle n'habite Montréal qu'en
petit nombre, mais comme oiseau migrateur elle y est commune.
On l'a remarquée ici à partir du 3 mai jusuq'au 22 août. (Wintle).
Le 5 juin 1902, dans le comté de Compton, Québec, j'en ai observé
un couple qui, évidemment, avait un nid tout près. (L. M. Terrill).
La fauvette noire et blanche passe l'été en nombre, mais, pendant la
saison de la migration, elle abonde davantage. {Ottawa Naturalist, vol.
V). Elle se trouve assez communément pendant l'été dans les bois
de l'est d'Ontario. Une fois dans un grand bois près de Lansdowne,
Ontario, j'ai trouvé un de ses nids, contenant quatre œufs stériles, et un
jeune oiseau, dans un talus recouvert de mousse; c'était le 29 juin
1894. {Rév. C. J. Young). Cette espèce abonde comme oiseau
migrateur à Toronto, Ontario. Elle y habite pendant l'été en petit
nombre et y couve. Elle passe l'été et se trouve communément dans
les districts de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). Elle ne se
voit pas en nombre dans le parc Algonquin, Ontario. En 1900 je
n'en ai remarqué que deux spécimens à partir du 25 mai jusqu'au 15
juin. (Spreadborough) . Elle abonde près de Toronto, et y couve.
Le 25 avril 1896 j'en ai observé un grand nombre de spécimens. (/.
Hughes Samuel). Près de London, Ontario, cette espèce se restreint
aux marécages recouverts de conifères où elle couve en assez grand
nombre. {W. E. Sau7iders). Elle passe l'été et est commune à
Guelph, Ontario, y arrivant vers le 28 avril et s'en allant vers le 12
septembre. (A. B. Klugh). On en a pris un spécimen unique à
Pembina où probablement cette fauvette couve, bien qu'on n'ait pas
encore établi ce fait. On ne la trouve pas plus à l'ouest. (Coues).
Cette espèce se répand largement dans le Manitoba. Elle abonde
dans les bois d'épinettes blanches sur la montagne Duck dans cette
province. E. T. Selon). En 1903 on l'a remarquée à Aweme, Mani-
toba, pour la première fois, le 12 mai et pour la dernière fois le 27 août.
Elle y était commune à la première de ces dates. (Criddel). Elle
abonde comme oiseau migrateur dans le Manitoba, et, de temps en
temps, elle y couve dans certaines localités. Je l'ai notée en train de
couver aux alentours de Portage la Prairie, et, en 1906 je l'ai trouvé
à Birtle, à Fort Ellice, et à Saskatoon. (Atkinson). Le 29 mai 1905
j'ai remarqué quelques spécimens de cette espèce près du Maple
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 725
creek, Saskatchewan. Ceux-ci étaient, sans doute, des oiseaux mi-
grateurs au vol, car plus tard on n'en a pas revus. {A. C. Bent).
Cette fauvette semble être un oiseau migrateur rare à Indian Head,
Saskatchewan. On l'a remarquée, pour la première fois le il mai et
elle en est disparue à la fin du m^ois. On ne l'a pas observée plus à
l'ouest sur la prairie. Au mois de juin 1903 on en a noté un spécimen
à Peace River Landing, latitude 56° 15'. On a vu cette espèce à
Edmonton, Alberta, pour la première fois le 6 mai 1897; elle n'y était
pas très commune, et se montrait principalement dans les bois de diffé-
rentes variétés d'arbres le long de la rivière, mais presque jamais dans
les bois de peupliers. On en a remarqué quelques spécimens dans les
contreforts au sud de Calgary. (Spreadborough) . Cette fauvette
se voit, mais en très petit nombre, sur le Mackenzie en allant au
nord jusqu'à Fort Simpson. (Ross). On en a trouvé un spécimen
mort dans les bois aux Grand Rapids de la Saskatchewan. {Nutting).
Notes sur la reproduction. — On a vu le nid de cette espèce par
terre dans les bois près d'Ottawa. Il se composait d'écorce, d'herbe,
et de feuilles, garnies de duvet végétal et de crin. Les oeufs, au
nombre de quatre à six, sont d'un blanc crème tacheté et parsemé
de brun rougeâtre. {G. R. White). Cette fauvette, commence à
construire son nid vers le 20 mai. La couvée complète est pondue
généralement au 28 du mois. A cette date, en 1906, j'ai trouvé un nid
dans une racine d'arbre renversé près du creek Rawdon, North
Hastings; il se composait, à l'extérieur de feuilles et de tiges de
graminées, et garni de fibres, de feuilles plus fines et de crin. Il était
aussi remarquablement profond, et construit solidement en forme de
coupe. L'oiseau a voltigé jusqu'à terre pendant que j'étais à côté
de la racine et s'est avancé clopin dopant comme s'il avait été blessé.
{Rév. C. J. Young). Celle-ci est une des premières espèces de fau-
vette, de la volée principale, à arriver des parties méridionales. Elle
arrive de bonne heure au mois de mai et signale son arrivée par
son ramage faible de «si, si si, si». Les jeunes sont capables d'accom-
pagner les vieux oiseaux vers le 10 juillet. Bien que les oisillons res-
semblent aux parents, les raies dans leur plumage ne sont pas aussi
prononcées que celles de ces derniers. Le père et la mère sont très
vigilants et attentifs pendant que les jeunes sont ignorants du danger.
{W. H. Moore). Dans une étendue de terrain bas à l'extrémité sud-
est de la ferme qui se joint, au nord, à Wildwood, et à quelques perches
seulement de la frontière, se trouve la racine d'un vieux arbre ren-
78870—47
726 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
versé dont la plus haute partie est plus de douze pieds de terre. Dans
ce qui était autrefois la partie exposée de cette racine avant la chute de
l'arbre et à environ la moitié de sa hauteur, j'ai découvert, le 28 mai, un
nid, contenant trois œufs, que j'ai cru, à ce moment, appartenir à la
fauvette du Canada. Trois jours plus tard je suis revenu au même
endroit et j'ai trouvé l'oiseau-mère accroupie sur le nid. Lorsque je
m'approchai de près, elle s'est levée et elle est descendu à terre où,
ses ailes étendues et tremblantes, elle a essayé en émettant quelques
ramages d'attirer mon attention loin de ses trésors. En regardant
attentivement cette petite créature si intéressante,' qui était seulement
à quelques pieds de moi, je n'étais pas très surpris, malgré que j'é-
prouvais quelques regrets de noter qu'elle appartenait à l'espèce M
varia, et que le nid devant moi contenant, à ce moment cinq œufs
frais joliment tachetés, était le sien. La cavité où se trouvait le nid
avait été en partie creusée, probablement par l'oiseau-mère elle-même,
mais, dans le but de soutenir la fondation faite d'une assez grande
quantité de feuilles desséchées et de bandes d'écorce, avait été em-
ployée, et le tout était garni de matières végétales fines et de quelques
poils d'animal. {W. H. Kells). J'ai trouvé dans les petits bois, vers
la mi-juin, des nids contenant des jeu;nés fauvettes capables de voler.
Un de ces nids, observé le 14 juin, était situé au-dessous des branches
desséchées au pied d'un arbre. Les jeunes oiseaux se sont envolés, et,
au fond du nid, il y avait l'œuf d'un étourneau ordinaire recouvert
comme dans le nid d'une fauvette jaune. Ce nid se composait
d'écorce intérieure et de feuilles, et était garni de crins et de radicules.
Le diamètre, à l'extérieur, est de 4 pouces, et la hauteur de 2 . 50 pouces,
et, à l'intérieur, le diamètre est de 2 pouces et la profondeur de
I pouce 75. (Gartteau) .
CCL. PROTONOTARIA— Baird. 1858.
637. Fauvette protonotaire.
Protonotaria citrea. (bodd) baird. 1858.
Cette espèce est un oiseau migrateur rare dans le Nouveau-Bruns-
wick. {Chamberlain.) On a pris un spécimen de cette fauvette,
le 23 mai 1888, à Hamilton, Ontario. (Mcllwraith.) On l'a remar-
quée au moins une fois à Toronto, Ontario. (J. H. Fleming.) J'ai
tout lieu de croire que cet oiseau traverse, de temps en temps, le
St-Laurent et qu'il visite l'Ontario; je pense même que parfois il
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 727
y couve, car le lo juin 1896 j'ai trouvé, dans la souche d'un saule
aux «drowned lands», à environ huit milles au nord de Gananoque,
un nid, contenant un seul œuf. L'endroit correspond à la description
des lieux où cet oiseau niche, et l'œuf au sien authentique. {Rév.
C. J. Young.)
CCLI. HELMINTHOPHILA Ridgway. 1882.
642. Fauvette à ailes dorées.
Helminthophila chrysoptera (linn) ridgw." 1882.
On a remarqué cette fauvette, le 17 et le 30 juin 1897, sur les îles
de la Madeleine où, évidemment, elle couvait. Au commencement
de l'été de 1904 M. W. E. Beaupré l'a aussi notée sur les mêmes
îles. {Rév. C. J. Young.) Au mois de juin 1903 on a remarqué
un spécimen de cette espèce dans le voisinage de Fredericton, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore.) Elle passe l'été en assez grand nombre
partout dans l'ouest d'Ontario; on ne l'a pas remarquée dans le
comté de Bruce. {W. E. Saunders.) J'ai observé cette espèce à
deux reprises près d'Hamilton, Ontario; j'ai aussi entendu dire qu'on
l'a notée à Port Rowan. Le docteur Macallum la voit chaque
printemps et été près de sa résidence, à Dunnville, Ontario.
(Mcllwraith.) Grâce à la bonté de M. W. Hine, de Winnipeg,
Manitoba, il m'a été possible de mentionner la prise, par ce monsieur,
d'une fauvette de cette espèce près de Winnipeg, le ou vers le 27
mai 1887. (C. F. Batchelder dans VAuk, Vol. VII, p. 404.) Le
22 mai 1906, on en a remarqué un mâle à Aweme, Manitoba.
(Criddle.) On en a pris une femelle, le 26 mai 1905, à Portage la
Prairie. Ce spécimen est le seul que j'aie jamais vu dans l'ouest.
(Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce construit un nid,
principalement composé de feuilles, à terre et généralement dans
les tiges d'un arbrisseau ou à côté. Ce nid est gros en comparaison
de la taille de l'oiseau, et de la petitesse des quatre ou cinq œufs.
Cet oiseau est tout à fait commim dans quelques-uns des comtés
les plus à l'ouest, près du lac Erié. (W. E. Saunders.)
78870— 47i
728 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
645. Fauvette de Nash ville.
Helminthophila ruhricapilla ruhricapilla (wiLs) ridgw: 1882.
On a obtenu la fauvette de Nashville à deux reprises dans le
Groenland; une fois vers 1835 à Godthaab, et encore le 31 août
1840 à Fiskenaes. {Arct Man.) En été cette espèce se voit comme
oiseau migrateur dans Terreneuve, mais elle y est apparemment
rare. (Reeks.) Elle n'est pas très commune pendant l'été à Halifax,
Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Elle passe l'été en grand nombre dans la
Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts.) Au mois de juillet 1898 quelques
spécimens de cette espèce ont été remarqués à Baddeck, île du Cap
Breton. (Maconn.) Elle se trouve en assez grand nombre à Tignish,
île du Prince-Edouard, mais on ne la voit pas ailleurs. (Dwight.)
Elle passe l'été en nombre à St-John, Nouveau-Brunswick. (Cham-
berlain.) En été elle habite Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick, où elle est commune. (W. H. Moore.) Le 15 juillet on
a entendu son ramage dans les bois à la baie de Gaspé, Québec.
(Brewster.) Cette espèce est commune aux alentours de Québec; on
l'a prise à Charlesbourg. (Dionne.) C'est un oiseau de passage
rare; j'ai observé deux spécimens de cette fauvette ici. Ils étaient
tous deux des mâles, et je les ai tués sur l'éperon du Mont-Royal.
M. Kuetzing dit qu'il a trouvé cette espèce nombreuse ici, et qu'elle
couve dans les parties marécageuses des bois sur l'île de Montréal.
(Wintle.)
La fauvette de Nashville passe l'été à Ottawa, Ontario. On a
recueilli un nid de cette espèce contenant quatre œufs, le 13 juillet
1881, dans le marécage Dow; en 1882 cet oiseau a été observé comme
étant tout à fait commun. (Ottawa Nattiralist, Vol. V.) Cette fau-
vette est assez commune au printemps comme oiseau migrateur
dans l'est d'Ontario. Je l'ai remarquée près de Lansdowne,
dans cette province où, au mois de juin 1893, on a trouvé un nid
contenant quatre œufs, près du St-Laurent. Je l'ai observée aussi,
à plusieurs reprises, près de Madoc, Ontario, et le 26 mai 1906, j'ai
trouvé son nid dans un tertre couvert de mousse au bord d'un ma-
récage d'épinettes rouges. (Rév. C. J. Young.) Cette espèce
abonde comme oiseau-migrateur à Toronto, Ontario. Elle passe
l'été dans les districts de Parry Sound et Muskoka, y couvant dans
les endroits marécageux. (/. H. Fleming.) Au mois de juin 1900
elle était commune dans les marécages d'épinettes rouges dans le
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 729
parc Algonquin, Ontario. iSpreadborough.) La fauvette de Nash-
ville abonde au printemps à Toronto, surtout dans les pièces de chênes
rabougris répandus çà et là. Elle semble trouver dans les bourgeons
en train d'épanouir lentement une nourriture appétissante. Je ne
l'ai pas remarquée en aussi grand nombre pendant les migrations
d'automne. (/. Hughes-Samuel.) Cette espèce se trouve souvent
comme oiseau migrateur à London, Ontario. En été elle y habite en
nombres toujours croissants et aujourd'hui (1906) on la voit en
beaucoup de localités près de cette ville où, il y a cinq ans, on ne
voyait pas un seul spécimen. Elle est plus commune dans le comté
de Bruce en été. {W. E. Saunders.) Elle abonde au printemps comme
oiseau migrateur, et, à l'automne, on la voit en assez grand nombre,
à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 22 mai et s'en allant vers le
22 septembre. {A. B. Kliigh.)
Cette espèce est rare pendant l'été dans les parties boisées
du Manitoba. Le ii juin 1884, j'en ai observé un spécimen évi-
demment en train de couver; il était en plein ramage. {E. T.
Selon.) Je n'ai dans ma possession que deux mentions de la prise
de cette fauvette dans le Manitoba, celles de deux mâles obtenus
à Portage la Prairie, l'un le 15 mai 1905 et l'autre le 19 mai 1906.
(Atkinson.) Le 13 juin 1894 j'ai recueilli un nid et quatre œufs
de cette espèce à l'extrémité sud du lac Manitoba, près de Portage
la Prairie, Manitoba. Ce nid se trouvait à côté d'une petite éléva-
tion du sol couverte de mousse dans un bois. {W. Raine.) Cette
fauvette est une espèce rare à Aweme, Manitoba, où probablement
elle couve. (Criddle.) Le 15 mai on en a tué un spécimen unique
dans les bois, à Cum.berland House, pendant qu'il sautait parmi
les branches d'un arbre. (Richardson.) On voit cet oiseau en petit
nombre sur le grand lac des Esclaves en allant au nord jusqu'à fort
Resolution. (Ross.)
Notes sur la reproduction. — La fauvette de Nashville arrive
généralement vers la mi-mai et on la voit principalement dans des bois
de jeunes arbres de deuxième croissance. L^n nid a été aperçu
à terre, dans une dépression sur le côté d'un monticule situé dans un
pâturage humide et couvert de buissons. Il se trouvait au-dessous des
fougères, des herbes et des graminées qui le cachaient, et se
composait de tiges d'herbes minces et sèches et de mousse, garnies des
tiges qui portent le fruit de cette mousse. Ce nid contenait trois
œufs frais le 15 juillet. L'oiseau, lorsqu'on l'a découvert, s'est envolé
730 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
du nid. Il a gardé silence et il n'est pas paru pendant près d'une heure.
Cette espèce est assez commune ici, mais M. Banks me dit qu'elle
est rare à St-John. {W. H. Moore). Le 12 juin 1904, dans le comté
de Compton, Québec, j'ai trouvé un nid enfoncé à une grande profon-
deur dans le côté escarpé d'un tertre. Il était légèrement construit
(les mousses qui l'entouraient ne rendant pas nécessaire un nid plus
solide), et se composait d'herbes desséchées, de mousse et de radicules,
et contenait quatre oisillons sortis de l'œuf que depuis quelques jours
seulement. (L. M. Terrill). Le ler juin 1899 on a trouvé, près
d'Ottawa, un nid de cet oiseau contenant deux œufs frais, ainsi que
deux autres appartenant à l'étourneau ordinaire. Ce nid, composé
de mousse verte, d'herbes et de crins, était sur le sol, à côté d'une
bille, dans un endroit marécageux. Il mesurait 3.50 x 1.50 et 2.10.
L'oiseau n'a quitté le nid qu'après qu'on eût secoué la bille deux fois.
(Gameau) .
645a. Fauvette calveras.
HèlminihopMla riihricapiUa gutteralis (RiDGw) Faxon. 1896
On a remarqué cette espèce à Revelstoke, Colombie-Britannique,
pour la première fois le 9 mai 1890. Elle semblait arriver de l'ouest
en passant par le col Eagle et non pas en remontant la Columbia.
Elle est arrivée en grand nombre le 13 du mois, mais elle semblait
voler vers le nord. Le 26 juin de la même année (1890,) à Robson,
on l'a remarquée en train de couver à une hauteur de looo pieds
au-dessus de la Columbia. On l'a observée partout dans le district
entre Trail et la rivière Kettle, près de la frontière. Elle était tout
à fait commune à Trail où, le 24 mai 1902, on a recueilli un nid situé
par terre entre deux pierres recouvertes d'herbe. Celui-ci était fait
de l'écorce intérieure d'arbres et garni de crin et des piquants du
porc-épic de l'ouest. (Spreadborough) . Cette fauvette est commune
dans le district d'Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks). On
en a pris deux spécimens à Vernon, Colombie-Britannique, et on en a
vu d'autres à Nelson. On peut considérer cet oiseau comme étant
ni rare, ni abondant dans la Colombie-Britannique. (Rhoads).
En 1898, M. A. C. Brooks a pris cette espèce à Vernon, sur le lac
Okanagan. (Fannin)
646. Fauvette à couronne orangée.
Helminihophila celaia relata (Say) Ridgw. 1882.
La fauvette à couronne orangée ne se rend qu'en très petit nombr
à St-John, Nouveau-Brunswick, mais on n'a jamais mentionné ^
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 731
présence à Scotch Lake. (IF. H. Moore). En 1890 on a pris un
spécimen de cette espèce à Beauport, près de Québec. (Dionne).
C'est un oiseau de passage rare à Montréal. Le 21 mai 1890 j'ai tué
un spécimen de cette fauvette sur l'éperon du Mont- Royal. C'était
un mâle et le seul spécimen de l'espèce que j'ai remarqué ici. {Winile).
Elle est accidentelle dans le voisinage d'Ottawa. M. E. F. G. White
en a tué un mâle, le 27 septembre 1885, près de l'extrémité est de la
ville. {Ottawa Naturalist vol. V.). Au printemps de 1906 elle était
l'une des premières espèces de fauvette à arriver à Madoc, Ontario. Je
l'ai remarquée pour la première fois le 14 mai pendant qu'elle cher-
chait des insectes sur les bourgeons des peupliers qui bordent un
marécage d'épinettes rouges et de cèdres. {Rév. C. J. Yotmg). Elle
est un oiseau migrateur régulier mais rare à Toronto, Ontario. J'ai
dans ma possession des mentions relativement à la prise de seule-
ment huit spécimens de cette espèce dans une période de huit ans.
(/. H. Fleming). Pendant quelques saisons d'observation attentive
je n'ai observé une petite bande de ces fauvettes qu'une seule fois,
le 12 mai 1900, lorsque j'ai eu la chance d'en obtenir deux spécimens,
et en les disséquant j'ai été surpris de trouver que l'un des deux était
une femelle. Le plumage de cet oiseau est très simple, et si ce n'était
que pour la persistance avec laquelle il émet son cri d'appel ou «tchep »
on n'y ferait pas attention, et même, lorsqu'on le découvre, il déploie
une telle activité, et vole si rapidement d'arbre en arbre, qu'on n'est
pas du tout certain de le prendre. (/. Hughes- Samuel) Je n'ai
observé cette espèce comme oiseau errant qu'à deux reprises, la
dernière étant le 11 mai 1886, lorsque M. K. C. Mcllwraith en a pris
un spécimen à Hamilton Beach. {Mcllwraith). C'est un oiseau
migrateur régulier à London, Ontario, mais elle n'y est jamais commu-
ne. {W. E. Saunders). Au mois de juillet 1904 on en a remarqué
quelques spécimens sur la rive est de la baie James. {Spreadborough) .
On a pris une fauvette de cette espèce, le 16 juillet 1901, dans un bos-
quet de saules, à York Factory, et on en a noté d'autres, une fois,
le 13 septembre, près du lac Fine, et, une deuxième fois, le 19
du même mois, à la pointe Duck, au lac Playgreen. {E. A. Preble).
La fauvette à couronne orangée a été observée pendant la migration
d'automne, en septembre, le long de la rivière Souris (Mouse) où elle
abondait. {Coues). Elle passe l'été en nombre dans les parties
boisées du Manitoba, et couve évidemment dans les bois au.x alen-
tours de Carberry. {E. T. Selon). On l'a remarquée à Aweme,
732 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Manitoba, pour la première fois le 12 mai 1903 ; elle y était commune le
17 de ce mois, et en est disparue le 16 septembre. Elle est commune
comme oiseau-reproducteur. (Criddle). Elle est un oiseau-migra-
teur rare pendant l'été à Indian Head, Saskatchewan. On l'a remarquée
à cet endroit pour la première fois le 20 mai 1892, et trois jours plus
tard, le 25, elle en est disparue. On l'a vue à Medicine Hat, dans la
même province, pour la première fois le 9 mai 1894; elle y était com-
mune au 15, et en est partie le 20 du mois. (Spreadborough) . A
partir du 25 jusqu'au 30 juillet il y en avait de nombreuses familles
de jeunes oiseaux capables de voler dans les côtes Cypress, Saskat-
chewan, mais on n'en a pas trouvé de mâles adultes. (Bishop).
Cette espèce est rare sur le lac grand des Esclaves en allant au nord
jusqu'à Fort Resolution. (Ross) . C'est une des fauvettes les plus rares
qui couvent sur la rivière Anderson où on a trouvé quatre ou cinq
nids, contenant, chacun, de quatre à six œufs. Ces nids se compo-
saient de foin ou d'herbes, et ils étaient garnis de poils de cerf, de
plumes et d'herbes plus fines, et se trouvaient par terre, à l'abri
d'un bouquet de saules rabougris, ou de thé du Labrador. (Mac-
farlane). Cette espèce passe l'été d'un bout à l'autre de la partie
boisée du nord de l'Alaska, depuis la frontière britannique, en allant
à l'ouest, jusqu'aux rives de la mer de Behring, ainsi qu'à partir de la
chaîne de montagnes d'Alaska, en allant au nord, jusqu'à la limite
boisée en dedans du cercle Arctique. (Nelson). On a tué deux
spécimens de cette espèce dans les graminées autour de la re-
doute à St-Michael. Cette fauvette n'y est pas commune, car ces
deux spécimens sont les seuls que l'on ait jamais vus à cet endroit.
(Turner). Deux spécimens, pris à Ducks, appartenaient à cette espèce.
(Sireator). La fauvette à couronne orangée habite, en été, à l'est
et à l'ouest de la chaîne Côtière. (Fannin). Elle est assez com-
mune pendant les migrations à Chilliwack. Elle passe l'été, mais en
petit nombre, dans le district de Cariboo, Colombie-Britannique.
Les vieux oiseaux ainsi que les jeunes montraient des traits du type
celata. (Brooks). Cinq spécimens venant de l'intérieur de la Colom-
bie-Britannique peuvent se distinguer des spécimens de l'espèce
de la côte qui ne semblent pas traverser la chaîne Côtière. (Rhoads) .
Le 26 juin 1899, M. Osgood en a pris un mâle-adulte à Cariboo
Crossing, latitude 60°, Colombie-Britannique. Le 27 juillet j'en ai
pris une femelle et deux jeunes à 20 milles en aval de Fort Selkirk,
ainsi qu'un autre oisillon, le 2 août, près de Dawson. M. Osgood
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 733
en a pris un adulte, ainsi qu'un jeune, le 5 août, au Camp Davidson,
et le 21, on en a remarqué un autre près de Fort Yukon, Alaska.
On a trouvé tous ces spécimens dans des saules ou des aunes près
de l'eau. (Bishop). Je n'ai remarqué cette espèce qu'une seule fois;
c'était le 25 mai, près de notre camp, sur la rivière Kowak, au détroit
Kotzebue, Alaska, mais je l'ai entendue à maintes reprises. {Grinnell).
Notes sur la reproduction. — Le 18 juin 1900 M. C. E. Whit-
taker a trouvé un nid de cette fauvette rare, à la rivière Peel, en
dedans du cercle Arctique. Il se trouvait par terre dans l'herbe et
contenait six œufs. Le 22 juin 1902 M. Dippie en a trouvé un autre
nid, contenant cinq œufs, à Banff, dans les Montagnes Rocheuses.
{W. Raine). Le 25 mai 1906 j'ai trouvé, près de Madoc, Ontario, un
nid de cette espèce dans un tertre recouvert de fougère des marais,
et de mousse, au milieu des petites épinettes rouges et des cèdres.
Ce nid était bien caché dans la fougère morte; il se composait d'herbe
sèche et de mousse garnies d'herbe plus fine, et était petit. Les œufs,
au nombre de cinq, étaient blancs avec des points rouges purpurins
sous forme de zone autour du gros bout. {Rév. C. J. Young). Le 13
juin 1897 on a trouvé un nid de cette espèce dans un endroit assez
humide à la lisière d'un bois. Il était enfoncé dans le sol, et com-
plètement caché par de l'herbe pendante et des petits trembles. Il
se composait d'herbe avec quelques crins de cheval. Il y avait dans
ce nid cinq œufs sur le point d'éclore On a trouvé un autre nid de
cette fauvette, le ler juillet, près de la lisière d'un grand bois; celui-
ci était caché par des jeunes trembles ainsi que par la végétation
plus ou moins maigre en autant que celle-ci le permettait. Il contenait
quatre œufs frais, chacun 15 ou 16 mm. de long et 12 mm. de large;
ils étaient profusément marqués, vers le gros bout, d'un gris d'ardoise
très fin, et de taches brunes un peu grosses. Un troisième nid,
examiné après que les oiseaux en furent sortis, se trouvait dans un
endroit presqu 'absolument semblable à celui du premier nid. (Criddle) .
646a. Fauvette jaunâtre.
Helminthophila relata lutescens Ridgw. 1878.
Le 5 mai 1897 j'ai remarqué un spécimen de cette espèce à Ed-
monton, Alberta. A partir de cette date on en a vu d'autres de
temps en temps,de sorte que je pense que quelques-uns sont restés pour
couver. Au mois de juin 1891 cette fauvette couvait en nombre
a Banff, Montagnes Rocheuses. On l'a tuée dans le passage Eagle,
734 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
à l'ouest de Revelstoke, Colombie Britannique; elle couvait dans
le passage, mais on ne l'a pas remarquée à l'est de la rivière Columbia
en 1890. On n'en a observé qu'un seul spécimen, en juin 1902, à
Trail, Colombie Britannique. En 1903 cette espèce a été remarquée
à Penticton, dans la même province, pour la première fois le 24
avril; elle y était commune au 29 du mois. On l'a notée à Elko,
Colombie Britannique, pour la première fois le 16 mai 1904, et à
Sidley, le 13 mai 1905. Au mois de juillet de cette dernière année
elle était commune le long de la route Hope. En mai 1889, elle
abondait dans les bois à Hastings mais elle n'était pas aussi nom-
breuse à Agassiz, Colombie-Britannique. Au printemps de 1902
et 1906 on en a vu quelques spécimens à Chilliwack, Colombie Bri-
tannique. Cette fauvette passe l'été en grand nombre sur l'île de Van-
couver; où on l'a remarquée pour la première fois le 16 avril 1893;
elle y est devenue commune quelques jours plus tard et, le 13 mai,
on a recueilli un nid, contenant quatre oeufs, par terre. Il se
composait de mousse garnie d'herbe sèche et de crins. Cette espèce
était tout à fait commune à Nanaïmo et à Comox. (Spreadborough) .
Cinq spécimens pris à New Westminster et un autre à Mont Lehman,
le 15 septembre, sont typiques de l'espèce du littoral. {Streator).
Cette fauvette se voit principalement à l'ouest de la chaîne du littoral ;
en été elle habite la côte en très grand nombre. (Fannin). Elle
est plus commune que l'espèce typique, et se voit pendant l'été.
(Brooks). Elle passe l'été en grande abondance sur cette partie de
la pente des montagnes bordant le Pacifique, qui se trouve dans la
Colombie Britannique. (Rhoads). Cette espèce est assez rare
sur les îles Queen-Charlotte ; on l'a remarquée, à deux reprises, au
goulet Cumshewa. M. Bischoff en a pris trois spécimens, au mois
de mai 1869, à Fort Kenai, Alaska. (Osgood). On l'a remarquée
en nombre, le ler juin 1899, à Haines Mission, sur le canal Lynn.
(Bishop). Elle se répand en montant la côte du Pacifique jusqu'au
littoral boisée du sud -est d'Alaska, où elle passe l'été en nombre, et
où elle remplace celata. (Nelson). Elle se trouve assez com-
mune autour des défrichements, ainsi que dans la nouvelle croissance
de pins qui bordent les plages, à l'embouchure des cours d'eau, à
Sitka, Alaska. (Grinnell). Au mois d'août 1901 on en a pris quatre
spécimens à Sheep creek, ainsi que quatre autres dans les mon-
tagnes Kenai, Alaska. Cette espèce était assez commune dans
les parties boisées le long de tous les cours d'eau, même jusqu'aux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 735
limites les plus hautes où elle couve. {Figgins). On en a pris deux
adultes à Seldo via, Alaska, ainsi qu'un jeune au Sheep creek. {An-
derson) .
NOTES SUR LA REPRODUCTION. — Le lo juin 1893, nous avons fait
lever une petite fauvette de son nid, contenant cinq oeufs, dans la
vallée de la rivière Bow, à Banff, Montagnes Rocheuses. Ce nid
se trouvait par terre au milieu de l'herbe courte qui poussait à côté
d'une bille renversée. Comme je voulais prendre le vieil oiseau
pour pouvoir établir l'indentité des oeufs, nous n'avons pas dérangé
le nid. Le lendemain matin mon collectionneur m'a apporté une
femelle de l'espèce à couronne orangée qu'il avait prise à la main
sur le nid que nous avions trouvé la veille; par conséquent j'ai em-
porté mon appareil photographique avec moi, et j'ai photographié
le nid, et l'on peut voir sa photogra\-ure à la page 431 de «Nests
and Eggs of North American Birds» par M. Oliver Davies. {W.
Raine) .
647. La fauvette de Tennessee.
Helminthophiln peregrina (Wils.) Ridgw. 1882.
En 1860, M. Drexter a obtenu des spécimens de cette espèce,
pendant les mois de juin et juillet, à Fort George, sur la baie James.
{Packard). La fauvette de Tennessee se trouve assez commune à
Stewiacke, mais on ne l'a jamais remarquée à Halifax, Nouvelle-
Ecosse. {Dow7îs). Elle passe l'été en assez grand nombre à St-
John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain). En été elle habite
Scotch Lake, comté d'York, Xouveau-Brunswick,mais en petit nombre
(W. H. Moore). Elle est très rare dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-BrunsAvick. {Brittain et Cox). On la remarque en assez
grand nombre au lac Mistassini, Québec. (/. M. Macoun). Le
seul spécimen de cette espèce que l'on ait observé a été tué, le 11 juil-
let, à la baie Fox, Anticosti. (Brewsfer). Elle passe l'été aux alen-
tours de Québec, mais elle n'y est pas commune; on en a pris à Beau-
port. {Dionne). Elle est commune, mais de passage, à Montréal.
M. Kuetzing a trouvé cette espèce ici au mois de mai; elle était nom-
breuse pendant une semaine ou deux dans des endroits marécageux.
J'en ai tué quelques spécimens, au mois de mai, dans les haies que
l'on voit dans les champs à Hochelaga. (Wintle).
La fauvette de Tennessee est un oiseau migrateur rare dans le
voisinage d'Ottawa. M. G. R. White en a tué im spécimen, le 9
736 COMMISSION GÉOLOGIQU E DU CANADA .
avril 1882, au bord du Rideau; on en a tué un autre le 16 mai 1888.
{Ottawa Naturalist, Vol. V.) Le 18 mai 1897 j'ai pris un spécimen
de cette espèce dans un grand marécage d'aunes à Emsdale, Parry
Sound, Ontario, et j'en ai vu plusieurs autres, le 22 du mois, au
même endroit. Ils y sont restés en nombre jusqu'au 26, lorsque je
n'en ai vu qu'un seul. (/. H. Fleming). J'ai généralement entendu
dire que cet oiseau est rare, mais, depuis la première fois que j'ai eu
le bonheur de le voir, je suis arrivé à la conclusion que beaucoup
d'observateurs ne l'ont pas reconnu à cause de son sombre plumage,
et, dans certains cas, il se peut qu'on l'ait confondu avec l'espèce
Regulus, qui, d'après sa couleur, lui ressemble un peu. Je crois
que la fauvette de Tennessee se rend régulièrement chez nous, du
moins en nombres restreints. Ma note, datée du 22 mai 1900, se
lit comme suit: — «Un matin magnifique, chaud, un vrai jour d'été.
Il y a un grand nombre de fauvettes dans les saules; les magnoliers
sont très abondants, quelques uns étant tellement beaux qu'ils don-
nent à l'endroit un aspect tout à fait tropical. J'ai remarqué, de bonne
heure ce matin, un nombre extraordinairement grand de fauvettes
de Tennessee en train de ramager, ou plutôt de gazouiller gaiement
dans la clarté du soleil. J'ai pris deux de ces oiseaux; il y en avait
au moins 25 appartenant à cette espèce dans une seule petite pièce
d'aunes.» (/. Hughes-Samuel) . Cette fauvette se voit parfois
en assez grand nombre pendant la saison des migrations à London,
Ontario. (W. E. Saimders). Le 5 juillet on en a remarqué un spé-
cimen à la pointe East, sur la baie James. (Spreadborough) .
A mon arrivée à Pembina, au commencement de juin, je- me suis
tout de suite aperçu que les migrationb printanière de cette espèce
plus loin que cet endroit étaient sur le point de se terminer, car les
oiseaux femelles surpassaient en nombre les mâles. On n'a pas re-
marqué cette fauvette plus à l'ouest le long du 49ème parallèle.
{Coues.) Elle passe l'été en assez grand nombre dans les parties
boisées du Manitoba, et apparemmicnt elle couve dans la montagne
Duck. Le 20 juillet 1907 on en a remarqué un spécimen à l'extrémi-
té est du grand lac des Esclaves. (E. T. Selon.) Cette espèce est com-
mune pendant les migrations à Aweme, Manitoba; il se peut qu'elle
y couve. {Criddle.) On l'obserx^e dans le Manitoba seulement comme
oiseau migrateur dont elle se trouve l'un des plus nombreux. {Atkinson.)
Elle abondait le 27 mai 1903 dans les rues de Winnipeg. Elle est la
plus abondante de toutes les fauvettes reproductrices à l'exception
de l'espèce jaune. {W. E. Saunders.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 737
La fauvette de Tennesee est un oiseau migrateur commun à Indian
Head, Saskatchewan ; il est très probable qu'elle y couve. On l'a
remarquée à cet endroit pour la première fois le 31 mai; elle y est
bientôt devenue commune dans les bosquets de saules où elle est
restée jusqu'au 15 juin lorsqu'elle en est complètement disparue.
On l'a observ^ée à Medicine-Hat, dans la même province, pour la pre-
mière fois le 18 mai 1894; on en a vu des spécimens plus tard, mais
jamais en grand nombre. A la fin mai 1895 on en a noté quelques
spécimens au creek, Old Wives, Saskatchewan. C'était un oiseau re-
producteur commun, pendant l'été de 1891, à Banff, Montagnes Ro-
cheuses. En juin 1903 on l'a remarquée en nombre dans les bosquets
de saules depuis l'embouchure de la rivière deù Esclaves jusqu'à
Peace River Landing, latitude 56° 15'. On l'avait remarquée à
Edmonton, Alberta pour la première fois le 22 mai 1897; elle était
assez com.mune le long des creeks, au 28 du mois, et, sans doute,
y couve. Cette espèce se trouvait en nombre dans les bosquets de
saules situés dans les terrains bas, ainsi que le long des cours d'eau
depuis Edmonton jusqu'au passage Athabasca, en juin 1898. Elle
est commune dans les contreforts au sud de Calgary. (Spread-
horough.) Le 29 mai 1905 j'ai vu un oiseau à moins de 10 pieds
d'où j'étais dans les bois du Maple creek, Saskatchewan, qui, je
suis bien certain, appartenait à cette espèce, mais on n'a pas pris de
spécimens. {A. C. Bent.) La fauvette de Tennessee se trouve com-
mune aux Grand rapids de la Saskatchewan, où, sans doute, elle cou-
ve. (Nutting.) C'est l'un des oiseaux les plus abondants entre Atha-
basca Landing et la petite rivière des Esclaves; on l'a observé dans cette
partie du pays pour la première fois le 30 mai. On a vu cette fauvette
en nombre en descendant la rivière Athabasca jusqu'à Fort McMurray,
latitude de 56° 40'. Elle était commune en montant la rivière Clear-
water et à l'extrémité nord du portage Methye, ainsi qu'entre les lacs
Methye et Isle à la Crosse. La dernière fois qu'on l'a remarquée c'était
le 10 août. (/. M. Macoun.) Vers la fin mai on n'en a pris qu'un
spécimen à Cumberland House, au bord de la Saskatchewan. (Rich-
ardson.) On la voit sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à
Fort Simpson. (Ross.) J 'ai dans ma possession un nid et quatre œufs
de cette espèce recueillis, le 12 juin 1899, par M. J. Callaghan à Fort
Saskatchewan près d'Edmonton, Alberta; le nid se trouvait à deux
pieds de terre dans un saule. (W. Raine.) Cette fauvette était un
oiseau reproducteur commun à 150-Mile House, Colombie-Britan-
nique où l'on pouvait entendre de tous les taillis dans le district en
738 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
partie boisé son ramage pénétrant et persistant. (Brooks.) On l'a
remarquée seulement à Cariboo Crossing, latitude 60°, Colombie-Bri-
tannique où, le 27 et le 28 juin 1899, j'ai entendu le ramage de quatre
mâles dont j'ai pris trois. Ces spécimens étaient dans lés marécages
de saules et d'épinettes blanches relativement ouverts. (Bishop.)
Notes sur la reproduction. — Ces oiseaux sont arrivés à la
montagne Carpenter, district de Cariboo, Colombie-Britannique,
pour la première fois et en nombre, le 22 mai. A partir de cette date
je les ai entendu ramager dans presque tous les groupes d'arbres.
Un grand nombre sont partis pour le nord, mais il y en a beaucoup qui
sont restés. Ils fréquentaient généralement les groupes de trembles
et de pins de Norvège là où la terre était recouverte d'une croissance
épaisse d'herbe fine et sèche. Comme je n'ai pas remarqué, ni une
femelle, ni aucun signe de nids, je ne me suis plus occupé de ces oiseaux
pendant trois semaines, mais le 15 juin je suis parti pour chercher leurs
nids. Heureusement j'en ai bientôt trouvé une femelle éloignée de
son nid, et après l'avoir guettée une heure, pendant laquelle
j'étais tourmenté par les moustiques, elle est enfin descendue au
nid. Lorsque je me suis approché elle en est sortie et s'est envolée
à quelque distance, y revenant bientôt avec deux autres oiseaux de
la même espèce, et alors je l'ai fait sortir de nouveau et je l'ai tuée.
A cent mètres plus loin j'ai rencontré une autre femelle, probablement
l'une des deux qui avaient accompagné la première. Je me suis mis
dans une bonne position et, après avoir attendu vingt minutes, elle
s'est précipitée à terre et ensuite est disparue. J'avançai, et j'al-
lais la tuer avec mon petit pistolet de chasse de calibre 38 pendant
qu'elle s'envolait, lorsque, du coin de l'œil, j'ai remarqué, que son
nid contenait des oisillons récemmeunt éclos. J'ai trouvé encore un
autre nid le même jour en examinant soigneusement tous les coins d'un
morceau de terrain propre à leur construction, et, la semaine suivante
j'en ai trouvé plusieurs autres en plus, ainsi que des jeunes oiseaux.
Ces nids étaielit toujours par terre, et quelquefois au pied du buisson
ou d'une brindille d'un petit cormier. Ils étaient tous recouverts,
en voûte, de l'herbe fine et sèche de l'année précédente, celle de cette
année venant seulement de bien commencer à croître. Le nid est
petit, bien plat et négligemment construit. Il se compose, à l'extérieur
de quelques feuilles, d'une petite quantité de mousse, et d'une grande
quantité d'herbe fine, le tout garni de cette dernière matière seule-
ment. Il se trouvait par terre dans de l'herbe sèche dont il était
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 739
aussi recouvert d'une sorte de voûte; il n'y avait ni buissons, ni
brindilles à proximité. (/. Parker Norris, jeune, dans VAuk. vol.
XIX, p. 88.)
CCLII. COMPSOTHLYPIS Cabanis. 1850.
648a. Fauvette d'Amérique.
Compsothlypis americana usneœ Brewster. 1896.
Un spécimen de cette espèce a été envoyé de l'inspectorat méridional
du Groenland, en 1857. (Arct. Man). La fauvette d'Amérique
habite, en été, la Nouvelle- Ecosse, mais elle y est rare ; elle se voit dans
les arbres de bois dur de l'intérieur. {Downs). Elle passe l'été en
grand nombre dans le comté de King, Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts).
On l'a remarqué mais peu souvent, sur l'île du Prince-Edouard; elle s'y
trouve généralement sur les plus hautes branches des arbres dans les
forêts de bois dur. (Divight). Elle se voit, pendant l'été, en petit
nombre à St. John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain). En été
elle habite et se trouve communément à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore). On l'a observée près de
Port Hawkesbury, île du Cap Breton, ainsi qu'à la baie Fox, Anti-
costi. {Brewster). En été cette espèce est rare dans le voisinage de
Québec; on en a pris à Beauport. (Dionne). Elle est commune
et de passage à Montréal; au mois de mai 1890, j'ai tué trois spéci-
mens de cette fauvette, un mâle et deux femelles, sur l'éperon du
Mont-Royal . ( Wintle) .
La fauvette d'Amérique est assez commune comme oiseau migra-
teur dans le voisinage d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V). Au
mois de mai 1899 on a tué un spécimen de cette espèce sur un gadellier
dans un jardin à Kingston, Ontario. Le 4 mai 1905 on en a observé
de nombreux spécimens pendant les migrations à Madoc, Ontario.
{Rév. C. J. Young). Cette espèce abonde comme oiseau migrateur
à Toronto, Ontario. Elle passe l'été en grand nombre dans les districts
de Parry Sound et Muskoka, y arrivant vers la mi-mai et se tenant,
pendant les deux premières semaines, dans les arbres les plus hauts.
(/. H. Fleming). Elle ne se trouve pas nombreuse dans le parc Al-
gonquin, Ontario, et on la voit presqu 'invariablement sur le sommet
des arbres. {Spreadborougli) . Elle abonde au printemps et à l'au-
tomne à Toronto, la date la plus précoce à laquelle j'aie noté son
arrivée dans cette ville étant le 5 mai 1896. (/. Hughes Samuel).
740 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Elle est un oiseau migrateur de passage à Guelph, Ontario. A. B.
Klugh). Sur quatre spécimens pris par M. Robert Elliot, et M. W.
E. Saunders dans la vallée de la Thames, dans l'ouest d'Ontario, il
y en a deux que l'on prononce typiques de l'espèce du nord Usnea;
les deux autres ne sont pas tout à fait typiques de celle du sud. (Ro-
bert Elliott dans V Ottawa Naluralist, vol. XVI, p. 95).
Notes sur la reproduction. — Je n'ai pas en ma possession des don-
nées précises relativement à la couvaison de cette espèce; mais on a
trouvé un nid à 40 pieds de terre dans un bouleau jaune. Ce nid se
composait de quelques radicules fines et de plumes mêlées avec une
croissance 6.' Usnea et pendait à huit pouces au-dessous d'une branche
de trois quarts de pouce de diamètre. {W. H. Moore).
CCLIII. DENDROICA Gray. 1842.
650. Fauvette du cap May.
Dendroica tigrina (Gmel) Baird. 1858.
M. Drexter a obtenu un spécimen de cette espèce, le 28 mai 1860, à
Moose Factory sur la baie James. (Packard). La fauvette du Cap
May est très rare dans la Nouvelle- Ecosse ; dans le coeur de l'été
on n'en a pris qu'un spécimen unique à Stewiacke. (Downs). Cette
espèce est rare; il se peut qu'elle couve à Grand Manan, Nouveau-
Brunswick. (Chamberlain). Elle ne se voit qu'en petit nombre à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick; on sait qu'elle y
couve. On a trouvé un nid, contenant trois œufs, à environ huit pieds
de terre dans une pruche et à quelques pieds du tronc. (W. H.
Moore). Cette fauvette est rare et de passage à Montréal; en
1890, sur l'éperon du M ont- Roy al, j'ai tué trois mâles de cette espèce, et
et j'en ai vu trois autres dont j'ai tué un le 14 mai, et les deux autres le
21 du même mois. (Winile). La fauvette du Cap May est rare à
Québec, mais au mois de juin 1884 on en a pris deux spécimens à cet
endroit. (Dionne). C'est un oiseau migrateur rare à Ottawa;
M. G. R. White l'a prise en 1883, 1885, 1887 et 1888. (Ottawa
Naturalist, vol. V.) Je l'ai remarquée, en 1897, sur les îles de la
Madeleine. J'ai en ma possession un nid de cette espèce, contenant
deux œufs; ce nid avait été enlevé à environ deux pieds de terre, d'une
petite épinette blanche. On rencontre rarement cet oiseau pendant
les migrations dans le comté de North Hastings, Ontario. (Rev. C.
J. Young).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 74I
La présence de cette espèce dans l'Ontario est exactement décrite
lorsqu'on dit qu'elle y est rare. Je ne l'ai vue qu'à deux reprises avant
le printemps de 1900, une fois, le 19 mai 1898, alors que j 'en ai remarqué
un mâle, et la seconde fois, le 21 mai 1899, le spécimen étant une fe-
melle, mais entre le 8 et le 19 mai de l'année actuelle (1900) j'ai eu le
plaisir de voir cinq m^âles de cette espèce et d'entendre leur ramage.
J'ai aussi saisi l'occasion d'étudier leurs habitudes pendant leur court
séjour. (/. Hughes Samuel). Cette espèce est un oiseau migrateur
rare à Toronto, Ontario; elle se trouve là quelquefois en assez grand
nombre. C'était autrefois une de nos fauvettes les plus rares.
{J. H. Fleming). C'est un oiseau migrateur rare à London, Ontario;
on n'en voit que deux ou trois spécimens au plus pendant une seule
migration. (W. E. Saunders).
La fauvette du Cap May passe l'été en nombre le long de la rivière
Rouge, dans le Manitoba; elle n'y est pas largement répandue. (E
T. Selon) . Elle abonde comme oiseau migrateur presque partout dans
le Manitoba, mais on ne l'a pas remarquée en train de couver. {At
kinson). C'est une espèce rare à Aweme, Manitoba. (Criddle)
Le 17 mai 1894 on en a pris deux spécimens à Médecine Hat, Saskat-
chewan. (Spreadborough) . Le 2 juin 1891 j'ai recueilli un nid ainsi
que quatre œufs de cette espèce au lac Long, Yorkton, Saskatchewan
Ce nid se trouvait à près de trois pieds de terre dans un saule. (PL
Raine) .
652. Fauvette jaune.
Dendroica œstiva œstiva (Gmel) Baird. 1858.
M. Drexler a obtenu des spécimens de cette espèce, le 12 juillet
1860, à Fort George sur la baie James. {Packard.) La fauvette
jaune est commune depuis Missinabi, en descendant la rivière
Moose, et, en montant la baie James, jusqu'au golfe Richmond.
Le 23 juin 1896, on a trouvé un nid contenant quatre œufs sur une
île dans la baie. On n'en a pas remarqué un seul spécimen pendant
une excursion à travers l'Ungava. Elle semble se restreindre au
bord de la côte. {Spreadborough.) Cette fauvette est très com-
mune comme oiseau migrateur d'été dans Terrencuve. {Reeks.) On
la voit en grand nombre dans les jardins aux alentours d'Halifax.
Nouvelle- Ecosse. {Downs.) Elle est commune dans la Nouvelle-
Ecosse. {H. F. Tuffs.) Elle passe l'été en grand nombre à Sydney,
78870—48
742 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. (C R. Harte.) En 1904 on
en a remarqué un spécimen le 4 juin ainsi qu'un autre le 3 août, sur
spécimen l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. En 1905 on en a vu encore un
le 27 juin et un autre le 9 août. (/. Boutelier.) Cette espèce se
trouvait en assez petit nombre, en juin 1888, à la pointe Brackley,
île du Prince-Edouard, et, en juillet 1898, elle était tout à fait commune
à Baddeck et à Margaree, sur l'île du Cap Breton. (Macoun.)
Elle est assez commune sur l'île du Prince-Edouard, et il est bien
probable qu'elle s'y trouve en aussi grand nombre dans les buissons
d'aune isolés que dans les arbres autour des maisons. {Dwight.)
Elle abonde pendant l'été à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore.) Elle est rare dans la vallée de la
Restigouche sauf près des endroits peuplés. {Brittain et Cox.)
La fauvette jaune se voit en nombre au lac Mistassini, province
de Québec. (/. M. Macoun.) En été elle habite les îles de la Made-
leine, s'y trouvant commune. {Bishop.) On la remarque en assez
grand nombre à la baie Fox, Anticosti; quelques spécimens ont été
observés à la baie de Gaspé, Québec. {Bretvster.) Elle passe l'été
et se trouve communément à Québec. (Dionne.) Cette espèce abonde,
pendant l'été, à Montréal, y couvant dans la ville ainsi que dans
le parc Mont-Royal. J'ai trouvé son nid, contenant des œufs, à
partir du 29 mai jusqu'au 7 juillet, et je l'ai remarquée elle-même
ici à partir du 7 mai jusqu'au 3 septembre. (Wintle.)
Cette fauvette passe l'été en grand nombre dans le voisinage
d'Ottawa. (Ottawa Natiiralist, Vol. V.) Elle habite régulièrement
pendant l'été à Toronto. Ontario. Le 27 mai 1899 j'en ai pris un
mâle à Emsdale, district de Parry Sound, Ontario; c'est le seul
que j'aie vu dans ce district. En 1897 cette espèce se trouvait en
assez grand nombre à Rosseau, et M. Taverner la considère comme
oiseau commun à Beaumaris. (/. //. Fleming.) Cette fauvette
reste à couver aux alentours de Toronto en plus grand nombre,
sans doute, que toute autre espèce de la même famille. Elle se
voit généralement partout dans des endroits propices, et un jeune
enthousiaste quelconque, qui désire étudier la vie des oiseaux, n'a
qu'à s'asseoir, pendant le joyeux mois de mai, près d'une pièce d'aunes,
et il aura une magnifique occasion de faire la connaissance de notre
fauvette jaune. J'en ai remarqué moi-même un spécimen au début
de la saison le 18 avril en 1899. (/. Hughes- Samuel.) Cette espèce
passe l'été à Guelph, Ontario, y arrivant vers le quatre mai et s'en
CATALOGUE DES OISEAUX CAXADIEXS. 743
allant vers le i8 août. {A. B. Klugh.) Elle abonde, pendant l'été,
à Penetanguishene, Ontario, y couvant en grand nombre dans des
jardins. J'ai vu quatre nids de cette espèce dans un jardin de moins
d'un demi-acre en grandeur. (A. F. Yoiing.) Elle se voit en assez
grand nombre à Nonvay House, à Oxford House, et à York Factory.
Les spécimens pris à ces trois endroits ont la couronne un peu plus
foncée que celle généralement trouvée chez les spécimens de l'est
mais ils sont néanmoins classifiés comme appartenant à l'espèce
type. {E. A. Preble.) Cette fauvette se rend à York Factory,
sur la baie d'Hudson. (Dr R. Bell.) On l'a prise aussi à Fort
Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke.)
Cette espèce, abondante et généralement répandue, a été observée
à divers endroits, le long du 49ième parallèle, depuis Pembina
jusqu'aux Montagnes Rocheuses. (Cônes.) Elle passe l'été en
grande abondance partout dans le Manitoba, y couvant d'un bout
à l'autre de la province. (E. T. Selon.) Elle est commune et couve
à Aweme, Manitoba. (Criddle.) On l'a remarquée à îndian Head,
Sakatchewan, pour la première fois le 27 mai 1892; un peu plus
tard elle y est devenue abondante, et a commencé à couver en grand
nombre. On l'a observée à Medicine Hat pour la première fois
le 15 mai 1894; elle a commencé à nicher au 23 du mois. Deux
nids ont été complétés au 29, et, ensuite, la ponte a eu lieu. Elle
est commune partout dans les endroits où il y a des broussailles
dans l'ouest de la Saskatchewan, surtout au lac Crâne et dans les
collines Cypress. La fauvette jaune est une espèce commune partout
où il y a des broussailles, et elle construit son nid, sans distinction,
dans l'enfourchure d'un rosier, d'un saule, ou d'nnElœagntis. Pendant
l'été de 1895 on a recueilli de nombreux nids à la montagne Wood ainsi
que partout ou il y avait des broussailles à travers le sud de la Saskat-
chewan et l'Alberta jusqu'au lac Waterton à la montagne Chief.
On a remarqué cette espèce, au mois de juin 1903, depuis l'embouchure
de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude
56°-i5'. On l'avait observée à Edmonton, Alberta pour la pre-
mière fois le 12 mai 1897. Le 14 juin on a recueilli deux nids dans
de petits saules; ils étaient très compacts et se composaient principa-
lement de la pubescence de saule tenue ensemble par des crins de
cheval. Au mois de juin 1898 cette fauvette abondait dans les
buissons de saules pendant tout le voyage depuis Edmonton en
allant à l'ouest jusqu'au passage Athabasca. Elle était commune
78870—48^
744 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
dans les contreforts au sud de Calgary. Pendant l'été de 1891
elle se trouvait tout à fait commune et couvait en grand nombre
à Banfï, Montagnes Rocheuses. Elle était commune à Elko, Co-
lombie-Britannique. Au mois de juin 1890 on l'avait remarquée
en grand nombre à Revelstoke et à Robson sur la rivière Columbia.
Le 21 juin de cette dernière année, on a recueilli un nid, contenant
quatre œufs frais, situé à 40 pieds de terre dans l'enfourchure d'un
cotonnier. Au mois de juin 1902 quelques spécimens de cette espèce
couvaient à Trail près de la frontière. Cet oiseau se voit de temps
en temps à Kamloops et à Spence Bridge, Colombie-Britannique.
Il y en avait quelques spécimens douteux à Victoria, île de Vancouver.
(Spreadboroîigh.) La fauvette jaune passe l'été en très grand nombre
dans les bosquets à Prince Albert, Saskatchewan, y arrivant au
mois de mai. (Coubeaux.) Elle est commune à Grand Rapids
ainsi qu'à Chemawawin, y couvant dans les bosquets. {Nutting.)
Elle est très abondante par toute la région boisée de l'Amérique
arctique où elle construit son nid à quelques pieds de terre dans les
saules nains et les pins rabougris. {Macfarlane.) Cette espèce est
connue partout dans les Territoires du Nord-Ouest aussi loin au
nord qu'il existe des bois, ou jusqu'à la latitude 68°. Elle arrive
aux bords de la Saskatchewan vers la troisième semaine de mai,
et au lac Great Bear, latitude 65°, au commencement de juin.
(Richardson.) Elle se voit sur le Mackenzie au nord de Lapierre
House. (Ross.) Elle est assez commune et elle niche à Fort Reso-
lution, et de là jusqu'à la rive nord du grand lac des Esclaves et à
l'est au moins jusqu'en longitude 190° Ouest. {E. T. Selon.)
Notes sur la reproduction. — Cette fauvette est très commune
le long de la rivière St-John, près de Fredericton. Je ne l'ai jamais
remarquée à plus d'un mille d'une rivière ou d'un grand cours d'eau
où elle niche dans les buissons bas qui croissent dans ces
endroits. Son nid est rarement à plus d'un mètre de terre et je l'ai
souvent remarqué à moins d'un mètre de la grande route. La plupart
des œufs sont pondus à la première semaine de juin, et la couvée
se compose de trois ou quatre. Le nid se compose de fibres de plantes,
d'herbes sèches, de lin et de crin. {W. H. Moore). Un nid, trouvé
dans un buisson de lilas, se composait de substances végétales et de
duvet et était garni de crin et de duvet. Il était très compact et
élégant. Les œufs, au nombre de cinq, étaient d'un blanc grisâtre
ou verdâtre, pointillé et éclaboussé de brun rougeâtre et de lilas.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. ' 745
(G. R. White). Cette fauvette niche dans des buissons, des conifères,
et d'autres arbres aux alentours d'Ottawa. Son nid se trouve depuis
deux jusqu'à quinze pieds de terre, et se compose de fibres grisâtres
de plantes, et de duvet végétal avec quelques morceaux d'écorce,
de tiges d'herbe, et de plumes. L'intérieur est blanc sauf quand il est
garni de crin. Cette fauvette ajoute souvent un étage à son nid pour
cacher l'œuf d'un étourneau ordinaire pondu dans le nid primitif.
(Garneau). Cet oiseau construit un nid élégant et compact qui se
trouve généralement à une hauteur élevée dans les saules, ou dans la
fourche d'un petit arbre, d'un rosier ou d'un saule de loup (wolf
willow). Ce nid se compose principalement de feuilles d'herbes
mortes et de glaïeuls, avec une garniture épaisse de petites plumes,
de crins, de duvet cotonneux provenant des chatons de sauves.
Au mois de juin 1895 l'auteur a trouvé de nombreux nids de cette
espèce dans le sud de la Saskatchewan.
652b. Fauvette jaune de l'Alaska.
Dendroica œstiva rubiginosa (Pall) Oberholser. 1897.
Cette espèce passe l'été en grand nombre à l'ouest de la chaîne Cô-
tière. (Fannin). En été elle habite Chilliwack, Colombie-Britan-
nique, où elle est commune. (Brooks). On la voit sur les îles
Queen Charlotte, mais en assez petit nombre; elle a été observée
à deux reprises au goulet Cumshewa. {Osgood). Un spécimen, pris,
en juin 1890, au parc Deer sur la rivière Columbia, appartient à cette
espèce. En 1905 on a remarqué quelques spécimens de cette fau-
vette dans les bosquets de saules à Midway, Colombie-Britannique.
On l'avait trouvée tout-à-fait commune à Agassiz, dans la même pro-
vince, en mai 1889. En 1905 elle se trouvait en grand nombre dans les
bosquets le long de la route Hope. Au printemps de 1901 elle était
commune à Chilliwack, Colombie-Britannique; on n'en a pas
remarqué de spécimens à l'automne. Cette espèce habite, pendant
l'été, l'île de Vancouver; elle a été remarquée près de Victoria, pour
la première fois, le 25 avril 1893; un jour ou deux plus tard elle y est
devenue commune et elle couvait dans les bosquets de saules et
d'aunes à Victoria, à Comox et à Nanaïmo. {Spreadborough) .
Cette fauvette se répand généralement dans l'Alaska, et le long de
la côte, et partout dans l'intérieur, ainsi qu'en allant au sud-ouest
jusqu'à l'île de Vancouver. En hiver elle émigré jusque dans la
Californie. (Ridgway). Cette espèce est, peut-être, la plus abon-
746 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dante de toutes les fauvettes dans l'Alaska; on la trouve partout dans
l'intérieur boisé. {Nelson). On a obtenu des spécimens de cette
espèce en plusieurs localités. Elle est commune à beaucoup d'endroits
sur le Yukon. (Turner). On en a pris un mâle-adulte unique,
le 23 juin, à Sitka, Alaska, et, dans cette occasion, on en a noté d'autres
que l'on avait entendus auparavant dans les pins de feuillage
épais le long de la rivière Indian. Pendant la dernière moitié
d'ao'ût on a remarqué nombre de fauvettes jaunes dans la vallée
de la Kowak, au détroit Kotzebue, Alaska; elles portaient, pour la
plupart, un plumage d'adolescence. (Grinnell). Je suis certain que
j'ai souvent entendu le ramage de cette espèce, entre le 17 et le 22
juin, à Bennett. Le 27 du même mois j'en ai pris un mâle adulte à
Cariboo Crossing, et j'ai entendu le ramage de ces oiseaux au lac
Marsh. Le 22 juillet M. Osgood en a pris une femelle adulte près de
la rivière Nordenskiold. On a souvent trouvé des réunions de
familles dans les bosquets d'aunes et de saules entre la rivière Pelly et
Circle City, dans la vallée du Yukon. (Bishop). On a pris trois
mâles de cette espèce a l'état d'adolescence dans les montagnes Kenai,
au Sheep creek, et à Homer, Alaska, respectivement. Elle se
trouve parfois à la lisière la plus élevée de la limite boisée dans les
montagnes Kenai. (Figgins). On en a pris un spécimen au Sheep
creek, Alaska. (Anderson) .
654. Fauvette bleue à gorge noire.
Dendroica cœrulescens cœrulescens (Gmel) Baird. 1865.
M. Audubon, vol. II, p. 63, dit qu'il a trouvé un spécimen mort de
cette espèce dans le Labrador. {Packard). La fauvette bleue à
gorge noire passe l'été en petit nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse.
{Downs). En été elle habite la Nouvelle- Ecosse, mais elle n'y est pas
commune. {H. F. Tufts). Au mois de juillet 1898 on l'a remarquée
dans des bois à Margaree, île du Cap-Breton. {Macoim). On en a
observé un spécimen, le 7 octobre 1905, ainsi qu'un autre, le 28 sep-
tembre 1907, sur l'île au Sable. (/. Boiitelier) . On en a noté quelques
spécimens à Souris, île du Prince-Edouard. {Dwight). Cette fau-
vette passe l'été à St-John, Nouveau-Brunswick, mais elle ne s'y
voit qu'en petit nombre. {Chamberlain). En été elle habite et se
trouve assez commune à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore). Elle est peu commune dans la province
de Québec; on l'a prise à Beauport. {Dionne). Elle est commune
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 747
et de passage à Montréal ; il y en a probablement quelques spécimens
qui couvent là. Je l'ai remarquée à partir du 4 mai jusqu'au 5
octobre. (Winile).
La fauvette bleue à gorge noire fréquente, comme oiseau migrateur
assez commun, le voisinage d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.)
J'ai remarqué cette espèce de temps en temps, au printemps et à
l'automne, dans le comté de Leeds, Ontario. Une fois, au mois de juin
1899, j'ai trouvé son nid dans un marécage de frênes. Ce nid était
situé dans un buisson de Spirœa, qui poussait au milieu des fougères
et des mauvaises herbes, et n'était pas plus de trois pieds de terre.
L'oiseau n'était pas du tout farouche et je l'ai facilement identifié.
Son nid ressemble beaucoup à celui du rouge-queue sauf qu'il se trouve
dans des lieux différents. J'ai aussi observé cette espèce près du
lac Sharbot, Ontario, où elle couve dans les broussailles d'une forêt
d'érables et de hêtres. J'ai noté que près de Madoc, est une des
fauvettes les plus tardives à repartir pour le sud. {Rév. C. J. Yoiing.)
Cette espèce se rend régulièrement comme oiseau migrateur à
Toronto, Ontario. Elle passe l'été en abondance dans les districts
de Parry Sound et Muskoka. J'ai recueilli un nid, le 8 juin, situé
dans une forêt recouverte de bois dur sur la pente d'une colline.
Il était sur la branche tombée d'une pruche morte qui était abritée
par la branche horizontale d'un jeune érable. (/. H. Fleming.) Au
mois de juin 1900 cette fauvette était commune dans les sapins-
baumiers dans le parc Algonquin. {Spreadborough.) Cette espè-
ce arrive à Toronto pendant la première semaine de mai, et elle y de-
vient très abondante. La femelle quant à l'identification, occa-
sionne au novice probablement autant de difficulté que tout le reste
de nos oiseaux, à l'exception des moucherolles, mais la tache blanche
à la base des pennes primaires est une marque incontestable, et, même
dans le cas où celle-ci n'est pas clairement indiquée, elle se voit
toujours du moment que les plumes sont séparées les unes des autres.
J'ai trouvé des jeunes oiseaux, qui venaient de quitter le nid, au mois
de juillet 1894, à Havelock, Ontario. (/. Hugh-Samuel.) La fau-
vette bleue à gorge noire passe l'été en petit nombre dans le comté de
Middlesex, Ontario, mais elle est plus commune dans North Bruce.
Elle se voit en assez grand nombre comme oiseau migi'ateur à Lon-
don, Ontario. {W. E. Saunders.) Cette espèce se trouve, princi-
palement, comme oiseau migrateur de passage à Guelph, Ontario, y
arrivant vers le 12 mai et s'en allant vers le 26 septembre; quelques
748 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
couples y couvent. {A. B. Klugh.) En été elle habite Penetangui-
shene, Ontario. {A. F. Young.) Le 17 octobre 1906, M. Norman Crid-
dle a observé, à Aweme, Manitoba, une fauvette qu'il croit appartenir
à cette espèce. Les circonstances dans lesquelles il l'a vue sont dé-
taillées dans l'Ottawa Naturalist, vol. XXII, p. 189. M. Criddle est
un de nos observateurs les plus soigneux, mais, comme il n'a pas tué
cet oiseau, il existe encore quel qu'incertitude relativement à sa
façon de la classer.
Notes sur la reproduction. — Cette espèce est commune pen-
dant les migrations du printemps et on en trouve un grand nombre
de spécimens qui restent tout l'été. La femelle, lorsque quelqu'un
est près de son nid, fait preuve de beaucoup de courage, et simule
le délaissement et la détresse au plus haut degré. Un nid, trouvé le
21 juillet, contenait trois œufs presque frais. Il était composé de
fibres de bois pourri et de soie cocon, garnies maigrement de crin
de cheval blanc, et se trouvait à deux pieds de terre bien serré dans la
fourche formé par les petites branches d'un jeune hêtre. {V/. H.
Moore.) On a découvert un nid, contenant des oisillons, le 4 août
1902, dans un bois près du lac Nominingue à environ 100 milles au nord
d'Ottawa. Ce nid était situé dans un framboisier et se composait
d'herbe et de quelques feuilles garnies de racines ayant l'apparence de
poils. Il mesurait 3 x 2 et 2 x 1.25. (Garneau.) L'après-midi du
5 juin 1886 pendant que je me promenais dans une région recouverte
de broussailles épaisses et basses, à environ un mille à l'ouest de
Wildwood, j'ai trouvé un nid, contenant un seul œuf, que j'ai cru, en
premier lieu, appartenir à la fauvette de Pensylvanie, tellement
il ressemblait au nid de cette espèce, quant à sa grosseur, sa forme,
les matériaux employés à sa construction, et l'endroit où il se trouvait.
L'œuf aussi ressemblait beaucoup à celui de cette dernière espèce,
mais le ramage différent de la femelle à qui appartenait ce nid, a bien-
tôt attiré mon attention, et j'ai attendu un petit instant jusqu'à
ce qu'elle fût sortie du feuillage épais, où elle était cachée, et eût ap-
prochée de l'espace plus ouvert où je me trouvais. Alors j'ai tout de
suite aperçu qu'elle appartenait à une espèce tout à fait différente, et,
un examen plus minutieux a démontré le fait que le nid était construit
plus solidement gue la plupart de ceux de la fauvette de Pensylvanie.
bien que les œufs de ces deux espèces se ressemblent beaucoup. Les
tons criards de la femelle ont bientôt fait paraître son compagnon,
mais celui-ci semblait être plus disposé à s'amuser avec elle que de lui
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 749
aider à chasser les intrus. Les deux oiseaux cependant se sont ap-
prochés de très près, et je les ai identifiés comme appartenant à l'es-
pèce bleue à gorge noire. Désirant prendre leur nid ainsi qu'une
couvée complète d'œufs, j'ai noté l'endroit, et, quatre jours plus tard,
j'y suis revenu. La femelle était cette fois accroupie sur le nid;
elle en est sortie, et j'ai vu qu'il contenait trois de ses œufs ainsi qu'un
autre appartenant à l'étoumeau ordinaire. Je les ai tous recueillis et
préparés pour mon cabinet de collectionneur, mais, depuis ce temps-là,
ils sont passés dans la collection d'un monsieur de Philadelphie.
Après que j'eusse enlevé le nid et les œufs, ci-dessus décrits, j'ai
trouvé, pendant le voyage de retour, un autre nid appartenant à la
même espèce. Celui-ci se trouvait, de même que l'autre, à environ
deux pieds de terre dans la fourche de la brindille d'un érable situé
à la lisière d'une pièce de broussailles épaisses. Ce nid contenait, à
ce moment, trois jeunes oiseaux de cette espèce, âgés de deux ou trois
jours, ainsi qu'un oisillon appartenant à l'étoumeau ordinaire. J'ai
remarqué dans ces deux cas que les parents, en sortant du nid
sont descendus à terre et ont fait un assez grand tapage dans les
feuilles sèches dans le but d'éloigner notre attention de son nid.
(W. L. Kells.)
655. La Fauvette à croupion jaune
Dendroica coronaba (Linx.) Gray. 1842.
Trois spécimens de la fauvette à croupion jaune ont été pris avant
l'année 1860. {Arct Man). Le 31 juillet 1878 on a pris un spécimen
unique, celui d'un mâle adulte de cette espèce, dans le port de God-
haven, Groenland. {Kumelein). M. Audubon, Vol. H, p. 24, a
trouvé cette fauvette en grand nombre, y compri.3 des jeunes à peines
capables de voler, dans le Labrador. Le 21 juillet 1860, IVL Drexler
en a obtenu des spécimens à Moose Factory. {Packard). Cette
espèce est assez commune sur la moitié sud de la côte du Labrador.
(Bigelo-u)). C'est un oiseau migrateur commun dans Terreneuve.
(Reeks). Elle se voit en nombre dans la Nouvelle Ecosse. {H. F.
Tufts) . Cette espèce est la plus commune de la famille des fauvettes
dans le voisinage d'Halifax, Nouvelle-Ecosse. (Doiuns). Elle
passe l'été en nombre à Sydney, île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse,
(C R. Harte). Le 30 septembre 1905, pendant une tempête du
nord-ouest, elle est arrivée sur l'île au Sable; on en a remarqué de
nombreux spécimens le 29 septembre 1907. (/ Boutelier). Cette
750 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
fauvette se trouvait dans les épinettes blanches, le 29 juin 1888, à
la pointe Brackley, île du Prince-Edouard, et elle abondait, au mois
de juillet 1898, à Baddeck et à Margaree, île du Cap Breton. (Ma-
coun). Elle se trouvait en nombre sur l'île du Prince-Edouard. Les
groupes d'épinettes blanches et de pins dans les terrains en partie
défrichés étaient ses lieux choisis. {Divighl). Elle abonde, pen-
dant l'été, à St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain) . Elle
se trouve très nombreuse dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-
Brunswick. {Brittain & Cox). On la remarque au printemps comme
oiseau migrateur commun mais, en été, elle se voit en assez petit
nombre. Elle couve à Scotch Lake, comté d'York Nouveau-Brun-
swick. {W. H. Moore). Cette espèce habite en grand nombre les
îles de la Madeleine. (Bishop). C'est un oiseau migrateur commun
à Québec; il se peut que quelques spécimens y couvent. (Dionne).
Elle abonde et se trouve de passage à Montréal; on l'observe ici à
partir du 3 jusqu'au 19 mai, et du 8 au 10 octobre. (Wintle).
La fauvette à croupion jaune abonde comme oiseau migrateur,
et c'est possible qu'elle couve. On l'a remarquée pendant tout l'été,
et c'est probable qu'elle couve à la Mer Bleue. ^ (Ottawa Naturalist,
Vol. V). Elle se voit en nombre pendant la migration, dans le centre
de l'Ontario. Un nid que j'ai trouvé au lac Calabogie était situé
à environ dix pieds de terre près du sommet d'un cèdre. Il con-
tenait quatre oeufs frais le 29 mai, et se composait de brindilles,
de racines, etc., garnies, à l'intérieur, de crin. Cette espèce couve
aussi au lac Sharbot, Ontario, où elle semble préférer le voisinage
de l'eau et où elle niche dans les petits cèdres. {Rév. C. J. Young).
Elle est un oiseau migrateur régulier à Toronto; au printemps on ne
la voit qu'en petit nombre mais à l'automne elle y abonde. Elle
est assez commune, au printemps, dans les districts de Parry Sound
et Muskoka. (/. H. Fleming). Cette fauvette est assez commune,
pendant l'été dans le parc Algonquin, Ontario. J'ai vu un couple
de cette espèce en train de construire leur nid au sommet d'une
pruche près du lac Cache. Ils n'ont pas réussi à compléter celui-
ci, et se sont installés dans un autre arbre où on les a remarqués
pendant tout l'été. (Spreadborough) . Cette espèce est probablement
la première de toutes les fauvettes à se rendre chez noas au prin-
temps, et la dernière à nous quitter en automne. J'ai trouvé, le 28
juin 1895, des jeunes oiseaux, à peine capables de voler, sur une petite
île dans le lac Belmont, près de Havelock, comté de Peterborough,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 75 1
Ontario. (/. H ughes- Samuel) . Cette fauvette se voit seulement
comme oiseau migrateur dans le comté de Middlesex, mais pendant
le mois de juin on l'a observée en plusieurs endroits dans North
Bruce. {W. E. Saiinders). Elle abonde généralement pendant les
migrations à Guelph, Ontario, mais au printemps de 1903 elle en
était presqu'entièrement absente. On la voit à partir d'environ
le 30 avril jusqu'au 12 mai et du 6 jusqu'au 8 septembre. {A. B.
Klugh).
Le 2 septembre 1901 on a remarqué un spécimen de cette espèce
en compagnie de roitelets et de mésanges dans les bois d'épinettes
blanches au bord de la rivière Hill. {E. A. Prehle). On n'a pas
observé cette fauvette avant vers la mi-septembre sur le 49ième
parallèle où pendant la migration de l'automne elle est arrivée en
abondance le long de la rivière Souris en compagnie des bruants
de neige et d'autres espèces d'oiseaux qui venaient d'arriver du
nord. {Coues). Elle abonde comme oiseau migrateur. Quelques
spécimens couvent aux montagnes Duck, dans le Manitoba, où le
10 juin 1884 j'en ai tué un mâle. {E. T. Seton). On l'a remarquée
à Aweme, Manitoba, pour la première fois le 20 avril 1903. Elle
y est devenue comm.une au 14 mai, et on l'a notée pour la dernière
fois le 10 octobre. (Criddle). La fauvette à croupion jaune est une
des espèces les plus nomades dans le Manitoba; la première à arriver
et à s'en aller. (Atkinson). Elle arrive en mai aux bords de la
Saskatchewan à Prince Albert, y couvant dans les bosquets. (Cou-
beaux). Elle abonde aux Grand rapids, et à Chemawawin, y couvant
au dernier endroit. {Nuiting). J'ai dans ma possession le nid,
quatre oeufs, et la mère recueillis par M. W. Wenman, le 14 juin
1898, à la rivière Rouge, Alberta. iW. Raine). Cette espèce émigré
communément à Indian Head, Saskatchewan. En 1892 on l'a remar-
quée à cet endroit pour la première fois le 25 avril, et pour la der-
nière fois le 2 juin. On l'a observ'ée à Medicine Hat, dans la même
province, pour la première fois le 30 avril 1894. Les spécimens que
l'on a tués étaient tous des mâles. Cette fauvette abondait dans
les buissons de saules le 11 mai mais elle en est disparue le 18 du
même mois. J'en ai remarqué deux spécimens, le 17 juin 1898 au
passage supérieur de la rivière Lob-Stick, où ils couvaient. Le 2
septembre on à observé cette espèce par grandes bandes à Henrj'
House. En 1891 on l'a notée comme oiseau migrateur au printemps
à Banflf, Montagnes Rocheuses. Le 24 avril 1890 elle était arrivée
752 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
à Revelstoke, Colombie Britannique, mais elle en est bientôt dis-
parue. En 1902 on en a remarqué quelques spécimens à Trail près
de la frontière mais ils en sont bientôt disparus. (Spreadborongh) .
Cet oiseau arrive aux bords de la Saskatchewan vers la mi-mai et
passe tout l'été en ces lieux, y fréquentant les bosquets de saules,
ainsi que les bords des cours d'eau et des lacs où Myrica Gale
pousse en abondance. (Richards on) . Il se voit sur le Mackenzie en
allant au nord jusqu'à Lapierre House. (Ross). Cette fauvette ne se
trouve pas en grand nombre sur la rivière Anderson où on a noté en-
viron treize nids dans les épinettes blanches de petite taille ainsi que
quelques autres par terre. Elle pond quatre ou cinq œufs. {Macfarlane) .
Le 3 septembre 1907 on en a remarqué une petite volée qui est parue
dans les bois Last, au lac Artillery. Il se peut que celle-ci soit une
migration d'automne en train de passer au nord. {E. T. Selon).
Notes sur la reproduction— .La fauvette à croupion jaune couve
de temps en temps dans le centre et le nord d'Ontario, ainsi qu'en nom-
bre au nord de la rivière Ottawa. M. Wm. L. Kells fait mention à l'effet
qu'elle couve à Listowel, Ontario. Au commencement du printemps
et encore à l'automne, lorsque la migration a lieu, cette espèce se
trouve l'une des fauvettes les plus communes. La première fois que
j'ai découvert son nid c'était le 29 mai 1889. Ce nid se trouvait à
environ huit ou neuf pieds de terre contre le tronc et près du
sommet d'un cèdre situé à côté de l'eau au bord du lac Calobogie,
comté de Renfrew. Il contenait à cette date, quatre œufs frais.
J'ai facilement établi l'identité de l'oiseau à sa gorge blanche e^
à d'autres marquages caractéristiques. Bien que j'aie souvent
observé cette fauvette dans l'intervalle je n'ai plus revu son nid
avant le 11 juin 1902, lorsque j'en ai trouvé un autre dans un bois de
pins blancs de deuxiènme venue sur une île dans le lac Gull, comté
de Frontenac, Ontario. A cette date le nid contenait trois oisillons
récemment éclos. Le 16 juin j'ai remarqué encore un autre nid sur
une île dans le lac Sharbot. Celui-ci était semblable au premier que
j 'ai trouvé près de l'eau ; il était à environ sept pieds de terre, et se com-
posait de brindilles desséchées de l'épinette blanche et de la pruche, et
de quelques racines fibreuses, le tout garni d'herbe, de plumes, de radi-
cules, etc., les plumes, dans chaque nid, étant un trait spécial. Le nid
est gros en comparaison de l'oîseau, et, à l'extérieur, il ressemble
quelque peu au nid du pinson pourpré. {Rév. C. J. Young).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 753
Cette espèce est la première de toutes les fauvettes à se rendre au
printemps à Scotch Lake, Nouveau-Brunswick. Elle arrive vers le
1er mai et se trouve principalement dans les bois composés de jeunes
arbres ou dans les pâturages buissonneux. Elle se voit en assez grand
nombre pendant la saison de la migration, et, dans certaines saisons,
elle y reste pour couver. Un nid, situé à six pieds de terre dans une
épinette rouge, contenait quatre œufs. ( W. H. Moore) . On remarque
des nids de cette espèce, en mai et juin, aux alentours d'Ottawa. Ils se
trouvent soit attachés sous forme de selle à six pieds de terre, sur la
branche d'un grand sapin, soit au sommet d'un petit cèdre de dix pieds
d'hauteur. Ils sont faits de brindilles et de radicules recouvertes
de toiles d'arraignées ou d'une petite quantité de duvet végétal et
garnis de plumes et de crins. Dans quelques nids les plumes cachent
les œufs, et en d'autres les crins sont placés au-dessus des plumes.
Les nids mesurent 4 x 2, et 2 x i .50. (Garneati). Le i8 juin 1882
j 'ai découvert, pour la première fois dans mon expérience commxe col-
lectionneur, un nid de la fauvette à croupion jaune. Il se trouvait
dans un marécage bas recouvert de frênes noirs mêlés d'autres arbres
de bois mou et de conifères, où, l'année précédente, j'avais découvert
une fauvette à poitrine baie. J'étais en train de chercher de nouveau
le nid de cette dernière lorsque, tout à coup, j'ai aperçu, à environ
quatre pieds de terre dans un baumier, un nid sur lequel était assise
l'oiseau-mère. A première vue ce berceau avifaune, quant à sa si-
tuation, à sa forme et aux matériaux employés à sa construction, res-
semblait au nid du petit pinson à couronne rousse, mais lorsque je
me suis approché de près, l'oiseau s'est levé et, de sa position sur une
branche voisine a regardé mes mouvements tout en changeant de
place d'une manière inquiète pt en émettant quelques sons qui res-
semblaient à «tchippe». J'ai noté attentivement son plumage, et
je me suis convaincu que c'était une femxelle de l'espèce à croupion
jaune. Son nid contenait quatre œufs tout à fait frais bien qu'elle
eût déjà commencé à les couver. Ce nid se composait de tiges de
mauvaises herbes desséchées, de fibres d'écorce, de radicules, et de
crins provenant des queues de chevaux et de bestiaux. L'été suivant
j'ai encore vu un autre nid complet de cette espèce; celui-ci ne conte-
nait pas d'œufs, et se trouvait au sommet d'un petit hêtre bleu, cou-
vert de branches et d'une hauteur de cinq ou six pieds, situé dans un
morceau de terrain buissonneux et marécageux. {W. L. Kells).
Cette espèce se trouvait en grand abondance pendant le printemps
dernier (1903). Le 17 mai dernier j'ai découvert un nid, assurément
754 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
celui d'une fauvette car il ressemblait au nid de 'a fauvette à croupion
jaune, à environ sept pieds de terre dans la fourche formée par les
branches d'un petit érable situé dans un massif de bois dur. Ce nid
ne contenait qu'un seul œuf qui était blanc avec des petites taches
foncées. Je n'ai dérangé, ni le nid, ni l'œuf, car je désirais voir à qui
ils appartenaient. J'ai guetté pendant quelque temps mais j'ai vu
seulement une fauvette à croupion jaune qui n'avait pas l'air de
vouloir s'approprier le gentil petit nid et son contenu, de sorte que je
l'ai laissé avec l'intention de revenir bientôt. Une semaine s'est
écoulée avant que j'eusse l'occasion de retourner, et alors, à mon
chagrin, je n'ai trouvé que le nid, qui cependant, semblait être aussi
intact que jamais, mais l'œuf n'y était plus, de manière que je ne
puis pas démontrer que le nid appartient à la fauvette à croupion
jaune, mais, d'après les allures des oiseaux qui l'entouraient lorsque
je l'ai vu pour la première fois, je crois qu'il appartenait à cette es-
pèce. (A. F. Young). M. L. M. Terrill dans VOttawa Naturalist,
vol. VXIII, p. 151, donne un compte rendu bien détaillé relativement
à la reproduction de cet oiseau dans le comté de Compton, province
de Québec.
655a. Fauvette de Hover.
Dendroica coronata hooveri McGregor. 1899.
Bien qu'aujourd'hui on n'établi pas généralement une distinction
entre cette espèce et la ''coronata'' type nous gardons le nom de cette
variété-ci pour la plupart de nos spécimens du littoral venant de
l'Alaska et de la Colombie-Britannique.
Cette espèce se voit dans l'ouest des Etats-Unis, et elle couve
probablement dans la Colombie-Britannique ainsi que dans l'Alaska.
{Allen dans VAuk, Vol. XVI, p. 343). On l'a remarquée à Victoria,
Colombie-Britannique pour la première fois le 26 avril 1893 ainsi
que les deux jours suivants lorsqu'elle y est parue en grand
nombre volant ça et là dans les peupliers: quelques jours plus
tard ede s'est envolée. En 1887 on l'avait observée jusqu'au 13
mai à la côte Cedar près de Victoria. En septembre 1902, elle se
trouvait en grand nombre à Huntingdon, sur la frontière, dans la
vallée du Fraser. Au mois de septembre 1907 on l'a remarquée
au détroit Clayoquot, île de Vancouver, mais en petit nombre.
(Spreadborough) . Cette espèce se voit dans la Colombie-Britannique.
(Lord) . Elle n'est pas commune et on ne la trouve que près du littoral .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 755
Quelques spécimens de cette fauvette ont été notés en compagnie
à'audiiboni sur l'île de Vancouver. (Streator). Elle passe l'été
en abondance. (Fannin). On la voit en assez grand nombre comme
oiseau migrateur, à Chilliwack, Colombie-Britannique. (Brooks).
On a trouvé cette espèce s'associant avec atiduhoni sur l'île de
Vancouver; elle n'a pas été remarquée à l'est de la chaîne côtière.
(Rhoads). Cette espèce est la plus robuste de toutes les fauvettes
de l'Amérique. Dans l'Alaska elle couve jusqu'à la limite boisée
du nord qui se trouve bien en dedans du cercle arctique. {Nelson).
Mes spécimens de cette fauvette ont été obtenus à Fort Yukon, où
l'espèce couve. Au mois de juin 1878 j'ai observé cette variété à
Nushagak, sur la baie Bristol où elle se trouvait en grand nombre
dans les bosquets de saules le long de la rivière. (Ttirner). Nous
avons trouvé cette fauvette à Skagway, à Glacier, à Log Cabin, et à
Haine Mission, sur le canal Lynn et au passage White, ainsi qu'à
Bennett, à Cariboo Crossing, au lac Tagish, à Miles Canon, à la
rivière White, au creek Sixty-mile, et à 12 milles en amont de Circle
City, dans la vallée du Yukon. (Bishop). Le 23 juin 1897 on en
a pris un mâle adulte unique; quelques spécimens avaient été enten-
dus antérieurement dans les sapins épais le long de la rivière Indian,
Sitka. (Grinnell) . En 1901 on a remarqué deux spécimens de cette
espèce pendant les mois de juin et juillet, ainsi que plusieurs autres en
août et septembre. On en a pris un spécimen, le 17 août, dans les
montagnes Kenai, ainsi qu'un autre, le lendemain, au Sheep creek.
{Figgins). En 1903, on en a pris plusieurs spécimens à Seldovia,
ainsi qu'au Sheep creek, Alaska. (Anderson).
Notes sur la reproduction. — Ces fauvettes passaient l'été en
grand nombre dans les régions boisées d'un bout à l'autre de la vallée du
Kowak à partir du delta en allant à l'est. Pendant la dernière
moitié du mois d'août elles fréquentaient, par bandes répandues cà
et là, les bois d'épinettes blanches, de bouleaux, et de cotonniers dans
le feuillage desquels elles fouillaient continuellement, émettant très
souvent leur cri de «tchitts» selon leurs habitudes en hiver dans la
Californie. La dernière fois qu'on les ait observées était le 30 août
lorsque vers le coucher du soleil on en a remarqué une volée errante
de six ou huit dans une pièce couverte de grands saules. Le printemps
suivant, ces fauvettes sont arrivées le 22 mai. Elles étaient déjà
appariées et les mâles en plein ramage. A cette saison elles étaient
restreintes exclusivement aux bois les plus épais d'épinettes blanches.
756 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le 23 juin dans le delta du Kowak on a recueilli une couvée de cinq
œufs dont l'incubation était beaucoup avancée Le nid se trouvait
dans une petite épinette blanche située dans une étendue d'arbres
plus grands, et n'était qu'à quatre pieds de terre. Il est construit,
d'une façon peu compacte, de brins d'herbe fins et secs garnis de plumes
du lagopède. Les œufs ont une teinte de crème excessivement pâle,
même presque blanche, avec des couronnes de grosses taches de
lavande, ainsi que d'autres plus petites de couleur fauve, recouvertes
de quelques autres encore de brun Van Dyck autour du gros bout.
(Grinnell).
656. Fauvette Audubon.
Dendroica auduboni audiiboni (Towns) Sclater. 1858.
Cette fauvette n'a été observée que dans les Montagnes Rocheuses;
elle ne se répand pas, à notre connaissance, au-delà des contreforts
orientaux. {Coiies). En 1906 M. Eastgate en a tué une femelle
dans un bocage de pins dans les collines Cypress, Saskatchewan. {A . C.
Bent). J'en ai observé un couple, le 22 juin 1897, près de Calgary,
et en juillet et août de la même année, j'ai vu cette espèce dans les
contreforts à cet endroit et de là jusqu'au col Crow's Nest.
Au mois de juillet 1898 j'en ai remarqué quelques spécimens dans la
vallée de la McLennan, Colombie-Britannique. Cette fauvette se
trouvait nombreuse à Banff, Montagnes- Rocheuses pendant l'été de
1891, y construisant son nid dans les grandes épinettes blanches. Au
mois de juin 1890 elle était tout à fait nombreuse à Revelstoke, Co-
lombie-Britannique, sur la rivière Columbia, ainsi qu'en descendant
cette rivière jusqu'au parc Deer et à Robson dans la même province.
Les jeunes oiseaux étaient arrivés à leur maturité au 24 juin. Cette
espèce est arrivée à Revelstoke le 12 avril 1890. Elle éait
commune et couvait à Trail sur la frontière en juin 1902. On l'a
remarquée à Penticton, Colombie Britannique pour la première fois
le 13 avril 1903; à partir de cette date elle y est devenue commune.
Au mois de mai 1889 elle était assez rare à Spence Bridge, dans la
même province, mais se trouvait nombreuse à Hastings et à Agassiz
dans la vallée du Fraser. A partir de 1902 jusqu'à 1906 cette fauvette
était commune presque partout le long de la frontière depuis Femie
en allant, à l'ouest, jusqu'à Douglas, Colombie-Britannique. De
bonne heure au mois de mai 1893, elle avait été commune aux alen-
tours de Victoria, mais la plupart des spécimens étaient partis vers le 10
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 757
du mois, quelques uns seulement y restant pour couver. Pendant
la dernière partie d'avril et la première moitié de mai cette espèce
se trouve commune dans la plupart des endroits sur l'île de Vancouver,
mais plus tard elle y devient rare. {Spreadhorough) . Cette fauvette
se voit dans la Colombie Britannique. {Lord). Elle abonde au prin-
temps et à l'automne comme oiseau migrateur. On la voit en très
grand nombre sur l'île de Vancouver. Je crois que quelques spéci-
mens couvent dans la région de la côte. {Streator). Elle passe l'été
en grand abondance d'un bout à l'autre de la province . {Fannin).
En été elle habite Chilliwack et s'y trouve commune : quelques spéci-
m.ens y restent jusqu'au mois de janvier. Cette fauvette se voit en
assez grand nombre comme oiseau reproducteur à 150 Mile House,
Colombie-Britannique. (Brooks) Elle abonde pendant l'été partout
dans la Colombie-Britannique. (Rhoads). En 1894 on l'a trouvée
en train de nicher à Donald, à Agassiz et à Vancouver, Colombie-
Britannique. {E. F. G. While).
Notes sur la reproduction.^ — Le 14 juin 1893, j'ai découvert
un nid de cette espèce contenant quatre œufs, à Banff, Montagnes
Rocheuses. Il se trouvait à environ cinq pieds au-dessus du niveau
de l'eau dans un saule situé au bord du lac Vermillon. Le 22 juin
1902 M. Dippie en a découvert un autre au lac Devil, à quatorze
milles de Banfï. {W. Raine)
657. Fauvette à tête cendrée.
Dendroica maculosa (Gmel) baird. 1858.
On a pris cette espèce, en 1875, près de Godthaab dans le sud
du Groenland. (Winge.) M. Audubon, Vol. II, p. 66, raconte
qu'elle se trouvait commune, et que son nid contenait des œufs au
commencement de juillet 1833. M. Drexler a obtenu un spécimen
de cet oiseau, le 28 mai 1860, à Moose Factory. (Packard.) La
fauvette à tête cendrée se montrait en nombre, au mois de juin 1896,
à Moose Factory sur la baie James; on ne l'a pas remarquée ailleurs.
(Spreadhorough.) Elle se trouve assez commune pendant l'été dans
Terreneuve. (Reeks.) Elle passe l'été en abondance dans la
Nouvelle- Ecosse. {Downs, Tujts.) En été elle habite Sydney, île
du Cap Breton, Nouvelle- Ecosse, et s'y trouve nombreuse. (C. R.
Harte.) On a vu un spécimen de cette espèce, le 25 mai 1904, sur
l'île au Sable, Nouvelle-Ecosse, et un grand nombre de spécimens le
25 mai 1907. En 1902 on a noté cette fauvette le 31 mai, le 20
78870—49
758 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
juin, et le 8 octobre. (/. Boutelier.) On l'a remarquée dans 'es
arbres à la pointe Brackley, île du Prince- Edouard, le 20 juillet
1888, et dans les bois à Baddeck et à Margaree, île du Cap Breton,
au mois de juillet 1898. (Macoun.) Elle est la fauvette caracté-
ristique de la région, et se montre en abondance sur l'île du Prince-
Edouard. {Divight.) Elle passe l'été en grand nombre à St-John,
Nouveau- Brunswick. {Chamberlain.) Cette espèce se trouve tout
à fait commune dans la vallée de la Restigouche, Nouveau- Brunswick.
{Brittain et Cox.) Elle abonde pendant l'été à Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore.) Elle se voit en petit
nombre sur les îles de la Madeleine; on en a pris un mâle sur l'île
Grindstone. (Bishop.) Cette fauvette se montrait en très grande
abondance aux baies Fox et Ellis, Anticosti; elle se trouve commune
aussi à Port Hawkesbury, à Gaspé, et le long de la rive nord du
St-Laurent. (Brewster.) Elle se voit en assez grand nombre dans
les bois au lac Mistassini, province de Québec. (/. Af. Macoun.)
Elle passe l'été en nombre aux alentours de Québec; on l'a prise
à Charlesbourg. (Dionne.) Elle est commune, mais de passage,
à Montréal; on la remarque ici à partir du 18 jusqu'au 24 mai, mais
on ne la rencontre pas à l'automne. {Wintle.)
La fauvette à tête cendrée est assez commune comme oiseau
migrateur. Il se peut que quelques spécimens couvent. Le 3 juillet
1890 M. W. E. Saunders a observé cette espèce à la mer Bleue.
{Ottawa Naturalist, Vol. V.) Elle se trouve nombreuse dans l'est
d'Ontario pendant les migrations, mais elle y couve rarement. Un
nid que j'ai trouvé contenait quatre œufs frais le 1er juillet 1895.
Il était situé dans un buisson de Spirœa au milieu des petits
pins et des pruches, près du lac Otly, comté de Lanark, Ontario.
Cette espèce est un oiseau reproducteur commun près de Mingan,
Québec. Au mois de juin 1899 j'ai vu prendre un nid, contenant
quatre œufs, à cet endroit. Ce nid était situé dans une
petite épinette blanche. {Rév. C. J. Young.) La fauvette à tête
cendrée passe l'été en grand nombre dans les districts de Parry
Sound et Muskoka, Ontario. (/. H. Fleming.) Elle se trouve assez
commune pendant l'été dans le parc Algonquin, Ontario; Dans
le cours de la première semaine de juin 1904, on en a remarqué
plusieurs spécimens à Missinabi, dans la même province. {Spread-
horough.) Cette espèce abonde, au printemps et à l'automne, à
Toronto, et, comme elle arrive chez nous avant la migration d'automne
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 759
à la fin août, il est raisonnable de conclure que du moins il y en a
quelques spécimens qui ne s'éloignent pas trop pour couver, (J.
Hughes- Samuel.) Cette fauvette est commune comme oiseau migra-
teur dans le comté de Middlesex, Ontario, mais, pendant l'été, elle
n'y habite qu'en petit nombre; au mois de juin elle abonde dans
certaines parties de North Bruce. {W. E. Saunders.) Elle est un
oiseau migrateur passager. On la remarque vers le lo mai, et encore
à partir d'environ le 28 août jusqu'au 28 septembre, à Guelph,
Ontario. {A. B. Klugh.) On en a remarqué un ou deux spécimens
à Norway House, Keewatin, et on en a pris un autre à Oxford House.
{E. A. Prehle.)
Un spécimen de cette espèce a été pris dans la montagne Wood
par M. le docteur G. M. Dawson, et on l'a remarquée dans sa coMec-
tion. {Coues.) La fauvette à tête cendrée se trouve comme oiseau
migrateur dans le Manitoba, et elle est apparemment commune
près de Winnipeg; il se peut qu'elle couve dans la partie nord de
la province. {E. T. Selon.) Elle est assez commune, au printemps
et à l'automne, comme oiseau migrateur à Aweme, Manitoba, y
arrivant vers la mi-mai. (Criddle.) Elle abondait généralement,
comme oiseau migrateur, dans le Manitoba, mais on n'a pas remarqué
qu'elle y couvait. {Atkinson.) Quelques spécimens de cette espèce
ont été remarqués, le 12 juin 1895, à la montagne Wood, Saskat-
chewan, où, sans doute, ils couvaient. Au mois de juillet 1890,
on avait tué un spécimen à Reve'stoke, Colombie-Britannique mais
on n'en avait pas vu d'autres. Le 22 et le 25 mai 1897 on n'a
observé que deux spécimens en tout à Edmonton, Alberta. {Spread-
borough.) Cette fauvette abonde à Chemawawin, au bord de la
Saskatchewan. (Nuiting.) On en a remarqué de nombreux spéci-
mens à la petite rivière des Esclaves, Alberta. (/. M. Macoun.) Elle
est une espèce commune le long des bords de la Saskatchewan. On
la voit généralement dans les groupes de jeunes épinettes blanches
et de saules où elle voltige de branche en branche près de terre.
{Richardson.) Elle se trouve en assez petit nombre sur le
Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simpson. {Ross.) En
1898, M. Brooks l'a prise à Vemon, au bord du lac Okanagan,
Colombie-Britannique. (Fannin.) On en a pris un spécimen à
Field, Montagnes Rocheuses, et observé deux autres à Vemon,
Colombie-Britannique. (Rhoads.) Pendant la migration d'automne
78870— 49I
760 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
on en a remarqué plusieurs spécimens à Quesnel, Colombie-
Britannique. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve parfois dans
le centre de l'Ontario, et probablement en plus grand nombre que la
fauvette à croupion jaune. Le 30 mai 1902 j'ai trouvé son nid dans
une petite pruche qui poussait au milieu des grandes pruches dans un
bois au bord d'une pointe dans le lac Sharbot. Le nid était mal
caché, et à environ quatre pieds de terre, et, lorsque je me suis appro-
ché, l'oiseau s'est envolé. Ce nid, à une courte distance, ressemblait
à celui du petit pinson à couronne rousse, mais il se composait, à
l'extérieur, de brindilles fines de pruche, délicatement entrelacées
les unes avec les autres, et était garni de crins et de fibres. Il conte-
nait quatre œufs frais qui étaient marqués d'une manière prononcée,
plutôt que tachetés, d'un rouge brique sur un fond crêm.e. J'ai vu
l'oiseau quitter le nid à trois reprises, et j'ai établi son identité par ses
taches jaunes et par le noir sur le côté de sa tête. {Rév. C. J. Young).
Cette jolie petite fauvette arrive à Scotch Lake à partir du 10 jusqu'au
15 mai et, en moins d'une semaine après l'arrivée des premiers spé-
cimens, elle y devient commune. Elle fréquente les jeunes épinettes
blanches dans les pâturages et dans les régions en parties défrichées.
Elle niche au mois de juin, le nid se trouvant près de terre dans les
petites épinettes blanches, et généralement vers l'extrémité d'une
petite branche. Cette espèce pond quatre œufs, dont la période
d'incubation est de dix ou onze jours, et les jeunes oiseaux restent
dans le nid pendant à peu près deux semaines. {W. H. Moore).
Quelques couples de cette espèce couvent à Ottawa, et un grand
nombre d'autres s'en vont plus au nord jusqu'au lac Nominingue.
Les nids se trouvent dans les buissons de toutes sortes, et depuis un
jusqu'à quatre pieds de terre. Ils consistent en petites brindilles,
d'herbe fine et de radicules, garnies de crins ou de racines qui
ressemblent aux crins. {Garneaii). Un compte rendu très détaillé,
relativement à la couvaison de cette espèce dans le comté de Compton,
province de Québec, a été écrit par M. L. M. Terrill, et imprimé
dans ''The Ottawa Naturalist," vol XVIII, p. 150.
658. Fauvette azur.
Dendroica rara (Wils) Ridgway. 1897.
Cette espèce ne se voit qu'en petit nombre comme oiseau migrateur
au printemps à Toronto, Ontario. J'ai dans ma possession des
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 761
mentions relativement à trois mâles, la première sous date du 24 mai
1890, la deuxième du 20 mai 1893, et la troisième du ii mai 1897;
en outre, il y a quatre ou cinq spécimens locaux pris en 1856, y com-
pris un couple actuellement au musée de l'université de Toronto.
(/. H. Fleming) . Cette fauvette se trouve nombreuse dans la partie
sud-ouest d'Ontario, mais elle est rare près deLondon, et ne se répand
pas beaucoup plus au nord de cette ville. On a recueilli un grand
nombre de ses nids. Ceux-ci sont construits, à des hauteurs variant
depuis 25 jusqu'à 60 pieds, sur des branches assez grosses mesurant
depuis I d'un pouce jusqu'à 2 pouces de diamètre. Les nids sont très
peu profonds mais ils sont semblables, comme construction, à ceux de
la fauvette à queue rousse. La couvée est de quatre œufs. Cette
espèce se trouvait autrefois en beaucoup plus de grand nombre
dans le voisinage de London, Ontario {W. E. Saimders). On a
recueilli un nid ainsi que des œufs de cette fauvette à Drummond-
ville, près de la chute de Niagara, Ontario. (Voir Ridgway, liis. N.
Am. Birds, L, 1874, p. 235). Cette variété passe l'été régulièrement
•dans le sud de l'Ontario, mais elle ne se voit que localement. Je l'ai
cherchée attentivement pendant un printemps, près d'Hamilton
sans en voir un seul spécimen, tandis qu'à > 'autre côté de la baie à une
distance de quatre milles M. Dickson a annoncé qu'elle était commune
et couvait dans les bois près de la gare de Waterdown sur le chemin de
fer du Grand Tronc. (Mcllwraiih) .
Notes sur la reproduction. — J'ai dans ma possession deux
nids et des couvées d'œufs de cette espèce collectionnés par M.
Edward Reinecke, de Buffalo, état de New- York. On a trouvé un
autre nid, contenant quatre œufs, sur l'île Navy, dans la rivière
Niagara. Il était situé, à environ cinquante pieds de terre, sur une
branche près du sommet d'un orme, et était très difficile à atteindre.
{W. Raine).
659. Fauvette de Pennsylvanie.
Dendroica pensylvanica (Linn) Baird. 1858.
La fauvette de Pennsylvanie se trouvait accidentelle, en 1887, dans
le sud du Groenland. (Winge). Elle se voit en assez grand nombre
pendant tout l'été, dans Terreneuve. (Reeks). Elle passe l'été en
abondance à Halifax, Nouvelle-Ecosse. {Downs) . En été elle habite
la Nouvelle-Ecosse, mais en petit nombre. {H. F. Tujls). Cette
espèce se voit pendant tout l'été à St. John, Nouveau-Brunswick,
762 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
mais elle y est rare. {Chamberlain). Elle passe l'été en assez grand
nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H.
Moore). En été elle habite Montréal et s'y trouve commune; elle
couve dans le parc Mont-Royal; on l'observe là depuis le 11 mai jus-
qu'au 18 août, et on a découvert des nids, contenant des œufs, à
partir du 5 jusqu'au 24 juin. {Winllé). Cette fauvette émigré rare-
ment à Québec; il est possible qu'elle y reste pendant tout l'été.
(Dionne) .
Elle passe l'été en nombre dans le voisinage d'Ottawa. (Ottawa Na-
turalist, vol. V.) Elle se voit en assez grand nombre aux alentours
de Lansdowne, comté de Leeds, Ontario. Le 3 juin 1896, j'ai trouvé
un nid, contenant quatre œufs, à trois pieds de terre dans un petit orme,
et j'ai distinctement reconnu l'oiseau. J'ai trouvé cette espèce en
train de couver en nombre près de Madoc, Ontario, y faisant son
nid dans les noisetiers. {Rév. C. J. Young.) La fauvette de Pennsyl-
vanie abonde comme oiseau migrateur à Toronto, Ontario; elle y pas-
se l'été mais en petit nombre; il est probable qu'elle couve à cet en-
droit. Elle abonde pendant tout l'été dans les districts de Parry
Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.) Aux mois de juin et juillet
1900 j'en ai observé plusieurs spécimens dans les buissons bas sur
le terrain sec le long du chemin de fer Parry Sound, ainsi que dans les
bois ravagés par le feu où les arbres d'une deuxième croissance sont bas,
dans le parc Algonquin, Ontario. Cette fauvette est commune et
elle couve le long du chemin de fer Canadien-Pacifique à Missinabi,
dans la même province. {Spreadborotigh.) En été elle ne se trouve
pas en aussi grand nombre qu'autrefois bien qu'elle couve encore en
assez grande abondance aux alentours de London, Ontario. {W.
E. Saunders.) Elle est commune comme oiseau migrateur et elle
couve, mais en nombres changeants, tous les ans à Guelph, Ontario,
y arrivant vers le 8 mai et s'en allant vers le 18 août. (^4. B. Klugh.)
On n'a pris qu'un spécimen de cette espèce distinctive à Pembina
qui se trouve peut-être la limite de ses migrations la plus à l'ouest
sinon la plus au nord. {Coues.) Elle passe l'été en nombre dans les
parties boisées du Manitoba. Son choix de localité est généralement
responsable pour le fait qu'on la trouve principalement dans les bois
à moitié ouverts, surtout le long des bords des endroits bas et maré-
cageux. Elle fréquente les sommets des arbres les plus hauts. {E.
T. Seton.) Cette espèce se trouve en assez grand nombre à Aweme,
Manitoba, où elle couve. (Criddle.) Elle abonde comme oiseau mi-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 763
grateur dans le Manitoba, et couve en nombres restreints partout dans
cette province. (Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — J'ai trouvé, dans le cimetière de
Beechwood, près d'Ottawa, un nid de la fauvette de Pennsylvanie
qui était situé à environ six pieds de terre dans une fourche verti-
cale. Il consistait d'un tas de mauvaises herbes et de substances
fibreuses négligemment mêlées ensemble, et était garni d'herbe fine
et de crin de cheval. Les œufs, au nombre de quatre, étaient blancs
avec des taches de brun-rougeâtre. {G. R. White.) Cette espèce
niche, au mois de juin, dans les framboisiers et dans les petits arbustes
aux alentours d'Ottawa ainsi qu'au lac Nominingue, à 100 milles au
nord de cette ville. Les nids sont faits d'herbes et de bandes d'écorce,
garnies de fibres végétales, et de bandes plus fines d'écorce. Ils mesu-
rent, chacun, 3 x 2 et 2 x i . 25. (Garneau.) Le 22 mai de l'année der-
nière (1900) j'ai remarqué, à une petite distance seulement l'un de
l'autre, deux nids récemment construits, et appartenant à cette fau-
vette. Le premier était à environ vingt pouces de terre dans la four-
che d'un petit érable buissonneux situé dans le milieu des broussailles.
Il était tellement gros et compact que je l'ai confondu, en premier lieu,
avec le nid d'un pinson indigo. Il se composait d'une espèce de fibre
ligneuse, arrachée du bois pourri, des vignes et des herbes et était gar-
ni de crin de cheval long et noir; l'oiseau a dû prendre beaucoup de
temps, et de peine pour rassembler ces matériaux et pour former le
nid. Celui-ci, à la date ci-dessus mentionnée, contenait l'œuf d'un
étourneau ordinaire que j'ai enlevé et, cinq jours plus tard, il y avait à
sa place trois œufs de la fauvette de Pennsylvanie, et ceux-ci la
femelle était en train de couver. La couvée comp'ète de cette espèce
consiste généralement de quatre œufs et c'est évident que l'étourneau
ordinaire avait enlevé l'un des œufs de la fauvette lorsqu'il a déposé
le sien. Ce vagabond parmi les oiseaux est l'un des ennemis les plus
funestes contre lesquels toute la famille des fauvettes est appelée à
se défendre, car dans beaucoup de nids qui leur appartiennent, l'on
trouve un œuf ou même plus de l'étourneau ordinaire, et il existe un
danger que ses petits puissent détruire toute la couvée de l'espèce dans
le nid de laquelle ils se nichent. Une fols j 'ai trouvé le nid d'une fauve-
vette de Pennsylvanie qui contenait quatre œufs de l'étourneau or-
dinaire et un seulement qui lui appartenait. Les œufs de cette espè-
ce sont d'un teinte blanchâtre avec une couronne ou ceinture, irréguli-
ère d'une couleur brunâtre autour du gros bout en sus de quelques
764 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
points, parfois d'une teinte noirâtre, au milieu de l'oeuf. Le petit bout
n'est pas tacheté. Le deuxième nid, que j'ai noté le même jour,
était à environ deux pieds de terre et situé à la lisière du bois. Il
se trouvait au milieu de plusieurs tiges du framboisier et se composait de
matériaux qui ressemblaient beaucoup à ceux employés dans la cons-
truction du premier nid, à l'exception de la garniture de crin de
cheval, mais il n'était pas aussi gros que le premier. Il contenait
quatre œufs le 30 mai. Une semaine plus tard, on a noté deux autres
nids de cette espèce. Ceux-ci étaient à une distance plus reculée dans
le bois, et se trouvaient tous deux dans les fourches de petits érables,
mais à de différentes hauteurs, l'un contenant quatre œufs, étant
à environ quatre pieds de terre, et l'autre, contenant trois œufs,
à environ deux pieds de terre et à côté d'un sentier. Les œufs, dans
ces deux nids, étaient évidemment dans un état d'incubation très a-
vancée, et on ne les a pas touchés. Je suis arrivé à la conclusion que,
dans cette étendue de forêt, il y avait environ douze couples de cette
espèce qui couvaient, mais ces oiseaux ont de nombreux ennemis
parmi les autres oiseaux et les petits animaux. (W. L. Kells.) Dans
l'Ottawa Naturalist, vol. XVIII, p. 152, M. L. M. Terrill décrit la
couvaison de cet oiseau dans 'e comté de Compton, Québec.
660. Fauvette à poitrine baie.
Dendroica castanea (Wils) Baird. 1858.
M. Drexter a obtenu un spécimen de cette espèce, le 2 juin 1869, à
Moose Factory. Le 9 juin 1882 j'en ai vu trois autres, dont j'ai tué
deux que j'ai perdus, sur l'île Black, goulet Hamilton. (Packard).
La fauvette à poitrine baie passe l'été en assez grand nombre dans
Terreneuve. (Reeks). En été elle habite Halifax, Nouvelle-
Ecosse, mais en petit nombre; elle est plus commune dans l'intérieur
de la province. (Downs). Elle se trouve rare pendant l'été dans la
Nouvelle-Ecosse. (H. F. Titfts). Le 4 juin 1890 on en a remarqué
un spécimen à Baddeck, île du Cap Breton. {F. H. Allen). Cette
espèce passe l'été de temps en temps à St. John, Nouveau-Brunswick.
{Chamberlain) . Elle est une des fauvettes les plus tardives à arriver
à Scotch Lake, Nouveau-Brunswick, n'étant pas observée à cet endroit
avant la fin mai. Elle s'y trouve pendant l'été en assez petit nombre,
et, pour la plupart, dans les endroits assez humides le long des lisières
couvertes de broussailles des parties boisées. {W. H. Moore). Le 18
juillet 1888 on en a remarqué un couple dans les bois près de la rivière
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 765
Black, île du Prince-Edouard. {Macoun). Cette fauvette est rare
et de passage à Montréal. J'en ai tué des spécimens aussi tard que le
28 mai, 1892, sur l'éperon du Mont- Royal, mais je n'en ai pas re-
marqués plus tard qu'à cette date. M. Kuetzing dit que cette espèce
couve sur l'île de Montréal car il l'a vue, en juillet, sur la partie est de
l'île. {Whitlé). On la rencontre rarement, pendant l'été, aux alen-
tours de Québec, mais on l'a prise à Beauport. {Dionne). Elle est
rare et irrégulière, en mai et juin, comme oiseau migrateur du prin-
temps. Le 15 juin 1902, on en a remarqué un couple en train de ra-
masser des matériaux pour la construction de leur nid, à Scotc'n Lake,
Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore).
La fauvette à poitrine baie est un oiseau migrateur assez commun aux
alentours d'Ottawa. {Ottawa Natiiralist, vol. V). Elle est rare dans
l'est d'Ontario. J'en ai remarqué un spécimen dans l'herbe à Lans-
downe, comté de Leeds, Ontario. Quelques spécimens couvent sur les
îles de la Madeleine. Au mois de juin 1898, j'ai receuilli, sur l'une
de ces îles, un nid, contenant quatre œufs, qui se trouvait à dix pieds
de terre dans une épinette blanche. Les œufs de cette espèce sont tout
à fait aussi gros que ceux de la fauvette rayée, mais ils portent des
marques différentes. {Rév. C. J. Young). Cette fauvette n'abonde
pas dans les districts de Parry Sound et Muskoka. Je ne l'ai observée
que pendant la saison de la migration. Elle émigré régulièrement
au printemps à Toronto, Ontario, mais elle n'y est pas très
commune. Il y en a une mention en automne, celle de la prise, le 24
août 1906, d'une jeune femelle. (/. H. Fleming). Bien que d'ha-
bitude cette espèce ne soit nullement abondante, je pense qu'il n'y a
pas un printemps qui s'écoule sans que l'on reçoive la visite d'un assez
grand nombre de spécimens dans cette localité. Si ceux-ci se rendent
ici, à l'automne, en nombre quelconque, je crois qu'ils viennent en
compagnie de D. Striata, à qui, à cette saison, ils ressemblent
beaucoup, de sorte qu'on ne les note pas. Quelquefois ils se
voient en nombre extraordinairement grand au mois de mai. Voici
ma note en date du 19 mai 1888 : — «Il y avait un orage accompagné de
tonnerre vers trois heures du matin, et un autre à six heures. Le
temps était beaucoup plus doux, ce matin que pendant ces derniers
jours; l'atmosphère était très brumeuse. Les oiseaux migrateurs,
dont un grand nombre avaient, sans doute, été retardés à cause des
nuits froides de la semaine précédente, sont arrivés en grande abon-
dance. Les fauvettes à poitrine baie se trouvaient excessivement
766 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nombreuses, et, en effet, chose étrange, bien que de nombreuses es-
pèces de fauvettes, que l'on voyaient ordinairement, fussent ici en
grande abondance l'espèce D . castanea était certainement la plus nom-
breuse, et, en effet, chose écrange, se trouvait en tel nombre qu'à un mo-
ment donné j'en ai compté pas moins de douze spécimens dans un espace
de quelques pieds, qui étaient en train de se nourrir par terre. L'o-
rage de la veille avait détruit les insectes. J'ai vu aussi plusieurs de
ces oiseaux en train de prendre un petit bain dans une flaque d'eau en
compagnie de nombreux autres oiseaux d'habitudes tout à fait diffé-
rentes. )) (/. Hughes Samuel). Cette espèce est un oiseau migrateur
de passage à Guelph, Ontario. Elle y abonde cette automne (1903).
On la voit vers le 15 mai et encore vers le 27 août. {A. B. Klugh).
J'ai trouvé un nid de cette espèce, le 22 mai 1899, ^u nord de Waterloo,
Ontario. Il était à cinq pieds de terre dans une pruche. {W.
Raine) .
La fauvette à poitrine baie passe l'été, mais en petit nombre dans le
Manitoba. Elle n'est mentionnée que par quelques observateurs.
{E. T. Selon). Elle est très abondante comme oiseau migrateur dans
le Manitoba, y couvant partout en petit nombre. En 1906 on ne l'a
pas remarquée à l'ouest de Fort EUice. (Atkinson). Elle passe l'été,
mais en petit nombre à Aweme, Manitoba; en 1903 elle y est arrivée
le 18 mai, et elle en est complètement disparue le 21 août. (Criddle).
Cette espèce est rare, en été, comme oiseau migrateur à Indian Head,
Saskatchewan. Au printemps de 1892 on n'en a remarqué qu'un
spécimen, celui-ci le 8 juin. Au printemps de 1894 on n'en a observé
qu'un spécimen à Medicine Hat, Saskatchewan. (Spreadborough) .
Le 3 juillet 1901 on en a pris un spécimen à Oxford House, Keewatin.
(E. A. Preble).
Notes sur la reproduction. — Le premier nid que j'ai remarqué
à cet endroit se trouvait sur le côté d'un petit bouleau où poussait par
terre une touffe de brindilles. Je suis bientôt arrivé au nid et je l'ai
enlevé. Il contenait trois œufs frais. Ceux-ci étaient d'une teinte
blanche pointillée et tachetée d'une couleur brunâtre ou de chair.
Le nid lui-même se composait de fragments d'écorce, de radicules
et de crin. Je n'ai pas alors noté l'oiseau auquel il appartenait, et,
à ce moment, je n'aurais pas établir l'identité de l'espèce, même si
je l'avais vue; mais j'ai donné un nom au nid et à ses œufs, et je les
ai placés dans ma collection. En juin 1879, deux ans plus tard,
pendant que je me promenais dans un bois marécageux au sud de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 767
ville, mon attention a été arrêtée par les allures d'un petit oiseau qui
était en train de construire son nid à d*x pieds de terre, au milieu de
quelques brindilles, feuillues, qui poussaient, à environ trois pieds
du tronc, sur la petite branche horizontale d'un petit orme d'eau.
Quelques jours ensuite j'ai encore visité le nid: il contenait, à ce
moment, un seul œuf, et trois jours encore plus tard, lorsque je l'ai
visité de nouveau j'ai vu que l'oiseau était accroupi sur trois œufs,
que je conclus être la couvée complète, jugeant l'incubation était
déjà commencée. J'ai établi l'identité de l'oiseau comme étant une
femelle de l'espèce à poitrine baie après qu'il s'est envoyé de son nid
et, poussant un cri qui ressemblait à «tchipp», s'est perché sur une
branche voisine. Le nid ainsi que les œufs étaient exactement sem-
blables à ceux que l'on a déjà décrits ci-dessus, et, naturellement,
appartenaient à la même espèce. Quelques jours plus tard j'ai
trouvé encore un autre nid dans un bois situé sur une plaine voisine.
Ce nid était à environ quatorze pieds de terre au sommet d'une petite
pruche; il était construit des matériaux semblables aux deux autres,
et contenait quatre œufs. Depuis ce temps-là je n'ai plus remarqué
de nids de cette espèce, contenant des œufs, mais j'en ai observé
quelques autres dans lequels on avait apparemment élevé des jeunes.
L'un de ces nids se trouvait à environ quatre pieds de terre sur une
petite branche qui poussait du côté d'un petit cèdre. Un autre,
évidemment neuf, était situé à cinq ou six p'eds de terre au milieu
de quelques brindilles feuillues qui poussaient du côté d'un assez
grand bouleau. Bien que neuf je l'ai trouvé après 'a saison de la
reproduction. Ce nid, ainsi que la première couvée d'œufs de cette
espèce que j'aie prise, font partie encore de ma collection. Un trait
remarquable dans la construction d'un nid de ce genre est que le com-
mencement et l'extérieur sont ornés de morceaux d'écorce de bouleau,
et généralement aussi de cocons d'insectes. Il ressemble beaucoup au
nid du petit pinson à couronne rousse, mais il y a moins de crin à
l'intérieur, et le fond est moins gros. Il mesure, à l'intérieur, environ
deux pouces de diamètre et un pouce et demi de profondeur. {W. L.
Kells).
661. Fauvette rayée.
Dendroica striata (Forst) Baird. 1858.
En 1853 on a envoyé un spécimen de cette espèce de Godthaab,
Groenland. {Arct. Man). La fauvette rayée abonde partout dans
768 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
la partie boisée du Labrador. Elle couve en grand nombre à Fort
Chimo où, en 1884, M. Turner a recueilli sept nids ainsi que des œufs.
{Packard). Le 20 juin 1896 j'ai remarqué un spécimen de cette espè-
ce à Fort George, ainsi que deux autres entre cet endroit et le golfe
Richmond. Elle se trouve commune partout à travers l'Ungava,
depuis le golfe Richmond jusqu'à Fort Chimo. Je crois que les der-
niers oiseaux de cette espèce ont émigré au sud vers le 23 août 1896,
car, ce jour-là, j'en ai vu le dernier près de Fort Chimo. {Spreadbo-
rough). Cette fauvette est un oiseau caractéristique et très abondant
dans le nord-est du Labrador où elle se répand aussi loin au nord que
la limite boisée près du cap Aillik. (Bigelow). Elle se trouve, appa-
remment, assez commune pendant l'été dans Terreneuve. {Reeks).
Le 27 août 1899 on l'a remarquée en grand nombre sur la rivière
Humber, Terreneuve. {Louis H. Porter). Elle passe l'été en assez
grand nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse. {Downs). En été el'e
habite la Nouvelle- Ecosse où elle se trouve localement commune.
A partir du ler jusqu'au 10 juin elle était commune comme oiseau
migrateur dans le comté de King's {H. F. Tufts). Elle est parue
en nombre, le 21 mai 1902, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse; c'était
à la suite d'une tempête. On en a remarqué un spécimen le 18 mai
1907. (/. Boutelier). Cette espèce n'est pas commune à Baddeck,
île du Cap Breton. {F. H. Allen). Elle se voit en nombre pendant
les migrations au printemps et à l'automne. Elle se trouve rare
pendant l'été à St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain)
On ne la voit qu'en petit nombre comme oiseau migrateur du prin-
temps à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H.
Moore). Elle abonde sur les îles de la Madeleine, y couvant partout.
{Bishop). Cette espèce est décidément la plus nombreuse parmi
les fauvettes sur les îles de la Madeleine, et elle est assez commune
sur l'île d'Anticosti ainsi que le long de la rive nord du St-Laurent.
{Brewster) . Elle n'est pas rare au lac Mistassini, Québec. (/. M
Macoun) . Au printemps elle est rare comme oiseau migrateur à Qué-
bec. {Dionne). Je considère cette espèce irrégulière comme oiseau
migrateur du printemps, et je ne l'ai pas remarquée ici à l'automne.
{Winile).
La fauvette rayée se trouve en assez grand nombre, comme oiseau
migrateur, dans le voisinage d'Ottawa. {Ottawa Natiiralist, vol. V).
J'ai rarement vu cette espèce dans l'est d'Ontario; je l'ai trouvée de
beaucoup la plus commune de toutes les fauvettes sur les îles de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 769
Madeleine, en juin 1897. Elle y arrive tard et ne commence à cons-
truire son nid qu'à la mi-juin. J'ai découvert quatre nids situés à
depuis deux jusqu'à cinq pieds de terre dans des épinettes blanches
couvertes de branches. J'ai noté que les œufs étaient presque tous
barbouillés d'un brun d'ombre foncé, ainsi que tachetés et pointillés
comme ceux de l'espèce précédente. {Rév. C. J . Young). Cette
espèce est un oiseau migrateur régulier à Toronto, mais elle n'y est
pas très commune. (/. H. Fleming). La fauvette rayée semble se
restreindre à Toronto, car bien que depuis les deux dernières années
je l'aie remarquée en grande abondance dans une petite pièce extrê-
mement charmante recouverte de grands saules au bord du lac, il
n'y a personne, à ma connaissance, qui en ait noté un seul spécimen.
Le 15 mai est la date la plus de bonne heure que je l'aie vue; trois
spécimens, tous des mâles, arrivant ce jour-là. Elle s'est augmentée
en nombre à partir de cette date jusqu'au 26 du mois lorsqu'on a
remarqué, pour la première fois, l'arrivée des femelles. Au 2 juin
cette espèce en était complètement disparue. La première note que
j'ai prise à l'automne est en date du 27 août, et, à partir de ce moment-
là, elle devient de jour en jour plus nombreuse jusqu'à ce que les
arbres semblent être presque remplis de son faible cri d'appel. Au
printemps, pendant que cette fauvette se trouve chez nous, les mâles
émettent leur ramage, dont le son ressemble à celui des insectes, par
intervalles, toute la journée, tout en volant lentement de branche en
branche, et non pas en se lançant et en se précipitant çà et là avec
l'entrain caractéristique de beaucoup d'espèces de la même famille.
(/. Hughes-Samuel) . La fauvette rayée est un oiseau migrateur de
passage à Guelph, Ontario; elle ne s'y trouve pas en nombre. {A. B.
Kliigli). Elle abonde, à l'automne, comme oiseau migrateur à
London, Ontario, mais au printemps elle n'y est pas très commune.
{W. E. Saiinders). En 1904 j'en ai remarqué plusieurs spécimens sur
la côte est de la baie James. {Spreadhorough) . On l'a prise à Fort
Churchill, sur la baie d'Hudson. (Clarke). Depuis le 30 juin jus-
qu'au 4 juillet on l'a observ^ée en assez grand nombre à Oxford House.
Le 10 juillet nous en avons remarqué un couple dans un bosquet au
bord de la rivière Hayes, à quelques milles en amont de York Factory
et, en arrivant à ce dernier endroit, nous avons encore trouvé cette
espèce en assez grand nombre. A Fort Churchill, où elle était com-
mune aussi, nous en avons pris un spécimen le 24 juillet 1901. {E.
A. Prehlé).
770 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
M. le docteur G. M. Dawson, géologue de la Commission anglaise,
s'est procuré un spécimen de cette espèce à la montagne Wood, sur le
49ième parallèle. (Coues). Cette fauvette est rare comme oiseau
migrateur dans le Manitoba; il est probable qu'elle y couve. (E. T.
Selon). Elle est assez commune, au printemps, comme oiseau de
passage à Aweme, Manitoba, et il se peut qu'elle y couve. {Criddle).
Elle se trouve commune partout, comme oiseau migrateur, dans le
Manitoba, mais l'on ne sache pas qu'elle y couve. (Atkinson). La
fauvette rayée est un oiseau migrateur du printemps commun à
Indian Head, Saskatchewan. Le 9 mai 1892 on en a remarqué deux
spécimens à cet endroit. Elle y est devenue commune vers la fin du
mois, mais, au 5 juin elle en est complètement disparue. Le premier
spécimen que j'en ai observé, le 10 mai 1894, à Medicine Hat, dans la
même province, était un mâle. Cette espèce se trouvait tout-à-fait
commune au 16 du mois, mais elle en est complètement disparue à la
fin mai. Il se peut que quelques spécimens y couvent, car, d'après
leur conduite, on serait disposé à le croire. A la fin de mai 1895 on en a
observé quelques spécimens au creek Old Wives, Saskatchewan.
Au mois de juin 1898 on en a remarqué un autre au passage supérieur
du creek Lob-stick au nord-ouest d'Edmonton. Cette fauvette
était une espèce reproductrice commune à Banfï, Montagnes Ro-
cheuses, pendant l'été de 1891. Le 28 juin 1897 j'en ai noté un couple
au creek Bragg environ 40 milles au sud-ouest de Calgary.
(Spreadborough) . On en a pris un spécimen aux Grand rapids de la
Saskatchewan. (Nutting). On en a remarqué deux ou trois spéci-
mens sur la rivière Athabasca, près de la petite rivière des Esclaves.
(/. M. Macoun). A la fin de mai, un sauvage a tué, dans le voisinage
de Cumberland House le spécimen que nous avons. (Richardson) .
Cette espèce se voit en nombre sur le Mackenzie en allant au
nord jusqu'à Lapierre House. (Ross). Bien que l'on n'ait recueilli
que 21 nids, elle est plus nombreuse que D. coronata. {Mac-
farlane). Le 5 août 1905 on en a remarqué une femelle en train de
nourrir ses jeunes au lac Artillery. (-E. T. Selon). Les nids étaient
tous dans de semblables endroits, et contenaient, chacun, quatre ou
cinq œufs. Il y avait aussi deux ou trois nids par terre. J'ai tué
une fauvette rayée, en premier plumage, à Quesnel, Colombie-Britan-
nique, mais je n'ai pas pu la trouver dans les broussailles épaisses.
Je connais cette espèce très bien et je suis positif quant à l'identité du
spécimen que j'ai abattu. (Brooks). Bien que cette espèce choisit,
comme lieu de reproduction, la région boisée de l'intérieur, elle
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 77 1
se voit le long de cette partie de la côte qui se trouve sur le chemin
Norton pendant les migrations du printemps. (Nelson). On n'a
obtenu cette espèce que le i8 septembre 1875, ainsi qu'en 1877, à
Fort Yukon. Elle n'y est jamais commune dans cette localité.
(Turner). Le 15 juin 1899 cet oiseau était commun à Log Cabin
dans le passage White. Le 5 juillet j'en ai pris un mâle au lac Marsh,
et deux autres spécimens ont été pris à Cariboo Crossing, Colombie-
Britannique. (Bishop). M. Bischoff en a pris un spécimen à Fort
Kenai, goulet Cook, Alaska. (Osgood). En 1899 on a trouvé cette
fauvette en train de couver dans la vallée de la Kowak, au détroit
Kotzebue, Alaska. (Grinnell). On en a pris une femelle adulte au
creek Sheep, sur la péninsule Kenai, Alaska; de plus, cette espèce
a été notée à plusieurs autres endroits, et, sans doute, elle y couve.
(Figgins).
662. Fauvette de Blackburn.
Dendroica hlackhurniœ. (Gmel) Baird. 1858.
Un jeune oiseau, pris le 16 octobre 1845, à Frederickshaab dans
le Groenland, est classé sous ce titre. {Arct Man.) M. Audubon,
Vol. II, p. 48, a remarqué plusieurs spécimens de cette espèce dans
le Labrador. {Packard.) La fauvette de Blackburn passe l'été en
très petit nombre dans l'intérieur de la Nouvelle-Ecosse. (Dozvns.)
Elle se trouve assez commune pendant l'été dans le comté de King's,
Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.) Au mois de juillet 1898 elle était
rare à Baddeck, île du Cap Breton. (Macoun.) En été elle habite
de temps en temps à St-John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.)
Elle passe l'été en assez grand nombre à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore.) Elle n'est pas très commune
pendant l'été à Québec; on l'a prise à Charlesbourg. (Dionne.)
Cette fauvette se trouve en nombre et de passage à Montréal. On
l'a remarquée ici à partir du 10 jusqu'au 24 mai, mais, en automne,
on ne la voit pas. (Wintle.) Le 12 juillet 1902 j'en ai vu un couple
dans un endroit ouvert dans des bois d'épinettes blanches, comté
de Compton, province de Québec. (L. M. Terrill.)
La fauvette de Blackburn est un oiseau migrateur commun à
Ottawa. M. le docteur F. A. Saunders en a vu un mâle en plein
plumage, le 24 juin 1890, au marécage Dow. (Ottawa Naturalist,
Vol. V.) Au mois de mai on voit cette espèce très souvent comme
oiseau migrateur dans le comté de Leeds, Ontario. Le 17 juin
772 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
1904 j'en ai remarqué un couple dans un petit marécage de sapins
noirs et d'épinettes rouges, au lac Sharbot, dans la même province;
ce couple semblait y couver. La fauvette de Blackbum se trouve
très commune pendant les migrations à Queensboro, West Madoc,
Ontario. {Rév. C. J. Young.) Elle émigré régulièrement à Toronto,
Ontario. Elle y était rare il y a vingt ans. Elle passe l'été dans
les districts de Parry Sotiud et Muskoka. (/. H. Fleming.) On en
a remarqué plusieurs spécimens dans les bois épais dans le parc
Algonquin, Ontario. Ils se tiennent au sommet des arbres; je
ne les ai jamais vus près de terre. (Spreadborough.) Cette fau-
vette de plumage si riche et frappant se trouve en nombre assez
grand à Toronto pour que les personnes qui le désirent puissent faire
annuellement sa connaissance sans se donner beaucoup de peine.
Les lieux préférés de cette espèce sont ceux où croissent les pruches
et autres arbres semblables. Elle nous arrive vers le 10 mai, et
j'en ai même vu quelques spécimens dès les premiers jours du
mois. En 1900 j'en ai rem.arqué plusieurs spécimens le 21 août.
(/. Hughes- Samuel.) Cette fauvette se trouve rarement pendant
l'été à London, Ontario, mais elle y est assez commune comme
oiseau migrateur. {W. E. Saunders.) C'est un oiseau migrateur
de passage à Guelph, Ontario, mais elle s'y voit en assez grand nombre.
On la remarque vers le 8 mai et encore vers le 28 août. {A. B.
Klugh.)
La fauvette de Blackburn ne visite qu'en petit nombre la partie
ouest du Manitoba, mais elle est plus commune dans la partie est
où, sans doute, elle couve. Je ne l'ai remarquée qu'une seule fois
à Carberry. {E. T. Selon.) Elle est rare comme oiseau migrateur
du printemps à Aweme, Manitoba. (Criddle.) On la voit nombreuse
partout dans le Manitoba mais on ne sache pas qu'elle y couve.
(Alkinson.) M. Murray mentionne la présence de cette espèce à
Sevem House et au lac Trout, Keewatin mais sous le nom de Sylvi-
cola parus. (E. A. Prehle.)
665. Fauvette grise à gorge noire.
Dendroica nigrescens. (Towns) Baird. 1858.
Au mois de mai 1889 on a pris cette espèce à Agassiz et à Hastings
dans la vallée du Fraser. En septembre 1902 on en a tué quatre
spécimens à Huntingdon sur la frontière; ce sont les seuls que
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 773
l'on ait vus. En 1906 on en a remarqué plusieurs spécimens à
Douglas, Colombie-Britannique, ainsi que deux autres sur la rivière
Chilliwack. {Spreadhorough.) Cette fauvette se voit dans la Colom-
bie-Britannique. {Lord.) On ne l'observe que sur la côte où elle
n'est pas commune. {Streator.) Cette espèce ne se trouve pas en grand
nombre; je ne l'ai notée que sur le littoral. {Fannin.) Elle passe
l'été en assez grand nombre à Chilliwack. (Brooks.) On a entendu
de temps en temps le ramage bizarre de nigrescens sur l'île de
Vancouver mais on n'en a pas pris de spécimens. Je suis bien
certain que j'en ai vu un couple dans les montagnes en arrière de
Clinton, Colombie-Britannique. (Rhoads.)
667. Fauvette à poitrine noire.
Dendroica virens. (gmel). Baird. 1858.
On a envoyé, de Julianshaab, en 1853, un spécimen de cette espèce.
{Arct Man.) La fauvette à poitrine noire passe l'été en assez grand
nombre dans Terreneuve. (Reeks.) Elle abonde dans la Nouvelle-
Ecosse. (H. F. Tiifts.) En été elle habite, en nombre, les bois
de pins et d'épinettes blanches, à Halifax, Nouvelle-Ecosse. {Downs.)
Le 25 mai on en a remarqué plusieurs spécimens à Sydney, île du
Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. (C R. Harte.) Cette espèce est tout
à fait commune dans les bois d'épinettes blanches à la pointe Brackley,
île du Prince-Edouard; elle y couvait en juin 1888. Au mois de
juillet 1898 elle se trouvait en nombre à Baddeck et à Margaree
sur l'île du Cap Breton. (Maconn.) Le 7 octobre 1905 on en a
remarqué un spécimen sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'un
autre le 17 juin 1906. /. Boutelier.) Elle abondait, sur l'île du
Prince-Edouard, à tous les endroits visités où les forêts étaient
d'une étendue considérable. (Dwight.) En été cette fauvette
est commune, comme oiseau migrateur, dans le voisinage de
St-John, Nouveau-Bnmswick. (Chamberlain.) Elle passe l'été à
Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore.)
Elle est rare sur les îles de la Madeleine; on en a remarqué
un couple sur l'île Grindstone. (Bishop.) On la voit, mais en petit
nombre, dans la vallée de la Restigouche. {Brittain et Cox.) On
ne la rencontre qu'aux alentours de Port Hawkesbury, sur l'île du
Cap Breton, ainsi qu'aux baies Fox et Ellis, Anticosti. (Brewster.)
Elle passe l'été en assez grand nombre à Québec; on l'a prise à
Charlesbourg. (Dionne.) C'est un oiseau migrateur commun, mais,
78870—50
774 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
pendant l'été, se trouve rarement, à Montréal. On l'observe vers
le 7 mai, et, vers le lo octobre, elle disparaît. (Wintle.)
La fauvette à poitrine noire est assez commune comme oiseau
migrateur dans le voisinage d'Ottawa. (0 iawa Nantralist., vol.
V.) On peut rencontrer quelques spécimens de cette espèce pen-
dant la saison de la reproduction dans l'est d'Ontario. Une fois,
au mois de ju'llet 1898 j'ai remarqué un nid. Celui-ci se trouvait
sur l'île Deer, l'une des Milles Iles; il était à environ 25 pieds de terre
dans un pin, et, à ce moment, contenait des oisillons. Au mois de
juin 1903 j'ai observé un couple de ces oiseaux en train de couver
au lac Sharbot, Ontario. {Rév. C. J. Yoimg.) Cette espèce abonde
comme oiseau migrateur à Toronto, Ontario. Elle passe l'été en nom-
bre dans les d'stricts de Parry Sound et Muskoka. M Kay, en par-
lant de cette fauvette, dit qu'elle ne faisait que commencer à devenir
commune à Port Sydney, Muskoka, en 1890. (/. H. Fleming.)
La fauvette à poitrine noire ne se trouve pas en grand nombre, pendant
l'été, dans le parc Algonquin, Ontario. On n'en a observé que quelques
spécimens dans le sommet des arbres dans les bois épais, en 1900. Elle
a été remarquée sur la rivière Missinabi ainsi que sur la rivière Moose
presque jusqu'à Moose Factory. (Spreadborough.) Elle passe l'été
en nombre dans les marécages de cèdres les plus profonds aux alen-
tours de London. Elle abonde comme oiseau migrateur, et est assez
commune comme oiseau reproducteur dans North Bruce. (W. E.
Saunders.) En été elle habite Guelph, Ontario, en assez grand nombre,
y abondant pendant les migrations. Cette année-ci (1903) elle a été
auss' commune, comme oiseau reproducteur, que la fauvette, jaune,
et la noire et blanche, et a été de beaucoup la plus abondante de nos
oiseaux migrateurs; elle arrive vers le ler mai et s'en va vers le 30 sep-
tembre. {A. B. Klugh.)
On a pris un spécimen de cette espèce, le 17 mai 1894, à Medicine-
Hat, Saskatchewan ; est le seul que l'on ait vu. On a remarqué
cette fauvette à Edmonton, Alberta pour la première fois le 15 mai
1897. Elle était commune dans les bois d'épinettes blanches le 22
du mois et y couvait. Au mois de juin 1903 on en a remarqué un cou-
ple à Peace River Landing, latitude 56° 15'. {Spreadborough.) Le
13 et le 17 mai 1898 on a vu cette espèce à Aweme, Manitoba. {Crid-
dle.) Elle apparaît régulièrement mais pas nombreuse comme oiseau
migrateur dans la partie du Manitoba la plus à l'est. {Atkinson.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 775
Notes sur la reproduction. — Mes notes se rapportant à cette
espèce dans le comté de Compton, Québec, sont basées sur la ressem-
blance entre trois nids, et si l'on constate, lorsqu'on les trouve, que
d'autres leur ressemblent 30us plusieurs rapports, une seule des-
cription en devrait suffire. Le premier de ces nids, trouvé le ler juin
1902, était situé à six pieds de terre, et attaché à un pied, de l'extrémi-
té de la branche, et à trois pieds du tronc d'une petite épinette blanche
buissonneuse. Le lieu choisi pour ce n'd se trouvait sur la pente
d'une colline recouverte de jeunes épinettes blanches et de cèdres Le
nid lui même était bien caché par une branche inclinée et conte-
nait quatre œufs frais II se composait, à l'extérieur, de brindilles
mortes d 'épinette blanche soigneusement entrelacées avec des ban-
des d'écorce de bouleau jaune, et était garni d'herbes fines et de
poils d'an'mal. Le diamètre de l'extérieur mesurait trois pouces et
celui de l'intérieur i pouce f . La profondeur, à l'extérieur éta't de 2
pouces I, et celle de l'intérieur de i pouce f . L'apparence bien ar-
rondie et le fini de ce nid ainsi que la prédominance de l'écorce du bou-
leau m'a rappelé certains nids du viréo. Les deux autres nids, dé-
couverts le 9 et le 29 juin respectivement étaient semblables au
premier quant à leur construction et à l'endroit où on les a trouvés.
Ils contenaient, chacun, quatre œufs frais et un œuf couvé. Ceux-ci,
mesurant uniformément .66x -49, sont d'un blanc tacheté distincte-
ment et obscurément, principalement au gros bout, de différentes
nuances de brun rougeâtre et de lilas en sus de quelques taches
prononcées de noir. (L. M. Terrill.)
668. Fauvette Townsend.
Dendroica townsendi (Towns.) Sdater. 1858.
Au mois de mai 1890 on a remarqué quelques spécimens de cette
espèce à Revelstoke, Colombie-Britannique, et, le 23 du mois, on en
a tué un mâle. On en a pris un spécimen, en septembre 1902, à
Hunt'ngdon, sur la frontière; celui-ci est le seul qu'on ait vu. On a
avait remarqué cette fauvette pour la première fois sur l'île de Vancou-
ver, le 19 avril 1893; un peu plus tard elle a commencé à nicher dans
les pins Douglas près de Victoria. Elle passe l'été en nombre sur
l'île. (Spreadboroîigh.) Cette espèce se voit dans la Colombie-Bri-
tannique. (Lord.) Au mois de septembre on en a pris un spéci-
men unique à Mount Lehman. (Sireator.) On la remarque à l'est et
à l'ouest de la chaîne côtière, mais elle n'y est pas commune.
78870— 50I
776 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
(Fannin) C'est un oiseau migrateur à Chilliwack où elle se trouve
rare. (Brooks.) Cette fauvette abonde sur l'île de Vancouver, mais
elle est rare à l'est de la chaîne côtière. (Rhoads.) Le 8 août
1894 on en a remarqué un spécimen à la baie English près de Vancou-
ver, Colombie-Britannique. (£. F. G. White.) On en a pris un spé-
cimen, le 15 juin, au goulet Cumshewa, sur les îles Queen Charlotte,
ainsi que cinq autres, le 14 juillet, à Skidegate. M. Keen a trouvé
cette espèce à Massett, et, depuis 1891 jusqu'à 1898, il a noté son arri-
vée au printemps à cet endroit. (Osgood.) Le 14 août on en a pris
une femelle adulte unique à Sitka, Alaska, et on en a vu deux autres
en même temps. (Grinnell.) M. Hartlaub dit que M. le docteur
Krause a une fois remarqué cette fauvette le 27 mai dans les conifères
de la vallée de la Dejah supérieure, Alaska, qui est probablement
l'endroit le plus au nord d'où, jusqu'à présent, elle a été mentionnée.
(Nelson.) M. Osgood a pris une mâle de cette espèce, le 31 mai, à
Skagway. Elle était assez commune dans les forêts recouvertes
d'épinettes blanches et de sapins à Glacier et, sans aucun doute, elle
y nichait. Nous en avons remarqué environ vingt spécimens en tout
pendant notre séjour. Le ler juillet M. Osgood en a pris un spécimen
adulte à l'extrémité sud du lac Marsh, au nord de la latitude 60°
dans le district du Yukon, et j'en ai pris deux femelles, une adulte
et une jeune, le 14 juillet, sur la rive ouest du lac Lebarge. Cette fau-
vette est une nouvelle espèce quant à la vallée du Yukon. (Bishop.)
L'étendue des migrations de cette espèce est considérablement pro-
longée vers l'ouest par la prise de deux spécimens, l'un, le 14 août,
dans les montagnes Kenai, et l'autre, le 17 du mois, au Sheep
creek. {Figgins.) On en a pris un spécimen à Seldovia, et un autre
au Sheep creek, Alaska. (Anderson.)
669. Fauvette Hermide.
Dendroica occidentalis (TowNs) Baird. 1858.
Cette espèce passe l'été dans la Colombie-Britannique, mais prin-
cipalement à l'ouest de la chaîne côtiere. {Fannin). Nous n'a-
vons pas d'autres mentions se rapportant à cette fauvette bien que
nous l'ayons cherchée pendant chaque saison.
670. Fauvette Kirtland.
Dendroica kirilandii Baird. 1858.
On dit que, de toutes les fauvettes de l'Amérique du nord, celle-ci
est la seule dont le nid et les œufs ne soient pas connus, et on n'a
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 777
pas fait même mention de sa présence au Canada avant le prin-
temps dernier (1900,) en autant que je puisse m'en assurer. Voici
mes notes :^ «Le 16 mai 1900, 5.30 du matin, temps triste, vent de
l'est, les fauvettes, etc., nombreuses. Après quelque temps mon
attention à été attirée au centre d'un groupe de grands saules par des
sons forts, clairs, et ayant un timbre tout à fait musical, et, comme la
chanson, courte mais remarquablement belle, était parfaitement nou-
velle pour moi, je me suis approché avec soin, caché par un tronc
d'arbre et je me suis trouvé à quelques pieds de ma nouvelle con-
naissance, car je me suis rendu compte du fait qu'elle l'était réelle-
ment. Pendant que je fixais l'oiseau avec mes jumelles j'ai remar-
qué qu'il avait une tendance à donner une petite secousse à sa queue
et non pas les secousses pompeuses comme celles de la grive des ruis-
seaux, mais plutôt d'après la manière nerveuse que j'ai vu adoptée
à l'automne par Wilsonia Pucilla, Aussitôt que l'oiseau m'a vu,
il s'est élancé dans un autre arbre, et s'est caché derrière une branche,
mais chose étrange, il a continué son ramage. Je me suis approché
à la cachette et, en l'abattant, j'ai trouvé que j'avais été assez
heureux de prendre un spécimen de D-kirtlandii bien emplumé.
En mesurant, au pas, la distance entre l'arbre où je me tenais et celui
où l'oiseau ramageait lorsque je l'ai premièrement entendu, j'ai trouvé
qu'il y avait une distance de iio verges, ce qui prouve la puissance
de sa voix. (/. Hughes- Samuel) .
671. Fauvette des pins.
Dendroica vigorsii vigorsii (Aud) Ridgw. 1885.
En 1902, on a remarqué plusieurs spécimens de cette espèce, le 20
juin et le 27 septembre sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse; on en a pris
un, le 8 juin 1904. En 1905, on en a pris un autre le 28 mai ainsi que
plusieurs autres encore, le 30 septembre pendant une tempête du
nord-ouest. En 1906 on en a vu un spécimen le 17 juin, ainsi que plu-
sieurs autres, le 29 septembre, et on en a encore vu un autre le 16
mai 1907 (/. Boiilelier). M. le docteur Adams dit que la fauvette
des pins se voit dans le Nouveau- Brunswick. {Chamberlain).
Madame M. V. Laurence m'a dit qu'un petit garçon qui s'appelle
Ralph Finlay avait ramassé un spécimen de cette espèce sur la place
Haymarket. {A. G. Leaviit). On en a pris des spécimens à Québec
avant 1889. (Dionne). Cette fauvette se trouve rarement et de
passage à Montréal. J'en ai tué des spécimens sur l'éperon du Mont-
Royal à partir du 12 jusqu'au 26 septembre. {Wintle).
778 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
La fauvette des pins est rare comme oiseau migrateur du printemps
à Ottawa. (Ottawa Naturalisi, vol. V). La seule mention dans ma
possession se rapportant à cette espèce dans les districts de Parry
Sound et Muskoka est celle de la pr'se d'un spécimen, le 30 avril 1898,
par M. Tavemer. (/. H. Flemimg). J'ai trouvé cet oiseau tout à
fait abondant en 1894, dans les pins à l'ouest de Toronto. On l'a
remarqué là pour la première fois le 2 avril. Le 8 mai 1895, j'en ai
pr's un spécimen, et le 20 avril 1896, j'en ai remarqué un autre. De-
puis ce temps je n'ai plus revu cette espèce, soit parce qu'elle ne visite
pas ce district, soit, ce qui est plus probable, que les lieux en question
aient été dénudés d'arbres. (/. Hughes Samuel). Cette fauvette
se trouve en assez grand nombre à Hamilton, Ontario, où chaque
saison elle élève ses jeunes. (Mcllwraith). Elle se voit pendant
l'été en assez petit nombre et se trouve rare aussi comme oiseau migra-
teur, bien qu'on puisse la remarquer chaque année dans quelques bois
de pins aux alentours de London, Ontario. (W. E. Saunders).
Elle passe l'été en assez grand nombre au nord et à l'est du Manitoba.
{E. T. Seton). En été elle habite en assez grand nombre à Aweme,
Manitoba, y arrivant vers le 15 mai, et s'en allant vers le 2 septembre.
{Criddle).
672. Fauvette des palmiers.
Dendroica palmarum palmariim (Gmel) Baird. 1858.
Le 3 juillet 1890, MM. W. E. et F. A. Saunders ont trouvé cette
espèce commune et en train de couver à la Mer Bleue, et plusieurs des
jeunes oiseaux ont été tués. On l'a remarquée encore à cet endroit
le 9 août de la même année. {Ottawa Naturalist, vol. V). Cette
espèce se voit souvent dans des endroits où, généralement, on ne son-
gerait pas à chercher des fauvettes. Elle nous arrive à Toronto de
bonne heure au mois de mai, et en assez grand nombre. Quelquefois
à l'automne elle est certainement abondante comme elle l'était
pendant la dernière semaine de septembre 1899. (/. Hughes Samuel).
Cette fauvette se rend régulièrement à Toronto, mais elle n'y est pas
très commune. Il y a deux mentions, s'y rapportant à qui proviennent
d'Hamilton La première est en date du ler septembre 1886, et la deu-
xième, du 27 avril 1891. (/. H. Fleming). Cette espèce se trouve
généralement en petit nombre pendant le 5 migrations, mais, quelque-
fois, elle est tout à fait commune aux alentours de London, Ontario;
en autant qu'on le sache elle ne couve pas dans cette région. {W. E.
Saunders) .
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 779
Espèce assez commune au printemps et à l'automne comme oiseau
migrateur à Aweme, Manitoba; en 1903 on l'a remarquée pour la pre-
mière fois vers le 10 mai, et pour la dernière fois le 6 octobre. (Crid-
dle). Elle abonde comme oiseau migrateur dans l'est du Manitoba,
et s'en va, apparemment, au nord pour la couvaison {E. T Selon).
Cette fauvetate abonde comme oiseau migrateur dans le Maaitoba,
mais on ne l'a pas remarqué en train de couver. (Atkinson). On
l'a prise a Fort Churchill sur la baie d'Hudson. (Clarke). Le 4
septembre 1901 on en a remarqué un spécimen aur une petite ile
recouverte de saules dans la rivière Hill, Keewatin. (E. A. Preble).
Un ùpécimen unique de cette espèce a été tué dans un bosquet om-
bragé de saules, d'aunes, et d'érables a feuilles cendrées, sur les bords
marécageux de la Sac-katchewan a Cumberland House. {Richard s on).
Cet oiseau se voit en allant au nord jusqu'à Fort Résolution sur le
grand lac de^ Esclaves, maia il est rare. {Rare).
Notes sur la reproduction. — A Mer Bleue, près d'Ottawa,
Ontario, j'ai recueilli, le 25 mai et le 6 juillet, 1908, respectivement,
deux nids contenant, chacun, quatre œufs parfaitement frais. A la
première date j'ai vu la femelle au sommet d'une épinette noire. Je me
suis caché et, après l'avoir guettée pendant une demi-heure le mâle
est arrivé et la femelle est descendue tout de suite du nid qui était à
environ cinquante yards d'où je me trouvais. Le nid, situé par
terre à côté de quelques petits buissons d'airelles, était garni d'herbe
fine et de plumes. {C. H. Young).
672a. Fauvette à couronne rousse.
Dendroica palmarum hypochrysea. Ridgw. 1876.
Au mois de juillet 1860 M. Drexler a obtenu un spécimen de cette
espèce à Moose Factory. M. Audubon, vol II, p 55, en a trouvé de
nombreux spécimens dans le Labrador. On en a remarqué des jeunes
au mois d'août. {Packard). La fauvette à couronne rousse est un
des oiseaux migrateurs que l'on voit le plus de bonne heure au prin-
temps, et elle se trouve en assez grand nombre dans Terreneuve.
{Reeks). En 1899 on l'a remarquée par grandes bandes sur la rivière
Humber, Terreneuve. {Louis II. Porter). Le 16 septembre 1905,
et encore le 3 octobre 1907, on l'a observée en nombre sur l'île Sable,
Nouvelle-Ecosse. (/. Boiitelier). C'est un des premiers oiseaux
à arriver à Halifax, Nouvelle-Ecosse, mais elle n'y est pas très com-
mune. {Downs). Cette espèce passe l'été en nombre à Sydney, île du
780 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Cap Breton. (C. R. Harte). Elle est commune comme oiseau
migrateur dans la Nouvelle-Ecosse ; quelques spécimens y restent pour
couver. {H. F. Tujts). On en a observé quelques spécimens à
Baddeck, île du Cap Breton, en juin 1890. {F. H. Allen). Une
femelle, prise sur le fait de couver, à Tignish, île du Prince Edouard,
est la seule preuve, à ma connaissance, de la présence de cette
espèce à cet endroit. (Dwight). Elle est la première de toutes les
fauvettes à arriver, au printemps, à St. John, Nouveau-Brunswick
où elle couve en abondance. (Chamberlain). La fauvette à couron-
ne rousse se voit, comme oiseau migrateur, au printemps à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore). Elle
est rare comme oiseau migrateur du printemps à Québec. (Dionne).
Elle est rare et de passage à Montréal. J'en ai tué un mâle, le 7 mai
1891, sur l'éperon du M ont- Royal : celui-ci est le seul spécimen de
cette fauvette que j'aie rencontré dans ce voisinage. (Wintle).
Cette espèce est un oiseau migrateur rare à Ottawa. Les mentions
les plus récentes qu'on a reçues sont deux en date du 6 et du 8 mai, 1888.
(Ottawa Naturalist, vol. V.). Vers la fin avril, et au commencement
de mai 1900, j'ai remarqué que cet oiseau était très commun dans les
lieux buissonneux et le terrain inculte sur l'île Wolfe, près de Kings-
ton, Ontario. Il était en train d'immigrer mais, pendant quelques
jours, n'était point farouche, et, une grande partie du temps, il est
descendu à terre au pied des petits buissons. (Rév. C. J. Young).
673. Fauvette de prairie.
Dendroica discolor. (Vieill). Baird. 1858.
La seule note dans ma possession se rapportant à cet oiseau se lit
comme suit: — «il mai 1900. — matin très froid, et, depuis cinq
jusqu'à sept heures, je n'ai pas remarqué plus d'une douzaine de fau-
vettes communes. Pendant mon voyage de retour j'ai vu une fau-
vette mignonne qui était active malgré sa petitesse, et qui m'était
inconnue. Je l'ai suivie sur une distance considérable pendant
qu'elle passait vite d'arbre en arbre. Enfin je l'ai prise et j'étais
heureux de trouver que j'avais abattu un spécimen de la fauvette des
prairies, le seul dont on mentionne la prise dans l'Ontario». (/.
Hughes-Samuel) . Le 11 mai 1900, pendant une expédition pour
collectionner des oiseaux près de Toronto, Ontario, j'ai pris un mâle
de cette espèce en plein plumage. (/. H. Ames, dans VAuk, Vol.
XVIII, p. 106). Le 5 septembre 1905 j'en ai pris un jeune mâle
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 781
sur la rive est de Point Pelée, comté d'Essex, Ontario. (A. B. Klugh).
M. W. E. Saunders en a pris un spécimen, une femelle, le 28 mai
1905, près du lac Cameron, comté de Bruce, et, le 30 mai, il en a
entendu plusieurs autres. Un compte rendu relativement à ces
oiseaux a été publié dans VOttaiva Naturalisl vol XIX, p. 206.
CCLIV. SEIURUS SwAiNsoN. 1928.
674. Grive couronnée.
Seiunis aurocapillus (Linn) Swains. 1827.
Une peau, prise au mois de mai 1882, à Monortalik, Groenland,
est actuellement dans le musée de Copenhague. {Wingé). M.
Stearns, p. 116, dit que cette espèce couve dans le sud du Labrador.
{Packard). La grive couronnée se trouvait en grande abondance
le long de la rivière Moose. Elle semblait préférer les pentes des
collines dans la vallée de la rivière, qui sont profondément recouvertes
de bouleaux et de peupliers. On n'a pas observé cette espèce, en
1896, aussi loin au nord que Moose Factory. {Spreadboroiigli).
Elle est commune localement aussi loin au nord qu'AUik, dans le
nord-est du Labrador. {Bigeloiv). En été elle se voit comme oiseau
migrateur dans Terreneuve, mais elle n'y est pas commune. (Reeks).
Cette espèce passe l'été en nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse.
(Downs). Au mois de juin 1890 on en a observée quelques spécimens
à Baddeck, île du Cap-Breton. {F. H. Allen). Le 25 mai 1904 on en
a vu un spécimen sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier).
En été la grive couronnée habite en nombre à Sydney, île du Cap-
Breton. (C. R. Harte). On en a noté un spécimen à Tignish, sur
l'île du Prince-Edouard, ainsi que de nombreux autres dans les forêts
de bois dur à Souris. {Diviglit). On la voit en nombre pendant l'été
à St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain). Cette espèce
passe l'été à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, et s'y
trouve commune. {W. H. Moore). Elle est assez commune dans la
vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox).
Elle se voit en assez grand nombre sur l'île Grindstone, l'une des îles
de la Madeleine. {Bishop). Le 24 juillet on en a observé un couple
unique à la baie Ellis, Anticosti. {Brezuster). Cette grive se trouve
commune pendant tout l'été aux alentours de Québec. {Dionne).
Elle passe l'été en nombre à Montréal, et couve dans le parc Mont-
Royal; on l'a observée ici à partir du 8 mai jusqu'au 15 septembre.
782 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
On a trouvé des nids contenant des œufs depuis le 5 jusqu'au 13 juin,
et on a vu des jeunes oiseaux emplumés, le 21 du mois. iWintlé).
La grive couronnée est commune pendant l'été aux alentours
d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V). C'est une espèce qui se
voit en très grand nombre pendant tout l'été dans l'est d'Ontario, et
on entend son ramage dans presque tous les grands bois, surtout dans
ceux où pousse le hêtre. Elle fait son nid en forme de dôme, par terre
au milieu des feuilles. Le 29 mai 1896 j'ai trouvé un nid qui con-
tenait six œufs. {Rév. C. J. Young). Cette espèce émigré
communément à Toronto, Ontario; elle y passe l'été, mais en
petit nombre et couve. C'est un des oiseaux les plus abondants
pendant l'été dans les districts de Parry Sound et Muskoka, y cou-
vant par terre et, généralement, dans les forêts ouvertes de bois dur.
(J. H. Fleming). Cette grive était commune, en juin et juillet 1900,
partout où il y avait des buissons de bois dur dans le parc Algonquin
Ontario; on l'a remarquée depuis Missinabi jusqu'à Moose Factory,
sur la baie James. (Spreadborough) . Elle abonde aux alentours de
Toronto, et elle couve en de nombreux endroits près de la ville. (/.
Hughes- Samuel) . Elle habite, en grand nombre, les lieux propices
aux alentours de London, Ontario. {W. E. Saunders). Elle passe
l'été en nombre à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 6 mai et s'en
allant vers le 22 septembre. {A. B. Klugh). M. Walter Haydon
en a pris un spécimen, pendant l'été de 1881, à Moose Factory, sur
la baie James. {E. A. Prehle).
La grive couronnée passe l'été en grand nombre à Aweme, Mani-
toba. Elle y arrive, en prenant une moyenne de 8 ans, le 15 mai, et
s'en va vers la mi-septembre. (Criddle). En été elle habite,
les parties boisées d'un bout à l'autre du Manitoba. {E. T. Seton).
Elle est commune comme oiseau reproducteur, et, en 1906, on l'a
notée depuis Portage la Prairie en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton.
(Atkinson). On n'en a observé qu'un spécimen, le 17 mai 1894, à
Medicine Hat, Saskatchewan. En 1891 on n'en avait pas vu un seul
spécimen à Indian Head. Au mois de juin 1903 cette espèce abondait
depuis l'embouchure de la petite rivière des esclaves jusqu'à Peace
River Landing, latitude 56° 15'. En juin 1898 elle était commune
depuis Edmonton jusqu'au passage de la rivière McLeod. On l'avait
remarquée à Edmonton, Alberta, pour la première fois le 14 mai
1897; elle y était commune, au 22 du mois, dans les bois de peupliers
situés sur les pentes des côtes, le long des rivières, et des cours d'eau.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 783
Les nids étaient complétés au 3 juin mais à cette date, ne contenaient
pas d'œufs. (Spreadborough) . Cette espèce était assez commune
entre Athabasca Landing et la petite rivière des Esclave.-»; on l'a remar-
rquée pour la première fois le 30 mai. Quelques spécimens ont été ob-
servés à Fort McMurray, latitude 56° 40', ainsi que quelques autres à
l'extrémité nord du portage Methye. (/. M. Macoun). Ce très bel
oiseau couve aux bords de la Saskatchewan, et, peut-être à des lati-
tudes plus hautes encore. Le ler juin 1827 on en a tué un spécimen à
Cumberland House. (Richardson) . On sait que cet oiseau couve
depuis Fort Yukon jusqu'à une certaine distance en descendant la ri-
vière. M. Dali nous raconte que l'espèce est assez commune dans
cette région, et que, le 30 mai, il en a pris un spécimen unique en
amont du Nulato. Les lieux de reproduction de cette grive s'éten-
dent en dedans du cercle Arctique sur le Yukon supérieur. (Nelson).
Le 31 mai 1899, M. Osgood en a pris un mâle à Skag^vay, Alaska.
Cette espèce était assez commune dans les bois recouverts d'épi-
nettes blanches et de sapins à Glacier, et sans aucun doute elle s'y
nichait. Pendant notre séjour nous en avons remarqué en tout à peu
près une vingtaine de spécimens. M. Osgood en a pris un spécimen
adulte le ler juillet, à l'extrémité sud du lac Marsh, et le 14 du mois
j'en ai pris, moi-même, une femelle sur la rive ouest du lac Lebarge.
Cette espèce est nouvelle à la vallée du Yukon. (Bishop). Elle est
accidentelle à Esquimault, sur l'île de Vancouver. {Ridgway) .
Notes sur la reproduction. — Le 14 juin, pendant que je con-
duisais une paire de chevaux attelés à un wagon le long d'un chemin
à travers le bois ci-dessus mentionné, mon compagnon a attiré mon
attention sur les allures d'un petit oiseau qui s'est élevé de presqu'au-
dessous des pieds des chevaux et qui, d'après sa manière de courir
çà et là, indiquait qu'il avait été dérangé de son nid. Nous avons
découvert ce dernier après une courte recherche et constaté que
c'était le nid d'un oiseau à four, autrement connu sous le nom
d'accenteur ou de grive couronnée Ce nid contenait trois oisillons
qui venaient d'éclore; il se trouvait au-dessus d'une petite branche,
et était en partie enfoncé dans le terreau vierge au milieu des feuilles
sèches et de quelques tiges de fîeurs sauvages. Il 0e composait de
feuilles sèches et de tiges végétales décomposées, et, semblable à une
petite hutte ou un four, était en forme de voûte La plupart des
passants, même en le cherchant, ne l'eussent pas trouvé, tellement
il était caché, et cependant il n'était qu'à quelques pouces d'où
784 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
étaient passés, à pas lourds, les chevaux et les bestiaux, et d'où
les roues du wagon s'éjtaient enfoncées dans le sol mou. L'oiseau-
mère, en quittant le nid, avait plutôt les allures d'une souris que d'un
animal ailé. {W. L. Kells.) Le 1er juillet 1903 on a trouvé, près
d'Ottawa, un nid, contenant quatre œufs, qui se trouvait au-dessous
d'une couche de feuilles desséchées. Les matériaux employés à sa cons-
truction consistaient en feuilles et en herbe. Ce nid, en forme de voûte,
et ressemblant à un four, avait six pouces de long, six pouces de large, et
quatre pouces de profondeur, et l'entrée, qui était sur le côté, avait trois
pouces de large sur un pouce et demi de haut. (Garneau.) La grive cou-
ronnée couve au lac Rice, et se trouve assez commune à Carlton
Junction, Ontario. M. Kells l'a notée en train de nicher à Listowel
dans le nord d'Ontario. {W. Raine.) Vers la première partie du
mois de juin cette espèce pond quatre œufs dans un nid en forme
de dôme fait de feuilles et d'herbes placées par terre dans les bois
où poussent des arbres de différentes sortes. {W. H. Moore.) Cette
grive niche dans les bois, les bosquets, et les marécages à Guelph,
Ontario. Les nids sous forme de dôme, varient beaucoup quant aux
matériaux employés à leur construction. La plupart de ces nids
se composent d'herbe sèche, de feuilles, de brindilles, et de tiges
de plantes, garnies de feuilles et d'une petite quantité de crin, le
dôme étant fait d'herbe fine et mince. Quelques nids se composent
presqu'entièrement de feuilles de pin. Les œufs, généralement au
nombre de cinq, sont d'un blanc rose, et très variables quant à
leurs marquages, mais ordinairement ils sont tachetés et barbouillés
de brun foncé rougeâtre, de brun clair et de lavande pâle, principa-
lement en forme de couronne au gros bout. {A. B. Klugh.) On
a trouvé un nid par terre près du lac Hemlock, Ontario. Il se com-
posait de feuilles mortes, de mousse, et d'herbe, et était garni d'herbes
fines et de radicules. Les œufs, au nombre de quatre, étaient blancs
et profusément tachetés de brun rougeâtre et de lilas. {G. R. While.)
675. Grive des ruisseaux.
Seiurus novehoracensis novehoracensis. (Gmel) Bonap. 1838.
La grive des ruisseaux se trouve localement commune sur la côte
du Labrador aussi loin au nord qu'Aillik. {Bidgelow.) Au mois
d'août 1884 j'en ai pris plusieurs spécimens, parmi lesquels il y avait
des jeunes de l'année même, au goulet Davis. M. Drexler s'en éta't
procuré un spécimen, le 26 mai 1860, à Moose Factory. {Packard.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 785
Cette espèce abondait tout le long en descendant la rivière Moose
jusqu'à Moose Factory. Elle était commune aussi à Fort George
sur la baie James, latitude 54°. Plus au nord de cet endroit elle
était rare. On en a pris un spécimen sur une rivière et à une petite
distance du golfe Richmond. Le 14 août 1896 on en a vu encore
un spécimen sur la Koaksoak en amont de Fort Chimo. Cette
grive se trouve toujours dans les lieux bas et humides. (Spread-
borough.) La grive des ruisseaux abondait, en 1899, le long de la
rivière Humber, Terreneuve. {Louis H. Porter.) Elle passe l'été
en assez grand nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse, et se voit aussi
à Kentville, et à Grand Lake. (Downs.) En 1901 on en a remarqué
un couple à Sydney, île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. (C. R.
Harie.) En été cette espèce habite la Nouvelle-Ecosse mais en
petit nombre. {H. F. Tufts.) Au mois de juillet 1898 on l'a observée
à Baddeck et à Margaree, sur l'île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse.
(Macoun.) On en a vu quelques spécimens à Tignish, île du Prince-
Edouard, seulement. Cette grive se trouve invariablement le long,
ou tout près des ruisseaux. (Dwight.) En été elle habite St. John,
Nouveau- Brunswick, mais elle n'y est pas commune. (Chamberlain.)
Elle passe l'été en assez grand nombre à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau- Brunswick, et y couve au mois de juin. (W. H. Moore.)
On la rencontre très souvent dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. {Brittain et Cox.) Elle est commune et couve
au lac Mistassini, Québec. (/. M. Macoun.) La grive des ruisseaux
se trouve rarement pendant l'été aux alentours de Montréal. On l'a
prise à Hochelaga et vue à St-Lambert, mais on n'a pas recueilli
de nids, bien qu'elle couve évidemment sur l'île de Montréal. {Wintle.)
Elle ne se voit pas en nombre aux alentours de Québec, mais on
l'a prise à Beauport. (Dionne.)
Cette espèce passe l'été en assez grand nombre dans le voisinage
d'Ottawa. (Ottawa Naturalist, vol. V.) Je l'ai remarquée dans les
comtés de Lanark, et Leeds, Ontario. Dans ce dernier elle couve dans
les Mille-Iles du St- Laurent car, en 1894, j'ai trouvé un nid qui lui
appartenait au mois de juillet. (Rêv. C. J. Young.) Le 24 mai
1889 M. Kay en a pris un couple à Port Sydney, Muskoka, Ontario.
La mention se rapportant à ce couple est la seule dans ma possession
relativement à cet oiseau dans ce district. (/. H. Fleming.) La
grive des ruisseaux est commune partout dans les bois inondés
aux bords des lacs dans le parc Algonquin, Ontario. On la voit en
786 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nombre depuis Missinabi, Ontario, jusqu'à la rivière Hannah sur la
baie James, ainsi qu'en montant la côte ouest de la baie jusqu'à la
rivière Raft. Le chant de l'espèce de l'ouest est tout à fait différente
de celui de l'espèce de l'est. Chez l'espèce de l'ouest l'oiseau se perche
généralement sur une brindille desséchée bien au-dessus de tous
les buissons voisins, ou sur la branche morte d'un grand arbre, quel-
quefois depuis quarante jusqu'à cinquante pieds de terre, tandis que
chez l'espèce de l'est l'oiseau se voit rarement ailleurs que dans les
bosquets les plus épais où je l'ai vu qui chantait à moins d'un pied de
terre, mais je ne l'ai jamais vu en train de chanter sur une brindille
morte. (Spreadborough.) Cette grive couve communément autour
du lac Belmont, comté de Peterborough, Ontario. Elle est très abon-
dante parfois pendant la migration d'automne près de Toronto, de
même qu'elle l'était en 1900, à partir du 12 août jusqu'au 15 sep-
tembre. (/. Hughes- Samuel.) Elle se trouve commune pendant la
saison de la migration à London, Ontario, quelques spécimens y
couvant dans des lieux isolés. {W. E. Saunders.) Elle passe l'été
en nombre à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 30 avril et s'en
allant vers le 29 août. {A. B. Klugh.) J'ai dans ma possession une
couvée de cinq œufs recueillis par M. Kells, le 22 mai 1890, à Listowel
dans l'ouest d'Ontario. Le nid se trouvait dans une cavité de la
racine d'un arbre renversé situé dans un marécage. {W. Raine.)
Notes sur la reproduction. — On a trouvé un nid de cette espè-
ce au bord de la rivière Rideau, près d'Ottawa. Il était situé à côté
d'une bille et se composait de mousse, de vieilles feuilles, et de tiges
de plantes entremêlées de radicules noires. Les œufs, au nombre
de cinq, étaient blancs avec des taches de brun rougeâtre, princi-
palement au gros bout. {G. R. Whiie.) Près du centre de la partie
boisée qui se joint, au nord, à Wildwood, se trouve un cours d'eau na-
turel où, au mois d'avril il y a environ sept ou huit ans, pendant un
orage terrible de vent et de grêle, la plupart des grands arbres ont été
déracinés. Dans l'une de ces racines relevées au-dessous de laquelle
il y a, au commencement du printemps une jflaque d'eau profonde,
j'ai remarqué, à plusieurs reprises dans les années passées, le nid
d'une grive des ruisseaux, et, cette année, je m'attendais à recueillir
une couvée d'œufs d'un nid dans la même vieille racine, mais, en me
rendant à cette dernière, le 28 mai, après avoir remis ma visite pen-
dant plusieurs jours, j'ai vu tout de suite que j'étais arrivé trop tard.
Le nid était là, c'est vrai, mais en regardant les quatre œufs j'ai vu,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 787
par leur apparence luisante qu'ils étaient dans un état d'incubation
très avancée, et je ne lésai pas enlevés ni les ai-je visités de nouveau.
La cavité dans laquelle était situé le nid, était petite, et, ou l'oiseau
l'avait trouvée toute faite pour recevoir son nid, ou il l'avait en par-
tie arrondie. Le nid lui-même se composait de tiges de graminées,
d'herbe sèche, de poils d'animaux, et de mousse ayant l'apparen-
ce de poils. Généralement, lorsque la cavité est grande, cette es-
pèce se sert d'une quantité de feuilles desséchées pour la construction
de son nid. (W. L. Kells.) Cette grive se voit en plus grand nombre
au lac Sharbot que sur le St-Laurent. J'en ai remarqué de nom-
breux couples en train de nicher ici en 1903. Le 12 juin de la même
année un autre couple avait un nid contenant des oisillons sur une pe-
tite île. Le 28 mai 1905 j'ai trouvé aussi un nid inachevé sur une pe-
tite île dans le lac Mosquito, North Frontenac. (Rév. C .J. Young.)
675a. Grive des ruisseaux de GrinnelL
Seiurus novehoracensis notahilis Ridgw. 1885.
La première fois que nous avons remarqué une grive des ruisseaux
c'était au portage Painted Stone. Elle était près du bord de l'eau et
parcourait les broussailles qui bordaient le pied d'un précipice.
L'après-midi du même jour, le 26 juin, nous en avons noté une autre
au portage Robinson, et, le 30 du mois, une troisième au lac Oxford.
Lorsque nous sommes arrivés à Oxford House, nous avons trouvé
cette espèce en assez grand nombre, et, depuis cet endroit jusqu'à
York Factory, pendant que nous descendions les rivières, nous avons
entendu son joyeux ramage tous les jours. Le 7 juillet, à un portage
sur la rivière Hill, on en a remarqué un couple en train de nourrir leurs
jeunes qui venaient de sortir du nid. A partir du ii jusqu'au 17 juil-
let, cette espèce était commune dans les bois marécageux aux alen-
tours de York Factory et on en a pris trois spécimens. Le 8 août
M. Alfred E. Preble en a pris un autre sur la rivière Churchill à environ
15 milles en amont de Fort Churchill. On a constaté que ces spéci
mens étaient intermédiaires entre novaboracensis et nolabilis mais qu'ils
se rapprochaient plutôt à cette dernière qu'à la première. {E. A.
Preble.) Cette espèce passe l'été le long des cours d'eau dans le Mani-
toba. Le 9 août 1884 elle abondait au lac Humphrey, et, évidem-
ment, était sur le point d'émigrer. {E. T. Selon.) Elle se trouve com-
mune comme oiseau migrateur à Aweme, Manitoba; il se peut que
quelques spécimens y couvent (Criddle.) Elle abonde comme oiseau
788 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
migrateur et se reproduit en abondance autour de tous les cours
d'eau dans le Manitoba. En 1906, on l'a notée partout dans les
régions boisées le long du chemin de fer Grand-Tronc-Pacifique en
allant à l'ouest juqu'à Edmonton. (Aikinson) Deux spécimens ve-
nant de Chewawin, près des Grand rapids de la Saskatchewan, cor-
respondent plutôt à la description dé l'espèce qu'à celle de S nova-
horacensis noiahilis (Nutting ) Au mois d'août on a pris un spéci-
men de cette espèce à la source de la rivière Milk, à l'ouest des côtes
Sweet Grass On a encore observé cette grive dans les broussailles
autour de quelques étangs couverts de roseaux près de la montagne
Chief {Coues ) Elle abonde comme oiseau migrateur du printemps
à Indian Head, Saskatchewan On l'a remarquée pour la première
fois le II mai Elle y est devenue commune tout de suite, et, pen-
dant quelques jours au printemps, elle abondait le long des cours
d'eau, et des rives des lacs Le 15 mai 1897 on en a remarqué un
spécimen à Edmonton ; c'était évidemment un oiseau migrateur Au
mois de juin 1903 cette grive était commune depuis l'embouchure de
la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Landing, latitude 56°
15'. Elle couvait, en juillet 1891, autour des lacs Vermillon à Banff,
Montagnes Rocheuses, mais en assez petit nombre. Au mois de mai
1902 on en a observé un spécimen sur la frontière près de Rossland, et,
le 14 mai 1904, on en a vu un autre au bord d'un petit lac à environ
8 milles à l'ouest d'Elko, Colombie-Britannique. Le 21 mai cette
espèce était nombreuse dans les bosquets de saules sur les îles
ainsi qu'au bord de la rivière Elk. {Spreadborough.) Le 8 juin 1906
on a pris un spécimen d'une volée d'oiseaux migrateurs dans les bois
au Maple creek, Saskatchewan. {A. V. Bent.) On n'a vu cette
grive qu'à Carleton House où elle fréquentait les lieux humides et
fortement boisés au bord de la rivière. Elle y est arrivée en mai et,
quelques jours plus tard, elle en est disparue, s'en allant probable-
ment plus au nord pour couver. (Richardson.) On la voit nombreuse
autour du delta de la rivière des Esclaves à la mi-juillet. (E. T.
Selon.) Elle se trouve commune sur le Mackenzie en allant au nord
jusqu'à Lapierre House. {Ross.) Le 7 et le 9 août 1889, respective-
ment, on en a pris deux spécimens à Ducks. (Streator.) On a trouvé
cette espèce en train de couver le long des cours d'eau dans l'intérieur
de la Colombie-Britannique; elle se voit au Lac la Hache ainsi qu'à
la rivière Bonaparte. (Rhoads.) Elle couvait à Quesnel, Colombie-
Britannique, et en moindre nombre à 150 Mile House. (Brooks.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 789
La côte stérile de la mer de Behring, depuis l'embouchure du Yukon
en allant au nord et au sud, ne fournit que peu d'abri à cette espèce
au printemps; par conséquent, à cette saison, elle ne se voit là qu'en
tout à fait petit nombre. La grive des ruisseaux se rend, au prin-
temps, aux alentours du détroit Kotzebue où les buissons très épais
lui donnent des lieux propices pour la couvaison. C'est, en effet,
l'un des oiseaux dans le nord que l'on voit le plus souvent dans les
buissons. (Nelson.) Au mois d'août 1876 on a obtenu, à St-Michael,
plusieurs spécimens de cette espèce, mais je ne l'ai jamais remarquée
à cet endroit pendant la saison de la reproduction. {Tiirner.) Le
cri d'alarme indubitable d'une grive des ruisseaux est le premier son
que j'ai entendu le matin du 1er août pendant que nous étions sur
une petite île à environ dix milles en aval du creek Sixty Mile.
C'était la première fois que nous avions rencontré cette espèce, et,
avant de partir ce matin-là pour notre dérive quotidienne, sur le Yu-
kon, nous en avons pris, M. Osgood et moi-même, chacun un jeune
spécimen. Nous avons encore rencontré des grives des ruisseaux
près de Forty-Mile creek, rivière Tatondu, et du creek Charlie.
Entre le 16 et le 20 août j'en ai remarqué plusieurs spécimens à Circle;
le lendemain (le 21) j'en ai pris un autre à 15 milles en amont de
Fort Yukon, et le 28 du mois j'en ai vu encore deux autres dans un bos-
quet à l'embouchure de l'Aphoon. Les jeunes oiseaux en plein plu-
mage que l'on a pris sur le Yukon ont les plumes des parties supérieures,
y compris les ailes et la queue, d'un brun girofle, une teinte beaucoup
plus foncée que celle que l'on voit généralement chez notabilis, et
ils portent des raies plus foncées aussi sur les parties inférieures.
(Bishop.) J'ai dans ma possession un nid et quatre œufs pris, le 10
juin 1899, par le révérend Stringer à l'embouchure du Mack-
enzie. Le nid se trouvait par terre au pied d'un saule près du bord.
(W. Raine.) Cette espèce se montrait en assez grand nombre pendant
quelques jours après notre arrivée, au mois d'août, à l'emplacement de
nos nouveaux quartiers d'hiver sur la Kowak, au détroit de Kotzebue,
Alaska. Elle fréquentait les bosquets d'aunes et de saules le long des
cours d'eau, et était timide et inquiète. Elle y est arrivée le 22 mai
et, à partir de ce moment-là, était commune, surtout, au mois de juin,
dans le delta de la Kowak, mais on ne l'a pas remarquée à l'ouest de
la limite boisée. {Grinnell.) Le 18 août 1901 on en a pris un mâle
a l'état d'adolescence, à Homer, sur la péninsule Kenai. Cette grive
est sans doute rare à Homer, car je n'en ai noté qu'un spécimen.
(Figgins.) On en a pris un mâle adulte à Seldovia, Alaska. (Anderson.)
78870—51
790 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA
676. Grive de la Louisiane.
Seiurus motacilla (Vieill.) Bonap. 1850.
Cette espèce passe l'été dans le comté de Middlesex, Ontario, mais
en très petit nombre; on ne la remarque pas plus au nord. {W. E.
Sauniers.) Il y a deux mentions relativement à sa prise à Toronto,
Ontario; la première, se rapportant à celle d'une femelle par M. Er-
nest Seton, en date du 23 août 1888, et la deuxième à celle d'une autre
par M. C. W. Nash à Kew Beach, Toronto, en date du 8 mai 1900.
(/. H. Fleming.) La grive des ruisseaux à gros bec est loin d'être aussi
commune que l'espèce précédente dans l'Ontario, mais on est presque
certain d'entendre, au printemps, ses tons bruyants et clairs se mê-
lant au son de l'eau tombante partout où il y a un ravin rocheux le
long des confins du sud de la province. Elle arrive du sud de bonne
heure au mois de mai et s'en va en septembre. (Mcllwraith.)
CCLV. OPORORNIS Baird. 1858.
677. Fauvette du Kentucky.
Oporornis formosa (Wils.) Baird 1858.
M. Nelson a pris cette fauvette à Québec. {Dionne.) A ma
connaissance on n'en a reçu qu'un spécimen de près de London,
Ontario; celui-ci a été pris, au mois de mai 1898, par M. Robert
EUiott dans un bosquet d'aubépines bien grandes près de Bryanston.
(W. E. Saunders.)
678. Fauvette du Connecticut.
Oporornis agilis (WiLs) Baird. 1858.
M. J. H. Fleming m'écrit qu'il a vu, une fois, une fauvette de cette
espèce à Ottawa. {Rév. G. Eifrig.) Cette fauvette est rare
comme oiseau migrateur à London, Ontario. {W. E. Saunders.)
Elle nous visite régulièrement au- printemps et à l'automne, arrivant
vers le 20 mai et quelques jours plus tard s'en allant au nord. Je ne l'ai
jamais vu plus tard que le 30 mai. Comme cette espèce se rend
encore chez nous avant la fin août, on peut espérer la trouver nichant
à une distance pas trop éloignée Pendant qu'elle est ici, cette
fauvette est très timide et se tient le plus possible dans les buissons
épais, mais, lorsqu'elle est forcée par la nécessité de fréquenter les
arbres, elle essaie de se cacher en se tenant immobile derrière une
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 79I
branche. Elle possède un trait curieux, c'est de marcher douce-
ment le long des petites branches et regarder dans toutes les crevasses
pour trouver des insectes, beaucoup d'après la manière de Seiurus
aurocapillus . Son chant que je n'ai entendu qu'à deux reprises, a
beaucoup de mérite, et elle a aussi un autre son qui ressemble assez
au «ticheur» bien connu de la grive couronnée. A partir du 22
jusqu'au 30 mai 1900 j'en ai \ai un spécimen ou plus, tous les jours.
Cette espèce se trouve ici pendant le mois d'août, et on peut la voir
se traînant avec précaution le long des bords des liserons et des
capucines. Le 1.8 mai 1896 j'en ai pris un spécimen dans le parc
Jackson, Peterboro, Ontario. (/. Hughes-Samuel.)
Cette fauvette passe l'été en assez grand nombre dans les marécages
d'épinettes rouges du Manitoba. Le 21 juin 1883 j'ai trouvé, dans
le marécage à Carberry, un nid et des œufs de cette espèce. Pour
avoir la description détaillée de ce nid et de ces œufs, voir le numéro
de VAuk, pour le mois d'avril 1884, à la page 192. Le 14 juin 1884
j'en ai trouvé un ou deux couples en train de couver dans un marécage
d'épinettes rouges près de la montagne Duck. {E. T. Selon). Cette
espèce est assez commune pendant l'été à Aweme, Manitoba, y arri-
vant vers la mi-mai et s'en allant vers le 7 septembre. (Criddle).
Elle est régulière mais pas très commune pendant les migrations
dans le Manitoba, y couvant en quelque nombre dans les marécages
d'épinettes rouges situés dans le nord de la province. En 1906, on l'a
notée en train de couver à la rivière Battle, Alberta. (Atkiuson). Au
mois de juin 1896 l'auteur lui-même a visité le marécage au sud de
Carberry, et il a eu le bonheur de receuillir un nid situé au bord de
la fondrière et presqu'au niveau de l'eau. Ce nid contenait un œuf
et trois très petits oiseaux. Il semblait y avoir de nombreux oiseaux
excités lorsque j'ai pataugé à travers la fondrière.
679. Fauvette de Philadelphie.
Oporornis philadelphia (WiLs) woolsey. 1880.
On a pris un spécimen de cette espèce à Fiskinaees en 1846, ainsi
qu'un autre à Julianshaab en 1853. (Arct. Man). La fauvette de
Philadelphie est rare aux alentours d'Halifax, mais elle passe l'été en
nombre dans l'intérieur de la Nouvelle-Ecosse. (Downs). En été
elle n'habite le comté de Kings, Nouvelle-Ecosse, qu'en petit nombre.
(H. F. Tîifts). Elle est apparemment rare sur l'île du Prince- Edouard,
78870—51^
792 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
bien que l'on en ait trouvé quelques spécimens à Souris le long des
bords buissonneux des champs secs à proximité des bois. (Dwight).
Cette espèce passe l'été en petit nombre à St. John, Nouveau-Bruns-
wick. (Chamberlain). Elle est assez commune dans la partie su-
périeure de la vallée de la Restigouçhe, Nouveau-Brunswick. {Brit-
tain et Cox).
Cette fauvette est une espèce rare aux alentours de Québec; on l'a
prise à Beauport. (Dionne). Elle est de passage, et rare aux alen-
tours de Montréal; on l'a tuée à Outremont ainsi qu'à Hochelaga.
(Wintle). Elle passe l'été en assez grand nombre aux alentours
d'Ottawa. {Ottawa Naturaliste vol. V.) Quelques spécimens de cette
espèce couvent dans le comté de Leeds, Ontario. Le 31 mai 1893,
j'ai trouvé un nid dans lequel il y avait quatre œufs qui ressemblaient
beaucoup à ceux de la fauvette trichas du nord. Une particularité
du nid, et une, je crois, que l'on remarque généralement, c'est qu'il
est garni de fibres noires et de radicules, et non pas d'herbe fine et de
crin comme dans le cas de celui de l'espèce trichas du nord. Cette
fauvette se trouve commune pendant les migrations sur les îles de la
Madeleine, et c'est probable qu'elle y couve. {Rév. C. J. Young).
La fauvette de Philadelphie passe l'été en assez grand nombre dans les
districts de Parry-Sound et Muskoka. C est l'un des oiseaux les
plus tardifs à y arriver au printemps. C est un oiseau migrateur
régulier à Toronto, où on la voit en assez grand nombre. En été elle
y habite mais en petit nombre, et y couve. (/. H. Fleming). Cette
espèce est tout à fait commune le long du chemin de fer Parry Sound
dans le parc Algonquin, Ontario; on la voit toujours dans les bosquets
secs. Elle est commune dans les buissons bas le long du chemin de
fer Canadien Pacifique à Missinabi, Ontario; on en a remarqué un
spécimen à environ 100 milles en descendant la rivière Missinabi.
(Spreadborough) . Elle passe l'été en assez grand nombre partout dans
l'ouest d'Ontario. {W. E. Saunders). Cette fauvette n'est pas
commune, mais on la considère peut-être encore moins commune
qu'elle ne l'est tellement elle est adepte à se tenir hors de vue. Ce-
pendant pourvu que l'on sache où la trouver et que l'on y arrive
à partir d'environ le 18 jusqu'au 24 mai, il se peut que l'on en voie
quelques spécimens si seulement l'on s'assoit près de terre et se tait,
bien qu'en marchant à travers l'une de leurs retraites préférées, on
peut être presque certain d'entendre les sons d'avertissement et de
gronderie provenant de ceux des oiseaux que l'on aurait par hasard,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 793
dérangés. Tous ceux que j'ai entendus chanter ont été invariable-
ment perchés sur une branche morte et à une hauteur assez élevée.
Aussitôt qu'ils s'aperçoivent qu'on les observe ils se précipitent au mi-
lieu du feuillage épais, et, dans ce cas, c'est probable qu'on ne les
reverra plus pendant quelque temps. Le 30 juillet 1895, j'ai remarqué
un assemblage d'oiseaux adultes et jeunes dans une pièce recou-
verte de cèdres à quelques m.illes à l'ouest de Toronto. En 1899 j'ai
vu, entre le ii et le 30 mai, depuis un jusqu'à six oiseaux presque tous
les jours. (/. Hugh es-Samuel. Cette espèce est assez commune pen-
dant les migrations, et elle couve en assez grand nombre. Elle arrive
vers le 16 mai et s'en va vers le ler septembre. {A. B. Khtgh).
J'ai été agréablement surpris de trouver cette fauvette couvant en
abondance à Pembina. A la fin juin j'ai trouvé un nid supposé lui
appartenir; mais on n'est pas arrivé à une conclusion satisfaisante
pour d'établir son identité. (Cotces). En été la fauvette de
Philadelphie habite les régions recouvertes de broussailles d'un bout
à l'autre du Manitoba. {E. T. Selon). Elle passe l'été en assez grand
nombre à Aweme, Manitoba. En 1903 elle y est arrivée le 24 mai et
en est disparue les premiers jours de septembre. (Criddle). En mai
1895 on l'a \aie à Old Wives creek dans l'est de la Saskatchewan.
(Spreadborough). Elle est commune comme oiseau reproducteur
dans les parties boisées d'un bout à l'autre du Manitoba; en 1906 on
l'a notée, à l'ouest de cette province, dans les côtes Touchwood, à
Saskatoon, Saskatchewan, et à la rivière Battle, Alberta. (Alkinson).
On a pris, aux Grand rapids de la Saskatchewan, un spécimen qui
était peut-être un hybride de cette espèce et d'O. tolmiei. (Nulting).
Au mois de juin 1881 cette fauvette était commune autour du lac
Manitoba. Le 16 juin on a recueilli un nid aux «Narrows». (Ma-
coun).
Notes sur la reproduction.^ — Le 14 juin 1902 on a trouvé un
nid, contenant quatre œufs, dans un endroit humide près de Montréal.
Il se trouvait à trois pouces de terre dans une touffe de verge d'or
et se composait de tiges d'herbes et de feuilles garnies de radicules
noires et minces, et de crin. Les dimensions étaient 4 x 3, et 2.25 x i .75.
On a trouvé un autre nid, dont le bord était à six pouces de terre,
situé dans la fourche d'une brindille dans un petit buisson. Il se com-
posait de feuilles desséchées, d'herbe et d'écorce avec une garniture
de racines ressemblant à du crin, et mesurait 4.25 x 3, et 2.25 x 1.75.
{Garneaii). Un nid, trouvé dans un buisson bas près de Tetreauville.
794 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Huli, Québec, était un peu gros pour la grandeur de l'oiseau. Ce
nid se composait de mousse, de feuilles, et d'autre matière végétale,
et était garni d'herbe et de radicules. Les œufs, au nombre de quatre,
étaient blancs et légèrement tachetés de brun au gros bout. (G. R.
Wkite). M. Ottomar Reinecke, de Bufïalo a recueilli plusieurs
couvées d'œufs de cette espèce dans le district de Niagara, Ontario.
J'ai découvert une couvée de quatre œufs ramassés par ce mon-
sieur à Sherkstown, comté de Welland. Le nid se trouvait à un pied
de terre dans une touffe d'herbe. {W. Raine). Le 2 juin 1892 j'ai
trouvé, près de Lansdowne, comté de Leeds, un nid dans un lieu
rocheux près de quelques grands bois. Il se trouvait bien caché
au milieu des branches et des fougères et était à peine à douze pouces
de terre. Il était construit, d'une manière peu compacte, de tiges
végétales, de feuilles, et d'herbe sèche, le tout garni de quelques fibres
et de crin noir. (Rct. C. J. Young).
680. Fauvette Tolmie.
Oporornis tolmiei. (TowNs) Ridgway. 1902.
On a pris dans les Montagnes Rocheuses un spécimen unique de cette
espèce, au mois d'août, près de la montagne Chief. (Coues). Le
31 mai 1905 j'en ai remarqué quelques spécimens dans les côtes
Cypress, Saskatchewan, mais je n'en ai pas pris un seul. A cet en-
droit M. Bishop a trouvé cette fauvette commune et par familles à
partir du 25 jusqu'au 30 juillet en 1906. {A. C. Béni). Elle est tout
à fait commune dans les broussailles le long des branches supérieures
du creek Swift Current à l'extrémité est des collines Cypress, Saskat-
chewan. Le 25 juin 1894 on a recueilli un nid situé, à environ six
pouces de terre, sur quelques bâtons desséchés et au-dessous de la
racine d'un arbre renversé. Ce nid, contenant quatre œufs, était
très gros et se composait de roseaux garnis d'une petite quantité de crin
de cheval et d'herbe sèche. Le 11 juin 1895 on a pris cette espèce
au poste de la montagne Wood, Saskatchewan, et quelques jours
plus tard on l'a remarquée à Medicine Lodge près du 49ième paral-
lèle. Elle se trouvait en grand nombre dans tous les ravins boisés
au côté sud des collines Cypress, et, le 26 juin, on a recueilli un nid au
bord d'un creek dans les collines elles-mêmes. Au mois de juillet
1895 on a observé cette fauvette sur le West Butte, dans les collines
Sweet Grass, et au lac Waterton sur le 49ième parallèle. Pendant
l'été de 1891 elle se trouvait tout à fait commune et couvait à Banfif,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 795
Montagnes Rocheuses. En 1897 on l'a remarquée pour la première
fois à Edmonton, Alberta, le 3 juin; elle n'y était pas commune et
se trouvait principalement le long des hautes rives en arrière de la
rivière où il y a une quantité de broussailles desséchées et où, sans
doute, elle couve. Au mois de juin 1903, elle a été remarquée depuis
le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Landing. On l'a vue dans
les contreforts au sud du passage Crow's Nest. Le 21 mai 1890 on
l'avait observée à Revelstoke, Colombie-Britannique; elle y est
bientôt devenue commune près de terre, et a com.mencé à couver.
Plus tard on a remarqué cette espèce à Deer Park ainsi qu'à Robson
sur la rivière Columbia où elle était commune. Au mois de juin
1889, elle se trouvait parfois sur la rive nord de la rivière Thompson,
à Kamloops. En 1899 elle abondait à partir du 9 mai dans les buis-
sons bas à Agassiz, Colombie Britannique. Depuis 1904 jusqu'à
1906 elle était commune de long de la frontière à partir d'Elko, dans
la même province, jusqu'à la côte. Au printemps de 1902 cette fau-
vette abondait à Chilliwack, Colombie-Britannique, mais, à l'automne,
on n'en a pas vu un seul spécimen. J'en avais observé pour la pre-
mière fois deux mâles, le 9 mai 1893, près de Victoria, île de Van-
couver; l'espèce y est devenue commune au il du mois, et s'est
bientôt répandue d'un bout à l'autre de l'île, étant trouvée à Sooke,
à Nanaimo, et à Comox. {Spreadboroiigh) . Cette fauvette passe
l'été dans la Colombie-Britannique et y couve. (Streaior). Elle est
commune pendant tout l'été dans la plus grande partie de la province.
{Fannin). En été elle habite Chilliwack en grand nombre. (Brooks).
On la trouve en train de couv^er dans toutes les localités, et à toutes
altitudcb, dans la Colombie-Britannique. (Rhoads).
CCLVI. GEOTHLYPIS Cabanis. 1847.
68id. Fauvette trichas du nord.
Geothypis trichas brachidactyla. (Swains.) W. Palmer. 1900
La fauvette trichas du nord se trouve commune dans les parties
méridionales du Labrador. M. Stearns fait mention de la présence
de cette espèce à Natashquan. {Packard). Elle est commune
comme oiseau migrateur d'été dans Terreneuve. (Reeks). Elle
abonde pendant l'été à Halifax, Nouvelle- Ecosse, y couvant dans
les endroits humides. (Dotons). En été elle habite la Nouvelle
Ecosse (H. F. Tiufls). Le 23 mai 1902 on en a pris un spéci-
796 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
men sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier). Le 25 mai
1901 on en a remarqué un couple à Sydney, île du Cap Breton, Nou-
velle-Ecosse. {C . R. Harte) . On a remarqué cette espèce à la rivière
Hunter, île du Prince Edouard, le 2 juillet 1888, et elle était commune
à Baddeck et à Margaree, île du Cap Breton, au mois de juillet 1898.
(Macoiin). On l'a trouvée, mais en petit nombre, dans les parties ouest
de l'île du Prince Edouard. (Dwight). Elle est commune pendant
tout l'été près de St. John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain) .
Elle passe l'été en nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau--
Brunswick. (TF. H. Moore). Cette fauvette se trouve rarement dans
la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. (Brillain et Cox).
Il est probable qu'elle se rend aux îles de la Madeleine, car on a
entendu son ramage bien qu'on ne l'ait pas vue. (Bishop). On l'a
rencontrée à la baie Fox, Anticosti, où on en a remarqué deux spéci-
mens. (Brewster).
Cette espèce est la plus commune de toutes les fauvettes dans l'est
de la province de Québec; on l'a prise à Beauport. (Dionne). Elle
passe l'été en grand nombre sur l'île de Montréal, et couve dans le parc
Mont-Royal. iWintle). En été elle habite les alentours d'Ottawa
et s'y trouve commune. {Ottawa Naturalist, vol. V). Elle est une
fauvette très commune aux environs de Lansdowne, comté de Leeds,
Ontario, où, à l'exception de la fauvette jaune, on la voit plus souvent
que tous les autres oiseaux de la même famille. J'ai trouvé son nid à
plusieurs reprises, et généralement situé dans l'herbe longue et dans les
broussailles, et à peu d'élévation, quelquefois jusqu'à 12 pouces, de
terre. J'ai \u des œufs en mai, en juin, et en juillet. Cette espèce
était commune aussi au bord d'un marais sur l'île Amherst, dans le
lac Ontario. {Rév. C. J. Young). La fauvette trichas du nord est
un oiseau migrateur régulier à Toronto, Ontario, elle y est commune,
mais pendant l'été, elle ne s'y trouve qu'en petit nombre. Elle passe
l'été en assez grand nombre dans les districts de Parry Sound et
Muskoka, y arrivant vers le même temps que la fauvette de Phila-
delphie. (J. H. Fleming). Le 7 juin 1896 on n'en a remarqué qu'un
seul spécimen sur la rivière Moose, près de Moose Factory. Cette
espèce n'est pas commune dans le parc Algonquin, Ontario. On l'a
trouvée au milieu de l'herbe et dans les buissbns peu élevés sur un
terrain bas et humide. Le 26 juin 1900 j'ai \ai un nid, contenant
quatre oisillons âgés d'à peu près une semaine, dans une touffe d'herbe
située dans un marais. (Spreadborough) . Cette fauvette abonde
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 797
partout aux alentours de Toronto. . Je l'ai trouvée en très grand
nombre dans tous les endroits propices près de Peterborough, Ontario.
(/. Hughes- Samuel) . Elle passe l'été à Guelph, Ontario y arrivant
vers le lo mai et s'en allant vers le i6 septembre. {A. B. Klugh).
On l'a observée à Pembina, dans la montagne Turtle, et dans les
Montagnes Rocheuses, mais pas dans la région ouverte entre ces
endroits. (Coues). Cette fauvette abonde pendant l'été dans les
parties boisées du Manitoba, habitant en grand nombre dans la
montagne Duck. Ses lieux préférés sont les bosquets bas et humides,
de sorte que, jusqu'à un certain point, elle se trouve l'espèce complé-
mentaire de la fauvette de Philadelphie qui ne fréquente que les taillis
les plus secs. (E. T. Selon). Cette espèce passe ordinairement l'été
comme oiseau reproducteur, à Aweme, Manitoba, y arrivant vers le
20 mai et restant jusqu'au mois de septembre. (Criddle). Elle est
régulière et assez commune comme oiseau migrateur dans le Manitoba,
y couvant dans les endroits propices où il y a des broussailles et des
buissons. (Atkinson). Elle habite en été à Indian Head, Saskat-
chewan. On l'a remarquée pour la première fois le 21 mai 1892, et,
quelques jours plus tard elle y est devenue commune. Elle y couve
en nombre considérable, nichant à environ un pied de terre dans
les joncs qui bordent les petits lacs. On l'a observ^ée à Medicine Hat,
dans la même province, pour le première fois le 15 mai 1894, mais elle
n'y est jamais devenue commune. A la fin juin de la même année,
elle se trou\'ait en grand nombre dans tous les bosquets de saules
bordant les branches supérieures du creek Swift Current à l'extré-
mité est des collines Cypress. Le 6 juin 1895 on en a tué un spécimen
au lac I2-Mile, près de la montagne Wood, Saskatchewan. Plus
tard dans le même mois on a pris cette espèce au Rocky creek près
du 49ième parallèle, ainsi que sur la rivière Frenchman. Elle était
commune dans les collines Cypress partout où il y avait des broussailles,
ainsi que dans la vallée de la rivière Milk, le long de la rivière St.
Mary, et au lac Waterton. En 1897 on l'a remarquée à Edmonton,
Alberta, pour la première fois le 2y mai; elle y était commune et
nichait dans les saules au ler juin. Au mois de juillet 1898, elle
était nombreuse depuis Edmonton jusqu'au sommet des Monta-
gnes Rocheuses, dans le passage Yellowhead, y couvant dans les
bosquets de saules bordant les marais. Cette fauvette était commune,
en juin 1903, depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Lan-
ding, latitude 56°, 15°. Elle était tout à fait commune dans les contre-
798 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
forts depuis Calgary en allant au sud. On a découvert un nid, con-
tenant quatre œufs, au Bragg, creek, le 28 juin 1897. Il était
dans une toufife d'herbe , et se composait d'herbe sèche. Au mois de
juin 1891 cette espèce était commune à Banff, Montagnes Rocheuses.
{Spreadboroiigh) . Un grand nombre de mentions provenant de la
Saskatchewan et de l'Alberta, devraient probablement être clas-
sées comme appartenant à arizela.
Notes sur la reproduction. — La fauvette trichas du nord
couve à Ottawa, et au lac Nominingue à 100 milles au nord, à partir de
la mi-mai jusqu'à la mi-juillet. Son nid, qui est fait de tiges de
roseaux, d'herbes, et de feuilles, et garni d'herbe fine et, parfois, de
quelques crins, se trouve par terre, ou près de terre, dans les endroits
marécageux et dans les broussailles. Il est caché au milieu des roseaux
des graminées, et des petits buissons. On a trouvé deux nids
dans des toufïes de roseaux; ils avaient, chacun, cinq pouces de long
et étaient en forme de cône renversé. Les nids sont en moyenne
de 4 x 3, et 2 x 1.50. (Garneau). A Ottawa les nids de cette
espèce sont construits près de terre dans les buissons bas. Ils se
composent de feuilles desséchées et d'herbe, et sont garnis d'herbe,
de crins et de radicules. Les œufs, au nombre de quatre à six, sont
blancs et maigrement parsemés de brun au gros bout. (G. R. Whité).
Les nids que j'ai vus contenaient des œufs à la première semaine de
juin. Ils sont bien cachés, mais j'en ai remarqué deux qui étaient,
chacun, entre six et huit pouces de terre. L'un se trouvait dans un
jeune orme autour duquel poussait de l'herbe vigoureuse et longue.
Je n'ai pu déterminer la classification de ce nid autrement qu'en
l'attribuant à cette espèce, car les œufs étaient semblables à d'autres
que j'avais vus, et qui lui appartenaient, et, outre cela, un mâle de cette
espèce voltigeait çà et là dans le voisinage immédiat. {Rév. C. J.
Young) .
681 b. Fauvette trichas de la côte du Pacifique.
Geoihlypis trichas arizela. Oberholser. 1899.
Cette fauvette est rare dans les broussailles le long des creeks
dans les collines Cypress, Saskatchewan, ainsi que dans les parties
plus sèches des fondrières. M. le docteur Bishop a classifié tous
les spécimens que l'on a pris comme appartenant à cette sous-espèce.
(A. C. Bent.) Cette sous-espèce se voit depuis la région du Pacifique
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 799
qui se trouve dans la Colombie-Britannique jusqu'à la Californie.
On l'a prise à Comox, île de Vancouver. {Oberholser .) On l'a re-
marquée à Revelstoke, Colombie-Britannique, pour la première fois
le 15 mai 1890; plus tard elle y est devenue commune et a com-
mencé à couver. Les mâles se tenaient beaucoup en vue. On a
trouvé cette fauvette en train de couver à Robson sur la rivière
Columbia vers la fin juin. Au mois de mai 1902 on en a remarqué
un spécimen dans un marais au Sheep creek. sur la frontière.
En 1889 cette sous-espèce avait été tout à fait com.mune, au mois
de juin, dans les bosquets le long de la North Thompson à Kamloops,
Colombie- Britannique, ainsi que très commune, au mois de mai,
dans les bois humides à Agassiz dans la même province. En 1901 je
l'ai remarquée, au printemps, en bon nombre à Chilliwack, Colombie-
Britannique, et dans la mênie province j'en ai vu, à l'automne,
un spécimen à Huntingdon sur la frontière. Cette fauvette est
assez rare sur l'île de Vancouver où, en 1893, on en avait pris quelques
spécimens. Elle était commune, en 1904, dans les roseaux au bord
des petits lacs près d'Elko, Colombie-Britannique, de même qu'en
1905, dans les marais au lac Osoyoos, ainsi que le long de la rivière
Similkameen, et de la route Hope. (Spreadborough .) Elle est com-
mune partout et couve. {Sireator.) Cette sous-espèce passe l'été un
peu partout dans la plus grande partie de la province. (Fannin.)
Elle abonde pendant l'été à Chilliwack. [Brooks.) Elle se trouve
rarement sur l'île de Vancouver, mais en abondance sur l'île Lulu
dans la vallée du Fraser et, autour des bords des lacs couverts de
roseaux dans l'intérieur de la Colombie-Britannique. (Rhoads.)
CCLVII. ICTERIA vieillot. 1807.
683. Chat à poitrine jaune.
Icteria virens virens. (Linn) Baird. 1865.
Le seul spécimen de cette espèce que j'aie jamais recueilli
est celui que j'ai trouvé mort, le 16 mai 1884, près de ma maison
et qui avait été tué probablement par un fil télégraphique. Une
semaine ou deux plus tard, M. Dickson, qui est chef de gare à
Waterdown sur le chemin de fer Grand Tronc, m'a montré, pendant
une visite que je lui faisais, un vieux bief abandonné recouvert de
ronces et de bruyères où la veille il avait vu s'apparier un couple
d'oiseaux de cette espèce. M. Dickson, au moment où il les a
800 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
observés, était en train de chasser, et fut très surpris de les voir
tout à coup à moins de dix pieds de lui, mais, en se reculant dans
le but de se tenir à une distance plus éloignée pour pouvoir mieux
les tuer, ces oiseaux sont disparus dans le bosquet, et il ne les a plus
revus, bien qu'il les ait entendu gronder pendant tout le temps
qu'il est resté près de l'endroit. M. Saunders a trouvé aussi un
couple de cette espèce en train de couver sur la rive nord du lac
Erié, près de Point Pelée, en 1884. Aautant que je sache il n'existe
pas d'autres mentions se rapportant à cette espèce dans l'Ontario.
iMcIlwraith.) M. John Boyd, de Sarnia, a dans sa possession un
spécimen de cet oiseau qu'il croit avoir été pris, en 1889, sur la
rivière Humber, mais il n'a jamais pu connaître le nom de la per-
sonne qui l'avait recueilli. (/. H. Fleming.) On a remarqué que
cette espèce habite régulièrement, et en assez grand nombre, le voisi-
nage de la pointe Pelée, sur le lac Erié. {W. E. Saunders.) On
devrait lire sous ce rapport l'article écrit par M. P. A. Taverner rela-
tivement à la présence de cette espèce dans l'état de Michigan. Voir
The Wilson Bidletm, Vol. XVIII, p. 17.
683a. Chat à longue queue.
Icteria virens longicauda (Lawr.) Coues. 1872.
J'ai pris deux mâles de cette espèce dans les buissons qui borden
les rives de la rivière Thompson en aval d'Ashcroft, Colombie-
Britannique, et on a entendu un autre qui ramageait dans un «ranch ))
en amont de la ville. (Rhoads.) Au mois de juin 1905 on en a
pris deux spécimens dans les buissons au bord de la rivière Simil-
kameen, Colombie-Britannique, et près de son embouchure. (Spread-
borough.) Cette espèce se voit depuis Kamloops en allant au sud
à travers le district d'Okanagan, Colombie-Britannique. (Fannin.)
Le 26 mai 1897 on l'a remarquée à Sumas dans la vallée du Fraser.
(Brooks.)
CCLVIII. WILSONIA Bonap. 1883.
684. Fauvette à capuchon.
Wilsonia mitrata (Gmel) Bonap. 1838.
M. Norval raconte qu'il a trouvé cette fauvette de temps en temps
à Port Rowan sur la rive nord du lac Erié, et une fois, vers la fin
CATALOGUE DES OISEAUX CAXADIEXS. 80I
mai, j'en ai trouvé moi-même un jeune mâle près d'Hamilton,
Ontario. Une grande volée était arrivée la veille, et ce spécimen
avait apparemment été emporté dans la foule d'oiseaux. {Mcllwraiih.)
Un spécimen de cette fauvette, qui est si rare dans l'Ontario, a été
pris à Cataraqui, près de Kingston, Ontario, et il se trou\e actuel-
lement dans la collection d'un habitant de cette ville. {Rév. C. J.
Young.) Vers l'année 1884 M. Atwater en a pris des spécimens,
au printemps, près de Rondeau, Ontario. Au mois de mai 1906
M. J. A. Cole en a pris un autre près de Woodstock, Ontario. (IF.
E. Saiinders.)
685. Fauvette de Wilson.
Wilsonia pusilla pusilla. (Wils) Boxap. 1838.
M. Audubon, Vol. II, p. 21, raconte que cette espèce couvait
dans le Labrador et que l'on a obtenu un des nids. (Packard.)
Le 9 juin 1896 la fauvette de Wilson était commune à Moose Factory ;
le 20 du mois j'en ai remarqué un spécimen à Fort George, sur la
baie James, à 150 milles au nord de cet endroit. A partir de cette
date on n'en a pas vu d'autres. {Spreadhorongh.) Cette fauvette
est un oiseau migrateur d'été dans Terreneuve, mais elle ne s'y
trouve pas en grand nombre. (Reeks.) Elle abondait en 1899 le
long de la rivière Humber, Terreneuve. (Louis H. Porter.) Elle
passe l'été en petit nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse. (Downs.)
En été elle habite en nombre le comté de Kings, Nouvelle-Ecosse.
(H. F. Tufts.) On en a pris un spécimen dans un grand marécage
recouvert d'arbres de vie et de saules à Tignish, île du Prince-Edouard.
En 1887 cette espèce n'était pas commune à Baddeck, île dii Cap
Breton. (Dwight.) Elle se trouve rarement pendant l'été à St. John,
Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.) On l'a prise à Petitcodiac,
et observée à Frédericton, Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore.)
On ne l'a vue qu'à deux reprises à la baie Ellis, Anticosti; c'était
le moment où les vieux oiseaux nourrissaient leurs jeunes. (Brewster.)
On rencontre la fauvette de Wilson dans les bois aux alentours de
Québec; on l'a prise à Beauport. (Dionne). Elle est de passage et
rare à Montréal, on ne l'a observée qu'au printemps. Elle a été re-
marquée aussi tard que le 13 juillet sur l'île de Montréal. (Wintle).
Cette espèce passe l'été en assez grand nombre aux alentours d'Ottawa.
MM. W. E. et F. A. Saunders l'ont trouvée en train de couver le 3
juillet 1890, à la mer Bleue. (Ottaïua Naturalist, vol. V.) C'est un
892 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
oiseau migrateur rare dans l'est d'Ontario; elle est assez commune sur
les îles de la Madeleine, et, au mois de juin 1898, on l'a remarquée
très souvent aux alentours de Mingan, Québec, où elle couve. (Rév.
C. J. Young). La seule mention dans ma possession se rapportant à
cette espèce dans les districts de Parry Sound et Muskoka, est celle
d'un mâle que j'ai pris, le 20 mai 1897, sur la rivière Magnetawan,
près d'Emsdale. (/. H. Fleming). Je remarque cette fauvette tous
les ans au printemps, vers la troisième semaine de mai, à Toronto,
et, à l'automne, elle s'y voit quelquefois en très grand nombre, choisis-
sant généralement les saules près du bord d'un cours d'eau pour se
nicher. J'ai vu dans de semblables endroits, une foule d'oiseaux à
partir du 21 août jusqu'au 9 septembre. (/. Hughes Samuel). Cette
espèce est rare comme oiseau migrateur dans le comté de Middlesex,
Ontario. Le 20 juin on en a remarqué un mâle unique en plein ra-
mage dans North Bruce, où, sans doute, elle couvait. {W. E. Saii?i-
ders). Elle est assez commune pendant les migrations à Guelph,
Ontario; je l'ai remarquée là vers le 18 mai et encore vers le 27 août.
{A . B. Kliigli). Le 27 juin 1901 elle se trouvait en assez grand nombre
dans les broussailles au bord d'un marécage au portage Robinson.
A partir du 10 jusqu'au 17 juillet on en a observé à York Factory,
plusieurs spécimens parmi lesquels on en a pris un le 14 du mois.
(E. A. Preble).
La fauvette de Wilson est commune en allant à l'est mais on
ne l'a observée que sur le 49ième parallèle dans les Montagnes Ro-
cheuses près de la montagne Chief. (Coues). C est un oiseau
migrateur rare dans l'est du Manitoba. Le 21 mai 1882, près de la
rivière Long, Manitoba, j'en ai remarqué un spécimen, le seul que
j'aie vu, bien que d'autres personnes disent que l'espèce y passe l'été
(E. T. Selon). On l'a trouvée aux Grand rapids ainsi qu'à Chema-
wawin sur la Saskatchewan. (Nutling). Elle était commune au
portage Methye, ainsi qu'entre le portage et Isle à la Crosse. On en
a remarqué un couple à Fort McMurray, latitude 56° 40'. (/. M.
Macoun). Cette fauvette se trouve en assez grand nombre pendant
les migrations à Aweme, Manitoba, et il se peut qu'elle y couve.
(Criddle). Elle abonde comme oiseau migrateur dans toutes les par-
ties boisées du Manitoba, y couvant dans tous les lieux propices. On
l'a remarquée aussi en 1906 à Wainwright, et à la rivière Battle,
Alberta. (Alkinson). Le 15 mai 1894 on en a observé trois spécimens
à Medicine Hat, Saskatchewan, ainsi que quelques autres plus tard.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 803
On a remarqué cette espèce à Edmonton, Alberta, pour la première
fois le 29 mai 1897; quelques couples sont restés pour couver. Au
mois de juin 1891 elle était tout à fait commune et couvait à Banff,
Montagnes Rocheuses. A partir du 15 mai 1890 elle abondait à
Revelstoke sur la rivière Columbia, y nichant en grand nombre dans
les bois. Au mois de mai 1902 j'en ai remarqué un spécimen sur la
frontière près de Trail. {Spreadborongh) .
Cette fauvette se voit, mais en très petit nombre, sur le Mac-
kenzie en allant au nord jusqu'à Lapierre House. Le 5 août 1907,
M. Preble en a collectionné un spécimen aux bois Last, sur le lac Ar-
tillery. (£. T. Selon). C'est une des espèces les plus communes
qui fréquentent les broussailles dans le nord, et, pendant la couvaison,
elle se répand jusqu'à la côte de la mer Arctique où on le trouve en
train de couver dans le voisinage du détroit Kotzebue, ainsi que tout
le long de cette partie du littoral au détroit Norton qui lui fournit de
l'abri. (Nelson). Les spécimens de la fauvette de Wilson que l'on a
pris dans l'est et l'ouest de la Colombie-Britannique ne diffèrent pas
suffisamment entre eux, ni avec les spécimens venant des états bor-
dant l'Atlantique, pour que l'on se permette de les classer séparé-
ment. (Rhoads). Un indigène a capturé un spécimen unique
de cette espèce dans les buissons qui bordent un lac à environ un
mille de la redoute à St-Michael. Cette fauvette n'est pas commune
dans le voisinage, ne s'y rendant que pendant les migrations d'au-
tomne. On en a obtenu d'autres spécimens à Fort Yukon et à Nulato
où elle n'est pas rare. (Turner). Le 4 août 1899 M. Osgood en a pris
une femelle adulte près de la rivière Chandindu, et moi-même j'en ai
pris deux spécim.ens, le premier, une jeune femelle, près de Charlie
Village, le II août, et le deuxième, un jeune mâle, à 25 milles en
amont de Circle City, Alaska, le 20 du miême mois. Bien que ces oi-
seaux n'appartiennent pas à pusilla typique, néanmoins ils res-
semblent aux spécimens venant du Yukon inférieur qui se rapprochent
plutôt de cette espèce-là que de pileolata. (Bishop).
Notes sur la reproduction. — Le 14 juin 1893 j'ai trouvé un nid
ainsi que quatre œufs de cette espèce, et j'ai pris la mère. Le nid
se trouvait par terre au milieu d'une touffe d'herbe dans un maré-
cage de saules au bord du lac Vermillon, à Banff, Alberta, (W.
Raine). Un nid situé près de terre dans une pruche qui se trouvait
dans un bois près d'Ottawa, se composait de mousse sèche mêlée
à des brindilles formant un tout compact, et était garni de fibres
804 COMMISSION GÉOLOGIQUE DE CANADA.
fines et d'herbe fine. Les œufs au nombre de quatre sont d'un blanc
mat parsemé de points d'un rouge pâle et de brun vers le gros bout
où les taches sont disposées en forme de cercle, laissant l'extrémité
sans ornementation. {G. R. White). Cette fauvette est rare dans
l'Ontario. Au mois de juin 1894 o^i a pris un nid dans le voisinage
de Lansdowne, comté de Leeds, et à une courte distance, du St-
Laurent. Il y avait dans ce nid qui se trouvait par terre, quatre
œufs. Ceux-ci étaient petits et blancs et tachetés profusément et
finement d'un rouge brique. {Rév. C. J . Young).
685a. Fauvette à bonnet.
Wilsonia pusilla pileolata (Pall) Coues. 1880.
Cette espèce était commune, en 1905, à Sidley, Colombie-Britan-
nique, et, en 1906, à Douglas. Elle était rare, au mois de mai 1889,
à Agassiz, Colombie- Britannique. Pendant l'été de 1901 on l'a remar-
quée à Chilliwack dans la même province, ainsi que le long de la
rivière Chilliwack jusqu'au lac du même nom. On l'avait remarquée
pour la première fois le 7 mai 1893 près de Victoria, île de Vancouver;
elle se trouvait nombreuse vers le 14 du mois, dans tous les bosquets
de saules. On l'a remarquée aussi à Sooke, à Nanaïmo, et à Comox
ainsi qu'en d'autres endroits, et elle passe l'été sur l'île. (Spread-
borough). Cette fauvette se voit dans la Colombie-Britannique.
(Lord). Elle est plus commune dans la région de la côte que dans l'in-
térieur, et elle y couve. (Streator) . En été elle habite en grand nombre
principalement à l'ouest de la chaîne côtière. (Fannin). Elle se
trouve assez commune pendant l'été à Chilliwack. (Brooks). On a
remarqué cette espèce en train de nourrir ses jeunes dans l'état
d'Orégon, dès le 12 mai. En quittant cette région-ci elle se répand
au nord, et on la trouve tout le long de cette partie de la côte de
l'Alaska qui se trouve sur le Pacifique. {Nelson). Le 18 août on en
a pris un mâle adulte à Sitka, Alaska, et, le 21 du mois, on en a vu
plusieurs autres, y compris des jeunes, dans les broussailles le long
des rives d'une baie retirée où il est possible que l'espèce couve.
{Grmnelï). A partir du 5 jusqu'au 10 juin nous avons trouvé
cette fauvette le plus abondant de tous les oiseaux à Glacier où
elle fréquentait les bosquets d'aunes depuis la vallée jusqu'à la limite
de leur étendue dans les côtes. Le 12 juin j'ai vu une fauvette
jaune, qui j'ai cru appartenir à cette espèce, au sommet du passage
White. Cette fauvette était commune à Log Cabin, à Bennett,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 805
et à Cariboo Crossing, et je suis certain que je l'ai entendu ramager
au lac Marsh. Des mâles adultes venant de Glacier ressemblent
beaucoup à pileolata normale, mais ils ont le dos un peu plus vert.
Ceux venant de la vallée de Yukon, bien qu'ils aient le front
orangé et les parties inférieures semblables à cette espèce, ont
néanmoins le dos d'un vert plus mat comme celui de pusilla.
{Bishop). Cette espèce, est sans doute la plus commune de toutes
les fauvettes dans la région Kenai de l'Alaska. (Figgins). On l'a
prise à la baie Miller, à Seldovia, et au Sheep creek. Alaska. (Ander-
son) .
685b. Fauvette à bonnet jaune.
Wilsonia pusilla chryseola Ridgway. 1902.
Cette fauvette se voit à Mount Lehman, près de New Westminster,
Colombie-Britannique. (Ridgivay). Elle se trouve mêlée à pileo-
lata sur l'île de Vancouver; on en a pris un spécimen le ler mai 1893.
{Spreadborough). Quelques unes des mentions classées comme
appartenant à pileolata devraient probablement se trouver ici.
686. La fauvette du Canada.
Wilsonia canadensis (Linn) Coues. 1880.
La fauvette du Canada passe l'été en assez grand nombre dans le
le comté de King, Nouvelle-Ecosse. {H. F. Tufts). M. Audubon,
vol. II, p. 15, dit qu'elle couve dans le Labrador. {Packard). Elle
est assez commune en été comme oiseau migrateur dans Terreneuve.
(Reeks). On la voit en assez grand nombre aux alentours de Tignish,
île du Prince-Edouard, mais on ne l'a pas rencontrée ailleurs.
(Dwight). En été cette espèce habite de temps en temps St. John,
Nouveau- Brunswick. {Chamberlain). Elle passe l'été en assez
grand nombre à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau- Brunswick, y
fréquentant les bois humides et les arbrisseaux. {W. H. Moore).
Elle se voit de temps en temps dans la vallée de la Restigouche,
Nouveau-Brunswick. {Brittain et Co.x).
Elle ne visite que rarement l'est de la province de Québec; on l'a
prise à Beauport. {Dionne). La fauvette du Canada passe l'été en
petit nombre aux alentours de Montréal où quelques spécimens couvent
On l'a remarquée à partir du 20 mai jusqu'au 2 septembre. {Wintle).
En été elle habite en assez grand nombre aux alentours d'Ottawa.
78870—52
8o6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
{Ottawa Naturalist, vol. V). On la rencontre très souvent aux alen-
tours de Kingston, Ontario, où quelques spécimens restent pour
couver. {Rév. C. J. Young). Elle passe l'été dans les districts
de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). Elle est commune
partout dans les bois épais du parc Algonquin, Ontario, et se
trouve généralement près de terre. On en a remarqué un spécimen,
le II juin 1896, à Moose Factory, sur la baie James. {Spread-
borough). Cette espèce est nombreuse pendant la migration à
Toronto, Ontario, mais elle y est moins commune en été. {J .Hughes-
Samtœl). Elle est assez commune comme oiseau reproducteur dans
les bosquets marécageux propices aux alentours de London, Ontario.
(W. E. Saunders). Elle passe l'été à Guelph, Ontario, y arrivant vers
le II mai, et s'en allant vers le 28 août. (A. B. Klugh).
En été la fauvette du Canada habite les pentes des collines boisées
du Manitoba, mais on ne connaît pas très bien ses habitudes. On l'a
remarquée plus souvent au nord du Manitoba. {E. T. Seton). Elle
se trouve rarement pendant l'été à Aweme, Manitoba, y arrivant
vers le 20 mai et s'en allant vers la fin août. (Criddle). Elle est
comm^une comme oiseau migrateur, et, lorsque les conditions lui
conviennent, assez commune comme oiseau reproducteur dans le
Manitoba. (Aikinson). Au mois de juin on a tué un spécimen
unique de cette espèce, qui était perché près de terre dans un
bosquet très fourni d'aunes à Cumberland House. (Richardson) . On
en a pris un spécimen à Grand Rapids ainsi qu'un autre à Chema-
wawin, sur la rivière Saskatchewan. {Nutting). Pendant l'été de
1881 M. Walter Haydon en a pris un spécimen à Moose Factory,
sur la baie James. {E. A. Preble). On ne l'a observée nulle part à
l'ouest du Manitoba excepté à Edmonton, Alberta, où on en a vu
quelques spécimens dont l'un a été pris le 29 mai 1897. {Spread-
borougk) .
Notes sur la reproduction. — Le 12 juin 1902 j'ai trouvé cette
espèce en train de nicher au lac Rice, Ontario. Le nid était dans une
cavité de la racine d'un arbre renversé situé dans un bois profond.
(W. Raine). Cet oiseau niche en juin et en juillet près d'Ottawa
ainsi qu'au lac Nominingue à 100 milles au nord de cette ville. Le
nid est construit par terre dans un bois et se compose de feuilles
desséchées garnies d'herbe fine, de bandes d'écorce et de crin. Les
côtés sont minces pour un nid fait de feuilles. {Garneau).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 807
Le 28 mai, pendant que je passais à côté de la 1 ancienne racine d'un
arbre renversé, j'ai décou\ert le nid récemment construit d'un petit
oiseau. J'ai cru, en premier lieu, que ce nid appartenait à une fau-
vette de Philadelphie dont j'entendais tout près les notes criardes. Le
5 juin, la date où, à mon avis, les œufs auraient dû être pondus, j'ai
visité l'endroit de nouveau. L'oiseau-mère était assise sur le nid,
et y est restée jusqu'à ce que je l'aie presque touchée de la main;
alors elle s'est levée et, en émettant quelques «tschippes» perçants
a essayé d'attirer mon attention du nid, et je me suis aperçu immédia-
tement que c'était une fauvette du Canada. Le nid se trouvait dans
une cavité au milieu des rochers et à quelques pouces seulement du
sol qui était plus plat. II contenait, à ce moment, cinq œufs, dont
l'incubation était déjà comm.encée, et se composait de feuilles sèches,
de bandes d'écorce, et d'autres fibres végétales fines, le tout étant
garni de quelques crins de cheval longs. Lorsque je mets ce nid à
côté de celui de M. Varia, que l'on a déjà décrit, je fais la compa-
raison suivante entre eux ainsi qu'entre les deux couvées d'œufs,
après que ceux-ci ont été soufïlés. Les nids, quant aux matériaux
employés à leur construction, et à leur grosseur, se ressemblent beau-
coup. Ils sont tous les deux assez peu compacts, mais il y a une diffé-
rence tout à fait prononcée entre les œufs de ces deux espèces. Ceux
de M. Varia sont actuellement les plus gros, ils ont une forme plus
sphérique, le fond d'un blanc plus crayeux et les taches d'une teinte
plus brunâtre, et ont une tendance générale à former une couronne
autour du gros bout qui se répand sur toute la surface, même jusqu'au
petit bout. Les œufs de la fauvette du Canada, au contraire, ont une
teinte blanc clair avec une jolie nuance rose, et la couleur qui
nuage tout le gros bout de chaque œuf a plutôt une teinte orangée
que rouge clair ou brune. Les points sur la surface sont plus séparés
l'un de l'autre, et vers le petit bout il n'y a pas autant de points que
sur les œufs de M. Varia. Mais dans tous les œufs les variations
sont tellement nombreuses qu'il est difficile de les décrire. La fau-
vette du Canada est très locale quant à sa distribution, étant géné-
ralement trouvée à la lisière d'un bois marécageux, car elle a le même
habitat que la grive des ruisseaux et M. Varia, mais ici, elle est
plus abondante que l'une ou l'autre de ces deux espèces et elle semble
être plus disposée à visiter les broussailles dans les régions de bois dur
plus élevées et elle niche sur un terrain plus plat. J'ai découvert, en
tout, à peu près une vingtaine de nids de cette espèce dans mes prome-
78870— 52I
8o8 COMMISSION GÉOLOCnQUE DU CANADA.
nades à travers les bois dans ce voisinage pendant les vingt dernières
années, et, de même que dans le cas de la grive des ruisseaux, de la
fauvette noire et blanche, et de plusieurs autres espèces, quelques-uns
de ces nids ont été trou^•és dans les cavités déjà préparées pour les
recevoir. (W. L. Kells).
CCLIX. SETOPHAGA. Swainson. 1827.
687. Fauvette à queue rousse.
Setophaga ruticilla (Linn) Swains. 1827.
Le commissionnaire de la gare à Port Burwell à montré à M. A.
Halkett un pauvre spécimen d'une peau qui démontre que cette
espèce se rend de temps en temps dans le nord du Labrador. {Rév.
G. Eifrig). M. James McKenzie a pris un spécimen de la fauvette
à queue rousse, le 3 septembre 1860, à Rupert House. (Packard).
Cette espèce se trouve commune tout le long de la rivière Moose
jusqu'à la baie James. Le 9 juin j'ai découvert un nid, contenant
deux œufs, à environ quatre pieds de terre dans un bouleau blanc.
Il se composait d'écorce fine garnie de duvet végétal. (Spreadbo-
rougli). Cette fauvette est un oiseau migrateur d'été mais rare
dans le nord de Terreneuve. (Reeks). Elle abonde pendant
l'été dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs; Tufts). On l'a remarquée,
au mois de juin 1888, dans les bois le long de la baie Rustico, île du
Prince Edouard, et, en juillet 1898, elle était commune à Baddeck et
à Margaree, île du Cap Breton, Nouvelle-Ecosse. {Macoun). Elle
passe l'été en grand nombre sur l'île du Prince Edouard. {Dwight).
Cette espèce habite, en nombre, le Nouveau-Brunswick. {Chamberlain) .
Elle est assez commune pendant l'été a Scotch Lake, comté
d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). Elle passe l'été en
abondance sur les îles de la Madeleine. (Bishop). On l'a remarquée
en assez grand nombre aux baies Ellis et Fox, Anticosti, ainsi qu'à
Mingan sur la rive nord du St Laurent. (Brewster). Elle est com-
mune dans la vallée de la Restigouche, NouAeau-Brunswick. {Brit-
tain et Cox).
La fauvette à queue rousse passe l'été en assez grand nombre dans
l'est de la province de Québec; on l'a prise à Beauport. (Dionne).
Elle abonde pendant l'été aux alentours de Montréal, y couvant
dans la ville et dans le parc Royal: on l'a observée à partir du II mai
jusqu'au 29 août. (Wintle). En été elle habite en grand nombre aux
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 809
alentours d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Cette fauvette
est commune aux en\irons de Lansdowne, comté de Leeds, Ontario.
J'ai trouvé son nid depuis six jusqu'à vingt pieds de terre dans la
fourche d'un jeune érable ou d'un autre arbre quelconque. Elle
est commune aussi sur les îles de la Madeleine où je l'ai remarquée
au mois de juin 1897. {Rév. C. J. Young). C'est un des oiseaux
les plus communs qui passent l'été dans les districts de Parry Sound
et Muskoka. (/. H. Fleming). En 1900 cette espèce se trouvait
en nombre dans les bosquets le long des cours d'eau, et autour des
lacs, dans le parc Algonquin. Ontario. {{Spreadboroiigh). Elle
abonde aux alentours de Toronto, Ontario, et y couve. (/. Hughes
Samuel et J. H. Fleming.) Elle se trouve commune comme oiseau
migrateur à Guelph, Ontario, où quelques couples y couvent. Elle
arrive là vers le 12 mai et s'en va vers le ler septembre. {A. B.
Klngh). Elle abonde comme oiseau migrateur du printemps à
Penetanguishene, Ontario. (A. J. Young)..
Cette fauvette se trouve en grand abondance à Pembina où elle
couve. On ne l'a pas remarquée plus à l'ouest le long du 49ième
parallèle. (Coues.) Elle passe l'été dans le Manitoba, et semble
y abonder dans les parties boisées. Le 8 juin 1884 j'ai recueilli
un nid situé dans la fourche basse d'un jeune arbre dans la
montagne Duck. (E. T. Selon.) Cette espèce est nombreuse
pendant tout l'été à Aweme. Manitoba, y arrivant vers le 15 mai
et prenant son départ vers le 16 septembre. (Criddle.) Elle se
reproduit en abondance partout dans le Manitoba, et je l'ai remarquée
aussi loin à l'ouest que Saskatoon, Saskatchewan. (Atkinson.) On
en a vu quelques spécimens à Maple creek, Saskatchewan. Il
est probable que cette fauvette s'y trouve commune comme oiseau
migrateur. Le 17 mai 1894 on en a observé quatre mâles et une
femelle à Medicine Hat, Saskatchewan, mais l'espèce n'y est jamais
devenue commune. Au mois de mai 1895 on l'a remarquée en
nombre au creek Old Wives, Saskatchewan. Le 6 juin de la
même année elle était évidemment en train de couver au lac 12-Mile,
près de la montagne Wood, Saskatchewan, et quelques semaines
plus tard, au mois de juillet, on en a observé quelques spécimens
au lac Waterton. En juin 1903 elle était commune dans les bois épais
depuis la tête du petit lac des Esclaves jusqu'à Peace River Landing,
laititude 56°-i5'. On avait remarqué cette fauvette à Edmonton,
Alberta, pour la première fois le 29 mai 1897; elle y était commune
8lO COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
au 1er juin, et a bientôt commencé à nicher le long de la rivière et
des plus petits cours d'eau. Au mois de juin 1898 elle se trouvait
en nombre dans les bosquets de saules depuis Edmonton jusqu'au
passage Athabasca. Le 28 juillet 1897 on en avait obser\'é un spéci-
men au lac Crow's Nest, Montagnes Rocheuses, et en, juillet 1891, elle
couvait à Banff, dans ces montagnes. Au mois de mai 1890 on
en avait observé quelques spécimens à Revelstoke, et en juin on l'a
trouvée en train de nicher dans les petits peupliers qui se trouvaient
dans les bosquets peu élevés au parc Deer ainsi qu'au Pass creek
près de R.obson sur la rivière Columbia. On en a noté un spécimen,
en 1902, à Rossîand, Colombie-Britannique, ainsi qu'un autre, au
m.ois de juin 1905, au lac Osoyoos. (Spreadborough.) On en a
remarqué un couple à la rivière Lac la Biche, à 30 milles en aval
d' Athabasca Landing, Alberta. Cette espèce abondait, en juin et
juillet 1889, à Kamloops, ainsi que le long de la rivière Thompson,
Colombie-Britannique; elle se trouvait assez rare à Enderby, près
de Sicamous, dans la même province. (/. M. Macoun.)
Ce bel oiseau se voit en été au nord jusqu en latitude 58°. Il
fréquente les lieux ombragés et humiides dans les Territoires du
Nord-Ouest, voltigeant çà et là au m.ilieu des tiges des grands saules
recouverts de mousse qui bordent tous les m.arais dans ces endroits.
(Richardson.) La fauvette à queue rousse se voit nombreuse sur
le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Fort Good Hope.
(Ross.) Elle fréquente la Colom.bie-Britannique. (Lord.) Elle passe
l'été et se trouve commune dans l'intérieur où elle couve. (Streator.)
On la voit d'un bout à l'autre de la province, mais elle n'y est commune
nulle part. {Fannin.) Elle se montre en nombre partout dans
l'intérieur de la Colombie-Britannique. (Rhoads.) Elle se trouve
régulièrement à l'est, mais accidentellement à l'ouest de cette partie
de la chaîne côtière qui traverse la Colombie-Britannique, et elle
couve partout dans le district de Cariboo. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — ^On trouve des nids de cette espèce,
contenant des œufs, en juin et juillet, depuis quatre jusqu'à vingt
pieds de terre dans les buissons et les arbres aux alentours d'Ottawa,
ainsi qu'au lac Nominingue, à 100 milles au nord de cette ville.
Ces nids sont faits d'écorce flexible, et ornés, à l'extérieur, d'écorce
blanche du bouleau, et sont souvent garnis' de quelques plumes
ou de crins. Ils mesurent 2.50 x 2.50 et 2 x 1.50. {Garneau.)
Cette fauvette construit un nid joliment formé, depuis cinq jusqu'à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 8ll
25 pieds de terre dans la fourche verticale d'un arbre. Ce nid se
compose de duvet végétal, de fàbre, et de bandes d'écorce, le tout
garni d'herbe fine, de radicules, et d'une petite quantité de crin.
Les œufs, au nombre de quatre, sont blancs et profusément
parsemés et tachetés de brun, de lilas et d'une teinte pour-
prée. {G. R. White.) Cette espèce fait son nid, au mois de juin,
depuis dix jusqu'à vingt pieds de terre sur une fourche verticale dans
un buisson. Elle semble avoir une tendance à favoriser un bouleau
blanc comme emplacement pour se nicher, probablement à cause
de la position des branches. Le nid est solidement construit de
bandes d'écorce, d'herbes, et de pubescence de plantes, le tout garni
de crin. La ponte consiste de trois ou quatre œufs. {W. H. Moore.)
Cette espèce est une des fauvettes les plus communes dans le comté
de Leeds, Ontario. J'ai souvent trouvé son nid depuis cinq jusqu'à
vingt pieds de terre dans une fourche quelconque d'un petit arbre.
La ponte a lieu la première semaine de juin. {Rév. C. J. Young.)
J'ai remarqué, dans les années déjà écoulées, de nombreux nids
de cette fauvette, mais pour le moment j'ai l'intention de parler seule-
ment de ceux notés cette saison. Le 22 mai j'ai observé une femelle
de cette espèce s'en volant d'un nid, en partie terminé situé dans la
fourche d'un jeune érable, et à une hauteur d'environ huit pieds de
terre. Une fois que l'on eut découvert l'emplacement de ce nid
on pouvait facilement le voir à une distance de quatre perches. Il
n'y avait pas beaucoup d'arbres autour de l'endroit et le feuillage du
jeune érable était à une verge ou plus au-dessus du nid. Huit jours
plus tard j'ai trouvé que ce dernier contenait quatre œufs apparte-
nant à la fauvette elle-même, ainsi qu'un œuf d'étourneau ordi-
naire. Ils étaient tous frais. Le nid de cette espèce est à peu près
le plus élégant et le plus solide de tous ceux appartenant à la famille
des fauvettes, et c'est évident que lorsque l'oiseau le construit, il
émet beaucoup de salive sur les matériaux employés à sa construction
au moment qu'il les met en position. Tout ce travail, ainsi que celui
de l'incubation, semble être accompli par la femelle bien qu'il soit
probable que son compagnon de plumage plus riche lui donne de temps
en temps de la nourriture pendant qu'elle couve ses œufs. C'est cer-
tain que le mâle aide beaucoup à nourrir les jeunes, et contriaue
à les défendre lorsque ceux-ci s'exposent au danger. Si cette espèce
réussit à couver les œufs de la première ponte, elle ne se reproduit plus
pendant cette saison-là; mais, au contraire, si elle ne réussit pas, alors
8 12 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
une deuxième ponte a lieu. La plupart des matériaux employés à
la construction de son nid est fatte d'une sorte de fibre recueillie du
bois pourri ainsi que des capsules de différentes espèces de vignes, et,
à l'intérieur, la garniture consiste généralement de poils d'animal.
Je n'ai jamais remarqué plus de quatre œufs dans une seule couvée,
et, habituellement, la deuxième n'ne consiste que de trois avec ordi-
nairement un autre ajouté, celui d'un étourneau ordinaire. Les œufs
ont un fond blanc hâtre avec de nombreuses taches couleur de chair
au gros bout, ainsi que des points plus petits de la même nuance par-
semés sur toute la surface. Plus au milieu du bois, et dans un endroit
encore plus exposé, j'ai remarqué une autre fauvette de cette espèce
en train de construire son nid à une hauteur même plus élevée, mais,
quelques jours après que le nid fut achevé, l'oiseau est complètement
disparu, et je soupçonne un moucherolle aux côtés olive qui avait fait
son nid sur une branche non losn de là, de l'avoir détruit. J'ai ob-
servé encore d'autres nids, mais ceux-ci ne présentaient aucune parti-
cularité suffisamment digne d'observation. (W. L. Kells.)
Famille L. MOTACILLID^î;. Motacillidés.
CCLX. MOTACILLA.— LiNN^us. 1758.
694. Hochequeue blanc.
Motacilla alba — LiNN. 1758.
Un spécimen de cette espèce a été envoyé, en 1849 de l'inspectorat
sud du Groenland et, au mois d'août 1857, M. le docteur Walker en
a obtenu un autre à Godhavn. (Arct. Man.) Le 29 août 1883,
M. M. Alexander Brown et James Lyell, de la compagnie de la baie
d'Hudson, en ont remarqué quatre spécimens à la baie Hunting, à
quatre milles au sud de Fort Chimo. Ces messieurs-ci ont donné
une description exacte des oiseaux et ont dit aussi qu'ils se compo-
saient de deux \ieux et de deux jeunes de l'année. {Packard.)
695. Hochequeue de Swinhœ.
Motacilla ocularis Swinh 1860.
On doute de la présence de cette espèce dans l'Alaska, vu que l'af-
firmation à cet égard est basée seulement sur la prise d'un spécimen
par le capitaine Kellett et le lieutenant Wood dans le "Nord-Ouest de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 813
l'Amérique." J'en ai obtenu moi-même un bel adulte mâle, le 23 juin
1881 à la baie Plover sur la côte est de la Sibérie. (Nelson.) Le 14 mai
1881, pendant que je regardais, par la fenêtre de mon domicile sur l'île
Attu, Alaska, l'arrivée dans le port du vaisseau qui allait me conduire
jusqu'à l'île Unalaska, j'ai remarqué immédiatement au-dessous de la
fenêtre, et à pas plus de sept pieds de celle-ci, un oiseau qui, je suis
convaincu, appartenait à cette espèce. Je n'ai pas réussi, cependant,
à le prendre, de sorte qu'il existe quelqu 'incertitude quant à son
identité. (Turner.) Le matin du 28 août, le Robert Kerr, sur lequel
je voyageais, à été retardé à cause d'une tempête et de la marée
basse à la barre, et s'est échoué sur le banc à l'embouchure Aphoon
du Yukon. Lorsque je suis arrivé sur le pont, j'ai vu cercler autour
du navire et s'abattre dans l'herbe tout près, une demi-douzaine
d'hochequeues, mais pendant que je descendais pour chercher mon
fusil, ils sont tous disparus. Comme j'avais souvent remarqué
l'espèce Motacilla alba en Egypte, où pendant l'hiver elle abonde, je
n'ai aucun doute que ces oiseaux étaient des hochequeues. (Bishop.)
CCLXL BUDYTES— CuviER. 1817.
696. Hochequeue jaune de l'Alaska.
Budytes flavns alascensis — Ridgway i 904 .
Le hochequeue jaune de l'est de la Sibérie qui se répand à travers la
mer de Behring jusqu'à cette partie de l'Alaska voisine du détroit de
Behring, est l'une des plus belles des plusieurs espèces de la même fa-
mille. On a obtenu les premiers spécimens de cet oiseau dans le voisi-
nage de St-Michael où, pendant les étés de 1866 et 1867, on l'a trouvé
en abondance. Dans l'Alaska, j'ai remarqué cet oiseau le long de la
côte aussi loin au sud que l'embouchure du Yukon où il est arrivé,
mais en très petit nombre, le 28 mai 1879. St-Michael, sur le détroit
Norton, semble être le centre de son abondance sur notre côte, mais
à partir de cet endroit, il devient de plus en plus rare de façon que lors-
qu'on arrive au détroit Kotzebue il se voit, de même qu'à l'embouchure
du Yukon, en très petit nombre. (Nelson.) Cette espèce arrive vers
le 12 juin, et elle est très timide. On remarque très peu de femelles
parmi les premiers spécimens, mais, cependant, quelques jours seu-
lement s'écoulent avant que les oiseaux ne commencent à s'appa-
rier. (Turner.) Le 11 juillet 1898 on en a obtenu un mâle adulte
ainsi que deux autres spécimens à Point Barrow, Alaska. (Witmer
Stone.)
8l4 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
CCLXII. ANTHUS— Bechstein. 1807.
697. Farlouse d'Amérique.
Anthus pensilvanicîis (Lath) Thienem. 1807.
On a remarqué des spécimens de cette espèce pour la première fois
le 30 mai 1879 dans le golfe Cumberland. La farlouse d'Amérique
s'en va à l'automne vers le commencement de septembre. Au port
d'Annanactook son nid se trouvait toujours à une telle profondeur
dans la crevasse d'un rocher que je n'ai jamais pu prendre aucun de
ceux que j'ai découverts. Sur la côte du Groenland, surtout dans le
voisinage des lieux peuplés, cette espèce construit son nid dans une
touffe beaucoup d'après la manière d'un pinson, mais à cet endroit
les corbeaux ne se trouvent pas en aussi grand nombre et ne détruisent
pas autant d'oiseaux ou d'oeufs qu'au détroit Cumberland. Cette
espèce se répand un peu partout sur les deux rives du détroit, ainsi
que sur la rive ouest du détroit Davis du moins jusqu'à la latitude 68
nord, mais elle ne se voit nulle part en grande abondance. {Kumlein) .
L'on suppose que dans le Groenland cette farlouse ne couve pas plus
loin au sud que la latitude 67°, mais elle le fait, indubitablement, dans
les parties septentrionales de l'Amérique du nord. {Arct. Man).
C est un des oiseaux les plus abondants dans le nord-est du Labra-
dor. De même que l'alouette ordinaire, c est l'oiseau caracté-
ristique des sommets des côtes les plus stériles et les plus balayés par le
vent, et elle couve en grand nombre. (Bigelow) . Elle abonde partout
dans le Labrador. On a receuilli des nids ainsi que des œufs à Fort
Chimo où elle couve en grand nombre. (Packard). Cette espèce était
commune, au mois d'août 1894, depuis le cap Henrietta Maria, sur la
baie James, en allant au sud jusqu'à Missinabi; c'était pendant la
migration. Elle était commune aussi sur les îles rocheuses et hautes
dans la baie James, ainsi que sur toutes les côtes élevées et stériles
depuis le golfe Richmond jusqu'à la baie Ungava. Le 18 juin 1896
j'ai trouvé un nid, contenant cinq œufs, qui se composait d'herbe
sèche, et qui était au-dessous d'un rocher escarpé. (Spreadborough) .
Cette farlouse est nombreuse le long des rives de la baie d'Hudson.
(A. P. Low). Le 14 juillet 1891 on en a pris deux mâles à la baie
Château, Labrador. {Norton). Cette espèce se trouve communément
comme oiseau migrateur d'été dans Terreneuve. (Reeks). On la
voit beaucoup comme oiseau migrateur à Halifax, Nouvelle-Ecosse,
ainsi que dans ses environs. (Downs).E,\\e est commune comme
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 815
oiseau migrateur dans la Nouvelle- Ecosse. {H. F. Tufts). Sur l'île
Sable, Nouvelle-Ecosse, on l'a remarquée le 19 septembre 1902;
on en a vu un seul spécimen, le 12 mai 1905, plusieurs autres, le
26 septembre 1906, et environ deux douzaines, le 15 septembre 1907.
(/. Boutelier). Elle se voit au printemps et à l'automne à Grand
Manau, Nouveau- Brunswick {Chamberlain). Elle passe le prin-
temps et l'automne à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau Bruns-
wick. (TF. H. Moore). Elle est commune mais de passage à Mont-
réal où on l'a observée et au printemps, et à l'automne, mais à cette
dernière saison elle se voit par plus grandes volées pendant la migra-
tion. (Wintle). De temps en temps on la remarque, au printemps et
à l'automne, aux alentours de Québec; on l'a prise à Beauport.
(Diontie).
La farlouse d'Amérique abonde comme oiseau migrateur à Ottawa.
(Ottawa Naturalist, vol. V). J'en ai vu quelques spécimens, au mois
d'octobre, dans le comté de Leeds, Ontario. {Rév. C. J. Young).
M. Taverner dit que cette espèce est commune, à l'automne,
à Beaumaris. Le 15 août 1890 M.Kay en a vu quelques spécimens
à Port Sydney. Elle se voit régulièrement dans le Muskoka, et, au
mois d'octobre 1900 était commune au lac Sand. (/. H. Fleming).
On la remarque généralement en tout à fait grand nombre, à l'au-
tomne, le long des rives de la baie de Toronto; mais, au printemps,
elle traverse à une allure si rapide que souvent on ne l'observe pas. Les
spécimens que j'ai vus au printemps sont restés ici pendant la première
semaine de mai. (/. Hughes Samuel). Cette farlouse est un oiseau
migrateur de passage à Guelph, Ontario {A B Klugh) Elle était
assez commune entre le 24 et le 30 juillet 1901 sur les collines rocheuses
à Fort ChurchiU où on en a pris un couple. Le 29 août, pendant que
nous montions la rivière Ha} es inférieure, nous en avons remarqué
une grande volée (£. A Prehle)
Cette farlouse est un oiseau de passage le long du 49ième parallèle,
mais, pendant la deuxième saison, on l'a trouvée au mois d'août,
autour du lac de la montagne Chief, et, sans doute les spécimens que
l'on a remarqués à cet endroit sont éclos dans le voisinage immédiat
car à ce moment-là la grande partie de la migration n'était pas encore
arrivée (Cônes) Cette farlouse abonde, au printemps et à l'au-
tomne, comme oiseau migrateur dans le Manitoba (E. T Selon;
Atkinson) Elle se trouve commune, au printemps et à l'automne,
comme oiseau migrateur à Aweme, Manito'oa (Criddle). Au prin-
8l6 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
temps de 1827 on l'a observée par petites bandes en train de se nourrir
des larves de petits insectes sur les plaines de la Saskatchewan.
(Richardson). Elle se voit, mais en petit nombre, sur le Mac-
kenzie en allant au nord jusqu'à Fort Simpson. (Ross). J'ai
raison de croire que cette espèce est l'un des oiseaux qui se rendent à la
rivière Anderson pour couver, mais on n'y a pas trouvé de nids.
( Macfarlane) . On l'a observée pour la première fois le 24 juillet sur
la rive nord du grand lac des Esclaves, à environ la longitude ouest 1 10°,
où probablement elle nichait, et de là jusqu'au lac Clinton- Golden.
Au milieu de septembre elle est très abondante à Fort Reliance pendant
la migration. (E. T. Selon). Il y avait une petite volée continuelle
de ces oiseaux qui passait au-dessus de Medicine-Hat, Saskatchewan
entre le 16 avril et le 3 mai 1894, mais à partir de cette dernière date
on ne les a plus revus. Le 30 juillet 1895 on a trouvé cette espèce
en compagnie de ses jeunes, qui étaient plus qu'à moitié grandis, à
une altitude de 7,500 pieds dans la montagne Sheep, à une petite dis-
tance seulement de la montagne Chief, sur le 49ième parallèle. J'ai
remarqué une volée d'environ une vingtaine de farlouses d'Amérique
à Edmonton, Alberta, pour la première fois le 27 avril 1897. Elles y
étaient communes jusqu'au 10 mai lorsqu'elles en sont disparues. On
n'a observé qu'un spécimen de cette espèce, le 29 septembre 1898,
dans le passage Athabasca. Elle était commune, au mois de juillet,
au-dessus de la limite boisée dans les montagnes au sud de Calgary, et,
en août, dans le passage Crow's Nest. On la voit souvent, au prin-
temps, à Banfï, Montagnes Rocheuses, et, en août 1891, on l'avait
trouvée dans les montagnes autour du lac Devil. Elle était commune
à partir du 19 avril 1890, sur les plaines au bord de la rivière Columbia.
Plus tard la même année on l'a trouvée dans les montagnes près de la
source de la rivière Bow. Elle couve évidemment, dans toutes les
montagnes au-dessus de la limite boisée. Le 8 mai 1902 on a re-
marqué cette espèce par grandes bandes à Trail, près du 49ième pa-
rallèle, et, en avril 1903, par bandes à Penticton, Colombie-Britan-
nique. On l'a observée en train de couver à une altitude d'environ
5,000 pieds dans presque toutes les montagnes des chaînes du littoral
et Gold, Colombie, Britannique, près du 49ième parallèle, où il avait
de l'herbe. Elle abondait à l'automne de 1901 au bord du lac Sumas.
On l'avait remarquée sur l'île de Vancouver pour la première fois le
16 avril 1893; elle y était commune, au 24 du mois, dans les champs
labourés et le 7 mai, on en a remarqué le dernier spécimen partant
pour le nord. Au mois de septembre 1907 cette espèce était tout à
CATALOGUE DES OISEAUX DANADIEXS. 8I7
fait cammune au détroit Clayoquot, île de Vancouver. (Spread-
borough). Le 24 juin 1906 on a entendu ramager un spécimen unique
de cet oiseau dans la montagne Avalanche, à Glacier, Colombie-
Britannique. {W. E. Saiinders). Le 17 mai 1887 on a trouvé cette
espèce au sommet du mont Finlayson, près de Victoria, où, sans doute,
elle couve. (Macoun).
On l'a tuée à l'est de la chaîne côtière (Lord). On l'a trouvé,
par grandes bandes, dans les prés des régions de la côte, pendant la
migration de l'automne. (Streator). Elle abonde à l'est et à l'ouest
de la chaîne côtière; dans certaines années on la trouve pendant
tout l'hiver sur l'île de Vancouver. (Fannin). Elle est commune
comme oiseau migrateur dans la vallée du Fraser, à Chilliwack, et elle
couve au-dessus de la limite boisée dans la chaîne côtière.
(Brooks). Cette espèce se voit partout dans la Colombie-Britannique,
y couvant çà et là sur les plaines élevées et les «Mesàs» de l'intérieur
jusqu'à une altitude de 4,000 pieds. (Rhoads). Elle était très com-
mune, en septembre 1894, au lac Sumas, sur l'île Lulu et dans la prairie
Matasqui, Colombie-Britannique. {E. F. G. White). On a remarque
le 23 juin 1900, un oiseau, que l'on a cru appartenir à cette espèce
dans un champ recouvert de neige dans les montagnes sur l'île Moresby ,
l'une des îles du groupe Queen Charlotte, Coloinbie-Britannique. On
n'a \ai que relati^■ement peu de farlouses aux alentours du goulet Cook,
Alaska; on en a pris un spécimen, le 18 septembre, à Tyonek. {Os-
good). Cette espèce arrive, au commencement de mai, à Unalaska,
et, au 19 du mois, il y avait des oeufs dans les nids sur les pentes
des côtes. Elle semble couver tout le long du littoral de la partie
nord d'Alaska, ainsi que sur de nombreuses îles dans la mer Behring.
{Nelson). Elle se voit partout dans l'Alaska, y compris les îles Alé-
outiennes; on la trouve dans la plus grande abondance dans l'intérieur,
surtout à Fort Yukon. Elle se rend rarement à St-Michael, sauf à
l'automne. {Turner). On en a remarqué un couple, le 10 juin, à
marée basse sur un bas fond herbeux au-delà de la rivière Indian.
à Sitka, Alaska, et on en a pris la femelle qiii, d'après l'état de ses
ovaires, aurait pondu en moins d'une semaine. (Gn'nnell). On a vu
cette espèce, pendant l'automne, dans tous les endroits propices, sur la
péninsule Kenaï, Alaska, à partir de la limite boisée jusqu'à une altitude
de 4,000 pieds. Je ne l'ai pas observée pendant l'été, bien que je me
sois trouvé dans une localité favorable pour la voir. (Figgins).
Aux mois de mai et juin 1903 on a pris cette espèce aux baies Heren-
decn et Muller, Alaska. (Anderson).
8l8 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
Notes sur la reproduction. J'ai en ma possession des couvées
d'œufs recueillies, au mois de juin 1888, par M. F. F. Payne, au cap
Prince of Wales, sur le détroit d'Hudson, et d'autres recueillies, le 30
juin 1895, par M. Lambert Dicks au goulet Hamilton, Labrador, et
d'autres encore enlevées le 15 juin 1897, à Nashvak, Labrador.
Le 25 juin 1900 le révérend L O. Stringer a trouvé à la rivière Peel,
prés de l'embouchure du Mackenzie, un nid, contenant cinq
œufs, qui était fait, par terre, d'herbe sèche. {W. Raine).
Un mâle de cette espèce ,pris, le 3 juin, à Skagvvay, était probable-
ment un oiseau migrateur tardif. Le 5 juin M. Osgood en a vu plu-
sieurs spécimens sur les hauteurs au-dessus de Glacier, et nous en
avons trouvé de nombreux autres, entre le il et le 13 juin, à Sum-
mit; une femelle, prise à cette dernière date, pondait. J'ai trouvé,
encore le même jour, un nid, neuf mais vide, que j'ai cru appartenir
à cette espèce, car il n'y en avait pas un autre à proximité. Ce nid,
qui était peu compact, se composait d'herbe fine et sèche, et se
trouvait dans une cavité dans la mousse qui recouvrait le côté presque
perpendiculaire d'un gros caillou situé sur une colline bien au-dessus de
Summit. L'entrée du nid était par un petit trou creusé dans la mousse.
A Summit nous avons souvent remarqué que cette espèce chantait
pendant son vol. Le mâle se lançait tout d'a-bord, d'un des
gros cailloux de granité qui abondent à cet endroit, et il commençait
son ramage en émettant un «tschippe» perçant, puis ensuite il s'é-
levait rapidement jusqu'à une hauteur d'une centaine de pieds ou
plus, tout en ramageant d'un ton doux et clair. Après qu'il s'était
tenu à une grande élévation dans l'air, pendant plusieurs minutes, et
qu'il avait répété son ramage, il descendait doucement à terre, s'a-
battant à 100 verges d'où il s'était levé, et, un peu plus tard, il répétait
le même jeu. Nous avons trouvé un couple de cette espèce le 17
juin, sur les hauteurs au-dessus de Bennett, ainsi que quelques spéci-
mens appartenant probablement à ime seule famille, entre le 15 et le
20 août à Circle. (Bishop).
698. Pipit des prairies.
Anthus pratensis (Linn) Bechst. 1807.
Reçue venant du Groenland, par M. le docteur Paulsen à Copen-
hague en 1845. {Arct. Man).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 819
699. Pipit à êorge-rouge.
Anthus cerviniis (Pall) Keys & Blas. 1840.
On a obtenu dans le Groenland, en 1845, un spécimen de cette es-
pèce; c'est la deuxième mention de l'espèce dans ce territoire. {Tur-
ner). On dit que cet oiseau se trouvait en 1853, aux îles Aléoutiennes,
et M. Dali fait mention de la prise d'un spécimen à St-Michael pendant
que l'expédition télégraphique russe s'y trouvait. (Nelson).
700. Pipit de Sprague.
Anthus spragueii (Aud) Baird. 1864.
On a trouvé ce pipit en train de couver en grand nombre sur
la prairie près de la montagne Turtle, ainsi qu'à la rivière Souris.
(Coues). En 1882 il passait l'été sur le prairies élevées du sud et de
l'ouest du Manitoba. En 1892 je n'en ai ni vu, ni entendu, un seul
spécimen dans la région. Cette espèce semble être complètement
disparue: c'est, sans doute, à cause de l'exploitation de la prairie
vierge. (E. T. Selon). Ce pipit passe l'été en nombre à Aweme,
Manitoba, y arrivant vers le 23 avril et s'en allant vers la mi-sep-
tembre. (Criddle). J'en ai entendu chanter de nombreux spécimens
à l'extrémité est des collines Cypress, et pendant la dernière semaine
de juin 1894, j'en ai vu un autre. Cette espèce couvait, sans doute,
à ce m.oment. (Spreadhorough). Le pipit de se sprague trouve en nom-
bre dans toutes les régions arides et sans arbres depuis les côtes
Touchwood, Saskatchewan, en allant à l'ouest jusqu'au Ribstone
creek, Alberta. {Alkinson). En 1905 nous l'avons entièrement
perdu de vue dans le sud-ouest de la Saskatchewan probablement
parce que nous n'avons pas su où ni comment le chercher, ni compris
les obstacles qu'il fallait surmonter pour le voir ou l'entendre. En
1906 il était vraiment assez commun sur les prairies, on l'a entendu
souvent, mais on l'a vu moins fréquemment. {A. C. Benl). Cette
espèce était assez commune dans le nord de l' Alberta où j'ai écouté
avec beaucoup de plaisir son ramage, intéressant, mais assez mono-
tone, émis à une hauteur si élevée que j'ai à peine vu l'oiseau dans les
nuages {W. E. Saunders).
Notes sur la reproduction. — Je n'ai pas vu cette espèce dans
le voisinage immédiat de la rivière Rouge, et je pense que je l'aurais
remarquée s'il y en avait eu quelques spécimens en train de couver
820 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
près de Pembina où tous les jours, pendant un mois, j'ai collectionné
avec assiduité dans les champs. Cependant, en passant par la chaîne
peu élevée des montagnes Pembina, je me suis trouvé tout de suite
dans la région de la prairie où, en compagnie du bruant de Baird et
celui à col châtain, cette espèce couvait en grand nombre. Le premier
spécimen que j'ai tué, le 14 juillet, était un oiseau de l'année-même,
emplumé et au vol, et comme j'ai remarqué, un mois au moins plus
tard, des jeunes à peine emplumés, je crois que, d'après la manière
de Eremophila, cette espèce se reproduit deux fois par année.
En allant à l'ouest jusqu'au deuxième passage de la rivière Souris,
et au-delà de cet endroit, j'ai observé, tous les jours, de nombreux
spécimens de cette espèce. A quelques-uns de nos camps, surtout à
celui au premier passage de cette rivière, les oiseaux y étaient en tel
nombre que le ciel en été obscurci. Au camp, on a pris des jeunes
à la main, et j'aurais pu en avoir tué de nombreux autres sans sortir
de ma tente pendant qu'ils voltigeaint au-dessus dans l'air, les ailes
tremblantes, et émettant continuellement leur cri perçant et plaintif.
Cette espèce est restée en abondance pendant la plus grande partie de
septembre, le mois où le renouvellement du plumage est complété,
et il y en avait même des spécimens qui ne se sont pas levés de terre
jusqu'au mois d'octobre. Cependant, j'ignore également le moment
exact où elle émigré, sa destination, et aussi le moment de son retour.
L'une des choses les plus remarquables touchant cette espèce est le
succès avec lequel elle a évité l'observation pendant les mois d'hiver.
(Coues). Ce pipit couve partout dans le sud de la Saskatche-
wan mais il est plus rare dans le Manitoba. Pendant mes divers
voyages dans le nord-ouest du Canada j'ai trouvé plus d'une demi-
douzaine de nids appartenant à cette espèce. Le 15 juin 1902 j'ai
trouvé un nid contenant quatre œufs situé dans l'herbe sur la prairie,
au lac Crescent, Saskatchewan. Le 25 mai 1901, M. Hugh Richard-
son avait collectionné pour moi une couvée de cinq œufs dans la vallée
de la Qu'appelle, Saskatchewan, et, le 28 du mois, au même endroit,
il en a recueilli une autre de cinq. Dans ces deux cas les nids se
trouvaient par terre et étaient faits d'herbe sèche. J'ai dans ma pos-
session encore une autre couvée, celle-ci de quatre œufs, recueillie,
le 26 mai 1893, à Pasqua, dans le sud-ouest de la Saskatchewan
Les œufs de cette espèce sont très rares dans les collections Ils
ressemblent quelque peu à ceux de l'alouette des prairies, mais sont
plus petits. Quelques-uns ont un fond chamois pâle, et d'autres un
fond blanc-grisâtre tacheté minutieusement d'un jaune clair et de
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 821
gris purpurin. On peut facilement établir une distinction entre ces
œufs et les petits œufs de l'alouette des prairies à cause des lignes de
crin fines brun foncé, au gros bout des premier?. Je n'ai jamais
observé ces lignes sur les œufs de l'alouette des prairies, bien qu'on
les trouvent souvent sur ceux de la farlouse d'Amérique, et du pipit
ordinaire. Les colons appellent cette espèce l'alouette des champs du
Missouri, car, de même que l'alouette des champs de l'Europe, elle a
l'habitude de s'élever jusqu'à une telle hauteur qu'elle parait comme
un point dans le ciel, et elle ne cessé de ramager à partir du moment
où elle commence à s'élever jusqu'à celui où elle descend à terre. Elle
est plus petite que l'alouette des champs de l'Europe et, par conséquent,
son ramage n'est pas aussi puissant. J'ai souvent entendu ramager
ces deux espèces, et j'avoue que le ramage de l'alouette des champs
de l'Europe est beaucoup plus beau que celui du pipit de Sprague mal-
gré ce qu'en disent les ornithologues Américains. {W. Raine).
Famille LI. CINCLIDiî^. Cingles plongeurs.
CCLXIII. CINCLUS Borthansen. 1797.
701. Plongeur américain.
Cinclus mexicaniis unicolor (bonap) Ridgway. 1904.
Le 15 juillet 1897 on a remarqué un spécimen de cette espèce
à la rivière Elbow, au sud-ouest de Calgary, ainsi que de nombreux
autres, le 7 août de la même année, au creek Michell, à l'ouest
du col Crowsnest. {Spreadhorough.) J'ai observé le cincle plongeur
en grand nombre autour du lac Chief Mountain, mais il était
trop tard dans la saison pour recueillir ses œufs, car les jeunes étaient
déjà au vol. (Coues.) Cet oiseau se trouve très commun dans
tous les cours d'eau des montagnes depuis Banfï en passant à travers
les Montagnes Rocheuses jusqu'aux montagnes Selkirk et à la chaîne
Gold. Sa façon de rester à côté et en arrière des chûtes et des petites
cascades ajoute un grand intérêt à l'étude de ses habitudes. Un
nid, trouvé sur un rebord en arrière d'une petite cascade dans la
vallée Kicking Horse, contenait, le 13 août 1885, des oisillons. Ce
nid, à une distance, ressemblait à une grande masse de mousse
humide, mais après l'avoir examiné, on a trouvé qu'il était sous forme
de four. (Macoun.) Le cincle plongeur était très commun, pendant
l'été de 1902, dans les creeks rocheux à l'ouest de la rivière Columbia
78870—53
822 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
sur le 49ième parallèle. On l'avait pris, le 5 avril 1890, sur la rivière
Eagle dans la chaîne Gold, Colombie-Britannique. Il était commun
en mai 1904, sur la rivière Elk, dans la même province. Le 15 juillet
1905 on en a remarqué un spécimen sur le creek Whipsaw, ainsi
qu'un autre sur la rivière Skagit, Colombie-Britannique. Le 25
du même mois on en a vu encore un autre sur un petit cours d'eau
à une altitude de 5,000 pieds. En 1889, on avait déjà vu quelques
spécimens de cet oiseau, en avril, à la tête du bras nord du goulet
Burrard, Colombie-Britannnique, ainsi que quelques autres, en mai,
dans le petit cours d'eau en aval de Spence Bridge dans la même
province. Pendant l'été de 1901 le cincle plongeur était tout à
fait commun sur la rivière Chilliwack, ainsi que sur les cours d'eau
qui se jettent dans cette rivière. On en avait remarqué un spécimen,
le 2 juin 1893, près de Goldstream, île de Vancouver. J'en ai
remarqué un autre, le 5 septembre, sur la rivière Sooke où j'ai écouté
le ramage de cette espèce pour la première fois. J'ai entendu dire
que le cincle plongeur est un bon chanteur, et c'est bien vrai. Son
ramage ressemble beaucoup à celui de l'oiseau chat, tellement, en
effet, que si je n'avais pas vu l'oiseau accroupi sur une pierre, j'aurais
cru que le chantre appartenait à cette espèce-là. La période où le
cincle plongeur chante le plus est l'automne et l'hiver, (Spread-
boroîigh.) Le 16 juillet 1887, nous avons trouvé un nid de cette
espèce situé dans la poutrelle d'un pont qui traversait un cours
d'eau se jetant dans le lac Cameron à la base du mont Arrowsmith,
île de Vancouver. Ce nid était bien gros et construit de mousse;
le centre était très compact, et le tout couvert d'un dôme. Nous
n'avons vu, ni les oisillons, ni les œufs pendant que nous regardions
le nid à travers une fente, à cause du fait qu'il se trouvait dans
un torrent rapide. Comme nous étions campés au pont nous avons
pu observer l'oiseau pendant deux jours. (Macoun.)
M. Drummond a pris trois spécimens de cet oiseau près des sources
de la rivière Athabasca, sur le penchant est des Montagnes Rocheuses,
entre les latitudes 54° et 56°. (Richardson.) Le seul spécimen que
l'on ait remarqué a été tué à Ducks, Colombie-Britannique. {Streator.)
Le cincle plongeur se trouve dans presque tous les cours d'eau des
montagnes d'un bout à l'autre de la Colombie-Brtiannique. (Fantiin.)
Il est très commun le long de toutes les rivières de la Colombie-
Britannique. (Lord.) Il habite Chilliwack mais en petit nombre;
il est commun au lac Okanagan, Colombie-Britannique, où il chante
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 823
tout l'hiver, et dans le district de Cariboo dans cette pro\ance il
se trouve dans un voisinage d'eau vive tout l'hiver. (Brooks.) On
le voit dans tous les cours d'eau rapides de la Colombie-Britannique
depuis les- montagnes jusqu'à la mer. {Rlioads.) Il est commun
en montant le creek Seymour, Colombie-Britannique. {E. F. G.
White.) En 1899 on a remarqué et entendu un cincle plongeur à plu-
sieurs reprises le long d'un cours d'eau se jetant dans le bras ouest
du goulet Cumshewa, sur l'une des îles du groupe Queen Charlotte.
Plusieurs spécimens de cet oiseau ont été vus, la même année, dans
les montagnes près de Hope, goulet Cook, Alaska, où, le 3 septembre,
on en a pris un. iOsgood.) Le cincle plongeur se trouve dans l'Alaska
partout où les cours d'eau clairs et rapides lui présentent des lieux
propices. Il passe l'hiver dans le voisinage de St-Michael, et l'on
m'en a apporté des spécimens au cœur de l'hiver lorsque la tempéra-
ture était, au moins, à 40° au-dessous de zéro. Cet oiseau semble
être très peu influencé par le froid excessif de nos hivers. (Nelson.)
On a obtenu ce cingle plongeur à plusieurs endroits. Il habite
les creeko rocheux qui coulent des montagnes. Il ne se voit
pas en nombre ici, mais il y reste tout le temps et y couve. (Turner.)
Le 8 juin 1898 nous en avons collectionné une femelle ainsi qu'une
couvée de quatre œufs frais aux chutes à Glacier, en amont de
Skagway, Alaska. Le 10 du mois, on a remarqué, plus en aval
de cet endroit, un merle unique qui était probablement le compagnon
de la femelle qu'on avait prise. Le 5 octobre M. Osgood en a pris
un autre à Unalaska. (Bishop.)
Note sur la reproduction. — Cette espèce couve près de Banfif,
Montagnes Rocheuses. Elle construit son nid, soit dans la racine
d'un arbre, soit sur le rebord d'un rocher, et généralement près d'une
cascade. Ce nid est gros, avec une entrée sur le côté, et fait de
mousse qui reste toujours verte à cause de la poussière d'eau du
ruisseau de la montagne qui l'arrose. (W. Raine.)
Famille LU. TROGLODYTID^. Troglodytes, oiseaux-
moqueurs.
CCLXVI. MIMUS B01E. 1826.
703. La grive polygotte.
Mimus polyglottos polyglottos. (linn). Bonap. 1838.
Dans 'Birds of Ontario' de M. Mclhvraith, et à la page 388,
il y a un compte-rendu intéressant relativement à la couvaison
78870— 53I
824 CONMISSIOM GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de cette espèce, en 1883, à East Hamilton, Ontario. M. Eastwood
en a observé un mâle au commencement de la saison, mais la femelle
s'est tenue si constamment sur le nid qu'on ne l'a remarquée qu'une
seule fois. On avait espéré revoir, le printemps suivant, dans l'On-
tario, ce couple ou, au moins, quelques spécimens de la même famille,
mais s'ils y sont venus, on ne les a pas observés. Dans «Birds
of Western Ontario» on fait mention de la prise d'un spécimen
par M. Sandys, en 1860, à Chatham, Ontario, et c'est tout ce que nous
savons, jusqu'à présent, de l'oiseau moqueur.
M. le docteur Dv/ight, jeune, donne, dans VAuk, vol. XIII,
p. 344, les mentions suivantes de la présence de cette espèce dans
le Canada. Le 1er juillet 1880 on en a remarqué un spécimen
à Strathroy, Ontario, mais on ne l'a pas pris. Celle de sa prise
à Chatham, mentionnée ci-dessus par M. Mcllwraith. Celle prove-
nant d' Hamilton, et mentionnée ci -dessus par le même. Le ler
juillet 1889 on a blessé et attrapé un spécimen vivant, à Truro,
Nouvelle-Ecosse. Il n'a montré aucun signe d'avoir été un oiseau
de cage échappé. Celle d'un jeune oiseau, pris à l'automne de
1894, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse. Il doit y être arrivé à la
suite d'une grosse tempête.
Le 5 septembre 1902 on a pris, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, un
jeune mâle de cette espèce en plumage d'adolescence pendant qu'il sau-
tait çà et là au milieu d'une pile de bois. (/. Boutelier.) Par l'intermé-
diaire de Mme M. V. Lawrence l'on m'en a apporté un spécimen
ramassé sur la place Haymarket, St-John, Nouveau-Brunswick, par
un petit garçon de sept ans nommé Ronald Singer. {A. G. Leavitt.)
Le 20 mai 1906 j'ai pris un mâle de cette espèce à Point Pelée, comté
d'Essez, Ontario. Je l'ai trouvé près d'un vieux verger sur le côté
ouest, à environ cinq milles de l'extrémité de la pointe. Les deux
oiseaux avaient les organes sexuels bien développés. MM. B. H.
Swales et P. A. Taverner étaient avec moi au moment où j'ai tué
les deux spécimens. (/. H. Fleming.)
CCLXV. GALEOSCOPTES. Cabanis. 1850.
704. Grive de la Caroline.
Galeoscoptes carolinensis (LïN'î^)Cab 1850.
La grive de la Caroline passe l'été en assez grand nombre à Halifax,
Nouvelle- Ecosse. {Downs.) En été elle habite la Nouvelle-Ecosse,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 825
et s'y trouve communément. {H. F. Tufts.) Sur l'île Sable, Nouvelle-
Ecosse, on en a observ-é plusieurs spécimens le i6 mai 1906, ainsi
qu'un autre le 15 septembre 1907 (/. Boutelier.) Au mois de juillet
1888 on en a remarqué quelques spécimens au moulin Stewart, île
du Prince-Edouard bien que cette espèce se trouve apparemment
rare sur cette île. (Macoun.) Elle est rare et irrégulière pendant
l'été à St-John, Nouveau-Brunswick. (Chamberlain.) Elle passe
l'été et se trouve assez commune le long de la rivière St-John,
Nouveau-Brunswick. (W. H. Moore.)
La grive de la Caroline est nombreuse, pendant l'été, à Montréal.
Elle couve dans la ville ainsi que dans le parc Mont- Royal. On
y a trouvé des nids à partir du 29 mai jusqu'au 19 juillet. (Wintle.)
En été elle habite en nombre la partie est de la province de Québec; on
l'a prise à Ste-Foye. (Dionne.) Elle passe l'été, et se trouve commune,
aux alentours d'Ottawa. (Ottawa Naturalisa, vol. V.) On la voit
en grand nombre partout dans l'est d'Ontario où quelquefois elle
reste jusqu'à la fin septembre. {Rév. C. J. Young.) Cette espèce
habite régulièrement en été à Toronto, Ontario. Elle abonde,
pendant la même saison, dans les districts de Parry Sound et Muskoka,
y couvant généralement à la lisière de la forêt, ou dans les jardins
des colons. (/. H. Fleming.) En été elle se voit en grand nombre
à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 10 mai et s'en allant vers le
25 septembre. {A. B. Klngh.) Elle est très commune pendant
l'été à Penetanguishene, Ontario, y couvant très souvent dans les
rosiers sauvages des prairies. {A . F. Young.)
On a trouvé la grive de la Caroline l'un des oiseaux les plus communs
dans la région de la rivière Rouge où, au mois de juin, elle couvait
dans des lieux semblables à ceux qu'elle fréquente dans l'est. Je
l'ai suivie à l'ouest jusqu'à la montagne Turtle, sur le 49ème parallèle,
mais je ne l'ai pas trouvée dans les Montagnes Rocheuses. (Coues.)
Cette espèce abonde, pendant l'été, dans les petits bosquets du Mani-
toba, surtout au nord. {E. T. Selon.) Elle passe l'été en nombre
à Aweme, Manitoba, y arrivant vers le 17 mai, et s'en allant vers
le 18 septembre. (Criddle.) Elle couve depuis le Manitoba en allant
à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. (Atkinson.) Elle est* assez
commune dans les bois et les broussailles le long des creeks dans
le sud-ouest de la Saskatchewan. (A. C. Bent.) En été la grive
de la Caroline habite en grand nombre à Indian Head, Saskatchewan,
où, en 1892, on l'a remarquée pour la première fois le 2 juin. Quelques
826 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
jours plus tard elle y est devenue commune. Elle couve en grand
nombre. On l'a observée à Medicine Hat, dans la même province,
pour la première fois le 17 mai 1894; elle y était commune au 20
du mois. Au mois de juin 1894 elle abondait dans tous les bosquets
à Medicine Hat, au lac Crâne le long du Swift creek, Current,
et à l'extrémité est des collines Cypress. Cette espèce était commune
partout où il y avait des broussailles dans la montagne Wood. ainsi
que le long du Rocky creek jusqu'à la frontière. On a trouvé,
au bord de la rivière des Français, quatre nids dont deux étaient
dans des bosquets de saules, et les deux autres dans les saules de
loup (Wolf Willow, Elœagnus argentea). Cette grive était commune
dans tous les ravins dans les côtes Cypress, et dans la vallée de la
rivière Milk, ainsi que partout où il y avait des broussailles dans le
sud de l'Alberta. Je l'ai remarquée à Edmonton, Alberta, pour
la première fois le 25 mai 1897, et, le lendemain, j'en ai entendu ra-
mager de nombreux spécimens. Elle y est bientôt devenue commune,
et a commencé à couver. Au mois de juin 1898 cette espèce était
commune depuis Edmonton en allant au nord jusqu'à la rivière
McLeod. On l'avait entendue, le 6 juin 1890, dans les buissons à
Deer Park, sur la rivière Columbia, Colombie- Britannique; plus tard
le même mois on l'a trouvée couvant dans la vallée du Pass creek
près de Robson. Pendant l'été de 1902 elle était tout à fait commune
à Trail et à Cascade, ainsi que dans des buissons bas le long des petits
cours d'eau près du 49ème parallèle. En juin 1889 cette grive
se trouvait en nombre à Kamloops et à Spence Bridge, Colombie-
Britannique, y faisant son nid dans les bosquets le long de la rivière
Thompson. Au mois de juin 1901 on n'en a observé qu'un spéci-
men à Chilliwack, Colombie-Britannique; en 1906 on en a remarqué
un autre dans la vallée de Chilliwack. {Spreadhorough.) La grive
de la Caroline ne se voit qu'en petit nombre à Prince- Albert, Saskat-
chewan; on l'a entendue là, à plusieurs reprises dans les bosquets,
mais on ne l'a vue qu'une seule fois. {Couheaiix.) Cette espèce
n'a pas été observée plus au nord que la latitude 54°. Elle abondait
aux alentours de Carlton, sur le Saskatchewan, y couvant dans les
bosquets de sau'es. {Richards on.) Elle passe l'été en grand nombre
dans l'intérieur de la Colombie-Britannique, mais elle arrive à la
côte en nombres réduits. (Streator.) Pendant l'été elle est commune
à l'est et à l'ouest de la chaîne côtière, mais en petit nombre sur
l'île de Vancouver. (Fannin.) Elle n'abonde nulle part et elle est
très locale quant à sa distribution dans la Colombie-Britannique.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIEBS. 827
(Rhoads.) En été elle habite Chilliwack, Colombie- Britannique en
assez grand nombre, et elle couve aussi loin au nord en montant la
rivière Fraser, que le Soda creek dans la même province. (Brooks.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce niche dans les buis-
sons, les vignes, et les arbres, de toute sorte, mais jamais à une
grande élévation. Le nid est fait de branches, de feuilles sèches,
de morceaux de papier, d'écorce, et d'herbes, et se trouve toujours
garni de radicules noires. A Ottawa, la grive de la Caroline commence
à pondre pendant la dernière partie du mois de mai. {Garneau.)
Le nid de cet oiseau est situé, à Ottawa, depuis cinq jusqu'à vingt
pieds de terre dans un arbre. Il se compose de brindilles, de feuilles,
d'écorce, de radicules, et de morceaux de ficelle, le tout garni de
radicules noires. Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont
d'un vert bleuâtre foncé. {G. R. WJiite.) Cette espèce couve, en
juin, à Scotch Lake, Nouveau-Brunswick. Son nid est grossièrement
construit de tiges de diverses plantes, d'herbes,- et d'autres maté-
riaux, le tout garni de radicules. Il a l'air d'une touffe de matière
flottante accrochée à un buisson. L'oiseau femelle surveille bien
le nid pendant que le mâle ramage à une petite distance dans le
but d'attirer vers lui l'attention des intrus. {W. H. Moore.) Cette
espèce construit son nid dans les bosquets les plus épais des prairies,
et il est difficile de le trouver. Elle niche dans les saules ainsi que
dans Elœagnus argentea. La base de son nid consiste en feuilles de
chardons et à' Artemisia, ensuite il y a de l'écorce de saule mort, et
la garniture de l'intérieur se compose de petites fibres de racines
noires. Le 22 juin 1895 on a recueilli trois nids de ce genre à la
rivière des Français, Saskatchewan. (Macoun.)
CCLXVI. TOXOSTOMA. Wagler. 1831.
705. Grive rousse.
Toxostoma rufum. (linn) Cab, 1847.
La grive rousse passe l'été aux alentours de Montréal. En 1890
on l'a remarquée le 30 avril, et, le 24 mai, on a trouvé un nid, con-
tenant trois œufs, sur l'éperon du Mont-Royal. On n'a pas observé
cette espèce à l'automne, et je pense qu'elle émigré de bonne heure
à cette saison. (Wintle.) Elle passe l'été en assez grand nombre
aux alentours d'Ottawa. (Ottawa Naturalist, vol. V.) Elle se trouve
commune dans les endroits propices dans l'est d'Ontario. On la voit
828 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nombreuse comme oiseau reproducteur sur l'île Wolfe, près de Kings-
ton, Ontario. {Rév. C. J. Young.) En été elle habite régulièrement
à Toronto, Ontario. M. Kay mentionne que l'on en a pris un spé-
cimen à Port Sydney, Muskoka, le 7 mai 1890. Je suis certain que
cette espèce se voit à Emsdale, détroit de Parry, mais, jusqu'à
présent, je n'en ai pas pris un seul spécimen. La grive rousse ne se
trouve qu'en petit nombre, pendant l'été à Guelph, Ontario. {A. B.
Klugh.) Elle passe l'été dans le sud-ouest d'Ontario, mais on ne l'a
pas vue souvent dans le nord de cette province. Elle fait son nid
généralement à terre, souvent dans un tas de broussailles, et quel-
quefois dans les arbustes. La ponte consiste de trois ou quatre œufs;
il y en a rarement cinq. Deux couvées sont souvent élevées dans une
saison près de London, Ontario. {W. E. Saunders.) Cette espèce se
trouve nombreuse pendant l'été à Penetanguishene, Ontario. J'ai
remarqué son nid très près de terre dans des rosiers. {A. F. Young.)
On l'observe à Pembina qui parait être près de la limite la plus
au nord de ses migrations; on y a trouvé, à la fin juin, un nid con-
tenant quatre œufs. {Coues.) La grive rousse se voit pendantl 'été
dans les régions en partie défrichées surtout dans le sud du Manitoba.
{E. T. Selon.) En été elle est nombreuse à Aweme, Manitoba, y
arrivant vers le 10 mai, et s'en allant vers la mi-septembre. (Criddle.)
C'est un oiseau reproducteur régulier dans le Manitoba ainsi que
dans l'ouest, mais elle n'y est pas commune. On la voit en plus
grand nombre qu'ailleurs le long des bords des rivières les plus boisés.
En 1906, on l'a notée en allant à l'ouest jusqu'aux collines Touchwood,
Saskatchewan. (Atkinson.) Cette espèce était peu commune, en
1906, dans les rangées circulaires d'arbres (timber belt) du sud-ouest
de la Saskatchewan. {A. C. Bent.) On l'a remarquée à Medicine
Hat, Saskatchewan, pour la première fois, le 12 mai 1894. Plus tard
elle y est arrivée en grand nombre, le 22 du mois elle était très com-
mune, et huit jours plus tard, le 30, elle fréqentait les buissons dans
les vallées des creeks et des rivières. J'ai trouvé un nid, contenant
quatre œufs frais, dans un tas de broussailles sèches situées au-dessous
d'une bille. Il se composait de tiges, et était garni d'herbe sèche.
On a recueilli d'autres nids qui étaient dans les broussailles basses
situées dans les bosquets épais. A la fin juin on a vu un couple de
cette espèce dans les broussailles le long du creek Swift Current, à
l'extrémité est des collines Cypress. Cette grive a été observée, en
1895, dans les bosquets au Old Wives creek, à la montagne Wood,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 829
et dans la vallée ainsi que sur les hautes rives de la rivière Mille dans
le sud de l'Alberta. Le ler juillet 1897, j'en ai remarqué un spécimen
à la montagne Moose, presque jusqu'à la limite boisée, à environ
quarante milles au sud-ouest de Calgary, et on en a \'u d'autres, le
15 du mois, plus au sud, et près de la source de la rivière Elbow.
{Spreadborough.) On n'a observé cette espèce qu'à Carlton House, au
bord de la Saskatchewan où elle couve. {Richardson.)
Notes sur la reproduction. — Le 7 juin 1903 on a découvert,
près d'Ottawa, un nid situé à six pieds de terre dans un petit sapin.
Il avait dix pouces de diamètre, était fait de branches garnies d'écorce,
d'herbe, et de feuilles, et contenait deux oisillons, ainsi que trois
œufs couvés. (Garneau.) Un nid, trouvé près du cimetière de
Beechwood, était situé dans une pièce recouverte de rosiers sauvages.
Il était gros et se composait de brindilles, de tiges végétales, de feuilles
desséchées, de bandes d'écorce et de racines fibreuses, le tout garni
d'herbe fine. Il contenait quatre oeufs d'un blanc verdâtre pointillé
de brun rougeâtre. (G. R. White.)
CCLXVII. S ALPINCTES— Cabanis. 1847.
706. Roitelet des rochers.
Salpinctes obsoletiis ohsoletus (Say.) Cab. 1847.
Le 26 juin 1894 on a remarqué un mâle de cette espèce à l'extré-
mité est des collines Cypress, Saskatchewan. On avait pris cette es-
pèce au mois d'août 1885 à Calgary, Alberta. Le 14 juin 1895 un
couple de ces oiseaux ont été observés dans les "bad lands" au bord du
Rocky creek, au sud de la montagne Wood. Cette espèce était com-
mune le long de la rivière M ilk, et couvait en grand nombre à Castell-
ated Rocks, Alberta, au mois de juillet 1895. J'en ai vu un spécimen,
le 29 juin 1898, au Prairie creek, au nord-ouest d'Edmonton,
Alberta. Cette espèce était assez commune, en mai 1889, le long de
la voie du chemin de fer à Spence Bridge, Colombie-Britannique, où
évidemment elle couvait. On l'a remarquée en nombre, et en train
de couver, sur les pentes des côtes rocheuses au lac Osoyoos, dans la
même province, au mois de juin 1905. {Spreadborough.) Cette espèce
se voit comme oiseau migrateur sur l'île de Vancouver, ainsi qu'à
Sumas. (Lord.) Elle est assez commune aux alentours d'Ashcroft,
et y couve. (Streator.) Elle est commune à l'est de la chaîne cô-
tière; en 1884 j'en ai pris un spécimen au goulet Burrard. (Fannin.)
830 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
On ne l'a observée qu'une fois, en novembre 1889, à Chilliwack, Co-
lombie-Britannique, où on l'a tuée. (Brooks.) Elle a été remarquée
aux alentours d'Ashcroft, ainsi qu'en allant au nord jusqu'au Cache
creek, Colombie-Britannique. On l'a vue aussi à Kamloops où il y
en avait un spécimen nichant dans une remise de division (Section
House) à dix pieds de la voie du chemin de fer. (Brooks.)
CCLXVIII. THRYOTHORUS Vieillot. 1816.
718. Roitelet de la Caroline.
Thryothorus ludovicianus ludovicianus (Lath.) Bonap. 1838.
Dans le cours de l'hiver de 1890—91 un spécimen de cette espèce est
resté pendant un mois ou deux dans la ville de For est, Ontario. Il
a été tué éventuellement, au mois de février 1891, par M. Montagne
Smith, de cette ville, et se trouve actuellement dans la possession de
M. S. H. Smith, de Strathroy, Ontario. M. O. J. Stevenson en a pris
un autre, en septembre 1905, dans un ravin près de St-Thomas, dans
la même province, où l'oiseau était resté, au moins pendant quelque
temps, l'hiver précédent. Le 25 avril de la même année (1905)
j'ai été voir cet oiseau. (W. E. Saunders.) On a pris quatre spéci-
mens de cette espèce, le 5 et le 6 septembre, dans un bosquet sur la
rive est de la pointe Pelée, comté d'Essex, Ontario; c'étaient tous de
jeunes oiseaux, et, d'après les mentions, les premiers à éclore dans
le Canada. N. B. Klugli, dans VAuk, vol. XXIII, p. 105.)
CCLXIX. THRYOMANES— ScLATER. 1862.
719. Roitelet de Bewick.
Thryomanes bewickii bewickii (Aud.) Ober. 1898.
Il n'y a qu'une mention relativement à cette espèce, celle d'un spé-
cimen pris par moi-même, le 13 décembre 1898, dans une région maré-
cageuse recouverte de broussailles et d'arbres renversés, avec quelques
arbustes çà et là, près d'Appin, Ontario. Il y avait à peine un pied
de neige par terre, et il faisait une journée claire mais pas très froide.
L'oiseau était en train de se nourrir et farfouillait dans les racines
renversées et les tas de broussailles. (W. E. Saunders.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS, 83 1
719e. Roitelet de Seattle.
Thryomanes bewickii calophonus. — Oberholser 1898.
Cette espèce était assez rare, en mai 1889, à Agassiz, Colombie-
Britannique. On l'a remarquée pendant l'été de 1901 à Chilliwack
et à Huntingdon, même province. Elle passe l'été sur l'île de
Vancouver; on l'a obser^^ée en train de couver là, le 22 avril 1893.
Je crois que quelques spécimens y restent tout l'hiver car je les ai
remarqués au milieu de l'hiver près de Victoria. {Spreadhorough.)
Cette espèce se voit comme oiseau migrateur sur l'île de Vancouver,
ainsi qu'à Sumas. {Lord.) Elle est plus commune sur la côte que
dans l'intérieur. {Streator.) Elle passe l'été principalement à l'ouest
de la chaîne côtière, et couve dans le parc Beacon Hill, Victoria,
île de Vancouver. {Fannin.) Elle abonde et habite à Chilliwack.
(Brooks.) On la voit en grand nombre dans cette partie du sud
de la Colombie-Btitannique qui se trouve à l'ouest de la chaîne
côtière. (Rhoads.) Elle fréquente la pente des montagnes du Paci-
fique depuis l'état d'Orégon en allant au nord jusqu'au sud de l'île
de Vancouver, ainsi que la vallée du Fraser, et continue encore
un petit peu plus le long de la côte continentale. (Oberholser.)
CCLXX. TROGLODYTES— Vieillot 1807.
721. Troglodyte aëdon.
Troglodytes aëdon aëdon Ober. 1904.
Le 4 mai 1902, on a pris un spécimen de cette espèce sur l'île Sable,
Nouvelle- Ecosse. En 1906 on en a vu deux autres, l'un le 24 mai, et
l'autre le 29 septembre, et, le 15 octobre 1907, on en a vu encore un
autre. (/. BouteUer.) Le troglodyte aëdon passe l'été, mais en petit
nombre, aux alentours de Montréal. On l'a remarqué, en 1890 et
en 1891, nourrissant ses jeunes en dedans des limites de la ville.
(Wintle.) Il est rare dans l'est de la province de Québec; au printemps
de 1880 j'ai pris une femelle de cette espèce dans la ville de Québec.
(Dionne.) Ce troglodyte abonde pendant l'été aux alentours d'Ot-
tawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Il est commun dans l'est d'On-
tario. Je l'ai vu très souvent dans le comté de Leeds, mais dans
aucune partie l'ai-je noté en aussi grand nombre que dans le centre et
le nord du comté de Frontenac; là, il se trouve en grand nombre et,
quelquefois, il fait son nid dans le trou d'une barre de clôture à claire
832 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
voie. {Rév. C. J. Young.) C'est un oiseau migrateur commun
Toronto, y habitant, pendant l'été, en assez grand nombre. Il
passe cette saison, et se trouve commun, dans les districts de Parry
Sound et Muskoka, y couvant dans les poteaux de clôture creux, les
souches, et au-dessous des toits de maisons. (/. H. Fleming.) Le
troglodyte aëdon se voit en nombre le long du chemin de fer Parry
Sound dans le parc Algonquin, Ontario, y nichant dans les souches
creuses. {Spreadborough.) Il est commun dans la ville et dans la
campagne aux alentours de London, Ontario, et y arrive, en prenant
une moyenne de vingt deux années successives, le ler mai. La date
moyenne de son départ, en neuf ans consécutifs, est le 8 octobre.
Les nids trouvés dans la campagne ont généralement une garniture
de peaux de couleuvres. {W. E. Saunders.) Cet oiseau passe l'été
en nombre à Guelph, Ontario. (A. B. Klugh.) Il abonde, pendant
l'été, à Penetanguishene, Ontario {A. F. Young.)
Notes sur la reproduction.— Cette espèce niche partout où
il y a des trous. On a trouvé ses nids dans des poteaux de clôture,
des arbres, des souches, et des bâtiments. L'entrée du nid est remplie
de brindilles, et le nid lui-même est fait d'écorce, de radicules, et d'her-
be, et garni de plumes et de crins. A Ottawa ainsi qu'au lac Nominin-
gue, à 100 milles au nord de cette ville, la couvée se compose de quatre
à sept œufs qui sont pondus en mai, juin ou juillet. Ce troglodyte
couve en nombre dans le voisinage de Toronto. Un couple de cette
espèce a construit son nid, à plusieurs reprises, dans un pot à peinture
suspendu d'un clou dans un hangar à Kew Beach, Toronto. {W. Raine.)
A Ottawa cet oiseau construit son nid dans les arbres, les boîtes, ou
les vieux chapeaux suspendus d'un clou sur le mur d'un hangar ou d'une
grange. Le nid est fait de brindilles, de feuilles et de crins, et garni
de plumes. Les œufs, au nombre de sept ou huit, sont blancs et
tachetés profusément de brun rougeâtre. {G. R. White.) En 1909
un troglodyte aëdon' a pris possession du vieux nid d'un rouge-gorge à
Kingsmere, province de Québec. (/. M. Macoun.)
721a. Troglodyte aëdon de l'ouest.
Troglodytes aëdon Parkmanii (Aud.) A. O. U. List 1886.
On a observé ce troglodyte aussi loin à l'ouest, sur le 49ème parallè-
le, que les confins des coteaux du Missouri. Les spécimens que l'on
voit le plus à l'ouest, de même que ceux dans la vallée voisine de la
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 833
rivière Rouge semblent appartenir à l'aedon typique. Le troglodyte ac-
tuel couvait en grande abondance, au mois de juin, dans le voisinage
du fort et de la ville de Pembina, sur cette rivière-là. (Coues.) Il
abonde pendant l'été dans les lieux en partie boisés. Bien que cet
oiseau couve généralement dans une souche creuse, il n'a pas d'aver-
sion pour un emplacement différent pourvu que ce soit un trou quel-
conque, assez profond, et assez étroit pour exclure tout autre sauf
l'occupant. Si, par hasard, le trou est un petit peu trop large, la pre-
mière chose qu'il fait c'est de boucher l'entrée avec les brindilles les
plus grosses qu'il puisse porter dans son bec jusqu'à ce qu'elle soit
réduite à une largeur conforme à ses idées de bien-être. J'ai appris à
accepter comme marque infaillible de l'entrée du nid d'un troglodyte,
un tas de brindilles qui projetaient d'une fente dans une vieille
souche, de la barre creuse d'une clôture à claire voie, ou d'un trou de
nœud dans le bois de charpente d'un hangar. (E. T. Selon.) Cet
oiseau passe l'été en nombre à Aweme, Manitoba, y arrivant vers le
20 septembre. (Criddle.) Il abonde partout dans le Manitoba, et
couve dans l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta. (Aikinson.) On le
voit en très grand nombre le long des creeks dans le sud-ouest de
la Saskatchewan. Il niche dans presque toutes les cavités disponibles
dans les sureaux. (A. C. Bent) IVI. Drummond a procuré un
spécimen de ce troglodyte au pied des Montagnes Rocheuses, mais
personne d'entre nous n'en a vu d'autres à l'est de cet endroit.
{Richardson.) On voit cet oiseau très souvent, pendant l'été, à Prince
Albert, Saskatchewan. (Coubeanx.) On l'a remarqué à Medicine-
Hat, Saskatchewan, pour la première fois le 15 mai 1894; il y était
en nombre au 20 du mois. Au mois de juin il abondait au lac
Crâne, au SkuU creek, et à l'extrémité est des collines Cypress, couvant
au lac Crâne dans les trous dans les peupliers et, de temps en temps,
dans un poteau télégraphique. Au mois de juin 1895 on a trouvé ce
troglodyte couvant dans des trous dans les arbres aux lacs Old Wives,
Saskatchewan, ainsi que dans la montagne Wood. Plus tard on a
enlevé un autre nid d'un trou dans un banc d'argile au bord de la
rivière Frenchman dans la même province. Cet oiseau n'est pas rare
dans les ravins boisés du côté sud des collines Cypress. On a
recueilli un nid situé dans le nid d'une hirondelle des granges au
creek Sucker qui est la source de la rivière Frenchman. Ce tro-
glodyte était commun au creek Spur, à !a rivière Milk, dans la
rangée de collines bordant cette rivière, à la rivière St. Mary, et au
creek Lee, dans le sud de l'Alberta. Il était commun aussi depuis
834 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
l'embouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River
Landing, Au mois de juin 1903 il couvait dans des trous d'arbres,
ainsi que dans les falaises de grès, et les berges escarpées, de la rivière
de la Paix, latitude 56° 15'. On l'avait observé, en juin 1898, depuis
Edmonton jusqu'au passage Athabasca. Il avait été remarqué à
Edmonton, Alberta, pour la première fois le 6 mai 1897. Le 8 juin
j'ai trouvé un nid, contenant sept œufs, à environ six pieds de terre
dans un trou situé dans la souche d'un bouleau. Ce nid était fait
de brindilles et garni de plumes. Les œufs étaient tout à fait frais.
Le II du même mois j'ai recueilli un autre nid, semblable au
premier, à environ quatre pieds de terre dans la souche d'un peu-
plier. Aux mois de juin et juillet cet oiseau était commun dans
les contreforts au sud de Calgary. En juin 1891 il se trouvait en
très petit nombre à Banff, Montagnes Rocheuses, y couvant dans
les trous situés dans les arbres. Le 3 mai 1890 on l'avait tué à
Revelstoke, Colombie- Britannique. Quelques couples couvaient à
Robson, dans la même province. Le 20 juin de cet année-là on a
enlevé un nid d'un arbre creux au bord du Pass creek, à une élévation
de 700 pieds au-dessus de la rivière Columbia. J'ai observé quelques
spécimens de cet oiseau à Trail, sur cette dernière rivière, près du
49ème parallèle. Pendant l'été de 1892 il couvait dans les trous
situés dans les maisons et les arbres. On l'avait remarqué de temps
en temps à Kamloops, Colombie-Britannique, en juin 1889, et, en
mai de la même année il était assez commun à Heney, à Ham^mond,
et à Agassiz, le long de la rivière Fraser, dans cette dernière province.
De même que le troglodyte aëdon, il se trouvait autour des granges
et des maisons. Au printemps de 1901 on l'a noté en nombre à
Chilliwack, Colombie-Britannique, ainsi qu'à Douglas, dans la même
province, le 2 mai 1906. On l'a remarqué sur l'île de Vancouver
pour la première fois, le 27 avril 1893. Cet oiseau passe l'été en
assez grand nombre d'un bout à l'autre de l'île, et, au mois de mai,
les bois retentissent partout de son ramage. (Spreadborough.)
Il se trouve assez commun dans la Colombie- Britannique. (Lord.)
En été il habite et couve partout. {Streaior.) On le voit pendant tout
l'été, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne côtière. (Fannin.) Ili
passe l'été en nombre à Chilliwack. (Brooks.) Je n'ai jamais trouvé
ce troglodyte à une hauteur de plus de 2,000 pieds. Il n'est, ni auss
abondant, ni aussi généralement répandu dans l'intérieur qu'il ne
l'est le long de la côte. (Rhoads.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 835
Notes sur la reproduction. — Cet oiseau est tout à fait commun
par toute la région de la prairie, y couvant dans les trous situés dans
les arbres ou les bancs d'argile bordant les rivières. Au «ranch »
Walsh, sur le creek Old Wives, Saskatchewan, il nichait dans les
trous dans l'érable à feuilles cendrées. Au poste Wood Mountain,
dans la même province, on a recueilli des nids dans les bancs d'argile,
ainsi qu'un autre, le 21 juin 1895, situé dans un banc semblable au
bord de la rivière des Français. Celui-ci était fait, à l'extérieur, de
brindilles de saule et de racines, et garni, à l'intérieur de grandes
plumes et de crin {Macoun.)
CCLXXI. OLBIORCHILUS— Oberholser. 1902.
722. Ttrogîodyte d'hiver.
Olbiorchilus hiemalis hiemalis (Vieill.) Oberh. 1902.
M. Audubon vol. II, p. 129, a trouvé cette espèce, le 20 juillet
1833, dans le sud du Labrador. (Packard.) Le troglodyte d'hiver
habite régulièrement en abondance, pendant toute l'année, dans
Terreneuve. (Reeks.) Il n'est pas très commun à Halifax; quel-
ques spécimens couvent dans la Nouvelle-Ecosse. (Downs.) Il
ne se voit pas en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.)
Le 2 juillet 1888 on l'a vu à la rivière Hunter, île du Prince- Edouard.
{Macoun.) Cet oiseau se trouve assez commun dans les bois humides,
le 'ong des petits cours d'eau ou quelquefois dans les endroits plus
ouverts sur l'île du Prince-Edouard. {Dtmghi.) Il passe l'été en
grand nombre à St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain.) En été
il habite et se trouve commun à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore.) On le voit, localement, en abondance
dans la vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. {Brittain
et Cox.) Il est assez commun sur les îles de la Madeleine. {Bishop )
On le trouve en assez grand nombre au lac Mistassini dans le nord de
la province de Québec. (/. M. Macoun.) Il est commun et de pas-
sage aux alentours de Montréal; on l'observe, et au printemps, et à
l'automne {Wintle.) On le voit en maintes parties de l'est de la
province de Québec, et on l'a pris à Charlesbourg. (Dionne.)
Le troglodyte d'hiver passe l'été aux alentours d'Ottawa. (Ottawa
Naturalist, vol. V.) Il se trouve assez commun dans le comté
de Leeds, Ontario. Il y a, à une petite distance seulement du
Saint-Laurent, une grande étendue boisée au sud de Lansdowne,
836 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Ontario, où cet oiseau se voit en tout à fait grand nombre, et où
il couve. Au début du mois de mai 1883, j'ai trouvé là un nid,
qui lui appartenait, et, au mois d'avril, j'ai déjà entendu chanter
ensemble plusieurs spécimens de cette espèce. J'en ai remarqué
un autre spécimen sur l'une des îles de la Madeleine. {Rév. C. J.
Young.) Ce troglodyte est un oiseau migrateur commun à Toronto,
Ontario. Il y passe l'hiver en petit nombre, et l'été en plus petit
nombre exicore, et y couve. Il est commun et couve dans les districts de
Parry Sound et Muskoka, dans la même province. (/. H. Fleming.)
Il se voit en nombre depuis Missinabi, Ontario, jusqu'à Moose
Factory, mais on ne l'a pas remarqué plus au nord. Dans la même
province il se trouve commun partout dans les bois épais et sombres
du parc Algonquin. (Spreadborough.) Le 17 mars 1894 on en a
pris un mâle à Toronto, et j'ai raison de croire que celui-ci avait
passé l'hiver dans cette ville. (/. Hughes- Samuel.) Pendant l'été
cet oiseau ne fréquente qu'en petit nombre les marécages de cèdres
profonds aux alentours de London, Ontario; il s'y rend en nombres
beaucoup moins grands qu'autrefois. {W. E. Saunders.) En été
il habite et se trouve commun à Guelph, Ontario, y arrivant vers le
4 avril, et s'en allant vers le 6 octobre. {A. B. Kliigh.) Il passe
l'été dans les bois recouverts d'arbres dans l'est du Manitoba, et
on l'a remarqué aussi loin à l'ouest que Portage la Prairie. {E. T.
Selon.) Pendant l'été il ne visite Aweme, Manitoba, qu'en très
petit nombre. (Criddle.) C'est un oiseau migrateur régulier mais
pas commun aux alentours de Portage la Prairie, Manitoba, mais
on ne l'a pas observé ailleurs. (Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — Le troglodyte d'hiver couve, au
mois de juin, à Scotch Lake, Nouveau-Brunswick. Son nid est
bien caché dans les racines relevées des arbres renversés. La ponte
se compose généralement de huit œufs. {W. H. Moore.) Dans les
bois près du lac Nominingue, à environ 100 milles au nord d'Ottawa,
on a trouvé, par terre, et enfoncés dans la mousse verte, deux nids,
ainsi qu'un autre à côté d'un arbre renversé Dans chaque cas
l'entrée avait un diamètre d'environ un pouce, et l'intérieur, sous
forme de sphère, était vide et garni de quleques herbes. (Garneau.)
J'ai trouvé ce troglodyte en train de couver à Long Branch, à l'ouest
de Toronto, et au lac Rice, ainsi que près de Port Hope, et à
Waterloo, Ontario. Il aime beaucoup à se nicher dans la racine
d'un arbre renversé quelconque, et il pond six ou sept œufs finement
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 837
tachetés au gros bout de brun foncé. (IF. Raine.) Il y avait, il
y a plusieurs années, quelques grands bois sur le devant du canton
de Lansdowne, Ontario, dans lesquels coulait un creek, et là,
le troglodyte d'hiver était commun et couvait. Une fois, au
commencement de mai, et avant que la ponte eût lieu, j'ai trouvé
son nid. Il était à environ un pied de terre dans la cavité d'une
souche, et se trouvait réellement achevé, étant construit de mousse
en forme d'une grosse sphère, et ayant un petit trou près du dessus.
{Rév. C. J. Young.)
Cette saison (1894) j'ai vu un de ces troglodytes, le 23 janvier,
dans un vallon boisé fréquenté, pendant l'été, par ces oiseaux, et
où j'avais déjà trouvé deux nids. Le 30 mars j'ai encore entendu
le chant d'un de ces oiseaux au même endroit, et, à partir de cette
date, ils sont devenus communs. Vers le centre de notre sucrerie
et à une petite distance seulement de l'endroit où on fait le feu de
camp, le terrain est assez bas, et ici, pendant l'ouragan terrible
du 20 avril 1893, la plupart des plus grands arbres ont été déracinés.
Ayant très souvent remarqué les troglodytes d'hiver dans ce bois
pendant le mois d'avril, je m'attendais à les voir nichant encore là,
et le 2 mai, après quelque recherche, j'ai été récompensé en décou-
vrant un nid presqu 'achevé dans l'une des racines les plus élevées. Je
pense que quatre jours se sont écoulés avant que je l'aie encore
visité, et cette fois, il contenait quatre œufs. Le 9 du mois j'ai
fait lever l'oiseau du nid que j'ai soigneusement enlevé de sa place
dans le sol et les racines fines, et j'ai trouvé qu'il contenait six œufs
qui étaient apparemment d'un blanc pur, mais lorsque après les avoir
soufflés, je les ai exposés à une forte lumière, j'ai vu les petits points
qui recouvrent la plus grande partie de la coquille. L'empla-
cement du nid était à environ six pieds de terre, ou plutôt de l'eau,
car cette dernière remplissait l'espace laissé vide par le déracinement
de l'arbre. Le nid lui-même ressemblait à une boule de mousse
avec une entrée sur le côté exposé. Il mesurait plus de douze pouces
en circonférence. L'extérieur était presque complètement composé
d'une espèce de mousse que l'on remarque souvent sur la partie
inférieure d'un arbre ou d'une bille dans les terrains bas. Autour
de l'entrée il y a toujours de nombreuses tiges de feuilles de pruche,
tandis que l'intérieur est presque garni de matière végétale fine,
de crins et de plumes. La couvée était terminée le 8 mai, et je n'ai
jamais recueilli les œufs de ce troglodyte à une date aussi précoce.
78870—54
838 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Sur les sept nids, collectionnés dans ce voisinage, il y en avait
quatre qui contenaient six œufs chacun, les trois autres n'en conte-
nant chacun que cinq. Les nids étaient tous situés dans les racines
relevées des arbres abattus, évidemment l'emplacement préféré des
oiseaux pour se nicher, bien qu'assurément ils les construisent
aussi en d'autres lieux. {Wm L. Kells.)
722a. Roitelet d'hiver de l'ouest.
Olbiorchilus hiemalis pacificus (Baird) Oberh. 1902.
Le roitelet d'hiver de l'ouest était commun en juin 1903, dans les
bois recouverts d'épinettes blanches depuis le petit lac des Esclaves
jusqu'à Peace River Landing, latitude 56° 15'. Le 30 juin 1897
j'en avais remarqué un spécimen dans la montagne Moose, au sud-
ouest de Calgary, ainsi qu'un autre, le 28 juillet de la même année,
dans le passage Crowsnest. On avait déjà observé ce troglodyte à
Revelstoke, sur la Columbia, pour la première fois le 10 avril 1890.
Plus tard il y est devenu plus commun et nichait dans les bois épais.
Pendant l'été de 1902 cet oiseau était tout à fait commun dans les
bois recouverts d'arbres à Trail, sur le 49ième parallèlle. Au mois
d'avril 1903 on en a remarqué trois spécimens à Penticton, Colombie-
Britannique. Dans la même province, en avril 1889, on avait vu cet
oiseau en grand nombre dans les bois aux alentours du goulet Burrard,
et d'Agassiz, sur le Fraser. Il était commun en 1904, à Femie,
et, au mois d'ami 1905, on l'a vu près de Midway, Colombie- Britan-
nique. Au mois de juillet de cette dernière année on l'a remarqué
en nombre entre la rivière Skagit et le lac Chilliwack, ainsi que le
long de la route Hope. Il était commun à Douglas, Colombie-Bri-
tannique où j'ai trouvé un nid dans les racines d'un arbre renversé.
Ce roitelet abondait le long de la rivière Chilliwack, dans les
montagnes près du 49ème parallèle, et, en 1901, j'en ai aussi observé
quelques spécimens à Huntingdon, Colombie-Britannique, plus près
de la côte. Il habite en nombre d'un bout à l'autre de l'île de Van-
couver, y choisissant de préférence les bois épais. (Spreadborough).
Le roitelet d'hiver de l'ouest se voit en assez grand nombre dans
la Colombie-Britannique. (Lord). Il se restreint principalement
à la région de la côte où il couve. (Streaior). Il habite principale-
ment la côte où il abonde. (Fannin). Il est nombreux à Chil-
liwack, et, pendant tout l'hiver, est assez commun au lac
Okanagan, Colombie-Britannique. (Brooks). C'est un oiseau qui
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 839
abonde sur la côte de la Colombie-Britannique. Deux spécimens,
que l'on a pris dans les montagnes Selkirk près de Nelson, dans cette
province, pendant qu'ils muaient, ont le plumage même encore plus
foncé que les peaux venant du détroit Puget. {Rhoads). M. Bischoff
a envoyé, de Sitka, quatre spécimens de ce roitelet, pendant qu'il
collectionnait là, et on en a pris d'autres à Kadiak. (Nelson). Cet
oiseau est assez commun dans les forêts les plus ouvertes à
Sitka, Alaska, où, dernièrement, un grand nombre d'arbres se sont
abattus. Il est surtout commun sur l'île St-Lazaria où l'on entendait
souvent son joyeux ramage qui semblait à peine s'harmoniser avec
les cris revêches des milliers d'oiseaux de mer. (Grinnell). Depuis le 4
jusqu'au 10 juin nous avons remarqué quelques spécimens de ce roi-
telet à Glacier, en amont de Skag\vay, Alaska, et le 6 du mois, j'en ai
pris un mâle à cet endroit. (Bishop). Cette espèce se trouve en grand
nombre sur toutes les îles appartenant au groupe Queen Charlotte,
et elle est à peu près le seul oiseau que l'on voit au fond de la forêt
en arrière du littoral. Dans les occasions où nous avons essayé
de pénétrer le labyrinthe de broussailles vers l'intérieur des îles, nous
étions toujours salués, même dans les endroits les plus sombres, soit
par le ramage gai et vivace de ce tout petit roitelet, soit par sa
jaserie querelleuse. Ce petit oiseau était toujours en mouvement et
manifestait une indifférence suprême pour les conditions atmosphé-
riques. Pendant que nous étions campés à la tête du goulet Cumsa-
ewa, il pleuvait continuellement, et toutes les trois ou quatre heures
un roitelet venait près de l'entrée de notre tente, et, après nous
avoir grondé pour un moment, il s'en allait joyeusement dans les
broussailles humides tout à fait oublieux du fait qu'il tombait de la
pluie. J'ai fait lever un oiseau, le 15 juin, d'un nid vide situé dans
les racines relevées d'un grand cèdre renversé. J'ai visité ce nid à
plusieurs reprises et, chaque fois, j'en ai fait lever l'oiseau, mais, jus-
qu'au 28 du mois, il ne contenait pas un seul œuf. On n'a collec-
tionné que quatre spécimens de cette espèce, dont deux adultes et
un jeune au goulet Cumshewa, ainsi qu'un oisillon à Skidegate. On
ne peut pas établir une distinction entre ces spécimens-ci et ceux
venant de la terre ferme adjacente delà Colombie- Britannique, ainsi
que du détroit Puget, près de la région où l'on trouve Anorthura
hpacifiqus typique. {Osgood). Le roitelet d'hiver de l'ouest
était commun, en 1894, au parc Stanley, au creek Seymour, à
Mission City, et à Chilliwack, Colombie-Britannique. {E. F. G.
White).
78870— 54^
84*0 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
722b. Roitelet cadiaque.
Olbiorchilus hiemalis helleri (Osgood) Oberh. 1902.
Cette sous-espèce habite l'île de Kadiak, Alaska. (Ridgway).
722,. Roitelet de l'Alaska.
Obliorchilus alascensis (Baird) Oberh. 1902.
M. Dali a obtenu un jeune spécimen de cet oiseau sur l'île St-
George, Alaska. Ce roitelet habite les îles Near en abondance.
Il se voit d'un bout à l'autre des îles Aléoutiennes et habite partout
où on le trouve. {Nelson). Ce gentil petit oiseau abonde par toute
la chaîne Aléoutienne proprement dite. On l'a observé aussi sur les
îles de Kadiak et Unga, ainsi que sur le continent à Belkoosky. Il ne
pénètre jamais dans l'intérieur même d'une petite île, mais se res-
treint aux falaises, aux caps à pic, et à d'autres endroits élevés qui
forment les côtes des îles. (Turner). Cet oiseau se voit en assez
grand nombre sur l'île St-George, dans la mer de Behring, Alaska; là,
on en a pris de nombreux spécimens au mois de juin 1897. (/. M.
Macoun) .
723. I. Roitelet Attu.
Olbiorchilus meligerus Oberholser. 1902.
Le 4 juin 1894 on a remarqué cet oiseau sur l'île Attu, l'une des îles
Aléoutiennes, Alaska. Il se répand jusqu'aux îles les plus à l'ouest
du groupe Américain. {Oberholser dans l'Auk, vol. XVII, 1900).
CCLXXVII CISTOTHORUS— Cabanis. 1850.
724. Roitelet de marais à bec court.
Cistothorus stellaris (Licht.) Car. 1850.
En 1898 on a remarqué un mâle de cette espèce à London, Ontario,
et plusieurs vieux nids ont été trouvés, mais on n'a pas vu de femelles.
Le 14 mai 1905 on a découvert une colonie de ces oiseaux, et on en
a pris un spécimen près de la base de Point Pelée ; il habitait un marais
couvert d'herbe longue. {W. E. Saunders.) J'ai eu en ma possession
deux spécimens de cet oiseau pris par M. C. W. Nash à Toronto. (/.
H. Fleming.) Le 29 août 1891 j'ai pris une femelle adulte de cette
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 84I
espèce dans un vieux champ au nord de Toronto; l'oiseau se trouvait
à une distance très éloignée d'un marais ou même de l'eau. Le 7
juin 1895 j'en ai pris un mâle adulte dans un pré humide à l'est de cette
ville; il n'y avait pas de joncs près de cet endroit, mais l'herbe était
très vigoureuse. (C. W. Nash dans VAuk, vol. XIII, p. 347.) Le
20 juin on en a pris un mâle dans un pré humide à Norway House,
et d'après sa façon d'agir il est probable que son nid était dans le
voisinage, mais, bien qu'on l'ait cherché soigneusement, on ne l'a
pas trouvé. (-E. A. Preble.)
J'ai remarqué cette espèce en assez grand nombre dans le sol bas
et bourbeux, recouvert de saules rabougris le long de la rivière Rouge,
ainsi que dans les fondrières de la prairie couvertes de roseaux. Elle
y couvait sans doute, bien que je n'aie pas recueilli un seul nid. J'ai
pris mes spécimens, au mois de juin, à Pembina. {Cônes.) Ce roi-
telet passe l'été dans le Manitoba, mais il s'y répand d'une manière
erratique. Un peu plus tard que le ler mai tous les petits étangs
couverts de joncs, ainsi que toutes les fondrières, dans la vallée de
l'Assiniboine, depuis Carberry jusqu'à Pelly, retentissent du joyeux ra-
mage de cet oiseau. Le nid, quant à sa forme, ressemble à une sphère,
et selon l'emplacement d'un ou deux que j'aie observés, il se trouve
généralement dans une touflfe d'herbe. S'il y a une différence je
crois que cette espèce choisi un lieu plus sec que le troglodyte des
marais pour y faire son nid. {E. T. Selon.) Ce roitelet passe l'été
en assez grand nombre à Aweme, Manitoba, y arrivant vers la fin
avril. {Criddle.) Au mois de mai 1892 on en a observé quelques
spécimens aux bords des lacs à dix milles au sud d'Indian Head, Sas-
katchewan. {Spreadhorough.)
CCLXXIII. TELMATODYTES— Cabanis. 1850.
725. Troglodyte des marais.
Telmatodytes palustris palustris (Wilson.) Coues. 1868.
On a obtenu un spécimen de cette espèce, en mai 1823, à Godthaab,
Groenland. {Arct, Man.) La première fois que l'on en a pris un
spécimen dans le Nouveau-Brunswick fut le 3 octobre 1895 près
de St. John. Jusqu'au 23 septembre 1900 on n'a plus noté cette es-
pèce, mais, à cette date, on en a entendu deux au lac Mud, à 15
milles à l'est de Scotch Lake. iW. H. Moore.) Le troglodyte des
marais ne se voit qu'en petit nombre, pendant l'été, à Montréal.
842 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Le 24 mai feu M. Caulfield l'a observé au milieu de quelques roseaux
autour d'un étang àCôteSt-Paul, et M. W. W. Dunlopl'adéjà vu aussi
sur l'île Nun, en amont du pont Victoria. J'en ai trouvé moi-même
un couple en train de nicher au milieu des joncs et des herbes vigou-
reuses à l'embouchure de la Laprairie. (Wintle.)
Ce troglodyte passe l'été en grand nombre aux alentours d'Ottawa.
{Ottawa Naturalist, vol. V.) Il est l'un des oiseaux les plus communs
dans l'est d'Ontario aux alentours du St-Laurent en aval de Kingston,
et, quelquefois, il y reste jusqu'à la mi-septembre. {Rév. C. J.
Young.) En été il habite à Toronto, Ontario, où il est commun. (/.
H. Fleming.)
Notes sur la reproduction.— Le troglodyte des marais construit,
au milieu des roseaux dans les marais aux alentours d'Ottawa, un nid
gros et volumineux, en forme de boule, composé des extrémités de
brins d'herbes et de roseaux. D'un côté il y a un trou, et l'intérieur
du nid est garni d'herbe fine. Les œufs, au nombre de 6 à 8 sont d'un
chocolat foncé vif, ou tellement tacheté de chocolat, que le fond semble
être de cette couleur là. (G. R. White.) Cet oiseau couve en abon-
dance dans un marais en arrière de ma maison à Kew Beach, Toronto.
{w. Raine.) Le 6 juin 1903 j'ai visité les marais du lac Francis près
de Summertown, Ontario, où j'ai trouvé de nombreux nids apparte-
nant au troglodyte des marais. Il y avait des nids sphériques partout.
Ils ressemblaient à ceux des mulots mais étaient très solidement
entrelacés de roseaux avec une garniture de duvet de ces plantes
aquatiques, ayant l'apparence de plumes. L'entrée du nid est par un
petit trou rond sur le côté. Je ne l'ai pas remarquée en regardant le
premier nid, mais, plus tard je l'ai observée à travers les joncs auxquels
le nid était attaché. L'emplacement du nid était généralement une
touffe de joncs de l'année précédente, se composant alors de la ma-
tière desséchée. Cependant un grand nombre d'oiseaux avaient at-
taché leurs nids aux herbes longues et vigoureuses qui recou\Taient
les marais où l'eau avait seulement quelques pouces de profondeur.
Dans ce dernier cas les troglodytes ont employé, à la construction de
leurs nids, des herbes vertes dont la couleur s'harmonisait avec le voi-
sinage immédiat. Souvent trois nids ou plus semblaient appartenir
à un seul couple; ceux occupés étant à quelques verges l'un de l'autre.
Le reste était probablement construits dans le but de décourager les
intrus; ou, peut-être, craignant que l'eau ne monte trop haut, les
oiseaux n'étaient pas contents de la situations des premiers nids.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS 843
Un nid que j'ai trouvé contenait quatre œufs d'un blanc pur luisant
sans un signe de coloration. Ils se trouvaient légèrement irréguliers
quant à leur forme qui était presque sphérique, et mesuraient, respec-
tivement, .58 X .53; .58 X 52. ; .59 X .54; .57 X 53. Ces mesures
donnent une moyenne de . 58 x . 53, tandis que l'œuf normal mesure, en
moyenne, .66 x .49. (L. M. Terrill.) Dans V Ottawa Naturalist, vol.
XVIII, p. 120, le révérend G. Eifrig décrit les nids de cette espèce
trouvés par lui-même à Lake Doré, comté de Renfrew, Ontario.
725a. Troglodyte de la Californie.
Telmadotytes palustris paludicola (Baird.) Ridgw. 1877.
Au mois d'avril 1889 cette espèce se trouvait en assez grand nombre
au lac Burnaby, à environ trois milles de New-Westminster, Colom-
bie-Britannique. Il y avait de nombreux nids, anciens et nouveaux,
attachés solidement aux joncs {Scirpus lacustris) qui poussaient dans
l'eau. Ces nids étaient tous en forme de four, et, le lac était, évi-
demment, la retraite d'une grande colonie de ces oiseaux. Pendant
l'été de 1901 on a observé deux spécimens de cette espèce dans une
tourbière à Huntingdon, Colombie-Britannique, sur le 49ème paral-
lèle. {Spreadhoroiigh.) M. Ridgway fait mention de la présence de
ce troglodyte à Chilliwack.
725c. Troglodyte des marais de l'ouest.
Telmatodyles palustris plesius (oberholser). 1903.
On a remarqué ce troglodyte à Penticton, sur le lac Okanagan,
Colombie- Britannique, pour la première fois le 23 avril 1903. Il
couvait dans le district mais il n'y était pas commun. On l'a vu
en nombre, le ler mai 1905, dans les marais près de Midway, Colombie-
Britannique, et à cette date il était en train de faire son nid.
{Spreadborough.) On trouve cet oiseau dans l'intérieur de la Colom-
bie-Britannique, mais il ne couve qu'autour des bords boueux des
lacs dans les montagnes. (Streator.) Je n'ai observé ce troglodyte
qu'à l'est de la chaîne côtière où il abondait autour des lacs le
long du chemin Cariboo. (Fannin.) Quelques spécimens passent
l'hiver au lac Okanagan, Colombie- Britannique. (Brooks.) Cet
oiseau couvait partout dans la région des lacs à l'est de la chaîne
côtière. Je l'ai trouvé en abondance à Lac la Hache, Colom-
bie-Britannique. Il doit se répandre bien plus au nord de cet en-
droit; probablement jusqu'au lac Stewart, latitude 54°. (Rhoads.)
844 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
725d. Troglodyte des prairies.
Telmatodytes palustris iliacus. ridgway. 1903.
Ce troglodyte fréquente les grandes plaines .ainsi que la région
des prairies en allant au nord jusqu'à South Edmonton, Alberta,
et probablement à l'est jusqu'au Manitoba. {Ridgway.) Il passe
l'été en nombre dans les marais de la partie est du Manitoba. M
Hunter l'a remarqué depuis Selkirk jusqu'à Souris, surtout au
lac Shoal, au nord de Winnipeg, où il semble être très commun.
Je ne l'ai jamais vu, ni à Carberry, ni sur l'Assiniboine supérieure.
{E. T. Selon.) En été cet oiseau habite en assez grand nombre
à Aweme, Manitoba. (Criddle.) En 1906 il abondait et couvait
dans tous les marais d'une assez grande étendue, dans le Manitoba,
ainsi qu'à l'ouest jusqu'au lac Little Manitou. (Aikinson.) On en
a pris trois spécimens à Chemawawin près des grands confluents
(the Grand Forks) de la Saskatchewan. {Nutting.) Ce troglodyte
est apparemment rare comme oiseau migrateur du printemps à
Indian Head, Saskatchewan. Le 5 juin 1892 on n'en a observé
qu'un spécimen à cet endroit. Le 10 mai 1897, j'en ai remarqué
de nombreux spécimens dans un étang recouvert de roseaux à
Edmonton, Alberta. Je pense que ceux-ci sont arrivés beaucoup
plus tôt. Cet oiseau se trouvait nombreux, le 13 du mois,
dans les grands roseaux bordant tous les étangs et lacs. Le
27 mai j'ai examiné environ 30 nids, mais je n'ai obtenu qu'un seul
œuf. Le 10 juin j'ai trouvé encore trois nids; dans un il y avait
des jeunes, et les deux autres contenaient des œufs presque frais.
Ces nids étaient faits d'herbe et attachés aux joncs {Scirpus lacustris)
qui poussaient à quelque distance dans l'eau. Le ler juillet 1903 j'ai
remarqué un couple de ces oiseaux en train de couver à Peace River
Landing, latitude 56°-i5'. (Spreadborough.)
M. Drummond a tué des spécimens de ce troglodyte sur la déclivité
est des Montagnes Rocheuses, sur le 55ième parallèle. (Richardson.)
Nous n'avons pas remarqué cet oiseau avant d'arriver aux Montagnes
Rocheuses où nous en avons vu quelques spécimens dans un endroit
marécageux près du lac Chief Mountain (Waterton). (Coues.) Je
classifie ici cette mention car, elle se rapporte évidemment à cette
espèce.
Les spécimens de cet oiseau dans notre musée viennent d' Edmonton
et de Peace River Landing. Il se peut qu'il existe quelque doute
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 845
relativement aux mentions ci-dessus provenant du Manitoba et des
Montagnes Rocheuses, mais sans voir les spécimens il me semble
qu'ils doivent être classés sous ce titre.
Famille LUI. CERTHIIDyï). Grimpereaux.
CCLXXIV. CERTHIA Linneaus. 1758
726. Grimpereau d'Amérique.
Certhia familiaris americana (Bonap) 'Ridgi.v: 1874.
Le grimpereau d'Amérique est apparemment un oiseau migrateur
d'été dans Terreneuve, mais il se peut qu'il n'en émigré pas.
(Reeks.) Il habite et se trouve assez commun à Halifax, Nouvelle-
Ecosse. (Do-cvns.) On le voit principalement en été dans le comté
de Kings, Nouvelle-Ecosse, bien qu'il n'y habite qu'en petit nombre.
(H. F. Tufts.) Le 25 octobre 1905 j'en ai vu un spécimen sur l'île
Sable, Nouvelle-Ecosse. (/. Boutelier.) Ce grimpereau se trouve
assez rare pendant l'été à St-John, Nouveau- Brunswick. {Chamber-
lain.) Pour un oiseau qui habite en permanence à Scotch Lake,
comté d'York, Nouveau- Brunswick, il ne se voit qu'en petit nombre.
(IF. H. Moore.) Il est commun et de passage aux alentours de
Montréal; on le remarque dans ces lieux pendant presque toute
l'année, et il se peut que quelques spécimens y couvent et passent
l'hiver. (Wintle.) On rencontre cet oiseau très souvent dans l'est
de la province de Québec; on l'a pris à Beauport. {Dionne.)
Le grimpereau d'Amérique se voit en nombre comme oiseau migra-
teur d'hiver aux alentours d'Ottawa. {Oitau'a Nakiralist, vol. V.)
J'ai souvent observé cet oiseau à l'automne et de bonne heure au
printemps, mais rarement en été; je ne l'ai jamais remarqué en train
de couver dans l'est d'Ontario, bien qu'il soit probable qu'il le fait.
{Rév. C. J. Young.) Il habite en grand nombre, les districts
de Parry Sound et Muskoka, et se trouve commun comme oiseau
migrateur à Toronto où il est possible qu'il passe l'été, mais en très
petit nombre. (/. H. Fleming.) Cet oiseau n'est pas très commun
dans le parc Algonquin, Ontario; je n'y ai pas vu son nid. {Spread-
horough.) Il se voit en nombre comme oiseau migrateur aux alentours
de London, Ontario, mais, pendant l'été, il y est rare. {W. E.
Satinders.) Il habite en nombre à Guelph, Ontario, mais s'y trouve
en plus grande abondance à l'automne, en hiver et au printemps,
846 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
qu'en été (A. B. Klugh.) Il habite et se voit en nombre à Pene-
tanguishene, Ontario. {A. F. Young.) Il est très rare pendant
l'été dans les parties boisées de Test du Manitoba. {E. T. Selon.)
On le voit en nombre comme oiseau migrateur dans le Manitoba,
mais on ne l'a pas noté en train de couver dans cette province.
(Atkinson.)
Notes sur la reproduction. — J'ai recueilli plusieurs nids de cette
espèce à Ottawa, situés toujours dans les trous de pic abandonnés.
Ils sont faits d'herbes et de lichens, et garnis de crins et de plumes.
Les œufs, au nombre de six, sont blancs avec des points de brun
rougeâtre parsemés çà et là. (G. R. Whi e.) Le grimpereau d'Amé-
rique couve dans le comté de Welland, Ontario, où M. Reineche
a recueilli son nid et ses œufs. Il se trouve en plus grand nombre
dans le Muskoka et le nord d'Ontario où il fait son nid de brindilles
entre l'écorce détachée et le tronc d'une souche pourrie, et pond
cinq ou six œufs blancs, profusément tachetés de brun rougeâtre,
principalement au gros bout. {W. Raine.) Le 14 juillet 1903 j'ai
vu un grand nombre de grimpereaux d'Amérique dans un maré-
cage, et, en arrivant devant une souche de baumier qui me semblait
être propice, et la frappant, une grande excitation s'est produite à
sa base d'où quelques jeunes oiseaux se sont envolés en différentes
directions. J'ai constaté que j'avais détaché un grand morceau d'écorce
à environ deux pieds de la base, exposant ainsi le nid qui était attaché
à l'écorce pendante avec des fils de toile d'araignée. Ce nid était
très profond, bien qu'il fut inévitablement aplati, à un tel degré
en effet, l'écorce n'étant qu'à environ trois pouces du tronc au plus
large, qu'il ressemblait, quant à sa forme, à un coin allongé n'ayant
qu'une face. Il se composait de brindilles mortes d'épinette blanche,
de baumier et d'épinette rouge, couvertes de lichens mêlées ensemble
et formant une masse bien déliée, avec une garniture de bandes de
l'écorce intérieure du baumier. Le nid, à l'extérieur, avait une pro-
fondeur de huit pouces. Le diamètre parallèle avec le tronc mesurait
cinq pouces et et l'autre diamètre deux pouces et demi. L'espace
entre l'écorce et le tronc était la limite de la largeur de la cavité qui
était pratiquement plate. (L. M. Terrill.)
726b. Grimpereau brun.
Certhia familiaris moniana Ridgw. 1882.
Ce grimpereau se trouve tout à fait rare à Revelstoke, Colombie-
Britannique; jusqu'au 4 mai 1890, on n'en avait vu que deux spé-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 847
cimens. On a entendu cet oiseau de temps en temps, pendant le
mois de mai, dans les bois épais. J'en ai vu un spécimen près de
Midway, Colombie-Britannique, le 22 avril 1905, ainsi qu'un autre,
quelques jours plus tard, à Meyers creek, un peu plus à l'ouest.
{Spreadhorough.) Ce grimpereau est rare dans la Colombie-Britan-
nique; un spécimen mâle venant de Nelson, dans cette province,
semble appartenir à cette espèce. (Rhoads.) Cet oiseau est assez
commun, en hiver, au lac Okanagan où il se trouve en compagnie
de mésanges. Il se voit en assez grand nombre pendant l'hiver dans
le district de Cariboo, Colombie-Britannique. (Brooks.) On en
a pris une femelle à Seldovia, Alaska. {Atiderson.) Le 31 août
1900 on en a pris une femelle adulte à Hope, Alaska, et dans le même
territoire, on en a xu quelques spécimens au goulet Tyonek. {Osgood.)
726c. Grimpereau de la Californie.
Certhia familiaris zelotes Osgood 1901.
Le 25 octobre 1901 j'ai remarqué trois spécimens de ce grimpereau
en compagnie de nombreuses sitelles du Canada à Chilliwack, Co-
lombie-Britannique. Le 16 mai 1889 on en avait vu un autre à
Agassiz, dans la même province. Le 2 mai 1887 on avait tué un spé-
cimen de cette espèce à Comox, île de Vancouver, et plus tard, le
même mois on en a vu quelques autres à Victoria. {Spreadhorough.)
Ce grimpereau se voit en assez grand nombre sur la côte, mais on
n'en a observé qu'un spécimen dans l'intérieur. On devrait peut-être
classer comme appartenant à l'espèce précédente {montana) le spéci-
men unique, un oiseau de l'année, que l'on a pris à Ducks. {Streator.)
Cet oiseau se trouve à l'est et à l'ouest de la chaîne côtière; il est
commun sur l'île de Vancouver. (Fannin.) Il habite en assez grand
nombre à Chilliwack. (Brooks.) Il n'est ni rare, ni commun sur sur la
côte de la Colombie-Britannique. (Rhoads.)
726d. Grimpereau fauve.
Certhia familiaris occidentalis Ridgway 1882.
Cet oiseau ne se voit que dans les bois recouverts de grands arbres
le long de la rivière Indian, Sitka, Alaska où j'en ai pris six spécimens,
et vu plusieurs autres. {Grinnell.) Le 20 juin 1900 on en a pris un
spécimen et vu plusieurs autres au goulet Cumshewa, îles Queen
Charlotte, Colombie-Britannique. [Osgood.) Ce grimpereau est
cummun sur l'île de Vancover. (Fannin.)
848 commission géologique du canada.
Famille LIV. PARID^ï). Sitelles, Mésanges.
CCLXXV. SITTA Linn^us 1758.
727. Sittelle de la Caroline.
Sitta carolinensis carolinensis Lath. 1790.
La sittelle de la Caroline est commune sur l'île d'Anticosti; M.
Audubon en a vu un spécimen dans le Labrador. (Packard.) En
1899 elle était en nombreuse le long de la rivière Humber, Terre-
neuve. {Louis H. Porter.) Cette espèce passe l'été en assez grand
nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse. {Downs.) Elle est rare pendant
l'été dans le comté de Kings, Nouvelle-Ecosse ; elle s'y voit de temps en
temps en hiver. {H. F. Tufts.) Le 29 septembre 1902 on en a pris un
spécimen sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, et vu quelques autres le 4
août 1907. (J. Boutelier.) Le 4 juillet 1888 on a remarqué cette es-
pèce à Cove Head, île du Prince-Edouard. (Macoun.) Elle se voit
en nombre au printemps, et en été, à St. John, Nouveau-Brunswick,
mais on ne l'a pas remarquée en hiver à cet endroit. (Chamberlain.)
Elle habite assez continuellement à Scotch Lake, comté d'York, Nou-
veau-Brunswick. (W. H. Moore.) On la voit dans les bois à l'est
de Québec, mais je n'en ai jamais vu un spécimen près de la ville.
On l'a prise à St-Vallier, comté de Bellechasse, province de Québec.
(Dionne.) Elle habite en permanence à Montréal où, au printemps
et à l'automne, elle se voit en grand nombre comme oiseau migra-
teur, mais en été et en hiver elle s'y trouve en nombres restreints.
(Wintle.)
La sittelle de la Caroline habite Ottawa, et s'y trouve commune
(Ottawa Natiiralist, vol. V.) C'est un oiseau commun dans l'est d'On-
tario. Je l'ai observée pendant tout l'hiver ainsi qu'en été, à Lan-
downe. Elle couve ordinairement dans le comté de Leeds bien qu'on
ne trouve pas souvent son nid qui est généralement situé à une grande
élévation, dans le trou d'un arbre, fréquemment un érable. (Rév.
C. J. Young.) Cette espèce habite en hiver et à l'automne à Toronto,
Ontario. Il n'y a pas de mentions, s'y rapportant, sauf depuis le 10
jusqu'au 21 juillet 1892. Elle habite, les districts de Parry Sound et
Muskoka. Le 24 mai 1893 j'ai trouvé un nid, à Emsdale, à environ
trente pieds de terre dans un trou naturel d'un grand érable. Les
six œufs étaient placés sur le bois pourri et entourés de quelques
plumes de l'oiseau. (/. H. Fleming.) Cette sittelle habite en nom-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 849
bre à Guelph, Ontario. (A. B. Klugh.) M. Edward Reinecke en a
recueilli des nids à Sherkston, comté de Welland. A cet endroit
l'oiseau pond sept ou huit œufs dans un trou d'une souche pourrie.
Un nid était à cinquante pieds de terre dans un frêne. {W. Raine.)
Cette espèce habite en nombre à Penetanguishene, Ontario. {A. F.
Young.) M. Clarke fait mention de la prise, il y a plusieurs années,
d'une femelle adulte à Fort Churchill. (£. A. Prehle.)
727a. Sittelle à bec fin.
Sitta carolinensis aculeata (Cass.) Ridgway 1874.
Le 10 octobre 1894 on a pris un spécimen de cet oiseau sur la prairie
à Sumas, Colombie-Britannique. {E. F. G. Wliite.) Nous n'avons
pas vu les spécimens de M. White, mais ils appartiennent probable-
ment à cette variété. M. Ridgway parle d'un lieu fréquenté par
cette espèce sur l'île de Vancouver.
727c. Sittelle des Montagnes Rocheuses.
Sitta carolinensis Nelsoni — Mearns. 1902.
Cette sittelle est plutôt rare. En été elle habite les parties
boisées, et semble fréquenter les endroits où pousse le chêne {Quercus
macrocarpa.) {E. T. Selon.) Le 29 juillet 1897 on en a observé un
spécimen dans le passage Crow's Nest, Montagnes Rocheuses. Cet-
te sous-espèce n'était pas commune à Revelstoke, Colombie-Britan-
nique. Le 12 mai 1890 on en avait vu quelques spécimens dans une
pièce couverte d'arbres verts près de la gare. Elle était assez commune
et couvait au parc Deer, ainsi qu'à Robson, sur la rivière Columbia.
Au mois de juin 1902 on en a remarqué quatre spécimens à Cascade,
Colombie-Britannique. Dans la même province, en mai 1889, elle se
trouvait en assez grand nombre dans les bois situés dans les montagnes
à Spence Bridge. Au mois d'avril 1903 on n'en a observé que deux
spécimens à Penticton, Colombie-Britannique. Le 20 mai 1904 cette
sittelle était commune dans les bois d'arbres conifères à Elko, dans la
même province, et, au mois d'a\Til 1905, j'en ai noté quelques spéci-
mens près de Midway, ainsi que plusieurs autres en train de couver
à Sidley. (Spreadbroîigh.) Cette espèce se voit en assez grand nombre,
pendant l'hiver, au lac Okanagan, Colombie-Britannique, où on la
trouve en compagnie de mésanges; elle se restreint, en été, à la
partie de la province où pousse "Pimis ponderosa." (Brooks.) On note
sa présence dans la Colombie-Britannique. (Lord.) Elle est très
850 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
commune dans l'intérieur et y couve. (Streator.) Elle est nombreuse
à l'est de la chaîne côtière. Je l'ai trouvée en grande abondance dans
les côtes boisées au-dessus de Cornwallis. {Fannin.) Cette sittelle
abonde dans les montagnes recouvertes d'arbres dans l'intérieur de la
Colombie-Britannique. (Rhoads.) Elle habite le Manitoba en grand
nombre et, en 1906, on l'a remarquée le long du chemin de fer Grand-
Tronc Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton, Alberta.
(Atkinson.) Elle est assez commune vers la fin de l'automne à Aweme,
Manitoba. (Criddle.).
728. Sittelle du Canada.
Sitta cauadeusis — Linn. 1766.
M. Audubon, vol. IV., p. 179, dit qu'il a vu un spécimen de cette
espèce dans le Labrador qui avait été probablement emporté là pen-
dant une tempête, {vackard). La sittelle du Canada se voit en nom-
bre sur la rivière Moose depuis Missinabi, Ontario, jusqu'à Moose
Factory, sur la baie James. {Spreadhorough) . Il se peut qu'elle
habite Terreneuve en permanence. (Reeks). Le 18 août 1899 on
en a remarqué un spécimen sur la rivière Humber Terreneuve.
{Louis H. Porter).
Cette espèce habite en assez grand nombre à Halifax, Nouvelle-
Ecosse où elle s'associe avec des mésanges. (Doivns). Aux mois de
juillet et août 1899 on en a observé cinq spécimens individuellement
sur l'île Sable. Il n'y avait aucun signe de nids, et on n'a jamais vu
deux oiseaux ensemble dans aucune partie de l'île. Le spécimen que
l'on a remarqué à la station principale est entré dans les maisons et a
attrapé les mouches sur les fenêtres. Il s'est perché à deux reprises, sur
la tête de l'auteur et de là s'est élancé sur les insectes. Outre
cela il est monté et descendu les poteaux téléphoniques et s'est
abattu sur les piquets de clôture ainsi que sur les planches pour cher-
cher d'autre nourriture. La sittelle du Canada se trouvait en assez
grand nombre, au mois de juillet 1898, à Baddeck et à Margaree, sur
l'île du Cap Breton. Le 2 6 j uin 1 888 on en avait observé quelques spé-
cimens dans les épinettes blanches à la pointe Brackley. {Macoun).
Sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, on en a remarqué deux spécimens
en 1902; l'un le 14 juillet, et l'autre le 8 septembre. On en a vu un
autre le 16 mai 1904, ainsi que de nombreux autres encore, le 5
novembre 1906, à la suite d'une tempête. On a observé cette espèce
le 20 janvier 1907, et pendant tout l'automne suivant. (/. Boutelier).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 85I
J'avais presqu'abandonné tout espoir devoir cette sittelle lorsque j 'en ai
rencontré plusieurs spécimens, probablement appartenant à une seule
famille, à Souris sur l'île du Prince- Edouard. {Dwigh). Cette espèce
habite généralement en petit nombre à St-John, Nouveau -Brunswick.
{Chamberlain). Elle habite en nombre, et en permanence, à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick. {W. H. Moore). Elle se
trouvait tout à fait commune dans la vallée de la Restigouche, Nou-
veau-Brunswick; les jeunes ont commencé à voler au mois de juillet.
(Brittain & Cox). Elle passe l'été en assez grand nombre sur les îles
de la Madeleine. (Bishop). Cette sittelle habite en permanence
la partie est de la province de Québec; on l'a prise à Beauport.
(Dionne). Elle est commune et de passage à Montréal; il est pro-
bable que quelques spécimens y couvent et passent l'hiver. {Winlle).
La sittelle du Canada habite Ottawa en grand nombre. {Ottawa
Naturalist, Vol. V). Pendant les années 1887 et 1888 cette espèce
semblait être extraordinairement commune dans le comté de Renfrew,
Ontario. Dans la première année j 'ai trouvé quatre de ses nids dont
deux étaient situés dans des peupliers en partie pourris; l'un à
environ 10 pieds, et l'autre à environ 30 pieds, de terre. Les œufs
sont pondus, au plus tard, dans la deuxième semaine de mai, car, le
21 de ce mois-là, j'ai découvert des oisillons qui venaient d'éclore.
Une particularité du trou contenant le nid, c'est que l'orifice est
couvert de résine que l'oiseau emporte des épinettes blanches ou
des pins dans le voisinage. Je n'ai pas remarqué un seul nid dans
ces arbres- là. Cette espèce est peu commune, même à la fin du prin-
temps, aux alentours de Lansdowne, comté de Leeds. {Rév. C. J.
Young). Elle se voit à Toronto, Ontario, entre le 2 septembre et le 13
mai, et elle habite, comme oiseau reproducteur commun, les districts
de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). Elle abonde par-
tout en été dans le parc Algonquin, Ontario. {Spreadborough). Elle
est un oiseau migrateur commun dans le sud d'Ontario. Il se
peutque deux spécimens que l'on a notés le 19 juin 1889 près de
Wiarton dans North Bruce, Ontario, y couvassent. {W. E. Saun-
ders). C'est un oiseau migrateur de passage à Guelph, Ontario.
{A. B. Klugh). Cette espèce se trouve commune pendant toute
l'année à Penetanguishene, Ontario {A. F Young). Le 5 juillet
1901 on l'a entendue à Echimamish et on en a vu quelques spécimens
sur une île dans le lac Knee, Keewatin. (E. A. Preble).
852 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
La sittelle du Canada passe l'été en très petit nombre dans le Mani-
toba, surtout dans la vallée de la rivière Rouge. {E. T. Selon).
Elle abonde pendant la migration d'automne à Aweme, Manitoba.
(Criddle). Elle se voit comme oiseau migrateur commun dans le
Manitoba, y couvant dans certaines localités de même qu'on l'a vu
faire, en 1906, à Hamiota, Birtle, et Fort Ellice, même province
ainsi qu'à Saskatoon, Saskatchewan. (Atkinson). M. Bishop l'a
entendue à deux reprises, le 26 juillet, dans un bosquet où les branches
étaient entremêlées les unes avec les autres au sommet des côtes
Cypress. (A. C. Bent). On en a tué un spécimen, en mai 1904, à
Medicine Hat, Saskatchewan. Au mois de juillet 1895 on en avait
remarqué quelques autres au Lee, creek, près de Cardston, Alberta.
Cette espèce est rare dans la région de la rivière de la paix; on n'en a
observé que très peu de spécimens là pendant la saison de 1903. Je
l'avais remarquée en assez grand nombre, le 12 juin 1897, dans les
bois d'épinettes blanches à Edmonton, Alberta, où j'ai trouvé un nid,
à environ 1 6 pieds de terre, dans un trou situé dans un peuplier vert ;
les oisillons étaient dans le nid. Au mois de juin 1898 elle était com-
mune depuis Edmonton jusqu'au passage Athabasca. Elle se trou-
vait en assez grand nombre dans les contreforts en allant au sud
jusqu'au passage Crow's Nest. pendant l'été de 1891 elle était com-
mune et couvait dansles bois à Banfï, Montagnes Rocheuses. Cette
sittelle passe l'été en nombre à Revelstoke, Colombie Britannique, ainsi
qu'au parc Deer, et à Robson, sur la rivière Columbia, où elle couvait
dans les bois épais. En 1902, elle se trouvait, pendant l'été, près de la
frontière entre Trail et Cascade, Colombie-Britannique. Au mois
d'avril 1903 elle était commune, et dans la vallée, et sur les montagnes, à
Penticton, au sud du lac Okanagan, dans la même province, y nichant
très de bonne heure pendant ce mois-là. Cette espèce se trouve
commune à El ko, et à Midway, Colombie-Britannique, ainsi que dans
les montagnes entre la rivière Skagit et le lac Chilliwack. Au mois
d'avril 1906 on l'a observée à Douglas, Colombie-Britannique. En
1889, elle était commune dans les bois d'arbres conifères à Kamloops,
Spence Bridge, Agassiz et Hastings dans la même province. Pendant
tout l'été de 1901 j'en ai observé quelques spécimens dans les bois tout
le long de la rivière Chilliwack, ainsi qu'au bord du lac du même nom,
dans la vallée du Fraser. Cette espèce habite Vancouver et se trouve
commune d'un bout à l'autre de l'île de (Spreadborougli) . Elle
n'est pas rare entre Athabasca Landing et la petite rivière des Esclaqes,
où on l'a vue pour la première fois le 29 mai. Elle se voit en assez grand
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 853
nombre sur la rivière Clearwater jusqu'au portage Methye. (/. M.
Macoun). On la voit dans la Colombie -Britannique {Lord). Elle
est commune le long de la côte ainsi que dans l'intérieur. {Streator).
On la remarque en nombre, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne du lit-
toral, et elle passe l'hiver sur l'île de Vancouver. (Fannin). Elle ha-
bite en assez grand nombre depuis la vallée à Chilliwack jusqu'à la
limite boisée de la chaîne côtière. Elle est commune en hiver au-
tour du lac Okanagan, et assez commune dans le district de Cariboo,
Colombie-Britannique, s'associant, au premier endroit, avec des
mésanges. {Brooks).
Nous en avons pris deux spécimens, l'un le 18 et l'autre le 20
juin, au goulet Cumshewa, sur l'une des îles du groupe Oueen
Charlotte, Colombie-Britannique, mais, pendant notre visite, nous
n'en avons pas vu d'autres. (Osgood.) Le 31 mai j'en ai pris un
mâle à Skagway, Alaska, ainsi qu'un autre, le 20 juin à Log Cabin,
et, le 26 juillet, j'en ai entendu encore un autre sur une île aux con-
fluents des rivières Pelly et Lewis, près de Fort-Selkirk, district
du Yukon. Cette espèce n'avait pas été notée jusque-là dans la
vallée du Yukon. (BisJiop.)
Notes sur la reproduction. — Les œufs de cette espèce sont
pondus au lo mai, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
Le nid se trouve dans un trou creusé dans un arbre mort, de préfé-
rence une épinette blanche, ou un pin, et se compose d'écorce, de
fibre, de fourrure, et de quelques plumes. Il est situé à une pro-
fondeur d'environ quatre pouces plus bas que l'entrée et son diamètre
est à peu près trois pouces. L'oiseau prend souvent beaucoup de
peine pour le construire. Une fois, le 26 mars, on a trouvé un couple
de cette espèce en train de creuser une cavité, qui, à cette date,
était tellement petite qu'elle n'aurait contenu que la moitié d'un
oiseau. Après avoir creusé jusqu'à une profondeur de deux pouces
les oiseaux ont trouvé des nœuds dans le bois, et, vers la fin avril,
ils ont été forcés d'abandonner ce lieu et d'en trouver un autre
ailleurs. Avant de partir ils avaient couvert la partie autour de
l'entrée avec une couche de baume, peut-être dans le but de ne
pas laisser entrer des grosses fourmis ou des souris. Le mâle et la
femelle travaillent tous les deux à la construction du nid. La ponte
consiste de six œufs qui se trouvent, chacun, dans une légère dépression
dans la garniture. {W. H. Moore.) Au mois de juin 1893 j'ai
trouvé un spécimen de cette espèce en train de nicher au lac Rush,
78870—55
854 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Sâskatchewan. Il n'y a pas d'arbres autour du lac, de sorte que
l'oiseau a été forcé de pondre ses œufs dans un trou creusé dans une
poutre du toit de l'écurie. (W. Raine.) L'été dernier j'ai trouvé un nid
de la sittelle du Canada. Il était situé à cinq pieds de terre dans
un trou creusé dans une souche pourrie, et contenait des jeunes
oiseaux presque capables de voler. Autour de l'entrée il y avait
une couche circulaire de gomme de pin ou de baumier, et du moment
que j'ai vu les jeunes oiseaux la becqueter j'ai conclus qu'elle y
fut placée dans le but d'attraper les insectes. J'ai trouvé aussi
trois nids de la mésange à tête noire, dont chacun était garni de poils
de "Lepus americanna" . {A. Kay dans Trans-Can. Inst., vol. III,
3ème série.) Le 26 mai 1903 j'ai enlevé un nid situé à sept pieds
de terre dans un bouleau pourri à Kenora. {W. E. Saunders.)
730. Sittelle pigmée.
Sitta pygmœa. via. 1839.
Cette sittelle fréquente la Colombie-Britannique. (Lord.) On ne
l'a trouvée qu'à Ducks où elle était en aussi grand nombre que les
autres oiseaux. {Streator.) Je n'ai remarqué cette espèce qu'à
l'est de la chaîne côtière. (Fannin.) Elle est assez commune
en hiver au lac Okanagan, Colombie-Britannique, mais pendant
l'été elle se restreint, dans cette province, aux régions où pousse
((Pinus ponderosa)). {Brooks.) On ne la trouve qu'à Vemon près
du lac Okanagan, Colombie-Britannique, et là en très petit nombre
seulement. (Rhoads.) Cette sittelle est commune dans les
arbres qui croissent çà et là sur les pentes des côtes à Penticton,
au bord du lac Okanagan, Colombie-Britannique. Elle construit
son nid dans les trous creusés dans les arbres, et depuis six jusqu'à
quarante pieds de terre. Elle a la façon remarquable de boucher
avec du poil les trous et les coutures autour du nid dont la construc-
tion lui prend quelquefois de 10 à 12 jours. Le 15 a\'ril 1903 j'ai
remarqué un couple de cette espèce en train de faire leur nid. Le
1er mai j'ai coupé le bois autour du trou où était le nid et j'ai vu
que ce dernier contenait dix œufs. L'un des oiseaux en quittant
le nid les avait couverts de plumes de sorte que je suppose qu'elle
n'avait pas encore fini de pondre. Au mois d'avril 1905 il y en
avait un autre couple qui construisaient leur nid dans un trou creusé
dans un arbre, à Midway, Colombie-Britannique, et on en a vu encore
un autre spécimen à Sidley. (Spreadborough.)
/ôr^
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 855
CCLXXVI. PENTHESTES Reichenbach. 1850.
Mésange à tête noire.
Penthestes atricapiUus atricapillus. (linn) Ridgw: 1904.
La mésange à tête noire se voit localement en nombre dans les
parties boisées du nord-est du Labrador. (Bidgelow.) Des personnes
dignes de foi qui habitent depuis longtemps la région environnant
la rivière North West me disent que deux espèces de mésanges
fréquentent cette rivière-là, à la tête du goulet Hamilton. (Packard.)
Cette espèce se voit en nombre pendant toute l'année dans Terre-
neuve. (Reeks.) En 1899 elle se trouvait en grande abondance
le long de la rivière Humber, Terreneuve. {Louis H. Porter.)
Elle habite Halifax, Nouvelle-Ecosse, en grand nombre. (Downs.)
Elle est commune dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.) Au
mois de juin 1888 elle était tout à fait commune dans les bois sur
la plage Brackley, île du Prince- Edouard, et, en juillet 1898 elle
se trouvait en nombre à Baddeck et à Margaree, île du Cap Breton,
Nouvelle-Ecosse. (Macoiin.) On a rencontré de temps en temps
des petites familles errantes de cette espèce sur l'île du Prince-
Edouard, ce qui démontre qu'elle s'y trouve assez commune.
(Dwight.) Elle abonde pendant toute l'année à St-John, Nouveau-
Brunswick. (Chamberlain.) Elle habite en grand nombre, et en
permanence, Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
(W. H. Moore.) Elle se trouve assez fréquemment dans la vallée de
la Restigouche, Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.)
La mésange à tête noire se voit tout à fait en grand nombre au lac
Mistassini, dans le nord de la province de Québec. (/. M. Macoun).
Elle est commune pendant toute l'année, mais on la remarque en plus
grand nombre au printemps et à l'automne. (Dionne). En hiver
elle nous visite en nombre; on l'a observée à partir du 17 septembre
jusqu'au 25 a\Til. (Wintle). Cette mésange habite Ottawa et s'y
trouve commune. (Ottawa Natiiralist, vol. V). Elle est une espèce très
commune dans l'est d'Ontario; aux alentours de Lansdowne, dans
cette province, j'ai trouvé, au mois de mai, un nid contenant six
œufs. (Rév. C. J. Young). Cette espèce habite en nombre et couve
à Toronto, Ontario. Elle abonde comme oiseau reproducteur dans
les districts de Parr\- Sound et Muskoka. (/. H. Fleming). En
été elle est commune partout dans le parc Algonquin, Ontario. Le
78870— 55i
856 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
18 juin 1900 j'en ai remarqué un couple en train de faire un nid dans
une souche pourrie. Le 15 juillet on en a vu un autre couple construi-
sant un nid dans un trou situé dans un bouleau. Les oiseaux de cette
espèce semblent travailler seulement de bonne heure le matin à la
construction de leur nid. Cette mésange est commune depuis Missi-
nabi, Ontario, jusqu'à Moose Factory, sur la baie James. {Spread-
borough). Elle habite London, Ontario pendant toute l'année,
mais en été elle s'y trouve moins commune qu'à d'autres saisons.
{W. E. Saiinders). Elle habite Guelph, Ontario, en très grand nom-
bre. {A. B. Khigh). Elle abonde à Penetanguishene, Ontario.
{A. F. Young). On l'a obtenue à deux différentes reprises à Moose
Factory, sur la baie James. {E. A. Prehle).
Notes sur la reproduction. — Cette espèce niche à Scotch
Lake, Nouveau-Brunswick, à partir du mois d'avril jusqu'au mois
d'août. Elle se sert quelquefois d'un ancien nid de pic, et le garnit
de fibres foncées, de foun"ure et de quelques plumes. La ponte
consiste de cinq à huit œufs. {W. H. Moore). A Ottawa le nid est
situé dans un arbre ou une souche, et se compose de crin, d'herbe
fine, de mousse et de plumes. Les œufs, au nombre de six à huit,
sont blancs avec des points et des taches de brun rougeâtre, principa-
lement vers le gros bout. {G. R. White). Cette mésange niche dans
les bosquets marécageux aux alentours d'Ottawa. Le 18 avril 1903
on a remarqué un couple de cette espèce en train de creuser un trou
dans un poteau de clôture, et le 8 juin de la même année, on a décou-
vert, dans une petite souche, un nid contenant six oisillons. L'entrée,
à 18 pouces de terre, avait un diamètre d'un pouce. Le nid consis-
tait d'un mélange de poils courts, de mousse verte, de plumes, et
se trouvait à une profondeur de six pouces dans la souche. (Garneau).
La mésange à tête noire habite l'Ontario en nombre. Elle couve
dans un trou, creusé généralement par elle-même vers la mi-mai,
dans une souche. J'ai vu des œufs frais le 15 du mois. Quant à
son habitude de creuser un trou pour y faire son nid, elle ressemble
à la mésange des marais européenne, la seule de la famille des mésan-
ges qui le fasse. Dans sa façon de ramager, et sous d'autres rapports,
elle ressemble beaucoup à cette dernière espèce {Parus pahistris). Bien
qu'elle soit un oiseau qui fréqunte les bois au printemps et en été,
elle s'approche des maisons et des hangars lorsque le temps est froid,
en hiver, comme elle l'a fait pendant l'hiver actuel (1904). (Rév.
Q. J. Young). M. Ridgway classe comme appartenant à cette espèce,
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 857
les spécimens collectionnés dans le centre de la Colombie-Britan-
nique par MM. Streator, Fannin et Spreadhorongh.
735a. Mésange à longue queue.
Penthestes atricapiUns septentrionalis (Harris) Ridg. 1904.
Le 24 juin 1901 on a pris un spécimen de cette espèce à l'Echima-
mish inférieure. {E. A. Preble). Le 28 août 1874 on a obtenu un
apécimen de cette variété au lac Chief Mountain, Montagnes Rocheu-
ses. (Coues). Cette mésange habite les parties boisées du Manitoba.
L'oiseau que l'on voit dans le Manitoba n'appartient pas exacte-
ment à septentrionalis, mais il se rapproche plutôt à cette espèce-
ci qu'à oir/ca^z7te5. (E. T.Seton). Cette espèce habite Aweme, Mani-
toba et s'y trouve commune, comme oiseau reproducteur. (Criddle.)
En 1906 elle abondait dans toutes les régions boisées du Manitoba,
et on l'a notée en allant à l'ouest jusqu'à Edmonton. {Atkinson) .
Elle se voit en assez grand nombre dans les collines Cypress ainsi
que sur la partie supérieure de Maple creek, Saskatchewan. (Bishop).
On n'en a vu qu'un seul spécimen à Indian Head, Saskatchewan,
pendant un séjour de trois mois au printemps de 1892. Le 2y juin
1894 on en a remarqué deux autres dans un bosquet de saules à
l'extrémité est des collines Cypress. Au mois de juin 1903 cette
espèce était commune depuis le petit lac des Esclaves jusqu'à Peace
River Landing, latitude 56° 15'. Elle se trouvait en assez grand
nombre, au 17 a\Til, à Edmonton, Alberta. Le 25 mai j'ai trouvé,
à environ sept pieds de terre dans une souche de peuplier, un nid
contenant huit oisillons. Cette mésange était commune, au mois de
juin 1898, depuis Edmonton jusqu'au passage Athabasca. Le 31
juillet 1897 j'en avais remarqué de nombreux spécimens sur la rivière
Elbow ainsi qu'au lac Crowsnest. Pendant l'été de 1891 elle était
commune et couvait dans les bois des montagnes, à Banff, Monta-
gnes Rocheuses. On l'avait tuée, le 9 avril 1890, à Revelstoke, Colom-
bie-Britannique. Elle y était assez commune pendant les mois d'avril
et mai. Au mois de juin elle se trouvait nombreuse au parc Deer,
sur la rivière Columbia. Le 24 juin 1890 on a recueilli un nid, conte-
nant quatre œufs, à Robson. Il était situé dans un vieil arbre qui
penchait au-dessus de l'eau, à Pass creek. Au mois d'avril 1903 j'ai
remarqué environ une douzaine de spécimens de cette espèce à Pen-
ticton, Colombie-Britannique, et, dans la même province, on en a
observé plusieurs autres, en 1904, dans la vallée de la Kootenay, près
858 COMMISSION GÉOLOGIQUE DUCANADA.
d'Elko, et encore plusieurs autres en 1905, au sud de Hope. {Spread-
horough). Cette variété se trouve commune, et en permanence aux
alentours de Prince-Albert, Saskatchewan. (Coubeaux). On en a
pris un spécimen aux rapides Grand de la Saskatchewan. {Nutting).
Elle se voit en assez grand nombre à Athabasca Landing, ainsi qu'en
montant la rivière jusqu'à la petite rivière des Esclaves. Elle est
commune à Fort McMurray, latitude 56° 40', mais rare en montant
la rivière Clearwater jusqu'au portage Methye où elle semble rem-
placer "P. hudsonicus'\ Elle est commune entre le lac Methye et
Isle à la Crosse. (J. M. Macoun). D'après les dimensions que l'on
donne, l'oiseau mâle, remarqué par Sir John Richardson,à Carlton
House, doit appartenir à cette espèce. Voici les mesures, longueur,
5^ pouces; longueur de la queue, 2^ pouces. {Macoun). Cette
mésange abonde le long de la grande rivière des Esclaves jusqu'au delta.
(£. T. Selon) . Elle se voit sur le Mackenzie en allant au nord jus-
qu'à Fort Simpson. {Ross). Elle est commune partout dans les val-
lées de l'intérieur. {Streator). Je l'ai trouvée en grand nombre dans
les collines boisées à l'est de la chaîne du littoral, surtout dans le
voisinage de Cornwallis. {Fannin). Elle abonde, en hiver, presque
partout aux alentours du lac Okanagan, Colombie-Britannique, et,
dans la même province, elle est commune, à cette saison, dans le
district de Cariboo. {Brooks). Cette espèce abonde dans les régions
de la Colombie-Britannique qui se trouvent entre les montagnes
jusqu'à une altitude de 3,000 pieds. {Rhoads). On la remarque au
bras Tumagain, ainsi qu'à Tyanook, au goulet Cook, Alaska. {Os-
good). Elle se voit au Sheep creek, Alaska. {Anderson). Il est
probable que toutes les mentions ci-dessus, provenant du centre de
la Colombie-Britannique, devraient être classifiées comme appartenant
à atricapillus de sorte qu'elles forment une partie de ce qu'on appelle
la «colonie» de l'ouest.
735b. Mésange d'Orégon.
Penthestes atricapillus occidentalis (Baird) Ridgw. 1904.
Cette espèce était assez commune, en avril et mai 1889, dans les
bois, à Agassiz et à Hastings, Colombie- Britannique. Au mois de
juillet 1901 elle se trouvait nombreuse à Chilliwack, dans la même
province, ainsi que le long de la rivière jusqu'à la tête du lac Chili-
wack. En 1906 on a observé plusieurs spécimens à Douglas, Colombie-
Britannique. (Spreadborough) . Elle se voit dans la Colombie-Bri-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 859
tamiique. {Lord). On en remarque beaucoup dans la région de la
côte. (Streator). Elle habite l'ouest de la chaîne côtière et s'y trouve
nombreuse. (Fannin). Elle habite et abonde à Chilliwack. (Rhoads).
735c. Mésange du Yukon.
Penthestes atricapillus tiirneri (Ridgw) Ridgway. 1904.
Cette variété se montre dans l'Alaska, à l'ouest et au nord du goulet
Cook. {Ridgway). Elle se répand à travers le district du Yukon.
On l'a remarqué de temps en temps, en hiver, à St. Michel, lorsqu'il
y eut un dégel. Elle se retire, au mois de mai, presque dans l'intérieur,
et, pendant l'été, on ne la voit pas sur la côte. {Turner). Cette espèce
habite la partie boisée entière d'Alaska à partir de la côte humide et
recouverte d'arbres dans la région de Sitka et Kadiak en allant au
nord, d'un bout à l'autre du district du Yukon et du territoire voisin.
{Nelson). Nous l'avons prise à Bennett le 19 juin, sur la rive ouest
du lac Bennett le 24 juin, à Cariboo Crossing, le 3 du même mois, au
lac Marsh, le 7 juillet et au lac Lebarge le 15 juillet, mais nous ne
l'avons plus revue avant d'arriver au Yukon inférieur bien qu'on ait
entendu, à plusieures reprises, des mésanges dont on n'a pu établir
l'identité spécifique. Le 25 août j'ai pris deux spécimens de cette
espèce à trente milles en aval de Holy Cross Mission, et le 28 du mois,
j'en ai \ai une petite volée à l'embouchure de l'Aphoon. Le 7 juillet
on en avait pris des jeunes capables de voler. Un spécimen pris le
25 août avait fini de muer et portait son premier plumage d'hiver;
tandis qu'un adulte pris le même jour était revêtu d'un plumage frais.
{Bishop). Le 26 octobre 1898 j'ai rencontré cette espèce pour la pre-
mière fois pendant que je poursuivais des recherches le long du fond
de la rivière Hunt recouvert de saules, au nord de nos quartiers d'hiver
sur le détroit Kotzebue, Alaska. {Grinnell). On en a pris un mâle
adulte à la baie Muller, Alaska. {Anderson).
738. Mésange de montagnes.
Penthestes gambeli. (ridgw) Ridgway. 1904.
En 1891 cette espèce était nombreuse à Banff, Montagnes
Rocheuses. On en a tué trois spécimens dans les montagnes à Deer
Park, rivière Columbia, Colombie- Britannique. En 1898 j'en ai
observé deux spécimens dans une montagne au nord de la rivière
Little Miette, dans le passage Athabasca, Montagnes Rocheuses.
Cette espèce passe l'été en grand nombre à Robson, Colombie-Britanni-
nique. En 1890 les jeunes oiseaux avaient pris toute leur croissance et
860 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
étaient emplumés au 26 juin. Au mois de mai 1889 cette mésange
abondait à Spence Bridge, Colombie-Britannique; en 1902 elle se
trouvait nombreuse à une altitude de 4,400 pieds dans la montagne
Sophie, sur la frontière de la même province. J'en ai remarqué
environ une douzaine de spécimens, en avril 1903, à Penticton,
Colombie-Britannique, et, dans la même province, en mai 1904,
cette espèce était commune à Elko, et le 9 du mois il y en avait un
couple qui construisaient un nid à environ quatorze pieds de terre
dans un trou creusé dans un mélèze vert. (Spreadborough.) Cette
mésange se voit dans la Colombie-Britannique. (Lord.) Elle abonde
et couve dans les montagnes de l'intérieur. {Streator.) Elle fré-
quente les côtes boisées à l'est de la chaîne du littoral, et dans la
région des Montagnes Rocheuses. (Fannin.) Je n'ai jamais pris
cette espèce mais je suis certain que je l'ai vue dans la chaîne
Côtière, Colombie- Britannique. Dans cette province elle est assez
commune autour du lac Okanagan en hiver, et dans la même saison,
on la remarque de temps en temps à Quesnel, district de Cariboo.
(Brooks.) On la trouve dans les montagnes de l'intérieur de la
Colombie-Britannique, mais jamais dans les Montagnes Rocheuses.
(Rhoads.) Elle se voit en assez grand nombre, au printemps, à
Golden, sur la rivière Columbia, ainsi que dans les montagnes Selkirk,
Colombie-Britannique. (-E. F. G. White.)
739. Mésange de î'Aîaska.
Penthestes cinctus alascensis (prazak) Ridgway. 1904.
Le 1er juin 1864 on a trouvé, près de Fort Anderson, un nid de
cette espèce contenant sept œufs. Ce nid était situé à six pieds de
terre, dans un trou creusé dans la souche d'une épinette blanche,
et il est le premier appartenant à cet oiseau que l'on ait découvert
dans l'Amérique du nord. Il se composait d'une assez grande
quantité de fourrure de lièvre ou de lapin entremêlée avec une quan-
tité de mousse sèche. (Macfarlane.) L'habitat de cet oiseau
comprend, en autant qu'on le sache, les forêts d'épinettes blanches
dans le nord-est de la Sibérie, et s'étend à travers une région très
semblable située dans la moitié nord d'Alaska jusqu'à la rivière
Anderson dans l'est. (Nelson.) On a obtenu plusieurs spécimens
de Parus de diverses localités dans le district du Yukon, et classé
ceux-ci comme appartenant à cette espèce cinctus. Un examen
conduit plus tard a établi le fait qu'ils correspondent exactement
à la description de P. oblectus Cab. (Turner.)
CATALOGUE DES OISEAUX DCAXAIENS. 86l
740. Mésange de la baie d'Hudson.
Penthestes hudsonicus hudsonicus (forst) Ridgway; 1904.
Cette espèce se voit depuis les rives de la baie d'Hudson en allant
au nord-ouest, en passant par cette partie de l'Alaska qui se trouve
au nord et à l'ouest du goulet Cook, jusqu'à la vallée de la rivière
Kowak. (Ridgway.) Elle abonde partout dans les régions boisées.
En 1882 on en a obtenu des jeunes, le 19 juillet, au goulet Davis,
et, au commencement d'août, à Fort Chimo. (Packard.) En 1896
j'en ai remarqué de nombreux spécimens, le 6 juillet, à environ
quinze milles du golfe Richmond en allant dans l'intérieur, et la fois
suivante que j'ai vu l'espèce c'était le 18 septembre à la rivière
George où elle était commune. (Spreadborough .) Cette mésange
se trouve assez commune comme oiseau migrateur d'hiver à Ottawa.
Il y a deux mentions se rapportant à sa présence de bonne heure
à l'automne, la première en date du 31 octobre 1883, et la deuxième,
du 20 octobre 1889. (Ottawa Naturalist, vol. V.) M. Kay en a
vu un couple, au mois de novembre 1892, à Port Sydney, Muskoka.
Il y a une mention de cet oiseau provenant de la côte Richmond,
à treize milles au nord de Toronto, Ontario. (/. H. Fleming.) Le
27 janvier 1907, près de London, Ontario, j'ai guetté à une courte
distance de moi, et pendant un temps considérable, un spécimen
de cette espèce qui se nourrissait en compagnie d'une foule d'espèces
de mésanges, et des sizerains à tête rouge. (W. E. Saunders.) Nous
avons rencontré cette mésange sur la rivière Echimamish pour la
première fois le 24 juin. Trois jours plus tard nous l'avons notée
encore au portage Robinson, et trouvé qu'elle était commune à
Oxford House où, le 3 juillet, nous en avons pris un mâle. Le 5
du mois nous en avons observé plusieurs .spécimens sur une île dans !e
lac Knee, ainsi que de nombreux autres, le 13, à York Factory où nous
en avons pris deux. Pendant notre voyage de retour nous en avons
vu encore plusieurs autres, le 3 septembre, sur la rivière Hill. (E.
A. Preble.)
Cette espèce ne se trouve, dans le nord et l'est du Manitoba, qu'au
milieu des grandes forêts de conifères où elle habite en permanence.
(E. T. Seton.) On en a pris deux spécimens aux Grand Rapide de
la Saskatchewan. (Nutting.) On l'a remarquée pour la première
fois aux sources Sulphur, sur la rivière Clearwater, à environ la
latitude 56°-3o'; depuis cet endroit on l'a vue en grand nombre
862 CONMMISSIO GÉOLOGIQUE DU CANADA.
jusqu'au, et à travers le, portage Methye, ainsi que depuis le lac
Methye jusqu'à l'Isle à la Crosse. (/. M. Macoun.) Elle n'est
pas commune sur le Mackenzie, en allant au nord jusqu'à
Fort Simpson. {Ross) On a trouvé cette espèce d'un bout à l'autre
de la partie boisée de l'Alaska depuis la côte sud à Fort Kenai en
allant au nord à travers les régions des rivières Kuskoquin et Yukon
jusqu'à la limite boisée du nord bien en dedans du cercle Arctique.
(Nelson.) On a obtenu de nombreux spécimens de cette varitéé
de Fort Yukon, de Nulato, ainsi que plusieurs autres de St-Michael.
Elle ne visite la côte que pendant l'hiver, mais elle habite continuel-
lement les régions boisées, y abondant dans certaines localités.
(Tiirner.) Elle se voit en grand nombre à Tyonek, mais rarement
à Hope. M. Bischoff en a pris deux spécimens à Fort Kenai. Les
spécimens venant du goulet Cook ne semblent pas différer de ceux
venant des vallées du Yukon et Kowak. De la même manière
je ne puis trouver aucune différence appréciable entre eux et les
trois spécimens récemment collectionnés par M. E. A. Preble, près
des lieux fréquentés par ((hudsonicus)) type; par conséquent je
n'admets pas que les spécimens actuellement à notre disposition
doivent être reconnus comme appartenant à Parus hudsonicus
evura. D'après une inspection assez rapide des spécimens dans le
musée national, il semble y avoir une différence moyenne quant
à la longueur de la queue des oiseaux d'Alaska et ceux venant de
l'extrême nord-est des Etats-Unis. Cependant les oiseaux du côté
ouest de la baie d'Hudson sont intermédiaires et se rapprochent
apparemment plus près des oiseaux de l'Alaska. En d'autres termes,
avec le matériel actuellement à notre disposition, il y a autant de
raison pour reconnaître Parus hudsonicus litloralis, Bryant-1863,
venant de la Nouvelle- Ecosse, que Pheimra — Coues, 1884, venant de
l'Alaska. (Osgood.)
Nous avons pris la mésange du Yukon (Penthestes atricapillus turneri)
à Cariboo Crossing le 27 juin, et au lac Tagish, le 30 du même mois.
En juillet nous l'avons prise le 5, au lac Marsh, et le 14, au lac Lebarge
et, après notre arrivée, le 19, à la rivière 30-Mile, nous avons trouvé
qu'elle était répandue régulièrement par familles ou grandes bandes
tout le long du chemin jusqu'à Fort Yukon, à quinze milles en amont
duquel j'en ai vu une volée le 21 août. Le 20 septembre j'en a pris
une jeune femelle en premier plumage d'hiver à St-Michael. Le 5
juillet on en avait pris des jeunes capables de voler, ainsi que des spé-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 863
cimens qui muaient, le 13 août. Le 27 juin nous en avions pris des
adultes à la période de la mue la plus forte, ainsi qu'un autre, le 24
juillet, dont la mue était presque terminée. (Bishop.) Cette espèce
se trouvait en nombre jusqu'au mois de septembre à notre camp sur
la Kowak, au détroit de Kotzebue, Alaska. A partir de cette date, et
jusqu'au premier avril, on n'en a observé qu'un spécimen ou deux à
la fois, et alors, seulement à de longs intervalles. Au début du mois
de septembre on a noté cette espèce presque tous les jours, par groupes
de quatre à sept, dans les épinettes blanches autour de la cabane. Les
mésanges observées pendant l'hiver étaient toutes dans les bosquets
recouverts de saules le long de la rivière Hunt. Le premier mai
elles étaient encore de retour, allant çà et là par couples dans les bois.
Elles ont choisi, comme lieu pour se nicher, les trous de pic abandonnés,
et j'ai trouvé des nids en cours de construction au 15 mai, mais, à
cause de déconvenues de différentes sortes, je n'ai pu recueillir des
œufs.
Notes sur la reproduction. — Le 22 juillet de cette année (1903)
pendant que je marchais à travers un grand marécage de cèdres
je me suis intéressé aux allures d'une mésange de cette espèce. Je
l'ai guettée quelque temps pendant qu'elle cherchait des insectes,
lorsque, tout à coup, elle est disparue derrière un petit cèdre avec
une larve dans son bec. Je ne m'attendais pas trouver un nid, car
le sommet de l'arbre était vert, mais, en passant par l'autre côté,
j'ai aperçu un petit trou presque circulaire, avec des bords ébré-
chés, à environ douze pouces de terre. Lorsque j'ai frappé l'arbre,
l'oiseau s'est envolé, et est devenu très excité, allant et venant çà
et là nerveusement. En coupant une partie du bois, j'ai trouvé le
nid qui contenait, je crois, six jeunes âgés de quelques jours seulement.
L'endroit choisi pour l'emplacement du nid était le meilleur que l'oi-
seau pût trouver dans le marécage, situé comme il était sur une petite
colline recouverte d'épinettes blanches, près d'une source d'eau glacée
qui alimentait un petit cours d'eau. L'arbre, comme je l'ai déjà dit,
était encore vert au sommet, mais à partir de la cavité contenant le nid,
en descendant, il avait le cœur creux et gâté. En revenant plus tard,
après un espace de temps suffisant pour permettre aux jeunes de quitter
le nid, j'ai trouvé que ce dernier était à environ dix pouces au-dessous
de l'entrée du trou, qui lui-même avait deux pouces de diamètre. Ce
nid se composait de parcelles de mousse, de lichens et de bandes de
l'écorce intérieure molle du cèdre, le tout feutré ensemble avec des
poils de chevreuil et de lapin. (L. M. Terrill.)
864 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
740a. Mésange du Canada.
Penthestes hiidsonicus littoralis (Bryant) Ridgw. 1904.
La mésange du Canada se voit dans les provinces britanniques du
sud-est (le sud du Labrador, la province de Québec, le Nouveau-
Brunswick, la Nouvelle- Ecosse, etc.) (Ridgway.) Elle couve, est
commune, et n'émigre pas de Terreneuve. (Recks.) Elle habite
en assez grand nombre à Halifax, Nouvelle-Ecosse. {Doivns.) Le
26 juin 1888 elle se trouvait nombreuse dans les épinettes blanches à
la pointe Brackley, île du Prince-Edouard, et était assez commune, au
mois de juillet 1898, à Baddeck et à Margaree, sur l'île du Cap-Breton.
(Macoun.) Elle se voit en assez grand nombre sur l'île du Prince-
Edouard. (Dwight.) Cette espèce semble être la plus commune de
toutes les mésanges sur les îles de la Madeleine; je l'ai rencontrée
très souvent sur ces îles en juin 1897, vers le milieu duquel j'ai trouvé
deux nids contenant des oisillons. L'un était situé dans la souche
d'une petite épinette blanche et à environ deux pieds du sommet, le
trou ayant son entrée sur le dessus; l'autre reposait par terre, la
souche n'ayant pas plus de dix-huit pouces de hauteur. Je n'ai jamais
vu cette espèce dans l'Ontario. (Rév. C. J. Young.) On la rencontre
à toutes saisons à St. John, Nouveau- Brunswick. {Chamberlain.)
Elle habite et en permanence, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-
Brunswick. {W. H. Moore.) Elle est assez commune dans la
vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox.)
Cette espèce se voit nombreuse sur les îles de la Madeleine. (Bishop.)
Elle n'est pas aussi commune que la mésange à tête noire; Elle
couve dans la partie nord de la province de Québec, et on l'a prise
à Beauport. (Dionne.) En hiver elle ne visite Montréal qu'en petit
nombre. M. Kuetzing l'a trouvée dans les bois, à Hochelaga, à partir
du 1er novembre jusqu'au 7 décembre. (Wintle.) Les mentions
provenant de la province de Québec devraient, peut-être, être classées
comme appartenant à hiidsonicus.
Notes sur la reproduction. — Un nid de cette espèce trouvé à
Scotch Lake, Nouveau-Brunswick, était situé à environ quinze pieds
de terre dans la souche d'un pin. Le trou était garni de poils et de
fourrure. Les œufs, au nombre de six, sont éclos le ler juin. Le
28 juin j'ai trouvé encore un nid dans lequel il y avait six jeunes oiseaux
capables de voler. ( W. H. Moore.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 865
740b. Mésange de Colombie.
Penthestes hiidsonicus columbianus (Rhoads) Ridgw. 1904.
Le 7 mai 1897 j'ai tué un spécimen de cette espèce à Edmonton, Al-
berta; c'est le seul que l'on ait vu. Le 5 août 1903 on en a observé
un autre au Bear creek, sur la rivière de la Paix, latitude 56°. Au mois
de juin 1898 cette espèce était commune dans les bois d'épinettes blan-
ches, le long de la rivière Athabasca, à Jasper House, Alberta. (Spread-
horoîigh.) Au mois de juillet 1890 on en a tué un spécimen à une al-
titude de 6,700 pieds, sur le sommet de la montagne Toad, près de
Nelson, Colombie- Britannique, ainsi qu'un autre dans le passage
Eagle, près de Revelstoke, dans la même province. En juillet 1897
on en a pris deux spécimens dans la montagne Moose, près de la source
de la rivière Elbow, et observé deux autres à la source du Fish creek.
Montagnes Rocheuses. (Spreadborough.) Quatre spécimens, ap-
partenant à Parus, que l'on a pris à une élévation de 5,000 pieds
dans une forêt profonde, au centre des Montagnes Rocheuses, près
de Field, Colombie-Britannique, diffèrent tellement de Parus hndsoni-
cus qu'il semble que la chose naturelle à faire c'est de les classer
séparément. {Rhoads.) Cette espèce est assez commune, en hiver,
au lac Okanagan, Colombie-Britannique. Je l'ai prise aussi à la
hauteur de terre entre les vallées Nicola et Okanagan, l'endroit le plus
à l'ouest où je l'ai observée. Elle abonde, en hiver, dans les bois re-
couverts d'épinettes blanches, ainsi qu'à des hautes élévations, dans
le district de Cariboo, Colombie-Britannique. (Brooks.) Cette
mésange fréquente les Montagnes Rocheuses depuis la rivière Liard,
en allant au sud, jusque dans l'état de Montana. (i^/îoa(/5 dansTAnk,
vol. X, p. 331.) Au mois de juin on en a pris un mâle adulte à Homer,
ainsi que deux'autres spécimens, le 12 septembre 1901, en premier
plumage d'hiver. Cette espèce n'est pas commune, mais on l'a remar-
quée à tous les endroits visités dans la rangée d'arbres à Kenai,
Alaska, On l'a trouvée généralement dans les bosquets d'épinettes
blanches mortes de la région plus ouverte. (Figgins.) On en a pris
trois adultes et trois jeunes, entre le 3 et le 28 juillet, à Seldovia, Alaska
ainsi que deux autres spécimens en plumage d'hiver, le 19 août et le
7 octobre respectivement; l'un au Shcep creek, et l'autre au camp
Moose. (Anderson.)
866 COMMISSION degéoloctIquh du canada.
741. Mésange à dos marron.
Penthestes rufescens rufescens (Towns) Ridgw. 1904.
Au mois d'avril 1899 cette espèce était très commune dans les bois,
à Hastings, sur le goulet Burrard, Colombie-Britannique. On n'en a
pas vu un seul spécimen, en mai, à Agassiz, à environ cinquante milles
en montant le Fraser. Elle abonde sur l'île de Vancouver, et,
en 1893, y nichait le 16 avril. Le 5 mai j'ai trouvé un nid fait de
mousse et garni de plumes, dans un trou creusé dans un arbre mort.
Le 17 avril 1906 j'en ai remarqué plusieurs spécimens dans les buis-
sons sur la plage, à Douglas, Colombie-Britannique, ainsi que plusieurs
autres le long de la rivière Chilliwack. En septembre et octobre 1907
cette espèce était commune à Clayoquot, île de Vancouver. iSpread-
borough). Cette mésange abonde et couve par toute la plus gran-
de partie de l'étendue de ses migrations, depuis environ la latitude
60° sur la côte sud-est de l'Alaska, en allant au sud jusqu'en
Californie. (Nelson). Elle se voit dans la Colombie-Britannique.
(Lord). Elle est commune dans la région de la côte où elle couve.
(Streator). Elle habite en grand nombre à l'ouest de la chaîne
côtière, et couve près de Victoria. (Fannin). Cette espèce habite
en assez grand nombre à Chilliwack, et, en hiver, elle est assez com-
mune aux alentours du lac Okanagan, Colombie-Britannique.
(Brooks). Elle est très commune sur la côte et les îles de la Co-
lombie-Britannique, mais on ne la trouve pas à l'est de la chaîne du
littoral. (Rhoads). Le 8 août 1894 on l'a remarquée en gi-and nom-
bre à la baie English, Vancouver. (E. F. G. White). Elle est commu-
ne partout, dans les sapins les plus jeunes surtout, qui croissent à la
tête des baies et des goulets. On en a pris des jeunes complètement
emplumés, les premiers de l'année, le 26 juin, près de Sitka. Alaska.
(Grinnell). Cet oiseau abonde sur les îles Queen Charlotte, Colombie-
Britannique, nous y en avons pris sept spécimens. (Osgood). Nous
en avons trouvé quelques spécimens à Haines et à Skagway, Alaska,
et, le 5 juin, j'en ai pris un autre et entendu encore un autre, à Glacier.
Une femelle prise à Skagway le 3 juin avait fini de pondre. (Bishop).
Un compte rendu très complet écrit par M. Joseph Grinnell, concer-
nant l'origine et la distribution de cette espèce a été publié dans VAuk,
vol. XXI, à la page 364 et les pages suivantes.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 86/
CCLXXVII. PSALTRIPARUS Bonaparte. 1850.
743. Mésange de Puget Sound.
Psaltriparus minimus saturatus. Ridgway. 1904.
Le 25 novembre 1899 j'ai tué deux spécimens de cette espèce sur un
nombre considérable, mais, le lendemain, je n'en ai pu trouver d'au-
tres, ni ai-je jamais observé l'espèce auparavant bien que je l'aie
cherchée. (Browns). Cette dernière mention se rapporte proba-
blement à la vallée du Fraser. (Macoun).
Famille LV. SYLVIID^î). Fauvettes, Roitelets, Etc.
CCLXXVIII. ACANTHOPNEUSTE Blasius. 1858.
Acanthopneuste boralis kennicotti (Baird) Ridgw. 1904.
Fauvette de saules de Kennicott.
Cette espèce se voit dans l'ouest de l 'Alaska, y compris St. Michael,
Nushagak, les rivières Alloknagik et Kowak, &c. {Ridgway) La
prise d'un spécimen unique à St. Michael, le 16 août 1866, par le na-
turaliste de l'expédition Western Union Telegraph, fait le sujet de la
première mention de cet oiseau dans l'Amérique. Dans l'été de 1877
j'en ai obtenu quatre spécimens au mois de juillet, deux le 26, et les
deux autres le 31, pendant qu'ils cherchaient dans les vieilles clôtures
de planches qui entouraient les maisons à St-Michael. On en a ob-
tenu encore quelques autres plus tard, et, l'année suivante, on y a
revu cette espèce. (Nelson). On a remarqué deux spécimens de cet
oiseau en train de voltiger avec rapidité au milieu du feuillage de
quelques bouleaux à cent verges en arrière de la rivièrç Kowak, au
détroit Kotzebue, près de notre camp d'hiver. Leur façon de se
comporter ressemblait à celle du roitelet à couronne rubis. A partir
de ce moment-là je n'ai vu qu'une seule fois encore la fauvette de
saules de Kennicott; c'était le 14 juin 1899, dans le delta de la Kowak.
Je me promenais autour du bord d'un petit lac lorsque je me suis
trouvé à moins de vingt pieds d'un spécimen unique que j'ai tout de
suite reconnu comme appartenant à la même espèce que l'on avait
prise l'automne précédent. L'oiseau était près de terre farfouillant
au milieu de quelques buissons et épinettes blanches rabougries.
(Grinnell) .
868 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
CCLXXIX. REGULUS Cuvier. 1799.
748 Le roitelet huppé.
Regulus satrapa satrapa Licht. 1823.
Le roitelet huppé se voit en assez grand nombre dans les pièces
d'épinettes blanches situées au bord de la côte nord-est du Labrador,
aussi loin au nord qu'Aillik. {Bigelow). M. Audubon, vol. II, p.
165, l'a trouvé au mois d'août en train de nourrir ses jeunes. {Packard)
Cet oiseau habite en nombre dans la Nouvelle-Ecosse. {Downs,
Tufts). Sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, on en a vu une petite volée
le 20 octobre 1902; en 1905 on en a remarqué un spécimen le 30 sep-
tembre et plusieurs autres le 7 octobre; on en a vu encore un, le 29
septembre 1906 ainsi que deux autres le 18 juin 1907. (/. Boutelier).
Le roitelet huppé était commun, le 17 juillet 1888, dans les bois à la
pointe Brackley, île du Prince Edouard. {Macoim). On ne l'a
observé que peu souvent sur l'île du Prince Edouard. Les jeunes
étaient capables de voler à la fin juin. Au mois de juin 1887 cet
oiseau était assez commun à Baddeck, sur l'île du Cap-Breton,
(Dwight). Il est assez commun et couve dans le Nouveau-Brunswick,
mais il y est en plus grande abondance à l'automne et en hiver.
(Chamberlain) . Il se trouve nombreux et en permanence à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick; les jeunes accompagnent
les parents vers la fin juin. (W. H. Moore).
Le roitelet huppé est assez commun, mais de passage, à Montréal,
au printemps, et à l'automne. (Winile). Il est nombreux, au
printemps, et à l'automne, comme oiseau migrateur dans l'est de la
province de Québec. (Dionne). Il est rare comme oiseau migrateur
à Ottawa. (Ottawa Naturalist, vol. V). C'est l'un des oiseaux les
plus communs au commencement du printemps dans les sapins et les
pruches, et tous les ans j'en vois de nombreux spécimens. Au mois
de juin 1897 j'ai remarqué ce roitelet en train de couver dans les
épinettes blanches sur les îles de la Madeleine, mais je n'ai pu trouver
son nid. A partir du 1er mai je ne l'ai plus revu dans l'Ontario.
(Rév. C. J. Young). Ce roitelet abonde comme oiseau migrateur
à Toronto, Ontario, mais il y passe l'hiver en nombres irréguliers.
Il abonde pendant l'hiver; j'en ai rencontré des spécimens à deux
reprises, au mois de mai, qui, d'après leurs actions, devaient être en
train de nicher. (/. H. Fleming). On remarque assez souvent, pen-
dant les mois les plus froids de l'hiver, une petite bande de ces
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 869
oiseaux mignons se chauffant au soleil sur le côté d'une haie de cèdres
ou d'épinettes blanches aux alentours de Toronto. {J. Hughes
Samuel). Cette espèce passe l'hiver à Guelph, Ontario. (Z. B.
Klugh) Onl'a trouvée à deux ou trois reprises, vers la fin mai, près
de London, Ontario, bien que, jusqu'à présent, l'on n'ait obtenu
aucune preuve qu'elle y couve. Elle abonde comme oiseau migra-
teur, et, lorsque le temps est doux, reste pendant tout l'hiver. {W.
E. Saunders). Le 24 juin 1901 on en a vu un spécimen sur l'Echi-
mamish inférieure. {E. A . Prehle) .
Le roitelet huppé est très rare comme oiseau migrateur, mais il se
peut qu'il couve dans le Manitoba. Il est très variable quant à ses
mouvements. {E. T. Selon). Il est rare comme oiseau migrateur» à
Aweme, Manitoba. (Criddle) . Il est régulier, mais pas commun comme
oiseau migrateur dans la moitié est du Manitoba. (Atkinson).
Au mois de juin 1898 il était commun dans les bois d'épinettes blan-
ches depuis Jasper House jusqu'au sommet des Montagnes Rocheuses.
Il couve à Banff, dans ces montagnes-là, mais ne s'y voit pas en aussi
grand nombre que le roitelet à couronne rubis. En 1890 cet oiseau
était commun à Revelstoke, Colombie-Britannique, jusqu'au 20 avril
lorsqu'il en est disparu. Dans la même province il couvait dans les
bois, à Robson, où le 10 juin, on en a tué des jeunes. En 1902 on en
a vu un grand nombre à une altitude de 4400 pieds dans la montagne
Sophie, sur la frontière de la Colombie-Britannique. (Spreadborough) .
On a remarqué le roitelet huppé près des Grand rapids de la Saskat-
chewan, mais on n'en a pas pris un seul spécimen (Nutting). Le 28
juillet 1897 il était commnu dans les montagnes, au sud-ouest de
Calgary, ainsi que dans le passage Crowsnest.
Notes sur la reproduction.) — ^Une couvée de sept œufs dans
ma collection a été recueilli le 15 juin 1895 à Cartwright, Labrador.
Le nid était suspendu, à quinze pieds de terre, à la branche d'une
épinette blanche. (W. Raine).
748a. Roitelet huppé de l'ouest.
Regulus satrapa olivaceous. Baird. 1864.
Le roitelet huppé de l'ouest était commun en avril 1889, dans les
bois, à Hastings, sur le goulet Burrard, Colombie-Britannique, Au
mois de juillet 1901 j 'en ai vu quelques spécimens au pied du lac
Chilliwack, dans la même province. Au mois de septembre de la
78870—56
870 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
même année il se trouvait en nombre à Huntingdon, Colombie Bri-
tannique, sur la frontière. Dans la même province il était commun
le long de la route Hope, à la source de la rivière Skagit, et, en 1906,
on en a observé un spécimen, le 14 mai, à Douglas, ainsi que d'autres,
le 13 juillet, en train de couver au lac Chilliwack. Cet oiseau habite
en nombre l'île de Vancouver. (Spreadborough) . II se voit en
abondance sur l'île de Vancouver, ainsi que dans la Colombie-Britan-
nique. (Lord). Il est très commun, au printemps et à l'automne,
comme oiseau migrateur; quelques spécimens restent pour couver.
(Streator). Il abonde partout dans la région à l'ouest des Cascades.
(Fannin). Ce roitelet se trouve commun pendant l'hiver, et il couve
dans les montagnes. Il se voit en nombre pendant tout l'hiver au
lac Okanagan, Colombie-Britannique. Quelques-uns de ces petits
oiseaux délicats restent pendant le temps le plus rigoureux dans le
district de Cariboo, dans la même province. (Brooks). Je ne trouve
aucune différence, quant à leur couleur, entre les spécimens de la chaîne
côtière qui viennent du côté est et ceux du côté ouest. (Rhoads).
Ce roitelet est commun sur les îles Queen Charlotte, Colombie Britan-
nique; le 20 juin 1899 on en a pris un mâle adulte au goulet Cumshewa.
Il se voit en assez grand nombre au goulet Cook, Alaska. (Osgoods).
Cet oiseau est assez commun à Glacier au-dessus de Skagway, Alaska;
on l'entend souvent, mais on le voit rarement, et il est difficile à pren-
dre. Une femelle que j'ai prise, le 10 juin, avait son dernier œuf
dans un état suffisamment avancé pour recevoir la coquille. (Bis-
hop). Le 26 septembre 1901 on en a pris un mâle et une femelle à
Homer, sur la péninsule Kenai, Alaska, ainsi qu'un autre mâle, le
18 août, a Creek Sheep. (Figgins). Les mentions de cette
espèce, provenant de l'Alaska, sont restreintes à la côte sud-est de ce
territoire où on en a obtenu des spécimens à Sitka et à Kadiak. (Nel-
son). Cet oiseau est commun partout, mais spécialement dans les
bosquets de pins très épais le long des cours d'eau à Sitka, Alaska.
Le 22 juin j'ai remarqué les premiers jeunes de l'année. (Grinnell).
749. Roitelet à couronne rubis.
Regulus calendula calendula. (linn) Licht. 1823.
On a envoyé, de Nenortalik, Groenland, en 1859, un spécimen
de cette espèce. (Arct-Man.) Le roitelet à couronne rubis se voit
en nombre dans les parties sud du Labrador. M. Coues en a obtenu
un spécimen, au mois d'août, à Rigolet, et le il octobre 1881, M.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 87 1
Stearns en a tué un autre sur l'île Old Fort. (Packard.) Cet oiseau
était commun, le 9 juin 1896, à Moose Factory. Le 20 du mois
on l'a observé à Fort George. Le ler juillet il se trouvait en nombre
au golfe Richmond; on ne l'a pas remarqué du tout dans l'intérieur.
(Spreadborough.) Il est commun à Baddeck, sur l'île du Cap Breton.
(Allen.) Il est rare à Halifax, Nouvelle-Ecosse. (Douuns.) On ne
le voit qu'en petit nombre dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.)
On en a remarqué uue petite volée, le 3 octobre 1902, sur l'île Sable,
Nouvelle-Ecosse, ainsi qu'un spécimen unique, le 4 mai 1907, au même
endroit. (/. BoiUelier.) Ce roitelet se trouvait dans les bois de
pins, à la pointe Brackley, île du Prince-Edouard, en juillet 1888.
(Macoun.) II passe l'été, mais en petit nombre, à St-John, Nouveau-
Brunswick. (Chamberlain.) Il est rare comme oiseau migrateur
d'été à Scotch Lake, comté d'York, Nou\eau-Bruns\vick. (W. H.
Moore.) En 1885 il était commun au lac Mistassini, où il couve.
(/. M. Macoun.) On l'a pris à York Factory, sur la baie d'Hudson.
(Dr R. Bell.) Cet oiseau a été obtenu à Fort Churchill, sur la baie
d'Hudson. (Wright.) On en a vu une femelle à la baie Fox, Anti-
costi. (Brewster.) Cette espèce est plus commune que la précé-
dente dans l'est de la province de Québec; on l'a prise à Beau port.
Le roitelet à couronne rubis est commun, mais de passage à Montréal,
au printemps et à l'automne. (Wintle.)
Il est répandu comme oiseau migrateur à Ottawa. (Ottawa
Naturalist, vol. V.) Il abonde comme oiseau migrateur à Toronto,
Ontario, et à l'automne et en hiver, il habite en nombre les districts de
Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.) On le voit depuis Missi-
nabi, Ontario, jusqu'à Point Comfort, sur la côte est de la baie
James, ainsi qu'à Guelph, Ontario, où il se trouve commun pendant
les migrations. (A. B. Klugh.) J'en ai vu un spécimen, le 17
juin, à Norw^ay House, et pris un autre, le 24 du même mois, sur
l'Echimamish. Cette espèce était commune à Norway House à
partir du 30 juin jusqu'au 4 juillet. Le ler septembre nous en
avons observée un spécimen pendant que nous montions la rivière
Hill. (E.A.Prehle.)
On a remarqué le roitelet à couronne rubis, au mois de septembre,
lorsque, pendant la migration d'automne, il fréquentait le fond vide
et recouvert de broussailles, de la rivière Souris (Mouse) en com-
pagnie de fauvettes. (Coues.) Ce roitelet ne se voit qu'en petit
78870— 56I
872 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
nombre comme oiseau migrateur partout dans le Manitoba géné-
ralement. (Atkinson.) Il est assez commun, au printemps et à
l'automne, comme oiseau migrateur dans le Manitoba. {E. T. Selon.)
Il se trouve en nombre, au printemps et à l'automne, à Aweme,
Manitoba, où probablement il couve, y arrivant vers le 25 avril
et s'en allant le 25 octobre. (Criddle.) On n'en a trouvé que trois
spécimens à Medicine Hat, Saskatchewan, en avril et mai 1894.
Au mois de juin 1903 cet oiseau était commun dans les bois d'épi-
nettes blanches depuis l'embouchure de la petite rivière des Esclaves
jusqu'à Peace River Landing, latitude 56°-! 5'. On l'avait remarqué à
Edmonton, Alberta, pour la première fois le 4 mai 1897; il y était
commun dans les bois d'épinettes blanches où, sans doute, il couvait.
Aux mois de juillet et août il se trouvait nombreux dans les bois
semblables situés dans les contreforts, depuis Edmonton jusqu'au
passage Crowsnest. Ce roitelet était tout à fait commun, en
1891, à Banff, où, évidemment, il couvait de bonne heure, car, au
mois de mai, il y en avait des jeunes. Au mois d'avril 1890 il se
trouvait en nombre à Revelstoke, Colombie-Britannique, mais les
spécimens avaient l'air d'être tous des oiseaux migrateurs. Dans
la même province il était tout à fait commun, en 1902, à une altitude
de 4,400 pieds dans la montagne Sophie, sur la frontière. II était
commun aussi à Fernie, Elko, Midway et Sidley, ainsi que le long
de la route entre Princeton et la rivière Skagit. En 1889 on l'avait
obser\'é en tout à fait grand nombre à Hastings, sur le goulet Burrard,
au commencement d'avril, et, à la fin mai, il a été tué dans les monta-
gnes à Spence Bridge, Colombie-Britannique. En septembre 1901
il se trouvait en grande abondance à Huntingdon, sur la frontière
dans la même province, ainsi qu'à Douglas le 17 avril 1906. Appa-
remment cet oiseau passe l'été sur l'île de Vancouver où on l'a remar-
qué pour la première fois le 18 avril lorsqu'il se trouvait en grand
nombre dans les conifères en compagnie de mésanges. On l'a vu
à Penticton, Colombie- Britannique, pour la première fois le 13 avril
1903; il y abondait partout au 20 du mois, et est resté ainsi jusqu'au
1er mai. Il était commun, en juin 1898, au lac Ste-Anne, au nord
d'Edmonton, et de là le long de la route jusqu'au passage Athabasca.
Au mois de mai 1904 il était commun à Fernie et à Elko, Colombie-
Britannique. {Spreadborough .) Le roitelet à couronne rubis se voit
en grand nombre à l'extrémité sud du portage Methye. (/. M.
Macoun.) Il est rare sur le Mackenzie, en allant au nord
jusqu'à Fort Resolution. {Ross.) Il n'y a pas de doute que l'on
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 873
puisse rencontrer cet oiseau, pendant la saison d'été, sur la rivière
Anderson, cependant nous n'avons pas trouvé son nid. (Macfarlane.)
On le voit seulement à l'est de la chaîne du littoral. (Lord.)
Pendant la migration d'automne on ne le trouve que dans la région
de la côte. (Streator.) Il abonde dans la partie du territoire à
l'ouest de la chaîne du littoral. iFannin.) Pendant l'hiver il se
rend en grand nombre à Chilliwack, et y couve dans les montagnes.
(Brooks.) Il est très répandu au printemps, sur la côte de la
Colombie-Britannique, et il couve dans l'intérieur de la province.
(Rhoads.)
On a pris ce bel oiseau en différentes parties du territoire. Les di-
verses mentions provenant de l'Alaska comprennent celles de Fort
Yukon, Nulato et Anvik, dans le nord, ainsi que de Sitka et Fort Kenai,
sur la côte sud-est. {Nelson). On a obtenu des spécimens de cet
oiseau de Fort Yukon où il est commun et couve. A Nushagak, sur
la baie Bristol, j'en ai remarqué un spécimen unique volant çà et là
dans les saules qui bordent la rivière. (Turner). Le 23 août j'ai tué
un spécimen de cet oiseau et j'en ai vu deux autres dans un taillis de
saules au bord de la Kowak, à deux milles en amont de notre camp
d'hiver . Je n'ai plus revu cet oiseau avant le 10 juin dans le delta
de la Kowak, au détroit Kotzebue, Alaska. (Grinnell).
Notes sur la reproduction. — Je suis en possession d'un joli nid de
cette espèce, contenant onze œufs, qui a été recueilli, le ler juin 1898,
à Dartmouth, Nouvelle-Ecosse. Ce nid était suspendu, à 20 pieds de
terre, à la branche d'une épinette noire. Outre celui-ci j'en ai quatre
autres de pareille construction recueillis au même endroit. Ces nids
étaient tous sous forme de boules rondes, et se composaient de mousse
verte garnie de plumes. Ils étaient suspendus à des branches d'épi-
nettes blanches. (W. Raine). Cet oiseau couvait près de 150-Mile
House, Colombie-Britannique. Le 1 1 juin j'ai trouvé un nid à en-
viron deux pieds de terre dans une petite épinette blanche qui avait
moins de quatre pieds de hauteur. 11 était près du tronc, très profond
et en forme de coupe, presqu'un cylindre vertical. L'oiseau, lors-
qu'il était accroupi, devait être entièrement caché. Ce nid contenait
cinq œufs ainsi qu'un autre cassé qui était enfoncé dans la fondation.
Evidemment cet œuf avait été poussé à travers la garniture, et un
nouveau fond construit par-dessus. Les oiseaux, à qui appartenait
le nid, étaient en train de faire beaucoup de tapage à cause de l'arrivée
d'une bande errante de «Whiskey Jacks. » Deux plumes de coq de
874 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
bruyère ont été placées soigneusement devant l'entrée, ce qui me
fait croire que des geais avaient déjà pillé le nid et arraché sa gar-
niture. (Brooks).
749a. Roitelet à couronne rubis de Sitka.
Regulus calendula grinnelli (Palmer). 1897.
Ce roitelet n'était pas très commun, et je ne l'ai remarqué à Sitka,
Alaska, que dans les grands pins qui bordent la rivière Indian à cet
endroit. Je l'ai vu par couples à deux reprises, mais je n'en ai pas pris
de jeunes. Cet oiseau sans doute y couve, mais pas en abondance;
on en a pris trois m.âles adultes. (Grinnell). Le 31 mai j'ai entendu
ramager un roitelet à couronne rubis de Sitka à Skagvvay, Alaska,
et le 1er juin j'en ai pris un mâle et entendu un autre à Haines. Le
6 de ce dernier mois j'en ai pris un autre mâle à Glacier, oîi, pendant
notre séjour, j 'en ai entendu ramager deux ou trois autres encore. Bien
que le spécimen pris à Log Cabin soit calendula normal, ceux pris à
Haines et Glacier ont le dos plus olive et les côtés de la couronne plus
foncés, de grinnelli. (Bishop).
CCLXXX. POLIOPTILA Sclater. 1851.
751. Gobe-mouches gris bleu.
Polioptila cœrulea cœrulea (Linn) Sclater. 1855.
Cette espèce se rend accidentellement à Montréal. M. Kuetzing
a vu, dans la collection de M. Craig, un spécimen qui avait été tué, il
y a bien des années, sur l'île de Montréal, mais M. Craig dit qu'il ne se
souvient pas de l'avoir jamais eu dans sa possession. (Wintle.) Cet
oiseau est accidentel à Ottawa; M. G. R. White en a tué un spécimen
avant 1881. {Ottawa Naturalist, volV). Il y a trois mentions de
cette espèce provenant de Toronto, Ontatio; les voici: — Un mâle,
le 9 mai 1885, dans la collection de M. Ernest Seton; une femelle
prise le 5 mai 1891, par M. O. Spanner; une femelle prise le 10 mai
1900 par M. C. W. Nash. (/. H. Fleming). Cet oiseau passe l'été
en assez grand nombre dans cette partie de l'Ontario qui se trouve à
l'ouest et au sud de London. {W. E. Saunders).
catalogue des oiseaux canadiens. 875
Famille LVI. TURDID^. Grives, solitaires, etc.
CCLXXXI. MYADESTES Swainson.
754. Grive de Townsend.
Myadestes townsendi (Aud) Cab. 1847.
On a remarqué cette grive, le 21 juin 1897, à la rivière Elbow, près
de Calgary. Au mois de juillet, de la même année, elle était commune
dans les Montagnes Rocheuses, en allant au sud, jusqu'au col
Crowsnest. C est une espèce commune à Banff, y couvant à une
haute élévation dans les montagnes. En 1898 on l'a observée partout
dans les montagnes environnant le passage Athabasca. A partir
du 16 jusqu'au 20 avril 1890 cette espèce était tout à fait commune à
Revelstoke, Colombie-Britannique, se perchant sur les souches, attra-
pant les mouches, ou s'abattant sur tout ce qu'elle pût voir. Au
mois de juin on l'a remarquée à une élévation de 2,000 pieds au parc
Deer, sur le lac Arrow, et, sans doute, elle y couvait. On l'a observée
dans presque toutes les montagnes sur la frontière en Colombie-Britan-
nique. Dans la même province on ne l'a notée dans la vallée Okana-
gan, qu'au commencement d'avril 1903, et, vers le 15 du mois, elle
en était complètement disparue. Au mois de mai 1904 on l'a entendue
ramager partout dans les bois, à Elko, Colombie-Britannique, depuis
cette partie des montagnes couverte de neige en descendant jusqu'au
niveau de la voie du chemin de fer. En 1905 elle était commune, de
bonne heure au printemps, sur le terrain plat à Midway, ainsi que plus
tard dans les collines. Le 22 juin de la même année j'en ai remarqué
plusieurs spécimens au creek, Whipsaw, ainsi que d'autres entre la
rivière Skagit et le lac Chilliwack. Le 17 avril 1906 j'en ai remarqué
un spécimen sur la plage à Douglas, Colombie-Britannique. Le 10
août 1901 on en avait vu un autre sur la cime Deer, à la pente sud du
Mont Cheam, dans la même province. Le 10 juillet 1893 deux spéci-
mens de cette espèce ont été observés près du sommet rocheux de la
montagne Benson à Nanaïmo, île de Vancouver. Ils avaient fait leur
nid dans le côté d'un talus. (Spreadborough) .
Cette grive est très rare; on ne l'a tuée qu'une seule fois dans la
vallée de la Columbia. (Lord). C'est une espèce rare bien que
je l'aie prise, et à l'est, et à l'ouest de la chaîne côtière, ainsi qu'au
mois de janvier à Ladners, dans la vallée du Fraser inférieur. (Fannin).
Elle est rare comme oiseau migrateur dans la vallée à Chilliwack, et
876 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA,
elle couve sur le sommet des montagnes. Elle se voit en assez grand
nombre pendant l'hiver au lac Okanagan, Colombie-Britannique, où
elle ramage continuellement, et se nourrit de fruits lorsqu'il fait froid.
(Brooks). Au mois de mai j'en ai pris un spécimen sur l'île de Van-
couver. On a rencontré cette espèce à des altitudes élevées, et à l'est,
et à l'ouest de la chaîne côtière, ainsi que dans les Montagnes Ro-
cheuses et les Selkirks, aussi loin au nord que le 52ème parallèle; elle
augmentait en nombre à mesure que l'on allait à l'est {Rhoads),
Le 17 juin j'en ai pris un mâle adulte sur les hauteurs,au-dessus de Ben-
nett. Le 26 du mois lorsque j'étais assis, pendant la chaleur du midi,
sur le sommet d'une colline, à environ 1,500 pieds au-dessus de Cariboo
Crossing, j'ai écouté le plus beau chant que j'aie jamais entendu.
Il semblait combiner la puissance de celui du rouge-gorge, la gaieté
et la qualité ardente de celui du goglu, et la douceur et la pureté de
celui de la grive des bois. Commençant par un ton bas, émis apparem-
ment à une distance éloignée, il augmenta en force et en volume
jusqu'à ce que l'air en fut rempli, et j'ai regardé juste au-dessus de
ma tête dans le but de trouver le chantre. Finalement j'ai constaté
que c'était un oiseau de cette espèce perché à une distance de 150
verges sur un arbre mort et qui, en ce moment, était en train d'émettre
ce ramage mélodieux. Plus tard l'oiseau s'est approché assez près
pour me permettre d'établir son identité.
MM. Osgood et Maddren ont observé un spécimen de cette espèce
le 14 juillet au lac Lebarge. M. Osgood en a pris quatre autres spéci-
mens dans le même mois: le premier, un oiseau adulte, au canon Miles,
le II; le deuxième, dans les côtes Semenow, le 20; le troisième, un
jeune portant un plumage tacheté, à 20 milles en aval de la rivière
Selwyn, le 29; et encore un jeune, en amont de la rivière White, le
30. Le 29 juillet j'ai observé un spécimen adulte près de la ri^ière
Selwyn, et, le ler août, j'en ai pris un autre qui muait près de Sixty-Mile
creek. M. Cantell a trouvé cette espèce dans la vallée du Yukon.
iBishop.)
Notes sur la reproduction. — Cette espèce couve à Banff,
dans les Montagnes Rocheuses. Le 9 juin 1893 nous avons trouvé
son nid, contenant quatre œufs, sur le côté d'un talus, et nous avons
pris l'oiseau femelle pendant qu'elle s'envolait du nid. Dans la même
année on a recueilli d'autres nids à Banff et ceux-ci se trouvaient
aussi sur les côtés des talus. {W. Raine.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 877
CCLXXXII. HYLOCICHLA Baird. 1864.
755. Grive des bois.
Hylocichîa mustelina (Gmel.) Ridgw. 1880.
La grive des bois est accidentelle à Montréal. On dit qu'elle se voit
dans les Cantons de l'Est, mais je ne l'ai jamais remarquée jusqu'à
présent dans ce district. J'en ai vu prendre un spécimen aux chûtes
Roxton, province de Québec. iWintle.) Cette espèce passe l'été
en très petit nombre aux alentours d'Ottawa. {Ottawa Naturaliste
vol. V.) J'en ai observé quelques spécimens dans le comté de Leeds,
Ontario, mais l'espèce n'y est pas commune. Quelques pécimens y
couvent, car j'ai trouvé un nid, d'où étaient partis les jeunes oiseaux
qui appartenaient évidemment à cette espèce, ainsi qu'un autre, en juin
1902, situé à environ huit pieds de terre, sur la branche d'une pruche,
dans le comté de Frontenac. {Rév. C. J. Young.) Cette grive est
régulière comme oiseau migrateur à Toronto, Ontario; elle s'y trouve
rare pendant l'été, mais y couve. J'en ai pris un spécimen, le 17 mai
1897, à Emsdale, district de Parry Sound. Au mois de septembre
1898 j'en ai rencontré une bande qui se nourrisaient de cerises sauvages
près de la partie étroite (the narrows) du lac St- Joseph. J'ai compté
dix-sept spécimens mais il y en avait davatage. M. le docteur Brodie
dit que cette espèce était commune au mois de juin, à Port-Sydney,
Muskoka. (/. H. Fleming.) Elle est commune pendant les migra-
tions, à Guelph, Ontario, y couvant en nombre restreint. Elle y
arrive vers le 10 mai et s'en va vers le 11 septembre. {A. B. Klugh.)
La grive des bois habite en nombre et couve, à Penetanguishene,
Ontario. Une fois j'ai trouvé un nid, à environ sept pieds de terre,
sur un hêtre dans une foret de bois dur de nouvelle croissance.
(A. F. Young.)
756. Grive de Wilson.
Hylocichîa fuscescens fuscescens (Steph.) Ridgw. 1880.
La grive de Wilson est un oiseau migrateur d'été dans Terreneuve.
(Reeks.) On en a remarqué un spécimen, le 14 septembre 1899, sur
la rivière Humber, Terreneuve. (Louis H. Porter). Cette espèce
n'est pas très commune dans la Nouvelle-Ecosse; on ne la voit que
dans l'intérieur; elle couve à Stewiacke. (Doyens.) Elle passe l'été
en petit nombre dans la Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.) Le 4 juillet
1888 elle était rare dans les bois, à la pointe Brackley. île du Pnncc-
878 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Edouard, ainsi que sur l'île du Cap-Breton en 1898. (Macoun.)
Cette grive habite en été dans le voisinage de St-John, Nouveau- Bruns-
wick. (Chamberlain.) Elle passe l'été en assez grand nombre le long
de la rivière St-John, Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
(W. H. Moore.) Elle est commune pendant l'été sur les îles
de la Madeleine. (Bishop.) Le 24 j uillet on en a remarqué un couple
en train de couver à la baie Ellis, Anticosti. {Brewster.)
La grive de Wilson habite Montréal en nombre pendant l'été, et
couve dans le parc Mont Royal. On a trouvé des nids contenant des
œufs à partir du 31 mai jusqu'au 27 juin. (Wintle.) Elle passe l'été
en nombre dans l'est de la province de Québec; on l'a prise à Beau-
port. (Dionne.) Cette espèce est commune, pendant l'été, aux
alentours d'Ottawa. {Ottawa Naturalist, vol. V.) Elle est très
commune, et couve en nombre, dans l'est d'Ontario. {Rév. C. J.
Young.) Elle abonde comme oiseau migrateur à Toronto, Ontario, y
habitant en nombre; elle y couve aussi. Elle abonde pendant l'été
dans les districts de Parry Sound et Muskoka. (/. H. Fleming.)
Elle se trouvait en assez grand nombre, pendant l'été de 1900, dans
le parc Algonquin, Ontario. J'en ai rembarqué un spécimen, en 1904,
à Missinabi, dans la même province. (Spreadborough.) Cette espèce
se voit en grand nombre, pendant l'été, à Guelph, Ontario, y arrivant
vers le 8 mai et s'en allant vers le 10 septembre. {A. B. Klugh.)
En été elle habite et couve à Penetanguishene, Ontario. (A . F. Young.)
Notes sur la reproduction. — La grive de Wilson couve en nom-
bre dans les bois aux alentours d'Ottawa. Le nid est fait de feuilles
desséchées mêlées d'herbe, d'écorce, ou de branches, et se trouve
près d'un arbre, sur une couche de feuilles, dans un buisson bas ou quel-
quefois sur une souche. La couvée est de quatre œufs qui sont
généralement pondus en mai ou juin. {Garneau.) Le nid de cette
espèce se trouve, soit à terre, soit dans un buisson bas, et se com-
pose de feuilles desséchées, de brins d'herbe, de tiges de plantes
et de bandes d'écorce, le tout entrelacé d'une manière compacte, mais
sans aucune garniture spéciale. Les œufs, au nombre de quatre ou
cinq, sont d'un bleu verdâtre, et ne portent pas de taches. {G. R.
White.) A Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, le nid
est construit par terre, ou près de terre, dans un buisson. Il se
compose d'herbes, de feuilles, etc., le tout garni de radicules. La
couvée est de 3 ou 4 œufs. (W. H. Moore.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 879
756a. Grive des saules.
Hylocichla fuscescens salicicola. Ridgw. 1882.
On n'a vu qu'un spécimen de cette espèce à Ottawa, celui pris par
moi-même, le 19 septembre 1898. Il semble probable que cette espèce
soit prise régulièrement dans l'Ontario à partir du ler jusqu'au 25
septembre, car il paraît qu'un de ses lieux pour la couvaison se trouve
au nord, mais à cause de sa ressemblance à la grive de Wilson, elle
n'a pas été reconnue dans le passé. {W. E. Saunders). J'ai en ma
possession un spécimen qui faisait partie de la collection Mcllwraith,
et qui a été pris le 16 mai 1895, à Hamilton, Ontario. (/. H. Flemiîtg).
Le 14 juin, pendant que nous descendions la rivière Rouge,entre Winni-
peg et West Selkirk, nous avons entendu, à plusieurs reprises, le cri
d'appel "viri", caractéristique de cette espèce ainsi que son ramage, et
une fois nous avons vu le chantre lui-même On n'en a pas pris de
spécimens, mais il me semble que ceux de cette région-là puissent
être classifiés comme appartenant à l'espèce de l'ouest. {E. A.
Preble). Dissemblable aux autres espèces de ce genre, celle-ci ne sem-
ble pas se répandre à l'ouest au delà de la vallée de la rivière Rouge, du
moins on ne l'a observée que dans le voisinage de Pembina où, pendant
le mois de juin, on l'a remarquée en train de couver en abondance.
Le 9 de ce mois-là on a trouvé un nid contenant quatre œufs frais
d'un vert bleuâtre uniforme. Il reposait à quelques pouces de terre
sur un petit tas de feuilles desséchées qui avaient été emmêlées dans
les tiges les plus basses d'un buisson, et se composait de tiges
végétales, d'herbes et de bandes d'écorce fibreuses, le tout
entrelacé ensemble, et mêlé de feuilles desséchées. Les côtés étaient
épais et ceci donnait au nid une apparence grosse, irrégulière et assez
négligée. (Coues). Cette espèce passe l'été en abondance dans les
bosquets du Manitoba. {E. T. Selon). Elle se voit pendant l'été en
assez grand nombre comme oiseau reproducteur à Aweme, Manitoba,
y arrivant vers le 15 mai et s'en allant vers le ler septembre. (Criddle).
Cette grive abondait, en 1906, comme oiseau reproducteur, dans les
régions boisées d'un bout à l'autre du Manitoba, ainsi que le long du
chemin de fer Grand-Tronc Pacifique en allant à l'ouest jusqu'à Ed-
monton, Alberta. (Atkinson). En 1906 elle était commune le long
des creeks dans le sud-ouest de la Saskatchewan. (A. C. Bent).
Cette espèce semble se montrer comme oiseau migrateur du prin-
temps à Indian Head, Saskatchewan. On l'a remarquée à cet en-
880 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
droit pour la première fois le 19 mai 1892; elle y est bientôt devenue
commune, mais en est disparue vers la fin du mois. Elle était com-
mune au creek Old Wives, Saskatchewan, et partout où il y avait des
broussailles, à la montagne Wood, ainsi qu'en allant à l'ouest jus-
qu'à la rivière des Français, et dans les ravins dans la partie sud des
collines Cypress. Elle se trouvait nombreuse aussi le long des
rivières Milk et St-Mary, et du creek Lee, Cardston, Alberta.
Pendant l'été de 1902 cette espèce était commune sur la frontière entre
Trail et Cascade, Colombie-Britannique. J'ai trouvé un nid, le 14
juin, à pas plus de deux pieds de terre dans un buisson bas. Il était
fait d'herbe sèche, de tiges végétales, de boue, et garni d'herbe
fine et sèche. Il y avait deux œufs bien frais dans ce nid. Le 1 1 juin
1894, au lac Crâne, Saskatchewan, cette grive se trouvait en nombre le
long du ereek Skull où on a recueilli un grand nombre de nids. Elle
était commune aussi au milieu des broussailles, le long des sources de
Swift Current creek, à l'extrémité est des collines Cypress. On n'en
avait vu qu'un couple à Baniï, pendant l'été de 1891. Le 30 mai 1890
cette espèce était tout à fait commune à Revelstoke, Colombie-Bri-
tannique, mais un jour ou deux plus tard elle y est devenue rare. On
l'a remarquée à Edmonton, Alberta, pour la première fois le 11 mai
1897. Le II juin j'ai trouvé, par terre, un nid contenant deux œufs
bleus, qui se composait de mauvaises herbes, de feuilles et de boue, le
tout garni d'herbe sèche. Au mois de juin 1903, cette espèce était
commune depuis la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River
Landing, latitude 56° 15'. On l'avait observée, en juin 1898, depuis
Edmonton jusqu'au passage Athabasca. (Spreadborough) .
Cette grive se rend, au mois de mai, le long des bords de la Saskatche-
wan, mais qu'elle y couve ou qu'elle aille plus au nord, je n'en sais
rien. (Richardson) . Elle est assez commune aux alentours de Prince-
Albert, Saskatchewan. Une fois j'ai trouvé un nid qui lui appar-
tenait; celui-ci contenait quatre œufs bleus sans taches. {Covbeaux) .
Cette espèce se voit en nombre dans l'intérieur. {Streator). Elle ha-
bite en été et se trouve commune à l'est de la chaîne du littoral {Fan-
nin). On l'a remarquée dans toutes les localités visitées dans l'in-
térieur, et elle couvait à Lac la Hache, Colombie-Britannique. D'a-
près cette mention-ci l'espèce se répand pour la couvaison à 150 milles
au nord de l'endroit mentionné par M. Streator. (Rhoads.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 88 1
757. Grive d'Alice.
Hylocichla aliciae aliciae (Baird) Ridgw. 1880.
La grive d'Alice est apparemment commune le long de la côte
nord-est du Labrador aussi loin au nord qu'Aillik. (Bigelow). Elle
est rare dans l'Ungava, mais commune dans les parties sud et sud-est
du Labrador. En été elle couve partout où on la trouve. Le 28
juin 1884, on a recueilli un nid ainsi que des œufs à Fort Chimo.
(Packard). Un spécimen pris, au mois de juin 1845, à Amarglik, près
de Godthaab, Groenland, et nommé «Turdus Minor )) par le professeur
Reinhart, est classifié comme appartenant à cette espèce, car M.
Turner a trouvé que cette dernière est l'oiseau qui se répand le plus
au nord dans le Labrador. (Macoini). On en a pris un spécimen
et vu d'autres sur les îles de la Madeleine. (Bishop). On a pris cette
espèce à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson. {Wright). Je n'ai pas
encore tué un spécimen de cet oiseau dans le voisinage de Montréal,
mais j'y ai remarqué quelques grandes grives dont je n'ai pu établir
l'identité car il m'était impossible de les tuer avec mon fusil à
vent. (Wintle). La grive d'Alice est un oiseau migrateur régulier
à Toronto, Ontario; elle y est rare au printemps, mais assez commune
à l'automne. (/. H. Fleming). On en a pris un spécimen à l'em-
bouchure de la rivière Hannah, sur la baie James. {Spreadborough).
Nous n'avons pas rencontré cette espèce avant d'arriver à York
Factory où le 13 juillet, nous avons pris, dans un bosquet épais de
saules, une femelle ainsi que deux jeunes qui venaient de quitter le nid.
On peut faire la description suivante de ces jeunes oiseaux. Dos et
tête brun olivâtre foncé; l'extrémité de toutes les plumes d'une cou-
leur noirâtre et avec une tache longitudinale de brun. Les plumes
sur le croupion et la partie supérieure de la queue tirant sur le brun
avec des taches couleur de rouille; parties inférieures blanches, et la
poitrine et les côtés légèrement nuancés d'un jaune-pâle; chaque
plume garnie à l'extrémité d'une raie noirâtre, celles sur la poitrine
étant profusément tachetées, les taches diminuant en grosseur sur
les parties postérieures. Gorge presque sans taches; joues d'une
couleur grisâtre tachetée de noirâtre; ailes et queue d'un brun
olivâtre, la couleur des plumes sur les ailes étant plus claire sur
les bords. J'ai encore rencontré cette espèce le 25 juillet à Fort
Churchill où j'en ai remarqué plusieurs spécimens dans les bois
d'épinettes blanches rabougries. (E. A. Preble). La grive d'Alice
est un oiseau migrateur à Carberry, Manitoba, et M. Hine dit
882 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
qu'elle est commune à Winnipeg. (E. T. Selon). Le 23 mai 1892
on en a pris un spécimen à Indian Head, Saskatchewan. Il se
peut qu'il y en eût de nombreux autres, mais on a cru qu'ils appar-
tenaient tous à la grive de Wilson, qui à ce moment-là s'y trouvait
nombreuse. On a pris cette espèce au creek Old Wives, Saskat-
chewan, le 30 mai 1895. {Spreadhorough) . Elle abonde comme
oiseau migrateur, et se trouve ordinairement comme oiseau repro-
ducteur, à Aweme, Manitoba. {Criddle). Elle se voit en nombre
comme oiseau migrateur d'un bout à l'autre du Manitoba; et couve
de temps en temps aux alentours de Winnipeg, Portage la Prairie,
Birtle, et Fort Ellice dans cette province. On l'a remarquée, en
1906, couvant au creek Ribstone, ainsi qu'à la rivière Battle, Alberta.
(Atkinson). Le 8 juin 1906 il y avait un grand nombre de grives
dans les bois au bord du Maple creek. On n'a pris qu'un spécimen
d' ((aliciœ)) et un autre de ahicknelli)) de sorte que nous ne pouvons
pas dire laquelle des deux est la plus commune. {A. C. Bent).
Cette espèce abonde et apparemment niche depuis l'île Kahdinouay,
au milieu du grand lac des Esclaves jusqu'à la rive nord, à environ
la longitude 112° ouest. On ne l'a pas vue plus au nord ni plus à
l'est. (E. T. Set on).
La grive d'Alice se voit en allant au nord jusqu'au fleuve Yukon;
on ne la trouve qu'à l'ouest des Montagnes Rocheuses. (Ross).
Cette grive abonde dans la région de la rivière Anderson, non seule-
ment dans les lieux où elle peut trouver des arbres propices pour la cou-
vaison, mais aussi dans ceux où il n'y en a pas. On a recueilli à Fort
Anderson, et envoyé à la Smithsonian Institution, plus de 200 nids
dont la plupart avaient été construits dans les arbres, ou de la façon
habituelle, bien qu'il y en eût quelques-uns qui avaient été faits par
terre. On en a recueilli encore un autre au bord de la rivière Wilmot-
Horton. (Macfarlane) . Cette espèce se voit en nombre dans la
partie nord de l'Alaska partout où il y a des bosquets de saules et
d'aunes pour l'abriter. Elle n'est pas commune à St. Michael, mais
il est bien probable qu'elle y couve; toutefois je n'ai jamais trouvé
ses œufs. (Turner). Le 27 mai 1898 on a trouvé un mâle adulte
mort sur la glace près de Point Tangent, Alaska, et, le 10 juin de la
même année, on en a pris un autre à Point Barrow. {Witmer Stone).
Le 5 juillet 1901 on en a pris un spécimen adulte au Sheep creek,
sur la péninsule Kenai, Alaska. (Figgins). Cette grive passait l'été
en nombre depuis Cape Blossom en allant à l'est jusqu'à la source
de la rivière Kowak, détroit Kotzebue, Alaska. {Grinnell).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 883
Notes sur la reproduction. — J'ai en ma possession des nids
ainsi que des couvées d'oeufs receuillis dans le delta du Mackenzie
par le révérend I. O. Stringer et M. Young. Le 12 juin 1896 M.
Stringer a trouvé un nid contenant trois œufs à 60 milles au nord de
Point Séparation, sur le Mackenzie. Ce nid était situé à deux
pieds de terre dans un bouleau. Il était profond et en forme de
coupe, et se composait d'herbe sèche et de boue. J'ai en ma posses-
sion un autre nid, ainsi que des œufs recueillis le 23 juin 1898. Celui-
ci se trouvait à trois pieds de terre dans un saule qui poussait au bord
de la rivière Peel. Le 15 juin 1897 M. Stringer a trouvé encore un
autre nid ainsi que trois œufs, à l'extrémité des collines Cariboo, au
delà du Mackenzie. (Raine).
757a. Grive de BicknelL
Hylocichla aliciœ bicknelli Ridgw. 1882.
Un spécimen de cette espèce, tué le 19 septembre 1898, par M.
Robert Elliott de Bryanston, Ontario, est le seul, à notre connais-
sance, qui a été pris. {W. E. Saunders). M. Ridgway a reconnu un
spécimen de Toronto ainsi que deux autres d'Hamilton comme
étant intermédiaires, quant à leur taille, entre cette espèce et aliciœ
mais se rapprochant, quant à leur couleur à Bicknelli. (J. H. Fle-
ming). Le 8 juin 1906 on a pris un spécimen de cette espèce d'une
grande volée de grives près du Maple Creek, Saskatchewan. (A. C.
Bent). Voir la note écrite par M. Bent sous la rubrique aliciœ.
Notes sur la reproduction. — On a observé certaines habitudes
chez la grive de Bicknell relativement à sa couvaison pendant quel-
ques jours passés sur l'île Seal, comté d'Yarmouth, Nouvelle-Ecosse,
au commencement de juin 1907. Cette île est recouverte d'une forte
croissance d'épinettes blanches et de pins rabougris, et l'endroit est
mousseux, humide et sombre. Ici les grives passent l'été et élèvent
leurs jeunes. Pendant cette excursion on a découvert trois nids, de
chacun desquels on a enlevé trois œufs. Deux de ces nids étaient
situés à environ quinze pieds de terre dans les petits pins, et se trou-
vaient près du tronc au milieu des brindilles couvertes de mousse.
L'autre était à environ vingt-cinq pieds de terre au milieu des branches
entremêlées d'une épinette blanche rabougrie. Ces trois nids étaient
tous à peu près semblables; ils étaient assez compacts et bien cons-
truits, les matériaux employés à leur construction se composant
884 COMMISSION GÉOLOGUQLE DU CANADA.
d'herbes sèches, de morceaux de bois pourri, de brindilles et de mousse
verte, le tout garni d'herbes sèches très fines. La couvée complète
semble se composer de trois œufs qui sont d'un bleu verdâtre foncé
finement tacheté et barbouillé de brun rougeâtre principalement
autour du gros bout, bien que sur l'un des œufs les taches fussent
tous autour du petit bout. Les oiseaux, pendant la couvaison,
sont méfiants et disposés à se cacher; ils n'ont pas les défauts appa-
rents de la plupart des oiseaux reproducteurs. Par exemple, une
femelle est venue s'arrêter près de moi portant dans son bec des
matériaux pour la construction de son nid. Elle m'a tout de suite
aperçu et, après un moment, a laissé tomber son fardeau et silen-
cieusement est disparue dans les bois. Les oiseaux n'ont manifesté
aucun signe d'alarme lorsque je me suis approché de leurs nids,
et, généralement, se sont retirés tranquillement, si toutefois, il y
en avait eu quelques-uns en évidence. Les mâles ramageant dans
le v^oisinage, ont cessé de chanter et se sont sauvés furtivement
lorsqu'ils ont entendu le moindre bruit causé par mes mouvements.
En choisissant un lieu pour la couvaison, les grives ont à prendre
des précautions contre leurs deux ennemis naturels. D'abord il
faut que le nid soit caché de la vue des nombreux corbeaux et cor-
neilles dont les yeux vifs sont fixés continuellement sur les parties
les plus hautes des arbres. En suite, il faut qu'ils se méfient des
chats à moitié sauvages qui infestent l'île et qui, naturellement,
s'approchent du nid par en bas. Par conséquent, ce dernier est
généralement caché dans la partie la plus feuillue de l'arbre et il est
difficile à trouver. {H. F. Tiifts.)
758. Grive à dos roux.
Hylocichla ustulata ustulata (xutt) Ridgw. 1880.
Cette espèce abondait, en 1889, à Agassiz, Colombie- Britannique à
partir du 10 mai. Elle se trouvait en grand nombre à Spence Bridge
et à Kamloops dans la même province, et couvait dans les buissons
le long de la rivière Thompson. Elle était commune à Chilliwack
et le long de la rivière jusqu'à la tête du lac Chilliwack. Pendant
l'automne de 1901 on n'en a observé qu'un spécimen à Huntingdon,
sur la frontière. En 1904 cette espèce était commune à Elko, Colom-
bie-Britannique, ainsi que depuis Princeton jusqu'à la rivière Skagit.
dans la même province. On l'avait remarquée à Victoria, île de
Vancouver pour la première fois le 5 mai 1893; elle y était commune
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 885
le 12 du mois. Elle abonde pendant l'été, et, au mois de septembre,
on l'a trouvée à Nanaïmo, Comox, Sooke, et sur l'île Stubb. (Spread-
horough.) Jusqu'à présent, l'on n'a vu cet oiseau que sur cette partie
de la côte bordant les régions sud-est du territoire où M. Bischoff en
a obtenu plusieurs spécimens dans le voisinage de Sitka. {Nelson.)
Cette espèce est assez commune le long de la rivière Indian, à Sitka,
Alaska, ainsi que sur quelques-unes des petites îles dans la baie. Elle
couve assurément dans ces endroits bien que l'on n'en ait pas obtenu
de jeunes. {Griyinell.) Elle se rend en abondance à Chilliwack pen-
dant l'été. (Brooks.) Elle est très commune dans la région de la côte
et y couve. (Streator.) Cette grive passe l'été en nombre à l'ouest
de la chaîne côtière. Je l'ai trouvée dans le nord jusqu'au lac
Dease dans Cassiar. (Fannin.) Elle abonde le long de la côte dans
la Colombie-Britannique. (Rhoads.) Elle est commune sur les îles
Queen Charlotte, Colombie-Britannique; on en a pris huit spécimens
en différentes parties des îles. Cette espèce se trouvait en grande
abondance à Clew sur le côté nord du goulet Cumshewa, mais nous
ne l'avons pas remarquée autour de notre camp à la tête du goulet où
nous avons vu H. a. verecunda. (Osgood.)
758a. Grive de Swainson.
Hylocichla iistulata sivainsonii (Cab) Ridgw. 1880
M. Drexler a obtenu des spécimens de cette espèce le 13 juin 1860
ainsi qu'au mois de juillet de la même année, à Rupert House. {Pac-
kard). Au mois de juin 1896 la grive de Swainson était commune
sur la rivière Moose, et on l'a observée au nord jusqu'à Fort
George, sur la baie James. {Spreadhorough) . Elle se trouve en assez
grand nombre comme oiseau migrateur d'été dans Terreneuve.
{Reeks) Elle n'est pas aussi commune que la grive solitaire à Halifax,
Nouvelle-Ecosse. {Downs). En été elle habite en assez grand nom-
bre, et localement, dans la Nouvelle- Ecosse. {H. F. Tufts) Le 5
juillet 1888 on l'a prise sur le chemin Cove Head, île du Prince Edou-
ard, ainsi qu'à de nombreux endroits, en 1898, sur l'île du Cap Breton.
{Macoim). Elle se voit en grande abondance sur l'île du Prince-
Edouard, même en nombre presqu'aussi grand que la grive solitaire.
{Dwight). Cette espèce passe l'été à St John, Nouveau-Brunswick
et y couve en abondance. {Chamberlain). Elle couve sur les îles
de la Madeleine, mais elle n'y est pas commune. {Bishop). Elle
se répand partout, mais on ne la trouve pas en aussi grand nombre
78870—57
886 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
dans le golfe du St Laurent que dans le nord de la Nouvelle Angleterre.
{Brewster) . Elle est rare et de passage à Montréal. Je n'ai observé
que trois spécimens de cette grive sur l'île de Montréal où je crois que
M. Dunlop a trouvé, il y a bien des années, un nid contenant des
œufs. (Wintle). Cette espèce est assez commune pendant l'été
dans l'est de la province de Québec. (Dionne) . La grive de Swainson
est rare en été comme oiseau migrateur à Ottawa. {Ottawa Naturalist
Vol. V) Je n'ai remarqué cette espèce qu'une fois dans l'est d'Ontario
lorsque vers la fin avril 1898, j'ai ramassé à côté du chemin un spéci-
men mort près de Landsdowne. (Rév. C. J. Young). Cette grive est
commune comme oiseau migrateur à Toronto, Ontario. Elle passe
l'été en nombre dans les districts de Parry Sound et Muskoka. (/.
H. Fleming.) Pendant l'été de 1900 elle abondait partout dans le
parc Algonquin, Ontario, et, dans la même province, elle était commu-
ne à Missinabi pendant la première semaine de juin 1904. {Spreadho-
rongh). Elle se trouve de passage comme oiseau migrateur à Guelph
Ontario. {A. B. Klugh). Le matin du 16 juin on a entendu le rama-
ge de cette espèce à la pointe Bull Head, sur le lac Winnipeg. Elle
était assez commune à Norway House, et on l'a vue ou entendue
tous les jours entre cet endroit et Oxford House où elle se trouvait
en nombre, et où l'on en a pris un spécimen. Pendant que nous
descendions les cours d'eau entre Oxford House et York Factory
nous avons remarqué cette espèce en abondance. Il semblait qu'il
y en avait un couple sur chacune des petites îles boisées dans les lacs
et, partout où nous étions campés, nous avons entendu leur ramage,
qui commençait bientôt après minuit. Le 6 juillet on a trouvé un nid
dans un buisson qui penchait au-dessus de la rivière Jack, entre les
lacs Knee et Swamp}/. Ce nid contenait des œufs sur le point d'éclore.
A York Factory, où nous avons pris deux spécimens, cette espèce,
se trouvait apparemment moins abondante, et au delà de cet
endroit nous ne l'avons pas rencontrée du tout. M. Baird a men-
tionné que M . Drexler en avait pris un spécimen au mois de juillet
1860 à Moose Factory. {E. A. Preble). La grive de Swainson
abonde et couve partout dans les parties boisées du Manitoba, et,
en 1906, on l'a notée aussi loin à l'ouest que Battleford,
Alberta. (Atkinson). Après avoir fourni de nombreuses références
relativement à la présence de cette espèce dans le Manitoba, M.
E. T. Seton dit qu'il est disposé à tous les révoquer en doute, néan-
moins il parle de sa présence à Carberry, dans cette province, et
aussi du fait qu'apparemment elle y couve. Bien que je n'exprime
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 887
pas mon opinion sur ce sujet, il m'est permis de dire que l'on a pris
et cette espèce et la grive d'alice au printemps de 1892 à Indian Head,
Saskatchewan. On a remarqué la grive de Swainson à Medicine-
Hat, dans la même province, pour la première fois le 16 mai 1894;
le lendemain elle y était en abondance, mais, un jour ou deux plus
tard, il n'en restait que quelques spécimens errants. Quelques-uns
ont attendu pour couver car on les a remarqués plus tard. A la
fin mai 1895 on en a observé quelques spécimens au Creek Old Wives,
Saskatchewan. Cette espèce abondait au mois de juin 1903 depuis
l'embouchure de la petite rivière des Esclaves jusqu'à Peace River Lan-
ding. On l'avait remarquée à Edmonton.Alberta, pour la première
fois le 8 mai 1897: plus tard elle y est devenue commune, et on a re-
cueilli des nids ainsi que des œufs. Elle se trouvait en nombre depuis
Edmonton jusqu'au passage Athabasca en juin 1898, et était commu-
ne dans les contreforts au sud de Calgary jusqu'au Col Crows-
nest. Pendant l'été de 1891 cette espèce habitait en nombre à Banff
Montagnes Rocheuses. A la fin juin 1890, on en avait vu quelques
spécimens au parc Deer, sur la rivière Columbia, et elle couvait en
nombre à Robson. On l'a remarquée à Elko, Colombie Britannique,
pour la première fois le 14 mai 1904; elle y était commune le 21 du
mois. {Spreadhorough) .
Cette grive se voit en assez grand nombre à Prince-Albert, Saskat-
chewan, y couvant dans le voisinage. {Couheaux.) On en a pris
un spécimen aux Grand Rapids de la Saskatchewan. {Nutting.)
Le 27 juillet 1906 M. Eastgate en a tué un jeune spécimen dans
un bosquet de peupliers au sommet des collines C^'press. {A . C. Bent.)
Cette espèce arrive, au mois de mai, aux bords de la Saskatchewan,
et, pendant l'été, elle fréquente les bosquets d'aunes, ainsi que
les bocages très fournis de saules qui bordent les marais. {Richardson.)
Elle abonde sur le Mackenzie en allant au nord jusqu'à Lapierre
House. (Ross.) Elle se voit nombreuse comme oiseau reproducteur,
depuis Clinton, Colombie-Britannique, jusqu'à Quesnel. (Brooks.)
Elle fréquente la partie sud de la Colombie-Britannique, qui se trouve
à l'est de la chaîne côtière. {Fannin.) On en a tué une femelle
ainsi qu'un jeune mâle en plumage d'adolescence à Nelson, Colombie-
Britannique où cette espèce se montrait en assez gjrande abondance.
{Rhoads.) La grive d'alice abonde sur la côte de la mier de Behring,
tandis que cette grive-ci ne s'y trouve qu'en très petit nombre, si
même elle s'y voit du tout. Cependant dans l'intérieur cette dernière
78870— 57è
COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
semble s'augmenter en nombre à mesure qu'elle s'éloigne de la côte.
(Nelson.) On a obtenu de Fort Yukon, Alaska, un spécimen unique
de cette espèce. Elle n'est apparemment commune dans aucun
district de ce territoire. (Turner.) Elle est la grive que l'on voit
ordinairement dans le bassin du Yukon, et elle se trouve partout
depuis Log Cabin jusqu'à Circle, se montrant peut-être dans la
plus grande abondance à Cariboo Crossing ainsi qu'au lac Marsh.
Le 21 août j'en ai pris un spécimen et vu d'autres, à quinze milles
en amont de Fort Yukon. Nous avons vu de nombreux nids géné-
ralement depuis 6 jusqu'à lo pieds de terre dans les jeunes épinettes
blanches bien feuillues, mais pas un seul ne contenait d'oeufs. Un
nid que j'ai découvert, le 25 juin, à Cariboo Crossing, contenait quatre
oisillons qui venaient d'éclore. Il se trouvait à environ huit pieds
de terre dans un bosquet de petites épinettes blanches, et ressemblait
à celui de H. ii-swainson. Le 11 juillet à Miles Canyon nous en
avons vu des jeunes capables de voler. Le 31 du mois M. Osgood
en a pris d'autres en plumage tacheté, mais ceux pris le 20 août
portaient déjà leur premier plumage d'hiver. Les oiseaux gardaient
généralement le silence pendant le jour mais ils chantaient très
souvent pendant les courtes nuits. A Cariboo Crossing, le dernier
jour de juin, on pouvait entendre continuellement leur ramage à
partir de huit heures du matin jusqu'à huit heures du soir, et aussitôt
que l'un des oiseaux cessait de ramager, un autre reprenait immé-
diatement le chant. Celui-ci est beaucoup plus beau que le ramage
de Hylocichla aonalaschikœ et presqu'aussi joli que celui de
H. fuscescens, et il possède des notes chuchotées semblables à
H. musteliniis . Au milieu de juillet la saison du ramage était
pratiquement terminée, bien que nous ayons entendu chanter l'un
des oiseaux, le 23 juillet. Lorsque les nuits sont devenues réellement
obscures, au mois d'août j'ai souvent entendu le cri-d'appel de cette
espèce entre deux et trois heures du matin près de notre camp.
(Bishop.) L'étendue des migrations de cette espèce pendant la
couvaison est agrandie par la prise d'un mâle adulte, le 5 juillet
1901, au Sheep creek, sur la péninsule Kenai. Pendant l'été on
en a vu plusieurs spécimens sur cette péninsule ,et on a trouvé un
nid contenant deux œufs frais dans le cours de la dernière partie
du mois de juin. (Figgins.)
Notes sur la reproduction. — Le 31 mai 1897 j'ai découvert,
à Edmonton, Alberta, un nid que j'ai cru appartenir à la grive de
à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 889
Swainson. Il était situé sur le dessus de la souche d'un saule qui
avait été coupé à environ seize pouces de terre. J'ai vu l'oiseau-mère
quitter le nid et j'ai essayé de la tuer, mais elle était trop sur ses gardes.
J'ai tué un mâle près du nid à ce moment-là. Ce nid se composait
de mauvaises herbes garnies d'herbe sèche, et contenait quatre œufs
bleus bien frais. Le il juin j'ai trouvé un autre nid contenant
quatre œufs, à environ quatre pieds de terre dans la fourche d'un
saule. Il était fait de mauvaises herbes et de boue et garni d'herbe
sèche. Les œufs étaient d'un bleu pâle avec des taches tirant sur
le brun. {Spreadborough.) Au lac Nominingue, à environ 100
milles au nord d'Ottawa, cette espèce remplace la grive de Wilson.
Le 1er juillet 1901 on a trouvé un nid, contenant deux jeunes oiseaux,
à six pieds de terre dans un érable. Il était fait d'herbe et de mousse
verte, et garni de feuilles sèches et de radicules. Il mesurait 4x3
et 2.60 X 2. (Garneati.) Un nid trouvé le 16 juin 1902, à Scotch
Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, contenait quatre œufs
frais. Il était à 30 pieds de terre, et à huit pieds du tronc sur la
branche d'une grande épinette blanche, et se composait de brindilles
et de mousse garnies de feuilles sèches. {W. H. Moore.)
759. Grive solitaire de Kadiak.
Hylocichla guttata guttata. (pallas) Brewster. 1902.
Le 26 et le 29 août respectivement on a pris à Hope, sur le goulet
Cook, deux mâles de cette espèce en plumage d'automne neuf; ceux-ci
ont les parties supérieures d'un vert-olive et leur description s'accorde
avec celle d'un oiseau pris le 18 août 1899 à Circle City, Alaska.
M. Osgood estime que les spécimens ci-dessus appartiennent à
verecunda. On en a pris deux autres spécimens, le 7 et le 14
septembre respectivement, à Tyonek et à Hope, sur le goulet Cook,
Alaska. Ceux-ci portent un nouveau plumage d'automne, et ont une
teinte quelque peu plus vert-olive que les oiseaux d'automne venant
de Kadiak. (Osgood.) M. Osgood estime que ces derniers appar-
tiennent à aonalaschkœ typique et dit que l'île Kadiak est la
retraite de cette espèce. (Macoun.)
Le 2 juin 1899 nous avons entendu le ramage de plusieurs spéci-
mens de cette espèce à Skagway, et M. Osgood en a pris un autre
à Haines. Elle était assez commune à Glacier où nous en avons
pris encore plusieurs autres, mais ces derniers étaient très timides,
se tenant dans les bosquets toute la journée, et, le soir, ramageant
890 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU ÉCANADA.
pendant plusieurs heures de suite, sur la branche la plus haute d'une
épinette blanche quelconque située à une altitude élevée sur la
pente d'une montagne. Il y avait, depuis six à huit pieds de terre
dans des petites épinettes blanches, plusieurs nids de grives inhabités
ce qui est dû probablement à la présence des écureuils rouges qui
s'y trouvaient en abondance. Nous avons entendu le ramage de
plusieurs spécimens à Log Cabin et à Bennett et, le 27 juin, M.
Osgood en a pris un autre à Cariboo Crossing, Colombie-Britan-
nique, latitude 60°. (Bishop.)
759a. Grive solitaire d'Audubon.
Hylocichla guttata auduhoni (baird) Brewster. 1902,
On n'a pas observé cette espèce pendant l'expédition cadastrale
avant la fin de la deuxième saison, lorsqu'on en a pris des spécimens
dans les Montagnes Rocheuses, près du lac Chief Mountain, dans
des conditions qui n'ont laissé aucun doute qu'elle couve dans le
voisinage. (Coues.) En 1902 elle se trouvait en nombre pendant
l'été, à une altitude de 4,400 pieds dans les bois épais sur la montagne
Sophie à la frontière de la Colombie-Britannique. En 1897, on avait
trouvé cette espèce au mois de juillet, dans les Montagnes Rocheuses,
au sud de Calgary, et en août, dans le passage Crow's Nest. Au
mois de mai 1904 elle était assez rare à Elko, Colombie-Britannique.
Le 28 mai 1891 on l'avait prise à Canmore, dans les Montagnes
Rocheuses. Le 10 mai 1904 on en a vu un spécimen à Elko. En
1890 cette espèce était assez commune près de Nelson, Colombie-
Britannique. En 1905 on l'a remarquée en nombre dans les mon-
tagnes entre la rivière Skagit et le lac Chilliwack. Le 15 juillet
j'ai découvert un nid à environ cinq pieds de terre dans un baumier.
Il contenait quatre jeunes presque capables de voler, et était assez
gros et composé de mousse. {Spreadborotigh.) De nombreuses mentions
trouvées ci-dessus, peut-être la plupart, devraient être classées
comme appartenant à H. G. (Esquoiensis) .
759b. Grive solitaire.
Hylocichla guttata pallasii (Cab.) Howe. 1901.
On n'a observé cette espèce qu'à deux reprises, le 4 et le 24 juillet
1896 respectivement, et, en chaque occasion, dans l'intérieur de la
péninsule du Labrador où elle est rare. {Spreadhorough.) Le 14
juillet 1891 on en a pris un mâle à la baie Château dans l'est du
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 89 1
Labrador. {Norton.) La grive solitaire se rend en nombre dans
Terreneuve. (Reeks.) Elle abonde pendant l'été à Halifax, Nou-
velle-Ecosse. {Downs.) Elle passe l'été en grand nombre dans la
Nouvelle- Ecosse. {H. F. Tufts.) On en a remarqué un spécimen,
le 23 octobre 1902, sur l'île Sable, Nouvelle-Ecosse, à la suite d'une
tempête. Au même endroit on a observé cette espèce en nombre le
25 mai 1904, On en a vu deux spécimens le 22 octobre 1905,
ainsi que de nombreux autres le 24 mai 1906; il y en avait beaucoup
le 5 novembre de la même année, à la suite d'une forte tempête, et en
1907, on en a vu quelques-uns le 24 octobre ainsi que plusieurs autres
le 1er novembre. (/. Botitelier.) Cette espèce était apparemment
commune, au mois de juillet 1888, dans les bois à la pointe Brackley,
île du Prince- Edouard, et assez commune, en 1898, sur l'île du Cap-
Breton. (Macoun.) Elle couve en abondance aux alentours de
St. John, Nouveau-Brunswick. {Chamberlain.) Elle se reproduit
en abondance à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick.
(W. H. Moore.) On l'observe partout dans la vallée de la Restigouche
Nouveau Brunswick. {Briltain et Cox.) Elle est un peu plus nom-
breuse que la grive de Swainson sur l'île du Prince- Edouard.
(Dzi'ight.) Elle se voit en grand nombre, et elle couve, dans la plupart
des îles du groupe Madeleine. {Bishop.) Cette grive abonde sur l'île
d'Anticosti ainsi que partout le long de la rive nord du St-Laurent.
(Breivster.) Elle est assez commune au lac Mistassini, dans la provin-
ce de Québec, où elle couvait au mois de juin 1885. (/. M. Macoun.)
Elle passe l'été sur l'île de Montréal, y couvant dans la
ville ainsi que dans le parc Mont-Royal. Elle est la grive la plus
commune ici. Le 24 mai 1885 j'ai trouvé un nid, contenant quatre
œufs couvés, qui appartenait à cette espèce. Il était situé sur un
monticule herbeux, dans un petit bois à St-Bruno. (Wintle.) Cette
espèce est commune en été dans certaines localités dans l'est de la pro-
vince de Québec. (Dionne.)
La grive solitaire passe l'été aux alentours d'Ottawa. {Ottawa
Naturalist, vol. V.) J'ai entendu son ramage très souvent sur
les îles de la Madeleine, et je l'ai trouvée elle-même en train de
couver près de Lansdowne, Ontario, ainsi que sur l'île Wolfe près de
Kingston, Ontario. {Rév. C. J. Young.) En été elle habite ordinai-
rement les districts de Parry Sound et Muskoka. Le 17 mai 1897
j'ai recueilli un nid, contenant quatre œufs, situé au milieu des feuilles
desséchées au pied d'un arbuste de bois de fer mort. (/. H. Fleming.)
892 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Cette grive est un oiseau migrateur de passage à Guelph, Ontario.
(A. B. Klugh.) On en a remarqué un spécimen à la fin septembre
1904, sur la rivière Moose entre Moose Factory et Missinabi.
{Spreadborough.)
Cette grive passe l'été dans les parties boisées du Manitoba.
{E. T. Selon.) Elle est commune comme oiseau migrateur par-
tout dans le Manitoba y couvant dans les endroits propices. {At-
kinson.) Elle est rare à Aweme, Manitoba. (Criddle.) On l'a re-
marquée à Mediçine-Hat, Saskatchewan, pour la première fois le 11
mai 1894; et pour la dernière fois le 15 du même mois. Elle y est un
oiseau migrateur rare. Pendant l'été de 1891 elle étaic nombreuse
à Banff, Montagnes- Rocheuses. Au mois de juin 1903 j'en ai remarqué
quelques spécimens dans les bois épais près de la rivière White
Mud, latitude 56° 30'. On l'a observée à Edmonton, Alberta, pour
la première fois le 3 mai 1897, et pour la dernière fois le 10 du même
mois; les spécimens que l'on a vus étaient tous des oiseaux migrateurs.
Le 9 mai 1890 on en avait tué un spécimen dans le passage Eagle
à l'ouest de Revelstoke, Colombie-Britannique. (Spreadborough.)
La grive solitaire se voit sur le Mackenzie en allant au nord jus-
qu'à Fort Simpson. (Ross.) Elle abonde aux Grand rapids de la
Saskatchewan. (Nutting.) On l'a notée entre Edmonton et Atha-
basca Landing pour la première fois le 22 mai 1888. Elle était com-
mune entre ce dernier endroit et la petite rivière des Esclaves, très
commune en descendant l'Athabasca jusqu'à Fort McMurray, latitude
56° 40', et commune encore en montant la rivière Clearwater sur le
portage Methye, et en passant par le lac Methye jusqu'à l'Isle à
la Crosse. (/. M. Alacoun.)
On peut prouver par les peaux dans la collection que c'est pallasii
et non pas auduboni qui couve dans la région autour de Lac la Hache,
Colombie-Britannique. On peut aussi établir deux choses par ces
peaux — Primo, que l'espèce aonalaschkae couve dans les Montagnes
Rocheuses de la Colombie-Britannique; secundo, que pallasii couve à
l'ouest des Montagnes Rocheuses et au sud du 52ème parallèle.
(Rhoads.) C'est cette variété de grive solitaire qui se rendait à
Quesnel dans le nord de la Colombie-Britannique. Une peau venant
de 150-Mile House semble se rapprocher plus près de l'espèce typique.
(Brooks.) Le 22 juillet, à environ 15 milles plus bas que la rivière
Little Salmon, district du Yukon, nous avons pris un couple de
cette espèce dont le nid, contenant quatre jeunes biens grandis, avait
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 893
été découvert la veille par M. Osgood. Au lieu de choisir un lieu re-
tiré comme le fait habituellement cette espèce, ce couple avait cons-
truit son nid entre deux petits bouquets de fleurs sur la pente d'une côte
sans arbres juste au-dessus d'une petite pièce recouverte de peupliers
ravagés par le feu, et il se trouvait exposé à la grande lumière du soleil.
(Bishop.)
Notes sur la reproduction. — La grive solitaire couve à Scotch
Lake, Nouveau-Brunswick, à partir de mai jusqu'au mois de juillet.
Le nid se trouve à terre, ou près de terre, et se compose de feuilles,
d'herbe, d'écorce, et de radicules. La ponte est de trois œufs.
(W. H. Moore.) Un nid trouvé sur l'île Kettle, dans la rivière Ottawa,
près de la capitale, était situé à terre dans un lieu bas et ombreux.
Il était fait de feuilles desséchées, de tiges d'herbes, de bandes
d'écorce, et garni d'herbe fine. Les œufs au nombre de quatre sont
d'un bleu verdâtre uniforme. (G. R. White.) J'ai remarqué de
nombreux spécimens de cette grive dans le canton de Clarendon, North
Frontenac, Ontario, pendant la saison deniière (1903), et j'ai vu des
œufs que l'on a recueillis dans un marécage d'épinettes blanches et
de cèdres près du lac Trout. Les œufs sont d'une couleur plus
claire, et aussi un peu plus gros, que ceux de la grive de Wilson, et un
connaisseur peut facilement établir une distinction entre eux. {Rév.
C. J. Young.)
759c. Grive soliaires naine.
Hylocichla guttata nana. (Aud) Brewster. 1902.
Au mois d'avril 1889 on a observé cette petite grive de temps en
temps dans les broussailles épaisses à Hastings, sur le goulet Burrard,
et on l'a encore remarquée en juillet 1901 à une altitude de 5000
pieds dans presque toutes les montagnes au lac Chilliwack, Colombie
Britannique. En 1893 on l'a notée à Victoria, île de Vancouver,
pour la première fois le 21 avril; à partir de cette date elle y est
devenue commune, mais la plupart des spécimens sont partis de bonne
heure au mois de mai, bien qu'en 1890 il y en eût quelques-uns qui
sont restés toute l'année, car je les ai vus en janvier. Cette espèce
n'était pas commune en septembre et octobre 1907 au détroit Cla-
yoquot, île de Vancouver. {Spreadhoroiigh) . Cette grive se voit
dans la Colombie-Britannique. {Lord). On ne la trouve que pendant
la migration d'automne, et alors seulement dans la région de la côte.
(Streator). On la remarque à l'ouest de la région du littoral, près
894 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
de la côte. (Fannin) Elle passe l'été sur le sommet des montagnes
près de Chilliwack. (Brooks). Cette espèce se voit sur la côte de la
Colombie-Britannique pendant les migrations II est probable qu'elle
couve dans la chaîne du littoral, ainsi que dans les montagnes sur l'île
de Vancouver. J'ai été surpris d'encore rencontrer cette grive à
Field où j'en ai vu de nombreux spécimens parmi lesquels j'en ai pris
trois. L'un de ces derniers, en plumage d'adolescence, tacheté, suffit
pour que l'on puisse établir le fait que la grive solitaire naine passe l'été
dans les lieux bien plus répandus qu'on ne le supposait autrefois,
(Rhoads). Cette espèce était assez commune au printemps de 1894
dans la ville de Vancouver, ainsi que sur les îles Lulu et Sea, Colom-
bie-Britannique. (E. F. G. White).
Elle se voit partout en grand nombre à Sitka, Alaska, surtout sur
les petites îles boisées: à marée basse on l'a vue très souvent en train
de se nourrir au milieu du varech et des plantes marines qui pous-
saient le long du littoral. (Grinnell). Des spécimens de cet oiseau
qui sont actuellement dans le musée national ont été recueillis à
divers endroits le long de la côte boisée du sud-est d'Alaska, y
compris le goulet Cook, Sitka, Kadiak et la baie Chugatchik.
(Nelson). Cette espèce est assez rare sur les îles Queen Charlotte.
Au mois de juin 1900 on en a pris deux femelles adultes à la tête
du goulet Cumshewa, ainsi qu'un mâle sur l'île Prévost. (Osgood).
CCLXXXII. TURDUS. Linneaus. 1758.
760. Grive à ailes rouges.
Turdus iliacus. LiNN. 1758.
En 1845 on a envoyé un spécimen de cette espèce à Dr Paulsen,
et le 30 octobre de la même année on en a tué un autre à Frederik-
shaab dans le Groenland. {Arct. Man).
CCLXXXIV. PLANESTICUS. Bonaparte. 1854.
761. Merle d'Amérique.
Planesticus migratorius migratorius (Linn) Swains. 1827.
En 1865 on a tué un mâle adulte de cette espèce près de Komuk,
dans la baie de Godthaab, Groenland. {Arct. Man). Le merle d'Amé-
rique se voit localement en nombre sur la côte nord-est du Labrador.
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 895
Le 6 septembre on l'a remarqué par grandes volées, venant apparem-
ment du nord. (Bigelow). Il abonde partout dans le pays, et couve
en grand nombre à Fort Chimo, Ungava. (Packard). Il était
commun pendant le voyage entier depuis Moose Factory jusqu'à
Fort Chimo, Ungava. {Spreadhorough) . Le 28 juillet 1891 on en
a pris deux spécimens, un mâle et une femelle, à la rivière Northwest,
Labrador. {Norton). C'est un oiseau très commun pendant l'été
dans Terreneuve. (Reeks). Le 31 août 1899 on en a vu un spé-
cimen sur la rivière Humber, Terreneuve. Qn dit que l'espèce
y est nombreuse. (Louis H. Porter). Le merle d'Amérique
est l'un des oiseaux les plus communs de la Nouvelle Ecosse:
quelques individus y restent pendant tout l'hiver. (Downs). En
1902, sur l'île Sable, Nouvelle Ecosse on en a vu un spécimen unique
à chacune des trois dates suivantes; le 28 mars, le 8 mai et le 24 octobre
En 1904 on en a vu deux autres le 20 mars. En 1905 on a remarqué
cette espèce en bon nombre le 12 avril, et on en a vu encore plusieurs
autres spécimens le 12 novembre. En 1906 on en a observé sept ou
huit le 5 avril ainsi que de nombreux autres, à la suite d'une forte tem-
pête, le 5 novembre. En 1907 on a vu de nombreux merles le ler
mars, le 11 avril, et le 24 octobre respectivement. (James Boute-
lier). Cet oiseau était tout à fait commun à la pointe Brackley
île du Prince Edouard, en 1888, et se trouvait en nombre sur l'île
du Cap Breton en 1898. (Macoun). Il abonde dans les parties les
plus ouvertes sur l'île du Prince Edouard. (Dwight). On le re-
marque en très grand nombre dans le Nouveau- Brunswick où quel-
ques spécimens restent pendant tout l'hiver. (Chamberlain). Ce
merle passe l'été en nombre à Scotch Lake, comté d'York,
Nouveau Brunswick. (W.H.Moore). Il est très commun dans la
vallée de la Restigouche, Nouveau-Brunswick. (Brittain et Cox) . Il
abonde sur les îles de la Madeleine, y couvant partout. (Bishop).
On le voit d'un bout à l'autre de toutes les îles dans le golfe du
St-Laurent, ainsi que le long des rives du golfe lui-même mais on le
trouve généralement près des habitations. (Brewster). Cet oiseau
est commun au lac Mistassini, province de Québec. (/. M.
Macoun) .
Le merle d'Amérique abonde pendant l'été aux alentours de Mont-
réal; il couve dans la ville ainsi que dans le parc Mont-Royal. On a
trouvé des nids contenant des œufs à partir du 18 mai jusqu'au 24
juillet. On observe cet oiseau ici généralement à partir du 24 mars
896 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
jusqu'au 8 novembre. (Wintle). C'est l'un des oiseaux les plus
communs en été dans l'est de la province de Québec. (Dionne).
Il abonde pendant l'été aux alentours d'Ottawa. {Ottawa Naturalist,
vol. V). Il est très commun partout dans l'est d'Ontario. {Rév. C. J.
Young). On le voit en nombre autour des parties peuplées dans
les districts de Parry Sound, et Muskoka; quelques spécimens ont
hivernes à Gravenhurst. (/. H. Fleming). Cet oiseau abonde dans
le parc Algonquin, Ontario. En 1900 il y avait trois nids tout près
des bâtiments au lac Cache. Ce merle est commun depuis Missinabi
jusqu'à Point Comfort, sur la baie James. (Spreadborough) . Il
abonde dans le voisinage de London, Ontario. Les notes écrites de
temps en temps relativement à la présence de cet oiseau en hiver
dépendent beaucoup de l'abondance de baies sauvages, mais c'est un
fait établi que pendant certaines années quelques spécimens hivernent
dans ces lieux. Bien qu'ils nichent généralement dans les arbres,
j'en ai trouvé un qui nichait sur une barre de clôture croche qui dé-
passait, et j'en ai vu de nombreux autres sur des bâtiments. Une
fois j'en ai vu un spécimen en train de construire son nid au milieu d'un
tas de broussailles. (W. E. Saunders). Le merle d'Amérique
abonde pendant l'été à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 8 mars, et
s'en allant vers le 12 novembre. {A. B. Klugh). On l'a remarqué
d'un bout à l'autre de la région traversée, mais on l'a rarement vu
ailleurs que dans le voisinage des postes où cependant il était très
commun. On en a observé de nombreux spécimens, vieux et jeunes,
à Fort Churchill pendant les derniers jours de juillet. Durant notre
voyage de retour, nous avons noté ce merle le 30 août sur la rivière
Hayes, le lendemain (le 31) sur la rivière Steel, le 4 septembre sur la
rivière Hill, et le 12 septembre entre les lacs Oxford et Windy. {E.
A. Prehle). Il est commun à York Factory sur la baie d'Hudson.
{Dr R. Bell). On le voit à Fort Churchill, sur la baie d'Hudson.
{Wright).
Cet oiseau se trouve en abondance à Pembina où il couvait dans le
fond de l'ancienne rivière, vide et boisé. Dans cette latitude les
œufs sont généralement pondus entre le milieu et la dernière partie
du mois de juin, et je doute que plus d'une couvée soit élevéee pen-
dant l'année. Cet oiseau se répand depuis Pembina jusqu'aux Mon-
tagnes Rocheuses sur le 49ème parallèle. {Coues). Il habite en
nombre les bois à moitié ouverts, ainsi qu'autour des maisons d'un
bout à l'autre du Manitoba. {E. T. Selon). Il abonde pendant l'été
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 89?
à Aweme, Manitoba, y arrivant vers le lo avril, et s'en allant vers la
fin octobre. (Criddle). Il passe l'été en très grand nombre à Indian
Head, Saskatchewan où, en 1892, on l'a remarqué pour la première fois
le 13 avril; il y est devenu commun au 18 du même mois. En 1895
on a trouvé ce merle répandu partout où il y avait des broussailles
dans le sud de la Saskatchewan et dans l'Alberta. C'est essentielle-
ment un oiseau qui suit la civilisation et qui se voit constamment dans
le voisinage des postes de commerce, et des maisons de colons isolées.
{Macoun) . Il abonde en été à Prince- Albert, Saskatchewan, y couvant
partout dans la région. {Couteaux). Il se trouvait en grande abon-
dance aux rapides Grand de la Saskatchewan, mais on ne l'a pas re-
marqué du tout à Chemawawin. (Nutting). Il abondait entre Ed-
monton et Athabasca Landing, et était plus nombreux à ce dernier
endroit qu'ailleurs. On n'en a observé qu'un couple entre Athabasca
Landing et la petite rivière des Esclaves, et pas un seul spécimen en
descendant la rivière Athabasca jusqu'à Fort McMurray où il était
très commun, ni en montant la rivière Clearwater jusqu'au portage
Methye, mais à ce dernier endroit cet oiseau était commun. On l'a
remarqué çà et là où il y a des défrichements depuis le lac Methye
jusqu'à risle à la Crosse. (/. M. Macoîin). Ce merle était tout à
fait commun à Edmonton, Alberta, où on l'a remarqué pour la pre-
mière fois le 16 avril; au 6 mai il y en avait de nombreux spécimens
qui construisaient leurs nids, et, de bonne heure au mois de juin, les
œufs étaient éclos. Il était commun dans les contreforts jusqu'à la
frontière, et, au mois de juin 1903, tout à fait commun depuis l'embou-
uchure de la petite rivière des Esclaves, jusqu'à Peace River Landing,
latitude 56° 15'. (Spreadborough) . En 1827 cette espèce est arrivée à
Carlton House, latitude 53°, le 22 avril; pendant la même saison elle
s'est rendue à Fort Chipweyan, latitude 58°, le 7 mai, et à Fort
Franklin, latitude 65°, le 20 du même mois. (Richardson) . Le
merle d'Amérique abonde sur le Mackenzie en allant au nord
jusqu'à Lapierre House. (Ross). C'est un oiseau commun et à Fort
Andérson, et le long des bords des rivières Swan et Wilmot-Horton
dans les "barren grounds". Macfarlane) . Il est rare comme oiseau
migrateur à Chilliwack. (Brooks). Peut-être une ou deux des
mentions ci-dessus devraient être classifiées comme appartenant à
((propinqua)). Un examen de nos spécimens démontre que tandis
que ceux venant d'Indian Head et d'Edmonton appartiennent à
migratoria typique, d'autres pris dans le sud-ouest de la Saskatche-
wan, appartiennent à propinqua.
898 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
Ce merle se trouve en plus ou moins grand nombre, pendant l'été,
d'un bout à l'autre de la région boisée d'Alaska, mais, le long de la
côte sans arbres de la mer Behring, ainsi qu'au détroit Kotzebue, il
se voit pendant les migrations comme oiseau errant seulement.
(Nelson) . Il est tout à fait commun à Fort Yukon où il couve. {Tur-
ner). Au mois d'octobre 1872 on en a vu un spécimen sur l'île St
Paul, Alaska. (Ellioii). Les mineurs que nous avons rencontrés
à Hope et à Sunrise, sur le goulet Cook, Alaska, ont dit qu'ils avaient
souvent vu le "merle de l'est ordinaire" à ces endroits, mais nous ne
l'avons pas observé là nous mêmes pendant notre séjour au mois d'août.
(Osgood). Cet oiseau était assez commun à Haines et à Skagway,
mais non pas à Glacier. Le 2 juin j'en ai pris une femelle ainsi que
quatre œufs bien couvés, à Haines. Les merles étaient communs, le
15 juin, à Log Cabin, et on les a vus, mais en nombres toujours dimi-
nuants, jusqu'au ler août lorsqu'on en a noté le dernier spécimen
près du Sixty-mile creek. Une volée de merles que l'on a vue le 29
juillet a indiqué que la migration vers le sud était déjà commencée.
Nous avons trouvé un nid vide à 30 milles en aval de Dawson, et
entendu que les oiseaux couvaient près de Fort Yukon. Bien que les
merles n'eussent pas été du tout communs à Cariboo Crossing, néan-
moins j'avais trouvé, le 25 juin, dans une petite pièce d'épinettes
blanches, treize nids vides dont la plupart avaient été construits
évidemment cette année-là, ainsi que quatre autres nids, également
vides, appartenant à la grive Aima. Des écureuils rouges qui habi-
taient un arbre creux à une petite distance, savaient probablement où
se trouvaient la plupart de ces nids. M. Osgood a pris, dans cette
pièce, le 26 juin, un jeune merle bien grandi. (Bishop). Le 30 août
1903 on a pris un jeune merle d'Amérique au Sheep creek, Alaska.
(Anderson) .
Notes sur la reproduction. — Cette espèce niche, depuis avril
jusqu'au mois d'août, à Scotch Lake, Nouveau-Brunswick. Quatre
couvées ont été écloses pendant une saison dans un seul nid. Celui-ci
a toujours de la terre dans sa composition, et il est garni de tiges
d'herbe. La ponte est de trois œufs. Il m'est arrivé de savoir que
certains de ces oiseaux ont transporté leurs œufs d'un nid à l'autre lors-
que le premier était devenu trop connu. La période de l'incubation
dure dix ou onze jours et les jeunes restent dans le nid pendant qua-
torze jours. (W. H. Mooré). Les nids sont situés sur les souches et
les clôtures, dans les hangars, et autour des bâtiments aussi que dans les
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 899
arbres, depuis près de terre jusqu'à presque cinquante pieds de hau-
teur. Ils sont faits d'herbe avec une couche de boue, et garnis d'herbe.
A Ottawa les œufs sont recueillis en avril, mai, juin et juillet. {Gar-
neau). Le nid de cet oiseau est très gros, et se compose de matière
végétale, de feuilles, de mousse, de tiges de plantes, de crins, et de
laine; à l'intérieur il y a de la boue soigneusement arrangée sous forme
de coupe et la garniture consiste de matière végétale fine; les œufs, au
nombre de cinq, sont d'un bleu verdâtre vif, et n'ont ni marques ni
taches. (G. R. White).
762. Merle de l'ouest.
Planesticus migratorus propingiius (Ridgw) Ridgw. 1907.
Ce merle était commun, en 1906, dans les bois au bord du Maple
creek, Saskatchewan. {A. C. Bent). Il passe l'été en nombre d'un
bout à l'autre de la région entière environnant Medicine Hat, le lac
Crâne, le Swift Current creek, et les collines Cypress, Saskatchewan.
On l'a remarqué pour la première fois à Banfï, Montagnes Rocheuses,
où il se trouvait en assez grand nombre. Il est arrivé à Revelstoke,
Colombie-Britannique, le 10 avril 1890, et y est bientôt devenu com-
mun, couvant en grand nombre à cet endroit, Deer Park, et à Rob-
son sur la rivière Columbia, mais, chose étrange, il était très sauvage
et difficile à tuer. En 1902 cet oiseau était commun sur la frontière
entre Trail et Cascade. J'ai trouvé un nid sur une clôture recou-
verte de broussailles près du premier endroit. Au mois d'avril 1903
il abondait partout dans la vallée de l'Okanagan, Colombie-Britanni-
que. Dans la même province il se trouvait en grande abondance à
Elko où, le 15 mai 1904, il faisait son nid. En 1905 il était commun
à Midway, Colombie- Britannique y construisant son nid au 20 avril.
Il était nombreux au mois de juillet, à une altitude de 6000 pieds sur
le sommet Skagit. Il abondait dans toutes les parties de l'intérieur de
la Colombie-Britannique, mais surtout à Spence Bridge. Ce merle
construit un nid qui diffère de celui de son congénère de l'est. En
1901 il abondait à Chilliwack, Hastings, et Huntingdon dans la vallée
du Fraser. Il se voit en très grand nombre dans tous les coins de l'île
de Vancouver où il ne se trouve qu'en partie migratoire et où, au
milieu d'avril, il y en avait de nombreux spécimens qui étaient en train
de faire leurs nids. (Spreadborough) .
Cet oiseau se montre dans la Colombie-Britannque. (Lord) Il
est très commun partout, et couve. {Streator). Il abonde d'un
900 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
bout à l'autre de la province où il se voit en partie comme oiseau
migrateur. De nombreux spécimens hivernent sur l'île de Vancou-
ver. (Fannin). Il habite en abondance à Chilliwack. (Brooks)
Il abonde uniformément partout dans la Colombie-Britannique.
(Rhoads). On en a observé quelques spécimens adultes pendant
l'été le long de la rivière Indian au milieu des régions plus ouvertes
à trois ou quatre milles de Sitka en allant dans l'intérieur. Plusieurs
grandes volées de jeunes oiseaux sont arrivées le 25 juillet, et plus
tard ce merle y est devenu commun. (Grinnell). Cet oiseau se voit
en nombre sur les îles de la Rvière Charlotte. Depuis 1891 jusqu'à
1898 le temps de son arrivée à Massett variait entre le 20 février et le
16 mars. (Osgood).
CCLXXXV. IXOREUS Bonaparte. 1854.
763. Grive variée.
Ixoreus nœviiis (Gmel.) Richmond 1902.
Cette espèce s'est rendue à Revelstoke, Colombie-Britannique le
9 avril 1890. Pendant quelques jours elle était commune dans les
bois épais, mais elle est bientôt partie de l'ancien fond de la rivière vide
pour se rendre dans les montagnes. Au mois de juin on l'a trouvée
dans les montagnes à Deer Park, et, le 24 du mois, on l'a remarquée
à une altitude de 4,200 pieds à Robson. En 1902 on en a observé
quelques spécimens près de Rossland, ainsi que dans la montagne So-
phie, Colombie-Britannique, le long de la frontière. En 1904 elle était
commune dans tous les bois épais le long de la rivière Elk en amont
d'Elko, dans la même province, et y couvait au mois de mai. En 1905
cette grive se trouvait nombreuse dans les bois épais à Midway,
Colombie-Britannique, ainsi que le long de la route Hope, et au bord
de la rivière Skagit. Le 8 avril 1 889 on l'avait tuée au goulet Burrard ;
pendant ce temps-là, elle était tout à fait commune dans les bois, mais
elle se cachait beaucoup, et chantait généralement dans la nuit. Le
8 juin 1901 on en a remarqué un spécimen à Chilliwack; à partir de
cette date, l'espèce était commune le long de la rivière Chilliwack
jusqu'au lac, et couvait dans les bois situés dans les montagnes.
Elle habite l'île de Vancouver en abondance, quittant les régions basses
vers la mi-mai et y revenant vers la mi-septembre. Au mois de
juillet 1893 elle couvait à une altitude de 3,000 pieds dans le mont Ben-
son près de Nanaimo. {Spreadborough.) On a découvert cette grive
à
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 9OI
au détroit Nootka, pendant le troisième voyage du capitaine Cook.
(Richardson .) Elle se voit dans la Colombie-Britannique. (Lord.)
Elle est très commune au creek Seymour, dans le parc Stanley,
et sur l'île Lulu, Colombie-Britannique. {E. F. G. Whit-e.) On la
voit en nombre comme oiseau migrateur au printemps et à l'automne,
et on l'a notée en train de couver dans le mont Lehmen. (Streator.)
Elle est commune à l'ouest de la chaîne du littoral, où elle se trouve en
partie comme oiseau migrateur. (Fannin.) Cette espèce habite
Chilliwaçk. {Brooks.) Elle abonde le long du littoral de la Colombie-
Britannique, mais elle ne s'y restreint nullement, on la trouve à
des altitudes élevées dans toutes les montagnes de l'intérieur jus-
qu'aux sommets des Montagnes Rocheuses. {Rhoads.) Elle est assez
commune dans les bois plus profonds à Sitka, Alaska, où, le 2 juillet,
on en a pris les premiers jeunes à peine emplumés. (Grinnell.)
De temps en temps on la voit ou l'entend à Massett, îles Queen Char-
lotte. Le révérend Keen l'a remarquée à cet endroit. Elle n'abonde
pas au goulet Cook, Alaska, où on en a vu et entendu des spécimens
çà et là. (Osgood.) Le 17 septembre 1901 on en a noté deux spéci-
mens à Homer, sur la péninsule Kenai, Alaska. (Fzggm^.) On en a
pris un mâle adulte ainsi que deux femelles à Seldovia, Alaska.
(Anderson.) On a constaté que la grive variée abondait pendant
l'été dans la vallée de la Kowak, au détroit Kotzebue, et on l'a ob-
servée dans toutes les étendues d'épinettes blanches que l'on ait vi-
sitées. En 1898 elle y est restée en grand, nombre jusqu'à la fin
août. (Grinnell.)
Au mois de mai 1826 on s'est procuré un spécimen de cette espèce à
Fort Franklin, latitude 65^°, et c'est le seul ciue l'on ait observé.
(Richardson.) D'après mes observations personnelles cette grive pas-
se l'été régulièrement, et en assez grand nombre, dans toutes les parties
agréables de l'Alaska septentrional même jusqu'en dedans du cercle arc-
tique, et, sans doute, elle se répand aussi loin au nord que le merle
ordinaire. (Nelson.) Le 4 septembre 1876 on a obtenu, à Fort Yu-
kon, Alaska, un spécimen de cette espèce, mais cette dernière ne s'y
voit jamais en grand nombre. Le 27 mai 1877, à St-Michael, l'on
m'en a apporté un deuxième spécimen qui avait été tué par un
indigène. Cette grive ne se voit qu'accidentellement le long de la
côte. {Turner.)
Notes sur la reproduction. — J'ai en ma possession un nid
ainsi que quatre œufs, recueillis par le révérend Stringer dans le chenal
788/0—58
902 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
est du Mackenzie, à 40 milles de son embouchure. Le nid a été
trouvé le 5 juin 1895 ^ 15 pieds de terre dans une épinette blanche.
Il est fait de gaillet grateron et mesure six pouces de diamètre et trois
pouces de profondeur. Les œufs sont d'un bleu plus pâle que ceux
du merle, et sont tachetés de brun. (W. Raine.) Pour obtenir un
compte-rendu complet de la couvaison de cette espèce, voir l'article
intitulé Pacific Coast Fauna of the Cooper Ornithological Cluh, en date
du 14 novembre 1900.
CCLXXXVL CYANOSYLVIA Brehm. 1828.
764. Gorge-bleu à taches rouges.
Cyanosylvia siiecia (Linn.) Brehm. 1828.
Le 5 juin 1851 M. le docteur Adams a découvert une volée de sept
de ces beaux oiseaux en train de se nourrir au milieu de quelques sau-
les dans le voisinage de St-Michael. Ils étaient très timides, et il
n'a réussi à en prendre qu'un seul spécimen. (^Nelson.) Le 3 juillet
1899 j'ai rencontré cette espèce dans le voisinage du cap Blossom,
détroit Kotzebue, Alaska; l'endroit était sur le côté d'un ravin
entre deux collines de la première rangée, et à environ un mille en ar-
rière de la mission. Cette pente n'était qu'une légère déclivité re-
couverte de pièces épaisses de saules rabougris un ou deux pieds de
hauteur. Je ne doute pas que cette espèce couvait au cap Blossom,
mais je n'eus pas le temps de le vérifier car le Pénélope est arrivé
et je fus forcé de partir; cependant je m'en suis procuré deux
spécimens. (Grinnell.)
CCLXXXVII. SAXICOLA Bechstein. 1803.
765. Traquet motteux.
Saxicola œnanthe œnanthe (linn) Rechst. 1803.
Pendant la visite de la Western LTnion Telegraph Expédition en
1898 M. Dali a observé plusieurs grandes volées de ces oiseaux, le
23 et le 24 mai, près de Nulato, et les indigènes lui ont parlé de
leur abondance sur les sommets pierreux des collines en arrière de la
rivière. A St-Michael, sur le détroit Norton, j'ai trouvé que ces
oiseaux s'y rendaient en nombres assez irréguliers au printemps et à
l'automne; ils n'étaient pas très rares, et les indigènes m'ont dit
qu'ils étaient communs sur les sommets de montagnes stériles dans
t
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 903
l'intérieur où ils se trouvaient dans les lieux fréquentés en été par le
renne. M. le docteur Bean aussi a trouvé le traquet motteux à Port
Clarence, sur le détroit de Behring, à la tête du détroit Kotzebue,
et au cap Lisboume. (Nelson.) Cet oiseau est très erratique quant
à sa présence dans le nord d'Alaska. Au commencement des migra-
tions du printemps, en 1882, nous l'avons remarqué pendant quelque ^
jours en assez grande abondance près du poste, mais pas un seul
spécimen n'y est resté pour couver, et pendant la saison de 1883
on n'en a pas remarqué un seul spécimen bien qu'on l'ait recherché
attentivement. Les spécimens que l'on a vus semblaient s'envoler
vers le nord-est. {Murdoch.) Le 19 août 1899 à Circle City,
Alaska, M. Osgood a remarqué deux jeunes traquets motteux et il
en a pris un. Le 27 août à l'embouchure Aphoon du Yukon j'en
ai tué un autre qui est tombé dans la rivière, et fut emporté par le
courant, mais j'ai bien vu son croupion blanc. {Bishop.)
765a. Traquet du Groenland.
Saxicola œnanthe leucorhoa. (Qmel) Stejn; 1901.
Le II août 1891 on a procuré un mâle de cette espèce à Disco,
Groenland où le 16 juillet 1892 l'expédition de secours Parr>' en
a pris un autre. {Witmer Stone.) Ce traquet motteux niche près
de Nachvak, mais je n'y ai pas remarqué son nid. Les officiers
employés par la compagnie de la baie d'Hudson en ont recueilli des
nids. {Bigeloiv.) C'est l'un des oiseaux les plus communs sur l'île
Disco, Groenland, ainsi qu'autour de la baie Disco et sur les îles
et sur le continent. J'en ai montré des spécimens aux Esquimaux
venant de Nugumente et du détroit Frobisher et, instantanément,
ils les ont reconnus et m'ont dit que le traquet motteux avait couvé
dans ces endroits mais pas en grand nombre. (Kumlein.) L'on
sait que cet oiseau a couvé dans le Groenland depuis le temps d'Otho
Fabricus, et, d'après Holbœl, se répandant jusqu'en latitude 73°
et même plus loin. Il s'égare aussi à l'ouest, et M. James Ross
l'a observé, le 2 mai 1830, dans le port Félix, latitude 70°, longitude
9i°-53' ouest. L'expédition allemande l'a pris sur l'île Shannon.
(Arci. Man.) M. Coues a obtenu un spécimen unique de cet oiseau,
le 25 août 1860, au port Henley, Labrador. {Packard.) Le traquet
motteux couve à Ivigtut, Groenland. {Hagerup.) En 1879 M.
George Moses en a tué un spécimen sur l'île Indian, Nouveau-
Brunswick. {Chamberlain.) Le 25 septembre 1894 M. Taverner
78870— 58e
904 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
en a pris une femelle à Beaumaris, district de Muskoka, Ontario.
Elle était en compagnie d'alouettes des prés. M. Ridgway a
établi l'identité de ce spécimen et c'est le premier dont on a fait
mention dans l'Ontario. (/. H. Fleming.) Au mois de mai 1901
j'ai vu, dans une vitrine d'oiseaux empaillés à Chatham, Ontario,
un spécimen de cette espèce qui avait été tué près de cette ville
en 1889. {W. E. Saunders.) J'ai devant moi trois spécimens du
traquet motteux qui ont été tous tués par M. Napoléon A. Comeau
à Godbout sur la rive nord du St-Laurent près de l'endroit où ce
fleuve s'élargit en entrant le golfe. On en a vu deux autres, ce qui fait
ainsi cinq spécimens notés en moins de treize mois. M. Comeau
m'écrit que dans l'oviducte de la femelle, tuée en même temps que
son compagnon, le 9 juin 1885, il y avait des œufs assez bien déve-
loppés. Il ajoute «Je ne pense pas que l'on puisse douter mainte-
nant que cet oiseau couve sur notre côte. » {M. le docteur Merriam
dans VAîik, vol. II, p. 305.) Depuis que mes notes ont été enregis-
trées par M. le docteur Merriam, j'ai obtenu encore d'autres spéci-
mens, un fait qui doit attester la présence de cette espèce près de
Godbout. Le 19 septembre 1885, j'en ai tué un jeune mâle, ainsi
qu'un autre spécimen le 9 novembre 1886. On n'a pas obser\'é
un seul traquet motteux ni en 1887 ni en 1888. Le 5 septembre
1889, pendant une visite aux îles Cariboo j'ai vu cinq de ces oiseaux
ensemble, mais comme je n'avais pas mon fusil avec moi, je n'ai
pu prendre de spécimens. Le lendemain matin j'en ai remarqué
un autre qui sautait çà et là devant la porte, et l'on m'a dit qu'un
couple avait été observé, à plusieurs reprises, pendant le mois d'août.
{Napoléon A. Comeau dans VAiik, vol. VII, 294.) M. James Clark
Ross mentionne que l'on a obtenu, au port Félix dans le
golfe de Boothia, un spécimen â'œnanthe se rapportant probable-
ment à la race récemment reconnue par M. Stejneger. Dans le cata-
logue du musée britannique il y a une mention à l'effet que M.
Barnston a collectionné à la rivière Albany un mâle adulte apparte-
nant à œnanthe qui se rapporte probablement aussi à la race du
Groenland. Si cet oiseau habite, comme c'est probable, le territoire
au nord de la baie d'Hudson, il semble que la route la plus naturelle
pendant ses migrations doit se trouver le long des rives de la baie,
et c'est assez probable qu'il couve régulièrement autour des rives
nord. {E. A. Preble.)
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 905
CCLXXXVIII. SI ALI A Swainson. 1827.
766. Rouge-gorge bleu.
Sialia sialis sialia (linn) Haldem. 1843.
Cette espèce se voit de temps en temps comme oiseau migrateur
d'été dans Terreneuve. (Reeks.) Le rouge-gorge bleu est rare dans
la Nouvelle-Ecosse, mais il semble y être plus commun qu'autrefois.
(Dou'ns.) Le 14 juin 1905 on en a tué un spécimen à Paradise,
comté d'Annapolis, Nouvelle-Ecosse. (H. F. Tufts.) Cet oiseau est
apparemment très rare dans le voisinage de St-John, Nouveau-
Brunswick. (Chamberlain.) Il était commun jusqu'à il y a environ
cinq ans, à Scotch Lake, comté d'York, Nouveau-Brunswick, mais
depuis ce temps-là on ne l'a remarqué à cet endroit que pendant
les migrations au printemps et à l'automne, et même rarement
dans ces deux saisons. {W. H. Mloore.)
Le rouge-gorge bleu abonde pendant l'été sur l'île de Montréal;
il couve dans le parc Mont- Royal où on a trouvé des nids contenant
des œufs à partir du 7 jusqu'au 14 mai. {Wintle). Cet oiseau est
plus ou moins commun dans l'est de la province de Québec; on l'a pris
à Beauport. (Dioîine). Il passe l'été en grand nombre aux alentours
d'Ottawa. (Ottaii'a Naturalist. vol. V). Il est commun même jus-
qu'aujourd'hui dans l'est de l'Ontario, y arrivant cette année-ci (1901)
pendant la troisième semaine de mars. {Rév. C. J. Young). Il est
rare dans le parc Algonquin, Ontario. En 1900 il y en avait un
couple qui nichait au lac Cache. En 1904 on l'a remarqué depuis
Missinabi, Ontario, jusqu'à une petite. distance de Moose Factory,
sur la baie James. {Spreadborough). Il abonde comme oiseau mi-
grateur à Toronto, Ontario où il passe l'été, et redevient plus commun
dans les districts de Parry Sound et Muskoka. C'était autrefois l'un
des oiseaux communs. (/. H. Fleming). Traversant au vol en nom-
bres considérables pendant les premiers jours de mars, ces beaux et
utiles oiseaux semblent penser que c'est dangereux de passer l'été à
Toronto ou même dans ses environs, bien qu'on n'ait pas besoin d'aller
loin pour en trouver la raison. Lorsqu'ils se rendent chez nous au
printemps les quelque.: spécimens qui restent pendant quelque temps
semblent trouver comme nourriture agréable les pucerons blancs
qui se voient en nombre considérable dans les têtes des fleurs des
buissons de sumac. Après avoir fait des investigations assidues dans le
voisinage de Whitney, Ontario, je suis arrivé à la conclusion que ces
906 COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA.
oiseaux se rendent aux endroits ouverts dans cette région avant que
la terre ne paraisse beaucoup à travers la neige fondante. (/. Hughes
Samuel). Le rouge-gorge bleu se trouvait autrefois en abondance,
mais, depuis la gelée désastreuse qui, en 1894- 1895, a ruiné l'industrie
de la récolte des oranges dans le nord de la Floride, et qui a aussi, pres-
qu'exterminé cet oiseau, je n'en ai vu que quatre spécimens pendant
les neuf premiers mois de 1895. Depuis ce temps-là il s'est multiplié
rapidement jusqu'à devenir encore aujourd'hui un oiseau familier.
Quelquefois il construit son nid dans des boîtes et des crevasses
autour des bâtiments et d'où on a receuilli quelques couvées
d'œufs blancs. Au mois de mai 1899 M. W. A. Balkwill a
trouvé un nid dans un trou creusé par une hirondelle au bord de la
rivière. {W. E. Saunders). Le rouge-gorge bleu passe l'été en
nombre à Guelph, Ontario, y arrivant vers le 10 mars et s'en allant
vers le 20 octobre. {A. B. Klugh). Au printemps de 1903 il abondait
à Penetanguishene, Ontario. {A. F. Young). Dans la collection du
musée national des Etats-Unis il y en a un spécimen pris pendant
l'été de 1881 par M. Walter Haydon à Moose Factory, sur la baie
James. {E. A. Prehle).
Cet oiseau est rare pendant l'été dans le Manitoba; il couve çà
et là dans les grandes villes. Depuis que j'ai écrit la mention ci-
dessus, il fait plaisir de constater que l'espèce, au lieu d'être très
rare, est devenue tout à fait commune (1892) dans le région le long de
l'Assiniboine, et que dans presque tous les bosquets de chêne d'une
assez grande étendue l'on en trouve un couple y habitant en compa-
gnie de l'hirondelle pourprée. {E. T. Selon.) Le rouge-gorge bleu
est un oiseau reproducteur fare pendant l'été à Aweme, Manitoba.
(Criddle). C'est un oiseau que l'on ne peut pas appeler commun
dans le Manitoba, mais qui augmente beaucoup en nombre dans les
parties est de la province. (Atkinson).
Notes sur la reproduction. — Le nid situé dans un trou
d arbre ou un poteau de clôture, se compose de matière végétale très
négligemment entassée, garnie d'herbe et d'une petite quantité de
poils. Les œufs au nombre de quatre ou cinq, sont d'un bleu pâle,
et ne portent pas de taches. (G. R. White). Cette espèce couve en
avril, mai, juin et juillet, aux alentours d'Ottawa. Son nid, fait
d'herbe et de plumes, et contenant de trois à six œufs, se trouve
dans un trou situé dans un arbre, une souche, une clôture, ou un
poteau télégraphique. {Garneau).
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS." 907
Cette espèce niche en mai et juin à Scotch Lake, Nouveau Brunswick.
Le nid est situé dans des poteaux de clôture creux, et cette année-ci
(1902) il y en avait un couple qui faisaient leur nid dans une boîte pla-
cée pour eux dans un bocage au milieu d'un pré. Cinq œufs ont été
pondus, et couvés en dix-huit jours. Quatorze jours plus tard les
oisillons commençaient à montrer leurs plumes et étaient dans le nid
vingt jours après l'éclosion. Trente jours plus tard la femelle a pondu
encore quatre œufs qu'elle couvait. {W. H. Moore).
767. Rouge-gorge bleu de Californie.
Siala mexicana occidentalis (Towns) Ridgw. 1894.
En 1903 cet oiseau était commun à Penticton, mais il s'y montrait
toujours par couples, et, au mois d'avril, il couvait dans des trous situés
dans les arbres. En 1902 je n'en avais observé qu'un spécimen à
Trail, mais j'avais noté de monbreux autres à Cascade, Colombie-
Britannique, sur la frontière. Le 2 mai 1904 j'ai observé deux spéci-
mens de ce rouge-gorge bleu au lac Baynes, ainsi que deux autres
à peu près une semaine plus tard, dans la vallée de la Kootenay. Au
mois d'avril 1905 on en a remarqué plusieurs spécimens en train de
couver à Midway. Le 17 avril 1889 on en avait noté quelques-uns
à Lytton, Colombie-Britannique. Ces oiseaux étaient dans les bois
à Hastings, sur le goulet Burrard. Le 24 octobre 1901 j'en ai re-
marqué huit spécimens à Chilliwack, Colombie-Britanriique; on dit
qu'ils couvent dans le voisinage. Le 24 avril 1906 j'en ai vu quatre
spécimens à Douglas, dans la même province où plus tard il y en avait
plusieurs autres qui couvaient. On a remarqué cet oiseau à Victoria,
île de Vancouver, pour la première fois le 19 avril 1893. Le 23 mai
j'ai trouvé un nid près de Victoria, ainsi qu'un autre contenant des
jeunes, le 10 juillet, à Nanaimo. (Spreadborough) . Ce rouge-gorge
bleu est commun sur l'île de Vancouver, ainsi que dans la Colombie-
Britannique. (Lord). Il n'est pas très commun sur la côte, mais il
passe l'été en abondance dans l'intérieur. (Streator). En été il habite
en nombre à l'est et à l'ouest de la chaîne du littoral, mais il se trouve
plus abondant sur la côte. {Fannin). Il est nombreux pendant l'été; et il
est resté jusqu'au mois de janvier dans la vallée du Fraser. (Brooks).
Cet oiseau n'est commun nulle part, mais moins que jamais dans
le région à l'est de la chaîne du littoral dans la Colombie-Britan-
nique où il ne dépasse pas la zone de la transition. (Rhoads).
908 COMMISSION GEOLOGIQUE DU CANADA.
768. Rouge-gorge bleu de montagne.
Sialia artica. Swains. 1831.
Le 10 octobre 1898 j'ai reçu de M. E. H. Patterson de Brandon,
Manitoba un beau mâle appartenant à cet espèce, qui avait été pris
deux jours avant à environ deux milles à l'ouest de cette ville pendant
qu'il était en compagnie d'un autre spécimen de la même espèce.
{George E. Atkinson). On a observé quelques spécimens de cet oiseau
dans les Montagnes Rocheuses au lac Chief Mountain, mais on n'en
a pas gardé un seul. (Coues). Cet oiseau passe l'été en assez
grand nombre à Aweme, Manitoba, et il couve dans la région la plus
montagneuse, y arrivant vers le 7 mai et s'en allant vers le 15 octobre.
(Criddle). On l'a remarqué à Medicine Hat, Saskatchewan, pour la
première fois le 6 avril 1894; à partir de cette date on en a vu quelques
spécimens tous les jours jusqu'au 9 mai lorsque le dernier en est dis-
paru. En passant au nord cet oiseau semblait voler au-dessus des
arbres parsemés çà et là dans la vallée de la South Saskatchewan.
Le 15 juin 1895 on en a découvert un couple en train de couver à
Medicine Lodge au sud de la montagne Wood, Saskatchewan, ainsi
qu'un autre couple dans un banc d'argile au bord de la rivière des Fran-
çais, au passage Stony Creek. Au mois de juillet de la même année
cet oiseau couvait en nombre le long de la rivière Milk, surtout à
Castellated Rocks. Vers la fin juillet 1903 j'en ai observé quelques
spécimens à Dunvegan, sur la rivière de la Paix. Le 18 juin 1897
j'avais remarqué ce rouge-gorge bleu en train de nicher à Lacombe près
d'Edmonton, Alberta. Il était commun à Calgary ainsi qu'en allant
au sud dans les contreforts jusqu'au passage Crow's Nest, commun
aussi depuis le passage supérieur de la rivière Lob-stick jusqu'à la
rivière Camp, Colombie-Britannique, à l'ouest du passage Athabasca.
On l'a vu aussi par grandes volées, le 2 septembre 1898, au Henry
House dans ce passage; les derniers spécimens sont disparus le 25 du
même mois. Cet oiseau était tout à fait commun et couvait de bonne
heure à Banff, Montagnes Rocheuses, où il a fait son nid principale-
ment sous les dalles des maisons. Le 10 avril 1890 on l'avait tué
à Revelstoke, Colombie-Britannique. Il était tout à fait commun le
long des pentes des montagnes, et couvait, dans le passage Eagle, près
de cette ville au mois de mai de la même année. Le 20 juin 1890 on a
remarqué un grand nombre de jeunes oiseaux dans les arbres le long
du Pass creek à Robson, Colombie-Britannique; ils avaient niché
dans les précipices à environ 700 pieds au-dessus de l'eau. Ce rouge-
CATALOGUE DES OISEAUX CANADIENS. 9O9
gorge bleu était commun sur la frontière entre Trail et Cascade,
Colombie-Britannique, y couvant dans des trous situés dans les mai-
sons et les arbres. Au mois d'avril 1903 il abondait à Penticton au
sud du lac Okanagan, dans la même province, où il se montrait par
bandes de dix à cinquante. En avril et mai 1904 il abondait dans les
endroits ouverts aux alentours de Femie et Elko, Colombie-Britan-
nique. Dans la même province il était commun à Midway le 10
avril 1905, et, le 15 du mois, un couple faisait son nid dans une maison
vide. Au mois d'août j'en ai remarqué de nombreux spécimens,
jeunes et vieux, à une altitude de 6,000 pieds sur le deuxième sommet
à l'ouest de la Skagit. (Spreadborough). Ce rouge gorge bleu se
voit localement et en assez grand nombre à Prince Albert, Saskat-
chewan, y couvant dans des endroits propices. {Coiibeaiix) . On n'a
tué qu'un spécimen de ce bel oiseau à Fort Franklin pendant le mois
de juillet 1825. Il ne se rend qu'en été aux Territoires du Nord-
Ouest. (Richardson). Au mois de mai 1894 un couple nichait dans
le dépôt du chemin de fer Canadien du Pacifique à Donald, Colom-
bie-Britannique. {E. F. G. White). On n'a vu cet oiseau qu'à l'est
de la chaîne du littoral. {Lord). J'en ai trouvé un couple ou deux
en train de couver dans les montagnes à Ashcroft, Colombie-Britan-
nique. (St-reator). Il passe l'été à l'est de la chaîne du littoral.
(Fannin). Il est nombreux pendant les migrations à Chilliwack.
(Brooks). Il abonde dans les parties nord et ouest de l'intérieur
de la Colombie-Britannique. (Rhoads). M. Hartlaub fait mention
de la présence de cet oiseau, le 20 et le 21 avril, à Dejah dans le sud-
est d'Alaska, car il a été observé seulement ces deux jours-là, et, par
conséquent, ne peut pas être commun du tout dans cette partie du
territoire. (Nelson).
Notes sur la reproduction. — Le 14 juin 1895 on a trouvé cette
espèce en train de nicher dans un trou situé dans une butte d'argile à
Medicine Lodge au sud de la montagne Wood. Le nid se composait
entièrement de l'enveloppe extérieure de vieilles tiges de Bigelovia
graveolens, une plante composée qui poussait en extrême abondance
près de l'endroit où était situé le nid. Ce dernier contenant sept
œufs d'un bleu clair. Un autre nid, recueilli le 21 juin dans les
mêmes conditions au bord de la rivière des Français, Saskatchewan, se
composait de l'enveloppe extérieure de tiges de sauge {Artemisia
Cana), et contenait le même nombre d'oeufs. (Macoun).
INDEX.
PAGE.
ACADIE, PINSON d', A QUEUE AIGUË 601
Mésange d' 864
Acanthis 553
homemannii - 553
homemanii exilipes 553
linaria 556
linaria holboellii 560
linaria rostrata 561
Acanthopneuste 867
borealis kennicotti 867
Accipiter 289
atricapillus 293
atricapillus striatulus 296
cooperi 291
velox 289
Actitis 232
macularia 232
Actx)dromas 203
acuminiata 203
bairdii 206
damacensis 210
fuscicollis 205
maculata 204
minutilla 208
.Schniophorus 1
occidentalis 1
^don troglodyte 831
^gialitis 206
dubia 246
hiaticula 245
meloda 246
meloda circumcinta 247
mongola 248
nivosa 248
semipalmata 244
Agelaius 507
phœniceus caurinus 511
phœniceus fortis 508
phœniceus phœniceus 508
Aigle doré 313
pêcheur gris 315
à tête blanche 317
Aigles 285
.(Estrelata 76
fisheri 76
hasitata 76
Aigrette blanche d'Amérique 167
Ailes blanches, goéland à 44
Aix 106
sponsa 106
Alaska, duc d' 365
fauvette, jaune d' 7
geai d' 486
gelinotte d' 258
gros-bec d' 533
hirondelle des granges d' 682
hoche-queue jaune d' 813
mésange d' 721
pic d' 397
plectophane d' 576
roitelet d' 840
Alauda 462
arv'ensis 462
Alaudidae 462
Albatros 71
Albatros à pattes noires 71
Albatros, à nez jaune 72
à patte noire 71
à queue courte 71
PAGE.
Alca 32
torda 32
Alcedinidae 381
Alcidae 17
Aléoutiennes, maubéche des 201
pinson chanteur des 643
sterne des 67
Allen, colibri d' 432
lagopède d' 266
Aile 33
aile 33
Alouette des champs 473
de Hojt 474
de mer aux doigts longs 210
de montagne 472
noirâtre 474
ordinaire 463
ordinaire d'Oberholser 468
ordinaire pâle 465
des prairies 469
ravée 474
Alouettes 462
Amérique, aigrette blanche d' 167
autour d', à tête noire 334
avocette d' 225
bécasse d' 193
bec croisé d' 541
bucéphale d' 116
buse pattue d' 308
butor d' 161
canard d' 98
chardonneret jaune d' 562
chouette épervière d' 369
corneille d' 494
eider d' 129
farlouse d' 818
faucon épervier d' 335
fauvette d', à queue rousse 808
foulque d' 184
goéland argenté d' 49
harle d' 86
hibou d', à longues oreilles 283
hukrier 253
macreuse d' 134
merle d' 894
oie d' , à front blanc 123
orfraie commune d' 339
pélican blanc d' 83
pie d' 395
pie d' 475
plongeur d' 821
pluvier doré 240
vautours 282
Ammodramus 597
henslovii 597
lecontei 598
nelsoni 599
nelsoni subvirgatus 500
Ampelidae 694
Ampelis 694
cedrorum 699
garrulus 694
Anas 91
boschas 91
obscura 93
obscura rubipes 95
.\natidae 86
Anser 145
albifrons 145
INDEX
PAGE.
albifrons gambeli 145
fabalis 148
Anseres 86
Anthus 814
cervinus 819
pensil vanicus 814
pratensis 818
spraguei 819
Antrostomus 4
carolinensis 416
vociferus 416
Aphriza 250
virgata 250
Aphrizidae 250
Aquila 313
chrvsaetos 313
Achibuteo 308
ferrigineus 311
lagopus 308
lagopus sancti-johannis 308
Arctique, duc de Virginie 362
pic 392
pinson aux yeux rouges 554
sterne 65
Arctonetta 127
fischeri 127
Ardea 164
cinerea 167
herodias 164
herodias fannini 167
Ardeidae 161
Ardetta 162
exilis 162
neoxena 163
Arenaria 251
interpres 251
melanocephala 252
morinella 251
Arkansas, moucherolle d' 438
Arquetella 201
couesi 201
maritima 201
ptilocnemis 202
Asio 340
accipitrinus 342
magellanicus algistus 344
magellanicus heterocnemis 344
magellanicus lagophonus 345
magellanicus saturatus 345
magellanicus virginianus 344
magellanicus wapacuthu 345
wilsonianus 34
Astragalinus 562
tristis 5
tristis pallidus 564
tristis salicamans 565
AsjTidesmus 408
torquatus 408
Audubon, balbusard d' 337
fauvette d' 756
grive solitaire d' 890
Autour, de l'Ouest 296
à tête noire 293
Avocettes 190.\
Avocette d'Amérique 190
Aythya 108
aflfinis 113
americana 108
collaris 114
marila 111
vallisneria 92
Baird maubèche de 206
pinson de 595
Barge de la baie d'Hudson 218
marbré 216
du Pacifique 217
à queue noire 219
PAGE.
Bartramia 229
longicauda 229
Bassan, fou de 79
Bécasse de mer 211
Bécassine d'Europe 193
grande 196
à long bec 197
rousse 197
dé Wilson 193
Bécassines 191
Bec bigarré, grèbe au 8
Bec croisé, à ailes blanches 460
d'Amérique 541
Bec en ciseaux noir 71a
Becs en ciseaux 71
Bernache 153
commune 154
commune noire 154
de Hutchins 150
du Canada 145
Blanc sizerin 553
Bonasa 260
umbellus 260
umbellus sabini 264
umbellus togata 261
umbellus umbelloîdes 262
Botaunis 161
lentiginosus 161
Brachyramapus 2
brevirostris 24
marmoratus 24
Boréale, pie grièche 703
Bouvreuil de Cassin 536
Branta 148
bernicla 153
bernicla glaucogastra 154
canadensis 148
canadensis hutchinsii 153
canadensis minima 152
canadensis occidentalis 151
leucopsis 155
nigricans 154
Brewer, mainate de 523
pinson de 626
Bruant de neige 667
Bubo... 356
virgininus 356
virgininus arctitus 362
virginianus saturatus 359
virgianianus subarcticus 359
Bubonidae 340
Budytes 813
fia\Tis alascensis 813
Bucéphale d'Islande 118
Bullock oriole de 518
Bulweria 76
bulweri 76
Bul wer, pétrel de 7ft
Busards 285
Busard 283
Busard des marais 286
Buse de Krider 298
à manteau rouge 302
de l'Ouest à queue rousse 298
pattue 308
pattue d'Amérique 308
pattue ferrugineuse 311
de Penn.sylvanie 306
à poitrine rouge 302
à queue rousse 296
de Swainson 302
Buteo 296
Borealis 296
borealis calurus 298
borealis krideri 298
lineatus 300
lineatus elegans 302
platypterus 306
INDEX.
111
PAGE.
swainsoni 302
Butorides 169
virescens 169
Butor d'Amérique 161
petit 162
petit, de Cory 163
Butors 161
Cabot, herne de 61
Caille 254
Cailles 182
Californie, corneille de 498
coucou de 377
goéland de 51
grêle à cou noir 7
grimpereau de 847
guillemot de 28
pélican brun de 85
perdrix de 255
petit bubou 375
pie-grièche de 598
pinson pourpre de 539
rouge-gorge bleu de 907
vautour de 282
troglodj-te de 843
Cal veras, fauvette 730
Canachites 257
canadensis 257
canadensis canace 259
canadensis osgoodi 258
franklinii 259
Camplolaimus 126
labradorius 126
Canada, bernache du 172
fauvette du 805
geai du 4?2
gelinotte huppée du 261
tétras du 259
Canard, chipeau 95
histrion 124
huppé 106
du Labrador 126
noir 93
noir auz-pattes rouges 95
pilet 104
à longue queue 121
roux 101
Canards 68
Cannelle, chevalier solitaire couleur de 226
sarcelle, couleur 102
Caprimulgidae 416
Capuchon, fauvette à 800
Caracara d'Audubon 337
Cardinal 658
Cardinalis 658
Carduelis elegans 562
Caroline, grive .' 824
râle de 178
roitelet de 830
Carpodacus 536
cassLni 536
purpereus 537
purpereus califomicus 539
Casarea 91
casarea 91
Cassin, bouvreuil de 536
pingouin de 18
pinson pourpré de 540
vireo de 721
Catharista 285
urubus 285
Catharses 283
aura 283
Cathartiaae 282
Cèdre, jaseur du 70
Cendrée, chouette 347
fauvette à tête 757
Centrocercus 276
PAGE.
urophasianus 276
CentronjTt 595
bairdi 595
Cantirus 408
carolinus 408
Ceophlœus 403
pileatus abieticola 403
Cepphus 25
columba 27
grylle 25
mandti 26
Cerorhinca 21
monocerata 21
Certhia 845
familiaris americana 845
familiaris montana 847
familiaris occidentalis 847
familiaris zelotes 847
Certhiidae 845
Ceryle 381
alcyon 381
Chaetura 424
pelagica 424
vauxii 427
Charadriidœ 238
Charadrius 240
apricarius 240
dominicus 240
dominicus fulvus 242
Charitonetta 119
albeola 119
Chardonneret 561
jaune 562
pâle _ 564
des pins 565
des saules 565
Chat à longue queue 800
à poitrine jaune 799
Chaulelasmus 96
streperus 96
Chen 141
cœrulescens 144
hj-perbores 141
hjT)erborea nivalis 143
rosii 144
Cheminées, martinet des 424
Chevalier 210
de combat 229
errant 228
Chevalier solitaire 211
solitaire, couleur cannelle 226
Chevelu, pic 382
Chondestes 602
grammacus 602
grammacus strigatus 603
Chordeiles 418
virginianus 418
virginianus henryi 422
virginianus sennetti 422
Chouette du Canada 346
cendrée 347
épervière 369
de Laponie 350
tachetée 347
Cigognes 160
Cinclidae 821
Cinclus 821
mexicanus unicolor 821
Circus 286
hudsonius 286
Cistothorus 840
stcllaris 840
Clangula 116
clangula americana 1 16
islandica 118
Coccj-ges 376
Coccyzus 376
americanus 376
INDEX.
PAGE.
americanus 376
americanus occidentalis 277
erythrophthalmus 378
Colaptes 409
auratus luteus 409
cafer collaris 414
cafer saturatior 414
Colinus 254
virginianus 254
Columba 278
fasciata 278
Columbae 278
Columbidae 278
Colymbus 3
auritus 5
holbœllii 3
nigricollis califomicus 7
Colibri d'Allen 432
calliope 432
à gorge rubis 427
à menton noir 430
roux 430
Colibris, oiseaux-mouches 427
Collier châtain, plectophane à 580
Collier, plongeon à 11
Commun, labbe 34
Commune, sterne 62
Compothlypis 739
americana usneœ 739
Connecticut, fauvette du 790
Cooper, épervier de 291
Coqs de bruyère 254
Coq couleur de suie 256
Corbeau du nord 490
Cormoran à aigrette 80
à aigrette blanche 81
de Brandt 82
ordinaire 80
pélag ique 82
vert-violet 82
au visage rouge 83
Cormorans 80
Corneille d'Amérique 494
de Californie 498
du Nord-Ouest 498
Corneilles 475
Cornu, grèbe 5
guillemot à bec 20
macareux 19
Cory, petit butor de 163
Corvidae 475
Corvus 490
brachjThj-nchus 494
brachjThjTichus heseris 498
caurinus 498
corax principalis 490
Coturniculus 596
savannarum bumaculatus 596
savannarum passerinus 596
Cou annelé, faisan au 277
Coucou à bec jaune 376
à bec noir 378
de Californie 377
du Kamchatka 381
Coucous marins 376
Courlis, de la baie d'Hudaon 235
bécasse de mer 211
à cuisses emplumées 238
à long bec 234
du Nord 236
petit 238
Couronnée, grive 781
Crécelle 335
Crex 182
crex. 182
Croupion jaune, fauvette à 749a
Crypnophilus 157
fulicarius 157
PAGE.
Cryptoglaux 297
Acadica 352
Acadica scotace 354
tengmalmi richarsoni 297
Cuculidae 377
Cuculus 381
canorus telephonus 381
Cyanocephalus 501
cyanocephalus 501
Cj'anocitta 478
cristata 478
stelleri 480
stelleri annectens 481
stelleri carlottae 482
Cyanospiza 665
amœna 666
cyanea 665
Cyanosylvia 902
suecia 902
Cyclorrhynchus 21
psittaculus 21
Cypseloîdes 423
niger borealis 423
Cygne d'Amérique 157
aux huées 157
trompette '159
Cygnes 86-
Dafila 104
acuta 104
Dakota, pinson chanteur du 642
Delaware, goéland du 51
Dendragapus 255
obscurus 255
obscurus fuliginosus 256
obscurus richardsonii 256
Dendrocygna 156
fulva 156
Dendroica 740
aestiva aestiva 741
aestiva rubiginosa 745
auduboni auduboni T5S
.blackburniae 771
caerulescens caerulescens 746
castenea 764
coronata 749
coronata hooveri 754
discolor 780
kirtlandii 776
maculosa 757
nigrescens 772
occidentalis 776
palmarum hypochrysea 778
palmarum palmarum 778
pensylvanica 761
rara 760
striata 767
tigrina 740
townsendi 775
vigorsii vigorsii 777
virens 773
Dickcissel 666
Diomedea 71
albatrus 71
nigripes 71
Diomeheidae 71
Doigts longs, alouette de mer à 210
Dolychonys SOI
orizivorus 501
Domestique, moineau 540
Doré, aigle 313
pluvier 240
Dos marron, mésange à 866
Dry bâtes 382
pubescens gairdneri 390
pubescens homorus 390
pubescens medianus 388
pubescens nelsoni 391
INDEX.
PAGE.
villosus ^^^
villosus harrisii ■5»^
villosus hyloscopus "87
villosus leucomelas ^|^
vilosus picoideus 387
Duc de l'Alaska ^^
de l'Arctique 364
de Colombie-Britannique ^oo
du Labrador 364
noirâtre ^?^
de Virginie 3ob
de Virginie de l'Arctique ^oz
de Virginie de l'Ouest 359
CTOPISTES ^78
migratorius 278
Egratta \f
candidissima J°o
Eider d'Amérique J29
du Groenland j28
à lunettes }27
du Nord 28
du Pacifique J^Y
remarquable iJi
deSteller 126
Elanoides 28o
forficatus 285
Empidonax *5^
difficilis difficilis *^2
flaviventris ^^0
hammondi ^Yi
minimus ^^'
trailli alnorum *2^
trailli trailli ^o3
virescens ^^3
„^'shti *\;
Ereunet€s ^}-
occidentalis 214
pusillus -]•-
Erismatura ' j"
jamaicensis }^
Er°lia-, 212
ferruginea ^ki
Eudromias ^^
morinellus 2o9
Euphagus 5:?
carolinus ^*^
cvanocephalus ^-^
Elégant, râle 1^
Emerillon 3^
noir 3d^
de Richardon ^^^
Engoulevent d'Amérique 4Jo
criard '. 3o_
de Nuttall fi»
de l'Ouest 422
Sennett 423
Engoulevents *l°
Epervier brun ^°^
de Cooper ^^}
faucon %%%
du désert 3^7
Epervière, chouette ^5^
Ermite, fauvette ''^
Etoumeau ?^3
à ailes rouges ?V'
ordinaire 'y3
des prés ^ JX
des prés de l'Ouest ?•-
à t^te jaune ^'^
Europe, bécassine d' '^^
canard d' ,°,°
héron bleu d' J^i
huitrier d' f?^
linotte d' Y*?
morelle d' '°J
sarcelle d' „?;
EurjTiorhjTichus ''*-
PAGE.
pygmœus 212
E verman, lagopède d' 269
Faisan .\ cou axnelé 277
Faisans 2*7
Falco 320
columbarius 330
columbarius 320
islandus 332
columbarius suckleyi 332
islandus 320
merillus 334
mesicanus 326
peregrinus anatum 327
peregrinus pealei 329
richardsoni 333
rusticolus 323
rusticolus gj-rfalco 323
rusticolus obsoletus 324
sparverius 335
sparverius plaisna 337
tinnunculus 33o
Falconidae 285
Farlou d'Amérique '. °1^
Faucon 323
blanc, 320
épervier ^^^
gri.8 ïïî
noir ^f|
Faucon du Mexique ^j^
dePeale 329
pèlerin ^^^
des pigeons ^^"
Faucons 285
Fauvette d'Amérique 3»
azur J5i
de Blackbum 771
bleue à gorge noire ^
à bonnet °Jj*
à bonnet jaune ^9
du cap May ^*^
grise à gorge noire "■^
noire et blanche ^^3
à poitrine baie ^°^
à poitrine noire ''j^
ravée J.~.
trichas de la côte du Pacifique 74b
Fisher, pétrel de '°
Florida \^
cœrulse J?*
Floride, gallinule de 1°^
Foulque d'Amérique J°*
noire JgJ
Francolin ^^
Fratercula }^
arctica }^
arctica naumanni |^
comiculata ix
Fregata ™
aquila ™
Fregatidse .*»
Fringillidse 527
Fulica \°*
americana ™
atra J»*
Frégate marine °"*
Galeoscoptes. |24
carolinensis "JY
GallinsE f**
Gallinago J~
delicata f"*
gallinago {j*
major Jj»
Gallinula J|$
galeata .•• }|*
Gallinule de la Flonde »»*
de la .Martinique i*'
VI
INDEX,
Gallinules 17g
Gambel, pinson de 607
Gannet yg
Gannets 79
Gavia ! ! ! ! 11
adamsi 13
arcticus ' ^ 13
imber 11
lumme ' | 15
pacificus ' 15
Gaviidae H
Geese^ ., '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'. 86
Oeai à aueron 501
d'Alaska 486
du Canada 482
gris du Canada» 489
i}"pp\--, ;:;;;;;:.' 478
du Labrador 488
des Montagnes Rocheuses 483
de l'Ile Reine Charlotte 482
Steller ' 480
à tête noire 48i
Geaies 475
Gelinotte de l'Alaska 258
pse. ]'.'.[[[[[['. 216
huppe 276
huppée du Canada ' 261
noir d'Amérique 257
d'Oregon 2M
pennée 271
des prairies 274
à queue effilée 272
à queue effilée de la Colombie. . . ... . . . .... 274
de sauge 276
sombre / ' 216
Gelochelidon 59
nilotica | ^ 75g
Geothylpis 976
trichas arizela 7g8
trichas bracnidactyla 796
Glaucidium 377
gnoma 377
gnoma califomicum 377
Gobe mouches gris bleu 874
à queue en ciseaux 433
Goéland à ailes blanches 44
à ailes glauques 45
argenté 49
à bec court 53
Bonaparte. .'.'.■;;.:.■.'.■.■.■ 56
de Californie 51
de Delaware 51
à dos couleur d'ardoise 48
de Franklin ! . . 55
de Herman 54
de Kumlien 46
à manteau glauque 41
à manteau noir [ 47
de Nelson . 46
de l'Ouest 48
de Point Barrow 43
à queue cunecferme 57
à queue en fourchette 58
de Ross ' 57
de Sabine 58
de Sibérie 48
de Véga 51
Goglu ^............. 501
Gorge-bleue à taches rouges '. . 902
Grand, chevalier à pieds jaune 219
duc 364
goéland à manteau noir 47
héron bleu 164
oie blanche 143
pingouin 33
puffin ..............[] 74
sizerin 561
Grande oie blanche 143
?AOK
Grèbe, à bec bigarré g
cornu .'...'. 5
à cou noir de Californie . ' 7
à cou rouge 3
de l'Ouest ...........!!..! 1
Grèbes '.'........... 1
Grimpereau d'Amérique 845
836
brun
de Californie ' _ ] 847
fauve 847
Grimpereaux 844
Grinnell, grive des ruisseaux de 787
Gris, aigle pêcheur 31g
canard 135
faucon 322
geai du Canada 489
gelinotte ! ! ! 262
Grise, leucostite à couronne 55
Grises, grive à joues 881
.XJrive d'Alicie 881
à ailes rouges 594
des bois ' 877
de la Caroline 824
de Bicknell 883
couronnée 781
à dos cerise '. 884
à la Louisiane 790
rousse 827
des ruisseaux 734
des ruisseaux de Grinnell l ...[.. ..... . 787 '
des saules 879
solitaire d'Audubon 890
solitaire de Kadiak [ 889
solitaire naine 893
Grive de Swaison ; 885
de Tonnsend 875
X^7®?, .'.'.'.'.'.'.'.'..■." 900
de VVilson. 877
Grives... '.]'.]]'.[[[[..'. 875
Oroënland, eider 128
sizerin du ..[........ 5.53
traquet du 903
Gros bec de l'Alaska 533
bleu 664
a couronne noire 527
de Kadiak 53g
des Montagnes Rocheuses 533
de l'Ouest à couronne d'or 529
des pins .' ' ' ' ' 530
a poitrine rose gëo
à tête noire g63
Grues d'Amérique 171
du Canada ...... 172
du Mexique 174
Grues 171
Gruidae .........]..... 171
Grus 171
americana 171
canadensis 171
mexicana 1 74
Guignard 239
Guillemot de Brunnich 29
de Californie " 28
cornu 20
de Mandt 26
noir / 25
ordinaire 30
de l'Ouest 27
de l'Ouest à bec épais 31
Guiraca 664
coerulea 664
Gymnogyps 282 I
californianus 282
H.\BIA ggo
ludoviciana 660
melanocephala '.'.'.... 663
Haematopodidae 253
INDEX.
Vil
Haematopus 253
bachmani 253
ostralegus 253
palliatus 253
Haliaeetus 316
albicilla 316
leucoccphalu^ alascanus 317
Haiumond, moucheroUe de 460
Harekla 121
h\ einalis 121
lîarfang 365
Ilarle d'Amérique 86
petit 89
à poitrine rousse 88
Ilarles 86
Harris, pie de 386
pinson de 604
Hecrman, goéland 54
Heliiiinthophila 727
i-elata celata 730
celata lutescens 733
ciirysoptera 727
peregrina 730
rubricapilla guttura'iis 730
rubricapilla rubricapilla 728
lU'iodrouias 223
oehropus 223
«)litarius 222
solitarius cinnamomeus 226
I len.slow, pinson de 597
Hepburn, leucosticte de 552
llorodias 167
e?.r<Hta 167
J lerodiones 160
I léron bleu d'Europe 167
bleu, grand 164
bleu, petit 200
de la côte du Nord-Ouest 166
neigeux 168
de nuit 170
de nuit, couronné d'or 171
vert 169
Hérons 160
llosperiphona 527
vespertina 527
vespertina montana 529
Heteractitis 228
incanus 228
Hirundinidae 671
Hirundo 677
ery throgaster 677
erythrogaster unalaschkensis 677
Histironicus 124
histroinicus 124
Hibou, chouette 339
à oreilles courtes 342
Hibou, maculé 354
maculé de Kennicott 356
maculé de Macfarlane 356
maculé de Pugee Sound 356
à oreilles courtes 342
à oreilles longues 340
petit 375
petit de Californie 375
à terrier 373
Hirondelle, à ailes hérissées 683
bicolore 683
à front blanc 671
des granges 67J
des granges d'Alaska 682
pourpre 9PI.
de ri vage 676
vert-violet du nord 683
Hirondelles 671
Histrion, canard 124
Hobœll, sizerin 560
Hochequeue blanc 812
jaune d'Alaska 812
de Swinhœ
Hochequeues
Hœlbbell, grèbe
sizerin
Hover, fauvette de
Hoyt, alouette de
Hudson, barge de la baie d'
courlis de la baie d'
gelinotte de la baie d'
mésange
Iluitrier d'Amérique
d'Europe
noir
Huitriers
Huppé, moucheroUe
pinson à couronne
roitelet
Hutchin, bernache de
Hybride, pie
Hydrocheiidon
loucoptera
nigra surinamensis
Hyloeichla
aliciae aliciae
aliciae bicknelli
fuscescens fuscescens
f uscescens salicicola
guttata auduboni
guttata guttata
guttata nana
guttata pallasi
guttata sequoiensis
missteiina
ustulata swainsoni"
ustulata ustulata
Hyperboréen, plectrophane.
Ibididae
Icteria
virens longicauda
virens virens
Ict«ridae
Icterus 1
bullocki
galbula
spurius
lonomis
martinica
Iridoprocne
bicolor
thalassina lapida
Ixoreus
naevius
Ibis
luisant
luisant, à front blanc
Indigo, pinson ,
Ipswich, pinson
Jaseur de bohème
du cèdre
Jaseurs
Jaunâtre, fauvette. . .
Jun ;0
hyemalis
mearnsi
oregonus
oregonus shufeldti .
K.^DUK, GRIVE 80UT.URE DE
gros bec de
leucosticte de
pinson chanteur de
fauvette de
roitelet
Kamchatka, coucou de
Kenai, lagopède à queue blanche de.
pinson chanteur de
• H
. 2«
. 235
. 257
. 861
. 253
. 253
. 253
. 253
. 440
. 610
. 803
. 150
. 415
. 08
. 70
. 877
. 877
. 881
. 883
. 877
. 879
. 890
. 889
. 893
. 890
. 890
. 877
. 885
. 884
. 573
. 100
, 799
. 800
799
501
514
518
. 515
514
, 182
. 182
6S3
68:$
687
900
900
160
160
160
665
588
694
699
694
733
628
628
636
634
635
889
536
551
643
653
840
381
271
642
78870—59
Vlll
INDEX.
PAGE
Kennicott, hibou maculé 356
Kentucky , fauvette du 790
Kildeer, pluvier 243
Kirt land, fauvette 776
Kriter, buse de 298
Kumlien, goéland de 46
Labb?;, COMMUN 34
à longue queue 37
parasite 36
pomarin 35
I-abrador, canard du 126
duc du 363
geai du 488
pinson du 595
Lainellirostres palmipèdes 86
Lagopède d'Allen 266
d'Evernian 269
de Nelson 268
à queue blanche 270
à queue blanche de Kenai 271
de Reinhardt 268
des rochers 266
des saules 264
de Townsend 269
de Tumer 269
de Welch •. 269
Lagopus 264
evermanni 264
lagopus 264
lagopus alleni 266
leucurus 270
leucurus peninsularis 271
rupestris 266
rupestris atkhensis 269
rupestris nelsoni 268
rupestris reinhardi 268
rupestris townsendi 269
welchi 269
Laniidae 703
Lanius 703
borealis 703
ludovicianus excubitorides 710
ludovicianus gambeli 711
ludovicianus migrans 707
Lanivireo 718
fiavifrons 718
solitarius cassini 721
solitarius solitarius 719
Laponie, chouette de 350
plectrophane 574
Laridse 38
Larus 41
afBnis 48
argentatus 49
atricilla 54
barrovianus 42
brach jThynchus 53
californicus 51
canus 54
delawarensis 51
franklini 54
glaucescens 45
glaucus 41
heermanni 54
kumlieni 46
leucopterus 44
marinus 47
minutus 57
nelsoni 46
occidentalis 48
philadelphia 56
schistisagus 48
vegœ ...T 51
Lazuli, pinson 666
Leach, pétrel de 77
Leconte, pinson de 597
Leucosticte, à couronne grise 551
PAGE.
de Hepburn 552
de Kadiak 551
à nuque grise 550
Leucosticte 550
griseonucha 550
kadiaka 551
tephrocotis 551
tephrocotis littoralis 552
Limicolœ 185
Limosa 216
fedoa 216
hsemastica 217
lapponica baueri 217
limosa 218
Lewis, pie de 408
Lincoln, pinson de 643
Linotte d'Europe 553
Linota, cannabina 553
Long bec, bécassine à 197
courlis à 246
Longipennes 34
Longue queue, canard à 857
Longue queue, chat à 800
mésange à 857
labbeà 37
Lophody tes 89
cucuelatus 89
Lophortyx 255
californicus 255
Loxia 542
curvirostra miner 542
leucoptera 545
Lunda 17
cirrhata. 17
Louisiane, grive de 790
angora de 668
Luisant, ibis 160
Macaheux arctique 18
cornu 19
à grand bec 19
huppé 17
Macareux 17
Macfarlane, hibou maculé de 356
Macreuse, d'Amérique 135
à ailes blanches 135
à large bec 138
veloutée 135
Macreuses 136
Macrochires 416
Macrorhamphus 196
griseus , 196
scolopaceus 107
Man, puffin de 74
Mainate de Brewer 523
bronzé 525
couleur de rouille 219
Mandt, guillemet de 26
Marais, busard de 286
sterne de 59
Marbrée, barge 216
Marbré, pingouin 24
Mareca 98
americana 98
penelope 98
Marine, frégate ^ 86
Martin pêcheur 381
Martinets des cheminées 424
noir 423
de Vaux 427
Martinets 423
Martin pécheur 381
Martins pêcheurs 381
Maubèche, aléoutienne 201
deBaird 206
à bec spatule 212
à croupion blanc 205
à dos roux 200
INDEX.
IX
PAGE.
des îles Pribilof 202
à longs pieds 198
à longue queue 230
à poitrine cendrée 204
à poitrine jaunâtre 31
à poitrine noire 231
à poitrine rousse 199
pourprée 201
à queue pointue 203
serai palmée 212
semi palmée de l'Ouest 2U
tachetée 232
de Wilson 208
Maubèches 191
McCown, plectrophane 582
Mearns, pin.son de 630
Megalestris 34
skua 34
ilegascops 354
asio 354
asio kennicorti 356
asio macfarlanei 356
asio saturatus 356
Melanerpes 405
r\-throcephalus 405
Meleagris 277
gallopavo silvestris 277
Melospiza 637
cinerea 642
cinerea caurina 642
cinerea insignis 643
cinerea juddi 642
cinerea kenaiensis 643
cinerea melodia 637
cinerea montano 640
cinerea morphna 641
cinerea rufina 641
georgiana 647
lincolni 643
lincolni striata 646
Merganser 86
americanus 86
serrator 87
Mergule nain 33
Merle d'Amérique 894
de l'Ouest 899
Merles 501
Mésanges 848
Mésange 855
d'Alaska 860
de la baie d'Hudson 861
du Canada 864
de Colombie 865
à dos marron 866,
à longue queue 857
de montagne 859
d'Oregon 858
de Puçet Sound 867
du Yukon 859
Micropalama 198
himantoppus 198
Microppodidae 423
Migratrice, pie grièche 707
Minmus 823
polyglottes polyglottes 823
Mniotilta 723
varia 723
Mniotiltidte 723
Molothrus 503
ater 503
Motacilla 812
alba 812
ocularis 812
Motacillidse 812
Milan, à queue d'aronde 285
Jlilouin, aux yeux rouges 100
Moindre, pingouin 22
Moineau, à couronne blanche 605
P.\GE.
domestique 540
Mongolie, plu^^er de 248
Montagne, mésange de 859
perdrix de 255
pinson chanteur de 640
pluvier de 255
rouge-gorge bleu de 908
Morillon, à collier 115
MoucheroUe, d'Arkansas 455
des au'ines 455
brun 442
de la Caroline 442
aux côtés olives 445
grise 440
à huppe verte 453
huppée 440
de l'Ouest 452
petite " 457
deSay 443
deTraill 453
à ventre jaune 450
verdâtre 447
verdâtre de Richardson 449
de VA'right 462
MoucheroUes 433
Mouette, blanche 38
à pattes rouges 41
du Pacifique 40
petite 57
rieuse 54
à tête blanche 40
à trois doigts 39
Moullon, à collier. 115
à tête noire 111
Muscivora 433
forficata 433
Mjadestes 875
townsendi 875
-Myiarchus 440
crinitus 440
Myiochanes 447
richardsoni 449
virens 447
Nelson, goél.\n"d de 46
lagopède de 268
pic duveté de 391
pinson de 599
Nord, corbeau du 490
eider du 128
fauvette trichas du 795
pic chevelu du 383
pic doré du 409
pic du, à poitrine rouge 402
hirondelle vert-violet du 687
Nord-Ouest , corneille du 498
étoumeau rouge du 511
hirondelle, de la côte du 166
nyctale de l' Acadie du 354
pie du 414
Nucifraga 499
columbiana 499
Numenius 234
borealis 236
hudsonicus 235
longirostris 234
phaeopus 238
tahitiensis 238
Nucifrage de Clarke 499
Nuttallomis 445
borealis 445
Nyctea 365
nyctea 365
Nycticorax 170
nycticorax nte\'ius 170
violaceus 171
Nyctale d'Acadie 352
d'Acadie du Nord-Ouest ^^~
INDEX.
<le Richardson 350
Obehholsek, alouette ordinaire d
Oceanites
463
78
oceanicus ja
Oceanociroma 77
7
furcata
loucorhoa
' >clif hodroiiîus ' . ' 240
wilsonius ' 240
Oidemia jo^
americana ' p,
deglandi 135
fusca jn'-
prespicillata 13s
Oie. bornache 131
blanche, grande J43
petite , ;; ,/,
deKoss w!
bleue ...■:;:.■::::: Itl
à caquetage j^Ô
empereur. " j--
à front blanc 145
à front blanc d'Amérique 145
à joues blanches ' ' J5j
de moisson 1 <o
\\^^ i'*o
Oies .
86
Oiseau moqueur g.^o
du ressac 250
des tropiques ii bec jaune , 79
des tropiques à bec rouge . . 79
Oiseaux, frégates on
gallinacés " " 254
percheurs ^03
plongeurs 1
de proie ....'.,. 9,<59
de ressac ô'ôo
de rivage .....'..'. 18.5
des tropiques 70
Olbiorchilus go^
ala.scen.sis ['] c/n
hiemalis helleri §40
hiemalis hiemalis C35
hiemalis pacificus ooù
meligerus j,^q
Olives, moucherolle aux côtes. 44^;
t)lor l.~
buccinator
columbianus
cygnus
Oporomis
agilis
formosa \ /\
philadelphia 791
tolmiei 794
Orangée, fauvette à couronne 730
( )régon, geai d' /sn
gelinotte d' 264
Jiié.sange de 0-0
pinson d" '■'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.]'. 6-34
pin.son d', aux yeux rouges. fi^s
Oreortyx .° . . ?2?
pictus ■ ■ ■ 255
Orfraie, comiisune d'Amériaue -iin
Onole de Raltimore. ... ,T^
deBuIlock ;; jfo
des vergers c, ,
( trioies ; ; ; ■ ; ^'^
O.xechus ■
I.5S
1.57
157
790
790
790
5(11
243
243
462
463
vociféra ]
Otocoris .......'.'....
alpestris
alpestris arcticola. ...........'. 4(55
îilpestrisenthvmia.... 41;;^
alpestris hoyti \[\[ 474
alpestris leucolaBina '....'.'...'. 479
alpestris merrilli ' " 47J
alpestris pratioola 469
PAGE.
alpestris strigata 474
Pacifique, barge du «l?
eider du ' joA
fulmar du 70
mouette du [ 4g
plongeon du ' .' 15
pluvier du 24'>
trichas de la côte du . 7q«
Pagophila ,0
alba it
Paludicola; '.'.'.[.'.'.[.['. 1 79
Pandion ' 30Î
haliaëtus carolinensis 337
PAle, alouette ordinaire 555
chardonneret ^ 56 •
P;ilmipède.s, lamellirostres.. sfl
[ongipennss 31
à narines tubulaires '7J
plongeurs ,
totipalmes -q
Parasite labbe 3J5
Parida o'.q
Passer
domesticus 54A
Passerculus ] 500
princeps '.......... ' sg.s
sandwichensis 539
sandwichensis alaudinus. . . .... 591
sandwichensis labradoricus 595
sandwichensis .sa vanna ïqn
Passerolla ' ' ' ' f^
iliaca '.'.'.'.'.'.'.'.'.'..'. efo
iliaca annectcns 653
iliaca fuliginosa (554
iliaca insularis .....!!. ['. o.54
iliaca schistacea 054
iliaca townsendi 053
iliaca unalaschensis rko
Passeros .lo-j
Pas.serina 570
hyperborea 573
nivalis .....]].[ 570
nivaîis townsendi 573
Pavoncella 929
pugTiax ' ' 529
Pa.ssereaux 433
Peale, faucon de 399
Pedioïcetes 27'
phasianellus / 27^
phasianellus campestri.s 274
phasianellus columbianus 274
Pelecanidse 03
Pelecanus. . 03
californicus 35
erythrorhynchos .'. 03
f U.SCUS " j{-
Pélcrin, faucon 326
Pélican blanc d'Amérique «3
Pélican brun ' " " .' 05
brun de Californie sk
Péliean.s 2^
iv-']dna. ; ; : ; ;■ " ■;; ; ,,;,
alp-na 9]Q
alpina sakhalina \[ 2IO
Pen t he-stes 05-
atricapillus atric-ipillus §.55
atricapilliis occidentalis j{,-,.<{
atricapillus septentrionalis S57
at ricapillus turneri 859
<-inrl us alascensis jjco
u.inilieli >;.59
lui.!s;)nicus coluiiibianus S6,5
hu(lsnniru.< hud.sonicus jifi'i
liuflsoniciis littoralis ........>.]]. 86.5
rufcscens rufe.«cens ' j^gj;
Perisoreus " ' ' 4g.,
c.nnndonsis 4v"
INDEX.
XI
canadensis capitalis
canadensis fumifrons
canadensis nigricapillus
obscurus
obscurus griseus
Petrochelidon
lunifereus
Perdrix de Californie
de montagne
Perdrix
Petit bucéphale
butor
chevalier à pieds jaunes
morillon
Petite moucherolle
oie blanche
sterne
Petit héron bleu
Petit hibou
Petit morillon
Petit pinson à couronne rousse.
Petit pluvier rayé
Petite mouette
Pétrel, de Bulwer
de Fisher
de Leach ,
pélagique
à queue fourchue
à tête noire
de Wilson
Phaëton
set hereus
americanus
Phaëthontidse
Phalacrocoracidse
Phalacrocorax
carbo
dilophus
dilophus cincinatus
pelagicus
pelagicus robustus. .
penicillatus
urile
Phalaenoptilus
nuttallii
Phalaropcs
Phalaropodidae
Phalarpous
lobatus
Phasianidse
Pliasianus
torquatus
Phalarope, hyperboreen
roux
de Wilson
Philacte
canagica
Philohela
minor "
Pica.
pica hudsonia
Pici
PicidîP
Picoidctf
americanus
americanus dorsalis. .
americanus fasciatus.
arcticus
l'igecn à queue rayée. .
l'igeon vo\-ageur
Pigeons
Pins, gros-bec des
chardonneret des
fauvette des
PtychoraiDphus
aleuticus
PufEnus
a.-îsimilis
485
485
488
489
489
674
074
255
255
254
101
162
221
113
457
141
67
168
375
43.\
522
246
57
76
76
77
76
77
76
78
79
79
79
79
80
80
80
80
81
82
82
82
83
418
418
185
185
187
187
277
277
277
187
185
189
155
155
192
192
475
475
382
382
392
395
308
397
392
, 278
. 278
. 278
. 530
. ?.()5
. 777
. 20
. 20
. 74
, 74,\
P.\GE.
f uliginosus 75
gravis 74
griseus 75
opisthomelas 74
puffinus 74
tenuirostris 75
Pjgopodes 1
Pyrrhula 536
cassini 536
Pic Alpin 398
d'Amérique '. 475
de Batchelder 390
de Cabanis 387
à cou rouge 414
:V cou rouge 414
doré du nord 409
duveté 388
hybride 415
de Gairdner 390
maculé 399
Pin du nord, :\ poitrine rouge 402
du Nord-Ouest 414
;\ nuque rouge 401
de Williamson •. 403
Pie grièche boréale 70
à croupion blanc 710
de Gambel 71 1
migratrice ' 70
Pies-grièches 703,
Pigeons, faucon des 330
Pingouin, à bec court 24
cassin 20
commun 32
à favoris 22
grand 33
huppé 21
moindre 22
perroquet 21
à tête grise 23
Pingouins 17
Pinicola 531
enucleator alascensis 533
l'nucleator flammula 536
enucleator leucura 530
enucleator montana ' 533
Pipilo 655
ery throphthalmus t-. 655
maculatus arcticus 656
maculatus magalonyx 657
maculatus oregonus ô6S
Pinson, à ailes baies 584
arctique, aux youx rouges 657
deliaird ,. 595
de Brev%er 626
dos champs 626
chanteur 656
chanteur des îles .Aléoutiennes 643
chanteur du Dakota 642
chanteur de Kenai 642
chanteur du Yakubat 642
chanteur fuligineux 641
chanteur, couleur de rouille 640
chanteur des montagnes 040
couleur d'ardoise 654
couleur d'argile 623
à couronne d'or 610
éperonné aux yeux rouges 657
fauve 050
fauve fuligncuv 654
fauve de K:idiak 653
fauve des Iles Shumagin 6.ï3
fauve de Townscnd 653
fauve Yakubat 653
de Forbush 646
de Gambel 607
à gorge blanche 611
de Harris 604
indigo S
xn
INDEX.
PAGE.
de Henslow 697
d'Ipswich 588
du Labrador _. 595
de Leconte '. 597
de Lincoln 643
des marais 647
de Meams 636
des montagnes de l'Ouest 617
de Nelson 599
de niverolles 628
de Nuttali; 610
ordinaire 602
d'Orégon 588
d'Orégon, aux yeux rouges 658
de l'Ouest 663
de l'Ouest, à ailes baies 586
de l'Ouest, à couronne rousse 622
petit à couronne rou.sse 619
petit de l'ouest, à couronne rousse 622
des prés 590
des prés de l'Ouest 591
des sauterelles 596
Pinson aux yeux rouges 655
Pinsons 527
Pipie, à gorge rouge 819
des prairies 818
Piranga 668
ery thronielas 669
ludoviciana 668
rubra 671
Planesticus 894
migratorius migratorius 894
migratorius propinciuus 899
Plautus 33
•mpennis 33
Plegadis 150
autumnalis 160
guarauna 161
Plectrophane, d'Alaska , 576
à collier châtain ,580
hj-perboréen 574
de Laponie 574
de McCowan 582
de neige 570
de Smith 579
de Townsend 573
Plongeon 11
à bec jaune 13
à couleur 11
à gorge noire 13
à gorge rousse 15
flu Pacifique 15
Plongeons 11
Plongeur américain S21
Plongeur.s S21
Pluvier blanc 248
criard 246
criard à ceinture 247
doré 240
doré d'Amérique 240
doré du Pacifique 242
de Kildeer 243
de Mongolie 248
lies montagnes ;. 249
))etit rayé ^ 246
raj'é * 245
semi-palmé 244
à ventre noir 239
de VVilson 240
Pluviers 23S
Pochard 108
Podascy s 249
montanus 219
Podicipidse 1
Podiiymbus • 8
podiceps 8
Polioptila 874
csenilea cœrulen 874
PAGE.
Polyborus 337
cheriway 127
Polysticta 126
stelleri 126
Poocœtes 584
gramineus 584
gramineus affinis 585
grajnineus confinis 586
Polyglotte, grive , 823
Porzama 178
carolina 178
jamaicensis 181
noveboracensis 180
porzana 178
Poule des prairies 271
Pourprée, hirondelle 671
maubèche 201
pinson 536
Prairies, alouette des 469
fauvette des 780
gelinotte des, à queue affilée 274
pipie des 818
poule des 271
Prâs, étourneau des 512
Pribilofï, maubèche des îles 202
Probonotaire, fauvette 726
Procellaria 76
pelagica 76
Procellariidae 72
Progne 671
subis 671
Protonotaria 726
citrea 726
Psaltriparus 867
minimus saturatus 867
Puffin, allié 74
à bec mince 75
fuligineux 74
grand : 74
de l'île de Man 74
à ventre noir 74
Puget Sound, hibou maculé de 356
mésange de 867
Ql'erquedula 101
cyanoptera 102
discors 101
Quiscalus 525
quiscula aeneus 525
RÂLE DE LA Caroline 17S
élégant 176
des genêts 182
jaune 180
de la Jamaïque 181
de la Virginie 212
Râles 172
Rallidœ 176
Rallus 176
elegans 176
virginianus 176
Raptores 282
Rccurvirostra 190
americana 190
RccurvirostridïB ■ 190
Regulus 868
calendula calenduja 870
calendula grinnelli 874
satrapa olivaceous 869
satrapa satrapa 868
Remarquable, eider 132
Reinhardt. lagopède de 268
Rhodostethia 57
rosea 57
Rhynchophanes 583
mccowni 583
Richardosn, émerillon de 333
nyct«le de 350
INDEX.
XIU
PAGE.
tétras de 256
Rieuse, mouette 54
Rieuse, oie 145
Riparia. 688
ripariu 088
Rissa 39
brevirostris 41
tridactyla 39
tridactyla pollicaris 40
Ri\'ages, oiseaux des 185
Rochers, lapopède des 266
roitelet des 829
Rocheuses, geai des montagnes 846
gros bec des montagnes 533
sitelle des montagnes 849
Rodgers, fulmar de 73
Roitelet, Attu 840
de Berwick 830
Roitelet à couronne rubis 871
à couronne rubis de Sitka 874
huppé 868
huppé de l'Ouest 869
Roitelets 867
Ro.se, gros bec à poitrine 660
Rosée, sterne 66
Ross, oie blanche 144
Rouge, buse à poitrine ; 302
cormoran au visage 70
étoumeau à bec épais 508
étoumeau du Nord-Ouest 511
étoumeau de San Diego 51 1
grèbe au cou 3
oiseau des tropiques à bec 79
pie à cou 410
pie à nuque 401
pie à tête , 405
pipie à gorge 819
tadornes 91
tourne pierres 251
Rouge gorge bleu 905
bleu de Californie 907
de montagne 908
Rouges, canard noir, aux pattes 95
étoumeau à ailes 507
gorge-bleue à taches 902
jrive à ailes 894
mouette aux pattes 41
Rouille, mainate couleur de 519
pinson chanteur couleur de 640
Rousse, béca.ssine 1 96
harle à poitrine 88
maubèche à poitrine 108
Roux, buse il inanteau 300
canard 140
colibri 430
maubèche à dos 210
phalarope 185
Rubis, colibri à gorge 427
roitelet à couronne 870
Rj-nchopidse 71
Rynchops 71
nigra 71
\\B1N"E, GOÉL.\Xp DE 58
.Sauces, perdrix des 276
."^alpinctes 829
ob.soletus ob.soletu.s ....'. 829
.Sanderling, étoumeau de 215
.San Diego, étoumeau rouge de 511
.Sanderhich, pinson de 589
.Sarcelle, à ailes bleues 101
à ailes vertes 100
canelle 102
d'Europe 99
.Sarcelle à ailes bleues 101
.Sauvage, dindon 277
.Saxicola 902
œnanthe œnanthe 902
P.\GE.
œnanthe leucorhoa 903
.Sayornis 442
phœbe 442
saya 443
Scolopacidœ 191
Scolopax 191
rusticola 191
Say , moueheroUe de 443
.Scotiaptex - 347
nebulosa 347
nebulo.sa lapponica 350
.Seattle, roitelet de 831
.Seiurus 781
aurocapillus 781
motacilla 790
noveboracensis notabilis 787
noveboracensis novebaracensis 784
.Selasphorus 430
alleni 432
rufus 430
Semi-palmé, pluvier 244
Sernett, engoulevent de 423
Setophaga SOS
utticila 808
Shearwaters 72
Shufeldt, pinson de 535
Shumagni . pinson fauve des îles 653
Sialia 905
arctica 908
mexicana occidentalis 907
.sialis .sialis 905
cristatellus 21
pusillus 21
pjgmœus 22
.Siinorhjnchus 21
.Sibérie, aoéland de 21
Sitelle, à bec fin 849
du Canada 850
de la Caroline 848
des Montagnes Rocheuses 849
Sitka, roitelet à couronne rubis de 874
Sitta 848
canadensis 850
carolinensis aculeata 849
carolinensis carolinensis 848
carolinensis Nelsoni 849
pygmsea 854
Sizerin, à tête rouge 556
Smith, plectrophane 599
.Solitaire, chevalier 222
grive 890
Solitaires 875
Somateria 128
dresseri 129
mollissima borealis 128
spectabills 132
vinigra 130
Souchet, canard 103
Spatule, maubèche à bec 212
Speoty to 373
cunicularia hj'pogaea 373
.Sphyrapieu.s 399
ruber notkensis 402
thyroideus 403
varias 399
varius nuchalis 401
Spinus 565
pinus 565
.Spiza 667
americana 667
.Spizella 615
brewori 626
monticola 615
monticola ochracea 617
pallida 623
pusilla 626
socialia 619
socialis arizonœ 622
INDEX.
PAGï!.
Spiague, pipit de 819
Squatarola 230
squatarola 23!)
Steganopodes 79
.Steganopus 1S9
tri olor 1S9
Stelgidopleiyx G93
serripennis 693
Stellula 432
calliope 432
Stercorariidse 34
Stercoraiius 35
longioaudus 37
parasiticus 36
poiiiarinus 35
Sterna 60
aleutica 67
antillarum 67
caspia 60
doughalli 66
forsîeri 61
}droundo 61
iiiaxima 60
paradisœa 65
sandvicensis acuflavida 61
Sterne, aléoùtienne 67
arctique 65
de Cabot 61
Caspienne 60
commune 62
de Forster 61
des marais 59
noire 68
noire à ailes blanches 70
petite 67
rosée 66
Sternes ■ 38
Strigidae 339
Strix 339
pratincola 339
Sturnella 512
iiiagna 512
iiiagna-neglecta 512
Stumus 501
vulgaris 501
Sula 79
bassana 79
Sulidae 79
Surnia 369
ulula 369
ulula caparoch 369
Sylviidse 867
Symphemia 227
semipalmata 227
semipalmata inornata 227
Syrnium 346
occidentale caurinum 347
varium 346
Synthliboramphus 23
antiquus 23
Tachetée, chouette 347
maubèche 232
Tadorne, rouge 91
Tangara, écarlate 669
de Louisiane 668
vermillion 671
Tangaras 668
Tanagridae 668
Tebias, du Canada 259
de Richardson 256
Telmatodytes 841
palustris liiacus 844
palustris paludicola 843
palustris palustris 841
palustris plesius 843
Tennessee, fauvette du 735
Tetraonid» 254
PAGE.
Thalassogeron 72
culminatus 72
Thryomanes 830
bewicki bewicki 830
bewicki calophonus 831
Thryothorus 829
ludovicianus ludovicianus 830
Totanus 210
flavipes 220
melanoleucus 219
Torcols 382
Tourne-pierres, noir 252
à poitrine noire 250
rouge 251
Tourne-pierres 250
Tourterelle de Carline 280
Townsend, fauvette de 775
grive de 87
lagopède de 289
pinson fauve 653
Toxostoma 827
rufiun 827
Tringa 199
canutus 199
Trochilidse 427
Trochilus 427
alexandri 430
colubris 427
Troglodytes 831
aëdon aëdon 831
aëdon parkmani 832
Troglodytidse 823
Trail, moucheroUe de 453
Traquet du Groenland 903
inotteux 903
Troglodyte de marais 725
Troglodytes 823
Trompette, cygne 159
Tropiques, oiseaux des 79
oiseaux des, à bec jaune 79
oiseau des, à bec rouge 79
Tryngites 231
subruficolles 231
Tubinares 71
Turdida 875
Turdus 894
Iliacus 894
Tabulaires, palmipèdes à narines 71
Turner, lagopède de 269
Tympanuchus 271
americanus 271
Tyrannidse 433
TjTannus 434
dominicensis 338
tyrannus 434
verlicalis 438
Uria 28
lomvia 28
lomvia arra 31
troile 28
troile californica 28
Vanneau huppé 238
Vanellus 239
Vanellus 239
Vautour de Californie 282
noir 285
Vautours 282
Vaux, martinet de 427
Vega, goëland de 51
Veloutée, macreuse 135
Vert, chevalier 227
Héron 169
Vert- violet, cormoran 82
Verte, moucheroUe à huppe 453
Vertes, sarcelle à ailes 100
Vireo, d'Anthony 723
INDEX.
PAGE.
de Cassin 721
à front jaune 718
gris olive 716
gris olive de Swainson 718
j aune verdâtre 714
de Philadelphie 714
à tête bleue 719
aux yeux b lancs 722
aux yeux rouges 711
Vireo 722
huttoni obscurus 723
noveboracensis noveboracensis 722
Vireonidse 711
Vireos 711
Vireosylva 711
flavoviridis fiavoviridis 714
gilva 716
gilva swainsoni 718
olivacea 711
philadelphica 714
Virginie, râle de 176
VViLSONIA 800
PAGE.
canadensis 805
niitrata 800
pudilla chryseola 805
pusilla pileolata 804
pusilla pusilla 801
Xanthocephalus 505
xanthocephalus 505
Xema 58
sabini 58
Xenopicus 392
albolarvatus 392
Zenaidura 280
macroura 280
Zonotrichia 604
albicoUis 611
coronata '. 616
leucophrys 605
leucophrys gambeli 607
leucophrys nuttalli 610
querula 604
78870— 6o
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Université d'Ottawa
Echéance
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Uni vers ity of Ottawa
Date Due
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