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Full text of "Catalogue raisonné des plantes phanérogames et cryptogames indigènes du bassin de la haute Ariège, canton d'Ax-les-Thermes (Ariège), etc"

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| CATALOGUE RAISONNÉ 


DES 


PLANTES PHANÉROGAMES 
& CRYPTOGAMES INDIGÈNES 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 
(CANTON D’AX-LES-THERMES, ETC.) 


PAR 


Hte MARCAILHOU - d'AYMÉRIC 


PHARMACIEN DE 1'° CLASSE 
LAURÉAT (1° PRIX, MÉDAILLE D'OR) DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PH DE MONTPELLIER 
ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DU SUD-OUEST 
MEMBRE ET LAURÉAT DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 
MEMBRE A VIE DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE D'AUTUN, ETC, 


ET PAR 


L'abbé Alex. MARCAILHOU-d'AYMÉRIC 


AUMÔNIER DU SAINT-NOM-DE-JÉSUS A AX-LES-THERMES 
MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET BOTANIQUES, ETC. 


La Botanique donne des ailes à l'âme en l'élevant 
vers Dieu et fait rayonner à nos regards éblouis 
l'éclat de sa puissance infinie. 


—ZS— 
TOME XIe 


Extrait du Bulletin de l'Académie internationale de Géographie’ botanique 


1°" Fascicule (1903-1902) 


0 — 


LE MANS 
IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE BIBLIOGRAPHIE DE PARIS 
(ANCIENNE MAISON MONNOYER) 


CATALOGUE RAISONNÉ 


DES 


PLANTES PHANÉROGAMES & CRYPTOGAMES INDIGÈNES 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


à ————  — 


CATALOGUE RAISONNÉ 


DES 


PLANTES PHANEROGAMES 


& CRYPTOGAMES INDIGÈNES 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


(CANTON D'AX-LES-THERMES, ETC.) 


PAR 


Hte MARCAILHOU - d'AYMÉRIC 


PHARMACIEN DE 1'° CLASSE 


_ LAURÉAT (1° PRIX, MÉDAILLE D'OR) DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PH® DE MONTPELLIER 


ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DU SUD-OUEST 
MEMBRE ET LAURÉAT DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 
MEMBRE A VIE DE LA SOCIÉTÉ D HISTOIRE NATURELLE D'AUTUN, ETC. 


ET PAR 


L'abbé Alex. MARCAILHOU-d'AYMÉRIC 


AUMÔNIER DU SAINT-NOM-DE-JÉSUS À AX-LES-THERMES 
MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET BOTANIQUES, ETC. 


La Botanique donne des ailes à l'âme en l’élevant 
vers Dieu et fait rayonner à nos regards éblouis 
l'éclat de sa puissance infinie. 


IS — 


TOME Zxre 


Extrait du Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique 


1: Fascicule (1903-1902) 
—<<— 


LE MANS 
IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE BIBLIOGRAPHIE DE PARIS 
(ANCIENNE MAISON MONNOYER) 


INTRODUCTION AU TOME DEUXIÈME 


Par suite de circonstances particulières et après une entente 
amiable, la publication de notre Catalogue raisonné,commencée 
dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, sera 
continuée dans le Bulletin de l'Académieïnternationale de Géo- 
graphie botanique avec les mêmes dispositions que précédem- 
ment. 

Notre distingué collègue, M. le D' Gillot, a publié récem- 
mentun compte rendu sommaire de notre premier tome (1) dans 
la Revue de Botanique systématique et de Géographie botanique 
publiée sous la direction de M. G. Rouy (1re année, Bulletin 
n° 2,1% mars 1903, pages 23 et 24). En voici la reproduction 
in tenso: : «... Ce Catalogue, préparé par les frères Alexandre 


et Hippolyte Marcaïilhou-d’Ayméric et dont la mort prématurée 


du premier a laissé à son frère tout le soin de la publication, 
est le résultat de 25 années d’herborisations suivies, actives et 
persévérantes, dans une région des plus riches et relativement 
peu connue des Pyrénées, sur les confins de l'Espagne et de 


- l’Andorre. Les variations de la flore y sont relatées dans les 


plus minutieux détails avec une abondance et une précision 
d'indications bibliographiques, de renseignements historiques 


_et de discussions critiques qui, dépassant le cadre d’un simple 


_ catalogue, font du travail de MM. Marcailhou-d'Ayméric, une 


œuvre documentaire des plus importantes pour la flore pyré- 
néenne tout entière. Les genres polymorphes y ont été révisés 
par les monographes les plus compétents. Nous citerons en par- 


(1) Nous rappellerons que le tome I est formé de la réunion de 4 fasci- 


cules, parus, de 1898 à 1902, dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
d'Autun, tomes XI, XIII, XIV et XV. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC. 


2 PLANTES INDIGÈNES | SOPONEER 


ticulier le genre Alchimilla dont 14 formes, réparties dans 4 es 
pèces principales, ont été revues par M. Buser et fournissent de | 
précieux matériaux de comparaison avec les formes des Alpes 
françaises ou helvétiques, plus spécialement étudiées jusqu’à ce 
jour par MM. R. Buser et J. Briquet. Le genre Rubus, annoté 
par M. N. Boulay, ne comprend pas moins de 59 espèces ou 
variétés dont 48 ont recu, de M. H. Sudre, des dénominations 
nouvelles à titre d’espèces, variétés, ou hybrides. Nous ne 
voyons dans ce luxe d'innovation, qui nous ramène au temps de 
l’école Jordanienne la plus fervente, que les résultats d’un con- 
cept personnel exagérant l’importance des formes locales et des 
variations indéfinies souvent fortuites. Mais, cependant, les au- 
teurs y ont mis un ordre et une subordination systématiques qui 
permet, à quelque point de vue qu'on se place, d'utiliser leurs 
observations au profit de la batologie française dont elle comble 
une lacune géographique. Le premier volume du Catalogue de 
MM. Marcailhou-d'Ayméric s'arrête aux Ombellacées et com- 
prend 550 pages. C’est en dire l’importance | ». 

Nous suivrons pour le deuxième tome le même ordre systé- 
matique que pour le premier, d’après les classifications les plus 
récentes et les plus généralement admises par les auteurs. 

Comme précédemment, nous citerons, à l’appui des‘plantes 
énumérées, divers ouvrages iconographiques, surtout les figures 
des Zcones floræ germanicæ et helveticæ de Reichenbach, celles ” 
de l'Herbier dela Flore française de Cusin et Ansbergue, etc., 
quand il sera possible de les identifier à nos spécimens. Nous 
citerons aussi les n° d'Exsiccata connus (F. Schultz, Billot, 
Magnier, Société dauphinoise, Société rochelaise, etc.). 

Les renseignements bibliographiques, les discussions criti- 
ques, les observations relatives à l’usage économique, industriel, : 
etc. des plantes seront toujours l’objet de nos soins. 

Nous ferons enfin tous nos efforts pour mener à bonne fin, en 
4 années consécutives, cette œuvre scientifique que la mort 
prématurée de notre frère et collaborateur bien-aimé, nous a 
laissé la charge entière de rédiger et de publier. 2 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 3 


Fame XXXVI. — OMBELLACÉES ou OMBELLIFÈRES 
Trisu 1. — SANICULÉES Koch, Umb., p. 138 


Agstrantia L. 


442. — A. major L. var. involucrata Koch, Syn., éd. 2, 
p.300; 1Rchb.fl lc. -fl.,germ.et helvet., XXT1tab. 2,:f.:2.; 
À: pallida Presl — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4.535. 

C. Prairies, pelouses humides, bords des routes, etc. dans les 

terrains siliceux des zones inf. et subalp. — RR. dans la zone 
alpine — Juin-Septembre. 
- Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (prairies de Lau- 
cate, à la limite inférieure du canton d'Ax) à 1.875" (vallon de 
Gabantsa, pelouses de la fontaine de Cazalinth) et principale- 
ment aux alentours d’Ax, d’Ascou, de l'Hospitalet, de Mérens, 
d’Orlu, etc. 

Cette variété est caractérisée par son involucre 1/2 et r fois plus 
long que les fleurs. Sa racine est purgative. 


Nous avons vainement cherché dans notre circonscription florale la 
var. vulgaris Koch, [. cit. 


443. — A. minor L. et auct. mult.; A. alpina Clairv.:. 
Pehbe FU Nc, tin fer. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 1.213. 

CC. Rochers humides, pâturages des z. subalp. et alp. — 
AR. dans la z. nivale. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (plus de 25 localités) ont été récoltés de 
1.460" (vallon du Nabré, rochers aux bords du torrent) à 2460" 
(plateau de Camp-Ras dominant le Llaurenti) et principalement 
dans les montagnes siliceuses d’Orlu, de Mérens et de l’Hospi- 
talet. 
| Cette espèce parait se plaire surtout dans la zone alpine (1800- 


- 2400); accidentellement on la rencontre dans la zone subalpine, 
aux bords des torrents et des ruisseaux qui l’y ont entraînée, 


Erynogium L. 


444. — E. Bourgati Gouan, //lustr.et observ.bot.,p.7,tab.3; 
E. amethystinum Lamk. F1. fr., IT, p. 401, non L.; Cusin et 
Ansbergue, Herb. fl. fr., vol, X, Umb., 1.191; E. Tourne- 


4 PLANTES INDIGËÊNES 


fortii Bubani, F1. pyr., Il, p. 342. — Exsicc.: Soc. dauph., 
HT 24 4015: 

AR. Lieux secs et pierreux, bords des routes des terrains 
chisteux ou calcaires dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Septembre. 


Montagnes de Prades: bord de la grand’route près du pont de. 


Coumener (1300) et du pont de la Réjade (1315®); éboulis 


calcaires du Roc des Scaramus (à 1760" et à 1780). Montagnes. 
d’Ascou: crête calcaire de Paillères (1990) et pelouses de la 


pinouse de Paillères vers le Roc del'Orry (2010*). 


Nos exemplaires se rapportent à la var. «. pyrenaicum Lange, in 
Willk. et Lge, Prodr. fl. hisp., III, p. 12, caractérisée par les divi- 
sions de ses feuilles oblongues-cunéiformes, brièvement atténuées en 
épine, par ses involucres à folioles lancéolées, environ de moitié 
plus longues que le capitule. 

C’est une espèce spéciale aux Pyrénées, non figurée dans les Zcones 
de Reichenbach ; toute la partie supérieure de la plante ne prend la 
teinte violacée qu’au moment de la floraison. 


445. — E. campestre Ta 
AC. Lieux incultes, bords des chemins, fossés, etc. Dans les 


terrains schisteux ou calcaires des z. inf. et subalp. — Juin- 
Septembre. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 700 (rochers calcaires du 


chemin de Perles à Unac) à 1030 (fossés de la route de l'Aude 
entre Ascou ef l’ancienne forge) et surtout aux alentours des 


villages d’Ascou et de Tignac. 


Tous nos exemplaires correspondent au type (var. «. genuinum 
Rouy et Camus, F1. de Fr., VII, p. 210. 
La racine du Panicaut Sons dit aussi à cent têtes, Chardon- 


roulant, Barbe-de-Chèyre, etc. est apéritive. On peut aussi la man- | 


ger en salade. 


TriBu 2. — LASERPITIÉES Tausch, in Flora (1834) 
L#5p2 0. 


Laserpitium L. 


446. — L. latifolium L. var. asperum Soy.-Will. Observ. 


bot. (1828), p. 154; Koch, Syn., éd. 1 (1837), p. 310; L. aspe= 
rum Crantz, Stirp. austr., éd. 2, fasc. 3, p. 170, tab. 1, f. 2 et 


Le - DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 5 


 6;Rchb.f. Ic. fl. germ. XXI, t. 144, f. 5 et 6. — Exsicc. : 
Re Soc. rochel., n° RIDE 
AR. Bois, prairies, rochers des terrains granitiques ou schis- 
_ teux dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 
» Bois de Gourdou sous Ignaux et au-dessus du ravin d'Ey- 
*  chenac (880 »); route d’Espagne: rochers en amont du pont de 
Berduquet (905 ») et rochers en aval du pont del Fraré (935 m); 
_ prairies d’'Ascou, rive gauche de la Lauze sous le bois de la 
_  Luzéro (1.070 ») et dans ce bois (1.260 ») ; rochers bordant la 
_ route nationale, en amont de Mérens (1.080 *); prairies de 
_ lHospitalet, sous le village (1.420 m); vallée de Mourgouillou, 
_ rochers des Escaliès (1.490). 

_ * Cette plante est broutée dans sa jeunesse par le bétail qui n’en est 
pas cependant très avide. Suivant la juste observation de Zetterstedt 
(PI. vascul. Pyr. princip., p. 114): « La plante pyrénéenne a les 
pétioles hérissés au-dessous ainsi que les folioles, les fruits sont 
hérissés de poils courts, appliqués et les rayons de l’ombelle ordi- 
nairement rudes, du côté inférieur, par la présence d’une ligne de 
poils tuberculeux ». Le botaniste suédois ajoute: « Je n’ai pas ren- 
contré la forme glabre ». Elle est, en effet, très rare dans notre cir- 
conscription et ne diffère de la var. asperum que par sa glabréité. 


Var. glabrum Soy.-Will., 1. cit.; L. glabrum Crantz, L. cit., 
p.181; Rchb. Z. cit.,f. 1-4. 
RR. — Juillet. Environs d’Ax, pelouses d'Entre-Serres, sous 
la métairie Garsal (900). 


1% 8 “ £ : * 
- Le Laser à feuilles larges ou Laser d’'Hercule passe pour être 
- doué de propriétés toniques et excitantes. 


… 447. — L. Nestleri Soy.-Will. Observ. sur quelg. pl. de Fr. 
Fe (1828), p. 87; L. aquilegifolium DC. F1. fr. 3° édit., V (1815), 
<:: p. 510, non Jacq.; L. trilobum et aquilegifolium Lap. Hist. abr. 
<a pl Pyr., p.151, Cus.et Ansb. Herb. fl. fr., X, Umb. t. 30 — 
* Exsicc. : Bourg. PI. Pyr.esp., n° 365. 

_ AR. Bois, prairies et pelouses des z. subalp. et alp.— Juillet- 
_ Août. 


= (1.360); bois de Fontfrède de Prades, bords du chemin fores- 
à “tier (1.3600, 1.370 et 1.409); bois du Lauzet, sous le col 


MARCAIZLHOU-D AYMÉRIC, 15 


6 PLANTES INDIGÉNES 


d'En-Ferrié (1.380); bois du-bac de l’Ourza d'en-bas (1.400); | 


pelouses du lac de Couart (2.230 "). 


Pour éviter toute confusion avec le L. aquilegifolium Jacq. FI. 
austr., II, p. 20, t. 147. qui est le Siler trilobum Crantz, Soyer- 
Willemet lui a donné le nom de son ami Nestler, lequel avait déjà 
dénommé la plante L. cuneifolium dans son herbier et dans ses litter. 
ad amicos (suivant Bubani, F1, pyr., II, p. 399). Le nom d’aguilegi= 
folium donné par de Candolle n'est donc qu’un synonyme puisqu'il 
existait déjà pour une autre espèce ; il rappelait mieux la forme de 
cette espèce assez voisine du ZL. latifolium mais qui s’en distingue 
surtout par son involucre à 1-3 folioles sétacées, caduques, ses fruits 
glabres et son ombelle à 15-30 rayons et ses folioles plus profon- 
dément et irrégulièrement dentées, souvent élargies au sommet. 

Les feuilles, comme la plupart de celles des espèces de ce genre, sont 
tantôt glabres, tantôt pubescentes, suivant l’époque, le lieu de la 
récolte et l’âge de la plante. Loret dans ses Glanes d’un botaniste in 
Bull, Soc. bot. de Fr. VI (1859) p. 778, l'indique « à Prades de Mon- 
taillou (Ariège), Juillet 1858». 


448. — L. Siler L.; Siler montanum Crantz, Stirp. austr., 
éd. 2,p.155; Rchb. f. L. cit.,t. 148. — Exsicc.: Soc. dauph., 
09-727: | 

AR. Escarpements des rochers calcaires ou schisteux exposés 
au midi et à l’est dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 


Montagne de Prades : base du Roc d'En-Calqué, au bord de . 


la route de Prades (1.250) et escarpement méridional de ce 


Roc, près du sommet (1.885 m); escarpements méridionaux du 


Roc des Llamprés(1.370%); escarpements orientaux du Roc des 
Scaramus (1.760 et 1780). Montagnes d’Ascou : escarpements 
S.-E. de la Baouzeille du Tarbézou (1.830 "). 


Cette espèce, dont nous ne possédons que la variété glabre, avait 


été déjà indiquée en cette dernière localité par Jeanbernat et Timbal- 
Lagrave dans leur Massif du Llaurenti, p. 191, du tirage à part. 


449.— L. gallicum L.; Rchb.f. L. cit.,t. 155. 
RR. Montagnes de Prades: éboulis calcaires du Roc des 
Scaramus (1.760®). — Juillet. 


Nos exemplaires se rapportent à la var. g. formosum Lange Prodr. 
fl. hisp., II, p. 30 (L. formosum Willd). Les divisions ultimes des 


feuilles sont en effet petites, oblongues-cunéiformes, profondément . 


trilobées, à lobes oblongs, cuspidés, écartés ou le plus souvent 
divariqués. 


… 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 7 


Trisu 3. — DAUCINÉES Koch, Umb. p. 76. 
Daucus (Tournef.) L. 


450. —- D. Carota L. et auct. plur. 
CC. Champs, prairies, bords des chemins, rochers, etc., de 


tous les terrains arides de la z. inf. — Juin-Octobre. 


Timbal-Lagrave a démontré, par des observations multipliées et 
par des expériences de culture, continuées pendant plusieurs années, 
que les différentes variétés de cette espèce polymorphe, si éloignées 
qu’elles paraissent être les unes des autres au premier abord, appar- 
tiennent toutes à un même type spécifique. La grandeur des fleurs, 
Ja couleur des pétales, quelquefois violets ou d’un rouge sang, mais 
souvent blancs ou roses, la forme des fruits ovales, ellipsoïdes 
oblongs, la forme de l’ombelle tantôt plane, tantôt concave ou même 
convexe, les dimensions des aiguillons qui revêtent les côtes secon- 
daires des fruits, sont très variables. Nous nous contenterons de 
rapporter au type nos exemplaires d’herbier qui sont trop incomplets, 
pour permettre une détermination certaine de la variété. Nous 
dirons cependant que les formes D. agrestis Jord., D. serratus 
Timb. et la var exiguus (Herm.) Pers. ont été observées par nous 
sur le vif dans notre circonscription florale. La var. exiguus se ren- 
contre surtout dans les champs maigres après la moisson. 

Les usages alimentaires des racines de Ia carotte cultivée (var. 
sativus) dans nos jardins sont connus de tous. En médecine on 


- J'emploie comme emollient, râpée, en cataplasmes contre les tumeurs 


cancéreuses et comme diurétiqüe dans les maladies de foie et des 
voies urinaires. L'industrie se sert du jus de la carotte pour colorer 
le beurre ; les bestiaux recherchent avec avidité non seulement les 
racines mais aussi les feuilles de la carotte. 


Tru 4. — CAUCALINÉES Koch, Umb., p. 70. 


Caucalis (L. pr. p.) Hoffm. 
_ 451.— C. daucoidea L. (2); Rchb. f. Ic. fl. germ., XXI, 
t. 170. — Exsicc: Soc. dauph., n° 4.894. 
R. Moissons maigres et champs en friches des terrains cal- 


_ cairesde la z. subalp. — Juillet-Août. 


Champs sous le village de Prades vers Comus (1.230); 


(1) Recherches sur les variations que présentent quelques plantes communes de la Haute- 


…—_ Garonne, au point de vue phytographique (genre Daucus, in Mém. Acad. Sc. de Toulouse, 


1866, pages 283-292. 


- (2) Dénomination plus correcte que C. daucoides L.. 


8 PLANTES (NDIGÈNES 


moissons au-dessus du village de Prades (1. Hs et près du. 
ruisseau dela Gardio (1.270"), etc. | 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. «. genuina Gr. et Godr. 


F1. de Fr., I, p. 674) ; les aiguillons égalent ou dépassent, en effet, la. Es 


des du méricarpe. 
Torilis Adanson 


452. — T. rubella Mœnch. Meth. pl. (1794) p. 103 ; T. An- 
thriscus Gmel. F1. bad., I, (1805), p. 613; Tordylium Anthris- 
cus L. ; Rchb. f., L. cit., t. 165.— Exsicc.: Soc. dauph., n°2,899. 

AR. Lisière des bois et des champs, bords des chemins, terres 
incultes, etc. des z. inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 

Sentiers des champs à la plaine de Savignac (670®) et lieux 
boisés en amont de Savignac, près de la jonction du ruisseau 
d'Eychenac et de l'Ariège (675®); lieux incultes à l'Esquiroulet 
(700%); Ax, parc du Teich (720"); bords des champs sous le 
village de Mérens (1.040); vallée de l’'Oriège, bois de Chourlot : 
(1.230). | 


453. — T. helvetica Gmel. FT. bad., I (1805) p. 617 etauct. 
plur.; T. infesta Hoffm. Gen. Umb., (1816) p. 53 ; Wallr. Sched. 
crit, (1822) p. 120. à > 

Var.« divaricata DC. Prodr., IV, p. 210; Rchb. f. Lot: 
t. 166, f. 1 et 2.— Exsicc.: Soc. dauph.n° 4111. —AC. Champs 
arides, bords des chemins, lieux pierreux ou incultes, talus, etc., a 
des terrains siliceux dans la z.inf. — Juillet-Septembre. | 

Lieux pierreux 4 Laucate, près de la route nationale (660"); 
champs de Savignac (675); Ax: fossés de la route nationale 
près de la gare (700"), lieux incultes près du bassin de la Basse 
au Couloubret (715%), et parc du Teich, près de l’ancienne fon- 
taine de St-Roch (730%); environs d’Ax : près de la fontaine de 
Rémil, à Entre-Serres (83o"), et talus de la route de Mérens, 
près de la métairie Astrié-d’Oreille (835). 


Nous avons vainement cherché la var. 8. anthriscoidea DC. L. «it., 


dans notre circonscription florale. La var. « divaricata ainsi se le te 


T. rubella sont broutées avec plaisir par les bestiaux. 


454. — T. nodosa Gærtn. Fruct., I, p. 82, t. 20, f. 6; Tor=. Se 
dylium nodosum L. ; Rchb.f. Z. cit., t. 6 TE I —Exsice.: Soc. 
dauph., n° 3327. * 2, 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 9 


R. Champs en friche des terrains calcaires de la z. subalp. 
— Juillet. — Champs de Prades, près du ruisseau de la Gardio 
(1250). l 


Trisu 5. — SESELINÉES Koch, Umb. p. 103 (emend.). 
Æthusa L. 


455. — Æ. Cynapium L.; Lamk. Z/lustr., t. 196 ; Rchb, f. 
Ic. fl. germ., XXI, t. 60 (p. p.). 

AC. Décombres, lieux cultivés et frais, bordsdes chemins, etc., 
près des habitations, dans les z. inf. et subalp. —- Juin- 
Octobre. 

Ax, chemin de St-Roch, derrière le Teich (720%) ; décombres 
près de l’ancienne forge d’Orgeix (800%) ; environs d’Ax, lieux 
incultes près de la métairie du Cap-del-Roc (805%); cultures frai- 
ches sur Ignaux (1000"); Mérens, vacant près de l'église(1075"); 
Prades, champs de Lespinas, sous le cimetière (1228"), etc. 


Nos exemplaires correspondent tous au type (var. a« domestica 
Wallr. Sched., p. 119). La Petite ciguë, dite aussi Ache dés chiens, 
Faux-Persil,est une plante que l’on croyait vénéneuse pour l’homme, 
mais les expériences de M. Tanret, pharmacien à Paris, ont établi 
qu’elle était presque inerte. En effet, l’homme etles bestiaux n’en 
sont pas incommodés; il parait cependant qu’elle indispose les 
oies et les canards. On peut la confondre avec le persil auquel elle 
ressemble par ses feuilles luisantes, d’un vert sombre. Pour la dis- 
tinguer, il suffit de broyer les feuilles entre les mains, afin d’en 
dégager l’odeur vireuse qui la caractérise. Nos paysans utilisent cette 
plante en cataplasmes comme fondante et résolutive. 


Seseli L. 


_ 456. — S. nanum Dufour, Lettres à Palassou sur les monts 
_ Maudits, apud Borÿ de Saint-Vincent, Voy. souterr. (1821), 
p. 363 (1), Willk. Zlustr., [, p. 5, t. 34, f. 3; S. montanum $. 
nanum Soy.-W Observ., p. 89; Gr. et Godr. F1. de Fr., I, p. 709; 
-  Gaya pyrenaica Gaud. F1. hely., II, p. 389. — Exsicc : Soc. ét. 
_ fl. fr. helvet., n° 160. 

(1) Zetterstedt, PI. vasc. Pyr. princip. (1857), p. 118, et su récemment Rouy et Camus, 
FI. de Fr., VIL (nov. 1901), p. 260, indiquent la page 363. — P. Bubani, fl. Pyr., Il 


(1900), p. 374 indique par erreur la page 365. La description de cette espèce occupe les 
pages 363 et 364 du Voyage souterrain, etc. 


10 PLANTES INDIGÈNES 


AR. Rochers et éboulis schisteux ou calcaires, exposés au 


soleil, dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 
Massif du pic d’Albe sur le lac de Couart(2250"); couilladous 
de Lanoux sur la coume d’Etang-Faury (2450); éboulis calcai- 


res du pic de Terrès (2460 et 2510"); éboulis schisteux du | 
clot del Diablé, sur le port de Saldeu (2470") et débris schisteux. 


au port de Saldeu (2586) ; porteille de Kerfourg (2520); crêtes 
au S. de la porteille de Siscarou (2560"). 


« Cette plante, dit Zetterstedt dans ses PI. vascul. des P)-r. princ., 
P. 118, bien que différente par le facies du S. montanum, en est 


néanmoins très voisine et n’en est peut-être qu’une variété, comme. 


le veulent Soyer-Willemet et Grenier .et Godron. Elle est herma= 
phrodite comme le $S. montanum (non dioïque comme on a cru); 
mais, elle se distingue par sa tige naine submonophylle et par ses 
feuilles glauques à lanières plus larges, plus courtes et plus obtuses. 
Le S. montanum, a sa tige allongée, feuillée et les feuilles vertes, à 
lanières étroites, allongées et terminées par un mucron», et il 
ajoute : « J'aurais considéré le S. nanum comme une forme alpine du 
S. montanum si je n'avais trouvé ce dernier aussi dans la région 
alpine, à Esquierry, conservant son facies et tous ses caractères. Au 


pied du mont de Cazaril, j'ai trouvé des exemplaires du S montanum 
aussi nains que le S. nanum, mais conservant les feuilles vertes à. 


lanières mucronées ». 

A cette observation, nous ajouterons que Lapeyrouse avait déjà 
connu cette plante avant L. Dufour, et qu'il la désignait, dans son 
Hist. abr. pl. Pyr., p. 166, sous le nom de Pimpinella dioicag. 
alpina, nana, glauca, cœspitosa, simplex, qu’il indique entre autres 
localités au Llaurenti, à la Penna-Blanca où elle a été retrouvée après. 
lui, mais dénommée par Dufour S. nanum. Lapeyrouse la croyait 
dioïque. Malgré l'affirmation de Zetterstedt, nous n’avons jamais 
observé le S. montanum dans la zone alpine de notre circonscription, 
Outre les caractères indiqués par ce botaniste pour distinguer les 
deux plantes, nous ferons remarquer aux botanistes réducteurs (voir 
Bubani, F1. pyr., Il, p. 374) qu’elles n’appartiennent pas à la même 
section. En effet le S nanum est le seul représentant de la section. 
Pseudoseseli Nyman Consp. fl. Europ., p. 207 (méricarpes à côtes 
aiguës très saillantes : vallécules profondes, très étroites) tandis que 
le S. montanum fait partie des espèces de la section Euseselia Rouy 
et Camus, F1. de Fr., VII, p. 270 (méricarpes a côtes carènées, ob- 
tuses; vallécules larges). Ces caractères sont plus que suffisants 


pour faire adopter ces deux plantes comme deux types spécifiques 
bien distincts. 


« 
: 


4 
L 


457. — S. montanum L. ; S. glaucescens Jordan, Pugill. pl, a 


| 


” DU BASSIN, DE LA HAUTE ARIÈS 11 


P; à: Rchb. f. I. cit., t. 64 (pr. p.)(1). — Basse. : Soc. dauph., 
n° 2480. 

C. Lieux pierreux, rochers, vieux murs, bois et pelouses des 
terrains schisteux ou Calcaires, KR. dans les terrains siliceux 
des z. inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 800" (rochers schisteux 
de Coudine sous le village de Vaychis) à 1410" (sarrat de l’'Orry- 


Vieil de Gaudu) et principalement : dans les montagnes de 
_Savignac (rochers des mouillères,sur le ravin d’'Eychenac, etc.), 


et de Vaychis (fontaine de la Génevrière ou de Calard) et dans 


les montagnes calcaires de Prades (base du Roc d'En-Calqué, 


monticule de la Mate de Reboul, ruisseau de la Paloumière, etc.), 
et d’Ascou (vallon de Montaud, rochers à la jonction des ruis- 
seaux du clot del Fach et de Coumefrède, etc.). 


P. Bubani, F1. pyr., vol. II, p. 574, l'indique entre autres loca- 
lités citées par lui: « In Pyr. auriger. sub. le Pont de Perles ad 
Laucate (2), die 17 Aug. 1840...». La glaucescence des feuilles et de 
la tige de cette espèce, diminue lorsqu'elle croît dans les lieux her- 
beux et humides ; les lanières s’allongent, les feuilles, au lieu d’être 
oblongues, deviennent alors ovales-oblongues dans leur contour, etc. 


Var. breviscapum De Martr.-Donos, #/. du Tarn, p. 286 gro 
forma). 

R. Rochers secs et calcaires de la z. subalp. — Août. — 
Prades, rochers du chemin dela Fajolle ou du bois de Fontfrède 


. (1250®); Montaillou, ruines du vieux château fort (1370"). 


Cette variété, qui est produite selon nous par l’aridité et la séche- 
resse du terrain, est caractérisée comme suit par son auteur : « Plante 
de 8 à 10 centimètres, très feuillée seulement à la base; à tige simple, 
à ombelle très resserrée ». 


458. — S. Libanotis Koch, Umb., p. 111 et Deutsch. fl., 


BD, p. 411; Libanotis montana All. fl. ped., II, p. 30, tab. 
- EXIT; Afhamanta Libanotis L.; Rchb.f. L. cit.,t. 74.— Exsicc.: 


FE. Schultz, Herb. norm., n° 483. 


R. Pelouses rases, rochers, pentes rocailleuses des terrains 


(1) La planche 64 du tome XXI des Icones fl. germ., de Reichenbach fils, représente une 
plante luxuriante et très élevée qui ne convient qu'en partie au S. montanum L. 
(2) Par suite d'une erreur typographique, l’ouvrage porte : Leucate. 


12 PLANTES INDIGÈNES 


calcaires ou schisteux des z. subalp., et alp. — RR. dans laz. = 
nivale. a 

Pelouses calcaires du Roc de la Llisse, sous le pic de Pénédis 
(1720); rochers schisto-calcaires en montant du lac de Naguil- 
les au pic de Simet ou Verceil (1890"); vaillettes des Padrons;. 
sur le lac de Font-Nègre (2420). 

Nos exemplaires se rapportent au type (var. genuinum). Ils ont les 
fruits glabres ou glabrescents à segments secondaires. larges, pinnati- 
fides.— M.P.Lazerges,dans son Catalogue des plantes récoltées dans le 
département de l'Ariège, p. 19 du tirage à part (1877), du Bull. de 
Soc. des sciences phys. et nat. de Toulouse, l'indique : « aux rochers 
de la cascade du Castelet ». [l est possible que cette plante, entraînée 
par les eaux de ses stations supérieures, ait pu croître accidentelle- 
ment au lieu indiqué, mais où nous l'avons vainement cherchée. Elle 
a dû être déracinée par une forte crue de l’Ariège. Nos recherches 
ont été infructueuses pour rencontrer dans la zone alpine de notre 
circonscription, la var. pubescens DC. Prodr., IV, p. 150 (A. pubes- 
cens DC. F1. fr., V, p. 511, Athamanta crithmoides Lap. Hist. abr. 
pl, Pyr., p. 148) simple forme velue, moins élevée que le type, à tige 
trés anguleuse, à divisions du segment inférieur des feuilles non 
réfléchies sur le rachis. 


Fœniculum (Tournef.) Adanson 

459. — F. capillaceum Gilib. F1. lithuan., IV (1782), p. 40 
et auct. nonnull. ; F. officinale, AI. (1785); F. vulgare Gærtn. 
(1788); Anethum Fæniculum 1. Rchb. f. 1. cit., t. 80, f. 1 et 2. 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4537. 

C. Lieux secs et pierreux, décombres, bords des chemins, etc.; 
autour des habitations de la z. inf. où il est probablement adven- 
tice ? — Juillet-Août. 


Le Fenouil ou Aneth doux est un aromatique excitant dont on 


emploie les graines en infusion comme stomachiques et carminatives. 


Dans quelques villages de notre contrée, on fait des potages avec la 
racine et les jeunes pousses. 


Meum (Tournef.) Adanson 


460.— M. Athamanticum Jacq. F1. austr., IV, p. 2, t. 303; 
Ligusticum Meum Crantz; Athamanta Meum L.; Rchb. f. Z. cit., 
t. o1, f. 1-8. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3734. | 

CC. Paturages de z. subalp. et alp. — KR. dans la z. nivale, # 
— Juillet-Septembre. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 13 


Nos exemplaires (52 localités !) ont été récoltés de 1700" 
(pelouses de Puymaurens sur le plan incliné de la Llatte) à 2470" 
(plateau de Camp-Ras dominant le Llaurenti) et principalement 
dans les montagnes schisteuses ou granitiques d’Ascou, du Cas- 
telet, de l’'Hospitalet, de la Solana d’Andorre, de Mérens, d’Orlu, 
de Savignac et dans celles qui sont situées au S.-O. d’Ax-les- 
Thermes. 

Nous avons aussi récolté cette plante, qui forme presque le fond 


de la végétation de certaines prairies alpines de nos montagnes, sur- 
tout dans la zone nivale des Pyrénées-Orientales (massif du Carlitte de 


2400 à 2600") et de l’Andorre (éboulis de la Coma-Pedrosa, à 2800, 


etc.) Vulgairement nommée Fenouil des Alpes, elle est connue des 
pâtres de l’Ariège sous le nom de Cistro. La racine est très aromati- 
que et a le goût de la carotte sauvage ; d’après Lapeyrouse, Hist. 
abr. pl. Pyr., p.159: « Les bergers lui attribuent de hautes vertus ». 
Malgré ses vertus, sans doute antiseptiques, elle est inusitée par 
l’homme, dans notre circonscription florale. Les bestiaux pâturent 
avec plaisir cette herbe aromatique. 


TrBu 6. — AMMINÉES Koch, Umb., p. 114. 


Molospermum Koch (1). 


461.— M. cicutarium DC. Prodr., IV, p.230; M. pelopone- 
siacum Mert. et Koch, Deutschl. fl., IT, p. 403 ; Ligusticum pe- 
loponesiacum L.; Rchb. f. Ic. fl. germ., XXI, t. 171 ett. 169, 
f. 10-16 et auct. nonnull. — Exsicc. : Magnier, F1. sel.,n° 1704. 

AC. Rochers escarpés et humides des z. inf. et subalp. — 


R. dans la z. alp. — Juin-Août. 


Vallée de l'Ariège : rochers du Castelet près du pont du chemin 


| de fer, rive droite de l’Ariège (650") et route d'Espagne, rochers 


ST 1 


de la gorge de Berduquet (900%). Vallée du Mourgouillou : 
rochers sur les Escaliès (1550) et planels de la Fountanasse 


. (18r0"). Montagnes d’Ax : forêt du Llata, rochers aux bords du 


ruisseau de Rial (1580"); bois de la Grilole, rochers près du 
ruisseau de la Crémade {1660"®); bois des Bizornes, sous le pic 


. du Saquet (1760). Vallon des Cloutels, contreforts du pic d’Es- 
 paillat (1780) et rochers sur la jasse des Cloutels (1830). Solana 


(1) Koch, et après lui Reichenbach fils écrivent: Molopospermum ; Grenier et Godron (F1. 
de Fr., I, p. 747) et plusieurs auteurs récents, entre autres MM. Rouy et Camus (F1. de Fr., 
VII, p. 203) écrivent: Molospermum. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC. 2 


14 PLANTES INDIGÈNES 


d'Andorre, bords de l'Ariège, près de sa jonction avec le ruisseau 
de Saint-Joseph ou de Cémens (1790). Vallée des Bésines, 
rochers sur la jasse du Pla (2068"). 


D’après Lapeyrouse, Hist. abr. pl. Pyr., p. 155 : « On la nomme 
Couscouils aux Pyrénées-Orientales ; on mange ses jeunes pousses ; 
c’est un présent d’honneur ». Nous avons goûté les feuilles et les 
tiges fistuleuses préparées en salade de cette plante aromatique et 
avons observé qu’elles étaient excitantes et analogues, quoique plus 
parfumées, à celles du Céleri des marais (Apium graveolens L.). 


Conium L. 


462. — C. maculatum L. 

CC. Bords des fossés et des routes, décombres, lieux incultes, 
cimetières, etc., surtout au voisinage des habitations de la z. inf. 
au Castelet, à Vaychis,etc., et de la z. subalp.: à Ascou, à Sorgeat 
et à Mérens, jusqu’à 1170" d’altitude. — Juin-Août. 


La Grande Ciguë ou Ciguë officinale à tige cylindrique de 1 à 2 mêt. 
marquée vers le bas de taches pourpres d’où son nom, à feuilles 
grandes tripinnées et à odeur vireuse, a joui d’une grande réputation 
dans l'antiquité comme plante vénéneuse. Les Grecs en extrayaient 
le poison destiné aux condamnés. On l’a beaucoup employée en méde- 
cine comme fondante et résolutive contre la scrofule, les cancers, 
etc., mais elle est aujourd’hui bien déchue. Vu ses propriétés cal- 
mantes et stupéfiantes on l’a vantée contre la phthisie, l’asthme, les 
douleurs rhumatismales, mais le soulagement qu’elle procure, n’est 
que passager. Toutes les parties sont actives mais surtout les 
semences. On en extrait un alcaloïde liquide et volatil : la Cicutine 
ou Conicine et un alcaloïde solide et cristallisable : la Conhydrine. 

Les bestiaux,à l’exception cependant des vaches qui n’en paraissent 
pas incommodées, rejettent cette plante. Ses feuilles ont la propriété 
d’éloigner les punaises, sans doute à cause de leur forte odeur vi- 
reuse. 


Scandix (Tournef.) L. 


463. — S. Pecten ( Veneris) L. 
€. Moissons, bords des chemins des terrains argileux ou 
calcaires dans les z. inf. et subalp. — Mai-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (Ax, bords de la 
route nationale, en face de la gare) à 1370" (ruines du château 


fort de Montaillou) et surtout aux alentours d'Ax, d'Orgeixet de 


Montaillou. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 15 


Anthrisceus Persoon 


464. — A. vulgaris Pers. Syn.,lI,p. 320; Scandix Anthris- 
cus L. F 

C. Lieux incultes, bords des prés et des fossés, vieux murs, 
le plus souvent autour des villages, dans la z. inf. —R. dans la 
z. subalp. — Juin-Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (Ax, prairie de 
Notre-Dame, au pied des murs) à 1100" (bords du sentier dans 
le bois des Salines, au S. de l’ancienne forge d’Orlu) et surtout 
aux environs d’Ax. 

Obsery. — L’A.Cerefolium Hoffm.(Scandix Cerefolium L) vulgaire- 
ment Cerfeuil, cultivé pour l’usage culinaire, se rencontre quelquefois 
à l’état subspontané, dans les haies, les parcs, les champs, etc., au 


_ voisinage des habitations. Son suc est diurétique; ses feuilles, 
employées en décoction, calment les douleurs hémorroïdales. 


465.— A. silvestris Hoffm. Umb., p.38,t. 1; Chærophyllum 
silvestre L.et auct. mult. 

AR. Haies, lieux incultes de laz.inf. — Juin-Juillet. 

Savignac, friches du jardin du presbytère, au pied des murs 
(675m); Ax, haies d'En-Castel (710%), etc. 

Timbal-Lagrave et Jeanbernat indiquent cette espèce (Massif 
du Llaurenti, p. 190 du tirage à part) « au pic de Mounégou ». 
C’est très probablement la var. alpina M. et K. Deutschl. fl., 
II, p. 458 (A. alpinus Jord. Observ., fragm. 7, p. 29) qu'ils ont 
dû récolter en cette localité alpine de notre circonscription où 
nous l’avons vainement recherchée. 


Chærophyllum L. 


466. — GC. temulum L.— Rchb. fil. Zc. fl. germ., XXI, 
0175. 

AC. Haies, bois, champs, bords des chemins de la z. inf. — 
R. dans la z. subalp. — Juin-Jwllet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710" (Ax, champs d’'En- 
Castel) à 1440" (l'Hospitalet, près du pont de Sainte-Suzanne) et 
principalement aux alentours d’Ax-les-Thermes. 


467. — C. aureum L. — Rchb. f., L. cit., t. 177 et auct. 
 mult. 


16 PLANTES INDIGÈNES 


C. Bois, lieux ombragés, champs, bords des prairies et des 


routes des z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires (14 localités) ont été récoltés de 660" (prairies 
de Laucate, à la limite inférieure du canton d’Ax) à 1620" 
(Solana d’Andorre, fontaine de la Paloumère) et principalement 
dans les montagnes d’Ax (gare des marchandises, prairie Notre- 


Dame, prairie d'En-Castel, etc.), d’Ascou (vallon de Montaud, 


etc.), de Mérens (bords de la route nationale, près de Saliens, 
pelouses du Larguis, etc.), d’Orgeix (vallée latérale, près de la 
jasse des Cirarols), d’Orlu (avenue del’ancienne forge, fontaine 
du Perregeat, etc.), de Prades (champs près du pont de la Réjade) 
et de Tignac (plateau de Sizet). 


P. Bubani, dans son Flora pyrenæa, Il, p. 412, dit avoir récolté 
cette plante qu’il nomme Bellia aurata : « In Pyr.aurig. supra AÀx, 
1. d. Entre-Serres, die 20 Jul. 1840 ». | 

Nous ne l'avons pas recherchée dans cette localité où elle doit 
sûrement exister. 


468. — C. Cicutaria Vill. Hist. pl. Dauph., II, p.644 et 
auct. nonnull.; C. hirsutum L. (pr. p.), Rchb., Koch, Gr. et 
Godr. et auct. mult.; C. palustre Lamk; Rchb. f. Z. cit., t. 180, 
sub . C. hirsutum L.. 

C. Bords des ruisseaux et des fontaines d’eau vive, prairies et 
pelouses humides des terrains siliceux dans les z. subalp. et alp. 


— Descend avec les torrents jusque dans la z. inf. —Juin-Août. 


Nos exemplaires (11 localités) ont été récoltés de 66om (Le 
Castelet, bords du Lagal, derrière le château) à 2100" (pelouses 
de Puymaurens vers le plan incliné de la Llatte) et principale- 
ment : dans les montagnes d’Ax (bords de l'Ariège, près du 


gouffre du Dragon, plateau de Manseille, etc.), d’Ascou (sur 
l'Orry des Scanels, vers la Baouzeille), de l'Hospitalet (prairies 


en aval du village, vallée des Bésines, vallon d’En-Garcias, 
etc.), et d'Orlu (au-dessus de la passerelle de la cloutade de 
Gnoles, etc.). 

Var $. umbrosum Beck, F1. N.-Oesterr. p. 630; C. umbro- 


sum Jord (pr. sp.) Observ. frag. 7, p. 30; Bor. F1. du centre 


HF Ed 6" pr203: 
AC. Même habitat que le type, mais en des lieux plus om 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 17 


bragés dans les montagnes d’Ax, de l’Hospitalet, d'Orlu et de 
Prades. À 

Cette plante passe au C. Cicutaria Vill. par de nombreux inter- 
médiaires et ne nous parait être que la variété glabre, ce qui explique 
_ le peu de stabilité de certaines espèces Jordaniennes. 


Tous les Chærophyllum sont peu recherchés par le bétail, à l’excep- 
tion des ânes. 


Myrrhis Scopoli 


469.— M. odorata Scop. F1. carn., éd.2, I, p.247; Scandix 
odorata L.; Rchb. f. Ic. fl.germ., XXI, t. 172. — Exsicc. Soc. 
dauph., n° 2901. 

AC. — Prairies humides et pâturages des terrains siliceux 
-dans les z. subalp. et alp. — KR. dans la z. inf. — Juin-Août. 

Vallée de l’Ariège: prairies bordant la route à 1 kil. environ 
en aval de l’ancienne forge d'Orlu (900), prairies du Bisp, près 
de la fontaine de Caral 1140"), près du pontde Justinia (1550) 
et bois de la Garrigue, sous les pelouses de Sey (1670). Vallée 
de la Lauze, pelouses de la jasse de Bessadel (1530). Vallée de 
l'Ariège : prairies de Mérens, près des Bordes-Hautes (1 160)» 
prairies de Saliens, sous le lacet de la route nationale (1200) et 
de l’Hospitalet, en aval du village (1430o"), prairies de la rive 
droite de l'Ariège, sur le pont de Cerda {155o") et de la Solana 
d’Andorre (1750), vaillettes de Font-Nègre, sur le lac du même 
nom (2320), 

Le Myrrhis odorata ou Cerfeuil musqué, cultivé dans quelques 


jardins est un excitant dont les semences entrent dans la composition 
de la liqueur de la Grande-Chartreuse. 


Conopodium Koch 


470. — C. denudatum Koch, Umbell. p. 118 et auct. plur.; 
_Bunium denudatum DC. fl. fr., IV, p.525; Cus et Ansb. Herb, 
TX, ta 165 (r). 

C. Pelouses sèches, roches en humus et découvertes dès bois. 

lieux frais, champs sablonneux des terrains siliceux dans les 
z. inf. et subalp. — Juin-Août. 


(1) Cette plante n'est pas figurée dans les /cones de Reichenbach. 


18 PLANTES INDIGÈNES 


Nos exemplaires ont été récoltés de 650" (Le Castelet, parc du 
château) à 1660" (vallon de Gnoles, près de la fontaine des 
Amarels (1660) et principalement aux alentours de Perles, de 
Savignac et d’Ax. 


Nos spécimens se rapportent à la var. genuinum Rouy et Camus, 
F1. de Fr., VII, p. 311. souvent confondue avec le Bunium Bulbo- 
castanum L. (Bulbocastanum Linnæi Schur.) plantes des terrains 


x 


calcaires et à tubercules arrondis, qui n’existe pas à notre connais- 
sance dans les Pyrénées (1). Le C. denudatnm K. s’en distingue à 
première vue, par son involucre nul ou monophylle, d’où le nom de 
denudatum; par son involucelle à 1-3 folioles plus ou moins caduques 
{et non polyphylle, persistant). Ses tubercules amylacés, de la gros- 
seur d’une noisette, connus de nos paysans sous le nom d’Anouil, 
sont très nutritifs malgré leur légère âcreté et recherchés par le 
bétail, mais surtout par les sangliers qui infestent parfois notre 
contrée et dévastent, pour les trouver, les localités où ils croissent. 


Subspec. — C. daucifolium Rouy et Camus, fl de Fr., NII, 
p. 312, var. $. vaginatum KR. et Cam., 7. cit.; C. pyrenæum 
Miègeville, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXI (1874), session 
extraord. à Gap, p. xxx; Jeanb. et Timb. Massif du Llau- 
renti (1877), p. 189 du tirage à part, et Le Capsir (1886), pages 
88 et 89 du tirage à part ;, Myrrhis pyrenæa bot. Pyr. nonnull. 
sed non Bunium pyrenœum Loisel.! — Exsicc.: Bourgeau PL. 
PPIACSDA 075 I 

AR. Pâturages et rochers des z. subalp. et alp. jusqu’à la 
limite inf. de la z. nivale. — Juillet-Août. 

Rochers sous le col de Surle, versant d’Orgeix (1700); 
pelouses du lac de Naguilles (1854® Et.-maj.); en montant du 
vallon d'En-Garcias au pic de Sabarthés (2020"); pelouses sur 
l'étang du Sisca, vers la porteille du Siscarou (2260); pic de 
Puymaurens, sur les mines de fer (2350); versant méridional 
de la porteillette de l’Albe (2360"); pelouses de la coume de 
Mourtès (2380). 


Jeanbernat et Timbal-Lagrave, dans leur Massif du Llaurenti, 
déjà cité, indiquent le C. pyrenœum dont ils s’attribuent la pater- 
nité, entre autres localités « au port de Paillères, au pic de Tarbézou, 


(1) C'est à la suite d'une erreur que M. Gautier, dans son Catal. rais, de la fl. des Pyr.- 
Orient. ( 1878). p- 204 du tirage à part, l'indique d'après nous au pic de Sabarthés (2020m), 
par confusion avec le C. pyrenæum, des auteurs pyrénéens, qui existe en cette localité alpine. 


172 


+ 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 19 


et au col de Lègue». Nous ne le possédons pas en herbier de ces 
trois localités qui font cependant partie de notre circonscription flo- 
rale. 

Cette plante, qui nous semble être une race montagnarde du 
C. denudatum se distingue du type surtout par sa taille moins élevée 
(1-2 décim.), ses tiges flexueuses, ses feuilles caulinaires à large 
gaine amplexicaule, scarieuse et longuement ciliée, son ombelle à 
rayons très courts et son tubercule couvert d’une écorce écailleuse, 
Tugueuse. 

Avant les travaux de l’abbé Miègeville, de Jeanbernat et Timbal, la 
plupart des botanistes qui avaient berborisé aux Pyrénées, entre 
autres Lapeyrouse, l’avaient confondu avec le Bunium pyrenœum 
Lois. F1. gall., éd. I, p. 161, t. 6, mais grâce aux plus récentes 
études de M. G. Rouy (in Bull. Soc. bot. Fr., tome XXXIX (1892) 
pages 231-232 et Jllustr. pl. Europ. rar. 5, p. 37, t. 114, on sait 
aujourd’hui que la plante de Loiseleur indiquée par ce botaniste à 
Cauterets et qui est le C. Richter: Rouy, l. cit., n’a été trouvée que 
dans les lieux frais et ombragés des Basses-Pyrénées, à Saint-Jean- 
Pied-de-Port et Lasse (J. Richter in herb. Rouy) et qu’elle se dis- 


tingue à première vue par sa taille élevée (4-7 décim.), ses feuilles 


radicales et caulinaires inférieures grandes, à pétiole plus long que 
le limbe pinnatiséqué, etc.; ses feuilles caulinaires sont régulièrement 
décroissantes de la base au sommet de la tige; les segments des 
feuilles supérieures sont oblongs-cunéiformes, etc. 


Bupleurum (1) (Tournef.) L. 


Section I. — RericuLarTa Gr. et Godr. F1. de Fr., I, p. 717. 


471. — B. pyrenæum Gouan, Jllustr. et observ. bot., p.8, 
t. 4; B. angulosum L. excl. var. 8; B. pyrenaicum Willd.; 


Rchb. f. ec. fl. germ., XXI, t. 41, f. 2. — Exsicc.: Soc. dauph., 
Hn507. 


AR. Rochers calcaires ou schistoso-calcaires des z. subalp. et 


 alp. — Juillet-Septembre. 


Rochers sous le bois de Fontfrède, à l'entrée des gorges de la 


. Frau (1100"-1780%); versant oriental du pic de Sérembarre 


(1830); rochers de la rive droite du lac de Naguilles, à la base 


. du pic de Roque-Rouge (1880") et rochers de la rive gauche, 
» près d’une fontaine (1890); crête calcaire de Paillères 


(1995). 


(1) On écrit indistinctement : Bupleurum ou Buplevrum. 


20 ; PLANTES INDIGÉNES 


C’est une espèce propre aux Pyrénées qui varie beaucoup quant à 
sa taille et à son. inflorescence, ordinairement simple et définie. La 
forme et la longueur des feuilles radicales et inférieures sont égale- 
ment très variables; aussi MM. Rouy et Camus ont ils créé dans 
leur Flore de France, tome VII, p. 318 les 3 variétés « linearifolium 
8 longifolium, y lancifolium. Nous ne possédons que les variétés «& 
et y dans notre circonscription florale. 


Section II.— Nervosa Gr. et Godr. F1. de Fr.,I, p.719 (pr. p.). 


472. —B. ranunculoideum L. (1) Spec. pl. éd. 1 (1753), 
p.237et éd. 2 (1762), p. 342, etauct. mult. 


Sous ce nom Linné avait confondu plusieurs formes et variétés 
remarquables qui ont été, de nos jours distinguées par les auteurs. 
Le 28 avril 1881, notre docte confrère, le pharmacien Timbal- 
Lagrave lisait à l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres 
de Toulouse, le manuscrit d’un travail intitulé: Essai monographiçue 
sur les Bupleurum de la flore française, section Nervosa G. et G. avec 
8 planches par M. le Dr Bucquoy. Cette révision fut continuée pour 


les sections Marginata et Aristata DC., Perfoliata, RKeticulata et 


Coriacea G. et Gr. (2). 

En 1891, M. le Dr St-Lager publiait des Consideralions sur le 
poly morphisme de quelques espèces du genre Bupleurum. Ce mémoire 
du savant auteur lyonnais vise surtout les questions de nomenclature, 
ne s'occupe qu'accessoirement de l’organisation des Buplèvres et 
recommande la réunion en une seule espèce de certaines formes 
étroitement reliées par des termes de passage, etc. 

Plus récemment M. John Briquet, directeur du Jardin botanique 
de Genève, a publié, en 1897, son intéressante Monographie des 
Buplèvres des Alpes maritimes (3). Cet opuscule, très documenté au 
point de vue synonymique et descriptif, renferme de nombreuses 
variétés nouvelles pour la flore française; la partie descriptive est 
précédée d’une étude détaillée de l’organisation des Buplèvres et des 
diverses classifications de ce genre. 

Nous possédons les variétés et formes suivantes : (4). 


Var. «. humile Gaud. F1. hely., I, p.383; B. ranuncul. var. 


(1) Dénomination plus correcte que B. ranunculoides L. 

(2) Le travail complet a été imprimé en 1883 et 1884 dans les tomes IV, V et VI de la 
8e série des Mémoires de cette Académie toulousaine. Le tirage à part forme une brochure 
de 48 pages et 16 planches. 

(3) Brochure de VII, 132 pages in-8°, avec 19 vignettes et illustrations, en venie à la 
librairie Georg, à Genève, Bâle et Lyon. 

(4) La plupart de nos exemplaires ont été revus par Timbal-Lagrave, mais nous avons 
dü tenir compte des travaux publiés plus récemment et opérer certaines modifications. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÊGE 21 


exiguum Timb. l. cit., p. 8 du tirage à part; Briq. Monogr, 
p. 85 dutirage à part (var «.5). — Exsicc.: Soc. dauph., n° 308. 

AR. Rochers, éboulis et pelouses calcaires ou schisteux des 
z. alp. et nivale. — Juillet-Septembre. 

Rochers schisteux à la sortie du lac de Naguilles (1860); 
crête calcaire de Paillères (2000); vallon de St-Joseph, rochers 
au bord du chemin du port de Saldeu (2250); pic de la mine de 
Puymaurens (2450) etcrête vers le pic oriental de Font-Nègre 
(2610). 

Cette plante, comme le fait justement observer M. Briquet, L. cit., 
est de taille variable dépassant parfois 50 centim. de hauteur, mais 
le plus souvent haute de 5 à 20 centim. ; ses involucelles sont plus 
courts que les ombellules ou les égalent, en donnant à celles-ci une 
apparence plus ou moins globuleuse. 

Tous nos exemplaires rentrent dans cette dernière taille ; les feuilles 
basilaires et caulinaires sont de dimensions variables suivant la 
taille des spécimens. 


Var $. obtusatum (var x.*) Briq. Monogr., p. 83; B. obtusa- 
tum Lap. Supplém. à l'Hist. abr. pl. Pyr.,p.42; Timbal-Lagr., 
Meme ND, tab.3ett(pr.p.): 

R. Même habitat que le var «., mais ne s'élève pas dans la z. 
niv. — Juillet-Août. 

Crête calcaire de Paillères (1990); base du Roc-Blanc, 
versant d’Orlu (2.250); pas de Camp-Ras (228om). 

Plante ordinairement robuste dont les feuilles inférieures sont plus 

ou moins obtuses (d’où son nom) et dontles involucelles dépassent 
sensiblement les ombellules, en donnant à celles-ci une apparence 
étoilée. 
.. Forma Î. — B. caricifolium bot. gall. plur., non Rchb.; 
B. angulosum Nill. Hist. pl. Dauph., II, p. 574; B. Perrieri 
Bréb. et Mor. FI. Norm., p. 171. 

Var 6. nanum Rouy et Camus, F1. de Fr., VII, pr 324 ; 

. B. caricinum bot. Gall. nonnull. præsertim Pyren. sec. Rouy et 
Hum 0l. ci, B:\repens. Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 1391; 
B. obtusatum var. exiguum Timb!1. cit., (pr. p.) tab 4, f. 2. 
…  R:Rochers calcaires de la z. alp. — Août-Septembre. — Ro- 
… chers de la croix de Paillères (1920 à 1930), abondant, et crête 
_ calcaire de Paillères {2000 m): 


22 PLANTES INDIGÈNES 


Sa petite taille (3-8 centim.), ses feuilles caulinaires courtes, 


linéaires, les radicales très étroites revolutées, son inflorescence plus 
ou moins dense, parfois rougeâtre et sa souche à rejets plus ou 
moins longs, caractérisent bien cette plante, laquelle ne nous paraît 


être qu’une variation rabougrie due à la station sèche des rochers 
calcaires où elle croît. 


Forma II. — B. gramineum Vill. (pr. sp.) Prosp., p. 23, t. 6, 
RUE 


Var. $.! actinoideum Briq. Monogr., p.88; B. obtusatum, 


var. caricinum (1) Timb. /. cit, tab. 4, f., 1 (pr. p.); B. ranun- 
culoides Lap. non L. sec. Timb. 1. cit. 

R. Rochers, pelouses calcaires ou schistoso-calcaires des 2. 
alp. et niv. — Août-Septembre. 

Crête calcaire de Paillères (1990 et 2000") ; rochers calcaires 
sous le piton de Lafajolle, vers Paillères (2010®) ; pelouses 
schisto-calcaires du mont Maya (2650"). 


La tige est ordinairement simple, de taille variable (10-30 centim.) ; 
les involucelles ont les bractéoles étroitement lancéolées-acuminées, 
atténuées à la base et dépassant beaucoup les ombellules qui pren- 
nent une apparence étoilée. 

On observe des spécimens intermédiaires entre les diverses formes 
et variétés composant, dans notre circonscription florale, le groupe 
du B. ranunculoideum, car il n’y a pas de limites bien tranchées et 
l’on est parfois embarrassé pour rapporter à l’une ou à l’autre de 
ces formes et variétés, certains exemplaires à feuilles plus ou moins 
étroites, à tiges plus ou moins robustes, à involucelles dont les brac- 
tées égalent à peine ou dépassent plus ou moins les ombellules, etc. 


473. — B. falcatum L. var «.? elongatum Briq. l. cit, p. 94. 
B: falcatum mult. auct.;.-Rchb.:f.,1.:cit., 1 44, fe 
{pr. p.) (2). — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3730. 

AR. Lieux pierreux, rochers, éboulis des terrains calcaires, 
dans la z. subalp. — Juillet-Septembre. 

Montagnes de Prades et de Montaillou : base du Roc d’En- 
Calqué, sur la route de Prades (1245"; éboulis calcaires du Roc 
des Llamprès, sur le ruisseau du Chioula (1270); éboulis du 


(1) Par suite d'une erreur typographique le texte de l'Essai monographique de Timbal 
porte: var caricifolium au lieu de: var caricinum. Ce dernier nom rectifié figure sur la plan- 
che 4 qui accompagne cet opuscule. 

(2) Reichenbach fils a figuré dans ses Jcones, une plante à feuilles basilaires et caulinaires 
obovales ou oblongues, lancéolées, brièvement acuminées, etc., qui se rapporte plutôt au type 
var. @. genuinum Briq. (var. &. typicum Rouy et Cam.). 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 23 


col des Abélanous près de Montaillou (1320); col de Marmare, 
talus et rochers de la grand’route (1355); éboulis du Roc des 


Scaramus (1750"). 


Feuilles basilaires à limbe oblong allongé, atténuées en un assez 
long pétiole ; les supérieures largement linéaires 
Nous possédons la forme suivante : 


Forma —B. petiolare Lange (pro varietate) Prodr. fl. hisp., 
Il, p. 75 ; Briq. L. cit., p. 93 (var. xt); B. petiolare Lap. Hist. 
abr. pl. Pyr., p. 141; Timb. /. cit., p. 33 du tirage à part, 
tab. 12. 

AR. Rochers et éboulis calcaires de la z. subalp. — Juillet- 
Août. 

Montagnes de Prades et d’Ascou: rochers sur le bois de 
Fontfrède, à l’entrée des gorges de la Frau (1.120); vallon de 
Montaud, rochers calcaires à la jonction des ruisseaux du clot 
del Fach et de Coumefrède (1280®) et murs calcaires des champs 
au bords du sentier (1.310 et 1390"); éboulis du col des Abéla- 


nons, sur Prades (1320); éboulis du Roc des Scaramus (1760" 
Ébr775n)(r). 

_ D’après Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p.378 
du tirage à part, note 9) le B. petiolare Lap. « est une plante très 
peu connue des botanistes». Aussi, ces auteurs, après de multiples 
observations faites sur le vif, ont-ils émis l'avis que cette plante, 
certainement très voisine du B. falcatum des auteurs «ne diffère pas 
seulement de cette dernière espèce par la longueur des pétioles et la 
forme des feuilles, mais encore par un ensemble de caractères qui 
ont échappé aux botanistes ayant étudié la plante sur les individus 
desséchés.... » et après avoir donné la diagnose de ces deux plantes 
(L. cit. p. 379) il ajoute (p. 380), « que de Candolle a méconnu le 
B. petiolare Lap., en prenant pour lui une variété du B. falcatum à 
long pétiole, car la longueur des pétiolesest généralement plus grande 
chez ce dernier et le vrai caractère distinctif qui les sépare réside 
_ dans les feuilles caulinaires (inférieures), qui sont atténuées en pétiole 
chez le premier et sessiles-embrassantes chez le second ». 

Selon nous le B. petiolare est une forme ou mieux une race pyré- 
néenne du B. falcatum des auteurs, caractérisée par ses feuilles basi- 
laires à limbe court, obové ou ovale, plus ou moins atténué en pétiole 
les supérieures lancéolées, allongées. Malgré l'opinion de Timbal- 


(1) Nos exemplaires, récoltés jusqu'en 1887 inclusivement, ont été vérifiés par Timbal- 
Lagrave. 


24 PLANTES INDIGÈNES 


Lagrave et Jeanbernat, nous ne trouvons pas dans le B. petiolare des 
caractères suffisamment nets pour le considérer comme une espèce 
distincte du B. falcatum. 


Trinia Hoffmann 


474. — T. glaberrima Hoffm. Umb. gen., I, p. 93 (1816) et 
auct. nonnull. ; Pimpinella glauca et dioica L.; Trinia vulgaris . 
DC. Prodr., IV (1830) p. 103; Trinia glauca L., Rchb. Flor. 
excurs. (1832), p. 4735 “H.=G. Rchb.°f Joe: 71. 2er m0 
(1867), p. 7, t. 29, f. r et 2. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 2475 


R. Pelouses sèches lieux pierreux dans les terrains calcaires 
des z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Montagnes de Prades et d’'Ascou: pelouses des Cayrannes, 
sous le col de Pourtetgés (1550); Soula de Montalzéou (1620); 
sous les éboulis du Roc des Scaramus (1730); sous le signal de 
Caussou, vers le vallon de l’Ourza (1760); port de Paillères 
(1972" Et.-maj.). 

Nos exemplaires se rapportent à la sous-variété pumila (pr. sp.) 
Rchb. 1. cit., p. 473; ils ont tous les feuilles à lobes courts et les 
fruits presque globuleux; mais nous possédons aussi,des rochers 
calcaires d’Ornolac, au-dessus d’Ussat-les-Bains (Ariège), à 52om 
d’altitude, la s.-var elatior (pr. sp.) Gaud. F1. helv., II, p. 413, Rchb. 
f., L. cit., f. 3, à tige plus élevée, à feuilles plus longues et à fruits 
ovoïde-oblong. Des exemplaires, récoltés sur les confins de notre 
circonscription florale aux Esteillés d’'Unac, près de la route natio- 
nale, à 610" d’altitude, offrent une variation intermédiaire entre les 
deux variétés ci-dessus nommées (1). 


Pimbpinella L. 


475. — P. magna L. 

C. Bois et prairies humides des terrains siliceux, plus rare- 
ment calcaires, vieux murs, dans les z. inf. et subalp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires ont été recoltés de 600 (Le Castelet, parapet 
du vieux pont du château) à 1470" (l'Hospitalct, prairies de 
la rive gauche, entre les deux ponts de Ste-Suzanne et Cerda) 


(1) Dans les Jcones fl. germ. et helvet., XXI, p. 7, Reichenbach fils a réuni les T. pumila 
Rchb. et T. elatior Gaud. comme synonymes du Tr. glauca Rchb. à 


DU BASSIN DE HAUTE ARIÈGE 25 


et principalement : dans les prairies en aval du village de l’'Hos- 
pitalet, dans les bois de Gouttines et du Drazet, etc. 


Elle est broutée par les herbivores à l’état jeune. Nos exemplaires 

se rapportent au type (var. « vulgaris Mutel, F1. du Dauph., éd. 2, 

p.244) à fleurs blanches et à feuilles inférieures ovales, dont les 

segments sont inégalement dentés et le terminal parfois trifide, mais 

nous possédons aussi la variété suivante à fleurs roses et purpu- 
rines : 


Var. rubra Wallr. Sched. crit.(1822), p. 123; var.rosea Koch, 

_ Syn., éd. 2 (1843), p. 316; P. rubra Hoppe, Cent. exsicc. — 

AC. Même habitat que le type, mais s'élève jusque dans la z. 
alp. — Juin-Août. 

Parc d’Orgeix (800%); prairies de Mérens, vers l’Hospitalet 
(1110), prairies de l’'Hospitalet sous le pont de Cerda {1470") 
et rive droite de l'Ariège vers Puymaurens (1550); fontaine du 
Drazet (1460) ; vallon del Pradel, au Boutas (1480"); coume 
d’Auriol, jasse du Traouquet (1880). 

C’est une simple variation à fleurs roses du P. magna, mais con- 
trairement à l'opinion de Lamotte (Prodr. fl. pl. centr., p. 327 du 
tirage à part), celle-ci n’est pas aussi commune dans la montagne que 
le type à fleurs blanches des mêmes altitudes; elle est cependantplus 
alpine. 

Le Boucage à grandes feuilles est dépuratif ; ses graines et sa 
racine sont stimulantes et diurétiques et elles excitent la sécrétion 
de la salive. 


476. — P. Saxifraga |. 

C. Prés secs, bords des chemins ou des routes, éboulis des ter- 
rains schisteux ou calcaires des z. inf. et subalp. — Juillet-Sep- 
tembre. 

._ Nos exemplaires ont été récoltés de 700% {rochers calcaires 
du chemin de Perles à Unac) à 1740" (éboulis du Roc des Sca- 
ramus) et principalement: aux alentours d’Ax (Castel-Maü, 
bosquet Clauselles, route d'Espagne, etc.}, dans les montagnes 
de Prades (bois des Gouttines, bois de Fontfrède, etc.) et 
. d'Ascou (vallon de Montaud, prairies de l’ancienne forge d’As- 
Reou, etc). 

C’est la var. « rotundifolia Beck, F1. N.-Oesterr., p. 626, (P. rotun- 

-difolia Scop.) qui est entièrement glabre, dont les segments des 


26 PLANTES INDIGÈNES 


feuilles inférieures suborbiculaires sont dentés, le terminal subcordé 
denté-lobé, rarement entier. 


Var. 8 dissectifolia Koch, Syn., éd. 2, p. 316, non Wallr. (1). 

AR. Talus, rochers, prairies des terrains siliceux dans les z. 
inf. et subalp. — Juillet-Septembre. | 

Talus de la route sous Vaychis (800"); vallon de Montaud, 
rochers au bord du chemin (r180%); dernières prairies de la 
vallée latérale d'Orgeix (1480); prairies de la So/ana d’Andorre 
(1620n). 

Plante glabre à folioles toutes profondément découpées en lobes 
falciformes. 


Var y cinerea Lamotte, Prodr. fl. pl. centr., p. 327 du tirage 
à part; P. nigra bot. nonnull. non Willd. (2). 

AR. Rochers et éboulis calcaires ou schisteux de la z. subalp. 
— Juillet-Septembre. 

Bords du ruisseau de la Gardio, sur Prades (1260); rochers 
au N. du col del Pradel (1700); éboulis du Roc des Scaramus 
(1740n) ; schistes de la Baouzeille du Tarbézou (1840). 


Plante plus robuste, toute couverte d’une pubescence assez abon- 
dante, courte, crépue ; feuilles d’un vert cendré, à folioles obovales- 
cunéiformes, fortement crénelées, souvent subtrilobées, à lobes 


crénelées (Lamotte L. cit.). 
Les moutons recherchent avidement les feuilles du Boucage Saxi- 


frage et ses variétés. 
Obs. — Le P. anisum L , Anis vert, originaire du Levant, se ren- 
contre parfois à l’état subspontané dans les lieux incultes aux 
alentours d'Ax. On le cultive dans les jardins pour ses propriétés 
excitantes et carminatives. 


Ptychotis Koch 


477. — P. heterophyllaK. Umb., p. 126 et auct. plur.; 
Seseli Saxifragum L.; Falcaria Saxifraga Rchb. fil. Ie. fl. 
germ., XXI, p. 12, t. 38.— Exsicc. : Soc. dauph., n° 1642. 

RR. Rochers, lieux arides des terrains calcaires de la z. subalp. 


— Août. 


(1) La plante de Wallroth est plus élevée et couverte d'une pubescence cendrée, 

(2) Le P. nigra Willd., P. Saxifraga, B. major à integrifolia Wallr., qui n'a pas été 
encore observée en France, est aussi très pubescente-cendrée, mais il a 9-15 folioles de 
forme ovale-elliptique. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 27 


Prades, bords du chemin du bois de Fontfrède (1240%); rochers 
- du col de Marmare (1255). 


Carum L. (emend.) Koch 


478. — C. verticillatum K. Umb., p. 122 et auct. mult.; 
Sison verticillatum L.; Bunium verticillatnm G.et G. F1. de Fr., 
Lp.729; Rchb..f. Ic. fl. germ., XXI, t. 32. — Exsicc.: Soc. 
dauph., n° 2071. 

C. Prairies tourbeuses, pelouses et rochers humides des ter- 
rains siliceux dans les z. inf. subalp. et alp. — Avril-septembre, 
suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 665" (prairies des îles de. 
la plaine de Savignac) à 1980" (pelouses de Paillères) et princi- 
palement : dans les montagnes d’Ascou (fontaine de Travernet, 
mouillères del Rey, sur Montmija), de Mérens (mouillères du 
Cargathi, près de la route nationale, etc.), d'Orlu et d’Orgeix 
(bords du lac de Naguilles, vallée latérale d’Orgeix, jasse de Mas- 
carel) et de Savignac (sous la cascade du Nagear, prairies de la 
Bédeille, mouillères sur le ravin d'Eychenac, etc.). 

479. — CG. Carvi L. et auct. pl.; Bunium Carvi M.-Bieb. 

M aur.-cauc., l,p. 211 : Rchb.f., I. cit., t. 31, f., II, 4-13. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4546. 

AR. Prairies et pelouses humides, champs, bords des che- 
mins, etc., dés terrains schisteux ou calcaires, dans les z. inf., 
subalp. et alp. — Juin-Août. 

Prades, champs du chemin de la Fajolle (1240); jasse Fer- 

 rière, sur l’Ourza (1680); bords de la voie muletière sous le col 
1 de Puymaurens, versant occidental (1780); pelouses au-dessus 
: de la cabane de Baxouillade d’en bas (2000"). 


Nous avons aussi récolté cette espèce dans les Pyrénées-Orien- 
tales : versant oriental du col de Puymaurens(185o®) et en Andorre : 
vallée du rio Madriu, près de la fontaine de Fontvert (17oom) et près 
… de l’ancienne forge démolie (1820). 

Le Cumin des prés ou Anis des Vosges jouit des mêmes propriétés 
- que l’anis et le fenouil. Ses graines servent à aromatiser les fro- 
… mages; ses feuilles à l’état jeune, peuvent être mangées en salade; 
elles donnent aussi par la cuisson un potage délicat et savoureux, 
- très goûté des pâtres de nos montagnes. 


# 
#1, 


De 


28 PLANTES INDIGÈNES 


Ce 


Obs. — On observe parfois à l’état naturalisé sur les murs et dans 
les décombres, aux alentours d’Ax et des villages, le Petroselinum 
sativum Hoffm., vulg. Persil, en patois Jounbert généralement cultivé 
pour l'usage de la cuisine et qui est en même temps excitant et diu- 
rétique. On rencontre aussi parfois à l’état subspontané dans les 
haies et les fossés l’Apium graveolens var. dulce DC, vulgo Céleri et 
var. rapaceum DC, vulgo Céleri-rave, en patois Apit, que l’on cul- 
tive dans les jardins comme plantes alimentaires. Leur suc est tonique 
et fébrifuge et leurs feuilles sont réputées antiscorbutiques. 


Helosciadium Koch 


480.— H. nodiflorum K. Umb.,p. 126; Sium nodiflorum L.; 
Apium nodiflorum Rchb. f. Ic. fl. germ., XXI, t. 15, f. 1 et 
auct. nonnull. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5243. 

RR. Fossés marécageux, fontaines et canaux de la z. inf. — 
Juillet-Septembre. 

Plaine de Savignac, fossés et canaux de la voie ferrée (665). 

Var. $. intermedium Coss. et Germ. F1. env. Paris, 2° édit , 
p. 256, R. Même habitat que le type. — Marécages du vacant 
communal du Castelet, près du Lagal (650"); Ax, fontaine du 
pré Notre-Dame, en face la gare (695). 


Tiges grêles couchées-radicantes. Ombelles plus ou moins pédon- 
culées, Involucre à 1-2 folioles, plus rarement nul. Cette variété, 
comme l'indique son nom, est exactement intermédiaire entre les 
H. nodiflorum et repens. 


TRBu 7. — PEUCÉDANÉES Benth. et Hook. 
Gen. pl. I, p. 863. 


Tordylium (Tournef.) L. 


481. — T.maximum |. 

C. Lieux secs et pierreux, talus, rochers, pelouses de la z. inf. 
— Juillet-Août. 

Rochers de Perles ; environs d’Ax : En-Castel, bosquet Clau- 
sellus, talus de la route nationale près de la gare, etc. 


Ses graines sont carminatives. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 29 


Heracleum L. 


482. — H. Sphondylium L. et auct. plur. (1). 


Les savantes et judicieuses observations de Jordan et Boreau con- 
signées dans diverses publications (2), de 1849 à 1857, ont démontré 
que le type linnéen représentait un groupe auquel ils ont rattaché 
plusieurs formes (ou espèces?) bien caractérisées et décrites par eux 
comme des types distincts. Timbal-Lagrave et M. l'abbé Marçais, 
désireux de mettre en lumière les différences observées par eux 
entre les types bien tranchés, ont publié, en 1889, une étude des plus 
complètes de ce genre sous le titre : Essai monographique sur les 
espèces françaises du genre HERACLEUM (3). Ces derniers botanistes, 
après avoir traduit du latin la description linnéenne de l’Æ. Sphon- 
dylium citée par Sprengel, en 1820, dans le 5e volume, p. 572 du 
Systema vegetabilium de Rœmer et Schultes, ajoutent « qu’elle 
convient à la plupart des espèces, sinon du genre, au moins de la 
section, qui ont toutes reçues le nom d'A. Sphondylium ». Ce nom, 
en effet, a été et peut encore être appliqué vaguement à toutes les 
espèces de la section, mais à aucune avec certitude et précision. 
Jordan avait d’abord pris son Æ. æstivum pour type de l'A. Sphon- 
dylium, mais il l'en sépara quand il reconnut que des échantillons 

_ de Suède ne se rapportaient pas exactement à aucune des plantes 
désignées sous ce nom. D’après Lamotte, Prod. fl. plat. centr., 
p. 341 du tirage à part, l'H. pratense Jord. serait le type admis par 
lui comme synonyme d'A. Sphondylium L. 

Plus récemment, M. John Briquet, le savant directeur du Jardin 
botanique de Genève, a publié un remarquable mémoire scindé en 
trois parties et intitulé : Etude sur la morphologie et la biologie de 

la feuille chez l’'Heracleum Sphondylium L. (4). 


(1) P. Bubani dans son Flora pyrenæa, II, p. 394. réunit les Heracleum des Pyrénées sous 
le nom de Sphondylium proteiforme, (Heracleum proteiforme Crantz, Stirp. austr., fasc. 3. 
p.155, n° 2; Noulet, F{. bass. sous-pyr., 1, p. 273) et après avoir donné une longue syno-, 
nymie dans laquelle tous les Heracleum du groupe Sphondylium Diosc., Veter., Tournef., 
Haller, Adans, Scop., Mæœnch, (Heracleum L. et recent. sont énumérés, il dit: « Legi in 
Pyr., Sept. aurig., valle de Savignac, die 24 jul. 1840 » et ajoute après l'énumération des 
diverses localités : « Species solemniter variabilis libidini conditorum specierum ad tempus 
… optime favens. Crantz rem bene attigisse credo sicque Noulet olim ». C'est une manière 
d'élucider les difficultés sans chercher à les résoudre. 
- (2) Nous citerons : 1° de A. Jordan : Annot. au Cat. des graines du Jard. Grenoble (1840), 
= p. 16, Pugill. pl. nov. (1852), pp. 74 et 75, Notes sur diverses espèces in Schultz et Billot, 
… Arci. fl. Fr. et All. (févr. 1854), pp. 316-318 ; 2° de Boreau : Flore du centre de la France, 
3e édit. (1857 pp. 287 et 288 et p. 758). 
(3) Revue de Botanique, Toulouse, tome VII, (1888-1889) pages 323 à 340. La brochure 
tirée à part de ce travail a 19 pages in-8°. Nous en possédons un exemplaire. 
(4) Archives des sciences physiques et naturelles), 107° année, 4° période, tome XV, fasc. n° 2) 
{15 février 1903) pages 189-213 et fascicule n° 3 (15 mars 1903) pages 311-326. Genève 
- Bureau des Archives, rue de la Pélisserie, n° 18. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC, 3 


30 PLANTES INDIGÈNES 


Dans la première partie l’auteur expose le but de son étude, sous 
le titre : Introduction et donne un tableau synoptique des variétés ou 
mieux des races de l'A. Sphondylium, utilisées pour son étude. La 
deuxième partie comprend la morphologie comparée des feuilles ; les 
variations dans la forme des segments, celles des lobes primaires et 
secondaires, ainsi que des dents, sont très considérables et l’on peut 
distinguer, à ce point de vue, deux types extrêmes reliés d’ailleurs 
entre eux par des degrés intermédiaires : 1° le type platyphylle repré- 
senté par les variétés granatense, latifolium (feuilles pinnatisèquées) 
var. setosum et montanum (feuilles ternées-palmatisèquées); 2° le type 
sténophylle, représenté par les variétés stenophyllum (feuilles pinna- 
tisèquées) et arctifrons (feuilles ternées-palmatisèquées) ; l’étude de 
la dissymétrie des segments foliaires latéraux, de la morphologie du 
segment terminal, des variations morphologiques dues au niveau et 
de la biologie des caractères d’indument termine ce chapitre. 

Dans la troisième partie de son travail, sous le titre : Conclusions, 
l’auteur, après diverses considérations sur les faits de dissymétrie 
foliaire, donne : 1° des conclusions systématiques sur les races ou 
variétés dont la réunion constitue l’Xeraclzum Sphondylium et dé- 
montre que les caractères utilisés pour la distinction des variétés, 
regardées à tort comme des espèces distinctes (feuilles pinnatise- 
quées et palmatisèquées, platyphyllie et sténophyllie, intensité de 
l’indument, intensité de la dissymétrie des segments latéraux) sont 
variables et que les transitions ou formes de passage sont nom- 
breuses, quand on les étudie sur d’abondants matériaux d’herbier et 
surtout sur le terrain; 2° des conclusions phylogénétiques avec le 
tableau des variations parallèles. 

Nous reconnaissons qu’il existe de nombreuses formes intermé- 
diaires rattachant entre elles les diverses variétés de l’H. Sphon- 
dylium, mais, moins réducteur que M. J. Briquet, nous ne parta- 
geons pas son opinion au sujet des Heracleum, setosum et granatense 
que nous considérons comme appartenant à un même groupe mais 
constituant une espèce et une forme bien distinctes de l’Æ. Sphon- 
dylium; de plus, l’auteur semble ignorer que la var. granatense 
existe dans les Pyrénées (1). 

Nous possédons en herbier, sous le nom d’Heracleum Sphondy- 
lium L., des échantillons incomplets qui ne peuvent être déterminés 
avec certitude, mais d’après l’étude attentive que nous en avons fait, 
ils se rapportent très probablement aux deux formes suivantes : 


? H. pratense Jord. (pr. sp.) Pugill. (1852) p. 74; Bor. FI. du 


(1) A la page 211 des Archives citées, nous lisons : « La var. granatense est, en effet, spéciale 
aux provinces espagnoles de Grenade et de Castille ». Or, nous possédons cette plante dans 
notre circonscription et elle est indiquée par MM. Rouy et Camus, F1. de Fr., VII, p. 382 
dans deux localités des Pyrénées-Orientales, d'après G. Gautier et Oliver et dans le dépar- 
tement de Vaucluse au mont Ventoux (DC. d'après Boissier, EÆlench., n° 87). 


PER 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 31 


centr. Fr., éd. 3 (1857) p. 287; Timbal et Marçais, loc. cit., 
p. 334 (p. 14 du tirage à part). 

Savignac, ancienne prairie Astrié, sur la rive gauche de 
l'Ariège. — Septembre. 

? H. angustatum Bor. l. cit., p. 758 ; H. pratense, f$. La- 
motte: T. Cess. Cat. pl. vascul. Creuse, in Bull. Soc. sc. nat. 
Creuse, 1861, p. 320, suivant Lamotte, Prodr. fl. plat. centr., 
p. 341; Timb. et Març., L. cit., p. 330 (p. 10 du tirage à part). 

Savignac, lieux pierreux le long des murs de l’ancien enclos 
Sarda. — Septembre. 


Ces deux plantes sont indiquées, en effet, dans les terrains grani- 
tiques par Timbal et Marçais, L. cit. Nous nous proposons de les 
étudier de nouveau sur le vif et dans les mêmes localités, pour avoir 
une certitude dans nos déterminations. 


483. — H. setosum Lapeyr. ist. abr.pl. Pyr.p. 153 et Sup- 
plém., p. 43; H. Panaces auct. mult., non L. ; Timb. et Marc. 
loc. cit., pp. 334-335 (pp. 14 et 15 du tirage à part); A. seto- 
sum « genuinum Rouy et Camus, F1. de Fr., VII, p. 381. 
— Exsicc.: Billot, F1. Gall. et Germ., n° 2470. 

C. Prairies, pelouses, lieux rocailleux et ombragés des terrains 
siliceux, dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires (14 localités) ont été récoltés de 800" (prai- 
ries du parc d’Orgeix) à 1660 mètres (dernières prairies de la 
Sotana d’Andore) et principalement dans les montagnes : d’Ascou 
(vallon del Pradel, à l’'Eycherque; vallée de la Lauze : prairies 
de Lavail, prairies de Montmija, etc.), de Mérens et de l'Hospi- 
talet (pech de Roland, prairies de Mérens sur les métairies du 
. Crémal, prairies de Saliens, prairies en aval et en amont du 
village de l'Hospitalet, etc.), d'Orlu et d'Orgeix (fontaine de 
Majesté, vallée latérale d’Orgeix, etc.), de Prades (prairies du 
quartier de la Jouncasse, etc.) et de Savignac (vallée du Nagear, 
près de la cascade de la Pujole, etc.). 


Nous reconnaissons cette plante : à ses feuilles inférieures ternées- 
palmatisèquées, amples, à segments distincts à lobes aigus et termi- 
nés par un mucron, rudes, d’un vert foncé en dessus et d’un blanc 
grisâtre en dessous; à ses ombelles à 15-40 rayons inégaux, à son 
ovaire velu, etc. Elle a été confondue par divers auteurs avec l’Æ. 
Panaces de Linné, décrit par cet illustre botaniste dans son Æortus 


32 PLANTES INDIGÈNES 


upsaliensis (1748), p. 65, sur un échantillon de Sibérie, mais d’après 
Nyman, Conspect. fl. europ., p. 289 : «l’H. Panaces L.. ne se rapporte 
à aucune des espèces de ce genre et n'appartient pas à la flore d’Eu- 
rope. » 


Forma. — H. granatense Boiss. (pr. sp.) Elench. pl. hisp. 
(1838), p. 49, n° 87 et Voy. bot. midi Esp., I (1839), p. 254; 
Timb. et Març. loc. cit., p. 331 (p. 11 du tirage à part)» 


H. setosum $ granatense Rouy et Cam. l. cit. — Exsicc. : Huter 


Porta et Rigo, Zter hispan., I, n° 580. 


R. Prairies des terrains siliceux de la z. subalp. — Juillet- 


Août.. 


L’Hospitalet, prairies du chemin d’Andorre, rive gauche de. 


l'Ariège, sur le pont Cerda (1550) et prairies de la rive droite 
en amont de ce pont (1570"). 


M. G. Gautier, qui a vérifié nos échantillons, a récolté cette plante 
avec nous aux localités indiquées. Il est lepremier qui l’ait signalée en 
France «dans lesprairies entre Py et le col de Mantet et au Capsir dans 
les prairies de Conangle» (1). Ses déterminations ontété confirmées par 
Boissier. Plus tard, Oliver l’avait récoltée à Nohèdes. Elle est facile 


à confondre à première vue avec l’Æ, pyrenaicum Lamk., dont elle” 


se distingue cependant par ses feuilles inférieures pinnatisèquées et 
non palmatifides et la pubescence plus forte du revers inférieur des 
feuilles. C’est pour nous une forme ou mieux une race pyrénéenne, 
intermédiaire entre les Æ7. setosum Lap. et A. pyrenaicum Lamk. 
Nous rappelerons que la localité princeps de l'H. granatense est la 
vallée de Monachil, dans la Sierra-Nevada (Espagne, province de 
l’Andalousie), le long des torrents, entre 1200 et 18oom d'altitude. 


484. — H. pyrenaicum Lamk. Dict., 1, p: 403; Gret 


Godr. F1. de Fr., I, p. 697 (pr. p.) (2); H. alpinum $ pyre- à 


naicum Pers. Syn., I, p. 314; Æ. amplifolium Lap. F1. Pyr., 
&70,€t 00 et. Æist. abr. pl Pyr., p. 153; Rchb._fl:.:1c0mn 
semi ART, 1133; (3); Timb. et Marc, loc.!cit.,Fpe°es 
(p. 16 du tirage à part). — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5400 (legit 
abbé Marçais, Htes.-Pyr , 1888). 


(1) Quelques plantes rares ou nouvelles des Pyrénées-Orientales, par G. Gautier (Bull. Soc. 
bot. de Fr., tome XXXVIII (1891) session extraordinaire à Collioure, p. XIV). 

(2) La description de Grenier et Godron se rapporte aussi à une plante du Jura, séparée 
depuis par M. Genty sous le nom de A. Juranum. 

(5) La figure de l'ouvrage de Reichenbach est faite d'après les exemplaires envoyés des 
Pyrénées à ce botaniste et récoltés dans la vallée d’Eyne par Endress et dans la vallée du 
Lys par Aunier. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 33 


AR. — Prairies siliceuses de la z. subalp. — Juillet-Août. 
Vallée de l’Oriège, prairies du Bisp, sur la rive droite {1 100%). 
_ Vallée de l'Ariège : L’Hospitalet, prairies des Courtalassés en 
aval du village (1410") et prairies de la rive gauche de l'Ariège, 
sur le pont Cerda (1530); Solana d’Andorre, prairies en des- 
sous du confluent du Baladra et de l'Ariège (1660"). 


C’est une plante spéciale aux Pyrénées, à feuilles radicales lon- 
guement pétiolées, arrondies, cordées, 3-7 lobées, dentées, à ombelles 
très amples et à rayons nombreux (30-40) etc. Elle est indiquée par 
M. Lazerges dans son Catal.des pl. récoll. dans départ. Ariège (1877), 
p. 19 du tirage à part, « aux prairies de Mérens » (1) et par Timbal- 
Lagrave et Jeanbernat dans le Massif du Llaurenti, p. 191 du tirage 
à part (1879) « à la Baouzeille du Tarbézou ». La localité de « l'Hos= 
pitalet » avait été déjà indiquée par Timbal-Lagr. et Marçais dans 

leur Essai monogr. du g. Heracleum, déja cité par nous et ces au- 
teurs ajoutent : « Lamarck dit des feuilles de cette plante qu’elles 
rappellent celles de l’Acer Pseudo-Platanus ; Grenier et Godron repè- 
tent la même indication; Pourret qui avait donné à Lamarck l’H. 
pyrenaicum Cusson, dit que les feuilles ont quelquefois une paire de 
folioles séparées ; ce fut sur ce caractère que Lapeyrouse établit son 
H. amplifolium qui ne diffère pas autrement de l'A. pyrenaicum. 
._ Lapeyrouse avait le tort de ne considérer que les feuilles pour dis- 
tinguer les Berces des Pyrénées. Dans son Supplément, pp. 43 et 44, 
il établit un A. testiculatum qui n’est qu’une variété moins développée 
de l'A. pyrenaicum ; il base le nom de testiculatum sur un caractère 
accidentel tiré des racines et il cite comme localité la prairie de 
Moulié, plaine de Benou, le long du bois, Basses-Pyrénées ». 

Nous ajouterons que les sangliers qui ravagent parfois non con- 
trées sont très friands des racines des Heracleum, en français Berces, 
en patois Cournassos. 


x CA Peucedanum (Tournef.) L. 


—_ 485. — P. Oreoselinum Mœænch, Meth. pl., p. 82; Atha- 
… manta Oreoselinum L. ; Rchb. f. Ic. fl. germ., XXI, t. 119.— 
‘2 Exsicc. : Soc. dauph., n° 1225. 

4 PE: Rochers herbus, prés secs dés terrains siliceux de la 


# LR 4 la route Pb Gale au pas étroit du Castelet (665%); 
4 rochers au N .-O. du village du Castelet (680); Savignac, prai- 
12 

(1) Sous le nom d'H. amplifolium. 


34 PLANTES INDIGÈNES 


ries de la rive droite sous la cascade du Nagear (690") ; rochers 
sur les mouillères de Savignac (820); prairies de la métairie 
Martin à Arnet, sous la route de l’Aude (870); prairies 
d’Ignaux, le long du ruisseau d'Eychenac (920") et sous le tour- 


nant des Gardelles (1080); prairies entre Ascou et l’ancienne 
forge (1040"). 


Imperatoria L. 


486. — I. Ostruthium L.; Peucedanum Ostruthium Koch, 
Umb., p.95; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XXI, 1. 123. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 5248, | 

C. Pâturages et rochers humides, bords des ruisseaux, des 
cascades et des torrents, dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires (18 localités) ont été récoltés à 1250" (bords 
du Nagear, sous la jasse des Esquers d’en-haut) à 2390" (rochers . 
sur la fontaine du Caugnot de l’Albe} et principalement dans les 
montagnes : de Mérens et de l’Hospitalet (vallée du Nabré, 
bords du torrent; vallée du Mourgouillou, cascade sur le lac 
du Comté; vallée des Bésines, jasse de Bessatel ; jasse d’Auriol; 
bords du Sisca sur l’orry de la Bésine; Solana d’Andorre, bords 
de l'Ariège, sous la jasse de Baquemorte; vallon de Font-Nègre, 
sous le pas de la Casa; éboulis des vaillettes de Font-Nègre, etc.), 
de Savignac (vallée du Nagear, cascade sur la jasse du pla- 
d’Arlaou et cascade de la Pujole, éboulis sous l’estagnol du 
Nagear et cascade sous le lac Bleu, etc.) et d’Orlu (versant sep- … 
tentrional du pic de Perregeat, vallon des Peyrisses sous le pic 
d'Outxis, etc.). 

Sa racine est très aromatique. C’est un excitant carminatif qui 
entre dans la composition de la liqueur de la Grande-Chartreuse. 


D’après Lapeyrouse, Hist. abr. pl Pyr., p. 162 : « Elle est renommée 
parmi les bergers ; ceux de l’Ariège la nomment Salsifratgé ». 


Trisu 8. — ANGELICÉES Koch, Umb.; p. 98. 


Selinum L. (pr.p.); Hoffm. 


487. — S. pyrenæum Gouan, Jllustr. et Obs. bot. p. 11 et 
p. 83,t. 5; Seseli pyrenœum L.; Angelica pyrenæa Sprengel, 


PI PP RL 


ED 


lu mt » lies > déditét : font ot SE 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 35 


Umbell., p. 62 et auct. mult.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XXI, 
t. 97. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4536. 

CC. Prairies humides, pâturages des montagnes siliceuses, 
plus rarement calcaires, dans les z. subalp. et alp. — Juin- 
Octobre. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités!) ont été récoltés de 
1355 {col de Marmare) à 2565" (crête de la porteille de Ma- 
dides) et principalement dans les montagnes d'Ascou, d'Ax, 
de l’Hospitalet, de Mérens, d'Orgeix, d’Orlu, de Savignac et de 
Prades. 


Suivant la juste observation de Boreau, FI. du centr. Fr., édit. 3, 


 p. 283 : « Le collet de la racine sans fibrilles, et les fruits à côtes aïlées 


font distinguer aisément cette plante du Meum Mutellina Gærtner, 
dont elle a le port ». 


Angelica L. 


488. — À. silvestris L. ; Rchb.f. Zc.fl. germ., XXI, t. 95, 


f. 1-1. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4109. 
AC. Prairies, bord des rivières, lieux frais des terrains sili- 
ceux. . dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 


Le Castelet, prairies de la rive gauche de l'Ariège (660"); 
Savignac, prairies de la rive droite, près du pont sur l’Ariège 
(675%); environs d’'Ax : prairie Boyé à l’Esquiroulet (700") et 
prairies de la 2° Bazerque (8°0"); vallée de la Lauze, prairies 
du soula de Montmija (1260) etc. 


C’est la var. « genuina Gr. et Godr. F1. de Fr., I, p. 685 (A. pra- 
tensis Presl, non M.-Bieb.). 

Feuilles tripinnées à folioles ovales peu ou point atténuées, les 
supérieures non décurrentes, les inférieurés petiolulées, à dents fines 
et irrégulières ; fruits gros. 


Var. $ elatior Gr. et Godr. L. cit. (an Wahlbg.?); À. montana 
pchnleicher, Catal. pl: Hely., éd. 3 (1815); Rchb. f. L. cit., 
t. 96. — Exsicc. : Billot F7. Gall. et Germ., n° 3300. 

R. Même habitat que À. silvestris, mais plus rare dans la z. 


inf. — Juillet-Octobre. 


| Ruisseau de Biscarabé, sous le hameau de Petches (850m); 


36 PLANTES INDIGÈNES 


Li 


prairies sur le village de Mérens (11002); vallée du Nagear, 
bords du torrent sur le pont du Ressec (1325®=). 


Se distingue du type : par sa taille plus élevée, ses feuilles plus 
larges à folioles oblongues-lancéolées assez longuement attenuées, les 
supérieures trilobées et décurrentes, les inférieures sessiles toutes 
largement et régulièrement dentées, ses fruits de moitié plus petits. 

Cette plante tient le milieu entre les À, silvestris et A. ebulifolia 
Lap., mais des intermédiaires la rapprochent souvent aussi de l’A. 
silvestris. 


489.— A. ebulifolia Lap. ist. abr. pl. pyr. (1813), p.156; 
A. Rasoulsi (1) Gouan, II. et Obs. bot. (1773) p. 13, t. 6; À. 
Rasoulsii DC., F1. fr., IV, p. 305 ,n° 3458 et A. Razoulsii DC. 
Prodr.; IV, p. 167. — Exsicc. : F. Schultz, Herb. norm., nov. 
ser..n° 267. 

C. Bords des ruisseaux et des cascades, prairies et pâturages 
très humides des terrains siliceux dans les z. inf. et subalp. — 
Mai-Août. 

Nos exemplaires (12 localités) ont été récoltés de 650" [Le 
Castelet, bords du Lagal, derrière le château) à 158om {prairies 
de l’Hospitalet en amont du pont Cerda et principalement dans 
les montagnes) de Savignac (prairies sous la cascade du Nagear, 
prairies de la Bédeille, cascade sur la jasse du pla-d’Arlaou, 
jasse de Gireys, etc.), d'Ascou (prairies de Montmija vers la mé- 
tairie del Pèré, etc.), de l’Hospitalet (bords de l'Ariège, etc.), 
d'Orgeix (vallée latérale, etc.) et de Sorgeat {bords de la route 
de Prades, etc.). 


Malgré les droits de priorité pour la publication, en faveur de 
Gouan, nous avons, à l'exemple de P. Bubani, F1. pyr., II, p. 386, 
adopté la dénomination de Lapeyrouse, puisque d’après ce dernier 
botaniste la plante aurait été déjà observée et récoltée dans les Pyré- 
nées par Fagon (en 1675), par Tournefort (en 1685) et par Cusson 
(en 1760 ?1. Celui-ci J’avait même nommée À. Tournefortiana (2); 


(1) Le texte des J{lustrationes de Gouan porte en marge : Angelica Razulii et la planche VI 
de cet ouvrage. défectueuse pour les fruits, porte l'inscription: Angelica Razoulii. Or, ces 
deux graphies sont défectueuses, d'après l’article 9 de Règles de la nomenclature. . de Berlin, 
par Ad. Engler et ses assistants ; puisque la plante a été dédiéc par Gouan à son ami 
Rasouls (et non Razouls) pharmacien à Perpignan et son camarade d'herborisation au Llau- 
renti en 1767 et 1768, elle doit être nommée : Angelica Rasoulsi et cette dénomination est la 
seule correcte. 


{2) Pierre Cusson, peu connu des botanistes pyrénéens, est mort à Montpellier, sa ville 


natale, le 13 novembre 1783, laissant malheureusement inachevé le travail qu'il avait entre- 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÊGE 37 


Gouan, L. cit., donne la phrase synonymique de Boccone : « Panax 
alpina Æbuli laciniatis foliis », in Museo di piante rare della Sicilia 
(1697) t. 99. Cette phrase a servi de base à Lapeyrouse pour créer la 
dénomination binaire d’Angelica ebulifolia « qui lui conviendrait 
bien » suivant de Candolle, F1. fr., V, p. 508. 

Bubani, /. cit. dit avoir récolté dans notre circonscription florale 
un exemplaire à ombelle prolifère : « Lusum umbella prolifera de- 
cerpsi in Pyr. sept. auriger. ad la Forge d'Orgés (1), die 10 Aug. 
1840 ». 

Nous possédons la sous-variété suivante laquelle nous paraît être 
un état tératologique de la plante qui ne fructifie pas: 


S.-var. purpurea Lavert. (pr. var.) sec. Gilet et Magne, Nouv. 


fl. fr., 4° édition, p. 204. — RR. Prairies de la rive gauche du 


Nagear, sous le bois de Las Planes (1010). — Juillet. 


Cette sous-variété rapportée par Gilet et Magne, L. cit. à l’A. mon- 
tana est caractérisée par la couleur vert-foncé, teinté de pourpre qui 
revêt les feuilles et les tiges. 

Les Angéliques sont peu recherchées par les bestiaux. Dans quel- 
ques jardins on cultive l’Archangelica officinalis Hoffm. originaire 
du Nord ; sa racine est tonique, sa tige aromatique et son fruit sto- 
machique. Elle est utilisée en confiserie 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS A RECHERCHER OÙ A EXCLURE 


Nous suivrons pour l’énumération de ces espèces et variétés l'ordre systé- 
matique adopté par nous dans ce Catalogue raisonné : 

Caucalis grandiflora L. « montagnes de Mijanès et de Paillères... » 
(Lapeyr. Hist. abr. pl. Pyr., p. 142). C’est l’Orlaya grandiflora Hoffm., 
plante des champs calcaires et argileux, qui a échappé jusqu’à ce jour aux 
recherches de Timbal-Lagrave et aux nôtres ; elle ne croît d'ailleurs pas à 
une telle altitude. 

C. leptophylla L. « ... 4x, dans les récoltes » (Lap., L. cit., p. 143). 
Plante du S.-E. et de la région méditerranéenne. 

Œnanthe peucedanifolia Poll. «... Amsur (En-Sur), Orlu. » (Lap. L. cit. 
p. 158). Plante des prairies humides et sablonneuses de la plaine et des 


pris sur les Ombellifères et dont nous connaissons les résultats par une analyse due à A.-L. 
de Jussieu. Docteur en médecine, en 1753, il fut envoyé en Espagne sur la proposition de 


- Jussieu pour explorer ce pays au point de vue botanique et étendit ses recherches jusqu'aux 


Baléares, On le retrouve plus tard exerçant la médecine à Montpellier et, de 1767 à 177!” 
remplaçant du chancelier Imbert dans son enseignement de la botanique. Linné lui a dédié 


… Le genre Cussonia pour rappeler ses travaux et ses études spéciales sur les Ombellifères. 


(Renseignements fournis par M. Ch. Flahault, directeur de l'Institut botanique de Mont- 
pellier). — Nous savons aussi que le genre Cnidium créé par Cusson et publié dansles Mémoires 


_ de la Société medicale de Paris, en 1782, p. 280, a été maintenu dans les flores françaises. 


(1) C'est Orgeix qu'il faut lire. 


38 PLANTES INDIGÈNES 


basses vallées, qui ne remonte pas jusqu'à Ax et par suite aux localités indi- 
quées par Lapeyrouse. 

Œ. pimpinelloidea L. «... 4x » (Lap., L. cit., p. 150). Même observa- 
tion. 

Seseli elatum L. « ... Lagueillère [Lagréoulière], Ax, dans les prés » 
(Lap., /. cit., p. 163). Plante de la région méridionale (Aude, Hérault, 
Gard, etc.) et des terrains arides et pierreux ne pouvant croître aux loca- 
lités indiquées. 

Athamanta crithmoidea Lap., L. cit., p. 148 : « Lagueillère [Lagréou- 
lière], Amsur (En-Sur), Asparagou (Paraou). » C’est la var. pubescens DC. 
du Libanotis montana All., non observée par nous dans ces localités maïs 
que nous possédons du pic oriental du Col Rouge, contrefort du Carlitte 
(Pyr.-Or.) où nous l’avons récoltée le 17 septembre 1888, à 2650" d’altitude. 

Ligusticum ferulaceum All.«...àla Soulane.. » (Lap., 1. cit., p.155). 
Espèce des Alpes et du Jura, synonyme de Lig. Seguieri Vill., non Koch, et 
qui n’a pas encore été récoltée dans les Pyrénées. Lapeyrouse l’a sûrement 
confondue avec le Seseli Libanotis K. qui croît dans cette région. 

Lig. simplex Lap., I. cit., p. 155; L. Seguieri Vill.sec.Lap.: «... Pail- 
lères, la Soulane ». C'est l’Endressia pyrenaica Gay, plante spéciale aux 
pâturages élevés des Pyrénées-Orientales et de la Cerdagne espagnole, vai- 
nement cherchée par nous aux localités indiquées. | 

Lig. pyrenaicum Gouan : « L’Hospitalet, col de Puymaurens » (La- 
zerges Cat. pl. du départ. Ariège, p. 19 du tirage à part (1877). Plante de 
la région subalpine des Pyrénées-Orientales (Capsir, val d'Eynes. etc.) quine 
croît pas aux localités indiquées. 

Bunium flexuosum With.«...Paillères, À sparagou [Paraou] ». (Lap. 
1. cit., p. 146). C’est le Conopodium denudatum K., mais Lapeyrouse a sans 
doute vu en ces localités alpines qu’il signale le Myrrhis pyrenæa des bota- 
nistes pyrénéens mais non le Bunium pyrenæum de Loiseleur. 

Bupleurum junceum L. «port de Paillères » (Lap., L. cit., p. 141). 
Espèce propre aux vallées chaudes et basses du Midi, du Centre et de l'Est 
de la France qui ne peut croître dans une région aussi froide, exposée à tous 
les vents et à une altitude de 1972"! 

Laserpitium simplex L. «Je ne l’ai rencontré qu’à la Soulane; Pour- 
ret l’indique à Nourri » (Lap., L. cit., p. 152). C’est le Pachypleurum sim- 
plex Rchb., plante des Alpes de la Savoie et du Dauphiné qui ne croit pas 
dans les Pyrénées et qui a été confondue par Lapeyrouse avec le Laserpi- 
tium simplex (Pourr.) Lap., qui est l'Endressia pyrenaica Gay et a échappé 
à nos investigations dans la localité indiquée. 

Peucedanum officinale L. « 4x, Orgeix. » (Lap., L. cit., p. 14c). Es- 
pèce des plaines et des basses montagnes de la région mediterranéenne de 
l'E., de l’O. et du centre de la France qui ne croît pas aux localités indi- 
quées. 

P. Silaus L.« ...au pied de Paillères ». (Lap., L. cit., p. 149). C'est le 
Silaus pratensis Besser, indiqué par Timbal-Lagrave et Jeanbernat dans 
diverses localités du Massif du Llaurenti (p. 189 du tirage à part) et que 
nous avons vainement recherché sur le versant occidental du port de Pail- 
lères, dans notre circonscription florale, 

Selinum Seguieri L. «...vis-à-vis les Bains à Ax » (Lap.L.cit., p.147). 
C’est le Ligusticum Seguieri Koch non Villars, plante de la Suisse, du Tyrol, 
de l’Istrie, de la Dalmatie suivant Reichenbach fils Zcones fl. germ., XXI, 
p. 41; Gr. et Godr., F1. de Fr., I, p. 758, l'avaient déjà exclu de la flore 
française. 

S. Monnierii L. « Ax » (Lap., L. cit., p. 148). Plante de l'Asie orientale! 
synonyme du Cnidium Monnieri Cusson, qui n’a jamais été signalé dans les 
Pyrénées après Lapeyrouse. Reichenbach fils, Z. cit. p. 40, dit en effet : 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 39 


« Cnidium Monnieri Cuss., non apud nos nuper repertum, videtur Dahuriæ 
tantum civis. Cf. Ledeb. F1. ross.». Cette plante a dû s’égarer dans l’her- 
bier pyrénéen de Lapeyrouse et provenait sans doute de son herbier exo- 
* tique. 


FamiLce XXXVII. — ARALIACÉES ou HEDERACÉES 


Hedera (Tournef.) L. 


490. — H. Helix L. et auct plur. 

C. Rochers siliceux, vieux murs, troncs d’arbres de Ja z. inf., 
aux alentours d’Ax : route de l’Aude, bosquet Clauselles sur la 
gare, l’Esquiroulet, monticule d’Ésqueno-d’Azé, quartiers de la 
Solitude et de Ventouse sur En-Castel, arbres du parc du Teich, 
etc. — F1. : Octobre-Décembre; Fr.: Janvier-Mars. 


On observe parfois la plante rampant sur terre, dans les lieux 
ombragés (S.-var. prostrata Coss. et Germ. FI. env. Paris, 2e édit. 
p.279). C’est une espèce très polymorphe dans la grandeur des fleurs; 
la forme des feuilles alternes, coriaces, persistant pendant l'hiver’ 
dans la densité des ombelles, simples, subglobuleuses à rayons nom- 
breux, couverts de poils étoilés, etc. | 

Suivant la juste observation de Lamotte, Prodr. fl. plat. centr. Fr. 
p. 350 du tirage à part : « Les rameaux qui rampent sur la terre, sur 
les arbres ou les murs ne fleurissent pas; ceux qui donnent des 
fleurs sont toujours dressés, séparés du support et dépourvus de 
racines adventives ». 

Les feuilles du Lierre grimpant vulgo Lierre, en patois Héoudré 
sont fréquemment utilisées pour l'entretien et l’écoulement des exu- 
toires ; ses fruits purgatifs sont peu usités. Malgré leur amertume ses 
feuilles sont recherchées avidement par les chèvres, les moutons et 
les vaches. 


Famizce XXXVIII. — CORNUACÉES 
Cornus (Tournef.) L. 


491. — C. sanguinea L.; Cus. et Ansb. Herb. fl. fr., XI, 
Corn.,t. 2. — Exsicc.: Billot, F1. Gal. et Germ., n° 244. 
-_ AR. Lieux boisés de tous les terrains de la z. inf. jusqu’à la 
. limite inf, de la z. subalp. — Juin-Juillet. — Ax, parc du Teich 


40 PLANTES INDIGÈNES 


(720®) où il a peut-être été planté ; bois sur les moulines de l’Es- 
quiroulet (820"); clot de Maley, sous la fontaine (1010") etc. 


Son bois très dur sert à confectionner des manches d'outils ; ses 


fruits noirs à saveur amère sontastringents et délaissés par le bétail. 


Obsery.— Les auteurs les plus compétents en fait de systématique 


(Baillon, Van Tieghem, etc.) et les floristes allemands placent la 


famille des Viscacees ou Loranthacees à côté des Santalacées (Mono- 
chlamydées.) 


Famizze XXXIX. — RUBIACÉES 


? Gallium L. (1) 
Section I. — Crucrarz DC. Prodr., IV, p. 605. 


492. — G. Gruciata Scop. F1. carn., éd. 2, vol. 1, p. 100; 
Valantia Cruciata L.; Vaillantia Cruciata Lamk. Zllustr., t. 843, 
Fr Rchb Ali lc-7l serm. XNITL >: 1341 1.76: 

C. Haies, pelouses, lieux frais, talus, etc , de tous les terrains 
dans les z. inf. et subalp. — Mai-Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700 {Ax, pelouses sous 
la châtaigneraie d’En-Castel) à 1.240® (Prades, talus de la 
grand’route) et principalement aux alentours d’Ax et d’Ascou. 


Nous ne possédons que le type. On emploie l’infusion de cette 
plante contre les maladies de la vessie et, à cause de son astringence, 
nos paysans ont essayé de l’employer pour réduire les hernies des 
petits enfants. 


493. — G. vernum Scop. l. cit., p. 09; Valantia glabra L.; 
G. glabrum Roœbhl. Deutschl. FI, p. 145, non Thunbg. nec 
Hofms RChb;f."l cit. 02. 


(1) La plupart de nos exemplaires de ce genre récoltés jusqu'en 1887: inclusivement ‘ont 
été revus par Timbal-[agrave. Quand il nous a été possible d'identifier nos spécimens 
aux types distribués par les divers exsiccata connus, avec les planches et les figures : 1° des 
Icones fl. germ. et helvet. de Reichenbach ; 2° de l'Herbier de la Flore française de Cusin et 
Ansbergue ; 2° des [lustrations de la Flore des environs de Paris de Cosson et Germain, 
nous avons cité les numéros d'exsiccata, ces planches et ces figures. 


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DU BASSIN DE HAUTE ARIÈGE 41 


Var. x Bauhini DC. Prodr., IV, p. 605; G. Bauhini Rœm. 


et Sch. Syst., III, p. 218. — Exsicc.: Soc. rochel., n° 3076. 


C. Prés, pelouses, bois des terrains siliceux, plus rarement 
calcaires depuis la z. inf. jusqu’à la z. niv. — Mai-Août. 

Nos exemplaires (24 localités) ont été récoltés de 700" {Ax, 
pelouses de l’Esquiroulet) à 2400" (sarrat de la Crespa, sous le 


. port de Fray-Miquel) et principalement dans les montagnes : 
d’Ascou (vallon du Riou-Caou, pinouse et croix de Paillères, 


clots d'En-Rameil, etc.), d’Ax (pelouses de la Capullo, du Trou- 
des-Fourches et du Rocher-des-Pendus, sur En-Castel, pics de 
Savis et de Carroutch, chemin forestier du Larguis, etc \, de 
l'Hospitalet (3° lacet de la route nationale, vallon d’En-Garcias, 
planels de la Casa, etc.), d'Orgeix (vallée latérale d'Orgeix, cap 
del Camp, col de Joux, etc.}, d’Orlu (prairies du Bisp, crète de 
de la bague de Sey, vallon de Baxouillade, etc.) et de Prades 
(bois des Gouttines, cabane forestière du JDrazet, fontaine du 
bois de Fontfrède, bois de Bramefam, etc.). 


Nous ne possédons pas la var. $. Halleri DC. L. cit. (G. Halleri 
R. et Sch. L. cit.). Quelques uns de nos exemplaires, notamment ceux 
de la croix de Paillères, ceux des Gouttines et du Drazet, etc., se 
rapprochent bien de la forme G. crebrifolium Rouy, F1, de Fr., VII, 
p. 7 (Vaillantia crebrifolia Chaub. ap. St-Am. FI. agen., p. 424) à 


. feuilles ovales, réfléchies, en verticilles rapprochés, parfois subim- 


briqués, mais comme cette forme passe au type par de nombreux 
intermédiaires et ne nous paraît être que la plante des terrains cal- 
Caires réduite dans sa taille, nous ne l’avons pas adoptée. 


Section II. — PLarycarium (DC. pr. p.), Lange Prodr.: fl. 
hispe, H;:p: 305. 


494. — G. rotundifolium L.; Rchb. fil. Zc.fl. germ., XVII. 
t 147 f. IV. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2091. 

RR. Bois de haute futaie et lieux couverts du terreau de feuilles, 
dans les terrains siliceux de la z. subalp. — Juillet. 
Sapinière du bac du Llata : pelouses aux bords de la route 


forestière, abondant de 1130" à 1460" et sous le col de Joux, 


versant d’Ax, à 1625, 


4 
4 


Le 


n 


42 PLANTES INDIGÈNES 


Cette plante a l’aspect de l’A. lævigata L. qui n'existe pas dans les 
Pyrénées et dont elle se distingue, à première vue, par ses feuilles 


d’un vert gai, brièvement petiolées à nervures et à bords poilus et 


surtout par ses fruits couverts, d’aiguillons glochidiés. 


Section IIT. — Eucarruu (Koch) Lange, L. cit., p. 308. 


495. — G. verum L.; Coss. et Germ. Zllustr. fl. env. Paris, 
122 D: 

CC. Prés, bords des bois et de chemins, lieux sablonneux de 
tous les terrains de la z. inf. jusque dans la z. alp. — Juin- 
Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660" {prairies de Laucate, 
à la limite inférieure du canton d’Ax), à 1854 (sables du lac de 
Naguilles) et principalement dans les montagnes d’Ax, d’Ascou, 
d'Orlu, de Savignac et de Vaychis. 

Var. $. alpinum Timb.-Lagr. et Jeanb. (sine descriptione) in 
Massif du Llaurenti, p. 235 du tirage à part. 

Plus répandu que le type et surtout aux mêmes localités, dans 
les z. subalp. et alp. mais ne descendant pas dans la z. inf. et 


s’élevant jusque dans la zone nivale.— AC. sur les terrains cal- 


caires ou schisteux. 


Taille moins élevée (1-2 décim.); feuilles plus nombreuses, plus 
courtes et plus rapprochées sur la tige. 

Cette variété nous paraît due à l’influence du terrain plutôt sec que 
humide. On observe des intermédiaires reliant la variété au type. 

Les fleurs du Gaillet jaune sont astringentes, sudorifiques et anti- 
pasmodiques ; ses tiges sont astringentes et ont la propriété de 
cailler le lait mais fort lentement et incomplètement. 


496. — G. Mollugo L. (sensu lato). 


Ce groupe linnéen est très polymorphe; il a été surtout étudié : par 


Al. Jordan, dans ses Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares. 


ou critiques de la France, 3e fragment{(1846); par Boreau, dans la 3e édi- 
tion (1857) de sa Flore du centre de la France ; par Baillet et Tim- 
bal-Lagrave, en 1862, dans leur Essai monographique sur les espèces 
du genre Galium des environs de Toulouse (1) et par Lamotte dans 
son Prodrome de la flore du Plateau central de la France (2) tirage à 


(1) Mémoires de l’Acad. des Sc. de Toulouse, série VI. vol. y (1862). 
(2) Extrait des Mémoires de l’Académie de Clermont. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 43 


part (1881), pages 361 et 362. Leurs remarquables travaux ont mis en 
lumière, bien des formes ignorées et les principaux caractères diffé- 
rentiels des espèces affines qui composent le G. Mollugo. Plus ré- 
cemment encore M. G. Rouy dans le Bulletin de l'Association fran- 
çaise de Botanique, 5e année, n0 55, juillet 1902, pages 146-150, sous 
le titre : Le Garrum moczuco dans la flore française a publié le ta- 
bleau dichotomique des diverses sous-espèces composant ce groupe 


et l’a fait suivre de la description des nombreuses sous-variétés y 


rattachées. 
Nous ne possédons que les sous-espèces et variétés suivantes dans 
notre circonscription : 


Subspec.I.— G.elatum Thuill. (pr. sp ) F1. env. Paris, éd. 2, 
p. 72 ; Jord. Observ. pl. crit., 3° fragm., p. 103; G. Mollugo L. 
var. elatum Rchb. fil. Zc. fl germ. XVII, p. 99 et tab. 137,f. 1. 
— Exsicc.: Soc. dauph, n° 3747. 

AC. Haies, murs, bords des chemins dans les terrains sili- 
ceux de la z. inf. — Juillet-Août. 

Savignac, pied des murs du jardin du presbytère (675%); haies 
de la route de Vaychis (720%); bords des chemins, à Orlu 
(820), etc. 

Var. dumetorum Rouy, L. cit., p. 147 ; G. album Vill. non 
Lamk. nec alior.; G. dumetorum Jord. Pugill., p. 78. —RR. 
Haies de la plaine de Savignac (670). — Septembre. 

Subspec. IT. — G. erectum Huds: (pr. sp.) FI. angl., p. 68 ; 


0 Ci. p'104;) Rchb. f.,.4. cit, f. Il {pr. p.); Cus. st 


Ansb. Herb. fl. fr., XI, Rub.,t. 29. — Exsicc. ; Soc. dauph., 
n° 2090 (1). 

AC. Haies, murs, lieux frais, bords des chemins, décom- 
bres, etc., des terrains schisteux ou calcaires de La z. inf. — 


- Juin-Août. 


Le Castelet, haies près du village (660") ; murs de la route de 
Vaychis, près du pont d'Eychenac (700) ; rochers schisteux du 


_ chemin de Tignac à Maley (950%) ; décombres aux bords de la 
. route de l'Aude, sous le village d’Ascou (980"), etc. 


(1) D'après M. Rouy, £. cit. qui a reproduit en 1903, dans le tome VIII de sa Flore de 


—… France la majeure partie du travail publié déjà par lui, un an auparavant dans le Bulletin 


de l'Association française de Botanique, la plante distribuée par la Société dauphinoise en 
1884, sous le n° 4110 et récoltée par MM. le docteur Gillot et Ch. Ozanon, dans la Côte- 


… d'Or, se rapporte à la var 6. Boreanum, Rouy, L. cit., G. album Lamk. non Vill 


44 PLANTES INDIGÈNES 


Se distingue du G. elatum Thuill., surtout par : sa souche forte, 
rameuse, sa panicule étroite oblongue à rameaux dressés, ses tiges et 
ses pédicelles fructifères redressés, ses feuilles verticilleés par 8, non 
transparentes et sa corolle assez longuement apiculée. De plus, elle 
est d’un mois plus précoce et habite de préférence sur les murs et 


et dans les terrains renfermant des éléments calcaires, tandis que le. 


G. elatum croît toujours sur le sol granitique ou argilo-siliceux. 


Var. alpinum Timbal Lagr., in Bull. Soc. bot. Fr., XI (1864), 
p. 145; Willk. et Lge. Prodr./fl. hisp., II (1870), p. 314. — 
RR. Pelouses de la z. alp. — Août. 

En montant de la jasse de Couillet à la fontaine Pédrouse 
(1770) et versant occidental du port de Paillères, sur le clos de 
la Femme-morte { 1840"). 


Willkomm et Lange, L. cit. la décrivent ainsi : « Humile, cæspito- 
sum, foliis linearibus sœpe subrevolutis, panicula depauperata, an 
gustissima ». 


X G. ochroleucum Wolf. ap. Schweigg. et Kœrte, F1. Erlang. 
(1811), p.36 non Kit. ; var. ambiguum Gr. et Godr. F1. de Fr., 
Il; m:%0: Rouÿ, F1.-deFr:, VITI,-p. 20: 

RR. Juillet. — Talus de la route de l'Aude entre Ascou et 
l'ancienne forge (1040). 

Panicule très lâche à rameaux écartés, pauciflores. 


Section IV. — Lerrocazium Lange, /. cit., (emend.) 


497. — G. commune Rouy, in Bull. Soc. bot. Fr., XLIX 
(1902), p. 138 et F1. de Fr., VIII, p. 29; G. silvestre Bluff et 
Fing. Comp. fl. Germ ,1, p. 192, non Scopoli. 


Sous le nom de G. silvestre (sensu lato) les auteurs avaient réuni 
plusieurs formes d’une même plante, tantôt glabre ou pubescente, à 
panicule plus ou moins lâche ou serrée, à feuilles lisses ou denticu- 
lées au bord, parfois papilleuses, scabres à la face supérieure. Ce po- 
lymorphisme a été nettement établi par Al. Jordan, qui, dans Obser- 
. vations sur plusieurs plantes critiques rares ou nouvelles de la France, 
3e fragment (1846), a créé de nombreuses et prétendues espèces nou- 
velles ? Plus récemment M. Rouy, L. cit., sous là dénomination gé- 
nérale de G. commune, a subdivisé ce groupe en plusieurs sous- 
espèces, variétés et sous-variétés dont nous possédons les suivantes: 


bn tt tn ha iotnr À ble dt à “ml lt di rit cs tn nés 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 45 


+ Subspec. [. — G. Jordani Loret et Rarrandon (pr. sp.) FI. de 
Monipell., 1°° édition, p. 301; Loret, Z. cit., 2° édit., p. 226 (pr: 
parte); Rouy, L:.cit:, p.139 et FI. de Fr., VIII, p. 30. 

. Var. intertextum Lor. et Barrand. L. cl D 02e 2 CU. 
p. 225; G. intertextum Jord. Observ. pl. crit., 3, p. 142; 
G. Closianum Timb.,in Bull. Soc. bot. Fr., IX (1862), p. 612. 
_ AC. Pelouses sèches, rochers et éboulis des terrains siliceux, 
plus rarement calcaires, dans les zones subalp. et alp.— KR. dans 
la z. niv. — Juillet-Août. 

Bois de Fontfrède de Prades (1440") ; pelouses d’Audouze, 
sous le col de Pourtetgés (1670) ; éboulis du cap du Larguis, 
sur le col de Surle (1805); pelouses de la jasse de Naguilles 
(1860*); pelouses près de la caserne des mineurs de Puymau- 
rens (2260*) ; rochers du vallon de Saint-Joseph (2200"); crête 
de la porteille d’Orlu (2277" Et.-maj.) ; pic de l’Albe, versant 
du Sisca (2660"). 


Plante ordinairement glabre, à tiges de 1-2 décim., à entrenœuds 


dépassant à peine 2 fois la longueur des feuilles ; feuilles courtes, 


scabres aux bords et à la face supérieure, verticillées par 7-9 ; tiges 
nombreuses, entrelacées, etc. 

À cause de ses feuilles munies de petits aiguillons ou papilles 
saillantes sur la page supérieure, cette plante a été rapprochée du 
G. papillosum Lap., dont les feuilles sont moitié plus longues 
(2 centim.) et qui appartient à la sous-espèce suivante : 


Subspec. II. — G. umbellatum Lamk.{pr. sp.) Dict., Il, 
709 5 Rouy, L'cit.,p. 141 et F1..de Fr, MIII, p. 31. 
Var. « vulgare Rouy, l. cit. ; G. silvestre Pollich, Hist. pl. 


. Palat., 1 (1776), p. 151,non Scop.; Coss. et Germ. Zllustr. fl. 


Dora. 22, f. D, 
AC. Champs, pelouses, bois, bords des chemins des terrains 
schisteux ou calcaires, dans les z. inf. et subalp. — RR. dans 


les z. alp. et niv. — Juillet-Août. 


Champs du col de Coudine, sous Vaychis (800"); bords du 
chemin de Tignac à Maley (1010") ; vallon du Riou-Caou, sur 


_ la forge d’Ascou (1130") ; éboulis calcaires du Roc des Llam- 


prés (1270) ; bois des Gouttines, près de la fontaine des 
Embriags (1410) et près du col de Chioula (1425); versant 


: MARCAILHOU=D'AYMÉRIC. Li 


46 PLANTES INDIGÈNES 


occidental du port de Paillères (1880); coume de Paraou 
(1990%) ; versant occidental du pic de Terrès (2480"). 


Tiges ordinairement glabres; feuilles minces, non papilleuses, ver- 
ticillées par 7-8, obtuses, mucronées, le plus souvent étalées ; pani- 
cule formée par des corymbes multiflores étalés, etc. 


Var. $ Lapeyrousianum Rouy, l. cit.; G. Lapeyrousianum Jord. 
Obsery. pl. crit., 3, p. 154 ; G. pusillum Lap. Hist. abr. pl. 
Pyr., p. 63, non L. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2088 et bis. 

AC. Pelouses, bords des chemins, rochers, etc. des terrains 
siliceux dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Bords de la route nationale, près du pont du l’Harenc (1035"); 
ancienne voie muletière de Puymaurens, sur le pont Cerda 
(1560 et 1580"); versant oriental du port de Paillères (1850"); 
pelouses de la jasse de Naguilles (1860) et au S. de ce lac 
(188om) ; la malèze de Naguilles (1920) ; pelouses du lac de 
Beys (1950); cabane sur l’estagnol de Baxouillade (2010") ; 
versant oriental du pic de l'Homme, sur le lac Tord (2330"). 


Tiges souvent couchées à la base, puis redressées, ordinairement 
pubescentes ; feuilles linéaires ou sublancéolées, verticillées par 
6-9 : fleurs disposées en corymbe ombelliforme, petites ; pédicelles 
fructifères dressés, etc. 


Var.y Thuillier: Rouy, L. cit.,p. 142 et F1. de Fr.,VIII,p. 33 : 

S.-var. læve Rouy, L. cit. ; G. læve Thuill. F1. env. Paris, 
p.77; G. montanum Gr, et Godr. F1. de Fr., 11,p. 33, an Vill.? 
— Exsicc.: Soc. dauph., n° 2089. — RR. Juillet. 

Bois du clot Baïllar, sous le col de Peyre-blanque (1490"). 


Sur les limites de notre circonscription florale, nous avons récolté 
aux rochers du lac de Paillères, le 28 août 1886, cette plante qui est 
caractérisée : par ses tiges nombreuses de 1-3 décimètres, lisses et 
glabres, courbées et filiformes à la base, puis ascendantes dressées, 
souvent coudées aux articulations, ne formant pas de touffes éten- 
dues ; par ses feuilles d’un vert gai, verticillées par 6-7, linéaires lan- 
céolées mucronées; par ses pédicelles dressés, et par ses fleurs en pani- 
cule corymbiforme, pauciflore et lâche. 


S.-var. nitidulum Rouy, L.cit.; G.nitidulum Thuill. 4. cit. 
p. 76. — Exsicc.: Billot, F7. Gall. et Germ., n° 2478. 
RR, Juin-Août. — Ax, pelouses sur la fontaine de Ventouse 


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DU BASSIN DÉ LA HAUTE ARIÈGE 47 


(800) ; fontaine du pic d'Etang-Rébenty, versant du Mour- 
gouillou (2200). 


Plante plus ou moins hérissée dans sa moitié inférieure. 


Var. S Villarsii Marc.-d’Aym. ; G. montanum Vill. Hist. pl. 
Dauph., 11, p. 317 bis, tab. 7,non Gr. et Godr. ; Bor. FI. du 
centr. Fr., éd. 3, p. 302. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5175. 

RR. Août.— Pelouses de la cabane de la jasse Parade{2130") ; 
lieux incultes près de la caserne des mineurs de Puymaurens 


(2140). 


Lamotte, Prodr. fl. pl., p. 365 du tirage à part, dit avec raïson : 
« Cette espèce d’un vert foncé, ordinairement glabre, ne doit pas 
êtré réunie au G. læve Thuill.; elle est plus basse, plus couchée, for- 
mant des touffes plus étendues; sa panicule est plus ample, plus ra- 


_ meuse. La figure de Villars, quoique assez grossière, rend parfaite- 


ment cette plante s. 


Var. e scabrifolium Rouy, L. cit. ; G. silvestre var B. scabri- 
folium Rchb. Fi.excurs., p. 209; G. silvivagum Baïll. et Timb. 
Essai monogr. Galium, in Mém. Acad. Toul., (1862), p. 239. 

RR. Octobre.— Ax, prairie de la prise d’eau du parc du Teich 
(735°). 

Plante glaucescente, à tiges couchées ou gazonnantes, à feuilles 


rudes sur les bords, verticillées par 6-8, à fleurs d’un beau blanc, en 
corymbes lâches sur des rameaux feuillés, etc. 


Var. & Nouletianum Rouy, L. cit.; G. Nouletianum Baill. et 
Timb., L. cit., p. 233 ; G. papillosum Loret, in Bull. Soc. bot. 
Fr., VI, p.778, et Noulet, F1. analyt. Toulouse, p. 76, non Lap. 
sec.de Martr. F1. du Tarn, p. 314.— Exsicc.: F. Schultz, Herb. 


_ norm., n° 867. 


C. Prairies, bois, rochers éboulis, pelouses, etc. des terrains 
siliceux, plus rarement calcaires, dans les z. inf. subalp. et alp. 
R. dans la z. niv. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires (18 localités) ont été récoltés de 750" (prairies 
de Perles vers Tignac) à 2440" (éboulis sur les sources de 
l'Ariège) et principalement dans les montagnes : d’Ax (bosquet 
sur la gare du chemin de fer et sur le ruisseau d'Eychenac, vers 
le bois de Gourdou ; versant septentrional du pic Saquet, etc.), 


48 ..*,. PLANTES INDIGÈNES 


d’Ascou (port de Paillères, crête calcaire de Paillères, etc.), de 
l’'Hospitalet et de la Solana d’Andorre (route nationale près de 
la cascade de Saliens, pic de Sabarthès, bac del Moré, etc.), de 
Mérens (vallée du Mourgouillou : rochers du lac du Comté et 
clots de la couillade de Pédourés, rochers aux bords du lac de 
Couart ; pelouses sur la jasse de Soula-Couloumé, etc.), d’Orlu 
(rochers sur la rive droite du lac de Naguilles et malèze de Na- 
guilles, versant oriental de la couillade de Beys, etc.) et de 
Prades (éboulis calcaires du Roc des Llamprés, etc.). 


Tiges florifères accompagnées de nombreuses tiges stériles ; feuilles 
à papilles non cristallines ; fleurs blanches, jaunâtres en dessus, en 
panicule dressée ou en corymbes lâches, pauciflores, etc. 


Var. n papillosum Rouy, /. cit. ; G. papillosum Lap. Hist. abr. . 
PL PPS D 020 40rEde Obs pl rcrtt.. 5, pb: 144. | 

AC. Pelouses et éboulis des z. subalp., alp. et niv. — R. dans 
la z. inf. — Juillet-Septembre. 

Col des Escales, sur la gorge de Berduquet (96om) ; 2° lacet de 
la route nationale sur l’Hospitalet (1525); crête du soula de 
Montalzéou (1630"); éboulis du col de Balaguès, versant de 
Montaillou (1650o%); col des Sept-Fonts (1760"); pelouses 
escarpées sur la jasse des Cloutels {(1830") ; plateau du port de 
Paillères (1970") ; pelouses sur la cabane de Baxouillade d’en- 
haut, vers le Roc-Blanc (2050); pic de Sabarthès, versant d’En- 
Garcias (2310) ; plateau de Camp-Ras dominant le Llaurenti 
(2460). 

Tiges très rameuses, à rameaux florifères naissant dès la base ; 
panicule très lâch: et à entre-nœuds très longs ; feuilles rudes, 
longues de 2 cent., linéaires-lancéolées, verticillées par 8-10, cou- 


vertes de papilles cristallines blanches et très brillantes surtout sur 
les anciennes feuilles. 


Subspec. 4 GC: anisophyllum (1) Vill. (pr. sp.) Hist. pl. 
Dauph., 1], p.317 bis, tab.,7; Jord. I. cit., p. 156, tab: 1668: 
Roy drens p; 42 et F1, de Fr: NI p.35: 

Var. B sudeticum Rouy, L. cit.; G. sudeticum Tausch, in 
Flora, XVIII, p. 347. 


3) Dénomination plus correcte que G. anisophyllon. 


4 


: 


nie ii oi. Été Re). des indé 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 49 


RR. Août. — Vallon de Saint-Joseph: au clot del Diablé, 
sous le port de Saldeu (2450). 


_ Son port rigidule, sa taille de 5-15 centim., ses feuilles verticillées 
par 6, rarement par 8, elliptiques-linéaires, brièvement mucronées, 
ses fleurs blanches en panicule presque corymbiforme et à rameaux 
attéignant presque tous la même hauteur, enfin la glabréité de toute 
la plante qui noircit par la dessiccation, caractérisent bien cet inté- 
ressant Galium. 


498. — G. pumilum Lamk. Dict. II, p. 580 (sensu lato). 


Les sous-espèces suivantes sont rattachées à ce groupe qui diffère 
du G. silvestre, suivant M. Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 36, par les 
caractères suivants : « Plante basse (2-12 centimètres) densément ces- 
piteuse ; feuilles tenues, étroitement linéaires ou subulées ; fleurs 
formant une panicule petite, racémiforme ou subombelliforme ou 
même une simple cyme à pédoncules uni-triflores. Corolle blanche. 
Fruit chagriné ». 


Subspec. I. — G. tenue Vill. (pr. sp.) Hist. pl. Dauph., I], 
p. 322 ; Jord. Obs. pl. crit.,3,p. 150, tab. 6, fig. C. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 5407. 

AC. Pelouses et rochers des terrains se ou schistoso- 
calcaires, dans les z. subalp., alp. et nivale. — Mai: Septembre, 
suivant l’altitude. 

Bande schistoso-calcaire à la jasse de l’Orry-Vieil de Gaudu, 
(1400) ; pelouses du col de Fajou (1480") : rochers du quartier. 
de Montaut, au-dessus de Prades (1520") ; soula de Montalzéou 
(1630") ; éboulis du Roc des Scaramus (1750"); en descendant 
du col de Castillou à Gaudu (1760"); la malèze de Naguilles 
(1890) ; rochers de la croix du port de Paillères (1910 et 1920"); 
coume de Baxouillade (2050") et sarrat de Baxouillade sur le 
Trou-de-l’Or (2100"); murs de la cabane de jasse Parade(2130"); 
vaillettes des Padrons (2290") ; col de Terrès (2410") et pelouses 
sur ce col (2440"). 


Tige gréle, lisse et basse (5-10 centim.); feuilles glabres verticillées 
par 6-8, linéaires, mucrorées et papilleuses ; panicule racémiforme 
subuniiatérale, etc. 

Timbal-Lagrave et Jeanbernat dans Le Capsir, p. 124 du tirage à 


part, indiquent cette plante « aux éboulis de Galba ». Cette localité 
est située sur les confins de notre circonscription. | 


50 PLANTES INDIGÈNES 


Subspec II. — G. pusillum L. (pr. sp.). Spec. plant., éd. 2, 
p. 154; Rchb. fil. Je. fl. germ., XVII, tab. 143, f, 2 et 3 
(pr. parte). 

RR. Pelouses des terrains calcaires de la z. subalp. — Juin- 
Juillet. 

Pelouses du col de Fajou ou de Coume-arbouse (14808); 
pelouses sous les éboulis calcaires du Roc des Scaramus 


(1740®). 


Cette plante se distingue du G. tenue : par sa pubescence, par ses 
feuilles linéaires sétacées, plus longuement aristées, sa panicule courte, 
subombelliforme, à rameaux presque égaux. 


Subspec. III. — G. cæspitosum Ram. (pr. sp.) in Ann. Sc. 
nat., (1826), p. 155, non Lamk. Zllustr., n° 1369.— Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 4452 et bis. 

AR. Pelouses fraîches, jasses, bords des sentiers, dans les ter- 
rains schisteux ou schistoso-calcaires de la z. alp. — Juillet- 
Août. 

Vallée de la Lauze : jasse du Coumeil de Nogens, près de la 
fontaine (1790); jasse de Fountnère, sur le sarrat de Liardens 
(1915); pelouses de la fontaine de la Régalessio (1935") et de 
la fontaine de Barancou (1960). 


Nous reconnaissons cette plante gazonnante : à ses tiges de 3-6 cent 
formant des touffes basses et très serrées; à ses feuilles verticillées 
par 7, minces, linéaires, courbées, vertes mais devenant noires par 


la dessiccation; à ses fleurs en petite cyme, pourvues de pédoncules 
1-3 flores. 


499.— G. cometerrhizum {1) Lap. Suppl. à l’Hist. abr. pl. 
Pyr., (1818), p. 23, sub nomine G. suaveolentis et loc. cit, 
p.154 (2); G. megalospermum Lap. Hist. abr. pl. Pyr. (1813) 
p. 65, non All. nec. Vill. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5404. 

AR. Eboulis schisteux de la z. niv., sur les crêtes frontières 


(1) Dénomination plus correcte que G. cometerrhizon. 

(2) Lapeyrouse, après avoir décrit son G. suaveolens (1. cit.) et fait observer (p. 24) qu ‘il 
avait pris cette plante pour le G. megalospermum d’Allioni, ajoute (p. 154): < Depuis l'im- 
pression de cet article, je me suis aperçu que Wahlemberg avait déjà donné à un Galium 
du Nord la dénomination de suaveolens, F1. Lappon., p, 48. Forcé dès lors de rétracter ce 
même nom que j'avais imposé à un de nos Galium qui est aussi très odorant, j je l'ai remplacé 
par celui de Cometerrhyzon, racine chevelue, qui ne lui est pas moins approprié, car elle est 
uniquement composée d’une agglomération de fibres noires, déliées comme des cheveux >. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 51 


de l’Ariège, de l’Andorre et des Pyrénées-Orientales, — Juillet- 
Août. 

Eboulis du signal de Siscarou (de 2700® à 2780"); éboulis 
du pic de la Cabanette (à 2760); crête du pic de Coume-d’Or 
(2750) et débris schisteux du pic Pédroux Sud, versant de 
Coume-d’Or {de 2700" à 2805"), 


Nous avons toujours observé cette plante exclusivement dans la 
zone nivale : en Andorre (Coma-Pedrosa, porteille et puig dels Pes- 
sons, etc.) et dans les Pyrénées-Orientales (éboulis du puig Car- 
litte, etc.) (1). Elle est aisément reconnaissable : à sa souche stoloni- 
fère, gréle et à racines très fines et nombreuses, à ses feuilles à bords 
lisses, obtuses, à ses fleurs en panicule à corolle blanche rosée exté- 
rieurement et à pédicelles fructifères très eépaissis, à ses fruits très 
petits (1-2 mill. de diamètre). Très odorante à l’état frais cette espèce 
perd son parfum et noircit beaucoup par la dessicsation. Elle n’est 
pas commune dans les Pyrénées. 


500. — G. hercynicum Weigel, Obsery. bot. (1772), p. 253 
G, saxatile L. Sp. pl., éd. 2, I (1762) p. 154 (pr. p.)(2); Rchb. 
nc. 1. germ., XNVIEÏ; t. 143, fr (pr.p.); Coss. et Germ. 
Illusti. fl. Paris, t. 22, {. E. — Exsicc.: Soc. dauph. n°® 4551 
et bis. 

RR. Pelouses sèches, rochers des montagnes siliceuses de 
la z. subalp. — Juillet. 

Vallée de la Lauze : pelouses de la jasse de Couillet, sous le 
port de Païllères (1705") (3). Montagnes du Castelet : pelouses 
de la Pinouse, à l'E. du pic de Carmilles (1780on). 


Sur les confins de notre circonscription nous avons récolté « aux 
pelouses du col de Fontalbe à l’E. du pic de Trimounts (1670) » 
cette plante couchée, gazonnnante, à feuilles minces, verticillées par 
4-0, obovales, planes, souvent denticulées, à panicule formée de petites 
grappes trichotomes et à fruits couverts de tubercules. Elle noircit par 
la dessiccation Nos exemplaires se rapportent au type (var. «. genui- 
num Rouy, FI. de Fr., VIII, p. 40). 


(1) P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 313 dit: « Legiin Pyr.-Orient. inter Puig Périch et 


… Puig Carlit, loco dicto /a Cuma de la Grava, in ipso montis Périch cacumine. > Ces deux 


localités sont situées sur les confins de notre circonscription. 

(2; Le G. saxatile L. Sp. pl., éd. 1 (1753) p. 106 est le G. helveticum Weigel, plante des 
Alpes, qui n'a point été observée dans les Pyrénées. 

(3, P. Bubani F1. pyr., Il, p. 315, l'indique sans doute à cette même localité quand il dit: 
“ Legi. in Pyr. sept. auriger. sub le Port de Paillères, supra Ax, die 29 jul. 1840. >» 


52 PLANTES INDIGÈNES 


© Section V. — ArariNoines Jord., Observ. pl. crit., 3, p. 158. ? 


501.—G.uliginosum L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVII, t. 142, 
f 2; Coss.'et Germ.; lilustr, fl, Paris, t. 23. f, B. — .Exsices 
Soc. dauph., n° 5608. 

AR. Lieux marécageux, fossés, prairies et pelouses des z. inf. 
et subalp. — Juillet-Août. 

Fossés entre Orlu et l’ancienne forge, en aval de la passerelle 
de Ramières (900); vallée du Nagear, marécages des Esquers 
d’en-bas (1 200") ; vallée latérale d'Orgeix, prairies sur la jasse 


du Ressec (1280); pelouses près de la route nationale, entreles 


2° et 3° lacets sur l’Hospitalet (149om). 


P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 306, l'indique : « In Pyr. auriger. sub 
le Pont de Perles, ad Laucate, fere contra Unac » c’est-à-dire sur la 
limite inférieure de notre circonscription, où nous l’avons vainement 
recherché. Ses feuilles lancéolées, mucronées, rudes ou aiguillonnées 

sur les bords, sa panicule étroite, peu fournie, à rameaux dressés et 
son aspect toujours vert, même à l’état sec, caractérisent bien cette 
plante et ne permettent pas de la confondre avec la suivante. 


502.— G. palustre L.et auct. plur. ; Coss. et Germ. Z. cit.,f. A. 

C. Lieux fangeux, bords des eaux, fossés humides des z. inf, 
et subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 780" (fossés humides de 
la route de Vaychis, sous le col de Coudine) à 1480" (vallon de 
Gabantsa ou de Coume-Grande, en face de Montmija) et princi- 
palement dans les montagnes: d’Ax (chemin forestier de Bonascre 
à Manseille etc.), d'Ascou (vallon de Montaud, etc.), d'Orgeix 
(marécages de Bernadel, en face de l’église), de Mérens (fontaine 
du Roc des Balets, sur la route d'Espagne, etc.) et de Savignac 
(marécages de Pradadel, rive gauche, près du pont sur l’Ariège). 


Le type a les feuilles oblongues, courtes (1 cm à 1 cent" 1/2 de 
longueur) et les pédoncules pauciflores, divariqués. 


Subspec. — G. debile Desvaux (pr. sp.) Obs. pl. Anjou (1818) 


p. 134; var. « humile Lange, in Wilik. et Lange, Prodr. fl. hisp. 
II, p. 322. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1663. 
R. ‘’arécages de la z. subalp. — Juillet. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 53 


Vallée de l’Ariège, lieux marécageux de la fontaine de Ma- 
jesté (1120®); pelouses marécageuses du vallon de Sahuquet 
{1360m à 1400). 

Diffère du G. palustre L. surtout : par ses tiges grêles, droites, ses 


feuilles ténues, linéaires, étroites, ses pédicelles fructifères courts et 
dressés, ses cymes pauciflores et ses fruits très petits, chagrinés. 


Section VI. — Euaparine Lange, Prodr. fl. hisp., IT, p. 325. 


503. — G. Aparine L. et auct. mult. 

C. Haies, buissons, taillis, champs de tous les terrains dans 
les z. int. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont'été récoltés de 660" {haies du Castelet) à 
1430" (champs en aval de l’Hospitalet) et principalement aux 
alentours d’Ax, d’Ascou et de Mérens. 


Subspec.— G. spurium L. (pr. sp.); G. Aparine, $. spurium 
Coss. et Germ. F1. env. Paris, éd. 2, p. 448 et Jllust. fl. Par., 
23 FD, 5-6 (1). 

RR. Septembre.— Ax, murs des jardins de Coustou (720). 


Se distingue à première vue du G. Aparine : par sa tige à articula- 


_ tions glabres. ses feuilles lancéolées-linéaires, non renflées, son fruit 


glabre, lisse, 3-4 fois plus petit. 
P. Bubani, F1. pyr., II, p. 306, l'indique : «in Pyr. sept. auriger. 
supra Ax, eundo ad Ascou die 27 Jul. 1840 ». 


. Var. Vaillantii Gr. et Godr. F1. de Fr., Il, p.44; G. Vaillantii 
M Pl fr.,; IV; p.263 ; Coss. et Germ. Z..cit., f. D, 34. 

AC. Murs et champs des z. inf. et subalp. — Juillet-Sep- 
tembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 650" (murs du chemin 
de Perles, en aval du village) à 1260" (champs de Prades, sur 
le village) et principalement aux alentours des villages. 


Ne diffère du G spurium que par ses fruits hispides et ses feuilles 
sublinéaires. 


(1) Nous ne citons pas, pour cette plante, la planche 146, f. 2, du tome XVII des Jcones 
fl. germet helvet. de Reichenbach fils, qui est défectueuse (taille trop grande, fruits trop 
gros, etc.). Nous avons fait de même pour le G. Vaillantit représenté par Rchb., L. cit. 
# 3. dessiné trop petit et non conforme aux exemplaires types de Cosson et Germain, 

“ci: ] 


54 PLANTES INDIGÈNES 


504. — G. tricorne Withering, An arrang. of. Brit. pl., éd. 2, 
p. 153; Rchb. f, Icon. fl. germ., XVII, t. 147 f. 3; Coss. et 
GermiticiE if "E; 

AR. Champs des terrains calcaires de la z. subalp. — Juillet- 
Août. 

Champs de Prades vers Comus (1230m) et champs de la Gar- 
dio, sur le village de Prades (1260); champs de la Cout, sur 
Montaillou (1360"). 

Var. $ microcarpum Gr. et Godr. F1. de Fr., Il, p. 45. Fruits 
de moitié plus petits. k 

RR. Juillet. — Champs calcaires du vallon de Coumebeille, 
sur Montaud (1450"). 


Obs. 1. — Suivant la judicieuse observation de Lamotte, Prodr. fl. 
plat. cent., p. 370 du tirage à part : « La présence ou l’absence de 
petits aiguillons sur les bords des feuilles, de poils sur les fruits des 
espèces de la section Aparine ne présentent rien de constant et ne 
peuvent être utilisées que comme caractères très-secondaires. » 

Obs. II. — Les Galium constituent un maigre fourrage pour les 
animaux « qui ont, paraît-il, leurs os colorés en rouge comme par 
la garance » (De Martr. F1. du Tarn, p. 310). Il existe certainement 
dans notre circonscription d’autres formes et variétés de Galium, 
mais leur étude doit être faite sur la plante fraîche pour observer 
nettement certains caractères différentiels qui disparaissent par la 
dessiccation. 


Asperula L. 


Section I. — Chlorostemma Lange, Prodr. fl. hisp., II, p. 304. 


505. — A. odorata L. 

C. Bois et forêts de haute futaie, lieux humides et couverts 
du terreau des feuilles, dans les terrains siliceux, rarement cal- 
caires des z. inf. et subalp.—R. dans la z. alp. — Mai-Août, sui- 
vant l'altitude. 

Nos exemplaires (16 localités) ont été récoltés de 800" (parc 
de l’ancienne forge d'Orgeix) à 168om {vallon de Gabantsa, sous 
la jasse del Tarteyrol d’en-haut) et principalement dans les 
montagnes : d’Ax (forêts de Bonascre, de la Grilole et de Man- 
sèdre, du bac du Llata, etc.), de Prades (bois du Drazet, du clot 
Baillar, de Fontfrède, de Bramefam, de la jasse Ferrière), d'Ascou 


en ni 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 55 


(bois du bac de Caburlet), d’Orlu (lieux boisés de la crémade de 
Gnoles, sous la jasse des Amarels, etc.) et de Tignac (bois sous 
fontaine de Maley, etc.). 


L’odeur de l’Aspérule odorante, vulgo Reine des bois, utilisée par= 
fois comme antimite, se développe seulement par la dessiccation; elle 
est recherchée avidement par les bêtes à cornes et à laine et par les 
chevaux, Ses fleurs sont sudorifiques. 


Section IT. — Rubeola Lange, L. cit., p. 3o1. 


506. — A. Cynanchica L.; Galium Cynanchicum Scopoli. 


Espèce très variable dans ses tiges plus ou moins robustes, simples 
ou rameuses, tantôt dressées, tantôt diffuses et mêmes couchées, dans 
sa taille élevée ou basse, dans ses feuilles verticillées par 4 ou par 6, 
de longueur inégale et plus moins révolutées, dans son inflorescence 
pauciflore ou multiflore, glabre ou pubescente, à corolle dont le 
limbe est à 2, 3 ou 4 lobes. 

Toutes ces variations sont dues à l'influence de l’humidité plus 
ou moins grande et de la nature du sol plutôt qu’au climat. On 
observe des spécimens intermédiaires qui se relient, par des transi- 
tions insensibles, au type des plaines de la basse Ariège. 

Nous possédons dans nos exemplaires les variétés suivantes plus 
où moins bien caractérisées : 


Var. $ arenicola Reuter (pr. sp.) Cat. pl. vascul. env. Genève, 
2° édit. (1861), p.101. 

AR. Terrains schisteux ou calcaires des z. inf. et subalp. — 
Juillet. — Rochers et lieux secs à Laucate, limite inférieure du 
canton d’Ax (660%); bords de la route de Prades, sous le Roc 
d’'En-Calqué (1240) et talus de la grand’route, en amont du vil- 
lage de Prades (1250"). 

Var. y rupicola Jord. (pr. sp.) Pugill. pl., p. 76. 

AR. Rochers et éboulis calcaires ou schisteux de la z. subalp. 
— Juillet-Août. 

Rochers du ruisseau de la Gardio, sur Prades (1280); serre 
de Vaychis, rochers sur la mine de plomb de Roque-Prunière 
(1360) ; éboulis du Roc des Scaramus (1750®); rochers cal- 
caires du col des Sept-Fonts (1760). 

Var. à alpina Willk. et Lange, Prodr. fl. hisp., Il, p. 303 


56 PLANTES INDIGÈNES 


(excl. syn. Jord.), non C.-A. Mey.; À. Cynanchica s.-var. gla- 
bra Rouy, in Bull. Assoc. fr. de Bot., IV (1901) p. 145; À. 
macroclada Huet du Pavillon, Descript: q q. pl. nouv. Pyr., in 
Ann. Sc. nat., 3° série, tome XIX (1853) p. 253 ou p.4 du tirage 
à part, sec. Rouy, F1. de Fr., VIII (avril 1903), p. 50. 

R. Rochers calcaires de la z. alp. et de la limite sup. de la z. 
subalp. — Juillet-Août. 

Pic de Cirou, sur le col de la Gardio (1730); sommet du 
sarrat del Taillé, sur le col de Balagués (1760"); signal de Pé- 
nédis (1813 Et.-maj.). 


Ses tiges courtes (3-8 centim.) robustes et à angles très pronon- 
cées, ses feuilles courtes, coriaces, obtusiucules, sa corolle grande 
d’un beau rose, très papilleuse et son fruit gros et rugueux, etc., 
caractérisent cette variété. 

D’après M.Rouy, L. cit.(1901),p. 146 : « Cette plante qui, à première 
vue, est assez distincte, ne peut cependant être considérée comme une 
sous-espèce ou même une forme, car placée dans d’autres conditions 
elle retourne plus ou moins promptement à l'A, Cynanchica typique 


des plaines et des bas coteaux ». (1) Ce n’est donc, selon nous,, 


qu’une race stationnelle de l’A. Cynanchica. Après avoir établi deux 
sous-variétés glabra et pubescens et leursynonymie M. Rouy ajoute: 
« Nous ne possédons en France que la s.-var. glabra; la s.-var, 
pubescens, orientale, a été signalée dans les monts Rhodopes et le 
Caucase ». 

L’Herbe à l’esquinancie, anciennement préconisée contre les mala- 
dies de la gorge, n’est plus usitée. 


Section III. — Blepharostemma [ange, L. cit., p. 301. 


507. — À. arvensis L. 


C. Champs et moissons, lieux incultes des terrains siliceux, 


mais de préférence sur le terrain calcaire, dans les z. inf. et 
subalp. — R. dans le z. alp. — Mai-Juillet, suivant l'altitude, 


Nos exemplaires ont été récoltés de 700 (Ax, champs d'En-. 


Castel) à 2080" (montagnes du Castelet, pelouses de Campail- 
lou) et surtout dans les moissons des alentours de Prades et de 
Montaillou. 


(1) Loret, F1. Montpell., 2° édit. (1886) p. 228 dit que l'A. macroclada Huet, revient au 
type dès la première année de culture. À 


PME 


dis. . d'auf 


ii d'él 'omnt mé atèe RÉ. 


1 
| 
; 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 57 


C’est exceptionnellement que nous avons rencontré cette espèce 
dans la zone alpine, où ses graines ont dû être apportées par la toi- 
son des moutons qui pacagent dans les montagnes du Castelet et par- 
ticulièrement à la jasse de Campaillou. 


Sherardia (Dillen.)_L.(1) 


508. —- S. arvensis L. 

CC. Champs, bords des chemins, talus, fossés, etc. de tous 
les terrains, dans les z. inf. et subalp., aux alentours d'Ax, d’As- 
cou, du Castelet, de Prades, de Savignac, etc. jusqu’à 1250" 
d'altitude. — Mai-Juillet. 


Nous n’avons pas observé la s.-var. albiflora Gérard, ap. Magnier 
F1. sel., n° 1970. 


ESPÈCES A RECHERCHER OÙ A EXCLURE 


Galium austriacum Jacq.« ... Amsur (En-Sur), Orlu» (Lap. Aist. abr. 


rl. Pyr., p. 65). C'est le G. commutatum Jord. (G. multicaule Wallr.) qui 


croît dans les Pyrénées maïs que nous avons vainement cherché aux loca- 
lités indiquées. 

. G. parisiense L. « Ax, montagne d’Asparagou [de Paraou] » (Lap. 
Hicib., p-: 07). 

Espèce polymorphe comprenant plusieurs sous-espèces et variétés crois- 
sant surtout dans la région méditerranéenne et qui manquent à notre cir- 
conscription. - 

G. tenuicaule Jord. « Ax, Ariège, 3 juillet 1856 » (Loret, Glanes d’un 
botaniste, in Bull. soc. bot. Fr., VI (1859) p. 330). Simple forme à rameaux 
rudes et à pédicelles très courts du G. divaricatum Lamk., non observée par 
nous. 

G. tenuifolium DC. (G. corrudifolium Vill.) « rochers de Perles » (La- 
zerges, Cat. pl. récolt. départ. Ariège (1877), p. 21 du tirage à part). Plante 
assez commune dans le midi de la France, mais qui ne peut exister à la 
localité indiquée. 

G. maritimum L. « Observavi ad Ax.. in valle A ndorre.. » (Bubani, 
Fr. pyr., Il, p. 311). Vainement cherché aux alentours d’Ax, mais récolté 
par nous en des localités qui nous avoisinent dans le Llaurenti et en An- 
dorre, toujours au dessus de 1000 d'altitude ! C’est une plante peu ou point 
maritime à laquelle Linné a imposé un nom trompeur, car nous l'avons 
rencontrée toujours dans la zone subalpine des Pyrénées. 


(1) Nous rappellerons que ce genre a été dédié par Dillenius {Nova plant. gen. (1719) 
p. 96. tab. 3), à son ami et protecteur William Shérard (1659-1728), le premier explorateur 
‘de l'Asie mineure, au point de vue botanique. Linné l'a maintenu dans son Genera plantarum. 


58 | PLANTES INDIGÈNES 


Famize XL. — CAPRIFOLIACÉES 


Tri 1. — SAMBUCÉES 


Sambucus (Tournef.) L. 


509. — S. Ebulus L. 

CC. Bords des chemins et des fossés, talus, jasses, etc. des 
terrains argileux ou calcaires des z. inf. et subalp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (vacant sur la rive 
g. de l'Ariège, près de la scierie de l’Esquiroulet) à 1410" (bois 
des Gouttines, près de la fontaine des Embriags) et principale- 
ment aux alentours d’Ax et de Savignac. 


Les feuilles et les racines du Sureau Yeble, en patois Eoublé, sont 
purgatives ; c’est sans doute pour ce motif que les bestiaux ne les 
broutent point. On les a employées sans succès contre les hydropisies 
et les rhumatismes. Toute la plante exhale une forte odeur un peu 
fétide qui se corrige par la dessiccation et il est très imprudent de 
coucher dans un appartement dont on aurait frotté les parquets 
avec de l’Yèble pour les faire reluire, comme cela se pratique dans 
quelques localités du Languedoc. 


510. — S. nigra L. 

CC. Bords des chemins, haies et buissons, autour des habi- 
tations, lieux boisés, etc., de la z. inf. — Juin-Septembre. 

Nosexemplaires ont été récoltés : aux alentours d’Ax (Trou-des- 
Fourches, sur En-Castel, vieux chemin d'Ignaux etc.) ; au parc 
de l’ancienne forge d'Orgeix ; sous le village d’'Ignaux ; aux envi- 
rons de Vaychis et de Tignac, etc. | 


, 


Les fleurs fraîches du Sureau noir en patois Sahuc, sont éméto- 
cathartiques et leurs émanations sont narcotiques ; sèches, elles sont 
diaphorétiques. Elles servent à donner au vinaigre une saveur plus 
agréable. En fumigation, elles sont efficaces contre les ophtalmies et 
lérisypéle. Ses baies, ses feuilles, son suc, sa seconde écorce et sa 
racine sont purgatifs. On se sert quelquefois des baies pour colorer 
le vin, ce qui en dénature la qualité. Les feuilles sont employées par 
nos paysans contre les brûlures ; eïles peuvent être mangées en sa- 
lade, comme purgatif hydragogue. 


POP 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 59 


_ 511. — S. racemosa L. 

AC. Bois, lieux frais et couverts dans les terrains granitiques 
de la z. subalp. — R. dans la z. alp. — Mai-Septembre. 

Vallée de l’Oriège, fontaine de Fangueil (1110®); bois de 
Montmija {1380"); bois des Gouttines, bords de la route (1425); 
vallon de Gnoles, près de la passerelle de la Cloutade (1440) 
et sur la jasse des Amarels (16202); vallée du Nagear, éboulis 
près de la cascade des Jassettes (1470); forêt de la Grilole, près 
du chalet forestier de Manseille (1660"); pelouses de la forêt du 
Llata, sous le col de Joux (1680); Baouzeilledu Tarbézou(1740"); 
vallée des Bésines, sur la jasse de Bessatel (1890n). 


On cultive dans quelques parcs le Sureau à grappes comme plante 
ornementale pour ses jolies fleurs en corymbe et ses baies d’un beau 
rouge. L’odeur forte qu’exhale cette plante la garantit de la dent des 
bestiaux. 


Viburnum L. 


512. — V. Lantana L.; V. tomentosum Lamk.; Rchb., fil. 
Ic. fl. germ., XVIII, t. 120, f., 2. — Exsicc. : Soc. dauph., 
n° 2484. 

La plante est plus ou moins tomenteuse suivant l’âge et présente 


deux sous-variétés entre lesquelles on observe de nombreux inter- 
médiaires : 


S.-var. « discolor Marc.-d’Aym. — AR. Bois, broussailles 
des terrains calcaires de la z. subalp. — Mai-Juillet. 

Montagnes de Prades : bords de la grand’route entre Prades et 
le col de Marmare, près du pont de Coumener, (1300); monti- 
cule de la Mate de Reboul, sur Prades (1350); lisière du bois du 
Lauzet, près du col de Marmare {1380") et près du col d'En- 
Ferrié (14ao"); bois des Gouttines (1420); col du Traguier 
(1425). 


Feuilles plus ou moins blanches-tomenteuses en dessous et d’un 
vert foncé en dessus. 


S.-var. 8 concolor Marc.-d’Aym. — AR. Même habitat que 


_ las.-var. «. — Juin-Août. 


60 PLANTES INDIGÈNES 


Entrée des gorges de la Frau, en aval de Comus (1100") 
et rochers calcaires sous le bois de Fontfrède (1 120%); Prades, 
éboulis sur les champs de Lespinas (1230»); monticule de la, 
Mate de Ménigue (1330%); entrée du bois des Gouttines, près 
du col de Chioula (1435®). 


Feuilles d’un vert-cendré sur les deux faces. 

Les fruits de la Viorne cotonneuse vulgo Mancienne où Mantianne, 
sont mangés par les enfants; ses feuilles quoique astringentes sont 
recherchées par les bestiaux et ses branches très souples sont em- 
ployées pour fabriquer des liens; l’écorce peut être utilisée pour 
faire couler les exutoires. 

On rencontre, dans quelques parterres d’Ax, le Viburnum Opulus L. 
var. sterilis Coss. et Germ., à fleurs grandes, stériles, en cyme dense 
et globuleuse, connu sous le nom vulgaire de Boule de neige, et aussi 
le V. Tinus L., vulgo Laurier-Tin, à baie subglobuleuse noirâtre et à 
feuilles ovales-aiguës, très entières, toujours vertes et presque: 
coriaces. | 


TriBu 2. — LONICÉRÉES 


Lonicera L. 
Section 1. — Caprirozium DC. F1. fr., IV, p. 270. 


513. — L. Periclymenum L.; Caprifolium silvaticum Lamk. 
fr. KMS p.363: 

C. Haies, vieux murs, rochers des terrains siliceux dans les 
z. inf. et subalp. — Juin-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 630" (Le Castelet, murs 
des prairies de la rive gauche de l'Ariège, près du pont du che- 
min de fer) à 1650" (Vallée du Nagear, rochers de la Pujole) 
et principalement dans les montagnes : d’Ax (rochers de la route 
d'Espagne, près des ponts de Runac et de Berduquet, rochers de! 
la Solitude d’En-Castel, murs du vieux chemin d’Ignaux, route 
forestière du Llata, etc.), d’Ascou (bords du canal de l’ancienne 
forge, etc.), d'Orgeix (parc du château, etc.), de Savignac (pied 
de la cascade du Nagear, etc.) et de Tignac (lieux boisés sur la 
fontaine de Maley, etc.). | 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 61 


Bubani, F1. pyr., II, p. 334, dit : « In Pyr. sept. auriger. ad Ax, 
die 22 jul. 1840, observavi quod folia ludunt glabra et subtus hir- 
suta : ea vidi hirsuta præsertim in inferiore parte ramorum, hirsutie 
sensim evanescente accedendo ad horum superiorem partem, et ad 
florum capitula. Hæc foliorum hirsuties, dum adsit, ita extenditur, 
ut folia ciliata appareant : vidi etiam aliquando, aliquot raros pilos 
in superiore foliorum pagina, unde in eis facies minus nitida præ illa 
foliorum glabrorum efficiebatur. Denique occurunt folia glabra, 
hirsuta, ciliata et non, in eodem individuo. Folia floralia præ cæteris 
distinguebantur præsentia, utroque versum, pilorum g'anéeniens 


Ces faits indiquent suffisamment les’ nombreuses variations de 
cette plante (1). 

Les fleurs du Chévrefeuille Pericly mène, vulgo Chèvrefeuille des 
bois, sont béchiques et calmantes; ses feuilles servent à préparer des 
gargarismes astringents ; ses baies sont diurétiques. De ses racines 
on retire une belle couleur bleu de ciel et avec sestiges on fabrique 
des tuyaux de pipe. 

Dans quelques jardins et parcs on le cultive comme plante orne- 
mentale avec les L. Caprifolium L., L. etrusca Santi, L. sempérvirens 
L. etc., à tiges volubiles. 


Section II. — XyxLosreuu DC. L. cit., p. 271. 


. 514: — L. Xylosteum L.; Caprifolium Xylosteum Gærtn. 
Fruct., : D 495; 

C. Haies, bois, bords des routes, rochers, éboulis et: PR 
des terrains calcaires ou siliceux de la z. subalp. — Mai- Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1100" (entrée des gorges 
de la Frau, en aval de Comus) à 1470" (l’Hospitalet, éboulis du 
1% lacet de la route nationale) et principalement dans les mon- 
tagnes : de Prades (champs de Lespinas, monticules de la Mate de 
Ménigue et de la Cout, chemin de traverse du col de Marmare 
au col d’'En-Feérrié, bois du Drazet, entrée du bois des Gouttines 
près du col de Chioula, fontaine du bois de Fontfrède, etc.), 
d’Orlu (vallée de l’Oriège, près de la fontaine de Majesté et de 
la fontaine de Mousquère, etc.), de l’'Hospitalet (route nationale, 
en amont du pont de Saliens, etc.), de Tignac (lieux boisés sur 


* (1) Quelques-üns de nos spécimens se rapportent à la S.-var. hirsuta Rouy, FI. de Fr. 
VIALI, p. 75 (L. etrusca Lej. F1. Spa, 2, p. 290, non Santi) : feuilles velues en dessous. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC, 5 


62 PLANTES INDIGÈNES 


la fontaine de Maley, etc.), et d’Ax (bois de la Grilole, près du 
chalet de Manseille, etc.). 


Les baies du Chèvrefeuille à bois blanc, vulgo Chamerisier des 
haies, sont quelquefois utilisées contre la rage, les écrouelles, le 
scorbut, etc., par nos paysans. Elles sont laxatives. 


515. — L. nigra L. 

C. Bois, rochers, éboulis, bords des routes ombragées et des 
fontaines, pelouses des terrains siliceux, R. sur le calcaire, 
dans les z. subalp. et alp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1140" (vallée de l’Oriège, 
près de la fontaine de Caral) à 1980" (vallée des Bésines, près 
de la fontaine de Coumargues) et principalement dans les 
montagnes : d’Ax (bords de la route forestière du Llata, route 
forestière de Bonascre à Manseille, pelouses de Manseille au 
Saquet, etc.), de Savignac (vallée du Nagear, éboulis près de 
la cascade des Jassettes et vallon d'Embizon, éboulis de la Lla- 
bardouse de Biroulas, etc.), de Prades (fontaine du Drazet, et 
clot Baïillar sous le col de Peyre-blanque, etc.) et d’Orlu (sous 
le pic de Perregeat, versant d'Orgeix, etc.). 


Son bois très dur sert à fabriquer des baguettes de fusil, 


516.—L. alpigena L.; Caprifolium alpinum Lamk. FI. fr., 
III, p: 367; Rchb. fil. Zc. fl. germ.; XNII, t. 123, 4.52 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3742. 

RR. Versant oriental du pic de Sérembarre (1830). — 
Juillet. 


Os. — Dans nos parcs nous avons observé: le Lonicera tatarica L.., 
vulgo Chamécerisier rose, originaire de l’Asie occidentale, le Diervilla 
japonica R. Br. (Weigela rosea Lindl.), originaire de la Chine, le 
Symphoricarpus racemosus Mich., originaire du Canada et dont la 
baie, d’un blanc laiteux, persiste pendant l'hiver, etc. 


ESPÈCES A EXCLURE 


Viburnum Opulus L. « Perles, aux bords de l'Ariège » (P. Lazerges 
Cat. pl. récolt. département Ariège (1877), p. 20 du tirage à part). Espèce 
peut-être subspontanée en ce lieu ? mais qui a sûrement disparu car nous 
l'y avons vainement cherchée. 


CPR Es, 7 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 63 


Lonicera Caprifolium L. « Ax, au val de Savignac, » (Lap. Hist. 
br. pl. Pyr., p. 112). Cet arbrisseau, originaire de l’Europe méridionale 
souvent planté dans les parterres et les parcs, est naturalisé mais non spon- 
tané dans les Vosges, la Meurthe et l’Alsace-Lorraine ; il ne croît pas dans 
les Pyrénées (1). Lapeyrouse l’a confondu avec le L. Periclymenum L. qui 
existe abondamment dans la vallée du Nagear ou de Savignac. Bentham 
dans son Catal. pl. indig. Pyr. (1826), p. 97, dit au sujet du L. Caprifo- 
lium L. : « Depuis que l’on a distingué les L, balearica, etrusca, im- 
plexa, etc., du L. Caprifolium de Linné, je ne trouve, du moins dans le 
midi de la France, aucune plante qui puisse conserver ce dernier nom ». 
P. Bubani, F1. pyr. IT (1900), p. 336 ($S Caprifoliacea repudiata) dit : « Ego 
L. Caprifolium in Pyrenæorum regione non nisi cultam, aut e cultura ad 
sepes reperii. Degitin Herbr. La Peyrouse, locis Ax et Savignac datis, ubi 
si ex hortis aufuga vixit, pro certo non perduravit » (2). 


Famicce XLI. — VALERIANACÉES 


Valeriana (Tournef.) L. 


517. — V. officinalis L. 

C. Bois, lieux ombragés, prairies, bords des chemins et des 
ruisseaux dans les z. inf. et subalp. — Juin-Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 780" (Ax, prairies d'Entre- 
Serres) à 1580" (l’Hospitalet, prairies de la rive droite de 
l'Ariège, sur le pont Cerda) et principalement aux alentours 
d’Ax, d’Ascou, de l’'Hospitalet, etc. 

S.=-var hispida Marc-d’Aym. in herb. — AR. Même habitat 
que le type dans les z. inf. et subalp. mais atteint même la z, 
alpine. — Juin-Juillet. 

Plaine de Savignac, prairies de la rive gauche de l'Ariège 
(670n) ; éboulis d’Aiguebonne sur la route d'Espagne (1070") ; 
environs de Sorgeat, chemin du bois de la Fouis (108om) ; val- 
lée latérale d'Orgeix, pelouses sous la jonction des ruisseaux 
d’Aiguelongue et d'En-Sur (1570); pelouses du sommet du 


“Roc des Scaramus (1830"). 


Plus velue que le type, surtout aux entrenœuds de la tige. 


(1) Toutes les localités de la région luchonnaise indiquées pas Zetterstedt dans ses P/. 
vascul. Pyr. princip., p. 127, doivent être supprimées de la flore pyrénéenne et rapportées 
probablement au L.etrusca Santi, plante de la région méditerranéenne que l’on rencontre 
encore dans quelques vallées inférieures des Pyrénées ariègeoises jusqu'à 8oom d'altitude. 

(2) P. Bubani commet une erreur en supposant que Lapeyrouse a voulu indiquer dans son 
herbier les deux localités d'Ax et de Savignac. Nous comprenons que le botaniste toulousain 
a voulu dire : au val de Savignac, prés d'Ax. 


€ , È 
64 PLANTES INDIGÈNES 


“Var: 8. angustifolia Koch, Syn., éd. 1, p. 337 etin Bot. 
Zeit., XX, p. 359; V. angustifolia Tausch, Hort. canal., non 
L. et auct. plur. (Mill, Sibth. et Smith, M.-Bieb.). 

. AC. Fossés, bords des chemins, pelouses, rocailles, etc. de 
tous les terrains, dans les z. inf., subalp. et alp.— Juin-Septem- 
‘bre, suivant l'altitude. 
: Plaine de Savignac, fossés de la route nationale (670"); entrée 
des gorges de la Frau, en aval de Comus.(1100%); vallée du 
Nagear, sous le pont du Ressec (1320"); bords de la route 
nationale, en aval de l’'Hospitalet (1410); chemin d’Andorre 
sur l’Hospitalet (1480); Solana d'Andorre, près de la jonction 
du ruisseau de Cémens et de l'Ariège (1785); rec del Bouilli- 
don, sous le cap Mélène (2170"). 


Se distingue du type surtout : par ses feuilles à 13-21 segments 
étroits, linéaires-lancéolés, entiers ou les inférieurs légèrement 
dentés, ses tiges plus grêles, son inflorescence en cyme moins dense 
et sa souche parfois stolonifère. 

La Valeriane officinale a une saveur amère et une odeur forte 
qui attire les chats. C’est un antispasmodique puissant et un exci- 
tant qui agit sur le système nerveux. Sa racine est seule usitée, en 
infusion, contre les fièvres intermittentes, l’hystérie, l'hypocondrie, 
les névroses, ete.; on la dit aussi vermifuge. Elle contient entre 
autres principes : une huile volatile formée d’un mélange de bornéène 
de valérol, et d’acide valérianique, une résine noire très âcre, etc. 
Macérée dans l’huile d’olives la racine s’emploie contre les affections 
rhumatismales. Les bestiaux la recherchent. quoique souvent élle 
les purge. Nos paysans utilisent ses feuilles pour la cicatrisation des 
plaies et la nomment Balériano. 


. Subspec. — V. excelsa Poiret (pr. sp.) Dict., VIII (1808!) 
p. 301 ; Rouy, Suiles à la F1. de Fr., 2, p. 71; V. sambucifolia 
Mikan, ap. Pohl, Tentam. fl. Bohem., I (1810), p.41; Rœm. et 
Sch. Syst., I (1817), p. 351; Rchb. Ie. fl. germ., XII, t. 726, 
f. 1431 — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3336. 

AR. Lieux humides et marécageux, bords des fossés et des 
rivières dans la z. inf. — R. à la limite inférieure de la z. 
subalp. — Juin-Août. | 

Prairies de Laucate (650); plaine de Savignac, fossés de la 
route nationale (670) ; grande île de Malazèou (68o"); bords du 
canal, près de la scierie de l’Esquiroulet (690); Ax, bords du 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 65 


ruisseau de la Fouis, près du lavoir de la Basse {715"), et vieux 
chemin d’Orgeix, près de la route d’Espagne (745%); bois de 
Gourdou, sous Ignaux (88on) ; talus de la route de l’Aude, entre 
Ascou et l’ancienne forge (1060") 


Cette plante est ordinairement beaucoup plus élevée que la Valériane 
officinale dont elle se distingue par les caractères suivants: feuilles à 
4-5 paires de segments plus dentés tout autour, plus verts et dont 
le terminal (principalement dans les feuilles radicales) est souvent 
plus grand que les autres ; souche presque toujours munie de stolo:s 
épigés etterminés par une rosette de 2 à 3 feuilles dont les folioles 
(3 à 5) sont largement dentées; fleurs en cyme plus dense; racine à 
odeur aromatique peu prononcée. 

Peer. officinalis et ses variétés sont munis quelquefois de stolons, 
mais ceux-ci sont hypogés et terminés par une rosette à feuilles nom- 
breuses. 

Zetterstedt, PI. vascul. Pyr. princip., p. 154, dit qu’il a vu plu- 
sieurs fois ces deux plantes croître ensemble, comme en Suède, sans 
passer l’une dans l’autre. — P. Bubani, F1. pyr., II, p. 294, soutient 
l'opinion contraire et considère le V. sambucifolia Mik. comme une 
‘forme non permanente du V. officinalis. Nous avons remarqué que 
le V. excelsa Poir. variait suivant sa station plus ou moins humide 
et ombragée. | 


518. — V. pyrenaica L.; — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3754. 

AC. Lieux humides, bords des ruisseaux et des rivières, 
sources d’eau vive, etc. dans les z. inf., subalp. et alp. — Juin 
Août. 

Environs d’Ax, bords de l’Ariège sur le gouffre de Dragon 
(700); vallée de l’Oriège, fontaine de Caral (1140) et près du 
pont de Justinia, dans le bois de ce nom (1550"); vallée du 
Nagear, près du pont du Ressec (1320); montagnes du Castelet, 
bords du Lagal sous la jasse de Thésoula (1500"); vallée du 
Nabré, bords du torrent {1580"); montagnes d'Ax, bords du 
ruisseau de Carroutch (1620%); montagnes de l’Hospitalet, 
pelouses sous les mines de fer de Puymaurens (2120®), etc. 


Cette espèce spéciale à la chaîne des Pyrénées et aux montagnes de 
l'Aude se reconnaît aisément: à sa tige d’un vert sombre, souvent 
bleuâtre au sommet et élevée de 3-16 décim ; a ses feuilles radicales, 
grandes, en cœur, inégalement dentées, les caulinaires ternées; à ses 
bractéoles setacées ; à ses fleurs purpurines en bouquet lâche dont les 
stigmates sont entiers ou subémarginés. 


66 PLANTES INDIGÈNES 


Sa raciné très odorante est préférable pour l’usage médicinal à 
celle de la Valériane officinale, mais moins usitée. 


510.— V. globularifolia (1) Ramond,ap. DC. F1. fr., 3° édit 
IV (1805) p. 236 ; Rchb. f. Ic. fl. germ.,/XII, t. 723, f. 14275 
apula Pourret, Chlor. narb. in Mém. Acad. Toul. série 1, vol. 
III (1788) p. 332 sec. Timb. Lagrave, Relig. Pourret. in Bull. 
Soc. sc. phys. et nat, Toul., II (1874) p. 145, en note; V. hetero- 
phylla Loisel. F1. gall., éd. 1 (1806), p. 21; V. glauca Lap. 
Hist. abr.pl. Pyr.{(1813) p. 19 et Saponaria bellidifolia Lap, 
L. cit., p.239 et herb. sec. Serres. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 1670. | 

AC. Rochers, rocailles éboulis calcaires, schistoso-calcai- 
res ou schistoso-quartzeux, dans les z. subalp. alp. et niv. — 
Juillet-Septembre. 

Rochers et pelouses rocailleuses sous les éboulis du Roc des 
Scaramus (1740) et éboulis de ce même Roc (1750® à 1780", 
abondant); rochers sur le col des Scaramus, vers le bois de Bra- 
mefam (1805); rochers de la croix de Paillères (1920) et Roc 
Courb, près de la crête calcaire de Paillères (2010®); pelouses 
calcaires du vallon de Baxouillade sous le Roc-Blanc, en face 
des couilladous de Balboune (2140); fontaine du Roc-Blanc, 
versant d'Orlu (2150®) ; éboulis sous la porteille de Baxouillade 
(2260%); pelouses et éboulis schistoso-calcaires sous le pic de 
Moustier, versant de l’Oriège (2310" à 2340", abondant); vail- 
lettes de Font-Nègre, sur le lac de même nom (248o") ;'crête de 
Camp-Ras, dominant le Llaurenti (2530"); fissures des rochers 
schisteux sous le port de Saldeu (2540") ; crêtes schistoso-quart- 
zeuses dominant le pic des Padrons (273o"). 


Espèce voisine du V. tuberosa L. dont elle a l’aspect, mais dont elle 
diffère surtout: par sa racine non tubéreuse émettant des souches 
ligneuses étalées, ses feuilles radicales à limbe orbiculaire ou ovales 
arrondies à pétiole court, ses fleurs en corymbe lâche et son fruit 
mûr, subtétragone et glabrescent. 


520. — V. montana L.et auct. mult.; Rchb. /. cit., t. 721, 
f. 1423. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4125. 


(1) Dénomination plus correcte que V. globulariæfolia et conforme à l'article 10 des 
Règles de la Nomenclature... de Berlin par Ad. Engler et ses assistants. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 67 


R. Bois et rochers humides des terrains calcaires ou schistoso- 
calcaires, dans les z. subalp. et alp. — Juin-Août. 

Entrée des gorges de la Frau, en aval de Comus (1100%); bois 
de Fontfrède de Prades (1415); versant oriental du pic de 
Sérembarre (1830"). 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. «. typica Rouy, FI. 
de Fr., VIII, p: 88). 


Var 6. rotundifolia Cariot et Saint-Lager, Et. des fl. p. 403; 
V. rotundifolia Vill. Hist. pl. Dauph., II, p. 283. 

R. Même habitat que le type dans la z. subalp. — Juin-Juillet. 

Vallée de l’Oriège, bois de Chourlot, pierres schistoso-cal- 
caires aux bords du ruisseau (1450); montagnes de Prades, 
éboulis calcaires du bac de l’Ourza (1690). 


Diffère du type, surtout par ses feuilles radicales orbiculaires et 
ses feuilles caulinaires, courtes et largement ovales, obtusiuscules. 


Subspec. — V. tripteris L. (pr. sp.); Rchb. L. cit., t. 722, 
f. 1424. — Exsicc. : Soc. dauph.,n°4911. 

RR. Rochers et éboulis schisteux de la z. alp. — Juillet- 
Août. 

Eboulis du rec del Maya, près de sa jonction avec l'Ariège 
(1940") (1) ; schistes satinés du vallon d’'En-Garcias, sous le pic 
du Llauzié (2280"). 


Diffère du V. montana surtout par ses feuilles radicales plus 
molles, d’un vert légèrement cendré, les caulinaires profondément 
divisées en 3 (rarement 5) lanières dont la centrale est plus grande 
que les autres. 

Nous possédons aussi cette même plante, récoltée par nous sur les 
confins de notre circonscription, aux rochers schisteux sur la rive 
droite du lac de Lanoux (2165®) (Pyr.-Or.). 


{1) Les nombreux exemplaires de cette localité ont éte vérifiés par M. G. Rouy, pendant 
son séjour à Ax, en août 1800. 


68 PLANTES ANDIGÈNES 


Valerianella (Tournef.) Pollich : 


Section I. — Locusrz DC. Prodr., IV, p.625. 


521. — V. olitoria Poll. Hist. pl. Palat, LT (1776), p. 30: 
Valeriana olitoria AI. (1785); Fedia locusta KRchb. (1832); 
Cosson et Germ. Z!lustr.fl. Par. (1845) t..24, f. A. 

CC. Lieux cultivés de tous les terrains, vieux murs, etc, dans 
les z. inf. et subalp. — Mai-Juin. 

S.-var. pubescens Coss. et Germ. (pro varietate) FI. env. Par.., 
2e éd., p. 453; var. lasiocarpa Koch, Syn., éd. 2, p. 372. Fruit 
légèrement pubescent. 

Cà et là, avec le type mais plus rare. Nous l'avons récolté jus- 
qu'à 1470" d’alt. dans le bois du Drazet. 


La Mäâche, vulgo doucette (en patois doucéto), poule grasse, barbe 
de chanoine, est souvent cultivée dans quelques jardins potagers. 
C'est l’espèce la plus répandue ; on la sème en automne. Les roset- 
tes de ses feuilles radicales ainsi que celles de ses congénères sont 
mangées en salade durant tout l’hiver. 


Section II. — PLarycæzæ (DC. /. cit. emend.) Boiïiss. F1. 
orient., III, p. 06 


522. — V. Auricula DC. F1. fr., V, p. 492 ; Coss. et Germ. 
Jllustr.;, f. C. 


CC. Lieux cultivés des terrains argileux et siliceux de la z. 
inf. — Mai-Juillet. 

S.-var pubescens Coss. et Germ.,/. cit. (pro var.), var. 
lasiocarpa Koch, !. cit. — Fruit pubescent ou velu. 


AR. — Environs d’Ax : champs de l’Esquiroulet et de Savi- 
gnac. 


Section III. — Sirnonocæzæ (Soy.-W.] Boiss. L. cit: 


523. — V. eriocarpa Desv. Journ. bot., 2, p. 314, tab. vx, 
f. 2; Soy.-W. in Gr. et Godr. F1. de Fr., Il, p. 64 ; Rchb. Le. 
fl. germ., XII, t. 712, f. 1406. — Exsicc. : Soc. dauph. n° 1668. 


RR. — Août. — Champs de la Bouyche, sur Montail- 
lou (13800). 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 69 


524. — V. Morisonii DOProdr. IV, p.627; V. dentala 
Pollich, Æist. pl. Palat., 1, p. 30, sec. Koch, Syn., éd. 2, 
p. 372, non DC. et auct. mult.; Coss. et Germ. Jllustr., f. D.- 
C. Mai-Août.— Lieux cultivés, champs sablonneux, talus, bords 
des chemins des terrains siliceux dansles z. inf. et subalp., aux 
environs d’Ax, de Sorgeat et de Prades jusqu’à 1230" d’altitude. 
. S.-var. pubescens Mérat (pro variet.) Nouv. fl. env Paris, 

2e éd. (1821), 11, p.213; var. dasy carpa Rchb. L. cit. ; var. lasio- 
carpa Koch, L. cit. — Exsicc.: Soc. dauphin., n° 1237. 

AR. — Plaine de Savignac, rochers du pas étroit du Caste- 
let (660%); prairie Martin, à Arnet, sous la route de l’Aude 
(870%) ; champs sous le village de Prades, vers Comus (1225). 


Fruit hérissé de petits poils ordinairement crochus au sommet; 
limbe du calice 3 fois plus court que le fruit. 

Os. — Le Centranthus ruber DC., vulgo Valeriane rouge, Barbe 
de Jupiter que nous avons rencontré, à l’état cultivé, dans les jardins 
de la basse Ariège et parfois subspontané sur les vieux murs, ne 
remonte guère dans la vallée de l'Ariège au dessus de 500% d’alti- 
tude, mais il est remplacé jusqu’à à 850o® (gorges de la Frau) par le 
C. Lecoquii Jord. 


Famizce XLII. — DIPSACACÉES 


Dipsacus (Tournef.) L. 


525. — D. silvester Miller, Dict., n°2; D. fullonum var a. 
L. Spec. pl., p. 140. 


C. Lieux incultes, fossés, talus, bords des chemins des ter- 
rains siliceux ou argileux dans la z. inf. ; s'élève peu dans la z. 
subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700% (fossés de la route 
nationale, en face des aiguilles de la voie ferrée, à l’entrée en 
gare) à 1040" (Sorgeat, au pont étroit de la route de Prades, en 
face de l’église) et principalement aux alentours d’Ax, d’Ascou 
et d’'Ignaux. 


70 PLANTES INDIGÈNES 


On rencontre quelquefois, à l’état subspontané, près des filatures 
de laine, où il sert à peigner les draps, le D. fullonum Mill. Dict. * 
n° 1, vulgo chardon à foulon ou à drapier. 


526. — D. pilosus L. ; Cephalaria pilosa Gr. et Godr. FI. 
de Fr., II, p. 69. — Exsicc. : Soc. dauphin., n° 2913. 

RR. — Fossés et lieux humides de la z.inf. — Août. Lieux 
incultes au Castelet (660) ; Savignac, fossés du village (675). 


Cette espèce a aussi bien sa place dans le genre Dipsacus que 
dans le genre Cephalaria; aussi à l'exemple de Linné et de la plu-. 
part des auteurs, nous l'avons maintenu dans le premier de ces 
genres. Tous les Dipsacus ou Cardères en français, sont des plantes 
amères dont la racine a été employée comme apéritive. 


Knautia (L.)Coulter (1) 


527. K. arvensis Coulter, Mém. sur les Disps. (1823) (sensu 
lato); Koch, Syn., éd. 2 (1843), p. 376 ; K. vartabilis F. 
Schultz, Arch. fl. Fr. et Allem.{(1844) p. 67. 

Espèce polymorphe dont nous possédons les 3 variétés sui- 
vantes : 

Var. « vulgaris Coult. /. cit. (Scabiosa pratensis Tournef.) 
AC. Prairies de la z. inf.-Juin-juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (prairies du Castelet) 
(à 1080" vallée d’Oriège, prairies du Bisp) et principalement aux 
environs d’Ax. | 

Var 8 silvatica Coult.7/. cit.; K. silvatica Duby (excl. var. 
8.) Bot. gall., I, p. 257; Scabiosa silvatica L.; Trichera sil- 
vatica Schrad. Cat. hort. Gott. (1814). 

C. Prairies, lieux herbeux, bords des chemins des terrains 
siliceux, dans les z. inf. et subalp. — Mai-juillet. 

Nos exemplaires {12 localités) ont été récoltés de 700" {envi- 
rons d’Ax à l’Esquiroulet) à 1680" (bruyères de Manseille) et 
principalement dans les montagnes d’Ax, d’Ascou, de Mérens 
et d’Orgeix. 


Quelques exemplaires à feuilles très velues paraissent se rappor- 
ter à la var puberula Jord. (pr. sp.). Nous possédons aussi en her- 


(1) Nos Dipsacacées et en particulier les genres Knautia et Scabiosa ont été revus 
par M. J. Foucaud, en août 1897. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 71 


bier, un exemplaire ayant une hampe fleurie de 15 centim. de hau- 
teur et pourvu seulement d’une rosette de feuilles radicales ; il a été 
récolté, le 14 juillet 1886, dans la vallée du Nagear sur les rochers de 
Prat-Redoun, à 1685m d’alt. — Timbal-Lagrave qui avait vérifié tous 
nos exemplaires de Xnautia, récoltés jusqu’en 1887 inclusivement, lui 
avait donné le nom de var. acaulis. Cette variété inédite ne nous pa- 
raîit produite que par la nature aride de son habitat. C’est en un 
motle Æn. silvatica rabougri. Notre ünique échantillon revu par 
M. J. Foucaud, en 1897, se rapprocherait du Xn. subscaposa Boiss. 
et Reut. {plante espagnole observée par M. Rouy dans quelques lo- 
calités rares des Pyrénées-Orientales), par sa hampe basse portant 
une seule fleur d’un rose lilacé, grande, mais il s’en éloigne surtout 
par l’absence de glandes sur les poils du pédoncule et de feuilles sur 
sa hampe et par les folioles du péricline beaucoup plus courtes que 
les fleurs. à 

La Scabieuse des champs et ses variétés sont employées en décoc- 
tion dans le traitement de la gale (scabies) contre la leucorrhée, les 
ulcères atoniques, ies maladies de la peau, comme astringentes, dépu- 
ratives, sudorifiques, etc. Les moutons les broutent avidement. 


Scabiosa (L. pr. p.) Rœm etSch. Syst., III, p. 2. 


528.— S. Succisa L. et auct mult; Succisa pratensis Mœnch, 
Meth. pl., p. 489; Asterocephalus Succisa Wallr. Sched crit. 
Pr 52. 


Plante polymorphe aux dépens de laquelle Jordan et Fourreau 
dans leur Breviarium plant. nov., fasc. 2 (1868), pages 48 à 56, ont créé 
25 prétendues « espèces nouvelles » pour la flore française et que 
M. Rouy a sagement considérées comme des formes affines, ren- 
trant dans les 9 variétés qu'il a établies et décrites dans sa Flore de 
France, tome VIII p. 115. Nous possédons seulement les variétés 
suivantes : 


Var. « typica Rouy, L. cit. — AC. — Pelouses, prairies et lieux 
humides ou marécageux de la z. inf. — Juillet-Octobre. 

Prairies du Castelet et de Savignac; environs d’Ax: l’Esqui- 
roulet, sous le canal d’amenée de la scierie, prairie de la grotte 


des Enchantées, prairie du Cap-del-Roc ; Vaychis, près du lavoir 
public, etc. 


S.-var. involucrata Br. sec. Gilet et Magne, Nouv. fl. fr., 


4° édit. (1879) p. 238. — RR. Septembre. Prairies de la vallée de 


Mourgouillou, près du pont Gazeil (1245). 


72 PLANTES INDIGÈNES 


Folioles de l’involucre HéRaés plus longues que les fleurs (Gilet LE Hyhal 
Magne L. cit.) 


Var. Boblongifolia Rouy L. cit. —R. Même habitat que la var. « 
mais s'élève dans la z. alp. — Août-Septembre.— Ax, bosquet 
Clauselles sur la gare (800"); vallon de Gnoles, jasse de l’'Orryot 
(1750); pelouses aux bords de l’estagnol du Nagear (1895®). 

Var. y ovalis Rouy, L. cit. — Même habitat. que les var. « et $ 
mais croît seulement dans les z. subalp. et alp. — Août-Sep- 
tembre. 

AR. Pelouses de Bonascre (1380); et de Manseille (1670®); 
pelouses marécageuses du col de Puymaurens (1910"); plateau 
de Paillères au S.-O duport (1980); picdela mine de Puymaurens : 
2300"). 

Var. pyrenaica Marc.-d'Aym; Succisa pyrenæa Jord.et Fourr. 
1. cit. p. 55 ; var. latifolia Rouy, L. cit. (pr. p.). 

AC. PEUues et rochers humides des z. up et alp. — Mars- 
Octobre, suivant l'altitude. 

Fontaine du Drazet (1460") et bois du Drazet (1470"); vallée 
de l'Oriège, rochers de Balussière(1580o"); vallée latérale d'Orgeix’ 
sur l’orry de la coume (1680); rochers sur le lac de Beys 
(1975"); rochers de Mascarel, sous le pic des Canals (1908); col 
des Liauzés (2105®); signal de Baxouillade (2180); pelouses du 
lac inférieur des Peyrisses (2215). 


Nos exemplaires sont identiques à ceux récoltés, en août 1885, 
par Timbal-Lagrave, dans la vallée du Lys, près de Luchon et dont 
nous possédons des spécimens en herbier.— Jordan et Fourreau indi- 
quent, dans leur description (1. cit.), la page supérieure de l’involucre 
comme étant d’une pubescence serrée. Cette pubescence n’existe que 
sur les jeunes pieds ; elle disparaît à la maturité. Le caractère, bien 
distinct, de la présence de longs cils sur les bords des ‘folioles de 
l’involucre n’a pas été signalé par Jordan et Fourreau. Parfois, et 
par exception, la tige n’est pas rameuse et le capitule unique prend 
un grand développement. 

Cette plante rentre dans la var. latifolia Rouy, L. cit., caractérisée, 
par sa tige robuste, élevée, régulièrement feuillée et à feuilles décur- 
rentes de la base au sommet de la tige. Les feuilles radicales, très 
larges (5 à 8 centim.), ont quelquefois om30 de longueur et plus. 

La Scabieuse des bois, Succise ou Mors du diable et ses variétés sont 
amères et astringentes. On les dit dépuratives mais leur efficacité 


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7 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE* 73 


dans le traitement de certaines maladies cutanées est fort douteuse. 
Par la fermentation des feuilles on obtient une couleur verte. Les 
bestiaux les délaissent. Le nom de Mors du diable vient de ce quesa 
racine est tronquée à son extrémité comme par une morsure. 


529. — S. Columbaria L.;, Asterocephalus Columbarius 
Rchb. Ic. fl, germ. XII, tab. 693, f. 1378. 


Espèce linnéenne très variable quant à sa taille plus ou moins 
élevée, simple ou rameuse ; à la glabreité ou à la pubescence de ses 
feuilles, les caulinaires pinnatiséquées à lobes rarement entiers, le 
plus souvent plus ou moins profondément divisés ; à la longueur de 
ses pédoncules ; à la grandeur et à la forme de ses capitules fructi- 
fères ; à la couleur des fleurs variant du rose au bleu, plus rarement 
jaunes ou blanches ; à la couronne de l’involucelle, 2, 3 et 4 fois plus 
courtes que les arêtes calicinales, etc. 

Les diverses formes démembrées du S. Columbaria ont été parti- 
culièrement étudiées par Jordan (Pugill. pl. nov. (1852), pp. 82-098, 
et in Boreau, F1. du centre Fr., éd. 3), et par Timbal-Lagrave dans 
son Rapport sur l'herborisation faite à Esquierry, le 15 juillet 1864, 
(in Bull. Soc. bot. Fr. XI (1864), session extraordinaire à Toulouse et 
Luchon, pages LXXXI, LXXXII, LXXXVII et LXXXVIII) ; enfin 
plus récemment par M. Rouy dans le tome VIII de sa Flore de 
France, pp. 124-120. 


. Var. « permixta Rouy L. cit., p. 127; S, permixta Jord. in 
Bor. F1. du cent. Fr., éd. 3, p. 319; Lamotte, Prodr. fl. pl. 
tenir, p.… 383. | 
AC. Lieux incultes et prés secs, pelouses, bruyères, etc., des 
terrains siliceux, plus rarement calcaires dans les zones inf. et 
subalp. — Juin-Septembre. 

Prairies du bosquet Clauselles, sous Ignaux (920); bords 
de la route de Mérens entre les ponts del Fraré et du l'Harenc 
(g8o"); prairies d’Ignaux sous les Gardelles (1020 m.); bords 
de la route de l’Aude, entre Ascou et l’ancienne forge 
(1050 m.), etc. 


, C’est la variété la plus commune dans notre région et c’est elle que 
lon doit prendre pour type du Sc. Columbaria de Linné; elle est 
ordinairement élevée et rameuse (4-8 décim.), assez feuillée; ses 


_ capitules sont gros, ovoïdes et les segments de ses feuilles caulinaires 


sont largement linéaires, 


74 : PLANTES INDIGÈNES 


Var. 8 tenuipes Rouy, LI. cit., p. 127; S. Crupina Timb. et 
Gautier, in herb. Rouy. 

AR. Fossés, rochers, pelouses sèches, etc. des terrains sili- 
ceux, plus rarement schistoso-calcaires, dans les zones inf. et 
subalp. — Juin-Septembre. 

Chemin de Tignac à la fontaine de Maley, aux rochers de 
Ramou (905 m.); bords de la route nationale, près de la cascade 
de Saliens (1325 m.); vallée de l’Oriège, bande schistoso-cal- 
caire de Gaudu (1380 m.); pelouses de la Descargue d’Ensurgel, 
au-dessus de Manseille (1690 m.). 


C’est la variété rabougrie du S. Columbaria (10-25 centim.), à tige 


ordinairement simple, portant seulement à sa base des feuilles à 
segments linéaires, étroits, à pédoncules longs et grêles, uniflores et 
à capitules subglobuleux, assez petits. 


Var. y orophila Rouy, L. cit., pages 126 et 127; S. orophila . 


Timbal-Lagr. in Bull. Soc. bot. de Fr., XI,p. LXXXI. 

AC. Pelouses, prairies, rochers, talus, bords des chemins des 
terrains siliceux et calcaires, dans les zones inf. et subalp. — 
Juillet-Août. 

Ax, pelouses d’'En-Castel (710); route d’Espagne, rochers 
près de la métairie Astrié-d’'Oreille (830"); talus de la route de 
Vaychis (850"); prairies d’Ascou, en aval du village (980, ; 
bords de la route forestière du bac du Llata (1050 m.); prairies 
de Lavail, sur la forge d’Ascou (1100 m.); vallon de Montaud, 
rochers calcaires près de la jonction du Riou-Caou et du ruisseau 
de Sahuquet (1205 m.). ; 


Elle est caractérisée surtout : par ses tiges assez élevées (2-4 décim.) 
ramifiées vers la base, ses feuilles supérieures à segments allongés 
plus ou moins distincts et ses capitules fructifères ovoïdes et petits. 


Var. à patens Cariot et St-Lager, Etud. des fl., p. 409; S. pa- 
tens Jord. Pugill. p. 94. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4130. 

AC. Lieux incultes, rochers des terrains dans la zone inf.; ne 
s'élève pas dans la zone subalp. — Juillet-Septembre. 

Environs d’Ax : lieux incultes près de la gare des marchan- 
dises, pelouses du bocage de Saint-Udaut et chemin des 


PO SE PSN ON VUS 


« 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 75 


Bazerques ; talus de la route d'Orgeix, en face Betsou et rochers 
du pas étroit en face du parc du château d'Orgeix, etc. 


Se distingue des variétés précédentes par les caractères suivants : 
tiges nombreuses, allongées de 4-9 décimètres, feuillées dans toute 
leur longueur, glabrescentes, à rameaux nombreux étalés; feuilles 
plus divisées, les radicales plus velues et obtuses au sommet ; arêtes 
calicinales moins longues ; capitules plus petits; pédoncules plus 
gréles et plus étalés ; floraison plus tardive d’un mois. 


Var. : Guitardi (1) Rouy, L. cit., pages 125 et 129 ; S. Gui- 
tardi Timb. Z. cit, pp. LXXXVII et LXXXVIIT; S. Loretiana 
Guitard, Essai fl. d'Ussat (1863), non Timb. L. cit. (1864); 
S. holosericea DC. F1. fr., V, p.489, n° 3308 (pr. p.) — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2916, legit Guillon (1881). 

AC. Fossés, prairies, rochers siliceux ou calcaires, dans la 
zone inf.; ne s'élève pas au delà de 850 m. d’alt. supramarine. 
— Juillet-Octobre. 

Rochers calcaires du chemin de Perles à Unac; route de 
l'Aude, talus et fossés au lacet de Bel-Air et dans la prairie des 
Enchantées ; route d'Orgeix, rochers du pas étroit en face du 
château; rochers schisteux des mouillères de Savignac, sur le 
ravin d'Eychenac, etc. 


D’après Timbal-Lagrave, L. cit.: « Cette plante a un aspect cendré- 
blanchâtre, des feuilles caulinaires courtes très découpées, des pédon- 
cules grêles et courts qui la distinguent, à première vue, de ses con- 
génères ». Nous possédons un exemplaire récolté, dans la plaine de 
Savignac, sur la rive gauche de l'Ariège, en face des îles, le 15 oc- 
tobre 1886, et dénommé par Timbal-Lagrave S. Guitardi-Columba- 
ria. D’après M. J. Foucaud qui a examiné tous nos spécimens de 
S. Columbaria et ses variétés, l’exemplaire en question ne serait pas 
une hybride mais seulement une variation du S. Guitardi, à feuilles 
moins divisées. 

P. Bubani, F1. pyr., 11, p. 278, ayant réuni sous le nom de Sc. 
Columbaria toutes les variétés et formes démembrées de cette 
espèce polymorphe, nous ne pouvons savoir avec certitude à laquelle 
se rapportent les diverses localités de notre circonscription citées par 
lui (forge d'Orgeix, vallée d'Orlu, etc). 


(1) Orthographe plus correcte que S. Guittardi. puisque la plante a été dédiée par Timbal- 
Lagrave au Dr Guitard (et non Guittard), médecin-consultant aux eaux d'Ussat-les-Bains 
Ariège), qui avait trouvé cette plante en abondance aux alentours de cette localité, 


76 PLANTES INDIGÈNES 


La Scabieuse Colombaire et ses variétés sont amères et dépuratives 
mais peu usitées. 


Ogs. — On cultive assez fréquemment dans nos jardins, sous le 
nom de Fleur de veuve, le Sc. maritima var. atropurpurea (S. atro- 
purpurea L.), à corolles grandes, d’un pourpre plus ou moins foncé, 
indigène, dans le Midi de la France et aussi : le Sc. plumosa Sibth., 
originaire de l'Orient remarquable par son calice à aigrettes plu- 
meuses, poilues de toutes parts, le Sc. caucasica M.-Bieb. "Orne 
d'Arménie, à fl. d’un bleu pâle, etc. 


Famize XLIII. — COMPOSÉES 


Sous-Famille [. — Corymbifères Jussieu 


TRBU 1.— ASTÉROIDÉES Benth. et Hook Ge. pl., Il; 
P- 174. 


Solidago L. 


- 530. — S. Virga-aurea L. et auct.; Doria Virga-aurea 
Scop. F1. carn. éd. 2, IT, p. 176- 


Espèce polymorphe sur laquelle Linné avait déjà dit dans son Hor= 
tus Cliffortianus (1737): « Variat, immense magnitudine, caule ramoso, 
vel simplicissimo, foliis serratis et integerrimis obtusis et aCutis, gla- 
bris et hispidis, una hæc eadem ». Cf. Spach, Suites à Buffon, X, 
p. 233. — Nous avons pu constater la vérité de cette assertion et 
nous assurer en outre que les diverses formes et variétés démembrées 
de cette espèce sont produites surtout par la nature du terrain, l’alti- 
tude et les conditions de la station. Nous possédons les suivantes 
dans notre circonscription : 


. Forma Î —S. vulgaris Lamk. F1. fr., Il, p. 145 : 

Var.a genuina Rouy F1. de Fr., VIII, pp. 135 et 136 ; S: 
RTE L. var. vulgaris Koch Syn., éd. 2, p. 389. 

: C. Bois, pâturages, lieux humides, etc. dans la z. subalp. 
Juillet-Septembre. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 77 


Environs d'Ax (Roc du Saulier, sur Entre-Serres, etc.) ; 
Savignac, bords du canal du moulin; Orgeix, parc de l’ancienne 
forge, etc. 


Panicule oblongue, compacte ; feuilles inférieures elliptiques, serru- 
lées, les supérieures lancéolées, entières où à peine dentées. 


Var. 8 latifolia Rouy, L. cit. ; S. Virga-aurea L. var. latifo- 
lia Koch, L.cit.; S. narbonensis de Martr.-Don. PI. crit. Tarn, 
p. 26, non Pourret. 

AR. Pâturages, pelouses, rochers des z. inf. et subalp. — 
RR. dans la z. alp. — Juillet-Août. 

Rochers des moulines de l’Esquiroulet (690%); bords du 
chemin de Quérigut, sous Montmija (1350) ; pelouses de 
la fontaine de Drazet (1460); rochers de la vallée latérale 
d'Orgeix, près du chemin (1600") ; pâturages et rochers près du 
lac de Naguilles (1860"). 


Panicule ample, étalée ; feuilles larges, toutes ovales, irrégulière- 
ment et grossièrement dentées ; fleurs plus petites que celles de la 
var. a et à pédoncules plus fortement bractéolés. 


Var. y axillaris Rouy, L. cit. ; S. axillaris Timb. et Jeanb!. 
Massif du Llaurenti, p. 389 du tirage à part, note 18. 


( 


: AR. Rochers et pâturages secs de la z. alp. — Juillet-Sep- 
 tembre. 
; Rochers de la Malèze, sur le lac de Naguilles (1920") ; vallon 


… de Font-Nègre : schistes satinés du ruisseau de Costo-Redoun 
; (2000), rochers aux bords du lac de Font-Nègre (2290") et sur 
D ce lac (2310) ; en descendant de la jasse d'Auriol à celle du 
| Traouquet (2160) ; versant oriental du pic de Tarbézou, sous 
| le sommet (2350). 


Se distingue par les caractères suivants, d’après Timbal, L. cit. : 
« Taille très grande ; calathides petites, disposées en petites grappes 
— axillaires presque sessiles ; écailles du péricline très aiguës ; feuilles 
inférieures très grandes, ovales, atténuées en pétiole et dentées, les 
caulinaires elliptiques, atténuées à la base, acuminees au sommet et 
étalées; villosité recouvrant la plante entière. » — Nous ajouterons 
que sa taille est très variable suivant le terrain et l’altitude. 
MARCAILHOU-D'AY MÉRIC, 6 


78 PLANTES INDIGÈNES 


Var. dreticulata Rouy, L. cit. ; S. reticulata Lap. FI. pyr., 
t. 181, et ÆZist. abr. pl. Pyr., p. 520; S. Virga-aurea var. reti- 
culata DC. Prodr., V. p. 338. 

AC. Rochers, ie ombragés, etc. des z. inf. et a — 
Août-Octobre. 

Environs d'Ax (bosquet Clauselles, rochers du Trou-des-Four- 
ches, rochers sur les champs de la Capullo, etc.); parc d’Orgeix 
(80om) ; fontaine du Clot, sur les moulins de Prades (1480®). 


Feuilles caulinaires réticulées, rugueuses en dessous et pubes- 
centes ; bractéoles nombreuses, imbriquées : calathides agglomérées 
au sommet des rameaux en grappes denses. 


Var. e ericetorum Rouy, L. cit.; S. Virga-aurea $ ericetorum 
Duby, Bot. gall., I, p. 266. ®, 

R. Rochers et bruyères des z. subalp. et alp. — Juin-Août. 

Ax, rochers du Castel-Maü ({810") ; rochers de la route 
d'Espagne, près du pont de Runac (875"); vallée de la Lauze, 
bruyères de Montmija (1380). 


C’est la plante rabougrie par l’aridité du terrain et que nous recon- 
naissons : à sa taille peu élevée (1-2 décim.), à sa souche à folioles 
radicales nombreuses et à ses feuilles courtes, les caulinaires moyen- 
nes brièvement peétiolées. 


Forma II. — S. alpestris Waldst. et Kit. (pr. sp.) PI. rar. 
Hung., III, p.230, t. 208 ; S. Virga-aurea var. alpestris DC., 
non Boiss. 

AR. Rocailles, éboulis, pâturages secs des terrains graniti- 
ques et schisteux, dans les z. alp. et niv. — Juillet-Octobre. 

Pinouse de Paillères (2020"); vallon d'En-Garcias (2050"); 
éboulis des Cazalassis (2380) ; pic Fourcade, versant de 
Couart (2550); vaillettes de Font-Nègre, sur le lac du même 
nom (2450); crêtes schisteuses du Siscarou, vers le pic de la 
Cabanette (2680) ; éboulis du pic Pédroux Sud (2770). 


Nous avons aussi récolté, dans diverses localités alpines de l’An- 
dorre et des Pyrénées-Orientales, cette plante ordinairement glabre; 


de 15-30 centim. de hauteur, à feuilles caulinaires lancéolees, oblon= 


gues, parfois dentées, à calathides médiocres portées par des pédon- 


cules bien plus courts qu’elles et disposées en panicule racémiforme 
plus ou moins lâche. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 90 


Var. $ monticola Rouy, L. cit., pp. 134 et 137; S. monticola 
Jord. in Bor. F1. du centr. Fr., éd. 3, p. 324; S. Virga-aurea 
mar alpestris Rchbfile- IC" 71, germ., XVI, t. 20, f. 3, sec. 
Lamotte, Prodr. fl. pl. centr.Fr., p. 388 du tirage à part. 

RR. Montagnes d’Ascou : Roc de Caroulaou, sur le bois de 
la Luzéro (1415"). 


Tige courte; capitules plus gros disposés en panicule courte, très 
serrée ; feuilles d’un vert-clair, oblongues-aiguës. 
Cette variété sert de transition entre les S. alpestris et S. minuta. 


Forma III. — S. minuta L. (pr. sp.) Sp. plant., éd. 2, 
p-1235; Vill. Hist. pl. Dauph., III, p.224; S. Virga-aurea 
DC Prour., V;p-. 338. 

RR. Eboulis schisteux de la z. niv. — Juillet-Août. 

Vallon de Font-Nègre, éboulis du bac de la Casa (2410); 
crête de la grande porteille de Mourtès, dite aussi d'Espagne 
(2460). 


C’est la miniature du type. Cette plante n’a en effet que 3-10 cen- 
tim. de hauteur ; sa souche est forte; sa tige épaisse, simple ; ses 
capitules assez gros, au sommet de pédoncules courts, axillaires ; 
ses feuilles caulinaires entières, lancéolées et longuement atténuées en 
petiole. 

La Verge d'Or, vulgo Herbe des Juifs, est considérée comme vul- 
_néraire, d’où le nom de Solidago (dérivé de solidum agere, consolider, 
par allusion à ses propriétés} ; on la cultive à cet effet dans quelques 
jardins. Les sommités fleuries sont amères, astringentes et diuréti- 
ques ; la décoction de la plante entière sert à lotionner les contusions, 
les ulcères putrides et les plaies de mauvaise nature ; ses feuilles 
entrent dans la composition des plantes vulnéraires suisses. À l’état 
jeune, la plante est broutée par les bestiaux. 

On cultive encore dans quelques parterres d’Ax : le S. canadensis 
L., vulgo Gerbe-d’Or et les S. bicolor L., lithospermifolia, glabra, etc., 
espèces américaines dont les fleurs produisent un très bel effet. 


Bellis L. 


531. — B. perennis L. et auct. 
CC. Prairies, pelouses, talus, bords des chemins, rochers de 
tous les terrains, dans les z. inf., subalp. et alp, — Mars-No- 
vembre. 


D Se 


80 : PLANTES INDIGÈNES 


Dans les lieux très secs, la plante est presque naine, velue et à 
calathides plus petites; c’est alors la s.-var. exigua Coss. et Germ. 
Fl. env. Paris, éd. 2, p. 406. 

P. Bubani, F1. pyr , Il,p. 268, après avoir fait remarquer les varia- 
tions de cette espèce quant aux folioles de l’involucre, aiguës ou 
obtuses, quant à sa villosité suivant les stations humides ou sèches où 
elle croît, ajoute que les calathides se ferment, la nuit, mais qu’elles 
s'épanouissent de nouveau à l’approche d’une lumière artificielle : 
« Calathi noctu claudantur; si tunc ad eos artificialem lucem appro- 
pinquabere, radios laxari et quasi apertos fieri videbis, ut mihi con- 
tigit observare.….. » 

La Pâquerette vivace,vulgo Marguerite, est très nutritive et recher- 
chée par le bétail. Elle a été anciennement très employée en décoc- 
tion : 1° à l’extérieur, comme vulnéraire, pour déterger les ulcères ; 
2° à l'intérieur comme dérivative, contre les engorgements sanguins, 
mais ses vertus ont été exagérées. Son infusion est diurétique. 

On obtient par la culture des variétés de cette espèce à fleurs plei- 
nes et aussi une variété prolifère dans laquelle les folioles de l’invo- 
lucre donnent naissance à leur aisselle à de petites capitules pédi- 
cellés. 

Nous possédons la variété indigène suivante qui a été très contro- 
versée de nos jours: 


Var. 6. caulescens de Rochebr.et Savat. Cat. rais. des Pha- 
nerog. de la Charente (1861), p. 107; var. subcaulescens de 
Martr.-Don Pl. crit. Tarn.(1862), p. 25 et F1. du Tarn (1864) 


p.343; B. hybrida Loret et Barrandon, F1. de Montpell., 125 


édit. (1876), pp. 322, et append. p. 848; Loret, L. cit., 2° édit. 
(1886) pp. 249 et 614 et note in 13° Bull. Soc. dauph. (1886), 
P. 549, non Tenore. | 

AC. Fossés, prairies, pelouses des z. inf. et subalp. — Avril- 
Septembre. 

Plaine de Savignac, au pas étroit, le long du mur de la voie 
ferrée (670"); chemin de traverse sous la Bordette (800"); bords 
de la route de Sorgeat, en face de la prairie d’Arnet (930); 


bords du chemin forestier de Fonfrède de Prades (1420®) et 
pelouses humides sous la fontaine de Fontfrède (1445m) (1). 


(1) Voici la description princeps, communiquée par M. T. de Rochebrune, de cette variété: 


« Elle se distingue du type: par sa floraison beaucoup plus tardive ; par ses fleurs de beau-— 
coup plus petites; par ses pédoncules plus grêles, plus allongés:; par ses feuilles plus hispides; 
par ses pédoncules floraux portés sur une petite tige et munis à leur insertion avec elle de 
deux feuilles opposées ». 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 81 


C’est la plante des lieux ombragés et humides dont la tige, en par- 
tie aérienne, est feuillée dans le bas par le prolongement du collet et 
dont la souche émet des rejets feuillés portant des pédoncules, de 
façon à simuler un Bellis annua devenu vivace. 

H. Loret qui a surtout étudié cette variété ({. cit.), l’a distribuée en 
1886, avec M. Ch. Dupin dans l’exsiccata de la Soc. dauphin., sous le 
n°4913 et sousle nom erroné de Bellis hy brida Tenore, Syll. pl. vas- 
cul. p.436. Or celle-ci est une plante litigieuse considérée : par de 
Candolle dans son Prodomus, vol. Ve, p. 304, par Steudel dans son 
Nomenclator botanicus et par Reichenbach fils dans ses Jcones fl. 
germ. et hely,, XVI, p. 12, comme une variété du Bellis silvestris 
Cyr., et par les auteurs italiens modernes (Bertoloni, Caruel, etc.) 
comme variété du B. perennis. Il est aujourd’hui admis que le B. 
hybrida de Tenore r’existe pas en France. 

D’après les observations de H. Loret, F1. de Montpell. 2° édit., 
Appendice, p. 614: « On rencontre parfois dans une même localité 
tous les intermédiaires entre le type qui croit dans les pelouses et 
aux bords de certains fossés desséchés et la forme caulescente qui 
du fond de ces mêmes fossés s’allonge pour avoir plus d’air et de 
lumière ». 


Aster L. 


A. alpinus L. et auct. mult. ; Rchb. fil. Ze. fi. germ., XVI, 
t. 14, f. 3. — Exsicc.: Soc. dauph. n° 4131. 

C. Rochers et pelouses des terrains calcaires ou schisteux, 
dans les z. subalp. alp. et niv. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires (22 localités) ont été récoltés de 1280" (bois 
de Fontfrède de Prades, aux bords du chemin forestier) à 2760" 
(éboulis schisteux du pic Pédroux Sud) et principalement dans 
les montagnes calcaires de Prades et de Montaillou (monticule 
de la Mate de Ménigue, éboulis sur Le col des Abélanous, sarrat 
de la Bouyche, col de Pourtetgés, Roc des Scaramus, signal de 
Caussou, pelouses de la Nère, soula de Montalzéou,etc.let aussi 
dans les montagnes : d’Ascou (rochers de la croix de Paillères, 
crête calcaire de Paillères, etc.), de l'Hospitalet et de la Solana 
d'Andorre (pic du Llauzié, pic de Puymaurens, sommet du 
Maya, sommets des pics S. et N. d'Ortafa, crête de Gardiola, 
pic du Cap-del-Port, etc.), d'Orlu (éboulis du Roc-Blanc sur ia 
porteille de Baxouillade, crête de Camp-Ras, etc.)et de Mérens 
(massif du pic d’Albe, sur le lac de Couart, etc, 


82 __ PLANTES INDIGÈNES 


Cette plante produit le plus gracieux effet, durant tout l'été, sur 
les pelouses et les rochers de nos montagnes. Elle est facilement 
reconnaissable : à sa tige de 10-20 centim. portant un seul capitule 
grand et à languettes d’un bleu violacé qui entourent un disque jaune 
d’or, et à ses touffes de feuilles entières, obtuses, poilues, d’un vert- 
grisâtre, les supérieures étroites, les inférieures ovales et spathulées, 
Nous n'avons pas observé la var. 8 hirsutus Rouy, FI. de Fr., VIII, 
p. 146 (4. hirsutus Host.), beaucoup plus velue et dont les folioles 
du péricline, ordinairement plus étalées que dans le type, sont pres- 
que récurvées. Cette variété paraît d’ailleurs spéciale aux basses 
montagnes des Corbières et des Cévennes. 

Obs. — Dans quelques parterres et jardins d’Ax on cultive l’Aster 
sinensis L.(Calistephus sinensis Nees), vulgo Reine-Marguerite, ori- 
ginaire de la Chine et du Japon, dont les belles fleurs doubles ont des 
couleurs variées. On cultive aussi un assez grand nombre d’autres 


espèces du genre Aster, la plupart d’origine américaine, entre 


autres les Aster Novi-Belgii L. (A. serotinus Willd.), salignus Willd., 
rubricaulis Lamk., spectabilis Ait., brumalis Nees, etc. On les rencon- 
tre quelquefois aussi, à l’état naturalisé, dans quelques localités. 


Erigeron L. (1). 


533. — E. acer (2) L. et auct. 
C. Bords des champs et lieux arides, fossés, murs, rochers, 
pelouses, etc. des terrains siliceux de la z. inf. — KR. dans la z. 


subalp. — Juillet-Octobre 
Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (fossés de la route 


nationale, au sommet de côte de Laucate) à 1370" (pelouses 
sèches dans l'enceinte du château en ruines de Montaillou) et 
principalement aux alentours d’Ax, d’Ascou, du Castelet, de 
Mérens et de Savignac. 


(1) Afin de faire cesser toute équivoque au sujet de la terminaison neutre ou masculine adoptée 
par divers auteurs pour les espèces du genre Erigeron nous reproduisons avec plaisir les deux 
notes suivantes de Lamotte et de M. le Dr Gillot ; « Linné a adopté pour les Erigeron la 
terminaison neutre ; les auteurs modernes donnent à ces espèces la terminaison masculine, ce 
qui est plus correctement grammatical, car en grec comme en latin, Érigeron est du mascu- 
lin » (Lamotte Prodr. fl. pl. centr. p. 391 du tirage à part). — « Bien que Linné, et ä son 
exemple Villars, de Candolle, Boïissier, Nyman, etc. aient adopté la désinence neutre pour 
le genre Erigeron, il est admis aujourd'hui qu'il est masculin, car la plupart des botanistes 
modernes, Gaudin, Koch, Grenier et Godron, Reichenback, Willkomm, et Lange, Cariotet 
Saint-Lager, Gremli, etc. s'y conforment. Il faut donc les imiter et faire cesser une confu- 
sion grâce à laquelle on peut lire dans la même page des épithètes masculines ou neutres 
alternativement accolées au substartif Erigeron, comme dans le Cat. rais. des pl. vascul. 
du Dauphiné de J.-B. Verlot >. (Observation de M. le Dr Gillot, renvoi 1 de la page 3 du 
tirage à part de ses Notes sur quelques plantes hybrides ou litigieuses de la flore française in 
Appendix n° IV du Bulletin de l’Herbier Boissier, vol. IL (1894), p. 22). ; 

(2) Dénomination plus correcte grammaticalement que E. acris et adoptée par la plupart 
des botanistes modernes. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 83 


La plupart de nos exemplaires se rapportent au type (var. « {y picus 
Schmidely, E. corymbosus Wallr.); quelques-uns se rapprochent 
- par leurs fleurs plus petites, leurs aigrettes rousses, etc., de la 
var. $. serotinus Wirtg. (E. serotinus Weiïhe, in Rchb. FI. excurs., 
p. 239) mais cette variété est très controversée. En effet d’après Rei- 
chenbach fils, Zc. fl. germ., XVI, p. 10, cette plante ne diffère du type 
que par la couleur rousse de l’aigrette et une plus grande longueur des 
languettes « pappo rufo, ligulis elongatis ». Or, comme le fait justement 
observer Lamotte, Prodr. fl. plat. centr. pp. 590 et 391 du tirage à 
part, ces deux caractères n’ont pas de valeur, car en herbier les 
aigrettes deviennent plus ou moins rousses et de plus la longueur 
des languettes est trop variable dans les Corymbifères pour servir 
de base à distinguer une espèce. — Suivant H. Loret, F1. de Mont- 
pell., 2e édit., p. 248 : « La forme à aigrettes rousses (£. serotinus 
Weihe) est aussi répandue que le type et ne constitue pas même une 
variété », La var. serotinus ne nous paraît être que l'E. acer des 
pelouses sèches et des rochers. 

Obs. — L’Erigeron canadensis L., espèce originaire du Canada 
comme son nom l'indique (1) et introduite en Europe avec les céréa- 
les, s’est naturalisée par toute la France, dans les lieux incultes, dans 
les champs frais et sablonneux, aux bords des torrents. Elle abonde 
dans la zone inférieure de notre circonscription, de juillet à octobre, 
notamment à la gare d’Ax et remonte jusqu’à l’ancienne forge d’Orlu 
(035®) (2). 

Mentionnée pour la première fois en France, au xvie siècle, par 
Brunyer, Hortus regius Blesensis éd. 1. (1653) sp. 10, sous le 
nom d’Aster canadense, cette plante était déjà disséminée, en 1673, 
dans toute l’Europe méridionale, d’après Alph. de Candolle (Orig. 
pl. cultiv.) ; aujourd’hui elle est répandue à profusion dans presque 
toutes les contrées de l’Europe où elle constitue la mauvaise herbe 
par excellence. Ses feuilles ont une saveur de menthe très marquée 
etses graines sont efficaces contre la gravelle. La plante abonde aux 
environs de Paris, suivant Cassini, Dict. Sc. nat., XV (1810), p. 182. 
On peut en retirer une grande quantité de soude, comme l’a démon- 
tré le chimiste Dubuc, en 1813. 


534. — E. alpinus (L. sensu lato) Lamk. F1. fr., II, p. 140. 


Presque tous les botanistes qui ont herborisé dans les Pyrénées 
ont confondu sous les noms d’E. alpinus et E. uniflorus diverses 
formes d’un groupe spécifique, modifiées sans doute par les condi- 


(1) Le botaniste bavarois Schrank dans ses Prim.fl. Salisb. n° 775, Obs, a nié l'origine 
américaine de cette plante. 

(2) Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp., Il, p. 34, l'indiquent dans la Sierra-Nevada 
jusqu'a 5000 pieds de hauteur (1625®m) mais il faut dans ce cas tenir compte de la latitude 
beaucoup plus méridionale que la rôtre. 


84 PLANTES INGIGÈNES 


tions de milieu, d’altitude, de station, etc., mais issues d’une même 
souche et réunies par de nombreux intermédiaires. Du reste les 
affinités de ces deux espèces sont si étroites que Linné (Sp. plant., 
éd. 2, p. 1211), Gaudin (F1. hely., V, p. 268), de Candolle (Prodr., V, 
p. 290) les réunissent comme variété (1) et que les auteurs modernes 
ont eu beaucoup de peine à y apporter la lumière. Entre autres, 
M. Rouy nous paraît avoir bien résolu les difficultés de classement 
des diverses sous-espèces, formes et variétés rattachées au groupe de 
l'E. alpinus, dans le tome VIII de sa Flore de France. 

Nous ne possédons que la forme, les variétés et la sous-espèce sui- 
vantes, dans notre circonscription : 


Forma. — E. pyrenaicus, Rouy, /. cit., p.158; E. umiflorus, 
glabratus et alpinus bot, Pyr. monnull. sec. Rouy, L. cit.; Aster 
pyrenaicus (2) Pourret, Chl. narb. in Mém. acad. Toulouse, 
série 1, vol. III (1788), n° 128, p. 308 ; Timbal-Lagrave, Relig. 
Pourretianæ,in Bull. Soc.sc. phys. et nat. Toulouse, II (1874). 

C. Pelouses et rochers des terrains siliceux, schistoso-cal- 
caires ou calcaires dans les z. subalp. et alpine. — Juillet-oc- 
tobre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (3) (14 localités) ont été récoltés de 12507 
(rochers calcaires à la jonction des ruisseaux du clot del Fach 
et de Tarnave) à 2550 (éboulis granitiques du pic d’Auriol), 
versant des Bésines) et principalement dans les montagnes : 
d’Ascou (croix de Paillères, crête calcaire de Paillères, etc.), de 
l'Hospitalet et de la Solana d’Andorre {rochers en montant de la 
jasse du Pla à la jasse de Soula-Couloumé, pelouses du bac del 
Moré, pic de Puvmaurens, clot del Diablé, sous le port de Sal- 
deu, etc.), d'Orgeix {vallée latérale, bords du ruisseau d’Aigues 
longue, jasse d'En-Sur, etc.), de Prades (éboulis calcaires du Roc 
des Scaramus, sarrat de Rieufrède, col des Canons, etc.) et de 
Savignac (clots de Beil, sous le col de ce nom, etc.). 


{1) Bubani dans son Flora pyrenæa, II, p. 264 est encore plus réducteur ; il réunit en 
effet sous le nom de Tessenia alpina les Erig. alpinus, uniflorus et frigidus | et de plus 
l'Aster pyrenaicus Pourret d'après l'inspection faite par lui des exemplaires récoltés par 
le botaniste de Narbonne dans les Pyrénées (Llaurenti, Madrès), sous le n° 128, et figu- 
rant dans l'Herbier de Brienne au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. On sait aujour-. 
d’hui que cette dernière plante n'est qu'un synonyme de l'Erig. pyrenaicus Rouy ! 

(2) Il ne faut pas confondre cette plante avec l'Aster pyrenæus DC. F1. fr., IV, p. 141 (4: 
sibiricus Lamk. non [.), espèce rare qui n'a été rencontrée jusqu'à ce jour que dans quel- 
ques localités des départements de Hautes et des Basses-P yrénées et de la Haute-Garonne. 

(3) Tous ceux récoltés jusqu'en 1890 inclusivement ont été revus par M. G. Rouy, pen- 
dant son séjour à Ax, du 14 au 16 août 1890. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 85 


On rencontre ordinairement peu d’individus ensemble et quelques 
rares pieds végètent dans les altitudes inférieures. La taille de cette 
plante varie de 2 à 10 centim.; sa tige est ordinairement monocé- 
phale ; ses feuilles glabrescentes, quelquefois poilues sur les deux 
pages sont étroites, lancéolées-linéaires ou linéaires-oblongues; le 
péricline est érdinairement hérissé et les calathides de grandeur 
médiocre. 

Nous avons aussi récolté cette plante sur les confins de notre cir- 
conscription dans diverses localités alpines de l’Andorre et des 
Pyrénées-Orientales. 


Var. $ ramosus Rouy, L. cit., — RR. Juillet-août. 

Pelouses de la coume de Paraou, aux bords du sentier (1950); 
versant occidental de la porteille d’Orlu (2080"). 

Tige rameuse presque dès la base, 5-céphale (Rouy). 


Nos spécimens ont été vus par M. Rouy. Cette variété remarquable 
a aussi été récoltée par nous sur les pelouses du signal de la Frau, 
près du sommet (à 1910), c’est-à-dire au voisinage de notre circons- 
cription. 


Var. y. glabratus Marc.-d’Aym. in herb.(1890), non Neilreich ; 
E. glabratus Endress, PI. pyr.exsicc., non Hoppe et Hornsch. 
— RR. Août. Sommet granito-gneissique du pic de Sabarthés 
(2549" Et.-maj.). 


Notre unique exemplaire a été vérifié par M. Rouy, le 14 août 1890. 
Voici ses caractères: Tige 2-céphale, glabre; péricline hérissé; 
feuilles glabres, linéaires, très longues et un peu ciliées. 

Déjà signalée dans les Pyrénées, en 1830, par Endress, qui l'avait 
confondue avec l'E. glabratus Hoppe et Hornsch. (pr. sp.) ap. Bluff 
et Finger. Comp. fl. germ., éd. 1, vol. II (1825), p. 365, cette plante 
était oubliée des botanistes pyrénéens jusqu'a ce que Willkomm et 
Lange, Prodr. fl. hisp., Il (1870), p. 33, l’aient rattachée à l'E. alpi- 
nus mais sans en indiquer les caractères. D'ailleurs l'E. glabratus 
Hoppe, dont nous possédons de beaux exemplaires récoltés par 
N. Roux à la Chenalette du Grand St-Bernard, à 2,600, n’a été si- 
gnalé en France que dans les Alpes et le Jura, suivant M. Rouy, F1. 
de Fr., VIII, p. 158. On doit donc rapporter très probablement à 
notre variété glabratus et non à celle décrite par Neilreich (F1. N.- 
Oesterr., p. 331, qui est l'E. glabratus type (E. uniflorum Wahlbg. 


… (excl. syn.), toutes les localités pyrénéennes indiquées par P. Bubani 


dans son FI. pyr., Il, p. 265, sous le nom de Tessenia glabrata 
Bub., d’après Ramond, Grenier et Timbal-Lagrave. 


86 PLANTES INDIGÈNES 


Subspec. — E. frigidus Boiss. (pr. sp.) in DC. Prodr., VII 
(1838), p. 274; Boissier, Voy. bot. midi Esp., I, (1839), p. 302, 
tab. 89; Willk. et Lange, Prodr. fl. hisp. II (1870) p. 33; Nyman, 
Conspect. fl. europ. (1870), p. 388 et Suppl. (1889), p. 174; 
Gandoger, Flora Europæ, XIII (1887), p. 183; Rouy, Suites à 
F1. de Fr. de Gr.et Godr., fasc. 2 (1890), p. 79 (1); Gautier, in 
Bull. Soc. bot. fr.,XXXVIII (1891), sess. extraord. à Collioure, 
p. XV; H.et A. Marcailhou-d'Ayméric, in Rev. de Bot. (Tou- 
louse), tome X (1892), pp. 675-680; Gandoger, in Bull. Soc. 
bot. Fr., XXXIX (18092), pp. 315-320. — Exsicc.: Bourgeau: 
PI. d'Esp. (1851), n° 1247; Huter, Porta et Rigo, lter hisp., I 
(1879), n° 438 et III (1891), n° 556 ! 

C. Pelouses et éboulis siliceux des z. alp. et nivale. Juillet- 
septembre suivant l’altitude. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 1850m 
(pelouses de Puymaurens vers le plan incliné de la Llatte) à 
2828", Et.-maj. (sommetdu pic Pédroux Sud) et principalement 
dans les montagnes : de l’Hospitalet et de la Solana d'Andorre 
(sommet de la tose de Pédourés, sommet du pic d’Albe, crête de 
la porteillette d’Albe, éboulis du bac de Sisca, sous les crêtes du 


Siscarou, signal du Siscarou, pic de la Fontaine des Isards, port 


de Saldeu, pic des Padrons (2), crêtes et éboulis des Padrons, 
vaillettes de Font-Nègre, pelouses et éboulis du pic de la mine 
de Puymaurens, schistes satinés du pic del Llauzié, près du 
sommet, porteilles de Kerfourg et de Coume-d’Or, crêtes 
du pic et du signal de Coume-d’Or, éboulis du pic Pédroux du 
Sud, etc.), d'Orlu (pelouses sur le lac de Naguilles vers les clotes 
du port d’En-Sur, pic d'Outxis, sommet du contrefort des 
Piques-Rouges, sur le lac de Beys, col et pic de Terrès, etc.) 
et de Mérens {sommet du pic d’Auriol, etc.). 


Elle est caractérisée surtout: par son péricline d’un pourpre foncé 
très laineux et à poils d’un blanc verdâtre (comme ceux de l'Antenna- 
ria carpathica B]. et Fing.) couvrant entièrement le calice; par ses 


(1) Le 2° fascicule de M. Rouy ne porte pas de date mais nous savons que la description 
française de l'E frigidus Boiss. a paru dans le Naturaliste, 2° série, vo'. II, p. 8, n° du 
1er janvier 1890. — La page 79 est celle du tirage à part de ce 2e fascicule. 

(2) Cette localité est citée par M. Rouy (F1. de Fr., VIII, p. 160), avec 9 autres de i'Ariège, 
d'après nos spécimens possédés dans son herbier, mais il indique une orthographe vicieuse 
pour le pic des Padrons qu'il nomme pic de l’Espédon. 


, 


* 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 87 


ligules larges, rayonnantes, compactes, à 2 ou 3 rangs, une fois plus 
longues que les fleurons du centre qu’elles cachent entièrement à 
l’état sec de l’herbier ; par l’aigrette d’un beau blanc égalant le double 
de la longueur de l’achaîne, etc. 

Nous avons récolté aussi cette sous-espèce dans plusieurs localités 
de l’Andorre (Coma-Pedrosa, estanys Furcats, estany del Much, 
porteille dels Pessons, etc.) et des Pyrénées-Orientales (bords du 
lac de Lanoux, signal de Campcardos, etc.) mais presque toujours 
dans la zone nivale. 

Cette plante a été longtemps méconnue en France, avant les judi- 
cieuses remarques de M.G.Rouy, qui appela notre attention, pendant 
son séjour à Ax, au mois d’août 1800, sur cet Erigeron dont il avait 
publié la première description en français, sept mois auparavant, dans 
le 2e fascicule de ses Suites à la Flore de France de Grenier et Godron, 
avec l'indication de l’unique localité connue en France jusqu’à ce 
jour (1), nous avions cru que nos Pyrénées ariégeoises possédaient 
une sous-espèce voisine, l'E. uniflorus L.), et nous avions confondu 
sous ce nom, sur la foi du regretté Timbal-Lagrave, tous nos spéci- 
mens d'E. frigidus Boiss.! 

En mai 1892, après une étude attentive et grâce à de multiples 
documents, nous avons publié, dans la Revue de Botanique (à Tou- 
louse), ou Bull. de la Soc. fr. de Bot., une note intitulée: L’Erigeron 


_ frigidus Boiss. dans les Pyrénées françaises. A la suite de l’histo- 


rique de la plante en question nous avons donné l’énumération 
des diverses et nombreuses localités d’où nous la possédions et 
avons conclu: « que l’Erigeron uniflorus L. est une espèce au moins 
très douteuse pour la flore pyrénéenne et très probablement à 
rayer » (2). Un an auparavant, M. l’abbé Gandoger, auquel nous 
avions fait part de nos observations, nous écrivait : « J’ai soupçonné 
aussi ce fait, et déjà en 1887, dans le tome XIII demon Flora 


_Europæ, j'ai énuméré, comme appartenant à l'E. frigidus, trois loca- 
_ lités des deux versants français et espagnol des Pyrénées-Orientales, 


d’où je l’avais reçu sous le nom d’E. uniflorus » et il ajoutait: « Un 
nouvel examen fait sur votre demande des autres sujets pyrénéens 


(1) « Eboulis alpins de la vallée de Carença, au sommet, près des lacs » (G. Gautier, in 
herb. Rouy). 

(2) Loc. cit. p.680. — Comme nous l'avons déjà fait remarquer, il est surprenant que P. 
Bubani, dans son Flora pyrenæa, 11,p. 264 ait méconnu cette plante et l'ait confondue 
avec son Tessenia alpina. Au mois de mai 1894, nous avons eu la bonne fortune d'examiner 
dans l'important herbier de M. Saubadie, instituteur à Cazaril de Luchon et un des botanis- 
tes herborisants les plus ardents, tous les exemplaires d'Erigeron à capitule solitaire, à invo- 
lucre tomenteux, etc., étiquetés E. uniflorus et récoltés par lui dans les diverses montagnes 
de la région de Bagnères-de-Luchon, aussi explorées en partie par nous. Pas un seul pied 
dE. uniflorus L. n'y existait et tous les spécimens devaient être rapportés sûrement à l'E. 


. frigidus Boiss. — Willkomm et Lange, dans leur Prodr. fl. hisp., 11, p. 33, indiquent par 


erreur diverses localités pyrénéennes pour l'E. uniflorus : ports de Viella et d'Oo, Vignemale, 
(d'après Lapeyrouse), Maladetta (d'après Lézat), Sierra de Nuria (d'après Colmeiro). Il faut 
rapporter ces diverses localités à l'E. frigidus ! 


88 ‘PLANTES INDIGÈNES 


de mon herbier (Monné, pic de Gabisos, pic-du-Midi de Bigorre, etc.) 
et étiquetés par moi E. uniflorus m'a persuadé qu'ils étaient iden- 
tiques à ceux de l'E. frigidus récoltés vers le sommet du Picacho de 
Velet adans la Sierra-Nevada, en Andalousie (1),le 12 juillet 1878, par 
le Prof Hegelmaier et le rer août 1870,par MM.Huter, Porta et Rigo, 
et distribués par eux dans leur ter hispanicum, 1, sous le n° 438!» 

A la séance du 22 juillet 1892 de la Société botanique de France, 
M. Malivaud, a donné lecture d’une Note sur l’Erigeron frigidus 
Boissier, par M. Gandoger, qui a été publiée dans le Bulletin de 
cette Société, tome XXXIX, pp. 315-320. L’auteur résumait notre 
travail et considérait l'E. frigidus comme une forme ou même une 
simple variété de l'E. uniflorus, avec l'indication de diverses locali- 
tés de l’Europe occidentale (Mont-Viso, Lautaret, Mont-Cenis, Sim- 
plon, entre 2500 et 28oo%), ce qui a élargi notablement l'aire géo- 
graphique de cette plante, et dans une note ajoutée pendant l’impres- 
sion, il dit (1. cit., p. 320): « Lors d’un voyage que J'ai fait, en août 


dernier, à Ax-les-Thermes, j’ai vu dans l’herbier de MM. Marcailhou- 


d'Ayméric frères, un grand nombre de localités ariègeoises de l’Eri- 
geron frigidus et j'ai pu étudier vivante cette espèce dans le massif 
du pic Carlitte (Pyrénées-Orientales) ». | 

Malgré les affirmations de M. Gandoger, nous avons constaté qu 
M. Rouy, dans le tome VIII de sa Flore de France, publié en avril 
1905, n’a pas indiqué les Alpes, même dans l'aire géographique de 
VE. frigidus et qu’il signale, seulement, pour la France, diverses loca- 
lités de l’Ariège d’après nous «et des Pyrénées-Orientales d’après 
M. Gautier et le Frère Sennen. De plus il a classé avec raison l'E. 
frigidus Boiss., comme sous-espèce de l'E. alpinus L. (sensu lato). 

Quant à l'E. uniflorus L. (2), comme nous l'avons déjà soupçonné, 
en mai 1892, et comme M. Gandoger l’a constaté aussi il n’existe pas 
dans les Pyrénées; cette assertion est confirmée pleinement par 
M. Rouy, qui après avoir considéré (/. cit., p. 150), l'E. uniflorus 
comme sous-espèce de l'E, alpinus l'indique seulement dans les prai- 
ries élevées des Alpes, en citant diverses localités des départements 
des Hautes-Alpes de la Savoie et de la Haute-Savoie. Nous rap- 
pelons en terminant que l'aire géographique de l'E. frigidus ne com- 
prend que la partie orientale de la chaine des Pyrénées et l'Espagne, 
tandis que celle de l'E. uniflorus embrasse l'Islande, la Norvège arc- 
tique, le Groënland, la Laponie, l’Autriche-Hongrie (monts Karpa- 
thes) et la Suisse (Alpes du Valais, etc.). 


(1) Les géographes ne sont pas d'accord sur l'altitude du Picacho de Veleta ; les meil= 
leures cartes consultées par M. Gandoger varient pour cette altitude entre 3240m et 335om, 
peut être par confusion avec le Cerro de Mulahacen, point culminant de toute la Sierra et 
qui atteint l'altitude de 3481". Nous rappellerons que cette chaîne s'étend dans la province 
de Grenade (Andalousie), d'Alhama à Baïza, sur une longueur de 150 kilomètres et fait 
partie du système bétique. 

(2) Il se reconnaît surtout à ses involucres globuleux très rougeätres, tout couverts de poils 
grisätres, mais jamais laineux et à ses ligules à un seul rang. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 89 


Tr&u 2. — INULOIDÉES Benth. et Hook. Gen, pl., II 
p. 180. 


u 


Filago (Tournef.) L. 


| Section I. — GiroLa (Cass.) GretGodr. F1. de Fr. Il, p. 191. 


535. — F. germanica L.; Gnaphalium germanicum Willd. 
Sp. pl., III (1800) p. 1894; Gifola vulgaris Cass. Bull. Soc. phil. 
(1819) p.143; Gifola germanica Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVI 
M 541p20,1t 54, fi x et 2. 

Var. « lutescens Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 191; F. lutes- 
cens Jord. Obs. pl. crit., fragm. 3, p. 2o1,t. VIIf. B.; Rchb. 
f, 2. cit., f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2115 et bis. 

AC. Bords des chemins, champs cultivés, fossés des terrains 
sablonneux, surtout granitiques de la z. inf. — KR. dans la z. 


s- subalp. — Juillet-Septembre. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (fossés de la gare 
d’Ax) à 1145" (bords de la route de Pointe-Couronne près du 
5e kilom.) et principalement aux environs d’Ax (route de Pet- 
ches, ancien chemin de Quérigut, etc.). 


Plante couverte d’un tomentum blanc-jaunâtre (1): folioles de 
l’involucre ordinairement rougeätres au sommet ; feuilles subobtuses, 


Var. $ canescens Gr. et Godr., L. cit. ; F. canescens Jord. I. 
cit., f. À. ; Rchb. fil. I. cit., f. 1.— Exsicc. : Soc. dauph., n°5 1685 
et 2114. 

C, Fossés, lieux incultes, bords des routes, etc:, des terrains 
argileux ou siliceux de la z. inf. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés aux alentours de Savignac 
(fossés de là plaine, etc.) et d’Ax (route de Pointe-Couronne, 


— route d'Orgeix, route de l’Aude, etc.). 


. Plante couverte d’un tomentum blanc-grisâtre, folioles de l’invo- 


lucre pâles au sommet ; feuilles aiguës, ondulées. 


_ (1) Cette plante devient jaune en herbier, à la suite de l'intoxication par une solution 
alcoolique de sublimé corrosif ou d'arséniate de soude. 


90 PLANTES INDIGÈNES 


536. — F. spathulata Presl, Del. Prag., p. 99; Jord. 
Observ. pl. crit., 3, p. 199,t. VII, f.G ; Gifola spathulata Rchb. 
f., L cit.,f. 3; F. Jussiæi Coss. et Germ. Illustr. fl. Paris, 
t, XXVI, f. A. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 830. 

AC. Champs cultivés, lieux humides des terrains siliceux, 
plus rarement calcaires, dans les z. inf. et subalp. — Juin- 
Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (lieux sablonneux de 
la plaine de Savignac) à 1080" (vieux chemin de Quérigut, en 
face de la forge d’Ascou) et principalement aux alentours d’Ax, 
et de Tignac (chemin de Maley, rochers calcaires au tournant 
des Barguérasses, etc.). 


Cette plante se reconnaît aux caractères suivants: Tige étalée, 
rameuse, dichtome presque dès la base et à rameaux flexueux diva- 
riqués ;, feuilles oblongues-ovales où spatulées couvertes d’un tomen- 
tum soyeux-blanchâtre ; glomérules composés de 8-15 capitules et 
entourés de bractées oblongues étalées ; péricline à 5 angles aigus 
très saillants et à folioles longuement cuspidées, à pointe subulée, 
jaunâtre. 

Sous le nom de F. germanica, les auteurs anciens confondaient 
trois plantes (F. lutescens, F. canescens, et F. spathulata) qui ont 
cependant des caractères différentiels assez nets et qui ont été bien 
distingués par A. Jordan, L., cit., en 1846, mais à l’exemple de 
Grenier et Godron, L. cit., de Reichenbach fils, L. cit., et de la plupart 
des auteurs modernes, nous n’avons considéré les deux premières 
que comme de simples variétés du F. germanica, et la dernière 
comme une espèce distincte, ayant des caractères nettement tran- 
chés. 


Section II. — OcGLira (Cass.) Gr. et Godr. L. cit., p. 192. 


537. — F. arvensis L.; Oglifa arvensis Cass. l. cit., p. 143; 
Rchb. f., L. cit.,t. 55,f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 828. 

C. Terrains sablonneux, lieux arides de la z. inf. — Juillet- 
Octobre. 

Champs de la plaine de Savignac ; plateau de la gare d’Ax, etc. 


-538. — F. minima Pers. Syn., II (1807) p. 422; Fries, 
Novit. fl. suec., éd. 2 (1828) p. 268; F. montana DC. Prodr. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 91 


VI (1837) p. 248, non L. ; Oglifa minima Rchb. f., L. cit., 1. 55 
f, 1. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 829. 

C. Lieux arides, champs, prairies sèches, rochers, bruyè- 
res, etc., des terrains siliceux ou sablonneux, dans la z. inf. — 
Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés aux alentours de Perles {ro- 
chers du chemin d'Unac, etc.), de Savignac (rochers du pas 
étroit, mouillères sur le ravin d'Eychenac, prairies de l’Esqui- 
roulet et de Malazéou, etc.) et d’Ax (bosquet Clauselles, route 
de Aude, En-Castel etc.) (1). 

Var $. supina Rouy F1. de Fr., VIII., p. 176; var. pros- 
trata Lec. et Lam. Cat. rais. pl. centr. Fr.,p. 222; F. mon- 
tana $. supina DC., I. cit. 

AR. Terrains granitiques ou schisteux de la z. inf. — KR. dans 
la z. subalp. — Juillet-Septembre. 

Le Castelet, bords des chemins (660%) ; environs d’Ax: route 
de Peiches, près de la métairie du Loubail (860) et bords de 
la route de Pointe-Couronne, à Colmajou, (935%); montagnes 
d'Ignaux, pelouses du pla de la Garde (1500n). 


Tiges couchées ou étalées, très rameuses, courtes, à glomérules 
nombreux et rapprochés. 


Section III. — Locria {(Cass.) Boiss, F1. orient., III, p. 248. 


539. — F. gallica L.; F. filiformis Lamk. F1. fr., II, p.61; 
Logfia subulata Cass. Dict. Sc. nat., XXVII (1823), p. 116; 


_Logfia gallica Coss. et Germ., in Ann. Sc. nat., série 2, XX, 


00 6013, A, 1-11; Rchb: f.,/. cit, t.. 56, fr: 

C. Champs, rochers et pelouses sèches des terrains siliceux 
de la z. inf. — Juin-Août. 

Environs de Perles, de Savignac et d’Ax. 


(1) P. Bubani, F7. pyr., IL, p. 205, dit au sujet de cette espèce qu'il nomme Filago minor 
« Legi in Pyr. auriger. ad Ax, diebus 23, 24 jul, 1840 ». 


92 PLANTES INDIGÈNES 


Antennaria Gærtner 


540. — A. dioica Gærtn. Fruct. et sem. pl., II, p. 410, 
t. 167, f. 3; Gnaphalium dioicum L. 

CC. Pelouses, prés secs, bruyères des terrains siliceux, plus 
rarement calcaires ou schistoso-calc., dans les z. subalp., alp. 
et niv. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités!) ont été récoltés de 
1360m (éboulis calcaires de la Coste-aurane sur le village de 
Prades) à 2690 (sommet du pic N. d’Ortafa, sur la Solana 
d'Andorre) et principalement dans les montagnes d’Ax, d'Ascou, 
de l'Hospitalet, de Mérens, de Montaillou, d'Orgeix, d’Orlu, de 
Prades, de Savignac et de Vaychis. : 


Cette espèce, à souche rameuse, couvre de longs espaces sur le sol 
et produit un bel effet sur les pelouses de nos montagnes, par ses 
fleurs mâles, blanches, à capitule court, arrondi, et ses fleurs 
femelles, d’un rose plus ou moins vif, à capitule étroit, allongé. 


Les feuilles inférieures de nos multiples exemplaires sont plus ou . 


moins blanches-tomenteuses sur l’une ou les deux pages ; de plus, 
nous avons observé de nombreuses transitions entre les feuilles plus 
ou moins grandes, plus ou moins vertes en dessus et plus ou moins 
tomenteuses sur les deux faces. Cette dernière variation constitue la 
var. $. borealis Camus, Bull. Soc. bot. Fr., XXXVIII (1891) p. 354, 
que son auteur a ainsi caractérisée : « Feuilles, au moins les infé- 
rieures, tomenteuses-blanchâtres sur les deux pages et souvent (mais 
pas toujours !) plus petites que dans le type ». Le nom de borealis 
donné à cette variété ou mieux sous-variété nous paraît impropre, 
la plante croissant à toutes les expositions N. et S., dans les zones 
subalpine et alpine des Pyrénées; celui de S.-var. concolor lui con- 
viendrait mieux. 


Nous avons remarqué que les sujets récoltés dans les terrains cal- 


caires ou schistoso-calcaires étaient les plus tomenteux. 
Les capitules de l’Antennaire dioïque, vulgo Pied-de-Chat, sont 


béchiques et adoucissants; ils entrent dansla composition desquatre 


espèces pectorales (1). On cultive quelquefois, dans les jardins et les 
parterres, l’?Zmmortelle blanche (Ant. margaritacea R. Br., Gnapha- 
lium margaritaceum L.), originaire de l'Amérique du Nord, dont les 
capitules blancs très nombreux sont en corymbe rameux et l’invo- 
lucre est à folioles obtuses petaloïdes, d’un blanc argenté, dépassant 
longuement les aigrettes dans les fleurs mâles. 


(1) Les trois autres espèces pectorales sont : le coquelicot, la mauve et le tussilage. 


SE SC 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 93 


541. — A. carpathica Bluf et Fingerh. Compend. fl. germ., 
éd. 2, vol. II (1838) p. 351, n°2 (1); Gnaphalium alpinum 
Vill., Lap., non L. ; G. carpathicum Wahlbg. F1. Carpat. (1814) 
02643, p.258, tab. 3; Rchb. fil. Je. 77: germ., XVI, t. 60 f. 4 
et 5 — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3357. 

AC. Débris schisteux, granits émiettés de la z. niv. — KR. dans 
la z. alp. — Juin-Septembre. 


Nos exemplaires (17 localités) ont été | récoltés de 2240 m. 
(couilladous de Balboune, en face du Roc-Blanc) à 2852 m. 
Et.-maij. (signal de Lasqueille ou pic occidental de Font-Nègre), 
et principalement : dans les hauts massifs schisteux du Siscarou, 
d’Ortafa, du mont Maya, de Puymaurens, du pic Pédroux 
Sud, etc., ex dans les massifs granitiques de l’Albe, de Camp- 
. Ras, du cirque de Font- Nègre, etc. 


C’est une plante non traçante et à souche non rameuse, dont les 
feuilles lancéolées ordinairement blanches-tomenteuses sur les deux 
_ pages, ressemblent à celles du Leontopodium alpinum Cass. (Ant. 
Leontopodium Gærtn.) ou Etoile des glaciers (en allemand Edelweiss), 
que nous avons vainement recherché dans notre circonscription flo- 
rale; sa tige est simple, cotonneuse, pourvue de 3-6 capitules de 
fleurs d’un blanc sale, en bouquet serré; les folioles du périclime 
sont brunätres ou livides sur le dos, scarieuses-blanchâtres au som- 
met, les extérieures lancéolées, les intérieures aiguës, linéaires- 
oblongues. 

Nous avons aussi récolté cette intéressante espèce dans diverses 
localités granitiques de la zone nivale : en Andorre (porteille dels 
Pessons, (2750 m.) etc.), et dans les Pyrénées-Orientales {cirque des 
- Fourats (2450 m.), signal de Campcardos (2914 m. Et.-maj.) (2). 

. L’Antennaire des Carpathes peut être employé aux mêmes usages 
- que l’Ant. dioïque ou Pied-de-Chat, mais il n’est guère usité, comme 
- béchique, que par les bergers de nos hautes montagnes. 


de Vu de d Vi Bt li nes NM OC SE 


(1) Suivant Bubani F1. pyr, II, p. 198.— La plupart des auteurs français et allemands 
ne mentionnent pas l'édition de cet ouvrage où la plante a été décrite. Nous ajouterons que 
«la 1re édition du Compendium floræ germanicæ de Bluff et Fingerhuth a 4 vol. in-18, 
… publiés de 1821 à 1833 ; la 2° édition par Bluff, C.-G. Nees von Esenbeck et J.-C. Schauer 
ne comprend que 2 vol. in-12, publiés de 1836 à 1838. 

(2) C’est le 2° sommet le plus élevé du département des Pyrénées-Orientales, après le pic 
de Carlitte (2021 m. Et.-mai.). 


MARCAILHOU-=D'AYMÉRIC, 7 


94 PLANTES INDIGÈNES 


Gnaphalium L. 


Section I. — Eucnarnazium (DC. Prodr., VI, p. 222, pr. p:) 
Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 183. 


542. — G. luteo-album L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XNI, 
t. 57,f. 1 — Exsicc. «Soc. dauph., n° 2116. 

C. Fossés sablonneux et lieux humides des terrains siliceux, 
dans les z. inf. et subalp. — Juin-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660 m. (fossés de la route 
nationale, en face du village du Castelet) à 1380 m. (vallée de 


la Lauze, bords du chemin sous Montmijà) et principalement 


aux alentours d’Ax et des villages d’Ascou, de Vaychis, etc. 


Nous avons constaté, comme le fait si justement observer Lamotte 
(Prodr. fl. pl. centr., p. 418 du tirage à part), que cette espèce est 
sporadique dans plusieurs localités : « Elle croît en abondance dans 
un lieu donné pendant nn an ou deux, puis elle disparaît et ne s’y 
montre de nouveau qu'après plusieurs années ». On la nomme vul- 
gairement IZmmortelle des marais. 


543. — G. uliginosum L.; Rchb. fil. Z. cit.,t. 57, f. 2-B UE 


Exsicc. : Soc. ét. fl. fr.-helvét., n° 403. — AC. Fossés, lieux « 


humides à demi-desséchés, étangs, marais des terrains sablon- 
neux, dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Novembre. 
Savignac, bords du canal du moulin, en face du ruisseau 


d'Eychenac (680 m.); Ax, talus de la route de Pointe-Cou-… 


ronne, sur En-Castel (720 m.) ; Orgeix, bords de la route 
(810 m.) ; fossés de la route de l’Aude, prés de la Bordette 
(840 m.), et sous En-Rameïl (890 m.) ; talus de la route de Pet- 


ches, près de la métairie du Loubail (860 m.).; laquet ou esta-. 


gnol du plateau de Bonascre (1370 m.). 


Nos exemplaires se rapportent au type (x. incanum Neilr.; Gn. 


tomentosum Hoffm. ; Gn. uliginosum Walhlbg. non Gr, et Godr. (1})). 


Examinés à la loupe, ils ont les achaines glabres et lisses. 


Nous possédons aussi la sous-variété suivante qui s'élève même 
dans la zone alpine et qui est ainsi caractérisée par son auteur: 


Plante naine (1-2 centim.) ; glomérules petits, 2-5, contigus. 


(1) Le Gn. uliginosum Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 188 estle Gn. pilulare Wahlbs. 


FI. lapp., p. 205 t. 13. Il a les achaînes finement muriqués. 


PO RS CE re ee + 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 95 


S.-var. nanum Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 184 — R. Juillet- 
Septembre. — Estagnol du plateau de Bonascre (1370 m.), avec le 


type ; pelouses marécageuses de Montmijà (1400 m.), jasse du 


lac de Naguilles (1860 m.) 
_ Section II. — GamocHæTA Rouy, F1. de Fr., VIIL p. 185. 


544. - G. silvaticum L.; Gamochæta silvatica Weddell 
Chloris andina (1855) I, p. 151. 


Nous ne possédons pas le type (Var. « rectum Gaud.; G. rectum 
Smith), mais seulement la variété suivante, qui est d’ailleurs com. 
mune dans toutes les régions montagneuses de la France : 


Var $. nigrescens Gren. F1. ch. jurassiq., p. 427. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 3355. — C. Bois, bruyères, pâturages, escarpe- 
ments, etc., des terrains siliceux, très rarement calcaires, dans 
les z. subalp. et alp. — KR. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (18 localités), ont été récoltés de 1020 m. 
(bords de la route de l’Aude, entre Ascou et l’ancienne forge), 
à 2650 m. (pentes méridionales du pic d’Albe, surle vallon du 
Sisca) et principalement dans les montagnes : d’Ax (pelouses du 
chemin forestier de Bonascre à Manseille, etc.), d’Ascou (vallon 
de Gabantsa sous le sarrat de Cazalinth, rochers calcaires de la 
croix de Paillères, etc.), de l’Hospitalet (pic de Sabarthés, 
pelouses de Puymaurens, ruisseau de Costo-Redoun, etc.), de 
Mérens (pelouses du lac de Couart, soula du Cargathi, 
pelouses de la cabane de la jasse Parade, etc.), d'Orgeix (vallée 


. latérale, près de la grande source du ruisseau des Cirarols, etc.), 


d'Orlu {bords du lac de Naguilles, pelouses de la cabane de 
Mourtés, etc.), de Prades et de Montaillou (fontaine et bois du 
Drazet, fontaine del Taillé, etc.). 


Cette plante est bien caractérisée : par sa tige peu élevée (1-3 


… décim., suivant l'altitude où elle croit) ; ses feuilles caulinaires lar- 
… gement lancéolées linéaires, décroissant de longueur de la base au 


sommet ; son épi très long et droit, à calathides rapprochées et son 
péricline à folioles bordées de brun. 


. : Nous n'avons: pas observé dans notre circonscription la S.-var. car- 
petanum Willk. Prodr. fl. hisp., II, p. 62, que l’on reconnait à sa 


96 PLANTES INDIGÈNES 


taille plus basse, à sa grappe courte et à ses feuilles plus velues, 
lanugineuses même en dessus. 


545. — G. norvegicum Gunner, F/. norveg. II (1772), 
p.105; Rchb. fil. Ic. fl. germ., XVI, t. 58 f. 2etauct mult.; G. 
fuscum Lamk. Dict., II, p.757, non Scop.; G. silvaticum, f. 
fuscatum Wahlbg. F1. Carpat., n° 845 ; Gamochœæta norvegica 
Grenier, F1. ch. jurassiq., p.427. — Exsicc.: Soc. dauph..n° 2117. 

AR. — Pelouses et éboulis des terrains siliceux dans les z. 
alp. et niv. — R. dans la z. subalp. — Juillet-Août. | 

Bois du clot Baïllar, pelouses sous le col de Peyre-blanque 
(1500 m.); pelouses de l’estagnol de la Baouzeille du Tarbézou 
(1850 m.); éboulis du pic des Liauzés, versant d'Orlu (2150 m.); 
bords de l'Ariège, naissante sur le lac de Font-Nègre (2320 m.) 
et vaillettes de Font-Nègre (2430 m.); pelouses escarpées du pic 
de Rulle (2650 m.). 


_ Se distingue bien de l’espèce précédente, d’après Reuter (Cat. pl. 
vascul. env. Genève 2e édit. p. 112): par son épi plus court et plus épais, 
ordinrirement penché, par ses involucres plus foncés à écailles inté- 
rieures oblongues-elliptiques, par ses feuilles caulinaires moyennes 
plus larges que les radicales, linéaires-lancéolées munies de trois ner- 
vures et longuement atténuées en pétiole, et nous ajouterons : par son 
tomentum plus épais. 


? Var.f. nanum St. Lager, Et.de fl., p.449 (excl. syn. Koch) ; 
G. silvaticum 8. pumilum Gaud. F1. helvet., V, p.244. 

RR. — Juillet-Août. — Pelouses de la jasse de Lédranou, 
sous le col de Beïl (1870 m.) ; pic de l'Estagnas, versant des 
Bésines (2350 m.). 


Nos spécimens paraissent se rapporter à la description de cette 
variété donnée par M. Rouy, dans le tome VIII de sa Flore de 
France, pp. 186 et 187, mais non indiquée dans les Pyrénées par cet - 
auteur ; un de nos sujets a été vu par M. Arvet Touvet. 


Section IIT, — Homarorneca Endl. Gen., p. 447. 


546.— G. supinum L. ; Omalotheca supina Cass. Dict. sc. 
nat., LVI (1828) p. 218. 


d: . 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 97 


CC. Pelouses et pâturages humides des terrains granitiques 
dans les z. subalp. alp. et niv. — Juillet-Octobre, suivant l’alti- 
tude. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités), ont été récoltés de 
1854 m. Et. maj. (bords du lac de Naguilles) à 2500 m. (versant 


_ oriental de la porteille de Madidès) et principalement dans les 


montagnes d’Ascou, d’Ax, de l’Hospitalet, de Mérens, d'Orlu 
et de Savignac. 


Cette espèce minuscule et stolonifère, à feuilles d’un vert-cendré, 
très courtes, atténuées à la base, à tige de 3-6 centim., grêle, 
flexueuse, à fleur d’un blanc sale, en petits bouquets serrés dans 
une capsule brune et dont l’ensemble constitue une grappe plus ou 
moins lâche, abonde sur les pâturages de nos montagnes, surtout 
dans les sols granitiques durant tout l'été; mais la variété suivante 
très cespiteuse, à tige monocéphale presque nulle et ordinairement 
plus courte que les feuilles qui sont plus largement linéaires, nous 
paraît spéciale aux terrains schisteux ou calcaires : 


Var. 8 subacaule Wahlbg. F1. lapp. (1812), p. 402; var f. 
pusillum Willk.et Lge., Prodr. fl. hisp., IL (1870) p, 63; Omalo- 
theca supina $. subcaulis DC. Prodr., VI (1837) p. 245 — Ex- 
sicc. : Bourgeau, PI. Esp., n° 1851 et 1241. 

C. Pâturages des terrains schisteux, schistoso-calcaires ou 
calcaires, dans les z. alp. et niv. — Juillet à Octobre, suivant 
l'altitude. | 

Nos exemplaires (15 localités) ont été récoltés de 1895 m. 
(pelouses de l’estagnol des Cloutels sous le pic Espaillat) à 
2445 m. (pelouses du signal de la Birado, dominant, à l'E., le 
lac Bleu du Nagear) et principalement dans les montagnes : 


_ d’Ascou (crête calcaire de Paillères, plateau de Paillères vers 


le Roc de l’Orry et sous le Roc de la Maoure, pelouses schis- 
teuses sur l’estagnol de la Baouzeille du Tarbézou, col de 
Lègue, etc.), d’Ax (pelouses schistoso-calcaires du Cassou, sous 
le Saquet, et jasse de l’Orry du Saquet, etc.), d’Orlu (en mon- 
tant de la cabane de Mourtés à la Pique-Rouge, pelouses du 
vallon d'Eychounzé, du lac inférieur des Peyrisses, du lac de 
Bevs, etc.), de l’'Hospitalet (pelouses schisteuses-sous le porteille 


du Siscarou, etc.) et de Mérens (orry de Soula-Couloumé, etc.), 


98 PLANTES INDIGÈNES 


Helichrysum Gærtner (sub Elichryso). 


547. — H. Stæchas DC. F1. fr., IV,p. 132; Gnaphalium 
Stæchas L. 

RR. — Août. — Talus de la voie ferrée au pas étroit du Caste- 
let, en aval dela plaine de Savignac (665). 


Nos exemplaires paraissent se rapporter à la var. rigens Jord. et 
Fourr. (pr. sp.) Brev. pl., fasc. 2, p. 63, dont ils ont la plupart des 
caractères. Cette plante serait-elle seulement adventive en cette 
localité ? Nous savons qu’elle s’y est bien propagéé, mais nous l’a- 
vons inutilement cherchée à une altitude plus élevée dans la zone 
inférieure de notre circonscription. 

On cultive dans quelques jardins et parterres d'Ax : l'A orientale 
Tournef. (Gnaph. orientale Sibth. et Sm.), vulgo Eternelle, Immor- 
telle jaune, plante vivace sous-frutescente, indigène de l’ile de Candie 
à capitules assez petits et à fleurs d’un jaune citron, et aussi deux 
Helichry sum, l’un bisannuel, l’autre vivace, originaires de l’Austra- 
lie, l'H bracteatum Willd., à involucre d’un jaune d’or, plus rare- 
ment blanc et l’H. macranthum Benth., à fleurs blanches, rosées exté- 
rieurement, etc. 


Inula L. 


548. — 1. Conyza DC. Prodr., V.p.464; Conyza squar- 
rosa L:: Rchb, file. fl. germ., XNI,t..32;1:3; pts] 

AC. Lieux arides et pierreux, fossés, talus, bords des chemins 
des terrains siliceux ou calcaires dans les z. infér. et subalp. 
— Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660 m. (fossés du village 
du Castelet)à 1355 m. (col de Marmare, talus de la grand’route) 
etprincipalement auxalentours d’Ax (ruines du Castel-Maü, etc.). 

Var 8 lanceolata Grognot, ap. Carion, Cat. pl. Saône-et- 
Loire, p. 164. 

RR.— Août. — Bords du chemin de Perles à Unac (700 m.). 


Cette variété est caractérisée par ses feuilles plus allongées, lan- 
céolées, plus minces et moins velues à la page inférieure. Nous l'a- 
vons aussi récoltée sur les limites de notre circonscription, äans les 
fossés de la grand’route près du village de Caussou. 


À 


cast dati Id. 6 0, - tale, D 6, 6 D cri fi ! 


. 


miles. ls 


sine dinlon. hier L'dbr dE ride 


Mn ARE dé 


- 
p. 
n- 
. 
; 
; 
À 
1 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 99 


L'Inule Conyze est aromatique, amère et excitante, On l’a em- 
ployée comme vulnéraire et emménagogue, mais elle est peu usitée 
aujourd’hui. Jadis, elle jouissait d’une grande réputation pour la 
guérison des maladies de la peau et en particulier de la gale. L’odeur 
aromatique et agréable de cette plante se développe surtout quand on 
la froisse entre les doigts. | 


Pulicaria Gærtner. 


549.— P. antidysenterica Gœærtn. Fruct.et Sem.,11,p.461; 
Inula dysenterica L. 

CC. Juillet-Septembre. — 

Lieux humides, fossés, bords des chemins dans les terrains 
siliceux de la zone inférieure (route de Vaychis, etc.), surtout aux 
alentours d’Ax {route de l’Aude, route d’'Orgeix, etc.). 


La Pulicaire antidysentérique, vulgo Herbe de Saint-Roch est 
employée contre le flux de sang,comme astringente; elle est citée par 
Linné, F1. suec., éd. 2 (1755), p. 294, comme ayant été utile pour 
combattre avec succès une dysenterie épidémique, mais son nom 
spécifique, exprimant une idée contraire à ses propriétés, doit être 
corrigé comme l’a fait justement observer P. Bubani (F1. pyr., II, 
p.2 47). Son odeur, paraît-il, éloigne les puces d’où le nom de Pulica- 
ria donné au genre. 

Obs. — Dans quelques jardins et parcs nous avons observé comme 
plantes cultivées appartenant au genre Dahlia deux espèces, origi- 
naires du Mexique, le D. coccinea Cav., à fleurs d’un roug2 sombre 
velouté etle D. variabilis Desf. qui varie à l'infini par la couleur et 
la forme de ses fleurs toutes ligulées ou toutes tubuleuses. 


TriBu 3. — BIDENTINÉES Lessing, Syn., p. 220. 


Bidens L. 


550. — B. cernuus (1) L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVI, 
t. 50, f. 2 etauct. : 

Var. « genuinus Rouy F1. de Fr. VIII, p. 217 — Exsicc.: 
Billot. F7. Gall. et Germ., n° 2087. 


(1) Conformément à l'usage établi et qui nous parait le mieux justifié, nous avons adopté 
la desinence masculine pour le genre Bidens. 


ASE, Le 
* A 


100 PLANTES INDIGÈNES 


_AR. Lieux marécageux de la z. inférieure — Juillet-Septembre. 
Le Castelet, marécages du vacant communal de la fontaine, 
près du Lagal (660%); Orgeix marécages de la prairie commu- 
nale, en amont du village (810); Orlu, lieux marécageux du 
vacant communal de Las Escoumeillés, en aval du village (820). 
Var 8. minimus DC. Prodr., V, p. 595.; B. minima Huds. 
F1. angl. p. 310. — RR. — Septembre. 
Orgeix, marécages de Bernadel, sur la rive gauche de l’Oriège 
et en face de l’église (805"). 


Tiges basses (10-20 centim.), grêles, monocéphales, à feuilles cour- 
tes, étroites et à calathides petites. ; 


C'est en un mot la réduction du type dans toutes ses dimensions. 


551, — B.tripartitus L.; Rchb. fil. . cit., f. 1. — Exsicc. : 


Soc. dauph. n° 5916. — AR. — Fossés et marais de la z. inf. 
Août-Septembre. 


Marécages de la plaine de Savignac, près de la voie ferrée 
(670%); Savignac, fossés de la route nationale près du presby- 


tère et au Couzillou (675); fossés de la route de Petches près 
de la métairie du Loubail (860"). 


Nos exemplaires se rapportent au type. (Var. «. genuinus Rouy, 
FI, de Fr., VIIL, p. 218). Cette plante possède des propriétés stimu- 
lantes apéritives et diurétiques. Sa décoction colore la laine et le lin 
en jaune. 

Obs. — On rencontre parfois à l’état subspontané autour des habi- 
tations l’Helianthus annuus L. Hélianthe annuel, cultivé sous le nom 
de Tournesol, Soleil, comme plante d'ornement et dont les achaînes 
oléagineux sont recherchés par les oiseaux, et l’Æ. tuberosus L. vulgo 
Topinambour, plante originaire du Brésil qui est cultivée dans quel- 
ques champs sablonneux pour la nourriture des bestiaux. 

On cultive aussi comme plante d'ornement dans les jardins l’H. 
multiflorus L. vulgo Soleil vivace, originaire de l'Amérique boréale 
et d’autres belles espèces américaines appartenant aux genres voisins. 
Nous citerons entre autres : Coreopsis tinctoria Nutt., C. diversi- 
folia DC., C. lanceolata L., C. coronata Hook.; Zinnia elegans 


Jacq., Z. verticillata Andr., 7. multiflora L.; Chrysostemma trip- 
teris Less., etc. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE TOI 


Tru 4. — ANTHÉMIDÉES Cass. Opusc. phyt., III, p.61. 


Anthemis L. (pr. p.){1). 


Section I. — Cora Boiïss. F1. orient., III, p. 278. 


552. — A. Triumfetti (2) All. Misc. taur. (1759)ex F1. ped. 
(1785) I, p. 187; Cota Triumfetti. Gay, ap. Guss. FI. Sic. 
syn:, 11, p: 867. 


Nous ne possédons pas le type mais la variété suivante : 


Var. $ canescens Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 230 ; À. canescens 
Brot. Æ1. lusit., 1, p. 305; À. pyrenaica Schultz-Bip., in 
Oesterr. Woch. (1864), p. 104— Exsicc. : Soc. dauph., n° 5921. 

RR,. — Juillet. — Bords de la route nationale, au lacet de 
Saliens, entre Mérens et l'Hospitalet (1260). 


C'est la seule variété qui croisse dans les Pyrénées; elle est plus 
velue que le type; ses feuilles ont les dents moins étroites et la cou- 
ronne membraneuse des achaînes varie du tiers au quart de leur 


longueur. 


Section II. — EuanrTuemis Boiss. L. cit., p. 379. 


553. — A. montana L. 


Cette espèce linnéenne avait été subdivisée par Gussone, dans son 
Floræ Siculæ synopsis, IL (1844), p. 488, en deux variétés minor 
et major. Quelques années plus tard, A. Jordan démembrait de l’A. 
montana un À. collina dans son Cat. hort. divion. (1848), p. 18 ct dé- 
nommait À. Gerardiana (dans ses Observ. sur plus. pl. crit., 7° fasc. 
(1849), p. 31) l'A. montana type de Linné. 


(1) Tous nos spécimens des espèces du genre Anthemis ont té revus par M, A. Le Grand, 
en mai 1002. 

(2) Nous rappellerons que J.-B. Triumfetti, auteur des Observationes de ortu et vegetatione 
plantarum, ouvrage publié à Rome, en 1685, in-4, était directeur du Jardin botanique de 
Bologne et succéda à J. Zanoni en 1682. Quand Triumfetti passa à la direction du Jardin 
du collège de la Sapience, à Rome, il ajouta à son important ouvrage, l'histoire de quelques 
plantes nouvelles. À la page 70, Triumfettisignale sous la phrase: Buphialmum alpinum, flore 


_  candido, la plante que Allioni à dénommée A. Triumfetti, en 1750. 


102 | PLANTES INDIGÈNES 


En 1852, Grenier et Godron dans leur Flore de France, vol. II, 
p. 155, ayant cru reconnaître le type linnéen dans la forme à cala- 
thides petites, à péricline pâle, à feuilles dont les segments étaient 
très étroits et à tiges très grêles longuement nues au sommet, etc., 
avaient remplacé la var. minor Guss. par celle de Linnæanna en lui 
donnant une synonymie parfois inexacte mais reconnaissaient avec 
raison dans la var. major Guss. le type décrit par de Candolle (F1. 


fr.), sous le nom d’A. montana. Cette manière de voir avait été. 


adoptée par la plupart des botanistes phytographes jusqu’au jour où 
M. Rouy a démontré dans le tome VIII de sa Flore de France que 


« cette espèce polymorphe comprenaît dans la flore française deux. 


sous-espèces auxquelles il n’est pas possible d’après les descriptions, 
les synonymes et l'habitat cités par Linné, d'attribuer le nom d’A. 
montana L. plutôt à l’une qu’à l’autre ». 

Nous possédons dans notre circonscription les sous-espèces et 
variétés suivantes : 


Subspec. [. — A saxatilis DC. Syn. fl. Gall., p. 291; À. mon- 
tana L. var. minor Guss. Syn., II, p. 487; À. montana vera 
LinnϾi teste Gay! ap. Guss. /. cit., p. 868. 

Var. « Gerardiana Rouy, l. cit. p. 232; À. Gerardiana Jord. 
Obs. pl. crit., fragm. 7 (1840) p. 31; A. montana « Linnæanna Gr. 
et Godr. F1. de Fr., Il (1852) p. 155 (pr. p.). — Exsicc.Soc: 
dauph., n° 2924. 

R. — Rocailles, pelouses sèches des terrains siliceux dans les 
z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Débris rocheux sur les pelouses du col de Beil (2150"); haute 
vallée du Nabré, rochers de la jasse de Madidès (2160%) ; planels 
de Camabillo, près du mont Maya (2630"). 


La tige est longuement nue, grêle ; le péricline ordinairement om- 
biliqué à la base et les écailles péles et avec une légère bordure 
brune ; les calathides assez petites; les feuilles à segments pinnati- 
partits et à lobes étroits, etc. Nous ne possédons pas la var. $, col- 
lina Rouy.l. cit. (A. collina Jord.), 


Subspec. II.— A. carpathica Waldst. et Kit. ap. Willd. 
Spec. pl., IIT (1800) p. 2179; À. Pyrethrum Gouan Hort. 


(1) Nos exemplaires du sarrat de Ribenfest ont les fleurs relativement petites et se rappro- 
chant de celles de l'A. Gerardiana Jord., mais doivent être rapportés cependant à l'A .carpa= 
thica W. et K., parce que les écailles sont fortement bordées de noir et si ce n'était le manque 
de pubescence-cendrée, nous les aurions rattachées à la var. subcinerea Rouy F1. de Fr., 
VIII, p. 233 dont les calathides sont de grandeur médiocre (15-25 millim. de diamètre). 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 103 


monsp. p. 451, non L., À. montana DC. F1. fr., IV, 3° édit. 
(1805) p. 207 et V (1815) p.483; À.montana L. var. major 
Guss. . cit. — Exsicc. : Billot, F7. Gall. et Germ., n° 1083. 

AC. Débris granitiques ou schisteux des z. alp. et niv. — 
Juillet-Septembre. 

Deuxième ressaut schisteux, en montant du vallon d'En-Gar- 
. cias au pic de Sabarthés (2210®) et sommet granito-gneissique 
… de ce pic (2549" Et.-maj.); pelouses schisteuses sur la mine 
de Puymaurens, près de la traverse du chemin d’Andorre 
(2250%); sarrat de Ribenfest sur la So/ana d’Andorre (2300");- 
éboulis schisteux du vallon de Saint-Joseph, au lieu dit le Ce- 
 mentiri(238on), éboulis du pic de Puymaurens, vers le 1° pic 
…— oriental de Font-Nègre (2600) et débris granitiques du 2° pic 
oriental de Font-Nègre {(278om); schistes du port de Saldeu 
(2580") et crêtes schisteuses entre ce dernier port et le pic de la 
Fontaine des [sards (2650® alt. moy.) ; sommet du pic S. d'Or- 
tafa (2675). 

La taille de cette plante et sa pubescence sont très variables; les 
… feuilles sont le plus souvent à segments plus larges et plus courts 
que ceux de l’A. saxatilis ; les calathides sont ordinairement grandes 
(3-4 centim. de diamètre) (1) et le péricline est non ombilique, à fo- 
lioles scarieuses bordées de noir, etc. l 


554. — À. arvensis L. 

> C. champs, lieux incultes, bords de chemins, etc., de tous 
les terrains, mais ordinairement sur les sols siliceux, dans la z. 
- inf. — AR. dans la z. subalp. — Mai-Octobre. | 
- Nos exemplaires ont été récoltés de 680" (Savignac, bords de 
la voie ferrée) à 1650" {bords du chemin forestier en aval du 
… chalet de Manseille) et principalement aux alentours d'Ax (En- 
$ Castel, pelouses, du Castel-Maü, route de l'Aude, bosquet Clau- 
M Glles, etc.).- 


- Nous n'avons pas observé la sous-espèce À. incrassata Lois. (À. 
… nicæensis Willd.) plante plus forte et dont les pédoncules sont, à la 
— maturité, épaissis, claviformes et fistuleux, le réceptacle est conique 
… et à paillettes ne dépissant pas les corolles centrales, 

La Camomille des champs, vulgo Fausse camomille est parfois 
D: substituée à la Camomille commune (Matricaria Chamomilla) mais 
lui est bien inférieure au point de vue de ses propriétés médicinales, 


104 PLANTES INDIGENES 


Section III. — MaruTa Boiss. L. cit., p. 280. 


555. — A. Cotula L.; Maruta Cotula DC. Prodr., VI, p. 13. 
Exsicc. : Billot, F2. Gall. et Germ. n°* 1233 et bis. 

AR. Champs, bords des chemins, des fossés. etc., dans la z. 
inf. — Juin-Septembre. 

Bords de la route nationale au sommet de la côte de Laucate 
(660); champs de la plaine de Savignac (670); vieux chemin 
du moulin d’Ascou, sur le village (950), etc. 


La Camomille puante, vulgo Maroute, Camomille des chiens, est 
facile à reconnaître : à ses paillettes linéaires, étroites et subulées dès 
la base, à ses achaînes petits, tuberculeux et surtout à l’odeur forte 
et désagréable qu’elle exhale et qui s'accroît encore par le frottement. 
C'est un antispasmodique et antihystérique peu usité. On cultive 
dans quelques jardins sous le nom de Camomille romaine une variété 
de l’Anthemis nobilis L.. (Ormemis nobilis Gay) à fleurons tous blancs, 
ligulés, dont l’usage est fréquent comme stomachique, contre les 
crampes d'estomac, les coliques et aussi comme vermifuge. Tous 
les Anthemis sont délaissés par les bestiaux. 

Obs. — Le Santolina Chamæcyparissus L., vulgo Aurone femelle, 
plante amère, tonique et vermifuge, est cultivé dans quelques jardins 
d'Ax et de Savignac. 


Achillea L. 


Section I. — Prarmica (Tournef.) G. et G. F1. de Fr., II, p. 165. 


556. — À. Ptarmica L.; Ptarmica vulgaris DC. Prodr., 
VI, p. 23; Rchb. fil. Zc. f1. germ., XVI, t. 123.— Exsicc. : Soc. 
dauph., n°s 3773 et bis. 

RR. Juillet. — Vallée de la Lauze, prairies marécageuses de 
Montmija (1400"). 

Subspec. — A. pyrenaica Sibth. (pr. sp.)in herb. L'Hérit. ex 
DC. F1. fr., 3e édit., IV, p.211; Ptarmica vulgaris 8 pubescens 
DC. 1. cit. ; Pt. pyrenaica Nym. Conspect. fl. europ., p. 364. — 
Exsicc.: Soc. dauph., n° 1249 (Pyr.-Or.) legit A. Guillon (1877). 


AR. Pelouses marécageuses, bords des torrents, etc., des ter- 


rains siliceux de la z. alp.—R. dansla z. subalp.—Juillet-Août. 


= 


. 


DU BASSIN DÉ LA HAUTE ARIÈGE 105 


Pelouses de Puymaurens sous le plan incliné de la Llatte 
(1730); plateau du col de Puymaurens (1880); vallée des 
Bésines, pelouses de la jasse Pujol (1990"); vallon d'En-Gar- 
cias, bords du ruisseau de ce nom (2170); coume d’Etang- 
Faury, bords de l’Oriège naissante sous le grand lac (2280®). 


Sur les confins de notre circonscription florale nous avons récolté 
dans diverses localités alpines de l’Andorre, des Pyrénées-Orientales 
et du Llaurenti (canton de Quérigut, Ariège), cette intéressante 
plante qui constitue plutôt une sous-espèce qu’une simple variété de 
l'A. Ptarmica et qui se distingue de celle-ci : par sa tige non ungu- 
leuse, ascendante; ses feuilles d’un vert plus pâle et fortement ponc- 
tuees excavées, non luisantes, les caulinaires sessiles, dentées en 
suie, moins longues, atténuées en pointe à partir seulement du tiers 
_ supérieur ; ses capitules plus gros; ses ligules oblongues et sa pubes- 
cence plus abondante. 

Le Ptarmique, vulgo Herbe à éternuer, est sialagogue et sternuta- 
toire, mais peu usité. Les bestiaux ne le mangent pas. On cultive 
_ dans quelques parterres : l'A. multiplex Ren., à fleurs doubles, l’A. 
filipendulina, Lamk. originaire de l'Orient, l’A. lingulata Waldst. 
“originaire de Hongrie, etc. 


Section II. — Mirzerouiux {Tournef.) Koch, Syn., éd. 2, p. 372. 


557. — A. Millefolium L. 


C’est une espèce qui varie beaucoup dans sa taille, sa glabrescence 
ou sa pubescence, dans la grandeur de ses calathides et la forme 
lâche ou compacte de ses corymbes, dans la couleur de ses ligules 
(blanches, roses ou purpurines) et de ses involucres, dans la largeur 
et la longueur de ses feuilles, etc. À ses dépens les auteurs ont créé 
diverses variétés reliées entre elles par des transitions insensibles. 
Vu la difficulté de classer tous nos exemplaires nous avons dû pren- 
dre un sage parti et n’admettre dans notre circonscription que les 


| | variétés suivantes : 


Var. « genuina Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 162 et auct. 
_ CC. Lieux incultes, bords des chemins, pelouses sèches de 
… tous les terrains dansla z.inf. — AR. dans la z. subalp. — Juin- 
- Septembre. 
—._  Nosexemplairesont été récoltés de 700" (bords du chemin de 


106 PLANTES INDIGÈNES 


Perles à Unac) à 168on (pelouses de Manseille, vers Mateport) 
et principalement aux alentours d’Ax, de Savignac, etc. 


Nous rattachons au type tous nos spécimens à tige de 2 décimèt. 
et plus, ordinairement simple, pubescente à feuilles bipinnatiséquées 
et à segments très nombreux, linéaires, mucronés, à capitules très 
petits en corymbes terminaux plus ou moins compactes, à fleurons 
ligulés blancs, plus rarement d’un rose lilas quelquefois même pour- 
pré (1) et à limbe de moitié plus court que l’involucre. 


Var. 6 humilior Marc.-d'Aym. in herb. 

AC. Pelouses, rochers et éboulis des terrains schisteux ou 
calcaires, plus rarement granitiques de la z. alp. — AR. dans la 
z. inf. — Juillet-Septembre. 

Pelouses de la forêt du Larguis (1630); pelouses sur le col 


de Surle (1730); pelouses près de la cabane de Baxouillade 


d’en-bas 1750"); éboulis calcaires du Roc des Scaramus (1780); 
rochers schistoso-calcaires sur la rive droite du lac de Naguil- 
les, à la base du pic de Roque-Rouge (1870") et rochers de la 
Malèze, sur le lac de Naguïlles (1890); vallon d'En-Garcias 
{(1950®); pelouses au S. du col de Puymaurens, vers les mines 
de fer (1980") et près de la caserne des mineurs de Puymaurens 
(21407); en descendant de la jasse d’Auriol à celle du Traou- 
quet (2070); bords de l’Ariège, à la Jasse de Font-Nègre (20807); 
schistes du ruisseau à sec de Bouillido, sous le cap Melène 
(2170); vallon de Saint-Joseph, bac del Cementiri (2200®). 


C’est l’A. Millefolium réduit dans toutes ses dimensions par l’alti- 
-tude, probablement aussi par la nature du terrain et dont la taille 
varie de 5 à 20 centim. de hauteur. Nous aurions dénommé cette 
variété, à cause de son habitat de prédilection : var. alpina mais 


(1) M. I. Maranne, étudiant en pharmacie, dans le Bulletin de l’Acad. int. de Géogr. bot., 
12° année, n°5 161-162 (avril-mai 1903) pp. 179-181 a énoncé que toutes les formes ratta- 
chées à l'A. Müillefolium L. donnent naissance à des fleurs de couleur différente, blanches ou 
roses et tout en proposant de créer deux variétés : alba et rosea il appuie sa thèse : 1° sur 
l'aspect des fleurs qu'il étudie avec figures à l'appui, au point de vue de ia forme du récep- 
tacle qui est tantôt ovoide, à bractées d'un vert pale, bordées de jaune, tantôt allongé à 
bractées d'un vert foncé et bordées de brun dans la variété à fleurs blanches, tandis qu'il est 
toujours allongé et à braetées d'un vert foncé. bordées de brun dans la variété à fleurs roses; 
20 sur la forme des pétales qui sont à 3 dents inégales dans la var. a/ba et à dent médiane 
plus petite que les dents latérales dans la var. rosea; 3° sur l'aspect des feuilles qui sont en 
général peu divisées et à divisions dans un même plan chez la var. alba et très divisées, 
présentant un aspect frisé caractéristique chez la var. rosea, mais comme le fait si judiciem= 
ment observer M. Léveillé {/. cit., p. 181 en note) qui a même observé, dans le Maine, la 
nuance d'un pourpre très foncé, ces variations ne paraissent dues jusqu’à preuve contraire 

. qu’à l'influence du terrain et de l'exposition. 


deg oi 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE -107 


nous avons aussi voulu éviter toute confusion avec l’Ach. alpina. 
L (Ptarmica alpina DC.) qui n’a pas encore trouvé en France avec 
certitude (1) et qui appartient d’ailleurs à la section Ptarmica. 


Var. x alpicola Beck, F1. N.-Oesterr. p. 1119; À. alpicola 
Heimerl, ap. Beck, F1. Hernst., p. 257. — RR. — Août. 
Col de Puymaurens, fossés de la route nationale (1920). 


Cette plante, rare chez nous, est cependant abondante dans les 
contrées voisines de notre circonscription; nous l'avons en effet 
récoltée : dans les Pyrénées-Orientales (La-Tour de-Carol, 1245" ; 
val de Campcardos, 2140), dans la Cerdagne espagnole (bords de 
l'étang de Puygcerda,12009) et en Andorre (pont du rio Arinsall, entre 


. Ordino et la Massana,1320"). 


_ Nous la reconnaissons à sa villosité très prononcée, à ses tiges de 
2-5 décim., striées, à rameaux courts, à ses feuilles allongées, étroites 
faiblement auriculées, à segments médiocres et surtout à ses cala- 
thides en corymbe dense, dont les ligules sont plus souvent rouges que 
blanches. 
. Avant de connaître la description de l'A. alpicola Heimerl, nous 
avions confondu cette plante avec l’A. sudetica Opiz, de la Silésie et 
des Alpes, qui est beaucoup plus élevée (7-9 décim.), à rameaux 
allongés, à feuilles caulinaires {rès grandes, etc. et qui ne croit pas 
dans les Pyrénées, malgré l’affirmation de Timbal-Lagrave et Jean- 
bernat dans leur Massif du Llaurenti, p.388 du tirage à part. 
L’Achillée Millefeuille, vulgo Herbe aux charpentiers, Herbe aux 
coupures, a depuis longtemps joui de la réputation populaire de guérir 
les coupures; à cet effet on pile la plante pour l’appliquer en topique. 
Ses sommités fleuries sont amères, astringentes et aromatiques ; la 
décoction concentrée passe pour fébrifuge et même antihémorra- 
gique. Ces propriétés sont exagérées. La plante étant douée d'un 
cértain arôme et d’une faible astringence peut servir dans les cas où 
ces qualités sont requises Elle est broutée par les bestiaux. 


558. — A. chamæmelifolia Pourret, Chlor. narb., in Mém, 


… Acad., Toulouse, 1° série, vol. III (1788),p. 305; Rchb. fil. Jc. 
; [1 germ., XVI, t. 132, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3774. 


RR. — Eboulis d’Aiguebonne, sur la route d'Espagne et au 
pied du Roc de la Spélugue (1030 et 1040"). — Juin-Juillet. 


(1) Lapeyrouse dans son Hist. abr. pl. Pyr., p. 534, signale l'A. alpina L. à Madrès et 
Nourri d'après Pourret. Ces indications sont erronées. D'après M. Rouy, F!. de Fr. VIII, 
- p. 242, il a été indiqué dans la Haute-Savoie près de Chamouni, mais cet auteur ajoute : 


« < Je n'ai pu en voir d'exemplaires: cette plante rare du Valais et du Piémont est à recher- 
à P P ; P 


cher dans nos Alpes ». 


108 PLANTES INDIGÈNES 


Pourret, L. cit., le décrit ainsi: « Foliis imis pinnatifidis pinnis 
supra decompositis linearibus, distantibus, villosis, superioribus sim= 


pliciter pinnatis ; corollæ radiis albis, x ». 
Cette espèce présente plusieurs variétés que Lapeyrouse (Hist. abr. 
pl. Pyr., p. 534 et in herb. sec. Benth. Cat. pl. Pyr., p. 57) a éri- 


gées au rang d’espèces sous les noms de À. capillata, falcata et recur- : 


vifolia. 

Nous possédons dans nos exemplaires les 2 variétés capillata et 
recurvifolia et les avons récoltées presque côte à côte dans l’unique 
localité que nous avons indiquée ci-dessus. La var. recurvifolia a les 
tiges basses (10-30 cent.) et grêles, les segments des feuilles linéaires, 
courts, recourbés-falciformes, mais nous possédons encore la var. 
capillata de plusieurs localités des Pyrénées-Orientales et de l’An- 
dorre (1); elle est aisément reconnaissable : à sa taille plus élevée 
(2-4 décim.) que celle de la var. recurvifolia, à ses tiges droites, très 
rameuses dans le bas et au rachis des feuilles supérieures, très étroit, 
subfiliforme, à segments allongés, à ses corymbes pauciflores et pres: 
que simples. 

Ces variétés sont réunies entre elles par des intermédiaires. Aussi 
avons-nous rapporté nos exemplaires au type, à l’exemple de Reichen- 
bach fils, dans ses Zcones déjà cités, p. 68. Cet auteur indique l'A. 
chamæmelifolia seulement à «in monte Pyrenæo orientali » et lui 
rattache comme synonymes les 3 variétés créées par Lapeyrouse. 


559. — À. odorata L.; Rchb. fil. Z. cif., t. 144.f. 1; À. 
pectinata Lamk. Dict., I,p. 28.— Exsicc.: Soc. dauph., n° 2679 
et bis. 


R. Eboulis et pelouses calcaires de la z. subalpine. — Juillet 


Août. 
Montagnes de Prades : pelouses du bois de Fontfrède de 
Prades (1260%); éboulis calcaires du Roc des Scaramus (1750). 


Cette espèce est bien caractérisée par sa souche fortueuse-noueuse, 
sa villosité, ses feuilles petites, oblongues dans leur pourtour, à rachis 
entier et à lanières entières ou unidentées, ses ligules d’un blanc- 
jaunâtre, 2-3 fois plus courtes que la péricline. 

Nous l’avons récoltée sur nos confins dans les Pyrénées-Orientales 
et aussi en Andorre, mais toujours sur le calcaire ou les schistes 
calcaires. Son odeur très aromatique se développe surtout par le 
frottement. Elle jouit des mêmes propriétés médicinales que celles 
de l’A. Millefolium. 


(n)2P; Bubani, FI. pyr., Il, p.231, l'a aussi observée entre autres localitées, en Andorre: 
€ Observavi... in superiore valle d'Andorra. ». 


ES dd nn à ind 5 


LPS 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 109 


P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 232, émet des doutes sur l’indigènat 
… de cette plante dans les Pyrénées-Orientales où l’ont indiquée : de 
… Candolle (F1. fr., V, p. 486 et Prodr., VI, p. 26), Mutel (F1. fr., I 
» p. 248) et après ces auteurs, Grenier et Godron (F1. de Fr., IT, 
. p. 162) et il ajoute que l’on doit rapporter à l’A. nobilis les localités 
. signalées pour l'A. odorata : « Loca ab eo, vel aliis citata (supra Ville- 
- franche, et circa Mont-Louiïs) offerunt A. nobilem, nec odoratam, 
… quam neque in Herbariis eorum, qui loca illa pedetentim explorarunt 
non per Pyrenæos Catalaunicos (pace Colmeiro) percipere datum 
‘est.....». Nous dirons à l'encontre de cette opinion : 1° que Zet- 
 terstedt, dans ses PI. vasc. des Pyr. princ. (1857), p. 146, l'indique 
- « sur les pelouses des terrains calcaires, à Castanèse, dans la région 
. alpine... » ; 2° que Willkomm et Lange dans leur Prodr. fl. hisp., 
IL (1870), p. 78, après avoir reproduit pour les Pyrénées la localité 
de Castanèse, d’après Zetterstedt, l’indiquent «in Gallia australi» ; 
30 que Timbal-Lagra ve et Jeanbernat dans Le Capsir (1885), p. 130 
. du tirage à part, signalent diverses localités; 4° que M. G. Gautier 
- dans son Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées-Orientales 
(1898), p. 230 du tirage à part, indique l'A. odorata comme très com- 
… mun dans les lieuxincultes de la zone du châtaignier à celle du pin à 
crochet de presque tout le département jusqu’à 2,000 mètres ; ce 
…_ même botaniste indique au contraire l’A. nobilis comme très rare 
… dans les Pyrénées-Orientales, le signale vaguement dans le départe- 
—. ment, d'après Bentham, et aussi dans une seule localité: Sournia, 
_ d’après Oliver. 


 _Matricaria L. 


“560. — M. inodora L. F1. suec., éd. 2 (1755), p. 765 et 
-auct.: Chry-santhemum inodorum L. Sp. pl., éd. 2, IT (1763), 
- p.1253 ; Chamomilla inodora K. Koch,in Linnæa, XVII, p. 45. 
- CC. Moissons, pelouses, fossés, bords des chemins, lieux 
 pierreux, principalement sur les terrains siliceux, plus rare- 
| ment calcaires, dans les z. inf. et subalp. — R. dans la z. alp. — 
Juillet-octobre. 

L. Nos exemplaires ont été récoltés de goo® (fossés de la route 
de l'Aude, sous la métairie d'En-Rameil) à 2140" (pelouses près 
< de la caserne de Puymaurens) et principalement dans les mon- 
 tagnes d'Ascou, de l'Hospitalet, de Montaillou et de Prades. 


- Les dimensions des ligules et des capitules sont très variables. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC, 8 


110 PLANTES INDIGÈNES 


On cultive dans quelques jardins le M. Chamomilla, vulgo Camo- 
mille commune ou d'Allemagne, qui a une odeur agréable et des pro- 
priétés analogues à celles de l’Anthemis nobilis L. 


Tanacetum (L.) Lessing 


561. —'T. vulgare L.; Rchb. fil. Zc. fl.germ., XVI, t. 105; 
Pyrethrum vulgare Boiss. F1. orient., III, p. 352. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 1681 et bis. 

AR. Berges des rivières, bords des routes, lieux incultes de la 
z. inf. (1) — Juin-Août. 

Ax, bords de l'Ariège, en face de la gare (690); murs et bords 
du chemin près du lavoir public de Vaychis (870*) et lieux in- 
cultes sur ce village (900). 


On la considère généralement comme une plante rudérale adven- 
tive, échappée des jardins, mais nousl’avons vainement cherchée dans 
es jardins d’Ax et de ses environs et dans ceux de Vaychis où l’on 
rencontre parfois le 7. Balsamita L., vulgo Herbe au coq, Menthe- 
cog ou Grand-Baume. La Tanaisie commune, vulgo Herbe aux vers, 
Tanacée, Barbotine, est amère, aromatique et employée comme an- 
thelmintique, stimulante, emménagosue, etc. On applique quelque- 
fois sur le ventre des enfants un cataplasme de ses feuilles pilées 
pour aider l'expulsion des lombrics. Les bestiaux ne la mangent qu’à 
l'état sec. 

On utilise la Menthe-cog pour aromatiser des liqueurs et aussi 
comme antispasmodique. 

Os. — On cultive assez communément dans les jardins le Tagetes 
patula L., vulgo Œillet d'Inde, plante annuelle, 'originaire du Mexi- 
que, à odeur forte, à fleurons d’un jaune brun, etc., etle 1. erecta 
L., vulgo Rose d'Inde, également originaire du Mexique qui en dif- 


fère par ses capitules beaucoup plus gros, à fleurs jaunes, ses pédon- 


cules très renflés au sommet, etc. 


Pyrethrum Scopoli (1772) ; Gærtner(1701). 
Section I.— Partaenium Willk.et Lange, Prodr.fl. hisp., IT, p.90. 


562. — P. corymbiferum Schrank, Baiersche Flora, II, 


(1780), p. 405 ; P. corymbosum Willd. Spec. pl., III (1800), 


(1) Nous la possédons en herbier de diverses localités subalpines de l’ancien Donnéza- 
(canton de Quérigut, Ariège) : alentours des villages de Mijanés, Le Pla, Artigues, Quén 
rigut, etc., et des Pyrénées-Orientales, sur les confins de notre circonscription : vallon de 
Fontvive, bords du ruisseau de Lanoux, 1650 m. d'alt., etc, 


| 
| 
| 


; DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 111 


p-2155 ; Chrysanthemum corymbosum L. Sp. pl., éd. 1 (1753) 
D CtC: corymbiferum L.:Sp. pl., éd. 2, II (1763), p. 1251; Ta- 
- nacetum corymbosum Schultz-Bip. Ueber die Tanacet. (1844), 
Mon ecza Rehb-Alycr fl perm, XVI (1854),;t. 102, f. r; 
Leucanthemum corymbosum-Gr. et Godr. F1. de Fr., II (1852), 
p. 145. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4922. 
RR. Montagnes de Prades : pelouses, calcaires, aux bords du 
chemin conduisant du col de Marmare au col du Traguier 
(1370m). — Juin. 


ten cut nl 17, Chi 


Nos exemplaires, revus par M. A. Legrand, se rapportent au type 
mais nous avons récolté dans l'Ariège: 1° la var. tenuifolium Ledeb. 
FL. ross., Il, p. 552 (Pyr. tenuifolium Willd.), sur les rochers calcaires 
du Pech de Foix, le 8 juin 1883, et 20 la var y Pourreti Rouy, F1. de 
Fr., VII, p. 262 (P. Pourreti Timb. Relig. Pour., p. 119 du tirage 
à part) au pech calcaire de Suint-Jean-de-Verges, en aval de Foix, 
le 2 juin 1892, 


563. — P. Parthenium Sm. F1. brit., II, p. 900; Matri- 
« caria Parthenium L. loc. cit. ; Tanacetum Parthenium Sch.- 
| Bip, dcr, p.55; Rchb. f. Z: cit., t. 107, f, 2; Leucanthemum 
. Parthenium Gr.et G. I. cit. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ., 
Rin° 2863. 

AR. Bois découverts, lieux frais, vieux murs, etc., des terrains 
primitifs, surtout schisteux, dans la z. inf. et à lalimite infé- 
- rieure de la z. subalp., surtout au voisinage des habitations. — 
. Juillet-Octobre. 

—_ Savignac, grande île de Malazéou (680"); Ax, bords de 
. l'Ariège, au vacant sablonneux sous la vieille maison FPradal 
… (705 "}; Sorgeat, murs de la fontaine couverte près du ruisseau 
Î de la Fouis (1055"); Mérens, lieux incultes de la rive droite du 
- Nabré, sous le presbytère (1075). 


…. Cette espèce que la plupart des auteurs indiquent à tort comme 
- vivace n’est que bisanuelle ou pérennante; elle est connue vulgaire= 
… ment sous le nom de Matricaire ou de Grande Camomille On cultive 
“aussi sous ce nom, dans les jardins, une variété de cette espèce à 
“fleurons tous ligulés, blancs dont le receptacle est ordinairement 
muni de paillettes. On l’emploie comme emménagogue et vermifuge. 
…—. Os. — Sous le nom vulgaire de Chrysanthèmes, on cultive dans 
les jardins, pour obtenir les fleurs à la fin de l’automne, divers Pyre- 


112 PLANTES INDIGÈNES 


thrum de couleurs variées. Nous citerons: P. sinense DC.; P. indi- 
cum Cass., P. achilleifolium M.-Bieb, etc., et aussi pour son odeur 
aromatique le P. Tanacetum DC.(Balsamita suaveolens Pers.), origi- 
naire de l'Europe méridionale. Le P. Tchihatchefi Boiss., originaire 
du Caucase, fait l’ornement des bordures de divers parterres. Le Chry- 
santhemum coronarium L. (Pinardia coronaria Less.) indigène de la 


Corse, se rencontre aussi à Ax, à l’état naturalisé, au parc du 


Teich,'ete. 


Section II. — EuryrerHruM Willk. Z. cit., p. 97 (1). 

564. — P. alpinum Willd. Spec. pl., III, p. 2153 et auct.; 
Chrysanthemum alpinum L.; Tanacetum alpinum Sch.-Bip. 
Tanacet., p.61; Rchb. fil., Ic. fl. germ., XVI,t. 09, f. 3; Leu- 
canthemum alpinum Lamk. F1. fr., I, p. 137 ; Gr. et Godr. 
F1. de Fr., I], p. 145. — Exsicc.: Soc. dauph., n® 3376.et 
3977 

CC. Pelouses et rocailles des terrains granitiques ou schis- 
teux dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités!) ont été récoltés de 
2150 (pelouses du bac del Moré, sous le pis: des Padrons), à 
2830" {signal du Siscarou) et principalement dans les montagnes 
de l’Hospitalet, de Mérens, d'Orgeix, d'Orlu,de Savignac et sur 
les crêtes frontières de la Solana d’Andorre. 


S.=var. rosea Marc.-d'Aym. in herb. (1885). 

Plus rare que le type, mais à côté de lui, ça et là, dans les 
mêmes zones, surtout dans les massifs schisteux du Pédroux, 
de Puymaurens et sur les sommets qui forment le cirque gra- 
nitique de Font-Nègre. — Juillet-Octobre. 


Cette sous-variété est caractérisée par ses ligules souvent renver- 
sées et variant du rose tendre au rose foncé ou même pourpré: On 
observe des transitions insensibles entre le type à fleurs blanches et 


la sous-variété à fleurs roses. Parfois la couleur rose n'existe que sur 


la circonférence des fleurs qui sont alors blanches. Cette coloration 
avait été déja signalée, mais sans description, par divers auteurs. 
Nous citerons entre autres : 1° Villars, dans son Aist. des pl. du 


(1) Tous nos exemplaires de cette section ont été revus par M. A, Le Grand, 


CONS ETS TT 


che de. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 113 


_ Dauphiné, II, p. 204 « Je l’ai trouvée, dit-il (à propos du Chrysan- 
themum alpinum) à fleurs rougeâtres dans les hautes Alpes du Val- 
gaudemard et de l'Oysans »; 2° Pourret, dans son Herbier conservé 
au Muséum de Madrid, sous le nom de Pyr. versicolor, en ajoutant 
la note suivante : « Videtur Pyrethrum alpinum var. (sic) » d’après 

—_ Bubani, F1. pyr., Il, p. 219, lequel a considéré cette coloration 

… comme un simple lusus; 3° J. Gay, dans sa Notice sur Endress, in 

Ann. Sc. nat., série 1, vol. XXV (1832)p. 239 (ou p. 17 du tirage à 

part), sous la phrase « Pyreth. alpinum var. radiis purpureis, vallée 

d'Eynes ». 

Après nous, elle a été observée sous le nom de var. floribus roseis 
par M. Gandoger dans ses Herborisations dans le massif du Carlitte 
(Pyr.-Or.) in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), p. 460. 

Willkomm et Lange, dans leur Prodr. fl. hisp. II, p. 97, et plus 
récemment M. Rouy, dans le tome VIII de sa Flore de France, 
p. 264, n'indiquent même pas cette coloration, peu importante 
d’ailleurs. 


Var $. minimum Baumgt. (pr. sp.) Enum. Ban., p. 3, non 
DC. F1. fr., IV,p. 924 (1); Chrysanthemum minimum Vill. 
Prospect., p. 32et Hist. pl. Dauph., III, p. 202; Rchb. fil. 
L cit., t. 90, f. 4, sed non descript., p. 52 (2). 

AR. Pelouses rases, éboulis des terrains granitiques ou 

_schisteux, dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

En montant de la cabane de Mourtés aux Piques-Rouges, 
6° ressaut (2150"); pelouses sur le pic de Moustier (2350); 
éboulis de la porteille de Kerfourg, sur le vallon d'En-Garcias 
_(2480"); porteille de Kerfourg (2520m) ; crête du pic de Camp- 
Ras (2550); pelouses rases du mont Maya (2650"); débris 
granitiques du 2° pic oriental de Font-Nègre (2780m). 


Nous la reconnaissons aisément à sa petite taille (3-5 centim.), à 
… soninvolucre dont les folioles sont fimbriées et ciliées, à ses feuilles 
 pubescentes ou velues, mais non tomenteuses et à lanières presque 
… elliptiques. Sauf la villosité qui la recouvre, c’est la miniature du 
1 type ; aussi le nom de minimum donné par Villars qui a le premier 
… décrit cette plante lui convient. Nous avons encore récolté cette inté- 


(1) La description de de Candolle, /, cit., se rapporte en partie au P. tomentosum du 
- même auteur, plante spéciale à la Corse. 

(2) La figure citée de Reichenbach fils représente bien cette plante mais l'auteur l’a confon- 
due dans sa brève description et sa synonymie avec le Chrys. tomentosum Lois. Il diten 
. effet, L. cit. : « valde tomentosum, ligulis sœpe purpureis. Simillimum Taneceto tomentoso 
. (Chr. tomentoso Lois] ». 


114 PLANTES INDIGÈNES 


ressante variété : en Andorre, au sommet de la Coma-Pedrosa 
(2946), en Ariège, au sommet du pit de Saint-Barthélemy (2349" 
Et.-maj.) etc., dans les Hautes-Pyrénées, sur le versant méridional 
du Pic du Midi de Bigorre (à 2800 d’altitude), etc. 


565. — P. pulverulentum Lag. Varied. cienc., II, fasc. 4, 
p. 40; C. pulverulentum Pers. Syn., IT, p. 461 (excl. syn.. 
Lamk.); P. hispanicum Willk. Prodr. fl. hisp., II, p. 98, 
non Salzm.; P. alpinum var. hispanicum G. Gaut. Cat. rais. 
fl. Pyr.-Or.,p. 233 du tirage à part. 


Nous ne possédons pas le type mais la variété suivante : 


Var. versicolor Willk. /. cit. — R. Pelouses et éboulis de la 
Z. niv. — Août. 

Porteille de Coume-d'Or (2480); éboulis de la crête de la 
porteille de Kerfourg (2520); crête du pic de Coume-d’Or 
(2750®) et au sommet du signal de Coume-d'Or (2826 Et.- 
maj.). | 

Nous l'avons aussi récoltée à la limite des Pyrr.-Orientales, et de 
la Catalogne : éboulis de la fontaine de Bovédo, bassin de la rivière 
de Guils, sous le pic de Campcardos (267om d’alt.). — Willkomm et 
Lange, L. cit., décrivent comme suit leur variété à versicolor, la seule 
constatée en France et qu'ils rattachent à leur groupe b. laciniatum : 
« Ligulis albis, albis basi flavis, aut albis basi purpurascentibus. 
Laxe vel dense cœspitosum, sericeum vel canescenti-tomentosum, 
Folia breviter petiolata, in forma purpurascente abbreviata, minima.» 
et ils l’indiquent « in regione alpina montium Carpetanorum, variis 
formis ludens (Sierra de Guadarrama, in jugis editissimis) etc ... » 

Nous avons été surpris de ne pas voir cette variété mentionnée 
par Bubani dans le tome II de son Flora pyrenæa. Cet auteur la 
sûrement confondue ayec le Ch. minimum Vill. dont on le distingue 
cependant, à première vue, par ses feuilles tomenteuses-incanes. 


Leucanthemum (Tournef ) Adanson 


Les diverses espèces du genre Leucanthemum sont encore mécon- 
nues ou mal définies, les auteurs ne sont pas même d’accord sur leurs 
caractères et aussi sur la durée de leur végétation. On les considère 
généralement comme des plantes vivaces, et cependant la plupart 
des espèces sont bisannuelles ou pérennantes comme l’a fait, avec 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 115 


raison, observer Lamotte dans son Prodr..fl. pl. centr. Fr., p. 406 
du tirage à part. Pour cet auteur, le L. vulgare n’est réellement pas 
vivace. Les travaux de Schultz-Bipontinus, Timbal-Lagrave, Martrin- 
Donos, Arvet-Touvet, Le Grand, etc., ont élucidé quelques espèces 
douteuses, mais ce genre réclame de nouvelles études et une mono- 
graphie des espèces européennes ou tout au moins des espèces 
françaises serait une œuvre utile, vivement désirable. 

Tous nos exemplaires ont été revus par M. A. Le Grand, en 
mai 1902. 


566. — L. atratum DC. Prodr., VI,p. 48 (sensu lalo) et 
auct. nonnull.; Chrysanthemum atratum L. (pr. p.) 

CC. Pelouses et rocailles des terrains schisteux plus rarement 
granitiques dans les z. alp. et niv. — KR. dans la z. subalp. — 
Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités!) ont été récoltés de 
1250" (schistes du vallon de Montaud) à 2610" (1° contrefort des 
Piques-Rouges, sur le lac de Beys) et principalement dans les 
montagnes d’Ax, d'Ascou, de l’Hospitalet et de la Solana d’An- 
dorre, de Mérens et d'Orlu. 


Nous avons groupé sous ce nom tous nos sujets de Leucanthemum 
caractérisés surtout par une bordure noire assez large aux folioles du 
péricline, mais possédant en outre des tiges simples, ordinairement 
uniflores, épaisses, velues dans toute leur longueur, des feuilles d’un 


. vert foncé, oblongues, cunéiformes, dentées, atténuées en pétiole, 


des fleurs assez grandes. 
La taille de nos spécimens diminue à mesure que l'altitude aug- 


mente, mais ce faitest un simple lusus dont il n’y a pas lieu de tenir 


- compte et qu’il nous suffit de constater. 


Sous le nom de Tanacetum atratum Sch.-Bip. (Tanacet. (1844) 
p. 62) Reichenbach fils dans le tome XVI (1854) de ses Jcones fl. 
germ. el helvet. p. 50 ettab. 99,f. 2, a décrit et figuré le Pyrethrum 
Halleri Willd. Spec. pl, II, p.2152! Cette épithète d’atratum 
donné à une espèce de la section Eupyrethrum a eu l’inconvénient 
de créer une confusion avec la plante déjà décrite, en 1837, par de 
Candolle, L. cit. et appartenant au genre Leucanthemum. 


567. HN 4 pallens DC. Prodr., VI, p.47; Chrys. pallens 


I. Gay, ap. Peyrem. Cat. Fréjus, p.91.— Exsicc. : Soc. dauph., 
Den° 2025. 


AR. Pelouses des terrains granitiques ou schisteux, plus 


“ rarement calcaires, dans la z. subalp. — Juillet-Septembre. 


116 PLANTES INDIGÈNES 


Mérens, quartier de Soulans (1140); Prades, rochers dela 


Mate de Ménigue (128o"); pelouses en descendant du bois du 
Crémal à la route nationale (1360); serre de Vaychis, rochers 
calcaires sur la mine de plomb de Roque-Prunière (1370) ; 
vallée de la Lauze, schistes de Montmija (1400") ; Mérens, bois 
du Crémal (1460"). 

Voisin du L. atratum, cette plante s’en distingue assez nettement 
à première vue : par ses tiges gréles, ses feuilles plus petites et plus 
minces, et surtout par les folioles de son péricline munies d’une 
large membrane scarieuse, toujours très pâle et parfois d’un blanc 
d'argent. 


568. — L. Barrelieri Timbal-Lagrave, 27 Rodet Bot. médi- 
cale et agricole, 2e édit. (1872) par C. Ballet, p. 447; L. maxi- 
mum DC., Gr. et Godr. (pr. p.), non Chrysanthemum maximum 
Ram. — RR. Pelouses et escarpements calcaires du versant 
oriental du pic de Sérembarre (183om et 1840"). — Juillet-Août. 


C’est une espèce pyrénéenne figurée sous le n° 437 dans les Zcones 


de Barrelier publiés en 1714 par A. de Jussieu (1), méconnue en 


1805 par de Candolle dans sa Flore française, confondue en 1852 
par Grenier et Godron, F1. de Fr. II, p. 141, avec le Chrysanthemum 
maximum Ram. (Bull. Soc. phil. n° 42, p. 140) (2) et que Timbal- 
Lagrave a proposé en 1866 (Bull. Soc. bot. de Fr., XIII, p. CLIN) 
de restituer à son auteur en l’appelant L. Barrelieri. Elle se recon- 
nait aux caractères suivants : | 

1° Taille moyennement élevée (2-4 décim.); 2° tiges assez fines au 
sommet; 5° feuilles fermes et rudes au toucher, finement dentées, les 
inférieures à partir du milieu de la tige atténuées en pétiole plus ou 


(1) Jacques Barrelier, d'abord médecin, puis dominicain, consacra ses loisirs à l'étude de la 
Botanique. Il avait entretenu une correspondance active avec les principaux botanistes de 
l'Europe pour la publication d'un grand ouvrage qu'il devait intituler Hortus mundi et Orbis 
botanicus. Pendant son long séjour de 23 ans à Rome, il avait fait graver une partie des 
plantes dont il voulait donner la description. Après sa mort (1673) ses manuscrits furent 
dispersés et ses papiers botaniques devinrent la proie d'un incendie. On ne sauva que les 
planches en cuivre de l'Hortus mundi et ces planches recueillies par A. de Jussieu firent le 
sujet d'un beau volume : Plantæ per Galliam, Hispaniam et Italiam observatæ, iconibus æneis 
exhibitæ, a R. P. Jacobo Barreliero, Parisiano, opus posthumum ,etc. Paris, 1714, in-fol. 
Ce volume contient 1327 figures représentées sur 324 planches et en plus 3 planches de 
coquillages. La plupart sont d'un dessin très net, mais parfois inexact pour les organes de 
la reproduction. : 

(2) Bubani, F1. pyr., Il, p. 222, commet la même erreur que Grenier et Godron en 
rapportant en effet au Leuc. maximum D C (Chrys. maximum Ram.) son Pontia grandis 
(Barrelieri) et le faisant suivre de la bibliographie suivante : Barr. Icon. t. 437, Obs. p.00, 
n° 1098 — et il ajoute à la page 223 : ...interim, e planta tam parum nota suum Leuc. 
Barrelieri fecit Timbal, Bull. Soc. bot. Fr. T. 13 (1866) p. CLIIL ». Ce qui prouve 
qu'il a méconnu cette plante. 


ai. ons 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 117 


moins allongé, les supérieures insensiblement plus étroites ; 4° capi- 
tules grands (4-5 centim. de diamètre) à écailles de l’involucre étroi- 
tement bordées de roir, 

Le L. maximum Ram. (sub Chrysanthemo) bien représenté par 
_  lafig. 2 de la planche 96 du tome XVI des Jcones fl. germ. et helvet. de 
- Reichenbach fils, a au contraire pour caractères : 1° une taille élevée 
…. (6-8 décim.); 2° des tiges rameuses au sommet; 3° des feuilles minces, 
…_ les inférieures très grandes (10 cent. sur 4 cent.) dentées en scie, 
> non atténuées à la base, largement embrassantes, les supérieures 
- bien plus petites; 4° des calathides très grandes (6-8 centim. de 
diamètre) à écailles du péricline noires au sommet. 
Lo Nous ne possédons pas cette dernière plante qui croît cependant 
- dans les Pyrénées. En effet Lapeyrouse qui la nomme Chrysanthe- 
: mum grandiflorum (F1. pyr.,t. 182 et Hist. abr. pl. Pyr. pp. 527 et 
4 528), l'indique dans diverses localités pyrénéennes et entre autres au 

Pic de Lhièris où il l’avait récoltée, dit-il, avec Dolomieu, en 1782. 

Nous avons en herbier le L. Barrelieri des deux autres localités 
ariégeoises suivantes : sommet du pech de Bigné et pech calcaire 
de Montgaillard, près de Foix, legit H. Guilhot. 

Le L. Barrelieri Timb. s'éloigne de la var. macrocephalum Rouy 
(F1. de Fr., VII, p. 274) du L. vulgare Lamk. qui est le L. maximum 
auct. gall., plante robuste polycéphale, à feuilles vertes, à achaines des 

ligules munies d’une couronne entière ou unilatérale, etc., spéciale 
aux départements du S.-E. de la France et qui n’a jamais été observée 
dans les Pyrénées, suivant M. Rouy, L. cit.; on ne peut le confondre 
aussi avec le Pyrethrum Hullerif Barrelieri DC. Prodr. VI,p. 55, 
décrit d’après la figure 438 des Jcones de Barrelier et qui rentre aussi 
dans le Leuc. vulgare Lamk. comme var. pyrenaicum Rouy l. cit. et 
qui est ainsi caractérisé (l. cit. p. 272) : « calatüides médiocres ou 
…._ petites, portées sur des pédoncules assez brièvement nus au sommet, 
— plante de 1-2 déc., à feuilles caulinaires, courtes, généralement 
assez grêles et étroites ». 


‘ 


569. — L. vulgare Lamk. F1. fr., II, p. 137 et auct. mult.; 
 Chrysanthemum Leucantiemum L.; Tanacetum Leucanthemum 
” Sch.-Bip. T'anacet., p. 35. 


Cette espèce ou mieux ce groupe polymorphe d’après les auteurs 
- modernes est très variable en effet dans sa taille, la découpure des 
- feuilles, la grandeur des fleurs, etc., suivant les terrains et les alti- 
tudes, mais ce groupe est caractérisé : par sa taille ordinairement 
robuste (4-8 décim), sa tige devenant rameuse vers le milieu, à 3-4 
rameaux, longs, dressés, ses feuilles basilaires et celle des rosettes 
‘ovales, suborbiculaires, rarement spatulées, les caulinaires oblon- 


.gues ou lancéolées, toutes plus ou moins incisées-dentées, les écailles 


I18 PLANTES INDIGÈNES 


du péricline plus ou moins scarieuses aux bords et les achaînes de la 
circonférence ordinairement tous dépourvus d’une couronne. 
Nous possédons seulement les variétés suivantes : 


Var. « pratense Timb.-Lagr., in 6° Bull. Soc. dauph. (1870) 
p.230; Chrysanthemum auriculatum Peterm., in Rgsb. Bot. 
Zeitg. (1844) p. 470, sec. Rchb. fil. Ic. fl. germ., XVI, t: 97, 
f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2107. 

C. Prairies, pelouses, rochers, vieux murs, etc., de la z. inf. 
.— KR. dans la z. subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 635" (rochers près du 
pont de Perles) à 1030" (prairies de la vallée du Nagear, près 
des dernières granges de Savignac) et principalement autour 
d'Ax (pelouses d'En-Castel, vieux murs de l’ancien chemin. 
d’'Ignaux, etc.). 


Souche un peu traçante, donnant naissance à 2-6 tiges de 2-3 
decim. de hauteur, dressees, simples, se divisant vers le 1/3 supé- 
rieur en 2 ou 3 rameaux 0} poses, étales, grêles, uniflores ou biflores ; 
feuilles radicales obovales spatulées, dentées, les caulinaires sessiles 
étroites, dentées-incisées à lobes inférieurs auriculés; calathides de 
grandeur moyenne, à peine ombiliquées, ordinairement solitaires, 
écailles du péricline étroitement scarieuses sur les bords et brunes au 
sommet. | 


8. commutatum Rouy, F1. de Fr., VIIT, p. 274; L: 
commutatum Timb. et Martr. (pr. sp.) ap. Martr.-Don. PI. crit. 
(1862) p. 29 et Florule du Tarn (1864) p. 355. > 

AR. Pelouses et rochers des z. subalp. et alp. — Juillet-Sep- 
tembre. | , 
Pech de Roland au N.-E. de Mérens (1220); vallon dus 
Riou-Caou, rochers calcaires de l'Estreit (1240); bords de la 
route nationale près de la cascade de Saliens (1350"); pentes w 
occidentales du pic de Tarbézou (2280"), 


C’est une plante vivace à tige herbacée simple ou rameuse, dem 
2-3 décim. différant surtout du L. yulgare par ses feuilles plus 0bo= 
vales, à dents plus profondes, eétalées et par les écailles du péricline % 
plus largement scarieuses aux bords et plus arrondies. É 

Nous ne possédons que des exemplaires à tige simple ; d’ailleurs les 3 
caractères indiqués n ne sont pas LORIPUrE. très nets ; à aussi MS Rouy a 


M. A. Le Grand, après avoir revu nos spécimens, a RE la not 


de an él fé à» fé) nl fe jé ete 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 119 


suivante : « Je considère le L. commutatum comme très voisin de 
mon L. meridionale. Je recevrais avec plaisir 8 ou 10 beaux échan- 
tillons de votre L. commutatum. Je crois que Timbal a réuni sous 
ce nom les diverses formes du L. vulgare de la zone alpine des 
Pyrénées qui n'ont pas les écailles’du péricline largement bordées 
de noir ». 


Var. y. méridionale Rouy, L. cit.; L. méridionale Le Grand 
(pro forma) in Bull. Soc. bot. de Fr., XXVIII (1881) p. 56 et 
XXXI (1884) p. 185.— Exsicc.: Bœnitz, Herb. europ., n° 4184. 

AR. Pelouses, lieux boisés, rochers des terrains siliceux plus 
rarement calcaires dans la z. subalp. — RR. dans la z. inf. — 
Juin-Septembre. 

Rochers près de la métairie de La Saladou sur le Cap-del- 
Roc (925); de Tignac à Maley, rochers du tournant des Bar- 
guérasses (1000); lieux boisés en montant de la métairie d’Ar- 
tigues au fort Pigeoulet (1250"); pelouses du col d'En-Ferrié 
(1405") ; sommet du sarrat de Grati ou de Fountareille (1625). 


L'auteur lui-même, qui a vérifié nos exemplaires, décrit ainsi ce 
Leucanthemum (I. cit.) « Il est très voisin du L. vulgare dontil 
diffère par son port grêle, les tiges simples ou peu rameuses; les 
fleurs petites; les feuilles inférieures étroites et allongées, à lobes 
très profonds, atteignant même parfois la nervure médiane, feuilles 


- moyennes, linéaires, à dents profondes, souvent étalées et même 


déjetées. Ecailles de l’involucre pâles ou bordées de brun. Achaines 
plus gros que dans le L. vulgare du centre de la France Odeur forte 
et pénétrante, selon le frère Saltel ». 

En 1884, M. A. Le Grand, L. cit. acomplété sa description d’après 
des notes prises sur le vif par le frère Saltel qui avait découvert 
cette forme intéressante dans l’Aveyron (1) et il ajoute : « Cette 
plante d’un vert sombre est pourvue d’un suc propre, odorante sur- 
tout au moment de l’anthèse; sa floraison est de 15 jours plus 

. tardive que celle du L. vulgare, dans les mêmes lieux ». Nous avons 


_pu constater en effet l'exactitude de cette assertion. 


Le Leucanthème vulgaire, connu aussi sous le nom de Grande 


… Marguerite, Grande Päquerette, Œil de bœuf, est comme ses congé- 
…_nères et ses variétés recherchée à l’état vert surtout par les herbi- 
…_vores domestiques, malgré sa saveur âcre et un peu poivrée. Nos 


Le 


#+, . ; . . s 
» paysans emploient sa décoction pour le lavage des plaies de mauvaise 
nature et aussi son infusion comme béchique et diurétique. 


120 PLANTES INDIGÈNES 


Artemisia L.(). 


570. — A. Absinthium L. et auct.; Absinthium vulgare 1 
Gærtn. Fruct.. 11, p.303; 1: 104; Rchb. fil. Yc.:f1. BEI XXI, 
t. 138,f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3779. 

R. Vieux murs, décombres, lieux pierreux, etc., de la z. 
subalp. — Juillet-Septembre. 

Montaiilou : décombres dans les champs du Clot de Loulié 
(1320%); murs du village (1330 et 1335") et murs en ruines de 
l’ancien château fort (1370): 


Il est surprenant que nous ayons rencontré sirarement dans notre 
circonscription cette plante, à odeur forte et à saveur amère; elle 
est abondante en Andorre, au-dessous de 130o0%, mais surtout en 
Cerdagne, aux alentours de Puigcerda (1200) et aussi sur les vieux 
murs des villages du canton de Quérigut (Ariège) : Rouze, Mijanès, 
Quérigut, etc., à une altitude variant de 1000 àw250 m. 

Les sommités fleuries et les feuilles fraiches de l’Armoise absinthe, 
vulgo Grande absinthe, Aluyne, Herbe sainte (2), prises en infusion 
(5 gr. pour 1000 gr. eau bouillante) sont toniques, fébrifuges, sti- 
mulantes, anthelminthiques et emménagogues à petite dose ; à dose. 
plus forte, elles produisent de l’irritation de l’estomac, des vertiges 
et même des troubles nerveux dûs en partie à l’absinthine principe 
amer obtenu par Caventou, étudié par Mein et Luck, mais surtout à 
l'huile essentielle qui est toxique. Les troubles produits par l'abus 
de la liqueur d’absinthe sont dûs autant à la plante qu'à l'alcool lui-. 
même. La décoction d’absinthe s'emploie contre les ulcères atoniques. 
Son infusé chargé (50 gr. pour 1000 gr. eau bouillante) est utilisé 
en fumigations locales dans la dysménorrhée, en lotions contre les 
demangeaisons causées par les ascarides vermiculaires, en lavement 
contre les ascarides lombricoïdes, etc. — On ordonne l'absinthine à 
la dose de 10 à 25 centigr. contre l’anorexie et la constipation des 
chlorotiques. L’Artemisia pontica L., Armoise pontique, vulgo Petite … 
absinthe, des Alpes de la Suisse, douée de propriétés moins actives, 
est parfois substituée à la Grande absintne. “4 


(1) Nous ne possédons que des espèces de la section Euartemisia Gr. et Godr. FL. de Fr.) 
II, p. 126; la section Seriphidium Bess., in Bull. Soc. nat. Moscou (1829) comprend des … 
plantes exclus remet littorales de la Méditerranée, de la Corse, d: l'Océan Atlantique et de? Tes 
la Manche. 


(2) Ce nom a été aussi donné à la Nicotiane (Nicotiana tabacum L.) ou tabac cultivé. 


VIT UE 


DÜU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 121 


571. — A. spicata Wulf. in Jacq. F1. austr., append (1778) 


. p. 46, t. 34 (1); À. Boccone. All. FI. ped., I (1785), p. 169. 


t. 8, f. 2 (excel. syn.);, Rchb. fil. Ze. fl. germ. XVI, 1. 140 f. 4. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 1684. 

AR. Rocailles, éboulis et débris schisteux ou schistoso- 
calcaires, plus rarement granitiques, dans les z. alp. et niv. — 
Juillet-Août. 

Roc-Blanc, versant d’Orlu (2320" et 238om); porteille de 
Baxouillade (2420"); plateau de Camp-Ras dominant le 
Llaurenti (2460 et 2470"); débris schisteux au port de 


Saldeu (2580"). 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. « genuina Rouy, F1. 
de Fr., VIII p. 287). 

Subspec. — A. Villarsii Godr. et Gren. F1. de Fr., II, p. 130 
(excl. syn. Vill. (2)) ; Rchb. fil. Z. cit., t. 140, f. 3; À. eriantha 
Car. et Saint-Lager, Et. des fl. p.456 non Ten.; À. Godroni 
Rouy, 1n herb. olim — Exsicc.: Billot, F1. Gall. et Germ., 


n°2282. 


R. Même habitat que l’A. spicata et dans les mêmes zones — 


Juillet-Août. 


Pelouses et éboulis de la porteille de Baxouillade, versant 
d’Orlu (2350) (3); crête de Camp-Ras, près du pic du même 
nom (2530"). 


Diffère de l’A. spicata, à première vue : par sa tige plus élevée 
(1-3 décim.); par ses feuilles un peu plus larges mais plus étroite- 
ment divisées, les caulinaires supérieures en languette et presque 
entières, les inférieures pinnartipatites ; par ses capitules plus gros et 
plus nombreux, presque tous penchés et en grappe allongée (20-30 
f.), les inférieurs toujours nettement pédonculés. 

(1) Bien que la dénomination de À. Genipi Weber, ap. Stechm. Dissert. de Artemis. 


(1775), p. 17 soit antérieure de 3 ans à l'A. spicata, nous avons adopté cette dernière déno= 
mination spécifigne connue de tous les botanistes et qui rappelle l'inflorescence en grappe 


- spiciforme de la plante. D'ailleurs le qualificatif de Génipi a servi à désigner plusieurs 


armoises alpines : l'A. spicata est le Génipi noir, l'A. mutellina Vill. est le Génipi blanc, etc. 

(2) Nous n'avons pu donner avec certitude le synonyme de À. rupestris Vill. En effet, 
d'après M. Rouy, F1. de Fr., VIIL, p. 287 (note au bas de la page) : « C'est par erreur que 
Grenier et Godron (/. cit.) ont rapporté en synonyme l'A. rupestris Vill. à leur A. Villarsii, 


- car la diagnose et les synonymes de Villars, s'appliquent exactement à l'A. spicala typique ; 


le nom de A. Villarsii était donc mal choisi ». 
G) Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p. 249 du tirage à part) l'indiquent 
sur l’autre versant (oriental) de la porteille de Baxouillade : « Llaurenti, en montant à la 


1  porteille de Baxouillade » où nous l'avons également récolté, le 16 juillet 1885.— P. Bubani, 
Fi: pyr., Il, p. 210 après avoir réuni sous le nom de A. Bocconi (sic) les À. spicata et 


Villarsii dit : « Legi in Pyr,auriger. monte Llaurenti contra le Roc blanc, die 31 jul, 1839 », 


122 PLANTES INDIGÈNES 


L'A. racemosa Miègeville (Essai de revision des Armoiïses alpines 
des Pyr. franç. in Bull. Soc. bot. de Fr., XII (1865), p. 341 et ibidem 
XVIII (1871) pp. 367 et 368) que son auteur considérait comme rem- 
plaçant dans les Pyrénées l'A. Villarsii des Alpes, n’est qu'une sim- 
ple variation de ce dernier, établie sur des exemplaires à facies plus 
blanc, à organes constitutifs moins développés, etc., comme d’ailleurs 
l'a reconnu plus tard l'abbé Miègeville, in Bull. Soc. bot. de Fr. XXXII 
(1885) p. 258, après les justes observations de M. J. Vallot (même 
Bulletin p. 52). 

L’A, spicala et l'A. Villarsii connus sous le nom vulgaire de 
Genipi noir sont des plantes médicales toniques et sudorifiques, mais 
peu usitées, 


572. — A. vulgaris L. et auct. E 

CC. Haies, bords des chemins, vieux murs, lieux incultes, etc., 
des z. inf. et subalp. — Juillet-Septembre. | 

Nos exemplaires ont été récoltés surtout aux alentours du « 
Castelet, d’Ax, d'Ascou, de Mérens et jusqu’à 1320" d'altitude. 
(champs de Montaillou). 


Ils se rapportent au type (var, « communis Ledeb. FI, alt., IV, 
p. 83; var. vulgatissima Bess. Abrot., p. 52). 

DAMES commune, vulgo Herbe à cent goûts, est amère, aroma- 
tique, excitante, tion et surtout-emménagogue. On pré- 
tend qu'Artémise II, reine de Carie et veuve de Mausole (1), qui s’oc- 
cupa de thérapeutique, fut une des premières à mettre en vogue les 
propriétés emménagogues de cette plante d’où le nom d’Artemisia w 
donné à ce genre. On emploie surtout les sommités fleuries et les 
feuilles en infusion 20 : 1000; les racines passent pour antiépilepti- 
ques et antichoréiques ? On recommande la plante contre les vomis- 
sements spasmodiques, les coliques flatulentes, etc. Elle diminue la 
secrétion lactée des vaches qui la mangent. 

Dans quelques jardins d’Ax on cultive pour l’usage culinaire l'A. 
Dracunculus L., vulgo Estragon, originaire de la Russie méridionale, é 
à feuilles lancéolées-entières glabres et à odeur très aromatique, et 
comme plante d'ornement, l’A. Abrotanum L. vulgo Aurone mâle, 
Citronelle, Garde-robe, arbrisseau odorant, à fleurs jaunes et à feuil-. 
les odorantes se rapprochant du citron, qui résiste aux plus rudes M 
hivers, c’est aussi une plante médicinale, tonique et vermifuge, mais M 
peu usitée, qui est très probablement originaire de l'Orient, malgré M 
que les anciens botanistes l'indiquent comme spontanée dans les 
collines du midi de la France. "à 


(1) Nous rappellerons que cette reine éleva à son mari (355 ans av, J.-C.) un tombeau, 
une des sept merveilles du Monde, d'où le nom de #ausolée, A 


DU BASSIN DE LA HAUIE ARIÈGE 123 


573. — A. campestris L. et auct. 
C. Lieux pierreux et humides, rochers herbeux, surtout dans 
les terrains siliceux exposés au soleil, de la z.inf. — Juillet- 
_ Octobre. 
Nos exemplaires ont été récoltés à la limite inférieure du 
. canton d'Ax, sur les rochers de Laucate (650") et surtout aux 
environs de Perles et d'Ax (route de l'Aude, route d'Orgeix 
talus de la route de Petches, etc.). 


de 


Nous ne possédons que la var. tenuifolia Rouy, F1. de Fr., VIN, 
… pp. 294 et 205; Oligosporus stenocladus Jord. et Fourr. Brev. pl., 
- Il,p. 79. C’est d’ailleurs la variété la plus répandue dans le Midi et 
Ë principalement dans les départements de la Haute-Garonne et de 
… l'Ariège. Nos spécimens ont en effet les tiges très rameuses, presque 
- purpurines, diffuses-flexueuses, les feuilles glabres à lanières tenues 
k et allongées et la panicule pyramidale à ramuscules multiflores, allon- 
: gés et dressés. 
| L'odeur et la viscosité de cette plante varient suivant les lieux où 
« elle croit. Malgré son amertume et de même que l'A. vulgaris, elle 
d est broutée par le bétail. 


… Trisu 5. — SENECIONIDÉES Cass. Dict. sc. nat., 
AXF-pA 777: 


Arnica L. 


… 574. — A. montana L. et auct.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XVI, t. 67, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauphin., n° 2118. 

» Var. « obtusifolia Schur. Enum. pl. Transsilv., p. 342 

_ C. Pelouses, prairies, lieux boisés, éboulis, etc., des terrains 
siliceux, plus rarement calcaires, dans les z. subalp. et alp. — 
 Juillet-Septembre. 

…. Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 
1100 (vallée d'Oriège, prairies du Bisp, sous le pic de Brasseil) 
à 2370% (éboulis schisteux du vallon de la Casa, près du port de 
3 ‘ray-Miquel) et principalement dans les montagnes d’Ax (pe- 
Jouses de Manseille, du Cassou, etc.), d’Ascou (prairies de 
Montmija, pinouse de Paillères, croix de Paillères, clots d’En- 
KR tameil, etc.), de l’'Hospitalet et de la Solana d'Andorre (pelouses 


124 PLANTES INDIGÈNES 


de la Llatte, bords du ruisseau d'En-Garcias, vallon de Font- 
Nègre, sarrat de Ribenfest, etc.), d'Orlu (col de Lègue, col des 
Liauzés, canals de Brasseil, etc.), de Prades et de Montaillou 
(bois du Drazet, cabane forestière du Drazet, clot Baillar, col de 
Rieufrède, sarrat del Taillé, etc.). 


Feuilles radicales sessiles, largement ovales, obtuses au sommet {1}; 
tiges ordinairement monocéphales. 


Var.f$ oblongifolia Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 302 ; À. mon- 
tana var. angustifolia Mutel, F1. du Dauph., éd. 2, p. 337, non 
Duby. 

RR. Pelouses de 1az. subalp. — Juillet. 

Vallée latérale d’Orgeix (1470); bois du Drazet (1480). 


Feuilles radicales oblongues, plus ou moins atténuées à la base 
mais non pétiolées ; tiges 1-7 céphales. 


L’Arnica, vulgo Tabac des montagnes, en patois Sternutouero, que 
les bestiaux ne broutent point, sans doute à cause de son odeur forte. 
et aromatique, est d’un usage populaire très répandu comme vulné- 
raire surtout contre les chutes d’où le nom de panacea lapsorum 
donné par les anciens. La teinture à 1 pour 5 d'alcool à 600 est la 
préparation la plus usitée. 

On a vanté l’arnica comme fébrifuge sous le nom de quinquina des 
pauvres et comme antiputride, antigoutteux, etc., mais ses propriétés 
physiologiques sont encore mal définies, malgré les travaux de 
Gubler, qui les rapproche de celles des Renonculacées et de l’Aconi- 
tine. 

C’est une des plus usitées parmi les plantes officinales. 


Doronicum L. 


575.— D. Pardalianches Jacq. F1. austr., IV (1776) p.26, “ 

350; Willd. Sp. pl., IIT (1800) p. 2113 ; D. cordatum Lamk 4 
El. fr, (1778) p. 128; Rchb. fil..1c.. fl. "germe te 74 É 
f. 2. — Exsicc : Soc. dauph., n° 3350. 

AR. Bois frais, lieux ombragés dans les z. inf. et subalp.. — 
Mai-Juillet. 


(1) Les feuilles radicales sont en rosette aplatie sur le sol ; les caulinaires sont ordinaire 
ment opposées (caractère très rare chez les Composées) et disposées en I- -2 paires très 
écartées; les fleurs sont d’un jaune orangé plus ou moins vif, suivant l'altitude, et en lan= 
guettes longues, souvent retombantes. 9 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 125 


Parc de l’ancienne forge d'Orgeix (800") ; lieux boisés près de 
la fontaine de Maley (1120"); bois des Gouttines (1425); bois 
du Drazet, sur la fontaine de ce nom ({1470"), 


Sa souche rampante, tuberculeuse, ses feuilles sinuées-dentées, les 
inférieures presque cordiformes, les supérieures ovales amplexicaules, 
sa tige de hauteur variable (3-7 décim.) presque nue au sommet et 
portant ordinairement 1-3 capitules grands, d’un jaune clair, etc., ca- 
ractérisent bien cette plante. 

Linné dans son Species plantarum, éd. 2, v. II (1763), p. 1247, avait 
décrit deux variétés du D. Pardalianches; l’une, var. « correspond 
exactement au D. austriacum Jacq., l'autre, var. $ se rapporte, en 
partie seulement (1), au D. Pardalianches décrit par Jacquin, en 


1776. 
Nous rappellerons après M. Rouy (F1. de Fr., VIII, p.305, en note) 


. que « le qualificatif de Pardalianches (étrangle-panthères), créé par 


Linné par une fausse interprétation d’une phrase de Dioscoride, s’ap- 
plique non à un Doronicum quelconque mais à l’Aconitum Napellus ! ». 
Nous ne suivrons pas le savant auteur de la Flore de France 
quand il substitue le nom de D. cordatum Lamk. (1778) qui rappelle 
le caractère des feuilles profondément cordées à celui de D. Parda- 
lianches Jacq., antérieur de 2 ans, et nousmaint enons cette dernière 
dénomination binaire non seulement à cause de sa priorité mais sur- 


—. tout parce qu’elle a été acceptée, jusqu'à ce jour, par la plupart des 


auteurs français et étrangers. Il y aurait beaucoup de noms d’espèces 
à réformer, si l’on voulait tenir compte de leur signification défec- 
tueuse. 


576. — D. austriacum Jacq. F1. austr., II, p. 18, t. 130; 
Rchb. fil. L. cit.,t. 66; Arnica austriaca Hoppe, apud Sturm 


…— Deutschl. F1., heft 38.— Exsicc : Soc. dauph., n° 4925. 


AC. Bois humides, bords des ruisseaux, lieux ombragés et 


— rochers herbeux des terrains siliceux, plus rarement calcaires 


dans la z.subalp. — R. danslaz. infér. — Juillet-Août. 
Bois du Besset, sur Colmajou (940) ; bois des Gouttines, près 


p de la fontaine des Embriags (1410); bois de la Garrigue, sur le 
… Bisp d'Orlu (1430); bois du bac des Fargues, sur le vallon de 
— Montaud (1450"); vallée latérale d'Orgeix (1480 et 1560"); 
\ bruyères sur le chalet forestier de Manseille (1680o") ; les 


dd 


— Bizornes, sous Carroutch (1730n) ; pelouses escarpées du vallon 


Fe (1) La var. f se rapporteaussi en partie au D. scorpioides Willd. (D. Willdenovit Rouy, 
… Rev. de Bot. syst.; 1903, p. 33. 


ke MARCAILHOU-D'AYMÉRIC. 9 


126 PLANTES INDIGÈNES 


d'Embizon (1780); vallée du Mourgouillou, aux planels de la 


Fountanasse (1805") ; rochers herbeux près du lac de Naguilles 
(1854" Et.-maj.) ; vallée des Bésines, sur la jasse de Bessatel 
(18604) ; vallon de l'Estagnas, sous le lac de ce nom (1890); 
soula de Montpudoux, sur le vallon de la Maoure (2180); 
sommet du pic de Lafajolle (2027» Et.-maj.), au N.-E du por 
de Païllères. 


Se distingue aisément du D. Pardalianches, surtout : par sa souche . 


courte, non rampante, ses tiges très feuillées, plus élevées (5-0 décim.), 
ses feuilles inférieures moyennes panduriformes et ses capitules nom- 
breux, d’un jaune doré et en grappe corymbiforme. 


577. — D. grandiflorum Lamk. Dict., II (1786), p. 313 ; 
Arnica scorpioidea L. Sp. pl., éd. 2,11, (1763) ; Grammar- 
thron scorpioideum Cass. Dict. sc. nat , XIX (1821); Aronicum 
scorpioideum DC. Prod., VI (1837); Koch, Syn., éd. 1 (1837). 


Nous ne possédons pas le type « latifolium DC. I. cit. (D. Jac- 
quini Tausch, in Flora, XI, p. 180) qui a la taille élevée (2-5 décim,), 


la tige robuste, les feuilles grandes et les calathides très grandes. 


(5-8 centim. de diamètre), mais seulement la variété et la forme sui- 
vantes : 


Var. 8 medium DC., LI. cit.; D. scorpioideum Lamk., l. cit. 


non Willd. nec alior. ; D. Halleri Tausch, !. cit.; Arnica 
scorpioidea Willd.; Aronicum scorpioideum Rchb. var. pyre- 
naicum J. Gay, in Endress, PI. pyr. exsicc. ab unione itiner., 
Essling. evulg., (1830), et ap. Gr. et Godr. F1. de Fr., IL, p. 
109, (pr. p.) (1). — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3358. 

AC. Rocailles, éboulis rocheux, pâturages des terrains schis- 
teux ou granitiques, dans les z. alp. et niv.— Juillet-Septembre. 

Rochers schisteux au bord du lac de Beys (1950); éboulis 
sur le versant méridional de l’estagnol du Nagear (2060) ; ébou- 


lis de la porteille d’Orlu (de 2180" à 2200", abondant), et crête 


de cette porteille (2277 Et.-maj.) ; massif du pic d’Albe sur le 
lac de Couart (de 2260® à 33007) ; bac du Sisca, sous la por- 
teille du Siscarou (2300) ; éboulis schisteux du vallon de Saint- 


(1) La var. Pyrenaicum Gay, suivant M. Rouy, F{. de Fr., VIII, p. Ja8 « se res 
aussi en partie au D. viscosum Nyman. 


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le À * put. podié 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 127 


Joseph, au bord du ruisseau de Cémens (2310); éboulis du 
pic de Moustier (2350") ; éboulis du pic de Terrès (2510). 


C'est une jolie plante à tige grêle, de 8-25 centim. de hauteur, plus 
ou moins pubescente, à feuilles molles, les inférieures tronquées, 
obtuses, dentées, les supérieures semi-amplexicaules, plus étroites et 
à calathides (1-3) d’un jaune clair, aux languettes larges, à péricline 
peu épaissi, ayant l’aspect d’une belle Marguerite d’or. 

Nous l’avons aussi récoltée dans diverses localités des Pyrénées- 
Orientales, sur les confins de notre circonscription. 


Forma. — D. viscosum Nyman (pr. sp.) Consp. fl. europ., 
P- 161 ; Aronicum viscosum Freyn et Gautier, Quelq.pl. nou. 
pour la fl. de France, in Bull. Soc. bot. de Fr. XXVIII (1881), 
p. 50 (emend.) avec 1 dessin; À. scorpioideum var. pyrenaicum 
Gay L. cit. (pr. p.) — Exsicc.: Bourg. PL. pyr.esp., n° 19. 

_ AC. Pelouses et éboulis schisteux ou granitiqués des z. alp. 


et niv. — Juillet-Septembre. 


Couilladous de Balboune, en face du Roc-Blanc (2150") ; 


? 


éboulis sur la jasse de Mourtés (2250); coume d'Etang-Faury, 
sur le lac de ce nom (2280"); éboulis du pic de Moustier 
(2300) ; versant méridiona! de la porteille de la Soulanette de 
Couart (2450) ; Grande porteille de Mourtés ou d’Espagne 
(2460) ; éboulis schisteux du vallon de St-Joseph, sous le port 
de Saldeu (de 2470" à 2550") ; crête de Camp-Ras dominant le 
Llaurenti (2550) ; pelouses du pic Pédroux Sud, (2770") et 
sommet de ce pic (2828" Et. maj.);, sommet du signal de Coume- 
d'Or (2826" Et.-maj.). 


Nous avons aussi récolté cette forme en Andorre : éboulis schis- 
teux de la Coma-Pedrosa, à 2800" d’alt. (1) et nous la reconnaissons 
à sa petite taille (5-15 centim.), à sa viscosité glanduleuse et à ses 
feuilles relativement petites, crênelées ou inégalement dentées, en- 
tières au sommet, les inférieures de forme allongée et atténuées en 
pétiole. 

MM. Freyn et Gautier, L, cit., à la suite de la description latinede 
leur Aronicum viscosum indiquent diverses localités de la zone alpine 
des Pyrénées-Orientales : « col de Nourri (Nuria) au sommet de la 
vallée d'Eynes ; pic de la Fosse dul Géant ; vallée de Carença, au-des- 


… sus des lacs, alt. moy. 2600m » et ajoutent : « Icon. J. Freyn. Cau- 


(1) D'après M. Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 308, le D, viscosum a été récolté aussi € dans le 


- val d'Andorre, au mont Canillo », par Bourgeau. 


128 PLANTES INDIGÈNES 


lis 10-20 centrimetralis. Folia basilaria usque ad 3cm5 Ilonga, 2cm2 
lata, caulina subminora. Petioli foliorum basilorum 5-7t® Jongi. 
Capitulum 4°®-4em5 diametro. Phylla involucralia 15m ]onga, basi 
usque ad 2mm5 Jata, Ligulæ 20% longæ, supra medium 4" latæ ». 
Puis ils donnent en latin les principaux caractères différentiels de 
leur plante avec l’Aronicum scorpioideum Koch et terminent leur 
note en disant : « Aronic. scorpioides B pyrenaicum GG. nobis igno- 
tum, indumento plantæ nostræ simile ». Nous ajouterons que ces 
deux auteurs dont l’un, M. Gautier, a herborisé plusieurs fois avec 
nous ont méconnu la var, pyrenaicum J. Gay, qui se rapporte en 
partie à leur Aronicum, déjà décrit antérieurement (en 1879?) par. 
Nyman, sous le nom de Doronicum viscosum. Nous avons observé 
des spécimens intermédiaires entre les var. $ medium DC. et la 
forme D, viscosum Nyman. 

Obs. — Dans quelques jardins on cultive le D, caucasicum M. - 
Bieb. originaire des montagnes de l’Europe méridionale (Italie, Cau- 
case,etc.) et qui se distingue du D.Pardalianches,surtout par ses feuil- 
les profondément dentées. 


Senecio |. 


Section I. — TEernroseribes DC. Prodr., VI,p. 350 (emend.) 


578. — S. spathulifolius DC. Z. cit., p. 362 et auct. ; Ci- 
neraria Spathulifolia Gmel. 

Nous ne possédons que la sous-espèce suivante : 

Subspec. — S. pyrenaicus Gr. et Godr. F1, de Fr., II, 
p.124 (excl. syn. Candoll.{1)); Cineraria pyrenaica Nym. 
Sylloge fl. europ., p. 2; Cineraria longifolia, integrifolia et 
campestris Lapeyr. Æist. abr. pl. Pyr. p. 521. — Exsicc. : F. 
Schultz. Herb. norm., n° 78. 

R. — Pâturages et escarpements des terrains calcaires de la 
z. alp. — Juillet-Août. 

Versant oriental du pic de Sérembarre (1830) et versant mé- 

(1) Grenier et Godron, /. cit., (1852) ont rapporté à tort comme synonyme de leur S. py- 
renaicus le S. brachychætus f disedidèus DC. Prodr., VI, p. 362. Après eux Reichenbach fils 
a décrit dans ses /cones fl. gem. et helv., XVI (1854), p. 46, le S. brachychætus DC. et re- 
produit la même erreur que Grenier et Godron. Il ajoute en effet « Occurrit etiam discoi- 
deus sed Senecio brachychætus discoideus DC. videtur differre pappo et flosculis aurantiacis: 
S. pyrenaicus Godr. Gren Fr., Il, p. 124 ». On sait aujourd'hui que la var. discoideus DC. 
du S. brachychætus DC. a pour synonymes : S. cantabricus Willk, Cineraria pyrenaica |3 can- 
tabrica Willk. et que cette variété n'a été rencontrée d’après M. Rouy, FI. de Fr., VIII, 


p. 315, que dans les Hautes-Pyrénées d'après Bordère et dans les Pyrénées-Orientales d'a- 
près Coder et en Espagne dans les monts Cantabres. 


tant di 2 de Smasiie àÀ sais | 
r » 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 129 


ridional, sur le col del Pradel (1840") ; Roc-Blanc, versant 


d’Orlu (2250"), 


Une partie de nos exemplaires a été vérifiée par M. G. Rouy. 
C’est une plante à souche brune, pourvue de fibres nombreuses, à 
tige dressée simple de 3-5 décim. de hauteur, caractérisée surtout : 
par ses feuilles plus fermes que celles du S. spathulifolius, blan- 
ches-laineuses, les radicales sinuées-dentées, oblongues et atténuées 
en un petiole allongé, élargi au sommet, les caulinaires très allon- 
gées, linéaires-lancéolées, accuminées, brunâtres au sommet; par ses 
fleurs orangées ordinairement toutes tubuleuses et dont les aigrettes 
égalent ordinairement le tube de la corolle. 

L’épaisseur du tomentum, la longueur des pétioles, la forme et le 
bord des feuilles, etc., sont très variables. Lapeyrouse, /. cit., après 
après avoir décrit les Cineraria longifolia Murr. integrifolia Murr., 
campestris Retz. et indiqué des localités diverses pour chacune d’elles 
dit : « Linnæus guidé par ce tact admirable qui l’a rarement trompé 
a réuni ces trois espèces. Elles doivent l'être en effet. Les carac- 
tères que les modernes ont employés pour les séparer sont trop va- 
riables pour mériter quelque confiance ». Les trois espèces auquelles 
Lapeyrouse fait allusion avaient été réunies par Linné comme varié- 
tés au Cineraria alpina. 


Section II. — Crociserines (DC. emend.\ Boiss. F1. orient. 
III, p. 384. 


579. — S. Tournefortii Lap. Æist. abr. pl. Pyr., p. 516 ; 
S.nemorensis « Gouan, Jllustr., p. 68, non L. ; S. persicifo- 
lius (1) Ram., in Bull. Soc. philom., II, p. 146, tab. XI, f. 3, 
non L. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2033. 

C. Pâturages, pelouses et rocailles humides des terrains schis- 
teux ou granitiques, dans la z. alp. — AR. dans la z. niv. — 
Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (35 localités) ont été récoltés de 1840" (ro- 
chers schisteux sous l’estagnol de la Baouzeille du Tarbézou) à 
2510" (éboulis granitiques du bac de la coume d’Auriol) et 
principalement dans les montagnes : d’Ax (pelouses du pic Sa- 
quet, jasse de l’Orry du Saquet, etc.), d’Ascou (vallon de Ga- 
bantsa, versant occidental du port de Paillères, pic de Tarbe- 


(1) Dénomination plus correcte que S. persicæfolius et conforme à l'article 10 des Règles 
de la nomenclature... de Berlin, par Ad, Engler et ses assistants. 


130 : PLANTES INDIGÈNES 


zou, fontaine de la Regalessio, etc.), del’'Hospitalet et de la So- 
lana d’Andorre (plateau du col de Puymaurens, éboulis du pic 
Pédroux Sud et du tos Bessatel, pelousés de la cabane du clot 


del Diablé, éboulis granitiques à l'E. du lac de Font-Nègre,: 


rochers sous les sept sources de l’Ariège, etc.), de Mérens (val- 


lée du Nabré: rochers de la jasse de Mascarel, rocailles sous la” 


cabane de Madidès, bords du ruisseau de l’Estagnas et pelouses 
sur le lac de l’Estagnas vers le port des Bésines ; vallée du 
Mourguillou : massif du pic d’Albe, éboulis du pic de Castille; 
coume d’Auriol ; pelouses du lac d'Auriol et en montant de la 
porteille'de Ladou au pic d’Auriol, etc.) et d’'Orlu (couilladous 


de Balboune, éboulis de la porteille d’Orlu, coume de Paraou F4 


en allant de la cabane de Mourtés au lac de Beys et sur ce lac 
vers la couillade des Peyrisses ; lac inférieur des Peyrisses ; en 
montant du lac de Naguilles à la fontaine des clotes du port 
d'En-Sur ; la malèze de Naguilles ; sommet du pic de Perre- 
geat, etc.), 


Nous avons aussi récolté le S. Tournefortii dans diverses localités 
alpines des Pyrénées-Orientales, et de l’Andorre, sur les confins de 
notre circonscription florale. 

P. Bubani F1. pyr., Il, p. 193, l’indique « in Pyr.sept. aurig. 
supra la Soulane d'Andorre,]. d, les allées étroites ». Nous ne savons 
pas exactement à quel lieu des pâturages de la Solana d’Andorre, où 
nous avons souvent récolté la plante, se rapporte cette dénomination 


« allées étroites » et nos investigations auprès des bergers qui font . 


pacager leurs troupeaux dans ces parages ont été infructueuses. . 


580. — S. Doronicum L.; Arnica Doronicum Benth. Cat. 
pl. Pyr., p.61, non Rchb. ; Cineraria cordifolia Lap. Hist. 
abr. pl. Pyr., p. 522, non L. sec Benth. I. cit., p. 71 (1). 
Exsicc. : F. Schultz, Herb. norm., n° 877. 

AC. Prairies, pâturages, lieux pierreux et débris des rochers 
humides des terrains siliceux, dans lesz. subalp. et alp. — 
Juillet-Août. 

Bois de Fontfrède de Prades, bords du chemin forestier 
(1390") ; l’'Hospitalet, prairies de la rive gauche de l’Ariège, en 


(1) Bentham dit en effet : « Le Cineraria cordifolia Lap., est certainement le Senecio Do= 
ronicum ». Nous avons vainement recherché cette plante « au port de Pailleres » où l'indique 
Lapeyrouse, L. cit. 


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DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 131 


aval du pont Cerda (1490") et de la rive droite en amont de ce 


pont (1550") ; vallée des Bésines, pelouses aux bords du ruis- 
seau de ce nom (1930") ; vallon de Font-Nègre : schistes sati- 
nés du rec de Costo-Redoun {2000") et éboulis sous le lac de 
Font-Nègre (2230") ; 1°" contrefort du pic de Sabarthés, sur le 
vallon d’'En-Garcias; vallon de St-Joseph, bac del Cémenteri 


(2180") ; en descendant du pic d’Esquifolaygo aux clots de Bes- 


satel (2220") ; sarrat de Ribenfest, sur les pâturages de la Sola- 
na d'Andorre (2250"). 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. à vulgaris DC. 
Prodr., VI, p. 357); quelques-uns ont été revus par M. Rouy. Le 
duvet ou tomentum parfois aranéeux qui recouvre la plante, princi- 
palement la tige et les capitules, devient caduc à la maturité. Nous 


possédons aussi la variété suivante qui a le port et les feuilles du 


S. Gerardi mais en diffère à première vue par les écailles du calicule 
aussi longues que le péricline : 


Var. Pseudo-Gerardi Rouy, Fl de Fr: NHI; p.328. 
pseudo-Gerardi Rouy, in herb. olim. — RR. Pelouses et ro- 


_ chers des terrains calcaires de la z. subalp. — Juin. 


Monticule de la Mate, en face de Prades (1340") ; rochers du 
bois de Bramefam sur le soula de l’'Ourza (1550"). 


Section III. — Jacoëæa (DC. emend) Gr. et Godr. F1. de Fr., 
Hp re 


Sous-section 1. — Leucophylli Rouy, F1. de Fr., VIII, p. 330. 


581. — S. leucophyllus DC. Cat. pl. hort. et agri mons- 


_pel. (1813), p. 144, n°200 et F1. fr., 3° édit. V (1815), p. 473, 


no 3178a ; S.incanus Lap. Hist. abr. pl. Pyr. (1813), p. 515, 


_ non. L.;.S. palmatus Lap. Suppl. Hist. abr. (1817) pp. 134 


et 135.— Exsicc. : Soc. dauph., n° 1692. 
AR. Eboulis schisteux, plus rarement grimnques des z. alp. 


_ etniv. — Juillet-Septembre. 


Rochers schisteux sur la rive droite du lac de Beys (1980") 


et sur ce lac (2030") ; éboulis de la porteille d'Orlu (2170"); 


éboulis schisteux du pic de Tarbézou, versant de la Maoure 


… (2200"); coume de Mourtés ou d'Espagne, abondant de 2350" 


122 PLANTES INDIGÈNES 


jusqu’à la Grande porteille de Mourtés (2460) (1); sommet du 
contrefort des Piques-Rouges, sur le lac de Beys (2610") ; ver- 
sant oriental du signal de Coume-d’Or (2650®). 


Cette espèce que nous avons aussi récoltée en abondance dans les 
éboulis du cirque des Fourats, sous le pic de Carlitte (Pyr.-Or.), 
n’a été observée en France, que dans les Pyrénées-Orientales, 
l'Ariège, l'Ardèche et la Haute-Loire. Elle est facilement reconnais- 
sable : à sa souche épaisse et rampante émettant des tiges florifères 
herbacées ; à ses feuilles épaisses, d’un blanc d'argent, les inférieures 
lyrées ou pinnatipartites, les supérieures toujours pinnatipartites ; à 
sa tige de 1-2 décim., portant un bouquet de fleurs jaunes de gran- 
deur médiocre mais rapprochées en corymbe compact ; à ses achaînes 
pubescents-grisûtres dont l’aigrette égale les fleurons. 

Nous avons vainement recherché dans notre circonscription l’hy- 
bride S. mirabilis Rouy ap. Gautier, Cat. fl. Pyr.-Or.,p. 227 du 
tirage à part, quiest le S. leucophyllo-adonidifolius Huet du Pavil- 
lon et a été signalé dans quelques rares localités des Pyrénées-Orien- 
tales, notamment au Canigou. s 


Sous-section 2. — Erucifolii Rouy, L. cit., p. 333. 


582. —S. erucifolius L. et auct. 


Avant les recherches de de Martrin-Donos publiées dans le Bulletin 


de la Société des Sciences de Tarn-et-Garonne (1853), dans ses Plan- 
tes critiques du Tarn (1862) et sa Florule du Tarn (1864), et celles de 
M. Rouy dans sa Flore de France, t. VIII (avri: 1903) pp. 333 et 334, 
on confondait sous le nom de S. erucifolius L. plusieurs formes qui 
sont assez distinctes pour permettre de les étudier séparément, du 
moins comme variétés. Nous ne possédons que les suivantes: 


Var. «. Linnæanus Rouy, loc. cit., p. 333 ; S. erucifolius L. 
FI. suec., p. 291! S. tenuifolius Jacq. F1. austr., t. 278 et 
auct. TU 
AC. Bords des chemins, rochers de la z. inf. — Juillet-Sep- 
tembre. 

Plaine de Savignac, rochers près de la route nationale, au pas 


(1) P. Bubani F1. pyr.,Il, p. 192 l'indique ‘dans une localité voisine de la Grande por- 
teille de Mourtés lorsqu'il dit : « Legi in Pyr. Or. au Puich Perich, die 27 juil. 1836. Le 
Puig Peyric ou Puy de Prigue que l'on confond parfois avec le pic de Carlitte est situé dans 
le département des Pyrénées-Orientales, à la limite de celui de l'Ariège et a une altitude de 
2810 d'après la carte du Dépôt de la Guerre dite aussi carte de l’Etat-major. 


nd 6 Le cé nn nn Dés 


1 
| 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 133 


étroit (670") ; rochers sur le village du Castelet (700") ; bords 
de la route de Vaychis (750"), etc. 


_ Plante d’un beau vert, à rameaux longs formant un angle aigu avec 


la tige ; feuilles découpées en lobes étroits, linéaires et aigus. 


Var. 8 /yratus Lagrèze-Fossat F1. du Tarn-et-Garonne (1847) 
p. 192 ; var. Lemanianus J. Briq. Nouv. Notes Alp. Léman., 
(1899), p. 77; S. tasconensis de Martr., in Bull. Soc. T.-et- 
Gar.,(1853)etin F1. du Tarn, p. 3490. 

RR. Ax, fossés du plateau de la gare (700"). — Août. 


Plante d’un vert sombre ; lobes des feuilles évidemment obtus, peu 
nombreux, celui du sommet egal aux autres ; rameaux longs et 
… flexueux ; calathides assez petites. 

On doit peu tenir compte pour cette espèce et ses variétés, ainsi 
que le fait justement observer Lamotte, (Prodr. fl. pl. centr., p. 596 
du tirage à part) de l'abondance du tomentum plus ou moins grande, 
parfois nulle, qui recouvre la plante, mais nous ne partageons pas 
- néanmoins l'opinion de H. Loret. Cet auteur dans la 2e édit. de la 
» Flore de Montpellier, p. 253, soutient que les formes nommées S. 

tasconensis et S. viridulus par de Martrin-Donos sont sans impor- 

tance et qu’il est impossible de ne pas les réunir auS, erucifolius L. 
_ Nous ajouterons que les bestiaux ne recherchent pas ces plantes. 


583. — S. Jacobæa L. (sensu lato). 


_ Ce groupe polymorphe comprend diverses sous-espèces, formes et 
- variétés qui ont été étudiées surtout par Jordan dans son Catalogue 
- du jardin botanique de Dijon (1848), p. 30 et par Grenier et Godron 
- dans le tome IT (1852), p. 115 de leur Flore de France. 


Nous possédons les suivantes dans notre circonscription : 

Subspec. I. — S. Jacobæa Huds {pr. sp.) FI. angl. p. 316; 
—Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVI, t. 73, f. 2 et auct. 

Var. « campestris Schlecht. F1. berol., I, p.436 ; S. Jacobæa 
Bord. !. cit., p. 30. 
AC. Lieux sablonneux, fossés et prairies humides, rochers 
_siliceux, etc. des z., inf, et subalp. — Juillet-Août. 
… Nos exemplaires ont été récoltés de 750" (environs d'Ax,fossés 
«de la route de l’Aude, près du ruisseau de Sorgeat) à 1460" (fon- 
“vaine du Drazet, dans le bois de ce nom) et principalement aux 
_alentours des villages. 


* 


134 PLANTES INDIGÈNES 


Souche perennante; corymbe serré ; feuilles oblongues dans leur 
pourtour. 


Var. 8 erucoideus DC. Prodr., VI, p. 350. — RR. Méress 
quartier de l’Airolle, sur les Fobhère (1160). — Août. 


Plante plus grêle que dans la var. «, à fleurs plus petites, en co- 
rymbe plus serré, à feuilles plus finement et plus profondément 
découpées. 


S.-var. gracilis Gr. et Godr. (pro forma) F1. de Fr. HU, 
p.115; S. "gracilis Desv. Obs. pl. Anjou, p. 129. — RR:. 
Vallée de la Lauze, lieux secs au hameau de Montmija (1400"). 
— Août. 


Plante encore plus gréle que dans la var. fi, à feuilles et à fleurs 
plus petites. Cette sous-variété ne nous paraît être que la forme des 
lieux secs du S. Jacobæa, rabougri par la nature aride du terrain. 


Var. ynemorosus Lor. et Barrand, F1. de Montpell. 1e édit., 
p. 337; S. nemorosus Jord., 1. cit. — Exsicc. : Billot, F1. 
Gall. et Germ., n° 2082. 

C. Rochers, lieux frais, bords des chemins, lisière des bois et 
des prés dans les terrains siliceux dela z. inf. — Juillet-Août. 

Bords de la route de Vaychis, sur les champs de Savignac ; 
rochers de la route d’Orgeix, au sommet de la côte des Brous- 
sals ; lieux frais près du lavoir public de Vaychis ; bords de la. 
route de Sorgeat, sur la prairie d'Arnet, etc. MT 


Re. pots Aie nn Se ©. 


Souche bisannuelle, très rarement pérennante ; tige plus élevée, 
souvent rougeâtre ; corymbe lâche ; feuilles largement obovales 
dans leur pourtour. De 

Le Sénecon de Jacob et ses variétés sont vulnéraires et détersifs. 
Les bestiaux les dédaignent. 


Subspec. IT. — S. aquaticus Huds. {pr.sp.) F1. angl., p.366; 3 
Rchb. fil. l. cit, t. 74, f. 1 et auèt. mult —/Exsicc/- Res 
Schultz, FI. Gall. et Germ., n° 676. AR 

RR. Fossés et lieux humides de la z. inf. — Août. 

Fossés marécageux de la route d'Espagne, en amont de. la 
métairie Astrié-d'Oreille (840"). 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 135 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. « genuinus G.et G. 

L. cit., S. barbareïifolius $ integer Peterm. F1. lips., p. 614). Is ont 

* en effet les feuilles radicales et les caulinaires inférieures ovales-ob- 

- tuses, peu ou point découpées, et les caulinaires supérieures lyrées 
ou faiblement pinnatifides. 


| Sous-section 3. — Abrotanifolii Rouy, /. cit., p. 338. 


584. — S. adonidifolius Lois. F1. gall., éd. 1 (1806), p. 566 
et édit. 2, vol. II (1828), p. 239 t. 19; S. artemisiifolius Pers. 
Syn., II, (1807), p. 435 ; S. abrotanifolius Gouan, Hort. reg. 
monspel. (1762), p. 440; Delarbre, F1. d'Auverg., édit. 2 
(1800), p. 222 et auct. veter. gall., non L. (1) ; S. tenuifolius 
DC:F1: fr., éd. 3 (1804), IV, p. 164, non Jacq. 
Var. « fililobus Rouy, F1. de Fr. VIII, p. 338. — Exsicc. : 
_ Soc. dauph., n° 831. 
» AC. Rochers, bruyères et pelouses sèches des terrains schis- 
- teux ou granitiques dans la z. subalp. — R. dans la z. alp. — 
_Juillet-Septembre. 
Rochers schisteux de la route de Prades, au tournant des Gar- 
* delles, sur Ignaux (1150"); vallon de Montaud, lisière de la 
“prairie à côté de la grange dite del Rec (1230") ; Roc de l’Aigle, 
sur le bois de la Luzèro-(1275"); montagnes de Savignac, 
… pelouses de la Sourde (1450"); pelouses du coumel des Far- 
+ gues, versant du Pradel (1570"); éboulis gneissiques de la jasse 
‘du Crémal (1705"); pelouses sur l’estagnol du Nagear (1980"). 
3 . Var. 8. platylobus Rouy, L. cit. — Exsicc. : Billot, FI. Gall. 
et Germ., n° 397. 
 C. Même habitat que la var. «, dans les mêmes zones — 
Juillet-Août. 

Nos exemplaires (14 localités) ont été récoltés de 670", plaine 
de Savignac (rochers schisteux de la route nationale, au détour 
‘du pas étroit) à 2225" (vallée de Bésines, pelouses vers le lac de 
“Soula-Couloumé) et principalement dans les montagnes: d’As- 
“cou (route de l'Aude, rochers sous le village d'Ascou ; vallon 
de Montaud, rochers sur la jonction des ruisseaux de Tarnave 


(1) Le nom de S. abrotonifoliusa été donné par Linné à une plante de la Suisse orientale, 
‘du Tyrol, de l'Autriche, etc., et qui n'a jamais été rencontrée en France ; la plante ainsi 
dénommée par Gouan doit donc être,malgré son antériorité, reléguée au rang des synonymes. 


136 PLANTES INDIGÈNES 


et de Coumebeille ; bois de la serre de Montmija ; pic de Mont. 
leytié ; col de Laoudari ; pic de Sérembarre, versant du Pradel; 
pelouses schisteuses en montant du pic de Mounégou au Tar- 
bézou, etc.), d’Ax (1) (Le Cassou, sous ila jasse ide l’orry du. 
Saquet, pic de Carroutch, etc.), de l’Hospitalet (rochers du pla- 
teau de Puymaurens, aux bords du ruisseau d’'En-Garcias, etc.), 
de Mérens (quartier de Soulans au N.-E. du village, etc.), de 
Savignac (prairies près de la cascade du Nagear ; rochers sur 
les mouillères, au-dessus du ravin d'Eychenac, etc.). 


Ces deux variétés ne diffèrent entre elles que par la largeur et la 
découpure des feuilles, des segments, des divisions ultimes, subfli- 
formes, entières dans la var. «, linéaires-cuneiformes, dentées au 
sommet ou plurifides dans la var. f. Des intermédiaires servent de w 
passage entre les var. « et $. Mais la var. « qui correspond au type M 
est ordinairement de taille plus élevée. Quelques-uns de nos exem- | 
plaires se rapprochent de la variété naïne (S. tenuifolius DC. var. na= « 
nus DC. F1. fr., éd. 3, IV, p. 165) qui suivant son auteur « croît ; 
dans les Pyrénées, n’a pas plus de 2 décim. de hauteur et a les 
feuilles très serrées ». 4 


Section IV. — Osesacomex DC. Prodr., VI, p. 343. 


585. —S. gallicus Chaix ap. Vill. ist. pl. Dauph., I, p.371 
et III, p. 230 ; S. squalidus Willd. et auct., non L. : 
RR. Bateau de la gare d’Ax, terres récemment remuées pour 
la pose des rails (700"). — Août 1882 et 1383. 


Nos exemplaires se rapportent à la var. $ difiicilis DC. Prodr.,VI,« 
p.346; S. difficilis Dufour in Ann. sc. nat., V (1825), p.429, tab. 11; 
exsicc. Soc. dauph., n° 2120). Le péricline est dépourvu de calicule” 
et les feuilles sont à segments étroits, linéaires, courts. La figure 5. 
de la planche 150 du XVIe volume des Zcones fl. germ. et hely. de“ 
Reichenbach représente assez bien cette plante, tandis que Ja 
figure 3 de la planche 68 du même ouvrage se rapporte d’après l’au- 
teur allemand (1. cit., p. 37) à un exemplaire de la var. « laxiflorus. 
DC. (S. laxiflorus Viv.) que nous ne possédons pas ; celle-ci est. 
caractérisée par son péricline muni d’un calicule et ses feuilles à seg= 
ments + largement lancéolés. Nous avons vainement recherché le 
S. gallicus dans d’autres localités de notre circonscription. Serait- 
il seulement adventice sur le plateau de la gare d’Ax ? 


(1) P. Bubani, FI. pyr., AL, p. 187, dit au sujet du S. artemisifolius Pers. : « Legi in Pyr. 
sept. aurig. ad Ax, diebus 18 juil. et 13 Aug. 1840 » mais sans indiquer le lieu aux alen= 
tours immédiats d'Ax, où nous l'avons vainement recherché. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 137 


Section V.— OgEsacx DC. /. cit., p. 341. 


586. — S. viscosus L. et auct.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XVI,t. 69,f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2122. 

C. Champs, moissons, bois, lieux incultes, bords des che- 
mins, etc., des terrains siliceux et sablonneux des z. inf. et 
subalp. — AR. dans la z. alp. — Juillet. 

_ Nos exemplaires (12 localités) ont été récoltés de 680" (ro- 
_ chers sur le village de Perles) à 2130" (éboulis sous la caserne 
- des mines de Puymaurens) et principalement dans les monta- 
. gnes : d'Ax et de Savignac {fossés de la route nationale entre Ax 
et Savignac ; talus de la voie ferrée, près du tunnel d'Eychenac ; 
- route de l'Aude, au lacet de Bel-Air, etc.), de Mérens{pech de 
9 Roland, au N.-E. de Mérens ; vallée du Bésines, pelouses de la 
jasse Pujol ; en descendant de la jasse du Traouquet à celle du 
Crémal, etc.), d’'Orlu (bois de la Garrigue, sur les prairies du 
. Bisp, etc.), de Prades et de Montaillou (bords de la grand’route 
É entre le col de Marmare et Prades ; ancien château fort de Mon- 

_taillou, etc.), et de la So/ana d'Andorre (éboulis schisteux du 
rec del Maya, près de sa jonction avec l'Ariège, etc.). 


_ Les bestiaux ne mangent point ce séneçon. 


587. — S. vulgaris L. et auct. 


CC. Lieux cultivés de tous les terrains, vieux murs, décom- 
bres, etc., de la z. inf. — AR. dans la z. subalp. où on le ren- 
. contre jusqu’à 1230" (champs de Prades). — Mars-Octobre. 


Plante polymorphe, quant à la largeur de ses feuilles, à la gla- 
… bréité ou au duvet aranéeux qui la recouvre parfois,à la grandeur des 
. fleurs, celles de la périphérie toutes ligulées ou non, à pédoncules 
- plus ou moins épaissis sous le capitule, etc. Son inflorescence varie 
» aussi en corymbes assez denses ou en grappes corymbiformes. Sa 
tige est tantôt simple, tantôt rameuse et elle constitue dans ce der- 
. nier Cas la variété suivante que nous n’avons vu décrite dans aucun 
| Ouvrage et que nous possédons de deux localités, 


Var. ramosus Marc.-d'Aym. — R. — Juin. — Murs du che. 
min de Perles, près du village (680") ; Ax, prairie dite de Notre- 
Dame, sur le talus de la route nationale (700"). 


CNRS 


138 PLANTES INDIGÈNES 


Plante multicaule et rameuse presque dès la base. Un de nos 
exemplaires a été revu par Timbal-Lagrave. , ‘ 

Le Seénecon commun, vulgo Séneçon, est une plante à saveur sas 
herbacée à laquelle les vieux praticiens des xvne et xviue siècles ont M 
attribué des propriétés fondantes et résolutives, emétiques et laxa= M 
tives, antihystériques, anthelmintiques. « Rien de tout cela n'est 3 
démontré et même vraisemblable et l’on a bien fait de renoncer au- 
jourd’hui au suc, à la décoction et aux cataplasmes de Seneçon vul: { 
gaire » comme le fait justement observer A. Gubler dans ses Com- : 
mentaires thérapeutiques du Codex médicamentarius, 2° édit. (1874), | 
p. 378. | 

Les lapins et les lièvres le recherchent, mais les autres bestiaux 
le refusent. 


588. — S. silvatieus L.; Rchb. fl. Ic., fl. germes 
t. 69,f. 2-3. — Exsicc.: ae dauph., n° 2121 et bis. 

AR. — Terres sablonneuses, rochers et pelouses des terrains 
siliceux de la z. inf. — Mai-Juillet. 

Rochers au bord de la route nationale, à Malazéou (6952); 
Ax, plateau de la gare, dans les terres meubles (700") ; rochers. 
humides de la route d'Orgeix, au pas del Teil,en face du parc du 
château (805%) ; environs d’Ax, pelouses sous la Roche lisse 
(820"). | 

Voisine du S. vulgaris, cette espèce s’en distingue surtout par: ses 
fleurs dépassées par l'aigrette, ses écailles moitié moins nombreuses. 
(4-5) au calicule ; son corymbe très fourni ;ses feuilles profondément 
pinnatipartites, à divisions grandes, alternant avec des lobules plus \ 
petits et en forme de dents. La pubescence de cette plante est très" 
variable et son odeur est agréable. | 

Obs. — Dans quelques parterres d’Ax on cultive deux Séneçons M 
originaires du Cap de Bonne-Espérance; le Senecio elegans L. à 4 
fleurons extérieurs rayonnants, d’un rouge- pourpre plus rarement 
rosés et le S. pseudo-elegans Lessing, à fleurs jaunes et à demi- 
fleurons purpurins, rarement blancs. 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 139 


Trisu 6. — EUPATORIÉES (Less. emend) Roy: J'\cr., 
P. 544. 


Tussilago L. 


589. — T. Farfara L. et auct., T. vulgaris Lamk. F1. fr., 
RE p::71. 
C. Bords des fossés, talus humides, principalement dans les 
* terrains argileux, argilo-calcaires ou schisteux des z. inf. et 
subalp. — R. dans la z. alp. — FI.: Avril-Mai. — Fr. et 
feuilles : Juin-Août. 

Nos exemplaires ‘ont été récoltés de 680" (Savignac, talus 
humide de la voie ferrée, en aval du tunnel d'Eychenac) à 1854- 
Et.-maij. (bords du lac de Naguilles, sous le pic de Roque- 
Rouge) et principalement dans les montagnes d’Ax, d’Ascou, de 

+ l’'Hospitalet et de Prades. 


D’après Zetterstedt, PI. vascul. Pyr. princip., p. 138, cette es- 
| pèce « monte dans la région alpine inférieure ». Il n’est donc pas 
à surprenant que nous l'ayons récoltée dans la zone alpine de notre 
circonscription ; elle est aussi abondante dans les débris schisteux 

-du ruisseau de St-Joseph (ou de Cémens) près de sa jonction avec 

barige. à 1790m d’altitudel 
…. Le Tussilage, appelé aussi Pas d'Ane à cause de la Pris de ses 
_ feuilles HR EN qui paraissent seulement après la des- 
» truction des fleurs, est une plante adoucissante que les bestiaux négjli- 
1 gent ; les fleurs seules sont usitées comme toniques, béchiques et 
.… expectorantes ; clles font partie des espèces pectorales. 
Obs. — Le Petasites fragrans Presl. F1. Sicul., I, p. 28 (Nardos- 
- mia fragrans Rchb.) vulgo Æéliotrope d'hiver, indigène dans la 
… région méditerranéenne et dont les fleurs ont une odeur de vanille, 
… se rencontre parfois à l’état naturalisé aux alentours d’Ax, notam- 
- ment sur les murs près de la métairie d’En-Castel et sur les murs 
… d’un jardinet situé aux bords de la Lauze et en face de l’établissement 
- thermal Modèle, Il se reconnaît surtout à ses feuilles réniformes 
. suborbiculaires, denticulées, se développant dès l'apparition dela 
tige florifère, à ses fleurs femelles ligulées et aux folioles de l'invo-, 
_lucre aiguës. 


140 PLANTES INDIGÈNES 


Ilomogyne Cassini 


590. — H. alpina Cass. Dict. Sc. nat., XXI (1821),p. 412; 
Tussilago alpina L. ; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVI, t. XI. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2098. 

CC. Pelouses, pâturages et éboulis humides desz. subalp., 
alp. et niv. —‘Juin-Août, suivant l’altitude. 1 

Nos exemplaires (plus de 60 localités !) ont été récoltés de 
1460" (fontaine du Drazet, dans le bois de ce nom) à 2788* Et. 
maj. (sommet du pic de Rulle) et principalement dans les mon- 
tagnes d’Ascou, d’'Ax, de l’'Hospitaletet de la Solana d’Andorre, 
de Mérens et de Savignac. 


C’est une jolie petite plante qui abonde pendant l’été sur les pe- 
louses de nos hautes montagnes. Elle est aisément reconnaissable : 
à sa souche rampante ; àses feuilles cordiformes, crénelées, dentées, 
pâles et pubescentes en dessous, longuement pétiolées ; à sa tige de 
15-25 centim, pourvue d’un seul capitule de fleurs purpurines, rare- 
ment d’un blanc rosé, toutes tubuleuses, naissant en même temps « 
que les feuilles. ù 


Adenostyles Cassini 


, 


591. — A. albifrons Rchb. F1. excurs., I (1830), p. 278 et 
Rchb. fil. Ic. fl. germ., XVI (1854), p. 2,t. IL, f. 2; Cacalia 
albifrons L. fil. Supplem. plant. (1781), p. 353 (1). — Exsicc... 
Soc. dauph., n° 4561. 


(1) Peu d'espèces ont eu autant de dénominations diverses que celle-ci, car elle a été d'a= 
bord placée dans le genre Cacatia par les auteurs contemporains de Linné fils, puis dans Jen 
genre Adenostyles par les auteurs du xix®° siècle. Linné dans son Species plantarum éd, 2, IL, 
(1763) p. 1170, avait réuni cette plante comme var. CE son Cacalia alpina.En 1773, deux bo= 
tanistes, l'un français, l'autre autrichien l'ont distinguée comme une espèce. En effet, Gouan,« 
dans ses Jllust. et obs.bot., p. 65, la dénomme Cacalia Alliariæ, Jacquin dans ses Floræ aus= 4 
triacæ icones, p. 20,t. 235,la nomme Cacalia tomentosa ; puis elle est successivement nom- 
mée : C. albifrons, par Linné fils, en 1781, dansson Supplementum plantarum, p. 353, Ci 
Petasites par Lamarck en 1783 (Dict. encyclop., I. p. 531), C. hirsuta, par Villars, en 1788 
dans le 3°volume de son Hist. des pl. du Dauphiné. En 1816, le genre Adenostyles fut cré” 
par Cassini et décrit dans le Bull. de la Soc. philom., p.198 ; nous voyons dès lors cet au 
teur dénommer la plante en question À. albida ; puis elle est appelée successivement: 4: Pe= 
tasites, en 1825, par Bluff et Fingeruth, dans le tome II, p. 329 de la 1re édit. de leur Com= 
pend. fl. germ. ; A. albifrons, en 1830, par Reichenbach dans le tome I, p. 278, de son 
Flora eranica excroria et ce dernier nom a prévalu parce qu'il rappelle en partie le qua 
lificatif spécifique donné par Linné fils; aussi nous approuvons Reichenbach d'avoir sup- 
primé le nom générique de Cacalia qui est un nom grec donné par Dioscoride à diverses « 
plantes, mais que l'on a conservé encore de nos jours pour le Cacalia suaveolens L. plante 
voisine des Senecio, originaire de l'Amérique boréale et qui est cultivée dans les jardins pour 


l’ornementation. 8 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 141 


ec Bords des ruisseaux, des torrents, des sources et des fon- 
taines d'eau vive, pelouses et éboulis humides dans les z.subalp. 
et alp. —RR. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (28 localités) ont été récoltés de 1120" (val- 
lée de l'Ariège, fontaine de Majesté) à 2425® {source la plus 
élevée des sept sources de l’Ariège) et principalement dans les 
montagnes : d’Ascou (vallon del Pradel, à l’Eycherque; pic de 
Sérembarre ; pont sur le jasse de Bessadel ; soula de Montpu- 
doux, etc.), d'Ax (fontaine de Manseille ; les Bizornes, le long 
du ruisseau, etc.), de l’Hospitalet et de la So/ana d’Andorre 
(vallée de l'Ariège : prairies entre Saliens et l’Hospitalet, prai- 
ries sur le pont Cerda ; vallée des Bésines : sous la jasse de Bes- 
satel, pelouses sous le lac de Soula-Couloumé, bords du ruis- 
seau descendant du pic Pédroux, etc. ; vallon de Font-Nègre : 
schistes du ruisseau de Coste-Redoun, éboulis granitiques 
humides près de la jasse des vailettes des Padrons, pelouses sous 
le lac de Font-Nègre, fontaine del Maya, ect.; vallon de St-Jo- 
seph, au bac del Cémenteri, etc.), de Mérens (vallon de l’Esta- 
gnés, sous le lac de ce nom ; fontaine et jasse de Mascarel, sous 
le pic des Canals, etc.), d'Orlu (coume de Paraou ; col des 
Lliausés ; fontaine des tals de Mourtés, sur Gaudu ; pelouses 
de l’estagnol del Freg, sur le lac de Beys et pelouses du lac de 
Beys, etc.), d'Orgeix (vallée latérale, aux bords du ruisseau sur 
la jasse des Cirarols, etc.) et de Savignac (vallée du Nagear, 
bords du torrent sous la jasse de Pla-d’Arlaou, etc.). 


C’est une plante robuste de 5-10 décim., à très grandes feuilles 
radicales, reniformes, portées sur un long pétiole, minces, vertes en 
dessus, légèrement tomenteuses en dessous, inégalement dentées, les 
caulinaires reniformes ; à tige simple ou rameuse ; à fleurs purpu- 
rines, petites dans la corolle est tuyautée, disposées en petits bou- 
quets nombreux formant un large corymbe étalé (3-6 par capitule). — 
_ Ses fleurs sont pectorales et béchiques mais peu usitées. 


Subspec. — A. pyrenaica Lange (pr. sp.) Pugill. pl. I] 
(1861), p. 114; Descriptio iconibus illustrata plant. nov.,p. 15, 
t.24 ; Willk. et Lge. P:odr. fl. hisp., I[ (1870), p. 28; À. al- 
bifrons var. B viridifrons Costa, F1. Catal., p. 118 ; Rouy, 
Suites à la F1. de Fr., II, p. 83. 


MARCAILHOU-D'AYMÉRIC, 10 


142 PLANTES, INDIGÈNES 


RR. Rochers et pelouses humides, bords des cascades de la 
z. alp. — Juillet-Août. MAT 

Vallon de Gabantsa, jasse de Cazalinth (1875") ; cascade du 
Nagear, sous le lac Bleu (1960"). 


L'auteur la définit ainsi dans son Pugillus plantarum imprimis 
hispanicarum quas in îtinere 1851-1852, legit Joh. Lange, pars IT, 
(1861) (1): « Elata, foliis maximis, reniformibus, utrinque viridibus, 
petiolo basi auriculato ; corymbo amplo; squamis lanceolatis fusco- 
purpureis glabris » et il ajoute : « Crescit in vallée de Burbe, près de 
Bagnères-de-Luchon, 2 Aug. florens ». 

D’après M. le Dr Gillot (Bull. Soc. bot. de Fr., XXVII (1850), ren- 
voi 2 de la page LX, session extraord. à Bayonne (Herb. à la forêt 
d’Irati, etc.) : « Cette plante tientle milieu entre l'A. albifrons Rchb. 
et l’4. alpina BI. et Fing. ; elle se rapproche davantage du premier, 


mais en diffère surtout par sa taille plus basse, ses feuilles dépour- 


vues de tomentum blanc floconneux en dessous, ses fleurs plus 
grandes » et nous ajouterons parson corymbe ordinairement plus 
ample, mais à rameaux plus gréles, par ses calathides de 10-14 fleurs 
et son périchine campanulé, à 8-9 folioles lancéolées, acutiuscules,,: 
glabres et d’un poupre foncé. 


Cependant si l’on rencontre, comme l’affirme Costa (Cf. Willk. et. 


Lge. Prodr. fl. hisp., IL, p. 28 (2) ), des formes intermédiaires, il faut 
sans doute considérer l'A. pyrenaica comme une sous-espèce ou 
mieux encore comme une « race pyrénéenne » de l'A. albifrons, sui- 
vant l’heureuse expression de M. le Dr X. Gillot, in litt. 


Eupatorium L. 


592. — E. cannabinum L. et auct. 

CC. Lieux humides, bords des eaux et des fossés de tous les 
terrains de laz. inf. surtout aux environs d’Ax et de Savignac. 
— RR. dans la z. subalp. (fontaine du Drazet, 1460"). — Juil- 
let-Septembre. : 

S.-var. älbiflorum Marc-d'Aym. — RR. Lieux frais près 
du lavoir public de Vaychis(870"). — Juillet. 

(1) La première partie de ce travail a paru à Copenhague, en 1858, dans le Naturhist. 
Joren. Vidensk Meddelelsu et il en a été rendu compte dans le tome V, pp. 405-406 du Bull 


de la Soc. bot. de Fr.,(1858}. La seconde partie a été aussi analysée dans ce même Bulletin, 
tome VIII (1861), pp. 555 et 556. 


(2) Ces auteurs disent en effet, L. cit. : « CI. Costa in F1. Cat., (L. cit.), hanc plantam varie- “ 
tatem À. albifrontis esse censet, quum specimina occurunt quæ formam quasi intermediam 


inter À. pyrenaicam et À. albifrontem constituunt « et ils ajoutent « Equidem albifrontem 


veram e Pyreneis nondum vidi ». Cette assertion peut être vraie pour le versant espagnol de. 


Pyrénées, mais elle ne l'est certainement pas pour le versant français. 


« 


DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 143 


Cette sous-variété, comme l'indique son nom a les fleurs entière- 
ment blanches, et non rosées ou purpurines. Nous avons vainement 
recherché dans notre circonscription la var. indivisum DC. Prodr., 
V,p. 180, var. simplicifolia Lec. et Lam. Cat. pl. cent , p. 216, à 
feuilles toutes ou la plupart entières, etc., mais qui se produit ordi- 
nairement d’après Lamotte, Prodr. fl. pl. centr., p.385 du tirage à 
part « quand la tige a été coupée ou rongée ; les rameaux qui se de- 
veloppent après cet accident ont presque les feuilles simples ». 

L’Eupatoire d'Avicenne, appelé aussi Chanvrine, Origan des ma- 
rais est aujourd’hui une plante bien délaissée mais quia joui long- 
temps d’une certaine réputation comme fondante dans les obstruc- 
tions, les tumeurs du scrotum, etc. ; elle est amère, âcre et légère- 
ment purgative. 

Obs. — Dans quelques jardins et parterres d’Ax, on cultive diver- 


ses plantes exotiques, voisines de l’Eupatoire d’Avicenne, nous cite- 


rons deux plantes ornementales d’origine mexicaine : le Cælestina age- 
ratoidea Humb.et Bompl. (Cælestina cœrulæa Cass., À geratum cæ- 
ruleum L.) à corolles d’un bleu céleste, d’où le nom générique, à tige 
velue, à feuilles scabres, ovales, oblonzues, acuminées, dentées, la 
plupart opposées, à capitules en corymbe, etc., le Stevia purpurea 
Pers., à tige rameuse pubescente velue, à feuilles lancéolées, alter- 
nes, à capitule en corymbe serré, dont l’involucre està 5-6 folioles, 
les stigmates sont presque en massue, etc. — Latribu des Calendu- 
lées n’a comme représentant dans nos jardins que le Calendula ofji- 
cinalis L., vulgo Souci des Jardins, plante médicinale dont les fleurs 
et les feuilles sont sudorifiques et résolutives ; on le cultive comme 
bordure dans quelques jardins de Savignac et d’Ax. 


ER  ERRTPE— 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS A RECHERCHER OÙ A EXCLURE 


Pontia montana Bubani F/. pyr., Il, p. 224; Leucanthemum monta- 
num DC. Prodr., VI, p. 48, n° 15: « Legi in Pyr. sept. aurig. supra / Hos- 


. pitalet à la Soulane, die 3 Aug. 1840. Observavi in valle de Orlu, et sub 


le Puig Morain ». — Cette plante est spéciale aux collines calcaires du Midi 
et du Sud-Ouest de la France ; elle ne peut donc croître aux localités indi- 


. quées par Bubani, qui a dû la confondre probablement avec une variété du 
_ L. vulgare Lamk. 

-  Aronicum Doronicum Murr. «... à la dent d'Orlu » (Lap. Hist. abr. 
pl. Pyr., p. 25). C’est l’Aron. Doronicum Rchb., A. Clusii Koch. espèce 
- propre aux éboulis mouvants des Alpes granitiques et schisteuses qui n'a 
… été observée jusqu’à ce jour que dans les Hautes-Alpes et sur la frontière 
… italienne, au massif du mont Viso.Elle a été sûrementconfondue par Lapey- 
“ rouse avec une variété du D. grandiflorum Lamk (4. scorpioideum DC., 
_ Rchb. et auct). 


AE 


144 PLANTES INDIGÈNES 


Cineraria cordifolia L.“… au J’ort de Paillères » (Lap. L. cit., p. 522. - 
C’est le Sexecio alpinus Scop. var. x cordifolius DC., Cineraria cordifolia 


Jacq., Senecio cordifolius Clairv., Rchb., S. cordatus Koch, espèce des 
montagnes de la Haute-Savoie, qui n’a jamais été observée dans les Pyré- 
nées. Lapeyrouse l’a confondue avec le S. Doronicum et cette assertion es 
confirmée par Bentham qui dans son Cat. des. pl. Pyr. (1826), p. 1 Sr ‘ 
« Le Cineraria cordifolia Lap. est certainement le S. Doronicum ». : 
Cineraria alpina Willd. «..… au Port de Pailléres » (Lap. L. cit. 
p- 522). C’est le Cineraria cordifolia auriculata Jacq. (excl. fl. radic.) d’a- 


près Lapeyrouse. !. cit), Senecio alpinus Scop. var. $ auriculatus DC. & 


cit., qui croît seulement dans la Haute-Savoie d’après M. Rouy, F1. de Fr," 


VIII, p. 320. 

Petasites niveus Baumg. « à la montagne d’Ignaux » (D. Clos Quelq. 
jours d’herbor. autour d’Ax, in Bull. Soc. bot. de Fr.,t. XXVII (1880), 
p. 224 (1)). Cette plante qui est le Tussilago nivea Vill. (Act. Soc. hist, nat. 
Paris, p. 73 (2), suivant Rchb. Ic. fl. germ., XVI, p. 3), le T°. frigida Vill. 


Hist. pl. Dauph., I, p. 175, le T. paradoxa Retz. non Roth, etc., ne vient 


qu’aux bords des ruisseaux d’eau, vive de la région subalpine des Pyrénées 
espagnoles, les sommets du Jura méridional et les Alpes du Dauphiné. 


Elle ne peut donc croître à la localité ci-dessus indiquée par M. Clos, dé- 
pourvue de ruisseaux d’eau vive ou de la neige fondante, située entre 1100 


et 1500 d'altitude et exposée au Midi. 

Nous la possédons en herbier de la vallée de Vénasque (Aragon) où elle a 
été récoltée par Ozanon le 20 juillet 1872 ; cette localité classique pour les 
Pyrénées était déjà citée par Zettertersdt, en 1857, dans son Catalogue des 
PL. vascul. des Pyr. princip., p. 138. 


Gacalia alpina L. «... à la montagne de la Soulane » (Lap., L. cit., 


p- 499). C’est le C. glabra Vill., Adenostyles alpina Bluff et Fing., espèce. 


des Alpes, du Jura, du Var et de la Corse, non signalée dans lès Pyrénées 4 


après Lapeyrouse qui a dû la confondre peut-être avec la plante plis tard 
décrite par Lange sous le nom d’'Adenostyles pyrenaica. 

Calendula officinalis L. « Savignac, champs cultivés... » (LÉ 
Cat. pl. récolt. dans dép. Ariège, p. 23 du tirage à part (1877). C’est une 
plante cultivée, échappée des jardins de Savignac, mais qui est indigène de 
l'Europe méridionale. : 


(1) À cette occasien nous devons signaler ici deux rectifications aux pages 115 et 254 du 
tome I de notre Catalogue raisonné... Au renvoi (3). 5° ligne, en remontant, de la page 115, 


il faut lire; tome XXVII au lieu du tome XXXII, et à la ligne 13, en descendant de la 


p. 254, il faut : tome XX VII (1880) au lieu du tome XXVI (1879). Les pages 216-225 du 
Bull. de la Soc, bot. de France, citées dansles deux cas sont exactes il n’y avait donc qu'une 


erreur de tomaison. Ces corrections typographiques avaient été omises par nous dans les 


Errata placés aux pages 131 et 545 du tome Ier de notre ouvrage. Ç 
(2) Une erreur typographique indique la page 23 ; c'est page 73, qu’il faut lire! 


————— 2 SES AS — « 


Le Mans. — — Imprimerie de l’INSTITUT DE BIBLIOGRAPHIE de Paris. — x11-4904. 


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Hte MARCAILHOU - d'AYMÉRIC 


3 PHARMACIEN DE 1'° CLASSE 
LauRÉAT (1°© PRIX, MÉDAILLE D'OR) DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PH" DE MONTPELLIER 
| ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DU SUD-OUEST 

D MEMBRE ET LAURÉAT DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 
pe MEMBRE A VIE DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE D'AUTUN, ETC. 

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ET PAR 


L'abbé Alex. MARCAILHOU-d'AYMÉRIC 


AUMÔNIER DU SAINT-NOM-DE-JÉSUS A AX-LES-THERMES 
( MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET BOTANIQUES, ETC, 
s 


La Botanique donne des ailes à l'âme en l'élevant 
vers Dieu et fait rayonner à nos regards éblouis 
l'éclat de sa puissance infinie. 


—DHS— 
TOME Zzxre 


Extrait du Bulletin de l'Académie internationale de Géograghie botanique 


2° Fascicule (1905) 


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Hte MARCAILHOU - d'AYMÉRIC 


PHARMACIEN DE 1'° CLASSE 

“ LAURÉAT (1° PRIX, MÉDAILLE D'OR) DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PH° DE MONTPELLIER 

ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DU SUD-OUEST 

MEMBRE ET LAURÉAT DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 
MEMBRE A VIE DE LA SOCIÉTÉ D HISTOIRE NATURELLE D’AUTUN, ETC. 


ET PAR 


4 L'abbé Alex. MARCAILHOU-d'AYMÉRIC 


AUMÔNIER DU SAINT-NOM-DE-JÉSUS A AX-LES-THERMES 
MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET BOTANIQUES,"ETC. 


La Botanique donne des ailes à l'âme en l'élevant : 
vers Dieu et fait rayonner à nos regards éblouis 
l'éclat de sa puissance infinie. 


- 


— 


TOME Ire 


Extrait du Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique 


2° Fascicule (19053) 
—X<— 


LE MANS 
IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE BIBLIOGRAPHIE DE PARIS 
"(ANCIENNE MAISON MONNOYER) 


145 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE I 


Sous-Famizce II. — Cinarocéphales (1) Jussieu 


Trisu 1.— CARLINÉES Cass., in Bull. Soc. phil., 1815, 
peur79%Bentnret Hooker, Gen.'pl-"HSp.212. 


Carlina (Tournef.) L. 


Section I. — HETERACANTHA DC. Prodr., VI, p. 545. 


593. — C. acanthifolia All. F1. ped., I, p. 156, tab. 51; C. 
acaulis Lamk., non L. à 


Nous ne possédons pas le type mais la sous-espèce suivante : 


Subspec. — C. Cinara (2) Pourret (pr. spr.) in herb. secund. 
Duby, Bot. gall., I (1828) p. 293; C. acanthifolia $. Cinara 
RES /r AV, 3e Edit: (1804); p: 123"et Prodr., VI (1837) 
p. 545; Rchb. fil. Ic. fl. germ., XV, tab. 9, f. 2; C. onopordifo- 
lia Bess. (1831)? — Exsicc.: Soc. dauph., n° 5169. 

C. Pelouses, pâturages et lieux pierreux des terrains graniti- 
ques ou schisteux, plus rarement calcaires dans la z. subalp. 
— Juin-Septembre. . 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1040" (talus de la route de 
l'Aude entre Ascou et l’ancienne forge de même nom) à 1670" 
(pelouses des mouillères del Rey, sur Montmija) et principale- 


(1) Cinarocéphales est plus correct que Cynaroceéphales ; le mot dérive, en effet, de 
X1Vap@. artichaut, et il est de regle que le x des Grecs se change en c dans l'écriture latine 
(CF. Le Maout et Decaisne, F!. élém. des jardins et des champs, 1855, p. 110, tribu des Ci- 
1 narées, et p. 114, Cinara, artichaut; Cosson et Germ., F1. des env. de Paris, 2e édit., 1861, 

p. 460, tribu des Cinarocephalæ, et p. 471, Cinara Vaill. ; H. Loret, F/. Montpel., 2° édit., 

1886, p. XXXV et p. 268, Cinarocéphales, etc.) 

(2) Conformément à l'orthographe grecque, il faut écrire Cinara et non pas Cynara. Le mot 
XUV&pos désignant l'églantier ou rosier sauvage (Rosa canina des latins). Columelle, De 
hortis, X, 5, p. 237, donne une description poétique de l'artichaut qu'il nomme Cinara. 
Pline, Hist. nat., 1. XX, ch. XXIII, adopte aussi la même orthographe. La seule difficulté 
provient de la tendance actuelle d'adopter l'orthographe de Linné, même fautive (art. 17 bis 
des Lois de la Nomenclature). Or, de Jussieu a corrigé déjà, en 1789, dans son Genera plan- 
farum quelques mots erronnés de Linné et a écrit Cinara comme les auteurs anciens. Tout 

. en admettant la loi de priorité et l'ère linnéenne en botanique, il ne faut pas pousser l'abso. 
lutisme jusqu'à consacrer les erreurs de Linné. Cynara en est une et il y a lieu de la 
corriger. 


2 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 146 


ment dans les montagnes : d'Ascou (vallée de la Lauze, bois de 
la Luzèro et talus de la route sous Montmija, etc.), d’Ax (plateau 
de Bonascre, etc.), de Mérens (pech de Roland, bois de sapins 
du Crémal, etc.), d'Orlu (vallée de l’'Oriège, bords du chemin 
près du pas de Balussière, eic.), de Prades (pelouses des Cay- 
rannes, sous le col de Pourtetgès, pelouses sous la fontaine du 
bois de Fonttrède, etc.) et de Tignac (plateau de Génevrière, etc.). 


Cette plante a été très controversée par les auteurs. De Candolle, 
loc. cit., la considérait comme une simple variété du €. acanthi- 
folia All. et son opinion a été adoptée par quelques auteurs (Reicien- 
bach, etc.), mais ses caractères différentiels ont été nettement 
établis: en 1868, par Timbal-Lagrave (Bul. soc. bot. Fr., XN, 
p. XXIII, sess. extraord. à Pau); en 1869, par H. Loret (même Bul- 
letin, XVI, p. 287); en 1881, par Lamotte (Prodr. fl. pl. cent. Fr. 
p. 444 du tirage à part) et en 1887, par M. Rouy (Suites à la FI. de 
Fr., ler fasc., p. 125-127 du tirage à part). 

Le C.Cinarase distingue en effet du C. acanthifolia par ses feuilles 
plus vertes, plus étroites, glabres en dessus, moins longuement petio- 
lées, par ses folioles de l’involucre régulièrement pectinées, à épines 
simples où peu rameuses, les internes d’un jaune luisant. 

P. Bubani, F1. pyr., II, p. 172. après avoir adopté, pour cette 
sous-espèce, la dénomination de Carlina pyrenæa St-Amans, Bouquet 
Pyr. (1788-1789), p. 247, n° 188 (qui n’a pas été acceptée même 


comme synonyme par M. Rouy, dans sa Flore de France, NII, 


p. 363) dit: « Legi in Pyr. auriger. inter Caussun (1) et Savenac, 
ad Perles, die 28 Aug. 1R40 »,et ilajoute: « variant folia plus minus 
tomentosa, superne præcipue, frequentius glabrescunt ; dantur indi- 
vidua juniora non adhuc fertilia, foliis undique tomentosis ». 

Ce même botaniste, explorateur des Pyrénées, a fait encore des 
observations fort intéressantes sur la sensibilité et l'hygroscopie de 
cette plante. Il dit, en effet, loc. cit. : « In hac specie ut in C. offici- 
nali (2) sub vespere, aut accedente imbre, claudi flores ab involucris 


observavi, itemve primo mane flores clausos deprehendi. Ergo 


quum involucrorum foliola hygroscopica proprietate donentur, tunc 
apud nonnullos ad statum hunc aeris denuntiandum juvant, planta 
ostio infixa. Receptaculum liberum et exsiccatum interdum pro 
scopula vestiaria in usum venit apud monticulas.. ». Nos paysans 


connaissent bien l’hygrométrie de cette plante et clouent parfois la" 


_ fleur contre la porte de leur étable. 


[ÉPPECTP PPT E TE EEE TEE PCEETEELE TELE EE canente nds en emma e nn nent e es nnn nan nn an ns ent aan anne seen nn enr tante nantes nnnnn tests atannété te tnnpéenrend te manat enr ere eamm ele ee 


(1) I] faut lire: Caussou. 
(2) Le Carlina officinalis Bubani est le C. acaulis L. 


. 
: 
| 


Le 


PPT AN D PE OP OT PPS TRES TUE, | 


147 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE : 3 


Lapeyrouse, dans son ist. abr. pl. Pyr., p. 497, confond cette 
sous-espèce avec le C. acanthifolia AÏl. et ajoute : « On la mangeen 
guise de culs d’artichauts ». Les bergers mangent, en effet, comme 
salade, les jeunes pousses et le réceptacle ; ils la désignent sous le 
nom d’Artichaou salbatje (1). 

Dans plusieurs jardins potagers d'Ax, de Savignac, du Castelet, etc. 
on cultive pour l’usage alimentaire le Cinara Scolymus L. vulgo Arti- 
chaut, dont la graine fournit une huile laxative. Le botaniste italien, 
Moris, F1. sard., II, p. 460, le considère comme une var.  sativa 
du Cinara Cardunculus L. vulgo Cardon, Carde, très répandu dans 
la région méditerranéenne méridionale, mais qui est cultivé et pres- 
que subspontané, suivant Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif du 
Llaurenti, p. 242 du tirage à part) aux environs immédiats de Mi- 
janès et de Rouze, c’est-à-dire vers 1000 à 1100 mètres d’altitude 
supramarine. Ses fleurs sont employées sous le nom de Chardonnette 
pour faire cailler le lait. 


594. -- C. acaulis L. et auct.; C. Chamæleon (2) Vill. Hist. 
Mabauph. MA. (1789):p. 31; C.'subacaulis DC. FT. fr. IV, 
EU 3 (10604), p: 122. 


Cette espèce présente deux variétés principales qui ne diffèrent 
entre elles que par l’absence ou la présence de la tige, la forme des 
feuilles et des calathides. Il est inexact de croire que, conformément 
à la loi de diminution de taille des plantes avec l’altitude, la tige de 
cette espèce se rapetisse de plus en plus jusqu’à s’annuler à mesure 
qu’elle atteint sur la montagne des stations plus élevées, car on ren- 
contre parfois les deux variétés dans les mêmes localités. Cependant 
la var, « est toujours plus rare que la var. $. 


Var. «. typica Beck, F1. N.-Oesterr., p. 1226; C. subacaulis 
«. acaulis DC. Prodr., VI, p. 546; Rchb fil. Ice. fl. germ., XV. 
tab. 10, f. 1.— Exsicc.: F. Schultz, Herb. norm., n° 87. 


(1) Le même nom est donné par nos paysans aux Sempervivum du groupet ectorum, mais 
ceux-ci ne sont pas CoOmestibles. 

(2) La dénomination de C. Chamæleon donnée par Villars conviendrait bien à cette plante 
protéiforme ; mais on peut dire que si le C. acaulis se rapporte au Chamæleon album des 
botanistes du xvi® siècle (Fuchs, Clusius, Tragus, Matthiole, etc.), certainement il est bien 
différent du Chamæleon de Théophraste et de Pline, qui serait, paraît-il, le Carlina gum- 
mefera Lesson (Chamæleon gummifer Cass.) de la Corse, d'Algérie, du Maroc, de l'Ana- 
tolie, etc., dont les propriétés toxiques et nartico-âcres de la racine, connues des anciens 


mais oubliées par les auteurs modernes. ont été bien étudiées, en 1867, par Lefranc, phar- 


macien militaire à Alger (Bul. Soc. bot. de Fr., XIV, p. 48: Journal de Pharm. et de 
Chim., 4° série, VIII, p. 572). 


4 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 148 


AR. Pelouses, lieux pierreux des z. subalp. et alp. — Juillet. 
Septembre. | 

Plateau de Bonascre (1370"); plateau du Chioula (14407); 
pelouses bordant le lac de Naguilles (1854" Et.-maj.); pelouses 
sous le pic des Padrons, versant de Font-Nègre (225om). 


Tige presque nulle , calathide sessile au centre de la rosette. 


Var. 8. caulescens Rchb. f., L. cit., f. 2; C. caulescens Lamk. 
Dict., II, p. 623 ; C. subacaulis DC. 8 caulescens DC. I. cit., (x). 
Exsicc.: F. Schultz, . cit., n° 85 bis; Soc. dauph., n° 3704: 

AC. Même habitat que la var. « dans les mêmes zones. — 
Juillet-Octobre. 

Vallée de l'Oriège, pelouses du bois de la Garrigue sur le 
Bisp (1200) et pelouses du bois de Justinia 1250®); pech de 
Roland, au N.-E. de Mérens (1210%); mouillères de Simou- 
narre, près du bois de la Luzèro (1350); pelouses du plateau de 
Bonascre (1375); vallon du Riou-Caou, près de la borde du 
Gamat (1440); pelouses de la sapinière du Crémal (1520); 
près du chalet forestier de Manseïille (1660) ; vallon de Gnoles, 
jasse de l’Orryot (1750"); pelouses du lac de Naguilles (1854m. 
Et.-maj.); pelouses sur les mines de Puymaurens (2200); 


Tige de 5 à 30 centim., souvent rougeñtre, à feuilles rapprochées et 
à calathide terminale. 

On peut manger, en guise d’artichaut, les réceptacles charnus de 
cette Carline sans tige, vulgo Carline noire, Chardonnerette, en 
patois Cardouillo, mais il faut les récolter avant l’anthèse. La décoc- 
tion de sa racine dans le vin a été vantée à la fin du xvine siècle par 
le botaniste lithuanien Gilibert, contre les fiè res intermittentes (2); 
les médecins espagnols l’emploient encore de nos jours pour cet 
usage. 


Section II. — Mirina (Adans.) DC. Prodr., VI, p. 546. 


595. G. vulgaris L. et auct.; Rchb. fil. L. cit., tab. x1, f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2510. 


(1) Nous n'avons pas adopté pour cette variété la dénomination 6. alpina Beck, loc. cit., 
parce qu'elle n'est pas plus alpine que le type. 

(2) On rapporte que l'armée de Charlemagne fut guérie de la peste par les vertus de cette 
plante, d'où son nom générique tiré de Carolus (Charles). 


ST 


149 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 5 


C. Lieux secs et pierreux, bords des chemins, pelouses pâtu- 
rages de tous les terrains dans les z. inf. et subalp. — R. dans 
z. alp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (bords du ruisseau 
d'Eychenac, près de la galerie-tunnel de la voie ferrée) à 2100 
(soula du Cargathi) et principalement dans les montagnes d’Ax 
{bosquet Clauselles, etc.), de l’Hospitalet (bords de la route 
nationale, au lacet de Saliens, etc), d'Orgeix (vallée latérale de 
ce nom, bords du chemin, etc.)}, de Montaillou et de Prades 
(col des Abélanous; éboulis calcaires du Roc des Llam- 


nres. etc). 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. «, {y pica Beck). Nous 
avons vainemert recherché dans notre circonscription la forme 
C. orophila Lamotte, Prodr. fl. pl. centr., p. 443 du tirage à part, 
caractérisée surtout par ses feuilles plus rapprochées, celles des 
rameaux, même les supérieures embrassantes, ses calathides plus 
grosses et ses écailles du péricline $glabrescentes, brunes ou d’un 
vert brunâtre. 

La Carline commune, vulgo Chardon doré, est une plante amère, 
tonique et diurétique que l’on a vantée comme antiseptique. Les bes- 
tiaux la délaissent. 


Trisu 2. — CARDUÉrS K. Koch,in Linnœa (1843); 
CarpuiNÉES Benth. et Hooker, Gen. pl., II, pp. 168 et 213. 


Onopordon (Vaill.) L. (1). 


596. — O. Acanthium L. et auct. mult.; ©. acanthifolia 
Gilib. F1. lithuan., III, p. 190; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XV, 
t. 82; Rouy, Rév. g. Onopord., in Bull. Soc. bot. Fr., XLIII 
(1896), p. 586 (p. 10 du tirage à part, 1897). — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 3706. 

AC. Lieux incultes, bords des routes et des champs, cime- 
tières, sur tous les terrains dans les z. inf. et subalp. — Juin- 
Juillet. 


(1) Cosson et Germain (F/. env. Paris, 2° édit., p. 470) écrivent Onopordum. 


6 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 150 


Cimetière de Perles (680); Ax : talus du chemin de fer, en 
face des aiguilles de l'entrée en gare (700%) et ancien cimetière 
(725%); bords de la route de l'Aude, sous la métairie d'En-Rameil 
(880%) et sous Ascou (975®); vallon de Montaud, bord d’un 
champ (1250"), etc. 


Le tomentum aranéeux qui recouvre les capitules, les feuilles et: 
la tige est très variable; il diminue avec la maturité de la plante. 


Var. 8. Schultesii Koch, Syn., éd. 2, p. 462; Rouy, ler: 
tab. 6 etin F1. de Fr., IX, p. 5; O. Schullesii Britting, in litt. 

RR. Savignac, décombres calcaires au vacant communal de 
Pradadei, sur la rive gauche de l’Ariège (675m). — Juin. 


Diffère du type par : « sa taille réduite (3-5 décim.), les ailes et 
les feuilles plus petites, plus tomenteuses blanchâtres, plus ondulées 
crispées. » (Rouy, L. cit.). 

Les réceptacles et les pédoncules de l’Onoporde à feuilles d'Acan- 
the, vulgo Pet-d’äne (nom populaire de la plante) Chardon, aux ânes, 
en patois Babisses (1), Gafo d’aze, refusés par les animaux, à l'excep- 
tion des ânes, sont cependant comestibles à l’état jeune ; ses graines 
contiennent une huile grasse ; son suc à été employé dans le panse- 
ment des plaies cancéreuses. 


597. — O. acaule L.; Gr.et G., F1. de Fr., I[,p. 206 etauct.… 
Nous ne possédons que la variété suivante : 


Var. 8 pyrenaicum Rouy, IL. cit., p. 583 (p. 7 du tirage à 
part) et F1. de Fr., IX, p. 5; O. pyrenaicum DC. Cat. hort.« 
monsp. (1813) p.121 et F1. fr., 3° édit., V(1815), p.457, Prodr., 
VI (1837),p. 619; O. acaulon Lap. Hist. abr. pl. Pyr. (1813), 
p. 496 (excl. syn ). 

RR. Pelouses et pâturages secs et calcaires des z. subalp. et: 
alp. — Août-Septembre. 

Versant occidental du Roc des Scaramus (1780); vallon de 


(1) Cette dénomination s'applique aussi à toutes les plantes renfermées dans les genr ; 
Carduus er Cirsium. 


151 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 7 


Baxouillade, pâturages sous le Roc-Blanc (2300%), legit et dedit 
H. Guilhot. 


Se distingue du type « par les folioles du péricline plus étroitement 
lancéolées, les inférieures moins étalées, demi-dressées, les feuilles 
plus grandes, bien plus longues que les calathides, celles-ci ovoïdes- 
subglobuleuses ». (Rouy, loc. cit.). 


A l’état jeune, nos bergers mangent son réceptacle en guise d’arti- 
chaut ; ses fleurs exhalent une odeur aromatique agréable. 


Cirsium (Tournef.) Adanson; Cnicus L. (emend.). 


Section I. — Eprrracays DC. ap. Duby, Bot. gall., 1, p.286 (1). 


598. — G. lanceolatum Hill, Æerb. brit., I (1769) p. 80; 
Scop. F1. carn., éd. 2, II (1772), p. 130, n° 1007; Carduus lan- 
ceolatus L.; Cnicus lanceolatus Willd; Eriolepis lanceolata 
Cass. — Rchb. fil. Ze. f. germ., XV, tab. 05, f. 1. 


Espèce très variable comme ses congénères dans la hauteur des 
tiges, la grandeur et la découpure des feuilles, la longueur des épines, 
la grosseur des capitules, etc. 


Var. «. genuinum Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p.209. — AR. 
Bords des routes et des sentiers, décombres, talus, etc. dans les 
terrains siliceux de la z. inf. — R. dans la z. subalp. — Juillet- 
Octobre. 

Talus de la route de Vaychis, sous Coudine (780%): ancienne 

‘ forge d'Orgeix, derrière le château (805), et bords du vieux 
chemin conduisant de ce château à Betsou (810%); route d’Es- 
pagne, entre les ponts del Fraré et du l’Harenc (o8o); bords de 
la route de l’Aude, entre Ascou et l’ancienne forge (1040") (2), 


Tige ailée, épineuse, feuilles caulinaires décurrentes; involucre à 
folioles lancéolées subulees ; capitules de moyenne grosseur. Nous 


(1) Notre excellent collègue, M.:le docteur Gillot, d'Autun. a eu l'obligeance de revoir la 
plupart de nos exemplaires de cette section, en 1804 et 1895; ceux récoltés antérieurement à 
l'année 1888 avaient été revus par le regretté Timbal-Lagrave. 

(2) Timbal-Lagrave et Jeanbernat dans leur Massif du Llaurenti, p. 242 du tirage à part® 
indiquent le C. lanceolatum à Ascou. 


8 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 132 


possédons aussi les formes suivantes qui ne sont que des modifica- 
tions tenant à l'habitat : 


Forma minor Gillot, in herb. Marc.-d'Aym. — RR. Près du 
lavoir public de Vaychis (905"). — Juillet. 


Calathides plus petites, feuilles moins découpées. 


Forma aqualica Gillot, L. cit. — RR. Savignac, bords du 
canal du moulin au Couzillou (675m). — Août. 


_ C’est la forme des lieux très humides à feuilles très développées, 
molles, vertes sur les deux faces, à calathides petites, à spinescence 
peu développée. 


Forma aprica Gillot, /. cit. — RR. Le Castelet, bords du 
chemin près du parc du château (650). — Octobre. 


« Les écailles du péricline ont la plus grande tendance à se recour- 
ber en dehors comme dans la var. crinitum, mais ses calathides 
petites, ovoïdes, ses feuilles vertes en dessous, très chargées de spi- 
nules à la page supérieure dénotent une forme des lieux secs; néan- 
moins il y a une tendance méridionale à la disposition étalée récur- 
vée des écailles du péricline » (Dr X. Gillot). 


Var. 8. crinitum Loret et Barrandon F1. de Montpell., 1° édit. 
(1876), p. 362, H. Loret, 2e éd. (1886), p. 271; C. crinitum 
Gr. et G. L. cit., an Boiss.?{1); Willk. et Lge Prodr. fl. hisp., 
II, p. 185. 

AR. Rochers, lieux arides, fossés, etc., de tous les terrains’ 
mais aux expositions chaudes ou abritées dans les z. inf., subalp. 
et alp. — Juillet-Août. 

Bords de la route d’Espagne, près de la métairie Astrié- 
d’Oreille (840") et fossés près du pont de Runac à l’entrée de la 
gorge de Berduquet (875"); vallon de Montaud, rochers cal- 
caires de l’Estreit (1220); Solana d'Andorre, schistes du ruis- 
seau de Costo-Redoun (2120m). 


TRE 


(1) M. Rouy, dans le tome IX de sa Flore de France, p. 23, indique le C. crinitum Boiss. 
et ses variétés exclusivement dans la région méditerranéenne, 


153 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 9 


C’est une variété méridionale du C. lanceolatum, caractérisée par 
ses capitules gros, globuleux, à écailles recourbées en dehors dans la 
moitié de leur étendue, même dans leur jeune âge, et à feuilles tomen- 
teuses en dessous. On rencontre des spécimens servant de transition 
avec le type, notamment à l'embranchement de la route de Vaychis 
et de la route nationale, près du pont du chemin de fer (69om): 
Nous avons encore récolté cette variété dans diverses localités des 
Pyrénées-Orientales, aux alentours des villages de Porté et de Porta, 
voisins des limites de notre circonscription florale, mais toujours 
aux endroits bien exposés au soleil. Le C. crinitum Boiss. Voy. 
bot. Esp., p. 363, tab. cxt, est une forme espagnole du C. lanceo- 
latum. 


599. — C. eriophorum Scop. F1. carn., éd. 2, II, p. 130, 
n° 1008 (sensu lato) etauct. mult.; Carduus eriophorus L.; Cnicus 
eriophorus Roth. 


Les races pyrénéennes de cette espèce polymorphe ont été particu- 
lièrement étudiées par M. le Dr Gillot en 1880 (Bul. Soc. bot. de Fr., 
tome XXVII, sess. extr. à Bayonne, p. LI) et surtout en 1894 (Revue 
de Botanique, tome XII, pp. 282-290, (pp. 44 à 61 du tirage à part), 
sess. extraord. de la Soc. fr. de Bot. à Ax-les-Thermes du 17 au 
24 août 1892). Notre savant collègue après un exposé de l'aire géo- 
graphique de ce beau chardon, a démontré qu’il croissait également 
dans les terrains siliceux, granitiques, volcaniques, calcaires, qu’il 
habitait aussi bien la plaine que la montagne où il s’élève jusqu’au 
dessus de 2000 mètres; de plus, il a émis la conviction «qu’un cer- 
tain nombre d’espèces de Cirsium créées par les phytographes les 
plus autorisés et en apparence spécifiquement distinctes, ne sont que 
des races ou variétés du C. eriophorum Scop, considéré comme 
espèce collective ». Il a remarqué aussi que les descriptions données 
par les auteurs dans les flores sont loin d’être concordantes et que 
des variations nombreuses se constatent dans la forme et la division 
des feuilles, dans la spinescence de la face supérieure des feuilles, 
dans les caractères des calathides, etc. et que ces variations se cons- 
tatent aisément quand on les observe sur le vif. Plus récemment, 
M. Rouy (Rev. bot. syst., 2, 1904, et FI. de Fr., IX, pp. 28-31,a 
adopté une classification qui ne diffère en apparence de celle de M.le 
Dr Gillot que par l’agencement des varietés. Toutefois nous avons 
été surpris de ne pas même voir mentionné par M. Rouy la variété 
spathulatum Koch, non Gaud. très commune dans le centre de la 
France mais rare dans notre circonscription. 


10 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 154 


GrouPE 1. — Eu-eriophorum Gillot, /. cit., p. 294 
(p. 56 du tir. à part) (1). 


Var. o«. genuinum Gillot. L. cit. et p. 298 (p. 60 du tir. à 
part} {(2)5 Rchb. fil.; {e. fl.,germ:; XN tab: 91: 

AR. Bords des routes, fossés, lieux humides de la z. inf. — 
Aoùût-Septembre x 

Orgeix, prairie communale de Bernadeil, en face de l’église 
(810m); Vaychis, fossés du village près de l’église (875%), envi- 
rons d’Ax, route de l'Aude sous En-Rameil (880"); Sorgeat, 
fossés de la route de Prades, près du pont de la Bassette et en 
face de l’église (1040), forma transiens ad C. turbinatum. 


Capitules globuleux, aranéeux, à écailles du péricline lancéolées, 
légèrement dilatées en fer de lance au sommet, mais non spatulées 
au sommet. 


Var. $. spathulatum (3) Koch, Syn., éd. 3, p.388, non Gaud. 
Flshelu., Ni p502. 

R. — Septembre. — Route d'Orgeix, au pas del Teil, en face 
du parc du château (800%) et fossés de la même route près du 
village d'Orgeix (805®); fossés du pas étroit de la route de 
Prades, aux rochers de Camounas, sous Sorgeat (1000), forma 
transiens ad var. involucratum Coss. 


Capitules plus petits, plus subglobuleux, très aranéeux, à écailles 
dilatées, spatulées au sommet ; bractées involucrales moins dévelop- 
pées; tige élancée; feuilles à segments étroits. Se rapproche beau- 
coup, suivant M. Gillot, du C.eriophorum, type des plaines centrales 
de France. 


(1) La page 204 de la revue citée renferme le tableau synoptique des formes du C. erio- 
Phorum en plusieurs groupes basés surtout sur la forme des capitules. 

(2) Aux pages 298 et 299 de la même Revue de Botanique, M. le docteur Gillot a publié 
l'énumération des localités des exemplaires de notre herbier revisé par lui,en mai 1894 et l'a 


accompagné de notes fort intéressantes que nous sommes heureux de reproduire en majeure 


partie dans notre travail. 
(3) L'orthographe spathulatum qui dérive de ets: petite spathule ou spatule, est plus 
correcte que spatulatum, mot dérivé de spatula, æ, branche d'arbre. 


155 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 11 


Groure 2. — Turbinatum Gillot, /. cit. (1). 


Var. y. turbinatum Gillot, /. cit. — AC. — Août-Octobre. 

Vieux chemin d’Ignaux, sur la Bordette (860), f. ad var. 
involucratum vergens; fossés de la route d'Espagne, en face des 
métairies del Fraré (950%), f. transiens ad C.Richterianum ; vieux 
chemin de Quérigut, en face de l’ancienne forge d’Ascou (1070®), 
forma inter var. involucratum Coss. et G. Richterianum Gill. 
ambigens; pech de Roland, au N.-E. de Mérens (1210), f. 
transiens ad var. genuinum Gill, ; vallée du Nagear, jasse des 
Esquers d’en-bas(1200") et jasse des Esquers d’en-haut(1260®), 
f. ad C. Richterianum vergens; vallée des Bésines, pelouses de 
la jasse de Bessatel (1850"). 


Race montagnarde, à capitules gros, larges, en cône déprimé ou 
turbiné, à écailles légèrement dilatées, ciliées, plus ou moins entou- 
rées de bractées involucrales qui dépassent + les capitules ; feuilles 
à segments larges, courts 


S.-var. involucratum Coss. (pro var.)in Ann. sc.nat., 3° série, 
Botanique, VII (1847), p. 207, non DC. Prodr., VI,p. 639, 
nec Bréb.— AR. Juin-Août.— Lieux marécageux sur la fontaine 
de Maley (r100"); prairies spongieuses du vallon de Montaud 
(1250) (2); vallée du Nagear, jasse du pla-d’Arlaou (1400°); 
Solana d'Andorre, sur la jasse du pla de Baque-morte (1850"). 
abondant en ce lieu. 


Cette sous-variéte diffère de la variété précédente, dont elle a la 
plupart des caractères par la longueur des folioles de l’involucre 
dépassant toujours les anthodes. M. le Dr Gillot loc. cit., p. 291 
(p. 53 du tirage à part), a proposé de réunir comme synonyme à sa 
variété turbinatum la var. involucratum Cosson, motif pris de ce que 


(1) À ce groupe, M. le docteur Gillot rattache la var. odontolepis Boiss. (pr. sp.) que 
M. Rouy, F1. de Fr., IX, p. 29, considère comme une sous-espèce du C. eriophorum Scop., 
à laquelle il subordonne encore les variétés créées par le savant botaniste autunois, au lieu 
de les rapporter au type. Le C. odontolepis Boiss. est une race méridionale qui manque à 
nos montagnes. 

12) Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p. 243 du tirage à part), indiquent 
cette variété à Ascou. 


12 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 156 


cette dernière épithète avait été antérieurement donnée par de Can- 
dolle à une espèce de l’Inde orientale, le Cnicus involucraius Walir, 
(1823), Cirsium involucratum DC. (1830). 


Var. ô. Richterianum G:ill., L. cit.; C. Richterianum Gill. (pr. 
sp.) in Bull. Soc. bot. Fr., XXVII (1880), p. LI. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 3371. 

RR. Septembre. — Vallée du Mourgouillou, sous les granges 
de la Ferrère (1390") (1). 


Taille basse, parfois abaissée jusqu’à 15 centim.; capitules plus 
gros, conoïdes, plus ou moins involucrés; écailles étroites, parfois élar- 
. gies mais non ciliées, lancéolées dans leur tiers supérieur, parfois 
linéaires, cependant moins subüulées généralement que dans le 
type des Basses-Pyrénées. 

Nous avions confondu cette plante avec le Cirsium ferox DC. qui 
en diffère par l’indumentum de ses feuilles à segments très étroits, à 
spinules marginales très abondantes, par son péricline ovoïde, à peine 
aranéeux, etc. 

Dans le 92 Bulletin de la Societe dauphinoise (1882), p. 380 et relati- 
vement au n°5371 de l’exsiccatum de cette Société, M. Gillota prouvé 
que les graines du C. Richterianum, provenant de St-Jean-Pied-de- 
Port (B.-Pyÿr.) et semées dans plusieurs jardins, concurremment avec 
celles du C. eriophorum Scop, ont présenté de bonne heure sur les 
jeunes plants des différences très sensibles dans leurs feuilles radi- 
cales. 


Le Cirse laineux, chardon des ânes, en patois Cardouil d'agé et 


aussi Bruloto (à cause de l’inflammation brûlante que cause la piqûre 
de ses aiguillons), est recherché avec avidité par les ânes. 


Hybride. 


Les formes hybrides ou présumées telles des C. lanceolatum et 
C. eriophorum L. ont été à peine signalées en France, suivant 
MM. les abbés Coste et Soulié (Bull. soc. bot. de Fr., XLIV, 1807, 
sess. extraord. à Barcelonnette, p. CV), mais les auteurs allemands 


(1) Dans la Revue de Botanique déjà citée, p. 298, M. Gillot avait rapporté à sa var. Rick- 
lerianum, des exemplaires de notre herbier, récoltés le 21 septembre 1886, aux bords du vieux 
chemin de Quérigut, rive gauche de la Lauze, en face de l'ancienne forge d'Ascou (10700), 
mais après un nouvel examen, notre judicieux collègue d'Autun a reconnu qu'ils apparte= 


naient à une forme de transition entre la var. involucratum Cosson et le C. Richterianum 
Gillot. 


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197 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 13 


(Schultz-Bipontinus, Kittel, Garcke, etc.) en ont déjà décrit plusieurs. 
Nous n'avons observé dans notre circonscription que l’hybride sui- 
vant : 


X C. Gerhardti Schultz-Bip., in Flora, 32 (1849) p. 547 ; 


, 


C. lanceolato Xeriophorum Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr. 


p.425 du tir. à part; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XV, p. 69, tab. 
150: Costeet Soulié:,/Jert.,p. CVF(r). 


RR. Fossés de la route d'Espagne, près de la passerelle de la 
métairie Astrié-d’Oreille (840%). — Août. 


Le regretté J. Foucaud, qui herborisait en notre compagnie, le 
24 aOût 1897, a gardé pour son herbier l'unique exemplaire bien 
caractérisé de cette plante qui, par son port et ses feuilles, se rap- 
proche du C. lanceolatum et par ses panicules et ses calathides tient 
au C. eriophorum Scop. Depuis cette époque, nous ne l’avons pas 
rencontré à l’état caractérisé dans cette même localité (2). 


Section II. — CErHaronvrcos (Necker, emend.) DC. Prodr. 
VI, p. 643. 


600. — G. arvense Scop. F1. carn., éd. 2, IT (1772), p. 126; 


, 


Lamk. F1. fr., éd 1, IT (1778) p. 20; Serratula arvensis L. ; 
Renbol7c. ji germ.: XV;tab.'exi, f\1. 

AC. Bords des chemins, champs cultivés ou en friche, dé- 
combres, etc. dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (Savignac, fossés du 
chemin de fer) à 1380® (champs de la Cout, sur Montaillou) et 
surtout aux environs d’Ax {route de l'Aude sous En-Rameil etc.}, 
et d'Ascou (pelouses de la route entre le village et l’ancienne 
forge, vallon de Montaud aux rochers de l’Estreit, etc.). 


(1) Ces deux botanistes aveyronnais ont publié, loc. cit., la diagnose comparative de l'hy— 
bride et de ses parents. 

(2) Les hybrides sont accidentels, la plupart du temps hypothétiques. On y attache peut- 
être trop d'importance aujourd'hui. En dehors des hybrides proprement dits, entre deux 
espèces distinctes, par exemple les Cirs. lanceolatum et eriophorum, il y a de nombreux croi- 
sements ou métis entre les variétés et sous-espèces plus rapprochées et beaucoup de formes 
intermédiaires rentrent dans cette catégorie. Mais il devient impossible le plus souvent 
d'établir la différence entre une série de variations d'une espèce et les croisements entre les 
variétés de cette espèce. On peut différer d'opinion sur l'origine de ces variétés, tout en les 
énumérant. 


14 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 158 


Nos exemplaires qui ont les feuilles vertes sur les deux faces se 
rapportent au type et à la sous-variété concolor Coss. et Germ. FI. 
env. Paris, 2e édit., p. 475. La forme et la découpure des feuilles 
de cette espèce, leur tomentum, la longueur des épines, etc., sont 
très variables et les auteurs allemands (Koch, Wimmer et Grabowski) 
ont établi sur ces variations diverses variétés (vestitum, mite, inte- 
grifolium, horridum) que nous n’avons pas observé dans notre cir- 
conscription florale. 


S.-var. discolor Coss. et Germ. I. cit.— Feuilles blanches to- 
menteuses en dessous. 

RR. Plaine de Savignac, lieux incultes près de la voie ferrée 
(670%). — Août. 


On ne peut confondre cette sous-variété avec la var.vestitum Koch, 


(Wimm. et Grab.) qui en diffère par ses feuilles entières ou lobées et 
d’un blanc de neige en dessous. 

Le Cirse des champs vulgo Chardon hémorroïdal (1) parce qu'il a 
été employé anciennement contre les hémorroïdes, appelé en patois 
Caousido, est un fléau pour les agriculteurs qui ne parviennent que 
difficilement à en purger leurs champs. C’est une plante vermifuge 
très peu connue. 


Section III. — OnorTRoPHE (Cass. emend.) Gr. et Godr. F1. de 
Fr: par 2 rune): 


601. — C. palustre Scop. l. cit., p. 128 ; Carduus palustris 


L. ; Onoirophe palustris Cass.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XV, 
tab. 100. 

C. Prairies et pelouses tourbeuses, bords des fossés, lieux 
marécageux, etc. dans les z. inf. subalp. et alp. — Juillet- 
Octobre. 

Nos exemplaires {15 localités) ont été récoltés de 670om {(Savi- 
gnac, talus de la voie ferrée) à 2200" (bords de l’Ariège, sous le 
lac de Font-? ègre) et principalement dans les montagnes: 
d’z.scou (fossés de la route près de l’ancienne forge, prairies 


(1) Cette même dénomination vulgaire a été aussi donnée au Serratula tinctoria L.. 

(2) Les espèces de cette section s'hybrident facilement ; mais nous attachons peu d'impor- 
tance à ces formes accidentelles créées par les auteurs, elles ne sont pas constantes et fixées 
et, par suite, ne peuvent être considérées comme de véritables espèces. 


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159 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 15 


tourbeuses, du versant septentrional du bois de la Luzéro, 
mouillères del Rey sur Montmija, pic de Mounleytié, sommet 
du pic de Sérembarre, vallon de Montaud aux rochers de 
lEstreit, etc.), de l’Hospita'et et de Mérens (vallon de l’Esta- 
gnas, sous le lac de ce nom ; vallée des Bésines, mouillères del 
traouc de l’Aggo ; en descendant de la jasse d’Auriol à celle de 
Traouquet etc.), d'Orgeix (vallée latérale, à la Jasse des Cira- 
rols, etc.), d'Orlu (lieux humides sur la jasse de l’Orry-Vieil de 
Gaudu, etc.), et de Prades (plateau de Chioula, etc.). 


La taille, la forme des feuilles de cette espèce et leur spinescence 
sont très variables. L’inflorescence est tantôt simple, tantôt rameuse, 
lâche ou contractée, etc. Ces variations paraissent dues à la nature 


et surtout à l'humidité plus ou moins grande du terrain. 


Var 8. spinosissimum Willk. Sert. fl. hisp., n° 560 et Prodr. 
2 hi$p., Il: p. 100. 

AR. Lieux marécageux, bords des ruisseaux et des fontaines 
d’eaux vives dans les z. inf. subalp. et alp. — Juin-Juillet. 

Marécages du ruisseau sur la fontaine de Maley (1090) ; 
vallée de l’Oriège, sous les fountanals de Boulaxès (1650®); 
vallon d’En-Garcias, bords du ruisseau de ce nom (1990). 


Diffère du type par les lobes de ses feuilles très épineux, ses épines 
plus nombreuses, mais plus petites et ses calathides ramassées en glo- 
merules compactes. Cette plante s'éloigne à première vue du C. spi- 
nosissimum Scop. des Alpes, par sa tige ailée, par ses feuilles non 
auriculées, pinnatipartites, à segments bi-trifides, tandis que le vrai 
C. spinosissimum Scop. a la tige non ailée, les feuilles amplexicaules, 
pinnati fides-epineuses, les capitules toujours dépassés par les bractées 
florales, etc. 


602. — C. acaule All. F1. ped., 1 (1785) p. 153 ; C. acaulos 
Scop. (1), F1. carn., éd. 2, II (1772) p-131, n° 1010 ; Carduus 
acaulos L. ; Cnicus acaulis Willd. ; Onotrophe acaulis Cass. ; 
Rchb. f. I. cit., t. 109, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3790. 


(1) Malgré les droits d’antériorité en faveur de Scopoli, la dénomination de C. acaule don- 
née par Allioni a prévalu et elle a été admise par la plupart des auteurs (de Candolle, 
Grenier et Godron, Reichenbach, etc.). 


16 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 160 


AC. Pelouses sèches, bords des chemins, éboulis, etc., des 
terrains granitiques ou schisteux, plus rarement calcaires dans 
les z. subalp. et alp. — R. dans la z. inf. — Juillet-Octobre. 


“Vallée de l’Oriège, bords de la route avant d’arriver à l’an u 


cienne forge d’Orlu (930); lieux incultes dans l’enceinte du 
château fort en ruines de Montaillou (1370) ; bois de Font- 
frède de Prades, bords du chemin (1410®) ; pelouses du col du 
Chioula (1435); l’Hospitalet, bords du chemin d’Andorre sur 
le pont Cerda 1550); pelouses et rochers calcaires du col des 
Canons (1605) ; ébôulis schisteux du col de Balagués, versant 
de Montaillou (1640%); pelouses du lac de Naguilles (1854" Et.- 
maj.); plateau du col de Puymaurens (1860%); versant occi- 
dental du port de Païllères (1870); vallon de Saint-Joseph ou 


de Cémens, bords du chemin (1980); pelouses sous le pic des 


Padrons, versant de Font-Nègre (2250"). 


Nos exemplaires se rapportent au type. C’est un joli chardon à tige 
nulle, à feuilles coriaces d’un vert foncé munies d’aiguillons blancs, 
épineux, à gros capitules solitaires, purpurins, portés chacun sur 
des pédoncules si courts que la fleur se perd dans la touffe des 
feuilles. 

Nous avons vainement recherché dans notre circonscription la var. 
& caulescens DC. Prodr., VI, p. 652, Rchb. fil. /. cit., f. 2, dont la 
tige a 1-2 décim., est feuillée jusqu’en haut et porte parfois 1-3 capi- 
tules. 

C’est une plante montagnarde que l’on rencontre cependant dans 
les plaines de la basse Ariège et de la Garonne où elle a dû sans 
doute être entraînée par les eaux. P. Bubani, F1. Pyr., II, p. 137, 
dit, en effet, au sujet de cette espèce qu'il nomme Cirsium exiguum 
Bub. : « Cum dulcissima Garumna descendit ad Toulouse,cum Ariège 
ad Venerque (1)... ». Elle varie à fleurs blanches comme les autres 
Cirses. D’après Balbis, Adnot. in FI. taur. (1806), p. 135, on obtient 
par la culture et l’apprêt de cette plante des tiges triflores et même 
quinqueflores. Nous ajouterons que les bergers de nos montagnes 
mangent, en guise d’artichauts, les jeunes capitules de ce ee appelé 
Cardounil par nos paysans. 


(1) Une erreur typographique indique Vérurque au lieu de Venerque dans l'ouvrage 
cité, 


161 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 17 


603. — GC. rivulare Link, Enum. hort. berol., II, p. 301 ; 
C. tricephalodes DC. F1. fr., IV, p. 116, n° 3084 (excl. var B); 
Carduus rivularis Jacq. FI. austr., 1, p. 57, tab. 91 ; Rchb. 
HA cit, t: 104.— Exsicc.: Soc. dauph., n° 4155. 

AC. Prairies humides, lieux marécageux de la z. subalp. — 
Juillet-Septembre. 

Prairies spongieuses sur le village de Prades (1225m); prai- 
ries du vallon de Montaud (à 1210®, à 1220" et à 1250"); 
prairies sous le col d’'En-Ferrié (1330); bois des Gouttines, 
talus de la route sous la fontaine des Embriags (1405) et près de 
cette fontaine (1410); prairies de la vallée latérale d’Orgeix, 
sous le col de Surle (1460"); vallon del Pradel, prairies de 
Boutas (de 1470"® à 1510); l'Hospitalet, prairies de la rive 
droite de l'Ariège, au-dessus du pont Cerda (153o"), 


Nos exemplaires se rattachent tous au type. Celui-ci a ordinaire- 
ment 2-3 capitules agrégés, plus ou moins pédonculés, les feuilles 
inférieures, la plupart pinnatipartites, grandes, à segments lancéolés- 
aigus, les caulinaires sessiles et élargies, amplexicaules. 


Carduus (L. emend.) Gærtner 


Section I. — Srenocerxaui Rouy, F1. de Fr., IX, p. 70. 


604. — C. tenuiflorus Curtis, Fl. londin., 1"° édit., fasc. 6 
(1798) t. 55 ; Smith, Engl. bot., VI;'t. 412, Flora brit., II (1804) 
p. 849 ; C. acanthoideus Thuill. ? non L; Rchb. fil. Zc. f. germ., 
XV, tab. 134, f. 1. — Exsicc : Soc. dauph., n° 4583. 

R. Bords des chemins, lieux incultes de la z. inf. — Juin- 
Juillet. 

Perles, chemin avoisinant le presbytère (680%) ; Vaychis, près 
de la fontaine à l'entrée du village (87on). 


Ce chardon, dont les fleurs ordinairement d’un rouge pourpre, 
sont parfois blanches, ne remonte pas dans la zone subalpine. Nous 
l'avons récolté abondamment dans la basse vallée de l'Ariège, à 
Sabart, aux bords des routes et sur le chemin qui monte de Mont- 
gaillard au piton calcaire dominant ce village. On ne peut le con- 
fondre avec son voisin le C. pycnocephalus (L.) Jacq.qui ne s’éloigne 
guère de la région des oliviers, comme l’a démontré H. Loret dans 


2 


18 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 162 


la 2e édition de sa Flore de Montpellier (appendice) p. 616, pour 


l'Hérault mais que l’on rencontre cependant dans le Tarn aux expo- 
sitions chaudes, etc. 


Section II. — PLrarycepHazr Rouy, L. cit., p. 75. 


605. — C. carlinoideus (1) Gouan, Zllustr. et Obs. bot., p. 62, 
tab. 23; Carlina pyrenaica L.; Cirsium paniculatum Lamk., F1. 
Fr, II, p. 25; Rehb.fil. Z. cir., t..144 f: 1. — Exsicoh 90 
dauph., n° 4581. 

AC. Pelouses et éboulis schisto-calcaires ou schisteux dans 
z. subalp. et alp. — R. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Vallée de l’Oriège : bande schistoso-calcaire au Grand clot 
de Chourloc (1680 et 1700") et à la coume de Paraou (2120 à 
2200"); éboulis calcaires sous la porteille de Baxouillade (2280); 
Solana d’Andorre : éboulis schisteux du ruisseau del Maya 
(1940), du ruisseau de Costo-Redoun (2120" et du ruisseau 
desséché del Bouillidou (2170%); éboulis schist. et pelouses près 
de la caserne des mines de Puymaurens (2140") et sur ces mines, 
abondant de 2180" à 2250"; éboulis schisteux du pic des Pa- 
drons, sur les vaillettes de même nom (2350); éboulis schist. 
du port de Saldeu, sur levallon de Saint-Joseph (2530) et schistes 
satinés du port de Saldeu (2580o"). 


C'est une plante vivace, cotonneuse, facilement reconnaissable : à 
ses feuilles pinnatipartites dont les pinnules des feuilles caulinaires 
sont presque réduites à de fortes épines jaunâtres, à ses folioles de 
l’involucre scarieuses-blanches, celui-ci ovoide globuleux et à ses 
calathides nombreuses agrégées en large corymbe au sommet de la 
tige et des rameaux. Les fleurs sont d'un rouge pourpre, rarement 


blanches. 
606. — C. defloratus (2) L. et auct. (sensu lato). 


Plante très variable surtout dans la forme de ses feuilles et leur 
spinescence, la longueur de ses pédoncules et la grosseur de ses 


(1) Dénomination plus correcte que C. carlinoïides. 

(2) Le nom de defloratus, décapité, vient de ce que, aussitôt après la floraison, les capi- 
tules se détachent facilement. Dès que la graine est mure, ils tombent d'eux-mêmes, de 
sorte que les pédoncules sont comme décapités (Cariot, Etude des Fleurs, 6° édit., II, 


p: 402, note). 


| 


- 163 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 19 


calathides. Nous ne possédons pas le type (x genuinum Rchb.) à feuilles 
oblongues sinuées-dentées, brièvement ciliées sur le dos, d’un vert 
glauque et étroites, etc., mais seulement la variété et la forme sui- 
vantes : 


Var. argemonoideus Rouy, F1. de Fr., IX, p. 85; C. medius 
et defloratus bot. Pyr. nonnull.. 

RR. Juillet. — Vallée d'Orlu, bords du chemin près de la 
fontaine du Pich (1010m) et prairies humides sur cette fontaine 
(1015); vallon de Montaud, rochers calcaires de l’Estreit 
(1230"). 


Diffère surtout du type par ses feuilles sinuées-lobées, à lobules 
obtusiuscules, faiblement spinuleux et ses calathides assez grandes. 
Elle a le port du C. Argemone, suivant M. Rouy, L. cit. 


Forma (1) —C. medioformis Rouy, /. cit.; C. medius, carlini- 
folius et defloratus bot. pyr. nonnull. 

AC. Pâturages, lieux ombragés, bords des routes, etc., sur 
tous les terrains dans les z. subalp. et alp. — KR. dans la z. inf. 


_— Juillet-Août. 


Bords de la route d’Espagne dans la gorge d: Berduquet 
(900%); bords de la route nationale sous le lacet de Saliens 
(12057) et près de l’ancienne gare de Saliens (1275®); l’Hospita- 
let, près du pont de Sainte-Suzanne (1440) et bords de la voie 
muletière de Puymaurens, sur le pont Cerda (1550); pentes 
septentrionales du pic de Perregeat{1600®); vallée latérale d'Or- 
geix, sous la fontaine de la Coume (1660); en descendant du 
col de Castillou à la jasse de Gaudu (1850"); en descendant 
de la jasse d'Auriol à celle du Traouquet(1960®); crête calcaire 
de Paillères (1990); So/ana d’Andorre, schistes satinés du rec 


del Bouillidou (2170"). 


Cette plante a l'aspect du C. medius Gouan par ses pédoncules 
longuement nus, ses feuilles pinnatifides, étroitement lancéolées dans 


- leur pourtour, fortement ciliées-épineuses et ses calathides solitaires, 


(1) Les formes de M. Rouy ne sont que des variétés d'un ordre élevé, héréditaires, plus ou 


“ moins fixées, répondant aux races (proles) de certains botanistes, 


20 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 164 


mais en diffère par sa taille plus élevée, ses feuilles plus allongées, 
fortement nervées et son péricline large, hémisphérique à folioles 
semblables à celles du C. defloratus type, c’est-à-dire très inégales, 
linéaires, obtusiuscules, non acuminées, étalées-dressées dans leur 
moitié supérieure. Comme son nom l'indique, elle tient le milieu 
entre les C. defloratus et C. medius et l’on est parfois embarrassé 
pour rapporter, à première vue, les exemplaires d’herbier à l’une ou à 
l’autre de ces deux espèces. 


607. — C. medius Gouan, Z!lustr. et Obs. bot., p.62, tab. 24; 
Cirsium inclinatum Lamk.; Cnicus Gouani Willd.; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XV, t. 140, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3780; 

AR. Pelouses pierreuses, prairies sablonneuses, éboulis des 
terrains siliceux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et 
alp. — Juillet-Septembre. 

Vallée de l’Ariège : prairies du Bisp, rive gauche (1100®) et 
pelouses sèches du bois de Chourloc (1560»); éboulis calcaires 
du Roc des Scaramus (1770 et 1820); versant oriental du pic 
de Sérembarre (1830®); éboulis du pic de Castille (22707). 


Se distingue du C. defloratus L. surtout par ses feuilles plus 
petites et ordinairement plus découpées et les folioles de l’involuere 
presque égales, longuement acuminées en une pointe très aigué, 
linéaire et carénées sur le dos. 

P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 143, indique comme lccalités de notre 
circonscription, pour le C. medius qu'il nomme Onopyxus medius, 
les suivantes : « Legi... in Pyr. aurig. inter Ax et Mérens, die 31 jul. 
1840; ibidemve in valle d’Orlu, 1. d. le bas de Souliède, die 20 aug. 1840, 
ad le Port de Paillères, die 29 jul. 1840. .», mais comme ce bota- 
niste réunit les C’. medius et defloratus, nous ne savons pas exacte- 
ment auquel des deux chardons se rapportent les localités citées. 

Nous avons vainement cherché dans notre circonscription le 
C. carlinifolius Lamk. à feuilles vertes et glabres sur les deux faces, 
les caulinaires nombreuses pinnatifides, à capitules gros, oblongs, 
toujours dressés, à fleurs nombreuses, à folioles de l’involucre cana- 
liculées au sommet et à pédoncules courts, nus seulement sous le 
capitule. Il est indiqué dans diverses localités des Pyrénées-Orien- 
tales et du Llaurenti, sur les limites du bassin de la haute Ariège, 
par Timbal-Lagrave et Jeanbernat, par Bubani et par M. G. Gautier. 


608. — C. nutans L. et auct. 
C. Lieux incultes, bords des champs et des chemins, décom- 


165 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 21 


bres, fossés, etc. de tous les terrains dans les z inf. et subalp. — 
S'élève jusque dans la z. alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660 " {le Castelet, fossés 
de la voie ferrée) à 1850" (vallée des Bésines, jasse de Bessatel) 
et principalement dans les montagnes d'Ax {lieux incultes de 
la gare, etc. }, d'Ascou (fossés de la route de l'Aude, lisière des 
champs à Montmija, pic de Sérembarre versant du Pradel, etc.), 
de Mérens (bords de la route d’Espagne en aval du pont de 
l’Harenc, quartier de l’Airolle, etc.), de Montaillou (signal du 
pic de Pénédis, etc.) et de Vaychis (bords de la route entre 
Vaychis et Tignac, serre de Vaychis près dela métairie du 
Coupet, etc.). 


Cette espèce que nos paysans appellent Cardouil, Arisclo, varie 
beaucoup dans la hauteur de sa tige et la grandeur de ses calathides 
suivant la nature plus ou moins sèche du sol et l'altitude où elle 
croît. — M. G. Gautier dans son Catal. rais. de la fl. des Pyr., p. 249 
du tirage à part, indique le C. nutans jusqu’à 1900 mètres d’altitudel 
Nous ne possédons que le type. 


Arctium L. 


La plupart des botanistes sont d’avis d'admettre les genres inscrits 
par Linné dans les premières éditions de ses Genera plantarum 
(1737) et Species plantarum (1753); d’autres proposent d'admettre les 
genres du Genera plantarum d’A.-L. de Jussieu (1789). Or, Linné a 
adopté Arctium dérivé de l’äpxrioy de Théophraste et Dioscoride, par 
allusion à la surface velue du fruit, et de Jussieu Lappa qui remonte 
à Tournefort (Inst. rei herb.. p. 450) mais avait été appliqué par les 
Romains d’une façon générale aux plantes dont les fruits s’accro- 
chaient aux habits. 

Comme l’on réclame aujourd’hui l'unification et que la majorité 
des auteurs tend à accorder les droits de priorité à Linné, il vaut 
mieux adopter le genre Arctium que le genre Lappa et reléguer ce 
dernier au rang de synonyme. 


609.— A. minus Bernh. Verz. der Pflanz. Erfurt(1800) p.154 
(1); Schk. Bot. handb., II (1805) n°4317; Lappa minor DC. F1. 


j 

| 

| x (1) L'ouvrage de Bernhardi, publié à Erfurt en 1800 et comprenant XVIII, 346 p.in-8°, 
a pour titre complet: Verzeichniss der Pflanzen welche in der Gegend und Erfurt gefunden 

werden. S 


22 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 166 


RQ D 


fr. IV, 3° édition, p. 77 et Prodr., VI, p. 661; L.communiset 
Gninor Cosset-Germ:, Fl. env. Par. éd. 1,! p.389 ebédee 
p.480 ; L. glabra Lamk. F1. .fr., Il, p.57 var. « minor Math. 
F1. Belg., p. 294. — Rchb. fil. Zc. fl. germ., XV,t.80,f.1—= 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3797. | 

CC. Bords des chemins, lieux incultes, fossés, buissons, etc. 
de tous les terrains dans la z. inf. — Monte jusque dans la z. 
subalp. (vallée latérale d'Orgeix, à 1220). — Juillet-Septembre. 

S.-var. 8. araneosum Lamotte, Prodr. fl. pl. centr., p.445 du 
tirage à part. ; 

R. Jasse du Crémal (1710") et jasse du Traouquet (1880") 
Août. 


Ne diffère du type que par son péricline légèrement aranéeux. 


610. — A. pubens Babington, in Ann. et Mag. nat. hist., ser. 
2, XVII (1856), p. 376; Lappa pubens Boreau F1. du centr. Fr., 
éd. 3(1857),p. 758; L. communis y tomentosa Coss. et Germ.. , 
L. cit. ; L. tomentosa Lec. et Lam. Cat. pl. centr.,p. 236 et 
auct. plur., non Lamk. — Exsicc.: Soc. étude fl. fr.-hely:, 
n° 400. | 

R. Bords des chemins, principalement dans des terrains cal- 
caires de la z. subalp. — Juillet-Août, 

Orgeix, chemin dela vallée latérale (830"); entrée des gorges 
de la Frau, sous le bois de Fontfrède de Prades (1100) et 4 
bords du chemin forestier dans ce même bois (1260). 


Nous avons aussi récolté dans les fossés de la gare de Luzenac- 
Garanou, à 585 mètres d'altitude, cette plante qui a la plupart des M 
caractères de l'A. minus mais s’en éloigne par ses capitules une fois 
plus gros, plus longuement pédonculés, plus ou moins garnis de poils M 
aranéeux, par ses folioles internes du péricline égalant les fleurs où « 
à peine plus courtes, par ses tiges et ses feuilles plus abondamment \ 
pubescentes-tomenteuses. Ses capitules moins gros et son inflores- 
rescence en grappe le long de la tige ou sur des rameaux fastigiés 4 
la distinguent à première vue de l’C4. majus. 4 


611.— A. majus Bernh. /, cit. p.154; Schk. Z. cit., n° 4316, 
A. Lappa (L. Sp. pl. éd. 2,p. 1143 var.æ) Willd. Spec. pl., 


ln 
r 


167 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 23 


III, p. 1631; Lappa officinalis AI. F1. ped., 1 (1785),p. 145; 
Spach, Hist. nat. véget phanérog., in Suites à Buffon, X (1841) 
p. 83; L. glabra Lamk. L. cit. (1778), var. $ major Math. /. cit.; 
L. major Gærtn. Fruct. et sem. IT (1791), p. 379; L. communis 
Coss. et Germ. L. cit., 8 major. — Rchb. fil. Z. cit.,t. 81, f. 2.— 


Exsicc. : Soc. dauph., n°5 2944 et bis. 
AC. Lieux frais et incultes, bords des fossés, etc. dans les ter- 
rains argileux ou calcaires des z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 
Nos exemplaires ont été récoltés de 670" {bords des fossés de 
la plaine de Savignac, près de la voie ferrée) à 1240" (fossés de 
la grand’route, près du village de Prades). 


Les capitules assez gros, solitaires, rapprochés en corymbe au 
sommet de la tige et des rameaux et longuement pédonculés carac- 
térisent surtout cette espèce qui, comme les précédentes, est broutée 
par les chèvres et les vaches, à l’état jeune. Nous avons vainement 
recherché dans notre circonscription l’Arctium tomentosum Mill.'1768 ) 
Lappa tomentosa Lamk. (1778) qui se rapproche de l’e7, majus par 
la disposition en corymbe de ses capitules, mais s’en éloigne surtout 
_ par la pubescence aranéeuse de son involucre. Cette espèce est à 
V4, majus ce que l’C4. pubens est à l’C4. minus. 

Les Bardanes ou Lappes, Glouterons, etc. (en patois C4gafous (1) 
à cause des capitules mûrs qui s’accrochent aux habits), passent pour 
des plantes amères, sudorifiques, antiherpétiques. antirhumatismales ; 
elles sont, d’après Gubler, mucilagineuses et à peu près inertes. Leur 
décoction utilisée contre les affections chroniques de la peau et du 
cuir chevelu les a fait appeler Æerbe aux teigneux. Les feuilles 
appliquées en compresses sont excellentes contre les blessures et les 
abcès. Les semences sont âcres et purgatives à la dose de 4 gr. (Gu- 
bler). Dans quelques localités les gens pauvres mangent les racines, 
en guise de salsifis, malgré leur amertume. 


Saussurea (2) DC. 


612. — S. alpina DC. in Ann. Mus. Paris, XVI (1810), 


(1) Cette même dénomination patoise s'applique aussi aux fruits de Galium Aparine et ses 
variétés ; elle dérive du patois agafa. accrocher. 

(2) Ce genre a été dédié par de Candolle à son ami et compatriote Théodore de Saussure 
(1767-1845), savant chimiste et naturaliste suisse, fils du célèbre géologue et physicien, 
lequél opéra, le 3 août 1787, avec le guide J. Balmat, l'ascension scientifique du mont 
Blanc. L'orthographe Saussurea est donc plus correcte que Saussuria et la seule conforme 

- à l’art. o des Régles de la Nomenclature... de Berlin, par A. Engler et ses assistants. 


24 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 168 


p.198, F1. fr. V, p.466 et Prodr., VI, p.535; S. macrophylla G. 
et G. F1. de Fr., Il, p.272, non Sauter (1); Serratula alpina 
L.: Rchb. fil. Ice. fl. germ., XV, t. 185,f. 2 (ou tab. 816). — 
Exsicc. : Soc. ét. fl. fr.-helvét., n° 504. 

R. Pâturages secs, éboulis et débris granitiques des z. alp. 
et niv. — Juillet-Août. 

Eboulis granitiques à l'E. du lac de Font-Nègre (2310") et 
vaillettes de Font-Nègre sur le lac de ce nom (2360") ; sables 
granitiques près de la fontaine des vaillettes (2480") et granits 
émiettés du signal de Lasqueille, au-dessus de cette fontaine 
(27207); 


M. G. Gautier dans son Calal. rais. de la fl. des Pyr.-Or., p. 251 
du tirage à part, reproduit nos localités d’après nos indications 
(Marc.-d'e4ym.) et signale le S, macrophylla Saut. dans les Pyré- 
nées-Orientales. C’est l’espèce décrite par Grenier et Godron dans 
leur Flore de France qu’il a eu en vue ; de plus, ce botaniste a com- 
mis, loc. cit., une légère erreur en donnant la cote 2400 pour le lac 
de Font-Nègre. Les feuilles de cette espèce sont très variables: les 
radicales ovales ou elliptiques, les inférieures ovales-lancéolées ou 
lancéolées, subcontractées ou arrondies et même parfois cordées à 
la base, à pétiole ailé ; les supérieures étroitement lancéolées et briè- 
vement décurrentes. La tige est simple, dressée, aranéeuse dans sa 
jeunesse; les fleurs, brièvement pédonculées, sont disposées en un 
petit corymbe dense, terminal, ordinairement purpurines mais sou- 
vent aussi mélangées de bleu, de violet et de pourpre. 


Trisu 3. — CENTAURÉES DC. in Ann. Mus. Par., XNI, 
(1810), p. 157 (emend.); CENTAURÉINÉES Hoffm. ap. Engl. et 
Pranti, Nat. Pflanzenfam., IV, 5, p. 326. 


Serratula (L. pr. p.). DC., Koch 


613. — S. tinctoria L. et auct.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XV, tab. 71, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3703. 

AR. Rochers, prairies et pelouses des terrains siliceux dans 
la z. inf. — Juillet-Septembre. 


(1) Le S. macrophylla Sauter, in Flora (1840), p. 413, n'est indiqué qu'au Mont-Cenis 
avec le type, par M. Rouy, F1. de Fr., IX, p. 90. 


169 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 25 


Savignac : prairies sous la cascade du Nagear (680%); rochers 
et prairies de l’Esquiroulet, vers le Nagear (690); bois de l’Es- 
quiroulet, sous Colmajou (400%). 


Espèce très variable dans la découpure de ses feuilles, la grosseur 
dé ses capitules, la couleur de ses fleurs (purpurines ou blanches). Nos 
exemplaires se rapportent à la var. « vulgaris Gr. et G., F1. de Fr., 
II, p.268. Nous avons vainement recherché dans la zone subalpine 
de notre circonscription florale la var. 8 alpina Gr. et Godr., L. cit. 
(S. monticola Bor., FI. du cent. Fr., 3e édit., p. 364, pr. p.), à capi- 
tules plus gros, à rameaux plus courts et dont le port est plus trapu 
que dans le type. 

La Sarrète des teinturiers est réputée vulnéraire et antihémorroi- 
dale, mais peu usitée ; elle fournit une teinture jaune-verdâtre. 


Centaurea L. (pr. p.) Less.; DC. 


Section I.— Jacea (Pers. ; Cass.), Wahlenbg. F1. suec., IT, p. 537 
et-auct. mult. 


Peu de genres offrent une aussi grande confusion de synonymie 
que le genre Centaurea. Souvent l’espèce d’un auteur n’est pas celle 
d’un autre et il peut toujours planer un doute pour la plupart, vu la 
difficulté de leur étude sur le sec. Les auteurs diffèrent encore beau- 
coup sur le nombre des espèces de la section J1cea. Depuis Linné 
qui ne reconnaissait que trois espèces : C. jacea, (7, amara et C. 
nigra, il y a eu de nombreux travaux sur cette question difficile et 
nous voyons successivement : 1° Godron réunir dans sa 1re édition 
de sa Flore de Lorraine, vol. II (1843), p. 53, sous le nom de C. vul- 
garis tous les Centaurea appartenant aux formes jacea, amara, ni- 
grescens, nigra, mais revenir plus tard sur cette manière de voir 
dans le tome II (1852) de sa Flore de France (en collaboration avec 
Grenier) et de plus dans la 2° édit. de sa F1. de Lorraine (1857) se fixer 
à la conception des formes telle qu’elle est admise aujourd’hui avec 
de multiples variétés et à un morcellement assez avancé, en passant 
du système synthétique au système analytique; 20 Cosson et Ger- 
main dans la 1re édition de leur Flore des environs de Paris (1845), 
p. 392, n’admettre qu’une seule espèce, le C. jacea et lui rattacher 
comme sous-variété serotina le C. amara Thuill. non L. (C. serotina 
Boreau}, comme variété intermedia les C. decipiens Thuill. et 
C. pratensis Thuill., comme variété nigra le C. nigra L. (C. nigra 
et microptilon Gr. et G.) et enfin comme sous-variété radiata les 
spécimens dont les fleurs de la circonférence sont stériles rayon- 


26 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 170 


—— 


nantes. Cette opinion fut même confirmée par ces savants auteurs 
dans la 2e édition de leur Flore (1861), p. 484 et adoptée par Visiani 
dans son Flora dalmatica, II (1847), p. 57. Le nom de C. jacea 
était donc admis pour le groupe collectif, et cette façon de voir a été 
acceptée par la plupart des phytographes jusqu'à la fin du xixe siècle; 
à cette époque, les travaux de M. Rouy, de MM. Léveillé et Parmen- 
tier, et surtout ceux de M. John Briquet, ont jeté un nouveau jour 
sur l’étude des Centaurea et particulièrement sur la section Jacea. 

En 1898, M. G. Rouy dans sa Classification raisonnée des Cen- 
taurea de la section Jacea (Monde des Plantes, de M. Léveillé, n° 101, 
avril 1808, p. 108-113) reconnaît huit espèces principales pour l’'Eu- 
rope avec un grand nombre de sous-espèces, de formes et de varié-. 
tés (1) qui sont reproduites dans le tome IX, p. 117-120, de sa Flore 
de France, paru en mars 1905. 

En 1898 également, M. Léveillé dans sa Revision des Centaurea 
du groupe Jacea (Monde des Plantes, n°5 105-106, août-sept. 1808, 
p. 187 et suiv.) (2) et de son côté, M. Parmentier dans sa Contribution 
à l’étude des Centaurea de la section Jacea (Monde des Plantes, même 
Bulletin, p. 169 et suiv.), n’admettent qu’une seule espèce le C. va- 
riabilis Lévl., comprenant les trois types linnéens, ainsi que les for- 
mes secondaires qui se rattachent à ce type. Cette manière de voir a 
été adoptée en la modifiant légèrement par M. Ch. Claire dans son 
exposé des Centaurées du Nord Ouest de la France, publié en 1900 
dans le Bull. de l’Acad. int. de géog. bot., n° 124 (1er mars 1900), 
pp. 67-74. Le C. variabilis est une espèce admise provisoirement et 
qui suivant M. Parmentier, l, cit., « disparaitrait probablement dans: 
une monographie générale du genre »; d’ailleurs ce terme est con- 
traire aux articles 55 et 59 des Lois de la Nomenclature et ne doit 
pas remplacer le nom collectif beaucoup plus ancien de C. jacea. 
Plus récemment, M. J. Briquet dans sa Monographie des Centaureées 
des Alpes maritimes (3), consciencieusement documenté, émet la 
conviction « que les espèces reconnues par M. Rouy et à bien plus 
forte raison celles des botanistes plus diviseurs sont reliées entre. 
elles, à l’époque actuelle, par des formes intermédiaires sur lesquelles, 
dans la plupart des cas, ne peut régner aucun soupcon d’hybri- 
dité ». 

Pour donner une image à la fois claire et exacte de l’état des faits, 


(1) Ce travail a été réimprimé dans le tirage à part du tome premier (1898) du Bulletin de 
l'Assvciation française de Botanique, pp. 79-04, mais avec des caractères typographiques 
beaucoup plus gros et des lignes plus espacées. Dans le tome 1X de sa Flore de France, 
M. Rouy cite le tirage à part du Monde des Plantes. 

(2) Son auteur a réimprimé ce travail dans le même Bull. de l'Assoc fr: de Bot. (1898), 
pp. 25-61 du tirage à part. 


(3) 1 vol. in-8e de 200 p. avec 1 planche et 12 vignettes, mars 1902. Nous en possédons . J 


un exemplaire gracieusement offert par son collaborateur, M. E. Burnat. 


6 2, pee 


171 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 27 


cet observateur sagace et judicieux est d’avis « de conserver une 
seule espèce, le C. jacea, dans cette section et de grouper dans cette 
espèce les races subordonnées comme sous-espèces et variétés ». 


614. — CG. Jacea L. (sensu ampliato); Coss. et Germ. /. cit., 
(1845); Visiani, L. cit. (1847); C. vulgaris Godr. !. cit. (1843); 
mrüriabeliS EE cit p.087, Parmentier, lwcit.. p.160; 
drbriquet, l. Ci, D. OL]. | 

Subspec. I. — C. amara L. (pr.sp.). Sp. pl., éd. 2, II (1763), 
Ho 2Rouvy. cr: Lévl, P'cit.; J. Briquet, Æcit;:p. 64. 


Nous ne possédons pas le type dans notre circonscription, mais 
seulement la sous-variété suivante: 


S.-var. Loiseleurii Rouy, L. cit.; C. alba Loisel. non L.; 
C. Timbali Martr.-Don. PL. crit. Tarn (1862), p. 31 et F1. du 
Tarn (1864), p. 382; C. viretorum Jord ap. Bill. F1. Gall. et 
Germ. exsicc., n° 3629. 

R. Lieux secs, rochers, bords des routes de la z. subalp. — 
Juillet-Août. À 

Mérens, rochers de Ja route nationale, en aval du pont du 
l'Harenc (1030"); l'Hospitalet, fossés de la route, près du vil- 
lage (1430). | 


Calathides moyennes, péricline ovale-globuleux, appendices larges 
non appliqués subitement arrondis, blanchätrès, concaves et non cilies. 

D'après M. le Dr Gillot, le C. Timbali est probablement une forme 
régionale du C, amara. Nous avons vainement recherché dans notre 
circonscription la s.-var. fulvescens (appendices en majeure partie 
fauves ou brunâtres). 


Subspec. IT. —C. jacea L. (pr. sp.) 1. cit., p. 1293 ; F. Gérard, 
Notes sur quelq. pl. des Vosges, in Rev. de Bot., VIII (1890), 
p. 140; — Rouy, L. cit.; J,. Briquet, Monogr., p. 78 — Exsicc. : 
Relig. Maill., n° 1336. 

AC. Prairies, lieux incultes de la z. inf. — Août-Octobre. 

Environs d'Ax : plateau de la gare, prairies d’En-Castel, etc. 


(1) Tous nos exemplaires de la section Jacea ont été revus, en 1895, par M. le docteur Gil- 
lot auquel nous sommes heureux de renouveler nos remerciements. 


28 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 172 


Tige ordinairement dressée, à rameaux courts, appendices des 
bractées scarieuses, laciniées mais non ciliées; feuilles vertes, élar- 
gies, les supérieures lancéolées Nos exemplaires ont les fleurs plus 
grandes, les fleurons stériles et rayonnants plus développés et une 
coloration plus intense que dans le centre de la France; ils se rap- 
portent en majeure partie au type (var. «. Linnæana Rouy, l. cit. et 
F1. de Fr.,IX, p. 117). Suivant la juste observation de Lamotte 
(Prodr. fl. pl. cent. Fr., p. 433 du tirage à part): « Lorsque cette 
plante a été fauchée, elle repousse et fleurit en septembre ». 

Nous possédons aussi les formes suivantes : . 


C. decipiens Thuill. (pr. sp.) F1. env. Paris, éd. 2 (1700), 
p. 445: Bor&Fl. du’centr.. Fr., éd.:3 (1857), p:5504R0e 
loc. cit.; C. Jacea 7 decipiens Koch, Syn., éd. 1 (1837), p. 409; 
C. jacea 8 decipiens Godr. FI. Lorr., éd. 1 (1843), II, p. 54. 

AR. Lieux secs et incultes, prairies, bords des chemins de la 
z. inf. — Août-Septembre. 

Prairies de Savignac et du Castelet sur la rive gauche 
de l'Ariège (670%); route de Petches, sur Betsou (850"); entrée 
du bois des Salines, en face et au S.-O. de l’ancienne forge 
d'Orlu (980"). 


C’est une forme intermédiaire entre le groupe du C. jacea et celui 
du C. nigra, qui porte à juste titre le nom de decipiens. Elle est 
caractérisée surtout : par ses écailles .fimbriées, plus nombreuses, 
plus profondément laciniées et à lanières plus fines que dans le C. 
jacea type; par ses achaïînes manifestement pourvus d'une aigrette 
paléacée, ce qui l’éloigne du (.serotina Bor. auquel certains auteurs 
Vont réunie et la rapproche au contraire du C. nigra. 


Forma vergens ad C. pratensem. — AR. Talus, prairies, pe- 
louses de la z. subalp. — Juillet-Août. 

Base du Roc d’'En-Calqué, sur la route de Prades (1240); 
prairies du pont Cerda, sur l'Hospitalet (1510); So/ana d'An- 
dorre, jasse du pla de Baque-morte(1770"). 


C’est une forme intermédiaire entre le C. jacea dont elle a les 
écailles involucrales fimbriées et le C. pratensis dont elle se rappro- 
che par ses écailles externes ciliées ; c’est un C. jacea tendant à 
prendre les écailles du C. pratensis. 


173 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE * LCA 


Subspec. III. — C. pratensis (Vaill.) Thuill. (pr. sp.) L. cit., 
p. 444 (sensu stricto); Bor. L. cit., p. 351; Rouy, 1. cit et FI. de 
Fr., IX, p. 124; F. Gérard, L. cii., p. 141; C. jacea 8 pratensis 
Koch, {. cit.; C. nigrescens auct. plur. (Gr. et Godr. et auct 
Gall.), non Willd. (1), C. jaceoidea Lévl. (pro forma) I. cit., 
p. 188, (p. »2 de la réimpression du Bull. Assoc. fr. de Bot. I, 
(1808)); J. Briq, Monogr., p. 74. Exsicc.: F. Schultz, FI. Gall. 
et Germ., n° 467. 

C. Prairies, pâturages, lieux incultes des terrains siliceux 
dans la z. inf. — Juillet-Novembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (prairies de Ma- 
lazéou) à 98on (bords de la route de l'Aude sous le village 
d'Ascou) et principalement aux alentours d'Ax (lieux incultes 
de la gare, bosquet Clauselles, prairies de la Bordette, lieux 
boisés sous Colmajou, etc.). 


Cette sous-espèce diffère surtout du C. jacea: par ses appendices 
régulièrement pectinés-ciliés, par ses tiges plus rameuses et ses 
feuilles un peu plus étroites. — P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 169 dit au 
sujet du C.jacea L. (Jacea pratensis Cass.): « Legi in Pyr. sept. 
aurig. inter Ax et Mérens die 30 jul. 1840 ». Nous ne savons pas à 
quelle forme ou variété se rapporte exactement cette localité 
indiquée d’une façon bien vague. Nous possédons aussi les formes 
suivantes : 


C. serotina Boreau (pr. sp.) F1. du centr. Fr., éd. 3, p. 350; 
Rouy, I. cit. et F1. de Fr., IX, p. 125 ; C. jacea s.-var. serotina 
Coss. et Germ. F1. env. Par., 2° édit. p.484. — Exsicc. : Soc. 
rochel., n° 2880. 

AR. Lieux incultes, bords des chemins, prairies des terrains 
gneisseux ou micaschisteux de la z. inf. — Juillet-Septembre. 


(1) Le nom de C. nigrescens a été donné en 1803 par Willdenow, Sp. pl., III, p. 2288, à 
une plante de l'Autriche et de la Hongrie qui n'est autre (sensu stricto) que le C. vochinensis 
Bernh. ap. Rchb. FI. germ. excurs (1830). p. 214; Reichenbach fils, lc. fl. germ., 
XV, p.15, tab. XX VI. Ce nom s'applique encore à un groupe embrassant les C. vochinensis, 
et transalpina Schleich. Cat. pl. helv., édit. 1 (1807), p. 10 et ap. DC. Prodr., VI (1537), 
p.571, comme l'a démontré Kerner (Sched. ad fl. exsicc. austro-hung., 1, p. 81-85). Cette 
dénomination a été improprement appliquée par les auteurs à d'autres Centaurées que celles 
précitées, par exemple, tantôt au C. pratensis Thuill, tantôt au C. serotina Boreau, tantôt au 
C. nigra, etc. Le nom de nigrescens doit donc être abandonné à cause des multiples confu- 
sions auxquelles il a donné lieu. 


+ N 3 | 
30 PLANTES INDIGENES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 174. 


Prairies de Savignac, sous la cascade du Nagear (690"); route 
de Vaychis, rochers de Coudine; bords de la route de l'Aude. 
sous Ascou (975"). 


Diffère à première vue du C.pratensis par ses appendices fauves appli- 
ques, cachant les bractées, dont le disque ovale-lancéolé ou elliptique 
est muni de cils à peine plus longs que sa largeur, par ses feuilles 
ordinairement plus étroiles, par ses involucres assez petits, par ses 
tiges gréles à rameaux efilés, etc. 


C. carpetana Boiss. et Reut. (pr. sp.) Pugill. pl. hisp. (1852) 
p. 65; Willk. et Lge. Prodr. fl. hisp., IT, p. 164; Rouy, L. cit. 
et F1. de Fr., IX, p. 126. 

R. Rochers et pâturages des z. inf. et subalp. — Août-Sep- 
tembre. 

Rochers de Ribeil, sur la route de l’Aude, en aval du village 
d’Ascou (950 environ), legit et dedit H. Guilhot, vidit J. Fou- 
caud; pâturages en montant de l'Hospitalet à la mine de Puy- 
maurens près du plan incliné de la Llaite (1780"), vidit Dr Gil- 


lot(1); à rechercher. 


C'est une forme montagnarde, à fleurs extérieures très grandes, 
très colorées, à calathides relativement grosses, à appendices d’un 
fauve brunâtre, à achaînes centraux ordinairement pourvus d’une 
petite aigrette; les feuilles radicales sont ordinairement entières ; 
les caulinaires supérieurs largement ovales, parfois amplexicaules. 

Obs. — Dans la zone alpine inférieure de notre circonscription 
nous avons vainement cherché jusqu’à ce jour le C. Endressi Hochst. 
et Steud,. (pr. sp.) in Endress, PI, pyr. exsicc., Un. itin. (1831), qui a° 
été spécialement étudié par Timbal-Lagrave en 1864 (Note I du 
Rapport sur l’herbor. faite à Esquierry, in Bull. Soc. bot. de Fr., 
sess. extraord. à Toulouse-Luchon, tome XI) et en 1881, par Lamotte 
(Prodr. fl. pl. cent. Fr., p. 433 du tirage à part). eo 

Ce Centaurea a été récolté au Llaurenti et dans le Capsir par 
Timbal-Lagrave et Jeanbernat et il tient le milieu entre le C. pra- 
tensis Thuill. et le C. obscura Jord. Suivant Lamotte, L. cit. il diffère 
du premier par les appendices desécailles plus régulièrement pectinés- 
ciliés et par les achaînes pourvus d’une petite aigrette écailleuse ; du 


(1) L'unique exemplaire de cette dernière localité semble se rapporter plutôt à la vare 
microcephala Rouy, loc. cit., ainsi caractérisée par son auteur: « Plante plus grêl. 
25-35 centim.); calathides de moitié plus petites, appendices bruns ». 
? plus P PP 


175 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 31 


second, par l’aigrette plus courte et plus fragile et par les fleurs de 
la circonférence rayonnantes. 

D'après Timbal-Lagrave, /. cit., cette plante à souche vivace, à 
tiges nombreuses, de 4-8 décim., etc., a été prise par Lapeyrouse 
pour le C. phrygia de Linné, et le botaniste toulousain en a donné 
dans son ist. abr. pl. Pyr., p. 537, une description empruntée à 
Willdenow qui se rapporte au véritable C, phrygia L. 


615. — C. nigra L. (pr. sp.) Sp. pl., éd. 2, p. 1288 et auct. 
plur. 


Le type linnéen a été subdivisé en deux formes principales aux- 
quelles on a rattaché plusieurs variétés. Nous possédons les suivantes 
dans notre circonscription florale : 


C. obseura Jord. (pr. sp.), ap. Billot, Arch. F1. Fr. et All. 
Mo born FlcentroÆfréd.35 p.352; Rouy, L..cit..- et FT. 
deEr., IX, p.128; Lévl. Z. cit. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et 
Germ., n° 1868. À 

C. Prairies sèches, bords des chemins, rochers des terrains 
siliceux dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 650" {le Castelet, prairie 
du château) à 1450 (bords de la route forestière de Bonascre 
à Manseille) et principalement aux alentours d’Ax et de Savi- 


gnac (1). 


Sa tige basse, robuste, ordinairement simple ; ses capitules soli- 
taires où peu nombreux (2-3 sur la tige) assez gros, sphériques, d'un 
rouge foncé et à cils d’un noir fonce ; ses appendices suborbiculaires 
ou largement ovales caractérisent bien cette forme qui est le vrai 
C.nigra de Linné ainsi défini par son auteur: « C. calic. ciliatis, 
squamula ovata, ciliis capillaribus erectis». Nous possédons des 
exemplaires intermédiaires entre le C. obscura et la forme sui- 
vante : 


C. nemoralis Jord. (pr. sp.), Pugill. pl., p. 104; Willk. et Lge. 
Prodr. fl. hisp. 11, p. 164; Rouy, L. cit.; Lévl. Z. cit.; C.nigra 


(1) P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 167, cite entre autres localités du C. nigra L.: «... prope 


| - Ax, Pyr. aurig., valle de Savignac, ad la Promenade de Bonascre... >. 


32 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 176 


Gr. et Godr. et auct. plur., non L. — Exsicc : Soc. dauph., 
n°1207. 

C. Bois, pacages, buissons, pelouses, prés secs des terrains 
siliceux dans les z. inf. etsubalp. — KR. dans la z. alp. — Juillet- 
Août. | 
Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (prairies du Caste- 
let) à 1854" Et.-ma)j. (pelouses du lac de Naguïlles) et principa- 
lement dans les montagnes d’Ax, du Castelet, de Mérens, de 
Savignac et de Tignac. 


Dans un même lieu on trouve parfois cette forme mêlée à la pré- 
cédente (C. obscura Jord.), mais sa floraison est toujours plus tar- 
dive. Elle en differe surtout par les écaiiles du péricline lancéolées- 
linéaires, fortement ciliées en peigne, d’un brun rouge et par ses 
fleurs plus petites d'un rouge clair. 


Var. 8 pallens Rouy, L. cit.; C. nigra 8 pallens Koch, Syn., 
éd. 2, p: 472; C. consimilis Bor. F1. du centr. Fr., éd. 3;p°35x 
Rouy, L. cit. (per error. typ. p. 395); Lévl. L. cit. — Exsice. : 
Magnier, F1. sel., n° 80. À 

RR. Pelouses du bois de Sey, sur le Bisp d’Orlu (1450®), — 
Septembre. 


M. le Dr Gillot qui a vérifié nos exemplaires y a ajouté la mention 
suivante : « Très certainement bien différente du C. nigra, cette 
plante a bien, comme le dit Boreau, le port et l'aspect du C. pra- 
tensis Thuill. et les fruits surmontés de poils à aigrettes comme le 
C. nigra. Elle est donc au C. pratensis ce que le C. decipiens Thuill. 
est au C. serotina Bor. C’est un fait de variations parallèles très 
curieux, ce qui prouve le peu de valeur de tous ces caractères mi- 
nuscules ». Nous ajouterons que le qualificatif de pallens vient de la 
couleur fauve pâle ou blonde des appendices des écailles. 

Nous possédons en herbier des spécimens qui diffèrent par leur 
port, leurs calathides très petites,etc., du C.nemoralis et qui rentrent 
dans le C. nigrescens des auteurs (Gr. et G , etc.) tout en se rappro- 
chant par la petitesse des anthodes et la finesse des cils du C. mi- 
croptilon Gr. et G., maïs qui sont intermédiaires et ne peuvent être 
rapportés avec certitude à aucune des formes et variétés décrites par 
les auteurs français. M. le Dr Gillot, auquel nous les avons soumis, 
les a étiquetés provisoirement C. nigrescens auct. avec un point de 
doute. Comme ses spécimens ont été récoltés dans diverses localités 


177 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 33 


ombragées des environs d’Ax (En-Castel, route de l’Aude, etc.), nous 
nous proposons de les étudier sur le vif. Il résulte de l'étude que 
nous avons faite de nos Centaurea de la section Jacea qu’ils 
dérivent tous d’une seule espèce principale et que de nombreux 
intermédiaires réunissent entre elles les sous-espèces, formes et varié- 
tés qui en ont été démembrées. 

Obs. — La Jacée des pres, vulgo Tétede-moineau et ses dérivés, 
connus de nos paysans sous les noms de Cap-d'azÿé, Cap gros, Cap 
nègre (1), Caboussudo, sont des plantes amères et astringentes que 
l’on a employées en gargarismes contre quelques affections de la 
gorge. Elle sont en général délaissées par le bétail, quoiqu’elles cons. 
tituent à l’état jeune un assez bon fourrage. Celui-ci perd beaucoup 
de sa valeur avec l'accroissement de la végétation, à cause de la 
dureté des tiges et des fleurs. 


Section II. — Cyanus (Desp.) Wahlenbg. l. cit., p. 537. 


616. — CG. montana L. Sp. pl., éd. 1 (1753) p. g11 et éd. 2, 
I1(1763), p. 1289; J. Briquet, Monogr., p. 108; Rchb. fil. Zc. 
fl. germ., XV, p. 24, tab. 40 (sensu latissimo). 

Var. 6. lanceolata Rouy, F1. de Fr.,IX, p. 141; var. «. genuina 
G. et Gr. F1. de Fr.,Il, p. 248, (pr. p.) (2). — Exsicc. : Bourg. 
MIT esp}; n°237. 

RR. Prairies imitrophes de Comus et de Prades (1140). — 
Août. 


Feuilles caulinaires planes, allongées, lancéolées (et non ovales ou 
elliptiques-lancéolées), longuement décurrentes, d’abord aranéeuses, 
puis plus ou moins glabrescentes ; calathides grandes, solitaires. 


Var. y. pyrenaica G. et G. I. cit., p.249; Rouy L. cit, — RR. 
Champs calcaires de Prades (1250®).— Juillet. 


Nous possédons aussi cette variété pyrénéenne du pech calcaire de 
Foix ; elle a les calathides moitié plus petites que celles de la var. f., 
les feuilles caulinaires linéaires-sublancéolées, décurrentes, aranéeu- 


ELILICEEEEEECEEEEETEETEETEETTENT EEE ESC EE EEE ESS 


(1) Cette même dénomination de Cap nègre est appliquée aussi par nos paysans au Juneus 
eommunis L. et à l'Orchis utulatus L. l 

(2) Sous le nom de var. &. genuina Grenier et Godron ont décrit, loc. cit., une plante qui 
correspond au type C. montana de presque tous les auteurs, mais qui souvent cultivée et 
adventice, se rencontre dans les montagnes calcaires du nord-est, de l'est et du centre de la 
France jusqu'au département du Lot. 


FASCICULE-MÉMOIRE 1905. 3 


34 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 178 


ses-blanchâtres sur les deux pages et presque aussi étroites que celles 
de la var. lugdunensis Briq., l. cit., p. 113 (C. lugdunensis Jord., 
Obs. V, p. 49) dont elle a le port. - | 


617. — GC. Cyanus L. et auct.; Cyanus segetum Hill (1772); 
Cy. arvensis Mœnch (1794). : 

CC. Moissons des terrains siliceux ou calcaires aux environs 
d’Ax et des villages du canton, dans les z. inf. et subalp. — 
S’élève avec les champs jusqu'aux dernières cultures. — Juin- 
Juillet. 


Plante adventice messicole, originaire de l’Orient (Sicile, Grèce, etc.), 
depuis très longtemps naturalisée en France comme le Papaver 
Rhœæas, etc. et qui n’est spontanée qu’à la faveur d’un habitat spécial 
longuement préparé par la culture, suivant Alph. de Candolle (Géog. 
bot. rais., p. 649). Elle varie à fleurs bleues, plus rarement roses ou 
violettes ou mêmes blanches, suivant la nature du terrain. Nous 
l’avons admise comme espèce subindigène au même titre que le Papa- 
ver Rhæas L, le Ranunculus arvensis L. et autres plantes messicoles 
imitant en cela la plupart des Flores et Catalogues. Le Bluet, Bleuet 
ou Barbeau,en patois Blueto, Escano-pouls (1), dont la fleur est légè- 
rements astringente, fournit une eau presque inusitée aujourd’hui, 
mais à laquelle on attribuait de telles propriétes contre la maladie 
dés yeux que la plante a pris le nom vulgaire de Casse-lunettes donné 
par les anciens. Il est parfois cultivé dans les parterres, mais très 
nuisible dans les champs de seigle. Les enfants tressent avec ses 
fleurs des couronnes d’un très bel effet. 


Section III. — AcrocENTRON (DC. emend.) Boiss. F1. orient. 
IE p.617. 


618. — GC. Scabiosa L. et auct plur.; Jacea Scabiosa Lamk. 


(1778); C. variifolia Lois. (1810). J. Briquet, Monogr., p. 127; 


Rouy, F1. de Fr., IX, p. 146. 


Plante très variable dans toutes ses parties : sa tige est tantôt sim- 
ple ou rameuse dans le haut; les feuilles d’un vert foncé sont fermes 
et un peu rudes, les inférieures longuement pétiolées, elliptiques, 


(1) Mot dérivé de escana, étrangler et pouls, poulets, parce que la graine serait nuisible à 
la volaille, 


; 
4 
. 
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179 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 35 


lancéolées, tantôt indivises et dentées, tantôt lyrées à lobes ovales, 
tantôt pinnatipartites à segments divariqués, lancéolés et incisés- 
dentés ou linéaires et entiers, les supérieures sessiles non décurren- 
tes, embrassant la tige par deux lobes basilaires, variant comme les 
feuilles inférieures dans la forme et le degré de division; les cala- 
thides sont assez grandes, ordinairement solitaires presque arrondies, 
parfois ovales-oblongues et de moitié plus petites, à péricline glabre 
ou velu et à écailles imbriquées, tantôt d’un vert foncé, tantôt d’un 
vert blanchôtre, tantôt farineuses, à appendices brunâtres ou noirs, à 
cils flexueux-subulés, de couleur et de dimension variables ; les fleurs 
sont le plus souvent purpurines, plus rarement blanches. La plupart 
des botanistes ne voient dans ces variations que l'influence du 


sol, mais Timbal- Lagrave et Jeanbernat dans Le Capsir, 


p. 129-30, après les avoir signalées disent: « Est-ce là un état nor- 
mal, une maladie particulière dus à la présence d’un cryptogame 
quelconque ? Nous signalons ces faits que nous n’avons pu appro- 
fondir, car le temps nous a manqué. Un botaniste sédentaire sera 
seul à même de résoudre la question ». 


C. Champs, bords des routes, pelouses, broussailles, princi- 
palement dans les terrains calcaires, plus rarement sur le gra- 
nite et le gneiss dans la z. subalp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1040 m. (champs en amont 
du pont de l'Harenc, près de Mérens) à 1550" (pelouses 
sous le col des Canons) et principalement dans les montagnes 
de l'Hospitalet (bord de la route nationale au lacet de Saliens, 
murs de la route nationale en aval de l’Hospitalet, etc.), de Mon- 
taillou (sous les champs de la Cout, etc.) et de Prades {talus de 
la grand’route près du pont de Coumener et près du col de Mar- 
mare, etc.) 


Nos spécimens se rapportent à la var. à. vulgaris Koch, Syn.,éd. 1, 
p. 412 et éd. 3, p. 352, exsicc. Billot F1. Gall et Germ., n° 2699 bis, 
sauf ceux du col de Marmare qui par leur taille moins élevée, leur 
tige plus grêle et leurs feuilles angustiséquées, etc., se rapprochent 
beaucoup de la var. tenuifolia Schleich. Cat. pl. Hely., éd. 1 (1807), 


‘ p. 10 et ap. Gaud. F1. hely., V (1829), p. 404. 


Nous avons aussi récolté le C. Scabiosa L. dans le Donnézan 
(à Mijanés, à Carcanières, etc.), mais toujours dans la zone sub- 
alpine. 


36 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 180 


Section IV. — Cazcrrrapa Koch, Syn., éd. 2, p. 475. 


619. — C. Calcitrapa L.; Calcitrapa stellata Lamk ; Rchb, 
fil. Ze. fl. germ., XV,t. 67 f. 1.; J. Briquet Monogr., p. 162, 
— Exsicc. : Soc. dauph. n°5 2036 et bis. 

AC. Lieux incultes, bords deschemins des terrains sablonneux 
de la z. inf. — Juillet-Septembre. 

Bords du chemin de Perles à Unac; Savignac, au vacant com- 
munal du Couzillou et bords du chemin latéral sur la tranchée 
près du tunnel-galerie d'Eychenac, etc. | 


La Chausse-trape vulgo Chardon étoilé, en patois Caousotrapo, est 
diurétique, emménagogue, tonique et fébrifuge. Nos paysans em- 
ploient surtout la racine contre la diarrhée et les indigestions. Cette 
plante qui présente parfois des cas tératologiques de prolifération et 
de virescence ne s'élève pas dans notre circonscription au-dessus de 
700 mètres d’altitude supramarine. 


Centrophyllum Necker (1). 


620.— C. lanatum DC. ap. Duby, Bot. gall., I. p. 203 ; Car- 
thamus lanatus L,; Carduncellus lanatus Moris; Rchb. fil. Ic. f1. 
germ., XV, t. 15, f. 2 — Exsicc.: Soc. dauph. n° 3705. 

RR. Lieux incultes, bords des chemins, dans les terrains cal- 
caires des z. inf. et subalp. — Juillet-Août. — Montagnes de 
Prades : bords du ruisseau de l’Oule, sous le col de la Gardio 
(13802); bords du chemin, près du col du Traguier (1420®). 


Le Centrophylle laineux vulgo Chardon bénit des Parisiens est 
une plante odorante à suc rougeâtre (d’où le nom légendaire et 
patois d’Espino de Nostré Seigné), à saveur amère et à fleurs 
jaunes qui jouit de la réputation d’être fébrifuge et sudorifique. 


(1) Le nom de Centrophyllum est plus correct que Kentrophyllum. Comme nous l'avons 
déjà dit au sujet du nom composé Cinarocéphales, le x des Grecs se change en € dans l'écri- 
ture latine. Cosson et Germain, dans leur Flore des env. de Paris. 2° édit., p. 484, écrivent 
Centrophyllum; H. Loret a adopté la mème orthographe dans sa Flore de Montpellier, 
2° édit., p. 280. 


181 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 37 


KePÈCES ET VARIÉTÉS DES CINAROCÉPHALES 
A RECHERCHER OÙ A EXCLURE, 


Carduus acanthoideus L. « ... Amsur [En-Sur] » (Lap. Hist, abr. pl. 
Pyr:"p. 491). 

Espèce de l'E. et du N. de la France dont on n’a observé dans quelques 
départements pyrénéens (Haute-Garonne, Ariège, Pyrénées-Orientales) que 
la forme C. Martrinii Timbal, ap. Martr-Don. F1. du Tarn p. 377, torme 
que nous avons vainement recherché dans notre circonscription. 

Cnicus centauroideus L. « ... abondamment au Port de Paillères » 
(Lap. L. cit. p. 4o1). C’est le Serratula cinaroidea DC., le Rhaponticum 
cinaroideum Lessing, le Sfemmacantha cinaroidea Cassini, plante des pâtu- 
rages escarpés de la région alpine des Pyrénées déjà vainement cherchée par 
Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p. 357 du tir. à part) en 
cette localité et cependant facile à apercevoir à distance. Willkomm et Lan- 
ge, Prodr. fl. hisp , 11, p. 174, l’indiquent dans les Pyrénées centrales fran- 
çaises et dans les Pyrénées de la Catalogne. 

Cnicus salisburgensis Willd. « Ariège : Mérens, 20 jt. 1856, Prades 
de Montaillou, août 1857 ». (Loret, Suppl. aux glanes d’un botaniste, in Bull. 
Soc. bot. fr. VI(1859)p. 791,sub : Cirsium rivulare Link, var. salisburgense; 
Cirs, salisburgense Duby, Bot. gall, p. 288). Nous ferons remarquer que la 
var. salisburgense a été établie en 1837 par de Candolle, Prodr., VI, p. 640. 
Cette variété qui diffère du C. rivulare par ses feuilles radicales indivises, 
hérissées, ovales, dentées sur les bords, etc. est ordinairement monocé- 
phale, à calathide petite, rarement 2-céphale. Nous l'avons cherchée en vain 
aux localités indiquées par Loret. De Candolle (F1. fr., V,p. 464) dit l’avoir 
récoltée dans les Pyrénées « au pied du pic des Bergons » (1). 

Carduus carlinifolius Lamk. « ... à l’Hospitalet, à gauche de la route 
nationale n° 20 ». Lazerges, Cat pl. récolt. dans dépt. Ariège, p. 23 du tir. à 
part). Nous avons observé dans cette localité que le C. defloratus L. for- 
ma : C. medioformis Rouy. 

Centaurea Centaurium L. ... «au Port de Paillères..…..v (Pourret sec. 
Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 537). Espèce exclue avec raison de la flore fran- 
çaise par Grenier et Godron, F1 de Fr., Il, p.283; Willk. et Lange Prodr. 
fl. hisp., Il, p. 167 l’indiquent en Espagne avec doute d’après Colmeiro et 
donnent comme son aire géographique la Transsylvanie, le Piémont, la 
Lombardie et le royaume de Naples. — P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 274, a 
confirmé cette opinion. 

Centaurea phrygia L. « .. Pyr. port de Paillères » (Bentham, Cal. pl. 
Pyr., p. 68) — Cette espèce qui n’est point celle d’Allioni et de Villars (2), 
a été exclue de la flore française et indiquée avec doute en Espagne par 
Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp. Il, p. 162 et en Suisse par Gremli, 
F1. analytique de la Suisse, p. 309. Elle croît spontanément dans l'Europe 
orientale (Russie etc.) et est voisine du C. austriaca Willd. Bentham a con- 
fondu probablement cette plante avec celle dénommée, en 1831, C. En- 
dressi par Hochstetter et Steudel et qui avait déjà été prise par Lapeyrouse 
Hist. abr. Pyr. p.537, pourleC. phrygia. L., en 1813. C’est une forme du 
C. nigra L. intermédiaire entre les C. pratensis Thuill. et C. obscura Jord. —. 


(1) Le pic des Bergons à 2070 mètres d'altitude supramarine et se dresse au S. de Luz et 
de St-Sauveur dont il constitue un superbe belvédère. 

(2) Le C. phrygia AIL., Vill. non L. est le C, nervosa Willd. qui existe daus les prairies 
des Alpes et dans les hautes montagnes de l'Europe centrale, de la Suisse {à la Rou- 
mélie, 


38 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 182 


Sous-famille III. — Chicoracées (Vaill.) Jussieu 
ou Liguliflores (DC.) Endlicher (1) 


TriBu 1. — HYOSÉRIDÉES G. et G. F1. de Fr., I], p. 285 


Cichorium (Tournef.) L. 


621. — GC. Intybus L. et auct. 

AC. Bords des chemins, lieux incultes, pâturages secs des 
terrains argileux ou schisteux de la z. inf. — R. sur des ter- 
rains granitiques — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (Savignac, chemin 
pierreux le long du ruisseau d’Eychenac) à 870" (Vaychis, 
lisière des champs) et principalement aux alentours des villages 
de Perles, de Savignac, de Tignac et de Vaychis. 


Cette espèce est très variable. Tantôt la tige et les folioles de l’in- 
volucre sont glabres (var. $. glabratum Gr. et G., L. cit. ; C. glabra- 
tum Presl); tantôt la tige est hérissée-blanchâtre dans ses deux tiers 
inférieurs et les folioles involucrales sont longuement ciliées, souvent 
glandulifères (var. y. leucophœum Gr. et G., L. cit.; C. hirsutum Gr.) 
On confond parfois celle-ci avec le C. divaricatum Schousb., plante 
de la région méditerranéenne qui s’en distingue cependant à pre- 
mière vué par ses folioles de l’involucre non glanduleuses et les 
écailles de l’aigrette lancéolées-aiguës. 

Les fleurs de la Chicorée sauvage vulgo Chicorée, en patois Chi- 
coureio, Barraqueto, sont ordinairement bleues, mais on en rencon- 
tre des pieds à fleurs blanches et à fleurs roses; l’infusé de feuilles, 
le décocté de racines et le suc sont des toniques amers dépuratifs et 
stomachiques ; les jeunes tiges et les feuilles mangées en salade sont 
laxatives. C’est un remède populairement recommandé contre l’ato- 
nie de l'estomac et des intestins après les fièvres intermittentes, mais 
l'abus de cette plante chez la femme favorise la leucorrhée. Nous 
rappellerons que la Chicorée est cultivée en grand pour sa racine qui, 


(2) Les Tubuliflores (DC.) Endi. comprennent les Corrmbiféres Juss. et les Cinaroceèrhales 
Juss. que nous avons déja vues. \ 


ni ss 


183 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 39 


torréfiée et réduite en poudre, fut utilisée lors du blocus continental, 
en 1806, comme succédané du café, et depuis cette époque n’a pas 
cessé d’être consommée pour donner au café du corps et de la cou- 
leur, mais souvent aussi pour le trauder. Ses graines faisaient partie 
autrefois des quatre semences froides. Les bestiaux délaissent cette 
plante, à l’état sauvage, mais qui devient cependant par la culture 
une excellente nouriture pour eux. On cultive ordinairement dans 
nos potagers pour les manger en salade : le C. Endivia L., en patois 
Endebio qui passe pour être originaire de l’Inde et se reconnaît à ses 
feuilles florales largement ovales cordées-amplexicaules à la base et 
varie tantôt à feuilles larges et peu dentées (var. latifolium, Scarole 
ou Escarole), tantôt étroites et allongées (var. angustifolium, petite 
Endive), tantôt enfin à feuilles crépues et découpées (var. crispum, 
Chicorée frisée). Etiolée artificiellement èn plaçant ses racines dans 
du terreau et dans des caves à l’abri de la lumière, pendant l'hiver, 
elle produit des feuilles blanches, consommées en salade sous le nom 
vulgaire de ‘Barbe de capucin. 


Tojlpis Gærtner 


622. — T. barbata Willd. Sp. pl., III, p. 1608; Crepis 
barbata L.; Rchb.fil. Ze. fl. germ., XIX, tab. 8, f. r — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 1705. 

AR. Lieux sablonneux ou rocailleux des terrains schisteux 


de la z. inf. Manque dans le terrain granitique — Juillet-Août. 


Environs d'Ax, rochers du vieux chemin pierreux de Sorgeat 
sur le Moulin-Neuf (740"); fossés de la route de l’Aude sous la 
Bordette (760%) et. sous la métairie d’En-Rameil (88o"); ro- 
chers du bosquet Clauselles, sous Ignaux (900"), 


Arnoseris Gærtner 


623. — A. pusilla Gærtn, Fruct et sem. pl., II, p. 355, tab. 
157, f. 3; Lampsana pusilla Willd.; Hyoseris minima L.; 
Arnoseris minima Koch. Syn., éd. 1, p. 416. 

C. Lieux sablonneux, champs, pâturages secs des terrains sili- 
ceux de la z. inf. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires (10 localités) ont été récoltés de 680" (ro- 
chers du chemin de Perles à Unac) à 900" (bosquet Clauselles, 
sous Ignaux) et principalement aux alentours d'Ax (En-Castel, 


40 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 184 


métairie du Cap-del-Roc, emplacement de l’ancienne métairie 
Laurens, fossés du hameau de Petches, talus de la route 
d'Orgeix, etc. 


P. Bubani dans son F1. pyr., Il,, p. 49, après avoir inscrit cette 
plante sous le nom de Arn. clayata Bub., dit (1. cit., p. 50): « Legi 
in Pyr. aurig. ad Mérens, die 25 jul. 1840... Nous lavons vaine- 
ment recherchée dans cette localité subalpine où elle peut cependant 
exister. 


Lapsana (L.) Pers.; Lampsana (Tourn.) Lamk. 


624.-—L. communis L. et auct. 

CC. Bords des chemins, décombres, lieux cultivés, terres 
remuées, tertres, bois, etc., de tous les terrains de la z. inf. — 
R. dans la z. subalp. — Juin-Septembre. | 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (Savignac, fossés du 
cimetière) à 1545" (bords de la route forestière près du chalet 
de Courtal-Jouan) et principalement dans les montagnes d’As- 
cou, d’Ax, de Mérens et de Savignac. 


Nos spécimens se rapportent au type, mais nous possédons 
aussi la variété suivante qui en diffère par ses feuilles crépues fes- 
tonnées. 


Var. crispa Pers. Syn., IT, p. 379 : L. crispa Willd. Sp. pl., 
1 p31624: 

AR. Murs, fossés, décombres de la z. inf. — Juin. 

Perles, murs des champs (680"); Ax, décombres près du 
pont d'En-Castel (760") et fossés de la route près de la 2° Bazer- 
ques (840). 


La Lampsane commune vulgo Herbe aux mamelles est émolliente 
et jouit d’une réputation populaire pour la guérison des gerçures du 
sein. Ses graines engraissent la volaille, d’où son nom patois de Gras- 
capou Aouguetto, donné par nos paysans. Les feuilles sont rafraichis- 
santes et peuvent être mangées en salade. Les bestiaux, à l’exception 
des chèvres, recherchent cette plante. 


185 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 41 


Tru 2. — HY POCHÆRIDÉES Lessing, Syn. gen. 
Comp. (1832), p. 130 ; C.-H. Schultz, Monog. (1845). 


Hypochæris L. 


Section I. — GENUINz Koch, Syn., éd. 2, p. 490. 


625. — H. glabra L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX, tab. 
47, f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1707 et bis. 

AC. Rochers et pelouses des terrains siliceux de la z. inf. — 
R. dans la z. alp. — Mai-Août, suivant l'altitude. 

Rochers sur le village du Castelet (680%); pelouses du bosquet 
Clauselles, près de la métairie dite des Rats (820") et du bois de 
Gourdou, sous Ignaux (870%); rochers sous le village d’Ignaux 
(980) ; rochers dans le bois des Salines, près du chemin du lac 
de Naguilles (1060). 


Nos spécimens se rapportent au type (x. genuina G. et G., F1. de 
Fr., Il, p. 292; «. glabra Coss. et Germ., FI, env. Paris, 2e édit., 
p. 525). C’est une plante de la région méditerranéenne qui, comme 
l’'Andryala integrifolia L., etc., croît aussi aux expositions chaudes 
de la région océanique, dans les vallées inférieures des Pyrénées. 


626. — H. radicata L. et auct. 

C. Bords des chemins, rochers, pelouses, prairies, bruyères 
des terrains siliceux dans les z. inf. et subalp. — Mai-Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700% (rochers des bords 
de l’Ariège, à l’Esquiroulet) à 1790® (pelouses de Sey, sur le 
bois de Ripert\et principalement dans les montagnes d’Ax 
(pelouses d'En-Castel, ancien chemin pierreux de Pointe-Cou- 
ronne, prairies de Ventouse, talus de la route de l'Aude, bosquet 
Clauselles, etc.), d’Ascou (vallée de la Lauze, pont sous la jasse : 
de Bessadel, pic de Montleytié, etc.), de Mérens {éboulis d’Ai- 
guebonne, sur la route d'Espagne, etc.) et de Savignac (mouil- 
lères sur le ravin d'Eychenac, etc.). 


42 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 186 


Nous ne possédons que le type, très variable dans sa taille, sa pu- 
bescence, son inflorescence (uni ou pluriflore). Sa hampe n’est pas 
toujours aphylle et l’on y rencontre parfois deux et même trois feuil- 
les développées, suivant Bubani, F1. prr. Il, p.51. Ces variations 
paraissent dépendre de la nature plus ou moins humide du terrain où 
la plante croît. 

L’Herbe à l’épervier, Porcelle enracinée, en patois Chicoureio folo, 
a une racine douée de propriétés nutritives. 


627. — H. maculata L.; Rchb. fil. !. cit., tab. 45,f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2310. 

AC. Pâturages, pelouses, rochers des terrains siliceux dans 
les z. subalp. et alp. — RR. dans laz. inf. — Juillet-Août. 

Environs d'Ax-les-Thermes, bosquet Clauselles, prairies sur 
la Bordette (870%) ; pelouses humides à la base du Roc d’En- 
Calqué (1240), sur la route de Prad3s ; vallée du Nabré, pelou- 
ses aux bords du torrent (1350) ; l'Hospitalet, prairies de la rive 
droite de l'Ariège, en amont du pont Cerda (1550 et 158o%); 
vallon de St-Joseph, Roc del Cementeri d’en-haut (2180"). 


Les porcs recherchent sa racine, d’où le nom vulgaire de Porcelle 
donné à cette plante et par extension à toutes les espèces du genre. 
D'ailleurs Hypochæris est dérivé du grec ÿzxo pour, yoïpos pourceau, 
c'est-à-dire racines servant de nourriture aux pourceaux. 


Tru 3. — SCORZONERÉES Lessing, Syn.,p. 131. 


Thrincia Roth 


628. — T. hirta Roth, Cat. bot., I, p. 08 ; Thrincia hispida 
DC., non Roth, Rchb. fil. Ze. fl. germ., XIX, tab. 14.— Exsicc.: 
Soc.dauph., n° 4150. 

RR. Lieux sablonneux de la z. infér. — Juillet. 

Sables de l'Ariège, près du pont de Savignac (670%); vacant 
communal de Bernadel, en face de l’église d° a die rive gauche 
de l’Oriège (805"). 


187 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 43 


Leontodon L. (1) 


Section I. — OPorinia Don, in Edimb. new. philos. 
Journ. (1829). 


629. — L. autumnalis L. et auct. ; Oporinia autumnalis 
Don, /. cit.; Rchb. fil. Zc. fl. germ. XIX, tab.15, f. 2.— Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2946 (Ariège) legit À. Guillon (1881). 

AR. Pelouses, bords des chemins dans les terrains sablonneux 
des z. inf., subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Bords de la route d'Espagne, près de la métairie Astrié-d'O- 
reille (840o®) ; talus de la route de l’Aude près de l’ancienne 
forge d’Ascou(108o"); bords du chemin forestier du col d’'En- 
Ferrié à la fontaine du Drazet (1430); forêt de la Grilolle, 
pelouses de Manseille (1670"); vallon du Baladra, pelouses 
sablonneuses sous la jasse des Padrons d’en-haut (2240"). 


Cette plante glabre ou hérissée de poils simples varie : 1° dans sa 
tige simple ou rameuse, dressée ou décombante; 2° dans ses feuilles 
plus ou moins découpées ; 3° dans soninvolucre tantôt glabre, tantôt 
plus ou moins hispide; 4° dans ses fleurs plus ou moins nom- 
breuses. 


Var. 8. Aymerici Arv.-Touv. in litt. et in herb. Marc-d’Aym. 

AC. Pelouses et éboulis des z. subalp., alp. et niv. — Juillet- 
Août. | 

Vallée de la Lauze, sous la jasse de Bessadel (1520®) et près 
du pont de Bessadel (1550) ; l'Hospitalet, pelouses sur le pont 
Cerda (1530); Puymaurens, pelouses du plan incliné de la 
Llatte (1770) ; jasse de Naguilles (1860") ; pinouse de Paillères 
(1990) ; vallon du Baladra, sous le pic des Padrons (2150®)et 
pentes septentrionales de ce même pic (2170" à 2600® abon- 
dant); éboulis granitiques du pic d’Auriol (2280"); vaillettes 


(1) Tous nos Leontodon ont été revus par M. C. Arvet-Touvet, en 1892 et 1805.— Linné 
avait adopté pour les Leontodon la terminaison neutre, mais les auteurs modernes ont 
donné à ces espèces la terminaison masculine, ce qui est plus correctement grammatical, car 
en latin comme en grec Leontodon est du masculin. 

(2) P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 55, l'indique en cette même localité. 


44 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 188 


des Padrons (2290") ; planels de la Casa, sous le port de Fray- 
Miquel (2360"). 


Cette variété nous a été dédiée par notre distingué collègue, 
l’hieraciographe de Gières, M. Arvet-Touvet. Nous l’avions déjà 
signalée dans notre Catalogue général des phanér. et cry pt. obs. ou 
récolt. dans le bass. de la haute Ariège, pendant la session extraordi- 
naire tenue à Ax-les-Thermes, du 17 au 24 août 1892, p. 366 du 
tome XII (1894) de la Revue de Botanique (p. 128 du tirage à part). 

Elle diffère à première vue du type dont elle est la forme réduite 
dans toutes ses parties et paraît être, d’après M. Arvet-Touvet, inter- 
diaire entre la var. minimus DC. et la var, alpinus Gaud. FI. hely., 
V, p. 59. Cette dernière variété qui croît au Lautaret a pour carac- 
tères : pédoncule simple, monocéphale; involucre hérissé de poils 
noirs. 


Var. y. minimus DC. Prodr., VII, p. 108; forma (subvar.) 
pusilla Arv.-Touv. in litt. 

R. Pelouses et graviers humides de la z. alp. — Août-Sep- 
tembre. 

Pelouses du lac des Bésines (1980"); jasse d'Eychounzé d’en- 
haut (2100) et pelouses du lac inférieur des Peyrisses (2245m); 
graviers aux bords du lac de Couart (2230). 


C'est la miniature du type que Willk. et Lge. Prodr. fl. hisp., II, 
p. 215 décrivent ainsi : « Scapis digitalibus, simplicibus, squamis 
anthodii albo-villosis ». 


Section II. — Dens-leonis Koch, Syn.,éd. 2, p. 480. 


630. — L. pyrenaicus Gouan, Jllustr. et Obs. bot., p. 55 
tab. 22, f. 1 et 2; L. squamosus Lamk. Dict., III, p. 529; He- 
dypnois pyrenaica Vill. Hist, pl. Dauph., II, p. 78; Rchb. fil. 
l. cit., tab. 16, f.2, 3 et 4. — Exsicc. : Soc dauph., n° 4940 
et 4940 bis. 

CC. Pelouses et éboulis des terrains granitiques ou schisteux 
dans les z. subalp. et alp. — R. dans la z. inf — Juillet-Sep- 
tembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités !) ontété récoltés de 775" 


(pelouses du rocher dit des Pendus, sur le Trou-des-Fourches) à 


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189 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 45 


2826 Et.-maj. (sommet du signal de Coume-d’Or) et princi- 
palement : dans les montagnes d’Ascou, d’Ax, de l’'Hospitalet 
de Mérens, d’Orgeix et d’Orlu et sur les crêtes frontières de l’An- 
dorre. 


P. Bubani, F1. pyr., IL, p. 55, l'indique : « au Port de Paillères ». 
Nous l’avons abondamment récolté plusieurs fois en cette même 
localité. 

C’est une espèce polymorphe quant à sa taille, à sa tige simple ou 
plus rarement rameuse, à sa pubescence, à la découpure de ses 
feuilles, dentées, plus souvent entières ou peu profondément sinuées 
et dressées, plus rarement roncinées et étalées, presque glabres ou 
hispides. 

Nos spécimens à hampe élevée (20-30 cent.) et robuste, à feuilles 
longues, se rapportent à la forme (ou sous-variété) elata Arv.- 
Touv., in litt.; d’autres, à hampe élevée mais grêle et à feuilles 
courtes se rapportent à la forme (ou sous-variété) gracilenta Arv.- 
Touv., in litt (1). Quelques autres à hampe très courte, à gros capitule 
porté sur un court pédoncule, à feuilles fermes, entières ou simple- 
ment dentées se rapprochent du Leontodon Taraxaci Loisel. (L. mon- 
tanum Lamk.), mais cette dernière espèce qui se distingue surtout du 
L. pyrenaicus par son aigrette d’un blanc de neige paraît spéciale 
d’après M. Arvet-Touvet aux Alpes du Dauphiné et de la Savoie; 
elle n’a point été trouvée avec certitude dans les Pyrénées. Nous 
rapportons au type les spécimens de 3 à 20 centimètres de hauteur, 
mais nous possédons aussi des intermédiaires entre les formes elata 
et gracilenta Arv.-Touv. Pour cette raison nous n’avons pas dis- 
tingué celles-ci du type pyrenaicus. 


631. — L. hispidus L. (sensu lato) Sp. pl., éd. 1 (1753), 
p.799; L. proteiformis Vill. Hist. pl. Dauph., 1II (1788), 
p. 87; L. hastilis Koch, Syn., éd. 2 (1843), p. 481. 


Espèce polymorphe ayant pour caractères généraux : feuilles toutes 
radicales, d’un vert gai, oblongues-lancéolées, dentées ou sinuées, 
plus ou moins couvertes, ainsi que les pédoncules, de poils 2-3 fur- 
qués; pédoncules non sensiblement renflés au sommet; racines hori- 
zontales, tronquées émettant des fibres nombreuses. Nous possédons 
les variétés suivantes : 


(1) Nous possédons la sous-variété elata de six localités et la sous-variété gracilenta de 
vingt-deux localités. Les . formes de M Arvet-Touvet ne sont pour nous que des sous- 
variétés. 


46 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 190 


Var. «. vulgaris Koch, L. cit., p. 482 (sub L. hastili); 
L. proteiformis $. vulgaris G. et G. F1. de Fr. 11, p. 299; 
L. hispidus L. Sp. pl., éd. 2, p. 1124; Hedypnois hispida 
Smith. Æ1-brit., p. 823; Rchb.' fil: d cit.., tab PACS 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4591 (sub L. proteiformi Viil.). 

C. Lieux incultes, bords des chemins, lisière des champs, 
prairies, pâturages de tous les terrains dans les z. inf, et subalp. 
— Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675"(Savignac, bord d’un 
champ, près du pont sur la rive gauche de l’Ariège) à 1680 
(vallée du Nagear, pelouses de Prat-Redoun) et principalement 
dans les montagnes d’Ascou (prairies et talus de la route de 
l’Aude entre Ascou et l’ancienne forge, etc.), d’Ax (murs du 
vieux chemin d’Ignaux, prairies de la métairie du Cap del- 
Roc, etc.),d’Ignaux (bords de la route de Prades,au tournantdes 
Gardelles, etc.), d'Orgeix (parc de l’ancienne forge, etc.), de 
Savignac (prairies de l’Esquiroulet, etc.) et de Vaychis (éboulis 
du Roc d’'En-Calqué sur la route de Prades, etc.). 


Cette variété est surtout caractérisée par la villosité qui recouvre 
ses feuilies, sa hampe, son involucre. Nous ne possédons pas la var. 
8. glabratus Koch, L. cit. (L. hastilis L.) qui en diffère surtout par 
la glabréité de toutes ses parties, ses feuilles d’un vert sombre, glau- 
cescentes en dessous. 


Var. 8. alpinus Lec: et Lam. Cat. pl. cent... Fr/p: 244 ; 
Lamotte, Prodr. fl. pl. centr., p.451 du tirage à part; L. alpi- 
nus Vill.?? sec. Arv.-Touv. (in litt.). 

AC. Pelouses, rochers et éboulis schisteux ou calcaires dans 
les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Vallon de Montaud, rochers calcaires de l’Estreit (1240"); 
vallée de la Lauze près de la passerelle dite de Jean-Louis 
(1250), rochers près de la passerelle de la cloutade de Gnoles 
1440"); pelouses schisteuses de la rive gauche du lac de Naguilles 
(1854 Et.-maj.) et de la rive droite, sous le pic de Roque- 
Rouge (1870"); pelouses du plateau de Paillères (1980" et 1990); 
rochers calcaires à l'entrée du Trou-de-l'Or de Baxouillade 
(2070%) ; pic de Mounégou (2080); vallon de Font-Nègre, pe- 


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191 _ ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 47 


louses et éboulis du ruisseau de Costo-Redoun (2120); pelouses 
sous le sommet du Roc de Bragués (2100" et 2070); sarrat de 
Baxouillade sur le Trou-de-l’'Or (2190") et pelouses sur les 
couilladous de Balboune (2200); vallon d'Eychounzé, sous le 
pic d’Outxis (2250); Solana d'Andorre, pelouses près de la 
fontaine du port de Fray-Miquel (2400"). 


D’après Lamotte, L. cit., cette plante est caractérisée par « ses 
feuilles entières ou dentées, couvertes de poils bi-trifurqués, plus 
courts et plus nombreux que dans les variétés précédentes (1); ses 
pédoncules raides, striés et renflés au sommet, 3 à 4 fois plus longs 
que les feuilles ». 

Suivant M. Arvet-Touvet (in litt.) la plante dénommée par Villars 
L. alpinus dans son Prospectus de la flore du Dauphiné (1779), p. 34, 
est bien suspecte. Quoiqu'’elle ait été admise comme espèce par la 
plupart des auteurs modernes, elle ne vaut guère mieux que la 
forme des Pyrénées dont elle a le port. » 

Nous remarquons en effet que Reichenbach fils dans le tome XIX 
de ses Icones fl. germ. et helvet., p. 8, dit à la fin de la description 
du L. alpinum Vill. auquel il donne comme synonyme L. incanum DC. 
F1. fr. IV, p. 56 : « An vere a sequente (L. hispid.) distinctum? No- 
bis non satis multa specimina suppetunt ». Nous ajouterons que la 
figure 1 de la planche 16 de cet ouvrage nous parait se rapporter en 
majeure partie aux spécimens de notre var. alpinus Lec. et Lam. 


Var. y. crispatus Godr. in Gr.et G., l. cit., p. 290. 

AR. Lieux humides, bords des ruisseaux, pelouses des ter- 
rains calcaires ou siliceux dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Août. 

Pelouses humides sous la fontaine Maley (1090); bords de la 
route nationale près du pont de la cascade de Saliens (1335"); 
prairies du vallon del Pradel, sous la métairie de la Mirro 


(1380); bords du ruisseau du Sisca, en face l'Hospitalet (1560%); 
pelouses de la malèze de Naguilles (1910). 


Feuilles crépues, hérissées, fortement dentées. 


Var. à. ericetorum:Rchb. fil. Ice. fl. germ., XIX, p. 9, tab. 17, 
f. 2 (pr. p.). — R. Bruyères, rochers et pelouses sèches des ter- 


(1) Lamotte, loc. cit., fait allusion aux variétés vulgaris et opimus Koch. 


48 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 192 . 


—————— 


rains calcaires ou schisteux des z. subalp. et alp. — Juillet- 
Août. | 

Pelouses sur le col des Sept-Fonts, vers le pic Dolent(r770"); 
bruyères des clots d’En-Rameil sur le versant septentrional du 
pic de Sérembarre (1825®); rochers de la rive droite du lac de 
Naguilles, sous le pic de Roque-Rouge (1860). 


C’est la forme grêle du type croissant dans les lieux secs, à feuilles 
courtes, sinuées-dentées ou roncinées. La figure citée de Reichen- 
bach se rapporte plutôt à la sous variété suivante qui est encore plus 
petite que la var. ericetorum et représente la miniature du type. 


S.-var. abbreviata Arv.-Touv. in litt. (pro forma). 

RR. Juillet-Septembre.— Rochers calcaires du quartier de 
Montaut sur Prades (1520); rochers du signal de la Frau, 
près du sommet (19107). 


P. Bubani F1. pyr., Il, p.56 indique le L. proteiformis Vill. « au 
port de Paillères ». C’est sans doute la var. alpinus Lec. et Lam. 
qu’il a récolté en cette localité alpine où nous l’avons observée sur 

les pelouses du plateau avoisinant le port de Paillères. 


Picris Jussieu (1). 


632. — P. hieracioidea L. (2) et auct. 
C. Prés secs, champs en friche, lieux incultes, rochers, clai- 
rières des bois dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 


Plante polymorphe, plus ou moins velue, à feuilles larges ou 
étroites et à inflorescence en corymbe, en ombelle ou rameuse. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (environs d’Ax, 
rochers de l’Esquiroulet) à 1750" (pelouses de la jasse de l’'Or- 
ryot) et principalement aux alentours d’Ax (Castel-Maü, parc du. 
Teich, croix de la route d’Espagne, bosquet du Coulobre sur 
la gare, route de l'Aude sous En-Rameil, prairies de la Bor- 


(1) Nos exemplaires de Picris, récoltés jusqu'en 1887 inclusivement, ont été revus par 
Timbal-Lagrave ; M. Arvet-Touvet a revu ceux des récoltes postérieures. 
(2) Dénomination plus correcte que P. hieracioides. 


193 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 49 


dette, etc.), d'Orlu (bois de Chourloc, etc.) et de Vaychis (bords 
de la route et près du iavoir public, etc.). 
Var. alpestris Arv.-Touv. in litt. et in herb. Marc.-d'Aym. 
RR. Août.— Prades, talus de la grand'route, près du pont dela 
Réjade (1310"). 


Plante à feuilles courtes, moins velues que celle du type et à tige 
raide, moins élevée. 


S.-var. umbellata. Arv. T. 1. cit. (pro forma). 

AR. Juillet-Septembre.—Gare d'Ax-les-Thermes, lieux incul- 
tes près de la remise des locomotives (702"); prairies aux bords 
du ruisseau d’'Eychenac, au-dessus de la galerie du chemin de 
fer (710); environs d’Ax, bords du chemin sous la 1r° Bazerque 


(760%). 


Caractérisée par la forme subombellée de son inflorescence. 


633.— P. crophila Timb.-Lagr. Excurs.scient. aux sources 
de la Garonne et de la Nog.-Pallar., in Bull. Soc. sc. phys. et 
nat. de Toulouse, 1 (1872-73), note K, p. 93; P. pyrenaica 
auct. pyr., non L. (1). 

AR. Lieux sablonneux, bois, prairies, bord des eaux dans les z. 
inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 

Le Castelet, sables de la halte du chemin de fer (660); Ax, 
bords du canal d’amenée de la scierie communale et de l'usine 


électrique (720%); vallée de l’Oriège, prairie du parc d’Orgeix 
(800%) et près du pont d’'Orgeix (810®); Vaychis, prairie au 
bord du ruisseau sous le tournant de Coudine (820); bas du 
bois des Salines, en face de l’ancienne forge d’Orlu (950); bois 
de la Garrigue, sur les prairies du Bisp(1220"). 


(1) Reichenbach fils, dans le tome XIX de ses Jcones fl. germ. et helv., p. 11, donne comme 
synonymes du P. pyrenaica L. Sp. pl., édit. 1,p. 792, non édit. 2,p.1115: P. tuberosa Lap.: 
P. crepoides Sauter; P. sonchoides Rchb.; P. hieractoides b. crepoides Koch, Syn., édit. 2, 
p. 284. Or, M. Rouy dans ses Notes sur quelg. plantes des B.-Pyr.,in Bul. Assoc. fr. de 
Bot., n° 42 (juin 1901), p. 149, a exposé: 1° que le P. pyrenaica L. (sensu stricto) existait 
dans les Hautes et Basses-Pyrénées et dans les Pyrénées aragonaises ; 2° que le P. tube- 
rosa Lap. était une variété pyrénéenne à racine forte, à fibres subnapiformes, etc. propre 
aux Pyrénées-Orientales et à l'Ariège, du P. Kochiana Rouy (P. crepoides Koch et auct. fere 
omn., 10on Sauter) ; 3° que le P. crepoides Saut. (sensu stricto) était spécial au Tyrol; 4° qne 
le P. sonchoides n'était qu'une sous-variété de cette espèce, 


FASCICULE-MÉMOIRE 1905. 4 


50 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 194 


Feuilles radicales détruites à la floraison; les inférieures grandes, 
lancéolées subentières semi-embrassantes avec des oreillettes arron- 
dies, attenuées en longs et larges pétioles, très nombreuses; tige 
robuste, à rameaux courts, dressés, gros et presque tous uniflores ; 
pédicelles et involucres nettement hispides et un peu épaissis sous la 


calathide, 


S.-var. microcephala Arv.-Touv. in litt. et in herb. Marcailh.… 
d'Aym. (pro forma). — RR. Juillet. 


Bords de la route nationale entre Mérens et Saliens, près de 


la prairie Sicre Tarride (1100"). 


Ne diffère du type que par ses capitules beaucoup plus petits. — 
Cette sous-variété avait été déja signalée par nous dans notre Catal. 
gen. pl. ph. et crypt. du bassin de la haute Ariège (Ke. de Botan., 


XII (1894), p. 367 ou p. 129 du tirage à part). 


Scorzonera (L.) DC. 


634. — S. humilis L.; S. plantaginea Schleich., ën DC. 
Prodr., VIT, p. 119 et auct plur.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX, 
tab. 32, f. 2.— Exsicc.: Soc. dauph., n° 5622. 

AR. Prairies spongieuses et tourbeuses, mouillères des ter- 
rains siliceux de la z. subalp. — Juin-Juillet. 

Prairies bordant la route de Prades entre le tournant des 
Gardelles et Fountcalqué (1170"); vallée du Nagear, prairies de 
la Bédeille, sous le bois de Las Planes (1020) rive droite et 
. prairies de la rive gauche (1025%); dernières prairies de la vallée 


latérale d’Orgeix (1470). 


Cette espèce varie dans la largeur et la forme de ses feuilles, dans 
sa tige simple, monocéphale ou rameuse et polycéphale (2-3 capitules); 
dans ses achaïnes à côtes tantôt lisses, tantôt rugueuses-tuberculeuses 
transversalement. 

La Scorzonère humble en patois Escoursounelo salbatjo, à racine 
noire et légèrement amère, convient à tous les animaux; ses fleurs 
sont parfois stériles par suite de l’action d’un champignon parasite 
l'Æcidium Cichoracearum DC. F1. le Il, p. 239. Les moutons et 
les porcs la recherchent. 

On cultive dans quelques potagers le Sc. hispanica L. vulgo Scor- 
zonère (écorce noire), Salsifis noir, pour sa racine alimentaire, noire 


95 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 51 


extérieurement, blanche intérieurement, riche surtout en inuline et 
douée de propriétés apéritives; celle-ci est administrée parfois contre 
la rougeole, le rhume et les catarrhes (1). Originaire de l’Europe 
occidentale et méridionale, cette plante se distingue facilement du 
Sc. humilis par sa tige plus feuillée, portant ordinairement plusieurs 
capitules, ses achaînes extérieurs à côtes un peu tuberculeuses-épi- 
neuses et par les folioles de l’involucre presque aiguës, 


Podospermum DC. 


635. — P. laciniatum DC. F1. fr., IV, p. 32; Scorzonera 
laciniata L.; Rchb.fil. L. cit. tab. 35,f.1. 

RR. Bords des champs, fossés, etc.. des terrains calcaires ou 
argileux dans la z. subalp. — Juin-Août. 

Lisière des champs de Prades, vers le pont de Coumener 
(1280); fossés de la grand’route près du col de Marmare 


? 


Ha50n). 


Nos exemplaires se rapportent au type; ils ont en effet la tige 
unique, très rameuse, les feuilles pinnatipartites, à segments linéaires 
écartés et les folioles externes de l’involucre ordinairement munies 
d’une petite corne sous leur sommet. Les bestiaux recherchent cette 
plante. 


Tragopogon L. (2). 


636. — T. pratensis L. et auct.; Rchb. fil., Zc. fl. germ., 
XIX, tab. 38, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4594. 

R. Prairies, bords des chemins, murs, etc., dans la z. sub- 
alp. — Juillet-Août. 

L’Hospitalet, murs de la route nationale au 1° lacet sur le 
village (1470); bords de l’ancienne voie muletière de Puymau- 
rens sur le pont Cerda et prairies en amont de ce pont sur la 
rive droite de l'Ariège (1580"). 


(1) On a longtemps attribué à la Scorzonère la propriété de guérir les morsures d'un 
serpent venimeux, en italien scorzone, en espagnol scur7o, en catalan scorzo, d'où sans doute 
est dérivé le nom du genre. 

(2) Nos exemplaires du genre Tragopogon ont été revus par Timbal-Lagrave, en 1887, 
par M. Rouy, en 1890, et par M. Arvet-Touvet, en 1892 et 1895. 


52 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 196 


Les paysans connaissent le Salsifis des prés sousle nom de Bou- 


quibarbo (barbe de bouc) (1), sans doute à cause des folioles de son 
involucre qui se renversent sur le réceptacle à la maturité, ou encore 
Boulur (voleur) à cause de la légèreté de ses aigrettes à soies plu- 
meuses et à barbes entrecroisées, emportées par le vent. Tous les 
Tragopogon ontces mêmes caractères. Les fleurs du 7r. pratensis s’é- 
panouissent entre 11 heures et midi. Les bestiaux recherchent cette 
plante qui comme la Scorzonère humble est parfois attaquée par l’Æ- 
cidium Chicoracearum var. $. DC. F1. fr., IL. p. 230, (Æcidium 


tragopogi Pers. Syn., p. 211). 


S.-var. tortilis Coss. et Germ. FI. env. Paris, éd. 2, p. 529; 
var. 8. tortilis W. Meyer, Chl. hanov., p. 434; T. undulaitum 
Thuill. F1. env. Par., p. 396, non Jacq.; Rchb.; fil. Z. cit., 
tab. 38/4.72: 

RR. Prades, chemin de la Fajolle ou du bois de Fontfrède 
(1250). — Août. 


Diffère du type par ses feuilles ondulées, acuminées en longue 
pointe tortillée. 


- Forma— T. Loncrrozius Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr., 
p. 457 dutirage à part (1881), non Heldr. et Sart. (1852); 
T. Lamottei Rouy, in Bull. Soc. bot. Fr., XXVIII (1881), sess. 
extraord. à Fontainebleau, p. LIX. 

AR. Prairies et lieux herbeux des z. inf. et subalp. — Ts 
Juillet. 

Prairies sous la route de Vaychis, en face de l’église de Savi- 
gnac (770%); prairies de Perles à Tignac (780%); lieux herbeux 
sous le cimetière de Tignac (860); prairies de l’Hospitalet, sur 
la rive gauche de l’Ariège, en aval du pont Cerda (1480). 


Cette forme se distingue du 7. pratensis L. surtout par les carac- 
tères suivants : tige élevée (30-40 cent.) robuste; feuilles radicales 
linéaires-lancéolées égalant presque la Re de la tige ; fleurs 
d’un beau jaune doré en dessus, celles de la circonférence à peine 
teintées de verdâtre en dessous; anthères jaunes dans la partie infé- 
rieure, d'un brun foncé presque noir dans la moitié supérieure; 


achaînes d’un gris olivâtre. 


nnnnnnnenennnneenennnneesenmeeeneeee eee d een nnenennmetenae eee ennneee en nenennne tete enentnnnnen een n etes en et name mange bentantentatsn eee tn tenendenenntananennse nement ean 


(1) C'est la même signification que le mot Tragopogon, (Tp«Y0s bouc, rwY0y barbe), 


« 


197 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 53 


637. — T. orientalis L.; Rchb. fil. 1. cit., tab. 39, f,1. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 4942. 

R. Lieux herbeux, prairies, mursde la z. inf. — Juin-Juillet. 

Environs d’Ax, pelouses près de la Roche lisse, sous la route 
de Pointe-Couronne (840"); Vaychis, murs du village (875"); 
prairies sous le village d’Ignaux (960). 


Cette rare espèce se distingue du T. pratensis L. par les folioles 
de l’involucre plus courtes que les fleurons, ses anthères d’un jaune 
dore, ses achaînes égalant 1 fois et 1/2 la longueur de leur bec. 

Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Le Capsir, p. 147 du tirage à part) 
l’indiquent dans les prairies alpines de la Lladure et de Galba. 


638. —T. major Jacq. F1. austr. I (1773), p. 19, tab.29; 
T. dubius Scop. F1. carn., éd. 2, II (1772), p. 95, n° 947, non 
Vill. (1), Lamk. Zllustr., t. 646. f. 1; Rchb. fil. L. cit., tab. 37, 
f. 2-3. — Exsicc, : Soc. dauph., n°s 2141 et bis. 

R. Prairies de la z. inf. — Juin. — Savignac, prairies sous la 
cascade du Nagear (690%); Vaychis, prairies de Coudine, sous 
la route (810%). 


Grenier, Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1859), p. 705 a démontré l’iden- 
tité spécifique des Tr. major Jq. et dubius Scop. Quoique ce dernier 


* nom soit antérieur d’une année au premier, la dénomination donnée 


par Jacquin paraît mieux adaptée; de plus elle se trouve dans la plu- 
part des auteurs modernes. 

Tous les Tragopogon ont une racine bisannuelle qui ressemble à 
celle de la Scorzonère mais blanche même extérieurement et que les 
bestiaux recherchent à l’état vert. On cultive dans quelques potagers 
d’Ax et de Savignac, pour sa racine alimentaire, le Tr. porrifolius 
L.,vulgo Salsifis blanc, (2) Salsifis des jardins, a saveur mucilagineuse et 
sucrée, renfermant beaucoup d’inuline. On le dit indigène dans l’Eu- 
rope méridionale ou orientale etilse rencontre, parfois à l’état subs- 
pontané, autour des habitations. On le reconnait à ses feuilles larges 
dressées, non ondulées ni tortillées, à ses fleurons violaces longue- 
ment dépassés par les folioles de l’involucre, à ses pédoncules renfles 
en massue et à ses achaines extérieurs brusquement terminés par un 
bec glabre sous le sommet et plus courts qu'eux. 


TS CEOT EEE SEE ES TE es EST SE EE PEN TEEENEEEEEREEEEEEEEenEEereeerteettescereeereeeeeseereeteererrer tee EEE 


(1) Le Tr. dubius Vill, Hist. p. Dauph., III, p. 68 est une forme réduite du Tr. ma- 
jor Jq. | 
(2) Ce mot dérive de l'italien sassefrica qui a le même sens. 


54 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 198 


TriBu 4. — LACTUCÉES Lessing, Syn. p. 135 (emend.) 


Lactuca (Tournef.) L. 


Section I. — ScarioLa DC. Prodr., VII, p. 133. 


639.— L. saligna L. et auct. 
C. Lieux pierreux, bords des champs après la moisson, ter- 
tres de la z. inf. aux environs d’Ax et de Savignac. — Juillet- 


Août. 


Nos exemplaires se rapportent au type (4. Ruppiana Walir. Sched. 
crit. p. 439). Nous avons vainement recherché dans notre circons- 
cription la var. 8. runcinata G. et G., L. saligna Rchb. fil. Zc. fl. 
germ., XIX, tab. 60, f. 1, à feuilles caulinaires medianes roncinées, 
ordinairement munies sur la côte et aux bords de cils spinescents. 


640. — L. Scariola L. var. dubia Rouy F1. de Fr., IX, 
p.199; L. dubia Jord. Pugill., p. 119. — Exsicc. : Soc. 
dauph.., n° 4162. 

AC. Lieux incultes, fossés, bords des chemins des terrains 
sablonneux de la z. inf. — Août-Septembre. 

Ax, lieux sablonneux de la gare près du hall des marchan- 
dises; vieux chemins d’Ignaux, sous la métairie dite de la Julie; 
fossés de la route de l’Aude, etc. 


Diffère du L. Scariola L., type, par ses feuilles oblongues entières 
d’un vert pâle, ses fleurs livides en-dessus, en grappes penchées avant 
la floraison; ses achaînes d’un vert olive, à côtes ciliées, etc. 

Dans les jardins potagers on cultive abondamment le Lactuca 
sativa L. Sp. pl., p. 1118 (Laitue cultivée) et ses nombreuses variétés 
(var. x. romana Coss. et Germ. FI. env. Paris, 2e édit., p. 535, vulgo 
Laitue romaine, var. G. capitata C. et G. I. cit., vulgo Laitue pom- 
mée, var, y crispa C. et G. L. cit., vulgo Laitue frisée) pour les 
manger en salade, De temps immémorial, la Laitue est recommandée 
aux personnes affectées d’éréthisme nerveux pour les calmer et les 
inviter au sommeil. On emploie son suc et son extrait contre les 
coliques et la toux fatigante des bronchites ou des grippes intenses, 


ne 


199 * ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 55 


mais le succès n’est pas toujours certain. On la rencontre à l’état 
subspontané au voisinage des habitations, notamment au parc du 
Teich, à Ax. D’après Cosson et Germain, /. cit., cette plante dont la 
patrie est inconnue est peut-être une variété du L, Scariola obtenue 
par la culture. 


641. — L. virosa L. ; L. Scariola L. var. $. virosa Coss. et 
Germ., /. cit., p. 534. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5426. 

R. Bords des chemins, murs, talus des terrains siliceux dans 
les z. inf. et subalp. — Août-Octobre. 

Vaychis, talus de la route, sous le village (865); Ascou, 
murs de la fontaine publique sous la place du village (r000"). 


La Laitue vireuse passe pour être legèrement laxative diurétique 
et sudorifique d’où son emploi contre les hydropisies; elle est plus 
narcotique que ses congénères : la Laitue officinale ou pommée 
L. capitata DC. et la Laitue élevée (L. Scariola @ altissima Lec, et 
Lam. Cat. pl. centr., Fr., p. 250). Son suc laiteux desséché ou son 
latex épaissi (Lactucarium) est âcre, amer et à odeur nauséabonde; 
son extrait préparé avec le suc de l’écorce de la tige est connu sous 
le nom de Thridace, On emploie à la dose de o gr. 10 à o gr. 50 le 
Lactucarium et le Thridace, mais on a trop vanté leurs vertus médi- 
cinales comme succédané de l’opium. 


Section II. — Mycezis Cass. Dict. sc. nat., XXXIII (1824) 
p.484; Mycalis DC. Prodr., VII (1838) p. 139, emend. 


642. — L. muralis Gærtner, Fruct. et sem. pl., II (1791), 
tab. 158, f. 5(1); Fresenius, Taschenb. (1832), p. 484; E. Meyer 
Chlor. hanov. (1836), p. 431; Prenanthes muralis L. (1753), 
Chondrilla muralis Lamk {1786), Cicerbita muralis Wallr. 
(1822); Mycelis angulosa Cass. (1824); Mycelis muralis 
Rchb. (1830); Phœnixopus muralis Koch (1837); Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XIX, tab. 66. — Exsicc. Soc. dauph., n° 4945. 


(1) Malgré les droits de priorité en faveur de Gærtner, la plupart des auteurs, sauf cepen- 
dant Reichenbach fils, etc., ont attribué la paternité de cette espèce à Fresenius. Plus 
récemment M. Rouy, F1. de Fr., IX, 1905, p. 105, attribue le L. muralis à E. Meyer. Or, 
celui-ci n'a fait que reproduire, en 1836, dans son Chloris hanoverana, la description de la 
plante déjà nommée Lactuca muralis, par Gærtner, en 1791, suivant Rchb. fil. eten 1832, 
par Fresenius. 


56 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 200 


AC. Vieux murs, lieux frais, bois des terrains siliceux dans 
les z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 

Environs d’Ax, murs près de la scierie de l’Esquiroulet 
(695%); parc de l’ancienne forge d’Orgeix, (800%) ; chemin 
du Bisp, au-dessus de l’ancienne forge d’Orlu (980) et bois des 
Salines, au S. de cette forge (1050); murs de la route de l’Aude, 
près de l’ancienne forge d’Ascou {1080%); vallée de la Lauze, 
murs en aval de la métairie del Peré (1445*); environs du 
chalet forestier de Courtal-Jouan (1540n). 


Nous avons donné la synonymie complète de cette espèce avec les 
dates progressives pour montrer son ambiguité. Elle a été placée en 
effet dans 6 genres différents. Elle s'éloigne des Lactuca par le sup- 
port de son aigrette très court et largement évasé au sommet et ses 
feuilles glabres à dents non mucronées. Les auteurs ne sont pas aussi. 
d’accord sur la durée de sa végétation. La plupart la déclarent 
annuelle; d’autres affirment qu’elle est pérennante ou bisannuelle. 
Nous avons pu vérifier que dans notre circonscription cette plante 
est toujours annuelle. Ses fleurs s’épanouissent à 8 heures du matin 
pour se fermer à 4 heures du soir, ainsi que l’a établi Vallot en 
1836 (Compt. rend. Acad. Sc. Paris, III, p. 453). Elle jouit d’une 
réputation exagérée pour la guérison des plaies. 


Prenanthes L. 


643. — P. purpurea L. ; Rchb. fil.,/. cit.,tab. 57,f. 1, et 
auct. | 

C. Lieux boisés, pelouses humides, bords des routes, etc., 
dans les z. inf. et subalp. — R. dans la z. alp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 950" (route d’Espagne, 
près du vieux pont del Fraré) à 1950" {pelouses du lac de Beys) 
et principalement dans les montagnes d’Ax (bois de Colmajou, 
bois de Mansèdre, forêt de Manseille, pelouses entre les chalets 
forestiers du Larguis et de Courtal-Jouan, etc.), d’Ascou, boisdu 
bac des Fargues, etc.), de l’Hospitalet (lieux humides de la route 
nationale, etc.), d'Orgeix (vallée latérale sur la jasse des Cira- 
rols, etc.), d'Orlu (bois de Chourloc, etc.), et de Prades (bois 
des Gouttines, aux bords de la route; bois du Drazet; forêt du 
Glotserc:) 


201 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 57 


Mulgedium Cassini. 


644. — M. alpinum Lessing, Syn., p. 142; Sonchus alpinus 
L; S. canadensis L; Lap. Hist. abr. Pyr., p. 460; Aracium 
alpinum Monn.; Soyeria alpina G. et G.; Lactuca alpina Benth. 
et Hook.; Rchb. fil. /. cit., tab. 64. — Exsicc : Soc. dauph., 


n° 4169. 
R. Lieux frais et ombragés, prairies des terrains granitiques 
ou schisteux dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 


Vallon del Pradel, lieux boisés des prairies de l'Eycherque 
(1460); bois du Soula de l’Andourra, sur la métairie del Peré 
(1750); sous l’estagnol de la Baouzeille du Tarbézou (1840"); 
rochers ombragés sous le pic de Perregeat, versant d’Orgeix 


(1920"). 


Cette jolie plante à taille élevée (6-12 décim.), à tige simple, fistu- 
leuse, poilue-glanduleuse dans le haut et terminée par une grappe 
dense formée de nombreux capitules visqueux de fleurs d’un beau 
bleu, entremêlées de bractées foliacées qui les dépassent, se recon- 
naît aisément dans nos montagnes où on la rencontre en individus 
presque isolés çà et là. Les bêtes à cornes en sont avides. 


645. — M. Plumieri DC. Prodr., VII. p. 248; Sonchus Plu- 
miert}.; Lactuca Plumieri Gr. et G. F1. de Fr., , p. 322; 
Lactucopsis Plumieri Schultz Bip., ap. Vis et Panc. PI. serb., 
déc s,1p 6: "Rchb.2fl:: 2 ‘crt..:tab”.65. — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 4599. 

C. Prairies, bois, pelouses et rochers humides des terrains 
granitiques ou schisteux de la z. subalp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1020 (vallée du Nagear, 
prairies de la rive droite et de la rive gauche sous le bois de Las 
Planes) à 1530" {pelouses entre le chalet forestier du Larguis et 
celui de Courtal-Jouan) et principalement dans les montagnes 
d’Ax (les Bizornes sous Carroutch, etc.), d’Ascou (vallée de la 
Lauze, prairies de la métairie del Péré, vallon del Pradel, près 
de la métairie de Belluguet, etc.), de l’Hospitalet (prairies 
humides entre Saliens et l’Hospitalet, etc.), de Mérens (vallée 
du Mourgouillou, prairies de la Ferrère, etc.), d'Orgeix (prai- 


58 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 202 


ries de la vallée latérale, etc.), d’Orlu (prairies de l’avenue des 
mélèzes, près de l’ancienne forge; cloutade de Gnoles; prairies 
du Bisp, au pied du pic de Brasseil) et de Prades (bois des Gout- 
tines et du Drazet). 


Elle se distingue de la précédente (dont elle a la taille élevée (4-10 
décim.), la tige fistuleuse la couleur bleue des fleurs, les feuilles infé- 
rieures roncinées-pinnatifides, dentées), par son involucre glabre, ses 
calathides grandes en corymbe irrégulier et à bractées petites sca- 
rieuses. 

L’ambiguité de ses caractères a fait plusieurs fois changer cette 
espèce de genre. On l’a placée tantôt dans le genre Sonchus dont elle 
s'éloigne par ses achaînes grands, elliptiques, plurinerviés, rugueux, 
atténués en un bec court, épais et élargi-cupuliforme, tantôt dans le 
genre Laciuca dont elle diffère par ses achaines non muriqués, son 
aigrette très fragile manquant complètement de support. Elle s’éloi- 
gne de ces deux genres par la coronule ou l’anneau brièvement muri- 
qué qui entoure la base de l’aigrette à l’intérieur. Le M. Plumieri ne 
descend pas dans la zone inférieure. P. Bubani entr'autres localités 
(F1. pyr. I, p. 115) l'indique : « à Meérens et à l'Hospitalet ». 


Sonchus L. 


646. — S. oleraceus L. Spec. pl., (var. « et f). 

CC. Champs humides, lieux incultes, fossés, bords des che- 
mins, jardins, vieux murs de tous les terrains de la z. inf. — 
S’élève peu dans la z. subalp. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" {Ax, fossés du pré 
Notre-Dame, sous la route nationale en face de la gare) à 1045" 
(murs du chemin sous l’église de Sorgeat), et principalement au- 
près des habitations, aux environs d’Ax, de Savignac et d’Orlu. 


Les diverses variations de cette plante ont été étudiées, en 1822, 
par Wallroth dans ses Schedulæ criticæ, p. 432, en 1843 par Koch 
dans la deuxième édition de son Synopsis fl. germ., p. 497, etaussi 
en 1861 par Cosson et Germain dans la deuxième édition de leur 

‘Flore des environs de Paris, p. 535, etc. Les feuilles sont tantôt 
presque entières oblongues lancéolées ou panduritormes, denticulées 
(var. integrifolius Waïllr., L. cit.; tantôt recurvées-pinnatifides avec 
lobe terminal très ample triangulaire, les latéraux presque iancéolés 
(var. triangularis Wallr.{. cit.; s.-var. runcinatus Koch, L, cit.; var. 
runcinatus s.-var. triangularis Coss. et G., L. cit.; S. lœvis Vill., 


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203 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 59 


Hist. pl. Dauph., II, p. 158); parfois les feuilles sont pinnatiséquées 
et comme lacérées, la terminale à peine plus grande que les latérales, 
toutes denticulées-cuspidées (var. lacerus Wallr. L. cit, Coss. et 
Germ. L. cit.; S. lacerus Willd; S. ciliatus Lamk ; Lepicaune spi- 
nulosa Lap. Hist. alr. pl. Pyr., p.480). Mais ces variations sont sans 
importance, car l’on trouve quelquefois sur le même pied des transi- 
tions entre les feuilles lyrées-pinnatifides et les feuilles entières; il 
en est de même des variations de son inflorescence plus ou moins 
glanduleuse (s.-var. glandulosus Coss. et Germ.), L. cit , p. 536) tantôt 
en panicule lâche, tantôt en corymbe plus ou moins irrégulier. 

Les feuilles du Laitron maraïcher, vulgo Laiteron, Lait d’Ane, etc., 
peuvent être à l’état jeune mangées en salade, mais une fois cuites. 
Le bétail, les lièvres et les lapins recherchent cette plante. 


647. — S. asper Hill, The british herbal, I (1769), p. 47; 
All. F1. ped., 1(1785),p. 222; Vill. Hist. pl. Dauph., III (1789), 
p. 158, non Gærtn. Mey. et Sherb.; S. oleraceus var. yet à L.; 
S. fallax Wallr., L. cit. 

C. Lieux incultes et secs surtout dans les endroits chauds dela 
z. inf. — Se rapprocke moins des habitations que le précédent. 
— Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (Savignac, chemin 
pierreux de la rive droite du ruisseau d'Eychenac) à 915" (route 
de l’Aude près de la métairie d'En-Rameil) et principalement à 
Ax et à Vaychis. 


Le type correspond à la var. «. inermis Bischoff, Beitr. (1851), p.222; 
L. fallax à. lœvis Valir. L. cit., Rchb. fil. Ic. fl. germ., tab. 60. 
Comme la précédente espèce ce Sonchus est très polymorphe quant 
à,son inflorescence et à ses feuilles qui présentent de nombreuses 
variations, mais on les distingue bien par la forme de leurs oreillettes, 
à leurs dents et surtout à leurs fruits. Dans le S. oleraceus les feuilles 
sont molles, à dents non piquantes, les oreillettes aiguës, et les 
achaînes non marginés de côtes striées transversalement; dans le 
S. asper les feuilles sont fermes et à dents piquantes, les oreillettes 
obtuses ou contournées et les achaîines marginés aux bords, lisses et 
non striés. Diverses variétés ont été créées au dépens du type mais 
elles n’ont pas de caractères constants. Le S. spinosus Lamk. F1. fr., 
II, p. 86, S. asper $. pungens. Bisch, L. cit., S. fallax $. asper Walir. 
L. cit., Rchb. fil. /. cit., t. 59°f. 2, n’est autre que le S. asper des 
lieux secs à feuilles rigides, roncinées-dentées et spinescentes. 


60 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 204 


648. — S. arvensis L. et auct.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XIX, tab. 61, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4168. 

AR. Champs et prairies humides, bords des routes, murs des 
terrains calcaires ou argileux dans les z. inf, et subalp. — Mai- 
Septembre. 


Savignac, lisière des prairies et des champs sur la rive droite: 


du ruisseau d'Eychenac (700%); murs du chemin d’Ignaux der- 
rière l’établissement thermal du Couloubret (720); Sorgeat, 
pied du mur de l’église près du presbytère (1045); Mérens, 
champ du quartier de l’Airolle (1160"); bords de la route de 
Prades, sous le Roc d'En-Calqué (1240"). 


Se distingue à première vue de ses congénères par sa souche ram- 
pante et vivace; ses feuilles moyennes à oreillettes courtes et arron- 
dies, ses pédoncules et ses involucres poilus-glanduleux, ses achaïînes 
subelliptiques, ses calathides ordinairement peu nombreuses ou soli- 
taires en corymbe terminal lâche, etc. 

Tous les Sonchus sont recherchés par les lapins et constituent une 
nourriture rafraîchissante pour les animaux. 


Tru 5. — CHONDRILLÉES Koch., Syn., éd. 2 p.491. 


Chondrilla L. 


649. — C. juncea L. et auct. 

Terrains secs, champs sablonneux, rochers de tous les ter- 
rains de la z. inf. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 695" (Savignac, bords 
de la grand’ route aux rochers de Malazéou) à 1130" (vallon de 
Montaud, champs sablonneux, près du Riou-Caou) et principale- 
ment aux alentours d’Ax (fossés de la route nationale en face 
de lagare; monticule de la Vierge; champs et rochers du quar- 
tier de Pé-de-Lébré, sur Entre-Serres, etc.), de Perles (rochers 
au sommet de la côte de Laucate, etc.) et de Vaychis (bords 
des champs sous la route au tournant de Coudine, etc.). 


Cette espèce est connue de nos paysans sous le nom de Falso gar- 


bo (fausse gerbe) parce que la rigidité de ses tiges trompe les mois- 
sonneurs sur Ja valeur des gerbes; on la nomme aussi Poupo lébré 


A F * ; , 
RL SE Sd et de Sd à es LS és à 


205 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 61 


(téte-lièvre) (1) parce que les lièvres, paraît-il, sont très friands du suc 
laiteux que renferme la tige. Les feuilles radicales qui n’existent plus 
ordinairement dès la floraison, suivant la juste observation de Boreau 
F1. du cent. Fr. éd. 3, p. 374, sontdisposées en rosettes ovales, cour- 
tes et roncinées, à pinnules décombantes, celles de la tige toujours 
linéaires-lancéolées ou linéaires ; les fleurs varient de 7 à 12 sur cha- 
que pied et le bec de l’achaine naît au centre de 5 dents spiniformes. 
La pubescence et la glaucescence de la plante très prononcées dans 
la jeunesse diminuent beaucoup quand elle est en fruits. 


Willemetia (2) Necker, Elem. bot. (1791) p. 50. 


650.—W.apargioidea (3) Cass. Dict.sc.nat., XLVIII (1827), 
p. 428; Chondrilla Peltidium Moritzi, Die Pflanzen der Schweiz 
(1832), p. 361; Ch. stipitata Schultz Bip., in Linnaea, XV 
(1841), p. 353; Taraxacum stipitatum Sch. Bip., Cichoriatheca, 
n° 76; Willemetia stipitata Beck, F1. von Hernstein (1884), 
p. 265; Rchb. Ic. fl. germ. XIX, tab. 48 — Exsicc. F. Schultz, 
Herb. norm., n° 890. 

AR. — Lieux tourbeux, prairies humides desz. inf. et subalp. 
— Mai-Juillet. 

Le Castelet prairies en aval du tunnel du chemin de fer(650") 
environ d’Ax, prairies sur la métairie du Cap-del-Roc (790 "); 
vallée du Nagear, prairies tourbeuses de la Bédeille, sous le bois 
de Las Planes (1020"); vallée de l’Oriège près du pont de Bisp 
(1070®); vallée de la Lauze : prairies de la rive gauche sur l’an- 
cien chemin de la forge (1070); prairies de la métairie del Péré 
(1450) et en montant de l’orry de Monnicot à celui des Scanels 
(1680"; montagnes de Prades : marécages du ruisseau sous la 
fontaine du Drazet (1455); vallon del Pradel, prairies de l'Ey- 
cherque (1480") (4). 


(1) Ce même nom patois est donné au Silene inflata Sm. et aussi au Lychnis Flos-cuculi L. 

(2) Willemata serait plus correct, quoique moins euphonique, et plus conforme aux Règles 
de la Nomenclature... de Berlin, par Engler et ses assistants (art. 9). Ce genre a été dédié 
par Necker à Pierre-Rémy Willemet (1735-1807), botaniste lorrain, directeur du Jardin 
des Plantes de Nancy, ami de Linné, de Haller, de Vicq-d’Azyr, etc., et auteur de la Phy- 
tographie économique de la Lorraine, opuscule in-12 de 142 pages édité en 1780, et conte- 
nant des recherches botaniques sur les plantes utiles dans les arts, l'alimentation, l'agricul- 
ture, etc. La bibliothèque publique de Toulouse en possède un exemplaire. 

(3) Dénomination plus correcte que W. apargioides. 

(4) Les deux localités: métairie del Pèré et l'Evcherque sont indiquées sous notre nom 
(Marc.-d'Aym) par M. Rouy dans sa F1. de France, IX (1905), p.184. Cet auteur signale 


62 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 206 


P. Bubani F1. pyr. II, p. 101 l'indique : « super Ascou, nemore 
de Orgevil, 27 jul. 1840 ». Nous ne connaissons pas cette localité 
malgré nos investigations auprès des paysans de cette contrée. Loret 
dans ses Glanes d’un botaniste, in Bull. Soc. bot. Fr., VI (1859) p. 339 
l’a récolté « en juillet 1856 dans les prairies tourbeuses de l’'Hospi- 
talet ». 

Plante très variable dans la forme de ses feuilles, entières ou ron- 
cinées, tantôt larges, arrondies et atténuées brusquement en pétiole, 
tantôt étroiteset insensiblement atténuées, et desa tige monocéphale 
ou polycéphale, simple ou rameuse, etc. Elle a l’aspect de l’Hiera- 
cium murorum L. 

Par ses caractères ambigus cette espèce quin’existe en France que 
dans la chaîne des Pyrénées et dans l’Aude, mais que l’on retrouve 
dans les montagnes de l’Europe centrale et méridionale, a donné lieu 
à de nombreuses discussions au sujet du genre où il faudrait la pla- 
cer. En 1775,Jacquin en avait fait son Hieracium stipitatum; en 1795, 
F.-W. Schmidt son Calycocorsus hieracioides; en 1803, Willdenow 
son Crepis apargioides ; en 1807, Persoon son Crepis Apargia, en 
1813, Rœhling son Wibelia apargioides; en 1820, Zollikofer son Pel- 
tidium apargioides ; en 1825, Nees son Zollikoferia apargioides ; en 
1826, Sprengel son Barckhausia apargioides ; en 1827, Cassini, son 
Willemetia apargioides; en 1829, Gaudin son Zollikoferia Peltidium; 
en 1829, Monnier son Willemetia hieracioides; en 1832, Moritzi son 
Chondrilla Peltidium ; en 1833, Link et Otto leur Lagoseris apargioi- 
des, etc. — Le Willemetia apargioides Cass. avait été adopté, notam- 
ment en 1838, par de Candolle dans son Prodromus, p. 150; en 1843, 
par Koch dans la 2e édition de son Synopsis, p. 491 et en 1852, par 
Grenier et Godron dans leur Flore de France, Il,p. 315, et cette idée 
était généralement admise lorsque Schultz Bipontinus en revisant les 
Chicoracées, se fondant sur l’aigrette stipitée et sur les dents des 
achaînes crut devoir réunir de nouveau l’espèce de Cassini d’abord 
au genre (Chondrilla comme l’avait déjà fait Moritzi, en 1832, puis au 
genre T'araxacum. La première de ces opinions adoptée par quelques 
auteurs et entre autres par Reichenbach fils dans ses /cones florae 
germanicae et helveticae, XIX, p. 23, n’a pas prévalu et le genre Wäl- 
lemetia a été adopté par la plupart des flores modernes, à l'exception 
toutefois de M. Rouy qui dans le tome IX (1905) p. 183 de sa Flore 
de France à pris comme nom de l’espèce le Chondrilla Peltidium Mo- 
ritzi lequel est de 5 années postérieur au Willemetia apargioides Cass. 

Nous rappellerons pourterminer cette note que, suivant Timbal-La- 


la même plante à Axou (lisez Ascou), près Ax, d'après Arrondeau, à l'Hospitalet et à Que- 
rigut d'après Loret, dans le massif du Llaurenti d'après Thomas, Timbal, etc., et à la 
montagne de Paillères d'après Roury. 


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207 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 63 


grave et Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p. 256 du tirage à part), le 
Willemetia apargioides serait encore : 1° le Leontodon aureum Pour- 
ret (non L.) signalé « au bois de Salvanère » en 1581, par ce dernier 
botaniste dans son ltinéraire pour les Pyrénées et que le premier 
de ces auteurs avait rapporté par erreur dans son Reliquiæ Pourre- 
hianæ, p. 48 du tirage à part, au Leont. pyrenaicus, var. aurantiacus 
Koch, Syn. éd. 2, p. 481; 2° la plante que Lapeyrouse dans son His- 
toire abrégée des plantes des Pyrénées (1813) p. 464 avait prise pour 
l'Apargia Taraxaci Willd. (Leont. Taraxaci Lois.) lequel n’a pas 
été trouvé avec certitude dans les Pyrénées. Le botaniste toulousain 
indique en effet par cette dernière espèce, (L. cit.) les localités de 
Montfort et de Salvanaire où elle n’existe pas, tandis que le W. apar- 
gioidea Cass. y abonde. 


Taraxacum Wigg. (1780); Jussieu (1789)(1). 


651. —'T. officinale Web. ap. Wiggers Prim. fl. holsat. 
p. 56; Leontodon Taraxacum (L) Scop. (1772) ; L. vulgare 


/ 


Lamk. (1778) ; T. vulgare Schrank (1789); 1. Dens-leonis Des- 
font. (1799). 


Espèce polymorphe dont on a démembré de nombreuses formes 
ou variétés, suivant la taille plus ou moins élevée, la découpure des 
lobes des feuilles, la disposition des folioles de l’involucre, la couleur 
des achaines, etc. En 1852, Jordan dans son Pugillus plantarum nova- 
rum, pp. 113-117 a étudié les diverses formes intermédiaires et les a 
élevées au rang d’espèces, mais quand on examine les Taraxacum à 
l’aide de ces descriptions qui ne sont pas appuyées sur les caractères 
constants et bien nets, on se sent porté à tout réunir au type. 


Nous ne possédons que les formes et variétés suivantes dans 
notre circonscription : 

[. — T. Dens-leonis Desf. F1. atl., II, p. 228 (pr. sp.); DC. 
Prodr., VII, p. 145.; var. «. genuinum Koch, Syn., éd. 2, 
p. 492; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX, tab. 53. 

CC. Pelouses, prairies, bords des chemins, éboulis de tous les 
terrains des z. inf.etsubalp. — Mai-Juillet, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (prairies des envi= 


(1) Tous les Taraxacum de notre herbier ont été revus par M. Arvet-Touvet, en 1892 
et 1895. 


64 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 208 


rons d’Ax) à 1715" (éboulis du pic de Sérembarre, sur le col 
del Pradel) et principalement dans les montagnes d’Ax. 


Feuilles à lobes triangulaires presque entiers ; folioles extérieures, 
courtes, ovales ; achaînes rougeñâtres, 

Le Pissenlit, en patois Chicoureio jaouno et la plus ubiquiste peut 
être de toutes les espèces végétales, est mangé partout en salade, 
mais il est doué de propriétés legèrement laxatives et surtout diuré- 
tiques ce qui lui a valu son nom français. Aussi convient-il aux per- 
sonnes atteintes d’hémorroïdes et d’hydropisie. S'il est mal digéré, 
il donne de la gastralgie, des coliques et de la diarrhée. Le suc des 
feuilles est utilisé comme dépuratif et apéritif dans les obstructions 
des viscères et particulièrement du foie, de la rate, etc. La décoction 
de la racine qui contient un suc laiteux est efficace contre la jaunisse 
et les maladies cutanées. On a extrait du pissenlit une substance 
cristallisable d’un goût amer qui est la partie active et appelée 
Taraxacine ; elle est peu soluble dans l’eau mais très soluble dans 
l'alcool et l’éther. Au point de vue de l’agriculture il paraît que le 
pissenlit semé avec du trèfle et avec de la luzerne améliore le pro- 
duit des prairies. Les porcs recherchent avidement ses racines. 


Var. $. laciniatum de Martr. PI. crit. Tarn, p. 32, et FI. Tarn, 
p. 405. (pro specte). 

RR. Avril. — D’Ax à Savignac, talus de la route nationale à 
Malazèou (695"). 


Diffère surtout du type : par ses feuilles à lobes munis de laciniu- 
res étroites ; ses folioles de l’involucre allongées-lancéolées ; ses achaïi- 
nes grisâtres et sa racine plus grosse. 


II. —T. lævigatum DC. Cat. hort. monsp. (1813), p. 140, F1. 
fr., 3° édit., V (1815), p. 450 n° 2952, (pr. sp.); Leontodon lævi- 
gatus Willd. Sp. pl., IIT,p. 1546. — Exsicc.: Sch. Bip. Cichor., 


n° 73. 
AR. — Pelouses, éboulis, talus des terrains siliceux ou cal- 
caires de la z. subalp. — Mai-Juin. 


Prades, éboulis du Fronteil sur le cheminde la Fajolle (1340") 
et éboulis de la Coste-Aurane (1350); talus de la grand'route 
au col de Marmare(1355"); pla de la Garde, sur Ignaux (1480") 
pelouses sous le pic de Géralde, versant de Prades (1510®); pe- 
louses de la Nère sur la fontaine d'Audouze (1660) pelouses 
sous les éboulis du Roc de Scaramus (1730). 


RÉDLe dns 


209 ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 65 


Se distingue par ses feuilles profondément laciniées, pinnatipartites, 
les folioles externes de l’involucre munies au sommet d’une petite 
corne calleuse, ses capitules petits et ses achaînes d’un jaune grisâtre. 


Var. $. erythrospermum Reuter, Cat. pl. envir. Genève, éd. 2, 
p.125 ; T. erythrospermum Andrz. ap. Bess, Enum. pl. Volh. 
p. 75etin DC. Prod., VII, p. 147. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 2144. 

AR. Pelouses, lieux sablonneux champs des z. inf. et 
subalp. — R. dans la z. alp. — Mai-Août. 

Le Castelet, pelouses sur le tunnel du chemin defer (67om); 
champ de Prades (1250); pelouses sous le Roc des Scaramus, 
vers le bois de Bramefam (1780); pelouses de la fontaine 
Pédrouse, sous le port de Paillères (1790"); lieux sablonneux 
et pelouses sur la cabane de Paraou (2080"). 


Ne paraît différer du T. lævigatum, que par ses achaines d’un 
rouge brique ainsi que la base du bec. D’après Lamotte Prodr. fl. 
pl. centr.,p. 461 du tir. à part, c’est une plante distincte du type et 
dont les différences se maintiennent par la culture de plusieurs 
années; d’ailleurs de Candolle qui avait confondu ces deux plantes 
dans sa Flore française (1. cit.) les a bien décrites et séparées dans 
son Prodromus (Il. cit.). 


Var. y. rubrinerve Jord. Pugill., p. 115 (pr. sp.). — RR. Le 
Castelet, parc du château (645"). — Mai. 


Se distingue par ses feuilles minces lavées de rouge sur toute Ja 
longueur du pétiole et de la nervure médiane, ses folioles du péri- 


cline rougeâtres en dedans et ses achaines le plus souvent ver- 
dâtres (1). 


III. — T.pyrenaicum Reuter (pr. sp.) Cat.gr. Jard. bot. Genève 
(1861) p. 4 et ap. Timb.-Lagr., note in. Bull. Soc. bot. Fr. 
XV (1868) pp. LXXXVIII et LXXXIX, sess. extraord. à Pau (2). 


COCTÉCEESTE LTTETT CT EPE CELELELETEEE EEE STELECT TS LILE LITE LIC LITTLE ETES Le CCE LODEL CP ET ETES TESTS ESETSEEESRncEnenennteernttcesteeue eue eeeeeeeneeeeeeeeeneeeeeeeeseeeeeeeetetetees 


(1) Cette variété se rattache chez nous à la forme E. lævigatum DC, et non au type. Notre 
unique exemplaire a été déterminé par M. Arvet-Touvet 

(2) Timbal-Lagrave, loc. cit., a fait remarquer que le secrétariat doit la communication de 
la diagnose latine du T. pyrenaicum R. à l'obligeance de M. Reuter et que ce botaniste 
avait déjà signalé cette espèce nouvelle en 1861, dans son Catalogue des graines du Jar= 
din botanique de Genève, opuscule peu connu et devenu très rare. Nous ajouterons que l’Index 
Kewensis dit, p. 1037: € Taraxacum pyrenaicum Reuter, Cat. gr. Genève (1861), p. 4 (quid?)» 
Ce qui semble indiquer son embarras pour classer la plante. 


FASCICULE-MÉMOIRE 1005. 5. 


66 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 210. 


AC. Pelouses, lieux herbeux et sablonneux, bords des che- 
mins, etc. dans les z. subalp. et alp. — R. dans la z. niv. — 
Juillet-Septembre. | 

Vallée de la Lauze, bords du chemin sous Montmija (1350") ; 
col de Joux (1675); col del Pradel (1680) ; en descendant de 
Sey au Bisp d'Orlu (1760); plateau du col de Puymaurens 
(1880) ; sables du lac de Naguilles (1854", Et.-maj.) ; fontaine 
du col de Puymaurens(1910"); pelouses du lac du Sisca (2160). 
jasse de Couart, près de la fontaine (2230") ; sources de l'Ariège 


(2415). 


Cette race pyrénéenne diffère des diverses variétés du T: officinale : 
par ses capitules plus petits, par les écailles extérieures de l’involucre 
appliquées, par les lobes des feuilles presque réguliers et semblables 
à ceux de l’Aposeris fœtida et par ses achaïines fortement muriqués 
épineux, dont le bec est trois fois plus long qu’eux. 


IV.—T.hyoseridifolium Arv.-Touv.et Marc.-d'Ayméric, Un 
Taraxacum nouveau pour la flore française, in Bull. (ou Revue) 


de la Soc. fr, de Bot., X(1892),p. 651. . . 
AC. Pelouses et éboulis humides des terrains granitiques ou 
schisteux des z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 


Pelouses du lac de Naguilles (1854" Et.-maj.); débris mou- 
vants surle versant oriental du col de Beil (2140"); Solana d’An- 
dorre : pelouses du bac del Moré (2150), bac dela Casa (2380), 
fontaine duportde Fray-Miquel(2395"), port de Saldeu (2580), 
abondant. 


Nous avons aussi récolté cette plante sur les confins de notre cir- 
conscription en deux autres localités des zones alpine et nivale:. 
pelouses du lac de Lanoux (2154" Et. maj.) (1) ét vallon de las 
Encantadas, sous le pic de Carlitte (2460 m). 

Diffère du T°. pyrenaicum Reuter : 1° par ses ligules toutes con- 
colores, où les extérieures à peine visiblement striées en dessus; 


(1) M4 Rouy, dans sa Flore de France, IX. p. 190, après avoir cité pour l'Ariège, d'après 
nos indications (Marc.-d'Aym), les trois localités de Naguilles, pic des Padrons et bac del 
Moré, indique aussi ce Taraxacum, d'après nous, dans les Pyrénées-Orientales, au lac de 
Lanoux, mais il a oublié de mentionner notre sous-variété abbreviata Arv.-T. et Marc.= 
d'Aym. y 


‘ 


À 


211 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 67 


2° par ses achaînes plus finement muriqués, hispides surtout à la jonc- 
tion du fruit et du bec, celui-ci égalant environ la longueur du fruit; 
3° par son pericline généralement plus petit ; 4° par ses feuilles plus 
finement roncinées-pinnatifides et à lobes plus dentés. 


S.-var. abbreviata Arv.-Touv. et Marc.-d’'Aym. L. cit. (pro 
forma). — RR. Août. — Pelouses du pic de Sabarthés, versant 
d’'En-Garcias (2300"); sources de l’Ariège (2420). 


C’est la miniature du type réduit dans toutes ses parties. 

Obs. De même que pour les Tragopogon, lorsque les achaînes des 
Taraxacum arrivent à la maturité, l’involucre se renverse, le récep- 
tacle prend une forme convexe et les aigrettes s’écartent en rayon- 
nant pour former une tête globuleuse que le vent disperse par frag- 
ments dans les airs en laissant le réceptacle dépouillé de sa légère 
parure. Les formes et variétés démembrées du T'. officinale sont 
douées des mêmes propriétés médicinales que le type, mais leur suc 
est moins abondant. 


Tru 6. — CREPIDÉES Bischoff, Beitr., XX. 


Barckhausia (1) Mœnch 
Section Î. — Leriposeris Rchb. F1. excurs., 1, p. 256. 


652. — B. taraxacifolia DC. F1. fr., IV, p. 43; Crepis 
taraxacifolia Thuill. F1. env. Paris, éd. 2, p. 409, n° 5 ; Cre- 
pis polymorpha, Pourret, Chlor. narb., n° 302, non Wallr.; 
MCnbA nl ICI: germ., XIX, tab. 86, T1 

AC. Prairies, pâturages, bords des chemins, murs des ter- 
rains siliceux ou calcaires dans les z. inf et subalp. — Juin-Août. 

Environs d’Ax, prairies de l’Esquiroulet (700") et talus de la 
route de Pointe-Couronne, sur En-Castel {730"); prairies de 
Biscarabé, sur la route d'Espagne (810); murs du village de 


(1) Ce genre a été dédié par Mœnch à son ami J.-C. Barckhaus ou Barckhausen, médeci & 
et chimiste allemand (1666-1723), professeur de chimie à l'université d'Utrecht (où il eut le 
célébre Boerhaave pour rival) auteur d'un Synopsis pharmaceutica; d'une Historia medicinæ, 
Il est donc incorrect d'écrire Barkhausia. 


68 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE ST2 


Tignac (860%); bords de la route de l’Aude, près de l’ancienne 
forge d’Ascou (1080"); Mérens, quartier de Soulans (1130); 
Prades, murs de la grand’route, en aval du village (1230), 


C’est une espèce des plus variables, dont la taille est tantôt basse, 
tantôt élevée, la tige simple ou rameuse dès la base, robuste ou 


grêle, ascendante ou dressée, munie de feuilles plus ou moins nom-. 


breuses; celles-ci sont tantôt roncinées-dentées, tantôt roncinées- 
pinnatifides ou à lobes triangulaires inégalement dentés, parfois même 


les supérieures sont entières. Toute la plante est plus ou moins velue- 


glanduleuse et même couverte d’un indument farineux dans la jeu- 
nesse. On la reconnaît cependant toujours à ses capitules formant un 
large corymbe, à ses ligules rougeâtres en dessous, à ses stigmates 
bruns, aux folioles du péricline obtuses, blanches-scarieuses, aux 
bords, non hispides et surtout à ses achaïînes tous attenués en un bec 
Jfiliforme plus long qu'eux. 

Nous avons vainement recherché dans notre circonscription le B. 
recognita DC. Prodr., VII, p. 154. (Crepis recognita Hall. fil.) qui 
diffère de l'espèce précédente : par ses tiges plus courtes couchées sur 
la terre, naissant plusieurs du collet de la racine, souvent aphylles et 
munies alors de folioles stipulaires ; son inflorescence plus lâche ; sa 
floraison plus tardive, etc. Elle croît surtout dans les terrains calcaires 
et secs. Nous avons observé parfois le B. taraxacifolia à involucre 


re et à feuilles supérieures muni oreillettes larges, arrondies 
labre et à feuille eure ies d’oreillettes 1 3 d 


et dentées. C’est alors la var. intybacea Gr.et G. FI. de Fr., WW, 
p. 331 (B. intybacea DC. Cat. hort. monsp., p. 82). qui est une varia- 
tion peu importante du type. 


Section II. — Æcoseris DC. Prodr., VII, p. 154. 


653. — B. setosa DC. F1. fr. IV, p.44, Icon. rar., tab. 9: 
Crepis setosa Hall. fil. i7 Rœm. Arch. (1706), I, pars 2, p.1; 
Rchb. fil. I. cit., tab. 84, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 845. 

RR. Champs, talus, terrains vagues de la z. inf. — Juillet- 
AOL: SE y 

Savignac, champs de Iuzerne de la -plaïine, près de la voie 
ferrée (670); environs d’Ax, talus du chemin de fer, à Mala- 


zéou (700"). 


Cette plante que nous avons vainement recherchée ailleurs dans 
notre circonscription serait-elle seulement adventice en ces deux 


* 
si" du ln 1 


225 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 69 


localités ? Nous savons que cette espèce méridionale se rencontre 
dans les champs cultivés et les prairies artificielles d’une grande par. 
tie de la France, à l’état naturalisé ou adventice, et qu’elle abonde 
suivant Noulet (F1. analyt. de Toulouse, 28 édit. (1861) p. 100, obs), 
dans les champs de luzerne des environs de Toulouse. Nous la pos- 
sédons en herbier de diverses localités de l’Ariège (environs de Foix) 
et du Tarn (environs de St-Sulpice), de la Haute-Garonne (Cintega- 
belle, Cazères, etc.), où elle ne nous paraît pas être adventice. De 
Martrin-Donos (F1. du Tarn, p. 403), l'indique comme spontanée dans 
diverses et nombreuses localités du Tarn et P. Bubani (F1. pyr. Il, 
p. 73) « in Pyren. septent. mediis ». 


Section III.— Aninoseris DC. . Et. PR 157: 


654. — B. fœtida DC. F1. fr., IV, p. 42; Crepis fœtida L; 
Rchb. fil., L. cit., tab. 83. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4165. 

AR. Bords des chemins et des champs, lieux incultes, etc., 
des terrains argileux ou sablonneux de la z. inf. — Mai-Août. 

Lisière des champs dela plaine de Savignac (670") et près 
du village de ce nom (675"); Ax, lieux incultes du plateau de 
la gare et murs de la route nationale en face de la gare (700); 
bords de la route de Vaychis, en face du village de Savignac 


(760"). 


Espèce variable dans sa taille, sa pubescence, plus ou moins glan- 
duleuse, la découpure de ses feuilles, etc. Ces variations ontété déjà 
signalées par Gouan, en 1773, dans ses Jllustr. et Obs. bot. p. 59, par 
les termes suivants : « Planta... immense varians ; caule palmari, 
cubitali, et hirsutissimo aut vix piloso; foliis ovatis integris, aut alte 
pinnatifidis erosisque ». Plus récemment Von Bischoff dans son Bei- 
träge zur Flora Deutschlands und der Schweiz (1851) a décrit, 
p. 252, 3 variétés à. vulgaris, 8. glandulosa, y. hispida dont les 
caractères différentiels figurent dans le tome XIX, p. 41 des Jcones 
Î. germ. et hely. de Reichenbach fils et ont été reproduits en fran- 
çais par M. Rouy dans sa Flore de France IX, p.212. Ces 3 varié- 
tés qui ne constituent, selon nous, que des sous-variétés, se rappro- 
chent entre elles par le péricline blanchâtre subtomenteux et les 
pédoncules velus, et ne différent que par les poils mous, non glan- 
duleux dans la var. «, glanduleux et parfois entremêlés d'aspérites 
noirâtres dans la var. f., raides et blanchätres dans la var. +. Nous 
avons observé des intermédiaires entre ces 3 variétés, mais nous 


70 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 214 


possédons surtout le type (var. «. vulgaris Bisch.; B. graveolens Rchb. 


FT. excurs. p. 257). 
Nos paysans connaissent cette plante sous le nom de Poutaïro 


pudento. 
Section IV. — Pareya DC. I. cit., p. 152. 


655.—B.albida Cass. Dict.sc. nat., XXVI(1823),p. 62; DC. 
Prodr., VII (1838), p. 152; Crepis albida Vill. Hist. pl. Dauph., 
III, p. 130, tab. 33; Picridium albidum DC.; Lepicaune albida 
Lap.; Paleya albida Cass. Dict., XXXIX, (1826), p. 393; Rchb. 
fil. Z. cit., tab. 92. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2521. 

AC. Lieux pierreux, prairies, rocailles, rochers et éboulis des 
terrains calcaires de la z. subalp. — Juin-Août. 


Vallon de Montaud, rochers calcaires de l’Estreit (1220%); 


| montagnes de calcaire jurassique de Prades et de Montaillou : 
éboulis du Roc d'En-Calqué, sur la route de Prades (1245m); 
chemin de la Fajolle ou du bois de Fontfrède (1250"); éboulis 
du Roc des Llamprés sur le ruisseau des Llènes, (1275 et 1290") 
et sommet de ce Roc (1380); bords de la grand’ route entre 
Prades et le pont de Coumener (1280 et 1290"); éboulis du col 
des Abélanous, près de Montaillou (1325®"); monticule de la 
Mate de Reboul, sur Prades (1400); rochers calcaires sur le 
ruisseau de la Paloumière (1500"). Rochers calcaires du col del 


Pradel (1680”). 


Cette plante est sujette à de nombreuses variations dans la forme 
des tiges et des feuilles et dans leur pubescence ce qui en modifie sen- 
siblement l’aspect. Ces variations paraissent dues surtout à l’âge et à 
l'exposition ; elles sont d’ailleurs sans fixité. L’involucre est ordinai- 
rement pileux-glanduleux et à folioles régulièrement imbriquées, 
elliptiques ou lancéolées, scarieuses, blanchâtres aux bords, ordinai- 
rement tomenteuses; le réceptacle est alvéolé ; les achaînes à 20 stries 
longitudinales, tous atténués également en bec égalant les 2/3 de leur 
longueur. L'abbé Pourret avait dénommé cette espèce Crepis taraxa- 
coides dans le manuscrit de son Chloris narbonensis lu à PAcadémie 
des Sciences de Toulouse dans les séances des 2 mai, 23 juin, 8 et 
22 juillet 1784. Ce travail ne fut publié qu’en 1788 dans les Mémoires 
de l’Acad. des Sc. de Toulouse, série 1, p. 317 et suiv., selon Timbal- 
Lagrave (Relig. Pourret. (1875) p. 125 du tir. à part). Dans leur Massif 


à ln à 
rule 


215 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 71 


du Llaurenti (p. 259 du tirage à part) Timbal-Lagrave et Jeanbernat 
disent au sujet du manuscrit de l’abbé Pourret, cité précédemment: 
« Si ce travail eut été imprimé en son temps, la priorité lui eût été 
certainement dévolue et ce nom aurait été adopté à la place de celui 
imposé par Villars ». Cette affirmation nous parait mal fondée. En 
effet Villars a décrit sommairement et figuré son Crepis albida, en 

1770, dans son Prospectus de l’ Histoire des plantes du Dauphine, p. 37, 
tab. 12, f. 1 et l’a complétée, en 1789, dans le tome III de son Hist. 
des pl. du Dauph., p. 139, tab. 33. Nous ajouterons que Allioni a 
reproduit, en 1785, dans le tome I, p. 219, n° 800 de son Flora pede- 
montana, la description du Prospectus de Villars et même figuré la 
plante à la planche XXXII, f. 3 de son ouvrage. Donc le Cr.taraxa- 
coides Pourret doit être relégué au rang de synonyme et cette opi- 
nion a été confirmée par le Dr P. Bubani dans son inspection de 
l’'Herbier de Madrid et dans le tome II, p.71 de son Flora pyre- 
næa (1). Ce dernier botaniste indique en outre comme synonyme de 
Paleya albida Cass., l'Hypochæris taraxacoides Pourret, in Herb. 
Mus. Paris (2). 

.Nous avons vainement recherché dans notre circonscription la 
C. albida a. major Willk. Prodr. fl. hisp., II, p. 249 (pr. p.), Barck. 
macrocephala Willk. in Bot. Zeitg., 1847, p. 860, qui existe dans di- 
verses localités de l'Aude d’après MM. Rouy, Gautier et Baichère, et 
qui est une plante robuste (4-5 décim.), à tige grosse fistuleuse, 
3-7 céphale, à calathides une fois plus grandes que dans le type, etc. 


Crepis (L. ex parte) Mœnch (3). 


Section 1. — MarocoPuvizæ Boiss. F1. ortent., III, p. 832. 


656. — GC. nicæensis Balbis, ap. Pers. Syn., II, p. 376; C. 
scabra DC. Cat. monsp. p. 90, et F1. fr. V, p. 446, non Willd.; 
Barckhausia nicæensis Spreng. Syst. veg., III, p. 653; Rchb. 


(1) P. Bubani, Loc. cit., p.71, signale le Barckhausia (Paleya) albida exclusivement sur les 
rochers calcaires et ajoute : 6 Legi in Pyr. sept. aurig. ad Lardat die 27 jul. 1840 ». C'est 
Lordat qu'il faut lire. Cette localité est située à quelques kilomètres en aval des limites de 
notre circonscription. 

(2) Pourret dansson Chl. narb., n0 624, p. 317 des Mémoires de l'Acad. de Toul.. après la 
description de son Crepis taraxacoides met la note suivante : « Nous avions mallà propos au 
trefois rapporté cette plante au genre Hypochæris ». Bubani n’a donc fait que confirmer de visu 
dans l’herbier Pourret conservé au Muséum d'histoire naturelle de Paris, la rectification 
déja faite, en 1788, par le botaniste de Narbonne. 
ns La plupart de nos exemplaires des espèces du genre Crepis ont été revus par M. Arvet- 

ouvet. d 


72 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 216 


fil. Ice. fl. germ., XIX, tab. 80, f. 1. — Exsicc., Soc. dauph., 
n° 844. 

R. Lieux secs, talus, fossés, etc., des terrains siliceux de la 
2. inf. — Juin. | 

Environs d’Ax, fossés de la route de Pointe-Couronne au 
troisième tournant et en aval de la fontaine de Ventouse (800"); 
talus de la route sous le village de Vaychis, près de la croix de 
Pijaou (850). 


Nous reconnaissons cette plante à ses feuilles tantôt roncinees, 
tantôt sagittées, plus rarement presque entières, couvertes, ainsi que 
les pédoncules, de poils nombreux, courts et un peu scabres; à ses 
folioles externes de l’involucre éfalées, à son receptacle fibrilleux, à 
ses capitules ventrus à la maturité et à ses achaînes éllipsoïdes, plus 
courts que l’aigrette, ces deux derniers caractères la distinguent sur- 
tout du C. biennis L.; elle se distingue aussi du C. taraxacifolia Th. 
dont elle a parfois l'aspect et l’inflorescence en corymbe lâche par ses 
ligules concolores en dessous et ses achaînes non atténués en bec au 
sommet, mais à l’état jeune il n’est pas toujours facile de différencie 
ces deux espèces. | 


657. — C. virens L. Sp. pl., éd. 2, Il,(1763) p. 1134; Vill. 
Hist. pl. du Dauph., III, (1789) p. 142; C. poly morpha Walir. 
Sched. crit., p. 426, non Pourret; C. tectorum, virens et Dios- 
coridis Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 484. 


Espèce polymorphe, à tige anguleuse simple ou rameuse, à feuilles 
très glabres, lisses, sinuées-dentées, sagittées à la base, à pédoncules 
minces, velus sous le capitule, à folioles externes du pericline appri- 


mées, à réceptacle glabre, à achaînes linéaires-oblongs et à stries 
presque lisses. 


Nous possédons les variétés et sous-variétés suivantes : 

Var. «. dentata Bischoff,'Beitr. 7. Deutschl. FI. (1851), p.277; 
Cr. virens Willd. Sp. pl., III, p. 1604; Rchb. fil. Z. cit., tab. 
00: tr ir }e 


(1) La figurée citée des Zcones, de Reichenbach, représente un exemplaire rabougri ou réduit, 
de 5 à 6 centim. de hauteur. Nos spécimens sont beaucoup plus élevés et ont en moyenne de 
30 à 40 cent. de hauteur. 


acoaica ac adress dl adsl ans at docs ins pd de nd dt de Se ts 


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247 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 73 


AC. Prairies, pelouses, bords des chemins de tous les ter- 
rains dans les z. inf. et subalp. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 650" (prairies derrière 
le village du Castelet) à 1100" (Mérens, quartier de Soulans) et 
principalement aux alentours d'Ax (En-Castel, etc.). 


Tige ordinairement simple; feuilles radicales allongées-lancéolées 
dentées, feuilles caulinaires ordinairèment entières ou peu dentées. 


S.-var. erecta Arv.-Touv (pro forma)in litt. et in herb. 
Marc.-d'Aym. — RR. — Juillet. 

Prades, bords de la grand’route entre le pont de la Réjade 
et le col de Marmare (1325). 


C’est la forme dressée, croissant dans les terrains calcaires et secs. 


Mar rancinata Bisch."1."cit; Rchb.- fil 2. cit," f, 2. 

AC. Même habitat que la var «. — Août-Oct. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 635" {Le Castelet, prairie 
du château, aux bords de l’Ariège) à 1510" (prairies du vallon 
del Pradel) et principalement aux environs d’Ax (bords des 
champs à En-Castel, etc), de Mérens (éboulis d'Aiguebonne, sur 
la route d'Espagne, etc.), de Savignac (prairies de l’Esquiroulet) 
et de Vaychis (champs de Coudine, etc.). 


Tige ordinairement rameuse; feuilles radicales roncinées où ron- 
cinées-pinnatifides, les caulinaires entières ou divisées. 


nr epectinata-bBisch.l.c1t.; Rchb. fl. cif:,f, 35; G. 
pinnatifida Willd., L. cit. 

RR. Même habitat que les var. « et $. mais ne s’élève pas 
dans la z. subalpine. — Juillet-Août. 

Environs d’Ax, prairies de la métairie de l’Esquiroulet (720"); 
vallée de l'Oriège, chemin du Bisp, sur l'ancienne forge d'Orlu 
(950"). 


L 
Tige plus raide, rameaux plus dressés que dans la var. $. ; feuilles 
radicales comme dans la var. f., les caulinaires, profondément pinnati- 
fides-pectinées ou même pinnatipartites. 


74 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 218 


On observe des intermédiaires entre ces variétés (1). 


Var. 5. diffusa G. et G. F1. de Fr.,Il, p. 338; C. diffusa DC. 
Cat. hort. monsp., p.098 et F1. fr., V, p. 448; C. pinnatifida 
Bor. F1. du centr. Fr., éd. 3, p. 378, non Willd.; Lapsana 
capillaris L. Sp. pl., éd. 1, p. 812. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. 
et Germ., n° 49 bis. 

AC. Lieux arides et sablonneux des terrains siliceux ou cal- 
caires de la z. inf. — KR. dans laz. subalp. — Mai-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 66om (Le Castelet, sables 
de la halte du chemin de fer), à 1315" (rochers de la grand” 
route entre Prades et le col de Marmare) et principalement aux 
alentours d'Ax (bosquet Clauselles, fontaine de Ventouse, 
rochers en amont du pont d'Espagne, etc.). 


Se distingue par ses tiges diffuses, rameuses dès la base, à rameaux 
grêles, ses feuilles caulinaires sinuées-dentées souvent entières, ses 
pédoncules ordinairement très allongés, filiformes, uniflores et ses 
calathides très petites. C’est en résumé la vartété rabougrie du C. vi- 
rens venu dans les lieux secs ou calcaires. 

Les feuilles de la Crépide verdoyante et de ses variétés ont une 
légère saveur amère. On les mange en salade sous le nom patois de 
Poutaïiro. Les bestiaux (bœufs, chèvres, moutons, etc.) les recher- 
chent et dévorent feuilles et racines. 


Section II. — Lepicaune Peterm. Deutschl. FI. p. 345. 


658. — GC. pygmæa L. Spec. pl., éd. 2, p. 1131; Leontodon 
dentatum L. Mant. pl., I (1767), p. 107; Hieracium pumilum 
L. Mant. pl.alt., Il (1771), p. 270, non Lap.; Hier. prunellifo- 
lium Gouan, Zllustr. bot., p. 55, tab. 22, f. 3; Lepicaune prunel- 
lifolia Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 481; Omalocline prunellifo- 
lia Cass. Dict. sc. nat., 48 (1827) p.425; O. pygmæa Rchb. fil. 
ICE germ., XIX, p.51 et fab. 104, f: 2. = VE xsicc. ose, 
dauph., n° 1717. 


(1) P. Bubani, F1. pyr., IL, p. 75, indique le Cr. polymorpha Wallr. : « ad Orlu et supra 
la Forge d'Ascou », mais nous ne savons à quelle des variétés de ce Crepis peuven: se rapporter 
les exemplaires récoltés par le botanisteitalien. 


utante-tènesr)s Didi 


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Lattes ni 


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219 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 75 


RR. Débris mouvants et éboulis des terrains schisteux dans 
les z. alp. et niv. — Juillet-Août. 

Eboulis schisteux du versant occidental du pic de Moustier 
(2320" et 2360"); débris schisteux du versant oriental du pic 
Pédroux Sud (27807). 

Cette plante à souche rampante et ordinairement à taille naine, à 
feuilles supérieures longuement pétiolées, en forme de cœur, ovales, 
dentées, les inférieures parfois lyrées, à fleurs jaunes violacées en 
dessous en petits capitules portés sur une tige rougeâtre variant de 
5 à 15 centimèt. est le plus souvent couchée mais nous l’avons vue 
quelquefois ascendante, dépassant alors la taille ordinaire et ayant 
une couleur verte; le péricline et les feuilles perdent à la maturité de 
la plante la pubescence cendrée qui les recouvrent dans leur jeu- 
nesse. 

Nous avons aussi récolté cette espèce assez rare dans les Pyrénées : 
1° sur les confins de notre circonscription, dans les éboulis schisteux 
du pic de Carlitte (Pyr.-Or.), au-dessus du cirque des Fourats, 
(à 2600), le 21 août 1894; 2° en Ariège, dans les éboulis schistoso- 
calcaires du versant oriental du col de Peyreblanque (de 218om à 
2400), massif du Mont-Valier, le 21 septembre 1895. 


659. — G. grandiflora Tausch, in Flora (Bot. Zeit.), XI 
(1828), p. 80; Hieracium grandiflorum All. FI. ped., 1, p.217, 
tab. 20, f. 2; Lepicaune intybacea Lap. L. cit., Soyeria grandi- 
flora Monn. Essai monogr., p.76.— Exsicc.: F, Schultz, Herb. 
norm., n° 803. | 

AR. Prairies et pâturages des montagnes granitiques ou schis- 
teuses dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août, 

Vallée de la Lauze : prairies bordant le chemin de Quérigut 
sous le bois de la Luzèro (1065) et près de la forge d’Ascou 
(1070); prairies de Montmija (1400"). Vallée de l’Oriège; 
prairies du Bisp, sur la rive droite (1100). Vallée de l'Ariège : 
Solana d'Andorre, éboulis schisteux près du confluent du rec 
del Maya et de l’Ariège (1940). 


Cette espèce, d’un vert sombre, plus ou moins pubescente-glandu- 
leuse, suivant l’âge varie dans la forme de ses feuilles, de ses tiges, 
la longueur de ses pédoncules, etc. Le type a toujours les feuilles 
radicales oblongues-lancéolées, dentées et longuement attenuées en un 
pétiole ailé ou élargi, les caulinaires sessiles et hastées-amplexicaules, 


peu dentées ou entières ; les calathides sont grandes tantôt solitaires, 
tantôt 2-5 disposées alors en un corymbe; les folioles internes du 
péricline sont obtuses; la tige varie de 2 à 5 décimètres; la souche 
est allongée, fusiforme et garnie d’écailles noirâtres. Nous possédons 
aussi les deux variétés suivantes : 


Vars B.tconyzifolia Frœl. ap. DC. Prodr., NI =pm66? 
Hieracium cony zifolium Gouan, Jllustr, et Obs. bot., p. 59; 
H. conyzoideum Lamk. F1. fr., IT, p. 197. 

RR. Août. — Rochers schisteux de Roque-Rouge, sur la rive 
droite du lac de Naguilles (1870). 


Tige peu élevée (5-15 centimètres), simple et monocéphale, plus 
rarement bifurquée et 2-céphale; feuilles dentées comme dans le 
type. 


Var.y. subruncinata Frœl., !. cit.; Hier. intybaceum Lamk. 
Dict., 11, p. 369 (excl. var. $.); H. pappoleucum Vill. Hist. 
pl. Dauph., III, p. 134, tab. 31, Lepicaune grandiflora Lap. 
I. cit.; Rchb. fil. Z. cit. tab. 90, f. 2 (1). — Exsicc.: Soc. dauph., 
192529. 

RR. Juillet. — Vallée de l'Ariège : l’'Hospitalet, prairies de la 
rive droite en amont du pont Cerda (1580"). 


Diffère du type et de la var. $. par ses feuilles radicales et inférieu- 
res, roncinées ou profondément dentées et ses pédoncules parfois plus 
courts que dans le type. | 


660. — C. succisifolia Tausch, /. cit., p. 70; Hieracium 
succisifolium All. L. cit., p. 215; Cr. hieracioides Willd., non 
Lamk.; Aier. altissimum Lap. Suppl. Hist. abr. pl. Pryr., 
p. 125 (sec. G. et G. F1. de Fr., IT, p. 340); Omalocline succi- 
sifolia Monn., L. cit., p. 78; Rchb.fil., Z. cif., tab. 100, f. 1.— 
xs cr REhb Cha 57. 

AC. Prairies, pelouses et pâturages des z. inf. et subalp. — 
Juillet-Août. 

Pelouses du bois de Gourdou, sous Ignaux (880); rochers, 
herbes près de la métairie dite de Sicre Gironi, sous le col des 


(1) La figure citée des /cones de Reichenbach a les feuilles roncinées; elle est donc 
rap portée à tort au type par cet auteur. 


221 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 77 


Escales (900"); prairies d’Ascou (1030) et de l’ancienne forge 
d’Ascou (1070*),; pelouses à l'entrée du bois des Gouttines, près 
du col de Chioula (1430") et pelouses aux environs de la cabane 
forestière du Drazet (1510); vallon del Pradel, au Boutas 
(1490), col del Pradel (1675"); pelouses du pic de Mountleytié, 
près du col de Laoudari (1720") et pelouses du pic de Sérem- 
barre (1730n). 


Sur les confins de notre circonscription florale, dans les Pyrénées- 
Orientales nous avons récolté cette plante dans la zone alpine : 
pelouses, près du lac de Font-Vive (186o%) et rive gauche du torrent 
de Lanoux en face du lac de Font-Vive (1900). 

Nous ne possédons que la varieté à tige et feuilles glabres 
(var. nuda G. et G. F1. de Fr., II, p. 341); nous avons vainement 
recherché la var. $. mollis Bisch2ff, Beitr., p. 313; G. et G., L. cit,, qui 
est l’Hieracium molle Jacq., caractérisé surtout par la villosité qui 
recouvre ses tiges et les feuilles sur les deux pages — Koch et après 
lui Grenier et Godron ont pris comme type Ja var. mollis, mais Bis- 
choff, loc. cit., en 1851, et après lui Reichenbach fils, en 1860, dans le 
volume XIX, page 50 de ses Jcones fl. germ. et helvet. a confondu 
avec raison la var. nuda avec le type et a rattaché à celui-ci la seule 


variété $. mollis. 


661. — CG. blattarioidea (1) Vill. His. pl. Dauph., III, (1780) 
p.136 ; C. austriaca Jacq. Enum. stirp. Vindob. (1762),p. 140 
et p. 270, tab. 5 et FT. austr., p. 441 ; Hieracium pyrenaicum 
L. Sp. pl., éd. 1, p. 804, Syst. nat., éd. 10, p. 1195, non Jord. ; 
H. blattarioides L. Spec. pl. éd. 2, p. 1120; Lepicaune multi- 
caulis et turbinata Lapeyr. LI. cit., p. 480 (2); Soyeria blatta- 
rioides Monn., L. cit., p. 76 ; Rchb. fil. Z. cit., tab. 100, f. 2 — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2522 et bis. 

C. Prairies, rocailles et pâturages des terrains siliceux ou cal- 
caires dans les z. inf. et'subalp.—R, dans la z. alp. — Juin-Août. 


(1) Dénomination plus correcte que Crepis blattarioides. Malgré que le C. austriaca de 
Jacquin soit antérieur de dix-sept ans au C. blattarioides de Villars nous avons avec inten- 
tion et à l'exemple de Reichenbach fils, loc. cit., p. 49, qui indique ces deux noms comme 
synonymes, adopté la dénomination de C. blattarioidez, admise par presque tous les auteurs 
modernes et aussi parce que Linné, dans le tome II de la 2e édition de son Species plantarum, 
en 1763, avait dénommé la plante Hieracium blattarioides. 

(2) Nous dirons que le Lepicaune turbinata Lap. figuré par cet auteur à la planche 170 de 
sa Flore des Pyrénées n'est qu'une variation à feuilles plus étroites, plus profondément den- 
tées et presque pinnatifides qui doit rentrer dans la synonymie du type. 


78 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 222 


Nos exemplaires (plus de 28 localités) ont été récoltés de 670" 
(prairies de la rive droite de l’Ariège entre Savignac etle Cas- 
telet) à 2160" (pelouses près de la cabane de la jasse de Madides) 
et principalement dans les montagnes d’Ascou (collet d’'Entre- 
Serres, prairies de la rive de Lauze sous le bois de la Luzèro et 
dans ce bois, prairies de Goulours, de Lavail et de Montmija 
sur la rive droite, vallon del Pradel, col de Légue versant de 
Gabantsa, pelouses de Paillères, etc.), de l'Hospitalet (vacant 
près du pont de Sainte-Suzanne, 1° lacet de la route nationale 
sur le village, etc.), d’'Ignaux (bois de Gourdou, etc.), de Mérens 
(prairies sur le village d’en-haut, rochers de Mascarel, bois du 
Crémal, etc.), d’Orlu (prairies de l’ancienne forge, prairies du 
Bisp, pelouses de Gaudu, crête de Sey, versant méridional de 
cette crête, etc.), d'Orgeix (prairies du parc de l’ancienne forge, 
vallée latérale sur la jasse des Cirarols, etc.) et de Savignac 
(pelouses de la montagne de la Sourde, etc). 


Se distingue de ses congénères surtout par son rhizome fibreux 
ou noueux, ses feuilles radicales elliptiques, spatulées, ses folioles de 
l’involucre toutes de même longueur, toutes hispides noirâtres et à 
poils non glanduleux. Comme cette plante présente des variations 
dans la forme de ses feuilles, de ses tiges et de ses capitules, Lapey- 
rouse en avait démembré plusieurs espèces ? que l’on relègue aujour- 
d’hui, à bon droit, au rang de synonymes. 


Soyera (1) Monnier, Essai monogr. p. 74 (emend). (2). 


(1) Soyera est plus correct que Soyeria et surtout plus conforme à l'art. 9 des Règles de 
la Nomenclature... de Berlin, par Ad. Engler et ses assistants. Ce genre a été dédié par 
Monnier à son compatriote et ami Soyer-Willemet (Hubert-Félix), de Nancy (1791-1867), 
fils de J.-B. Soyer, peintre miniaturiste célèbre (œuvres au musée du Louvre) et d’Anne- 
Marie Willemet, petite-fille de P.-Rémy Willemet, l’auteur de la Phytographie économique de 
la Lorraine (1780) dont nous avons déjà parlé au sujet du genre Willemetia. Reçu pharmacien 
en 1811, Félix Soyer-Willemet devient plus tard (1821) bibliothécaire de la ville de Nancy, 
secrétaire-archiviste de la Société d'agriculture de Nancy (1824) et fut aussi un excellent bo. 
taniste. La plupart de ses œuvres ont été insérées dans le Bulletin de l'Académie Stanislas, 
mais outre diverses monographies sur les Valerianella, les Silenées d'Algérie, etc., son travail le 
plus important est intitulé : Observations sur quelques plantes de France, suivies du Catalogue 
des plantes vasculaires des environs de Nancy, broch ïin-8°, 1828. Dans la première partie de 
cet opuscule il est question de plantes pyrénéennes. 

(2) L'Essai monographique sur le genre Hieracium et sur quelques genres voisins, par 
A. Monnier, a été imprimé à Nancy en 1820, et forme un opuscule in-8° de 92 pages et 
5 planches. Ce botaniste, né à Nancy en 1802, mort à Saint-Quentin le 24 avril 1864, a 
possédé une grande fortune et avait épousé la fille du maréchal Molitor. Il herborisa plusieurs 


229 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 79 


662. — S.lampsanoidea (1) Monn./. cit., p. 77; Schultz 
Bip. Cichor., n° 54; Hieracium lampsanoides Gouan Jllustr. et 
Obs., p. 57, tab. 21,f.3; Crepis lampsanoides Frœl. ap. DC. 
Prodr., VII, p. 169 ; Geracium lampsanoides Rchb. ap. Môüssl. 
Handb., éd. 2, p. 1367; Rchb. fil. Ic. fl. germ., XIX, tab. 
101 — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4046 et bis. 

AR. Prairies, pelouses, lieux frais et boisés des z. subalp. et 
alp.— Juillet-Août. 

Vallée d’Orlu : prairies du Bisp, rive gauche de l’Oriège, 
(1085%); bords de la route forestière du bac du Llata (1290" et 
1310"); bois de Chourloc (1360) et jasse de l'Orryot (1750), 

Montagnes de Prades : bois des Gouttines, près de la fontaine 
des Embriags (1410) et vers le col de Chioula (1430). L’Hos- 
pitalet, talus de la route nationale entre les 2° et 3° lacets au- 
dessus du village (1510), Pic de Sérembarre, versant du Pradel 
LESEST), 


Feuilles pubescentes, les caulinaires inférieures [yrees à lobe termi- 
nal très grand, cordé ou tronqué à la base; folioles de l’involucre 
acuminées et égalant l’aigrette blanchäâtre; achaïnes d’un fauve rou- 
geûtre à 20 stries. Tige souvent rameuse supérieurement. 


663. — S. paludosa Godr. F1. de Lorr., éd. 1 (1843), p. 72; 
Godr. et Gr. FE. de Fr., II, (1852), p. 342 ; Hieracium paludo- 
sum L.; Crepis paludosa Mæœnch, Meth. pl.,p. 535; Geracium 
paludosum Rchb. /. cit., p. 1368 ; Aracium paludosum Monnier 
Pe-p275; Rchb. fl, "7. ci, tab: "102. —"Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 2525. 

AC. Bois marécageux, prairies humides, sources d'eau vive 
des terrains siliceux ou calcaires de la z. subalp. — Juin-Août. 

Vallée de la Lauze, prairies humides de la rive gauche,entre 
Ascou et l’ancienne forge (1060"); vallon de Maley, sous la 
fontaine de ce nom (1100") ; vallée de l’Oriège, prairies du Bisp, 
près de la fontaine de Majesté (1120) et fontaine de Mousquère 


fois dans les Pyrénées avec son ami Soyer-Willemet. C'était aussi un numismate distingué, 
doué d'un cœur généreux et aimant à vivre retiré loin du faste et du bruit, quoique neveu 
par sa mère du maréchal Ney. 

(1) Dénomination plus correcte grammaticalement que S. /ampsanoïdes, 


80 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 224 


(1205), et pelouses sous le fountanals de Boulaxès (1600); 


vallon de Montaud, prairies spongieuses du Gravier (12r0%)r 
vallon del Pradel, bords du ruisseau de l’'Eycherque (1250®) et 
sur la fontaine de Boutas (1480"); montagnes de Prades : fon- 
taine des Embriags (1410"), fontaine du Drazet (1460"), col de 
Sahuquet ou de Peyre-blanque (1520%) ; vallée du Nabré, prai- 
ries sur le village de Mérens d’en-haut (1450®). ; 


Par ses feuilles glabres, les inférieures roncinées ou dentées, atté- 
nuées à la base et par ses achaînes jaunâtres, à 10 stries, égalant l’ai- 
grette qui est d’un blanc sale ou roussâtre, cette espèce se distingue 
aisément de la précédente. 

Le genre Soyera sert de transition entre le genre Crepis dont il 
diflère surtout par la couleur de son aigrette et le genre Hieracium 
dont l’éloigne son aigrette fragile et tenue ; il se distingue de tous les 
deux par ses achaînes cylindriques tronqués aux deux extrémités et 
son involucre à folioles subimbriquées. 


Hieracium (1) L.; Tausch; Fries; Benth. et Hook. 
Gens Spl:kca re pe #900 


Malgré les nombreux travaux dont ce genre critique et polymorphe 
a été l’objet, surtout vers la moitié du xrxe siècle, par d’éminents 
phytographes tels que Tausch (2), El. Fries (3), Grisebach (4), 
A. Jordan (5}, etc., on était embarrassé pour rapporter aux types bien 
définis une multitude de formes intermédiaires d’inégale valeur et 
les subordonner aux espèces principales, même sans tenir compte 
de l’hybridation. 


(1) B'aprês H. Loret, FÎ. de Montp. 2° édit. (1886) p. XXXV on doit dire l’Hieracium 
et non le Hieracium, de lépaë, épervier. Les latins remplaçaientl'esprit rude par k; si lépaë 
avait eu l'esprit doux ils auraient dit l'ieracium sans h. Les anciens nommaient Hieracium, 
ii, suivant Pline, un collyre pour éclaircir la vue et Hieracia, æ, suivant le même auteur, 
une sorte de laitue sauvage avee le suc de laquelle l'épervier (tépat) s’éclaircissait la vue. 

(2) In Flora (Bot. Zeit.), XI (1828). 

(3) Symbolæ ad historiam Hieraciorum, Upsal (1848) in Flora (1849) pp. 642-656 et pp 667- 
672: Epicrisis generis Hieraciorum (1862) ; Symbolæ ad synonymiam Hieraciorum (1866). 

(4) Commentatio de distributione Hierac. gen. per Europ. geogr. sponte crescent., 1° pars 
Revisio specierum, Gôttingen (1852, 80 pages in 40). 

(5) Catalogue du Jardin botanique de Dijon (1848); Annotations au Catalogue des graines 
du Jardin botanique de Grencble (1849) et in Boreau Fl. du centre de la France, éd. 3 (1857); 
Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares, critiques, fragm. 7 (1849). 


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225 ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 8I 


Grâce aux importants et lumineux travaux de M. C. Arvet-Touvet, 
le savant monographe du genre Hieracium à l’obligeance duquel 
nous devons la révision de tous les exemplaires de notre herbier, 
nous avons pu établir aussi exactement que possible la classification 
et le groupement de nos spécimens et donner un apercu assez com- 
plet de nos richesses végétales de ce genre. Nous sommes heureux 
de lui offrir nos vifs remerciements et de lui témoigner notre recon- 
naissance. 

Parmi les publications de M. Arvet-Touvet nous devons citer les 
suivantes : Monographie des Pilosella et des Hieracium du Dauphiné 
suivie de l'analyse de quelques autres plantes (1873), Grenoble, 54 p. 
in-12 ; Supplément à la Monographie (1876), 30 p.; Additions à la Mo- 
nographie des Pilosella et des Hieracium du Dauphiné (1879), 29 p. 
in-12;, Essai de classification sur les genres Pilosella et Hieracium, 
(1880), 15 p.in-8° (1); Spicilegium rariorum vel novorum Hie- 
raciorum præcipue americanorum et europæorum (1881), 36 p. 
in-12 et ses Suppléments 1 et 2 (1886); Notes sur quelg. pl. des 
Alpes précédées d’une revue des Hieracia Scandinaviæ exsiccata de 
C.-J. Lindeberg (1883), 32 p. in-12; Commentaire sur le genre Hie- 
racium suivi d’un apercu systématique (in Bull. Assoc. fr. pour l'a- 
vanc. des Sciences (1885). pp. 426-436); Les Hieracium des Alpes fran- 
çaises ou occidentales de l'Europe (1888), 131 p. in-8° (2); Hieracio- 
rum novorum descriptiones (1897), 20 p. in-8° (extrait du Bull. de 
l’Herb. Boissier, tome V, n° 0, sept. 1897); Hieracium nouveaux 
pour la France ou pour l'Espagne (en collaboration de M. G. Gautier), 
1re partie (1894), 44 pages in-80 extraites du Bull. Soc. bot. de Fr., 
tome XLI (séance du 11 mai 1894) pp. 328-371 ; 2° partie (1905) 
69 pages in-8°, extraites du même Bulletin, tome LI, session extraor- 
dinaire à Paris (août 1904), pp. XXIII à XCI. 

De plus M. Arvet-Touvet et Gautier ont entrepris à partir de 1807 
la publication d’un très important exsiccatum pour répandre dans les 
grands herbiers européens les Hieracium sidivers qu’offrent les flores 
de la France et de l'Espagne, et tandis que Lindeberg avait consacré 
plus de 10 ans à publier, de 1868 à 1878, 150 numéros d’exsiccata (es- 
pèces, formes ou variétés) de ses Hieracia Scandinaviæ, MM. Arvet- 
Touvet et Gautier ont publié, de 1897 à 1904, XVI fascicules compre- 
nant 1313 n°s pour la France et 236 n°s pour l'Espagne, sous le titre 


COPCOCCP PET ETC TENTOPT EE PTT OPEN PPEPTENEET EEE ELEECE CETTE TEEETES CETTE TES EE TT OP TE TETE TETETTENEENEEELE EEE EEEELELETLELELEL TELLE EELELENCEPETE EE TES CEETEEEENCENCEREEEEPRETEENENEEEREEEer ee EReeeReeeteeetEREetET EEE 


(t) Extrait du 7e Bulletin de la Socièté dauphinoise pp. 278 à 292. 
(2) Extrait des Annales de la Société linnéenne de Lyon, tome XXXIV (1887), nouv. 
série, 


82 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 226 


de Hieraciotheca gallica et hispanica (1) et nous savons que cette 
riche collection sera continuée. En juillet 1898, nous avons eu la 
bonne fortune de diriger dans notre riche bassin de la haute Ariège, les 
explorations botaniques de MM. Arvet-Touvet et Gautier pour la 
récolte des sujets destinés à être publiés dans leur Æieraciotheca. 
Notre zélé collègue H. Guilhot, instituteur à Dalou près Varilhes 
(Ariège) nous accompagnait. 

Nous devons aussi mentionner, comme s'étant spécialement occupé 
des Hieracium des Pyrénées, Ad. Schèele (2) qui a publié en 1862 et 
1863 sa Revisio Hieraciorum hispanicorum et pyrenæorum dans le 
Linnæa, vol. XXXI (ou 2e série, vol. XV), 1r° partie pp. 637-658 et 
vol. XXXII (ou 2e série, vol, XVI), 2e partie, pp. 643-688 (3). Cet 
_ important travail a été traduit, en 1883, du texte latin et allemand 
par M. l'abbé Ed. Marçais et cette traduction française a paru dans 
la Revue de Botanique (Bulletin mensuel de la Société française de 
Botanique), tome II (1883-1884), 96 p. in-12. Peu connu des bota- 
nistes cet ouvrage dont nous possédons un exemplaire traduit en 
français, contient un assez grand nombre de descriptions d’espèces 
nouvelles, claires et précises. Il est suivi de Notes par le regretté 
Ed. Timbal-Lagrave, notre collègue et ami qui s'était adonné pen- 
dant quelques années à l'étude du genre Hieracium et avait établi 
un grand nombre d’espèces nouvelles ? que M. Arvet-Touvet a consi- 
dérablement réduit, 


(1) Ala page 115, ligne 5 du 1°" volume de notre Catalogue raisonné, nous avions 
indiqué par erreur le titre Hieraciotheca pyrenaïica et hispanica pour cet exsiccatum 
destiné a être distribué gratuitement aux grands herbiers d'Europe. Ces herbiers sont les 
suivants : Herbier du Muséum de Paris; Herbier de Kew, près Londres; Herbier du Muséum 
de Berlin; Herbier du Musée de Saint-Pétesbourg; Herbier du jardin botanique-de Turin; 
Herbier de l'Université de Barcelone; Herbier Barbey-Boissier, à Genève; Herbier Rouy, 
à Asnières, près Paris. 

(2j George-Henri-Adolphe Schèele (4 juillet 1808-6 septembre 1864) était né à Hano= 
vre; il fit ses études à Gôttingen “e 1827-1831 et fut nommé pasteur protestant à Heer— 
sum, en 1842. De 1843 à 1863, il a publié onze articles dans les journaux Linnæa et Flora 
dont 9 sont intitulés « Beitraege » (contributions) à la Flore de l'Allemagne et de la Suisse, 
de la Dalmatie, à la connaissance des Graminées, Euphorbiacées. |abiées, etc.; les plus 
importants sont : Beitraege qur Flora von Texas (Linnæa, XXI-XXIII, XXV), la Remisig 
Hieraciorum hispanicorum, etc. 11 n’était pas marié, chose très rare pOur un pasteur. Son 
ami Maurice Willkomm lui avait demandé la rédaction du genre Hieracium pour le Fra 
dromus floræ hispanicæ. 

{3) D'après M. P. Ascherson professeur au Muséum royal de Botanique de Berlin: « ja 
volumes du recueil « LINNÆa >» à partir du XVIIe portent une nouvelle désignation et 
une seconde tomaison; le volume XVII est le premier d'une nouvelle série. — Voici 
d'ailleurs le titre complet du volume XXXI : LiNNÆA, Journal für die Botanik in dem gan- 
zen Umfang (Journal pour la Botanique dans toute son extension) XXXI Band (31° volume) « 
PT (ou) Beitraege zur Pflanzenbande (Contributions à la connaissance des Plantes) XV Band 
(15° vol.), 1862. ». (Lettre de M. P. Ascherson, datée du 3 septembre 1905). 

Le volume XXXI du Linnæa correspond donc au vol. XV de la 2€ série et cela explique : 
aisément pourquoi les 2 citations de tomaison sont correctes, mais ni l'une ni l'autre n'est 
complète. On trouve dans les ouvrages tantôt vol. XXXI, tantôt vol. XV, mais il importe 
d'indiquer la série. ; 


227 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 83 


Il nous est agréable de citer les Notes sur quelques Hieracium des 
Pyrénées, publiées par notre excellent collègue M. H. Sudre dans 
le Bulletin de l’Académie internationale de Géographie botanique, 
3e série, n° 158 (1er janvier 1903) pp. 40 à 48. Plusieurs Hieracium 
de la région d’Ax-les-Thermes figurent dans ce travail et nous 
mentionnerons à la place qui leur convient dans le paragraphe des 
espèces et variétés à rechercher ou à exclure celles que nous n’avons 
pas rencontrées. M. Sudre, actuellement professeur à l’Ecole nor- 
male d’instituteurs, à Toulouse, est un jeune émule de M. Arvet- 
Touvet ; il a publié, en 1902. dans la Revue du Tarn, un important 
opuscule de 102 pages et XXXII planches intitulé : Les Hieracium 
du centre de la France, d'après les types de Jordan et de Boreau, que 
nous citerons parfois. 

Nous suivrons pour la classification de nos Hieracium l’ordre des 
sous-genres, des sections et des groupes, tel qu’il a été judicieuse- 
ment établi par M. Arvet-Touvet dans ses divers travaux et aussi 
dans les notes que renferme une volumineuse correspondance 
échangée avec notre savant collègue et ami, surtout de 1890 
à 1899. Nous citerons les figures du tome XIX des Icones 
floræ germanicæ et helveticæ de Reichenbach fils et les des- 
sins autographiés de M. Sudre, lorsque ces figures et ces dessins 
nous paraîtront s'identifier avec les exemplaires que nous possédons 
en herbier. Il en sera de même pour les exsiccata : de la Société dau- 
phinoise, de F. Schultz, etc. surtout de l Hieraciotheca galllica et 
hisp. de MM. Arvet-Touvet et Gautier., De plus, nous citerons entre 
crochets [|  ]les Hieracium nouveaux ou rares (espèces, variétés 
et formes) récoltés par les deux auteurs précités, en juillet 1898, dans 
diverses localités du bassin de la haute Ariège et dont nous ne pos- 
sédons pas d'exemplaires en herbier, leur ayant cédé parfois pour 
compléter leur Æieraciotheca toutes les parts de nos récoltes faites 
en commun. 

Enfin le genre Hieracium renfermant un assez grand nombre d’es- 
pèces ayant la terminaison grecque oides nous la conserverons par 
exception, afin d'éviter toute ambiguité, quoique cependant la termie 
naison latine oideum soit plus correcte grammaticalement, 


SOUS-GENRE I. —- PILOSELLA Fries, Epicr., p. 9. 


Groupe 1. — Pilosellina Fries, /. cit., p. 10. 


664. — H. Pilosella L.; Fries, L. cit.; Arv.-Touv. Hier, 
Alp. fr., p. 2 du tirage à part. 


“ 


84. PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 228 


Var. « virescens Fries, Symbol., p. 2 et Epicr., p. 11. 

AC. — Pelouses, talus, murs, etc. des z. inf. et subalp. — 
Juin-Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 68on (murs du village de 
Perles) à 1100" (vallée de l’Oriège, prairies du Bisp) et princi- 
palement aux alentours d'Ax-les-Thermes (700-750). 


Feuilles minces à peine blanches en dessous, glabrescentes et 
minces; fleurs concolores extérieurement; stolons allongés. 


Forma (1) reducta Arv.-Touv.in herb. Marc.-d'Aym.— AR. 
— Même habitat que le var. «. — Mai-Juillet. — Environ; d'Ax, 
pelouses du bosquet Clauselles (780); talus de la route de 
Pointe-Couronne, sur la métairie du Cap-del-Roc (1020); murs 
de la route du génie militaire près du Roc de Baulou (1045"). 


Taille peu élevée; souche paraissant parfois dépourvue de stolons; 
feuilles plus épaisses et trèscourtes. C’est en un mot le typerabougri. 


665. — H. Hoppeanum Schultes, Oesterr. Fl.,éd. 2 (1814) 
Il, p. 428; H. pilosellæforme Hoppe, ap. Sturm, Deutschl. 
F1., X, heft 37 (1817) tab. 6; Griseb. Comment. p. 4. 

Var. pyrenaicum Arv.-T., forma nigrescens Arv.-T. in 
Hierac. gall., n° 1! 

CC. Pelouses et rochers des terrains granitiques ou schis- 
teux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — R. 
dans la z. inf. — Juin-Aoûùt. 

Nos exemplaires (plus de 25 localités) ont été récoltés de 680" 
(rochers du Castelet, sur le village) à 2610" (pelouses sous le 
pic de la mine de Puymaurens, vers le premier pic oriental de 
Font-Nègre)et principalement dans les montagnes d’Ascou, d’Ax, 
de l’Hospitalet, d’Ignaux, d’Orlu, de Prades et de Savignac. 


(1) Le terme forma suivi d'un qualificatif souvent adopté par M. Arvet-Touvet équivaut 
à une sous-variété mais « employé seul il exprime une simple variation, un état de la plante 
qui dans un genre variable à l'infini comme le genre Hieracium ne saurait être exprimé par 
un nom propre. Libre d'ailleurs à chacun d'augmenter ou de supprimer les qualificatifs et 
même le terme forma pour ne consecver que le type ou la formela plus générale » (Lettre de 
M. Arvet-Touvet du 29 janvier 1892). — Nous ajouterons que le nom qualificatif doit tou- 
jours s'accorder avec le mot féminin forma, malgré que le genre Hieracium soit neutre. Par 
exemple, il faut écrire Hieracium Berardianum Arv.-T. forma reducia. 


229 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 85 


Plante bien distincte de l'A. Pilosella surtout : par ses stolons plus 
courts et non radicants, par son péricline plus imbriqué et a écailles 
presque obtuses. Ses calathides sont petites, noirâtres et glanduleuses. 
Dans notre Catal. gén. des phanérog. et cry pt. du bassin de la haute 
Ariège, in Rev. de Bot., XII (1894), p. 359 (p.131 du tir. à part) nous 
avons parerreur confondu cette plante avec l'A. Pilosella var. subinca- 
num Lamotte (Prodr. fl. pl. centr., p. 477 du tirage à part) que nous 
ne possédons pas. 

Nos paysans emploient parfois la décoction concentrée dans le vin 
blanc de l'A. Pilosella vulgo Oreille de souris et de ses variétés, comme 
fébrifuge et aussi contre la diarrhée, la gravelle et l’hydropisie. 

Les moutons, les chèvres et les chevaux mangent cette plante, 


Groupe 2. — Rosellina Fries, Epicr., p. 25 (sub Rosella); 
Arv.-Touv. Æïerac. Alp. fr., p. 6. 


666. — H. pumilum Lap. Aist. abr. pl. Pyr.(1813), p. 469 
et F1. pyr. tab. 161, non L., nec Jacq (1775), nec Hoppe, ap. 
Willd. Sp. pl., III, 32 pars (1803), p. 1562 (1); A. Candollei 
Monnier, Essai monogr., p. 28; Rchb. fil. Zc. fl. germ. XIX, 
10111, f. 3. 

Var. «. breviscapum Monnier, /. cit.; H. breviscapum DC. 
EL fr., 3° édit., V (1815), p. 439, non Gaud. nec Koch. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 1733; Arv.-Touv. et Gaut. Hierac. 
gall., n° 2 et 123 (x. luteum Arv.-Touv.) 

C. Pelouses et éboulis des terrains schisteux ou calcaires, plus 
rarement granitiques dans les z. alp. et niv. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 
1990" (pelouses de la pinouse de Paillères) à 278om (débris gra- 
nitiques du 2° pic oriental de Font-Nègre) et principalement 
dans les montagnes : d'Ascou {plateau sous le pic de Lafajolle 
et sommet de ce pic; Roc Courb, près de la crête de Paillères; 
pelouses sous le Roc de Bragués, versant de Gabantsa, etc.), 


(1) Nous rappellerons : 1° que l'Hieracium pumilum L. Mant. pl. alt., IL (1771), p. 279 
estle Crepis premæa L; 2° que l'H. pumilum Jacq. FI. austr., 11 (1775) p. 53, tab. 180, 
est l'H. humile Jacq. Hort vindob., III (1776) p. 2, et 3° que d'après de Candolle, F1. 
fr., 3e édit. V (1815), p. 435, n° 209062, l'H. pumilum Willd. /. cit. malgré l'affirmation 
contraire de Lapeyrouse (Suppl. a l'Hist. abr. pl. Pyr., pages 122 et 123) serait spécial aux 

— Alpes de la Suisse et bien différent de l'H. pumilum Lap. qu'il dénomme /. cit. p. 439 
n° 2914 b. H. breviscapum. 


86 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 230 


d'Ax (jasse de l’Orry du Saquet, jasse du Lherbés, pic de la 
Birado, etc.), de l’'Hospitalet et de la So/ana d’Andorre (bac du 
Sisca; vaillette de Pédourés ; sarrat de Ribentest; port de Sal- 
deu; crête de Gardiola; pic. S. d’Ortafa; mont Maya; Cap 
Mélène; planels de la Casa; pic de la mine de Puymaurens; 
vallon d'En-Garcias, en montant au pic de Sabarthés; pic du 
Llauzié; porteille et pic de Coume-d’Or, etc.), de Mérens (val- 
lée du Mourgouillou, en montant du lac de Couart au pic 
d’Albe; pic du Llauzié des Estagnols etc.) et d’Orlu (en montant 
de la cabane de Mourtés au pic Rouge, etc.). 


Nous avons aussi récolté cette espèce naine, à tige de 2 à 10 centim. 
rarement monocéphale, etc., en Andorre (haute vallée du rio Madriu 
sur les pelouses de l’estany del Much, à 2450) et dans les Pyrénées- 
Orientales (granits émiettés au sommet du signal de Campcardos, 
2914m Et.-maj.) sur la limite de l'Espagne. Elle est exclusivement pyré- 
néenne et ne se rencontre dans la chaine des Pyrénées que de l'Ariège 
au Llaurenti, au Capsir et aux vallées frontières des Pyrénées- 
Orientales et de l'Espagne. Nous possédons aussi la variété suivante 
beaucoup plus rare que le type et caractérisée par sa tige de 10-20 
centim., souvent bifurquée, portant 2-6 fleurs, ses pédoncules ordi- 
nairement plus longs que le péricline et ses involucres plus abon- 
damment garnis de poils blancs. 


Var. 6. longiscapum Monn. l. cit.; H. angustifolium 8 Co- 


deri DC. F1. fr... N (1815), p.439 (re 


Exsicc. : Arv.-T. et G. Hierac. gall., n° 715 (H. pumilum.« 


Lap. var. 6. subvittatum Arv.-T. forma 2 elongata, sec. Rouy 
El.tde Fr, FX, pi244). 
RR. Même habitat que la var. «. dans les mêmes zones. —. 


Août. 3 


La pinouse de Paillères (2015"); crête schisteuse de Gardiola 


au S. du port de Saldeu {(2610"), crêtes sur le port de Saldeu vers 


le pic de la Fontaine des isards (268om). 


Quelques auteurs (Duby, Mutel, ont considéré, etc.) l'A. pumilum 


Lap.comme une variété de l’Æ. Pilosella;ilestcependant bien distinctet 
caractérisé par:sonrhizome prémorse,n9nrampant, sa tige scapiforme. 
? 


(1) Par suite d'une erreur typographique, M. Rouy, Fl. de Fr., IX, p. 244 indique la 
page 349 au lien de 430 et oubli: d'indiquer le tome V. 


231 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 87 


nue ou portant une feuille, rarement monocéphale, le plus souvent 
terminée par un corymbe de 2-6 fleurs d’un jaune vif strié de rouge 
dont les écailles internes de l’involucre sont aiguës, sa petite taille, 
son aspect raide et poilu-glanduleux, enfin ses feuilles lancéolées- 
oblongues toutes obtuses hérissées, surtout sur la face inférieure, 


Groupe 3. — Auriculina Fries, Epicr., p. 18. 


667. — H. Auricula L.; Fries, l. cit., p. 19; Arv.-Touv. 
Hier. Alp. fr., p. 8.— Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX, tab. 114, 
f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n°5 2051, bis et ter; Arv.-T. et 
Gaut. Hier. gall., n° 124. 

AC. Pelouses, talus, bords des chemins, murs, rochers, etc., 
de tous les terrains dans les z. inf. et subalp. — RR. dans la 
z. alp. — Mai-Août. 

Ax, pelouses sur la châtaigneraie d’En-Castel (725") et vieux 
chemin d’Ignaux sous la métairie dite de la Julie (735); talus 
de la route nationale près du pont d'Espagne (750"); parc d’Or- 
geix, murs aux bords de l’Oriège (800"); prairies de la 2° Bazer- 
que (840), bosquet Clauselles (880®), vallée de la Lauze, sous 
Montmija (1350); vallée de l'Oriège, jasse de l'Orry-Vieil de 
Gaudu (1405"); rochers calcaires à l'entrée du Trou-de-l’'Or de 
Baxouillade (2070). 


Le type a des stolons allongés, des feuilles en languette allongée, 
obtuses, glabrescentes, ciliées de longs poils mous, un scape assez 
élevé: (10-30 centim.), des rameaux étalés ascendants, un involucre à 
écailles intérieures verticillées, des ligules concolores et de 1 à G ca- 
pitules, en corymbe terminal lâche. 


Var. $ subvittatum Arv.-Touv., forma nana Arv.-T. in herb. 
Marc-d'Aym.; A. serpyllifolium Fries Epicr., p. 19, var. 
nanum Fries Symb. ad synon. Hierac. (1866), n° 5; H. nanum 
Schèele (pr. p.) Rev. Hierac. hisp. et pyr., in Linnæa, vol. 
XXXI [ou 2e série, vol. XV (1862)], p. 643, n° 5; traduct. franc. 
par l’abbé Marçais in Rev. de Bot., II (1883-1884) p. 12 du 
tirage à part; 1. breviscapum Un. itin. (1829) sec. Schèele, 
l. cit., non DC. nec Koch, nec Gaudin.; A. Auricula L. var. 
nana Nym. Conspect., p. 453. 


88 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 232 


Exsicc. : Arv.-T. et Gaut. Æier. gall. n° 5 (H. Auricula L,. 
var. serpyllifolium Arv.-Touv. forma nana) 1). 

C. Pelouses, pâturages et rochers des terrains granitiques ou 
schisteux, plus rarement calcaires dans les z. subalp., alp. et 
niv. — Juin-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 23 localités) ont été récoltés de 
1480 (bords de la route nationale au re" lacet sur l’'Hospitalet) . 
à 2540" (rochers gneisseux du bac de la coume d’Auriol) et prin- 
cipalement dans les montagnes d’Ascou (col des Sept-Fonts; 
clot de la fenno-morto, sous le port de Paillères {2); rochers de 
la croix du port de Paillères ; pinouse et crête calcaire de Pail- 
lères, etc.), d’Ax (jasse de Mansèdre; jasse de l’Orry du Saquet, 
etc.), de l’Hospitalet et de la Solana d’Andorre (vallon d’En- 
Garcias; pelouses du bac del Moré; vallon de la Casa, ruisseau 
de Costo-Redoun, schistes satinés sous le port de Fray-Miquel, 
etc.), d’Ignaux {pelouses sur la fontaine du pla-de-la-Garde, 
etc.), de Mérens (pic d’Auriol, versant des Bésines, etc.), d'Orlu 
(en montant de la cabane de Mourtés au pic Rouge, etc.), de 
Perles-Castelet (fontaine du pla-del-Tuf, etc.), de Prades(rochers 
calcaires de Montalzéou, au N. du bois de Fontfrède, etc.) et de 
Savignac {vallée de Nagear, jasse du pla-d’Arlaou, etc.). 


Cette intéressante plante que nous avons aussi récoltie dans diver- 
ses localités alpines de l’Andorre et des Pyrénées-Orientales, nous 
paraît être la race alpine du type Auricula. Son rhizome rampant-sto- 
lonifère, à stolons plus ou moins longs suivant les terrains où elle 
croît, ses feuilles en rosette, glauques, lancéolées, son scape nain, 
glanduleux, son involucre ovale à écailles imbriquées, noirâtres, ses 
ligules d’un jaune soufre striées ou tachées de pourpre en dessous la 
caractérisent bien, 

Nous possédons aussi la forme (ou sous-variété) suivante qui paraît 
intermédiaire entre le type et sa variété et qui ne diffère de celle-ci 
que par sa taille plus élevée (10-30 centim.) et ses capitules plus nom- 
breux (3-5). 


(1) Les nes 6,716,717 de ce même exsiccatum se rapportent à la forme nana, stolonosa, et à 
l'H. Auricula var. nanum forma 5 et forma 6 de MM. Arvet-Touvet et Gautier. 

(2) P. Bubani, F1. pyr, IL, p. 83 dit au sujet de l'H. Auricula : « Legi in Pyr. aurig. sub 
le Port de Pailléres , die 29 jul. 1840 » C'est sans doute à cette mème localité que se rappor. 
tent nos exemplaires du clot de la fenno morto, mais Bubani réunissant les H. Auricula et 
H. nanum Schèele, on ne peut savoir sûrement à quel de ces 2 types se rapporte la localité 
signalée par ce botaniste, 


233 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 89 


Forma elata Arv.-Touv. in herb. Marc.-d’Aym. — RR. — 
Mai. — Lieux incultes du plateau de la gare d’Ax-les-Thermes 


(700"). 


On ne peut confondre cette sous. variété avec la var. elatum Frœl. 
ap. DC. Prodr., VII, p. 201; 4. Auricula var. 8 majus Fries Epicr., 
p.20, qui ala hampe beaucoup plus élevée (50-45 centim.), souvent 
bifurquée dans le haut, les feuilles larges obovales et les calathides 
nombreuses (4-10). 


Sous-GENRE [[. — ARCHIERACIUM Fries, Epicr., p. 6 et p.42! 


Section I. — AureLLa Koch, Syn., éd. 1, p.451 (Tausch, Fries 
prepslet ed. 3; p;: 389. 


Groupe 1.— Pilifera Arv-Touv. Hier. Alp. fr., p. 35. 


668. — H. leucochlorum Arv.-T. Monogr.(1873) p. 281); 
Hier. Alp. fr. (1888), p. 38. 

RR. Pelouses graveleuses sous le Roc de Bragués, versant de 
Gabantsa (2170), 12 août 1891. 


Suivant une note jointe aux deux exemplaires de notre herbier par 
M. Arvet-Touvet: « C’estune espèce à rechercher de nouveau avec 
soin! Les Æ. piliferum et H. glanduliferum croissent-ils également 
dans le même lieu? L’Æ. leucochlorum n'avait été constaté jusqu'ici 
qu’en Dauphiné, en Savoie et en Suisse.C’est une précieuse découverte 
au point de vue de la dispersion géographique de cette plante ». Nous 
l’avons vainement recherchée dans d’autres localités de notre circons- 
cription; les Æ, piliferum et H. glanduliferum Hoppe ne croissent 
pas dans la région de l'A. leucochlorum, Ce dernier est donc bien 
une espèce légitime et non un hybride maisil est plus voisin de l'A. 
piliferum Hoppe que nous ne possédons pas. 


669. —H. glanduliferum Hoppe,ap.Sturm, LAINE 
heft 39; Rchb. fil. Ze. f1. ASS tab. 199 f. 1-2. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2953. 


(1) Par suite d'une erreur typographique la Monographie des Pilesella et d:s Hieracium 
du Dauphiné porte (p. 28): H. leucochloum. — M Arvet-Touvet nous a signalé cette 
graphie erronée. 


90 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 234 


C. Pelouses et rochers des terrains schisteux ou granitiques, 
plus rarement schistoso-calcaires dans la z. niv. — Descend 
rarement dans la partie supérieure de la z. alp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (plus de 15 localités) ont été récoltés de 
2370" (pelouses sous le pic de Vailleite d’Esteil) à 2690" (som- 
met du pic N. d’Ortafa) et principalement : sur les hautes crêtes 
des cirques de Puymaurens et de Font-\ ègre (pic de la mine de 
Puymaurens, signal des Padrons, roc calcaire émergeant des 
crêtes des Padrons, 1° pic oriental de Font-Nègre, etc.), sur les 
crêtes frontières de l’Andorre (cap Melène, crête de Gardiola, 
port de Saldeu, pic du cap del Port, pic de la Fontaine des 
isards, rochers au S. de la porteille du Siscarou, etc.) et aussi 
dans le vallon d’En-Garcias, sous le pic de Kerfourg, où on le 
rencontre très rarement. 


Nos exemplaires correspondent au type (x. vestitum Arv.-Touv. et 
Gaut. Hieracioth. gall., n° 349 et n°s 518 et 582. Ils ont, en effet, les 
feuilles velues sur les deux faces. Nous avons aussi récolté en Andorre 
dans la région lacustre des Pessons, cette epervière dont la tige de 
1-2 décim. simple et monocéphale, rarenient bi-céphale est munie 
de courts poils noirs et glanduleux, surtout dans le haut et le péri- 
cline garni de poils longs et fuligineux. En 1890, dans le tome VIII 
de la Revue de Botanique, de Toulouse, pp. 308-309 nous avons dé- 
montré que cette espèce n’avait pas été signalée avant nous dans les 
Pyrénées et en particulier dans l’Ariège et les Pyrénées-Orientales. 


Section II. — HEerTERoDOoNTA. — Arv.-Touv. Essai de classific. 
(1880), p. 7; Hierac. Alp. fr. (1888), p. 43. 


Groupe 1. — Humilia Arv.-T., in Hierac. gall., fasc. I (1897). 


670. — H. humile Jacquin, Hort. vindob. III (1776), p. 2; 
H. Jacquini Vill. Hist. pl. Dauph., III (1789), p. 123, tab. 28 
f: 1, 2 et 3; Fe pumilum Jacq. F1, austr:, I (F775); D5564b) 
189, non L, nec Lap.; Arv.-Touv. Hier. Alp. fr.,p. 45; Rchb 
fil. Zc. fl. germ., XIX, tab. 156, f. 1-2.— Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 4802; Arv.-T. et G. Hierac. gall. n° 17 (var. brevihispi- 
dum). 


235 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 91 


AR. Pelouses et rochers calcaires des z. subalp. et alp. — 
Juillet-Août. 

Montagnes de Prades : pelouses sur le col de Rieufrède 
(1615) et sarrat de Fountareille ou de Grati (1625); pelouses 
sous les éboulis du Roc des Scaramus (1730) et éboulis de ce 
Roc (1770" à 1780"). Montagnes de Montaillou : pelouses du 
pic de Pénédis (1810"). Montagnes d'Ascou : rochers du ver- 
sant oriental du port de Paillères (1960"). 


Nos exemplaires ont les tiges de 5-15 centim. de hauteur, ascen. 
dantes, rameuses et le plus souvent oligocéphales ou même arquées- 
ascendantes, plus rarement dressées; ils se rapportent au type (x. ge- 
nuinum Arv.-T. Aier. Alp. fr., p. 45). 


Section III. — PseupocEeriINTHoibEA Koch, Syn., éd. 3, p. 391 
(pr. p.) 


Groupe 1. — Balsamea Arv.-Touv. Hier. Alp. fr., p. 40. 


671. — H. amplexicaule L.; Fries, Epicr., p. 49; Rchb. 
fil. Ze. fl. germ., XIX, tab. 139. — Arv.-Touv., l. cit., p. 49; 
Lepicaune balsamea Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 478. — Exsicc : 
Mot dauph-) 0° 407, Arv.-T. et Gaut: f71erac."gall;/n° 357 
(var. glutinosum, forma 1 media (pr. p)). 

C. Rochers des terrains granitiques ou schisteux, plus rare- 
ment calcaires dans les z. subalp. et alp. — R. dans les z. inf. 
— Juillet-Août. 

Nos exemplaires (18 localités) ont été récoltés de 900" (rochers 
de la gorge de Berduquet) à 1972" Et.-maj. (port de Paillères) 
et principalement dans les montagnes d'Ascou (vallon de Mon- 
taud) rochers calcaires de l’Estreit; sarrat de Nogens, etc.), de 
l'Hospitalet (bords de la route nationale au 1° lacet, rochers en 
amont du pont de Sainte-Suzanne, sur la rive droite de l’Ariège 
etc.),de Mérens (éboulis d'Aiguebonne sur la route d'Espagne, 
rochers près du pont du l’'Harenc, rochers du quartier du Pla- 
nebatet, éboulis mouvants sous la jasse du Crémal et rochers 
sous la jasse du Traouquet, etc.), d’Orlu (vallée de l'Oriège, 


92 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 236 


rochers de Justinia etc.}, de Prades (entrée des gorges de la 
Frau, en aval de Comus, pelouses du col de Rieufrède, sarrat 
de Grati, etc.) er de Savignac (vallée de Nagear, rochers en face 
le pont du Ressec, etc). 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. «. glulinosum Arv.-T. 
et Gaut. /. cit.). Ils ont la souche allongée, la tige robuste, de 
3-5 décim., souvent rameuse dès la base, entièrement visqueuse ainsi 
que les feuilles, les radicales ovales-oblongues, dentées, les caulinaires 
cordiformes, embrassantes àla base, et les achaînes noirs àla maturité. 
— Nous possédons aussi les formes ou sous-variétés suivantes (1): 


Forma reducta Arv.-Touv.,in herb. Marc. d'Aym. — AR. 
Rochers granitiques, plus rarement calcaires dans les z. subalp., 
alp. et niv. — Juillet-Août. | 

Eboulis d’Aiguebonne, sur la route d'Espagne (1040"); vallon 
du Crémal, sous la jasse de ce nom(1670") et jasse du Traouquet 
{1880") ; rochers calcaires de Paillères (1985®); pic de l’Esta- 
gnas, versant des Bésines (2350); rochers granitiques sur les 
sources de l’Ariège (2500) (2). 


Comme l'indique son nom c’est la forme du type réduit dans toutes 
ses parties. 


Forma reducta, pumila Arv.-Touv.,in herb. Marc.-d'Aym.— 
RR. Juillet, — Ax, rochers du Castel-Maü (810); vallon del 
Pradel, au Boutas (1480). 


C'est la miniature du type. 


Forma gracilenta Arv.-Touv., in herb. Marc.-d’'Aym. ; var. 
gracilentum Arv.-Touv.,Hier. Alp. fr. p. 50. — RR. Août. 
Jasse de l’Orryot, sous le lac de Naguilles (1750"). 


Tige relativement grêle : feuilles plus vertes, moins visqueuses et 
plus petites que celles du type; calathides moins grandes 


PRPPETET ET ET ET ET EEE TETE CIE IEC EE ELEC EEE O ET EEE T ILE TETE ET ET ICTI ETES EL EL ET ETC OUR COCC LA CETTEEET ET EE TE EE REC EEE EOLOITELEOENS ONE ENEST EEE EE EE ET CEE TOI EI EEE EEE E EE LI NT CT PENSE T EE CET CEEEEECO ETC III IL LILTI LED P EEE ECS 


{1) Comme nous l'avons déjà fait remarquer, les formes de M. Arvet-Touvet équivalent à 
des sous-variétés. 

(2) Les exemplaires de cette dernière localité ont été récoltés par notre excellent ami H. 
Guilhot instituteur à Dalou (Ariège); ils ont été déterminés par M. Arvet-Touvet. 


297 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 93 


672. —H. Berardianum Arv.-Touv. Add. à Monogr. Pil. 
et Hierac. Dauph. (1879), p. 10; Hierac. Alp. fr., p. 50. — 
Exsicc.: Soc. dauph., n° 5433; Arv.-T. et G. Hierac. gall., 
n° 22. — RR. — Juillet. — Eboulis granitiques d’Aigueb6nne, 
sur la route d'Espagne (1050on). 


Plantes ayant l'aspect de l’H. pulmonarioideum Vill, à tige élancée 
à feuilles caulinaires semi-embrassantes ou sessiles, à calathides 
médiocres à achaînes d’un jaune roussêtre (et non noirâtres à la matu- 
rité). Ce dernier caractère la distingue surtout de l’H. amplexicaule. 


Forma reducta Arv.-Touv., in herb. Marc.-d'Aym. — RR. 
Août. — Crête calcaire de Paillères (r990"). 


Groupe 2. — Hispanica Arv.-Touv. Comment. g. Hierac., in 
Bull. Assoc. fr. pour avanc. Sc. (1885), p. 436. 


673. — ? H. myagrifolium Arv.-T.et Gaut. Æier. nov. des- 
crip., in Bull. Herb. Boiss., vol. V, n° 9 (1897), p. 719 (p. 3 du 
tir. à part). — A. cordatum Vayreda {pr. p.). non Schèele. — 
Exsicc. : Arv.-T. et G. Aierac..gall. n° 26 (var. subnitidum 
Arv.-T., forma 1). 

RR. Septembre. — Vallée de l’Oriège, bords du chemin dans 
le bois de la Trincade de Mousquère (1250). 


M. Arvet-Touvet a marqué d’un point de doute notre unique exem- 
plaire, qui n’est peut-être pas identique à ceux distribués de la Cata- 
logne par Vayreda et qui constituent l’Æ. cordatum Vayreda, non 
Schèele, in Linnæa, XXXII, p. 655. 11 se rapporte assez pour la pubes- 
cence glanduleuse et la forme des feuilles à la description française qu’a 
donnée de l’Æ. cordatum Schèele, Timbal-Lagrave dans ses Notes qui 
suivent la traduction française faite par M. l’abbé Marçais de la Revi- 
sio Hier. hispan. et pyr. d'Ad. Schèele, in Revue de Botanique, II 
(1883-1884) p. 76, mais en diffère par son inflorescence, ses feuilles 
plus fortement sinuées-dentées, son réceptacle plus densément hérissé, 
ses achaînes fauves ou rougeâtres, etc. L’ÆH. cordatum Schéele (1) 
n’est pas une plante spéciale à l'Espagne et on l’a signalée dans diver- 
ses localités des Pyrénées-Orientaies. 


DORE EEEEEPEEEEEEEEEETEEETETEECECEETETORCEEEREECEPEENEEEEr Eee eee EEE ER EEE EE 


(1) M. Rouy F1. de Fr., IX, p. 430 considère l'H. cordatum Schèele comme un hybride 
probable? H. amplexicaule X neocerinthe Rouy (sensu amplo). 


94 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 238 


Section IV. — CeriNrTaoinea Koch, Syn., éd. 3, p. 388 (pr. p.). 


Groupe 1. Eriocerinthea Arv.-T. Hierac nouv., in Bull. Soc. 
bot. de Fr., XLI (1894), p. 331. 


674. — H. argyreum Arv.-T. et Gaut. Æierac. nouv. (loc.- 
cit.), p. 333, var. phlomoides Arv.-T. Catal. (inédit); Æ. phlo- 
moides Frœl. ap. DC. Prodr., VII, p.233 (pr. p.)., non Fries 
Symb., p. 64, Epicr.…., p. 52, nec Willk. et Lge. Prodr. fl. hisp., 
IT, p. 264, #ec aliorl ; 7° sericeum G? et /G2F7:° de FraeRe 
p. 360, non Pourret, Ch. narb.; nec. Lapeyr. Hist. abr.pl.Pyr., 
p. 477. — Exsicc. : Arv.-T. et Gaut. Hierac. gall., n° 30 et 
ns 1121-1131! 

RR. Juillet. — Sommet du sarrat de Fontareille ou de Grati 
(025m). 


Caractérisé surtout : par ses feuilles rosulaires, laineuses, argentées, 
oblongues-spatulées; ses pédoncules non glanduleux, pubescents au 
sommet et son involucre à écailles un peu glanduleuses. 


675. —H. cryptanthum Arv.-Touv. et Marc.-d'Aym. in Rev. 
de Bot. , Toulouse, IX (1891), p. 29 ; 4. clandestinum Arv.-T. 
prius, mss. (1) et in herb. Marc.-d’Aym. — Exsicc.: Arv.-T. 
etG. Æierac. gall., n° 140. 

RR. Juillet. — Vallon de Baxouillade, rochers Éalekires et 
pelouses à l'entrée du Trou-de-l’Or (2070); [fentes des rochers 
calcaires sur le chemin du port de Païillères, versant du Llau- 
renti (Arv.-T. et Gaut. Loc. cit.) (2)]. 


Cette plante à souche velue-laineuse, à feuilles radicales sinuées, 


plus rarement subroncinées, poilues, hérissées sur les deux faces, les | 


caulinaires bractéiformes et vaginiformes, à péricline hémisphérique 
accompagné de bractées qui le rendent parfois comme calyculé et à 


écailles en pointe sublinéaire, aiguë cachant les fleurs, à tige grêle u 


(1) Cette abréviation signifie manuscrit. 
(2) Ces 2 localités de cette rare espèce sont citées dans la Flore de France de M. Rouÿ 


(vol. IX p. 294) mais nous ne partageons pas l'opinion de l'auteur précité qui considère. 


notre À. cryptanthum comme une simple variété de l'H. Lawsoni Vill. 


CE dont à 


1 


239 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 95 


PE ssçsçsçss 


de 5-15 centim. 1-2 céphale, etc. n’a de rapports intimes qu’avec les 
H. saxatile Vill., sericeum G. et G., candidum Schèele et surtout l'A. 
flocciferum Arv.-T. dont elle se distingue par la forme de son péri- 
cline et ses fleurs tubuleuses, plus courtes que les écailles du pé- 
ricline. 

Sur les confins de notre circonscription florale MM. Arvet-Touvet 
et Gautier ont récolté abondamment cette espèce rare, le 20 juillet 
1808, à la localité que nous avons déjà indiquée, située 15om envi- 
ron au-dessous du port de Paillères et sur son versant oriental. 
« C'était, d'après M. Arvet-Touvet (lettre du 5 janvier 1899) peu 
d’instants après que nous venions de les quitter pour redescendre 
seul à Ax ». 


676. — H.adenodontum Arv.-Touv. et Gaut. Aier nouv., 
2° partie, in Bull. Soc. bot. Fr., IT (1904), sess. extraord. à 
Paris, pp. XXXLIII et XXXIX. — Exsicc. : Arv.-T. et G. Hie- 
racioth. gall., n°% 32. 33 et 34 cum descriptione. 

RR. Juillet. Vallée de‘l’Oriège, rochers aux bords du sentier 
près de la passerelle de Justinia (1330). 

[Port de Paillères, derniers rochers de la crête, versant S.-E., 
alt. 1950% (Arv.-T.et Gaut. Hierac. nouv., 1. cit., p. XXXIX)]. 


Groupe 2. — Eucerinthea Arv.-Touv. Hier. nouv., 1" partie, 
in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), p. 335. 


677. — H. gymnocerinthe Arv.-Touv. et Gaut. H1er.nouv., 
2° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), p. XLVIIT, sess. 
extraord. à Paris; Æ. neocerinthe Gren. et Godr. et auct.gall.; 
Fries quoque (pro parte) (1).— Exsicc.:Arv.-T.et Gaut. Hïerac. 
gall., n° 39 et 381 («. glaberrimum Arv.-T.). 

RR. Août. — Montagnes de Prades : éboulis calcaires du Roc 
des Scaramus (1770"). 


Après la description latine de cette plante, M. Arvet-Touvet, loc. 
cit., p. XLIX, ajoute : « Planta Hieraciis cerinthoidi L. et neocerin- 
thi Fries valde affinis et cum eis ab auctoribus et in herbariis fere 
semper confusa ». 


(1) D'après M. Arvet-Touvet, in litt. « Le vrai H. neocerinthe Fries Symb. p. 67et Epicr., 
p. 54 est une plante espagnole qui vient surtout au Mont-Sarrat (Catalogne) d'où nous 
l'avons publiée, en 1897, avec M. Gautier dans le fascicule I de notre Hieraciotheca hispa- 
nica sous les n°516, 17, 18 et 18 bis, » 


96 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 240 


Var. pilosum Arv.-T. et Gaut., Z. cit., p. XLIX.— RR. Juillet. 
— Col de la Gardio (1660) et éboulis du Roc des Scaramus 


(1750): 

[Var. subulatum Arv.-T.Catal. (inédit); H. oxycerinthe Arv.- 
T.et Gaut. /. ét p. LT, Hiérac.. gall., n°, 167.2 Pyrénéeside 
l'Ariège : vallée d'Orlu, prairies le long de l’Oriège, au confluent 
du ruisseau de Chourloc, alt. 1080" environ (1); prairies du 
Bisp, rive droite de l’'Oriège; Juillet 1898 (Arv.-T. et G.)]. 


678. — H. neochlorum Arv.-T.et Gaut. forma media Arv.- 
T.et G., 1. cit, p. LIT; Hierac. gall., n°613. —RR. Juillet. — 
Environs d’Ax, forêt de la Grilole, vers le chalet forestier de 
Manseille (1650"). 


Nous avons récolté cette plante, le 8 juillet 1898, en cop de 
MM. Arvet-Touvet et Gautier. 


679. — H. cerinthoides (2) L. Sp. pl., éd. 2, p. 1129 (sensu 
lato); Fries ; G. et G., non Gouan. 


Sous ce nom Linné a peut-être compris les A. cerinthoides Fr. et 
H. neocerinthe Fr., car la diagnose linnéenne « feuilles radicales 
obovales, denticulées, feuilles caulinaires oblongues, semi-amplexi- 
caules » convient aux deux espèces, mais d’après Schèele, Rev. Hier. 
hisp. in Linnæa, vol. XXXII, ou 2° série, vol. XVI (1863), p. 680 
l'H. cerinthoides Fries, Epicr., p. 58 (L. pr. p.) est caractérisé 
comme suit (trad. Marçais p. 62) : « Gymnopode. Alvéoles à cils 
épars. Les dents subulées des alvéoles sont tellement saillantes que 
les cils disparaissent presque ». Les variations de cette espèce 
signalées par Zetterstedt, PI. vascul. Pyr. princip., (1857) p. 166, 
ont été étudiées par Schèele, /, cit., et par Bubani, F1. pyr., I (1900), 
p. 88. 

Avec Schèele, L. cit., et avec Grenier et Godron F1. de Fr., II, 
p. 361 nous considérons comme type la forme à involucre velu. 


(1) Une erreut typographique indique 1180" dans l'ouvrage cité. 

(2) L'orthographe H. cerinthoïdeum sereit plus correcte grammaticalement que la termi= 
naison grecque oides de cette espèce maiscemme nous l'avons déjà fait remarquer dans notre 
préambule sur le genre Hieracium, une exception a été faite pout ce genre afin de ne pas 
trop modifier l'orthographe des noms. 


sata ds st os smooth. cd, Li mé 


CNT PS PEREE 


Re 


241 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 07 


Var. «. villosum Schèele, Z. cit., forma genuina Arv.-T.in herb. 
Marc.-d'Aym. — Exsicc. : Arv.-T. et Gaut. Hierac. gall., n° 42. 

AR. Pelouses et rochers, talus, ets. des terrains calcaires, 
plus rarement granitiques dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Août. 

Talus de la route nationaleau 1°" lacet surl'Hospitalet(1450"); 
vallon del Pradel (1530%) ; pelouses sur le col de Rieufrède 
(1615) ; rochers sur la grotte d’Audouze, vers le Roc des Sca- 
ramus (1680) ; pic de Sérembarre, versant du Pradel (1830"); 
crête calcaire de Paiïllères (1985). 


Loret, Glanes d'un botaniste in Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1850) 
p. 341, indique l'A. cerinthoides L. « à l’'Hospitalet et à Quérigut». 
Nous possédons aussi les variétés et formes (sous-variétés) suivantes: 


Var. 8. glabrescens Gr. etG.,/. cit. (HT. obovatum Lap. Suppl. 
Hist. abr. pl. Pyr., p. 120, pr. p.) ; forma angustifolia Arv.-T. 
et forma latifolia Arv.-T.in herb. Marc.-d'Aym. 

RR. Juillet. — Montagnes de Prades : pelouses sur les éboulis 
calcaires du Roc des Scaramus (1740). 


Les deux formes existent en cette même localité. Loret, L. cit., 
p. 339, indique l'A. obovatum Lap. : « sur les rochers entre Comus 
et Prades de Montaillou, à la limite des départements de l’Aude et de 
l'Ariège. Juillet 1858 ». 


Var. y. glandulosum Schèele, /. cit.; torma glandulosa Arv.-T. 
in herb. Marc.-d'Aym. 

RR. Août. — Pelouses calcaires sur la grotte d’Audouze, vers 
le Roc des Scaramus (1680). 


Caractérisée surtout par son involucre glanduleux. 


Forma microcephala Arv.-T., L. cit. — RR. Juillet. — Col des 
Liausés (2105). 

Forma subvillosa Arv.-T., I. cit. — RR, Juillet. — Pelouses 
sous l’entrée du Trou-de-l’Or de Baxouillade (2070"). 

Forma reducta Arv.-T., 1. cit,, —RR. Août. — Versant nord 
du pic Saquet (2120"). 

Forma pumila Arv.=T., !. cit. — RR. Juillet. — Rochers cal- 
caires du col del Pradel (1680). 


98 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 242 


680. — H. megalocerinthe Arv.-Touv. in herb. Marc.- 
d’Aym.et Æier. nov. descrip., in Bull. herb. Boissier, V, n° 9 
(1897), p. 723 ou p. 7 du tir. à part; A. cerinthoides L. var. 
obscurum Arv.-T., prius,2n herb. Marc.-d’'Aym.— Exsicc. : 
AMV. Luet G. Ficrac-oall., n°77 )à 180. 

AR.— Pelouses, prairies, talus, éboulis des terrains schisteux 
ou granitiques dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Environs de la fontaine du Drazet {1460") ; l'Hospitalet, talus 
de la route nationale au 2° lacet sur le village (1520") et prai- 
ries de la rive droite de l'Ariège en amont du pont Cerda (1550"); 
vallée du Nagear, rochers de la Pujole (1630 et 1640") ; vallon 
de Font-Nègre, bords du ruisseau de Costo- Redoun, sur son 
confluent avec l'Ariège (2010), 

Ces localités sont reproduites par M. Arvet-Touvet dans son opus- 


cule cité, mais avec quelques erreurs typographiques peu importantes 
qui dénaturent parfois le nom de la localité. 


Forma (s.-var.) gracilenta Arv.-T., in herb. Marc.-d’Aym.— 
RR.— Août. — Vallon de Font-Nègre, schistes satinés du ruis- 
seau de Costo Redoun (2020"). 

Forma fusca Arv.-T., in herb. Marc.-d’Aym.— AR. Juillet. 
— Talus de la route nationale au 2° lacet sur l’'Hospitalet (1520); 
prairies de la rive droite de l’Ariège, en amont du pont Cerda 
(1530, 1570" et 1580") et près de la jonction de l’Ariège avec le 
ruisseau d’En-Garcias (1590). 


Se distingue du type surtout par son style d’un brun-noirâtre. 


Forma fusca, abbreviata Arv.-Touv. in herb. Marc.-d’Aym. 
— RR. Août. — Pelouses sous le Roc de Bragués, versant de 
Gabantsa (2100). 


681. — H. doronicoides Arv.-T. Hierac. nouv. 1"° partie, 
in Bull. Soc. bot. de F., XLI (1894), p. 340; A. doronicoides 
var. virescens Arv.-T., prius. — Exsicc.: Arv.-T. et G. Herac. 
gall., n°5 181-188. 

RR. Juillet. — Vallée de l'Ariège, prairies du Bisp, sur la 
rive gauche (1100); pelouses aux alentours de la fontaine du 
Drazet (1460). 


243 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 99 


Il ne faut pas confondre cette plante avec l'A. doronicifolium Arv.- 
Touv. Hier. Alp. fr., p. 98 dont elle a cependant le port, l'aspect et 
presque la couleur. D’ailleurs VA. doronicifolium Arv.-T. appartient a 
la section Prenanthoidea Koch, groupe Cotoneifolia Arv.-Touv. 


‘682. — [H. attractum Arv.-T., L. cit. (1894), p. 340 et 
2° partie, in Bull. Soc. bot. Fr., LI (1904) pp. LIV et LV ; 
H. doronicoides var. olivascens Arv.-Touv., prius. — Exsicc.: 
Arv.-T.et G. Hierac. gall., n°®% 189-1092. 

RR. Juillet. — Escarpements calcaires herbeux du port de 
Paillères, versant du Llaurenti, 1900" env. (Ary,-T. et Gaut.)]. 


Cette plante a des rapports avec les A. alatum Lap., neocerinthe 
G. Gr., non Fries et vogesiacum Mougeot. 


683. —[H. Benthamianum Arv.-T.et Gaut. Hierac. nouv., 
2*partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), p. LIV, sess. 
extraord. à Paris. — Exsicc.: Arv.-T.et G. Hierac. gall., 
n% 250-253 et lier. hisp., n° 59, 85-88. 

Prairies en amont de Mérens, vers Saliens, alt. 1 150"; prairies 
de la route de Mérens à l'Hospitalet, alt. r 200"; prairies en fortes 
pentes, rive gauche de l'Ariège, près de l'Hospitalet sous la cas- 
cade du Sisca, alt. 1440", et prairies du pont Cerda, rive droite 
de l’Ariège, sur le calcaire, alt. 1530-1580"; environs d’Ax-les- 
Thermes, près le col de Marmare et pelouses au-dessus de la 
fontaine du Drazet sur le calcaire dévonien, alt. r1360"- 
1470" (1); forêt de sapins de Manseille près Ax, chemin de Ja 
Crémade, sous le chalet forestier, alt. 1500"-1640" ; escarpe- 
ments calcaires herbeux du port de Paillères, versant du Llau- 
renti, alt. 1950 ® (Ary.-Touv. et Gaut.) (2)]. 


(1) D'après M. Arvet-Touvet [. cit.. 2e partie, p. LV, l'H, attractum aurait été récolté 
par Loret à Prades-de-Montaillou dans notre circonscription et se trouverait dans l'herbier 
Timbal-Lagrave sous le nom de H. compositum Timb. non Lapeyr! — C'est sans doute aux 
environs du col de Marmare ou de la fontaine du Drazet, localités situées dans la commune de 
Prades (de Montaillou) que H. Loret, dans ses herborisations de juillet 1853 (Bull. Soc, 
bot. de Fr., VI, 1859) aura récolté cette plante. 

(2) Nous avons cru bien faire de reproduire in extenso, mais en corrigeant cependant 
quelques altitudes erronées que nous indiquons en italique, toutes les localités de notre cir= 
conscription pour cette espèce dont nous n'avons pas de représentant dans notre herbier; 
toutes les parts récoltées par Arvet-Touvet et Gautier, en notre compagnie, le 12 juillet 
1898, ayant été gardées par nos collègues précités pour leur Hieraciotheca gallica. 


“ 


100 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 244 


684. — H. vogesiacum Mougeot, ap. Fries Symb., (1848)., 
p. 59 et Epicr. (1862), p. 58; Arv.-Touv. Aierac. Alp. fr. 
p.54; H. Mougeoti Frôlich, ap. Koch, Syn., éd. 1 (1835), 
p. 453; Nyman, Conspect., Suppl. 2, p. 197; — A. cerinthoides 
var. decipiens Monn. Essai mon.(1829), p. 50; H. cerinthoides 
L. var. vogesiacum Kirschl. Statistig. Haut-Rhin, p. 105 ; 
Rchb. fil. Ze. fl. germ., XIX, tab. 135, f.2.— Exsicc.: F. Schultz, 
Herb. norm., n° 705 ; Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 811. 

RR. Juin. — Eboulis du Roc des Llamprés sur le ruisseau 
du Chioula (1310"). 


Quelques auteurs considèrent cette plante comme sous-espèce de 
l’H. cerinthoides ; à l'exemple de Grenier et Godron F1. de Fr., II 
(1852), p. 361, de Boreau, FI. du centre Fr., 3e édit. (1857), p. 419 et 
de Reichenbach, /. cit. p.66, n° 40 (1860) nous avons, malgré les 
droits de priorité en faveur du nom H. Mougeoti, adopté la dénomi- 
nation d'A, vogesiacum Mougeot admise par la plupart des auteurs 
et rappelant la chaîne des Vosges où cette plante a été trouvée pour 
la première fois. Grenier, L. cit. et Zetterstedt, PI vascul, Pyr. prin- 
cip., p. 166, l’indiquent dans plusieurs localités pyrénéennes (1). M. G. 
Gautier la signale dans son Catal. rais, de la Flore des Pyénées- 
Orientales, p. 267 du tir. à part, comme « RR. sur les rochers grani- 
tiques de la zone du pin à crochets : Cerdagne, vallée d’Eyne et de 
Lilo ; versants espagnols à la vallée de Mourens (Vayreda) ». 

Nous possédons encore la variété et la forme (sous-variété) sui- 
vantes : 


Var. 8. obscurum Arv.-Touv. in herb. Marc.-d’'Aym. — RR. 
Pelouses et rochers des terrains calcaires ou schisteux dans les 
z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Prades, rochers du quartier de la Mate de Ménigue (1260 
et 1280"); rochers schisteux sur le grand lac de la Baouzeille 
du Tarbézou (2010). 

Forma elata Arv.-T. l, cit. — RR. Parfois mélangée à la var. 
obscurum, notamment à la Mate de Ménigue (1280"); pic de Sé- 
rembarre versant du Pradel (1830); rochers schisteux de la rive 
droité du lac de Naguilles, sous le pic de Roque-Rouge (1860). 


(1) Nous là possédons en herbier de Gèdre (Htes-Pyr.) où elle a été récoltée par Bordère 
en uillet 1886j; ces exemplaires ont été vérifiés par M. Arvet-Touvet 


« 


245 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 101 


Groupe 3. Exaltata (1) Arv.-Touv. Æier. nov. descript., in 
Bull. Herb. Boiss. V (1897) p. 723. 


685,—/|H.Lamarckianum Arv.-T. Æierac. nouy., 2° partie, 
in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), p. LVI. « Pyrénées de 
l’Ariège : environs d’Ax-les-Thermes, bois au bord de la route 
qui conduit au fort de Pointe-Couronne, etc. » (Arv.-Touv.)|. 


C’est dans le bois de Besset, vers 95om d’altitude, entre les 3° et 
4° kilom. que nous avons récolté avec son auteur un seul pied de 
cette espèce, le 8 juillet 1898. Les moutons qui pacagent, dans ce bois 
ont dû la détruire car nous l’y avons vainement recherchée depuis 
cette époque, 


Groupe 4. Alata Arv.-Touv. Hier. nouv., 1'"° partie, in Bull. 
Soc. bot. de Fr., XLI (1894), p. 336. 


686. — H. hypocoleum Arv-T. et Gaut. Aierac. nouv.… 
2° partie, in Bull. Soc. bot, de Fr., LI (1904). p. LVIII. — 
Pxsicc.. Arv.-F.et G. Hierac. gall., n° 104, 195. 

RR. Juillet. — Bords du chemin du Traguier, sur le col de 
Marmare (1380). 


Nous le possédons en herbier des éboulis calcaires devant l’entrée 
de la grotte d'Ussat-les-Bains (Ariège) legit et dedit Guilhot. Son 
réceptacle est manifestement cilié-pileux et non à peine cilié comme 
dans l'A. Coderianum dont il a l’aspect, mais ce dernier appar- 
tient au groupe Sonchoidea. 


Groupe 5. — Pogonata Arv.-T. Æierac. nouv., 1'° partie, 
in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), p. 344. 


687. — H. pogonatum Arv.-Touv. mss. et in herb. Gaut. et 
Marc.-d'Aym.; Hierac. nouy. (l. cit.), p. 344; ÆH. vestitum 
MeRDeO nl. Zc. 77. germ., XIX. tab. 131, f. 12 (non G. et G.l)4 
PNSericem Rchb,.f., 1; cit. tab. 1351,f. 2? (non Lap., nec 


(1): Ce groupe n'est pas représenté dans notre herbier, M. Arvet-Touvet ayant récolté, en 
notre compagnie, les rares exemplaires qui le représentent dans notre circonseri}: tion florale 


/ 


102 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 246 


G. et G., nec alior.!); A. vestitum (pr. p.), oreades (pr. p.) 
sericeo-lividum, lividum var. et lanceolatum Timbal-Lagrave 
in herb. Marc.-d'Aym. — Exsicc.: Arv.-T. et G. Hierac. gall., 
n2r08 Etu100 ‘et rer. hisp., n° 50et5r,:n1°% 100-109: 

AC. Rochers, lieux humides ou ombragés des terrains siliceux 
dans les z. inf. et subalp. — S’élève rarement dans la z. alp. — 
Mai-Août, suivant l'altitude. 

Le Castelet, rochers de la rive gauche du Lagal, en face de la 
chapelle du château (640") et rochers de la voie ferrée près du 
grañd pont du chemin de fer (655"); rochers du chemin de 
Perles à Unac (680"); environ d’Ax-les-Thermes, rochers du 
Trou-des-Fourches (750"); bords de la route nationale, rochers 
de la gorge de Mérens près du pont de Runac (875); rochers 
des champs de la Capullo sous le chemin de Pointe-Couronne 
(880%); bois de Gourdou (900%) et rochers sous le village 
d’Ignaux (950"); rochers de la route d’Espagne, en amont de 
Mérens (1100); vallon du Crémal, bords du ruisseau sous la 
jasse du Traouquet (1810"); rochers du port de Paillères 


(1975) (1). 


Cette plante, très distincte, est presque intermédiaire entre les 
Cerinthoidea, groupe Eriocerinthea et les Oreadea et constitue pro- 
bablement une espèce de premier ordre. Elle a été découverte, en 
1872, dans les Pyrénées-Orientales, par A. Guillon en 1877, et par 
M. G. Gautier, dans les Pyrénées espagnoles (2). 


688.— H. Aymericianum Arv.-Touv.mss. et in herb. Marc. 
d'Aym.; Arv.-T. et Gaut. L. cit., pp. 346-347. 

AR. Pelouses et rochers des terrains granitiques ou schis- 
teux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — 
S’élève très rarement dans la z. niv. — Juillet-Août. 

Rochers schisteux du pech de Roland, sur le pont du l’Harenc 
(1190); pinouse de Paillères (2000" et 2020"); sommet du pic 
de Lafajolle (2027" Et.-maj.); pelouses sous le Roc de Bragués, 


(1) Toutes nos localités sont citées par M. Arvet-Touvet et Gautier dela 1re partie de 
leurs Hieracium nouveaux pour la France ou pour l'Espagne, (1. cit.), p. 345 à la suite de 
la description de cette espèce, avec la mention : (Marcailhou-d'Aymeric). 

(2) Ces renseignements sont contenus dans une not2 manuscrite de M. Arvet-Touve 
placée dans notre herbier, 


247 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 103 


versant de Gabantsa (2170); vallon de Saint-Joseph ou de 
Cémens (2220); rochers gneisseux du pic d’Auriol, versant 
des Bésines (2520) (1). 


Cette espèce qui, jusqu’en 1890, avait été récoltée seulement par 
nous dans les Pyrénées (2), nous a été dédiée par M. Arvet-Touvet, 
après la revision de notre herbier; la dénomination de ÆH. Mar- 
caithouanum ou d’H. Marcailhoui eut été préférable que celle d'A. 
Aymericianum ou d'A. Aymerici, ce dernier nom représentant l’al- 
liance de la famille d’Ayméric avec la famille Marcailhou, beaucoup 
plus ancienne dans le pays. 

Comme le suppose M. Rouy, F1. de Fr. IX, p. 432, cette espèce 
n’est pas un hybride des H. amplexicaule et pogonatum. Elle a le 
port de ce dernier, mais son péricline est à folioles externes lâche- 
ment appliquées ou subétalées, arrondi ovoïde ; son réceptacle den- 
ticulé, fibrilieux et subciliolé, ses feuilles sinuées-dentées ou poilues- 
hispides et glanduleuses sur les deux faces. — Nous possédons aussi 
les deux formes (sous-variétés) suivantes : 


Forma monocephala Arv.-T. in herb. Marc.-d’'Aym. — 
RR. Vallon de Font-Nègre, à la jonction du ruisseau del Maya 
avec l’Ariège (1935"). 

Forma reducta Arv.-T. L. cit. — RR. Août. — Sommet du pic 
de Sérembarre (1854m" Et.-maj.). 


689. — H. pogonatoides Arv.-T. et G. Aierac. nouv., 
2° partie, in Rull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), pp. LVIIT et 
PIX Exsicc. : Arv.-T. et G:° Hierac. gall., n%.196 et 
197 (3). 

Forma nemorosa Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — R. Lieux 
humides et ombragés des z. inf. et subalp. — Mai-Juillet. 

Savignac, pierres humides aux bords du ruisseau d'Eychenac, 
sur la galerie-tunnel du chemin de fer (700"); pelouses schis- 


(1) MM. Arvet-Touvet et Gautier, L. cit., p. 347 reproduisent in extenso toutes les loca- 
lités de notre herbier avec la mention : (Marcailhou d'Aymeric). 

(2) Depuis cette époque l'H. Aymericianum à été récolté par MM. Guillon et Gautier 
dans diverses localités des Pyrénées-Orientales. | 

(3) Antérieurement à la création deson H. pogonatoides M. Arvet-Touvet avait rapporté 
nos exemplaires de cette espèce à l'H. tolpidifolium Arv.-T. etin herb. Marc-d Aym. 
et Sudre, Hier. nouv,, 1° partie, in Bull, Soc. bot. de Fr., XLI (1594) p. 343; mais depuis 
lors ce savant hieraciographe a reconnu que l'H. tolpidifolium n'existait dans l'Ariège que 
dans les bois du pech de Foix et du pech de Montgaillard, sur un sol argilo-calcaire; de 
plus l'H. tolpidifolium appartient au groupe Alata Arv.-Touv. 


104 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 248 


teuses du bois de Gourdou, sous Ignaux (880); prairies des 
Courtalassés, en aval de l'Hospitalet {(1400"), 12 Juillet 1898. 

Forma rupestris Arv.-T.in herb. Marc-d’Aym. R. Rochers 
et éboulis granitiques ou schisteux dans les z. inf. et subalp. — 
Mai-Juillet. 

Environs d'Ax, rochers granitiques sur les champs de la 
Capullo et au-dessous de la route de Pointe-Couronne (880); 
éboulis granitiques d’Aiguebonne sur la route d’Espagne 
(980-1070); vallée de la Lauze, rochers schisteux au soula de 
Montmija (1180) et sous le hameau de Montmija d’en-bas 
(13707) (1h 

Forma abbreviata Arv. T., loc. cit. — RR. Juillet. — Bords 
de la route nationale au 1° lacet sur l’Hospitalet (1450). 


Dans notre Catal. génér. des phan. et crypt. récolt. dans le bassin 
de la haute Ariège, en 1892, pendant la session tenue à Ax-les- 
Thermes (Rey. de Botan., XII, 1804, p. 371 ou p. 133 du tirage à 
part), nous avons à tort rattaché cette forme à l'A. tolpidifolium qui 
d’après M. Arvet-Touvet n'existe pas dans notre circonscription. L’AH. 
pogonatoides est voisin de l'A. pogonatum dont il se distingue sur- 
tout par sa villosité beaucoup plus abondante de toutes ses parties, 
sa tige plus rigide, ses feuilles plus nettement atténuées en pétiole, 
plus lancéolées et à dents plus nombreuses. 


690. —|[H.borragineum Arv.-T.et Gaut. Hier. nouv., 2° par- 
tie (1. cit.), p. LIX; var. novopictum Arv.-T,. Catal. Hierac. 
de Fr. (inédit). — Exsicc. : Arv.-T. et G. Hierac.'gall,, 
n#2065:206. 

Rochers herbeux près de l'Hospitalet au-dessus du pont Cerda, 
alt. 1600" environ; rochers herbeux au port de Paillères, ver- 
sant du Llaurenti, alt. r800-1900"; vallée de la Lauze, au-des- 
sus de la pontille de Bessadel (2) alt. 1550" environ]. 


(1) MM. Arvet-Touvet et Gautier après la description de l'H. pogonatoides indiquent 
les 5 dernières de ces localités, mais par suite de fautes typographiques ils ont indiqué : 
Aigobouno pour Aiguebonne, et le Mija-d'en-bas, pour : Montmiya-d'en-bas. 

(2) Le travail de MM. Arvet-Touvet et Gautier, L., cit. (1904) p. LX porte par erreur 
typographique sans doute la phrase suivante : « vallée de la Lauze, au-dessus de la Porteille 
de Bernadeille ». Cette localité n'existe. pas dans notre circonscription 


249 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 105 


Groupe 6. — Olivacea (Schèele) Arv.-T. Æierac. nouv. 
1e partie in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), p. 347. 


691. — H. lividum Arv.-T. ad El. Fries in litt., febr. 1878, 
et Add. à Monogr. Hier. Dauph. (1879), p.9; Lamotte Prodr. 
fl. pl. centr. Fr., p.480 du tirage à part. — Exsicc.: Arv.-T. 
et G. Aierac. gall., n°S 207-213 {var. fuscum Arv.-T. forma 2-8); 
Hierac. hisp., n° 53 (forma 1). 

AC. Pelouses, rochers et éboulis des terrains granitiques ou 
schisteux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — 
Juillet-Août. 

Eboulis granitiques d’Aiguebonne (1000"); prairies en amont 
du Mérens vers Saliens (1100); gazons et rochers aux envi- 
rons de l’Hospitalet, près du pont Sainte-Suzanne (1440); 
pelouses sous le chalet forestier de Manseille (1650") ; rochers 
calcaires herbeux sur le versant occidental du port de Paillères 
(1900). 

Forma reducta Arv.-T.in herb. Marc.-d'Aym. — RR. Juillet- 
Sarrat de Baxouillade, sur le Trou-de-l'Or (2190%). 


692. — H. falcidens Arv.-T. ap. Lamotte, Prodr. fl. gl. 
centr., p. 481 du tirage à part (1881), Arv.-T. et Gaut. Hierac. 
nouy., 2° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), p. LXIV. 
— Hieracioth. gall., n°% 217 à 220 (var. «. genuinum Arv.-T. 
forma 1 à 4). 

R. Lieux humides de la z. subalp. — Juillet. 

Vallée de la Lauze, rochers aux bords du torrent près de la 
2° pontille de Bessadel (1550); l’Hospitalet, prairies de la rive 
droite de l’Ariège sur le pont Cerda (1 560"); bois de la Grilole- 
Manseille, chemin de la Crémade (1600), 


Tige élancée (3-5 décim.) ; feuilles basilaires à dents très aiguës) 


un peu courbées en faux ; feuilles caulinaires souvent gainantes à la 


base et sessiles-amplexicaules ; réceptacle manifestement cilie-pileux ; 
stigmates brunâtres, styles d’un brun noirâtre ou livide. Cette plante 
est plutôt voisine de l’Æ. lividum que de l'A, vogesiacum auquel 
certains auteurs la rattachent tantôt comme variété, tantôt comme 
sous-espèce. Nous possédons aussi la forme (sous-variété) suivante : 


LA 


106 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 250 


Forma reducta Arv.-T.in herb. Marc.-d’Aym. RR. Juillet. 
— Vallée de la Lauze, clot de la fenno-morto, sous le port de 
Paillères (1810). 

693. — H. succisoides Arv.-T. Addit. à Monogr. Hier. 
Dauph., (1879), p. 13. 

RR. Juillet. — Eboulis calcaires sur la route de Prades, à 
la base du Roc d’En-Calqué ou de Cucurullas (1250"). 

Cette espèce a été aussi récoltée dans les Hautes-Pyrénées 
par Bordère, aux environs de Gèdre ; elle a le port de l’Æ. cine- 
rascens G. et G., non Jord., mono-oligocéphale # rameux, etc. 
(Arvet-Touvet, 2n litt.). 


694. — H. viduatum Arv.-Touv. mss. et in herb. Gautier et 
Marcailh.-d'Ayméric; H. succisoides Arv.-T. in herb. prius 
(pr. p.); H. vulgatum Boutigny, Bordère, Timbal-Lagrave 
(pr.p.)in herb. Gautier et exsicc., non Fries!; Arv.-T.et G. 
Hierac. nouv. 1° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), 
pp.348-349.— Exsicc.: Arv.-T.etGaut. Hierac.gall.,n%224-234 
Hier. hisp., n°% 57 et 58 (var. «. genuinum forma 2-14). — 
R. Rochers et pelouses sèches des terrains siliceux dans la z. 
subalp. — Juillet-Août. 

Vallée du Nagear, rochers gneisseux sur le pont du Ressec 
(1350) et rochers sous la Pujole (1580); l’'Hospitalet, rochers 
schisteux de la rive droite de l’Ariège, au-dessus du pont de 
Sainte-Suzanne (1445) et pelouses près de la jonction du ruis- 
seau d’'En-Garcias et de l'Ariège (1590"). 


Cette plante est très répandue dans les Hautes-Pyrénées où elle a 
été souvent confondue avec l’Æ. vulgatum ; elle abonde aux environs 
de Gèdre, de Gavarnie, de Luz et de Cauterets. » (Arv.-Touv., in 
litt.). 


695.— H.chondroseum Arv.-T. mss. et in herb. Gautier et 
Marcailhou-d’Ayméric ; Hierac. nov. descript., in Bull. Herb. 
Boiss., V., n° 9 (1897), p. 725 ou p. 9 du tirage à part. | 

RR. Juin-Juillet. — Eboulis granitiques d’Aiguebonne (en 
patois Aiguobouno) sur la route d'Espagne (1020-1060). 


251- ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 107 


Cette localité est citée par M. Arvet-Touvet, après la diagnose 
latine de cette espèce (/. cit.) que l’on retrouve aussi, mais très rare- 
ment, dans les Pyrénées-Orientales et en Espagne. 


696. — H. lividulum Arv.-T. et G. Hierac. nov. descript., 
(2. cit.), p. 726 ou p. 10 du tir. à part. — Exsicc.: Arv.-T.etG. 
Hierac. gall., n° 47, 214-216 et Hierac. hisp., n° 54, 104-108. 

R. Juillet. — L’Hospitalet, rochers de la rive droite de 
l’Ariège au-dessus du pont de Sainte-Suzanne (1450) et vers le 
pont Cerda (1480"). 


Cette plante est assez commune dans les Pyrénées-Orientales, aux 
confins de notre circonscription, sur les pelouses et rochers du 
massif du Carlitte et dans la vallée de Lanoux, en amont de Porté. 


697. — H. prærosum Arv.-Touv. Aierac. nov. descript. 
(Z. cit.), p. 728 ou p. 12 du tir. à part. 

RR. Juillet. — L’Hospitalet, rochers schisteux sur la rive 
droite de l’Ariège, près du pont de Sainte-Suzanne (1445"). 


Espèce assez commune dans le Roussillon et la Cerdagne (envi- 
rons de Mont-Louis, etc.) et voisine de l’Æ. olivaceum G. et G. F1. 
de Fr., Il, p. 361, d’après M. Arvet-Touvet (in litt.). 


698. — H. pirolifolium Arv.-Touv. et Gaut. AXierac. 
nouy., 2° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), 
p. LXII; A. pirifolium Arv.-T., prius mss. et in herb. Gautier 
et Marcailhou-d’Ayméric (1). , 

RR. Rocheux siliceux des z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Vallée du Nagear, rochers du pla-d’Arlaou (1400); schistes 
satinés du pic de Sabarthès, versant d’'En-Garcias (2200). 


M. Arvet-Touvet a récolté, en notre compagnie, cette rare espèce 
qui a le port d’un Æ. murorum oligocéphale, dans notre circons- 
cription : 1° aux éboulis d’Aiguebonne (1050) sur la route d'Espagne, 
le 6 juillet 1898 ; 2° sur le versant oriental du port de Paillères, à 


(1) Nous possédons la description manuscrite de l'H. pirifolium Arv.-Touv. — Dans une 
de ses récentes lettres le docte hieraciographe de Giëres nous dit : « cette plante a été décrite 
et publiée par moi dans le tome LI du Bulletin de la Socièté botanique de France à l'occasion du 
Congrès du cinquantenaire de la fondation de cette Société, en août 1904, sous le nom de H. 
pyrolifolium. 


108 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE  -252 


1850, le 20 juillet 1898 (1). Elle a aussi été cueillie par lui seul ou 
en compagnie de M. G. Gautier dans quelques localités du val 
d’Aran et de la vallée de la Noguera-Paillaresa (Espagne). — Il la 
reçue aussi de la montagne de Goulier, près de Vicdessos (Ariège). 


699. — H. blitoides Arv.-T.et G. Hierac, nouy., 2° partie 
(L. cit.), p. LXV.; H. axense Arv.-T., prius in herb. Marc.- 
d'Aym. (2). — Exsicc..: Arv.-T. et G. Hierac. gall., n°% 2p1 
éP222;, Hierac hisp; 50250; 


HE. CT TS 


AC. Pelouses, rochers et éboulis des terrains granitiques ou 
schisteux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — 
— R. dans la z. inf. — Juillet-Août. 

Rochers granitiques de la Capullo sous la route de Pointe- 
Couronne (850"); pelouses près des éboulis d’Aigüebonne, sur 
la route d'Espagne (990®)etéboulis d'Aiguebonne(1010"-1080"); 
pelouses près de la cabane forestière du Drazet (1510); l'Hos- 
pitalet, prairies de la rive droite de l’Ariège, sur le pont Cerda 
(1550); talus en aval du pont de la route nationale sur le ruis- 
seau d’En-Garcias (1650"); éboulis mouvants sous la jasse du 
Crémal (1670) et bords du ruisseau sous la jasse du Traou- 
quet (1810"); pelouses du col de Puymaurens (1910"); schistes 
satinés à la jonction du ruisseau de Costo-Redoun et de l’Ariège 
(2010%); la pinouse de Paillères (2020); schistes du 2° ressaut 
du pic de Sabarthès, versant d’'En-Garcias (2210); pelouses du 
Roc de Bragués, près du sommet (2270"). 


<Ë nt) bélier “rumel, EX étant at.) 


in cmt hattité à à St nt dont de à 


dti tome st àd 


AT 


Cette espèce est donc assez répandue dans les montagnes du can- 
ton d’Ax, d’où le premier nom spécifique d'A, axense donné d’abord 
par M. Arvet-Touvet, après examen de nos exemplaires d’herbier, 
en 1890 et 1891, mais lorsque cet auteur a eu récolté lui-même cette 
plante en Andorre et dans le Llaurenti, au mois de juillet 1898, il a 
changé le nom local d'A. axense pour celui d’Æ. blitoides, beaucoup 


tite à ii sir ti 


PRONTTEN TETE III TLITLIIIEL ELITE CIEEEE EE EEE EEE TE ES EEE EE LEE EEE CET OO IT ONCE COLE CTETTE NUIT CIO COCO CO ET CET ENS L ES CET EC TES DEEE E EST EEE SET IE LEE ICO ELEC LE CT ELLES SCENE CCC CETTE LOC OO COLE T CE 


(1) Dans notre Catalog. gén. des phanérog. et cryptog. du bassin de la haute Ariège (Rev, 
de Bot., XII (1894) p. 371 ou 133 du tir.à part) nous avons indiqué à tort l'H. pirifolium : 
Arv. T. au sommet du pic de Sérembarre. (1854= Et-maj). = “0 

(2) Dans ce même Catalogue général (l. cit.) p. 371, nous avions rapporté plusieurs loca- 1 
lités de notre herbier à l'H. axense Sp. nov., sur la foi de M. Arvet-Touvet, qui nous en avait 
envoyé la description manuscrite. Nous devons donc reporter aujourd'hui à l'H. blitoides 
Arvet-T.et G. les localités en question, puisque c’est sous Ce nouveau nom que la plantea été 
décrite, car son aire de dispersion s'étend des Pyrénées de l'Ariège à l'Andorre et à l'Es- 


pagne. 


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253 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 109 


plus général et ne se rattachant pas à l’idée d’une seule région. — L’H. 
blitoides d’après MM. Arvet-Touvet et Gautier, L. cit., est intermé- 
diaire entre les Æ. falcidens Arv.-T. et H. viduatum Arv.-T., mais 
bien distinct de ces deux espèces et nullement hybride. 


Forma elata, opima Arv.-T. Hierac. gall., n° 223. RR. Juil- 
let. — Pelouses sous le chalet forestier de Manseille (1630). 


Groupe 7. — Sonchoidea Arv.-T. Hier. nouv., 1"° partie, in 
Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1804), p. 352. 


700. — H. Coderianum Arv.-T. et Gaut., . cit.,p. 350. — 
ExSicc :Arv-T. ét Gr ierac.. gall., n% 56, 247, 401 et 402, 
747 et 748 (var. subvulgatum Arv.-Touv.). 

AR. Pelouses et rochers des terrains granitiques ou schisteux 
dans la z. subalp. — Juillet-Août. 

Vallée de l'Ariège, rochers et prairies sablonneuses du Bisp. 
(1100 à 1150"), abondant; bois des Gouttines, talus de la route 
de Prades, près de la fontaine des Embriags (Ivrognes), à 1450" 
et environs de la fontaine du Drazet (1460"); rochers grani- 
tiques à l'E. du village de l’Hospitalet (1470"); rochers grani- 
tiques de la crémade de Gnoles (1570). 


Cette plante à souche assez forte a la teinte et l'aspect d’un XH. 
murorum feuillé ou plutôt d’un Æ]. subalpinum ; sa tige est + poilue, 
herissée, ses pédoncules très inégaux, son réceptable cilie-hérisse, 
ses ligules + ciliolées ; ses feuilles sont très variables d’un:vert gai 
ou glauques, les radicales oblongues, brusquement contractées à la 
base.les caulinaires 2-3, espacées, sessiles subamplexicaules ou suben- 
gainantes à la base. MM. Arvet-Touvet et Gautier, /. cit. l'avaient 
d’abord placée dans le groupe Olivacea, à côté de l’'H. prasiophæum, 
mais après une étude plus complète, ces phytographes l’ont classée 
dans le groupe Sonchoidea à côté de l’'H. Xatardianum. 


7ot1. — H. Xatardianum Arv.-Touv, mss. et in herb.; 
Hierac. nouv., 1'° partie (1, cit.), p. 353. H. Gougetianum Rouy 
in herb. Chevallier! (non Gr. et G.!); 4. Willkommii Timb.- 
Lagr. (pr. p.) in herb. Giraudias! (non Schèele !). — Exsicc. : 
Arv.-T.et G., Hierac. gall., n°‘ 254-256. 


110 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 254 


AR. Rochers siliceux, prairies sablonneuses, etc., dans la z. 
subalp. — Juillet. 

Vallée de l'Ariège : rochers de la route nationale en amont de 
Mérens (1100®), forma simplex Arv.-T.l. cit.; rochers de la 
cascade de Saliens, près de la route nationale (1335"), forma 
ramoso-corymbosa Arv.-T.,l. cit.; |’ Hospitalet, prairies sablon- 
neuses, sous la cascade du Sisca (1450), forma simplex Arv.-T., 
IFÉATE 


D’après M. Arvet-Touvet, L. cit., cette plante est très répandue 
dans le département de l'Ariège, notamment aux environs d’Ussat, 
de Sabart et de Foix. Elle est assez rapprochée de l’H. sonchoides 
Arv.-Touv., rarement simple, plus souvent rameuse et polycéphale. 
La forme simplex Arv.-T., l, cit. a la tige simple, terminée au som- 
met par quelques calathides pédonculées ; la forme ramoso-corym- 
bosa Arv.-T., L. cit., a la tige ramifiée à partir du milieu ou au-dessus 
en panicule subcorymbiforme. Notre collègue, H. Guilhot a récolté, 
le 4 juillet 1898, sur les bords de la route de Sabart à Vicdessos près 
des forges de Niaux, la troisième forme ramoso-fastigiata (H. poly- 
cladum Arv.-T.) dont la tige est ramifiée dès la base ou presque dès la 


base, à rameaux disposés en large corymbe subfastigié. Nous possé- . 


dons en herbier un bel exemplaire de cette localité qui a été vérifié 
par M. Arvet-Touvet. 


Section V. — Puruonaroinea Koch, Synop., éd. 2, p. 251 
et. éd. 3,.p..388 (pr.p.). 


Groupe 1. — Oreadea Fries, Epicr., pA2 


«. Scapigera Arv.-T. 


702. — H. cyaneum Arv.-Touv. Suppl. Monogr. Hier. 
(1876), p. 20; Hierac. Alp. fr. (1888), p. 69; H. pallidum 


Fries, Epicr., p. 83 (pr. p.), non Bivona : H. Schmidtii Koch? 


et auct. rmult., 7on Tausch; — Æ7. pallidum var. arcticum Fries 


ain ea rocm shot À "à aile 


+, Pndmtée L< chatte 


fi 


255 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 111 


exsicc., n° 74 (1). — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1730 (Æ. palli- 
dum); Arv.-T.et Gaut. Hierac. gall., n° 267, 635, 636, Hier. 
hisp., n°% 115-117. 

AR. Eboulis et rochers granitiques ou schisteux des 2. 
subalp. et aip. — Juillet-Août. 

Eboulis d’Aiguebonne sur la route d'Espagne(1o1o®-1030"%); 
talus de la route nationale près du pont sur le ruisseau 
d'En-Garcias (1650"); éboulis mouvants de rochers sous la jasse 
du Crémal (1670); vallon de Font-Nègre, près de la jonction du 
Maya avec l'Ariège( 1940"); schistes du pic de Sabarthés, versant 
d’'En-Garcias (2210). 

Forma ciliata Arv.-T. in herb. Marc-d’Aym.— RR. Juin. — 
Rochers de la route d'Espagne près du pont de Runac (875). 


Ligules à dents ciliées. 


B. Cauligera Arv.-T. 


703. — H. Schmidtii Tausch, in Flora od. allg. bot. Zeit., 
XI (1828), Erg. 1, p. 65; Rchb. fil. Zc. À. germ., XIX, tab. 188, 
fr, Arv.-Fouv. ierat: Alp. fr., p. 70; 705 H;intricatum 
Arv.-T. Suppl.a Monogr. Hier., p.21. 


Nous ne possédons pas le type qui est une plante spéciale à la 
Bohême, à la Silésie, à la Thuringe et au Nord de l'Europe (2), mais 
seulement la forme (sous-variété) suivante : 


Forma maculata Arv.-T.,in herb. Marc.-d'Aym. — RR. Mai. 
— Environs d'Ax-les-Thermes, rochers des champs de la Ca- 
pullo, sous la route de Pointe-Couronne (880"). 


: ; ve 
Les feuilles sont maculées de taches brunes. 


704. — H. buglossoides Arv.-T. Suppl. a Monogr. Hie- 
rac. (1876), p. 18 et Hierac. Alp. fr. (1888), p. 72 (sensu lato). 


(1) M. Arvet-Touvet (in litt.) n'admet pas pour l'H. cyaneum, le synonyme de H,. coma- 
tulum Jord. ap. Bor. Fl. du centr. Fr. éd. 3, p. 410, donné par M. Sudre dans ses Hiera- 
cium du centre de la France, p. 88 du tirage à part et aussi ceux d'H, silvaticum Retz. Obs., 
1. p. 90 et de H. Retzii Fries Nov., éd 1, p. 76, non Griseb. donnés par M. Rouy danssa 
Flore de France, 1X, p. 321. 

(2) C'est par erreur que cette espèce avait été indiquée par M. Arvet-Touvet (Hierac. Alp. 
fr. p. 71) dans les massifs du Pelvoux et du Viso(Arv-T, in litt.), 


FI PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 256 


C’est une espèce très répandue dans les Alpes, les Pyrénées 
(Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales), les Corbières, l'Hérault, etc. et 
présentant, suivant M. Arvet-Touvet (in liti.) « diverses variétés 
auxquelles Timbal-Lagrave, dans son herbier conservé au Musée 
d’histoire naturelle de Toulouse, a donné plus de 12 noms! (Æ. 
intersitum, H. lugulæforme, pallescens, graniticum, medium, ora- 
rium, ferrugineum, coloratum, rubidum, etc. »). 

Nous ne possédons que la forme (sous-variété) et les variétés sui- 
vantes : 


Forma brevifolia Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — R. Ro- 
chers granitiques de la z. inf. — Juillet. — Rochers de la route 
d’Orgeix, au sommet de la côte des Broussals (815); rochers 
sur les champs de la Capullo, au-dessous de la route de Pointe- 
Couronne ({8go") et rochers de cette route avant d'arriver à 
Colmajou (930). 


Poils allongés sétiformes ; feuilles lancéolées, courtes ; péricline 
noirâtre ; pédoncules très glanduleux. 


? Var. subrude Arv.-T. Hierac. Alp. fr., p. 72; H. subrude 
Arv.-T, Suppl. à Monogr. Hier. (1876), p. 21 et Addit. à 
Monogr. Hier. (1879), p. 11.— Exsicc.: Arv.-T. et G. Hierac. 
gall., n° 412. — RR. Août. — Environs de la fontaine du Dra- 
zet (1460). 

Nos exemplaires sont insuffisants pour déterminer cette variété 
avec certitude. La péricline de cette plante qui se rapproche de l'A. 


vulgatum est plus pâle, grisâtre et moins glanduleux, ainsi que les 
pédoncules, que le type Æ. buglossoides, 


705. — H. orthoglossum (1) Arv.-T. et Gaut., Hierac.nouv., 
2° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1904), p. LXXVI; 

Var. gemmascens Arv.-T./. cit. — Exsicc. : Arv.-T. et G. 
Hierac. gall., n° 272, 273 et 632. — RR. Juillet. — Environs 
d’'Ax-les-Thermes : route du fort de Pointe-Couronne, rochers 
granitiques à quelques mètres en amont de la 2° borne kilomé- 
trique (890"). 


CITANT TS LOCEPLETTEEECEEEPTELLEPPEEEPCEEEEL ETETEDEPEETECEEET EPFPPTPEPNET PERTE E7 ERPERTERE ERRERY ESSOR OUR DU EURE FRS ON ARRET PET OU OPEL DE DERE ET VODE DE DOUTE PEEUT EOREE) 


. (1) M. Rouy, F1, de Fr. IX,p. 407 considère avec doute (?) l'H. orthoglossum comme un 
hybride : H, pseudoeriorhorum X rupicolum (var.) Rouy ? 


acent sd L ét nn à ce 


257 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 113 


M. Arvet-Touvet a récolté cette plante au lieu indiqué, en compa- 
gnie de M. Gaston Gautier et de nous, le 8 juillet 1898. Nous en 
possédons un des rares exemplaires et nous l’avons vainement cher- 
chée ailleurs (1). La tige porte ordinairement des bourgeons (gemmæ) 
ou rameaux développés à l’aisselle de presque toutes les feuilles, 
« C’est une espèce spéciale aux Pyrénées tant françaises qu’espa- 
gnoles, facile à distinguer de toutes Jes nombreuses variétés de l'A, 
buglossoides par ses styles bruns ou d’un jaune brunâtre et non cons- 
tamment d’un beau jaune; par ses ligules courtes, souvent tubu- 
leuses et dressées ; par ses tiges de taille élevée, etc...» (Arv.-T., in 
litt). 


Groupe 2. — Trivialia Arv.-T. Add. à Monogr. Hier. 
(1879). p. 13. 


706. — H. præcox Schultz Bipontinus, in Jahresbericht der 
Pollichia, 1X (1851), pp. 34 et 35 et pp. 44-47 (sensu lato); 
Ave l. Hier: Alp. fr., p. 81; H. murorum, var. præcox 
F. Schultz, Arch. de Flore, p.21.— Exsicc.: Sch. Bip. Cichor., 
n° 20; F. Schultz, Herb. norm., n° 08; Arv.-T. et Gaut. Hie- 
tac: gall., n° 87. 

RR. Juillet. — Montagnes d’Ascou, crête calcaire de Cas- 
souilla, sous le pic de ce nom (1760"). 


Cette plante, très rare dans notre circonscription, présente ailleurs 
un grand nombre de formes affines et .de variétés qui ont été surtout 
étudiées 10 par Jordan, en 1849, dans ses Annot. au Catal. des gr. du 
Jard. bot. de Grenoble et, en 1857, dans la 3e édition de la F1. du 
centr.de la France de Boreau; 2° par de Martrin-Donos, en 1864,dans 
sa Florule du Tarn. Ces formes affines sont parfois difficiles à bien 
reconnaître et ne peuvent être déterminées avec certitude que si ellés 
ont été récoltées au moment de leur première floraison, car elles ont 

.en automne une seconde floraison qui en modifie sensiblement les 
caracté es. 


707. — H. murorum L. F1. suec., éd. 2, p. 573 (sensu am- 
HoaGr et Godr. F1. de Fr., II, -p. 372 (pr.p.); Arv.-Touv. 
Ererac. Alp..fr.,p. 8%. 


(1) Suivant M. G. Gautier (in litt.) on rencontre assez communément l'H, orthoglossum, 
Arv.-T. et G. var. gemmascens Arv.-T. sur les tertres granitiques, au bord des champs, à 
Mijanés /Ariège) dans le massif du Llaurenti, 


) 


114 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 258 


Espèce très polymorphe, répandue partout dans notre circonscerip- 
tion, qui présente un grand nombre de formes et de variétés dont 
nous possédons seulement les suivantes : 


Var. «. genuinum Marc.-d'Aym. — C. Rochers, prairies, 
talus, lieux pierreux, bois, murs, etc., de tous les terrains dans 
les z. inf. et subalp. — Juin-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 970" (route de Pointe- 
Couronne, bois du Besset) à 1570"{crémade de Gnoles) et prin- 
cipalement dans les montagnes d’Ax (bords du chemin forestier 
de Bonascre à Manseille; pelouses près de la cabane de Courtal- 
Jouan, etc.), d’Ascou {jasse du clot del Fach et vallon de 
Coumpoulou, vallon del Pradel, etc.), de l’Hospitalet (route 
nationale entre les 2° et 3° lacets, etc.), de Mérens (éboulis 
d’Aiguebonne sur la route d'Espagne, etc.), de Prades (fontaine 
des Embriags, fontaine du Drazet, bois du Llauzet, pelouses 
calcaires de la Mate de Reboul, etc.) et de Savignac (prairies de 
la Bédeille, sous le bois de las Planes, etc.). 


La plante que nous considérons comme le type se reconnaît à ses 
euilles radicales parfois tachées de pourpre, ovales-lancéolées ou 
oblongues et plus ou moins profondément dentées, à dents aiguës 
et divergentes, à sa tige nue ou munie à la base d’une feuille pétio- 
lée, à ses capitules portés sur des pédoncules arqués et formant un 
corymbe étalé, couvert, ainsi que les involucres, de poils mous, 
courts, noirs et glanduleux, 


Forma reducta Arv.-T., in herb. Marc-d'Aym. — RR. Sep- 
tembre. — Bords du chemin forestier de Bonascre à Manseille 
(1550). 

Var. 8. silvaticum L. Spec. plant., éd. 2, II (1763), p. 1128, 
non À. silvaticum Lamk. (1). — Exsicc. : Soc. dauph., n®%2157 
et bis; Arv.-T.et Gaut. Hierac. gall., n° 88. 

AC. Pelouses, prairies, bords des chemins et des bois, rochers 
ombragés, etc., dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Août, 

Le Castelet, prairies de la rive gauche de l’Ariège, en aval du 


(1) L'H, silvatieum Lamk, F1, fr., [1,p. 95 est l'H, vulgatum Fries, 


PPT De 


259 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ‘ 115 


—— 


pont du chemin de fer (630); parc d'Orgeix (805®); route de 
Pointe-Couronne, bois du Besset (970"); vallée du Nagear, 
rochers sous le bois de las Planes (1015®); route forestière du 
bac du Llata (1270); bois des Gouttines, près de la fontaine 
des Embriags (1410); l'Hospitalet, bords de la route'nationale 
entre les 1% et 2° lacets; pelouses près du chalet forestier de 
Manseille (1660"). 


Diffère du type par ses feuilles H# cordiformes à la base et ordi- 
nairement assez grandes, les caulinaires 1-3, subcordiformes, contrac- 
tées ou atténuées en pétiole; par sa panicule tantôt grande et lâche, 
tantôt agglomérée et subombelliforme. 


Var. y. nemorense G. et G. F1. de Fr., IT, p. 378; H. nemo- 
rense Jord. Cat. jard. bot. Dijon (1848), p. 23. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n°4174. 

AC. Bois et forêts d’arbres verts, rochers ombragés, etc., dans 
les z. subalp. et alp. — R. dans les z. inf. — Mai-Aoùt. 

Ax, rochers du Trou-des-Fourches (750"); vallon de Mon- 
taud, bords du ruisseau du clot del Fach (1250); montagnes de 
Prades : pelouses ombragées entre les cols de Marmare et d'En- 
Ferrié (1365); bois de Fontfrède (1340" et 1370"); vallée du 
Nagear, rochers du pla-d’Arlaou (138o") et rochers de la Pujole 
(1635%); vallon du Pradel, au Boutas (1490"); montagnes d’Ax, 
pelouses de Manseille (1650"); vallée des Bésines, rochers de 
gneiss près de la fontaine de Coumargues (1980. 


Se distingue du type par ses feuilles minces, membraneuses et d’un 
vert pâle, un peu plus allongées, peu dentées et par sa panicule for- 
ment une panicule presque thyrsoïdale. 


Var. ô. alpestre Schultz Bip. in Jahr. d. Poll., IX (1851), 
°p. 48, non Griseb.; Arv.-T. Hierac. Alp. fr., p. 82. 


Plante pauciflore et moins développée ; feuilles plus petites ordi 
nairement atténuées à la base; pericline souvent noirâtre. 


Var. «. virens Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — RR. 
- Rochers, éboulis et pelouses sèches des terrains siliceux, plus 
rarement calcaires dans les z, subalp. et alp. — Juin-Juillet. 


116 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 260 


Vallée du- Nagear, rochers des Esquers d’'en-haut (1265®); 
éboulis calcaires du Roc des Llamprés, sur le ruisseau des 
Llènes (1300"); pelouses sèches du sarrat de Baxouillade 
(2120). 

« Teinte plus ou moins vert de gris; feuilles radicales-atténuées 
ou contractées en pétioles et jamais en cœur à la base; panicule très 


glanduleuse agglomérée et souvent réduite, oligocéphale. » (Arv.-T. 
lac ACT.) . 


Var. C. radicatum Arv.-T. in herb. Marc-d'Aym. RR. — Juil- 
let. — La pinouse de Paillères (2000). 


« Plante intéressante, voisine de l’A. cinerascens G. et Gr., Fries, 
non Jord. bien caractérisée par ses racines fortes et très fibreuses, 
sa tige basse, ses feuilles courtes d’un gris cendré, etc. — A récolter 
de nouveau en beaux échantillons » (Arv.-T., l, cit.) (1). 


Forma reducta Arv.-T. l. cit. — RR. — Juillet. — Prades, 
quartier de Montant sur le ruisseau de la Gardio (1520). 


C’est la forme rabougrie. 


Groupe 3.— Vulgata Fries (pr. p.). Arv.-T. Ess. de classific. 
(1880), p. 11. 


708. — H. vulgatum Fries, F1. hall. (1817), p. 128; Novit., 
éd. 2 (1828), p. 258; ÆJ. silvaticum Lamk. Dict., TE p46060 
Gr. et G. F1. de Fr., I, p. 375, non L, nec Gouan; Arv.-T. 
ETieP Alp fr; pi85: 


Espèce polymorphe dont nous possédons seulement les variétés et 
formes (sous-variétés) suivantes : 


Var. «. genuinum Griseb. Comment, p. 42, n° 66; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XIX, tab. 165, f. 1. — CC. Lieux frais et boisés, 
“pelouses et rochers ombragés de tous les terrains principalement 


(1) Dans notre Catalogué général des phanér. el cryptog. du bassin de da haute Ariège 
(Rey. de Bot. XII (1894) p. 371 ou p. 133 du tirage à part nous avions par erreur indiqué 
cette variété come une espèce nouvelle sous le nom de H. radicalum ArveT, forma ge= 
nuina, 


261 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 117 


siliceux des z. inf. et subalp. — KR. dans la z. alp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 8oom 
(parc du château d’Orgeix) à 1980" {vallée des Bésines, fontaine 
sur la jasse de Bessatel) et principalement dans les montagnes 
d’Ax, d’Ascou, d’Ignaux, de l'Hospitalet, de Mérens, d'Orlu, de 
Prades et de Savignac. 


Nous rapportons au type les spécimens à tige élevée, munie de 2-5 
feuilles, pétiolées, ovales ou oblongues, jamais er cœur à la base ; à 
capitules en panicule corymbiforme, ascendante-dressée ; à involucres 
à écailles aiguës; à rameaux et à pédoncules étalés-dressés. Cette 
plante ne refleurit jamais en automne comme l’H. murorum et ses 
variétés avec lesquels on la trouve parfois mélangée, De nombreu- 
ses formes et variétés ont été créées au dépens du type par divers 
auteurs. Nous citerons : 1°, en 1848 et 1849, À. Jordan dans son Cata- 
logue du jardin botanique de Dijon, et ses Annotations au Catalogue 
des graines récoltées au jardin botanique de Grenoble et surtout, en 
1857, dans la 3° édition de la Flore du centre dela France de Boreau; 
2° en 1852, Grenier et Godron dans le tome II, p. 375, de leur Flore 
de France ; 3° en 1902, M. H. Sudre dans ses Hieracium. du centre 
de la France, pages 52 à 62 du tirage à part. 

La plupart de ces formes et variétés sont établies parfois sur des 
caractéres peu sensibles et ne peuvent être déterminées avec certitude 
que sur la plante vivante. Quelques-uns de nos exemplaires parais- 
sent se rapprocher beaucoup des formes A. argillaceum Jord, (pr. 
sp.) Cat. Grenob. p. 17 et H. approximatum Jord. (pr. sp.) Cat. 
Dijon, p. 20. M. Arvet-Touvet a distingué dans nos récoltes les 
formes (sous-variétés) suivantes : 


Forma reducta Arv.-T. in herb. Marc-d'Aym. — RR. Août- 


Septembre. — Pelouses de Manseille sous le chalet forestier 
(1650"); vallée du Mourgouillou, rochers sur le lac du Comté 
(1780). 


Forma pubescens Arv.-T. 1. cit. — R. Juillet. — Eboulis du 
Roc d'En-Calqué, sur la route de Prades (1260"); vallée du 
Nagear, rochers de la pontille du Ressec (1325) et rochers sous 
la Pujole (1580). 

Var. 6. asperatum. Arv.-Touv. in herb. Marc.-d’'Aym. (1890); 
H. argillaceumJord. var.asperatum Sudre, L.cit., p.55; H. quer- 
ceticolum et H. nemophilum Jord. ap. Bor., 1. cit., pp. 397-308. 


118 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 262 


— AR. Rochers et pelouses des terrains calcaires plus rarement 
siliceux dans la z. subalp. — KR. dans la z. alp. — Juillet-Août. 

Vallon de Montaud, rochers calcaires du Gravier (1210%*); 
pelouses près de la fontaine du Drazet (1460) et sur la cabane 
forestière du Drazet (1510); pelouses sur la cabane forestière 
de Larguis (1525®); vallon du Crémal, rochers du ruisseau sous 
la jasse du Traouquet (1810). 


Caractérisée surtout par son receptacle denté-fibrilleux, ses pédi- 
celles allongés très glanduleux, ses feuilles rudes, à dents fortes, et par 
sa tige hérissée, très scabre jusqu'au sommet. 


Var. y. alpestre Arv.-T. Hierac. Alp. fr., p. 85; forma suba- 
trata Arv.-T.et Gaut. Hierac. gall., n°5 447 et 448. 
RR. Août. — La pinouse de Paillères (20r10"). 


Tige FADer te) oligocéphale, à 2-4 feuilles lancéolées translucides ; 
écailles du péricline d’un noir foncé (1). 


709. — H. translucens Arv.-T. Suppl. à Monogr. Hierac., 
p. 17 (Æ. diaphanum Pers. et Song. in exsicc. Soc. dauph., 
n° 850 (pr. p.), non Fries), var. foliosum Arv.-T. Hierac. Alp. 
fr., p. 85, forma angustata Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. 

RR. Août. — Bords du chemin forestier du Llata (1060"). 


« Feuilles caulinaires nombreuses et rapprochées; panicule ordi- 
nairement agglomérée + thyrsoïdale » (Arv.-T., L. cit.). 


710. — [H. septentrionale Arv.-T., Hier. Alp. fr., p. 86, 
var. meridionale Arv.-T., 1. cit., forma subramosa. Arv.-T. et 
Gaut. Hierac. gall., n° 206 bis. Environs d’Ax les Thermes : 
pentes broussailleuses et rocheuses à la Capullo, sur le granit, 
alt. 850" environ, 10 juillet 1898.] 


Vainement recherchée par nous à la localité indiquée où elle a dû 
être dévorée par les moutons ou les chèvres. 


(1) Dans notre Catalog. génér. des pl. phan, et cryp. obs. ou récolt. dans le bass. de la 
haute Ariege du 17 au 24 août 1892 (sess, extraord. Ax-les-Thermes p. 371 du tome XII 
(1894) de la Rev. de Botaniq., p. 133 du tirage à part) nous avions pris cette plante pour l'H. 
diaphanum Fries. Or d’après M. Arvet-Touvet (5x Lift.) « la plaute de Fries est spéciale au 
N. de l'Europe, mais ne constitue qu'une simple variété de l'A, vulgatum du même auteur ». 


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263 ACADÉMIE DE GÉOCRAPHIE BOTANIQUE 119 


Groupe 4. — Subalpina Arv.-T. Hieracioth. gall., 
fasc. 1 (1897). 


711. — H. subalpinum Arv.-T. Suppl. à Monogr. Hierac. 
(1876), p. 23; Hierac. Alp. fr., (1888), p. 88. 


Espèce polymorphe dont nous possédons les variétés et la torme 
(sous-variété) suivantes : 


a. genuinum Arv.-Touv. Hier. Alp. fr., p. 88. — AC. Lieux 
boisés, rochers ombragés, etc., dans la z. subalp. — RR. dans la 
z. alp. — Juillet-Août. 

Bords de la route entre les cols de Marmare et d'En-Ferrié 
(13€5%); bois des Gouttines près de la fontaine des Embriags 
(1410); bois du Drazet (1440) et fontaine du Drazet (1460"); 
vallée de l’Oriège, bois de Justinia (1450) et pont dans ce même 
bois (1550); bois de Fontfrède de Prades (1450"); sous le cha- 


let forestier de Courtal-Jouan (1530); bords de la route fores- 


tière de Bonascre à Manseille (1550); vallée du Nagear, rochers 


de la Pujole (1635"); pic de Sérembarre, versant du Pradel 
(1830"). 


Nos exemplaires ont les feuilles dentées ou presque très entières, 
les caulinaires ovales-lancéolées ou lancéolées + embrassantes, le 
péricline très glanduleux à écailles étroites obtusiuscules, les internes 
aiguës. Cette plante a le port de l'A. vulgatum. 


Forma ovalifolia Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — RR. 
Juillet. — Vallon de Coumpoulou, bord du ruisseau du clot del 
Fach (1350); 2° fontaine del Roc ou de Coume-Frède, sous le 
pic de ce dernier nom (1690"). 


Feuilles grandes et ovales, fortement dentées. 


Var. 8. monocephalum Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — RR. 
Août. — Vallée de l'Oriège, à la coume de Paraou (1980); 
rochers de Paillères (1990). 


Tige simple et monocéphale, 


1 


120 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DF LA HAUTE ARIÈGE 264 : 


! 


712. — H. exilentum Arv.-T. Hier. Alp. fr., p. 90. — 
Exsic. : Soc. fr.-helv., n° 751; Arv.-T. et G., Hierac. gall., 
n° 99. : 

RR. Juillet. — Pelouses du pic de Mountleytié, près du col 
de Laoudari (1750"). 


D’après M. Arvet-Touvet in litt. : « Cette plante a les principaux 


caractères de l'A. Epimedium Fries, de la Savoie, etc., mais plus grêle, 
plus élancée et ordinairement plus rameuse corymbiforme » 


Section VI. — PRENANTHOIDEA Koch. Syn., éd. 3, p. 393 
(pr. p.). 


Groupe 13. — Jurassica Arv.-T. Hierac. nov. descript. in 
.Bull. herb. Boiss., V (1897), p. 733 et in Arv.-T. et Gaut. 
 Hieracioth. gall., fasc. 1 (1897). 


713. — H. crepidifolium Arv.-T. /Zierac. Alp. fr., p. 89; 
var, subintegrifolium Arv.-T. in herb. Marc.-d’Aym. — RR,. 
Juillet. — Vallon de Coumpoulou, bords du ruisseau du clot del 
Fach (13507). 


Plante ayant l’aspect du Crepis paludosa Mœnch, trés voisine par 
ses caractères généraux de l’Æ7. sulbalpinum Arv.-T. dont elle pour- 
rait n’être qu'une sous-espèce ? 


Forma abbreviata Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. -—- RR. 
Juillet. — Vallon de Coumpoulou, sur Montaud (1380®); bois 
du clot Baillar, sous le col de Sahuquet { 1490"). 


714. — H. jaceoïides Arv.-T. Monogr. Pil. et Hierac. du 
Dauph. (1873), p.40; Hier. Alp. fr., p. 91; forma ramosissima 
Arv.-T.in herb. Marc.-d'Aym. 

RR. Août. — Pelouses sur la fontaine du Drazet (1470"). 


Nos exemplaires sont beaucoup plus rameux que le type. Celui-ci 
sert de transition entre les A. rapunculoides, Arv.-Touv. qne nous 
ne possédons pas, mais qui existe dans l'Ariège et l'H. Jurassicum 
Griseb. 


ch Éd OS 


265 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE I21 


715. — H. jurassicum Griseb. Comment. de distrib. Hie- 
rac. (1852), p. 32; H. juranum Fries, Epicr. (1862), p. 104, 
non Symbol.; H. elatum G. et G. (pr. p.). non Fries, H. pre- 
nanthoides Gaud. non Vill.; Arv.-T. Æierac. Alp. fr., p. 91: 
Rchb. fl. /c. fl: germ.,XIX, tab. 150 f..1.— Exsice. : Soc. fr.- 
helv., n° 763; Arv.-T.et G. Hierac. gall. n° 100 (x. amplext- 
folium Arv.-T.et G.)et n° 671, 672. 

RR. Juillet. — Bords du chemin forestier de Bonascre à 
Manseille (1550"). A rechercher. 


Plante polymorphe ordinairement hypophyllopode, à feuilles am- 
ples glaucescentes, les caulinaires moyennes semi-embrassantes ou 
auriculées, à pédoncules longs et gréles, à glandes nombreuses, à sty- 
les bruns et à achaînes d’un bai roussäâtre ou marron, ctc. 


716. — H. hemiplecoides Arv.-T.et Gaut. Æierac, nouv. 
pour la Fr. ou l'Espag.,2® partie. in Bull. Soc. bot. de Fr., 
LI (1904), p. LXXX; H. hemiplecum Arv.-T. Hier. Alp. fr... 
p. 80, var. subintegerrimum? — Exsicc. : Arv.-T. et Gaut. 
Hierac. gall., n° 500 (cum descriptione) et n° 300 bis. 

R. — Lieux boisés, pelouses ombragées de la z. subalp. — 
Juillet. 

Bords de la grand’route entre les cols de Marmare et d’'En- 
Ferrié (1380) et bords du chemin forestier du Drazet sur ce 
dernier col {1410") (1); pelouses de la 2° fontaine del Roc ou de 
Coume-Frède, sous le col des Sept-Fonts (1690). 


Espèce voisine de l'A. jurassicum Griseb. dont elle se distingue 
surtout par sa tige moins élevée (4-6 décim.), ses feuilles radicales 
minces, presque éntières ou à peine denticulées, les caulinaires moins 
nombreuses et moins amplexicaules, et par sa panicule réduite, à 
courts pédoncules. 


Groupe 2.— Prenanthea Arv.-T. Æierac. Alp. fr., p. 93. 


717. — ? H. prenanthoides Vill. AÆist. pl. Dauph., IT, 
p. 108; var. spicatum Arv.-T. I. cit., p. 03; Æ. spicatum AI. 
Hp lp: 218 (pr>p:), tab: 27, f.3 (?) 

(1) Ces deux localités sont reproduites en partie par MM. Arvet-Touyet et Gautier, 
après la description de leur A. hemiplecoides. 


122 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 266 


RR. Août. — Vallon de Font-Nègre, près du ruisseau de 
Costo-Redoun (2010). 


M. Arvet-Touvet a marqué d’un point de doute les étiquettes de 
nos spécimens qui sont en fleurs seulement et y a ajouté la mention 


x 


suivante : « Plante à rechercher avec soin avec des achaînes mûrs 
qui permettront de la déterminer avec certitude ». C’est une forme 
des prairies alpines à feuilles et capitules glanduleux, à panicule 
subracémiforme, à rameaux courts; ses feuilles sont panduriformes 
et d’un vert sombre. 


718. — H. lanceolatam Vill. Hist. pl. Dauph., IT, p. 126, 
tab. 30; var. fuscum Arv.-T. 7. cit, p. 07; H. spicatifolium 
Arv.-T. Monogr. Hierac. Dauph., p. 45. — Exsicc. : Arv.-T. 
et G. Hier. gall., n° 301, 302 et n° 791. 

Forma obscura Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. 

RR. Août. — Vallée de la Lauze, prairies de Montmija, vers 
la métairie del Peré (1420). 


C’est une plante d’un vert obscur, à pédoncule et à péricline cou- 
verts de poils noirs glanduleux et à achaines mûrs d’un brun rous- 
sâtre ou marron, rarement grisâtres. 


Groupe 3. — Cotoneifolia Arv.-T. Æierac. Alp. fr., p. 98. 


719. — [H. cottianum Arv.-Touv./. cit., p. 102; var. sub- 
panduratum Arv.-T.et G. Hierac. gall., n° 306 et 307. Ariège : 
prairies de l’'Hospitalet, etc. (Ary. T. et Gaut.)] 


Nous avons vainement recherché cette plante au lieu indiqué d’une 
façon bien vague, il est vrai. 


720. — H. drazeticum Arv.-T. et Marc.-d'Aym. :n herb. 
Marc.-d’Aym. et in Arv.-T. et G. Hierac. nouv. pour la Fr. ou 
l'Espag., 1° partie, in Bull. Soc. bot. de Fr., XLI (1894), 
p- 364. et 

Exsicc. : Arv.-T. et G. Hierac. gall., n° 308-311 et 476- 
477: 

R. Pelouses des terrains siliceux ou calcaires de la z. subalp. 
— Juillet-Août. 


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267 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 123 


Pelouses avant d'arriver à la fontaine du Drazet (1460) (1); 
P'Hospitalet, prairies de la rive droite de l'Ariège sur le pont 
Cerda (1550"); pelouses sous le chalet forestier de Manseille 


(1650). 


Cette plante hypophyllopode se rapproche des Æ, parcepilosum 
Arv.-T., H. cottianum Arv.-T. espèce de premier ordre répandues à 
profusion dans les Alpes est surtout caractérisée par sa tige grêle de 
2-6 décim., toujours très ferme, très dure, et 1-4 céphale; ses feuilles 
supérieures étroitement allongées, lancéolées et acuminées; les cauli- 
naires inférieures atténuées en pétiole à la base, ainsi que les radi- 
cales, etc. Elle pourrait bien n'être qu’une race ariégeoise de l’une 
des deux espèces précitées (2). 


Section VII. — Picroinea Arv.-T. Essai de classific. Hierac. 
(1880), p. 12; Hierac. Alp. fr. (1888), p. 104. 


Groupe 1. — Ochroleuca Arv.-T. 7. cit. p. 104. 


721. — H. picroides Vill. Précis voy. bot., (3), p. 27, tab. 1, 
RAR ETES AÉPICR.. DASLIS. Et, SYMP.,. D, 137 Et 158 PT.-p.; 
H. Sieberi Tausch, in Flora, XI (1828), 1 Erg., p. 75, secund. 
Fries, Epicr. (ibid) : H. pallidiflorum Jord ? secund. Fries 
Epicr. (ibid); H. Huteri Haussm. secund. Fries (ibid.) forma. 
Arv.-T./Æierac. Alp. fr., p. 110.— Exsicc. : Arv.-T.et Gaut. 
Hierac. hisp., n°% 130 et 140 (val d’Aran); Hierac. gall., 
n® 606 et 794 (Alpes-Maritimes). 

‘RR. Août. — Clots de la couillade de Pédourés, sur la vallée 
du Mourgouillou (2260"). 

Forma macrocephala Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym. — RRK. 
Août. — Pelouses du col de Puymaurens, près de la cabane des 
douaniers (1931" Et.-maj.) 


(1) MM. Arvet-Touvet et Gautier l: cit., après avoir reproduit cette localité d'après 
nous (Marcailhou-d'Ayméric), ajoutent : « bois du Drazet à 1450® (Guilhot); le Drazet 
(Mailho). 

(2) M. Rouy F1. de Fr., IX, p 371 considère l'H. drazeticum comme une variété? de 
l'A. cydoniifolium Vill. 

(3) Cet opuscule rare de Villars, 64 p. in Se et 4 planches, a paru en 1812 et a pour titre: 
Chaix, Villars, G. Lauth et A. Nestler, Précis d'un voyage botanique fait en Suisse, dans 
les Grisons, aux sources du Rhin, au Saint-Gothard, en 18113; précédé de quelques reflexions 
sur l'utilité des voyages pour les naturalistes. Paris et Strasbourg, Lenormant éditeur. 


124 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 268 


Groupe 2. — Neopicroidea Arv.-T. Æierac. gall. et hisp. 
fasc. 2 (1897); (Conyzoidea Arv.-T. prius). 


722. — H. chamæbpicris Arv.-T. Elenchus Hierac. nov., in 
Annuaire du Conservat. et du Jard. bot. de Genève, p. 102! 
Exsicc. : Arv.-T. et Gaut. Hieracioth. gall., n° 113, 313, 486, 
487, et 1017; Hierac. hisp. n° 230-232; H. albidum Lap. Hist. 
abr. pl. Pyr., p. 474, non Vill.! 

AC. Pelouses et rochers des terrains granitiques ou schisteux 
dans la z. alp. — KR. dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Sep- 
tembre. 

Ax, rochers du Trou-des-Fourches, sur En-Castel (750); col 
des Escales, sur la gorge de Berduquet (960); route d'Espagne, 
rochers près du pont du l’'Harenc (1035"); rochers près du grand 
lac de la Baouzeille du Tarbézou (1980) et sur ce lac(2010"); 
rochers schisteux sur le lac de Beys (1980"); pelouses et rochers 
sur le versant méridional de l’estagnol du Nagear (2010"); 
pelouses sèches sous le Roc de Braguès (2170"); rochers du pic 
de Perregeat (2230"); pic de l'Etang-Rébenty (2390"). 

Plante mono-oligocéphale ayant l'aspect de l’'H. amplexicaule, à 
feuilles inférieures, lancéolées, les caulinaires larges elliptiques acu- 
minées ou ovales-lancéolées, à achaînes noirâtres, etc. Elle est assez 
répandue dans les Pyrénées et a été confondue par plusieurs bota- 
nistes et par nous-même avec l’Æ. petrophilum Arv.-Touv. (non Tim- 
bal-Lagrave et Jeanbernat) que nous avions indiqué par erreur « sur 
les rochers de la rive droite de l’Ariège, près du pont du l’'Harenc à 
1035n d’alt. » dans notre Catal. sen. des phan. et crypt. récolt. où 
obs. dans les bass, de la haute Ariège, in Rev. de Botan., XII (1894), 
p. 370 (p. 132 du tir. à part). 


Section VIII.— AustraLia Arv.-T. Ess. de classif. Hier. (1880), 
p. 13 ; Hierac. Alp. fr. (1888), p. 112. 
Groupe 1. — Symphytacea Arv.-T.l. cit., p. 113. 


723. — H. heterospermum Arv.T., I. cit., p. 113; var. ser- 
ratulinum Arv.-T. et G. Hierac. gall. (1897-1901) n% 117, 506, 


269 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 125 


798 et 799 ; À. subhirsutum Jord. ap. Bor. F1. du Centr. Fr., 
éd. 3 (1857), p. 384 (pro parte) non Lamotte, Prodr. fl. pl. 
centr., p. 401 du tir. à part, secund. H. Sudre, Hierac. du 
centre de la Fr.{(1902), p. 41 du tir..à part, pl. IX et in Bull. 
Acad. intern. Géogr. bot. XII (1903), p. 41 (1). 

RR. Août. — RR. Rochers de la gorge de Berduquet, aux 
bords de la route nationale (890"). 


M. Sudre, l. cit. (1903), p. 42, après avoir considéré l’H. subhir- 
sutum Jord. comme sous-espèce de l’Æ. heterospermum Arv.-T. dit : 
« Il me parait assez rare dans les Pyrénées ; je ne l’ai rencontré qu’à 
Ax-les-Thermes (Ariège) et à Olette, chemin de Nyer (Pyr.-Or.). » 


724. — H. pyrenaicum Jord. Observ., fragm. 7 (1849), 
p. 37; G. et G. F1. de Fr., IT, p. 382, excl. synon et auct, non- 
null., non L.; H. lan“eolatum Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 475; 
H. pyrenœum Rouy, in Bull. Assoc. fr. de Bot., 4° année 
(1901), p. 147 (2). — Exsicc.: Soc. dauph. n° 41709 ; Arv.-T. et 


Gaut., n° 497-499 et n° 797. 
Forma reducta Arv.-T.in herb. Marc.-d'Aym. — RR. Sep- 


tembre. — Pelouses siliceuses sous le chalet forestier de Man- 
seille (1650). 


En 1894 et à première inspection, M. Arvet-Touvet avait rapporté 
avec doute notre unique exemplaire à l’Æ. symphytaceum Arv.-T. 
var. interruptum A.T. forma reducta Arv.-T.? mais le 10 juillet 
1898, lors de son séjour à Ax avec son collaborateur M. G. Gautier, 
pour la récolte de son Hieraciotheca gallica, le savant hieraciographe 
de Giéres a rectifié son opinion et a rapporté notre spécimen à l'A. 
pyrenaicum Jord. 


COPEETTTECT TETE TETE EEE TENTE ELEC ET ENS L EEE EEE TEL ETES TEE EEE COST EL ETETEEET EC ET EEE EEE EEE EEE TO CEEEIEEELET TELE CCE TETITETET EEE E POLE TEEEREE STONE OCTO LECEE CIEL TEEE ES EE EI EEE III PIE IE TIC I TELE TELE I TI ELEC EEE TELE EEE EEE 


(1) Ce travail de M. Sudre paru dans le Bulletin cité est intitulé : Notes sur quelques 
Hieracium des Pyrénées. 

(2) D'après M. Rouy (L. cit.) : « Linné a décrit dans le Species, éd, 1, le Picris pyrenaica, 
comme variété de son Hieracium pyrenaicum; donc le nom de H, pyrenaicum Jord doit tom- 
ber dans la synonymie et je propose pour ne pas changer l'étymologie le nom de H. pyre- 
næum Rouy >. M. Sudre(Hierac du centr. Fr., p. 42, du tirage a part, renvoi (1}) faitobserver 
au sujet de cette note que la plante décrite par Jordan suis le nom de H, pyrenaicum existe 
dans un grand nombre d'herbiers (M. Sudre en a distribué plus de 100 parts) et que ce nom 
déjà vieux de plus de 50 ans a été adopté par tous les botanistes qui se sont occupés de l'étude 
des Hieracium (Grenier, Fries, de Martrin-Donos, Nynian, Arvet-Touvet, etc.; « aussi, 
bien que Linné ait mentionné dans ses ouvrages un Aieracium pyrenaicum, j'estime, dit 
M. Sudre, que le nom employé par Jordan ne donne lieu à aucune confusion (la plante de 
Linné étant rattachée au genre Picris) et je crois inutile de le remplacer par celui d'H. pyre= 


næum proposé par M. Rouy. » 


126 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 270 


Groupe 2. — Polyadena Arv.-T.in Hierac. gall., fasc. 2 
(1897). 


725. — H. rectum Griseb. (pr. p.) Comment. de distrib. 
Hierac. gen. (1852), p. 27, n° 47 (excl. syn. H. pyrenaico); 
H. hirsutum Gr. et Godr. FI, de Fr., II (1852), p. 386, non 
Bernhardi (1819), nec Tausch (1828), nec Fries (1848 et 1862); 
H. Grenieri Schèele, in Linnæa, vol. XXXII, ou 2° série, vol. 
XVI (1863), p. 688, non Timb. et Jeanb.; Æ. eriophorum Lap. 
Hist. abr.pl. Pyr., p. 474 et Suppl., p.127, non Saint-Amans. 

Var. « pseudo-eriophorum Arv.-Touv. Cat. Hierac. Fr. (iné- 


dit); Arv.-T.et Gaut. Hierac. nouv., 2° partie, in Bull. Soc. 


bot. de Fr.,tome LI (1904), p. LXXXVIII; AH, pseudo-erio- 
phorum Loret et. Timbal, in Bull. Soc. bot. de Fr., V (1858), 
p. 616.—Exsicc.: Soc. dauph..n° 1732; Arv.-T.et G. Hierac. 
gall. n°5 317, 5184 307-550, 1et6. 

C. Rochers, pelouses sèches des terrains siliceux dans la z. 
inf. — R. dans la z. subalp. — Juillet-Septembre). 

Nos exemplaires (plus de 15 localités ont été récoltés de 650" 
(Le Castelet, rochers sous la chapelle du château) à r390"/(vallée 
de la Lauze, pelouses sous Montmija) et principalement aux 
alentours d’Ax (En-Castel, Roche-Lisse, monticule de la Vierge, 
route d'Espagne pres du pont de la Gaïilline, route d'Orgeix, 
bosquet du Coulobre sur la gare, etc.) et de Mérens (rochers 
bordant la route nationale, près du pont de Berduquet, etc.). 


Le nom de 4. hirsutum ne peut être conservé dans la nomencla- 
ture comme nom princeps. D’ailleurs, sous cette dénomination, les 
auteurs ont compris des espèces très distinctes entre elles et n’appar- 
tenant pas à la même section. 

J.-J. Bernhardi, directeur du Jardin botanique d’Erturt, a le premier 
signalé, en 1819, sous le nom de Æ. hirsutum, une plante cultivée 
dans plusieurs jardins botaniques, dont l’origine était incertaine et 
que l’on a cru longtemps, malgré les dénégations d'Asa Gray, origi- 
naire du Canada (1), jusqu’au mement où Tausch, et bien après lui 
Fries, ayant reçu une plante des Pyrénées, semblable à celle cultivée 


(1) L'H. hirsutum Bernh. est mentionné dans la 1re édition (1821) p.407 du Nomenclator 
botanicus de Steudel, et aussi dans la 2° édit. vol. I (1840) p.763 avec l'indication: Amer, sept, 


271 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 127 


sous ce nom la décrivirent, mais en s’en attribuant chacun la pater- 
nité : 1° l'ausch, dans le Flora, XI (1828), 1 Erg., p. 72, sousletitre 
Bemerkungen (Observations) über Hieracium; 2° Fries, dans son Sym- 
bolæ ad historiam Hieraciorum(1848),p.166. La vraie patrie de l’H.hir- 
sutum étant doncretrouvée,onabandonnacomplètementlenom de Ber- 
nhardi, auteur de l’espèce cultivée, pour ne citer que ceux de Tausch et 
de Fries, descripteurs de la plante spontanée, — En 1852, Grenier et 
Godron, dans leur Flore de France, vol. II, p. 386, ont décrit sous le 
nom de Æ7. hirsutum Bernh., la même espèce que Grisebach, la même 
année, dans son Commentatio de distributione Hieracii generis, appe- 
lait AH. rectum et c’est ce dernier nom qui doit prévaloir parce qu’il 
convient le mieux à une plante qui a toujours un port droit et strict, 
outre qu’il est le plus ancien après celui de Æ. hirsutum Bernhardi 
faussement appliqué. Ce dernier, d'après les recherches de M. Arvet- 
Touvet, appartient à la section Prenanthoidea et n’a de rapports 
intimes qu'avec les Æ. vallesiacum Fries et [ycopifolium Frœlich! 

Nous ajouterons encore: 10 l’Æ. hirsutum Tausch, paraît être 
identique à l’H. hirsutum Fries. Symb., p. 166; 2° l’'H. hirsutum 
Fries, Epicr. (1862), p. 122 est le même que celui de Schéele in 
Linnæa, vol. XXXII, ou 2e série, vol. XVI (1863), p. 687 et que l'A. 
Friesianum Arv.-T. in Bull. Soc. bot., Fr. XLI, (1894) p. 385; 
30 l'H. pseudo-eriophorum Loret et Timb. in Bull. Soc. bot. de Fr., V 
(1858), p. 616 et l’H.-Grenieri Schèele, L. cit., p. 688 sont identiques. 

Au sujet de la plante type récoitée à Ax par divers auteurs (Lapey- 
rouse, Grenier, Loret et Timbal, etc.) et que M. Arvet-Touvet dési- 
gne sous le nom de Æ. rectum Griseb. var. pseudo-eriophorum, M. H. 
Sudre dans ses Notes sur quelques Hieracium des Pyrénées, in Bull. 
A cad. int. de Géogr. bot., XII (1905), p. 42, dit : « La plante d’Ax-les- 
Thermes est remarquable par ses feuilles grossièrement et très inée 
galement dentées, par sa panicule souvent très allongée, à rameaux 
ascendants, ordinairement courts et épaissis, par ses involucres à 
poils glanduleux accompagnés de nombreux poils simples et enfin 
par ses stigmates d’un jaune sale ou même livides brunâtres à la des- 
sication. » 

P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 98, considère l’H. Grenieri Schèele, 
comme une forme de l’Æ. sabaudum (1) mais comme l’Æ sabaudum 
de Linné paraît être exactement l’A. boreale et de plus le nom de 
sabaudum a été appliqué à plusieurs plantes différentes, il ne saurait 
être restitué aujourd’hui sans entraîner de regrettables confusions. 
Nous possédons encore les variétés et formes (sous-variétés) suivantes : 


CECCOEECCEEEEEEEEECTET EEE EEE EEEEEEPEEEEEEEEPEECEECECCEEECCCEEECEEOCEEEEET CEE TERRE OEEEREREEREEREEREReEEEeeRere Eten eeeeeeEReEneeeer Er ere EEPEEEC EEE EEEENEEENTeEeeNeeNeeneeeenere rer NNNENENTNNNEENTETES 


(1) Cet auteur, L. cit. dit au sujet de l'H. sabaudui : & Legi in Pyr. sept. aurig, supra 
Ax, ad rupe; prope pagum Guillémou, dic 5 Aug. 1840 ». Nous dirons que le hameau de 
Guillémou est plus connu sous le nom de 3° Bazerque. 


128 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 272 


Var. $. rubiginosum Arv.-T. et Gaut. Hierac. hisp. n° 34 
(1897), Hierac. gall., n° 511 et 512 (1899) et 1021 (1902) et in 
_Bull. Soc. bot. de Fr., LI (1004), p. LXXXLII ; 4. myriophyl- 
lum Schèele, in Linnæa, vol. XXXII, ou 2° série, vol. XVI (1863), 
p. 66c (pr. p.) (1). 

Forma intermedia Arv.-T. — AR. Juillet-Août. Rochers de 
la route d'Espagne avant d’arriver au pont dela Gailline (750); 
Ax, rochers du Castel-Maü (810"); rochers sous le village 
d’Ignaux (970"). HA 

Var. y. minus hirsutum Arv.-T.in he; b. Marc.-d'Aym.—RR. 
Sept.— Rochers de la route entre Betsou et Petches (780). 

Var. à glabrescens Arv. T. forma gracilenta Arv.-T. in herb. 
Marc.-d’'Aym. — RR. Septembre — Ax, monticule de la Vierge, 
rochers bordant les lacets de la route (760"). 


Section IX. — AccipirriNA Koch, Syn., éd. 3 p. 304 (pr. p.). 


Groupe 1.— Corymbosa Arv.-T.Æssaiclassif. Hierac.,(1880), 
p. 13 et Hier. Alp.fr. (1888), p. 115. 


726. — H. corymbosum Fries Symb.. p. 185 et Epicr., 
-p. 123 non alior.; Arv.-T. Hierac. Alp. fr., p. 117. 

Var. aurigeranum Arv.-T.in herb. Marc.-d'Aym. ; H. auri- 
geranum Loret et Timbal, in Bull. Soc. bot. de Fr., V (1858), 
p. 615. — Exsicc. : Fries Herb. norm., XI, n° 9 ; Arv.-T. et G: 
Hierac. gall. n° 515 (var. orophilum Arv.-T. forma angustata). 

RR. Juillet. —Vallée de Montaud ou du Riou-Caou, murs des 
prairies sur Goulours (1100); vallée de la Lauze, rochers des 
prairies de Lavail (1120) (2). 


C’est une plante à tige lisse, de taille variable (2-6 décim.), à 
feuilles caulinaires lanceoleées, dentées, épaisses, les inférieures sub- 
sessiles, à sa panicule cory mbiforme, totalement églanduleuse, ainsi 
que les pédoncules, à péricline noirâtre, ovoide-subcylindrique, etc. 


(1) D'après M. Arvet-Touvet (in lit.) le type (var. &. genuina Arv.-T.) existe dans l'hér- 
bier Timbal-Lagrave, sous le nom d'H. pyramidale et avec la localité alpine: du port de 
Paillères. — Nous l'avons vainement recherché en ce lieu. 

(2) M. Rouy F1. de Fr., IX, p.381, l'indique dans la « vallée de la Lauze, près Ax »et 
il ajoute : « à rechercher ». 


PR 


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273 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 129 


Groupe 2. — Tridentata Fries, Epicr., p. 113. 


727. — H. rigidum Hartmann, F1. scand., 1, p. 300; var. tri- 
dentatum Arv.-T. Hier. Alp. fr., p. 119, forma subglandulosa 
Arv.-T. in herb. Marc-d'Aym. — Exsicc.: Arv.T. et Gaut. 
Hierac. gall., n° 705 (pr.p.); Soc. dauph.,n° 2159, sub : Æ. tri- 
dentatum Fries (pr. p.). 

RR. Savignac, lieux boisés sur les moulines de l’Esquiroulet 
(730%); environs d’Ax, rochers du Pè-de-Lèbré, sur Entre- 
Serres (910). 


Groupe 3. — Sabauda Fries, Epicr., p. 127. 


728. — H. horeale Fries, Symb., p. 190; Epicr., p. 130, 
non Fries, Nov. fl. suec., p. 261 (1); À. sabaudum L., Fries, 
Koch; Arv.-T. Hierac. Alp.fr.,p. 122. 

Forma occitanica Arv.-T. in herb. Marc.-d'Aym.; Æ. occita- 
nicum Jord. Observ. fragm. 7, p. 36; Sudre, Hierac. du centr. 
Fr., p. 22 du tirage à part. 

AR. Rochers, lieux secs, bien exposés au soleil dans les ter- 
rains siliceux de la z. inf. — Août-Septembre. 

Savignac, lieux sablonneux près du pont sur l'Ariège (675"); 
le Castelet, rochers sur le village (680"); bois sous Colmajou 
(900). 


Plante souvent molle, toute grisâtre, pubescente, à feuilles cauli- 
naires médianes, larges, courtes et rétrécies à la base, assez brus- 
quement acuminées, à péricline d’un vert plus ou moins grisâtre et à 
calathides petites. 


Groupe 4. — Umbellata Fries, Epicr., p. 135. 


729. — H. umbellatum. L. Sp. pl., éd. 2, II, p. 1131; 
Pres Epier., p. 135; Arv.-T. Hier. Alp. fr., p. 125. 


Espèce polymorphe variant avec les stations et dont nous possédons 
les variétés suivantes dans notre circonscription : 


-(1) L'H, borecle Fries, Novit., comprend les H. boreale Fr., autumnale Griseb. et Eupato- 
rium Grisebach. 


9 


130 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 274 


Var. «. genuinum Grisebach, Comment., p. 112; Æ. umbel_ 


latum Pollich, Æist. pl. Palat. 11, p. 396; Gr.et G. F1. de 
Frs 141, p. 387: Fries, Syÿmb.), p. 177 ; EPICr pr A55, Etat 
mult.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX, tab. 172, f. 1 (pr. p.). — 
Exsicc. : F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 480; Arv.-T. et G. 
Hierac/gall;; n°531: 7 

C. Rochers, talus et pelouses sèches des terrains siliceux de 
la z. inf. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés aux environs d’Ax (Castel- 
Maü, la Bordette, rochers du Pè-dé-Lèbré, talus de la route de 
l'Aude, bosquet du Coulobre, sur la gare, etc.), de Savignac 
(l'Esquiroulet, rochers près du verger Boyé et sur les moulines, 
etc.) et de Vaychis (talus de la route près de la fontaine de 
Coudine, etc.). 


La plante que nous considérons comme le type a les caractères 
suivants : feuilles lancéolées-linéaires, atténuées à la base, réticu- 
lées-veinées en-dessus et d’un vert obscur : tige + densément feuil- 
lée et terminée par un corymbe ou une panicule ombelliforme; 
péricline ovoïde subturbiné, à écailles souvent recourbées à leur 
sommet, récepfècle denté ou lacinié-fibrilleux,; style presque 
toujours jaune ou à la fin seulement un peu livide. 


Var. 8. abbreviatum Hartm.; Arv.-T., L. cit., p. 125. 

AR. Juillet-Août. — Environ d’Ax : rochers de la route 
d'Orgeix, près du pont d'Espagne (750), rochers du Castel-Maü 
(810"); rochers de la Bordette (840); rochers de la Cahurte, 
sur Entre-Serres (9 50"). 


Tige très courte à feuilles ordinairement linéaires, à panicule 
réduite ou même mono-oligocéphale (Arv.-T., L. cit.). 


Var. y. Jacobæifolium Arv.-T., L. cit., p. 126; H. jacobæi- 
folium Frœl.?, non Bordère (1); Æ. umbellatum, var. verbena- 
ceum Arv.-T., in Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr., p. 492 du 
tirage à part. — RR. Août. — Rochers de la route de Sorgeat, 


sur En-Rameil (9-0"). 


* (1) D'après M. Rouy, F1. de Fr., IX, p. 403, l'H. Jacobæifolium Frælich est une espèce am- 
biguë des PyFénées et du Caucase. 


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sr à LL té DE 


275 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 131 


Caractérisée: par ses feuilles lobées profondément dentées ou 
sinuées-lobées, rétrécies ou sessiles à la base, très nombreuses, par 
ses pédoncules dilatés et écailleux au sommet et par son péricline à 
folioles externes nettement recourbées. 


Var. ô. ericetorum Arv.-T. et Gaut. Hieracioth. gall., n°5 532, 
533, 534,806, 807, forma reducta Arv.-T.in herb.Marc.-d'Aym. 
— RR. Août. — Environs d’Ax, rochers du bosquét sur la 
gare (750"). 


Remarquable par sa taille peu élevée, sa rigidité, son inflorescence 
en corymbe dense, etc. 


Forma monocephala Arv.-Touv. in herb. Marc.-d’'Aym. — 
RR. Août. — Ax, bosquet Clauselles, près de la métairie dite 
des Rats (820). | 

Var. e. racemiflorum Arv.-T. in herb. Marc-d'Aym. — 
RR. Octobre. — Rochers sous les mouillères de Savignac et 
au-dessus du ravin d’'Eychenac (810). 


« Variété très rapprochée de la var. aliflorum Fries, Epicr., p. 136, 
dont les pédoncules placés également aux aisselles des feuilles ne 
portent que 1-2 capitules et cela presque depuis la base jusqu’au 
sommet de la plante » (Vote de M. Arvet-Touvet, dans notre herbier). 


Forma longe ramosa et umbellata Arv.-T. in herb. Marc.- 
d’'Aym. — RR. Août. — Environs d’Ax, bords du chemin 
pierreux de Colmajou, près de la Roche-Lisse (85om). 


Nous avions d’abord rapproché cette plante de la var. coronopifo- 
lium Fries Symb., p. 177 (H. coronopifolium Gmel. FI. bad.-alsat., 
IV, p. 594) qui est une plante beaucoup plus grêle, à feuilles longues, 
très étroites et très blanches en dessous, etc., qui vient dans les 
sables sur les rivages des mers du Nord, etc., et n’a pas encore été 
observée en France. » 

Obs. Il y a certainement dans notre circonscription d’autres Hiera- 
cium qui ont jusqu'ici échappé à nos recherches et que d’autres 
botanistes ont récoltés dans leurs excursions aux alentours d’Ax-les- 
Thermes. Si nous le jugeons utile, nous publierons dans quelques 
années un supplément à l’énumération déjà très longue des nom- 
breuses espèces, variétés et formes, de ce genre difficile. 

Bien peu d'Epervières sont utilisées au point de vue médicinal. 
Nos paysans font usage de l’Epervière Piloselle et de l'Epervière des 
murailles dans diverses maladies, comme apéritives, diurétiques et 
vulnéraires, 


132 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 276 


Andryala L. 


730. — A. integrifolia L. Sp. pl., éd. 2, p. 1136; Willk. et 
ge. Prod. fl. hisp., 11, p.271, À: Sinuata G. et G. Fl/detre, 
IT, p. 388 (pr. p.); Rchb. fil. Ze. 1. germ. XIX, tab. 75, f. 2.— 
Exsicc. : Billot, F1, Gall. et Germ. exsicc., n° 1523. 

C. Coteaux, lieux pierreux, rochers, etc., des terrains siliceux 
de la z. inf. — Juillet-Août. | 

Nos exemplaires ont été récoltés aux environs d’Ax-les-Ther- 
mer (rochers de la Bordette, prairies de la métairie Martin 
sous En-Rameil, talus de la route d’Orgeix, etc.) et de Savi- 
gnac (rochers des mouillères au-dessus du ravin d’Eychenac, 
bords du chemin de Vaychis, etc.). 


Nos spécimens correspondent au type (var. «.corymbosa Willk. et 
Lge. L.cit.; À. corymbosa Lamk. Dict., I, p. 135, tab. 657). La tige 
est en effet très rameuse au sommet et à rameaux formant un 
corymbe dense ; les feuilles supérieures sont entières, les inférieures 
sinuées ; les calathides ont de 12-15 mill. de diamètre. 


Subspec. AÀ..sinuata L. L. cit, p. 1137; G- et Ge 
(pr.»p.); Rchb. fil. Z. cit. f. 3; A: runcinata Pers 05m 
II, p. 370. — Exsicc. : Soc. dauph.. n° 4184. 

R. Juillet. — Ax, vieux murs des champs, sous les ruines du 
Castel-Maü (800%); Vaychis, talus de la route près du tournant 
de Coudine (83ou). 


Moins velue que le type, cette plante s'en distingue : par ses feuilles 
radicales pinnatifides, celles du milieu sinuées dentées, les supé- 
rieures entières ou peu denticulées; par sa panicule moins fournie, à 
fleurs plus petites et à achaînes d’un tiers moins gros. 

Ces caractères méconnus par la plupart des auteurs qui réunissent 
ces deux plantes et ne les distinguent à tort que par la découpure de 
leurs feuilles, suffisent bien cependant à les différencier. L’aire de 
dispersion de l'A. integrifolia et sa sous-espèce A. sinuata s'étend 
non seulement dans le midi et dans le centre de la France, mais elle 
embrasse aussi toute la région méditérranéenne, 


277 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 133 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS DE CHICORACÉES A 
RECHERCHER OÙ A EXCLURE 


Hieracium aurantiacum L... « port de Paillères (Pourret) » d'après 
Lapeyrouse, Hist. abr. p. Pyr, p. 470; Mutel, F1. fr., II, p. 238; Gr. et 
Godr. FI. de Fr., Il, p. 349. Espèce voisine des Æ. Auricula L, et pra- 
tense Tausch, très douteuse pour les Pyrénées suivant Bubani F1, 5yr., II, 
p.274, vainement cherchée par ce botaniste à la localité indiquée; elle 
existe dans les Vosges, le Jura, les Alpes et l'Auvergne. On la cultive dans 
quelques jardins, comme ornement, sous le nom d'Epervière de Hongrie. 

H. sabaudum L. « Ax, ruisseau de Savignac (Lap. L. cit., p. 473). 
Espèce douteuse pour les Pyrénées, le nom de A. sabaudum ayant été 
appliqué à plusieurs plantes différentes ; mais l'A. sabaudum de l’herbier 
de Linné paraît être l’H. boreale Fries ou une forme trés voisine d'après 
M. Arvet. Touvet (Hierac. Alp. fr., p.124).Reichenbach fils dans le tomeXIX 
de ses Jcones fl. germ. et helvet., lui donne comme synonyme l’Æ. autum- 
nale Grisebach, Comment. (1852), p. 53, qui ne prête aucune confusion. 
Cette dernière espèce est même très rare en France. 

H. eriophorum Saint-Am. «Dans lesprés à Ax... » (Lap. l.cit..p.474). 
Plante de la région océanique (Gironde, Landes, Basses-Pyrénées) confondu 
par Lapeyrouse avec la plante dénommée plus tard: Æ. pseudo-eriophorum 
par Loret et Timbal (1858) et H. Grenieri par Schéele (1863) qui est assez 
abondante sur les rochers aux alentours d’Ax et appartient à la section 
Australia Arv.-T., groupe Poly adena Arv.-T. 

H.albidum Vill. ; Lepicaune intybacea Lap. L. cit., p. 479. «... sur les 
rochers à Ax, Mœærens, Paillères... » (Lap., L. cit.). Espèce de la section 
Picroidea Arv.-T. groupe Albida Arv.-T. dont l’existence est très douteuse 
pour les Pyrénées. Nous l’avons vainement recherchée aux localités indi- 
quées (1). Elle n’est pas rare dans les escarpements, les éboulis alpins de la 
Savoie, de l’Isère, des Hautes et Basses-Alpes et des Vosges. Ce sont très 
probablement de grandes formes de l'A. Chamæpicris qui auront été prises 
par Lapeyrouse pour l’H. albidum Vill. 

H. anglicum Fries (teste Grenier) : « rochers granitiques de l'Ariège: 
1856, Ax, 2 juillet, Mærens (alt. 1100") 10 juillet, l’Hospitalet (alt. 1200" 
1300o%) 20 août » (Loret, Glanes d’un botaniste, in Bull. Soc. bot. de Fr., VI 
(1859), p. 347). 

C'est une espèce collective qui aura été confondue par Loret avec diverses 
espèces de la même section Cerinthoidea Koch et du groupe Pogonata, 
démembrées par Arvet-Touvet. Il est probable que la plante récoltée par 
Loret aux localités sus-indiquées doit se rapporter aux A. pogonatum Arv.- 
T. et viduatum Arv.-T. qui y croissent.. 

H. furcillatum Fries, Herb. norm. (teste Grenier) «rochersgranitiques; 
Ariège : Ax, 28 juin 1856, Mœærens, 11 juillet 1856 » (Loret, L. cit., p. 387). 
C’est une forme de l'H. petiolare Jord ? que nous avons vainementcherchée 
jusqu’à ce jour dans notre circonscription. D'après M. Arvet-Touvet, in litt. 
les exemplaires de l’A. furcillatum récoltés par Loret à Ax et figurant dans 
l’herbier Timbal-Lagrave se rapportent à l'A. orthoglossum Arv.T. et Gr. 
var. gemmascens Arv.-T. de la section Pulmanaroidea Koch, groupe Orea- 
dea (B. cauligera). 

H. scrofulosum Arv.-T. Hicrac. nov. descript., in Bull. Herb. Boiss., 
vol. V, n°9 (1897) p. 733 « Ariège, prairies de l’Hospitalet, canton d’Ax 
(Loret) ». Nous avons vainement recherché à la vague localité indiquée cette 


134 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 278 


plante rare ; peut-être sur des indications plus précises la retrouverons-nous 
un jour ! Par sa teinte pâle, la disposition et la forme de ses feuilles, elle 
rappelle l'aspect de certaines Scrofulaires, d’où son nom spécifique. D'après 
M..Arvet-Touvet (in litt.) : « c’est une plante singulière, ayant l’apparence 
d’un hybride, décrite par moi dans l’herbier Timbal-Lagrave où se trouvent 
les seuls exemplaires existant ou du moins connus jusqu’à ce jour et ré- 
coltés par H. Loret, en août 1856, à la localité indiquée ». Cet Hieracium 
appartient à la section Prenanthoidea Koch et au groupe Rapunculoidea 
Arv.-T. 

H. neopicris Arv.-T. Spicileg. p. 34. « Tarbézou, port de Pail- 
lères » (Timbal-Lagr. et Jeanb. Le Capsir, p. 250 du tir. à part, 1887). 
Nous avons recherché en vain cette intéressante espèce aux deux localités 
voisines indiquées. Elle appartient à la section Picroidea Arv.-T. et au 
groupe Neopicroidea Arv.-T.,a le port de l’Æ. picroides et, comme l’A. cha- 
mæpicris Arv.-T. dont elle est voisine, se rencontre assez communément 
dans les Pyrénées-Orientales tant françaises qu'espagnoles et aussi dans 
le massif du Llaurenti, les Pyrénées de l’Ariège, etc., suivant MM. Arvet- 
Touvet et Gautier. 

H. borragineum Arv.-T. var. dilatatum Arv.-T.:« Ariège, entre Mérens 
et l'Hospitalet » (Sudre, Notes sur quelques Hieracium des Pyrénées in Bull. 
Acad. int.de Géogr. bot., XII (1903) p. 46). 

Vainement cherché par nous jusqu’à ce jour ; appartient à la section Cerin- 
thoidea Koch et au groupe Pogonata Arv.-Touv. 

H. comatulum Jord. var. brunellæforme Sudre, Hierac centr. Fr. (1902) 
p. 89 du tir. à part; H. brunellæforme Arv.-T.: « Ariège, entre Mérens 
et l’Hospitalet » (Sudre, L. cit., 1903, p. 45). Cette plante de la section Pul- 
monaroidea Koch et du groupe Oreadea n’est d’après M. Sudre qu’une forme 
naine du type, laquelle a échappé à nos investigations dans cette localité où 
nous avons cependant récolté en abondance l'A. cyaneum Arv.-T. qui d’a- 
près quelques auteurs serait aussi l'A. comatulum Jordan ? 

H. aurulentum Jord. var. B. paucifoliatum Sud. Hier centr. Fr., p. 44 ; 
H. paucifoliatum Jord. : Ariège, entre Mérens et l’Hospitalet » (Sud. L. cit. 


1905, p. 44). Variété appartenant à la section Pulmonaroidea K.et au groupe - 


vulgata Arv.-T. inutilement cherchée par nous dans la région indiquée 
d’une façon trop peu précise. 

H. rapunculoides Arv.-T. var. intermedium Arv.-T.: Ariège, en amont 
de Mérens»; — H. lanceolatum Vill. var. pseudo-prenanthes Arv.-T.: 
Ariège, de Mérens à l’Hospitalet » (Sudre L. cit., 1903, p. 44). Ces deux 
plantes de la section Prenanthoide: Koch ont échappé jusqu’à ce jour à nos 
recherches, vu l'indication vague des localités. 

H. brevifolium Tausch, var. latifolium Arv.-T.: « Ariège, entre 
Mérens et l’Hospitalet » (Sudre /. cit., 1003, p. 41) ; — H. Seridis Fries : 
€ Ariège, rochers siliceux entre Mérens et l’Hospitalet » (Sudre L. cit., p. 41); 

— H. deltophyllum Arv.-T.: Ariège, Ax-les-Thermes {bois de Las Planes » 
(Sudre, [. cit., p.41). Ces 3 plantes de la section Accipitrina Koch peuvent 
one aux localités sus-indiquées, mais nous les y avons en vain recher- 
chées. 


LLELEPEEEEEEEEEEEEEEEEEEECTCEEEONENTEPENETEEPEPTEEPPEEEEEEEEEEEEEEEEENENEEEENTENENOENNEENEPENTEEEEEEEENEEP PEER TETE SERRE EREREE EE TEL TETE EEE EEE EEE T EEE EE TE TE EEE ER 


(1) D'après M. Arvet-Touvet (in lit.) l'H. brunellæforme qu'il a vu provenant d'Espagne 
(herbier Willkomm), de Sardaigne (herb. Belli), des Haute.-Alpes, de l'Isère, etc., lui paraît 
être une plante bien distincte de l'H. cyaneum | mais il se pourrait que de petits exemplaires 
de l'H. cyaneum aient été rapportés à l'A. brunellæforme. 


EDS D —— 


ad ec todrénn rc con 6) 


279 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 135 


Famize XLIV. — CAMPANULACÉES 


Jasione L. 


731. -— J. montana L.etauct. ; J. undulata Lamk. Jllustr. 
tab. .124, f. 15; Rchb.fl.Zc: jf. germ., XIX, tab: 217, f,.1 — 
Exsicc. : Soc. dauph. n° 2533 et bis. 

AC. Bords des chemins, bruyères, champs en friche, pe- 
louses sèches, rochers, etc., des terrains siliceux dans les z. 
inf. et subalp. — Mai-Septembre. 

Environs d’Ax : pelouses de l’Esquiroulet (710) et bords de 
la route de Pointe-Couronne, près du Roc d'En-Chay (820"); 
rochers sous le village d’'Ignaux {950"); bords de la route de 
l'Aude, en amont d’Ascou {1030"); rochers du plateau de Sizet, 
sur Tignac (1050); en montant d’Ignaux au tournant des Gar- 
delles, lieux humides du vieux chemin (1070); lisière des 
champs à Montmija d’en-bas (1380"): pelouses en face du 
chalet forestier de Manseille (1670"); pelouses du col del 
Pradel (1680); pelouses de Sey, sur le bois de Ripert (1780"). 


Plante très variable : annuelle ou bisannuelle; à tige dressée ou dé- 
combante, simple ou rameuse, ordinairement hérissée de poils 
blanchâtres, rarement glabre, tantôt grêle et basse, tantôt assez 
élevée et à capitule gros et fourni (var. major de Pouzolz); à feuilles 
ondulées, crépues, le plus souvent velues, entières ou dentées, les 
inférieures oblongues, les supérieures étroites; à fleurs ordinai- 
rement bleues, parfois blanches (s.-var. albiflora) et réunies en 
capitules subglobuleux. Ces variations qui paraissent dépendre de 
l'habitat, de la station et aussi de l'exposition ont permis aux 
auteurs de démembrer du type de nombreuses variétés, parmi les- 
quelles nous admettons la suivante : 


Var. $. gracilis Timbal-Lagrave et Jeanb. Massif du Llau- 
renti, p. 227 du tirage à part — AR. Pelouses des z. subalp. et 
alp. — Juillet-Août. 

Vallée d’'Orlu : pelouses sur le bois de Justinia (1680") et pe- 
louses du lac de Naguilles (1860"); Puymaurens : pelouses vers 


136 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 280 


le plan incliné de la Llatte (1730) et pelouses entre le col et 
les mines de fer (2080") (1). 


Cette variété est la miniature du type; parfois diffuse dès la base, 
à tiges vertes, gréles, ascendantes, à feuilles entières, glabres, à 
écailles in volucrales ovales, acuminées et non dentées, à sépales 
sétacés et à pédicelles égalant les lobes du calice. Elle diffère de la 
var. gracilis Lange, Pugill., p.155 et in Prodr. fl. hisp., II, p. 282, 
surtout par ses feuilles non ciliées. Nous n’avons pas observé dans 
notre circonscription le J. Carioni Boreau, F1. du centr. Fr., éd. 3, 
p. 425, dont les tiges stériles en gazon très fourni, les florifères 
étalées, donnent à cette plante un aspect qui la distingue bien des au- 
tres formes démembrées du J. montana L. D’après Lamotte, Prodr. 
fl. pl. centr. Fr., p. 495 du tirage à part « cette forme tient le milieu 
entre les J. montana et perennis ». 

La Jasione de montagne et ses variétés sont connues sous le nom 
vulgaire d’Aerbe bleue. 


732. — J. perennis Lamk. Dict. encycl., TITI, p. 216 et 
Tllustr.. tab. 724,2; Rchb. &l51 ct, tab 217700 
Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 417. 

CC. Pelouses et bruyères, pâturages secs, rochers, etc., des 
terrains granitiques ou schisteux dans les z. subalp., alp. et 
niv. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 
1440" (vallée de l’Oriège, bois de Justinia) à 2590" (pic de 
Coume-d’Or) et principalement dans les montagnes d’Ascou, 
d’Ax, de l’Hospitalet et de la Solana d’'Andorre, de Mérens, 
d'Orlu et de Savignac. 


La taille de cette plante varie beaucoup, mais sa racine vivace, 
émettant des stolons, ses feuilles planes, les caulinaires oblongues- 
lancéolées, obtuses, son involucre à folioles ordinairement dentées en 
scie, etc., la distinguent aisément du J. montana L. 


Var. B:pyrgmæa Gr. et Godr. F1. der. Up-00 
pygmæa Timb. et Jeanb' (pro sp.) in Massif du Llaurenti, 
p. 228 du tir. à part. — AC. Pelouses sèches et rochers des z. 
alp. et niv. — Juillet-Septembre. 


(1) Tous nos exemplaires ont été revus par Timbal-Lagrave. 


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281 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 137 


Vallon d’Embizon, jasse de Biroulas (1840"); pinouse de 
Paillères (2000); pelouses du col de l'Estagnet près du col de 
Lègue (2080); pelouses sur le col de Beïl, vers le pic de la 
Lauzate (2160") et col de la Lauzate (2320"); bac de Sisca, 
sous la porteille du Siscarou (2280); porteille d’Outxis (2335); 
pic de Castille (2370); petit pic des Cazalassis (2480"); pe- 
louses du pic des Padrons (2550); porteille de Madidès 
(2565), 


Se distingue du type : par sa taille très basse (3-8 centim.), ses 
tiges grêles, longuement nues supérieurement, ses rosettes très 
denses. Elle est'au J. perennis Lamk. ce que la var. gracilis Timb. 
est au J. montana. Des formes intermédiaires établissent la transi- 
tion entre le type et sa variété. 


733. — J. humilis Persoon, Syn., II (1807), p. 215; 
Phyteuma crispa Pourret, Chl. narb., in Mém. Acad. Sc. Tou- 
louse, III (1788), p. 324; J. perennis 8 minor alpina Lap. Hist. 
abr pl Pyr.,p. 103.(ex parte}; Cus.et Ansberg: Herb. fl. fr., 
XV, Campanul., tab. 4 (1). — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2532 
et bis. 

CC. Pelouses sèches, rochers et éboulis des terrains grani- 
tiques ou schisteux, plus rarement schistoso-calcaires ou cal- 
caires dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 35 localités) ont été récoltés de 
1975 (pelouses schisteuses près du lac de la Baouzeille du 
Tarbézou) à 2810" {pic Pédroux Sud) et principalement dans 
les montagnes d’Ax, d’'Ascou, de l'Hospitalet et de la SE 
d’Andorre, de Mérens et d'Orlu. 


Cette espèce bien décrite par Pourret, l. cit,, se distingue des 
formes naines du J. perennis Lamk. : par sa souche émettant de nom- 
breux rejets en touffes épaisses ; par ses tiges très basses (2-6 centim.) 
demi-couchées, velues-laineuses surtout au-dessous du capitule et 
munies de nombreuses feuilles crépues, très ciliées, linéaires-obtuses ; 
par son involucre à folioles obovales ordinairement entières et son 
calice à divisions ciliées-laineuses. En résumé, elle est plus rameuse 
dès la souche, plus ligneuse et plus velue que le J. perennis. — 


(1) Cette plante n'est pas figurée dans les /cones fl. germ. et hely. de Reichenbach 


138 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 282 


P. Bubani, F1. pyr., Il, p. 22, dit au sujet de cette plante qu'il 
nomme Ovilla humilis Bub. : « Legi in Pyr. aurig supra la Soulane 
d’'Andorre, 1. d. les allées étroites, die 3 Aug. 1840 » et plus loin : 
« Observavi au Port de Paillères ». Ces localités font partie de notre 
circonscription florale et nous y avons récolté le J. humilis. 


Phyteuma L. (1). 


Section I. — Henranraum G. Don, Gen. syst. of. gard., III, 
P. 746 (2). | 


734. — P. pauciflorum L. Sp. pl., éd. 2, p. 241, var. globu- 
lartifolium (3) Koch, Syn., éd. 2, p. 533; P. globulariifolium 
Hoppe et Sternb. Deutsch. Regsb. Ges., II, p. 100; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XIX. tab. 218, f. 4. 


RR. Rochers schisteux de la z. niv. — Août. — Crêtes schis-. 


teuses entre le pic de la Fontaine des Isards etle port de 
Saldeu (2670®); sommet schisteux du pic Pédroux Sud (2828" 
Et.-maj.). 


Nos exemplaires se rapportent bien à la figure citée de Reichen- 
bach fils et à la description donnée par les auteurs pour cette plante 
naine, à feuilles radicales en rosette, largement obovales, glabres, 
entières, arrondies, à limbe élargi dans sa partie supérieure et à 
folioles de l’involucre larges, de forme ovale-arrondie. 

Malgré l'affirmation et l’autorité d’Alph. de Candolle dans sa 
Monographie des Campanulacées (1830) et dansle Prodromus, vol. VII 
(1838), p. 450, plusieurs savants auteurs ont identifié les Phyi. 
pauciflorum L, et globulariifolium Hoppe et Sternb. Nous citerons 


(1) Linné dans son Species plantarum, éd. 2, I (1762), pp. 241 et 242, fait accorder le 
genre Phyteuma avec l'adjectif féminin et écrit par exemple Phyt. pauciflora, hemisphærica, 
orbicularis, spicata, etc. C.-L. Willdenow dans le tome I(1797) de son Caroli a Linné Species plan- 
tarum exhibentes plantas rite cognitas.., pp. 919 à 925 adopte la même orthographe; cette 
graphie défectueuse a encore été adoptée par Villars dans son Hist. des pl. du Dauph., 
par de Candolle dans la 3e édition de la Flore française, par Lapeyrouse dans son Hist. abr. des 
plantes des Pyrénées. Orle genre Phyteuma est neutre! Il dérive du grec pÜteuua, «roc (td), 
plante vigoureuse, sorte de Raiponce, en latin Phyteuma, atis et non Phyteuma, æ. Il faut 
donc écrire certainement Phyteuma pauciflorum, hemisphæricum, orbiculare, spicatum, etc. 
C'est du reste l'orthographe adoptée de nos jours par tous les floristes sérieux. 

(2) La section SyNoroma Don, ne comprend que le Phyt. comosum L. qui croît seulement 
dans les fissures des rochers du Tyrol de la Carniole et de la Lombardie. 

(3) Dénomination plus correcte que var. globulariæfolium et plus conforme à l'article 10 
des Règles de la Nomenclature... de Berlin par Ad. Engler et ses assistants, et à l’article 
34 ter des Règles de Nomenclature botanique votées par Congrès international de Vienne 
(Autricheï, en juin 1905. 


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le mire a 


283 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 139 


entre autres : Guthnick, en 1833, dans le Journal Flora, p. 82, 
Brongniart et Guillemin dans les Ann. des Sc. nat. de Paris, 
série 2, tome I (1854) p. 380 et plus récemment le prof. Hallier et 
R. Wohlfarth dans la 3e édition allemande de Xoch's Synopsis, — 
Schur dans son Enum. pl. Transylv. (1866), p. 428 fait du P. glo- 
bulariifolium, une simple variété macrophyllum du P. pauciflorum 
L.; Nyman dans son Conspectus fl. europ., 2 (1879), p. 485 indique le 
P.'globulariifolium comme sous-espèce (exclusivement autrichienne) 
du P. pauciflorum.— Reichenbach fils dans ses Jcones (I. cit.), p. 104 
dit du P. pauciflorum : « foliis spathulato-obovatis, apice obtusis 
tricrenatis » et du P. globulariifolium Hoppe : « foliis latioribus apice 
integerrimis », — Le P. pauciflorum a été indiqué dans plusieurs 
localités pyrénéennes : par le comte Jaubert dans les montagnes au- 
dessus des Eaux-Bonnes; par Freyn. et Gautier dans la vallée de 
Carenca; par Vayreda au Puigmal, suivant Bubani F1. pyr., Il 
p. 23. M. G. Gautier dans son Catal. rais. de la fl. des Pyrenées- 
Orientales, p. 290, indique le P. pauciflorum L. « dans la chaîne 
frontière du Canigou et de Costabona au Puigmal » et aussi « à 
Madrès et dans les massifs voisins de l’Andorre (signal de Camp- 


x 


cardos) », Nous l'avons récolté à cette dernière localité, en 


‘compagnie de M. G. Gautier, le 23 août 1894, dans les granits 


émiettés au sommet du signal de Campcardos (2914m Et.-maj.) et 
nos spécimens se rapprochent bien de ceux que nous possédons aussi 
en herbier et étiquetés : « L'Eau-Blanche, au mont Cenis, 2600m, 
août 1863, legit G. Gautier ». 


735.—P.hemisphæricum L./. cit., p. 241; Rchb.fil. Z. cit., 
tab. 219, f. 3-5. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4617 et bis. 

CC. Pâturages, rochers granitiques ou schisteux, plus rare- 
ment calcaires des z. alp. et niv. — R. dans la z. subalp. — 
Juillet-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités) ontété récoltés de 1690" 
(vallée du Nabré, pelouses sous la jasse de Nabreïil) à 2675" (pic 
S.d’Ortafa) et principalement dans les hautes montagnes d’Ascou, 
d’Ax, de l’Hospitalet, d'Orgeix, d’Orlu, de Mérens, sur les crêtes 
frontières de l’Andorre et dans les massifs de Puymaurens et de 
Font-Nègre. 

Cette jolie plante gazonnante aux feuilles graminiformes, longues 
et étroites, nombreuses, les radicales fasciculées, linéaires, les infé- 


rieures étroitement lancéolées, plus larges et un peu amplexicaules, à 
tiges gréles de 5 à 15 centim., portant un capitule de fleurs bleues 


4 


muni à sa base de folioles ovales-lancéolées, ciliées, etc., produit un 


140 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 284 


bel effet sur les pelouses de nos montagnes à l’époque de la floraison. 
Nous possédons aussi la variété suivante qui est la miniature ou 
la forme réduite du type, produite probablement par la nature plus 
sèche du sol où elle croît. Elle affectionne de préférence la zone 
nivale. 


Var. pygmæum Timbal-Lagr. in herb. Marc.-d’Aym. (1884) 
et in litt. 

CC. Mêmes localités que le type, dans les mêmes zones. — 
Juillet-Septembre. 


Nous avons aussi récolté cette variété : 1° dans l’ascension du 
Montcalm (Ariège), à 2700om d’alt. ; 2° au pic de Campcardos (Pyré- 
nées-Orientales), sur le versant espagnol de Maranges, à 2780"; 
30 sur le versant méridional du pic de Sauvegarde (Aragon) à 260om, 
et 4° dans diverses localités de la zone nivale, en Andorre. 

Dans le vallon de Las Encaatadas, sous le pic de Carlitte (Pyrénées- 
Orientales) nous avons récolté sur les pelouses très humides et 
exposées à l'ombre, à une altitude de 2330", une variété du P. hemis- 
phæricum à feuilles molles, larges de 4 à 5 millim., longues de 
10 à 15 centim., que nous appellerons provisoirement var. latifolium. 
Elle nous paraît être le résultat de son exposition ombragée et de 
l'humidité. 


736. — P. spicatum L. JL. cit., p.242. — Exsicc. : Billot, 
FI. Gall. et Germ. exsicc., n° 587. 

AC. Prairies, bois humides, taillis, etc., des terrains grani- 
tiques et schisteux, dans les z. inf. et subalp. — R. dans la 
z. alp. — Mai-Août. 

Parc du château d’Orgeix (800") ; prairies de la rive droite du 
Nagear, sous le bois de Las Planes (1015") ; prairies de Mérens 
(1050");, prairies bordant la route de l'Aude, en amont de la 
forge d'Ascou (1085"); vallée de l'Oriège : bois de Chourloc 
(1260) et pont de Justinia, dans le bois de ce nom (1550); 
bois de Fontfrède de Prades (1350"); bois du bac du Castelet 
(1440); en montant de la cabane du Larguis au chalet de 
Courtal-Jouan (1510"); l'Hospitalet, prairies de la rive droite de 
l'Ariège, en amont du pont Cerda (1540") ; pelouses du bac del 
Moré (2040). 

Nous n’avons pas observé dans notre circonscription la väriété à 
fleurs bleues (var. 8. cæruleum G. et G. FI. de Fr., II, p. 403) de 


APP EN ET Ce 


285 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 141 


cette espèce dont la tige varie de 40 à 60 centim., porte un épi de 
fleurs d’un blanc jaunâtre, serré, allongé et pyramidal de longueur 
très variable. On mange en salade les racines douces et succulentes 
de cette Raiponce en épi ou Raïponce sauvage. 


737. — P. orbiculare L. /. cit, p. 242 ; P. Scheuchzeri Lap. 
Hist. abr. pl. Pyr., p. 109, non Benth., nec AIl. — Exsicc. : 
Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 585. 


Nous possédons les variétés suivantes, basées surtout sur la forme 
des feuilles : 


Var. «. genuinum Rchb. fil. L. cit., p. 106 et tab. 122 f. 1.— 
AC. Pelouses, bois, lieux secs, rochers herbeux, clairières des 
terrains calcaires dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Entrée des gorges de la Frau, côté de Comus (1100) ; prairies 
de Vaychis, en aval du Roc d’En-Calqué (1230"); rochers et 
pelouses de la Mate de Ménigue, sur Prades (1260) ; bords de 
la route de Prades, dans le bois des Gouttines (1415"); vallon 
del Pradel, au Boutas {1520"); pelouses du col de Rieufrède 


(16007) ; éboulis calcaires du Roc des Scaramus (1770"); pe- 


louses de la pinouse de Païllères (1980"). 


Le type a les feuilles radicales oblongues ou oblongues-lancéolées, 
courtes, la plupart crénelées, tronquées et pétiolées, les caulinaires 
linéaires ou lancéolées-linéaires, sessiles, d’un vert foncé; comme 
dans les variétés suivantes, les fleurs sont bleues, en capitules termi- 
naux, globuleux et à bractées extérieures ovales-aiguës. 


Var. $. lanceolatum G.. et G. F1. de Fr., IT, p. 402 ; P. lanceo- 
latum (1) Vill., Æist.pl. du Dauph,, 11, pp. 517 et 518, tab. XII, 

AR. Pelouses et prairies des terrains calcaires ou granitiques 
des z. inf. et subalp. — Juin-Août. — Environs d’Ax, bords de 
l'ancien chemin de Quérigut près de la métairie Garsal (870") ; 
prairies de la forge d’Ascou, vers Goulours (1070"); pelouses du 
bois de Fontfrède de Prades (1380o"); pentes méridionales du 
Roc des Scaramus (1790"). 


COITTETT EE CCE ECEPEECEET EC ETETEECTECEOEOTCESETEEEENOEEECDOOEEE DE EOETE CEE LE CITES TE EEE EE ET TEST ENTEETE STONES EOEOEOEREET ECC OSEO OI TTC EEE EN ONE CITES EEE TES EES EEE EEE EC IE TEE ss 


(1) Villars, L. cit., écrit P. lanceolata, parce que, à la suite de Linné, il considérait à tort 
le genre Phyteuma comme féminin. 


142 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 286 


Feuilles radicales et caulinaires ovales-lancéolées, ordinairement 
très larges; plante à taille peu élevée. 


Var. y. ellipticum G. et G. Z. cit.; P. ellipticifolium Vill. I. cit. 
tab. XI (1). — R. Pelouses et rochers calcaires dans les z.subalp. 
et alp. — Juin-Août. 

Pelouses calcaires du monticule de la Mate de Reboul, sur 
Prades (1350"); rochers calcaires du col des Sept-Fonts(1750"); 
pelouses du port de Paillères (1970"). 


Feuilles radicales elliptiques ; les caulinaires oblongues-lancéolées 
et presque lisses. 


Var. Ô. cordatum G. et G, L. cit. ; P. cordifolium Vill. L. cit., 
tab. XI (2). — RR. Prairies sèches et rochers des terrains cal- 
caires ou siliceux de la z. subalp. — Juin- Août. 

Vallée du Nagear, rochers et lisière des prairies sablonneuses 
sous le bois de Las Planes (1015"); prairies sèches du chemin 
de Vaychis, en aval du Roc d'En-Calqué (1230). 


Feuilles radicales cordiformes, longuement pétiolées; les cauli- 
naires lancéolées, La souche est ordinairement très fortement 
enracinée et la taille peu élevée. C’est pour nous la forme des lieux 
secs et des rochers. 


Campanula L. 


Avant d’énumérer les espèces, sous-espèces,t ormes et variétés de 
Campanules de notre circonscription florale, nous dirons quelques 
mots de leur mode de végétation, des variations parallèles et des 
modifications diverses dans les dimensions des tiges, des feuilles et 
des fleurs. Nous nous baserons principalement sur les intéressantes 
observations relevées par Timbal-Lagrave dans son Etude sur quel- 
ques Campanules des Pyrénées (1873) (3) et par Lamotte dans son 
Prodrome de la flore du plateau central de la France, 2° partie, 
p. 504 du tirage à part (1881). 


ÉCOCOECTTENTE ENT EE EE ET ET PEL TEE TETEEECEEEETEEECOLTETEEETE SEL EEE TET TETE EEE EEE CECEOEECOEOECITIDELELE EE TE EE CE EEE TEE PE ET EEE TEE EEE COEOT EE CLECE ETES CEE E TI EE CCI IO III ICO CIC IC IC CON CET IEEE CIEL CTI LOL LL LL 


(1) La figure citée porte, par erreur, P. elliptica au lieu de P. ellipticifolia comme dans le 
texte de l'ouvrage. ” 

(2) La planche XI porte : P. cordata au lieu de P. cordifolia, comme dans le texte. 

(3) In Mémoires de l'Acad. des Sc. Inscript. et Belles-L. de Toulouse, 7°‘série, tome V, 
PP: 259 à 277; tiré à part en brochure in-8 de 21 pages et de 2 planches coloriées. 


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"1 
} 


287 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 143 


Dans le genre Campanula, la présence ou l’absence de poils sur 
divers organes n’a qu’une valeur secondaire comme caractère spéci- 
fique et ne peut servir de caractères distinctits. On trouve en effet 
divers exemplaires glabres, pubescents, velus et hérissés. Cela 
dépend de l'habitat, car l’on sait que dans les lieux ombragés et 
humides, les Campanules perdent leurs poils et que dans les endroits 


‘chauds, très secs et élevés, les plantes glabres deviennent pubescentes 


et hérissées. Ces variations s’observent non seulement sur la tige 
mais aussi sur le calice principalement, car « il n’est pas rare de trou- 
ver, chez des espèces glabres, des formes à calice, tube et divisions 
abondamment couverts de poils aplatis ; d’autres fois le tube seul est 
hérissé et les divisions sont glabres, ou bien ce sont les divisions 
qui sont hérissées et le tube glabre » (Lamotte, /. cit.). — De plus, on 
sait qu'avec l'altitude les plantes se modifient ; elles deviennent plus 
maigres, plus petites dans toutes leurs parties et souvent même uni- 
flores dans les stations élevées. En outre l'exposition, l’âge des 
sujets, la vigueur de la souche jouent un grand rôle sur le nombre 
des fleurs portées par chaque tige et surles dimensions des feuilles, 
les radicales principalement qui sont souvent détruites à la floraison. 
La grandeur des fleurs est aussi très variable et l’on pourrait créer 
dans presque toutes les espèces des variétés parviflora et grandi. 
flora. | 

Les espèces spéciales aux hautes montagnes sont cespiteuses et 
pérennantes, mais dans chacune d'elles le développement de la tige, 
de la racine et surtout de la souche se modifie sensiblement, comme 
l’a démontré le regretté Timbal-Lagrave pour les espèces pyrénéen- 
nes qui se rattachent au groupe du C. rotundifolia L. (sensu amplo), 
quoique vraisemblablement issues d’une origine ancestrale com- 
mune. 


Section I. — Mepiuu Tournefort, Elém. bot. (1694), p. 90 


738 — C. speciosa Pourret, Chl. narb., n° 231,in Mém. 
Acad. Sc. Toulouse, tome III (1788), p. 309; C. grandiflora 
Pourret, tinér. Pyr. (1781), non Lamk.; C. longifolia Lap. 
F1. pyr. (1795), tab. 6 et Hist. abr. pl. Pyr.{(1813), p. 117. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3388 (Ariège), legit À. Huet (1882). 

AR. Lieux secs et rochers des terrains calcaires dans la z. 
subalp. — Juin-Juillet. 

Entrée des gorges de la Frau, sous le bois du Basqui,en 
amont de la limite du canton d’Ax (1050); rochers à droite du 
chemin entre les cols de Marmare et du Traguier (1400"); 


144 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 288 


rochers sous les éboulis du Roc des Scaramus (1715%) et éboulis _ 


de ce même Roc (de 1760" à 1780"). 


Cette espèce fut d’abord nommée, en 1781, par Pourret C. gran- 
diflora, mais quand il apprit que Lamarck avait déjà appelé de ce 
même nom, en 1778, dans la 1re édition de sa Flore française, vol. IL, 


p. 334, une autre plante (qui devait être rapportée par de Can- 


dolle, dans la 3° édit. de la Flore française, comme synonyme du C. 
Medium) et qu’en outre il remarqua inexact le nom de grandiflora, 
parce que d’autres Campanules avaient en effet de plus grandes 
fleurs que la sienne, il adopta pour sa plante le nom de C. speciosa 
eten publia la description dans son Chloris narbonensis (l. cit.). 
Quelques années plus tard, Picot de Lapeyrouse méconnut les droits 
de priorité de l’abbé Pourret et figura dans sa Flore des Pyrénées 
d’abord, puis décrivit, en 1813, dans son Histoire abrégée des plantes 
des Pyrénées, sous le nom de C'ampanula longifolia, la même espèce 
que Pourret avait indiquée dans les Corbières, à Saint-- Victor et de 
plus il créa en dehors du type 3 variétés dont seulement la 3e, à. 
pyramidalis était synonyme de C. speciosa Pourret. 

Depuis Lapeyrouse la plupart des auteurs, vu les droits de priorité, 
ont adopté de préférence la dénomination donnée par Pourret à cette 
plante qui varie beaucoup dans sa taille et son inflorescence, suivant 
Timbal-Lagrave et Jeanbernat(Massif du Llaurenti p. 220 du tir. à 
part): « Ainsi, disent ces botanistes, de la forme pyramidale de 30 à 
40 centim. de hauteur, qu’elle possède le plus souvent, on arrive, 
par des intermédiaires, à la forme biflore que Lapeyrouse a élevée 
à tort au rang d'espèce ». En effetle C. bicaulis Lap. F1. pyr., tab. 
7, que nous possédons en herbier, est seulement comme l’a affirmé 
Grenier et après lui H. Loret dans ses Glanes d’un botaniste, en 1859 
(Bull. Soc. bot. de Fr. tome VI. p. 388), la forme rabougrie et avor- 
tée, que l’on observe çà et là avec le type. — P. Bubani, F1. pyr., I, 
p. 27. indique le C. speciosa « In Pyr. aurig. ad rupes de Lordat ». 
Nous l'avons récolté en cette même localité, le 2 juillet 1903. Vu la 
beauté de ses grandes fleurs bleues, dressées, solitaires, en grappe 
pyramidale on devrait cultiver cette espèce comme plante ornemen- 
tale au même titre que le C. Medium L. vulgo Campanule carillon, 
Violette de Marie, indigène celle-ci de l’Europe méridionale et que 
l’on trouve quelquefois échappée des jardins 


Section II. — Eucopon Alph. DC. Monogr. Camp., p.251. 


739. — C. glomerata L. Sp. pl., éd. 2, p. 235 et auct. mult. 


Espèce très variable dans sa taille, la grandeur et la disposition 
des fleurs, la forme des feuilles, etc., ce qui a donné lieu à la création 


À 


289 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 145 


de nombreusés variétés. Alph, de Candolle, dans sa Monographie 
des Campanulacées, pages 253 à 258, et dans le Prodromus, vol. VII, 
p.467 et suiv. a énuméré diverses variétés qui sont reproduites en 
partie par Reichenbach fils dans le tome XIX, p. 112 de ses Icones 
fl. germ. et helvetic. — Nous ne possédons que les variétés et sous- 
variétés suivantes : 


Var. x, genuina Marc.-d'Aym. in herb. (1883). — AC. Pe- 
louses et lieux humides, prairies des terrains siliceux dans les 
z. inf. et subalp. — Juin-Juillet. 

Pelouses dans le bosquet Clauselles, sous Ignaux (920%); 
vallée de Mourgouillou, prairies sous le pont Gazeil (1190); 
vallée du Nabré, pelouses aux bords du chemin (1590) etc. 


Le type a la taille ordinairement élevée (30-50 centim.), les feuilles 
caulinaires oblongues, sessiles, semi-embrassantes, les radicales lon- 
guement pétiolées et en cœur à la base ; les fleurs sont grandes d’un 
bleu violacé, formant un glomérule terminal qui se rapproche assez 
de celui de la var. speciosa A. DC. et dont le sommet de la tige 
seulement est figuré dans les JZcones déjà cités de Reichenbach fils, 
à la planche 235, f. 3. On observe quelquefois dans la même localité 
des exemplaires à fleurs grandes et à fleurs de moyenne grandeur. 
Cette remarque avait déjà été faite par P. Bubani, en 1840, lors- 
qu’il herborisait dans notre circonscription (1). 


S.-var. albiflora Marc.-d'Aym. L. cit. — AR. Mème habitat, 
dans les mêmes zones que le type. — Juin-Juillet. 

Prairies de Savignac, sous la cascade du Nagear (690"); 
prairies de Coudine, sous Vaychis (800); prairies en montant 
du village d’'Ignaux au tournant des Gardelles (1070" et 1100"). 


Fleurs blanches, parfois légèrement teintées de bleu. 


S.-var. reducta Marc.-d'Aym. . cit, — AR. Prairies sèches, 
murs, rochers des terrains granitiques ou schisteux dans les z. 
inf, et subalp. — KR. dans la z. alp. — Juin-Août. 

Murs aux bords du ruisseau d'Eychenac, sur la galerie-tunnel 
du chemin de fer (700%); forêt du Larguis, pelouses arides sur 


(1) Nous lisons en effet dans son F4, pyr., IL, p. 28 :< Vidi plagtam coroliis minoribus 
in valle de Mérens, Pyr. auriger., die 14 Aug, 1840, mixtim cum varietate grandiflora », 


10 


146 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 200 


la fontaine de Roubian (1380); rochers dans le bois du Drazet 
(1440); pelouses sèches sous la jasse du Crémal (1680); 
schistes près du confluent du ruisseau del Maya et de l’Ariège 


(1940). 
C’est la forme des lieux secs et des rochers, dont la taille varie de 


15 à 25 centim. et les fleurs sont ordinairement de moitié plus petites 
que dans le type. 


Var. 6. farinosa Koch, Syn., éd. 2, p. 542; C. farinosa 
Andrz. ap. Bess. En. pl. Volhyn.(1822), p. 10. 
RR. Juin. Environs d’Ax, prairie dite de la Julie, sous la 


route de l’Aude (730). ‘ 


Feuilles couvertes d’une pubescence abondante, grisâtre; glomé- 
rules de fleurs terminaux et 1-2 axillaires. 


740. — C. aggregata Nocca et Balbis, Flora ticinensis, 
I (1816), p. 101; Reuter,!Cat. pl. env. Genève, 2° édit. (1861), 
p.137; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XIX,;-tab/23555ie2 00e 


sparsiflora Alph. DC. ex parte.) 
RR. Terrains calcaires ou siliceux de la z. subalp. — Mi- 


Juillet-Août. 
Eboulis granitiques d’Aiguebonne, sur la route d’Espagne 


(1010); champs calcaires de Montaillou ( 1340”). 


Souvent confondue avec le C. glomerata, cette espèce en est bien 
distincte, suivant Reuter (/. cit.) : « par ses fleurs de moitié plus 
petites, disposées en glomérules axillaires et terminaux, ses feuilles 
plus étroites et plus allongées, à dents pius nombreuses et plus 
petites, couvertes surtout en-dessous, ainsi que les tiges, de poils 
plus courts, nombreux et grisâtres, recourbés vers le bas de la plante, 
les radicales à pétiole égalant le limbe ou plus court que lui; la 
floraison est plus tardive d’un à deux mois ». Lamotte après avoir 
dit dans son Prodr. de la fl. du plat. centr., p. 5ot du tirage à part 
que sous le nom de C. glomerata la plupart des botanistes confon- 
daient cette espèce et le C. aggregaïta, ajoute : « Une culture faite 
avec soin, pendant plusicurs années, m’a démontré que ces deux 
formes étaient spécifiquement distinctes », et après avoir longuement 
exposé les caractères différentiels de ces deux plantes il fait observer 
avec juste raison que le C. aggregata « habite des lieux plus chauds 
que le C. glomerata et que sa floraison n’a lieu que vers la fin de 


291 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 147 


juillet et se prolonge jusqu'à la fin de septembre. Elle habite aussi de 
préférence les coteaux calcaires, cependant elle n’est pas essentiel- 
lement calcicole et croît aussi sur les terrains siliceux »., Nous avons 
constaté, dans notre circonscription, la justesse de ces observations. 


741. — GC. Erinus L. /. cit., p, 240: Roucela Erinus 
Dumort. Comment. bot. (1822) p. 14, n° 1; Wahlenbergia Eri- 
nus Link, Handb., I, (1820)p. 631 ; Erinia Campanula Noulet, 
in Ann. Sc. nat., série 2, vol. IX (1837) et F1. du bass. s.-pyr. 
M7 D-407. RCaD.t 4, cf. tab. 246,.f. 1. —"Exsicc. : 
Billot, F7. Gall. et Germ. exsicc., n° 1033 ; Soc. dauph., n° 400. 

AR. Vieux murs delaz.inf.—Juin-Juillet.— Ax-les-Thermes : 
murs des jardins du Coustou (720%), murs du vieux chemin 
d’Ignaux (730%) et du quartier du Cournil (735%). Orgeix, murs 
du village (810"). 


Nous n'avons pu malgré nos recherches observer au-dessus de 
8oom d’altitude, dans notre circonscription florale, cette plante 
annuelle et velue, de la région méditerranéenne, quise ramifie beau- 
coup et dont les petites fleurs solitaires, pendantes, les unes termi- 
nales, les autres axillaires ont plutôt l’aspect d’une Véronique que 
d’une Campanule. 


742. — GC. latifolia L. Z. cit., p. 233; Rchb. fil., L. cit., 
tab. 238, f. 1, 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4964. 

RR. Vallée de l’Oriège, lieux ombragés du Bisp, près de la 
fontaine de Fangueïl (1110). — Fin Juillet. 


Nous ne possédons que le type de cette grande plante à suc laiteux, 
à feuilles ovales-lancéolées, grandes, dentées, à tige anguleuse, 
simple, robuste, de 070 à 150 et plus, portant une longue grappe 
de fleurs d’un bleu pâle, à divisions ciliées et à calice glabre (1). 


743. — G. Trachelium L. /. cit.,p. 235; Rchb. fil., L. cit., 
tab. 230, f. 1. — Exsicc.: Billot, F7. Gall. et Germ. exsicc., 
n° 2105 ;, Soc dauph., n° 5450. 

AC. Clairières des bois, broussailles, fossés, haies, talus, 


(1) La var. eriocarpa Alph, DC; Prodr., VII, p. 469 a le tube du calice mollement hispide, 
Elle est figurée par Reichenbach fils dans ses Zcones fl. germ., XIX, planche 238, f. 5. 


148 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 292 


murs, etc., des terrains siliceux plus rarement calcaires dans les 
z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 

Talus des champs, à la plaine de Savignac (670); haies de la 
route d’Orgeix, près du village (800%); montagne du bac d’Or- 
geix, au-dessus de l’ancienne forge (930"); fossés de la route de 
Sorgeat, sur En-Rameil(u5o®); clairières du bois des Gouttines, 
près de la fontaine des Embriags (1410")et du bois de Font- 
fréde de Prades, aux environs de la fontaine de ce nom (1445%); 
vallon de Coumpoulou, jasse du Clot del Fach (1550). 


Pédoncules axillaires uni-triflores; grappe feuillée ; calice portant 
des poils blanchîtres. 


Var. 8. dasycarpa G. et G., F1. de Fr., II, p. 411; C. urtici- 
folia Schmidt, F1. boëm. incho., cent. 2 (1793), p. 73. — AR. 
Lieux ombragés et humides des terrains siliceux dans les z. inf. 
et subalp. — Juillet-Septembre. 

Savignac, talus boisé de la route nationale à Malazéou (690) ; 
Ax, haies ombragées de la gare sous la prairie Boyé (700); 
lieux humides, à l'ombre, près de l’ancienne forge d’Orgeix 
(8oo%) et dans le parc d’'Orgeix (805") ; parc de la forge d’Orlu 
(93on) ; Mérens, bois du quartier de Soulans (1110"); bois de 
la Garrigue, sur le Bisp d’Orlu (1350"). 


Cette variété a été réunie par Reichenbach fils dans ses Jcones fl. 
germ., p. 115 et par de nombreux auteurs au type C. Trachelium 
dont elle se distingue cependant par sa tige simple, assez grêle, 
anguleuse, ses feuilles subcordiformes allongées acuminées, ses 
pédoncules tous ou presque tous uniflores, par son calice hérissé et 
sa floraison plus tardive. C’est la forme des lieux humides et om- 
bragés. 


S.=var. leucantha Schur (pro variet.) Enum. pl. Transylvan., 
(1866), p. 43 ; var. floribus albis Gaudin, F1. helyet., II (1828), 
p.158; var. floribus albo-luteis Gillot, Herboris. dans le Jura 
central (1) in Annal. Soc. bot. de Lyon, 17° année (1891), p.103, 


nrremnrtnnsnnte dater ee af 


(1) Dans notre Catalogue général des Plantes observ. ou récolt. dans le bass. dela haute 
Ariège (Rev. de Bot., Toulouse, XII, 1894, p. 374 ou p. 135 du tir. à part) nous avons 
indiqué, par erreur, le Jura septentrional au lieu du Jura central pour la var. leucantha que 
fous avons même attribuée à M. le D: Gillot, d'Autun. 


Rd dre : 


293: ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 149 


(p. 31 du tir. à part). — RR. Ancienne forge d'Orlu, le long de 
l'Oriège, legit et dedit Gillot, 18 août 1892 ! 


D'après M. le Dr Gillot in litt. : « Cette variété à fleurs blanches 
ou d’un blanc jaunâtre qui appartient à la forme du C. Trachelium, 
à feuilles subcordiformes, allongées profondément et inégalement 
dentées qui est le C. urticifolia Schm., se ressème et se perpétue 
seule dans le Jura, aux éboulis du Creux-du-Van », 

Le C. Trachelium et ses variétés sont connues sous le nom de 
Gantelée, Gant de Notre-Dame (1). On a employé parfois, contre 
les coliques son infusion d’où le nom vulgaire d’Herbe aux tran- 
chées. 


744. — C. rapunculoidea (2) L.. 7. cit., p. 234; C. lunariifo- 
lia Rchb. PI. crit., cent. VI, tab. 552, f. 750; Rchb. fil., Zc. f1. 
germ., XIX, tab. 239, f. 2, 3. — Exsicc. : Soc. dauph., 2° série, 
n° 699. — AR. Champs et lieux pierreux des terrains calcaires 
ou argilo-calcaires de la z. subalp. — Juillet-Août. 

Lacets de la route de Prades, sous le col de Chioula (1320); 
champs de Prades (1250") et lisières des champs, près du che- 
min du bois de Fontfréde (1260"); champs de Montaillou 
(1340) et lieux incultes du vieux château fort de Montaillou 
(1370"). 

745. — CG. lanceolata Lap. ist. abr. pl. Pyr., p. 105, n° 6 
ere spnselicon-Alliont);:Rchb:fil.,1-cit.;1ab; :2374f. 2 
(pr. p.) (3). — Exsicc. : Soc. dauph., n° 565 1 (Hautes-Pyrénées), 
legit P. Billiet (1889). 

AC. Pelouses humides des terrains granitiques ou schisteux, 
plus rarement calcaires, dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Octobre. 

Pelouses de la fontaine des Cas,/sous le col de Balaguès (1620); 
jasse de Couillet, en montant au port de Paillères (1705"); pla- 
teau du col de Puymaurens. aux bords du ruisseau d’'En-Gar- 
cias (1860); fontaine de Fontnère (1915"); croix de Paillères 
(1920®) et port de Païllères (1972" Et.-maj.); pelouses sur la 


(1) Ce même nom vulgaire est aussi donné à la Digitale pourprée. 

{2) Dénomination plus correcte grammaticalement que C. rapunculoïdes. 

(3) La figure citée représente un spécimen de taille élevée, à feuilles ovales-lancéolées. 
Nos exemplaires d'herbier sont tous moins développés. 


150 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 204 


fontaine en face du Trou-de-l'Or de Baxouillade (2060) ; vallon 
d'En-Garcias (2080"), 1°" et 2° ressaut en montant de ce vallon 
au pic de Sabarthès (2180" et 2210"); sous le Roc de Braguès 
(2100); col de Beil (2150"); pelouses sur les mines de fer de 
Puymaurens (2190) ; jasse du lac de Couart (2230"); vallon du 
Baladra, jasse des Padrons d’en-haut (2270") et vaillettes des 
Padrons (2290"); versant nord du col de la Lauzate (2300"). 


Lapeyrouse (1, cit.) décrit ainsi cette plante : « C. foliis lanceolato- 
acutis, amplexicaulibus, pubescentibus, imis serratis, superioribus 
integerrimis ; floribus paniculatis ; calycibus basi ventricosis » et il 
ajoute ensuite en français des caractères relatifs à lataille(4-5 décim.), 
au nombre des tiges, à la disposition et à la forme des feuilles et 
aussi des fleurs ; il termine en disant « que la culture n’a pas altéré 
ces caractères », Nous n'avons jamais observé dans notre circons- 
cription des exemplaires du (. lanceolata ayant 4-5 décim. de hau- 
teur comme l'indique Lapeyrouse, mais nous rapportons au type à la 
suite de Timbal-Lagrave qui a vérifié tous nos exemplaires récoltés 
jusqu’en 1887 inclusivement, une plante à racine non pivotante et 
tubérifère, à taille ordinairement peu élevée (2-3 décim.), à feuilles 
allongées toutes iancéolées et à dents peu profondes, très nombreuses, 
la plupart serrées ou appliquées contre la tige qui est simple et 
dressée, à fleurs en épi ordinairement glabres dont le calice estcourt, 
renflé à la base, à divisions linéaires. 

Lapeyrouse ne mentionne pas le caractère de la racine qui a été 
étudiée et décrite par H. Loret dans ses Glanes d’un botaniste, in 
Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1859), p. 388 et qui est formée de distance 
en distance de plusieurs tubérosités, plus ou moins espacées émet- 
tant de nombreuses fibres, tantôt simples, tantôt rameuses, très 
fragiles dans les terrains où elle peut se développer, mais réduite à 
un simple tubercule fusiforme dans les fissures des rochers où son 
accroissement ne peut se faire (1). 

Les feuilles radicales, que l’ontrouve assez rarement, sont détruites 
à la floraison; elles ont de longs pétioles et sont orbiculaires, 
crénelées, ciliées suivant H. Loret (!. cit.) Nous ne les so 
observées dans la récolte de nos spécimens. 

La var. y « foliis linearibus acutissimis integris, aliis serratis », se 


PA TO UT IN CON re ere CI TOOL ICI EI ETE OO LT CIC TETE PAL DTECE TELE EP ET ET LENTILLE à 


{1) Loret, /. cit. a confondu avec le C. lanceolata la plante que Timbal-Lagrave devait 
appeler, en 1873, dans son Etude sur g7. Camp. des Pyrénées: C. precatoria et la preuve 
en est, de ce qu'il indique le C. lanceolata dans les « rochers et prairies de l'Ariège, Prades 
de Montaillou, Mérens, 14 juil. 18563 l'Hospitalet où les prairies en sont couvertes, août 
1856 », Or dans toutes ces localités nous n'avons récolté que le C. precatoria Timbal. 


, 
: 
. 


295 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 153 


Lapeyrouse indique comme « fréquente à Paillères, etc...), n’est 
qu’une variation sans importance du type, non admis par les auteurs. 
Nous n'avons en effet récoité que le C. lanceolata, type, au port de 
Paillères où Timbal-Lagrave et Jeanbernat le signalaient dans leur 
Massif du Llaurenti, p. 230 du tirage à part. 


Nous possédons la sous-variété suivante caractérisée par ses 
feuilles velues. 


S.-var. hirsuta Marc.-d'Aym, in herb.(1892) RR. — Vallon 

d’'En-Garcias (2050"). — Juillet. 
ù Subspec.— GC. precatoria Timbal-Lagr. Et. sur quelq. Camp. 
d. Pyr., pl. 2, fig. 1 (pr. p.) (1), in Mém. Acad. Sc. Toulouse, 
7° série, vol. V (1873), p: 271 (p. 15 dutir. à part); C. rhom- 
boidalis Lap. Hist. abr. pl. Pyr.,p. 104, non L.'! — Exsicc. : 
Bordère, PI. pyr. exsicc. (ann. 1870-71). 

C. Pelouses, rochers, éboulis et lieux humides des terrains 
siliceux, plus rarement calcaires dans les z, subalp. et alp. — 
R. dans la z. inf. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires {plus de 25 localités) ont été récoltés de 900" 
(rochers de la gorge de Berduquet, près de la route nationale) à 
2200" (pelouses du vallon d'Eychounzé sous le pic d’'Outxis) et 
principalement dans les montagnes d’Ascou (prairies entre 
Ascou et l’ancienne forge, vallon del Pradel sur la métairie de 
Boutas, col des Sept-Fonts, pic de Sérembarre versant du 
Clot del Fach, pic de Mountleytié, port de Paillères, etc.), d’Ax 
(de Manseille au Saquet, etc.), de l'Hospitalet et de la Solana 
d’Andorre (prairies sur le pont Cerda, pelouses de Puymaurens, 
jasse de Bessatel, schistes du ruisseau de Costo-Redoun, éboulis 
du rec del Maya, etc.), de Mérens (2) (rochers près de la fon- 
taine d'Aiguebonne, cabane de la jasse de Madidès, etc.), de 
Montaillou {forêts du Clotet du Taillé, etc.), d'Orgeix dernières 
prairies de la vallée latérale, etc.), d’Orlu (2 bzs) (cabane de 


(1) Timbal-Lagrave et Jeanbernat disent au sujet de cette figure, dans Le Capsir p. 120 du 
tir. à part: « Au Llaurenti le C. lanceolata Lap. et son C. rhomboidalis (C. precatoria 
Nob) croissent ensemble et produisent des formes hybrides difficiles à déterminer sûrement, 
La figure que nous avons donnée du C. precatoria est probablement une de ces formes 
intermédiaires. Notre type est mieux caractérisé ». 

(2) et (2 bis) P. Bubani.F1. pyr., IL, p. 30, réunit les C. lanceolata Lap. et precatoria Timb. Il 
indique le C.:lanceolata: « sub la Dent d’Orlu, die 20 Jul. 1840 ; inter Ax et Mérens die31 Jul, 
ejud. anni ». Or, dans ces deux localités nous n'avons observé que le C. precatoria Timbal! 


2 


152 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 206 


Baxouillade d’en-bas, pelouses de Naguilles, vers la malèze et 
rochers du Barancou, sur la rive droite de ce lac, etc.), de Prades 
(environs de la fontaine du Drazet, bois du Llauzet près du col 
de Marmare, etc.), de Savignac (pelouses sur lestagnol du 
Nagear, etc.) et de Sorgeat (prairies près de la fontaine de 
Franqui, etc.). 


Tous nos spécimens, récoltés jusqu’en 1887 inclusivement, ont été 
vérifiés par Timbal-Lagrave. Longtemps confondu avec le C. rhom- 
boïdalis L. de l’Est et du S.-E. de la France, des Alpes, du Piémont 
et de la Suisse, etc., qui ne croît pas dans les Pyrénées, suivant Timbal- 
Lagrave (in litt.), cette plante, ordinairement à fleurs plus nombreuses 
que celles du C. lanceolata est caractérisée : par sa racine tubéreuse ren- 
flée à une certaine distance en chapelet (d’ou le nom de precatoria) (1), 
non pivotante ; ses tiges simples nombreuses, un peu ascendantes 
et toutes terminées par des fleurs nombreuses en panicule presque 
compacte, à pédoncules grêles et uniflores ; ses feuilles inférieures 
1 éniformes à long pétiole ordinairement détruites à la floraison, peu 
nombreuses quand elles subsistent, les caulinaires ovales, courtes, 
sessiles, arrondies à la base, ayant la forme d’un rhombe ou losange, 
toutes rapprochées et appliquées sur la tige ; son calice ovoïde, enflé, 
à sépales égaux égalant les 2/3 de la fleur; sa corolle bleue, en 
cloche et penchée. 

Nous possédons aussi la sous-variété et les hybrides suivants : 


S.-var. $. hirsuta Timb.-Lagr. (pro variet. B.) Et. sur quelq. 
Camp. d. Pyr., p. 16 du tir. à part. — AR. Rochers, éboulis, 
pelouses et prairies des terrains siliceux ou calcaires des z. inf, 
et subalp. — Juillet-Août. 

Rochers de la route nationale au-dessus du pont de Berdu- 
quet (905); forêt du Larguis, pelouses sur la fontaine de Rou- 
bian (1380"); prairies en aval de l'Hospitalet (1410"); pelouses 
sous la jasse du Crémal (1670); éboulis calcaires du Roc des 
Scaramus (1760"),. 


Feuilles ordinairement plus étroites, à dents et poils plus abon- 
dants sur les feuilles et les rameaux. 


(1) L'adjectif, precatorius, a, um signifie ce qui concerne la manière de prier et par 
éxtension chapelet, 


- à, und it édite ni nû d déabtes dns dos de dit de dr Led ét à 


297 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 153 


X C.: precatoria + linifolia Marc.-d'Aym. in herb. (1894). — 
RR. Septembre. Pelouses calcaires du signal de Caus- 
sou (1900). 

X C. precatoria + lanceolata Marc.-d'Aym. 1n herb. (1887). 
— RR. Août-Septembre. Vallon du Pradel, sous la métairie de 
Boutas (1460"); vallée d'Orlu, près du pont de pierre dans le 
bois de Justinia (1 550") ; près de la cabane de Baxouillade d’en- 
bas (1750") ; en montant du lac de Beys à la couillade de ce 
nom (2350%) (1). 

Timbal et Jeanbernat font remarquer, avec juste raison, dans Le 
Capsir, p. 120 du tirage à part que parfois le C. lanceolata et le 
C. precatoria croissent ensemble et produisent des formes hybrides 
difficiles à déterminer avec certitude. Ces hybrides ne sont pas 


indiqués par M. G. Camus dans sa Statistique des plantes hybrides 
signalées dans l'étendue de la flore française (2). 


746. — C. linifolia Lamk. Dict encycl., I (1783), p. 579, 
n° 8, non Jacq. (3) nec Scopoli (4); Barrel. Zcon., tab. 187; 
All. FI, ped., tab. 47,f. 2; Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr., 
p. 502 du tir, à part; Timbal.-Lagr. Etude sur quelq. Camp. d. 
Pyr., p.12 du tir. à part, pl. 1,f. 1 etin Massif Llaurenti pp. 230, 
231 du tir, à part. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4185, 

_ AR. Pelouses sèches, rochers et éboulis des terrains schisteux 
ou granitiques, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. 
R. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Pelouses du col del Pradel (1680); vallon de Gabantsa sur 
la jasse du même nom (1760); pâturages du col de Puymau- 
rens (1850) ; la malèze de Naguilles (1890"); pelouses du port 
de Paillères, en amont de la cabane de refuge (1972" Et.-maj.); 
sommet du pic de Tarbézou (2366" Et.-maj.) ; bac de la Casa, 
sous le port de Fray-Miquel (2420n). 


(1) Nos exemplaires récoltés en 1887 ont été revus par Timbal-lagrave. 

(2) Note communiquée au 36° congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, 
en 1898 et imprimée dans le volume des Actes de ce Congrès, section des Sciences, pp. 197 à 
212. À la page 206 de ce volume, il n'est question d'aucun hybride de la famille des Cam- 
panulacées. 

(3) Le C, Jinifolia Jacq. Collect., IL, p. 81 est considéré par Alph. DC. Prodr., VII, 
p. 471, comme une variété velue du C, rotundifolia L. 

{4) Le C. linifolia Scop. F1. carn., I, p. 144 n’est qu'une forme du C.rotundifolia à dents 
du calice plus longues et réfléchies, spéciale à la Carniole et au Tyrol. 


154 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 298 


- La taille et la longueur des feuilles sont très variables; dans les 
lieux secs de la zone nivale la plante se rappetisse jusqu’à 15 centim. 
de hauteur seulement. Sa racine est longue épaisse et terminée par 
une souche vivace assez forte qui produit des tiges florifères et folii- 
fères mais sans bourgeons stolonifères souterrains, ce qui la distingue 
de ses congénères. Elle a 2-8 fleurs en grappe étroite, les lobes du calice 
linéaires égalant environ la moitié de la corolle. 


S.-var. 8. valdensis Alph. DC. Prodr., VII, p. 471 (pro 
variet. f.); C. valdensis All. F1. ped., I, p. 109, tab. 6, f. 1; 
Timbal-Lagrave, Etude sur quelq. Camp. d. Pyr., p.13 du tirage 
à part. — RR. Août. — Cria de la Baouzeille du Tarbézou 
(1980). 


« Plante pubescente hérissée, feuilles inférieures plus dentées, 
rameaux plus courts moins étalés » (Timbal, /. cit.). Certains auteurs 
rattachent cette variété au C. Scheuchzeri Vill. 


Var. y. tenuifolia Timbal-Lagr., /. cit., p.13 du tir. à part. 
— AR. Pelouses des z. alp. et niv. — RR. dans la z. subalp. — 
Juillet-Août. Pelouses du col d'En-Ferré (1405); col du Beil 
(2150 ; pentes orientales du pic de Tarbézou (2280"); pic de 
Sabarthès, versant d’'En-Garcias (2320"); vallon de SARA 
pelouses du Clot del Diablé (2480"). 


4 


« Feuilles épaisses, linéaires, toutes uniformes, un peu obtuses au 


sommet, glabres ou pubescentes. Fleurs en grappe et à rameaux un 


peu étalés; fleurs plus petites » (Timbal, L. cit.). 
Nous possédons encore l’hybride suivant : 


X C. linifolia + ficarioidea Marc.-d’Aym. in herb. (1891). 
RR.— Septembre. Pelouses près de la cabane des bergers du lac 
de Beys (1990"). 


Le 10 sept. 1895 nous avons aussi récolté cet hybride, dans les 
éboulis schisteux du versant septentrional du pic de Carlitte (Pyre - 
Or.) à 255om d’ altitude ! 


J 


Ê 


299 “ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 155 


* 747. — CG. Scheuchzeri (1) Vill. Prospect. hist. pl. Dauph. 
(1770), p.22 et Hist.pl. Dauph., Il (1787) p. 503, tab. X (pro 


_ parte) (2); Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 103 (ex parte); Zetters- 


tedt, PI. vascul. Pyr. princ., p. 171. — Exsicc.: Soc. dauph., 
RP 107, 
AR. Pelouses et éboulis des terrains schisteux ou granitiques 


dans la z. alp. — Août-Septembre. 


Pelouses humides du bac del Moré (2145) ; pelouses de la 
jasse de Couart (2230"); éboulis en montant du lac de Beys à 
la porteille de ce nom(2320"); pelouses rases sur le lac 
Faury (2350"). 


Caractérisée par sa racine pivotante, sa souche cespiteuse, à nom- 
breux rejets stolonifères, sa tige de 9 à 15 centim. couchée sur le sol 


. puis redressée, souvent uniflore mais parfois 2-5 fleurs fournées du 


mémecôté, grandes (2-3 centim.) infundibuliformes (et non urcéolées), 
à partie libre des sépales atteignant en général la moitié de la corolle, 
ses feuilles caulinaires entières ou dentées lancéolées, acuminées et 
allongées, souvent courbées en faux, la plupart AC celles des 
rosettes ovales, arrondies ou en cœur à la base, à pétiole plus long 
que le limbe. | 


Subspec. — CG. ficarioidea (3) Timbal-Lagr. Obs. bot. sur 
quelq. pl. de la Penna-Blanca, in Mém. Acad. Sc. Toulouse, 
5e série, tome VI (1862), p. 34 et Et. sur quelqg. Camp. des Pyr. 
(1873) L. cit., 7° série, tome V, p. 273 (p. 17 dutir. à part) pl. 2, 
f. 2; C. Scheuchzeri Lap. Hist. abr.pl. Pyr.,p. 103 (ex parte), 
non Vill. — Exsicc. : Bordère, PI. pyr. exsicc. anno 1886. 

C. Pelouses, rochers et éboulis granitiques ou schisteux, 
plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — RR. dans la 
z. niv. — Juillet-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 25 localités) ont été récoltés de 
1510" (pelouses aux environs de la cabane forestière du Drazet) 
à 2540" (versant septentrional du pic des Padrons) et principa- 
lement dans les montagnes d'Ascou (clots d’En-Rameil, pic de 


(1) Dénomination plus correcte que C. Scheuchzerii, adoptée par quelques auteurs, et plus 
conforme à l’article 9 des Règles de la Nomenclature... de Berlin par Ad, Engler et ses 
assistants. 

(2) La figûre de Villarsest défectueuse pour la largeur des feuilles. 

(3) Dénomination plus correcte ‘grammaticalement que C. ficarioides. 


156 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 300 


Sérembarre, pic de Mounégou, port de Paillères, etc.), d’Ax(jasse 


de lOrry du Saquet, versant septentrional du pic Saquet, etc.), 
de l'Hospitalet et de la So/ana d’Andorre (pelouses de Puymau- 
rens vers la Llatte et pic de Puymaurens, bac del Moré, pelouses 
sur les sources de l’Ariège, vallon de Saint-Joseph, schistes du 
pic de Sabarthès, porteille de Coume-d'Or, etc.), de Mérens (en 
montant du lac de l’Estagnas au port des Bésines, jasse de 
Couart, massif dupic d’Albe sur le lac Couart, etc.), d'Orlu (sur 


la fontaine des Clotes du port d'En-Sur, sarrat de la couméto 


de Baxouillade, pelouses sur la cabane de Baxouillade d’en-haut, 
fontaine des Tortes, près de la cabane de Baxouillade d’en-bas, 
porteille du lac Tord, lac supérieur des Peyrisses, etc.), de Mon- 
taillou (versant oriental du sarrat del Taillé, etc.),et de Savignac 
(petit pic des Cazalassis, etc.). 


Nous avons aussi récolté cette plante dans diverses localités 


pyrénéennes de la zone nivale : Ariège, ascension du Montcalm par 


l’'Orry du pla-Subra (2609); Pyr.-Or., vallée de Campcardos (2420m); 
Aragon, versant méridional ou espagnol du pic de Sauvegarde 
(265om) où elle est indiquée par Timbal-Lagrave (1. cit.). Nous la 
possédons en herbier du pic de Campbieil (Htes-Pyr.), legit Bordère, 
août 1886. 

Ce Campanula se distingue par les caractères suivants des C..Scheu- 
chzeri. Vill. et rotundifolia L. avec lesquels Lapeyrouse et après 
lui un grand nombre de botanistes l’ont confondu : Racine non 
pivotante, tuberifère, à 2 ou plusieurs tubercules fusiformes inégaux, 
avec rhizomes munis de bourgeons écailleux et à radicelles fines et 
deliées (1); tige de 2-3 décim. de hauteur (rarement moins sauf dans 
la zone nivale), simple, droite et ordinairement uniflore; rosettes 
des feuilles longuement pétiolées, arrondies en cœur à la base, 
entières un peu dentées mais souvent détruites à la floraison; feuilles 
caulinaires ovales, elliptiques entières, rapprochées et de plus en plus 
lancéolées en montant sur la tige; 1 à 3 fl. penchées avant l’anthèse, 
redressées pendant la floraison, à calice glabre dont les sépales 
lancéolés-aigus égalent le tube et la moitié de la corolle qui est 
urcéolée, bleue et à lobes aigus. 

Nous n’avons pas observé dans notre 
hérissée Quelques-uns de nos exemplaires, à taille élevée, se rappro- 
chent de la var. g. major Timb-Lagr. I. cit. (C. Rhodii Loisel. F1. 


(1) Ce sont les véritables racines. Pour les avoir en bon état ainsi que les tubercules, il 
faut creuser une cavité assez grande tout autour des pieds de la plante. 


iront ité dense 


301 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 132 


gall., 1, p. 140 tab. 24, non Lecoq et Lamotte. Cat. pl. centr. Fr., 
p. 260) mais nous les avons rattachées au type qui présente de 
nombreuses variations dans ses organes de végétation. 


748. — G. rotundifolia L. Sp. pl., 2° édit., p. 232 et auct. 
mult. ; Rchb.fil., Zc. fl. germ., XIX, tab. 242 (pro p.) (1). — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4187. 

C. Prairies sèches, lieux rocailleux, friches, vieux murs, 
rochers herbeux, surtout dans les terrains siliceux, plus rare- 
ment calcaires des z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (plus de 15 localités) ont été récoltés de 650 
(Le Castelet, pelouses derrière le château) à 1705" (jasse de 
Couillet, sous le port de Paillères) et principalement aux alen- 
tours d’Ascou, d’Ax, de l’Hospitalet, d’Orlu et de Savignac. 


Cette espèce polymorphe se distingue cependant de ses congénères 
par les caractères suivants : racine pivotante, dure, charnue, donnant 
naissance à des rosettes de feuilles et à des tiges souterraines, qui se 
terminent à leur tour par des rosettes de feuilles secondaires. 
- Prèsque chaque rosette émet des tiges floritères de 1 à 3 décim., 
rameuses presque dès la base, assez grêles et flexueuses. Les feuilles 
des rosettes non florifères sont longuement petiolées, réniformes, en 
cœur à la base et régulièrement.dentées; les caulinaires inférieures 
elliptiques-lancéolées, atténuées en pétiole; les caulinaires supé- 
rieures lancéolées-linéaires, longues, entières et à pétiole décrois- 
sant. L’inflorescence est en panicule multiflore formant de petites 
grappes; les pédoncules sont allongés étalés avant l’anthèse, le calice 
_ à divisions étalées égalant le bouton, la corolle campanulée infundi- 
buliforme à lobes aigus, mucronés, d’un beau bleu. 

Nous avons observé parfois, sur les pelouses du col de Laoudari 
(1720®) notamment, une variation à fleurs blanches (2). 


Var. $. major Alph. DC. Prodr., VII, p. 471. — AR. Lieux 
humides, rochers herbeux des z. inf. et subalp. — Juillet-Sep- 
tembre. 

Environs d’Ax, bosquet Clauselles sur la gare(780"); rochers 


COOTETET EE ENT TT TEE EEE LE TETE TT EEE TE TETE CETTE ICE EEE P ETC TE TETE EEE EEE T EE EEE TON ENET EEE EE RENTE TELE CE LE TETE EEE LE TETEE EEE CIE ET CL ELE CES LULLLELETCEETELTILEETENT EEE 


(1) La figure des {cones de Reichenbach {/, cit.) se rapporte plutôt par sa taille él:vée à 
la var. major Alph. DC. 

(2) P. Bubani. F1. pyr., Il, p. 33, avait déjà obicrvé, en 1840, cette variation dans notre 
circonscription florale puisqu'il dit : « Varietatem C. rotundifoliæ floribus albis aut albescen- 
tibus, observavi primo in Pyr.auriger, supra Ax, secus iter de Mérens, die 25 jul. 1840...». 


158 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 302 


de la route d’Espagne, près du pont de Runac (875") et bords 
de cette même route en aval du pont de l’Harenc (1030"). 


Par sa taille plus élevée, ses feuilles inférieures ovales arrondies à 
peine en cœur à la base, les supérieures larges, les terminales lon- 


gues, souvent arquées, très nombreuses et par sesfleurs plus grandes 


cette variété se distingue, à première vue, du type. 


Var, y. tenuifolia Alph. DC. I. cit.; var. confertifolia 
Reuter, Cat. pl. env. Genève, 2e édit (1861), p. 139; C. linifolia 
Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 104, non Jacq., nec Lamk. 

AR. Rochers calcaires ou schistoso-calcaires de la z. alp., 
aux expositions chaudes. RR. dans la z.-inf. — Juillet-Août. 

Montagnes de Tignac, rochers calcaires près de la fontaine de 
Maley (1120); montagnes de Prades : pic de Rieufrède (1625%) 
et éboulis du Roc des Scaramus (1720 et 1760"); montagnes 
d'Orlu : bande schistoso-calcaire du pic de Roque-Rouge sur 
la rive droite du lac de Naguilles (1880); montagnes d’Ascou : 
crête calcaire de Païllères (1990" et 2000"). 


Diffère du type, suivant Reuter (1. cit.) : « par ses feuilles très nom. 
breuses, rapprochées vers la partie inférieure de la tige, les radi- 
cales rares, très petites, arrondies et presque entières ; ses fleurs 
assez grandes formant une grappe courte, subunilatérale ». Cette 
variété ne nous parait être qu’une modification du type à fleurs plus 


midi tte sé Le De fit 


courtes et plus rassemblées vers le bas des tiges, modification due à 


des influences physiques, elle a un peu l’aspect du C. pusilla Haenke 
mais celui-ci en diffère, à première vue, par ses fleurs beaucoup plus 
grandes. 


749. — G. pusilla Haenke, in Jacq. Collect. ad bot. spect., 
II, p. 79; C. cæspitosa Vill. Æist. pl. Dauph., II, p. 500, non 
Scop; C. rotundifolia var. $. L. Sp. pl., éd. 2, p. 232; Rchb. 
fil. /. cit. tab. 245 f. 1 — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3811. 

R. Fissures des rochers et éboulis calcaires ou schistoso-cal- 
caires dans les z. alp.et niv — Août. 

Rochers schistoso-calcaires sous la jasse de Paraou (1980"); 
bande schistoso-calcaire sous la fontaine des Clotes du port 
d'En-Sur (2220"); éboulis calcaires de la fissure cambrienne 
du pic de Terrès (2510). 


303 | ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 159 


Sestiges simples,nombreuses,ordinairementuniflores, hautes de 5 à 
10 centim., à pédoncules dressés, courbés au sommet, ses feuilles 
inférieures ovales-arrondies et opposées, les supérieures alternes et 
lancéolées, sensiblement incisées et ses grandes fleurs d’un beau bleu 
campanulées, hémisphériques, à corolle élargie à la gorge, veinée reti- 
culée, à anthères d’un rouge vineux et à stigmate inclus, caractéri- 
sent cette plante. 


L 


Mar f-pulchella G.:ètG. El, de Fr., IL (1852) p; 417; C. 
pulchella Jord. (pr. spec.) Pugill. pl. nov., (1852) p. 125. 

R. Ca et là avec le type, au pic de Terrès (2480), aux rochers 
sous la fontaine des Clotes du port d'En-Sur (2220") mais se 
rencontre aussi dans la z. inf. à la jasse de l’Orry-Vieil de 
Gaudu (1405®), au point où la bande schistoso-calcaire venant 
du pic de Terrès traverse la vallée de l’Oriège. 


Diffère du type par ses souches émettant de longs rejets souter- 
rains, ses tiges plus gréles, couchées sur les rochers et formant tapis, 
ses fleurs plus petites et urcéolées, ses étamines dont la base est 
moins large que longue et ses stigmates un peu exsertes. 


750. — GC. patula L. /. cit., 232; Rchb. fil., /. cit., tab 253 
f. 1. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 1034; Soc. 
dauph., n° 4805. 

C. Haies, bois, lieux frais et herbeux, prairies des terrains 
siliceux dans les z. inf, et subalp. — Juin-Août, suivant l’alti- 
tude. Nos exemplaires (16 localités) ont été récoltés de 640" (Le 
Castelet, pelouses aux bords du Lagal, derrière le château) à 
1700" (pelouses en face le chalet forestier de Manseille) et prin- 
cipalement aux alentours d’Ascou, d’Ax, du Castelet, d’Ignaux, 
de Sorgeat, de Savignac et de Vaychis. 

752-— CG. Rapunculus. L.T: cit.,tab. 232, f. 2. Exsicc. : 
Billot, F1. Gall. et Germ. exsice. — n° 1035; Soc. dauph., 
2e série, n° 388. 

RR. Haies, bois de la z. inf. — Août, — Haies du chemin pier- 
reux de Betsou au château d’Orgeix (790") et parc de ce château, 
clairière du bois près du canal d’amenée de l’ancienne forge. 


160 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 304. 


Se distingue du C. patula par sa panicule plus étroite, ses divi- 


sions calicinales linéaires-setacées, ses feuilles radicales alternes en 


pétiole et par sa racine charnue, fusiforme. Cette racine connue sous 
le nom vulgaire de Raiponce peut être mangée en salade au printemps 
seulement. On la cultive, dans quelques ‘jardins, comme plante ali- 
mentaire, de même que la Raiponce en épi. 


752. — C. persicifolia (1) L., L. cit., p. 232; Rchb. fil. L. cit. 


tab. 252, f. 1.— Exsicc. : Billot, n° 1260; Soc. dauph., n° 4618. 


R. Pelouses découvertes des bois, taillis, buissons dans les 
terrains calcaires de laz. subalp. — Juin-Août. 


Taillis du vallon calcaire de la Frau, en aval de Comus 


(1100); pelouses et buissons du bois de Fontfrède de Pra- 
des, aux bords du chemin forestier (1280); pelouses à la 
lisière du bois entre les cols de Marmare et du Traguier 


(1390"). 


Nous ne possédons que le type mais nous avons observé en dehors 
de notre circonscription florale la var. lasiocalyx G. et G. F1. de 
Fr., Il, p. 420, à calice hérissé de poils, variété que l’on confond 
souvent à tort avec le C. subpyrenaica Timbal-Lagr. ap. Billot, 
Arch. fl. Fr. et Allem. (févr. 1Y55) pp. 336-338, à calice hypertro- 
phié (10 fois plus gros que dans le type) et couvert de poils aplatis. 
Cette disposition, phénomène tératologique, est sans doute causée 
par une maladie. Timbal et Jeanbernat, Massif du Llaurenti, p. 235 
du tirage à part, indiquant le C. subpyrenaica « dans la vallée de 
l'Aude entre Usson et Fontanes ». TT 

Dans quelques jardins on cultive une variété à fleurs doubles du 
C. persicifolia sous le nom de Baton de Jacob ; dans quelques parter= 
res et serres on rencontre parfois le C. pyramidalis L., originaire de 
l'Autriche méridionale, dont les belles fleurs bleues pédicellées, sont 
disposées en grappe pyramidale, souvent longue de 1" à 1m50,etle C. 
carpathica Jacq. originaire de la Transylvanie, à belles fleurs soli- 
taires d’un violet lilas, mais dont la taille est peu élevée (5-15 centi- 
mètres), 


APR EEE EE OTT ET OT ETII TETE EE ENT EEE E NET IEEE TE TI TENTE TEL ETET IT ECS TER ECE COUTLOT CET COTELEECETETETETETET EN EET EEE ETIENNE PEN OI TEEN TETE TETE LEE TEE TE CLEO EL TELE CET EC Enr PET r er ren TELE EI OEIL III TO) 


(1) Dénomination plus correcte que C. persicæfolia. 


£ » 
sf 


305 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUI 161 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS À RECHERCHER OÙ À EXCLURE 


Phyteuma orbiculare L. var. decipiens G. et G.; Phyt. pilosum 
Hegetschw. « port de Paillères, juillet » (Lazerges, Cat. pl. récolt. dans 
dépt. Ariège p. 25 du tir. à part (1877) du Bull. de la Soc. des Sc. phys. 
et nat. Toulouse, tome III (1875-1876). C’est une forme à tige courte (5- 
10 cent.) et à feuilles étroitement lancéolées, vainement cherchée par nous 
en ce lieu; Timbal-Lagrave et Jeanbernat l’indiquent dans diverses localités 
de leur Massif du Llaurenti, p. 228 du tir. à part et du Capsir,p. 118 du 
tir. à part. 

Phyt. comosum Vill. « port de Paillères, juillet » (Lazerges, L. cit. 
p. 25). Simple forme du P. orbiculare L. dont elle diffère surtout par ses 
bractées plus longues que les fleurs et qui croît dans les Alpes du Dauphiné. 
Elle n’a pas été, à notre connaissance du moins, récoltée dans les Pyrénées. 
11 ne faut pas la confondre avec le Ph. comosum L. qui croît dans les fissu- 
res des rochers des Alpes de la Lombardie et du Tyrol méridional entre 
600" et 1500" d’alt. et dont-la corolle d’un bleu très foncé à divisions soudées 
en un long tube qui entoure les stigmates dans les 2/3 de sa longueur donne 
à la fleur un aspect curieux. 

Campanula rhomboidalis L.«... Paillères, Amsur (En-Sur), la Sou- 
lane... » (Lap. Hist. abr. pl. Pyr. p. 104). Espèce spéciale aux prairies 
alpestres du Jura français, des départements de l'Isère, des Hautes-Alpes, des 
Basses-Alpes, de la Savoie, dela Suisse, du Piémont, etc., confondue par Lapey- 
rouse avec la plante que Timbal-Lagrave a désignée sous le nom de C. 
precatoria. 

G. Cervicaria L.— «.. Ax, sur les murs, Amsur (En-Sur), Or'u... » 
(Lap. 1. cit., p. 106). Espèce de l'Est, du Centre, du Nord du plateau cen- 
tral de la France et du bassin du Rhône, voisine du C. glomerata et con- 
fondue avec lui. 

G. barbata L. «port de Paillères » (Lap. L. cit., p. 107). Espèce des 
Alpes du Dauphiné et de la Savoie, de 8oom à 2o00% d’alt. signalée par 
confusion avec des individus rabougris, chétifs et à fleurs penchées du C. 
speciosa Pourret, suivant Timbal-Lagrave et Jeanbernat, Massif du Llau- 
renti, p. 356 du tir. à part. 


11 


Famize XLV. — VACCINIACÉES 
Vaccinium L. 


Section I. — Euvaconium Asa Gray, Chloris boreali-ameri- 
cana (1846), p. 53. 


753. — V. Myrtillus L. — Rchb. fil. Ze. fl. germ., XNII, 
tab. 118, f. 1,2. — Exsicc. : Soc. dauph.. n° 4189. 

CC. Bruyères, bois, rochers herbeux dans les terrains graniï- 
tiques ou schisteux, plus rarement calcaires des z. subalp. et 
alp. — AR. dans la z. inf. et RR. dans la z. niv. — Mai-Octo- 
bre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 
710% (rochers herbeux de l’Esquiroulet, aux environs d’Ax) à 
2590 (éboulis gneisseux du pic d'Auriol, versant des Bésines) 
et principalement dans les montagnes d'Ax, d’Ascou, de l’Hospi- 
taletet de la Solana d’'Andorre, d'Orgeix, d'Orlu, de Mérens, de 
Prades, de Savignac et de Tignac. 


Les baies globuleuses, d’un noir violet de l’Airelle My-rtille, vulgo 
Myrtille, Abrét noir, Raisin des bois, en patois Abajous, à saveur 
aigrelette mais agréable sont rafraichissantes, légèrement astrin- 
gentes et diurétiques. On les emploie parfois contre la diarrhée 
bilieuse et l'embarras gastro-intestinal. On les utilise quelquefois 
pour colorer et falsifier le vin et pour confectionner du sirop et des 
confitures. Les feuilles sont souvent mélangées par les herboristes 
commerciaux à celles de la busserole, mais elles s’en distinguent aisé- 
ment parce qu’elles sont d’un vert pâle, veinees sur les deux pages, 
ovales-aiguës et denticulées. 


754. —Ÿ.uliginosum L.; Rchb. fil., /. cit., tab. 117, f. 3, 4. 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4966. 


CC. Lieux tourbeux et marécageux, bruyères humides des 


“hit 


307 ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 163 


terrains siliceux, plus rarement calcaires dans les z. alp. et niv. 
— Ne descend pas dans lesz. subalp. et inf. — Juillet-Octobre, 
suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités) ont été récoltés de 
1840 (vallon d'Embizon, jasse de Biroulas) à 2660" (pic S. 
d’Ortafa, près du sommet) et principalement dans les mêmes 
montagnes que le Vaccinium Myrtillus, souvent même en sa 
société à partir de 2000" d’altitude- 


Cet arbrisseau aux rameaux ronds et gris, de 30 à 60 centimètres, 
nus à la base et feuillés supérieurement, à feuilles ovales, obtuses, 
ridées, à fleurs en petites grappes penchées dont la'corolle est globu- 
leuse d’un rose chair, produit des baies noires recouvertes d’un 
fard bleuâtre, comestibles, mais moins sucrées que celles du V. Myr- 
tillus et qui peuvent servir aux mêmes usages. 


Section II. — Viris-inx4a Klotzsch, in Linnæa (1851). 


755. — V. Vitis-idæa L. (1); Rchb. fil., L. cit.,tab. 117,f.1 
Exsicc.: Soc. dauph., n°4100. 

RR. Pelouses marécageuses de la z. subalp. — Juillet. 

Pelouses dans le bois des Salines, au sud de la forge d’Orlu 
(1250), legit et dedit Copineau (2). 


Dansle Rapport de M. A. Bris sur l'herborisation faite le 22 août 1892 
à Puymaurens et aux crêtes de l’Andorre, par la Societé française de 
Botanique, durant sa session extraordinaire tenue à Ax-les-Thermes, 
in Revue de Bot., XII, p. 272 (p. 34 du tirage à parti, cette plante 
est indiquée en société des V. Myrtillus et uliginosum « sur les pe- 
louses de la fontaine du Clot del Diablé » au-dessous du port de Sal- 
deu. Or nous avons vainement recherché cette espèce à la localité 


indiquée et nous doutons même qu’elle croisse dans la zone nivale à 
une telle altitude de 2415 mètres! 


j (1) Voir au sujet du nom de cette plante l'intéressante brochure de M. le Dr Saint-Lager. 
intitulée: La vigne du mont Ida et le Vaccinium, 37 p. in 8, Paris, 1896. J. Bte Baillière et fils, 
(2) M. Copineau, juge au tribunal de Doullens (Somme) et zélé botaniste, qui herborisait 


avec nous, le 18 août 1892, à la localité citée, a eu l'ubligeance de nous donner une large 


part de la récolte de cette rare plante, nouvelle pour notre circonscriptiou florale. 


é< 


164 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Sur les confins de notre circonscription florale, dans les pelouses 
du pla de Montpudoux, à 2170" d'altitude supramarine et au- dessus | 
du vallon de la Maoure (2) nous avons récolté abondamment, en com- ax 
pagnie de M. l'abbé Mailho et le 23 juillet 1890, le W. Vitis- 0) qui 
avait échappé aux recherches de Timbal- Lagrave et Jeanbernat. Ces 
auteurs disent en effet à la page 356 du tirage à part de leur Massif 
du Llaurenti: : Le Vaccinium Vitis-idæa L. indiquécomme fortcommun 
au Llaurenti (D' Companyo) n’a pas été observé dans les Pyrénées. 
Or cet arbrisseau est bien caractérisé : : par son aspect resser bl 


Marchands rés Bordère, Dulac, etc. 


(2) Par erreur, M.G. Gautier dans son Catal.rais. dela fl. desPyr. or., p.503 dutiragea part, 
indique cette espèce d'après M. l'abbé Maïlho au port de Paillères. C'est à 1 heure de dis- 
tance de ce port, dans le vallon de la Maoure, versant de Mijanes que nous avons récolté, F 
abondamment ce rare Vaccininum. E 


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ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 309 


Sous-CLasseE IV. — COROLLIFLORES 
(ou GAMOPÉTALES HYPOGYNES) 


Famize XLVI. — ERICACÉES (1) 


Trisu 1. — ERICÉKS DC. Prodr., VII, p. 612. 


Calluna Salisb. 


756. — G. vulgaris Salisbury, in Trans. Linn. Soc. Lond., 
VI (1802), p. 317, Erica vulgaris L.; Calluna Erica DC. F1. 
HR p.680 :-Rchb:-filJc:fl. germ., XNII, tab. 114, f..2, 3. 
— Exsicc.: Soc. dauph., n° 3813. 

CC. Bois secs, rochers herbeux, bruyères, lieux incultes de. 
tous les terrains mais principalement siliceux dans les z, inf., 
subalp. et alp. — Juin-Octobre. 


Varie à fleurs roses ou blanches (s.-var. albiflora auct.) mais à la 
suite de P. Bubani (F1. pyr., II, p. 10) nous n’avons observé les cas 
d’albinisme que sur des exemplaires rabougris ou n’ayant pas un dé- 
veloppement normal. 

Les jeunes pousses de la Bruyère commune, en patois Brougo, sont 
recherchées par le bétail. 


Erica L. 


757. — E. decipiens Saint-Amans, Voyage agric., bot. et pit- 
toresque aux landes du Lot. et Gar., 2° édit. (1818), p. 203 et 
in Flore agenaise (1821) p.159 (2), non Spreng. fil.; O. Debeaux: 
Notes sur deux espèces d’Erica, nouvelles pour la flore des 


(1) A l'exemple de Reuter (Cat. pl. vascul. envir. Genéve, 2° édit., 1861, p. 140) nous 
avons classé cette famille dans les Corolliflores. 

(2) C'est par suite d'une erreur typographique que Mr O. Debeaux dans sa Revision de la 
flore agenaise, p- 185 indique la page 39. Grenier et Godron, F1. de F., II (1852), p. 429 
et aussi Reichenbach fils dans ses MENT germ. et helvet., vol. XVII (1855), p. 74, indi- 


* quent la page 159. 


12 


310 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Pyr.-Or., in XXII° Bull.de la Soc. agr.sc.et litt. des Pyr.-Or. 
(1876), in Bull. des travaux de Soc. ph. de Bordeaux 16° année 
(1876) p. 333 et in Revis. de la fl. agen. (Rev. de Bot. Toulouse, 
XIII, 1805,p. 185); abbé Boullu,in Ann. Soc. bot. de Lyon, V® 
année, p.77 et in PI. exsicc. Soc. dauph. n° 1747 (1878); E. va- 
gans Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p.429 et auct. mult. (ex parte), 
non L.; L. multiflora DC. F1. fr., 3° édit, IV, p. 439, non L. 

RR. Septembre-Octobre. — Rochers à droite de la route d’'Es- 
pagne, entre Ax et Mérens, en face de la fontaine d’Aiguebonne 
et la borne kilométrique 85“4, à 960" d'altitude. 


Cette espèce, vainement recherchée par nous dans d’autres locali- 
tés de notre circonscription, a été longtemps méconnue de la plu- 
part des botanistes français et considérée par eux comme l'E. vagans 
de Linné. L'erreur vient de ce qu’ils n’ont pas connu le véritable Æ. 
vagans L. quiparaît spécial à l’Europe orientale et aété décrit à nou- 
veau par Salisbury, sous le nom de Æ. manipuliflora, in Trans. Linn. 
Soc. Lond., VI, p. 344, non Sibth. et par Forskal sous le nom de E. ver- 
ticillata,in Descript. pl. fl. ægyptiaco arabicæ, cent. VIII, p. 210. Cette 
erreur est basée en partie sur une fausse indication de Linné dans 
son Mantissa plantarum (1767), p. 230, qui indique en effet l'E va- 
gans «in Africa, etiam Tolosa ». Or il est prouvé que l’on ne ren- 
contre pas dans le nord de l’Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie etc.). 
soit l'E. vagans, soit l'E. decipiens et de plus que la localité de To- 
losa (province de Guipuzcoa) se rapporte à l'E. decipiens St.-Am. 

On doit donc, ainsiquele conseille avec juste raison Mr O.Debeaux 
(L. cit.) et apres lui l'abbé Boullu (L. cit.) et le D'Gillot (in Bull. Soc. bot. 
de Fr., vol. XXVIL p. XXXIV, renvoi 1, sess. extraord. à Bayonne, en 
juillet 1880), adopter contrairement à l’opinion émise par Grenier et 
Godron dans leur Flore de France, le nom d’E. vagans L. avec les 
synonymes ce Salisbury et de Forskal, pour lespèce orientale (Italie, 
Dalmatie, etc.) et réserver celui d’E. decipiens St. Am. (E. vagans 
Gr. et G. non L.) pour la bruyère des provinces basques et du Sud- 
Quest de la France. Elle est commune en effet d’après MrO. Debeaux 
(L. cit.) « dans lés départements sous-pyrénéens (Gers, Landes, Tarn- 
et-Garonne, Lot, Dordogne, Gironde) et au pied des Pyrénées depuis 
Amélie-les-Bains jusqu’à Bayonne, l'Ouest, le Centre, le Morbihan, 
les environs de Paris, l’Angleterre, l'Espagne (provinces basques, 
Asturies, Léon, Galice, Aragon, les Deux-Casulles, etc. »), 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 311 


Tru 2. — ARBUTÉES (1) DC. Z. cit., p. 580 


Arctostaphylos Adans. 


758. — A. Uva-ursi Spreng. Syst. veget., II, p. 287; À. 
officinalis Wimm. et Grab. F1. siles., I, p. 391; Arbutus Uva- 
ursi L; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVII, tab. 116, f. 3. — Ex- 
sicc. : Soc. dauph., n° 2964. 

CC. Bois, pelouses et rocailles des terrains calcaires ou schis- 
teux, plus rarement granitiques dans les z. subalp. et alp. — 
R. dans la z. nivale— Juin-Octobre, suivant l’altitude. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités) ont été récoltés de 
1360" (Prades, éboulis sur le Fronteil) à 2490" (pelouses de la 
tose de Pédourés)et principalementdans les montagnes d’Ascou, 
d'Ax, de l'Hospitalet, de Mérens, de Montaillou, d'Orlu, de 
Prades, de Tignac et de Vaychis. 


Les feuilles obovales, entières, coriaces, glabres et luisantes de la 
Busserole ou Raisin d’Ours, sont préconisées comme diurétiques et 
anticatarrhales. On les utilise surtout dans les affections chroniques 
des reins, de la vessie, et des bronches, l’albuminurie etc. Ses pro- 
priétés sont surtout dues au tannin (360/.) et à un glucoside amer 
l’Arbutine (se décomposant dans l’économie en produisant de l’hydro- 
quinone qui se retrouve dans l’urine). 


Tr&u 3. — RHODORÉES Don, in Edimb. Phil. Journ. 
XVII, p. 152 (ex parte). 


Loiseleuria Desv. (Azalea L. ex parte). 


759.— L. procumbens Desvaux in Journ.de Bot., III (1814), 
p. 35; Chamæledon procumbens Link, Enum. pl. hort. berol.,I, 
(1821), p. 211; AZ%alea procumbens L. Sp. pl., éd. 2, I, (1762), 
p. 215; Rchb. fil. I. cit., tab. 108, f.2.— Exsicc. : Soc.dauph., 
n° 4192. 


POPPCTTECT EEE TETE EEE E TETE EEE DE REEEE TERRE TENTE EEE TC TETE LEE ELEC ET ELOTEE EC EE LE TEEREEERERESEEEEETEEES PEER CEE EECECELECEECECCOEECTENTTEE EEE CEE SE COS jus 


(1) Quelques auteurs (Gilet et Magne, etc.) font de cette tribu la famille des Arbutacées. 


312 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


CC. Pelouses, gazons secs et rochers des montagnes graniti- 
ques ou schisteuses dans les z. alp. et niv. — Juillet-septembre. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités!) ont été récoltés de 
1935m (vallon de Gabantsa, jasse supérieure de Cazalinth) à 
2730" (porteille de Pédroux) et principalement dans les monta- 
gnes d’Ascou, de l’Hospitalet et de la Solana d’Andorre, de 
Mérens, d’Orgeix, d'Orlu, de Savignac et sur les hauts massifs 
de Puymaurens et de Font-Nègre. 


A l’exemple de Grenier et Godron,Fl. de Fr., II, p. 435 nous avons 
adopté de préférence le genre Loiseleuria qui se distingue du genre 
Azalea surtout par ses feuilles opposées, persistantes, ses fleurs ter- 
minales en grappe ou en ombelle dont la corolle est subcampanulée et 
les anthères s'ouvrent longitudinalement, le style inclus etenfin par sa 
capsule à 2-3 valves septicides laissant en place les placentaires. 

C’est avec juste raison que Desvaux a créé (1. cit.), en 1814, le genre 
Loiïseleuria. — Dans quelques serres, on cultive pour l’ornement les 
Azalea viscosa L., glauca Lamk., nudiflora L., calendulacea Mich. 
tous originaires de l'Amérique boréale et parfois aussi l’A. pontica L., 
plante de l’Asie-Mineure donnant au miel des qualités vénéneuses. 


KRhododendrumn (1) L. 


760.— KR. ferrugineum L.; Rchb. fil. /. cit., tab. 107,f. 1, 
2.—Exsicc.: Soc. dauph., n° 3814. 

CC. Rocailles et pelouses, buissons, clairières, lieux ombragés 
etc. des terrains siliceux et à une exposition froide dans les z. 
subalp. et alp. — R. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1080" (bords de l’ancienne 
route de Quérigut sous le bois de la Luzèro et en face de la 
forge d’'Ascou) à 2590" (éboulis gneisseux du pic d’Auriol, ver- 
sant des Bésines) et principalement dans les montagnes d'Ascou 
d’Ax, de l'Hospitalet, d’'Ignaux, de Mérens, de Montaillou, 
d’'Orlu, d’Orgeix, de Prades et de Savignac. 


monmennenntétennttne ent nenennane st nnneenetenetentetat een tananennnten tn méemnnnmmnnn ananas tante monaand ts anaene oraes ete té tenta 


(1) Rhododendrum est plus correct que Rhododendron ; le mot dérive en effet de poôov 
rose et ÔevOpov. arbre; pour les noms de genres tirés du grec la désinence oy est 
changée en um dans la langue latine, tandis que les désinences grecques wy et oS des 
substantifs latinisés se changent en on et en us (Potamogeton, Hyssopus). 


Et 11 nie, sit ri sé, 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 313 


Parfois cette plante tapisse de larges espaces. On observe rarement 
à côté du type la variation à fleurs blanches (s.-var. albiflorum DC, 
(pro. variet. f.). Dans notre circonscription florale le Rosage ferru- 
gineux vulgo Laurier-Rose des Alpes ne descend que rarement au 
dessous de la zone subalpine. Alph. de Candolle dans sa Gcographie 
botanique raisonnée, p.317, explique par des considérations basées sur 
l'étude de la température et du climat, la présence insolite de cette 
plante à de basses altitudes. Il la signale par exemple à 195® d’alti- 
tude sur les bords du lac Majeur (Lombardie) où elle touche à la ré- 
gion de l’olivier. 

On a jadis employé contre la gale et les rnumatismes les bourgeons 
infusés de l’huile de cette plante qui n'offre aujourd’hui d'intérêt qu’au 
point de vue de l’ornement. Des pieds de Rhododendrum transportés 
à Ax-les-Thermes de la zone subalpine y végètent sans fleurir. 


ESPÈCE A RECHERCHER 


Arbutus alpina L. « ..... Paillères, Orlu, Engaudue 
[Gaudu]..» (Lapeyr. Æist. pl. Pyr., p. 221). Indications fan- 
taisistes, si peu exactes qu’elles ne nous ont pas permis de re- 
trouver cette espèce, assez rare dans les Pyrénées, aux localités 
indiquées. 


Obs.— Quelques auteurs placent encore les Pyrolacées et les Mono- 
tropacées à côté des Ericacées; d’autres les classent entre les Drose- 
racées et les Résédacées. Il est admis aujourd’hui que leur vraie 
place se trouve entre les Hypericinées et les Tiliacées. Voir à ce su- 
jet les notes que nous avons publiées au bas des pages 311 et 312 du 
tome Ier de notre Catalogue raisonné. 


Famizce X LVII. — PINGUICULACÉES ou LENTIBULARIACÉES. 


Pinguicula (Tournef.) L. 


761. — P. vulgaris L. et auct. (sensu-lato). 


L'étude des espèces et variétés composant le genre Pinguicula avait 
été négligée jusqu’à une époque relativement récente et il faut arriver 
à 1890, aux travaux entrepris par Mr Genty sur ces plantes succulen- 
tes et délicates, très altérables par la dessication. Mr P.-A. Genty plus 


314 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


tard directeur du Jardin botanique de Dijon avait fait appel en effet au 
bienveillant concours des botanistes pour lui procurer des sujets vi- 
vants qu’il voulait cultiver dans un coin de son jardin particulier, 
15, rue de Pouilly (aujourd’hui rue Garibaldi) spécialement amé. 
nagéen marécage tourbeux.Il préparait ainsi les matériaux nécessaires 
à son projet de Monographie illustrée des Pinguicula européens et 
plusparticulièrement français et il possèdait déjà une importante col- 
lection d’espèces vivantes, lorsque l’éboulement d’un murest venu 
anéantir, en 1893, toute la plantation. Mr Genty ainsi qu’il nous l’a 
écrit n’a pas eu le courage de recommencer. (1). 

Au nombre de ses publications nous citerons : 1° Une note adressée 
à M. le Dr Gillot sur un Pinguicula récolté par les membres de la So- 
ciété française de Botanique, pendant sa session au Mont-Dore en 
août 1800 (Rev. de Bot., Toulouse, VIII (1890), p. 528); 2° une note 
sur le Pinguicula vulgaris. L. Sp. pl., p. 25 et Grenier et Godron 
FI. de Fr., Il, p. 442, parue dans le Xe fascicule du Scrinia floræ 
selectæ de Ch. Magnier; 3° Contributions à la monographie des Pingui- 
culacées européennes : I, Sur un nouveau Pinguicula du Jura fran- 
çais « P. Reuteri Gentyr et sur quelques espèces critiques du même 
genre (2). Nous possédons un exemplaire de ce travail gracieusement 
offert par l’auteur. 

D’après Mr Genty le P. vulgaris L. se subdivise en deux formes 
ou mieux deux races remarquables qui seront peut-être des espèces 
légitimes si leurs caractères distinctifs sont constants : l’une a des 
fleurs très petites, d’un violet pâle et une capsule pyriforme, très 
renflée à la base et assez brusquement atténuée en bec au sommet, 
des feuilles ovales subtriangulaires. C’est le var. uliginosa Genty qui 
habite les tourbières et les lieux marécageux et qui paraît être le 
type Linnéen des pays scandinaves. — L’autre race à fleurs d’un 
beau violet, souvent aussi grandes que les petites fleurs du P. grandi- 
flora Lamk., a la capsule ovoïde, conique et les feuilles régulièrement 
ovales-elliptiques ; elle croît dans les pâturages alpestres ou contre 
les rochers humides des hautes montagnes et c’est la var. alpestris 
Genty pour indiquer sa station préférée dans les montagnes du 
Jura, des Alpes, de l'Auvergne et des Pyrénées. Elle a été prise à 
tort pour le P. grandiflora Lamk. 


(1) Nous avions été en relations cordiales, à partir de mai 1891 et nous lui avions adressé 
plusieurs fois des exemplaires vivants des Pinguicula de notre région avec notes à l'appui. 
Une de ses lettres datée du 6 mai 1891 renfermait le passage suivant : « Je vois d'après ce 
que vous me dites que vous connaissez mieux les Pinguicula que la plupart des botanistes, 
même les plus érudits ; aussi, votre concours me sera-t-il d'autant plus précieux. » 

(2) Extrait du Journal de Botanique de L. Morot, n°t des 16 juillet et 1°" août 1891. 


anti cite) dat ER 
- 


DEAN TS 7 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 315 


Var. a. uliginosa Genty L. cit.; Rchb. fil. Zc. fl. germ. et 
helv., XX, tab. 108 f. 1,2, 3 (sub P. vulgari L). 

AC. Marécages et lieux tourbeux des terrains siliceux de la 
z. alp. R. dans les z. subalp. et niv. — Juillet-Août. 

Marécages du ruisseau de la fontaine, en face du chalet fores- 
tier de Manseille (1660); marécages du col de Puymau- 
rens (1910); plateau de Paillères, sous le Mounégou (2010); 
vallon du Baladra, sous le pic des Padrons (2090); pelouses 
marécageuses au pied du Roc-Blanc, versant d’'Orlu (2180); 
vallon des Bésines, sous la jasse Pédroux {2240"); pelouses 
sur la jasse de Soula-Couloumé, vers le pic d’Auriol (2250); 
pelouses marécageuses à l'E. du lac de Font-Nègre (2310"); 
lieux tourbeux de la porteille du Llaurenti, sous le plateau de 
Camp-Ras (2450on), 


Nous l’avons aussi récoltée dans les tourbières de localités alpines 
de l’Andorre et des Pyrénées-Orientales, sur les confins de notre 
circonscription florale, 


Var. $. alpestris Genty, L. cit.; P. vulgaris var. grandiflora 
Lec. et Lamotte Cat. rais. pl. vascul. du pl. centr. Fr. (1843) 
p. 306, non Lamk.: var. alpicola Godet, F1. du Jura (1852) 
p. 569; var. macrantha Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr. 
2° partie (1881), p. 511. 

C. Prairies et rochers humides des z. inf., subalp. et alp., 
sur tous les terrains, mais de préférence sur les schistes et les 
calcaires — Juin-Août. 

Nos exemplaires (plus de 15 localités) ont été récoltés de 630% 
(Le Castelet, prairie de la rive gauche de l'Ariège, en aval du 
tunnel de chemin de fer) à 1950" (pelouses sous le grand 
lac de la Baouzeille du Tarbézou) (1) et principalement 
dans les montagnes d’Ascou (vallon de Montaud ; vallon 
de Gabantsa, près de la fontaine de Cazalinth; orryde Mounicot; 
pelouses de Païllères, etc.), d'Ax (pelouses de la fontaine de 


(1) Timbal-Lagrave et Jeanbernat, Massif du Llaurenti, p. 214 du tirage à part, indiquent 
<-a la Baouzeille du Tarbézou » le P. vulgaris L. 


316 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Manseille, etc.), d’Orlu (prairies du Bisp, pelouses du lac de 


Naguilles etc.), de Prades (bords de la route sous le colde 


Chioula etc.), de Sorgeat (vallon de Fontareille, le long du 
ruisseau, etc.) et de Tignac (rochers de la fontaine de 
Maley, etc.). 


D’après la juste observation de Lamotte, /. cit., la var. macrantha 


« 


de cet auteur qui diffère à première vue du type par sa fleur plus 
grande et son éperon un peu plus allongé, passe au P. vulgaris, par 
tous les intermédiaires possibles; elle doit ses plus grandes dimen- 
sions aux lieux plus fertiles et plus ombragés qu’elle habite. Selon 
nous le P, vulgaris var. «. uliginosa Genty est la même plante mais 
réduite dans toutes ses parties par la nature du terrain et aussi, le 
plus souvent, par l'altitude, car nous n’avons point observé le type 
dans la zone inférieure. La var. alpestris Genty, nous parait être la 
forme intermédiaire par ses dimensions entre le P. vulgaris type 
Linnéen et le P. grandiflora Lamk. dont elle s'éloigne surtout par sa 
capsule pyriforme et non conique; aussi la qualification de var. 
intermedia lui conviendrait bien s’il n’était pas inutile de créer en- 
core un nom nouveau pour une race grandiflore qui en possède déjà 
plusieurs. 


762. — P. grandiflora Lamk. Encycl. meth., Bot., III, 
p.22 et Jllustr., tab. 114; f.°2; Rchb. fl 1c:, fl: germes 
tab. 199, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2170 ; Magnier, F1. 
selecta exsicc., n° 2020. 

GC. Pâturages et rochers moussus humectés par les ruisseaux 
tenant en dissolution des particules calcaires, dans les z. subalp. 
etalp. R. — dans laz. inf. — Mai-Août. 

Nos exemplaires (23 localités) ont été récoltésde 845 " (pierres 
d’une fontaine bordant la route nationale, en aval du pont- 
aqueduc de Rial) à 2090" (pelouses du lac Vidal) et principa- 
lement dans les montagnes d'Ascou (vieux chemin de Quérigut 
sous le bois de la Luzéro ; vallon de Gabantsa, à la fontaine de 
Tirebouneille ; pelouses sur l'Orry des Scanels, etc.), d’Ax 
(prairies humides aux bords de la route nationale, en face de 
la 3° Bazerque; bords du ruisseau sous la jasse des Bizornes etc.), 
de l'Hospitalet (vallée des Bésines, sur la jasse du Plaet 
pelouses sur la cabane forestière des Bésines; plateau du col de 


nds 


CORRE PI ST RE 


DR RS 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 317 


Puymaurens, le long du ruisseau d'En-Garcias etc.), de Mérens 
(pelouses aux bords de l’Ariège en amont du pont de l’Ha- 
renc (1); pelouses du chemin forestier de Larguis, etc.), d’Orlu 
(prairies irriguées du Bisp ; rochers humides dans le bois de 
Chourloc; jasse de l'Orryot; pelouses du lac de Naguilles, etc.), 
de Prades (bois des Gouttines, ruisseau aux bords de la route; 
pelouses d’une fontaine entre le Roc d’'En-Calqué et le signal 
de Chioula, etc.), de Savignac (vallée du Nagear : pelouses des 
Esquers d’en haut ; lieux humides sous la jasse de pla-d’Arlaou; 
pelouses sous la jasse de Lédranou ; vallon d'Embizon, jasse de 
Lieuceran, etc.) et de Tignac (rochers humides et calcaires sous 
la fontaine de Maley, etc.). 


Se reconnaît aux lobes du calice obovales, obtus, à sa corolle 
aussi longue que large et ayant au moins 2 centim. de longueur, à son 
éperon égalant les 2/3 de la corolle. 

Nous n’avons pas observé le P. leptoceras Rchb. considéré comme 
une espèce autonome par de Candolle (Prodr., VIII, p. 29) et par 
Grenier et Godron (F!.de Fr ., Il, p. 442), par la plupart des anciens 
auteurs et par Nyman, :Conspect. fl. europ., p. 598) mais très con- 
troversée par les auteurs modernes. Plusieurs phytographes, dans 
leur incertitude, envisagent même cette plante comme synonyme soit 
du P. vulgaris L. soit du P. grandiflora Lamk. De plus M. Genty 
n’a jamais eu entre les mains d’exemplaires répondant à la des- 
cription de la plante de Reichenbach. — Nous avons vainement 
recherché dans les fissures des rochers calcaires et humides de notre 
distinct floral le P. longifolia Ram. ap. DC. F1. fr., 3e éd., III (1805) 
p. 728, non Gaud., considéré à tort par de Candolle F1, fr., Suppl. 
(1815) p. 404, par Alph. de Candolle (Prodr. VIII (1844), p. 29, par 
Grenier et Godron FI. de Fr. IL (1852) p. 442 etc , comme une va- 
riété à feuilles allongées du P. grandiflora Lamk; il en a été de 
même pour le P. longifolia Ram. var. brevifolia Genty, à feuilles 
courtes et élargies, décrit par M. l'abbé Coste dans le XII* fascicule 
(1893) p. 293, no 3090 du Scrinia floræ selectæ de Ch. Magnier. 
Ces deux plantes sont à rechercher dans nos limites. 

Les Grassettes ou Herbes grasses sont employées par nos paysans 
pour la guérison des brûlures et des coupures. Les pâtres de nos 


(1) Lapeyrouse dans son Hist. abr. pl. Pyr.. p- 12 indique le P. grandiflora Lamk. entre 
autres localités. ..e.. à Mérens, le long du torrent ; au port de Paillères». En cette dernière 
localité nous n'avons récolté que le P. vulgaris L. var.macrantha Lamotte. 


318 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


— | 


montagnes savent qu’elles sont vénéneuses pour les moutons maisils 
les utilisent pour cicatriser les crevasses du pis des vaches. 


Faire XLVIII. — PRIMULACÉES. 


TriBu 1. — PRIMULÉES. Endl. Gen. pl., p. 730. 


Primula L. 


Section I. — PrimuLasrrum Duy, in. DC. Prodr. VIII (1844), 
p.35(pro.p.); Schott Die Sipp. der üsterr. Primeln (1851), p.10. 


763. — P. officinalis Jacq. Misc. austr., I, p. 159: P. veris 
«. officinalis L.; Rchb. fil. Zc. 1. germ., XVII, tab. 49, f. 2. — 
Exsicc. : Billot, F1. Gall.et Germ. exsicc., n°* 144 et bis. 

CC. Bois, prairies, pâturages, pelouses herbeuses dans les z. 
inf. et subalp. —— Avril-Mai. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710% (Ax, prairies d'En- 
Fountangé, en face de la gare) à 1440" (pelouses du plateau de 
Chioula) et principalement aux alentours d’Ax, du Castelet, 
d’Orgeix, etc. 


Les feuilles de la Primevère officinale, vulgo Primevère commune, 
Coucou, Coqueluchon, s'emploient en infusion contre la toux ; on les 
mêle quelquefois aux vins pour les rendre plus agréables et à la 
bière pour l'empêcher de s’aigrir. C’est un remède assez efficace 
contre les rhumatismes articulaires; à cet effet, les feuilles sont man- 
gées cuites. Ses racines contiennent une substance astringente et une 
huile volatile à odeur anisée, 


Subspec. — P. suaveolens Bertoloni (pr. sp.) ap. Desv. Journ. 
de Bot., {II (1814), p. 76 et F1. ital., II, p. 375; P. Columnæ 
Tenore; Rchb. fil, Z. cit., tab. 50, f. 1. 


Diffère du P. officinalis par ses feuilles plus longuement pétio- 
lées, blanches tomenteuses en dessous, à pétioles étroitement ailés: 


ee Lite lé mms tinuis 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 319 


à limbe plus en cœur, à dents plus grandes, par ses fleurs plus 
grandes à calice oblong, très pâle, blanchâtre, presque vésiculeux» 
plus atténué à la base, plus ample et à corolle dont le limbe est plus 
ouvert et moins concave. D’après Reuter (Cat. pl. envir. Genève, 
2° édit., p. 143), cette plante se conserve bien distincte par la cul- 
ture. Nous ne possédons pas le type mais seulement la forme sui- 
vante : 


P. pyrenaica Miègeville, in Bull. Soc. bot. de Fr., XV (1868), 
sess. extraord. à Pau, p. XLIV. 

ois, pelouses, éboulis et rocailles des terrains calcaires, 

plus rarement schisteux dans les z. subalp. et alp. — R. dans la 


z. niv. — Juin-Juillet. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 1340" (bois de Fontfrède 
de Prades) à 2450" (pic de la mine de Puymaurens) etlprincipa- 
lement dans les montagnes d’Ascou (col del Pradel, etc.) et de 
Prades (bois des Gouttines, au col d'En-Ferrié); pelouses de la 
Nére, éboulis de la Coste-Aurane, rochers et éboulis calcaires 
du Roc des Scaramus, éboulis du signal de Caussou, etc. 


Se distingue du P. suaveolens dont il n’est qu’une forme ou race 
pyrénéenne, surtout par ses feuilles plus petites, son calice campa- 
nulé, à peine lâche, très court, presque vert, principalement dans les 
lieux humides et ombragés. 


764. — P. elatior Jacq. Z. cit., p. 158; P. veris f. elatior L.; 
Rchb. fil. Z. cit., tab. 40, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3816. 

AC. Prairies et lieux frais des bois, pâturages dans les sols 
détritiques et sablonneux des z. inf. et subalp. — Mars-Août, 
suivant l'altitude. 

Parc de l’ancienne forge d'Orgeix, prairie au bord du canal 
(805%); pfairie du parc d'Orlu, sous le canal de l’ancienne 
forge (930); forêt du lac du Llata, talus du chemin près du 
ruisseau de Rial {(1270"); pelouses du bois des Gouttines, près 
de la fontaine des Embriags (1410®) et sur le col d'En-Ferrié, 
vers la fontaine du Drazet (1415®); pelouses sous la fontaine du 
Drazet (1455m); éboulis du 1° lacet de la route nationale sur 
l'Hospitalet (1460); ravin de Bentérol, sous le pic de Car- 
routch (1780). 


320 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Subspec. — P. intricata Gr. et Godr. F1. de Fr., Il, p. 440. 
— Exsicc. : Soc. dauph.. n° 1301. 

C. Prairies, pelouses et lieux frais de tous les terrains, maïs le 
plus souvent argilo-calcaires, dans les z. subalp. alp. et niv. — 
R. dans la z. inf. — Avril-Août, suivant l'altitude. 

Nos exeinplaires ont été récoltés de 830" (prairies de la rive 
gauche de l’Ariège, en face du village d'Orlu) à 2560" (pic de la 
mine de Puymaurens) et principalement dans les montagnes de 
Prades (col d'En-Ferrié; bois des Gouttines, près de la fontaine 
des Embriags: fontaine du Drazet ; pelouses près de la cabane 
forestière de Fontfrède; éboulis du Roc des Scaramus; fontaine 


d’Audouze, etc.), d'Ascou (vallon de Montaud ou du Riou- 


Caou, croix de Paillères, etc.), de l’Hospitalet, (bac del Moré; 
pic de la mine de Puymaurens; pic oriental de Font-Nègre; 
crêtes du Siscarou, etc.; d'Orlu {coume de Paraou; porteille 
d’Orlu), Roc Blanc, versant d'Orlu,porteille de Baxouillade, etc.) 
et de Savignac {crêtes d'Embizon sur les canals de Rieu- 
tort, etc.). 


Se distingue du P. elatior Jq. par ses feuilles vertes et très fine- 
ment pubescentes sur les deux faces étroites, oblongues, obtuses. 
sensiblement atténuées en pétiole et sa taille beaucoup plus petite. 

D'après Godron (Bull. Soc. bot. de Fr., XXV (1878), Rev. bibliogr., 
p. 102, le P. intricata Gren. « est une forme alpine du P. elatior ». 
Le mot forme ou race alpestre serait, selon nous, plus exact. 

Cette plante végète aussi souvent dans la zone subalpine que dans 
les zones alpine et nivale. Le P. intricata nous paraît être par rap- 
port au P. elatior ce qu'est le P. pyrenaica Miègev. par rapport au 
P. officinalis. 

Obs. — Nous avons vainement recherché jusqu'à ce jour les hybrides 
bien caractérisés des Pr. officinalis et elatior : X P. media Peterm. 
(P. elatior + officinalis) et X P. digenea Kern. (P. offic, + elatior) 
dans les localités où les deux espèces croissent au voisinage l’une de 
l’autre, facilitant la fécondation croisée par les insectes ou sous l’ac- 
tion du vent, surtout en sol argilo-calcaire; mais nous savons aussi 
d’après les expériences de Lamotte (Prod. fl. pl. centr. Fr., p. 514 
du tirage à part) que l’hybridation entre ces espèces peut se faire 
artificiellement et que l’on obtient ainsi toutes les formes intermé- 
diaires possibles. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 321 


Section II. — AuricucastTrum Schott, L. cit., p. 11. 


765. — P. viscosa Vill. Hist. pl. Dauph., II (1787), p. 467; 
P. villosa Wulf. ap. Jacq. Austr., V, append. (1778), tab. 27; 
Lap. ÆHist. abr. pl. Pyr., p.06; Koch, Syn., Il, p. 676; P. hir- 
sui) Al Fi;ned;;11:785),;1p..03.et DC. F1..fr.;.3° édit. III, 
p. 449, n° 2373 ; Rchb. fil., /. cit., tab. 56, f. 1 à 4. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 2542. 

RR. Granits de la z. niv. — Août.— Vaillettes de Font-Nègre 
(2525), dans les débris granitiques. 


Nous avons aussi récolté cette rare plante dans la vallée de Camp- 
cardos (Pyr.-Or.), le 22 août 1894, aux éboulis granitiques de la 
porteille Blanche d’Andorre (2470%), mais nous l’avons vainement 
recherchée à la Dent d'Orlu où l'indique Lapeyrouse (L. cit., p. 97). 


766. — P.latifolia Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 97 et FI. 
nr ap 008% PP; viscosa AT" "cit, p: 05. tab.5, 1.°1, n0n 
DAC PF hrrsuia Vill. /..ci%,, p: 4607. Rchb. À. L: cif., tab. 57, 
PS, 3. 

R. Pelouses, éboulis et rochers humides des terrains graniti- 
ques ou schisteux dans les z. alp. et niv. — Juillet-Août, 

Coume d'Etang-Faury, sur les rochers, de 2280" à 2320, et 
rochers humides près du lac Faury supérieur (2290) ; pic de 
Lagrave, versant de la coume de même nom (2500"). 


Cette espèce se distingue à première vue de la précédente par ses 
feuilles oblongues, très allongées, d’un vert clair, lâchement créne- 
lées, par ses pédoncules de 1-2 décim. de hauteur et ses capsules 
sphériques déprimées, plus longues que le calice. 

Nous l'avons aussi récoltée dans diverses localités alpines des 
Pyrénées-Orientales sur les confins de notre circonscription florale 
(pelouses du Lac de Lanoux, cirque des Fourats, pic oriental de 
Col-Rouge, etc.). 


Section III. — Arrtaririca Duby; Schott, L. cit. 


767. — P. Candolleana Rchb. ap. Môssl. Handb., Î, 
p. 296, Zc. pl. crit. VI, p. 18, tab. 584, f. 802, 803; Rchb. fil. 


322 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Ic. fl. germ., XVII, tab. 58, f. 4, 5; P. integrifolia L. Sp. pl., 
p. 205 (ex parte) et auct. mult. — Exsicc.: Willk, PI. hisp. 
exsicc. (1850) n° 340; Soc. dauph., n° 4620 (Basses-Pyr.)legit 
Doassans, ann. 1885. 

CC. Lieux humides de tous les terrains dans les z. alp. et niv. 
où cette plante fleurit au voisinage de la neige fondante. — R. 
dans la z. subalp. — Juin-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités) ontété récoltés de 1420" 
(bords de la route de Prades, dans le bois des Gouttines) à 2760" 
(pelouses du port de la Cabanette) et principalement dans les 
hauts massifs d’Ascou, de l'Hospitalet et de la Solana d’Andorre 


de Mérens, d'Orlu, d'Orgeix et de Savignac. 


Comme le font avec juste raison observer Timbal-Lagrave et Jean- 
bernat dans le Massif du Llaurenti, p. 198 du tirage à part, cette 
espèce varie beaucoup dans sa taille, plus ou moins élevée (4-10 
centim.), dans la forme de ses feuilles entières tantôt larges et arron- 
dies, tantôt étroites et oblongues, plus ou moins ciliées-glanduleuses, 
dans la grandeur de sesfleurs dont les pétales sont semi-bifides ou 
partois bilobés, enfin dans son inflorescence en ombelle plus ou 
moins lâche. 

Le P.integrifolia L. non Wulf. nec Visiani (1) est aujourd’hui consi- 
déré comme une espèce collective et démembrée en deux espèces 
principales : 1° le P. Candolleana Rchb. L. cit. des Pyrénées, du 
Piémont, de la Savoie, de la Suisse etc., mais non des Alpes fran- 
çaises ; 20 le P. Clusiana Tausch, Bot. Zeit., IV, p. 364, d'Autriche, 
Tyrol, Styrie, Dalmatie, Corinthie etc. 

Dans les jardins d’Ax et des villages environnants, on cultive fré- 
quemment en toufles, bordure ou plate-bandes le P. grandiflora 
Lamk (P. acaulis Jacq.) vulgo Primevère, dont on a obtenu par la 
culture de nombreuses variétés à fleurs jaunes, purpurines, roses, 
lilas ou blanches sous les formes acaule ou caulescente. On cultive 
aussi diverses variétés du Pr. Auricula L. vulgo Oreille d'ours, 
remarquables par leurs nuances si vives et si variées. Dans quelques 
serres tempérées l’on rencontre en pots le P. sinensis Lind]. (Prime- 
vère de Chine) à fleurs purpurines, rosées ou blanches, disposées en 
plusieurs verticilles dans la partie supérieure des pédoncules et à 
feuilles velues-glanduleuses, 7-9 lobées, etc, 


TE EEE NT T TETE EEE ETC ECS EL ER EE COTE EL ALLO LEE LEE CEE CE EEEEETESEEE EEE EEE EEE EEE TETE EEE EEE TEE EEE EEE EEE CU ETES] 


(1) Le P. integrifolia Wulf. a pour synonyme d'après Nyman, Conspect. fl. europ., p.605. 
_P. Wuilfeniana Schott et le P. integrifolia Vis. = P. Kitaïbeliana Schott, 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 323 


Gregoria (1) Duby 


768. — G. Vitaliana (2) Duby, Bot. gall., [ (1828), p. 383 ; 
Primula Vitaliana L.; Aretia Vitaliana Murr. ; Androsace 
Vitaliana Lap.; Andr. lutea Lamk, Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XVII, tab. 75, f. 1-2.— Exsicc.: Soc. dauph. n° 2173. 

R. Rochers schisteux, graviers et pelouses sèches de la z. niv. 
— Juillet-Août. 

Eboulis de la porteille de Coume-d’'Or (2470); éboulis du 
pic de Siscarou (à 2590" et à 2660") ; rochers et éboulis du pic 
Pédroux Sud, vers le pic de Coume-d'Or (à 2720", 2760" et 
2790") ; éboulis du pic de la Cabanette (2740) ; crête du pic 
Pédroux Sud (2828" Et.-maj.). 


À l'exemple de Lapeyrouse, plusieurs auteurs classent encore dans 
le genre Androsace, cette plante gazonnante aux tiges rameuses, éta- 
lées rougeâtres et aux fleurs solitaires, d’un Jaune brillant. D’après 
Grenier et Godron F1. de Fr.. Il, p. 452 le genre Gregoria diffère 
surtout du genre Androsace par la gorge dilatée de la corolle et son 
tube allongé égalant environ le diamètre du limbe, et par sa capsule 
s’ouvrant en 5 valves du sommet à la base, ne renfermant que deux 
graines. 


Androsaces Tournef. ; Androsace L. 


769. — A. imbricata Lamk. Encycl. meth., Bot , I (1783) 
p.162, n° 7(excl. synon. Hall. et L.) et Illustr. tab. 98,f. 1 ;A. 
argentea Gærtn. fil. Fruct., III (1805), p. 107, tab. 198, f.4; 


(1) Genre dédié à la mémoire de Jacques Grégoire, pharmacien à Paris, botaniste du 
xvne siècle et qui publia, en 1628, un Hortus pharmaceuticus lutetiauus. 

(2) Cette espèce rappelle le nom de Vitaliano Donati médecin et naturaliste italien ne à 
Padoue le 8 sept. 1717 et mort dans un naufrage, en 1763, à son retour d'un voyage en Syrie, 
Il appartenait à l'illustre famille des Donati de Florence et fut professeur de sciences natu- 
relles à Turin. Passionné pour les sciences naturelles et surtout la botanique il explora la 
Sicile, l'Illyrie, la Bosnie, l'Egypte, la Syrie et en rapporta des collections dont une partie 
parvint à Linné qui lui dédia le Primula Vitaliana. Le nom de Vitaliana est dû à Léonard 
Sesler quile décrivit dans une lettre faisant suite aux fragments des Mémoires de Donati 
publiés par Carlo Rubbi, à Venise, en 1750, sous le titre : Della Storia naturale dell’Adria= 
tico Saiggio (Essai sur l’hist. natu'elle de la mer Adriatique). C'est à la page 69 de cet ouvrage 
traduit en allemand en 1753 et en français en 1758 que, d'après Linné et plusieurs auteurs de 
ses contemporains ayant connu l'édition originale de 1750, a été créé le genre Vitaliana par 
Sesler, genre non maintenu par Linné dans son Species plantarum. 


324 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


À. aretia et argentea Lap. Hist. abr. pl. Pyr., pp. 91 et 92; 
Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVII, tab. 72, f. 4,5 et 6. 

AR. Rochers et éboulis granitiques ou schisteux des z. alp. 
et niv. — RR. dans la z. inf. — Juillet-Août. 

Fentes des rochers granito-gneisseux d’Aiguebonne, sur la 
route d’Espagne, au pied du Roc de la Spélugue (1050); 
rochers granitiques et schisteux de la rive gauche du lac de 
Naguilles, sous le pic de Simet ou Verceil (1860") et rochers 
schistoso-calcaires de la rive droite de ce même lac, à la base du 
pic de Roque-Rouge (1880); crête granitique de la bague de 
Sey, sous le pic de Brasseil (2010); vallée des Bésines, fissures 
des rochers granitiques sur la fontaine de Soula-Couloumé 
(2195) ; rochers gneissiques du col de Coumebeille de Pédou- 
rès (2345) ; éboulis granitiques du pic Pédroux Nord sur la 
vallée des Bésines (2440" et au-dessus); rochers schisteux du 
pic Pédroux Sud (28107). 


Sur les confins de notre circonscription, nous avons aussi récolté 
sur les rochers au-dessus du lac de Lanoux (Pyr.-Or.) à 2165m d’alt. 
cette plante à coussinet, dont l'aspect argenté, la forme hémisphéri- 
que, les feuilles tomenteuses disposées en spirale (et non verticillées), 
les fleurs blanches, manifestement pédonculées, axillaires et avec un 
œil rouge à la gorge etc. suffisent à bien caractériser — P. Bubani, FI. 
pyr., I, p. 214 dit pour cette espèce : « Observavi au Puig Carlit ». 
Nous l'avons observée dans cette même localité, en compagnie de 
l’infortuné professeur Galissier. 


770. — À. carnea L. ; Rchb. fil. !. cit., tab. 71, f. 1,2, 3° 
Exsicc. : Soc. dauph. n° 2543. 

CC. Pelouses etrochers humides des terrains granitiques ou 
schisteux dans les z, alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités) ont été récoltés de 
1854" Et.-ma)j. (pelouses près de la sortie du lac de Naguilles) 
à 2690" (pic de l’Albe, passade del Cassairé), et principalement 
dans les montagnes d’Ascou, d’Ax, de l’Hospitalet et de la 
Solana d’'Andorre, de Mérens, d'Orlu, de Savignac et dans les 
hauts massifs de Puymaurens et de Font-Nègre, souvent en 
société du Primula Candolleana Rchb., du Soldanella alpina 
L. et de l'Androsace Laggeri Huet du Pavill. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 325 


Nous considérons comme type la plante aux formes grêles, aux 
feuilles linéaires, étroites, aiguës, en rosettes un peu charnues, d’un 
vert rougeâtre et à reflets grisâtres, aux tiges de 5-10 cent., dressées 
pubescentes et aux fleurs d’un rose vif, petites, en bouquet serré de 3-5. 

Nous possédons encore la sous-espèce et la forme (sous-yariété) 
qui suivent : 


Subspec. — A. Laggert (1) Huet du Pavillon, Descript. de 
quelq. pl. des Pyrénées, in Ann. Sc. nat., 3° série, tome XIX 
(1853), p. 255 (p. 6 de la brochure tirée à part); Jord et Fourr. 
Brev. pl. nov., 2° fasc. (1868) p. 104, note, et Zcones ad fl. Eu- 
rop. spect., 11, p. 20, tab. CCLXVI, p. 348. 

AC. Juillet-Septembre. — Même habitat que l'A. carnea dans 
les mêmes zones et souvent même en sa société ou son voisi- 
nage, notamment à la coume de Paraou, au col de Castillou, au 
Roc-Blanc, au plateau de Camp-Ras, au pic d’Auriol, à la por- 
taille de Kerfourg, au pic du Saquet, au pic de l’Orry de la 
Serre, au sommet de la Lioze, etc. 


C’est une race pyrénéenne de l'A, carnea avec lequel elle est sou- 
vent confondu, mais dont on le distingue par la petitesse de toutes 
ses parties, par ses rosettes plus denses formant un large gazon; par 
ses feuilles linéaires très étroites, subobtuses, plus rudes et plus 
courtes, réunies autour de petits rameaux cylindriques pressés les 
uns contre les autres ; par ses fleurs à calice glabre réunies par 3-6 
en petites ombelles sur des tiges trés courtes s’allongeant à la maturité; 
par ses pédicelles manifestement plus courts que l’involucre ; par les 
capsules contenant un plus grand nombre de graines, etc. 


Forma minima Marc.-d’Aym. in herb. (1891). RR. — Août. 
Schistes du col de las Vézines, sous le signal de Coume-d'Or 


(2680), legit H. Guilhot ; débris schisteux sur le versant orien- 
tal du pic Pédroux Sud (2820). 


Ce 


(1) Lagger (François-Joseph) né en 1709 à Münster dans le Haut- Valais, décédé en 1871 à 
Fribourg où il exerçait la médecine, s'était lié d'amitié avec Huet du Pavillon (de Genève) 
qu'il rencontra dansses herborisations autour du Zermatt (Suisse). Plusieurs planteslui ontét 
dédiées par divers botanistes; nous citerons : Thalictrum Laggeri Jord., Rosa Laggeri Puget, 
Hieracium Laggeri Fries, Carex Laggeri Wimm. etc. Il a publié un travail botanique surle 
canton de Fribourg et il a dû herboriser dans les Pyrénées, vers 1850 ; le Bulletin des tra- 
vaux de la Société murithienne, IL (1873) p. 54 signale un herbier de plantes pyrénéennes 
donné par lui. L'abbé Cottet a publié dans le Bulletin de cette même Société, 3° et 4° fasc. 
(1876) p. 48, une notice biographique sur le Dr Lagger. 


13 


” 


326 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Les spécimens de cette dernière localité avaient été rapportés à 
tort par nous à l'And. pubescens DC. et cette indication erronée 
figure sous notre nom dans le Catalogue raisonné de la flore des 
Pyrénées-Orientales (p. 359 du tirage à part) par M. G. Gautier. 
Après examen de M. le Dr X. Gullot, d'Autun, dont nous avons su 
apprécier la haute compétence, ils doivent se rapporter à la forme 
naine (sous-variété) que nous avons nommée minima et qui est la 
même plante que l’A. Laggeri, mais rapétissée par la haute altitude 
et la nature sèche du terrain, 


Soldanella L. 


771. — S. alpina L.;, Rchb. fil. Ze. fl. germ. XVIT, tab. 46, 
f. 1, 2.— Exsicc. : Soc. dauph., n° 873. 

CC. Pelouses et rocailles près de la neige fondante, sur tous les 
terrains dans les z. alp. et niv.— AR. dans la z. subalp.— Juin- 
septembre. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités) ont été récoltés de 1680" 
(pelouses du col del Pradel) à 2540" (éboulis granito-gneis- 
siques du bac de la coume d’Auriol) et principalement dans les 
montagnes d’Ascou, del’Hospitalet, de Mérens, d’Orgeix, d’Orlu, 
de Prades, de Savignac et dans les massifs limitrophes de l’An- 
dorre, de l’Ariège et des Pyrénées Orientales, souvent en société 
du Primula Candolleana Rchb. et de l’Androsace carnea L. 


Lysimachia L. 


772. — L. nemorum L:; Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVII. 
tab. 43, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4624. 

AC. Bois humides, lieux marécageux, fossés, etc. de tous les 
terrains dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Fossés de Laucate, à la limite inférieure du canton d’Ax, 
(660); environs d’Ax, pelouses près de la métairie de l’Esqui- 
roulet (715); parc du château d'Orgeix (805); fontaine du 
Moulinas (840), près de la métairie Astrié-d’Oreille; bois des 
Salines, sur la forge d'Orlu (1130®); prairies du Bisp d’Orlu, 
en face de la fontaine de Caral(1140"); bois de Las Planes, che- 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 327 


min de traverse du plateau de Bonascre (1160"%) (1); bords de la 
route de Prades en aval du pont d’En-Calqué (1220"); bois du 
Lauzet, sous le col d'En-Ferrié (1390®); vallée du Nagear, jasse 
de pla-d’Arlaou (1395); bois des Gouttines, fontaine des Em- 
briags (1410"); tals de Mourtès, sur Gaudu (1530). 


C'est une plante astringente que l’on emploie parfois contre les 
hémorroïdes. 


TriBu 2. — ANAGALLIDÉES Endl. Gen., p. 733. 
Centunculus L. 


773. — GC. minimus L.; Rchb fil. Zc. F1. germ., XVII, 
tab. 41, f. 4. — Exsicc : Soc. dauph., n° 2180. 

RR. Pelouses rases, lieux frais des terrains sablonneux dans 
les z. inf. et subalp. — Août. 

Environs d'Ax: bosquet Clauselles, bords du sentier (850"); 
fossés de la route de l’Aude, sous la métairie d'En-Rameil (880); 
fossés du vieux chemin pierreux, en montant du village d’Ignaux, 
au tournant des Gardelles (1120"). 


Espèce difficile à apercevoir vu sa petite taille et le peu d’éclat de 
ses fleurs, comme le Radiola linoidea Gmel. Ces deux plantes affec- 
tionnent d’ailleurs les mêmes stations siliceuses, humides, gazonnées, 
les sentiers battus. D’après Reuter, Cat.pl. vasc. envir. Genève, 2° édit., 
p. 145 : « Les fleurs sont presque toujours fermées et ne s'ouvrent 
qu’au grand soleil, aux heures les plus chaudes du jour ». P. Bubani 
F1. pyr.,t.p. 238, dit succinctement à son sujet : « … Legi in Pvr. 
aurig. supra Ax diebus 23 Jul. et 8 Aug. 1840 » mais il n’indique pas 
de localité précise. 


Anagallis (Tournef.,) L. 


774. — À. phœnicea Lamk. F1. fr., II, p. 285 (2) et Zilustr., 


Dennnnnnnnsnen enr ennennesnenene ee mgnn sonne benne nsaen need ne DORE 


(1) P. Bubani, F1, pyr., I, p. 232 dit au sujet de cette plante : « ... Légiin Pyr. aurig, 
supra Savignac, sub la Promenade de Bonascre , die 26 Aug. 1840 ». C'est dans cette même 
localité que nous l'avons récoltée. 

(2) Reichenbach fils dans ses Jcones fl. germ., vol. XVII, p. 26 et après lui de Martrin- 
Donos, F1. du Tarn, p. 470, indiquent par erreur la page 45. La plupart des auteurs indi- 
quent avec juste raison la page 285. 


328) PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


tab. 101; À. arvensis L. (ex parte) var. phœnicea Vis. F1. 
dalmat., (1842), p. 152; Gr. et Godr. F1. de Fr., II (1852) p. 467; 
Rchb. fil Zc. fl. germ., XVII, tab. 41, f. 1. — Exsicc.: Soc. 
dauph., n° 1303. 

CC. Champs et lieux incultes de tous les terrains, mais prin- 
cipalement sablonneux, dans la z.inf. — AR. dans la z. subalp. 


— Juin-Octobre. 


Le Mouron rouge constitue comme l'espèce suivante (Mouron bleu) 
un poison mortel pour les oiseaux. On le dit efficace contre la rage? 
les verrues, l’anthrax, etc., mais ces vertus ont besoin d'être confir- 


mées par l'expérience. 


775. — A. cærulea Schreb. Spic. fl. lips (1771), p. 5; 
Lamk. /. cit. (1778), p. 285; À. arvensis L. (ex parte), var. 
cærulea Vis. L. cit.; Gr. et Godr. L. cit.; Rchb. fil., L. cit.,f. 2. 

AR. Champs cultivés, bords des chemins pierreux, sur les 
terrains calcaires de la z. subalp. — Juin-Août. 

Prades, champs sous le village vers Comus (1225®) et chemin 
de la Fajolle (1245"); champs de Montaillou, sous la Cout 
(1325®), bois de Fontfrède de Prades, au clot de la coumeille 


del Faou (1390®). 


Nous avons vainement recherché cette plante dans la z. inf. de 
notre circonscription florale où les terrains calcaires font défaut. 
Lamarck, de Candolle, Koch, etc., ont fait observer avec raison que 
les À. phœnicea et cærulea ne sont pas de simples variétés de l'A, 
arvensis L. — Lamotte dans son Prodr. fl. pl. centr. Fr., p. 518 du 
tirage à part, tout en rapportant l'A. arvensis L. comme synonyme 
de l'A. phœnicea Lamk. a démontré par la comparaison entre eux de 
milliers d'exemplaires que les À. phænicea Lamk. et cærulea Schreb. 
sont des espèces bien tranchées, et il fait suivre cette assertion des 
caractères distinctifs. — En 1885, M. le Dr Clos a fait connaître (in 
Bull.-Soc. bot. de Fr., tome XXXII, séance du 13 mars 1885, pages 
123 et 124), avec figures à l'appui un caractère certain pour les dis- 
tinguer, basé sur les différences tirées de la racine. Dans l'A. phœæni- 
cea, la racine pivotante est munie de quelques grêles et courtes 
radicelles; tandis que dans l’A. cærulea, la racine est très ramifiée à 
partir de. sa jonction avec la tige jusqu'au delà du milieu de sa lon- 
gueut; le Dr Clos a le soin de faire observer que cette différence 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 329 


n’est bien accentuée que chez des sujets ayant atteint un assez grand 
développement. 

776. — A. tenella L. Mant. pl., p. 335; Rchb. fil. !. cit. 
f. 3. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 876. 

RR. Août. — Fossés marécageux de la route d’Espagne en 
amont de la métairie Astrié-d’Oreille (840). 


Cette plante avait été déjà indiquée par M. le Dr Clos (Quelques 
jours d’herboris. autour d'Ax, Ariège in Bull. Soc. bot. de Fr, 
tome XXVII (1880), p. 221) : « le long de la route qui relie Ax à 
Mérens ». Nous l’avons vainement recherchée ailleurs. 


ESPÈCE A EXCLURE 


Samolus Valerandi L. « ... Etang d’Orlu, Asparagou... » (Lap. Hist. 
abr.pl. Pyr., p. 111). C'est « au lac de Naguilles, à Paraou » qu'il faut lire. 
Plante de la région méditerranéenne, du littoral de l’Océan et du plateau 
central de la France (voisinage des sources minérales)etc, et qui ne remonte 
pas dans la vallée de l'Ariège au delà de Tarascon et d'Ussat-les-Bains 
(485% d’alt.). Elle ne peut donc se rencontrer dans les localités indiquées 
par Lapeyrouse. Cependant M. G. Gautier dans son Cat. rais. de la fl. des 
Pyr.-Or., p. 356 du tirage à part l’indique comme « CC. dans les terrains 
humides du littoral jusqu’à la limite supérieure des sapins ». 


Obs. — La famille des Fraxinacées (Oléacées) classée par Grenier et 
Godron, F1. de Fr., Il, p. 471, à la suite des Primulacées, a déjà été 
vue par nous dans le tome [, pp. 333 et et 334 de notre Catalogue 
raisonné. À l'exemple de MM. Rouy et Foucaud F1. de Fr., IV, 
p. 140, nous l’avons placée dans la sous-classe des Disciflores,à côté 
des Acéracées. 


Famizce XLIX. — APOCYNACÉES. 


Vinca L. 


777. — NV. minor L.; Rchb. fil. Zc. f. germ., XVIT, tab. 21, 
f. 1, 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5451. 

AR. Haies, broussailles, pelouses de tous les terrains dans la 
z. inf. — Mai-Juin. 

Environs d’Ax-les-Thermes : broussailles sous la châtaigne- 
raie d'En-Castel (712) et pelouses aux bords de l'Ariège, à la 


330 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Solitude d’En-Castel /715®); Ax, parc du Teich, pelouses près 
de l’ancienne buvette thermale de Saint-Roch (730). 


Les feuilles de la Petite Pervenche, comme celles de la Grande 
Pervenche (Vinca major L.) que l’on rencontre naturalisee, ça et là 
dans les parterres d’Ax-les-Thermes) sont amères, toniques et fébri- 
fuges. On utilise parfois leur décoction comme purgative et antilai- 
teuse. C'était la fleur de prédilection du philosophe J.-J. Rous- 
seau. Dans les serres tempérées d’Ax, on cultive pendant l’hiver 
pour le mettre en plein air au printemps, en été et en automne, le 
Nerium Oleinder L. vulgo Laurier-Rose, Neérier, à fleurs roses ou 
à fleurs blanches. Cet arbrisseau spontané en Provence, dans les 
Alpes-Maritimes et en Corse est vénéneux par l’acide prussique qu’il 
renferme. Ses feuilles pulvérisées sont sternutatoires et employées 
parfois comme vermifuges et antidyssentériques. 


Famizce L. — ASCLEPIADACÉES. 


Vincetoxicum Mæœnch 


778. — V.officinale Mœnch, Meth. pl., p. 317; Asclepias 
Vincetoxicum L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVII, tab. 26, f. 1-2. 
— Exsicc. : Billot, FI. Gall. et Germ. exsicc., n° 810. 

R. Lieux incultes et pierreux, rochers et éboulis des terrains 
calcaires dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 

Bords du chemin de Perles à Unac (700"); rochers calcaires 
à l’entrée de la gorge de la Frau, en aval de Comus (1100) (1); 
bois de Fontfrède de Prades, rochers aux bords du chemin 
forestier (1320"). 


Cette plante présente de nombreuses variations dans sa pubes- 
cence, dans la forme de ses feuilles, la couleur de ses fleurs, etc., 
suivant les lieux où elle croît; d’où la création par divers auteurs 
Jordan et Fourreau, Timbal-Lagrave, etc.), de formes pyrénéennes 
ou autres que nous n’avons pas observées dans notre circonscription 
florale. 

Le Dompte-venin officinal est irritant et alexitère contre les poi- 
sons virulents mais presque inusité. 


DRE ERRNNTEEENEEENNEENEREEEEEENNEnEEnEnnT en EEP SEE PEER EEE EEE ES 


(1) Au voisinage de notre canton nous avons récolté le V. officinale sur les rochers calcaires 
du milieu de la gorge de la Frau (800 m.)et aussi sur les ruines dy vieux château de 
Lordat (930 m,). 


Rad D à À 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 331 


Subspec. — V. laxum Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 480 
(pr. sp.); Cynanchum laxum Bartl. in Koch Syn., éd. 2, 
p. 555 (1). — Exsicc.: Soc. dauph., n° 5o1. 

RR. Juillet. — Rochers siliceux de la route nationale, en 
aval du pont de l'Harenc, sous le pic de Savis (10307). 


Cette plante avait été déjà récoltée à Mérens (2), le 13 Juillet 1856, 
par H. Loret (Glanes d’un botaniste, in Bull. Soc. bot. de Fr. VI 
(1850), p.404). Cet auteur ajoute : « Elle m’a paru beaucoup plus 
commune, au moins dans les Pyrénées, que le V. officinale avec 
lequel naguère encore tout le monde la confondait », mais plus tard 
dans sa Flore de Montpellier, éd. 2 (1886) p. 324, Loret ajoute : 
« Après avoir étudié cette plante dans une multitude de localités 
françaises, nous croyons comme Grenier, F1. Jurassiqg., p. 511, à 
l'impossibilité de la séparer du type ». — Lamotte (Prodr. fl. pl. 
centr. Fr., p. 523 du tirage à part), après avoir donné les caractères 
distinctifs de cette plante qu’il considère comme une bonne espèce, 
ajoute : « les échantillons que j'ai recus jusqu’à ce jour de divers 
botanistes sous le nom de V. laxum ne sont que des formes du 
V. officinalis ». Pour nous le V. laxum G. et Gr. est une forme ou 
race plus grêle du V. officinale adaptée à un milieu différent, à 
- feuilles plus longuement accuminées et à fleurs ordinairement plus 
blanches et moins nombreuses formant des ombelles plus lâches, 
à lobes de la corolle ordinairement refléchis sur les bords. 


Famizze LI. — GENTIANACEES. 


TriBu 1. — Gentianées Endl. Gen. pl., p. 600. 
Erythrœæœa Renealm. (3) (1611); Persoon (1805). 


779. — E. Centaurium Pers. Syn., [.p. 283; Gentiana Cen- 
taurium L; Rchb. fil. Zc. fl. germ. XVII, tab. 20,f. 1. 


(1) Nous ne citons pas avec intention la figure des Jcones fl. germ. et helvet. de Reïchenbach 
fils (vol. XVII, tab. 27, f. 2) parce que celle-ci est inexacte ayant été dessinée d'après un 
spécimen cultivé. Cet auteur dit en effet /. cit., p. 17 avant de citer la figure de sa planche: 
< cultum tantum vidi». 6 

(2) Le pont du l'Harenc est à environ 500 mètres en aval du village de Mérens. 

(3) Paul Reneaulme (en latin Rénealmus) médecin et botaniste de Blois (1560 + 1624) avait 
imaginé de donner des noms grecs aux plantes décrites par lui, en 1611, dans son Specimen 
historiæ plantarum, in-4, Paris; ainsi il appelait la Gentiane asclepiade daouatépavn 
(plante à couronne velue), le lilas xæ\o6otpuytc (belle grappe) etc, 


332 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


AC. Bruyères et lieux pierreux, bords des chemins, etc., 
dans les terrains siliceux de la z. inf. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 680% (Le Castelet, 
rochers sur le village) à 890" (talus de la route de l’Aude sur la 
métairie Martin) et principalement autour d’Ax (talus de la 
route sous la 1° Bazerque ; chemin de Petches sur Betsou; 
rochers humides de la route de l’Aude, etc.) et d'Orlu (bruyères 
de la rive gauche de l’Oriège, etc.). 


Les fleurs sont sessiles, fasciculées, réunies en corymbes compacts, 
terminaux, roses, rarement blanches. 


S.-var. leucantha Marc.-d'Aym. in herb. (1803). —R. Juin. 
— Environs d’Ax-les-Thermes, pelouses du bosquet Clauselles, 
près de la métairie dite des Rats (820); vacant communal près 
du lavoir public de Vaychis (905). 


Se distingue du type par ses fleurs d’un blanc-jaunâtre. Cette 
coloration peut être produite par la dessication lente de la plante. 


Var.f. capitata Rœm.et Sch. Syst. veget., IV, p. 467, non 
Willd. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 878. 

RR. Ax-les-Thermes, prairie Boyé, au-dessus de la gare 
(710%) — Octobre. s 


Fleurs nombreuses, en cymes très compactes. 


L’Erythrée Centaurée, vulgo Petite Centaurée, Herbe à la fièvre, 

en patois Trescalan rougé, est amère, tonique, stomachique et 

fébrifuge. On emploie en infusion (10 p. 1000) ses sommités fleuries. 

Elle a été aussi utilisée contre l’hydropisie. Mehu en a extrait une 

substance cristallisée l’'Erythro-centaurine qui se colore en rouge à 
la lumière. 


Cblora L. 


780. — C. perfoliata L. Syst. nat., 12° édit., Il (Vege- 
tabilia), p. 267; Gentiana perfoliata L. Sp. pl., 2° édit. 
p. 335; Rchb. fil. Zc. fl. germ., tab. 19,f. 1. — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 1757. | 

RR. Juin. — Bords de la route de Prades entre les cols de 
Marmare et d'En-Ferrié (1375). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 333 


- Nous avons aussi récolté cette plante si rare dans notre circons- 
cription : sur les rochers des Esteillès d’Unac, au-dessous de 
Laucate (630® d’alt.). 


Gentiana (Tournef.) L. 


Section I. — CœLANTHA Frœl. in Koch, Syn., éd. 2, p. 559. 


781. — G.lutea L.; Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVII, tab. 18. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 5453. 

CC. Bois, pâturages, bruyères des terrains granitiques ou 
schisteux, plus rarement calcaires dans les z. inf., subalp. et 
alp. — RR. dans la z. niv. — Juin-Août. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 8007 
(prairies de larive gauche du Nagear, près de la cascade de 
Savignac) à 2200" (pelouses sous la porteille de Ladou, vers 
le pic d’Auriol) et principalement dans les montagnes d’Ascou, 
d’Ax, de Mérens, d'Orgeix, d'Orlu, de Prades et de Savignac, 


La racine de la Gentiane jaune, vulzo Grande Gentiane, d’où l’on 
extrait la liqueur alcoolique, stomachique et réputée eau-de-vie de 
Gentiane, est amère, tonique, apéritive et fébrifuge. On emploie son 
décocté dans les fièvres intermittentes, les dyspepsies. les maladies 
nerveuses, la chlorose, l’anémie, les scrofules, etc. Avant la décou- 
verte du quinquina cette belle plante, trop rarement cultivée dans 
les jardins où elle produit un très bel effet, était en grande vogue. 
Les bestiaux ne la mangent pas à cause de son amertume. Toutes 
les Gentianes, ses congénères, jouissent des mêmes propriétés mais 
à des degrés différents. 


782. — G. Burseri Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 132; 
ee Piloba DC. F1. fr,43" édit... LIT, p., 653et Zc. pl. rar. tab. 15 
Me Cet Godr. F1, de Fr, 1lp. 480!; Rchb. fl. loc. cit. 
tab. 14, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4972. 

C. Pelouses et bruyères des terrains granitiques ou schisteux, 
très rarement schistoso-calcaires dans les z. subalp. et alp. — 
Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ontété récoltés de 1480" 
(1° lacet de la route nationale sur l’Hospitalet) à 2300 (éboulis 


334 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


granitiques près de la jasse des Vaillettes des Padrons) et princi- 
palement dansles montagnes d’Ascou(pic de Tarbézou; fontaine 
de la Régalecio; sarrat de Nogens; pic de Sérembarre etc.), de 
l’'Hospitalet et de /a Solana d'Andorre (en descendant du pic 
d’Esquifolaygo aux clots Bessatel ; schistes du rec del Maya et 
de Costo-Redoun; sarrat de Ribenfest, etc.), de Mérens (vallée . 
du Nabré, sur la jasse Parade; pelouses de l’Estagnas; vallée de 
Mourgouillou, aux planels de la Fountanasse, etc.) d’Orlu (jasse 
et col des Liauzès (1); pelouses du lac de Beys, etc.) de Prades 
(bois du Drazet; pelouses près du col de Peyreblanque et sur le 
col du Rieufrède} et de Savignac (éboulis de l’estagnol du 
Nagear, etc.). 


Cette espèce que l’on rapproche souvent come variété de G. punc- 
tata L. dont elle a le port et les fleurs d’un jaune très pâle mais non 
ponctuées de pourpre noir, s’en distingue par son calice fendu d’un 
seul côté jusqu’à la base et par les lobes de la corolle oblongs aigus. 
Elle diffère à première vue du G. lutea par ses fleurs plus grandes, 
sessiles et divisées seulement dans leur tiers superieur. 


Var. $. Villarsii Griseb. in DC. Prod., IX (1845), p. 116 ; 
G. punctata Vill. Hist. pl. dauph., 1], p. 522, non L; Rchb. 
fill" CiE. tab 14; F2. 

AC. Pelouses, talus des routes, etc. dans la z. alp. — AR. 
dans la zone subalp. — Juillet-Septembre. 

Vallée de la Lauze, sur Ja jasse de Bessadel (1580"); pelouses 
de Manseille à Mateport (1740) ; sarrat de Nogens (1860®) ; 
bords de la route nationale près du col de Puymaurens (1900®); 
pelouses entre le port de Paillères et la fontaine de Fontnère 
(1930); plateau de Paillères, fontaine des Coungérals (2010%); 
pelouses sous le pic des Liausés (2015%) ; pelouses de Puy- 
maurens, vers le plan incliné de la Llatte (2060); sous le Roc 
de Braguès, versant de Gabantsa (2170"); sarrat de Baxouillade, 
sur le Trou-de-l’Or (2190"). 


(1) P. Bubani, F1. pyr., I, p.527 dit au sujet du G. Burseri Lap. : « Legi in Pyr. sept. 
aurig. sub /a dent d'Orlu, die 29 Jul. 1840 », 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 335 


Se distigue du G. Burseri par sa corolle ponctuée et ses lobes 
très obtus. . 

On rencontre parfois des individus intermédiaires entre le G. lutea 
et le G. Burseri que l’on a considéré comme hybrides de ces deux 
espèces. S’il y a prédominance du G. Burseri on a alors le X G. Mar- 
cailhouana Rouy, récolté par cet auteur au port de Paillères avec 
les parents et signalé par lui dans le Naturaliste n° du 15 nov. 1800, 
p. 263 (Suites à la Flore de France de Grenier et Godron (1). Cet 
hybride que nous a dédié M. G. Rouy aveclequel nous herborisions, 
le 15 août 1890, avait été déjà signalé sans nom d’auteur dans les 
Pyrénées : au bas du port de la Fraiche par Zetterstedt (PI. vascul. 
Pyr. princip., p. 185) et à Esquierry (Haute-Gar.) par Planchon et 
Timbal-Lagrave. « Les corolles sont divisées jusqu'aux 2/3 et d’un 
jaune plus pâle que celles du G. lutea, mais moins que celles du 
G. Burseri ». 

L’hybride inverse, G. media Arv.-Touv. (G. lutea + Burseri) a été 
décrit par M.C. Arvet-Touvet, en 1871. Nous ne l’avons point encore 
observé dans notre circonscription florale. 


Section II. — PNEUMONANTHE Necker, Elém. bot., II, p. 12. 


783. — G. Pneumonanthe L.; Rchb. fil. Z. cit.,tab. 10, f. 2. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 506 et bis. 

AR. Prés marécageux, pâturages tourbeux des terrains sili- 
ceux, plus rarement calcaires, dans les z. inf. et subalp. —Juil- 
let-octobre. 

Métairie de l’Esquiroulet : mouillères du pré de l'Etang, versle 
Trou-des-Fourches (720%); prairies de Betsou (800"); prairies 
sur la métairie du Cap-del-Roc(830"); chemin de Petches, sous 
la métairie du Loubail(840"); bois de la Luzèro, sur la forge 
d’Ascou (1130); route de Prades, sous le Roc d’En-Calqué 
(1205), 


Section III. — Crossorerazum Frœl. in Koch, Syn.,éd.2,p. 566. 


784. — G. ciliata L.; Rchb., fil. Z. cit., tab. 10, f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2551. 


CETTE EEE ES 


(1) Par suite d’une erreur typographique, notre nom a été mal orthographié. Nous lisons 
en effet dans l'ouvrage cité G. Marcailborrana. 


336 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


AC. Lieux rocailleux, pelouses, lisière du bois et des champs 
dans les terrains argilo-calcaires ou calcaires des z. subalp. et 
alp. — Juillet-Octobre. 

Lisière des champs pierreux de Montaillou, au clot del Lou- 
lié (1320); col de Marmare, talus de la route (135"); vallée de 
l'Oriège, bande schisto-calcaire de Gaudu (1405*); bois des 
Gouttines, talus de la route près du col d'En-Ferrié (1405); 
bois de Fontfrède de Prades, aux bords du chemin forestier 
(1430); soula de l’Andourra, sur la métairie del Péré (1780); 
crête calcaire de Paillères (1990"). 


D’après la juste observation de Ad. Pellat dans le 7e Bulletin de la 
Société dauphinoise (1880), p. 272, le G. ciliata serait tantôt annuel, 
tantôt vivace, suivant que les bourgeons ou rejets blanchâtres, dres- 
sés contre la tige et destinés évidemment à assurer l’existence de la 
plante, n’ont pas résisté aux froids précoces de l’hiver ou bien ont 
supporté victorieusement l'épreuve du froid rigoureux. Dans ce der- 
nier cas la plante revit à la fin de l'été suivant. | 


Section IV. — EnporricHa Frœl./. cit., p. 564. 


785. — G. tenella Rottboell, Act. Hafn., X (1770), p. 436, 
tab. 2, f.6; G. glacialis Abr. Thomas apud Vill. Aist. pl. 
dauph., II (1787) p. 532; Rchb. fil. Z. cit. tab. 4, f. 3.— Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2185. 

RR. Août. — Vallon de Saint-Joseph : pelouses du Clot del 
Diablé, sous le port de Saldeu (Andorre) à 2460" d’alt. 


Grenier et Godron, FI. de Fr. II, p. 495, indiquent cette plante 
comme récoltée par le botaniste toulousain Arrondeau (1) au port de 
Saldin situé entre l’Andorre et l'Ariège. Nous l'avons vainement 
recherchée au port même de Saldeu (et non Saldin) qui est à 258om 
d’alt.; mais la localité indiquée par nous et où le G. tenella abonde, 
est située sur le versant oriental de ce port. Nous n’avons pas observé 
la var. nana Al]., très petite et uniflore qui a été récoltée dans les 


(1) Il est l'auteur d'une Flore toulousaine, 281 p., in-12, 1855, ouvrage épuisé et rare. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 33% 


Hautes-Pyrénées par Bordère, au port de Gavarnie et dont nous pos- 
sédons des exemplaires en herbier. 


786. — G. campestris L.; Rchb. fil. Z. cit. tab. 5, f. 1,2.— 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2969. 

CC. Pelouses et pâturages, clairières des bois, etc. dans les 
terrains siliceux, plus rarement calcaires des z. subalp. et alp. — 
R. dans la zone inf. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {plus de 30 localités) ont été récoltés de 
750" (pelouses sur le monticule de la Vierge d’Ax, versant de 
l'Oriège) à 2650% (pelouses du pic S. d’'Ortafa) et principalement 
dans les montagnes d’Ax, d’Ascou, de l'Hospitalet et de la 
Solana d'Andorre, de Mérens, d'Orgeix, d'Orlu, de Prades et 
de Savignac. 


Les fleurs sont roses ou blanches, plus rarement jaunâtres dans 
la sous-variété suivante. 


S.-var. chlorantha Marc.-d'Ayméric in herb. (1884). 

AC. Ca et là, parfois mélangée au type dans les mêmes zones. 
— Juillet-Août. 

Var. uniflora Gaud. F1. helvet, II, p. 615. — RR. Août. — 
Pelouses du vallon de Madidès, sur la jasse de ce nom (2170n); 
pic de la mine de Puymaurens (264on), 


Plante de 2-4 centim. à tige uniflore. 


P. Bubani, F1. pyr. I, p. 535 dit au sujet du G. campestris L. qu’il 
dénomme G. pascuorum Bub. : « Legi in Pyr. auriger. sub la Maura 
die 8 Aug. 1843 ». Nous l'avons récolté en cette même localité. Bu- 
bani fait aussi observer que cette plante se rencontre toujours dans 
les prés, les pâturages et non dans les champs comme l'indique son 
nom. 


Section V. — Tuyractres (Renealm. Spec, hist.pl. (1611), p.68): 
Griseb. Gen. et sp. Gentian. (1839) p. 295 et in DC. Prodr., 
EX (1845).p..1 15. 


787. — G. acaulis L. et auct. (sensu lato); G. grandiflora 
Lamk. Encycl. méth.,Bot., II, p.637; Pers. Syn.,I,p.285,n° 28, 


338 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Espèce polymorphe par sa taille, la largeur et la forme de ses 
feuilles, la grandeur des fleurs, etc. présentant plusieurs variétés étu- 
diées par Grenier et Godron dans le tome II de leur Flore de France 
(1852) et élevées au rang d’espèces par quelques auteurs. 

Nous possédons les variétés suivantes : 


Var. «. latifolia Gr. et Godr. L. cit. p. 492; G. acaulis Vill. 
Hist. pl. dauph., Il, p. 525; G. excisa Koch, Syn., éd. 2, p.562 
(excl. var 8.); G. Kochiana Perrier et Songeon Jndic. gg. pl. 
nouy. de Savoie, etc., p. 30 du tirage à part (1). — Exsicc.: Soc. 
dauph. n°% 2552 et bis, sub : G. Kochiana Perr. et Song. 


CC. Pelouses, rochers et pâturages des terrains siliceux ou 
calcaires dans les z. subalp. et alp.— R. dans la z. niv.— Juin- 
Août, suivant l'altitude. 


Nos exemplaires(44 localités) ont été récoltés de 1 100 (entrée 
de la gorge de la Frau, sous Comus) à 2470" (pelouses et ro- 
chers du versant méridional de la porteille de la Soulanette de 
Couart) et principalement dans les montagnes d’Ax, d’Ascou, 
de l'Hospitalet, de Mérens, de Montaillou, d’Orlu, de Prades et 
de Savignac. 


Caractérisé par ses feuilles grandes, étalées, oblongues, minces et 
d’un vert clair ; sa fleur assez petite, d’un bleu violacé, à dents du ca- 
lice oblongues, séparées par des angles tronqués. 


Var. 8. media Gr, et Godr. L. cit.; G. angustifolia Vill. L. cit. 
p. 526; Rchb. fil. Ic. fl. germ., XVII, tab. 12, f 4 (pro parte). 
— Exsicc. : Soc. dauph. n° 2182, sub : G. angustifolia Vill. 


C. Pelouses sèches et rocailles des terrains schisteux ou cal- 
caires, plus rarement granitiques, dans les mêmes zones et sou- 


(1) Le titre complet de ce travail est le suivant : /ndication de quelques plantes nouvelles, 
rares en critiques observées en Savoie, suivie d’une Revue de la section Thylacites du genre 
Gentiana. Il a paru en 1855 dans les Annales de la Société d’Histoire naturelle de Savoie pour 
1854 eta été tiré à part en brochure in-8, de 46 pages, à Chambéry; la première partie (pages 
1 à 26 du tir. à part) consiste en un Catalogue de 220 espèces de plantes remarquables de la 
Savoie ; la seconde partie (pp. 26 à 46) concerne les Gentiana. La Revue bibliographique 
du tome IV (1857) du Bull. Soc. bot. de Fr., p.723 a donné un résumé de ce travail, 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 339 


vent dans les mêmes localités que la variété précédente. — 
Mai-Août. 


Se distingue de la précédente variété par ses tiges souterraines plus 
nombreuses et plus allongées ; ses feuilles étroites, oblongues, atténuées 
à la base et comme spatulées, d’un vert plus clair et très luisantes à 
l’état frais; sa fleur plus grande, d’un beau bleu, à limbe terminé par 
une pointe plus longue(1-2 millim.), à divisions du calice plus larges, 
ovales, brusquement acuminées à leur base. 


Subspec. — G. alpina Vill. . cit., p. 526; G. acaulis L. var. 
y. parvifolia Gr. et Godr. L. cit.; G. excisa Presl, var minor. 
Koch, /. cit.; Rchb. fil. L. cit., tab. 12, f. 1, 2.— Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 504 et bis, sub : G. alpina Will. 

CC. Pelouses sèches, rocailles des terrains granitiques ou schis- 
teux, très rarement calcaires, dans les z. alp. et niv. — Juin-Oc- 
tobre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités !) ont été récoltés de 
1854" (pelouses du lac de Naguilles) à 2830 {sommet du signal 
du Siscarou) et principalement dans les montagnes d’Ascou, de 
l'Hospitalet et de la Solana d’'Andorre, de Mérens, d'Orlu, et de 
Savignac, mais aussi surtout dans les massifs de Puymaurenset 
de Font-Negre et sur les crêtes frontières de l’Andorre. 

Se reconnaît aisément : à la souche plus traçante et plus yréle; à 
ses feuilles plus petites, d’un vertjaunâtreet glauque, incurvées, ce qui 
donne à ses rosettes l'aspect de celles d’un Sempervivum; à ses 
fleurs d’un bleu foncé, plus petites et portées sur une tige très courte 
(5-5 centim.), parfois nulle. 

Cette plante perd par la dessication une partie de ses caractères 
qui servent à la distinguer dans l’état frais. On doit la considérer plu- 
tôt comme une sous-espèce ou race alpine du G. acaulis que comme 
une simple variété du type, dont elle diffère par sa petite taille, la 
forme de ses feuilles, et surtout par sa végétation stolonifère très pro- 
noncée. — Le G. Clusii Perr. et Song. à sinus du calice aigus, ne 


paraît pas exister dans les Pyrénées. On ne l’a observé jusqu’à ce 
jour, qu’en Savoie, le Jura, et dans l'Aveyron. 


Section VI. — CHonproPxyzra Bunge, in Nouv. Mém. Acad. 
Moscou, I, p..331. 


738. — G. pyrenaica L., Mant. pl., I (1767) p. 55, n° 29; 


340 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Gouan, Zllustr. et Obs. bot., p. 7, tab. 2, p. 2; Rchb. fil. Z. cit., 
tab. 9, f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1759. 

CC. Pâturages tourbeux et éboulis des terrains schisteux ou 
schisto-calcaires, plus rarement granitiques dans les z. subalp. 
alp. etniv. — Juin-Octobre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités) ont été récoltés de1720" 
(pelouses de Manseille vers Mateport) à 2815" (éboulis schisteux 
près du sommet du pic Pédroux Sud) et principalement dans les 
montagnes situées au S.-O. d’Ax et dans les montagnes d’Ascou, 
de l'Hospitalet et de /a Solana d'Andorre, de Mérens, d'Orlu, 
de Perles, de Savignac et sur les crêtes frontières de l’Andorre. 


Nous avons récolté abondamment en Andorre et dans les Pyrénées- 
Orientales cette gracieuse plante (4-10 cent.) formant des toufles d’un 
vert foncé, luisant, à feuilles très étroites, allongées, lancéolées, mu- 
cronées, entourant les tiges, aux fleurs d’un bleu azuré dont les ap- 
pendices de la corolle sont triangulaires, dentés et atteignent environ 
le milieu des lobes. 

P. Bubani, FI. pyr. I, p. 533 dit à son sujet : « Legi in Pyr. sept. 
auriger. sub le port de Paillères, die 27 juin 1839... »; elle abonde 
en effet dans la région de Paillères (port, plateau, pinouse, etc.) et 
nous l'y avons souvent récoltée. C’est une plante spéciale aux Pyré- 
nées-Orientales et à l'Ariège, que l’on retrouve seulement dans l’Eu- 
rope orientale (Hongrie et Caucase) d’après Grisebach (Gen. et spec, 
Gent. p. 268). 


Section VII. — Cycrosricma Griseb. Gen. et Spec. Gent. 
(r889)$p::250! 


789. — G. verna L.; Rchb. fil. L. cit., tab. 7, f.4.— Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 4205. 

CC. Pâturages et rochers herbeux des terrains siliceux ou 
calcaires dans les z. subalp., alp. et niv. — Mai-Août, suivant 
l'altitude. 


Nos exemplaires (plus de 30 localités) ontété récoltés de 1140® 


(prairies de l'Espy, sur Goulours) à 2830" (sommet du signal du 
Siscarou) et principalement dans les montagnes d’Ascou, de 
l’Hospitalet, de Mérens, de Montaillou, d’Orlu, de Prades et de 


mate dé 0e he hé is ÈS CS 


nhénédi dm. à 


Latin nès t. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 341 


- Savignac, dans les cirques de Puymaurens et de Font- 


Nègre, etc. 


Var. 6. alata Griseb. L. cit., p. 263; G. angulosa M.-Bieb. 
Hitaur.-cauc., 1, p.197:.Rchb. fl, cit; tab. 7,f..5. 
CC. Mêmes terrains et souvent mêmes localités que le type, 


mais beaucoup plus répandue que lui dans la z. niv. surtout 
— Mai-Août. 


Grisebach, L. cit. décrit ainsi cette variété : « alata, calycis ventri- 
cosi nervis in alas productis, caule altiori; sæpe transitus vidi ». En 
dehors du caractère de son calice ventru etailé, nous avons constaté 
que la tige est ordinairement de même taille que le type ; elle varie 
de 4 à 12 centim. de hauteur suivant l’âge et s’allonge surtout à la 
maturité ; de nombreux intermédiaires se rencontrent et servent de 
transition entre le type et la variété alata. 

Nous avons vainement recherché dans la zone nivale de notre cir- 
conscription florale la var. brachyphylla Griseb. 1. cit. (G. brachy- 
phylla Vill.), plante très petite à tige presque nulle, à feuilles courtes 
plus épaisses, d’un vert plus clair, ovales-triangulaires, scabres sur 
les bords et à calice plus long, plus effilé, plus grêle, non ventru, 


etc. On la rencontre souvent dans les Alpes granitiques sur les hauts 
sommets. 


790. — &. nivalis L.; Rchb. fil. 1. cit., tab. 8, f. 2, 3; G. 
minima Vill. ist. pl. Dauph., III, p. 522. — Exsicc.: Soc. 
dauph., n° 2183. 

AC. Pelouses humides, éboulis granitiques ou schisteux dans 
les z. alp. et niv. — RR. dans la z. subalp. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (21 localités) ont été récoltés de 1560" 
(L'Hospitalet, pelouses de la rive droite de l’Ariège, sur le pont 
Cerda) à 2828" Et.-maj. (sommet du pic Pedroux Sud) et prin- 
cipalement dans les montagnes d’Ax {serre du Lherbès, sous le 
pic d'Etang-Rébenty et contreforts de ce pic vers. le Saquet; 
pic de la Birado, etc.), d’Ascou (en montant de Païillères au pic 
de Mounégou ; bords du ruisseau de la Regalecio, sous le port 
de Paillères, etc.), de l’'Hospitalet et de /a Solana d'Andorre (pe- 
louses du 3° lacet de la route nationale sur l'Hospitalet; pic 
de la mine de Puymaurens; débris granitiques du 1°" pic oriental 
de Font-Nègre et du 3° pic; éboulis du signal de Lasqueille ; 
pelouses du mont Maya ; sommet du pic S. d'Ortafa ; vallon 


14 


342 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


de St-Joseph, pelouses du Clot del Diablé; bac du Sisca, sous les 
crêtes du Siscarou ; pelouses sous le pic PédrouxS., versant des 
Bésines, etc.) et d’Orlu (versant oriental du Roc-Blanc; sur la 
coumette de Baxouillade, etc.) 


Sweertia L (1) 


791. — S. perennis L.; Gentiana paniculata Lamk. F1. fr. 
11599333; Rchb: file Uc:fl: germ., XNIT;tab-5; T0 tee 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 507 et bis. 

AR. — Marécages, marais tourbeux des z. subalp. et alp. — 
Juillet-Août. 

Jasse de l’Orryot, sous le lac de Naguilles (1750); mouillères 
du versant occidental du col de Puymaurens (1820) et pelouses 
humides sous ce même col, aux bords de la route nationale 
(189om); marécages de la cria de la Baouzeille du Tarbézou 
(1930") ; vallée latérale d'Orgeix, pelouses sous l’orry d’Aïgue- 
longue (1950) ; pelouses tourbeuses du bac de la Casa (23207), 


Trisu 2. — MEN YANTHÉES Griseb. Gen. et spec. 
Gent. p. 336. 


Menyanthes (Tournef.) L. 


792. — M. trifoliata L., Rchb. fil. Ic. fl. germ., tab. 2, 
f. 1-2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1760. 

AR, Prairies marécageuses, tourbières, bords des étangs et 
des ruisseaux tourbeux dans les terrains granitiques ou schisteux 
des z. subalp. et alp.— R. dans la z. inf. — Juin-Août.. 

Ruisseau de la fontaine de Franqui (1050"), entre Ascou et 
Sorgeat ; montagnes d'Ascou : bords de l’étang de Rébenty 
(17459) ; Puymaurens : marécages du col (1910"), marécages 
sous la cabane des douaniers (1920®) et marécages du vallon 
d'En-Garcias (1960). 


(1) Nous rappellerons que ce genre a été dédié par Linné à Emmanuel Sweertius, un des 
horticulteurs les plus estimés des Pays-Bas, qui fut le jardinier de l'empereur Rodolphe Il; il 
décrivit et dessina dans son Florilegium (Francf., 1612-14, in fol. ) plusieurs Liliacées et Iri— 
dées nouvelles (/ris Sweertii, Gladiolus iridifolius, etc.). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 343 


P. Bubani, F1. pyr., I, p. 544 l’indique : « in Pyr. auriger. sub la 
Maura ». Nous ne l'avons pas observé dans cette localité voisine du 
pic de Tarbézou, mais elle peut y exister et avoir échappé à nos 
recherches,. Ce même botaniste écrit Menyanthos au lieu de 
Menyanthes; la première graphie serait plus correcte si cette der- 
nière n'avait été consacrée par un usage plus que centenaire. 

Le Menjanthe Trèfle-d'eau (Trèflo-d’Aygo de nos paysans) jouit 
de propriétés amères, toniques, fondantes et fébrifuges ; son infusé 
active la digestion. Elle renferme une substance cristalline très amère 
la Ményanthine isolée par Nativelle. Sa racine est comestible mais 
amère et sert quelquefois ainsi que les feuilles à remplacer le hou- 
blon dans la fabrication de la bière. C’est un succédané de la Gen- 
tiane et de la Petite-Centaurée. Les bestiaux la refusent seule à cause 
de son amertume, mais ils l’acceptent mélangée aux herbages. C’est 
un condiment tonique qui est en même temps antiseptique. 


Espèces à rechercher ou à exclure. 


Gentiana punctata Lap non L. « à la Soulane... » (Lap. Hist. 
abr.pl. Pyr.,p. 133; Bentham, Cat. pl. indig. Pyr.,p. 81). C’est 
la var. 8. Villarsii Griseb. (G. punctata Vill. non L) du G. 
Burseri Lap. dont elle se distingue surtout par sa corolle ponc- 
tuée etses lobes très obtus. Nous l’avons observée dans la région 
de Puymaurens, voisine de la Soulane ou Solana d’Andorre. 

G. utriculosa L. «... Paillères, Orlu..» (Lap./: cir., p. 135). 
Espèce non pyrénéenne, spéciale à l’E. de la France (Alsace, 
Jura, Savoie etc.). confondue sûrement par Lapeyrouse avec la 
variété à calice ventru et ailé (var. alata Griseb.) du G. verna L. 


Famizce LII. — CONVOLVULACÉES 


TRrIBUI — CONVOLVULÉES Link 


Convolyulus L. 


793. — C. sepium L.; Calystegia sepium R. Br. Prodr. fI. 
Nov.-Holl. (1810) p. 483; Rchb. fil. Ic. FI. germ., XVTIT, tab. 
139. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4974. 

C. Haies ombragées, buissons, bord des eaux et des routes 
dans les terrains meubles de la z. inf. — R. dans la z. subalp. — 


344 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Ne s'élève pas au dessus de 1030" {bords de la route de l’Aude 
entre Ascou et l’ancienne forge). — Juin-Août. 


794. — CG. arvensis L.; Rchb. 7. cit., tab. 136 f. 2, — Ex- 
sicc.: Soc. dauph., n° 4625. 

CC. champs, bords des chemins des terrains siliceux ou argi- 
leux dans la z. inf. — Juin-Septembre. 


Espèce ubiquiste, polymorphe quant à la forme de ses feuilles, à la 
grandeur et à la couleur de ses fleurs qui varient du rose foncé au 
rose clair et au blanc pur. 

Les racines du Petit Liseron, vulgo Clochette des champs, (en patois 
Courrejolo (1) derivé de Courrejo, petite courroie) sont purgatives, 
comme celles du Liseron des haies ou Grand Liseron (C. sepium) 
mais peu usitées. 

On cultive dans quelques jardins et parterres d'Ax, divers Convol- 
vulus, parmi lesquels nous citerons: Convolvulus tricolor. L. vulgo 
Belle de Jour, C. purpureus L. (Ipomæa purpurea Roth) vulgo 


Volubilis, ce dernier pour couvrir les palissades et les tonnelles, etc. : 


TRriBu 2. — CUSCUTÉES Presl 


Cuscuta (Tournef.) L. 


795.— G. major DC. F1. fr., 3° édit., [II, p. 644; C. euro- 
pæœarL. Sp-pl.;éd:2,p. 180 (excl. var. B:); Coss.-etABBEnn 
Tilustr: fl. env. Paris, pl. 141.C.; Rchb. fil. L cif.; tab. 148688 
— Exsicc: Soc. dauph., n° 5456. 

C. Parasite sur le Cirsium arvense Scop., le Sarothammus 
scoparius Koch, le Calamintha officinalis Mœnch, l’Urtica urens 
L., le Vicia sepium L., aux bords des chemins, dans les lieux 
pierreux, etc. des z. inf. et subalp. — Août-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675m= (Savignac, haies de 
la rive gauche de l'Ariège) à 1670" (vallon de Gnoles, fontaine 
des Amarels) et surtout aux alentours d’Ax, de Savignac et de 
Vaychis. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 345 


796. — GC. minor DC.L. cit. ; C. Epithymum (L.) Murr. Syst. 
veget., éd. 13, p. 167; Coss. et Germ. L. cit., f. A.:; Rchb. fil., 
L. cit., tab. 142, f. 3. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1300. 

C. Parasite suriles genêts (Sarothamnus scoparius K., Genista 
sagittalis L., G. pilosa L.), les Viola cornuta L.. et segetalis Jord., 
le Thymus Serpyllum L., le Calluna vulgaris Salisb. etc. dans 
les lieux secs ou arides, exposés au soleil, de tous les terrains 
des z. inf. etsubalp. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ontété récoltés de 830" {environs d’Ax, pelou- 
ses sèches au dessus de la métairie d’'Entre-Serres), à 1520" 
(vallée de Mourgouillou, les Escaliès) et surtout dans les mon- 
tagnes d’Ax, de Mérens, d'Orgeix et de Prades. 

Var.$. Trifolii Choisy, in DC. Prodr., IX (1845), p. 453; C. 
Trifolii Babington et Gibs. Phyt., I, p.467; Rchb. fil. L. cit., 
tab. 142 f, 4. — Exsicc.: Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., 
n°151; Soc. dauph., n° 2187. 

RR. Parasite sur la Luzerne, le Trèfle cultivé, dans les prai- 
ries et les pelouses des z. inf. et subalp. — Août-Septembre. 

Environs d’Ax, prairies sur le bocage de Saint-Udaut (750); 
pelouses sèches sur les mouillères de Savignac (860), au-dessus 
du ravin d'Eychenac; prairies sur le village d’Ascou, vers Sor- 
geat (1065). 


Diffère du type par son calice ordinairement un peu plus long et 
dont les lobes sont appliqués sur le tube de la corolle, non écartés 


‘au sommet; ses glomérules plus gros; ses stigmates moins longs et 


un peu divergents et par ses tiges d’un jaune pâle s'étendant en cercle 
(et non sans ordre). Voir Lamotte (Prodr. fl. pl. centr., p. 531 du 
tirage à part) au sujet du mode de végétation différent du C. minor 
et de sa var. Trifoli. 

Les diverses Cuscutes sus-nommées constituent un véritable fléau 
pour l’agriculture ; on doit les brûler sur place dès qu’elles apparais- 
sent ; quand les prairies sont envahies par ces parasites on les traite 
au moyen d’une solution de sulfate de fer ou d’acide sulfurique dilué. 

Les Cuscutes sont considérées comme apéritives et antiscorbuti- 
ques. Elles fournissent une matière colorante rouge. 


Obs. Dans quelques parterres des environs d’Ax, on cultive assez 
souvent quelques plantes de la famille des Polemoniacées qui vient 
se placer à côté des Convolvulacées. Nous citerons le Polemonium 


346 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


cæruleum L. vulgo Valériane grecque, le Phlox paniculata Aït., le 
Cobæa scandens Cav., ce dernier à tige volubile, etc. 


Famizce LIII. — BORRAGINACÉES. 


TriBu 1. — * NCHUSÉES DC. Prodr., X (1846), p. 27. 
Lycopsis L. 


797. — L. arvensis L.; Anchusa arvensis M.-Bieb. F1. 
taur.-cauc., {, p. 123; Rchb. fil. Zc. f. germ.. XVIII, tab. 100. 
f. 1. -— Exsicc. : Soc. dauph., n°5 4978 et bis. 

C. Fossés, talus, bords des chemins, champs, etc, de tous les 
terrains dans les z. inf. et subalp. — Juin-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675" {chemin des champs, 
près du village de Perles) à 1380" (champ de la Bouyche, sur 
Montaillou) et surtout aux environs d’Ax-les-Thermes, de 
Mérens, de Prades, de Savignac et de Vaychis. 

C'est une plante rafraichissante et émolliente, peu usitée. 


Symphytum (Tournef.) L. 


798. — S. tuberosum L.; Rchb. fil. loc. cit., tab. 103. — 
Exsicc. : Soc. dauph. n° 2557et bis. 

AR. Bois et lieux ombragés, prés couverts de terrains argi- 
leux où argilo-calcaires dans la z. subalp. — Juin-juillet. 

Entrée de la gorge de la Frau, en aval de Comus (1100"); 
prairies sousle hameau de l’Ourza (1300®); bords de la route de 
Prades entre les cols d'En-Ferrié et de Marmare(1380"); pelou- 
ses du col d'En-Ferrié(1405") et en montant vers la fontaine du 
Drazet (1430"); bois de Fontfrède de Prades, bords du chemin 
forestier (1425")et près de la fontaine de Fontfrède {1460"). 


Cette espèce recherche les terrains à sol meuble et détritique, mais 
princiralement de nature calcaire. Sa souche tuberculeuse, tronquée 
et garnie de fibres est mucilagineuse, émolliente et légèrement as- 
tringente; on l’emploie en décoction contre la diarrhée et, à l’état 


EP AS 


Chi bé A 


E 
‘ 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 347 


rapé, contre les brûlures, pour la cicatrisation des plaies, la gué- 
rison des gercures du sein, etc. Les paysans la connaissent sous le 
nom d’Herbo dé flous (Herbe fleurie), 

Obs.— À la même tribu des Anchusées appartiennentaussi: 1° Bor- 
rago officinalis L. vulgo Bourrache, en patois Bouriatcho, plante 
médicinale, originaire d’après Alph. de Candolle {Géographie botani- 
que raisonnée, p. 679) de la Grèce, de l’Asie-Mineure et de l’Italie, 
naturalisée dans les jardins et les décombres à Ax et dans quelques 
villages de ce même canton; elle se ressème très bien et se propage 
rapidement; les feuilles et le fleurs s’emploient en infusion à 
10 pour 1000, comme adoucissantes, béchiques, diurétiques et sudo= 
rifiques et contre les refroidissements, surtout au début des fièvres 
éruptives ; quelquefois on utilise ses feuilles à l’état cuit comme ali- 
mentaires; 2° L’Anchusa sempervirens L. (Caryolopha sempervirens 
Fisch. et Trautv.) probablement originaire de l'Orient, naturalisée 
dans les jardins et les décombres d’Ax-les-Thermes (prairie de No- 
tre-Dame, décombres à l’entrée de la ville; divers jardins d'agrément 
et potagers). 


TriBu 2. — LETHOSPERMÉES (1) DC. L.cit., p. 57. 
Lithospermum (Tournef.) L. 


799. — L. officinale, Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, 
(He QUL2, fr. 

C. Bords des chemins, des fossés, lisière des bois dans les 
terrains calcaires, plus rarement siliceux des z. inf, et subalp. 
— Mai-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (îles de la plaine de 
Savignac) à 1375m (bois de Fontfrède de Prades) et principale- 
ment dans les montagnes d’Ax, de Montaillou, de Prades et de 
Savignac. 


Le Grémil officinal, en patois herbo de las perlos (allusion à ses 
graines blanches et luisantes) est diurétique et apéritif mais peu usité 


800.— L. arvense. L.; Rhytispermum arvense Link, Handb., 
Pp#4570: Rchbs fil Et cit tab. 113 f. 5. — Exsicc.: Soc. 
dauph., n° 1313. 


(1) Cosson et Germain dans leur Flore des environs de Paris, 2* édit. (1861) p. 323, ne 
reconnaissent pas cette tribu et comprennent le genre Lithospermum dans la tribu des Anchu- 
sées. 


348 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


C. Vieux murs, bords des chemins, champs dans les terrains 
sablonneux ou calcaires des z. inf. et subalp. — Avril-Aoùt, 
suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (Savignac, talus et 
champs près du pont d’Eychenac, aux abords de la route natio- 
nale) à 1370" (ruines du château fort de Montaillou) et principa- 
lement aux alentours d’Ax, de Montaillou et de Prades. 


Les fleurs sont petites, ordinairement blanches ou rosées; nous 
n'avons pas observé la variété à fleurs bleues (var. cæruleum Coss. et 
Germ. FI. env. Paris, 2° édit. p. 320) qui d’après ces auteurs serait la 
même plante que le L. medium Chevallier, F1. gén. envir. Paris, II 
(1827), p. 489. La racine du Grémil des champs fournitune matière co- 
lorante rouge-orangé dont on se sert parfois pour colorer le beurre. 


Echium (Tournef.) L. 


801. — E. vulgare L.; Rchb. fil. /. cit.,tab. 07, f. 2. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 5654. 

CC. Bords des chemins, lieux pierreux ou incultes, vieux 
murs, sables, etc. de tous les terrains dans les z. inf. et subalp. 
— KR. dans la z. alp. — Mai-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710" {ancien mur d’en- 
ceinte de la ville, à Ax-les-Thermes) à 1940" (éboulis schisteux 
du ruisseau del Maya, près de sa jonction avec l'Ariège) et 
surtout aux alentours d’Ax, de Mérens, de Montaillou, d'Or- 
geix et de Prades. 


On rencontre rarement aux alentours d’Ax et sur les vieux murs quel 
ques pieds, à fleurs plus petites et à étaminesincluses qui se rapportent 
à la var. Wierzbickii Haberl. ap. Rchb. F1. germ. excurs., p. 330 et 
Rchb. fil. /. cit , tab. 97,f. 3. Nous n’avons pas observé dans 
notre circonscription florale l'E. pyrenaicum Pourret (1), décrit si 
brièvement par son auteur « caule simplici, nano » (Chlor. narb., 
p.454) et qui doit être considéré suivant Timbal-Lagrave (Relig. Pour- 
retian., p. 127 du tirage à part, renvoi 1,) comme une forme de l'E. 
megalanthos Lap. Suppl. Hist. abr. Pyr.,p. 29. Cette dernière 


(1) L'E. pyrenaicum Desf. FI. atl., I, p. 164 est synonyme de l'E. italicum L. 


{ 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 349 


plante que le Dr Jeanbernat et Timbal-Lagrave ont rencontré dans 
diverses localités du Llaurenti et du Capsir est synonyme de l'E. 
longistamineum Pourret, Chl. hisp., n°611; elle a également échappé 
à nos recherches. Voir pour ses caractères distinctifs la note de Tim- 
bal-Lagrave dans Le Capsir, p. 98 du tirage à part. — P. Bubani, F1. 
pyr.; 1, p. 479 prétend que l'E. pyrenaicum Pourretet l'E. mega- 
lanthos Lapeyrouse sont de simples lusus de l'E. vulgare L.? 

Les fleurs de la Vipérine commune, vulgo Herbe aux vipères ont 
les mêmes propriétés béchiques que la Bourrache. 


Pulmonaria (Tournef.) L. 


Les espèces du genre Pulmonaria sont très rapprochées les unes 
des autres ; quelques auteurs ont trouvé plus commode de les réu- 
nir toutes sous le nom de P, vulgaris. Elles étaient cependant bien 
connues des anciens botanistes, précurseurs de Linné et en particu- 
lier de Clusius qui en a donné des figures exactes dans son ouvrage 
Rariorum plantarum historia, 11 (1601), p. 169, f. 1,2 et p. 170, 
f. 1, et aussi de Morison qui a reproduit ces figures dans son Plan- 
tarum historia universalis Oxoniensis, 3, sect. 11, p. 444, tab. 20, 
f. 6, 8 et 9. — Linné dans son Species plantarum ne reconnaît que 
2 espèces principales: P- angustifolia et P. officinalis. Les botanis- 
tes de la seconde moitié du XIX* siècle, entre autres Spach, F. 
Schultz, Cosson et Germain (F1. env. Paris, 2° éd., p. 330) ont rap- 
porté au même type spécifique les P. angustifolia, azurea, saccharata 
qui passent de l’un à l’autre par des transitions insensibles, si l’on 
considère les caractères tirés de la longueur et de la forme des 
feuilles, la couleur et la grandeur de la corolle, etc. — D’après la 
judicieuse observation de Boreau, FI. du centre Fr., éd. 3, p. 459 
« les tiges florifères sont munies à la base de rameaux courts, non 
fleurissants dont les feuilles acquièrent dans le cours de l'été de 
grandes dimensions et arrivent à l’état adulte pendant l'automne, 
époque où il est convenable de les recueillir si l’on veut parvenir à 
une détermination certaine de l'espèce; ces feuilles ordinairement 
détruites par l’action de l’hiver n’accompagnent la tige florifère que 
dans certaines circonstances exceptionnelles. Les fleurs rouges 
d’abord passent ensuite au violet ou au bleu ». Ces remarques sont 
fort justes. 

Vu l'incertitude des auteurs sur les caractères différentiels des 
espèces de Pulmonaria nous ne citerons pas les figures des Jcones de 
Reichenbach qui pourraient leur correspondre. Nous possédons les 
espèces suivantes et nous donnons leur synonymie telle que l’a établie 
Lamotte dans son Prodrome de la fl. du plat. centr. de la France, 
pages 536 et 537 du tirage à part. 


350 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


802. — P. vulgaris Mérat, Nouv. fl. env. Paris, éd. 1 (1812), 
p.70 (ex DC. Prodr., X (1846), p.93) et éd. 3, II (1832), p.169; 
P. angustifolia L. Sp. pl.,éd 2, p.194{pr.p.) et plur. auct.non L. 
F1. suec.; P, tuberosa Schrank, in. Nov. Act. Phys. (med. Acad. 
Cæsar.-Leopold.-Carol. Natur. Curiosor., IX (1818),p..97!(1.) 
non Gr. et Godr:.FlL-de Fr Mip:/527. 

AC. Lieux frais et prairies des terrains siliceux de la z. inf. — 
R. dans la z. subalp. — Avril-Juin. Le Castelet, prairie du chä- 
teau, aux bords de l'Ariège (635"); Savignac, chemin pierreux 
sur la galerie-tunnel d'Eychenac, près du ruisseau (700"); prai- 
ries du parc de la forge d’Orlu, sous le chemin du Bisp (950%); 
cloutade de Gnoles, sous le lac de Naguilles (1410) etc. 


D’après Lamotte (/. cit., p. 537) cette Pulmonaire se distingue 
aisément de ses congénères : « par ses fleurs d’abord rouges puis 
d’un beau bleu; ses tiges souvent tombantes, à feuilles ovales-oblon- 
gues, amplexicaules ; ses longues feuilles radicales lancéolées-ellipti- 
ques, étalées, ordinairement immaculées; ses calices mollement et 
abondamment velus ». L’épithète de tuberosa moins ancienne que 
celle de vulgaris doit être abandonnée parce que cette plante n’est pas 
plus tubéreuse que ses congénères. 


803. — P. azurea (Clus.) Besser, Prim. fl. Galic., I 
(1809), p.150; P. angustifolia L. FI. suec., éd. 2, p. 58. — Ex- 
sicc. : F. Schultz, Herb. norm., n° 323; Soc. dauph., n° 1763. 

R. Lieux herbeux et pâturages de la z. subalp. — Avril-Juin. 

Bois des Gouttines, talus herbeux dela route entre la fontaine 
des Embriags et le col d'En-Ferrié (1410"); pâturages de la 
jasse de l’Orryot, sous le lac de Naguilles (1750"). 


Nous n’avons jamais rencontré cette plante dans la zone inférieure; 
ses fleurs sont d’un bleu d’azur et ses feuilles radicales, toujours 
immaculées;sont linéaires-lancéolées, étroites, très aiguës; ses feuilles 
caulinaires elliptiques et embrassantes. On doit abandonner la déno- 
mination de P. angustifolia donné successivement à toutes les Pul- 


(1) Reichenbach fils dans ses /cones fl. germ et helv., vol. XVIII, p. 57 et aussi Cosson et 
Germain, FI. des env. de Paris, 2° édit., p. 350 indiquent. par suite d'erreur typographique, 
a page 37 au lieu de 97. 


nés de.  . 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 351 


monaires à feuilles radicales allongées, insensiblemnt atténuées en 
pétiole. 


804. — P. affinis Jord. Cat. Jard. bot. Dijon (1848), p. 13 
(sine descript.) et in F. Schultz Arch.,fl. Fr.et Allem. (en colla- 
borat. de C. Billot) pp. 321 et 322; P. saccharata Gr. et Godr. 
Fl. de Fr. II, p. 527; Cusin et Ansberg. Herb. fl. franc. 
XVI, Borrag. tab. 44, non Miller sec. Jordan; P. officinalis 
mult. auct. non L. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2189. 

RR.. Prairies des terrains argileux ou des sols meubles de la 
z. inf. — Avril-Mai. 

Prairies du parc d'Orgeix (805®); prairies bordant le ruisseau 
de Negeart, en face du vacant communal de Las Escoumeillés 
d’Orlu (820"), 


Se distingue par ses feuilles radicales ovales, brusquement rétrécies 
au pétiole, d'un vert foncé, à taches blanches, grandes, etc. D’après 
Jordan (/. cit. p. 321), cette plante est bien exactement celle que 
plusieurs auteurs français ont décrit sous le nom de P. saccharata 
Mill., mais ce n’est nullement, à son avis, la plante de Miller. 

Obs. — Les feuilles de toutes les Pulmonaires peuvent être man- 
gées, à l’état cuit, en guise d’épinards; ses fleurs sont béchiques, 
comme celles de la Bourrache. 


Myosotis L. (1) 


Le botaniste éprouve des difficultés pour la détermination des 
Myosotis sur le sec; il importe donc dans leur récolte de noter les 
caractères tirés principalement du calice et de la corolle, des poils 
apprimés ou étalés sur la tige et sur le calice fructifère que la dessica- 
tion et surtout la pression déforment en partie. 


$ 1. Espèces vivaces 


805. — M. palustris Withering, Arrang. of. brit. pl., II, 
p. 225; M. scorpioidea Willd. Sp. pl., I, p. 746; var. vulgaris 


(1) Reïchenbach fils dans ses Jcones fl. germ. et helvet., vol. XXIII, pages 70 à 73 a 
— groupé toutes les espèces du genre Myosotis dans sa tribu des Myosotidées non admise par la 
— plupart des auteurs. 


252 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


— 


Coss. et Germ. F1. env. Paris, éd. 1 (1845), p. 266 et Zllustr. 
fl... Par., pl. 15 fig. », 2; Rchb. fil. Ze. fl. germ.; XNHIB(sE 
tab$r2p, 1: 

C. Prairies et pelouses humides, bords des ruisseaux, maré- 
cages, etc. des terrains siliceux dans les z. inf. et subalp.— 
Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 650"/{Le Castelet, prairies 
après le tunnel du chemin de fer) à 1560" (pelouses du 3° lacet 
de la route nationale sur l'Hospitalet) et principalement aux 
alentours d’Ax et dans les montagnes d’Ascou, de Mérens, 
de Savignac, etc. 


Sa souche est oblique, brièvement rampante et parfois stolonifère. 


Var. 8. strigulosa Mert. et Koch, Deutschl. F1., Il, p. 42: 
M. strigulosa Rchb. F1. excurs. p. 342; Rchb. fil. I. cit.,f. 2. 

AR. Lieux très humides ou inondés dans les terrains sablon- 
neux de la z. subalp. — Juillet. 

Vallée du Nagear : jasse des Esquers d’en-haut (1260") et jasse 
de la Pujole (1660); vallée de l'Ariège : bords de la route na- 
tionale entre le 1°" et le 2° lacetsur l'Hospitalet(1510); vallon du 
Pradel, marécages de Boutas (1520"). 


Se distingue du type par sa racine verticale tronquée et sa nés plus 
grêle, glabre à poils appliqués 


Var. y repens Mert. et Koch. L. cit.; M. repens Rchb. l. cit. 
non Don. 

R. Juillet-Septembre. — Marécages du vacant communal du 
Castelet (650"); vallée du Nagear, marécages de Prat-Redoun. 
(1680"). 


Tige longuement rampante à la base, couverte de poils étalés. « 


Plante noircissant par la dessication. 


806. — M. lingulata Lehmann, Pl. e famil. Asperifol. 


nucif. (1818), p. 110; M. cæspitosa C.-F. Schultz. Prodr. fl. 


stargard., suppl. (1819), p.11: Rchb. fil. /. cit., tab. 120, f. 15, 


LEE sf à 


Pme 


RTE = om Se 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 353 


M. palustris var. cæspitosa Coss. et Germ. /. cit., p. 266 et 
Tllustr., pl, 15, f.3,4 — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2100. 

AR. Pelouses et lieux marécageux de la z. subalp. — Mai- 
Juillet. 

Pelouses du col d'En-Ferrié (1405"); prairies snongieuses de 
la vallée latérale d'Orgeix (1450); jasse de l'Orryot, sous le lac 
de Naguilles (1750). 


Se distingue par sa petite taille, ses tiges glabrescentes, cylindriques ; 
ses feuilles linguiformes, minces; son calice hérissé, à poils appli- 
qués, à base large, ouvert; ses grappes de fleurs souvent feuillées à 
la base,son style beaucoup plus court que le calice, ses pédi- 
celles réfléchies après la floraison, ses fleurs d’un bleu pâle, etc. 


Var. 6. glabrescens Marc.-d'Aym. et Timb.-Lagr. in Note sur 
3 plantes intéressantes de la florule d’'Ax (Ariège), par Ed. 
Timbal-Lagrave |Rev. de Bot. Toulouse, vol. VI (1887-1888) 
P. 214). 

R. Ruisseaux et marécages des terrains argileux ou calcaires 
de la z. subalp. — Juin-Juillet. 

Lieux humides sous la fontaine de Maley (1100); marécages 
et fossés humides de la route de Prades en montant du pont del 
Pratetgé au col de Chioula (1290, 1310 et 1320"). 


Diffère du type par sa tige plus élevée, droite, grisâtre, un peu 
hérissée, simple ou bifurquée au sommet; ses feuilles ovales ellipti- 
ques obtuses, sessiles, alternes; ses pédicelles toujours étalés horizon- 
talement, glabres ; son calice à tube glabre, à dents glabres ou avec 
quelques cils; sa corolle assez grande, blanche, devenant azurée par 
la dessication. 


807. — M. silvatica Hoffm. Deutsch. FI., éd. 1 (1791) 
p. 61; Rchb. fil. L. cit., tab. 121, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., 
n° 2972. 

C. Prairies, lieux boisés, frais ou ombragés des terrains sili- 
ceux ou argilo-calcaires dans les z. inf. et subalp. — Mai-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 630" (Le Castelet, prairie 
du parc du château, près de l’Ariège) à 1760" (Les Bizornes, 
sous le pic de Carroutch) et principalement dans les montagnes 


354 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


d'Ax (pelouses de Bonascre, etc.), de Mérens (pech de 

Roland, etc.), d'Orgeix (parc du château etc.), d’Orlu (bois de 

Chourlot ; prairies du Bisp; cloutade de Gnoles etc.), de Prades 
(bois deGouttines, près de la fontaine des Embriags ; lieux boi- 

sés sous le col d'En-Ferrié; pelouses sous la fontaine du bois 

de Fontfrède, etc.). 


Subspec. — M. alpestris Schmidt, F1. Boëm. inchoatu, cen- 
tur. 3 (1794), p. 26; M. silvatica var. 6. alpestris Koch, Syn., 
éd. 2, p. 58r; Rchb. fil. Z. cit., tab. 121, f. 22 =Exsice# 50 
dauph., n° 3819. 

CC. Pâturages rocailleux, prairies des terrains granitiques ou 
schisteux dans les z. subalp., alp. et niv. — Juillet-Août. 

Nos exemplaires (33 localités) ont été récoltés de 1410" {prai- 
ries bordant la route nationale, en aval de l’Hospitalet) à 2675% 
(pelouses du pic S. d'Ortafa) et principalement dans les mon- 
tagnes d’Ascou, de l’Hospitalet et de la Solana d’Andorre, de 
Mérens, d’Orlu, de Prades, etc. 


Nous avons récolté cette plante dans diverses localités alpines de 
l’Andorre et des Pyrénées-Orientales ; elle diffère du M. silvatica, 
dont quelques auteurs (Zetterstedt, PI. vascul. Pyr. princip., p. 191,— 
Rchb. fil. /. cit., etc.) la considèrent comme une forme alpine : par 
sa taille moins élevée et plus rigide; sa grappe moins lâche, plus 
courte; ses pédicelles plus courts, moins étalés après l’anthèse, son 
calice ouvert à la maturité, plus grand, à lobes plus étroits, couvert 
de poils argentés et appliques, à peine crochus, sa corolle d’un bleu 
céleste, odorante, plus grande etc. 

D'après Reuter Cat. pl. vascul. env. Genève, 2e édit. p.153: «cette 
plante se reproduit constamment distincte par le semis ». 


808. — M. pyrenaica Pourret, Chl. narb., n° 788, in Mém. 
Acad. Sc. Toulouse, III (1788), p. 323; M. alpina Lap. FI. 
pyr., tab. 64 (1795) et Hist. abr. pl. Pyr., p. 85; Rchb. fil. 4 
ét tab3123,6.,2.— Exsicc. : Soc. dauph., n° 4628. 

CC. Pâturages sur des terrains granitiques ou schisteux, plus 
rarement calcaires dans les z. alp. et niv. — KR. dans la z.. 
subalp. — Juin-Août, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 355 


1640" (pelouses des Cayrannes, sous le co! de Pourtetgès, vers 
le col de la Fajou) à 2828" Et.-maj. (sommet du pic Pédroux 
Sud\ et principalement dans les montagnes d’Ascou, de l'Hos- 
pitalet, de Mérens, d'Orlu, de Prades et de Savignac, sur les 
crêtes schisteuses frontières de l’Andorre et les sommets gra- 
nitiques du cirque de Font-Nègre. 


Diffère du M. alpestris Schm. : par sa taille plus naine (3-10 cen- 
tim.); ses feuilles spatulées, en rosettes denses ; ses fleurs plus grandes, 
plus nombreuses et en grappes plus serrées; par les pédicelles très 
courts ou nuls et son calice plus long, à tube hérissé de poils blancs, 
fermé à la maturité etc. — Contrairement à l'opinion de Zetterstedt 
(PI. vascul. Pyr. princ., p. 191) cette plante n’est pas, selon nous, 
une simple forme naine et calcaire du M. alpestris, car nous l'avons 
observée sur les schistes et les granits aussi souvent que sur les ter- 
rains calcaires, 


$ 2. — Espèces annuelles 


809.— M. intermedia Link, Enum. hort. berol., I(1821), 
P. 164; M. scorpioidea «. arvensis L.; M. arvensis Lehm. 
Asperif. (1818); Coss. et Germ. Zllustr. fl. env. Paris, pl. 15, 
f. 8,9; Rchb. fil. Z. cit., tab. 122, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n°s 889 et bis. 

C. Prairies, talus des routes, murs, lieux incultes, clairières 
des bois etc. dans les terrains d’alluvion ou argileux, plus rare- 
ment calcaires des z. inf. et subalp. — Mai-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (passage à niveau du 
chemin de fer à Perles) à 1420" (bois des Gouttines, talus dela 
route de Prades) et surtoutaux environs d’Ax-les-Thermes {allée 
du vieux cimetière ; bosquet Clauselles ; l’Esquiroulet, etc.), de 
Prades (prairies sur la Mate de Ménigue, prairies du hameau de 
lOurza, etc.), d'Orgeix (parc du château etc.), de Perles (murs 
du chemin en aval du village, etc.) et de Savignac (talus de la 
voie ferrée, etc). 


Caractérisée surtout par son calice fructifère à pédicelles étalés 
beaucoup plus longs (2-3 fois) que lui et par ses fleurs espacées en 
longues grappes; sa corolle rose avant l'épanouissement est ensuite 
bleue. Dans les bois humides la plante prend de grandes proportions 


356 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


M. umbrata Angl.) et peut être alors facilement confondue avec le 
M. silvatica mais suivant la juste observation de Boreau, FI. du 
centr. Fr., 3° édit., p. 462 « dans ce dernier les calices fructifères 
sont campanulés, ouverts, les lobes de la corolle sont tous distincts, 
tandis que dans le M. intermedia les calices sont urcéolés, à dents 
rapprochées et fermées, les lobes de la corolle se touchent ». — P. 
Bubani dans son F1. pyr., I, p. 497 dit au sujet du M. intermedia 
Link : « Legi in Pyr. aurig. ad Ax, die 18 jul. 1840 ». 


810. — M. hispida Schlecht. Mag. naturf. Berl., VIII, 
p. 229: Coss.fet Gernt. 7.scit. pl. 15, 2,96, 75 ROCHER 
cit, ta). 122,121 0 1HxXS1CC, : 90€. dAUpPh. 1 DA 

CC. Bords des chemins, champs sablonneux, vieux murs, 
sables des rivières dans la z. inf. principalement aux alentours 
d’Ax-les-Thermes. — Avril-Juillet. 


811. — M. versicolor Smith et Sowerby, English botany, 
vol. 36 (1814), tab. 2558; Lehm. Asperifol. (1818); Rchb. 
Amæn. bot. dresd. (1820), p. 25, M. arvensis y versicolor Pers. 
Syn., 1, (1805) p. 156 (1); Coss. et Germ. 1. cit. pl 15,544 
et 123 Rchb. fil. L, cit., tab. 124 f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 2102 bis. 

CC. Pelouses, bruyères, lieux sablonneux, bords des che- 
mins de la z. inf. surtout aux environs d’Ax-les-Thermes. — KR. 
dans la z. subalp. (champs de Montaillou, au clot del Loulié, 
1325 d’alt.) — Avril Juillet. 


On rencontre parfois mélangé au type le M. lutea Balb. non Pers. 
(M. Balbisiana Jord.) à corolle toujours jaune et à calice fructifère 
fermé. 


812. — M. stricta Link ap. Rœm. et Sch. Syst. veget., IV 

(1819), p. 104, n°i1oet Enum. hort. berol., [ (1821), p. 164; 

Coss “et Germ. d'ert. pl! 15, f. 10; Rchb: fil://.4cit:tabhe 
f. 2. — Exsicc.: Billot, F7. Gall. et Germ. exsicc. n° 159. 


(1) C'est à tort que Koch, Wimmer, Grenier et Godron, Reuter et plusieurs autres « 
auteurs ont attribué cette espèce à Persoon. Ce dernier a considéré sa plante comme une 


simple variété + du M. arvensis L. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 397 


AR. Lieux sablonneux, vieux murs de la z. inf. — Avril-Juil- 
let. 

Fossés sablonneux de la plaine de Savignac (670"); Ax, vieux 
murs de la route nationale près de la maison Dedieu ou hôtel de 
la gare (705"); ancien mur d’enceintede la ville, près du pont du 
génie, en face d'En-Castel (712). 


Souvent confondue avec le M. versicolor cette espèce est cepen- 
dant bien caractérisée par ses fleurs très petites, bleues, à tube inclus, 
ses calices fructifères fermés, très rapprochés, en grappes raides, par 
ses pédicelles dressés et 1rès courts. 

Obs. — Les fleurs de tous les Myosotis et en particulier celles du 
M. palustris, vulgo Plus je vous vois, plus je vous aime, Ne m'oubliez 
pas, Souviens toi de moi, (en allemand Vergissmeinnichit) sont bé- 
chiques et émollientes, mais peu usitées. 


Trisu 3. — CYNOGLOSSÉES DC. I. cit., p. 117. 


Cynoglossum (Tournef.) L. 


813. — C. officinale L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, 
tab. 120. 

AC. Bords des chemins et des champs, lieux pierreux et 
incultes, décombres des z. inf. et subalp. — RR. dans la z. alp. 
— Juillet-Acût. 

Route d’Espagne, décombres près de la métairie Astrié- 
d'Oreille (840"), en société de l’'Hyoscyamus niger; Prades: 
chemin de la Fajolle ou du bois de Fontfrède (1250" et 1290") 
et environs de la fontaine de Fontfrède (1460); Montaillou : 
champs en friche près du village (1315") et éboulis du col des 
Abelanous (1325"); l’Hospitalet : lieux incultes près du pont 
de Sainte-Suzanne (1440®); Mérens: soula du Cargathi(2100"®). 


On rencontre rarement cette espèce à fleurs blanches dont la 
gorge est d’un rouge sale (var. bicolor Cariot). La dessication et 
l'intoxication, soit au sublimé corrosif, soit à l’arséniate de soude, 
modifient sensiblement la couleur de la fleur des Cynoglosses. Aussi 
faut-il étudier ces plantes à l'état frais pour être fixé exactement sur 


15 


358 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


cette couleur. Les feuilles du Cynoglosse officinal vulgo Langue de 
chien (à cause de leur forme) sont émollientes ; ses racines narcoti- 
ques et calmantes sont peu usitées. 


814. — G. pictum Aiïiton, Æort.kew., éd. 1, [ (1789), p. 179; 
C. creticum Vill. Hist. pl. Dauph., IN (1787), p. 457; Rchb. 
fil. L. cit., tab. 130 f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5285. 

AC. Bords des chemins, talus, fossés, décombres, etc. des 
terrains argileux ou calcaires dans les z. inf. et subalp. — 
Juin-juillet. 

Décombres près du village de Perles (680) ; lieux incultes à 
- l'entrée de la gorge de la Frau, en aval de Comus (1 100"); talus 
et fossés de la grand’route entre Prades et le col de Marmare 
(1290" et 1310); bords du torrent desséché de la Gardio, sur 
Prades (1320m); bois de Fontfrède de Prades, bords du chemin 
forestier (1350"). 


Ainsi que le fait judicieusement remarquer H. Loret dans sa Flore 
de Montpellier, 2° édit. p. 341, la priorité milite en faveur du nom 
imposé par Villars à cette espèce « mais outre que le nom d’une 
petite ile convient peu à une plante aussi répandue, celui de C. 
pictum a au contraire le mérite de convenir parfaitement à l'espèce 
en question et surtout d’être généralement et universellement 
adopté ». Il diffère du C. officinale L. : par ses fleurs d’un bleu pâle 
rayées de blanc et de violet et par ses carpelles à surface supérieure 
un peu convexe et dépourvue de rebord saillant. 


815. — GC. Dioscoridis Vill. Æist. pl. Dauph., II, (1787), 
p.457; C. elongatum Hornem. Æort. reg. hafn., Il (1815), 
p. 956; Rchb. fil. Z. cit., tab. 131, f. 2. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 3390. 

R. Lieux pierreux de la z. alp. — Août. 

Près de la cabane des douaniers au col de Puymaurens(1931" 
Et.-ma)j.) et débouché du vallon d'En Garcias sur le plateau du 
col de Puymaurens (1935"). 


Nos exemplaires ont été vérifiés par Mr G. Rouy. Nous avons vai- 
nement recherché dans notre district floral le Cyn. montanum Lamk. 
qui est bien caractérisé par ses feuilles minces, transparentes, luisan- 
tes et glabres en dessus, rudes et hérissées en dessous de petits poils 


| 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 359 


insérés sur des tubercules, les supérieures subamplexicaules etc. 
Cette espèce est indiquée dans diverses localités pyrénéennes par Ben- 
tham, Grenier et Godron, au Llaurenti par Timbal-Lagrave et Jean- 
bernat, etc. 

Obs. — A la tribu des Cynoglossées appartiennent quelques plantes 
cultivées pour l'ornement dans les parterres et les serres d’Ax-les- 
Thermes. Nous citerons : l'Omphalodes linifolia Mœnch (Cynoglos- 
sum linifolium L.) à jolies fleurs blanches disposées en grappes allon- 
gées; l’Heliotropium Peruvianum L. vulgo Héliotrope, à tige sous- 
frutescente et cultivé pour l’odeur vanillée de ses fleurs, etc. 


ESPÈCES A RECHERCHER ET. A EXCUURE 


Echinospermum vulgare Swartz {S. Lappula Lehm.):4«...in 
Pyr. aurig. prope Caussa (1) ad les Gutines (2) die 28 Aug. 1840 » 
D Bubanl F7 pyr, L,:p. 507). Cette espèce  récoltée par 
Bubani, sur les confins de notre circonscription florale, a été 
jusqu’à ce jour vainement cherchée par nous dans nos limites, 
sur les calcaires du territoire de Prades. 

Cerinthe minor L... « à la dent d’Orlu » (Lap. Hist. abr. pl. 
Pyr., p. 88) Espèce des Alpes signalée avec doute dans les 
Pyrénées et non retrouvée après Lapeyrouse. 


Famizce LIV. — SOLANACÉES. 


Solanum (Tournef.) L. 


816. — S. Dulcamara L.; S. scandens Lamk. F1. fr., II, 
pes Rechb. fil. Je 1. germ., XX, tab: r2,f. 1, 2. 

C. Bois humides, bords des eaux, haïes, buissons, fossés etc. 
des z. inf, et subalp. — KR. dans la z. alp. — Juin-octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675" (Savignac, vacant 
communal de Pradadel, en aval du pont sur l’Ariège) à 2030" 
(buissons du plateau de Paillères, sous le Mounégou) et principa- 
lement aux environs d’Ax, de l’Hospitalet, de Mérens, d'Orgeix, 
MOrlu, de Tignac, etc. 


(1) Lisez Caussou. 
(2) Lisez les Gouttines. 


360 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Ses tiges ligneuses à saveur d’abord douce puis amère d’où le nom 
de Douce-amère jouissent de propriétés dépuratives, sudorifiques et 
diurétiques ; elles renferment un glucoside cristallisable la Solanine 
et un extrait sucré et amer, le Picroglycion de Pfaff. 


817. — S. nigrum L. Sp. pl., p. 266 (excl. var.); Rchb. fil. 
Perl tabous 2; 

CC. Lieux cultivés, décombres, bords des chemins, fossés 
des routes, jardins potagers, tertres de la z. inf.—Juin-Octobre. 


Cette espèce herbacée annuelle, plus ou moins velue, à tige cylin- 
drique ou anguleuse, à feuilles d'un vert sombre, pétiolées oblon- 
gues-aigués, sinuées ou lâchement dentées et à baies sphériques, varie 
beaucoup quant à sa taille et à la colorationjde ses baies à la maturité. 
Les auteurs ont créé sur ces derniers caractères les variétés suivantes : 
var. «. genuinum Dôüll, Rhein. F1., p. 412, plante glabre à rameaux 
arrondis et parsemés de poils recourbes, à baies noires; var. $. mela- 
nocerasum Willd. (pr. sp.) Enum pl., I, p. 237, plante plus robuste à 
tige et à rameaux anguleux et chargés d'aspérités presque épineuses 
sur les angles, baies noires et près du double plus grosses que celles 
du type ; var. y chlorocarpum Spenn. F1. frib., p. 1074 (S. chlorocar- 
pum Koch; S. ocholeucum Bast.) variation du type à baies verdâtres 
ou d’un vert jaunâtre ; la sous-variété naine de cette variété constitue 
le S. humile C. Bernh. ap. Willd. Enum pl., p. 236; var. 5. miniatum 
Mert.et K. Deutsch. F1., I, p. 231 (S. miniatum Bernh.l. cit.) à baies 
rouges et à feuilles peu velues, ayant l'odeur musquée etc. Nous 
n'avons encore observé dans notre circonscription que les variétés y et 
8.; les autre sont à y rechercher. 

La Morelle noire vulgo Morelle, Herbe des magiciens, Raisin de 
Loup, Crève-chien est une plante vivace et peu narcotique qui doit 
son action légèrement calmante à la Solanine, alcaloïde faible que 
l’on retrouve surtout dans les germes de la pomme de terre. Sa décoc- 
tion à 50/1000 est employée en lavements, injections et lotions; l’herbe 
écrasée sert à faire des cataplasmes adoucissants et son suc s'emploie 
à l'extérieur contre les dartres, On l'utilise rarement à l’intérieur 
comme antispasmodique, car la Morelle, suivant Gubler, possède fai- 
blement les qualités narcotiques des Solanées, qualités très atté- 
nuées par la cuisson, puisque dès une haute antiquité cette plante 
était mangée, en guise d’épinards, à l'Ile-de-France (île Maurice) et 
dans les Antilles, sous les noms de Brèdes, Laman, etc. — Les bes- 
tiaux rejettent la Morelle. 


Obs. — Nous mentionnerons encore dans le genre Solanum les 


: 
| 
| 
| 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 361 


plantes cultivées et alimentaires suivantes : la Morelle tubéreuse vulgo 
Pomme de terre (S. tuberosum L.) originaire du Pérou, cultivée dans 
notre contrée jusqu’à 1500 d'altitude et dont les tubercules présen- 
tant des variations de forme et de couleur constituent une abondante 
ressource pour le paysan; l’Aubergine ou Mélongène (S. Melongena L.), 
le Piment ou Poivre de Guinée (Capsicum annuum L.); la Tomate 
ou Pomme d'Amour (S. Lycopersicum L). Ces trois dernières plantes 
sont des espèces exotiques, originaires de l’Inde ou du Mexique. 


Atropa L. 


818. — A. Belladonna L.; Belladonna baccifera Lamk. F1. 
fr, I, p. 255; Rchb. fil., Z. cit., tab. 8. — Exsicc. Soc. dauph., 
n° 4620. 

RR. Bois, lieux frais et couverts de la z. subalp. — Juillet- 


Août. 
Bois des Salines, au S. de la forge d'Orlu (1100); bois du bac 


des Fargues, sur le vallon de Montaud {1480"). 


Cette espèce, rare dans notre district, abonde sur les confins des 
départements de l’Ariège et de l’Aude; nous l’azons en effet récoltée 
en abondance dans le bois de Tiblac entre Lafajolle et le col del Pra- 
del (Aude), le 16 juillet 1894, surtout sur l'emplacement des anciens 
fours de charbon. 

Son nom générique rappelle celui de la parque Atropos dont les 
ciseaux tranchaient le fil de la vie et son épithète spécifique Bella- 
donna (belle-dame) le fard composé surtout de cette plante, dont se 
servaient les dames des cours galantes d’Italie, au xvie siècle, fard qui 
colorait en bistre et en dilatant la pupille semblait agrandir les yeux. 

La Belladone, vulgo Herbe empoisonnée est très vénéneuse à cause 
de la présence du malate d'atropine, de la belladonine, etc.; elle ne 
doit être administrée qu'avec prudence. La médecine l’emploie con- 
tre la toux nerveuse, la coqueluche convulsive, les névralgies, les 
paralysies, l’incontinence d’urine, etc; ses effets sont mieux suppor- 
tés par les enfants que par les adultes. Les propriétés mydriatiques 
(dilatation de la pupille, etc.) sont utilisées pour les opérations de la 
cataracte, mais on emploie pour cela son alcaloïde à l’état de sulfate 
d’atropine. Les baies cueillies avant la maturité fournissent une belle 
couleur verte; leur ressemblance, à l’état mûr, à des mérises a donné 
lieu à de graves méprises. 


362 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Hyoscyamus (Tournef.) L. (1) 


819. — H. niger L.; Rchb.fil. Zc. f1l., germ., XX, tab. 2, 
f.(2) 

AC. Bords des chemins pierreux, lieux incultes et surtout 
décombres près des habitations dans les z. inf. et subalp. — 
Juin-Août. 

Savignac, décombres près du presbytère (675%)et talus de la 
voie ferrée (68om); Orgeix, friches au pied du clocher (810"); 
route d'Espagne, décombres près de la métairie Astrié-d'Oreille 
(840%), en société du Cynoglossum officinale L.; Prades, décom- 
bres, sous le village (1230); Montaillou, lieux incultes et dé- 
combres sous l’église (1325®); l’Hospitalet, lieux arides près du 
pont de Sainte-Suzanne (1440), en société du Cynoglossum offi- 
cinale L. 


Nous n'avons pas observé la sous-variétépallidus Coss. et Germ. F1. 
env. Paris, 2e éd., p. 341 (Hy. pallidus Kit) dont la corolle est blan- 
châtre, à veines non colorées. 

La Jusquiame noire, vulgo Jusquiame, Hannebane, Herbe de Sainte- 
Apolline, Herbe des chevaux, Mort aux poules, en patois Herbo dé 
brigans est comme la Belladone une plante calmante et narcotique, 
mangée impunément par les pourceaux mais dangereuse pourl’homme:; 
elle est très utile contre le tic douloureux, la sciatique, etc. A 
l’état frais et pilée la plante entière s'emploie en cataplasmes, contre 
la goutte, les contusions, les entorses etc. La fumée de ses feuilles 
sèches et de ses graines brûlées sur des charbons calme les maux de 


dents d’où le nom patois d’herbo dé caïchal. Son activité est due sur- 


tout à un alcaloïde cristallisé l'Hyoscyamine, analogue à l’Atropine, 
et à un autre alcaloïde liquide l’Hyoscine, très mydriatique. On 
emploie à l’intérieur l'Hyoscyamine, sous forme de granules, à la dose 
de 1/2 à 1 milligr. : 

Obs. — Comme plantes ornementales appartenant à la famille des 
Solanacées et que l’on rencontre dans les jardins et parcs d’Ax-les- 
Thermes et des villages du canton nous devons citer : le Lyciet com- 
mun vulgairement Jasminoïde (Lycium barbarum L.) dont on fait 
des haies et des tonnelles ; le Petunia odorant (Petunia nyctagini- 


(1) Cosson et Germain dans leur Flore des environs de Paris, éd. 2. p., 341, rattachent le 
genre Hyoscyamus à la tribu des Nicotianées; Gilet et Magne (Nouv. fl. franç, éd. 4, 
p. 349) à la famille des Daturacées. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 363 


flora Juss.) originaire de l'Amérique méridionale; le Datura odori- 
férant (Datura suaveolens Humb. et Bompl., D. arborea Hortul.) 
vulgo Trompette du Jugement, originaire du Mexique et dont la 
corolle est longue de plus de 30 centim., d’un blanc rayé de jaune etc.; 
le Nicandre faux-alkékenge (Nicandra physaloides Gœrtn.), origi- 
naire du Pérou, etc. — En Andorre, on cultive à partir de 1350" 
d'altitude, avec autorisation des deux coseigneurs, le Tabac ou Pétun 
représenté par les deux espèces suivantes : Nicotiana Tabacum L. 
à feuilles sessiles et à fleurs roses, et le AN. rustica L. vulgo Tabac 
des paysans, Priapée, à feuilles pétiolées et à fleurs d’un jaune ver- 
dâtre. Ces plantes très vénéneuses à l’intérieur contiennent un 
alcaloïde redoutable, la Nicotine, 


Famizce LV. — VERBASCACÉES (1) 


Verbascum (Tournef.) L. 


Depuis la publication du Monographia generis Verbasci de H.-Ad. 
Schrader parue en 2 sections, à dix années d'intervalle, (sect. I, 
1813, section II, 1823) et dont nous possédons un exemplaire, le 
genre .Verbascum a été surtout étudié en France, par A. Franchet. 
Ce botaniste dans divers travaux dont nous donnons l’énumération a 
complétement élucidé la question de l’hybridité. On consultera donc 
avec fruit: 1° Essai sur les espèces du genre Verbascum croissant 
spontanément dans le centre de la France et plus particulièrement sur 
leurs hybrides, publié, en 1868, dans le tome XXII des Mémoires de 
l'Academie de Maine-et-Loire et tiré en brochure à part, in-8, de 
204 pages et 7 planches; 20 Sur les variations parallèles chez quelques 
espèces de Verbascum (2), Paris, 1860, in-8e, 20 pages; 3° Étude sur 
les Verbascum de la France et de l'Europe centrale, Vendôme, 1874- 
1876, in-8°, 132 pages. 

Nous citerons ces ouvrages a côté des espèces que nous possédons 
dans notre district floral. 


Section I. — Tuarsus (Benth. 7 DC Prodr., X, p.225, pr.p.); 
Gren. et Godr. F1. de Fr., II, p. 548. 


820. — V. Thapsus L. F1. suec., p. 69 et Sp. pl., éd. 2, 
p- 252; Schrad. Monogr., I, p. 17, n° 1; V. Schraderi Meyer 


(1) Cette famille sert de transition entre la famille des Solanacées et celle des Scrofula- 
riacées à laquelle plusieurs auteurs modernes la réunissent comme tribu. 
(2) Extrait du Bull. de la Soc. bot. de Fr., XVI (1869) pp. 38-57. 


364 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Chi. hanov., p. 326, sec. Koch., Syn., éd. 2, p. 586; Franchet, 
Essai Verbasc., p. 106, pl. 1, f. 1; Rchb. fil. Zc. fl , germ., XX, 
tab. 16. 

C. Bords des chemins, lieux incultes, rochers et pelouses de 
tous les terrains dans les z.inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 910® (bords du chemin 
vicinal d'Ax à Quérigut, au collet d'Ascou sur Entre-Serres), à 
1680" (rochers calcaires du col del Pradel) et principalement 
dans les montagnes d’Ax (plateau de Bonascre etc.) et de Prades 
(pelouses du col des Canons etc.). 


Subspec. — V. montanum Schrad., Hort. gœtting. (1809), 
fasc. 2, p. 18, tab. 2; Monogr., 1 (1813) p. 33, n° 13; V. cras- 
sifolium Schleich., Cat.pl. Helvet., éd. 3(1815), non DC.; Fran- 
chet, Étud. g. Verbasc., p. 108; Rchb. fil., L. cit., tab. 21. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 518. 


Diffère du V. Thapsus surtout : par ses feuilles brièvement décur- 
rentes, plus étroites, les radicales et les inférieures assez longuement 
pétiolées ; ses tiges moins éleyées sont tomenteuses d’un jaune fauve, 
ses étamines toutes barbues, à anthères reniformes, etc. 

Le phytographe A. Franchet avait d’abord séparé dans son 
Essai sur g. Verbasc., en 1868, le V. montanum du V. Thapsus, puis 
il le réunit à ce dernier type dans son Étude sur les Verbasc de Fr., 
en 1875. Nous trouvons dans l’aspect général du V. montanum ét les 
caractères signalés par Koch (Syn., éd. 2, p. 587) et par Boreau (FI. 
du centr.Fr., 3° éd., p. 471) des motifs suffisants pour le distinguer du 
V. Thapsus, au moins comme sous-espèce, malgré les caractères peu 
stables sans doute qui servent à les séparer et les intermédiaires que 
l'on rencontre au point de vue de la décurrence des feuilles, la pré- 
sence des poils sur les filets, etc. 


Section IT. — Lycaniris Benth. /. cit., p. 230. 


821. — V. Boerhaavii(i) L. Mant. pl., p. 45; V. maiale 
DC. F1 fr., 3° éd., Suppl. (1815), p. 415; Schrad. Monogr., 


(1) Dénomination plus correcte que Boerhavii et conforme à la Recommandation X1 des 
Règles internationales pour la Nomenclature botanique adopiées par le Congrès de Vienne 
(Autriche, en 1905. Nous rappellerons que cette plante a été dédiée par Linné à son illustre 
ami et contemporain Hermann Boerhaave (né a Woorhout près de Leyde en 1608, morten 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 365 


Il: 6: agi n° 45; Franchet, Études Verbasc. Fr., p. 51; Rchb. 
fl hlxetr tab .:33. 

AC Lieux sablonneux, bords des routes, pelouses, etc, des 
terrains schisteux ou calcaires dans la z. subalp. — KR. dans la 
z. inf. — Juin-Octobre. 

Savignac, route de Vaychis, près du pont sur le ruisseau 
d'Eychenac (730%); pelouses schisteuses sur les mouillères de 
Savignac (920"); pelouses de la serre de Sorgeat (1260); 
coumeil de Cayrol, sur le vallon del Pradel (1470"); 
montagnes d’Ignaux, pelouses du gourg de la Garde {1530"); 
pelouses calcaires du sarrat de Fontfrède (1625); éboulis, 
schisteux du col de Balagués, versant de Montaillou (1640") ; 
pic de Sérembarre, versant du Pradel (1750); pelouses du pic 
Dolent (1790) et du pic de Pénédis (1800), 

Nous ne possédons pas la variété longibracteatum Schrad. I. cit., 


p. 34, à bractées très acuminées beaucoup plus longues que les 
fleurs. 


822.— V. floccosum W.et Kit. Descript. et Icon. pl. rar. 
Hung. 1 (1802), p. 81, tab. 71; Schrad. Monogr., IT, p. 16, 
n° 209; V: pulverulentum Smith, F1. brit., I (1800), p. 251; Gr. 
et Godr. F1. de Fr., IT, p.551, non Villars (1), Franchet, Essai 
g. Verbasc., p. 144, pl. 2,f. 6 et Étud. Verbasc. Fr., p. 105; 
Réhb. {il 1 cit. tab. 26. 

C. Bords des chemins, champs sablonneux ou pierreux, lieux 
incultes des terrains siliceux, plus rarement calcaires dans la z. 
inf. — S'élève rarement dans les z. subalp et alp. — Juin-Août. 


1738) aussi célèbre médecin que chimiste, botaniste etérudit hollandais. Il professa succes- 
! sivement et avec une égale supériorité la médecine pratique, la botanique et la chimie à 
l'Université de Leyde. Sa renommée comme praticien était universelle et attira près de lui 
une affluence prodigieuse d'élèves venus de tous les points de l'Europe. Il formait à lui seul, 
comme l'a dit un de ses biographes, toute une Faculté. Outre plusieurs ouvrages médicaux 
très estimés, Boerhaave a publié, en 1710, son /ndex plantarum qux in horto academico Lug- 
dini- Batavorum reperiuntur, 278 p. in-80 avec frontispice; en 1720, un {ndex alter planta- 
rum, 1 vol in-4°, avec 26 pl. gravées sur cuivre ; en 1727, son Historia plantarum, 2 tomes 
en 1 vol. in-8°. Il a, un des premiers, introduit en botanique les caractères des étamines et 
des pistils. 

(1) Le V. pulverulentum Vill. Hist. p. Dauph., 11, p. 490, est d'après Franchet, L. cit. 
synonyme de V. pulvinatum Thuill. FL. env. Par., p. 109 et la mème plante que Loiïseleur 
a décrite comme distincte du V, floccosum dans son Flora gallica, p. 172. Lenom de V. 
pulverulentum Smith, rappelant la plante nommée par Villars, doit être relégué au rang de 
synonyme du V. floccosum W.et K. malgré son antériorité de 2 ans sur ce dernier nom- 


366 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nos exemplaires ont été récoltées de 735" (Ax, lieux incultes 
près de la métairie dite de la Julie, derrière les thermes du 
Couloubret) à 1840" (pelouses calcaires au sommet du Roc des 
Scaramus) et principalement aux environs d’Ax (bosquet Clau- 
selles, près de la métairie des Rats; bords de la route d'Espagne, 
en face de la deuxième Bazerque; champs de la Cahurte, sur 
Entre-Serres, etc). 


Se reconnaît aisément à son tomentum blanc cotonneux, caduc qui 
couvre la plante à sa tige et à ses rameaux arrondis, anguleux ; à sa 
panicule étalée-dressée, etc. 


823. — V. Lychnitis L.; Schrad. Monogr., p. 18, n° 31; 
Franchet, Essai g. Verbasc., p. 153, pl. 3,f. 11 et Étud. Ver- 
base. Fr,, pr 108 ; Rchb° fi; 7. cit, tab. 27: 

CC. Lieux incultes, champs en friches, bords des routes, fos- 
sés, bois, etc. dans les terrains siliceux des z. inf. et subalp. — 
Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {plus de 20 localités) ontété récoltés de 660" 
(Le Castelet, bords des fossés dans le village) à 1770" (fontaine 
de la mouillère du Bœuf, près du Soula de l’Andourra) et prin- 
cipalement aux alentours d’Ax, d’Ascou, d’Orlu, de Savignac, 
de Sorgeat et de Vaychis. 


Sa tige est anguleuse, son tomentum toujours fin, non floconneux, 
grisâtre et persistant, plus blanc sur la face inférieure des feuilles ; 
les rameaux de la panicule sont ordinairement redresses contre la 
tige, plus rarement étalés; ses fleurs sont le plus souvent jaunes, rare- 
ment blanches (var. floribus albis, Schrad. L. cit.; var. album Koch 
Syn., éd. 2, p. 588). 


824. — V. nigrum L. Schrad. Monogr., II, p. 23, n° 36; 
Franchet, Essai g. Verb. p. 155, pl. f. 18 et Étud. Verbasc. 
Fr p Ait: Rchb fi cit, tab. 28, f 1. 

AR. Lieux incultes, bords des chemins, etc. dans les terrains 
siliceux, plus rarement calcaires dans les z. inf. et subalp. — 
Juin-Août. 

. Fossés de la route d'Orgeix près du pont de Betsou (780") et 
çossés de cette même route, en face du château et de l’ancienne 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 367 


forge (805%); vieux chemin de Vaychis, sous le col de Coudine 
(790) ; bords du chemin vicinal d’Ax à Quérigut, près du collet 
d’Ascou {g10m); vallée de Montaud, rochers calcaires de l'Estreit 


(1210), 
Hybrides. 


On sait avec quelle facilité s’hybridentles Verbascum. Ceux qui pos- 
sèdent à un haut degré cette propriété sont surtout les V. Thapsus, 
floccosum, Lychnitis et nigrum. On doit donc s'attendre à trouver les 
hybrides formés par le croisement des espèces susnommées que nous 
possédons dans notre circonscription, mais il faut bien se garder de 
nommer toutes les formes passagères qui prennent naissance par la 
fécondation croisée ; Lamotte dans son Prodr. fl. pl. centr. de Fr., 
p. 550 du tirage à part, dit avec juste raison « toutes les fois que 
deux espèces croissent dans un même lieu, on est à peu près certain 
de trouver, l’année suivante, des hybrides dans le même endroit ». 
Nous avons, en effet, constaté sur le vif divers hybrides dont nous som- 
mes sûrs de la parenté; le plus répandu de ces hybrides dans notre 
district est le suivant que nous possédons en herbier et que nous 
désignons en suivant la nomenclature de Schiede : 


X V. nigro — Lychnitis Schiede, De pl. hybrid., p. 40; V. 
Schiedeanum Koch, Taschenb., p. 371; V. nigrum var. ovatum 
Koch, Syn., éd. 1. p. 514 et éd. 2, p. 592; V. mixtum Lois. FI. 
gall., I, p. 172; Boreau, F1. du centr. Fr., éd. 3, p. 474; Fran- 
chet, Essai g. Verb., p. 162; Rchb. fil. Ic, fl. germ., XX, 
tab 43 (pro parte). 

AR. Bords des chemins et des champs dans la z. inf. — Juin- 
Juillet. 

Environs d’Ax : métairie de l’Esquiroulet (720"); champs 
d’'Entre-Serres (800); chemin vicinal d’Ax à Quérigut, au col- 
let d’Ascou (910"), etc. 


Cette plante a l'aspect du V. Lychnitis et l’inflorescence du 
nigrum ; sa tige est velue à côtes saillantes dans le haut ; ses feuilles 
d’un vert sombre en dessus, tomenteuses grisâtres en dessus; la 
corolle est plane, jaune, à gorge violette ; les poils des étamines sont 
violets; les fleurs sont fasciculées en grappe lâche, pyramidale, 
à rameaux dressés, etc. 


Obs. Les Molènes, vulgo Bouillons blancs, surtout le V. Thapsus, en 


368 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


patois Candélo de Sen Jan, sont des plantes narcotiques. Écrasées 
et secouées fortement dans l’eau d’un vivier, elles enivrent et même 
tuent les poissons. Les feuilles et les fleurs sont émollientes, béchi- 
ques et diaphorétiques ; les fleurs qui noircissent à l'air et à la 
lumière après leur récolte font partie des espèces pectorales (1); 
bouillies dans du lait les feuilles sont employées en cataplasmes sur 
les furoncles et les panaris, etc. Les phthisiques fument ses feuilles 
sèches, en guise de tabac; la décoction des feuilles s'emploie en lave- 
ment contre la diarrhée et en fomentations contre les brûlures et le 
prurit dartreux. D’une façon générale les Molènes sont refusées par 
les bestiaux. 


ESPÈCE A EXCLURE 


Verbascum phlomoides L. « Ax, dans les terrains secs et 
arides...1. ..» :Lap. Æ1st.\abr.. pl. Pyr.. p.113). 4Certétespecs 
n'existe pas dans notre circonscription; elle a été confondue 
sûrement par Lapeyrousse avec une variation du V. Thapsus 
L. qui abonde aux alentours d’Ax-les-Thermes. 


Famize LVI. — SCROFULARIACÉES. 


TRriBu 1 — ANTRURHINÉES Benth. 7 DC. Prodr., X, 
p. 188. 


Antirrhinum (Tournef.) L. 


825. — A. Asarina L.; Asarina Lobelii J. Bauh. et J.-H. Cher- 
ler, Hist. pl., III, append., p. 856; Willk. et Lge Prodr. fl 
hisp., II, n° 2716. Chavannes Monogr. des Antirrh. (1833), 
p..80.#n°-.1; Cus..et Ansb, Herb. fl. fr. XNAL,"Scrophales 
tabs TO, 

AC. Rochers, vieux murs, éboulis granitiques ou schisteux 
des z. inf. et subalp. — Avril-Septembre. 

Perles-Castelet (2), rochers de la route nationale près du pas- 
sage à niveau de l’ancien moulin du Saut (660"); Ax : vieux 


(1) Les quatre fleurs pectorales des vharmaciens sont le Coguelicot, la Mauve, le Pied-de- 
Chat et le Tussilage, mais on comprend en outre sous le nom , espèces pectorales les fleurs 
de Bouillon blanc, de Guimauve et de Violettes. 

(2) P. Bubani, F1. pyr., 1, p. 327, l'indique: « prope Ax jà le Casteillet... ». 


Le me AR. nl nn 6 


CRC D 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 369 


murs de la rue du Moulinas {705") ; ancien mur d'enceinte de la 
ville, an-dessus du confluent de l’Oriège et de l'Ariège (710); 
mur extérieur du pont du Couzillou (710"); environs d’Ax, 
roc .ers près de la fontaine de Ventouse, sur En-Castel (800); 
rochers de la route de Petches, sous ce hameau (910"); rochers 
dans le bois des Salines, au-dessus de la forge d’Orlu (1100); 
éboulis schisteux des Gardeilles, sur Ignaux (1150%); rochers 
de gneiss surplombant le chemin forestier de Bonascre à Man- 
seille (1540) ; montagnes du Castelet, rochers sur la jasse de 
Mouscadou, vers le pic des Carmilles (1720). 


C’est une plante spéciale aux Pyrénées, à la montagne Noire et aux 
Cévennes, découverte en Auvergne, en 1894, par le frère Héribaud- 
Joseph. Lapeyrouse (Hist. abr. pl. Pyr., p. 355) l'indique à Ax 
entre autres localités; Zetterstedt (PI. vascul. Pyr. princip., p. 196) 
a signalé cette espèce dans quelques localités de Luchon comme rare 
sur les rochers humectés auprès des cascades; nous ne l’avons jamais 
observée dans des stations si humides. 


826. — A. Orontium L.; Chav. Monogr.. p. 89, n°9; 
Crontiumi arvense. Pérs. SYn.… 11,4p. 158; Rchb. fil. ZC. 71. 
germ., XX, tab. 57 — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4985. 

C. Moissons, champs en friche, talus des routes dans les ter- 
rains siliceux des z. inf. et subalp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710" (Ax, champs d’En- 
Castel) à 1070" (chamos de Sorgeat près de la fontaine de Fran- 
qui) et principalement aux alentours d’Ax, d’Ignaux, d'Orgeix, 
de Vaychis, etc. 


Nous ne possédons pas la var. $. grandiflorum Chav. L. cit., p. 90, 
pl. 4; 4. calycinum Lamk.; Rchb. fil. £. cit., f. 2. Elle est plus robuste, 
à feuilles plus larges et surtout à corolle plus grande. 


827. — A. majus L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 58,f. 2. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4984. 

AC. Lieux incultes, bords des prairies, rochers, talus et 
murs des terrains siliceux ou le plus souvent calcaires dans la z. 
subalp. — KR. dans la z. inf. — Juin-Juillet. 


370 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Savignac, talus de la tranchée du chemin de fer, près de la 
galerie-tunnel d'Eychenac (690"); lisière des prairies sous le Roc 
d'En-Calqué vers Vaychis (1240) ; entrée du bois de Fontfrède 
de Prades (1270) et bords du chemin forestier (à 1380" et 
1390"); rochers calcaires et murs bordant le chemin de grande 
communication n° 3 (ancienne route dépariementale) entre le 
col de Marmare et Prades (1325). 


Connue sous les noms vulgaires de Gueule de Loup, Gueule de 
Lion, Mufle de Veau, Tête de Mort, etc. cette plante varie beaucoup 
dans ses dimensions (longueur et largeur des feuilles) et les teintes de 
sa corolle. Elle parait spontanée dans notre circonscription mais on 
la cultive assez fréquemment dans les parterres d’Ax-les-Thermes;elle 
se naturalise facilement sur les vieux murs, les ruines des châteaux, 
etc., mais en se rabougrissant. Nous possédons la forme suivante : 


A. intermedium Debeaux, Note sur deux espèces du genre 
Antirrhinum nouv. pour la fl. de Fr. (Bull. Soc. bot. de 
Fr., XX (1873), p. 12; À. majus var. hy"bridum Benth. Cat. pl. 
Pyr., p,60:;'A. Huetrr, Reuter, in, Ann-Sc,\nat., Série 2e 
p. 380; À. majus var. $. fallax Loret, in Bull. Soc. bot. de 
Fr, NIN1850), D; 407: 

RR. Maiïi-Juin. — Orlu, vieux murs du presbytère (840); 
gorge de la Frau, rochers calcaires en aval de Comus {1 100"). 


« Par la glabrescence de toutes les parties de la plante, à l’excep- 
tion des rameaux florifères ; par ses tiges robustes et élevées, ses 
feuilles lancéolées et ses corolles d’un jaune pâle non tâchées de 
pourpre; enfin par ses pédicelles beaucoup plus courts l’A. interme- 
dium Deb. se distingue parfaitement de l'A. latifolium Miller avec 
lequel il a été souvent confondu » (O0. Debeaux /. cit.). 

H. Loret, [. cit., avait déjà récolté cette plante, en 1857 et 1858, aux 
environs de Mijanès et de Carcanières (Ariège), à Axat et à Belcaire 
(Aude) et il ajoute : « elle couvre à Belcaire toutes les vieilles 
murailles ». Toutes ces localités ne sont pas éloignées à vol d'oiseau, 
des limites de notre circonscription florale. 

Obs. — Toutes les espèces du genre Antirrhinum ont des proprié- 
tés vénéneuses et sont repoussées par le bétail ; l’4A. majus est doué 
de propriétés émollientes mais peu usité. 


Phalicuthgrmnle À ne à sin à 


et 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 371 


Anarrhinum Desfontaines 


828. — A. bellidifolium Desf. F1. atl., II, p. 51 (ex parte); 
Anarrhinum bellidifolium L.; Chav. Monogr., p. 175, pl. 10, 
n°1.; À. Linnæanum Jord. et Fourr. Brev.pl. nov., fasc. I, p. 41 
et Zcon., vol. I, tab. 71; Rchb. fil. Ic. fl. germ., XX, tab. 57, 
f, 3. — Exsicc. : Soc. dauph. n° 1310. 

RR. Terrains siliceux. Juillet.— Environs d’Ax, rochers entre 
la grange dela Saladou et les bordes d’Artigues (1040"), au S. 
de Pointe-Couronne. 


Nos exemplaires se rapportent au type (var. x. genuinum Rouy, 
Mat. fl. port.in Le Naturaliste, 1882,p.63). et non à sa var. f. lanceola- 
tum Rouy !. cit. p. 64 (A. lusitanicum Jord. et Fourr. L. cit., p. 41) 
à taille plus élevée, à f. caulin. plus larges divisées en segments lan- 
céolés et à fl. plus grandes, blanchâtres (1). 


Linaria (Tournef.) Jussieu 


Section I. — CHzNorRHINUM Chav. Monogr. Antirrh., 
(1833), p. 92; DC. Prodr., X (1840) p. 286. 


829. — L. minor. Desf. FI. atl., II, p. 56; Antirrhinum 
minus L.; Chav. Monogr., p. 97; Rchb: fil. Zc. fl. germ., XX, 
tab. 61. -- Exsicc. Soc. dauph., n° 2103. 

C. Lieux incultes, talus, bords des routes, etc. des terrains 
sablonneux dans les z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 660" (Le Castelet, bords 
de la route nationale) à 1640" (éboulis schisteux du col de Bala- 
guès) et principalement aux environs d’Ax, d’Ascou, de Prades 
et de Savignac. 


Nous ne possédons pas la var. $. prætermissa Coss. et Germ. FI. 
env. Paris, 2° édit. p. 363 (L. prætermissa Delastre) qui est une sim- 
ple variation totalement glabre, mais nous l'avons observée sur des 
sujets vivants. 


(1) Cette variété paraît jusqu'à ce jour spéciale aux Pÿrénées-Orientales, à l'Espagne et 
au Portugal. 


372 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


830. — L. origanifolia DC. F1. fr., III, p. 591 et suiv. 


Nous ne possédons pas le type mais seulemement la sous-espèce 
suivante : 


Subspec. — L. Lapeyrousiana Jord. Pugill. pl. nov., p. 120- 
130; Antirrhinum villosum Lap. Hist. abr.pl. Pyr., p. 353, et 
Suppl. p. 85, non L. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3401 (Ariège). 

R. Pelouses et rociiers schisto-calcaires des z. subalp. 
et alp. — Mai-Juillet. 

Vallée de l’Oriège : bande schisto-calcaire à l’Orry-Vieil de 
Gaudu (r1400%) et sur cette même bande en descendant du col de 
Castillou à Gaudu (1550); pelouses schisto-calcaires en 
montant du lac de Naguilles au clotes du port d'En-Sur, 
(a160m), 

Cette plante a été démembrée du L. origanifolia DC. dont elle se 
distingue par ses fleurs fortement colorées en violet, une fois plus 
grandes et plus ovales, l’éperon étant subarrondi à la base mais très 
aplati et déprimé vers le sommet, par ses graines deux fois plus gros- 
ses etc. Nous ne l’avons point observée dans la zone inférieure, ni 


ailleurs que surles schistes calcaires (1) ;ellene nous parait être qu’une 
race alpestre du L. origanifolia DC. des Pyrénées, de l'Auvergne etc. 


Section II. — LunariasTRuM Chav. Monogr., p. 114. 


831. — L. supina Desf. F1. atl., II, p. 44; Antirrh. supi- 
num L.; Chav. I. cit, p. 161; Rchb. fil. L. cit., tab. 6o f. 5. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2977. 

R. Lieux sablonneux, rochers et éboulis des terrains calcaires 
dans la z. subalp. — Juillet-Août. 

Bords du ruisseau à sec de la Gardio, sur le village de Prades 
(1280); rochers calcaires du col del Pradel (1680"); éboulis 
calcaires du Roc des Scaramus (1720). 


Subspec. — L. pyrenaica DC. (pr. sp.), FI. fr., III (1805), 
p. 587 et Ic. pl. gall. rar. (1808), tab. 11; Antirrhinum pyre- 


(1) Jordan (/. cit.) l'indique « in lapidosis siccis et rupibus Pyrenæorum centralium et 
occidentalium haud infrequens ». 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 373 


naicum Ram. Pyr.inéd., sec. DC. L. cit.; Pers. Syn.pl., II (1807), 
p. 156; L. supina Desf. var. 6. pyrenaica Gr. et Godr. F1. de Fr., 
Hp58r. 

AC. Débris des rochers calcaires, bords des routes, talus etc. 
dans les z. subalp. et alp. —"Mai-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1180" (bords de la route 
de Prades à Comus) à 2380" (éboulis de la porteille de Baxouil- 
lade, versant d’Orlu) et principalement dans les montagnes cal- 
caires d’'Ascou (crête et pinouse de Païllères, etc.) et de Prades 
(chemin du bois de Fontfrède; talus de la grand'route entre 
Prades et le col de Marmare, et près de ce dernier col, etc.). 


Plante plus élevée que le L. supina Desf., à inflorescence plus for- 
tement glanduleuse ; fleurs plus grandes entassées au sommet des 
rameaux, à éperon allongé, rayé de 2 lignes foncées, verdâtres ou 
bleuâtres; capsule légèrement pubescente. En dehors de notre cir- 
conscription florale nous avons observé cette sous-espèce dans 
diverses localités de la zone inférieure mais toujours sur le calcaire. 


832. — L. alpina Mill. (1) Gard. Dict., éd. 8 (1768), n°5; 
DC. (2) F1. fr., 3° édit., IIT (1805), p. 590; Antirrh. alpinum 
L.; Chav. Monogr., p. 162; Rchb. fil. oc. cit., tab. 60, f. 4. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 4204. 

CC. Graviers et débris des rochers granitiques ou schisteux 


dans lesz. alp. et niv. — RR. dans la z. subalp. où les graines 
sont parfois entrainées par les eaux. — Juillet-Octobre, suivant 
laltitude. 


Nos exemplaires (plus de 50 localités !) ont été récoltés de 1680" 
* (vallée du Nagear, rochers de Prat-Redoun) à 2830" (sommet 


(1) Nous rappellerons que Ph. Miller (1691-1771) a, le premier, transféré dans le genre 
Linaria la plupart des espèces du genre Antirrhinum. C'était un savant botaniste écossais 
qui a publié divers ouvrages, entre autres The Gardener’s Dictionnary (Dictionnaire du Jar- 
dinier) ayant eu plusieurs éditions anglaises et a été traduit en français (8 vol.; avec supplé- 
ment (2 vol.) par de Chazelles, Paris, 1785-1700, avec planches en taille douce. 

(:) De Candolle (/. cit.). ne mentionne pas Miller, parce que sans doute il croyait être le 
premier à avoir opéré le changement de l'Antirrhinum alpinum L. en Linaria alpina. Le 
même cas se présente assez souvent et précisément avec Miller dont l'importance pour la 
nomenclature ne fut pas toujours assez appréciée. Citons par exemple, l'Achimilla que d'au- 
cuns nomment hybrida et qui fut appelé d'abord kybrida Weber (1778), puis hybrida Hoffm. 
(1791) enfin kybrida Miller, comme étant le nom le plus ancien (1768). 


16 


‘374 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


du signal du Siscarou) et principalement dans les montagnes 
d’Ax, de l’Hospitalet et de la Solana d’Andorre, de Mérens, 
d’Orlu et de Savignac, dans les hauts massifs de Puymaurens 
et de Font-Nègre et sur les crêtes frontières de l’'Andorre. 


En dehors de notre circonscription florale nous avons récolté cette 
espèce sur les plus hauts sommets de l’Andorre et des Pyrénées- 
Orientales. On la reconnaît à ses tiges très nombreuses, couchées ; à 
ses feuilles très glauques, rapprochées, la plupart opposées, par 4 à la 
fois, souvent unilaterales ; à ses grappes fructifères serrees et courtes. 


Var. pilosa Foucaud, in Bull. n° 2 de la Soc. pour l'étude de la 
fl. fr., p. 42, etexsicc. n° 184 [append. n° 2 du Bull. de l’'Herb. 
Boissier, vol. I (1803)]. 

RR. Schistes et granits de la z. nivale. — Juillet-Août. 

Éboulis schisteux du pic des Padrons, versant du Baladra 
(2560); sommet du pic de Rulle (2788" Et.-maj.). 


« Partie supérieure de la tige, feuilles supérieures et calices munis 
de poils pluricellulés violets circulairement à l’extrémité de chaque 
cellule » (J. Foucaud, /. cit.). Nous possédons encore cette variété 
de diverses localités de la zone nivale de l’Ariège et des Pyrénées- 
Orientales où elle croît parfois mélangée au type. 


Subspec.— L. petræa Jord. Pugill.pl., p. 130; L. alpina var. 
B-xcaule erecto DC. L. cit. 

AC. Éboulis granitiques, plus rarement schisteux ou calcai- 
res dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {17 localités) ont été récoltés de 1860® mon- 
tagne de Puymaurens, plan incliné de la Llatte) à 2675" Et.- 
maj. (signal ou pic des Padrons) et principalement dans les 
montagnes d’Ax (pic de la Birado ; serre du Lherbés, etc.), de 
l'Hospitalet et de Puymaurens (bac du Sisca ; crête au S. de la 
porteille du Siscarou; vallon d’'En-Garcias, etc.), de Mérens 
(rochers sur la jasse de Mascarel; éboulis de la porteillette de 
l’Albe ; vallée des Bésines, bords du torrent de Pédroux, etc.), 
d’Orlu (coume de Baxouillade ; éboulis près de la fontaine du 
Roc-Blanc; porteille d’Orlu ; pic Rouge, surlelac de Beys, etc.). 
de la Solana d’'Andorre (éboulis près de la fontaine du Clot del 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 375 


Diablé; mont Maya, etc.) et de Savignac (vallon d'Embizon, 
éboulis de la Llabardouse de Biroulas; rochers du col de Beil 
et du col des Calmettes, etc.). 


Se distingue du ZL. alpina, suivant Reuter, Cat. pl. vascul. env. 
Genève, 2e édit. (1861) p. 162 : « par les tiges ascendantes dressées, 
plus longues; les grappes fructifères s’allongeant et devenant irrégu- 
lières et plus lâches ; les feuilles plus étroites et plus longues, moins 
glauques, en verticilles plus écartés ; les lobes de la corolle plus 
etroits et plus allonges; l’éperon presque droit, plus long et plus 
mince; les graines plus petites et étroitement bordées », et selon 
Jordan « parles bosses du palais non veinées, séparées par un sillon 
plus étroit ». Reuter ajoute ([. cit.) : « ces deux plantes (L. alpina et 
L. petræa) cultivées l’une à côté de l’autre se conservent parfaite- 
ment distinctes par le port », 


833. L. Pellicierana Mill. Gard. Dict., éd.8 (1768) n° 11 ; 
DC. F1. fr., 3° éd., III (1805) p. 589; Antirrhinum Pelliciera- 
num L. (per error. Pelisserianum) (1), Chav. Monogr., p. 154; 
BED M 27 "cit "tab: 62, Êr.'—""Exsicc.: Soc. ‘dauph., 
HD 2 0 ET DIS. 


RR. Juillet. — Environs d’Ax-les-Thermes, rochers humides 
du bosquet Clauselles près de la métairie dite des Rats (820"). 


834. — L. striata DC. F1. fr., 3° édit., III, p. 586 et Suppl. 
(1805) p. 407, p. 343; À. repens L.; Antirrh. striatum Lamk. 
Mr il p.3435;-Chav. Monogr., p: 152; Rchb.'"fil. L. cit. tab. 
63, f. 2, sub Lin. repente. | 

C. lieux incultes, vieux murs, bords des chemins, sables, 


(1) A l'exemple de Cosson et Germain (F1. env. Pur., 2e édit., p. 367), de H. Loret (F1. 
de Montpell., 2° éd. p. 356) de Bonnier et de Layens (Tableaux synop. des pl. vascul. de La 
fl. de Fr. (1894) p. 233, etc. nous avons rectifié l'orthographe de cette espèce qui avait été 
dédiée par Linné à Guillaume Pellicier botaniste amateur du xvis siècle (1495-1568), lequel fut 
aussi le dernier évêque de Maguelonne, puis évêque de Montpellier (1536) et surtout homme 
d'état diplomate, sous François Ier. Dans son Species plantarum, éd. 1 (1753) et éd. 2 
(1762-63) Linné ne dit rien au sujet du nom binaire Antirrhinum Pelisserianum qu'il a mal 
orthographié. En remontant aux auteurs cités par Linné on trouve le nom de Pellicier men- 
tionné dans le Srirpium illustrationes, p. 103, de Lobel, publié à Londres, en 1655, après la 
mort de son auteur, par les soins de Guill. How. Le nom yest imprimé Peliterius, le plus 
souvent, ou Pelliserius ou encore Pelliterius. Aucune note explicative sur le personnage sinon 
une remarque, en anglais, de l'éditeur ou il est question des relations de Pellicier avec le bo- 
taniste Lobel qui étudia la médecine, en 1565 et 1566, à Montpellier, où il eut, comme de l'E- 
cluse, Rondelet pour maître. 


376 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÉGE 


rochers herbeux dans les terrains siliceux des z. inf. et subalp. 
— Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 780" environs d’Ax, mur 
de la route sur la 1° Bazerque) a 1550" (bords du chemin 
forestier de Bonascre à Manseille) et principalement dans la zone 
inf. aux alentours d’Ax, d’Ascou, d’Orgeix et d’Orlu. 


Les fleurs sont ordinairement d’un bleu lilas, veiné de violet, à 
palais jaune ou souvent bleuâtres rayées de violet. — Bubani F1, 
pyr., 1, p. 317, dit avoir récolté cette espèce au-dessus d’Ax (supra 
Ax) le 10 août 1840, avec des fleurs violacées maculées de pourpre 
(violacei purpureo-maculati) rappelant la fleur du L. purpurea Mill., 
plante de l'Italie méridionale. Malgré nos recherches aux alentours 
d’Ax nous n’avons point observé de spécimen ayant cette coloration. 


Var. 6. conferta Benth. in DC. Prodr., X, p. 278; L. pro- 
cera DC. Cat. hort. monsp.. p. 121, n° 120. — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 2978. 

AC. Lieux secs, pelouses des terrains siliceux ou calcaires 
des z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (20 localités) ont été récoltés de 1080" (bords 
de la route de l'Aude, près de l’ancienne forge d’Ascou) à 2230 
(vallon de Fontnègre, sous le port de Fray-Miquel) et principa- 
lement dans les montagnes d’Ax (route forestière du bac 
du Llata ; chalet forestier de Courtal-Jouan, etc.), d’Ascou 
(vallon del Pradel, sommet du coumeil de Cayrol; hameau de 
Montmija ; Baouzeiïlle du Tarbézou; croix du port de Paillères 
et plateau de Paillères; col de Laoudari, etc.), de Mérens (vallée 
du Nabré; vallée des Bésines, jasse du Pla, etc.), d'Orlu (clou- 
tade de Gnoles; cabane de Baxouillade d’en-bas, etc.), de Mon- 
taillou (fontaine des Cas, sous le bois du Taillé, etc.) et de Savi- 
gnac (montagne de la Sourde; pelouses du versant oriental de 
l’estagnol du Nagear, etc. 


Cette plante a le port et le facies du L. striata mais ces fleurs sont 
odorantes, plus grandes, à éperon court et plus gros, en grappes 
condensées au sommet de la tige principale; celle-ci est souvent simple, 
à feuilles plus étroites et plus serrées, moins glauques, plus glutineuses. 
Certains auteurs la considèrent comme une sous-espèce du L. 
striata DC. ; elle nous paraît être que sa race alpestre. 


sen tt es 


da À. ème 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 277 


Obs. — Les Linaires ont des qualités émollientes et de propriétés 
vénéneuses; le bétail les repousse, Dans quelques jardins on cultive 
pour l’ornement le L. purpurea Mill., à corolle d’un pourpre 
violacé, originaire de la Grèce, de l'Italie, etc. ; le L. bipartita Willd. à 
corolle d’un bleu violet, originaire du Maroc ; le L. triornitho- 
phora Willd., à corolle d’un bleu violet pâle, strié de pourpre, origi- 
naire de l’Europe méridionale, etc. 


TriBu 2. — CHELONÉES Benth. in DC. 
Prodr!LX}p#208! 


Scrofularia (Tournef.) L.(r). 


835. — S. nodosa L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ. XX, tab. 
55. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc. : n° 1718. 

CC... Lieux humides, bords des eaux et des fossés, bois frais 
dans les z. inf. et subalp. — Mai-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (environs d’Ax, 
bords du canal de l’Esquiroulet) à 1080" {ancienne forge d'Ascou, 
bords du canal d’amenée) et principalement aux alentours 
d’Ax-les-Thermes. 


836. — S. Balbisii auct. plur. an Hornem. Hort.reg. hafn., 
II (1813), p, 577? ; S. aquatica L. (ex parte); Gr. et Godr. F1. 
a 11 p.566: .Rchb: GE Z cf. tab. 57, f. 1. — Exsicc. : 
Pallot,:l.cit., n° 1720. 

R Septembre. — Plaine de Savignac, lieux humides, près du 
passage à niveau du chemin de fer (665"), fossés humides de la 
route militaire de Pointe-Couronne, au 2° lacet (785"). 


D’après F. Schultz Arch. FI. de Fr. et d’AIl. p. 13 « cette belle 
et bonne espèce se distingue au premier coup d'œil du S. aqguatica 
par un tout autre port et surtout par ses feuilles qui sont presque 
elliptiques et très obtuses ». Nous ajouterons qu’elle en diffère encore 
par ses tiges plus élevées, ses feuilles d’un vert foncé, à pétiole souvent 


(1) On écrit indifféremment Scrofularia ou Scrophularia. Ce nom dérive des prétendues 
propriétés médicales des plantes de ce genre contre les écrouelles (Scrofulæ, arum). 


378 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


bifolié, ses fleurs plus grandes, d'un pourpre noir, sa corolle munie 
d’une écaille spatulée et sa capsule arrondie mucronee. 

Cette planteest connue sous les noms vulgaires de Scrofulaire, Bétoine 
d’eau et encore d’Herbe du siège, en patois Herbo del Sietgé sans 
doute à cause de ses propriétés antihémorrhoïdales et aussi parce 
que d’après la tradition, on l’aurait employé avec succès comme vul- 
néraire pendant le siège de La Rochelle, en 1628. Ses feuilles sont 
utilisées par nos paysans pour le pansement des plaies. 


837. — S. alpestris Gay. in Durieu Pl. exsicc. Astur. 
(1835), n° 262 (ex Benth. :n DC. Prodr. X, p. 307); S. Scopolii 
DC. F1. fr., V ou Suppl. (1815) p. 406 (excl. syn), non Hoppe; 
S. betonicifolia Lap. Hist. abr. pl, Pyr., p. 356(ex loco natali) 
non L. 

AC. Rochers et éboulis, lieux humides, murs, prairies, lieux 
frais, bords des chemins dans les terrains granitiques ou schis- 
teux, plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. —R,. 
dans laz. inf. (à sa limite supérieure). — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {17 localités) ont été récoltés de 990" (murs 
des champs, sous le village de Sorgeat) à 2210" (éboulis du 
versant septentrional du pic du Saquet ou de la Tute-de-l’Ours) 
et principalement dans les montagnes d’Ax (route forestière du 
bac du Llata; bords du chemin forestier de Bonascre à Man- 
seille, etc.), (d Ascou (pic de Sérembarre; ruisseau du Barancou 
sous le port de Paillères, etc.), de l’Hospitalet (prairies de la 
Solana d'Andorre, etc.), de Mérens (vallée des Bésines, pelouses 
de la jasse du Pla, etc.), d’Orlu {éboulis sous le pic de Perregeat, 
versant d'Orgeix; pelouses sur la cabane de Baxouillade d’en- 
baut etc.), de Prades (bois des Gouttines, près de la fontaine des 
Embriags; bois de Fontfrède, bord du chemin forestier; bois 
du clot de Baillar, etc.) et de Savignac (vallée du Nagear,éboulis 
sur la jasse de la Pujole; éboulis sous l’estagnol du Nagear etc.). 


Plante poilue glanduleuse surtout sur les pédoncules et les pédi- 
celles, à feuilles ridées, dentées en scie, à limbe très large ovale, en 
cœur à la base lancéolées, presque acuminées au sommet, à corolle d’un 
rouge livide, à écaille large reéniforme entière.— P. Bubani, F1. pyr., 
1, p. 342, l'indique : « supra Mérens ad l’hospitalet, in valle d'An- 
dorra ». Nous l'avons observée aussi dans ces localités. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 379 


838. — S. canina L. et auct. mult.; Rchb. fil. I. cit., 
tab. 50, f. 2. — Exsicc. : Billot, Z. cif.; n° 1721. 

CC. Lieux secs et pierreux, sables de la z. inf. aux environs 
d’Ax et de Savignac. — Juin-Juillet. 


Sous le nom de S. canina les auteurs ont compris plusieurs formes 
qu'il importerait cependant de distinguer au moins comme variétés. 
Nous ne possédons que la suivante qui est la forme montagnarde du 


type. 


Var. montana Gaud. F1. helvet., IV, p. 163; S. Hoppei Koch 
Deutsch. F1., IV, p. 410 (per error. Æoppii) (1).— R. Taluset 
éboulis des terrains calcaires de la z. subalp. — Juin-Août. 

Éboulis calcaires du Roc des Llamprés sur le ruisseau des 
Llènes (1330); col de Marmare, talus de la grand’route 
(1355); éboulis calcaires du Roc des Scaramus (1750"et1770m). 


« Port du $. canina maïs plus petite, moins fétide; feuilles ordinai- 
rement bipinnatipartites à lobes étroits, incisés-dentés; panicule 
poilue-glanduleuse; pédicelles plus-allongés ; calice à lobes plus 
grands, tube de la corolle plus court que la lèvre supérieure v 
(Boreau F1. du centr. Fr. 3e édit., p. 481). La tige de cette plante 
n’a en effet que 1-3 décim. tandis que celle du S. canina type a 3-8 
décimètres de hauteur. 

Obs. — Toutes les Scrofulaires sont amères, fétides et vénéneuses 
pour les bestiaux. Elles ont jadis joui d’une grande réputation contre 
les ecrouelles {scrofulæ) d’ou leur nom ; aujourd’hui elles sont délais- 
sées par les médecins. 


TriBu 3. — DIGITALÉES Benth.l. cit., p. 189 et p. 448. 


Erinus L. 


839. E. alpinus L.;, Rchb.fil. Zc. f1. germ., XX, tab. 74, f. 1. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 2566. 


(1) Dénomination binaire plus correcte que S. Hoppii et conforme à la Recommandation XI 
des Règles internationales pour la Nomenclature botanique adoptées par le Congrès de Vienne 
(Autrichel, en 1905 ; cette plante a été en effet dédiée à D.-H. Hoppe. botaniste allemand 
connu surtout pour son Botanisches Taschenbuch, in-12, 1790-1811 et son Caricologia ger- 
manica 1° éd. 104 p. 1 vol. in-16 (1826), 2e édit. 244 p. in-12 et 112 pl. finement dessi- 
nées et coloriées à la main (1835) avec la collaboration deJ. Sturm 


380 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


CC. Pelouses et rocailles des montagnes calcaires, schisto-cal- 
caires ou schisteuses dans les z. subalp. et alp. — Maï-Juillet. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités!) ont été récoltés de 
1240 {route de Prades, sous le Roc d’En-Calqué) à 2260" (ébou- 
lis du pic de Tarbézou, versant de Rabassoles) et principale- 
.ment dans les montagnes d’Ascou, de Mérens, de Montaillou, 
d’Orlu, de Prades, de Sorgeat et de Tignac. 


Cette plante varie beaucoup dans sa taille, sa villosité plus ou 
moins prononcée, la grandeur de ses fleurs; celles-ci sont tantôt 
bleues, tantôt violettes ou rose-chair, mais par la dessication elles 
deviennent toujours violettes. 


Var. $. hirsutus Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 357 (sine des- 
cript.); Gr. et Godr. F1. de Fr., IT, p. 601 (1); E. alpinus B vil- 
losus Lange, Pugill., p. 211; E. hispanicus Pers. Syn. II, 
p. 147, sec. Wilk. et Lge. Prodr. fl. hisp., II, p. 592. 

AR. Parfois à côté du type notamment au Roc des Llamprès, 
au pic de Sérembarre, à la crête calcaire de Paillères, mais crois- 
sant isolément aux localités suivantes dans la z. subalp. : vallon 
de Montaud, rochers calcaires de l’Estreit (1240); rochers 
calcaires dans le bois du Drazet (1450"); éboulis schisteux du 
col de Balaguès (1645); éboulis calcaires du sarrat de la Tail- 
lade, sur Montaillou (1750®). 


Tige et feuilles couvertes de poils blanchâtres souvent laineux ; 
fleurs plus petites, d’un violet foncé. 


Digitalis (Tournef.) L. 


840. D. purpurea L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XX, tab. 67. 
— Exsicc.: Soc. dauph., n° 3403. 


(1) La priorité de la var. $. hirsutus appartient évidemment à Lapeyrouse qui l'a signalée 
L. cit., en 1813, à la suite de l'E. alpinus mais sans description; Grenier et Goïiron . cit. 
ont donc eu le tort de se l'attribuer et de passer même sous silence le nom de Lapeyrouse. 
Nous avons vainement cherché même dans les ouvrages floristiques les plus récents et aussi 
vainement demandé à divers botanistes très compétents, la description de l'E. hirsutus Reu- 
ter que Timbal-Lagrave et Jeanbernat signalent dans leur Massi du Llaurenti, p. 211 du 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 381 


CC. Bois, bruyères, champs incultes, bords des chemins des 
terrains siliceux des z. inf. et subalp. jusqu’à la limite inférieure 
de la z. alp. — RR. sur le calcaire. — Juin-Août. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 675m 
(Savignac, bords du chemin des champs sur la rive gauche de 
l'Ariège) à 1800" (cria de la Baouzeïlle du Tarbézou) et princi- 
palement dans les montagnes d’Ascou,d’Ax (1)d'Orgeix, d'Orlu, Q 
de Savignac, de Sorgeat et de Tignac. 


Varie à fleurs ordinairement d’un rose purpurin, plus rarement 
blanches ; dans ce dernier cas toute la plante a une couleur blan- 
châtre et pâle. 

‘La Digitale pourprée vulgo Digitale, Gants de Notre-Dame, Gants 
de bergère, Queue de loup est parfois cultivée dans les jardins; c’est 
une plante dangereuse que les bestiaux ne mangent pas. Les feuilles 
ont une saveur amère et une odeur herbacée particulière ; en pharma- 
cie on n’emploie que les feuilles récoltées un peu avant la floraison. 
A dose thérapeutique la digitale est un régulateur puissant des mou- 
vements du cœur; à dose plus élevée c’est un poison narcotique vio- 
lent qui doit ses propriétés à une substance amorphe, la Digitaline, se 
présentant soit à l’état amorphe (Homolle et Quevenne) soit à l’état 
cristallisé (Nativelle) que l’on emploie avec prudence sous forme de 
granules à 1 ou 1/2 milligr. — Les propriétés diurétiques de la digi- 
tale ont été utilisées contre l’hydropisie, l’albuminurie, la gra- 
velle, etc. 


841. — D. lutea L.; D. parviflora Lamk. F1. fr., II (1778), 
AL F1. °ped", (1785); p. 70 --Rchb. fil Z'cif,, tab. 
70, f. 1 — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4631. 

C. Lieux pierreux ou incultes, rochers herbeux, tertres, bois 
découverts et broussailles des terrains calcaires, plus rarement 
siliceux dans la z. subalp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires (18 localités) ont été récoltés de 1190" (vallée 


tirage à part, comme une espèce distincte de l'E. alpinus? Ces floristes auraient-ils mis 
par erreur le nom de’ Reuter à la place de celui de Lapeyrouse ou de Grenier et Godron. 
Quoiqu'il en soit le Catalogue des pl. vase. des env. de Genève. de Reuter (2° édit. 1861) et 
Willkomm et Lange dans leur Prodromeus fl. hisp. vol. 11, p. 592, ne mentionnent pas 
l'E. hirsutus Reut. même comme un synonyme. 

(1) Bubani F1. pyr., J., 320, indique cette plante en abondance autour d'Ax : «abunda 
circa Ax > et plus haut il dit: « Legi in Pyr. aurig. ad pagum Ascou, die. 27 jul. 1840 2. 


382 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


du Nabré, sur le village de Mérens d’en-haut) à 1520" (sapinière 
du Crémal) et principalement dans les montagnes d'Ascou (en 
descendant du col des Sept-Fonts au vallon du Montaud; vallon 
du Clot del Fach, etc.), de l'Hospitalet (bords de la route natio- 
nale en aval du village, etc.), de Mérens (vallée de Mourgouillou 
rive droite et aux Escaliès; forêt du Larguis, sur la fontaine de 
Roubian, etc.), de Montaillou {champs de la Cout, etc.) et de 
Prades (bords de la route, sous le Roc d’En-Calqué; entrée du 
bois de Gouttines, près du col de Chioula; rochers de la grand’- 
route près du village de Prades et ruisseau à sec de la Gardio, 
sur ce village; bois de Fontfrède, à la coumeille del Faou; 
pelouses au S. du col de Peyre-blanque etc 


Hybride ? 


>< D. purpurascens Roth, Cat. bot., IT, p.62; D. purpureo- 
lutea Meyer, Chl. hanover., p. 324; Rchb. fil. Z. cit.. tab. 68, 
f. 2. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4212. 

RR. Juillet. Vallon de Montaud, rochers calcaires aux bords 
du chemin {1210®) au voisinage des D. purpurea et D. lutea. 


La plupart des auteurs admettent cette plante comme un hybride, 
D’après Boreau F1. du centr. Fr. éd. 3, p. 485, observ : « Peu fixe 
dans ses stations elle disparaît souvent dans les lieux où elle était 
naguère abondante. Koch affirme qu’en Allemagne la plante croît 
isolée et se reproduit par ses graines; d’ailleurs on l’a observée dans 
des contrées ou ne croit pas le D. lutea ». Nous n'avons pas observé, 
malgré nos recherches, l’hybride inverse des D. lutea et purpurea 
que M. Rouy a décrit sous le nom de D. lutescens dans le Bull. de la 
Soc. bot. de Fr., tome XXII (1875), p. 81. 


Tru 4. WERONICÉES Benth./. cit., p.189 et p. 456. 


Veronica (Tournef.) L. 


Section 1. — CHamæprys Koch, Syn. éd. 2, p. 603. Fleurs 
en grappes axillaires. Racines vivaces. 


842. — V. Teucrium L.; Rchb. fil: Je: fl! germe, 
tab. 88, f. 1-3. — Exsicc.: Soc dauph., n° 2190. 


ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 383 


AR. Pelouses, rochers et bois des terrains calcaires dans les 
z. subalp. et alp. — Juin-Juillet. 

Rochers calcaires à l’entrée de la gorge de la Frau, en aval de 
Comus {1100"®); rochers à l'entrée du bois de Fontfrède de Pra- 
des (1260); pelouses du monticule de la Mate de Reboul, sur 
Prades (1350"); pelouses calcaires sur le col de la Fajou vers le 
Roc des Scaramus (1550) et pelouses sous les éboulis de ce Roc 
(1720%); pelouses sous le signal de Caussou vers le Roc des 
Scaramus (1890%). 


Plante verte, dressee, ascendante, à feuilles ridees en réseau, à 
grappe de fleurs d’un beau bleu, dense, spiciforme, à divisions du 
calice, poilues et ciliees, etc., variant dans sa taille, sa pubescence, la 
forme et la largeur de ses feuilles, etc ; diverses variétés que nous 
n’admettons pas comme telles: var. angustifolia Gaud., var. lati- 
folia Gr. et Godr., var. normalis Gr. et Godr., var. vestita Gr. et 
Godr., var. intermedia Coss. et Germ., se relient intimement entre 
elles par des transitions observées sur de nombreux exemplaires et 
surtout à l’état vivant, mais nous reconnaissons la forme suivante : 


V. canescens Bastard (pro spec.) Suppl. à l'Essai sur la f1. 
de Maine-et-Loire (1812) p. 21, non Schrader; V. Bastardi 
Boreau F1. du centr. Fr., 3° éd. (1857) p. 487. 

RR. Juin. — Pelouses et débris de rochers calcaires à l’en- 
trée du bois de Fontfrède de Prades (1265"). 


Elle a le port couché, diffus et l’aspect velu grisâtre du V. prostrata 
L.; on la distingue à première vue par son calice cilie et sa capsule 
pubescente. Suivant Boreau qui la considère comme une espèce (/. 
cit.) : « Elle est plus gréle que le V. Teucrium, plus précoce de 2 à 
3 semaines, à fleurs plus petites et plus foncées ». 


_ 843. — V. officinalis L.; Rchb. fil. L. cit. tab. 85, f. 1, 2 — 
Exsicc.: Soc. dauph., n°4210 et bis. 

CC. Pelouses, pâturages. fossés, bois, etc. des terrains gra- 
nitiques ou schisteux des z. inf. et subalp. et alp. — Mai- 
Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710" (Ax, pelouses d'En- 
Castel, au pied du Rocher des Pendus) à 2366" Et.-ma)j. (som- 


384 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


met du pic de Tarbézou) (1) et principalement dans les monta- 
gnes d’Ax, d’Ascou, de l’Hospitalet, de Mérens, d’Orlu et de 
Prades. 


Var. $.rotundifolia Loret, F1. de Montpell., 2° édit., p. 361; 
V. intermedia Lejeune F1. de Spa, I, p. 22. — KR. Juin-Juillet. 
— Blocs de rochers dans le parc du château d’Orgeix {805®); 
roches des mouillères del Rey, sur Montmija (1670); lieux secs 
de l’Orry des Scanels, sous le Baouzeille du Tarbézou (1680). 

Se distingue du type par ses tiges plus gréles, plus courtes, diffuses, 
ses feuilles 2-3 fois plus petites, obovales ou arrondies, dentées ou crè- 
nelées ; ses grappes gréles de fleurs bleuâtres ou rosées, les lobes de 
la corolle plus divergents, etc. Elle nous parait être la forme naine 
des rochers et des lieux secs ou encore la miniature du VW. officinalis. 

La Veronique officinale vulgo Thé d'Europe, Herbe aux Ladres est 
une plante à odeur faible à saveur légèrement amère et a:tringente 
que l’on a vantée comme vulnéraire, anticatarrhale et diurétique. Son 
infusion théiforme a 5 : 1000 facilite l’expectoration. Ses propriétés 
sont problématiques; aussi est-elle à peu près oubliée ou délaissée. 


844. — V. aphylla Rchb., fil. L. cit,, tab. 86,f. 2. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 806. 

AC. Pelouses et rocailles des terrains calcaires plus rare- 
ment siliceux dans les z. inf. subalp. et alp. — Juillet- 
Septembre. 

Sommet du sarrat de Rieufrède ou de Grati (1625); éboulis 
calcaires du Roc des Scaramus (1760"); versant occidental du 
port de Paillères sur le clot dela Fenno-morto (1840); les clots 
d'En-Rameil, au N. du pic de Sérembarre (1845®) et sommet 
de ce pic(1854" Et.-maj.); pelouses et rochers entre la crête 
calcaire et le port de Paillères (1980"); crête calcaire de Paillères 
(1995*) et Roc Courb près de cette crête (2010"); pelouses en 
descendant du col d'En-Sur à la vallée latérale d’Orgeix (2120); 
pelouses de la fontaine du Roc-Blanc, versant d’Orlu (2150®); 
éboulis de la porteille d’Orlu (2230) et Pas de Camp-Ras 
(2280); rochers calcaires du col de Castillou (2245”). 


(1) Nos spécimens récoltés en cette localité alpine ont été vérifiés par J. Foucaud qui her- 
borisait avec nous, le 2 septembre 1897. 


SL 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 385 


Espèce nettement caractérisée par ses feuilles poilues, ovales ou 
suborbiculaires toutes disposées en rosette sur le sol ; tige nue de 1 à 
7 cent. portant une grappe courte de fleurs bleues, veinées et peu 
nombreuses (1 à 5). 


845. — V. Chamædrys L.; Rchb. fil. Z, cit., tab. 86, f. 2, 
: — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4200. 

CC. Haies, bords des chemins, taillis, pâturages des z, inf. 
et subalp. — KR. dans la z. subalp. — Avril-Août, suivant l’alti- 
tude. | 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" {gare du chemin de 
fer à Ax-les-Thermes) à 2200" (pelouses sur les mines de fer de 
Puymaurens) et surtout aux alentours d’Ax, et dans les monta- 
gnes d’Ax, de Mérens, de Montaillou, d’Orgeix, d’Orlu et de 
Prades. 


On trouve parfois mélangée au type une variation sans importance 
et non reconnue par la plupart des auteurs; c’est la var.pilosa Benth., 
Gr. et Godr. (V. pilosa Willd.) à tige entièrement pubescente avec 
2 lignes de poils plus saillantes. 

La Véronique Petit-chéne, vulgo Véronique femelle, Herbe-Thérèse, 
jouit des mêmes propriétés que la Véronique officinale. 


846. —V. Anagallis L.; Rchb. fil. /. cit., tab. 81, f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4634 et bis. 

AR. — Lieux marécageux, fossés ruisseaux à courant peu 
rapide dans les z. inf. et subalp. — Juillet-Août. 

Plaine de Savignac, canaux dela voie ferrée (665) ; bords du 
ruisseau du Cargathi, près des métairies de Marchand (1120); 
Mérens, lieux humides du quartier de Soulans (1130"); vallon 
de Gabantsa, marécages de la jasse de la Tournairisse (1520). 


La Véronique-Mouron, vulgo Mouron d'eau est douée de propriétés 
antiscorbutiques. Il en est de même de la variation suivante : 


: S.-var, anagalliformis Boreau F1. ducentr. Fr., éd. 3, p. 489 
(pro forma). A R. Fossés bourbeux, bords des eaux dans la 
z. inf. — Juillet, septembre. 


386 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Ax, fossés de la route nationale en amont du Pont d’Espagne 
(755%); Orgeix, rive droite de l’Ariège, en face du presbytère 
(800) ; fontaine sous Ignaux, vers le bois de Gourdou (930%) ; 
fossés de la route de l’Aude, sous le village d'Ascou (98om) 


C’est une forme à inflorescence glanduleuse du V. Anagallis L. qu'il 
ne faut pas confondre avec le V. anagalloidea Guss. de la Corse et 
d= la région méditerranéenne, caractérisée celle-ci par ses feuilles 
presque linéaires, sa taille beaucoup plus petite que celle du V. Ana- 
gallis et la pubescence glanduleuse de ses pédoncules et de ses pédi- 
celles. 


847. — V. Beccabunga L.; Rchb fil. Z. cif., tab. 80. — 
Exsicc : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 597. 

CC. Fossés, lieux marécageux ou inondés, ruisseaux et sour- 
Ces d’eau vive dans les z. inf. et subalp. — KR. dans la z. alp. — 
Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 680% (Savignac, bords du 
canal d’amenée du moulin, à Malazéou) à 1931" Et.-maj. (pe- 
louses humides près de la cabane des douaniers du col de Puy- 
maurens) et principalement autour d'Ax-les-Thermes et dans 
les montagnes d’Ascou, d’'Orgeix, de Savignac et de Vaychis. 


La Véronique BeccabungavulgoCressonde cheval. Cressonnière,salade 
de chouette, possède des propriétés antiscorbutiques. Scs jeunes tiges 
sont quelquefois mangées en guise de cresson. 


848. — V. scutellata L.; Rchb. fil. /. cit., tab. 82, f.2et 
tab. 212, f. 5. — Exsicc. : Soc. dauph.. n° 4980. 

RR. Août. — Marécages du col de Puymaurens, sous la ca- 
bane des douaniers (1925"). 


Var. pubescens Koch, Syn., éd. 2, p. 603; V. parmularia 
Poiteau et Turpin, F{. paris. (1808), p. 19, tab. 14; Rchb. fil. 
L cit., tab. 82, f. 3. 

AC. Lieux marécageux et humides, bord des étangs dans les 
terrains siliceux des z. inf. et subalp. — Juillet-Septembre. 

Environs d’Ax, fossés marécageux de la route d'Espagne, près 
de l’embranchement de l’ancien chemin pierreux d'Orgeix(745"); 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 387 


Orgeix, prairie communale de Bernadeil {810®) ; Orlu, lieux ma- 
récageux entre le village et l’ancienne forge (900) ; fossés de la 
route d'Ignaux à Sorgeat, au quartier de Ramounas (1015"); 
rochers à l’E. et aux bords de l'étang de la Cahurte{1o7o") (1); 
vallée de l’Oriège, bords du ruisseau de Ripert (1090); vallon 
del Pradel, marécages de l’Eycherque (1420); vallée de Ga- 
bantsa, marécages de la jasse de la Tournairisse (1515"). 


Plante pubescente-velue, un peu glanduleuse. 


849. — V. montana L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 84, f. 3, 4. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2567. 

R. Bois frais et lieux couverts des z. inf. et subalp. — Mai- 
Août. 

Parc du château d’Orgeix (805 et 810"); bois des Salines, sur 
la forge d’'Orlu, aux bords du chemin conduisant à Naguilles 
(13267). 


Section 11. — VEronicasrru“ Koch, Sy-n., éd. 2, p. 608. — Fleurs 
en grappes terminales. — Plantes vivaces, très rarement an- 
nuelles. 


850. — V. alpina L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 95, f. 1-3. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4633. 

CC. Pelouses et rocailles humides des terrains granitiques ou 
schisteux, plus rarement calcaires dans les z. alp. et niv. — 
R. dans la z. subalp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités !) ont été récoltés de 
1570" (crémade de Gnoles) à 2480" (versant oriental de la por- 
teille de Madidès) et principalement dans les montagnes d’As- 
cou, de l'Hospitalet et de a Solana d’Andorre, de Mérens, 
d’Orlu et dans les hauts massifs de Font-Nècre et de Puymau- 
rens. 


(1) P. Bubani avait déjà récolté cette plante, au même lieu, longtemps avant nous. On lit 
en effet dans son F1. pyr., 1, p. 281 : « Legi in Pyr. sept. aurig. contraetsupra Ax,ad le lac de 
la Cahurte, sub le Roc des Caïellaze ad latus pagi Ascou (sub forma Parmularia) ». C'est Cas- 
tellassés qu'il faut lire. 


388 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


851. —V.Nummularia Gouan, //lustr. etobserv. bot. (1773), 
p.'1, tab 1, f. 2, non Pourret (1); V. irregularis Lap-9pme 
(1795), tab. 51?(2), Hist. abr. pl. Pyr., p. 6 et Suppl., p. 3— 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 5656. 

RR. Rochers et pelouses calcaires des z. alp. et niv. — 
Juillet. 

Roc-Blanc, versant d’Orlu (2330); porteille de Baxouillade, 
sous le Roc-Blanc (2420). 


Nous avons vainement recherché ailleurs cette espèce rare, spéciale 
aux Pyrénées et facile cependant à reconnaître : à ses tiges {ortueu- 
ses de 6-15 centim.; à ses feuilles opposées, petites, petiolulées, dispo- 
sées en rosettes vers l'extrémité des rameaux, épaisses, uninerviées, 
glabres, entières, obovales-orbiculaires ; à ses fleurs en grappe sub- 
sessile d’un beau bleu, rarement roses ; à son style égalant environ 
la capsule suborbiculaire et ciliolée; à son calice cilié à lobes ellip- 
tiques. 


852. — V. fruticulosa L.; Rchb. fil. L. cit., tab. 96,f. 3 et 
tab. 214, o (fruct.); var. a. viscosa Gr. et Godr. FI. de Fr., II, 


Dr905: 

C. Rochers et rocailles des terrains schisteux, plus rarement 
granitiques ou calcaires dans les z. subalp., alp. et niv. — Juil- 
let-septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 
1570om (pelouses du bois du bac des Fargues, sur le vallon de 
Montaud) à 2630" (crêtes du Siscarou, vers le pic de la Caba- 
nette) et principalement dans les montagnes d’Ax (sommet du 
pic de l’Orry de la Serre, près du pic Saquet, etc.), d'Ascou (ro- 


(1) P. Bubani (F1. Pyr., I, p. 205 et 206) a démontré, après examen de l'herbier Pour- 
ret au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, que le V. Nummularia Pourr. Chl. narb., 
n° 1215, se rapporte à une variété du V. serpyllifolia, probablement au V. tenella All. non 
Viv. C'est donc à tort que Timbal-Lagrave a donné l'espèce de Pourret comme synonyme 
de V. Nummularia Gouan, en écrivant par erreur V. Nummulariæfolia Gouan dans ses Re- 
liquiæ Pourretianæ (1874), p. 146, renvoi 2, du tirage à part. En outre, Bubani (. cit, 
p. 295), relègue le V. Nummularia Gouan dans la synonymie et décrit l'espèce qui s'y rap- 
porte sous le nom de V. Nummulariæfolia (Tournef.) Bub. parce que Tournefort a le premier 
signalé cette plante dans les Pyrénées, en 16094 (Elém. bot., p. 121), sous le nom de Vero- 
nica Nummulariæ folio, pratensis, pyrenaica. — Nous n'acceptons pas cette substitution de 
nom et considérons à juste titre le V. MNummularia Gouan, comme une espèce bien établie. 

(2) D'après Bubani (F1. pyr., I, p. 296) la planche 51 de la Flore des Pyrénées de La- 
peyrouse citée par divers auteurs (Grenier, Willkomm, etc.) est restée inédite. 


ACADEMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 389 


chers sur la jasse de Bessadel ; pelouses sous le pic de Mouné- 
gou; pelouses sous la jasse de Tarteyrol d’en-haut; éboulis du 
Roc de Braguèës; rochers sur le grand lac de la Baouzeille du 
Tarbézou, etc.), du Castelet {rochers sur la jasse de Mousca- 
do, etc.), de l’Hospitalet, de Puymaurens et de la Solana 
d’Andorre (en montant de la jasse Pédroux aux éboulis du pic 
Sud ; éboulis de la porteille de Kerfourg; versant oriental du 
pic de Coume-d’Or; vallon d'En-Garcias, sous le pic du Llau- 
zié ; pic de Sabarthés; col de Puymaurens; pic de la mine de 
Puymaurens ; bac de la Casa; mont Maya, etc.), de Mérens (pic 
de l'Estagnas, versant des Bésines, etc.) et d'Orlu (rochers de la 
jasse de l Orryot, sous le lac de Naguilles, etc.). 


Caractérisé par ses tiges de 15-20 centim., dressées; ses feuilles 
ovales allongées, toujours entières, d’un vert clair, noircissant par la 
dessiccation; sa grappe de fleurs d'un rose clair, allongée, poilue- 
glanduleuse, visqueuse ; sa capsule ovale, légèrement échancrée, éga- 
lant ou dépassant peu le calice. 


Subspec. — V. saxatilis Jacquin, Obs. bot., I (1764), p. 200 
(pro spec.); V. fruticans Jacq. Enum. stirp. Vindob., II (1762), 
p. 200 (1); Rchb. fil. Z. cif., tab. 96, f. 1, 2 et tab. 294, 6.8 (fruct.); 
V. fruticulosa B. pilosa Gr. et Godr. I. cit., p. 593. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2198. 

CC. Pelouses sèches et rochers des terrains siliceux ou cal- 
caires des z. subalp., alp. et niv. — RR. dans la z. inf, — Juin- 
Octobre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires {plus de 30 localités) ont été récoltés de 960" 
(sommet du Roc de Pé-dé-Lèbré, sur Entre-Serres) à 2610 {con- 
trefort des Piques-Rouges, sur le lac de Beys) et principalement: 
dans les montagnes d’Ax, d'Ascou, de l'Hospitalet, de Mérens, 
d’'Orgeix, d’Orlu, de Prades et de Savignac; dans le vallon et le 
cirque de Font-Nègre. 


Considérée par quelques auteurs comme un synonyme ou comme 


(1) C'est sans doute pour éviter toute confusion avec le V. fruticulosa L. que le botaniste 
autrichien a changé le nom de cette plante, à 2 ans seulement de date, en celui de V. saxa- 
tilis. 


17 


/ 


390 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


_— 


une simple variété du V. fruticulosa L., cette plante, malgré ses 
affinités et sa ressemblance d'aspect avec la précédente, en est ce- 
pendant bien distincte par les caractères suivants: 10 tiges diffuses, 
tortueuses, émettant des tiges de 5-15 centim.; 20 feuilles parfois lé- 
gèrement denticulées, d'un vert foncé, luisantes, noircissant peu ou 
point par la dessiccation; 30 grappe de fleurs d’un bleu foncé {1}, 
courte et velue, mais non glanduleuse ; 4° capsule oblongue, atténuée au 
sommet, dépassant beaucoup le calice. 

Reuter, dans son Catal. des pl. des env. de Genève, 2° édit., p.164, 
considère les V. fruticulosa et saxatilis comme deux espèces et il 
ajoute : « Elles sont fort distinctes et très constantes par voie de 
semis ». 


853. — V. bellidioidea (2) L. Sp. pl., éd. 2, p. 15,n° 1 et 
herb. ! Richt. Codex Linnæanus, n° 77, p 27; Rchb. fil. . cit., 
tab. 95, f. 4 et 5 ‘et tab.'214, ro-11 (/ruct.). — ExSicc. "30€: 
dauph., n° 3831. 

C. Pâturages secs, rochers et éboulis des terrains siliceux, plus 
rarement calcaires, dans les z. alp. et niv. — Juillet-Octobre, 
suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (17 localités) ont été récoltés de 2010" (pe- 
louses de la pinouse de Paillères) à 2;8o" (éboulis du pic Pé- 
droux Sud) et principalement dans les montagnes de l’Hospita- 
let, de Puymaurens et de /a Solana d’Andorre (éboulis du pic 
de Clote-Flouride, vallon d'En-Garcias, sous le pic de Llauzié, 
porteille de Kerfourg, pic de la mine de Puymaurens; débris 
granitiques du 2° pic oriental de Font-Nègre; vaillettes de Font- 
Nègre; pelouses sous la fontaine du port de Fray-Miquel; 
sommet du mont Maya; pic S. d'Ortafa; clot del Diablé, sous 
le port de Saldeu, etc.), de Mérens (porteille de Madidès; col 
d’'Esteil, etc.), d'Orlu (sarrat des Fainéants, sous la cabane de 
Mourtés ; sarrat du pic de l'Homme, etc.) et de Savignac (som- 
met du pic des Calmettes; pic des Cazalassis, versant du Na- 
gear, etc.). 


CCLCECEECECEECECEEEEEECEEEEE EEE EEE EEE CSC ee CCE eee ee EEE ee eee eee eeeeeeee eee eee EP PEER EEE EEE 


(t) Les fleurs deviennent d'un violet clair ou rosées par la dessication et surtout à la suite 
de l'intoxication soit par le sublimé.corrosif, soit par l'arséniate de soude. 
(2) Dénomination plus correcte grammaticalement que V. bellidioides. 


L'un de tu ins 2 dé as 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 391 


Subspec. — V. lilacina Townsend (pro specie), Note sur 
nouv. esp. de Veronica, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXV (1878), 
pages 15 à 21 avec 1 planche (1). 

CC. Pelouses et éboulis des terrains granitiques ou schisteux, 
plus rarement calcaires, dans les z. alp. et niv. — Juin-Septem- 
bre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités !) ont été récoltés de 
1930® (pelouses du col de Sey ou d'En-Sey) à 2750" (pic de la 
Fontaine des Isards,au N. du port de Saldeu) et surtout dans les 
montagnes d'Ascou, de l'Hospitalet, de Mérens, d'Orlu, de 
Savignac, dans les massifs de Puymaurens et de Font-Nègre et 
sur les crêtes de la Solana d’Andorre. 


Longtemps confondue avec le V. bellidioidea L. cette plante en est 
cependant bien distincte à première vue. Nous résumons dans le ta- 
bleau comparatif suivant les prinéipaux caractères distinctifs extraits 
par l’analyse de la Note sur une nouvelle espèce de Veronica, publiée 


‘en 1878, par le botaniste anglais dans le Bulletin précité : 


Veronica bellidioidea L.  Veron:ca lilacina Towns. 


EIOLONS he Paso ddee COUTES PE FEUILIÉS: ee ee eee we à Grands, très feuillés. 

Mine ee Peu élevée, 5 à 12 cent., à poils Haute de 15 à 25 centim., cou- 
gianduleux seulement à la partie verte de poils courts arliculés et 
SUPÉRIELREE re ietetste eee se ee erstes glanduleux 

Feuilles caulinzires. Entières, rarement denticulées.... Toujours nettement dentées. 

Feuilles radicales .. Légèrement dentées, ordinairement Serratulées, ordinairement grandes, 
ER RE 2e SMS CRT ME 

MERE AU. UN Bleu foncé à l'état vert, rosées à Lilas pâle à l'état vert, d'un pour- 
l'état sec, avec étamines d'un pre vert sur le sec, avec gorge 
POHMBEE PAIE EEE een des et étamines blanches. 

GahERr .2. MIAMAMObesobiongs 27. ANNE, À 4-7 lobes inégaux. 

Corolle x. ce A 4 lobes suborbiculaires........, A 4-6 lobes échanciés ou denticulés. 

MARIE... re OBOYAlE arrondi =... ess Ovale-elliptique. 


854. — V. Ponæ Gouan, /llust». et obs. bot. (1573), p.17, 
RUE sempervirens Lank." FE." fr, éd: 1 (1778), IT, 
p.436, D. C., FI. fr., 3° édition, II, p. 469; V. Gouani Mo- 


retti in Brugnatelli, Giorn. Fis., dec. 2, V (1822),p. 41, Observ. 
et De quib. pl. ital., dec. 2 (1826 ?), p. 6. — Exsicc. : Soc. 


dauph., n°s 1321 et bis. 


(1) Additions à la séance du 23 novembre 1877. — Voir plus loin au sujet de l'Euphrasia 
cfficinalis, la note sommaire que nous avons rédigée au point de vue biographique sur 
Fr. Townsend, 


392 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


C. Lieux humides et ombragés, bords, rochers humectés de 
tous les terrains dans les z. subalp. et alp. — Juillet-septembre. 

Nos exemplaires (22 localités) ont été récoltés de 1080" (val- 
lée de l’Oriège, prairies du Bisp) à 2210" (vallée des Bésines, 
pelouses sur la jasse de Soula-Couloumé) et principalement 
dans les montagnes d’Ascou (bords du canal de l’ancienne forge 
d’Ascou ; plateau de Paillères ; rochers de la Baouzeille du Tar- 
bézou ; sarrat de Cazalinth ; pelouses de la 2° fontaine de Coume- 
Frède ; bords du ruisseau du vallon de Tarnave, etc,), de l'Hos- 
pitalet, de Puymaurens et de la Solana d'Andorre (fossés de la 
route nationale près du pont de la Cascade de Saliens et fossés 
de cette même route au 1° lacet sur l'Hospitalet; plateau de 
Puymaurens, bords du ruisseau d’'En-Garcias; schistes du 
ruisseau de Costo-Redoun, etc.), d'Orgeix (coume de l’Abeilla, 
sous le pic de Perregeat, etc.), d’Orlu (pont de pierre dans le 
bois de Justinia ; bois des Salines; cloutade de Gnoles; jasse 
de l’Orryot; rive droite du lac de Naguilles, sous le pic de 
Roque-Rouge, etc.), de Prades (bois du bac de l’'Ourza d’en- 
bas ; éboulis du Roc des Scaramus, etc.) et de Savignac (vallon 
d'Embizon, sous la jasse des Pradels, etc.). 


C'est une espèce particulière aux Pyrénées et à la Corse. D’après 
Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Le Capsir, p. 105 du tirage à part) et 
aussi d’après P. Bubani (F1. pyr., I, p. 284), le nom de Veronica 
Ponæ devrait être changé, la plante récoltée au mont Baldo par Pona 
citée par Gouan étant un Pæderota et non un Veronica et n'ayant de 
commun qu’un aspect général avec la plante des Pyrénées {1}. Gouan 
donne en effet (L. cit.), à tort, comme synonyme VW, petræa sempervi- 
rens Ponæ Bald., p. 366, à la plante réccltée par lui « in montosis 
circa Montlouis, ultra pontem dictum de la Llagonne » le nom de 
V. Ponæ et il l’identifie avec une plante récoltée sur le mont Baldo 
(situé au bord oriental du lac de Garde) par J. Pona (2), pharmacien 
de Vérone au xvu' siècle, à la mémoire duquel il la dédie. Le nom de 


PETTCTTTT COTE ET ET E TE EEE EEE EEE EEE TETE CIC OI TINTIN ERP TEE ES ET EE TEE EEE EE EE COCO ECOEC TOOL OETTECETEEE TETE CETTE ET EEE EE CE EEE EEE EEE COCO OT OCTO ENENENEC IEEE ES CONTE EE CEE E ESSENCE ENT ENE ETC EEE CI I III EI 


(1) Bubani, L. cit., dit en effet : « Synonymon Ponæ a Gouan allatum, unde falsum ille 
nomen ejecit, V. petræa sempervirens, Mont Baldo, p.366 (Clus. edits) ad Pæderotam Bona- 
rotam L. spectat, Schradero jam monente ab anno 1803 (Comment. de Ver. spic., Gœtting., 
p- 34, n° 17}. | 

(2: Jean Pona, botaniste explorateur du mont Baldo, après son confrère, le pharmacien 
véronais Calceolari ou Calceolarius, communiqua le résultat de ses observations d'abord à de 
l'Ecluse (ou Clusius), puis il les publia à part, à Bâle, en 1608, sous le titre de Plantæ, sive 
simplicia quæ in monte Baldo reperiuntur. 


LÉ ne 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 393 


V. sempervirens donné par Lamarck ou mieux encore celui de 
V. Gouani donné par Moretti conviendrait donc mieux à la plante, 
malgré que le nom erroné de V. Ponæ ait la priorité. 

Lapeyrouse indique (Hist. abr.'pl. pyr., p. 5) « à la coume d’As- 
paragou [Paraou], à la Dent d'Orlu » une variété + foliis trilobis du 
V. Ponæ que nous n’avons pas encore observée en ces localités. 


855. —V. serpyllifolia L., Rchb. fil. Z. cit., tab. 07, f. 2, 
3. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 855. 

CC. Champs sablonneux, bruyères humides, clairières des 
bois, pelouses de tous les terrains dans les z. inf., subalp. et 
alp. — Juin-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 710" (Ax, champs d'En- 
Castel) à 2120" (éboulis de la mine de fer de Puymaurens) et 
principalement aux alentours d’Ax et sur les montagnes d’Ax, de 
Mérens, d’Orlu et de Savignac. 


Nous considérons comme forme la plante suivante qui paraît être 
la race alpine du type ou sa forme réduite dans toutes ses parties. 


V. tenella Allioni, F1. ped., 1(1785), n° 272,p. 75, tab. 22, 
f. 1 (pr. sp.), non Schmidt, nec Viviani (1); Rchb. fil. /. cié., 
tab. 07, fig. 1 ; V. serpy llifolia var. tenella Gr. et Godr. F1. de 
Fr., 1, p. 594; V. nummularioidea Lecoq et Lamotte Cat. pl. 
centr. Fr. (1847) et Lamotte Prodr. fl. pl. centr., p.561 du tir. 
à part (2). 

C. Lieux humides, bords des sources, bois, pelouses ombra- 
gées de tous les terrains dans les z. subalp. et alp. — Juin- 
Septembre. 


(1) Le V. tenelia Schmidt FI. boëm., cent. I (1793), p. 14, est une forme réduite du V. Ana- 
gallis L., figurée par Reichenbach fils dans ses Jcones fl. germ., XX, tab. 81, f. 2. et qui a 
été seulement signalé dans la province autrichienne du Banat (Croatie et Esclavonie). Le 
V. tenella Viviani F1. corsic. sp. nov. (1824), p. 3 (V. repens Clarion in DC. F!, fr., Il) 
(18051 p. 727, n° 2407 bis: Lois. Fi. yall. éd. 1 (1806), p 10, est spéciale aux hautes 
montagnes de la Corse ; on l'a retrouvée en Espagne dans la Sierra-Névada. 

(2) Le V. nummularioidea Lecoq et Lamotte nous paraît identique au V. tenella AI]. et 
nous sommes surpris que ces botanistes de Clermont-Ferrand aient créé un nom nouveau 
pour cette plante déjà connue et nommée, en 1785, V. tenella par Allioni. L'identification a 
déjà été signalée par Cariot, en 1870, dans la 6° édition (tome I1,p. 500) de son Etude des 
Fleurs, et nous sommes surpris que Lamotte n'en ait même pas fait mention dans son Pro- 
drome (1.-cit.) en 1881. 


394 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nos exemplaires (18 localités) ont été récoltés de 1373" {pe- 
louses de la fontaine du plateau de Bonascre) à 2230" (pelouses 
du lac de Couart) et principalement dans les montagnes d'Ascou 
(sur l’orry des Scanels, vers la Baouzcille; jasse de Cazalinth 
d'en-haut : port de Paillères ; pic de Tarbézou, etc.), de l'Hos- 
pitalet et de /a Solana d’Andorre (fontaine du 3° tournant de la 
route nationale sur l'Hospitalet ; pelouses sur le lac du Sisca; 
pic de Sabarthés; chemin du port de Fray-Miquel; vallon du 
Baladra, sous le pic des Padrons, etc.), de Mérens (col d'Es- | 
teil, etc.), de Montaillou (versant oriental du pic de Péné- 
dis, etc.), d’Orlu (jasse de l'Orryot; pelouses du lac de Naguil- 
les; rochers sur les couilladous de Balboune, etc.), de Prades 
(bois de Bramefam, sur le vallon de l’Ourza, etc.). 


Se distingue du V. serpyllifolia par les caractères suivants : 
10 Taille plus petite et tiges étalées-radicantes, très grêles ; 2° feuilles 
suborbiculaires, à paires plus rapprochces ; 3° fleurs d’un bleu fonce, 
en grappes plus courtes, velues-glanduleuses ; 4° rameaux très feuillés 
ascendants, plus courts (5-10 centim.). 


856. — V. verna L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 99, f. 1 — 
Exsicc. : Soc. dauph.,n° 1775 bis et ter. 

AR. Pelouses sablonneuses, rochers et éboulis des terrains 
granitiques ou schisteux dans la z. inf. — R. danslaz. subalp. 
— Mai-Août, 

Savignac, rochers aux bords du canal de l'Esquiroulet (700); 
Ax, pelouses sous la châtaigneraie d'En-Castel (715"); environs 
d'Ax, rochers de la coume de l’Hort sur la métairie d'Entre- 
Serres (840); schistes du col de Balaguès, versant de Montail- 
lou (1631"). 

Se distingue à première vue du V. arvensis par ses feuilles cauli- 
naires à 3-5 lobes. | 


857. — V. arvensis L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 99,f. 2 — 
Exsicc. : Soc. dauph.. n° 3830. 

CC. Mai-Juin. — Vieux murs, champs, talus, rochers, friches 
de tous les terrains dans la z. inf. surtout aux environs d’Ax- 
les-Thermes, d'Orgeix, de Perles, de Savignac et de Vaychis. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 305 


Section I11.— OmpHazospora BEsser, Enum. pl, Volhyn.{1822), 
p. 85. — Graines profondément creusées en coupe sur une 
face, convexe sur l’autre. — Plantes annuelles. 


-858. — V. triphyllos L.; V. digitata Lamk. F1. fr., II, 
p. 445, non Vahl; Lap. Hist. abr. pl. Pyr.,p. 10 ; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XX, tab. 100, f. 2-4. — Exsicc. : Soc. dauph., 


n° 1774. 
AR. Champs sablonneux, bords des chemins pierreux, vieux 
murs, moissons de la z. inf., sur tous les terrains. — Avril-Juin. 


Le Castelet, vieux murs dans le parc du château (650"); 
plaine de Savignac, murs des champs (665®); bords du chemin 
de Perles à Unac (690); environs d’Ax, champs d’'En-Castel 
(710%); champs sous le Castel-Maü (780%); chemin de Petches, 
sur Betsou (800); bords de la route de Vaychis, au tournant 
de Coudine (830"). 


859.— V. præcox Allioni, Auct. ad. FI. pedem. (1789), p. 5, 
DT IE RCRE PAR ct, PtaD0760, Pr ÆVEXsice, Soc. 
dauph., n° 897. 

RR. Champs et talus des chemins dans les terrains argilo- 
calcaires de la z. subalp. — Mai-Juin. 

Talus de la grand'route en aval du village de Prades (1230"); 
champs de Fontcalqué, sous le signal de Chioula (1240®). 


Caractérisé par ses feuilles ovales subcordiformes, profondément 
crênelées; ses pédoncules à peine plus longs que le calice, et sa cap- 
sule oblongue, renflée, plus longue que large. 


860. — V. Buxbaumii (1) Tenore, F1. napolit., I(1811),p. 7, 
tab. 1 et Sy1. (1831), p. 14; V. Tournefortii Gmel. FI. bad.- 


(1) Cette espèce a été dédiée par Tenore à la mémoire de Johann Christian BUxBAUM, bo 
taniste allemand (né à Mersebourg, Prusse, en 1694, mort en 1730), direeteur du Jardin 
botanique de Saint-Pétersbourg, jardin qu'ilavait créé par ordre de l'empereur Pierre [ dit 
Le Grand. Son principal ouvrage a paru en 5 Parties in-4° de 1728 à 1740, avec 370 plan. 
ches #rävées sur cuivre et a pour titre: € Plantarum minus cognitarum centuriæ V, complec- 
fens plantas circa Biçantium et in Oriente observatas >. 


396 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


als., [ (1805), p. 39; V. persica Poiretin Lamk. Encrcl. méth., 
Bot., VIII (1808), p. 542; V. filiformis DC. FI. fr., Suppl. 
(1815), p. 388, non Smith, Rchb. fil. Z. cif., tab. 78. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 526. 
RR. Prairies, champs, vieux murs de la z. inf. — Avril-Juin. 
Perles, murs des champs sous le village (670); Savignac, 
champs de Malazéou (690) et prairies de l’Esquiroulet (7007). 


Cette espèce, originaire de l’Asie mineure, de la Grèce et même de 
la Perse (Boissier !) s’est répandue en France depuis plus d’un siècle, 
par ses graines souvent portées au loin avec celles des plantes culti- 
vées (1). Elle s’y est si bien naturalisée qu’on la considère comme 
spontanée, au même titre que le Papaver Rhœæas par exemple, origi- 
naire aussi de l'Orient. — Les noms de V. Tournefortii Gmel. et de 
V. persica Poiret auraient la priorité sur celui de V. Buxbaumii Te- 
nore, mais il existait déjà : 1° un V. Tournefortii Schmidt, FI. Boëm. 
cent. 1 (1793), p. 12, considéré par Reichenbach dans le tome XX de 
ses Icones f1. germ. et helvet., p. 49, comme une variété du V. offi- 
cinalis L. et que Bubani, F1. pyr. I, p, 288, rapproche plutôt du 
V. serpyllifolia L.; 20 un autre V. Tournefortii Vill., Hist. pl. 
Dauph., II (1787), p. 9, variété du VW. officinalis signalée dans les 
Alpes. En outre, la description du V. persica de Poiret diffère, en 
effet, quelque peu de celle du V. Buxbaumii Ten. parce que Poiret a 
décrit son espèce, en 1808, d’après des spécimens cultivés au Jardin 
des Plantes de Paris et d’origine incertaine. Aussi avons-nous adopté 
de préférence le nom de V. Buxbaumii Ten. qui ne prête à aucune 
confusion et est accepté sans conteste par la plupart des auteurs. — 
Quant au V, filiformis Smith, in Trans. Lin. Soc. Lond., I, p. 195, 
non DC. c’est une espèce du Caucase d’après Bentham in DC. Prodr., 
X, p. 487 et Boissier, F1, orsent., IV, p. 465, bien distincte du 
V. Buxbaumii Ten.! 


861. — V. hederifclia (2) L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 77, 
f. 3, 4. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 429. 
AR. Lieux cultivés, haies et murs de la z. inf. — Mars-Juin. 


(1) Voir Alph. de Candolle, Geogr. bot. raisonnée (1855), p. 677. 

(2) Dénomination plus correcte que V. hederæfolia et conforme à la Recommandation XIII 
des Règles de la Nornenclature botanique adoptées par le Congrés international de Vienne (Au- 
triche) en 1905. 


ts bass _ … 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 397 


Savignac, champs sous les moulines de l'Esquiroulet (690") ; 
haies d'En-Castel, sous le Rocher des Pendus (705); Ax, murs 
des jardins derrière les thermes du Couloubret (715); environs 
d’Ax, terres cultivées sous le Castel-Maü (780). 


862. — V. agrestis L.; Rchb. fil. L. cit., tab, 79, f. 3. 

C. Lieux cultivés, terres sablonneuses, rochers, vieux murs, 
bords des chemins, surtout autour des villages. — Avril-Juin. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 68om (Savignac, champs 
du Pontil près du canal d’amenée du moulin) à 1230 (talus de 
la grand’route, en aval du village de Prades) et principalement 
autour d’Ax {rochers d'En-Fountangé ; talus de la route natio- 
nale, au pré de Notre-Dame; murs des jardins du Cournil; 
champs d'En-Castel, etc.), d’Orlu {champs sous le village, etc. 
et de Vaychis (rochers sous l’église, etc.). 


Subspec. — V. polita Fries, Nov. fl. suec., éd. 1 (1814-19), 
p. 63; Koch, Syn., éd. 2, p. 610; V. agrestis Ten. F1. napol. 
(1825) et plur. auct. non L.; V. didyma Ten. Append. 5 ad. FI. 
napol. prodr. (1826), p.6 non ante sec. Bubani, F1. pyr., I, 
Por: Gr. et Godr. Fl..de Fr:; A1 (1852), p. 509; Réhb:£ fil. 
L. cit., tab. 77, f. 1, 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n°s 2569 et bis. 

RR. Juin. — Environs d’Ax, à la Solitüde d'En-Castel, parmi 
la mousse, sur les murs aux bords de l’Ariège (715"). 


Se distingue du V. agrestis par ses feuilles d’un vert foncé ; son 
calice à divisions ovales-aiguës; sa corolle d’un bleu vif et sa capsule 
à 5 lobes 6-10 spermes. | 

Obs. — Les bestiaux et en particulier les moutons recherchent 
avidement les Véroniques. 


398 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Tru 5. — RHINANTHÉES Koch, Syn., éd 2, p. 260. 
Tozzia (1) L. 


863. —T. alpina L.; Rcht. fil. Zc. f?. germ., XX, tab. 120. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 2208. 

RR. Pelouses humides de la z. subalp. — Juillet. 

Pelouses de la crémade de Gnoles (1170"); vallée latérale 
d'Orgeix, pelouses à la jonction des ruisseaux d’Aïguelongue et 
d'En-Sur (1577" Et.-maij.). 


Nous avons vainement recherché ailleurs cette espèce, rare dans les 
Pyrénées, quiest bien caractérisée par : sa souche renflée, à écailles 
épaisses, imbriquées sur 4 rangs (2); ses feuilles ovales-obtuses, mol- 
les, dentées ; ses fleurs d’un jaune doré, axillaires pédonculées, dont 
la corolle à 5 divisions presque égales s'ouvre en 2 lèvres, la supé- 
rieure à peine concave, bilobee, l’'inférieure trilobée ; sa capsule glo= 
buleuse subdrupacee, monosperme. 


Melampyrum (Tournef.) L. 


864. — M. pratense L.; M. vulgatum Pers. Syn., IT, p.151, 
Rchb. fil. Ze. fl. germ., XX, tab. 112. — Exsicc. : Soc. dauph., 
n° 3405. 

CC. Bois, bruyères, prairies et taillis des terrains siliceux, 
plus rarement calcairès dans les z. inf., subalp. et alp. — Juin- 
Septembre, suivant l'altitude. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 680" {Savignac, grande ile 
de Malazéou) à 2160" (bruyères sous le Roc de Braguès, versant 
de Gabantsa) et principalement dans les montagnes d’Ax, d’As- 
cou, de l’Hospitalet, d'Ignaux, d'Orlu, de Mérens, de Momtail- 
lou et de Savignac. 


865. — M. silvaticum L ; Rchb. fil. Z. cit., tab. 113, f. 2. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n°s 2207 et bis. 


(1) Ce genre a été dédié par Linné à son ami Bruno Tozzi, botaniste italien du commence- 
ment du xvili® siècle, moine de Valambrosa qui a publié. en 1703. des planches destinées a 
illustrer un catalogue des plantes de Toscane. 

(2) Il importe, dsns la récolte de cette espèce, de creuser une cavité assez grande tout au- 
tour de la plante. afin d'obtenir sa souche en bon état. 


É 


ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 309 


AR. Bois et broussailles, pelouses et bruyères des terrains 
. granitiques ou schisteux dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Août. 

Bois de sapins du Larguis (1460"); pelouses entre les 1°" et 
2° lacets de la route nationale sur l’Hospitalet {1490"); vallon 
de Montaud, bois du lac des Fargues (1560); pelouses sous la 
jasse du Crémal (1670); sur l'estagnol de la Baouzeille du 
Tarbézou (1840") ; sarrat de Baxouillade (2090"); vallon de la 


Maoure, sous le pic de Tarbézou 2100), 


Parfois confondue avec le M. pratense, cette espèce en diffère à 
première vue : 1° par ses bractées florales moyennes entières, rare- 
ment dentées à la base ; 2° par ses fleurs dressées, de mottié plus pe- 
tites ; 3° par ses corolles jaunes, courtes, très ouvertes, et dont le tube 
égale le calice. 

Les Mélampyres sont recherchés parle bétail et en particulier 
pa: les vaches, d’où le nom vulgaire de Blé de vache donné au Me- 
lampyrum arvense L.; mais ces plantes ne paraissent pas douées de 
propriétés particulières. On mélange parfois leurs graines au blé et 
elles sont moulues ensemble pour frauder le pain. Ces graines don- 
nent une teinte rougeñtre au pain ainsi fabriqué, sans lui communi- 
quer des qualités délétères. 


Pedicularis (Tournef.) L. 
Section I. — Krosrraræ Gr. et Godr., F1. de Fr., IT, p. 614. 


866. — P. foliosa L.; Rchb. fil. Zc, f1. germ., XX, tab. 135. 
— Exsicc.: Soc. dauph , n° 5462. 

C. Lieux pierreux et humides, prairies sablonneuses, pentes 
herbeuses des terrains siliceux, rarement calcaires dans les 
z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {18 localités) ont été récoltés de 1350" (prai- 
ries de Saliens, vers l’Hospitalet) à 2020" (filon calcaire de 
Lafajolle, au N.-E. du port de Païillères) et principalement dans 
les montagnes d’Ax (pelouses d'Ensurgel sur le bois de la Gril- 
lole; pelouses en descendant de Manseille au Nagear, etc.), 
d'Ascou (vallon del Pradel, à l'Eycherque; col de Laoudari; 
versant oriental du pic Dolent, près du sommet; pelouses cal- 


400 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


=: 


caires entre la crête et le port de Paillères, etc }, de l’Hospitalet 
(pelouses près de la route nationale entre les 1° et 2° lacets sur 
ce village ; pelouses de la rive droite de l'Ariège, en amont du 
pont Cerda, etc.), de Mérens (pelouses sous la jasse du Cré- 
mal, etc.), d'Orgeix (coume de l’Abeilla, sous le pic de Perre- 
geat ; pelouses humides sur la jonction des ruisseaux d’En-Sur 
et d’Aiguelongue et vers le jasse d'En-Sur, etc.), d’Orlu (pelou- 
ses de Sey; sarrat de la bague de Sey ; pelouses sur les canals 
de Brasseil, e:c.) et de Prades (pelouses sous les escarpements du 
Roc des Scaramus, etc.). 


867. — P. verticillata L.; Rchb.fil., L. cit., tab. 141. — 
Exsicc. : Soc.dauph., n° 2580 (forma genuina) et n° 1782 (forma 
elatior). 

AC. Pâturages humides et lieux frais des terrains granitiques 
ou schisteux dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Août. 

Alentours de l'Hospitalet : prairies de Saliens (1380") et prai- 
ries des Vaychinés (1410); pelouses humides du 1° lacet de la 
route nationale sur l'Hospitalet (1450) et fossés de cette même 
route {à 1550" et 1590"); prairies de la rive droite de l’Ariège, 
aux bords du chemin d'Andorre {1480") et prairies de la rive 
gauche en amont du pont Cerda (1540); bords de l’ancienne 
voie muletière de Puymaurens (1570"); ancien plan incliné de 
Ja Llatte, sous le col de Puymaurens (1880®); pelouses du ver- 
sant oriental du col de Puymaurens (1910"); pelouses et rochers 
humides au N. du port de Paillères (1980"); vallée des Bésines, 
jasse du Pla (1990"); versant oriental du pic de Tarbézou, sur 
le vallon de la Maoure (2220); pelouses sur les mines de fer 
de Puymaurens (223om); schistes satinés du vallon de la Casa 
(2380"). 


La taille de cette espèce bien caractérisée par ses feuilles finement 
découpées et d’un vert foncé, parfois rougeâtres, les caulinaires en 
verticilles de 3-4 et formant une sorte de collerette, par ses fleurs 
d’un rouge carmin vif, etc., varie beaucoup. Ordinairement, la tige 
est simple ou peu rameuse et a 10-20 centim. de hauteur (s.-var ge- 
nuina auct.); parfois elle est très rameuse et élevée de 30-35 centim. 
(s.-var elatior auct.). Ces variations ont peu d'importance et dépen- 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE got 


dent plutôt de l’influence du terrain que de l'altitude. Nous avons 
vainement recherché dans nos exemplaires d’herbier et, à l’état 
vivant, dans notre district floral, le Pedicularis longespicata Rouy. 
in Bull. Assoc. fr. de bot., 2° année (1899), p. 169, forme du P. ver. 
ticillata L. dont les tiges atteignent 4-5 décim. de hauteur et les grap- 
pes fructifiées 12-25 centim. de longueur ! Récoltée seulement par 
M. Rouy dans les prairies du col de la Perche, près de Montlouis 
(Pyr.-Or.) cette plante ne nous paraît être que la forme luxuriante 
ou très développée du P. verticillata. 


Section II. — DenTireræ Gr. et Godr. l. cit., p. 615. 


868. — P. comosa L.; Rchb. fil. L. cit., tab. 136. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 1770. 

RR. Août. — Pelouses du port de Paillères, vers le Roc de 
Fountargent (1975) et pelouses de ce même Roc (1990"). 

Var. 6. erythræa Gr. et Godr. 1. cit., p. 616 ; P. asparagoi- 
dea (1) Lap. F1. pyr., tab. 123 ; Hist. abr. pl. pyr., pp. 349 et 
640 et Supplém., p. 84. — KR. Juillet-Août. — Pelouses du ver- 
sant oriental du port de Paillères (18,0"); crête calcaire de 
Paillères (2000) et sommet du pic de Lafajolle (2027" Et.-maj.). 


C'est une simple variété à fleurs d’un rouge pourpre, en grappes 
moins serrées et à taille ordinairement plus élevée, longuement dé- 
crite par Lapeyrouse (L. cit.) et figurée par ce botaniste (/. cit.) en 
lui attribuant de nombreux caractères qui se rapportent la plupart 
au type P. comosa et en lui donnant une synonymie erronée. 


869. — P. silvatica L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 128, f. 2, 3. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 2578. 

C. Prairies et pelouses marécageuses, rochers herbeux et bois 
humides des terrains siliceux dans les z. inf. et subalp. — 
AR. dans la z. aln. — Mai-Août, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (17 localités) ont été récoltés de 64om (Le 
Castelet, prairies en aval du tunnel du chemin de fer) à 1910" 
(marécages du col de Puymaurens) et principalement dans les 


(1) Dénomination plus correcte grammaticalement que P. asparagoïdes, 


402 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


montagnes d’Ax (rochers humides des champs de la Capullo sur 
En-Castel; route d’Espagne, fossés près de la métairie Astrié- 
d'Oreille ; prairies sur la métairie du Cap-del-Roc ; vieux che- 
min de Pointe-Couronne près du Roc de Baulou; jasse des 
Traouquères, etc.), d'Ascou (lieux marécageux de l’ancienne 
forge et prairies de Montmija, etc.), d'Ignaux (vieux chemin 
pierreux de Gardeilles, etc.), d'Orlu (pelouses du Bisp, près de 
la fontaine de Caral, etc.), d'Orgeix (vallée latérale, jasse des 
Cirarols, etc.), de Prades (lieux tourbeux de la route au 1°" la- 
cet du Chioula; versant oriental du signal de Chioula, etc.) et 
de Savignac (vallée du Nagear : jasse des Esquers d’en-haut; 
marécages de la jasse de Pla-d’Arlaou; pelouses de Prat-Re- 
doun, sous la cascade du Nagear, etc.). 


Section III. — RostrarÆ Gr. et Godr. L. cit., p. 617. 


870 — P. pyrenaica J. Gay. in Ann. Sc. nat. 1" série, 
vol. XXVI (1832), p. 210 et suiv. et extr. Cor. Endr. pyr., 
p.22; P. incarnata, rostrata et gyroflexa Lap. Hist. abr. fl. 
pyr., pp. 348 et 349 non alior.; Willk. et Lge. Prodr. fl. hisp., 
[T, p. 610. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 531. | 

CC. Pâturages des terrains granitiques ou schisteux, rare- 
ment schisto-calcaires ou calcaires dans les z. subalp., alp. 
et niv. — Juillet-Octobre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 50 localités!) ont été récoltés de 
1405" (vallée de l'Oriège pelouses de l’'Orry vieil de Gaudu) à 
2828" Et-maj. (sommet schisteux du pic Pédroux Sud) et 
principalement dans les montagnes d’Ascou, de l’Hospitalet et 
de la Solana d’Andorre, de Mérens, d'Orlu, dans les hauts mas- 
sifs de Puymaurens et de Font-Nègre et sur les crêtes frontières 
de l’Andorre. 


. Aux confins de notre circonscription, nous avons récolté cette 
plante, dans la zone nivale, surles plus hauts sommets de l’Andorre : 
(puig de Coma-Pedrosa, etc.) et des Pyrénées-Orientales (puig de 
Carlitte, puig de Campcardos, etc.). 

Nous avons observé dans nos exemplaires quelques pieds intermé- 


| 
+ 
3 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 403 


diaires entre cette espèce et le P. mixta Gren., au point de vue de 
l’inflorescence, mais s’en éloignant par l'absence de villosité ca- 
ractéristique de cette dernière plante. 

A la suite de judicieuses observations de M. le Dr Gillot, nous 
avons publié : 

10 En décembre 1894, dans la Revue de Botanique, Toulouse, 
tome XII, pp. 383-384 (pp, 145-146 du tirage à part) du compte 
rendu de la session tenue par la Société française de Botanique à Ax- 
les- Thermes, une note sur les Pedicularis pyrenaica Gay. mixta 
Grenier et rostrata L.; 2° en 18y8. dans le Monde des Plantes, de 
Mr H. Léveillé, 7° année, 2° série, n° 101, pages 102-107 (tirage à part 
24 pages en une brochure à lignes plus espacées et à une seule co- 
lonne) un travail plus complet intitulé : Les Pedicularis pyrenaica 
Gay, mixta Grenier et rostrata L. des Pyrénées et leurs affinités. 

Par ces deux publications, nous avons établi, d’après nos observa- 
tions soit sur les multiples exemplaires récoltés par nous, soit sur 
l'examen de divers herbiers pyrénéens (herbier Timbal-Lagrave, de 
Toulouse, herbier A. Guillon, d'Angoulême, herbier G. Gautier, de 
Narbonne, herbier Gandoger, d’Arnas (Rhône), etc. : 

1° Que les Pedicularis pyrenaica Gay. et mixta Gren. sont des es- 
pèces spéciales aux Pyrénées et qu’elles s’élèvent dans la z. nivale 
jusqu’à 28oom et plus haut; 20 que le Pedicularis rostrata L. peut 
être considéré comme l'espèce type du Nord de l'Europe et des 
Alpes à laquelle on peut rattacher comme sous-espèces ou races locales 
les Ped. pyrenaica Gay. et mixta Gr.; 30 quele Ped. rostrata L. 
(sensu stricto) type est rare dans les Pyrénées si toutefois on ne doit 
pas l’exclure et que nous avons vainement recherché cette espèce 
dans le bassin de la haute Ariège ; 4e que le Ped. pyrenaica Gay. des 
Pyrénées françaises et espagnoles et le Ped. Jacquinii (1) Koch, de 
l'Autriche, du Tyrol, des Alpes, de la Lombardie, etc. nous parais- 


(1) La dénomination P. Jacquinii est plus correcte que P. Jacquini et contorme à la 
Recommandation X1 des Règles inlernationales pour la Nomenclature botanique, adoptées par 
le Congrès de Vienne (Autriche), en 1905; le nom p opre spécifique se termine en effet par 
une consonne autre que r. Nous rappellerons que cette espèce a été dédiée par W.-D. 
J. Koch ä l'illustre botaniste autrichien, von Jacquin (Nicolas-Joseph), d'origine hollandajse 
(né à Leyde en 1727, mort à Vienne en 1817). Elève de Bernard de Jussieu, il se rendit en 
Autriche, en 1753, appelé par l'empereur François ler pour tracer le Jardin botanique de 
Schænbrunn. 11 voyagea ensuite à l'aide d'importants subsides pécuniaires dans les Indes 
occidentales et dans l'Amérique du Sud (1754-59) pour y recueillir des plantes ; il découvrit 
de nombreuses espèces nouvelles dont quelques-unes lui ont été dédiées par divers botanis- 
tes, ses contemporains. Il décrivit encore et figura dans de nombreuses planches les espèces 
exotiques et indigères cultivées dans les Jardins botaniques de Vienne et de Schænbrunn. 
De 1762 à 1794, il publia divers ouvrages botaniques dont le plus important est Floræ 
austriacæ icones, 5 vol. in-folio, 500 gravures, 1773-1778. Linné lui a dédié le genre Jac- 
quinia, de la famille des Primulacées et tribu des Théophrastées. » Son fils Joseph-Franz 
Jacquin (1767-1839) lui succéda comme directeur du Jardin botanique de Vienne, il fut 
l’auteur d'un Manuel de Chimie médicale qui eut plusieurs éditions, 


404 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


saient identiques en nous basant surtout sur l'opinion de Reichen- 
bach fils dans ses Zcones fl. germ. et helvet., vol. XX, p. 79. 

Une importante étude postérieure de M. G. Rouy, intitulée: Note 
sur quelques Pedicularis et parue dans le Bull. de l’'Assoc. franc. de 
Botanique, 2° année, n° 19 (fascicule du 1° juillet 1899), pages 161 à 
170, a modifié légèrement notre opinion au sujet du P. restrata et a 
différencié les P. pyrenaica et Jacquinit (1). 

D’après notre savant collègue (/. cit., p. 106) « Le Ped. rostrata L. 
est un nom Linnéen à rayer de la Nomenclature ». 

De plus, il démontre : 1° qu’à la suite des travaux de Kerner (Sched. 
ad floram exsicc. austro-hungr., 11, p. 116), le P. rostrata L.. et auct. 
mult. devrait être dédoublé en deux espèces : le P. rhœætica Kern. 
(P. rostrata auct. Gall. et Helvet.) et le P. Jacquinii Koch (P. ros- 
trata auct. Germ. et Austro-hung.); 2° que les Ped. pyrenaica et 
Jacquinii possédaient des caractères différentiels assez notables et 
que si le premier était particulier aux Pyrénées françaises et espa= 
gnoles, à la Cantabre et aux Asturies, le second croissait surtout dans 
la Bavière, la Suisse orientale, l’Autriche-Hongrie et l'Italie septen- 
trionale-orientale. 


871 . — P. mixta Gren., ap. F. Schultz. Arch. de la fl. de 
Fr. et d'Allem. (1853), pp. 279-281 et ap. Philippe, F1. pyr., 
I1(1859),p. 123; P. pyrenaica Gay. var. $? lasiocalyx Gr. 
et Godr. F1. de Fr. II (1852), p. 617; Willk. et Lge., Prodr. 
F1. hisp., II (1870) p. 610 et Supplem. (1893) p. 183; L. Leres- 
che et E. Levier, Deux excursions bot. dans le Nord de l'Espa- 
gne et le Portugal en 1878 et 1879, Lausanne (1880), p. 187; 
Rouy, Note sur quelq. Pedicular. in Bull. Assoc. fr. de Bot. 
(1899), pp. 168-169. 

C. Pelouses et lieux humides des z. subalp. et alp. — 
R. dans la z. niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (26 localités) ont été récoltés de 1420" (vallée 
de l’'Oriège, pelouses de Gaudu) à 2550" (pic de la mine de 
Puymaurens) et principalement dans les montagnes d’'Ax (pe- 
louses sous le chalet forestier de Manseille ; pelouses de la jasse 
des Traouquères, sous le Saquet; lieux marécageux des Bizor- 
nes, etc.), d'Ascou (vallon de Gabantsa; pelouses de la fontaine 


(1) Les notes relatives aux Ped. rostrata L. pyrenaica Gay et Jacquinii Koch, se trou 
vent aux pages 166 à 168 du travail cité. ‘ 


dc 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 405 


de Cazalinth; versant occidental du port de Paillères; plateau 
de Paillères; versant oriental du pic de Tarbézou, etc.), de 
l’Hospitalet et de la Solana d’Andorre (vallon du Sisca, pla de 
la Bésine; bords de l’ancienne voie muletière du pont Cerda au 
col de Puymaurens; fontaine de la Paloumère, limite de la 
France et de l’Andorre ; vallon du Baladra, sous le pic des Pa- 
drons; sources de l'Ariège, planels de la Casa, sous le port de 
Fray-Miquel, etc.), de Mérens (vallée du Mourgouillou : ver- 
sant méridional du pic Savis et fontaine de l’Abazoulié; clots 
de la couillade de Pédourés ; éboulis granitiques du pic d’Au- 
riol, versant des Bésines, etc.), d'Orgeix (vallée latérale : sur la 
fontaine de la Coume et pelouses sous l’orry de la Coume, etc.), 
d’Orlu (bords du ruisseau de Gnoles, en montant au lac de 
Naguilles, sous la jasse de l'Orryot; pelouses escarpées au S.-O. 
de ce même lac, etc.) et de Savignac (1) (vallon d'Embizon, pe- 
louses de la jasse de Lieuceran et pelouses sous le col de la 
Lauzate, versant d'Embizon; pelouses de l'estagnol des Clou- 
tels, sous le pic Espaillat; en montant de Prat-Redoun au col 
de Beil; pelouses du lac Bleu du Nagear, etc.). 


Nous avons aussi récolté cette plante dans plusieurs localités alpi- 
nes de l’Andorre (vallée du rio Madriu; Coma-Pedrosa, etc.), du 
Llaurenti (Ariège) ét des Pyrénées-Orientales sur les confins de no- 
tre circonscription florale. 

Dans nos deux notes sur les Pedicularis pyrenaica Gay. mixta 
Gren. et rostrata L. publiées en 1894 et en 1898, déjà mentionnées 
par nous (2), nous avons, à la suite d’études sur de nombreux exem- 
plaires d’herbier, émis au sujet du P. mixta une opinion corroborant 
celle de Grenier, en 1853, celle de Leresche et Levier, en 1880, et 
enfin celle de Willkomm, en 1893, au sujet des caractères différen- 
tiels et bien tranchés des Ped. pyrenaica et mixta, mais en rejetant 
le nom vague de P. mixta (mélangée) donné sans doute par Grenier, 
parce que la plante croitrait avec le P. pyrenaica et qui pourrait faire 
croire à une fausse hybridité: nous proposions de lui donner celui 


(1) P. Bubani, F1. pyr., 1, p. 269, dit au sujet du Ped. mixta : « Legi in Pyr. sept. aurig. 
valle de Savignac die 6 Aug. 1840 ; supra l'Hospitalet, à la Soulane d'Andorre, 1. d. les 
allées étroites, die 3 Aug. 1840 ». Malgré nos investigations auprès des habitants de l'Hos- 
Pitalet, nous n’avons pu découvrir ce que Bubani a voulu dire par « les allées étroites ». 

(2) Voir précédemment les notes et observations relatives au Pedicularis pyrenaica L., etc. 


18 


406 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


de P. spicata Nob., qui rappelle mieux la disposition des fleurs en 
un long épi occupant souvent la partie supérieure de la tige. 

- Or, sur ce dernier point, outre que la dénomination nouvelle est 
contraire aux lois de la Nomenclature pour une plante en possédant 
déjà un qui n'offre aucune cause régulière de rejet, M. Rouy fait ob- 
server ceci (l. cit., p. 169) : « Le nom de P. spicata Marc.-d'Aym. est 
forcément mort-né puisqu'il existe déjà un P. spicata de Pallas, plante 
de l’Asie orientale appartenant à la section des Verticillatæ Maxim. 
et que j'ai en herbier des bords du fleuve Amour. Cette simple re- 
marque faite, j'avoue être parfaitement d’accord avec les botanistes 
précités pour accepter comme espèce le P. mixta Grenier, car je ne 
vois aucun autre type spécifique auquel il puisse être convenable- 
ment rattaché » (1). ; 


Rhinanthus L. 


Depuis une vingtaine d'années, le genre Rhinanthus a été étudié 
par plusieurs phytographes allemands et autrichiens. Fort négligé en 
France, ce genre a fait particulièrement l'objet des investigations de 
M. le Dr A. Chabert, de Chambéry, qui a publié en 1899 et 1900 
deux intéressants travaux sous les titres: Etude sur le genre Rhi- 
nanthus, brochure de 47 pages in-8°, extraite du Bulletin de l'Herbier 
Boissier, tome VII, n° 6 (juin 1899), pp. 425-450 et n° 7 (juillet 1899) 
pp. 497-517,et les Rhinanthus des Alpes-Maritimes, brochure de 
16 pages in-$, extraite des Mémoires de l’Herbier Boissier, n° 8 
(28 février 1900). Cet érudit botaniste, à l’aide de nombreux docu- 
ments fournis par les herbiers qu’on lui a communiqués et aussi 
grâce à ses multiples herborisations, a pu décrire des espèces et va- 
riétés nouvelles pour les flores de l'Auvergne, des Alpes-Maritimes, 
du Dauphiné, de la Savoie, du Piémont, etc. ; mais n’a pas encore 
étudié les Rhinanthus des Pyrénées et il est vivement regrettable que 
l’état de sa santé, ainsi qu'il nous l’a écrit, le 13 novembre 1906, et 
ses occupations ne lui aient permis de revoir les spécimens de notre 
herbier. Nous devons donc nous contenter d’énumérer les 2 espèces 


(1) M. Rouy dont nous reconnaissons la compétence et la science au point de vue botani- 
que, a commis la même faute que nous en nommant dans le Bull. de l’Assoc. fr. de Bot., 
vol. LI (1898), p. 83, Centaurea saxicola une forme du C. amara à capitules plus petits et 
nous en donnons comme preuve le passage suivant (p. 68 en note) de la Monographie des 
Centaurées des Alpes-Maritimes, par John Briquet, parue en 1902: « Le travail de M. Rouy, 
d’ailleurs consciencieusement documenté au point de vue bibliographique, renferme quelques 
omissions peu importantes que nOus signalerons en passant à l'auteur. Le C. saxicola ne 
peut être conservé par ceux qui maintiennent cette « forme », car il existe déjà un C. saxi- 
cola Lagasca (ann. 1816) espèce espagnole très différente ». Le proverbe errare humanum 
est a donc toujours son actualité. 


M tm ro à 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 407 


et la variété suivante, que nous possédons et que nous avons déter- 
minées à l'aide des judicieuses observations et des savantes descrip- 
tions du Dr A. Chabert. 


872. — R. major Ehrhart, Beïtr. 7. Naturk., VI (1701), 
p. 144, n° 15; Alectorolophus major Wimm. et Grab. Flora Si- 
lesiæ, IT (1829), p. 213 (pr.p.); Sterneck, Beitrag zur Kennt- 
niss d. G. Alectrorolophus AIl.,in Oesterr. bot. Zeitschr. (1895), 
p.24; Chabert, in Bull. herb. Boiss., VII (1899), p. 502 ; 
Rchb. fil. Ze. fl. germ., XX, tab. 118, f. 2 (pr. p.). — Exsicc.: 
Billot, F1. gall. et germ. exsicc.,m"° 1280. 

CC. Prairies humides ou tourbeuses, champs marécageux, 
bords des chemins, etc., des terrains siliceux dans les z. inf, et 
subalp. — Mai-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (champs de Savi- 
gnac) à 1720" (vallée latérale d’Orgeix, lieux humides aux bords 
du chemin sous l’orry de la Coume) et principalement aux 
alentours d’Ax, d’Ascou, d'Orgeix, d’Orlu et de Savignac. 


Nous possédons seulement le type (var «. glaber F. Schultz Arch. 
de fl. de Fr.et d'Allem.(1842), p. 32);,nosspécimens onten effet les brac- 
téesinciseées dentées allongées en pointe, à dents inégales, graduellement 
décroissantes, les inférieures notablement plus longues que les supé- 
rieures, le calice glabre ou finement pubescent, etc. 

Ces caractères le distinguent facilement du R. Alectrorolophus Poll. 
(Rh. hirsuta Lamk) avec lequel, à l'exemple de Grenier et Godron(Fl. 
de Fr., IT, p. 612), il a été confondu, suivant le Dr Chabert ({. cit., 
p. 503), par beaucoup de botanistes français et suisses. 

Le Rhinanthe majeur vulg. Cocriste, Créte de coq, en patois 
Fiouruncol, et son congénère le Rh. minor, sont délaissés par le 
bétail, sur le vif. Les vaches les mangent parfois une fois secs et 
mélangés au fourrage. Ce sont les plantes des mauvais prés plutôt 
que des mauvais foins. 


873. — R. minor Ehrh. L. cit.,n° 14; Alectrorolophus minor 
Dom ét Grab, 7 cp. 213 ;"Stérneck, l''cit. (1895), p.'44 
ee A Gt. p.512 Rch0 fil Tr ci tabe 117," f. 1'et°2; 
— Exsicc.: Soc. dauph., n° 2574. 

C. Prés humides, lieux herbeux et ombragés des terrains sili- 


408 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


ceux très rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1120" {vallée de l’Oriège, 
prairies du Bisp, près de la fontaine de Majesté) à : 880" {coume 
d’Auriol, jasse du Traouquet) et principalement dans les mon- 
tagnes de l’Hospitalet (prairies avoisinant le chemin d’Andorre, 
sous le pont Cerda et prairies de la rive droite de l’Ariège, en 
amont de ce même pont, etc.), de Mérens (pech de Roland, etc.), 
d’Orlu (rochers près de la sortie de l’eau du lac de Naguilles,etc.), 
de Prades (bords de la grand’route entre le col de Marmare et 
Prades ; éboulis calcaires du Roc des Scaramus, etc.) et de Sa- 
vignac (éboulis granitiques sous l’estagnol du Nagear, etc.). 


Sa corolle jaune, longue de 10-18 mm., à tube droit, à lèvres écar- 
tées et à gorge ouverte; ses dents du casque frès courtes, ovales- 
arrondies, blanchâtres, rarement violacées; ses bractées vertes ou 
rougeâtres à dents inégales aiguës, les inférieures aristées, etc., ca- 
ractérisent bien cette plante dont la taille et la largeur des feuilles 
sont très variables. 


Var 8. stenophyllus Schur. Enum. pl. Transsyl. (1866), 
p. 511, non Greml. Excursions fl. f. d. Schweiz, éd. 7, p. 313, 
sec. Chabert L. cit., p. 514 (p.44 du tir. à part}; Alectorolo- 
phus stenophyllus Sterneck, 1. cit. (1895), p. 301 ; Rh. minor £. 
monticola Lamotte, Prodr. fl. pl. centr. Fr., p. 566 du tir. à 
part (1881); Chab. Z. cit. (1809), p. 513. 

AR. Pelouses et pâturages, éboulis des terrains siliceux, ra- 
rement calcaires dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Bois du Besset, sous le Roc de Baulou {1010"); l'Hospita- 
let, bords de la route nationale en aval du village (1410") et pe- 
louses de la rive droite de l'Ariège bordant l’ancienne voie mu- 
letière du col de Puymaurens, au-dessus du pont Cerda(1605"); 
pelouses de la cabane forestière du Drazet (1510); pelouses du 
lac Vidal (2090"), dans la vallée du Mourgouillou ; éboulis gra- 
nitiques de la porteille d’Orlu (2160"). 


Plante basse; tige rameuse inférieurement où simple ; feuilles linéai- 
res ou linéaires-lancéolées, de moitié plus étroites que dans le type. 


EC EN VS 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 409 


Baritsia L. (plus correctement Bartschia) (1). 


874. — B.falpina L.;, Rhinanthus alpinus Lamk. F1, fr., II, 
p. 354, non Baumg., Rchb. fil. Zc. fl. germ., XX, tab. 104, 
f. 1,2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 1322. 

C. Pâturages humides, pentes herbeuses, éboulis des terrains 
granitiques ou schisteux dans les z. alp. et niv. — KR. dans la 
z. subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 
1570" (vallée latérale d’Orgeix, pelouses sous la jonction des 
ruisseaux d’Aiguelongue et d’En-Sur) à 2830" {sommet du si- 
gnal du Siscarou) et principalement dans les montagnes d’Ascou 
(rochers et pelouses de la pinouse de Paiïllères, etc.), de l’'Hos- 
pitalet, de Puymaurens et de la Solanu d’Andorre (éboulis des 
crêtes situées au S. de la porteille de Siscarou; pic de Sabar- 
thés, versant d'En-Garcias ; pelouses au S. du col de Puymau- 
rens vers le plan incliné de la Llatte et pelouses vers les mines 
de fer; pelouses du bac del Moré; éboulis schisteux du vallon 
de la Casa; bords de l'Ariège naissante sous le lac de Font- 
Nègre; éboulis granitiques de la fontaine des vaillettes de Font- 
Nègre, etc.), d'Orlu (pelouses du lac de Naguilles ; pelouses aux 
bords du ruisseau de Pinet; col des Liausés ; couilladous de 
Balboune ; sarrat de Baxouillade sur le Trou-de-l'Or; Roc- 
Blanc, versant d’Orlu; sommet du pic de Camp-Ras; éboulis 
de la porteille d’Orlu; pic de Terrès, etc.). 


(1) Les auteurs allemands rétablissent aujourd'hui l'orthographe vraie, Bartschia. Ce 
genre a été dédié par Linné /Coroll. Gen. plant. (1737). p. 10, à la mémoire de son ami et 
correspondant, Johann Bartsch (en latin Bartschius) médecin colonisateur hollandais du 
xvil° siècle, né en 1709, hardi explorateur de la Papouasie septentrionale et surtout de la 
partie connue sous le nom de Nouvelle-Guinée hollandaise (Conf. Linné, Hort. Cliffort.(1737!, 
p. 325). La Papouasie baptisée en 1527 par l'espagnol Alvaro de Saavedra du nom de 
Nouveile-Guinée, est une immenseîle de l'Océanie, de 785.362 kil.carrés de surface, ayant dans 
sa configuration générale, l'aspect d'un gigantesque oiseau ; elle fut Pendant longtemps, après 
les régions polaires, la contrée la moins connue de l'univers e lj'un difficile accès par suite 
des dangers de la navigation irécifs de coraux), de l'hostilité des indigènes, les Papous, an- 
thropophages et de race noire, à cheveux crépus, et aussi à cause des fourrés inextricables de 
ses vastes forêts. Elle possède une végétation luxuriante et une faune, surtout en oiseaux et 
en insectes, beaucoup plus variée que celle de l'Australie qui l'avoisine au S. —J. Bartsch 
étudia principalement la partie littorale et septentrionale de l'ile et dans plusieurs voyages 
dangereux en fit connaître son histoire naturelle. Au retour d'un de ses voyages d'explora- 
tion oü il avait eu le courage de s’aventurer dans l'intérieur des terres, il mourut de la fièvre 
paludéenne, en 1738, dans un port de la Guyane hollandaise (ou Suriname). 


410 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nous avons aussi récolté sur les confins de notre district floral, 
en Andorre (coume et puig dels Pessouns, etc )et dans les Pyrénées- 
Orientales, cette plante à souche traçante, petite, d’un vert noirâtre ; 
à tiges pubescentes de 10-20 centim. de haut, simples, dressées, très 
feuillées au sommet; à feuilles ovales, opposées, crènelées ou den- 
tées, les supérieures transformées en bractées foliacées, violettes, 
2-3 fois plus longues que le calice, celui-ci plus court que la capsule; 
à fleurs d’un violet foncé. 


Odontites Hall. (1768); Pers. (1807). 


875. — O. verna Rchb. F1. excurs., p.359; O. rubra f. verna 
Pers. Syn., II, p. 150; Euphrasia Odontites L. (pr. p.); Bart- 
sia verna Rchb. fil. Zc. fl. germ., XX, tab. 107, f. 2.— Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 3404. 

CC. Champs cultivés, lisière de bois, lieux herbeux, fos- 
sés, etc. de tous les terrains dans les z. inf. et subalp. — Juin- 
Juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 695" (Savignac, fossés de 
la route nationale, près de la galerie-tunnel d'Eychenac) à 1330® 
(champs de Montaillou) et surtout aux environs d’Ax, d'Orgeix, 
d'Orlu, de Prades et de Vaychis. 


A l’exemple de Martrin-Donos (F1, du Tarn, p. 528) et de Lamotte 
(Prodr. fl. pl. centr., p. 569 du tirage à part) et plus récemment de 
l’abbé Coste (F1. descrip. et illustr. de la Fr,, III. p. 47) nous avons 
adopté de préférence le nom donné à cette espèce par Reichenbach, 
parce qu’il est évident que la plante nommée Odontites rubra par 
Persoon dans son Synopsis plantarum, se rapporte à l’espèce appelée 
plus tard O. serotina et à laquelle il a ajouté celle-ci comme variété 
8. verna. 


— Subsp. — O. serotina Rchb. /. cit., p. 359; Euphrasia sero- 
tina Lamk F1. fr., Il, p. 350; Bartsia Odontites Rchb. fc: 
fl. germ., XX, tab. 106, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° got. 

CC. Lieux herbeux et ombragés, bords des chemins humides 
et des eaux, champs sablonneux de la z. inf. — Août-Septem- 
bre. 


bons je. ln 


mer 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE AII 


Nos exemplaires ont été récoltés surtout aux alentours d’Ax, 
du Castelet, d’'Orgeix et de Savignac. 


Quelques auteurs réunissent cette plante comme une simple variété 
à l’Od. verna, mais elle en est très distincte par les caractères suivants : 
tige 1rès rameuse, à rameaux étales, dressés, ascendants; feuilles linéai- 
res-lancéolées, superficiellement dentées, atténuées à la base et sub- 
pétiolees ; bractées florales ordinairement plus courtes que les fleurs, 
rarement égales ; floraison plus lardive de trois mois. Des cultures 
répétées ont prouvé pour les Od. verna et serotina, l'existence d’un 
dimorphisme saisonnier, c'est-à-dire de deux formes l’une précoce, 
l’autre tardive, dérivées d’une espèce primitive (Od. rubra Pers.). Le 
même cas se présente pour les Chlora perfoliata et serotina, les Gys0- 
phila muralis et serotina, etc. 


Euphrasia L. 


D’importants travaux ont été élaborés dans une période relative- 
ment récente sur les espèces du genre Euphrasia, ses formes et ses 
variétés, Nous citerons particulièrement : 1° Monographie der Gat- 
tung Euphrasia du professeur R. von Wettstein (1) publié en 1896; 
20 Monograph of the british species of Euphrasia de Fr. Townsend, 
publié en 1897 ; 3° Les Euphrasia de la France par le Dr Alf. Cha- 
bert, publié en 1902, en 3 parties, dans le Bulletin de l’Herbier Bois- 
sier, 2e série (2) et formant un tirage à part de 72 pages. 

Pour bien juger les difficultés de classement des formes du genre 
Euphrasia, il faut se placer au point de vue clairement exposé par le 
Dr Chabert, /. cit., p. 125 (p. 5 du tir. à part) : « La même plante 
peuttrès logiquement être nommée espèce par les botanistes d'un pays 
et sous-espèce, race ou variété par ceux d'un pays différent ». Nous 
croyons en effet qu’elles dérivent toutes du même type ancestral. Les 
distinctions que nous établissons aujourd’hui ne sont donc que fonc- 
tions de temps et d’espace, sans rien d’absolu. 


(r} Le beau travail du professeur Von Wettstein, de Prague, élaboré avec soin et compe- 
tence, forme un beau volume in-4° de 316 pages de texte, 14 planches, 4 cartes et 7 figu- 
res dans le texte ; il a été mis en vente chez Wilhelm Engelmann, à Leipzig, au prix de 30 
marcs (37 fr. 50). M. Malinvaud a eu la bonne pensée d'en donner un résumé restreint aux 
espèces françaises dans le Bull. de la Soc. bot. de Fr., tome XLIII (1896), p. 721, sous le nom 
de Tableau analytique des Euphrasia de la France. Ancien professeur à l'Université de Pra- 
gue le Dr R. Von Wettstein a éténommé, en mars 180, professeur de botanique et directeur 
du Jardin botanique de l'Université de Vienne (Autriche), en remplacement de H. Kerner, 
décédé. 

(2) Bull. no 2 (31 janv. 1902), p. 121 à 152 : n° 3 (28 fév. 1902), p. 265 à 280 ; n°6 
(31 mai 1902), p. 497 à 520. 


412 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nous allons énumérer la classification subordonnée des espèces régio- 
nales et pyrénéennes possédées en herbier, classification établie d'a- 
près les principaux types adoptés la plupart par les auteurs contem- 
porains et auxquels nous avons rattaché les sous-espèces, races et 
variétés. Tous les exemplaires que nous possédons ontété revus avec 
soin par M. le Dr X. Gillot auquel nous sommes heureux de renou- 
veler toute notre gratitude pour sa précieuse collaboration. [Les 
Euphraises décrites dans notre Catalogue raisonné appartiennent à 
la section des Semicalcaratæ Bentham in DC. Prodr., X, p. 552. 
Wettst. Monogr., p. 68. C'est d’ailleurs la seule section représentée 
en France. 


876. — E. Rostkoviana (1) Hayne, Arcneik. Gewächse, IX 
(1822), tab. 7; Wettst, Monogr. (1896), p. 163, pl. V,f. 3o1- 
313 etpl: IX, f. I; Towns. Monogr. (1897), p: 37, Pl 2770862 
officinalis L. Sp. pl., p. 841 (pr. p.) et auct. plur. gall. [Jord. 
Pugill. pl.(1852), p. 132; Boreau, F1. du centre Fr., éd. 3 (1857), 
p. 492; Grenier, F1. de la ch. jurassiq. (1869), p. 563, etc.]. 
A. Chabert Euphr. de Fr., p. 26-27 du tir. à part. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n°%°1778 et bis: Soc. rochel!, n°° 2264102705 


(partim). 
AC. Prés secs, bords des chemins, bruyères des terrains 
siliceux de la z. inf. — Mai-Septembre. 


Nos exemplaires ont été récoltés de 780" (bords de la route 
d’Orgeix, en face du quartier de Betsou) à 850" (bords dela 
nouvelle route de Petches, en face de la métairie du Loubail) et 
principalement aux alentours d’Ax (prairies sèches de Bisca- 
rabé, près de la route nationale, etc.). 


Nous considérons comme type la plante pubescente-glanduleuse 
dans sa partie supérieure, le plus souvent rameuse, à feuilles supé- 
rieures et florales dont les dents sont brièvement acuminées, les infé- 
rieures à dents obtuses, à grappe non interrompue à la base et à cap- 
sule à peine émarginée égalant ou dépassant peu les dents du calice. 


(1) Cette espèce a été dédiéefpar le Pr Hayne (R.-Gottb.), de Berlin à soncollègue et ami, 
Rostkovius (Friederich-Wilhelm-Gottlieb), professeur de médecine à Stettin (Prusse) où il 
était né en 1770 et'où il est mort le 17 août 1848. Rostkovius a publié : 1° en 18o1 à Halle: 
Dissertatio botanica de Junco avec une 2° édit : Monographia generis Junci, à Berlin, 58 p. et 
2 pl.; 2° en collaboration de Wilh.-Ludw.-Ew. Schmidt, en 1824, Flora sedinensis, in-8°, 
VIII, 411 p.et 2 pl.ll a rédigé dans le Deutschl. Flora de J. Sturm, le genre Bole- 
lus, etc. 


e 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 413 


D’après Townsend qui a étudié les Euphraises avec un soin minu- 
tieux et une sagacité peu commune (1) l'E. officinalis L. (sensu lato) 
constitue un groupe auquel se rattachent toutes les formes euro- 
péennes dont il a eu connaissance, comme les « membres » d’une 
espèce unique et polymorphe; quelques-unes de ces formes peuvent 
tout au plus, à son avis, être assimilées à des sous-espèces. Il les 
répartit en 8 groupes secondaires : officinales, montanæ, triscupidatæ, 
nemorosæ, graciles, salisburgenses, parvifloræ et minimæ. 


Var. $. uliginosa Ducommun (pr. sp.) in Reuter, Bull. Soc. 
Haller., IV (1854-56) p. 121. 

RR. Juin. — Marécages de la rive droite de l'Ariège, au 
vacant communal de Las Escoumeillès, en aval d'Orlu (820"). 


C’est une variation des lieux marécageux pauvre en poils glandu- 
leux dont la tige et les rameaux sont un peu flexueux, les fleurs 
moins grandes, les rameaux plus ouverts, la capsule plus courte que 
le calice. 


Var. y. mogtana Griseb. et Schk. in Linnæa, XXV, p. 603; 
E. montana Jord. Pugill. pl. nov. (1852), p. 132; Reuter Cat. 
pl. env. Genève, 2° édit. (1861), p. 168; Wettst. (pr. sp.) 
Monogr., p. 194, pl. V,f. 314-330 et pl. IX, f. 2-4. -- Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 4990 (partim). 

AR. Prairies, pelouses et rochers humides des terrains sili- 
ceux dans les z. inf., subalp. et alp. — Juin-Septembre. 

Prairies de la troisième Bazerque (870%); vallée du Nagear, 
bords du chemin près de la fontaine d’Aiguebonne (r1110®); 
l’Hospitalet (2). prairies aux alentours du village (1435) ; pelou- 
ses de la vallée du Mourgouillou, sur le lac du Comté (1750"); 


(1) Cf. On Euphrasia officinalis in Journ. of Botany, cahier de juin 1884 et Monograph., 
p. 37. Nous devons rappeler que le botaniste anglais, Frederich Townsend, né à Rawmarsh 
(Yorkshire) en 1822, mort le 26 janvier 1906) auteur du Flora of Hampshire (1853) a fait en 
1871 et 1872 plusieurs séjours à Cannes, pendant lesquels il a récolté de nombreuses plantes 
nouvelles pour cette flore. En 1878, il a publié dans le Bulletin de la Soc. bot. de Fr..t. XXV 
p. 15 à 21 avec 1 planche, une noteintitulée : Sur une nouvelle espèce de Veronica (V. lila- 
cina); en 1807, Monograph of the british species of Euphrasia; en 18Q9û et 1892, divers notes 
parues dans The Journal of Botany british and foreign edited Ey James Britien, vol. XXVIIL 
(1890), t. XXX (1802), sur une espèce (E. capitulata Town)et une forme (E. paludosa Town) 
de l'E. officinalis L., etc. 

(2) H. Loret, Glanes d’un botaniste, in Bull, Soc. bot. de Fr., VI (1859) p. 442, l'indique 
en cette même localité, le 22 juillet 1856. 


414 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


vallon de Gabantsa, jasse de Cazalinth (1875) ; rochers de la 
coume d’'Etang-Faury (228). 


Diffère de l'E. Rostkoviana par sa tige ordinairement simple, dres- 
sée, grêle ; ses feuilles écartées larges, ovales obtuses toutes obtusé- 
ment crènelées; sa grappe interrompue à la base; sa corolle à tube 
saillant et sa capsule ordinairement dépassée par les lobes calicinaux. 


Subspec. — E. hirtella Jord. (pr. sp.) ap. Reuter, in Bull. Soc. 
Hall. (l. cit.), p. 120, et Catal.{l. cit.), p. 169; Wettst. Monogr., 
p- 175, pl. IV, fig. 278-200, et pl. VIII, f. 4-7. — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 530 et bis (pro parte). 

AR. Pelouses des terrains siliceux dans les z. inf., subalp. et 
alp. — Juillet-Août. 

Pelouses sur le col des Escales (890"); l'Hospitalet (1), pelou- 
ses du chemin d’Andorre, en aval du pont Cerda (1480"); vallée 
latérale d'Orgeix, jasse des Cirarols (1510); pelouses du col de 
Beil (2150"). 

® 

Plante raide, atteignant jusqu'à 30 centim. de hauteur, à rameaux 
partant de la base, étalés ascendants ; feuilles largement ovales d’un 
vert grisâtre couvertes d'une pubescence glanduleuse dense, les infé- 
rieures écartées, à dents obtuses, les supérieures contiguës, à dents 
acuminées; corolle petite à tube inclus dans le calice; capsule ovale 
plus courte que les bractées florales et ne dépassant pas les dents du 
calice. 

Nous n’avons pas encore observé dans notre circonscription florale 
les variations de l'E. hirtella à feuilles et bractées dépourvues de 
poils glanduleux (var. eglandulosa Towns.) ou parsemées de soies et 
de poils glanduleux (var. subglabra Towns.). 


Var. 6. poly adena Grenier et Roux (pr. sp.), in Gren. F1. de 
ch. Jurassig. (1869), p. 566. — Exsicc.: Soc. rochel., n° 4136. 
RR. Pelouses des terrains calcaires de la z. subalp. — Août. 
Montagnes de Prades (Ariège) : bois du clot de Baïllar, sous 
le col de Peyre-blanque (1490"); bois du Drazet, sur la fontaine 


(1) H. Loret, dans ses Glanes d'un botaniste in Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1859), p. 442 
dit l'avoir récolté « à l'Hospitalet, le 22 juillet 1856 ». 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 415 


de ce nom (1500) et pelouses marécageuses aux environs de la 
cabane forestière du Drazet (1510). 


Se distingue de l'E. hirtella Jord. par sa tige plus faible, plus 
grêle (1); ses fleurs médiocres, à dents obtuses, à pubescence courte 
et raide ; son épi moins dense, interrompu. 

Les deux premières de nos localités sont citées par M. le Dr A. 
Chabert (Euphr. de Fr., p. 25 du tir. à part) avec l’indication (Guil- 
hot et Foucaud). Or ces deux zélés botanistes, nos collègues et amis, 
n’ont récolté la var. polyadena, en août 1897, que d’après nos indica- 
tions. Nous l'avons récoltée en effet au même lieu 6 ans plus tôt, le 
24 août 1891. M.le Dr Chabert commet dans son mémoire, L., cit., une 
erreur de confusion entre Prades (Ariège) et Prades (Pyrénées- 
Orientales) pour la localité du bois du Drazet. 


877. — E. nemorosa Pers. Syn. pl., II (1807), p. 149 (pro 
var. officinalis) : 


Subspec. I. — E. stricta Host(pr.spec.) FI. austr., II(1831), 
p. 185; Vettst. Monogr., p. 96, pl. III, fig. 135-146 et pl. VIT, 
fig. 5-6; Towns. Monogr., p. 20, pl. 374 et 378; ÆE. nemorosa 
Rchb. FI. excurs., p. 358 (pr. p.). 


Var. «. ericetorum Jord. (pr.sp.) in Reuter, Compt. rend. soc. 
Hall. (1854-1856) p. 120 et Cat. pl. env. Genève, 2" édit.(1861) 
p.168; Bor. F1 du cent. Fr., éd. 3, p. 494; E. condensata Jord. 
(priùs) Pugill. pl.(1852), p. 135, non Lobel; Gren. F1. ch. Juras- 
sig., p. 567. — Exsicc: Soc. dauph., n° 904 (pr.p ). 

AC. Pâturages siliceux, bords des ruisseaux, rochers herbeux, 
etc., dans les z. inf et subalp.—R. dans la z. alp. — Juillet- 
Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 655" (rochers de Perles, 
près du pont-viaduc du chemin de fer du Castelet) à 2.350" (crête 
du Lherbès, en face des Cazalassis) et principalement dans les 
montagnes d'Ax (pelouses de l'enceinte du Castel-Maü; bords 


(1) C'est sans doute « par suite d'une erreur que Grenier (/. cit) a dit que l'E. polyadena 
Gr.et R. a une tige plus grosse que celle de l'E. hirtella » (Dr Chabert, Les Euph. de France, 
p. 25 du tirage à part). 


415 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


de la route de Petches sur Betsou; rochers de la Bordette ; ro- 
chers de la Cahurte, sur Enire-Serres, etc.), d’Ascou (vallon de 
Gabantsa, sommet de Cazalinth, etc.), du Castelet (rochers en 
face du pont conduisant au château, etc.), d’Orgeix (vacant com- 
munal de Bernadeil, etc.), d'Orlu (vallée de l’Oriège, pelouses 
de Gaudu, etc.), de Mérens (champs sous le village, etc.) et de 
Montaillou (champs sous le bois de Labarthe, etc.). 


Tige ordinairement très rameuse à rameaux allongés, arqués, as- 
cendants ; feuilles ovales presque glabres, à dents toutes aiguës ; fl.en 
grappe rapprochées, serrées; capsule mucronee, arrondie au sommet, 
presque égale aux dents du calice, celui-ci non accrescent, glabre. 


Var. 8. rigidula prd. (pr. sp.) Pugill. pl. (1852) p. 134; Bor. 
(L. cit.)p. 493; Grenier (1. cit.), p. 566 — Exsicc.: Soc. dauph. 
n°12, 202 (pp): 

AR. Pelouses et prairies des terrains siliceux des z. inf. subalp 
et alp. — Juillet-Septembre. 

Environs d’Ax, bosquet Clauselles sous Ignaux (920); prai- 
ries entre Ascou et la forge (1030); vallée latérale d'Orgeix, 
jasse des Cirarols (1510); pelouses sur le lac de Naguilles 
vers la Malèze (1920") et pelouses de la Malèze (1960); pic des 
Lliauzés, versant d’Orlu (2150"); versant oriental du pic des 
Canals (2160m). 


Plante raide, simple ou ordinairement peu rameuse, à rameaux 
courts, dressés ; feuilles inférieures à dents subobtuses, les supérieures 
courtement acuminées ; grappe plus allongée que dans l'E. ericetorum; 
capsule émarginée, mucronée. 

D’après Loret, F1. de Montpell., 2° édit. p. 364,les formes grêles de 
l'E. rigilula paraissent identiques aux exemplaires reçus de Suède 
sous le nom de E. gracilis Fries, F1. halland. (1817), p.117 et envoyés 
par Fries lui-même. Nous avons constaté, comme le botaniste de 
Montpellier, de nombreuses variations dans la longueur de la capsule 
relativement au calice et dans la longueur du tube de la corolle et 
en outre de nombreusestransitions entre les Æ. ericetorum et rigidula, 
mais nous ne sommes pas d'avis de les réunir, quoiqu'ils paraissent 
« exprimer les formes extrêmes d'un mêmetype», suivantle Dr A Cha- 
bert (Les Euphr. de France., p. 47 du tirage à part). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 417 


S.-var. minor, simplex Gillot, in Æerb. Marc. d'Aym., non 
Jord., nec alior.; E. nemorosa Pers. var. parviflora Soy.—Wil]. 
Sur l'Euphr. officinalis et les espèces voisines (1834), p.7 du 
dur 4 part (1) Gr. et Godr fl. de, Fr. Il, p. 605 (pr.,p). 

AC. Pelouses sèches, rochers et éboulis des terrains siliceux, 
plus rarement calcaires dans les z. subalp. et alp. — RR. dans la 
z. niv. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires (14 localités) ont été récoltés de 1025" (mon- 
tagnes de Tignac, rochers de Cayrole sous le plateau de Sizet) 
à 2450® (pic de la Birado, sur le lac Bleu du Nagear) et principa- 
lement dans les montagnes d’Ax (pelouses de Manseille, etc.) 
d’Ascou {crête calcaire de Paillères, etc.), d'Orlu (pelouses du 
lac de Naguilles ; pic de l'Homme ; cabane du clot de l’Espagnol, 
sous le col de Moustier ; vallon des Peyrisses, jasse d'Eychounzé 
d'en-bas, etc.) et de Mérens (prairies bordant la route nationale 
en aval du village; col d’Aiguelongue ; jasse de Parade; vallée 
des Bésines, bords du torrent dece nom; fontaine du picde 
PEtang-Rebenty, versant du Mourgouillou, etc.). 


Tige basse (3-8 centim.), toujours simple ; feuilles petites peu den- 
tées et à dents obtuses ; fleurs très petites, entourées de nombreuses 
bractées florales. 


Subspec. IT. —E.pectinata Ten (pr. sp.) F1. napol., I (1811), 
p. 36, E. maialis Jord. Pugill. pl. (1852), p. 134: 


Var. fatarica Fischer(pr. sp.)in Spreng. Syst. veget., IT(1825), 
p.777; Wettst. Monogr:, p. 88, pl. III, fig. 127-134 et pl. VII, 
DE puberula\ Jord\ Pusuill  pl,;: (1852), p.133 ; .Bor: 
(L. cit.), p, 493; Grenier {(/. cit.), p. 566 — Exsicc.: Soc. dauph., 
n°5 2202 et 2205. 

RR. Pelouses des terrains granitiques ou schisteux dans les 
z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Environs d’Ax-les-Thermes,. pelouses sous la fontaine de 


(1) Cetravail a paru, en 1833, dans les Mémoires de ia Socièté royale des Sciences, Lettres et 
Arts de Nancy. 


418 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Ventouse{1800®); versant occidental du col de Puymaurens, vers 
le planincliné de la Llatte (1750"){1). 


Plante pubescente -hispide sur les feuilles, les bractées et les calices; 
fleurs en épi allongé devenant interrompu; calice très accrescent, 
couvert de soies épaisses, non glanduleuses ; capsule arrondie au sommet 
tronquée, ciliée de longs poilsordinairement plus courts que les dents 
du calice. 


Subspec. III — &. alpina Lamk. (pr.sp.) Encycl. méth., Bot., 
II (1786) p. 400, n° 2et Zllustr., tab. 518, fig.2; Wettst. Monogr., 
p. 210, pl. V, fig. 349-360 et pl. IX, fig. 8; Grenier (L. cit.), p. 
564; Gremli, F1. analytig. de la Suisse, (1886) p. 403; E. nemo- 
ros1 Pers. var. grandiflora Soy.-Will. (Z. cit.) p.7; var alpestris 
Koch, Syn. éd. 2,p. 628 — Exsicc.: Soc. dauph., n° 903. 

C. Pelouses et rochers de tous les terrains dans les z. subalp., 
alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 
1050" {roc:.ers bordant le chemin de Vaychis, sous les granges 
de Gardeiïllou) à 2550" (pic de la mine de Puymaurens) et prin- 
cipalement dans les montagnes d’Ascou, d’Ax, de l’'Hospitalet 
et de la Solana d'Andorre, d'Orgeix, d'Orlu et de Mérens. 


D’après le Dr Gillot (in litt.): « L’E. alpina se rattache à E. nemo- 
rosa comme sous-espèce ou race alpestre à grandes fleurs et à tube 
de la corolle saillant hors du calice, etc. »..Suivant le Dr Chabert 
(Les Euphr. de Fr. pp. 58 et 59 du tir. à part):« L’E. alpina Lamk 
se distingue facilement des formes décrites de toutes les Euphraises 
de France par sa grande fleur dont la lèvre inférieure est porrigée et 
par les longues arêtes qui terminent les dents des biactées, surtout 
des supérieures et qui forment comme un pinceau au-dessus de 
l'épi ». L'E. alpina à feuilles étroites peut être confondu avec l'E. 
salisburgensis; il s'en distingue par la capsule brièvement poilue et 
non glabre, par ses bractées à dents plus longuement aristées etc. 

P. Bubani, F1. pyr. I, p. 271 qui a réuni tous les Euphrasia sous 
le nom d’£E. officinarum, indique une de ses formes comme récoltée 


(1) H. Loret dans ses Glanes d'un botaniste (Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1859), p. 442) 
l'indique « à Prades de Montaillou (Ariège) juillet 1858 ». Nous l'avons vainement cherché 
aux alentours de ce village qui est situé dans un terrain calcaire. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 419 


a —— 


par lui, le 14 août 1843 «in Pyr. sept. aurig. ad summti. mont. Tar- 
bason ». C'est pic de Tarbézou qu'il faut lire. Nous avons en effet 
récolté au sommet de ce pic l’E. alpina Lamk en compagnie de Fou- 
caud et Guilhot, le 2 sept. 1897. 


878. — E. minima Jacq. ap. Schleicher, Cat. pl. helvet. 
Moon, DCR AI fr., 3°Edit., FEI (1805), p. 473; n° 2410; 
Bartsia humilis Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 344; Rchb. fil. Ice. 
fl. germ., XX, tab. 111, f. 8; Wettst. Monogr., p. 251, pl. IV, 
fig. 223-255 et pl. VIII, fig. 10-14. A. Chabert, Euphr. de Fr. 
P- 16 du tir. à part. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2201,2205 (pr. 
Hehet n%3632. 

AR. Pelouses sèches des terrains siliceux dans les z. alp. et 
niv. — Juillet-Août. 

Pelouses sous le Roc de Bragués et sur le vallon de Gabantsa 
(2170); vallon du Baladra, sous le pic des Padrons (2200"); 
Pas de Camp-Ras (2250); en montant de la porteille de Ladou 
au pic d'Auriol (2470) ; porteille de Coume-d’Or (2485). 

Sur les confins de notre circonscription florale nous avons récolté 
également cette rare espèce dans diverses localités du Llaurenti 
(Ariège), particulièrement au pied du Roc-Blanc (1) et dans les 
Pyrénées-Orientales: vallon des Fourats, sous le puig de Carlitte 
(2300); cabane de las Passadères ou du val de Campcardos (2410), 

D’après Reuter (Cat. pl. env. Genève, 2° édit.), cette plante se recon- 
naît facilement à ses fleurs très petites et peu ouvertes, jaunes avec la 
lèvre supérieure lilas; à ses feuilles inférieures à dents obtuses, celles 
des supérieures aiguës ; la tige est simple ou rameuse ordinairement 
très courte mais atteignant quelquefois un demi-pied de haut ». Le 
type à la corolle entièrement jaune (s.-var. flava Gremli (pro forma) 
FI. analyt. Suisse, trad. Wetter. (1886;, p. 403), mais nous possé- 
dons aussi la sous-variété suivante dont ja corolle a deux couleurs : 
jaune avec la lèvre supérieure violette ou rougeâtre : 


S.-var. bicolor Gremli (pro forma), I. cit. — RR. — Août. 
— Rochers de la rive gauche du lac de Naguilles, sousle pic de 


Lapeyrouse dans son Hist. abr. fl. Pyr, p. 344, l'indique: « au Roc Blanc ». Timbal- 
Lagrave et Jeanbernat dans leur Massif du Llaurenti, p. 212 du tirage à part, « au Roc-Blanc, 
au pic de la Camisette, à la porteille du Llaurenti ». 


420 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Simet (1870); pelouses du sarrat de Costo-Rebèno, sur les 
clotes du port d'En-Sur (2300). 


Var. 8. Willkommii (1) Freyn (pr. sp.) in Flora od. allgem. 
bot. Zeit. (1884) p. 681; Willkomm, Suppl. Prodr. fl. hisp. 
(1893), p. 185; Wettst. Monogr., p. 165, pl. IV, fig. 262-265 
et pl. VIII, F. 15; Rouy, Notes sur quelques pl. des Basses-Pyr., 
récolt. pend. la session de 1899, in Bull. Assoc. fr. de Bot., 
4° année {n° 42, 1% juin 1901) pp. 150 et 151; Chabert, Euphr. 
de Fr. (1992), p. 22 du tir. à part. + 

R. Pelouses et rochers des terrains siliceux ou calcaires dans 
laz. alp. et jusqu'à la limite inf. de la z. nivale. — Août. 

Crête calcaire de Paillères (1995"); éboulis de la porteille 
d'Orlu (2150); versant septentrional du pic du Saquet ou de la 
Tute-de-l'Ours (2180); vallée du Mourgouillou, clots de la 
couillade de Pédourès (2270); pelouses du pic de l'Étang- 
Rebenty, près du sommet (2400”). 


Tige ordinairement naine, très gréle, simple ou rameuse dès la 
base (et alors à rameaux subfiliformes allongés); feuilles supérieures, 
bractées et calices portant souvent des poils glandulifères épars; les 
feuilles inférieures sont à dents obluses, la terminale arrondie: les 
supérieures à dents latérales aiguës ou aristées, la terminale acu- 
tiuscule-mucronée; bractées ovales-arrondies, profondément dentées 
subpinnatifides à lobes triangulaires, lancéolés, subsetacés (Freyn) ; 


(1) Cette plante a été dédiée par Freyn, à son ami Willkomm Heinrich-Moritz (né le 
29 juin 1821. décédé le 26 août 1895), successivement professeur agrégé à l'Université de 
Leipzig, de 1853 à 1855, professeur d'histoire naturelle à l’Académie forestière de Tharandt 
(Saxe, de 1855 à 1867, puis professeur de botanique à l’université de Dorpat (aujourd'hui 
Juriew) de 186$ à 1874, et à l'Université allemande de Prague de 1874 à 1802. Il est sur- 
tout connu des botanistes Français et Espagnols par les divers voyages qu'il a entrepris en 
Espagne et en Portugal, notamment en 1844-45. 1850, 1873 (y compris cette fois les 
îles Baléares), soit seul, soit en compagnie du savant directeur du Jaréin botanique de Copen- 
hague Johann Lange (décédé le 3 juin 1898) et son collaborateur parle Prodromus floræ 
hispanicæ, 4 vol. in-8°, publiés à Stuggart de 1860 à 1880 et dont le Supplementum a 
paru en 1803. 

Willkomm, auteur fécond, a publié en dehors de ses divers ouvrages sur les plantes de 


l'Allemagne et de l'Autriche une bibliothèque entière sur presque toutes les parties de la 


Botanique, la Géographie et l'Histoire naturelle de la Péninsule ibérique. Nous citerons au 
nombre de ses publications illustrées les deux suivantes : /cones et descript. plant. nov. critic. 
et rariorum Europæ austro-occidentalis præcipue Hispaniæ, 2 vol., Leipzig, 1852-56, gr. in-4®s 
205 p. avec 168 pl. coloriées; lustrationes floræ hispanicæ insularumque  Balearium, 2 vol: 
Stuggart, 1880-92, in folio; le 1er vol. (1881-1885), a 157 pages ei «2 pl. color. ; le 2° vol, 
(1880-1892) a 156 p. et 91 pl. color. (pl. 93-183). 


stat tnt 6e 


RE PE 


ACADEMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 421 


grappe florifère courte et dense; corolle petite (5 millim. de long.) à 
lèvre supérieure violacée ou lilacée, la lèvre inférieure étant jaune 
striée de violet foncé ; capsule oblongue plus courte que les dents du 
calice, celles-ci cuspidées. 


D’après le D' Chabert (Z. cit.) c’est une forme de l'E. minima 
qui est spéciale à la haute région alpine des Pyrénées françaises 
et espagnoles. 


879. — E. salisburgensis Funck, 27 Hoppe, Bot. Taschenb. 
(1794), p. 184 et p. 190; Koch, Syn., éd. 2, p. 628; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ. XX, tab. 100, f. 2; Grenier, F1. ch. jurassique., 
p. 569; Wettst. Monogr., p.218, pl. IL fig. 1-29 et pl. X, fig. 
6-10; Towns. Monogr., p. 43, pl. 376; A. Chabert, Euphr. de 
Fr.,p. 61 du tir. à part. 


Var. «. cupræa Jord. (pr. sp.) Pugill. pl. nov.(1852),p. 136; 
DO ATV duïcentr..Fr.éd.,3,;p:r404; Rchb..fil. loc. cif,, 
tab. 111, fig. 2; Æ. salisburg. var. «. procera Grenier, /. cit., 
p. 569. — Exsicc. : F. Schultz, Herb. norm., n° 534; Soc. 
dauph., n°s 1776 et bis. 

RR. Pelouses et rochers calcaires de la z. alp. — Juillet-Août. 

Rochers calcaires de la croix du port de Paillères (1920"); 
pelouses de la crête calcaire de Paillères, près du Roc de Foun- 
targent (1980). 


Tige de Sàr5 centim., noirâtre, raide, plus ou moins rameuse vers 
son milieu, quelquefois simple; feuilles d’un vert sombre rembruni et 
cuivré, glabres, lancéolées-oblongues cunéiformes, les supérieures et 
les bractéales à dents longuement cuspidées-aristées ; dent terminale 
au moins 3 fois aussi longue que large; fleurs moyennes en grappe 
lâche, blanches-violacées ; capsule oblongue, plus courte que le calice 
et que la feuille axillante, etc. 

H. Loret (F1. de Montpell.) 2e édit. (1886), p. 364, dit: « Nous 
croyons avec Reuter et Grenier que l'E. cupræa Jord., Bill. Exsicc., 
nos 2722et bis est le vrai salisburgensis Funck » (1). Antérieurement 


(1) D'après le Dr A Chabert (Euphr. de Fr.,p. 62 du tir. à part) : « l'E. cupræa est très 
distinct de l'E. salisburgensis lorsqu'on l'observe dans la région inférieure, mais plus haut, 
il revient au type par une foule de transitions ». 


19 


422 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


dans ses Glanes d’un botaniste in Bull. Soc. bot. de Fr., VI (1859), 
P- 442, ce même auteur, aprèsavoir identifiéles E. salisburgensis et 
cupræa, indique cette plante en Ariège : «à Mérens, 14 juillet 1856, 
à l’Hospitalet, 26 juillet 1856». Nous l’avons vainement recherchée 
dans ces deux localités sabalpines, vu les vagues indications données. 


Var. $. subalpina Grenier (l. cit.) p. 569; E. alpina DC. F1. fr., 
3° édit., III, p. 673; Gaud. F1. helv., IV, n° 1360 (pr. p.) non 
Lamk. Encycl. meth., II, p.400. 

RR. Août-Septembre. — Crête calcaire de Païllères (1990). 


Diffère du type par sa tige moins élevée (5-10 centim.)ordinairement 
rameuse dès la base, à rameaux ascendants et un peu écartés; ses 
feuilles vertes et un peu plus larges. 

Nous avons 7ainement recherché dans notre circonscription florale 
l'E. Soyeri Timb.-Lagr. (pr. sp.) Observ. sur quelq. pl. de la Penna 
Blanca (1) (E. Lapeyrousii Soy.-Will.), que nous considérons comme 
une forme ou mieux une race pyrénéenne de VE. salisburgensis et qui 
a été réunie à tort comme synonyme, soit par Grenier (/. cit.) à sa 
var. subalpina, soit par Willkomm et Lange (Prodr. fl. hisp., II, 
p. 619) à l'E. gracilis Fries, F1. hall., p. 117 et Mant., IIL., p. 62. 
D’après Timbal-Lagrave qui a protesté contre cette dernière synony- 
mie dans Le Capsir, p. 106 du tir. à part, son E. Soyeri décrit par 
lui avec soin en 1862 (l. cit.) « doit-être placé dans le groupe du salis- 
burgensis Funck entre les Æ. cupræa Jord., exigua Reut. et minima 
Jacq. (Schleich.) ».— Nousajouterons, toujours d’après les indications 
de ce même botaniste toulousain, que l'E. Soyeri a le port ainsi que 
la glabrescence des feuilles et des calices de l'E. minima, mais qu’il 
en diffère à première vue par satige brune ou rougeätre ; ses feuilles 
d’un noir pourpresur le vif, à dents très profondes, subulées, cuspidées ; 
ses fleurs d'un pourpre vif, appliquées sur la tige, à dents du calice 
glabres, subulées, etc. et surtout par l'aspect général de la plante d’un 
noir pourpre très foncé, qui noircit complètement en séchant et, après 
quelques années d’herbier, devient couleur de suie, 

Obs. Les Euphraises et en particulier l'E. officinale et ses variétés 
les plus répandues ont été utilisées parfois contre les maladies des 


EPTOTOCTOTET EEE E ET ET PTT E PT ET EEE EE PEER EEE EE ETTETIT ETES RER ESP EEE TETE TE PE ET EEE TE TEE T CEE CCCEEEC EE LC EEEOTOEOETERETEE EEE EE EEE EEE EE EC EELEE EE OC CLEO OTTENETDLETTLLE LES LESE ETES ET EEEEEEETECEEEEEEEETTE"S 


(1) In Mémoires de l'Acad. des Sc. de Toulouse, 5e série, tome VI (1862) pp. 36 à 42. 
Nous avons pris copie de ce travail à la bibliothèque publique de la ville de Toulouse qui 
possède la collection complète des Mémoires de l’Acad. des Sciences, Inscriptions et Belles- 
Lettres. Nous rappellerons que la localité classique de l'E Soyeri, la Penna ou mieux Pena 
Blanca est située sur le versant méridional du port de Vénasque (Aragon) et que sur le versant 
oriental de la porteille d'Orlu, aux confins de notre district floral, Timbai-Lagrave et 
Jeanbernat, ont retrouvé cette même plante « sur les pelouses de Galba » (Cf. Le Capsir 
P. 106 du tir. à part). 


ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 423 


yeux; elles entrent encore dansla composition de quelques collyres 
d’où le nom vulgaire de Casse-lunettes (1). 


Dans le parc du Teich, à Ax, on a planté pour l’ornement le Paulo- 
nia impérial (Paulownia imperialis Sieb.) originaire du Japon etremar, 
quable par ses fleurs d’un violet rose, en panicule terminale, ses cap- 
sules ligneuses à valves cloisonnées, etc. 


ESPÈCES A EXCLURE 


Veronica Allionii Smith (V. pyrenaica All.) « sur la lisière des grands 
bois, Amsur [En-Sur], Orlu » (Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p.8). Espèce des Alpes 
du Dauphiné, de la Provence et de la Savoie, non signalée dans les Pyrénées 
où elle a été confondue par Lapeyrouse avec une forme du V. officinalis L. 
à inflorescence courte. 

Pedicularis incarnata Jacq. « montagne de Paillères...» (Lap.L.cit., 
p.348). Plante des Alpes, du Dauphiné, dela Savoie, etc.citée par confusion 
avecla plante plus tard appelée (en 1832) P. pyrenaica par J. Gay, suivant 
Timbalet Jeanbernat (Massif du Llaurenti, p.355 du tirage à part). 

Ped. rostrata L... «port de Paillères» (Lap., L. cit., p. 349). Espèce faus- 
sement indiquée par les auteurs dans les Pyrénées ou elle a été confondue 
avec le P. pyrenaica Gay. 

Ped. gyroîlexa Vill. «.. à la Soulane, à la Dent d'Orlu [pic de Brasseil] 
(Lap., 2. cit., p.349). Plante des Alpes qui n'existe pas dans les Pyrénées où 
elle a été encore confondue avec le Ped. pyrenaica Gay! 


Famizce LVII. — OROBANCHACÉES. 


Phbelipæa (Tournef., emend.) (2) C.-A. Meyer in Ledeb. 
Flora altaica, 11 (1830), p. 450. 


880— P.ramosaC.-A.Meyer, Enum.pl.caucas.(1831)p. 104; 
Orobanche ramosa L.; Coss. et Germ. Zllustr. fl. env. Par.(1845), 


(1) La même dénomination vulgaire a été aussi donnée au Centaurea CyanusL. 

(2) Genre dédié par Tournefort ({nst. rei herb., Corollar. (1703) p. 47 et pl. 470) à 
L,. Phélipeaux, comte de Pontchartrain, intendant des finances, ministre de la marine etsecré- 
taire d'État sous Louis XIV, mort en 1727. Sur la proposition de ce dernier personnage, 
Tournefort, reçut du Roi l'ordre d’aller en Orient pour y faire des observations sur toute 
l'histoire naturelle, ainsi que sur la religion, les mœurs et le commerce des peuples de ces 
régions. Ce voyage dura du 9 mars 1700 au 3 juin 1702. Le chiffre de 1356 plantes nouvelles 
et bien décrites, vint prendre place dans le Catalogue des richesses végétales alors connues. 
Neuf ans après la mort accidentelle de Tournefort parut en 1717 à Paris, imp. roy. en 
2 vol. in-4°, la Relation d’un voyage au Levant (Grèce, Turquie, Mer Noire, Arménie, 


424 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


pl. XIX, f. H;, Rchb. fil. Ze. f7. germ., XX, tab. 152.— Exsicc: 
Soc. dauph., n° 906. 

AR. Parasite ordinairement sur le Cannabis sativa L., très 
rarement sur d’autres plantes. Chenevières et jardins des z. inf. 
et subalp. — Août-Septembre. 

Champs de chanvre: au Castelet (665), à la plaine de Savi- 
gnac (670); à la métairie d'Entre-Serres, sur Ax (780); en aval 
du village d’Orlu (820); à l’ancienne forge d’Ascou (1080o").— 
Jardins d’Ax, parasite sur le Lycopersicum esculentum Dun. 
(jardin de l’ancienne maison Authier-Hilarion, rue d'En-Caral- 


pou). 


Les exempiaires récoltés en cette dernière localité, étudiés sur le 
frais, se rapprochent par les filets des étamines glabres et les fleurs 
blanchâtres de la forme Ph. albiflora Gr. et Godr. F1. de Fr., II, 
p. 628, mais celle-ci n’estindiqué qu’en Provence et à Montpellier par 
divers auteurs. Des graines auraient-elles été apportées à Ax, avec 
les semences de tomates? Dans ce doute; nous avons cru prudent 
d’étiquetter provisoirement ces exemplaires Ph. ramosa Mey. var. 
albiflora Gr. et Godr. (pr. sp.) ? La Phélipée rameuse épuise les raci- 
nes de chanvre sur lesquelles elle crot 


881. — P. cærulea C.-A. Mey., 1. cit., p. 104; Orobanche 
cærulea Vill. Hist. pl. du Dauph., II, p.406 ; Coss. et Germ. 
Pc. RERD ALU TECEE, tabia14# 

R. Parasite sur l’Achillea Millefolium L., dans les pelouses, 
les murs, les lieux incultes des terrains sablonneux ou calcaires 
de la z. subalp. — Juillet-Août. 

Prades : mur d’une prairie en amont du village et aux bords 
de la grand’route (1245) et talus de cette même route en aval 
du pont de Coumener (1280); Montaillou : éboulis du col des 
Abélanous (1320) et lieux incultes près de l’ancien château fort 
de ce village (13707). 


Les tiges et les fleurs bleues de cette espèce deviennent souvent jau- 
nes par la dessiccation. 


Perse, etc.) avec de nombreuses vues gravées et 49 pl. de phanérogames. Une autre édition 
parut la même année à Lyon, 3 vol. in-8° et une troisième l’année suivante, à Amsterdam 
2 tomes in-1°en 1 vol. de 412 p. — Desfontaines dans son Flora Atlantica, II (1799), p. 60 
attribue à Tournefort le genre Phelipæa. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 425 


Obs. — Cosson et Germain dansla 1r° édit. de leur Flore des environs 
de Paris (1845) et l’Atlas ou Illustrations de cette flore, s'étaient attri- 
buéla dénomination binaire des espèces du genre Phelipæa croissant 
dans le rayon de la flore parisienne (P. cærulea, arenaria et ramosa); 
ils ont heureusement modifié leur opinion dans la 2e édition de cette 
même flore, publiée en 1861, et rendu les droits de priorité aux auteurs 
qui les avaient décrites avant eux. 


Orobanche L. 


882. — O. Rapum Thuillier, F/. env. de Paris, éd. 2 
600), p.317: O. major. Lamk., Encycl.. meth., Bot., IV, 
p. 621, non L.; Coss. et Germ. ZI. fl. env. Par. (1845), pl. XIX, 
fig. A ; Rchb. fil. Zc. fl. germ. et hely., XX (1862), tab. 157. 
— Exsicc.: Soc. dauph., n° 2582. 

C. Parasite sur les Genista scoparia Lamk. et purgans DC. 
Bois, bruyères, lieux incultes des terrains siliceux dans lesz. inf. 
et subalp. — KR. dans la z. alp. — Mai-Août, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 750" (Ax, monticule du 
Rocher de la Vierge) à 2230" (pelouses schisteuses du pic de 
Sabarthès, versant d'En-Garcias) et principalement dans les 
montagnes d’Ax (monticule d’Esqueno-d’Azé, etc.), d’Ascou 
(vallon de Montaud, bords du chemin, etc.), d’'Ignaux (bords de 
la route de Prades, au tournant des Gardelles, etc.). 


La partie renflée de la tige pelée et cuite dans l’eau salée est, parait- 
il, un mets excellent, suivant le Dr A. Chabert (Plantes sauvages et 
comestibles de la Savoie. in 5° vol. du Bull. de l’Herb. Boissier p. 265- 
266). Les paysans désignent la plante sous le nom d’Herbo del 
Taouré (herbe du Taureau). Cette espèce, comme d’ailleurs ses con- 
génères, est amère et astringente. 


883. — O. cruenta Bertoloni, Rar. 1tal. pl., dec. 3, p. 56et 
Ælital., NI, p.431; O. fœtida Lap. Hist. ab. pl. Pyr., p. 353 
(teste Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 629); Coss. et Germ. L., cit., 
pl. XIX, fig. B; Rchb. fil. Z. cit., tab. 159. — Exsicc. : Soc. 
dauph., n° 4094. 

R. Parasite sur les Papilionacées (Genista, Trifolium, 
Lotus, etc.), le Fragaria vesca L., le Calluna vulgaris Salisb., 


426 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


l’'Helianthemum vulgare Gærtn, etc. (1). Pelouses, bords des 
chemins, lisière des bois des terrains siliceux ou calcaires dans 
les z. inf. et subalp. — Juin-Juillet. 

Environs d’Ax, pelouses rases de la coume de l’Hort sur la 
métairie d'Entre-Serres {810"); vallée de l’Oriège, pont du Bisp, 
en face du pic de Brasseil (1070) et en amont de ce pont (1085m); 
Prades, pelouses de la Mate de Ménigue, en face du village 
(1260), 


884. — O. Galii Duby, Bot. gall., I (1828), p. 340, Or. du 
Galium Mollugo Vaucher, Monogr. des Orobanch. ;1827), p. 55, 
pl. 7 (2), O. caryophyllacea Rchb. Ic. pl. crit., VII, fig. 890- 
891, non Smith; Coss. et Germ., /. cit., pl. XIX, fig. D ; Rchb. 
fit. Z. cit., tab. 162. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3834. 

RR. Parasite sur le Galium erectum Huds.— Juillet. — Vallon 
de Montaud, rochers calcaires sur la jonction du ruisseau du 
clot del Fach et de celui de Tarnave (1240"). 


885. — O. Epithymum DC. F1. fr., 3° édit., III (1805), 
p. 490; O. sparsiflora Wallr. Sched. crit. (1822), p. 309; O. 
caryophyllacea Lap. Hist. abr. pl. Pyr., p. 350 (ex parte) non 
Sm. nec. Schultzi Coss..et)Germ,,.l.cit., (pl: XP 

AC. Parasite sur le Thymus Serpyllum L, le Clinopodium 
vulgare L., etc. Pelouses sèches, rochers, lieux arides des ter- 
rains sablonneux, plus rarement calcaires dans les z. inf. et 
subalp. — Mai-Juillet. 

Le Castelet sur le parc du château (600"); Ax, route d'Espa- 
gne, près de la croix des Rogations et au-dessous du Castel- 


(1) Nous avons observé toutes les transitions entre'le type et sa var B. citrina Gr. et Godr. FI. 
de Fr. Il, p.630, d'un jaune citron dans toutes ses parties (O. concolor Bor., FI. du centre, etc. 
éd. 2, II, p. 400 non Duby), Elle se rencontre parfois mélée au type dont la corolle jaune, 
un peu verdâtre àla base, panachée de rouge au sommet, a la’gorge d'un rouge de sang, d'où 
le nom de l'espèce. 

(2) Vaucher, dans sa Monographie des Orobancl'es, 1 vol. in-4° (1827) n'a pas employé la 
dénomination binaire pour les Orobanches; ila désigné chaque espèce avec le nom français 
de la plante parasite sur laquelle elle vit le plus cmmunément. Duby, F. Schultz, 
Grenier et Godron, etc. se sont contentés de donner la dénomination binaire en latin aux 
espèces déjà décrites en francais par Vaucher. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 427 


Maü (760); pelouses du chemin de Vaychis, sous le col de 
Coudine (820"); lieux secs sur les mouillères de Savignac, au- 
dessus du ravin d’'Eychenac (900%); vallon del Pradel, au Bou- 
tas (1480); vallon de Tarnave, sur Montaud, rochers en face de 
la source dite Fount Gourgouillude (1550®). 


886. — O. Teucrii F. Schultz in Holandre Flore de la 
Moselle, éd. 1 (1829), p. 332 etin Flora (1835) p. 200 (cum 
icone); O. atrorubens F. Schultz (1840); Rchb. fil. /. cit., tab. 
100. Exsicc.: F. Schultz F7. “Gall. et Germ.'exsice.. 5° 
cent. (1842) n° 497. 

RR. Parasite sur le Teucrium Chamædrys. — Rochers cal- 
caires aux bords de la route de Prades, sous le Roc d'En-Calqué 
ou de Cucurullas (1245). 


Cet Orobanche, très voisin de l'O. Epithymnus et ayant comme 
lui un stigmate d’un rouge-pourpre ou violacé, s’en distingue surtout 
par les étamines insérées vers le tiers inférieur du tube de la corolle, 
à filets velus dans leur moitie inférieure (et non pas insérées vers la 
base de la corolle, à filets pubescents à poils épars). 


887. — O. Artemisiæ Gr. et Godr. FI. de Fr., IT (1852), 
p. 638; O. Artemisiæ campestris Gaud. FI. helvet., IV (1829), 
M0 (1). n°1423; Or. de l'Artémise des champs Vauch, 
Monogr. (1827), p. 62, pl. 13; O. loricata Rchb. PI. crit., VII 
(1820), p. 41, tab. 680 et F1. germ.excurs (1830) p. 325 (exclus. 
syn. O. flavæ); Rchb.fil. Zc. fl. germ., XX (1862), tab. 176. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 2087. 

RR. Juin. — Parasite sur l’Artemisia campestris L. — 
Rochers de Laucate, près de la voie ferrée, à la limite inférieure 
du canton d’Ax-les-Thermes (630). 


888. — O. minor Sutton, in Zrans. Linn. Soc. Lond., 1V, 
p. 178; Or. du Trèfle des prés Vauch. Monogr., p. 47, pl. 4; 


(1) Par'erreur, Recihenbach fils, dans le tome XX, p. 100 de ses Icones fl. germ. et helre 
indique la page 479 au lieu de 179 ! et Lamotte dans son Prodr. de la fl. du pl. centr, de 
Fr., p. 573 du tirage à part indique la page 17 du tome [V du Flora helvetica de Gaudin. 


428 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Coss. et Germ. Zllustr. fl. env. Par., pl. XIX, fig. F; Rchb, fil. 
1. cit., tab. 183. — Exsicc. : Billot., FI. Gall. et Germ. exsicc., 
126188 | 

AC. Parasite sur le Trifolium pratense L., l'Helianthemum 
canum Dun.,le Poterium Sanguisorba L., l'Achillea Millefolium 
L., le Seseli montanum L., etc. Lieux secs et pierreux, rochers, 
prairies et champs de la z. inf. — RR. dans la z. subalp. — 
Juin-J'uillet. 

Rochers de Laucate, près du tunnel du chemin de fer (630o"); 
Le Castelet, rochers du pas-étroit (665"); Savignac : champs de 
trèfle de la plaine (670"), prairies de Malazéou, aux bords de 
PAriège (680) et prairies près de la galerie-tunnel d’'Eychenac 
et de la tranchée du chemin de fer (690"); environs d'Ax, talus 
de la route d'Orgeix, à la côte des Broussals (815*); montagne 
dite la serre de Vaychis, pelouses près de la fontaine du Coupet 


(1425), 
Lathræna L. 


889. — L. Clandestina L.; Clandestina rectiflora Lamk. 


Encycl. mêth., Bot. {L, p. 28 et Illustr., tab. 551, F0 


Clandestine à fleurs droites; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XX, 
tab. 144. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3408. 

C. Parasite sur les racines des arbres (peupliers, hêtres, plus 
rarement saules et aulnes, etc.) dans les z. inf. et subalp. — 
Avril-Août, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 700" (Ax, prairie de 
Notre-Dame, en face de la gare) à 1550" (bois de l’Orry- 
d’Ignaux) et principalement dans les environs d’Ax (En-Castel, 
parc de l'Horte, parc du Teich, etc.), et dans les lieux ombragés 
ou humides des montagnes d’Ascou (bois du bac des Fargues, 
sur le vallon de Montaud, etc.), de Prades (bois de Drazet; etc.) 


et de Savignac {bords du canal de l'Esquiroulet, au pied de 


l’Alnus glutinosa Gærtn. etc). 


Nos paysans appellent la Lathrée Clandestine (ou Clandestine à 
: [leurs droites) Chuco-bi (suce-vin) à cause de la couleur lie de vin de 
ses fleurs. 


SR nn dun ns mt = 


ACADEMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 429 


FamiLze LVIII. — VERBENACEES. 


Verbeaa (Tournef.) L. 


890. — V. officinalis L.; Rchb. fil. Zc. f?. germ., XVIII, 
tab. 91. f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 4095. 

CC. Bords des chemins, pelouses, fossés autour des villages, 
lieux incultes, etc. de la z. inf. principalement aux alentours 
d’Ax, du Castelet, de Savignac, etc. 


On rencontre parfois à côté du type une variété à tiges étalées-cou 
chées (var. 8. prostrata Gr. et Godr. F1. de Fr., Il, p. 728. — Les 
paysans emploient les feuilles de la Verveine officinale vulgo Ver- 
veine, ancienne Herbe sacrée des Druides (1), en cataplasme contre 
les pleurésies. C’est une plante astringente et tonique, à suc rou- 
geâtre, trop vantée jadis et peut-être trop négligée aujourd’hui. 

Obs.— On cultive dans quelques parterres plusieurs espèces de Ver- 
benacées : nous citerons la Verveine citronelle (Lippia citriodora 
Kunth; Aloysia citriodora Ort.), originaire du Chili et dont les feuilles 
ternées ou quaternées, lancéolées-dentées, ont l'odeur pénétrante du 
citron et sont usitées soit en infusion théiforme, soit pour aroma- 
tiser les crèmes; le Lantana à feuilles de Melisse (Lantana 
Camara L.), originaire du Brésil, à fleurs d’un jaune doré, etc. 


Famizze LIX. — LABIEES ou LABIACEES. 


TreBu. 1. — MENTHOIDÉES Benth. Monogr. Lab. 
Pr:142. 


Mentha L. 


Depuis la publication des travaux de G. Bentham surles Labiées (2) 
de nombreux documents importants ont paru sur le genre Mentha. 


(1) Sous le nom d'Herbe sacrée cette plante a été fort employée dans l'antiquité pour les 
cérémonies du paganisme par les pythonisses, les magiciennes et les druides. 
2)Labiatarum genera et species, 1 vol in-8° (1832-36): Monographic des Labiées dans Le 
tom XII (1848) du Prodromus de De Candolle, 


430 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nous citerons à partir de 1854 les menthologues modernes et contem- 
porains les plus autorisés (1) : pour la Prusse rhénane, Ph. Wirtgen 
(de 1854 à 1864) (2); pour l'Alsace, F. Schultz, de Bitche (de 1854 à 
1869); pour l'Angleterre, G. Baker (en 1865); pour l'Allemagne W. 
Focke (en 1881), Kerner (en 1881), Braun(en 1890); pour l'Autriche, 
de Borbas (en 1879 et 1881), Beck von Managetta (en 1895), etc.; pour 
la Belgique, l’abbé Ch. Strail (en 1864), Th. Durand et A. Déséglise 
(en 18-09); pourla Suisse, J. Briquet(de 1889 à 1896); pour la France, 
Boreau{(en 1857), Timbal-Lagrave (en 1860), A. Pérard (en 1870, 1876 
et 1878), Dr X. Gillot (de 1881 à r900) et surtout M. Malinvaud (de 
1876 à 1898). Les idées de ce dernier menthologue basées sur des 
études minutieuses et sur l’expérimentation méthodique, accompa- 
gnées de judicieuses critiques, ont été de plus en plus adoptées en 
France et à l'étranger et appliquées également à l'interprétation des 
formes litigieuses d’autres genres polymorphes (Rubus, Rosa, Hiera- 
cium, etc.) par les monographes de ces genres les plus connus : 
l'abbé Boulay, F. Crépin, C. Arvet-Touvet. — M. Malinvaud a en outre 
publié de 1877 à 1881, en 4 fascicules de 50 numéros chacun, 
200 numéros d’exsiccata de menthes des plus instructives par le choix 
et la préparation des échantillons, sous le titre de Menthæ exsiccatæ 
præsertim gallicæ. 

Il serait trop long d’énumérer les principales publications de 
M. Malinvaud sur les Menthes, la plupart disséminées dans le Buile- 
tin de la Société botanique de France, dont ce savant modeste et 
cet observateur sagace a été longtemps le rédacteur principal et le 
secrétaire général de ladite Société; mais en attendant la monogra® 
phie des espèces françaises du genre Mentha qu’il élabore depuis de 
longues années, nous devons citer une note qui résume ses travaux et 
qui a été présenté par l’auteur au Congrès tenu, en 1898, à la Sorbonne 


(r) Les chiffres indiqués entre parenthèses se rapportent à la date de la principale 
publication sur les Menthes ou à la période de diverses publications sur ce même sujet et 
qu'il serait trop long d'énumérer. L'opuscule. devenu très rare du menthologue contempo- 
rain G. Baker, intitulé On the enolish Mints a été publié, en 1865, dans le vol IT, 
pages 233-256 du Journal of Botany de Seemann ; mais. dans la période moderne, deux bota- 
nistes anglais ont fait une étude spéciale du genre Mentha: en 1798, Sole dans ses Menthæ 
britanuicæ, ouvrage in-folio accompagné de belles planches ; en 1804, Smith dans son Flora 
britzunica (vol. 3). : 4 

(2) Philipp wirtgen, a réalisé par ses travaux un progrès notable dans l'étude des plantes 
critiques du genre Mentha. Né à Neuwied (Prusse Rhénane) le 4 décembre 1806, mort à 
Coblentz le 7 septembre 1870. Il fut d'abord instituteur puis professeur à Coblentz ; auteur 
de nombreuses publications sous le titre de Beitrage zur Rhein Flora qui ont contribué à faire 
connaître la flore de la valiée du Rhin, ce savant très méritant a élevé une nombreuse famille, 
avec ses seuls appointements de professeur et s'est usé au travail pour pouvoir se livrer à 
ses chères études de botanique. De 1854 à 1864il a publié 3 éditions de son Herbarium 
Mentharum rhenanarum. à Coblentz, sous le titre allemand Herbarium der rheinischen Men- 
then et, en 1857, son Flora der preussichen Rheinprowinz, in-8°, XXII et 563 p. avec 2 pl. 
édité à Bonn, chez Henry et Cohen. 


NS TOO 7 = 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 431 


par les Sociétés savantes et qui concerne la classification des espèces 
et hybrides du genre Mentha sous le simple titre : Sur le genre Mentha, 
Note préliminaire (1). M. le Dr X. Gillot dans ses Menthes hybrides 
d’après les travaux de M. Malinvaud (2) a reproduit in extenso la 
majeure partie des assertions de M. Malinvaud et ilconcluten disant: 
« Je suis disposé à admettre avec la plupart des floristes et M. Malin- 
vaud lui-même, dans les espèces principales ou de premier ordre 
(espèces cardinales de M. Malinvaud), l’existence de variétés, ou 
races régionales ou locales qui peuvent se croiser avec les races ana- 
logues d’espèces voisines, d’où ces formes multiples très communes 
dans certaines localités, nulles ailleurs ou remplacées par des formes 
équivalentes et qui mettent aux abois les jeunes botanistes s’épuisant 
à adapter quand même les descriptions trop étroites des flores locales 
à des flores végétales totalement différentes ». Les Eumenthæ présen- 
tent de nombreux phénomènes d’hybridation. Un puissant système 
végétatif (rhizomes, stolons, drageons, pseudorhizes) supplée à l’im- 
perfection des aqrganes sexuels dans les Menthes hybrides (3). 

Tous les exemplaires de Menthes de notre herbier, récoltés jus- 
qu’en 1887 inclusivement, avaient été revus par Timbal-Lagrave; en 
1894 et 1895, M. le Dr Gillot dont M. Malinvaud s’est plu dans ses 
écrits à reconnaître l’érudition et la compétence, a eu l’obligeance de 


revoir tous nos exemplaires récoltés jusqu’à cette époque sans excep- 


tion et de les comparer à des numéros authentiques d’exsiccata com- 
nus. Nous accompagnerons notre énumération des Mentha des 
précieuses notes et observations du botaniste d’Autun auquel nous 
sommes heureux d'offrir encore tous nos remerciements. 


Section 1.—Spricarzx L. Sp. pl., 2e éd. vol. 11(1763), p. 804 (4). 
Glomérules rapprochées en épis cylindriques ou oblongs. 


© Groure I. — Mentha rotundifolia L. 


891. — M. rotundifolia L. Sp. pl.,éd. 2, p. 805; M. rugosa 
Lamk. FI. fr. éd. 2 (1793), p. 420; M. Bauhini Tenore, Syll. 


(1) Comptes rendus du 36° Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements 
tenu à la Sorbonne en 1898. Section des Sciences pp. 217 à 220. ré 

(2) Bulletin de l'Association fr. de Bot., 3° année, n° de févr. 1900, pp. 25 à 32. È 

(3) Nous ajouterons que l’hybridation est fréquente non seulement entre les espèces mais 
encore entre les hybrides eux-mêmes. [1 en résulte une foule de formes quitoutes vivaces 
et se propageant par stolons, rendent souvent la limitation de l'espèce impossible ou même 
arbitraire. ++ : 

(4) D'après les judicieuses observations de M. Malinvaud le caractère tiré du mode de dis- 
position des glomérules sur lesquels est fondée la subdivision Linnéenne en Spicatæ, Capi- 


432 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


pl. vascul. Napol. (1831), p. 283; J. Briquet Fragm. Monogr. 
Labiat (1889), p. 84. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3400 (1882) et 
n° 4216 (1884). 

CC. Lieux frais, fossés, bords des chemins, lisière des 
champs, etc. des terrains sablonneux dans la z. inf. principale- 
ment aux alentours d’Ax, d'Orgeix, de Savignac, de Sorgeat et 
de Vaychis. — Juillet-Septembre. 


« La forme à feuilles rugueuses et arrondies peut être considérée 
comme type du M. rotundifolia L. C'est à elle que se rapportent les 
formes nommées par les auteurs M. rugosa et M. Bauhini; c’est l’es- 
pèce distinguée depuis Bauhin, d’après M. John Briquet (/. cit.). 
Pour De Lamarck (1. cit.) son M. rugosa est synonyme de M. rotun- 
difolia L. (Dr Gillot Vote jointe à nos exemplaires d’herbier). 


Var. 6. gracilis Malinv. Menth. exsicc. præsert. gall. n° 3, 
pro parte. — KR. Octobre. — Ax, prairie de la métairie dite de la 
Julie (735%); Sorgeat, bords du ruisseau de Congouts (1050). 


« Sans pouvoir être séparé du type M: rotundifolia ces exem- 
plaires ont quelques rapports avec la forme gracilis Malinv. par les 
feuilles un peu larges, moins rugueuses et les épis plus étroits et un 
peu interrompus à la base, non compacts. La forme gracilis type a 
les épis plus grêles et les verticelles inférieures très écartés » 
(Dr Gillot, L. cit.). 


Var. y. oblongifolia Lej. et Court. Comp. fl. belg., II (1831), 
p. 226 et herb. — J. Briquet, L. cit., p. 85. — RR. Octobre. 
Talus de la route de Vaychis près du col de Coudine (825®). 


Subsp. — M. macrostachya Tenore, F1. napol., II, n° 399, 
p. 230, tab. 56; Syll., p. 282 (1) et add. p. 608. — Exsicc. : 
Malinv. /. cit., n° r et n° 101. 


tatæ, Verticillatæ est invariable dans les menthes légitimes maïs ces termes n'expriment que 
des apparences, car en réalité il existe de faux épis (spicastrum) et de faux verticelles (verti- 
cillastrum) et si la classification de Linné n'avait été consacrée par un usage plus que cente— 
naire, il serait plus correct de dire spicastreæ, vesticillastreæ. 

(1) Voici la diagnose donnée par Tenore (/. cit.) : M. macrostachya, spicis cylindricis, 
basi subinterruptis, pcdicellis glabris; bracteis lineari-lanceolatis verticillo brevioribus; 
bracteolis bipartitis; foliis cordato-ovatis, crenato-dentatis, obtusis rugosis, supra pilosis 
subtus incano-villosis, floribus albis. 


N'ES 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 433 


R. Juillet-Octobre. — Savignac, fossés de la voie ferrée der- 
rière le village (680%) ; lieux humides près du lavoir public de 
Vaychis (905). 


Réunie à tort comme synonyme au M. rotundifolia L., par la plu- 
part des auteurs, cette plante mérite d’en être séparée d'après Tenore 
(L. cit.) et plus récemment d’après M. Malinvaud (Annot. au 4e fasc. 
des Menth. exsicc. præsert. gall.in Bull. Soc. bot. de Fr., tome XXX 
(1883), p. 466 (p. 62 du tir. à part). Nous le considérons comme une 
sous-espèce du M. rotundifolia L. 


Var. $. elongata Ten., L. cit. — AR. Lieux humides, fossés, etc, 
de la z. inf. — Juillet-Septembre. 

Savignac, bords du canal d'amenée du moulin près desîles de 
Malazéou (680) et bords du ruisseau d'Eychenac, près de la 
galerie-tunnel du chemin de fer (690); Ax, lieux humides sur 
le canal d'amenée de la scierie communale (730%); fossés de la 


, 


route d’Orgeix, au pas étroit en face du parc du château (805). 


« Les exemplaires de la première de ces localités sont tout à fait 
semblables par la forme et la serrature des feuilles ainsi que l’aspect 
de l’épi à des spécimens des environs d’Autun (S.-et-L.), déterminés 
par Déséglise sous le nom de M. elongata Ten. D’après M. Pérard 
(in litt.), ce ne serait pas le vrai type de Tenore » (D' Gillot, L. cit.). 
Nous ajouterons à cette note que Tenore dans son Sylloge a rappro- 
ché sa variété elongata du M. macrostachya et non du M. rotundifolia. 


Groupe 2. — M. silvestres spuriæ (Hybrides des M. rotun- 
difolia et silvestris). 


Les M. rotundifolia et silvestris s'hybrident invinciblement 
partout où ils sont associés sauf quelques rares exceptions. 


X M. Linnæi Déséglise et Durand, Descript. de nouv. Men- 
thes in Bull. Soc.roy. de Botan., de Belgig.tome XVIT (1879) 
p. 311 (tir. à part p. 10); M. rotundifolio-silvestris Legrand 
Stat. bot. du Forex (1873), p. 192 et ap. Malinv. Menth. 
exsicc. n°8, non Wirtg. nec Timbal. Lagr. — Exsicc. : Soc. 
dauph. (1882) n° 3111! 


434 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


RR. Octobre. Prairies humides du Castelet, rive droite de 
l'Ariège, en aval de la halte du chemin de fer (660"). 


« Exemplaires tout à fait semblables à ceux distribués par l’abbé 
Déséglise dans l’exsiccata de la Société dauphinoise. Le nom de 
M. Linnæi doit être adopté de préférence pour éviter toute confusion 
avec les hybrides décrits par Wirtgen et par Timbal-Lagrase» (Dr Gil- 
lot/dac.:cit.). 


X M. rotundifolio-silvestris Timbal-Lagrave, Essai mo- 
nogr. sur les esp. var. et hyÿ br. du g. Mentha des Pyr. centr. et 
du bassin sous-pyrén., in Bull. Soc. bot. de Fr., tome VII 
(1860), p. 353, non Wirtg. nec Legrand ; M. rotundifolio-Ben- 
thamiana Timb.-Lagr. recentius sec Malinv.in Bull. Soc. bot. 
Fr., XXX (1883), p. 472.— Exsicc. : Malinv. Menth. excicc., 
n° 441 ! 

R. Lieux humides, bords des eaux z. inf. et subalp. — Sep- 
tembre. 


Ax, pelouses humides sous le canal d’amenée de la scierie : 


communale (730%); lieux humides sous le réservoir de l’ancienne 
forge: d’Ascou (1075%) et route de l’Aude, bords du canal d’a- 
menée de cette même forge (1080"). 


« Se distingue, d’après Timbal (1. cit.), par ses feuilles bosselées, 
mais cependant rugueuses, elliptiques, à dents égales non étalées, 
toutes en forme de scie, égales comme dans le silvestris ; elles sont en 
outre sessiles, un peu en cœur à la base, moins atténuées au som- 
met; les supérieuressont embrassantescomme dans le M. rotundifolia; 
ses fleurs sont disposées en épis assez longs, moins atténuées aux 
deux extrémités et plus renflées au centre ». 

Suivant M. le Dr Gillot « c’est un hybride très variable, bien dis- 
tinct du M. Linnæi Des. et Dur. Dans les plantes de l’Ariège les ca- 
ractères généraux se rapprochent davantage du M. silvestris (M. can- 
dicans Crtz)» (1). 


(1) Nous possédons en herbier des exemplaires étiquettés par M. Gillot X M stlvesri- 
rotundifolia Timb. /. cit., p. 253 non Wirtg nec Billot exsicc. n° 1290, et récoltés par nous 
à Savignac, rive gauche de l'Ariège, près du pont (675m), le 12 sept. 1894. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 435 


X M. Ripartii (1) Déségl. et Dur. Z. cit., p. 313; M. rotun- 
difolio-silvestris Wirigen, Herb. Menth. rhen., éd. 1,n° 4 ? non 
Timbal-Lagrave nec Legrand. — Malinv. I. cit, p. 47.3, — 
Excicc. : Malinv. Menth. excicc. gall., n° 113 et 113 bis. 

R. Prairies et pelouses humides ou marécageuses des z. inf. 
et subalp. — Août-Septembre. 

Orgeix, marécages du vacant communal de Bernadel, en face 
de l'église (810); vallée de la Lauze prairies des moulines de 
Lavail (1100); bois de Ripert, en descendant de Sey aux prai- 
ries du Bisp (1500"). 


« Les exemplaires des deux premières localités sont typiques et 
absolument conformes à ceux de nombreuses localités du centre de 
la France; ceux de la dernière localité sont plus velus, blanchâtres, 
à feuilles plus allongées ettendent davantage au M. candicans, ce qui 
s’explique si on admet l'origine hybride quelconque, comme M. Ma- 
linvaud ; ceux-ci se rapprocheraient beaucoup des échantillons que 
j'ai vus déterminés M. cinerascens Timb.-Lagr. Si l’on accepte l’idée 
d’hybridité, il faut y voir un hybride fécond, ce qui équivaut à une 
véritable espèce » (Dr Gillot, !, cit.). 


) 


Groupe 3. — M. silvestris L. (formæ legitimæ). 


892. — M. silvestris L. Sp. pl., éd., 2, p. 804 (sensu lato), 


Nous ne possédons pas le type linnéen dont les feuilles sont un 
peu ridées, lancéolées, aiguës, finement dentées en scie blanches 
tomenteuses en dessous, les bractées linéaires subulées, le calice 
à dents étroites subulées, couvert de longs poils blancs, crépus, les 
étamines très saillantes, etc. mais seulement les variétés suivantes : 


POTTER TE EP EEE TETE ET ELLE EEE EEE EEE EE EE LEE ET EL ET ET EEE EEE ECOLE ECOLE EEE EEE EE CEE EEE USE EC 


(1) Cette espèce a été dédiée à la mémoire du Dr Ripart (Eug.-J.-Bte) connu par ses 
études sur le genre Rosa, en collaboration d’AIf. Déséglise, sur les Algues d'eau dnuce, etc. 
décédé à Bourges, le 17 octobre 1878, à l'âge de 64 ans. Son bel herbier de phanérogames 
(Roses exceptées, aété acheté, en 1890, par M. l'abbé Marçais, de Toulouse, au prixde 1200 fr., 
à la même époque M. F. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'Etat à Bruxelles a 
acheté la collection des Roses (un peu plus de 1000 feuilles d'herbiers). Nous rappeilerons 
aussi que l'importante collection des Roses de France et de Suisse, formée par le savant col- 
laborateur du Dr Ripart, Alfred Déséglise (décédé à Genève, le 15 décembre 1885, à l'âge de 
60 ans) a été achetée par le British Museum, de Londres. A. Déséglise avait acquis aussi 
une certaine notoriété par ses études sur les Menthes, soit seul soit en collaboration de M. Ch. 
Durand de Bruxelles, l'auteur de l'Index generum Phanerog. (Paris 1888, gr. in-8° 722 p }), 
ouvrage indispensable pour le classement d'un grand herbier. 


436 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Var. 8 candicans Benth. in DC. Prodr., XII, p. 166; M. can- 
dicans Crantz, Stirp. austr., p. 330 (pr. sp., et auct. mult. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 2988 (pr. p.); Malinv. Menth. exsicc., 
n° 18! 

C. Prairies et graviers humides, bords des ruisseaux et des 
sources d’eau vive dans lesz. inf. et subalp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires (13 localités) ont été récoltés de 665" (fossés 
inondés de la plaine de Savignac, près de la voie ferrée) à 1680 
(vallée du Mourgouillou, bords du torrent sous le lac du Comté) 
et principalement dans les montagnes d’Ax (fontaine du pré de 
Notre-Dame en face de la gare; vacant marécageux près de la 
scierie communale (1) etc.) d’Ascou (prairies humides du vallon 
de Montaud, vallon del Pradel, fossés humides de la route de 
l'Aude, etc.), de l'Hospitalet (bords de l’Ariège, au-dessous du 
village etc.), de Mérens (prairies humides en amont du village; 
bords du ruisseau deCrémal, près des métairies deQuéroulas, etc.), 
de Prades (plateau des Gouttines et fontaine du Drazet, etc.) 
de Savignac (lieux humides suus la cascade du Nagear; vacant 
communal de Pradadel, rive gauche de l'Ariège, près du pont; 
bords du canal de la scierie de l'Esquiroulet, etc.). 


Nous la reconnaissons facilement, à ses feuilles elliptiques-oblon- ” 


gues, lancéolées, à base un peu arrondie, cordiforme et subsessile, 
à duvet mou soyeux, blanchâtre (2); à sa tige très rameuse et à ses 
fleurs en épis fournis, cylindriques, un peu interrompus à la base, à 
dents du calice rosées, etc. 


Var. y. mollissima Benth. (1. cit.); M. mollissima auct. plur.; 
Borkhausen? in F1. der Wett., II, p. 348 etauct. plur.—Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 3413. | 

A R. Bords des eaux et des fossés dans les z. inf. et subalp. 
— Juillet-Septembre. 


(1) « Ces exemplaires sont absolument typiques et répondent bien au M. candicans de tous 
les auteurs » (Dr Gillot). 

(2) « Quelques spécimens à tomentum un peu plus court sur la face supérieure des feuilles 
qui paraissent plus vertes, etc. se rapprochent du M. silvestris J. Briquet Subsp. 7. M. pro- 
currens J. Briq. Fragm. Monogr. Labiat. (1889) p. 69 » Cette note est jointe à nos exem- 
plaires récoltés ie 27 octobre 1886, dans les fossés inondés de la plaine de Savignac, près de 
la voie ferrée. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 437 


Plaine de Savignac, fossés de la route nationale (670"). An- 
cienne forge d’Ascou, bords du Riou-Caou (1070") ; vallée de 
l'Oriège, près de la fontaine de Fangueil (1110"); Montmija, bords 
du ruisseau de Gabantsa (1370"),; fontaine du Drazet (1460). 


« On trouve tous les intermédiaires entre les M. candicans et mol- 
lissima ; il est probable que ce sont des variations d’une seule espèce 
dont l’indumentum, plus ou moins abondant, varie avec les stations » 
(Dr X. Gillot, L. cit.). Se distingue du M. candicans par sa tige à 
rameaux très courts; ses feuilles sessiles, lancéolées, aiguës, trés 
longues, à duvet blanc très ras ; ses fleurs en épis denses, longs non 
interrompus à la base, à dents du calice purpurines, etc. 


Var. (vel forma) lepidioidea ? Malinv. ap. Legrand Suppl. à la 
‘ stat. bot. du -Forez (1876), p. 305 et Annot. au 2° fasc. des 
Menth. exsicc., in Bull. Soc. bot. de Fr., XXX (1883), p. 486, 
(p. 82 du tir. à part). —-- Exsicc. : Malinv. L. cit., n° 133. 

RR. Octobre. Environs d’Ax à l'Esquiroulet, bords de l’Ariège 
près du gouffre dit du Dragon (700"). 


« Diffusa, angustifolia, spicis abbreviatis, stam. inclusis » (Malinv. 
L. cit., p. 486). 

« Saufles caractères des étamines exsertes vos exemplaires ariégeois, 
répondent assez bien à cette description. Je crois que c’est une 
forme anormale analogue qui doit être rattachée au type du M. cæ- 
rulescens Auct.» (Dr Gillot, Note manuscrite jointe à nos exemplaires 
d’'herbier). » 


893. — M. cuspidata Opiz? Déségl. ! ad amicos, in Feuille 
des Jeunes naturalistes, 10° année (1880), p. 103; 

RR. Août.— Vallon de Prades, près des moulins de Rieufred 
(1300n),. 


« Ces exemplaires appartiennent au groupe des Menth. spicatæ, 
tomentosæ Déségl. voisin du M. candicans caractérisé par ses feuilles 
à pointes brusquement acuminées, à dents aiguës, ascendantes, ses 
étamines et son style saillants, ses tiges compactes, etc. » (Dr Gillot, 
let). 


894. — M. monticola Déségl. et Dur. Descript. de nouv. 
20 


438 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Menth. in Bull. Soc. Roy. de bot. de Belgiqg., vol. XVII (1870), 
P. 329. 

R. — Lieux frais ou humides des z. inf. et subalp. — Août- 
Septembre. 

Savignac, rive gauche de l'Ariège, au vacant communal de 
Bernadel, en aval du pont (675%); l’Hospitalet, près du pont 
de Sainte-Suzanne (1440") ; montagnes de Prades, pelouses, près 
de la cabane forestière du Drazet{1505"). 


« Epis à gros fascicules, corolles rosées, étamines saillantes, etc. 
Des exemplaires sont absolument identiques à un échantillon prove- 
nant de Déséglise lui-même et très conformes à la description » 
(Dr Gillot, L. cit.). 


895. — M. cærulescens Opiz! (1) in Herb. hort. reg. Brux.). 
M. silvestris L. var. pachystachya Lamotte. Prodr. fl. du pla- 
teau central de la France, p. 584, tiré à part; Malinv. in Em. 
Gadeceau, Matériaux pour l'étude des Menthes de la Loire- 
Inférieure (1882), p.8.—Exsicc. : Malinv. Menth. exsicc. gall., 
n° 17. 

AC. Lieux humides, bords des eaux des z. inf. et subalp, — 
Août-Septembre. 

Bords de l'Ariège, rive gauche, entre Savignac et le Castelet, 
en tace des îles (670"); Savignac, bords du canal du moulin, au 
Couzillou (675"); Ax, lieux humides en amont de la scierie 
communale sous le canal d’amenée (730"); vallon del Pradel, 


(1) Le botaniste autrichien Opiz Philipp-Maximilien (né a Caslau le 5 juin 1787, mort à 
Prague le 20 mai 1851) qu'il ne faut pas confondre avec Frantz Opitz, médecin de Prague, 
auquel il a dédié un Mentha Opitziana, a créé de nombreuses espèces dans ce genre litigieux. 
Il est très probable qu'il n'est jamais allé en Belgique mais il a donné ses Menthes à son 
ami de Cloet (1790-1855) gentilhomme de Bruges qui avait longtemps habité Vienne 
(Autriche). 

Aujourd'hui l'herbier de Cloet, légué au Jardin botanique et royal de Bruxelles, se trouve 
intercalé dans les belles collections de cet établissement. La série entière des Menthes qui 
forme à elle seule sept gros paquets et contient la plupart des espèces créés par Host et Opiz 
dans ce genre litigieux, avait été confiée par l'obligeant docteur F Crépin à M. Malinvaud 
qui a pu comparer ainsi directement les types authentiques d'Opiz. Le botaniste tchèque a 
publié ses créations dans trois ouvrages principaux : 1° Naturalientausch, Prague, 1823-— 
1828; 2° Nomenclator botanicus, Prag. 1831; 3° Seznam rostlin Kveteny Ceské, ce dernier 
publié à Prague en 1852, après la mort de l'auteur et contenant un Catalogue de plantes 
mentionnées par Opiz, sans description. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 439 


bords du ruisseau (1220"); prairies de l’Argental aux bords de 
l’Ariège, entre Saliens et l’Hospitalet (1305" et 1315); pelouses 
humides sous le col d'En Ferré (1390"). 


« Le M. cærulescens Opiz est d’après M. Malinvaud une forme du 
M. silvestris qui diffère du NM. candicans par ses fleurs à étamines 
saillantes ; ses feuilles à tomentum plus court sur la face supérieure 
qui paraît plus verte; ses épis gros le plus souvent à fleurs roses 
et à calice coloré» (Dr Gillot, L. cit.). 


Section IT. — CarirarTz L. Sp. pl., 2e éd., II (1763), p. 805. 


Glomérules rapprochés en capitules terminaux et axillaires. 


Groupe 4. — M. aquatica L. 


896. — M. aquatica L. sp.pl., éd.2,p. 805 ; forma legitima 
Wirtgen ! non Lejeune.—Exsicc. : Malinv. Menth. exsicc. gall., 
1759, 

R. Fossés humides de la z. inf. et subalp. — Septembre- 
Octobre. 

Le Castelet, fossés du vacant communal près du Lagal 
(66om); fossés humides de la route de Sorgeat à Ignaux 
(1010"®), 

Feuilles pétiolées ovales-aiguës; glomérules supérieures rappro- 


chées en tête globuleuses ; bractées et calices pubescents; étamines 
saillantes. 


Var 8 hirsuta Koch,'Syn., éd. 2, p. 634; M. hirsuta L. 
Mant., p. 81; M. hirsuta L. « legitima Lej. herb. et FI. de Spa. 

RR. Juillet. — Lieux secs exposés au soleil près du lavoir pu- 
blic de Vaychis (905). 


Tiges et feuilles velues, hérissées ; fleurs plus petites que dans le 
type. 
Var. y. latifolia Wirtgen! et auct.plur. — RR. Août. — Savi- 


gnac prairies humides de la rive gauche de l'Ariège. 


Feuilles deux fois plus larges que dansle type. 


440 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Section III. —Verricizcarz L. Sp. pl., 2° éd., II (1763), p. 805. 


Glomérules axillaires distants, formant des espèces de verti- 
cilles à l’aisselle des feuilles florales, semblables aux caulinaires; 
tiges terminées par un faisceau de feuilles stériles. 


Groupe 5. — X M. sativa L., 1. cit., p. 805. 


Les M. aquatica et arvensis se croisent avec une grande faci- 
lité en donnant naissance aux multiples variétés du M. sativa. 


X M. subspicata Weïhe ex Boreau, FI. du cent. Fr., éd. 3, 
p. 508; X M. sativa L.ex plur. auct.; M.aquatica L. var. ver- 
ticillata F. Schultz, Herb. norm. (ex parte); M. aquatica var. 
à. subspicata Benth. in DC. Prodr., XII, p. 970. — Exsicc.: 
Malinv. Menth. exsicc., n°s 47 et 50; Soc. dauph., n° 1789. 

R. Lieux humides ou marécageux de la z. inf. — Août-Sep- 
tembre. 

Prairies humides de Laucate, à la limite inférieure du canton 
d’Ax (660); Savignac, grande île de Malazéou (580); Orgeix, 
marécages de Bernadel, en face de l’église (810). 


« D’après M. Malinvaud le M. subspicata Weïhe est une plante in- 
certaine; c’est bien cependant le M. subspicata Boreau, Déséglise ! » 
(Dr Gillot, Note manuscrite dans notre herbier). Les feuilles supé- 
rieures diminuent insensiblement et deviennent à l’état de bractées ; 
les verticilles se rapprochent au sommet de la tige, celle-ci quelque- 
fois terminée ainsi que les rameaux par des fleurs en tête. 


Forma hirsuta Malinv. Menth. exsicc., n° 44; M, arvensi- 
hirsuta F. Schultz, Herb. norm. (1854) n° 129; M. hirsuto- 
arvensis Wirtg. Herb.menth. rhen., éd. 1, n°85. 

AR. Fossés et bord des eaux de la Z.inf. — Août-Septembre. 

Plaine de Savignac, fossés du chemin de fer (670%); environs 
d’Ax, bord du canal de l’Esquiroulet (700); Orgeix, bords 
de l’Oriège et lieux humides de la prairie communale près du 
moulin (810). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 441 


M. Malinvaud, L. cit. a ajouté sur les étiquettes après les mots 
M. subspicata forma hirsuta « foliis ovato-lanceolatis acute ser- 
ratis », 


Groupe 6. — Arvenses spuriæ ? 


897. — M. carinthiaca Bor. F1. du centr. Fr., n° 1966, 
p. 514, non Host. F1. austr., IT, (1831), p. 149 X M. arvensi- 
rotundifolia Wirtgen ? 

RR. Septembre. — Champs de pommes de terre à la métairie 
d’Entre-Serres, attenant à l’ancien chemin d’'Ascou ({780om), 
legit et dedit H. Guilhot; vidit J. Foucaud. 


Vu lincertitude sur la nature hybride de cette plante nous l’avons 
numérotée et nous avons indiqué avec un point d'interrogation le 
groupe auquel elle se rattache. 


Groupe 7. — M. arvensis L.(formæ legitimæ). 


898. — M. arvensis L. Sp. pl., éd. 2, p. 806; Smith, F1. 
brit, p. 633. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 2212 et 2213. 

AR. Champs et lieux humides, fossés, marécages dans les 
z. inf. et subalp., — Août-septembre. 

Savignac, grande île de Malazéou (685"); Orgeix, vacant ma- 
récageux près du moulin {810"); champs humides du Plana, 
sur Entre-Serres (830"); route d’Espagne, champs près des 
métairies del Fraré (950"); bords du laquet ou estagnol de 
Bonascre (1370"). 


D’après M. Malinvaud in Lamotte Prodr. fl. pl, centr. de Fr., 
p. 592 du tirage à part: « Suffisamment distincte par son inflores- 
cence des Spicatæ et des Capilatæ, cette espèce se différencie des 
Verticillatæ hybrides par la fixité de son inflorescence qui n'est 
jamais mixte, par sa corolle toujours plus ou moins velue à la face 
interne et par les caractères du calice qui est campanulé-urcéolé à 
la maturité et plus grand que dans les Arvenses spuriæ, n’est jamais 
glabre à la base comme dans les Gentiles et dont les dents sont 
courtes triangulaires et non lancéolées, comme dans les Sativæ ». — 
P. Bubani dans son Flora pyrenæa, 1, p. 386, indique le M. ar- 


442 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


vensis «in Pyr. aurig. Ax ad Guillemear (1) die 5 Aug. 1840 » 
mais comme cet auteur réunit en une seule espèce les M. arvensis 
sativa et gentilis décrits par Koch dans son Syn. fl. germ., éd. 2, 
pp. 634 et 635, on ne sait exactement à quelle plante se rapporte la 
localité citée, 


Var. $. pulegioidea Wirtg. Herb. Menth. rhen., éd. 3 (1864), 
n° 86 ; M. arvensis L. var. vulgaris S.-var. grandiflora Malin- 
vaud in Lamotte, /. cit. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 2214. 

RR. Août. — Lisière des champs des moulines de l’Esqui- 
roulet (710). 


« Très conforme aux échantillonsdistribués, en 1870, dansla Société 
dauphinoise par M. Malinvaud, ces exemplaires ont à peu près l’as- 
pect du M. sativa L. mais ils en diffèrent par la forme des dents ca- 
licinales, la villosité. etc. » (Dr Gillot, Note manuscrite duns notre 
herbier). — Wirtgen (1. cit.) définit ainsi cette variété : « caulibus 
decumb. calyc. villosis, parcè glandulosis, cor. maxima violacea fol, 
ovatis ». 


Var.y. agrestis J. Briq. Frag. Monogr. Lab. in Bull. Soc. 
bot. de Genève, V (1889), p. 44 et extr. p. 25 et Labiées Alp.- 
Marit. (1891),p.90; M. agrestis Sole Menth.brit. (1798), p. 33, 
tab. XIV; A. arvensis L. var. latifolia Malinv. in Lamotte 
L. cit., p. 592.—Exsicc. : Soc. dauph., n° 1786 ; Malinv. Menth. 
exsicc., n°5 87 et 88. 

RR. Août-Septembre. Lieux humides au vacant communal 
de Las Escoumeillés, en aval d'Orlu(820"); vallée de la Lauze, 
champs de Montmija (1380"). 


Forma procumbens Boreau (pr. sp.), F1. du cent. Fr., éd. 3 
(1857), n° 1960, p. 514; M. procumbens Thuill. Fr env. Paris, 
éd. 2, p. 288, ex Déségl. 

RR. Août. — Savignac, grande île de Malazéou (685). 


(1) I faut lire Guilhemou qui est un synonyme de la 3° Bazerque, hameau annexe de la com- 
mune d'Ax distante de 4 kil. environ. 


se blu À À … 


Éd 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 443 


899. —? M. austriaca Host(1) e spec. auth. in herb. hort. 
reg. Bruxel. 
RR. Septembre. — Champs près de l’estagnol dela Cahurte 


(1070"). 


« Se rapproche beaucoup des formes du €. arvensis qui ont été 
appelées M. austriaca d’après des spécimens déterminés par M. Ma- 
linvaud » (Dr Gillot, L. cit.). 


Obs. — Les sommités fleuries des Menthes, prises en infusion à 
10 : 1000, sont stomachiques, toniques, cordiales, antispasmodiques 
et emménagogues. Elles stimulent l’estomac, activent la digestion, 
etc. Leur usage est populaire comme vermifuge et antilaiteux et 
aussi pour éloigner les insectes, 

Nos paysans emploient surtout la Menthe à feuilles rondes (M. 
rotundifolia L.) dite aussi Menthe crépue, Baume sauvage. et les va- 
riétés du M. silvestris (Menthe silvestre ou sauvage), confondues avec 
la précédente espèce sous les noms patois de Menthastreé, Menthas ; 
la Menthe aquatique vulgo Menthe rouge (M. aquatica L.) qui se pro- 
page rapidement aux dépens des plantes fourragères; la Menthe des 
champs vulgo Pouliot-thym (M. arvensis L.), en patois Mentho des 
rastouls (Menthe des chaumes) etc. Dans quelques jardins on cultive 
la Menthe verte (M. viridis L..), la Menthe citronnée (M. citrata Ehrb.) 
et la Menthe poivree |[M. piperita L.; Smith), très aromatique et qui 
contient 2 à 3 °/, d’une huile volatile (essence de menthe) qui refroidie 
vers o° laisse cristalliser un camphre nommé par Oppenheim Men- 
thol, antiseptique assez énergique que l’on emploie comme anesthé- 
sique local dans la migraine et les névralgies. L’essence de menthe 
sert principalement pour aromatiser les liqueurs et aussi fabriquer 
l'alcool ou esprit de menthe, les tablettes de menthe anglaise, les 
pastilles de menthe. 


(1) Le botaniste autrichien Nicolas, Thomas Host (né à Fiume, Croatie, le 6 décembre 
1771, mort à Schœnbrunn le 13 janvier 1834) a été le médecin ordinaire de l’empereur d'Ac- 
triche François IL et directeur du grand Jardin botanique annexé au château impérial de 
Schæœnbrunn à 6 kil. S.-O. de Vienne) ou mourut en 1832 le duc de Reichstadt. Il entretint 
des relations d'amitié avec Ph. Opiz, le savant menthologue tchèque dont nous avons précé- 
demment parlé au sujet du Mentha cærulescens et aussi le botaniste belge de Cloet, qui 
habita Vienne pendant plusieurs années et qui légua par testament au Jardin botanique de 
Bruxelles son riche herbier. Host s'est occupé de l'étude des Menthes dans le 2° volume de 
son Flora austriaca, en 1831 et a publié divers autres ouvrages importants entres autres : 
Icones et descriptioes Graminum austriacarum, 4 vol. in-folio, 1801-1804, une Monographie 
des Salix, etc. 


+44 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Lycopus L. 


900. — L. europæus L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XNIII, 
tab. 90, f. 1. — Exsicc. Soc. dauph., n° 4998. 

CC. Lieux très humides aux bordsdes chemins; fossés aquati- 
ques, bord des eaux dans la z. inf. — Août-septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés surtout aux environs d’Ascou, 
d’Ax, du Castelet, de Mérens, d'Orgeix, d’Orlu et de Savignac. 


Le Lycope ou Pied de Loup d'Europe vulgo éMarrube aquatique 
est refusé par le bétail même à l’état frais. 


Obs. — La tribu des Ocimoïdées Beuth..n’est pas représentée 
dans notre circonscription florale, si ce n'est dans quelques jardins 
d’Ax-les-Thermes, de Savignac. etc., où l’on cultive assez rarement 
encore la Lavande vraie vulgo Lavande (Lavandula vera DC.) origi- 
naire de l’Europe méridionale et quelquefois aussi la Lavande spic 
vulgo Aspic (L, Spica DC.) qui s’en distingue surtout par ses brac- 
tées linéaires et que l’on cultive en grand dans certaines contrées 
pour obtenir l'essence de lavande aspic contenant une matière cris- 
talline presque identique au camphre des Laurinées. Dans quelques 
serres, ou cultive pour son odeur suave et pénétrante l’'Ocimum Basi- 
licum L. vulgo Basilic, originaire de l'Inde. 


TriBu 2. — THYMÉES Benth. ir DC. Prodr., 
KT 5p. 2140. 


Origanum (Tournef.) Mœnch 


901. — ©. vulgare L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, tab. 
OÙ PE AS 

CC. Bords des chemins, haïes, buissons, murs et rochers, 
clairières des bois, etc., dans les terrains siliceux des z. inf. et 
subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 650% (haies de Laucate à 
la limite inférieure du canton d’Ax) à 1075" (Mérens, murs des 
champs sur l’église du village) et principalement aux alentours 


d’Ax, du Castelet, d'Orlu, de Sorgeat, de Savignac et de Vaychis. 


ins ir ce. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 445 


Var. $. prismaticum Gaud. FI. helv., IV, (1829), p. 78; Rchb. 
L. cit., tab. 61, f. 2; O. megastachyum Hoffmsg. et Link., F1. 
portug., I(1809), p. 119, tab. X, non Guss{1); O. creticum DC. 
Herr IL 3édit., p.558;an:L. Sp. pl.éd.2,p..823, var..B? 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 5464. 

AR. Rochers schisteux, talus et murs de la z. inférieure. — 
Juillet-Août. 

Rochers du chemin de Perles vers Unac (690") au quar- 
tier de la Betsane; murs près du lavoir public de Vaychis (905"); 
talus de la route de l’Aude sous le village d’Ascou (980"). 


Se distingue du type par ses épis oblongs, prismatiques, de longueur 
variable, serrés en panicule pyramidale surtout après la floraison, 
Quelques auteurs considèrent cette plante comme une forme acciden- 
telle de l'O: vulgare car il a été reconnu par Carion (Cat. rais. des pl. 
du depart. de Saône-et-Loire (1859), p. 79) que la même souche donne, 
en été, l’inflorescence du type et, en automne, celle de la var. prima- 
ticum (2). Loret, dans la 2° édit. (1886) de sa Flore de éMontpel- 
lier, p. 378, fait l'observation suivante : « Le type et sa variété ont 
parfois les bractées verdâtres; la forme à longs épis verts (O. virens 
Bor. FI. du centr., éd. 2, vol. II, p. 408, non Hoffmsg et Link; 
O. viridulum de Martrin-Donos, F1, du Tarn p. 551) n'est pas 
même une variété ». Nous n’avons pas observé cette variation dans 
notre district floral. | 

L'Origan commun et sa variété ont une odeur forte, aromatique, 
une saveur amère et chaude et les propriétés stimulantes et toniques 
des autres Labiées. Nos paysans utilisent la plante hachée à l’état 
frais contre les rhumatismes et l’appliquent sur la partie douloureuse 
en la faisant chauffer à sec dans une poële. 


Thymus (L.) Bentham. 


902. — T. vulgaris L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, 
tab. 63, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2586. 


(1) L'O. megastachyum Gussone, 1. sic. syn., IL (1844), p. 85, à épis distinctement pédi- 
celles se rapporte à l'O creticum Bauhin figuré par Matthiole et Morison (Boreau). 

(2) Nos exemplaires d'herbier de la var. prismaticum n'ont pas été récoltés à une époque 
plus tardive que la plupart de ceux du type O. vulgare L. mais suivant la juste observation 
de Boreau FI. du centr. Fr., éd. 3, p. 516, les épis parfois très courts et entassés de l'O. 
megastashyum. croissant dans les lieux arides s'allongent avec le temps, tandis que ceux 
de l'O. vulgare transplanté dans un sol fertile ne se modifient pas sous ce rapport. 


446 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


AR. Lieux secs des terrains calcaires aux expositions chau- 
des, dans la z. subalp. — Mai-Août. | 

Montagnes de Prades : éboulis calcaires du Fronteil sur le che- 
min de ja Fajolle ou du bois de Fontfrède (1290); éboulis calc. 
sur le ravin de Monclar (1410%) et éboulis de la Bouyche sur le 
ravin du Traouc{à 1380", 1400 et 1500", très abondant) (1). 


Plante polymorphe dont les variations ont été signalées par Tim- 
bal-Lagrave et Jeanbernat dans leur éMassif du Llaurenti, note 12: 
p. 383 et 384 du tir. à part. Nous ne possédons dans notre circons- 
cription florale que la forme trapue, à tige moins élevée et plus 
rameuse que dans le type du Midi de la France, à feuilles toutes 
enroulées et courtes, à fleurs en petits capitules d'un rose foncé. Il 
importe, pour bien étudier les caractères des feuilles, d'observer la 
plante avant la floraison, c’est-à-dire avant la chute des feuilles 
raméales. Le T hym commun, vulgo Thym, en patois Farigoule, dont 
les fleurs sont recherchées par les abeilles, est surtout utilisé comme 
condiment dans l’art culinaire pour ses vertus stimulantes. Il est 
utilisé pour aromatiser les fruits secs que l’on veut conserver long- 
temps. (On le cultive dans quelques jardins. 


903. — T. Serpyllum L. Sp. pl. éd. 2, p. 825 et FI. suec., 
p. 208 (excl. var.). 


Espèce très variable dans la longueur et la largeur de ses feuilles, 
la forme de son inflorescence, sa villosité plus ou moins prononcées, 
son odeur aromatique, etc. dont nous possédons en herbier les varié- 
tés, les formes et la sous-espèce suivantes : 


Var. «. genuinus Rchb. fil. 1. cit., tab. 65, f. 1. — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 912. 

CC. Pelouses sèches, sables arides, clairières des bois, bords 
des chemins, rochers herbeux, dans les terrains siliceux, plus 


(1) Sur les confins de notre circonscription nous avons récolté abondamment le Thymus 
vulgaris : 1° à 850" d’alt. environ, sur les rochers calcaires du chemin dans la gorge de la 
Frau, près du Roc Mélié (Ariège et Aude); 2° à 990, sur les rochers avoisinant le village 
de Rouze (canton de Quérigut, Ariège) ; 3° à 1650, au Roc de l'Encladou. en face des prai- 
ries de Soucarrat, sur le versant oriental du port de Paillères (Ariège). En Andorre, cette 
intéressante et assez rare espèce a été rencontrée par nous, en juillet 1894 dans trois locali- 
tés de la zone subalpine. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 447 


rarement calcaires des z. inf. et subalp. — R, dans la z. alp. — 
Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 670" (rochers sur le vil- 
lage du Castelet) à 1915m(jasse de la Bayneye sur le lac de 
Naguilles) et principalement dans les montagnes d’Ax, d'Orlu, 
de Prades et de Savignac. 


Feuilles obovées, petites, très nombreuses et rapprochées. 


Var.$. Linnæanus Gr. et Godr., F1. de Fr., II, p. 658; 
T, ellipticus Rchb. fil., L. cit., tab. 65, f.4; T. Serpyllum Rchb. 
F1. excurs., p. 312. 

AC. Pelouses et bruyères, rochers dans les z. inf, subalp. et 
alp. — Mai-Août. 

Environs d’Ax : pelouses du bosquet Clauselles, en face de la 
gare du chemin de fer (780); rochers de la route de l’Aude, 
sous la Bordette et pelouses du bois de Biscarabé, sous Petches 
(820%); l'Hospitalet, bords de la route nationale (1430); vallée 
du Nagear, pelouses sur Prat-Redoun, vers le col de Beil (1700), 
pelouses du plateau de Païllères (1980) et crête calcaire de 
Paillères (1995). 


Feuilles ordinairement plus larges et plus espacées, elliptiques ou 
obovées cunéiformes, plus courtes que les entre-nœuds. 


Var. y. citriodorus DC. F1. fr., Supplém. (1815), p. 402; 
T. citriodorus Pers. Syn. pl., II (1807), p. 130; Schreb. in 
Schweigger et Kærte, F1. Erlang., Il] (1811), p. 17. 

R. Pelouses et bruyères des z. subalp. et alp. — Août-Sep- 
tembre. 

Pelouses de /a Solana d'Andorre (1610); vallon de Gabantsa, 
pelouses sous la jasse de l’Orry del Tarteyrol d’en haut (1670); 
bruyères du plateau de Paillères (1980"). 


Tige ascendante à odeur citronnée ; feuilles ovales arrondies souvent 
ciliées à la base et à nervures secondaires presque parallèles; fleurs 
ordinairement blanches. 


448 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Forma.—T. nervosus Gay (pr. sp.) in Endress, PI. pyr.exsicc. 
unitin. (1829); Th. Serpyllum L. var. confertus Gr. et Godr. 
F1. de Fr., 11, p. 658; Th. Zygis Lap. Hist. abr.pl. Pyr., 
p::33oiton;LS£Rchb}, fil. lacit.;stab: 65; f42€ 

CC. Pelouses et éboulis des terrains granitiques ou schisteux 
dans les z. alp. et niv. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires (plus de 40 localités) ont été récoltés de 
2175" (pelouses sur le col de Beil, vers le pic des Calmettes) à 
2841" Et.-maj. (sommet du pic de la Cabanette) et principale- 
ment dans les montagnes d’Ax, de l'Hospitalet et de la Solana 
d’Andorre, de Mérens, d'Orlu et de Savignac, sur les crètes fron- 
tières de l’Andorre, dans les hauts massifs de Puymaurens et 
de Font-Nègre. 


Cette forme ou race alpine du Th. Serpyllum est caractérisée à 
première vue par ses feuilles petites, linéaires, lancéolees, glabres- 
centes, rapprochees, plus longues que les entre-nœuds, très fortement 
nerviees et ciliées à la base. | 

D’après Grenier et Godron L. cit., cette plante a été parfois confon- 
due avec le Th, Zygis L. Sp. pl., éd. 2. p. 826, mais la plante Lin- 
néenne qui croit en Espagne, en Italie, en Sicile, en Algérie etc., 
« s’en distingue nettement par sa tige plus grosse, bien plus ligneuse, 
dressée, par ses feuilles bien plus étroites linéaires, roulées en des- 
sous par les bords, couvertes en dessus de glandes plus nombreuses 
et plus saillantes; enfin, par son port qui est celui du T. vulga- 
ris». 


Subspec. — T. Chamædrys Fries (pr. sp.) Nov. fl. suec., éd. 
2 (1828), p. 197; T. Serpyllum L. var. $. Chamædrys Coss. et 
Germ. F1. env. Par., 2° éd. (1861), p. 395; var. vulgaris Rchb. 
fil. Z. cit., tab. 66, f. 1, 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3855. 

C. Pelouses, bois, pâturages, bords des chemins des terrains 
calcaires ou schisteux dans les z. subalp, et alp. — Juil.-Sept. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1180 (pelouses du bois 
de la Barthe sur la fontaine de Maley) à 2260" (pelouses du pic 
de Tarbézou) et principalement dans les montagnes d’Ascou 
(pelouses du port de Paillères; sommet du pic Dolent, etc.) et 
de Prades (chemin de la Fajolle ou du bois de Fontfrède; bois 
et fontaine du Drazet, etc.). 


LA 


RS à 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 449 


Cette plante qui semble se réunir par des intermédiaires au Th. 
Serpyllum type de Linné a été souvent controversée comme espèce 
légitime; elle est caractérisée par ses tiges couchées, ascendantes, peu 
rameuses, présentant 2 d 4 rangées de poils ; par ses feuilles ordinai- 
rement contractées brusquement en pétiole, à nervures peu saillantes 
et plus ponctuées à la face inférieure; par ses glomérules de fleurs 
plus écartés, ordinairement disposés en épis interrompus à la base. 


Forma.—T.lanuginosus Schkubhr (pr. spr.). Botan. Handbuch, 
IT (1796), p. 165, n° 1637 non; Link; Lap. Hist. abr. pl. Pyr., 
p. 339 non Willd.; T7. Schkurkrii (1) Timb. et Jeamb. (sine 
descript.), in Massif du Llaurenti, p. 218 du tir. à part, — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4637. 

AR. Pelouses et bords des chemins dans les z. inf. et subalp. 
— Juillet-Août. 

Environs d’Ax ; bords du vieux chemin pierreux de Colmajou 
sur En-Castel (760) et pelouses sèches sur la fontaine de Ven- 
teuse (850%); vallée de la Lauze : sous la métairie de la Peyre au 
soula de Montmija (1230) et hameau de Montmija (1400). 

Tige assez élevées (1-2 décim.) ; feuilles assez larges, couvertes sous 
les deux faces de poils blancs, laineux ; fleurs purpurines ou blanches, 

Le Thym serpolet vulgo Serpolet, Thym sauvage est stimulant, 
ameretastringent ; on emploie surtout son infusion à 10 : 1000 comme 
apéritive, diurétique et antispasmodique, contre l’atonie du tube di- 
gestif. les catarrhes chroniques, les flatuosités de l’estomac. Son 
essence très fragrante éloigne les puces et est parfois employée 
comme odontalgique. 


Trisu 3. — MELISSÉES Benth. ir DC. Prodr., XII, p. 150. 


Calamintha (Tournef.) Mœnch 


Section I. — Czrinoropium Benth. /. cit., p. 232. 


004. — GC. Clinopodium Spenner, Handb. der angewand. 


(1) Plante dédiée à la mémoire de Christian Schkuhr (né à Pegau, près de Leipzig, le 
14 mai 1741, mortle 17 juillet 1811) professeur de mécanique à l'Université de Wittenberg 
(Saxe), auteur de nombreux ouvrages de Botanique, notamment : Botanisches Handbuch 
(3 vol. ins8° 1791-1803 publiés à Leipzig) traduit en latin par Schwægrinchen, en 1805 sous 
le titre de Enchiridion botanicum ; Histoire des Carex ou Laïches, traduction de l'allemand en 
français par G.- F.Delavigne, Leipzig 1802, in-8e, XVI, 167 p. et 54 pl. coloriées ; Kripto- 
gamische Gewachse, in-4*, 1809, etc. 


450 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Botan., II (1835), p. 420 ; Moris, Enum. sem. hort. taur. (1844) 
et F1. sardoa, 111 (1858-50), p. 289 ; Benth. /. cit., 1848, p. 233; 
Clinopodium vulgare L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, tab. 
73, f. 1. — Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 608. 

CC. Pelouses, bords des chemins, lisière et clairière des 
bois, etc. de tous les terrains dans les z. inf. et subalp. jusqu'à 
1550%, — Juillet-Août. 


Plante tonique, astringente et antispasmodique. 


Section II. — Acinos Benth. L. cit., p. 230. 


905. — G. Acinos Clairville, ir Gaud. F1. helv.,IV (1829), 
p. 84; Thymus Acinos L.; Acinos thy moideus Mœnch, Meth. pl., 
p. 407; Acinos vulgaris Pers. Syn. II, p. 131; Rchb. fil. Z. cit., 
tab. 73, f. 2. — Exsicc. : Soc. danph., n° 3853. 

C. Champs arides, pelouses, rochers, vieux murs, bords des 
chemins des terrains siliceux ou calcaires dans les z. inf. et 
subalp. — R. dans la z. alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoliés de 700% (Ax, fossés de la 
gare) à 1940" (éboulis schisteux du ruisseau del Maya près de 
sa jonction avec l’Ariège) et principalement aux alentours d'Ax 
(champs d’En-Castel, fontaine ferrugineuse du bosquet Clau- 
selles, talus de la gare sous le bosquet du Coulobré, pelouses 
sous le Castel-Maü, etc.), d'Ascou (vieux chemin de Quérigut 
près du collet d’Ascou, etc.) del'Hospitalet (rochers près du pont 
Cerda, etc.), de Montaillou (champs sous le bois de La Bar- 
the, etc.), d'Orgeix (vieux murs de l’ancienne forge, sous le châ- 
teau, etc.), d'Orlu (bords du chemin du Bisp, sur l’ancienne 
forge, etc.) et de Vaychis (rochers de Coudine, etc.). 


. 906. — C. alpina Lamk. F1. fr., Il, p. 394; Thymus alpi- 
nus L.; Acinos alpinus Mœnch, Meth. pl., p. 407; Melissa 
alpina Benth. Lab., p. 390 ; Rchb. fil. L. cit., tab. 74, f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3420. 

CC. Pelouses, rocailles et éboulis schisteux ou calcaires dans 
les z. subalp. et alp. — Mai-Août. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 451 


Nos exemplaires ont été récoltés de 1240" [bords de la route 
de’ Prades, sous le Roc d'En-Calqué) à 2240" (Roc-Blanc, ver- 
sant d’Orlu) et principalement dans les montagnes d'Ascou, de 
l'Hospitalet et de /a Solana d’Andorre, de Mérens, de Mon- 
taillou, d’Orlu, de Prades et de Savignac. 


Section IIT. — CaramiNrHa Benth. in DC. Prodr., XII (1848), 
p. 226; EucaLamiNTHa Gr. et Godr. F1. de Fr., 11 (1852), 
p. 662; CaLamiNTHasTRuM Coss. et Germ. F1. env. Paris, 
2° édit. (1861), p. 396. 


907. — C. officinalis Mœnch, Meth. pl., p. 409 ; Melissa 
Calamintha L. 


Espèce polymorphe dont nous possédons les variétés suivantes. 


Var. «. silvatica Coss. et Germ. 1. cit.; C. silvatica Bromfeld 
in Engl. bot., Suppl., 1, tab. 2897; C. officinalis Jord. Obseryv. 
D oCri. tragm. 4 (1846) pl: MAL) 'E A. Gr. et Godr./L'cil!, 
p. 662; Rchb. fil. Z. cit., tab. 75, f. 1 (sub. var. «. vulgaris).— 
Exsicc. : Billot F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 270. 

AR. Bords des bois, lieux ombragés des z. inf. — RR. dans 
la z. subalp. — Août-Octobre. 

Laucate, lieux jombragés aux bords de la route nationale 
(660") ; lieux boisés à Perles (680%); Savignac, bois de Malazèou 
(690%) ; environs d’Ax, bosquet Clauselles sur la'gare (670); 
bois de Biscarabé, sous le hameau de Petches (820); bords de 
la route de Prades, dans les bois des Gouttines (1420), 


Var. $. menthifolia (1) Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII (1858), 
p. 44 et tab. 76, f. 1; C. menthifolia Host. F1. austr., II (1858), 
p. 129; C. officinalis Benth in DC. Prodr., XII, p. 228 non 
Mœnch,— Exsicc.: Soc. dauph., n° 106. 


(1) Dénomination plus correcte que smenthàfolia et conforme à la Recommandation XIII 
des Règles internationales pour la nomenclature botanique adoptées par le Congrès de Vienne, 
en 1905. 


452 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


AR. Lieux secs et pierreux, rochers, talus, murs de la z. inf. 
— Juillet-Octobre. | 

Rochers de Malazèou aux bords de la route nationale entre 
Ax et Savignac (695%); Ax, lieux incultes de la prairie dite de la 
Julie (740") ; talus de la route d'Orgeix, au sommet de la côte 
des Broussals (815%); murs près du lavoir public de Vaychis 
(905). 


D'après Reichenbach fils (1. cit.}, le C. menthifolia Host est réuni 
à tort par quelques auteurs au C. ascendens Jord. lequel s’en dis- 
tingue à première vue par la longueur des pédicelles dépassant beau- 
coup la feuille florale, ses feuilles longuement pétiolées et par son 
aspect rappelant la longue inflorescence du C. Nepeta Link. 

Quoique peu usité le Calament officinal. vulgo Menthe de monta- 
gne est stomachique et antispasmodique et contient une huile essen- 
tielle douée des propriétés excitantes de ses congénères. On emploie 
surtout l’infusion à 5 : 1000. 


908. — GC. Nepeta Savi F1. pis., IT (1798), p. 63 (1); Link et 
Hoffmsg. sq. FI. port., I (1809), p. 141; Clairv. Man. herb. en 
Suisse (1811), p.197; Melissa Nepeta L.; Rchb. fil. L. cit., tab. 
76, f. 2 (sub : var. officinalis). — Exsicc. : Soc. dauph., n° 2995. 

C. Bords des chemins, lieux secs ou arides des z.inf. et su- 
balp. — Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675m (lieux secs et pier- 
reux à Savignac) à 1440" (l'Hospitalet, vacant près du pont de 
Sainte-Suzanne) et principalement aux alentours d’Ax (En- 
Castel ; l’'Esquiroulet, etc.) et d’Ascou (route de l'Aude, etc }. 


Satureia L. 


909. — S. montana L. (sensu lato). 


Jordan et Fourreau, dans leur Breviarium pl. nov., fasc. II (1868) 
considèrent le S, montana de Linné comme un groupe (grex.) de 


PTIT ERP T EPP EE TE EE ET EEE TETE TETE ET ET ENT EE EE TE EE EEE OEIL ELEC ELLE LILI EL ICE TELE TESTÉ ET PECEEECEEEELELLL COL LLLLEEELOLELLEEDELECETETECECETCECECELLELEEELEECELEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE EEE 


(1) La priorité doit incontestablement être accordée à Savi. 


te 


ACADEMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 453 


6 espèces affines : S. brevis, S. petræa, S. provincialis, S. flexuosa, 
S. rigidula et S. pyrenaica. Ils les distinguent les unes des autres et 
c'est avec le S. petræa, de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône) que le 
S. pyrenaica a le plus d’affinités. Nous ne possédons que ce dernier: 


Forma—$. pyrenaica Jord.et Fourr., L, cit.,p. 89.—RR. Août. 
Vallon de Font-Nègre, débris schisteux du port de Fray- 
Miquel (2190"). 


Tiges diffuses tortueuses ; feuilles oblongues d’un vert sombre, lui- 
sanles et plus ou moins réfléchies, grappes lâches et flexueuses ; dents 
du calice larges et courtes, étalées, etc. 

J. Briquet dans ses Labiées des Alpes maritimes, 2° partie (1893), 
p. 400 se borne à dire que les espèces? dénombrées par Jordan et 
Fourreau, font partie dela variété 8 communis Vis. FI. dalm., IT(1847), 
p. 194 (S. hyssapifolia Bertol. Ann. di stor. nat. Bolon.. I, p. 407), 
« comme formes à peu près impossibles à distinguer, surtout lors- 
qu’on les examine sur le sec ou sur les figures qu’en ont donné les 
auteurs ». Il fait observer en outre que le S. pyrenaica n’a pas été 
figuré dans les /cones de Jordan et Fourreau. Quoi qu’il en soit nos 
exemplaires paraissent identiques à ceux que Timbal-Lagrave nous a 
offert et qui ont été récoltés par lui, en août 1885, à Esquierry (Pyr. 
Centr.) (1). En dehors de notre circonscription florale, nous avons 
récolté abondamment le S, pyrenaica dans diverses localités de la 
zone subalpine de l’Andorre et de l'Espagne (vallée du Sègre), en 
août 1888 et juillet 1894. 

La Sarriette sauvage est aromatique, diurétique et excitante; elle 
peut remplacer comme assaisonnement la Sarriette des jardins (Satu- 
reria hortensis L.) naturalisée dans quelques jardins potagers. 


Trisu 4. —- MON ARDÉES (2) Benth. Lab. gen. et spec., 
P+ 00) 


Salvia L. 


910. — S. Verbenaca L. et auct. gall. (ex parte); Gallitri- 


(1) Jordan et Fourreau (/. cit.) l'indiquent : « In montibus humilioribus apricis Pyrenæorum 
centralium : Gedre (Hautes-Pyr,)». " 

(2) Le genre Monarda, originaire de l'Amérique du Nord, fournit aux serres tempérées 
plusieurs espèces parmi lesquelles la plus fréquemment cultivée est le M. didyma Willd a 
fleurs d’un ronge écarlate, en glomérules multiflores, à feuilles ovales, dentées, glabres à tige 
dont les angles sont tranchants, etc. Linné avait dédié ce genre à la mémoire de Nicolas 
Monardés médecin et botaniste espagnol, mort en 1578, auteur de plusieurs ouvrages: De Rosa 
et partibus ejus ; De malis, citris, aurantiis et limoniis (Anvers, 1505, in-B°) etc, 


21 


454 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


chum stereocaulon Jord. et Fourr. Icones ad fl. Europ., TI, 
tab. CCLXII fig. ou n° 344, teste Timbal!; Rchb. fil. Ic. fl. 
germ., XVIII, tab. 53, f 2 (pro parte). — Exsicc. : Soc. dauph., 
n° 538: | | 

AC. Lieux incultes, terrains secset argileux de la z. infér. — 
Juillet-Octobre. 

Nos exemplaires ont été récoltés aux environs du Castelet, 
de Savignac et d'Ax, entre 660" et 700" d'altitude. 


911.— S. horminoidea (1) Pourret, Chl. narb., in Mém. 
Acad. Sc. Toulouse, série T, vol. TTT (1788), p. 327, non Gr:"et 
Godr. F1. de Fr., {], p. 673; Timbal, Rech. sur var. de quelg. pl. 
du dép. Haute-Garonne (genre Salvia)in Mém. Acad. Sc. Toul., 
7° série, vol. I (1870), p. 241; S. Verbenaca DC. F1. fr., 3°éd., 
IT, p. 511; Gr. et Godr. (1. cit.), p. 672, non L.; Gallitrichum 
arvale Jord. et Fourr. Icones, tab. CCLXI fig. ou n° 343 teste 
Gillot ! — Exsicc.: Soc. dauph., n° 536. 

R. Champs et bords des chemins des terrains calcaires dans 
la z. subalp. Juin-Août. 

Montagnes de Prades : chemin de la Fajolle ou du bois de 
Fontfrède (1245m); champs vers le bois de Fontfrède (1260") 
et champs vers le col de Marmare (1270"). 


Pourret (1. cit.) décrit ainsi cette espèce: « caulescens, foliis oblon- 
gis, repandis, crenatis; calycibus coloratis; corollæ labiis approxi- 
matis, longitudine æqualibus; pistillo incluso, 4 ». — Elle se dis- 
tingue du S, Verbenaca par les caractères suivants : tige plus élevée 
parfois rougeñtre, à angles saillants, glanduleuse au sommet; feuilles 
vertes oblongues-élargies, sinuées; bractées largement arrondies, 
brusquement atténuées en pointe et très colorées ; fleurs en épi cylin- 
dracé, à la fin arqué-penché, d’un bleu foncé, pédicellées et réunies 
5 à 6 dans chaque verticille ; calice large, à nervures hérissées glan- 
duleuses ; corolle bleuâtre dépassant à peine les lobes du calice, à 
lèvres égales, rapprochées ; style et étamine non saillants. 

Timbal-Lagrave qui avait étudié par semis les sauges de la Haute- 
Garonne et des Pyrénées, a démontré que la plante de Pourret n’était 
point celle décrite sous ce nom par Grenier et Godron daus leur Flore 
de France (l. cit.) et devait être rapportée en partie au S. Clandes- 


{1) Dénomination plus correcte grammaticalement que S. horminoïides. 


SE PS 


ACADEMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 455 


tina Vill.,mon L. (S. pallidiflora St. Am.) et en partie au S. Verbe- 
naca L. : 

L’odeur forte et aromatique des sauges éloigne les bestiaux 
et ceux-ci ne les mangent pas. Dans quelques jardins d’Ax et de Sa- 
vignac on cultive la Sauge officinale vulgo Sauge, en patois Salbio, 
à laquelle les anciens attribuaient des propriétés héroïques. Pour les 
Latins, c'était l'Herba sacra ; l'Ecole de Salerne déclarait dans son 
fameux aphorisme qu'il n’y a pas de meilleur médicament contre la 
mort « Cr moriatur homo, cui salvia crescit in horto? ». Cette plante 
‘indigène dans la région méditerranéenne est un excitant et un tonique 
dans l'atonie des voies digestives, un puissant stomachique et un 
anticatarrhal. A l’intérieur on absorbe son infusé à 5 : 1000: a l'extérieur, 
‘on emploie en lotion et en fumigation son décocté à50: 1000. On 
‘fume aussi ses feuilles hachées, seules ou mêlées au stramonium contre 
T'asthme. Les bains de sauge sont recommandés dans le rachitismeet 
la paralysie des membres chez les enfants. 

Obs. Dans les parterres du parcdu Teich, on cultive pour l’ornement, 
la Sauge éclatante (Salvia splendens Fellow) originaire du Brésil et 
à corolle d’un rouge écarlate. On cultive aussi dans quelques jardins 
d'Ax comme plante aromatique le Romarin (Rosmarinus officinalis L.), 
indigène dans la région méditerranéenne, qui est un stimulant toni- 
que, stomachique et emménagogue, peu usité à l’intérieur ; son huile 
volatile est excitante et entre dans quelques préparations pourl’usage 
externe (baume Opodeldoch, baume Tranquille, etc.). Bouilli dans du 
vin, le romarin fortifie les membres et prévient la gangrène. 


Trisu 5. — NEPÈTÉES Benth. Lab, gen. et spec., p. 462. 


Glechoma L. 


912.— G. hederacea L.; Nepeta Glechoma Benth. Lab, 
p. 485:etin DC. Prodr., XII, p. 391; Rchb. fil. Zc. fl. germ., 
XVIII, tab. 40, f. 1, 2. — Exsicc.: Billot, F1. Gall. et Germ. 
exsicc., n° 1048. 

C. Haies, prairies, lieux ombragés de la z. inf. surtout aux 
alentours d’Ax, de Savignac et d’'Orgeix, etc. — Mai-Juin. 


Var. 8. hirsuta Godr. F1. de Lorr. If, p. 193; G. hirsuia 
Waldstet Kit. Descript. et icones pl. rar. Hung., I, P. 124, 
tab. 119 (pro parte) ; Rchb. fil.,/. cit... f. 3 (pr. p.). — Exsicc : 
Soc. dauph., n° 3857. 


456 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


AR. Avril Mai. — Savignac, haies près du ruisseau d'Eyche- 
nac, en amont de son confluent avec l'Ariège (685); environs 
d’Ax, pré de N°-Dame, en face de la gare (700") et Es dite 
de la Caougne (730%), RC 


Diffère du type par sa villosité plus abondante et par sa corolle 
moins saillante hors du calice. Le G. hirsuta W. et Kit dont cette 
plante a l’aspect, s’en distingue par ses calices à dents très inégales, 
acuminées-aristées et la forme de ses feuilles cordées-ovales, à dents 
ovales-oblongues.…. 

Le Gone hedéracé vulgo Lierre terrestre, Courroie de St- Jean, 
en patois Courrejolo(i) (petite courroie, à cause de ses longs stolons 
radicants) est stimulant, tonique, antiscrofuleux, diurétique, anti- 
catarrhal et vermifuge. On l’emploie surtout en infusion à 10: 1000 
et sous forme de sirop. Nos paysans utilisent sa décoction pour pré- 
parer des cataplasmes résolutifs et calmants. 


Nepeta L. 


913. — N. Cataria L.; Cataria vulgaris Mœnch Meth. pl., 
p. 387; Rchb fil. Ze. fl. germ., XVIII, tab. 41.— Exsicc.: Billot 
FI. Gall. et Germ. exsicc., n° 1046. 

AR. Lieux pierreux, bords des chemins et des fossés, murs 
des fontaines et haies aux alentours des villages dans les z. inf. 
et subalp. — Août-Septembre. 

Orgeix, fossés de la route près du presbytère (810%), murs de 
la fontaine couverte du hameau de Petches (915); fossés de la 
route de l’Aude, près du village d’Ascou (980) ; Sorgeat, lieux 
incultes, près de la fontaine couverte(1050"); Mérens, lieux pier- 
reux et-haies au village d’en-haut sur la maison Soulé(r1175"). 


Le Népèta Chataire vulgo Herbe aux chats (en patois Herbc dé Gat) 
a une saveur amère, une odeur forte et pénétrante, désagréable qui 
attire les chats, d’où son nom. C’est un carminatif emménagogue, 


antiscorbutique et antispasmodique peu usité. Placée près des ruches, 


cette plante en éloigne les rats. 


Œnscnrnénnemesenrngpmssennns en ns mmemnnn en rene means danennns naar ee de pat nets Ste e npen menn mens nmn een nd sens n nds nant ess tete nnn ten ete net een hand dmanennncan dm enmptnr inde dr dncnn ds 2 tré sn ene 


(1) La même dénomination a été donnée au Convolvulus arvensis L. et au Polygonum Con- 
volvulus L. 


1 
| 
| 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 457 


Tr&u 6. — STACHYDÉES Benth. ir DC. Prodr., XII, 
P. 407. 


Sideritis L. 

914. — S. hyssopifolia L. var. pyrenaica Briquet, Lab. 
des Alp.-Marit., 2° partie (1803), p. 339 du tir. à part; S. pyre- 
naica Poiret, Encyci. méthod., Bot., Suppl.2(1811),p. 383, non 
Eadress ; S. alpina var. $. Vill. Æist. pl. Dauph., II (1787), 
p. 373 ; S. crenata Lap. Hist. abr. pl. Pyr. (1813), p.331;S8. 
alpina Pourr. Chl. narb., n° 1081 (pr. p.) in Mém. Acad. Sc. 
Toul., série 1, vol. III (1788), p. 328; S. scordioidea var. alpina 
Benth. Lab. gen. et spec. (1832-36), p. 578; S. hyssopifolia var. 
alpina Willk. et Lge. Prodr. fl. hisp., II (1870), p. 453; Timb.- 
Lagr. Etude sur quelq. Sideritis de la fl. fr., in Mëm. Acad. 
Sc. Toulouse, 7° série, vol. IV (1872), p. 382 (p. 11 du tirage à 
part); Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII (1858), tab. 24, f. 2 (sub: 
S. scordioideu). — Exsicc.: Soc. dauph. (1881), n° 3001 (sub: 
S. pyrenaica Poir.). 

AC. Pelouses et rochers calcaires ou schisto-calcaires dans les 
z. Subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Sarrat de la Caougne sur Montaillou (1380"); vallée de 
l’Oriège, filon schisto-calcaire à lOrry-Vieil de Gaudu (1400); 
rochers calcaires sur le ruisseau de la Paloumière de Prades 
(1480); éboulis calcaires du Roc des Scaramus(1770met à 1780"); 
sommet du pic de Pénédis (1815"); rochers schisto-calcaires à 
la sortie du lac de Naguilles (1870 et 1925®%); rochers calcaires 
de la croix de Paillères (1915"); rochers schisto-calcaires du 
Barancou, sur le lac de Naguïilles et près du ruisseau de Pinet 
(1920%); crête calcaire de Paillères (1990); filon calcaire à l’en- 
trée du Trou-de-l’Or de Baxouillade (2070") et sarrat de Baxouil- 
lade (2190"); versant occidental dela couillade d'En-Sur sur 
_l’orry de même nom (2150" età 2160"), très abondant, 


Espèce très variable dans la grandeur, la forme et les dents de 
ses feuilles, la forme plus ou moinsallongée de son inflorescence; ces 
variations paraissent dues à l’âge plus ou moins avancé de la plante, 


458 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


à l'influence du terrain, de l'altitude, etc. Timbal-Lagrave et Jean- 


bernat dans Le Capsir, p. 114 du tir. à part, décrivent trois formes 
remarquables qui passent de l’une à l’autre par des transitions insen- 
sibles, mais le type sereconnaît toujours : à sa souche ligneuse, àses 
tiges gréles ascendantes et couchées ; à ses feuilles vertes, velues- 
hérissées, les inférieures ovales-obtuses, atténuées au coin, régulie- 
rement dentées au sommet, les supérieures de même forme, mais plus 
allongées ; à ses grappes ovoides et compactes non interrompues à la 
base : à ses fleurs d’un jaune pâle, livides sur le milieu des lèvres; à ses 
bractées florales ovales, incisées-dentées, etc. 

On ne doit pas la confondre avec le S. Endressi Willk. in Bot. 
Zeit., XVII (1859), p. 284, plante toute velue-blanchâtre, qui a pour 
synonymes: S. pyrenaica Endress, PI. exsicc. hisp. un.itin, (1830), 
non Poiret, S. scordioidea var. incana Benth. Lab. gen. et spec. 
(1832-36), p. 579, S. Gouani Timb.-Lag. Etud. Sidér., p. 13 du tir. 
à part et que Willkomm et Lange dans leur Prodr. fl. hisp. II, 
p. 465 indiquent au nombre des Species inquirendæ avec la men- 
tion : « In Pyr.-Orient. gall. probabiliter, etiam catalaunicis ». M. G. 
Gautier dans son Catal. rais. de la fl. des Pyr.-Or. (1898), p. 348 du 
tir. à part signale en effet le S. Endressi dans diverses localités de sa 
circonscription florale (zone de l’olivier jusque dans celle du Loise- 
leuria). 


Marrubium L. 


915. —M. vulgare L.; Rchb fil. Zc. fl. germ., XVIII, tab. 33, 
ARE TS 

CC. Bords des chemins, talus, murs des terrains argileux ou 
calcaires dans les z. inf. et subalp. — Juin-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" (Savignac, talus de 
la route nationale sur les champs de Malazéou) à 1240" (murs 
de la grand’route à l'entrée du village de Prades) et principale- 
ment aux alentours d’Ax-les-Thermes, de Prades et de Sorgeat. 


Var.B. lanatum Benth. in DC. Prodr. XII, p.453; M. apu- 
lum Tenore, FI. napolit., V,n° 2182,p. 16, tab. 154.— Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 924. 

RR. Août. — Rochers calcaires et pelouses sèches sur la fon- 
taine de Jatob; vers le col de Peyre-Blanque (1510). 


- 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 429 


Plante beaucoup plus petite que le M. vulgare, à tige couverte 
d'un tomentum blanc et serré, à feuilles suborbiculaires, tomenteuses, 
sur les deux faces, à verticilles moins nombreux, pauciflores, à corolle 
plus petite et à calice plus velu. 

Indigène dans la Sicile méridionale et l’Italie, cette plante, mécon- 
nue de nombreux auteurs, a été observée : par Timbal-Lagrave, 
Debeaux, etc., dans les Corbières à Casas-de-Peña ; par J. Neyraut 
dans quelques localités des Pyrénées-Orientales; par Willkomm et 
Lange, en Espagne, dans les provinces d'Aragon et de Grenade; par 
Battandier et Trabut, en Algérie (El-Kantara, Perrégeaux, le Sud 
Oranais, etc.) (1). Nous l’avons récoltée en Andorre, à 1030" d’alt., 
sous le hameau de Santa-Coloma, en aval d’Andorre-la-Vieille, au 
bord du sentier, le 17 juillet 1894. 

Le éMarrue commun vulgo Marrube blanc à odeur forte et désa- 
gréable, à saveur âcre et amère, est considéré comme fébrifuge, anti- 
spasmodique et diurétique; il est usité en infusion à 10 : 1000 comme 
vermifuge et emménagogue et surtout comme expectorant dans les 
catarrhes pulmonaires chroniques et comme calmant dans l’asthme 
humide. 


Ballota (Tournef.) L. 
916. — B. fœtida Lamk. F1. Fr., Il, p. 381 et auct. plar. 


D'après Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Le Capsir, p. 144 du tir. à 
part) cette espèce présente 3 variétés que la plupart des auteurs lui 
réunissent à tort comme synonymes : 


Var. a. fœtida Koch. Syn. fl. germ., éd. 2, p. 657; C. nigra 
Rchb. fil. Zc. fl. germ , XVHIE, tab. 17, f. 1, an L.? — Exsicc. : 
Soc. dauph., n° 5301. 

CC. Bords des chemins, lieux vagues, murs des terrains 
sablonneux de la z. inf. principalement aux environs de Savi- 
gnac (talus de la voie ferrée, etc.) et d’Ax (mur de l’Oriège, près 
de la scierie communale, etc.). — Juin-Août. 


Les feuilles sont vertes, ridées, arrondies et les fleurs roses dont 
les dents du calice sont acuminées en une pointe subulée-spinescente 
plus longue qu'elles. 


(1) Voir pour de plus amples détails les Plantes de la région méditerranéenne par O. De- 
beäux in Rev. de Bôt., Toüloüse, IX (luillet 1801), pages 2366 et 367. 


460 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Var. $. nigra Smith (pro. sp:) F1. brit.; \,p. 635 et "Engl 
bot., tab. 46. 

R. Champs argilo-calcaires et murs de la z. inf. — Juin. 

Savignac, champs de la route de Vaychis, près du ponceau 
sur le ruisseau d'Eychenac (725"); Orlu, murs de la route sous 
le presbytère (830). 


Feuilles noires, roussâtres en dessous ; fleurs rougeâtres dont les 
dents du calice sont brusquement nRbries par une pointe subulée 
égalant ordinairement la longueur de la dent. 


Var. y. alba L. (pr. sp.)Sp. pl., éd. 2, p. 814. — RR. Octobre. 
Lieux boisés à Malazéou, entre Ax et Savignac (690n). 


Feuilles glauques sur les 2 faces; fleurs blanches. 

La Ballote fétide vulgo Marrube noir, a une odeur désagréable, ce 
qui la fait délaisser par le bétail. Elle passe pour antispasmodique 
et vermifuge. On l’a employée contre la teigne. 


Stachys L. | 


Section I. — Eriostacxys Benth. Lab. gen, et sp., p. 534. 


917. — S. alpina L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, tab. 8, 
f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 3002 et bis. | 

AR. Bois humides, lieux ombragés des terrains calcaires ou 
siliceux détritiques dans la z. subalp. — Juillet-Août. 

Bois du Lauzet sous le col d'En-Ferrié (1370"); bords de la 
route de Prades dans le bois des Gouttines (1425"); bords du 
chemin forestier dans la sapinière du bac de Llata (1450); 
vallon de Montaud, sommet du bois du bac des Fargues(1570"}; 
talus de la route forestière de Bonascre à Manseiile (1630"). 


+ 


Nous n’avons point observé la variation à fleurs blanches (S.-var. 
albiflora Babey, F1. jurass., 1845). 


Section II. — Eusracuays Gr. et Godr. F1. de Fr., II, p. 688. 


918. — S. silvatica L., Rchb. fil. Z. cit., tab. 10. f. 2. 


ACADÉMIE DE GÉOGR\PHIE BOTANIQUE 461 


AC. — Lieux frais et ombragés, bords des eaux, haies, bois 
des z. inf. et subalp., dans tous les terrains. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675" (Savignac, fossés de 
la route nationale) à 1540" (environs du chalet forestier de Cour- 
tal-Jouan) et principalement aux alentours d’Ax (parc de l’Horte, 
bords du canal de l’Esquiroulet, etc.), d'Ascou (ancienne forge 
à la catalane, etc.), d’Orlu (bois de Chourlot, etc.) et de Prades 
(fontaine du Drazet, etc.). 


L'Epiaire des bois vulgo Ortie puante, comme ses congénères 
passe pour être antiscorbutique, emménagogue, fébrifuge et émé- 
tique. À cause de son odeur fétide, les bestiaux la délaissent. 


919. — S. annua, L.; Rchb. fil., /. cit., tab. IT, f. 2. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 4223. 

R. Champs pierreux, rochers des terrains siliceux ou argileux. 
— Juin-Juillet. 

Environs d'Ax: lisière des champs d'En-Castel (710") et 
rochers d’En-Fountangé (720). 


920. — S. recta; S. Sideritis Vill. Hist. pl. Dauph., WI, 
p. 375; Rchb. fil. Z. cit. tab. 13, f. 1. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 4225. | 

AC. Lieux secs et rocailleux, bords des chemins, talus, 
éboulis, fissures des rochers des terrains siliceux ou argileux, 
plus rarement calcaires dans les z. inf. et subalp. — Juin-Oc- 
t 

Rochers de Pigeol à l'E. et au-dessus du village du Castelet, 
dominant la rive gauche de l'Ariège (690"), Ax, talus de la gare 
près des aiguilles de la voie ferrée, côté aval (700) et fissures 
des rochers d'En-Fountangé (720"); environs d’Ax : talus de la 
route de l'Aude, au lacet sous la Bordette (775%); bords de la 
route de Petches, sur les champs de Betsou (860"); Prades :talus 
de la grand’route, en amont du village(1245"); éboulis calcaires 
du Roc des Llamprés, sur le ruisseau du Chioula (1270®); som- 
met du Roc d’En-Calqué (1390) etc. 


462 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


L’Epiaire droite vulgo Crapaudine (1) est considérée comme vulné- 
raire. Nos paysans l’administrent aux enfants atteints de la maladie 
du ventre connue sous le nom de Carreau. 


Betonica L. 
921. — B. officinalis L. et auct. mult. 


D’après A. Jordan et J. Fourreau le B. officinalis de Linné et de 
la plupart des auteurs se compose de nombreuses espèces affines 
dont ils ont indiqué les caractères différentiels, en 1868, dans le 
2° fascicule de leur Breviarium pl. nov, pp. 94 à 103. Voici l’énu- 
mération des formes démembrées du type Linnéen et que nous avons 
cru reconnaître dans nos exemplaires d’herbier. La plupart de nos 
spécimens ont été revus par le regretté Timbal-Lagrave qui a étudié 


quelques-unes de ces formes dans son Massif du Llaurenti, pp. 383 . 


et 384 du tir. à part, note 13, mais dont les caractères différentiels 
sont souvent peu sensibles, car on rencontre parfois dans la même 
localité des intermédiaires entre ces formes: 


[. — B. pyrenaica Jord. et Fourr., L. cit., p. 94. — AC. Pe- 
louses, prairies, rochers des z. inf. et subalp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont récoltés de 710" (environs d’Ax, pelouses 
d'En-Castel) à 1680" (vallée du Nagear, rochers de Prat-Re- 
doun) et principalement aux alentours d’Ax (bosquet Clauselles; 
pelouses de la Bordette, prairies de Biscarabé, etc.) et de Mérens 
(pelouses près de la cabane forestière de la Planelle ou du Lar- 
suis er) 


[T.— B. monticola Jord. et Fourr., L. cit., p.95. — RR. Juil- 
let-Septembre. 

Rochers de la Cahurte sous l’estagnol de ce nom (1060"); 
pelouses aux bords de la route de Prades, sous le roc d’En- 
Calqué (1245). 


[I1.— B. Peyrusiana (2) Timb.-Lagr., L. cit., p.384; B. hirsuta 
Lap. ist. abr. pl. Pyr., p. 335, non L. 


1) Le même nom vulgaire est donné aux espèces du genre Sideritis! 
5) Là dénoftinätion B. Lapeyrousiana serait plus éôtrectè: 


ACADÉMIE DE GEOGRAPHIE BOTANIQUE 403 


AR. Juillet.— Champs de Coudine, sous la route de Vaychis 
(810%); chemin du Bisp sur l’ancienne forge d’Orlu et au-dessus 
de la fontaine du Pich (1015®); prairies du Bisp, au pied du pic 
de Brasseil (1080); vallée latérale d’Orgeix, sous la jasse d’En- 
Sur (1860"). 


IV.—B. psilostachys Jord. et Fourr. L. cit., p. 97 (1). — AR. 
Juillet-Aout. 

Environs d'Ax, bords ombragés du canal de l’Esquiroulet 
(700%); prairies d’Ascou, vers l’ancienne forge (1020®) (2); vallée 
de l’Oriège; prairies ombragées du Bisp, en amont du confluent 
du ruisseau de Chourlot avec l’Oriège (1090") et lieux boisés 
près de la fontaine de Fangueil (1110"); rochers près du déver- 
soir du lac de Naguilles (1854m Et.-ma)j.). 


V.— B. recurva (3) Jord. et Fourr. Z. cit., p. 102. — AR. Juil- 
let-Août. 
‘Prairies aux bords de l’'Oriège près de la passerelle de 
Ramières (910); vallée du Nagear, prairies des dernières 
granges (1020"); prairies de l’Hospitalet,entre les ponts en bois 
de Sainte-Suzanne et Cerda (1460); vallon del Pradel, sur la 
fontaine de Boutas (1490"). 


Sur les confins de notre circonscription florale « aux rochers du 
laquet de Paillères » nous avons aussi récolté, le 28 août 1886, de très 
beaux exemplaires de cette plante qui ont été vérifiés par Timbal- 
Lagrave. 

La Bétoine officinale en patois Betoueno fournit une teinture jaune; 
ses racines sont amères et utilisées par nos paysans comme tonique 
léger ; on fume parfois ses feuilles en guise de tabac d'où le nom de 
. tabac salbatjé. Dans les herbages, elle agit comme condiment; les 
moutons la mangent à l’état frais, 


(1) Cette plante est indiquée par Jordan et Fourreau « [n sylvaticis Pyrenæorum : Foix 
(Ariège) >. 

(2) Timbal et Jeanbernat (Massif du Llaurenti), p.222 du tir. à part, l'indiquent entre autres 
localités à Ascou, 

(3) Par erreur typographique sans doute, Tinibal et Jeañbetnät 4, cit: p. 222 et p. 384 dd 

tir. à part) ôüt écrit B: rechrvata! 


464 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Galeopsis L. 


Les espèces de ce genre litigieux ontété étudiées dans une période 
assez récente par le Dr J. Briquet, Directeur du Jardin botanique de 
Genève, en deux publications très remarquables : 1° Les Labiées 
des Alpes Maritimes, 1891-1895 (1); 20 Monographie du genre Galeop- 
sis, 1893 (2). Cet auteur a élucidé les différentes formes, en admet- 
tant la tendance actuelle de faire des espèces principales collectives 
et de leur rattacher des sous-espèces et des variétés (5). A l’aide des 
deux ouvrages précités tous les spécimens de notre herbier ont été 
revus avec soin, en 1894, par notre ami distingué M. le Dr X. Gillot, 
d'Autun; quelques-uns ont même été soumis au visa de M. J. Bri- 
quet et nous sommes heureux de témoigner notre reconnaissance à 
nos savants collègues pour le précieux concours de leurs lumières. 


Section I. — Lapanum Rchb. FI. excurs., p. 322. 


922. — G. Ladanum L. Sp. pl., éd. 2, p. 810 (sensu lato). 


Subspec. I. angustifolia Gaud. F1. helv., IV, p. 52, 
n° 1326; G. angustifolia Ehrh. Herb. et auct. | 


Var. «. calcarea J. Briq. Monogr. g. Galeops., p. 255 du 
tir. à part; G. calcarea Schônheït, Phytogr. Bemerk., in Flora, 
XV (1832), p«593. 

CC. Champs cultivés, prairies, rochers et éboulis, bord des 
chemins des terrains schisteux ou calcaires dans les z. inf. et 
subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplairés ont été récoltés de 710" (Ax, champs d'En- 
Castel) à 1660" (dernières prairies de la Solana d'Andorre) (4) 


EPTOTLTEE TETE TETE TEE EEE TETE TETE ET EEE EE EEE EEE EE EE EEE TETE EI TIC CE EC ET EE L IEC TETIETELTE LIL III ETES ESS E IEEE EEE EECCE EEE EE CC EEECEOEEEEEOLOEECONOEOEOOCOCOOLOLLLCOE CETTE CE CEEECEL CEECPE CODCPREPTETE POOLCENELELELELEEE CN 


(1) Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, XVIIL et 587 p. in-8° en 3 fasc. ou 3 parties. 
Genève, Georg et Cie libraires-éditeurs. 

(2) Extrait des Mém. de-l'Acad. roy. de Belgique, tome LII, in-4°, 324 p.— Bruxelles. F. 
Hayez éditeur; P. Klincksieck, libraire à Paris. 

(3j Ce mode d'interprétation réduit évidemment d'un quart environ le nombre de 1353 espe- 
ces principales numérotées annoncées dans le tableau placé à la p.11, du 1°" fascicule du 
tome | de notre Catalogue raisonné, etc., mais d'un autre côté, il augmente considérablement 
le nombre des sous-espèces, formes et variétés indiquées dans ce même tableau. 

(4) Ces exemplaires ont été vérifiés, en 1894, par M. J. Briquét, 4 


ane DS ne ed Se ee à + 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. , . 465 


-et principalement aux alentours d’Ax, de l’Hospitalet, de Mérens 
et de Montaillou. 


C’est la variété la plus répandue dans notre circonscription florale. 
Les calices sont + glanduleux. 


Var 6. arvatica Jord. (pr. sp.). in Billot Annot. fl. de Fr. et 
d'Allem. (1858), p.130 et auct. gall. — Exsicc.: Billot F7. Gall. 
‘et Germ. exsicc., n° 2341 et Soc. dauph., n° 3006! 

AC. Champs en friche, murs, rochers, etc. des z. inf. et su- 
balp. — RR. dans la z. alp. — Juillet-Septembre. 

Ax, jardin Duran, près des thermes du Coulonbret (720"); 
environs d’Ax, talus- de la route militaire de Pointe-Couronne, 
‘au 2° lacet (780%); bords de la route d'Ax à Orgeix, en face du 
château (805%); bifurcation de la route de l’Aude et du chemin 
de Quérigut par le port de Paillères, près du hameau de Lavail 
(r100%); murs de la grand’route, près du village de Prades 
(1240"); rochers calcaires sur la grotte d'Audouze (1680) ; dé- 
bouché du vallon d’En-Garcias sur le plateau du col de Puy- 
maurens (1935). 


Après avoir considéré dans ses Labiées des Alp. marit., 11° partie 
1Sot), p. 167 le G. arvatica Jord. comme synonyme de la var. are- 
naria Gr. et Godr. FI. de Fr., Il, p 684, M. J. Briquet le réunit, 
dans sa Monographie (1893), à sa var. calcarea. Il en diffère cepen- 
dant par sa taille plus basse, ses rameaux courts et étalés, ses feuilles 
plus courtes, à indumentum plus foncé et plus laïneux, à poils étales, 
souvent glanduleux, et par son calice velu-grisätre, plus petit, à dents 
plus courtes et moins étroites. 


Var. y. orophila Briq. Lab. des Alp. marit., p. 165 du tir. à 
part et Monogr. g. Galeop., p. 248 du tir. à part; G. orophila, 
Timb.-Lagr. in Bull. Soc. dauph., 1°" année (1874), p. 15. — 
Exsicc. : Billot F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 1849, sub: G. 
angustifolia (ann. 1856); Soc. dauph., n° 205 (ann. 1874); 
n° 3005(ann. 1881) sub : G. angustifolia er n° 464 (ann. 1885) 
sub : G. Ladanum var. campestris Timb. 

AC. Rochers, prairies, bords des chemins des terrains sili- 
ceux dans les z. inf. et subalp. — Août-Septembre. 


466 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Fossés du village du Castelet (665) et rochers de Pigeol, sur 
ce village (690"); prairies de la rive gauche de l'Ariège entre 
Savignac et le Castelet (670"); environs d’Ax, banquette de la 
route de l’Aude sous la Bordette (770); bords de la route 
d'Orgeix en face du château d'Orgeix (805"); route d'Espagne, 


rochers de la gorge de Berduquet (900") ; talus de la route de 


l'Aude sous la prairie d’Arnet(g1o®) et entre Ascou et l’ancienne 
forge (1030, 1840" et 1060"); vallée de la Lauze, bords du 
chemin en face de la passerelle de Jean-Louis (1240% (x). 


D'après M. le Dr Gillot « c'est une race régionale ou pyrénéenne 
bien remarquable du G. angustifolia et dont on n’a pas signalé la 
particularité relative à la variation de la couleur des fleurs blanches 
ét roses sur le même pied ou roses passant au bleu » (Jn ditt., 
31 mars 1893). 


Forma ad var. calcaream vergens J. Briq.in litt., 24 mai 1894. 
— RR. Août. En montant du vallon d’En-Garcias au pic de 
Sabarthés (2020). 


« Cette forme naine a les dents calicinales et l'indument de la var. 
orophila mais elle s’en distingue par la glandulosité très prononcée 
de ses axes ; les formes de transition comme celles-ci ne sont pas 
rares; elles sont péremptoires au point de vue de la subordination 
des variétés en question sous un nom collectif » (J. Briq. in lité. et L. 
cit.). 

Nous possédons encore les formes suivantes qui se rattachent aussi 
à la sous-espèce angustifolia Gaud. 


Forma inter var. calcaream Briq. et var. arvaticam Jord. 
ambigens.— Octobre. — Mérens, champs sous le village (1045"). 


Forma inter var. calcaream et var. orophilam Briq.ambigens. 
—AR Août-Septembre.— Fossés de la route de l’Aude,enamont 
du village d'Ascou {r000") ; d'Ignaux à Sorgeat, au quartier de 
Ramounas (1020"); champs de Montaillou (1330%) ; éboulis du 
Roc des Scaramus (1760). 


(1) Les exemplaires de cette localité ont été vérifiés par M. J. Briquet, 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 467 


Forma inter var. Kerneri et var. calcaream Briq. ambigens. 
— RR. Juillet. — Bois de Gourdou, sous le village d‘Ignaux 
(880"); bords de la route de l’Aude, sous Ascou (980), 


Les exemplaires de cette dernière localité « sont identiques au 
n° 959 du Ælora sselecta exsiccata de Ch. Magnier dénommés par 
J. Briquet dans sa Monogr. du g. Galeopsis, p. 313 du tir. à part » 
(Dr Gillot in litt.). 


Var. à. carpetana J. Briquet, Lab Alp. marit., p. 167 du tir. 
à part. et Monogr. g. Galeop., p. 258 du tir. à part; G. carpe- 
tana Willk, Sert. fl. hisp. (1852), in Flora, XXXV, pp. 282- 
283, G. monticola Jord. inéd. ap. Reverchon, PI. Alp. marit. 
venales. 

RR. Septembre. — Ax, prairie de Notre-Dame sous les murs 
de soutènement de la route nationale (895"). 


Plante diffuse étalée ; feuilles inférieures à 3-4 dents, les supérieures 
aiguës ; calice vert de 7 à 8 mm. de longueur, à dents longues, à poils 
glanduleux et étalés, etc. 


Subspec. II.intermedia J. Briq. Lab. Alp. marit., p.168 du tir, 
à part; Monogr. du g. Galeops., p.259 du tir. à part; G. inter- 
media Vill. Prosp. pl. Dauph. (17790), p. 21 et Hist. pl. Dauph., 
TI (1787), p. 387. tab. IX ; G. parviflora Lamk. Ency. méth., 
Bot., II (1786), p. 600.— Exsicc.: Soc. dauph., n° 544. 

AR. Champs, pelouses, éboulis des terrains siliceux dans les 
z. subalp et alp. — RR. dans la z. niv.— Août-Septembre. 

Champs de Sorgeat, près de la fontaine de Franqui (1070m); 
éboulis schisteux près de la jonction du ruisseau del Maya avec 
l'Ariège (1940); pelouses sur l'estagnol du Nagear (1960"); 
wallée des Bésines, pelouses de la jasse Pujol (1990"); clots de 
Bessatel, sous le pic d’'Esquifolaygo (2420"). 


M.J. Briquet après avoir vérifié plusieurs de nos exemplaires y a 
‘ajouté Ja note suivante : « Cette plante avec la var. abundantiaca for- 
ment ensembie une sous-espèce du G. Ladanum, mais nullement 
une espèce distincte ». 

Nous reconnaissons toujours le G. intermedia à ses feuilles lan- 
céolées ou linéaires, vertes, cunéiformes à la base, à ses fleurs en 


468 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


glomérules rapprochés et se confondant au sommet de ia tige et des 
rameaux, à son calice velu, à dents inégales étroites subulées, épi- 
neuses, à sa corolle ordinairement purpurine 2 fois plus longue que 
le calice, etc. 


923. — G. pyrenaica Bartl. in /nd. semin. hort. Gôtting 
(1848) p. 4et Ann. Sc. nat., sér. 3, XI (1849), p. 254; Rchb. fil. 
Ic. fl. germ., XVIII, tab. 29, f. 3.— Exsicc. : Billot. F1. Gall. 
et Germ. exsicc., n° 831. 


Var. «. genuina Briq. Monogr. g. Galeops., p. 275 du tir. à 
part. { 
RR. Août. — Fossés sablonneux de la route nationale au 
3e lacet sur l’Hospitalet (1560). 


Var. 6. nana Willk. et Costa, Pugill. pl. rar. penins. Pyr., in 
Linnœæa, XXX (1850), n° 45 et in Prodr. FI. hisp., II, (1870), 
p. 430, n° 2338 ; J. Briq. L. cit. ; G. exscapa Endress, PI. pyr. 
exsicc. un. itin. (1831) ? 

AR. Pelouses et éboulis des terrains siliceux des z. alp. et niv. 
— Août-Octobre. 

Les clots du col de Beil, versant du Nagear (2090"); vallon 
d'En-Garcias sous la porteille de Kerfourg (2470); éboulis de 
la porteille de Coume-d’Or(2480") ; éboulis schisteux du versant 
oriental du pic de Coume-d’Or (2590®) et du versant occidental 
du pic Pédroux Sud (2760"). 


Sur les confins de notre circonscription florale nous avons récolté 
cette plante en d’autres localités alpines; dans les Pyrénées-Orien- 
tales : point culminant du chemin de Porté à Lanoux sur le lac de 
Font-Vive (2107 Et.-maj.): pelouses et sables sur la rive droite du 
grand lac de Lanoux (2154" Et.-maj.).— Cette variété naine se dis- 
tingue du type surtout par sa tige de 3-15 centim. tantôt simple, tantôt 
rameuses, ses feuilles d’un vert-cendré plus étroites et aiguës, ses co- 
rolles plus grandes, etc. Nous n’avons pas observé des spécimens 
intermédiaires entre le type et sa variété naine malgré l’observation 
faite par M. J. Briquet (/. cit.). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 469 


Section II. — TEerraniT Rchb. 1. cit., p. 323. 


924. — G. Tetrahit L. (sensu lato). 


Subspec. genuina Briq. Monogr.,g. Galeops., p. 291, du tir. 
à part. 


Var. «. arvensis Schlechtendal, F1. berol., 1 (1823), p. 320; 
Briq. 1. cit.;, Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVIII, tab.30, f. 1. — 
— Exsicc.: F. Schultz., F1. Gall. et Germ. exsicc., n° 498 
et bis. 

AC. Lieux frais, bords des eaux, talus et fossés des routes, 
surtout au voisinage des habitations dans les z. inf. et subalp. 
Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 705® (Ax, bords du canal 
du moulin du Couzillou, près du bureau des Postes) à 1080" 
(talus de la route de l'Aude, près du hameau de Goulours) et 
principalement aux alentours d’Ax (lieux incultes près de la mé- 
tairie dite de la Julie; talus dela route de l’Aude sous la Bor- 
dette, etc.) et de Sorgeat (champs sur la fontaine de Fran- 
qui, etc.). 


Se reconnaît à sa tige très renflée aux nœuds: à ses feuilles larges, 
arrondies à la base, aiguës (mais nonlonguement acuminées), à dents 
courtes et à son calice dont les dents egalent le tube de la corolle et 
sont pourvues de poils raides et piquants. 


Manop-vszlvestris Schlecht. L. cit.; Briq. 1. cit, p. 203. 

AR. Champs, lieux boisés, bords des rivières des terrains sa- 
blonneux dans les z. inf. etsubalp. —Juin-Septembre. 

Bords de la rive gauche de l’Ariège entre Savignac et le Cas- 
telet (665") ; Savignac, champs de la plaine (670%) et champs en 
face de la grande île de Malazéou (685); fossé près de l’an- 
cienne forge d’Orlu (930") et bois des Salines, au-dessus de ce 
parc (1225). 

Se distingue par ses feuilles lancéolées, très aiguës, longuement 


acuminées, rétrécies en coin; les dents de ses feuilles plus ouvertes, 
etc. On trouve tous les intermédiaires possibles entre les var. «et &. 


22 


470 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nous ‘possédons en effet dans l’herbier la forme de transition sui- 
vante : 


Forma ambigens inter var. arvensem et silvestrem Schlecht., 
Briq. — Juillet-Sestembre. 


Environs d’Ax, pelouses sèches d'En-Castel sous la châtai-. 


gneraie (715"); fossés du hameau de Petches près des habitations 
(920); vallée de la Lauze, bords des chemins à Montmija 
(1400"). 


Var. y. Reichenbachir Rapin mss. et in Guide du bot. vaudois 
(1862), p. 246; Gren. F1. de la ch. jurassiqg. (1865), p. 628 ; G. 
Reichenbachii (1) Reuter in Bull. Soc. Soc. hall., II (1854), pp.26 
et 27 et Cat. pl. vasc. env. Genève, 2° éd. (1861), p. 174; J. Bri- 
quet Lab. Alp. marit., 1" partie (1891), p. 177 et Monogr. g. 
Galeops. (1803), p. 299; Rchb. fil. /. cit., p.17, n° 8 (sub.: G. 
Reichenbachiana Reut.) et tab. 28, f. 2. 

RR. Pelouses des z. subalp. et alp. — Août. 

Cloutade de Gnoles (1420); cabane des bergers de Puymau- 
rens, au débouché du vallon d'En-Garciat (1935). 


Diffère des variétés précédentes par sa taille plus petite ; sa tige 
moins renflée aux nœuds; ses feuilles élargies, moins longuement 
acuminées, à dents moins nombreuses, plus larges; ses calices plus 
velus, à soies moins raides; sa floraison plus précoce, etc. Nos exem- 
plaires sont identiques à ceux récoltés par M.le Dr X. Gillot, le 
19 août 1890, dansles Monts-Dores (Puy-de-Dôme) au col de la Diane 
de 1500 à 1600 d’alt.l 


(1) Cette espèce a été dédiée par Reuter à son ami, l'illustre botaniste allemand, le profes- 
seur Heinrich-Gustav Reichenbach, Directeur du Jardin botanique de Hambourg, décédé le 
6 mai 1899, à l'âge de 65 ans; il est connu de ses contemporains par sa merveilleuse connais- 
sance des Orchidées et par ses nombreux travaux, entre autres la continuation à partir du 
XIIIe volume (1851) des importants {cones floræ germanicæ et helveticæ, commencés par son 
père Ludwig-Heinrich-Gottlieb Reichenbach (né à Leipzig, en 1703, mort à Dresde, en 
mars 1879), professeur d'histoire naturelle à l'Académie médico-chirurgicale de Dresde et 
Directeur du Jardin botanique de cette ville. Ce dernier savant était déjà connu non seule- 
ment par son Jconographia botanica seu Plantæ criticæ, centur. 1 à 10, in-4° (1823-1832), son 
Flora germanica excursoria 2 vol. in-18° (1830-32), ses exsiccata de la Flore d'Allemagne, etc., 
mais aussi pour les services rendus aux amis des sciences tels que la fondation de la société 
Flora, la direction des Ephémerides des curieux de la nature, qui a absorbé son activité 
scientifique pendant les dix dernières années de sa vie. Son fils, travailleur infatigable, 
esprit pénétrant et parfois caustique fut un membre assidu des Congrès internationaux de 
Botanique ou autres où il était toujours écouté et fit souvent preuve de sentiments de vive 
sympathie à l'égard de la Fiance. ; 


L 
4 
| 
: 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 471 


Obs. — Le Galéopsis Ladanum vulgo Gueule de Chat, en patois 
Courcoumal Salbatjé et ses variétés ainsi que le G. Tétrahit vulgo 
Chanvre sauvage sont astringents et résolutifs. On les a recommandés 
contre le catarrhe pulmonaire chronique. 


Leonurus L. 


925. — L. Cardiaca L.; Cardiaca vulgaris Mœnch, Meth. 
pl., p. 101. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 3000. 

AR. Haies, décombres, lieux pierreux et incultes près des ha- 
bitations dans la z. inf. — Juillet-Septemhre. 

Environs d'Ax, décombres près de la métairie d'En-Castel 
(710%); lieux incultes sous la 1° Bazerque (770"); haies bordant 
la route nationale près de la métairie d’Astrié-d’Oreille (830). 


L'Agripaume Cardiaque a été préconisé contre l'asthme. Ses pro- 
priétés sont mal définies, car on l’a vanté aussi contre la rage. Les 
tiges mûres placées sur le passage des taupes les font fuir. 


samium (L.) Benth. 
Section I. — Lamiopsis Dumort. Florul. belg. (1827), p. 45. 


926.— L. amplexicaule L.; Rchb. fil, Zc.fl. germ., XVIII, 
tab. 3, f. 2.— Exsicc.: Soc. dauph., n° 3861. 

CC. Lieux cultivés, champs, tertres, jardins, bords des routes 
dans la z. inf. aux alentours d’Ax et des villages d'Orgeix, 
d’Orlu, etc., jusque dans la z. subalp. (Prades, talusdela grand”- 
route, à 1240). — Avril-Septembre. 


Section II. — Lamyoryrus Dum. /. cit. 


927. — L. purpureum L.; Rchb. fil, L. cit., tab. 3, f. 3, 
— Exsicc Soc. dauph., n° 5001 et bis. 

CC. Haies, lieux vagues et lieux cultivés, fossés des routes de 
la z. inf. principalement aux alentours d’Ax-les- Thermes. — 


-. Avril-Août. 


472 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


928.—L. hirsutum Lamk. Encycl. méth., Bot., IT, p. 410 ; 
L. maculatum Gr. et Godr. F1. de Fr.,Il, p. 681 (pr. p.), non 
L.; L. stoloniferum Lap. Hist. abr. pl. Pyr.,p. 333 (ex parte); 
Timbal-Lagr. et Ed. Marçais, Note sur le L. hirsutum Lamk et 
le L. maculatum L. in Bull. Soc. bot. de Fr., tome XXXIV 
(1887), pp. 88-93; Rchb. fil. L. cit., tab. 4, f. 2, 3. — Exsice« 
Soc. dauph., n% 5007 bis et ter, sub : L. maculatum L. 


C. Lieux ombragés et humides, haies le long des chemins, pe- 


louses humides, etc., dansles z. inf. et subalp. — Mai-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 675" {Savignac, lieux 
ombragés le long des murs) à 153o" (pelouses entre la cabane 
forestière du Larguis et le chalet forestier de Courtal-Jouan) et 
principalement aux alentours d’Ax (haies d'En-Castel, parc de 
l'Horte, etc.), de l’'Hospitalet (pelouses humides entre le 1°" et le 
2° lacet de la route nationale, etc.). 


Nousrappelleronsque Lamotte, dansson Prodr. de la fl. du pl. centr. 
de la Fr., p. 505 du tir. à part, considère comme deux espèces dis- 
tinctes L. hirsutum Lamk. et L. maculatum L. — Timbal et Mar- 
çais n’ont pas partagé cette opinion et après examen de nombreux 
spécimens ils ont démontré comme conclusion de leurs recherches 
(l. cit., p. 93): « Que le L. hirsutum Lamk est le type dont le Z. 
maculatum constitue une simple variété du genre dit panachure et 
que les horticulteurs savent fixer dans certaines espèces ». De plus 
ils ont considéré (p. 92) le L. maculatum « comme une forme malade 
du L. hirsutum , et ajoutent-ils « cette panachure peu rare dans la 
nature mais fréquente dans les jardins est le plus souvent limitée 
dans le L. maculatum par les deux nervures secondaires au-delà des- 
quelles la feuille reste verte. C’est surtout pendant l'hiver que l’on 
observe cette variété qui disparait pendant la belle saison ». 


929. —L. album L.; Rchb. fil., l. cit.,tab.4, f. 1.—Exsicc.; 
Soc. dauph,, n° 5664. 

AR. Bords des chemins, lieux vagues et frais des z. inf. et 
subalp., principalement dans les terrains détritiques. — Mai- 
Juin. 

Ax, parc de l’hôtel Boyé (705"); bords du chemin près de la 
métairie de l’Esquiroulet (720) ; Prades : vacant près du cime- 


tière (1225), bords de la grand'’route sous le village 12307 et : 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 473 


————_—————— ——————_—_——_—_———— 


chemin pierreux de la Fajolle (1240") ; lieux incultes près du 
hameau de Boudigou (1436). 


Le Lamier blanc vulso Ortie blanche passe pour être légèrement 
astringent et hémostatique. On prépare avec ses fleurs (infusé à 
10 : 1000) une tisane populaire contre la leucorrhée. Ses feuilles sont 
parfois mangées à l’état cuit, en guise d’épinards 


Section III. — Garrospocon Benth. Lab. gen. et spec., p. 515. 


830. — L. Galeobdolon Crantz, Stirp. austr., p. 262; Ga- 
leopsis Galeobdolon L.; Galeobdolon luteum Huds. FI. angl., 
P206 ,cRChbe fl lcit., tab. 5, f. 3:— Exsicc.: Soc. dauph., 
n°% 5006 et bis. 

AC. Bois, lieux humides et ombragés des terrains siliceux plus 
rarement calcaires dans les z. inf. et subalp. — Mai-Juillet. 

Savignac, sous la cascade de Nagear (690"); Ax, lieux incultes 
près du ruisseau de la Fouis (ou de Sorgeat) derrière l'hôtel 
Boyé (705%); environs d’Ax, lieux boisés à En-Castel (715") ; 
parc du château d’Orgeix (805); bois des Gouttines, près de la 
fontaine des Embriags (1410); cloutade de Gnoles, près de la 
passerelle (1440); bois du Clot de Baïllar, sous le col de Peyre- 
Blanque (1505") ; vallée de l’Oriège, bois de Chourlot (1550"); 
forêt de sapins de Manseille, sous le chalet forestier (1650®). 


Les fleurs de Lamier jaune sont astringentes, diurétiques, exci- 
tantes et vulnéraires mais peu usitées. 


Sceutellaria L. 


931.— S. minor L.; Rchb. fil. Ze. fl. germ., XVIII, tab. 55, 
f. 3. — Exsicc.: Soc. dauph., n° 4644. 

RR. — Août. 

Village d’Ignaux : fossés sous l'église au bord du ruisseau 
(995) et fossés marécageux du quartier de Ramounas, sur la 
route conduisant à Sorgeat (1010). 


474$ PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Brunella Tournef.; (Prunella L. et auct. plur). (1). 


932. — B. vulgaris, Mœnch Meth pl. hort. et agr. Marb. 
(1794), p. 414; Prunella vulgaris L. Sp. pl.,éd.1(1753), p.600 et 
éd. 2, p. 837 (1763)excl. var. B; Rchb. fil. Zc. fl.germ., XVIII, 
tab 22, f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5003. 


Espèce polymorphe, très variable dans la forme et la découpüre de 
ses feuilles, sa pubescence, etc. Nous considérons comme type la 
forme à tiges nombreuses et ascendantes.à feuilles entières sinuées ou 
dentées, à corolle d’un beau bleu, 2 fois plus grande que le calice et 
à appendices des filets des étamines presque droits. 


Var.«. genuina Godr. FI. de Lorr. IT, (1843),p. 211. 

C. Prairies, pâturages, lisière des bois, bords des chemins des 
terrains siliceux dans les z. inf. et subalp. — KR. dansles z. alp. 
— Mai-juillet. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690 " (Savignac, prairies 
de la rive gauche vers la cascade du Nagear) à 2150" (pelouses 
du col de Beil) et principalement aux alentours d’Ax, d'As- 
cou, etc. 


S.-var pinnatifida Godr. l. cit. (pro var). — Ca et là avec le 
type dans les prairies des environs d’Ax-les-Thermes. — Juil- 
let. 


Feuilles supérieures pinnatifides ou pinnatipartites à lobes arron- 
dis ; feuilles moyennes auritées; feuilles inférieures entières. 2 


933. — B. alba Pallas ap. Marsch.-Bieb F1. taur.-cauc., IT 
(1808), :p. 67; Gr: et Godr. FI. de Fr., 1], p. 704; Names 
Lge. Prodr. fl. hisp., 11, p. 464; J. Briquet, Labiées des Alp.- 
mar., fasc. 2, p. 194. — Rchb. fil. Z. cit., tab. 22. FN 20ra 
parte). 


(1) Linné a modifié le nom primitif donné à ce genre par Tournefort. Brumella dérive de 
l'allemand braune, esquinancie, par allusion aux propriétés médicales et astringentes de l'es- 
pèce principale ; il a été accepté par la plupart des auteurs, entre autres par Willkomm et 
Lange dans leur Prodr. fl. hisp. II (1870), par J. Briquet dans ses Labiées des Alpes maritimes, 
fasc. 2 (1893), etc. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 475 


Plante encore plus variable que la précédente pour la forme de 
ses feuilles mais très stable suivant M. J. Briquet, /. cit. p. 202 « dans 
les autres caractères tels que la forme du labre calicinal, la structure 
des filets staminaux et de l'appareil végétatif ». La corolle est d’un 
blanc jaunâtre et les appendices des filets des étamines sont ordi- 
nairement arqués. 


S.-var. integrifolia Godr. l!. cit. (pro var.). — C. Pâturages 
secs, lisière des prés dans les terrains sablonneux de la z. inf. 
aux environs d’Ax et de Savignac. — Juin-juillet. 


Feuilles inférieures entières, sinuées ou peu dentées; les supérieures 
à segments lancéolés-linéaires. 


S.-var. pinnatifida Koch, Deutschl. F1., IV, p. 336 (pro var.); 
Prunella laciniata L (1) Sp. pl., éd 2, p. 837 (1763) excl. var., 
non Lamk. 

AR. Cà et là avec le type aux environs d’Ax, du Castelet, de 
Savignac et de Vaychis. 


Feuilles toutes ou presque toutes pinnatifides ou incisées dentées. 


._ X B. albo-vulgaris Timb.-Lagr. et Jeanb', Massif du 
Llaurenti, p. 233 dutir. à part; P. pinnatifida Pers. Syn. II 
(1807), p. 137 ; P. intermedia Link, ap. Brot. F1. lusit. I, p.180 
Womachb Pl. crit., cent. 3, tab. 205). 

RR. juillet. — Prairies sur Ignaux, vers le tournant des Gar- 
delles (1025"). 


Cet hybride se distingue. à l’état frais seulement, des diverses 
variétés à feuilles + pinnatifides des Br. vulgaris et alba par son 
port, rappelant celui du B. alba, ses fleurs en têtes globuleuses d’un 
bleu purpurin ou d’un blanc sale, rosé ou bleuâtre et ses anthères 
blanches non subulées. 


934. — B. hastifolia (2) Brot. F1. lusit., I (1804) p. 181 (sub: 


(1) Linné a confondu sous le nom de P. laciniata les formes hybrides, entre autres la plante 
nommée postérieurement B. intermedia par Link. 

(2) Dénomination plus correcte que Br. hastæfolia et conforme à la Recommandation XII 
des Règles internationales de la Nomenclature botanique, adoptées par le Congrès international 
de Vienne (Autriche), en 1905. 


476 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Prunella); B. grandiflora Moench var. pyrenaica Gr. et Godr. 
Fl. de Fr., 11 (1852), p. 704; B. pyrenaica Philippe, F1. des 
Pyr., Il (1850), p. 173; B.Tournefortii Timbal-Lagr., in Bull: 
Soc.bot.de Fr., XIII (1866), sess. extraord. à Annecy,p.CLIV(1}) 
Rouy, Matér. fl. portug., I, in Le Naturaliste (1882) p. 26 du 
tir. à part; W illk. Suppl. Prodr. fl. hisp. (1803), n° 2403 bis 
p. 157. — Exsicc, : Soc. dauph., n° 2909 (Hte-Gar.), legit abbé 
Marçais. 

CC. Pelouses, prairies, bruyères, bords des chemins, bois 
découverts des terrains siliceux dans les z. inf. et subalp. — RRK. 
dans la z. alp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 680m (Savignac, prairies de 
la rive gauche de l’Ariège, vers la cascade du Nagear) à 2150", 
(pelouses du col de Beil) et principalement dans les montagnes 
d’Ax, d’Ascou, de l’Hospitalet, d’Ignaux, de Prades et de Savi- 
gnac. 


M. G. Rouy (/. cit.) a démontré que c’est une espèce bien distincte 
du B. grandiflora dont elle diffère : par ses feuilles ovales hastées, à 
oreillettes etalées, larges de 3 centim., élargies tronquées en cœur et 
fortement dentées à la base , faiblement nerviées les caulinaires espa- 
cées; sa corolle de 25-30mm, à gorge très renflée; les filets de ses 
étamines longs et terminés par une dent conique arquée en dehors; 
ses anthères blanches, etc. — Lamotte dans son Prodrome de lu fl. 
du pl. centr., p.615 du tir. à part, 2° partie (1881) a adopté la déno- 
mination de B. Tournefortii Timb.-l agr. comme nom princeps. — 
Mais depuis ila été démontré par Rouy (1. «it.), par Willkomm (L. cit.), 
et aussi par J. Briquet (Labiées des Alp. marit. fasc. 2 (1893), p. 204) 


(1) Timbal-Lagrave après avoir émis l'avis (/. cit.) de l'identité du Prunella grandiflora 
Jacq. FI. austr. ic. vol. IV. (1776), p. 40, tab. 377 avec la plante déjà nommée en 17:0, 
par Tournefort (/nst. p. 182) : Brunella pyrenaica maxima, flore majore, a voulu la nommer 
Br. Tournefortii pour rappeler le nom de l'illustre botaniste explorateur du xviuie siècle 
Joseph Pitton de ‘l'ournefort (né le 5 juin 1656, à Aix en Provence, mort à Paris, en 1708). 
Nous rappellerons que ce digne précurseur du grand Linné et le savant restaurateur de la 
science de Flore, voyagea en Europe eten Asie, devint professeur de Botanique au Jardin du 
Roi (1683) et membre, en 1692, de l’Académie des Sciences. En dehors de la classification 
qui porte son nom et a régné dans la science pendant près d'un siècle, Tournefort a publié: 
en 1664, ses Eléments de Botanique, Paris 3 vol. in-8°; en 1608, son Histoire desPlantes qui 
naissent aux environs de Paris, 1vol.in-12, (2° éd. 1725, 2 vol. in-12, revue etaugmentée par 
Bernard de Jussieu) ; en 1700, ses Institutiones rei herbariæ (3 vol. in- 4° dont un de texte 
avec pl.)et en 1703 un Corollarium in-4° avec 13 pl. Cet ouvrage fut réimpriméà Lyon en 
1719 (3 vol. in-4°) et en 1797 (6 vol.'in-8t); sa Relation d’nn voyage au Levant etc. Paris, 
2 vol. in-4° (1717); Lyon, 3 vol. in-8° 1717) ; Amsterdam 2 vol, in-4° (1718) etc. 


É ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 477 
= 
que le nom donné par Brotero, plus ancien et rappelant le caractère 
des feuilles, n’est plus aujourd’hui litigieux et doit évidemment l’em- 
porter sur le nom nouveau créé par Timbal-Lagrave qui est relégué 
dans la synonÿmie. 

Les Brunelles sont des plantes essentiellement mellifères, à cause 
de la matière sucrée renfermée dans le tube de leur corolle ; elles 
sont amères et douées de propriétés vulnéraires et astringentes. On 
les a employées en infusion à 10 : 1000 contre l’esquinancie et les 
aphtes. Tous les bestiaux les recherchent. 


TriBu 7. AJUGÉES Benth. in. DC. Prodr., XII, p. 571 
Ajuga L. 


Section I. Bucura (Tournef. Znst., tab. 98); Benth., Lab. gen. 
elSpEC,, p.002. 


935. — À. reptans L.; Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVIII, 
tab. 33, f. 3. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 50712. 

CC. Prairies, bois humides, bords des fossés, pelouses de tous 
les terrains dans les z. inf. et subalp. — RR. dans la z. alp. — 
Avril-août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 690" {environs d’Ax, prai- 
ries de Malazéou), à 1980" (pelouses de Puymaurens vers ïes 
mines de fer) et principalement dans les montagnes d’Ax, d’As- 
cou, d’Ignaux, d'Orlu etde Prades. 


Var. 6. alpina Koch., Syn., éd. 2., p. 661; À. alpina Vill. 
Hist. pl. Dauph., 11, p. 347, non L. 

R. Pelouses rases et alpines. — Juillet-Août. — Pelouses 
d'En-Surgel sur Manseille (1750"); en montant de la jasse des 
Traouquères à celle du Saquet 1880"); pelouses du port de 
Paillères (1970"). 


Diffère du type par ses stolons très courts finissant par disparaître 
a mesure que l'altitude augmente et souvent aussi par sa tige moins 
élevée. Ces variations sont dues à la nature plus sèche du sol où 
croît la plante. Comme dans .e type, les fleurs sont bleues, roses ou 
d’un blanc rosé. 


478 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


936. — A. pyramidalis L.; Rchb. fil. !. cit., tab. 33,f. 2. 
— Exsicc. : Fries, Herb. norm exsicc, fasc. XII, n° 34. 

CC. Pelouses humides des terrains siliceux dans les z. alp. et 
niv. — AR. dans la z. subalp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 
1600" {vallée de l’Oriège, pelouses de Gaudu) à 2550" (pelouses 
sous le pic de Rulle, versant du lac de Couart) et princi- 
palément dans les montagnes d’Ascou, de l’Hospitalet (Puy- 
maurens)et de /a Solana d’Andorre, de Mérens, d’Orlu et de 
Savignac. 


Parfois confondue avec une forme automnale et alpine de l’A. gene- 
vensis L., cette plante se distingue, première vue, par ses stolons 
nuls, et ses bractées florales sessiles, herbacées ou purpurines, entières 
ou légèrement sinuées toutes r fois plus longues que les fleurs; 
celles-ci d’un bleu pâle disposées en glomérules triflores forment un 
épi pyramidal tétragone dense et non interrompu. 

Connu de nos bergers sous le nom d’Herbo del Carbou (herbe au 
charbon) ,ce Bugle est prétendu curatif des anthrax charbonneux 


937. — A. genevensis L.; Rchb. fil. L. cit., tab. 33,f. 1. 
— Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. exsicc., n° 1305. 

AC. Lieux sablonneux, prairies sèches et rocailleuses, pelouses 
des terrains schisto-calcaires ou schisteux, plus rarement sili- 
ceux dans les z. subalp. et alp. — Juiliet-Août. 

Vallée de l'Oriège, lieux secs et schisteux dans le bois de 
Chourlot (1550®); pelouses au sommet du Cap du Larguis 
(1861m Et.-maj.); vallée latérale d’Orgeix, pelouses schisto- 
calcaires sous la jasse d'En-Sur (2040"); pelouses de la fon- 
taine de Baxouillade (2065"); pelouses schisteuses sur le col des 
Calmettes (2250on); filon schisto-calcaire du versant oriental 
de la couillade d’En-Sur ou des clotes du port, vers le lac de 
Naguilles (2200"). 


Suivant la judicieuse observation de Lagrèze-Fossat (F1. du Tarn- 
et-Gar. (1847), pp. 305-6), observation confirmée par F. Schultz, en 
1855 et 1S$57, par Kirschleger, en 1857 et par d’autres auteurs, cette 
espèce est pourvue, en automne surtout, de nombreuxstolons et dra- 
geons souterrains qui s'étendent en tous sens en produisant denou- 
velles rosettes et des tiges florifères. — Lagrèze-Fossat avait créé 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 479 


sur ce caractère l'A. cryptostolon (I. cit., p. 305), qui a été considéré 
avec juste raison comme un simple synonyme de l'A. genevensis L. 
dont il n’est qu’un état particulier et automnal. 


? Var. stoloniflora Timb.-Lagr. (pr. sp.) in Massif du Llau- 
renti, p. 385 du tir. à part, note 14. —- Exsicc. : So::. dauph., 
n° 3015. — RR. Juillet. 

Route de l'Aude, sous le village d’Ascou (980"). 


Notre unique exemplaire a été vérifié par Timbal-Lagrave. Les 
rosettes secondaires doivent être munies de stolons florifères, d’où 
son nom; mais notre spécimen ne nous paraissant pas suffisamment 
caractérisé, nous indiquons cette plante avec un point de doute. 


Section IT. — Cuauzæprirys (Tournef. L. cit); Benth. L. cit. 


938. — À. Chamæpitys Schreb. PI. verticill. Unilab. gen. 
et spec. (1774), p. 24; Teucriunm Chamæpitys L.; Rchb. fil. 
l. cit., tab. 34, f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 548 bis et ter. 

RR. Août. 

Bords des chemins et moissons des terrains schisteux de 
Perles vers Unac, au quartier de la croix d’Estarqués (700). 


Cette plante malgré son odeur résineuse est recherchée par les 
moutons. Nos paysans la disent efficace pour prévenir chez eux la 
maladie dite pourriture. On l’employait anciennement contre la 
goutte et le rhumatisme. 


Teucrium L. 
Section I. — Scorononia Adans. Fam. des PI. (1763), p. 188. 


939. — T. Scorodonia L.: Rchb. fil. Zc. fl. germ., XVI, 
tab. 36, f. 2. — Exsicc. : Soc. dauph., n° 5010. 

CC. Lisière des champs, clairières des bois, broussailles, 
fentes des rochers, etc. de tous les terrains dans les z. inf, et 
subalp. — RR. dans la z. alp. — Juin-Octobre, suivant l'alti- 
tude. 


480 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Nos exemplaires ont été récoltés de 675" (Savignac, bords des 
champs pierreux) à 1840" (vallée du Nabré, rochers près de la 


jasse de la Présassé) et principalement aux alentours d’Ax, 
d’Ascou et de Prades. 


La Germandrée Scorodoine, vulgo Germandrée sauvage, Sauge des 
bois, en patois Mentho falso (fausse Menthe) à cause de son odeur 
alliacée est refusée par le bétail. Nos paysans l’emploient en cata- 
plasmes contre les ulcères sanieux. 


Section II.— Scorpiuu (Tournef.) Benth. Lab. gen. et sp., p. 678. 


940. — T. Botrys L.; Rchb. fil. L. cit., tab, 38,f. 1. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3050 et bis. 

AR. Champs pierreux, bords des chemins, éboulis sablonneux 
ou calcaires dans la z. subalp. — Mai-Août. 

Montagnes de Prades : talus de la grand’route, en amont du 
village de Prades (1245); chemin de la Fajolle ou du bois de 
Fontfrède (1250); champs de Prades près du chemin forestier 
de Fontfrède (1260); éboulis du Fronteil (1330"); col de 
Marmare, banquette de la grand’route (1355"). | 


Les bestiaux rejettent cette plante. 


Section III. — Caamæprys (Dill.) Benth. /. cit., p. 680. 


941. — T. Chamædrys L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 38, f. 4. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3011. 

AR. Lieux pierreux, champs, rochers et éboulis des terrains 
calcaires ou schisteux des z. inf., subalp. et alp. — Juillet- 
Août. 


Rochers schisteux du chemin de Perles à Unac, au quartier 
de Peyrobouno (770%); éboulis du Roc d’En-Calqué, sur la 


route de Prades (1250*); champs pierreux de la Bouyche, sur 
Montaillou (1425), crête calcaire de Paillères (1990"). 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 481 


Aux confins de la z. inf. de notre circonscription florale nous 
avons récolté cette espèce sur les rochers près de la carrière de gra- 
vier des Esteillés-d'Unac (620m), sous Laucate et sur les rochers cal- 
caires situés sous le village d'Unac (67om). 

La Germandrée Petit-Chéne, vulgo Petit-Chéne, en patois herbo 
dé garic herbe du chêne), prise en infusion à 10 : 1000 est tonique et 
stimulante comme beaucoup d’autres Labiées. Après avoir été vantée 
outre mesure comme fébrifuge, antigoutteuse et antiscrofuleuse cette 
plante est presque oubliée. Elle est rejetée par les bestiaux, 


Section IV.— Pourvu (Tournef.) Benth., L. cit., p. 684. 


042. — T. montanum L ; Polium montanum Mill. Dict., 
mon supinum Jacq. Fi, austr. ic, IV ,-tab, 417, non L.; 
Rchb. fil., L. cit., tab. 37,f. 1.— Exsicc. : Soc. dauph., n° 3864. 

RR. Rochers des terrains schisteux ou calcaires des z. inf. et 
subalp. — Août. 

Rochers schisteux du chemin de Perles à Unac, au bas de la 


côte de la Caoussade (705); rochers calcaires sur la fontaine de 
Maley (1125). 


Nous l'avons aussi récolté aux confins de la zone inférieure de 
notre district floral : « rochers schisteux des Esteillés-d’'Unac, sous 
Laucate (620 d’altit.). 


943. — T. pyrenaicum L.; Polium pyrenaicum Mill. Dict., 
n° 6; T. reptans Pourret, Chlor. narb., n° 1146, in Meém. Acad. 
Sc. de Toulouse, série 1, III (1788), p. 330; Barr. Icon, 
tab..1095; Coste, FI. descript. et illustr. de Fr., III, p. 139, 
n° et fig. 2984. — Exsicc.: Soc. dauph.. n° 3013 (Hies-Pyr.), 
3013 bis (Hte-Gar.) et 3013 ter (Ariège). 

. C. Pelouses sèches, rochers et éboulis des terrains schisteux 
ou calcaires dans les z. subalp. et alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 
1220" (vallon de Montaud, rochers calcaires de l'Estreit) à 
233o% (Pas du Roc-Blanc) et principalement dans les mon- 
tagnes d’Ascou (col del Pradel ; pic de Sérembarre; pic Dolent; 
col des Sept-Fonts, etc.), d'Ignaux (sommet du Roc des Llam- 


482 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


prés, etc.), de Montaillou {couret de la Liaou, pic de Pénédis, 
col des Canons, etc.), de Prades (bords de la grand’route de 
Marmare, près du ponceau de Coumener ; rochers de la Palou- 
mière; col de la Fajou; éboulis de la Coste-Aurane; col de 
Rieufrède ; sarrat de Grati ou de Fountareille, etc.), de Tignac 
(pelouses calcaires du plateau de Sizet, vers la fontaine de 
Maley (1), etc.) et de Vaychis (bords de la route de Prades, sous 
le Roc d'En-Calqué et sommet de ce Roc; rochers du Cayrol- 
Blanc, sous le signal de Chioula; fontaine du Coupet, sur les 
rochers schisteux; rochers schisto-calcaires sur la mine de 
plomb de Roque-Prunière, etc. 


Cette intéressante plante est bien caractérisée par ses feuilles lar- 
ges et anguleuses, vertes sur les 2 faces velues, suborbiculaires, cré- 
nelées et par ses fleurs violacées purpurines en grappes serrées et 
terminales. 

Nous avons cueilli seulement aux confins de notre circons- 
cription florale, sur les rochers calcaires près de l’église de Caus- 
sou (Ariège), à 84o" d’alt., le Teucrium aureum Schreb (C. tomen- 
tosum Vill., T. flavicans Lamk.) que P. Bubani dans son Flora 
pyrenæa, 1, p. 466 dit avoir récolté dans les environs de cette même 
localité : « Legi in Pyr. sept. aurig. supra Caussa ad les Gutines, 
die 28 Aug. 1840 ». Il faut lire, en rétablissant la véritable ortho- 
graphe : Caussou ad les Gouttines. Nous avons vainement cherché 
jusqu'à ce jour dans notre district floral l’hybride X T. montano- 
pyrenaicum Contejean (1865) que M. Giraudias adécrit, en 1888, sous 
le nom de X T7. Contejeani (2) et l’hybride inverse X T. Guilhoti 
(X T. pyrenaico-montanum Foucaud). Notre zélé collègue et ami 
M. H. Guilhot, instituteur à Dalou (Ariège) a récolté aux environs 
de Caussou, au quartier d'Emblaous, le 23 août 1897, le X T. Fli- 
chei Fouc. (X T. aureo-montanum Fliche). Pour de plus amples 
renseignements sur les exemples d’hybridité dans le genre Teu- 
crium on consultera le mémoire de l'abbé Coste et du frère Sennen 


(1) Bubani F/. pyr. 1., p. 466 l'indique :« In pyr. aurig. monte de Sizet 1. d. Mar- 
mare (par erreur Marmale) die 28 Aug 1840 ». On voit par cette citation que le botaniste 
italien n’était pas bien fixé sur les localités. En effet le plateau de Sizet est situé dans le ter- 
ritoire de la commune de Tignac et à une assez grande distance du col de Marmare qui sert 
de limites entre les territoires de Caussou et de Prades (Ariège). 

{2) Notes critiques sur la flore ariégeoise in Bull. Soc. étud. sc. d'Angers, année 1888, p. 16 
du tir. à part. Cet hybride nous a été donné par M. Giraudias de sa localité classique et 
princeps : € Ussat-les-Bains, sur un tertre de la rive droite de l'Ariège » 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 483 


publié, en 1894, dans le Bulletin de la Société botanique de France, 
tome XLI, pages 580 à 587. 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS A RECHERCHER OU A EXCLURE. 


Mentha romana Gérard (M. viridis L.). « Legi in Pyr. aurig.inter 
Guillemur (1) et Savignac, diebus 8 et 18 Aug. 1840 » (P. Bubani F1. pyr., 
I, p. 385). — Cette menthe, cultivée rarement dans quelques jardins d’Ax, 
est remarquable par ss feuilles glabres, vertes des 2 côtés et à odeur aro- 
matique très pénétrante. Le botaniste Bubani lui-même l'aura sûrement 
récoltée à l'état subspentané, maïs la localité qu’il indique est bien vague et 
étendue puisqu’elle comprend une distance d’environ 6 kilomètres entre 
Guillémou (ou hameau de la 3° Bazerque) et le village de Savignac, en pas- 
sant par Ax. 

Lamium Orvala L. « à a Soulane » (Lap Hist. abr. pl. Pyr., p. 333). 
Plante étrangère à la flore française d’après Grenier et Godron (F1. de Fr., 
1, p. 715) citée par Lapeyrouse qui l'a confondue avec le L. lævigatum L., 
simple forme du L. maculatum L. d'après Timbal-Lagrave. 

L. lævigatum L. var. $. rubrum Timb. et Marcçais 1n Bull. Soc. bot. 
de Fr., tome XXXIV (1887), p. 03 (L. rubrum Wallr. Sched, p. 300) : « port 
de Paillères sur les deux versants » (limb. et Marc., L. cit). Cette plante a 
jusqu’à ce jour échappé à nos recherches. 


Famizze LX. — GLOBULARIACÉES. 


Globularia (Tournef.) L. (2). 


044. — G. vulgaris (Tournet.) L. (1737); Gr. et Godr. F1. 
de Fr., 11 (1852), p. 754 et auct. mult.; Willkomm, Recherches 
sur l’organis. et la classif. des Globulaires (1850), p. 18, tab. 1 
f, 4 (3); G. Wilkommii Nyman, Syll. fl. europ. (1854-55), 
p. 140; Willk. et Lge, Prodr. fl. hisp., II (1870), p. 383, n°2201, 
Rchb. fil. Zc. fl. germ., XX, tab. 196. — Exsicc.: Soc. dauph., 
n° 1814 et bis. 

RR. Rochers calcaires de la z. subalp. — Juin-Août. 


(1) I faut lire Guillémou ou Guilhémou, 

(2) La plupart des exemplaires des espèces, variétés et hybrides de ce genre ont été revus 
par M. L. Giraudias qui pendant un séjour à Foix en qualité de Receveur des domaines 
de 1887 à 1891 avait étudié particulièrement les hybrides. 

(3; Cet opuscule de 32 p. avec 4 planches coloriées a été édité à Leipzig. Ce fut le sujet 
de la thèse soutenue par l'étudiant Willkomm pour obtenir le grade de docteur ès-siences 
devant les professeurs de l'Université de Leipzig. 


484 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Prades : rochers de la Mate de Reboul, en face du village 
(1230) et rochers de la Paloumière (1490). 


Sur les limites inférieures de notre circonscription florale, nous 
avons récolté cette espèce sur les rochers des Esteillés-d'Unac et 
aussi au-dessus du village de Caussou, en montant vers le col de 
Marmare, etc. 

Pour la première fois, Linné a publié, en 1737, dans son Hortus 
Cliffortianus, p. 490, no 1, la diagnose très succincte de cette espèce 
sous la phrase « Globularia caule folioso, foliis ovatis integerrimis. 
Globularia vulgaris Tournef. ». C’est donc à Tournefort (Instit. rei 
herbariæ (1700), p. 467, qu’appartient la priorité, non seulement de 
la création du genre, mais encore de l’emploi de l’expression bino- 
male conservée par Linné. En 1741, Linné observa dans les iles sué- 
doises d'Œland et de Gothland une Globulaire ayant les caractères 
généraux du type vulgaris mais à feuilles radicales tridentées au 
sommet, épaisses et luisantes et à capitules plus gros. Il ne la dis- 
tingua pas spécifiquement de la forme commune observée et même 
cultivée dans le Jardin d'Hartecamps, près d'Amsterdam, puis con- 
servée dans l'herbier de son protecteur hollandais, G. Cliffort. Dans 
la 2° édition de son Species plantarum, tome 1 (1762), p. 139 (édition 
qualifiée de légale parce que les botanistes s’y sont conformés comme 
les théologiens à la Vulgate), Linné relègue dans la synonymie la 
plante déjà décrite par lui, en 1737, et présente ainsi son Gl. vulga- 
ris : « Glob. caule herbaceo; foliis radicalibus-tridentatis; caulinis 
lanceolatis. F1. suec. (1745), p. 109, 110; It. Œland (1745), p. 65 ; 
Dalib. FI. paris. prodr. (1749), p. 43 » et il l'indique : « In Europæ 
apricis duris ». 

Nyman a cru pouvoir conclure que ces deux formes réunies par 
Linné devaient être distinguées et dans son Syllog. fl. europ. (p. 140), 
il a énuméré au nombre des espèces du genre Globularia « n° 6. 
GL. vulgaris L. Sp. (excl. syn. var.); G. spinosa Lamk non L. » et 
<n°7. G. Willkommii; G. vulgaris auct. plur. », celle-ci étant la 
forme la plus commune. Or, divers phytologues contemporains entre 
autres le Dr St-Lager, en 1889, dans ses Vicissitudes onomastiques de 
la Globulaire vulgaire (1) et M. E. Malinvaud, en 1890, dans ses 
Récentes vicissitudes du Globularia vulgaris (2) ont péremptoirement 
démontré qu’en admettant l'unité spécifique des diverses formes de 
la Globulaire vulgaire, Linné avait fait preuve d’un discernement 


Annonce nn es nanas en er nn nn nnn meme a net a nenen nas e cet etes ane nn mens et tnne ans nnonnene ce nadnenenns enr came tes teunndnsctnnnn ne eme bee franenocpnnneminenenenennrr sen nnnnnnr ner et ten step en ete tentes Pennane see 


(1) Brochure in-8° 24 pages. Paris J.-B. Baillière, éditeur. 
(2) In Bull. Soc. bot. de Hr., t. XXXVII (1890) sess. extr. à La Rochelle, pp. LXXXVIIL 
à XCIV. 


| 
: 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 485 


parfait. M. Malinvaud conclut ainsi (4. cit., p. XCIV): « D’après 
Nyman lui-même, Linné comprenait dans son Globularia vulgaris 
les deux espèces contestées..... C'est donc à la première, beaucoup 
plus répandue, appelée déjà Globularia vulgaris par Tournefort, en 
1700, et connue par Linné avant sa découverte de ia forme rare des 
iles suédoises, que l’ancien nom doit être réservé et il n’est pas dou- 
teux que l’article 56 des Lois de la Nomenclature de 1807 (1), serait 
outrageusement violé par le maintien du Gl. Willkommiüi ». Cette 

« appellation parasite », suivant l’expression imagée du Dr Saint- 
_ Lager, n’a plus aucune raison de subsister et doit être réléguée dans 
la synonymie. Son opinion a été confirmée en effet par Willkomm 
lui-même dans son Supplementum prodr. fl. hisp. (1893), p. 140. Ce 
savant phytographe, bien connu surtout par ses travaux sur la flore 
espagnole (et dont nous avons retracé à grands traits la bibliographie 
à propos de l’Euphrasia Willkommii Freyn (2)) admet que la forme 
la plus répandue en Europe et nommée par Nyman GI. Willkommii 
doit conserver le nom traditionnel de G. vulgaris et il la définit ainsi 
(L. cit.) : « variat foliis basilaribus integerrimis et apice tridentatis » 
en l’indiquant : « In Hispania boreali passim ». 

Nous avons vainement recherché dans notre circonscription florale 
le wL. tenella Lange, forme voisine du Gl. vulgaris indiquée dans les 
Pyrénées. La Globulaire commune est amère et légèrement purgative. 


945. — G. nudicaulis L.; Rchb. fil. Z. cit., tab. 197, f. 3. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3016. 

C. Pelouses, bruyères et rochers des terrains calcaires ou 
schisto-calcaires, rarement schisteux, murs, etc. dans les 2. 
subalp. et alp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires (plus de 20 localités) ont été récoltés de 880® 
(murs de la banquette de la route nationale dans la gorge de 
Berduquet, en face de la grande carrièré de gravier) à 2260® 
(coumette de Baxouillade, sous le Roc-Blanc) et principalement 
dans les montagnes d’Ascou (vallon de Montaud, rochers cal- 
caires de l’Estreit; éboulis sous le pic de Brasseil, vers la jasse 
d’'Esprais; pelouses et éboulis du pic de Coume-Frède; rochers 
du col del Pradel, etc.), d'Orgeix (vallée latérale, pelouses schis- 
to-calcaires près de la jonction des ruisseaux d’Aiguelongue 


(1) Art. 56 « Lorsqu'on divise une espèce en deux ou plusieurs espèces, si l'une des for- 
mes a été plus anciennement distinguée, le nom lui est conservé », 
{2) Voir précédemment page 420. 


L2 


486 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


et d'En-Sur, etc.), d'Orlu (rochers schisto-calcaires bordant le 
lac de Naguilles, sous le pic de Roque-Rouge; pelouses de ce 
lac sous le ruisseau de Pinet et sous le pic de la Bayneyre; sarrat 
de Baxouillade sur le Trou-de-l’Or; couilladous de Balboune; 
pelouses sous le col de Castillou, versant de Gaudu, etc.) et de 
Prades (rochers calcaires près de la jonction des ruisseaux de 
l'Ourza et de 1 Hers; monticules de la Mate de Reboul et de la 
Cout; bois de Fontfrède, bords du chemin forestier; éboulis 
calc. de la Bouyche, sur le chemin de la Fajolle; crête calcaire 
de Montalzéou, etc.). | 


l 
Nous possédons aussi la forme suivante dont les spécimens ont été | 
vus par M. G. Rouy, en 1890. 


Forma. — G. gracilis Rouy et Richter ap. Rouy, Z/lustr. pl. 
Europ. rar., fasc. X, p. 81, tab. 245, f. 2. 
R. Rochers calcaires ou schisteux de la z. alp. — Juillet- 


Aoùt. 

Rochers du filon calcaire à l'entrée du Trou-de-l’'Or de Baxouil- 
lade (2070); Roc-Blanc, versant d’Orlu (2260); éboulis schis- 
teux du Tarbézou, versant de Rabassolés (2280), 


Differt à G. nudicauli L. : Habitu valde humiliore, caudice suffru- 
tescente; foliis minoribus; petiolis fere tenuibus, pedunculo (scapi- 
formi) gracillimo, etiam aphyllo, rarius superne unibracteato; capi- 
tulis subduplo minoribus » (Rouy, L. cit. etin Bull. Assoc. fr. de Bot., 
4e année (1900), p. 152). — Le G. gracilis, dit M. Rouy (L. cit., p. 153) 
n’est qu'une « forme » du G. nudicaulis dont il a l'involucre glabre 
ainsi que le réceptacle. etc. [l est assez semblable, comme port, au 
X G. fuxeensis Giraudias (G. nana-nudicaulis), que nous possédons 
aussi, mais qui en diffère à première vue par les folioles de l'invo- 
lucre ciliées, le réceptacle pubescent, les calices velus, ses feuilles plus 
épaisses, sa taille plus trapue, etc. 


946. — G. nana Lamk. Encycl. méthod., Bot., II (1786), 
p. 723; G. repens Pourret Itin. Pyr., (1781) (1); Timbal- 


(1) Le mémoire manuscrit de Pourret intitulé Jtinéraire pour les Pyrenées avait été commu- 
niqué à Lapeyrouse en 1785, c'est-à-dire 4 ans après; il ne fut pas imprimé dans les Mé- 
moires de l'Académie des Sciences de Toulouse, grâce à la jalousie secrète du savant botaniste 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE LU 487 


a — 


Lagrave, Relig. Pourr.in Bull. Soc. Sc. phy. et nat. de Tou- 
louse, vol. II (1874), p. 30 dutir. à part; G. cordifolia Lap. 
sabre pl. Prrpr57 813), non L. (1): 4G. cordifolia 
var.. nana Cambessèd. Monogr. Globular. in Ann. Sc. nat., 
1e sér., IX (1826), p. 26; Willk. Recherch. Glob., p. 22, tab. 4, 
M2, Rchb.fil.,/. cif., tab, 195, f. 3. 

CC. Pelouses et rochers des terrains calcaires ou schisto- 
calcaires, très rarement schisteux dans les z. subalp., alp. et niv. 
— Juin-Septembre, suivant l'altitude. 

Nos exemplaires (plus de 30 localités) ont été récoltés de 
1405" (sarrat de l’Orry-Vieil de Gaudu) à 2530" (crête de Camp- 
Ras, dominant le Llaurenti) et principalement dans les monta- 
gnes d’Ascou, d’Ignaux, de Montaillou, d’Orlu, de Prades et de 
Vaychis. 


Se distingue à première vue du G. cordifolia L. par sa tige presque 
nulle (1-3 cent.); ses feuilles très étroites, subaiguës, non échancrées 
au sommet; ses petites fleurs formant de minuscules capitules à 
calice dont le tube est densément hérisse, et par sa corolle dont la 
lèvre inférieure est trifide, fendue seulement jusqu'au tiers. 

Suivant les lieux où elle végète, cette plante a un aspect compacte 
ou lâche. Nous distinguons la variété caulescente suivante : 


Var. 8. caulescens Marc.-d'Aym. in herb.(1888}. — RR. Juin- 
Août. 


Sommet du Roc d'En-Calqué, sur la route de Prades (1390); 
crête calcaire de Paillères (1990"), 


toulousain précité. Il n'a été publié qu'en 1874 par .Timbal-Lagrave dans ses Reliquiæ 
Pourretianæ. Par conséquent le nom attribué par l'abbé Pourret à cette plante devrait avoir 
Ja priorité avec d'autant plus de raison que Lamarck (/, cit.) après avoir décrit le G. nana 
dit : « celte plante nous a été communiquée par l’abbé Pourret », puis il cite son nom à la suite 
du sien. Plus tard même, en 1793, dans la 2e édit. de sa Flore française IT, p.325, Lamarck 
s'attribue la paternité du G. repens — De Candolle, FI. Fr., I[l, p. 429 donne les deux noms 
en synonymes. Malgré les droits d'antériorité en faveur de Pourret, la. dénomination de G. 
nana a prévalu et a été acceptée par presque tous les phytographes. 

(1; Lapeyrouse (/. cit.) après avoir donné au G, cordifolia L. le synonyme G. nana Lamk. 
l'indique entre autres localités « à Puilléres ». D'après Timbal-Lagrave et Jeanbernat (Massif 
du Llaurenti, p.356 du tir. à part) le G. cordifolia L. est une espèce des Alpes et du haut 
Jura, indiquée faussement au Llaurenti par Pourret et au port de Paillères par Lapeyÿrouse et 
confondue par eux avec le G. repens Pourret. On la rencontre aussi d'après M. l'abbé Coste 
(FL. descript. et illustr. de la Fr., tome IT, p. 167) sur les causses de la Lozère et de l'Aveyron 
et dans les Pyrénées. 


488 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Souche très traçante; tige de 2 à 5 centim. ; feuilles radicales peu 
serrées, obovales spatulées, plus longues que dans le G. nana. 


Hybrides. 


>» G. Galissieri Giraud. (G. nana- Willkommii) Notes critig. 
sur la fl. ariég. in Bull. de la Soc. d'étud. Sc. d'Angers (1888), 
po. 16 et 17 du tir. à part. — RR. Juin. 

Rochers calcaires de la Mate de Reboul en face du village de 
Prades (13607). 


« Tige de 6 à 10 centim., feuilles radicales et inférieures longue- 
ment pétiolées, etc.; diffère du G. Waillkommit par sa forme plus 
basse, ses capitules plus petits ainsi que les feuilles, son aspect ram- 
pant; du G. nana par ses capitules pédonculés plus serrés, plus glo- 
buleux, ses feuilles plus grandes » (Giraudias /, cit.) (1). Nous en 
possédons des exemplaires du Pech de Foix et des rochers calcaires 
de Mijanès (Ariège). 


X G. fuxeensis Giraud. (G. nana-nudicaulis) L. cit., p, 17. 
— RR. Juin. 
Crête calcaire de Montalzéou, en face de Comus (1610). 


« Tige de 1 à 4 centim.; feuilles radicales obovales, spatulées, 
plus grandes que dans le G. nana, plus petites que dans le G. nudi- 
caulis. Capitules petits, intermédiaires entre ceux des deux espèces, 
mais se rapprochant davantage de ceux du G. nana » (Giraud. 
1,126.) 

Nous possédons des exemplaires de la localité classique « le Pech 
de Foix » et aussi des rochers au-dessus du lac de Rabassolès ou 
d’Artounant sur les confins de notre circonscription. Tous ont été 
vérifiés par M. Giraudias, en même temps que ceux des autres 
hybrides. 


(1) Nous avons, pour respecter la création et le texte de l'auteur de cet hybride, maintenu le 
nom G. Willkommii quoiqu'il soit bien établi aujourd'hui que ce nom est un simple syno 
nyme de G. vulgaris |. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 489 


+ 


Famizce LXI. — PLOMBAGINACEES. 


Armeria Willd. 


047. — À. plantaginea Willd. Enum. hort. berol., I, p.334; 
Statice plantaginea All. FI. ped., Il, p.00 (excel. syn.); Rchb. 
fil Ze. j!l germ., XVIL, tab. 100, f. 1. — Exsicc. : Soc. dauph., 
ET. ’ 

R. Prairies sablonneuses de la z. inf. — Juin. 

Le Castelet, prairies de la rive gauche de l’Ariège en aval du 
tunnel du chemin de fer (645"); prairie dite la Prade, rive 
gauche de l'Ariège en face des îles de la piaine de Savignac 
(670); prairies aux bords de l’Ariège en aval du pont de pierre 
de Runac (870) (1). 


Var. 6. brachy lepis Boiss. in DC. Prodr., XII (1848), p. 683 : 
A. scorzonerifolia Balb. et Nocca, FI. ticin. (1816), p. 151, 
tab. 6, non alior.; A. seticeps Rchb. Taschenb., p.243; À. Mul- 
leri Timb. in omnib. script. postea 1872 et auct. mult. non 
Huet-du-Pavillon (2). 

C. Prairies, pâturages, rochers et éboulis des terrains siliceux 
dans les z. subalp. et alp. — Juin-Août. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 1040® {éboulis d'Aïgue- 
bonne, sous le Roc de Ja Spélugue) à 2150" {vallon de Saint- 


(1) Nous spécifions : pont de pierre de Runac pour éviter toute confusion avec la passerelle 
en bois de Runac située à environ 450® en aval, presqu'en face le hameau de la troisième 
Bazerque. 

(2) Alfred Huet-du-Pavillon.né le 1°r janvier 1820, à Blain (Loire-[nf.) directeur des domaines 
du comte de Chambord, a publié des esxiccata fort intéressants et devenus très rares : il a her- 
borisé en 1851 et 1852, dans les Pyrénées ; 1854. en Arménie ; 1855 et 1856, avec son frère 
Edouard (né à Blain en 1819, directeur d'un pensionnat a Genève jusqu’en 1876) en Italie et 
Sicile ; 1857, en Sardaigne. lans les Annales des Sciences naturelles, 3° série, tome XIX (1853) 
pages 251 à 250 il a fait paraïtre un opuscule intitulé : Description de quelques plantes nou- 
velles des Pyrénées. La diagnose de l'Arm. Mulleri est à la page 255. 

Dans The royal Society's Catalogue of scientifics Papers, Alfr. Huet-du-Pavillon a été con- 
fondu avec Augustin Huet, professeur de mathématiques au lycée de Toulon, retiré à Pa- 
miers, en 1874 et dont nous avons tracé la biographie aux pages 117 à 120 du tome I*r de 
notre Catalogue raisonné. Ce dernier a herborisé avec nous de 1883 à 1885 inclusive- 
ment dans le canton d'Ax. 


490 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Joseph, au bac del Cementeri) et principalement dans les monta- 
gnes d’Ascou (entrée du vallon del Pradel sous le hameau du 
Pujal, etc.), de l'Hospitalet et de la Solana d'Andorre (prairies 
de Saliens sous le lacet de la route nationale et près du pont de 
la cascade des Bésines; bords du ruisseau des Baldarques en face 
de l'Hospitalet; pelouses entre le 1° et le 2° lacet de la route 
nationale sur l’Hospitalet; prairies de la rive droite de l'Ariège, 
sur le pont Cerda et rochers de la voie muletière de Puymau- 
rens; pelouses sous le pic d'Esquifolaygo ; dernières prairies de 
la Solana d'Andorre et jasse de Baquemorte; pelouses sous la 
Jjasse de Bessatel, etc.) et de Mérens {quartier de l’Airolle au N. 
de Mérens; vallée du Mourgouillou, prairies des Escaliès; en 
descendant de la jasse du Traouquet à celle du Crémal, etc.). 


Nous avons aussi récolté cette race montagnarde où pyrénéenne 
de l'A. plantaginea Willd. dans diverses localités des Pyrénées orien- 
tales et de l’Andorre sur les confins de notre district floral. Elle est 
caractérisée par son scape moins élevé que dans le type, ses feuilles 
plus étroites, les folioles externes de l’involucre plus courtes que les 
intérieures et ses capitules moins gros. Timbal-Lagrave dans ses 
diverses publications, à dater de 1872 (1) l’a confondue avec le véri- 
table À. Mulleri Huet-du-Pav. lequel se rattache : 1° comme variété 
de VA. alpina Willd d’après M. G. Gautier (Cat. rais. de la fl. des 
Pyr.-Or., p. 362 du tir. à part (et non de l’A. plantaginea Willd.); 
2° comme synonyme des À. filicaulis Boiss. et A. majellensis Boiss ? 
Gr. et Godr., suivant Bubani. F1 pyr., I, p. 108; 3° comme autre 
synonyme de l'A. Halleri Wallr. Beitr. zur Botanik (1842), p. 194, 
d’après M. l’abbé Coste (in litt.). 

L’Armérie à feuilles de plantain et sa race montagnarde sont vulné- 
raires et astringentes. D’après nos paysans, c’est un excellent remède 
contre la dysenterie, pris en infusion à 10 : 1000. 


948. — A. alpina Willd. Z. cit., p. 333; Statice alpina Hoppe, 
PI. exsicc. etin Koch, Syn., éd. 2, p. 683; Statice Armeria y 
alpina DC. FI. Fr., III, p.419; Rchb. fil. L. cit., tab. 09. f. 1. 
— Exsicc. : Soc. dauph., n° 2503. 


(1) 1n Bull. Soc. bot. de Fr., XIX (1872), sess. extraord. à Prades-Montlouis, p. CCXI; 
in Massif du Llaurenti, p. 199 du tir. à partet in Le Capsir, p.94 dutir.apart, 


* 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 491 


CC. Pâturages, rochers, éboulis des terrains granitiques ou 
schisteux dans la z. niv. — RR. dans la limite supérieure de la 
z. alp. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires {plus de 40 localités) ont été récoltés de 
2370 {éboulis schisteux entre les sources de l'Ariège et le petit 
vallon de la Casa) à 2852 Et.-maj. (signal de Lasqueille) et 
surtout dans les montagnes de l’Hospitalet, de Mérens, d’Orlu, 
dans les hauts massifs de Puymaurens et de Font-Nègre et sur 
les crêtes frontières de l’Andorre. 


. 


Nous avons rencontré çà et la quelques exemplaires de taille 
réduite (s.-var. nana) que noûùs distinguons seulement par leur 
nanisme du type lequel constitue, dans nos hautes montagnes, une 
gracieuse plante gazonnante aux feuilles étroites,uninerviées,allongees 
et formant des touffes serrees, aux fleurs roses entourées de folioles 
scarieuses et brunes. 


Obs. Dans les plates-bandes, le long du chemin du monticule de la 
Vierge d’Ax, nous avons récolté le Plumbajo Larpentæ Lindl, (Cera- 
tostisma plumbaginoïdes Bunge), originaire de la Chine et cultivé 
comme plante ornementale. 


Famicze LXII. — PLANTAGINACÉES. 


Plantago L. 


Section I. — ArnoGLossun Endlich. Gen. pl., p. 348. 


0949:—P: major. L:;Rchb.fl. Zc. f!. germ., XVII, tab. 77, 
f. 1. — Exsicc. : Billot, F/. Gall. et Germ. exsicc., n° 2720. 

CC. Bords des chemins, décombres, prairies, alentours des 
villages, etc. dans les z. inf. et subalp. et jusque dans la z. alp. 
(pelouses du lac de Naguilles, 1854" Et.-maj.). — Juillet-Sep- 
tembre. j 


Espèce polymorphe, très variable dans sa taille, dans la grandeur 
et la forme de ses feuilles, leur dentelure et leur pubescence, la forme 
plus ou moins allongée et l’épaisseur de son épi linéaire cylin- 


492 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


drique, etc. Les auteurs ont créé diverses variétés, peu stables entre 
le type à taille élevée et la forme naine (PI. minima DC. FI. fr., 
3eédit., III, p. 408;. On rencontre toutes les nuances possibles entre 
les prétendus caractères qui n’offrent pas de fixité. Le type de l’es- 
pèce est à feuilles larges, à tiges robustes et dressées, etc. Nous recon- 
naissons aussi la variété suivante qui est bien caractérisée par sa 
taille moins élevée, ses feuilles ordinairement trinervées, plus molles 
et pubescentes appliquees en rosette sur le sol, presque toujours 
siruées-dentées et par sa hampe arquée ascendante de 3-8 centim. : 


Var. 8. intermedia Decaisne in DC. Prodr., XIII, sect. prior, 
(1852), p. 695; P.intermedia Gilib. (pr. sp.) Hist. pl. Europ., 
T (6708), p: 122R6hb: MISE C TE tab 86, er 

R. Terrains légers et sablonneux des z, inf, et subalp. —Juin- 
Août. 

Environs d’Ax, prairies de la scierie Boyé, à l’Esquiroulet 
(695%); bords de la route nationale près de la cascade de Saliens 
RS TO) 


H. Loret dans la 2e édit. de sa Flore de Montpellier, p. 405, dit 
« que cette plante cultivée dans un terrain fertile revient au type dès 
la seconde année ». 

Le Grand Plantain vulgo Plantain, à grandes PR ve est doué de 
propriétés fébrifuges faibles. Ses propriétés astringentes sont utili- 
sées en collyre. On emploie ses graines pour nourrir les oiseaux en 
cage; ses feuilles sont avidement recherchées par les moutons. 


950. — P. media L.; Rchb.fil. Z. cit., tab. 86,f. 2 (pro 
parte) (1). Exsicc. : Billot, Z, cit., n°° 2730 et bis. 

C. Bords des chemins, pelouses rases, prairies, etc. des z. inf. 
et subalp. — Juillei-Septembre. 

Nos exemplaires ont été récoltés de 960" (prairie d’Arnet sous 
le village de Sorgeat) à 1600" (bords de l’ancienne voie mule- 
tière de Puymaurens sur le pont Cerda) et principalement dans 
les montagnes d’Ascou, d'Orgeix et d'Orlu. 


Le Plantain moyen vulgo Plantain bâtard jouit des mêmes proprié- 


(1) La figure citée des /cones de Reichenbach fils, par son épi allongé cylindrique, se rap- 
porte plutôt au P. Monnieri Giraud. qu'au P. media L, 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 493 


tés astringentes que son congénère le Grand Plantain;il est peu 
usité. Nous possédons la forme suivante : 


Forma — P. Mounieri Giraudias, Herbor. dans la Char.-Inf. 
(1881-1885) in Rev. de Bot., Toulouse, IV, p.11 du tir. à part. 
— AR. Prairies, bords des chemins, talus, etc. dans les z. inf. 
et subalp. — Juillet-Septembre. 

Prairies d'Orlu, rive gauche de l'Ariège, en face du vacant 
communal de Las Escoumeillés (820"); prairies bordant la 
route nationale en amont du pont del Fraré (940"); talus du 
chemin forestier sous le bois de Fontfrède de Prades (1280"®); 
bords de la route nationale, près de la cascade de Saliens (1310). 


« Plante voisine du P. media dont elle a les pédoncules striés et 
non à côtes, comme dans le P. lanceolata ; elle en diffère surtout par 
la longueur de l’épi qui est bien plus développe, à anthères blanches et 
par les feuilles longuement pétiolées et presque lancéolées. Cette forme 
remarquable est facile à distinguer du P. media; toutelois les diffé- 
rences n’en paraissent pas essentielles et il n’y aurait rien d'étonnant 
que la culture la ramenûât au type au bout de quelques générations » 
(Giraudias, /, cit.). Nos exemplaires ont été revus par l’auteur de 
cette forme qui nous a même offert pour notre herbier un spécimen 
type du P- Monnieri récolté aux environs d’Aulnay (Charente-Infé- 
rieure) par M. Albert Monnier auquel la plante a été dédiée. 


Section II. — Coronopus (Tournef. Instit., p. 128, tab. 40) ; 
Grentodrulyde.Fr AT, p,722. 


951. — P. Coronopus L.; Rchb. fil, Z. cit., tab. 70, f. 5-8. — 
Exsicc. : Soc. dauph., n° 3435. 

RR. — Septembre-Octobre. 

Bords de la route nationale n° 20, sur le trottoir du pont de 
Runac (876"). 


Var. 8. latifolia DC. FI. fr., 3° édit., III, p. 417; P. Columnæ 
Gouan, Zllustr. et obs. bot., p. 6. — Même lieu que le type. — 
Septembre. 

Feuilles larges, trinerviées, ordinairement très velues, à lobes peu 


nombreux. 
Le Plantain Corne-de-cerf peut être mangé en salade. 


494 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


952. — P. alpina L.; P. atrata, alpina et graminea Lap. 
Hist. abr. pl. Pyr., p. 70. — Rchb. fil. LI. cit., tab. 81, f. 2— 
Exsicc. : Soc. dauph. n°* 5017 et dis. 

CC. Pelouses rases des terrains gramitiques ou schisteux dans 
les z. subalp., alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (près de 40 localités} ont été récoltés de 1580" 
(vallée latérale d’Orgeix, pelouses sur la jonction des ruisseaux 
d’Aiguelongue et d'En-Sur) à 2530" {crête de Camp-Ras domi- 
nant le Llaurenti) et principalement dans les montagnes d’Ascou, 
de l'Hospitalet, et de la Solana d'Andorre, de Mérens, d'Orgeix, 
d'Orlu, dans les hauts massifs de Puymaurens et de Font- 
Nègre. 


Var. $. sncana Decaisne in DC. Prodr., XIII, sect. prior. 
(1852), p. 731; Gremli, F1. analytiq. de la Suisse (trad. Wetter, 
1886), p. 435; P. incana Ram. Pyr.inéd., in DC. F1. fr., 3 édit., 
{IT (1805), p.414, n°2309. 

AR. Pelouses des rochers siliceux, plus rarement calcaires 
dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Versant occidental du port de Paillères (1860 et 1900"), 
pelouses du bac du Sisca sous la porteille du Siscarou (2360); 
crête de la porteille de Madidés (2565"); pelouses sous le pic de 
Puymaurens, vers le 1°r pic oriental de Font-Nègre (2610). 


« Collet très velu; toute la plante est couverte de poils courts, 
serrés, couchés et grisâtres » (Lap., L. cit., p. 70). 


953. — P. carinata Schrad.in Mert. et Koch, Ræhling's 
Deutschi. F1., éd. 3, 1 (1823), p. 810; P. subulata Wuif. in Jacq. 
Collect., 1, p. 204, tab. 10, non L.; P. serpentina Koch Syn., 
éd. 2, p. 688, non Vill.; P. serpentina et subulata Lap. Hist. 
abr. Pyr:, p. 71:(x); Rehb. fil. /. 'cit., 4ab.381, PAR 
Exsicc.: Soc. dauph., n° 937 et bis et ter. 


(1) Malgré l'opinion de Willkomm et Lange (Prodr. fl. hisp., Il, p. 356)et ceile de 
Nyman (Conspect. fl. europ. p. 618 et Suppl., p. 266), nous n'avons pas intentionnellement 
dars la synonymie, indiqué le Pl. recurvata L. (Mant. pl. alt. (1771), p. 108) non Koch 
(Syn. Il, p. 689), parce que la plupart des auteurs modernes et contemporains n'admettent 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 495 


RR. Pelouses et rochers massifs de la z. alp. — Juillet-Août. 

Bloc de rocher dans les pelouses du versant occidental du col 
ce Puymaurens {1900®) et rochers schisteux du plateau de ce 
col au débouché du vallon d’En-Garcias (1940"). 


Timbal-Lagrave et Jeanbernat dans leur Massif du Llaurenti, 
p. 200 du tir. à part, l'indiquent : « port de Paillères, au pic de Mou- 
négou » où cette espèce a échappé à nos recherches ; mais au voisi- 
nage de notre circonscription florale, nous l’avons récoltée dans 
diverses localités des Pyrénées-Orientales et de l’Andorre. — Nos 
bergers l’appellent Herbo de fic (1) à cause de ses prétendues pro- 
priétés curatives contre le fic, sorte de tumeur chez les quadrupèdes. 


Section IIT. — Lacorus Gr. et Godr., Z. cit., p. 726. 


945. — P.lanceolata L. et auct. mult. (sensu lato). 


Plante offrant de multiples variations dans la longueur de ses 
feuilles et leur pubescence, la longueur des pédoncules, la brièveté 
ou la longueur et la forme de l’épi, etc., à tel point que l’on a pu dire 
que les variétés et formes démembrées du type pourraient être pla- 
cées par ordre selon la plus ou moins grande longueur de l’épi, la 
grandeur et la villosité des feuilles. Nous reconnaissons cependant 
les variétés suivantes qui nous paraissent assez stables et dont nous 
indiquerons les principaux caractères différentiels : 


Var.a«. vulgaris Neïlreich, Flora von Nied.-Oester. |1850) 
p, 308, var. «. {ypica Beck (1903); Rchb. fl. Z. cit. tab. 70, f. 1. 
_— Exsicc. : Billot, F1. Gall. et Germ. PXSICE TS A 27 

CC. Pelouses, pâturages, lieux herbeux de tous les terrains 
dans les z. inf. et subalp. (Col de Surle, 1775"). — Juillet-Sep- 
tembre. 


Feuilles lancéolées, ordinairement longues; épi court, ovoide, bru- 
nâtre au sommet; hampe 2-6 décim., robuste, anguleuse, etc. 


pas l'identité de l'espèce Linnéenne avec le PI. carinata Schad. Dans le cas contraire le PI. 
recurvata L. devrait être admis comme nom princeps, mais cette dernière plante paraît spe- 
ciale aux dunes sablonneuses. 

(1) La même dénomination est aussi donnée au Daphne Laureola L, 


496 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


Var. 8. sphærostachya Mert. et Koch Deutschl. FI., éd. 3, I 
(1823), p. 802; Wimm. et Grab. F1. Siles., I (1827), p. 129; 
var. 8. capilellata Koch, Syn., éd. 2 (1843), p. 686, non DC(r). 

C. Lieux sablonneux. prairies et pelouses sèches, talus des 
chemins dans les terrains siliceux, argileux ou calcaires des z. 
inf. et subalp. — Mai-Octobre. 


Nos exemplaires (16 localités) ont été récoltés de 660" (Le 


Castelet, rochers derrière le parc du château) à 1730" (rochers 
du pic de Montleytié, versant du col del Pradel) et principale- 
ment dans les montagnes d’Ax (murs du vieux chemin d'Ignaux; 
chemin conduisant de la route du fort de Pointe-Couronne à la 
métairie d'En-Castel; bords de la route de l’Aude, sous la Bor- 
dette ; pelouses du col de Joux; talus de la route de Petches sous 
la métairie du Loubail, etc.), du Castelet (rochers de Pigeol à 
l'E. du village. etc.), de l'Hospitalet (prairies de la rive droite de 
l'Ariège, en amont du pont Cerda, etc.), d’Orgeix (talus de la 
route en face de Betsou, etc.), d’Orlu {pelouses près de la cabane 
de Chourlot; cloutade de Gnoles, etc.), de Prades (col de Mar- 
mare, etc.) et de Savignac (rochers de la route nationale sur la 
voie ferrée à Malazéou, etc.). 


Feuilles linéaires-lancéolées souvent laineuses à la base; épis subglo- 
buleux. C’est la forme des lieux secs ou des expositions chaudes. 


Var. y. Timbalii Rchb. fil. 1. cit., (1855), p. 56 ettab. 86, f.4, 
P. Timbalii (2), Jord Pugill., pl. nov. 1852), p. 138. 

AC. Bords et talus des chemins, tertres, prairies et lieux 
sablonneux des z. inf. et subalp. — Juin-Octobre. 

Le Castelet, bords du chemin conduisant au château (655). 
Environs d’Ax; lieux sablonneux près de la gare des marchan- 
dises (702%); vacant sablonneux près du pont d'En-Castel (712); 
tertre sur la rive droite de l’Ariège en face de la Solitude d'En- 


(1) Le PI. capitellata Ram, in DC F1. Fr., 3e éd. (1805) III, p. 414 est synonyme de la 
var. depcuperata Gr. et Godr. FI. de Fr., II p. 725, du Pl.carinata Schrad. 

(2) P. Timbaiis est plus correct que P.Timbali et conforme à la Recommanlation XI des 
Règles internationales pour la nomenclature botanigne adoptées par le Congrès de Vienne 
en 1005. 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 497 


Castel (715"); talus de la route de Pointe-Couronne sur la chà- 
teigneraie d'En-Castel (720"); talus de la route de l’Aude, sous 
la Bordette (770"). Mérens : bords de la route nationale sous 
les éboulis d'Aïguebonne etau pied du Roc de la Spélugue (980"); 
prairies sous le village de Mérens d’en-haut (1250). Vallon del 
Pradel, sous le hameau du Pujal (1180%). Prades : chemin des 
champs de la Fajolle {1 240"). 


Plante très robuste (3-7 décim. de hauteur) ayant les feuilles larges, 
lancéolées ou lancéolées-linéaires, des hampes très élevées et portant 
un épi oblong, presque cylindrique de 3-8 centim. de longueur. Nous 
rap-ellerons qu’elle a été dédiée par A. Jordan à son ami et corres- 
pondant Ed. Timbal-Lagrave, pharmacien à Toulouse et botaniste 
distingué dont nous avons retracé à grands traits la biographie dans 
le tome I, pages 110 à 113 de notre Catalogue raisonné. 


Var. phyllanthum Marc.-d’Aym. in herb. (1894). 
RR. Environs d’Ax, rive droite de l’Ariège en face de la Soli- 
tude d'En-Castel, dans un jardinet à l'ombre (715%). 


Monstruosité occasionnée par la transformation des divisions du 
calice en tolioles étroites. 


955.— P. monosperma Pourret, Chl. narb., n° 884, in Mém. 
Acad. Sc. de Toulouse, 1"° série, IIT (1788), p.325; P. argentea 
Lamk. J!lustr. des genres, I (1791), p. 340, n° 1660 {excl. syn.). 
non Chaix in Vill., nec alior.; P. sericea Benth. Cat. pl. Pyr., 
p. 112, non W. et Kit.; Rchb. fil. L. cit., tab. 83, f. 5. — Exsicc.: 
Soc. dauph., n° 2597. 

AC. Pelouses et éboulis des terrains schisteux, plus rarement 
siliceux, dans les z. alp. et niv. — Juillet-Septembre. 

Nos exemplaires (14 localités) ont été récoltés de 1940 
(pelouses au S. du col de Puymaurens vers les mines de fer) à 
2660" (pelouses du mont Maya) et principalement dans les mas- 
sifs de Puymaurens (éboulis du pic de Sabarthés sur le vallon 
d'En-Garcias; col de la Pétrusque, etc.) et des crêtes frontières 
de Andorre (picS. d’Ortafa; crête de Gardiola; port de Saldeu; 
col de la Fontaine-des-Isards; fontaine du Clot del Diablé, etc.) 


498 PLANTES INDIGÈNES DU BASSIN DE LA HAUTE ARIÈGE 


et le massif granitique de Camp-Ras d'Orlu (plateau de Camp- 
Ras dominant le Llaurenti et crête de Camp-Ras sous le pic de 
ce nom). 


Pourret décrit ainsi cette espèce, qui a été admise par tous les 
auteurs efoliis lineari-lanceolatis, sericeis, scapum æquantibus, spica 
ovata, capsulis monospermis.Z. ». — D’après Timbal-Lagrave Reliq. 
Pourret (1874), p. 53 du tir. à part : « Lamark avait essayé de s’ap- 
proprier cette plante, car Pourret l'avait distribuée avec sa complai- 
sance habituelle. Il avait nommée P. argentea. Heureusement, ce 
dernier nom avait été déjà donné par d’autres botanistes (Chaix, Bel- 
lardi, Desfontaines, etc.), et le nom de Pourret est resté à cette plante 
dont il donne une exacte description ». 

De Candoile dans la 3e édit. de la Flore française, vol. III, p. 411, 
n° 2303, dit : « La capsule n’est point monosperme, mais renferme 
deux graines adhérentes à une cloison, comme je m’en suis assuré 
sur un échantillon communiqué par M. Pourret à M. de Lamarck ». 


Section IV. — Psyccium (Tournef. /nstit., tab. 49); 
Griet Godr,,V:/@8,9b;/2727 


956. — P. Cynops L.; P. suffrulicosum Lamk!, F1,fr 0 
p. 313; Rchb. fil. Z. cit., tab. 85, f., 1. — Exsicc. : Soc. dauph., 
n°9021: 


AR. Lieux incultes, bords des chemins des terrains schisteux 


ou calcaires dans les z. inf. et subalp. — Mai-Juillet. 

Bords du chemin de Perles à Uaac, au quartier de la Caoussade 
(750%); Prades, talus de la grand'route près du village (1240%) 
et près du ponceau de la Réjade (1315); colde Marmare(1355®). 


SP TE 


CPE 7e 


ACADÉMIE DE GÉOGRAPHIE. BOTANIQUE 499 


Principaux errata des trois fascicules du tome Il‘ 


1°T FASCICULE 


P. 18 ligne 7, au lieu de : plantes, il faut : plante. 

Id. renvoi 1 ligne 2, au lieu de 1878, il faut : 1808. 

36 ligne 11, au lieu de : Rasoulsi, il faut: Rasoulsii. 

Id. renvoi r ligne 6, Rasoulsi, il faut : Rasoulsii. 

44, ligne 12, au lieu de : clos, il faut : clot. 

66 ligne 3, au lieu de : globularifolia, il faut : globulariifolia. 
70 ligne 17, au lieu de : 3 variétés, il faut : 2 varietés. 

84 ligne 13, au lieu de : monnull, il faut : nonnull. 

88 ligne 4, au lieu de : Velet adans, il faut : Veleta dans. 

102 ligne 5 et 21, au lieu de : Linnæanna, il faut: Linnæana. 
- 119 ligne 7, au lieu de : méridionale, il faut meridionale. 
144 renvoi 1 ligne 1, au lieu de : occasien, il faut occasion. 


2° FASCICULE (1) 


P. 176 (32) dernière ligne, au lieu de: ses spécimens il faut: ces spécimens. 
203 (60) renvoi 2. Supprimer les deux premières lignes sauf les mots: 
Ce genre a été dédié. 
224 (80\ renvoi 2, ajouter le titre : Bemerkungen über Hieracium. 
238 (94) renvoi 2 ligne 3, au lieu : 4. cryptanthum il faut: H. cryptan- 
thum. 
300 (156) ligne 7, au lieu de : 1609", il faut 1600". 


3° FASCICULE 


P. 319 ligne 10, au lieu de : ois, il faut : AC. Bois. 
325 ligne 7, au lieu de: A. Lagger, il faut: A. Laggeri 
Id. ligne 11, au lieu de:p. 348, il faut: n° 348. 
335 ligne 16, au lieu de G. medi1, il faut: X G. media. 
343 ligne 2, au lieu de : observé, il faut : observée. 
350 ligne 4, au lieu de : (med. Acad. il faut : med. acad. 
413, ligne 9, au lieu de Var. 8. uliginosa, il faut : var. 8. uliginosa 
419 ligne 23, au lieu de : 2° édit., lire : 2° édit., p. 170. 
424 ligne 20, au lieu de : croi, il faut : croît. 
430 renvoi 2, ligne 1, au lieu de : wirtgen il faut: Wirtgen. 
448 ligne 2, au lieu de : unitin, il faut : Un. itin. 
449 ligne 10, au lieu de : Schkurkri il faut: Schkuhri Timb. etJeanb!. 
452 ligne 18, au lieu de : Hoffmsg. sq. F/. port. il faut : Hofmsg. F1. 
port. 


Re en een Rene ent em nn sn dan pennnr end anennnnnen tn n8 448 C0 08 n 8 08 LUE a 0 0 DA nn à à à 9 8 4 6 8 000000 D DR D RUN UN TR UD END NON A NON NN 0 0 DD O NOUS D NN PDO Sn ne Pen enr een ses r one rnrnme 


(1) Ce fascicule a une double pagination. 


fu n°1 
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INTRRODUCTION. pére” ob EN RE SRI SE REE 
FAMILLE XXXVI, — Ombellacées ou Ombellifères, . 
—  XXXVII. — Araliacées ou Hederacées. , 
— ‘XXXNVIIT ' — : Cornuacées, 1.11" 086 70m 
—  XXXIX. — Rubiacées : ET 
— XL. — Caprifoliacées . 
—  XLI. — Valerianacées . 
— XLI. —  Dipsacacées. SE 
— XLIII. — Composées ou SSL Ces 10 HT 
Sous-FamiLe I. — (Corymbifères . . 
Pt IT. — Cinarocephales.. 
_ III. — Chicoracées 
—  XLIV. — Campanuilacées 
—  XLV. — Vacciniacées ,. 


Sous-cLasseE IV. — COROLLIFLORES 


Famizze XLVI, —  Ericacées 
—  XLVII — Pinguiculacéesou A DO à 
—  XLVIIL — Primulacées. 
—  XLIX. —  Apocynacées 
—  L. —. Asclepladasées 7, 2 PCSI 
— LI... \ —Gentianacées: ">. 20072200 
To Pi 1 — :Gonvolvulacées 71 RENTE 
— LI. — Borraginacées . | 
—, LIN: — Solanacées . 
LV. —  Verbascacées | 
Val VE. = MSCrOMIATIACÉES, CÉO TRREARENUN RER 
— EMI - :=— 1Orabanchacées. 
—  LVIII. — Verbenacées. à 
—  LIX. —  Labiées ou Lab see 
— : LX. — Globulariacées . 
— EXI. — Plombaginacées. . , . 


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