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Full text of "Centurie zoologique, ou, Choix d'animaux rares, nouveaux ou imparfaitement connus : enrichi de planches inédites, dessinées d'après nature par M. Prêtre, gravées et coloriées avec le plus grand soin"

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ZOOLO G | Q UE, | 


- 


PAR 


PARIS, 


‘Chez F. G. LEVRAULT, rue de la Harpe, n° 8i; 
Mème maison, rue des Juifs, n.° 33,. à STRASBOURG ; 
A BRUXELLES, à la Librairie Parisienne, 

| 1832. | 


3. Stiiiman Serry 
1145 W. Highland Ave 
Mailands Californie 
1© “EE Idée 


CENTURIE 
ZLOOLOGIQUE. 


STRASBOURG, de l'imprimerie de F.G.Levrauzr ,imprim. du Roi. 


CENTURIE 
ZOOGLOGIQUE, 


OU 


CHOIX D'ANIMAUX RARES, 


NOUVEAUX OÙ IMPARFAITEMENT CONNUS ; 


ENRICHI 


DE PLANCHES INÉDITES, DESSINÉES D'APRÈS NATURE PAR M. PRÈTRE » 
GRAVÉES ET COLORIÉES AVEC LE PLUS GRAND SOIN ; 


PAR R, P. LESSON, 


Professeur d'histoire naturelle à l'école de médecine navale du port de Rochefort ; 
Membre correspondant de l'Académie royale de médecine; Chevalier de l’ordre royal 
de la Légion d'honneur; Membre titulaire ou correspondant des Académies royales 
ou sociétés libres, d'histoire naturelle et de chimie médicale de Paris ; sciences, 
arts et littérature, philomatique et Linnéenne de Bordeaux ; sciences et belles-lettres 
de La Rochelle; de médecine et d'agriculture d'Évreux ; Linnéenne de Caen ; scienges 
et littérature de Rochefort, etc., etc. 

Utile dulci 


PARIS, 


Chez F. G. Levrauzr, rue de la Harpe, n.° 81, 
et rue des Juifs, n.° 33, à Srraspourc. 
Bruxezzes, Librairie parisienne, rue de la Magdeleine, n.° 438. 


1830. 


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JE clous euv 


| Geof op = Ludo dOiihe, 


Meubre de l'Justitus (Académie des sciences); Profeweuv- 
adimiuistrateuu Du Mbuséum royal d'histoires waturelles 
au jardin Du 2R oi ; Chevaliev de L'ordre royal de fa Legiow 
D'houueuv ; Membre De L'Acadcmie royale de médecines ; 


etc,, etc. , etc. 


Monsèur 2 Proheur. 


Les wnmense œaraux, don/ lasiurs 
lyanches de la coologte VOUS 07 rece- 
valles : la magnifique collection que vous 
avez ent grande parte fondes, 7e extreme 
licnvellance avec aquelle vous auncr à 
creourager les fersonrees gue ” occrhent 


d'hastone naturelle Ra a favoriser Lou 


céudes dans ls branches gue vous forges : 


ous ces Ulres, ghhrecies far # Éurope sa- 
arte, Le sont aufié far 7 reconnafiance 
de vos nombreux eleves. Ueuvdlez donc 
agreer comme l'hommage repeclueux de 
l'un d'eux un bavail. que la nouveautes des 
cumule, qu d'a four lut de fase CON = 
rare F rendra sans doute utile a la 
Looleqie descuiplive. 


Pris É Fanier 18.30. 


R. P. Laon 


AVANT -PROPOS. 


Ex histoire naturelle comme dans toutes les sciences 
où 1l s’agit de peindre des formes avec des phrases, 
la meilleure description ne vaut pas une figure même 
médiocre pour graver dans l'esprit l’objet dont on 
veut conserver le souvemir. L’œil embrasse l’ensem- 
ble d’un tableau graphique; il en porte le calque 
d’un seul jet dans le cerveau, tandis qu'obligé d’é- 
peler par la pensée chaque lettre, de les assembler 
pour en former des mots, d’assortir ces mots pour 
en ürer des idées, cet organe, alors absorbé par des 
combinaisons secondaires, ne se rend compte que 
laborieusement , et toujours imparfaitement , des 
formes d’un animal qui lui était naguère inconnu. 
Toutefois en regardant les figures en histoire na- 
turelle, et surtout les bonnes figures , comme les 
descripuons le plus rapidement saisies par la pen- 
sée et les plus aisées à conserver dans le souvenir, 
nous sommes loin de rejeter les descripuons écrites 
qui en sont le complément et qui ont pour but de 
citer minutieusement les particularités que le dessin 


(vi) 
ne peut rendre : ces deux manières de peindre les 
êtres doivent donc toujours être associées pour en 
donner une complète et parfaite connaissance. 

Cette opinion est depuis long-temps partagée par 
les meilleurs esprits, qui tous s'accordent sur ce 
point et n’ont différé que dans l'applicauon. 

Le besoin de représenter presque matériellement 
les animaux comme les plantes, a fait naître chez 
les peuples civilisés ces ouvrages somptueux, pour 
la publication desquels les arts et l'industrie furent 
mis à contribution et rivalisèrent dans leurs pro- 
cédés. Leurs progrès en moins d’un demi-siècle ont 
été tellement rapides, que limitation rend aujour- 
d'hui en perfection la nature, et que, si la vie s’é- 
teint, disparait pour toujours dans un être, elle 
conserve dans la peinture, reproduite par la gravure, 
et sa fraicheur et son éclat. 

Mais en prodiguant dans les grands in-folio un 
luxe inoui de typographie, on a donné à ces re- 
présentations une valeur considérable, et par suite 
on à restreint les avantages de ce moyen précieux 
de muluplier un être dont les individus sont le plus 
ordinairement très-rares dans des collecuons loin- 
taines et peu visitées, ou dont on ne connait quel- 
quefois qu'un unique specimen. Les gens riches 
seuls acquièrent ces recueils de grand prix, et trop 
fréquemment ils ne sont pour eux qu'un vain objet 
de curiosité. Le naturaliste laborieux, et surtout 
ceux qui débutent dans la carrière, ont rarement 
la faculté de se procurer ces élémens si importans 
d'étude, Il leur faut aller dans quelque grande bi- 


Cix) 

bliothèque jeter un regard furtif sur des portraits 
qu'ils ont à peine le temps d'examiner et qu'ils ne 
peuvent que difficilement comparer avec la nature. 
Il est donc juste de s'occuper de leurs intérêts et 
de profiter de la perfection apportée aux arts pour 
leur fournir des représentations exactes, rigoureu- 
sement vraies, mais dans un format commode, et 
qui exige peu de dépenses. 

L'in-octavo présente en effet toutes les condiuons : 
qu'on peui désirer sous ce rapport ; non cetin-0ctavo 
chargé sur chaque planche de plusieurs objets, car 
on conçoit que des dessins aussi rapetissés ne peu- 
vent plus donner les véritables caractères d’un être, 
mais ces planches in-octavo sur lesquelles un seul 
animal, par exemple, peut recevoir dans la diminu- 
üon successive de ses dimensions, des formes vraies, 
et des caractères nets et précis. 

Tel à été notre but en publiant en France notre 
CENTURIE ZOOLOGIQUE, à l'instar d’ailleurs de plu- 
sieurs recueils qui tous ont obtenu un grand succès, 
et avec tout le soin qu'il nous est possible de lui 
donner. Les cent planches qui la composeront re- 
présenteront les animaux rares, non figurés et le 
plus souvent entièrement nouveaux : les nombreuses 
collections de Paris ne nous laisseront sous ce rap- 
port que lembarras du choix. Le texte se réduira 
à un tableau rapide, suceinct et descripuf de ce que 
lon possédera de plus avéré sur chaque animal. 
Enfin, en nous bornant à cent planches, nous dé- 
sirons Offrir aux souscripteurs un ouvrage achevé 
dans un court espace de temps. Cette Centurie pa- 


(x) 


raitra donc en vingt livraisons, qui soruront à des 
époques variables et suivant l'importance et la nou- 
veauté des matériaux, mais dont la totalité aura paru 
dans l'espace de quinze mois. Trois tables, l’une par 
ordre de planches, la seconde méthodique et la troi- 
sième par ordre alphabétique, termineront le vo- 
lume. 

L'Éditeur , jaloux de rendre cet ouvrage digne 
de l'accueil du public, ne négligera aucun soin 
pour son exécution, et de notre côté nous n'avons 
en l’entreprenant que le désir de servir encore la 
science que nous chérissons, et nullement songé à 
une spéculauon de librairie. 


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PCT: 


lretre pina É Impr de Langlois. Coutant seu} 


ECUREUIL de Kéraudren. 
SCIURUS  Keraudrenn, Æeyr. 


{Empire PBirmarr. ) 


CENTURIE ZOOLOGIQUE. 


PLANCHE 1. 
L'ÉCUREUIL DE KÉRAUDREN. 


Sciurus Keraudreni, Reynaud. 


(Description rédigée et communiquée par M. Reynaud, chirurgien de 
première classe de la marine royale, et chirurgien-major de la corvette 
Za Chevrette.) 


L'écureuiz de Kéraudren habite l'empire des Bir- 
mans : il a recu des habitans le nom de sin-nir, 
bien que ces deux mots soient chez ces peuples la 
dénomination générique des écureuils en général. 
C'est une des espèces les plus remarquables de 
sciurus , par l'élégance de ses formes aussi bien que 
par la prestesse de ses mouvemens. 

Un peu plus grand que l’écureuil d'Europe, l’ani- 
mal qui nous occupe en diffère toutefois en ce sens 
que la tête est, proportionnellement aux autres par- 
ües, beaucoup plus petite et se trouve terminée par 
un museau plus pointu. Deux faisceaux de soies 
noires et très-rudes partent de la lèvre supérieure ; 
les oreilles, redressées, sont assez abondamment cou- 
vertes de poils aussi bien en dehors qu’en dedans. 
La queue est un peu plus longue que le corps; les 
poils qui la recouvrent, surtout vers l'extrémité, 
sont Jâches et alongés. 


(12) 


Le pelage de cet écureuil est dense, épais et très- 
fourni, comme celui des autres espèces du genre. 
Il est en entier sur toutes les parties du corps d’un 
rouge - brun foncé, ce qui est dû à ce que chaque 
poil est légèrement noir et luisant à sa pointe, tandis 
que le corps en est d’un rouge chocolat foncé. La 
queue seule est terminée par une houppe de poils 
liches d'un blane pur, et Les poils roides, courts et 
ras, qui revêtent les pieds et les mans, sont d’un 
noir vif | 

Ses dimensions totales sont les suivantes : 


pouces. lignes. 


Longueur du corps depuis l'anus jus- 

qu'au Museo, ne CR sc «ie 8 6 
Longueur de la queue depuis sa nais- 

sance jusqu'à l'extrémité terminale des 


DOS EVE COR ne tale. EI 
Longueur de la tête de la crête occi- 

pitale au bout du museau . . . . . 2 6 

Circonférence du corps à son milieu 5 6 

Hauteur du corps . . . . . . . 1 8 

— des jambes de devant . T3 

— des jambes de derrière . . 3 2 


L'écureuil de Kéraudren habite les vastes forêts 
qui couvrent uné grande partie du Pegu. Là, pro- 
tégé par d'épais massifs, et par la haute aille des 
tecks, sur lesquels il se tient de préférence, il est 
sans cesse en mouvement, sautant d’une branche à 
l'autre, s'arrétant soudainement lorsqu'un bruit imac- 
coutumé frappe ses oreilles. Alors, relevant la tête, 
il prête une vive attention aux sons qui l'agitent et 


(13) 

qui l'inquiètent, et fuit bientôt en s'enfonçant dans 
le plus épais du feuillage, en poussant des cris aigus 
et prolongés. Comme tous les vrais écureuils, celui- 
ci préfère pour sa nourriture les fruits, et surtout 
les fruits à amandes. Mais quelque peine qu’on se 
done pour son éducation, lorsqu'il est capuf, on. 
ne trouve point en lui les aimables qualités qui 
font chérir l’écureuil d'Europe, et cetie espèce ne 
s'attache point à son maitre, n'obéit pot à sa 
voix, et jamais, enfin, ne monire cette douce 
familiarité qui forme si éminemment le caractère 
du premier, lorsqu'il est pris jeune et soigné par 
l'homme. C'est surtout l’écureuil indien, nommé 
palmiste, dont les nombreuses légions peuplent 
jusqu'aux mimosas des rues de Pondichéry, qui est 
le plus susceptible d’être façonné au joug, et dont 
les mœurs dociles et soumises contrastent avec les 
habitudes sauvages et remuantes de l’écureuil Ké- 
raudren, qui languit et meurt bientôt lorsqu'il est 
arraché aux solitudes où 1l se plait. 

Le nom spécifique de ce sciurus rappelle celui 
de M. Kéraudren, inspecteur général du service de 
santé de la marine. ! 

Octobre 1820. 

REYNAUD. 


1 En relisant cette épreuve nous recevons la 5g.° livraison 
des Mammifères de M. F. Cuvier, où cet écureuil est décrit 
sous le nom de Sciurus ferrugineus. (Lesson.) 


(14) 
PLANCHE 2. 


LE THYLACINE DE HARRIS, 


Thylacinus Harrisü, Temm., Monog., t. 1.7, p. 63. 
Didelphis cynocephala, Harris, Trans. soc. Linn. 
Lond., t. 1X. Dasyurus cynocephalus, Geoff. Saint- 
Hilaire; Desm., Mamm., esp. 401. Cuv., Règn. an., 
LS ps195" 0 eorpret PT, p.178 (40e) 


Lorsque les expéditions européennes visitèrent 
pour la première fois le continent austral, des 
érnithorhynques, des échidnés, des kangourous se 
présentèrent à leur regard et les étonnèrent par la 
bizarrerie de leurs Far Rien sur ce sol singu- 
lier ne rappelait les animaux des autres parties du 
monde ; toutefois, après quelque temps de coloni- 
sation, plusieurs Anglais parlèrent dans leurs rela- 
uons de loups qui vivaient sur la terre de Diémen ; 
mais l'existence de ces carnassiers austraux resta 
douteuse jusqu'a ce que M. Harris en eût publié une 
descri iption accompagnée de figures qu'on trouve 
insérée dans le neuvième vole (pl 19) des 
Transactions de la société linnéenne de Londres. 
M. Desmarest reproduisit le dessin gravé en noir de 
M. Harris dans la planche n°7, fig. 5, de ses figures 
supplémentaires pour l'Encyclopédie. 

L'intérêt dont est pour la science l'animal qui 
nous occupe, nous à engagé à en donner une re- 
présentauion coloriée, d’après le bel individu qui 
orne les galeries du Muséum. 


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(15) 

Le thylacine apparent à la famille des marsu- 
piaux, et a été séparé du genre dasyure, dasyurus, 
Geoff., par M. Temminck. Ce nom vient du grec, 
SéAæyos, qui veut dire bourse, et qui convient à 
tous les marsupiaux. Déjà M. Harris avait entrevu 
quelques-uns des points de rapprochement qui 
unissent cet animal avec les espèces du genre canis, 
en lui donnant le nom spécifique de cynocephala, 
tout en lui appliquant abusivement le nom généri- 
que de didelphis, à cause de sa poche abdominale, 
quoique les didelphes soient tous de l'Amérique. 

Le thylacine a quarante-six dents !, c’est-à-dire, 
8 incisives, 2 canines, 14 molaures à la ‘mâchoire 
supérieure, et 6 incisives, 2 canines et 14 molaires 
au maxillaire inférieur. Les incisives supérieures 
occupent une sorte de demi-cercle, et sont séparées 
sur la ligne médiane par un petit intervalle libre. 
Les canines et les dernières molaires sont assez sem- 
blables à celles des chiens et des chats, mais les pre- 
mières mâchelières sont très-grosses et hérissées sur 
leur couronne de trois tubercules. 

Les extrémités sont terminées en devant par cinq 
doigts, et en arrière par quatre seulement, et tous 
sont armés d'ongles forts, puissans, presque droits 
et un peu obtus à leur sommet. Le museau est assez 
pointu, et finit par un mufle ressemblant à celui 
des chiens et divisé au milieu. Les narines sont laté- 
rales et très-ouvertes : sa queue est pointue, garnie 


1 M. Temminck a parfaitement décrit le thylacine, et nous 
emprunterons la plupart des détails que renferme son travail. 


(16) 
de poils courts, et comme comprimée à l'extrémité. 
Le thylacine de Harris est grand comme un loup 
de médiocre tulle, mais son corps est proportion- 
nellement plus long et aussi plus bas sur jambes. Il 
marche sur les doigts à la manière des digitigrades, 
en appliquant parfois le talon sur le sol comme les 
plantigrades. La verge du mâle, dont le gland est 
bifurqué, est placée en arrière du scrotum, et celui- 
ci semble se cacher dans un repli sacciforme de la 
peau, placé entre les cuisses : 1l est couvert de poils 
courts, serrés, rougeàtres en dessus , et nu en des- 
sous. Le museau est alongé, un peu resserré sur les 
côtés, et terminé par une bouche très-fendue. Ses 
oreilles sont larges à la base et arrondies à leur 
sommet, et les yeux sont dirigés presque de face, au 
lieu d’être latéraux. Le pelage de cet animal se com- 
pose de poils lisses, très-rudes, courts, un peu plus 
longs sur le cou, plus serrés sur le dos et de nature 
plus molleue sur le ventre. Il est de couleur gris- 
brun jaunâtre, poinullé de noirâtre, passant au 
jaune sur les joues. Mais ce qui rend remarquable 
le thylacine, sont douze ou seize larges bandes d’un 
noir profond, qui coupent régulièrement la partie 
postérieure du corps, depuis le dos jusqu'à la nais- 
sance de la queue, et qui descendent sur les cuisses. 
Une bande longitudinale noire suit Fépine dorsale 
et reçoit toutes les autres bandes noires qu la tra- 
versent. Le dessous du corps et le dedans des mem- 
bres est d’un gris clair, que relève le rouge des 
parues dénudées des organes de la génération. La 
queue, moins longue que le corps, est d’abord 


Ceyy 
arrondie, puis s’aplatit vers son extrémité, que ter- 
mine une légère toufle de poils; et cette forme a fait 
penser à M. Geoffroy-Saint-Hilaire, que le thylacine 
était un quadrupède nageur. 
Les dimensions d’un thylacine ordinaire, mesuré 
par M. Temminck, ont offert : 


pieds. | pouces. lignes. 

Longueur totale. . 62,48. 2 

— dela queue, 2% 7 2 

ee de lartète, MENT 8 11 

e du-nez'a l'œil 76 0e 4 6 
Hauteur des oreilles . . . + = 5 6 

— du corps aux épaules 1 4 7 

— — àla croupe 1 b 7 


Le thylacine de Harris vit exclusivement à la terre 
de Diémen ou Tasmanie, sur les bords de la mer. Il 
ne quitte guère les rivages, dont les rochers lui ser- 
vent de retraite, et se nourrit de cétacés échoués, 
de phoques qu'il poursuit, et aussi de kangourous, 
de poissons et de crabes laissés sur les grèves. Ses 
mœurs et ses habitudes sont inconnues, et on doit 
désirer que quelque naturaliste établi à Hobart-Town 
veuille bien s’en occuper. 

M. Cuvier a présenté à l’Insutut des os de thyla- 
cine, découverts à l’état fossile dans les carrières à 
plâtre de Montmartre, en tout semblables à ceux 
de l'espèce qui vit sur les terres placées à nos anti- 
podes. 

Octobre 1820. 


( 482 


PLANCHE 9 


L'ÉPIMAQUE ROYAL (femelle). 


Epimachus regius, Lesson , Zool: du Voy. de la Coquille, 
Le 
pl. 28 (mäle). Püiloris paradisœæus , Swainson, Zool. 
Journ., n.° IV, p: 483. 


Nous avons décrit dans la partie zoologique du 
Voyage autour du monde de la corvette /4 Coguille, 
de male de cette espèce, et autant celui-ci 
se disungue par la plus somptueuse parure, autant 
la femelle s'en éloigne toutefois par les nuances 
sordides et ternes qui teignent son plumage. Mais 
quoiqué moins brillante, cette dernière doit vive- 
ment intéresser les zoologistes, et nous regardons 
comme une circonstance fort heureuse d'avoir 
pu faire connaitre par des représentations exactes 
les femelles des paradisiers rouge et manucode, et 
celles des épimaques royal et promélil, ainsi que le 
jeune äge de cette dernière espèce. 

Les épimaques, epimachus, Cuv., voisins des 
promerops, dont ils ne sont qu'un dee ‘ement, 
apparuennent à l'ordre des passereaux et à la tribu 
des ténuirostres de la méthode de M. Cuvier. Les 
seules espèces admises jusqu'à ce jour dans ce genre, 
sont le proméfil, le paradisier muluñil et l'épimaque 
royal; les deux premiers originaires des îles des 
Papous, et le dernier vivant dans les parties chaudes 
de la Nouvelle-Galles du sud. 


VASE 


Lretre pina £ Znpr ae Langlois. Coutant seul! 
' 
EPIMA Q UE Rov al 7. Jernelle ? 


EPIMACHUS. reçgius. Zess. 
VNouvelle-Llollarde. 


£y 


LL 


Fo 


(150 

L’épimaque royal mâle a de dix à onze pouces 
de longueur totale, et le bec entre pour quinze lignes 
dans cette dimension, en le mesurant depuis les 
plumes du front jusqu'à la pointe; car 1l est large- 
ment fendu et la commissure avance jusque sous 
les veux. La couleur du bec, celle des tarses et des 
ongles, est un noir mat. La queue est élargie, pres- 
que reculigne, et composée de dix rectrices. Les 
«les sont courtes, concaves, la première rémige très- 
courte, la deuxième plus longue, les cinquième, 
sixième, septième et huitième presque égales et les 
plus longues de toutes. 

Le dessus de la tête est revêtu de plumes écail- 
leuses d’un vert bleuätre d'acier irisé ; une cravate 
triangulaire occupe le devant du cou et de la gorge, 
en formant un plastron de plumes écailleuses, bril- 
lantes et jouissant de tout l'éclat de l’émeraude, en 
prenant sous les rayons lumineux divers reflets 
chatoyans et métallisés. Ces plumes sont triangu- 
aires, colorées en vert-olive mat et comme Fratbeu 
sur les bords, tandis que leur portion moyenne est 
à facettes et resplendissante. Le plumage du dos et 
des ailes a la douceur du velours, et leur couleur 
noire intense en offre l'aspect et la nature séricéeuse 
sous un certain jour, tandis que différemment 
éclairé il prend les teinies les plus suaves du ve- 
Jours noir-ponceau, passant au riche violet. Des 
plumes comme éculleuses recouvrent aussi labdo- 
men ; elles sont plus fermes que celles du cou et de 
l'occiput, noires, sérivéeuses au centre et frangées 
de cuivre de rosette et d’acier chatoyant. 


( 20 ) 

La queue est courte, presque reculigne, et les 
rectrices sont d'un vert doré uniforme en dessus. 
Les tarses sont noirs, garnis de scutelles en avant 
et de lamelles réticulées en arrière; les ongles qui 
terminent les doigts sont très-robustes, très-crochus, 
comprimés sur les côtés et concaves en dessous ; 
celui du pouce est le plus puissant. 

Le bec, légèrement fléchi dans sa longueur , est 
très-comprimé sur ses bords, et la commissure se 
déjette un peu en se recourbant en dessous. Les na- 
rines sont percées dans une membrane tendue sur 
une fossetite que les plumes du front recouvrent en 

arte; 1l est complétement noir. 

La femelle de cette rare et belle espèce d'oiseau, 
que nous représentons pl. 3, a dix pouces et demi 
de longueur totale; la queue entre pour trois pouces 
et demi dans cette dimension et dépasse les ailes 
de vingt lignes. 

Les plumes qui recouvrent la tête depuis le front 
jusqu'a locciput et sur les joues, sont d'un gris 
brun, et chaque très-petite plume est rayée en long 
d’un trait blanc; un sourcil blanchätre assez large 
se dessine derrière les yeux. Les petites plumes du 
tour des yeux et du rebord de la mandibule infé- 
rieure, et celles des jugulaires, sont blanchâtres, tein- 
tées de roux vif. Le dos, les couvertures des ailes, le 
croupion, sont d'un gris olivatre brun uniforme ; 
les rémiges et les rectrices d’un fauve brunätre, par- 
fois ürant au blond vif non ferrugineux; le rebord 
de l'aile est varié de blanc et de brun, ainsi que 
le dedans; les rémiges en dessous sont brunes près 


(21) 
des uiges et couleur rouille ou d’un blond doré sur 
leurs bords. 

La gorge est blanchâtre, sans tache; le devant du 
cou, ses côtés, le thorax et toutes les parties infé- 
rieures jusqu'aux plumes iectrices de la queue en 
dessous, sont d’un gris teint de roux, et sur le 
milieu se dessine, en forme de V et souvent de fer 
de lance, un ruban fauve noirâtre. Les plumes du 
bas-ventre sont seulement rayées en chevron de ce 
même trait noir. 

Le bec et les pieds sont noirs. 

Nous nous procuràmes un très-bel individu de 
l'épimaque royal à Sidney dans la Nouvelle-Galles 
du sud ; il provenait du port Macquarie et portait 
dans la colonie le nom vulgaire de Æiffle-man, 
pour rappeler que ce fut un soldat de la garnison 
qui le tua le premier. Depuis, M. le docteur Bus- 
sœil, chirurgien-major de la frégate /& Thés, 
commandée par M. de Bougainville, en donna un 
deuxième individu au Muséum d'histoire naturelle, 
dans les galeries duquel on Fa déposé, 

La femelle, primitivement décrite par M. Swain- 
son dans le Zoological Journal, nous a été commu- 
niquée par M. Florent Prévost. 

Avril 1829. 


PLANCHE 4. 


L'ÉPIMAQUE PROMÉFIL (femelle). 


Le mâle: Æpimachus magnificus, Cuv., Règn.an., pl. 4, 
fig. 2; Wagl., Sp., 10. Le Proméfil, Levaill., Parad., 
pl. 16. Falcinellus magnificus, Vieïill., Eneycl., t. 2, 
p. 879. Promerops à parures chevelues, Dum., Dict. 
des sc. nat., t. 43, p. 367, avec fig. 


L'individu mâle de cet oiseau vraiment magni- 
fique, ainsi que lindique son nom trivial, a été 
décrit et figuré par Levaillant dans son Histoire des 
oiseaux de paradis; mais la femelle était compléte- 
ment inconnue, ainsi que le. jeune âge que nous 
représentons dans la planche V, et nous la considé- 
rons comme une des découvertes les plus curieuses 
de ces derniérs temps. Par elle nous apprendrons à 
connaitre l'organisation des pieds et des ailes de cet 
oiseau rare ét splendide, et le jeune àge nous prou- 
vera ensuite le passage graduel de la livrée des pre- 
mières années du mâle, avec le plumage simple et 
sans éclat de la femelle. | 

Bien que le proméfil ait été plusieurs fois décrit, 
nous rappellerons brièvement ce qu'on en connait, 
pour mieux faire apprécier les différences qui sépa- 
rent les deux sexes. D'abord nous devons dire que 
M. le baron Cuvier a donné le nom d’épimaques 
au proméfil et au promerops à paremens frisés, en 


PAL 


AA: 
. | 


Lretre Pine G Impr de Zanglotw ME Massrard » 27/24 


EPIMAQUE  promefil, fete. 
£EPIMACHUS magnilicus.Gerr. 


— 


/ '# > d / 
fNouv. CGrinee 474 


(25) 


souvenir de quelques oiseaux indiens que Gesner, 
d'après Paul Venetus, désignait par l’épithète d’epr- 
machos pulcherrimos. Les épimaques de M. Cuvier 
ont donc tous les caractères des promerops et ne 
s'en disunguent que parce que leurs narines sont 
recouvertes de plumes écailleuses, comme chez les 
oiseaux de paradis. Tout récemment M. Swainson 
en a groupé les espèces sous le nom de ptéloris. 
L'épimaque proméfil mâle est de Ja tulle du pa- 
radisier petit émeraude. Sa queue est courte et carrée, 
et les flancs sont garnis de plumes alongées, flottan- 
tes, terminées par des fils déliés et retombant en se 
recourbant mollement sur les côtés du corps. La 
tête est revêtue de plumes écailleuses, d’un vert éme- 
raude et chatoyant. Tout le plumage sur le cou, le 
dos et les ailes est d’un noir affectant l'éclat et la 
douceur du velours, à teintes violet sombre. Le de- 
vant du cou et la gorge sont aussi revêtus de plumes 
écaulleuses, terminées en pointes, comme gaufrées, 
et reflétant l'acier bruni, passant tantôt à l’émeraude, 
tantôt au cuivre rouge, que borderait un collier éme- 
raude, Tout le dessous du corps est d’un noir pro- 
fond, mélé de violet et parfois de jaune. Les rectrices 
sont d’un noir velouté, excepté les deux moyennes, 
que des reflets verts, glacés d’or, teignent en dessus; 
le bec, les tarses et les ongles sont d’un noir mat. 
L'épimaque proméfil est encore très-rare dans les 
collections. L'individu des galeries du Muséum a été 
acheté à Londres à la vente de la collection Bullock. 
Lors de notre séjour à la Nouvelle-Guinée, sur la 
corvette /a Coquille, nous en obtüinmts deux peaux 


( 24 ) 
mutlées par les Papous, suivant leurs procédés de 
conservation, et traversées par un bâtonnet;et,enfin, 
M Dumont-Durville, commandant l'expédition de 
l'Astrolabe, qui a aussi séjourné à la Nouvelle-Gui- 
née, sur le même point que nous, en à rapporté 
une peau privée de ses pieds et de ses ailes, telles 
que les préparent les naturels. 

Telles ont été jusqu’à ce jour les seules données 
possédées par les naturalistes sur ces oiseaux si ri- 
chement vêtus. Quelques dépouilles mutilées, séchées 
à la fumée sur des bâtons et préparées par des peu- 
ples sauvages et barbares, étaient tout ce que nous 
en possédions 1l y a encore quelques jours, et leur 
organisation extérieure va au moins être éclairée par 
la description que nous allons donner de la femelle. 
Mais il nous restera encore à savoir quelles sont les 
mœurs et les habitudes qui les distinguent; quel est 
leur genre de vie, leur manière d'élever leurs peus; 
en un mot, nous posséderons une description mi- 
nutieuse de formes extérieures, mais rien de ce qui 
peut en rendre l'histoire attrayante. 

C'est dans les immenses et profondes forêts qui 
enceignent le Hävre de Dorchy à la Nouvelle-Guinée 
que vit la femelle du proméfil. Elle échappa à nos 
recherches pendant notre séjour sur ce point des 
iles de l'Asie : elle ne s'offrit point également aux 
investigauons pleines de persévérance de nos deux 
savans collègues, MM. Quoy et Gaimard. 

L’épimaque proméfil femelle à 1 1 pouces 6 lignes 
de longueur totale. Dans ces dimensions le bec entre 
pour deux pouces depuis la commissure jusqu'a la 


(25) 


pointe, ei la queue pour trois pouces et demi. Les 
tarses, de l'aruculation à la naissance des doigts, 
ont quinze lignes, et le pouce, y compris l’ongle, 
a près de quinze lignes de longueur, ainsi que le 
doigt antérieur médius. Les deux latéraux, à peu 
près égaux, sont un peu plus courts que celui du 
milieu. 

Le bec, fort, plus haut que large, est arqué dans 
sa longueur, lisse et comprimé sur les côtés. La 
commissure est placée presque immédiatement sous 
l'œil. L'arête du bec entame assez profondément les 
plumes du front, et les fosses nasales, recouvertes 
par une membrane et placées dans un sillon latéral, 
sont revêtues de plumes courtes et séricéeuses. Les 
ailes sont concaves, à rémiges légèrement étagées, 
la première la plus courte, la seconde un peu plus 
longue, la troisième un peu moins longue que les 
quatrième et cinquième; les autres diminuent suc- 
cessivement. Elles s'étendent au milieu de la queue à 
peu près. Celle-ci est composée de dix rectrices égales, 
qui s'arrondissent à leur extrémité. Les tarses sont 
robustes, garmis de scutelles larges en devant et sur 
les doigts. Le pouce est beaucoup plus robuste que 
les autres doigts ; 1l en est de même de l’ongle, qui, 
ainsi que ceux des doigts antérieurs, est très-com- 
primé, très-recourbé, crochu et aplau en dessous. 

Le bec est rougeûtre, les tarses sont d’un noir 
intense, et les ongles cornés. Les plumes du front 
sont courtes et de nature séricéeuse ; toutes les 
plumes du corps sont molles et douces au toucher. 
Leur teinte sur le cou, le dos, le croupion, est d’un 


(26) 

roux-blond cannelle d’une seule nuance. Les ailes, 
y compris les rémiges, là queue, sont en enter du 
même roux-blond cannelle frais et sans mélange. 

Une sorte de sourcil, varié de blanc et de gris, 
surmonte l'œil, et tout le dessous du corps, depuis 
la gorge jusqu'aux couvertures inférieures de la 
queue, sur les flancs comme en dedans sur le re- 
bord des ailes, est à fond blanc, d'abord finement 
strié de brun; stries qui, sur le devant du cou, se 
changent en raies brunes, qui émaillent toutes les 
parties inférieures. 

Nous sommes redevables du seul individu que 
l'on connaisse en Europe à M. Adolphe Lesson, 
chirurgien de deuxième classe de la marine, em- 
barqué comme botaniste sur la corvette l Æstrolabe, 
qui se le procura à la Nouvelle-Guinée. 

Octobre 1820. 


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EPIMA Q UE promefil , Jeune age : 
EPIMACHUS. magnificus. Ge. 


Nouvelle - Guinee., ) 


(279 


PLANCHE 5. 


L'ÉPIMAQUE PROMÉFIL (jeune âge). 
Epimachus magnificus. 


En décrivant lindividu femelle de lépimaque 
proméfil, nous avons -rappelé les détails qui con- 
cernent le mâle de cette belle et précieuse espèce 
d'oiseau. Maintenant il nous reste à en pendre le 
jeune âge, d’après un individu que nous devons à 
l'exirème obligeance de M. Florent Prévost, bien 
connu par ses grandes connaissances pratiques en 
ornithologie. Ce jeune âge est à nos yeux une des 
particularités les plus neuves en Ornithologie; 1l éta- 
blit par l'état de son plumage le passage graduel du 
mâle et de la femelle, et prouve par le changement 
que subit le plastron. métallisé du devant du cou, 
lanalogie qui existe entre les épimaques, les colibris 
et les soui-mangas. 

L'individu que: nous avons figuré était muulé, 
suivant les procédés des Papous, qui l'avaient enfilé 
dans un bätonnet, après lui avoir arraché les tarses 
et les rémiges ; mais sa queue et son bec étaient dans 
un état parfait d'intégrité. 

Il a de longueur totale 10 pouces moins 2 ou 3 
lignes, et sur ces dimensions le bec entre pour 2 
pouces et la queue pour 3 pouces 8 lignes. Le bec 
est entièrement noir; toute la tête est revêtue de 


(28) 


plumes écailleuses d’un vert émeraude, à reflets cha- 
toyans, et parfois à teintes d'acier, ou de velours 
noir, lorsqu'elles ne sont point éclairées par les 
rayons lumineux lancés d'aplomb. Le large plas- 
Won, qui occupe toute la partie antérieure du eou, 
et qui, dans le mâle, possède un aussi splendide 
éclat, s'étend dans le jeune âge que nous décrivons 
sur les côtés du cou et jusqu'au bas de la poitrine. 
Les plumes qui le composent sont à moitié écail- 
leuses et à moitié soyeuses : elles sont en grande 
parue d’un gris-roux vermiculé de noir, tandis que 
sur les côtés et en bas se dessinent des écailles d’un 
vert émeraude chatoyant en bleu ou en acier pol, 
qui annoncent le commencement de la métamor- 
phose que ces plumes doivent subir, et le début 
de la formation brillante et somptueuse qui leur 
est propre dans l’âge adulte. 

Toutes les plumes des parties supérieures ont Ja 
douceur et la nuance du plus beau velours noir, 
seulement des plumes d’un roux blond cannelle 
dessinent des courbes sur les épaules et sur le dos, 
et attestent que leur couleur, dans la première an- 
née, est tout-à-fait celle que montre la femelle. Une 
plus grande analogie encore se tire de la queue, 
dont les rectrices sont d’un roux cannelle fort vif, 
excepté les plus externes, qui présentent sur leurs 
barbes intérieures une teinte noire séricéeuse que 
l'âge doit concourir à foncer et à étendre aux autres 
rectrices. Comme chez le mâle complétement adulte, 
les parties inférieures sont très-fournies en plumes 
longues, molleues, effilées, d'un noir velouté riche- 


( 29 ) 

ment teint de pourpre, à reflets d’un riche violet, 
et qui s’'alongent sur les flancs en se décomposant, 
pour donner naissance à ces brins déliés et délicats 
qui se prolongent sur les côtés du corps et de la 
queue. Ces plumes des flancs se trouvent compo- 
sées d'un long brin arrondi, filiforme, sur lequel 
naissent d’autres brins, plus déliés et arrondis, et 
dont la réunion compose des parures aussi élégantes 
que gracieuses, qu'on ne voit point sur l’épimaque 
royal. 

Les épimaques mäles ont d’éclatantes parures, et 
les femelles un plumage généralement roux et terne; 
autre analogie, assez remarquable entre ces oiseaux, 
les colibris et les soui-mangas. 


(30) 
PLANCHE 6. 


LES TIJUCAS. 
Tijuca, Less. 


Nous proposons de séparer sous ce nom géné- 
rique un oiseau de l’intérieur du Brésil, qui rappelle 
par son port et son plumage le merle de nos con- 
trées, qui a une assez grande analogie de forme dans 
le bec pour retracer celui des pyrrhocorax ou cho- 
quards, mais qui toutefois s'éloigne de ces deux 
genres, et doit prendre place dans les passereaux 
dentirostres de la méthode de M. Cuvier à côté des 
choquards , non loin des merles, et comme lien in- 
termédiaire avec les pie-grièches. 

Les caractères génériques du genre /ijuca sont 
les suivans : Bec médiocre, plus court que la tête, 
assez robuste, un peu courbé, terminé en pointe 
crochue, assez fendu, à bords légèrement rentrés 
en dedans, élargi à la base, comprimé vers la pointe; 
mandibule supérieure convexe , à arête arrondie en- 
tamant les plumes du front; términée en pointe et 
fortement .échancrée à son extrénuté, qui recoit la 
pointe de la mandibule inférieure : celle-ci un peu 
plus courte et arrondie en dessous. Narines basales, 
larges, ouvertes, creusées dans une fosse profonde 
et triangulaire, en partie recouvertes de plumes effi- 
lées, soyeuses, terminées en une barbe unique et 
légère. 

Ailes amples, médiocres, à rémiges larges, échan- 


Pr 0: 


Lretre pra 4 {mpr de Langlour., NM Massard up L 


TIJUCA noir 


T'JUCA nigra, Zesr. 


(31) 
crées vers leur extrémité au bord externe. La pre- 
mière penne assez longue; la seconde plus longue 
et presque égale à la deuxième et à la troisième. 
Cette dernière, la quatrième et la cinquième les plus 
longues. 

Tarses couris, médiocres, de la longueur du: 
doigt intermédiaire, vêtus en devant jusqu'un peu 
au-dessous du genou, légèrement scutellés en avant 
et réuculés en arrière. Doigts antérieurs au nombre 
de trois, l'interne le plus court, l’externe soudé 
avec l'intermédiaire jusqu’à la première aruculation ; 
tous terminés par des ongles recourbés, médiocres, 
comprimés; pouce robuste, plus développé, ainsi 
que l’ongle, que les doigts antérieurs. 

Queue médiocre, égale, composée de douze rec- 
urices roides, larges, dont les externes se déjettent 
un peu à leur extrémité. 

Ce genre fort remarquable ne possède qu'une 
espèce du Brésil. 


LE TIJUCA NOIR. 


Tijuca nigra, Less., pl. 6. 


Le tijuca a douze pouces de longueur totale, et 
dans ces dimensions le bec entre pour un peu plus 
de sept lignes et la queue pour quatre pouces et 
demi. Ses formes sont robustes et bien proporuon- 
nées, et ses ailes et sa queue, par la nature de leurs 
pennes, annoncent que son vol est étendu et qu'il 
vit plus exclusivement dans les forèts. 

Son plumage est de nature soyeuse, et pres- 


( 32 ) 

que en enüer d'un noir profond, mais légèrement 
lusiré. La sommité des plumes affecte seule cette 
couleur, car le reste de leur surface est blanchâtre 
et enveloppe le corps d'une couche épaisse de duvet. 
Toutefois une légère teinte jaune se mêle au noir 
‘sur les couvertures inférieures de la queue, et les 
ailes présentent, à leur parte moyenne, un large 
miroir d'un jaune très-pur et très-éclatant, qui 
tranche sur le noir intense de toutes les autres 
parues. Ce jaune, qui règne ainsi sur le milieu des 
rémiges, n'occupe toutefois que les barbes externes 
de chacune d’elles, et la première est mème entiè- 
rement noire. Les tiges des rémiges sont aussi très- 
fortes, assez larges et d’un noir vermissé. Les rec- 
trices sont d’un noir profond, et la queue, dans 
le repos, est étroite, et un peu deltoidale dans le 
mouvement. 

Les plumes qui entourent la base du bec sont 
alongées, séuformes, soyeuses. 

Le bec est d’une belle couleur orangée, et les tarses 
sont brunätres. 

Ce bel oiseau provient de l'intérieur du Brésil. 
Nous en devons la communicauon à M. Camivet, 
dont l’obligeance nous a mis à même de figurer 
plusieurs objets nouveaux de ses collections. 

Novembre 1820. 


Bons 


çe My Suis et 121 A LS A 
 : 


Pl 


I Massard seu? 


* Lnpr* de Langlors 


7 à 
Pretre Pin 


CACIQUE Montezuma. 


CACICUS Montezuma.Zess. 
dl lHevique: / 


(35 ) 


PLANCHE 7. 


LE CACIQUE MONTEZUMA. 


Cacicus Montezuma , Less. 


Les caciques (cacicus) se distinguent nettement 
des troupiales par la forme de leur bec, dont la face 
dorsale entame les plumes du front par un dévelop- 
pement circulaire : ce genre, sous ce rapport, est le 
seul qu'on puisse isoler et séparer des vrais trou- 
piales , des carouges, des baltimores, des léistes, que 
des nuances insensibles réunissent en une seule tribu 
naturelle, où l'on peut tout au plus reconnaitre des 
races parmi le grand nombre d'espèces qui la com- 
posent. 

Or, le type du genre cassicus ou cacicus, est le 
grand cacique huppé, que Daubenton a représenté 
pl. 344 des Enluminures de Buffon, et qui est long 
de près de dix-huit pouces. 

L'espèce nouvelle que nous décrivons a la taille 
et tout l’ensemble de ce grand cacique huppé; mais 
elle s’en distingue par des particularités fort remar- 
quables, et mérite d’être citée parmi les espèces 
d'oiseaux les plus belles. 

Ce cacique a dix-neuf pouces de longueur totale, 
et dans ces dimensions le bec, de la plaque circu- 
Jaire frontale à la pointe, entre pour deux pouces 
neuf lignes, et la queue pour six pouces et demi. 
Les tarses sont très-robustes, puissans, emplumés 

3 


(34) 
jusqu’au - dessous de l'articulation, longs de vingt 
lignes; garnis de scutelles larges, à bords élevés 
et d'un noir profond ; le doigt du milieu est aussi 
long que le tarse; les autres doigts sont robustes, 
terminés par des ongles forts, très-recourbés et 
noirs. Le pouce est recouvert de scutelles très-épais- 
ses, et l’ongle qui le termine est beaucoup plus 
puissant que ceux des doigts antérieurs. Les ailes sont 
pointues et s'étendent jusqu'au milieu de la queue. 
Celle-ci est élargie et ouverte. 

Ce cacique a la face nue. Plusieurs individus nous 
présentèrent cette particularité, qu’on doit supposer 
habituelle à cette espèce et tenir à son genre de vie. 
Il est donc facile de reconnaitre que le frottement 
a usé les plumes qui recouvrent les joues et les côtés 
du bec, ainsi que celles qui cachent les deux bran- 
ches de la mandibule inférieure. Ces parties dénu- 
dées sont toutefois lisses, et on doit en conclure 
que ce cacique cherche sa nourriture dans la terre 
où 1l trouve des vers, ou mieux, sans doute, qu'il 
enfonce son bec dans les trous des arbres, sous les 
écorces, pour y atteindre les larves des papillons et 
celles des autres insectes. 

Le cacique Montézuma a le bec très-fort, très- 
robuste, légèrement renflé en plateau sur le front, 
convexe en dessus, et taillé en pyramide à quatre 
faces, dont les côtés seraient plus larges. Il est d’un 
noir lustré et brillant, depuis sa base jusqu’à son 
milieu, tandis que la portion terminale est d'un rouge 
de cerise. La tête, le cou, sont d'un noir qui se dé- 
grade, en se teignant de marron, à mesure qu'il s’ap- 


(35) 

proche du haut du corps. Le manteau, les ailes, le 
croupion, les couvertures supérieures de la queue 
sont d’un brun chocolat vif et lustré. La poitrine, 
les flancs, l'abdomen, le bas-ventre et les couver- 
tures inférieures de la queue sont d’un brun marron 
intense. Les plumes des cuisses sont d’un noir pro- 
fond. Les rémiges sont noires ; toutes les rectrices 
égales sont d’un jaune d’or admirable, excepté les 
deux moyennes, teintées en entier de noir mat. 

Ce beau cacique habite le Mexique. Il se trouve 
maintenant dans les galeries du Muséum et dans le 
cabinet de M. le duc de Rivoli. L'individu que nous 
avons figuré, nous a été communiqué par M. Florent 
Prévost, et rappelle le nom d’un cacique mexicain 
que l’histoire a rendu célèbre. 

Novembre 1820. 


(36) 


PLANCHE 8. 


LE MARTIN-PÈCHEUR BRAMA. 
Alcedo atricapilla, X. 


Ce brillant marun-pêcheur a onze pouces quatre 
lignes de longueur totale. Son bec, long de deux 
pouces et demi, est puissant, très-épais, à mandibule 
inférieure renflée et à carène saillante en dessous, et 
d’un rouge de corail; sa queue a trois pouces de 
longueur : les rectrices qui la composent sont iné- 
gales, comme étagées par leurs graduations, et lui 
donnent une forme arrondie. Les tarses sont propor- 
uonnés, d’un rouge vif, tandis que les ongles sont 
noirs. 

Les couleurs du plumage de cette espèce sont des 
plus éclatantes et des plus heureusement alliées. Bien 
que la plupart des martin-pêcheurs aient leurs plumes 
soyeuses teintes des couleurs de loutremer, du noir 
de velours et du roux de buflle, toujours est-1l que 
cette espèce est une des plus richement parées de ce 
genre nombreux. 

Une calotte d'un noir intense recouvre toute la 
tête, une partie du cou en arrière, et les joues, en 
enveloppant les yeux. La gorge et le devant du cou 
sont d’un blanc satiné, et ce blanc s'étend sur le 
haut du dos, en y formant un très-large collier, 
qu'une légère teinte de roux colore. Le dos, les 
grandes couvertures des ailes, les rémiges moyennes, 


2.8. 


F. 


da 


Lretre pina! Lrpr ‘de Langlois Content scufp 


MARTIN - PECHEUR Brama. 
ALCEDO Brama, Zesr. 
{ 1nde. ) 


(37) 

les rectrices en dessus, sont d’un outremer suave et 
brillant. Les tiges de ces dernières sont d’un noir 
lustré remarquable. Les ailes, c’est-à-dire leurs cou- 
vertures, sont d’un noir de velours profond, et les 
grandes rémiges, bleues à leur naissance, traversées 
à leur milieu par une bande gris-de-lin pourprée, 
sont d’un noir vif à leur portion terminale. Les ailes 
sont doublées de plumes couleur cannelle en dedans, 
et sont aussi en dessous blanches et brunes. Toutes 
les parues inférieures, depuis le thorax jusqu'aux 
couvertures inférieures et sur les flancs, sont d'un 
roux marron fort vif. La queue est brune en dessous. 

Ce marun-pécheur habite les iles indiennes de 
l'est, et plus particulièrement Ceylan et la presqu'’ile 
de Malacca. IL nous a été communiqué par M. Flo- 
rent Prévost. On en trouve une médiocre figure 
dans les Enluminures de Buffon, pl 655, sous le 
nom de marlin-pécheur de la Chine. 


(58) 


PLANCHE 9. 


L'HELICE RADAMA. 


Helix Radama , Less. 


L'hélice Radama est une des belles coquilles ter- 
restres récemment découvertes dans l'ile de Mada- 
gascar; son nom rappellera celui du roi nègre qui 
a gouverné avec tant d'éclat le territoire où elle vit. 

Cette coquille appartient à la secuon des hélices 
qui sont ventrues, dont le péristome épaissi est qua- 
drilatère, et dont le dernier tour de spire est beau- 
coup plus grand que tous les autres réunis. 

L'hélice Radama a de Jongueur, dans le sens trans- 
versal, trois pouces quatre lignes, en hauteur deux 
pouces six lignes, et a près d’un pouce dans sa plus 
grande épaisseur. 

La coquille de lhélice Radama est discoide et 
convexe en dessus, aplatie et profondément ombi- 
liquée en dessous. Sa forme est arrondie-oblongue, 
et les tours de spire, d'abord étroits, s'élargissant 
ensuite, sont au nombre de quatre seulement. Les 
sillons qui les séparent ne sont point profonds, ex- 
cepté au dernier tour, où ils se creusent davantage. 
Amincie vers ses bords, cette coquille présente, sur 
sa circonférence, une arête en biseau prononcée. 
L'ombilic est profond, évasé, très-élargi à l'entrée. 
La bouche est irrégulièrement quadrangulare, ou 


7L.9. 


Coutard Se 77/24 


7} etre pa É impr Langlois 


LA 
HELICE  Radama. 


A£ZLIX Radama, Zers 
fu Madagascar: / 


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Vo 


( 59 ) 
plutôt arrondie à son bord externe , à péristome épais 
etretroussé, d’un blanc nacré. Des stries divergentes, 
peu dessinées, règnent sur les deux faces. L'épiderme 
de cette coquille est en entier d’un marron brun in- 
tense en dessus, plus brun en dessous, et plus jaune 
sur le pourtour de lombilic. 

L'hélice Radama appartient au groupe des hélico- 
phantes de M. de Férussac. Peut-être est-ce son he- 
licophanta magnifica, indiqué page 26 de son Ta- 
bleau des mollusques, et dont M. Rang a rapporté 
de Madagascar deux individus de médiocre taille 
(Cat. mollusg. rec. par M. Rang, Bull. Férussac, 
tom. X, pag. 500). 


PE'TC 


Fig. 1. La coquille vue en dessus, 
Fig. 2. La même vue en dessous. 
Fig. 3. La même vue de profil 


(40 ) 


PLANCHE 10. 


LE PHALANGER OURSIN. 


Phalangista ursina, Temm., Monog., pag. 10. 


On ne possédait point encore de figure de cette 
gracieuse espèce de phalanger, que M. Temminck a 
fait connaitre 1l y a peu de temps, et qui a été dé- 
couverte à l'ile de Célèbes par le voyageur néerlan- 
dais Remwardt. 

Ce phalanger, de la section des couscous, est de 
la taille de la civette. Ses oreilles sont très-courtes, 
cachées, poilues en dedans comme en dehors. La 
queue, de la longueur du corps, noirâtre dans sa 
partie nue; la tête et le chanfrein à peu près d’une 
venue, Le pelage est plus fourmi et plus serré que 
dans les autres couscous; 1l est plus rude et plus 
grossier sur le corps, ras sur la tête, long et frisé 
sur les oreilles. Sa couleur est noirâtre ou noir fauve. 
Les poils soyeux sont noirs; ceux de la tête et du 
dessus du corps sont de cette dernière teinte. La face, 
le cou, la poitrine et les parues inférieures sans dis- 
üncüuon, sont d'un fauve roussätre. La toufle qui 
revêt les oreilles, est d’un roux jaunâtre. Les parues 
nues de la face, de la queue, sont noires. Le pelage 
des jeunes sujets est plus clair : celui des adultes 
âgés est d’un noir parfait, sans tache ni raie. La lon- 
eueur du corps est de trois pieds quatre à six pouces ; 
celle de la queue est de dix-neuf à vingt pouces. Les 
Malais des Célèbes recherchent sa char. 


TP T0 


Pretre pinæi 1mpr°de Zenglois Coutant 77/24 


COUSCOUS  oursin. 
PHALANGÇGISTA urs ina. Zrvn, 


AVE Tr: 


e e 
{mpr: de L angle us, 


ANIS de 
CROTOPITA CA 


Las Casas,. 


Casasii. Zerr. 


Coutarnt seube 


(41) 
PLANCHE 11. 


L’ANI DE LAS CASAS. 


Crotophaga Casasi, Less. 


Cet oiseau, que nous avons découvert au Pérou, 
et que nous avons décrit dans la Zoologie de la cor- 
vette {4 Coquille (om. L°, part. 2, p.619), n’a point 
encore été figuré. Il a douze pouces, de la pointe du 
bec à l'extrémité de la queue, et celle-c1 a sept pouces. 
Cet ani a les plus grands rapports avec l’ani des Sa- 
vanes; mais sa taille est plus grêle, plus mince, et 
il en diffère aussi par son bec à arête recourbée sans 
saccade tranchante, garnie, sur les deux mandibules, 
de sillons réguliers, profonds. Le bec est noir, ainsi 
que les tarses. Son plumage est noir mat avec des 
reflets bleus, plus sensibles sur le dos, où 1ls forment 
des zones arrondies. Les plumes du cou sont minces, 
étroites, pointues. Les ailes sont brunes, terntées de 
roussâtre. Les rectrices, au nombre de huit, sont 
d'un noir-pourpré foncé. Leurs tiges sont fortes, 
robustes, luisantes, ainsi d’ailleurs que les rachis 
de toutes les autres plumes. 

Cet ami se üent dans les arbres des environs de 
Lima, et son nom rappelle à la mémoire le défen- 
seur des Indiens que faisaient massacrer les Espa- 
gnols : nous nous en procuràmes plusieurs indi- 
vidus. 


(42) 


PLANCHE 12. 


LES MACROSCELIDES. 


Macroscelides , Smith. 1 


Nous donnons une bonne figure de l'intéressant 
animal que viennent de décrire à la fois MM. Smith 
et [sidore Geoffroy - Saint-Hilaire, et dont on ne 
connaissait qu'un calque grossier, bien qu’exact, 
Eussé par Peuver. Cette figure avait été jusqu'à ce 
jour regardée comme le produit fantastique de 
limagination du dessinateur, et les recherches de 
M. Smith sont venues offrir le type réel d’un animal 
aussi bizarrement constitué qu'intéressant à classer 
dans nos systèmes zoologiques. 

Après avoir donné la traduction de la description 
originale anglaise, nous reproduirons le curieux 
mémoire de M. Isidore Geoflroy-Saint-Hilaire, qui 
ne lasse rien à désirer pour la connaissance parfaite, 
sous le rapport de l'organisation , des maeroscélides. 

« Les macrosecélides, dit M. Smuth?, ont les dents 
incisives au nombre de deux en haut et deux en bas 
un peu éloignées ; les supérieures verticales, com- 
primées et aiguës ; les inférieures couchées et taillées 
en biseau à leur sommet. Les canines sont au nombre 


à Zool, Journal, n° XVI, p. 436; Isidore Geoffroy-Saint- 
Hilaire, Ann. des sc. nat. , Octobre 1829. 

> Contributions to the natural history of South Africa, etc.; 
Zool, Journ,, n° XVI, p. 453. 


PL,72. 


PP AT 


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Pretre pire F Impr de L anglous, Greyard 0272 4 


MACROSCÉLIDE type: 
MACROSCELIDES Wpus, lip. 
#4 4 «p de Ponne -À. sperance 2) 


A. la main vue en dessous. B. le pied pu en dessous, C.le museau, 


(43) 
de seize!...1, plus courtes que les incisives en haut, 
comprimées sur les côtés, et plus ou moins aiguës 
à leur sommet et distantes. Les inférieures sont rap- 
prochées ; la plus antérieure est terminée par trois 
pointes, tandis que les deuxième, troisième et qua- 
trième n’en ont que deux. Les molaires, au nombre 
de vingt, c’est-à-dire dix à chaque mâchoire et cinq 
de chaque côté, présentent quelques différences dans 
la manière dont leur couronne se hérisse de pointes. 
Aïnsi la mächelière antérieure d'en haut est quin- 
quecuspidée; la troisième et la quatrième ont quatre 
pointes ; la cinquième n’en a que trois. Les molaires 
inférieures sont, les deux premières, comprimées sur 
les côtés et à trois pointes; les quatrième et cin- 
quième à quatre pointes ; ce qui porte à quarante le 
nombre total des pièces de l'appareil dentaire, ou vingt 
par chaque os maxillaire. Leur museau est étroit, et 
se termine en une sorte de trompe longue et cylin- 
drique, à l'extrémité de laquelle s'ouvrent les narines. 
Les yeux sont médiocres, les oreilles grandes et 
arrondies ; le corps est abondamment recouvert de 
poils ; la queue, qui le termine, est longue, recou- 
verte de squamelles annelées, d’où sortent quelques 
poils rares. Les pieds plantigrades, pentadactyles et 
terminés par des ongles falciformes ; et les membres 
postérieurs sont beaucoup plus longs que ceux de 


devant (d’où découle le nom générique de macro- 
scelides). >» 


1 Dans ce nombre, M. Smith compte des fausses molaires, 
petites dents anomales que montrent plusieurs carnassiers. { L.) 


( 44) 

C'est près des musaraignes que ce nouveau genre 
doit prendre place, dit M. Smith. Il nomme HMa- 
croscelides typus, Tunique espèce découverte par 
lui dans les plaines de l'intérieur du Cap, en lui ap- 
plhiquant pour phrase spécifique ces mots : supra 
Juscus nilore fulvo, infrà subalbus. Cet animal est 
en effet d'un brun rougeûtre en dessus, ce qui est 
dû au mélange des teintes tanée et brune. Le des- 
sous du corps est blanchätre, et l'extrémité des mem- 
bres est garnie de petits poils blanchâtres extrême- 
ment courts. Les oreilles sont à peu près nues, ou 
du moins très-légèrement garnies de quelques poils 
blanchätres; quelques poils noirs et roides appa- 
raissent ça et là sur la queue. Les moustaches sont 
noires et blanches, et se trouvent placées près la nais- 
sance du museau alongé. Les ongles sont courts, 
noirs, comprimés et aigus à leur pointe. Le macro- 
sctlide, mesuré des narines jusqu'à la base de la 
queue, a quatre pouces neuf lignes, mesure an- 
glaise, et la queue a environ trois pouces neuf 
lignes. Il sort dans le jour et se tient de préférence 
au bas des buissons ou des petites fourrées, d’où; 
aussitôt qu'il se croit découvert, 1l s’élance dans les 
terriers qu'il se creuse. 

Tels sont les détails publiés par M. Andrew Smith, 
dans le tome IV du Zoological Journal. Cet ouvrage 
n'était point encore parvenu en France, que M. Isi- 
dore Geoffroy-Saint-Hilaire établissait de son côté 
le genre Æumère pour le même animal, nom qu'il 
dut supprimer dans le mémoire qu'il publia en Oc- 
tobre 1820 dans les Annales des sciences naturelles, 


(43) 
pour adopter celui de M. Smith, ayant la priorité 
sur le sien. Voici textuellement la description com- 
plète de cet animal, telle que l’a rédigée M. Isidore 
Geoffroy -Sant-Hilaire. 

« Lorsqu'on hit les ouvrages des anciens auteurs, 
on est frappé de la confiance aveugle avec laquelle 
ils s'empressaient d'adopter sans examen, et de mettre 
au rang des faits posiufs toutes les fables de leur 
époque; ils semblent ne pas même s'être doutés qu'un 
voyageur pût ajouter quelques ornemens à ses ré- 
cuits, ou demander à son imaginauon ce qu'il ne 
trouve plus dans sa mémoire. C'est là une source 
d'erreurs graves, contre lesquelles les naturalistes 
ont dès long-temps senti la nécessité de se tenir en 
garde; mais peut-être, en voulant éviter un écueil, 
sont-ils tombés dans un autre, à la vérité beaucoup 
moins dangereux. On semble croire que, parce que 
nous savons beaucoup plus que les auteurs des siècles 
précédens, nous ne devons rien ignorer de ce qu'ils 
ont su : on veut retrouver, parnu les animaux que 
nous connaissons, tous ceux qu'ils ont décrits; et 
lorsque leur descripuon contredit le rapprochement 
que l’on veut établir, on n'hésite pas à la déclarer 
mal faite et erronnée. Je puis citer comme exemple 
le genre remarquable qui fait l'objet de ce mémoire. 

« Peuver, dans ses Opera historiam naturalem 
spectantia?, avait figuré, sous le nom de sorex 
araneus maximus Capensis, un mammifere très- 


1 Ann. des sc. nat., Octobre 1820. 
2 Pl'A3;'g09; 


(46) 

remarquable par la bizarrerie de ses formes. Des 
jambes postérieures beaucoup plus longues que les 
antérieures, des oreilles très-amples, une queue aussi 
longue que le corps , etavec ces caractères, Qui au- 
raient pu le fure prendre pour une gerbille, des 
dents d'insecuvore, et une trompe aussi longue que 
celle d’un desman; tels sont les traits qui le signa- 
lent, au premier aspect, comme un être tout-à-fait 
singulier, et véritablement sur generis. Cependant 
tous les auteurs modernes se sont accordés à ne voir 
dans la figure, à la vérité assez imparfaite, de Peu- 
ver qu'une sorte de caricature grossière d’une musa- 
raigne du Cap; et c’est en effet ce qu’on trouve, 
non pas indiqué avec doute, mais établi comme 
incontestable dans tous les ouvrages récens. 

« Cette synonymie est cependant fausse, et l’es- 
pèce qui a véritablement servi de type à la figure 
de Peuver, vient de nous arriver, avec ces formes et 
ces proporuons que lon avait prises pour un pro- 
duit bizarre de l'imagination du dessinateur. Décrite 
avec soin par M. Smith, elle vient aussi d’être re- 
trouvée, au cap de Bonne-Espérance, par M. Jules 
Verreaux , auquel la science est déjà redevable d’un 
grand nombre d’acquisitions importantes, et qui 
marche avec distinction dans une carrière où s’est 
. déjà illustré son oncle, le célèbre Delalande. 

« M. Smith a donné au singulier genre d’insec- 
uvore qu'il vient de rendre à la science, le nom 
de macroscélide , macroscelides, qui rappelle lex- 
trême développement des membres postérieurs. Ce 
caractère, tout nouveau dans la famille des insecti- 


( 47) 


vores, et par conséquent très-remarquable, suffit, 
avec l’excessive longueur du nez, pour distinguer 
les macroscélides de tous les autres mammifères. Ces 
insectivores ont d’ailleurs en propre un grand nom- 
bre d’autres caractères, comme le montrera la des- 
cripüon suivante, faite d’après deux individus. 

« Le système dentaire des macroscélides les place 
dans cette famille d’insectivores dont les genres sca- 
dops, mygale, sorex et cladobates où lupaia, sont 
les types principaux; mais, malgré quelques rap- 
ports remarquables , il suffirait seul pour motiver 
leur séparauon générique. Les macroscélides ont 
dix dents de chaque côté et à chaque mâchoire, et 
ces dents présentent dans leur forme et leur dispo- 
sition , aussi bien que dans leur nombre, des carac- 
tères importans. 

« En procédant d'arrière en avant, on trouve de 
chaque côté, à la mâchoire supérieure, cinq mâche- 
lières, dont la pénultième et l'antépénultième sont 
les plus grosses, et la dernière la plus petite; la 
dernière est de forme triangulaire, et n’a que trois 
pointes, dont deux sont antérieures et une posté- 
rieure : les quatre autres sont de forme quadrangu- 
laire, et ont quatre pointes. En avant de ces c:1q 
mâchelières se trouvent quatre fausses molaires, 
très-comprimées, dont la postérieure a deux poin- 
tes, placées l’une à la suite de l’autre; et les trois 
antérieures une pointe un peu recourbée en arrière, 
et un petit tubercule obtus. La troisième fausse mo- 
aire, la plus grande de toutes, est séparée des deux 
antérieures par un espace à peu près égal à la lon- 


(48) 

gueur d’une dent. Enfin, tout en avant se trouve 
une dent plus longue que les fausses molaires, co- 
nique, arrondie à son extrémité, séparée de celle du 
côté opposé par un intervalle vide, assez étendu, et 
qui, d'après lanalogie, doit être considérée comme 
une canine, À la mâchoire inférieure on trouve de 
chaque côté, d’arrière en avant, deux mächelières 
de forme quadrangulaire et à quaire pointes, très- 
semblables à la pénuluème et à l'antépénultième 
supérieures; puis une très-longue dent, séparée 
par un sillon profond en deux poruons, l’une pos- 
térieure, triangulaire, à deux pointes, l'autre anté- 
rieure, triangulaire, à trois pointes. Viennent en- 
suite deux autres mâchelières de forme comprimée, 
ayant trois pointes placées à la suite l'une de l'autre, 
et dont l'intermédiaire est la plus grande ; puis quatre 
autres dents , très-comprimées, paraissant être des 
fausses molaires ; enfin, une dent plus longue, moins 
large que les précédentes, tournée en avant, se trou- 
vant en contact avec celle du côté opposé, et qui 
parait être une canine. 

« Les macroscélides auraient donc à chaque mà- 
choire, et de chaque côté, cinq mâchelières, quatre 
fausses molaires, une canine, et point d'incisive, Il 
me suffit de donner ce résultat, et d’avoir décrit les 
dents des macroscélides, sans traiter avec détail du 
problème très-compliqué de leur détermination. En 
effet, je me suis occupé ailleurs ?, avec le dévelop- 


1 « Voyez les articles Musaraigne et Rongeur du Diction- 
naire classique d'histoire naturelle. ” 


(49) 


pement nécessaire , de la solution de cette question, 
en ce qui concerne les musaraignes, et presque tout 
ce que j'ai dit de ce genre peut être appliqué aux 
macroscélides. 

« Les tanrecs sont, avec les macroscélides, les 
seuls insectivores chez lesquels on trouve vingt 
dents à chaque mâchoire ; leur système dentaire est 
d’ailleurs très-différent, puisqu'ils ont, comme cha- 
cun sait, des canines et des incisives disposées à peu 
près comme chez les carnivores. 

« Les membres antérieurs des macroscélides sont 
assez longs, et terminés par cinq doigts, dont l'in- 
terne et l’externe sont beaucoup plus courts que les 
trois intermédiaires ; le médius est le plus long de 
ious. Les membres postérieurs sont presque doubles 
en longueur des antérieurs, la jambe étant beaucoup 
plus longue que l’avant-bras, et le pied étant plus 
que double de la main. De même que les antérieurs, 
ils sont pendataciyles ; mais leurs doigts sont com- 
binés d’une manière bien différente. Le pouce est, 
comme chez les chiens, peu libre, et beaucoup plus 
court que les quatre doigts externes, son ongle étant 
placé à l'union du uüers antérieur du pied avec les 
deux tiers postérieurs. La paume des mains et la 
plante des pieds sont entièrement nues. Les ongles 
sont comprimés, crochus, acérés ; ceux des pieds 
sont un peu plus longs que ceux des mains. La 
queue, à peu près de même longueur que le corps, 
est couverte de poils rudes, très-couchés et assez 
longs, surtout à l'extrémité, où ils forment un petit 
pinceau. 


4 


(50) 


« Il est à ajouter que les doigts sont séparés sur 
toute leur longueur, soit antérieurement, soit pos- 
térieurement. On ne voit entre eux aucune trace dé 
palmature ; différence très-importante entre les ma- 
croscélides et les desmans. 

« Une autre différence non moins remarquable 
entre ces deux genres, d’ailleurs semblables à plu- 
sieurs égards, c’est que les yeux des macroscélides 
sont d'une grosseur moyenne, et que leurs oreilles, 
presque entièrement nues et membraneuses, et ar- 
rondies comme chez les musaraignes, sont très-dé- 
veloppées. Néanmoins, et malgré ces différences re- 
marquables, nul autre animal ne se rapproche plus 
des desmans par sa physionomie que les macroscé- 
lides, à cause de l'extrème développement de leur 
nez, prolongé en une trompe grèle, de forme cy- 
Hndrique, et d’une longueur considérable. Cette 
trompe est terminée par un peut mufle, divisé par 
un sillon médian en deux parties, qui entourent 
les deux narines. Dans le reste de son étendue, la 
trompe est couverte de poils très-courts et peu 
abondans, surtout à sa face inférieure. Les jambes, 
les pieds, les avant-bras et les mains, sont égale- 
ment couverts de poils ras, peu abondans , et de 
plus assez rudes : ceux du reste du corps sont au 
contraire fins, longs, moelleux, très-doux au tou- 
cher. Les moustaches sont très-longues, et dispo- 
sées comme chez les musaraignes. 

« Le squelette de ce genre remarquable d’insec- 
tivores ne m'est pas connu; je n'ai eu sous les yeux 
qu'un cràne incomplet, et jai seulement pu cons- 


(5ù) 
tater que sa forme générale le rapproche beaucoup 
plus de celui des cladobates que de celui des musa- 
raignes. Son caractère le plus remarquable consiste 
dans la recutude de la ligne du chanfrein. 

« En résumé, le genre macroscélide peut être 
caractérisé de la manière suivante : Vingt dents à 
chaque mächoire ; membres pentadactyles non 
palmés, les inférieurs étant beaucoup plus longs 
que les supérieurs; pouce postérieur très - court ; 
queue longue; oreilles très-amples; yeux de gran- 
deur ordinaire; nez extrêmement alongé, et for- 
mant une peute trompe grêle, cylindrique, que ter- 
mine un peut mufle. Pelage composé de poils longs 
et doux au toucher, 


LE MACROSCÉLIDE TYPE. 


Macroscelides typus , Smith, pl. 12. 


« L'espèce, d’après laquelle je viens de décrire 
ces caractères génériques, parait être celle qu’a dé- 
crite M. Smith, et à laquelle il a donné le nom 
spécifique de {ypus. La parue supérieure du corps 
est revêtue de poils d’un gris noirâtre dans la plus 
grande parte de leur longueur, puis noirs, et enfin 
fauves à leur pointe, et paraît, dans son ensemble, 
d’un fauve roussâtre varié de brun; couleur qui 
diffère peu de celle du lièvre commun. Les poils de 
la face concave des oreilles sont blanchâtres; ceux, 
moins nombreux encore, de la face convexe, sont 
d’un fauve roussätre. Le dessous du corps, dont les 
poils sont noirs à la racine, blancs à la pointe, la 


(52) 

face interne des avant-bras et des jambes, enfin les 
mains et les pieds, sont blancs. La queue, variée de 
roux brunâtre et de blanchätre à son origine, est 
noire dans le reste de son étendue. 

« Voici les dimensions des principales parties. 
Elles sont prises sur le plus grand des individus 
que j'ai examinés. 


pouces. lignes. 


Longueur totale LS 2 mio 5.0 
en CU COS Lu de ce 0 
— de la queue. . . . . . . . 4 
— de la tête, y comprise la trompe 2 
Pot des membres antérieurs . . . 1 
— des membres postérieurs  . 0 
<= ie rm, 2e 


\ 


—., OUDIEG, er bite, corde) rar eee 


Q O1 OAI OO D + À 


= \ (dles orelles + + + Le 


« Le genre macroscélide devra être placé près 
des desmans et des musaraignes ; il formera pour 
la science une acquisition précieuse, non-seulement 
à cause de ses proportions singulières et de l'erreur 
à laquelle il avait donné lieu, mais aussi à cause des 
rapports nouveaux qu'il établit entre les carnassiers 
insectivores et deux autres groupes, les marsupiaux 
insecuvores et les rongeurs. En effet, les macroscé- 
lides répètent presque à tous égards, en petit, les 
péramèles, et ils se rapprochent d'une manière évi- 
dente, par leurs organes du mouvement, des ger- 
boises, des gerbilles et des hélamys. Ces derniers 
rapports me semblent surtout intéressans, et méri- 
tent d'être exposés avec quelque détail. 


(53) 


« Sous le point de vue de leurs organes du mou- 
vement, les rongeurs peuvent être rapportés à cinq 
types : 1.” les marcheurs, comme les rats, Les cam- 
pagnols; 2.° les fouisseurs, comme les rats-taupes, 
les porcs-épics; 3.° les nageurs, comme les castors, 
les ondatras ; 4.° les grimpeurs, comme les écureuils, 
les loirs; 5.° les sauteurs, comme les gerboises, les 
hélamys. : 

« L'établissement du genre macroscélide prouve 
que ces cinq combinaisons des organes du mouve- 
ment peuvent se présenter avec le système dentaire 
des insectivores, comme avec celui des rongeurs. 
Ainsi, les marcheurs se trouvent dès long-temps 
représentés, parmi Les prenners, par les musaraignes, 
les fouisseurs par Les taupes et les hérissons, les na- 
geurs par les desmans. Le genre tupara où clado- 
bate?, établi depuis quelques années, représente 
parmi eux le type des grimpeèurs ; et le genre ma- 
croscélide vient compléter cet ensemble, en repré- 
sentant celui des sauteurs. 


1 & Ces cinq groupes se trouvent également représentés 
parmi les marsupiaux; savoir : les marcheurs par les dasyures 
et le thylacine, les fouisseurs par le phascolome, les nageurs 
par le chironecte, les grimpeurs par les phalangers et les di- 
delphes, enfin, les sauteurs par les kanguroos, les potoroos et 
les péramèles. ” 

2 « La découverte de ce genre remarquable a été attribuée 
tantôt à M. Diard, tantôt à Sir Raflles. Le fait est qu’elle 
n'appartient ni à l’un ni à l’autre de ces voyageurs, mais à 
Leschenault de la Tour, qui avait envoyé dès 1807, au Mu- 
séum royal de Paris, un individu de l’espèce que l’on a depuis 
appelée tupaia javanica, ? 


PLANCHE 13. 


LA CÉTOINE DE DUMÉRIL. 


Cetonia Dumerili, Less. 


Ce brillant insecte d’un genre remarquable par 
le grand nombre et par la richesse des espèces qui 
le composent, appartient à la tribu des cétoniides 
(celoniidæ) et au genre gymnelis, établis par M. 
Mac-Leay fils ; genre qui ne se disüingue des vraies 
cétoines de Fabricius qu'en ce que le corselet se 
prolonge en arrière en une pointe qui remplace 
l'écusson. 

La cétoine de Duméril a douze lignes de lon- 
gueur totale : sa forme est oblongue, plus large en 
avant, et se rétrécit sensiblement vers la partie pos- 
térieure. Le chaperon est ovalure, échancré au 
sommet, de manière que les deux extrémités libres 
se trouvent être pointues et rapprochées. Le cor- 
selet est déprimé en demi-cercle antérieurement, 
puis terminé en un angle saillant et à pointe mousse 
à son bord postérieur. Les élytres, complétement 
lisses, se rétrécissent vers l'extrémité postérieure. Le 
sternum est terminé en devant par une pointe très- 
saillante. Le menton est rétréci, deux fois bifurqué 
en avant. Le lobe terminal des mâchoires est cou- 
ronné de poils roussätres épais. Les palpes sont 
légèrement aplaus et comprimés ; les antennes sont 
terminées par un faisceau lamelleux, épais, ovalaire- 


PLTD: 


Vrctor se 17/4 Le 


Lnpr *de Z angl 721 


Prétre pinæ À 
CETOINE de Duméril. 
CETONIA Dumeriln, Zess. 


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(55) 


arrondi. Les cuisses sont assez fortes, déprimées, 
garnies de poils rudes à leur bord inférieur; poils 
plus épais sur les jambes, qui se terminent par quatre 
dents saillantes et épineuses. Les tarses sont aplatis 
et terminés par trois crochets : lun, central et peu 
apparent; les deux autres égaux, fourchus et com- 
primes. 

Cette espèce de cétoine est partout d’un vert 
d'émeraude brillant du plus bel éclat. Sa surface, 
nue et polie, semble recouverte d’un vernis ou d'un 
émail qui en glace les teintes ; mais ce qui la carac- 
térise au prenner aspect, sont une raie médiocre- 
ment large et noire qui traverse les élytres, et une 
deuxième raie de mème couleur qui contourne leur 
naissance au bord du corselet et qui est interrompue 
par l’angle, faisant l'office d’écusson, de celui-ci. 
Tout le dessous du corps, y compris les cuisses, 
est également du mème vert suave du dessus , excepté 
les jambes et les tarses, qui sont d’un noir brillant. 
Les côtés, lorsque les élytres sont soulevés, pré- 
sentent encore quatre taches blanchätres corres- 
pondant à la terminaison des segmens abdominaux. 

Le nom que porte cet insecte rappelle celui d'un 
naturaliste ] Justement célèbre, trop connu pour que 
nous ciuons ses titres à la mémoire des entomo- 
logistes. 

La cétoine de Duméril habite la Nouvelle-Guinée, 
où elle a été découverte par M. Adolphe Lesson. 

Février 1830. 


(56) 


PLANCHE 14. 


LE PIC DU MEXIQUE A HUPPE 
JAUNATRE. 


Picus Badioides, Less. 


Ce pic a de longueur totale neuf pouces, et sur 
ces dimensions le bec n’a que huit lignes et la queue 
trois pouces. Il a les plus grands rapports, au pre- 
mier coup d'œil du moins, avec le picus badius de 
Sir Raffles, que M. Vieillot nomme dans le Diction- 
näre d'histoire naturelle picus brachiurus (tom. 26, 
p. 103). 

Cette espèce a la tête munie d'une huppe moyenne 
assez fournie. Sa coloration est d’un jaune - roux 
franc, qui s'étend, en se fonçant en marron, sur les 
joues et le haut du cou. Le bec, brunâtre à sa base, 
est de couleur coôrmée dans le reste de son étendue. 
Il est fortement sillonné sur la mandibule supé- 
rieure par trois arêtes longitudinales qui s’effacent 
vers son extrémité. Tout le plumage est d’un marron 
foncé et éclatant, que relèvent sur le manteau, le 
devant du cou, la poitrine et le dessous du corps, 
des taches noires régulières, en chevron presque 
droit en dessus, et en croissant en dessous. Les 
pennes alaires secondaires sont d’un roux sans ta- 
che, excepté les plus supérieures, où se dessine un 


ANT, 
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Lretre pire cé mpr° le Langlois. ME Massard Si 27/24 


PIC DU MEXIQUE à huppe Jaunatre. 
PICUS badioides, Zesr. 


(572 


trait noir. Les rémiges et les rectrices sont marron 
à leur naissance et d’un noir mat à leur extrémité. 
Les dernières sont roides, pointues et rigides. Les 
tarses sont bruns. 

Cet oiseau provient du Mexique et nous a été 
communiqué par M. Florent Prévost. 

Janvier 1850. 


(58) 
PLANCHE 15. 


L'HOLOTHURIE RADIEUSE. 


Holothuria radiosa, Reynaud, 


Ceue holothurie a communément deux pieds de 
longueur, et son ampleur varie smgulièrement par 
la dilatation qu’elle peut prendre. Sa couleur est un 
verdätre bistré, où apparaissent des zones et des 
taches plus claires; mais quatre larges lignes plus 
foncées suivent le corps dans le sens de sa longueur 
depuis la bouche jusqu'a l'anus. Ces quatre raies 
répondent à des brides membraneuses solides, qui 
semblent avoir pour foncuons de soutenir les parois 
dilatables qui sont interposées entre elles, et qui se 
froncent et se rephient sur leurs bords, surtout 
Jorsque l'animal, au lieu de s’alonger, se contracte 
pour diminuer de longueur. Ces contractions et ces 
dilatauions se renouvellent à chaque instant, et don- 
nent à la largeur du zoophyte une capacité aussi 
variable que difficile à mesurer. 

L'ouverture postérieure ou anale est simple, à 
sphincter peu épais. En la pressant, 1l en jaillit 
du mucus et des graviers, et l'animal mis dans l’eau 
douce a laissé échapper un paquet de filamens mu- 
queux qui sembleraient être des ovaires. 

L’extrémité antérieure ou la bouche est circulaire, 
entourée d'un bourrelet assez épais et de consistance 
presque cartilagineuse. Son disque est arrondi, bordé 


PL.1. 


lretre pire £ impr <deLang A7 Zeleu si 27/24 


HOLOTHURIE radieuse. 
HOLOTHURIA radosa, Xeyn. 
lave.) 


(59) 


d'un cercle maculé de brun, qui sert de support à 
seize tentacules spathuliformes, ovalaires-oblongs, 
et tous symétriques, en roue, réguliers, frangés sur 
leur bord et à leur sommet, qui est à angle obtus. 
Ces tentacules, tachés de noir à leur base, sont d’un 
jaune ocreux et marqués sur leur surface de taches 
nombreuses de la mème couleur, mais plus claires. 

Cette holothurie.est membraneuse, intestimiforme, 
et recouverte, à sa surface, de crochets nombreux, 
peu apparens, qui adhèrent aux corps avoisinans et 
les retiennent avec force. Appliqués sur la peau, ils y 
occasionnent un léger sentiment d’urticauon. Elle 
apparüent à la tribu des holothuries sans pieds, à 
texture extérieure membraneuse , et à tentacules 
buccaux simples. 

L'holothurie radieuse habite les côtes de l'Inde, 
les mers qui baignent le Coromandel. 

Novembre 1820. 


( Go ) 
PLANCHE 16. 


LE GRIMPAR CANIVET. 


Xenops Canivetii, Less. 


Cet oiseau a de longueur totale un peu moins de 
six pouces. Son bec est brunâtre, corné, comprimé 
sur Jes côtés, à narines profondes dans un sillon ba- 
sal. Les rectrices sont étagées, un peu usées à leur 
sommet, et d’un roux ferrugineux très-vif 

Une calotte noire recouvre la tête jusqu'a loc- 
ciput et autour des yeux, et un trait rougeâtre borde 
le noir de la tête. Deux traits noirs traversent les 
joues. Le dessus du corps est d’un roux ferrugineux 
ürant au marron clair sur le croupion, La gorge et 
tout le dessous du corps est d'un jaune ocreux, 
foncé en brunâtre sur les flancs et le bas-ventre. Les 
ailes, dont les troisième et quatrième rémiges sont 
les plus longues, sont brunes, teintées de roussätre 
sur leurs bords. Les tarses sont bruns et les ongles 
jaunes. 

Cet oiseau se trouve au Brésil et nous a été com- 
muniqué par M. Canivet. 

Décembre 1829. 


VA 20, 


Prétre 2772 £ 2npr de Langlois ue Al “Marssard soude! 


GRIMPAR  Canivet. 


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Pretre pe Lnpr de Langlois. MPorrot seu 
ONYCHOTHEUTE de Fleury. 
ONYCHOTHEUTIHIS Yleurvi, Zen. 


(61) 


PLANCHE 17. 


L’ONYCHOTHEUTE DE FLEURY. 


Onychotheuthis Fleuryi, Reynaud. 


Le genre onychotheute établi sous ce nom pat 
M. Lichtenstein, et par Lesueur sous celui d’onychia, 
comprend aujourd'hui onze espèces. Celle-ci fera la 
douzième, à moins qu’elle ne soit en double emploi 
avec quelques-unes de celles qu’on trouve décrites 
très-vaguement et sans comparaison dans les auteurs. 
Toutefois elle se rapproche beaucoup de lonycho- 
theutis Banksii, figuré dans le Voyage de Tuckey, 
et décrit par Leach. 

L’onychotheute que nous dédions à M. Fleury, 
médecin en chef de la marine au port de Toulon, 
a le corps long de cinq pouces environ, et ses bras 
onguiculés offrent près de trois pouces. Son corps 
finit en pointe graduellement amincie, et les na- 
geoires qui le terminent sont larges, hautes de 
près de trois pouces, à lobe latéral arrondi, et à 
bord un peu échancré vers la pointe. Les bras or- 
dinaires sont épais, bordés d’un repli membraneux, 
Les ventouses des deux moyens sont disposées sur 
deux rangs. Les deux longs-bras sont arrondis, élar- 
gis à leur extrémité, qui supporte des ongles re- 
courbés forts et de couleur verdâtre. Ces bras sont 
blancs, piquetés de roux. Les deux moyens sont en- 


(62) 


üièrement blancs, et les six autres sont d’un fauve 
marron foncé, avec des points marron et une teinte 
blanche. Les yeux sont amples, d'un bleu de ciel 
pur; dans lèur intervalle brille une teinte violette 
métallisée très-éclatante. Tout le corps est fauve 
marron, ponctué de marron foncé, et marqué de 
taches blanches, fauves et brunätres. 

Ce céphalopode habite l'océan atlantique. 

Novembre 1820. 

REYNAUD. 


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PL.18. 


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PERRUCHE à bandeau J aune., 


S/TTACUS  (Lathamus) aurifrons, Zesr. 
/ Nouv  Lélane. ) 


(63) 


PLANCHE 18. 


LA PERRUCHE (LATHAM) A BAN- 
BEAU JAUNE. 


Psittacus (Lathamus) aurifrons, Less. 


Cette jolie perruche appartient au quatorzième 
sous-genre de notre Traité d'ornithologie, aux 
lathams; elle semblerait être au premier abord le 
jeune âge du psiltacus venustus, décrit par M. Tem- 
minck, tom. 13, pag. 12, des Transacuions de la 
société linnéenne ; la même espèce que Kuhl nomma 
psittacus chrysostomas (Nov. Act., pl. 1, pag. 51), 
que MM. Vigors et Horsfield ont décrite sous le 
nom de nancales venustus, et que M. Swainson a 
figurée dans la cinquième livraison de ses Illustra- 
uons zoologiques. 

Quoi qu'il en sait, l'oiseau que nous décrivons 
a sept pouces quatre lignes de longueur totale; la 
queue entre pour trois pouces dans ces dimensions. 
La queue est mince, étroite, composée de rectrices 
étagées et rigides. Les ailes dépassent à peine le crou- 
pion ; un bandeau jaune d’or occupe le front, et 
cette couleur teint les joues, le devant des yeux, 
la partie antérieure du cou, la poitrine, le ventre, 
les flancs, et aussi la région anale, bien qu'il se 
joigne du verdàtre sur ces dernières parues. Le 


(64) 
plumage est d’un vert gai en dessus, qui se nuance 
en jaune sur le croupion. Les rémiges sont d’un 
bleu d'azur, excepté à leur extrémité, qui est noire. 
Le bec est blanc et les tarses sont jaunâtres. 
Ceue perruche provient de la Nouvelle-Zélande. 
Janvier 1830. 


Li 
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Pl19. 


lretre Pia 4 Pmpr°æe Langlois ME AXE Massard seu! 


TAMNOPHILE Othello. 


TAMNOPHILUS  Othello .Zers 
/Bresil.) 


(65 ) 


PLANCHE 19. 


LE TAMNOPHILE OTHELLO,. 
T amnophilus Othello, L. 


L'oiseau que nous décrivons habite. les forêts du 
Brésil, et a beaucoup de rapports avec le {amnophi- 
lus niger, décrit par M. Suchs dans le quatrième 
numéro du Zoological Journal, pag. 589. Mais nous 
ne pouvons toutefois admettre ce rapprochement 
que par supposition, car la diagnose de. M. Suchs 
est trop succincte pour qu'on. puisse affirmer cette 
identité. 1 

Le tamnophile que nous décrivons a huit pouces 
de longueur totale ; la queue entre pour un peu 
moins de quatre pouces dans cétte dimension, et 
le bec pour dix lignes de sa pointe à la commissure. 
Les ailes, courtes, ont leur première rémige brève, et 
les suivantes progressivement plus alongées jusqu’à 
la cinquième, qui est la plus longue, et qui est égale 
aux sixième, septième et huitième. Les rectrices, au 
nombre de douze, sont fortement étagées. Les tarses, 
entièrement noirs, sont alongés et recouverts de scu- 


1 La phrase de M. Suchs est la suivante : T'amnophilus niger; 
capite cristato, remigibus sub-brunnescentibus obscure sub- 
Jfasciatis. Capitis crista intense atra; rostrum pedesque atré. 
Longsitudo corporis 8} ; rostri ad frontem ‘,, ad rictum 1 js 


tarst 1 /.. 
5 


( 66 ) 
telles. Le bec, très-crochu, est noir, et denté à 
l'extrémité des deux mandibules. 

Le plumage de cet oiseau est de nature soyeuse, 
mollette. Il est entièrement brun-ardoisé foncé , avec 
quelques ondes à teintes plus sombres. Des plumes 
lâches, élargies, forment sur la tête une huppe assez 
nettement dessinée, et d’un brun-noir voisin de la 
teinte générale. 

Notre espèce diffère donc du {amnophilus niger, 
en ce qu'il n’a pas de rayures plus foncées sur les 
ailes, qui sont uniformément brunes , et que la huppe 
ne diffère presque point de la couleur générale du 
plumage. 

Ce tamnophile, dont les mœurs ne sont point 
connues, nous à été communiqué par M. Perrault, 
préparateur au Muséum royal, qui l'avait reçu du 
Brésil. 

Mars 1850. 


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CYANEE aux beaux cheveux. 
CYANE£A caliparea, Xeyn. 
V4 Âade. de Londcherry 71 


(67) 


PLANCHE 920. 


LA MÉDUSE (CYANÉE) AUX BEAUX 
CHEVEUX. | 


Medusa (Cyanea) caliparea, Reyn. 


Cette méduse, extraorditiairément commune en 
certains temps de l’année dans la rade de Pondi- 
chéry , est remarquable par la longueur des tenta- 
cules brachiaux, qui va jusqu’à trois brasses. 

L’ombrelle est demi-sphérique, convexe, rabattue 
sur ses bords, qui sont régulièrement festonnés. Sa 
surface sur son pôle est entourée de deux cercles, 
qui donnent naissance à des lignes régulières, hya- 
lines, qui s’irradient sur la circonférence et se rendent 
à l’échancrure des festons et à la base des tentacules 
du pourtour de Fombrelle. Ceux-ci, alongés, arron- 
dis, sont de couleur hyaline, tandis que la surface 
de lombrelle est d’un jaune terre d'Égypte assez Vif, 
fortement teinté de marron sur le rebord, et les 
ovaires, d’un jaune serin, réflètent leur nuance à tra- 
vers les parois de la masse charnue. 

Les bras sont au nombre de quatre, et séparés par 
quatre ouvertures. Ils sont disposés en croix, et se 
joignent de manière à laisser libre la bouche cen- 
trale. Ces bras ne tardent pas à se couvrir d’un lacis 
inextricable de filamens très-longs et gros, qui s’en- 
lacent et se réunissent pour former une trainée de 
plus de cinq pieds de longueur, lorsque l'ombrelle 


(68 ) 


n’a que seize pouces de diamètre. Ces tentacules bra- 
chiaux sont jaunes, ponctués de marron. 

Cette méduse, dont les mouvemens sont lents et 
les contractions peu énergiques , possède à un haut 
degré des qualités vénéneuses. Elle occasionne une 
douleur vive et persistante sur la peau qui a été sou- 
mise à son contact, et produit la sensation d’une 
vive brûlure. Les tentacules retiennent fréquemment 
des poissons enlacés dans leurs replis. La chair de 
cette médusaire est peu consistante, peu dense, et 
ses diverses parues se brisent avec rapidité au moin- 
dre choc. 


5 Juillet 1828. 


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( 69 ) 


PLANCHE 21. 


LE CHAT ÉLÉGANT. 
. Felis elegans , Less. 


L'Amérique méridionale nourrit plusieurs espèces 
de chats dont les formes et les couleurs du pelage 
offrent des ressemblances telles qu'on ne peut les 
distinguer comme espèces qu’à l’aide de détails difé- 
rentiels peu distinets et secondaires. On ne connait 
point assez en effet ces carnassiers dans leurs divers 
àges, pour tracer d’une manière positive une dia- 
ynose sûre et facile à appliquer. C'est en donnant 
des figures exactes et soignées de ces divers animaux 
qu'on pourra un jour se prononcer sur les distinc- 
ons réelles à admettre de toutes ces espèces, et en 
créer une petite tribu naturelle, qui comprendrait 
les felis pardalis, macroura, milis, brasiliensts, 
ligrina et celle que nous décrivons, comme inter- 
médiaire , par ses caractères, aux felis macroura et 
mailis. 

Les dimensions de ce chat sont les suivantes : 

pouces. lignes. 
Longueur du corps, de l'extrémité du 
museau à l’origine de la queue . . . 18 


Longueur de la queue . Éd NS 6 
—"Piderutetennsr EPS INR 3 6 
— des membres antérieurs . . 5"F'6 


V 


— des membres postérieurs dd 


(y79)) 

Ce chat a les maxillaires armés de dents peu puis- 
santes. Le supérieur a six petites incisives réguhères; 
les quatre du milieu un peu débordées par les deux 
plus externes. Les canines sont longues, fortes, ai- 
guës ; elles sont suivies d'une molaire petite, à peme 
apparente. Les molaires suivantes sont robustes, 
tranchantes, tricuspides., La màchoire inférieure pré- 
sente la même forme de dents, excepté que l’espace 
qui isole la canine et la première forte molaire est 
sous la petite màchelière rudimentaire qu'on remar- 
que dans celle d'en haut. 

Ce chat a le pelage épais, court, très-fournt, très- 
doux. Sa couleur, sur les parties supérieures, est 
d'un roux fort vif avec des taches d’un noir intense, 
tandis que les flancs et le dessous du corps sont d’un 
blanc tacheté de brun foncé. Les membres, roux en 
dehors et blancs en dedans, sont mouchetés de brun, 
et la queue est annelée de brun sur un fond roux 
en dessus et blanchâtre en dessous. 

Mais en reprenant chaque partie en détail, nous 
trouverons les particularités suivantes : 

La tête, d'un roux doré vif en dessus, présente un 
cercle noir autour des yeux, et deux raies qui partent 
du milieu de la paupière, montent parallèlement sur 
le crâne et se continuent sur le cou. L'espace qui 
les sépare est rempli de taches brunes, formant des 
sortes de lignes interrompues sur l'occiput. Les côtés 
de la tête, le dessous, et le rebord de la lèvre supé- 
rieure, sont blancs. Deux lignes brunes partent de 
chaque côté, l'une de devant Fœil, l'autre du bord 
postérieur de la paupière, et descendent sous le cou; 


pour s'unir à une large tache brune qui règne sur 
la gorge et y forme une sorte de croissant irrégu- 
lier. Les moustaches, longues de trois pouces et 
demi, sont blanches dans toute leur étendue. 

Les oreilles, médiocres et garnies de poils roux 
et fauves en dedans, sont d’un noir intense à leur 
base en dehors et en avant, d'un gris-blanc à leur 
bord externe et à leur extrémité. Le cou est d’un 
roux doré en dessus et blanc en dessous. Deux raies 
d’un noir profond et plein se dessinent longitudina- 
lement en dessus et sur les côtés, et deux iaches 
brunes se joignent presque en dessous et à sa base. 
Tout le dessus du corps est roux doré, mais de 
nombreuses raies, interrompues de taches arrondies 
d'un noir profond, en occupent toute la surface. Vers 
la ligne médiane les taches noires sont pleines et 
alongées ; sur les côtés elles s’arrondissent en roses 
dont le centre est fauve vif et le pourtour cerclé de 
noir; mas ces cercles arrondis sont rarement très- 
disunets : ils s’'alongent, se confondent avec leur 
voisin et simulent des sortes de bandelettes sinueu- 

ses, interrompues ou continues, qui n'ont rien de 
régulier. Les flancs sont blanchâtres, mélés de fauve 
clair , tachetés de noirûâtre et de brun clair. Tour le 
dessous du corps est blanc, tacheté de brun peu 
intense, 

Les membres antérieurs, roux en dessus, sont 
mouchetés irrégulièrement de noir, dont lintensité 
décroit en avançant vers les doigts. Ils sont blan- 
châtres en dessous, tachetés de brun; seulement les 
poils de la surface plantaire des pieds sont fuligineux. 


(72) 

Il en est de même des extrémités postérieures, seu- 
lement tout le derrière du tarse, depuis le talon, 
est d’un brun fufigineux uniforme. Les ongles de 
celte espèce sont petits, peu aigus, et entièrement 
cachés dans le feutre poilu qui enveloppe les doigts. 

La queue est rousse en dessus, annelée de cercles 
bruns, larges et irréguliers, formant une dizaine 
d'anneaux, qui sont interrompus et peu marqués 
en dessous, sur un fond blanchâtre. 

Ce chat vit au Brésil et nous a été communiqué 


par M. Perrault. 
Mars 1830. 


PP. 29, 


Hébre péur! Zrpr*deLanglrie. Cuyard vof 
FROUPIALE à œorgœe noire. 
LL 4 —" 


ZCTERUS  atrogularis. Zess. 


Mexique ) 


( 75:) 


PLANCHE 922. 
LE TROUPIALE À GORGE NOIRE. 


Icterus atrogularis , Less. 


Ce troupiale, qui vit au Mexique, et dont nous 
ne connaissons aucune figure, a sept pouces et demi 
de longueur toiale, et la queue entre pour trois 
pouces dans ces dimensions. Son bec, long à peine 
de sept lignes, est élevé, wès-pointu, recourbé, 
comprimé sur les côtés, et entame les plumes du 
front à angle aigu et étroit. Il est brun-noir, excepté 
sur les côtés et à la base de la mandibule inférieure, 
qu'occupe une plaque satinée. Les narines sont semi- 
circulaires et percées sur le rebord d’une membrane 
qui couvre des fosses nasales de forme oblique. Les 
tarses sont bruns, assez robustes et fortement scu- 
tellés. Les ailes ne s'étendent que jusqu’au tiers su- 
périeur de la queue. La première rémige est la plus 
courte; la seconde est moins longue que la troi- 
sième, et celle-ci que la quatrième, qui est la plus 
longue et presque égale à la cinquième : toutes 
sont échancrées sur leurs bords. La queue, com- 
posée de douze rectrices, est fortement étagée, ar- 
rondie, et les recrices ont leurs barbes internes plus 
longues que les externes. 

Deux seules couleurs forment la livrée de cet 
oiseau, et cependant il est remarquable par son élé- 
gante vesuture. Un jaune d’or, légèrement velouté 


( 74 ) 

et orangé sur la tête, se teignant d’olivâtre sur le 
croupion, puis brillant sous le corps et sur le 
milieu de l'aile, compose le fond du plumage. Le 
rebord dù front, tout le devant de la gorge, sont 
d’un noir intense et lustré. Une large raie de cette 
couleur règne sur le dos et sur les scapulaires. 
Les rémiges sont noires, légèrement lisérées d'ob- 
vâtre; les quatre rectrices moyennes sont également 
noires et terminées de brun sale : toutes les autres 
sont en entier d’un jaune doré éclatant. 

Ce bel oiseau nous a été communiqué par M. de 
Longuemard et se trouve aussi dans les galeries du 
Muséum. 

Novembre 1820. 


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PLANCHE 93. 


LA MÉDUSE(CÉPHÉE) DE DUBREUIL. 


Medusa (Cephea) Dubreuilli, Reyÿn. 


Les habitans de Pondichéry rapportent qu'au 
changement dés moussons, la mer qui baigne les 
côtes se trouve couverte parfois de thus qui 
flotient à l'abandon, chassées par les vents de sud- 
ouest, qui les poussent en essaims pressés au fond 
du golfe du Bengale. C'est effectivement dans la rade 
de Pondichéry qu’en Juillet 1828 nous rencontrimes 
des bancs épais de cette médusaire nageant à quelque 
profondeur sous la surface de l'océan Indien. 

Cette céphée a son ombrelle légèrement renflée, 
hémisphérique, à bords rabattus et festonnés en 
lobes étroits, réguliers et arrondis : sa surface, de 
six pouces environ, est sillonnée par des vaisseaux 
réguliers, ténus, qui aboutissent à huit mamelons 
s’'élevant au centre, et dont la couleur est carnée, 
tandis que le pourtour de lombrelle est d'un bleu 
Byalin, qui est très-clair sur les bords. Un cercle 
entoure ces mamelons, et sa surface est couverte de 
points colorés en bistre foncé. Les bords de l’om- 
brelle n’ont point de tentacules. Huit bras partent 
de la partie inférieure et du pourtour de la cavité 
centrale, et donnent naissance à huit cavités laté- 
rales, dont les parois sont formées par quatre fais- 


(76) 


ceaux épais, COniques, charnus, longs de dix-huit 
lignes. Les huit bras sont élargis, renflés à leur ex- 
trémité, d’un bleu verdàtre , avee des taches marron 
ou bistre intense. La consistance de ce zoophyte 
est assez dense, et aucune de ses parties ne paraît 
avoir des propriétés vénéneuses ou caustiques. 

Le nom trivial de cette méduse rappelle celui . 
de M. Dubreuil, ancien professeur des écoles de 
médecine de la marine royale, et maintenant pro- 
fesseur d'anatomie à la Faculté de Montpellier. 

Juillet 1828. 

REYNAUD. 


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TANGARA (RAMPHOCELE) flamboyant. 


TANAGRA /RAMPHOPIS) ignescens, Zers. 


A.ZLe’ bec vu en dessus. / MHerico / 


Cm) 


PLANCHE 24. 


LE TANGARA (RAMPHOCÈLE) 
FLAMBOYANT. 


Tanagra (Ramphocelus) ignescens , Less. 


Les ramphocèles qui se distinguent du genre tan- 
gara par le renflement des branches de la mandibule 
inférieure, ne comprenaient encore tout récemment 
que deux espèces, le {anagra jacapa des Planches 
enluminées n° 128, et le {anagra brasilia dela 
planche 127, figure 1. Dans ces derniers temps le 
Bavarois Spix en a figuré une nouvelle sous le nom 
de fanagra nigrogularis, pl. 47 de ses Planches des 
oiseaux du Brésil. Mais elle nous est complétement 
inconnue, et nous ignorons quelles peuvent être 
ses différences ou ses analogies avec l’oiseau que 
nous décrivons-en ce moment. 

Ce magnifique ramphocèle a les formes et les 
proportions du scarlate, {anapra brasilia ; son plu- 
mage seulement le disuingue par une vivacité peu 
commune de couleurs. Le demi-bec supérieur est 
noir ; 1l en est de même de la mandibule inftrieure 
jusqu'à sa base, où des écailles argentées ou nacrées 
s'étendent sur les branches. Les plumes du front, 
des joues et de la gorge sont d’un noir de velours. 
La tête, le cou, le thorax, le bas-ventre, le crou- 


(78) 
pion brillent du rouge de feu le plus éclatant; le dos, 
les ailes, la queue et le milieu du ventre sont d’un 
noir de velours très-intense, 

Cet oiseau a les ailes courtes, c’est-à-dire qu’elles 
ne s'étendent qu'à quelques lignes au-delà du crou- 
pion. La queue est ample, élargie à son extrémité, 
qui est arrondie. Ses tarses sont minces, grêles et 
noirs. 

L'individu qui orne les galeries du Musée de 
Paris, provient du Mexique. 

Mars 1830. 


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( 79 ) 


PLANCHE 95. 


LA MÉDUSE (RHIZOSTOME) 
FULGIDE. 


Medusa (Rhyzostoma) fulsida, Reynaud : 


Cette méduse, dont l’ombrelle a jusqu'à vingt 
pouces de diamètre, est excessivement commune 
dans la rade de False-Bay au cap de Bonne-Espé- 
rance, où les vents du large en jettent quelquefois 
des milliers d'individus sur les plages, que la marée 
descendante abandonne. Les tentacules du pourtour 
de l'ombrelle et des bras ne sont point vénéneux, 
ou du moins ne possèdent aucune trace de cette 
propriété urente qui caractérise ces mêmes organes 
chez beaucoup d’autres espèces. 

L’ombrelle est hémisphérique , convexe, terminée 
en rebord dentelé, munie de seize tentacules cylin- 
driques , arrondis, médiocres, dans l'intervalle des- 
quels apparaît un petit tentacule mou et très-court. 
Les quatre cavités de la partie inférieure du corps 
offrent quatre ouvertures libres, séparées par des 
cloisons très-minces, et au centre desquelles se 
trouvaient des corps globuleux, de couleur carmi- 
née, et qui pourraient bien être des ovaires. A la 
naissance des tentacules de lombrelle est placé en 
dessous un faisceau de fibres qui naissent à la base 
des bras et qui jouissent de mouvemens puissans de 


( 80 ) 
contractilité. Ces fibres, en approchant du feston 
marginal de l'ombrelle, se divisent en cinq rameaux, 
dont le mitoyen se continue dans le tentacule, et les 
latéraux se perdent à sa naissance. 

Les bras ont jusqu'a quatre et cinq pieds de lon- 
gueur : ils sont au nombre de quatre, dont la base 
forme par ses insertions les piliers des quatre ou- 
vertures des ovaires. 

Cette meéduse a son ombrelle sillonnée de côtes 
colorées en rouge-brun , tandis que le fond de l'om- 
brelle est rose vineux ; les bras ont une teinte rouge- 
violâtre, nuancée de rouge-brun foncé. 

Juillet 1820. 

REYNAUD. 


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PL. 20! 


Prétre Pre = impr del angle DES. ME Massard seulr < 


PARDALOTE Manakin. 
PARDALOTUS P ipra . Less. 
A.Ze bec’ vu en dessu. [nes 7 


(81) 


PLANCHE 26. 


LE PARDALOTE MANAKIN. 


Pardalotus pipra, Less. 


Ce petit oiseau se trouve être intermédiaire par 
ses caractères génériques aux parilotes et aux ma- 
nakins. En effet, son bec est court ; triangulaire : À 
la base, parfaitement entier’et à SA mousse, Les 
deux mandibules sont: arrondies ‘en ‘dessus et en 
dessous, et le bec est peü ou point comprimé vers 
son extrénuié. Les narines sont recouvertes par une 
membrane et-en.partie cachées par les plumes du 
front. Les ailes sont alongées, pointues ; la qua- 
trième rémige est la plus longue, et les trois pre- 
nuères sont graduellement plus courtes. La queue, 
presque rectuiligne, est composée de douze rectrices. 
Les tarses sont alongés, scutellés, oréles, et termi- 
nés par des doigts courts et faibles. Les plumes sont 
décomposées et à facettes, comme celles des oiseaux- 
mouches et des cohbris, dont elles n’ont point les 
teintes métallisées. 

Cet oiseau a les tarses noirs, ainsi que le bec, qui 
est seulement blanchâtre en dessous de la mandi- 
bule inférieure. La tête, le dessus du cou et le dos 
jusqu’au croupion, sont d'un gris-brunätre cendré. 
Les ailes et la queue sont brunes avec une teinte 
roussätre. La gorge et le devant du cou sont de 
couleur de rouille, et les plumes du thorax, des 

6 


(82) 


flancs et de l'abdomen sont brunes, rayées de blan- 
châtre. Les plumes de la région anale et les cou- 
vertures inférieures de la queue sont rousses. Ce 
qui disüngue de prime abord cet oiseau, sont deux 
touffes de plumes latérales, formant sur chaque côté, 
vers le uers supérieur de laile, un faisceau d'un 
violet pur et brillant. 

M. le docteur Reynaud a découvert cet oiseau à 
Trinquemalé sur la côte de Ceylan. Ses mœurs sont 
inconnues, et ses caracières mixtes porteraient sans 
doute à en faire un peut genre intermédiaire à ceux 
des pardalotus et des pipra, si le genre pardalote 
n'était pas lui-même peu caractérisé. 


Avril 1830. 


FL, 27. 


lretre pinx* Impr = deLanglois. ME Massard se 17/24 


DICEE noir. P/CŒUM niger. Zers. 
—" 
1. Mate, 2.lemelle, 5.Le Lee vu er CSSUS. 


/ Nouv. Cuinee | 


(85) 
PLANCHE 27. 


LE DICÉE NOIR. 


Dicœum niger, Less. 
(Mäle et femelle.) 


Cet oiseau, que nous avons découvert dans les 
forêts de la Nouvelle-Guinée, n'avait point été figuré, 
bien que nous en ayons donné une description dans 
la partie zoologique du voyage de /4 Coqualle (1. 1”, 
part. II, p: 675). 

Ce dicée est la plus grande espèce du genre. Ses 
dimensions en longueur sont de quatre pouces. Le 
bec est robuste, noir en dessus et blanc en dessous. 
Les ailes sont presque aussi longues que la queue: 
les tarses sont plombés. 

Le mâle a les parties supérieures, les ailes et la 
queue d’un noir-bleu bronzé brillant : tout le des- 
sous du corps est d’un vert-olive sale et uniforme. 

La femelle est au contraire d’un vert-brun olivâtre 
en dessus et d’un vert olivâtre clair en dessous. Les 
rectrices et les rémiges sont brunes, teintées de vert, 

Cet oiseau a la première rémige rudimentaire, la 
seconde plus alongée, les ‘quatrième et cinquième 
les plus longues. Ses plumes, vués à la loupe, sont 
décomposées et organisées comme celles des oiseaux- 
mouches, et caractérisent sous ce rappôrt toutes les 
espèces du genre dicœum. 

C'est à la Nouvelle-Guinée, près du hâvre Dorey, 
que vit le dicée noir. 

Juin 1828: 


(84) 
PLANCHE 98. 


LA CALLIANIRE BUCÉPIHALE. 


Callianira bucephalon, Reyn. 


Le 19 Septembre 1825, la mer sur la côte orien- 
tale de Ceylan, à quelques nulles de terre, était 
couverte de méduses, de béroës et de l'espèce de 
callianire qui est figurée dans la planche 28, et 

€ 
que nous dessinämes d’après l'examen d'un 
nombre d'individus. 


grand 

La callianire, dans son état de développement 
complet, offre un corps ouvert à sa partie anté- 
rieure, étranglé vers son nulieu et élargi en figure 
d'as de pique d’une carte à jouer à son extrémité. 
Ce tube, très-contracule, se trouve bordé de deux 
porüons membraneuses, dont la partie postérieure 
est formée de deux replis, sur les rebords des- 
quels sont placés les cils vibratoires qui aident 
à la locomouon du zoophyte. L'extrémté de ses 
membranes élargies et lisses se trouve garnie de 
corps gélatineux, épais, massifs, arrondis, disposés 
en forme d'olive, au nombre de trois, accolés les 
uns aux autres, et dont les deux du centre sont 
marqués par une tache marron oblongue et foncée, 
bien que sur certains individus elles soient d'un blanc 
laiteux à peine apparent sur la teinte hyaline bleuä- 
re du zoophyte. Un premier tentacule alongé et 
inférieur nait de chaque côté de la base de ces ren- 


LL:20: 


Prétre.etLesson pif Impr de Langlois 
| CALLIANIRE  Bucéphale. 


CALLIANIRA  bucephalon-Æyr. 
A. l'Animal completement déployé. .Lobes latéraux ropls. 
C.Zes lobes latéraux et Ls ailes abattus sur le corp. 


“2 


(8 ) 


flemens latéraux, et un deuxième, plus court, se 
dirige en devant du corps. 

Cet animal, de nature gélauineuse, dense, jouit 
d'une grande moulité; mis dans un bocal d'eau de 
mer, 1l a vécu plus de six heures. Dans son état de 
repos, ses membranes latérales s’abattent et se re- 
courbent sur le corps, de manière à recouvrir les 
corps denses des côtés. La bouche est arrondie, 
contracüle, et des rayons bruns entourent la cavité 
digestive. 

REYNAUD. 


BÉROË A COTES. 


Beroë costata, Reyn. 


Nous croyons que ce zoophyte, représenté plan- 
che 28, figure 5, n’est pas un état particulier de la 
callianire bucéphale, et que c’est un béroë de forme 
ovalaire-oblongue, garni de neuf côtes profondes, 
surmontées de cils vibratoires irisés qui se rendent 
au pôle supérieur en se réunissant sur le pourtour 
d’une bouche très-petite. Le pôle inférieur est mar- 
qué par une ouverture arrondie, ample, que dé- 
bordent les lames inférieures des côtes, et que ter- 
minent quatre tentacules arrondis et ponctués. 

Ce zoophyte, très-contractile, est de couleur hya- 
Hine, de nature gélatineuse, et ses cils jouissent d’un 
vif éclat métallisé et irisé. On le trouve sur les côtes 
de l'ile de Ceylan. 

REYNAUD, 


(86) 


PLANCHE 929. 
L'ÉMYDE DES EAUX THERMALES. 


Emys thermalis, Less. 


Cette émyde a la carapace peu bombée, ovalaire, 
régulière sur ses bords, convexe en dessus, où sur 
la ligne médiane s'élève une carène sallante occu- 
pant le centre des cinq écailles médianes. Sur cha- 
que côté quatre écailles bombées se trouvent mar- 
quées d’une arête à leur uers supérieur , et de leur 
réunion résulte sur chaque côté un ressaut longi- 
tuchnal moins prononcé que celui du milieu. Une 
petite écalle médiane, aplatie, reçoit le prolonge- 
ment de larète dorsale au niveau du cou. Vingt- 
quatre écailles, c'est-à-dire, douze sur chaque bord, 
forment la circonférence de la carapace. Ces écailles 
sont un peu creusées en gouttière sur le côté et en- 
cadrées. Leur couleur est d’un brun marron foncé, 
et leur surface chagrinée. 

Le plastron est immobile, en entier de forme 
oblongue, tronqué en avant et échancré en arrière; 
il est peu large, soudé à la carapace par deux pla- 
ques arrondies et formé de douze pièces symétri- 
ques, dont les deux premières sont les plus petites : 
il est coloré en brun chocolat au centre et en jaune 
vif sur les rebords. 

L'individu que nous décrivons avait de longueur 
totale, de lextrémité de la queue au museau, trois 
pouces quatre lignes, et encore la carapace entre-t- 


Pl.29. 


Lrétre pinæ L Znpr<de Langlois. ME Masserd seule 
TORTUE des eaux thermales. 


JMYS thermalis. Æyr. 


A . Za CAT apace VUE: EI ACISSOUS. [Indes ) 


(87) 
elle dans ces dimensions pour deux pouces sept 
lignes. Elle a aussi de largeur deux pouces. 

Les extrémités antérieures sont recouvertes d’é- 
calles serrées, légèrement aplaties et terminées par 
cinq ongles très-aigus, presque droits, et dont l'in- 
tervalle est garni d’un léger repli membraneux. Les 
extrémités postérieures sont plus élargies, plus épa- 
tées, et terminées par quatre ongles seulement réu- 
nis sur le bord externe, qu’une rangée d’écailles 
imbriquées revêt. La queue est excessivement courte, 
térète, nue. La couleur des membres est un brun 
fuligineux. 

La tête peut avoir un pouce de longueur : elle 
est proporuonnellement assez forte, arrondie, ter- 
minée par un museau conique où s'ouvrent les H 1 
narines. La bouche est à bords entiers. La peau de 
Ja tête et du cou est brun fuligineux, que relèvent 
des taches vermiculées d’un blanc rosé très-vif dans 
l'état de vie, et devenues d’un blane mat dans le bocal 
d'esprit de vin où a été conservé le seul individu 
connu. 

Cette émyde très-remarquable a été découverte 
par M. le docteur Reynaud dans les eaux thermales 
de Cannia, près Trinquemalé à Ceylan, eaux dont 
la température s'élève au-delà de trente-sept degrés 
cenügrades. M. Reynaud en conserva un individu 
dcpa le 12 Février jusqu'au 5 Avril 1828 dans de 
l'eau douce ordinaire, sans qu'elle parüt en souffrir 
aucunement. 

Janvier 1820, 


( 88 ) 


PLANCHE 30. 


LE MEÉRULAXE NOIR. 


“Merulaxis ater, Less. 


L'oiseau que nous avons figuré sous le nom de 
mérulaxe noir, est le type d'un nouveau genre, qui 
nous parait devoir être classé près des fourmuliers, 
entre les muscicapidées et les maruns. 

Le genre merulaxis à pour caractères z0ologi- 
ques : Un bee médiocre, peu épais, à mandibule 
supérieure convexe, presque droite; à arête très- 
marquée seulement entre les narines; à pointe re- 
courbée et très-notablement dentée. La mandibule 
inférieure est peu épaisse, à branches alongées, à 
pointe mousse et légèrement renflée en dessous; les 
bords du bec sont lisses, un peu épais, légèrement 
arqués, et la commissure est déjetée, ample et re- 
bordée. Les fosses nasales sont larges, triangulaires, 
recouvertes en avant d'une écaille bombée, sous la- 
quelle est percée la narine, et en arrière cachées 
sous des plumes rigides, étroites, lancéolées, dres- 
sées et dirigées en avant. Les ailes très-courtes, très- 
concaves, arrondies; les quatre premières rémiges 
étagées les plus courtes; les cinquième, sixième, 
sepuème et huitième presque égales et les plus alon- 
gées. Queue alongée, étagée, à rectrices peu four- 
nies , amincies et molles, au nombre de dix; tarses 
longs, assez robustes, fortement scutellés, terminés 


F7 00: 


Pretre pinæ! Impr£de Langlois ME Massard si up! 


MERULAXE noir. 


M£RULANXIZS ‘ater. Zerr. 
AÀ.Ze bec vue dessus. [Mexique * ) 


“ 


= 


LE 
LEA | 
L 
Æ, k 
Ka 
LE | 
ea 


( 89 ) 
par quatre doigts proporuonnés. Le pouce plus ro- 
buste; ongles minces, comprimés, peu vigoureux. 

Ce genre très-remarquable et parfaitement dis- 
ünct se compose de deux espèces, ayant la plus 
grande analogie de formes, mais différant l’une de 
l'autre par les teintes de leur plumage, et par la na- 
ture rigide et les barbules décomposées des plumes; 
la texture de ces dernières a en effet beaucoup d’ana- 
logie avec celle des coucals. On ignore quelles sont 
les mœurs et les habitudes des oiseaux de ce genre, 
dont les espèces vivent, dit-on, à Mexico. 

Le mérulaxe noir, ainsi que l'indique son nom 
spécifique, est d’un brun-noir mat sur les ailes, et 
d'un brun-noir ardoisé foncé sur la tête et sur le 
dos ; une teinte rousse règne sur le croupion et se 
dessine encore plus nettement sur le bas-ventre. Le 
brun du dessous du corps affecte une teinte ardoisée 
assez distincte. Les ailes, brunes en dedans, ont du 
roux ferrugineux aux épaules. Le bec est brun et les 
tarses sont d’un brun roussâtre. 

La deuxième espèce du même genre est d’un roux 
vif assez intense. 

Le mérulaxe noir vit à Mexico. Un individu fait 
parue de la collection de M. Laugier, et le Muséum 
d'histoire naturelle possède les deux espèces du 
genre. 

Juin 1830. 


( 90 ) 


PLANCHE 31 


L'HGLOTHURIE (HOLOTHURIE 
VRAIE) QUADRANGULAIRE. 


Holothuria (Holothuria , Blainv.) quadrangularis, Less. 


Cette holothurie a de longueur totale neuf pouces 
et plus : elle est régulièrement quadrilatère, et les 
deux angles de sa face dorsale sont hérissés d'émi- 
nences épineuses, alongées, à pointes mousses, lé- 
gèrement recourbées, régnant accolées deux à deux 
sur toute la longueur du corps, depuis la bouche 
jusqu'a l'anus, et colorées en rouge-brun à leur 
sommet. Les faces dorsale et latérale sont recouvertes 
par une peau dense, carulagineuse, coriace et très- 
solide, mais en même temps très-lisse et colorée en 
bleu glauque très-brillant. La face ventrale ou infe- 
rieure est molle, plate et recouverte d'innombrables 
papilles courtes, arrondies, n’affectant aucune place 
parüculière, mais confusément implantées sur toute 
la surface de cette partie. Ces papilles sont colorées 
en rouge-brun. La bouche est ovalaire, arrondie, 
bordée d'environ vingt faisceaux membraneux, que 
terminent des tentacules pressés, ramassés et comme 
globuleux et frangés. L'ouverture postérieure ou 
anale est ovalaire, arrondie, sans aucun sphincter, 
et occupe le point déclive et aminci du corps. 


PL Hz. 


Prétre etLesson pra 4 2mpr de Langlois Victor 0272 £ 


1. HOLOTHURIE à quatre angles. ZUZLOTHURZA quad “angularis. Ze 
1.A. Coupe vue de face, [Île d'Offack) 
2.HOLOTHURIE eaouari. ZOLOTHURIA eaouar 1. Zesr. 
[lle Borabora ] 


Ur 


D cop A ÉR 


ER À 
D epen 'urts 


MR SUR ES 


he - 


(ox } 

Cette holothurie se trouve sur les rochers que la 
mer abandonne à marée basse, sur la côte méridio- 
nale de la grande baie d'Offack, dans l'ile de Wai- 
siou, l'une des terres de la Nouvelle-Guinée. Nous 
l'avons découverte en Septembre 1823 dans la cam- 
pagne autour du monde de la corvette /a Coquille. 


Fig. 2. 


L’HOLOTHURIE (THYONE) 
EACOUARIT. 


Holothuria (Thyone, Oken) eaouari, Less. 


Cette gracieuse espèce d'holothurie, que les habi- 
tans de l’île de Borabora, une des îles de la Société, 
nomment eaouari, est représentée de grandeur natu- 
relle par la figure n.° 2 de notre 51. planche. Le corps, 
éminemment contractule, est fusiforme, lombrici- 
forme, arrondi et terminé en pointe conique à cha- 
cune des extrémités. Sa surface est lisse, charnue, 
molle, recouverte seulement de papilles lisses vers 
les deux extrémités , et principalement aux alentours 
de la bouche. Sa coloration est un rose carné tirant 
sur le violätre, puis sur le bleuâtre. Dix raies pur- 
purines, rubanées, s'étendent d'une extrémité à l'au- 
tre dans le sens longitudinal. L’extrémité conique 
antérieure, très-mobile et garnie de tubercules ar- 
genuns, se contracte ou s'alonge, et se termine par 
une bouche arrondie, peute, colorée en rose vif et 


(92) 
munie à son pourtour de simples peuts tuber- 
cules tentacuhformes. L'ouverture anale est ovalaire 
et laisse fréquemment échapper le sac intestinal, qui 
est coloré en jaune citron clair. 

Toute la substance de cette holothurie est 1m- 
prégnée d'un liquide d'un très-beau pourpre, qui 
teint d’une manière éclatante et tenace les lèvres de 
ceux qui la mangent. Cette espèce est en effet avi- 
dement recherchée par les insulaires de Borabora 
comme un aliment délicat et auquel ils ne font subir 
aucune préparation. Elle est très-commune sur les 
rivages de la peute île de Tuboï, dans la baie de 
Borabora, où nous la trouvames en Juin 1823, et 
où les naturels la dévoraent toute crue aussitôt 
qu'ils la rencontraient. 


(A 4 


Le. VE 
Le PA ni LA 


| 13 | 


PL.52, 


lretre pinx? lmpr£ <Langlour. ME Massard veulp{ 


GRIMPIC à œouttelettes. 


PICOLAPTES œuttata, Zesrs. 
6 Mexique 7 


( 93 ) 
PLANCHE 32. 
LE GRIMPIC A GOUTTELRTERS, 


Picolaptes guttata, Less. 


L'oiseau que nous avons figuré sous le nom de 
grimpic à gouttelettes apparent à un nouveau genre 
(le 75.°) de notre Traité d’ornithologie, démembré 
du genre dendrocolaptes des auteurs. 

Ce genre est ainsi caractérisé : Bec un peu plus 
long que la tête, peu recourbé, très-aplau et très- 
mince sur les côtés, à bords entiers et lisses. La 
mandibule supérieure terminée en pointe et dépas- 
sant légèrement linférieure ; la commissure ample 
et rebordée; les narines longitudinalement percées 
dans une fosse nasale triangulaire, peute, basale et 
latérale; tarses minces, scutellés, ayant les deux 
doigts externes d’égale longueur ; queue moyenne, 
étagée, à rectrices terminées en baguettes pointues, 
nues, contournées ; les ailes concaves, la première 
rémige la plus courte, les troisième, quatrième et 
cinquième presque égales et les plus longues. 

Spix a figuré deux espèces de ce groupe, qui sont 
les dendrocolaptes bivittulus et tenuirostris, que 
nous avons nommées prcolaples coronalus et Spivir 
(Traité d'ornuh., pag. 314), et toutes Les deux ori- 
ginaires du Brésil. Le grimpic à gouuelettes, pico- 
laptes gultata, se rapproche par les teintes géné- 
rales du plumage du picolaptes Spixii; mais presque 
tous les oiseaux de la famille des certhiadées affee- 
tent une analogie complète dans leur livrée, et ne 


( 94 ) 
diffèrent les uns des autres que par des particularités 
de détail. 

Notre grimpic a de longueur totale six pouces et 
demi, et les ailes dépassent à peine le tiers supérieur 
de la queue. Son bec est brunâtre en dessus et jau- 
nâtre en dessous. Les tarses sont bruns. La tête, le 
dessus et Les côtés du cou, et Le haut du manteau, 
sont d’un brun türant faiblement au roussâtre, et 
chaque plume se trouve marquée au centre d’une 
goutielette roux jaunàtre, oblongue, bordée d'un 
petit cercle noir. La gorge et le devant du cou sont 
d'un roux franc; le devant du cou, le thorax et les 
flancs sont d’un brun olivätre peu apparent, parce 
que les parties sont recouvertes de larges gouite- 
lettes blanc roussätre, bordées de brun foncé sur les 
côtés; gouttelettes oblongues qui s’'alongent sur les 
flanes et sur le ventre. Les couvertures inférieures 
de la queue sont rousses, flaminées de roux très- 
clair. Quelques taches oblongues, cerclées de plus 
foncées, apparaissent sur le manteau, qui est brun 
roussâtre rémforme sur le milieu du dos et sur les pe- 
ttes couvertures des ailes. Ce brun roussätre se teint 
de blond-roux uniforme sur toutes les rémiges. Le 
croupion est d’un rouge ferrugineux assez vif qui 
s'étend sur les couvertures supérieures de la queue 
et sur les rectrices; celles-ci sont d'un ferrugineux 
ou d’une teinte cannelle brillante, et leurs tiges sur- 
tout sont d’un beau marron lustré. 

Ce grimpic nous a été communiqué par M. Pré- 
vost comme provenant du Mexique. il est très-pro- 
bable qu'il est de la Californie. 

Avril 1850. 


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Pretre. et Lesson pin Zrpr<deLanglots. Victor seupŸ 
. CARYBDÉE ailée. CARYBDEA alata . Zen. 
2. SALPIEN à trompe. SAZPA proboscidalis . Rayn. 


2.À.Ze même accole à un autre ado. 


(05) 


PLANCHE 33. 
Fig. 1. 


LA CARYBDÉE (MÉDUSE) AILÉE. 
Carybdea (Medusa) alata, Reyn. 


Cette méduse, dessinée de grandeur naturelle, a 
la forme d’un cône arrondi au sommet, évasé à sa 
base, qui est largement ouverte. Son bord est simple, 
parfaitement entier, et les quatre bras ou tentacules 
alongés qui le garnissent s’insèrent à quelques lignes 
au-dessus de ce même rebord. Ces tentacules, d’abord 
arrondis, assez consistans, sont en dedans garnis 
d’une membrane mince, étroite, qui semble servir 
d’aile locomotrice, et se terminent en brins filifor- 
mes, longs et grèles. L’ombrelle est, sur tous ses 
points, lisse, hyaline, et de consistance mollasse et 
gélatineuse; elle est creuse en dedans, et ses parois 
ont peu d'épaisseur. Une tache bleue assez apparente 
se dessine à son sommet; ses mouvemens sont fai- 
bles et sa progression a lieu par les contractions de 
son rebord, contractions qui poussent le sommet 
du cône en avant. 

Cette méduse vit dans l'océan Atlantique. 


Fig. 2. 
BIPHORE A TROMPE. 
Salpa proboscidalis , Reyn. 
Ce salpa nageait en abondance dans l’océan Atlan- 


tique le 12 Avril 1828, et tous les individus qui 


furent rencontrés se trouvaient accouplés à l’aide 


( 96 ) 

d'un long tentacule charnu, dont chaque individu 
était muni. Tous ceux que nous avions rencontrés 
nous avaient paru jusqu'à ce Jour unis par des fa- 
cettes lisses de la surface de leur corps, tandis que 
cette espèce offrait la particularité remarquable d’a- 
voir une sorte d’organe excitateur, et tout nous 
autorise à croire que cetie union était le résultat 
de la fécondation, et des points, que nous regardons 
comme des ovaires, sembleraient justifier opinion 
que nous émettons, et faire croire à un double ac- 
couplement, analogue à celui des limaces. 

Ce salpa, représenté de grandeur naturelle, pré- 
sente une large ouverture nucléale, jouissant de 
mouvemens de contraculité très-étendus. Le nucléus 
est d’un violet foncé, qui s’efface à mesure que cet 
organe s’amincit, Une ligne opaque dessine le canal 
longitudinal, et des lignes circulaires rapprochées 
marquent l'endroit où sont placéés les branchies. 
Le tentacule excitateur, où qui parait en remplir 
les foncuons, est charnu, cylindrique, et comme 
perforé. Des points violäires, peut-être des ovaires, 
sont épars dans le corps du zoophyte, et l’ouver- 
ture opposée au nucléus est plus petite et moins 
large que celle qui lui est opposée. Quelques linéa- 
mens jaunes marquent l'endroit occupé par le cœur. 

Ce mollusque en général est d'un blanc hyalin, 
légèrement teint de bleuâtre : sa consistance est molle 
et gélatineuse. 


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1. RHIZOSTOME (MÉDUSE) rose. 
RUIZOSTOMA [MEDUSA) vrosea, Aeyn. 


2.La meme, l'ombrelle vue en dessus. 


(92) 


PLANCHE 384. 


Fig. 1 et 2. 


LA RHIZOSTOME (MEDUSE) ROSE. 


Rhizostoma (Medusa).rosea, Reyn. 


Cette méduse, d’un rose tendre, plus ou moins 
fondu dans la nuance hyaline du corps de l'animal, 
est transparente dans toutes ses parties, excepté ce- 
pendant aux bords des bras, où un rose vif domine, 
tandis que leur masse est opaque, épaisse, et jouit 
d'une certaine densité. Des vésicules remplies d'air 
et bordées de rose vif, s'élèvent sur les rebords 
sinueux des bras et imitent des sortes de perles. 

La cavité médiane se trouve entourée de huit 
bouches latérales demi-circulaires, fermées chacune 
par une valvule, qui s'applique hermétiquement 
sur l'ouverture et y joue le rôle de soupape, bien 
que chaque bouche communique avec la grande ou- 
verture centrale, dont elle n’est séparée que par une 
arcade qui part de la base de chaque bras. Ceux-ci 
sont au nombre de huit, colorés en rose päle, et 
réunis supérieurement par les arcades que nous 
venons de mentionner. 

L’ombrelle est hémisphérique, convexe etsinueuse 
sur son bord ; des raies hyalines nombreuses répon- 
dent à chaque division du pourtour et sillonnent 
régulièrement sa surface; elles sont peu sensibles à la 


7 


( 98 ) 
vue, parce que leur coloration est faible et nuageuse. 
Des ramificauons vasculiformes, colorées en rose et 
soudées en forme de croix grecque double, appa- 
raissent à travers le parenchyme de l'ombrelle. 

Cette méduse jouit de mouvemens très-vifs de 
contracuon. Ses oscillations vibratoires, observées 
avec une montre à secondes, se sont élevées à vingt 
en dix-neuf secondes. 

La rhizostome rose a été recueillie dans l'océan 
atlantique intertropical. 

18 Ma 1828. 

REYNAUD. 


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Prêtre’ etLesson pinzf Zmpr£de Langlois. Leleu scugo 
HOLOTHURIE oceamenne. 


HOLOTYHURIA oceanica, Zesson. 
(lle d'O-tait:) 


( 99 ) 


PLANCHE 35. 


L'HOLOTHURIE (FISTULAIRE) 
OCÉANIENNE. 


Holothuria (Fistularia , Blainv.) oceanica, Less. 


Cette holothurie a de longueur jusqu’à trois pieds; 
mais comme elle est éminemment contractile, elle 
se raccourcit souvent en se boursouflant de manière 
à n'avoir que douze ou quinze pouces. Elle est cy- 
lindrique, à enveloppe mince, intestiniforme, pellu- 
cide. Six brides membraneuses s'étendent de l’extré- 
mité antérieure à la postérieure, et servent de point 
d'appui aux contractions des parois tégumentaires, 
qui se froncent et se boursouflent dans le mouve- 
ment de raccourcissement du zoophyte. L'épiderme 
-du corps est abondamment recouvert de crochets 
peu apparens, rudes comme du chagrin, jaunes, 
jouissant des propriétés accrochantes à un haut degré 
et retenant vivement les corps qui sont mis en con- 
tact avec l'animal. Un liquide âcre et corrosif lubrifie 
sa surface externe, et fait naître un prurit intolé- 
rable sur la peau lorsqu'on touche cette holothurie 
sans précaution ; aussi les naturels de la mer du Sud 
témoignent-ils la plus grande répugnance à sa vue. 
Des renflemens égaux, simulant des sortes de nodo- 
sités parfaitement symétriques, occupent les inter- 
valles des brides membraneuses. La couleur générale 


( 100 ) 


du corps est un gris rougeàtre à teinte douce et uni- 
forme, que relèvent six raies brun foncé, bordées 
latéralement de petites raies blanc argenté, occu- 
pant les brides membraneuses longitudinales. Les 
renflemens sont d'un gris plus intense. 

L’extrémité antérieure se compose d’un disque 
convexe, au milieu duquel s'ouvre une bouche ar- 
rondie et d'où partent dix longs tentacules buccaux 
aplaus, à ge graduellement amincie et pectinée sur 
ses bords, demanière à imiter les barbes d'une plume. 
L'anus est arrondi, nu et placé tout-à-fait à l’extré- 
mité du corps. 

Nous avons trouvé cette holothurie dans les eri- 
ques de la baie de Matavai, dans l'ile d'O-Taiu, en 
Mai 1823 : elle y était fort commune. Elle se dé- 
compose aisément dans l'esprit de vin, après quelque 
temps d'immersion. Tout porte à croire que les 
crochets nombreux qui sont épars sur le corps, 
ont pour foncuons de retenir le zoophyte sur les 
rochers, et de s'opposer par leur résistance aux 
agitations que les vagues apporteraient à l'existence 
d’un animal éminemment fragile et qui vit dans les 
endroits où la mer brise avec force. 


PZ. 20. 


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SITTINE a œorge rousse. 
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NXAÆNOPS ruficollaris, Zesr. 
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( «01 ) 


PLANCHE 36. 


LA SITTINE A GORGE ROUSSE. 
Xenops ruficollaris, Less. 


Les sitünes, qui vivent exclusivement en Améri- 
que, et jusqu'a ces derniers temps très-mal carac- 
térisées , ont été tour à tour classées dans les genres 
anabates de M. Temmunck, sphenura et phylidor 
de Spix, neops de M. Vieillot et xenops d'Ilhiger. 
Tel que nous concevons ce groupe d'oiseaux, les 
espèces qu'il devra réunir auront pour caractères : 
Le bec plus eourt que la tête, droit, élevé, com- 
primé, terminé en pointe mousse, à mandibules 
légèrement renflées en dessus ou en dessous. Les 
narines basales, ovalaires, percées en avant d’une 
fosse nasale en parte revètue d’une petite plaque 
cornée. Les ailes courtes, concaves, à première ré- 
mige brève, la seconde moins longue que la troi- 
sième , qui est égale avec les quatrième et cinquième, 
qui sont les plus longues. La queue composée de 
rectrices étagées, droites, mais molles à l'extrémité, 
et terminée en pointe non usée; le rachis placé au 
milieu des barbes, parfaitement égales, soit au bord 
interne, soit à l’externe. Les tarses médiocres, assez 
épais, garnis de scutelles. Le pouce robuste, muni 
d'un ongle fort. 

La situne à gorge rousse a des points de contact 
très-marqués par ses caractères avec le genre méru- 


( 162 ) 


laxe. Ce sera le lien intermédiaire des situnes avec 
les espèces de merulaxis. 

Notre situne a les plumes du front avancées sur 
les narines, mais elles sont de leur nature molles 
et non rigides. Les ailes atteignent le tiers supérieur 
de la queue. Le bec est parfaitement entier à sa pointe. 
Il est plombé, ainsi que les tarses. Toutes Les plumes 
du dessus du corps sont d’un roux brun, que relève 
au centre une flammèche étroite d’un roux doré vif. 
Un roux ferrugineux franc teint les ailes, excepté 
sur les barbes internes des rémiges, qui se trouvent 
être d'un brun uniforme. La gorge est d’un jaune 
rouille assez vif. Les joues, le cou, le thorax, le 
ventre, les flancs et les couvertures inférieures sont 
d'un roux brunätre; mais le centre de chaque plume 
est marqué par une flamme blanc-jaunätre assez large. 
La queue, longue de trois pouces et quelques lignes, 
est à pennes colorées en blond doré très-brillant, à 
tiges marron lustré. 

Cet oiseau, que nous à communiqué M. Prévost, 
provenait du Mexique, ou plutôt de la Californie, 
si nous en croyons plusieurs indices. Sa longueur 
total: est de sept pouces et demi. 

Juin 1830. 


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1. CYANEE (MÉDUSE) à quatre ovaires roses. 


CYANEA [/MEDUSA ) quadriemeta + Aeyn. 
>. La même vue en dessous de l'ombrelle, l'ouverture centrale formee 


Par la naissance des à bras. 


/ 


103 ) 


PLANCHE 37. 


LA CYANÉE (MÉDUSE) A QUATRE 
OVAIRES ROSES. 


Cyanea (Medusa) quadricincta, Reyn. 


Cette médusaire a son ombrelle convexe, assez 
dense, hyaline; sa surface inférieure est garnie de 
raies longitudinales, opaques, écartées, qui appa- 
raissent à travers la surface hyaline et convexe de 
l'ombrelle. Une membrane mince, très-transparente, 
irès-peu consistante, garnit son rebord et se trouve 
frangée en fesions arrondis, petits et réguliers, tandis 
que sa surface est finement striée de lignes opaques, 
rapprochées et serrées. 

La bouche centrale est presque quadrilatère, mais 
elle peut s’agrandir à ses angles par l’élargissement 
des replis membraneux qui bordent à leur naissance 
les quatre bras; ceux-ci sont arrondis, consistans, 
courts, terminés en pointe et bordés d’une aile mem- 
braneuse à leur partie interne. (Les bras de la figure 
n. 1 ont été mal rendus par M. Prêtre ; ils le sont 
beaucoup mieux dans la figure 2, qui les présente 
accolés sous le corps de la méduse.) 

Au niveau du bord de l’ombrelle et dans sa partie 
moyenne, la bouche centrale est terminée par quatre 
paquets vasculiformes, colorés en rose vineux foncé, 
et disposés en quatre cercles incomplets et distans, 


(104) 


communiquant par quatre ouvertures opaques et 
infundibuliformes avec la bouche centrale. 

La figure n° 1 représente cette méduse, dessinée 
de grandeur naturelle et vue de profil. La figure 2 
représente l’ombrelle vue par-dessous, et par consé- 
quent montrant la bouche centrale et la naissance 
des quatre bras formés par une duplicature de la 
membrane qui nait sur le pourtour de la bouche. 

Cette méduse habite l'océan Atlantique. 


13 Avril 1828. 


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Prètre pinæ! Impr de Langlots. ME Massard seu. 
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AIGLE Verreaux. 


AQUILA Verreauxu, Zess 


/ Cap de Bonne Lsperane 2” / 


( 105 } 


PLANCHE 38. 


L’'AIGLE VERREAUX. 


Aquila Vérreauxü, Less. 


L'oiseau que M. Verreaux, voyageur naturaliste qui 
explore en ce moment l'extrémité australe d'Afrique, 
vient d'adresser à son père à Paris, est sans contredit 
un des aigles les plus remarquables par la coloration 
franche du plumage. Ce beau rapace vit dans l'inté- 
rieur du cap de Bonne-Espérance, et a sans doute 
les habitudes et les mœurs des autres aigles, bien 
que nous ne possédions aucun détail à ce sujet. 

Le bec est bleuâtre plombé. La cire et les doigts 
sont jaunes et les ongles bruns. Les plumes de la 
tête sont étroites, légèrement rigides, et le tour des 
yeux est nu : un noir lustré et foncé colore la tête, 
le cou, le haut du corps et toutes les parties infé- 
rieures. En un mot, cette espèce est d’un noir in- 
tense, que relève un blanc neigeux qui règne sur le 
dos, le croupion et les couvertures supérieures de 
la queue. Les ailes, dont les rémiges sont puissantes 
et recourbées, sont noires; mais les plumes scapu- 
laires supérieures sont blanches, et les pennes pri- 
maires et bâtardes sont d’un gris roussâtre que raient 
en travers des stries de cette dermière couleur, à 
teinte beaucoup plus foncée. Les rectrices, rigides et 
amples, donnent à la queue une forme un peu ar- 
rondie, que l'extrémité des ailes n’atteint pas tout-à- 


( 106 ) 


fat; elles sont noires et rayées tranversalement en 
dessous. Les plumes duveteuses qui recouvrent les 
iarses jusqu'aux doigts, sont brunes. 

L'individu que M. Prêtre a peint avait les dimen- 


sions suivantes : 
pieds. pouces. lignes. 
Longueur totale. . .". 2 


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—4,de laile 4,22. ronge 6 
— de la queue. . . = 11 6 
— du tarse Lin ide, : 515 

lignes. 
— du doigt du milieu > 3 1..ongle 15 
— du doigt externe. #2 2 2.. — 11 
— du doigt interne . 2 2 2.. — 22 
— du doigt du pouce = d'UBPP ETES? 


L’aigle Verreaux fait partie de la collection de 
M. Audenet, amateur disungué d'Ornithologie, à 
Paris. 

Juin 1830. 


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TANGARA ensanglanté. 
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TANAGRA /TACHYPHONUS / sanœuinolentus.Zarr 
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( 107 ) 
PLANCHE 39. 


LE TANGARA ENSANGLANTÉ. 


Tanagra (Tachyphonus) sanguinolentus , Less. 


Ce brillant tangara mexicain a beaucoup de res- 
semblance, par la disposition des couleurs de son 
plumage, avec le ramphocile flamboyant, figuré 
planche 24. 11 s’en disuingue toutefois par plusieurs 
parücularités, autres que la forme du bec. 

Son bec, partout d’une teinte blanc nacré, sous 
laquelle se décèle le bleu plombé de la partie cornée 
des mandibules, est fort, conique, bombé, sans arête, 
et terminé en pointe assez crochue. Les narines 
sont basales et arrondies, recouvertes par quelques 
poils dirigés sur la commissure. Les ailes, courtes 
et concaves, dépassent à peine le croupion, et les 
quatre rémiges externes se trouvent être échancrées 
sur leur rebord. La première est la plus courte de 
toutes, quoique longue, et la deuxième est la plus 
longue. Les troisième, quatrième et cinquième sont 
graduées. La queue est ample, alongée, formée de 
rectrices larges, arrondies à leur sommet, et presque 
égales entre elles, de sorte que la queue n’est que 
très-peu fourchue. Les tarses sont robustes et for- 
tement scutellés. 

Deux seules couleurs composent la livrée de cet 
oiseau , un rouge de sang et un noir satiné. Ces deux 


( 108 ) 


teintes, si opposées dans leurs effets, si tranchées 
dans leur démarcation , se partagent de la manière 
suivante toute la vestiture du corps. Un masque 
noir occupe le front, les joues et la gorge, et se 
trouve encadré par le rouge fulgide qui règne sur 
la tête, le derrière du cou et toute la poitrine. Le 
manteau, les ailes, la queue et tout le dessous du 
corps sont d’un noir-bleu foncé et lustré, que relève 
le rouge de feu du croupion et des couvertures 1in- 
férieures de la queue. Les ailes, en dedans et à l’é- 
paule, sont aussi d’un rouge vif. Les tarses sont 
bruns. 

Cette espèce, qui ne se trouve point dans les col- 
lections publiques de Paris, et qui nous a été com- 
muniquée par M. Florent Prévost, provenait du 
Mexique. 

28 Juillet 1850. 


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( 109 ) 


PLANCHE 40. 


LE SEMNOPITHÈQUE AUX MAINS 
JAUNES. 


Semnopithecus flavimanus , Is. Geoff. Saint-Hil. 


Description communiquée par M Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, et 
extraite de son travail sur les singes de l’ancien monde, inséré dans le 
Voyage aux Indes de M. Bélanger. 


Par la disposition des poils de la tête, cette espèce 
se rapproche beaucoup des semnopithèques mela- 
lophos et comalus; mais ses couleurs la caracté- 
risent très-bien. 

Le dessus du corps est couvert de poils d’un roux 
clair et de poils noirs mélés ensemble, d’où résulte 
une teinte générale d’un roux noirâtre, dont il est 
difficile, sans le secours de la figure, de donner une 
idée exacte. Les poils noirs sont beaucoup moins 
abondans sur les côtés, et par conséquent la teinte 
rousse y est beaucoup plus pure que sur le dos. 

La face interne des bras est de la couleur du 
dessus du corps. Elle présente aussi deux sortes de 
poils. Il en est de même de la face supérieure de 
la queue, qui, au contraire, à sa face inférieure, 
est blanche dans son premier quart, puis rousse. 
Son extrémité est d’un roux pur en dessus comme 
en dessous. 

La région externe des membres postérieurs, celle 
des avant-bras, et les mains, sont d’un beau fauve- 


( 120 ) 


doré très-foncé, tirant au roux sur les cuisses et 
les avant-bras, et très-éclairei sur les doigts. La ré- 
gion externe des membres, le dessous du corps et 
de la tête, et de très-longs poils qui y accroissent 
la face postérieure des joues, sont blancs. C'est sur- 
tout ce principal caractère qui distingue au premier 
aspect le semnopithecus flavimanus du semnopi- 
thecus melalophos. 

Le front et les côtés de la tête jusqu'aux oreilles 
sont couvertes de poils de longueur ordinaire, d’un 
beau fauve-doré urant sur le roux. Les poils du 
milieu de la tête et de la nuque sont au contraire 
très-longs, et forment une sorte de huppe com- 
primée; disposition que l'on retrouve chez les sem- 
nopilhecus melalophos et comatus : mais tandis que 
dans ces deux espèces la huppe est noire, elle est 
d’un blanc sale chez le semnopithecus flavimanus, à 
l'exception de la partie la plus antérieure, qui est 
noirâtre. 

La face, autant qu'il est possible d'en juger par 
des pelleteries préparées, est noiratre ; mais les pau- 
pières sont blanches. Les ongles sont brunâtres. 

Les proportions de cette espèce sont en général 
celles du semnopithecus melalophos, seulement la 
queue est un peu plus longue. 

Le semnopithèque à mains jaunes habite Sumatra, 
d'où il a été envoyé au Muséum par MM. Diard et 
Duvaucel. 

Août 1830. 

ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE. 


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Pretre pux É lmpr de Langlers. ME Massard seul" 


TROUPIALE à menton noir. 


ICTERUS mentalis, Zessr. 


A ,ZLe bec vu er dessus /Mextrque / 


Carr) 
PLANCHE 41. 


LE TROUPIALE A MENTON NOIR. 


Icterus mentalis , Less. ; Cacicus mentalis, Wagler, Isis. 


Les dimensions de ce cacique sont de dix pouces, 
y compris la queue, qui en a quatre. Son bec, haut 
et parfaitement conique, se termine en pointe très- 
aiguë, très-acérée. Il est comprimé sur les côtés, et 
son arête dorsale est arrondie et entame les plumes 
du front par un angle étroit: Le tour des yeux est 
légèrement dénudé. Les ailes dépassent à peine le 
croupion; toutes les grandes rémiges sont échan- 
crées sur leur rebord externe. La première est la 
plus courte, et les deuxième, troisième, quatrième, 
cinquième et sixième sont presque égales , bien que 
la troisième paraisse être la plus alongée. Ample 
et longue, la queue se compose de rectrices assez 
larges, arrondies, inégales, de manière que son 
extrémité est parfaitement arrondie par le raccour- 
cissement des rectrices externes. Le bec est noirûtre, 
excepté le rebord renflé des branches de la mandi- 
bule inférieure, qui est nacré. Les tarses, robustes et 
fortement scutellés, sont plombés. 

La couleur la plus générale, et qui frappe en mème 
temps les yeux par sa vivacité, est le beau jaune 
doré et orangé velouté qui teint la tête, le cou, le 


(12209 


thorax, les flancs, le croupion et tout le dessous 
du corps. Un jaune soufré occupe le bas du cou en 
arrière et les épaules ; mais un noir profond règne sur 
la gorge et le devant du cou, où il forme une sorte 
de plastron alongé. Le manteau et les couvertures 
des ailes, de même que la queue, sont de ce même 
noir séricéeux. Brunes en dessus, jaunes en dedans 
de l'épaule, les ailes en dehors sont d’un noir mat, 
que relèvent les nombreux lisérés blancs qui se 
dessinent sur le rebord inférieur des couvertures 
moyennes et des rémiges secondaires. Les grandes 
rémiges sont entièrement brunes, seulement quel- 
ques traces légères et incomplètes de cette bordure 
apparaissent sur les barbes les plus extérieures. 

Cet oiseau, qui vit au Mexique, est conservé dans 
les galeries de Paris, et l'individu figuré nous a été 
communiqué par M. Florent Prévost. 

Août 1930. 


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(125: ) 


PLANCHE 42. 


L'AGOUTI RES PATAGONS OU MARA 
MAGELLANIQUE. 


Mara magellanica, Vess.; Dasyprocta patagonica, 
Desm., Mamm., Encycl., esp. 574, p. 358; Cuv., 
Règ. an., t. 1, p. 2213; Cavia patagonica, Pennant , 
Quad., pl. 39; Shaw, Gen. zool., t. 2, pl 165; 
le Lièvre pampa, d'Azara, Mamm. du Paraguay, t. 2, 
p- 51. 


Ce petit mammifère des pampas de la Patagonie, 
et qui vit ainsi dans les zones refroidies du sud de 
l'Amérique, est de la taille du Hièvre commun d'Eu- 
rope. Il est distinct des cabiais par la forme de sa 
tête, la longueur de ses oreilles, et par ses jambes 
grèles et assez élevées, d’égale longueur, qui n’ont, 
comme les agoutis, que trois doigts aux pieds de 
derrière et quatre à ceux de devant. Les doigts an- 
térieurs sont très-petits, courts, bien que les deux 
moyens soient plus alongés que les deux externes. 
Aux pieds postérieurs, les trois doigts qui les ter- 
minent sont médiocres, et celui du milieu est le 
plus long. Les ongles sont de forme iriquètre, et 
les poils qui recouvrent les extrémités s'arrêtent à 
leur racine, 

Le pelage de cet animal est doux, soyeux, très- 
fourm, de couleur brune sur le dos et sur la région 
externe des membres, tandis que les poils sont an- 
nelés de blanc et de roux clair sur les flancs, le 

8 


Cu4) 

cou, les joues, et derrière les extrémités, ce qui 
donne une teinte jaune cannelle ou fauve. Les poils 
du dessous du corps et du: dedans des membres sont 
blancs. On ne remarque point de bourre sous les 
poils longs du corps. Une tache d'un noir violätre 
occupe toute la région lombaire à l'extrémité du 
dos, tandis qu'immédiatement au-dessous la région 
sacrée est d'un blanc pur. Les poils de ces parties 
sont beaucoup plus longs que partout ailleurs, 

Un vestige de queue nue et rudimentaire occupe 
l'extrémité du corps. La tête a des moustaches noires 
et luisantes. Les oreilles, élargies et pointues, sont 
bordées de poils, formant un léger pinceau à leur 
sommet. 

Les Puelches des rivages du détroit de Magellan 
nomment le petit animal qui nous occupe mara, et 
les zoologistes sont encore à désirer des renseigne- 
mens sur les mœurs et les habitudes de ce mammi- 
fère intéressant , très-rare dans nos Musées, et dont 
on ne possédait aucune bonne figure. Celle que nous 
avons donnée dans le Supplément aux œuvres de 
Buffon (Mammifères, pl. 49) laisse beaucoup à dé- 
sirer, Tout porte à croire que les voyageurs français 
qui explorent l'Amérique méridionale, nous don- 
neront des renseignemens complets sur ce singulier 
et curieux édenté, qu'on laisse parnni les agoutis, 
faute de détails suffisans pour l'en reurer ; car il s’en 
éloigne par tous ses caractères extérieurs, bien que 
la forme et le nombre de ses molaires soient in- 
connues. 

Ce mara est le lièvre pampa des créoles de Bué- 


( ao) 


nos-Ayres, et notre description repose sur lindi- 
vidu en mauvais état conservé au Muséum. 

En consultant les auteurs qui ont parlé du mara, 
on semble reconnaître qu'il est mentionné par John 
Narborough, Wood et Byron, dans les relations de 
leurs voyages; mais les notions fournies par ces 
navigateurs sOnt trop confuses pour éclairer son 
histoire. D’Azara seul a publié d’uules et importans 
documens dans Le tome second (traduction française) 
de ses Essais sur l'histoire naturelle des quadrupèdes 
de la province du Paraguay. Tout ce que nous al- 
lons dire sera donc extrait de cet auteur. , Le lièvre 
« pampa, dit d’Azara, n'existe point au Paraguay ; 
« mais j'en ai pris beaucoup entre le 34.° et le 35.° 
« degré de latitude sud, dans les pampas au midi 
« de Buénos-Ayres. On l'appelle lièvre, mais 1l est 
« plus charnu, plus grand que celui d'Espagne, et 
« très-différent même par le goût de sa chair. ? 

D'après le même auteur, dont nous allons analy- 
ser les observations, le mâle et la femelle vivent 
réunis, et courent ensemble avec beaucoup de ra- 
pidité ; mais ils se fatiguent bientôt, et un chasseur 
à cheval peut alors le prendre avec le laco ou avec 
les boules. Cet animal a la voix élevée, incommode 
et très-aiguë. Ce cri, qu'on entend dans la nuit, peut 
se rendre par les syllabes 0, 0, 0, y, et lorsqu'on 
le prend en vie, il le pousse avec force. Les Indiens 
mangent sa chair, bien qu'ils lui préfèrent celle des 
tatous. Le mara, pris jeune, s’apprivoise aisément, 
se laisse toucher avec la main, mange de tout, sort 
de la maison où il est privé et y rentre volontiers. 


( 416) 


. D'Azara donne au mara la proportion suivante: 


: pieds. pouces. lignes. 
Longueur totale ‘: -. !. . .,. . © 6 


pA 


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0e EU TOR ES QUEUE ns Pare rie 
— du t&rse de derrière. . 2 
Élévation du train de devant . . 
— du train de derrière. . 1 
Circonférence vis-à-vis le thorax . 1 


QI I 
À OO \ 


Sa queue est sans poils, grosse, dure comme un 
morceau de bois : elle est sans mouvement, arron- 
die, tronquée et un peu recourbée à son extrémité. 


Le plus 


grand ongle des pieds de devant a six lignes. 
Il est aigu, noir, fort, ei très- propre à fouir. La 
plante du pied de devant a un cal pelé, mou et de 
la grosseur d'une noix, encore plus grand et plus 
développé aux pieds de derrière. Ses jambes sont 
menues et nerveuses : sa tête est assez comprimée 
sur les côtés; des cils bordent les paupières, et de 
longues soies composent les moustaches, et quel- 
ques-unes sont implantées au-dessus de l'œil. Une 
légère rainure isole les narines, qui s'ouvrent sur le 
mème plan du museau. L'oreille a trois pouces trois 
lignes de longueur et deux pouces de largeur. Elle 
est arrondie à l'extrémité, d'où part un faisceau de 
poils alongés. L'oreille est repliée à son bord anté- 
rieur vers le conduit audiuf, et de la base jusqu'au 
milieu sur le rebord postérieur. Le mäle ne diffère 
point de la femelle. Son serotum n’est point visible 
au dehors, mais l'enveloppe du pénis est dense et 


grosse, seulement ce dernier forme une courbe, de 


(1149 
manière à se diriger d'avant en arrière dans l’érec- 
uon. 

Les femelles paraissent faire deux petits, du moins 
d'Azara observa deux fœtus dans la matrice de l'une 
d'elles, qu'il ouvrit dans le mois d'Avril. Deux ma- 
melles inguinales occupent le milieu de l'abdomen, 
et deux autres sont placées à environ trois pouces 
plus en avant. On fait des tapis avec leur pelage, 
estimés par leur douceur et par leur aspect agréable. 

En 1819 M. Desmarest inséra dans le tome 88, 
page 205, du Journal de physique une Vote sur un 
mammifère peu connu de Pordre des rongeurs, qui 
concerne le rnara. Plus tard il la reproduisit dans 
sa Mammalogie en puisant les données de sa des- 
cripuon perfectionnée dans Azara. Tout autorise, 
même d’après quelques caractères, à séparer le mara 
des agoutis, dont 1 n’a point l'aspect extérieur. 


(128 9 


PLANCHE 43. 


L'HOLOTHURIE TIMAME. 


Holothuria timama , Less. 


Cette holothurie atteint jusqu'à deux pieds de 
longueur sur six pouces et plus de circonférence. 
Son corps, en dessus, est convexe, ridé iransver- 
salement et recouvert par une enveloppe cartilagi- 
neuse, très-dure, très-coriace. C’est donc à tort que 
dans notre planche 43 M. Prêtre a prêté à cette 
holothurre une ondulation dans le sens de sa lon- 
gueur, qu'elle ne peut avoir. La face inférieure ou 
ventrale est aplatie, sillonnée au milieu et dans le 
sens longitudinal par une rainure profonde, enuè- 
rement recouverte de papilles vermiculares , très- 
courtes, arrondies et coniques. Cette face ventrale 
est d'un blanc pur, tandis que le dessus du corps, 
dense et cartilagineux , partout recouvert de papilles 
vermiculaires de couleur marron, est d’un gris rou- 
geâtre, sillonné de rouge de brique, et marqué de 
taches losangées et irrégulières d’un noir profond, 
qu'encadre une légère bordure d’un jaune blan- 
châtre clair. 

Les tentacules de la bouche, au nombre de vingt, 
sont courts, aplatis, lancéolés et en rayons. Leur 
coloration est un jaune pâle. L’anus, placé au milieu 
de l'extrémité postérieure, est circulaire, large et 
sans spluncter. 


PL.43. 


Pretre et Lesson 2472 : 2npr*deLangls. Fictor supp 


IHOLOTHURIE Timame. 


HOLOTUURIA fHOLOTHURIA, Blaire.) WIMAMA . Zees 
[1e de Wagiou Œ, 


_ 


(119) 

Nous péchâmes fréquemment cette holothurie 
sur les fonds de sable et de corail, à quelques brasses 
de profondeur, dans la vaste baie d'Offach, dans l'ile 
de Waigiou, faisant parue de la Terre des Papous. 
Les Nècres de cette région du monde lui donnent 
le nom de fimame, que nous lui avons conservé. 
L'individu que nous avons dessiné sur Les lieux à 
été déposé au Muséum de Paris. 

Nous avons figuré et décrit à la planche 31, fig. 2, 
et page 91 de cette Centurie, sous le nom d’Lo/o- 
Lhuria eaouari, un zoophyte qui apparuent au genre 
ochetostoma de MM. Ruppel et Leuckart. Ce genre 
a pour caractères d'avoir le corps alongé, membra- 
neux, strié dans le sens longitudinal ; Pextrémité 
antérieure alongée, amincie, percée à son sommet 
d'un orifice simple et complétement nu; la partie 
postérieure épaisse, sacciforme, ayant l'anus à l’ex- 
trémité, et non loin des organes de la génération. 

L'espèce décrite par les auteurs allemands est leur 
ochetostoma erythrogrammon set notre espèce, qui 
en est fort voisine, pourra être nommée ochetos- 
loma ecouart. 

Septembre 1830. 


( 120 ) 
PLANCHE 44. 


LA LYMNÉE BE LESSON. 


Lymnea Lessoni, Deshayes. 


M. Deshayes vient de publier une lymnée dont 
nous lui avions communiqué des individus et à la- 
quelle il a bien voulu imposer notre nom (Magasin 
de conchylhologie, 2° livraison). Nous avons cru 
devoir, en reproduisant la description de ce natu- 
raliste, y joindre la figure de l'animal vu sous plu- 
sieurs faces, et dont 1] n’avait point eu connaissance. 

Telle est textuellement la description de M. Des- 
hayes. Ç Cette coquille remarquable, qui a vingt-sept 
« nullimètres de longueur et vingt de largeur, et 
« que nous devons à l'obligeance de notre ami 
Lesson, auteur de la zoologie du Voyage de la 
corvelte /4 Coquille, auquel nous nous faisons 
un plaisir de la dédier, a une forme qui la rap- 


« 


proche un peu du lymnea auricularis : elle est 
ovale, globuieuse, ampullacée, excessivement 
mince et fragile. Elle a la couleur et la transpa- 
« rence de la corne blonde qui serait légèrement 
« teintée de vert; la spire est courte, pointue, com- 
posée de cinq tours, dont les derniers offrent vers 
la suture un léger méplat : le dernier est infini- 
ment plus grand que tous les autres. La surface 
« extérieure paraît lisse ou seulement striée par des 
« accroissemens; mais vue à une forte loupe, elle 


PL. 44. 


Pretre et Lesson r° ZmprdeLanglots. Leleu sou. 


LYMNÉE de Lesson. 


LYMNEA Lessonn, 2erhaes. 
Nouvelle Hollande) 


SE 


« offre des stries extrêmement fines, très-serrées, 
« longitudinales, coupées en travers par d'autres 
« non moins fines, transverses, plus distantes que 
« les premières : l'ouverture est ample, ovalare, 
évasée à la base, un peu rétrécie au sommet ; la 
lèvre droite n’est pas renversée en dehors, elle 
est simple et très-mince; le bord gauche forme 
une lame excessivement mince, qui s'applique 
« sur l'avant-dernier tour le long de la columelle ; 
« celle-ci est un filet mince, tranchant, contourné, 
et produisant un ph par ce contournement. ? 

A cette description de la coquille nous ajouterons 
que l’animal a son pied terminé en pointe, tandis que 
sa partie antérieure est ovalaire, sinueuse; le man- 
teau forme un bourrelet, arrondi et épais sur le cou, 
qui est arrondi et alongé; la tête est dilatée, renflée 
sur les côtés, à lobes saillans sur le pourtour de 
la bouche; les tentacules latéraux, aplatis, triangu- 
laires, foliacés, portent à leur base et sur leur bord 
antérieur les yeux. La couleur du mollusque est en 
entier d’un gris verdâtre léger et à teinte uniforme. 

La lymnée de Lesson a été découverte par nous 
dans les eaux fraiches et lHimpides de la peute rivière 
Macquarie, vis-à-vis l'établissement anglais de Bat- 
hurst, au-delà des montagnes Bleues, à cent trente- 
sept milles dans l'intérieur de la Nouvelle-Galles du 
Sud. Ce mollusque est excessivement abondant dans 
les herbes qui bordent le lit de la petite rivière que 
nous avons nommée. Nous ne l'avons pas rencontré 
ailleurs. 

Août 1830. 


{ 122 ) 


PLANCHE 45. 


LE TANGARA DE PRÈTRE. 


Tanagra Pretrei, Less. 


Ce tangara a six pouces de longueur totale. Les 
ailes s'étendent jusqu'au tiers supérieur de la queue, 
et celle-ci, longue d’un peu moins de deux pouces, 
est légèrement fourchue. 

Le bec et les tarses sont ñoirâtres : une plaque 
légèrement nacrée recouvre la mandibule inférieure. 
Le bec est court, triangulaire, élargi à sa base, très- 
comprimé et très-rétréci à son extrémité, qui est 
dentée et pointue. Les côtés sur les bords des deux 
miandibules sont renflés et un peu dilatés à leur base. 
Une arête assez saillante sépare les deux narines, 
qui sont en partie recouvertes par les plumes du 
front. Les quatre premières rémiges sont légèrement 
étagées entre elles et les plus longues de toutes; elles 
sont légèrement échancrées sur les barbes rases et 
courtes de leur bord externe, à partir de la deuxième 
jusques et y compris la quatriènie. 

La vestiture de cet oiseau est remarquable par son 
élégance. Un noir satiné teint la tête et les joues ; 
mais une raie, d'un blanc assez net, prend naissance 
devant le front, traverse la région temporale au- 
dessus des yeux, et va se perdre à locciput. Une 
deuxième bande blanche naît à ta base de la man- 
dibule inférieure et se prolonge en devant et Sur” 


POLE. 


Pretre pre £ {mpr de Langlois. ME Massard seul! 
TANGARA de Prétre. 


TANGARA Pretrei, Zesr. 
A.Ze bec’ ou en dessus. / Bresil.) 


An 


(125) 


‘ 


les côtés du cou. Une bordure noire suit en dedans 
cette raie blanche, et l'intervalle de la gorge est d’un 
jaune mordoré très-vif, excepté le menton, qui est 
blanc. Le dessus du cou et le croupion sont jaune 
mordoré. Le manteau, le dos et les grandes couver- 
tures des ailes sont d’un jaune-olive foncé. Le de- 
vant du cou, le thorax, sont d’un jaune-mordoré 
brillant, qui s’avance sur le milieu de l'abdomen. 
Le ventre, les flancs, la région anale et les couver- 
tures inférieures, sont d'un blanc légèrement teinté 
de gris, mais sans aucune tache. Les rectrices moyen- 
nes sont noires, terminées d’un léger rebord grisätre; 
les latérales sont en grande partie blanches, et ter- 
minées de brun. Les épaules sont d’un marron vif, 
bordées d'olive, puis le reste de l'aile est noir foncé; 
mais chaque plume est bordée de blanc, et cette 
dernière couleur est surtout plus apparente sur les 
couvertures moyennes. 

Ce tangara vit au Brésil, et nous a été commu- 
niqué par M. Parhuit. 


Lt. 
pod 
LS) 

AN 

st 


PLANCHE 46. 
Fig. ». 


L'HOLOTHURIE PÉRUVIENNE. 


Holothuria (Mulleria, Flemm.) peruviana , Less. 


Cette holothunie est longue de près de six pou-es, 
cylindrique, plus amincie vers son extrémité buc- 
cale, et légèrement renflée à Fextrémité opposée. Sa 
surface est molle, peu consistante, et hérissée sur 
tout son diamètre de papilles cylindriques, courtes, 
érecules, et placées sans ordre ni régularité, c’est- 
à-dire éparses, quoique rapprochées, sur k surface 
du corps. La bouche est arrondie, petite, au milieu 
d'un cercle légèrement convexe, d'où partent huit 
paquets de tentacules buccaux, portés chacun sur 
un pédoncule arrondi, puis garni de franges épaisses 
et serrées, formant une sorte de houpe dense à leur 
sommet. L'anus est placé à la partie postérieure, et 
s'ouvre en formant un trou ovalaire, médian et nu 
à son pourtour. Quelques filamens blanchâtres s’élè- 
vent çà et là sur le corps, sans que leurs fonctions 
nous soient connues. La couleur de cette holo- 
thurie, flasque et mollasse, est en entier d’un rouge- 
violet éclatant et foncé. Nous l'avons recueillie sur 
le rivage de Payta, par douze degrés de butude sud 
sur la côte du Pérou. 


PL. 46, 


Lrétre et Leswon pra z Amprfde Zanglows, Pieter seup! 


1. HOLOTHURIE péruvienne à 
HOLOTHURIA /MULLERIA, Fleming peruviana , Less. 
[ Cote’ de layta , at Perou . / 


2.HOLOT. tépang. AHOLOT. /TAYONE, Oken.) eduls .Zers 
[les Moluques.) 


(90) 


Fig. 2. 


L'HOLOTHUBRIE TRÉPANG. 
Holothuria (Thyone, Oken) edulis, Less. 


Célèbre depuis long-temps dans le commerce de 
l'Inde, sous le nom de /repang, que lui ont con- 
sacré les Malais, ou de priape marin, que lui don- 
nent les Européens, cette holothurie est l'objet d’un 
immense commerce de toutes les îles indiennes de 
la Malaisie avec la Chine, le Camboge et la Cochin- 
chine. Des milliers de jonques malaises sont armées 
chaque année pour la pèche de ce zoophyte, et des 
navires anglais ou anglo-américains se livrent eux- 
mêmes à la vente de cette denrée, généralement es- 
üumée chez tous les peuples polygames, qui lui ac- 
cordent les propriétés aphrodisiaques les plus éner- 
giques et les plus efficaces. La forme de cette holo- 
ihurie aurait - elle contribué à cette réputation si 
généralement établie chez les Malais, les Chinois et 
les Indiens ? ou bien la maüère gélatineuse qui cons- 
ütue en enüer l'animal , avivée par le principe salin 
de la mer, serait-elle assez efficace pour restaurer 
les forces, et par conséquent permettre de satisfaire 
à des désirs qui pour les Orientaux sont une des 
nécessités de la vie ? Souvent nous avons mangé de 
ce zoophyte, préparé de plusieurs manières, et tou- 
jours nous ne lui avons trouvé aucun goût parti- 
culier, 1l est vrai, masqué qu'il était par l'énorme 


( 1261) 


dose d'épices ou d’aromates dont est surchargée la 
cuisine de ces peuples. Les trépangs ou le suala 
des habitans de Sumatra, les sea slugs des Anglais 
établis aux Indes, se vendent quarante-cinq dollars 
le pecoul, et forment une des branches les plus 
considérables du commerce:de cabotage entre Bor- 
néo, Sumatra, les Moluques, les Terres papoues de 
la Malaisie et la Chine. Leur préparation consiste, 
après leur pêche, à les faire dégorger dans de la 
chaux de corail, et à les dessécher à la fumée. 

L'holothurie trépang est cylindrique, arrondie, 
mince et longue d'environ huit pouces. La surface 
du corps est légèrement rugueuse, onduleuse, con- 
sistante et recouverte en dessous de papilles courtes, 
éparses, rangées sans symétrie. La partie supérieure 
du corps est d'un noir fuligineux intense, tandis 
que la partie inférieure et les côtés sont d’un rose 
agréable, moucheté de points noirs. La bouche est 
ovalaire, entourée de six à huit paquets de tenta- 
cules arrondis, floconneux. L’anus est médian, ter- 
minal, et de forme ovalare. 

La figure représente cette holothurie contractée 
et tourmentée, ce qui n’est pas exact. Dessinée par 
nous étant en vie, elle imite un cylindre droit et 
assez mince. 

Le trépang est excessivement commun sur les 
bancs que forment les coraux à peu de profondeur 
sous la mer, entre les îles Moluques, dans le nord 
de la Nouvelle-Hollande, dans les iles Philippines 
et Carolines. C'est le condiment aphrodisiaque de 
tout repas malais où chinois. 


eye) 


PLANCHES 47, 48, 49 et 50. 


LES ATTAGIS ET LES TINOCHORES. 


Par MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et Lesson. 


Les attagis et les tinochores constituent dans la 
famille des gallinacées deux genres nouveaux, dont 
l'organisation et les formes de transition sont peut- 
être une des particularités ornithologiques les plus 
neuves et les plus intéressantes pour la science. Les 
espèces qui chaque jour viennent augmenter nos 
catalogues, semblent presque toutes plus ou moins 
appartenir à des groupes connus, et lorsque des 
formes génériques nécessitent de nouvelles distinc- 
uons, presque toujours elles sont offertes par les 
passereaux, si variables de leur nature, et dont les 
caractères sont s1 fugaces et nuancés de tant de ma- 
nières. Mais trouver dans l’ordre des gallinacées 
de nouvelles formes, et un lien de transition avec 
les échassiers , et de plus le chainon qui assigne la 
vraie place du genre anomal et si peu étudié du 
chionis, est une circonstance qui nous parait des 
plus heureuses. 

L'un de nous avait dans son Traité d’ornithologie 
établi dans l'ordre des gallinacées et dans la onzième 
et dernière fanulle de cet ordre, les PONTOGALLES, 
fondés sur les deux genres CHionis et TINOCHORE 
d'Eschscholtz. Ce dernier, caractérisé par son auteur 
avec une courte phrase linnéenne, illustré par une 


(428%) 
figure plus que médiocre, n’était rapproché des 
gallinacées qu'avec doute, et ne permettait point 
d'établir d'une manière formelle ses rapports avec 
les chionis et avec les vraies gallinacées de la famille 
des {etrao. Deux zélés correspondans du Muséum, 
MM. d'Orbigny et Gay, viennent d'adresser au ca- 
binet de Paris des individus du tinochore si impar- 
faitement décrit par M. Eschscholtz et les deux sexes 
d’une espèce inédite; de plus, plusieurs dépouilles 
de mâles et femelles d'un g 
veau, et intermédiaire, par ses caractères, avec les 
colins d’une part, les unochores de l’autre, et aussi 
avec le chionis. Les unochores, eux-mêmes gallina- 


enre évidemment nou- 


cées par le bec et même par les tarses, sont jusqu'à 
un certain point bécassines par le plumage et par 
les ailes, tandis que le plumage des attagis a la dou- 
ceur et les teintes de celui des gangas ou la plupart 
des /etrao, en mème temps qu'il a les tarses du chionis. 
Or, nous résumerons ainsi les caractères de famille, 
* de genre, et même d'espèces qui distinguent tous les 
individus de cette petite tribu de gallinacées. 
Peut-être devrait-on changer le nom de Poxro- 
GALLES, donné à cette famille, dont le chionis est le 
type, et qu'on a renconiré assez fréquemment en 
mer, bien qu'il paraisse que cet oiseau, naturellement 
fixé aux rivages, ne se trouve transporté au loin que 
par les vents si furieux de la zone antarcüque, où 
il semble confiné, Peut-être, enfin, le nom de Tr- 
TRAOCHORE Ou de perdrix des rivages serait-1l beau- 
coup plus convenable, puisque toutes les espèces 
de cette fanmulle vivent non loin de la mer et à l’ex- 


( 129 ) 
rémité méridionale de l'Amérique, ou dans les îles 
antarctiques de l'hémisphère austral ? Les caractères 
disuncufs de chacun de ces genres seront ainsi 
précisés. 


1." Genre. Caionis; Chionis, Forst. ; 


Vaginalis, Gm. 


Bec court, robuste, presque conique, convexe 
en dessus, à peine comprimé sur les côtés, se ter- 
ninant en pointe un peu recourbée ; mandibule in- 
férieure médiocrement renflée en dessous, pointue, 
Bords du bec légèrement dilatés à leur base et déje- 
tés. Mandibule supérieure recouverte à sa naissance 
d’une lame cornée, mobile, sillonnée et découpée 
sur son bord antérieur, sous lequel s'ouvrent les 
narines, qui sont médianes. Tour de l'œil nu; joues 
garnies de verrues charnues ; ailes élargies, poin- 
tues , la deuxième rémige la plus longue, légèrement 
coudées et tuberculeuses au poignet; bas de la jambe 
emplumé ; tarses courts, médiocres, fortement réu- 
culés et granulés, à trois doigts antérieurs soudés 
à leur base par un repli membraneux, médiocres, 
scutellés en dessus, débordés par le repli de la plante 
du pied. Le pouce court, surmonté ; les ongles petits, 
faiblement comprimés; la queue médiocre, recti- 
ligne, à pennes roides. 

Ce genre n’a qu’une espèce, qui est le Caioxis 
BLANC, Chionis alba, Forster, le ’aginalis alba 
de Gmelin, figuré pl. 89 du Synopsis de Latham ; 


pl. 481 des Miscellany de Shaw ; pl. 258 de la Ga- 
9 


( 236.) 


lerie des oiseaux du Jardin du Roi de Vieillot; pl. 
30 de la partie zoologique du Voyage de l'Uranie, 
par MM. Quoy et Gaimard; pl. 500 des figures co- 
loriées de M. Temminck , et pl. 109, fig. 2 de latlas 
du Traité d'Ornuhologie. 

Cette espèce rappelle ainsi par son plumage, ses 
formes, ses tarses, un oiseau gallinacée, et nullement 
un échassier; elle n'habite que les terres les plus 
avancées au sud dans l'hémisphère austral. 


Genre. ArraGis; Attagis, Isid. Geoff, 
Saint-Hilaire et Lesson. 


Bec court, robuste, comprimé sur les côtés, 
voûté et convexe en dessus, un peu arqué à la 
pointe, qui est arrondie. Mandibule inférieure con- 
vexe en dessous, droite, relevée sur ses bords et 
comme canaliculée, à pointe arrondie et mousse. 
Bords du bec lisses, légèrement recourbés. Fosses 
nasales amples, demi-circulaires, en partie recou- 
vertes par une lame membraneuse, arrondie et con- 
vexe à son bord, et en partie cachée elle-même 
par les plumes du front. Narines percées de part en 
part, en fente large, sous le rebord antérieur et in- 
férieur de la she bre HE Tète et joues em- 
plumées. Ailes courtes, pointues , à rémiges primaires 
étroites, à rémiges secondaires larges, molles; à 
moignon épais, arqué à dix-huit lignes environ du 
coude de l'épaule. Les première et deuxième ré- 
rviges, à peu près égales, les plus longues; la troi- 
sième plus notablement courte, et les suivantes gra- 


(19 ) 

duées. Queue brève, large, arrondie, composée de 
quatorze rectrices roides, cachées par les tectrices 
supérieures et inférieures, qui sont aussi longues 
qu’elles. Jambes emplumées jusqu'au talon; tarses 
courts, moins longs que le doigt du milieu, forts, 
réticulés et granuleux, à plante des pieds très-ru- 
gueuse, débordant les doigts. Ceux-ci, les antérieurs, 
inégaux ; le moyen le plus long; linterne et l’ex- 
terne presque égaux, scutellés en dessus, réunis à 
leur base par un repli membraneux. Pouce très- 
court, surmonté. Ongles alongés, recourbés, assez 
forts, aplauis en dessous, comprimés sur les côtés, 
celui du milieu le plus grand et dilaté au côté in- 
terne. 

Ce genre ainsi consutué ne renferme qu’une espèce 
qui vit au Chili. Son plumage est doux, mollet, co- 
loré en roux, cerclé de brun et de fauve, et soyeux, 
comme celui de certaines gélinottes. 

Nous ne possédons aucun détail sur les mœurs et 
sur les habitudes de ce singulier oiseau, qui repré- 
sente fidèlement dans l'Amérique du sud et sur la 
côte occidentale, les gangas de l’ancien continent. 

L'atlagis est un oiseau qu'Aristote mentionne 
dans son Histoire des animaux, sans le décrire. 
Quelques auteurs ont pensé que c'était peut-être 
quelque espèce de ganga. Dans tous les cas, nous 
lappliquons à notre genre nouveau sans scrupule ; 
car 1l indiquera les nombreux rapports de l'espèce 
qui le composé avec les gungas, nommés pterocles 
par les naturalistes modernes. 


(1389 


3° Genre. Tinocuore; Tinochorus. 


Avant de définir rigoureusement ce nouveau 
senre, nous croyons devoir fournir à son sujet 
quelques détails historiques. 

En 1829 parut la première livraison petitin-folio 
du Zoologischer Atlas, eic., du docteur F. Esch- 
scholiz, où était représenté, dans la planche n.° », 
un oiseau nommé /inochorus rumiciworus, accom- 
pagné d’une indication très-courte des caractères du 
genre et d’une description assez complète de l'espèce 
type. La figure était dessinée de manière à ce qu’on 
ne put s’en servir pour assigner à l'espèce et même 
au genre ses vrais rapports de famille. Sur ces en- 
trefaites M. d'Orbigny fit parvenir au Muséum de 
Paris un individu très-bien conservé du /inochorus 
rumicivorus de M. Eschscholtz, et d’un autre côté, 
M. Gay expédiait de San-Yago, la capitale du Chili, 
les deux sexes d’une espèce encore inédite de ce 
genre singulier ; ce qui nous a mis à même d’asseoir 
une opinion définitive sur les {inochores. 

M. Eschscholtz a forgé le nom de {inochorus du 
grec 9, Suvos, côle, rivage, et yceus, alouelle, ce 
qui veut dire alouelle de rivage, nom qu'on ne 
pourrait traduire ainsi dans notre langue; car 
nous avons déjà une alouette de mer, petit échas- 
sier nommé pelidne par M. Cuvier. Quoi qu'il en 
soit, voici les caractères assignés par ce naturaliste 
au genre dont il est le créateur : Rostrum capile 
brevius, conicum , aculum ; maxilla superiori for- 


(65) 


nicala, grypanea; lomüs inlegerrimis ; nares su- 
peræ, basales, lamina inflala fornicalæ ; pedes 
vadantes, breves, fissi; hallux phalangem digiti 
anlici æquans, apice insislens. 

Les caractères que nous croyons devoir proposer 
pour le genre /inochorus sont les suivans: 

Bec court, conique , élargi à la base, aminei à la 
pointe, convexe en dessus, à arète arrondie, voûtée, 
légèrement recourbée et se terminant en pointe, à 
côtés dilatés à la base, comprimés vers la pointe, à 
bords lisses; mandibule inférieure droite, convexe 
en dessous, terminée en pointe arrondie, mousse. 
Fosses nasales amples, occupant le rebord du front 
et la base du bec, recouvertes par une lame cornée, 
voütée, convolutée en dedans ; narines ouvertes, sous 
cette lame, en fentes ovalaires, basales et latérales, 
percées de part en part. Les plumes du front s’avan- 
cant jusqu’à la base de la lamelle nasale. Tête et joues 
emplumées. Ailes alongées, pointues, à premières 
rémiges étroites, à rémiges secondaires étagées, 
pointues ; la première penne primaire la plus longue 
et les autres graduellement raccourcies. La flexion 
de l’épaule élargie, coudée et renflée sur son bord. 
Queue courte, pointue, à douze rectrices légèrement 
étagées, les couvertures supérieures et inférieures 
aussi longues que ces dernières. Jambes emplumées 
jusqu'à l'articulation ; tarses un peu plus courts que 
le doigt du milieu, mince, grèle, réuculé, à acrotarse 
garni de scutelles étroites, régulières, recouvrant la 
surface supérieure des doigts. Ceux-ci inégaux, le 
moyen le plus long, l'externe un peu plus alongé 


(154) 
que l’interne, tous non bordés, mais soudés à leur 
base par un très-léger repli membraneux. Pouce 
grèle , interne, surmonté ; les ongles recourbés, mé- 
diocres, concaves en dessous, pointus, comprimés ; 
celui du milieu le plus grand, dilaté à son bord 
interne. 

Ce genre se compose dans l'état actuel de la science 
de deux espèces qui vivent exclusivement, à ce qu'il 
parait, dans le sud de l'Amérique, non loin des côtes. 
Ces deux espèces sont de la taille d’une alouette 
cochevis et d’une petite bécassine. Elles ont un bec 
tout-à-fait semblable à celui d’un attagis et plusieurs 
des caractères généraux; mais leur plumage est celui 
d'une bécassine, et leurs tarses sont scutellés. Ces 
deux espèces ont donc le port et les habitudes de 
certains échassiers, et cependant tout rappelle en 
elles l'aftagis, qui simule d’une manière si frappante 
un ganga et un colin, et qui conduit par ses tarses 
et par le bec à lame accessoire au chionis. Ces trois 
genres composent donc dans les gallinacées une fa- 
mille irès-disuncte et très-naturelle, confinée jusqu'a 
présent dans le sud de l'Amérique. 


EE. 


Pl.47 


B 


Prêtre pinx { Impr ?de Langlois. ME Masrard seufr. 
ATTAGIS de G av: 
ATTAGIS  Gayi. id. 6eof: S'IL. et Learon 
A. Bec vu de face’. B./Zec ou de profil : 
[Chile 


( 4501) 


PLANCHE 47. 
L'ATTAGIS DE GAY. 


Attagis Gayi, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et Lesson. 


De la taille et de la forme d'une perdrix grise, 
lattagis de Gay a de longueur totale onze pouces 
et sept à huit lignes. Son bec est noir et ses tarses 
sont plombés. Le plumage est très-dense et très- 
fourni. Un épais duvet brun sert d’enveloppe à la 
peau, et les plumes sont de leur nature excessive- 
ment mollettes et soyeuses. Un gris fauve , linéolé de 
roux et de noir, teint toutes les parties supérieures 
du corps, la tête, le cou, le dos, les ailes et le crou- 
pion. La coloration de chaque plume est difficile à 
décrire, parce que, d'abord grises à leur base, leur 
sommet est brun avec des cercles étroits d’un gris- 
fauve clair et des stries d’un roux assez vif. Ces 
stries terminales, plus foncées sur les couvertures 
des ailes, sont plus nuancées de gris sur les couver- 
tures supérieures de la queue, et forment par l’har- 
monie de leurs nuances un ensemble agréable. Les 
rémiges sont brunâtres, et terminées à leur extré- 
mité d’une légère bordure blanche ; leurs tiges sont 
blanchàtres et roides. Les rectrices, entièrement ca- 
chées par les convertures en dessus et en dessous, 
sont d’un roux carné assez clair, mais striées en tra- 
vers de brun. La gorge, le haut du cou, sont d’un 
blond roux, faiblement moucheté de brun; tout le 
devant du cou et le thorax sont roux, mais chaque 
plume se trouve cercléede noir. Le ventre, les flancs, 
le bas-ventre et les couvertures inférieures sont d’un 


(186 ) 
blond -fauve doux et agréable, sur lequel tranchent 
sur les flancs des ondes blanchâtres et sur les cuisses 
des cercles brunâtres. Les ailes sont en dedans d’un 
blond carné, marqué de brunâtre aux épaules. Les 
couvertures alaires sont molles, alongées et élagées. 

Telest le male adulte, figuré et décrit d’après deux 
individus parfaitement conservés. 

La femelle ne diffère point du mâle, autrement 
que par une taille plus peute ; elle n’a guère en effet 
que dix pouces de longueur totale. Cependant les 
rémiges sont d’un brun plus franc, le dessous du 
corps est un peu plus blond doré, avec des ondes 
blanches plus marquées; mais d'ailleurs la plus com- 
plète ressemblance existe entre les deux sexes, aussi 
avons-nous cru inutile de figurer cette dernière, 
que nous avons pu étudier sur deux individus com- 
plétement adultes. 

Les quatre individus de lattagis de Gay, que pos- 
sède le Muséum, ont été envoyés, en Juillet 1850, 
de San-Yago, capitale du Chili, par M. Gay, voya- 
geur plein de zèle; malheureusement nous ne pos- 
sédons aucun détail sur les habitudes n1 sur les 
mœurs de ce genre intéressant. 

Les attagis se disunguent donc des perdrix, des 
francolins, des gangas, par leur pouce plus court, 
leurs ailes pointues et coudées près de l'épaule, un 
bec et des ongles d'une autre forme; mais surtout 
par leurs narines à opercules. D'un autre côté, ils en 
ont la conformation générale, le port, la dispo- 
sion de couleurs et la nature du plumage. Ils les 
conduisent aux tinochores sans saccade. 


0.48. 


PO F Len 


RASE we & = te 
7 PANNE ES STEEL as SE CPAS 


B \ 


Preétre PU £ Zmprfde VA anglots. Graçard Pc 17/2 
TINOCHORE d'Orbigny. mat. 
TINOCHORUS. Orbignyanus .Zr#7. Geof. etLesseon , 
A, Bec vu de face .B.Ze meme de profd. 
227/71 


(ten) 
PLANCHE 48. 


LE TINOCHORE D’ORBIGNY 
MALE. 


Tinochorus Orbignyianus, Isid. Geoff. Saint-Hilaire 
et Lesson. 


À la première vue ce unochore rappelle, par son 
plumage, la forme de ses ailes et de sa queue, une 
bécassine. C’est en effet par la nature des plumes 
un véritable échassier de la famille des bécasses, et 
cependant c’est un bec d'attagis, avec des tarses 
anomaux emplumés jusqu'aux talons. Cet oiseau 
a neuf pouces et trois à quatre lignes. Son bec 
est assez fort, long de six à sept lignes, brun en 
dessus, rosé sur les côtés. Les tarses sont jaunes, 
les ongles noirs. Une sorte de bandeau gris cendré 
occupe le front; la tête, le dessus du corps, les 
ailes, les grandes couvertures alares et caudales, le 
dos et le croupion sont émaillés de fauve et de noir- 
brun, c’est-à-dire que chaque plume est brune ou 
fauve doré au centre, et cerclée de roux blond, de 
blanc doré et de blanchâtre, de sorte que l’ensemble 
du plumage rappelle celui d’une rhynchée, sans être 
aussi éclatant, ou plutôt celui d’une bécassine. Un 
duvet épais et brun recouvre la peau. Le devant du 
menton et du gosier est blanc et encadré de noir. 
Tout le devant du cou jusqu'au thorax est d’un gris- 
bleu cendré d'une agréable nuance, bien qu'il s’y 
mêle du roux vers le nulieu et sur les côtés du cou. 


( 258 ) 


La poitrine, le ventre et le bas-ventre sont d’un roux 
blond , que relèvent des ondes brunes sur les flancs, 
et qui passe au blanchâtre sur la région anale. Les 
couvertures inférieures sont fauves, flammées de 
brun. Les ailes en dedans sont brunâtres, avec du 
blanc. Les rémiges, légèrement coudées à leur ex- 
trémité, sont brunes, terminées de blanc, à tiges 
blanches et roides ; la plus externe est blanche à son 
bord. Les rectrices sont brunes, échancrées de fauve 
sur les côtés et terminées de fauve en dessus; en 
dessous ces couleurs sont blanches. Les grandes 
couvertures sont composées de plumes longues, 
pointues , étagées. 

Nous n'avons eu à examiner qu'un seul individu 
du sexe mäle, envoyé de San-Yago, du Chih, par 
M. Gay. La femelle, découverte par le même natu- 
raliste, a été figurée dans la planche suivante. 


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PL. 49. 


Prétre pinx * Impr£de Langlois. Greyard veuf. 
TINOCHORE d'Orbignv. femelle. 
TINOCHORUS Orb ISNYanus ri. Ceoff'et Lesson. 

[Pat } 


(139) 


PLANCHE 49. 


LE TINOCHORE D'ORBIGNY 
FEMELLE. 


Tinochorus Orbignyianus , Isid. Geoff. Saint-Hilaire 
et Lesson. 


La femelle du unochore d'Orbigny ne diffère 
point par la taille du mâle, décrit et figuré dans la 
planche précédente. Sa longueur totale est de neuf 
pouces. Son plumage est le mème sur le corps, 
seulement le front n’a point de bandeau cendré; 
mais le menton est blanc, encadré de noir, et toute 
la parie antérieure du cou est fauve, avec flam- 
mettes brunes. La poitrine, le ventre, le bas-ventre 
sont d'un blanc roussätre, ondé de roux vif et de 
brun sur les flancs. La couleur du bec, des tarses, 
des ailes, des rémiges et de la queue ne diffère 
point de celle de ces mêmes parties chez le mâle. 

Le seul individu que nous avons étudié avait été 
envoyé de San-Yago par M. Gay. 


Ci40) 


PLANCHE 50. 


LE TINOCHORE D’'ESCHSCHOL1T7Z. 


Tinochorus Eschscholtzü, Xsid. Geoff. Saint-Hilaire 
et Lesson. 


Tinochorus rumicivorus, Eschsch., Atlas, pl. 2. 


(Mile et femelle.) 


À la première vue ce unochore rappelle, par sa 
forme et son plumage, l'aspect d’une alouette. C’est 
la première espèce connue; c’est celle que le natu- 
raliste russe Eschscholtz a rencontrée au Chili, lors- 
qu'il visita cette partie du monde dans l'expédition de 
découvertes commandée par le capitaine de Kotzé- 
bue; c’est enfin l'oiseau qu'il nomma rumiciwore, 
parce qu'il trouva des semences de polygonum et 
de rumex dans le gésier de lindividu qu'il disséqua. 
M. Eschscholtz se procura cette espèce dans la pro- 
vince de la Concepuon, sur le littoral de Pocéan 
Pacifique: l'individu que possède le Musée de Paris, 
lui a été envoyé de Buénos-Ayres par M. Dessalines 
d'Orbigny, naturaliste voyageur français. Mais ce- 
pendant, comme aucune désignation partuculière 
n'indique la localité précise où cet individu à été 
tué, et qu'il est parvenu en Europe tout préparé, 
on doit croire que M. d'Orbigny se l’est procuré 
dans quelque collection particulière, et qu'il pro- 
venait peut-être du Chili au-delà des Andes, sur 
les confins du Tucuman ? Quoi qu'il en soit, le mâle, 


PLAETS 


Lrétre pire £ Lnpr {de Langhrr. M Massard soude 


TINOCHORE d'Eschscholtz. mat. 
ZINOCHOZRUS Es chse holtzn A7 4 CeofetLessor ; 
f'Duil et ll ; 


(ak) 
que nous dédions à l’auteur de sa découverte, pré- 
sente les caractères suivans : 

Long d’un peu moins de sept pouces, cet oiseau 
a un bec court, conique, noir en dessus et à Ja 
pointe, corné dans le reste de son étendue. Ses ailes 
sont aussi longues que la queue, et celle-ci est 
mince, conique et pointue. Les tarses ont au plus 
sept lignes, et sont faibles et gréles. Le doigt du 
milieu, qui est le plus long, a neuf lignes, l'ongle 
compris. Leur coloration est un jaune päle, tandis 
que les ongles sont noirs. Le dessus du corps, le 
dos, les ailes et la queue sont fauve varié de flam- 
mettes ou de cercles bruns et roussâtres, de sorte 
que la tête, le cou, la poitrine sont d’un roux flam- 
melé de brunâtre. Le dos et la tête se trouvent au 
centre recouverts de plumes à duvet épais et noir 
à leur base, puis brunâtres avec des cercles bruns 
et des cercles fauve vif, à la manière des plumes 
des bécassines. La gorge est d’un blanc pur, encadré 
d'un cercle oblong, noir, profond ; quelques taches 
noires se mélent au roux de la poitrine. Tout le 
dessous du corps est d'un blanc assez pur. Les cou- 
vertures inférieures de la queue sont légèrement 
roussâtres, blanches, et à flammettes brunâtres. Les 
grandes couvertures alaires sont étagées, pointues, 
brunes, cerclées de noirâtre et de fauve vif. Les ré- 
miges, obtusément pointues et rigides, sont brunes, 
excepté la plus externe, qui est blanche à son bord 
et sur la uge. Les rectrices, arrondies à leurs extré- 
mités et rigides, sont brunes, terminées de blanc ; 
en dessus comme en dessous, les couvertures les ca- 


(142) 
chent entièrement. La femelle ne nous est point 
connue autrement que par la description qu’en à 
donnée M. Eschscholtz. Elle se distingue du mâle 
par sa gorge grise, tachetée de fauve; sa queue 
fauve, tachetée de fauve clar. 

Il est d’un grand intérêt que l'attention des VOya- 
geurs futurs, dans le sud de l'Amérique, puisse se 
porter sur les genres chionis, altagis et tinochorus, 
et que par leurs recherches nous acquérions une 
connaissance exacte et précise des mœurs, des ha- 
bitudes, du genre de vie des espèces qui compo- 
sent la nouvelle et intéressante famille dont nous 
venons d'établir les caractères zoologiques. 

Octobre 1830. 


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Lrètre d'après M'Lesson Znpr*deLanglois. Zeleu scubo. 
1. PLEUROBRANCHE de Blanwille. PLEUROBRANCHUS Blainvilli. Ze. 
O0 -tait | 
2. SPIRORBE antar ctique SP/RORBIS antarctica, Zerr. 
[Îles Malouines) 
A. l'Arumal et son test tres grossts. B.l lstisok'tres grosse. 


C.Reunion d'animaux de g.n.vur une valve de motde.. 


(145) 


PLANCHE 51. 


PLEUROBRANCHE DE BLAINVILLE. 


Pleurobranchus Blainvilli , Less. 


Péron rapporta lé premier mollusque de la fà- 
mille des phylhdiens, qui servit de type au genre 
pleurobranchus de M. Cuvier, adopté par M. de 
Lamarck et M. de Blainville, bien que ce dernier 
auteur en ait séparé les bertelles, peut genre très- 
voisin, que Montagu parait avoir nommé /amellaire. 
Le genre pleurobranche appartient au quatrième 
ordre des mollusques gastéropodes ou /ectibranches 
du Règne animal de M. Cuvier, et au troisième ordre 
des monopleurobranches, à la première famille des 
subaplysiens de la méthode de M. de Blainville 
(Manuel de Malacologie, pag. 470). 

Les pleurobranches ont les caractères génériques 
suivans : Animal épais, charnu, ovalaire ou subcir- 
culaure, déprimé, comme formé de deux disques. 
L'inférieur ou le pied ordinairement le plus large, 
ovalaire, aplau. Le supérieur ou le disque débor- 
dant le corps, aplaü, et renfermant au milieu une 
coquille ovale, convéxe en dessus, rudimentaire, à 
bords membraneux et‘tranchans, le sommet spiré 
et postérieur : une sorte dé canal régnant tout au- 
tour du corps, formé par les sullies des deux dis- 
ques, d’entre lesquels sort én avant une tète dis- 


(144) 

uncte, à bouche transverse, cachée, ouverte à l’ex- 
trémité d’une sorte de trompe, et munie de deux 
paires d’appendices tentaculaires, les antérieurs à 
chaque angle extérieur de la tête, où 1ls forment un 
voile qui l’'unit avec le pied; les postérieurs plats et 
fendus , soudés à leur base. Yeux sessiles, placés au 
bord externe et à la base des tentacules antérieurs. 
Branchies composées d’une double série de lamelles 
formant un seul panache adhérent au côté droit et 
au tiers postérieur entre le manteau et le pied. Les 
organes excitateurs en avant et sur le rebord du côté 
droit. L'anus porté par un peut tube et tout-à-fait 
en arrière des branches. 

M. Cuvier à trouvé aux mollusques de ce genre 
quatre estomacs, dont le second est charnu , quel- 
quefois armé de pièces osseuses, et le troisième est 
garni à l'intérieur de lames saillantes longitudinales : 
l'intesun est court. 

Sept espèces de vrais pleurobranches de l'Océan, 
de la Méditerranée et de la mer Rouge sont décrites 
par les auteurs. Nous y ajouterons la belle espèce 
que nous dédions à M. de Blainville, et que nous 
trouvâmes, en Mai 1825, à la pointe Vénus de la 
baie de Matavai, dans l'ile d'O -Taiu. 

Long de près de trois pouces et demi, le pleuro- 
branchus Bluinvillii a jusqu'a deux pouces trois 
lignes d’élévation vers le milieu du corps. Son dis- 
que dorsal est mince, aplati, charnu, ovalaire, ar- 
rond à l'extrémité postérieure et échancré en devant, 
légèrement aréolé, d'une couleur blanc-bleuätre de 
porcelaine, avec des stries blanches et quelques raies 


(145 ) 


purpurines au milieu: un rouge ocreux teint le re- 
bord antérieur. Les tentacules buccaux, les organes 
générateurs sont d’un pourpre noir. Les branchies, 
en forme de panache élégant et bipinné, sont pur- 
purines ; un rose violâtre teint le corps et est sil- 
lonné par des stries bleuâtres ramifiées. Le pied est 
aplau, lisse, blanc bleuàtre, plus épais et coloré en 
rouge carminé sur son rebord : il est arrondi en 
devant et se termine en pointe obtuse à son extré- 
mité postérieure. 

La figure de la planche 51 représente exactement 
le dessin que nous avons fait de ce mollusque sur 
le frais à O-Taiu. Nous n'avons pu retrouver l'in- 
dividu que nous avons rapporté et déposé au Musée 
de Paris, de sorte que nous ne pouvons donner 
aucune description de sa coquille interne. 


O-Taiu, Ma 1823. 


10 


Fig. 2. 
LA SPIRORBE ANTARCTIQUE. 


Spirorbis antarctica, Less. 


Le genre spirorbe, sprrorbis, a été établi par 
M. de Lamarck dans son ouvrage sur les Animaux 
sans vertèbres (tom. 5, pag. 358). Ce genre, démem- 
bré des serpules, compose, pour cet auteur, avec les 
serpules vraies, les vermilies, les galéolaires et les 
magiles, la famille des SerPuLÉES. Les caractères 
génériques, assignés par M. de Lamarck aux spi- 
rorbes, sont les suivans: corpus tubicolare, elon- 
galum, depressiusculum, posticè altenuatum ; seg- 
mentis numerosis anguslis. Setarum subulatarum 
fasciculi perparvi serie unica ulrinque præslant se- 
lisque uncinalrs. Branchiæ duæ terminales, flabel- 
lalæ, digilationibus tenuissimis pennaceis aut plu- 
mosis profundè fissæ. Os intrà brachius terminales, 
operculo pedicellalo infundibuliformi aut clavalo 
superalum. Tubuli solidi, calcarit  irregulariter 
contorli, aggregali vel solilarii, affixt; peurs 
lerminali Aie , sémplicissima. 

Les spirorbes (spérorbis, Lamk.), dit M. Cuvier, 
ont des filets branchiaux moins: nombreux que les 
serpules (trois ou quatre de chaque côté), et leur 
tube, en spirale assez régulière, est assez ordinaire- 
ment très- peut. Les spirorbes, et surtout les ser- 
pules, forment la prenuère tribu des annélides tubr- 


(147) 


coles de la classification suivie dans le Règne animal. 
Les serpules sont, pour M. de Blainville, le deuxième 
genre de sa famille des serpulides, ordre des hété- 
rocriciens, dans sa classe des vers chétopodes (Dict. 
des sciences nat., tom. 57, pag. 429 ). 

Notre spirorbe antarctique est voisine comme 
espèce du spérorbis nauliloides de Lamarck, ou 
serpula spirorbis des auteurs. Mais les six espèces 
caractérisées dans le Système des animaux sans ver- 
tèbres, sont trop peu clairement isolées par des ca- 
ractères nets et précis, pour qu'on puisse, sans l'aide 
de bonnes figures, en rapprocher notre annélide avec 
cerutude, bien qu’elle ait de l’analogie avec les spi- 
rorbis carinata et lamellosa, Lamk., des mers de la 
Nouvelle - Hollande. 

La spirorbe antarclique, représentée de grandeur 
naturelle, et réunie en un assez grand nombre d'in- 
dividus sur la valve d’une moule de Magellan, a son 
test long à peine de deux lignes et demie, formant 
un disque aplati, mince, un peu irréguhièrement ar- 
rondi; le tube est oblong à son ouverture, qui offre 
dans toute sa longueur deux côtes un peu saillantes, 
légèrement coudées dans la parue où le tube entier 
se contourne, et un peu strié en travers. Ce tube est 
donc déprimé sur les côtés, et plus élevé que large, 
il est roulé en trois segmens, de manière que le pre- 
mier est supporté par le troisième, et que celui du 
milieu concourt à former au centre une sorte d’ex- 
cavation imitant une spire. Ce test est d’une couleur 
blanc verdàtre. 

Le corps de l'animal est terminé par quatre paires 


( 148 ) 

de branchies pectinées sur chaque côté, et s’alonge 
en un tube charnu, très-contractile, évasé au som- 
met en un disque aplaü, spatuliforme, assez épais, 
fermant comme un opercule, et protégeant l'an- 
nélide, lorsque le corps et les branchies sont reu- 
rées dans le test. La couleur de toutes ces parties 
est un rouge de sang, 

Cet animal est excessivement abondant sur les 
rivages des iles Malouines, surtout dans la baie fran- 
caise de la Soledad, où 1l couvre les moules, les pa- 
telles, les rochers, et même les feuilles des fucus 
pyriferus, qui encombrent les grêves. 

Novembre 1828. 


Lretre et Lessor piræ € | 1mpr£de Langlois. Leleu scup . 


1./0LOTHURIA (CUCUMARTA | crocea.Zess. 1.A.Za meme contracte’ 
2. HOLOTHURIA /FISTULARIA, Plans.) purpurea, Less. 
3: CYNTHIA gregaria ,Leæs. 
{les Malouines) 


( 149 ) 


PLANCHE 52. 
Fig. 1. 
LA BOLTÈNIE GOUSSE. 


Boltenia legumen, Less. 


L'ancien genre ASGIDIE, ascidia, des auteurs , dé- 
membré par M. Savigny, dans ses beaux Mémoires 
sur les animaux sans vertèbres, a été divisé par ce 
savant en deux ordres. Le premier renferme les 
ascidiæ lethydes, ei le second les ascidiæ thalides. 
La première famille comprend les téthyes qui sont 
simples, et alors il y classe les genres bo/tenia, 
cynthia, phallusia, clavelina, groupés en deux sec- 
ions, et les téthyes composées, divisées en trois 
sections, comprenant les genres diazona, distoma, 
sigillina, synoicum, aplidium, polyclinum , didem- 
num, encælium et botryllus. Enfin, la deuxième 
famille est celle des lucies, et les pyrosomes forment 
le type des lucies composées. 

Le genre bollenia (de Bolten, auteur hollandais) 
a pour caractères, suivant M. Savigny, un corps pé- 
diculé par le sommet, à test coriace. L'orifice bran- 
chial fendu en quatre rayons; l'intestinal de même. 
Le sac branchial est plissé longitudinalement ; il est 
surmonté de filets tentaculaires composés; les mailles 
du tissu respiratoire sont dépourvues de bourses ou 
de papilles. L’abdomen est latéral , et le foie est nul. 
L'ovaire est multiple. (Consultez les beaux détails 
anatomiques, gravés planche V du tome second des 
Mémoires de M. Jules-César Savigny ). 


( 250 ) 


La bolténie à laquelle nous avons imposé le nom 
spécifique de /egumen, imite parfaitement, en effet, 
une gousse de courbaril (ymenæa courbaril). La 
figure que nous en donnons, la représente réduite 
de moitié. Sa forme est ovalaire, légèrement com- 
primée sur les côtés, arrondie à l'extrémité, un peu 
déprimée entre les deux orifices, qui sont très-rap- 
prochés et percésau dehors par une fente longitudi- 
nale simple. Le test extérieur est dur, coriace, très- 
résistant, coloré en rouge terne, et souvent recou- 
vert de petis fucus du genre céramium, qui s'y 
implantent. Le pédicule est court, arrondi, dilaté 
à l'extrémité, qui sert à fixer l'animal, et que gar- 
nissent des fibrilles destinées à donner plus de soli- 
dité à son attache. La membrane qui tapisse les 
parois internes de l'enveloppe testacée, est lisse, 
satinée, et colorée en violet très-éclatant. Le corps de 
ce mollusque est volumineux, d'un beau jaune, rappe- 
lant celui d’une moule; seulement la continuité du 
tube digesuf est striée de vert et colorée en verdûtre 
sur tout son trajet. 

Cette bolténie est abondante sur les rivages de ja 
baie française dans l'ile de la Soledad, une des Ma- 
louines, où les tempêtes la détachent du fond de 
la rade pour la jeter sur les grèves. Nos matelots 
provençaux, dès qu'ils l'aperçurent, la recueillirent 
avec empressement, pour s'en régaler, et nous assu- 
rèrent que son mollusque avait un excellent goût. 
Nous en avons déposé plusieurs individus au Mu- 
séum de Paris. 


(.m5x 9 


/ 


Fig. 2. 


LA CYNTHIE VERRUQUEUSE. 


Cynthia verrucosa, Less. 


M. Savigny donne aux cynthies les caractères su1- 
vans : corps sessile, à test coriace, orifice branchüal, 
s’ouvrant en quatre rayons ; l'anal de même ou fendu 
en travers. Le sac branchial est plissé longitudina- 
lement, surmonté d’un cercle de filets tentaculaires, 
ordinairement composés; mailles du ussu respira- 
toire dépourvues de papilles. Abdomen latéral; foie 
disunet dans la plupart des espèces. Ovaire généra- 
lement multiple. 

La cynthie verruqueuse est représentée de gran- 
deur naturelle. Sa forme est arrondie, globuleuse ; 
son test est satiné, mince, d'un blanc légèrement 
rosé, entièrement couvert sur tous ses points de 
mamelons coniques, serrés et cristallins. Les deux 
orifices des branchies et de l'anus sont rapprochés, 
à quatre divisions, colorés en jaune doré très-vif, et 
ne sont point saillans au-dessus de l'enveloppe testa- 
cée. Ce mollusque a environ dix lignes de diamètre. 

Cest encore sur les rivages des iles antarctiques 
des Malouines que nous rencontrâmes la cynthia 
verrucosæ, attachée aux crampons du fucus pyrrife- 
rus. Elle se uent généralement à environ six brasses 
de profondeur dans la baie française, et n'apparait 
sur la côte qu'après les violentes tourmentes qui 
agitent la mer et qui brisent les tiges des plantes 
marines qui la supportaient. 


(153) 


Fig. 3. 
LE SIPONCLE LOMBRISCIFORME. 


Sipunculus lumbrisciformis , Less: 


Le genre siponcle, sipunculus, a été caractérisé 
ainsi par Lamarck (Anim. sans vertèbres, tom. 3, 
pag. 77): Corps alongé, nu, se rétrécissant posté- 
rieurement avec un renflement terminal, et ayant 
antérieurement un col étroit, cylindrique, court et 
tronqué. Bouche orbiculaire, terminant le col. Une 
trompe cylindrique, finement papilleuse à l’exté- 
rieur, rétracule, sortant de la bouche, Anus latéral, 
placé vers l'extrémité antérieure. 

Le siponcle lombriseiforme est mince, arrondi, 
long de cinq pouces, très-contracule, et le plus 
souvent renflé sur lui-même. Son extrémité posté- 
rieure est plus volumineuse, et s’amineit en un 
mamelon conique. L'antérieure est fusiforme, ter- 
minée par une trompe conique, munie sur ses côtés 
de trois petits renflemens  épatés et ovalares. La 
surface de son corps est lisse, plissée circulairement, 
mince, colorée en bistre parfois clair, parfois foncé, 
et souvent mélangé de teintes fauves. La bouche est 
d'un jaune orangé. 

Nous avons souvent rencontré le siponcle au mi- 
lieu des fucus pyrifères, jetés sur les côtes de la baie 
de la Soledad, lune des îles Maloumes, en Novem- 
bre 1822. Notre dessin, pris sur nature, le représente 
de grandeur naturelle, 


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Lretre et Lesson piræ mpr<deLanglors. Leleu sup, 
74 pP. 27. 


1. BOLTENIA le œumen, Ze. 1.A. l'Intérieur de l'animal. 
2. CYNTHIA verrucosa, Zesron. 
3. S/PUNCULUS lumbrisciformis, Zesron. 
(Iles. Malouines) 


( 285%) 


PLANCHE 53. 
Fig. 1. 
L'HOLOTHURIE ORANGÉE. 


Holothuria (Cucumaria) crocea , Less. 


Cette jolie peute holothurie appartient à la wibu 
des concombres de mer, cucumaria, tribu que ca- 
ractérisent un corps pentagonal et dix rangs de su- 
çoirs, ou deux rangs sur chaque angle du zoophyte. 

Cette holothurie est représentée de grandeur na- 
turelle. Nous l'avons dessinée d’après nature, et sur 
des centaines d'individus, le 20 Novembre 1822 
Lorsqu'elle est contractée, elle affecte une forme 
ovoïide, renflée, et terminée par une éminence co- 
nique, au milieu de laquelle est percé l'anus. Cinq 
côtes saillantes partent du pourtour de la bouche, 
et se rendent à l'extrémité opposée, en laissant dans 
leur intervalle un sillon assez prononcé. Sur chaque 
côté est placé un double rang de tentacules courts, 
réguliers, cylindriques. Les tentacules buccaux sont 
au nombre de dix, assez longs, d'abord simples, 
puis ramifiés par petits rameaux dichotomes à leur 
sommet. Ces tentacules sont blancs, tandis que le 
corps de l’'holothurie est d’un jaune orangé fort vif, 
se décolorant parfois et passant à la couleur jaune 
pâle. j 

Cette holothurie est molle, gélatineuse, sans 
grande consistance. Elle exhale une odeur d’huitre 


Ca54) 

très-caractérisée. Elle vit par essaims innombrables 
sur les frondes du fucus pyriferus, et sur les autres 
fucacées qui encombrent certaines parties de la baie 
de la Soledad aux iles Malouines : elle doit sans 
aucun doute servir de päture aux phoques et aux 
oiseaux marins qui se plaisent à séjourner sur les 
hts de goëmons. 


L'HOLOTHURIE PURPURINE. 


Holothuria (Fistularia) purpurea, Less. 


Ceue holothurie, que nous avons dessinée sur 
nature, et qui est représentée de grandeur naturelle, 
n'est point une holothurie de la secuon des fistu- 
lures, ainsi que nous l'avions pensé en plaçant la 
lettre à la planche 53; elle apparüent évidemment 
au peut genre chrridota de M. Eschscholtz. Ce sous- 
genre a pour principal caractère, d’avoir les tenta- 
cules digités à leur sommet, la peau assez dense, 
mais privée de tubes rétracules. Les trois espèces 
décrites par le naturaliste russe, ont les plus grands 
rapports de forme avec la nôtre, bien que cette der- 
nière s'en distingue par sa vive coloration. 

L'holothurie purpurine a de longueur environ 
dix-huit lignes. Elle est mince, cylindrique, très- 
lisse, très-contracüule, et munie d’un ou trois peuts 
tubes sur le dos. L'anus est placé à l'extrémité poin- 
tue du corps. La bouche est arrondie, entourée de 
dix tentacules de longueur inégale, et qui semblent 
placés sur deux rangs. Chacun d’eux est arrondi à 
sa base, et digité au sommet, ou plutôt pétaloïde 
et profondément lacinié, de manière à imiter un pé- 
tale d’œillet : les laciniures sont au nombre de six. La 
couleur des tentacules est un rose pâle, mais celle 


(156) 


de tout le corps est d’un rouge carmin, velouté et 
très-éclatant. 

Ceite holothurie, assez rare, se tenait dans les 
crampons des fucus pyriferus, à cinq brasses de 
profondeur, dans la baie de la Soledad aux iles 
Malouines. 

Novembre 1822. 


(57) 


Fig. 3. 


LA CYNTHIE SOCIALE. 


Cynthia gregaria, Less. 


Nous avons donné les caractères du genre cynthia, 
d'après M. Savigny, en décrivant la cynthie verru- 
queuse (pl. 52, fig. 2), et nous y renvoyons le 
lecteur. 

Cette espèce est ovoide, de la grosseur et de la 
forme d’un œuf de tortue, d’une tulle du double de 
celle de la figure que nous en publions. Souvent elle 
adhère solitairement aux dichotomies des frondes du 
fucus pyriferus, mais le plus souvent elle se trouve 
réunie à des individus de même volume et de même 
nature, quelquefois au nombre de quarante et plus. 
Toutes ces cynthies adhèrent donc intimement les 
unes aux autres par la surface opposée aux deux 
orifices ; et cette surface, en s’adaptant sur celle qui 
lui est opposée, s’aplatit légèrement, de manière que 
l’ensemble donné par la réunion de tous ces mollus- 
ques ne peut bien être rendu que par la forme d’un 
paquet de mitralle de gros calibre. J'ai déposé au 
Muséum un de ces paquets, que je suis parvenu à 
conserver avec beaucoup de peine dans l'alcool. 

La cynthie sociale a donc son enveloppe extérieure 
lisse, consistante, diaphane, d'un blanc lacté, et dont 
les parois pellucides laissent apparaitre les intestins 
à reflets 1risés. Les orifices des branchies et de l'anus 


( 258 ) 

ne sont point saillans hors du test; mais ils sont 
bordés de quatre surfaces mamelonnées, rapprochés 
l'un de l'autre, fendus en croix et colorés en jaune. 
Ce mollusque n'est jamais que juxta-posé au corps 
ou à l'animal qui lui est opposé, et n’adhère qu’à 
l'aide de l'aplatissement de sa surface et d’une sorte 
de mucus qu'il sécrète. 

Nous avons rencontré la cynthie sociale sur les 
bords du port Louis, et au milieu des fucus de la 
baie de la Soledad, jetée sur les grèves à la suite des 
coups de vent. 

Décembre 15922. 


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PL. 54. 


Pete pire : 27 r € de anglor NC Massar ds. 77/24 


AMBLYRAMPHE de Prevost. 
{MBLYRAMPHUS Prevostli, Zess 


A , Ze bec ou er dessus Meaxt ce: 


(159) 


PLANCHE 54. 


L'AMBLYRAMPHE DE PRÉVOSE. 


Amblyramphus Prevostii, Less. 


C’est avec assez de justesse que M. Leach a séparé du 
genre ÉTOURNEAU, s{urnus , certaines espèces remar- 
quables par la conicité de leur-bec et sa plus grande 
élévation à la base, bien qu'en dessus 1l soit con- 
vexe et déprimé à la pointe. Les narines sont laté- 
rales, très-peu sensibles sur le rebord du front, et 
en partie cachées par une lamelle écalleuse. Les 
ailes sont courtes, à rémiges échancrées et contour- 
nées sur leur bord externe; la première assez courte, 
la seconde plus alongée, la troisième graduée, les 
quatrième et cinquième les plus longues, et les sui- 
vanies étagées et graduées. Les tarses sont alongés, 
robustes, fortement scutellés, munis d'un pouce puis- 
sant, armé d’un ongle comprimé, recourbé, très- 
robuste. Les doigts antérieurs sont munis d'ongles 
de même forme, mais moins énergiques. La queue 
est moyenne, arrondie, composée de douze rectrices 
molles et étagées. 

L'oiseau que nous nommons ambliramphus Pre- 
vostit, est d’un noir mat, analogue à la teinte qui 
caractérise le plumage du merle d'Europe ({urdus 
merula). Son bec est d’un jaune soufre, et ses tarses 
sont noirs : 1l a de longueur totale neuf pouces, y 


( 160 ) 


compris le bec, qui a un pouce, et la queue, qui 
en a trois et demi. 

L'individu que nous décrivons nous a été com- 
muniqué par M. Florent Prévost, et provenait du 
Mexique. 

Octobre 1830. 


PL: D, 


Prêtre pinaf Lnpr£de Langlois. 
1. DIPHYES dispar . {d'après Bory.] 
2.Za meme [4 après Quoy et Gaimard.) 
3./a mème /d epres Byven.et Chamisso] 

{Consulter le texte] 


(MOT ) 


PLANCHES 55, 56 et 57. 


LA DIPHYE JUMELLE. 
Diphyes dispar, Ch. et Eys. 


Le zoophyte connu sous le nom de diphye a 
été décrit et figuré bien des fois dans ces derniers 
temps, mais presque toujours avec des variantes ; 
aussi nous croyons très-utile de réunir tous les tra- 
vaux relaufs à cet animal singulier, en publiant un 
dessin que nous avions fait en mer, dans l'expédi- 
uon de la Coquille, le 20 Décembre 1823. Toutes 
les figures de cet animal pélagien s'accordent à le 
représenter composé uniformément de deux pièces, 
mais les descriptions n’ont point assez d'analogie 
entre elles pour permettre d’asseoir une opinion dé- 
cisive sur son organisation. Dans ces derniers temps, 
MM. Quoy et Rs dans leur travail sur quelques 
zoophytes de la Méditerranée, en ont fait avec juste 
raison le type d’une famille, qu'ils ont nommée les 
diphydes, funille où viennent se grouper les poly- 
tomes et les pléthosomes, ainsi que certaines stépha- 
nomies, et que M. de Blainville a parfaitement ca- 
ractérisée dans son grand travail sur les zoophytes, 
bien qu'il n'ait pas cru devoir y admettre les espèces 
de ce dermier genre. 

La preniière description et la première figure qu’on 
ait eues de l'espèce de diphye qui nous occupe, sont 
celles de M. Bory de Saint-Vincent, dans son Voyage 

11 


( 162 ) 
aux quatre îles d'Afrique. Cet animal est représenté 
pl. VI, fig. 5 de son Atlas, sous le nom de biphore 
biparu, et nous le reproduisons pl. 56, fig. I Telle 
est la descripuon de M. Bory (voy. tom. I, p. 154 
en note; 1804 ): 


SALPA BIPARTITA , /anceolata, bipartila, Boxy. 


« Le biphore biparli est si transparent qu'on ne 
le distingue pas dans l'eau; lorsqu'on l'en ure, il a 
l'air d’une lame de cristal, et ne présente aucune sorte 
d'organisation. Son corps est oblong et comprimé 
latéralement. La partie antérieure présente cinq angles 
saillans. Le côté dorsal étant caréné, l'inférieur est 
au contraire sillonné. On reconnaît dans cette partie 
deux cavités longitudinales: de la supérieure sortun 
filet souvent très-long et rarement enter; il sup- 
porte, quand il existe, une foule de peuts corps, qui 
ressemblent aux glandes pédicellées de plusieurs 
végétaux. 

« La parue postérieure est amincie à son extré- 
mité, et a quelques rapports avec la forme du fer 
d'une lance; le côté supérieur, qui est plat, est épais 
d'une ligne et demie. Dans cette épaisseur se trouve 
une cavité interne, dans laquelle entre une sorte 
d’éperon qui termine la parte antérieure, et c’est là 
même toute l'union apparente des deux parties de 
l'animal. Il y a aussi une autre cavité inférieure dans 
la moiué de derrière, dont l'ouverture, échancrée 
au point de jonction des deux parties, forme un ecran 
à leur umon. ? 

M. Bory observa cet animal dans l'océan Atlan- 


(. 168") 
tique, par les 54 degrés de lat. mér., et par 3° 40/, de 


long. occidentale du méridien de Paris, nageant au 
milieu d’une grande quantité de béroës. 

Tilésius, naturaliste de la première expédiuon 
russe autour du monde, sous les ordres de Krusen- 
stern, parait avoir décrit et figuré la diphye qui 
nous occupe, dans l'Atlas d'histoire naturelle qui 
accompagne la relation du voyage, mais nous n'avons 
pu nous procurer cet ouvrage, et, par conséquent, 
nous ne le citons que pour mémoire et d’après l'in- 
dication des auteurs. 

M. Cuvier proposa en 1817 (1. édit. du Règne 
animal, tom. 4, pag. 61) le genre diphye, diphyes, 
pour recevoir le biphore bipartü de M. Bory. II le 
plaça après les cestes, entre les béroës et les porpites, 
IL caractérise ce nouveau genre de la manière qui 
suit : { Sa substance est gélatineuse, mais ferme et 
très-transparente; sa forme extérieure est en pyra- 
mide anguleuse, dont la base a deux ouvertures: 
l’une, peute, ronde, entourée de cinq pointes, est la 
bouche , et conduit dans un sac sans issue, qui se 
prolonge jusque vers le sommet et sert d'intesun; 
l'autre, plus grande, donne dans une cavité moins 
prolongée, qui communique en arrière avec une se- 
conde cavité de forme ovale. De celle-ci sort une 
grappe de filamens, qui traverse la précédente et 
pend au dehors. Il est à croire que c’est l'ovaire. 
Ces animaux se tiennent d'ordinaire deux à deux. 
On n’en a observé qu'une espèce dans la mer At- 
lantique. ” 

Dans la deuxième édition du Règne animal, pu- 


(164 ) 


bliée en 1830, M. Cuvier place les diphyes à la suite 
des acaléphes hydrostatiques (tom. 3, pag. 288), et 
avant les polypes, en adoptant les bases du beau tra- 

vail de MM. Quoy et Gaimard sur les diphydes. C’est 
ainsi quil modifie les caractères qu'il avait précé- 
demment établis : 4 Genre très-singulier, où deux 
individus différens sont toujours ensemble, l’un s’em- 
boitant dans un creux de l'autre, ce qui permet ce- 
pendant de les séparer sans détruire leur vie propre. 
Ils sont gélatineux, transparens, et se meuvent à 
peu près comme les méduses; l'emboitant produit 
du fond de son creux un chapelet qui traverse un 
demi-canal de l'emboïté, et parait se composer d’o- 
vaires, de tentacules et de sucoirs, comme ceux des 
genres précédens.» Les diphyes propres sont formées 
de deux individus presque semblables, pyramidaux, 
avec quelques pointes autour de leur ouverture, qui 
est à la base de la pyramide. Les autres diphyes ad- 
mises par M. Cuvier, d'après le travail de MM. Quoy 
et Gaimard, sont les genres calpé, abyle, cuboide et 
navicule. Mais revenons aux travaux sur les diphyes, 
en les mentionnant par ordre de dates. 

MM. Chamisso et Eisenhardt publièrent en 1821 
(Act. Sociel. Leop. Cur. Bonn., tom. X, page 365 
à 567, et pl. 52, fig. 4) un travail sur la diphye, 
qu'ils nommèrent, les premiers, diphyes dispar, re- 
produite par nous pl. 56, fig. 2, et voici textuelle- 
ment la description latine de ces deux auteurs : 

Animal gelatinoso- cartilagineum , hyalinum , 
pollicare, duobus individuis forma dissimilibus sem- 
per in copulatione reperiis. An mas el fœmina ? 


(165 ) 
« Individuum primum, vide fig. A, C, E, G. 


. Corpus superne el inferne trécarinatum, antice 
clausum , in apicem subulatum, attenualum , postice 
dilatatum, dua cava longiludinalia , superius et 
inferius, seplo horizontali interjecto, continens, 
ulrumque cavum postice aperlum. Cavum superius 
(A) sacciforme, colle coarctalo, ostio mucronibus 
tribus inflexis (B) armalo, membrana, undique ves- 
ditum. Cavum inferius (C) ore quadrangulo, altitu- 
dine latitudinem superante, ab apice corporis (D) 
filum ad cavi superioris fundum (E) tendit, hinc 
incrassatum, ad fundum cavi inferioris (F) deflec- 
litur, quo in caudam (QG) abit filiformem , prælon- 
gam, sub taclu subiio molu retractilem, oculo nudo 
paleis rubescentibus imbricatis compositam. Oculis 
aulem lente armalis vagina conspicitur laxa (QG), 
arliculala vel nodosa, intestinum tenue, spiraliter 
convolulum, continens ; cuis inlernodio corpuscu- 
lum ovoideum, rubescens, motu, ut videtur, spon- 
laneo gaudens, apice libero proboscidali retractilr, 
affixum est. Circa inserlionem uniuscujusque cor- 
pusculi racemus granulorum brunnescentium, motu 
eliam donatus, jacet. Lineæ denique, difficiles visu, 
molu proprio orbatæ, selarum inslar corpusculis 
intermivlæ sunt. Totum hunc apparatum ad geni- 
talia verisimillime spectantem , Fig. G salis mani- 
feste exhibet. 

« Andividuum allerum, fig. B, D, F, H. 

« Corporis facies ut individui prioris. Animal 
autem resupinalum, ila ut cavum inferius (H) cavo 
superiori (A) et cavum superius (1) cavo inferioré 


( 166 } 

(C) individu primi respondeat. Cavum inferius( H) 
cavo superiori ( A) prioris indiwidur simillimum. 
Caoum superius aulem antice et postice aperlum 
est, ila, ut præier oslium posticum ( L, M), ostium 
anticum eadem circiter magnitudine (K) distingua- 
dur, paries superior (N°) præter hoc excisus, ex- 
cisura in oslio poslico incipiente (vide fig. H). Os- 
lium posticum ipsum utroque latere biemarginatum 
(Let M) Cauda huic individuo nulla. 

« Andividuum allerum cum priore ia cohæret,, 
ut apex corporis tllius cavo infero individur primi 
iIMmMmissus Si. hujusque cauda, cavum superius 
(antice et postice aperlum) individui allerius trans- 
gressa, EX ejus osiio postico vel incisura parielis 
superioris dependeat, uti fig. A B refert. 

« Animalia absque læsione allerum ab allero 
discedere visa sunt. Contractione cavorum ( A et B) 
aquam repellunt, dilatatione immisam, quo motus 
nalalorius viwvidissimus ortlur. 

« In mari pacifico æquinoctiali. 

« Obs. T'ermini superius et inferius in descrip- 
lione nostra solummodo intellectus causa adhibiti 
sunl; forsilan vice versa reclius. Anlica aulem 
pars nobis audit, qua animal in natalione prorsum 
zendit. ? 

En 1824 parut, dans la partie zoologique du 
Voyage autour du monde du capitaine Freycinet 
(pag. 577 ),une description etune figure de la diphye 
que MM. Quoy et Gaimard nommèrent DiPaye 
BorY , diphyes Bory, figurée pl. 86, fig. 12, de leur 
Atlas (figure reproduite pl. 56, fig. 3.), avec la phrase 


( 567 ) 


caractérisuique sinivanie, et les détails que nous cite- 
rons textuellement. 

Diphyes, corpore libero, hyalino, pyramidalr, 
duobus canalibus applicatis composito, basi paten- 
libus; ore uno truncato, allero apicibus quinis mu- 
nilo. , On ne connait, disent MM. Quoy et Gaimard, 
qu’une seule espèce de ce genre; elle a été décou- 
verte par M. Bory de Saint-Vincent, qui l’a figurée 
sous le nom de biphore biparti. C'est la même que 
nous reproduisons ici, et que nous dédions à ce 
naturaliste; après lui MM. Tilésius et Chamisso en 
ont aussi donné des figures. 

La nôtre représente deux individus réunis; 1l 
sera facile de se fire une idée de ce qu'ils sont 1so- 
lés, en considérant à part celui qui content l'autre. 
On en trouve autant qui nagent seuls que deux à 
deux. Leur agrégation a-t-elle pour cause l'œuvre 
de la reproduction ? Ou bien sortent-ils en cet état 
de l'ovaire ? 

« Le peut chapelet couleur de rose qui se montre 
hors de l’ouverture tronquée, est rétracule à la vo- 
lonté de l'animal, qui le rentre quelquefois tout-à- 
fait. Il paraît qu'il y a des époques où il est beau- 
coup plus sullant. Nous avons remarqué, au fond 
de cette espèce de sac, un corps qui avait la forme 
d'une branchie de biphore. 

La progression de cet acalèphe a lieu à recu- 
lons avec assez de vitesse, comme celle des méduses 
et des béroës. Ce n’est jamais qu'entre deux indivi- 
dus que se fit la jonction, et toujours de la même 
manière, c'est-à-dire que l'extrémité pointue de l’un 


( 168 } 


entre dans l'ouverture quadrilatère tronquée de l’au- 
tre, et y adhère assez fortement. 

« Nous avons vu des diphyes dans l'océan Atlan- 
üque, dans la mer des Indes, sur les côtes de la 
Nouvelle- Hollande, et près de celles de l'ile de 
Timor.” 

En partant pour un nouveau voyage de décou- 
vertes, sur la corvette l'Astrolabe, MM. Quoy et Gaï- 
mard adressèrent à l'académie des sciences un nou- 
veau travail sur les diphyes, travail enrichi de belles 
figures, et qui a été inséré dans le tome X des Annales 
des sciences naturelles (cahier de Janvier 1827). Ainsi 
s'expriment ces naturalistes : « Ayant été heureux 
pour observer un grand nombre de dipliyes dans 
le détroit de Gibraltar, nous avons reconnu que 
toutes les descriptions et les dessins qui en ont été 
publiés jusqu'a ce jour sont fort incomplets, sans 
en excepter ceux que nous avons donnés dans l'Atlas 
du Voyage de l'Uranie. Ayant de plus trouvé plu- 
sieurs zoophytes encore inconnus, dont l’organisa- 
uon se rapproche de celles des diphyes, nous croyons 
devoir, dès à présent, établir une famille de diphydes, 
formée du genre diphye et de cinq nouveaux genres, 
que nous nommons calpé, abyla, nacelle, cuboïde 
et ennéagone. 

« Les caractères généraux de la famille des diphydes 
sont, dans l’état parfait, la réunion constante de deux 
animaux de forme différente, chacun d'eux jouis- 
sant d'une vie disuncte, qu'il peut conserver assez 
long-temps, quoique séparé de son congénère, 

« Le premier qui se présente est formé de deux 


( 169 ) 


cavités, “ont une, complète, a cinq dentelures à son 
ouverture; la seconde n’est qu’un canal plus ou moins 
parfait, formé de deux feuillets, laissant passer un 
chapelet de suçoirs et d'ovaires qui appartient au 
second animal. 

« Celui-ci, ordinairement plus petit que le pré- 
cédent, auquel il est uni d’une manière plus ou moins 
intime, est pourvu de trois cavités. C’est dans celle 
du milieu, par laquelle lemboitement se fait, que 
sont fixés les suçoirs. ” 

Après avoir caractérisé Ja famille des diphydes, 
MM. Quoy et Gaimard généralisent ainsi les obser- 
vationS qui sont Rens aux diphyes proprement 
dites, figurées par eux pl I, fig. 1 à 7 (pl 57 et 
figure 1): « La cavité, en forme de sac assez régu- 
lièrement cyhndrique, dont les contractions servent 
à la progression de l’animal, se termine assez brus- 
quement par un canal excessivement étroit, se por- 
tant jusqu'à l’extrémité du sommet, sans que nous 
puissions dire s'il s'ouvre à l'extérieur. Cette cavité, 
qui paraît servir de réservoir au résidu de la diges- 
on, est quelquefois pleine d’une substance mu- 
queuse, comme nuageuse. 

« L'autre cavité, à peu près triangulaire, dont 
l'ouverture est verticalement coupée, contient une 
grappe d'ovaires et de suçoirs réunis. Il en part éga- 
lement un petit canal très-délié, gagnant le sommet 
de la pyramide, et côtoyant dé très-près, mais sans 
le toucher, celui dont nous venons de parler. Il est 
probable qu'il s'abouche avec lui, car la digestion de 
ce zoophyte doit s’opérer d’abord par les suçoirs, 


(270) 
et le résidu doit passer vraisemblablement dans la 
seconde cavité, qui sert en même temps à la loco- 
moon. 

« Il existe un long chapelet qu’on a quelquefois 
vu sorür de cette cavité, et qu'on a pris pour des 
ovaires, Il paraît que ce sont bien réellement des 
ovaires, mais Joints à des suçoirs que personne n'a 
encore mentionnés, quoique cependant ils forment 
la masse la plus considérable de ce chapelet. Le plus 
souvent c'est une masse rétractée, nuageuse, rou- 
geñtre, contenue dans la cavité. Alors on ne peut 
presque rien distinguer ; mais lorsque la diphye les 
fait sorur, et leur donne toute l’extension possible, 
on remarque autour d'un long tube transparent, et 
sur sa longueur, des suçoirs qui adhèrent par une 
espèce de nœud assez ressemblant aux nœuds d’un 
roseau. Chaque sucoir est contenu dans une sorte 
de cloche très-délicate, de laquelle il sort; la base 
de chacun d'eux est munie de petites grappes, qui 
sont probablement des ovaires, et1l en part un petit 
tentacule ou filament excessivement délié et lisse, 
susceptible d'un très- grand alongement. Toute la 
longueur de ce filament est garnie, d'un seul côté, 
d’une foule de petits filamens secondaires, munis, 
à leur extrémité, d’un petit renflement, duquel part 
encore un autre filet. 

« Les suçoirs, dans l'état de vie, se replient dans 
tous les sens comme ceux des vélelles et des phy- 
sales, s'appliquent sur les corps, sur le verre, par 
exemple, en forme de ventouse, et peuvent y rete- 
nir l'animal; 1ls ont alors à leur extrémité la forme 


(Aya 9 

d'une peute trompette, et il est toujours facile de 
bien apercevoir leur cavité intérieure. Ils sont d’au- 
tant plus écartés les uns des autres, qu'ils sont plus 
rapprochés de l'extrémité du tube qui les soutient. 
Dans l'intérieur de la diphye ils sont plus pressés 
et comme nacrés. Leur mouvement est souvent in- 
dépendant de celui de la totalité de l'animal. Enfin, 
comme ils sont excessivement peuts, il faut, pour 
les bien voir et s'en former une idée exacte, se ser- 
vir d'une très-forte loupe. On croirait voir alors 
une sorte de stéphanomie; c’est à peu près la mème 
disposition des parties. 

« Dans quelques individus, surtout dans ceux qui 
sont le plus complets, l'extrémité du chapelet ne pa- 
rait formée que par les cloches qui enveloppent les 
sucoirs, dont l'ensemble, à l'œil nu, a l'aspect de 
l'extrémité d’une plume. Là, les suçoirs ne sont point 
encore développés; et il est facile, à la loupe, de les 
apercevoir ayant l'apparence de petites vésicules ac- 
colées au tube central de l’ensemble. q 

« Il nous reste maintenant à parler de l'accouple- 
ment des diphyes, ou plutôt du second animal qui 
sert à les compléter. Cette agrégation a été fort su- 
perficiellement observée jusqu'ici. On se bornait à 
dire que ces animaux s’accouplaient, ce qui devait 
faire penser qu'ils étaient semblables. Il n’en est rien 
cependant. 

« La première diphye, ou mieux la diphye anté- 
rieure, a bien quelque ressemblance avec celle dans 
laquelle elle entre; elle est, comme elle, pyramidale, 
et a une cavité subconique, dont l’ouverture est en- 


(172) 


tourée de cinq pointes; mais elle en diffère en ce 
qu'elle est beaucoup plus pointue, et qu'il n’y a point 
réellement deux cavités. La supérieure n’est qu’un 
canal formé par deux membranes simplement appli- 
quées l’une à l’autre, de sorte que le moindre effort 
suflit pour les écarter; cependant elles sont quel- 
quefois unies dans un seul point vers le milieu. C'est 
dans leur intervalle, lorsque ces animaux sont ac- 
couplés, que le chapelet des suçoirs de la diphye 
postérieure s'engage et fait saillie au dehors. Ce cha- 
pelet passe avec la plus grande facilité de la diphye 
à laquelle il appartient, dans l'autre, pour sorur à 
l'extérieur, et 1l rentre de même. Il faut qu'il y ait 
alors un accord manifeste entre ces deux animaux. 

« Leur agrégation est assez légère, et n’a jamais 
lieu de nouveau, lorsqu'une fois 1ls se sont sépa- 
rés. Quoiqu'ils se meuvent en commun, 1ls peuvent 
aussi se mouvoir isolément, et vivre ainsi long- 
temps ; mais la diphye postérieure, celle à qui appar- 
uent le chapelet des suçoirs, est beaucoup plus vi- 
vace, etses mouvemens sont très-brusques, très-vifs, 
tandis que ceux de la diphye antérieure sont lents. 
Dans cette dernière, la progression ne s'opère que 
par la vraie cavité, celle dont l'ouverture est munie 
de cinq pointes. 

« À quoi peut servir cet accouplement dans ces 
animaux ? Il parait bien difficile de s’en rendre 
compte. La diphye antérieure n’a aucun organe di- 
gesuf ou générateur visible sous le verre le plus gros- 
sissant. Un canal incomplet pour le passage des 
ovaires et des suçoirs de sa congénère, et une ca- 


CSD) 

vité dans laquelle on aperçoit quelquefois un léger 
nuage de mucosités; c’est tout ce qu’on peut aper- 
cevoir dans ce zoophyte transparent comme du cris- 
tal, et taillé à angles assez rudes. Comme tous les 
animaux pélagiens, les diphyes ont besoin d’une eau 
sans cesse renouvelée, et quoiqu’elles soient très- 
vivaces, elles finissent par périr après un séjour de 
quinze à vingt heures dans la même eau. 

« Les différences que présentent les très-Jeunes di- 
phyes accouplées sont : que le canal de la fausse est 
continu; dans la diphye postérieure, la grande ca- 
vité, c’est-à-dire celle qui ne contient point les su- 
çoirs, se prolonge jusque près de la pointe sans 
avoir de cul-de-sac terminé par un canal très-délié, 
tandis que dans la diphye antérieure ce canal est très- 
alongé. ” 

Le tom. 6o.° du Dicuonn. des sciences natur., qui 
parut en 1850, renferme un immense travail de M. de 
Blainville sur les zoophytes. Ce savant conserve la 
famille des diphydes, en l'enrichissant d’un grand 
nombre de détails et de plusieurs genres encore iné- 
dits, que lui procurèrent MM. Quoy et Gamard, 
Lesueur et Botta. Les caractères de cette famille , que 
M. de Blainville classe à la suite des ciliobranches 
dans les zoophytes faux sont les suivans : « Corps 
bilatéral et symétrique, composé d’une masse vis- 
cérale très-peute, nucléiforme, et de deux organes 
natateurs creux, contractles, subcartilagineux et sé- 
riaux : l’un antérieur, dans un rapport plus ou moins 
immédiat avec le nucléus, qu'il semble envelopper; 
l'autre postérieur et fort peu adhérent. Bouche à 


(174 ) 
Vextrémité d’un estomac plus ou moins proboscidi- 
forme. Anus inconnu. Une longue production cir- 
rhiforme et ovigère, sortant à la racine du nucléus, 
et se prolongeant plus ou moins en arrière. ” 

Enfin, le genre diphyes proprement dit a pour 
caractères zoologiques, suivant le même auteur, «un 
corps nucléiforme peu disunct, situé dans le fond 
d'une cavité profonde, d’où sort une longue pro- 
ducuon tubuleuse, garnie dans toute son étendue 
de suçoirs proboscidiformes, ayant à leur racine des 
corpuscules granuleux et un filament cirrhifère; 
corps natateurs à peu près égaux, et même subsem- 
blables ; l’antérieur à deux cavités bien distinctes, le 
postérieur à une seule, avec une ouverture ronde, 
garnie de dents. ” 

M. de Blainville cite la diphye de Bory, diphyes 
Bory, Quoy et Gaimard, et les quatre espèces sui- 

vantes de Lesueur, et qu'il nomme diphyes amphi- 
roa, navicula, Cuvieri et Dumontii. Lesueur don- 
nait le nom de dagysa, adopté par Solander et Gme- 
lin, au genre diphyes de M. Cuvier; mais M. de Blain- 
ville ajoute: est-il certain que l'animal vu par So- 
lander soit une diphye et non pas un biphore ? 

L'opinion la plus complète sur les diphydes, 
est celle de M. de Blainville, et ce savant s'exprime 
au sujet de ces animaux de la manière suivante : 

« Le corps d'une diphyde au premier aspect, et 
surtout à ce qu'il parait pendant la vie, semble n'être 
composé que de deux parties polygonales, subcarti- 
lagineuses, transparentes, placées à la suite l’une de 
l'autre, et se pénétrant plus ou moins, celle de der- 


( 175 } 
rière dans une excavation de celle de devant. Ces 
deux parties, plus ou moins constamment dissem- 
blables, offrent en outre cela de commun, qu’elles 
sont ordinairement creusées plus ou moins profon- 
dement par une cavité aveugle, et s'ouvrant à l’exté- 
rieur par un orifice fort grand et régulier, quoique 
diversiforme, en ajoutant à cela une production re- 
gardée comme un ovaire par M. Cuvier, et qui sort 
de la cavité supérieure de la pare cartilagineuse 
antérieure : C'était tout ce que l’on avait remarqué 
avant le Mémoire de MM. Quoy et Gaimard. Ils ont 
cependant décrit les nombreuses espèces qu'ils ont 
observées à peu près comme M. Cuvier, avec cette 
modification cependant, qu'ils ont considéré les 
deux parties comme appartenant au même animal ; 
mais l'étude des différences de forme nécessaires 
pour létablissement des genres nouveaux qu'ils ont 
proposés, et surtout les bonnes figures qu'ils ont 
données, a permis d'aller plus loin, et de voir dans 
lesdiphyes autre chose que les deux parties subcar- 
ülagineuses. En effet, en prenant pour exemple les 
calpés, et surtout les cucubales ou les capuchons, 
on voit que le corps des diphyes forme un véritable 
nucléus, situé à la partie antérieure de la masse to- 
tale, et que ce nucléus est composé d'un œsophage 
proboscidien à bouche terminale en forme de ven- 
touse, se continuant dans un estomac entouré de 
granules verts hépatiques, et quelquefois dans un 
second rempli d'air. On remarque en outre, à la 
parte inférieure, un autre amas glanduleux, qui est 
probablement l'ovaire, et en rapports plus ou moins 


(176 ) 

immédiats avec la producuon cirrhigère et peut- 
être ovigère qui se prolonge en arrière. Ce nucléus 
parait plus ou moins enveloppé par le cartilage an- 
térieur, qui lui offre, en effet, une cavité quelque- 
fois distincte d’une seconde, dont il a été parlé plus 
haut, servant à la locomouon , et d’autres fois con- 
fondue avec elle. Il est du reste en connexion 
intime avec son tissu par des filamens que nous 
croyons vasculaires. Il en est de même de la parue 
postérieure du corps. Nous avons déjà fait remar- 
quer que cette partie était creusée par une grande 
cavité qui se continue dans presque toute sa longueur ; 
c'est du fond de cette cavité que nait un prolongement 
peut-être également vasculaire, qui se porte au- 
dessus de la racine de la AE ovigère, et qui 
s'unit sans doute au nucléus. Ainsi 1l me paraît cer- 
tain que cette partie appartient réellement à la di- 
phye, mais l'on conçoit comment elle s’en détache 
au moindre effort, puisque son union se fan par le 
moyen d'un seul filament. 

« D'après ce qui vient d’être dit de l’organisation 
des diphyes, on voit que la parte que M. Cu re- 
gardait comme constituant l'animal à elle seule, n’en 
est qu'un organe peu important; qu'il faut y joindre 
la partie postérieure, qu’on regardait comme un in- 
dividu distinet; mais surtout qu'il faut tenir compte 
du nucléus viscéral, qui, avec la production ovifère, 
forme la partie essentielle de l'animal. 

« D’après cette manière d'analyser une diphye, 1l 
est évident que ce ne peut étre un animal du type 
des acuinozoaires; mais pour établir ses rapports na- 


(4970 
turels; voyons ce que les observateurs cités noûs 
ont rapporté de leurs mœurs et de leurs habitudes. 

« Les diphyes sont des animaux d’une grande 
transparence, qu'il est souvent fort difficile d’aper- 
cevoir dans les eaux de la mer, et même dans une 
certaine quantité d’eau prise à part. 

« C'est essentiellement à d'assez grandes distances 
des rivages qu’on les rencontre dans les mers des 
pays chauds, et souvent en très-grand nombre. Elles 
flottent et nagent, à ce qu'il parait, dans toutes les 
directions, l'extrémité antérieure ou nucléale en 
avant, et par la contraction des deux parties sub- 
carulagineuses chassant l’eau qu’elles conservent; 
aussi leur ouverture est-elle toujours dirigée en ar- 
rière, Quand les deux organes natateurs sont égale- 
ment pourvus d’une cavité spéciale, il est probable 
que la locomotion est plus rapide : elle peut du reste 
être exécutée par l’un ou par l'autre, proportionnel- 
lement à leur grandeur. 

« Le postérieur est si peu solidement attaché au 
nucléus, qu'il arrive souvent que par accident il s’en 
détache, au point que M. Boua croyait qu'une di- 
phye entière n’était formée que d’une seule de ces 
parues, n'ayant que fort rarement trouvé ces ani- 
maux complets. 

« Pendant la locomotion, la production arrhi- 
gère et ovifère, à ce qu'il parait, flotte étendue en 
arrière, en se logeant en partie dans une gouttière 
dont le bord inférieur de l'organe natateur posté- 
rieur est creusé; mais elle n’a pas la même longueur, 
l'animal pouvant la contracter fortement, et même 

12 


(198 3 

au point de la faire rentrer entièrement : d'après 
cela, il est évident que cet organe est musculaire. 
Mais ce qu'il offre de plus remarquable, c’est que 
dans toute sa longueur, et espacés d’une manière 
assezrégulière, se trouvent des organes que MM. Quoy 
et Gaimard regardent comme des suçoirs, et qui 
jouissent en effet de la faculté d'adhérer et d’ancrer 
l'animal, comme s’en est assuré M. Botta. Je n’ose 
décider ce que cet organe peut être, mais je suis 
porté à croire, ou bien que c’est un prolongement 
du corps analogue à ce que nous avons vu dans les 
physsophores, ou que c’est, sinon un ovaire, du 
moins un assemblage de jeunes individus, un peu 
comme dans les biphores. 

« Dans l’état actuel de nos connaissances sur les 
diphyes, il me semble qu’elles sont pour ainsi dire 
intermédiaires aux biphores et aux physsophores ; 
car elles se rapprochent des premiers, dont l’enve- 
loppe subcarulagineuse est quelquefois triparute, 
comme nous l’apprenons de M. de Chamisso, en ce 
que la masse des viscères est nucléiforme, qu’elle 
est contenue en grande partie dans cette enveloppe, 
que celle-ci a deux ouvertures, et que c’est par la 
contraction que s'exécute la locomotion. 

« On trouve au contraire à rapprocher les diphyes 
des physsophores, en regardant les organes natateurs 
comme analogues à ceux que nous avons vus dans 
le genre diphye, où le plus petit est en avant, et le 
plus grand en arrière; l’un et l'autre étant parfaite- 
ment bilatéraux. La bouche est aussi à l’extrémité 
d'une sorte de wompe. Il y a quelquefois un ren- 


(179) 
flement bulloïde plein d'air. Enfin, le corps est 
terminé par une producuon cirrhigère et, peut-être, 
ovifère. 

Au reste, nous sommes obligé de convenir 
que ces rapprochemens, pour être mis hors de 
doute, ont besoin d’une connaissance plus com- 
plète que celle que nous avons, non-seulement de 
l’organisation des diphyes et des physsophores, 
mais même de celle des biphores eux-mêmes. 

« Dans la manière de voir de M. Mertens, natu- 
raliste en chef dans la dernière cireumnavigation 
des Russes, les diphyes ne seraient que des stépha- 
nomies ; alors il faudrait considérer les productions 
cirrhigère et ovifère de ces diphyes, comme les 
analogues de la partie postérieure et tubuleuse des 
Stéphanomies. ” 

À ces travaux sur les diphyes, nous n’ajouterons 
que peu de détails; nous les avons tous rapportés, 
pour donner l'état de nos connaissances sur ces 
animaux, et fournir aux observateurs à venir un 
point de départ posiuf, et les moyens d'apprécier les 
opinions émises par les divers naturalistes qui ont 
eu occasion d'étudier ces singulières productions. 

Suivant nous, les diphyes appartiennent à une 
famille de zoophytes très-nettement caractérisée 
par leurs formes genérales et la nature de l'agré- 
gauon des diverses pièces qui les composent: cette 
famille serait celle des PLÉTHOsOMIES, plethosoma 
(corps mulüple), qu’on devra diviser en tribus, dont 
la première serait consacrée au genre plethosoma, 
très-probablement le po/ytomus de MM. Quoy et 


( 180 ) 


Gaimard (et dont le genre pyramis, de M. Ouo, etles 
genres, calpé, abyla, nacelle, ennéagone et cuboïde, 
de MM. Quoy et Gaimard, ne nous semblent être 
que les diverses pièces d'aruculation séparées et désa- 
grégées de la masse totale) : c’est dans cette tribu 
que nous paraît devoir être placé le genre hippo- 
pode (de MM. Quoy et Gaimard), et peut-être le 
genre cupulite des mêmes auteurs. La seconde tribu 
comprendrant les stéphanomies, telles que la s/epha- 
nomia amphitryadis de Péron ; mais nullement la 
stéphanomie à grains de raisin, de Lesueur, qui est 
une véritable physalide. La troisième tribu, enfin, 
serait réservée aux vraies diphyes, dont le type est 
la diphyes dispar, et aux peuts genres proposés 
dans ces derniers temps, s’il est reconnu qu'ils soient 
distincts. Quant aux genres pyramis ou calpe, nous 
pouvons assurer qu'ils sont fondés sur Ja pièce ba- 
sale et terminale des pléthosomes. 

La substance de la d'phyes dispar est dense, ré- 
nitente, d'un blanc hyalin, imitant un morceau de 
cristal taillé à facettes ; elle est de même nature, par 
son aspect et ses propriétés physiques, que celle des 
firoles et des salpas. Toutefois on ne découvre au- 
cune trace de nucléus coloré, ni de vaisseaux. Dans 
l'eau, le cordon musculaire, rouge intense, apparaît 
seul, à la manière des renflemens vasculaires des 
pléthosomes, et les Hinéamens se dessinent vague- 
ment, et au moindre choc les deux pièces du z00- 
phyte se désarticulent. Hors de l’eau, ces deux pièces 
sont denses, sillonnées à leur surface, ayant à leur 
milieu une cavité large, séparée au centre de chaque 


T6) 


poruon du zoophyte PE un diaphragme vertical et 
mince, que personne n’a indiqué. On remarquera 
que notre dessin représente la diphye dans un 
sens inverse de celui de MM. Quoy et Gaimard, et 
nous ignorons à qui apparüent l'erreur de dessin, et 
si l'animal conserve uniformément les mêmes rap- 
ports, à moins qu'il ne présente, comme certains mol- 
lusques, la particularité d’être indifféremment ren- 
versé dans quelques cas. Nous serions assez tenté de 
croire qu'il existe une ouverture au Sommet conique 
antérieur de la diphye, laquelle ouverture se trouve 
aboutir au canal étroit, filiforme, qui se dilate en 
une cavité oblongue, à l'extrémité de laquelle part 
le ruban musculaire coloré en rouge carmin, 
que nous avons vu entorullé au centre même des 
deux pièces du zoophyte. Or, ce chapelet, que la 
plupart des auteurs croient être des suçoirs que 
l'animal applique sur les corps qui servent à sa 
nourriture, après les avoir enlacés avec les tenta- 
cules qui les accompagnent, mais que nous n’avons 
pas vus, ce chapelet serait donc un tube digestif 
musculaire; mais il n’est pas probable que la diphye 
ne soit alimentée que par les pores de la surface et 
par une sorte d'imbibiuon, car les physales et les 
physsophores se nourrissent de matières animales 
et des chairs des poissons ; et les méduses elles-mêmes 
décomposent les sucs des animaux qu’elles saisis- 
sent et qu’elles digèrent par certaines parties de leur 
corps. Quant aux deux cavités du centre, elles ont 
pour but d'agir sur l’eau qui les remplit, et de ser- 
vir par la contraction de leurs parois au mouvement 


( 1839 


ordinaire de la progression. Enfin, pour soutenir ce 
zoophyte à la surface de la mer, nous avons très- 
souvent observé des cavités ovalaires et à parois 
distinctes, remplies de bulles d'air, qui s'échappent 
sitôt que l'animal est uré de l’eau. 

Nous renconträmes fréquemment cette diphye, 
soit dans l'océan Atlantique après avoir doublé le 
cap de Bonne-Espérance, soit dans les mers des 
Moluques et dans l'océan Indien, par 29 degrés de 
lat. S., et 92 de long. orientale. Notre dessin a été 
fat sur plusieurs individus, le 20 Décembre 1823. 

Paris, Novembre 1830. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PLANCHE: 55. 


liz. 1. Salpa bipartita , copiée de Bory, Atlas du Voyage aux 
Ce] P P 2 I Y> À; Le) 
quatre iles d'Afrique, pl. 6, fig. 5, tom. 1, pag. 154. 
A. L'animal de grandeur naturelle. BEA partie 
postérieure vue de face. CG. La partie antérieure 
séparée de la postérieure. 
Iïg. 2. Diphyes dispar, Eysenh. et Cham. (Actes de Bonn, 
tom. X, pag. 565, pl. 32, fig. 4): pour les détails, 
voyez la description citée de ces deux auteurs. 
. Diphyes Bory uoy et Gaim. , Zool. de l’Uranie 
pay Yes ); , , 
pl. 56, fig. 3, et texte, pag. 577. 


Q1 


Fig. 


PLANCHE 56. 


Fig. 4. Diphyes dispar, Lesson , figure inédite. 4. L'animal 
vu dans l’eau. B. Les deux parties isolées, vues 
hors de l’eau : 1. Partie antérieure. 2. Partie pos- 


PD.50: 


Prétre el Lessor pet Lmpr “de Langloir, Tdbot scuge® 


DIPHYES  dispar. 
Lig. 4. d apres un dessin de M.Lessor. 72 Ed apres AH. de Blaville, 


€ 


- 


_ 


Le 


NN 
A 


+ 


Prétre et Llesson pie Lrpr <deLangltr. 


DIPHYES  dispar. 
d apres MA. Quey et Cainard. 


( 185 ) 


térieure. 3. Loge postérieure. 4. Loge antérieure. 
5. Chapelet intestinal et sucoirs. 6. Cavités nata- 
toires. 7. Cavités hydrostatiques ou aériennes. 8. 
Estomac. 9. Bouche présumée. 10. Pointe de la 
diphye postérieure entrant dans la cavité de l’an- 
térieure et servant à joindre les deux pièces. 

Fig. 5. Diphyes Bory, de Blainv., Atlas du Dictionnaire des 


sciences naturelles, 1 c et 1 d. Parties antérieure 


et postérieure Lrès-grossies. 


PLANCHE 57. 


Fig. 6. Diphyes Bory , Quoy et Gaim., Annales des sciences 


. 4 4“ 
naturelles, Janvier 1827, pl. 1, fig. 1 à 7. 


Fig. 


Fig. 


Fig. 


Fig. 
F, 18. 


Fig. 


[SA 


I. 
2. 


Diphyes réunies , de grandeur naturelle. 

Diphyes séparées. 4. Diphye portant les su- 
coirs ou postérieure. B. Diphye antérieure, 
C. Ouverture de sa cavité. 


. Chapelet de sucoirs et d’ovaires très-grossis. 
4. Terminaison du chapelet, moins développé 


que la partie supérieure ; les suçoirs ne sont 
que rudimentaires et arrondis. 


. Les mêmes très-grossis. 
: Sucoir couvert de sa cloche transparente ex- 


cessivement grossi. 


. Une partie de filamens très-grossis. 


(184) 
PLANCHE 58. 


LE TANGARA FASTUEUX. 


Tanagra fastuosa, Less. 


Cette magnifique espèce de la section des vrais 
tangaras est remarquable par les suaves couleurs 
qui teignent son plumage. 

Long de cinq pouces quatre lignes, son bec est 
légèrement caréné, denté, comprimé sur les côtés, 
et noir, ainsi que les tarses. — Le front et le tour du 
bec sur les côtés comme en dessous, sont d'un noir 
de velours foncé. — L'occiput, les joues, le cou en 
arrière, et deux traits qui avancent sur la gorge, sont 
d'un vert aigue-marine, que relève le noir velours 
du devant du cou, des épaules et du manteau.— Le 
jaune orangé le plus vif et le plus éclatant occupe 
le croupion, la moitié du dos et les couvertures su- 
périeures. Un bleu glacé teint la poitrme et le haut 
du ventre, et passe à l’azur indigo lustré et glacé 
sur le bas-ventre, les flancs et les couvertures infé- 
rieures. La queue, moyenne et légèrement fourchue, 
est noire, excepté le bord, qui est bleu lapis. Les 
ailes, brunes en dessous et à deuxième et troisième 
rémuiges les plus longues, sont vert glauque ou aigue- 
marine à l'épaule, puis d'un noir vif, excepté les 
couvertures et le bord externe des rémiges, qui sont 
bleu lapis. Les moyennes pennes sont noir séri- 


FL.:00: 


frètre pPtra £ 1mpr°de Langlors, ME Massard s xp. 


TANGARA fastueux. 
J'ANACGARA fastuosa Zesr. 


A.Pec vu en dessus. /Prestl 


+ 


NE 


(195) 


céeux, excepté sur leur bord, où se dessine une 
flamme jaune orangé, terminée de vert. 

Cette belle espèce, d’un genre riche et varié, 
provient du Brésil, et nous a été communiquée 
par M. Parhuit. 

Novembre 1830. 


( 186 ) 


PLANCHE 59. 


LA BÉCARDE HABIA. 


Psaris habia, Less.; Tangara double croissant, Less., 
Ornith., esp. 53, pag. 464. 


Au premier aspect cet oiseau a les caractères gé- 
néraux des tangaras de la section des sallalor, et 
cependant, lorsqu'on l’examine avec soin, il possède 
les formes corporelles des bécardes ; il en a surtout 
le bec et la disposition des couleurs du plumage. 

Long de cinq pouces et den, son bec est voûté, 
légèrement comprimé sur les côtés, membraneux 
sur les bords, à arête convexe un peu vive et ter- 
minée en pointe crochue. La mandibule inférieure 
est pointue, légèrement échancrée elle-même de 
chaque côté. Les plumes veloutées du front avan- 
cent sur les fosses nasales, qui sont triangulures et 
profondes, et sur le devant desquelles s'ouvrent les 
narines. 

La couleur du bec est un jaune rougeàtre assez 
vif, excepté à la pointe, Où apparait une tache noire. 
Un gris plombé est la temte des pieds. 

Le plumage de cet oiseau est remarquable par 
l'harmonie des trois couleurs qui lui sont propres. 
Ainsi un noir-bleu très-foncé colore la tête et le cou 
en dessus comme en dessous, et forme sur les côtés 
du thorax, qui sont blancs, deux demi-cercles régu- 
lers, qui vont se perdre de chaque côté sous l'aile. 


PL. 69. 


2 etre pire Ë Prpr{deLanglrs. ME Mars. rard 7/2 


BECARDE habia. 
PSARIS habia, Zessr. 


; 
A. Bec. vw ert dessus / Cayenne 
« 


( 187) 


Les ailes et la queue sont de ce même noir-bleu 
foncé. Un manteau gris glacé part de la partie pos- 
térieure du cou, s'étend sur les épaules, et règne sur 
tout le dessus du corps jusqu’au croupion. La poi- 
trine, le ventre, les flancs, ainsi que les couvertures 
inférieures, sont d'un blanc pur. 

Les plumes de cette espèce sont d’une grande dou- 
ceur au toucher. Les ailes dépassent un peu le crou- 
pion, et les trois prennières rémiges sont les plus 
longues, bien qu’étagées, la première étant plus courte 
que la deuxième, celle-ci plus que la troisième, qui 
est la plus longue. La queue est large, reculigne. 

Dans son jeune âge, celte espèce est entièrement 
d'un bleu-noir indigo sur le corps; ce n’est que dans 
l'âge adulte qu'apparait le manteau gris. 

Cet oiseau habiie les environs de Cayenne. Il nous 
a été communiqué par M. Freire, amateur, qui a 
rapporté de la Guyane une collecuon presque com- 
plète de tous les animaux qui vivent dans la partie 
française. 

Octobre 1830. 


. (-188:) 


PLANCHE 60. 


LE COLIN DE LA CALIFORNIE, 
| MALE. 


Ortyx californicus , Less. 


Bien que le colin, dont nous publions une figure 
nouvelle et exacte, soit depuis long-temps connu, 
l'espèce avait toujours été rare dans les collecuons, 
et l’on n’en connaissait qu'une gravure noire, publiée 
dans l'Atlas de La Pérouse (pl. 36) sous le nom de 
perdrix huppée de la Californie, et un médiocre 
portrait enluminé, pl. 345 des Mélanges de Shaw, 
sous le nom de {etrao californicus. C'est la perdix 
californica de YIndex de Latham; la coturnir cali- 
fornica de YEncyclopédie méthodique (t. I, p. 367). 

De la taille de la caille de France, le colin de la 
Californie, mâle, a le plumage gris-brun, cendré en 
dessus; le ventre et les flancs maillés de noir et de 
bleu par lunules; une tache rousse au centre de lab- 
domen, et les côtés du cou agréablement perlés. La 
gorge est noire, encadrée de blanc pur, et le front 
est gris, légèrement strié de plus foncé; trois 
plumes minces à leur base, plissées et dilatées à l’ex- 
trémité, d'un noir intense, sont implantées dans 
locciput. 

La femelle n’a point la huppe ni la tête noire du 
mäle, et sa livrée est à teintes plus ternes. 

Le colin a été rapporté de la Californie par M. le 
docteur Botta, et est devenu assez commun dans les 
collecuons de Paris. 

Juin 1830. 


PL.60. 


Pretre Pire £ Impride Langlow, NM Massard seul . 


COLIN de la Calhiforme.r»#e. 
ORTYX Califormicus.Zesr. 


DUT 
PA 
_ : : TE à : 
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2 : : " | 


. “PE. Cr: 


2) 


/retre 227 € 2mpr £deL, anglois. ME Massard se 77/2 


COLIN coquet . male’. 
ORT'YX eleœans.Zer. 
T4 aliforrue 7 


( 189 ) 
PLANCHE 61. 
LE COLIN COQUET, MALE. 


Ortyx elegans, Less. 


Cette gracieuse espèce est de la taille du colin de 
la Californie, et provient de la même portion de 
l'Amérique septentrionale baignée par l'océan Paci- 
fique, où elle a été découverte par M. le docteur Boua. 

Le mâle a le plumage gris ardoisé en dessus ; les 
flancs roux vif avec des taches blanches, qui se des- 
sinent aussi sur le brun des ailes et de l'abdomen. 
Un plastron maillé de noir et de blanc occupe le 
devant du cou. Les joues et le front sont gris; l’oc- 
ciput est d’un roux vif, que surmontent en forme 
de huppe quatre ou cinq plumes droites, roides, 
colorées en roux-blond très-doré. 

La femelle a la tête grise, roussâtre, et surmontée 
par trois plumes, comme le mâle. Son cou est un 
peu vermiculé sur sa partie postérieure ; la gorge 
est grisätre, le thorax d’un gris cendré; les ailes, le 
dos, le croupion d’un gris brunâtre. Le ventre est 
blanc, avec des cercles bruns, et les couvertures infé- 
rieures de la queue sont rousses ou flammées de brun. 

Ce colin provient de la Californie, ainsi qu'une 
autre belleetnouvelle espèce, que nous avonsnommée 
ortyxz Massena, et qui se trouve dans la collection 
de M. le duc de Rivoli. Les ortyx elegans et Mus- 
sena sont très-distinets des ortyx picla et orlyx 
Douglasii, décrits dans le tome 16 (pag. 245) des 
Transactions de la société Linnéenne de Londres. 

Juin 1850. 


190 ) 


PLANCHE 62. 
Figr. 
LA MINIADE AZUR. 


Minyas cærulea, Cuv. 


Le genre minyas fut établi pour la première fois 
(1817) par M. Cuvier, dans la première édition du 
Règne animal, pour un zoophyte marin rapporté 
par Péron, et qui y est représenté pl. 15, fig. 8. Les 
miniades sont placés par M. Cuvier à la suite des 
molpadies (molpadia, Cuv.), dans l'ordre des échi- 
nodermes sans pieds, et avant les priapules, à la suite 
toutefois des holothuries. Les caractères assignés 
au genre par M. Cuvier, sont ceux-c1:, Corps sans 
pieds et ouvert aux deux bouts, ayant la forme 
d'un sphéroïde déprime aux pôles et sillonne 
comme un melon; point d'armure à la bouche. 
La seule espèce connue, ajoute ce savant, est très- 
belle, d’un bleu foncé, et se trouve dans l'océan At- 
lantique. M. de Blainville ne parait pas avoir connu 
ce genre, qu'il n'admet point dans son tableau des 
z00phytes. 

Le genre minyas nous parait devoir rentrer évi- 
demment dans le genre holothurie, et ne devoir for- 
mer qu’un sous-genre, qui établira les rapports des 
vraies holothuries avec les actinies. Nous précisons 
ainsi ses caractères: Corps arrondi, très-déprimé au 
pôle dans son état de contraction, à bouche anté- 
rieure, large, arrondie, bordée de trois rangs de 
sucoirs courts, vermiculaires, arrondis, blancs ; anus 


PENCEZ. 


Zrétre et Lesson 2272 £ 2mpr del, anglorr. Zalbaue re 7/2 


1.MINIADE azur. MINYAS cærulea. Ge. 


À z 
1. À Za meme. contracte: 
Là 


2.P E LAGIE panopyre. P£EZAGIA panopyra.Zron. 


(ion) 
oblong, nu, ouvert dans une surface déprimée, ar- 
rondie et plane. Lorsque l'animal erre sur la surface 
de la mer, pour saisir sa proie, il est convexe en 
dessus, renflé, étranglé et rétréci à l'extrémité buc- 
cale, qu’entourent des suçoirs nombreux, pressés 
les uns à côté des autres. 

La figure À représente ce zoophyte contracté; 
la figure B, celle dessinée par moi dans son état 
d'extension , et les intestins brisés et sortant avec la 
membrane interne, ainsi que cela arrive très-aisé- 
ment à la moindre pression. Ces intesuns sont nua- 
geux, délicats, rosés et presque sans consistance. 

La miniade azur est, ainsi que l'indique son nom, 
d’un bleu azur céleste, que relèvent des points papil- 
leux blanes sur les côtes, qui parcourent régulière- 
ment le corps dans le sens longitudinal. Les suçoirs 
sont d’un blanc pur, et les organes internes d’un 
rose tendre. La surface extérieure jouit d’une grande 
contractilité, mais en même temps d’une densité re- 
marquable. Sur les côtés sont placées des rangées de 
papilles cornées , solides et très-accrochantes , ainsi 
qu’on le remarque chez beaucoup d'espèces d'holo- 
thuries. 

Nous avons rencontré la miniade bleue, que 
nous avions nommée Peronia , le 19 Décembre 
1824, dans les mers du cap de Bonne-Espérance, 
voguant à l'aventure sur la surface de l'océan 
Atlantique méridional dans les temps de calme, 
si rares sur le banc des Aiguilles. 

L'animal est représenté de grandeur naturelle, et 
nous l'avons dessiné étant encore en vie. 


\ : 
( 192 ) 
Fig. 2. 


LA PÉLAGIE PANOPYRE. 
Pelagia panopyra, Péron. 


De toutes les espèces de méduses connues, il n’en 
est pas de plus commune que la panopyre; il n’en 
est point aussi qui ait été plus souvent figurée. Il 
semblait donc au premier coup d'œil inuule d’en 
publier un autre portrait; mais cependant, en 
donnant dans la planche suivante un dessin fait sur 
un jeune individu, et différant beaucoup de l’état 
adulte, nous avons dû reproduire une figure nouvelle 
bien que voisine de celle de Péron et Lesueur (Atlas 
du Voyage aux terres australes, pl. 31, fig. 2). Bosc, 
dans son Histoire des vers, a figuré la panopyre 
sous le nom de méduse pélagique, et c’est à tort 
que Péron et Lesueur en ont fait une espèce distincte 
sous le nom de pelagia denticulala (Méduses, 
page 58). Chamisso a de nouveau représenté la pa- 
nopyre à la pl. 2, fig. 3 et 4 du Voyage pittoresque 
de Choris. 

La pélagie panopyre, dont Lamarck a fait sa da- 
nea panopyra (An. sans vertèbres, & 2, p. 507), 
est remarquable par son ombrelle en demi-sphère, 
légèrement déprimée où comme ombiliquée au mi- 
lieu, un peu étranglée ou rétrécie sur ses bords, à 
surface hérissée de petites verrues denses et alongées, 
à pourtour entier, mais marqué de festons sinueux. 
Le milieu de l’ombrelle est occupé par quatre. pa- 


(195) 


quets de vaisseaux entorullés, nuageux, surmontant 
le corps ou le pédoncule qui s’alonge au-dessous de 
l’'ombrelle, pour se diviser en quatre bras foliacés, 
épais au centre, et amincis, frangés et comme dé- 
coupés sur leurs bords. Huit tentacules très-minces, 
très-grèles, arrondis, dépassant les bras, sont espacés 
sur le pourtour de l’ombrelle. 

La méduse panopyre est d’un rose tendre, uni à 
une grande diaphanéité. Le rose est plus foncé sur 
les petites verrues de sa surface, sur les ovaires et 
les rebords des bras. J'en ai gardé assez long-iemps 
des individus vivans, en les plaçant dans des vases 
pleins d’eau de mer. Ils manifestaient la plus vive 
irritabilité lorsque pendant l'obscurité on en appro- 
chaïi une lumière. Le dessin la représente à peu près 
de grandeur naturelle. Son ombrelle a jusqu’à quatre 
pouces de diamètre. La nuit elle jouit des propriétés 
phosphorescentes à un haut degré. 

La méduse panopyre est extraordinairement com- 
mune dans océan Atlantique équatorial. C'est par 
bancs épais que nous la renconträmes le 16 Sep- 
tembre 1822, par les 7° de lat. N. et 22° de longi- 
tude occidentale; de même que par 4° de lat. S. 
Nous la retrouvàames tout aussi commune dans 
océan Pacifique jusque par les 180 degrés de 
longitude. 


( 194) 
PLANCHE 683. 


LA PÉLAGIE PANOPYRE, JEUNE 
AGE. 
Pelagia panopyra, Péron. 


L'individu que nous figurons nous parait être le 
jeune âge de la méduse que nous avons décrite 
pl. 62, fig. 2. Cependant elle en diffère par plusieurs 
détails, bien que rién ne puisse autoriser à l'en sé- 
parer spécifiquement. Nous croyons d'ailleurs que 
les méduses, dans le premier temps de leur crois- 
sance, diffèrent de l'âge adulte par quelques parucu- 
larités, et qu'elles subissent ainsi divers changemens 
dans l’ensemble de leur coloration, et peut-être mème 
de leur forme. Nous en avons déja publié un 
exemple très-remarquable dans la parte zoologique 
du Voyage de la Coquille (pl. 12, et pl'15,2e3). 
Il résulterait de ce fait que certains zoophytes, à 
l'exemple de ce qu'onnomme livrées chez les oiseaux, 
subiraient dans leur aspect extérieur des modifica- 
tions successives. 

Le 15 Septembre 1822, par 7 degrés de lat. bo- 
réale et par 22 degrés de long. occidentale, navi- 
guant au milieu de bancs épais de pélagies pano- 
pyres, nous péchämes un grand nombre d'individus 
semblables à la figure de cette 63. planche. 

L'ombrelle est hémisphérique, hyaline ou dia- 
phane, d'une certaine densité hors de l'eau, trans- 
lucide, molle et nuageuse dans ce liquide, et formée 
de sortes de pièces isolées par compartumens, que 


POS. 
Victor seu. 


< | ol 


ER EI CE pm 
DT 


2 COTTON : 


pyre. 


CZA panopvra 


enr a 


ar. 


de Langlo 


Er 


[4 


Impr 
PELAGIE pano 


pres Lesson. 
PEZA 


Pretre 


r 


É Jeune 


‘Ombrelle vue en dessus. 


A 


age/ À 


EC —— — 
o 
: 
ï 
L2 
ï 


(195) 
bérissent quelques éminences papilleuses. Le pédon- 
cule est surmonté par quatre paquets de vaisseaux 
entorullés, couleur lie de vin, et se divise au-dessous 
de l'ombrelle en quatre bras foliacés. Nous avons vu 
cette méduse respirer l'air contenu dans l'eau par des 
pores placés sur les bords flexueux des bras, et cet air 
montat tout le long de ces bras, sous forme de glo- 
bules aussi brillans que ceux de mercure, etaboutis- 
Sail aux quatre gros paquets vasculaires, ramifiés au 
sommet élargi du pédoncule. La portuon vide de 
l'ombreile nous paraît être évidemment remphe d'air, 
pour diminuer la densité du corps lorsqu'il doit 
rester à la surface de la mer, et ce même air doit 
trouver quelque issue ménagée sur le pourtour de 
l'ombrelle, lorsqu'il devient nécessaire pour la sûreté 
de l'animal qu'il descende à une certaine profondeur, 
Entre les quatre bras foliacés existe une ouverture 
centrale, et quatre autres occupent leur base. Toutes 
sont recouvertes par une membrane pellucide. C'est 
par ces ouvertures que doivent, sans aucun doute, 
séchapper les gemmules anumalisés ou les jeunes 
méduses. Huit tentacules capillacés, blancs, peu ap- 
parens, naissent sur le bord de l'ombrelle, qui est 
légèrement sinuolé. 

La couleur de cette méduse est un blanc laiteux. 
Les vaisseaux du corps et ceux des bords des bras 
foliacés sont d’un rose vineux, qui s'affabht sur les 
bras, mais qui est très-foncé sur le pédoncule. Elle 
est dessinée de grandeur naturelle, et la figure A re- 
présente l'ombrelle vue en dessus. 

Septembre 1522. 


( 196 ) 
PLANCHE 64. 


LA CYTHERÉE DE LA MER DU SUD. 


Cytherea lupanaria, Less. 


Cette cythérée a beaucoup de rapports avec la 
venus dione des auteurs, qui vit sur la côte d'Amé- 
rique baignée par l'océan Atlantique équatorial ; 
mais elle en diffère par plusieurs parücularités, par 
sa taille plus considérable et par habitat; car elle 
vit sur les plages sablonneuses du Pérou, et par con- 
séquent sur les rivages de la mer Pacifique. 

L'individu que nous décrivons avait les dimen- 
sions suivantes : épaisseur de douze à quatorze lignes, 
longueur vingt lignes, hauteur dix-huit lignes; mais 
il n’est pas rare de rencontrer des individus dont 
les dimensions sont du double de celles que nous 
indiquons. Cette coquille est épaisse, solide, obli- 
quement cordiforme , légèrement ventrue, à bords 
parfaitement égaux, à lunule excavée, à sommet 
élevé, à écusson fauve, convexe, extérieur, anymphes 
un peu saillantes, à lèvres lisses, planes, garnies de 
deux rangées d’épines. Le bord inférieur, semi - cir- 
culare, est lisse, légèrement dilaté, surtout en avant. 
Les valves sont couvertes de sillons et de côtes ar- 
rondies, qui partent de la rangée externe des épines, 
se contournent en demi-cercle en s'espaçant régu- 
lièrement, de manière que les côtes se terminent en 
avant sous forme de lamelles minces et dilatées, qui 
ne se continuent plus qu'en stries fugaces sur la lunule. 

L'écusson est bordé par des lèvres larges, lisses, 


ZL. 64. 


Lretre Ja e Impr£de Langlorr. lretor seud. 
LA 
CYTHEREE de la Mer du Sud. 
. 
CYTULREA lup aparia , Zesson. 
A Cote du Perou . ÿ4 


r 


( 97 ) 

colorées en rose vif, encadré d’une raie blanche qui 
suit leur bordure. Au sommet, quatre épines s’alon- 
gent successivement de cette ligne blanche en res- 
saut, et ne dépassent pas le tiers supérieur de sa hau- 
teur. Sur les natüices en arrière naît la seconde ran- 
gée d’épines. Celles-c1, d'autant plus courtes et moins 
apparentes qu’elles sont plus supérieures, s’alon- 
gent beaucoup vers le bord inférieur de la valve, et 
ont jusqu'a neuf ou dix lignes. Ces épines sont lisses, 
convexes en arrière, pointues et un peu recourbées, 
puis creusées en devant ou en dessus par un sillon 
profond et canaliculé ; de légères stries règnent entre 
les épines de la première rangée et celles de la seconde; 
puis la surface oblique qui marque leur intervalle 
est lisse, rosée et striée de blanc. 

La cythérée de la mer du Sud est en dedans d’un 
blanc pur et laiteux ; en dehors elle est d’un rose 
tendre , foncé en violâtre sur la lunule, sur les 
lèvres et à la base des épines. Celles-ci sont d’un 
blanc d'ivoire, ainsi que deux raies qui bordent les 
lèvres et l'intervalle des épines. Le bord est d'un 
rose pâle. 

Cette belle espèce est très-commune sur les grèves 
entre Colan et Payta sur la côte du Pérou. Les ha- 
bitans lui donnent le nom de {irana de Colan, et 
lui attribuent la propriété de guérir les tuméfac- 
tions des parotides. C’est dans notre voyage sur la 
Coquille que nous l'avons rencontrée, et que nous 
en avons recueilli les nombreux échantillons qui 
se trouvent dans plusieurs des collections de Paris 
et de Londres. 

Mars 1823. 


(198 ) 
PLANCHE 65. 
LE VANGA ÉCORCHE. 


Vanga cruenta, Less. in Bélanger, f’oy.2001.,pag. 256. 


Voisin du blanchot de Levaillant (Af., pl. 283), 
que M. Vieillot a figuré dans sa Galerie sous le nom 
de {amnophilus olivaceus, pl: 139, notre vanga est 
une des espèces les plus remarquables de ce petit 
genre de l’ancien monde, qui ne renfermait que 
quatre espèces. 

Long de neuf pouces et demi, ce vanga est armé 
d'un bec puissant, haut, très-comprimé sur les côtés, 
fortement crochu, à narines latérales creusées dans 
une ample fosse nasale, Ses ailes, courtes, dépassent 
à peine le croupion. Leur première rémige est 
courte; la seconde plus longue; la troisième moins 
longue que la quatrième. Celle-ci, de même que les 
cinquième, sixième, sepuème et huitième, presque 
égales, sont les plus longues. La queue estalongée, 
élargie et arrondie à l'extrémité, composée de douze 
rectrices. Les tarses sont longs de quinze lignes, 
robustes, épais, terminés par trois doigts antérieurs 
presque égaux, plus faibles que le pouce, qui est 
énergique et mum d'un ongle proporuüonné. Le 
bec et les tarses sont noirs, les ongles cornés. 

Un bandeau blanc-gris règne sur le front, et prend 
plus d'ampleur sur le devant de l'œil. Un soureil 
gris clair couvre la paupière supérieure. Le dessus 
de la tête, le dos, le manteau et les couvertures 


PL. 6. 


Lretre pina £ 2mpr ‘de Lang lois. ME Masse ds 4/4 


VANGA écorche. 
VAN GA cruenta. Zesr. 


A .ZLe bec vuendesrur. [Cotes d. Afrique 74 


hs. 


D OT 


( 199 ) 

alares sont d'un gris cendré vers le haut, tirant à 
lolivâtre sur le dos. Un rouge orangé, à reflets et à 
teintes sanguines très-foncées devant le cou, occupe 
‘le dessous du corps, à parur de la gorge, et en s’éten- 
dant jusqu'aux flancs et au milieu de l'abdomen. 
Le bas-ventre et les couvertures inférieures sont 
d'un jaune franc; les ailes, en dedans, sont jaune 
paille. Le rebord de l'épaule est noir mat. Cest 
de cette dernière teinte que sont les deux pre- 
mières rémiges, toutes les autres sont gris ardoisé 
en dehors, et brunes en dedans ou, pour parler plus 
correctement, sur leurs barbes internes. Les grandes 
couvertures alaires sont étagées, larges, colorées en 
noir vif, et bordées de jaune pâle. La queue est gris 
ardoisé en dessus, traversée par une large bande 
noire circulaire, et terminée par un rebord jaune 
serin. Ces teintes sont moins foncées et moins ap- 
parentes en dessous. 

Cette belle espèce d'oiseau habite le cap de Bonne- 
Espérance, ou plutôt Cap-Coast, sur la côte occi- 
dentale d'Afrique. 

Décembre 1830. 


( 200 ) 


PLANCHE 66. 


LE MEGALONYX ROUX. 


Megalonyx rufus, Less, 


L'oiseau des plus curieux qui sert de type à notre 
nouveau genre MÉGALONYX (megalonyx, grands 
ongles), habite l'extrémité méridionale de l'Amé- 
rique au Chili. Il appartient à notre famille des mé- 
gapodes, et, à sa queue et à sa taille près, 1l rappelle, 
par la forme de son bec, celle de ses ailes, ses tarses 
et la couleur de son plumage, le beau ménure qui 
vit relégué dans la zone tempérée australe de la Nou- 
velle-Hollande. Toutes ses plumes sont bibarbulées, 
c'est-à-dire, que chaque barbe, longue et soyeuse, est 
elle-même frangée très-finement par des barbules pe- 
utes, molles, plus longues dans la partie duveteuse, 
et se raccourcissant en donnant à l'extrémité de 
chaque barbe un aspect capillacé. Le plumage, par 
conséquent, est au toucher d’une grande souplesse 
et très-sOyeux. 

Le bec de cet oiseau, plus court que la tête, est 
droit, conique, robuste. La mandibule supérieure, 
légèrement plus longue que l'inférieure, se termine 
en pointe obtuse, munie d’une dent sur le côté. L’a- 
rête est droite à sa base, entamant les plumes du 
front, dilatée vers le milieu, où elle se renfle légère- 
ment pour se courber. La mandibule inférieure est 
droite, mince, à branches séparées par un intervalle 


PL. 66! 


Lretre pute € Anipride Langlois, ME Massard soul. 
MEGALONYX roux. 
ME CALONYX rufus, Zesson. 


A.fPee vu de profd. B.Zec ou en dessus. €. Lirse de grand !nat! 
2 /27/2 


( 2010) 


membraneux jusqu'au-dela du milieu; sa face infé- 
rieure est légèrement renflée, et s'amincit en pointe 
aiguë. Ses côtés sont droits et ses bords lisses, mais 
recouverts par ceux de la supérieure, qui sont ar- 
rondis. La commissure est fendue jusque sous l'œil, 
et se termine en s’obliquant vers en bas. Le tour 
de l'œil est dénudé; des cils alongés, roides, bor- 
dent les paupières; ils sont cylindriques à leur base, 
et filiformes au sommet. 

Les narines sont remarquables par leur confor- 
mation: elles sont amples, creusées sur les côtés du 
bec, dont elles occupent la moitié supérieure. Les 
plumes du front avancent sur leur portion basale, 
et quelques-unes simulent des soies. Une plaque voùû- 
tée, convexe, recouvre en entier la fosse nasale, et 
la narine consiste en une simple fente très-étroite, 
très-peu discernable, ouverte sur le bord inférieur 
de la voûte cornée. Cette singulière disposition a la 
plus grande analogie avec celle qu’on remarque chez 
les chionis, les attagis et les unochores, et semble 
destinée à protéger le sens de l’odorat de certains 
oiseaux du sud de l'Amérique, que le climat ou 
leurs habitudes influenceraient défavorablement sans 
cette conformation. 

Les ailes très-courtes et la queue imparfaite du 
mégalonyx annoncent que cet oiseau vole très-mal, 
tandis, au contraire, que ses tarses, d’une rare vi- 
gueur, terminés par des doigts robustes et par des 
ongles disproporuonnés avec la taille de loiseau, 
indiquent que sa marche est des plus rapides; car 
sa plante du pied calleuse, et ses ongles usés par le 


('acai) 


bout, témoignent de sa fixité sur un sol cullouteux 
et desséché. Les ailes ne vont point jusqu'au crou- 
pion; elles sont très-concaves, épaisses, et les rémiges 
secondaires sont aussi larges que les primaires. De 
ces dernières la première est très-courte; la deuxième 
moins longue que la troisième ; celle - c1 que les qua- 
trième et cinquième ; les sixième, septième, huitième 
et neuvième sont égales et les plus longues. Toutes 
les secondaires sont égales, et seulement un peu 
plus courtes que les primaires. La queue est mé- 
diocre, pointue, composée de dix rectrices faibles, 

arrondies au sommet, et successivement étagées , 
c'est-a-dire, que les latérales sont les plus courtes. 

Les tarses sont puissans, très-2r0s proporüonnel- 
lement à la tulle de l'oiseau; un peu plus longs que 
les doigts antérieurs. Ceux-ei sont presque égaux, 
robustes, et l'externe est fortement soudé au médian 
à la base. Le pouce est aussi très-robuste. Des squa- 
melles solides revêtent circulairement les tarses et le 
dessus des doigts, tandis que la plante des pieds est 
très-rugueuse. 

Le tarse a de longueur dix-huit lignes; les doigts 
antérieurs, les ongles COMprIs, quinze à seize lignes, 
et le pouce quaiorze lignes; mais les ongles, sur- 
tout celui du pouce (sept : à huit lignes), sont très- 
grands, très-peu recourbés, très-forts, comprimés 
sur les côtés, convexes en dessus, concaves en des- 
sous et à pointe usée. De cette longueur inusitée 
des ongles nous nous sommes servi pour en faire 
le principal caractère du genre mégzalonyx, bien 
que ce nom ait déja été donné à un mammifère 


( 205 ) 


fossile, dont la plupart des auteurs n’ont point 
adopté le genre. 

Le mégalonyx roux a près de neuf pouces de 
longueur totale. Son bec, long de huit lignes, et ses 
tarses sont noir mat; le dessus de la tête et du cou, 
le manteau, les ailes et les rectrices sont brun-roux 
uniforme, passant au roux férrugineux sur le crou- 
pion et les couvertures supérieures de la queue. 
Mais de nombreuses raies blanchätres traversent le 
croupion, et sont dues à ce que les plumes abon- 
dantes de cette partie sont frangées de blanc à leur 
sommet. 

Un soural blanc surmonte l'œil. Le milieu de la 
joue est brunâtre. Le menton est blanc, et cette 
couleur s'étend sur les côtés du cou en formant 
deux épaisses moustaches. Le reste du cou en de- 
vant comme sur les côtés, et le haut de la poitrine, 
sont roux ferrugineux. Le ventre, les flancs et les 
couvertures inférieures de la queue sont rayées de 
brunätre, de blanchätre par zones égales et souvent 
en chevron. 

Le mégalonyx doit avoir des habitudes terrestres 
presque exclusives. Sa marche doit être rapide, et il 
doit gratter dans le sol pour y chercher sa nour- 
riture. On ignore complétement quelles sont ses 
mœurs et son genre de vie. IL parait habiter le sud 
du Chili, dans le pays des Araucans et des Puelches. 
Il nous a été communiqué par M. Canivet. 

Janvier 1831. 


(204 ) 


PLANCHE 67. 


LE PITYLE CHRYSOGASTRE. 
Pilylus chrysogaster, Less. 


Ce beau pityle a de longueur totale huit pouces, 
et se fait remarquer aussi bien par sa taille robuste 
que par les trois seules couleurs qui teignent son 
plumage. D'un jaune d'or sur les joues, la gorge et 
tout le dessous du corps, il est encore jaune sur 
la tête, le cou et le croupion; mais sur ces trois 
parues il s’y joint du brun, et le sommet de la tête 
surtout est d'un jaune sali par du brunätre foncé, 
Les couvertures inférieures de la queuesont blanches; 
les supérieures sont noires, œillées de jaune, puis 
de blanc. Le manteau et le dos sont d’un noir pro- 
fond. Il en est de mème des ailes ; mais celles-c1 ont 
des larmes arrondies à l'extrémité des rémiges secon- 
daires, et une large raie blanche qui traverse les ré- 
miges. Ce noir intense colore aussi la queue; mais 
toutes les rectrices, excepté les deux moyennes, sont 
plus on moins largement bordées de blanc de neige 
à leur extrémité et sur leurs barbes internes. 

Les tarses, à doigts assez courts, sont jaunâtres, 
et le bec, très-conique, très-bombé, très-échancré 
et disposé en tenailles incisives au milieu de chaque 
mandibule, est couleur de corne brunâtre. Quel- 
ques cils roides sont implantés à la commissure. 
Les ailes dépassent à peine le croupion. La première 
rémige est un peu plus courte que les seconde, troi- 


PP. 67. 


Prétre pra £ Impr de Lars loue. 
/ F LL 


PITYLE chrysogastre. 
| 


— 


PITILUS chrysoœgaster. Zerson. 


— 


VE Bec vu ert dessus te VA72 ?, 


M Masrard ve 27/2 


(05050) 


sième et quatrième, qui sont les plus longues et à 
peu près égales : elles sont brunes en dedans, rayées 
de blanc. La queue est alongée, égale. 

Ce pityle, dont nous devons la communication à 
M. Canivet, provient du Chili. 

Les vrais caractères des pityles seront les suivans: 
Le bec est court, très-bombé, pointu, à côtés ren- 
flés, à bords rentrés et lisses; la mandibule supérieure 
manifeste à sa base une échancrure profonde, et le 
bord du bec, de presque droit qu'il était, se déjette 
vivement vers en bas. La mandibule inférieure, beau- 
coup plus épaisse que la supérieure, est convexe, 
terminée en pointe oblique jusqu'au milieu, où ap- 
parait une échancrure, puis une coupe en biais qui 
répond à la lame oblique de la mandibule supérieure. 
Les narines sont rondes, nues, ouvertes à la base 
des plumes et en dessus du bec. Les tarses sont fai- 
bles, scutellés, terminés par des doigts courts, sur- 
tout l’externe et l'interne. Les ongles sont petis et 
faibles. La queue est moyenne, composée de douze 
rectrices égales. Les rémiges sont pointues et déje- 
tées, et les secondaires amples et longues. 

Janvier 1831. 


( 206 }) 


PLANCHE 68. 
LE TANGARA (AGLAIA) VICAIRE. 


Tanagra (Aglaia, Sw.) vicarius, Less. 


Ce tangara, de la tribu des vrais {#nagra, ressemble 
beaucoup à Févêque et au prélat du Musée de Paris. 
Mais plusieurs dépouilles, complétement semblables, 
sont venues attester l'existence de cette espèce, qui 
habite le Mexique. 

Le tangara vicaire a sept pouces de longueur to- 
tale. Les-ailes sont alongées, pointues, et s'étendent 
jusqu'au-delà du uers supérieur de la queue. Celle- 
ei.est médiocre, légèrement dilatée et échancrée au 
sommet. La première rémige est presque aussi longue 
que les deuxième, troisième et quatrième, qui sont 
les plus longues; car les suivantes sont graduelle- 
ment étagées et se rapetssent successivement. Le 
bec est noir, et les tarses sont bruns. Le dessus de 
la tête, jusqu'au-dessous de l'occiput, est gris-bleu à 
teinte douce, que relèvent sur les côtés du front deux 
taches d’un noir velours. Un gris tendre et bleuätre 
fugace colore la gorge, le devant du cou, et se fonce 
sur les jugulaires et sur les joues. 

Le dessus du cou, les petites couvertures alaires, 
le croupion, sont vert ohivätre. Le manteau est brun; 
mais comme chaque plume est bordée d'olivàtre, 1l 
en résulte une couleur mixte. Tout le dessous du 
corps, y compris les couvertures inférieures de la 
queue, sont d’un jaune légèrement olivätre. Les 


21.68. 


lretre pire É 2npr°de Langlour. LA Ladele Massard si up! 


TANGARA (AGLAIA) vicaire. 
TANAGRA /AGLAIA ) vicarius . Zerr, 


A. Bee ou en desstr. [dt MHovique ) 


: LI 
# | 
' - : L 
ui 
| 
| : 
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LL 
. , L 
Le 
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- CA 
Li : 
à 
. Lil 


( 207 ) 
ailes sont, dans leur moitié postérieure, d’un noir mat, 
que relèvent deux bandes larges, mais peu longues, 
de jaune très-pur. La première est cachée par les 
petites couvertures, et naît sur le bord de la sep- 
üème rémige; la seconde occupe le bord de l'aile, 
et n'existe point sur la rémige primaire, mais com- 
mence à la deuxième et finit à la sixième. Cette raie 
est un peu inférieure à la précédente. La queue est 
brunâtre en dessus et gris clair en dessous. 
Janvier 1831. 


( 208 ) 


PLANCHE 69. 


LE TANGARA (HABIA) NOIR-CAP. 


Tanagra (Saltator) atriceps, Less. 


Ce grand tangara, de la wribu des habia ou sal 
lalores ,.a, dix pouces de longueur totale. Les ailes 
sont amples, larges, et s'étendent jusqu’au tiers su- 
périeur de la queue. Celle-ci est moyenne, large et 
légèrement arrondie au sommet. Les rémiges sont 
contournées à leur extrémité; la première est plus 
courte que la seconde; celle-ci et la troisième sont 
égales; les quatrième, cinquième et sixième sont les 
plus longues. Le bec est fort, très-conique, à man- 
dibule supérieure renflée en devant des narines, qui 
sont rondes, nues et sur le rebord des plumes fron- 
tales. Les bords des mandibules sont recourbés et 
onduleux. Ses tarses sont courts, robustes, garnis 
de fortes squamelles en dessus. 

Le bec et les tarses sont noir-brun. Le dessus de: 
la tête, les joues, sont du noir le plus profond. Le 
devant de la gorge et du cou est d’un blanc de neige, 
qu'encadre un large rebord noir, qui nait sur le 
menton, se fond au noir des joues, et descend sur 
les côtés du cou, pour s'unir à son milieu et for- 
mer un large collier, bordé lui-même en dehors 
d'un autre collier, moins épais, de gris cendré. Une 
teinte olive jaune, franche et nette, règne sans par- 
tage sur le cou, le corps, les ailes et la queue. Les 


70.69. 


d 


lretre pie ; 2mprde Langlons. HlAile Hassard seudo!t 


TANGARA (HABIA) noir Cap: 
TANAGRA / SALTAT'OR / AUrICCPS. Zerr. 
fu Mexique a 


L— 


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( 209 ) 

uges des rectrices et des rémiges sont brun marron 
lustré : mais 1l n’y a que les barbes externes de ces 
dernières qui soient jaunes; celles du dedans sont 
d'un brun uniforme. Le dessous du corps, à parür 
du bas du cou, est gris de cendres; les couvertures 
inférieures de la queue sont rouge ferrugineux. Les 
ailes sont grises et jaunâtres en dedans. 

Cet oiseau provient du Mexique. 

Janvier 1831. 


( 210 ) 


PLANCHE 70, 


LE GRIMPIC ZONE. 


Picolaptes zonatus, Less. 


Cet oiseau est long de sept pouces, y compris 
dix lignes pour le bec et deux pouces huit lignes 
pour la queue. Les ailes sont très-étroites, concaves, 
et n'atteignent que le tiers supérieur de la queue. 
Celle-ciest moyenne, légèrement étagée. Les rémiges 
sont contournées , à barbes rases sur le bord externe, 
à couvertures arrondies, larges, amples. Les rectrices 
sont roides, étroites, arrondies à leur sommet. Les 
jambes sont emplumées jusqu'aux talons. Les tarses 
ont au plus dix lignes; ils sont scutellés en avant, 
et terminés par trois doigts antérieurs munis d'on- 
gles faibles, et le doigt du milieu dépasse de plusieurs 
lignes les latéraux. Le bec est mince, comprimé sur 
les côtés; à narines nues, arrondies, ouvertes sur le 
bord inférieur de la membrane qui couvre les fosses 
nasales. 

Le bec est de couleur cornée, et les tarses sont 
jaunes. La tête est grise, et chaque plume est mar- 
quée au centre d'une tache noire triangulaire. Le 
dessus du cou, du dos, des épaules, est noir et 
blanc, par raies égales et transversales. Le croupion 
et les couvertures supérieures de la queue sont d’un 
roux vif, rayé de noir. Les rémiges sont brunes, 
rayées plus étroitement de blanc ; et les rectrices sont 


Flo. 


etre pra { 27 de Langlorr. NE Massard seudp 


GRIMPIC zone. 
PICOLAPTES zonatus.Zes. 
"44 alifornre 74 


Con) 


aussi brunâtres , mais à raies grises sur les moyennes, 
et à taches blanc roux sur les latérales. La gorge, 
le devant du cou et le thorax, sont blanc parsemé 
de goutielettes d’un noir vif Le ventre, les flancs, 
les plumes ubiales et les couvertures inférieures de 
la queue, sont d’un roux ferrugineux, ponctué çà 
et là de noir. Les ailes sont de couleur de rouille 
en dedans de l'épaule. 

Cet oiseau habite la Cahfornie. 

Janvier 1831. 


(some } 


PLANCHE 11 


L'ÉDELE A TÊTE ROUSSE 
 Edela ruficeps, Less. 


Le petit oiseau type de notre genre édèle, edela, 
a pour caractères un bec alongé, déprimé à la base, 
à arête vive entre les deux fosses nasales, qui sont 
profondes, revètues d'une membrane, et garnies à leur 
base de peutes plumes frontales. La mandibule in- 
férieure est de la longueur de la supérieure, et se 
trouve légèrement renflée en dessous et au milieu. 
Les bords du bec sont lisses, membraneux. Ailes 
courtes, très-concaves, à première rémige brève; 
la seconde plus alongée; la troisième moins longue 
que les quatrième, cinquième et sixième, qui sont 
les plus longues. Queue composée de rectrices 
molles, inégales, au nombre de douze. Tarses minces, 
scutellés, à pouce plus robuste que les doigts anté- 
rieurs. Ongles recourbés, falciformes. 

Ce genre lie les sylvies aux oiseaux de la famille 
des certhiadées. La seule espèce connue vient de 
Java, et non pas de la côte NO. de la Nouvelle- 
Hollande, ainsi que nous l'avons dit dans notre 
Traité d'Ornithologie (pag. 309), induits en erreur 
par une étiquette du Muséum. C'est du moins de 
cette ile que M. Bélanger l'a rapportée. Le bec et les 
tarses sont jaunes, toutle dessus de la tête est d’un roux 
vif. Le plumage est en dessus vert olivätre; la queue 
rousse, et tout le dessous du corps, à partir de la 
gorge, d’un blanc grisätre satiné, Cet oiseau est long 
au plus de trois pouces huit lignes. 


Pl. 


lretre PTE £ Ampr°ae Langlors. MP Massard si 7/2 
Lé 
4 x à o 
EDELE a tete rousse. 


£ DELA ruliceps . Less. 
A, Prec vu de profil. B. Zee vu de face. C.Zrrve. 
Teva ./ 


#8 MIE 


PAPE 
serbe: noi 
eut os CE LR d 


tom" L LE ALTS 


20. 732. 


Pretre VAE Se 2mprfde Langlois. Cry ard reup 


PIE - GRIECHE bentet. 
LANIUS bentet. Zorus. 
A,Zee ou de pPrefl.g7n le fav.) 


( 253 ) 


PLANCHE 72. 


LA PIE-GRIÈCHE BENTET. 


Lanius bentet, Horsf. 


Cette pie-grièche, que M. Horsfeld à fait con- 
naître par une courte phrase sous le nom javanais 
de bentet( Trans. soc. Linn. Lond.,tom.15,p.144, 
genre 7), est aussi mentionnée nominalement sous 
le nom de bourong papa, ou de tiong ali, par sir 
Raflles, dans son Catalogue des animaux recueillis 
à Sumatra (opere cilalo, pag. 304). Les nombreux 
rapports qu’elle présente avec notre grande pie- 
grièche grise de l'enluminure 445, ou même le 
lanius minor de la même enlununure fig. 2, ont 
souvent dù la faire confondre avec ces deux espèces, 
dont on serait tenté de la regarder comme une va- 
rieté. Elle s’en éloigne toutefois assez par la fixité 
de ses caractères, pour être regardée comme dis- 
üncte et bien caractérisée. Elle appartient à notre 
sous-genre des vraies pie-grièches, Lanius. 

Le bentet a neuf pouces et demi de longueur to- 
tale, et la queue enire pour quatre pouces huit lignes 
dans ces dimensions. Son bec est élevé, très-com- 
primé sur les côtés, très-crochu, et muni d’une dent 
vigoureuse et robuste. La mandibule inférieure elle- 
méme a sa pointe aiguë et retroussée. Les narines sont 
rondes, et percées en avant des fosses nasales. Le 
dessous de l'œil est nu. Les ailes dépassent à peine 
le croupion. La première rémige est courte, la se- 


(214) 


conde un peu plus longue, la troisième presque 
de la longueur de la quatrième; celle-c1, les cin- 
quième, sixième et septième, sontles plus grandes. Les 
tarses sont assez robustes, et les ongles très-acérés. 
La queue est prolongée, mince, à rectrices étagées, 
étroites, dilatées et arrondies à leur sommet. 

Le bec et les tarses sont noirs. Un brun de suie 
recouvre le front et le devant de la tête, en s’arré- 
tant à son milieu pour céder la place à une teinte 
gris cendré, qui colore l’occiput, le manteau et les 
couvertures des ailes. Les grandes plumes alaires 
et celles de la queue, de même que le croupion, 
sont d’un jaune blond mélangé de gris. Le brun fu- 
hgineux du front s'étend sur la région oculaire et 
sur les côtés du cou, où 1l forme une écharpe laté- 
rale. Tout le dessous du corps, à parur de la gorge 
jusqu'à la région anale, est d'un blanc satiné, for- 
tement teint de blond doré roux sur les flancs et 
sur les couvertures inférieures de la queue. Les ailes 
sont en dehors noires. L’épaule est blanche, et lors- 
que les rémiges sont éployées, une écharpe blanche 
occupe leur partie moyenne. L'ale en dedans ést 
albine à sa moitié supérieure, et brune dans le reste 
de son étendue. Les rectrices moyennes les plus lon- 
gues sont brun uniforme; les latérales sont brunes, 
terminées de blanc, et les deux plus courtes sont 
blanc'ies au sommet, mais encore lisérées de blanc 
sur leur bord externe. 

Le bentet remplace à Java notre lanius excubilor. 


Pl. 75. 


| 2 


Lretr 7447 2npr 2 Langlois ME daole Massard sr 17/24 


PIC  canente. 
PICUS canente. Zess. 


1 ES 
27 L'egou ./ 


{ 225 
PLANCHE 73. 
LE PIC CANENTE. 


Picus Canente, Less. 


Ce pic, remarquable par les couleurs de son plu- 
mage qui, sous ce rapport, s’éloignent de celles de 
la plupart des espèces de ce genre nombreux et 
cosmopolite, nous parait évidemment nouveau. 
Ramassé et trapu, 1l nous rappelle, par ses formes 
robustes mais courtes, la femelle du picus concre- 
lus. Son nom trivial est celui de la nymphe Ca- 
nente, épouse de Picus. 

C’est au Pégou, où:on le nomme {éma gaouné, 
que M. Bélanger s’est procuré-cet oiseau, qui a de 
longueur totale un peu moins de six pouces. Ses 
ailes sont presque aussi longues que la queue. Celle- 
ci est courte, conique, et a cela de particulier, d’avoir 
toutes ses rectrices arrondies, à l’exception des quatre 
moyennes, qui seules sont terminées par deux pe- 
tites pointes mucronées, formées aux dépens des 
barbes, qui dépassent à peine le rachis. Les tiges de 
ces quatre rectrices sont roides, lusirées, très-larges. 
Les ailes de ce pic sont concaves, à première rémigé 
courte, à deuxième moins longue que la troisième; 
celle-ci, la quatrième, la cinquième, la sixième et la 
sepuème, de même-longueur et les plus alongées. 
Les rémiges secondaires sont presque aussi longues 
que les primaires. Le bec est court, droit, conique. 
La mandibule inférieure est remarquable par son 
étroitesse; elle est pointue, arrondie. 


( 516 ) 


Ce pic n’a point de rouge ni de vert dans son 
plumage; deux seules couleurs, le noir et le blanc, 
se partagent sa vestiture corporelle. Sa tête est grosse, 
garme sur l'occiput d'une sorte de huppe épaisse ; 
elle est noir-bleu profond, ainsi que la tête et la 
moitié postérieure du cou. Les grandes couvertures 
des ailes sont d’un noir- bleu que sépare, entre les 
épaules et sur le haut du dos, une large raie blan- 
che; une écharpe noire coupe en travers le milieu 
du dos. Les ailes sont, dans leur partie supérieure et 
moyenne, d’un blanc légèrement ponctué de noir 
sur les bords, et zoné de noir sur la terminaison des 
grandes couvertures, qui sont blanches. Le crou- 
pion est blanc. Les couvertures supérieures et les 
rectrices sont noires, ainsi que la moitié des ailes 
et leurs rémiges. Les ailes sont brunâtres en dedans. 

La gorge et le devant du cou sont d’un gris de 
cendres, que relèvent, de chaque côté, deux traits 
blancs assez larges, qui côtoient les jugulaires de- 
puis la commissure du bec jusqu’au haut du thorax. 
Tout le dessous du corps, c’est-à-dire le thorax, 
les flancs, le ventre, est d’un brun enfumé foncé. 

Le bec est corné, noirâtre, et les tarses sont bruns. 
Le pouce et le doigt interne sont courts; le doigt 
médian et l’externe sont d’égale longueur, minces, 
grèles et très-alongés. 


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EURICÈRE de Prévost. 


EURYCEROS Prevosti. Zesr. 
À. Bee Du de profil. B Bec [27/4 de face , 
f2 Wade as 241 D À 


(#15) 
PLANCHE 74. 
L'EURICÈRE DE PREVOST. 


6 Euryceros Prevostü, Less. 
s |: 

L'oiseau type du genre nouveau que nous repré- 
sentons dans la planche 74 est une des singularités 
les plus neuves et les plus remarquables de l'ornitho- 
logie. C'est un passage transitoire entre les toucans, 
les calaos et les eurylaimes ; c’est un type caractérisé 
à- placer comme lien intermédiaire entre lerolla 
(Traité d'Ormihologie, p. 260) et les buceros. Les 
eurycères appartiennent à nos passereaux hétéro- 
dactyles et à notre famille des eurylaimes. Ce genre 
sera ainsi caractérisé : Bec épais, renflé, bulleux et 
très-celluleux, un peu plus long que la tête, ‘pres- 
que aussi haut que long, comprimé sur les côtés, qui 
sont plans, verticaux; mandibule supérieure haute, 
discoide sur le front, renflée, carénée, très-cellu- 
leuse, à arête convexe, en demi-cercle, terminée par 
une pointe recourbée, fortement dentée, à bords ar- 
qués, lisses. Narines nues, rondes, ouvertes, creusées 
dans un sillon profond, garni à sa base de plumes 
veloutées. Mandibule inférieure très-comprimée à 
sa pointe, qui est aiguë, redressée, lisse sur les bords, 
qui sont plans; à branches dilatées, élevées ; com- 
missure garnie de cils roides, implantés à l'angle 
du bec. Tête complétement emplumée ; ailes minces, 
dépassant le croupion, un peu concaves, à première 
rémige bâtarde, à deuxième beaucoup moins longue 
que la troisième; les quatrième, cinquième et sixième 


( 218 ) 


presque égales et les plus longues ; les suivantes 
décroissant successivement. Queue moyenne, com- 
posée de 12 rectrices droites, arrondies et mucro- 
nées à leur sommet, à barbes plus alongées sur le 
bord interne. Tarses médiocres, emplumés jusqu’au 
talon, scutellés en devant, à pouce robuste, fort, à 
trois doigts antérieurs, faibles , scutellés, presque 
égaux, l'interne le plus court, l'externe soudé au 
médian jusqu’à la deuxième phalange. Plumage doux, 
satiné et de mème nature que celui des eurylaimes. 

La seule espèce connue de ce genre est parvenue 
tout récemment de Madagascar dans une collection 
adressée à M. Florent Prévost. Le rare et bel individu 
figuré avait été tué à Tintingue sur la côte. 

Cet oiseau a un peu plus de 10 pouces de lon- 
gueur totale. Le bec entre dans ces dimensions pour 
18 lignes sur 1 2 de hauteur , la queue pour 4 pouces ; 
les ailes ont, de l'épaule à la pointe, 5 pouces; les 
tarses , 1 2 lignes ; le pouce, l'ongle compris, glignes, 
et le doigt médian 8 lignes. 

Le bec, d'un gris de perle dans sa plus grande 
étendue, est noir à sa pointe et sur les bords. Les 
tarses sont plombés. La tête, le cou et le thorax 
sont d'un noir vif et lustré. Le ventre et le bas-venire 
sont d'un brun strié très-finement et d’une manière 
presque imperceptible de roux. Les épaules, le man- 
teau , le croupion et les deux pennes moyennes de 
la queue sont d'un rouge cannelle vif et frais. Les 
rémiges et les rectrices sont d’un noir mat. Les cou- 
vertures moyennes sont d'un brun-roux sale. 

Mars 1831. 


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PL .75. 


Lrètre pur! 


Lnpr*deL anglou, ME Adele Massard 2272 % 


PIE-GRIECHE quatre œils. 
ZANZUS bimaculatus. ess. 


A./lec ou enleSS US. fade Java) 


PLANCHE 75. 
LA PIE-GRIÈCHE QUATRE OEILS. 


Lanius bimaculatus, Less. 


Cette jolie espèce de pie- grièche a été très-briè- 
vement décrite par le docteur Horsfield, qui la ran- 
geait dans le genre merle, bien qu’elle ait la plupart 
des caractères des vraies pie-grièches. C'est, à ce qu'il 
paraît, le chuchak-gunung des Javanais, et le {ur- 
dus bimaculatus du Catalogue de M. Horsfield. (Linn. 
trans., tom. 13, p. 147.) 

Cet oiseau a de longueur totale sept pouces. Ses 
ailes sont courtes, dépassant à peine le croupion, 
à première rémige courte, à deuxième plus longue, 
à troisième moins longue que les quatrième, cin- 
quième , sixième et septième, qui sont presque égales 
et les plus longues. La queue est médiocre, légère- 
ment arrondie par le raccourcissement des rectrices 
externes. Ses tarses sont assez forts, longs de neuf 
lignes, scutellés, terminés par un pouce robuste. 
Les ongles sont très-recourbés, crochus. Le bec est 
médiocre ,un peu dilaté sur les côtés, à narines percées 
en avant des fosses nasales, peu crochu et médiocre- 
ment denté. La pointe de la mandibule inférieure 
est légèrement échancrée sur le côté (caractères des 
vraies pie-grièches). Des soies roides, en cils, à la 
commussure du bec. 

Le bec et les tarses sont noirs. Un brun fuligi- 
neux colore la tête, le milieu du front, la gorge et 


( 250 ) 


le devant du cou. Deux taches arrondies d’un orangé 
très-vif occupent les côtés du front en avant de cha- 
que œil. Un jaune päle colore les joues. Un trait jaune 
orangé surmonte les soureils. Tout le dessus du 
corps, le cou, le manteau, les ailes, les grandes 
couvertures, le croupion, sont d’un brun olivâtre 
uniforme. Les ailes sont brunes en dedans, olivâtres 
sur le rebord des rémiges. L'épaule est d’un jaune 
soufre pâle. La queue est brunâtre, 

Le thorax est brunätre. Tout le dessous du corps 
est d’un blanchâtre sale. La région anale et les cou- 
vertures inférieures sont d’un jaune citrin. 

La pie-grièche quatre œils habite l'ile de Java. 


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Pretre V 2272 LÉ 


LnprE del. anglour. 


ECUREUIL de Botta. 


SCZURUS Botte . Zesr. 
A, Zète pue de Jace LC edfornie:) 


; 
Creyar d'seugp. 


(moi ) 


PLANCHE 76. 
L'ÉCUREUIL DE BOTTA. 


Sciurus Botiæ, Less. 


Cet écureuil, rapporté de la Californie par le doc- 
teur Botta, nous a été communiqué par M. Florent 
Prévost. 11 a de longueur totale seize pouces, et 
dans ces dimensions la tête entre pour deux pouces 
et la queue pour six pouces six lignes. Les membres 
antérieurs ont deux pouces et denn de hauteur, et 
les postérieurs trois et’ demi. j 

Cette espèce a la queue arrondie, à poils médio- 
crement distiques, et sa forme est légèrement poin- 
tue à l'extrémité par l’'amincissement successif, de- 
puis la naissance des vertèbres coccygiennes ne 
leur terminaison. 

Les moustaches sont composées de poils fins, 
gréles, assez nombreux et noirs. Les oreilles sont 
pointues, garnies en dedans de poils très-courts, qui 
s’'alongent au sommet en un petit pinceau grêle et 
mince. Tous les doigis sont revêtus jusqu'aux on- 
gles, en dessus et sur les côtés, de poils ras et serrés. 
Le dedans des mains et des pieds est nu, à partir des 
surfaces palmaires et plantaires. Le pouce de la main 
est complétement rudimentare; celui du pied est 
assez robuste, bien que plus court que le doigt ex- 
terne. Les trois doigts moyens sont au pied à peu 
près de même longueur. 

Le pelage de cet écureuil est partout médiocre, 


( 222’) 


serré, assez dense et un peu rude. Les poils s’alon- 
gent sur les lombes et sur les fesses, et principale- 
ment sur la queue. Chaque poilest coloré, par por- 
uons presque égales, de blanc, de brun, de blanc 
fauve et de roux. Il en résulte une teinte générale 
fauve, ondée de roux et surtout de noir sur toutes 
les parties supérieures et externes. Le dessous du 
corps, au contraire, est en entier, à partir du men- 
ton jusqu'à l'anus, d’un fauve clair, urant au blan- 
châtre. Ainsi le sommet de la tête paraît roux, les 
joues et les côtés du cou sont gris, le milieu du 
dos et les flancs, le haut des membres en dehors, 
sont d’un roux-fauve clair, varié de noir. La queue 
est de la nuance fauve et brune, chaque poil se 
trouvant terminé de fauve très-clair. Les pieds et les 
mains en dessus sont fauve clair. Les ongles sont 
cornés, petits, peu robustes et assez aigus. NL par- 
ües nues sont couleur de chair. 

Les oreilles de cet écureuil sont remarquables en 
dessus par le noir qui les colore, et qui s’affaiblit 
sur le bord postérieur, en prenant de l'intensité au 
sommet. 

L'écureuil de Botta rappellera les voyages d’un 
jeune médecin qui a enrichi les sciences naturelles, 
et provient de la Californie, contrée neuve et cu- 
rieuse, encore très-mal connue. On ignore quelles 
sont ses habitudes. 

Janvier 1831. 


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Pretre. et M Lesson pina /mpr de Langlors. Lelett re 27/4 : 


BULIME hœmastome, 
varielé. granuleuse. de JE Catherine. 
BULIMUS hœmastomus.wepo/. 

/Presil o 


( :276 ) 


PLANCHE 77. 
LE BULIME HEÉMASTOME. 


Bulimus kæmastomus, Scopoli; Lamarck, Anim. sans 
vert., tOmMm. 7, Pag. 117. 


Nous ne citons ce bulime, mentionné par tous 
les auteurs, que par rapport au portrait que nous 
avons dessiné au Brésil sur le mollusque vivant, et 
que nous donnons dans notre plañche 75. 

La description tracée par Laïmarck, du bulimus 
hæmaslomus, es! celle-ci: Bulimus, test& ovato- 
oblongé&, ventricosä, subperforaté,, longitudinaliter 
striat&, albido-fule& ; labro columelläque purpureïs. 
Sa synonymie, d'après le même auteur, est la sui- 
vante : Helix oblonga, Muller, ’erm., pag. 86, 
n° 284; Lister, Conch., pl. 23, fig 21; Séba, 
Mus., tom. 3, pl. 71, fig. 17 à 20; Born, Mus. 
pl. 15, fig. 21 et 22; Favanne, Conch., pl. 65, 
fig. 1,1; Bulimus hæmastomus, Scopoli, Del. In- 
sub., pl. 25, fig. 1 et 2 B; Bulla oblonga, Chemn. 
Conch., t. 9, pl. 119, fig. 1022 et 1025; Bulimus 
oblongus, Bruguière, Dict. n.° 34; Helix oblonga, 
Gmelin, n° 87; T'urbo hæmastomus,Gm., n° 58; 
Helix oblonga, d'Audeb., Mollusq., n° 411; Helix 
oblonga, de Férussac, Prod. n°411; Helix ovipara, 
Port., Cat. , pag. 87; Melania carnatis, Perry, Con- 
chyl., pl. 29, fig 5. 

Le bulime hémastome est excessivement com- 
mun dans tout le Brésil, et surtout dans la province 


(22% ) 


de Sainte-Catherine, où son test sert à faire de la 
chaux. Il parait répandu aussi à la Guyane et aux 
iles Anulles, et par conséquent être propre aux fo- 
rèts de toute l'Amérique intertropicale, bien que 
limité entre l'océan Atlantique et les chaines mon- 
tagneuses des Cordillières. Ses œufs sont presque 
aussi gros que ceux d'un pigeon. Le mollusque a 
un pied large, finissant en pointe; une tête que ter- 
minent deux grands tentacules oculaires, et deux 
latéraux plus courts. La lèvre supérieure est frangée 
et lobée; le dos est convexe, lisse; les côtés sont 
aréolés. Sa couleur est d'un rouge pàle légèrement 
orangé. 
Octobre 1822. 


PL. 78. 


Pretre et HZenon pire { Enpr CA Langlois. Massard 27/2 


HOLOTHURIE imp udique , 


ÆOLOTAHURZA /PSOLUS) monacaria.Zerr. 
file d'O-Tait.) 


PLANCHE %8. 
L'HOLOTHURIE IMPUDIQUE. 


Holothuria (Psolus, Oken) monacaria, Less. - 


Cette holothurie a plus de sept pouces de longueur 
totale, sur un diamètre de vingt-quatre lignes. Sa 
parte supérieure etles côtés sont coriaces, résistans 
et solides, et hérissés de petits crochets recourbés. 
Sa couleur est d’un rouge-brun foncé sur le dos, 
et chaque papille est entourée d’un cercle blanc, 
nettement dessiné. Sa surface inférieure +est aplaue, 
molle, garnie d'une prodigieuse: quantité. -de papilles 
courtes, servant de pieds, et colorées en rouge brun. 
Cette surface inférieure ést. elle-même es rouge 
ferrugineux ; mais deux- raies, d’un ; jaune clair, se 
dd sur toute Sa longueur: L’anus est terminal, 
arrondi, nu, gl. l'extrémité antériéure est ovalaire, 
charnue, garnie d’une rangée de-tentacules plissés 
(seize à vingt), élargis. et-évasés à leur sommet, 
ce qui leur donne l'aspect d'un godet à à bords flé- 
chis, plissés et onduléux.. Cette +. parue du 
zoophyte est d’un rouge cannelle agr ‘éable. 

L’holothurie impudique ressemble à un grossier 
phallus. Elle habite les rivages des iles d'O- Taiu 
et de Borabora, dans l'océan Pacifique. 

Juin 1828; 


19 


(“220 ) 


PLANCHE 79. 


L'HOLOTHURIE ANDOUILLE. 
Holothuria (Fistularia, de Blainv.) hilla, Less. 


Longue de dix à onze pouces, cette holothurie 
est peu épaisse, cylindrique, alongée, d'un diamètre 
à peu près égal, et à enveloppe mince, membraneuse, 
pellucide. Son extrémité postérieure est amincie, 
conique, terminée par un sphyneter arrondi et nu; 
l'extrémité antérieure est ample, percée d’une bouche 
ovalaire qu'entourent deux rangs de tentacules pres- 
sés, serrés, dilatés à leur sommet, et festonnés sur 
leurs bords. Chaque rang paraît avoir dix tenta- 
cules, dont la coloration est un gris tendre mélangé 
de blanc. 

La surface supérieure est d’un gris légèrement 
rougeâtre, qui se dégrade sur les cêtés, et le des- 
sous est uniformément blanchâtre. Mais des bandes 
circulaires entourent de distance en distancele corps, 
et sont d'un gris rougeûtre plus foncé que celui du 
dos. La surface de cette holothurie, sur tous les 
points de son épiderme membraneux extensible et 
très-contracüle, est hérissée de crochets papilleux, 
placés avec régularité, d’un jaune vif, qu’entoure à 
leur base un cercle d’un blanc satiné. 

Cette holothurie vit sur les récifs qui entourent 
l'ile de Borabora, dans l’archipel de la Société. 

Juin 1823. 


Prétre et MLesron pie Impr£de L angloir, Leleu seup. 


HOLOTHURIE  andouille. 


HOLOTHURIA /FISTULARIA) Via . Zerr 
pr: lle de Borabora.) 


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FL. 80. 


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Pretre et M. Less or por! | În r<deLanglorr. Mass erd scubb. 
LA , ñ 
MEDUSE (MELITEE) aux longs bras. 
MEDUSA /MELZITE A / brachyura Less 


fMHers de. la’ Nouvelle Cuinee.) 


PLANCHE 80 ET DERNIÈRE 


LA MÉDUSE (MÉLITÉE) AUX LONGS 
BRAS. 


Melitea (Medusa) brachyura , Less. 


Cette méduse est remarquable par son ombrelle 
hémisphérique, arrondie, à pourtour lisse, à sur- 
face aréolée par plaques pentagonales. Des sortes 
de plissures verticales, régulières, occupent le bord 
de l'ombrelle, qui est sans tentacules. Quatre ovaires 
jaunètres forment, à travers le parenchyme du corps 
et à son sommet, une croix de Malte. L’ombrelle 
a jusqu'à seize pouces de largeur sur sept à huit de 
hauteur, et les bras n’ont pas moins de trois pieds. 
Quatre piliers occupent la partie inférieure de l'om- 
brelle; ils sont arrondis, épais au milieu, amincis 
sur le pourtour ombrellaire. Au milieu est placée 
la bouche, de forme quadrilatère et recouverte de 
franges cylindriques , nombreuses et flottantes. Quatre 
ouvertures latérales occupent l'intervalle des piliers, 
s'étendent jusqu'au bord de lombrelle, et sont à 
demi cachées par des séries de franges, qui naissent 
des bords des piliers charnus. De ceux-ci part, à leur 
extrémité, un pied évasé, bifurqué, servant d'attache 
à deux bras, ce qui porte à huit le nombre total de 
ceux-ci. Chaque bras est cylindrique, disposé en 
forme de corde, et s'amincit successivement jusqu'à 


(.588 ) 
l'extrémité, qui est pointue. Il est composé de franges 
sinuées, serrées et pressées. 

Cette méduse a l'ombrelle d’un blanc hyalin, à 
ovaires cruciés jaunâtres; ses bras sont d’un rouge 
ocreux foncé, et le rebord de l’ombrelle est légère- 
ment teint de rouille. 

Nous avons découvert cette méduse dans le hâvre 
de Doréhy à la Nouvelle-Guinée, dans l'expédition 
autour du monde de la Coquille. 

Août 1024. 


POST -SCRIPTUM. 


Le titre de CENTURIE ZOOLOGIQUE, que nous avons 
adopté, indique assez que notre but était de publier 
cent figures d'animaux, ou nouveaux, ou très-im- 
parfaitement connus. Nous espérions, en outre, faire 
suivre cette première centurie de plusieurs autres; 
car notre porte-feuille renferme encore quelques 
centaines d'espèces nouvelles et intéressantes pour 
la science, et qu'il nous faut laisser en oubli. Les 
événemens politiques qui se pressent, ne permettent 
point de se livrer à l'étude des êtres avec le calme 
qu'elle nécessite. Mille contrariétés sont d’ailleurs 
venu nous assaillir, et nous imposer l’obligation de 
clore un travail né dans un temps inopportun. En 
nous bornant, pour le moment, aux quatre-vingts 
planches publiées, nous aurons toutefois donné un 
livre complet en son genre, puisqu'il se compose de 
figures neuves et originales, et que, dans ce nombre, 
plus de treize planches renferment deux ou trois 
animaux différens. Plus tard nous espérons offrir 
aux naturalistes une continuation de la Centurie 
par cahiers de 10 planches, intitulés /ustrations 
zoologiques, et c'est ainsi que dans la première nous 
publierons les figures entièrement nouvelles d’un 
perroquet rouge et noir de la plus grande beauté, 
de la éscache, d'un attagis et d’un ténochore inédits, 
et l'animal du concholepas et de la fissurelle, etc. 

Paris, Février 1831. 

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PRAAIAAAAA A AAA LR AAA AAA TA LI LVL TL VIA A LL UAAAA 


PI. 


TABLE 
PAR ORDRE DE PLANCHES. 


L'Ecureuil de Kéraudren, Sciurus Keraudrenit, Reyn. ; 
page 11. 


. Le Thylacine de Harris, Thylacinus Harrisü, Temm.; 


page 1 4. 


. L'Épimaque royal , femelle, Epimachus regius , Less. ; 


page 1 8. 


. L'Epimaque proméfil , femelle, Epimachus magnificus, 


Cuv.; page 22. 


. L’Epimaque proméfil, jeune âge, Épimachus magni- 


ficus, Cuv.; page 27. 


. Le Tijuca noir, Tyuca nigra, Less. , page 31. 
. Le Cacique Montezuma, Cacicus Montezuma, Less. ; 


page 53. 


. Le Martin-pêcheur Brama, Æ/cedo atricapille, L.; 


page 36. 


. L'Hélice Radama, Helix Radama , Less. ; page 38. 
- Le Phalanger oursin, Phalangista ursina, Temm.; 


page 40. 


. L’Ani de Las Casas, Crotophaga Casasii, Less. ; p. 41. 
.- Les Macroscélides; Macroscelides tÿpus, Smith ; pages 


42 et 51. 


. La Cétoine de Duméril, Cetonia Dumerilu, Less. ; 


page 54. 


. Le Pic du Mexique à huppe jaunâtre , Picus badioïdes , 


Less. ; page 56. 


. L'Holothurie radieuse, Holothuria radiosa, Reyn. ; 


page 58, 


. Le Grimpar Canivet, Yenops Canivetix, Less. ; page 6o. 


FU 


ON ON 


(7552 ) 


L'Onychotheute de Fleury, Onychotheutis Fleuryt , 


Reyn.; page 61. 


. La Perruche (Latham } à bandeau jaune, Psittacus 


( Lathamus) aurifrons , Less. ; page 65. 


. Le Taninophile Othello, Tamnophilus Othello , Less. ; 


page 65. 


. La Méduse (Cyanée) aux beaux cheveux, Medusa 


(Cyanea) caliparea, Reyn.; page 67. 


. Le Chat élégant, Fes elegans, Less.; page 69. 
22. Le Troupiale à gorge noire, cterus atrogularis , 


Less.; page 73. 


. La Méduse (Céphée) de Dubreuil , Medusa ( Cephea) 


Dubreuillit, Reyn.; page 75. 


. Le Tangara (Ramphoceèle) flamboyant, Tanagra 


(Ramphocelus) ignescens, Less. ; page 77. 
La Méduse (Rhizostome) fulgide, Medusa (Khizosto- 
ma) fulgida, Reyn.: page 79. 


. Le Pardalote manakin , Pardalotus pipra, Less.; p. 81. 
. Le Dicce noir, Picœum niger, Less.; page 83. 
. Fig. 1. La Callianire bucéphale , Callianira bucepha- 


lon, Reyn.:; page 84. 


Fig. 2. Le Béroë à côtes, Beroe costata, Reyn.; p. 85. 


. L'Emyde des eaux thermales, Emys thermalis, Keyn.; 


page 86. 


. Le Mérulaxe noir, Merulaxis ater, Less. : page 88. 
. Fig. 1. L'Holothurie quadrangulaire, Holothuria qua- 


drangularis , Less. ; page 90. 
Fig. 2. L'Holothurie eaouari, Ochostema eaouari, 
Less. ; page 91. 


. Le Grimpic à gouttelettes, Picolaptes guttata , Less. ; 


page 93. 


. Fig. 1. La Carybdée aïlée, Carybdea alata, Reyÿn.; 


page 99. 
Fig. 2. Le Biphore à trompe, Sz/pa proboscidalis , 
Reyn.; page 95. 


Le Rhizostome rose, Rizostoma rosea, Reyn.; p. 97. 


. L'Holothurie océanienne , Holothuria oceanica, Less.: 


Pa8°€ 99: 


PI, 56. 


( 2585 ) 


La Sittine à gorge rousse, Menops ruficollaris, Less. ; 
page 401. 


. La Cyanée à quatre ovaires rosés, Cyanea quadri- 


cincta , Reyn.; page 105. 


. L'Aigle Verreaux, Aquila Vereauxii, Less.; page 105. 
59. Le Tangara ensanglanté, Tanagra (Tachyphonus) san- 


guinolentus, Less. ; page 107. 


. Le Semnopithèque aux mains jaunes , Semnopithecus 


flavimanus , Isidore Geoff. Saint-Hilaire ; page 109. 


. Le Troupiale à menton noir, Îcterus mentalis, Less. ; 


page 111. 


12. L'Agouti des Patagons, Mara magellanica, Less. ; 


page 113. 


. L'Holothurie timame, Holothuria timama, L.; p.118. 
. La Lymnée de Lesson, Zymnea Lessonit, Deshayes ; 


page 120. 


. Le Tangara de Prêtre, Tanagra Pretrei, Less. ; p. 122. 
- Fig. 1. L’Holothurie péruvienne, Holothuria peru- 


ciana, Less. ; page 124. 
Fig. 2. L'Holothurie trépang, Holothuria edulis, 
Less.; page 125. 


. Les Attagis et les Tinochores, page 127; l’Attagis 


de Gay, Attagis Gayi, Isid. Geoff. et Less. ; p. 135. 


48. Le Tinochore d'Orbigny , mâle, Tinochorus Orbignya- 


nus, Isid. Geoff. et Less. ; page 137. 


. Le même, femelle; page 159. 
. Le Tinochore d’Eschscholtz, Tinochorus Eschscholtzixr, 


Isid. Geoff. et Less. ; page 140. 


. Fig. 1. Le Pieurobranche de Blainville, Pleurobran- 


chus Blainvillii, Less. ; page 143. 
Fig. >. Le Spirorbe antarctique, Sprrorbis antarctica . 


Less. ; page 146. 


. Fig. 1. La Bolténie gousse, Boltenta legumen, Less. ; 


page 149. 

Fig. 2. La Cynthie verruqueuse, Cynthia verrucosa, 
Less.; page 151. 

Fig. 3. Le Siponcle lombrisciforme, Sépunculus lum- 
brisciformis , Less.; page 152. 


(234) 


PI. 55. Fig. 1. L'Holothurie (Concombre) orangée, Cucumaria 


crocea, Less. ; page 153. 
Fig. 2. L'Holothurie (Fistulaire) pourprée, Fistularia 
purpurea, Less. >; page 155. 


Fig. 3. La Cynthie sociale, Cynthia gregaria, Less. ; 
page 157. 


. L'Amblyramphe de Prévost, Ablyramphus Prevosti, 


Less. ; page 159. 


. La Diphye jumelle, Diphyes dispar, Cham. et Eys.; 


page 161. 


A 
. La mème, page 182. 
. La même, page 183. 
. Le Tangara fastueux , Tanagra fastuosa, Less.; 


page 184. 


. La Bécarde habia, Psaris habia, Less.; page 186. 
. Le Colin de la Californie, mâle, Ortyx Californicus , 


Less.; page 188. 


- Le Colin coquet, Ortyx elegans , Less.; page 189. 
. Fig. 1. Le Miniade azur, Minyas cyanea, Cuv.; 


page 190. 
Fig. 2. La Meduse (Pélagie) panopyre, Pelagia pa- 
nopyra, Péron ; page 192. 


. La Méduse panopyre, jeune âge, Pelagia panopyra, 


Péron ; page 194. 


. La Cythérée de la mer du Sud, Cytherea lupanaria , 


Less., page 196. 


. Le Vanga écorché, Vanga cruenta, Less. ; page 198. 
. Le Mégalonyx roux, Megalonyx rufus, Less.; p. 200. 
. Le Pityle chrysogastre, Pitylus chrysogaster, Less. ; 


page 204. 


. Le Tangara (Aglaïa) vicaire, Tanagra (Aglaia) vica- 


rius, Less. ; page 206. 


- Le Tangara (Habia) noir cap, Tanagra (Saliator) atri- 


ceps , Less. ; page 208. 


. Le Grimpic zone, Pricolaptes zonatus, Less. ; page 


210. 


. L'Édéle à tête rousse, Edela ruficeps, Less. ; page 212. 
. La Pie-grièche bentet, Lanius bentet, Horsf.; p. 213. 


(25%) 


PI. 93. Le Pic Canente, Picus Canente , Less. ; page 215. 

74. L'Euricère de Prévost, Euryceros Prevostii, Less. ; 
page 217. 

75. La Pie-grièche quatre œils, Lanius bimaculatus , Less. ; 
page 219. 

76. L’Ecureuil de Botta , Sciurus Bottæ , Less. ; page 221. 

77. Le Bulime hæmastome, Bulimus hœmastomus , Sco- 
poli ; page 2235. 

78. L’Holothurie impudique, Holothuria (Psolus) mona- 
caria , Less.; page 225. 

79- L'Holothurie andouille , Holothuria (Fistularia) hille, 
Less.; page 226. 

80. La Méduse (Mélitée) aux longs bras, Melitea (Medusa) 
brachyura, Less. ; page 227. 


Post-scriptum , page 229. 


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AAA RAA LR LL VE LL LVL UT ETUI IUAVE LR LIVLAUTI I 


TABLE 
PAR ORDRE MÉTHODIQUE. 


$. 1. Mammifères. 


L Semnopithèque aux mains jaunes, planche 40, page 109. 
Le Chat élégant, pl. 21, p. 69. 

Le Thylacine de Harris, pl. 2, p. 14. 

Le Phalanger oursin, pl. 10, p. 40. 

L’Agouti des Patagons, pl. A p- 115. 

Chen de Kaudien. pie 19 paul 

L'Écureuil de Botta, pl. 76, p. 221. 

Le Macroscélide type, pl. 12, p. 51. 


6. 2. Oiseaux. 


L’Aigle Verreaux, pl. 38 , p. 105. 

L’Ani de Las Casas, pl. 11, p. 41. 

La Perruche à bandeau jaune, pl. 18, p. 68. 
Le Pic du Mexique à huppe jaunâtre , pl. 14, p. 56. 
Le Pic Canente, pl. 73, p. 215. 

Le Martin-pêcheur Brama , pl. 8, p. 56. 

Le Dicée noir, pl. 27, p. 83. 

L'Édèle à tête rousse, pl; 713 p. 212. 

Le Grimpic à Soutielettes pl: 32; p. 95. 
Le Grimpic zoné, pl. 70, p. 210. 

Le Grimpar Canivet, pl. 16, p. 60. 

La Sittine à gorge rousse, pl. 36, p. 101. 
L'Euricère de Prévost, pl. 74, p. 217. 
L'Epimaque royal, femelle, pl. 3, p. 18. 
L'Epimaque proméfil , femelle, pl. 4, p. 22. 


(258 ) 


L'Épimaque promefil, jeune âge, pl. 5, p. 27. 
Le Tijuca noir, pl. 6, p. 31. 

Le Vanga écorché, pl. 65, p. 198. 

Le Tamnophile Othello, pl. 19, p. 65. 

La Pie-grièche bentet, pl. 72, p. 213. 

La Pie-grièche quatre œils, pl. 95, p. 219. 
La Bécarde habia, pl. 59, p. 186. 

Le Mérulaxe noir, pl. 30, p. 88. 
L’Amblyramphe de Prévost, pl. 54, p. 159. 
Le Troupiale à gorge noire, pl. 22, p. 75. 
Le Troupiale à menton noir, pl. 41, p. 121. 
Le Cacique Montézuma, pl. 7, p. 33. 

Le Pityle chrysogastre, pl. 67, p. 204. 

Le Pardalote manakin , pl. 26, p. 81. 

Le Tangara de Prêtre, pl. 45, p. 122. 

Le Tangara fastueux, pl. 58, p. 184. 

Le Tangara vicaire, pl. 68 , p. 206. 

Le Tangara noir-cap, pl. 69, p. 208. 

Le Tangara ensanglanté, pl. 39, p. 107. 
Le Tangara flamboyant, pl. 24, p. 77. 

Le Mégalonyx roux, pl. 66, p. 200. 

Le Colin de la Californie, pl. Go , p. 188. 
Le Colin coquet, pl. 61, p. 189. 

L’Attagis de Gay, pl. 47, p. 135. 


Le Tinochore d'Orbigny, mâle et femelle, pl. 


p- 137et 139: 
Le Tinochore d’Eschscholtz, pl. 50, p. 140. 
$. 3. /eptiles. 
L'Émyde des eaux thermales, pl. 29, p. 86. 


$. 4. Mollusques. 


L'Onichotheute de Fleury, pl. 17, p. 61. 
L'Hélice Radama, pl. 9, p. 58. 

Le Bulime hæmastome, pl. 77, p. 223. 
La Lymnée de Lesson, pl. 44, p. 120. 


48 et 49 ; 


( 239) 


Le Pleurobranche de Blainville, pl. 51, fig. 1, p. 143. 
La Cythérée de la mer du Sud, pl. 64, p. 196. 

Le Biphore à trompe, pl. 53, fig. 2, p. 95. 

La Bolténie gousse, pl. 52, fig. 1, p. 149. 

La Cynthie verruqueuse, pl. 52, fig. 2, p. 151. 

La Cynthie sociale, pl. 53, fig. 3, p. 157. 


$. 5. Znsectes et Annélides. 


La Cétoine de Duméril , pl. 13, p. 54. 
Le Spirorbe antarctique, pl. 51, fig. 2, p. 146. 


$. 6. Zoophytes. 


Holothuries cuviéries. 
L’Holothurie quadrangulaire, pl. 31, fig. 1, p. 90. 
L’Holothurie timame , pl. 43 , p. 118. 
L’Holothurie trépang, pl. 46, fig. 2, p. 125. 
L’Holothurie impudique, pl. 78, p. 225. 
Holoihuries vraies. 


L’Holothurie péruvienne, pl. 46, fig. 1, p. 124. 


Holothuries fistulaires. 
L’Holothurie radieuse, pl. 15, p. 58. 
L’Holothurie océanienne, pl. 35, p. 99. 
L'Holothurie pourprée, pl. 53, fig. 2, p. 155. 
L'Holothurie andouille, pl. 79, p. 226. 


Holothuries concombres. 


L’Holothurie orangée, pl. 53, fig. 1, p. 153. 
Holothuries ochostèmes. 

L’Holothurie eaouari, pl. 31, fig. 2, p. 91. 
Holothuries miniades. 


Le Miniade azur, pl. 62, fig. 1, p. 190. 


( 240 ) 
Le Siponcle lombrisciforme, pl. 52, fig. 3, p. 152. 
Le Béroë à côtes, pl. 28, fig. 2, p. 85. 
La Callianire bucéphale, pl. 28, fig. 1, p. 84. 
La Carybdée aïlée, pl. 33, fig. 1, p. 95. d 
La Mélitée (Méduse) aux longs bras, pl. 80, p. 227. 
La Pélagie panopyre, pl. 62, fig. 2, p.192; et pl. 63, p.194. 
La Céphée (Méduse) de Dubreuil , pl. 23, p. 75. 
La Cyanée (Méduse) aux beaux cheveux, pl. 20, p. 67. 
La Cyanée (Méduse) à quatre ovaires rosés, pl. 37, p. 105. 
Le Rhizostome (Meduse) fulgide, pl. 25, p. 79. 
Le Rhizostome (Méduse) rose, pl. 34 , p. 97. 
La Diphye jumelle, pl. 55, 56 et 57, p. 161, 182 el 185. 


AVE MA MA MMA A A MAT MA MA LL M MA MM 


TABLE 
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE 


À. 


Agouti des Patagons. Page 115. 
Aigle de Verreaux. 105. 
Alcedo atricapilla. 56. 
Amblyramphe de Prévost. 1 59. 
Amblyramphus Prevostii. 159. 
Ani de Las Casas. 41. 

Aquila Verreauxu. 105. 
Atiagis. 127. 

Altagis de Gay. 155. 

Atiagis Gayii. 135. 


B. 


Bécarde habia. 186. 

Béroë à côtes. 85. 

Beroe costata. 85. 

Biphore à trompe. 95. 
Bolienia legumen. 149. 
Bolténie gousse. 149. 
Bulime hæmastome. 223. 
Bulimus hœmastomus. 223. 


C 
Cacicus Montezuma. 33. 


Cacique Montézuma. 33. 


Callianira bucephalon. 84. 


Callianire bucéphale. 84. 

Carybdea alata. 95. 

Carybdée ailée. 95. 

Cephea Dubreur/lii. 75. 

Ceétoine de Duméril. 54. 

Cetomia Dumerilu. 54. 

Chat élégant. 69. 

Colin de la Californie. 188. 

Colin coquet. 189. 

Crotophaga Casasii. 41. 

Cyanea caliparea. 67. 

Cyanea quadricincta. 105. 

Cyanée à quatre ovaires rosés. 
103. 

Cynthia gregaria. 157. 

Cynthia verrucosa. 151. 

Cynthie sociale. 157. 

Cynthie verruqueuse. 151. 

Cytherea lupanaria. 196. 

Cythérée de la mer du Sud. 196. 


D. 


Dasyurus cynocephalus. 14. 
Dicœum niger. 83. 
Dicée noir. 83. 
Didelphis cynocephala. 14. 
Diphye Bory. 162. 

10 


(242) 


Diphye jumelle. 161. 
Diphyes dispar. 161. 


Écureuil de Botta. 221. 
Ecureuil de Kéraudren. 11. 
Edela ruficeps. 212. 

Édèle à tête rousse. 212. 
Emyde des eaux thermales. 86. 
Emys thermalis. 56. 
Epimachus magnificus. 22 , 27. 
Epimachus regius. 18. 
Épimaque magnifique. 22, 27. 
Épimaque royal. 18. 

Euricère de Prévost. 217. 
Euyceros Prevostir. 217. 


F. 
Felis elegans. 69. 


G. 


Grimpar Canivet. 60. 
Grimpic à goultelettes. 93. 
Grinpic zoné. 210. 


H. 


Hélice Radama. 58. 

Helix radama. 38. 
Holoihuria crocea. 153. 
Holothuria edulis. 125. 
Holothuria hilla. 226. 
Holothuria monacaria. 225. 
Toloihuria oceanica. 99. 
Holothuria ochostema. 91. 
Holothuria perusiana. 124. 
Holothuria purpurata. 155. 


Holothuria radiosa. 58. 


Holothuria timama. 118. 


Holothurie andouille. 226. 


Holothurie eaouari. 91. 
Holothurie impudique. 225. 
Holothurie océanienne. 99. 
Holothurie orangée. 153. 
Holothurie péruvienne. 124. 
Holothurie pourprée. 155. 
Holothurie quadrangulaire.90. 
Holothurie radieuse. 58. 
Holothurie timame. 118. 
Holothurie trépang. 125. 


L 


Icierus atrogularis. 73. 
Icierus mentalis. 112. 


Lis 
Lanius bentet. 215. 
Lanius bimaculatus. 219. 
Lymnea Lessonit. 120. 
Lymnée de Lesson. 120. 


F 
ie 


Macroscélide type. 51. 
Macroscelides typus. 51. 
Mara magellanica. 113. 
Martin-pécheur Brama. 36. 
Méduse aux beaux cheveux. 67. 
Méduse de Dubreuil. 75. 
Méduse pélagie panopyre. 192, 
194. 


Mégalonix TOUX. 200. 


Holothuria quadrangularis.90.| Megalonix rufus. 200. 


(245) 


Melitea ( Medusa) brachyura. Pleurobranche de Blainville. 


227. 


143. 


Mélitée (Méduse) aux longs | PZeurobranchus Blainerllis. x 43. 


bras. 227. 
Mérulaxe noir. 88. 
Merulaxis ater. 88. 
Minyade azur. 190. 
Minyas cyanea. 190. 


O. 


Ochostema eaouari. 91. 
Onychotheute de Fleury. 61. 
Onychoteutis Fleuryi. 61. 
Ortyx Californicus. 188. 
Ortyx elegans. 189. 


P: 


Pardalote manakin. 81. 

Pardalotus pipra. 81. 

Pelagia (Medusa) panopyra. 
192; 194. 

Pélagie panopyre. 192, 194. 

Perruche à bandeau jaune. 63. 

Phalanger oursin. 40. 

Phalangista ursina. 40. 

Pic Canente. 215. 

Picus Canente. 215. 

Pic du Mexique à huppe jau- 
nâtre. 56. 

Picolaptes guttata. 95. 

Picolaptes zonata. 210. 

Picus badioides. 56. 

Pie-grièche bentet. 213. 

Pie-grièche quatre œils. 219. 

Pityle chrysogastre. 204. 


Pitylus chrysogaster. 204. 


Psaris habia. 186. 


Psitacus aurifrons. 63. 


ER. 


Rhizostoma (Medusa) fulgida. 
79° 
Rhizostoma(Medusa) rosea.97. 
Rhizostome fulgide. 79. 
Rhizostome rose. 97. 
De 
Salpa proboscidalis. 95. 
Sciurus Botiæ. 221. 
Sciurus Keraudrenit. 11. 
Semnopithecus flavimanus. 109, 
Semnopithèque aux mains jau- 
nes. 109. 
Siponcle lombrisciforme. 152. 
Sipunculus lumbrisciformis. 1b. 
Sittine à gorge rousse. 101. 
Spirorbe antarctique. 144. 
Spirorbis antarctica. 144. 


E: 


Tamnophile Othello. 65. 
Tamnophilus Othello. 65. 
Tanagra atriceps. 208. 
Tanagra fastuosa. 184. 
Tanagra ignescens. 77. 
Tanagra Pretrei. 122. 
Tanagra sanguinolentus. 107, 
Tanagra vicarius. 206. 
Tangara ensanglanté. 107. 


( 244 ) 


Fangara flamboyant. 77. Tinochorus Orbignyanus. 137. 
Tangara noir-cap. 208. Troupiale à gorge noire. 73. 
Tangara de Prêtre. 122. Troupiale à à menton noir. 111. 


Tangara fastueux. 184... 

Tangara vicaire. 206. Vs 
Thylacine de Harris. 14. 
Thylacinus Harrisir. 14. 
Tijuca nigra. 51. 


Vanga écorché. 198. 
Vanga cruenta. 198. 


Tijuca noir. 31. x 
Tinochore d'Eschscholtz. 140. 4 
Tinochore d’Orbigny. 157. Xenops Canivetir. Go, 


Tinochorus Eschscholizii. 140. | Xenops ruficollaris. 101. 


On trouve chéz le méré pe à Paris 
bp: et à Strasbourg 


it FORTE 


DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES , re * 
Jequel oùi traite méthodiquement des différéns êtres dé fa me à 
ture, considérés soit en eux-mêmes, d’après l'état actuel de nos |: 
connaissances , soit relativement à l'utilité qu'én peuvent retirer 
Ja Médecine, l'Agriculture, le Gommerce et les Arts ; suivi d’une 
BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES * 
ouvrage destiné aux Médecins ;'aux Agriculteurs, aux Manufac- 
turiers, aux Artistes, aux Comifiéreahs, et à tous ceux qui onE 
intérêt à connaitre les prôductions dé la nature, leurs carac- 
tères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés 
et leurs usages; par plusieurs professeursx du Jardin du Roï et 
des principales ‘écoles de Paris. 


L'ouvrage se compose de 60 volumes de texte; 1 volume de 

supplément et tables; 10 volumes de planches (noires ou colo- 

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SMITHSONIAN INS 


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